ET à 2 : Æ S LR, y. \ TE . Kerft Fuud 7 ANT TE NC A LA us ÿ { y ji (RANMONENE NALNNES PNUTUNT 20 U) ES RUEeT ET PAL _HÉRCNIES. LC | D CC CC nl pl 2 CO D RODE )E] VY JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE FRÉébIGEe ET PUBILIE PAR POCTEN, EINDEN Administrateur-Directeur de « L’Hortieculture Internationale » Secrétaire de « L’Orchidéenne » ANIE CHEAP CO EE AB OR AMPTONADIENMIME J. LINDEN, Comte pu BUYSsON, DE LANSBERGE, G. WAROCQUÉ, Comte DE MORAN, Max GARNIER, ÉM. RoDIGAS, FUNCK, A. G. Jjoris, E. ROMAN, ie VAN IMscHooT, FR. DESBoIs, Dr G. VON HEERDT, E. BERGMAN, E. S. RAND, CH. VAN WAMBEKE, À. BLEU, Dr VAN on E. BuncGeroTH, CH. VASSEUR, Comte DE BousiEs, J. NôrzL1, CAHUZAC, Dr CAPART, JAMES O’BRIEN, G. MANTIN, J. DU TRIEU DE TERDONCK, O. DE KIRCHSBERG, Vicomte DE NovioN, G. TRUFFAUT, D. TREYERAN, G. Rivois, J. HATOS, P, SILVER, A. Ducos, A. DALLIÈRE, PAUL OTLET, F. KEGELJAN, O. BALLIF, R. JoHNsSON, C. ELLNER, CH.DE BOSSCHERE, À. HUBERT, À. DE LA DEVANSAYE, FL. CLAES, DE MEULENAERE, F. DELLA PORTA, G. DIRETTI, À. VAN DEN HEEDE, SIESMAYER, À. WINCQZ, G. KITTEL, Baron DE MEYLHAND, et les Chefs de Culture de « L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. » | GAND IMPRIMERIE EUG. VANDER HAEGHEN, RUE DES CHAMPS MDCCCXCIII CRA RAR RR RAR AR ARR RAR RER RE RR LR RRRR RUE RR RAR RRRR RAR RER RAR RAR R RRRRRRRRRRRRRARRRAERARRARRARRRRRRARR De NS NN LRRRRRRRRRARRA RAR RAR RAR RRARRARRRRR RRRRRARARRERRRARRR A LR RAR RE À & RAD) Er) É Ê El L avan EE EEE LE ER EEE EEE RE ET O MK L PF HT Ie (Ce 7% 2 SO 1 «co COS poison LEE ee ne > RE 1 HT © one 15 MARS 1893 JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE ÉD 1CGÉ ET PUBLIÉ PAR à LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, | \( À. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, | Comte de Bousies, R. Cahuzac, Dr Capart, James O’Brien, G. Mantin, | J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, | D.Massange de Louvrex, G.Rivois, J.Hatos, P. Silver, À. Ducos, À. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan,O. Ballif, R. Johnson, C.Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, | e À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, | $s® G.. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L’'Horticulture Internationale. » | Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1° et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE -AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la Hrance : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées | DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR Le J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles => « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a élé fixé comme sui : Le Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2° Volume, 100 fr.; 3° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr. bre Volume, 65 fr.; 6° Volume, 65 fr.; 7° Volume, 65 fr. 8* VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 560 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1« FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGIAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l'abonnement à chaque volume : 25 shillings pour l'édition anglaise. . L'ORCITIDEENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES À PRUXELLES LE PROCHAIN MEETING aura lieu Le Dimanche {4 Ma prochain Le Meeting du mois d'Avril est suprrimé pour éviter la coïncidence avec l'Exposiion de Gand Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs Houzeau pe Lexar, Comte À. pe Bousies, F. KeGergan, D. MassaxGe DB Louvrex, D' Caparr, A. Huysrecurs, É. Ropicas, D' Vax CauweLaERrrT, A. VAN Imscoor, Fr. Pauwes, Cu. van WamBeke, À. Wincoz, On. DE PosscHere, ARM. DE MEULE- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 129 francs POUR Bed" vol. de. 1a LiINDENIA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES | EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 73“ NUMÉRO : Pages CauserteteurilestOrChitées LINE OR CRE A CN PE ON 5 Culture des Dendrobiun es 22 cel COUTURE ER en Annee 9 Culture des (Orchidées A Hone-Konp. nl: EN ALAN NES EC PIS ER Re 412 Les chauffages de serres aux floralies gantoises de 1895. . . . . Made NOEL ARE RE 14 CE ue ER ER AR CE OR MO dE ee 0 oo 0 oo 18 19 Le Dendrobium Malconens MEN INA AE AE CREUSE RE AE ERA AN EN RE LOL ILE, Pour ombrer les SERRES A ORCHIDÉES TISSÉE SPÉCIALEMENT POUR LCAHORTICULTURE IN TERNANTIONAREE Les 1O00O mètres (largeur 120) : 45 francs S’adresser au bureau du Journal. BRITISH GARDENING Journal hebdomadaire Illustré Pour AMATEURS et PROFESSIONNELS dirigé par C. H, BETTS, FR. ES. Une planche coloriée donnée gratis toutes les semaines. 1 "© & (e2) u» & % « & # 8. % Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous paraît appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où 1l est déjà très répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l'étude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. = On peut sabonner chez tous les agents de publicité du continent. Agents généraux pour la publicité et les annonces : MM. Jonx HADDON et Ci, Bouverie House, Salisbury Square, London E, C. LE JOURNAL DES) ORCHIDÉES GUIDE PRÉMOUE DE, CULTURE LE OURNAL DES ORCHIDÉES CUIDE PRÉMOUR DE CULTURE ÉÉDICÉ) ET PUBLLE PAR PUICTEN VEINIDIEN @ Administrateur-Directeur de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE ANIE CA COIN BR O RP RROINMMD'E MAMAN J. LINDEN, Comte DU BUYSSON, DE LANSBERGE, G. WAROCQUÉ, Comte DE MORAN, MAX GARNIER, ÉM. RopicAs, FUNCK, A. CoGNrAUX, G. Joris, E. ROMAN, A. VAN IMsCHOOT, FR. DESBoISs, Dr G. VON HEERDT, E. S. RAND, A. BLEU, Dr VAN CAUWELAERT, E. BUNGEROTH, CH. VASSEUR, J. NôrzLi, Comte DE Boustes, R. CAHUZAC, Dr CAPART, JAMES O’BRIEN, G. MANTIN, J. DU TRIEU DE TERDONCK, O. DE KIRCHSBERG, Vicomte DE NoVION, D. MASSANGE DE LOUVREX, G. Rivois, J. HATOS, P. SILVER, A. Ducos, À. DALLIÈRE, PAUL OTLET, F. KEGELJAN, O. BALLIF, R. JOHNSON, C. ELLNER, J. TONEL, CH. DE BOSSCHERE, À. DE LA DEVANSAYE, FL, CLAES, DE MEULENAERE, F. DELLA PORTA, G. DIRETTI, À. VAN DEN HEEDE, SIESMAYER, A. WiINcOZz, G. KITTEL, Baron DE MEYLHAND. et les Chefs de Culture de « L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. » sam ANNÉE NEW GAND RNPPR TN REINE ME DIC ENPANID'EREENE GENE N . RUE DES CHAMPS 1893 15 MARS 1893 5 CAUSERIE SUR LES) ORCHIDLES ° XLIV. — La serre aux Odontoglossum (Suite, ‘voir vol. III, p. 361) Odontoglossum nebulosum. — Espèce mexicaine à fleurs de très grande taille, et très remarquables par leur beauté. Il fut découvert en 1833 par le baron KARWINSKI, mais c’est à M. LINDEN qu'est due son introduction dans les cultures, en 1856. Son allié le plus proche est l'O. Rossi, mais il s’en distingue facilement. Il a les sépales et les pé- tales blancs, recou- verts,sur une certaine largeur à partir de la base, de nombreuses macules d’un brun- rouge ou parfois jau- nâtre, formant à peu près un cercle au cen- tre de la fleur ; le la- belle sub-orbiculaire est blanc, et porte à la base plusieurs ma- cules semblables à celles des autres sep. ments, sur fond jaune pâle. cl) 77) / / V4 Fig. 47. —- Odontoglossum nebulosum. Il existe plusieurs variétés, notamment la variété candidissimum, qui n’a pas ne de macules, et la variété candidulum, qui a les macules très pâles. C’est cette — dernière qui a été figurée il y a peu de temps dans la Lindenia; nous donnons ci-dessus la reproduction (fig. 47) du type. 6 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Il fleurit surtout aux mois d’avril et maï. Sa culture est analogue à celle des Odontoglossum grande, vexillarium, etc. La serre qui lui conviendra le mieux est celle dite mexicaine, ou tempérée-froide. Odontoglossum cariniferum. Espèce découverte en 1848 et qui provient de l'Amérique centrale et du Vénézuela. Elle a les segments lancéolés aigus, d’un brun olivâtre, avec les bords et les pointes jaunes ; le labelle, d’abord étroit et allongé, puis brusquement élargi en un limbe apiculé, est blanc, avec deux taches rose violacé à la gorge. Il fleurit surtout au commencement de l'hiver. Odontoglossum compactum. Espèce décrite en 1875 par le professeur REICHEN- BACH, mais qui ne paraît pas exister, au moins actuellement, dans les cultures. Il produit, d’après la description de cet auteur, des panicules touffues de fleurs d’assez grande taille, d’un coloris jaune vif, avec le labelle tacheté de pourpre (toutefois ces indications laissent place à quelque doute, étant données d’après des échantillons secs). Il est originaire du Pérou. Odontoglossum odoratum. Cette espèce est la compagne inséparable de l'O. crispum, avec lequel toutefois elle ne peut pas lutter au point de vue de la beauté. Elle a les mêmes pseudobulbes et les mêmes feuilles, et ne peut guère en être distinguée quand elle n’est pas en fleurs. Elle croît dans la même région, où elle fut découverte par M. LINDEN en 1842, à peu près à la même époque que la perle du genre; c’est dans le Vénézuela occidental, sur la Sierra Nevada de Merida, que fut opérée cette découverte. L’O. odoratum est une espèce élégante, très florifère et qui mérite d’être cultivée dans toutes les collections; son voisinage seul lui fait du tort. Quand un importateur, ayant reçu des plantes de cette région, et comptant sur de belles formes de crispum, voit apparaître dans le nombre, à la floraison, quelques ©. odoratum, il éprouve naturellement une déception relative, car ces plantes valent moins qu’il n’avait espéré. On s’est un peu habitué ainsi à consi- dérer cette espèce avec un certain dédain, qui ne se justifie pas absolument. Ses fleurs, produites en longues grappes très ramifiées, sont très gracieuses. Elles possèdent une charmante odeur d’aubépine; elles ont les segments allongés et acuminés, généralement jaunes ou blanc crême, pointillé et légèrement strié de rouge vif souvent nuancé de brun. Le labelle a une forme analogue à celle des pétales et des sépales, mais porte vers son centre une macule assez grande, avec une ou deux petites près de la base. Le callus porte deux dents en saillie, et est blanc ou parfois teinté de jaune pâle. L'O. gloriosum, décrit par REICHENBACH, est très analogue au précédent, 15 MARS 1893 7 dont il se distingue par un coloris blanc comme fond, et par de petits détails dans le callus et la colonne. L’O. baphicanthum peut également être considéré comme une variété de l'O. odoratum ainsi que l'O. hebraïcum. Le premier a les segments assez larges, d’un jaune vif, avec des macules assez fortes. Le second a les fleurs de coloris très pâle, avec les pétales couverts d’un pointillé abondant et disposé de façon à rappeler en quelque sorte des caractères hébreux, d’où provient son nom. L’O. odoratum var. striatum, décrit par REICHENBACH et figuré dans la Lin- denia, se distingue par la grandeur de ses segments, d’un blanc mat pur, et par la disposition des macules des pétales et des sépales en stries parallèles longitudinales. Odontoglossum Pescatorei. Cette célèbre espèce, la rivale de l'O. crispum, fut également découverte et introduite par M. LINDEN, en 1847. Elle est originaire de la Cordillère Orientale de la Nouvelle Grenade. Elle fleurit en Europe pour la première fois en 1851. L'O. Pescatorei ressemble beaucoup à l'O. crispum. Il s’en distingue par la forme plus courte et plus arrondie des pétales et des sépales, et surtout par celle du labelle, qui est panduriforme, et ‘a les lobes latéraux arrondis à droite et à gauche de la colonne. Un certain nombre de variétés ont reçu des noms particuliers ; toutefois elles ne se différencient toutes du type que par la présence de taches rouge vif au rose violacé, plus ou moins nombreuses et plus ou moins étendues, sur le labelle et sur les autres segments. Le type a les pétales et sépales blanc pur, et le labelle relevé seulement de fines stries marginales rouge-violet sur les lobes latéraux et quelquefois sur le lobe antérieur. La variété Lindeni, dont nous publions un dessin (fig. 48) est extrêmement remarquable. Elle a les segments et le labelle richement maculé d’un rouge carmin sombre. Il est difficile de trouver une plante offrant un coup-d’œæil plus exquis que celui de cette variété portant une longue inflorescence d’une quin- zaine de fleurs, sur lesquelles le blanc et le rouge vif présentent un contraste merveilleux. Sa première floraison, en 1892, a produit une grande impression sur lés amateurs qui ont pu l’admirer dans les serres de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE. L’O. Pescatorei a une saison de floraison peut-être plus fixe que l’O. crispum. Il fleurit au printemps, du mois de février au mois de juin. 8 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES L'Odontoglossum Pescatorei, VO. crispum, l'O. odoratum, ont leur place marquée côte à côte dans la serre froide. La même culture leur convient, et l’on peut les considérer comme les types par excellence des Orchidées alpines. Ces espèces ne reçoivent pas de repos véritable pendant l'hiver, quoique les Fig. 48. —— Odontoglossum Pescatorei var. Lindeni. arsosages doivent leur être donnés avec un peu plus de parcimonie. Elles ren- trent actuellement dans la saison de grande activité, où l’adoucissement de la température extérieure permet de leur fournir en abondance l’air pur si néces- saire à leur bien-être. LE (Sera continué.) 15 MARS 1803 9 CULTURE DES DENDROBIUM Les Dendrobium sont des Orchidées épiphytes, comme l'indique du reste leur nom générique (dérivé de dendron, arbre, et bios, vie). Ils proviennent des pays Asiatiques, et presque tous des régions tropicales; ils sont répandus, en un nombre considérable d’espèces, dans l’Inde, la Birmanie, l’Archipel Malais, l’île de Ceylan et une partie de l’Australie, et sont représentés également en Chine et au Japon. Ils réclament donc, sauf un très petit nombre d’exceptions, la température élevée de la serre dite Indienne. Ce sont des Orchidées à pseudobulbes. Leurs pseudobulbes sont généralement cylindriques allongés, souvent analogues à de minces baguettes (on les a appelés plaisamment les échassiers de la famille orchidéenne), parfois noueux ou en forme de fuseaux. La plupart des Dendrobium sont de culture facile et fleurissent régulièrement et en abondance. Ils demandent beaucoup d'humidité pendant la végétation, et doivent être arrosés très souvent ; de plus, l'atmosphère de la serre doit être saturée de vapeur, ce qu’on obtient en répandant de l’eau sur les tablettes et dans les sentiers tous les jours, en été même plusieurs fois par jour au besoin. La floraison se produit généralernent quelque temps après l’achèvement des pseudobulbes. La plupart des Dendrobium forment leurs fleurs par groupes issus des nœuds à diverses hauteurs, et présentent ainsi l'aspect de véritables touffes fleuries d’un aspect charmant. Pendant que les plantes sont en fleurs, on peut abaisser quelque peu la température des serres, et diminuer en même temps les arrosages. Lorsque la floraison est terminée, on laisse encore pendant quelque temps les plantes dans un état de demi-repos; toutefois, les espèces qui fleurissent à la fin du repos hivernal font naturellement exception à cette règle, et doivent être mises en végétation immédiatement après la floraison, parce qu’un repos trop prolongé les affaiblirait. Les D. nobile, Wardianum, Brymerianum, ainsi que les hybrides bien connus D. Ainsworthr, D. Leechianum, rentrent dans cette dernière catégorie. Lorsque les nouvelles pousses sont achevées, les plantes n’ont plus besoin 10 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES d'autant d’eau, et les arrosages doivent être progressivement diminués; vers le milieu de novembre, le repos annuel commence, et jusqu’à la fin de janvier ou au milieu de février environ, on ne donnera aux plantes que la quantité d’eau nécessaire pour empêcher le compost de se dessécher complètement et les bulbes de se vider à l’excès. La température sera abaissée en même temps, et ceci est important à deux points de vue différents : premièrement, les plantes qui ne végètent pas n’ont pas besoin d’autant de chaleur, et il suffit qu’elles ne souffrent pas d’un refroidissement exagéré; secondement, la chaleur, et surtout la chaleur artificielle, est toujours desséchante, et comme les plantes reçoivent peu d’eau aux racines, l’évaporation s’effectuerait aux dépens des sucs que contiennent leurs pseudobulbes; dans ces conditions, elles seraient rapidement épuisées. C’est pourquoi les Dendrobium à feuilles persistantes ne peuvent pas avoir un repos aussi rigoureux que ceux à feuilles caduques, D. bigibbum, D. Mac- carthiae, D. macrophyllum, etc. L’évaporation qui se produit par leurs feuilles les vide plus promptement, et s’ils ne recevaient pas un peu plus d’eau que les autres, ils souffriraient beaucoup plus. Notons que la chûte des feuilles, dans ces espèces, est amenée par le ralen- tissement qui se produit, vers l’automne, dans la circulation de la sève. Certains amateurs s’efforcent de l’empêcher; ils y trouvent le charme d’un coup-d’œil peut-être plus gracieux, et aussi la satisfaction d’un tour de force accompli. Malheureusement ce résultat ne peut être obtenu qu’en privant les plantes de repos à peu près totalement, ce qui nuit forcément à la floraison; beaucoup de personnes estimeront sans doute préférable d’avoir leurs Dendro- bium privés de feuilles pendant l'hiver, mais couverts de fleurs à la saison. Aux Indes, c’est à dire dans la patrie de la plupart des espèces cultivées dans nos serres, la saison sèche dure souvent de novembre à mai; en revanche, le reste de l’année est excessivement humide. Les D. densiflorum, D. thyrsiflorum, D. Brymerianum, D. moschatum, D. sua- vissimum, occupent une place un peu spéciale dans le genre; les espèces de ce groupe ont les bulbes plus forts et d’une structure plus compacte, leur feuillage est plus large et a plus de substance. Ces espèces réclament un repos plus pro- longé que les autres; elles ont besoin de mûrir leurs bulbes dans de bonnes conditions. Elles sont un peu lentes à se mettre en végétation, mais la pousse une fois commencée se développe vite; et elles compensent largement les quelques soins supplémentaires qu’elles réclament par une superbe floraison en 15 MARS 1893 II grappe volumineuse et bien fournie, qui constitue un spectacle exquis, surtout lorsque le repos a été suffisant. Les Dendrobium se cultivent généralement en pots. La culture en panier leur convient bien également, et peut être adoptée pour de petites plantes, de jeunes divisions, par exemple; mais on conçoit qu'il serait difficile de suspendre au vitrage des espèces à bulbes longs comme ceux du D. nobile, du D. thyrsi- forum, du D. speciosum, ou de fortes touffes comme en forment rapidement la plupart de ces espèces. Le D. Tenkinsi et le D. Kingianum, espèces de taille naine, sont souvent cultivés sur blocs et réussissent parfaitement dans ces conditions. Le compost est formé de sphagnum et de terre fibreuse mélangés par parties égales. La meilleure époque pour les rempotages est le mois de février, c’est à dire le moment où le repos est terminé et où les plantes vont entrer en végétation. Comme la plupart des plantes de serre chaude, qui demandent beaucoup d’eau aux racines, les Dendrobium doivent recevoir un bon drainage, s’élevant au tiers ou à la moitié du pot, ou occupant la moitié du panier. Ils aiment le soleil, et ont leur place marquée du côté le plus clair de la serre, surtout à l’époque de l’achèvement des bulbes; néanmoins il convient de ne pas oublier les précautions usuelles contre les rayons directs brûlants, notam- ment au plus fort de l’été. Ayant les bulbes maigres, les feuilles peu nom- breuses et généralement étroites et minces, les Dendrobium se dessècheraient assez promptement. On les protègera contre ce danger en recourant aux abris ordinaires que nous avons souvent décrits; mais il faudra avoir soin d’enlever ces abris dès que le soleil aura diminué d'intensité. La ventilation devra être abondante : on aérera les serres toutes les fois que la température extérieure ne sera pas trop basse. Nous avons dit que les Dendrobium, à part un petit nombre d’exceptions, se cultivaient en serre chaude. La plus remarquable de ces exceptions est le D. infundibulum; cette espèce, souvent appelée D. Yamesianum, du nom d’une de ses variétés qui en diffère peu d’ailleurs, réussit en serre tempérée ou même en serre froide. Les Dendrobium ne sont pas particulièrement recherchés par les insectes. S'il en apparaît sur quelques plantes, on les combattra par les moyens généraux connus : lavages à l’eau de nicotine et surtout renouvellement des côtes de tabac disposées sur les tuyaux de chauffage. D' G. von HEERDT. 12 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES CULQURE DES ORCHIDÉES AV FONC-RKONE Quoiqu’une quarantaine d'espèces d’Orchidées seulement soient originaires de Hong-Kong, beaucoup d’autres peuvent être cultivées dans l’île avec un plein succès. Les conditions dans lesquelles elles sont cultivées varient natu- rellement beaucoup d’après les conditions dans lesquelles elles sont placées dans leur patrie. On n’a besoin, ni de chaleur artificielle, ni de serre pour les protéger contre le froid de l'hiver, car le thermomètre descend rarement au-dessous de 45° F. (+ 7° centig). Les plantes en pots, et celles cultivées sur blocs, sont conservées dans des hangars. Les abris pour ombrer sont faits de bambou, et construits de façon à laisser passer suffisamment de lumière pour la bonne végétation des plantes, tout en les garantissant des rayons directs du soleil. D’autres espèces sont cultivées sur les branches ou le tronc de nombreux arbres à ombrage-touffu. On ne peut obtenir de peat, et les matières analogues qu’on trouve à Hong-Kong sont très inférieures. La meilleure est fournie par l’écorce de noix de Coco, que l’on coupe en cubes de 2 1/2 centimètres de côté pour s’en servir dans les rempotages; ces cubes conservent bien l’humidité, et les racines de beaucoup d’Orchidées les pénètrent dans tous les sens. Une bonne terre de bruyère fibreuse serait sans aucun doute préférable, mais il ne faut pas y penser, pas plus qu’au peat. Quant au sphagnum, on peut en faire venir du Japon. Plusieurs espèces de Dendrobium, parmi lesquelles les D. superbum, D. macrophyllum, D. Dalhousieanum, se portent remarquablement bien et fleu- rissent abondamment quand on les rempote dans un mélange d’écorce de noix de coco, de sphagnum et de charbon. Ce compost convient admirablement aussi aux Vanda. Certaines plantes de Vanda tricolor sont en fleurs actuelle- ment (en novembre); elles ont une hauteur de r mètre environ, et sont ornées d’un beau et vigoureux feuillage jusqu’à la base. Les Orchidées du Mexique et de l'Amérique du Sud ne réussissent pas ici en général, mais l’'Oncidium flexuo- sum constitue une exception quand il est traité de la manière que nous venons d'indiquer. Les Cypripedium, comme le C. Sionei et le C. Haynaldianum, forment de belles touffes quand on les cultive dans un mélange de fibre de noix de coco, de sphagnum et de terre de Canton. Cette dernière n’est ni plus ni 15 MARS 1893 13 moins que de la vase de la rivière de Canton; on l’emploie sur une grande échelle pour la culture de toutes sortes de plantes en pot. Quand elle arrive à Hong-Kong elle est dure et ferme, et avant de s’en servir pour la culture on est obligé de la couper, à peu près de la même façon que les morceaux d’écorce de noix de coco. Sa valeur comme engrais est incontestablement très grande, car les plantes dont le compost en renferme une certaine proportion sont toujours bien supérieures à celles qui n’en ont pas. Le Calanthe veratrifolia offre un coup d’œil superbe quand il est en fleurs, avec ses tiges florales hautes de près d’un mètre; on le cultive uniquement dans ce limon. D'autres qui y réussissent bien sont le Calante vestita et le C. Vertchi, et les Cypripedium des sections barbatum et niveum. Le Cypripediuin purpuratum, un des indigènes de Hong-Kong, est en fleurs actuellement, et c’est un petit bijou. Pour les Orchidées qui se cultivent sur blocs avec du sphagnum, on peut citer le Dendrobium Prerardi, le D. aggregatum qui fleurit en janvier, deux ou trois mois plus tard qu’en Angleterre; le D. densiflorum, l’Aerides odoratum et l’A.quin- quevulnerum. I] y a ici quelques douzaines de plantes de ce dernier, mais la ma- jorité sont cultivées en pots; elles vont également bien des deux façons, quand elles sont en fleurs, elles forment l’une des principales attractions des jardins. Le Renanthera coccinea prospère et fleurit d’une manière merveilleuse sur les branches et troncs de Poinciana regia. Beaucoup des pousses ont plusieurs années de croissance et atteignent une longueur de 3 à 5 mètres, en restant couvertes de feuilles sur presque toute cette longueur. Cette plante est aussi cultivée en pots, dans le même compost employé pour le Cypripedium Stoner, mais alors on ne la laisse jamais atteindre une hauteur de 1"30. On maintient les plantes dans ces limites en coupant la base des pousses après la période de floraison ; il ne semble pas que ce traitement leur fasse beaucoup de tort, car elles perdent très peu de feuilles, et poussent bientôt une abondance de nou- velles racines, quoiqu’on les cultive presque en plein soleil. Les plantes qui poussent sur les arbres produisent des panicules beaucoup plus grandes que celles mises en pots, mais d’autre part elles sont moins nombreuses. Il est bien dommage que ce Renanthera fleurisse si difficilement en Angleterre, car c’est vraiment une magnifique Orchidée. Le Dendrobium Loddigesi se trouve comme chez lui sur les Mangifera indica, ainsi que le démontrent les centaines de fleurs qu’il produit à la fin du printemps ou au début de l'été; de larges touffes de cette espèce, de o"65 à r mètre de longueur sur la même largeur à peu près, ne forment actuellement qu'un buisson de fleurs. Parmi les Phalaenopsis, le 14 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES P. amabilis et le P. Schilleriana sont au premier rang des espèces qui réussissent bien. Ils produisent de grandes feuilles analogues au cuir, et leurs longues racines plates croisent les grosses racines aériennes des Ficus retusa, sur lesquels ils sont cultivés. On place d’abord un peu de sphagnum à l’endroit où on veut les fixer, mais les racines ne tardent pas à en sortir, car il est évident qu’elles préfèrent ne pas être recouvertes. Bien d’autres Orchidées réussissent beaucoup mieux sur les arbres que partout ailleurs, notamment le Cleisostoma Fordi, dont l’inflorescence en forme de poignard rappelle celle du Sarcanthus pugionmiformis ; le Vanda concolor, à fleurs jaune sombre, qui n’a rien d’agréable; le Sarcanthus Formosanus, à petites fleurs jaunes et le Dendrobium aggregatum. Toutes ces plantes prospèrent aussi bien que possible sur des arbres de Séellingia sebifera. Pendant les mois d'été, les pluies abondantes dispensent en grande partie de recourir à l’arrosage artificiel. La chüûte d’eau moyenne par an est d’à peu près 2"25. Au mois de juin de cette année, il en est tombé o"60 dans l’espace de quatre jours. Pendant tout l'hiver il tombe très peu d’eau, et il est très rare d’avoir une averse, mais c’est plutôt un bien qu'autre chose, du moins en ce qui concerne la culture des Orchidées, car la plupart se trouvent parfaitement d’être tenues sèches pendant cette période. Très peu d’insectes attaquent les plantes de cette famille, et on a rarement besoin de les nettoyer par ce motif; quant à la poussière, elle est enlevée par les pluies. (Extrait du Gardeners’ Chronicle.) LES CHAUFFAGES DE SERRES AUX FLORALIES GANTOISES DE 1093 Sous ce même titre, la Revue de l’Horticulture belge et étrangère, journal dirigé par M. le comte OswWALD DE KERCHOVE DE DENTERGHEM, publie une nouvelle de grosse importance. La Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand a décidé de majorer les prix consacrés aux systèmes de chauffage et « de soumettre les divers modèles de chaudière à des expériences comparatives afin de déterminer d'une manière aussi exacte que possible celle qui présente le plus de qualités, c’est-à- dire celle qui doit être regardée comme la meilleure comme prix, puissance de chauffe, solidité, durée, économie de combustible, etc. Dans ce but, la Société 15 MARS 1803 15 a constitué un jury spécial, composé de MM. BouLvin, professeur à l’Université de Gand, FoULON, professeur à l'École industrielle, VENÇOTTE, administrateur de la Société pour la surveillance des chaudières à Bruxelles, R. DE SMET, ÉD. PYNAERT, AUG. VAN GEBERT, horticulteurs, et Ct DE KERCHOVE DE DEN- TERGHEM, président de la Société. » Nous ne pouvons qu'applaudir à cette décision, qui assure aux concours consa- crés aux appareils de chauffage les garanties que nous avions demandées par notre lettre ouverte au Président de la Société et lors de notre interview avec lui. Nous avons été heureux de prendre connaissance de la liste des membres du Jury spécial, qui offre toutes les garanties désirables au point de vue de la compétence et de l’impartialité. Une circulaire qui a été adressée à tous les concurrents contient l'exposé des nouvelles conditions adoptées pour le concours n° 652, et que nous croyons intéressant de reproduire : A. La puissance de l'appareil de chauffage est laissée au choix de l’exposant. Il en est de même de la nature du combustible à employer. B. La canalisation de chauffage sera établie par les soins de la Société, de manière à permettre la mesure de la chaleur fournie. Cette canalisation sera raccordée à l’appareil de chauffage par les soins de l’exposant. c. L’exposant fournira un plan complet et coté de l’appareil, et renseignera les poids ou le volume des diverses matières employées, ainsi que le prix global de l'installation, en y comprenant la cheminée. D. Les appareils devront être en état de fonctionner dans les conditions nor- males à partir du 15 mars. E. Les essais et déterminations du jury porteront sur les points suivants : 1° Consommation du combustible relativement au chauffage obtenu. 2° Régularité de marche. 3° Rapidité avec laquelle l’appareil permet de réaliser une température déterminée. 4° Solidité. 5° Conduite et entretien de l'appareil. 6° Espace occupé comparativement à la surface de chauffe. Fr. Les adhésions pour le concours 652 ainsi organisé seront reçues par le secrétaire de la Société jusqu’au 5 mars. Ces conditions ont été établies avec une très grande connaissance du sujet. 16 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES C’est un modèle à suivre pour toutes les Sociétés d’horticulture qui institueront dans la suite des concours de chauffage. Rien d’aussi complet n’a été fait jusqu’à ce jour et nous sommes heureux d'adresser à la grande société gantoise toutes nos félicitations ; voilà qui est vraiment digne d'elle. L'importance nouvelle donnée à ce concours a conduit le Conseil d’admi- nistration de la Société à modifier la valeur des prix primitivement renseignés dans le programme; il sera décerné : 1% Prix : Médaille d’or de la valeur de 300 francs; 2° Prix : Médaille d’or de la valeur de 200 francs; 3° Prix : Médaille d’or de la valeur de 100 francs. Fig. 49. — Exposition de Gand. La grande annexe. Nous sommes heureux de constater qu’à côté des concours COnsacrés aux plantes, et qui obtiennent toujours un si brillant succès aux expositions quinquennales de Gand, une place a été dignement réservée à la comparaison des systèmes de chauffage, Ke dont l’importance, comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, est considérable pour tous ceux qui 15 MARS 1893 17 s’occupent de la culture en serres, soit comme amateurs, soit comme horti- culteurs. k Nous ne pouvons nous dispenser, toutefois, d'exprimer le regret que l’utile modification dont nous venons de parler ait été apportée au programme à une époque un peu tardive, de telle sorte que les exposants n’ont plus guère le temps matériel de prendre les mesures utiles en conséquence de ce change- ment. La circulaire est datée du 22 février ; elle indique que les appareils doivent être rendus à Gand, installés et prêts à fonctionner pour le 15 mars. N'est-ce pas un délai bien court ? Il nous semble que le Jury aurait eu proba- blement le temps suffisant pour faire ses études si les appareils avaient été mis en place pour le 1% avril, quinze Jours avant l’ouverture de l'Exposition. En tous cas, il est certain que la « Marloienne » ne pourra pas être prête pour la date fixée par la circulaire en question; des améliorations importantes trouvées aux derniers essais et exigeant quelques jours de travail devront y être apportées. Un délai s'étendant jusqu’au 1° avril a été demandé au Président de la Société Gantoise; si ce délai ne peut pas être obtenu, la « Marloienne » sera exposée à Gand hors concours. Ce serait certainement regrettable, mais si la Compagnie générale des Chauffages se trouve ainsi empêchée de recourir pour un prix qu’elle avait de sérieuses raisons d’espérer, elle pourra du moins faire les essais les plus concluants avec un appareil plus parfait devant les visiteurs de l'Exposition, et leur fournir la démonstration de visu des qualités de sa nouvelle chaudière. Les mêmes modifications seront d’ailleurs apportées aux appareils qui fonc- tionnent à L’HORTICULTUTE INTERNATIONALE, et des expériences seront faites en public à cet établissement à partir de la même époque, c’est-à-dire du nEr AVI. L’Exposition d’avril s'annonce d’ailleurs, à tous les points de vue, sous les auspices les plus favorables. Nous avons le plaisir de faire savoir à nos lecteurs que nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour leur fournir en temps utile un compte-rendu détaillé de tout ce qui mérite d’attirer leur attention dans cette importante exhibition. Dès aujourd’hui, nous donnons ci-dessus (fig. 49) une gravure représentant une partie des bâtiments de l'Exposition, la grande annexe construite spécialement sur la pelouse dans les jardins du Casino. IL 1BX 18 JOURNAL DES ORCHIDÉES CONSEILS UTILES Quand on doit rempoter des Orchidées il arrive souvent que les racines adhèrent tellement aux parois des pots, souvent même extérieurement, qu’il est de toute impossibilité de retirer la plante sans les endommager. Ceci est même la règle pour les Cattleya, Laelia et genres voisins. Dans ce cas on conseille de casser le pot et de débarrasser de cette manière la plante de la carapace qui la tient renfermée. Cependant cette opération n’est pas non plus exempte de tout danger, car en cassant le pot on risque également d’en- dommager les racines, soit par le choc, soit par le poids des fragments de pot qui y restent attachés et qu’on est souvent obligé d’enlever. Voici un procédé par lequel on évite tous ces inconvénients : On plonge le pot pendant un certain temps, une, deux heures ou moins si le compost est humide, dans de l’eau de pluie, après quoi en le retirant on s’apercevra que les racines se sort ramollies au point de pouvoir se détacher sans beaucoup de difficulté .de la paroi. Pour les racines adhérant extérieurement on les détache en les séparant prudemment du pot au moyen de la lame d’un canif. Quant aux racines de l’intérieur, elles lâchent prise d’elles mêmes si l’on renverse le pot et lui fait subir quelques chocs sur un corps dur. Il faut procéder avec une certaine prudence, car quelquefois les racines ne sont pas encore tout à fait ramollies et si on voulait les détacher violemment on risquerait encore de les briser. Il vaut mieux dans ce cas donner plusieurs petits chocs. Dans tous les cas cette opération prend beaucoup moins de temps que l’ancienne manière et on a en outre l’avantage que la vermine a disparu par suite du plongeon auquel on l’a soumise, et que le vieux compost saturé d’eau s’enlève avec beaucoup plus de facilité et laisse la plante complètement lavée et nettoyée sans péril aucun pour les racines. J'ai été amené à user de ce procédé par suite de l’énorme difficulté que je rencontrais à faire la toilette de Laelia anceps entourés d’une forêt de racines qu’il était impossible de détacher même en cassant les pots. Je l’ai employé pour toutes les plantes à racines adhérentes et elles s’en sont tellement bien trouvées que Je n'hésite pas à le recommander à tous les lecteurs du Ÿournal des Orchidées. VAN LANSBERGE. 15 MARS 1893 19 LE DENDROBIUM FALCONERI Je vais encore avoir recours à l’hospitalité que m’a si gracieusement donnée M. LINDEN. Seulement je veux en user, et non en abuser. Aussi Je renoncerai volontiers à lui demander l'insertion de mes articles, le jour où il jugera que l'intérêt qu’ils présentent pour ses lecteurs n’est pas une compensation suffisante pour la place que je lui prends et pour le dérangement que je lui cause. Le D. Falconeri est-il devenu, dans ces derniers temps, un Rhizobium, un Eudendrobium ou un Séachybium ? Je l’ignore, et ne tiens pas à en être informé. En bon jardinier, je ne connais que les Jolibium, que je cultive de mon mieux, et les Vilainbium, que j’exclus avec soin de ma petite collection. Quoi qu’il en soit, ce Dendrobium est une superbe plante. Dans son excellent traité des Orchidées, M. le comte pu Buyssonx la décrit dans les termes suivants : « Tiges très longues de plus d’un mètre, pendantes, grêles, courtement arti- « culées et renflées vers les nœuds, où elles sont garnies de gaînes desséchées, « feuilles linéaires, clairsemées, et deux ou trois terminales ; fleurs solitaires, « longuement pédicellées, naissant aux articulations, au nombre de près de « soixante par tige, de o,11 à o,12 de diamètre, à divisions étalées, un peu « tordues au sommet, rose pâle avec extrémités violettes. Labelle très grand « en cornet, à limbe dilaté, ovale aigu, ondulé et cilié sur les bords, jaune pâle, « dont toute la gorge est occupée par une macule violet pourpré, bordée « d’orange, avec une autre grande macule en pointe. Fleurit en maï-Juin, avec « une durée de quinze jours. » Cette description est fort exacte, mais ne fait pas mention d’une particularité intéressante, sur laquelle je crois devoir appeler l'attention de mes lecteurs. La tige des Dendrobium ordinaires ne s’accroît que pendant une saison. Au bout de ce temps le bourgeon terminal s’atrophie et ne pousse plus. L'année suivante, elle mûrit sur bois, et en général fleurit, tandis qu’une nouvelle tige se développe à l'extrémité du rhizôme (*). Si, dans le cours de la seconde année, des pousses adventives se produisent, (1) Le D. anosmum fait quelquefois exception et paraît se rapprocher du D. Falconeri, 20 JOURNAL DES ORCHIDÉES elles ne s’allongent que pendant un an, et développent des racines aériennes. L'année suivante, une pousse nouvelle se produit à leur base, si on ne les a pas détachées pour la multiplication. La végétation du D. Falconeri est tout différente. Chacune de ses tiges se développe en longueur et en largeur durant plusieurs années, deux ou trois au moins. Pendant tout ce temps, le bourgeon terminal conserve son activité, qui se ralentit seulement l’hiver. Le D. Falconeri est aussi le seul qui se ramifie réellement, car ses pousses adventives — dont la production, chez lui, n’est pas accidentelle, mais normale — ont également une durée de plusieurs années. Elles peuvent servir à sa mul- tiplication; mais, tant qu’elles sont adhérentes à la tige-mère, elles s’allongent chaque année comme elle, et ne produisent pas de nouvelles pousses à leur base. Ce mode de végétation donne au D. Falconeri un facies particulier. Il res- semble à une longue chevelure, un peu embroussaillée. La seconde ou la troisième année, des jeunes tiges se développent à la base des anciennes et croissent assez rapidement. Elles sont d’abord érigées, sans ren- flement aux nœuds et présentent tout à fait l’aspect d’une pousse de graminée. Dès la seconde année, elles s’inclinent, se couvrent de nodosités, et présen- tent alors l’aspect d’une mauvaise herbe assez répandue en France, et nommé l’ivraie à chapelets. Les fleurs sont exactement conformes à la figure donnée par la Flore des Serres, XII° volume, mais un peu plus petites. En somme, ce Dendrobium est remarquable et sa culture ne me paraît pas présenter de difficultés. Il végète chez moi avec une grande vigueur ; je le tiens en serre chaude tempérée avec les autres Dendrobium, en panier suspendu près du vitrage, assez haut. Sa végétation ne doit jamais être suspendue entièrement, même l'hiver ; elle est seulement ralentie. Il faut donc alors espacer les arro- sages, mais non les supprimer entièrement. La plante reprend son activité vers le mois de mars ou d’avril. Les rempotages ont lieu vers cette époque, dans le compost ordinaire, sphagnum et fibres de polypode. Les tiges adventives peuvent être fixées contre les parois du panier; elles s’y enracinent et deviennent des tiges-mères. On peut aussi les détacher pour la multiplication. Périgueux, 26 février 1893. E. ROMAN. PURES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE G. H. — La fin de la floraison est un moment parti- culièrement propice pour le rempotage des Cypri- pedium. Les Cypripedium, presque sans exception, demandent beaucoup d’eau aux racines, et il n’y a pas d’inconvé- nient à leur donner des pots notablement plus grands que la plante; on adopte généralement le double. 7% O. V. P. — La pousse des Coelogyne cristata sort de la même bractée écailleuse que la tige florale. C’est par ce motif que parfois des cultivateurs inexpérimentés mutilent leurs plantes en coupant les tiges fanées trop près du buibe. Il vaut mieux laisser les fleurs dessé- chées tomber d’elles-mêmes que de s’exposer à ce danger. FA # % UN CYPRIPEDIUM CURIEUX est signalé par le Gardeners’ Chronicle, dans son numéro du 10 décembre, dans les termes suivants : M. LatrHam, curateur du Jardin Botanique de Bir- mingham, a une réputation pour l’obtention de semis de Cypripedium; il a en fleur actuellement une variété très singulière, provenant d’un croisement entre C. Spi- cerianum et C. hirsutissimum, et qui est cultivée en panier. Les sépales dorsaux rappellent le €. Spiceria- num, et les sépales latéraux sont presque blancs, avec une strie violette au centre de chacun (?). [1 n’y a pas de labelle, mais à la place, un sépale inférieur d’un coloris crême strié de chocolat. Cette plante a fleuri trois ou quatre années, sans jamais varier de caractère, mais par le feuillage et le port elle est intermédiaire entre ses parents. Une capsule de graines a été de nouveau obtenue avec du pollen de C. Spicerianum, en vue de faire reparaître le labelle. » Cette abondance de sépales est très remarquable en effet, et s’il n’y a pas de lapsus dans cette description, cette monstruosité fxrée est bien un des cas les plus étranges de tératologie végétale que nous ayons vus jusqu'ici. CHEZ L'AMATEUR. — Nous avons recu de M. Treyeran, de Bordeaux, des échantillons de deux Orchidées absolument remarquables : 1° le Dendrobium mobile var. primulinum, variété pâle d’une exquise beauté, à fleurs blanches légèrement nuancées de rose très pâle aux pointes des sépales et des pétales, avec le labelle d’un jaune soufré pâle ayant la macule de la gorge et celle de la pointe très affaiblies également, la première d’un rose brunâtre, la seconde à peine visible. 20 un Cypripedium insigne montanum, à pavillon bordé d’une fine ligne jaune d’or; les trois quarts inférieurs de cet organe sont également recouverts d’un beau jaune d’or sous lequel les larges macules violettes prennent une teinte brunâtre. Les pétales sont jaunes, et entièrement couverts de stries longitudinales rouge- brun, marquées de points de loin en loin. M. Van Wamgexe, membre du jury de L’Orcxi- DÉENNE, avait en fleurs récemment une très intéressante variété de Cypripedium callosum, comparable à la va- riété de C. Lawrenceanum, qui a reçu le nom de Hyeanum, c’est à dire une forme dans laquelle le rouge du C. callosum type a disparu. Il reste au pavillon et aux pétales une couleur blanc verdâtre transpa- rent, relevé de stries gris foncé, qui offre un très grand attrait. Cette variété, très remarquable, a reçu le nom de C. callosum var. viridiflorum. UN CATTLEYA TRIANAE qui était en fleurs au commencement de ée mois dans les serres de L’Horrr- CULTURE INTERNATIONALE avait les pétales d’une largeur de 68 millimètres. Ce chiffre donnera une idée de l’am- pleur superbe qu’atteignent les Cattleya du groupe labiata — car les Cattleya Warocqueana, Mendeli, Mossiae, quand ils sont bien cultivés, offrent des exemples de beauté comparables à celui que nous venons de citer. ue A. H, — L’Odontoglossum chiriquense fut, en effet, nommé par REeICHENBACH qui le considéra d’abord comme une espèce distincte.Mais il est reconnu aujour- d’hui comme une simple variété de l'O. coronarium, et constitue ce qu’on appelle une forme géographique. Il n’est pas rare qu’une Orchidée présente ainsi des variations d’un district à un autre, de telle sorte que toutes les plantes collectées dans un endroit appar- tiennent au type, et que toutes celles recueillies dans une localité voisine (souvent peu éloignée) appartiennent à une variété distincte. Ce sont, selon toute probabilité, des formes accidentelles, produites par une ou plusieurs graines, qui se sont fixées. Il serait intéressant, à ce propos, d'étudier la repro- duction des Orchidées par semis. Il est certain que les espèces naturelles se reprodui- sent, actuellement tout au moins, sans dévier du type, sauf dans certaines espèces peu nombreuses; dans la plupart, les exceptions sont extrémement rares. Si, par exemple, le Cattleya Trianue, le C. Warocqueana, le C. Eldorado présentent des différences de coloris très étendues d’une plante à l’autre, un grand nombre d’Or- chidées n’ont pas de variétés connues. Citer des noms est inutile, les exemples abondent dans les serres. Et d'autre part, les hybrides obtenus dans les cultures produisent presque toujours des variétés très distinctes dans les plantes sorties d’une même capsule! Nous sommes persuadé qu’à côté de l’hybridation, la fécondation artificielle des espèces par elles mêmes ne mériterait nullement d’être dédaignée. Elle fournirait matière à des études intéressantes, et il n’est nullement certain que les résultats ne paieraïient pas, pécuniaire- ment parlant, la peine du chercheur. Malheureusement * il faut plusieurs années, parfois dix, douze et même quinze ans, pour obtenir la floraison des semis; il est difficile, dans ces conditions, d’entreprendre des études à longue échéance, portant sur deux ou trois généra- tions... de semis, lesquelles représenteraient presque autant de générations humaines. Se vouer à des recher- ches dont le fruit sera recueilli par un successeur, cela exige un véritable dévouement scientifique. % KE LE CYPRIPEDIUM SALLIERI est-il un hybride ? Cela paraît probable, un semis issu de C. villosum X C. insigne ayant, paraît-il, fleuri chez M. J. C. Bowrne en reproduisant exactement le C. Sallieri. Mais en tous cas, il semble certain qu’il existe également comme hybride naturel, et qu’il a été connu à l’origine par des introductions directes; nous tenons ce renseignement d’un semeur français bien connu, qui nous disait récem- ment qu’il a vu le C. Sallieri en fleur dans les premiers temps de son apparition parmi des importations de C. insigne; la plante avait reçu d’abord le nom de C. insigne variété de Truffaut. Ile Société Royale d'Agriculture et de Botanique Dé CA GRANDE ATOS TION QUINQUENNALE Au CASINO de Gand Ouverte du 16 au 23, Avril Tee Cette Exposition promet d’être le grand événement horti- cole de l’année. Un grand 'nombreide prix) orerts par LE; ét la eine, les) principales atromtés du pas; MM. le Roi la Société et par des particuliers, seront décernés”"à l’occasion. des divers concours. T4 Concours sont réservés aux Orchidées Les demandes d'admission seront reçues jusqu’au 20 mars S'adresser au Secrétaire de la Société, M. E. FIERENS, Coupure, 135, Gand, pour tous les renseignements et pour les inscriptions. DPPRApEe Générale CHAUFFAGES (SOCIÉTÉ ANONYME) - ADPLIERS DE CONSTRUCTION à MARLOIE (Belgique). Bureaux : 19, rue d'Idalie, à Ixelles-Bruxelles. CHAUDIÈRE NOUVELLE LA MARLOIENNE: QE La Reine des Chaudières Al Décrite dans le JOURNAI DES ORCHIDÉES (ST volume, p. 332). PRIX COURANT N° 1. Pour chauffer jusqu'à 400 mètres de tuyaux, 700 francs 2 Ù » 600 : » 850 >» 8. » de 700 à 800 » 1000 » 4, » » 1000 à 1200 » 12000 5 » » 1400 à 1600 ) 1500 » 6 » 2000 it 2000. > PRISE A BRUXELLES Les tuyaux sont calculés sur la base de 9 centimètres diamètre extérieur, dimension employée le plus généralement dans l’horticulture. LAORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPECIAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSE, CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE 4 Correspondances en français, anglais et allemand {= Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NATO BENE. —— Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main -- L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. si cs : © ane année. Le AVR | L | 893 Numéro 74. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES | GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉ D LGÉ. ET \ PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE D 207. AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, Comte de Bousies, R. Cahuzac, Dr Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D.Massange de Louvrex, @.Rivois,J.Hatos, P. Silver, À. Ducos, À. Dallière, \ A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, K. della Porta, Vs9 Gr. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 19 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1 et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la Hrance : M. O. DOIN, Éditeu,, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, | Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R.. Johnson, C. Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, | LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, TU6 Belliard, Bruxelles LL « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » . 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DE MEUuLE- NABRE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR = 1 vol. de la LUINDENLA et 15 francs pour le 1* vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES ENV BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 74% NUMÉRO : Pages Causerie sur les Orchidées. — XLV 21 Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues . 94 De la ventilation des serres pendant l'hiver . . 26 Galerie des Orchidophiles. ei) Culture des Restrepia . oil 33 Études de botanique élémentaire sur les Orchis Por outre les SERRES À ORCH TISSÉE SPÉCIALEMENT POUR CAO ULICULTURES. INTERNAMONAEES Les H1OO mètres (largeur H'@@ : Æ#i5 francs S’adresser au bureau du Journal. BRITISH GARDENING Journal hebdomadaire lilustré Pour AMATEURS et PROFESSIONNELS dirigé par 6, H, BETTS, F, R. H. ÿ. Une planche coloriée donnée gratis toutes les semaines: S 2 2 =. rs a y Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous parait appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où 1l est déjà très répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l'étude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. = On peut s'abonner chez tous les agents de publicité du continent, Agents généraux pour la publicité et les annonces : MM. Jonx HADDON et C', Bouverie House, Salisbury Square, London E. C. 1% AVRIL 1893 : 21 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES XLV. __ La serre aux Odontoglossum (Suite, voir p. 5) Nous avons donné dans le dernier numéro un dessin de l’Odontoglossum nebulosum; nous figurons aujour- d’hui (fig. 50) sa variété candidulum, qui n’est pas moins belle ni moins attrayante que le type, et qui est plus répandue aujourd’hui dans les cultures, grâce à de récentes impor- tations opérées en Belgique. On peut rapprocher de l'O. nebu- losum une forme très curieuse et très belle, l’Odontoglossum Duvivieria- num, qui doit son origine, presque à coup sûr, à un croisement, opéré à l’état de nature, entre cette espèce et l'O. maculatum. L’O. Duvivierianum a été figuré dans la Lindenia, volume V ; il est visiblement intermédiaire entre ses deux parents supposés. Il a les pétales blancs bordés de jaune, les sépales blanc jaunâtre également bordés de jaune, et tous ces seg- ments maculés, sur la moitié de leur longueur à partir de la base, de gros points brun vif de forme irrégulière. Le labelle blanc porte à sa base, Qui “me “um Fig. 50. — Odontoglossum nebulosum var. candiduluin. ainsi que sur la gorge, une large tache brune, et quelques autres macules plus 22 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES petites sur le bord antérieur. Il est également bordé de jaune. L'ensemble est très curieux et d’un coloris très agréable. Odontoglossum pardinum. Espèce décrite par LINDLEY dès 1838, mais qui ne fut introduite que longtemps après. Les fleurs sont jaune clair, ornées de macules brunes peu nombreuses sur les pétales et le labelle. Odontoglossum Wallisi. Espèce à fleurs de taille moyenne, et de beauté infé- rieure à la plupart de celles que nous venons d’énumérer, quoique son coloris clair jette une note gaie et fraîche au milieu des blancs et des bruns des espèces plus célèbres. Les fleurs ont environ 5 centimètres de diamètre ; elles ont les pétales et les sépales oblongs lancéolés, formant étoile, jaune vif marqué de brun, le brun dominant sur les sépales et n’occupant que peu de place sur les pétales. Le labelle ondulé et denticulé sur les bords, avec le lobe antérieur terminé en pointe, est rose pourpré bordé de blanc ; la crête et les lobes latéraux sont blancs. Cet organe se détache d’une façon très agréable sur le reste de la fleur. L'O. Wallisi fut découvert par WALrIS, à qui il est dédié, pour le compte de M. LINDEN, chez qui il feurit pour la première fois en 1860. I ane feuillage graminiforme, ce qui le rend facilement reconnaissable. Il fleurit surtout vers le mois de juin-juillet. Synonyme : ©. purum RCHB. F. O. brachypterum. Introduit de la Nouvelle Grenade vers 1881, cet Odonto- glossum peut être considéré comme un hybride naturel dont les parents seraient, selon toute probabilité, l'O. Pescatorei et l'O. luteo-purpureum. Il a les pétales et les sépales larges et assez courts, jaune clair avec quelques macules brunes. Le labelle est également jaune clair relevé d’une large macule brune en avant de la crête. O. tripudians. L'une des espèces les plus populaires et les plus robustes du genre. Ses fleurs ont les sépales larges, elliptiques acuminés, d’un brun marron avec une bordure jaune vif à la base et à la pointe, les pétales de la même forme, jaunes avec plusieurs macules brunes transversales ; le labelle large, denticulé sur les bords, est blanc ou parfois jaune pâle, avec des macules roses ou cramoisies. Cette belle espèce fut découverte par WarscEWIcz vers 1849, et introduite par M. LiNDEN. Elle est originaire de la Nouvelle Grenade, à une altitude de 1700 à 2500 mètres. Elle fleurit pendant tout le cours de l’année. Odontoglossum crocidipterum. Espèce qui rappelle beaucoup comme port l'O. blandum. Ses fleurs, à segments allongés aigus, ayant les pointes recour- 1 AVRIL 1893 23 bées en arrière, rappellent également celles de cette espèce. Elles ont les pétales et les sépales jaune pâle tacheté de brun orangé, et le labelle allongé, denticulé sur les bords et terminé en longue pointe, jaune pâle avec des macules marginales de brun orangé. L’'O. crocidipterum est originaire de la Nouvelle Grenade comme les précé- dents. Il se cultive en serre froide et fleurit vers le mois d’avril principalement, parfois aussi à d’autres époques de l’année. Les fleurs exhalent une agréable odeur d’aubépine. Le nom spécifique, assez singulier, provient de deux mots grecs qui font allusion à la fois à la couleur jaune safran (?) des segments et à la présence de deux ailes sur la colonne, ou peut-être à la ressemblance de cette fleur avec certaines mouches diptères. Odontoglossum cristatum. Encore une espèce anciennement connue, et qui resta longtemps sans être introduite dans les cultures. Il fut découvert par HARTWEG en 1849, dans les Andes de l’Equateur, mais ce n’est qu’en 1867 que M. LiNDEN en opéra l'introduction. Les fleurs, très élégantes, ont les pétales et les sépales ovales lancéolés aigus, d’un brun marron avec une marque jaune à la base et à la pointe, le labelle jaune pâle ou blanc avec une macule marron à la pointe et quelques-unes plus petites sur les bords. Cette espèce se cultive en serre froide, et fleurit au mois d’avril et de mai. Elle a une variété nommée cristatellum, de forme et de coloris assez différents. Le type et la variété sont encore assez rares dans les cultures. Odontoglossum Edwardi. Espèce qui appartient à un groupe tout à fait distinct. Elle produit ses fleurs en longue panicule très ramifiée, chargée de fleurs de petite taille, à peu près comme un grand nombre d’Oncidium ; mais ce qui lui donne un prix tout particulier, en outre de l’abondance de ses fleurs, c’est leur splendide coloris violet-mauve éclatant, à reflets soyeux. Tout l’ensemble de la fleur est de la même nuance, sauf le disque du labelle, qui forme au milieu un point jaune vif. L’O. Edwardi est originaire des Andes de l’Equateur. Il réussit en serre froide ou mieux tempérée-froide. Il ne fleurit pas toujours régulièrement chaque année, mais l’abondance et la splendeur de sa floraison compense amplement ce petit défaut. De superbes exemplaires en ont été exposés à plusieurs reprises aux meetings de L’ORCHIDÉENNE par M. G. WAROCQUÉ, et, tout récemment, par M. VAN WAMBEKE. (Sera continué.) LES 24 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES REVUE DES ORCEANDÉES NOUMELEÉES ON PE DACONNUES LYCASTE SKINNERI VAR. PURPUREA. — Superbe variété exposée au 42° meeting de L’ORCHIDÉENNE, à la fois par deux exposants, MM. POURBAIx et DU TRIEU DE TERDoncx. Les fleurs sont grandes ét bien formées; elles ont les sépales rose pâle, contrastant vivement avec les pétales qui sont d’un rose pourpré foncé, et le labelle blanc crême, portant seulement de faibles taches rouge foncé sur les bords des lobes latéraux, où elles se confondent avec le rouge des pétales. Un diplôme d’honneur de 1° classe à l’unanimité et par acclamation a été décerné à chacun de ces apports. LS CYPRIPEDIUM X SPICERO-VILLOSUM BLEU. — Hybride provenant du même croisement que le C. X Lathamianuim, déjà si populaire, quoique d'apparition récente encore. Toutefois il présente, comparé à lui, des différences qui peuvent aisément s'expliquer par le choix des variétés prises comme parents. Il est de taille plus petite que le C. Lathamianum, et a le pavillon un peu plus orbiculaire et les pétales rappellant davantage le C. Spicerianum. Il a reçu un diplôme d’honneur de 1'° classe au meeting de L’ORCHIDÉENNE du 12 mars, où il était exposé par son obtenteur, M. A. BLEU. CYPRIPEDIUM * LATHAMIANUM INVERSUM. — Ainsi que l'indique le nom, c’est une f rme provenant du croisement inverse de celui qui a produit le C. x Lathamianum. Il est d’une très grande taille et de beauté remarquable, sans d’ailleurs présenter de différences caractéristiques avec le C. X Latha- mianum; son coloris est très vif, notamment sur le pavillon, lavé et strié de TOUge vineux. 1 AVRIL 1893 25 Cet hybride a également obtenu un diplôme d’honneur de 1'° classe au meeting de L’ORCHIDÉENNE du 12 mars, où il était exposé par MM. LINDEN. * DENDROBIUM X RUBENS O’Br. — Hybride obtenu en Angleterre entre D. nobile nobilius et le D. X Leechianum. IL a les sépales et les pétales blancs, avec les pointes nuancées de cramoisi comme dans le D). nobile, le labelle moins acuminé que dans le D. X Leechanum, blanc rosé à la base, avec des lignés pourpres sur les bords, une macule cramoisi-marron bordée d’une large bande blanche, et la pointe rosée comme dans les autres segments. Gard. Chron., DHMEVTIEE, D 2206. PHAJUS *X AMABILIS O’Br. — Hybride obtenu par MM. VerrcH, et qui a reçu un certificat de 1° classe au meeting du 14 février de la Royal Horticultural Society. Il provient du croisement P. tuberculosus X P. grandi- folius, et est intermédiaire entre ces deux parents. Il a les pétales et les sépales blanc teinté de rose, le labelle couleur pelure d’oignon, avec des lignes pourpres plus foncées à la base; ce dernier organe, recouvrant légèrement la colonne, puis s’étalant en forme de conque, avec les bords très ondulés, à une forme distincte et gracieuse. Gard. Chron., 25 février, p. 226. MORMODES ROLFEANUM VAR. NIGRUM LIND. — Variété nouvelle qui a figuré au dernier meeting de L’ORCHIDÉENNE et y a reçu un Diplôme d'honneur de 1° classe. Elle se distingue par un coloris particulièrement foncé ; le labelle surtout est d’un rouge-brun sombre très rare dans les Orchi- dées. Les fleurs sont de grande dimension. Max GARNIER. 26 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES DE LA VENTILATION DES SERRES PENDANT L'HIVER Tous les horticulteurs sont aujourd’hui d'accord pour recommander de ventiler les serres aussi souvent et aussi complètement que possible. Les avan- tages de cette opération sont considérables ; depuis qu'ils sont bien connus, elle est pratiquée couramment l'été, mais on hésite à y recourir pendant l'hiver, de crainte de trop abaïsser la température. Le ŸFournal des Orchidées conseille (page 389) d'ouvrir les ventilateurs de la serre froide lorsque la température du dehors dépasse 5° centigrades, et ceux de la serre tempérée lorsqu'elle s’élève à 10° centigrades. On ne risque évidemment rien en suivant ce conseil, mais on peut sans aucun inconvénient aller beaucoup plus loin; ainsi j'ouvre sans hésitation les ventilateurs de ma serre, pendant le jour et lorsqu'il n’y a pas de vent, par des températures de trois et quatre degrés au-dessous de zéro. M. ViDEAU, qui possède à Bordeaux une magnifique collection d'Orchidées, a même été plus loin. Il n’a pas interrompu la ventilation de ses serres pendant les plus grands froids de l’hiver dernier. En général on s’exagère beaucoup le refroidissement produit par l’intro- duction lente de quelques mètres cubes d’air dans une serre chauffée. J'ai fait à cet égard des calculs et des observations qui peuvent être utiles et que je vais exposer brièvement. Prenons pour type une serre de 18 mètres de long sur 4 mètres de largeur et 2"50 de hauteur moyenne, ce qui représente une surface de 40 mètres carrés et un cube de 100 mètres d’air. Ces 100 mètres d’air pèseront 130 kilogrammes seulement. Mais, comme il est démontré en physique qu'il faut la même quan- tité de chaleur pour élever d’un même nombre de degrés la température de 100 kilogrammes d’air que celle de 24 kilogrammes d’eau, il s'ensuit que les :30 kilogrammes contenus dans la serre représenteront exactement, au point de vue calorifique, 31 kilogrammes d’eau; c’est-à-dire que pour élever, par exemple, de 20 degrés la température de l’atmosphère de la serre, il faudra exactement autant de chaleur que pour augmenter de 20 degrés la température de 31 kilogrammes, ou, si l’on veut, de 31 litres d’eau. LPAVRIL 1803 27 Ce calcul est déjà intéressant parce qu’il nous apprend combien est faible la quantité de chaleur contenue dans l’atmosphère de nos serres. Mais il va nous conduire à des conséquences encore plus importantes. Nous allons pouvoir déterminer la quantité de combustible qu’il faut dépenser pour renouveler complètement l’air de la serre en le remplaçant par de l’air froid pris au dehors. Supposons, pour prendre un cas extrême, que la température intérieure de la serre soit à + 10°, et la température extérieure à — 10°. Différence : vingt degrés. Quelle sera la quantité de calorique perdue par le renouvellement graduel et complet de l’atmosphère de la serre au moyen de l’air extérieur? On verra facilement, en se reportant aux chiffres précédents, que ce sera la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 20 degrés 31 litres d’eau, ou, ce qui revient au même, pour porter 6 litres d’eau à 100 degrés, soit la quantité de chaleur contenue dans la moitié d’un grand arrosoir d’eau bouillante, ou, pour employer une expression plus scientifique, six cent vingt calories (*). Cette quantité de chaleur est extrêmement petite, et même négligeable en présence de celle qu’il faut produire pour défendre la serre contre le refroidis- sement qui résulte du rayonnement et de la conductibilité; car, si elle est chauffée au moyen de deux rangs de tuyaux de ro centimètres de diamètre, ces tuyaux renferment environ 350 litres d’eau qui, portée à 100 degrés, contient 35.000 calories, ou environ cinquante fois plus que la chaleur à dépenser pour le renouvellement de l’air dans les conditions indiquées ci-dessus. On sait d’ailleurs que 1 kilogramme de houille produit en brûlant 8,000 calo- ries. Et si l’appareil de chauffage utilise 60 °/, de la chaleur développée, ce qui certainement n’est pas exagéré, le même kilogramme donnera, dans la serre, 4.800 calories; en divisant 620 par ce chiffre, on trouve au quotient 130 grammes, c’est-à-dire, si la houille coûte 30 francs la tonne, un peu moins de quatre dixièmes de centime. Un morceau de houille pesant 130 grammes représente le volume d’une très petite pomme, ou deux fois celui d’une grosse noix. On voit donc par ce qui précède que, pourvu que la ventilation se fasse régulièrement et que l’air froid du dehors se mélange lentement avec celui de (1) La calorie est l’unité de chaleur couramment employée en physique; c’est la quantité de chaleur nécessaire pour élever 1 kilogramme d’eau de o à 1 degré. 28 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES la serre, on peut y établir un léger courant, de manière à renouveler l’atmos- phère, sans avoir à craindre un refroidissement dangereux. Ces conditions sont très faciles à remplir avec les appareils perfectionnés (°). J'ai une serre Cochu à double vitrage; j'entr'ouvre un ou deux des ventilateurs inférieurs du pignon nord et je soulève légèrement un panneau supérieur du côté opposé (pignon sud). De cette façon, l’air froid vient buter contre les tuyaux de chaleur et s’y échauffe rapidement, et J'ai pu constater par des expériences directes que, pris à o° au dehors, il n’arrivait dans le comparti- ment qui forme serre chaude qu’après avoir été élevé à la température de 13°. Pendant les hivers ordinaires, je ventile ainsi ma serre tous les jours et quelquefois toute la nuit; il m'est arrivé de laisser un panneau ouvert depuis 8 heures du soir jusqu’à 8 heures du matin sans inconvénient, bien que la température extérieure se fût abaissée le matin à — 2°. Le jour, j'ai pu, sans inconvénients, donner de l’air par des froids de — 3° et conserver une tempé- rature normale sans augmenter d’une manière appréciable la dépense de charbon. Outre les avantages que tout le monde connaît et sur lesquels il est inutile de revenir ici, la ventilation d'hiver en a un autre très marqué pour les serres humides. Elle les dessèche rapidement, même quand l’air introduit est saturé d'humidité. À première vue, cela semble paradoxal; je vais cepen- dant le démontrer d’une manière irréfutable. L'air saturé de vapeur à o°, qui produit sur nos organes une sensation d'humidité très prononcée, ne contient cependant que 5 grammes d’eau au maximum par mètre cube. Or, pour saturer d'humidité 1 mètre cube d’air à 1o°, il faut 9f,4 de vapeur d’eau; Pour le saturer à 15°, il en faut 13 grammes environ; Pour le saturer à 20°, il en faut 17 grammes. On voit que l’air extérieur, introduit dans la serre à o°, ne contient que la moitié de l’eau qui devient nécessaire à sa saturation s’il est porté par le thermosiphon à 10°, le tiers s’il est porté à 15°, et le quart s’il est porté à 20°. Or, l’air à demi saturé d’eau correspond à l’humidité moyenne des saisons en France, et l’air saturé au tiers peut être considéré comme très sec; car, dans (1) Dans une serre mal construite, l’aérage d’hiver pourrait causer la mort des plantes s’il venait les frapper directement. TÉWAVRIL 1803 29 les plus grandes sécheresses connues, l’air conserve toujours du quart au cinquième de la quantité d’eau nécessaire pour le saturer. En somme, en remplaçant dans la serre type de 100 mètres cubes dont J'ai parlé plus haut de l’air saturé d'humidité à 10° par de l’air saturé d'humidité à o°, on enlève à son atmosphère 400 grammes de vapeur d’eau, quantité considérable, ce qui pourrait même donner lieu à quelques inconvénients si la ventilation était continuelle. De tout ce qui précède, je crois pouvoir tirer la conclusion suivante : Il ne faut pas craindre d’introduire dans les serres l’air extérieur, même en plein hiver et lorsque la température descend au dessous de o°, surtout si elles sont naturellement humides; vous les dessécherez ainsi rapidement et vous supprimerez en grande partie la buée. Assurez-vous seulement que l'air froid n’arrive sur vos plantes qu'après s'être réchauffé sur les tuyaux et les bâches de la serre et qu’il ne s’y introduit pas en trop grande quantité à la fois; mais supprimez toute ventilation quand le vent souffle sur votre toiture et menace de changer la direction du courant, qui doit aller des ventilateurs du bas aux trappes d’aérage. La ventilation ainsi obtenue exercera une action bienfaisante sur les Orchidées et sur toutes les autres plantes de serre, seulement vous serez obligé d’arroser plus fréquemment; car toutes les plantes, même les Vanda, les Aerides et les Saccolabium, étant en contact avec de l’air renouvelé et relati- vement sec, transpireront par leurs feuilles, ce qui n’arrive pas dans les serres humides où l’atmosphère est stagnante. Il en résultera une légère circulation de sève qui vous obligera à tenir plus humide le sol factice où végètent les plantes, mais qui leur conservera pendant l'hiver une vitalité suffisante pour empêcher la pourriture. Alors l’abaissement de la température déterminera seul un repos relatif. Depuis trois ans passés j’applique avec succès les principes énoncés ci-dessus. Je puis donc affirmer qu’on peut en attendre les meilleurs résultats pour la santé des plantes. E. ROMAN. 30 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES CGAEERIE DES ORCATDOPEMERS II. — M. Martin Cahuzac M. MarTIN CAHUZAC est français ; la plupart de nos lecteurs connaissent déjà son nom. Sa collection d’Orchidées, installée dans les dépendances de son château de Sybirol, près Bordeaux, est de création encore récente; c’est i) NN 0/0) D) 7 W / Fig. 51. — M. MARTIN CAHUZAC. actuellement j’une des plus belles de France, et l’on peut dire : du continent. Elle ne pourra d’ailleurs que s’accroître et s’embellir encore, car M. CAHUZAC est un passionné d’Orchidées, qui s'occupe de ses plantes avec beaucoup de 1° AVRIL 1893 31 compétence et ne néglige rien pour enrichir ses magnifiques serres de tout ce qui est beau et rare. | Le centre bordelais est aujourd’hui l’un des plus importants qui soient en France, sinon le premier, au point de vue de la culture des Orchidées; nous aurons plus d’une fois l’occasion de revenir sur les collections très choisies qu’on y admire, et notamment sur celle de M. CAHUZAC, dont nous publierons la description très prochainement. EN ER CULTURE DES. RESTREPIA Le genre Restrepia se compose d’une vingtaine d'espèces. Sur ce nombre, une dizaine ont été introduites, et cinq seulement sont répandues dans les cultures ; mais aucune collection ne devrait, à mon avis, rester sans repré- sentants de ce genre exquis. Il est difficile de donner, avec des mots, une idée quelque peu exacte de ces fleurs délicates, ailées, d’un coloris si brillant; on ne saurait les comparer qu’à des mouches merveilleuses paraissant ornées de bijoux, et des mouches mesurant 3 3/4 centimètres et plus de longueur. Les Restrepia sont des Orchidées de serre froide; proches voisins des Pleuro- thallis et des Masdevallia, ils réclament le même traitement à peu près que ces derniers. Comme eux, ils sont épiphytes sans pseudobulbes, et produisent des tiges grêles surmontées d’une feuille. Les plantes forment ainsi de petites touffes, d’une hauteur de dix à quinze centimètres environ, tenant peu de place, faciles à suspendre près du vitrage; lorsqu'elles sont en fieurs, elles offrent un coup-d’œ1l vraiment charmant. Les fleurs, presque aussi grandes que les feuilles, s’élèvent légèrement au-dessus de celles-ci, au sommet de tiges flexibles balancées au moindre mouvement; on croit voir plutôt des insectes cherchant des fleurs, que les fleurs elles-mêmes. Les Restrepia sont originaires des montagnes de l'Amérique tropicale, depuis le Brésil jusqu’au Mexique; ils y croissent à des altitudes considérables (‘), sur les rochers et les branches d’arbres, au milieu de petites touffes de mousse et toujours dans des endroits humides. Leur végétation n’est pas interrompue (1) Le R. antennifera a été découvert à 4000 mètres d’élévation. 32 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES pendant tout le cours de l’année; ils devront être traités de même dans les serres, c’est à dire qu’ils ne recevront jamais de véritable repos. Le compost et l’atmosphère de la serre doivent être maintenus constamment humides sans excès; en hiver, où l’évaporation est moindre, il suffit d’arroser tous les trois ou quatre jours, et même encore moins si le temps est très froid. Les feuilles des Restrepia, comme celles des Masdevallia, sont sujettes à se couvrir de taches noires quand on arrose trop abondamment les plantes; d’autre part, elles se dessèchent et tombent quand on laisse le compost se sécher. Quand le temps devient plus chaud, on peut augmenter les arrosages, et en été il est bon d’humecter le compost à peu près tous les jours. Les aspersions sur les sentiers et les tablettes suivent des variations parallèles à celles des arrosages directs, avec cette différence qu’elles doivent être, en toute saison, deux ou trois fois plus fréquentes. En rempotant les Restrepia, il convient de leur donner un bon drainage, comme à toutes les plantes qui reçoivent beaucoup d’eau aux racines. Au dessus de ce drainage, on place un mélange par moitié de sphagnum et de terre fibreuse bien hachés. Le récipient peut être un pot ou un panier, les deux conviennent également bien ; nous préfèrerions peut-être le panier, cependant, parce que les Restrepia produisent beaucoup de racines. Aussi doit-on avoir soin de leur laisser suffisamment d'espace. Pour l’époque des rempotages, on a coutume de se baser sur le repos, c’est à dire le moment où les racines sont inactives; or ce cas ne se présente pas pour les Restrepia. L'époque la plus favorable, pour ceux-ci, paraît être de février à mars ou d'octobre à novembre. Comme toutes les Orchidées alpines, Odontoglossum, Masdevallia, etc., les Restrepia aiment beaucoup l’air et la lumière. Il‘convient de ventiler leur serre le plus souvent possible, sauf pendant les grands froids de l’hiver; quant à la lumière on ne saurait trop leur en donner; c’est pourquoi la culture en paniers suspendus près du vitrage réussit admirablement à ces espèces, géné- ralement de petite taille. Il est nécessaire de les abriter, à partir du 15 mars environ jusqu’en octobre, quand le soleil darde ses rayons directs, mais on doit employer comme abris des claies laissant passer beaucoup de jour. Quatre espèces surtout sont connues dans les cultures; ce sont les suivantes : R. antenmifera, le plus populaire de tous. Les pétales ainsi que le sépale dorsal sont filiformes, légèrement renflés à leur sommet, transparents et nuancés de jaune et de pourpre noirâtre. Les sépales latéraux connés sont d’un 1 AVRITETÉ 0 33 beau jaune gomme-gutte pointillé et strié de cramoisi pourpré d’une façon ravissante. Ces segments sont transparents et analogues comme substance à des ailes de diptère. Cette espèce fleurit principalement de décembre à mars. Les R. elegans, R. decora et R. pandurata présentent à peu près le même aspect, avec quelques différences de taille et de coloris. Le R. Lansbergi, le R. vittata se rencontrent également dans quelques collec- tions. Ce dernier offre un aspect très particulier; il a les pétales et le sépale dorsal enroulés, au lieu d’être dressés comme des antennes d'insectes ; les segments sont blancs tachetés de rose vif. G. Rivois. + ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES TL 'AONIEE SAFON:C EDIT UM (Suite, voir 3me année, p. 370) HISTORIQUE. — Le genre Oncidium fut créé par le botaniste suédois SwarTz qui, vers 1788, avait fait son important voyage d'exploration aux Antilles et en avait rapporté entre autres beaucoup d’Orchidées, parmi lesquelles 52 étaient nouvelles. L'étude qu’il avait pu faire sur le vif de ces nombreuses espèces lui permit de saisir les caractères génériques des Orchidées mieux qu’on ne l'avait fait avant lui; il rédigea sur ces plantes un travail d'ensemble qui parut en 1800, dans les Actes de l’Académie de Stockholm, et où toutes les espèces de la famille étaient réparties en 25 genres, dont 11 établis par lui-même. Il nomma un de ceux-ci Oncidium, nom qu'il tira, dit-il, du mot grec Onkidion, qui signifie fubercule, à cause des tubercules multiples qui garnissent le labelle dans toutes les espèces qu’il connaissait alors. Celles-ci étaient à cette époque au nombre de cinq, dont quatre (O. altissimum, O. Carthaginense, O. Cebolleta et O. tetyapetalum, ce dernier qu’il nomma par erreur quadripetalum) avaient déjà été décrites et figurées en 1763 par JACQUIN, mais rapportées au genre Epidendrum ; la cinquième (O. variegatum) avait été décrite antérieurement par lui-même comme étant un Cymbidium. Le nombre des espèces augmenta rapidement, au point que le genre est 34 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES devenu l’un des plus considérables de la famille. En 1833, LINDLEY, dans son ouvrage général, relevait déjà 38 espèces, dont une douteuse, qui a été reconnue depuis être un Epidendrum; mais bientôt l’accroissement du genre fut beau- coup plus rapide encore, car dans les Folia Orchidacea du même auteur (octobre 1855), le nombre des espèces se trouve élevé à 198, outre onze espèces insuffisamment connues. Aujourd’hui, on en connaît plus de fois cent. Le genre Oncidium est l’un des plus naturels, et ses espèces ont générale- ment un cachet particulier qui permet de ne se tromper que bien rarement sur leur identité générique. Aussi les limites du genre n’ont-elles guère varié dans le cours du siècle presque écoulé depuis son établissement. Deux petits genres créés plus récemment y sont aujourd’hui généralement réunis, savoir : 1° Le Cyrtochilum établi par KUNTH en 1815, dans le grand ouvrage dont ‘ nous avons déjà parlé (3% année, page 370). Ce genre fut d’abord admis par LINDLEY qui, dans son Genera and species of Orchidaceous Plants, ajouta même deux espèces aux deux qu’il comprenait déjà; mais en 1847, l’auteur anglais lui-même le réunit aux Oncidium, avec lesquels il est toujours resté depuis. 2° Le Cuitlauzina, décrit en 1825 par les auteurs mexicains LA LLAVE et LExarzaA et fondé sur une plante encore inconnue aujourd’hui des botanistes européens. Toutefois, en se basant sur la description de ces auteurs, BENTHAM déclare dans le Genera Plantarum (1883) que ce genre ne peut être séparé des Oncidium. Lorsque REICHENBACH fit le relevé des espèces du genre dans le sixième volume des Annales Botanices de WaALPERrs (1863-1864), il tenta d’en étendre considérablement les limites en y adjoignant les Brassia, Milionia, Leaiochilus, Erycina et Solenidium ; mais il n’a pas été suivi dans ces idées, et plus tard, lui-même dut fréquemment les abandonner. | Dans le même ouvrage REICHENBACH a, au contraire, séparé des Oncidium l'O. candidum, pour en faire un nouveau genre sous le nom de Palumbina, création admise par M. PFITZER, mais rejetée par BENTHAM. DIvVISIONS DU GENRE. — Le nombre des espèces d’Oncidium étant devenu très considérable, il a été nécessaire, pour faciliter leur étude, de subdiviser le genre en sections plus ou moins naturelles. Il y a déjà longtemps que l’on a senti le besoin d'établir ces divisions : LINDLEY, le premier, a tenté de le faire en 1851, dans le premier volume du Flower Garden, qu'il publiait alors avec son compatriote PAXTON. Il perfectionna son travail en 1855, dans ses I AVRIL TO 0 35 Folia Orchidacea, et il porta alors le nombre des sections à quatorze. Nous croyons utile de donner un tableau analytique résumant les caractères de ces sections, car elles sont encore généralement employées aujourd’hui : lMPabelle nanietcoriace MA een Rene I. MicroCHILA. II. Labelle dilaté etmembraneux. Bords du clinandrenus APNHEUTIES ÉqUiItANt ES Me NE ACER SU IT. EQUITANTIA. BREEUuIléS cylindriques 0e He ns De III. TERETIFOLIA. C. Feuilles planes. 1. Sépales latéraux connés. a Bords 'duNlabele barbus 4 eme An IV. TETRAPETALA BARBATA. b. Bords du labelle lisses. Pétales beaucoup plus grands que les Sépales et de V. TETRAPETALA MACROPETALA. tt Pétales presque égaux aux sépales. . VI. TETRAPETALA MICROPETALA. 2. Sépales latéraux libres. a. Pétales beaucoup plus grands que les Sépales } 1/00. © Ut AVIT PENTAPETALA MACROPETALA. b. Pétales presque égaux aux sépales. f Labelle indivis ou lobé seulement au sommet ou avec une dent de chaque côté à latbasee ee CONTI INTEGRILABIA. t Labelle auriculé et panduriforme. $ Base du labelle plus étroite ou égale au lobe terminal. X Crête du labelle renflée en coussin et velue . . IX. PULVINATA. XX Crête tuberculeuse. “Wlubercules 2/00 4000 X. PAUCITUBERCULATA. *k Tubercules 3 ou plus . XI. PLURITUBERCULATA. “#FNubereules\ 2 1outplus, entourés de verrues. XII. VERRUCITUBERCULATA $$ Base du labelle manifestement plus jargon re NE ECIIT I PB ASIE ATAS III. Labelle dilaté et membraneux. Bords du clinandre ; lacérés ou glanduleux. XIV. GLANDULIGERA. 1° La première section, Microchilu, correspond au genre Cyréochilum de KuNTH. Ses principales espèces sont : O. macranthum, O. serratum, O. aemulum, O. superbiens, O. undulatum, O. zebrinum, etc. 2° La section Equitantia comprend des espèces généralement très petites, privées de pseudobulbes, et dont les feuilles sont équitantes, c’est à dire disposées sur deux rangs, pliées dans le sens de leur longueur, chacune d’elles 36 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES recevant dans son pli une autre feuille pliée de la même manière. Exemples : O. iridifolium, O. triquetrum, ©. variegatum, etc. 3° La section Teretifoha est composée d’un petit nombre d’espèces de médiocre importance au point de vue ornemental, mais très intéressantes par leur aspect curieux, chaque pseudobulbe étant surmonté d’une longue feuille à peu près cylindrique. Exemples : O. Cebolleta, O. Sprucei, O. ascendens. 4° Dans la section T'etrapetala barbata, très peu nombreuses en espèces, on peut citer les ©. barbatum, O. longipes, O. uniflorum, etc. 5° Comme exemples des Tetrapetala macropetala, mentionnons les O. crispum, O. Forbes, O. cornigerum, O. curtum, O. Gardneri, O. Warscewiczir. 6° Parmi les Tetrapetala maicropetala, citons les O. cucullatum, O. unicorne, O. incurvum, O. varicosum, O. flexuosum, etc. 7° La section Pentapetala macropelala est de médiocre importance ; nommons les O. sarcodes, O. excavatum, ©. leopardinum, etc. qui en font partie. 8° À la section Integrilabia, se rapportent les O. mgratum, O. gramini- folium, maculatum, O. meirax, ©. deltoideum, ©. linguiforme, etc. Ici REICHEN- BACH ajoutait aussi tous les Miltonia, Brassia, Solemidium et Lerochilus des autres auteurs. À 9° La section Pulvinata, la première des quatre sections à labelle fanduri- forme, c’est à dire échancré de chaque côté comme un violon, est formée des O. divaricatum, O. Harrisonianum, O. pulvinatum et O. sphegiferum. 10° La petite section Paucituberculata comprend principalement les ©. cheiro- phorum et O. Warner:. 11° La section Plurituberculata est la plus étendue de toutes. Citons seule- ment comme en faisant partie, les ©. luridum, O. Lanceanum, O. Caven- dishianum, O. bicallosum, O. sphacelatum, ©. tigrinum, O. reflexum, O. leucochilum, O. sessile. 12° De la section Verrucituberculata, qui est peu importante, mentionnons seulement l'O. Batemannianum. 13° Au nombre des espèces de la section Basilata, se trouvent les O. hasta- tum, O. chrysomorphum, ©. ornithorhynchum, etc. 14° Dans la section Glanduligera rentrent seulement les O. papiho, O. Kya- merianum et O. Liminghii. A. COGNIAUX. (Sera continué.) Pre RS NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE EN FLEUR à L'HorTICULTURE INTERNATIONALE un Cypripedium Rothschildianum, des importations de MM. Linoex et absolument splendide. La grappe porte quatre fleurs. Ces fleurs ont des dimensions extraordi- naires : le pavillon mesure 59 millimètres de diamètre ; le sépale dorsal est presque aussi volumineux; les pétales, très larges à la base, ont 149 millimètres de longueur ; leur dimension, dans les formes ordinaires, nest que de 105 à 110 millimètres. Le coloris, très écla- tant, est également d’une beauté supérieure. + % LA GRANDE EXPOSITION DE GAND sera l’évènement à sensation du mois qui commence. Nous avons déjà signalé l’importance de cette exhibition horticole; nous sommes retourné à Gand voir les préparatifs de l’exposition, nous pouvons annoncer à nos lecteurs qu’ils seront enchantés de leur visite. L’in- stallation est superbement conçue, et l’on ne saurait trop féliciter la commission d'organisation de l’habileté et du goût avec lesquels elle à mené à bien cette lourde tâche. Ces félicitations doivent naturellement s’adresser tout particulièrement au président, M. le Comte O. DE KERCHOVE DE DENTERGHEM, ainsi qu’au secré- taire, M. Figrexs, et à son second, M. DE MEULENAERE, qui s’acquittent de leurs délicates fonctions avec une courtoisie et une activité à toute épreuve. Les concours, très nombreux et très vastes, ont été admirablement conçus, et les personnes qui s’inté- ressent, de près ou de loin, aux choses de l’horticulture trouveront là une occasion rare d’admirer un assem- blage presque unique, de nouveautés remarquables, de plantes peu connues et de modèles de culture de pre- mier ordre, et de prendre en un mot une excellente leçon par l'exemple. Nous sommes informé que la visite du Roi et de la famille royale à l'Exposition aura lieu le mardi 18 avril. Nous invitons aussi nos lecteurs de étranger à pro- fiter de l’occasion que leur fournira leur passage en Belgique pour visiter les serres de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE, Où nous serons heureux de les recevoir et de leur fournir tous les renseignements qu’ils pour- raient désirer. En ce qui concerne leur séjour en Belgique, nous ne croyons pas inutile de dire ici quelques mots de questions matérielles qu’on ne saurait négliger. Nous sommes informé que toutes les chainbres d’hôtels sont retenues, à Gand, depuis plusieurs semaines. Les per- sonnes qui se proposent de faire le voyage feront donc bien de prendre leurs précautions à l'avance ; rien west plus facile que de loger à Bruxelles, qui est à 70 minutes de Gand en chemin de fer, avec des trains à tout moment entre les deux villes. Des trains spéciaux seront d'ailleurs organisés pendant la période de l’Ex- position. Il y a à Bruxelles un grand nombre d'hôtels très confortables. En voici quelques-uns que nous pouvons recommander, parmi ceux de premier ordre : Hôtel de l’Europe, Place Royale; tramways dans toutes les directions, dont un s’arrête en face du Pare Léopold. Hôtel de l'Univers, rue Neuve. Grand Hôtel, boulevard Anspach. Hôtel Britannique, Place du Trône. Hôtel du Saxe, rue Neuve. Hôtel du Grand Monarque, rue des Fripiers. Parmi ceux de second ordre, également très recom- mandables : Hôtel du Café des Boulerards, Place Rogier. Hôtel du Rocher de Cancale, rue Fossé aux Loups. Hôtel de l’Espérance, Place de la Constitution. Hôtel du Grand Laboureur, Place du Luxembourg, à cinq minutes du Parc Léopold. Il sera prudent, en tous cas, de retenir ses chambres quelques jours à l'avance. * * * FLEUR COUPÉE. — Nous avons reçu la lettre suivante : « ...{Æn consultant les anciens numéros du Journal des Orchidées, j'ai rencontré l’article traitant de la flori- bondité des Dendrobium; curieux de faire la compa- raison avec un Dendrobium nobile précisément en fleur chez moi, jai compté ses fleurs, et voici le résultat : 175 fleurs pour 18 bulbes. Pensant que cela pourra vous intéresser, surtout au point de vue de la culture de la fleur coupée, je me per- mets de vous communiquer ce résultat. La plante m'a coûté, je crois, 22 francs il y a trois ans, et Je puis vendre les fleurs actuelles au prix de fr. 0,15 pièce, soit fr. 26,25. La première et la deuxième année je n'ai pas vendu les fleurs. Veuillez agréer, etc. GR: # k°% CHEZ L’AMATEUR. — A signaler spécialement, dans les apports du dernier meeting de L’ORCHIDÉENNE, les Lycaste Skinneri var. purpurea, exposés par MM. Pourgarx et pu Trieu DE TERponcK (voir dans ce numéro, Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues) une forme géante de Dendrobium superbum, et une variété d’Odontoglossum Rossi, d’un très beau coloris sombre, exposés par M. A. Van ImscHoor, quatre énormes touffes de Zycaste Skinneri, toutes chargées de fleurs, un Odontoglossum Pescatorei et un O. Edwardi également bien fleuris, de beaux O. cris- pum, O. hebraïcum, etc., de M. CH. Van WAMBEKE, un superbe Cypripedeum callosum et une série d’excellents Odontoglossum, de M. le Dr Caparr, enfin deux su- perbes Odontoglossum hybrides de M. le Comte DE Bousies ; l’un a les segments blanc crême avec d’abon- dantes macules d’un beau brun vif; l’autre, provenant du croisement ©. crispum X 0. sceptrum, a les seg- ments extrêmement larges, assez courts, blancs nuancés de jaune clair et maculés d’un brun clair d’une façon exquise. Le Jury a dû créer un prix spécial pour l’envoi de M. A. DE LA DevansAyE, composé de superbes grappes de 17 variétés nommées de Vanda tricolor, de la plus grande beauté. CATTLEYA NOBILIOR. — M. F. Banixo, un ama- teur italien dont la collection, fort bien dirigée, promet de prendre rang parmi les bonnes du continent, nous écrit à propos de cette plante : « Le Cattleya nobilior maxima, qui ne fleurissait pas, « a produit des fleurs après que j'ai suivi les conseils « que vous m'avez donnés; mais la première fois une « seule fleur est sortie-au sommet d’ur pseudobulbe « très fort, entre les deux feuilles. Les autres fois, cette « année et la précédente, les fleurs sont sorties à la « base sur une pousse prenant naissance du rhizôme. » Le Cattleya nobilior (ou mieux C. Walkeriana var. nobilior) présente en effet cette particularité de pro- duire ses fleurs sur une sorte de petite pousse écailleuse qui sort du rhizôme à la base du pseudobulbe. Après la floraison, un autre œil apparaît, lequel donne nais- sance à une pousse ordinaire. Ce qui est surprenant, par conséquent, &’est que la première fois, la fleur soit sortie du sommet du pseudobulhe. C'était une mon- struosité, causée probablement par un arrêt quelconque dans la végétation, et qu’on peut comparer aux phéno- mènes observés de temps en temps dans divers genres, tels que modification des boutons floraux en pousses feuillues, formation de pousses au sommet des bulbes dans certains Odontoglossum, Mormodes, Cycnoches, ete., et sans doute aussi à la naissance de pousses adven- tives sur les bulbes des Cattleya Alexandrae, dont nous avons parlé l’année dernière. M. Bapino cite également un autre cas assez curieux : « Un Cypripedium Boxalli atratum vient d'émettre quatre boutons, et j'ai remarqué que trois hampes sortent du milieu de la pousse et une d’une spathe longue de 10 centimètres entre les feuilles. » Voici enfin une brève énumération qui montrera les excellents résultats obtenus sous le climat italien, avec un grand nombre de genres différents, par un amateur qui soigne ses plantes avec beaucoup de zèle et de compétence : « Un Oncidium splendidum suspendu près du vitrage fleurit tous les ans régulièrement depuis le 10 janvier, et dernièrement m'a donné deux fortes tiges de 0m60. Un Laelia purpurata var. praeterta, en serre tempérée, me donne tous les ans, vers fin avril, dix fleurs sur deux tiges. Deux forts Aerides Houlleti, dont l’un pro- vient d’une division que j'ai faite, et a fleuri la même année, fleurissent toujours vers la fin de ce mois, et ont actuellement 7 grappes chargées de boutons. J’ai en ce moment en fleurs un Dendrobium Wardianum avec 47 fleurs, un D. chrysotorum avec 100 fleurs en- viron sur 9 grappes, un Odontoglossum pulchellum avec 5 tiges en fleurs, un Miltonia Roezli avec 4 tiges, et j'ai suivi pour celui-ci le traitement indiqué dans le Journal des Orchidées; un Laelia harpophylla avec 22 fleurs; quatre forts exemplaires de Cypripedium Roezli qui ont commencé à fleurir en octobre, et continuent à donner des fleurs sur 17 tiges ; un Cattleya Lawrenceana et un speciosissima en boutons, deux Cypripedium barbatum superbum avec 16 boutons, un Angraecum sesquipedale formant des boutons sur deux tiges ; en boutons les Cypripedium callosum, bellatulum, Argus, ciliolare, barbatum Warneri, V'Oncidium Sarcodes, etc... Je | saisis avec plaisir cette occasion de vous témoigner ma parfaite satisfaction pour les bonnes et belles plantes reçues, qui me donnent de si bons résultats, etc... » M. Huco Kraxz, de Barmen, nous à adressé plu- sieurs fleurs remarquables, qui méritent une mention spéciale; ce sont : 1° Un Odontoglossum elegans appartenant à une excellente variété de grande tailie et bien colorée. 29 Un Odontoglossum Rossi ayant les macules réunies et confondues entre elles, de sorte que les pétales sont recouverts sur un tiers de leur longueur, et les sépales entièrement, par une teinte uniforme rouge sombre, à peine marbrée de nuance plus claire. Cette variété est fort curieuse et très belle. 3° Un Odontoglossum Rossi de taille petite, mais de coloris très riche. Les segments sont d’un rose mauve vif,et les pétales sont maculés de rouge vif Jusqu'à peu de distance de la pointe le long d’une ligne médiane. 49 Un Masdevallia spectrum, espèce très rare qui a été figurée dans la ZLindenia, et qui présente un aspect fantastique analogue à celui des formes bien connues du groupe chimaera; toutefois elle se distingue à première vue de ce groupe par ses fleurs glabres, tandis que le M. chimaera et ses alliés sont pubescents. PARUS Pormpeamie Géméralé BHAUFFAG (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION | à MARLOIE (Belgique). Bureaux : 19, rue d’Idalie, à Ixelles-Bruxelles. CHAUDIÈRE NOUVELLE Décrite dans le JOURNAL DES ORCHIDÉES (3% volume, p. 392). PRIX COURANX N° 1. Pour chauffer jusqu’à 400 mètres de tuyaux, 700 francs 2 ) no 600 » 850 » 3. » de ‘700 à 800 » 1000 » 4, » » 1000 à 1200 » 1200 » 5 » » 1400 à 1600 » 1500 » 6 > 2000 » 2000 » PRISE À BRUXELLES Les tuyaux sont calculés sur la base de 9 centimètres diamètre extérieur, dimension employée le plus généralement dans lPhorticulture. L'HORTICULTURE INTERNATIONAL (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXEELES. ÊTABLISSEMENT SPÉCIAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand £æ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. - Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NOTA BENE. —- Étant son PROPRH IMPORTATEUR — c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main —— L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu’elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. © 15 AVRIL 1893 Numéro 75. IE JOURNAL DES ORCIHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE Ré D IGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'HorRrTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE RD AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, Gr. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, À. Cogniaux, G-. Joris, E. Roman, Comte de Bousies, R. Cahuzac, D' Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D.Massange de Louvrex, G.Rivois,J.Hatos, P. Silver, À. Ducos, À. Dailière, \ A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, A. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1" et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la Hrance : M. ©. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderbaeghen. A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G..von Heerdt, E. Bergman, E. S’ Rand, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C.Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, | G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand | LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles => « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : L° Volume (presque épuisé) 195 fr.; 2e Volume, 100 fr.; 3° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr. üe Volume, 65 fr.; 6° Volume, 65 fr., 7"° Volume, 65 fr. 8" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 5GO frances. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1e FÉVRIER 1891 UNE ÉDITIONTVANGENT EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de labonnement à chaque volume : 25% shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDEENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES WA Be URL ES LE PROCHAIN MEETING aura lieu Le Dimanche 14 et Lund lo Ma prochan Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs Houzeau DE Lexar8, Comte À. pe Bousies, F. KeGergax, D. Massance DE Louvrex, D' Caparr, A. Huyerecuïs, É. Ropicas, D' Vax CAUWELAERT, À. Van Imscxoor, FL. PaAuweLs, CH. van WAmMBekE, À. Wincoz, CH. DE BosscHERE, ARM. DE MEULE- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR BL ‘vol dé 14 LINDENTA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT | S’adresser au bureau du dournal. SOMMAIRE DU 75" NUMÉRO Pagés Causerie sur lesfOrcMdées te XLIXHE: ES NU APES RS AA GR LS SEX RS Ce 37 Les serres a OreNiIdées men PATIO NE ENS eR Res LAN ON RATE A TIR GARE ER AS AA Te parfum des Orchidées. (200. VE Ne nt RRQ ESS A 44 Gonseilsrutiles. F4 4700 ON DA NUS LE DIR ANS OR ET ASS USE QE AO AU RU D ANUT O DAU UT Le LL Luee TES CypRipédides 00 AE AI7 UR AN eee Qn AL VAN RS ER AU SE 48 À propos d'hab ONE RCE Re a due LOUE MEN 0 EME 0e tte SR SR PRE 52 TOILE Pour ombrer les SERRES A ORCHIDÉES TISSÉE SPÉCIALEMENT POUR L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Les 10O mètres (largeur 1"2O) : #55 francs S’adresser au bureau du Journal. BRITISH GARDENING Journal hebdomadaire Illustré Pour AMATEURS el PROFESSIONNELS dirigé par C. H. BETTS, F. RH. S, Le) & © Une planche coloriée donnée gratis toutes 8 les semaines. Ÿ [S s Ag Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous paraït appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où il est déjà très répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l’étude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. &= On peut s'abonner chez tous les agents de publicité du continent. Agents généraux pour la publicité et les annonces : MM. Jonx HADDON et Ci, Bouverie House, Salisbury Square, London E. C, 15 AVRIL 1893 37 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES XLIX. -_ Culture des Orchidées dans la principauté de Monaco La principauté de Monaco, très fréquentée pendant la saison d’hiver par des étrangers de marque de tous les pays du monde, mérite actuellement d’être mise au premier rang au point de vue horticole, ainsi qu’au point de vue de la floriculture, spécialité dans laquelle sa renommée est déjà ancienne. On y fait un commerce très étendu de fleur coupée, et le produit de cette industrie se chiffre par des sommes très importantes. Le pays est d’ailleurs favorisé par un climat exceptionnellement agréable, et une température très douce qui, grâce au voisinage de la mer, n’est Jamais d’une élévation insupportable. . L'un des centres les plus prospères de la principauté, au point de vue horti- cole, est Monte Carlo; les luxueuses constructions qui y sont élevées sont encadrées de la façon la plus heureuse. De la grande avenue qui se trouve en face du Casino, on aperçoit un jardin français, disposé d’une façon très élégante; une belle pelouse est chamarrée de plantes fleuries de toutes les nuances; un grand massif, en forme d’éventail richement garni, offre une ravissante utilisation de toutes les ressources de la mosaiculture; il serait trop long de détailler ici les nombreux dessins effectués et les fleurs employées. Ces charmantes combinaisons, très variées et très habi- lement faites, excitent l’admiration de tous les promeneurs. L’avenue est bordée de Palmiers, notamment de Pritchardia fihfera qui comptent quatorze ans de plantation et sont devenus des colosses; on y remarque aussi nombre de Palmiers rares, Cocos Benneti, Brahea Roezli, divers Thrinax, etc., tous d’une vigueur extraordinaire. Cette avenue est d’ailleurs admirablement tenue, et tout y est de la plus grande propreté. Dans un jardin situé à peu de distance se trouvent les cultures; plusieurs serres, de grandeur et de dimensions variables, construites dans de très bonnes conditions, renferment des Aroïdées en grands spécimens, des milliers d'exemplaires d’Anthurium, issus de l’A. Andreanum par de nombreux croise- 38 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES = ments qui ont donné de très beaux résultats, et qui font aujourd’hui l’ornement des belles serres annexées au Palais des Beaux-Arts; j'ai vu rarement une collection aussi nombreuse. Les plantes sont de différentes forces; beaucoup sont en fleurs et présentent les coloris les plus choisis, depuis le blanc pur jusqu'aux nuances les plus foncées. C’est de la serre à Orchidées que je veux surtout parler. Cette culture, si passionnante et si fort à la mode, est particulièrement facile ici; si quelques espèces doivent être écartées, car il faut se résigner à ne pas les cultiver aussi bien que dans le nord, en revanche beaucoup d’autres croissent à merveille et récompensent les soins du jardinier par une abondante floraison. Cette serre renferme de nombreux Vanda, V. suavis, V. tricolor, V. insigmis, V. Batemannia, plusieurs Aerides, Saccolabium, Angraecum, notamment des A. sesquipedale, Calanthe, Phalaenopsis Schilleriana, Cypripedium en fortes touffes, etc. Les Vanda surtout sont admirés; ils mesurent 1°25 et plus, et se couvrent de fleurs tous les ans. Toutes ces plantes sont soignées par la même personne, un cultivateur habile qui, après avoir pratiqué pendant plusieurs années à l’établissement LINDEN, a bien profité des enseignements qu’il y a reçus, et est arrivé à obtenir avec ses plantes de très bons résultats. Le goût des Orchidées est déjà très vif et se répand de jour en jour davan- tage dans cette région. Dans les grandes réceptions et les fêtes qui ont lieu ici, on n’emploie que les fleurs d’Orchidées. Ce sont les plus luxueuses et les plus belles en même temps que les plus rares, souvent renouvelées, d’ailleurs, car chaque année apporte son contingent de nouveautés splendides. 2 À De Monte Carlo, on se fait généralement conduire à Monaco, où l’on arrive sur la place d'Armes, en face du grand et superbe Palais. Leurs Altesses le Prince et la Princesse de Monaco sont des amateurs distingués de plantes et surtout d’Orchidées. Il est difficile, pendant leurs séjours à Monaco, d’entrer dans les serres et Les jardins ; les personnes qui peuvent obtenir l’autorisation nécessaire traversent la grande cour intérieure du Palais et entrent dans une grande galerie qui donne sur la mer ; arrivées à la grande terrasse, elles peuvent remarquer à droite et à gauche une longue façade, qui mesure 80 mètres; les murs sont garnis de rosiers grimpants de l’espèce Maréchal Niel, qui s'élèvent à 4 mètres de hauteur. Une belle plate-bande gazonnée est garnie de nombreuses corbeilles de plantes fleuries. Le jardin, de disposition très originale, est intéressant comme plantations : il renferme des Palmiers rares, des Bambous 15 AVRIL 1893 39 de 15 à 20 mètres de hauteur, et sa partie supérieure est plantée d’orangers splendides. Un ruisseau s’y écoule en cascades au milieu de roches pittoresques ; son lit est rempli de plantes aquatiques et ses bords sont tapissés de nom- breuses touffes d'Orchidées de pleine terre, principalement des Cypripedium à feuilles caduques qui prospèrent parfaitement. On leur donne comme sol un mélange d’argile, de terreau de feuilles, de sable ordinaire et de sphagnum haché bien mélangés; on creuse un trou assez profond dans la terre, on le remplit de ce compost et on y plante les Cypripedium; ils y émettent une végé- tation splendide et une floraison abondante. D’autres Orchidées, des épiphytes exotiques celles-là, sont suspendues aux branches des arbres, ainsi que je l’ai déjà expliqué précédemment ; les unes sont en pots, les autres dans des paniers de bois, plusieurs sur bloc; quelques- unes ont même été disposées sur l'arbre directement et sans interposition de sphagnum ou d’autre compost; ce sont des Oncidium crispum et Marshal- lianum. Cette année J'ai cessé de rentrer les plantes dans les serres, en adoptant un procédé très simple pour les protéger contre les froids des nuits d'hiver. J'ai fixé aux branches d'arbres qui entourent ces Orchidées un grand cercle en fer; sur ce cercle est suspendue une toile solide rendue imper- méable par une bonne couche de peinture verte, couleur qui s'accorde bien avec le feuillage. Le cercle étant fixé plus haut que les plantes, celles-ci sont protégées par le rideau contre le vent et le froid. Pour que le bas ne soit pas emporté et balancé par le vent, je le fixe au moyen de crochets enfoncés dans le sol. Le rideau est replié quand le temps est bon, et généralement dans la journée; quand il fait du vent, et toutes les nuits, on l’abaisse, et les plantes se trouvent parfaitement abritées. Pendant les mois de novembre, décembre et janvier, qui sont les plus mauvais de l’année dans notre région, j'ai toujours observé dans cet abri une température de 4 à 5° cent. au moins à 6 heures du matin; c’est plus qu’il ne faut pour avoir toute sécurité. J'oubliais de dire que le cercle reste naturellement ouvert à sa partie supérieure ; le feuillage dense des orangers, qui sont en plantation très serrée, suffit parfaitement à protéger les Orchidées placées en dessous. Pour voir les Orchidées de serre tempérée et de serre chaude, il suffit de faire quelques pas; on descend un petit escalier, et on arrive en face de la grande serre spéciale, qui ne renferme que des Orchidées, plus quelques grands spécimens d’Adiantum Farleyense intercalés entre les fortes touffes des nouvelles importations. 40 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les plantes fleuries sont groupées à l'entrée de la serre. Les Laclia purpurata portent de 6 à 12 fleurs de plusieurs variétés admirables ; ce sont des impor- tations reçues tout dernièrement de Bruxelles, et qui promettent énormément. J'ajoute, à ce propos, que Leurs Altesses ont adopté le principe d’acheter de forts exemplaires ; ils sont plus coûteux, mais ils produisent un effet plus décoratif, et une floraison bien plus abondante. Parmi les autres plantes, actuellement en fleurs, je citerai des Cattteya Trianae, Vanda insignis, V. tricolor, Anguloa et Cypripedium divers, reçus pour la plupart il y a un an environ. % *X * La culture des Orchidées offre toujours matière à de longues études, et personne, parmi ceux qui la connaissent, n’ignore qu’il arrive encore souvent de découvrir, à force d'observation ou par un simple hasard, des améliorations, parfois de grande conséquence. C’est ainsi que j'ai été amené, notamment, à supprimer la terre fibreuse, si utile en Belgique et en France pour la culture des Orchidées; elle me paraît être ici un véritable poison. Je rempote mes plantes dans du sphagnum pur, et j'ai constaté depuis lors de grands progrès. Lorsque je mélangeais le sphagnum de fibre, il se formait promptement des cham- pignons; le compost n’était pas vivant et frais, avec cet aspect luxuriant que J'ai toujours vu aux serres du Parc Léopold; il restait maigre et terne. Les derniers Laelia purpurata et Cattleya amethystina reçus d'importation, plantes d’une belle force ayant de 50 à 75 bulbes, sont plantés dans des récipients faits spécialement, avec un fort draînage, et rien que du sphagnum. Au bout de peu de temps de traitement, J'ai eu la satisfaction de les voir émettre 12 à 15 pousses à la fois, en même temps que de vigoureuses racines. Je reste convaincu que la terre fibreuse est non seulement utile, mais indis- pensable dans la culture de beaucoup de genres dans les pays de centre ou du nord de l’Europe ; mais je recommande beaucoup aux cultivateurs d’Orchidées habitant l’Italie, l'Espagne ou le Midi de la France, de la supprimer de leur compost. Ils verront disparaître les champignons, et leurs plantes embelliront de jour en jour. JEAN TOoNEL, Palais de Monaco. 15 AVRIL 1893 41 LES SERRES A ORCHIDÉES J'avais jugé utile, dans les brèves études que l’on a lues sous ce titre, de joindre à la théorie quelques notes de pratique, et de donner des exemples : j'avais pris ces exemples dans un établissement commercial grandement installé et qu’on peut considérer comme un modèle, celui de la Société L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. Il est nécessaire de compléter ces indications en montrant à l’amateur désireux de joindre l’agréable à l’utile, comment on peut, sans dépenser davantage, ajouter au charme et à l’élégance des serres et en faire une des annexes les plus délicieuses du château. Le croquis ci-dessous (fig. 52) représente la vue d'ensemble de serres qui viennent d’être construites chez un amateur distingué, M. M....., dans sa magnifique propriété voisine de Bruxelles. C’est une création nouvelle qui fait honneur au directeur de ce journal, l’auteur des plans. Ces serres, dont l’aspect extérieur est gracieux et gai sans la prétention architecturale qui s’unit mal d’ordinaire avec les nécessités pratiques de la cul- ture, sont aménagées intérieurement de la façon la plus commode (voir fig. 53). Les serres proprement dites, où seront cultivées les Orchidées, y alternent avec des pavillons plus élevés où des rockeries, des Palmiers, des Fougères, des plantes ornementales, des plantes en fleurs, produiront un coup-d’œil éminemment pittoresque et décoratif. Le pavillon qui forme le milieu de cette série renferme également un rocher avec bassin. Ces jardins d’hiver sont parfaitement appropriés à la réalisation des arrangements qui ont été souvent recommandés dans ce journal, par des combinaisons de Palmiers et de plantes à feuillage avec les Orchidées en fleurs. Tous les compartiments communiquent entre eux; en outre trois entrées différentes donnent sur le parc. Enfin l’enfilade des serres aboutit par ses deux extrêmités dans une annexe du château. Rien n’a dû être modifié dans le tracé du parc; on a supprimé une grande pelouse et quelques corbeilles de fleurs, et c’est tout. Un vaste local, situé entre les deux rangées de serres et communiquant avec elles, servira aux travaux de rempotages, etc. Enfin une serre de multiplica- 2 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES 42 tion se trouve au centre, et s'ouvre également dans le local des rempotages. M. LuciEN LiINDEN permet donc au f ée par disposition adopt La ingénieuse visiteur de parcourir une très vaste superficie de serres se faisant suite, sans se trouver un instant à découvert; sauf un coude un peu plus marqué dans JE serres chez un amateur. — Vue d’ensemble de Fig. 52. le pavillon du centre, il lui semblera presque qu’il fait en ligne droite toute cette longue promenade ; et en sortant de la dernière serre 1l rentrera dans les appartements. D'autre part, le visiteur ne soupçonnera même pas, si le maître de la maison le désire, l’existence des coulisses de la culture, je veux dire la 15 AVRIL 1893 43 salle des rempotages et la serre de multiplication, qui n’intéresse que les initiés. Il est à remarquer également que le chauffage sera très économique ; en effet il n’y aura presque pas, de déperdition de chaleur, toutes les serres étant en communication l’une avec l’autre. Annexe du château. I one } a . Chemin vers l'entrée principale du château. Chemin vers la grande cour des écuries. Fig. 53. — Plan de serres chez un amateur. Les serres que Je viens de décrire ne contribueront pas peu à encourager chez les personnes qui les visiteront le goût de la culture des Orchidées; quand elles seront achevées et remplies de belles plantes — et pour les garnir on peut s’en rapporter au goût et à la compétence technique de leur propriétaire — 44 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES elles formeront un séjour exquis. Elles montrent que, sans dépenser davantage, on peut, avec un peu d’ingéniosité, construire un ensemble autrement pratique et décoratif que des serres éparpillées dans une partie retirée d’un parc ou d’un jardin légumier. Max GARNIER. 4 L LE PARFUM DES ORCHIDÉES M. E. MESNARD, dont nous avons déjà signalé les travaux relatifs au par- fum des Orchidées, a eu l’obligeance de nous communiquer une note extraite des comptes-rendus de l’Académie des Sciences, et résumant le résultat de ses travaux sur ce sujet. Nous empruntons à cette note les intéressantes conclu- sions suivantes : « L’essence des Orchidées dérive de la chlorophylle comme chez les autres fleurs, mais les transformations sont quelquefois difficiles à saisir. Les pigments qui colorent les fleurs sont fréquemment localisés dans les cellules à essence, mais ils sont indépendants et peuvent se rencontrer dans d’autres cellules. « Comme on le voit, les Orchidées n’offrent pas, à proprement parler, de particularités spéciales qui puissent les distinguer des autres plantes odorifé- rantes. La production du parfum est due très probablement à une oxydation de l’huile essentielle, favorisée, comme on le sait, par la présence de la lumière du jour. En réalité, le phénomène de l’oxydation agit en même temps sur les produits encore incomplètement élaborés et de composition variable que ren- ferme la fleur, d’où il suit que l’odeur qui se dégage dans chaque cas n’est jamais qu’une résultante susceptible de varier beaucoup. « Mais la lumière du jour tend en même temps à détruire les produits odorants et à les transformer en baume ou en résine. De plus, elle nuit à la turgescence des tissus et empêche l’arrivée de nouveaux matériaux. Il en résulte que les conditions les plus favorables au dégagement du parfum doivent se rencontrer le matin et le soir, parce qu’on trouve, à ces moments de la journée, des produits élaborés en assez grande abondance et une lumière suffi- samment faible pour n'être pas destructive. De plus, on remarquera que le matin l’odeur doit être plus forte, quoique généralement moins agréable, parce que les matières tannoïdes ont été formées en plus grande quantité pendant la nuit. 15 AVRIL 1803 45 « Des considérations physiologiques analogues doivent très probablement s'appliquer aux fleurs d'Orchidées dont le dégagement périodique a été bien constaté. » D'autre part, le hasard d’une lecture nous remet encore sous les yeux les observations suivantes, relatives au parfum des Orchidées. Elles nous paraissent intéressantes, ne fût-ce que pour montrer la diversité que l’on peut trouver jusque dans les appréciations faites par une même personne à des moments différents de la journée : Aerides Freldingi. Odeur de pensée. Aerides odoratum. Odeur de pomme. Acropera Loddigesi. Odeur de ravenelle. Angraecum eburneum. Odeur douce et exquise, difficile à définir, pendant la matinée; odeur de seringa le soir. Burlingtonia candida. Citron. Bolbophyllum coccineum. Odeur du lait de la noix de coco. Cattleya bogotensis. Odeur de giroflée le matin, et de primevère le soir. Cattleya Chocoensis. Odeur légèrement piquante de prune de Reine-Claude le matin. Cattleya Eldorado. Odeur de rose le soir seulement. ; Laclia elegans. Odeur de tubéreuse le matin, forte odeur de gardenia le soir. Cattleya Trianae. Odeur de vanille le matin. Cycnoches Loddigesi. Odeur de miel. Cypripedium. Le C. Schlimi a une odeur de primerose le matin, et de violette le soir. Les autres espèces paraissent, pour la plupart, dénuées de tout parfum. Dendrobium densiflorum. Odeur très douce, intermittente, et parfois presque imperceptible. Dendrobium glumaceum. Odeur de lilas le soir, et d’héliotrope le matin. Dendrobium moschatum. Odeur de musc, comme l'indique le nom; c’est du moins l’appréciation de M. BATEMAN. REICHENBACH était d’avis qu’il rappelait plutôt l’odeur de la rhubarbe. Dendrobium nobile. Odeur de gazon le soir, de miel à midi, et de primevère le matin. Epidendrum anisatum. Odeur d’anis. Epidendrum umbellatum. Odeur d’angélique. Eprdendrum vulnerum. Odeur d’œillet le matin. Aucune odeur le soir. 46 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Laclia anceps. Odeur de primevère le matin. Gongora atropurpurea. Odeur de piment. Lycaste aromatica. Odeur de cinname. Lycaste grandifiora. Odeur de grain nouvellement battu, le matin. Lycaste lanipes. Odeur légère très agréable le matin. Maxillaria atropurpurea. Odeur de violette. Maxillaria crassifolia. Odeur de noyau. Maxillaria nigrescens. Odeur de melon très prononcée, le matin. Odontoglossum augustatum. Odeur de lilas le matin seulement. Odontoglossum cristatum. Odeur de Spiraea le matin. Odontoglossum Lindleyanum. Odeur de bouc le matin seulement. Odontoglossum nevadense. Odeur comparable à celle de l’eau sucrée à la fleur d'oranger le matin; faible odeur de Spiraea le soir. Odontoglossum pulchellum. Odeur de vanille le matin. Odontoglossum triumphans. Odeur très variable. Certaines plantes n’ont aucun parfum, spécialement le matin; d’autres ont une odeur de pensées; le plus grand nombre exhalent une odeur plus ou moins forte de cimicaire (chasse punaises). Oncidium leopardinum. Parfum faible le matin, odeur de vanille le soir. Oncidium odovatissimum. Odeur de lilas le matin, et de fleur de sureau le soir. Oncidium ormithophorum. Odeur de foin frais. Phalaenopsis Schilleriana. Délicate odeur de rose le soir, odeur assez pro- noncée de muguet le matin. Pilumna fragrans. Odeur de vanille le matin, et de Narcisse le soir. Ce par- fum est très variable comme intensité. Schomburgkia gloriosa. Douce odeur de Solanum, le soir seulement. Sianhopea grandiflora. Odeur comparable à celle d’un magasin de droguiste (d’après Bateman). Séauropsis (Vanda) gigantea. Odeur de cuir de Russie le matin, et d’iris le soir. Vanda suavis. Odeur constante de giroflée. Vanda tricolor. Odeur de giroflée, beaucoup plus forte le matin que le soir. IBÉTIE 15 AVRIL 1893 47 CONSEILS UTILES BADIGEONNAGE DES SERRES. — Nous avons reçu la lettre suivante : 22 mars 1893. MoNSIEUR, Permettez-moi de communiquer aux nombreux lecteurs de votre journal les résultats utiles d’une expérience que je viens de faire; il s’agit du badigeonnage des serres. Il y a deux ans, des peintres badigeonnaïent la pierre blanche du château, avec un mélange de blanc d'Espagne et de silicate de potasse. J'ai profité de cette circonstance pour en faire l'application sur le verre avec trois mélanges différents : le 1er renfermant :/;, le 2me '}, et le 3me !}, de silicate. Quelques jours après, j'ai essayé d'ôter par le lavage les couches ainsi obtenues, ce qui se pratiquait facilement, sans qu’il y eût de traces d’incrustation, car les peintres m'ont dit que le silicate faisait des incrustations dans le verre, si on l’emploie pur. Les mélanges no 1 et 2 restaient parfaitement intacts jusqu’en octobre, malgré la grande pluie, tandis que le no 3 avait perdu ‘/; environ de son opacité; ayant laissé la couche de badigeonnage sur quelques rangées de verre jusqu’en décembre, j'ai observé que les petites gelées n’y avait apporté aucun changement et que même la grande période de gelée l’avait à peine entamée. Le lavage se pratique aisément au moyen d’une perche, dont l'extrémité fendue porte une bonne poignée de paille en guise de brosse, tandis qu’une autre personne projette de l’eau au moyen d’une seringue ou pompe foulante. Mes mélanges de silicate sont préférables à l'huile ou à d’autres substances puisque, avec un litre de silicate, qui ne coûte que 55 centimes chez le droguiste, on badigeonne plusieurs serres, seulement mélangé à trois ou quatre fois son volume avec de l’eau. Agréez etc. R. Nous croyons que le mélange indiqué ci-dessus peut rendre d’excellents services en général pour toutes les serres ordinaires; mais nous rappelons ici que le badigeonnage des serres à Orchidées n’est pas recommandable. MOYEN D’ARROSER LES PLANTES SUSPENDUES AU VITRAGE. — C’est un arrangement fort commode que de suspendre près du vitrage, à la partie supérieure des serres, de petits pots dans lequels on cultive toutes les Orchidées de taille modeste. Rien n’est plus facile à installer : un fil de fer tendu horizontalement, et autour de chaque pot un autre fil de fer relevé et 48 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES tordu en crochet comme support, tels sont tous les préparatifs nécessaires. Toutefois les amateurs qui voudraient cultiver quelques Orchidées de cette façon sont quelquefois arrêtés, comme nous avons eu l’occasion de le consta- ter, par la difficulté d’arroser ces plantes à la hauteur où elles se trouvent. Voici un procédé extrêmement simple qui est employé à l’'HORTICULTURE INTERNATIONALE et qui permet aux jardiniers d’arroser toutes les plantes de la façon la plus complète. On se sert pour cela d’un instrument formé d’un bâton surmonté d’un cylindre; le cylindre sera en verre ou en zinc, creux, d’un diamètre assez grand pour que les pots puissent s’y enfoncer aisément; on le remplit d’eau, et le jardinier, tenant le bâton des deux mains comme un allumeur de réverbères tient sa lance (c’est une comparaison peu élégante, mais topique) va d’un pot à l’autre en élevant son cylindre pour que le pot et la plante baignent dans l’eau. En quelques minutes, une rangée de vingt mètres de longueur est arrosée, et cela de la manière la plus rationnelle; le compost est entièrement imbibé, et pas un coin ne reste sec. Le cylindre doit avoir une certaine profondeur, pour qu’on ne soit pas obligé de le remplir d’eau à chaque instant; mais il va sans dire qu’il ne doit pas non plus être trop lourd; les dimensions employées à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE, pour des pots de 9 centimètres, en moyenne, sont : 13 centi- mètres de diamètre et 26 de profondeur; l’appareil ainsi formé est de manie- ment extrêmement facile. Nous en publierons un dessin prochainement. LATE LES CYPRIPÉDIÉES Le nombre des Cypripèdes hybrides qui apparaissent actuellement dans tous les pays où la culture des Orchidées est en vogue, devient légion. À combien de ces hybrides pourra-t-on appliquer les strophes de Malherbe : Et, rose, elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d’un matin. Combien de ces nouvelles obtentions resteront confinées dans quelques col- lections privilégiées ou seront même ignorées de la majeure partie des orchi- dophiles! Cependant il nous a paru intéressant de poursuivre le travail sur les 15 AVRIL 1893 49 Cypripédiées, que nous avions commencé dans les premiers volumes de la Lindenia et qui a été continué dans le second volume du Yournal des Orchidées. En attendant la révision et la publication d’un nouveau travail, lequel com- prendra toutes nos précédentes listes, nous nous sommes efforcés de noter, non seulement les noms de tous les Cypripèdes hybrides et d’introduction récente, présentés aux divers meetings horticoles, mais aussi ceux que les journaux horticoles de tous pays ont signalés. Comme dans les listes précédentes, nous avons fait prédéder d’un astérique les Cypripèdes appartenant au groupe de Selenipedium et de deux les espèces à feuillage caduc et annuel. C. Adrastus, hybr. C. Leeanum X C. Boxalli. Cypripedium Aeson, hybr. C. insigne X C. Druryi. C. Albertianum, hybr. C. insigne Wallacei x C. Spicerianum. C. Alcides superbum, hybr. C. insigne Maulei X C. hirsutissimum. C. Alfred Bleu, hybr. C. ciliolare X C. insigne Chantini. C. Annaerti, hybr. C. insigne X C. Ashburtoniae. C. Annamense. Indes. C. Appletonianum. Bornéo. C. Arete, hybr. C. concolor x C. Spicerianum. C. Arthurianum pulchellum, hybr. C. insigne Chantini x C. Fairieanum. *C. Baconis, hybr. S. chlorops x S. Schlimi. C. Barteti angustum, hybr. C. barbatum Warneri X C. insigne Kimballianum. C. bijou, hybr. C. oenanthum x C. Lawrenceanum. C. Bosscherianum, hybr. C. Spicerianum X C. barbatum superbum. C. Bryani, hybr. C. Argus x C. Philippinense. *C Brysa, hybr. S. Sedeni candidulum %x S. Bois- sierianum. C. Burberryanum, hybr. C. Boxalli X C. plunerum. C. callosum, var. viridiflorum. C. Ceres, hybr. C. Spicerianum X C. hirsutissimum. C. Chamberlainianum. Nouvelle Guinée. C. Chamberlainianum, var. platytaenium. *C. chlorops, hybr. S. Hartwegi x S. Schlimi. *C. chrysocomes, hybr. S. caudatum roseum X S. conchi- ferum. C. Claudi, hybr. C. Spicerianum x C. vernixium. *C, Cleola, hybr. S. Schlimi album X S. reticulatum. C. Cleopatra, hybr. C. Hookerae X C. oenanthum super- bum. C. Clovenfordsi, hybr. C. Veitchi X C. laevigatum. *C. compactum, hybr. C. Sedeni candidulum X C. calurum. C. conco-Lawre, hybr. C. concolor x C. Lawrenceanum. C. Constableanum, hybr. C. Fairieanum X C. Dayanum. C. corbeillensis, hybr. C. Bulleni X C. insigne. C. Corningianum, hybr. C. superciliare X C. philippinense. . Cowleyanum, hybr. C. Curtisi x C. niveum. Q 50 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES C. Creon, hybr. C. Harrisianum, var. roseum, hybr. C. oenanthum superbum X C. Harri- C. barbatum VWéarneri X C. villosum. sianum superbum. C. Hebe, bybr. C. Cybele, hybr. C. Spicerianum X C. Stonei. C: €. C. Druryi X C. Lawrenceanum. . Daisya, hybr. C. oenanthum superbum X C. Lowi. . decorum, hybr. C. Sallieri Hyeanum X C. Lawren- ceanum. . Dibdin, hybr. C. Argus X C. Boxalli. . Edith Winn, hybr. C. Stonei X C. purpuratum. . Enfieldense, hybr. C. Lawrenceanum %X C. Hookerae. . ensign, hybr. CMAarmsSianum CC Mbarbatum Crossi. . Ephialtes, hybr. C. insigne Chantini X C. auroreum. . Erato, hybr. C. Sallieri X C. hirsutissimum. . Eucharis, hybr. C. insigne Chantini X C. Lawren- ceanum. . Eurylochus, hybr. C. ciliolare X C. hirsutissimum. . Evenor, hybr. C. Argus X C. bellatulum. . exul. Siam. . exul var. Imschootianum. . festum, hybr. C. chloroneurum »%x C. barbatum Warneri. . Gaskellianum, hybr. C. Spicerianum X C. Fairieanum. . gigas, hybr. C. Lawrenceanum X C. Harrisianum nigrum. Godefroyae, var. luteum. Greyanum, hybr. C. ciliolare X C. Druryi. *C. Hardyanum, hybr. S. caudatum X S. Ainsworthi. C. Hecla, hybr. C. superbiens X C. Swanianum. *kCHenryi. Chine. C. Huybrechtsianum, hybr. C. hirsutissimum X C. Spicerianum. C. Ianthe, hybr. C. Harrisianum X C. venustum. C. imperiale. Bornéo. O . insigne, var. siamense. C. Johnsianum, hybr. C. nitens superbum X C. Lawren- ceanum. C. Josephinianum, hybr. C. javanico-superbiens x C. Druryi. C. Juno, hybr. C. Fairieanum X C. callosum. C. Jupiter, hybr. C. Boxalli atratum C. hirsutissi- mum. (CE Kerchovianum, hybr. C. Curtisi X C. barbatum nigrum; C. La France, hybr. C. nitens X C. niveum. C. Lawrebellum hybr. C. Lawrenceanum X C. bellatulum. C. Leda, hybr. C. Harrisianum X €. venustum. C. Leeanum pulchellum, hybr. C. insigne Nilsoni X C. Spicerianum. C. Leonae, hybr. C. insigne Chantini x C. callosum. C.leucochilum, hybr. nat. C. Godefroyae x C. bellatulum. C. Lowi, var. Volonteanum. C. Lucienianum superbum, hybr. C. villosum X C. bellatulum. C. Lucie, hybr. C. Lawrenceanum X C. ciliolare. C. luridum, hybr. C. Harrisianum X C. auroreum. C. luteo-pictum. ? 15 AVRIL 1893 SI C. lutescens, hybr. C. Spicerianum X C. javanicum. C. Lynchianum, hybr. CSpiceranum > (||C-Msellisenum majus. C. Macfarlanei, hybr. C. callophyllum X C. Spicerianum. *C. macrochilum, hybr. S. longifolium X Uropedium Lindeni. C. maculatum, hybr. C. tonsum X C. Leeanum. C. Mauritianum, hybr. C. Spicerianum X C. Dauthieri. C. memoria Moensi, hybr. C. Spicerianum X C. ? C. Mr Finet, hybr. C. callosum superbum %X C. Gode- froyae. C. multicolor, hybr. C. superbiens X C. Spicerianum. C. Murillo, hybr. C. Boxallï atratum X C. Argus. C. Orion, hybr. C. concolor X C. insigne. *C. Penelaus, hybr. S. caudatum Lindeni x S. calurum. *C. Perseus, hybr. S. Lindleyanum x S. Sedeni porphy- reum. *C. Phaedra, hybr. S. Lindleyanum X S. Sedeni candi- dulum. C. Pheres, hybr. C. insigne X C. hirsutissimum. C. Pitcherianum, var. Williamsi, hybr. C. Harrisianum superbum x C. Spi- cerianum magnificum. #kC. pusillum. C. Sénateur Montefiore, hybr. C. marmorophyllum x C. Spiceria- Californie. num. C. Sibyrolense, hybr. C. Boxalli X C. insigne. C. Southgatense, hybr. C. bellatulum x ? C. Sphinx, hybr. C. Argus X C. Boxalli. C. Stonei var. candidum. . Swinburneï, hybr. C. insigne Maulei X C. Argus Moensi. C. T. W. Bond, hybr. C. Swanianum X C. hirsutissimum. . Tacita, hybr. C. Measuresianum X C. tonsum. C. Telemachus, hybr. C. Lawrenceanum X C. niveum. C. The Gem, hybr. C. marmorophyllum %X C. insigne Chantini. C. Thorntoni, hybr. C. superbiens X C. insigne. C. Tityus, hybr. C. oenanthum superbum X C. Spice- rianum. C. tortile. C. Van Imschootianum, hybr. C. callosum X C. insigne Chantini. C. Van Molianum, hybr. C. Spicerianum X C. hirsutissimum. C. violaceum, hybr. C. villosum X C. hirsutissimum. C. Warocqueanum, hybr. C. barbatum Warneri X C. Fairiea- num. C. Warnero-superbiens, hybr. C. barbatum Warneri X C. super- biens. C. Weathersianum, hybr. C. Leeanum superbum X C. hirsutis- simum. C. Zampa, hybr. C. hirsutissimum x C. Leeanum superbum. O O Indes néerlandaises. Orro’'BALLIES 52 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES A PROPOS D 'HYBRIDATION Un abonné nous demandait ces jours-ci de publier des renseignements pra- tiques sur l’époque à laquelle doivent être semées les graines et sur la durée de la germination dans les divers genres. Il serait difficile, dans l’état actuel de la culture des semis d'Orchidées, de répondre d’une façon précise à ces questions. Il n’existe encore personne qui ait été à même de recueillir des documents suffisants pour comparer la durée de germination des graines des divers genres, et qui puisse affirmer quelque chose d’une façon certaine sur ces matières. En ce qui concerne l’époque à laquelle il faut semer les graines, cependant, on est généralement d'accord que c’est le plus tôt possible, c’est à dire dès que la capsule est sèche et s’entrouvre. Le délai de germination des graines est très variable ; d’ailleurs on comprend qu’il doit dépendre de la chaleur, de l'humidité, de la lumière, de la nature du compost employé, sans parler des causes qui échappent à l'appréciation du cultivateur. Nous avons vu des graines mettre quatre fois plus de temps à germer que d’autres provenant de la même capsule. Cela se produit quelque- fois dans une même terrine. D'ordinaire les graines commencent à se gonfler au bout d’un mois, parfois six semaines, et progressent peu à peu. La deuxième feuille se développe au bout de six, huit, dix mois ou plus. Les Calanthe sont de croissance assez rapide. Les Phalaenopsis et les Dendrobium sont beaucoup plus lent. Les Cypripedium forment généralement au bout de 15 à 18 mois une petite plante ayant environ 1 ‘/, centimètres de diamètre; au bout de quatre à six ans la première fleur apparaît, encore un peu chétive. Les Cattleya ne donnent guère leur seconde pousse qu’au bout de deux ans, quelquefois trois; 1ls fleurissent en général à dix ou douze ans. Les Laelia sont dans le même cas. L'AR PELILES NOUVERERES ET PETITE CORRESPONDANCE S. M., Angleterre. — Le Cypripedium X memoria Moensi n’a aucune analogieavecleC.orphanum. Celui-ci, dérivé du €. Druryi, a le pavillon d’une forme assez analogue à celui de cette espèce, tandis que le C. X memoria Moensi à le pavillon tout à fait différent, et de la forme caractéristique du groupe Spicerianum, avec les bords latéraux légèrement repliés en arrière. Il y a là en présence deux sections absolument tranchées, que l’on ne saurait en aucune façon comparer l'une à l’autre. L'examen du staminode fournit aussi en pareille ma- tière des éléments d'appréciation très édifiants. *k * # BIBLIOGRAPHIE. — En même temps que l’étude Sur le parfum des Orchidées, dont nous donnons un extrait dans le corps de ce numéro, M. Eu. Mesnanp, du laboratoire de la Faculté des Sciences de Paris, nous à obligeamment adressé une note relative à des Recherches sur la localisation des huiles grasses dans la germination des graines, et qui est également tirée à part des comptes-rendus des séances de l’Académie des sciences. * #X * M. M. — 1° Oui. 2° Impossible, à notre grand regret. 3° 1832 à 1880. 4° Environ 1"20 de hauteur. P. F. — Si vous voulez bien vous reporter à la Lindenia, vol. VIT, pl. 301, vous verrez dans la descrip- tion du Cycnoches peruvianum des renseignements intéressants à ce propos, et un extrait des curieuses remarques que faisait Linpcey en signalant ces diffé- rences sexuelles si surprenantes. - Quant à vous indiquer un moyen de faire produire à vos plantes des fleurs mâles ou des fleurs femelles, ce serait de la sorcellerie, Pourquoi les plantes produisent- elles ici les unes, là les autres, parfois les deux mélan- gées? mystère. Ÿ #72 MONSTRUOSITES.— Le Cypripedium volonteanum (ou ZLowi var. volonteanum), qui fleurit actuellement partout, mérite une place particulière dans le genre, comme l’une des dernières traces d’un des états inter- médiaires qui ont précédé la forme définitive du genre Cypripedium. Dans cette espèce, une fleur sur trois environ possède trois anthères régulièrement formées, une en avant à la place du staminode, et les deux autres situées comme à l'ordinaire. Le genre Cypripedium est d’ailleurs l’un des plus riches en monstruosités de toute la famille. Le groupe des Selenipedium hybrides, S. X Sedeni, S. X Schrô- derae, S. X grande etc., en présente très fréquemment. Dans ces plantes, qui comme on sait sont généralement très forifères, la première ou les premières fleurs sont normales, mais très souvent les dernières manquent d’un ou deux segments floraux, ou présentent des sou- dures et des interversions singulières. On pourrait en conclure que les Selenipedium se prêtent moins bien que les Cypripedium à la fécondation artificielle croisée ; une circonstance qui paraît renforcer cette hypothèse, c’est que les hybrides issus de Selenipedium avec Cypri- pedium n’ont pas encore fait parler d’eux ; nous em- ployons à dessein cette expression, car ce n’est pas qu'on n’en ait pas obtenu ; il en existe, et probablement beaucoup. Mais ces plantes ne fleurissent pas — et jusqu'ici aucun, croyons-nous, n’a pu être décrit et figuré. *# G. V. — Volontiers. 1° Voici la description originale donnée par REICHENBACH, du Cypripedium leucor- rhodum : « Ses feuilles sont très larges et fermes. Le pédoncule robuste a des cils courts et robustes, Brac- tées triangulaires, aiguës, convolutes, n’égalant pas l'ovaire pourpre foncé, qui a des cils rares extrêmement courts. La fleur a presque la forme du Cypripedium Roezli, les pétales en forme de queue étant de longueur moyenne. Leur coloris de fond est blanc pur. Les pétales sont élégamment bordés de pourpre, et munis de cils très forts à la base intérieure. Le sépale dorsal a une teinte pourpre, tandis que le sépale conné (inférieur) conchoïde est blanc pur. Labelle à sac pourpre, les bords carrés rabattus sur la base pourpre foncé à l’exté- est couleur soufre. La base du labelle est tachetée de brun intérieurement. Staminode irrégulièrement carré, plus large en avant avec de nombreux cils pourpre noirâtre des deux côtés. La plante semble devoir avoir un bon avenir. 2° Nous vous avons adressé cette partie par lettre, vu son caractère particulier. Nous serons toujours disposé à vous fournir les renseignements de ce genre, à propos des ouvrages que vous n’avez pas sous la main. rieur, tandis que le reste des lacinies latérales enroulées Late Exposition Anternationale quinquennale DEC À NN D ORGANISÉE PAR LA Société Royale d'Agriculture et de Botanique OUVERTE DU 16 AU 23 AVRIL Le JOURNAL DES ORCHIDÉES : publiera dans son numéro du 1* Mai une étude détaillée sur les Concours réservés aux Orchidées. Pour permettre à nos abonnés d’apprécier dans leur ensemble les résultats de cette importante Exposition, nous adresserons à tous ceux qui en exprimeront la demande PRIME SPÉCIALE lé numéro de KL’HKilustration Horticole, rendant compte de tous les concours non réservés aux Orchidées, contre envoi d’une somme de 8 francs seulement, destinée à couvrir les frais d'expédition. Cette livraison renfermera une belle planche coloriée, représentant six plantes choisies parmi les plus remar- quables des introductions nouvelles, découvertes et exposées par Horticulture Internationale, she Générale PÉLAUFFAGES (SOCIÉTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTRUCTION à MARLOIE (Belgique). Bureaux : 19, rue d’'Idalie, à Ixelles-Bruxelles. CHAUDIÈRE NOUVELLE LA MARLOIENN LE”? | La Reine des Chaudières Décrite dans le JOURNAL DES ORCHIDÉES (37° volume, p. 352). PRIX COURANE N° 1. Pour chauffer jusqu’à 400 mètres de tuyaux, 700 LENS 2, ) » 600 ) 850 8. » de ‘700 à 800 ) 1000 4, » » 1000 à 1200 ) 1200 5 » » 1400 à 1600 » 1500 6 » 2000 2000 PRISE A BRUXELLES Les tuyaux sont calculés sur la base de 9 centimètres diamètre extérieur, dimension employée le plus généralement dans l’horticulture. LAURELULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELELES. ÉTABLISSEMENT SPÉCIAL pour Fntroduetion, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand £ æ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qu en font la demande. NOTA BENE. —— Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant toutes ses vmportalions de pre= mière main = L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. DOCS pe CAE S 6 ei © Ame année. IE MAI | 89 3 Numéro ‘76. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RE DIIG El /E TT | e U/\B L/LHÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, À. Bleu, D'Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, Comte de Bousies, R. Cahuzac, D' Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D.Massange de Louvrex, G.Rivois,J.Hatos, P. Silver, À. Ducos, À. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan,O. Ballif, R. Johnson, C.Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, | À. de 1a Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, A. van den Hezde, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, | et les Chefs de Culture de « L’'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paxa ît le 1% et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, À BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, S, Place de: l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA IGONOGRAPHIÉ DES ORCH DÉS. PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles => « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées > Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1° Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2° Volume, 100 fr.; 3° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr. me Volume, 65 fr.;, 6"° Volume, 65 fr., 7° Volume, 65 fr. 8° VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 536GO francs. ZLa Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION 'ANCGTAIER EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : 25 shillings pour l'édition anglaise. : L'ORCIHDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES A) BERUXELTLES LE PROCHAIN MEETING Slyuret lei Le Dimanche L4 el Lundi 15 Mai prochan 4 Les membres du Jury pour l'exercice . 1892-1893 sont Messieurs HouzEAU DE Lexare. Comte À. pe Boustes, F. Kecersan, D. Massaxce De Louvrex, D' Caparr, À. Huysrecurs, Ë. Ronicas, D' Van CauwerAerr, A. Van Imscoor, Fr. PAUwELS, CH. van WamBekxe, À. Winoc@z, CH. px PosscHeRe, ARM. DE MEULE- NABRE et CH. VASSEUR. francs POUR PEL vol dé là. LINDENIA et 15 francs pour le 1* vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 76% î Pages Les Orchidées à l'Exposition Internationale quinquennale de 1893 as Crand 4 it. C0 AMNUMENESEEE 53 Divérsesiquestions 1mMportantes. UM PNEU ENS LUE RE ECC EEE 64 Æ OIL EE | Pour ombrer les SERRES A ORCHIDÉES ! TISSÉE SPÉCIALEMENT POUR ÉAOMMNCUETUES, INRERNAMRIONEE Les 100 mètres (largeur HO) ÆE» francs S’adresser au bureau du Journal k BRITISH GARDENING © CAS Journal hebdomadaire Illustré _ & Pour AMATEURS el PROFESSIONNELS : ÿ dirigé par GC, H, BETES, FE, R. HS. 5 ro ee © Une planche coloriée donnée gratis toutes $ les semaines. $, Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous paraït appelé à avoir un grand succès non seulement en Angleterre, où il est déjà très répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l’étude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations : s, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés = On peut s'abonner chez tous les agents de publicité du continent Agents généraux pour la publicité et les annonces MM. Joux HADDON et C*, Bouverie House,» Salisbury Square, London E. C 1 MAI 1893 53 LES ORCHIDÉES A L'EXPOSITION INTERNATIONALE QUINQUENNALE DE 1893 A GAND Il n’y a eu qu’une voix, parmi les visiteurs de l'Exposition de Gand, membres du Jury, amateurs ou exposants, pour admirer les belles plantes exposées. Ainsi que nous l’avions prévu, c’est un succès et un grand succès, au moins égal à ceux des précédentes expositions quinquennales, qui ont valu à la Société Royale d'Agriculture et de Botanique une réputation méritée. Nous ne nous occuperons ici que des Orchidées, laissant à notre consœur L'Illustration Horticole le soin de rendre compte du reste de l'Exposition. La partie qui nous est réservée spécialement était assez vaste à elle seule pour retenir le visiteur plus d’une journée, s’il désirait en faire un examen appro- fondi. Rarement il nous avait été donné d'admirer des groupes d’Orchidées aussi nombreux, aussi considérables, et surtout aussi choisis : comme culture, un grand nombre de forts spécimens d’une vigueur et d’une floribondité incom- parables, quelques-uns de taille vraiment gigantesque ; comme choix, une foule d’espèces rares et très remarquables et de variétés supérieures. Les amateurs surtout se sont surpassés, et nous devons constater avec le jury que dans cer- tains concours le choix entre les concurrents devenait extrêmement difficile, tout méritant également d’être admiré. Nos lecteurs savent qu'il avait été nécessaire d’ajouter au vasts monument qui abrite chaque année les Expositions une annexe établie dans le jardin. Cette annexe, très spacieuse et fort gracieusement aménagée, était consacrée, ainsi que l'immense salle du rez-de-chaussée du Casino, aux plantes ornementales et aux plantes fleuries qui font la gloire du centre horticole Gantois : Azalées, Anthurium, Rhododendrons, Palmiers, Clivia, Roses, etc. Les salles du premier étage étaient réservées aux Orchidées. Les deux grandes attractions, dans cette section principale, étaient le Concours n° 1, réservé aux plantes nouvelles, et le Concours n° 18 : Collection la plus variée et la plus méritante de 100 Orchidées exotiques. Le premier était jugé par MM. MaxwELLz T. Masters, président, ANDRÉ, secrétaire, J. CLOSON, 54 JOURNAL DES ORCHIDÉES F. KeGELJAN, LUBBERS, J. O’BRIEN et WENDLAND. Le jury du concours n° 18 était composé de Sir TREVOR LAWRENCE, président, MM. MASSANGE DE LOUVREX, secrétaire, ]. LINDEN, SANDER, CAHUZAC et PEETERS. Une seule Orchidée figurait parmi les plantes présentées pour le Concours n° 1, mais c'était une Orchidée hors ligne, tant au point de vue de la nouveauté qu’au point de vue de la beauté absolue : c'était l’Eulophiella Elisabethae, dont le Fournal des Orchidées a publié la description et la figure dans son précédent volume. Ce n’est pas à nous qu’il appartient de répéter ici les appréciations élogieuses que nous avons entendu exprimer au sujet de cette merveilleuse plante; nous citerons seulement ce qu’en disent deux des journaux anglais les plus autorisés, le Gardeners Chronicle et le Gardening World : « Cette superbe Orchidée africaine, pour laquelle il a été nécessaire de créer un nouveau genre, a un port des plus élégants. Ses fleurs, groupées en grappes de vingt à vingt-cinq sur une tige rouge pourpré, sont d'un blanc nuancé de rose, et ont l’apparence d’une porcelaine tendre ; elles ont une forme arrondie, rappe- lant un peu celle de l’Odontoglossum citrosmum, et sont de la même grandeur que dans cette espèce. La surface inférieure des segments est rouge-pourpre, le callus du labelie est jaune orangé. » (Gardeners Chronicle, 22 avril). « MM. LINDEN avaient dans leur groupe l’Orchidée nouvelle la plus distincte et la plus superbe de l'Exposition, l’Eulophiella Elisabethae, dont les splendides fleurs, de substance charnue et de beau coloris, seront tout spécialement recherchées des cultivateurs d’Orchidées. » (Gardening World, 22 avril). Ajoutons qu’une offre de 300 livres sterling a été faite pour cette magnifique Orchidée, pendant l'Exposition, et que cette offre n’a pas été acceptée. Le concours n° 18 avait réuni deux concurrents pour la collection de cent Orchidées. Les deux groupes exposés ont formé, pendant la semaine de l'exposition, la grande attraction et le lieu de pélerinage obligé de tous les connaisseurs. Tous deux étaient composés de plantes de premier ordre, dont chacune serait la perle d’une collection ordinaire; variétés rares ou uniques, spécimens de culture supérieurs, floraisons merveilleuses d’abondance ét de beauté, tout mériterait d’être cité si l’espace ne nous faisait pas défaut. Mentionnons du moins dans le nombre : Dans le groupe de M. JuLEs HYE-LEYSEN ; Odontoglossum excellens, O. Wickeanum albens, très belle forme richement maculée de rouge brunâtre sur fond blanc, O. Mulus et O. Mulus Holfordianum 1° MAI 1893 55 leriopterum, O. Pescatorei picturatum, bien maculé, O. Walchkeanum superbum, belle variété, Spathoglottis aurea, Cypripedium Lawrenceanum var. Hyeanum, C. X Lawrebel, superbe hybride ayant à peu près la forme du C. bellatulum avec un coloris entièrement rouge brunâtre, Cattleya Lawrenceana, variété d’un coloris foncé remarquable, C. Mendeli, C. X calummata, Epidendrum Friderici Guilielmi, Lycaste Poelmanni, espèce rentrant dans le même groupe que le L. lasioglossa; Miltonia X Bleuana, Dendrobium Dalhousieanum, bien fleuri, Odontoglossum crispum rotundifiorum, d'un modèle parfait, Oncidium lamelligerum et superbiens, Vanda suavis Veitch et Lindeni, Cypripedium Salliers var. Hyeanum, Cypripedium Sanderianum, Dendrobium nobile Ballianum, à fleurs entièrement blanc soufré, sauf une macule à peine visible à la base du labelle, Odontoglossunr Leopoldianum, O. Cavelianum, O. Wrigleyanum, O. majeshcum, O. Cervantesi var. lilacinum, O. Hall, etc. M. GEORGES WAROCQUÉ avait exposé quelques-unes des merveilles en fleurs actuellement dans sa célèbre et incomparable collection de Mariemont, que la plupart des amateurs ont pu admirer, et qui vient encore de s’enrichir du superbe Eulopmella Elisabethae. On admirait notamment dans son groupe : Cypripedium Rothschildianum, de dimensions géantes, C. reliculatum, C. Druryi var. delectum, Cattleya Mossiae et Mendeli en variétés de premier ordre, Oncidium ampliatun majus, formant une touffe immense couverte de tiges florales, O. Papilio, Odontoglossum Pescatore: maculatum, richement maculé, O. canari, forme entièrement Jaune rentrant dans la section odoraium, les rares C. citrosmum album, O. Bleichrüderianum, O. Warocqueanum, blanc pur avec des macules jaune d’or sur le labelle, les O. crispum, O. Pescatore: et O. trium- phans en variétés supérieures, Lycaste Shinnerr alba, de grande taille, Cochlioda Nôtzliana, d’un superbe coloris vif, Dendrobium nobile nobilius, D. chrysanthum, D. lituifiorum, D. fuscatum, en fortes touffes entièrement garnies de fleurs, Phajus tuberculosus et P. maculatus, Catileya amethystoglossa, superbement fleuri, :C. Leopold, C. Lawrenceana, Cattleya Rex, Vanda suavis, V. tricolor, V. tricolor plamlabris, V. Batemani, en superbes exemplaires bien fleuris, Milloma Warsce- wicz1, M. vexillaria, en forte touffe richement fleurie, Anguloa Clowesi et A. umflora, Laclia purpurata, et sa riche variété Miss Nülson, L. cinnabarina, Maxillaria Sanderiana, d'un riche coloris, Chysis Limiminghei et C. bractescens -en beaux exemplaires bien fleuris, Saccolabium Blurnes et S. sllustre, Cymbidium eburneum, variété supérieure, C. Lowr portant d'immenses grappes de fleurs, Coelogyne Massangeana, Cattleya Aclandiae et C. amethyshina en beaux modèles, 56 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Angraecum sesquipedale portant un grand nombre de larges fleurs, À. eburneum, Phalaenopsis Schilleriana, Zygopetalum Lindeniae, Aerides Freldingi. etc. Le Jury chargé de juger ces apports a dû, sans aucun doute, éprouver quelque embarras à trancher entre eux la question de prééminence; comme le dit le Gardeners’ Chronicle, il fallait l’œil d’un connaisseur et la ligne de sépara- tion tracée sur les gradins pour découvrir que le tout n’avait pas été présenté par le même exposant. Il a décerné à M. Juzes HyYE-LEysEN la médaille d’or offerte par S. M. le Roi, et il a décidé de décerner également une médaille d’or au lot de M. G. WAROCQUÉ. Ces deux collections étaient disposées en pyramide au centre de la grande salle de la rotonde; à ce propos, on nous permettra quelques réflexions. Nous ne trouvons pas cette disposition très heurense, en premier lieu parce qu’elle ne permet pas aux visiteurs de bien examiner chacune des Orchidées exposées, celles du centre se trouvant trop loin et trop haut; secondement, parce qu’elle place le Jury en face de la même difficulté et l'empêche d'accomplir sa tâche d’une façon complète. Le Jury, dans beaucoup d'expositions, ne juge pas les plantes comme elles devraient être jugées; et il en a été de même à Gand en dépit de sa haute compétence, que nous ne saurions mettre un instant en doute. Il a jugé l’ensemble des groupes, l'effet produit par chacun, et, comme nous venons de le dire, il ne pouvait guère faire autre chose. Or, ce n’est pas ainsi, à notre avis, que l’on doit apprécier des groupes d’Orchidées. On doit examiner chacune individuellement, lui donner une note, et faire un total qui indique le classement du groupe. C’est ainsi que le Jury a opéré à La Haye, et c’est la véritable méthode. D'ailleurs il est évident que c’est ainsi qu’on opère pour un petit lot : quand on n’a à juger que dix ou quinze plantes, on les regarde de près et on calcule attentivement les mérites. Pourquoi en serait-il autrement d’un groupe plus nombreux ? On nous accordera sans doute aisément que l’arrangement est tout à fait secondaire dans un concours de belles Orchidées et spécialement d’espèces rares. Il a son prix au point de vue de l'attrait de l'exposition, et surtout au point de vue des profanes; mais nous ne lui donnerions, quant à nous, aucune influence dans le jugement d’un concours de ce genre. Ce n’est pas, d’ailleurs, dans les conditions dont nous venons de parler qu’il était possible aux exposants de rechercher l'effet. On peut concevoir qu’un Comité d'exposition, désireux d’encourager le 1° MAI 1893 57 développement du goût chez les cultivateurs et de montrer comment on fait valoir la beauté des plantes, attribue une récompense au meilleur arrangement. Mais dans ce cas, il convient de faire un concours spécial. Un concours de ce genre peut présenter un grand intérêt, à condition, bien entendu, que toute latitude soit donnée aux exposants pour grouper leurs plantes dans un espace suffisant, et de la façon qui leur convient. Mais lorsqu'il n’existe sur le programme aucune spécification de ce genre, il est incontestable que les Orchidées doivent être appréciées individuellement d’après leur mérite, leur choix, leur belle culture, et non pas d’après la position qu’on a pu leur donner dans un emplacement qu’on n’a pas choisi. C’est pour la même raison que nous avons pu répondre à une personne qui regrettait que nos plantes nouvelles n’eûssent pas été entourées de mousse : « C’est pour la nouveauté et le mérite de l'introduction que nous concourons, ce n’est pas pour l'effet de mousse. » S'il devait en être autrement, nous demanderions qu’on juge les plantes nouvelles exposées, comme le Jury du Salon de Paris juge les tableaux qu’on lui envoie, que chaque plante à son tour soit apportée devant les membres du jury et reçoive une note ; l’arrangement serait fait ensuite. Mentionnons, d'autre part, une petite lacune dans l’organisation de l’Expo- sition, dont nous avons à faire l’éloge d’autre part. La rotonde réservée aux Orchidées n’était pas chauffée ni aérée et dès le second jour d'ouverture, c’est- à-dire le lundi, beaucoup d’espèces, les Dendrobium surtout, étaient complète- ment flétris faute d’avoir un air ou une température convenables. Beaucoup de personnes nous ont également exprimé le regret de voir ces merveilleuses plantes couvertes de poussière au bout de deux ou trois jours ; il eût été utile d’arroser le plancher, et cela n'aurait pu que profiter aux plantes, exposées dans une atmosphère très desséchante. * # % Sur les côtés de la grande rotonde étaient exposés plusieurs autres groupes remarquables dont voici la description, forcément un peu sommaire : Concours N° 24 (amateurs). La plus belle collection de 15 Orchidées exotiques en forts exemplaires. — M. le D' CAPpART a obtenu une médaille de vermeil encadrée pour un très joli lot, dans lequel nous citerons spécialement : Lycaste Skinneri, grand spécimen portant 35 fleurs, Oncidium sarcodes, bien fleuri, Chysis bractescens, Cypripedium Boxalli, belle variété, Cypripedium Volonteanum, en touffe volumineuse chargée d’un grand nombre de fleurs, et plusieurs beaux 58 | LE JOURNAL DES ORCHIDÉES = Odontoglossum, entre autres un O. luteo-purpureum ayant les segments presque entièrement recouverts par de larges macules brun vif. Concours N° 26. Collection la plus nombreuse d'Orchidées d'espèces différentes. — M. A. VAN IMscHooT, de Gand, a obtenu une médaille d’or de la valeur de 150 francs pour un lot de 237 Orchidées, parmi lesquelles nous citerons parti- culièrement les suivantes : Ansellia africana, bien fleuri, Caïtleya granulosa Buyssoniana, à fleurs énormes, C. Aclandiae, C. Mossiae, C. Shinneri, C. Warneri, de très grande dimension, Cyrtopodium punctatum, Cochlioda Nütz:liana, d’un coloris éclatant, une série d'Epidendrum intéressants et peu connus, un Epidendrum Wallisi superbement fleuri, Cypripedium Sallieri, C. Dautlierr var. marmoratum, C. Roth. schildianum, Coelogyne corymbosa, C. Parishi, Angraecum fastuosum, A. Leonis, A. sesquipedale, Calanthe pleiochroma, Maxillaria Sanderiana, M. 1ridifolia, Miltonia Roezli, M. spectabilis, M. vexillaria, Odontoglossum Cervantest roseum, O. ramosissimum en forte touffe, O. polyxanthum, O. sceptrum, O. Edwardi bien fleuri, O. cirrhosum, Phajus grandifolius, P. maculatus, P. Wallichi, Oncidium abortivum, ©. luridum, O. concolor, Anguloa Clowesi, Chysis bractescens, Vanda insignis et V. tricolor cinnamomea, le charmant Angraecum citratum, Cypripedium Druryi, C. tonsum, Dendrobium albo-sanguineum, un Vanilla en fort exem- plaire chargé de fruits, etc. Concours N° 19. Collechon la plus variée et la plus méritante de 75 Orchidées exotiques. — M. VUYLSTEKE a obtenu une médaille d’or de 200 francs pour un excellent lot dans lequel on remarquait : Odontoglossum luteo-purpureum, O. triumphans, un beau Caïtleya Trianae, Cymbidium Lowianum, Lycaste ful- vescens, Cypripedium Sedent candidulum, C. Lindleyanum, Cattleya Schrüderae, C. amethystina, et des Laelia, Angraecum, Oncidium, Phajus, Vanda, etc. Concours N° 22 (amateurs). Collection la plus variée et la plus méritante de 30 Orchidées exotiques. — M. F. PAUWELS, d'Anvers, a obtenu une. médaille d’or de la valeur de 100 francs pour un lot très bien composé, dans lequel nous citerons particulièrement : Laelia superbiens, Phajus Wallichi, Dendrobium Dalhousrieanum, D. nobile, Cattleya Lawrenceana, Odontoglossum Andersoni, Oncidium Papilio, Dendrobium densiflorum, portant 5 belles grappes, Ansellia congoensis, bien fleuri. Concours N° 60. Collection de 40 Cypripedium et Selenipedium. — M. PYNAERT- VAN GEERT, de Gand, a obtenu une médaille d’or de la valeur de 150 francs TÉUIMAI T8 08 59 pour un lot dans lequel nous citerons spécialement : Cypripedium Rothschil- dianum, C. Druryi, C. villosum, C. Chamberlainianum, qui décidément n’a guère que le mérite de la nouveauté, C. villosum, C. Sanderianum, C. niti- dissimum, C. X Doris, etc. M. J. Mozxs, de Lede, a obtenu une médaille d’or de Ia valeur de 100 francs pour un lot dans lequel nous citerons : C. insigne Moensi, à pétales très larges, à segments richement maculés, C. Winnianum, variété remarquable, C. Sallieri, de belle grandeur, C. ciliolare, C. Caeteurum, C. Measuresianum, C. grande, C. insigne Chantini, C. Dauthiert marmoratum, d’un coloris remar- quable, C. Sedeni porphyreum, d’un rouge extrêmement vif, etc. Concours N° 61. Collection de 20 Cypripedium et Selenipedium. — M. J. PaAuwELS, d'Anvers, a obtenu une médaille d’or de la valeur de 50 francs pour un lot comprenant notamment les plantes suivantes : C. Mastersi, C. Boxalli, C. villosum, etc. Une partie de la grande rotonde que nous venons de parcourir avait été divisée au moyen de cloisons en deux rangées de petits salons, drapés de tentures en velours rouge; des vases artistiques, des colonnes avec vasques, des corbeilles et des supports en fer forgé, exposés par diverses maisons gantoises, ornaient ces compartiments dans lesquels les petits groupes d’Or- chidées exposés trouvaient une lumière atténuée, trop discrète peut-être, qui les faisait valoir un peu par le mystère... Cette partie de l’exposition laisse encore place au progrès à venir; mais passons. Nous avons à noter dans ces petits salons une série de lots remarquables, dont voici une énumération rapide : M. VAN ImscHoor (Concours n° 75), expose une intéressante collection de 12 Dendrobium bien fleuris, entre autres: D. Dalhousieanum, D. superbum d’un très grand modèle, D. Wardianum, bien fleuri, D. aureum, D. Brymerianum, D. nobile pendulum. (Médaille d’or de la valeur de 50 francs). Le même exposant a également une superbe plante de Cymbidium Lowianum, portant 4 belles tiges florales (Concours n° 34, médaille de vermeil), et un spécimen remarquable d’Ansellia africana, couvert de fleurs (Concours n° 53, médaille de vermeil). M. VINCKE-DUJARDIN prend part au Concours n° 72 (Collection de 10 Laelia et Cattleya en forts et beaux exemplaires), avec un excellent lot dans lequel 60 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES méritent surtout d'être cités : Cattleya Schrôderae, bien étoffé, C. Trianae, C. intermedia, Laelia cinnabarina. (Médaille d’or de la valeur de 50 francs). Le même exposant obtient une médaille de vermeiïl pour uné belle plante de Lycaste Shinneri alba (Concours n° 41), et une médaille d'argent de 1°° classe dans le Concours n° 36 pour un Dendrobium nobile. Dans le Concours n° 74 (6 Vanda en beaux exemplaires), M. VINCKE-DUJARDIN remporte une médaille d’or de la valeur de 50 francs pour des Vanda en belles plantes, portant une floraison ordinaire comme quantité, mais de qualité excellente. Il y a là de très bonnes variétés de V. tricolor et suavis. Dans le Concours n° 28 (le plus beau Cattleya) il n’arrive que le second avec une médaille d'argent de 1'° classe. Le premier prix, une médaille de vermeil, est décerné à M. G. WAROCQUÉ pour un splendide Cattleya Mossiae M. Aythur Warocqué, à segments très pâles, avec le labelle richement strié de pourpre. M. GEORGES WAROCQUÉ, dont nous avons déjà mentionné la splendide collec- tion de 100 Orchidées, expose encore dans le concours n° 85 (15 Odontoglossum en forts et beaux exemplaires) et y obtient une médaille de vermeil encadrée. Nous remarquons tout particulièrement dans son superbe lot : Odontoglossum intermedium, très remarquable, et à macules très foncées, O. Wambekeanum, à segments abondamment striés et maculés de brun sur fond jaune pâle, O. Juteo- album, excellente forme, etc. M. VUYLSTEKE, de Gand, exposait : 1° Dans le Concours n° 57 (Orchidée nouvelle d'introduction récente, non encore dans le commerce), l'Odontoglossum tovarense, forme curieuse à segments blancs à peine maculés de rouge carmin, et semblant, comme forme et comme taille, tenir le milieu entre l’Odontoglossum Pescatorer et l’'Oncidium candidum (Palumbina candida). Médaille d’argent de 2° classe. 2° Dans le Concours n° 84 (Collection de 30 Odontoglossum) une superbe série de variétés supérieures et d'espèces rares, notamment : Odontoglossum Wilckea- num, ©. triumphans marginatum, à riches macules (mais sans aucune bordure), O. crispum pulcherrimum, très beau, quoiqu’à fleurs bien petites, O. crispum guttulatum, portant des groupes de fines macules aux pointes des segments, O. mulus Holfordianum leriopterum, O. crispum conspicuum, portant de larges macules brun pâle sur les sépales seulement, O. crispum Anderson, O. pictu- vatum, O. crispum var. sulphureum, à labelle jaune clair, O. excellens, de taille un peu petite, O. prasinum, O. superbissimum, etc. Ce lot a reçu du jury une médaille d’or de la valeur de 100 francs. 1 MAI 1893 61 MM. Vervagr et Ci exposaient : 1° Dans le Concours n° 65, six Cypripedium hybrides, parmi lesquels : C. Denisianum (Boxalli atratum X Spicerianum), C. Vandewielianum, C. Madame de Curte (Boxalli X C. insigne Chantini), C. Monsieur de Curte (même origine), et C. Huybrechtsianum. Cet apport a reçu une médaille de vermeil. 2° Dans le concours n° 88, six belles variétés d'Odontoglossum crispum. Médaille de vermeil. 3° Dans le concours n° 57 (Orchidée nouvelle d'introduction, non encore dans le commerce). Odontoglossum Masereelianum, forme jaune de l'O. sceptrum, qui a été figurée dans L’ZUustration Horticole il y a peu d’années. 4° Dans le concours n° 67 (le plus beau Cypripedium hybride, non encore dans le commerce) où ils obtenaient le premier prix (médaille de vermeil) sur M. MANDA, qui recevait une médaille d’argent de 1° classe. M. Duval, de Versailles, exposait un beau lot d’'Odontoglossum Pescatorer dans le concours n° 86 (collection de 15 Odontoglossum en forts et beaux exem- plaires) où M. PEETERS remportait une médaille de vermeil encadrée. M. DE SMEr-Duvivier, de Gand, exposait dans le concours n° 25 (la plus belle collechon de 15 Orchidées exotiques en forts exemplaires) un joli lot dans lequel il faut citer au premier rang : Cymbidium Lowianum, bien fleuri, Laelia purpurata, Dendrobium thyrsifiorum, Cattleya Trianae alba, Oncidium phymato- chilum, etc. Médaille de vermeil encadrée. Dans le concours n° 48 (le plus bel Odontoglossum crispum) où il obtenait une médaille de vermeil. Dans le concours n° 82 (collection de 10 Orchidées exotiques de serre froide) où il obtenait une médaille de vermeil encadrée, pour un Joli lot comprenant plusieurs Masdevallia, Ada aurantiaca, etc. M. MANDA, de Hextable (Angleterre), exposait dans le concours n° 65 (collec- hion de 6 Cypripedium hybrides les plus nouveaux), un lot comprenant : C. orpha- dum, C. Germinyanum (C. Boxalli X C. hirsuhissimum), C. Godseffianum (mème parenté), C. Gandavense, C. macropterum (C. superbiens X C. Lowi) et C. calan- thum (C. Low X C. barbatum Warneri). 2° prix, médaille d’argent de 1'° classe. Le même exposant remportait également le 2° prix dans le concours n° 67 (le plus beau Cypripedium hybride non encore dans le commerce) avec le C. Greyanum, qui ne nous paraît pas appelé à un grand avenir à cause de son coloris un peu terne, et insuffisamment distinct. MM. HEarx et fils, de Cheltenham, exposaient dans le concours n° 58 62 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Orchidée NOUVELLE hybride de même genre, Cypripedium exceptés) l'Odontoglossum excellens var. Tresederianum. Médaille d'argent de 1'° classe. Les mêmes exposants prenaient part au concours n° 59 (Orchidée nouvelle obtenue par l'hybridation de genres différents) avec le Masdevallia Heathii (1gnea X Veztchi) de forme analogue à celle du second parent, mais un peu plus petit, de coloris analogue au même, mais moins beau. M. LEMOINIER, de Lille, exposait : Dans le concours n° 37 (le plus beau Cypripedium) une bonne plante de C. Lemoinierianum. Médaille de vermeil. Dans le concours n° 50 (Odontoglossum d’une espèce autre que celles spécifiées précédemment) un O. Edwardi. Médaille de vermeil. Dans le concours n° 33 (le plus beau Vanda) un Stauropsis (Vanda) gigantea. Médaille de vermeil. Dans le concours n° 52 (le plus bel Oncidium) un Oncidium phymatochilum. Médaille d'argent de 1'° classe. Dans le concours n° 51 (le plus bel Angraecum). Enfin M. VAN DEN HEEDE montrait fort bien les incomparables effets déco- ratifs qu’on peut obtenir avec les fleurs d’Orchidées dans un beau groupe de trois vases garnis de bouquets (Médaille de vermeil encadrée) et dans un sur- tout de table en cristal également paré de fleurs coupées (Médaille d’or de la valeur de 100 francs). Nous ne passerons pas sous silence une charmante petite collection d’Orchi- dées de pleine terre, exposée par M. VAN TUBERGEN, et qui a obtenu une médaille de vermeil. Cette collection comprenait notamment les gracieux. Cypripedium Calceolus, acaule, candidum, le C. Avietinum, à sépale inférieur dédoublé, l’Aceras anthropophora, le Bleha hyacinthina, d'un coloris violet élégant, etc. Inutile d'ajouter que les Orchidées « de pleine terre » nese cultivent pas en pleine terre dans nos régions. Les contrées européennes où on les rencontre pour la plupart sont situées beaucoup plus au midi et bénéficient d’un climat plus clément que le nôtre. En sortant des salles du premier étage, nous remarquons des deux côtés de l’escalier l'exposition de quelques plans de serres, celle des photographies de paysages du Congo, envoyées par l'État indépendant du Congo, et celle des publications horticoles. Notre excellent confrère le Gardeners Chronicle a envoyé des numéros et des gravures. La Lindenia et la Revue de l’Horticulture 197 MAI 1893 63 belge et étrangère ont pris part au concours des Iconographies, et sont repré- sentées par des collections ainsi que par des planches encadrées : ce sont, pour la première, quelques-unes des aquarelles de M. A. GoossENs qui ont servi de modèles pour l’exécution des planches, et pour la seconde, un certain nombre de chromolithographies telles qu’elles ont été publiées. La Lindenia obtient le 1° prix (médaille en vermeil) ; la Revue de l'horticulture belge et étrangère obtient le 2° (médaille d'argent de 1'° classe) et le Ÿournal des Orchidées est oublié... En terminant ce compte-rendu, nous adressons nos félicitations les plus sin- cères au Président de la Société, l'honorable comte O. DE KERCHOVE DE DEN- TERGHEM, et à MM. FIERENS et DE MEULENAERE, secrétaire et secrétaire-adjoint. Quiconque a participé à l’organisation d’un concours sait combien une tâche de ce genre présente de difficultés de toutes sortes, combien elle exige d'activité, de tact, de complaisance pour satisfaire tous les intéressés; la Société Gantoise, forte d’une’ expérience de longues années et des traditions de haute courtoisie que son président personnifie avec tant d'autorité, a surmonté ces difficultés de la façon la plus brillante. Les exposants ne méritent pas moins d’être félicités de la façon splendide dont ils ont répondu à l'appel de la Société. En ce qui concerne les Orchidées, notamment, les lots exposés constituaient des apports admirables, quelques-uns étaient absolument incomparables, et nous avons entendu plusieurs grands connaisseurs anglais déclarer qu’ils n’avaient Jamais vu dans leur propre pays des groupes aussi splendides. Ces apports prouvent les progrès continus opérés en Belgique par le goût des Orchidées, leur connaissance et leur culture. Les autres branches de l’industrie horticole, d’ailleurs, n’ont pas été moins bien représentées, et il est permis de dire que l’horticulture belge a brillamment soutenu son drapeau. # % A l’heure où nous écrivons, ces superbes groupes, ces collections de choix sont dispersés et ce n’est pas sans un vif sentiment de regret que l’on voit disparaître ce spectacle enchanteur, cet assemblage de trésors uniques qui vont reprendre place dans des collections privées. Mais il reste du moins de ces magnifiques floralies la satisfaction et le puissant encouragement des progrès constatés, et qui doivent fournir à l’industrie horticole une nouvelle impul- sion pour les progrès à venir. LUCIEN LINDEN. 64 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES DIVERSES QUESTIONS IMPORTANTES Nous avons reçu la lettre suivante : MONSIEUR, « L’arrosage des Orchidées est pour les débutants une des plus grandes diffi- cultés à vaincre pour la culture de ces belles plantes. J'ai lu avec la plus grande attention les conseils que vous donnez dans votre excellent journal, mais il est quelques points que je voudrais préciser davantage. Après la floraison, ne faut-il pas laisser les Odontoglossum, Oncidium, Cypripedium, Lycaste, Cymbidium (ce sont les Orchidées que je cultive à Paris) un peu au sec pendant un mois environ? Quant à celles de ces Orchidées qui sont en végétation, qui commencent à pousser, ne doit-on pas, par les grandes chaleurs que nous subissons, les plonger une minute environ dans un baquet plein d’eau, tous les deux ou trois jours? N'est-ce pas préférable à l’arrosage au goulot, qui laisse l’eau s’écouler le plus souvent sur la surface desséchée du sphagnum? Outre cet arrosage au baquet, ne convient-il pas de seringuer sur les feuilles ? tous les huit ou dix Jours. Ne faut-il pas renverser toujours les pots ou les paniers, après cette opéra- tion, pour que l’eau qui a mouillé les jeunes pousses ou qui est restée dans l’aisselle des feuilles, puisse s’écouler plus vite et plus facilement ? Ne faut-il pas, dans les grandes villes surtout et à Paris où il y a tant de poussière, laver les feuilles tous les mois, à l’eau pure ou avec une solution diluée de nicotine? Par les temps chauds, n'est-il pas préférable d’arroser le soir, plutôt que le matin ou dans le jour? Voilà bien des questions, Monsieur, mais vous excuserez mon indiscrétion en songeant à mon inexpérience. » —. L’embarras qu’éprouve le plus fréquemment le rédacteur d’un journal technique pratique comme celui-ci, c’est de deviner quels sont les points qui peuvent embarrasser les lecteurs auxquels il s'adresse, afin d’aller au devant de 1° MAI 1893 65 leurs doutes et de les résoudre. Aussi serions-nous heureux de recevoir souvent des lettres comme celle que nous venons de reproduire, et c’est avec grand plaisir que nous y répondons. Première question. — En ce qui concerne les Odontoglossum, oui. Ce repos devra durer environ cinq semaines: mais il ne faut pas l’exagérer, car les Orchidées alpines ne résistent pas à la sécheresse comme les Catasetum, par exemple. Un arrosage par semaine est à peu près suffisant, et l’atmosphère de la serre doit toujours rester humide. En ce qui concerne les Oncidium, 1l y a deux sections entre lesquelles il est bien nécessaire de bien distinguer. Les espèces de serre froide doivent être traitées comme les Odontoglossum; ce sont, par exemple, les O. cucullatum, O. Cavendishianum, O. zebrinum, O. incurvum. Les espèces de serre tempérée, qui sont surtout celles originaires du Mexique, O. ampliatum, O. crispum, O. Fonesianum, O. splendidum, O. cristatum, recevront un léger repos après la floraison, mais comme ces espèces ont été déjà mises en repos d’une façon bien marquée pendant l'hiver, elles ne doivent pas être trop privées une seconde fois au cours de l’année. L’O. cucullatum, par exemple, qui fleurit au début du printemps, ne saurait être mis de nouveau en repos à la fin de sa floraison. On risquerait de l’épuiser. Les Cypripedium, n'ayant pas de pseudo-bulbes, ne supporteraient pas une privation d’eau aussi prolongée que les genres précédents. Il est bon de ralentir un peu leur végétation en diminuant les arrosements une fois par an pendant cinq à six semaines environ; et l’époque à laquelle on leur donnera ce petit repos n'importe pas beaucoup. Il est plus commode de choisir pour cela l'hiver, parce que l’on doit faire coïncider avec cette privation d’eau un petit abaissement dans la température; et comme la chaleur artiñcielle est toujours moins bonne pour les plantes que celle du soleil, c’est elle qu’il vaut le mieux supprimer, et c’est aussi plus facile. Ajoutons qu'il y a avantage égale- ment à attendre pour ce repos l’achèvement d’une pousse. On reconnaît aisément le moment où une pousse ne s’allonge plus et reste stationnaire; il y a là un moment d’arrêt avant que la suivante prenne son développement, et il semble indiqué de profiter de cet arrêt naturel. Pour les Lycaste, plantes à bulbes forts et charnus, un repos assez prolongé est nécessaire, et ici c’est l’état de la croissance des pousses qui devra servir au cultivateur de criterium pour l'établissement du repos. Les espèces qui fleurissent au début du printemps, comme les L. Skinneri, L.lanipes, L. gigantea, 66 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ne doivent pas être mises au sec après leur floraison, parce qu’elles sortent déjà d’un repos assez long, qui ne saurait être prolongé sans inconvénients ; les pousses qui se développent souffriraient de ce retard. Pour les espèces qui fleurissent plus tard dans l’année, on peut ralentir un peu les arrosements après leur floraison. Mais nous serions plutôt d’avis de ne donner à tous les Lycaste qu'un seul et énergique repos pendant l'hiver, en profitant de la faculté de résistance que leur assurent les riches réserves de leurs pseudobulbes compacts. Les Cymbidium peuvent être tenus au sec pendant une certaine période après leur floraison, excepté les C. Lowianum, C. eburneum, etc., qui fleurissent au commencement du printemps. Deuxième question. — Il est toujours bon, pour arroser les Orchidées, de plonger le récipient, pot ou panier, dans un baquet ou un réservoir plein d’eau, ce qui permet d’humecter entièrement le compost. On enfonce le récipient jusqu’à ce que l’eau recouvre le compost, mais en ayant soin de ne pas y faire plonger les pousses. L’eau pénétrant par l’orifice du fond, chasse l’air empri- sonné dans le compost, et celui-ci s'échappe en nombreuses bulles ; une fois qu'il ne se dégage plus aucune bulle d’air, il est certain que tout est bien humecté, et on peut enlever la plante de l’eau. Il est bien entendu que ce procédé ne convient que pour la période d’active végétation, où l'humidité doit être très abondante. On ne peut naturellement traiter de cette façon que les plantes qui ne sont pas très volumineuses. Pour celles qui sont de petite taille et qu’on suspend au vitrage, nous avons indiqué tout récemment (voir page 47), un moyen plus commode encore, par lequel, au lieu que la plante aille au réservoir, c’est le réservoir qui vient à la plante. Le procédé consistant à plonger les plantes dans l’eau au lieu de les arroser est plus sûr évidemment, car toutes les parties du compost sont ainsi humec- tées également; mais il est possible d’arroser les plantes d’une façon conve- nable et régulière avec l’arrosoir à bec, et il le faut bien pour les forts spé- cimens. On y parvient en s’y prenant à plusieurs fois. La première fois, si le compost est très sec, l’eau s’écoulera pour la plus grande partie au dehors; néanmoins il en restera toujours un peu. On laissera à cette petite quantité le temps d’imbiber la mousse, et au bout de quelques minutes on versera de l’eau de nouveau. Cette eau pénètrera facilement les parties déjà humectées, et par conséquent descendra un peu dans le compost, et elle imbibera à son tour une nouvelle quantité de compost. En recommençant une troisième fois, LUMAT 11008 67 une quatrième s’il est nécessaire, on arrivera à bien mouiller les matériaux. Cette manière d’opérer est un peu longue, sans doute, mais il convient de remarquer que nous nous occupons ici d’un cas exceptionnel, celui d’un compost absolument desséché. Quand il est encore un peu humide, il suffit d’arroser une seule fois abondamment pour que tout le compost soit rafraichi. Troisième question. — Il est bon de seringuer les plantes pendant les grandes chaleurs, et si les serres sont un peu trop sèches, le seringage s'impose même plus souvent que vous ne l’indiquez. Il ne nous paraît pas nécessaire de prendre tant de soin pour enlever l’eau des jeunes pousses; l’eau lancée par les seringues en fines goutelettes retombe sur les pots, le compost, les bulbes et les feuilles ; il peut arriver qu’une goutte parvienne au cœur d’une pousse, mais c’est un hasard qui se présente assez rarement pour qu’on puisse le négliger, d'autant plus que la majorité des Orchidées ne sont pas si délicates que cela puisse offrir du danger. Les Cypripedium (surtout certaines espèces du groupe Rothschildianum) sont au premier rang des Orchidées qui craignent l’eau au cœur des pousses ; mais on peut fort bien se dispenser de les seringuer, d’autant plus que les Cypri- pedium, dont les racines supportent bien une humidité continue, peuvent être arrosés très abondamment. Enfin, si quelque plante semble particulièrement délicate et susceptible de se pourrir au cœur, on peut l’examiner en détail après le seringage, et enlever l’eau qui se trouve à l’aisselle des feuilles au moyen d’un petit pinceau, ou de morceaux de papier buvard placés en tampon au bout d’une fine baguette. Il serait généralement très difficile de retourner une plante et de la secouer sans désagréger et faire tomber le compost. Le seringage ne peut guère présenter de danger quand on defechie par un temps chaud et bien clair, et dans la première moitié du jour, de telle sorte que l’eau soit promptement évaporée. La pourriture des pousses n’est pas à craindre dans ces conditions. Il ne faudrait cependant pas seringuer en plein soleil, au moment de la Journée où il est le plus chaud. Soit que les gouttes d’eau dans ces conditions puissent former, comme on l’a supposé quelquefois, de véritables lentilles à travers lesquelles les rayons brûlent les feuilles, soit simplement que l’évapo- ration trop rapide produise un refroidissement de l’épiderme de la feuille qui la détériore, surtout en contraste avec la température excessive des parties voisines, il est certain que les feuilles se tacheraient. Ii nous paraît que le 68 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES meilleur moment pour seringuer est vers 9 heures du matin; on ne met les abris en place que vers 10 heures, et grâce à la haute température de l’air, à sa sécheresse, et à l’effet des minces rayons de soleil que les lattes laissent filtrer, l’évaporation de l’eau s'opère très activement. Nous répondons en même temps à votre cinquième question, car en parlant d'arrosage, vous entendez sans doute la projection d’eau sur le compost et les feuilles. S'il n’est question que de l’eau versée au collet et qui n’atteint que les racines, il ne peut y avoir d’inconvénient à arroser à n'importe quel moment de la journée. Le soir ou le matin, peu importe. Les seringages sont particulièrement utiles pour les Orchidées cultivées sur bloc, et qui n’ont pas d’autre humidité que celle qu’elles puisent dans l’atmos- phère de la serre. Les Oncidium Papilio et Kramerr, par exemple, doivent être seringués souvent, surtout par ce temps-ci. Leurs feuilles dures n’ont rien à craindre. On peut aussi se servir de la seringue pour humecter le compost des plantes cultivées en paniers. Comme le compost sèche plus vite dans les paniers, il arrive à être complètement desséché en peu de Jours; en versant de l’eau à la surface, il faudrait beaucoup de temps pour le pénétrer. En lançant de l’eau avec la seringue sur les divers côtés, on l’humecte facilement. Ce procédé est surtout commode pour les Stanhopea, Acineta et autres Orchidées qui pro- duisent leurs fleurs sur une tige pendante, et que l’on ne pourrait pas tremper dans les bassins une fois que leurs boutons sont formés. Quatrième question. — Il est bon de laver les feuilles des Orchidées, et surtout des Cymbidium, Lycaste, etc., à intervalles espacés, soit par exemple tous les mois. La solution diluée de nicotine est bonne, et spécialement indi- quée lorsque les plantes sont attaquées par des insectes. Un amateur nous a dit avoir employé aussi une solution de bois de Panama, et en avoir obtenu d’excellents effets ; ce serait probablement mieux à votre portée que la nicotine. Il sera utile, en lavant les feuilles, d'observer les mêmes précautions que pour les seringages ; le mieux est de les essuyer et de les sécher à peu près complètement et de faire ces lavages dans la matinée. Une éponge est ce qu'il y a de plus commode, car une substance moins souple pourrait produire des cassures sur les feuilles. 1 EAN É PME NOUVELLES RENTE ET # CORRESPONDANCE H. M. — Il nous paraît bien difficile, dans les condi- tions que vous indiquez, d'éviter que vos Odontoglossum cultivés dans des chassis en plein air soient visités par les insectes. Je ne connais pas de substance à mé- langer à la peinture et qui, soit capable de les chasser ; il faudrait pour cela une odeur si forte, qu’elle risque- rait de nuire aux plantes. Peut-être pourriez-vous dis- poser autour des chassis, en dehors, une substance capable de les attirer et de les retenir loin de vos plantes ? Cette substance ne serait pas difficile à choisir selon le genre des insectes dont il s’agit. *k Dr H. — C’est bien le Cymbidium Lowianum, en variété très bien colorée; tous les Cymbidium Lowia- num sont sensiblement pareils en ce qui concerne les pétales et sépales ; la qualité de la variété s’apprécie au coloris plus ou moins vif du lobe antérieur rouge-brun du labelle. Cet organe est très bien coloré dans votre échantillon. Il est bien vrai que la température est excessive pour la saison, et que les Odontoglossum et Masdevallia pourraient en souffrir si l’on ne prenait pas des précau- tions spéciales. Le danger est la sécheresse de lair, plus encore que sa température. Nous conseillerions donc de ne pas trop ouvrir, et de répandre beaucoup d’eau sur les tablettes et dans les sentiers. Les plantes devront être arrosées fréquemment, tous les jours même si vous voyez que le compost se sèche très rapi- dement. D’autre part, ne négligez pas d’ombrer les serres une grande partie de la journée, surtout la serre des Masdevallia. Vers le milieu de la journée, entre 11 heures et 3 heures, il serait prudent de mettre comme abri une toile lâche comme nous l’avons déjà indiqué ; les claies ne suffraient pas, le soleil étant trop brûlant, surtout.pour des feuilles très jeunes et encore très délicates. *k #X *# P. B. — Le Cypripedium X Lathamianum, comme tous les hybrides, est très variable. Le même croisement a été fait avec des variétés très différentes, les unes remarquables, d’autres ordinaires. Aussi avez-vous cer- tains C. Lathamianum qui sont très beaux, et certains qui sont inférieurs. L'ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE des ac- tionnaires de la Société anonyme L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE à eu lieu le mardi 18 courant. M. le comte AD. D'OULTREMONT, administrateur sortant, a été réélu dans ses fonctions à l’unanimité. L'assemblée a également décidé à l’unanimité la distribution d’un dividende de 10 o/, comme les cinq années précédentes. Le rapport présenté par le Conseil d'administration renferme notamment les passages suivants :. « Les plantes et les serres sont en excellent état ; nous nous sommes attachés comme par le passé à conserver ce cachet de propreté et de bon arrangement, qui charme les yeux des visiteurs et fait bien valoir la beauté des plantes. Celles-ci sont dans le meilleur état de culture... « Nous attribuons la réussite de lexercice qui vient de s’écouler à ces divers points; il n’y a pas de déchet chez nous; comme nous vendons toutes nos plantes de nos propres introductions, c’est-à-dire de première main, nous pouvons, étant donné qu’un établissement bien soigné ne nécessite pas de grands frais de cul- ture, vendre à des prix sensiblement plus bas que par- tout ailleurs. » LES + % CHEZ L'AMATEUR. — Nous avons reçu de Madame VANDERSTRAETEN, de Châlon-sur-Saône, une belle hampe de Cattleya Trianae alba, d'une excellente variété. La plante portait à la fin de mars quatorze flenrs épanouies. Mme Mgyer, de Bonn, nous à adressé une fleur de Phajus grandifolius double et très intéressante. Tous les segments étaient en nombre double de l’ordi- naire, et juxtaposés résulièrement. Les deux labelles. étaient bien formés, et les deux colonnes soudées jusqu’à leur extrémité, présentaient une seule masse très volu- mineuse, avec les anthères et les stigmates parfaitement distincts et juxtaposés. L’ensemble représentait deux fleurs de petite taille, mais d’un beau coloris. M. Vax WamBeke nous a adressé un Cypripedium Boæalli présentant une monstruosité fort curieuse. La fleur, de grandeur normale, avait tous les segments bien formés, sauf une légère déviation du staminode vers la gauche, mais elle possédait un pétale supplémentaire à droite, semblable en tout aux deux autres. Cet accroissement asymétrique et sans déformation nous paraît extrèmement rare et difficile à expliquer. # xx H. M.,au Hävre. — Le Laelia superbiens se cultive en serre tempérée et non pas en serre froide. C’est très probablement la température trop basse qui à fait avorter les fleurs ; ce fait se produit souvent. Quant à l’Odontoglossum pulchellum, il n’est pas mauvais de lui donner un repos de deux semaines après la formation des bulbes. Mais nous devons ajouter que cette espèce ne fleurit pas régulièrement tous les ans, et l’absence de floraison dans votre serre ne prouve pas que la plante n’avait pas été bien traitée. 2 KOXK E. R. — fl est bien difficile d'empêcher la buiée de se former en goutelettes sur les chevrons en fer des serres quand la température du dehors est notablement plus basse que celle du dedans. Les pièces de fer étant géné- ralement peintes, le danger qu'offre la chüûte des gouttes d’eau sur les plantes est bien diminué; on peut done se résigner à les laisser tomber, en veillant toutefois à ce qu’elles ne tombent pas au cœur d’une plante, sur- tout de certaines plantes un peu délicates à cet égard, comme les Cypripedium à feuilles charnues. On peut encore dire au jardinier de passer un linge ou une éponge le long de la pièce métallique, ce qui trace un chemin humide par où l’eau condensée descend pour aboutir au niveau des tablettes. C’est une manipulation prompte et facile à opérer, et qui n’a guère besoin d’être réitérée dans le cours de la même journée. On peut encore fixer au bord des chevrons, tout le long et jusqu’en bas, une corde grossière et facile à humecter, qui recueille et emporte toutes les gouttes. En cé qui concerne la façon de joindre les vitres, le chevauchement de l’une sur l'autre a ses inconvénients sans doute, mais il a cet avantage de constituer un joint où la lumière n’est pas sensiblement interceptée. Or la lumière a une énorme importance, et c’est par ce motif (sans parler des frais, question un peu secondaire) que nous n’aimons pas beaucoup les doubles vitrages. Nous ne les conseillerions que dans les pays froids. AE NOUS AVONS ADRESSÉ à M. le Président de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique la lettre suivante : Bruxelles, le 22 avril 1893. Monsieur LE PRÉSIDENT, J'ai le regret de devoir vous saisir d’un fait qui annule d’une façon absolue le jugement du match engagé entre la maison Sanper et nous à l’occasion du Concours n° 1 de l'Exposition quinquennale de Gand. Permettez-moi tout d’abord de vous citer les termes dans lesquels javais proposé ce match à MM. Sanper et Cie: je leur écrivais le 2 janvier dernier : « Je vous propose un match semblable en avril « prochain dans le Concours n° 1 des six plantes nou- « velles (introduites par l’exposant lui-même suivant « engagement et attestation bona fide, puisque la lutte « serait engagée entre introducteurs).... » Je vous adressais en outre, Monsieur le Président, une lettre en date du 31 mars dernier dans laquelle j'insistais sur les conditions de ce match et sur la portée des mots «ne se trouvant pas dans le commerce», qui figuraient au programme du Concours n° 1. J’ai envoyé une copie de cette lettre à MM. Sanper et Cie, ainsi qu’à la presse et à tous les membres du jury de l’exposition; et je dois bien admettre que ce match avait été accepté dans les conditions que javais signa- lées, tant par MM. Saxoer et Cie, puisque ceux-ci ont désigné comme moi les membres du jury chargé de juger le Concours n° 1, que par vous-même, Monsieur le Président, puisque vous m'écriviez officiellement le 1er avril : « Le Conseil a décidé que votre lettre serait remise au Jury chargé de juger les plantes nouvelles. Afin de vous donner toutes les garanties désirables, nous venons vous proposer la résolution suivante, etc.» Vous acceptiez donc mon interprétation, et le Jury à son tour, l’a implicitement acceptée en assumant la mission de prononcer le jugement (1). Or, ces conditions ont été violées déloyalement : Le Dracaena Sanderiana, la plante principale du lot de MM. Sanper et Cie, a été découvert dans le Cameroon par M. Braux, fils du célèbre professeur Braun, de Berlin, qui l'avait envoyé au Jardin botanique de Berlin il y a dix ans environ ; quelques exemplaires ont passé de là chez M. Fe. Biurx, horticulteur à Steglitz, près Berlin, où elle a été achetée par M. SANDER. Cette plante n’est donc pas une introduction de MM. Sanper ct Cie, et elle se trouvait dans le commerce, puisqu'elle a été achetée. J’ai tout lieu de croire que le Dracaena Godsefiana a la même origine : et nous saurons probablement bientôt que d’autres plantes exposées dans le même lot se trouvaient également dans des conditions qui de- vaient les faire exclure. M. SANDER avait déjà essayé de mettre dans son lot une autre plante qui se trouvait dans ces conditions, le Tillandsia tesselata foliis varie- gatis, obtenu accidentellement par semis à Gand; mais devant mes protestations et celles de M. BERNARD SPAE, chez qui cette plante avait été achetée l’année dernière, la plante a été retirée quelques instants avant que le Jury entrât en fonctions, et remplacée par l’Alocasia Watsoniana, encore une plante dont l’histoire mérite- rait d’être approfondie. Je ne retiens que le fait précis du Dracaena Sande- riana, et je demande que le jugement prononcé par le Jury du Concours n° 1 soit cassé pour ce fait. Dans tous les cas, si l’on voulait admettre qu’une plante achetée chez un horticulteur ne se trouve pas dans le commerce, les conditions du match n’auraient pas été remplies, cette plante n’ayant pas été introduite par MM. Saxper et Cie. Vous estimerez sans doute que si j'ai manifesté, comme le dit le Gardeners’ Chronicle, une acceptation virile (manly acquiescence) en présence du jugement prononcé dans ce match que je croyais régulier, il est de mon devoir de protester avec la même énergie alors que j'ai aujourd’hui la preuve que les conditions accep- tées n’ont pas été loyalement observées. Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus distingués. Signé : LucIEN LINDEN. (1) C’est ce qu’ont compris la plupart des journaux horticoles, notamment La Revue de L'Horticulture Belge et étrangère, le journal du Président (no du ler mai, paru le 16 avril, page 113) et le Gardening World (no du 22 avril, page 534), ainsi que tous les visiteurs de l'Exposition. Pomoagmie Générale DES CHAUFFAGES (SOCIÈTÉ ANONYME) ATELIERS DE CONSTEUCHON à MARLOIE (Belgique). Bureaux : 19, rue d'Idalie, à Ixelles-Pruxelles. CHAUDIÈRE NOUVELLE LA MARLOIENNE ” La Reme des Chaudières #4 Décrite dans le JOURNAT DES ORCHIDÉES (37° volume, p. 352). PRIX COURANTE N° 1. Pour chauffer jusqu’à 400 mètres de tuyaux, 700 francs ê ; » 600 ) 850 » 3. » de 700 à 800 » 1000 >» &. ) » 1000 à 1200 Ù 1200 » 5 » » 1400 à 1600 ) 1500 » 6 ; 2000 » 2000 » PRISE A BRUXELLES Les tuyaux sont calculés sur la base de 9 centimètres diamètre extérieur, dimension employée le plus généralement dans lhorticulture. LHORTIULURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, . BRUXELLES. Nous avons le plaisir d'offrir dés maintenant de belles plantes du ge LE A À : KA FA E ER a e Fe Ë AM PE DIE #4 Fa FS Ë a 2 7 Pi LA EE AE à i° 1 à Ë È AURE 11 69 À : Le DRACAENA SANDBERIANA (plus exactement Dracaena thalioides Morr. var. fol. cariegalis BRAUN) fut découvert en 1888 par M. Braun dans le Cameroon (Afrique) et envoyé par lui au Jardin Botanique impérial de Berlin; il fut verzdu l’année dernière par un hor= liculieur de celte ville. Nous avons aussi acheté notre stock à Berlin et nous # en exposons actuellement une série de belles plantes dans les serres d'exposition de L'HorrTicuLTuRE INTERNATIONALE, à Bruxelles ; nous nous proposons de les mettre sous les yeux du Comité floral de la Société Royale d’'Horticulture de Londres, au Meeting du 9 mai prochain. PRIX SUR DEMANDE. ee à À 15 MAI 1893 Numéro 77. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉ DIGÉ ET /P'U B'LIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, À. Bleu, D' Van Cauwelaërt, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, | DOCS Comte de Bousies, R. Cahuzac, D' Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D.Massange de Louvrex, G.Rivois,J.Hatos, P. Silver, À. Ducos, A.Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan,O. Ballif, R.. Johnson, C.Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » ? Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1“ et le 15 de chaque mois Là ON S'ABONNE l AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIAKD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENITA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉEHS PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO | Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS! 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VAN Imscxoor, FL. PaAuwezs, On. van Wampexe, A. Wincoz, CH. DE PosscHere, ARM. DE MEULE- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR Eee d° vol. dé la TLINDENIA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 77* NUMERO : Pages Causernie snrilesOrChilées EX VE RTE EME SR NN OR 69% Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues. . . . . PT Me Ne D ME VE NE Lee NS MAMIE OlE lestOrchidees-mMIALULeS a TAC AC EE ET CE CICR CT M RS CA à 0 16 « Éonsetlentl es ei Tea ET NO PTS OC DORA ON 0e LES ER CEE RE ERP 19 Études de botanique élémentaire sur les Orchidées … . . . .-. . + + 4... 80 TOILE Pour ombrer les SERRES À ORCHIDÉES TISSÉE SPÉCIALEMENT POUR L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Les 1O@O mètres (largeur H"RO) : #4 francs S’adresser au bureau du Journal. BRITISH GARDENING Journal hebdomadaire Ilustré Pour AMATEURS el PROFESSIONNELS divigé par C. H BETTS, FRE. S. wo o © Une planche coloriée donnée gratis toutes $, Tps ? & & ee oi 5 les semaines. Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous paraït appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où il est déjà très « répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l'étude de toutes les « questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. g= Ün peut s'abonner chez tous les agents de publicité du continent, Agents généraux pour la publicité .et les annonces : MM. Jonx HADDON et Ci, Bouverie House, Salisbury Square, London E. C. 15 MAI 1893 69 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES XLV. _ La serre aux Odontoglossum (Suite, voir page 21) Odontoglossum polyxanthum (fig. 54). Espèce découverte vers 1877 dans l’'Equateur et introduite en 1880; eile paraît être peu abondante à l’état naturel, et est encore rare dans les cultures. Son nom signifie « très Jaune, » et fait allusion au coloris jaune clair des seg- ments, maculé plus ou moins largement devbrun clair. Les taches des pétales sont moins nom- breuses et moins éten- dues que celles des sépales ; le labelle est entièrement brun clair avec une mince bor- dure jaune finement |/ dentée. L'O. polyxanthum estune espèce, de croissance robuste, qui réussit à mer- veille en serre froide, à côté de l’O. Ale- xandrae; il habite RS RE At CZ — << NS N N 27272 Fig. 54. Odontoglossum polyxanthum. d’ailleurs, dans sa patrie, des régions d’une altitude de 2600 mètres et plus. Odontoglossum Lindleyanum. Cette espèce se rencontre fréquemment mélan- gée avec l'O, crispum, et c’est avec l'O. odoratum une des plus répandues de 70 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES la Colombie. C’est aussi l’une des plus anciennes du genre. Elle fut découverte en 1842 par M. LINDEN:; rattachée d’abord par LiNDLEY à l'O. epidendroides, elle fut reconnue comme distincte et nommée par REICHENBACH en 1854. L’O. Lindleyanum a les organes végétatifs semblables à ceux de l’O. crais- pum, mais ses fleurs sont très différentes. Il a les pétales et les sépales linéaires lancéolés, étroits, jaune clair avec une macule brun clair au centre et quelques autres plus petites dispersées sur la surface, le labelle de la même couleur que les autres segments avec une large macule brune à la base, et les lobes laté- raux blancs avec quelques points pourpres. L’O. Lindleyanum a un cachet particulier aisément reconnaissable et dû surtout à la forme anguleuse de ses segments. Cette caractéristique est encore plus marquée dans sa variété mirandum, que l’on désigne souvent du nom d’Odontoglossum mirandum, et qui est en effet assez nettement tranchée. Cette variété a les macules brunes des segments plus foncées et plus grandes, ne laissant souvent qu’une mince bordure jaune pâle sur les côtés; ses fleurs ont aussi une apparence plus courte et plus compacte, de même que les organes végétatifs. REICHENBACH, qui décrivit cette plante en 1882 sous le nom d’O. mirandum, mentionnait d’ailleurs qu’il l'avait d’abord baptisée O. Lindleyanum var. com- pactum; mais ce nom ne pouvait guère subsister, étant donné qu’il existait déjà un Odontoglossum compactum;: et après avoir fait cette remarque, chose curieuse, REICHENBACH donne alors à la forme en question un rang spécifique, en ajoutant les observations suivantes : « Il est très voisin de l'O. Lindleyanum, mais ses larges bulbes charnus, ses feuilles lancéolées, ses racèmes compacts et les ailes bien développées, rhom- boïdes, denticulées, qu'il: porte à la colonne le rendent facile à distinguer du flasque ( flaccid) O. Lindleyanum avec ses petits bulbes bien plus minces, ses feuilles linéaires, ses racèmes lâches et les ailes de la colonne beaucoup moins développées. Ses couleurs sont bien plus vives que celles du Lindleyanum. » L'O. lhigulare, également décrit par REICHENBACH, doit être aussi considéré comme une variété du précédent. Il s’en distingue surtout par le coloris terne, légèrement soufré, de ses segments et la largeur plus grande du labelle. L'Odontoglossum Coradinei (fig. 55) est également rangé par le Manual de MM. VerrcH comme une variété de l'O. Lindleyanum; toutefois nous ne sau- rions partager cette opinion. Il appartient à un groupe différent, selon nous, par ses segments beaucoup plus larges, et une allure tout à fait distincte à 15 MAI 1893 JT laquelle on ne peut se méprendre REICHENBACH écrivait, en décrivant l'O. Cora- dinei : « Ce serait l'O. triumphans s’il n'avait pas les callus différents et le port beaucoup plus grêle. » — En effet, l'O. Coradiner: se rapproche bien plutôt de l'O. triumphans, et nous croyons qu’on peut le considérer comme un hybride naturel entre cette espèce et l'O. odoratum où une autre espèce du même groupe. Certaines formes de l'O. Coradinei, notamment celle qu’on a distinguée au Fig. 55. Odontoglossum Coradinei. point de vue horticole sous le nom d’O. Coradinei grandiflorum, sont remar- quablement grandes et étoffées. Odontoglossum laeve. Espèce de forme curieuse et très distincte, de crois- sance vigoureuse quoiqu’elle ne soit pas des plus florifères, et qui est assuré- ment moins attrayante que la plupart de ses congénères à cause de son coloris sombre et de sa forme compacte. Elle possède cependant une qualité qui mérite de la faire admettre dans les cultures, c’est son parfum délicat, ana- logue à celui de la fleur d’oranger. On sait que les Odontoglossum odorants sont assez rares, et qu'à part l'O. citrosmum, la plupart ne possèdent qu’un parfum si faible qu’il n’est appréciable que par la masse. Les fleurs de l'O. laeve ont les pétales et les sépales oblongs linéaires, érigés et placés de façon que les pétales sont à peu près parallèles au sépale dorsal, 72 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES et les sépales latéraux à peu près situés sur le prolongement de ceux-là. Ces segments sont d’un brun foncé, barré de jaune verdâtre; le labelle est court, à peu près dépourvu d’onglet, et ressemble beaucoup à celui d’un Müiltonia; la forme de cet organe lui assigne une place à part dans le genre, et a causé aux anciens botanistes quelque hésitation (LiINDLEY lui-même rangea l'espèce, d’abord dans le genre Cyrtochilum, et plus tard dans le genre Miltonia). La couleur du labelle est un rose lilacé variant parfois jusqu’au blanc. L'O. lacve fut découvert en 1841 par URE-SKINNER et HARTWEG. Il est ori- ginaire du Guatemala et du Mexique méridional, et habite dans ces contrées des altitudes de 2500 à 2700 mètres. Aussi peut-il être cultivé dans la serre froide avec les espèces colombiennes. L'O. Reichenheiïmi est souvent confondu avec cette espèce; le Manual de MM. VErTcH, notamment, indique qu’il ne s’en distingue qu’au point de vue horticole, par la petitesse et le brillant coloris de ses fleurs; les deux fleurs sont cependant distinctes par la forme des ailes de la colonne, plus détachées dans l’O. laeve, et par la forme du labelle, sensiblement plus large dans l'O. Reichenheimi. : Odontoglossum hastilabium. Espèce d’une grande beauté, et dont le coloris est un des plus gais qui se rencontrent dans ce genre. Elle fut découverte en 1843 par M. LINDEN, au cours de ses explorations en Nouvelle-Grenade, dans la province de Pamplona. ScHLiM et WAGENER la collectèrent depuis dans les provinces d’Ocaña et de Santa Marta. Elle se rencontre spécialement sur la Sierra Nevada de Santa Marta, à une altitude de 2000 à 2500 mètres, fixée aux troncs de grands arbres et de lianes qui surplombent les torrents. Les fleurs de l’O. hastilabium sont assez espacées sur de longues grappes qui restent généralement à peu près verticales, et elles se conservent fort long- temps; la floraison, qui se produit d'ordinaire vers la fin de juin, dure jusqu’en septembre, et c’est l’un des enchantements de la serre froide. Les pétales et les sépales sont lancéolés aigus, assez larges à la partie centrale, et d’une bonne longueur; la fleur mesure de sept à huit centimètres de diamètre. Sépales et pétales sont également d’un jaune verdâtre pâle, recouverts sur presque toute leur surface de barres transversales irrégulières pourpres, plus serrées à la base, où elles se réunissent presque, et allant en diminuant de largeur pour s'arrêter non loin des extrémités des segments. Le labelle, qui a valu à la plante son nom spécifique (à labelle en forme de hache), a la base pourpre foncé; il se rétrécit brusquement et devient très étroit dans le 15 MAI 1893 De) milieu de sa longueur, puis s’épanouit en un large limbe blanc pur. L'ensemble de cette fleur, avec ses vifs contrastes de couleur, est extrèmement gracieux. Odontoglossum Krameri. Cette espèce, originaire de Costa Rica, est d’intro- duction beaucoup moins ancienne que les précédentes; c’est en 1868 qu’elle fit son apparition en Europe. Elle est assez rare, et le deviendra probable- ment davantage encore, car il paraît que les forêts, dans le district restreint qu’elle habitait à l’état naturel, ont été détruites pour faire place aux cultures agricoles. L’O. Krameri est une plante de petite taille, produisant ses fleurs en grappes pendantes, comme l'O. citrosmum, dont il se rapproche beaucoup tout en étant bien inférieur en beauté à cette espèce. Ses fleurs ont les pétales et les sépales oblongs obtus, et le labelle à peu près réniforme, avec un onglet court. La fleur tout entière est d’un agréable coloris violet pâle, presque blanc sur les bords des segments, et le labelle, maculé de violet pourpré sur fond blanc, porte en outre deux barres brun foncé près de sa base et deux macules jaune vif au callus. Cette espèce, comme la plupart de celles originaires des latitudes supé- rieures du Mexique et de l’Amérique centrale, réclame la température de la serre tempérée ou tempérée-froide. IAE (Sera continué.) REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OÙ PEURCONNUES NEODRYAS SACCIANA LINDEN et CoGn. spec. nov. —— Pseudo-bulbes ovoides-pyriformes, longs de 3 ctm. Feuilles dressées, oblongues-allongées, obtuses ou un peu aiguës, longues de 5 ‘/, à 6 ctm. et larges de 11 mm. Panicule naissant sous les pseudo-bulbes, dressée un peu inclinée, assez rameuse, multiflore, longue d’environ 20 ctm.; pédoncule commun assez raide, un peu comprimé, fortement teinté de rouge vineux ; rameaux presque fili- formes, dressés, fortement géniculés en zig-zag dans leur partie supérieure à chaque articulation; pédicelles filiformes, longs de 4 à 6 mm. Bractée, dres- sées-étalées, écailleuses, aiguës, longues de 2 à 3 mm. Ovaire claviforme, d’un pourpre vineux. Sépales et pétales dressés-connivents, assez rigides, très 74 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES concaves, carénés, d’un pourpre vineux avec une bordure orangé foncé, étroite dans les sépales, large dans les pétales. Sépales longs de 6 mm:; le supérieur étroitement ovale, aigu; les latéraux soudés presque jusqu’au sommet en une pièce ovale arrondie, bicarénée, à deux pointes un peu aiguës. Pétales longs de 5 mm., largement orbiculaires, brusquement apiculés au sommet. Labelle obovale, charnu, entièrement d’un jaune orangé foncé, long de-5 mm.; l’onglet est dressé, tout visqueux intérieurement à la base; trois tubercules aplatis à la gorge, le médian beaucoup plus gros que les latéraux, à 2 sillons; lobe terminal étalé horizontalement, à bords latéraux très relevés, à sommet un peu aigu et recourbé en dessous. Colonne orangée, obovoïde, plane antérieurement, arrondie sur le dos; clinandre un peu sinué, avec deux grands lobes minces en avant. Cette curieuse petite espèce a été envoyée en 1890 à M. LINDEN, par M. le prof. SAcC, de Cochabamba, en Bolivie. Au mois d’avril dernier, M. LINDEN nous en a envoyé une inflorescence complète, avec un bon croquis de la plante, sous le nom de Mesospinidium Saccianum LINDEN; mais nous trouvons qu’elle a parfaitement les caractères du genre Neodryas, tel qu’il a été décrit par BENTHAM dans le Genera Plantarum; elle a même presque exactement le même port que l’espèce type du genre, le N. rhodoneura (aussi de Bolivie), figuré dans le Xenia Orchidacea, T, tab. 16 II. Au reste, 1l nous semble que l’espèce type du genre Mesospinidium, le M. Warscewiczii (Xenia, I, tab. 16 I), que BENTHAM fait rentrer dans le genre Odontoglossum, n’est guère bien placée dans ce dernier genre et qu’elle a beaucoup plus d’affinités avec les Neodryas. # * ONCIDIUM INOPS Cox. et ROLFE. — Le Ÿournal des Orchidées a signalé sous ce nom (voyez 3° année, p. 346), une petite espèce, voisine de l’O. abor- hivum, que L’HORTICULTURE INTERNATIONALE a introduite de la Colombie. Depuis cette époque, nous avons acquis la preuve que l’O. inops est identique à l'O. bryolophotum, espèce de l'Amérique centrale, décrite par REICHENBACH, dans le Gardener's Chronicle, année 1871, p. 738. Nous avons trouvé un bon exemplaire du type de REICHENBACH dans l’herbier de BERNHARDI, qui fait maintenant partie des collections du Musée botanique de Berlin. *X * ONCIDIUM ZONATUM CoGn. spec. nov. — Pseudo-bulbes ovoïdes plus ou moins arrondis au sommet, langs de 2 à 3 ctm., monophylles, assez com- 15 MAI 1893 75 à] primés-ancipités à arètes subaiguës, d’un vert grisâtre sombre ainsi que les feuilles. Celles-ci sont oblongues allongées, aiguës, plus ou moins condupli- quées, longues de 8.à ro ctm. et larges de ro à 12 mm. Scape atteignant jusqu’à 80 ctm. à r mètre de longueur, grêle, à ramifications nombreuses, filiformes, espacées entre elles d'environ 5 ctm. La plupart des pédicelles sont terminés par des fleurs avortées, réduites à un faisceau de cinq petites folioles filiformes, très aplaties, d’un blanc grisâtre ou à peine jaunâtre, longues de 3 à 4 mm. Fleurs rappelant beaucoup pour la forme générale, les dimensions et la couleur, celles de l’O. bryolophotum. Sépales et pétales marqués de deux bandes transversales d’un brun foncé. Les sépales ont le fond blanc; ils sont linéaires-spathulés, un peu aigus, longs de 8 à 9 mm. Les pétales, d’un fond jaune, sont largement oblongs, très aigus, onguiculés à la base, longs de 8 mm. Labelle trilobé, d’un beau jaune avec de très larges macules brunes à la partie inférieure et sur les lobes latéraux ; ceux-ci sont arrondis; le lobe terminal est fort élargi transversalement et très étroit d'avant en arrière, à peine échancré au sommet par un sinus très large et peu profond; le disque porte un gros faisceaux de tubercules obtus, puis sur chaque lobe latéral, il y a un tubercule assez éloigné des autres. La colonne porte deux larges ailes jaunes, à bords entiers, arrondies au sommet. Cette espèce, de la section Basilata, est voisine de l’O. bryolophotum. Celui-ci en diffère par ses pseudo-bulbes pyriformes, moins comprimés, à crêtes très arrondies, d’un vert tendre clair presque blanchâtre, ainsi que les feuilles qui tirent un peu sur le jaune. Les folioles des fleurs stériles sont à peine aplaties et d’un jaune vif. Les sépales ont le fond jaune et non blanc. Les pétales sont plus étroits et moins aigus. Le lobe terminal du labelle est beaucoup plus large d’avant en arrière, fortement échancré au sommet par un sinus très étroit et très profond. Les ailes de la colonne ont leurs bords ondulés- crénelés et leur sommet presque aigu. Ces deux espèces, par leurs fleurs stériles, rappellent un-peu l'O. abortivum, dont j'ai en ce moment sous les yeux le type authentique de REICHENBACH, le n° 859 de Mortrrz, récolté à la colonie de Tovar, dans le Vénézuéla (voyez Linnaea, XXII, p. 847-848). Mais l'O. abortivum est fort différent des deux autres : notons seulement que les folioles de ses fleurs stériles, étalées en étoile, sont longues de 7 à 9 millimètres; et surtout que le lobe terminal du labelle, au lieu d’être échancré, est triangulaire-lancéolé, absolument aigu au sommet. L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE, de Bruxelles, a reçu l'O. zonatum de la 76 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Colombie. Nous avons reçu de M. LUCIEN LAINDEN un rameau fleuri de cette espèce et un croquis de ses organes de végétation. CYMBIDIUM GRANDIFLORUM GRIFF. — Dans le sixième volume du Flora of British India, Sir JosepH HooKkER a reconnu l'identité du Cymbidium Hookerianu'n de REICHENBACH avec la plante décrite précédemment par GRIFFirH sous le nom de C. grandiflorum, en même temps qu'il maintient cette espèce comme distincte du C. giganteum de WALLICH, contrairement à l'opinion de certains auteurs. D’après sa description, comme d’après la planche 5574 du Botanical Magazine et la planche 187 de BATEMAN, Second Century of Orchidaceous Plants, le type de cette espèce a les sépales et les pétales entièrement d’un vert un peu jaunâtre; et le labelle est orné d’assez grosses macules d’un pourpre foncé. : Dans une forme que nous avons reçue de M. LUCIEN LINDEN, les macules du labelle sont beaucoup plus petites et plus abondantes, ce sont plutôt de gros points ; les sépales et les pétales portent également les mêmes points pourprés dans toute la partie inférieure de leur face interne. Nous proposons de désigner cette forme sous le nom de C. grandiflorum var. punctatum. A. COGNIAUX. LES ORCHIDÉES-MINIATURES On trouve dans la famille des Orchidées un grand nombre de fleurs de la plus grande beauté, tant au point de vue de la grandeur, des formes curieuses et exquises, qu’au point de vue du coloris brillant ou délicat. Mais ce n’est pas seulement par toutes ces qualités que se recommande cette famille, que l’on peut appeler l'élite du royaume végétal. Si nous considérons l’ensemble des espèces connues, celles à grandes fleurs apparaissent comme une minorité, et cette disproportion s'accroît encore considérablement quand on songe à la foule des espèces qui restent à découvrir. Au point de vue du fleuriste, qui vend des fleurs d’Orchidées, ou des personnes qui désirent uniquement avoir dans leurs serres de grandes masses brillamment colorées, ou enfin au point de vue de la décoration, les espèces à grandes fleurs sont les seules qui conviennent, et il est 4 15 MAI 1893 77 évident que ce sont les seules attrayantes, au sens général du mot. Mais il existe des quantités d'Orchidées qui, quoique insignifiantes par la grandeur de leurs fleurs et dépourvues de couleurs éclatantes, présentent cependant beau- -coup d’attrait, et beaucoup, avec leurs formes singulières, sont infiniment plus merveilleuses et plus intéressantes que leurs parentes à grandes fleurs. Les Orchidées de ce caractère sont généralement de petite taille, quoiqu'il existe des espèces de croissance volumineuse qui ont les fleurs d’une petitesse insigni- fiante en proportion de la taille de la plante, tout en présentant encore bien des beautés aux yeux de l’observateur attentif. Il existe aussi des espèces de petite taille appartenant à des genres dont la majorité des espèces sont grandes ; celles-ci ont souvent de grandes fleurs, hors de toute proportion avec la taille de la plante, et elles sont mieux connues et plus répandues dans les cultures que les genres dont toutes les espèces uniformiment ont de petites fleurs. Il pourra paraître intéressant d’attirer l'attention sur quelques-unes de ces différentes catégories, qui possèdent beaucoup de charme pour le curieux et pour le véritable amateur du beau. Beaucoup des espèces à petites fleurs n’ont absolument rien d’attrayant à l'œil nu; nous parlons ici de la fleur seulement, car beaucoup de ces plantes miniatures ont un port symétrique et très beau. Mais si l’on examine ces petites fleurs avec une loupe même de faible grossissement, on sera étonné et charmé de la beauté que l’on constatera. Par exemple, quiconque, parmi nos lecteurs, a jamais examiné ainsi la fleur jaune vif de l'Oncidium 1ridifolium, les fleurs d’un blanc de cristal de l’Angraecum distichum, les pétales et sépales vert de mer et blanc de l’Ornithocephalus cristatus, sera d’avis qu’il n’existe pas d'espèce dont la fleur soit supérieure au point de vue de l'éclat du coloris, de la pureté et du brillant, ou de la délicatesse et de la grâce, dans les genres auxquels appar- tiennent les espèces que nous venons de mentionner. La plupart des Orchidées dont nous parlons sont bien connues dans les cultures, et il n’existe pas une grande collection d’Orchidées dans laquelle elles ne soient plus ou moins représentées, à côté des espèces à fleurs plus grandes et plus brillantes, de sorte qu’elles sont effacées et négligées. La vraie manière de cultiver ces petits bijoux, c’est de les séparer des espèces plus grandes, d’avoir une partie de la serre qui soit réservée pour elles, et de les placer ainsi en contraste uniquement les unes avec les autres. On sera surpris de voir qu’on arrivera vite à passer les fleurs grandes et éclatantes pour aller étudier les plus plus petites, et à ne plus s'intéresser qu’à sa collection de curiosités. 78 ASS LE JOURNAL DES ORCHIDÉES D'autre part ces Orchidées miniatures, telles qu’on les rencontre générale- ment, ne sont pas cultivées de façon à produire le plus d’effet. Le pot ou le panier contenant la plante est trop grand, ou encore on voit une plante minus- cule sur un immense bloc de bois, et l’on vient nous dire que la plante a besoin d’un grand bloc pour ne pas se dessécher. Presque toutes ces petites plantes devraient être cultivées en paniers ; c’est ce qu’on fait souvent, mais d'ordinaire le pot est cinq fois plus grand que la plante. La plupart de ces petites Orchidées croissent naturellement sur les Dancies ou troncs des arbres ; quelques-unes seulement sur le sol; quelques-unes sur les branches nues, d’autres uniquement sur les branches ou troncs moussus, ou dans les matières végétales en décomposition qui, dans les forêts tropicales, s’accu- mulent aux fourches des branches; mais, autant que nous avons pu le constater par expérience, toutes réussissent bien en panier. Ces paniers doivent être petits, proportionnés à la taille de la plante, et pas plus grands qu'il ne faut pour qu'elle soit à l’aise. Quelques petits tessons comme drainage, de la terre fibreuse et du sphagnum comme compost, avec quelques débris de charbon bien propre pour aérer celui-ci. Les racines de beaucoup de ces plantes sont très délicates; dans quelques-unes, elles ressemblent à de simples fils; quand elles sont enveloppées par la masse des matériaux de compost, elles ne tardent pas à pourrir. Nous avons trouvé qu’un excellent système est celui qui consiste à placer dans le panier, sans qu’on puisse l’apercevoir, un petit morceau de bois dur; les racines délicates de la plante s’y attachent et un excellent drainage se trouve ainsi constitué; il suffit d'assurer l'humidité en l’entourant de sphagnum frais. Le meilleur bois est le teck, qui est très léger et n’est pas sujet à la pourriture ni aux attaques des insectes. Le bois de pommier ou de poirier réussit très bien. A défaut de ces bois, nous employons l’acapu, un bois dur comme le fer et presque incorruptible et qui n’est pas sujet aux attaques de la « copim » ou fourmi blanche, laquelle, dans les pays tropicaux, détruit dans l’espace de peu de mois tous les bois mous ou résineux. Il faut élever légère- ment la plante au-dessus des bords du panier, et la suspendre par un fil de métal aussi léger que possible, le but étant de mettre surtout la plante en vue, et de laisser dans l’ombre autant que possible les accessoires de l’empotage. Quelques espèces peuvent être cultivées en pots, mais il faut toujours élever la plante convenablement au-dessus des bords, et bien soigner le drainage afin d'empêcher que le compost ne s’aigrisse. Certaines espèces peuvent réussir sur bloc, mais ce genre de culture ne peut être recommandé, parce qu’il est à 15 MAI 1893 79 craindre que les plantes ne deviennent trop sèches. On doit se souvenir que la plupart de ces plantes poussent naturellement à l’ombre et sèchent rarement aux racines. Cette remarque doit engager aussi à ne pas trop exposer les plantes au soleil ardent, car quoique beaucoup d’espèces demandent beaucoup de lumière, pas une ne réussira en culture si elle est exposée aux rayons directs. La température doit être réglée selon la nature des plantes. Certaines espèces sont froides; d’autres réclament une température constamment chaude et humide. Ep. S. RAND. (Sera continué.) Parà, avril 1893. RE CONSEILS UTILES LE MAXILLARIA SANDERIANA produit ses fleurs sur des tiges hori- zontales partant de la base des pseudobulbes ; mais il arrive parfois que ces tiges florales s’enfoncent dans le compost et pendent en dessous de la plante, comme dans les Stanhopea et Acineta. Il en résulte que cette espèce doit être cultivée en panier, afin que la floraison puisse se produire librement. Nous avons vu récemment une preuve frappante de ce fait chez un amateur qui cultivait le Maxillaria Sanderiana en pot, et qui nous exprimait son éton- nement de voir que plusieurs de ses plantes ne fleurissaient pas. Les plantes en question ayant été retirées de leurs récipients, nous pûmes constater qu’il restait dans le compost des tiges florales avortées, étouffées dans leur dévelop- pement parce qu’elles n’avaient pu sortir par en-dessous. % L'APPLICATION DE LA NICOTINE dans les serres pour chasser les in- sectes peut se faire évidemment par des procédés variés. Nous avons reçu de M. DELLA PorTA, de Florence, une lettre dont nous extrayons le passage suivant : « J'ai fait construire des boîtes en zinc d’une longueur qui peut varier à volonté (les miennes ont 25 centimètres) mais dont la largeur est précisément celle du diamètre des tuyaux de chauffage, et dont le fond, au lieu d’être plan, s'adapte en demi-cylindre rentrant à la forme des tuyaux sur lesquels elles sont posées, remplies de nicotine étendue d’eau. La chaleur active l’évaporation, et la nicotine fait son effet bienfaisant. Depuis deux ans que je pratique ce procédé, je me suis complètement débarrassé de tous les insectes... Il suffit d’une addition d’eau de temps en temps quand 80 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES elle est presque toute évaporée, et du jus de nicotine plus rarement, quand celui des boîtes a perdu toute son efficacité. » Nous connaissions ce système et nous l’avions déjà signalé aux lecteurs du Journal des Orchidées, à l’occasion de l'application qui en avait été faite par M. BERGMAN dans les cultures de Ferrières. Nous savons qu’il donne également d’excellents résultats. A PROPOS D’ARROSAGES, ajoutons une simple observation comme complément de l’article consacré à cette question dans notre dernier numéro. De même qu'il est important de laver les feuilles de temps à autre pour que la respiration s'effectue bien par leur surface, de même il est nécessaire de laver les pots eux-mêmes, à certains intervalles, pour que les racines puissent respirer convenablement. C’est par les pores du pot que l’air pénètre jusqu’à elles ; quand ces pores sont bouchés par une couche de conferves ou de pous- sières accumulées, la plante ne se porte plus bien. Le nettoyage des pots doit se faire en général deux fois par an, au début du printemps et vers la fin de l’été, quelque temps avant le ralentissement de la végétation. IGNOTUS. ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES GRCHIDÉES (Suite, voir p. 33) Il est à remarquer que la plupart des sections du genre Oncidium constituent plutôt des coupes artificielles pour faciliter le classement des espèces, que des groupes vraiment naturels. Cependant on n’est pas encore parvenu à en établir de meilleures, et les auteurs plus récents n’ont guère fait que modifer les détails de celles-ci. Ainsi BENTHAM (1883) n’admet que quatre sections : ses trois premières sont les mêmes que celles de LINDLEY; sa quatrième, qu’il nomme Planifolia, n’est que la réunion des sections 4 à 14 de LiNDLEY ; elle a donc l'inconvénient d’être beaucoup trop vaste, car elle comprend à elle seule à peu près les quatre cinquièmes des espèces du genre. M. PFITZER (1889) arrive à obtenir dix-sept sections, mais tout simplement 15 MAI 1893 BI en élevant au rang de sections trois des sous-sections déjà établies par LiNDLEY lui-même. Pour le reste, c’est identiquement la classification de ce dernier auteur, avec quelques changements dans les #oms des sections. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — L’aire de dispersion des Oncidium est très vaste, car elle comprend toute l’Amérique tropicale, depuis le Mexique et les Antilles, jusqu’à la République Argentine. Les nombreuses espèces du genre végètent sous les climats les plus variés : on en rencontre depuis les régions les plus chaudes, au bord de l'Océan, jusque dans la zone froide, au sommet des montagnes, certaines d’entre elles croissant à une altitude qui dépasse quatre mille mètres. DAC E SPNETL DO NTA Nous avons signalé précédemment la grande affinité des Milionia avec les Oncidium ; après l’étude de ce dernier genre, celle du premier se présente donc ici tout naturellement. Certains Militonia fleurissent au printemps; d’autres spécialement en été ; d’autres en automne et jusqu’en hiver. On peut donc toujours trouver certaines espèces en fleurs, pour faire l'étude de ce genre. Parmi les espèces qui fleurissent au printemps et que l’on pourra choisir à l’époque actuelle pour en faire l’analyse, citons les M. anceps, M. cuneata, M. flavescens, M. vexillaria, M. Warscewiczri. Ce dernier, qui est aussi parfois cultivé sous le nom d’Oncidium fuscatum, a d’assez longues grappes portant des fleurs, nombreuses pour le genre, en grande partie d’un rouge brunâtre et accompagnées chacune d’une bractée peu développée. Les sépales et les pétales, étalés en étoile, ont leur sommet d’un jaune pâle et leurs bords fortement ondulés et roulés en dehors. Le labelle, très grand et étalé, est d’un pourpre violet dans sa partie inférieure, où il s’élargit immédiatement sans former d’onglet distinct; au centre, il présente une large macule transversale luisante, comme vernie, et le sommet est partagé par une assez profonde échancrure en deux lobes d’un beau blanc. Le gynos- tème, très épais et charnu, pourpre, presque demi-cylindrique, avec deux côtes dorsales et deux ailes courtes antérieures, est très court : avec l’opercule de l’anthère, il ne dépasse pas six millimètres de longueur; il atteint à peine quatre millimètres, lorsque l’opercule est enlevé. Celui-ci est blanc, très convexe et uniloculaire ; en le soulevant, on découvre les deux pollinies ovoïdes, cireuses, d’un jaune pâle, marquées en dessous d’un fort sillon ; leur pédicelle, 82 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES d’un beau blanc, un peu élargi près des pollinies puis très étroit, est long d'environ deux millimètres; il est terminé par un tout petit rétinacle un peu brunâtre. Le M. vexillaria a été pendant longtemps et généralement considéré comme un Odontoglossum. C’est BENTHAM qui, dans le Genera Plantarum (1883), a montré qu’il a les caractères des Miltonia plutôt que ceux des Odontoglossum. C’est l’une des espèces les plus belles et les plus connues du genre, remar- quable par ses très grandes fleurs d’un blanc plus ou moins lavé de rose. Le labelle, d’une ampleur extraordinaire, est sagitté à la base, c’est-à-dire qu’on y remarque deux petits lobes, dont le sommet est tourné vers l’axe de la fleur; sa surface ne porte ni crête, ni tubercule ou autre appendice quelconque. Il sera facile de reconnaître, pour le gynostème, l’anthère et les pollinies, une organisation analogue à celle de l’espèce précédente. Dans le M. cuneata, qui a les sépales et les pétales d’un poupre brunâtre foncé avec un peu de jaune et le labelle presque entièrement d’un beau blanc, notons les particularités suivantes : les deux sépales latéraux sont soudés à la base sur une longueur de deux à trois millimètres. Le labelle est cunéiforme (d’où le nom spécifique), c'est-à-dire fortement rétréci inférieurement pour former un long onglet ; cet onglet, qui est un peu pubescent, est muni d’une grosse côte, qui se bifurque bientôt pour former deux crêtes assez larges, s’avançant vers le milieu du limbe. Les deux ailes antérieures du gynostème sont larges et minces, et elles vont se rejoindre au sommet en contournant le clinandre, où leur bord est finement déchiqueté. Le M. flavescens, à fleurs d’un jaune soufre, le labelle étant très pâle, presque blanc, a toutes les parties de la fleur relativement bien plus étroites que dans les espèces précédentes : les sépales et les pétales sont assez longuement acuminés, et le labelle est aigu au sommet, au lieu d’être échancré. Remar- quons les grandes bractées blanchâtres de cette espèce ; elles dépassent nota- blement la longueur de l’ovaire, qu’elles enveloppent plus ou moins complè- tement. Certains auteurs ont confondu cette espèce avec la variété flavescens du M. candida, dont elle diffère beaucoup; notons seulement que le M. candida a toutes les parties de la fleur bien plus larges, et dé petites bractées. Citons encore parmi les espèces dont on pourra avoir les fleurs à étudier un peu plus tard, dans le courant de l'été, les M. Phalaenopsis et M. spectabilis, et parmi celles dont la floraison est automnale ou hivernale, les M. Clowest, M. Regnelli et M. Roezh. Les M. Phalaenopsis et M. Roezli ont des rapports 15 MAI 1893 83 avec le M. vexillaria et ont été autrefois rapportés, comme ce dernier, au genre Odontoglossum. | Après l’étude d’un certain nombre de ces espèces, nous reconnaîtrons que les caractères suivants conviennent généralement aux Miltonia : « Sépales presque égaux, étalés, libres ou les latéraux légèrement soudés « à la base. Pétales semblables aux sépales ou un peu plus larges. Labélle « ample, attaché à la base du gynostème, étalé dès la base, tout à fait sessile « ou parfois rétréci inférieurement en onglet large et très court, indivis ou « simplement échancré au sommet, à disque nu ou muni de lamelles peu « développées. Gynostème court, sans pied, épais, muni au sommet ou en « avant de deux oreillettes ou de deux ailes. Anthère terminale, en forme « d’opercule, très convexe, uniloculaire ou imparfaitement biloculaire ; deux « pollinies cireuses, ovoïdes, entières ou sillonnées, inappendiculées, reliées à « un rétinacle en forme de petite écaille, par un pédicelle plan, souvent étroit « et assez allongé. Capsule non prolongée en bec au sommet. — Herbes « épiphytes, à tiges très courtes, terminées chacune par un pseudo-bulbe « ovoïde-allongé, comprimé et lisse, surmonté d’une ou deux feuilles. Celles-ci « sont coriaces oblongues ou allongées, planes et aiguës, un peu rétrécies à la « base. Hampes radicales, simples, robustes, portant une ou plusieurs grandes « fleurs pédicellées et munies de bractées. » Nous savons déjà que les Miltonia ont la plus grande affinité avec les Oncidium et les Odontoglossum, et nous avons même vu que quelques espèces ont été rapportées tantôt à l’un de ces genres, tantôt à l’autre. Comme ceux-ci, ils doivent donc être rangés dans la tribu des VANDÉES, sous-tribu des ONCIDIÉES. La comparaison des caractères donnés pour les genres Miltonia et Odonto- glossum permet d'établir les différences suivantes : dans les ODoNToGLossuM, le labelle est rébréci à la base en onglet, sa partie inférieure est redressée parallèle- ment au gynostème et ses lobes latéraux sont dressés; le gynostème est toujours plus ou moins allongé et son sommet n'est pas distinctement ailé. Dans les MILTONIA, le labelle, le plus souvent sessile, est plan et s'écarte du gynostème à angle très ouvert ; le gynoslème est court et 1l porte au sommet des orerllettes ou des ailes bien distinctes. Les différences entre le genre Miltonia et le genre Oncidium peuvent de même être résumées comme suit : les ONcipruM ont le labelle muni à la base d'un onglet court; son limbe est échancré sur les bords de manière à présenter des lobes distincts, et son disque porte, près de l'onglet, des crêtes ou de gros tubercule, Les MiLToniA ont le labelle le plus souvent sessile ; son limbe est indivis ou seule- 84 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ment échancré au sommet, et son disque est nu ou bien ne porte que des lamelles peu développées. Ajoutons que les fleurs des Oncidium sont le plus souvent assez petites et très nombreuses ; tandis que celles des Miltonia sont toujours grandes ou même très grandes, et presque toujours solitaires ou peu nombreuses. Mal- gré ces différences si faibles, qui se réduisent parfois à des nuances difficiles à saisir, nous avons déjà dit que c’est en vain que REICHENBACH a tenté de réunir les Miltonia aux Oncidium, l’usage de séparer ces deux genres a prévalu. HISTORIQUE. — L'établissement du genre Miltonia est dû à LINDLEY, qui le décrivit dans le volume de 1837 du Botunical Register. Il le dédia, non pas, comme on pourrait le croire, à son célèbre compatriote auteur du Paradis perdu, mais bien au comte F. W. MILTON, orchidophile anglais. La même année, 1837, les auteurs anglais KNOWLES et WESTCOTT décri- virent le même genre dans leur recueil Floral Cabinet, sous le nom de Macro- chilus; mais ce dernier nom n’a pas été adopté. Avant eux d’ailleurs, PRESL avait déjà employé le même nom de Macrochilus pour désigner un genre de Lobéliacées, qui a été reconnu depuis comme étant identique au Cyanea de GAUDICHAUD. DivisioNs DU GENRE. — Les douze à quinze espèces qui composent actuel- lement le genre ne se prêtent guère à l'établissement de sections nettement tranchées. LINDLEY avait réparti les neuf espèces qu’il connaissait (Folia Orchidacea, 1853) en deux groupes, distingués par le gynostème portant seule- ment deux auricules (M. Clowesi, etc.), ou muni de deux aïles qui se pro- longent en une membrane entourant le clinandre (M. cuneata, etc.). REICHENBACH (Xema, I, 1856) distinguait les espèces dont les fleurs ont des bractées plus longues que l’ovaire (M. .flavescens, M. spectabilis, etc.), et celles dont les bractées sont notablement plus courtes que l'ovaire (M. cuneata, M. Clowesu, etc.). Ces sections n’ont qu’une assez faible valeur, car les caractères indiqués peuvent présenter des nuances d’une espèce à l’autre, et la délimitation des groupes est donc peu précise. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Quelques Miltonia habitent la Colombie ou le Pérou; mais la grande majorité des espèces se rencontrent dans les régions assez tempérées du Brésil, où elles croissent sur le tronc ou les branches des arbres de moyenne taille, dans les lieux sombres et humides des forêts. A. COGNIAUX. (Sera continué.) Probe NOUVELERS.: ET PETITE CORRESPONDANCE LES SERRES DE « L'HORTICULTURE INTER- NATIONALE » offrent actuellement un coup d’œil merveilleux. L'établissement est rempli de fleurs, parmi lesquelles se trouvent beaucoup de formes très remar- quables et de nouveautés provenant des importations, plus actives que jamais dans toutes les régions tropi- cales. La grande serre des Laelia purpurata, les grandes serres de Cattleya, présentent aux regards des visiteurs, toujours très nombreux à cette époque, des massifs de fleurs d’une beauté incomparable; les Cattleya Mossiae, Mendeli, intermedia, en variétés infinies, sont couverts de tiges florales; la nombreuse série des formes du Cattleya tigrina (hybride naturel entre C. Aclandiuae et C. Schilleriana!), tigrées plus ou moins abondamment de larges macules brun pourpré sur fond jaune orangé ou saumon, excite tout particulièrement l’intérêt des visiteurs. Enfin les Odontoglossum, en formes supé- rieures, Oncidium, Laelia, Vanda, Dendrobium, Milto- nia, etc., constituent un magnifique ensemble des plus riches et des plus rares trésors du règne végétal. Nous ne saurions trop engager les amateurs à profiter de cette saison pour visiter le grand établissement bruxellois. Ils y trouveront une collection riche et variée des Orchidées les plus populaires ou les plus rares. % J. D., Stors. — Le croisement Cypripedium Harri- sianum X insigne a déjà été obtenu bien des fois; un certain nombre de variétés ont reçu des noms divers, notamment, au Luxembourg, où M. JocrBors a obtenu de nombreux semis de ce croisement. Le C. X oenan- thum provient également de cette origine, et peut être considéré comme la forme la plus belle qu’elle puisse donner. Nous vous conseillerions donc de ne pas donner un nom nouveau à votre semis ; c’est une forme très gracieuse, mais qui n’est pas sufhsamment distincte. %k CHEZ L’AMATEUR. — Nous avons recu de M. Léon Say, député, président de la Société nationale d’horticulture de France, une fleur remarquable de Cattleya Alexandrae. Les pétales de cette fleur mesu- raient 6 centimètres de longueur ; les sépales étaient un peu plus longs. Comme coloris, la fleur en question tient à peu près le milieu entre les deux variétés figu- rées dans la Lindenia, les C. A .tenebrosa et C. À .elegans. Elle a les pétales très ondulés sur les bords, les sépales beaucoup moins, et ces segments sont colorés d’un rose violacé sombre. Le labelle est d’un rouge améthyste particulièrement vif, aussi bien sur les lobes latéraux que sur le labelle. En résumé, cette forme est gracieuse et d’un coloris particulier très attrayant. Elle prouve une fois de plus que le C. Alexandrae est une espèce qui n’a pas dit son dernier mot et qui pourra rendre des services pré- cieux quand elle aura été acclimatée dans les cultures. Nous avons d’ailleurs cité, dans notre précédent vo- lume, les éloges que lui consacrait M. Ta. Srarter, de Stand Hall, Whitefield, l’un des amateurs les plus dis- tingués d'Angleterre. Ajoutons que la description faite par M. Rozre, l’orchidographe des jardins royaux de Kew, qui a étudié la plante sur d'excellents matériaux, est des plus élogieuses ; c’est celle que nous avons reproduite dans les annonces de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE. # *k * E. A., Cousances aux Forges. — Il est difficile de répondre à votre question sans voir la plante, et surtout sans savoir comment elle a été traitée antérieurement. Les bulbes sont ridés, dites-vous, et la végétation ne reparaît pas. Dans ce cas le mieux nous paraît être de la retirer de son pot, de la débarraser du compost, qui est probablement vicié, de nettoyer un peu les racines si c’est nécessaire, et de la rempoter à nouveau avec beaucoup de soin. Arroser assez souvent, mais sans excès, et donner beaucoup d’air en même temps. Nous supposons que la plante n’a pas été tenue sèche, bien entendu; autrement le ratatinement des bulbes s’expliquerait naturellement par ce fait. #4 BIBLIOGRAPHIE. — Les Orchidées, manuel de l'amateur, par D. Bots, assistant de la chaire de cul- ture au Museum d'histoire naturelle, à Paris. Librairie, J.-B. Baillière et fils, 19, rue Hautefeuille, Paris. M. Bois, assistant au Museum, à entrepris la publi- cation, pour la Bibliothèque des connaissances utiles, d’une série de petits ouvrages de vulgarisation pré- sentés d’une façon claire et intéressante, et qui peuvent rendre de bons services aux débutants dans le jardinage ou la culture de plantes d'appartement. Les Orchi-- dées, qui, comme le dit la préface, sont devenues Îles fleurs à la mode et se sont répandues à ce point qu'aujourd'hui il n’est pas de serre qui n’en renferme au moins quelques représentants, les Orchidées ont attiré également l’attention de M. Bors, qui leur consacre un volume de sa série. Ce nouvel ouvrage se distingue, nous devons le dire tout d’abord, par les qualités d'ordre, de clarté, de compétence botanique, qui se discernaient dans les pré- cédents, et la lecture en est facile et agréable. Un assez grand nombre de petits clichés le commentent d’une facon heureuse. Il reste toutefois à se demander si le format de ces petits ouvrages, excellent pour les plantes du Petit Jardin ou les Plantes d'appartement, convenait bien pour traiter des Orchidées. Les espèces de cette famille sont extréèmement nombreuses; leur histoire, leur habitat naturel, les particularités de leur culture, celle de leur structure et leur classement botanique, constituent autant de sujets très vastes dont chacun serait difficile à traiter dans un cadre restreint ; chacun de ces sujets est dont forcément écourté, et nous craindrions que, par suite, l'ensemble ne satis- fasse complètement ni l’amateur mondain, ni le culti- vateur, ni le botaniste. La partie culture est très sommaire; la partie botanique, c’est à dire la partie consacrée à la structure anatomique des Orchidées, l’est également, quoiqu’elle puisse parfaitement suffire à un amateur qui ne s'occupe pas spécialement de botanique et n’a besoin que de savoir reconnaître ses fleurs et en distinguer les organes. Enfin la partie la plus déve- loppée de l’ouvrage (239 pages sur 308) est une énumé- ration avec description des espèces les plus connues et les plus remarquables de chaque genre; or nous trou- vons à cette énumération horticole le défaut d’être faite par quelqu'un qui n’a pas l’occasion d'être suffisamment au courant des choses de l’horticulture, et de renfermer des lacunes nombreuses. +. *# %X *% Les Orchidées rustiques, par HENRI CORREVON. * Librairie O0. Doin, 8, place de l’Odéon, Paris. 1 vol. de 240 pages avec 30 figures. Prix : 4 francs. M. Correvox est bien connu de la plupart de nos lecteurs comme un passionné de ces petites espèces, souvent charmantes, qui sont en Europe les modestes représentants de la grande famille Orchidéenne. Il les connaît et les décrit à merveille, et les conférences et les notices qu’il leur consacre ont beaucoup contribué déjà à faire apprécier ces élégantes miniatures. L’ou- vrage qu'il vient de publier condense d’une façon fort intéressante les renseignements utiles aux amateurs sur les espèces principales, leur vie et leur culture. Il contient des gravures qui facilitent la lecture du texte ; le tout est agréablement présenté dans ce petit volume d'extérieur gai et séduisant. Nous ne doutons pas qu’il n’obtienne un véritable succès, et nous félicitons M. Correvox de ce nouvel acte de la propagande active et infatisgable qu’il poursuit. Nora. — Nos abonnés peuvent se procurer les deux ouvrages ci-dessus en nous adressant la somme de 4 francs en un mandat ou en timbres-poste belges : l’envoi pourra également être fait contre rembourse- ment du-prix et des frais d’affranchissement. IDE LE k X * MONSTRUOSITÉS D'UN SACCOLABIUM. — Au mois de mars dernier, nous avons reçu de M. LucreN Linoex le sommet d’une grappe florale de Saccolabium giganteum var. illustre, qui était une vraie curiosité sous le rapport tératologique, car aucune des douze fleurs de cette grappe n’était normale. Voici sommaire- ment, et dans l’ordre où le hasard a voulu que nous cueilhons les fleurs, les particularités que celles-ci pré- sentaient : N° 1. — Pas de labelle; sépales latéraux soudés en un seul, bifide au sommet. N°2. — Le périanthe comprend seulement le labelle et les deux pétales qui sont soudés en un seul, un peu ‘echancré au sommet. N°3. — Le périanthe est réduit aux trois sépales et au labelle, qui est tordu. N°4. —Ily a trois sépales, le latéral droit large et bifide ; pas de pétales; labelle rejeté surle côté gauche ; colonne double, les deux organes soudés côte à côte présentant distinctement deux stigmates et deux an- thères. No 5. — Les pétales sont transformés en deux gibbo- sités soudées latéralement à la colonne. N° 6. — Sépales latéraux entièrement soudés ; labelle nul. N°7.— Les trois sépales sont normaux: les deux pétales et le labelle sans éperon sont réduits à de petits appendices irréguliers, redressés et plus ou moins soudés à la colonne ; le labelle a conservé sa couleur normale. N° 8. — Le sépale supérieur est irrégulier; le pétale gauche et le labelle sont à demi-transformés comme au n° 7, mais le labelle a conservé son éperon. N° 9. — Les pétales manquent. N° 10. — Les pétales sont réduits à de très petites masses, soudées à la colonne. N° 11. — Le pétale doit être soudé à la colonne, qui paraît largement aïlée de ce côté; il n’existe qu’une trace du pétale gauche, qui consiste en une faible verru- cosité soudée à la colonne. N° 12. — Les deux pétales sont soudés à la colonne et lui constituent deux larges ailes latérales, comme le pétale droit du n° 11. A, CocxIaux, à LHORNICULTURE INTERNATIONALE (LIN DEN) Parc Léopold, BRUXELLES. D'INTRODUCTION DIRECTE Mises au Commerce à parur du 19 Mai 1895 Kw La Direction prévient Messieurs les Amateurs et Horliculleurs que les plantes énumérées ci-après ne seront fournies par l'établissement que pendant un an; passé ce délai, elle s'engage à ne plus en vendre aucun exemplaire. NOTA BENE. -- Une plante en supplément sera fournie pour toute commande de 6. NOS CORRESPONDANTS RECEVRONT DONC : 2 Plantes pour le pax del3: 8 pour le prix de 6: et ainsi de suite. ARISTOLOCHIA GIGANTEA Mart. et Zucc. Parmi les plantes grimpantes, les Aristoloches occupent une place tout à fait éminente, tant pour la grâce de leur feuillage que pour la grandeur et la forme étrange de leurs fleurs. L’4. gigantea (qu'il ne faut pas confondre avec l'A. gigas) est d'une taille réellement gigantesque ; ses fleurs, au limbe jaune crème maculé de pourpre, mesurent 30 centimètres de longueur sur 21 de largeur. Elles ornent le sommet des serres d’une façon extrêmement curieuse et attrayante, et elles possèdent l'avantage de ne pas exhaler d’odeur désagréable, comme on en rencontre chez plusieurs autres espèces. Prix : 10 et 20 francs, suivant force. BEGONIA LANATA Lind. Belle espèce à feuilles amples et charnues, d’un beau vert clair, recouvertes d’une villosité fine et très dense. Les tiges sont également très velues. La plante dans son ensemble à un aspect de robusticité luxuriante, et sa croissance confirme cette impression. Prix : 25 francs. SMILAX ARGYREA Lind. et Rod. Figquré dans L'Illustration Horticole. Cette ravissante nouveauté à obtenu un CERTIFICAT DE 1° CLASSE À L'EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ RoyYALE D'HORTICULTURE DE LonprEs (Temple Show) le 25 mai 1892. Au point de vue de l'élégance du port et du coloris, c'est une des plus belles introductions de ces derniers temps. Elle a les feuilles longues, à pétiole très court, ovales lancéolées, à trois nervures bien prononcées, d’un beau vert vif panaché irrégulièrement d’un blanc argenté. Elles mesurent jusqu’à 15 centimètres de longueur et environ 4 centimètres de largeur. On peut considérer ce Smilax comme une des plus charmantes plantes grimpantes à feuillage panaché qui soient connues actuellement, et l’une des plus robustes. Prix : 25 francs. STENANDREIUM LINDENE N. E. Brown. Figuré dans L'Illustration Horticole. Cette superbe plante ornementale rappelle assez bien comme port le S. igneum ou ÆEran- themum igneum, mais elle s'en distingue d'une façon très tranchée par son coloris éclatant et par ses feuilles beaucoup plus amples. Les feuilles ont les bords et les intervalles de veines d’un beau vert sombre, tandis que les veines sont d’un jaune très clair, et largement bordées de vert jJaunâtre pâle. La page inférieure est teintée de pourpre sur les bords et entre les veines. Le S. Lindeni a obtenu un CERTIFICAT DE 1° CLASSE À L'EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'HortTiouzrure DE LoNDres (Temple Show) en mai 1892. Prix : 15 francs. PEPEROMIA METALLICA Eind. et Rod. Charmante plante à feuillage ornemental, d’un port très joli et d’un coloris distinct qui ne pourra manquer d’être recherché par les collectionneurs. Ses feuilles lancéolées oblongues ont le limbe vert foncé, luisant, panaché de reflets métalliques verts ou blancs le long de la ligne médiane et au centre. Les tiges sont entièrement colorées de brun rouge ou violacé. Prix : 15 francs. TRADESCANTIA ELONGATA Linden. Belle espèce d’un port très élégant, à feuilles oblongues acuminées, d’un vert sombre relevé par des bandes d’un blanc argenté des deux côtés de la nervure médiane, avec une teinte pourpre violacé au’centre. C'est une plante vigoureuse, d’allure majestueuse, et qui est appelée à avoir un grand succès par son aspect décoratif. Prix : 25 francs. TRADESCANTIA REGINAE Limd. et Rod. Figuré dans L'Illustration Horticole. Le nom de cette magnifique plante rappelle le souvenir d’une visite faite par nos souverains à l'établissement L'HoRTICULTURE INTERNATIONALE, en 1891. S. M. la Reine, au cours de cette visite, admira beaucoup le nouveau Tradescantia, qui venait d’être introduit, et elle voulut bien en accepter la dédicace. C'est en effet une espèce d’une beauté supérieure et digne d’un tel hommage, Ses feuilles, plus larges que celles du' 7. elongata, mesurent plus de 10 centimètres de longueur, sur 4 à 5 de largeur; elles sont panachées suivant la ligne médiane de stries vertes, pourpres et roses ; la marge du limbe est couverte de hachures vert foncé tranchant sur le fond blanc verdâtre; les nervures sont d’un vert plus clair. La page inférieure est d’un superbe coloris violet foncé. Cette belle espèce a reçu un CErtiricaT pe 1° CLassE au Temple Show de Londres, en mai 1892. Prix : 25 francs. D OO Cu ci ? À axe année. Le JU | N | 893 Numéro 78. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉ DIGÉ ET PU BLTÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, Comte de Bousies, R. Cahuzac, D" Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D.Massange de Louvrex, G.Rivois,J.Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan,O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1” et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, À BRUXELLES Dépositaire pour la KMrance : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA LOCONOGRAPHIE DES ORCH AM PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles He « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées _ Le prix de ces volumes a élé fixé comme suit : 1°" Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2"° Volume, 100 fr.; 3"° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr. me Volume, 65 fr.; 6"° Volume, 65 fr,; 7° Volume, 65 fr. 8* VOLUME (EN- COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 53GO francs. La Lindenria publie également DEPUIS LE 1x FÉVRIER 1801 UNE ÉDITION ANGLATSE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l'abonnement à chaque volume : ®35 shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES À BEUXXEHLLES LES MEETINGS sont suspendus pendant les mois de Juin, Juillet et Août. #= LE PROCHAIN MEETING aura lieu le 10 SEPTEMBEEX prochain. Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs Houzeau DE Lente. Comte A. pe Bousres, F. KeGezsan, D. Massaxce DE LOUVREX, D' Caparr, À. Huyzrecurs, É. Ropicas, D' Vax CauweragrT, A. Vax Imscuoor, Fu. PauweLs, CH. van Wamgeke, À. Wincoz, CH. DE BosscHERE, ARM. DE MEULE- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR LL. Volume da LINDENIA et 15 francs pour le 1" vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES : EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 78% NUMÉRO : ; Pages Causerie sur les Oremdées. EE 4e" CN RE 0 28 0. Le 20 A LC NN RAS 85 Culture dés MARI Aar IA EEE En RE TE RS A RME en CAE TAN TE TE M CRE 81 ILE ad des ORAN EEE MES Sent De TND Re el Dern ane SU el 0 IC EE PONS NN RE 89 BesiOrehidéés miniatures EE CREME UE AE AL le 2 He M ETONRPEPRRRR 94 L’Exposition de la « Royal Botanical and Horticultural Society of Manchester » . . . . . . . . . . 100 TOILE | Pour ombrer les SERRES A ORCHIDÉES TISSÉE SPÉCIALEMENT POUR L'ÉOÉMICOUERURE, CINTERNAMION ME Les 1OO mètres (largeur RO) : 4 francs S’adresser au bureau du Journal. BRITISH GARDENING Journal hebdomadaire Illustré Pour AMATEURS et PROFESSIONNELS dirigé par C. H, BETTS, F. R. ES. Une planche coloriée donnée gratis toutes les semaines. & D : e & & 2 "@ 9 e .. $ S © Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous paraït appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où il est déjà très répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l'étude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. = On peut s'abonner chez tous les agents de publicité du continent, Agents généraux pour la publicité et les annonces : MM. Jon HADDON et C*, Bouverie House, Salisbury Square, London E,. C. 1 JUIN 1893 85 CAUSBRIE. SUR LES LORCENDERS L. __ Culture des Odontoglossum, Masdevallia et autres Orchidées de serre froide pendant l'été Plusieurs abonnés du midi et de l’ouest de la France, et même de notre région, se plaignent de ce que leurs Odontoglossum, Masdevallia, etc., perdent pendant l’été ce qu’ils ont gagné pendant l'hiver ; les plantes n’avancent pas, donnent des pousses maigres et peu actives; les pseudobulbes se rident. Bref, la sécheresse et la chaleur exceptionnelle de cette année aidant, ces amateurs éprouvent plus de difficultés à cultiver ces genres réputés les plus faciles qu’ils n’en rencontrent avec les Cattleya, Laelia et autres plantes de serre tempérée, et ils nous demandent ce qu’il faut faire pour y remédier. La cause du mal étant la sécheresse et la chaleur de l’atmosphère, nous estimons que le moyen de préserver les plantes consiste avant tout à leur procurer une atmosphère fraîche. Rien n’est plus funeste aux Orchidées, surtout à celles de serre froide, que le vent et les courants d’air chaud et sec qui pénètrent dans les serres, pompent instantanément l’humidité qu’elles renferment et font évaporer en quelques heures celle que contient le compost. Ainsi, dans Les pays qui sont fréquemment balayés par les vents brûlants, il vaut beaucoup mieux avoir ses serres dans un jardin protégé par des murs, des haies épaisses ou de grands arbres, que dans la pleine campagne. Plusieurs amateurs nous écrivent qu’ils sont prêts à faire tous les sacrifices pour améliorer leur installation et pouvoir cultiver dans de bonnes conditions leurs plantes préférées. Il n’est pas nécessaire, croyons-nous, de faire des dépenses considérables. Voici, entre autres, un procédé qui donne des résultats excellents et qui est d'exécution très simple. On place au-dessus de la serre une toile à ombrer, en tissu assez lâche, pour qu’elle n’arrête pas trop de lumière. Cette toile peut être fixée au faîte même de la serre, ou encore à une légère charpente installée à 50 centimètres au-dessus, de façon à laisser circuler l’air entre le vitrage et la toile. En tous 86 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES cas, on n’applique pas la toile contre la serre, mais on la tend des deux côtés, de façon qu’elle atteigne le sol à une distance de 1 mètre à 1"50 de la base du mur; en un mot, on forme autour de la serre une sorte de tente, ayant son sommet sur le faîte ou un peu au-dessus. La serre est ainsi abritée contre les rayons ardents du soleil, et entretenue dans une douce fraîcheur ; elle conserve, par suite, son humidité; enfin on peut ouvrir les ventilateurs derrière cet abri sans avoir à craindre les vents chauds et la poussière qu’ils portent toujours pendant l’été, et qui fait beaucoup de tort aux plantes. L'air ne se renouvelle que peu à peu, ce qui dispense le jardinier de la nécessité d’arroser à chaque instant. On peut même diminuer encore les inconvénients de la sécheresse, en aménageant le long de la serre, et spécialement au-dessus de l’ouverture des ventilateurs, de petits réservoirs remplis d’eau; de cette façon, l’air du dehors ne pénètre à l’intérieur de la serre qu'après s’être chargé d'humidité. Ces diverses petites installations n’entraîneront que des frais très modérés, et elles constituent déjà une notable amélioration. Chacun peut d’ailleurs les modifier à son gré et selon l’emplacement qu’il possède, en partant des prin- cipes que nous venons d'indiquer. Malgré tous ces soins, cependant, il n’est pas possible de transformer com- plètement l’atmosphère dans les serres, ni d'empêcher que le compost se sèche très rapidement dans des saisons comme celle que nous traversons; mais on peut y remédier encore en mettant les nuits à profit. Quand on arrose dans le matinée, par ce temps chaud et sec, l’eau est éva- porée au bout d’une heure ou deux, et la plante reste vingt-deux heures à l’état sec. Faut-il recommencer toutes les deux heures? Faut-il renoncer à faire le nécessaire, et laisser les plantes dans un état absolument impropre à une bonne végétation? Il est, à notre avis, un moyen de tout concilier : c’est d’arroser le soir, lorsque la chaleur commence à diminuer, c’est-à-dire une heure ou deux après le coucher du soleil; les plantes profitent alors de l'humidité pendant toute la nuit; les racines se gorgent de sucs, les pseudo- bulbes se gonfient et regagnent ce qu’ils ont pu perdre pendant le jour. On jettera aussi beaucoup d’eau le soir dans les sentiers. Pendant les grandes chaleurs du jour, si l’on ne peut pas installer les abris et les réservoirs d’eau dont nous avons parlé précédemment, le mieux est de ne pas ouvrir de ventilateurs et de ne pas donner d’air dans les serres, puisque l’air du dehors est desséchant et funeste aux plantes. En fermant toutes les TA NUIN T0 87 ouvertures, en jetant beaucoup d’eau sur les tablettes entre les pots et dans les sentiers, on rafraîchira l’atmosphère autant que possible. Nous avons vu récemment encore beaucoup d'amateurs anglais, de passage à Bruxelles, exprimer leur admiration devant la vigueur et la belle santé des Orchidées cultivées en Belgique, l’aspect robuste et charnu des pseudobulbes, la force des jeunes pousses... Nos voisins d’Outre-Manche sont pourtant plus favo- risés que nous pendant l’été, car le soleil n’a pas chez eux l’ardeur brûlante qu’il a sous notre climat, et les brouillards amortissent le plus souvent ses rayons. La différence doit être surtout attribuée, croyons-nous, à l’abondance des arrosages que nous pratiquons dans les serres froides,ainsi qu’à l'emploi d’eau de pluie, car on ne saurait trop insister sur la grande importance du choix de l’eau. C’est pour la même raison que nous recommanderons toujours les claies en lattis et la toile à ombrer, de préférence au badigeon dont certains cultivateurs croient devoir recouvrir le vitrage de leurs serres. Non seulement le badigeon- nage des serres forme un écran immuable, qui protège bien les plantes contre le soleil au milieu de la Journée, mais qui les plonge dans une obscurité exagérée le matin et le soir ou par les temps sombres, mais encore il est lavé peu à peu par les eaux de pluie, et celles-ci arrivent dans les bassins chargées de chaux et d’autres substances nuisibles à la santé des plantes. On n’a donc que le choix entre ces deux partis : renoncer au badigeonnage, ou renoncer à employer l’eau de pluie; et comme celle-ci est indispensable, le choix ne saurait être douteux. ET CULTURE DES MAXILLARIA Le genre Maxillaria est très vaste tt encore insuffisamment connu: plus de cent espèces ont été décrites jusqu'ici, et la liste en est destinée à s’augmenter encore, à mesure que les explorations achèveront de mettre au Jour les trésors renfermés dans l'Amérique du Sud, et spécialement dans cet immense Brésil, qui n’a pas encore dit son dernier mot. C’est ainsi que dans l’espace de deux ans, les recherches des collecteurs dirigés par L’HORTICULTURE INTERNA- TIONALE ont fait découvrir trois espèces et une variété nouvelle. Cette dernière est une variété du beau M. venusta; l’une des espèces est le M. longisepala, figuré 88 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES dans la Lindenia; nous aurons prochainement l’occasion de parler des deux autres, qui ont été nommées récemment par M. ROLFE. Les Maxillaria ne sont pas représentés dans les cultures comme ils devraient l'être: une vingtaine d'espèces au plus y sont connues; encore figurent-elles dans bien peu de collections. Ce dédain est injuste, car toutes ces espèces sont faciles à cultiver, de port très gracieux, et de floraison très attrayante, parfois même très belle. Elles sont originaires pour la plupart, des régions tempérées de l’Amérique centrale ou méridionale, et réclament le traitement des Orchidées dites mexi- - caines, c’est-à-dire la serre tempérée froide. La température doit être main- tenue entre 9 et 12° C. Les arrosages, assez abondants pendant la saison de végétation active, sont diminués après l’achèvement du pseudo-bulbe, et la plante est mise progressivement en repos vers la fin de l’automne jusqu’au milieu de février environ. Les Maxillaria en général peuvent être cultivés indifféremment en pot ou en panier ; toutefois, comme le faisait remarquer dernièrement IaNorus, le M. Sanderiana fait exception et doit être cultivé en panier (voir page 79). Les principales espèces et les plus remarquables sont les suivantes : M. luteo-alba, espèce à fleurs délicieusement parfumées qui embaument les serres vers mars-avril, de grande taille, à segments blanc pur à la base et jaune safran vers le sommet, les pétales portant en outre une aire brun clair vers le centre, le labelle jaune avec les lobes latéraux striés de pourpre. Très florifère. M. grandiflora. Espèce à floraison automnale, et, comme la précédente, douée d’un parfum très agréable. Ses fleurs ont les sépales et les pétales d’un blanc pur, le labelle poupre foncé avec le lobe antérieur jaune, nuancé de blanc vers sa base. M. mgrescens. Espèce curieuse par son coloris brun rougeâtre sombre, et qui fleurit vers la même époque que le M. luteo-alba. M. venusta. Fleurs blanches avec le lobe antérieur du labelle jaune, les lobes latéraux bordés de rouge vif, et portant deux taches cramoisies sur le disque. Port à peu près identique à celui du M. venusta. Floraison à des époques de - l’année variables. Espèce très belle. Ces diverses espèces sont aisément reconnaissables à l’aspect général de leurs fleurs, à peu près triangulaires, à sépales étroits et très allongés en IS JUIN) 1003 89 comparaison des pétales. Les suivantes ont plus d’analogie, comme aspect extérieur, avec les Lycaste : M. Sanderiana. Fleurs de grande dimension, à segments très larges et courts, charnus, d’un blanc crême, portant à la base de larges macules d’un brun pourpré foncé. Fleurit en avril-mai. M. splendens. Très belle espèce, assez analogue comme port au M. venusta ; fleurs solitaires, à pétales et sépales blanc pur, labelle orange bordé de rose. M. Turneri. Fleurs très parfumées, d’un coloris brun jaunâtre et rouge très agréable. Floraison au mois de mai. Max GARNIER. LE CHOIX DES ORCHIDÉES Nous avons reçu la lettre suivante : .…. Je désirerais vous soumettre une proposition qui, j'espère, intéressera les personnes qui s'occupent des Orchidées, et en particulier les amateurs débutants, qui la plupart du temps achètent en commençant des espèces et des variétés qui meurent ou qui ne fleurissent pas sous le climat où l’on doit les cultiver. Vous pourriez, si vous le jugez utile, poser aux Orchidophiles, dans votre estimé journal, les trois questions suivantes : 19 Quelles sont les 25 Orchidées les plus florifères, donnant les plus belles fleurs et les plus faciles à cultiver ? 29 Quelles sont les Orchidées qui, à cause de climat ou de l'emplacement, se montrent de culture difficile, et celles qui, malgré les soins les plus assidus, finissent par périr ? 3° Quelles sont celles qui, à cause de l’action de l'atmosphère, fleurissent peu ou rarement, ou encore qui ne fleurissent presque jamais ? Les réponses à ces trois questions, classées par nationalité et par pays, d’après les diffé- rences de climat, d'air et de situation géographique, rendraient de grands services, Je le crois du moins, tant aux amateurs qu’aux horticulteurs, pour le choix des meilleures espèces et variétés. Il appartiendra aux premiers d’acheter, aux seconds de fournir à ceux qui ne sont pas encore expérimentés, les Orchidées adaptées à la région où l’on se propose de les cultiver. Cette espèce de plébiscite aura pour effet d'encourager les amateurs à faire acquisition de plantes florifères, de culture facile et ayant les fleurs les plus belles; de sorte que, obtenant dès le début de bons résultats, ils deviendront de vrais amateurs, de simples dilettanti qu’ils étaient. Si vous jugez que mes propositions puissent être de quelque utilité, je serai heureux d’avoir contribué à faire mieux connaître et apprécier les Orchidées, qui, à mon avis, mériteraient d’être plus répandues et cultivées avec plus de passion, VINCENZO OSTINELLI. 90 JOURNAL DES ORCHIDÉES Ces questions, que nous avons voulu reproduire telles quelles, ne sont pas aussi faciles à résoudre que notre correspondant paraït le croire. La première est assez simple; notre referendum sur la fleur coupée a nota- blement contribué à l’élucider; nous l’examinerons tout à l’heure, et nous pensons qu’il ne sera pas trop difficile d’y répondre de façon à traduire à peu près l'opinion générale des amateurs compétents. En revanche, beaucoup de raisons d’ordres divers nous font craindre que les deux dernières questions posées dans la lettre précédente restent sans réponse; en voici quelques-unes parmi les plus saillantes : En premier lieu, il faut bien le dire, nos honorables abonnés paraissent être ” peu portés à donner leur opinion sur les sujets qu’on soumet à leur appréciation. Est-ce par une modestie excessive? Est-ce par crainte de la publicité? Nous ne saurions le dire; mais cette timidité, que nous avons déjà constatée en plusieurs occasions, serait à coup sûr plus forte que jamais dans le cas actuel, et voici pourquoi. Un amateur qui n'obtient pas de bons résultats dans la culture d’une certaine espèce peut supposer que cet échec est dû à son inex- périence, à une erreur de traitement, à l'emplacement de sa serre, ou à la température trop élevée ou trop basse, etc. Il se réserve de réussir mieux en changeant un peu ses procédés; il est très naturel en effet qu’on ne se résigne pas à déclarer une plante trop difficile à cultiver avant d’avoir essayé de toutes les manières. Dans tous les cas, on n’aime pas à proclamer bien haut ces petits échecs. Et puis, n’arrive-t-il pas, comme l’écrivait naguère M. WiNcQz, qu’une Orchidée réussit parfaitement chez un amateur et languit chez un autre, sans qu’on puisse s’expliquer ces différences? Le traitement, le climat, l'éclairage, sont les mêmes de part et d’autre; et cependant les résultats obtenus d’un côté et de l’autre sont totalement différents. Comment expliquer cela ? On pourrait peut-être élucider ces cruelles énigmes si l’on avait pour s’éclairer des observations nombreuses, des comparaisons faites dans beaucoup de collections. Malheureusement, cela est encore difficile. Les grandes collec- tions ne sont pas très nombreuses, et pour en voir beaucoup à la même époque, il faudrait parcourir la moitié de l’Europe; et d’ailleurs, toutes les Orchidées n’y sont pas cultivées en grandes quantités, car le nombre des espèces est élevé. À part certaines Orchidées particulièrement célèbres, c’est-à-dire les 25 de notre première question et une centaine d’autres, chaque amateur se consacre à quelques espèces pour lesquelles il a une spéciale prédilection; l’un 1% JUIN 1893 OI affectionne surtout les Odontoglossum et les Cattleya; un autre les Vanda; un autre les Masdevallia ou les Cypripedium. On comprend donc que chacun hésite à exprimer une opinion d'ensemble; elle ne pourrait être formulée que par un nombre assez restreint d'amateurs, c’est-à-dire ceux qui possèdent des collections très étendues et ont cultivé assez d’espèces variées pour pouvoir parler d'expérience. Avant donc d'aborder les deux dernières questions, que nous nous efforcerons d'étudier aussi complètement que possible, et sur lesquelles nous accueillerons bien volontiers les renseignements que voudraient nous communiquer nos abonnés, surtout ceux qui habitent les contrées très éloignées de la nôtre, nous allons répondre à la première question, concernant les 25 meilleures Orchidées au point de vue de la floraison. Voici notre liste : Odontoglossum crispum, cela va sans dire. Ses fleurs sont extrêmement belles, très abondantes, et sa culture est la plus facile, celle de la serre froide type. (Voir fig. 56.) Odontoglossum Pescatorei. Cette espèce possède à peu près toutes les qualités de la précédente, seulement elle présente moins de variétés remarquables par leur coloris. Cypripedium insigne. Culture en serre froide, ou, si l’on veut, en serre tempérée. Floraison en hiver; fleurs très belles, abondantes et se conservant très longtemps. Certaines variétés choisies sont particulièrement appréciées des amateurs, notamment les #ontanum, qui ont donné des sous-variétés superbes. Catileya labiata ou Warocqueana. Culture en serre tempérée. Fleurs magni- fiques, assez connues pour qu’il soit inutile de les décrire ici, produites par bouquets de trois, quatre ou cinq, se conservant trois semaines à un mois. Floraison d’octobre à janvier. Coelogyne cristata. Culture en serre tempérée. Fleurs très belles, très abon- dantes et d’un beau coloris blanc relevé de jaune vif. Floraison en février-mars. Les fleurs ne peuvent être bien employées que sur place; elles voyagent mal. Cattleya Trianae. Culture en serre tempérée. Fleurs très belles et très riches en variétés différentes. Floraison en janvier-mars. Cattleya Mendeli. Culture en serre tempérée. Fleurs d’une très grande beauté et d’allure majestueuse. Floraison en mai-juin. Cattleya Mossiae. Culture en serre tempérée. Fleurs très belles et de coloris très variés. Floraison en mai-juin. Fig. 56. — Odontoglossum crispum (syn. O. Alexandrae). 17 JUIN 1893 93 Cochlioda Nützliana. Culture en serre froide. Fleurs très belles, d’un riche coloris écarlate pourpré unique. Floraison à des époques variables, notamment en avril-mai-juin. Lycaste Shinneri. Culture en serre tempérée-froide. Fleurs très belles comme forme et comme coloris, abondantes et durables. Floraison de mars à mai. Dendrobium nobile. Culture en serre chaude ou tempérée-chaude. Fleurs superbes et très abondantes; certaines variétés, notamment les purpureum et nobilius, sont d’un coloris splendide. Floraison en avril-mai. Rodriguezia Lindeni. L'une des Orchidées les plus florifères qui existent; se couvre d’une abondance de grappes de fleurs blanc de neige, du plus ravissant effet. (Voir Yournal des Orchidées, III, p. 12, fig. 1.) Dendrobium phalaenopsis, bigibbum et autres espèces australiennes. Culture en serre chaude. Fleurs très attrayantes, d’un charmant coloris rose-vif, et se succédant sans interruption de l’automne au commencement du printemps quand les plantes sont bien cultivées. Odontoglossum grande. Culture en serre tempérée-froide. Fleurs d’une grandeur remarquable, d’un coloris très vif et très attrayant. Floraison en automne. Cypripedium Lawrenceanum. Serre chaude. Fleurs de grande taille, bien faites et bien colorées, se conservant fort longtemps comme la plupart des Cypri- pedium. Floraison à des époques variables, principalement au printemps. Calanthe Veitch. Culture en serre chaude. Fleurs de forme très gracieuse et d’un beau coloris, se conservant longtemps. Floraison en hiver. Cypripedium callosum. Belle espèce, dont les fleurs atteignent, dans certaines variétés, des dimensions énormes; ces fleurs se conservent très longtemps. Elles apparaissent surtout au printemps. Oncidium incurvum et O. varicosum. Culture en serre tempérée-froide. Grappes fournies et d’un effet charmant. Floraison à la fin de l’hiver. Laclia purpurata. Culture en serre tempérée. Fleurs magnifiques, de très grande taille, produites par bouquets de trois à cinq et se conservant long- temps. Floraison en mai et juin. Dendrobium Wardianum. Culture en serre tempérée ou tempérée-chaude. Fleurs d’une beauté très remarquable, abondantes et durables, produites par petits bouquets sur toute la hauteur des bulbes, ce qui forme des buissons de fleurs. Floraison en avril-mai. Laclia anceps et L. autumnalis. Culture en serre tempérée. Fleurs très belles, 94 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES produites au sommet de longues grappes infléchies. Floraison abondante et régulière pendant l’automne. Vanda coerulea. Magnifique espèce à fleurs de grande dimension et d’un coloris bleu plus ou moins vif. Culture en serre chaude. Floraison au mois de septembre-octobre. Miltonia (Odontoglossum) vexillaria. Superbe espèce très florifère, à grandes fleurs étalées, d’un rose plus ou moins vif, et riches en variétés hors ligne. Culture en serre tempérée-froide. Odontoglossum triumphans. Culture en serre froide. Fleurs très nombreuses de grande taille et d’aspect superbe. Floraison au printemps. Masdevallia Linden: et Harryana. Culture en serre froide. Fleurs solitaires, mais chaque plante produit un grand nombre de grappes; il existe une foule de variétés, de grandeur et de coloris souvent magnifiques. Floraison à diverses époques de l’année, mais surtout au printemps et à l’automne. La plupart de ces espèces sont d’ailleurs celles que nous avons recommandées dans ce journal pour la grande culture de la fleur coupée, et ont donné des résultats splendides. Un grand nombre d'installations pour la grande culture se sont fondées depuis deux ans un peu partout, et nous en recevons constamment les meilleures nouvelles. (Sera continué.) EE LES ORCHIDÉES-MINIATURES (Suite et fin, voir p. 76) Je mets à part les Anoectochilus et les genres voisins, qui méritent une étude spéciale, et je ne mentionnerai que quelques espèces, épiphytes pour la plupart, que j'ai eu l’occasion de bien connaître. D'abord les ONCIDIUM, genre répandu sur une aire très vaste, dont on connaît déjà plus de trois cents espèces, et beaucoup d’autres restent encore à découvrir. Ce genre renferme des plantes de ports très différents, et à côté des espèces majestueuses et de celles produisant des grappes de fleurs d’une lon- gueur de plusieurs mètres, on y rencontre quatre ravissants petits bijoux : l’'Oncidium iridifolium, l'O. articulatum, l'O. Limminghe: et l'O. triquetrum. Le premier est très largement distribué dans la région de l’Amazone. II est IS TUIN, 18093 95 commun dans le Delta; dans la région du Rio Negro, il se trouve en moins grandes quantités. Je ne l’ai jamais aperçu dans le cours moyen de l’Amazone, quoiqu'il y existe sans aucun doute, mais dans les plaines de l’Est du Pérou j'ai vu de grands buissons de Franciscea tellement couvertes de ces plantes en fleurs qu’ils avaient l’aspect de masses jaunes. La plante est petite; les feuilles raides se dressent comme un éventail ouvert et d’une riche couleur vert clair; les fleurs jaune vif sont grandes et hors de toute proportion avec la plante miniature; 1l arrive souvent qu’on voit plus les fleurs que la plante. Cette Orchidée est excessivement difficile à transporter, car si on l’emballe dans une caisse fermée elle ne survivra pas à quelques jours de voyage. Elle fait excep- tion à la règle de cultiver les petites Orchidées en paniers, car elle ne vit pas longtemps quand elle n’est pas cultivée sur du bois vivant. Dans les cultures, il convient de la fixer au tronc ou sur une branche d’une plante à bois dur dans la serre, dans une place où elle puisse avoir de l’air en abondance; elle s’établira promptement et ne restera Jamais sans fleurs. Dans mes serres, elle pousse vigou- reusement sur des ptanga (Eugenia planga) et produit des quantités de graines. L'O. articulatum ressemble un peu comme port à l'O. sridifolium et en est botaniquement très voisin, mais 1l a une floraison très différente, les fleurs espacées, produites sur de longues tiges grêles et pendantes. Son coloris est d’un jaune plus pâle, et chaque fleur est beaucoup plus petite. C’est une espèce très délicate et très belle, originaire du Brésil méridional. L’O. Limminghe: provient également de la même région; son rhizôme est traçant, et la plante croît sur des branches couvertes de mousses, auxquelles s’enlacent étroitement les petits pseudo-bulbes plats et arrondis. Ses fleurs sont grandes, jaunes avec des dessins brun rougeûtre, et se succèdent pendant long- temps grâce à l’allongement de la tige florale. Une belle reproduction de cette charmante espèce se trouve dans la Lindenia, pl. 20. Je cultive également ces deux espèces sur un arbre, et dans les cultures il est probable que c’est ainsi qu’elles réussiront le mieux. L’O. triquetrum est une charmante espèce originaire de la Jamaïque. Cette plante n’a pas de pseudo-bulbes, mais de petites touffes de feuilles charnues, d’une couleur sombre. Les fleurs, groupées en racèmes, sont grandes propor- tionnellement à la taille de la plante et sont colorées de blanc, de pourpre, de rouge foncé et de vert. Cette espèce pousse bien en panier, et produit une abon- dance de fleurs qui se conservent fraîches longtemps. Il existe d’autres Oncidium de petite taille à belles fleurs, parmi lesquels je 96 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES puis mentionner spécialement les O. Yaneirense, longipes, O. dasystyle et O. uni- florum, du Brésil méridional; l’O. biflorum, de Montevideo ; l'O. thyrsiflorum, de la région moyenne de l’Amazone; l'O. nanum, du Rio Negro; l'O. pulchellum et l'O. urophyllum, des Antilles, et l'O. reflexum, du Mexique; il en existe sans doute encore d’autres. Ceux que j'ai nommés réussissent bien chez moi en panier sous le traitement général que j'ai décrit. Une plante charmante, c’est l'Ornithocephalus cristatus, originaire du Delta de l’Amazone, et envoyé à Kew par moi pour la première fois il y a peu d’années. Comme aspect, on peut le décrire comme un Oncidium iridifolium à fleurs blanches, mais ses feuilles sont plus charnues, et la plante tout entière est d’un riche vert glauque. Les fleurs, qui sont vertes et blanches, sont produites en grande abondance. J'ai un panier, formé d’une moitié de petite noix de coco, contenant environ douze plantes sur lesquelles j'ai compté plus de quarante fleurs, et les fleurs s’ouvrent successivement pendant des mois entiers. Il existe d’autres Ornithocephalus à petites fleurs, qui, sans aucun doute, méritent aussi d’être cultivés. La plus grande espèce du genre, l'O. grandiflorus, une très belle Orchidée originaire de la Montagne des Orgues dans la province de Rio de Janeiro, réclame un traitement un peu plus froid et n’a jamais bien prospéré chez moi, sous l’Equateur. Le genre IoNopsis se compose également d’Orchidées-miniatures, quoique l’on ne puisse guère donner ce nom à l’7. paniculata dans ses plus grandes formes; mais cette espèce varie tant au point de vue de la grandeur que l’on peut également la comprendre dans notre liste; et certainement il n’est pas possible de trouver une Orchidée plus belle ou plus délicatement gracieuse. Ses fleurs varient de coloris du pourpre foncé au blanc pur, et il est même difficile de trouver deux plantes ayant la même nuance. Elles sont produites à profusion sur les panicules ramifiées, et se conservent en pleine fraîcheur pendant de longues semaines. Mais il peut arriver que la plante s’épuise à donner trop de fleurs, et le mieux est de couper les grappes au bout d’un certain temps, ou même de supprimer les tiges à leur début, quand la plante est faible. Cette espèce est dispersée dans presque toute l’étendue du Brésil et est parti- culièrement abondante dans le cours moyen de l’Amazone. Elle aime la pleine lumière et peut supporter sans dommage une exposition très ensoleillée. L’I. utriculoides, des Antilles, est intéressant, mais il est loin d’être aussi beau, car son port est beaucoup plus petit et sa floraison bien moins abondante. 1% JUIN 1893 97 Il existe d’autres espèces (ce ne sont peut-être que des variétés) qui méritent d’être cultivées dans les grandes collections. Elles sont analogues, par le port et la floraison, à celles que je viens de nommer. Une seule espèce est tout à fait distincte comme port et comme fleur, c’est l’Z. Burchelli, originaire du Delta de l'Amazone. C’est une plante miniature, dépassant rarement une hauteur de cinq centimètres, et sans pseudo-bulbes. Les feuilles forment des touffes de cinq à sept, rigides, presque cylindriques, d’un vert pourpré. Les fleurs sont d’un rose perlé, groupées sur des tiges grêles pendantes. C’est une espèce d’une beauté exquise. Le Nanodes Medusae est une Orchidée bien connue, remarauable par son port curieux et par ses fleurs singulières, d’aspect sinistre. Le genre renferme aussi quelques espèces de petite taille; j'en possède deux, originaires du haut Amazone, qui n’ont probablement pas été décrites. Elles ont les organes végé- tatifs aplatis et pendants comme le N. Medusae. Leurs fleurs sont petites, d’un coloris terne, et absolument dépourvues d’attrait à l’œil nu, mais vues à la loupe elles sont très curieuses et très belles. Le port des plantes les rend inté- ressantes, mais leur floraison ne leur vaudrait place que dans une collection de curiosités. l Le genre Angraecum, qui se glorifie de renfermer des espèces imposantes comme l’A. eburneum et l'A. sesquipedale, compte quelques représentants de petite taille qui sont d’une grande beauté. Le plus petit est l’A. hyaloides, une exquise petite plante, très florifère et de culture facile en serre chaude. L’A. falcatum est de serre tempérée, très facile à cultiver et ne peut manquer de plaire. L’A. distichum, très beau et de port curieux, avec ses feuilles imbri- quées, d’un ensemble compact, et d’un coloris vert sombre, est rarement sans une abondance de délicates fleurs blanc pur. L'espèce la plus curieuse est l’A. funale, de la Jamaïque. La plante forme une masse de racines charnues issues d’un centre commun; les fleurs sont portées par des pédicelles très grêles, au nombre de une à trois, d’un blanc verdâtre avec le labelle ample, d’un blanc pur, et un éperon blanc verdâtre, d’une longueur de cinq à dix centi- mètres. Il produit une abondance de fleurs, et mérité d’être cultivé dans toutes les collections. Il demande de la chaleur, de l’ombre et de l'humidité. On le fixe au centre d’un bloc de bois, d’où ses racines s’étendent dans toutes les directions. Mes meilleures plantes sont sur des morceaux de racines de fougères, car l’espèce ne réussit pas bien en panier. Quelques autres espèces du même genre, parmi lesquelles on peut mentionner l’A. Scottianum et 98 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES l'A. Koëzschyi, sont de petite taille et très belles; l°A. bilobum, qui n’atteint jamais de très grandes dimensions, est l’un de ceux dont les fleurs sont le plus parfumées. Les SopHRONITIS sont des Orchidées naines trop connues pour qu’il soit nécessaire de leur consacrer une longue description. Ces espèces sont toutes florifères et très belles. Quoiqu’on les cultive généralement sur bloc, je trouve qu’elles réussissent mieux en panier. Elles supportent mal la sécheresse, et ne réussissent Jamais avec une masse de matériaux compacts enveloppant les racines; il faut donc avoir soin de leur donner un bon drainage, et une abon- dance d’air pur, deux points qui sont indispensables pour maintenir les plantes en bonne santé; s’ils n'étaient pas réalisés, les plantes dépériraient et mour- raient bientôt. La température qui convient est celle de la serre froide. Beaucoup de MASDEVALLIA peuvent être considérés comme des Orchidées- miniatures, mais comme ils réclament un traitement très froid, je ne parviens à cultiver avec succès que le M. snfracta et sa variété purpurea, charmantes petites plantes à fleurs de petite taille mais ravissantes, qui réussissent bien en panier. Le nombre des espèces décrites de PLEUROTHALLIS est très grand, car on en connaît plusieurs centaines, maïs il en est très peu qui se rencontrent dans les cultures. Un grand nombre ont des fleurs insignifiantes d’un coloris sombre, mais plusieurs, quand on les exarnine de près, présentent une grande beauté ou une structure curieuse. Comme port, ces plantes sont généralement très fraîches et très attrayantes, et ce genre jouira plus tard d’une plus grande faveur. Beaucoup des espèces qu’il renferme sont brésiliennes, et J’en possède une collection très intéressante, maïs il y en a un très grand nombre que je n'ai pu identifier, faute de livres ou de documents. BargosA RODRIGUES décrit plus de cinquante espèces, et beaucoup, sans aucun doute, restent encore à découvrir. Toutes réussissent bien en paniers, et beaucoup en pots; elles résistent d’ailleurs mieux à un traitement inapproprié que tout autre genre d’Orchidées-miniatures. En général, elles demandent de l’ombre, de l’humidité et une basse température. OcToMERtrA. C’est encore un genre d’Orchidées naines qui est très peu connu, et qui mériterait de l’être davantage. Au contraire des Pleurothallis, les espèces. qu'il renferme ont des fleurs généralement petites, mais d’un coloris très brillant, dans lequel dominent le rouge et le jaune. Elles réclament à peu près le même traitement que les Pleurothallis. Ces espèces mériteraient d’être recherchées et introduites dans les cultures. THÉTUIN ETS OS 99 Le genre EPIDENDRUM, d’une étendue si vaste, renferme bien des espèces de taille modeste, qui sont élégantes comme port et intéressantes par leur floraison. Ces fleurs sont généralement blanches et vertes, quelquefois rouges, assez peu attrayantes, mais presque toutes délicieusement parfumées. Elles sont d’ailleurs de culture facile et demandent peu de place, aussi devraient- elles être plus en faveur qu’elles ne le sont. Je possède une espèce très intéres- sante ressemblant à un petit nain, l'E. Stamfordianum; ses pseudo-bulbes sont très gonflés; ses fleurs, produites sur des tiges séparées, sont blanc et rouge, et très gracieuses quoique petites. Les PAPHINIA, genre très restreint, sont de culture facile. La fleur du Paphinia grandis, espèce du Rio Negro, est immense en comparaison de la grandeur de la plante; son coloris est agréable, et son grand labelle blanc frangé est très beau. Le Paphinia cristata, l'espèce la plus populaire, est plus abondamment répandu, surtout si l’on considère comme des variétés de cette espèce le P. Randi et le P. Lindeni ainsi que le très rare P. Modigliani, qui en fait n’est qu’un P. Randi blanc. Il n’existe qu’un autre Paphinia, le P. rugosa de la Nouvelle-Grenade. | Toutes ces espèces sont de culture très facile; les principes sont les suivants : un bon drainage, de l’ombre, de la chaleur et de l’humidité; toutes sont très florifères quand elles sont convenablement cultivées. Malheureusement leurs fleurs ne durent que quelques jours. Comme ces fleurs sont pendantes, la meilleure manière de bien les présenter est de cultiver les plantes en paniers, mais elles réussissent parfaitement en pots. i Les TRICHOCENTRUM et COMPARETTIA sont deux genres d’Orchidées naines dont toutes les espèces méritent d’être cultivées. Les fleurs de Trichocentrum sont très belles et possèdent généralement un parfum délicieux; celles des Comparettia sont remarquables par un coloris éclatant et très gracieux. Les BoLBOPHYLLUM, genre très vaste, commencent à attirer l’attention des amateurs. Quoique plusieurs soient de grande taille, la majorité sont des Orchidées naines, et leurs fleurs sont très curieuses et souvent superbes. Quel- ques espèces ont toujours eu leur place marquée dans les collections d'Orchi- dées, et sont appréciées pour la forme curieuse de leurs fleurs; les nouvelles découvertes en révèleront certainement beaucoup d’autres tout aussi inté- ressantes que celles que nous possédons. Nous pouvons associer à nos Orchidées-miniatures les espèces les plus petites des genres CATTLEYA, LAELIA, PHALAENOPSIS et DENDROBIUM, qui possèdent 100 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES un brillant coloris que l’on ne trouve pas dans beaucoup de nos intéressants petits bijoux. Nous n'avons nullement épuisé la liste des Orchidées-miniatures. Il est des espèces que nous n’avons pas mentionnées, et dont plusieurs se trouvent dans toutes les grandes collections; mais ce que nous avons indiqué suffit déjà pour attirer l’attention sur ce sujet. Le temps est proche où ces petites espèces jouiront de la faveur qu’elles méritent si bien, et où les collecteurs ne jugeront pas de la valeur d’une Orchidée uniquement par sa grandeur et le coloris de ses fleurs. On découvrira des centaines d’espèces nouvelles, et l’un des principaux attraits des collections d’Orchidées dans l’avenir sera la groupe des Orchidées- miniatures. EAS:RANIDE avril 1893. L’'EXPOSITION DE LA ROYAL BOTANICAL AND HORTICULTURAL SOCIETY OF MANCHESTER (!). — Cette magnifique exposition s’est ouverte le 19 mai dans les locaux de la Société au Jardin Botanique de cette ville et a obtenu un succès immense. On a beaucoup remarqué les Orchidées exposées par Messrs THoMaAs STATTER, HARDY père et fils, O. WRIGLEY, JosePH BrowN, Madame HoDpGkiNsoNw, H. SHaw, etc. Les journaux politiques de Manchester « The Manchester Guarder » et « The Man- chester Evening News, » font le plus grand éloge du groupe de 200 Orchidées en fleurs mélangées de plantes nouvelles à feuillage décoratif, exposé par Messrs. LINDEN, de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, à Bruxelles, qui arrive en tête de la liste des récompenses avec la grande médaille d’or décernée par la Société. Au banquet des membres du Jury, le doyen de Manchester s’est exprimé ainsi, dit le Manchester Guarder : « Nous devons accorder la plus haute expression de louange « à l’exposant venu de Belgique, et nous serions heureux de recevoir de M. LINDEN, « s’il était présent, l'assurance que nous avons accepté sa rivalité d’une manière « amicale et dans l’esprit d’émulation le plus droit et le plus généreux. (Applau- « dissements.) » Si nous avions été présent, nous aurions été heureux de répondre courtoisement au doyen de Manchester et de remercier la Société royale de Botanique et d'Horticul- ture de Manchester de sa franche hospitalité, et nos amis anglais du bon accueil qu'ils ont bien voulu faire, une fois de plus, aux cultures belges. EE (1) Manchester est le centre orchidéen le plus important de l’Angleterre; c’est dans ses environs que se trouvent les premières collections d’amateurs et nulle part la culture des Orchidées n’est mieux comprise. PEDIES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE CYPRIPEDIUM. — Non, le C. X Lawrebel est un semis anglais, et c’est chez sir Trevor LAWRENCE qu'il a fait son apparition au mois d'avril 1892. Il a été d’ailleurs annoncé et décrit dans le Journal des Orchi- dées, numéro du 1° mai de la même année. Le Garden du 13 mai dernier mentionne précisément un nouvel hybride, le C. K Charles Richman, qui a été exposé récemment à un meeting de Londres, et paraît devoir se rapprocher beaucoup du précédent, quoique son origine ne soit pas absolument la même; il pro- vient du croisement C. bellatulum X C. harbatum, tan- dis que le C. X Lawrebel a pour second parent le Lawrenceanum. Tous les deux portent bien la marque du C. bellatu- lum, qui paraît devoir rendre des services très grands pour la fécondation artificielle, car le C. X Lawrebel est extrêmement beau. CHEZ L'AMATEUR. — Nous avons reçu de Mne E. GiBez, de Sens, une fleur coupée d’un Cattleya Mossiae, appartenant à une forme superbe. Les pétales et les sépales, très larges, sont d'un coloris rose vif; le labelle, bien développé, très ample, a le lobe anté- rieur complètement recouvert par une macule rouge pourpre sombre du plus bel effet. M. le comte pe Boustres exposait au dernier meeting de L’OrCHIDÉENNE, entre autres belles Orchidées qui ont obtenu un vif succès, un Odontoglossum Andersoni giganteum, de taille vraiment remarquable. Les bulbes de cette plante mesuraient 12 #/, centimètres de hauteur et 8 de diamètre. La tige florale, très longue et très ramifiée, portait un nombre considérable de fleurs d’un beau développement. kT% Baron H. — La « Marloienne » était placée, dans le concours organisé à Gand, au premier rang au point de vue de l’économie de combustible (45 points sur 45, donc le maximum, alors que la chaudière primée n’en obtenait que 45. La « Marloienne » donnait aussi le plus grand nombre de calories utilisées par kilog. de combustible, soit 6743 contre 6449 obtenues par le 1° prix). Dans les diverses autres catégories (rapidité de mise en marche, minimum d’encombrement, etc.) elle était en excellent rang, et elle aurait été classée la première si elle wavait pas coulé. L'écart important qu’on lui à infligé pour ce motif était la seule cause de sa défaite, comme vous pouvez le constater dans les tableaux détaillés que renferme le catalogue de l’Expo- sition quinquennale. Or, il est bien évident que cet accident, causé par la rapidité avec laquelle le modèle exposé avait dû être fabriqué (7 jours), ne se produira pas dans les conditions normales de fabrication. Il avait fallu, au dernier moment, construire un nouveau modèle, et, comme l’a dit le Journal des Orchidées, demander même un délai au Comité de l'Exposition. Mais quand on fabriquera à l'aise et régulièrement, il est bien clair qu’on ne fournira pas de chaudières sus- ceptibles de couler. Et cette explication nécessaire étant donnée, il n’est pas douteux pour nous que la « Marloienne » est la meilleure des chaudières et la plus économique. Nous avons assez l’expérience des appa- reils de chauffage pour qu’on puisse s’en rapporter à nous.On peut d’ailleurs la voir fonctionner, et l’étudier, tous les jours à L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE. KU% C.E. — C’est bien un Laelia elegans. EUX Mne À. M.— Lorsqu'une nouvelle pousse se forme sur un Odontoglossum pendant la floraison, il est préférable de ne pas l’interrompre, et dans ce cas, la plante recevra son repos de préférence après l’achèvement de cette pousse. Il est possible de ralentir un peu les arrose- ments malgré la formation de cette pousse, mais alors pendant un temps moins long que celui indiqué en général. Quant à la pousse qui se forme immédiatement après la floraison, c’est un cas qui ne devrait pas se présenter, parce que les arrosements doivent être diminués dès que la tige florale se montre; et dans ces conditions, la pousse est naturellement arrêtée. Pour les Lycaste, comme les Anguloa, Calanthe, Catasetum, Stanhopea, etc., on peut laisser sans crainte le compost absolument sec pendant le repos. L'humi- dité de l’atmosphère suffit pour maintenir en eux la vie; ce n’est que quand on voit que la plante paraît souffrir et se rider à l’excès que l’on doit lui donner un peu d’eau. L — Les monstruosités, ainsi que vous le dites, ne sont pas rares dans les Cypripedium; celle dont vous parlez est une anomalie normale, si l’on peut s'exprimer ainsi, c’est à dire un retour au type primitif. En effet, la fleur à sa formation est posée ainsi, le pavillon en bas et le labelle en haut; puis le pédicelle se tord et la fleur opère un demi-tour qui la fait se présenter à 1809, dans la position où vous la voyez d'ordinaire. — Les variations de parfum sont extrêmement fré- quentes dans les Orchidées, et vous aurez vu signaler dans nos études à ce sujet des cas tout à fait analogues à celui dont vous parlez. Une fleur a parfois un parfum tout diftérent de celui qu’elle possédait l’année précé- dente. Les études de M. Mesxarp permettent de penser que cela tient à une différence dans l’exposition au soleil ou au jour, peut-être aussi dans la croissance de la plante. X %X * L’'ORCHIDÉENNE. — Le 43° meeting, tenu le 14 mai, dans les galeries de L’Horticuzrure INTERNA- TIONALE, a été des plus brillants, et comme nombre, et comme qualité. Plus de cent Orchidées remarquables avaient été exposées, parmi lesquelles les Odontoglos- sum, Cattleya et Laelia occupaient le premier rang. Un certain nombre de variétés très belles de Laelia purpu- rata, d'Odontoglossum crispum, de Masdevallia Har- ryana et de Miltonia vexillaria avaient exposées en oroupes afin de ne pas compliquer la tâche du jury; il eût été, en effet, difficile de faire un choix entre toutes ces formes supérieures. 11 suffit, pour montrer la valeur de tous les apports, de mentionner le résultat du vote du jury dans une seule catégorie, celle des certificats de mérite : 43 plantes ont obtenu un nombre de voix variable; 12 seulement ont pu réunir, malgré cette dispersion, le nombre de suffrages nécessaire pour obtenir des certificats. Citons, parmi les Orchidées les plus admirées : Le superbe lot de M. le comte pe Bousies, compre- nant notamment : Müiltonia vexillaria, magnifique variété de taille énorme et d’un beau coloris vif; Odon- toglossum Andersoni giganteum, richement fleuri; Cochlioda Nôtzliana, portant six belles et longues grappes de fleurs de très grande dimension; un groupe de Müiltonia vexillaria en fortes plantes couvertes de fleurs très belles ; Odonioglossum Halli xanthoglossum et O. triumphans, en excellentes variétés; Les Miltonia veillaria, d’un joli modèle ; le Gongora tricolor et le Brassia verrucosa, richement fleuris, surtout le second, tout couvert de tiges florales; le Cattleya granulosa, à fleurs très grandes ; l’Odontoglos- sum hastilabium, VO. triumphans et l’intéressant Odon- toglossum hybride, de M. A. Van ImscHoor ; Le bel Aerides Lobbi, d’une floraison luxuriante, de M. DE LANSBERGE ; Le Catasetum tenebrosum, espèce nouvelle des plus attrayantes du genre ; le Mormodes buccinator auran- tiacum,à grappes très fournies ; les Cypripediwm grande et caudatum, en belles plantes très bien fleuries; le nouveau Cattleya tigrina (hybride naturel entre C. Aclandiae et C. Schilleriana?) et sa remarquable variété salmonea, à fond jaune saumon; les Cattleya Schrüderi alba, C. Mendeli Lindeni, C. gigas, C. Schil- leriana, C. Warneri, de beaux groupes de Laelia pur- purata, de coloris très variés, d’Odontoglossum cris- pum, en 18 superbes variétés, de Masdevallia Harryana en 16 variétés distinctes ; les Odontaglossum citrosmum, luteo-purpureum, triumphans, Pescatorei, V Anguloa Rückeri, le Maxillaria Sanderiana, à fleur très grande ; les Cattleya Mossiae et Mendeli et surtout le beau C. Mendeli formosa, le Saccolabium ampullaceum roseun, l’Aganisia ionoptera, le Lycaste plana et l'Epidendrum Randianum, de M. LiNDEN ; Les beaux Odontoglossum crispum, O. hybridum (crispum X baphicanthum) d'un modele ravissant; O.Andersoni, O. Pescatorei, Vanda tricolor, bien fleuri, Aerides crispum, Cattleya Mossise, richement colorés, Laelia elegans Schilleriana, au labelle pourpre sombre, de M. le Dr Van CAUWErAERT ; Le Cypripedium Parishi, belle plante superbement fleurie, de M. GRéGorRe Winc@z ; L’Odontoglossum hybride, voisin du Coradinei, exposé par M. Vax Noren; Le superbe Cattleya amethystina var., au labelle relevé d’une macule rouge vif remontant sur les bords des lobes latéraux; les Odontoglossum crispum, en belles variétés, O. citrosmum, portant deux grappes bien fournies, Müiltonia vexillaria, d'un coloris vif, Cattleya Schrüderi et C. Mossiae, de M. le Dr CaParT; Le Cattleya Mendeli, en bel exempl., de M. STEPMAN ; Les Cattleya Shinneri, en très forte touffe chargée de fleurs, et Odontoglossum Rückeri, également bien fleuri, de MM. Vervazr et Ci, L: L'HORTICULTURE INTERNATIONALE vient de recevoir de magnifiques impor- tations de Cattleya labiata (Warocqueana), Mossiae, speciosissima, de Cypripedium insigne montanum, Vanda coerulea, Acerides quinquevulnerum, Phalaenopsis amabilis et Schille- riana, ete., et une importation d'Odontoglossum crispum comme il n'en est jamais arrivé en Europe. Prix et détails par correspondance, © LHORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) Parc Léopold, BRUXELLES. D'INTRODUCTION DIRECTE Mises an Commerce à partr du 19 Mar 1895 && = La Direction prévient Messieurs les Amateurs et Horuculteurs que les plantes énumérées ci-après ne seront fournies par l'établissement que pendant un an; passé ce délai, elle s'engage à ne plus en vendre aucun exemplaire. NOTA BENE. -- Une plante en supplément sera fournie pour toute commande de à exemplaires de la même sorte. NOS CORRESPONDANTS RECEVRONT DONC : 4 Plantes pour le prix de 8; 8 pour le prix de 6; et ainsi de suite. ARISTOLOCHIA GIGANTEA Mart. et Zucc. Parmi les plantes grimpantes, les Aristoloches occupent une place tout à fait éminente, tant pour la grâce de leur feuillage que pour la grandeur et la forme étrange de leurs fleurs. L°4. gigantea (qu'il ne faut pas confondre avec l’A. gigas) est d’une taille réellement gigantesque ; ses fleurs, au limbe jaune crême maculé de pourpre, mesurent 30 centimètres de longueur sur 21 de largeur. Elles ornent le sommet des serres d’une façon extrêmement curieuse et attrayante, et elles possèdent l'avantage de ne pas exhaler d’odeur désagréable, comme on en rencontre chez plusieurs autres espèces. Prix : 10 et 20 francs, suivant force. BEGONIA LANATA Lind. Belle espèce à feuilles amples et charnues, d’un beau vert clair, recouvertes d’une villosité fine et très dense. Les tiges sont également très velues. La plante dans son ensemble à un - aspect de robusticité luxuriante, et sa croissance confirme cette impression. Prix : 25 francs. SMILAX ARGYREA Lind. et Rod. Figuré dans L'Illustration Horticole. Cette ravissante nouveauté a obtenu un CERTIFICAT DE 1° CLASSE A L'EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DE LONDRES (Temple Show) le 25 mai 1892. Au point de vue de l'élégance du port et du coloris, c'est une des plus belles introductions de ces derniers temps. Elle a les feuilles longues, à pétiole très court, ovales lancéolées, à trois nervures bien prononcées, d’un beau vert vif panaché irrégulièrement d’un blanc argenté. Elles mesurent jusqu’à 15 centimètres de longueur et environ 4 centimètres de largeur. On peut considérer ce Smilax comme une des plus charmantes plantes grimpantes à feuillage panaché qui soient connues actuellement, et l’une des plus robustes. Prix : 25 francs. STENANDREUM LENDENE N. E. Brown. Figuré dans L'Illustration Horticole. Cette superbe plante ornementale rappelle assez bien comme port le S. igneum ou Eran- themum igneum, mais elle s'en distingue d'une façon très tranchée par son coloris éclatant et par ses feuilles beaucoup plus amples. Les feuilles ont les bords et les intervalles de veines d’un beau vert sombre, tandis que les veines sont d’un jaune très clair, et largement bordées de vert jaunâtre pâle. La page inférieure est teintée de pourpre sur les bords et entre les veines. Le S. Lindeni a obtenu un CERTIFICAT DE 1° CLASSE A L'EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DE LONDRES (Temple Show) en mai 1892. Prix : 15 francs. PEPEROMIA METALLICA Lind. et Rod. Charmante plante à feuillage ornemental, d’un port très joli et d’un coloris distinct qui ne pourra manquer d’être recherché par les collectionneurs. Ses feuilles lancéolées oblongues ont le limbe vert foncé, luisant, panaché de reflets métalliques verts ou blancs le long de la ligne médiane et au centre. Les tiges sont entièrement colorées de brun rouge ou violacé. Prix : 15 francs. TRADESCANTIA ELONGATA Linden. Belle espèce d’un port très élégant, à feuilles oblongues acuminées, d’un vert sombre relevé par des bandes d’un blanc argenté des deux côtés de la nervure médiane, avec une teinte pourpre violacé au centre. C’est une plante vigoureuse, d’allure majestueuse, et qui est appelée à avoir un grand succès par son aspect décoratif. Prix : 25 francs. TRADESCANTIA REGINAE Lind. et Rod. Figuré dans L’'Illustration Horticole. Le nom de cette magnifique plante rappelle le souvenir d’une visite faite par nos souverains à l'établissement L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, en 1891. S. M. la Reine, au cours de cette visite, admira beaucoup le nouveau Tradescantia, qui venait d’être introduit, et elle voulut bien en accepter la dédicace. C’est en effet une espèce d’une beauté supérieure et digne d’un tel hommage. Ses feuilles, plus larges que celles du’ 7. elongata, mesurent plus de 10 centimètres de longueur sur 4 à 5 de largeur; elles sont panachées suivant la ligne médiane de stries vertes, pourpres et roses ; la marge du limbe est couverte de hachures vert foncé tranchant sur le fond blanc verdâtre; les nervures sont d’un vert plus clair. La page inférieure est d’un superbe coloris violet foncé. Cette belle espèce a reçu un Cerriricar pe 1'° OrassE au Temple Show de Londres, en mai 1892. Prix : 25 francs. Re Les 7 plantes nouvelles annoncées ci-dessus : 125 francs. DOCS D ; VD D À Are année. Î 5 a} 0) | N | 89 3 Numéro 79. © JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PU BILITÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HorTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, J. Nôtzli, Comte de Bousies, Cahuzac, D: Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, À. Ducos, A. Daillière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C.Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » \ À. Bleu, D' Van Cauvwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE . Paraît le 1° et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. A. Van Imschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, | LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J, LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles = « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées + Lé prix de ces volumes a été fixé comme sut : 4 Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2° Volume, 100 fr.; 9° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr. ÿ"° Volume, 65 fr.; 6"° Volume, 65 fr.; 7° Volume, 65 fr. 8" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 56O francs. » La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION AIN GIE ATS'E EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : ®35 shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDEÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Be UXELLES LES MEETINGS sont suspendus pendant les mois de Juin, Juillet et Août. #= LE PROCHAIN MEETING aura lieu le 10 SEÉEPT'EMBEE prochain. Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzEAU DE LenAïE, Comte À. pe Bousies, F. KeGeran, D. MassanGe DE LOoUvREx, D: Caparr, À. Huyerecurs, É. Ropreas, D' Vax CauweLaAERT, A. Van ImscHoor, FL. Pauwezs, CH. van WAMBEKE, À. Wincoz, CH. DE BosscHERE, ARM. DE MeuLe- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR He L':volde la: LINDENIA et 15 francs pour le 1* vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES ENV BON, ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 79" NUMÉRO Pages Causerie sur les Orchidées. = LT... à: mn ne Pc AA NAN AGE CR Po 101 R'evuerdesOnenidéesmonvellestoupeuteo nues AN NE NP PE RAT 107 PesOremdcesaliExpos tonte ondeAuRieE ER NE 108 Enmouvelennenin#t en 0e tUrRAeteCRe SARA PRE Or AE CAE BAR ge on RS aa Conseils mtiles M UE MATE RON AE CR AE nen TA ET Nr PURE aRr ART 2 Set de SR SE 113 Htudede botaniquertlémentaire sumlesiOrcHAée ee NE NE CE PE A AN ARE LTOLLE Pour ombrer les SERRES À ORCHIDÉES TISSÉE SPÉCIALEMENT POUR PAORWICULTURE, INTERNATION EE Les 1@O mètres (largeur H"@@) : #5 francs S’adresser au bureau du Journal. BRITISH GARDENING Journal hebdomadaire Illustré Pour AMATEURS et PROFESSIONNELS dirigé par ©, H, BETTS, EF, R HS. Une planche coloriée donnée gratis toutes les semaines. & "© Fe ® S $, ” e ® “A è, . % Cet organe essentiellement populaire, publié en anglais, nous paraît appelé à avoir un grand succès, non seulement en Angleterre, où il est déjà très répandu, mais encore sur le continent. Il est consacré à l'étude de toutes les questions horticoles et agricoles au point de vue pratique, et ses informations, toujours impartiales, sont très complètes et au courant de toutes les nouveautés. as On port S'abonner chez tous les agents de publicité du continent, Agents généraux pour la publicité et les annonces : MM. Jonx HADDON et C*, Bouverie House, Salisbury Square, London E. C. 15 JUIN 1893 IOI CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LI. Les Laelia purpurata Il y a, à peu près à chaque saison, une ou deux Orchidées dont la floraison splendide éclipse toutes les autres et exerce une sorte de souveraineté incontestée, qui s'impose même aux moins connaisseurs. Sans doute les impres- sions d’art, et tous jugements humains, portent en eux une insuffisance fondée sur leur caractère relatif : chacun a son goût, comme dit le proverbe, et il est clair que le vulgaire ne peut connaître que par ouï-dire les transports d’un biblio- phile, par exemple, devant une rareté longtemps cherchée. Mais il est aussi des œuvres éclatantes qui s'imposent à l'admiration éternelle, comme les tableaux de RAPHAËL ou la Vénus de Milo. Ces comparaisons, le lecteur les trouvera-t-1l peut-être ambitieuses à propos de fleurs d’Orchidées ? L’impression de beauté est une, et la jouissance qu’elle cause me semble heureuse à savourer sans qu’on en doive analyser l’origine pour se demander si l’on avait raison d’être ému. Néanmoins, paulo minora canamus, revenons à notre sujet. Parmi les héroïnes triomphantes qui resplendissent à diverses époques dans nos serres et dominent tout le reste, je citerai : en tout temps l’Odontoglossum crispum; en hiver, le Caïtleya labiata; au mois de mai les Cattleya Mendeli et Mossiae, et surtout le Laelia purpurata. Celui-ci me paraît mériter entièrement le titre qui lui a été souvent donné de « Reine des Orchidées. » Ce n’est pas une espèce nouvelle, il s’en faut de beaucoup, puisque son introduction remonte à 1847; mais c’est une de celles qu’on nese lassera jamais d'admirer; et d’ailleurs il semble qu’il ait plus d’éclat que jamais, car j’ai pu en contempler tout récemment des variétés absolument hors ligne, qui, je crois, n'étaient pas connues jusqu'ici. Le Laelia purpurata est décrit généralement comme ayant les pétales et les sépales blancs ou blancs crême, ou moins souvent veinés de rose pâle. Les variétés entièrement roses sont toujours rares et j’en ai vu peu en fleurs depuis - le temps — déjà ancien, malheureusement — où j'ai commencé à aimer les Orchidées. Or, parmi les nombreuses floraisons que j'ai vues au mois de mai à 102 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, J'ai été agréablement surpris de rencontrer beaucoup de fleurs à pétales et sépales franchement roses, plusieurs semblables comme nuance à ceux du Cattleya Mossiae, et deux particulièrement extraordi- naires, à pétales et sépales rouge foncé d’un merveilleux effet. La serre des Laelia purpurata du grand établissement bruxellois possède une célébrité spéciale. C’est une des vastes serres du milieu de la galerie centrale. Elle renferme une collection unique de variétés de cette riche espèce, collec- tion sans cesse réformée par de nouvelles importations opérées dans un district privilégié dont MM. LiNDEN semblent avoir le secret. En effet, comme je le disais tout à l’heure, les floraisons de cette année viennent de révéler des formes nouvelles, encore bien supérieures à celles déjà si remarquables que les visi- teurs avaient tant appréciées l’année dernière et la précédente. Rien ne peut être comparé à la beauté de cette serre remplie de plantes robustes, de port si vigoureux et si compact, et couvertes de bouquets de fleurs. A l'entrée de la serre, sur les côtés aussi bien que sur le grand gradin de face, c’est un éblouissement. Les fleurs se mêlent, s’entrecroisent, le coloris pâle ou blanc des pétales et sépales fait ressortir d’une façon saisissante le pourpre chaud des labelles; plus loin des variétés pâles jettent une note tendre et délicate dans ces puissants coloris. Il est peu de fleurs dont le port même me semble aussi beau que celui des Laelia purpurata; leurs segments larges et étoffés ont des allures superbes; ils sont bien étalés, peu ondulés, et d’un dessin sobre qui est plein de grandeur; alors que le groupe des Cattleya Mossiae, par exemple, me fait penser à des oiseaux à vol lourd, à ailes infléchies, presque repliées, celui des Laelia purpurata évoque ces fiers oiseaux de proie, les oiseaux de l’Océan, par exemple, dans la construction desquels tout respire la force sauvage et indomptée. Mais la forme est peu, en comparaison de ces inimitables coloris. J'ai pris note des plus remarquables qui se trouvaient en fleurs au moment de ma visite ; la plupart venaient de recevoir des noms distinctifs, car il faut bien pouvoir reconnaître entre elles et retrouver, en dehors de la floraison, ces précieuses variétés. Je reproduis ci-après mes notes, tout en éprouvant mieux que personne l'impression de l’insuffisance des mots pour retracer ces merveilles. Les cinq premières variétés sont tout-à-fait hors de pair, et d’une beauté excep- tionnelle; parmi les suivantes, 1l serait difficile d'indiquer des préférences.Chaque fois qu’on en examine une nouvelle, on est tenté de donner la palme à celle-là. Var. fastuosa (fig. 57). Variété hors ligne, qui d’ailleurs sera probablement Fig. 57. — Laelia purpurata var. fastuosa. 104 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES figurée dans la Lindenia, à ce que m’a annoncé M. LUCIEN LiINDEN. Les pétales et les sépales sont d’un rose vif, les premiers beaucoup plus foncés dans la seconde moitié de leur longueur, et striés de nervures rouge vif qui sont aussi particulièrement foncées à l’endroit où les pétales ont leur plus grande largeur. Le labelle, très grand et très allongé, est d’un rouge pourpre sombre avec un petit triangle plus clair à la partie antérieure. _ Var. Lindeni. Variété assez analogue à la précédente, mais ayant un coloris uniformément rose vif sur les pétales et sépales. Le Garden, en la décrivant, dit qu’elle est identique à la variété Blenheimensis, qui a fleuri il y à quelques années dans la collection du duc de MARLBOROUGH, N et a été figurée dans l’Orchid Album; je la trouve bien supérieure à cette reproduction. Var. majestica (fig. 58). Pétales et sépales blanc crême. Labelle très grand, allongé, rouge violacé sombre bordé de blanc, avec une grande aire blanche striée à la partie antérieure. Var. triumphans. Pétales et sépales roses veinés de rose plus vif, labelle très grand pourpre sombre très foncé, avec la pointe rose striée de pourpre. Var. Aliciae. Pétales et sépales blancs, très larges; labelle ample, bien arrondi, carmin foncé avec la pointe blanche. Var. delecta. Pétales et sépales blancs, veinés de rose pâle sur les bords. Labelle très grand pourpre foncé, avec la pointe blanc rosé. Var. formosa. Pétales et sépales rose pâle, labelle très allongé, rouge cerise velouté, pointe plus pâle striée de rouge vif. Var. brunnea. Pétales et sépales blanc crême, labelle d’un beau coloris pourpre brunâtre sombre, avec la pointe blanche. Var. striata. Pétales et sépales blancs, veinés de rose pâle, labelle grand, d’un beau rouge cerise avec la pointe rose pâle striée. Var. Fosephinae. Pétales et sépales légèrement rosés, labelle très ample d’un rose très pâle, entièrement strié de rose un peu plus vif. Var. Annae. Pétales et sépales blancs, labelle arrondi, d’un beau pourpre avec la pointe rose pâle striée de pourpre. Var. Ceres. Pétales et sépales très larges blanc crême, labelle arrondi très ondulé, rose pâle avec une bande annulaire rose vif autour de la gorge. Var. Mariae. Pétales et sépales blancs; labelle très grand, pourpre vif avec une bordure pâle et la pointe blanche. Var. amoena. Pétales et sépales blancs, labelle arrondi dentelé, d’un rose 106 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES très pâle, avec une bande annulaire un peu plus vive autour de la gorge. À peu près un L. Schrüderi amélioré. Var. fascinator. Très distincte. Pétales et sépales roses, les pétales surtout d’un coloris très vif. Labelle allongé, d’un rouge groseille avec le disque jaune vif débordant en pointe sur le lobe antérieur. Var. lobata. Pétales et sépales rose pâle, labelle ample et très allongé en avant, pourpre foncé avec la pointe plus pâle. Var. Ermiliae. Pétales et sépales blancs, labelle arrondi pourpre foncé avec une fine bordure pâle et une grande macule blanche à la pointe. Var. macrochila. Pétales et sépales rose pâle, labelle très grand et largement étalé, pourpre avec les bords plus pâles et la pointe rose pâle. Var. Funo. Pétales et sépales blancs, labelle cerise pourpré avec une fine bordure blanche très nettement tranchée. Triangle blanc à la pointe. Var. albo-purpurea. Pétales et sépales blanc crème, labelle blanc avec deux fortes macules pourpres des deux côtés de la gorge, les bords restant blancs ainsi que la partie antérieure. Var. Minerva. Sépales et pétales veinés de rose pâle, labelle cerise bordé de rose avec la pointe blanche abondamment striée de rouge cerise. Var. praestans. Sépales et pétales blancs, veinés de rose pâle ; labelle ample, arrondi, presque carminé, avec un triangle rose assez grand à sa partie antérieure. Var. pulchra. Sépales et pétales roses veinés de rose vif. Labelle pourpre foncé avec le tube blanc crême et la pointe plus pâle. Var. dives. Sépales et pétales blanc crème, macule du labelle pourpre velouté remontant assez haut dans la gorge, pointe rose striée. Var. Phoebe. Sépales et pétales rose pâle, labelle rose pâle avec une bande annulaire rose plus vif autour du disque. : Var. carminea. Pétales et sépales blanc crême, labelle un peu étroit et allongé, entièrement rose carminé et non rose violacé comme dans les variétés Phoebe, amoena, Schrüderi, etc. Var. lineata. Pétales et sépales blanc crême, les pétales lignés de rose suivant la nervure médiane ; labelle pourpre avec la pointe plus pâle. Quelque étendue que soit déjà cette liste de variations, je ne serais nullement surpris qu’elle s’augmente de plusieurs belles nouveautés, car un grand nombre de plantes étaient encore en boutons lors de ma visite au célèbre établissement bruxellois. Comte DE MoRaAN. 15 JUIN 1893 107 MÉVUE DÉS ORCHIDÉES NOUMELLES| OÙ PEUNEO NNUES CYPRIPEDIUM CONCOLOR VAR. STRIATUM O’Br. — « Curieuse modification du type, ayant le sépale dorsal ovale, beaucoup plus étroit que dans le type, et à peine plus grand que le sépale inférieur. Les pétales sont ligulés, d’une longueur de plus de 5 centimètres, d’une largeur de 12 milli- mètres environ, et par conséquent beaucoup plus étroits que la forme ordinaire. Le labelle a la forme habituelle, mais il est densément pointillé de pourpre, et les pétales et sépales ont chacun une ligne pourpre distincte au milieu, et trois ou quatre lignes moins distinctes de chaque côté de celle-ci ; le fond est jaune, comme dans le C. concolor type. La plante est semblable à la forme de C. concolor à feuilles vert sombre. Cette variété a fleuri chez M. R. BrooMAN-WHITE, de Arddarroch, Garelochead, qui fait connaître qu’elle a été collectée à Mergui par son ami M. BATTEN. » Gard. Chron., 20 mai, p. 596. LAELIO.CATTLEYA SCHILLERIANA Horr. — « Une belle fleur d’une grande variété de cette superbe Orchidée est envoyée par M. T. W. THORNTON, de Brockhall, Weedon, avec information que la même grappe en portait six. Les larges pétales, qui ont environ 8 */, centimètres de longueur, sont blanc pur, les sépales blancs également, avec une délicate teinte lilacée. Le lobe antérieur du labelle, large et plat, est violet pourpré, et l’ensemble de la fleur indique que c’est un hybride naturel entre un beau modèle de Laelia purpurata et le Cattleya intermedia, le premier étant le porte-graines. » Gard. Chron., 20 mai, P. 596. CYMBIDIUM LOWIANUM VAR. SUPERBISSIMUM. — Très belle variété nouvelle qui a fleuri tout récemment dans les serres de L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE, à Bruxelles, et qui s2 distingue par le coloris du labelle, dont la macule est d’un pourpre-brun foncé contrastant richement avec le coloris 108 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES des autres segments. Je n’ai jamais vu jusqu'ici de variété comparable à celle-ci au point de vue de la beauté. ODONTOGLOSSUM THOMPSONIANUM. — Superbe forme, rentrant dans le groupe ystrix, qui vient de fleurir à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE. La fleur, d’une forme parfaite, est bien étalée et a les segments très larges. Les sépales sont d’un brun vif, avec la pointe et la base marquées de jaune pâle. Les pétales, très larges au milieu, acuminés, ayant presque la forme d’un losange, sont élégamment dentelés sur les bords; ils ont le fond jaune pâle avec trois ou quatre macules brunes dans leur première moitié vers la base et une autre macule beaucoup plus large près de la pointe. Le labelle porte au milieu une large macule brune, et sur les côtés à la base quelques autres plus petites de la même nuance. Cette belle nouveauté est dédiée à M. W. THOMPSON, l'amateur anglais bien connu, dont les Odontoglossum viennent de remporter un grand succès à la récente exposition de Manchester. Max GARNIER. LES ORCHIDÉES A L'EXPOSITION DE BORDEAUX La nouvelle Société horticole et vihicole de la Gironde, fondée en 1892, vient d'ouvrir, le 4 juin, sa première exposition. J'ai eu le plaisir d’assister en qualité de membre du Jury à cette inauguration, et de constater qu’elle était extrêmement brillante. Je ne crois pas que jamais une société créant une exposition d’horticulture ait remporté pour ses débuts un succès semblable. L'exposition a été admirablement organisée. L’emplacement qu’elle occupait était d’ailleurs des plus favorables; il était pris sur une partie de la place des Quinconces, immense quadrilatère planté d’arbres sur les côtés seulement, situé dans une position superbe, en plein centre, à deux pas du Grand Théâtre et des allées de Tourny, et bordé à l’une de ses extrémités par la Garonne. Un espace aussi vaste au milieu d’une grande ville est extrêmement précieux pour les expositions, et n’a peut-être d’analogue qu’à Paris, dans l’Esplanade des Invalides. Une partie de cette immense place était transformée en un frais jardin, et remplie de corbeilles de fleurs du plus gracieux aspect. 15 JUIN 1893 109 Un hall en bois, très élégant, avait été construit pour abriter l'exposition des Orchidées, et formait un véritable salon. Cette installation était très heureuse, et les superbes plantes exposées y trouvaient un cadre réellement digne d’elles. J'ai, dans ce journal, dit plus d’une fois, et notamment à propos de la dernière exposition de Gand, l’importance que je crois qu’on devrait attacher à ces arrangements, nécessaires pour que tout concorde et forme un ensemble vraiment artistique et plaisant; si la tradition routinière des expositions horticoles peut être enfin modifiée à ce point de vue, la belle expo- sition de Bordeaux aura bien contribué à cette utile évolution. C'était en tous cas un modèle dont devraient s’inspirer les expositions belges à venir. Le côté décoratif y est généralement négligé ou compris à rebours. A l’entrée de ce pavillon se trouvait une grande rocaille vallonnée d’un effet pittoresque très réussi, et richement garnie, au fond, d’un groupe de plantes ornementales, et plus en avant, de grands spécimens d’Orchidées en fleurs et spécialement de Laelia purpurata superbes, exposés par M. TREYERAN, et notamment un spécimen très remarquable appartenant à une excellente forme rappelant la variété Lindeni décrite dans ce même numéro par M. le comte DE MORAN. En pénétrant dans la salle, l'attention était immédiatement attirée par un groupe magnifique de 250 Orchidées en fleurs, exposé par les deux grands amateurs bordelais, MM. Canuzac et D. TREYERAN, et très bien disposé sur une élégante étagère en gradins. Les lecteurs du Ÿournal des Orchidées connaissent déjà le nom de M. CaHuzac, dont nous avons publié récemment le portrait, et dont les envois ont été fréquemment récompensés aux meetings de L’'ORCHIDÉENNE, à Bruxelles. La collection de Cattleya de M. TREYERAN, qui a déjà été représentée, elle aussi, avec éclat à nos meetings, est magnifiquement composée et cultivée avec une très grande entente des besoins de ces superbes Orchidées. Je connaissais ces deux collections, et n’ai pas été surpris de voir exposées les richesses qui en provenaient; mais J'imagine que ce spectacle a dû être une révélation pour plusieurs visiteurs, qui ne se doutaient pas de l’importance prise par la culture des Orchidées dans cette région, ni de la perfection à laquelle elle est arrivée. Ces 250 plantes, richement fleuries et d’une santé florissante, attestaient de la façon la plus probante que les Orchidées sont aussi bien traitées et aussi bien comprises chez les grands amateurs bordelais que dans les collections plus anciennement connues d'Angleterre ou du continent. 110 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES L Parmi les plus remarquables de ce beau groupe, je citerai un peu rapidement : Trois superbes variétés de Laelia grandis tenebrosa, des Cattleya Mendeli de premier ordre, Cochlioda Nüt:liana, Oncidium macranthum, divers Masdevallia et Cypripedium, de très beaux types d'Odontoglossum et de Cattleya Mossrae, les Epidendrum vitellinum majus et prismatocarpum, des Phalaenopsis, Aerides, Angraecum, Vanda, entre autres Vanda teres, etc. Le jury général a décerné à ce magnifique groupe le vase de Sèvres offert par M. le Président de la République pour être donné en prix au lot le plus remarquable. M. Pirer, d'Argenteuil, exposait un très beau groupe de Cattleya Mossiae et J'ai spécialement remarqué ses délicieuses variétés blanches. Il a obtenu un objet d’art spécial bien mérité. Le lot d'Odontoglossum crispum et Pescatorei envoyé par M. DuvaL, compre- nait de bonnes variétés, mais dénommées avec trop de fantaisie. M. RÉGNIER, de Fontenay sous Bois, avait quelques jolis Aerides Houlleti, et dans le nombre une variété très claire nommée Regnieri. Les Orchidées belges étaient bien représentées par les apports de Mre O. BLocx (objet d’art), et surtout de M. PEETERS (objet d’art), qui avait envoyé quelques belles plantes; j'ai remarqué dans ce dernier lot de bonnes variétés d’Odontoglossum crispum, des Miltonia vexillaria, Cattleya Mendeli, C. Mossiae et un très beau Masdevallia Veitchi. Dans le lot de M" O. BLocx, je citerai spécialement de jolis Odontoglossum crispum, des Cattleya Mendeli, C. Mossiae, Cypripedium Argus, etc. Comme on le voit par cette courte énumération, l'exposition de Bordeaux a obtenu un véritable succès, et reçu l’adhésion d’exposants qui sont venus de fort loin pour y prendre part; c’est que, depuis plusieurs années déjà, le centre bordelais s’est fait une réputation importante dans l’horticulture, et spécialement dans la branche des Orchidées, où il a pris une place de premier ordre; c’est actuellement, à mon avis, l’un des premiers, sinon le premier centre de France pour cette culture. L'exposition organisée par la Société horticole et viticole de la Gironde est venue très utilement consacrer les résultats acquis, et je ne puis que souhaiter qu’elle soit renouvelée chaque année pour continuer l'impulsion et pousser à d’autres progrès encore. Sa superbe organisation fait grand honneur à la jeune Société et le succès mérité qu’elle a obtenu ne pourra manquer de fournir à celle-ci un puissant encou- ragement. LE: 15 JUIN 1893 III UN NOUVEL ENNEMI Nous ne sommes pas cruels, nous autres horticulteurs, et cependant chaque jour nous jugeons par défaut, nous condamnons sans appel, nous exécutons sans remords de nombreuses victimes. Je veux parler des paisibles et malheureux cloportes. Leur innocence était autrefois reconnue. Le Bon Jardinier constatait qu’ils étaient accusés, bien à tort, de manger les feuilles vivantes, tandis qu’ils se nourrissaient de plantes mortes ou de détritus végétaux. Cependant le même auteur faisait connaître les moyens de les détruire. Est-ce parce qu’ils sont laids? Je voudrais bien savoir comment ils nous trouvent ! DECAISNE, dans l’Amateur des Jardins, ne range pas le cloporte parmi les animaux nuisibles. C'est, je crois, M. le comte DE BUYSSON, qui, le premier, a attiré sur la pauvre bête les foudres des horticulteurs, et, me fiant à son autorité incontes- table, j'ai longtemps détruit sans pitié les malheureux hôtes de ma serre. Si c’est à tort, Je le lui mets sur la conscience ! Dans ces derniers temps il m'était venu un scrupule.... un peu tardif. J'avais constaté la présence de cloportes dans des paniers où les racines étaient intactes, et leur absence dans le compost de plantes fortement endommagées. Un jour, en examinant les jeunes racines d’un beau D. formosum giganteum, je les trouvai complètement rongées. Je pensai tout de suite que ces dégâts étaient dûs aux cloportes, quoique je n’en eusse jamais vu dans le panier, qui d’ailleurs est suspendu très haut et à l’abri des incursions nocturnes, et je me décidai à faire subir à mon Dendrobium l'opération décrite dans L’Orchidophile par M. pu Buyssow, et trop rarement pratiquée — l'immersion dans de l’eau portée à 38° ou 40° centigrades. En examinant le panier au bout de quelques minutes, je ne vis aucun cloporte, et cependant cet animal ne peut séjourner dans l’eau, fût-elle froide. Je fis alors une inspection minutieuse de la surface de sphagnum restée en dehors de l’eau, et j'y découvris, non sans peine, un petit animal de l'espèce des limnées (ou planorbes) espèce de limaçon plat, à spires planes, de couleur verdâtre et presque microscopique (deux millimètres environ de diamètre). 112 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Ce fut un trait de lumière. Je cherchai avec plus de soin, et je découvris huit de ces horribles bêtes, que je connaissais déjà pour en avoir trouvé une rongeant, en plein jour, le bourgeon naissant d’un Dendrobium Devonianum qui ne s’en est pas encore relevé. Je les détruisis immédiatement, et, depuis, les racines de mon D. formosum se sont librement développées, au grand bénéfice de la pousse. Que faut-il conclure de cette observation, que j'ai répétée sur plusieurs paniers attaqués, lesquels contenaient tous des limnées ? Pour moi, les ravages des cloportes sont devenus fort douteux. C’est sans doute du sphagnum que proviennent les petites limnées ; elles s’y dissimulent pendant le jour, et il est extrêmement difficile de les distinguer, vu leur couleur et leur faible dimension. Il est probable, à mon avis, que la plupart des dégâts que nous constatons sont dûs à ce petit animal, qui paraît avoir échappé jusqu’à ce jour à l'attention des horticulteurs, car je ne l’ai vu signalé dans aucun traité. Et cependant il est, j'ai pu m'en convaincre, extrêmement redoutable ! Mais le peu d'observations que j'ai pu faire ne suffit pas pour former ma conviction — à plus forte raison celle de mes collègues. Et puisque le referendum a déjà donné de bons résultats... en horticulture, je proposerai à M. LiNDEN d’en ouvrir un sur cette question. Ce sera, si je ne me trompe, le troisième, et non peut-être le moins utile (‘). Toutes les opinions, de quelque manière qu’elles se produisent, seront bien accueillies, mais pour mettre un peu d'ordre dans l’enquête, ceux qui voudront bien y prendre part seront priés de répondre aux questions suivantes : 1° Avez-vous surpris, soit la nuit, soit le jour, des cloportes occupés à ronger les racines des Orchidées ? 2° Avez-vous constaté des érosions dans des paniers qui ne contenaient pas de cloportes (ce dont on peut s'assurer, soit au moyen de l’eau chaude, soit par l’emploi de pièges appropriés)? 3° Avez-vous essayé de tremper les paniers attaqués dans l’eau, chaude ou froide, et y avez-vous ainsi constaté la présence des limnées ou des cloportes ? Si les horticulteurs veulent bien répondre à ces diverses questions, on saura dans peu quels sont les véritables auteurs des dommages attribués jusqu’à ce jour aux seuls cloportes, dont la conformation semble cependant indiquer qu’ils ne peuvent facilement attaquer les tissus végétaux. (1) Ce referendum sera ouvert dans un des prochains numéros, L. L. 15 JUIN 1893 51e Mais, en attendant, Je ne saurais trop insister sur la nécessité de rechercher soigneusement les dangereux mollusques dont j'ai signalé les ravages, en immergeant les paniers ou les pots dans l’eau chaude de manière à ne laisser en dehors du liquide que quelques points de la surface supérieure du sphagnum, et à former une île où limnées et cloportes se concentrent, et où il devient facile de les apercevoir et de les détruire. E. ROMAN. Périgueux, le 30 mai 1893. CONSEILS UTILES Les Cattleya Mossiae et Mendeli qui ont fini de fleurir doivent recevoir un repos de deux ou trois semaines, puis on rempotera ou on surfacera les plantes dont le compost ne sera plus suffisamment frais. Il en est de même des Laelia purpurata et cinnabarina. Les Milltonia vexillaria pourront aussi recevoir le même traitement, mais comme leurs pousses sont déjà commencées, il faudra avoir grand soin de ne pas blesser les jeunes racines en opérant le rempotage. Les ombrages, qui sont actuellement indispensables pendant une grande partie de la journée, doivent être enlevés dès que le soleil baisse, c’est-à-dire vers 6 heures, ou plus tôt si les serres sont orientées de façon à se trouver à l'abri des rayons directs avant ce moment. Les Odontoglossum citrosmum, dont les fleurs splendides se piquent assez facilement, doivent être tenus un peu secs et dans une atmosphère sèche pen- dant leur floraison. Dès que celle-ci sera terminée, on donnera aux plantes des arrosages abondants pour stimuler la végétation, la formation de la pousse commençant en même temps que celle de la tige florale. x Les seringages ne doivent jamais être appliqués aux Orchidées en fleurs parce que l’eau tacherait les fleurs; ils sont nécessaires pour les Disa, qui demandent beaucoup d'humidité et de fraîcheur. Mais il faudra avoir soin de projeter l’eau sur les feuilles de très près et avec précaution, pour ne pas mouiller les fleurs. IGNOTUS. 114 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 80) 15° LES BRaAssIA Si les espèces du genre Brassia ne brillent pas au premier rang pour l’élé- gance et l’éclat des couleurs, elles méritent cependant une place honorable dans toutes les collections d'Orchidées. Leurs fleurs ont d’ailleurs un aspect assez étrange, et la plupart évoquent l’idée de quelque gros insecte fantastique, aux longues pattes étalées. Plusieurs espèces de ce genre fleurissent en été. L’une des plus répandues et des plus anciennement cultivées est le B. verrucosa, qui produit de nombreuses fleurs disposées en grappes. Les sépales et les pétales, étalés en étoile, sont très longs et très étroits, d’un vert olivâtre très pâle, et chargés inférieurement de gros points d'un pourpre foncé. Dans la plante que nous examinons en ce moment, ils n’ont pas plus de trois millimètrees de largeur à la base, puis s’effilent insensiblement jusqu’au sommet, qui forme une longue pointe très aiguë; les pétales ont une longueur de cinq à six centimètres, le sépale supé- rieur huit centimètres et les sépales latéraux plus d’un décimètre; certaines variétés ont des dimensions beaucoup plus considérables encore. Le labelle, indivis et terminé brusquement en pointe très aiguë, atteint à peine une longueur de trois centimètres; il est d’un blanc un peu jaunâtre, couvert, à la base et dans la partie moyenne du limbe, de petites verrues arrondies et d’un vert olivâtre ; en outre, l’onglet porte deux grosses crêtes charnues et blanches, séparées par un sillon d’un jaune citron, et terminées chacune par un gros tubercule comprimé et divergent. Le gynostème, long de six millimètres, est presque arrondi, d'un vert assez foncé avec macules brunes ; sa face antérieure montre à la base une légère cavité, et au-dessus un grand stigmate très pro- fond, mais il n’y a pas de trace d’ailes; au sommet, l’opercule uniloculaire et les deux pollinies qu’il abrite présentent la même organisation que dans les 15 JUIN 1893 115 Oncidium et les Miltonia, étudiés en dernier lieu; le clinandre, très peu profond, a les bords tronqués. Le B. brachiata présente les mêmes verrucosités vertes sur le labelle ; mais ses fleurs, d’un jaune pâle lavé de vert à la base des divisions, atteignent jusqu’à 25 et même 30 centimètres de diamètre. Le B. Lawrenceana a presque les teintes de l’espèce précédente, sauf que le labelle est dépourvu de macules et de verrucosités. Dans sa variété longis- sima, les fleurs ont presque des dimensions doubles de celles du B. brachiata, car les sépales latéraux seuls n’ont pas moins de 25 centimètres de longueur. Dans le B. Keiliana, dont les sépales et les pétales sont terminés en longues pointes filiformes, chaque fleur est accompagnée d’une grande bractée blan- châtre, très mince, engaînante et étalée. Notons encore que dans ce genre, tantôt les pseudo-bulbes sont terminés par une seule feuille, comme dans les B. Keiliana, B. Lawrenceana, B. macu- lata, et tantôt ils en portent deux, comme dans les B. brachata, B. caudata, B. Lanceana, B. verrucosa. Voici les caractères communs aux diverses espèces de Brassia : « Sépales libres, étalés, étroits, acuminés ou caudés, égaux entre eux ou les « latéraux plus longs. Pétales semblables au sépale postérieur ou plus petits. « Labelle libre, sessile à la base du gynostème, étalé, plan, indivis, muni de « deux lamelles à la base, plus court que les sépales. Gynostème court, dressé, « sans ailes ni pied; clinandre à bords tronqués. Anthère terminale, en forme « d’opercule, très convexe, unilocalaire ; deux pollinies cireuses, ovoïdes, « inappendiculées, reliées au rétinacle par un pédicelle plan, oblong ou linéaire. « — Herbes épiphytes, munies de pseudo-bulbes aplatis et cannelés, ter- « minés par une ou deux feuilles coriaces, très longues et étroites. Pédoncules « simples, sortant des gaines foliacées qui se trouvent à la base des jeunes « pseudo-bulbes. Fleurs grandes, à sépales souvent très longs, disposées en « grappes lâches. » En comparant ces caractères avec ceux que nous avons donnés précédem- ment pour les genres Milionia (v. plus haut, p. 83) et Oncidium (v. 3"° année, p. 374), nous verrons que le genre Brassia a de très grands rapports avec ces deux derniers et appartient évidemment au même groupe qu’eux (VANDÉES, sous-tribu des ONCIDIÉES). Cependant il est toujours facile de l'en distinguer au premier coup d'œil à ses sépales étroits et fort allongés, surtout les latéraux. Il diffère en outre des Miltonia par son labelle moins ample, muni à la base de 116 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES deux lamelles bien distinctes; il se distingue encore des Oncidium par son labelle sans onglet, non divisé en lobes, et par son gynostème privé d'ailes. HISTORIQUE. — Le genre Brassia rappelle le nom du botaniste voyageur WiLLiAM BRASS, qui explora la côte occidentale d’Afrique. Il fut créé par ROBERT BROWN, l’un des plus grands botanistes anglais, qui le décrivit en 1813, dans le cinquième volume de l’Hortus Kewensis d'AITON (seconde édition), ouvrage dans lequel sont décrites toutes les plantes qui étaient cultivées à cette époque au jardin botanique de Kew. Le genre se composait alors d’une seule espèce, le B. maculata; ce n’est qu’en 1824 que LINDLEY y fit rentrer une seconde plante, le B. caudata, qui pour LINNÉ était un Epidendrum, et pour WiLLDENOW un Malaxis. Dans son relevé de 1833, LINDLEY n'avait encore aucune espèce à ajouter aux deux précédentes; mais en 1853 (Folia Orchidacea), 1l pouvait en décrire dix-sept, dont quelques-unes cependant ne semblent pas suffisamment distinctes. Pendant les quarante dernières années, on en a encore décrit un certain nombre; on peut donc estimer aujourd’hui qu’il doit exister de vingt à vingt-cinq espèces de Brassia. Les limites du genre n’ont pas varié depuis sa création, et nous n’avons pas de synonymes à y rapporter. Cependant nous avons vu (voir plus haut, p. 34) qu’en 1863, REICHENBACH a voulu le réunir aux Oncidium, mais personne n’a admis cette manière de voir; aussi les espèces nouvelles que cet auteur a eu à décrire ultérieurement ont-elles été rangées par lui-même parmi les Brassia et non parmi les Oncidium. DIvVISIONS DU GENRE. — Dans ses Folia Orchidacea (1853) LINDLEY a sub- divisé le genre en deux sections : les EUBRASSIA, à bractées courtes et peu visibles ; et les GLUMACEAE, à bractées longues et herbacées, comme le B. Keï- liana, dont il a été question plus haut. Comme les Eubrassia sont les plus nombreux, il les a partagés en deux groupes : 1° Ceux qui ont le labelle lisse, comme les B. maculata, B. Lanceana, B. Lawrenceana, B. caudata, B. Gireoudiana, etc. 2° Ceux dont le labelle porte de petites verrues, comme les B. verrucosa, B. brachiata, etc. | DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Les Brassia croissent généralement dans les lieux montagneux ; ils habitent les régions tropicales de l'Amérique, depuis le Brésil et le Pérou, jusqu'aux Antilles et au sud du Mexique. (Sera continué.) A. COGNIAUX. BP TES NOUMELILES ET PETITE CORRESPONDANCE CHEZ L’AMATEUR. — Nous avons reçu de M. F. Bapiwo, de Vercelli : 1° Un Cypripedium albo-purpureum monstrueux, présentant une soudure de deux fleurs dont les organes étaient complètement mélangés entre eux ; l’une de ces fleurs avait atteint son développement à peu près nor- mal ; l’autre était encore de très petites dimensions, Enfin un troisième bouton se trouvait placé contre ces fleurs et avait son pédicelle soudé avec le leur, de sorte que cet organe était formé de trois pédicelles réunis en un seul. 20 Un Cypripedium Stonei appartenant à une variété . très voisine, quoiqu'un peu plus petite, du C. Stonei var. Cannarti, qui a été figuré dans la Lindenia. De M. le Dr van CauweLazrT, une fleur de Cattleya Mossiue appartenant à une belle variété; fleur très srande, à labelle ample et richement coloré de rouge cramoisi vif sur toute l'étendue du lobe antérieur. # *k *# E. R. — Veuillez vous reporter, pour le Cattleya Alexandrae, à ce que nous écrivions dans la Petite Cor- respondance du n° 77 (n° du 15 mai dernier). Le Coelogyne en question appartient à la variété dite de Chatsworth. Lorsque des pseudobulbes se superposent aux précé- dents, comme il arrive assez fréquemment dans les Coelogyne cristata, la croissance s'opère parfaitement quoique ces pseudobulbes ne touchent pas le sphagnum ; néanmoins, si la végétation semble souffrir de cet état de choses, vous pourriez rempoter la plante dans un pot plus grand et vous efforcer de recourber le rhizôme de ces pseudobulbes aériens de façon à les amener au contact du compost, en écartant les pseudobulbes situés en dessous. Si enfin ce procédé vous paraît difficile à appliquer dans l’espèce, vous pourriez entourer de sphagnum le rhizôme et la base des pseudobulbes, mais comme il pourrait en résulter une pourriture des pseudobulbes inférieurs enterrés ainsi, il serait utile de déposer ce sphagnum sur une planchette, ou mieux sur un grillage galvanisé assez serré. Nous cultivons le C. cristata Chatsworth var. en serre froide ou tempérée-froide, et l’autre type, plutôt en serre chaude. Cette espèce est d’ailleurs très accommo- dante au point de vue de la température. %k x * COLLECTIONS BELGES. — Le Gardeners’ Chro- nicle dans son numéro du 27 mai, parle dans les termes suivants de la collection de M. A. Van imscxoor, l’ama- teur gantois bien connu : « En Belgique, nous ne recherchons pas beaucoup les collections de plantes d’un intérêt botanique, et les espèces à effet sont les plus populaires; toutefois M. Azr Van Imscxoor a heureusement combiné, dans ses charmantes serres de Mont St Amand, les Orchidées à effet et les espèces simplement curieuses. A l’époque de notre visite, la plus grande partie des plantes en fleur étaient exposées dans le beau groupe de plus de 220 espèces décrit dans notre compte-rendu de l'Expo- sition de Gand, mais il en restait assez pour donner de éclat aux serres et faire ressortir le feuillage, brillant de santé, des Orchidées de tous genres dont leur proprié- taire est un admirateur enthousiaste. La plupart des fleurs à effet étaient fournies par les Odontoglossum, Cattleya, Vanda et Masdevallia ; en outre, beaucoup de Bolbophyllum rares et curieux, le curieux petit Sigma- tostulix radicans, le Houlletia odoratissima, les Gon- gora, Eria, Coelogyne Parishi, C. sulphurea et d’autres plantes non en fleurs. Le Renanthera Tmschootiana paraît être remarquable. Pendant notre tournée dans les serres, les observations de notre guide, M. Van Iuscoor, nous ont vite démontré qu’il prend autant de soin des petites espèces que des plus brillantes, et qu’il trouve même plus de plaisir à cultiver les plantes botaniques que celles à grandes fleurs. Parmi Îes autres plantes cultivées dans cette collection, nous avons trouvé plusieurs plantes curieuses et rares ; l’une des plus singulières est le Ceropegia Saundersi, dont les tiges charnues étaient bien garnies de charmantes fleurs. Une grande plante de Vanilla planifolia était couverte de fruits. » % + % POLITIQUE ET ORCHIDÉES. — Voici dans quels termes un grand journal parisien s’occupe des Orchidées exposées à l’exposition de la Société Nationale d’'horti- culture de France, à Paris : « Le grand succès a été pour les Orchidées si belles, si étranges, si faites pour plaire aux curieuses. D'ailleurs, elles sont pour rien : une Cottleya alba, par exemple, ne se paye guère que 2,000 francs et, pour 6,000 francs, on peut posséder un variabilis qui, qualité extra-moderne a la vertu de changer de couleur plu- sieurs fois l’an. » Nous comprenons parfaitement qu’un reporter de faits-divers ne connaisse pas les Orchidées, surtout dans une ville comme Paris, où tant d’autres occupa- tions le sollicitent. Mais étant donné que l’interview est, depuis quelques années, si fort à la mode chez nos voisins, n’était-ce pas le cas d'aller intervièwer, sinon les Orchidées, du moins ceux qui les connaissent ou les exposent ? Qui a bien pu fournir les extraordinaires renseignements ci-dessus ? M. Lemice-Terrieux, sans doute, puisque c’est le nom en France des « zwanzeurs » de notre pays. * x * EXPOSITION DE MANCHESTER. — Parmi les amateurs qui ont obtenu les plus grands succès à cette importante exposition, citons : M. G. Harpy, qui a remporté une série de premiers prix dans les concoùrs réservés aux Orchidées (notamment pour 10 spécimens en fleurs, très remarquables); M. TH. STATTER, qui a remporté la palme pour une collection de Dendrobium, une Orchidée nouvelle en fleurs, et pour le meilleur Cypripedium hybride (C. X Aylingi) ; M. W. THomPsox, qui exposait une superbe collection d’Ondontoglossum qui a remporté le 1 prix; M. Jos. BROOME, qui pré- sentait de belles variétés de Cattleya Mossiae, etc. X *# , EH. O. — 1° Non, la règle est générale et s'applique également dans le cas dont vous parlez. 2° Le Cirrhopetalum Mastersianum a été nommé par M. Rozre et décrit par le même auteur dans la Lindenia. Il est décrit dans le 1° volume du Journal des Orchi- dées, page 295. 30 N° 42. Fe R. P. — Ce sera pour le prochain numéro. [’abon- dance des matières nous oblige à différer cet article. %k *k # H. H. — Consultez l’ouvrage de Darwin sur la fécon- dation des Orchidées. Dans cet ouvrage, qui n’est qu’un des chaînons d’une série de démonstrations de sa fa- meuse théorie de l’évolution, le célèbre physiologiste a étudié la structure d’un grand nombre de genres et d’espèces au point de vue de la facon dont leur fécon- dation peut s’opérer, soit natureliement, soit artificiel- lement par l’intervention des insectes, et il est arrivé à cette conclusion que la nature semble avoir donné la preuve, dans la famille des Orchidées plus encore que ‘dans la plupart des autres, de son horreur pour la reproduction directe de l’individu et de sa tendance au croisement des espèces entre elles. Vous trouverez des indications sommaires sur le mécanisme de la fécondation chez certaines Orchidées dans la Lindenia, vol. VI (description du Coryanthes Bungerothi) et dans le Journal des Orchidées, vol. III (La fécondation dans le genre Cryptophoranthus). j ; IDR DE X * CATTLEYA MOSSIAE VAR. VANIERI. — A la dernière exposition de la Société nationale d’horticul- ture de France, qui a eu lieu au mois de mai au Pavillon de la Ville de Paris, le-prix d'honneur réservé à la plus belle nouveauté présentée pour la première fois a été décerné au Cattleya Mossiae War. Vanieri, introduit du Vénézuela par M. PRET, d’Argentueil près Paris. Cette belle forme à fleurs blanches diffère simplement de la variété Wagneri, par une large raie violette qui traverse dans toute sa longueur la macule jaune du labelle. C’est une magnifique variété qui méritait bien la récompense qui lui a été décernée. O. Bazui1r. UN JARDINIER une-maison bourgeoise. marié, sans enfants, au courant de la culture des Orchidées, demande une place dans S’adresser à LÉON Simox, 11bis, rue du Bois de Boulogne, Paris. ORCHIDÉES NOUVELLES DAINFRObUCHONEC DIRECTE Mises au Commerce par L'HORTICULTURE INTERNATIONALE En 1891-98. ACANTHEPHIPPIUM LEONTOGLOSSUM Lind. et Rolfe Cette plante, qui appartient à un genre peu connu jusqu’ici, est d’un port élégant et produit des fleurs d’assez grande taille, d’un coloris jaune crême, qui sont curieuses et très intéressantes. Prix : 40 francs. AGANISIA IONOPTERA Nous avons réintroduit cette espèce, qui avait disparu depuis longtemps et qui mérite de figurer dans toutes les collections ; elle produit des grappes érigées portant des fleurs très gracieuses, maculées de violet sur fond blanc. La variété alba, presque entièrement dépourvue de macules, est nouvelle (Lindenia, pl. 287). Prix : 25 francs. ANGULOA UNIFLORA VAR. TREYERANI Lind. et Rolfe Magnifique variété à sépales lavés de rose, avec le tube du labelle allongé et entièrement strié de rouge vif en lignes concentriques (Lindenia, pl. 310). Prix sur demande. BOLBOPHYLLUM ANCEPS Rolfe Charmante espèce nouvelle dans le genre du B. Dearei. Ces petites plantes, cultivées en paniers suspendus, portant à l’extrémité de tiges flexibles leurs fleurs semblables à de petits papillons nuancés d’or et de violet améthyste, produisent un effet charmant (Lindenia, pl. 351). Prix : 50 francs. CATASETUM TENEBROSUM Rolfe Ce superbe Catasetum est plus gracieux que beaucoup de ses congénères ; il a les pétales et les sépales richement maculés de brun vif sur fond clair, et le labelle étalé, d’un jaune de cire éclatant. Diplôme d’honneur de 1'e classe à l’nnanimité au meeting de L’ORCHIDÉENNE du 14 mai. Prix sur demande. CATTLEYA ALEXANDRAE Lind. et Rolfe Les figures publiées dans la Lindenia (pp. 357 et 358) montrent les réelles qualités de cette espèce; quand elle sera bien établie et produira, comme à l’état naturel, ses bouquets de dix à douze fleurs au sommet d’une longue tige, elle justifiera amplement les jugements élogieux émis par M. Srarrer, le grand amateur anglais et par M. Rozrs. Prix : 10 et 20 francs. CATTLEYA REX Cette admirable Orchidée, le roi des Cattleya, n’est pas et ne sera pas détrônée. La beauté de ses fleurs, à pétales et sépales blanc crême, à labelle marbré de jaune d’or et de rouge cramoisi, avec les bords blanc finement dentelés, ne redoute aucune comparaison (Lindenia, pl. 265). Prix sur demande. CATTLEYA CLAESIANA Lind. Cette belle plante paraît être un hybride naturel entre le C. intermedia et le C. Harrisoniue, entre lesquels elle est sensiblement intermédiaire. Prix sur demande. CATTLEYA TIGRINA Lind. Superbe nouveauté qui paraît être un hybride naturel entre le C. Aclandiae et le C. Schilleriana. Ses fleurs, de très grande taille, ont un coloris très distinct, quelques-unes ont le fond jaune saumon. d Prix sur demande. CIRRHOPETALUM AMESIANUM Lind. et Rolfe L'un des plus charmants coloris qui existent dans le genre (Lindenia, pl. 314). Prix sur demande. CIRRHOPETALUM MASTERSIANUM Lind. et Rolfe. Espèce à fleurs de grande taille, et d’un beau jaune brunâtre (Lindenia, pl. 255). Prix sur demande. COELOGYNE BORNEENSIS Rolfe Prix sur demande. COELOGYNE TENUIS Rolfe Ces deux espèces, de port absolument différent, ont des fleurs très analogues, dans le genre de celles du C. flaccida, mais apparaissant successivement au sommet d’une tige qui se développe peu à peu, de sorte que la floraison dure fort longtemps. Prix : 50 francs. CORYANTHES LEUCOCORYS Rolfe Espèce splendide et tout à fait distincte comme coloris. Le capuchon du lahelle est d’un blane d'ivoire ; le seau est tout entier d’un beau rouge grenat. Pétales et sépales vert d’eau, maculés de rouge (Lindenia, pl. 293). Prix : 75 francs. CORYANTHES MACROCORYS Rolfe Espèces appartenant à un type tout nouveau dans le genre. Le capuchon du labelle, beaucoup moins développé qu’à l'ordinaire, est allongé comme une sorte de fourreau. La fleur est fort curieuse (Lindenia, pl. 342). Prix : 50 francs. CYCNOCES PERUVIANUM Rolfe Les fleurs mâles de cette espèce sont encore les seules connues. Elles ont le labelle grêle et allongé, terminé par une étoile blanche; les pétales et les sépales sont maculés de brun sur fond vert (Lindenia, pl. 501). Prix : 40 francs. CYPRIPEDIUM X ENGELHARDTAE Lind. Bel hybride comparable à un Leeanum qui serait entièrement teinté de jaune d’or (Lindenia, pl. 285). Prix sur demande. CYPRIPEDIUM * LEONAE Lind. Hybride remarquable par le développement extraordinaire du pavillon, qui est blanc, strié à la base de rouge-brun et de vert, avec de fines macules rouge violacé (Lindenia, pl. 360). Prix sur demande. CYPRIPEDIUM * DUBOISIANUM Hort. Hybride d’un caractère tout à fait distinct, remarquable par le coloris particulier du pavillon, vert jaunâtre nuancé de blanc et très maculé de noir, et des pétales, d’un rouge acajou à reflets cuivrés, maculés de gros points noirs (Lindenia, pl. 277). Prix : 75 francs. EPIDENDRUM CAPARTIANUM Lind. Espèce appartenant au groupe de l’E. Randi, et produisant de longues grappes ramiñées de fleurs très élégantes (Lindenia, pl. 533). Prix : 10 et 25 francs. MORMODES ROLFEANUM Lind. Fleurs d’une grandeur exceptionnelle, d’un rouge-sang sur le labelle, avec les pétales et sépales jaunes striés de brun (Lindenia, pl. 289). Prix : 40 francs. MORMODES BUCCINATOR VAR. CITRINUM Lind. Nouvelle variété d’un ravissant coloris jaune clair. Fleurs en grappes très serrées et très décoratives. Prix sur demande. ONCIDIUM CRISTATUM Rolfe L'une des espèces les plus précieuses pour la dévoration. Fleurs de grande dimension, d’un superbe coloris jaune vif, et produites en grappes très fournies. Prix : 15 et 25 francs. ONCIDIUM ZONATUM Cogn. Espèce très curieuse rentrant dans le groupe abortivum ‘Journal des Orchidées, n° 77). Prix : 25 francs. PERISTERIA LINDENI Rolfe Fleurs en grappes bien fournies, de forme globuleuse, couvertes de fortes macules rouge grenat, sur fond gris jaunâtre. Très curieux (Lindenia, pl. 328). Prix : 40 francs. STANHOPEA MOLIANA Lind et Rolfe Superbe espèce ayant les pétales et sépales blanc crême tachetés de rouge pourpre; labelle blanc tacheté, sur une grande partie, de points rouges très serrés (Lindenia, pl. 331). Prix sur demande. TRICHOCENTRUM TRIQUETRUM Rolfe Charmante petite espèce, d’un port analogue à celui du 7. iridifolium, et produisant des fleurs de belle taille d'un jaune clair maculé d’un jaune orangé sur le labelle (Lindenia, pl. 311). Prix : 40 francs. TRICHOPILIA BREVIS Rolfe Très belle espèce, à fleurs d’une forme plus harmonieuse que la plupart de celles de ce genre. Les pétales et sépales, assez courts, sont maculés de brun sur fond jaune; le labelle très ample, formant une large conque, est blanc pur (Lindenia, pl. 332). Prix sur demande. ZYGOPETALUM LINDENIAE Rolfe Magnifique espèce à fleurs de grande taille, à peu près comme le Z. rostratum, mais ayant le labelle entièrement recouvert de lignes parallèles rouge pourpre; les pétales et sépales sont également lavés de rose pourpre (Lindenia, pl. 275). Prix sur demande. RO À Zu es à : © 4ne année. Le JU | BE | 893 Numéro 80. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉ DIGG É ET PU BE LTÉE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, A. Bleu, D' Van Cauvwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, J. Nôtzli, Comte de Bousies, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan,O. Ballif, R. Johnson, C.Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere:F. della Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1” et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. SOMMAIRE DU 80" NUMERO : Pages Causerie sur les Orchidées. — LIT. AAT Culture des Barkeria . . A2 Le parfum des Orchidées. . 4923 Exposition de Bordeaux . À 124 Conseils utiles . US Le choix des Orchidées. 128 130 Les grandes époques de la éBélation: L'HORTICULTURE INTERNATIONALE ÉEIRNT D) EE IN) (Société Anonyme) Pare Léopold. BRUKELLES IMPORTATIONS L'HORTICULTURE INTERNATIONALE v7e77 de recevoir de magnifiques vmporlalions de Cattleya labiata (Warocqueana), gigas, aurea Mossiae, speciosissima, de Cypripedium msigne montanum, Exul, 7e Vanda coerulea, Aerides quinquevulnerum, de PDendrobium nobile (cartétés nouvelles), Wardianum, Dalhousieanum, d'Oncidium Gra— vesianum, Cymhidium eburneum, #'Odontoglossum Hall, Cirrhosum, efc. PRIX ET DÉTAILS PAR CORRESPONDANCE NOTA BENE. — fjtant son PROPRE IMPORTATEUR — c’esl-à-dire vendant toutes ses importations de première main — L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets beaucoup plus forts el à bien meilleur compte qu’on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu’elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. 1% JUILLET 1893 117 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LII. — Combien de temps durera la vogue des Orchidées? On conte qu’un sultan, ayant eu la singulière fantaisie de voir un de ses sujets heureux, fit venir un paysan dans son palais et lui montra un monceau d’or et de pierreries précieuses : « Tout cela, lui dit-il, est à toi, je te le donne. » — L'homme des champs, émerveillé, remercia, puis il se rembrunit soudain et resta songeur devant le pacha. « Eh bien, dit celui-ci, tu ne ‘sembles pas satisfait? » — C’est, répondit l’autre, que je pense que mes voisins viendront me voler mon trésor. — N'est-ce que cela ? dit le sultan, voici un coffre-fort à secret, si lourd qu’on ne pourra pas l’emporter. — Mais si ma maison brûle, devrai-je perdre tout ce que je possède ? — Bon! reprit l’autre, le coffre-fort est incombustible. — Et si je tombe malade et ne puis plus l'ouvrir moi-même, faudra-t-il confier le secret à quelqu'un qui me dépouillera ? — Tu peux mourir aussi, et tu n’auras plus besoin de richesses. » Cet apologue de l'inquiétude qui gâte tous les plaisirs, me revient quelquefois à l’esprit quand je m’entends poser cette question que tous les amateurs, je pense, ont entendue comme moi : Pensez-vous que la vogue des Orchidées durera longtemps ? Je demande au Yournal des Orchidées l'hospitalité pour ma réponse, parce que je voudrais la faire entendre à tous. Mon opinion, ma conviction, c’est que la faveur dont jouissent les Orchidées au-dessus de toutes les autres familles végétales durera toujours, ou tout au moins tant qu’il existera des hommes capables d'aimer les œuvres de la nature, et de goûter le charme du luxe artistique. Examinons d’ailleurs les causes qui font tomber dans l’oubli ou l’indifférence certaines classes de végétaux jadis appréciés. J'en ai éprouvé l'effet par moi- même, et tous mes lecteurs sans doute ont passé par là. J'ai commencé, quand j'étais enfant, par trouver du plaisir à regarder les fleurs du jardin, à suivre leur croissance et à guetter leur épanouissement, sans me préoccuper bien 118 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES entendu de leur rareté ou de leur mérite. Plus tard, quand j'ai eu l’occasion d’en voir aux expositions ou dans les jardins de mes amis, je m’y suis intéressé de plus près; j'ai désiré posséder les plus belles que j'avais rencontrées au dehors, et je suis arrivé peu à peu à devenir connaisseur, c’est-à-dire à rechercher les formes les plus remarquables et les plus nouvelles ; car il faut bien varier ses plaisirs pour les renouveler, et d’autre part, comme on trouve autant d'agrément à montrer ses fleurs qu’à les admirer soi-même, la satisfac- tion d’amour-propre qu’on éprouve s’alimente des difficultés vaincues, des trouvailles faites à point, de la rareté des trésors qu’on a et que tout le monde ne possède pas. J'ai collectionné ainsi les plantes que tout amateur connaît, apprécie, et, comme moi, laisse néanmoins à un rang bien inférieur dans ses affections : Camelias, primevères, tulipes, azaleas, pensées, pelargonium, amaryllis, roses même... Mais les impressions qu’elles m'ont fourni ne m'ont jamais satisfait pleinement, pour des raisons faciles à comprendre. D'abord les variations n'étaient pas très nombreuses; après avoir collectionné les azaleas simples, puis les doubles, et ainsi d’année en année, je ne tardais pas à ressentir les fâcheux effets de la monotonie. Au point de vue de la beauté, les changements de la mode me laissaient perplexe, car entre vingt coloris différents je n’appré- ciais guère moins ceux de l’année précédente que ceux qui jouissaient de la faveur actuelle ; et pour la rareté, je ne me trouvais guère de mérite à posséder des fleurs que tous mes amis, en somme, et tous mes voisins ne tardaient guère à placer dans leur collection, et qui se trouvaient à la portée de tous. Les Chrysanthèmes, avec leurs variétés infinies, me paraissent présenter un autre défaut, et c’est celui qui a vraisemblablement amené la décadence des tulipes. Non seulement il est difficile d’assembler dans une collection toutes les variétés existantes, ou même seulement les plus remarquables, mais il n’est guère possible de ne pas se noyer dans cet océan de formes presque égales entre elles et accru tous les ans de cinquante ou cent variétés nouvelles ; j'avoue, quant à moi, que je ne parviens pas à distinguer les plus rares des plus vulgaires, et que ma mémoire se refuse à conserver tant de dénominations, effort d’ailleurs à peu près inutile, parce que la plupart seront perdues de vue l’année suivante. Les Orchidées ne présentent pas ce défaut ; un certain nombre d’espèces de toute beauté, connues de très longue date, sont définitivement classées et de prix à peu près fixe, car on sait combien coûte leur recherche et leur importa- tion. D’autres espèces nouvelles apparaissent encore fréquemment ; mais toutes TNTULILÉETNT808 119 ces espèces présentent entre elles des différences de forme et de coloris si grandes, qu’elles resteront toujours très distinctes aux yeux de l’amateur, et que celui-ci pourra s’attacher aux unes ou aux autres selon les préférences de son goût. Au point de vue de la grâce, de la splendeur, de l’éclat et de la variété des coloris, aucune autre famille ne peut être comparée à celle que nous préférons, et qui, croyez-le bien, sera toujours préférée. Elle possède aussi avantage du parfum; beaucoup d’espèces en répandent de délicieux, tandis que les Chrysanthèmes, dont je parlais tout à l'heure, les Tulipes, les Pensées, sont très déshérités sous ce rapport. Ainsi que je le disais plus haut, les Orchidées ont de quoi satisfaire tous les goûts ; n’est-ce pas un immense avantage ? Certains amateurs s’adonnent ainsi à la culture de deux ou trois genres plus particulièrement; il y a eu des époques où la vogue s’attachait ainsi d’une façon spéciale aux Masdevallia, puis aux Cypripedium, aux Vanda, aux Odontoglossum. Cependant les autres genres n’ont jamais été oubliés. Les Orchidées sont cultivées depuis cinquante ans en Angleterre et chez LiNDEN; leur gloire, au lieu de se ternir, n’a fait que s’accroître constamment. Les prix extraordinaires payés depuis dix ans environ pour certaines raretés n'avaient pas été atteints alors qu’on ne connaissait que peu d’espèces, et que les exemplaires importés étaient beaucoup moins nombreux qu’aujourd’hui. Le prix même entre nécessairement en ligne de compte, et c’est à tort, je crois, que certains publicistes évitent d’en parler, craignant sans doute d’effrayer les profanes. Mais le prix plus élevé des Orchidées est, à mon sens, une des garanties de la durée de leur vogue; les amateurs ont en effet la certitude que les plantes dont ils ornent leurs serres ne deviendront jamais vulgaires, ne seront jamais les plantes de tout le monde. Même les espèces les plus répan- dues, les plus abondantes, celles qui ont été introduites par centaines de mille, ont un prix fixé, supérieur à celui des plantes indigènes, parce qu’il faut bien payer les frais des voyages d’exploration; puis il faut des serres pour les cultiver, un chauffage artificiel pour beaucoup de genres, bref des frais sup- plémentaires qui ne sont pas à la portée de tous. Rien n’est plus naturel que cette spécialisation; les personnes qui ont une grande fortune ont le devoir de remplir certaines obligations qui en dérivent, de tenir un rang; de même qu’elles sont tenues d’avoir plusieurs chevaux dans leurs écuries, des œuvres d’art dans leur appartement, une chasse (fûssent-elles 120 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES incapables de tenir un fusil), de même elles ne peuvent se contenter des fleurs vulgaires que le premier venu possède, et elles se doivent de garnir leurs serres de fleurs d'élite, au point de vue de la rareté, du prix et de la beauté. Toutefois, si les Orchidées coûtaient des prix exagérés, excessifs, elles ne trouveraient évidemment que peu d'amateurs. Elles offrent un grand nombre d’espèces de premier ordre qui sont aujourd’hui abondantes et se vendent à des prix très modérés; l’amateur peut se borner à cultiver celles-là, ou commencer par elles en attendant d’avoir acquis l’expérience de la culture, et enrichir peu à peu sa collection des espèces plus coûteuses. Un amateur très riche peut faire un choix exclusivement des variétés les plus rares et des perles presque uniques, que l’on ne saurait trouver ailleurs que chez lui. Les Orchidées d'importation ont encore cet attrait considérable de présenter un caractère incertain très passionnant pour l’amateur; celui-ci court la chance, en achetant des plantes importées, de trouver des variétés hors ligne, d’un prix quelquefois très considérable. S'il rencontre dans un lot de Cattleya Mossiae un Mossiae alba, comme ceux que j'ai vus en fleurs au mois de juin à l'exposition de Paris, ou parmi des Cypripedium Lawrenceanum une variété comme le Hyeanum, qui est sorti de chez LINDEN, il se trouve possesseur d’un bijou inestimable, et qui, s’il désire le vendre, produira plus que n'avait été payé un grand lot. | C’est là aussi un moyen de spéculation très profitable, et qui peut même faire ressortir l'exploitation en bénéfices chez certains amateurs qui sont spé- cialement favorisés par la chance. Sans parler même de ces cas un peu rares, tous les lecteurs du Yournal des Orchidées savent qu’on peut diminuer considérablement les frais d’une collec- tion en vendant une partie des fleurs qu’elle produit ; le directeur de ce journal a montré, en citant les chiffres les plus concluants, que la vente des fleurs d’Orchidées rapporte beaucoup plus que n’importe quelle autre culture. La culture industrielle en grand est une excellente opération, et, sans parler commerce, je sais plus d’un amateur qui, tout en jouissant beaucoup de sa collection formée pour son agrément, en supprime presque totalement les frais en consacrant une partie de ses serres à la fleur coupée. _ Les plantes augmentent aussi de prix en grandissant; on peut les diviser ou les cultiver en spécimens, et la valeur marchande qu’elles représentent double dans l’espace de peu d’années. J'ai montré brièvement les causes qui font que mes plantes préférées ne IST JUILLET 1893 T 27 perdront rien de la haute estime dont elles jouissent actuellement, et depuis si longtemps. Peut-on jouer OFFENBACH ou HERVÉ après avoir été un Wagnérien convaincu ? Quelle autre famille pourrait remplacer les Orchidées ? En outre de la beauté, de l'éclat, de la variété infinie, elles ont encore une qualité maîtresse qu'aucune autre ne possède, c’est la longue conservation. Les Odontoglossum, Cattleya, Laelia, etc., durent plusieurs semaines, les Cypripedium plusieurs mois; certaines espèces sont fleuries pendant presque toute l’année. Que pourrait-on leur comparer dans les autres familles ? Rien ne permet de supposer que la haute faveur qui s’est attaché aux Orchidées pendant cinquante ans, et qui grandit sans cesse, pourrait décroître à une époque quelconque ; et je suis convaincu, comme Je le disais en commen- çant, que les Orchidées ne sont pas les fleurs de la mode, les fleurs d’un jour ; ce sont les fleurs de toujours... Comte DE MoraAn. CULTURE DES BARKERIA Les Barkeria sont de charmantes Orchidées de serre tempérée-froide, de culture assez facile, et qui ne sont pas aussi connues qu’elles devraient l'être. Plusieurs de ces espèces produisent une floraison abondante d’une très grande beauté, et qui est aussi régulière que celle de la plupart des Epidendrum. Je parle des Epidendrum ; les Barkeria ont en effet une très grande affinité avec eux, et si le nom de Barkeria, donné par KNOWLES et WESTCOTT, subsiste encore au titre générique dans les usages de l’horticulture, il est ramené par REICHENBACH et par BENTHAM au rang de simple section du genre Epidendrum. Les Barkeria se reconnaissent cependant aisément à la forme du labelle, qui n’est conné avec la colonne que sur une faible étendue, et qui forme un large limbe plan débordant cet organe des deux côtés. Ils ont aussi un caractère local, car ils ne se rencontrent que dans l’Amérique Centrale et au Mexique, tandis que la majorité des Epidendrum habitent l'Amérique du Sud, et notam- ment le Brésil, les Antilles, le Vénézuela, etc. Les deux espèces les plus célèbres et les plus remarquables du groupe Barkeria sont le B. Lindleyana et le B. elegans. 122 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Le B. Lindleyana est d’une très grande beauté. Ses fleurs, groupées en grappes très fournies, sont d’un rose pourpré vif, sur lequel se détache seul le disque blanc. Le labelle oblong, affectant une forme à peu près carrée, est apiculé au sommet. Les fleurs mesurent 5 centimètres de diamètre. La variété Centerae a les fleurs un peu plus grandes et d’un coloris plus foncé que le type. Le B. Lindleyana fut découvert par URE-SKINNER en 1839. Il fleurit en ‘octobre, novembre et décembre, et est très précieux par cette raison. Le B. elegans a les fleurs plus petites que le précédent, mais ces fleurs ont les pétales et les sépales plus larges, et elles font aussi beaucoup d'effet. Ces segments sont d’un lilas pourpré, lavé de blanc. Le labelle est blanc et porte vers son extrémité une macule lilas pourpré assez grande. La colonne large et spatulée est pointillée de pourpre. ; Cette espèce, introduite en 1837, fut le type qui servit à fonder le genre Barkeria. Elle disparut ensuite jusqu’en 1853, époque à laquelle M. LINDEN la réintroduisit ; elle est encore assez rare aujourd’hui. Les autres espèces du genre, moins remarquables, sont cependant encore : très attrayantes. Le B. cyclotellx, considéré quelquefois comme une variété du B. Lindleyana, ressemble un peu à celui-ci. Il a les fleurs magenta pourpré, le labelle de la même nuance avec le centre blanc, mais non apiculé. Il fleurit en février et mars. Le B. melanocaulon a les pétales et sépales rose lilacé, le labelle pourpre avec une macule verte au centre. Il est très florifère, et fleurit pendant l’été et jusqu’au commencement de l’automne. Cette espèce est assez rare. | Le B. Shinneri est une charmante petite espèce qui fleurit pendant l'hiver et rend ainsi de grands services; malheureusement il est aussi assez rare. Ses fleurs, à segments oblongs acuminés, sont d’un rose foncé sur lequel se détachent uniquement le disque jaune et les lamelles orangées du disque. Sa découverte remonte à 1835 et est dûe à URE-SKINNER, dont les explorations au Guatemala produisirent de grandes richesses. Le B. spectabilis est très beau, mais très rare dans les cultures. Ses fleurs, qui mesurent de 6 à 7 centimètres de diamètre, se produisent en juin et juillet. Elles ont les sépales et les pétales rose lilacé, le labelle blanc lavé de rose à la pointe et sur les bords, et tacheté de pourpre. La culture qui convient aux Barkeria est à peu près la même que celle des Laelia mexicains, L. cinnabarina, L. albida, etc. La serre dans laquelle ils 1 JUILLET 1893 123 doivent être placés est la serre tempérée, dans laquelle la température doit être de ro à 15 centigrades, et un peu plus pendant l'été. Les Barkeria se cultivent généralement en paniers, car ce sont des plantes de petite taille et qui demandent beaucoup de lumière ; il suffit de les abriter très peu, et seulement quand le soleil est le plus brûlant. Le compost sera formé de sphagnum et d’une faible proportion de terre fibreuse. Les arrosages devront être abondants pendant toute la saison de végétation, et il est bon de seringuer un peu d’eau sur les plantes pendant les journées claires et chaudes de la belle saison. Enfin la serre devra être ventilée régulièrement pendant tout l’été, et au printemps toutes les fois que le temps le permettra. | G. Rivors. LE PARFUM DES ORCHIDÉES M. RAND, de Para, a eu l’amabilité de nous adresser la lettre suivante : « Je lis dans votre article sur le parfum des Orchidées, publié dans le numéro du 15 avril, l'indication suivante : « Cattleya Eldorado, odeur de rose le soir seulement. » N’y a-t-il pas là une erreur, et ne serait-ce pas le matin au lieu du soir? J'ai senti, Je pense, des dizaines de mille Cattleya Eldorado, et je n’en ai encore Jamais trouvé un qui eût un parfum quelconque dans l’après- midi ou le soir. Depuis que j'ai lu votre article, j'ai senti les quelques fleurs qui restent encore épanouies (car la saison de floraison est passée ici), et je n’ai pu décou- vrir le plus léger parfum après midi. Peut-être existe-t-il à ce point de vue une différence chez les plantes cultivées en serre ? Ainsi, Je ne connais pas un Cattleya ayant un parfum quelconque dans l'après-midi, et J'ai à peu près tous les Cattleya connus (excepté le C. Rex, quelques variétés rares et les hybrides les plus récents). Je me rappelle que le C. citrina, que je cultivais aux États-Unis, mais que je ne peux pas faire pousser à Para, conservait un peu de son riche parfum dans l’après-midi, mais mais je ne puis trouver ni me rappeler aucune autre exception à cette règle, . que tous les Cattleya sont absolument inodorants après midi. 124 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES En ce qui concerne le C. Eldorado, son parfum commence à se répandre longtemps avant le jour; souvent, quand j'en ai beaucoup en fleurs sur ma véranda, ma chambre est parfumée le matin de très bonne heure, l’odeur péné- trant par les interstices des tuiles du toit. Sa plus grande puissance se déve- loppe vers 9 heures, puis elle décroît graduellement jusqu’à midi. La question de l’analogie des odeurs est très difficile à résoudre, par cette simple raison que deux odorats ne perçoivent pas les odeurs de la même façon. Vous dites. que le Cattleya Eldorado a le parfum de la rose. Je n’en ai jamais trouvé un qui présentât, à mon sens, quelque ressemblance avec une espèce quelconque de rose au point de vue du parfum. A mon avis, le Catileya Eldorado a l'odeur du Narcissus poeticus. Cette odeur varie beaucoup d’une fleur à l’autre; elle est extrêmement forte dans quelques-unes, dans d’autres elle est réellement délicieuse. » NoTA. — Nos observations et celles de divers auteurs européens tendent aussi à faire admettre l'existence d’un parfum plus fort le matin que le soir, et l’explication physiologique donnée récemment par M. MESNARD concorde bien avec ces constatations. Il serait intéressant d'étudier scientifiquement les différences qui peuvent se produire au point de vue des parfums dans la vie des Orchidées sous l’Équateur et en plein air. L. L. EXPOSITION DE BORDEAUX Nous avons le plaisir de présenter aujourd’hui à nos lecteurs une gravure exécutée d’après une photographie, et montrant une partie du local réservé aux Orchidées dans l'Exposition de Bordeaux, dont nous avons publié un bref compte rendu dans notre précédent numéro. Nous regrettons vraiment de ne pouvoir insérer dans ce journal toute la série des belles photographies prises dans toute l'Exposition des Orchidées. Ce fragment suffira du moins au lecteur pour se rendre compte de la charmante disposition adoptée pour le groupement des plantes, et aussi de la belle floraison des Orchidées de MM. CAHUzAC et TREYERAN, qui se trouvent rangées en avant, chacune bien en vue et à la portée des regards des visiteurs, et super- bement entourée et mise en relief par les groupes de Palmiers et de Fougères disposés au second plan. ‘XN9PIOY 9p uorsodxA,] suep onA — ‘66 -Srx 126 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES CONSEILS UTILES Les Aganisia cocrulea sont actuellement en fleurs; ce sont encore des plantes qu’il faudra seringuer avec précaution et de très près, pour ne pas mouiller leurs fleurs, qui sont au nombre des plus charmantes Orchidées. Leur coloris bleu, analogue à celui du Vanda coerulea, est exquis, et leur forme quelque peu arrondie, leur disposition sur des grappes flexibles dressées, sont extrêmement gracieuses. L’A. coerulea n’est pas difficile à cultiver, mais il réclame beaucoup de chaleur et d'humidité. C’est sur bloc qu’il réussit le mieux ; sur son rhizome traçant, fixé contre le bois, ses pseudobulbes allongés s’étagent et s'élèvent chaque année. La plante doit être cultivée en serre chaude, ou tempérée-chaude, et de préférence dans une petite serre basse, où l’atmosphère soit toujours chargée d'humidité. Elle doit être seringuée assez souvent, et, dans une saison aussi chaude que celle-ci, au moins une fois tous les jours. L’A. coerulea fleurit longtemps quand on a soin de ne pas laisser tomber de l’eau sur ses fleurs, et sa floraison se renouvelle à diverses époques de l’année. C’est une des espèces les plus belles à cultiver près du vitrage. 4 *X Nous avons conseillé de ne pas arracher les pellicules qui recouvrent les bulbes de Cattleya une fois que ceux-ci ont achevé leur développement. Quel- quefois, cependant, ces espèces de bractées deviennent noires et semblent se pourrir, soit que l’eau ait pénétré entre elles et les bulbes, soit que les plantes n'aient pas été assez aérées et séchées par le soleil. En pareil cas, il est prudent de fendre la bractée sur toute sa longueur, de façon que l’air pénètre à l’intérieur et arrête ainsi la pourriture; autrement celle-ci pourrait attaquer le pseudobulbe. Le meilleur momént pour diviser les plantes est celui qui précède leur TÉMUILLET\ 16098 1277 entrée en végétation ; à cette époque, elles ne risquent pas d’avoir les racines blessées, et elles ne tardent pas à se fixer solidement dans le compost. Les morceaux qui viennent d’être divisés doivent être placés dans un endroit des serres assez ombragé, ce qui favorise le développement de nouvelles racines et empêche les plantes de se dessécher. Les arrosages doivent être assez modérés pendant quelque temps, jusqu’à ce que la végétation ait commencé et que les nouvelles racines soient formées. Il va sans dire qu’on doit avoir soin, en divisant les plantes, de laisser un ou plusieurs yeux à chaque morceau, et de couper le rhizôme à une certaine distance des bourgeons, avec un canif très bien aiguisé plutôt qu'avec un sécateur, de façon à ne pas endommager ceux-ci. Il n’est peut-être pas inutile de signaler aux amateurs qui envoient des plantes fleuries, à des expositions par exemple, les précautions qui sont néces- saires en pareil cas. C’est surtout l’inflorescence qu’il faut protéger, comme la partie la plus délicate. Le mieux est d’enfoncer des tuteurs dans le compost, d’entourer ceux-ci de papier de soie pour éviter le contact de leur surface rugueuse, et de fixer les tiges florales le long de ses tuteurs au moyen de ligatures de raphia. Pour les tiges infléchies qui sont trop robustes pour être redressées, comme celles des Cymbidium par exemple, on se contentera d’en fixer deux ou trois points après deux ou trois tuteurs placés de loin en loin. Les fleurs elles-mêmes sont encore enveloppées de papier de soie attaché par ses deux bouts à chaque tuteur. On peut aussi envelopper chaque fleur d’ouate, quand elle est très délicate. Quand il y a plusieurs plantes, on entoure chacune de papier, et on les dispose ensemble dans un large panier, en plaçant, dans les intervalles des pots, des copeaux ou d’autres matières destinées à les maintenir en place. Puis on enfonce dans les bords du panier, de distance en distance, quatre ou cinq lattes de bois un peu flexibles que l’on attache ensemble à leur sommet; on forme ainsi autour des plantes une sorte de cage protectrice. Enfin le tout est emballé dans une natte cousue solidement. IGNOTUS. 128 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LE CHOIX DES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 89) Nous avons énuméré dans le précédent article vingt-cinq Orchidées qui peu- vent être considérées comme les plus florifères, les plus belles et les plus faciles à cultiver. Il serait injuste de ne pas ajouter à cette liste un certain nombre d’autres espèces également très belles et que certains amateurs pourront même préférer à plusieurs de celles mentionnées antérieurement. Telles sont, par exemple, les suivantes : Ada aurantiaca. Plante très florifère, donnant de belles grappes de fleurs vermillon éclatant. Culture en serre froide. Floraison à la fin de l’hiver. Cymbidium Lowianum. Remarquable par l’ampleur et l'élégance de ses tiges florales gracieusement recourbées, et portant de vingt à vingt-huit fleurs au labelle rouge vif tranchant avec le coloris jaune-verdâtre des autres segments. Culture en serre chaude. Floraison en avril-mai. Dendrobium Hilli. Espèce très belle, produisant des grappes érigées chargées de fleurs blanches relevées de brun clair et de jaune, d’une forme parfaite. Le port même'de la plante est très élégant, et son feuillage robuste, d’un vert sombre, gracieusement ondulé, fait un effet superbe. Saccolabium illustre. Magnifique espèce, produisant des grappes horizontales très touffues de la plus grande -élégance. Les fleurs sont blanches avec des macules rose vif, et délicieusement parfumées. La floraison se produit à diverses époques de l’année, et spécialement vers la fin de l’hiver. Oncidium Lanceanum. Superbe espèce à longues et larges feuilles sans pseudo- bulbes, produisant de longues grappes ramifiées chargées de fleurs d’un coloris extrêmement élégant. Culture en serre chaude. Floraison en automne. Oncidium macranthum. Produit des tiges des fleurs d’une longueur atteignant deux mètres et plus. Ses fleurs sont au nombre des plus grandes du genre et d’un riche coloris brun, brun olivâtre et jaune d’or. Elles se conservent longtemps. Culture en serre froide ou tempérée. Odontoglossum hastilabium. Espèce précieuse pour l’abondance, la beauté et MIUILLET F6 092 129 la très longue durée de ses fleurs, produites en longues grappes de 1 mètre à 150 et plus. Les segments sont barrés et tachetés de pourpre sur fond jaune clair, le labelle, pourpre à la base, a le lobe antérieur blanc très ample. Culture en serre froide ou tempérée-froide. Maxillaria luteo-alba. Produit une abondance de fleurs d’assez grande taille, d’un charmant coloris mélangé de blanc et de jaune, et qui exhalent un parfum exquis. Cette espèce fleurit au début du printemps et reste longtemps en fleurs. Culture dans la serre mexicaine (tempérée-froide). Dendrochilum filiforme. Cette espèce produit de longues grappes minces pen- dantes ; les fleurs individuellement sont très petites, mais elles sont très serrées, et forment comme de gros rubans d’un blanc crême. L’aspect d’une plante couverte de ces tiges florales est très gracieux, et cette espèce mérite aussi d’être cultivée à cause de son parfum très agréable. Fleurit aux mois de février et mars. Culture en serre chaude. Chysis bractescens et C. aurea. Ces deux espèces produisent de belles et grandes fleurs disposées en grappes touffues, et qui se conservent assez longtemps (pour conserver celles du C. aurea, toutefois, il est nécessaire de leur enlever les pollinies). Culture en serre chaude. Angraecum sesquipedale. Fleurs magnifiques, de très grande taille, d’un blanc pur, et présentant une forme étoilée très curieuse, avec un long éperon pendant et recourbé en dessous de la fleur. Une plante de force moyenne produit de deux à quatre grappes portant chacune trois ou quatre fleurs. La floraison se produit en mars-avril. Culture en serre chaude. Cette liste, que nous abrégeons le plus possible pour ne donner ici qu’un choix des espèces répondant le mieux aux questions de notre correspondant, pourrait être augmentée beaucoup; elle comprendrait notamment un assez grand nombre d’Odontoglossum, de Cypripedium, de Dendrobium, de Cattleya et de Laelia. Nous n’avons désigné dans ces genres d’élite que les espèces les plus popu- laires ; toutes sont d’ailleurs assez connues pour que nos lecteurs puissent aisément compléter nos indications un peu sommaires. Abordons maintenant les deux autres questions. Si nous nous plaçons au point de vue de notre correspondant, qui est italien, nous trouvons déjà des indications générales à peu près suffisantes dans les articles publiés dans ce journal au sujet de la culture des Orchidées au Brésil, en Italie et à Nice. 130 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES En ce qui concerne l'Italie, les seules espèces de serre froide souffrent un peu du climat et causent au cultivateur quelques soucis. L’Odontoglossum crispum et la plupart de ses congénères, les Masdevallia, Sophronitis, etc. sont dans ce cas. Néanmoins le remède peut être trouvé dans les moyens que nous avons indiqués, et spécialement dans la ventilation et les fréquentes aspersions d’eau, les abris bien choisis, l'installation des serres dans un emplacement protégé contre les vents desséchants et les poussières. Les lecteurs du Fournal des Orchidées ont lu déjà dans ces pages que l’on peut cultiver avec succès dans la région Méditerranéenne, moyennant l’emploi de précautions de ce genre, la plupart des Odontoglossum, les Cochlioda, à peu près tous les Oncidium, les Masdevallia, le Cypripedium insigne, le plus froid de tous les Cypripedium et par conséquent les autres à plus forte raison, les Lycaste Shinneri, Dendrobium nobile, etc. En Espagne même, il existe de belles collec- tions d’Orchidées, qui prospèrent parfaitement; et ce qui est vrai de l'Espagne doit naturellement l’être bien plus de l'Italie, dont le climat est adouci et l’atmo- sphère rendue plus humide par les vents venant, soit de la mer, soit des Alpes. (Sera continué.) AN Le LES GRANDES ÉPOQUES DE LA VÉGÉTATION (Suite, voir 3m£ année, p. 375) CYPRIPEDIUM. (Suite.) . selligerum. Floraison en avril-mai-juin. . Spicerianum. Id. en octobre-novembre-décembre. . Stonei. Id. en août-septembre-octobre. . Superbiens. Id. en juin-juillet. . superciliare. Id. en mars-avril. . tonsuim. Id. en novembre-décembre-janvier. . venustum. Id. en octobre-novembre-décembre. . vermixium. Id. en mars-avril. . vexillarium. Id. en été. . villosum. Id. en avril-mai. . Wallisi. Id. en avril-mai. . Williamsi. Id. en novembre-décembre-janvier. PROIDIOIOIOICICISICICIO CYRTOPERA. Pseudobulbes. Genre très voisin du genre Cyrtopodium, auquel il est même rattaché par BENTHAM. Serre chaude ou tempérée. C. flava. Floraison en mars. Pousse en avril. C, sanguinea. Id. en mars (?). Pousse en avril. 1 JUILLET 1803 131 CYRTOPODIUM. Pseudobulbes perdant leurs feuilles au bout d’un an. Genre terrestre. Repos prononcé, de novembre à fin février. Culture en serre chaude ou tempérée-chaude. C. Andersoni. Floraison en mars-avril. La tige florale paraît en même temps que la jeune pousse, et celle-ci se développe lentement d’abord, puis plus activement après la floraison. C. cardiochilum. Floraison en mars-avril. C. Aliciae (espèce nouvelle). Id. C. punctatum. Id. C. flavum. Id. DENDROBIUM. Pseudobulbes, à feuilles persistantes dans certaines espèces, et caduques dans plusieurs autres. Repos plus ou moins long selon que les feuilles persistent ou non, et généralement de novembre ou décembre à février. Culture en serre chaude, quelques espèces en serre tempérée, une en serre froide. D. aduncum. Floraison sur les anciens bulbes, à des époques variables. Pousse après la floraison. aggregatum. Floraison en mars-avril. Pousse en juin. aemulum. Id. en février-mars. Pousse en mai. Ainsworthi (hybride). Id. en février-mars. Pousse en mai. albo-sanguineum. Id. en mai-juin. Pousse en juin. aureum. Id. en janvier, février et mars. Pousse en avril-mai. Bensoniae. Id. en juin-juillet. Pousse en mars. bigibbum. Id. de septembre à février. Pousse en avril-mai. Bleichrüderianum. Id. en août. Pousse en mai. Brymevianum. Xd. en mars-avril-mai. Pousse en mai. calceolaria. Id. en août-septembre. Pousse en mars. Cambridgeanum. Id. en mars-avril. Pousse en mars-avril. chlorops. Id. en janvier-février. chrysanthum. Id. en août-septembre. chrysotoxum. Id. en mars-avril. Pousse en mai. ciliatum. Id. en octobre-novembre. crassinode. Id. en février-mars-avril. Pousse en mai. crepidatum. Id. en avril-mai. Pousse en mai. crelaceum. Id. en juin-juillet. Pousse en mars. cruentum. Id. en septembre. Pousse en mai-juin. crumenatum. Id. en juillet. crystallinum. Id. en août-septembre. d’Albertisi. Id. en avril. Dalhousiearum. Yd. en maiï-juin. Pousse en juin. Dearei. Id. en août. Pousse en février-mars. densiflorum. Id. en mars-avril-mai. Pousse en mai-juin. Devonianum. Id. en avril-mai-juin. dixanthum. Id. au printemps, pousse en même temps. Dyaconis. Id. en mai, juin et juillet. Falconeri. Id. en maï-juin. Pousse en mars. Farmeri. Id. en avril-mai., Pousse en mai-juin. SSSELE . ° e e . e SRERENERE SNS SNS RENE EN RENNES ET CE EES) SE) EE) 132 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ° ° . e . . . . . DHHHEEEEHHHEDEHHEDEHEEHEE . ° ° e ° . CHORSASRS ES RS ASE SR SIT SISISTES fimbriatum. Floraison en février-mars-avril. Pousse en mai. Findlayanum. Id. en janvier-février-mars. Pousse en mai. formosum. Id. en novembre-décembre. Pousse en mai. Fytchianum. Id. en avril-mai. | Galliceanum. Id. en mars-avril. Pousse en mai. Goldiei. Fleurit en automne et en hiver. Pousse en mai. Guiberti. Floraison en mai-juin. heterocarpum. Id. en octobre-novembre. Pousse en avril. inauditum. Id. en septembre-octobre. Pousse en avril. infundibulum. Id. en août-septembre. Pousse en février-mars. javanicum. Id. en août-septembre. japonicum. Id. en mars-avril. Pousse en mai. Serre froide. Fenkinsi. Id. en mars-avril. Pousse en mai. Serre tempérée. Kingianum. Id. en mars-avril Pousse en mai. lamellatum. Id. en novembre-décembre. Pousse en mai. Leechianum (hybride). Id. en février-mars-avril. Pousse en mai. leucolophotum. Id. en novembre-décembre. Pousse en mai. Linawianum. Id. en janvier-février-mars. Pousse en maïi-juin. lituiflorum. Id. en mars-avril. Loddigesi. Id. en juillet. Pousse en mai. longicoynu. Id. en mai-juin. Pousse en maï-juin. Lowi. Id. en août-septembre. Pousse en mars. luteolum. Id. de février à mai. Pousse en mai. Mac Carthiae. Id. en septembre-octobre. Pousse en mai. Macfarlanei. Id. en automne. Pousse en mars-avril. macrophyllum. Id. en août. Pousse en mai. moschatum. Id. en août-septembre. Pousse en mars. mutabile. Id. en août-septembre. Pousse en avril. nobile. Id. en février-mars-avril. Pousse en avril-mai. ochreatum. Id. en mars-avril. Pousse en mars. palpebrae. Id. en août. Pousse en mars. Parishi. Id. en août-septembre. Pousse en mars-avril. Phalaenopsis. Id. en mars-avril. Pousse en mai. Pierardi. Id. en février-mars. Pousse en avril-mai. primulinum. Id. en avril-mai. Pousse en mai. purpureum. Id. en mars-avril. Pousse en mai. rhodostoma. Id. en septembre. Pousse en avril. Comte DE (Sera continué.) MoRaAN. PÉDIIIES NOUNVELLES , ET PETITE CORRESPONDANCE EULOPHIELLA ELISABETHAE. —- Je lis dans plusieurs journaux horticoles que l’Eulophiella Elisa- bethae aurait été découvert dans l’île de Madagascar par M. HameriIN. Rendons à César ce qui revient à César. L’Eulo- phiella en question a été découvert dans cette île, en 1890, par M. A. SarLeri et introduit par lui en un seul exemplaire, celui qui a fleuri à deux reprises à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE. C’est nous qui, dans la suite, avons donné à M. Hameuix les dessins et les indications nécessaires pour qu'il püt retrouver la plante. C’est donc à M. A. SaAzLERIN que revient le mérite de la découverte de l’Eulophiella Elisabethae. Nous n’en dirons pas davantage pour le moment. #4 P. B. — Un abonné nous signale un passage d’un journal anglais dans lequel est mentionnée l’opinion que les Cattleya réussiraient peut-être mieux dans du sphaonum pur que dans un mélange de peat et de sphagnum. Cela ne nous surprend en aucune façon. Le peat usité en Angleterre dans la culture des Orchidées est une matière très compacte, à fibres très serrées, tenant le milieu entre la terre fibreuse de nos pays et les blocs coupés dans des troncs de fougères. Les racines ont évidemment beaucoup de peine à pénétrer dans cette matière, et elles doivent se trouver beaucoup plus à l’aise quand elles rencontrent du sphagnum. Il peut être intéressant de rappeler, à ce propos, que les Cattleya, il y a une quinzaine d’années, étaient tou- jours cultivés chez M. J. Linnex dans du sphagnum pur, et réussissaient parfaitement de cette façon. Quant à la terre fibreuse, qu’on a trouvé quelque profit à ajouter, nous ne l’employons qu'après l’avoir désagrégée en tirant les fibres, et après l'avoir hachée en mélange avec le sphagnum. Le compost ainsi formé est tout différent de celui qu'emploient généralement les anglais, et qui renferme des blocs de peat intact. *k *X *# S. Miltonia vexillaria. — Ta fleur est arrivée à peu près séchée et ayant perdu presque toutes ses couleurs. La base des pétales, seule, était d’un rose vif veiné de rose plus foncé ; si toute la fleur était primitivement de ce coloris, comme vous l’indiquez dans votre lettre, c’est une très bonne variété. La fleur est petite, mais étant donné les conditions dans lesquelles se trouve la plante qui l’a produite, on peut espérer que celles de l’année prochaine seront plus grandes. Quant à la macule jaune du disque du labelle, elle est encore visible ; elle n’a rien d’anormal comme grandeur. Peut-être est-elle d’un jaune un peu plus foncé qu’à l'ordinaire, autant que nous pouvons en juger, mais ce n’est pas à ce point de vue que la fleur serait remar- quable. De même, les trois lignes roses sur le disque sont constantes. Le Garden, de Londres, publie, sous la signature de M. W. H. Gower, une longue note relative aux variétés de Laelia purpurata ayant fleuri à L’Horricurrure INTERNATIONALE, et auxquelles il consacre de grands éloges confirmant l’article de M. le comte DE Moran publié dans ce journal. %k # [2 *k Comte ne R. — Il est difficile d'indiquer combien de temps les Cattleya gigas peuvent vivre en Europe. M. KeGezJAN possède toujours dans sa belle collection, à Namur, des exemplaires qui datent de la première introduction, il y a 20 ans, et qui sont superbes. 4 %k *X *# CHEZ L’AMATEUR. — Nous avons reçu : De M. Josepx Broome, de Llandudno (Angleterre), un certain nombre de belles fleurs dont voici l’énumé- ration sommaire : 1 Le Laelia purpurata.— N° 1. Forme très grande et très belle, à pétales et sépales rose vif; labelle très ample, ayant le lobe äntérieur élargi, d’un beau rouge pourpre foncé, avec en avant une aire plus pâle assez grande, striée de rouge vif. — N° 2. Très orand. Sépales et pétales blancs veinés de rose, avec une ligne rose le long de la ligne médiane, Labelle arrondi très grand, magenta pourpré, avec la pointe blanche striée de rose et de pourpre. — N° 3. Segments rose pâle veinés de rose vif. Labelle de taille ordinaire, lobe antérieur pourpre violacé avec la pointe plus pâle. — N°4. Labelle allongé rouge pourpre ; variété analogue au L. purpu- rata lobata décrit dans le dernier numéro du Journal des Orchidées, avec les segments blanc crême. — N° 5. Segments blancs avec la ligne médiane rose vif; labelle allongé, richement maculé de pourpre. Laelia grandis tenebrosa. Forme très belle, grande et richement colorée. Cattleya gigas. Forme de grande taille, à labelle un peu pâle, mais d’une bonne ampleur. De M. J. Pourgaix, de Mons, un nouveau Masde- vallia hybride très intéressant, obtenu par la fécondation du M. Shuttleworthi par le M. Veitchi. Cet hybride, qui a reçu le nom de M. X Pourbaixi, sera figuré dans la Lindenia, et décrit prochainement par notre collabo- rateur M. Max GARNIER. De M. Fixer. d'Argenteuil, trois variétés de Cattleya Mossiae, dont deux au moins étaient superbes ; la troi- sième nous est malheureusement parvenue trop fanée pour qu’il fat possible de l’apprécier ; d’après ce que nous indiquait M. Fier, elle avait le labelle richement maculé de pourpre sur tout le lobe antérieur. Des deux autres, l’une était le C. M. alba, belle forme de bonne taille, et d’un blanc pur sauf la macule jaune du labelle ; Vautre était le C. M. chirguensis, au labelle très ample, richement maculé de jaune orangé vif à la gorge, et strié en avant de rouge carmin sur fond rose. Les pétales étaient très grands et très larges. De M. Réénier, de Fontenay, une belle grappe de fleurs très fournie, appartenant à l’Aerides Houlleti var. Regnieri, variété très distincte, ayant les fleurs jaune grisâtre, avec une trace de rose pâle au milieu et à la pointe du labelle. De M. Everaerr, une fleur de Laelia purpurata appartenant à une très belle variété, se rapprochant beaucoup de la variété praestans décrite dans le dernier numéro du journal. ; De M. DALLEMAGxE, deux fleurs de variétés d’Odon- toglossum crispum, lune richement maculée et vraiment superbe, l’autre très curieuse, à segments allongés et appartenant à un type tout différent de ceux qu’on ren- contre d'ordinaire. De M. le Baron SCHRÔDER, une grappe portant trois fleurs du superbe Luelio-Cattleya X eximia. Cet hybride provient, comme on le sait, du eroisement Catéleya Warneri X Laelia purpurata. Les sépales et les pétales sont grands, de bonne substance, d’un rose lilacé clair : le labelle très ample rappelle par sa forme celui du C. Warneri, etil est d’un coloris rouge pourpre superbe, analogue à celui des plus belles variétés de Laelia pur- purata. La gorge est jaune orangé, mais elle ne déborde nullement sur le lobe antérieur qui est tout entier rouge pourpré. k De M. le Dr Vax CAUWELAERT, une fleur de Cattleya Mendeli d’une grandeur exceptionnelle. Les pétales mesurent 11 {/, centimètres de longueur et 8 de largeur. %k X *X Le Gardeners’ Magazine publie une gravure repré- sentant un spécimen de Cattleya Skinneri, exposé récemment au Temple Show de Londres, par le Baron SCHRÔDER ; cette plante volumineuse était entièrement couverte de fleurs, et devait offrir un coup-d’œil superbe. *k X *X V. H., Paris. — Le magnifique Cattleya Mossiae var. Mendeli, figuré dans le dernier numéro de la Lindenia, a passé: depuis un an dans la belle collection de M. Treyeran. Il y a fleuri admirablement le mois dernier. % *X *X P.B. — Merci, mais il nous est impossible de dis- cuter cette question ici. Nous ne pouvons que répéter ce que nous disions dans’ le dernier numéro de L’'Illus- tration Horticole : « Nous détestons les polémiques ; « nous ne les avons jamais fait naître, et si nous y avons « été engagé, ce fut toujours malgré nous ; mais on nous « concèdera bien le droit de rectifier les allégations « fausses ou erronées qui se produisent... « Ce n’est qu’à la presse qu’il appartient, grâce à sa « puissante publicité, de détruire les erreurs, les pré- « jugés ou les allégations fausses qui se produisent trop « fréquemment, dans l’horticulture comme ailleurs, et « nous ne renoncerons jamais à remplir ce rôle, que « nous considérons comme l’honneur du journalisme. « Quant aux questions de commerce, nous n’en ferons « jamais un sujet de polémiques, ni dans nos journaux, « ni dans nos catalogues; nous ne croyons utile de « soumettre au jugement du public que les matières « présentant un intérêt plus élevé, intérêt scientifique « ou historique. » L. L. ORCHIDÉES NOUVELLES D'NTRCODUCHON, DIRECTE Mises au Commerce par L'HORTICULTURE INTERNATIONALE En 1891-98. ACANTHEPHIPPIUM LEONTOGLOSSUM Lind. et Rolfe Cette plante, qui appartient à un genre peu conny jusqu'ici, est d’un port élégant et produit des fleurs d'assez grande taille, d’un coloris jaune crème, qui sont curieuses et très intéressantes. Prix : 40 francs. AGANISIA IONOPTERA Nous avons réintroduit cette espèce, qui avait disparu depuis longtemps et qui mérite de figurer dans toutes les collections; elle produit des grappes érigées portant des fleurs très gracieuses, maculées de violet sur fond blanc. La variété alba, presque entièrement dépourvue de macules, est nouvelle (Lindenia, pl. 287). Prix : 25 francs. ANGULOA UNIFLORA VAR. TREYERANI Lind. et Rolfe Magnifique variété à sépales lavés de rose, avec le tube du labelle allongé et entièrement strié de rouge vit en lignes concentriques (Lindenia, pl. 310). Prix sur demande. BOLBOPHYLLUM ANCEPS Rolfe Charmante espèce nouvelle dans le genre du B. Dearei. Ces petites plantes, cultivées en paniers suspendus, portant à l’extrémité de tiges flexibles leurs fleurs semblables à de petits papillons nuancés d’or et de violet améthyste, produisent un effet charmant (Lindenia,.pl. 351). Prix : 50 francs. CATASETUM TENEBROSUM Rolfe Ce superbe Catasetum est plus gracieux que beaucoup de ses congénères ; il a les pétales et les sépales richement maculés de brun vif sur fond clair, et le labelle étalé, d’un jaune de cire éclatant. Diplôme d'honneur de 1'e classe à l’unanimité au meeting de L’ORCHIDÉENNE du 14 mai. Prix sur demande. CATTLEYA ALEXANDRAE Lind. et Rolfe Les figures publiées dans la Lindenia (pp. 357 et 358) montrent les réelles qualités de cette espèce: quand elle sera bien établie et produira, comme à l’état naturel, ses bouquets de dix à douze fleurs au sommet d’une longue tige, elle justifiera amplement les jugements élogieux émis par M. Srarrer, le grand amateur anglais et par M. Rozrt. Prix : 10 et 20 francs. CATTLEYA REX Cette admirable Orchidée, le roi des Cattleya, n’est pas et ne sera pas détrônée. La beauté de ses fleurs, à pétales et sépales blanc crême, à labelle marbré de jaune d’or et de rouge cramoisi, avec les bords blanc finement dentelés, ne redoute aucune comparaison (Lindenia, pl. 265). Prix sur demande. CATTLEYA CLAESIANA Lind. Cette belle plante paraît être un hybride naturel entre le C. intermedia et le C. Harrisoniae, entre lesquels elle est sensiblement intermédiaire. Prix sur demande. CATTLEYA TIGRINA Lind. Superbe nouveauté qui paraît être un hybride naturel entre le C. Aclandiae et le C. Schillerians. Ses fleurs, de très grande taille, ont un coloris très distinct, quelques-unes ont le fond jaune saumon. Prix sur demande. CIRRHOPETALUM AMESIANUM Lind. et Rolfe L'un des plus charmants coloris qui existent dans le genre (Lindenia, pl. 314). Prix sur demande. CIRRHOPETALUM MASTERSIANUM Lind. et Rolfe Espèce à fleurs de grande taille, et d’un beau jaune brunâtre (Lindenia, pl. 255). Prix sur demande. COELOGYNE BORNEENSIS Rolfe Prix sur demande. COELOGYNE TENUIS Rolfe é Ces deux espèces, de port absolument différent, ont des fleurs très analogues, dans le senre de celles du C. flaccida, mais apparaissant successivement au sommet d’une tige qui se développe peu à peu, de sorte que la Horaison dure fort longtemps. Prix : 50 francs. CORYANTHES LEUCOCORYS Rolfe Espèce splendide et tout à fait distincte comme coloris. Le capuchon du labelle est d’un blanc d'ivoire ; le seau est tout entier d’un beau rouge grenat. Pétales et sépales vert d’eau, maculés de rouge (Lindenia, pl. 293). | " Prix : 75 francs. CORYANTHES MACROCORYS Rolfe Espèces appartenant à un type tout nouveau dans le genre. Le capuchon du labelle, beaucoup moins développé qu’à l'ordinaire, est allongé comme une sorte de fourreau. La fleur est fort curieuse (Lindenia, pl. 342). Prix : 50 francs. CYCNOCES PERUVIANUM Rolfe Les fleurs mâles de cette espèce sont encore les seules connues. Elles ont le labelle grêle et allongé, terminé par une étoile blanche; les pétales et les sépales sont maculés de brun sur fond vert (Lindenia, pl. 301). Prix : 40 francs. CYPRIPEDIUM X ENGELHARDTAE Lind. Bel hybride comparable à un Leeanum qui serait entièrement teinté de jaune d’or (Lindenia, pl. 285). Prix sur demande. CYPRIPEDIUM * LEONAE Lind. | Hybride remarquable par le développement extraordinaire du pavillon, qui est blanc, strié à la base de rouge-brun et de vert, avec de fines macules rouge violacé (Lindenia, pl. 360). Prix sur demande. CYPRIPEDIUM * DUBOISIANUM Hort. Hybride d’un caractère tout à fait distinct, remarquable par le coloris particulier du pavillon, vert jaunâtre nuancé de blanc et très maculé de noir, et des pétales, d’un rouge acajou à reflets cuivrés,- maculés de gros points noirs (Lindenie, pl. 277). Prix : 75 francs. EPIDENDRUM CAPARTIANUM Lind. ? Espèce appartenant au groupe de l’E. Randi, et produisant de longues grappes ramiñées de fleurs très élégantes (Lindenia, pl. 533). Prix : 10 et 25 francs. MORMODES ROLFEANUM Lind. Fleurs d’une grandeur exceptionnelle, d’un rouge-sang sur le labelle, avec les pétales et sépales jaunes striés de brun (Zindenia, pl. 289). l Prix : 40 francs. MORMODES BUCCINATOR VAR. CITRINUM Lind. Nouvelle variété d’un ravissant coloris jaune clair. Fleurs en grappes très serrées et très décoratives. A Prix sur demande. ONCIDIUM CRISTATUM Rolfe L’une des espèces les plus précieuses pour la décoration. Fleurs de grande dimension, d’un superbe coloris jaune vif, et produites en grappes très fournies. Prix : 15 et 25 francs. ONCIDIUM ZONATUM Cogn. Espèce très curieuse rentrant dans le groupe abortivum (Journal des Orchidées, n° 77). Prix : 25 francs. PERISTERIA LINDENI Rolfe Fleurs en grappes bien fournies, de forme globuleuse, couvertes de fortes macules rouge grenat, sur fond gris jaunâtre. Très curieux (Lindenia, pl. 328). Prix : 40 francs. STANHOPEA MOLIANA Lind et Rolfe Superbe espèce ayant les pétales et sépales blanc crême tachetés de rouge pourpre; labelle blanc tacheté, sur une grande partie, de points rouges très serrés (Lindenia, pl. 331). Prix sur demande. TRICHOCENTRUM TRIQUETRUM Rolfe $ Charmante petite espèce, d’un port analogue à celui du ZT. éridifolium, et produisant des fleurs de belle taille d’un jaune clair maculé d’un jaune orangé sur le labelle (Zindenia, pl. 311). Prix : 40 francs. TRICHOPILIA BREVIS Rolfe Très belle espèce, à fleurs d’une forme plus harmonieuse que la plupart de celles de ce genre. Les pétales et sépales, assez courts, sont maculés de brun sur fond jaune; le labelle très ample, formant une large conque, est blanc pur (Lindenia, pl. 332). Prix sur demande. ZYGOPETALUM LINDENIAE Rolfe Magnifique espèce à fleurs de grande taille, à peu près comme le Z. rostratum, mais ayant le labelle entièrement recouvert de lignes parallèles rouge pourpre; les pétales et sépales sont également layés de rose pourpre (Lindenia, pl. 275). | Prix sur demande. D OO es à Ô Ame année. 15 JUILLET 1893 Numéro 81. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan,O. Ballif, R. Johnson, C.Ellner, J. Tonel, Ch. de Bosschere, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, Gr. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderbaeghen, PR, | mmmmememmnemmmmmns À mammemees LÉELNAPEIN TA IDUONOGRAPHIE DES ORCHINÉRE PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles = «Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées > Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1° Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2° Volume, 100 fr.; 3° Volume, 75 fr.; 4*° Volume, 70 fr. bre Volume, 65 fr.; 6° Volume, 65 fr.; 7v° Volume, 65 fr. 8" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 56O francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE. ÉDITION ANGEATSE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de abonnement à chaque volume : ®35 shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE SOCIÈTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES » BRU LES, LES MEETINGS sont suspendus pendant les mois de Juin, Juillet et Août. w= LE PROCHAIN MEETING aura lieu le 10 SEÉPTEMBEE prochain. Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs Houzeau pe Læexare. Comte A. De Bousres, F. KeGezsAN, D. Massaxce DE LOUvREx, D' Carart, A. Huysrecurs, É. Ropicas, D' Vax CaAuweLrazrT, A. VAn'Imscxoor, Fr. Pauwezs, CH. vax WAMBeke, A. Wincoz, Cu. DE BosscHere, ARM. DE MEULE- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR Petr volrde a" PINDENTA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 81" NUMÉRO Pages Causernie sumlesOrenidées CT EE SR SR NE RMI ASE RCE On A Ue 133 R'evwnerdes OrechidéesnouvellesionpeurConnues MEN EAN PENSER E PS 137 Res Orchidéestde serrertroidemperdant lété AE ENNEMI UMEREENR CEE EN ES RER EN 139 Caleriedes Oronido piles ere RME LT SE ETS MAS Ter 7 AE ARR CON EME ARTS Er 141 Nouveau reférendumient tr tn SA AA et ARR ne TEA EA Le NCA NS SRE 143 GattleyarAquinTi SENS Lu a PR ne ee AAA CR Ne ER A René ur 144 Étude de botanique élémentaire surlesOrChIdéeS SE CE NN 146 L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES IMPORTATIONS L'HORTICULTURE INTERNATIONALE over de recevoir de magnifiques rmporlalions de Cattleya labiata (Warocqueana), gigas, aurea, Mossiae, speciosissima, de Cypripedium, callosum, insigne montanum, Exul, de Vanda coerulea, Aerides quinquevulnerum, de Dendrobium nobile (uarrétés nouvelles), Wardianum, Dalhousieanum, d’Oncidium Gravesianum, Cymbidium eburneum, d'Odon- toslossum Halli, Cirrhosum, efc. PRIX ET DÉTAILS PAR CORRESPONDANCE THNNUILÉET 1803 133 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LIII. Explorations et introductions Les personnes qui n’ont pas eu l’occasion de voir de près le fonctionnement des grands établissements d’introduction d’Orchidées ne sauraient imaginer la prodigieuse activité de ces voyages d’exploration, si difficiles cependant à diriger dans de bonnes conditions; si périlleux, si coûteux, je dirai même: si aléatoires, car la chance a sa part dans toutes les entreprises humaines, et quand on a mis toutes les probabilités de son côté à force d’habileté et d’énergie, parfois l’imprévu, sous la forme d’une inondation ou d’un accident quelconque, vient renverser tout l’échafaudage laborieusement construit. L'introduction des Orchidées semble avoir reçu depuis quelques années une impulsion nouvelle ; les catalogues en fournissent d’ailleurs le meilleur témoignage ; je ne crois pas qu’à aucune époque les importations aient été aussi nombreuses. Pour parier spécialement de la Belgique, le grand établissement d’introdut- tion bruxellois, L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, a reçu depuis le com- mencement de cette année nombre de grands envois provenant des régions tropicales d'Amérique, d’Asie et d'Afrique, et renfermant des richesses consi- dérables. J'ai assisté moi-même au déballage de quelques-uns de ces envois, car c’est un spectacle des plus passionnants pour un amateur que de voir retirer des caisses ces milliers de plantes venant de si loin, et cependant encore si saines et si pleines de vigueur, revêtues de l'attrait que leur donne le mystère de l'inconnu et le souvenir des efforts qu'a demandés leur collectage. J'ai vu arriver ainsi, par milliers, des Odontoglossum, des Cattleya, des Cypripedium, des Dendrobium, des Vanda, des Aerides, des Phalaenopsis, que sais-je encore? La grande galerie où les importations sont déposées dans le Jardin d’hiver, le « poulailler, » ne suffisait pas pour les loger; il a été plusieurs fois rempli ... et plusieurs fois vidé — quelles raretés, quelles mer- veilles sortiront de ces importations dans quelques mois? Et où peut aller cette masse énorme de plantes? 134 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES C’est une question qui me venait à l'esprit en assistant à ces immenses déballages. On a beau savoir combien le goût des Orchidées s’est développé depuis dix ans, combien le nombre des amateurs augmente chaque jour, com- bien est actif le mouvement de sortie à l’établissement, et avec quelle activité sont occupés constamment les ouvriers préposés à l'emballage, on est confondu, malgré tout, en pensant que toutes ces plantes seront bientôt dispersées dans tous les pays du monde, et peut-être avant quinze jours remplacées par d’autres, et ainsi de suite! Cependant le personnel ne reste pas inactif. Les Orchidées, à leur arrivée des pays d’origine, sont traitées avec des soins particuliers, et c’est un spec- tacle instructif que de voir quelles précautions sont prises pour les nettoyer, les débarrasser des insectes, et les préparer à rentrer en végétation. Chaque plante est d’abord examinée en détail; les chefs de section enlèvent toutes les parties mortes, les bulbes jaunis, les racines compromises ou atteintes de moisissure; tout ce qui est suspect est coupé et jeté impitoyablement. On ne conserve que ce qui est parfaitement sain et capable de reprendre vie, fût-ce un simple bulbe, pourvu qu’il soit muni d’un bourgeon — de petits morceaux de ce genre ont parfois produit des acquisitions précieuses. Toutes les plantes ainsi nettoyées sont ensuite étalées dans un endroit couvert et ombré, en plein air pendant l'été, dans une salle spéciale en hiver. Quant à la remise en végétation, M. LUCIEN LINDEN a exposé lui-même dans ce journal Le traitement raisonné qu’il préconise, et je ne puis que rappeler ce qu’il en a dit. Il est très important que les plantes soient débarrassées des insectes qu’elles apportent souvent des pays d’origine; Messieurs LINDEN arrivent à ce résultat par une combinaison des plus heureuses. On sait que le Museum d'histoire naturelle, installé depuis peu de temps aux confins du Parc Léopold, est voisin de l’établissement; chaque fois qu’un nouvel envoi de plantes est annoncé, la direction du Museum est prévenue et envoie deux préparateurs à l’arrivée des caisses, afin d’en examiner le contenu et de rechercher tous les insectes qui peuvent être intéressants pour les collections entomologiques de l'État; plus de deux cents espèces nouvelles ont été recueillies ainsi depuis moins de deux années; ces Messieurs se chargent en même temps de détruire tous les insectes qui n’offrent pas d'intérêt, et qui détérioreraient les plantes. Pas une Orchidée n'entre dans les serres avant d’être complètement débarrassée de ces redou- tables ennemis, et c’est un point dont aucun cultivateur ne méconnaîtra l’im- MEOMJUILÉET 1803 135 A portance. On sait quels dégats ont été causés dans certaines collections, à l'étranger notamment, par l’Isosoma Catileyae et tant d’autres vermines. Les importations, une fois nettoyées et entièrement désinfectées de cette façon, sont ensuite triées et classées par genre ou par espèce, et en second lieu par force. Fe Une réflexion qui me venait à l’esprit en considérant ces plantes collectées à grands frais dans les régions transocéaniques, et que l’Exposition de Gand m'avait déjà suggérée, c’est que les Belges, qui occupent dans l’horticulture, et spécialement au point de vue des introductions, un rang éminent, se trouvent cependant placés dans un état d’infériorité manifeste vis-à-vis des autres puissances, et doivent déployer beaucoup plus d'énergie, plus d’activité, et plus d'expérience pour compenser ce désavantage. Les Anglais en première ligne, et aussi les Français, les Allemands, les Hol- landais, possèdent des colonies, une marine puissante, des Jardins botaniques à l'étranger qui peuvent envoyer à leurs nationaux des plantes nouvelles, tels que ceux de Sidney, Adelaïde, Singapore, Ceylan, Calcutta, la Jamaïque, Georgetown etc. pour l’Angleterre, Saïgon pour la France, Buitenzorg pour les Pays-Bas. Rien de pareil pour les Belges. Ils sont partout réduits à leurs propres forces. Nos voisins ont ainsi des facilités énormes pour recevoir les plantes de leurs pays d’origine et connaître leur habitat. Les armées d'occupation elles- mêmes contribuent à rendre des services de ce genre, et bien des officiers anglais ont souvent utilisé leurs loisirs de garnison à des explorations bota- niques qui ont donné d’heureux résultats pour la science et pour l’horticulture. La Belgique n’a pas de marine, à peine de colons émigrés, et est presque partout représentée par des consuls étrangers. Ce qui s’est passé à Gand même ne confirme-t-1l pas ce que je viens de dire d’une façon bien frappante? En effet, nous avons appris à la fin de l'Exposition quinquennale que l’une des plantes nouvelles exposées avait été introduite par un voyageur allemand, explorant pour le compte du Jardin botanique de Berlin, la nouvelle colonie africaine de son pays. Il est permis d’espérer que plus tard, quand les communications seront plus faciles au Congo, et que le pays sera mieux connu, la Belgique pourra bénéficier de facilités analogues. Jusqu’ici les relations sont trop rares et la population colo- nisante trop peu nombreuse pour qu’un résultat de ce genre puisse être obtenu. 136 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES N'’est-il pas beau de voir nos nationaux, malgré la position difficile qui leur est faite, lutter toujours avec énergie, et souvent victorieusement, contre des concurrents plus favorisés ? Il n’est que juste d’ailleurs que les institutions officielles de l’État et ses principaux corps organisés, scientifiques ou non, prêtent quelque concours aux chercheurs de plantes nouvelles, car leur introduction intéresse la science, et non seulement l'instruction, mais aussi l’économie politique. Ce côté scientifique présente pour l'amateur qui s'intéresse à ses plantes à un point de vue élevé, un caractère vraiment passionnant. Personne, d’ailleurs, n’est plus accessible à cette impression désintéressée que M. J. LINDEN lui- même, chez qui tant d’années d’exploration et tant de glorieuses introductions n’ont nullement diminué ni blasé l’ardeur et la joie des découvertes. Je suis heureux de retrouver ces belles traditions chez son fils. Toujours les premiers à examiner le contenu des caisses quand une importation arrive à l’établisse- ment, ils éprouvent une joie visible à classer au milieu des Orchidées expédiées celles dont l’aspect est nouveau, et qu’ils découvrent du premier coup-d’œil; et avec quel amour ils les surveillent et les interrogent chaque jour, jusqu’à ce que la première floraison ait enfin dit son secret ! Il ne faut pas oublier que Messieurs LINDEN conservent ces traditions élevées d’un temps meilleur que le nôtre. M. J. LINDEN appartient à une pléiade de de célèbres explorateurs, dont il fut le plus habile, et qui, aujourd’hui disparus, n’ont pas été imités. À l’époque où il partait, envoyé par le gouvernement belge, pour ses recherches sur la flore américaine, on commençait seulement à soupçonner les prodigieux trésors que renfermaient ces régions, et les collec- teurs qui s’embarquaient d'Angleterre ou du continent partaient pleins d’espoir et de zèle, ayant pour ambition de fournir des renseignements précieux à la science et de se faire un nom; ils savaient qu’il y avait de riches moissons à récolter, et de la gloire pour tout le monde, pourvu qu’on sût la conquérir. Loin de laisser ternir par la jalousie ou la cupidité les sentiments généreux qui les guidaient vers ces dangers et ces fatigues, ils se rendaient service entre eux quand ils se rencontraient dans des passages périlleux. Le souvenir de ces temps lointains ne va pas aujourd’hui sans quelque mélancolie... Que sont devenus les grands importateurs d'autrefois ? On n’entend plus, comme alors, les noms de ROLLISSON, de LODDIGES, de BACKHOUSE, de VEITCH, de BULL....? — Il ne reste plus en présence que la grande maison belge et deux ou trois 15) JUILLET) 1603 137 anglaises, et le champ des belles récoltes de jadis est devenu un champ de bataille où les luttes sont âÂpres, souvent perfides. Deux collecteurs de la firme belge, Messrs BUNGEROTH et CLAES, n'ont-ils pas été, il y a peu de temps encore, dénoncés, chacun de son côté comme par un mot d’ordre, par leurs rivaux comme agitateurs politiques, accusation qui aurait pu, si ridicule qu’elle Je ne veux pas insister sur ces côtés désolants des explorations ; il vaut mieux ne considérer que les grands résultats qu’elles produisent, les richesses bota- niques qu’elles mettent au jour et qu’il faut se contenter d'admirer, sans gâter notre plaisir par l’idée de ce qu’elles ont coûté... k CH. VAN WAMBEKE. REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OÙ PEU?CONNUES MASDEVALLIA X POURBAIXI Horrt. — Hybride provenant de la fécon- dation artificielle du M. Veitch par le M. Shutlleworthi, et obtenu par M. Eu. PourBaix, de Mons. Le croisement fut opéré, d’après ce que fait connaître M. PourBaAIX, dans le courant de l'été de 1888, le semis en mars 1889, et l’hybride a fleuri pour la première fois le r9 mars 1893. La plante a, paraît-il, le port du M, Shuttleworthi; la fleur est absolument intermédiaire entre les deux parents comme grandeur, comme forme et comme coloris. Elle est d’un jaune orangé assez sombre, entièrement pointillée de petites taches rouge brunâtre, et lignée par places de nuance plus foncée. Ce bel hybride est dédié à son obtenteur. VANDA *X MISS JOAQUIM. — Hybride obtenu par le croisement du Vanda teres avec le V. Hookeriana. Il a le port du premier, mais un peu plus grêle. Ses | fleurs ont plus de 5 centimètres de diamètre; elles ont les segments rose violacé, ondulés sur les bords comme dans le VW. Hookeriana; les sépales latéraux sont d’un coloris un peu plus pâle. Le labelle, grand et large, rappelle celui du V. Hookeriana; il a le disque jaune, le limbe orangé vif à la base, passant au 138 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES violet rosé et pointillé abondamment de rouge; les lobes latéraux sont orangé vif et bordés de violet rosé. C’est, en résumé, à peu près la forme du V. Hooker- zana avec le coloris du V. feres. Cet hybride a été obtenu à Singapore par Miss JoAquIM, à qui il est dédié. Il est actuellement au Jardin Botanique de Singapore. Gard. Chron., 24 juin. MAXILLARIA CALLICHROMA RCHB. Fr. — Espèce découverte vers 1853 par WAGENER, mais qui avait disparu depuis longtemps et qui vient d’être réintroduite par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE. Ses fleurs, de taille assez grande, ont une certaine analogie avec celles du M. luteo-alba, mais elles ont une forme plus tourmentée et un coloris différent. Les sépales sont blancs à la base et jaunes au sommet, les pétales ont le même coloris, mais sont lavés de marron à la base. Le labelle a les lobes latéraux marron foncé, le lobe anté- rieur blanc avec le disque jaune. Les sépales latéraux sont incurvés en forme de faux à leur sommet. Les pétales, d’abord récurvés vers leur milieu, sont incurvés près de leur sommet. La fleur dans son ensemble est curieuse et belle, et le coloris en est très attrayant. Lindemia, pl. 378. BRASSIA BICOLOR RoLre. — Nouvelle espèce introduite par L'HorTi- CULTURE INTERNATIONALE; elle est alliée au B. Wagneri et au B. cryptophthalma, et présente le facies commun à beaucoup d’espèces du genre, B. Keiliana, B. caudata etc. Les fleurs sont grandes, d’un jaune verdâtre clair avec de larges macules brun noirâtre à la base des pétales et des sépales. Le labelle porte plusieurs macules brun foncé autour de la crête, et n’est pas verruqueux. La crête glabre consiste en deux sillons parallèles terminés brusquement en une paire de dents érigées, légèrement divergentes. Lindema, pl. 377. Max GARNIER. ODONTOGLOSSUM WILLIAMSIANUM. — Quelle que soit l’époque de l’année, les magnifiques serres du château de Gouville, dans la Seine inférieure, offrent aux visiteurs une série d’Orchidées fleuries, parmi lesquelles se trouvent toujours de ces variétés uniques qui caractérisent les grandes collections. Nous venons d’y admirer la floraison de l’Odontoglossum Walliamsianum, qui est un hybride naturel entre les O. grande et O. prehiosum ou Schlieperianum. Cette 15) UIÉLET/T808 139 forme a en effet tout à fait le port et les caractères d’un O. Schlieperianum, mais les fleurs ressemblent beaucoup à celles d’une belle variété d’'O. grande. L’inflo- rescence érigée, qui avait 40 centimètres de longueur, supportait quinze beaux fleurons, de 10 centimètres d'envergure, un nombre que l’on rencontre rarement sur les tiges florales de l’O. Schlieperianum. O:"BALLIF. LES ORCHIDÉES DE SERRE FROIDE PENDANT L'ÉTÉ J'ai lu dans le Yournal des Orchidées qu’un certain nombre d'amateurs se plaignent de la santé de leurs Odontoglossum, Masdevallia, etc. Ces plantes, disent-ils, souffrent beaucoup de la sécheresse de l’atmosphère; les pousses sont maigres et peu vigoureuses; les pseudobulbes se rident. Les conseils donnés par le directeur de ce journal, à cette occasion, sont excellents pour atténuer les inconvénients dont on se plaint, mais je crains qu'ils ne soient insuffisants pour les faire disparaître. Les causes du mal sont profondes, et, à mon avis, on ne peut y remédier que par une réforme complète de la culture des Orchidées de serre froide. Tous les végétaux cultivés ont des racines, dont la fonction principale est de puiser dans le milieu ambiant les éléments nécessaires au développement de la plante, moins le carbone, que fournit presque exclusivement l'atmosphère. Cette règle ne souffre pas d'exception, même pour les Orchidées épiphytes ou considérées comme telles. _ Par suite de cette absorption, une circulation active s’établit dans le végétal ; les fluides pompés par les racines traversent les tissus, contribuent à leur déve- loppement et fournissent aux tiges et aux feuilles l'humidité nécessaire à leur température et à l’évaporation qui se fait à leur surface. Cette circulation est la première condition de la vie normale de la plante et du développement régulier de ses organes. Elle est d’autant plus rapide et plus complète, que le végétal est plus vigoureux et mieux portant. Pour qu’elle ait lieu avec régularité, il faut avant tout que le système radicu- laire soit sain, que sa surface soit dans une juste proportion avec celle des organes foliacés et que le milieu ambiant lui fournisse en quantité suffisante les substances nécessaires. 140 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Toutefois l'organisme de certains végétaux est si élastique, qu’ils peuvent, à la rigueur, se nourrir presque exclusivement par les feuilles. Ce résultat ne peut être obtenu qu’à une condition, c’est que la faculté d'absorption de ces organes augmente considérablement. On peut y arriver en les étiolant par de fréquents arrosages et un séjour prolongé dans une atmosphère humide et concentrée. Leurs tissus deviennent alors plus délicats, plus aqueux et moins fermes, ce qui rend plus facile l’absorption des liquides et des gaz. Seulement, cette interversion dans le rôle des organes n’est pas sans inconvénient : le système radiculaire, n’exerçant plus sa principale fonction, perd en partie sa vitalité, et comme, dans le milieu humide où elles vivent, les feuilles ne transpi- rent presque plus, la circulation générale se ralentit, et ne peut plus suffire à réparer la déperdition d'humidité causée par une sécheresse même momentanée. Que faut-il faire pour parer à cet inconvénient ? Il faut replacer le végétal dans des conditions normales, lui fournir une alimentation abondante, rendre ainsi au système radiculaire son véritable rôle, et ne pas compter sur les feuilles pour y suppléer. Elles ne doivent, dans la vie ordinaire, puiser dans l’atmosphère que le carbone. Ce que Je dis "peut être facilement vériné par l’expérience-Wraitezfune Orchidée par l’eau nutritive : vous constaterez au bout de peu de temps le déve- loppement de nouvelles racines, beaucoup plus grosses et plus vigoureuses que les anciennes. Elles s’allongent aussi plus rapidement, se ramifient dans le compost, sans chercher à le quitter, et même y reviennent par une courbe lorsque par hasard elles en sont sorties. En un mot, le système radiculaire prend en peu de temps un développement cinq ou six fois plus considérable que dans la culture ordinaire. Souvent, en renouvelant le compost, je trouve de grands paniers pleins de racines, dont presque aucune ne se montre à l’extérieur. Ces racines nombreuses et ramifiées fournissent à l’évaporation une quantité de fluides plus que suffisante, si bien que pendant plus de trois ans je n’ai pas seringué une seule fois mes Odontoglossum (‘), malgré une ventilation continue qui ne permet pas d’entretenir dans la serre une grande humidité. Et cepen- dant, comme je l’ai dit dans mon article du 1° novembre dernier, mes plantes de serre froide ont prospéré pendant Les chaleurs exceptionnelles de l’an dernier, et m'ont donné, ce printemps, une magnifique floraison. Nourrissez donc vos Orchidées, soit par l’eau nutritive, soit autrement si (x) J'ai repris cette année les seringages pour quelques plantes, à titre d’expérience comparative. IL JUILLET 1608 I4I vous trouvez mieux; ne leur donnez pas à dévorer... une bûche. Rendez aux organes leur rôle naturel, et dès que vos plantes seront bien enracinées, comptez plutôt sur le système radiculaire que sur les seringages pour assurer aux feuilles l'humidité nécessaire. Est-il bien nécessaire qu’elles en trouvent beaucoup dans l’atmosphère ? J'en doute fort. Voyez à cet égard l’article de M. Duvar, dans le journal français L'Orchidophile, 1886, page 20. Vous y verrez que cet horticulteur a maintenu, pendant trois mois d’été, en plein air et presque sans abri, par suite dans un milieu essentiellement desséchant, des Orchidées réputées déli- cates, telles que Odontoglossum, Oncidium, Cypripedium, Phalaenopsis, etc., et que, contrairement aux principes admis ordinairement, ces plantes s’y sont très bien comportées.« Leurs pousses, dit M. DUvAL, ont pris un caractère gras, étoffé, solide, très remarquable. » J'ai répété moi-même ces expériences l’an dernier, sur quelques plantes. : Toutefois, je ne voudrais pas que mes conseils fussent mal interprêtés. Ce serait, par exemple, une erreur capitale que de donner de grands récipients à vos Orchidées, si vous continuez à les traiter par l’eau pure. Vous vous expo- seriez à voir les racines pourrir ou traverser le panier pour chercher dans l'atmosphère les aliments qui leur manquent dans le compost. La culture à l’eau claire est condamnée aux petits paniers et aux racines pendant extérieure- ment. Tout au contraire, nourriture abondante, grands récipients, système radiculaire actif et bien développé, tels seront les principes de la nouvelle culture, qui, je l'espère, prévaudra d’ici à un petit nombre d’années, et donnera certainement des résultats inattendus. Périgueux, 12 juin 1893. E. ROMAN. #0 p— — GALERIE DES ORCHIDOPHILES III. _ M. Alfred Van Imschoot Les lecteurs du Fournal des Orchidées connaissent de longue date le nom de : M. A. VAN ImMscHoOoT, l’un des amateurs et des connaisseurs d’Orchidées les plus distingués de ce pays. Sa collection, installée à Mont S' Amand, près 142 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Gand, a déjà un certain nombre d’années d’existence et s’enrichit constam- ment. Elle présente cette particularité, assez rare sur le continent, d’être très variée et de renfermer beaucoup de ces charmantes espèces, trop peu connues, dont parlait récemment ici M. RAND dans une étude où se révélait un tempéra- ment d'Orchidophile passionné. M. VAN IMsCHOOT, lui aussi, comprend presque tous les représentants de cette merveilleuse famille des Orchidées dans son affection, et fait peu de concessions à la mode. Aussi trouve-t-on dans ses serres, à côté de collections superbes et très complètes de certains genres, notamment N l'ÉN SN NS TN M. ALFRED VAN IMSCHOOT. de Dendrobium et de Coelogyne, bon nombre de raretés que l’on ne rencontre- rait guère ailleurs, sauf en Angleterre, où beaucoup d’amateurs collectionneurs perpétuent encore les anciennes traditions et peuvent citer comme modèle l’éminent président de la Société royale d'Horticulture, Sir TREVOR LAWRENCE. Les visiteurs de l'Exposition quinquennale de Gand, au mois d'avril de cette année, ont remarqué, en haut du grand escalier du Casino, une série de peintures gracieusement encadrées dans des panneaux d'ameublement; ces 15 JUILLET 1893 : 143 tableaux avaient été exécutés pour M. VAN IMSCHOOT, d’après quelques-unes des Orchidées ayant fleuri dans sa collection. Ce simple fait montre bien l’at- tachement de mon excellent ami pour ses chères Orchidées ; quant à ses succès, sa modestie me reprocherait de les rappeler ici; les comptes-rendus des meetings de L'Orchidéenne depuis sa fondation en contiennent une énumé- ration des plus brillantes, et il suffit de rappeler qu’à la fin du dernier exer- cice, la médaille d'argent de la Société lui était encore décernée pour les nombreuses récompenses obtenues aux neuf meetings de l’année. LA NOUVEAU REFERENDUM Dans un récent article sur Un nouvel ennemi (page 111), notre collaborateur, M. E. ROMAN, posait quelques questions d’un intérêt considérable pour tous les cultivateurs d’Orchidées, à qui il signalait en même temps la piste de l’un des ennemis de leurs plantes, celui peut-être qui cause le plus de dégâts et qui, étant difficile à voir, est d'autant plus dangereux. Plus d’un jardinier sans doute ne soupçonnait pas même l’existence des limnées, et à ceux-là l’article de M. ROMAN aura rendu un grand service. Une fois leur attention éveillée sur ce point, tous les cultivateurs pourront aisément se rendre compte de l’état du compost de leurs plantes, et de la cause des dégâts qu'ils constateront. Nous soumettons donc à nos abonnés, en faisant appel à chacun dans l'intérêt de tous, les questions proposées par M. RoMAN, et dont nous rappelons le texte : 1" QUESTION. Avez-vous surpris, soit la nuit, soit le jour, des cloportes occupés à ronger les racines des Orchidées ? 2€ QUESTION. Avez-vous constaté des érosions dans des paniers qui ne contenaient pas de cloportes (ce dont on peut s'assurer, soit au moyen de l’eau chaude, soit par l’emplor de pièges appropriés) ? 37% QUESTION. Avez-vous essayé de tremper les paniers attaqués dans l'eau, chaude ou froide, et y avez-vous ainsi constaté la présence des limnées ou des cloportes ? Afin de laisser aux intéressés le temps de faire les observations nécessaires, nous recevrons jusqu’au 15 octobre prochain les réponses à ce referendum, dont nous publierons le dépouillement dans le numéro du 1° novembre. JE 1: 144 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES CAIDÉE AV A OUINNII Parmi les Orchidées remarquables du Brésil, cette espèce se distingue par la beauté du coloris, par sa forme et par cette particularité qu’elle rentre dans les formes normales au point de vue de l’organogénie. En effet, c’est une plante qui confirme la théorie que j'ai formulée et basée sur les fruits normaux de cette famille et sur les fleurs considérées comme monstrueuses. En 1881, j'ai écrit une longue étude qui a mérité les éloges du savant D* EICHLER, professeur de morphologie végétale à l’université de Vienne. Dans ce travail, j'ai démontré qu’au point de vue organogénique, une fleur normale d’Orchidée composée de six segments est une fleur anormale, parce qu’elle devrait se composer théoriquement de vingt-quatre organes : un calice de six sépales, une corolle de six pétales, et douze organes reproducteurs. Par suite de l’avortement et de la fusion de quelques-uns, la fleur prend la forme nor- male, qui cependant peut quelquefois se dédoubler et présenter les organes primitifs distincts. Dans la fleur en question, par exemple, on voit que les pétales prennent une forme de labelle, tant comme structure que comme coloris; je veux dire que ces pétales ne sont plus qu’une réunion de deux organes, comme se forme le labelle, et que, comme le labelle prend la forme spéciale qui caractérise les fleurs de la famille par l’union de deux pétales et d’un sépale, de même le sépale qui avorte dans l’union théorique des deux qui en forment un normal peut ne pas avorter et contribuer à ce que les pétales ordinaires puissent prendre la forme d’un labelle. C’est ce qui se produit dans la présente espèce, et c’est ainsi qu’elle présente les deux pétales labelliformes que l’on ne peut prendre pour une anomalie, et encore moins pour une monstruosité ou cas tératologique, d’abord parce que pendant huit ans successivement, en exem- plaires et sous des climats différents, elle a montré la même forme et le même coloris, en second lieu parce que cette structure est régulière et normale, et que les organes reproducteurs sont prolifères. Le développement que prennent les pétales des Cattleya du groupe des labiata, Eldorado etc., conséquence du fait que j’ai indiqué, est plus prononcé 15 JUILLET 1893 145 encore dans cette espèce, car on les prendrait pour une sorte de labelle; ils sont même trilobés et présentent un lobe médian coloré d’une belle nuance pourpre, ayant en outre une forme enroulée et une tendance visible à la for- mation des lignes longitudinales qui ornent généralement le centre de la base du labelle des Cattleya, et qui sont au nombre de huit dans cette espèce. Cette espèce corrobore donc parfaitement mon opinion au sujet de l’ana- tomie des fleurs d’Orchidées... En admettant que l’espèce en question soit un Cattleya intermedia, nous avons ce que LINNÉE tient pour une monstruosité, mais que DE CANDOLLE considère avec raison, dans le cas présent par exemple, comme le contraire d’une monstruosité, c’est-à-dire une pélorie ou retour au type primitif. Cette espèce est extrêmement rare. Recueillie au Rio Grande do Sul, elle me fut communiquée par le correspondant du Jardin Botanique de Rio de Janeiro à Porto Alegre; un exemplaire portait deux magnifiques fleurs et en avait donné quatre l’année antérieure. Le nom spécifique que je propose est tiré de celui de ce correspondant, M. FRANCISCO DE AQUINO, amateur distingué de plantes et d’Orchidées, qui l'a découverte et l’a cultivée depuis huit ans, et en a fait des divisions. L'aspect de la plante à première vue est celui d’un C. intermedia, mais elle s’en distingue par ses feuilles et ses fleurs. Elle est très remarquable par ce fait que les sommets des pétales présentent le même coloris que le lobe anté- rieur du labelle et sont enroulés et denticulés comme lui, formant à peu près un véritable labelle. Les sépales sont roses avec des reflets violacés, les pétales de la même nuance, avec les lobules terminaux pourpres, et cette couleur s’étend longitudi- nalement jusqu’au centre de la fleur. Le labelle a les lobes latéraux à peu près blancs, avec le centre strié de pourpre et le lobe antérieur pourpre violacé vif, exactement de la même nuance que lés pétales. Le gynostème est blanc rosé. J'ai dit qu’au point de vue organogénique, une fleur d’Orchidée se compose de six sépales et six pétales, que trois des premiers avortent et que trois des seconds se réunissent intimement, de sorte que la fleur se présente actuelle- ment avec trois sépales et trois pétales, c’est-à-dire avec six divisions du périanthe. Quatre pétales, s’unissant deux à deux, forment les deux pétales considérés comme normaux, et les deux autres, s’unissant à un sépale, chan- gent totalement de forme et constituent le labelle actuel, qui prend également une couleur différente. 146 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les étamines et les pistils, qui concourent à former le gynostème, peuvent disparaître et aller renforcer les sépales et les pétales, de façon que ceux-ci se présentent plus ou moins parfaits. Il résulte de ces faits qu’une fleur pouvant retourner au type primitif par l’effet d’une végétation vigoureuse, ou par une cause différente et même par faiblesse, prend une forme nouvelle, c’est-à-dire augmente le nombre de ses sépales et pétales; par suite, le labelle actuel se décompose et se présente avec trois divisions, les pétales avec deux; quant aux sépales, il semble qu’ils avortent; le fait peut se produire avec plus ou moins de régularité, et c’est ainsi qu’on peut voir une fleur modifiée par dédoublement ou par une mon- struosité. Cette théorie, que j'ai amplement développée, et qui se base sur l’étude des carpelles des fruits et des fleurs elles-mêmes, a été nettement et complète- ment confirmée par l’apparition de diverses fleurs que l’on considère à tort comme des fleurs doubles. M. ROLFE a décrit dans le Gardeners Chronicle, en 1891, une fleur d’Epidendrum vilellinum (flore pleno) (1) qui se présente exactement avec le diagramme que j'ai décrit théoriquement alors que per- sonne absolument ne s’occupait de cette question. J. BARBOSA RODRIGUES, Directeur du Jardin botanique de Rio de Janeiro. ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 114) 16° QUELQUES AUTRES GENRES DU GROUPE DES ONCIDIÉES Parmi les nombreux genres de la sous-tribu des Oncidiées (voyez 3° année, p. 278 et 280), il y en a jusqu'ici relativement peu qui soient généralement représentés dans nos cultures. Voici quels sont ceux que nous avons étudiés (1) Cette fleur a été décrite également par M. RoLFE dans le Ÿournal des Orchidées, vol. I, p. 197. L. L. 15 JUILLET 1893 147 \ jusqu'ici : les Rodriguezia (2° année, p. 366 et 3"° année, p. 30) ainsi que les Gomeza (p. 30), les Trichopiha (37° année, p. 31), les Odontoglossum (3"° année, p. 342 et 370) avec incidemment les Cochlioda (p. 343), les Oncidium (3° année, p. 372; 4° année, p. 33 et 8o), les Miltonia (4"®° année, p. 81) et plus haut les Brassia. On cultive encore les Ada, Aspasia, Comparettia, Tonopsis, Ornitho- cephalus et Trichocentrum ; mais ceux-ci n’ayant dans nos collections de plantes vivantes que très peu d’espèces, parfois même qu’une seule, nous croyons pouvoir nous borner à étudier ces genres assez sommairement. k ADpa. — Genre décrit en 1853 par LINDLEY dans ses Folia Orchdacea et ainsi nommé par allusion à un oiseau de même nom, du groupe des Gobe- mouches. Ce genre, formé uniquement de l’A. aurantiaca, charmante espèce des Andes de la Colombie à longues grappes de fleurs d’un beau rouge orangé, peut être caractérisé comme suit : « Sépales presque égaux, libres, dressés ou seulement étalés dans leur « partie supérieure. Pétales semblables au sépales mais plus courts. Labelle « sessile à la base du gynostème, étalé, étroit, non lobé, plus court que les « sépales, muni de deux lames membraneuses qui se réunissent supérieu- « rement. Gynostème court, épais, sans pied, à base dilatée antérieurement « en deux ailes arrondies qui embrassent la base du labelle; clinandre à bords « entiers. Anthère terminale, en forme d’opercule, très convexe, uniloculaire ; « deux pollinies cireuses, ovoïdes, sans appendices, reliées au rétinacle ovale « par un pédicelle large et plat. — Herbe épiphyte, à pseudo-bulbes terminés « par une ou deux feuilles longues, étroites et coriaces. Pédoncules simples, « naissant sous les pseudobulbes. Fleurs brièvement pédicellées, en grappes « penchées, insérées presque toutes du même côté du pédoncule. » Le genre Ada, qui avait été réuni par REICHENBACH à son Mesospinidium (v. 37° année, p. 371), est surtout voisin des Brassia. Il en diffère entre autres par ses sépales moins allongés, dressés et non tout étalés ; par les lames du labelle plus longues et plus minces, réunies supérieurement ; par le gynostème plus allongé, muni de deux ailes à la base; par le pédicelle des pollinies plus large et plus court. # * ASPASIA. — Ce genre fut établi en 1833 par LiNDLEY, dans son Genera and Species of Orchidaceous Plants, pour une espèce nouvelle qu’il nomma À. Epiden- 148 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES droides, parce que son labelle est soudé par les bords avec une bonne partie du gynostème, comme on l’observe généralement dans les Epidendrum. Le nom générique lui-même, tiré du grec aspazomai, j'embrasse, fait allusion à la même particularité. En 1844, SCHEIDWEILER, botaniste allemand, fonda le genre Trophianthus pour une plante qu’il croyait nouvelle, mais qui n’était autre que l’A. lunata, déjà décrit en 1836 par LINDLEY; ce nom générique doit donc passer en synonyme aux Aspasia. Nous savons déjà (V. 3" année, p. 371) qu’en 1864, REICHENBACH tenta inutilement de réunir le genre Aspasia lui-même aux Odontoglossum. Le genre Aspasia comprend aujourd’hui six ou sept espèces de l’Amérique tropicale, où elles se rencontrent depuis le Brésil jusqu’à l'Amérique centrale. La plus communément cultivée est l’A. Junata, ainsi nommée parce que son grand labelle, à fond blanc, porte une large macule violette ou pourprée en forme de lune. Voici les caractères distinctifs de ce genre : « Sépales égaux, étalés, les latéraux libres, le postérieur soudé inférieure- « ment avec la base du gynostème, de même que les pétales, qui sont à peu « près semblables à lui. Labelle à onglet soudé par ses bords avec le « gynostème, à limbe libre et étalé, entier ou peu distinctement trilobé. « Gynostème dressé, demi-cylindrique, muni d’un sillon antérieur, sans pied ni « ailes; clinandre finement denticulé postérieurement. Anthère terminale, en « forme d’opercule, très convexe, biloculaire ; deux pollinies ovoïdes, cireuses, « sans appendices, reliées au petit rétinacle par un pédicelle plan, étroit ou en « forme de coin. Herbes épiphytes, à tiges feuillées courtes, terminées par un « pseudobulbe surmonté d’une feuille. Feuilles inférieures au pseudobulbe peu « nombreuses, coriaces, à gaine imbriquée.Pédoncules courts, simples, naissant « latéralement à la base des tiges. Fleurs grandes, en grappe courte. » Les espèces de ce genre ont presque l’organisation florale des Miltonia (v. plus haut, p. 83), dont elles ont en outre le port et le feuillage; elles diffèrent surtout de ces derniers par le sépale dorsal, les pétales et le labelle soudés inférieure- ment avec la base du gynostème, au lieu d’être entièrement libres. On range le genre Aspasia à côté du Cochlioda, qui a aussi l'onglet du labelle soudé avec le gynostème (v. 37° année, p. 343); mais dans ce dernier genre, le labelle seul est ainsi soudé, le sépale dorsal et les pétales étant entièrement libres. (Sera continué.) A. COGNIAUX. MA DIDES NOUVELEIES ET PETITE CORRESPONDANCE HISTOIRE DE L’INTRODUCTION DE L’EULO- PHIELLA ELISABETHAE. — Par une courte note publiée dans la Petite Correspondance du dernier nu- méro de ce journal. j'avais tenu à rendre justice au véritable auteur de la découverte de l’£Eulophiella Eli- sabethae; je n'avais pas insisté à ce moment sur le véritable rôle joué par le geai qui veut actuellement se parer des plumes du paon. Mais comme je vois l’histoire de cette introduction racontée de divers côtés de façon par trop fantaisiste, je crois devoir dire aujourd’hui comment les choses se sont passées — et j'avertis les personnes qui se sont trop avancées que si l’envie leur prenaît de contester mon récit, je publierais les photo- sraphies des documents que je possède : En 1890, nous recevions de l’un de nos collecteurs à Madagascar, M. SazLerin, la plus merveilleuse im- portation d’Angraecum sesquipedale et de Grammato- phyllum (Grammangis) Ællisi qui probablement ait jamais été envoyée en Europe. Parmi ces plantes se trouvait une Orchidée d’un caractère absolument dis- tinct, celle qui se révéla dans la suite comme l’£Eulo- phiella Elisabethae. Au mois de mars 1891, un monsieur HamMeziN, dont le papier à lettres portait comme entête « négociant- armateur, » m'écrivait en m’annonçant que le collecteur SALLERIN, dont nous n'avions plus reçu de nouvelles depuis plusieurs mois, était mort noyé en voulant franchir un bras de mer dans une petite pirogne ; ce monsieur m'offrait en même temps ses services pour nous expédier des plantes. Cependant l’Eulophiella Elisabethae envoyé par M. SALLERIN fleurissait, et se révélait comme une magnifique nouveauté. Je fis faire aussitôt de la plante une aquarelle de grandeur naturelle, et je l’envoyai à M. Hamezin avec plusieurs planches coloriées et un exemplaire de la livraison de la Lindenia dans laquelle VEulophiella était décrit et figuré, en lui demandant de nous rechercher cette espèce et d'en collecter des plantes pour notre compte. Le 5 octobre 1892, M. HameziN, nous écrivit qu'il avait reconnu la plante au reçu de notre brochure, et qu’il allait nous en expédier des exemplaires le 27 octobre. Plusieurs mois se passent ensuite sans nouvelles ; enfin le 5 février 1893, il nous écrit de nouveau une lettre reçue en mars : « À grands efforts, « j'ai pu arriver à trouver l'Eulophiella Elisabethae « par le plus grand des hasards ; ils sont en très petites « quantités... Je vous enverrai ce que vous me demandez « le 27 mars ou le 27 avril. » — Nous restons ensuite quelque temps sans nouvelles; enfin le 27 mai, je reçois de Marseille une dépêche conçue dans ces termes : « Arrive avec Eulophiella. Quel prix offrez-vous! « Lettre suit. Hamelin.» Deux jours après, en effet je reçois la lettre annoncée, et qui mérite d’être citée, sans avoir besoin de commentaires : « Pour des raisons de santé, j'ai dû rentrer en « France. J'avais rapporté les quelques caisses d'Or- « chidées que vous m'aviez demandées, seulement un « accident imprévu a fait qu'un paquet de mer m'enlève « douze colis, et à la vérification des colis je me suis « aperçu que les vôtres manquaient. J'ai pu, je crois, < sauver les Eulophiella que vous m'aviez demandés. « CETTE PLANTE ÉTANT UNE DE MES DÉCOUVERTES, « veuillez me dire quel prix vous m'offrirez du pied, « car j'ai complètement détruit la plante sur les lieux « d’origine. » Au reçu de la dépêche annonçant l’arrivée de M. Hamern, j'avais envoyé à Marseille M. Van Mon, notre représentant, pour vérifier les plantes qu’il avait reçu ordre de collecter pour nous. Il me télégraphia immédiatement qu'il avait appris à son arrivée que M. Hamern était en France depuis le 20 du même mois, qu’il avait apporté 1000 Eulophiella et en avait déjà vendu 500 plantes en Angleterre. On voit com- ment ces plantes avaient été enlevées par un paquet de mer! 11 me disait aussi qu’il avait encore 500 plantes qu’il nous offrait, mais que parmi celles-ci, il y en avait beaucoup de douteuses. Je jugeai de suite à qui j'avais affaire. M. HamezIN (qui avait pu, sans doute, vérifier enfin après cette vente que les Eulophiella étaient bien sauvés, mon Dieu !) savait que le placement de ses plantes était certain de notre côté, et cherchait à tirer deux moutures du même sac, tout simplement. Du moment que la plante était déjà dans plusieurs mains en assez grandes quantités, je ne me souciais nullement de recommencer la lutte de dépréciation qui s’est produite en d’autres temps pour d’autres espèces, et que J'ai toujours déplorée. Je donnai donc par dépêche ordre à M. Van Moz de ne pas acheter d’Eulo- phiella, et je ne répondis pas, comme on peut le penser, à une nouvelle dépêche que M. Hamezix m’adressa le 31 mai pour m'offrir à nouveau les plantes qui lui restaient. Telle est l’histoire documentaire de l’Zulophiella Elisabethae. Le Gardening World, de Londres, qui publie un véritable roman, d'imagination naïve, au sujet de Vintroduction de cette plante, insinue que ce serait M. Hameuin qui aurait remis à M. SALLERIN l’exem- plaire qui nous a été envoyé par ce dernier. Le Journal anglais tient-il ce renseionement de M. Hame- LIN ? J'ai publié les extraits de lettres ci-dessus pour’ montrer quelle confiance on pouvait avoir en lui, et rendre à César, c’est-à-dire à notre infortuné collec- teur SALLERIN, qui n’est plus là pour se défendre, ce qui appartient à SALLERIN. » On me concèdera bien le « droit de rectifier les allégations fausses ou erronées qui « se produisent. » Nous apprenons avec plaisir la nomination de M. Eu. DELAIRE au titre de chevalier du Mérite agricole. M. E. DeraiREe est depuis trente ans secrétaire gé- néral de la Société d’horticulture d'Orléans et du Loiret, et a rendu de grands services à l’horticulture dans ce centre important. KT G. B. — C'est le Cattleya Warneri, espèce du groupe des labiata qui se rapproche de plus du véri- table C!. labiata type ou Warocqueana. Klle s’en dis- tingue toutefois, d’abord et surtout par l’époque de sa floraison, qui est en juillet-août au lieu de novembre- décembre, ensuite par la forme de ses fleurs, un peu plus raides et plus allongées. D'autre part, le C. Warneri ne possède pour ainsi dire aucune variété ; les formes les plus grandes et du plus beau coloris sont nommées C. Warneri splendens, mais ce n’est pas là une variété au véritable sens du mot — tandis que le Zabiata de LiNDLEY comprend, comme vous le savez, une merveilleuse série de varia- tions. | PE Æ # CH. M. — Nous vous conseillons certainement d'acheter des Eulophiella Elisabethae offerts en Angle- terre. Seulement comme nous avions fait voir ces plantes à Marseille (elles nous étaient destinées) par un de nos chefs, et que celui-ci a constaté que les plantes importées sous ce nom étaient mélangées à de vulgaires Eulophia, nous ne pouvons que vous engager à être prudent et à mettre comme condition de ne les payer qu'après floraison. — SINGULIÈRE COÏNCIDENCE. — Les journaux amé- ricains disent qu’un collecteur de Messrs Maxna & Co, qui n'avait plus donné de ses nouvelles depuis plusieurs mois était revenu à la côte avec une soixantaine de caisses d’Orchidées nouvelles. Le même fait vient de se produire avec un de nos collecteurs. Il y avait un an que nous étions sans nou- velles de lui. Nous le croyons perdu, lorsqu'il y a six semaines, il nous télégraphiait d’un port de l'Amérique du Sud qu’il nous envoyait 72 caisses de Cattleya. Ces caisses sont arrivées la semaine dernière en excellente condition. F. B. — Nous ne saurions vous dire, sans voir des fleurs complètes, à quelle espece appartient le Vanilla en question. En tous cas, la gousse que vous nous avez adressée est délicieusement parfumée. : Le moyen employé généralement pour cultiver ces plantes consiste à les mettre en pots d’une dimension assez grande, ou en paniers. La serre qui leur convient est la serre des Vanda et autres plantes indiennes. Nous ne doutons pas que vous n’arriviez à obtenir des fruits excellents dans votre beau climat, et avec votre soleil méridional. E LE MEETING OU REUNION MENSUELLE orga- nisé par la Chambre syndicale des horticulteurs belges et la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, a eu lieu le dimanche 2 juillet dernier, dans les locaux du Casino. Les distinctions suivantes ont été décernées : Certificats de Mérite à l’Odontoglossum Trianae var., présenté par MM. Epw. Vervaegr et Cie; au Cypripedium Harrisianum robustum, présenté par M. CH. VUYLSTEKE; au Cattleya guttata Leopoldi, présenté par M. A. Vax Imscxoor; au Grammatophyllum Ellisi (à l'unanimité), présenté par le même; à l’Odontoglossum elegantissimum, présenté par M. J. Ave; au Cattleya Mendeli virginalis, présenté par M. SCHMITZ. Certificats pour le mérite de la culture et de la floraison à l’Oncidiun macranthum hastiferum, présenté par M. A. Vax ImscaootT: au Milionia vexillaria (à l'unanimité), présenté par IMATPERGE Mentions honorables pour le mérite de la nouveauté et de la variété à l’Odontoglossum Pescatorei var., présenté par M. A. Vax ImscxooT; au Cattleya Mendeli var., présenté par M. J. Hve; à POdontoglossum luteo-purpureum var., présenté par le même. LE DICTIONNAIRE PRATIQUE D’HORTICUL- TURE ET DE JARDINAGE de Nrcnozson, traduit et adopté par MM. Morrer, VILMORIN-ANDRIEUX, etc., et édité par M. O. Doix à Paris, vient de publier sa 15° livraison. Cet excellent ouvrage est très complet et rendra de grands services. La 15e livraison traite notam- ment, en fait d’Orchidées, des Chysis et des Cirrhope- talum, qui sont étudiés et décrits très complètement. Nous y relevons également les petits genres Cirrhaea et Clowesia. CHEZ L’AMATEUR. — Nous avons encore reçu de divers correspondants un grand nombre de fleurs, mais beaucoup sont arrivées très fanées, à cause de la grande chaleur et aussi, il faut bien le dire, parce qu’elles étaient mal emballées. il est bon, dans une saison comme celle-ci, d’enve- lopper le pédicelle des fleurs de sphagnum humecté, et même de mouiller un peu le papier extérieur, c’est à dire le premier que l’on voit en ouvrant la boîte. x x * H. G. — Hartwegia purpurez, charmante petite espèce assez rare dans les cultures, malgré son brillant coloris et sa Horibondité. V. D., Paris. — En 1882. 149 exemplaires, tous numérotés. Bien reçu la brochure. Merci. #7 DE G., Marseille. — Tous les matins de 8 heures à midi et le soir de 5 à 7 heures. Prince DE B., Moscou. — Veuillez revoir l’article publié à ce sujet dans le 2m volume de ce journal, page 234. C’est une floraison exceptionnelle. Rempotez dans 4 à 5 semaines. . 0. 0., 42. — Jamais. Je ne connais pas la personne dont vous me parlez et n’ai jamais entendu citer son nom comme orchidographe. Où publiait-il ses descrip- tions? Je recevrai votre visite avec plaisir. À Da PA L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LIN DEN) Pare Péopold, BRUXELEES. OLLECTIONS D'ORCIIDÉE À PRIX RÉDUITLS Ces collections ne renferment que de bonnes plantes de force à fleurir ; elles s’adressent spécialement aux amateurs commençants, à ceux qui veulent s’essayer dans la CULTURE DES ORCHIDÉES. Elles sont destinées à propager le goût de la culture de ces admirables plantes. PREMIÈRE COLLECTION 6 Orchidées de serre froide pour SO francs Odontoglossum grande. Cypripedium insigne montanum. Cochlioda Notzliana. Odontoglossum cirrhosum. Oncidium macranthum. , Odontoglossum nebulosum candidulum. DEUXIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre froide pour 350 francs Coelogyne cristata. Cypripedium insigne montanum. Odontoglossum Alexandrae. Odontoglossum nebulosum candidulum. Lycaste Skinneri. Epidendrum vitellinum. Cochlioda Notzliana. Anguloa Clowesi. Odontoglossum citrosmum. Laelia anceps. Oncidium macranthum. » Odontoglossum cirrhosum. TROISIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre tempérée pour 30 francs Laelia autumnalis. Cattleya Mossiae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Odontoglossum vexillarium. Oncidium flexuosum. QUATRIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre tempérée pour 3530 francs Cattleya Warocqueana. Maxillaria luteo-alba. Laelia autumnalis. Odontoglossum Harryanum. Cattleya Mossiae. Oncidium aurosum. Bifrenaria Harrisoniae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Oncidium flexuosum. Odontoglossum vexillarium. Cattleya tigrina. CINQUIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre chaude pour 30 franes Cymbidium eburneum. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum. Cattleya Alexandrae. Dendrobium nobiie. Oncidium papilio. SIXIÈME COLLECTION 12 Orchidées pour GO francs Vanda coerulea. Cymbidium eburneum. Dendrobium bigibbum. Catasetum Hookerae. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum. Cattleya Alexandrae. Oncidium Lanceanum. Phalaenopsis grandiflora. Dendrobium nobile. Epidendrum Capartianum. Oncidium papilio. LHORTICULTURE. INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÊTABLISSEMENT SPECIAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand ft =” Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement lies plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NOTA BENE. —— Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant toutes ses importalions de pre- mière main —— L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS ei à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu’elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. Se à À 9 Ame année. | AOÛT 1893 Numéro 82. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉ DIGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \e Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, RO: Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, Dr Capart, James O’Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, À. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G.. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le i* et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIAKD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. IE PE one À mme LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles Œæ «Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de cès volumes a été fixé comme suit : 1°" Volume (presque épuisé) 195 fr.; 9we Volume, 400 fr.; 3° Volume, 75 fr.; 4”° Volume, 70 fr; ÿ"e Volume, 65 fr. ; 6° Volume, 65 fr.; 7ve Volume, 65 fr.; 8° Volume, 65 fr. 9" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : G®2?5 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ‘ÉDITION AMNGE ANSE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : 25 shillings pour l'édition anglaise. L'ORCIHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES A BRUXELLEHS LES MEETINGS sont suspendus pendant les mois de Juin, Juillet et Août. #= LE PROCHAIN MEETING aura lieu le 10 SEPTEMBEE prochain. Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzeAuU DE LEHAIE, Comte A. De Boustes, F. KeGergan, D. Massaxce De LoUvrex, D' Caparr, À. Huyereours, É. Roprcas, D' Vax CauwezaEerr, A. VAN ImscHoor, Fr. PauweLs, CH. van WAmBeke, À. Wincoz, Cu. DE BossonErE, ARM. DE MEuLE- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR P=e DL vol dé là LINDENIA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES | | EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 82" NUMÉRO : Pages Causeriesuriles Orchidées ALT 6 En ARE CES EM NEA PI Ne NT EU) 149 Cuiture des Sohraltas MR AA LL Ce TEE NE NN NE CA re PURE TOR ESA 153 Les Orchidées populaires. . . . ; PL DC PR A RU ON LR PQ 156 Hestracines des OrChIQ GES EM NEA S SN TRE VA NN EN CS 158 Haehatenebrosatsess) een en diet MAN crues EAU As EN AR N EL RGEA NA nE P 161 Les PASSION MONRS RNA At ie AN AAA 2 LUC A OA RE PA AT RS EN 162 Gonsenls utiles EME nas nr Ar PA ee ane ee EMEA EE A MN ER PE cr EE 164 L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Pare Léopold, BRUXELLES IMPORTATIONS L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE c&zené de recevoir de magnifiques v1mporlalions de Cattleya labiata (Warocqueana), gigas, aurea, Mossiae, speciosissima, de Cypripedium, callosum, insigne montanum, Exul, de Vanda coerulea, Aerides quinquevulnerum, de Dendrobium nobile (&warrétés nouvelles), Wardianum, Dalhousieanum, d'Oncidium Gravesianum, Cymbidium eburneum, d'Odon-— toslossum Hall, Cirrhosum, efc. PRIX ET DÉTAILS PAR CORRESPONDANCE PR RUE TRE RE CRE" " "—" 1° AOÛT 1893 149 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LIV. — Horticulture et chauvinisme Mon ami M. van WAMBEKE parlait avec raison, dans sa dernière causerie, des difficultés particulières contre lesquelles ont à lutter les introducteurs belges pour aller à la découverte des plantes nouvelles. Tout ce qu’en disait mon excellent collaborateur n’est que trop exact, hélas, mais ce n’est pas tout ; nous avons encore à vaincre un autre obstacle, le chauvinisme de la plupart de nos voisins d'Outre-Manche. Sur ce terrain un peu délicat, je voudrais imposer à ma plume une très grande prudence, car je désire ne froisser personne, et beaucoup de personnes, émi- nemment honorables et sincères d’ailleurs, dont je veux parler, seront pro- bablement fort surprises par un reproche auquel elles ne s’attendent pas, je le gagerais — et ce n’est pas, au surplus, par d’âcres reproches que l’on peut espérer de corriger quelqu’un d’un défaut. Aussi bien, est-ce réellement un défaut, cette tendance à attribuer ou à souhaiter aux siens toutes les qualités? LAFONTAINE l’a doucement critiquée, et quand on relit cette affirmation naïve : CPP Mes petits sont mignons, Beaux, bien faits et jolis sur tous leurs compagnons, » on sourit de l’aveuglement de l'excellente mère, mais on ne saurait l’en blâmer. Le peuple britannique, parfois, pense et parle de même, mais en trans- portant ce sentiment du terrain de la famille sur le terrain national; à ce point de vue, je crois que beaucoup pourraient le lui envier, car il constitue en présence des étrangers une force considérable. Répandu dans le monde entier, où il a conquis des colonies immenses, le peuple anglais, plus que tout autre, porte en lui le sentiment de la grandeur de la nation à laquelle il appartient, et de l'espèce d’inviolabilité dont le couvre cette protection dans quelque partie du globe qu’il se trouve; il a ressuscité le « Civis sun romanus, » ce qui ne manque 150 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES pas de grandeur, et constitue d’ailleurs une force d’impulsion immense au service des initiatives privées. Seulement, il faut bien dire que cette optique particulière ne laisse pas d’être parfois un peu désobligeante pour les étrangers (les Barbares, disaient les Romains) et risque aussi d’être injuste. Faut-il rappeler l’histoire de la réintroduction du Cattleya labiata? A la première grande floraison, en octobre 1890, nous l’avons exposé et mis en vente à Londres sous ce nom; nous en avons envoyé des fleurs à plusieurs des meilleurs juges, en les mélangeant même avec des fleurs provenant des anciennes plantes du labiata autumnalis; nous n'avons rencontré presque par- tout en Angleterre qu’opposition et dénégations. L’évidence crevait les yeux; mais on nous répondait que, quoiqu'il n'y eût pas de différence, cela ne pouvait pas être le Cattleya labiata; les lettres que j’adressais à plusieurs journaux anglais n'étaient pas insérées, malgré mon droit de rectification ou de réponse; mes arguments incontestables n’étaient pas reproduits. Mais un an et demi plus tard, la même plante, collectée sur les traces de nos collecteurs, est importée aussi en Angleterre, et aussitôt ces journaux célèbrent solennellement la découverte du vieux Cattleya labiata et sa réintroduction, sacrent le nouvel importateur d’Orchid King, et les mêmes connaisseurs, avant d’avoir vu une seule fleur des plantes importées, admettent les yeux fermés que c’est bien l'espèce authen- tique, du moment qu’elle est réintroduite par un anglais. Autre exemple : à un récent meeting de la Société Royale d’horticulture de Londres, une plante se trouvait exposée sous deux noms différents par deux firmes, l’une anglaise et l’autre belge. La maison belge avait reproduit le nom que cette plante portait depuis cinq ans dans un établissement scientifique de premier ordre, le Jardin botanique de Berlin ; la maison anglaise avait débaptisé la plante pour lui donner son nom. Que fit le jury anglais? Il décerna un certificat sans conditions à la plante exposée par ce dernier ; mais la firme belge n’obtint qu’un certificat conditionnel : il fallait qu’elle fournît la preuve de l'exactitude du nom donné au Jardin botanique de Berlin ! — Or il n’échappera à personne que, du moment que cette preuve pouvait être faite, l’autre nom était, par là-même, sujet à être annulé, c’est-à-dire que les deux certificats devaient manifestement être conditionnels. Les deux noms ne pouvaient pas être exacts à la fois; l’un excluait l’autre. C’est ainsi qu’un jury eût jugé en Belgique, et sans doute aussi en France et en Allemagne... Mais ici la question de nationalité entrait en balance. I AOÛT 1803 I5I Le même jury, si rigoureux en plus d’une occasion pour les apports du continent, décernait récemment encore à une maison anglaise une distinction pour un prétendu nouveau Sarcopodium, qui n’est en réalité qu’un Bulbo- phyllum ancien bien connu. C’est surtout dans quelques journaux que se manifeste ce chauvinisme. — Je n’ai garde de comprendre dans ceux-ci le Garden, le Gardeners Magazine et le Northern Gardener dont je me plais à reconnaître au contraire la parfaite impartialité. Les histoires d’importations les plus fantaisistes, les plus fantas- tiques même, y sont accueillies gravement, pourvu qu’elles tendent à donner du relief au mérite des importations anglaises. En revanche, trois lettres rectifica- tives que j'ai envoyées récemment au Gardeners Chronicle ont été mises au panier ; mon distingué confrère anglais a même publié le contraire des faits que je lui avais faits connaître. Le Gardening World vient de publier à propos de l’'Eulophella Ehsabethae (auquel il avait consacré deux lignes, comme tous ses confrères, quand la plante était exposée par nous), une longue histoire roma- nesque qui est visiblement l’œuvre d’un simple farceur(‘). Un « négociant- armateur » y déclare que c’est lui qui a donné les plantes à M. SALLERIN en 1890, et le journal anglais prend cette affirmation très nettement à son compte. L'histoire de l'introduction de l’Eulophiella, que j'ai publiée dans le Journal des Orchidées, prouve cependant suffisamment le contraire, et montre le peu de confiance que méritent les affirmations de ce négociant. Cette partialité incroyable, on le voit par ce qui précède, a ses côtés fâcheux. Je n’y insisterai pas; j'en ai pris mon parti, et quand je verrais annoncer demain dans un de ces journaux qu’un nouvel Odontoglossum a été découvert dans la lune par une maison anglaise, je ne tenterais même pas de demander qu’on vérifie. Mais à quoi servent tant d’efforts d'imagination? Je me rappelle avoir relevé dans un journal français, il y a quelque temps, une phrase typique. Il y était dit, à propos d’une plante quelconque : « Voilà une plante vraiment française ! » En quoi pouvait bien consister sa nationalité ? J'en dirai autant du Cattleya labiata. L'important, c'était qu’il fût retrouvé, et réintroduit dans les collections; ce point acquis, vous passionnerez-vous pour (r) L'éditeur de la Lindenia me fait remarquer que la superbe gravure de cette plante « aussi belle que peut être noir sur blanc » que publie le Gardening World est une copie de la planche parue dans la Lindenia. Il accepte donc pour son propre compte les remercîments et les compliments adressés par erreur à une maison anglaise. 152 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES savoir si c’est une plante belge ou une plante anglaise? A ceux qui désirent être fixés, je dirai que c’est tout simplement une plante brésilienne. Il y a quelques années, dans une vente importante qui se passait à Londres, une lutte d'enchères très vive s’engagea, pour l’achat d’un Cypripedium Stoner var. platytænium, entre un orchidophile bien connu et un amateur gantois dont la collection a fait depuis lors parler d’elle. Le Cypripedium resta enfin à l’anglais, pour une somme de plus de 8000 francs; il déclara pendant la vente, à son compétiteur belge, qu’il pousserait plus encore si c'était nécessaire, « parce qu'il ne fallait pas que cette plante traversät la Manche! >» J'avoue qu’en pareil cas, ce qui m'aurait passionné, Ç’aurait été de savoir si le fameux Cypripedium entrerait dans ma collection; mais dans le cas contraire, il m’eût importé bien peu qu'il passât dans les mains d’un anglais, d’un belge ou d’un français. J'ai assisté aussi, lors de la dernière exposition de Gand, au spectacle de l'intérêt que prenaient les Anglais — même les firmes ennemies — au match des plantes nouvelles, et j’ai vu avec quelle ardeur ils désiraient que l’Établissement d'introduction belge fût battu. C’est dans un cas de ce genre qu’apparaît bien la différence de tempérament; car la plupart des horticulteurs gantois étaient plutôt satisfaits de voir la première palme échapper à une maison belge et préféraient certainement la voir aller à une étrangère. Quelques jours après le jugement, lorsque j'ai signalé les irrégularités com- mises par l’exposant dans le concours, le Gardeners Chronicle s’est bien gardé d'insérer ma protestation, et a même fait entendre qu’il serait de mauvais goût de ma part de réclamer. Il faut bien avouer cependant que les faits en valaient la peine : sur les six plantes prétendument nouvelles, exposées par la firme anglaise, nous savons déjà que l’une, introduite à Berlin en 1888, avait été achetée chez un horticulteur de Steglitz, qu’une autre est introduite, grâce à MANN, qui la récolta sur l’île de Ferdinando Po en 1862, et a été figurée dans le Botanical Magazine, pl. 5662, enfin qu’une troisième avait été achetée à un amateur français. Si les rôles avaient été renversés, les journaux anglais n’auraient pas pris les choses si gaiement... Ah non! Comme ils auraient crié sur tous les tons contre la déloyauté des Belges ! La note satisfaite domine actuellement. Le Gardeners Chronicle a eu la joie de constater, après l’exposition de Gand, que les Orchidées belges n’étaient pas supérieures aux anglaises. L’honorable président de la Société Royale d’horticulture de Londres, huit jours après les floralies gantoises, à l’occasion 1° AOÛUD 1893 153 de la réunion annuelle de la Société de secours mutuels de jardiniers anglais, Orphan fund, affirmait la supériorité de l’horticulture anglaise sur l’horticulture belge. Eh bien, ces déclarations ne sont pas pour nous déplaire, à nous belges; il y a quelques années personne, chez nos voisins, n’eût éprouvé le besoin de les faire. Il était entendu, et tout le monde l’admettait là bas à priori, que le continent était à un niveau inférieur. Aujourd’hui on sent la nécessité de pro- clamer une supériorité, c’est déjà qu’on la sent douteuse. Ce fait seul prouve les progrès considérables accomplis en Belgique par l’horticulture; et c’est ce progrès uniquement que je veux envisager. Impartial malgré tout, je reconnais les grands services rendus à l’horticulture par toute la presse spéciale anglaise, j'admire comme elles le méritent les grandes et superbes collections d’Orchidées de MM. STATTER, baron SCHRÔDER, TREVOR LAWRENCE, OWEN, MEASURES, CHAMBERLAIN, HARDY, THOMPSON, MASON, WuHitE, LEE et de tant d’autres qui ont souvent servi de modèles aux amateurs du continent. Mais pourquoi élever des frontières en horticulture, en orchidophilie ? Saluons les belles Orchidées, d’où qu’elles viennent, et laissons le chauvinisme aux politiciens. D 2 ©. Æ CULTURE DES SOBRALIA Le genre Sobralia se compose d’une trentaine d’espèces, originaires des Andes _de l’Amérique tropicale, du Mexique, de l'Amérique centrale, du Pérou, du Brésil septentrional et de la Guyane. Ce sont des Orchidées splendides, d’un port très décoratif et produisant des fleurs très remarquables comme grandeur et comme coloris; cependant on ne les rencontre pas beaucoup dans les cultures, et cet oubli nous paraît injuste. Les Sobralia n’ont qu’un seul défaut, c’est que leurs fleurs se conservent moins longtemps que celles des autres Orchidées en général ; elles ne gardent toute leur fraîcheur que pendant une semaine environ ; mais n’est-ce pas un délai déjà très convenable, et égal à la durée de la plupart des fleurs des autres familles ? Les Sobralia sont un peu encombrants pour les amateurs qui n’ont que de petites serres; pour les autres, il ne nous semble pas que ce volume présente des inconvénients. On peut hésiter à consacrer une place assez grande à une seule plante, lorsque cette plante ne fleurit pas beaucoup; mais quand il s’agit de plantes comme les Sobralia, produisant un grand nombre de fleurs, et des 154 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES fleurs énormes, il n’en est plus de même; qu'importe qu’elles forment une masse assez forte, si à la masse de verdure correspond une masse de fleurs ? Une collection d’Orchidées, à notre avis, ne saurait être un peu complète sans renfermer plusieurs exemplaires de chacune des espèces de Sobralia les plus belles et les plus brillantes. Voici une brève description de ces espèces : Sobralia macrantha. La plus belle espèce du genre, et la plus grande ainsi que l'indique son nom; voici en effet les dimensions que nous avons notées tout récemment sur une plante en fleurs à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE longueur de la fleur entière, 23 centimètres ; longueur du labelle, 13,5 centi- mètres ; longueur du lobe antérieur du labelle, 8 centimètres ; largeur du lobe antérieur, 9,5 centimètres. Le S. macrantha fut introduit en 1839 par M. LINDEN, et envoyé par lui au Jardin Botanique de Gand. Les plantes étaient arrivées avec un aspect peu florissant, comme il arrive toujours avec ces espèces terrestres dépourvues de pseudobulbes et qui perdent à peu près toutes leurs feuilles pendant le trajet, mais qui néanmoins entrent très aisément en végétation. « Ressuscitée en « quelque sorte par les soins de M. DoNCKkELAAR, écrivait PLANCHON dans la « Flore des Serres en 1851, la plante belge produisit sa première fleur en « juin 1842, et, présentée à l'exposition de la Société de Botanique et d’horti- « culture de Gand, obtint, en dehors du concours, une médaille d'honneur. Plus « tard, en 1845, la même plante figura dans le salon de la même Société en « une belle touffe, ornée de trente-six fleurs épanouies. » Les fleurs, analogues à de grands Cattleya, comme celles de toutes les espèces du genre, sont d’un beau rouge clair, avec le labelle du même coloris ayant le disque jaune très pâle ou blanc. Elles se produisent aux mois de juin et de juillet, et se succèdent pendant une longue période. S. hliastrum. Très belle espèce à grandes fleurs blanches veinées de jaune ; sa floraison se produit également en été. S. violacea. Superbe espèce qui fleurit au début du printemps. Ses fleurs ont les sépales violet foncé, les pétales d’un violet pâle avec le centre blanc, le labelle violet clair avec le disque jaune orangé foncé, et une aire jaune s’éten- dant sur presque toute la surface du lobe antérieur. Le S. violacea fut décrit en premier lieu par le D' LINDLEY, en 1846, dans les Orchidaceae Lindenianae, d’après une plante collectée par M. LiINDEN. Il y était indiqué comme très répandu dans les hautes régions de la province 1 AOÛT 1803 155 A de Mérida, à une élévation de 2000 à 2700 mètres. Il existe dans l’herbier de LINDLEY deux exemplaires, l’un à fleurs violet pâle, l’autre à fleurs blanches avec crête jaune ; le célèbre botaniste faisait la remarque que les deux échan- tillons, de l’avis de M. LiNDEN lui-même, devaient être deux variétés de la même espèce. Il est certain, comme l’écrivait également PURDIE, qui plus tard la collecta à Maracaybo, que « cette superbe Orchidée présente de nom- breuses variations de coloris d’une plante à l’autre, depuis le blanc pur jusqu’au cramoisi et même au pourpre. » Elle est très rare dans les cultures. S. xantholeuca. Très belle espèce à fleurs jaune pâle ou jaune soufre; le labelle est d’un jaune plus foncé et très ondulé sur les bords. S. leucoxantha. Fleurs entièrement blanches, avec la gorge et le disque du labelle jaune d’or lavé d’orangé. Nous aurons à parler prochainement d’espèces nouvelles grandioses intro- duites récemment à Bruxelles. Les Sobralia se cultivent dans la serre tempérée, ou même dans la serre chaude. Toutefois, quand arrive la floraison, on a soin généralement de les transporter dans un compartiment plus froid afin de prolonger la durée des fleurs; c’est ainsi que les amateurs verront presque toujours les Sobralia en fleurs dans la serre des Odontoglossum; une fois la floraison terminée, on remet les plantes dans leur local ordinaire; elles ne souffrent nullement de ce court déplacement. Les Sobralia demandent des arrosages très abondants pendant la saison de végétation; comme ils produisent des racines très nombreuses, formant un réseau extrêmement compact, l’eau a quelquefois de la peine à pénétrer le compost, et il ne serait pas mauvais de plonger le pot tout entier dans l’eau si la plante n’était pas trop volumineuse. À cause de cette masse de racines, on doit employer des pots assez grands, et on y placera un drainage occupant un bon tiers ou même la moitié de la hauteur, pour faciliter la rapide évaporation de l’eau des arrosages. Le choix du compost est important ; les cultivateurs anglais emploient pour les Sobralia beaucoup de peat et de la terre franche. Peut-être ces matériaux conviennent-ils pour un climat différent du nôtre, mais en tous cas les résultats qu’on obtient sur le continent avec des éléments analogues sont peu brillants. Nous employons à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE un mélange composé de la façon suivante : beaucoup de sphagnum bien haché, une faible proportion de terre fibreuse et de terre de bruyère, et une assez grande quantité de sable “ 156 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES de rivière très fin. Les Sobralia réussissent admirablement dans ce compost, et y forment des pousses vigoureuses, notablement plus grosses que celles qu’on obtient généralement par les autres procédés. Les Sobralia doivent recevoir un léger repos après la floraison, et pendant l'hiver un repos de deux mois à dix semaines. Comme ils n’ont pas de pseudo- bulbes, on ne doit pas laisser le compost se sécher d’une façon excessive, mais seulement réduire les arrosages au strict nécessaire pour au ‘il reste dans un état élastique et frais. Les rempotages doivent être opérés, quand le compost a besoin d’être renou- velé, après le petit repos qui suit la floraison ou vers la fin de l’hiver, à l’époque où la végétation va renaître. D'une façon générale, cette opération n’est néces- saire que tous les deux ans environ. L. HELTE. + LES ORCHIDÉES POPULAIRES Miltonia Roezli La gravure ci-dessous montre le port et la floraison de cette superbe espèce notablement réduits, car dans les bonnes formes de M. Roezh, la fleur mesure environ 8 à 8 :/2 centimètres de largeur et 9 1/2 de longueur. Le Miltonia Roezli appartient à ce groupe d’espèces Colombiennes que l’on désigne plus fréquemment dans les cultures sous le nom d’Odontoglossum ; ses plus proches voisins sont le M. vexillaria, le plus populaire et le plus beau sans doute, et le M. Phalaenopsis, plus petit de taille, mais remarquable par son ravissant coloris. Il se rapproche surtout du premier, dont on ne le distingue que par la forme apiculée des pétales et des sépales et par quelques faibles différences dans le labelle à sa base. Le M. Roezl produit ses fleurs en grappes de deux à cinq. Il a les sépales blanc pur, les pétales un peu plus larges vers le sommet, blancs également . avec une large macule rose pourpré à la base, et le labelle blanc teinté de jaune orangé sur le disque, et quelquefois aussi nuancé de rouge à sa base. La variété alba est entièrement blanche, sauf la macule jaune du dique. Ce qui frappe surtout dans cette espèce, c’est l'ampleur et la forme élégante du labelle, largement obcordé, avec les deux lobes arrondis, et un sinus assez 1 AOUT 1893 7 profond au sommet; c’est aussi le contraste entre le rouge vif qui recouvre la base des pétales, et le blanc pur du reste de la surface des segments. Le M. Roezli fut découvert en 1873 par le célèbre voyageur BENEDICT RoEzL, à qui il est dédié. Son habitat se trouve dans la province d’Antioquia, sur la Cordillère occidentale, à une altitude d’environ 400 à 700 mètres. Ainsi que les autres Miltonia du même groupe, cette espèce demande à être cultivée dans la serre tempérée ou tempérée-froide. Le Yournal des Orchidées Fig 60. — Miltonia Roezli. a déjà donné les principes de leur culture, et nous n’y reviendrons pas actuellement. Le M. Roezl a servi à la production du Miltonia X Bleuana, l'hybride bien connu obtenu en 1889 par M. BLEU, et qu’on a eu un la jour singulière idée de nommer Miltoniopsis, en fabriquant un nouveau nom qui n’était pas néces- saire. Le second parent était le M. vexillaria. La fleur du M. X Bleuana tient le milieu entre les deux espèces, comme forme et comme coloris, elle porte à la base des pétales une macule rouge moins étendue que dans le M. Roezlr, et à la base du labelle une macule rouge brun en forme d’éventail. Plusieurs variations ont été constatées dans les divers semis. Max GARNIER. 158 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LES RACINES DES ORCHIDÉES (Suite, voir vol. III, p. 319) M. Orro BALLIF m'adressait ces jours-ci une note ainsi conçue : « Il s’est produit dans les intéressantes cultures de M. BLEU, à Paris, un « phénomène de végétation excessivement curieux sur un fort Phalaenopsis « Stuartiana. Cette Orchidée, qui est suspendue près du vitrage d’une bonne « serre chaude, a son panier entouré par une masse de racines vigoureuses « sur lesquelles il s’est développé six nouvelles plantes de Phalaenopsis, très « bien constituées, dont les feuilles atteignent déjà de sept à dix centimètres « de longueur. « Nous avions déjà observé plusieurs fois que des jeunes plantes se dévelop- « paient sur les tiges florales des Phalaenopsis, mais nous n’avions encore « jamais eu l’occasion de remarquer ailleurs ce nouveau mode de végétation. » Le fait signalé par mon collaborateur se rencontre sans doute rarement dans les cultures, mais il n’est pas nouveau, et a été déjà constaté et étudié, notam- ment dans certaines circonstances que je vais rappeler brièvement. À l'exposition d’Orchidées de la Royal Horticultural Society de Londres, en mai 1885, une plante de Phalaenopsis Siuartiana, précisément la même espèce, fut exposée, qui portait trois jeunes plantes issues des racines. Le professeur REICHENBACH, qui assistait à l'exposition et au Congrès tenu en même temps, fit à ce sujet la communication suivante : | « On a cité, récemment, divers cas de bourgeons produits sur des racines d’Orchidées. Depuis longtemps j'attache beaucoup d'intérêt à ces phénomènes, mais je n’ai fait que peu d’observations, n’ayant constaté ce mode de propa- gation que sur une seule plante. C’est le Neottia nidus avis, qui meurt très souvent après avoir fleuri, et qui d’autres fois produit de jeunes pousses des axes de certaines spathes. Dans d’autres cas, il produit une nouvelle plante 4 l’extrèmité d’une fibre radicale. J'ai vu ces faits dès 1849, époque à laquelle je les observai à THARANT. J'appris beaucoup plus tard qu'ils avaient été observés auparavant par T. P. E. VAUCHER, en 1841. Après VAUCHER et moi-même, 1% AOÛT 1893 159 ils furent constatés par IRMISCH, PRILLIEUX, HOFMEISTER, qui l’apprit de moi; puis ils furent niés formellement par DRUDE, mais observés de nouveau et complètement décrits par WARMING, l’excellent botaniste scandinave. Le second cas fut observé dans mon Phalaenopsis deliciosa (*), collecté en 1843 par ZOLLINGER. Mon exemplaire montre une jeune plante sur une racine, qui vient d'émettre elle-même une jeune racine. On peut voir cet échantillon dans mon herbier. Le troisième cas n’a pas été favorisé. Un Cyrtopodium (si je me souviens bien, c'était une plante du Venezuela) produisit une belle pousse sur une racine dans la collection du consul SCHILLER, sous l’habile direction de M. ScHMipr, en 1867, je crois. Je le veillais soigneusement, mais un jour un jeune aide jardinier le cassa accidentellement, et jeta la pousse et le morceau de racine, espérant qu’on ne s’apercevrait pas de leur disparition. Le dernier cas est celui du Saccolabium maicranthum Lainpz. M. LUCIEN LiNDEN m'’envoya dernièrement une belle plante de Cochinchine, avec une jeune pousse munie de deux feuilles. La plante entière fut mise dans l’eau bouillante et soigneusement séchée; on peut la voir dans mon herbier. » Et M. D. WEBSTER faisait peu de temps après les remarques suivantes à ce propos : « D’après ce que le prof. REICHENBACH écrivait récemment, on pourrait croire que VAUCHER fut le premier qui observa les racines prolifères du Neottia nidus avis ; il n’en est rien cependant, car avant d’être signalé par VAUCHER en 1841, ce fait avait été observé par le Rév. W. HERBERT et avait formé le sujet d’une communication très intéressante au Magazine of Botany and Gar- dening en 1833. Il connaissait donc ce phénomène plus de huit ans avant VAUCHER, car 1l dit dans sa note : « il y a plusieurs années... » Mes propres observations (communiquées il y a quelque temps à la R. H. $., relatives aux racines prolifères du Neottia, et portant spécialement sur ce point que le jeune bourgeon apparaît à l'extrémité de l’une des fibres, et non sur les axes de certaines spathes où à l’extrème sommet d’une fibre radicale) concordent cer- tainement mieux avec celles de HERBERT qu'avec celles de REICHENBACH... » Examinons donc la formation de ces bourgeons, et l’explication qui peut être donnée de ce curieux phénomène. (1) Cette espèce n'existe plus dans les cultures. 160 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LiNDLEey classait les racines des Orchidées de la façon suivante au point de vue de l’organisation anatomique : 1° Des fibres grêles annuelles, simples ou ramifiées, de nature succulente, incapables d'extension et vivant sous le sol, comme dans le genre Orchis; 2° Des tubercules charnus annuels, ronds ou allongés, simples ou divisés, comme dans les diverses espèces du même genre; les tubercules de cette sorte ont toujours un bourgeon à leur extrêmité, et peuvent être considérés comme la principale prolongation inférieure de l’axe; 3° Des corps charnus vivaces, simples ou ramifiés; 4° Des pousses rondes vivaces, simples ou peu ramifiées, susceptibles d’ex- tension, issues de la tige, adaptées ou adhérentes à d’autres corps, et constituées par une axe ligneuse et vasculaire, couverte de tissu cellulaire, dont la couche sous-cutanée est souvent verte, et composée de grandes cellules réticulées. Les pointes de ces racines sont ordinairement vertes, mais quelquefois rouges ou jaunes. Voici, d’autre part, quelques extraits d'observations de LINDLEY sur la formation de la pousse des Orchidées, qui nous mettent sur la voie de l’expli- cation cherchée « La tige se forme de la façon la plus simple dans les Ophrydées terrestres, où il existe seulement un point végétatif entouré d’écailles, constituant un bourgeon à feuilles quand il est au repos, et qui, à l’occasion, se développe en une tige ou branche secondaire sur laquelle se développent des feuilles et des fleurs. Cette sorte de tige forme ordinairement tous les ans un bourgeon latéral . avec une racine tuberculeuse à son extrémité inférieure, et périt après avoir développé ses feuilles et müûri ses fruits; il lui succède une tige qui sort du bourgeon latéral préparé à l’avance.… « Les pseudobulbes sont tout à fait analogues au bourgeon écailléux formé à l'extrémité d’une racine tuberculeuse d’une Ophrydée, et de même, le rhizôme est de la même nature que le coulant qui réunit le vieux tubercule au nouveau dans une plante de cette sorte... « La formation de tubercules et de bourgeons terminaux, ou de rhizômes traçants et de pseudobulbes, est la tendance la plus commune de l’ordre. Quand des plantes comme les Dendrobium Pierardi ou nobile poussent très rapidement dans une atmosphère qui leur convient, leurs tiges se ramiferont fréquemment, et les nouvelles pousses formeront de nouvelles racines en abon- dance de la base. Dans les cas de ce genre, les ramifications originelles 1" AOÛT 1893 161 équivalent au rhizôme des espèces à pseudobulbes, et les ramifications secon- daires aux pseudobulbes eux-mêmes. » Cette théorie, dont nombre de faits constatés dans la pratique sont venus fournir la justification complète, montre combien on se tromperait en se faisant du mode de végétation des Orchidées un type absolu; l’activité végé- tative, qui est aussi grande chez ces plantes des tropiques transportées dans un milieu artificiel que chez la plupart de nos plantes indigènes, se manifeste par des issues très variées, et parfois de façons qui paraïîtraient bien inatten- dues : c’est ainsi que beaucoup d’Oncidium forment souvent des bourgeons à feuilles à la place des boutons à fleurs; que beaucoup d’espèces à pseudobulbes produisent à l’occasion des pousses au sommet des anciens pseudobulbes (Odontoglossum coronarium, crispum, etc., Catasetum, Mormodes); c’est ainsi que le Cattleya Alexandrae a émis l’année dernière des pousses adventives à diverses hauteurs sur les pseudobulbes, que le Calanthe Veitchi, de même que plusieurs autres, peut être traité comme les pommes de terre, et que .ses pseudobulbes, coupés en morceaux, émettent des pousses et forment de nouvelles plantes; enfin que l’on peut multiplier beaucoup de Dendrobium en coupant des morceaux de leurs pseudobulbes et en les soumettant au même traitement que les tiges de Dracaena. (Sera continué.) 1 Cr PE LAELIA TENEBROSA Un très beau Laelia a été connu dans les cultures depuis quelques années sous le nom de ZL. grandis tenebrosa; sa nomenclature correcte n’est pas tout-à-fait établie encore, et comme l’époque de sa floraison approche, il _semble désirable d’en dire quelques mots. Je l’ai vu pour la première fois en mai 1889, date à laquelle une fleur isolée, provenant de la collection de M. H. TATE, me fut envoyée par la Liverpool Horticultural Company, comme une variété de Laelia grandis..…. Il fut distribué dans les collections sous le nom de L. grandis tenebrosa, par allusion à son coloris sombre. Mais il est évident aujourd’hui que la plante n’est pas une variété de L. grandis, mais bien une espèce distincte, qui pourra par suite porter le nom ci-dessus. Le L. grandis a les fleurs plus petites, à pétales et sépales jaune nankin très ondulés et à 162 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES labelle blanc, richement veiné sur toute sa surface de veines rose pourpré rayonnantes ; tandis que le L. tenebrosa a les fleurs plus grandes, les pétales et sépales plus larges et plus plats, d’une couleur bronze ou presque cuivrée, et le labelle pourpre foncé avec les bords plus pâles. Ces différences sont absolument constantes, et il est évident que les deux plantes sont des espèces distinctes, quoiqu’alliées. Toutes deux sont très belles. KR° A7 ROLFE: LES BRASSIA Les Brassia forment un ancien genre, fondé par ROBERT BROWN, qui le dédia à un célèbre collecteur de cette époque. Les Brassia sont de proches alliés des Oncidium et aussi des Miltonia; cependant ils paraissent être dis- tincts de ces deux genres. | J'ai reçu de M. SMEE, de The Grange: Carshalton, une belle fleur d’une plante désignée sous le nom de B. brachiata. Il y a trente ou quarante ans, ces plantes étaient cultivées assez généralement. Elles poussaient bien et vigou- reusement et fleurissaient en abondance, et leurs fleurs délicatement parfumées se rencontraient dans presque toutes les collections. La façon dont la serre à Orchidées était tenue à cette époque leur convenait bien, car la majorité des espèces aiment la chaleur et l'humidité pendant la saison de végétation. Elles n'aiment pas une sécheresse trop forte pendant l'hiver, et comme elles sont à feuillage persistant, on doit leur donner juste assez d’eau pour préserver leurs feuilles. Dans ces conditions, elles croissaient et fleurissaient d’une façon charmante, et attiraient toujours l’attention par la forme de leurs fleurs. Quand sévit la rage des Orchidées froides, les Brassia furent négligés ou oubliés. Les Brassia conviennent particulièrement pour cultiver dans la serre des plantes d'appartement, avec d’autres plantes des climats chauds. J'ai toujours parfaitement cultivé la majorité de ces espèces dans la serre indienne, en entretenant beaucoup de chaleur et d'humidité, et en les mettant au repos avec les Cattleya, mais en leur donnant pendant cette période suffisamment d’eau pour empêcher leurs belles feuilles vertes de se flétrir. Le compost de ces plantes doit être de bon peat brun et du sphagnum. Bien draîner les pots, et élever les plantes légèrement au dessus de la surface. Ne pas donner I NAOUL T0 163 d'engrais artificiel, car j'ai vu une collection de ces plantes, qui avait été achetée à grands frais et à grande recherche, ruinée par l’application de l’en- grais de poisson. L’engrais fait d’abord pousser les Brassia, comme beaucoup d’autres Orchi- dées, mais son emploi constant paraît produire un affaiblissement de l’orga- nisme, les plantes dégénèrent et même meurent, et leurs pseudobulbes deviennent complètement bruns et noirs. La seule méthode pour appliquer des stimulants aux Orchidées avec succès consiste à disséminer de l’ammoniaque dans l’atmosphère, où il peut être absorbé sans danger par les racines aériennes. Voici quelques-unes des meilleures espèces : B. antherotes. C’est une espèce de végétation robuste et qui fleurit abon- damment. Il atteint à peu près 45 centimètres de hauteur, et produit une grappe distique, portant des fleurs d’un beau jaune maculé de pourpre noirûtre. I1 fleurit pendant le printemps et au début de l’été, et ses fleurs se conservent environ trois sernaines dans toute leur beauté quand elles ne sont pas mouillées. Cette plante est originaire des montagnes de Colombie, et par suite, réussit bien sous un traitement assez froid. B. brachiata. Il fleurit pour la première fois chez MM. RozzissoN, de Tooting, il y a juste cinquante ans. Ses fleurs sont très grandes, les sépales latéraux ont 15 centimètres et plus de longueur ; le sépale dorsal et les pétales sont un peu plus courts, et tous d’un vert jaunâtre clair maculé de brun pourpré vers la base ; le labelle est grand, jaune clair. L’espèce est originaire du Guatemala. B. Gireoudiana. Plante qui a toujours été rare dans les cultures. Elle pro- vient de Costa Rica. Ses fleurs, grandes et bien élevées au dessus des feuilles, sont jaune clair tacheté de brun rougeâtre. C’est une ancienne espèce, qui fleurit au commencement de l'été. B. Lawrenceana. Dédié à Mrs LAWRENCE, qui avait une collection de beaux spécimens dans ses cultures de Ealing Park. Les sépales, aussi longs que les pétales, sont jaune clair maculé de brun ou brun pourpré. Il fleurit pendant l'été ; il est originaire de l’Amérique tropicale. B. Lawrenceana longissima. Cette forme, la plus grande comme fleur qui ait été découverte jusqu'ici, est originaire de Costa Rica. Les fleurs ont le fond jaune orangé foncé, avec de larges taches et macules rouge pourpré, le labelle ample est jaune pâle maculé de la même façon. Il semblerait que le classement exact de cette plante est très douteux. 164 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES B. verrucosa. Autre espèce très désirable, qui a les tiges florales très fournies, et les fleurs vert jaunâtre marquées de quelques macules vertes à la base ; le labelle est blanc, avec quelques macules en forme de verrues. Il fleurit au mois de mai et reste longtemps en pleine fraîcheur. En dehors des espèces ci-dessus, il en existe plusieurs autres, telles que B. maculata, B. caudata, B. Keiliana, B. macrostachya, etc., qui méritent d’être mentionnées, et dont les fleurs répandent un léger parfum. W. HuGH GoweEr. CONSEILS UTILES Les amateurs doivent s'occuper pendant la bonne saison de leur chauffage, vérifier les appareils, remplacer ceux qui ont donné de mauvais résultats, ou faire faire les réparations nécessaires. Le chauffage régulier des serres a une grande importance pour la cn, et on ne saurait trop se ppecuper d'assurer le bon fonctionnement des chaudières. Il ne suffit pas de bien choisir son appareil de chauffage et de le faire bien installer ; il faut encore demander au fabricant des instructions précises sur son fonctionnement; par exemple on ne peut pas employer indifféremment tous les charbons. Selon que le tirage est plus ou moins fort, selon que l’on dispose ou non d’un chauffeur, enfin selon que l’on désire développer plus ou moins de chaleur, on doit employer diverses espèces de combustibles. D'autre part, l'appareil lui-même doit être réglé d’après le charbon que l’on compte employer, car les barreaux des grilles du foyer ne DENrenE pas avoir le même espacement pour toutes les sortes de charbon. # Les étiquettes de bois, employées pour inscrire les noms des plantes, et qui sont enfoncées dans le compost sur le bord des pots, doivent être renouvelées lorsqu’elles sont pourries — elles pourraient produire des champignons. Ce n’est guère qu’au bout de deux ou trois ans que le renouvellement est nécessaire, et si l’on considère le prix minime des étiquettes de bois, la dépense est réellement insignifante. IGNOTUs. PAPE S" NOUVELRLES ET PETITE CORRESPONDANCE Nous avons reçu de M. Tu. Srarrer, de Manchester, une très belle aquarelle représentant le Cypripe- dium X Aylingi. Cet hybride, qui est issu du croise- ment C. niveum X ciliolare, a fait son apparition en 1890, et a été décrit à cette époque dans le Journal _ des Orchidées. Il rappelle beaucoup la forme du C. niveum, qui parait imprimer à un haut degré son cachet spécial aux hybrides qui proviennent de lui. Les segments sont blanc de lait, avec une foule de points pourpre clair disposés à peu près en lignes longitudi- nales ; le labelle est blanc pur. M. SraTrer nous faisait connaître que la plante por- tait trois fleurs sur une même tige; c’est done une variété qui promet de rendre de grands services. La riche collection de M. STATTER renferme toujours un grand nombre d’Orchidées de premier ordre; nous citerons parmi celles qu’on pouvait y admirer au com- mencement du mois de juillet; le Cypripedium Stonei var. Cannartae (figuré dans la Lindenia), qui a été exposé le 11 juillet au meeting de la Société Royale d'Horticulture de Londres et y a remporté un Certificat de mérite; le rare Cattleya X Brymeriana (figuré éga- lement dans la Lindenia); plusieurs Cattleya Rex, dont un particulièrement remarquable (c’est bien le plus beau des Cattleya, dit M. Srarter), plusieurs splen- dides Laelio-Cattleya; le ZLaelia elegans superbiens, forme du groupe Turneri, mais ayant le labelle blanc, portant neuf fleurs sur une même tige, etc. see M. GronGes Manrmin, l’amateur français bien connu, exposait à Châteauneuf sur Loir, le 2 juillet dernier, un lot considérable comprenant 225 Orchidées dont il a bien voulu nous adresser la liste, beaucoup trop longue pour que nous puissions songer à l’insérer ici. Nous y remarquons notamment 45 Cypripedium ou Selenipedium, plusieurs espèces peu connues et qu’on rencontre rarement dans les cultures, et des Orchidées terrestres, dont on sait que M. Mani est amateur et connaisseur. X BIBLIOGRAPHIE. — M. Evcène MEsNaRp, au cours des études sur le parfum des végétaux qu’il effectue au laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences, à Paris, et dont nous avons déjà parlé dans ce journal, a été amené à rechercher une méthode de dosage faisant connaître la valeur relative des parfums au moyen d’une commune mesure. Dans une note adressée récemment à l’Académie des Sciences, et dont il a bien voulu nous communiquer le texte, il expose les résultats qu'il a obtenus au moyen d’un appareil nouveau, résultats très intéressants et que nous regrettons de ne pouvoir citer complètement ici. Signalons seulement que « la méthode « permet de mettre en évidence l’intensité des parfums « et les diverses particularités qu’ils peuvent présenter, « notamment leur durée. Cette même méthode se prête « à la mesure du dégagement de parfum par les plantes. Elle permet d'étudier certains points de la physio- « logie de l’odorat, et elle se prête aux exigences de la pratique commerciale. » « X #0 P. M. — Le Cypripedium Io provient du croisement C. Argus X C. Lawrenceanum. Le premier des deux parents est originaire des Iles Philippines, le second de Bornéo. *k * *# KR. W. — Il y a dans l’ouvrage dont vous parlez une confusion évidente. Le Maxillaria callichroma ne peut nullement être considéré comme un synonyme du M. setigera, dont il diffère beaucoup par le coloris et par la forme de ses fleurs. Ainsi que vous pourrez le voir par la reproduction que vient d'en publier la Lindenia, le M. callichroma a les pétales maculés de marron à la base, et les segments recourbés de façon très curieuse, particularités que ne présente pas le M. setigera. ne G. 24. — TL’Oncidium Jonesianum réussit parfaite- ment en panier, suspendu près du vitrage dans une situation bien claire, maïs sans être trop exposé aux rayons du soleil. Il fleurit régulièrement tous les ans, et ses fleurs sont charmantes de forme et de coloris. Il ne pousserait pas bien sur bloc, à notre avis. ++ Nous relevons dans le Journal Officiel de France, du 14 juillet 1893, ce qui suit : « Par décret en date du 18 juillet courant, rendu sur la proposition du Ministre de l’Agriculture et confor- mément à la décision du conseil de l’ordre en date du 11 du même mois, la décoration de CHEVALIER DE L'ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D'HONNEUR a été conférée aux personnes ci-après désignées : …. M. De LA DEVANSAYE (ALPHONSE), horticulteur- botaniste à Auverse (Maine-et-Loire). Président de la Société d’horticulture et de viticulture d'Angers et de Maine-et-Loire. Auteur de nombreuses publications horticoles. Lauréat de primes d'honneur en France et à l'étranger. Membre du comité d'organisation et du jury de l’exposition universelle de 1889. Président de jurys nationaux et internationaux de l’horticulture depuis 25 ans; 28 ans de pratique horticole. » Nos félicitations au nouveau chevalier. : XX H. H. — Pour une plante d'importation non munie de racines, et qui tient difficilement en place dans le compost, vous pouvez employer les procédés suivants : 1° Enfoncer un ou plusieurs tuteurs, selon la force * de la plante, jusqu’au fond du pot au milieu des tessons de drainage, et attacher un ou deux pseudobulbes à chaque tuteur au moyen de ligatures de raphia ; 20 Si la plante est très petite, passer un fil de laiton entre deux bulbes, de façon que les deux bouts pendent en dessous de la plante, les étaler, et les recouvrir de compost. Le fil de métal sert à retenir la plante, qui est ainsi suffisamment fixée ; 3° Quand on a beaucoup de plantes à traiter, les déposer sur du sphagnum étalé en couche sur les ta- blettes ; il suffit d’une couche de 3 à 5 centimètres d’é- paisseur. Tenir le sphagnum bien humide. Au bout de peu de temps les Orchidées émettent des racines et de jeunes pousses; lorsque celles-ci ont quelques centi- mètres de longueur, on rempote les plantes comme à l’ordinaire. : CE ONCIDIUM. — L'O. luridum, Vune des plus anciennes espèces connues, car il fut décrit à l’origine par LINNÉE. C’est une plante d’un port analogue à celui de l'O. Lan- ceanum, sans pseudobulbes, à feuilles très grandes, ovales oblongues, d’un vert mat pointillé de brun, et ayant la consistance du cuir. Ses fleurs sont jaune brunâtre, avec le labelle jaune tacheté de rouge, muni de deux tubercules roses, et les lobes latéraux blancs. Les ailes de la colonne sont blanches ou roses. Ces nuances de coloris sont très attrayantes, et l’ensemble de l’inflorescence, produite en longues grappes ramifées, est ravissant. Nous avons dit que l’espèce avait été décrite d’abord par Linwée ; toutefois ce botaniste, qui ne connaissait encore qu'un petit nombre d’Orchidées, avait groupé sous le nom générique d’Epidendrum (qui signifie épiphyte) toutes les espèces épiphytes, et l’espèce dont nous nous occupons avait reçu ainsi le nom d’Epiden- drum guttatum; c’est Linpzey qui, en 1823, la classa dans le genre Oncidium et lui donna le nom qu’elle porte actuellement. L°0O. luridum est répandu dans les Antilles, l'Amé- rique Centrale, le Sud du Mexique et le Nord de l’Amé- rique du Sud. : ++ GRAMMATOPHYLLUM. — C'est le Grammato- phyllum (ou mieux Grammangis) Ellisi, dont nous avons donné l’histoire il y a peu de temps, et dont la Lindenia a publié la description et le portrait l’année dernière. C’est son époque normale de floraison. La tige florale sort toujours de la pousse lorsque celle-ci a atteint une certaine longueur, et un peu avant qu’elle commence à se gonfler et à se transformer en pseudobulbe. Le Grammatophyllum Fenzlianum fleurit aussi à cette époque, mais il est très distinct, et est même classé, comme vous l’avez vu plus haut, dans un genre différent. + *X *X V. A. — Je ne sais à quel « vieux serviteur dévoué » de L’HOoRTICULTURE INTERNATIONALE vous faites allu- sion. J’ai à l’Établissement une quinzaine de chefs de section et de jardiniers qui ont de 12 à 18 ans de « services dévoués, » et je crois que peu de maisons peuvent compter autant que moi sur le dévouement de leurs employés. Je leur adresse donc en bloc vos félici- tations. bebe L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEMN) Parceéopold,, BRUREBIEEES! COLLECTIONS D'ORCIHDÉES A PRIX RÉDUITS Ces collections ne renferment que de bonnes plantes de force à fleurir ; elles s'adressent spécialement aux amateurs commençgants, à Ceux qui veulent s’essayer dans la CULTURE DES ORCHIDÉES. Elles sont destinées à propager le goût de la culture de ces adnurables plantes. PREMIÈRE COLLECTION 6 Orchidées de serre froide pour 30 francs Odontoglossum grande. Cypripedium insigne montanum. Cochlioda Notzliana. Odontoglossum cirrhosum. Oncidium macranthum. Odontoglossum nebulosum candidulum. DEUXIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre froide pour 350 francs Coelogyne cristata. Cypripedium insigne montanum. Odentoglossum Alexandrae. Odontoglossum nebulosum candidulum. Lycaste Skinner1. Epidendrum vitellinum. Cochlioda Notzliana. Anguloa Clowesi. Odontoglossum citrosmum. Laelia anceps. Oncidium macranthum. Odontoglossum cirrhosum. TROISIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre tempérée pour 30 francs Laelia autumnalis. Cattleya Mossiae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Odontoglossum vexillarium. Oncidium flexuosum. QUATRIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre tempérée pour BO francs Cattleya Warocqueana. Maxillaria luteo-alba. Laelia autumnalis. Odontoglossum Harryanum. Cattleya Mossiae. Oncidium aurosum. Bifrenaria Harrisoniae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Oncidium flexuosum. Odontoglossum vexillarium. Cattleya tigrina. CINQUIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre chaude pour 3O francs Cymbidium eburneum. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum gisanteum. Cattleya Alexandrae. Dendrobium nobiie. Oncidium papilio. SIXIÈME COLLECTION 12 Orchidées pour GO francs Vanda coerulea. Cymbidium eburneum. Dendrobium bigibbum. Catasetum Hookerae. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum gisanteum. Cattleya Alexandrae. Oncidium Lanceanum. Phalaenopsis grandiflora. Dendrobium nobile. Epidendrum Capartianum. Oncidium papilio. L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPECIAL pour lntroduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand £t æ = Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement iles plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. $ . Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NOTA BENE. —— Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant ltoules ses importations de pre- mière main L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. © 15 AOÛT 1893 Numéro 83. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉ DICGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HorTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \e Ch. Van Wambeke, À. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, ROSE Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, (59 G. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, À BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, S, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen,. LINDENTITA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles ÉS «Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées > Le prix de ces volumes a élé fixé comme suit : {°° Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2° Volume, 100 fr.; 3"° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr. de Volume, 65 fr. , 6"° Volume, 65 fr,; 7° Volume, 65 fr.; 8° Volume, 65 fr. 9° VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : 625 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGIPATSIE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : 235 shillings pour l'édition anglaise. © L'ORCIHIDÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES NB UE LILES LES MEETINGS sont suspendus pendant les mois de Jum, Juillet et Août. #=" LE PROCHAIN MEETING aura lieu le 10 SHPTEMBEE prochain. Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzEAuU De LenAïE. Comte A. pe Boustes, F. KeGezAN, D. MassaxGe DE LOUvVREx, D' Caparr, À. Huygrecurs, É. Roprcas, D' Vax CauweLaErT, A. Vax Imscxoor, Fr. Pauwezs, CH. van WamBeke, À. Wincez, Cu. DE BosscHEeRE, ARM. DE MEULE- NAERE et CH. VASSEUR. | POUR D 1 vol de. la LINDENIA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN) BON ETAI < S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 83" NUMERO : Pages GCauserie sur les Orchidées EE EXIL NV ES RE OR TR PT ARR RNA IR PEU RE RUE AE A SET RE 165 Fevuedes Orcmdéesmouveles ou peuConmues MEN ENERENEe ea Eà Culture des Orchidées FUSTIqUes ALARME A Er RON EC DE Eee NN SR NE 169 MesOrchudéesde serrerfroideteteaumnutritine MN ANMANMERNAIBNE AT ERA RS 142) Htudetde botamque élémentaire sur lesOrchidées MAMA MEN ENS ES CRE NE EN Re 171 ConseustUtiles 2000) ER RON PAR A EN AS RRNERS CU TE RAS D ORTICULTURE (LINDEN) L'H (Société Anonyme) Pare Léopold, BRHUXEEEES ORTATIONS ÉHORTICUL PURE EN EE RNERION AT vient de recevoir de magrifiques vmportalions de Cattleya labiata (Warocqueanay, gigas, aurea, Mossiae, speciosissima, de Cypripedium callosum, insigne montanum, Exul, de Vanda coerulea, Aerides quinquevulnerum, de Dendrobium nobile (&warrétés nouvelles), Wardianum, Dalhousieanum, d'Oncidium Gravesianum, Cymhidium eburneum, d'Odon- toglossum Halli, cirrhosum, e/c. PRIX ET DÉTAILS PAR CORRESPONDANCE PIN AOUT 1803 165 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES XLV. _ La serre aux Odontoglossum (Suite, voir p. 69) Odontoglossum Londesboroughianum. Cet Odontoglossum porte le nom de Lord LONDESBOROUGH, amateur anglais, chez qui il fleurit pour la première fois en 1876. Il est originaire du Mexique, et se cultive en serre tempérée. Il fleurit en hiver, mais sa floraison est quelquefois rebelle aux soins du culti- vateur, et c’est une des rares espèces qui laissent à désirer sous ce rapport. Il a les bulbes d’un vert glauque, assez volumineux et sillonnés, rappelant assez bien ceux d’un Oncidium. Ses fleurs, produites en longue grappe, ont les sépales et les pétales concaves, d’un jaune vif barré et maculé de brun rougeâtre, les macules étant disposées concentriquement à la base. Le labelle a un onglet Jaune assez long et étroit, avec deux oreillettes jaune vif des deux côtés, et forme à sa partie antérieure un limbe étalé réniforme jaune vif, d'un bel effet. L'ensemble de la fleur fait beaucoup penser à une fleur d’Oncidium. : Odontoglossum luteo-purpureum. Cette espèce si populaire est l’une des plus belles et des plus vastes du genre. Elle présente une série très étendue de variations, tellement graduées qu’il est difficile même de nommer beaucoup de variétés distinctes. En outre, elle se rattache au groupe dit des hybrides naturels par beaucoup de formes intermédiaires dont on aurait peine à déter- miner le classement exact. C’est le type de l’un des groupes les plus impor- tants du genre, et les plus riches en dessins et en coloris superbes. Nos deux gravures (fig. 61 et 62) représentent deux formes différentes choisies dans le nombre. La première est ce qu’on a appelé l’'Odontoglossum radiatum, la seconde est l'O. Mulus ; toutes deux rentrent d’ailleurs dans le type de l'espèce: L’O. radiatum a les segments entiers, les pétales et les sépales jaune clair 166 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES portant des macules marron qui les recouvrent presque entièrement, le labelle jaune clair avec une macule pâle en avant de la crête, et le lobe antérieur largement étalé et arrondi, avec les bords finement denticulés. L’'O. Mulus est beaucoup plus élégant. Il a les macules brunes moins étendues que le précédent, les segments très larges, ondulés sur les bords, et le labelle très frisé et denticulé. Plusieurs variétés ont reçu des noms distinctifs ; nous citerons spécialement les suivantes : Var. cuspidatum (8 cuspidatum RCHB. F.). Segments plus étroits, acuminés, macules généralement plus foncées que dans le type. Var. amplissimum (REICHENBACH). Segments plus larges qu’à l’ordinaire, et labelle plus petit. Var. facetum (O. facetum RCHB. F.). Sépales et pétales assez bre avec quelques taches cramoisies à la base des pétales. Var. Hinnus (O. Hinnus RCHB. F.). Sépales et pétales étroits, ondulés ; callus très denticulé. Var. Vuylsteheanum (O. V'uylstekea- num RCHB. F.). Fleurs un peu petites, très ondulées ; les macules brunes du type sont remplacées par des ma- cules jaune grisâtre sur fond jaune DS Pr / Re CARS . Fig. 61.— Odontoglossum luteo-furpureum (radiatum). pâle. Var. hystrix (O. hystrix BaAïr.). Segments très denticulés sur les bords, ce qui donne à la fleur un aspect un peu hérissé, rappelé par le nom de BATEMAX (hystrix signifie porc-épic). L’Odontoglossum sceptrum est souvent classé aussi comme une variété de l'O. luteo-purpureum, mais on peut le considérer comme une espèce distincte ; il a les segments plus larges et plus courts, très finement denticulés sur les bords, maculés à peu près de même que dans l’O. luteo-purpureum, mais d’un brun marron clair. La fleur dans son ensemble est d’une forme régulière très harmonieuse, et d’une grande élégance. 15 AOÛT 1893 167 L’O. sceptrum fut introduit en 1868 par M. J. LINDEN. L'O. luteo-purpureum fut également découvert par M. LINDEN en 1842 dans les forêts de Quindiu, dans la Nouvelle-Grenade, et fut décrit par LINDLEY dans ses Orchidaceae Lindenianae. Il est répandu sur une aire très vaste sur la Cordillère orientale et la Cordillère centrale entre Bogota et Ocaña, d’une part, entre Quindiu et Medellin de l’autre. Le nom de l’espèce, luteo-purpureum, signifie jaune et pourpre, et n’est pas très heureusement choisi; /uteo-brunneum aurait été plus approprié. La variété Vuylstekeanum, qui fit son apparition en 1884, est une plante umique, ét Cest une sorte d’albinos dans lequel les cou- leurs sont pâlies. et presque effacées. Une déviation ana- logue s’est produite dans l'espèce sceptrum, et elle a reçu le nom de Masereclia- num; plus récemment une variété d'O. Insleayr a pré- senté la même particularité ; chetaséré décrite dans la Lindenia et dans ce journal sous le nom d’O. Jnsleayr var. Tmschootianum. Odontoglossum nevadense. Espèce très rare, introduite par M. J. LINDEN en 1868. Blé est originaire de la Sierra Nevada de S® Martha, en Colombie. Fig. 62. — Odontoglossum luteo-purpureum (Mulus): Ses fleurs mesurent en- viron 8 à 8 ‘/, centimètres de diamètre. Les pétales et les sépales sont lancéolés aigus, brun vif avec une ou deux barres transversales jaunes, et quelques lignes longitudinales jaunes à la base. Le labelle a les lobes latéraux érigés en forme de dents, blancs avec des dessins bruns et le lobe antérieur à peu près triangulaire, acuminé, très frisé et denticulé sur les bords, blanc ou jaune très pâle. 168 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Odontoglossum Lindeni. Espèce très rare, découverte en 1842 PAF M. LINDEN dans la Nouvelle Grenade. Ses fleurs, disposées en grappes de dix à quatorze, sont d’un jaune citron clair ; les pétales et les sépales sont lancéolés et ondulés sur les bords. Le labelle, un peu Plus court que les autres segments, a les lobes latéraux érigés parallèles. Il fleurit pendant l'été. Odontoglossum maculatum. Espèce connue depuis le commencement du siècle, époque à laquelle elle fut découverte au Mexique par LA LLAVE et LEXARZA. Introduite par M. BARKER, de Birmingham, elle disparut des cultures au bout de peu de temps, et fut réintroduite ultérieurement par M. LINDEN. Ses fleurs ont les sépales oblongs lancéolés, brun vif quelquefois tacheté de jaune à la base et au sommet, les pétales ovales aigus, jaune clair avec quelques macules brunes près de la base, le elle largement triangulaire apiculé, jaune avec quelques taches brunes formant à peu près deux cercles concentriques autour du disque et sur les bords. L’O. maculatum, très analogue à l'O. cordatum, est originaire du Mexique. Il fleurit aux mois de mars et avril. Il réclame une température un peu plus élevée que les autres espèces. 1 EL (Sera continué.) ne 00 D REVUE, DES VTORCHIDÉES NOUME PES NOR BEUAEE NNUES LAELIA CRISPA VAR. SUPERBA Horr. — Cette variété, qui n’est pas une nouveauté, mais qui est très rare dans les collections, était exposée par M. Tu. SraArrer, de Manchester, au meeting du 25 juillet dernier de la Royal Horticultural Society, où elle a obtenu un certificat de 1° classe. Une seule grappe portait huit fleurs, grandes et bien colorées, les sépales et pétales blanc pur, le labelle très dentelé, pourpre foncé bordé de blanc. (The Garden, 29 juillet, p. 109.) # # # MILTONIA VEXILLARIA DAISY HAY WOOD HorrT. — Cette variété 15 AOÛT 1893 169 a les fleurs très grandes ; le labelle mesure, paraît-il, plus de 7 ‘/, centimètres de diamètre. Les pétales et sépales sont légèrement lavés de rose; le labelle est blanc pur, avec une macule jaune au disque. Exposée par M. HAyWooD au meeting du 25 juillet de la Royal Horticultural Society, cette variété y a obtenu un certificat de 1° classe. (The Garden, 29 juillet, p. 100.) CATTLEYA X HARDYANA, TATE’S VAR. — On connaît déjà plusieurs variétés de ce magnifique hybride naturel, et la Lindenia en a décrit et figuré depuis un an trois distinctes et très remarquables. La nouvelle variété qui vient d’être exposée au dernier meeting de Londres, et qui y a obtenu un certificat de mérite, a les fleurs rose pourpré, et les pétales veinés de blanc. Le labelle est d’un coloris très intense, cramoisi pourpré velouté, avec deux macules jaunes des deux côtés de la gorge sur les lobes latéraux. Cette variété était exposée par M. J. W. Lee, de Manchester. (The Garden, 29 juillet, p. 109.) ODONTOGLOSSUM CRISPUM VAR. FERRIERENSE HORT. — Magni- fique variété qui a fleuri récemment dans les serres de Ferrières, propriété de M. le baron ALPHONSE DE ROTHSCHILD, si magistralement dirigées par M. BERGMAN. Les sépales et pétales, d’une forme parfaite, d’un coloris rose lilacé très gracieux, portent de larges macules brunes d’une extrême beauté. (Lindenia, planche 381.) Max GARNIER. CULTURE DES ORCHIDÉES RUSTIQUES Le Fournal des Orchidées a déjà publié d’intéressants articles de M. DE LaANs- BERGE, à propos de la culture des Ophrys, et de M. OTro BALLIF, sur la culture du Cypripedium spectabile. Les amateurs qui désireraient compléter leur collection de plantes de la famille Orchidéenne avec les gracieuses espèces européennes pourront lire avec intérêt les renseignements qui suivent, extraits du charmant ouvrage de M. CorREvoN : Les Orchidées rustiques. 170 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES « Toute personne qui veut se livrer à la culture des Orchidées rustiques devra se souvenir qu’elles ont horreur des sols trop gras et fumés, qu’elles recherchent un terrain plutôt lourd que trop léger, et qu’en troisième lieu l'humidité de l’atmosphère, c’est-à-dire la proximité des arbres, des cours d’eau, ou des rochers (qui sont d’excellents réservoirs de l’humidité) leur est très avantageuse... La culture en pleine terre est celle qui convient le mieux à toutes les espèces ; on peut cependant les avoir en pots et les y faire fleurir. C’est ainsi que nous les cultivons au Jardin alpin. M. MAXNTIN, par ses expériences sur l’acclimatation des Orchidées de plein air, a largement contribué à augmenter nos connaissances en la matière. Il a mené de front et parallèlement trois systèmes de culture adaptés aux mêmes espèces, afin de connaître les exigences de chacune d’elles. Une première série a été plantée en pleine terre, dans une pelouse légèrement ombragée et inclinée, à une distance d’un mètre les unes des autres, et dans le sol même de la pelouse. Une seconde série, comprenant les mêmes plantes, a été également mise en pleine terre, mais dans un sol amendé et composé de : r partie de terreau de feuilles pur, de deux ans, r partie de sable fin, ‘/, partie de terre ordinaire tamisée. Elles ont été placées à 20 cm. les unes des autres. Une troisième série, enfin, comprend les pieds qui ont été plantés en pots et placés sous chassis ou en serre froide. La série des plantes cultivées en pleine terre est celle qui a le mieux réussi. « Je n’ai essuyé d’insuccès, dit M. MaANTIN, que lorsque j'ai eu affaire à des espèces à racines charnues, c’est à dire à celles qu’on tient pour parasites et qui sont en réalité épiphytes; et encore ces insuccès sont-ils dus, très pro- bablement, à une négligence dans la culture. » Un fait curieux à constater, c’est que les espèces placées dans la serre froide ont émis des fleurs en février, c’est à dire près de trois mois plus tôt que dans la nature... Le plus grand nombre des Orchidées rustiques, du moins de celles appar- tenant à la section des Sérapiadées, réussira dans les conditions suivantes : I. En pleine terre ; sol plutôt compact, vierge d’engrais, si possible dans le gazon, qui tient leurs racines fasciculées au frais. On peut les planter également dans les niches d’une rocaille ou dans une plate-bande, mais alors il est bon de recouvrir le sol d’une couche de mousse ou de petits cailloux, afin de lui conserver sa fraîcheur. Un compost de ‘/, de terreau de feuilles et de */, de bonne terre franche est ce qui leur convient le mieux. Comme la plupart TSH AOUTUTO OBS T7 recherchent le calcaire, on pourra ajouter à cette composition un peu de chaux sous forme de détritus de vieilles murailles. Pour l’hiver on n’a rien à faire qu’à les laisser dormir sous la neige. II. Une seconde série de Sérapiadées, qui comprend surtout les espèces du midi et des sols légers, exige un tout autre traitement. Il leur faut un sol plus léger, composé de ‘/, terreau de feuilles, ‘/, sable, ‘/, terre franche. Ces espèces exigent généralement le plein soleil, et souvent une couverture pour l’hiver..… Comme les plantes de la catégorie précédente, celles-ci préfèrent, quand elles sont placées en pleine terre, un sol gazonné ou légèrement recouvert de mousse ou de cailloux brisés. Dans les climats froids on peut les recouvrir légèrement pour l'hiver. III. Cette division comprend les espèces des bois ou celles qui vivent habituellement à l’ombre. Ici l’humus est plus nécessaire, et la proportion de terreau de feuilles devra être de 2, contre 1 de terre franche. Leur place est dans les bosquets, sur les bords des taillis ou des massifs d'arbres, dans les pentes ombragées ou herbeuses, ou bien encore sur la face nord d’une rocaille. Il faut, ici encore, éviter le fumier ou les sols trop gras, et, autant que possible, planter les tubercules dans un sol recouvert de gazon ou de mousse. _ IV. Les espèces des marécages rentrent dans cette catégorie-ci. Il leur faut un sol profond, poreux, une situation humide et le plein soleil. On peut les planter aux bords d’un étang ou d’une mare d’eau, ou bien encore d’un ruisseau et dans le sol qui s’y trouve; mais si l’on peut leur donner de la tourbe, elles prospèrent mieux. V. Nous avons sous cette rubrique les espèces alpines et délicates, croissant sur les hauteurs, dans les pâturages élevés des montagnes, parmi l'herbe fine et serrée qui en protège les racines et les bulbes contre les rayons brülants du soleil. Ici la terre dite de bruyère a un rôle à jouer. En principe je suis peu partisan de son emploi, mais je ne trouve rien, sauf la tourbe ou la terre de châtaigniers, additionnée de sable, qui puisse mieux convenir à ces petites espèces. Cette terre de bruyère est un composé de sable siliceux et de détritus végétaux combinés dans des proportions diverses ; pour être bonne, il faut que le sable soit au terreau végétal comme 57 est à 16, et qu’elle ne contienne pas plus de 20 parties de racines ou détritus non consommés. Elle renferme géné- ralement très peu de chaux, à peine 8 parties sur 100, et une partie de matières solubles dans l’eau. Cette terre a surtout l’avantage d’être très légère, très perméable et très favorable à l'émission des petites racines. Elle est fort 172 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES peu nutritive et ne convient qu'aux végétaux qui prennent un faible dévelop- pement ou à ceux dont la croissance est lente. Pour la culture des Orchis, il importe d’y ajouter de la chaux et un peu de terre franche. Les Orchidées de cette section se cultiveront plus aisément dans une rocaille dont les niches soient bien draînées et à une exposition plutôt ensoleillée, quoique pas en plein midi. Il est bon, après la maturité des tubercules, de recouvrir la niche. d’une lame de verre ou d’un pot retourné, jusqu'aux pluies d'automne (sep- tembre-octobre), époque où la vie reprend de plus belle et où le tubercule émet ses feuilles pour l’année suivante. Toutes les espèces du groupe des Sérapiadées peuvent se cultiver en pots. On leur donnera la même composition que pour la pleine terre, en y ajoutant du sable, et l’on aura grand soin d’établir un bon draînage. Il faut enterrer les pots dans la couche froide ou dans une planche sablée et les tenir à mi-ombre. . Une fois la floraison passée et les feuilles jauntes, il est bon de les mettre à l’abri des pluies et de cesser tout arrosement jusqu’à la fin de septembre. On les dépote tous les deux ou trois ans, à l’époque où ils vont reprendre leur activité automnale, c’est-à-dire dans le courant de septembre. Les Orchis demandent à être plantés profond, au lieu que les Ophrys et les Serapias veulent avoir leurs tubercules peu enfoncés dans le sol. M. VAN TUBERGEN, qui a bien voulu me communiquer toutes ses observa- tions sur la culture des Orchidées rustiques, élève la plupart des siennes, même les Sérapiadées, dans un sol qui est un pur terreau de feuilles bien décomposé et sans aucun engrais. Il les plante dans une planche qu’il ombrage légèrement au moyen d’une paroi de lattes étroites, mesurant 2 ‘/, mètres de haut. Mais je remarque que de cette manière, il réussit surtout avec les espèces des marécages et des lieux couverts, et plus particulièrement avec les Orchidées de l'Amérique septentrionale. : (Sera continué.) LES ORCHIDÉES DE SERRE FROIDE ET L'EAU NUTRITIVE C’est par une lettre à moi adressée, on s’en souvient peut-être, que M. ROMAN avait d’abord communiqué au Ÿournal des Orchidées sa théorie sur la nutrition des Orchidées et ses essais relatifs à l’eau nutritive. 5 AOUT 1893 1e Le dernier article de M. ROMAN, consacré au même sujet, me paraît néces- siter de nouveau l’expression des réserves que j'avais formulées alors ; et tout en regrettant que les circonstances m’amènent à apparaître ainsi comme le contradicteur constant de mon honorable collaborateur, je crois utile de soumettre aux lecteurs de ce journal quelques observations qui me paraissent infirmer sa théorie. Je suis persuadé, pour ma part, que les conseils donnés par le directeur de ce journal pour la culture des Orchidées de serre froide sont excellents, comme le dit M. RoMAN, et que les causes du mal signalé par quelques amateurs ne sont pas autres que celles qu’il a dénoncées, à savoir : excès de chaleur et excès de sécheresse. On y remédiera donc, non pas en donnant de l’engrais aux Orchidées, mais en instituant dans les serres un climat autant que possible analogue à celui qu’elles rencontrent à l’état naturel. Je suis d’accord avec M. RoMAN sur la nécessité d’un système radiculaire sain et suffisamment développé. Il n’est nullement douteux qu’une Orchidée manquant de racines ne vit que d’une façon précaire et ne peut subsister long- temps; et cela, pourquoi ? parce que les racines sont essentiellement, ou plutôt exclusivement les organes d’absorption. Mais je ne vois pas pourquoi les racines seraient plus saines par l’emploi de l’engrais. M. Roman estime que certains végétaux peuvent $e nourrir presque exclusi- vement par les feuilles ; une telle nutrition serait singulièrement insuffisante. En tous cas, il est certain que les feuilles n’absorbent pas la vapeur d’eau, que les racines elles-mêmes n’absorbent pas l’eau dans cet état, mais uniquement à l’état liquide, soit dans le compost, soit dans l’atmosphère par l'effet des pluies ou de la rosée qui les mouillent. La présence dans l’air d’une grande quantité de vapeur d’eau est cependant nécessaire pour empêcher une trans- piration excessive qui épuiserait et dessècherait vite les plantes; la chaleur sèche ne peut jamais entretenir la vie dans les végétaux. En résulte-t-il cependant que les feuilles, dans ce milieu humide, ne trans- pirent presque plus? Nullement. Cela est exact à l’ombre, maïs au soleil les plantes exhalent plus d’eau par transpiration dans une serre humide que dans une sèche. Le développement d’une abondance de racines n’est pas non plus un symp- tôme nécessairement favorable, au contraire. Ainsi que le dit justement 174. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES M. RoMaw, il en faut une certaine surface, mais non pas un excès. Lorsque les racines se multiplient d’une façon anormale, c’est souvent le signe qu’elles ne trouvent pas dans le milieu ambiant les éléments, l’eau par exemple, dont elles ont besoin. C’est ce qui se produit à l’état naturel pendant la saison sèche ; les Orchidées, privées d’eau pendant plusieurs mois, étendent en tous sens de longues racines à ramifications multiples, qui vont chercher dans les creux du tronc et des branches, ou même dans les hautes herbes dont le sol est couvert, toute l'humidité encore disponible. Même dans les serres, le même phénomène peut être observé fréquem- ment; les plantes placées au-dessus d’un bassin émettent des racines plus longues qu’à l’ordinaire et dirigées constamment vers l’eau. J'ai vu faire chez MM. LINDEN une expérience analogue au moyen d’une terrine remplie de sphagnum humide, que l’on plaçait à quelque distance au dessous d’une Orchidée suspendue ; les racines de cette plante s’allongeaient dans la direction de la mousse ; quand elles la touchaient presque, la terrine était de nouveau abaissée, et les racines continuaient à s’accroître en se dirigeant vers elle ; on obtint ainsi un chevelu de racines d’une longueur absolument anormale. Les racines des Orchidées que cultive M. RoMAN se comportent, dit-il, assez différemment; elles ne cherchent pas à quitter le compost. Mais cela tient peut-être à ce qu’elles trouvent peu d'humidité dans l’atmosphère. Bien des causes accessoires peuvent influer sur le développement des racines. Si par exemple on donne aux Orchidées des récipients trop vastes, on consta- tera régulièrement la formation d’une abondance de racines ; en veut-on savoir la cause ? Il suffit de retirer une plante de son pot, et d'examiner la disposition de ces racines, toutes enroulées circulairement à la périphérie : ce fait prouve uniquement qu’elles cherchent l’air au bord du compost. Ainsi, quand je trouve un grand panier plein de racines, comme le mentionne M. ROMAN, je ne dirai pas comme lui : les racines se sont développées au point de le remplir, quoiqu'il soit grand, je dirai : les racines se sont développées jusqu’à le remplir parce qu'il est grand. Ces considérations me paraissent de nature à justifier quelque doute sur le bien-fondé de la théorie de M. RoMAN, si séduisante et si logique en apparence. Je les résumerai par ces deux questions : 1° Au delà d’une certaine surface nécessaire, le développement du système radiculaire est-il désirable ? | 2° Quand les racines prennent plus de développement qu’à l'ordinaire, est-ce 15 AOÛT 18903 175 à l'emploi de l’eau nutritive — ou, en général, —— est-ce à une meilleure nutrition qu'il faut attribuer ce développement ? La réponse ne me paraît pas devoir justifier les hypothèses de M. Roma. J'avoue qu’en cette matière, comme dans toute question de culture, d’ailleurs, je reviens volontiers aux faits brutaux, en face desquels toute théorie me semble insuffisamment probante. Or la pratique montre que le système de culture préconisé par M. LINDEN donne d’excellents résultats, et comme j'ai eu déjà l’occasion de le dire, je ne crois pas que l’on puisse obtenir mieux, ni qu’il soit prudent de l’essayer. « Nourrissez vos Orchidées, soit par l'eau nutritive, soit autrement, » dit M. ROMAN; « ne leur donnez pas à dévorer une biche. » Je ne suis pas de cet avis; encore leur donnons-nous des bûches attentivement capitonnées de compost. Mais à l’état naturel, qu’ont-elles donc pour satisfaire cet appétit ? un simple rocher bien souvent, et presque toujours une simple bûche. Et nous savons que ce n’est qu’un appui, elles n’y dévorent rien. J'ai lu plus d’une fois dans les récits des collecteurs que beaucoup de Cattleya et d’autres Orchidées étaient recueillies sur des rochers nus et brülés par le soleil. (J'ai même lu dans le Yournal des Orchidées qu'un Cattleya Mendeli vivait en parfait état avec plusieurs racines collées contre un tuyau de chauffage brûlant.) Qu'est-ce donc que les Orchidées absorbent sur leur rocher? qu’ab- sorbent-elles même sur les troncs d’arbres? Elles sont épiphytes et nullement parasites, elles n’empruntent rien à la substance du végétal qui leur sert de support. Leur nourriture est donc puisée uniquement dans l’atmosphère; et s’il est vrai que l’air des régions tropicales où elles vivent à l’état naturel est différent (selon toute probabilité du moins) de celui de nos climats, il est cependant prouvé que nous pouvons leur offrir — grâce évidemment à leur faculté d’acclimatation — un milieu atmosphérique convenable où elles pros- pèrent; c’est ce milieu qu’il faut leur procurer. M. RoMAN parle des expériences faites en 1886 par un horticulteur ver- saillais. Je n’en veux retenir, quant à moi, qu’une seule chose, c’est que ces essais, si brillants qu'ils aient été, n’ont pas eu de suites ; la culture des Orchidées en plein air ne s’est répandue nulle part — je dis nulle part, car J'ai visité moi-même il y a peu de temps l'établissement cité, et j'ai constaté que toutes les Orchidées, y compris les Odontoglossum, étaient cultivées en serre. 176 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Dans ces conditions, je ne discuterai pas les mérites de ce système; il était peut-être excellent, mais... je dirai, avec une légère variante : Mais être abandonné n’est pas un bien bon signe. En revanche, j'ai vu, cette année comme les précédentes, les Odontoglossum et les autres Orchidées de serre froide dans un état de santé florissant à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE (‘) et dans d’autres cultures dirigées d’après les principes qu'a exposés ici son directeur. Sans doute, comme il le disait lui-même au commencement de l’article auquel a répondu M. ROMAN, certains amateurs, et notamment des amateurs français, voient leurs plantes languir et s’étioler (et je suis persuadé que cet étiolement est causé par l’insuffisance des arrosages); mais il n’en est pas de même en Belgique, et spécialement à Bruxelles, ni chez les cultivateurs de France et d’ailleurs qui suivent le mode de culture qu’on appelle aujourd’hui « culture belge », institué comme on sait par M. J. LINDEN. Aussi bien, si la cause du mal n’était pas celle-là, pourquoi les Orchidées de serre froide seules souffriraient-elles? La théorie de M. RoMaAN s'applique exactement aussi bien aux espèces indiennes, et l’eau nutritive serait aussi nécessaire aux unes qu'aux autres. D’après la méthode de M. RoMaAN, on pourrait cultiver toutes les Orchidées dans la même serre, à la même tempé- rature, on pourrait cultiver ensemble les Vanda et les Odontoglossum, l’eau nutritive remplacerait la chaleur qui manquerait aux unes, et l’air frais qui convient aux autres. Je suis persuadé que le remède consiste, non pas à donner aux Odonto- glossum de l’eau nutritive, mais à les arroser abondamment et à leur procurer une atmosphère aussi humide et aussi fraîche que possible. Si les causes du mal signalé étaient aussi profondes que le dit M. RoMaAN, elles auraient partout leur effet, et nous ne verrions pas la culture des Orchidées de serre froide donner des résultats aussi brillants que ceux qu’on peut constater en Belgique ; demander plus aux plantes, ce serait vouloir transformer la nature elle-même. Comte DE MoRaAN. (1) Et cela sans emploi d’engrais ni d’eau nutritive, je tiens à le répéter formellement. INT 15 AOÛT 1893 1077 ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 146) CoOMPARETTIA. — Ce genre fut décrit en 1835 par les botanistes autrichiens PogpPpiG et ENDLICHER, dans le grand ouvrage en trois volumes in-folio (Nova genera et species Plantarum) où ils firent connaître les plantes nouvelles rappor- tées par le premier de ces botanistes du voyage qu’il fit, pendant les années 1827 à 1832, au Chili, au Pérou et dans le bassin de l’Amazone. Le nom qu'ils lui donnèrent rappelle celui du botaniste ANDRÉ COMPARETTI, professeur à Padoue, qui le premier fit connaître la nature des trachées des plantes. On connaît trois espèces de Comparettia, propres surtout à la région des Andes, où elles croissent depuis le Pérou jusqu’à l'Amérique centrale. Les deux plus connues dans les cultures sont le C. falcata, répandu du Pérou au Guatemala et se retrouvant à la Jamaïque ainsi qu'à Cuba, et le C. macro- blectron, de la Nouvelle-Grenade. | Ces espèces ont pour caractères communs : « Sépales de même longueur, dressés-étalés, le dorsal libre, les latéraux « soudés entre eux et prolongés à la base en un éperon long et grêle. Pétales « libres, de la longueur du sépale dorsal mais plus larges. Labelle continu avec « la base du gynostème, trilobé, prolongé inférieurement en deux longs « éperons linéaires enfermés dans l’éperon des sépales ; lobes latéraux courts et « larges, dressés, le médian étalé, très large, émarginé, beaucoup plus long « que les sépales. Gynostème dressé, assez épais, demi-cylindrique, sans ailes « ni pied; clinandre court et oblique. Anthère terminale, en forme d’opercule, « très convexe, uniloculaire; deux pollinies cireuses, largement ovoïdes, sillon- « nées, fixées à un pédicelle en forme de coin allongé, qui est terminé par un « rétinacle ovale. Capsule ovoïde ou oblongue, à angles aigus, prolongée en bec « au sommet. Herbes épiphytes, à tiges très courtes, portant deux ou trois « gaines puis épaissies en un petit pseudobulbe charnu, surmonté d’une seule 178 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES « feuille coriace. Hampes dressées, simples, allongées, naissant à la base des « pseudobulbes. Fleurs assez grandes, en grappe lâche, distinctement pédi- « cellées. » Le genre Comparettia se rapproche des Rodriguezia, déjà étudiés ; il en diffère surtout par les sépales latéraux prolongés en un long éperon, renfermant le double éperon du labelle, tandis que dans les Rodriguezia, le labelle seul est éperonné, et son éperon est simple. IoNopsis. — Voici encore un des genres établis par KUNTH (1825), dans le grand ouvrage dont nous avons déjà fait mention, où il décrivit les récoltes botaniques de HUMBOLDT et BoNPLAND. Il en tira le nom de ion, nom grec de la Violette, et opsis, qui indique une ressemblance, allusion aux fleurs, compa- rées à des violettes. Les genres postérieurs Zantha, établi par W. HookERr en 1825, et Cybelion, nommé par SPRENGEL en 1826, n’en diffèrent pas et doivent ainsi passer au rang de synonymes. Les dix espèces environ qui composent le genre Ionopsis, et dont la plus connue est l’7. paniculata, croissent toutes dans l’Amérique tropicale, et se rencontrent depuis le Brésil jusqu’au Mexique et aux Antilles. Leurs caractères génériques sont : « Sépales presque égaux, dressés ou un peu étalés au sommet, le postérieur « libre, les latéraux un peu soudés à la base, pour former un sac court sous le « labelle. Pétales semblables au sépale postérieur, mais un peu plus larges. « Labelle attaché à la base du gynostème, à onglet presque aussi long que les « sépales, trilobé; lobes latéraux étroits, le lobe médian très grand et étalé, « deux ou trois fois plus long que les sépales, largement bilobé au sommet, à « disque muni à la base de deux callosités. Gynostème court, dressé, épais, « concave antérieurement, sans ailes ni pied. Anthère terminale, en forme « d’opercule, semi-globuleuse, uniloculaire; deux pollinies cireuses, presque « globuleuses, reliées à un rétinacle en forme de petite écaille, par un pédicelle « long et étroit. Capsule ovoïde ou oblongue, sans bec. Herbes épiphytes, « petites, à tiges feuillées très courtes, sans pseudobulbes. Feuilles peu nom- « breuses, étroites et coriaces. Hampes latérales ou presque terminales, « allongées, grêles et rigides. Fleurs médiocres, en grappe simple ou rameuse. » Par l'aspect de ses fleurs, ce genre rappelle un peu les Oncidium; mais il est très facile de l’en distinguer, ainsi que de tous les genres voisins de ces derniers, à l'absence de pseudobulbes. ORNITHOCEPHALUS. — Ce genre, dont le nom signifie littéralement féfe 15 AOÛT 1893 179 d'oiseau, parce que le rostellum, très long, grêle et prolongé horizontalement, donne au gynostème l'aspect d’une tête d'oiseau, fut créé par W. HOOKkER, en 1825. Il comprend maintenant de vingt à vingt-cinq espèces, dispersées dans l'Amérique tropicale, depuis le Brésil jusqu’à la Trinité et au sud du Mexique. Comme ses espèces sont assez rarement cultivées, nous nous bornerons à dire qu’il se rapproche de l’Zonopsis en ce qu’il est, comme celui-ci, privé de pseudo- bulbes, mais il en diffère par ses sépales ous libres et étalés, son labelle presque sessile, à lobes latéraux épais et assez larges, son rostellum frès long et horizontal, et ses pollinies au nombre de quatre. TRICHOCENTRUM. — Ce genre est dû aux botanistes POEPPIG et ENDLICHER, dont nous avons parlé plus haut. Ils le décrivirent dans le second volume de leur ouvrage, publié en 1838. Le nom qu'ils lui ont imposé est formé des deux mots grecs fix ou frichos, qui signifie poil, et hentron, centre, parce que, dans l'espèce qu’ils ont décrite, le T. pulchrum, le gynostème a les bords garnis de longs cils charnus. On en connaît aujourd’hui dix à douze espèces, propres à l’Amérique tro- picale, où on les trouve depuis le Brésil jusqu’au sud du Mexique. Parmi les plus remarquables, on peut citer les 7. albo-purpureum, T. orthoplectron, T. Pfaui, T. Porphyrio et T. higrinum. Les caractères du genre sont : « Sépales presque égaux, libres, étalés. Pétales semblables aux sépales. « Labelle à partie inférieure soudée par les bords avec le gynostème, à base « prolongée en éperon descendant, à partie supérieure dressée, biauriculée ou « nue; lobes latéraux un peu dilatés, redressés, le lobe médian étalé, large- « ment bilobé, beaucoup plus long que les sépales. Gynostème court, épais, « sans pied, soudé au labelle presque jusqu’au sommet. Anthère terminale, en « forme d’opercule, semi-globuleuse, imparfaitement biloculaire; deux polli- « nies cireuses, ovoides, un peu comprimées, reliées à un petit rétinacle ovale « par un pédicelle aplati et en forme de coin. — Herbes épiphytes, à tiges « très courtes, renflées en pseudobulbe petit, terminé par une seule feuille « coriace. Hampes courtes, naissant entre les pseudobulbes, terminées par « une ou deux fleurs assez grandes ou médiocres. » Ce genre est très voisin des Rodriguezia, dont il se rapproche surtout par la fleur munie d’un éperon simple, formé seulement par le prolongement du labelle. Il en diffère spécialement par les sépales tous libres, et non les latéraux plus ou moins soudés; par le labelle longuement soudé avec le gynostème 180 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES A et prolongé en un long éperon, et non à labelle libre ou à peine soudé à la base et muni d’un éperon très court, parfois réduit à une bosse; par le gynos- tème très court et épais, et non grêle; enfin par les pédoncules portant seule- ment une ou deux fleurs, et non terminés par des grappes multiflores. (Sera continué.) A. COoGNIAUX. CONSEILS UTILES Les étiquettes de bois sont préférables aux étiquettes métalliques ; si les premières pourrissent à la longue, les secondes ne sont en aucune façon à l'abri de la détérioration résultant de l'humidité du compost; le métal oxydé est assurément plus nuisible à la santé des racines qui viennent en contact avec lui, que le bois qui commence à pourrir. Le zinc résiste assez longtemps, mais il a l'inconvénient de se prêter mal à l'inscription des noms; l’encre se lit difficilement, surtout lorsque l’oxyde com- mence à recouvrir la plaque de sa croûte grisâtre. J'ai vu quelque part des étiquettes en fonte émaillée. Il est difficile de trouver mieux pour avoir des noms bien lisibles et qui ne s’effacent pas. Encore est-ce assez coûteux; mais l’émail ne recouvrait que la partie extérieure portant le nom de la plante, de sorte que la partie plongeant dans le compost était précisément sans protection contre l’humidité, et destinée à se rouiller immédiatement! Beaucoup de Cypripedium, tels que les Stone, Rothschildianum, Curtisi, barbatum, Lawrenceanum, etc., entrent en végétation immédiatement après la floraison; ces espèces doivent donc être rempotées, s’il en est besoin, dès que leurs fleurs sont passées; un peu plus tard le rempotage risquerait d'interrompre la pousse. On peut donner aux Cypripedium en général des pots assez grands, laissant un espace de trois ou quatre centimètres autour de la plante. IGNOTUS. PÉTRIES NOUVALIES ET PETITE CORRESPONDANCE CULTURE BELGE. — M. Grorérs Nicnoson, chef des cultures des Jardins royaux de Kew, avait été délégué en Belgique pour visiter l'exposition quinquen- nale de Gand au mois d'avril de cette année. Il vient de rendre compte de cette visite dans un rapport dont nous extrayons le passage suivant : « En Belgique, on ne se sert pas pour ombrer de toile, mais de lattes étroites ou de baguettes de bam- bous articulées ensemble, et relevées ou abaissées au moyen de poulies, comme on fait en Angleterre pour les abris de toile. Il en résulte que, quand le soleil brille, les feuilles des Orchidées présentent des barres transversales alternées d'ombre et de lumière, ce qui est bien différent de la lumière plus diffuse que laisse passer la toile. Je ne puis m’empêcher de penser que ce procédé-est pour quelque chose dans le succès avec lequel les Cattleya, Décuiselosenn, etc., sont cultivés en Belgique. » Autre passage du même rapport : « Aucune des nombreuses plantes que j’ai vues m'était infestée de thrips ni d’autres insectes; d’après les renseignements qui mont été fournis, ce fait est attribué à la présence d’une couche de côtes de tabac placée sur les tuyaux de chauffage ; il n’était pas fait de fumigations. » Nous empruntons à l’Orchid Review, de notre colla- borateur M. Rozre, les quelques notes ci-après : « Une plante du remarquable et superbe Coryanthes leucocorys a fleuri récemment dans la collection de F. Wigan Esq., à East Sheen, jardinier en chef M. W. H. Young. La fleur est très grande, et le capu- chon blanc d'ivoire forme un ravissant contraste avec le seau du labelle rose vif. Au point de vue de la forme, il n'existe pas, dans toute la famille, de fleur plus remarquable. « Le DISA X VEITCHI a établi un record en fleu- rissant un an et neuf mois après l’ensemencement de œraines ; toutefois il est aujourd’hui certain que certains de ces Disa fleurissent très rapidement, et les personnes qui aiment à jouir du résultat de leurs efforts dans un laps de temps raisonnable pourront prendre note de ce fait. : « SOBRALIA MACRANTHA KIENASTIANA. C’est une magnifique variété de Sobralia macrantha, dont les fleurs sont du blanc le plus pur, excepté la gorge, qui est jaune citron. La première fois que nous avons entendu parler de la plante, ce fut par M. Krexasr- ZozLy, qui reçut de son collecteur, en 1885, un Sobralia dont les fleurs étaient indiquées comme très grandes et très blanches ; ces indications furent confirmées quand il fleurit pour la première fois en Europe, dans l'été de 1889... Un très beau modèle de ce Sobralia nous a été adressé par M. R. H. Measures, de Streatham, sous le nom de Sobralia macrantha alba ; il est identique avec le précédent, et quoique son nom soit plus topique, nous sommes forcé d'adopter le premier. Cette chaste et magnifique variété est encore très rare... Nous avons vu une plante splendide dans la du baron SCHRÔDER. » pa + * Ajoutons que les collecteurs de L'Horricuzrure INTERNATIONALE viennent précisément d'opérer une superbe introduction d’un Sobralia à fleurs blanches et à labelle jaune, qui pourrait bien être la variété ci- dessus. En tous cas, cela promet d’être une acquisition de très grande beauté. TEMPÉRATURE TROPICALE. Un amateur anglais, M. 0.0. Wriezey, a adressé à l’Orchid Review la lettre suivante, datée du 19 juin : J’ai noté les diverses températures de mes serres à Orchidées à 2 heures de l’après-midi ; les voici Serre chaude, côté du Sud. 320 C: Cattleya, id. ù DODIEACE Oncidium, id. é 210415 C: Cypripedium, côté Est . À 2000: Odontoglossum, côtés Est et Ouest, 29 1} et 270 C. Au dehors, côté du Nord 310 :}, C. Toutes ces températures ont été enregistrées en dépit de doubles abris sur les serres froides et la serre aux Cypripedium, et d’abris doubles partiels sur toutes les autres. Les serres ont été aérées autant que possible par l'ouverture des portes et de tous les ventilateurs, haut et bas; l’atmosphère a été partout maintenue humide par l’arrosage continuel des sentiers, et toutes les serres froides ainsi que plusieurs des autres (mais non celle des Cattleya) ont été seringuées deux fois le matin. Jusqu'ici, maloré notre température tropicale, mes Orchidées n’ont jamais eu un plus bel aspect de santé, ni poussé si bien. re Un de nos abonnés a bien voulu nous adresser la lettre suivante : …. Voici brièvement dans toute sa simplicité la méthode que j’emploie, pour essayer d'isoler mes quelques Orchidées. Je ne cultive les Orchidées que dans des pots ou corbeilles de terre très cuite, très poreuse, plus ou moins trouées selon les espèces qu’elles reçoivent, et tous ces pots ou corbeilles qui ne sont pas suspendus reposent sur des colonnettes de terre cuite, creuses, au fond desquelles je place de petits vases (des fonds de bouteilles me suffisent), constamment pleine de jus de tabac. Ces colonnettes de 10 centimètres de diamètre extérieur, de 2 ou 3 centimètres d'épaisseur, ont envi- ron le diamètre minimum du fond des pots qu’elles reçoivent. Ces fonds de pots comme leurs parois sont troués le plus possible, de sorte que l’air saturé de vapeurs du jus de tabac, qui se trouve enfermé comme dans un vase clos dans la colonnette ne peut circuler qu'en passant par les trous du fond du pot, traverse le drainage pour se diffuser dans le sphagnum duquel il éloigne les insectes, sans nuire à la plante et sans répandre sa désagréable odeur dans la serre. Pour que cet ensemble de colonnettes ne soit pas trop disgracieux, j’en place 3, 4 ou 6 rangs, étagés de 5 en 5 ou de 10 en 10 centimètres, et Je masque celles du premier rang par des Cypripedium, cultivés en pots. Le tout ne forme alors qu’un étalage verdoyant assez seyant à l’œil. Voici pour éloigner les insectes, nos ennemis les moins redoutables, sauf cependant certains petits moucherons noirâtres qui pullulent dans le sphagnum consommé et qui, je crois, piquent avec leur suçoir les racines pour en aspirer la sève. Quant aux cloportes qui n’ont pas de suçoirs mais des mandi- bules, nous devons les considérér comme bien inoffen- sifs ; leurs habitats privilégiés sont du reste les endroits frais et humides, dans les caves en particulier il abonde tellement qu’en Bourgogne, on l’appelle vulgairement « cochon de cave, » et là il ne trouve guère de racines et de végétaux vivants à grignoter. C’est je crois par panurgerie qu'on s’ingénie à le détruire, c’est lui qui dans les serres joue le rôle du baudet de la fable, c’est le pelé, le galeux, d’où nous vient tout le mal. L'ensemble des colonnettes repose sur du sable ou gravier qui emplit la banquette et lequel n’est arrosé qu'avec une solution de 1}; ‘L, en poids de sulfate de cuivre du commerce (une dose de !}, suffit cependant), tout en faisant bien attention de ne pas arroser les pots et le moins possible les colonnettes, ceci pour détruire les limaces, planorbes, hélix et autres mollusques qui sont bien certainement fort redoutables pour les racines, les jeunes pousses, les hampes ou grappes florales, car tous les organes de la plante leur sont bons. Le sulfate de cuivre, même en solution faible, est un violent poison pour eux, ceux qui n’en périssent pas s’en éloignent pour n’y pas revenir. Depuis deux saisons (le printemps dernier 1892 et celui-ci) que J'use de ce procédé, je ne vois que fort peu d'insectes et rarement des traces mucilagineuses que laissent derrière elle des limaces et escargots qui cependant hélas ! à mon avis, se renouvellent constamment, par les rempotages ou les surfaçages, étant amenés à l’état d’œufs ou de bébés avec le sphagnum qui leur sert de refuge dans les bois. Elles trouveraient autour des Orchidées de merveiïlleuses conditions de développe- ment, si le jus de tabac ne les chassait pas au dehors, . où le sulfate de cuivre les extermine. Il les extermine si bien que les Orchidées ainsi trai- tées, tout en recevant souvent du sphagnum frais, ont un appareil radiculaire très développé, et de là la belle végétation que M. Van Mor remarquait en m’enga- geant à vous faire part de ma facon de faire. Cette façon de faire des plus simples, sur laquelle les « pourquoi » m'ont peut-être trop fait m’étendre, malgré ma promesse d’être bref, si elle n’a déjà été suivie, puisse-t-elle rendre quelques services aux jeunes orchidophiles en leur préservant leurs plantes favorites de leurs plus retoutables ennemis, et en leur donnant rapidement de magnifiques potées qui les ren- dront plus admirateurs encore de ces privilégiées de la flore exotique. Veuillez agréer, etc. A. HUBERT. x EULOPHIELLA ELISABETHAE. — Je parlais, duns une récente causerie, des cas singuliers de chau- vinisme qui se produisent quelquefois dans certains journaux anglais. L’importation de plantes d’Eulo- phiella Elisabethae de l’autre côté de la Manche en ofire décidément un exemple caractéristique. On a lu dans ce journal l’histoire de notre introdue- tion et des... variations de M. Hamezin. Celui-ci à adressé au Gardening World, qui s’est empressé de l’insérer, une lettre contenant une série d’allégations inexactes, quelques-unes tenant du pur roman. M. Vax Moz, chef des cultures de L’HorTICULTURE INTERNA- TIONALE, aurait raconté que la première plante d'Eulo- phiella Elisabethue avait été envoyée à Bruxelles par un riche planteur qui voyageait avec deux jeunes filles, etc. J'ai répondu à ces récits fantaisistes par la lettre sui- vante adressée au Gardening World : « MonSIEUR LE DIRECTEUR, Je trouve dans votre numéro d’aujourd’hui une nouvelle preuve de la partialité manifeste avec laquelle vous me traitez. Alors que vous n’avez publié de ma dernière lettre que des extraits, en lui enlevant ainsi toute sa portée, vous imprimez en entier avec complai- sance les assertions de M. HAMELIN, contraires à la vérité. Je ne puis pas discuter davantage avec une personne qui travestit sciemment les faits. J’ai publié dans le Journal des Orchidées histoire vraie de l'introduction de l’Eulophiella Elisabethae, et elle sera reproduite dans l’édition anglaise de la Zindenia; les personnes que cette questian intéresse pourront s’y reporter et voir, par les lettres que je publie, que l’on ne peut avoir aucune confiance dans les assertions de M. Hamez. Je tiens d’ailleurs à leur disposition dans mes bureaux le dossier entier de cette affaire, ainsi que les procès- verbaux dressés par deux horticulteurs patentés bru- xelloïs, requis à l’effet d'assister au déballage des plantes envoyées par M. Hameuin, constatant l’état déplorable dans lequel elles se trouvaient à leur arrivée. Je donne le démenti le plus formel à l’histoire singu- lière prêtée à M. Vax Moz. Vous avez déjà laissé entendre, dans un numéro pré- cédent, que j'aurais indiqué le Congo comme lieu de provenance de la plante, lors de l’exposition de Gand. C’est encore inexact. Elle a été indiquée comme prove- nant de l’Afrique orientale. Je vous envoie ci-incluse la carte même qui à figuré à Gand, afin que vous puissiez vérifier le fait. Il est évident qu’à une époque où les collecteurs étrangers sont acharnés sur les traces des nôtres, je n’allais pas indiquer l’endroit précis d’origine. Il y a cinquante ans que nous sommes introducteurs de plantes; alors que nous avions pour concurrents les honorables firmes Veircx, Backxouse, Buzz et Low, nous n'avons jamais été mis dans la nécessité de faire des rectifications ; mais depuis ces toutes dernières années, les nouveaux procédés qui se font jour nous obligent à faire des démentis à chaque instant; il est vrai que dans chacune de ces discussions — comme dans celle relative au Cattleya labiata, par exemple — ce n’est pas à. nos adversaires qu'est resté le bon droit... Je compte que vous insèrerez en entier dans votre prochain numéro cette réponse à la lettre de M. Ha- MELIN que vous avez publiée, et je vous prie, etc. Lucien LiINDEN. » Cette lettre a été reproduite dans le Gardening World du 28 juillet dernier. en FLORA BRASILIENSIS. — Le premier fascicule de la partie consacrée aux Orchidées dans ce célèbre ouvrage, vient de paraître dans les derniers jours du mois de juillet. Cette première partie sera suivie de plusieurs autres fascicules. L'espace nous manque pour analyser ici ce travail considérable, qui fait le plus grand honneur à Monsieur A. Cocnraux. Nous y reviendrons dans notre prochain numéro. Rappelons que chaque partie se vend séparément, de sorte que l’on peut acquérir les fascicules consacrés aux Orchidées sans acheter louvrage entier. KE CHEZ L’'AMATEUR. — M. O. Don, de Paris : Un Oncidium Papilio, à fleur grande et bien colorée ; Un Vanda suavis, d’une variété richement maculée ; Un Cattleya Buyssoniana, de grande taille et bien formé ; Un Laelia elegans, de grandeur remarquable, et à lobe antérieur d’un beau rouge vif. Nous avons recu de D SE 2 Cx. L. C., France. — L’Epidendrum en question est l’Æ. tampense. x E. B. — Oui, le Masdevallia ignea comprend égale- ment beaucoup de variétés de coloris différents. On peut citer notamment les suivantes, parmi les plus remarquables : Var. aurantiaca, prononcé. Var. Boddaertiana, rose écarlate, tacheté de jaune pâle. Var. citrina, orange jaunâtre pâle. Var. Massangeana, très grande fleur ayant les sépales latéraux plus longs, rouge cinabre éclatant. Var. rubescens, rose écarlate, très délicat. Var. superba, se distingue par le velouté et la vivacité du coloris écarlate de ses fleurs. Var. militaris, à fleurs d’un magnifique rouge écarlate. à fleurs dun rouge orangé très LHORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPÉCIAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OPFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand J£ æ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n’est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qu en font la demande. NOTA BENE. —- Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main —- L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. RDA cs "à no SN SEPTEMBRE 808 nina JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉ DIGÉ ET FUBILTEÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \ Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. Hubert, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G.. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, À BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles = «Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : {+ Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2"° Volume, 100 fr.; 3° Volume, 76 fr.; 4° Volume, 70 fr; ÿre Volume, 65 fr. , 6° Volume, 65 fr.; 7° Volume, 65 fr; 8° Volume, 65 fr. 9° VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : G?5 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ‘ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : 235 shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE GOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES A BREUXELLES LES MEETINGS sont suspendus pendant les mois de Juin, Juillet et Août. #=" LE PROCHAIN MEETING aura lieu le 10 SEPTEMBRE prochain. Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzrAu DE LEHAIE, Comte À. ne Bousres, F. KeGeLsAN, D. MaAssANGE DE LOUVREX, D' Caparr, A. Huverecurs, É. Ronicas, D' Van CauweLaErr, A. Vax ImscHoom, Fr. Pauwezs, CH. van WAmMBeke, A. Wincoz, Cu. De Bosscaere, ARM. DE Meuze- NAERE et CH. VASSEUR. On offre 125 francs POUR Be | vol. de la LINDENIA et 15 francs pour le 1‘ vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 84* NUMERO : Pages Causerie sur les Orchidées. — XLV . .-. . . . . . . . . BULE SE D (ere Fee Sr Re 181 Des Dendrochiluntiou Platyclinis 0002 00 UE NE MEME EE EE REC ME EE Orchidées du Congo. . . . . PRES EI CU OUEN CONS 1-0) DO AO COLLE AMP RES A QE A ES 186 Promendea stapelioidess PP EN RER" RS" A MARNE, EEE 188 Tétchoix des OLChAIBES ve MOTOR PAU ET ERNEST 189 Culture des Orchidées EUSHQUESS MERE CEE CCR PRE STE Le TRE LOS 192 NO OO MAR CE RTE Re RTS ES eee - . - 194 Fautipersonnel 2: De 60 CRIME ee MORALE C0 SES Ne PRE ANR 0e TRE 195 LA CULTURE BELGE DES ORCHIDÉES a obtenu depuis quelques années de brillants succès qui l'ont fait adopter partout comme la CULTURE MODÈLE. Le JOURNAL DES -ORCHIDÉES à publié les articles de connaisseurs anglais éminents, notamment de Sir Trevor LAWRENCE, président de la Société Royale d'Horti- culture de Londres, de M. James O’Briex, de M. W. Warson, de M. Nicnozsow, chef des cultures des Jardins Royaux de Kew, constatant les progrès accomplis et les résultats remarquables obtenus en Belgique. Les allégations des voyageurs de maisons de commerce étran- gères, chargés de dénigrer les firmes belges, pour placer leurs plantes, ne sauraient diminuer la valeur de ces appréciations. Nous engageons tous les amateurs d’Orchidées de passage en Belgique à venir visiter les serres de L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE, afin de se rendre compte par eux-mêmes du superbe état des plantes qui y sont cultivées, et de la modicité des prix. Des offres spéciales sont adressées à toutes les personnes qui en font la demande, el lon peut constater en commandant quelques plantes à titre d'essai, qu’il est impossible d’obtenir ailleurs des Orchidées aussi vigoureuses et aussi saines à un prix aussi modéré. 1 SEPTEMBRE 1893 181 CAUSERIE SURULES ORCHIDÉES XLV. — La serre aux Odontogliossum (Suite, voir page 165) Odontoglossum lyroglossum. Ce bel Odontoglossum peut être considéré comme une autre variété de l'O. luteo-purpureum, ou comme un hybride naturel du groupe Wzlcheanum. Il a les sépales gracieusement ondulés sur les bords, les pétales plus larges, denticulés sur les bords d’une façon très élégante, tous ces Fig. 63. — Odontoglossum lyroglossum. segments d’un beau jaune vif relevé de larges macules brun clair. Le labelle, très frisé et dentelé, est jaune avec une seule grande macule brune à son centre. 182 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Notre gravure ci-dessus montre cette belle fleur de face et de profil; on y voit également des dessins analytiques représentant les organes sexuels de la fleur et les pollinies, vus à la loupe. Il est à remarquer que les deux côtés de la colonne, prolongés en dessous en appendices denticulés, forment avec l’anthère une sorte de trappe dans laquelle les insectés se prennent, et d’où ils ne s’échappent qu'avec effort en emportant les pollinies. Odontoglossum Uro-Skinneri. Voisin de l'O. bicionense, mais supérieur à lui par la grandeur et le coloris de ses fleurs, l'O. Uro-Shinneri porte le nom du collecteur URE-SKINNER, qui le découvrit en 1854 près de Guatemala. Il a les sépales et pétales assez larges, acuminés, brun sombre maculé et marbré de vert, le labelle largement cordé, à peu près comme celui de l'O. Rosss, rose pâle marbré et pointillé de blanc. Il fleurit aux mois de juillet et d'août, et produit ses fleurs en longue hampe érigée. C’est une espèce robuste, et sa floraison dure longtemps. Odontoglossum triumphans. Très belle espèce à grandes fleurs richement colorées. Les sépales et les pétales sont larges, d’un jaune d’or maculé de brun rougeâtre sur toute leur étendue. Le labelle ample est blanc ou jaune pâle, avec une très grande macule brun-rouge près de son sommet, et a les bords très dentelés. Les fleurs sont produites au nombre de douze à seize, parfois même davan- tage, sur de longues grappes infléchies, et se conservent longtemps. Elles appa- raissent généralement du mois de mars au mois de mai. L’O. triumphans est originaire de la Nouvelle Grenade, où il fut découvert et collecté par M. LINDEN en 1842. Il est répandu sur une grande étendue, où il se rencontre avec l'O. Pescatorei dans certains endroits. | … Odontoglossum roseum. On rencontre fréquemment désigné sous ce nom dans les cultures le Mesospinidium roseum ou mieux Cochlioda rosea. Odontoglossum maxillare. Charmante espèce, d’un caractère très distinct et très gracieux. Ses fleurs, très parfumées, sont disposées en grappes infléchies ; les segments sont lancéolés acuminés; les pétales, plus larges que les sépales, sont blancs avec une large macule pourpre rougeâtre foncé près de la base; les sépales .sont à peu près semblables, mais avec une macule beaucoup plus petite. Le labelle plus court est blanc avec le disque orange. L’O. maxillare fut introduit vers 1846; il est originaire du Mexique, des environs de Colima. REICHENBACH a donné le nom d’O. madrense à une plante 1‘ SEPTEMBRE 1893 183 qui est identique avec cette espèce, et le nom de #adrense doit être par consé- quent considéré comme un synonyme. Il fleurit surtout pendant l'été. Il se cultive en serre tempérée-froide (serre mexicaine). Odontoglossum pulchellum. Espèce à fleurs de petite taille, mais très gra- cieuses, produites par petites grappes de cinq à dix. Les sépales et les pétales sont ovales aigus, et entièrement blanc de lait. Le labelle est blanc avec le disque jaune. Ces fleurs répandent un arte délicat très agréable. Elles se montrent généralement au commencement du printemps. L'O. pulchellum fut découvert au Guatemala en 1840 par URE PUNN Il est assez rare dans les cultures. L'Odontoglossum Egerton: est une forme plus petite de cette espèce, dont il ne se distingue par aucun caractère en dehors de la taille. Odontoglossum praestans. Espèce assez voisine de l'O. odoratum, mais à fleurs beaucoup plus grandes, mesurant près de 8 centimètres de diamètre. Ces fleurs sont très parfumées. Elles apparaissent au printemps ou au début de l'été. L’'O. praestans, originaire du Pérou, fut découvert en premier lieu par WarsCEWICZ; REICHENBACH écrivait en 1875 qu’il avait fleuri très longtemps auparavant chez M. RoLLIssoN, de Tooting; mais il disparut bientôt, et depuis nombre d’années il était inconnu dans les cultures, lorsqu'il fleurit en janvier 1892 parmi des importations de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE, à Bruxelles. Odontoglossum ramosissimum. Quoique les fleurs de cette espèce, prises en particulier, ne soient pas des plus remarquables, elle est cependant au nombre des plus décoratives du genre, à cause de l’abondance de ses fleurs, disposées en longue tige très ramifiée, et de leur forme très pittoresque. Les segments lancéolés étroits sont très ondulés sur les bords, très allongés, et ont les pointes récurvées ; le labelle allongé acuminé est également réfléchi à son sommet. Tous les segments sont blancs et tachetés de mauve pourpré. L’O. ramosissimum a été découvert en 1843 par M. LINDEN aux environs de _ Merida, à une altitude de plus de 2100 mètres ; il fut introduit par lui en 1871 seulement. C’est une espèce rare, appartenant au même groupe que l'O. Edwardi. Il fleurit surtout au printemps. L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE a introduit deux formes de cette espèce, qui sont toutes deux très intéressantes au point de vue du coloris. L'une, la 184 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES variété coeleste, a les macules mauves très étendues et plus foncées qu’à l’ordi- naire, de sorte que les segments sont presque entièrement violets, avec les pointes seules blanches; l’autre, la variété candidulum, a les fleurs presque entièrement blanches, et c’est à peine si l’on aperçoit sur les segments de faibles traces de points violets excessivement pâles. Il existe, paraît-il, dans la collection de Sir TREVOR LAWRENCE une autre variété de cette espèce, ayant les segments jaunes au lieu de blancs, et nommée par ce motif var. xanthinum. L. L. (Sera continué.) LES DENDROCHILUM OÙ PLATYCLINIS Les trois espèces connues dans les cultures sous le nom de Dendrochilum appartiennent au groupe des Platyclinis, groupe établi par BLUME comme une section du genre Dendrochilum, et ultérieurement élevé par BENTHAM (1881) au rang de genre distinct. Ces espèces sont originaires en général des îles Philippines et de Java, où elles croissent dans une situation extrêmement chaude et humide. M. PORTE, qui a voyagé dans ces régions pour compte de M. LiNDEN, a fait l’observation suivante, rapportée par M. le comte Du BuYyssoN : « Les Dendrochilum, très nombreux à une altitude de 500 à 1000 mètres, ne se rencontrent Jamais dans les Philippines à une altitude moindre, attachés aux troncs des arbres à deux ou quatre mètres au-dessus du sol. Les forêts dans lesquelles on les trouve sont si humides que, pendant neuf mois de l’année, les sangsues y vivent comme si elles étaient terrestres. » _Les Platyclinis sont de petites plantes à pseudobulbes piriformes, d’un vert bleuâtre pâle. Leur inflorescence a un caractère tout particulier; elle est disposée en racèmes pendants, distiques et alternes, sur lesquels les fleurs, de petite taille, sont très serrées. Quoique ces fleurs, considérées individuellement, soient peu remarquables, l’ensemble est très gracieux, et lorsque les Platyclinis sont bien cultivés en forts spécimens, l’aspect de ces belles touffes, entière- ment entourées de grappes qui s'élèvent à la hauteur du sommet des feuilles, puis retombent harmonieusement, est certainement décoratif. Les fleurs sont d’ailleurs très agréablement parfumées. 1% SEPTEMBRE 1893 185 Les trois espèces répandues dans les cultures, et qui ont leur place marquée dans toutes les collections, sont les suivantes : P. glumacea. Espèce découverte vers 1839 par CumiG. Ses fleurs relative- ment grandes, à segments très allongés, sont d’un blanc tirant sur le jaune paille. Le labelle a le disque jaune plus foncé. Fleurit au commencement du printemps, vers les mois de mars et avril. Il existe une variété nommée P. glumacea valida, qui est un peu plus forte que le type et a les fleurs un peu plus grandes. P. filiformis. Découvert également par CUMING, à peu près en même temps que le précédent. Ses fleurs sont plus petites que celles du P. glumacea, et ont un coloris jaune plus vif. Il fleurit aux mois de juin et juillet. Ses fleurs ne sont pas parfumées. P. Cobbiana. Espèce beaucoup plus récente, introduite en 1880 par BoxaALkL., et dédiée à M. W. Co, chez qui elle fleurit pour la première fois. Elle ressemble au P. glumacea, dont elle se distingue cependant par la forme plus anguleuse de ses pseudobulbes, par la forme brisée de ses tiges florales et par la saison de sa floraison, car ses fleurs apparaissent en octobre-novembre. Les conditions climatériques dans lesquelles croissent les Platyclinis à l’état naturel indiquent suffisamment qu’ils doivent être cultivés en serre chaude. Le compost qui leur convient est à peu près le même que celui des Cypripedium, mais avec une plus forte proportion de sphagnum. Les espèces dont nous venons de parler se cultivent toutes en pots, et comme elles demandent beaucoup d'humidité, de même que les Cypripedium, on peut leur donner des pots assez grands. Les rempotages, par suite, ne sont pas souvent nécessaires; quand le besoin s’en fait sentir, la meilleure époque pour y procéder est celle qui suit la floraison. Les Platyclinis doivent être arrosés souvent et beaucoup; comme on l’a vu plus haut, ils réclament pendant la végétation une humidité abondante. L’atmosphère de la serre doit être maintenue également très humide au moyen d’aspersions d’eau sur les sentiers et les tablettes, et la ventilation ne doit être pratiquée que par les temps chauds, et avec beaucoup de prudence. Pendant le repos, les arrosages sont réduits au minimum indispensable pour empêcher le compost de se dessécher. Baron DE MEYLHAND. 186 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ORCHIDÉES DU CONGO L’attention du monde politique est, depuis quelques années, très portée vers les diverses parties du Congo ; le monde commercial ne tardera pas à s'occuper à son tour de ces immenses régions encore à peu près vierges, et dès que les communications et une certaine sécurité y seront établies, c’est à lui qu’il appar- tiendra de recueillir le fruit des efforts effectués par les explorateurs militaires. La Belgique et la France sont spécialement intéressées dans ces explora- tions; nous pensons intéresser nos lecteurs en publiant les notes suivantes, tirées des récits d’un voyageur qui a longtemps habité le Bas Congo. + _ La région que je connais le mieux, et dont je m’occuperai ici, est celle située à droite du fleuve Congo, dans la dernière partie de son cours, entre Banana, qui est le grand port de débarquement, et Boma, situé à près de 150 kilomètres en amont. En s’enfonçant dans les terres, on rencontre d’abord Moanda ; j'ai vu là beaucoup d’Orchidées à feuilles panachées et tachetées ; toutes sont terrestres et poussent sur le sol. D'ailleurs le pays est complètement nu, et il faut remonter vers Cabinda pour rencontrer des arbres; de ce côté, en revanche, la végétation est d’une extrême richesse. Près de Songo et sur la rivière Tchoa, on trouve également. beaucoup d’Orchidées; il ne m’a pas été possible malheureusement de les déterminer d’une façon exacte. J'ajoute que dans la région boisée qui se trouve dans la direction de Cabinda, je n’ai jamais vu d’orchidées croissant sur les arbres; je sais qu’on en trouve dans la région voisine de Lopori, dans le Haut Congo ; mais je n’en ai Jamais rencontré dans la partie dont je m'occupe ici, et j'ai été très surpris de lire, dans une récente conférence de M. DyBowski, le passage suivant, que je cite parce qu’il pourra intéresser certains lecteurs : « Dans cette forêt de Mayombe croissent, en très grande abondance, des « Orchidées de toutes sortes, qui pendent en grappes le long des arbres; mais 1% SEPTEMBRE 1893 At 187 « elles ne présentent, au point de vue horticole, qu’un faible intérêt; ce sont « plutôt des espèces botaniques. » Le passage ci-après est également curieux : « Je fus frappé, en faisant une excursion seul dans l’intérieur de cette immense « forêt où les arbres s'élèvent à plus de 100 mètres de hauteur, où les lianes « s'étendent d’arbres en arbres en girandoles souvent fort élégantes, de la « quantité énorme de pieds de Vanille que l’on trouve dès qu’on s’écarte un « peu du chemin battu. Cette plante tapisse très exactement le tronc des arbres « à la façon des lierres dans la forêt de Fontainebleau, et j'avais quelques « raisons pour porter mon attention sur cette plante, car je me souviens fort « bien que, lorsque j’arrivai à Brazzaville, je fus très surpris devoir quelques « pieds très pauvres, très chétifs, d’une Vanille. Je questionnai l’administrateur « à ce sujet. Ah! me dit-il, on vient de les importer de la côte ; ils viennent, « je crois, de France; on essaie de les cultiver pour savoir si on pourrait . « exploiter la Vanille dans la colonie. » La partie située entre Boma et Matadi n’a pas été explorée jusqu'ici com- plètement, et n’est pas connue; mais de Matadi à M’pozo il y a également des Orchidées (terrestres toujours), ainsi que des Haemanthus. En suivant toujours la route des caravanes jusqu’à Lukongou (c’est le nom d’une station, dérivé du nom d’une rivière) on rencontre encore des quantités de végétaux très intéressants, notamment des Haemanthus et des Palmiers, Fougères, etc. Il y a là de grandes forêts et une végétation remarquable- ment riche. | La saison des pluies commence au mois de novembre et dure jusqu’à la fin de mai, interrompue seulement par une courte période de sécheresse relative au mois de janvier. Pendant cette saison, les explorations seraient très difficiles, | d'autant plus que le sol est recouvert de broussailles épaisses assez élevées, et qui conservent une humidité abondante. La meilleure époque pour les voyages des collecteurs est donc de juin à novembre, et pour que ces voyages soient fructueux, le mieux serait de ne pas suivre la route des caravanes, qui ont déjà recueilli des échantillons abondants de toute la flore des régions où elles passent. Il vaut mieux suivre les vallées et explorer les ravins, à peu près vierges jusqu’à présent; c’est ainsi qu’on aurait chance de découvrir des nouveautés. Les vallées sont assez nombreuses aux abords du fleuve; la route des caravanes est coupée par plusieurs rivières, qui sont peu importantes pendant la saison sèche, mais qui deviennent très grosses à la saison des pluies. 188 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES La population est d’ailleurs très tranquille et inoffensive, et l’on peut circuler librement sans escorte. Parmi les plantes qui ont attiré mon attention dans cette région, en dehors des Orchidées, je citerai surtout un arbre remarquable, assez analogue au noisetier, produisant des fleurs blanches d’un parfum extrêmement fort. J’ai vu : aussi beaucoup de plantes panachées. Les indigènes n’en font aucun cas, non plus que les Européens; ceux-ci ont avant tout à se préoccuper de se procurer des vivres. Je n’ai trouvé trace d’aucune coutume, d’aucune superstition se rattachant aux plantes. Les indigènes révèrent des fétiches de bois, qui dans certaines localités ont la tête surmontée d’une plume. En fait de fruits, on rencontre surtout beaucoup d’ananas dans la région des caravanes. Je les payais ordinairement : fr. 25 la douzaine; en marchandant, on peut les obtenir pour la moitié de ce prix. La monnaie d'échange qui a cours dans tout le Congo est le gin; les autres objets ne sont pas de négociation aussi courante et aussi facile que l’alcool. Le fil de fer a beaucoup diminué de valeur; le corail également est très déprécié. Quant à l’argent, les indigènes n’en comprennent pas bien l’emploi, et, lors- qu’ils en ont, le dépensent immédiatement pour acheter tout ce qu’ils rencontrent — ce qui ne les empêche pas d'employer pour s’en procurer des moyens peu scrupuleux ; ainsi un nègre qui tenait un dépôt de tabacs vendait les cigares 10 centimes aux européens, mais 60 centimes à ses compatriotes ; et quand nous le lui reprochions : « Bah! disait-il, est-ce qu’ils ont des bouches à fumer des cigares? » — D'ailleurs les nègres payaïent le prix demandé avec une superbe indifférence. A. Ducos. PROMENAEA STAPELIOIDES Cette charmante Orchidée est actuellement en fleur et attire l’attention des visiteurs des serres par la singulière disproportion qui existe entre ses fleurs, d’un diamètre de 4 à 5 centimètres, et ses organes végétatifs minuscules, ainsi que par son riche coloris sombre. Le genre Promenaea, fondé par LINDLEY, n’est plus conservé par les bota- nistes modernes, et BENTHAM le range comme simple section du genre Zygope- e 1% SEPTEMBRE 1893 189 talum, genre très complexe et aujourd’hui très étendu. Ainsi que l’a indiqué M. CoGniaux dans son étude sur le genre Zygopetalum (vol. II, p. 338) la section Promenaea, très voisine des Warscewiczella, se distingue surtout par la forme du gynostème. Le nom de Promenaea subsiste cependant en horticulture, et le P. stapelioides est l’espèce la plus répandue de cette section. Découvert en 1830 par M. Link, Directeur du Jardin Botanique de Berlin, pendant une mission qu’il entreprit au Brésil, le P. stapelioides fut introduit par GARDNER. Il fut d’abord nommé par LiNDLEY Muxillaria stapelioides (1832), puis plus tard classé par le même auteur dans le nouveau genre Promenaea en 1843, et enfin renvoyé par REICHENBACH au genre Zygopetalum. C’est une plante à très petits bulbes, produisant des hampes horizontales ou pendantes à une ou deux fleurs. Ses fleurs ont les pétales et les sépales dressés, ovales oblongs aigus, à peu près comme ceux du Nunodes Mantini; les sépales sont d’un gris verdâtre, plus ou moins striés et tachetés de pourpre brunûtre, les pétales un peu plus larges, barrés et maculés de la même couleur; le labelle trilobé, à lobe antérieur orbiculaire concave, est d’un pourpre brunâtre velouté très foncé, presque noir. Les Promenaea, grâce à leur petite taille, se cultivent bien en paniers sus- pendus au vitrage; la température qu’ils demandent est celle de la serre tem- pérée. Le compost qui leur convient le mieux est un mélange de sphagnum et de terre fibreuse en parties égales. 12 HEELE. LE CHOIX DES ORCHIDÉES (Suite et fin, voir pp. 89 et 128) Dans les régions très chaudes, voisines de la zône tropicale, nous savons quelles Orchidées s’acclimatent difficilement. Notre collaborateur, M. RAND, qui habite ces régions et est un connaisseur de premier ordre en fait d’Orchi- dées, a indiqué quelles étaient celles qui ne vivaient pas dans ses cultures; ce sont les suivantes : Tous les Odontoglossum, sauf les O. citrosmum, Londesborouglhianum, grande, Insleayi ; 190 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Tous les Masdevallia, sauf le M. infracta ; Les Oncidium en général, sauf les suivants : Cavendishianum, cebolleta, Car- thaginense, altissimum, Lanceanum, haematochilum, luridum, Krameri, Papilio, sphacelatum, Shrucei ; Les Phalaenopsis Liüddemanniana, Schilleriana et Sumatrana ; Les Angraecum citratum et Sanderianum ; Les Aerides en général ; Le Dendrobium nobile ; Les Laelia magjalis et monophylla ; Les Caltleya citrina et Mossiae ; Les Cypripedium en général, sauf les C. Curtisi, Dayanum, le groupe concolor et miveum, et les Selenipedium. A la lecture de cette liste, une chose nous surprend, nous autres cultivateurs européens ; c’est que des espèces de serre chaude y figurent à côté des espèces de serre froide. Les Phalaenopsis en général prospèrent fort bien sous notre climat dans les serres les plus chaudes; les Aerides réussissent avec la même culture que les Saccolabium et tous les Angraecum, qui cependant ne se trouvent pas dans cette liste; le Cattleya Mossiae ne se différencie pas, dans nos habitudes, des C. Mendeli, Eldorado, guttata, Shinneri, des Laelia purpurata, etc. Parmi les Cypripedium, une foule d'espèces se trouvent très bien du même traite- ment qui est donné aux C. Curtisi, Dayanum et concolor; c’est la grande majorité. Comment se fait-il donc que ces plantes, qui pour nous sont parfaitement prospères en serre chaude, se distinguent des autres que nous venons de voir énumérées par M. RaNp ? Peut-être la cause de ces différences réside-t-elle dans l’aération ou dans une certaine sécheresse de l’air. Mais quelle qu’elle soit, on peut affirmer que cette cause ne se fait pas sentir en Europe; et le cultivateur habitant des régions chaudes de l’Europe, d'Italie, d’Espagne ou du Midi de la France, peut assu- rément rayer ces espèces de sa liste; il n’aura pas, avec elles, à craindre d’insuccès. Il reste, comme nous le disions dans l’article précédent, les Orchidées de serre froide ou tempérée-froide Odontoglossum, Masdevallia, beaucoup d’On- cidium, le Catileya citrina:... Même pour celles-ci, le succès n’est pas désespéré, et nous avons la confiance qu'avec quelques soins relatifs à l’ombrage, à la ventilation, qui ne doit pas être pratiquée quand l'air est trop sec, à l’arrosage 1% SEPTEMBRE 1893 HTOT et spécialement à l’arrosage des sentiers pour entretenir l'humidité de l’at- mosphère, on pourra obtenir des résultats à peu près satisfaisants. k Nous nous sommes occupé jusqu'ici uniquement de la température; d’autres causes influent aussi sur la culture, et tous les amateurs savent que certaines espèces s’acclimatent difficilement dans les serres. Dans uné note lue en 1889 devant la Société royale d’horticulture de Londres, M. VErrcu s’exprimait de la façon suivante : « Combien d’entre nous savent cultiver avec succès pendant quelques années consécutives les Cattleya citrina, Laelia majalis, L. albida, L. autumnalis, Epi- dendrum nemorale, E. vitellinum et autres provenant des montagnes du Mexique ? Qui a déjà conservé longtemps les Barkeria et le groupe d’Oncidium du Brésil représenté par les ©. crispum, O. Forbesi, O. Marshallianum, O7 sarcodes, O. varicosum et leurs alliés, sans les voir dépérir graduellement et mourir ? Comment se fait-il que les Dendrobium formosum, D. Bensoniae, D. Maccarthiae, D. Parishi, D. bigibbum et autres, sont jusqu'ici rebelles à la culture ? Que le noble groupe des Zygopetalum,comprenant les Bollea, Huntleya, Pescatorea, etc., refuse de croître dans nos serres même pour très peu de temps ? Et même pourquoi sommes-nous obligés de considérer comme des plantes difficiles les Cattleya Aclandiae, C. superba, Chysis bractescens, .Colax jugosus, Grammato- plhyllum Ellisi, Diacrium bicornutum et bien d’autres encore! » Il nous a paru intéressant de citer ce passage rédigé par un cultivateur très compétent ; mais nous nous empressons d’ajouter que des réserves sont néces- saires; peut-être le climat de l’Angleterre est-il défavorable à certaines espèces; mais assurément beaucoup de celles citées ci-dessus réussissent à merveille en Belgique — et aussi en France. Les nombreux amateurs qui viennent visiter L’HORTICULTURE INTERNATIONALE, ont pu voir, par exemple, depuis longtemps des Catileya Aclandiae en parfait état de croissance, des Chysis bractescens, des Colax jugosus, des Grammatophyllum Ellisi, produisant chaque année des pseudobulbes énormes, un feuillage splendide et des grappes de fleurs richement fournies, des Diacrium bicornutum très prospères, et notamment un très fort spécimen, entré aujourd’hui dans une grande collection. Les Dendrobium énumérés par M. Verrcx poussent et fleurissent luxurieusement:; les Oncidium de même, de même encore les Laelia et Epidendrum nommés, ainsi que le Catitleya citrina. 192 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES A Pour nous, nous ne voyons qu’un bien petit nombre d’Orchidées à citer comme fleurissant peu et rarement; ce seraient les suivantes : Odontoglossum coronarium et Œrystedi, Dendrobium Bensoniae, Cattleya specio- sissima, C. superba, C. Loddigesi, C. Gaskellana, C. maxima, Grammatophyllum Fenzhianum et speciosum, Lissochilus giganteus, Milionia Blunt, les Pachystoma, quelques Disa, quelques Pleione, la plupart des Schomburgkia, plusieurs Thunia (en dehors du Marshalliana), Vanda Sanderiana, V . teres, Warrea cyanea et tricolor. Encore convient-il d'ajouter qu’il faut tenir grand compte de certaines diffé- rences difficiles à expliquer, et qui se produisent d’un endroit à un autre. Telle des plantes que l’on déclare rebelles à la floraison produit dans certaines collec- tions une abondance de fleurs. TE CULTURE DES ORCHIDÉES RUSTIQUES (Suite et fin, voir p. 169) VI. Le groupe des Cypripèdes, auquel on peut ajouter un assez grand nombre d’autres Orchidées terrestres, et particulièrement les Platanthera de l’ Amérique du sud, exige un mode de culture spécial. Ici nous avons affaire à des plantes dépourvues de tubercules, stolonifères, munies de grosses racines fasciculées et charnues. Elles se cultivent en pots ou en pleine terre, et exigent un sol poreux, profond et perméable. Pendant plusieurs années, nous les cultivions, au Jardin alpin, dans la terre de bruyère pure, mais sans avoir Jamais pu réussir. Mais, après avoir eu lieu d'admirer les belles touffes si riches de vie et de santé que M. CLÉMENT cultivait à Fleurier (canton de Neufchâtel), et dont j’ai parlé plus haut, je recommençai mes essais, en plaçant comme lui ces plantes dans un sol composé de terre des bois, d’aiguilles de sapin et de vieux bois décomposé ; cependant je n’eus que des résultats bien maigres. M. E. BoIssiER, dans son richissime Jardin botanique de Valleyres-sous- Rances, dans le canton de Vaud, m'avait autrefois montré des Cypripèdes américains d’une grande beauté, venant tout simplement dans les niches de ses rocailles et auquels il donnait un bon terreau de feuilles additionné de terre franche et de terre de bruyère. J'essayai encore de cette manière, sans réussir 1e SEPTEMBRE 1893 l 193 beaucoup mieux, car nous sommes, à Genève, dans des conditions moins favorables qu’à Valleyres. Enfin depuis quelques années, nous cultivons nos Cypripèdes dans un compost fait de ‘/, de sphagnum tamisé, ‘/, de terreau de feuilles bien décomposé et ‘/, de bonne terre franche. Les résultats sont excel- lents pour la culture en pots; en pleine terre nous supprimons le sphagnum et le remplaçons par de la tourbe. Les Cypripèdes aiment l’ombre diffuse, les positions fraîches et plutôt humides ; j’en ai vu de superbes collections cultivées dans des marais artificiels et comme plantes paludéennes. Dans les rochers artificiels, les pelouses, à l’ombre des arbres à feuilles caduques, sous les bosquets, sur les pentes tournées au nord, ces plantes réussissent à merveille. VII. Certaines espèces délicates (Cypripedium ou autres genres de même nature) exigent un traitement un peu différent. Il leur faut un sol très bien draîné, composé de terre de bruyère concassée en morceaux, de sphagnum, d’un peu de terre franche avec addition de sable de rivière ou de petits débris de cailloux. La culture en pots, sous chassis froid ou en serre froide, ou bien en plein air à mi-ombre, leur convient particulièrement. VIII. Les Cephalanthera, Epipactis, Laistera ovata et d’autres espèces de même nature, propres à la flore des bois ou des lieux humides, réussissent généralement mal dans la culture en pots. L’Epipactis palustris seul fleurit bien par ce moyen Îà. Par contre, ils vont merveilleusement en pleine terre. Il leur faut un sol plutôt lourd et le mi soleil. ‘Nous les réussissons ici dans un composé de */, de terre franche argileuse et de ‘/, de terreau de feuilles. IX. Les Goodyera demandent un sol poreux, composé de ‘/, de sphagnum haché, ‘/, terreau de feuilles, ‘/, terre franche, le tout additionné d’aiguilles de sapin. Mi-ombre; réussissent bien en pots. X. Un certain nombre de genres, tels que Calopogon, Tipularia, Aplectrum, Avethusa, Liparis, Calypso, munis de pseudobulbes à la base des tiges aériennes, se cultivent surtout en pots, à moins qu’on ne les plante dans les niches d’une rocaille. Il leur faut un sol léger, composé de sphagnum et de tourbe concassée (ou de terre de bruyère), par égales portions, et un arrosage abondant pendant l’époque de leur activité; pendant le repos il faut les tenir au sec. Presque toutes les espèces vont bien dans la tourbe ou le marais artificiel. Si vous avez un emplacement humide mais bien drainé, et d’où l’eau s’échappe facilement, ces plantes y prospèreront d’une manière admirable. En général les Orchidées 194 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES aiment à n'être pas tracassées et à vivre tranquilles. Si vous les mettez quelque part dans votre jardin, ne le faites point à la légère, afin de n’avoir pas à les changer de lieu l’année qui suit. Cherchez à ce que vos plantes restent en place le plus longtemps possible et vous vous en trouverez bien. H. COoRREVON. BIBLIOGRAPHIE Flora brasiliensis, fasc. 114. Orchidées, I, par M. ALFRED CoGNiAux. 1 vol. grand in-folio, de 160 pages et 34 planches. FRED. FLEISCHER, à Leipzig. La partie consacrée aux Orchidées dans cette fameuse Flore du Brésil commencée par MARTIUS et EICHLER, et depuis, continuée par les savants les plus éminents du monde entier, sera évidemment l’un des monuments les plus considérables érigés en l’honneur de cette immense et précieuse famille. Le redoutable honneur d’édifier cette partie était confié à notre collaborateur M. ALFRED COGNIAUX, qui a déjà décrit pour la Flore du Brésil la famille des Mélastomacées. Son œuvre, qui représente le fruit d’un labeur énorme et d’une délicatesse extrême, peut être considérée comme un modèle. Les matériaux d'étude utilisés sont extrêmement riches. Tous les grands herbiers du continent y sont analysés (sauf celui de REICHENBACH, qui reste soustrait aux investiga- tions de la science), ainsi que les planches inédites de M. BARBOSA RODRIGUES, : à qui M. COGNIAUX a exprimé dans ces colonnes sa gratitude pour les docu- ments communiqués, les collections de Kew et spécialement l’herbier et les manuscrits de LINDLEY. C’est ainsi que presque tous les types authentiques des auteurs sont cités dans les descriptions; la synonymie, par suite, est très soignée et très complète. Les lecteurs du Yournal des Orchidées connaissent les précieuses qualités de précision et de lucidité qui caractérisent les descriptions de M. CoGNIAUx; ces qualités essentielles rendent la lecture de l’ouvrage dont nous nous occupons tresmacile ec quoique les descriptions soient fort détaillées, elles sont très faciles à comparer entre elles, parce qu’elles sont toutes dans le même ordre et exactement parallèles. D'ailleurs un tableau analytique est placé en tête de chaque genre. 1% SEPTEMBRE 1893 195 La distribution géographique est également très détaillée; chaque localité citée est appuyée par l'indication du collecteur, par le numéro sous lequel il a distribué sa plante, et, quand il s’agit d'espèces nouvelles, par l’indication des herbiers où la plante se trouve. Le travail embrasse les limites suivantes : Brésil, Guyanes, sud du Vene- zuela, parties de l'Équateur, du Pérou et. de la Bolivie à l’est des Andes, Paraguay, Uruguay et République Argentine. Pour les espèces qui sortent de la région comprise dans ces limites, leur dispersion complète est donnée. La classification suivie est celle de M. Prirzer. Les espèces brésiliennes se rapportent à vingt-deux tribus; le premier fascicule comprend les deux pre- mières (Cypripedilinae et Ophrydinae) et le commencement de la troisième (Neottiinae). I] y aura environ dix fascicules semblables. Comme on le voit, le premier fascicule renferme peu de genres cultivés dans les collections, en dehors des Selenipedium et des Habenaria, qui sont, à ce point de vue même, un peu secondaires. Les grands genres horticoles ne seront abordés que dans les fascicules suivants, probablement vers le 3° ou le 4%, autant qu’on peut le prévoir d’après l’ordre adopté. Le 1‘ fascicule contient 20 espèces nouvelles et beaucoup de variétés, ainsi que de nombreux changements à la synonymie. Parmi ceux-ci, la tribu des Géoblastées de BARBoOSA RODRIGUES est réunie aux Neottiinae. Le genre Geoblusta Bars. Ropr. est réuni au Chloræa. Le genre Psilochilus BarB. RoDr. devient une section des Pogonia. Les 34 planches, admirablement gravées, représentent en grandeur naturelle 73 espèces. Elles sont d’une exactitude et d’une précision remarquables, et renferment de nombreuses figures d'analyses. M. CoGnraAux s’est attaché à figurer autant que possible toutes les espèces qui ne l’ont jamais été. Les amateurs collectionneurs y remarqueront notamment les planches du Selenipe- dium vittatum et du S. Lindleyanum, généralement confondus dans les cultures. ET FAIT PERSONNEL. — Un abonné qui signe « un lecteur sympathique >» me demande si je ne crains pas d’être pris en Angleterre pour un grincheux. « Croyez-vous bien utile, me dit-il, de relever les erreurs chauvines qui paraissent si « souvent dans les journaux anglais depuis quelque temps...? » 196 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Je réponds à mon « lecteur sympathique » que je le remercie d’abord de sa sym- pathie, et qu’ensuite on aurait le plus grand tort de me prendre pour un grincheux en Angleterre ou ailleurs. Il me serait très désagréable de constater que l’on pourrait m’attribuer ce vilain défaut... Mais si la rédaction de ce journal me donne la tâche de renseigner le plus exactement possible mes abonnés au sujet des besoins des Orchidées, de combattre les fausses données et de relever les erreurs de culture, elle me donne aussi le devoir de relever les erreurs, historiques ou autres, qui surgissent un peu partout et qui, si elles ne l’étaient pas, pourraient être considérées comme acquises. Ne voyons-nous pas, en effet, relater à chaque instant que telle ou telle assertion « w’ayant pas été démentie peut être considérée comme vraie ? » Le voulant ou ne le voulant pas, en tenant la plume dans un journal qui, comme la Lindema et le Yournal des Orchidées, s'occupe de la description des plantes nouvelles, je deviens un historien et j’ai le devoir de veiller à la sincé- rité des faits historiques que je puis contrôler. Je n’y faillirai pas au risque d’être pris pour un gyincheux. S'il se trouve parmi mes chers abonnés des lecteurs que la chose n’intéresse pas, je les renvoie aux autres parties du journal et je soigne celles concernant les cultures doublement à leur intention. D'autre part, J'ai été heureux de trouver dans beaucoup de lettres, reçues ces derniers temps, l'expression de fidèles sympathies auxquelles je suis vivement sensible, et que le Yournal des Orchidées s’efforcera toujours de justifier et de conserver dans l’avenir. J’adresse à ces correspondants qui ont bien voulu me faire part de leurs sentiments mes remercîments bien sincères. PSN Le PP DUDES NOUVETLES ET PETITE CORRESPONDANCE POTÉE, SPÉCIMEN. — Plusieurs. de nos corres- pondants confondent ces deux mots : un specimen est un exemplaire modèle, une potée est un assemblage de plantes dans un même pot. Voilà du moins leur sig n1= fication donnée en horticulture. ; # * *# EN FLEURS actuellement à L’HORTICULTURE INTER- NATIONALE : Maxillaria striata, une magnifique nouveauté à fleurs très grandes striées de ‘rouge sur fond jaune vif, avec le labelle strié de violet clair sur fond blanc. Cette nouvelle espèce a certainement un très grand avenir. Cattleya velutina superba, très belle variété de cette espèce rare. Les segments larges, ondulés sur les bords, sont maculés de pourpre foncé sur fond orangé vif. Le labelle a le lobe antérieur étalé en éventail, couvert de stries rose violacé à la base, et jaune sombre sur les bords, avec le disque jaune d’or. Zygopetalum (Galeottia) grandiflorum. Espèce rare, à très grandes fleurs ayant un peu de l’aspect général du Z. Lindeniae, mais d’un coloris bien différent. Les pétales et sépales larges, lancéolés et très acuminés, sont couverts de stries longitudinales brunes sur fond vert clair; le labelle est blanc rayé de pourpre violacé. Sobralia violacea. Espèce rare, figurée l’année der- nière dans la Lindenia, et qui est remarquable par un ravissant coloris violet vif; le labelle très dentelé et frisé sur les bords, a la gorge jaune avec le disque orangé. *k + *# À. C., France, — 1° Oncidium papilio, arrivé en trop mauvais état pour qu’il fût possible de juger son coloris. D'ailleurs cette espèce varie très peu. Il existe des formes plus grandes que d’autres, mais cette différence ne justifie guère un nom distinct de variété. Quant à une variété blanche, nous croyons nous rappeler qu’elle a été mentionnée, mais nous ne l'avons pas vue. Elle est cependant décrite par LiNdLEY, mais il est à peu près certain qu’elle a disparu depuis de longues années. 2 Oncidium Gardneri, un peu petit. *k * *# P. H. — La plante dont vous voulez parler est pro- bablement ie Masdevallia Shuttleworthi var. xœantho- corys (et non leucocorys), variété qui a fleuri chez Sir Trevor Lawrence. Elle se distingue par le coloris jaune des sépales latéraux; le sépale dorsal est jaune avec des lignes de points rouge brun, mais ceci est identique à ce qui existe dans l’espèce type, et ne constitue pas une particularité, et l’on comprend difhi- cilement que le nom de la variété ait été tiré de cette circonstance. k x * H. H. — Le Phalaenopsis grandiflora est bien dis- tinct du P. amabilis ou P. Aphrodite ; 11 est plus grand et plus beau, et lorsqu'il fleurit pour la première fois, en 1847, il fut considéré comme une variété supérieure de cette espèce. Il fut nommé en 1848 par le D' LiNpLey. Il existe une variété nommée P. grandiflora aurea, originaire de Bornéo, tandis que le type provient de Java. ; Cette variété a les fleurs remarquablement grandes et bien faites. Elle a les tiges florales nuancées de jaune, tandis que le type ordinaire les a pourpres. E. L.— Les Habenaria militaris doivent être placés à l’écart, après la floraison, dans une serre froide ou tem- pérée-froide, et peu à peu mis en repos jusque vers la fin de l’hiver; ils ne doivent pas être tenus trop secs, quoiqu'ils perdent leurs feuilles pendant ce repos, et qu'ils passent l’hiver à l’état dormant. Au moment du retour de la végétation, on procède au rempotage de la plupart des plantes. Il ne faut pas attendre trop pour procéder à cette opération, car on abimerait beaucoup de racines. On arrose ensuite abon- damment, car les Habenaria militaris demandent beau- coup d’eau pendant la végétation. # X * LES DINERS D’ORCHIDÉES. — Un grand journal parisien publie l’entrefilet ci-après : « En ce moment, la mode — et j'avoue que je la trouve délicieuse — est aux dîners d’Orchidées. Cela avait commencé à Paris, vers ja fin de l’hiver dermier. Cela s’est très rapidement propagé dans les châteaux et sur les plages. Des Orchidées! des Orchidées !... La « fleur étrange » jonche la table, s’épanouit dans les corbeilles, se mêle aux fruits, enguirlande les flambeaux, compose le bou- quet de boutonnière et de corsage. Les belles invitées sont priées de bannir toute autre fleur de leur parure. Ou — ce qui revient au même — la carte d'invitation qui leur est adressée, encadrée d’Orchidées, mention- nant un déner d’Orchidées, les invitées comprennent ce qu’elles ont à faire. Et — je l’ai dit — c’est délicieux. » * *X * G. A. — Ie Laelia anceps Percivaliana a les fleurs rose pale, avec le lobe antérieur du labelle rouge vif ainsi que les pointes relevées des lobes latéraux, le tube du labelle orangé strié de pourpre, et Le disque jaune pâle. PRE %k LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’HORTICULTURE DE FRANCE ET LE CATTLEYA REX. — Décidé- ment la nomination d’une commission spéciale pour Vexamen des Orchidées s’impose de plus en plus à la Société Nationale d’horticulture de France. A la séance du 10 août dernier, un horticulteur de Paris, M. Lours Darzé, présentait le superbe Catileyä Rex, qui parais- sait pour la première fois à un meeting de cette société et qui était également la première floraison en France de cette magnifique nouveauté. La fleur de ce Roi des Cattleya répondait exactement à la description donnée par le collecteur de L’HORICULTURE INTERNATIONALE de Bruxelles, ainsi quà la chromolithographie publiée dans le VIe volume de la Lindenia, pl. 265. comité de floriculture, cette majestueuse Orchidée, qui a obtenu à Bruxelles, à Londres et à Manchester des diplômes d’honneur et certificats de première classe, était récompensée d’une prime de seconde classe, récompense accordée à toutes les présentations banales telles que fruits, légumes et plantes de pleine terre. A la réunion générale de la Société, deux socié- taires, M. A. Trurraur, horticulteur à Versailles, et M. L. Caauré, directeur du Moniteur d’horticulture, ont protesté contre cette attribution dérisoire et fait valoir les srands mérites de ce Roi des Cattleya, mais malgré l’avis favorable des orchidophiles, malheureuse- ment en minorité, rien n’y a fait et la prime ridicule de seconde classe à été maintenue. Si la Société nationale d’horticulture de France désire anéantir l’essort que prennent actuellement les Orchidées, elle n’a qu’à continuer d’agir de cette façon et de décourager ainsi les présentateurs déjà très rares. Au nom d'un groupe d’'Orchidophiles français OTTo BALLIr. Nora. Il est intéressant de rapprocher du jugement de la Société d’horticulture de France l'appréciation de beaucoup des principaux amateurs du monde entier et de tous les journaux horticoles. Précisément le dernier numéro du Garden and Forest, de New-York, renferme une note consacrée au Cattleya Rex (page 326). Citons celle-là entre cent autres : « Ce distinct et superbe Cattleya gagne tous les ans « dans la faveur du public, et une robuste inflorescence « de trois grandes fleurs, exposée cette semaine à Chis- « wick par un amateur de Liverpool, M. W. C. ÜLARK, « contribuera beaucoup à dissiper les doutes soulevés « par certaines personnes sur la question de savoir si « cette Orchidée est aussi belle gw’elle avait été peinte. « Elle ne paraît pas être plus difficile à cultiver que « les Cattleya ordinaires, à en juger par une plante qui « Hleurit actuellement à Kew. M. CLark fait savoir que « la grappe qu’il avait exposée était accompagnée d’une « autre sur la même plante. Le blanc pur des sépales « et des pétales, et le coloris du labelle, richement « marbré de marron et d’or, sont des particularités « séduisantes de ce Cattleya, que MM. LiNDeN, qui l’ont « introduit il y a quelques années, ont décrit comme la « plus splendide de toutes leurs introductions. Signé : W. WarTsoNw. » Nous partageons absolument l’avis de M. Bazrrr, relativement à la nécessité d’un comité spécial pour juger les Orchidées; cette création est indispensable dans toute Société dont les expositions et concours ont une certaine importance. Et en attendant qu’elle soit décidée à Paris, il serait facile à la Société française de remédier en grande partie à cette lacune, en adjoïgnant à son jury un secrétaire compétent. C’est ce qu'a bien compris la Société Royale d’Horticulture de Londres, dont le comité floral a comme secrétaire actuellement M. J. O’Brren, l’un des premiers connaisseurs d’Outre- Manche. La Société d'Horticulture de France trouverait également parmi ses membres, si elle le voulait, bon nombre de personnes capables de rendre les mêmes services, et d'éviter au jury des erreurs aussi singulières que celle signalée ici. *k *x x V.A., Italie. — Impossible, à notre grand regret. La plante que vous avez vue (Sobralia Cattleyana)est entrée depuis quelque temps dans la superbe collection de M. DALLEMAGNE, à Rambouillet. C'est une Orchidée très rare. IDE UE L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LIN DEN) Pare Léopold, BRUXELRES. COLLECTIONS D'ORCHIDÉE A PRIX RMDUITS Ces collections ne renferment que de bonnes plantes de force à fleurir ; elles A s'adressent spécialement aux amateurs commençants, à ceux qui veulent s’essayer dans la CULTURE DES ORCHIDÉES. Elles sont destinées à propager le goût de la culture de ces admirables plantes. PREMIÈRE COLLECTION 6 Orchidées de serre froide pour 30 francs Odontoglossum grande. Cypripedium insigne montanum. Cochlioda Notzliana. Odontoglossum cirrhosum. Oncidium macranthum. Odontoglossum nebulosum candidulum. DEUXIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre froide pour 30 francs Coelogyne cristata. Cypripedium insigne montanum. Odontoglossum Alexandrae. Odontoglossum nebulosum candidulum. Lycaste Skinneri. Epidendrum vitellinum. Cochlioda Notzliana. Anguloa Clowesi. Odontoglossum citrosmum. Laelia anceps. Oncidium macranthum. Odontoglossum cirrhosum. TROISIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre tempérée pour 30 francs Laelia autumnalis. Cattleya Mossiae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Odontoglossum vexillarium. Oncidium flexuosum. QUATRIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre tempérée pour SO francs Cattleya Warocqueana. Maxillaria luteo-alba. Laelia autumnalis. Odontoglossum Harryanum. Cattleya Mossiae. Oncidium aurosum. Bifrenaria Harrisoniae,. Lycaste gigantea,. Miltonia flavescens. Oncidium flexuosum. Odontoglossum vexillarium. Cattleya tigrina. CINQUIÈME COLLECTION G Orchidées de serre chaude pour 30 francs Cymbidium eburneum. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum. Cattleya Alexandrae. Dendrobium nobiie. Oncidium papilio. SIXIÈME COLLECTION 12 Orchidées pour GO francs Vanda coerulea. Cymbidium eburneum. Dendrobium bigibbum. Catasetum Hookerae. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum. Cattleya Alexandrae. Oncidiunr Lanceanum. Phalaenopsis grandiflora. Dendrobium nobile. Epidendrum Capartianum. Oncidium papilio. LAORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPÉCIAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondances en français, anglais et allemand ft &æ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NOTA BENE. —- tant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main -- L'HORTICULTURE INTERNATIONAEE peut cèder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C'est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. Ô 7 = ÉOCA "à ÿ 9 ame année. 15 SEPTEMBRE 1893 Numéro 85. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE éme db be EE dE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \ Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O'Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, A. Hubert, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, Gr. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, | et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1°” et le 15 de chaque mois ON S’'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghèén, LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉHS PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J.. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles => « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a élé fixé comme suit : 1° Volume (presque épuisé) 425 fr.; 2"° Volume, 100 fr.; 3° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr; ÿe Volume, 65 fr. ; 6° Volume, 65 fr,; 7° Volume, 65 fr.; 8° Volume, 65 fr, 9* VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : G®235 francs. La Linderra publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ‘ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : 23 shillings pour l'édition anglaise. - L'ORCHIDEENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES | AH DU cErDES LE PROCHAIN MEETING AURA ETEU LE 8 OCTOBRE PROCHAIN Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzEAU DE LEnaAIE, Comte A. pe Bousres, F. KeGerJan, D. MassaxGe DE LOUvVREx, D' Caparr, A. Huyerecurs, É. Ronicas, D' Van CauweraërT, A. Van Imscxoor, Fu. PAuwezs, CH. van WamBeke, À. Wincez, Cu. pe Bosscaere, ARM. DE MEULE- NAERE et CH. VAssEUR. On offre 125 francs POUR PE 1: vol de la LINDBENTA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 85% NUMERO : Pages Causerie sur. les Orcmidées 2 XIV AL ENTER, NO CM ESC Ve OS RC Revue des Orchidées nouvelles ou-peu connues "40 RENTE EN D CT CCC ERP RECU Cultureides Orchidées à l'airlibre, 2 20.02 Un AU DAS Le Ve Le NOR 1: les Oreidées populaires 14: Wir 4 0 8e PUR EE LU FA LA A RE Études de Botanique élémentaire sur les Orchidées “AE TEEN 0e NN EN ON PNR TE Ün:crand/souveniries PT PR a ET EE EME CRE | ER NU RE LA CULTURE BELGE DES ORCHIDÉES a obtenu depuis quelques années de brillants succès qui l'ont fait adopter partout comme la CULTURE MODÈLE. Le JOURNAL DES ORCHIDÉES a publié Les articles de connaisseurs anglais éminents, notamment de Sir Trevor LAWRENCE, président de la Société Rovale d'Horti- culture de Londres, de M. James O'Brrex, de M. W. Warson, de M. Nrcnozsow, chef des cultures des Jardins Royaux de Kew, constatant les progrès accomplis et les résultats remarquables obtenus en Belgique. Les allégations des voyageurs de maisons de commerce étran- gères, chargés de dénigrer les firmes belges, pour placer leurs plantes, ne sauraient diminuer la valeur de ces appréciations. Nous engagcons tous les amateurs d’Orchidées de passage on Belgique à venir visiter les serres de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, afin de se rendre compte par eux-mêmes du superbe état des plantes qui v sont cultivées, et de la modicité des prix. Des offres spéciales sont adressées à toutes les personnes qui en font la demande, el lon peut constater en commandant quelques plantes à litre d'essai, qu'il est impossible d’obtenir ailleurs des Orchidées aussi vigoureuses et aussi saines à un prix aussi modéré, ro 15 SEPTEMBRE 1893 197 ——_—_—_—_—_—_——_————————————————————————————————————————…—…—…—…—.…—.…—….—…——…—…—…—.…—…—….….…—.—…—…—…——…—…—.…———…—…——…—…———.—…————…—————————_.—.—_———————————— CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES XLV. — La serre aux Odontoglossum (Suite, voir page 181) Odontoglossum Schlieperianum. Espèce ayant à peu près le port et les bulbes vert-glauque de l'O. grande. Ses fleurs, sensiblement plus petites, ont les sépales et les pétales jaune clair barré de brun rougeâtre, surtout les premiers, et le labelle jaune soufre, portant également trois ou quatre barres brunes à la base. L’O. Schlieperianum est originaire de Costa Rica, et en général de l'Amérique centrale. Il fleurit au mois d’août et de septembre, et égaie beaucoup les serres par les contrastes de son coloris. Odontoglossum Insleayi. Belle espèce qui rappelle quelque peu l'O. grande ; toutefois ses fleurs sont plus petites et plus brillamment colorées que celles de cette espèce. Les pétales et sépales, largement oblongs, sont d’un jaune clair relevé de fortes macules transversales brun-rouge vif. Le labelle ample, semi- circulaire à sa partie inférieure, est d’un jaune éclatant et porte sur les bords une bande de macules rouge vif en forme de gros points. L’O. Insleayi fut introduite en 1838 par M. Barker, de Birmingham. Il est originaire des environs d’Oaxaca, au Mexique. Il fleurit à diverses époques de l’année, mais spécialement aux mois d’août et de septembre; ses fleurs se conservent près d’un mois. Il se cultive en serre tempérée-froide, comme la plupart des Odontoglossum et Oncidium mexicains. Il existe trois variétés principales de cette espèce : La variété leopardinum REGEL, a les sépales et pétales plus maculés que dans le type, de sorte que le fond est brun, tacheté et bordé de jaune. Ce coloris est très attrayant. 198 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES La variété pantherinum a les sépales et pétales presque entièrement bruns, et le labelle entièrement recouvert de dessins rouges sur fond jaune. La variété Imschootianum (Lindenmia, pl. 359), a les segments jaune pur, sans macules brunes, et le labelle jaune avec quelques faibles marques grisâtres le long du bord. Nous arrivons maintenant au groupe dit des hybrides naturels, comprenant un certain nombre de formes à peu près uniques ou si visiblement intermé- diaires entre deux espèces habitant les mêmes régions, que l’on est fondé à les considérer comme issues du croisement de ces deux espèces. Les limites de ces diverses formes sont, comme on le conçoit, assez mal définies; le classement de quelques-unes d’entre elles est douteux, mais les pro- grès de l’hybridation artificielle permettront sans doute avant longtemps de vérifier les origines et d’assigner à chacune sa place exacte. L'Odontoglossum brachypterum, décrit en 1882 par REICHENBACH, est consi- déré par lui comme très voisin de l'O. Horsmani (voir plus loin), mais se rappro- chant davantage, notamment par la forme de ses feuilles, de l'O. Lindleyanum, qui doit être l’un des parents; l’autre serait probablement l’O. Pescatorei. Ses fleurs sont de taille moyenne; les sépales et les pétales sont assez larges, un peu courts, jaune pâle avec quelques macules brunes. Le labelle est jaune pâle avec une forte macule brune au disque, la crête porte cinq lamelles parallèles (caractère qui le distingue de l’O. Horsmani). L’O. brachypterum est originaire de la Nouvelle-Grenade. Odontoglossum Horsmani. Hybride naturel entre l'O. Pescatorei et l'O. luteo- purpureum, selon toute probabilité. Les fleurs, dit REICHENBACH, ont la gran- deur et à peu près la forme de celle de l’O. Pescatore:. Elles sont plus allongées que celles de l'O. Coradinei qui est considéré comme provenant du même croise- ment. Leur coloris est un jaune soufre pâle (ou blanc ?) avec un petit nombre de macules brunes. Le labelle a Ja crête jaune orangé. L'O. Horsmani fut introduit en 1879 de la Nouvelle Grenade, aux environs d'Ocaña, par M. F. HORSMAN. Odontoglossum Dormanianum. REICHENBACH, qui a décrit cet Odontoglossum en 1884, le considère comme formant l’un des anneaux de la chaîne qui relie l'O. crocidipterum, l'O. blandum et l'O. naevium; 1l aurait à peu près le port de l'O. blandum, mais les bulbes très distincts, elliptiques, ancipités, presque aussi larges au sommet qu’à la base. 15 SEPTEMBRE 1893 199 Les sépales et pétales sont étroits et lancéolés, d’un jaune très pâle ou blancs, abondamment tachetées de pourpre violacé, le labelle jaune à la base porte parfois quelques stries rouges peu nombreuses. Introduit de la Nouvelle-Grenade en 1882 et dédié à M. CHARLES DORMAN, chez qui il fleurit pour la première fois. Odontoglossum crinitum. Décrit par REICHENBACH comme une forme très distincte dans le genre de l’O. odoratum, maïs à inflorescence en racème, ayant les fleurs rayées et maculées de brun sur fond jaune, et le labelle de même couleur, muni à la crête d’appendices en forme de filaments qui le font paraître en quelque sorte barbu, particularité qui est rappelée dans le nom donné à cette plante. Ses pseudobulbes sont à peu près ronds. L’O. crinitum a fleuri en 1882 chez M. Jos. BROOME, à Manchester. Il avait été découvert quelque temps auparavant par ROEzZL dans la Nouvelle-Grenade. WaALLis l’a également collecté. L'Odontoglossum excellens fut d’abord considéré comme une variété jaune de l'O. Pescatorei, mais REICHENBACH exprima l'hypothèse qu'il pourrait être un hybride naturel entre cette espèce et l'O. fripudians; peu de temps après, d’autres auteurs suggérèrent l'O. triumphans, au lieu de ce dernier, comme le second parent. Il n’y a plus lieu, d’ailleurs, à controverse sur son origine hybride ni sur l'identité de ses auteurs, la plante ayant été produite artif- ciellement à l'établissement VEITCH, par le croisement de l'O. Pescatorei avec l'O. triumphans. L’O. excellens, ainsi que beaucoup d’autres hybrides, est extrêmement variable sous le rapport de la forme et du coloris, les caractères de l’un des parents l’emportant quelquefois sur ceux de l’autre; aussi plusieurs variétés ont-elles reçu des noms distincts. Le type a les fleurs grandes comme celle de l’O. #riumphans; les sépales sont jaune vif, avec le centre plus pâle, et des macules brunes assez nombreuses au premier et au dernier tiers de la longueur; les pétales sont jaune vif avec des taches plus petites au centre et une bande blanche centrale à la base. Le labelle est blanc, avec plusieurs taches rouges assez larges, et la crête orangée. La variété dellense, nommée d’abord ©. dellense, a fait son apparition dans la célèbre collection de M. le baron SCHRÔDER, « The Dell, » près Windsor, dont elle porte le nom. Elle est remarquable par son vif coloris et par l’ampleur des taches brunes qui recouvrent les segments. Le labelle est jaune pâle avec une forte macule brune au centre. 200 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES L’O. excellens a fleuri pour la première fois en 188r chez un autre amateur anglais célèbre, Sir TREVOR LAWRENCE. 8 » Odontoglossum Galeottianum. REICHENBACH considère cet Odontoglossum Fig. 64. — Maxillaria striata. comme un hybride naturel entre l'O. Cervantesi et l'O. nebulosum. C'était une plante mexicaine très rare, qui a fait son apparition en 1870 dans une importa- tion d'O. Cervantesi. Ses fleurs sont blanches, avec quelques barres transversales 15 SEPTEMBRE 1893 201 brun rouge à la base des pétales et des sépales, et quelques stries jaunes à la crête du labelle. ; Il est à noter que cet Odontoglossum était connu longtemps avant sa pre- mière introduction, ayant été décrit dès 1845 par ACHILLE RICHARD. LU REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES MAXILLARIA STRIATA ROLFE (fig. 64). — Nouvelle espèce des plus remarquables, introduite récemment par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE, de Bruxelles, et qui a fleuri pour la première fois dans cet établissement au mois d’Août dernier. Ses fleurs mesurent environ 12 centimètres de diamètre. Elles ont les pétales et les sépales abondamment lignés de rouge pourpre sur fond jaune vif, et le labelle, d’une forme très gracieuse, orné de stries rayonnantes rouge violacé sur fond blanc. La fleur, bien ouverte, dressée au sommet d’une tige longue de 30 centimètres environ, est d’une extrême élégance. Voici un extrait de la note consacrée à cette nouvelle espèce dans l’Orchid Review, de M. ROLFE (numéro de septembre, p. 265) : « Le genre Maxillaria est très vaste, mais la majorité des espèces dont il se compose sont peu estimées dans les cultures. Il existe cependant quelques exceptions, principalement parmi les espèces à grandes fleurs, et comme elles ont le mérite d’être faciles à cultiver et très florifères, il est surprenant qu’elles ne soient pas cultivées d’une façon plus générale. La présente espèce est une de ces espèces à grandes fleurs, et à en juger par des échantillons secs et un dessin colorié, elle devra avoir du succès auprès des amateurs dont la collection renferme des Maxillaria. Les fleurs égalent celles du . M. venusta LiNDL., et sont très analogues comme forme et comme grandeur, mais elles sont tout à fait différentes au point de vue du coloris. Cette espèce vient de fleurir pour la première fois en Europe. Les sépales mesurent 6 ‘/, centimètres de longueur à l’état sec, d’où l’on peut aisément déduire la grandeur des fleurs. » 202 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GALEANDRA CLAESII CoGx. — Nouvelle espèce très intéressante qui vient de faire son apparition, également parmi les importations de L’HorrTi- CULTURE INTERNATIONALE. Elle se distingue au premier abord par le coloris du labelle, qui est d’un rose pourpré très attrayant. Les pétales et sépales, dressés en arrière, sont d’un brun vif; l’éperon horizontal qui prolonge le labelle est jaune verdâtre. La nouvelle espèce, découverte par M. FL. CLAES, paraît très florifère, car la première floraison, qui s’est produite au mois de juillet dernier, a produit des grappes de six à sept fleurs. CATTLEYA VELUTINA VAR. SUPERBA Lin. — Très belle variété nouvelle qui vient de faire son apparition à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE. Les pétales et les sépales sont larges, ondulés et légèrement recurvés à leur extrémité, d’un jaune orangé vif abondamment maculé de marron pourpré; les lobes latéraux du labelle sont striés de pourpre sur fond blanc crême; le lobe antérieur a la base orangée avec un grand nombre de stries pourpres rayonnant vers le sommet, et le bord antérieur jaune nuancée de rose. Cette variété est bien supérieure au type. On a parfois considéré le C. velutina comme un hybride naturel issu du C. guttata et du C. bicolor; la forme et le coloris du labelle nous semblent devoir faire écarter cette opinion. L'influence du C. guttata est très probable, mais l’autre parent ne serait-1l pas plutôt le Laelia grandis ? CATTLEYA LABIATA MARGUERITE O’Br. — Variété blanche très voisine du Cattleya Gaskelliana alba, qui vient de fleurir chez M. Joserx BROOME, l’amateur anglais bien connu, et qui est dédiée à la fille de ce gentleman. Les pétales bout à bout mesurent une longueur de 22 ‘/, centimètres. Les sépales et pétales sont blancs, avec une très légère nuance rosée, excepté sur la nervure médiane des pétales, qui reste blanc pur. Le labelle est blanc, avec la base jaune vif, et une série d’une dizaine de lignes rouges en avant du centre. (Gard. Chron., 2 septembre, p. 264.) % 15 SEPTEMBRE 1893 203 EPIDENDRUM *Y BRIENIANUM. — Hybride issu du croisement Æ. evec- tum X E. radicans, et qui fleurit pour la première fois en 1888. Ses fleurs sont plus grandes que celles des deux parents, et d’un coloris carmin vif avec les callus du disque jaune vif; elles mesurent environ 3 ‘/, centimètres de diamètre. La plante est, paraît-il, très florifère. L’E. radicans, l’une des espèces les plus anciennes de ce vieux genre, est d’un coloris écarlate orangé, tandis que l’E. evectum est d’un coloris plus foncé, magenta pourpré. Le premier est originaire du Mexique et du Guatemala, le second de la Nouvelle Grenade. Les Epidendrum à fleurs rouges sont d’ailleurs assez nombreux, et notam- ment l'E. arachnoglossum, l'E. Catllus, VE. cinnabarinum, VE. Schomburghr, l'E. lacerum, l'E. Friderici Guilielmi, VE. syringothyrsus sont bien connus de la plupart des amateurs, sans parler du plus populaire de tous, l'E. vitellinum, dont le coloris jaune d'œuf est un peu différent. Max GARNIER. X X * ODONTOGLOSSUM SCHLIEPERIANUM VAR. XANTHINUM. — Dans son numéro du 1° novembre 1892, le Fournal des Orchidées donnait la descrip- tion de deux nouvelles variétés d'Odontoglossum Insleayi à fleurs tout à fait jaunes ; c'étaient la variété Imschootianum, présentée le 9 octobre au meeting de L’ORCHIDÉENNE à Bruxelles et figurée dans le VIII vol., pl. 359 de la Lindenia, puis la variété xanthinum, qui faisait son apparition dans la célèbre collection de M. le comte DE GERMINY, à Gouville (Seine inférieure), et repro- duite en chromolithographie dans le Moniteur d’'horticulture du 10 mars 1893. Une variété semblable comme coloris aux précédentes, vient également d’épanouir ses fleurs dans la belle collection de M. Vivé aux Mureaux, Seine et Oise, maïs cette fois parmi un lot d’Odontoglossum Schlieperianum, une espèce très voisine de l'O. Insleayi. Cette variété, nommée aussi xanthinum, qui est remarquable par l'absence des macules sur les pétales et sépales, est com- plètement jaune. Quant à son origine, elle provient d’une importation d'Orchidées de Costa- Rica, reçue en Belgique par la maison O. BLocx, de Bruxelles. OTTO BALLIF. 204 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES CULTURE DES ORCHIDÉES A L'AIR LIBRE Nous recevons de M. L. Duvaz, horticulteur à Versailles, la lettre suivante : MONSIEUR LE DIRECTEUR, On me communique deux numéros du Yournal des Orchidées dans lesquels il est question de la culture des Orchidées dehors l'été. La personne qui signale ce que j’ai écrit à Godefroy, et ce qui a été vu par beaucoup de personnes compétentes, est dans le vrai. Cette expérience, basée sur des observations de milieu, d'installation spéciale, et très suivie comme soins, a laissé le souvenir de résultats excellents. L'autre personne — que je n'ai pas l'honneur de connaître — prétend n'avoir pas vu chez moi d'Orchidées dehors. Cela m'étonne, car tous les ans, je recommence mon expérience, et cette année encore les Odontoglossum grande, les Cypripedium insigne, insigne Chantini, mon- tanum, et environ 150 Cattleya labiata Warocqueana, sont dehors avec mes Fougères. Cette personne ne s’est pas fait connaître en visitant, et alors on ne lui a fait voir que superficielle- ment, ou elle est venue en mauvaise saison ; à mon idée, la seule raison qui empèche les horticulteurs de placer certaines Orchidées dehors, c’est la crainte de perdre des plantes qui représentent toujours une valeur assez grande, la routine, ensuite, et... les critiques de ceux qui, tout en étant des cultivateurs, ne sont pas pour les essais. Les plus beaux Péeris tricolor, Gymnogramma et Pieris argyrea que j'ai jamais vus de ma vie étaient cultivés dehors sous une ombrière, dans la propriété du Marquis de la Rochejacquelin, au Pecq, près St Germain-en-Laye. Son jardinier est devenu le mien et c’est de cette époque 1867, que d'emblée nous avons cultivé dès les premières années des milliers et des milliers de Fougères dehors, et Dieu sait avec quel succès ! Rien ne dit qu’on ne puisse appliquer le procédé à certaines espèces d'Orchidées. D'avance, je ne crois pas beaucoup au succès concernant les Odontoglossum. D'ailleurs MM. BLEU, ANDRÉ, de Cousances aux Forges, LEMOINIER de Lille, ViNcKE à Bruges, le Comte DE CHAVAGNAcC et bien d’autres ont pratiqué et pratiquent encore cette culture qui leur donne d’excellents résultats. Veuillez excuser ma trop longue lettre, mais elle me paraissait absolument nécessaire, puisque sans me consulter on me met en cause. Peut-être trouverez-vous que comme culti- vateur de quelques Orchidées j’en puis causer aussi un peu. Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués. Nous enregistrons bien volontiers la rectification de M. Duvaz. Le seul but que nous poursuivons ici est le progrès de la culture des Orchidées, et pour le seconder nous accueillerons toujours volontiers les idées et les faits qui A peuvent suggérer quelque amélioration. Nous nous félicitons, à ce point 15 SEPTEMBRE 1893 205 de vue, de pouvoir compléter les articles publiés récemment dans ce journal par des renseignements certains fournis par M. Duvaz, l’horticulteur mis en cause. Il est donc acquis, contrairement à ce que croyait M. le comte DE MoRaAN, que M. DuvaL continue à cultiver en plein air certaines Orchidées, Odonto- glossum grande, Cypripedium insigne et Cattleya Warocqueana. Néanmoins, nous nous joignons à notre collaborateur pour déclarer que nous ne croyons pas beaucoup au succès de la culture à l’air hibre, et que beaucoup d’essais ont été abandonnés, les résultats n'ayant pas été satisfaisants. Ces essais remontent même fort loin. Il y a quelque vingt ans que M. BorsiG, à Berlin, cultivait des Cattleya en plein air; il avait aménagé pour cela de petits ruisseaux abrités, et les plantes étaient placées sur des supports au-dessus de l’eau. Bien d’autres expériences de ce genre ont été faites à droite et à gauche. Nous-mêmes, à Gand, il y a vingt ans aussi, nous avons fait un essai de différentes façons, sous abri, ou en suspendant les plantes aux branches des arbres. Ces tentatives ne nous ont pas donné des résultats de nature à nous engager à les continuer. Nous savons bien que certains cultivateurs d’orchidées pour la fleur coupée mettent à l’air libre sous abri l’Odontoglossum grande et certains autres, pour retarder la floraison, et les avoir en fleurs vers l’époque des étrennes. Notre opinion est qu'ils obtiendraient un résultat analogue, ou plutôt meilleur, en plaçant ces plantes dans une serre orientée au nord et très aérée. On peut, dans une serre, régler beaucoup mieux la température et toutes les conditions climatériques, ce qui est surtout important pour les Odontoglossum crispum et autres espèces provenant des hautes régions de la Cordillère. Une température élevée, telle que celle qui a régné pendant presque tout l’été actuel, peut être supportée par ces Orchidées; mais ce qui importe surtout, c’est la régularité ; or, il est très difficile, dans la région tempérée de l’Europe, de compter sur une température à peu près constante. Certains étés (celui de 1890 par exemple) sont extrêmement pluvieux, surtout en Belgique ; d’autres sont d’une sécheresse désolante; comment assurer aux Orchidées la moyenne d'humidité dont elles ont besoin? Comment les préserver contre les conséquences des variations brusques qui se produisent même plusieurs fois dans une journée? Comment aussi les préserver des attaques des insectes à l'air libre ? 206 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Ces inconvénients nous paraissent assez graves pour faire abandonner la culture des Orchidées en plein air dans nos régions. Nous avons cru bon de les signaler et de montrer que des essais entrepris anciennement ont abouti à des échecs, sinon chez M. DUvAL, au moins chez d’autres cultivateurs. Nous laissons maintenant la parole à M. le comte DE MoraN, s’il désire répondre également à ce sujet. LE: + LES ORCHIDÉES POPULAIRES Catasetum Bungerothi N. E. Br. Cette espèce est non seulement la perle du genre, mais l’une des Orchidées qui méritent d’être le plus admirées et qui ont leur place marquée dans toutes les collections. Son apparition, qui n’est pas bien ancienne, fit sensation dans le monde horticole ; il suffira, pour nous dispenser de faire son éloge, de mentionner les appréciations émises par les journaux anglais en 1886, lorsque les premières plantes en fleurs furent exposées à Londres. Le Gardeners Chronicle dit que ce sera l’un des plus beaux types d’Orchidées pour expositions. Le Garden la déclare une des plus belles Orchidées nouvelles qui aient paru à Londres depuis longtemps. Le Fournal of Horticulture dit que l’apparition de ce Catasetum, d’un caractère si remarquable, a produit une véritable sensation. Pour donner une idée de sa valeur en horticulture, dit le même journal, nous dirons que cette espèce a obtenu un prix qui dépasse tout ce que ce genre de plantes a produit jusqu’à cette époque. La nouvelle espèce ne tarde pas à être lancée, et lorsqu'une plante exposée avec une grappe de quinze fleurs eut prouvé sa floribondité remarquable, elle fut considérée à juste titre comme une des perles de la famille. Aujourd’hui encore sa réputation reste aussi grande, et le Catasetum Bun- gerothi occupe une place bien au-dessus de tous ses congénères, parmi les Orchidées les plus décoratives qui soient connues. Il porte le nom de M. BUNGEROTH, le collecteur de L’HORTICULTURE 15 SEPTEMBRE 1893 207 INTERNATIONALE qui l’a découvert, et dont cette trouvaille restera la prin- cipale introduction. Ce qui le caractérise surtout, c’est l'ampleur de ses fleurs bien étalées, et surtout le superbe développement du labelle, légèrement concave et formant une sorte de large cuiller, surmontée des pétales et des sépales repliés et figurant des espèces d’ailes. Le coloris est également très remarquable. Il ne contient pas trace du brun qui constitue d’ordinaire le fond des fleurs de tous les Catasetum. Les segments sont tout entiers d’un blanc de lait; le labelle seul porte, à l’entrée de l’éperon conique, une petite macule orangée; encore cette macule n’existe-t-elle pas dans toutes les fleurs. Trois variétés d’une grande beauté ont fait leur apparition, les deux pre- mières dès le début, la troisième récemment ; en voici l’'énumération : Var. Pottsianum. Les pétales et sépales portent un léger pointillé rouge ; le labelle présente à sa partie antérieure un triangle couvert également de points rouges assez espacés. L'ensemble est d’une extrême élégance. Var. aureum. La fleur entière est d’un beau jaune d’or, avec une zône un peu plus foncée au creux du labelle. Var. Randi. Autre variété jaune, mais d’un jaune plus pâle et plus mat, avec l'ouverture de l’éperon couleur abricot. Dédiée à M. ÉD. RAND, de Par4. La culture des Catasetum en général n’est pas difficile et cependant bien des amateurs ont des préjugés à cet égard. La seule différence qui existe entre eux et la plupart des Orchidées de serre chaude, le point essentiel dans leur traite- ment, c’est qu’ils exigent un repos très prononcé. Si le compost reste humide pendant l'hiver, une fois la saison de végétation terminée, les bulbes ne murissent pas bien, les racines se couvrent d’une couche de moisissure qui s'étend bientôt et gagne la base des bulbes eux-mêmes. La pousse suivante apparaît chétive et sans force, et la plante ne tarde pas à périr. Pour éviter ces accidents, et pour éviter au jardinier toute chance d'erreur, voici quel est le procédé le plus simple et le meilleur : Dès que le bulbe est terminé, vers le milieu d’octobre, enlevez les plantes de leur serre et sus- pendez-les près du vitrage dans une galerie ou une serre vide, où le chauffage sera très modéré et les arrosages complètement supprimés, puis ne vous occupez plus de vos plantes jusqu’au commencement ou au milieu de mars. À ce moment, reprenez-les, arrosez-les, et placées dans une serre chaude et humide, elles donneront une végétation vigoureuse et une belle floraison. Il conviendra, avant tout, de rempoter toutes celles dont le compost paraîtra 208 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES vicié et aura pris une mauvaise couleur. Peut-être même devrait-on poser en principe de rempoter les Catasetum tous les ans. Le C. Bungerothi fleurit pendant les mois d’août et de septembre. EVE ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 177) Les principaux caractères qui distinguent entre eux tous les genres que nous avons étudiés de la sous-tribu des ONCIDIÉES sont résumés dans le tableau suivant, qui permettra de les saisir d’un seul coup d’œil : I. Fleur éperonnée. A. Sépales latéraux soudés et prolongés en un long éperon, qui renferme le double éperon du labelle :: . . . I COoMPARETTIA. B. Sépales sans éperon; labelle à éperon simple. 1. Sépales tous libres; labelle largement soudé avec le gynostème ; éperon allongé; gynostème épais . . II. TRICHOCENTRUM. 2. Sépales latéraux soudés ; labelle libre ou à peine soudé avec le gynostème; éperon court ou réduit à une/bosse aynostemeisreles ete cn Re IIT. RODRIGUEZIA. IT. Fleur sans éperon. A. Labelle soudé inférieurement avec le gynostème. 1. Sépales tous libres. a. Gynostème arrondi, muni à la hauteur du stig- mate de deux oreillettes ou de deux dents; HEUTSIPEU NOMPIEUSES 0 0 NE 0e IV. TRICHOPILIA. b. Gynostème demi-cylindrique, sans aïles ni dents; HEUTSÉEN STAPDES Ne PANNE PES NE V. CocHLioDA. .-2. Sépale postérieur soudé inférieurement avec les pé- talesietile synost MEN PENTIER VI. ASPASIA. B. Labelle indépendant du gynostème. 1. Plante munie de pseudo-bulbes surmontés de une ou deux feuilles. a. Sépales étalés. + Gynostème muni de deux oreillettes au sommet. 15 SEPTEMBRE 1893 209 * Labelle échancré sur les bords, à base rétrécie en onglet, à disque muni de crêtes ou de pros tubercules 4 VIT ONCIDIUM. “* Labelle seulement échancré au som- met, le plus souvent sessile, à disque nu ou portant des lamelles peu déve- JOPpÉES ES PR 0 NET AMI TONTA: ft Gynostème sans oreillettes. * Labelle redressé inférieurement, ré- tréchen onglet à la base #5 IX. ODONTOGLOSSUM. ** Labelle étalé, non rétréci en onglet . X. BRAssIA. b'ASépales dressés enr teens Que rene XI. ADaA. 2. Plante sans pseudo-bulbes, à feuilles fasciculées ou distiques. a. Sépales dressés, les latéraux soudés à la base ; labelle longuement rétréci en onglet, à lobes latéraux étroits; rostellum court; deux pollinies XII. Ionopsis. b. Sépales étalés, tous libres; labelle presque ses- sile, à lobes latéraux larges; rostellum très long: quatre pollimes . 241-0200. XIII ORNITHOCEPHALUS. 17° LA SOUS-TRIBU DES MAXILLARIÉES. Les Maxillariées forment un groupe de la tribu des Vandées, dont nous avons donné précédemment les caractères (voyez 3"° année, p. 278 et 279) et énuméré les principaux genres qui s’y rapportent (id., p. 280). Nous avons déjà fait l’étude du principal de ces genres, le Maxillaria (2"° année, p. 303); la plupart des autres genres ne contenant que peu d’espèces, nous n’en ferons qu’une étude abrégée. DIcHAEA. — Genre décrit en premier lieu dans le Genera et Species de LINDLEY en 1833, formé aujourd'hui de vingt à vingt-cinq espèces répandues dans l'Amérique tropicale, depuis le Mexique et les Antilles jusqu’au Brésil et au Pérou, mais paraissant surtout assez nombreuses dans l’Amérique centrale. Les D. vaginata et D. picta seuls, ce dernier introduit de l’île de la Trinité par W. SAUNDERS, se rencontrent parfois dans les cultures. Comme ce genre n’a qu’une très médiocre importance horticole, nous nous bornerons à dire que ses espèces se reconnaissent à leurs tiges souvent fort allongées et pendantes, totalement dépourvues de pseudo-bulbes, mais cou- vertes de nombreuses feuilles courtes, étalées et disposées régulièrement sur deux rangs; les pédoncules sont solitaires à l’aisselle des feuilles et portent une seule fleur. 210 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ORNITHIDIUM. — Ce genre, qui a à peu près l'étendue et la distribution géo- graphique des Dichaea, n’a guère plus d'importance que celui-ci au point de vue ornemental. Il fut nommé par le botaniste anglais SALISBURY, dans le vol. I, page 295 des Transactions de la Société d’Horticulture de Londres (1812); mais la description en fut seulement donnée l’année suivante par ROBERT BROWN, dans le vol. V de l’Hortus Kewensis, ouvrage dont nous avons déjà parlé. Il faut y ajouter comme synonyme le Siagonanthus créé par POEPPIG et ENDLICHER et décrit dans leur Nova Geneva et Species Plantarum, vol. I, p. 40 (1835). Parmi les espèces qui se rencontrent parfois dans les cultures, mentionnons l'O. coccineum, la plus ancienne espèce du genre, qui a des fleurs roses et est assez répandu dans les Antilles ; l'O. densum, à fleurs d’un jaune verdâtre, du Mexique et du Guatemala ; et l’O. sophromitis, petite plante rampante à fleurs d’un pourpre vif, du Brésil. Pour distinguer le genre Ornithidium des Maxillaria et autres genres voisins, il nous suffira de dire que ses pédoncules, uniflores, sont réunis en fascicules à l’aisselle des feuilles, au lieu d’être solitaires comme dans ces derniers. SCHLIMIA (°). — Genre fondé par PLANCHON et LINDEN, dans le Catalogue de M. J. LINDEN pour 1852, et relevé la même année par LINDLEY, dans le troi- sième volume du Flower Garden de PAxTON. Il est dédié au botaniste-voyageur Louis SCHLIM, qui explora particulièrement la Colombie et le Vénézuéla, il y a environ un demi-siècle, tantôt comme compagnon de M. J. LINDEN, tantôt avec NICOLAS FUNCK. On connaît aujourd’hui trois espèces de Schlimia, spéciales aux Andes de la Colombie, où elles croissent entre 2000 et 3000 mètres d’altitude. La plus connue dans les cultures est le S. frifida, charmante petite espèce, qui porte des grappes lâches de quatre ou cinq fleurs assez grandes, très odorantes, entière- ment blanches, sauf quelques macules pourpres sur le sépale dorsal. Voici les principaux caractères du genre : « Sépale dorsal libre, étroit, concave-caréné; les latéraux très larges, soudés « entre eux pour former avec le pied du gynostème un menton ample en forme « de sac. Pétales plus étroits que le sépale postérieur, à sommet étalé. Labelle « étroit, plus ou moins lobé, inclus dans les sépales. Gynostème dressé, plus « ou moins ailé latéralement au sommet, longuement prolongé en pied à la (1) BENTHAM a écrit Schlimmia, mais on peut voir par l’étymologie que ce nom ne doit pas s'écrire avec deux 7. 15 SEPTEMBRE 1893 2HIVL « base. Anthère terminale, en forme d’opercule, à deux loges; deux pollinies « cireuses, oblongues, reliées par un pédicelle allongé à un petit rétinacle en « forme de lune. Herbes épiphytes, à pseudobulbes oblongs, presque fusi- « formes, portant chacun une seule feuille coriace, contractée en pétiole. « Pédoncules dressés ou recourbés, simples, pauciflores, naissant entre les « pseudobulbes. Fleurs assez grandes, charnues, brièvement pédicellées, en « grappe lâche. » Le genre Schlimia se distingue immédiatement de tous les genres voisins par ses pédoncules pluriflores et non wmiflores, et surtout par ses sépales latéraux soudés entre eux et dilatés pour former une sorte de sac très ample. SCUTICARIA. — Ce genre fut décrit par LINDLEY, dans le volume de 1843 du célèbre recueil qu’il dirigeait alors, le Botanical Register. Son nom dérive du latin scutica, qui signifie fouet de cuir ou chambrière, allusion aux feuilles, qui sont très longues, étroites, presque cylindriques et pendent de la plante comme des lanières de cuir : dans l’espèce type du genre, le S. Sfeeles (que LINDLEY écrivait Sfeelii), ces feuilles atteignent jusque 1"20 de longueur. Le S. Sécelei, qui avait été primitivement décrit par W. HookEr comme un Maxillaria, habite la Guyane anglaise. Une seconde espèce, le S. Hadwenri, placée d’abord par LiNDLEY dans le genre Bifrenaria, est propre au Brésil. Leurs caractères communs sont les suivants : « Sépales presque de même longueur, dressés-étalés, les latéraux à base « élargie et soudée avec le pied du gynostème pour former un menton pro- « éminent. Pétales semblables au sépale dorsal mais plus petits. Labelle arti- « culé et sessile au sommet du pied du gynostème, large, concave, trilobé; « lobes latéraux très grands, dressés; le médian plus petit et étalé. Gynostème « dressé, assez épais, demi-cylindrique, sans ailes, à base prolongée en pied. « Anthère terminale, en forme d’opercule, très convexe, uniloculaire; quatre « pollinies cireuses, ovales, étroitement superposées par paires, reliées par un « pédicelle très court ou presque nul à un rétinacle en forme d’écaille trans- « versale. Herbes épiphytes, à rhizome très court et rameux. Tiges très courtes, « à peine renflées-charnues, terminées chacune par une seule feuille ; celle-ci « très longue, charnue, presque cylindrique, présentant d’un côté un profond « sillon, continue avec la tige. Pédoncules courts, uniflores. » A. COGNIAUX. 212 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES UN GRAND SOUVENIR Nous apprenons avec un vif regret que la famille VAN HoUTTE vient de décider de se retirer, le 1° octobre prochain, de la direction du grand éta- blissement d’horticulture Louis VAN HouTrE père, à Gentbrugge lez Gand. Cette retraite laissera un vide immense dans l’horticulture gantoise, où cet établissement tient la place la plus considérable, et où le nom VAN HoUTTrE reste attaché à de grands souvenirs. C’est Louis VAN HouTTE père, en effet, qui a été le fondateur de l’horticulture gantoise. Il nous sera permis de rappeler qu’il fut un temps où deux noms semblaient principalement personnifier l’horticulture belge, les noms de VAN HouUTTE et de LINDEN. Les deux maisons se rencontrèrent souvent aux expositions, elles luttèrent souvent entre elles pour le mérite de leurs cultures; ces luttes cour- toises et loyales ne nous ont laissé que des souvenirs d’estime et de respect réciproques. Ce sont de grandes traditions que l’on ne devra pas laisser perdre, et qu’il est bon de rappeler à notre époque. La famille du regretté VAN HOUTTE a dignement soutenu le nom qu'il avait laissé, et l'établissement qu'il avait placé si haut n’a rien perdu de son renom; fait rare dans l’industrie, la plus grande partie de la direction était exercée par Mesdames VAN HouTTE, de vaillantes femmes auxquelles il convient de rendre ici l'hommage qu’elles méritent; et c’est à ce point de vue encore un bel exemple qui nous est laissé. Nous ignorons en quelles mains passera la direction de l’ancien établisse- ment VAN HOUTTE, mais nous aimons à penser que les mêmes traditions continueront à y survivre. M. Louis VAN HourTTE et ses dignes sœurs quittent la scène horticole en emportant la sympathie et le respect de tous. LUCIEN LINDEN. PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE CLOPORTES ET LIMNÉES. — Nous rappe- lons à nos lecteurs que le nouveau referendum ouvert, à la demande de notre collaborateur M. Roman, au sujet de ces ennemis des Orchi- dées, sera clos le 15 octobre prochain, et nous prions toutes les personnes qui peuvent avoir fait des observations sur la matière, de vouloir bien nous les communiquer. Nous prions également tous les cultivateurs d’'Orchidées de faire sur leurs plantes les re- cherches très simples proposées par M. Roman dans son article du 15 juin (page 111), afin de nous permettre de rassembler des renseigne- ments assez nombreux pour pouvoir fournir des données certaines. Le résultat des observations faites à ce sujet sera publié, nous le rappelons, dans le numéro du 1” novembre ; nous appelons l'attention de nos lecteurs sur l'utilité qu’il y à, dans l'intérêt de tous, à ce qu’une question de ce genre recoive une solution définitive. %k * * MILTONIA. — Le groupe Mültonia spectabilis com- prend plusieurs formes d’une très grande beauté, à grandes fleurs, d’un coloris superbe ; dans ce nombre rentre le Müiltonia Moreliana, qui n’est qu’une variété de spectabilis. Le M. spectabilis type a les fleurs d’un blanc crême très pâle, le labelle maculé de violet pourpre à la base, nuance qui va en se dégradant jusqu’au rose très pâle au sommet. La colonne blanche est munie d’ailes , violettes. : Le M. s. radians a les segments crème comme dans le type, mais le labelle blanc pur avec un groupe de six lignes magenta pourpré rayonnant à la base et ne s'étendant pas au-delà du milieu de la longueur de cet organe. Ses fleurs ont un diamètre de plus de 10 cen- timètres. Le M. s. rosea a les segments rose pâle, et le labelle blanc strié de rose foncé avec quelques macules isolées. Le M. s. Moreliana. Les sépales et les pétales sont d’un magnifique pourpre violacé; le labelle a le même coloris, mais il est veiné de rose. Il existe même une sous-variété nommée M. s. Moreliana atrorubens, plus foncée et plus grande. Le type et les variétés fleurissent du milieu d'août à octobre. ne A. C. — L'espèce en question est très probablement le Trichopilia Galeottiana, espèce mexicaine. Le labelle est un peu déformé et fané; néanmoins l'identité n’est œuère douteuse. Cette espèce est dédiée au botaniste-explorateur GALEOTTI, qui la découvrit en 1845. *k X * J. R. — 1° Miltonia spectabilis, conforme au type de Pespèce; 29 Siunhopea insignis, forme un peu petite, mais bien colorée. : *k x * EN FLEUR chez M. Bouremy-Barzois, un superbe Epidendrum Capartianum, portant 71 fleurs sur une seule tige florale. Les fleurs sont de très grande taille et d’un coloris trés vif ; c’est une excellente variété, et en même temps, comme on le voit par le chiffre ci-dessus, une plante remarquablement cultivée. *X *X * W.P. — Voici les dimensions des lattes employées en Belgique pour l’ombrage des serres, et dont parle M. NicHoLson : Largeur de chaque latte. 25 millimètres. 5 Espacement entre les lattes » On peut disposer les ciaies ainsi formées de plusieurs manières. La plus commode consiste à les rattacher entre elles au moyen de cordes ou de petites chaines de fer de façon qu’elles puissent se rouler facilement, ainsi que cela se fait souvent pour les jalousies adaptées aux fenêtres. On fixe alors au sommet de la serre, à l’exté- rieur, une corde qui passe au-dessous de la claie; quand on tire cette corde, soit au moyen d’une poulie, soit en montant sur le faîte de la serre, la claie se roule jusqu’au sommet. On peut aussi faire ces claies rigides, et non articu- lées ; on en forme des rectangles faciles à mettre en place ou à enlever, que l’on installe sur la serre en les accrochant à des crochets spéciaux fixés à cet effet dans la charpente. Afin que ces claies rigides soient faciles à manœuvrer, il est bon de ne pas leur donner une largeur supérieure à 110 environ. 20 Merci de vos compliments. * *X *X J. G. — Le Cypripedium Boxalli n’est bien qu’une variété du C. villosum, mais il lui est bien supérieur au point de vue horticole. Parmi les Orchidées de serre chaude, il en est peu de plus populaires que les Cypri- pedium, et il n’est guère d'espèce dans ce genre qui puisse rendre plus de services aux amateurs débutants que le C. rillosum et le Boæalli. Ce sont peut-être les plus robustes de tous, et ils arrivent à former des touffes très volumineuses qui offrent le plus bel aspect quand elles sont en fleurs. Ils commencent à fleurir vers la fin de l’année et leur Horaison dure jusqu’au mois de mars. Les tiges florales, hautes de 30 ou 35 centimètres, offrent la particularité d’être extrémement velues. Le coloris du pavillon est formé des diverses nuances du vert, mais dans la variété Boxalli cet organe est en grande partie recouvert de taches noires, le sommet et le bord restant blancs. Les pétales ont la moitié longi- tudinale supérieure jaune brunâtre, et la moitié infé- rieure brun acajou. Ce qui ajoute à la beauté de la fleur, c’est le vernis brillant qui recouvre toute sa surface. Le C. villosum fut découvert par Lobb dans le Moul- mein en 1853. Le Rev. C. Parish, qui a beaucoup exploré cette région, indique qu’il ne se rencontre pas à une altitude inférieure à 1300 mètres. Le C. Boxalli fut introduit plus de vingt ans après le type. *k *k *X B: — C'est le Masdevallia melanopus, l’une des v espèces les plus florifères et dont la croissance est ie *k *X * plus rapide. PORTRAITS DE PLANTES. — Le Gardeners’ Ma- gazine publie, dans son dernier numéro (9 septembre), une belle gravure représentant, en grandeur naturelle, . une inflorescence du superbe Laelia grandis tenebrosa, ou Laelia tenebrosa, selon M. Rorre. . P.P. — Oui, les Phajus peuvent être très facilement croisés avec les Calanthe, et les hybrides ainsi obtenus ont reçu le nom de Phaïocalanthe. Les produits de l’hybridation des Calanthe, et des genres voisins probablement aussi, grandissent très vite, et arrivent à floraison en peu d’années. Il existe déjà beaucoup de Calanthe hybrides. Sir TREvOrR LAWRENCE en a exposé à Londres un certain nombre l’année dernière, et le Journal des Orchidées en à fait mention à cette époque. D’autres sont plus anciennement connus, et notamment les suivants : C. Veitchi, le plus répandu de tous. Fleurs rose vif. Il fut obtenu en 1856, et c’est aussi le plus ancien du groupe. C. bella, rose nuancé de blanc. C. lentiginosa, blanc et rose. C. porphyrea, blanc et carmin. C. Sedeni, analogue au Veitchi, mais plus foncé. C. Sandhurstiana, analogue au Veitchi, mais beau- coup plus foncé. Tous ces hybrides descendent du C. vestita. En outre, le C. Dominyi, issu du C. Masuca, et du C. furcata, et qui a les sépales et pétales lilas, et le labelle pourpre foncé. Cet hybride fleurit pour la pre- mière fois en 1856. %k + *X G. DE P. — Tous nos regrets; ce sera pour le mois prochain. * *%x * DE N.— L'ouvrage en question paraîtra vers la fin de l’année. Merci. *%k *X *# BIBLIOGRAPHIE. — On annonce la publication d’un nouvel ouvrage de M. Harry Borus, ouvrage consacré aux Orchidées de l’Afrique australe extra- tropicale. Le premier fascicule vient de paraître ; toute- fois nous n’en avons pas eu communication jusqu’iei, et il nous est impossible de l’apprécier. DIE L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LIN DEN) Parc Péopold, BRUXELICES), COLLECTIONS D'ORCHIDÉES A PER ISX EE ÉD UI LS Ces collections ne renferment que de bonnes plantes de force à fleurir ; elles s'adressent spécialement aux amateurs commençants, à ceux qui veulent s’essayer dans la CULTURE DES ORCHIDÉES. Elles sont destinées à propager le goût de la culture de ces admuirables plantes. PREMIÈRE COLLECTION 6 Orchidées de serre froide pour 30 francs Odontoglossum grande. Cypripedium insigne montanum. Cochlioda Notzliana. Odontoglossum cirrhosum. Oncidium macranthum. Odontoglossum nebulosum candidulum. DEUXIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre froide pour 350 francs Coelogyne cristata. Cypripedium insione montanum. Odontoglossum Alexandrae. Odontoglossum nebulosum candidulum. Lycaste Skinneri. Epidendrum vitellinum. Cochlioda Notzliana. Anguloa Clowesi. Odontoglossum citrosmum. Laelia anceps. Oncidium macranthum. Odontoglossum cirrhosum. TROISIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre tempérée pour 30 francs Laelia autumnalis. Cattleya Mossiae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Odontoglossum vexillarium. Oncidium flexuosum. QUATRIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre tempérée pour 5O francs Cattleya Warocqueana. Maxillaria luteo-alba. Laelia autumnalis. Oaontoglossum Harryanum. Cattleya Mossiae. Oncidium aurosum. Bifrenaria Harrisoniae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Oncidium flexuosum. Odontoglossum vexillarium. Cattleya tigrina. CINQUIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre chaude pour 350 francs Cymbidium eburneum. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum. Cattleya Alexandrae. Dendrobium nobiie. Oncidium papilio. SIXIÈME COLLECTION 12 Orchidées pour 6O francs Vanda coerulea. Cymbidium eburneum. Dendrobium bigibbum. Catasetum Hookerae. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum, Cattleya Alexandrae. Oncidium Lanceanum. Phalaenopsis grandiflora. Dendrobium nobile. Epidendrum Capartianum. Oncidium papilio. LHORTICULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPÉCIAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDEES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉES SUR DEMANDE Correspondance en français, anglais et allemand ff = Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n’est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NOTA BENE. -- Etant son PROPRE IMPORTATEUR c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main -- L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le Commerce” CEST ce qui explique qu a met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. 9 CS "à À ane année. pa OCTOBRE 1893 Numéro 86. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, À. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D" Capart, James O’Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, À. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. Hubert, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S'’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O©O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. 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Huyzrecuars, É. Ropicas, D' Vax CAUWELAERT, A. Vax Imscxoor, Fr. PauwEzs, CH. vAN WAmMBEKkE, A. Wincaz, CH. DE BossCHERE, ARM. DE MEULE- NAERE, CO. Vasseur, L. LusBers et J. DE Moerroose. Un offre 124 francs POUR = 1 vol de la LINDENTA et 15 francs pour le 1* vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 86” NUMERO : Pages Causerie suriles Orchidées té XILN CE RUSSE PUCES 0 ONE Car RS SRe OR C Travaux ide ladsauis on Sent ELA US Are a A RO ES AE ES A Le CattleyasAlexandnae Qi, 0120770 er RRQ ARE Re e Te Ne RER Influence des diverses couleurs sur la végétation et la germination en serre à . . . _ ” _… ?224 Conscdeintiles so den à Ness PRE AU LE NEA NE au AS NA A ER AR lesisrandes époques de la ivésétatonpent he Res EN ENS UNE E RENE UN CRE Et oo LA CULTURE BELGE DES ORCHIDÉES a obtenu depuis quelques années de brillants succès qui l'ont fait adopter partout comme la CULTURE MODÈLE. Le JOURNAL DES ORCHIDÉES a publié les articles de connaisseurs anglais éminents, notamment de Sir Trevor Lawrence, président de la Société Royale d'Horti- culture de Londres, de M. James O'Briex, de M. W. Warson, de M. Nrcxozson, chef des cultures des Jardins Royaux de Kew, conslalant les progrès accomplis et les résultats remarquables obtenus en Belgique. Les allégations des voyageurs de maisons de commerce étran- gères, chargés de dénigrer les firmes belges, pour placer leurs plantes, ne sauraient diminuer la valeur de ces appréciations. Nous engageons tous les amateurs d’Orchidées de passage en Belgique à venir visiter les serres de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, afin de se rendre compte par eux-mêmes du superbe état des plantes qui v sont cultivées, et de Ja modicité des Prix. | Des offres spéciales sont adressées, à toutes les personnes qui en font la demande, el lon peut constater en commandant quelques plantes à litre d'essai, qu'il est impossible d’obtenir ailleurs des Orchidées aussi vigoureuses et aussi saines à un prix aussi modéré. 1% OCTOBRE 1893 213 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES XLV. — La serre aux Odontoglossum (Suite, voir page 197). Odontoglossum Andersonianum. Cette belle forme est parfois considérée comme une variété de l’Odontoglossum crispum; mais à notre avis, elle constitue bien un hybride naturel intermédiaire entre cette espèce et l’O. odoratum ou une espèce analogue, PO. gloriosum par exemple. L'O. Andersonanum a les sépales et les pé- tales plus étroits et plus pointus que l’O. crispum. Il est d’un blanc crême, et porte sur les segments de petites taches rondes, et parfois des stries, d’un brun vif. Le la- belle a la crête jaune légèrement striée de brun, et ordinaire- ment une seule ma- cule brune. L'O. Andersomanum fut le premier hybride naturel connu et dé- crit comme tel; ce fut NZ Fig. 65. — Odontoglossum Rückeri. REICHENBACH qui le nomma en 1868. Depuis lors, un grand nombre de formes plus ou moins analogues, et paraissant être issues du même croisement, sont 214 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES venues constituer autour de lui un groupe étendu et d’une extrême complexité. Telles sont celles que nous allons énumérer rapidement. L’O. Rücheri (fig. 65) qui a fait son apparition en 1873, a les segments géné- ralement un peu plus courts et plus larges que le précédent, et nuancés de rose près du bord, surtout les sépales. Les macules sont d’un brun rougeûtre. L’O. limbatum a les pétales et le labelle blancs, le labelle maculé de rouge violacé sur les bords, et les sépales roses. Une variété plus foncée a reçu le nom de violaceum. L’O. Fenningsianum a les fleurs d’un blanc crème, maculées de brun rougeâtre, surtout sur les pétales. L’O. deltoglossum a un coloris analogue, mais il se distingue par la forme particulière du labelle (en forme de delta). Cet organe porte une large macule brun-rougeâtre à son centre. L’O. Leeanum a un coloris jaune foncé, très maculé de brun rougeâtre, avec une grande macule brun rougeâtre, au centre du labelle. L'O. hebraïcum et l'O. baphicanthum sont classés par M. ROLFE dans ce groupe. Toutefois, comme nous l’avons déjà dit, nous les considérons plutôt comme des variétés de l'O. odoratum, spécialement le second. On peut également ranger parmi les hybrides naturels de cette section un certain nombre de formes que nous ne décrivons pas, parce que ce sont des plantes uniques, mais dont quelques-unes sont d’une beauté remarquables : O. Pollettianum, O. Measuresianum, O. Warocqueanum, O. Bleichrüderianum, O. Schlesingerianum, O. Claesianum, ces quatre derniers figurés dans la Lindenra. Odontoglossum gracile. Ce singulier Odontoglossum, qui figure dans la collec- tion de Sir TREVOR LAWRENCE, a été décrit par LINDLEY en 1852. Il a les bulbes noirâtres ainsi que les feuilles. Ses fleurs, qui mesurent environ 2 1/2 centimètres de diamètre, sont d’un brun rougeûtre; le labelle porte deux lamelles blanches sur le disque. Odontoglossum ioplocon. Décrit par REICHENBACH en 1884. Espèce voisine de l’O. Edwardi, mais ayant les pétales et sépales plus longs, plus étroits et plus ondulés, le labelle plus petit, et certains détails différents dans la colonne. Odontoglossum marginellum. Petite espèce à inflorescence très ramifñée, portant des fleurs d’un vert pâle barré de brun, avec le labelle brun-rougeûtre bordé de jaune. Ces fleurs mesurent de 4 à 5 centimètres de diamètre. Odontoglossum Marriottianum. Forme voisine de l’O. cirrosum, dont elle est 1% OCTOBRE 1893 215 très probablement dérivée. Les fleurs sont grandes et ont les segments étroits, réfléchis à leur sommet comme dans l'O. civrosum, d’un coloris blanc tacheté de pourpre clair. Odontoglossum Murrellianum. Décrit par REICHENBACH en 1875. C’est proba- blement un hybride entre l'O. naevium et l'O. Pescatorer. Les sépales et les pétales sont d’un rose violacé pâle maculé de nuance plus foncée. Le labelle a à peu près la forme de celui de l'O. Pescatorer. Une variété distincte a fleuri quelques années après le type, et diffère sur- tout par la disposition du violet en bandes marginales sur les sépales et les pétales. Elle a reçu le nom d’O. Murrellianum cinctum. Odontoglossum rigidum. Espèce collectée par HARTWEG en 1842, et qui n’a été introduite que récemment dans les cultures. Ses fleurs sont d’un jaune vif, le labelle plus foncé. Odontoglossum Schillerianum. Espèce à fleurs petites, mais d’un coloris très gracieux. Les sépales et pétales sont d’un jaune clair, densément tacheté de brun rougeûtre ; le labelle est d’un brun rougeâtre, avec la pointe et la base jaune clair. Nommé par REICHENBACH en 1854, et dédié au Consul SCHILLER, de Hambourg. Odontoglossum stellatum. Espèce décrite par LINDLEY en 1847, et largement répandue dans l'Amérique Centrale. Elle offre peu d’intérêt au point de vue hor- ticole. Ses fleurs généralement solitaires mesurent 3 ‘/, à 4 centimètres de dia- mètre, et sont d’un vert olivâtre légèrement strié de brun, avec le labelle blanc. Odontoglossum stellimicans. Forme introduite dans des importations d’O. Pes- catorei, et provenant probablement du croisement de cette espèce avec l'O. trium- phans ou tripudians. Sépales et pétales étoilés, jaune clair, les premiers large- ment maculés de brun, les seconds partant une ligne brune à la base. Labelle jaune tacheté de brun à la base. Odontoglossum tentaculatum. Forme voisine de l'O. Lindleyanum, et issue sans doute du croisement de cette espèce avec l'O. crispum. Elle a les sépales brun vif bordés de jaune, et quelque peu marqués de jaune au centre; les pétales sont jaune tacheté de brun. Le labelle porte une large macule brune en avant de la crête, et a la pointe jaune vif. Odontoglossum velleum. Fleurs mesurant environ 5 centimètres de diamètre, à sépales et pétales étoilés aigus, jaunes avec quatre à cinq macules brunes. Labelle très petit, brun avec la pointe jaune. 216 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Odontoglossum vexativum. Forme qui a fait son apparition en 1876, et qui est probablement issue du croisement naturel de l'O. maculatum et de l'O. nebu- losum, entre lesquels elle est intermédiaire. Ses fleurs ont la taille de celles de l’O. nebulosum, les sépales larges, bruns bordés de blanc, les pétales égale- ment larges, blancs avec quelques macules brunes vers la base. Le labelle est blanc avec quelques macules brunes à la base. Odontoglossum Wilcheanum (fig. 66). Cet hybride naturel est particulièrement remarquable, à cause de sa beauté d’abord, et aussi par le fait qu'il a été repro- duit artificiellement dans les cultures. Il est issu du croisement de l’O. crispum et de l'O. luteo-purpureum ; or, M. J. LEROY, jardinier en chef au château d’Ar- mainvilliers, est arrivé à élever dans ses serres des semis issus du même croi- sement, et qui ont fleuri pour la première fois en 1890, vérifiant ainsi l’ori- gine de la forme connue depuis 1880 sous le nom d’'O. Walchkeanum. Le nouveau semis d’Ar- mainvilliers avait été dé- crit sous le nom d’O. Le- Fig. 66. — Odontoglossum Wilckeanum. royanum ; quoique cette dédicace soit éminemment justifiée, cette appellation doit céder le pas à celle qui a l’antériorité. Elle n’est pas nécessaire d’ailleurs pour consacrer le mérite de M. LEROY, qui, le premier en Europe, est parvenu à faire fleurir des hybrides artificiels d’'Odontoglossum. L’'O. Wilckeanum fleurit pour la première fois en 1880 chez un amateur belge bien connu, M. MASSANGE DE LOUVREX, au château de Baïllonville près Marche. Il fut dédié au jardinier de cet amateur, M. Wizcke. Depuis cette époque, il a fleuri dans diverses collections, et il est aujourd’hui représenté par un certain nombre de formes, quelques-unes très remarquables. Ses fleurs mesurent de 7'/, à près de 9 centimètres de diamètre; elles sont 1°! OCTOBRE 1893 27 d’une forme très élégante. Les sépales oblongs, ondulés sur les bords, ont le fond jaune pâle et portent deux ou trois très fortes macules brun-rougeûtre ; les pétales plus larges, denticulés sur les bords, portent des macules semblables, mais moins fortes; le labelle, assez analogue à celui de l'O. crispum, est jaune pâle et porte aux deux tiers de sa longueur une assez grande macule brun rougeûtre. La variété albens, qui a été figurée dans la Lindenia, est d’une très grande beauté. Elle a le fond blanc tirant sur le maïs, et les macules se rapprochant plus du rouge que dans la forme précédente. a La TRAVAUX DE LA SAISON Une nouvelle saison va commencer, l’une des plus importantes dans la culture des Orchidées, et les occupations du jardinier doivent se modifier en vue de la préparation du repos. Toute la période de végétation, s'étendant du printemps à l’automne, a dû être employée à produire des pousses aussi vigoureuses que possible; il reste maintenant à bien les mûrir, puis les plantes prendront le repos nécessaire, pour recommencer au printemps à donner une végétation et une floraison abondante. Pendant le mois qui précède la mise en repos, c’est-à-dire à l’époque où nous sommes actuellement, la principale préoccupation du cultivateur doit être de faire bien mûrir les pousses de l’année; pour cela, il faut faire profiter les Orchidées des rayons du soleil toutes Les fois qu’ils ne sont pas trop ardents, et entretenir dans les serres un air frais et pur. Certains amateurs installent parfois pendant l’été sur quelques-unes de leurs serres des ombrages fixes, toile lâche ou lattis; nous ne sommes pas très parti- sans en principe des abris fixes; néanmoins nous concevons que ce système peut être commode, soit pour des serres où l’on cultive à l’étouffée certaines plantes qui craignent le soleil, soit dans de petites installations où l’on ne dispose pas d’un personnel suffisant pour pouvoir déplacer souvent les abris. Partout où il y a des abris fixes, on peut les enlever dès maintenant, car on n'aura plus désormais besoin de protéger souvent les plantes contre le soleil, au moins sous le climat de la Belgique. 218 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES En enlevant les claies ou la toile, on constatera généralement que le vitrage sera recouvert d’une couche de poussière ou de boue formée par les pluies. Il faut avoir soin de le laver immédiatement. Rien ne doit intercepter le passage de la lumière. En mettant les toiles d’ombrage dans le hangar où elles resteront jusqu’à la prochaine saison, s’assurer qu’elles ne contiennent pas trace d'humidité; si elles sont humides, les faire sécher soigneusement avant de les rouler; autre- ment elles pourriraient et seraient perdues. En ce qui concerne la ventilation, on doit observer une certaine prudence pendant cette saison, qui d’ailleurs s’annonce cette année comme très variable. Quand le vent est très fort, ou quand il est froid, il serait dangereux de le laisser pénétrer dans les serres ; les nuits sont généralement fraîches, et tout doit être fermé à partir de sept ou huit heures au plus tard. Mais au milieu de la journée, quand la température est douce, il est bon d’aérer autant que possible dans toutes les serres. Les appareils de chauffage doivent être maintenant en service presque conti- nuel ; le jardinier ne doit jamais se laisser surprendre par les brusques varia- tions de la température. Les serres chaudes et les serres tempérées doivent être chauffées pendant la nuit, et, les premières au moins, pendant le jour. Certains cultivateurs croient parfois pouvoir conserver la chaleur des serres et faire une économie de chauffage artificiel en laissant les abris en place pendant les temps froids. C’est un procédé dont les avantages ne compensent nullement les inconvénients, car la privation de lumière est funeste aux Orchi- dées, même pendant la saison où la végétation est très ralentie, et qui d’ailleurs ne produit aucune économie, car les abris, de quelque matière qu’ils soient, pourrissent rapidement sous l’influence des intempéries. On ne doit, à notre avis, y recourir que dans les cas d’absolue nécessité, c’est-à-dire lorsque le chauffage fonctionne mal, soit qu’un tuyau ait besoin de réparations, soit pour toute autre raison. Lorsque ce cas se présente, nous conseillerions d'employer une couverture de paille ; cette matière conserve parfaitement la chaleur, et si l’on a soin de l’enfermer entre deux toiles, on évitera l’inconvénient des brisures qui font voler partout de petits débris de paille. Le jardinier doit profiter des loisirs que lui donne la diminution des arrosages pour passer en revue toutes ses plantes et examiner comment chacune s’est comportée. Il est bon de faire une ou deux fois par an cette espèce de récapi- 1 OCTOBRE 1893 219 tulation. Si une espèce ne réussit pas dans une partie voisine d’un ventilateur, on la transporte dans un coin où l’air est moins vif. Une Orchidée semble-t-elle souffrir de la température, on la place dans un compartiment plus chaud ou plus froid; on met du côté du nord celles qui paraissent sensibles aux rayons du soleil et inversement. C’est dans des observations de ce genre que se révèle le tact et l’intelligence du jardinier, et ce sont elles qui permettent d’obtenir des succès rares avec des espèces considérées quelquefois comme difficiles. Nous avons parlé des changements que le cultivateur peut être appelé à faire dans l’arrangement de ses plantes à la fin de la saison de végétation. Il est notamment des espèces qui doivent tous les ans changer de serre à cette époque. Les Sobralia, les Odontoglossum grande, Insleayr, Cervantesi, nebu- losum, etc., plusieurs Oncidium mexicains, tels que 2ncurvum, hastatum, higri- num, etc. peuvent parfaitement passer l’été dans la serre froide, où la température est assez élevée pour eux; mais pour l'hiver il faut les replacer dans un compartiment un peu plus chaud, tempéré pour les Sobralia, tempéré- froid pour les Odontoglossum et Oncidium désignés. Pour quelques autres Orchidées, c’est le contraire qui se produit. Les Cata- setum et Mormodes surtout, et encore les Cycnoches, Coryanthes, etc. doivent passer l’hiver dans un endroit sec et à une température très modérée ; tandis que pendant le reste de l’année ils prospéraient dans la serre chaude, ils seront relégués à partir du milieu de novembre environ dans une galerie de travail ou une serre peu chauffée. Ces plantes doivent évidemment être préparées d’une façon graduée à ce changement, et dès le milieu d’octobre il faudra diminuer peu à peu les arrosages. Le jardinier passera encore la revue de ses serres pour vérifier toutes les parties du vitrage, et fera remplacer toutes les vitres brisées et boucher toutes les fentes. Les courants d’air froid ou les gouttes d’eau qui tombent sur les feuilles pourraient faire mourir des plantes pendant la mauvaise saison. En examinant les plantes une par une, il convient aussi de mettre à part celles qui ont un compost vicié. Nous ne sommes pas partisan des rempotages opérés à la fin de la végéta- tion. Il est préférable de ne les effectuer qu’à la fin du repos, au moment où les plantes vont rentrer en activité; tandis qu’actuellement la présence d’un compost frais, sain et bien aéré risquerait de stimuler les plantes à contre-saison. 220 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les Orchidées, d’ailleurs, ne peuvent pas souffrir sensiblement de passer l’hiver dans un compost un peu vieilli; si la surface est envahie par les conferves et par ces espèces de croûtes qui se forment quelquefois au bout d’un certain temps, il vaut mieux enlever ces matières, qui empêchent l'air de circuler et pourraient faire pourrir la base des pseudobulbes; mais dans ce cas, comme le mal ne s'étend jamais à une grande profondeur, il suffit de faire un surfaçage. On enlève alors la couche supérieure du compost, en grattant bien les parties qui entourent les racines et le collet des plantes, puis on la remplace par du compost nouveau. Avant de procéder à cette opération, il est bon de laisser les plantes sans arrosages pendant huit à dix jours. Le compost ainsi séché se détache plus facilement, et en même temps on arrête dans sa propagation la moisissure, si celle-ci a déjà commencé à attaquer certains organes. On doit éviter avec soin que les plantes forment une nouvelle pousse dans cette saison, et c’est pourquoi l’on doit modérer les arrosements après l’achève- ment du bulbe de l’année. Lorsqu'une seconde pousse se développe à l’automne, celle-ci est forcément faible, à cause de la saison peu favorable, et parce que la plante a déjà dépensé beaucoup de ses forces pour former le pseudobulbe et la floraison de l’année; puis, une fois que cette seconde pousse est terminée, il est déjà un peu tard pour le repos, et la plante, qui en aurait particulièrement besoin, en est par- tiellement privée. Enfin l’accident a son contre-coup l’année suivante, car un pseudobulbe faible ne peut naturellement produire qu’une pousse chétive. La végétation est donc languissante pendant un an, et la floraison presque à coup sûr manquée. Les espèces qui fleurissent pendant l'hiver, et notamment les Cuttleya Waroc- queana (labiata) et Coelogyne cristata, ne doivent pas être privées d’eau autant que les autres. Le repos ne commencera vraiment pour elles qu’à la fin de la floraison. Parmi les plus charmantes Orchidées de la serre tempérée-froide qui vont fleurir à la nouvelle saison, il faut citer les Pleione, rangés par les botanistes dans le genre Coelogyne, mais qui forment un groupe à part bien caractérisé. Les P. lagenaria, P. Wallichi, P. Hookeriana, P. maculata ont des fleurs d’une belle taille et d’un coloris ravissant. Ces plantes perdent leurs feuilles avant que les tiges florales apparaissent, et l’aspect des bulbes ainsi dénudés est très bizarre, mais peu gracieux. On 1% OCTOBRE 1893 221 A remédie facilement à ce petit inconvénient en plaçant entre les pots des Adiantum et d’autres petites fougères à feuillage léger. L'ensemble est du plus bel effet. Dès que les fleurs commencent à passer, les Pleione émettent des racines ; aussi doit-on rempoter ces plantes, s’il y a lieu immédiatement après la florai- son. En général, le compost n’a besoin d’être renouvelé que tous les deux ans. 1 FELLEN 0° — + LE CATTLEYA ALEXANDRAE Le Cattleya Alexandyae est originaire du haut plateau central de l'État de Bahia, au Brésil. Sa découverte marque un des rares jours de vraie satisfaction dans ma vie de voyages et il ne sera pas sans intérêt, je pense, pour les lecteurs du: Yournal des Orchidées, d’avoir quelques renseignements sur son habitat naturel et les condi- tions dans lesquelles il croît. J'étais arrivé au pied du plateau que je me proposais d’explorer; je fis jeter mon campement au bord d’un large ruisseau dont les eaux, claires comme du cristal, descendaient rapides des hauteurs voisines. Le lendemain matin, accompagné de quelques hommes de ma caravane, je me mis en route pour faire une première reconnaissance dans les environs pendant que les autres s’occupaient du dressage de nos tentes et de notre installation. Nous profitâmes du cours d’eau pour gagner les hauteurs et pénétrer plus facilement en avant, mais le lit était en certains endroits si profond, que nous nous vimes forcés de le laisser et de nous frayer un chemin à coups de hache et de « manchette » (grand couteau-sabre) à travers la forêt vierge dont la végétation dense, lianes, bambous, nous rendaient le passage extrêmement long et difficile. Après quatre heures de marche et d’un travail pénible, la forêt devenait moins épaisse et les bords du torrent plus praticables; déjà nous pouvions entrevoir devant nous les grandes masses de rochers qui se dressaient hautes et abruptes devant nous, le bruit des eaux, qui à notre départ n’était qu'un gros murmure, nous arrivait maintenant comme le grondement lointain d’un orage qui approche. 222) LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Le soleil était déjà haut; le thermomètre marquait 35° à l'ombre et le baro- mètre me donnait une altitude de 420 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous étions élevés de 180 mètres depuis notre point de départ, l'emplacement choisi pour notre campement. C'était l’heure de la sieste, et pendant que mes hommes, les uns mis en appétit et croquant à belles dents la viande sèche qu'ils avaient passée à la broche le matin avant de partir, les autres fatigués encore par les marches forcées de la veille, s’étendaient sur le dos, pour dormir, je me mis seul à remonter le rapide qui en cet endroit était parsemé d’énormes blocs de rocher et commençait à s’encaisser entre les masses granitiques. Mon impatience de savoir ce qu’il y avait là haut était telle que je n’osais me donner le temps de me reposer et que je croquais, tout en sautant d’une pierre à l’autre, quelques biscuits arrosés d’une gorgée d’eau-de-vie. Mes espérances ne furent pas déçues; je n'avais pas fait cent mètres que je découvris la première plante du Cattleya qui fut dédié à S. A. R. la Princesse de Galles. Elle poussait sur la roche nue, au pied et à l’ombre d’un arbris- seau, et portait cinq longs pédoncules floraux, terminés chacun par six à neuf boutons. Tout l’aspect de la plante me disait, à première vue, que j'avais affaire à une espèce absolument nouvelle. A quelques pas plus loin, je découvris une seconde plante d’une force extraordinaire, croissant en plein soleil et sur le roc absolument nu. Celle-ci portait au moins une dizaine de tiges florales, longues de o"50 c. et terminées chacune par un bouquet de fleurs complètement épanouies. Je restai saisi devant la beauté de ce Cattleya au port robuste; ses longs pédoncules, l’éclat étrange du coloris de ses fleurs, dont le labelle pourpre foncé tranchait si admirablement sur tous les autres segments d’un beau rouge- brun à reflets violacés et l’arôme incomparable qui s’en dégageait, tout chez cette plante était fait pour enivrer, éblouir les yeux; je le répète, je n’ai jamais rien vu de plus beau, de plus séduisant ! Immédiatement je donnai l’ordre de marche par un coup de revolver, et quelques instants après j'étais rejoint par mes nègres, maugréant un peu pour la sieste non achevée et à peine commencée, mais une double ration de « cachacha » (genièvre de canne à sucre) eut bien vite raison de leur mauvaise humeur, et lestement ils allèrent à la recherche des plantes indiquées. Nous étions arrivés à la hauteur de 8oo mètres sans avoir rien découvert de plus, les eaux du torrent étaient fortement encaissées entre deux énormes murailles de granit d'aspect quartzeux et descendaient tourbillonnantes en 1% OCTOBRE 1893 223 cascades écumeuses, saturant tout le ravin de vapeur d’eau ; nous ne pouvions plus avancer. Nous avions à rebrousser chemin ou à essayer l’ascension de ces escarpe- ments. C’est le dernier projet qui l’emporta. Ce ne fut pas sans efforts et sans dangers que nous arrivâmes sains et saufs au sommet du rocher. Nous nous hissâmes au moyen des longues racines de Philodendrum qui pendaient comme des cordes le long des parois et Je crois ferme que plus d’un d’entre nous a vu le moment où il allait perdre l’équilibre et se rompre le cou dans cette périlleuse ascension, pour ainsi dire à pic ! Arrivé au but, un tableau saissisant s’offrit à nos regards. À nos pieds à peu près à trois cents mètres au-dessous de nous s’étendait une immense forêt vierge, dans laquelle on distinguait nettement de grandes taches violettes de Mélastomacées en fleurs; au loin se déroulaient dans une plaine nue les méandres d’un grand fleuve que les indigènes me disaient être le Rio das Contas. Autour de moi, c'était la dévastation. Un immense incendie avait quatre ans auparavant passé par là et détruit la forêt sur une étendue de plusieurs lieues, et au milieu d’une végétation nouvelle encore petite, rien ne restait que quel- ques troncs à moitié carbonisés, et d'énormes blocs de rocher noircis, ressem- blant presque à des scories étaient amoncelés les uns sur les autres comme sautés sous l’action du feu ou déchargés par un gigantesque tombereau! Ajoutez à cela le rugissement du gouffre au-dessous de nous et vous croirez assister à une scène des âges préhistoriques ou à la création d’un autre monde ! C’est cependant à cette altitude, dans cette région dévastée, que j’eus le bonheur de trouver encore une centaine de plantes poussant de préférence sur les bords de l’abîme, sur le roc nu et brûlant en plein soleil. J'étais assez heureux de pouvoir les faire arriver en bonnes conditions en Europe et elles feront certainement un des plus beaux joyaux de nos serres. Quand je suis rentré du Brésil, il y a à peine six semaines, on me mit sous les yeux quelques passages d’un journal français, traitant d’Orchidées et ten- dant à déprécier, au moyen de plaisanteries faciles, la valeur du C. Alexandrae au point de vue de la beauté. Que les amateurs qui en ont en leur possession se rassurent; c’est une plante qui sera de tout premier mérite, et nos lecteurs comprendront aisément que la plante doit d’abord être acclimatée avant de pouvoir donner une profusion de fleurs comme dans son pays natal. Pour à 224 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES obtenir de bonnes pousses et par conséquent une bonne floraison, la plante devra être exposée en plein soleil sans ombrage aucun; une légère moiteur aux racines, je crois, lui sera très favorable. C’est ce que l’auteur-orchidophile de ces lignes — dont les déplorables cultures ne peuvent pas être citées comme exemple, tant s’en faut — semble avoir oublié, soit de mauvaise foi, soit par ignorance. Quand on n’aime pas à se tromper et à tromper les autres, on demande des renseignements, le Fournal des Orchidées les donne gratis; de cette façon il n’aurait pas induit ses lecteurs en erreur ou fait preuve d’une incompétence absolue. FL. CLAES. Bruxelles, septembre 1893. INFLUENCE DES DIVERSES COULEURS SUR LA VÉGÉ- TATION ET LA GERMINATION EN SERRE Le Fournal de la Société Royale d'Horticulture de Londres, publie dans son volume du mois d’août une étude du Rev. G. HENSLOW, sur le sujet indiqué par notre titre. Nous ne saurions, sans sortir des limites de ce journal, reproduire ni même analyser ici cette étude, qui comporte d’ailleurs d’assez grands dévelop- pements ; mais nous pensons utile de la signaler aux amateurs qui s’intéressent à la physiologie végétale, et d'appeler en même temps l'attention sur quelques points particulièrement importants au point de vue de l’application pratique. On sait que les trois fonctions principales exercées par le protoplasme végétal sous l’influence de la lumière sont les suivantes : La respiration, ou absorption d’oxygène et dégagement d’acide carbonique ; L’assimilation, ou absorption d’acide carbonique et dégagement d’oxygène ; La transpiration, ou dégagement de vapeur d’eau. La respiration est principalement favorisée par les rayons caloriques, et il existe à ce point de vue une température particulièrement propice pour chaque espèce de plante. Quant aux couleurs, il est probable que la respiration attein- drait un maximum dans la lumière rouge. 1% OCTOBRE 1893 225 Pour la transpiration, M. HENSLOW trouve un maximum très caractérisé - dans les lumières rouge et violette, et un plus faible dans la lumière verte. Le jaune, le bleu et le verre incolore donnent des minima. Pour l'assimilation, les expériences donnent des résultats exactement inverses de ceux obtenus pour la transpiration; lorsque celle-ci atteint un maximum, l'assimilation passe par un minimum, et réciproquement ; c’est-à-dire que l'assimilation a des maxima sous les verres jaune, bleu et incolore. Passant à l'étude de la germination des graines, M. HENSLOW rappelle les recherches opérées dans ces dernières années par M. ADRIANOWSKI, M. PAu- CHON, M. CIESLAR (en 1884) et le Cornell Agricultural College (en 1889). D’après M. ADRIANOWSKI, l'obscurité serait plus favorable que la lumière à la germination, et les couleurs qui produisent les meilleurs résultats seraient celles qui se trouvent à l’extrémité du spectre et les plus voisines de l’obscu- rité, le violet surtout, puis le bleu. Le vert est toujours le plus défavorable. M. CIESLAR a trouvé que certaines graines, telles que celles du gui blanc, ne germent pas dans l’obscurité ; d’autres, telles que l’orge, le maïs, paraissent y être indifférentes ; et il conclut qu’on ne peut pas trouver une seule graine qui ait mieux germé dans l’obscurité que dans la lumière — conclusion opposée à celle de M. ADRIANOWSKI. M. PAUCHON fait également des distinctions ; ainsi les graines oléagineuses paraissent réussir mieux à la lumière. D’après le Cornell Agricultural College, il se produit parfois de très grandes différences entre la germination des graines exposées à la lumière, et la ger- mination de celles tenues dans l’obscurité. Lorsqu'il y a une différence, elle est en faveur de l'obscurité, la lumière retardant ou même empêchant complè- tement la germination. L'ensemble de ces résultats ne laisse pas une impression bien nette, capable de se résumer en une conclusion précise. C’est que la question n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire d’abord, et qu’elle se complique d'éléments connexes, dont le plus important est le rôle joué par la chaleur (°). Certaines couleurs, en effet, absorbent plus ou moins les rayons caloriques. C’est le verre rouge qui laisse passer le plus de chaleur, beaucoup plus notamment que le violet et le bleu. (1) Remarquons d’ailleurs que la graine respire, et émet de l’acide carbonique. À ce point de vue déjà la chaleur doit avoir une certaine influence, 226 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Il est à remarquer à ce propos que l’assimilation est à peu près aussi active dans la lumière bleue que dans la lumière jaune, quoique la chaleur soit nota- blement plus grande dans le second cas; on peut admettre qu’il y a une sorte de compensation dans ce fait que les bandes d’absorption de la chlorophylle sont plus larges vers l’extrémité violette du spectre, de sorte qu’il y a là plus de rayons absorbés, quoique moins puissants qu’à l’autre extrémité. On sait que la lumière peut remplacer la chaleur, par exemple dans le cas de plantes croissant dans les régions arctiques ou à des altitudes élevées, et qui germent malgré le manque de chaleur. On sait également que la lumière absorbée par la chlorophylle est le prin- cipal agent de la transpiration, et se convertit en chaleur dans la plante. M. PAUCHON a constaté que dans plusieurs cas où la lumière paraissait favorable à la germination, la température était assez basse. Il est donc pos- sible qu’il y ait là une sorte de compensation. — La conclusion pratique des recherches de M. HENSLOW est que, d’une façon générale, il paraît indifférent que les graines soient éclairées ou privées de lumière pour leur germination; toutefois il est probable qu’il y a des exceptions, et que la lumière fait du tort à certaines graines; En second lieu, que pas une lumière colorée, ni une combinaison de cou- leurs, ne peut donner d’aussi bons résultats que la lumière naturelle du soleil ; car 1l semble que chaque rayon ait besoin de l’aide de tous les autres pour permettre à la plante d'accomplir toutes ses fonctions; les verres colorés sont donc nettement nuisibles à la végétation et à la germination. Ajoutons quelques mots au sujet de la germination des graines d’Orchidées. Nous avons eu l’occasion de remarquer que les graines d’Orchidées germent mieux, ou tout au moins plus rapidement, quand elles sont tenues dans l’ombre. C’est aussi le procédé que nous avons entendu préconiser par plusieurs semeurs experts en la matière. On voit que la théorie de M. ApriANowskt et de la Cornell University, admise partiellement par M. HENSLOW, trouve là une confirmation. L'opinion de M. CIESLAR n’est pas non plus en contradiction avec ce fait. Il est fort probable en effet que les exceptions dont il parle sont les graines qui renferment de la chlorophylle, et qui par suite ont évidemment besoin de lumière; or les graines d’Orchidées ne renferment pas de chloro- phylle, et rentrent dans la règle générale. D. TREYERAN. 1° OCTOBRE 1893 22}, CONSEILS UTILES Les Thunia viennent de terminer leur floraison, et doivent être ensuite mis en repos dans la partie la plus fraîche de la serre tempérée ; toutefois le com- post ne doit Jamais être laissé complètement sec, surtout jusqu’à ce que les feuilles aient jauni et soient tombées. L’une des erreurs qui causent le plus grand nombre d’échecs dans la culture des Thunia, comme dans celle de plusieurs autres genres d’Orchidées, c’est celle qui consiste à croire qu’il leur faut beaucoup de chaleur et une atmosphère étouffée. La serre tempérée est celle où ils réussissent le mieux. Il en est de même des Phajus, qui sont, comme on sait, proches voisins des Thunia. Les Thunia se multiplient assez facilement par boutures au moyen de mor- ceaux coupés des jeunes pseudobulbes une fois que ceux-ci sont bien müris, et déposés sur une couche de sphagnum humide, où ils forment des racines et des bourgeons, exactement comme beaucoup de plantes d'appartement, les Dracaena par exemple. Pour stimuler la reprise de ces multiplications, il est bon de les mettre sous chassis, dans une atmosphère chaude et humide, et en restreignant l'éclairage, ce qui est toujours favorable à la production des racines. IGNOTUS. LES GRANDES ÉPOQUES DE LA VÉGÉTATION (Suite, voir p. 130) DENDROBIUM (Suite.) . vhodopterygium. Floraison en avril-mai. . Rückeri., Id. en février-mars. Pousse en mai-juin. . sanguinolentum. Id. en août-septembre. Pousse en avril. . scabrilingue. Id. en avril, Pousse en mai, ERÈRERS 228 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES . secundum. Id. en août. Pousse en avril. . speciosum. Id. de février à avril. Pousse en mai. . stratiotes. Id. en septembre-octobre. Pousse en avril-mai. . strebloceras. Id. en septembre-octobre. Pousse en avril-mai. . Suavissimum. Id. en mai-juin. Pousse en juin. . Superbiens. Id. d'octobre à février. Pousse en mai. . superbum. Id. de mai à septembre. Pousse en avril-mai. tevetifolium. Id. en janvier-février. Pousse en mai. . thyrsiflorum. Id. en mars-avril-mai. Pousse en mai-juin. . tyansparens. Id. en mai-juin. Pousse en juin. . tortile. Id. en mai-juin. Pousse en juin. . Wardianum. Xd. en mars-avril-mai. Pousse en avril-mai. . Wallichi. Id. en février-mars. Pousse en mai. D. Williamson. Id. en mars-avril. Pousse en mai. CHÉASET EE OS Er ENS EME DENDROCHILUM. Pseudobulbes de petite taille perdant leurs feuilles. Culture en serre chaude ou tempérée-chaude. Repos de novembre à fin janvier. D. Cobbianum. Floraison en novembre-décembre. D. filiforme. Id. en juin-juillet. Pousse en juin. D. glumaceum. Id. en mars-avril. Pousse en mai-juin. D. latifolium. Id. en juillet-août. Pousse en juillet. DIACRIUM. Une espèce à pseudobulbes. Culture en serre tempérée. Bon repos comme pour les Cattleya. D. bicoynutum. Floraison en mars-avril. Pousse en mai. DISA. Espèces à racines tuberculeuses. Culture en serre froide avec beaucoup d'humidité. Repos très marqué, sans humidité aucune. D. grandiflora. Floraison en août. Pousse en avril-mai. Pousse en janvier-février. EPIDENDRUM. Pseudobulbes. Repos de novembre à février. Culture en serre tempérée- froide, ou tempérée pour certaines espèces. E. arachnoglossum. Floraison à diverses époques de l’année, mais spécialement en juillet-août-septembre. Pousse en juillet. . atropurpureum. Floraison en avril-mai. Pousse en juin-juillet. . alatum. Id. en juin-juillet. Pousse en juillet. . auvantiacum Id. en mars-avril-mai. Pousse en juillet. Capartianum. Id. en juin-juillet. Pousse en juillet. . Catillus. Id. en juin-juillet. Pousse en juillet. ciliare. Id. en décembre-janvier. Pousse en juillet. cinnabarinum. Id. en mai. Pousse en juillet. . cnéemidophorum. Id. en février-mars. Pousse en juin-juillet. . cochleatum. Id. en juin-juillet. Pousse en juillet. Cooperianum. Id. en mai-juin. Pousse en juillet. . elongatum. Id. en avril-mai. Pousse en juin. Endresi. Id. en mars. Pousse en juin. Comte DE MoRAN. (Sera continué.) PETITES NOUVEILES ET PETITE CORRESPONDANCE LA NOMENCLATURE BOTANIQUE réserve par- fois des surprises singulières. On peut s’expliquer des confusions de noms lorsque ces noms n’offrent aucun sens descriptif, ou entre espèces dont les particularités sont analogues ; mais lorsque deux plantes ont reçu des nôms rappelant des propriétés qu’elles possèdent, propriétés opposées entre elles, la distinction devrait être aisée. Il paraît cependant qu’il n’en est pas toujours ainsi. Il existe un Séanhopea inodora (c’est-à-dire sans odeur) et il existe un Séanhopea graveolens (c'est-à-dire à odeur forte). Or, ce dernier, nommé par LainpLey, à un synonyme qui a reçu de RercHENBACH le nom de S. inodora ! Ne peut-on pas conclure de cette amusante confu- sion que le parfum des Orchidées est très variable, comme nous l’avons souvent constaté ici, et que rien n’est plus difficile que de se baser sar une particularité de ce genre pour en faire un signalement ? *k *X *% FLEURS REÇUES. — M. DarLemaGne a bien voulu nous envoyer une inflorescence d’une superbe variété d’Odontoglossum crispum qui vient de fleurir dans ses serres. Cette variété a les segments, et surtout les sépales, colorés d’un rose vif, particulièrement foncé vers les pointes. Elle est également pointillée de rouge brunâtre. Le labelle porte une très grande macule brun clair en avant de la crête. Les fleurs sont un peu petites, mais il est très pro- bable qu’elles seront plus fortes à la seconde floraison, et cette forme promet d’être une des plus belles variétés existantes de l'O. crispum. Sir TREvOR LAWRENCE, l’éminent président de la Société royale d’horticulture de Londres, nous a remis une fleur de son magnifique Cypripedium X Morga- niae var. Burfordiense, peut-être le plus beau de tous les Cypripedium après le C. Stonei platytoeniwm, avec lequel il a d’ailleurs une certaine analogie, et une belle inflorescence de l’Aerides Lawrenceue, chargée de vingt-cinq fleurs. Cette superbe espèce, l’une des plus belles du genre, a les fleurs de grande taille, d’un jaune mais très pâle avec des macules rose très vif aux pointes des segments et une bande cramoisie au milieu du labelle. M. le baron pr MevyLHanp nous à fait parvenir une fleur dune variété supérieure de Mültonia spectabilis Moreliana, d’une grandeur extraordinaire et d’un coloris très foncé, et un Cattleya aurea chrysotora d’une forme et d’un éclat incomparables. M. D. TReyerAN nous a envoyé une fleur de Catéleya Alexandrae, V’assez grande taille, et ayant le labelle remarquablement développé. Plusieurs amateurs nous ont envoyé des fleurs de variétés qui ont déjà été maintes fois décrites dans ces colonnes. E. B. — Il vaut mieux donner de grands pots à ces espèces, Selenipedium grande, caudatum, Sedeni, etc. Elles grandissent assez vite, font beaucoup de racines et aiment beaucoup l’eau. Pour toutes ces raisons, il y aurait inconvénient à les laisser à l’étroit dans un récipient trop petit. Les monstruosités dont vous parlez sont très fré- quentes dans les hybrides de ce groupe, S. Sedeni, calurum, grande, etc. Généralement les premières fleurs ont une forme normale, mais la dernière ou les dernières ont des organes manquants,ou soudés deux à deux; ces anomalies sont généralement considérées comme un résultat de l’hybridation. L L L k *% P. V. — Non, nous ne vous engageons pas à faire en aucun Cas, des famigations dans vos serres. La pureté de l’air est indispensable pour la culture des Orchidées. Si vous faites une fumisation légère, vous ne détruisez pas, vous ne chassez même pas les insectes; si vous faites une fumigation asséz forte et assez prolongée pour être efficace, vous incommodez beaucoup vos plantes. *# X *X EN FLEURS à L’Horrrcurrure INTERNATIONALE, trois superbes variétés de Laeliu elegans, à sesments rosés plus ou moins foncés, et à labelle d’un pourpre intense. *k + * LA GUERRE AUX INSECTES. — Le Journal des Orchidées a signalé l’année dernière un nouveau pro- cédé de destruction des cloportes, découvert par un amateur français, M. Frwer; ce procédé, on s’en sou- vient, consistait à placer dans les serres des morceaux de marron sous lesquels les insectes venaient se loger en grand nombre. Nous sommes informé que ce procédé, qui a continué d’être appliqué dans les serres de M. Fixer, donne des résultats excellents et que depuis son application les racines des Orchidées souffrent beaucoup moins de dégâts. PA LA SOCIÉTÉ L'ORCHIDÉENNE, de Bruxelles, a tenu le 24 septembre sa réunion statutaire annuelle. Il y a été donné lecture du rapport du Comité directeur sur les travaux de l’exercice, et du rapport du trésorier sur l’état des finances de la Société. Les conclusions de ces deux rapports sont des plus satisfaisantes. La médaille d’or de la Société, décernée à l’amateur qui a obtenu le plus grand nombre de distinctions dans le cours de l’exercice, a été attribuée à M. WARocQuÉ, et les médailles d'argent, à M. Arr. Van Imscuoor et à M. le Comte A. DE Boustres. L'assemblée a adopté une proposition tendant à porter à 17 le nombre des membres du Jury des meetings. Puis elle est passée au vote pour le renouvellement statutaire du Comité directeur et la nomination des membres du Jury pour 1893-94. Ont été réélus membres du Comité directeur : MM. Gsorces Warocqué, Lucren LiNDEN et pu TRIEU DE TERDONCK. É Ont été nommés membres du Jury des meetings : MM. Comte pe Bousres, Houzeau pe Lente, F. Ke- GELJAN, D. MassanGe pe Louvrex, Dr Caparr, F. Huy- BRECHTS, Em. RopiGas, D. Van CAUWELAERT, A. VAN ImscHoor, FL. Pauwezs, CH. Van WAmBEke, A.WINnc@z, Cr. DE BosscnerE, ARM. DE MEULENAERE, CH. VASSEUR, L. Luggers et J. DE MoERLOOSE. L'assemblée a nommé président d'honneur, à l’unani- mité, en remplacement de M. le Baron DE BLEICHRÔDER, décédé, Sir Trevor LAWRENCE, président de la Société royale d’horticulture de Londres. 3% ae Le Lüddemannia Pescatorei a fleuri récemment à Kew en produisant 45 fleurs sur une seule tige tombante. Cette Hloribondité remarquable fut cependant bien dépassée lors de la première floraison de cette espèce en Europe, en 1849, un an après son introduction par M. Lanpex. Une plante qui était entrée dans la célèbre collection de M. Pescatore produisit un racème de 96 fleurs, lequel fut envoyé au Dr Linpzey, qui dédia la nouvelle espèce à Pamateur français à qui elle appar- tenait. es Nous apprenons avec regrets la mort de M. Hucx Low, un des chefs de la grande maison d’horticulture Huer Low et C°, de Londres, dont le nom tient une orande place dans l’histoire de l'introduction des Orchidées. F.J. — Le nom exact est cependant Bulbophyllum. Il est bien vrai que ce nom est mal composé, puisqu'il comprend un radical latin combiné avec un mot grec ; mais c’est du moins le nom qui a été donné le premier au genre, et qui doit être conservé. Le nom de Bolbo- phyllum est une correction, une rectification d’ailleurs parfaitement fondée, mais qui n’a pas d'autorité dans le glossaire botanique. JUSQUE Pn LES ORCHIDÉES DE M. ALF. VAN IMSCHOOT. — Lors d’une visite que nous fimes aux serres de cet orchidophile distingué dans le courant de septembre, nous avons relevé quelques Orchidées remarquables par le mérite de la variété ou par la gentillesse de leurs fleurs de petites dimensions, de vraies miniatures. En attendant que nous donnions une étude complète des serres de Mont-St-Amand, nous citerons une remar- _quable variété de Cattleya Sanderiana et une non moins intéressante de Cattleya velutina, avec de larges divi- sions et un labelle avec des lignes pourpres rayonnantes, bordé de jaune. La nuance lie de vin bien prononcée du Cattleya elegans Turneri en fait une magnifique variété. Le Cypripedium Elliottianum, au sépale dorsal à fond jaune, et le Cypripedium Rothschildianum, à fond blane, sont représentés par deux beaux spécimens bien fleuris. Le Cattleya Loddigesi a de très larges pétales et un labelle entièrement blanc ; un Cypripedium niveum avec une fleur d’un blanc très pur portée sur une hampe d'environ 0M20, grand progrès qui relève énormément cette jolie espèce. Un grand exemplaire d’'Oncidium zebrinum est couvert de fleurs. Un assez rare Coelogyne Thuniana nous plait beaucoup, ainsi qu'une variété aux fleurs rouge brique terne de l’Epidendrum vitel- tinum dont la hampe porte dix-sept fleurs. Un grand exemplaire d’Epidendrum prismatocarpum compte douze grappes de ravissantes fleurs. Fort joli le Vanda tricolor Imschootiana, la plus foncée des variétés connues ; le fond de la fleur est blanc pur, les taches emméêlées sont d’un brun chocolat spécial entourées d’un large bord lilacé. Un rare Browlea coerulea, conduit à un Promenaea citrina ravissant. Ravissants aussi, le Masdevallia Parishii, le Mesospinidium vulca- nicum, le Coelogyne corymbosa, le Polystachya pubes- cens et le P. galeniculuta, V'Epidendrum follax et VE. inversum, le Brassia maculata, V Epidendrum tova- rence avec son blanc virginal, l’Oncidium dasystyle, charmante petite fleur rappelant le monde des insectes, le Zygopetalum parviflorum, le Phalaenopsis Esme- ralda, \ Epidendrum ochraceum et beaucoup d’autres. Cu. DE BossCHERE. L'HORTICULTURE INTERNATIONALE (LIN DEN) Parc Léopold; BRUXELLES. OLLECTIONS D'ORCHIDÉES PERL RbDUIT Ces collections ne renferment que de bonnes plantes de force à fleurir ; -elles s'adressent spécialement aux amateurs commençants, à ceux qui veulent s’essayer dans la CULTURE DES ORCHIDÉES. Elles sont destinées à propager le goût de la culture de ces admurables plantes. PREMIÈRE COLLECTION 6 Orchidées de serre froide pour 30 francs À Odontoglossum grande. Cypripedium insigne montanum. Cochlioda Notzliana. , Odontoglossum cirrhosum. Oncidium macranthum. Odontoglossum nebulosum candidulum. DEUXIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre froide pour 3O francs Coelogyne cristata. Cypripedium insione montanum. Odontoglossum Alexandrae. Odontoglossum nebulosum candidulum. Lycaste Skinner:i. Epidendrum vitellinum. Cochlioda Notzliana. Anguloa Clowesi. Odontoglossum citrosmum. Laelia anceps. Oncidium macranthum. Odontoglossum cirrhosum. TROISIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre tempérée pour 93O francs Laelia autumnalis. Cattleya Mossiae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Odontoglossum vexillarium. Oncidium flexuosum. QUATRIÈME COLLECTION 12 Orchidées de serre tempérée pour BO francs Cattleya Warocqueana. Maxillaria luteo-alba. Laelia autumnalis. Odontoglossum Harryanum. Cattleya Mossiae. Oncidium aurosum. Bifrenaria Harrisoniae. Lycaste gigantea. Miltonia flavescens. Oncidium flexuosum. Odontoglossum vexillarium. Cattleya tigrina. CINQUIÈME COLLECTION 6 Orchidées de serre chaude pour 3O francs Cymbidium eburneum. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum. Cattleya Alexandrae. Dendrobium nobiie. Oncidium papilio. SIXIÈME COLLECTION 12 Orchidées pour 6O francs Vanda coerulea. Cymbidium eburneum. Dendrobium bigibbum. Catasetum Hookerae. Cypripedium volonteanum. Dendrobium formosum giganteum. Cattleya Alexandrae. Oncidium Lanceanum. Phalaenopsis grandiflora. Dendrobium nobile. Epidendrum Capartianum. Oncidium papilio. LAORTILULTURE INTERNATIONALE (LINDEN) (Société Anonyme) ere LH LS BRUXELLES. © ÉTABLISSEMENT SPECTAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉES SUR DEMANDE Correspondance en français, anglais et allemand ff æ Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NOTA BENE. —— Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main —- L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut cèder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. CS "à À AS gt casse IS OCTOBRE 828-160 Nao 8e JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE f Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \ Ch. Van Wambeke, À. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, DOCS Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O'’Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, ©. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, À. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. Hubert, A. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la Mrance : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. _ EP NP EEE NF RE RENTE EU TTIDE OEEIE ET VE EP ET om come LINDENIA TOONOGRAPHIE DES ORCHEDÉMS PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles LS « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a élé fixé comme sut : 4e Volume (presque épuisé) 495 fr.; 2° Volume, 400 fr.; 3v° Volume, 75 fr.; 4m Volume, 70 f.; je Volume, 65 fr. ; 6° Volume, 65 fr.; 7° Volume, 65 fr.; 8° Volume, 65 fr. _ 9" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : 625 francs. La Lindenria publie également DEPUIS LE 1e FÉVRIER 1891 DeNtes ÉDITLON ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de Fabonnement à chaque volume : 2 shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDEÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES Ru cmreus LE PROCHAIN MEETING NUE, ETIEU LE 19 NOVEMBRE PROCHAIN (Lie Meeting est remis à cette date à cause de l'Exposition des Sociétés royale de Klore et Lainnéenne qui aura lieu à Bruxelles le deuxième Dimanche du mois.) Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzEAU DE LeHaïE, Comte A. pe Bousies, F. KeGersan, D. Massance DE LoUvREx, D' Caparr, À. Huyerecurs, É. Roprcas, D' VAN CAUWELAERT, A. Van ImscHooT, FL. PAuwezs, Cu. van Wampeke, A. WiNcoz, CH. DE BossCHERE, ARM. DE MEULE- NAERE, CH. Vasseur, L. LugBers et J. De MorrLoose. Du offre 125 francs POUR = 1 vol. de 14 LINDENRS et 15 francs pour le 1° vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉlAI S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 87* NUMERO : Pages Causerie sur lés Orctées DV RE QE RAR OR CS AN ON Re e CE SR 20) Revuedes Orchidées nouvelles ion peu/Connues MEN UE EEE EEE AE ER EEE Les Orchidées populaires . . NA SR SR ET TRS OU AN ES E DE ARE le te Le l Les Orchidées de serre froide pentant l'été . CE RON ET AU LOUE SE CE EE RER AE: LE ne: ES Le Cypripedium Stonei . . AR NE CARE ER SR NP Re ne 02) Etude de botanique iounae sur les Or dise RE a RE AE S + - 2 LeCattleya Alexandrae/et ses détracteursp RER LAN RS REC. SN LA CULTURE BELGE DES ORCHIDÉES a obtenu depuis quelques années de brillants succès qui ont fait adopter partout comme la CULTURE MODÈLE, Le JOURNAL DES ORCHIDÉES à publié les articles de connaisseurs anglais éminents, notamment de Sir Trevor LAWRENCE, président de la Société Royale d'Horti- culture de Londres, de M. James O'Briex, de M. Nicnorsox et de M. W. Warson, chefs des cultures des Jardins Royaux de Kew, constatant les progrès accomplis et les résultats remarquables obtenus en Belgique. Les allégations des maisons concurrentes et celles des voyageurs de commerce étrangers, chargés de dénigrer les firmes belges, pour placer leurs plantes, ne sauraient diminuer la valeur de ces appréciations. Nous engageons tous les amateurs d’Orchidées de passage en Belgique à venir visiter les serres de L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE, afin de se rendre compte par eux-mêmes du superbe état des plantes qui y sont cultivées, et de Ja modicité des prix. Des offres spéciales sont adressées'à toutes les personnes qui en font la demande, el l’on peut constater en commandant quelques plantes à tütre d'essai, qu'il est impossible d’obtenir ailleurs des Orchidées aussi vigoureuses et aussi saines à un prix aussi modéré. SECRÉTARIAT !: 100, RUE BELLIARD — Re Bruxelles, le 8 octobre 1893. FORME LEE EMNNE SOCEE TE, D'AMATEURS’D'ORCHIDÉES. BRUXELLES Présidents d'honneur : MM. J. LINDEN, consul-général honoraire, pour la Belgique; Comte du BUYSSON, auteur de « l’Orchidophile, » pour la France; J. de LANSBERGE, ancien gouverneur géneral des [ndes Néerlandaises, pour les Pays-Bas ; Sir TREVOR LAWRENCE, président de la Société royale d'Horticulture de Londres, pour l'Angleterre. QUARANTE-CINQUIÈME MEETING Le premier Meeting du sixième exercice a été un très grand succès. Treize exposants avaient envoyé 60 plantes, presque toutes supérieures, et quelques-unes absolument d’élite. On a surtout fêté la rentrée triomphale des Cattleya Warocqueana (labiata) montrés en variétés de tout premier ordre; l'apparition superbe du Catileya Alexandrae, qui est décidément, comme dit l'Orchid Review anglaise, une très belle Orchidée. Il y avait aussi quelques splendides variétés de Laelia elegans et une série de Cattleya Eldorado, un Cypripedium Rothschildianum étonnant et beaucoup d’autres Orchidées de mérite. Parmi les plantes les plus remarquables, nous citerons : Le Catileya gigas var. gigantea, à fleurs énormes; les Cattleya aurea, les Miltonia spectabihs Moreliana, le Miltonia candida, portant cinq belles tiges florales; l’Eprden- drum vitéllinum majus, l'Odontoglossum grande, les Catlleyu bicolor et guttata, riche- AN Be : Es FA? ae Fo Rae a # jrs re ch ÉSrte Lo te HE à “rpsah 3 CE Lee té Fa PSS Li sun … ref 4 te A é: BD dE GE à £ ; < due Vous se > AMOR te fi En (E5 ÉR HE FE 5 Les tr F45 ; fn 1 Home za i oi Noé Cuprueauon N arpcgneenis “yes 2 ee rire : pu EE HO BE SM ob atsofitrs9 É Da magnifique. Série Gate dARUUET ia op HÉROS é : Ra sud tions rs AL Lo ee. A 9b | : PRES FRonalors Aie = creaar) gate * Le us . de. ‘curieex de He plans tré re ire Cehiioé Mic: AAA "LEA É he te Æ LIRTRA RE à À 1. . RES rides ee JETER RER ARNO 2 ado slt pare sport SE SPAS - met ne “pour: en ireisière Lee EBtE SBÈCE ee SA réelles bia . M: CAPES En .seesls re sb st sb 2isoñiir00. 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Les honorables gentlemen par qui nous avons eu l’honneur d’être reçus sont trop éclairés pour attendre de moi un pur et simple tribut de louanges et d’admiration, et en me bornant à ces banales formules, je penserais faillir à ma tâche. Ce qui est intéressant pour les lecteurs orchidophiles, pour ceux du conti- nent comme pour les amateurs d'Outre-Manche, ce n’est pas de répéter les descriptions souvent faites des merveilleuses collections qui existent en Angle- terre, d’énumérer les innombrables châteaux, dans lesquels les grands seigneurs de ce pays savent se créer une vie si fastueuse, au milieu des trésors de la flore tropicale; il est d’une portée beaucoup plus haute de comparer les procédés employés là et ici, les résultats obtenus en Angleterre et ceux que nous obtenons sur le continent, et de tirer de ces rapprochements des conclusions utiles pour le progrès de la culture. Nos voisins, on le sait, sont d’excellents cultivateurs d’Orchidées. Les spécimens magnifiques, les floraisons qu’on admire dans les collections des principaux amateurs d'Angleterre, et dont ce journal même a déjà plus d’une fois cité des exemples remarquables, en fournissent une preuve évidente. Cependant nous avons été frappés par quelques différences dans les traitements adoptés, différences qui, je dois le dire, sont certainement en faveur de « l’École belge » de culture des Orchidées. La principale me paraît résider dans le manque d’air et de lumière, et j'avoue qu’elle est, à mon avis, d’une importance essentielle. En second lieu, les plantes sont généralement trop sèches. 230 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Beaucoup de serres à Orchidées, en Angleterre, sont adossées, donc mal éclairées et insuffisamment aérées, même là où sont cultivés les Odontoglossum des Cordillères, qui ont besoin d’une grande circulation d’air. Les ventilateurs sont peu nombreux, de trop petite dimension, et il est visible qu’on ne les ouvre presque Jamais. Nous en avons vu quelque part qui étaient formés d’une plaque de métal percée de trous, par où l’air passait à peine. Très peu de prises d’air ouvraient au sommet des serres. Cela ne saurait suffire. Nous avons vu appliquer presque partout un procédé détestable : c’est celui qui consiste à recouvrir les tablettes d’une épaisse couche de coke ou de char- bon, au lieu d'employer des tablettes à claire-voie laissant circuler l'air entre les pots. Les Orchidées demandent un air très-pur et frais ; elles craignent avant tout la sécheresse. Or le chauffage artificiel est très désséchant. L'air qui pénètre dans la serre avec une proportion de vapeur d’eau suffisante devient très avide d’eau quand il a été chauffé de quelques degrés seulement, la tension de la vapeur d’eau augmentant rapidement avec la température ; vers le sommet de la serre, où s’amassent les couches les plus chaudes, les plantes se dessèchent très vite si l’on n’a pas soin d'installer des ventilateurs permettant à cet air chaud de s’échapper, et à l’air du dehors de le remplacer peu à peu. C’est pour ce motif même qu’on doit éviter de donner aux serres à Orchidées une trop grande hauteur ; lorsque les plantes du bas seraient à la température conve- nable, celles du haut se trouveraient dans une atmosphère trop chaude et trop sèche, qui les grillerait et pomperait toute leur humidité, au grand détriment de la végétation. Même dans des serres assez basses, les jardiniers constatent bien cet effet lorsqu'il y a des plantes suspendues au vitrage. Lorsque l’on chauffe beaucoup, une plante arrosée à neuf heures a son compost presque sec à deux heures. C’est encore par la même raison que l’on doit arroser abondamment les Vanda, Aerides, Cypripedium, Cymbidium et autres espèces de serre chaude. Nous avons noté aussi une chaleur excessive dans la plupart des serres, particulièrement dans celles des Odontoglossum et Masdevallia. *X La lumière est également indispensable aux Orchidées. Tous les amateurs du continent ont constaté la différence surprenante de vigueur et de santé qui s’observe entre les plantes cultivées près du vitrage et celles placées plus en 15 OCTOBRE 1893 ; 231 arrière, non pas même dans l’ombre, mais dans un jour moins lumineux. Or, j'ai remarqué qu’en Angleterre beaucoup de cultivateurs ne tiennent pas assez compte de ces exigences. Les serres sont obscures, souvent recouvertes d’une toile assez épaisse. Nos claies en lattis, tamisant la lumière. sont bien plus recommandables. On pratique aussi en Angleterre le système consistant à recouvrir les serres pour les protéger du froid ; ainsi que le disait notre collaborateur M. L. HELLE, qui traitait le même sujet dans le dernier numéro de ce journal, je ne saurais approuver ce dispositif. En dehors des excellentes raisons qui ont été exposées dans l’article en question, il me semble qu’il y a en Angleterre des motifs spéciaux de ne pas intercepter le jour. Le ciel étant déjà trop souvent obscurci par les fameux brouillards septentrionaux et, aux environs des grandes villes, par les fumées des usines, il est de toute nécessité de laisser les plantes profiter le plus possible du moindre rayon de lumière. L'air, la lumière, pour la vie des plantes comme pour celle des êtres humains, me paraissent être des éléments essentiels. Il faut de l’air pour renouveler l'oxygène nécessaire à la respiration; il faut de l’air atmosphérique pour remplacer l'air desséché et fournir une nouvelle quantité de vapeur d’eau; il faut de l’air qui circule dans la serre pour chasser les gaz pernicieux, stagnants dans certains recoins des serres, pour évaporer l’eau dans le compost, sur les tablettes, sur les feuilles et dans les replis des organes végétatifs, où cette eau produirait en croupissant une dangereuse décomposition. La lumière est non moins indispensable, et l’article récent de M. D. TREYERAN a fait saisir aux lecteurs de ce journal le rôle important qu’elle doit jouer. La lumière ne va pas sans la chaleur, chaleur naturelle qui est beaucoup plus saine et plus efficace que celle des appareils artificiels. Elle facilite la respiration des plantes. Les rayons lumineux favorisent également l’assimi- lation; et tous, nous avons constaté que les Orchidées placées en bonne lumière, dans la seconde partie de l’année, mwrissarent mieux, c’est-à-dire s’assimilaient mieux la nourriture absorbée, par suite étaient dans des conditions beaucoup meilleures pour produire après le repos des pousses vigoureuses, des floraisons abondantes et brillamment colorées. Les cultivateurs anglais comptent uniquement sur le repos pour aoûter les plantes, et ils attachent tant d'importance à ce repos qu’ils arrivent à tenir leurs Orchidées extrêmement sèches, même pendant la végétation. Aussi ne voit-on pas en Angleterre cette vigoureuse croissance que montrent les plantes cultivées 227 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES selon « l’École belge, » ces bulbes énormes d’Odontoglossum et de Cattleya qu’on admire chez nous. Les Orchidées sont moins vertes, moins enracinées, et ont des tiges florales beaucoup plus grêles. Nous arrosons beaucoup plus et nous donnons un repos moins long, mais, chose essentielle, nous aérons le plus possible, et c’est en grande partie, comme le faisait remarquer devant nous M. VAN IMsCHOOT à un jardinier anglais, l'air qui aoûte nos plantes. Après avoir comparé les cultures, il pourra sembler intéressant de comparer ceux qui les appliquent. M. Caxuzac faisait récemment une comparaison entre le jardinier anglais et le jardinier belge qui m’a paru saisissante. Le jardinier belge est plus ardent travailleur, plus rigoureux observateur des mille petits soins de détail qui parfois seraient pris par un superficiel pour des minuties, mais qui ont cependant une si grande importance; il a plus d'imagination, d’entrain ; il varie davantage son travail, a plus de goût, et est plus capable de trouver du nouveau; mais il n’a pas la patience, la solidité, la ponctualité du jardinier anglais ; celui-ci connaît mieux aussi les noms de ses plantes, a plus de tenue, respecte davantage sa mise et sa personne, et a en somme, une éducation plus complète. LUCIEN LINDEN. RÉVUEN DES ORCHIDÉES NOUMELEES OI PEU CONNUES LYCASTE CINNABARINA Rozre. Espèce très belle et très intéressante qui vient d’être introduite par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE, de Bruxelles. Elle avait été découverte par WarsceWicz, qui l’avait nommée Maxillaria ciinabarina, mais elle n’avait jamais encore été introduite dans les cultures. La structure de la fleur lui assigne sa place dans le genre Lycaste, et par suite M. ROLFE lui a donné le nom de ZL. cinnabarina. Les fleurs de cette espèce sont grandes et appartiennent au même groupe que les L. gigantea et costata; elles ont les pétales et sépales d’un blanc 15 OCTOBRE 1893 233 verdâtre, et le labelle d’un rouge brique brillant, et comme vernissé. Ce dernier organe produit, par son coloris, un contraste très frappant et donne à la fleur un attrait dont manquent un peu les espèces voisines, L. gigantea, etc. Cette belle espèce a fleuri également, en août dernier, dans la collection VAN IMscHooT à Gand. ZYGOPETALUM GRANDIFLORUM BENTH. Cette espèce, plus connue sous le nom de Galeottin grandiflora, est ancienne, mais très rare dans les cultures. Elle fut découverte vers 1853 dans la Nouvelle Grenade par un des collecteurs de M. J. LINDEN, mais celui-ci ne put en découvrir qu’un seul exemplaire, malgré. des recherches opérées dans une aire assez étendue. Ce n’est pas le seul exemple de plantes à peu près introuvables, n’existant qu’en nombre très réduit et en un seul endroit, et M. LINDEN pourrait, j'en suis certain, citer des cas analogues bien curieux. La fleur, dans sa conformation générale, a une certaine analogie avec le Z. Lindeniae. Le labelle, largement ovale, acuminé, a notamment beaucoup de ressemblance avec celui-ci de cette espèce ; toutefois il a un coloris différent, et est rayé longitudinalement de violet au lieu de cramoisi, avec la crête jaune orangé, bordée de rouge. Les pétales et sépales sont d’un vert pâle recouvert de cinq à sept bandes brunes dans le sens de Îa longueur ; la fleur dans son ensemble mesure près de huit centimètres de diamètre. Max GARNIER. CYPRIPEDIUM CHARLES WORTHI RoOLFE. Ce nouveau Cypripède auquel il vient d’être décerné par la Société royale d’horticulture de Londres un certi- ficat de mérite de 1° classe surpasse, paraît-il, en beauté Le C. Spicerianum, cette superbe espèce si admirée de tous les Orchidophiles et dont il a la forme. Le sépale dorsal supérieur, aussi grand que celui du C. callosum est d’un beau pourpre, puis les pétales et le labelle sont d’un brun jaunâtre luisant. C’est une nouvelle espèce, introduite cette année des Indes orientales par la firme CHARLESWORTH, SHUTTLEWORTEH et Ci, de Londres, et dont toute la presse horticole anglaise vient de faire les plus grands éloges. O. BALLIF. 234 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LES ORCHIDÉES POPULAIRES Odontoglossum triumphans La gravure ci-dessous (fig. 67) donnera au lecteur une idée du port et de la floribondité de cette belle espèce, l’une des plus belles de Ia serre froide et l’une des plus précieuses pour l’ornementation des serres et des appartements. 4 Fig. 67. — Odontoglossum triumphans. Nous ne répèterons pas ici la description que nous en donnions récemment, et nous prions le lecteur de se reporter à l’une de nos dernières causeries, page 182 de ce volume. 15 OCTOBRE 1893 235 LES ORCHIDÉES DE SERRE FROIDE PENDANT L'ÉTÉ Rien n’est plus agréable, à mon avis, que de discuter courtoisement avec un adversaire instruit et de bonne foi, tel, en un mot, que M. le Comte DE MoRAN — surtout lorsqu'on a puisé aux mêmes sources des méthodes pareilles d’obser- vation et de discussion et que les deux interlocuteurs, également désintéressés, n’ont d’autre but que la recherche de la vérité et d’autre désir que celui d’être utile. ee Je suis donc heureux d’avoir à répondre aux observations contenues dans le numéro du 15 août, et je m'’efforcerai de le faire en peu de mots, pour ne pas abuser de la patience des lecteurs du Yournal des Orchidées. Et d’abord je tiens à déclarer que je ne fais point de théorie. J’expose les résultats de mes essais, poursuivis depuis quatre ans passés avec un soin méti- _ culeux; et après avoir rendu évidente l’innocuité — sinon les avantages — de la culture que je pratique, — j’engage mes collègues en horticulture à reprendre pour leur compte mes expériences. Je ne doute pas, d’ailleurs, de leur succès. Dans mon dernier article, je crois n’avoir fait qu’énoncer un principe univer- sellement admis en biologie animale ou végétale, lorsque j'ai affirmé : 1° Que les racines, comme les autres organes d’un végétal, ne peuvent se bien porter et se développer vigoureusement qu’à condition d’exercer normale- ment leur principale fonction, qui est de recueillir et d’élaborer les aliments fournis par le milieu ambiant. Ceux-ci circulent ensuite dans les autres organes, sous le véhicule de la sève, et concourent à la formation des tissus. 2° Que la seule manière d’obtenir ce double résultat : développement d’un système radiculaire vigoureux et actif, circulation régulière de la sève plastique; est de fournir en abondance au végétal, par le canal des racines, les éléments dont il a besoin, moins le carbone, que les feuilles ont pour mission de puiser dans l’atmosphère. | or Ces vérités ont été constatées mille fois dans la culture de toutes les plantes d'ornement ou d'utilité. Il n’y a pas de raison de croire qu’elles ne s'appliquent pas aux Orchidées. 236 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Contrairement à ces principes, admettrons-nous avec M. DE MoRraAN, que « le développement d’une abondance de racines n’est pas un symptôme néces- « sairement favorable, au contraire ? » Je répondrai hardiment : Non, s’il s’agit de racines actives, c’est-à-dire de celles qui sont plongées dans le compost, dont l'enveloppe extérieure a conservé sa perméabilité, et qui développent des ramifications et des spongioles. L’expé- rience prouve que leur accroissement est toujours suivi d’un développement proportionnel des autres organes. — Our, — s’il s’agit de racines aériennes, devenues passives, c’est-à-dire revêtues d’une enveloppe blanche, subéreuse, et converties en simples organes de préhension. Ces racines n’agissent plus que par leur extrémité, elles s’al- longent donc inutilement aux dépens de la sève qui serait mieux employée au développement des organes aériens. Et cette distinction entre les deux catégories de racines, mon honorable collaborateur ne l’a-t-il pas faite lui-même, lorsqu'il disait en 1890, page 126 du journal : « J'ai souvent remarqué que les Cattleya moins enracinés hors du « compost, mais beaucoup à l’intérieur, sont plus vigoureux que ceux qui ont « les racines hors du pot ou du panier ? » Me sera-t-il permis de faire observer aussi que l’exemple des plantes de pot, cité par M. DE MoRAN, semble de nature à fortifier ma conviction plutôt qu’à l’ébranler ? Si les racines d’une Orchidée, cultivée d’après la méthode ordinaire, s’en- roulent circulairement à la périphérie du pot, c’est qu’elles cherchent une issue pour en sortir, et trouver au dehors la nourriture qui leur fait défaut. On peut faire la même remarque sur toutes les plantes en pot, et cela d’autant plus nettement que la terre est plus maigre; alors les racines vont droit à la circon- férence du pot, et ce n’est pas pour y chercher l’air — car elles ne manquent pas de s'échapper par le trou du fond, quand le pot est enterré. Quant aux Orchidées que je cultive en paniers, elles ont toute facilité pour en sortir par l'intervalle des barreaux et se développer dans l’atmosphère. Si elles ne le font pas, ou si, après être sorties, elles rentrent dans le compost, c’est apparemment parce qu’elles y trouvent des aliments à leur goût. Car les Orchidées, croyez le bien — ne sont épiphytes (°) que faute de mieux, (x) Je prends Épiphytes dans le sens ordinaire du mot, qui n’est pas le sens réel. 15 OCTOBRE 1893 237 et tout en S’accommodant à la rigueur « d’une atmosphère spéciale, extrème- « ment humide et chargée d’émanations gazeuses les plus complexes (*) » que nous ne pouvons pas leur ménager dans notre pays, elles ont certainement pour la plupart d’autres ressources, encore peu connues, mais qu’on peut déjà soup- çonner. Les collecteurs ont malheureusement bien autre chose à faire que d’étudier sur place le problème délicat de la nutrition des Orchidées. Cependant si on pouvait les interviewer, on obtiendrait d’eux, sans doute, des renseigne- ments bien précieux et qui surprendraient à coup sûr les partisans de la culture A à l’eau claire, car dans leurs récits, on peut déjà trouver bien des phrases qui, réunies et commentées, donnent fort à penser. Il y a là, comme dirait M. SARCEY — un article à faire, et peut-être le ferai-je un jour. Pour cette fois, je me bornerai à citer quelques passages d’un ouvrage déjà ancien — le traité de M. pu Buysson (1868). On y lit page 238, à propos du Cattleya Leopoldi : Quoique épiphyte, il devient plus vigoureux quand ses racines rencontrent quelque vieux Bromelia rempli de détritus. Page 446. Le Phalaenopsis Schilleriana habite l'écorce moussue des troncs d’arbre, de préférence aux branches. (Et dans la nature vierge, plus encore que chez nous, les mousses fourmillent d'insectes morts ou vivants et de détritus végétaux et animaux qu’elles arrêtent comme dans un crible). Page 449. Les Pleione tapissent les roches moussues et couvertes de courtes graminées. Page 483. Les Stanhopea vivent en épiphytes aux enfourchures des branches dans les mousses et débris de végétaux qui s’y sont accümulés. Page 498. Les Vanda habitent les forêts et les jungles, fixés presque tou- jours sur les grands arbres, aux enfourchures des branches, où leurs grosses et longues racines trouvent une nourriture substantielle et une abondante humi- dité, dans les amas de détritus qui s’y trouvent accumulés. Et enfin, pour résumer, page 102 : Il n’est pas rare de rencontrer, aux enfourchures des branches, dans les forêts séculaires des régions tropicales, des amas tels qu’ils présentent plusieurs mètres carrés de superficie, avec une épaisseur proportionnée, allant toujours (1) CH. ANDRÉ, Ÿournal des Orchidées, 1891, page 79 et suivantes. 238 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES en augmentant par la chute incessante de nouveaux matériaux. Là se pressent une telle quantité de plantes diverses, que ce sont de vrais jardins suspendus. Si une Orchidée vient à y naître, elle s’y développe alors dans toute sa magni- ficence et pendant un temps indéfini. Je pourrais faire bien d’autres citations, puisées dans le journal L'Orchido- phile ou dans celui de M. LINDEN; mais j'en ai assez dit pour aujourd’hui sur ce sujet. N’avons nous pas d’ailleurs, en France et en Belgique, des épiphytes par nécessité, qui, si on les consultait, préféreraient peut-être un autre genre d'existence ? Qui de nous n’a vu, sous le climat du Midi et même du Périgord, des figuiers, semés par quelque oiseau, pousser dans une fente de rocher ou dans une vieille muraille, à vingt mètres du sol, y vivre de longues années et y fructifier sans que leurs racines touchent la terre? Le Câprier est dans le même cas, et bien d’autres plantes aussi. Dans le vieux clocher de Saint Front, récemment démoli, on voyait autrefois, à quarante mètres de hauteur, de superbes ravenelles qui fleurissaient chaque année et donnaient des graines, vivant en épiphytes. Néanmoins personne, je crois, ne s’est imaginé de cultiver le Figuier ou la Giroflée, sur un quartier de roc ou sur une vieille cathédrale. On a importé en France des Dendrobium Wardianum dits à courts bulbes, de 0,25 à 0,30 de hauteur. Mis en panier, ils développent des tiges de 1"25 qui atteindront certainement 1"50, hauteur cinq fois plus grande que dans leur pays natal, et se couvriront de fleurs. Pensez vous que ces Dendrobium aient été épiphytes par vocation ? Croyez vous qu'ils regrettent leur branche natale ? : Mais il est temps de terminer cette causerie. Un mot seulement sur les expé- riences d’exposition des Orchidées à l’air libre, faites par M. DuvaL et répétées par moi sur une très petite échelle. Ces essais, dit mon honorable contradicteur, n’ont pas eu de suite ; et il en fait un argument contre la thèse que je soutiens. Je me suis bien mal expliqué si j’ai permis de supposer que je considérais les expériences de M. DuvaL comme le point de départ d’une culture régulière des Orchidées à l’air libre. Telle n’a jamais été ma pensée. Certes, il est intéressant de constater que ces végétaux montrent une résistance inattendue aux intempé- ries, aux rayons d’un soleil brûlant, à la sécheresse de l'atmosphère, aux brusques variations de la température; mais ce n’est pas une raison pour y exposer de propos délibéré des plantes en général précieuses, dont la croissance est lente et la multiplication difficile. En somme, les Orchidées exposées à l'air libre se comportent aussi bien qu’en serre, mais elles donnent autant de peine, 15 OCTOBRE 1893 239 inspirent plus d'inquiétude et courent plus de risque ; une grêle même légère, des pluies prolongées, l’invasion des insectes peuvent en peu de temps compro- mettre leur santé et même leur existence. Un horticulteur prudent donnera probablement toujours la préférence à la culture en serre, qui, lorsque la venti- lation est pratiquée avec intelligence, présente tous les avantages de l’exposition en plein air, sans en avoir les inconvénients. C’est ce que M. pu BuyssoN a fort bien fait remarquer, à propos des Cypripedium, et les considérations qu’il faisait valoir peuvent être appliquées à toutes les catégories d’Orchidées. Périgueux, le 15 septembre 1893. E. Roman. __N. B. — On verra sans peine que cette note a été écrite avant la réception du numéro 85 du Yournal des Orchidées. Je n’ai rien voulu y changer et je vois avec plaisir que mes appréciations sur la culture à l’air libre sont à la fois corro- borées par la lettre de M. DuvaL et par les observations dont M. LINDEN l’a fait suivre. LE CYPRIPEDIUM STONEI Le Cypripedium Stoner est une des espèces les plus Te equeRIs du genre, et dans ses plus belles variétés il n’a pas été dépassé. C’est à l’une de ces variétés, le C. Stoner platytoenium, qu'appartient encore aujourd’hui le record du plus haut prix réalisé en vente publique. Cette magnifique variété, qui est extrêmement rare, a une histoire. Elle se révèla en 1867, dans la collection de M. Day, parmi des C. Stonei ordinaires importés de Sarawak (Bornéo) en 1863 par MM. Hucx Low et Cie. Peu à peu, au bout de quelques années, un petit nombre de plantes obtenues par division se répandirent dans d’autres collections. Quelques exemplaires, mis en vente en 1880 en même temps que la collection entière de M. Day, furent achetés à des prix très élevés par Sir TREvOR LAWRENCE et M. le Baron SCHR&DER ; ce dernier enrichit encore sa collection ultérieurement de quelques autres plantes, et neuf exemplaires sont actuellement sa propriété. Lors de la vente de la collection de M. Lee, à Leatherhead, en 1887, un exemplaire fut paie par M. le Baron SCHRŒDER la somme respectable de 8,137 francs. 240 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Toutes les plantes existantes de cette variété hors ligne sont issues du pied original qui avait fleuri chez M. Day. Le Cypripedium Stonei fleurit au commencement de l'été, du mois de mai environ jusqu’en juillet. Il a le sépale dorsal largement obcordé, acuminé, blanc d’ivoire avec 2 ou 4 stries longitudinales pourpre noirâtre plus marquées vers le sommet, le sépale inférieur semblable et presque aussi grand; les pétales linéaires, d’une longueur de 12 à 15 centimètres, sont d’abord étalés horizontalement, puis s’infléchissent d’une façon très élégante; ils sont d’un jaune pâle, avec des taches rouge brunâtre plus nombreuses en allant vers l'extrémité, et ont le dernier quart de leur longueur brun rougeâtre. Le labelle, volumineux, et ayant tout à fait la forme d’une pantoufñle, est rose brunâtre avec d’abondantes réticulations rouge vif. Le staminode est jaune clair, et est bordé tout autour, sauf à la pointe antérieure, d’une bande de poils noirs très serrés. | à La variété platytoenium, que j'ai eu le plaisir de voir en fleurs le mois dernier dans la magnifique collection du Baron SCHRŒDER, se distingue par la largeur beaucoup plus grande des pétales, qui atteignent 2 ‘/, centimètres vers leur milieu, et par le coloris plus vif de toute la fleur. Par une curieuse particularité, une des plantes appartenant à cette collection a produit en 1887 une fleur qui avait un pétale normal, et l’autre étroit comme dans l’espèce type. Ce phénomène singulier est difficilement explicable. Il n’y a d’ailleurs aucune conclusion à en tirer, sinon que le platytoenium appartient à la lignée du C. Sionei, ce qui n’avait pas besoin d’être démontré. Il ne tranche pas la question de savoir si c’est une variété ou un hybride naturel; mais le premier cas est beaucoup plus vraisemblable, car il est impossible de trouver dans cette forme supérieure un seul trait caractéristique d’un autre espèce. C’est uniquement la type agrandi et mieux coloré. | Le C. Stoner Cannartae, figuré dans la Lindenia, qui a été récemment exposé à Londres par M. T. STATTER et y a obtenu un Certificat de 1'° classe, est à peu près intermédiaire entre le type et la variété précédente. Ses fleurs sont grandes et d’un beau coloris, mais il n’a pas la superbe ampleur des pétales qui donne au platytoenium une allure si imposante. Le C. Stone: a été utilisé pour les fécondations artificielles, et a été l’un des parents du magnifique C. X Morgamae. Celui-ci rappelle beaucoup, par l’am- pleur de ses pétales, la variété platytænium. EME 15 OCTOBRE 1893 ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 208) -STENIA. — C’est encore un genre dû à LINDLEY qui en donna la description dans le volume XXIII (1837) du Botanical Register. L'auteur tira son nom du mot grec s{enos, qui signifie é/yoit, parce que, dans ce genre, les masses polli- niques sont allongées et fort étroites. On connaît trois espèces de Stenia : le S. pallida, la première espèce connue de la Guyane anglaise, le S. fimbriata, de la Colombie ; et le S. guttata, du Pérou. Le S. fimbriata, à grandes fleurs d’un jaune soufre, sauf la base du labelle qui présente de nombreuses petites macules d’un pourpre vif, et à labelle finement frangé sur tout son pourtour, et celui qui se rencontre le plus souvent dans les collections de plantes vivantes. Le genre peut être caractérisé comme suit : « Sépales presque égaux, libres entre eux, étalés, les latéraux un peu plus « larges, insérés sur le pied du gynostème. Pétales semblables au sépale posté- « rieur. Labelle continu avec le pied du gynostème, vers lequel il est relevé, _« charnu, large, très concave, trilobé à lobes latéraux petits, à disque muni « d’une crête transversale. Gynostème assez épais, dressé, demi-cylindrique, « prolongé à la base en pied court; clinandre très oblique, à bords entiers. « Anthère terminale, en forme d’opercule, biloculaire; quatre pollinies cireuses, « oblongues-linéaires, superposées par paires, les postérieures plus petites, « reliées à un rétinacle très petit par un pédicelle fort court et élargi. Herbes « épiphytes, à tiges courtes, à pseudobulbes serrés et terminés par une ou deux « feuilles. Feuilles oblongues ou étroites, coriaces, à côtes proéminentes. « Pédoncules naissant entre les pseudobulbes, courts, recourbés, terminés par « une fleur unique, assez grande. » Les Stenia ont assez de rapports avec les Maxillaria ; mais on les distingue facilement de ces derniers en ce que les fleurs n’ont pas de menton distinct; le labelle est continu avec le pied du gynostème, et son disque est #uni d'une crête 242 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES transversale, au lieu d’être nu ou garni de tubercules; en outre, les pollinies sont très étroites, au lieu d’être ovoïdes. Dans le petit tableau suivant, on trouvera résumés les caractères distinctifs des six genres de Maxillariées que nous avons étudiés. I. Pédoncules uniflores, sépales latéraux libres. A. Feuilles minces ou peu charnues, planes. 1. Pédoncules ordinairement solitaires. a. Herbe munie de pseudobulbes, à tige le plus souvent courte et portant peu de feuilles. : } Sépales latéraux formant avec le pied du gynostème un menton bien distinct ; labelle articulé avec le pied du gynostème, à disque presque‘nu ou garni de tubercules; pollinies ovoides . . . . I. MaAxILLARIA. ++ Sépales ne formant pas un menton distinct; labelle continu avec le pied du gynostème, à disque muni d’une crête transversale, pollinies oblongues-linéaires Il. STENIA. b. Herbe dépourvue de pseudobulbes, à tige allongée, por- tant de nombreuses feuilles courtes, étalées et disposées SUR deuxranss FÉSUNUCrS ER CRC A AIT PDrcHAEAS 2. PÉdONCUIESHASCIQUIÉS CNE OR EE, CO TN ORNÉBEMDIUME B. Feuilles très longues et très étroites, charnues, presque cylin- ATIQUES- 20 MACRO RM ET ER NV ES CU RIC AIT IT. Pédoncules pluriflores, sépales latéraux soudés entre eux et renflés en sac aleuribases, eV Sr TR AT SCC NOTAE 18° LA SOUS-TRIBU DES CYMBIDIÉES Pour les caractères de cette sous-tribu des Vandées, nous renvoyons aux pages 278 et 279 de la 3° année de ce Journal; et pour l’énumération des” principaux genres qui la composent, à la même année, p. 280. Parmi ces genres, les Cymbidium (voyez 3" année, p. 130) et les Cyperorchis (voyez 3% année, p. 132) nous sont déjà connus. Les suivants présentent aussi plus ou moins d’intérêt au point de vue horticole : ANSELLIA. — Ce genre fut décrit par LiNDLEY dans le 30° volume (1844) du Botanical Register ; il est dédié au voyageur JOHN ANSELL, qui accompagnait la première expédition anglaise au Niger (1840), et qui découvrit, à Fernando- Po l’espèce sur laquelle le genre fut fondé, nommée À. Africana. Depuis cette époque, spécialement dans ces dernières années, on a décrit plusieurs autres espèces, et le nombre en est porté aujourd’hui à six, répandues tant dans la partie orientale que dans la partie occidentale de l’Afrique tropi- 15 OCTOBRE 1893 | 21 cale ; mais elles paraissent très variables, et certains auteurs ne les considèrent que comme des variétés de l’espèce primitive, l’A. Africana. Les caractères distinctifs du genre sont les suivants : « Sépales et pétales à peu près égaux et semblables, libres, étalés. Labelle « sessile au sommet du pied du gynostème, dressé, trilobé, à disque muni de « deux crêtes ; lobes latéraux larges, dressés et parallèles, le médian étalé, « ovale-arrondi. Gynostème de même longueur que les lobes latéraux du « labelle, dressé, un peu arqué, demi cylindrique, à bords latéraux aigus mais « non ailés, à base prolongée en pied court, large, concave et bilobé ; clinandre « entier. Anthère terminale, operculiforme, convexe, imparfaitement bilocu- « laire, couronnée par un appendice conique et obtus ; deux pollinies cireuses, « -ovales-arrondies, plus ou moins profondément bilobées, attachées sur un « rétinacle en forme d’écaille transversale. Capsule oblongue, sans bec. — « Herbes épiphytes, à tige élevée, charnue et feuillée. Feuilles disposées sur « deux rangs, allongées, plissées. Pédoncules terminaux, rameux. Fleurs « grandes, pédicellées, munies de petites bractées, disposées en panicule ample « et lâche. » En comparant ces caractères à ceux du genre Cymbidium (3"° année, p. 131), nous ne trouvons guère qu’une seule différence bien saillante : c’est que le gynostème de ce dernier est dépourvu de pied, tandis que celui des Ansellia en possède un. La présence du pied au gynostème du genre Ausellia est même une excep- tion aux caractères que nous avons donnés précédemment pour la sous-tribu des Cymbidiées, et semblerait devoir placer ce genre parmi les Cyrtopodiées ; mais l’ensemble de son organisation l’a fait ranger de préférence dans la pre- mière de ces sous-tribus, où sa situation est donc irrégulière. Nous rencontre- rons plus loin la même exception pour les Polystachya. La sous-tribu des Cyrtopodiées nous présentera l'exception inverse : le genre Aganisia a le gynostème dépourvu du pied qui est le caractère distinctif - de ce groupe. : La conclusion à tirer de ces faits est que le groupement naturel des Orchi- dées est fort difficile. Si l’on veut éplucher les détails des classifications qui passent même pour les meilleures, on y trouvera facilement matière à critiques ; mais une classification parfaite est encore à faire, et ne sera peut-être jamais trouvée. (Sera continué.) A. COGNIAUX. 244 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LE GAITLEXA ALEXANDRAE ED SES DÉRRACINEURS La seconde floraison de cette espèce nouvelle vient de montrer d’une façon éclatante combien était injuste le dénigrement intéressé et systématique orga- nisé contre elle par certaines personnes. Comme le disait M. CLAES dans son article du numéro précédent, il est bien évident qu’il fallait laisser la plante s'établir pour pouvoir la juger. Aujourd’hui qu’elle est presque établie, les amateurs peuvent constater qu’elle tiendra une place des plus honorables dans le genre, et qu’elle a en outre le mérite de la floraison hivernale. C’est ainsi du reste qu’ont jugé les huit membres du jury de L’ORCHIDÉENNE, qui, lors du Meeting du 8 octobre, ont décerné au Cattleya Alexandrae un diplôme d’honneur de 1° classe par acclamation et avec félicita- tions pour l'explorateur à qui est due sa découverte. Ce n’est pas seulement en Belgique que le Caïtleya Alexandrae est ainsi apprécié, mais encore en Angleterre; voici deux extraits de l’Orchid Review (numéro d’octobre), qui montrent ce qu’en pensent les juges les plus autorisés : « Le Cattleya Alexandrae fleurit actuellement dans diverses collections, et quoique les plantes ne soient pas encore établies, car les pousses ne sont pas près d'égaler les bulbes d'importation, c’est évidemment une addition au genre qui promet beaucoup, et quand il sera complètement établi, nous _pouvons nous attendre à voir les racèmes porter de nombreuses fleurs comme dans les échantillons sauvages, où l’on en a observé dix au moins. Il est de coloris très variable, car certaines formes sont entièrement rose pourpré, et d’autres ont les sépales et les pétales pourpre brunätre foncé. « M. YOUNG nous envoie quatre fleurs de ce nouveau Cattleya, au labelle rose tendre, aux sépales ondulés, légèrement plus foncés, quoiqu’ à peine bronzés. Nous l'avons vu aussi à l'établissement de Messrs HuGH Low et Cie, mais moins développé. Plusieurs autres personnes l'ont eu aussi en fleurs, et quoiqu'il ne soit pas encore complètement établi, il est certain que c’est un très beau Cattleya, que l’on s'était trop hâté, l’année dernière, de déclarer le plus mauvais du groupe guttata.» À « À À À « À À « À À < À Ajoutons que bon nombre de grands amateurs anglais, dont l’appréciation nous a été rapportée, partagent complètement l’opinion exprimée dès l’année dernière par un juge des plus compétents, M. SraATrER, que le Catileya Alexandrae est « un bijou pour la boutonnière. » 1 PEDIPES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE M. Erep. L. Ames, le grand amateur américain, est décédé subitement dans la première quinzaine de sep- tembre. Voici en quels termes s'exprime à ce sujet le journal Garden and Forest, de New-York : « M..AmeEs était un des plus généreux patrons de l’horticulture que l'Amérique ait produits, et sa collec- tion d’Orchidées était vivement admirée par toutes les personnes qui s’intéressaient au progrès de l’art dans lequel il trouva son principal plaisir. Cette importante collection, commencée il y a bien des années, s’est oraduellement augmentée et enrichie jusqu’à surpasser toutes les autres collections de ces plantes existant en Amérique, et comme nombre, comme diversité ou comme tenue, elle n’est pas surpassée. L'amour de M. Ames pour la nature était sincère et profond, et sa connaissance exacte et très étendue des plantes aux- quelles il s’intéressait particulièrement luia valu une réputation universelle parmi les orchidophiles. Grâce à sa générosité, l’Arnold Arboretum, auquel il a toujours donné une aide libérale, et le département botanique de Harvard College, auquel il s’intéressait spécialement, ont pu étendre le champ de leur utilité... .…. FREDERICK LoTHRoP Ames était un de ces rares hommes dans lesquels le sens des devoirs vis à vis de la société n’était pas obscurci par la possession d’une grande fortune. Un sentiment profond du devoir, hérité de la vieille race de la Nouvelle-Angleterre, dont il était issu, était le trait le plus saillant de son carac- derer Le nom de rep. L. Ames a été attribué à un certain nombre dOrchidées bien connues dans les cultures : elles conserveront intact et vivant, tant que dureront les annales de la botanique et de l’horticulture, le sou- venir d’un homme respectable, droit et éclairé. » E. M. — Le renseignement que vous demandez a été donné, en ce qui concerne le rempotage, dans divers articles spéciaux qui ont paru dans le Journal des Orchidées. Quand à la division des Orchidées, nous l’étudierons prochainement. Ces deux opérations doivent être effectuées lorsque les plantes sont en repos, afin qu’elles ne soient pas dérangées dans leur végétation. L'époque la plus favo- rable est la fin du repos; les Orchidées rentrent en pleine activité peu de temps après Popération, de sorte que la légère faiblesse produite par celle-ci est très vite effacée. Le rempotage est moins délicat que la division des plantes, et on peut, si c’est nécessaire, l’effectuer au cours de l’année. Aïnsi, l’on rempote fréquemment les Odontoglossum aux mois d'août et de septembre. Il suffit de faire subir aux plantes un repos de quelques jours avant l’opération. Il n’y a qu’une époque qui est vraiment défavorable pour les espèces à repos hivernal, c’est le commencement de l’hiver ; les plantes risquent alors de repartir en végétation (voir notre dernier nu- méro, Travaux de la saison). Le bois décomposé engendre la pourriture et est très dangereux; nous ne vous conseïllerons pas de l’employer en aucun cas. Û La mousse verte dont vous parlez a l’inconvénient d'empêcher lair de circuler’dans le compost, et quand elle gagne les racines, elle les fait pourrir. Cette mousse provient probablement de ce que vous avez une mau- vaise eau d'arrosage. Il ne faut employer que de l’eau de pluie. Dans l’état, le mieux est de laisser les plantes atteintes subir un bon repos cet hiver, et de les rempoter à la fin de janvier ou au commencement de février. Si la mousse est trop envahissante, vous pouvez surfacer, c’est-à-dire enlever la couche supérieure du compost, sans déranger les plantes, et la remplacer par du compost frais. Quand à la couleur que prend le sphagnum, cette circonstance nous parait difficile à expliquer, sans connaître en détail votre installation et vos cultures. La qualité de l’eau d’arrosage, ici encore, pourrait bien être en cause. M. DE LANSBERGE avait en fleurs, au commence- ment d'octobre, le rare Renanthera coccinea, magnifique espèce d’un caractère tout à fait distinct et superbe, mais que bien peu d'amateurs arrivent à faire fleurir en Europe. Ses fleurs mesurent près de 9 centimètres de diamètre; elles ont les pétales et le sépale dorsal linéaires spatulés, rouge vif tacheté de jaune, et les sépales latéraux beaucoup plus larges et plus longs, rouge vermillon foncé. Le labelle très petit a le lobe antérieur rouge fonce avec le callus jaune pâle. Cette superbe Orchidée est originaire de petites îles avoisinant la Cochinchine. M. D. TREYERAN nous a fait parvenir une superbe inflorescence d'une variété de Laelia elegans à segments un peu étroits, mais d’un riche coloris rouge magenta foncé, analogue à celui de la variété Houtteana, figurée dans la ZLindenia il y a quelques années. EN FLEURS à L’HorTICULTURE INTERNATIONALE, une nombreuse série de Cattleya Warocqueana de toute beauté, ainsi que plusieurs merveilleuses variétés de Cattleya Eldorado à segments blancs, rose pâle ou rose vif, les unes ayant le labelle blanc avec une macule orangée ou jaune soufre à la gorge, les autres portant en avant du De antérieur une riche macule rouge foncé plus ou moins étendue. Parmi les Cattleya Warocqueana, citons une curieuse anomalie ; une des plantes à produit deux fleurs qui, toutes deux, ont les sépales labelliformes. Ces organes sont très amples, aussi larges que les pétales et les deux latéraux portent à leur centre une macule jaune bordée de stries rouges, ainsi qu'une petite macule rouge vif près de leur sommet. Sur l’une des fleurs, les sépales latéraux sont même repliés le long de la ligne médiane. Quant au véritable labelle, il est parfaitement régulier. + PLUSIEURS AMATEURS nous ont fait parvenir dans ces derniers temps des fleurs de Cattleya Alexan- drae ; maintenant qu’il est possible de juger cette espèce d’après la floraison de plantes à peu près entièrement établies, il paraît certain qu’elle occupera une place très honorable dans le genre. Nous la préférons, quant à nous, au C. bicolor et au C. guttata. Les pétales et sépales allongés, très ondulés sur les bords, sont d’un coloris brun plus ou moins brillant et bordés de rouge violacé. Le labelle très ample, d’un beau rose vif, tranche superbement sur les autres segments et fait un effet très élégant. * Dans une fleur de cette espèce, qui nous a été adressée ces jours-ci par M. Lower, de Brunoy, nous avons noté les dimensions suivantes : longueur des pétales et sépales, plus de 6 centimètres; largeur du labelle, 4 1/2 centimètres. La fleur de M. Lioner présentait d’autre part une particularité que nous rencontrions pour la première fois. Le labelle était pointillé de rouge foncé, surtout sur les lobes latéraux entourant la colonne; ce pointillé était fort gracieux. En même temps que la fleur de Cattleya Alexandrue mentionnée ci-dessus, M. LIoNET nous a fait parvenir : 1° Des fleurs de l’Oncidium Carthaginense, charmante espèce à grappes ramifées, originaire du Mexique et de VAmérique centrale, et appartenant au même groupe que les Oncidium haematochilum et luridum (elle a même été parfois désignée comme une variété de ce dernier.) Les fleurs, abondamment tachetées de rose vif sur fond blanc, avec le labelle brun jaunâtre, la crête jaune et violette et la colonne rose vif, sont vraiment charmantes ; 90 Une fleur d’un Odontoglossum qui parait être une belle variété d’O. triumphans, et qui présentait la parti- cularité suivante : au sommet de la colonne, munie d'ailes très amples, se trouvaient trois étamines dispo- sées systématiquement autour du stigmate, et dont une seule, celle du sommet, paraissait fertile. Les pétales et le labelle paraissaient très amples; toutefois il était impossible de juger la plante sur cette fleur, un peu petite, et visiblement inférieure à ce que devra produire une floraison normale. M. Fixer, l’amateur français que nos lecteurs con- naissent bien, nous a fait parvenir une tige florale d’Odontoglossam qui est arrivée malheureusement trop fanée pour pouvoir figurer au meeting de L'Or- chidéenne du 8 octobre, mais qui paraissait superbe; les segments étaient jaune et chargés de larges ma- cules brunes. E. G. — La différence entre l’Aganisia cyanea des cultures (Acacallis cyanea) et 14. tricolor ne consiste qu'en quelques nuances; aussi-plusieurs auteurs font-ils simplement du second une variété du premier, et le Manual de Messrs Verrcx le classent même comme un synonyme. KT CATASETUM. — N° 1. Catasetum gnomus. Espèce curieuse et très agréable : les fleurs ont les pétales d’un brun sombre, étalés comme des ailes, les sépaes dressés parallèlement à la colonne, verts avec des barres et des macules transversales brun foncé ; la colonne est verte. Le labelle en forme de casque a le centre blanc jaunâtre couvert de points rouges et les bords extérieurs blanc pur, denticulés. No 2. Cütasetum fimbriatum. Sépales et pétales verts tachetés de pourpre sombre; labelle large, vert nuancé de rouge à la base, avec les bords très denticulés et frangés. x E. A. — Nous savons que plusieurs amateurs français obtiennent de très bons résultats en plaçant sur les tuyaux de chauffage une gouttière de zinc remplie de jus de tabac dilué d’eau. Il est donc possible de se pro- curer un liquide chargé de nicotine, sous une forme quelconque: D'autre part, nous avons indiqué dans ce journal bien des procédés pour chasser ou prendre au piège les divers insectes qui habitent les serres. Si vous voulez bien vous reporter à ces notes publiées à diverses reprises, vous verrez qu’on peut même se passer des vapeurs de nicotine. x REVUE DE LA PRESSE. — Le Gardeners Maga- zine, de Londres, publie une grande et belle gravure, représentant le Cypripedium Sitonei Cannartae, la superbe variété exposée récemment à Londres par Tu. Srarrer Esq., et qui obtint un certificat de 1re classe au meeting de la Royal Horticultural Society, le 11 juillet. | Le C. Stonei Cannartae a été également figuré dans la Lindenia; il a le sépale dorsal très large, blanc avec une teinte rose magenta pâle au centre et deux ou trois lignes longitudinales brun foncé de chaque côté. Les pétales très longs, en forme de ruban, ont une forme très élégante : ils sont d’un blanc crême, maculé de brun pourpré foncé, et nuancés de rouge-pourpre à leur extrémité. La Gartenflora, de Berlin, publie dans ses numéros de septembre et d'octobre une étude intéressante de M. P. Hennines, du Jardin Botanique de cette ville, sur Les Cryptogames nuisibles des serres, algues et champignons. Les Orchidées ont leur part dans cette étude, un peu trop spéciale et trop étendue pour que nous puissions songer à la reproduire. Néanmoins nous aurons l’occasion d'y revenir bientôt. G.S. — 19 Miltonia Clowesi, 2 Miltonia Regnelli. En ce qui concerne les deux autres fleurs dont vous parlez dans votre lettre, la première pourrait être le Trichopilia Galleottiana ; la seconde, une forme ordi- naire du Cattleya granulosa, mais certainement pas un C. Forbesi: nous devons ajouter toutefois qu’il est très difficile de se prononcer sur des renseignements som- maires sans voir les fleurs elles-mêmes. De à DEUX SUPERBES ORCHIDÉES Nous avons le plaisir d’offrir à MM. les amateurs les deux remarquables Orchidées nouvelles suivantes : CYPRIPEDIUM CHARLESWORTHI Ce nouveau Cypripède, auquel la Société royale d’horticulture de Londres vient de décerner un Certificat de mérite de 1'"° classe surpasse, paraît-il, en beauté le C. Spicerianum, cette superbe espèce si admirée de tous les Orchido- philes et dont il a la forme. Le sépale dorsal supérieur, aussi grand que celui du C. callosum est d’un beau pourpre, les pétales et le labelle sont d’un brun jaunâtre luisant. Toute la presse horticole anglaise vient d’en faire les plus grands éloges. Prix : Jeune plante à demi-établie, LOGO francs. Ie” Cette plante est oferte au double de ce prix en Angleterre. <= AGANISIA LEPIDA Cette ravissante espèce, très différente de l’Acacallis cyanea, connu dans les cultures sous le nom d’Aganisia cyanea, produit des tiges florales érigées portant un grand nombre de fleurs. Ces fleurs sont d’une extrême élégance. Elles ont une forme charmante et un coloris blanc de lait, relevé à la base du labelle et à la face inférieure de la Colonne par un ravissant violet pourpré. Plus petites que celles de l’Zwlophiella Blisabethae, elles ont la même grâce et beaucoup du même cachet, mais elles se présentent mieux, et l’on pourrait hésiter pour décerner la palme entre ces deux exquises Orchidées. Prex : 80 à 1O0O francs, suivant force. LRORPCULTURE. INTERNATIONALE (LENDEN) (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPECIAL pour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES . CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondance en français, anglais et allemand # = Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe ; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n'est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NoTA BENE. —- Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant toutes ses importalions de pre- mière main == L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS ef à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu'elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. Fi EE ue ane année. FE NOVEMBRE 1893 Numéro 88. © JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE | RÉ DIGÉLET PUBETÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \ Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, D OIOETS Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, J. du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. Hubert, A. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer,A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1° et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA IGONOGRAPHIE DES ORCHEDEÉME PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO | Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles æ « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées > Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : {°° Volume (presque épuisé) 125 fr.; 2° Volume, 100 fr.; 3° Volume, 75 fr.;, 4° Volume, 70 fr ÿ"e Volume, 65 fr. ; 6"° Volume, 65 fr; 7° Volume, 65 fr. ; 8° Volume, 65 fr. 9 VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : G®25 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1# FÉVRIER 1891 CNE EE D'ETLONMAUN'C EP TRS IE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN Prix de labonnement à chaque volume : à shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDÉENNE GOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES NW BRUXE LLES EE ——_ _— LE PROCHAIN MEETING À UR Ar BI EU LE 49 NOVEMBRE PROCHAIN (Lie Meeting est remis à cette date à cause de l'Hxposition des Sociétés royale de Flore et Lainnéenne qui aura lieu à Bruxelles le deuxième Dimanche du mois.) Les membres du Jury pour l’exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzEaU DE Lexare, Comte A. De Bousies, F. KeGerzsan, D. MassaxGe DE LOUvREx, D' Caparr, A. Huyersours, É. Ropicas, D' Vax Cauweraerrt, A. VAN Imscoor, Fr. PaAuwezs, CH. van WAmBeke, À. Wince@z, CH. De BossCHERE, ARM. DE MEULE- NAERE, CH. Vasseur, L. Luezers et J. De MoErLoose. On offre 129 francs POUR = De vol. de 14 LINDENIA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 88” NUMERO ; Pag Ciusertesur les Orchidées EMI NE en ANA pen EnNRSE SAN AR SRr es et ess JS CNP ET TOME 245 IN trerreferendunn aie RC CD AE REA PARA CENESeEDR LAINE AUS RL A RQ RE ATOS MATE 248 Les Vandrcultivesten ENTOpe te PSE ET RTE EN TE een TE PR OO EE 250 Lésbroutllardsset ldvésétations ana Mrs 0 2 RS AR ne 254 A-propos de enltures (belges. hr He Enr: Bears. 0e Sn: ue Nate En TOUL EE 257 BestAinsellia.: A Am RE EE DRE URSS Bee OS SEE EE ES PE ARR rt) LUS CSP CIS RE 259 AVIS IMPORTANT Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE a l'honneur de rappeler aux elients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent être adressées direc- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture ou vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entrainer des retards, des confusions ou des omissions préjudiciables à la bonne marche des alfaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. LÉ RO CNT RE NT à) ———— 1 NOVEMBRE 1893 245 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LVI. — A bâtons rompus Le début du dernier article de M. RoMAN me montre que, comme Je l’espé- rais, ilne s’est pas mépris sur le sentiment qui m'avait dicté ma réponse à ses remarques sur la culture des Orchidées de serre froide pendant l'été. Il - m’excusera donc si, après l’avoir remercié des sentiments qu’il a si gracieuse- ment exprimés dans son préambule, je reprends ma plume de critique et je formule encore ici quelques nouvelles réflexions sur le même sujet. En ce qui concerne les racines, nous sommes, je crois, à peu près d’accord désormais ; — d’autant plus d’accord que la distinction visuelle entre les racines actives et passives est fort difficile à faire, de même qu’entre les racines organes d'absorption et organes de préhension. L’enveloppe blanche subéreuse ne me paraît pas capable de constituer une différence entre les racines actives et les racines passives, car elle existe dans toutes. Je ne partage pas non plus l’opinion de M. RoMAN quand il écrit que les Orchidées « ne sont épiphytes que faute de mieux. » S'il en était ainsi, si elles avaient une préférence pour un autre état, il me paraît évident qu’elles ne seraient pas épiphytes. On ne voit guère, dans la nature, des êtres vivants, plantes ou animaux, passer des siècles dans une condition opposée à celle qui leur est destinée; et sans invoquer pour cela la faculté d'adaptation au milieu, il me paraît facile à admettre que les graines d’Orchidées, qui sont emportées par le vent dans toutes les directions, germeraient sur le sol si celui-ci leur convenait mieux. Si elles poussent sur les branches d’arbres, et Jusque sur des poteaux télégraphiques (?), c’est qu’elles y trouvent des conditions favorables. Elles ont lé choix. Passons aux citations. Elles ne me convainquent pas, je l'avoue. L'ouvrage de M. Du BuyssoN est ancien, comme le dit M. Roman: J'ajoute qu’il fourmille même d’anciennetés. Tous les exemples cités peuvent fort bien s'expliquer par ce fait que les plantes réussissent mieux quand elles rencontrent 246 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES de l’eau, soit dans les mousses des écorces ou des roches, soit dans quelque vieux Bromélia; ce que les racines recherchent dans ces mousses, ce ne sont assurément pas les « insectes morts ou vivants » dont elles fourmillent. Mais elles manquent le plus souvent l’humidité dans les saisons sèches, où l’at- mosphère ne leur en fournit pas, et elles vont chercher cette humidité partout où 1l peut s’en trouver. Quant aux citations du journal spécial français, je n’y attacherais pas grande importance, — les cultures de son directeur sont détestables. La pratique est plus probante, à mon sens, que toutes les théories possibles. M. RoMaN écrit encore : « On a importé en France des Dendrobium War- dianum dits à courts bulbes de o%25 à o"30 de hauteur. Mis en panier, ils développent des tiges de 1"25 qui atteindront certainement 1"50.... » Cette différence, selon moi, vient de ce que les plantes, mises en panier, ont reçu beaucoup plus d'humidité qu’elles n’en avaient dans leur pays d’origine. Les Dendrobium Wardianum à courts bulbes sont des plantes qui ont poussé en plein soleil. Mises en culture, abritées et arrosées, elles donnent des pousses beaucoup plus longues, ce qui ne veut pas dire qu’il y ait progrès de culture. : Il y a différence, voilà tout. Je serais curieux de savoir si mon aimable contradicteur, M. ROMAN, a vu les principales cultures belges d’Orchidées, surtout celles de la grande école de Bruxelles. Si non, je me permettrais de l’engager à faire le voyage, et de lui assurer qu’il en vaut la peine; je suis persuadé qu’il aurait pour conséquence de changer son opinion sur plusieurs points. Le directeur de ce journal a pris la peine de répondre à une lettre qu’un horticulteur de Versailles lui avait adressée à la suite de mon dernier article. Cet horticulteur dit que je ne me suis pas fait connaître en visitant son établissement. Je m’en serais bien gardé, mon temps était trop compté ce jour là pour que je pûsse le perdre à écouter ses récriminations accoutumées contre ses confrères. : Tout ce que j'en ai entendu dire m’enlevait d'avance l’envie d’avoir avec lui une conversation personnelle. N'est-ce pas lui qui s’est fait le promoteur des mesures d’exclusion prises contre les étrangers aux expositions de Paris, donnant ainsi l’exemple de ce chauvinisme horticole que M. LINDEN tout récem- ment, et M. Max GARNIER à l’époque de ces réclamations, et tous les esprits larges et ouverts au progrès, enfin, ont justement condamné? Je savais qu'il 1% NOVEMBRE 1893 247 me parlerait beaucoup de ses innovations, de ses trouvailles et de ses essais ; mais je pensais pouvoir m'en rendre compte facilement sans entendre les boni- ments accompagnatoires ; il paraît que je me suis trompé, et qu’il y avait là un mystère qui ne se révèle qu'aux initiés. N'importe, je n’ai pas de regret. Je ne puis pas supporter d’entendre les récriminations mesquines qui ont cours chez quelques horticulteurs contre tout progrès, tout ce qui se fait de grand ou de beau — contre le jardin d’acclimata- tion de Paris par exemple. — La campagne entamée par le directeur de L'Orchidophile dans son journal et même dans ses catalogues de ventes publiques — avec des expressions si gracieusement élégantes! — contre le Cuttleya Alexandyae et contre tout ce qui vient de Belgique ou de l'étranger me paraît aussi ridicule que fâcheuse; et que de temps, que de peines perdues, alors que l’on pourrait réaliser tant de progrès si l’on marchait unis |! Tout le monde peut se tromper, comme dit la sagesse des nations, excepté ceux qui ne font rien. Mais si les grandes maisons d'introduction éprouvent parfois quelque mécompte, il serait profondément injuste d’oublier pour cela toutes les satisfactions qu’elles ont procurées antérieurement au monde des amateurs. J'ai été souvent surpris, dans mes visites chez des collectionneurs d’Orchidées, d'entendre formuler des plaintes amères au sujet de telle ou telle variété qui n'avait pas produit ce qu’on attendait; mais un peu plus loin le même amateur arrivait devant une grande variété, une forme d'élite, et... pensez-vous alors qu’il compensait par des éloges ses récriminations précé- dentes ? Non pas; il semblait que le mérite en revint à lui seul. La carrière des explorations et des introductions n’est pas cependant un vulgaire commerce, c’est aussi une œuvre d’un grand intérêt scientifique, et l'amateur n’est pas quitte, à mon avis, envers celui qui lui procure la possession d’une belle nouveauté, lorsqu'il a payé cette nouveauté quelques centaines de francs. Il en est tout autrement de l’horticulteur dont tout le mérite consiste à acheter des plantes, à les garder quelque temps et à les revendre. Celui-là ne doit pas se plaindre d’être placé à un rang moins élevé, ayant lui-même choisi ce rang. Il est réellement d’un grade secondaire, fit-il même des essais, et je me permettrais de lui conseiller un essai nouveau, qui serait réellement probant, celui-là; ce serait de profiter de nos relations toujours plus étendues avec l'Afrique et l’Asie pour tâcher de faire venir des nouveautés de nos colonies. Les horticulteurs secondaires dont je parle se rendraient beaucoup plus utiles, en effet, s’ils consacraient à marcher sur les traces des grandes maisons 248 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES d'introduction le temps qu’ils passent à les dénigrer. J'avoue que je suis, quant à moi, vraiment honteux de ces attaques, et que j'ai le respect de ceux qui ont produit quelque chose et marqué leur trace dans l’histoire botanique ou horticole par des découvertes, ou même par des hybridations. Je professe un respect de ce genre pour M. BLEU, le créateur de tant de merveilles, pour le brave père PIRET, qui est allé chercher lui-même tant de superbes variétés de Cattleya Mossiae; pour MM. RÉGNIER, CHANTIN, qui à une certaine époque ont pris une initiative analogue; je respecte à l'étranger, les LINDEN, les MAKoY, les VAN HOUTTE, VERSCHAFFELT, VEITCH, BULL, LoW, SANDER, BACKHOUSE, CHARLESWORTH,.... Voilà ceux qui produisent, et que les horticulteurs secon- daires ou sans initiatives devraient remercier et défendre; car ils profitent de leurs connaissances et de leurs efforts sans se donner beaucoup de mal. | Comte DE MoRaAN. NOTRE REFERENDUM Rappelons les questions posées par notre collaborateur M. Roman : 1° Avez-vous surpris, soit la nuit, soit le jour, des cloportes occupés à ronger les racines des Orchidées ? 2° Avez-vous constaté des érosions dans des paniers qui ne contenaient pas de cloportes ? 3° Avez-vous essayé de tremper les paniers attaqués dans l’eau, chaude ou froide, et y avez-vous ainsi constaté la présence des limnées ou des cloportes ? La plupart des réponses qui nous sont parvenues étaient sensiblement iden- tiques entre elles. Nous en citerons trois pour éviter une répétition fastidiéuse. RÉPONSE DE M. A. VAN IMSCHOOT. — A la première question posée, si j'ai surpris : des Cloportes occupés à ronger les racines des Orchidées je répondrai : oui, certes la nuit et même le jour par des temps pluvieux. Je n’ai pas, quant à moi, rencontré de panier sus- pendu là où des racines étaient endommagées sans y rencontrer des cloportes. J'en ai même vu attaquer des pousses tendres, les Phalaenopsis par exemple, mais c’est exceptionnel. Quant à constater en plongeant les pots ou paniers dans l’eau froide, la présence des cloportes, j'en doute; j'ai tenu un jour un panier plus de deux heures entièrement dans l’eau, j'ai enlevé après le compost et j'y ai encore trouvé des cloportes. Les limnées comme toutes les limaces, petites ou grandes, sont incontestablement des ennemis plus nuisibles; les moyens de s’en débarrasser sont assez nombreux. 1% NOVEMBRE 1893 249 Quand les Orchidées sont sur des gradins, on lave ceux-ci avec une solution de sulfate de cuivre, on lave également l'extérieur des pots avec la même solution ; le sulfate de cuivre empêche également la mousse de pousser sur les pots. Ces procédés sont excellents pour les grandes limaces, pour les voyageurs. Quant aux limnées et aux petits, surtout celles à coquille, les limaces ont un odorat très développé. Je pose par ci par là sur les pots des morceaux de concombres ou de melons, dont ils sont très friands et j'en détruis des quantités. RÉPONSE DE M. OTTO BALLIF. tre Question : J'ai trouvé de jour une famille de cloportes occupés à ronger complètement l’intérieur des pseudobulbes d’une touffe de Laelia flava, mais je n’ai pas réussi à en surprendre qui rongeaient des racines. De nuit, je les ai parfaitement observés en train de manger des fleurs de Stanhopea. 2me Question : Je n’ai pas remarqué d’érosions dans les paniers indemnes de cloportes. 3gme Question : En submergeant des paniers attaqués, je n’y ai constaté que la présence de cloportes et de mille pieds. P. S. — J'ai surtout constaté la présence des limnées dans le sphagnum vivant des Odonto- glossum, où ils causent de grands dégâts en rongeant au début de leur formation les tiges florales. RÉPONSE DU JARDINIER DE M. FINET. — L'année dernière, M. FiNET signalait un moyen pratique de détruire les cloportes par les marrons. Cette année, nous avons recommencé nos essais, qui nous donnent de très bons résultats, car ces insectes en sont tellement friands, qu’ils mangent en peu de temps le contenu des marrons. Depuis que nous employons ce procédé, nous constatons beaucoup moins de dégâts aux : racines de nos plantes. Je puis vous affirmer que les cloportes mangent même des choses assez dures, et il suffit pour vous en convaincre de les surveiller le soir. Quant aux petits escargots plats, ils sont aussi très nuisibles, mais sont moins nombreux. ConCLUSION. — Les cloportes et les limnées, ainsi d’ailleurs que plusieurs autres insectes sont très nuisibles ; les limnées sont probablement beaucoup plus nuisibles que les cloportes, mais elles sont beaucoup moins nombreuses. Aux unes comme aux autres il convient de leur faire une chasse acharnée. Les moyens et pièges ont souvent été indiqués dans ce journal. Les côtes de tabac, bien employées et renouvelées -assez fréquemment, chassent à peu près complè- tement les cloportes; d’autre part, en examinant soigneusement le sphagnum avant de l’employer, on se débarrassera des limnées. ESA 250 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LES VANDA CULTIVÉS EN EUROPE On peut cultiver les Vanda en paniers ou en pots, mais le premier procédé est plus commode pour les rempotages et permet aussi de donner plus d’air aux racines; il nous parait donc préférable. Quand on veut rempoter un Vanda cultivé en panier, il suffit de couper le fil de fer qui relie les baguettes entre elles à la base, et de détacher les baguettes en défaisant ainsi tout ou partie du panier. En outre, quand le bas de la tige a perdu des feuilles, on peut exhausser le panier en ajoutant de nouvelles baguettes en dessus, et en remplissant avec un surfaçage de sphagnum qui recouvrira la partie de la tige dégarnie. D’autre part, en même temps qu’on allonge le panier par en haut, on peut le diminuer par en bas en retranchant une ou deux rangées de baguettes. Si la racine principale dépasse alors le niveau du panier ainsi raccourci, on en coupe l’extrémité. : Il n’est pas bon d’exagérer le chauffage pour aucune Orchidée, notamment en hiver. Les genres de serre chaude, surtout les Vanda, Aerides, etc., réclament une température moins élevée que beaucoup de cultivateurs se le figurent. La plupart se contenteront aisément, pendant la nuit, de 13° et même moins. L’Aerides Fieldingi, l'A. crispum, réussissent bien dans les mêmes conditions ; d’autres, tels que l’A. quinquevulnerum et l’A. suavissimum, réclament une tem- pérature plus haute, ou tout au moins prospèrent mieux quand on les y soumet. Il est clair qu’en été on a parfois quelque difficulté à empêcher l’atmosphère de s’échauffer davantage: peut-on laisser la température s'élever au gré du soleil jusqu’à.26, 27, 28 ou 30 cent. ? Il est fort probable que les plantes s’en ressentiraient, et perdraient leurs feuilles du bas de la tige. Le Vanda coerulea exige un peu moins de chaleur que la plupart de ses congénères. Au lieu de 13°, 7 à 8 lui suffisent parfaitement pendant les nuits d'hiver. Deux autres espèces, le V. Ksmballiana et le V. Amesiana, d’introduc- tion récente, réussissent bien en serre tempérée et même tempérée-froide. Les Vanda, comme la plupart des espèces dites de serre chaude, réclament beaucoup d'humidité. L’atmosphère de leur serre doit être maintenue très moite ; en outre on arrosera les plantes aux racines tous les matins. Pendant le 1% NOVEMBRE 1893 251 repos, cette quantité sera naturellement diminuée, et il suffira d’humecter modérément le compost deux fois par semaine environ. Les plantes doivent avoir un bon drainage de tessons plats. Il est facile de se rendre compte du moment favorable pour établir le repos; c’est lorsque l’extrémité verte des racines devient opaque et blanche comme le reste. La plante indique ainsi elle-même qu’elle cesse d'acquérir et de croître. Tous les Vanda réclament beaucoup de soleil; la plupart croissent à l’état naturel au sommet des arbres ou des arbustes, sans abri. Il convient donc de les placer le plus près possible du vitrage, et de n’ombrer que très rarement, au milieu des journées les plus chaudes de l’été. La floraison en sera plus belle et plus abondante. Voici quelques-unes des espèces les plus remarquables : Vanda teres. Superbe espèce à fleur très distincte d’allure et d’un port parti- culièrement curieux. Elle a les tiges et les feuilles cylindriques et très minces, - semblables à de fines baguettes vert-clair. Elle se ramifie abondamment et s’élève aussi en hauteur d’une façon remarquable; malheureusement cette vigueur de croissance n’égale pas, on peut le croire, celle dont le V. feres fait preuve à l’état naturel. Sir Josepn Hooker rapporte en effet dans le Bofamical Magazine qu’il a entendu parler, par des témoins dignes de foi, de plantes tellement volumineuses, qu’elles constituaient une charge suffisante pour un éléphant. | Le V. teres fleurit vers le mois de juin et jusqu’en août; il a les pétales et les sépales oblongs, obtus, d’un blanc crême lécèrement lavé de rose, marqué sur- tout sur les pétales. Le labelle large, cucullé, bifide, est d’un rouge magenta plus ou moins vif, avec des veines très nettes de nuance plus pâle et a la gorge jaune fauve traversée de lignes de points rouges. Cet organe a les lobes latéraux repliés au-dessus de la colonne, et formant un éperon déprimé latéralement. Il existe du W. teres de nombreuses variétés dont deux surtout, d’un coloris beaucoup plus pâle que le type. : Cette espèce, introduite dès 1829, et recherchée depuis cette époque, devrait être répandue dans les cultures et figurer dans toutes les collections de choix, d'autant plus qu’elle est abondante à l’état naturel, et répandue sur une aire très vaste, en Assam, en Birmanie et au nord de l’Inde. Elle est cependant assez rare Jusqu'ici en raison des difficultés que présente son importation : les plantes, ayant des tiges très minces, promptes à se dessécher, arrivent généralement en 282 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Europe dans le plus mauvais état. Néanmoins L’'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE en a opéré il y a peu de temps une excellente importation. Vanda Hookeriana. Magnifique espèce originaire de Bornéo, où elle croît dans des marais, au sommet d’épaisses broussailles, exposée sans aucun abri aux rayons du soleil. Elle produit une abondance de fleurs dont les indigènes font, paraît-il, une grande consommation pour l’ornement des habitations. Malheureusement, il s’en faut de beaucoup que cette superbe floribondité se manifeste dans les cultures. Le V. Hookeriana est difficile à introduire en Europe, où la plus grande partie des plantes expédiées par les collecteurs arrivent mortes ; mais les plantes qui survivent au voyage et réussissent dans les collections n’y fleurissent que rarement. Cette délicatesse de tempérament est bien regrettable, car la fleur du V. Hookeriana est extrêmement belle. Elle a les pétales largement ovales, blanc lavé de pourpre clair et relevé d’un certain nombre de points mauve pourpré plus vif, les sépales plus petits et surtout plus courts, les latéraux blanc pur, le dorsal légèrement teinté de mauve à la base; le labelle forme une paire de larges oreillettes triangulaires relevées des deux côtés de la colonne, d’un coloris pourpre foncé, marbré de nuance plus claire; la partie antérieure forme une sorte de vaste triangle équilatéral, découpé et frangé sur les bords et obscurément:trilobé, blanc abondamment tacheté et maculé de pourpre violet. La tige du V. Hookeriana est cylindrique, à peu près comme celle du V. feres, mais plus grêle; les pédicelles blancs qui s’en détachent ne portent générale- ment que deux fleurs, du moins dans les cultures; car on a pu constater sur les plantes d'importation les traces de cinq fleurs sur une seule grappe. Il fut communiqué dès 1854 à l’administration de Kéw, et en 1856 REICHENBACH le décrivit dans la Bonplandia. Il est fort probable qu’il avait été découvert anté- rieurement par divers voyageurs, qui cependant n'avaient pu téussir à l’intro- duire à l’état vivant. Il fut signalé dès 1873 par REICHENBACH dans la collection de sit NATHANIEL DE ROTHSCHILD ; mais ce n’est qu’en 1882 qu'il put être exposé en fleurs à un meeting de la Société royale d’Horticulture de Londres. Sa culture est la même que celle du V. feres. .Vanda Roxburghi. — C’est sur cette espèce que fut fondé le genre, et c’est la première qui fleurit en Europe, à l’automne de 1819 ou 1820. Elle fut figurée dans le Botanical Magazine en 1821, est dédiée au D' W. ROXBURGH, directeur du Jardin Botanique de Calcutta. Le V. Roxburgl est une espèce de petite taille, originaire du Bengale, et A 1% NOVEMBRE 1893 253 qui croît en abondance sur les arbres. Il a la tige érigée, à feuilles distiques, de contexture charnue, d’un vert foncé. La tige florale est érigée, et porte un . grand nombre de fleurs, ordinairement de six à douze. Ces fleurs ont environ cinq centimètres de diamètre; elles ont les pétales et les sépales blancs exté- rieurement, d’un vert jaunâtre à l’intérieur, avec des marques brunes en damier, le labelle trilobé formant en-dessous un court éperon rose vif, les lobes latéraux petits, érigés, blancs, aigus et le lobe antérieur d’un beau violet pourpré foncé. Elles apparaissent à des époques variables, mais surtout vers le mois de mai, et quand les plantes sont bien cultivées, elles fleurissent assez fréquemment deux fois dans l’année. Vanda Parishi. Cette charmante espèce fut découverte en 1862 dans le Moulmein par le Rév. PArIsH, dont elle porte le nom, et qui fut l’un des premiers et des plus ardents chercheurs d’Orchidées dans la Birmanie et le nord de l'Inde. Elle ne fut réellement mise au commerce et répandue dans les cultures que huit ans plus tard, en 1870. Le V. Parishi est encore assez rare dans les collections; il mériterait d’avoir sa place marquée dans toutes. Il appartient à un type très différent de tous les autres Vanda connus. De petite taille, trapu et robuste, il a les feuilles courtes larges, de consistance charnue, d’un beau vert clair. Il est d’ailleurs de crois- sance lente, et quand il n’est pas en fleurs il ne charme pas les yeux autant que les V. suavis, tricolor, gigantea, et autres, de port si élégant et si noble; mais sa floraison a beaucoup d’attraits. Les tiges florales robustes, subérigées, portent une dizaine de fleurs d’un caractère également très distinct. Les pétales et les sépales sont à peu près semblables, ovales-oblongs, charnus, d’un jaune verdâtre abondamment tacheté*de rouge-brun avec la base blanche; le labelle forme en arrière un court éperon ronflé, et a le lobe antérieur étalé, d’un rouge magenta plus ou moins vif bordé d’une ligne blanche étroite, et présentant une ligne médiane proéminente. | | Cette fleur exhale un parfum assez puissant, qui n’est ni très agréable, ni mauvais. La variété Marriottiana est plus recherchée que le type et lui est sensi- blement supérieure. Elle lui est d’ailleurs identique au point de vue botanique, et ne s’en distingue que par le coloris, qui est totalement différent. Les sépales et pétales, au lieu d’être tachetés, sont entièrement d’un rouge bronzé nuancé de brun et blancs à la base. Le labelle est un peu plus grand que dans l'espèce type, et a le lobe antérieur magenta pourpré, dépourvu de bordure blanche. 254 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES En outre les fleurs sont un peu moins nombreuses, et dépourvues de parfum. Peut-être aussi les feuilles sont-elles un peu plus serrées sur la tige. Cette superbe variété est dédiée à Sir W. H. MARRIOTT, chez qui elle fleurit . pour la première fois vers 1880. P P G. Rivors. (Sera continué.) RE LES BROUILLARDS ED DA VECGÉRAMON Nous trouvons dans le Bulletin de la Société Royale d'horticulture de Londres pour le mois d’août une étude fort intéressante au sujet des effets du brouillard des villes sur la végétation. Cette étude est signée de M. le prof. OLIVER, avec la collaboration de M. le prof. F. E. Weiss et de Miss M. F. EWART. On sait combien est intense le brouillard chargé de fumées et de vapeurs d'usines qui règne à certains jours sur la ville de Londres; il y a là évidem- ment un cas un peu spécial. Mais de ce cas, constituant un maximum, on peut déduire l'influence qu’exerceront des brouillards moins forts, et d’ailleurs l'étude en question n’est pas basée uniquement sur les résultats constatés à Londres, mais aussi sur ceux observés dans d’autres localités, et notamment à Kew, qui se trouve situé, comme on sait, à une distance notable de la - capitale anglaise. Nous pensons donc qu’on peut puiser dans cette étude des renseignements pratiques très utiles au point de vue des effets qu’exerce sur la végétation non seulement le brouillard et la fumée des villes, mais en général l'air vicié, et nous en résumons ci-après les principaux passages. *X Les brouillards, en Angleterre surtout, forment un abondant dépôt sur le vitrage des serres ; nous lisons notamment dans une lettre de M. J. T'HISELTON- DYER, directeur des Jardins Royaux de Kew, lettre reproduite par M. le pro- fesseur OLIVER : « Quand nous avons un fort brouillard à Kew, il reste sur « le verre un dépôt graisseux qui n’est nullement facile à enlever sans un « frottement énergique. Heureusement, l’année dernière une chûte de neige « fondue a fait le nettoyage pour nous. La pluie seule n’enlèverait pas ce « dépôt; il est formé en grande partie de carbone cimenté par certains des « hydrogènes carbonés les moins volatils. » 1 NOVEMBRE 1893 255 Voici le résultat d'analyses effectuées sur les dépôts formés par le brouillard _sur les vitrages de serres à Chelsea et à Kew en février 18917 : Chelsea. Kew. Cnbon D Re RON IDOUTITO0 #42 5H POUT TOO ÉNANOLÈNE CATDONÉ CR INc NT2,3 » : 4,78 » BASESIOLANIQUEST NN RU 002,0 » Acide sulfurique ere ess » 4,0 » Acideichlothydriquent #4 2100000 743 » 0,83 >» ANMODIAQUE NN Peer ce 137 > T, 14 > Fer métallique et oxyde de fer . |... . 2,63 » Autres substances minérales, princi- | 41,15 » palement silice et protoxyde de fer . 31,24 » Eau non déterminée. La plus dangereuse des substances contenues dans le brouillard des villes est l’acide sulfureux, dont l’action nocive sur la végétation est depuis long- temps connue. Il est produit en grande quantité par la combustion du charbon; seulement, une fois répandu dans l'atmosphère, il ne tarde pas à s’oxyder et à se transformer en acide sulfurique, et c’est sous ce nom global que les deux acides figurent dans le tableau ci-dessus. D quantité de ces acides présente dans l’air de Londres varie énormément d’une époque à l’autre. Voici les résultats d'analyses faites à des époques peu y, . LC? espacées, mais par des temps différents : Milligr. d'acide sulfurique Temps. par 100 pieds cubes d’air. SÉNOMEMDTE AOTISR M ner De de ent a En DUT PE NN ANS e 6 » De ET ere een een Re LL EM ER Mr Ne etre 4:73 10 » DT ee Da ae MST Nes de ET ATOS Dane 6,80 13 » DR Ne re he to re Un el ae De her ten AR A CEE TM EE CG, 17 » Lésersbrouilardi se Enr RE ETATS; TO. 20 » GRIS NU APS RS STE es ee NL a Rene re 6,80 24 » Lébénbroulard ER CP NI TO,24 30 » SOMPEE, ON DEOUIIATT eee eee De ee CNT, 10 zridécembre. Brouillardijaune 00e el IN Ce MMM 20,2 22 » Brourllardinoir épais NE EME SN 120;00 23 » Broular jaune HSM SP ER RU Te T2 00 24 » BTOUTlaArdAAUNENÉPAIS EME NN NE 20, 10 Examinons maintenant en détail les effets produits par chacune des sub- stances que contient le brouillard des villes sur les feuilles des plantes et sur leur végétation. Nous verrons plus loin les effets produits sur les fleurs. Pour apprécier les effets de l’acide sulfureux, le prof. OLIVER a placé des plantes dans une atmosphère artificiellement chargée de ce gaz, et qui en 256 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES contenait environ dix fois plus que l’air de Londres par un temps de fort brouillard (200 milligrammes). Voici les phénomènes observés : sur les plantes à feuilles minces membraneuses, les feuilles, dans l’espace d’une demi heure, devenaient flasques et s’inclinaient peu à peu vers la terre. Sur les plantes à feuilles coriaces, ce phénomène ne se produisait pas aussi facilement, mais dans l’espace d’une heure ou un peu plus, les feuilles changeaient de couleur à partir du sommet, ou de la base, ou des bords. La nuance qui apparaissait alors était généralement un vert olivâtre, ou brun, ou brun jaunâtre. En général, ce sont les parties les plus jeunes et les plus anciennes qui sont attaqués les premières. D'autre part, la transpiration des plantes est légèrement ralentie par une quantité d’acide sulfureux à peu près égale à celle contenue dans le brouillard ordinaire (6 milligrammes par pied cube). Etudiant les effets généraux du brouillard, M. OLIvEr les divise en deux cas principaux !: 1® cas. Les feuilles se décolorent par places, notamment à la pointe et au bord, mais ne se désarticulent pas. Effet observé notamment sur des Odon- toglossum crispum. 2% cas. Les feuilles tombent, après avoir subi une décoloration complète ou partielle, ou parfois sans décoloration. 1® cas. Les brouillards forment sur les feuilles un dépôt, qui parfois ne serait pas suffisamment chargé de substances nuisibles pour attaquer l’épiderme; mais il arrive souvent que les arrosages ou seringages mouillent les feuilles, et que, par suite, l’eau entraîne le dépôt. Cette eau, comme on peut le constater aisément, s’amasse à la pointe et sur les bords, et en s’évaporant elle laisse à ces endroits les matières qu’elle avait entraînées, dissoutes ou non. Peu à peu la quantité d’acide ainsi amassée sur ces parties devient assez forte pour causer des lésions locales. M. OLIVER constate que les dépôts formés sur les feuilles des plantes de serres contiennent une quantité appréciable d’acide sulfurique. L’eau absorbe également de l’acide sulfureux, lequel s’oxyde bientôt au contact de l’air et se transforme en acide sulfurique; cette matière est celle qui cause le plus de tort aux feuilles. Les gouttes d’eau condensée qui tombent du vitrage contiendraient également de l’acide sulfurique. D' G, voN HEERDT. (Sera continué.) 1% NOVEMBRE 1893 257 A PROPOS DE CULTURES BELGES Le 20 octobre 1893. . MONSIEUR LE DIRECTEUR, 2 J'ai lu avec le plus grand fruit l’article que vous venez de donner dans le dernier numéro de l’utile Youynal des Orchidées, au sujet des cultures belges et anglaises. Tout cela est très exact. On ne voit certainement pas en Angleterre les magnifiques résultats de culture que ‘ j'ai si souvent admirés en Belgique. Mais vous n’avez sans doute été inspecter que les collec- tions des grands amateurs, où il y a des jardiniers fameux, ce qu'il y a de meiïlleur en Angle- terre, et où les patrons sont grands connaisseurs. C’est ailleurs qu'il faut aller voir, et surtout chez quelques grands horticulteurs, les résultats de leurs cultures appliquées notamment aux importations. Vous ne pouvez vous faire une idée de ce qu’il y meurt de plantes importées. J'ai travaillé deux ans dans un de ces grands établissements, j'ai vu arriver les importations de Cattleya labiata, des touffes énormes dont il ne restait rien au bout de quelques mois : les - bulbes disparaissaient les uns après les autres. Combien reste-t-il aussi en Angleterre de ces immenses pieds mis en vente chez PROTHEROE ? Où sont-ils? Il est incroyable de penser combien peu dans ces établissements on. connaît les besoins des Orchidées. J’ai vu arriver aussi des masses de Cypripedium Chamberlaini et exul ; on les a empotés dans de la terre forte et épaisse, tenus à sec, mais six mois après leur introduction ils n’avaient pas encore une racine, et combien en sont morts! Les plantes que j'ai cultivées depuis selon la culture belge avaient des racines six semaines après leur intro- duction, et je n’ai pas perdu un bulbe de mes Cuttleya labiata. Mais tout cela n’est encore rien — le climat humide de l’Angleterre fait que les Orchidées résistent mieux dans ce pays avec leur traitement incompris que sur le continent. Ce qu'il faut voir c’est ce que deviennent les Orchidées transportées sur le continent et soignées suivant la méthode anglaise! Il faut aller voir notamment chez les Rorascxizp à Francfort et à Pregny (Suisse) les résultats de cette culture. Le jardinier anglais, sur le continent, n’est pas le plus souvent un habile cultivateur d’'Or- chidées. Il ne se rend pas compte des exigences des plantes. Il les cultive aw sec et il les envoie ad patres avec une tranquillité d'âme étonnante. Tout cela décourage les amateurs. Quand les plantes donnent de mauvais résultats, le jardinier anglais répond flegmatiquement que le climat de Francfort ou de Pregny ne vaut rien pour ces genres d’Orchidées! Un jardinier belge cultivant suivant l’École belge y ferait cependant des merveilles. Qu'on essaye plutôt. Pourquoi les Cattleya ne pousseraient-ils pas à Francfort et les Odontoglossum à Pregny ? A Ferrières, chez les RoTHscxizp français, depuis qu’on a remplacé la méthode anglaise par la belge, — c’est l’ancien jardinier de feu M. DE CANNAERT D'HAMALE, à Malines, qui les cultive actuellement — les Orchidées y sont superbes; et il en est de même chez M. Canuzac, à Bordeaux. 258 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Ailleurs, combien de déceptions aussi avec les plantes arrivées mal établies, mal enracinées; A que de déceptions chez les amateurs novices qui renoncent à cultiver les Orchidées parce qu'ils s’imaginent qu’elles ne réussissent pas chez eux ? Combien les maisons d’horticulture belges ont raison de ne fournir que de Porn plantes saines, bien établies, bien cultivées, pouvant fleurir promptement, et combien cela aide à la propagation du goût des Orchidées ! Dites bien dans le Yournal des Orchidées qué les Orchidées réussissent partout quand elles sont cultivées comme elles doivent l’être. Je sais qu’on ne peut pas toujours dire ce qu’on pense, mais votre journal, Monsieur le Directeur, est indépendant et a une réputation et une circulation universelles; vous rendrez un grand service à beaucoup d'amateurs de France, d'Allemagne, de Hollande et d’Italie, en leur disant de renoncer à l’ancienne méthode de cultiver les Orchidées, et de la transformer résolument selon les excellents principes de l’École belge, qui réussit si admirablement sur le continent et qui est si parfaitement indiqué dans votre journal. Dites aussi que les plantes mal établies au début se remettent difficilement et que c’est un jardinier pratique qui a expérimenté les deux méthodes qui donne ce conseil. Recevez, Monsieur, etc. H. M. Comme je l’ai dit souvent, É Journal des Orchidées est ouvert à toutes les opinions de culture raisonnables, et accueille, sans les partager toujours, toutes celles qui paraissent pouvoir être soutenues. C’est ainsi que j’ai publié volon- tiers, quoiqu’adversaire décidé de l’engrais sous toutes ses formes, les articles de M. Roman sur l’eau nutritive; et de même je crois devoir insérer la lettre ci-dessus, parce qu’elle provient d’un chef jardinier qui a beaucoup voyagé et beaucoup vu. Je publie donc cette lettre, sous toutes réserves, en reconnaissant qu’il y a malheureusement du vrai dans son contenu, car s’il y a sur le continent quelques jardiniers anglais, ce ne sont pas en général les meilleurs qui s’expa- trient; mais j'ajoute qu’il y a des exceptions éminentes, parmi lesquelles on peut citer l’honorable chef des cultures de Laeken, M. KNIGHT, qui est certai- nement l’un des premiers cultivateurs d'Europe, un homme de grand talent et d’une compétence rare. Il y a en Angleterre un grand nombre de jardiniers fameux. Il suffit de visiter une exposition d’horticulture pour s’en rendre compte. On y voit des specimens incomparables en tous genres de plantes. J'aime et j'admire personnellement l’Angleterre, avec ses établissements scientifiques, les premiers du monde, tant pour les progrès qu’ils font faire à la science que pour leur excellente organisation, les jardins de Kew et leurs cultures magnifiques, par exemple, avec ses botanistes éminents et son mer- « dci hit it 17 NOVEMBRE 1893 259 veilleux herbier: j'admire la presse horticole anglaise, si utile dans son ensemble et si progressive, et les collections d’amateurs sans rivales et les établissements horticoles considérables de ce grand et noble pays. Mais je partage complètement l’opinion de mon correspondant, lorsqu'il dit que le climat de Francfort et de Pregny convient aux Orchidées; je suis certain qu’on peut y cultiver les Odontoglossum et les Cattleya aussi bien qu’en Belgique et je me demande où on ne pourrait pas les cultiver ? LUCIEN LINDEN. LES ANSELLIA 7 Les Ansellia sont des Orchidées épiphytes à pseudobulbes, originaires de l'Afrique tropicale et australe. Sans être de premier ordre au point de vue de la beauté, ils sont précieux pour leur floraison hivernale abondante. Ils se cultivent en serre chaude, à côté de la plupart des Cypripedium, et réussissent avec un traitement très analogue à celui que demandent ceux-ci. Le compost qui leur convient est un mélange de sphagnumet de terre fibreuse par parties égales, ces substances hachées fin et bien mêlées. Les arrosages doivent être très abondants pendant la saison de végétation; pendant l'hiver, les plantes seront mises en repos modéré. On peut alors les arroser à peu près une fois par semaine, c’est-à-dire juste quand il est nécessaire pour empêcher le compost de devenir cassant. Il est à remarquer d’ailleurs que l’on ne saurait fixer exactement la périodicité des arrosages; des amateurs novices nous ont demandé assez souvent, en pré- sence d’une formule comme celle qui précède : enfin, est-ce tous les huit jours, ou tous les six, ou tous les dix jours ? — cela dépend du temps qu’il fait, de la chaleur et de l'installation du chauffage, de la serre et notamment de sa hauteur. L'air se dessèche beaucoup plus dans une serre assez élevée que dans une serre basse, étouffée; on doit donc arroser plus souvent dans la première que dans la seconde, même en hiver. Il faut un coup d’œil exercé pour discerner le moment le plus favorable. L’Ansellin Congoensis se différencie cependant de ses congénères, en ce qu'il demande un repos plus prononcé, et l’on devra l’arroser pendant la mauvaise saison moins souvent que les autres espèces. 260 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Le genre comprend cinq espèces ; il est à remarquer cependant que toutes ces espèces ont entre elles beaucoup d’analogies, au point qu’on pourrait se demander si elles doivent occuper des rangs spécifiques distincts. Néanmoins M. BROWN a adopté ce dernier parti, en raison des divers caractères parti- culiers que nous allons énumérer, et de la différence d’habitat. Voici l’énumé- ration de ces espèces : Ansellia africana LiNpLeY. Sépales et pétales jaune verdâtre avec de nom- breuses taches brun foncé; pétales elliptiques beaucoup plus larges que les sépales, presque le double. Labelle à lobes latéraux rougeâtres, à lobe médian jaune; le disque porte deux carènes jaunes. Originaire de Fernando-Po. Il est à remarquer que LINDLEY, après avoir décrit cette espèce en- 1844, en figura une autre sous le même nom en 1846. La figure en question se rapporte à l’espèce suivante. A. confusa N. E. Browx. Fleurs paniculées à pédicelles déployés. Labelle à lobes latéraux verdâtres, marqués de pourpre. Lobe médian jaune, elliptique- obové. Originaire de l’Afrique tropicale occidentale. A. Congoensis RoD. Fleurs en racèmes, à pédicelles érigés. Pétales et sépales oblongs, à peu près égaux. Labelle à lobes latéraux blanchâtres, marqués inté- rieurement de veines pourpres; disque muni de deux carènes courtes et peu saillantes. Lobe médian jaune, obovale allongé. Originaire du Congo, où il fut découvert par M. AUGUSTE LINDEN en 1885. C’est une espèce excessivement florifère. A. mlotica N. E. BROWN. Sépales et pétales étroits oblongs, vert jaunâtre avec quelques grandes taches brun foncé. Labelle à peu près semblable à celui de l'A. Congoensis, mais portant trois carènes saillantes. Originaire de l’Afrique tropicale orientale. À. gigantea Rous. Fr. Sépales et pétales oblongs, d’un jaune verdâtre pâle, ou jaune citron avec quelques petites taches ou bandes brun pâle. Labelle jaune plus foncé sans marques; disque à trois carènes saillantes. Synonyme : À. africana var. natalensis.. Originaire de Natal. A. gigantea var. citrina. Fleurs dépourvues de taches; labelle d’un coloris orange-citron. Nous l’avons vu admirablement fleuri, il y a quelques mois, chez M. VAN ImMscHooT, à Gand. E1HELrE: PhMRES NOUVELLES PETITE CORRESPONDANCE « LES ORCHIDÉES EXOTIQUES et leur culture en Europe, » par Lucren Linpex. Lire à la dernière page de la couverture de ce numéro, les conditions de sous- cription au nouvel ouvrage sous presse. LE PROCHAIN MEETING de L’Orchidéenne aura lieu le 19 novembre prochain. xx François S., France.— Votre Vanda suavis est d'une bonne taille et richement colorié, autant que nous avons pu en juger, car les fleurs sont arrivées un peu fanées. C’est une bonne forme, mais on ne peut lui donner un nom distinct. FLEURS REQUES. — Un Cattleya aurea, variété très remarquable, de M. Craupro VorLonté. M. Joxen, de Vieux-Dieu, nous fait connaître qu’un Cypripedium Harrisianum a produit dans ses serres, à Pextrémité d’une tige florale une grande feuille bien constituée et deux fleurs. Cette singulière monstruosité n'avait pas encore été constatée, croyons-nous, dans le genre Cypripedium. Admiré chez M. Fixer, à Argenteuil, une superbe variété de Cypripedium regale, portant cinq fleurs, et une très belle forme de Cattleya Alexandrae. k7+ TIGES FLORALES PROLIFÈRES. — Nous écri- vions récemment {p. 161) que diverses Orchidées, notamment des Mormodes, produisaient à l’occasion des pousses au sommet des anciens pseudobulbes. Nous avons eu l’occasion de constater depuis deux semaines des cas plus surprenants sur des Mormodes d'importation récemment arrivés en Europe. Plusieurs de ces Mormodes commencçaient à former leurs tiges florales au moment où ils ont été expédiés en Europe. Ces tiges ont été arrêtées dans leur développe- ment pendant le voyage, et lorsque les plantes sont rentrées en végétation dans les serres de L’Horricur- TURE INTERNATIONALE, elles ont recommencé à croître ; mais plusieurs se sont transformées en pousses feuillées. C’est ainsi que nous avons vu plusieurs tiges florales ayant déjà une longueur de cinq à sept centimètres se ET continuer par une pousse, de sorte que les plantes qui sont dans ce cas auront des pseudobulbes séparés par un long rhizôme. Aïlleurs une tige qui commençait à peine à sortir du pseudobulbe s’est développée en donnant une touffe de feuilles entourant une petite grappe de boutons floraux, à peu près comme dans les Jacinthes; plusieurs de ces boutons ont avorté, mais un a grandi normalement et s’est ouvert; la fleur est mal formée, comme on pouvait s’y attendre, et elle est à peu près décolorée. D'autres pseudobulbes ont donné naissance à des pousses à toutes les hauteurs jusqu’au sommet. C2 k 2% ES UN PHALAENOPSIS LUDDEMANNIANA vient de donner, également dans les serres de L’Horricuz- TURE INTERNATIONALE, un autre exemple curieux à double titre, comme floribondité et comme tendance à ne pas fleurir. Cette plante a formé cinq tiges florales, mais chacune, une fois développée, a produit à son extrémité une pousse qui devient une plante vigoureuse. # CE LA SERRE DES FLEURS à l'entrée de L’Horrr- CULTURE INTERNATIONALE offre en ce moment le plus vif intérêt et produit un effet grandiose. Plusieurs cen- taines de fleurs de Cattleya Warocqueana (labiata) sont actuellement épanouïes..…. les variétés sont plus belles les unes que les autres et sont vivement admirés par de nombreux visiteurs. POPULARITÉ DES ORCHIDÉES. — Les Orchidées pénètrent toujours davantage dans les cultures; elles font même leur apparition dans les expositions rurales. Nous en avons rencontré quelques-unes de fort jolies à l'exposition « Cérès » de Mortsel-lez-Anvers, provenant des serres de M. Jones, commandant dartillerie, à Vieux-Dieu. À Borgerhout, MM. FLorenTt PAUWELS et Pierre Mooxexs en ont exhibé de très belles à l’expo- sition de la Société « Flora. » Bientôt, les Orchidées seront de toutes les Expositions, car les notions de culture se simplifient tous les jours davantage et le goût pour ces exquises beautés doit gagner du terrain à mesure que le public apprend à les connaître. k A} k CATTEEYA GIGAS GIGANTISSIMA.— M. A. Van Imscxoor exposait sous ce nom au Meeting de L'ORcHIDÉENNE du 8 octobre une variété de taille vrai- ment gigantesque. Voici les dimensions que nous avons relevées sur cette plante : longueur des pétales 11 1/2 centimètres; largeur des pétales 7 3/4 centi- mètres ; longueur du sépale dorsal 11 1/2 centimètres. Nous ne croyons pas que l’on ait eu l’occasion de signaler précédemment une variété aussi développée. Cette belle plante a reçu du Jury de L’ORCHIDÉENNE un certificat de mérite de 1re classe, décerné à l’una- nimité. 2 LES CULTURES BELGES étaient brillamment re- présentées au Meeting du 10 octobre de la Royal Hor- ticultural Society de Londres ; voici un extrait du compte-rendu de ce meeting publié dans le Gardeners’ Magazine : « Messrs Linpen (L’HORTICULTURE INTERNATIONALE), « exposaient un beau lot d’Orchidées, dont presque « toutes étaient des nouveautés de grande valeur, et « qui obtenait un Silver flora medal. Le C. labiata était « tout-à-fait splendide, ainsi que les variétés de « Cattleya Achlandiae, de Laelia elegans, de Cattleya « Eldorado, etc. Le Cypripedium Rothschildianum « était exposé avec quatre splendides fleurs sur une « seule tige. Beaucoup de récompenses ont été décer- « nées à cette firme, ainsi qu’on le verra en parcourant « notre liste de plantes et fleurs nouvelles. » Le Gurdeners’ Chronicle s'exprime de la façon sui- vante : « Un des apports les plus riches était un groupe « choisi d’Orchidées de MM. LiNpen, L’HORTICULTURE a INTERNATIONALE, Bruxelles. L’une des plus belles « choses était le grand Warscewiczella Lindeni blanc « pur, qui a reçu un Certificat de 1e classe le 7 juin de « l’année dernière. Cinq variétés d’une belle et dis- « tincte série de la section Turneri du Laelio-Cattleya « elegans étaient aussi exposées, à savoir : L.-C. e. lila- « cina, Lindeni, Luciani, Margaritae et Treyeranae ; « le Luciani a été choisi pour recevoir un Certificat de « mérite. Les sépales étaient plus larges que dans les « autres formes, et plus égaux aux pétales comme « grandeur, d’un riche pourpre, avec un reflet éme- « raude. L’avant du labelle était d’un cramoisi velouté « foncé, et la base blanc clair. Trois magnifiques « formes de leur Cattleya labiata (Warocqueana) étaient « également exposées, toutes superbes comme forme, « le C. Warocqueana fascinator très ample et d’un « coloris superbe (Certificat de mérite). Parmi les « formes de Cattleya Eldorado, le C. E. Oweni, à fleurs « très grandes, ayant les pétales et sépales blanc pur, « l'avant du labelle cramoisi-mauve foncé et la gorge « jaune vif, a reçu un Certificat de mérite. Le C. E. Lin- deni était aussi très beau, avec ses pétales tachés de cramoisi à la pointe, et voisin du C. Æ. ornata « RonB, r.; le €. E. Treyerant avait les sépales et pé- « tales blanc rosé et un beau labelle. Autres belles « plantes exposées : Cypripedium Rothschildianum « Linden’s var., avec quatre fleurs sur une grappe; « C. X° spicero-Lowianum, très joli hybride qui a reçu « également un Certificat de mérite; Odontoglossum « grande variabile, O. crispum var., Cypripedium X « Hookero-Veitchi striatum, Cattleya Alexandrae, « quelques fleurs de leur belle série de C. Aclandiae, « une tige coupée d'un C. gigas d’une grandeur phé- « noménale, et une belle plante‘de Cochlioda vulcanica « grandifiora. Le groupe a reçu une Silver Flora « Medal. » 1 DEN Pr MEETING DE GAND DU MOIS D’OCTOBRE. — Quelques jolies Orchidées y ont obtenu un Certificat de de mérite : Sobraliu Xantholeuca, à M. AzLrr. VAN ImscHoor, espèce qu’on rencontre rarement fleuri dans les meetings; ses fleurs sont d’une suave beauté avec le ton général jaune diversement nuancé, les pétales presque blancs, les sépales et le labelle jaune or et jaune crème ; le Cypripedium praestans, fort distingué, et le Cypripedium X gloriosum à M. J. Hve ; ce der- nier est un hybride entre le C. Lawrenceanum et le C. Harrisianum. Mne la marquise DE WaAvain exhibaït un Müiltonia Morelliana var. atropurpurea aux larges divisions d’un coloris ultra foncé. X, LES ORCHIDÉES À L’EXPOSITION INTERNA- TIONALE DE LIÉGE. — Malgré l’époque peu favo- rable pour la floraison des Orchidées, la maison JacoB-Maroy et Cie, de Liége, a su réunir plusieurs envois de mérite composés de spécimens bien fleuris. Les plus intéressantes d’entre toutes leurs jolies Orchi- dées sont les Vanda Kimballiana avec une belle inflo- rescence, un fort bel Oncidium Papilio, un Cattleya gigas imperialis, un Lycaste Skinneri bien beau pour la saison, un Odontoglossum Bictoniense très bien fleuri, un Odontoglossum hastilabium avec une grande hampe de bonnes fleurs, deux Cattleya Dowiana aurea dune exquise beauté, un Vanda coerulea bien fleuri, un Odontoglossum Leonae avec ses divisions ponctuées de pourpre lilacé et une curieuse fleur semblant provenir de l’hybridation de l’O. crispum par l'O. Andersoni, avec des divisions d’un jaune chamois très bizarre. Parmi les Cypripedium, les plus remarquables sont le rare C. nitidissimum, les C. Ashburtoniae, Harrisianum ’allaerti et bellatulum Mariue. M. Jures Hve de Gand, expose un Mültonia Blunti Lubbersiana de toute beauté, un Miltonia Morellianæ superba dun coloris ultra-foncé et un bel hybride, le Cypripedium giganteum (Harrisianum X Sallieri Hyeanum). Un jeune amateur, M. J. De Beur, présente égale- ment quelques jolies Orchidées. CE. DE B. DEUX SUPERBES ORCHIDÉES Nous avons le plaisir d'offrir à MM. les amateurs les deux remarquables Orchidées nouvelles suivantes : CYPRIPEDIUM CHARLESWORTHI Ce nouveau Cypripède, auquel la Société royale d’horticulture de Londres vient de décerner un Certificat de mérite de 1'° classe surpasse, paraît-il, en beauté le C. Spicerianum, cette superbe espèce si admirée de tous les Orchido- philes et dont il a la forme. Le sépale dorsal supérieur, aussi grand que celui du C. callosum est d’un beau pourpre, les pétales et le labelle sont d’un brun jaunâtre luisant. Toute la presse horticole anglaise vient d’en faire les plus grands éloges. Prix : Jeune plante à demi-établie, HOO francs. AGANISIA LEPIDA Cette ravissante espèce, très différente de l’Acacallis cyanea, connu dans les cultures sous le nom d’Aganisia cyanea, produit des tiges florales érigées portant un grand nombre de fleurs. Ces fleurs sont d’une extrême élégance. Elles ont une forme charmante et un coloris blanc de lait, relevé à la base du labelle et à la face inférieure de la colonne par un ravissant violet pourpré. Plus petites que celles de l’Zulophiella Ehsabethae, elles ont la même grâce et beaucoup du même cachet, mais elles se présentent mieux, et l’on pourrait hésiter pour décerner la palme entre ces deux exquises Orchidées. : Prix : O0 à 1OO francs, suivant force. Pour paraître prochamement : LES ORCH EXOTIQUN LEUR CULTURE EN EUROPE PAR DE GP INS END EN TRAITÉE COMPLET consacré à la eulture des principales merveilles de la flore tropicale ET RENFERMANT DE NOMBREUSES GRAVURES. L'ouvrage, comprenant environ 800 pages d’un grand format, sera mis en vente au COMMENCEMENT DE L'ANNÉE PROCHAINE, au prix de 25 FRANCS L’EXEMPLAIRE. Les premiers souscripteurs, c’est-à-dire ceux qui enver- ront leur adhésion avant le |” JANVIER PROCHAIN, le recevront ; au prix exceptionnel de 20 francs. ON S'INSCRIT AU BUREAU DU JOURNAL 100, rue Belliard, à BRUXELLES. a À | ty Z 7 Q (e) ZA ©) Ps ë & ÉOCA : "à ame année. | [D NOVEMBR E | 893 Numéro 89. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HOoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AYEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, Dr G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, J.du Trieu de Terdonck,O.de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, À. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. Hubert, A. dela Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer, À. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1% et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles > «Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : 1° Volume (épuisé); 2"° Volume, 126 fr.; 9° Volume, 756 fr.; 4° Volume, 70 fr. üre Volume, 65 fr. ; 6° Volume, 65 fr.; 7° Volume, 65 fr; 8° Volume, 65 fr. 9* VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : 625 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGEAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de labonnement à chaque volume : ®à shillings pour l'édition anglaise. L'ORCHIDEENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES À BE UC ELLES LE PROCHAIN MEETING AURAS LIEU LE 19 NOVEMBRE PROCHAIN (Lie Meeting est remis à cette date à cause de l'Exposition des Sociétés royale de Klore et Lainnéenne qui aura lieu à Bruxelles le deuxième Dimanche du mois.) Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzEAU De LenarE, Comte A. ne Bousies, F. Kecersan, D. Massance De Louvrex, D: Caparr, À. Huysrecars, É. Ropicas, D' Van Cauwezaerr, A. Van Imscoor, FL. Pauwezs, CH. van WamBeke, À. Wincoz, CH. DE Bosscnere, ARM. DE MEULE- NAERE, CH. Vasseur, L. Luggers et J. De MogrLooss. On offre 125 francs POUR Pet tovol: de’ivta ATENDEN:ILA et 15 francs pour le 1” vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 89* NUMERO Pag Causeriesur les Orchidées EVIL Se 0 PRE ANR RC n nent Re SN 261 Revue désOrchidéesnouvelesion peutconnue SEM MERE EN AN ee 264 Hide Sur le Cattieyalabia bat Te. ASSET Encens or en Ont SA NE OR 268 Les Cattleya Warocqueana en novembre à « L’Horticulture Internationale ». . . . . . .. …._ … . | 272 Htudesidehbotanique élémentarre sur lesOrCHidées et OL NE 273 AVIS I Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE a l'honneur de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et eorres- pondances de toute sorte, doivent ètre adressées direc- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture où vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entrainer des retards, des confusions où des omissions préjudiciables à la bonne marche des affaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. 15 NOVEMBRE 1893 261 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LVII. Le nouveau traité de culture « Les Orchidées exotiques » et le « Journal des Orchidées » L'annonce publiée à la dernière page de notre dernier numéro nous a déjà attiré un nombre élevé d’adhésions, dont quelques-unes des plus flatteuses. Cet accueil si favorable, si empressé, nous démontre surtout une chose, c’est que le nouvel ouvrage arrive à son heure, et que le besoin se faisait sentir d’un traité pratique à la hauteur des derniers progrès de la culture, et donnant satisfaction à la curiosité, partout éveillée aujourd’hui, à l’égard des Orchidées. Le succès considérable obtenu par la Lindenia et le Yournal des Orchidées nous donnait aussi bien toute confiance quant à l’accueil qui serait fait au livre projeté, et qui, d’ailleurs, nous avait été demandé à plusieurs reprises. Le très grand nombre des personnes qui s'intéressent aujourd’hui à ces merveilleuses plantes a su apprécier le mobile qui nous poussait à publier ces journaux, mobile de propagande sincère, ouverte et sans mystère. ; Mais le journal ne saurait remplacer complètement le livre; chacun a ses avantages. Le journal vit surtout de l'actualité, renseigne les faits de chaque jour, les nouvelles découvertes, discute les théories innovatrices, choisit et rassemble les matériaux dont s’édifie peu à peu le progrès; puis, lorsqu'une certaine somme de progrès est acquise, que la quantité de faits et de maté- riaux amassés est suffisante pour permettre de bâtir un édifice solide, le livre vient construire cet édifice, coordonner et codifier les résultats définitifs. Le livre, lorsqu'il s’agit surtout de matières techniques comme celles dont nous nous occupons, est plus facile à consulter que le journal; on y trouve plus aisément, et à leur place logique, les renseignements désirés. Tels sont les motifs qui nous ont amené à publier notre ouvrage « Les Orchidées exotiques et leur culture en Europe; » nous espérons que les orchidophiles qui ont bien voulu soutenir la Lindema et le Fournal des Orchidées de leur bien- veillant accueil, accorderont au livre la même faveur. 262 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Notre programme peut se résumer de la façon suivante : LEs ORCHIDÉES AU POINT DE VUE SCIENTIFIQUE. Notions de botanique organographique et systématique et de physiologie ; Bibliographie, etc. LEs ORCHIDÉES AU POINT DE VUE PRATIQUE. Leur culture détaillée; Aménagement des serres, etc. ; Influence du climat, etc.; Parfum des Orchidées; Utilisations industrielles, etc. ; L'hybridation des Orchidées ; Les Orchidées à l’état naturel et les importations; Distribution géographique; Liste des genres et description des principales espèces; Grande culture de rapport. LEs ORCHIDÉES AU POINT DE VUE HISTORIQUE. Histoire de l'importation et de la culture. LEs ORCHIDÉES AU POINT DE VUE MONDAIN. Parti qu’on peut tirer de la beauté des Orchidées ; La façon d’orner les serres et les appartements; Fleur coupée, bouquets, etc.; Collections d'amateurs. SA Je 7 Nous ne pouvions songer à faire*ntrer dans ce livre, si volumineux qu'il dût être, la description de toutes les espèces connues d’Orchidées; d’ailleurs les importations sont encore actuellement si abondantes et si riches en nou- veautés de premier ordre, qu’une description semblable est forcément incom- plète peu de temps après sa publication. Nous préférons en faire l’objet d’un autre ouvrage séparé, qui paraîtra à une époque peu éloignée et qui s’intitulera lui « LES ORCHIDÉES EXOTIQUES cultivées en Europe et leur description. » Quant au Ÿournal des Orchidées, sa tâche de guide pratique est complétée 15 NOVEMBRE 1893 263 par le livre qui va paraître; il ne saurait quant à présent continuer sa prédi- cation sans être exposé à de continuelles redites. Nous suspendrons donc pour un an ou deux sa publication à la fin du volume actuel, c’est à dire le premier mars prochain. Et qu’on nous permette, à ce propos, de remarquer que cette suppression momentanée du Yournal des Orchidées, au milieu de son succès considérable, répond d’une façon convaincante à ceux qui ont voulu voir dans ce journal un organe de réclame pour un établissement. S'il avait eu pour but de servir un intérêt mercantile, sa disparition ne s’expliquerait pas. On sait que le Yournal des Orchidées, tout comme la Lindenia du reste, est notre propriété personnelle. Nos abonnés fidèles savent d’ailleurs qu’il en est tout autrement, et qu'il a toujours été destiné dans notre pensée à servir une cause plus noble. C’est pourquoi nous avons admis et discuté dans ces colonnes toutes les théories, même contraires à nos convictions, cité tous les faits de nature à jeter la lumière sur la vie et les besoins des plantes dont nous nous occupions. C’est pourquoi aussi nous avons toujours dédaigné les craintes mesquines de ceux qui nous disaient au début: « Comptez-vous réellement montrer la culture aux amateurs, vévéler les petits secrets? Mais alors, ils sauront cultiver aussi bien que vous!l » Les lecteurs du Yournal des Orchidées ne s’y sont pas trompés, et nous avons eu dans leur appui constant, dans leurs nombreuses lettres de sympathie — dont nous les remercions encore ici bien vivement — dans mille faits de chaque jour, la preuve qu'ils comprenaient nos sentiments. Il nous suffira de citer un seul fait pour le montrer : Au moment de l’achèvement du 3" volume de ce journal, dans une dernière causerie, nous avions écrit ce qui suit « Si quelqu'un de mes abonnés peut se trouver froissé de rencontrer sous ma plume « ou celle de mes collaborateurs des phrases qui pourraient lui sembler des réclames « pour l'établissement que je dirige, que celui-là ne renouvelle pas son abonnement ; « je ne tiens à être lu que par des amis et des personnes qui me comprennent... » Lors du renouvellement, nous avons compté sEPT désabonnements, com- pensés d’ailleurs par une bonne centaine d'abonnements nouveaux. En publiant Les Orchidées exotiques et leur culture en Europe, nous pensons donner à nos lecteurs de ce journal et à nos abonnés de la Lindenia une nou- velle preuve de notre désir de leur être agréable et d’être utile, dans la mesure de nos forces, au progrès de la connaissance des Orchidées. Ils savent sans 264 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES aucun doute que pendant l'interruption passagère du Yournal des Orchidées, nous resterons toujours animé des mêmes sentiments et prêt à servir la même cause, et qu’en prenant congé d’eux, ce n’est pas adieu que nous dirons, mais : au revoir (). LUCIEN LINDEN. REVUE DES ORCHIDÉES NOUVERPES OI REUVCONNEUES CATTLEYA LABIATA LiINDL. VAR. FASCINATOR HorrT. — Très belle variété exposée par L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE aux meetings du 8 octobre, à L'Orchidéenne et du 10 octobre, à la Société Royale d’'Horticul- ture de Londres ; elle a obtenu à Londres un Certificat de mérite, et à Bruxelles une Certificat de mérite de 1° classe à l’unanimité. La fleur, de grande taille, a les sépales et pétales d’un coloris foncé, le labelle très ample, portant une large macule pourpre foncé, avec les bords élégamment dentelés et ondulés, nuancés de mauve. Me CATTLEYA LABIATA VAR. IMSCHOOTIANA L,. LiNp. — Ceci est une forme réellement superbe, à fleurs immenses, tous les segments sont d’un ravissant pourpre foncé, et les pétales d’une grandeur et d’une substance exceptionnelles. Le labelle bien étalé et presque arrondi à son sommet; il est coloré intérieurement d’un pourpre sombre, et les bords sont gracieusement ondulés. Cette magnifique variété a obtenu un certificat de mérite à Londres le 24 octobre dernier. Gard. Mag., 28 octobre. | £ #74 DISA X PREMIER. — Nouvel hybride exposé au dernier meeting de Londres par le Directeur des Jardins Royaux de Kew, et obtenu dans cet établissement scientifique par le croissement artificiel du Disa Veitchi avec le D. tripetaloides. Il a obtenu à Drill Hall un Certificat de 1'° classe. (1) La Lindenia ne subira aucune interruption dans sa publication et continuera à paraître régu- lièremeut chaque mois. IBM 15 NOVEMBRE 1893 265 Ses fleurs sont d’un rose brillant, plus foncé que dans le D. Veitchi, et d’une bonne grandeur. Gard. Mag., 14 octobre. CATTLEYA ELDORADO OWENI HORT. — Superbe variété exposée par L'HORTICULTURE INTERNATIONALE aux meetings des 8 et 10 octobre à Bruxelles et à Londres, et qui a obtenu, à Londres un Certificat de mérite, à Bruxelles un Certificat de mérite de 1° classe à l’unanimité. Ses fleurs ont les sépales et pétales d’un blanc crème, le labelle de même couleur avec la gorge orangé foncé et la pointe d’un riche carmin pourpré. Gard. Mag., 14 octobre. : LAELIA ELEGANS VAR. LUCIANI Horr. — Superbe variété qui a fleuri à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE au commencement d'octobre, et qui a obtenu un Certificat de mérite au meeting de Londres du 10 de ce mois. Les fleurs, de grande taille, ont les sépales d’un coloris très distinct, rouge bronzé, les pétales rose vif veiné de pourpre, les lobes latéraux du labelle blanc de lait, et le lobe antérieur d’un pourpre foncé superbe. Gard. Mag., 14 octobre, p. 606. æ #4 CATTLEYA X CHLORIS (Bowringiana X maxima 8). — Nouvel hybride qui vient de fleurir chez MM. VErrcHx à Londres, et qui a obtenu un Certificat de 1'° classe au meeting du ro octobre de la Royal Horticultural Society. Les fleurs ne sont pas très grandes, comme on pouvait d’ailleurs s’y attendre étant donné l’origine du semis, mais elles sont fort belles. Elles ont une forme ample rappelant assez bien celles du groupe des labiata, les pétales et sépales d’un rose pourpré brillant comme dans le C. Bowringrana, le labelle d’un violet pourpré brillant, veiné à la gorge de lignes plus foncées encore sur fond jaune. Gard. Chron., 28 octobre, p: 525. MAx GARNIER. BULBOPHYLLUM LONGISPICATUM CoGx. spec. nov. — Pseudo-bulbes courts, ovoïdes-subpyramidaux dans leur pourtour, tétragones à angles presque aigus et à faces profondément concaves, surmontés d’une seule feuille, longs de 2 4121}; cm.,.épais de r\:}, à : $/, cm. Feuille sessile, charnue, étroitement oblongue, obtuse et presque rétuse au sommet, longue de 5 à 7 cm., large de 266 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES 1 ‘/, à 2 cm. Scape incliné, droit ou à peine arqué, grèle, verdâtre supérieure- ment, passant au pourpre vineux inférieurement, long de 35 à 40 cm., garni jusqu’au delà du milieu de 15 à 20 fleurs sessiles, espacées et étalées. Bractées ovales-lancéolées, très aiguës, fortement lavées de pourpre vineux, longues de 6 à 7 mm. Sépales étalés, triangulaires-lancéolés, acuminés, verts avec de nombreuses macules d’un pourpre foncé plus ou moins confiuentes, longs de 8 à 9 mm. Pétales étalés-réfléchis, étroitement triangulaires, un peu aigus, ciliés, longs de 3 mm. Labelle vacillant, long de 5 mm., oblong dans son ensemble, plus étroit mais très renflé dans sa moitié inférieure, à lobe terminal presque arrondi, velouté, à bords ondulés; il est vert près de la base avec des macules d’un pourpre noir, puis d’un pourpre très foncé, passant au blan- châtre au sommet; il porte à sa base deux oreillettes dressées, arrondies- quadrangulaires, finement ciliées, d’un vert pâle avec quelques macules et une bordure d’un pourpre noir. Colonne courte (2 mm.), portant en avant, d’abord vers le milieu deux petites dents, puis au sommet une paire de cornes fili- formes, ascendantes, flexueuses, longues de 3 mm. Cette curieuse petite espèce, envoyée du Brésil à L’HORTICULTURE INTER- NATIONALE de Bruxelles, nous a été obligeamment communiquée par M. LUCIEN LiNDEN. Elle nous paraît surtout voisine du B. vittatum Roc. f. et WARM. figuré par WARMING, Symb. ad FI. Bras. centr., part.-XXIX, tab. V, fig. 2, et dont nous possédons d’ailleurs le type, que M. WARMING nous a commu- niqué, avec toutes les autres Orchidées qu'il a récoltées au Brésil. Elle a aussi de grands rapports avec le B. Sanderianum RoLFE, in Bulletin de Kew, n° 73 (janvier 1893), p. 4; mais, d’après la description, celui-ci a entre autres les feuilles plus larges, les pétales plus courts, les cornes du sommet de la colonne beaucoup moins longues, et une touffe de longs poils au sommet du lobe terminal du labelle, dont nous ne voyons de trace dans notre espèce. y * + # CATASETUM IMSCHOOTIANUM L.. Lin. et CoGN., spec. nov. — Cette espèce a été envoyée du Brésil à L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE, et nous la dédions à l’amateur gantois bien connu M. ALFRED VAN ImscHoor. Elle a l’aspect général du C. Hookeri LiNDL., mais elle peut en être séparée par de nombreux caractères distinctifs, dont voici les principaux ; ses pseudobulbes sont plus robustes, à zones annulaires transversales beaucoup moins visibles, et un peu comprimés de manière à présenter une coupe transversale elliptique, 15 NOVEMBRE 1893 267 et non exactement circulaire : ses feuilles sont notablement plus larges, à nervures latérales moins visibles; ses fleurs sont un peu plus petites; ses sépales et ses pétales sont plus membraneux, notablement plus larges, plus courts, plus obtus et à nervures plus nombreuses, d’un jaune très pâle à peine teinté de verdâtre et non franchement verts; le labelle est d’un jaune tendre passant au brun foncé vers le sommet, et non entièrement d’un brun vert; il présente de notables différences dans tous ses détails, surtout ses lobes latéraux bien plus amples, et le lobe terminal presque tronqué au sommet et fortement replié en dedans pour former une sorte de sac assez profond, au lieu d’être aigu et redressé ; la colonne est un tiers plus courte, munie d’antennes beaucoup moins arquées en avant. * ER lun CATASETUM CLAESIANUM L. Linp. et COGN., spec. nov. — Organes de végétation à peu près comme dans le C. Zmschootianum, sauf que les feuilles sont plus longues et un peu plus étroites : la plus longue à 60 centimètres de longueur, sur 6 ‘/, centimètres de largeur. Les grappes portent quatre ou cinq fleurs espacées et étalées. Les bractées sont un peu plus courtes que l’ovaire, acuminées, membraneuses, d’un vert très pâle. Sépales et pétales membraneux, lancéolés, aigus, tous plus ou moins rejetés du côté opposé au labelle, d’un vert pâle avec une légère teinte jaunâtre sur les pétales, qui sont un peu plus larges. Labelle d’un jaune pâle, un peu nuancé de vert sur les bords, assez charnu et rigide, fortement dilaté en sac, assez allongé au sommet en pointe presque aiguë et portant une petite touffe de cils dressés un peu réfractés ; le bord est aussi garni, dans sa moitié inférieure, de très longues lanières dressées, un peu élargies à la base, puis étroites comme des cils. Colonne d’un blanc jau- nâtre, très courte et épaisse, munie à la base et en avant, d’une saillie en forme d’écaille concave à sa face supérieure; de chaque côté de celle-ci, se trouve une très petite dent, qui est comme un rudiment imperceptible d'antenne. Les pollinies paraissent bien développées, et à la fin, leur rétinacle est fortement saillant à l’extrémité d’un long pédicelle. Cette espèce a des fleurs qui rappellent assez celles des C. discolor LINDL. et C. longifolium LiNDI1., et, comme ceux-ci, peut se placer dans la section Pseudo-Catasetum de M. Rozre. Elle fut introduite du Brésil par L’HorTricuL- TURE INTERNATIONALE, qui la reçut de son zélé collecteur M. CLAES, dont nous avons cru bon de lui donner le nom. A. COGNIAUX. 268 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES ÉLUDE- SUR. LE CA TDDLE A LA BITAUA Il est facile, en jetant un coup d’œil sur une carte de l'Amérique du Sud, de se rendre compte de la région qu’habitent les Cattleya du groupe labiata. Cette zône comprend la partie côtière du Brésil, les trois Guyanes, la partie septen- trionale du Vénézuela, puis, à l’ouest de la Colombie et de l'Équateur, une région délimitée par deux lignes dont la première partirait de Quito pour aboutir au confluent du Rio Negro et de l’Amazone et la seconde de ce point aux environs du port de Trujillo sur l'Océan Pacifique. On conçoit facilement que pour un territoire si vaste et d’altitudes si variées, les conditions climatériques sont variables suivant les points considérés. L'habitat des Cattleya labiata type nous intéresse particulièrement. Ces plantes se rencontrent dans une large région parallèle à la côte du Brésil et s'étendant de Bahia à Porto Alegre. On y trouve une série de plateaux élevés de 6 à 700 m. brusquement surélevés en quelques points en chaînes de montagnes d’une altitude considérable. Les vents marins, chargés de vapeur d’eau, sont arrêtés par ces hauteurs, les vapeurs se condensent, il se forme ainsi de nombreux ruisseaux et torrents qui serpentant de thalweg en thalweg se réunissent dans les dépressions. Au dessous de 1200 m., l'abondance d’eau et une chaleur presque constante favorise une végétation d'autant plus luxuriante que l’altitude décroît. C’est un des pays où la flore exotique se montre dans toute sa splendeur. Les arbres sont souvent chargés d’épiphytes, Orchidées et Broméliacées. Les Scitaminées sont abondantes ainsi que les Palmiers, entre autres les gracieux Geonoma et les Cocos Weddelliana aux feuilles plumeuses. Les Aroidées, Philodendron et Anthurium, enserrent les troncs et les lianes envoyant en toutes directions leurs racines jaunâtres semblables à autant de serpents. Les Paullinia, Cyanophyllum, les Theophrasta et Clidenia en fleurs donnent à cette flore un cachet absolument spécial. Sur la limite des bois, là où la lumière pénètre encore assez vive, se rencon- trent les Cattleya; dans l’intérieur de la forêt on ne voit plus de ces plantes 15 NOVEMBRE 1893 269 qu’au sommet des grands arbres qui dominent les massifs. Quelquefois, près d’un ruisseau, exposé en plein soleil, un Cettleya se fixe dans une crevasse de rocher ; dans cette situation ils ont toujours un aspect différent des plantes que l’on trouve abritées. Leurs feuilles sont rougeâtres, les bulbes courts et comme racornis. On trouve aussi des plantes sur les arbres et dans toutes les posi- tions. Suivant l'altitude, elles sont plus ou moins rapprochées des cimes, en général on en trouve peu sur les essences à écorce lisse: Sur les branches élevées les rhizômes s’allongent, les racines adventices fixent solidement la plante en s’enroulant autour des aspérités et en se glissant dans les sillons de l'écorce; elles atteignent souvent là des dimensions considérables. On voit aussi des Cattleya dans les fourches des jeunes branches, ceci n’est pas général et dans beaucoup plus de cas, on rencontre ces plantes fixées sur les basses branches qui parfois plient sous le poids; là, les racines s’allongent, semblant pointer vers les endroits humides. Les plantes Fo Lstné latéralement, ou, si la place est suffisante, en cercle qui s’agrandit peu à peu. Les vieux pseudobulbes se dessèchent puis pourrissent. Leurs débris mélangés de racines offrent un soutien à des graines qui y germent, et bien souvent des Broméliacées ou des Fougères se trouvent dans les plantes qui nous arrivent du pays. Le climat de la partie cotière du Brésil est assez régulier, en général chaud et humide, dans beaucoup de cas en cette région les différences entre la saison des pluies et la saison sèche sont peu accentuées; ces différences s’affirment de plus en plus à mesure que l’on s’avance dans l’intérieur des terres. Cet exposé rapide permet de voir que les Cattleya sont des plantes dont le mode de végétation est absolument particulier. A l'heure actuelle, ces Orchi- dées enlevées par milliers de leurs forêts natales, sont transportées en Europe et aux États-Unis. Elles jouent en floriculture un rôle de plus en plus impor- tant ; leur culture est actuellement en général assez bien faite. Il ne sera pas sans intérêt d'étudier les aptitudes et les besoins cle tire de ces plantes pour voir si les traitements culturaux que nous leur appliquons ne pourraient pas être améliorés ou modifiés. Cette question a déjà préoccupé bon nombre de personnes. On a cru qu’il serait avantageux de même que pour la culture d’un certain nombre de nos plantes horticoles d'employer des engrais minéraux pour fournir à ces végétaux une fraction plus considérable d'éléments utiles. Malgré bien des tentatives, aucun avantage sérieux n’a paru ressortir de ce genre de traitement, avant 270 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES cependant de fofmuler une opinion, il convient d’étudier comparativement l’ali- mentation naturelle et l'alimentation artificielle que nous pouvons assurer aux plantes. ÉTUDE DE L'ALIMENTATION Les Cattleya nous arrivent du Brésil à l’état demi-sec; après quelques semaines de séjour, dans un endroit chaud et humide, les meilleures feuilles reprennent leur turgescence, à la base des plus récents pseudobulbes, les bour- geons latéraux, les yeux, ainsi qu’on les appelle vulgairement, se gonflent et commencent à se développer pour produire un pseudobulbe surmonté d’une feuille. On conçoit que si l’on prend, au moment où les Cattleya sont de nouveau gorgés d’eau, des pseudobulbes des différents âges garnis de leurs feuilles et qu’on les analyse, on aura bien la composition de plantes s’étant accrues naturellement. Après deux années de culture, on a deux nouvelles séries de pseudobulbes et de feuilles; en en choisissant un certain nombre et en les analysant, ces résultats indiqueront bien la composition des pseudobulbes développés sous l'influence de la culture. Nous avons pu effectuer ces deux séries d’analyses, en voici les résultats : Vieux pseudobulbes. Jeunes pseudobulbes. Matière sèche OI.2I P. 1000 80.7I P. 1000 Azote 12.08 — 11.40 — Matières minérales 4.10 — C205N » > pour 1000 de matière sèche 45.50 — 78. — Silice 30.0 — 104.60 — Fer 2.0 — 2.0 == Potasse 250.03 — 251.40 — Chaux 380.0 — 305.20 * — Magnésie 70.40 \ — 80.50 Acide phosphorique 19.20 — 58.20 — Manganèse Traces Traces L’acide carbonique pouvant ne pas être entièrement chassé pendant la calci- nation de la matière sèche, j'ai cru, après avoir admis la saturation de l’acide phosphorique par la chaux et après avoir vu que seules des traces de chlore et d’acide sulfurique pouvaient être décélées par l’analyse, pouvoir admettre que les bases primitivement combinées avec les acides organiques avaient été satu- rées par de l’acide carbonique. 15 NOVEMBRE 1893 271 Cette nouvelle interprétation de l’analyse donne les résultats suivants : Vieux pseudobulbes. Jeunes pseudobulbes. Silice 24.16 P. 1000 87.73 p. 1000 Fer 1.63 — 1.07 — Carbonate de potasse 299.00 — 306.85 — Phosphate de chaux ©‘ 34:16 — 106.77 — Carbonate de magnésie 120.51 — 144.73 — Carbonate de chaux 520.22 — 352.29 — Ensemble 999.68 — Ensemble 1000.14 — On voit donc qu'il existe des différences très sensibles de composition entre les vieux et les nouveaux pseudobulbes. Nous allons successivement passer en revue les éléments contenus dans chacun des organes et étudier leur influence. Un fait absolument saillant frappe de suite notre esprit, c’est l'énorme quan- tité d’eau contenue dans ces plantes; 908.7 pour 1000 dans les vieux pseudo- bulbes et 919.20 dans les jeunes. Tous les tissus de ces végétaux regorgent d’eau. Voici à titre de document les quantités d’eau contenues dans 1000 par- ties d’autres plantes exotiques. Vriesea : 785; Anthurium : 800; Azalea indica : Feuilles, 480 ; Tiges, 550; Racines, 230. La proportion d’eau contenue est donc très élevée. L'eau est donc absolument nécessaire à la vie des Cattleya, ainsi que de toutes les autres plantes d’ailleurs. Elle leur fournit l'hydrogène et l'oxygène qui entrent dans la composition de leurs tissus, elle permet en outre l’accumulation et la migration des éléments minéraux et organiques dans les diverses parties de la plante. Cette eau est prise par les racines; il est intéressant de constater que ces racines ne forment pas normalement de radicelles. L’absorption de l’eau a seulement lieu au voisinage de leur extrémité. Les Cattleya perdent par évapo- ration une quantité d’eau très grande; il ne semble pas que la surface absor- bante des racines soit en rapport avec la surface évaporante. Dans la nature, les averses tropicales qui tombent avec une puissance que ncus nous imaginons diffcilement et aussi les buées et rosées qui se forment le matin sur toutes les parties des plantes par suite de la condensation des vapeurs atmosphériques sous l'influence du rayonnement nocturne, modèrent l’évaporation dans une forte proportion. Nous imitons artificiellement la nature en créant dans nos serres une atmosphère absolument saturée de vapeur d’eau. Les amateurs d’'Orchidées savent bien combien est importante la question des arrosages pour la culture 272 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES des Cattleya. Ils ont intentionnellement choisi comme matériaux de soutien des corps poreux susceptibles de retenir une quantité d’eau considérable, je veux parler des fibres de polypodium et du sphagnum. (Sera continué.) GEORGES TRUFFAUT. ÊES CAPTLEVYA WAROCOUEANX EN, NOVEMBRE, À < HONTE CULTURE INTERNATIONALE >» La direction de « L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE » a lancé, il y a quelques jours, des invitations à une véritable fête des fleurs organisée dans son établis- sement du Parc Léopold. Dans la serre spéciale affectée à ces sortes de solen- nités, nombreuses depuis quelque temps et à laquelle nous avons déjà consacré une chronique, se trouvent réunis, en ce moment, une masse de beaux exem- plaires du célèbre Cattleya Warocqueana, du Brésil. Environ mille fleurs, groupées par trois, quatre ou cinq sur une même hampe, forment le tableau le plus éblouissant, le plus séduisant que l'imagination puisse rêver. C’est une avalanche de couleurs tendres où le violet, le lilas et le rose dominent avec leurs mille nuances variées, toutes aussi riches, aussi harmonieuses les unes que les autres. Et pour relever ces tons d’une grande délicatesse, l’intelligent directeur doublé d’un artiste émérite, a placé, de distance en distance, dans ce flot de joyaux éclatants, des Oncidium Gravesianum aux couleurs marron et jaune d’or, des Oncidium crispum plus pâles que les précédents, des Oncidium Rogersi aux fleurs grandes, planes, du jaune le plus vif, des Oncidium incurvum avec leur multitude de fleurettes blanc et rose. Ces diverses espèces d’Oncidium ont de belles inflorescences rameuses pendantes : l'effet obtenu tient de la féerie. Quelques beaux spécimens de Cattleya Warocqueana sont suspendus au-dessus du chemin de cette serre; un entre autres est d’une originalité du meilleur goût; la plante, fixée sur un morceau de tronc, entoure, entortille celui-ci de ses fortes racines aériennes, ses feuilles en forme de glaive se dressent menaçantes pour protéger, dirait-on, les somptueuses fleurs aux merveilleuses couleurs. Telle qu’elle est, cette plante forme la plus ravissante corbeille-suspension. Le lattis croisé qui garnit le mur est garni de quantité d’Orchidées cultivées sur des bouts de branche, sur écorce, sur planchettes; quelques-unes de-ces exotiques, en entr’ouvrant leurs magiques fleurs, se préparent à embellir plus encore, si possible, ce salon déjà si luxueusement beau. 15 NOVEMBRE 1893 273 Le tableau vivant que présente la serre aux fleurs est d’autant plus charmant, plus empoignant même, que la saison n’est guère celle des fleurs; aussi l’éta- blissement du Parc Léopold reçoit-il journellement de très nombreux visiteurs. Nous avons eu, le jour de notre visite, la rare chance de pénétrer dans les compartiments réservés, nous dirions volontiers « secrets » de L’HorTICUL- TURE INTERNATIONALE, privilège auquel nous avons été d’autant plus sensible qu’il nous permet de donner à nos lecteurs un avant-goût des merveilles qu'ils renferment et que nous aurons probablement le plaisir de voir figurer, en beaux exemplaires, à l'Exposition Universelle d'Anvers. Ces merveilles sont un peu plus de deux cents plantes nouvelles rapportées à Bruxelles par les explorateurs et les collecteurs de MM. LINDEN! Nous disons « deux cents » et il faut remarquer que dans ce nombre, qui paraît fantaisiste, ne sont point comprises les Orchidées nouvelles. Trois serres sont entièrement occupées par des Orchidées importées qui n’ont pas encore fleuri; que nous réservent-elles? Qui sait si parmi elles, il n’y aura pas quelque merveille s’ajoutant à toutes celles que nous a fournies déjà cette inépuisable famille d’Orchidées ! CH. DE BosscHÈRE. (Le Précurseur d'Anvers, 4 novembre 1893.) ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 241) GRAMMATOPHYLLUM. — Ce genre fut décrit en 1825 par le botaniste hollan- dais BLUME, qui en tira le nom des deux mots grecs gamma, qui Signife lettre, et phullon, qui veut dire feuille, parce que dans l'espèce primitive du genre, le G. speciosum, les feuilles florales (sépales et pétales), d’un fond jaune, sont marquées de macules brun pourpre irrégulières, que l’auteur a comparées à des caractères alphabétiques. On en connaît quatre ou cinq espèces, dont les plus connues sont les G. Fenzlianum et G. speciosum, des îles Malaises, et le G. #nultiflorum, des îles Philippines. Leurs caractères communs sont : « Sépales presque égaux, libres, étalés. Pétales semblables aux sépales. « Labelle attaché au-dessus de la base du gynostème, dressé, concave, trilobé; 274 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES « lobes latéraux assez larges, dressés, embrassant la colonne, le médian court, « plus ou moins recourbé. Gynostème dressé, un peu plus court que le labelle, « demi-cylindrique, sans ailes ni pied; clinandre oblique. Anthère terminale, « en forme d’opercule, large, très convexe, biloculaire ; deux pollinies cireuses, « presque globuleuses, profondément fendues, attachées aux cornes d’un « rétinacle en forme de lune ou de fer à cheval. Capsule oblongue fusiforme, « sans bec. — Herbes épiphytes, robustes, à tige soit allongée et garnie de « nombreuses feuilles, soit courte, renflée en pseudo-bulbe et portant peu de « feuilles. Feuilles sur deux rangs, très longues, coriaces et veinées. Fleurs « souvent grandes et charnues, nombreuses, longuement pédicellées, disposées « en grappe lâche. » Ces caractères ont beaucoup d’analogie avec ceux que nous avons assignés aux Cymbidium. Les principales différences sont que dans ce dernier genre, le labelle est attaché fout à fait à la base du gynostème, et non un peu plus haut; les pollinies sont plus larges, et le rétinacle est en forme d’écaille élargie trans- versallement, et non en forme de lune ou de fer à cheval. L'absence complète de pied permet de distinguer facilement le genre qui nous occupe des Ansellia, comme nous le savons déjà. L'espèce souvent cultivée sous le nom de G. Ellisis a été retirée des Gram- matophyllum en 1860 par REICHENBACH, qui en a formé un genre distinct sous le nom de Grammangis. Celui-ci diffère surtout du premier par les carac- tères suivants : les sépales latéraux sont très brièvement soudés à la base et dilatés pour former une gibbosité qui simule un rudiment d’éperon; les pétales sont beaucoup plus courts et plus minces que les sépales; le labelle est attaché à la base du gynostème, et son disque est muni de plusieurs crètes longitudinales ; le gynostème est muni de deux ailes latérales ; les pollinies sont plus larges, simplement sillonnées, appliquées l’une contre l’autre et attachées à un rétinacle en forme de large écaille. Outre l’espèce type du genre Grammangis, qui est de Madagascar, REICHEN- BACH en a encore décrit dans ces dernières années deux autres, qui croissent dans l’Afrique austro-orientale. PoysraAcHyA. — Ce genre date également de 1825. Il fut créé par le célèbre botaniste anglais W. HooKkER (mort en 1865; le père de Sir JoSEPH Hooker), qui en donna la description dans le second volume de son ouvrage Exotic Flora. Il est fondé sur l’espèce que SWARTZ avait nommée précédemment Dendrobium polystachyon, c'est-à-dire Dendrobium à plusieurs épis, parce que 15 NOVEMBRE 1893 DS dans cette espèce l’épi est ordinairement assez rameux; et c’est de ce nom spécifique polystachyon que W. HooKkER a tiré le nom de son nouveau genre, nom qui est loin de convenir à toutes les espèces aujourd’hui connues. Tous les botanistes modernes sont d'accord avec REICHENBACH, fils, pour rapporter en synonymes aux Polystachya les deux genres suivants créés postérieurement : 1° Épiphora, décrit par LINDLEY en 1836, dans le second volume du Com- pamion to the Botanical Magazine, de W. HOOKER. 29 Encyclia, établi par PoEPpPiG et ENDLICHER dans le second volume de leur Nova Genera ac Species Plantarum (1838). Il est à remarquer toutefois que l’une des trois espèces rapportées par les deux auteurs autrichiens à leur nouveau genre est incontestablement un Epidendrum. On a décrit plus de 7o espèces de Polystachya, dont la grande majorité habitent l’Afrique tropicale et australe : MM. TH. DurAND et H. SCHInz, dans le cinquième volume de leur Conspectus Florae Africae, qui doit paraître sous peu, n’en énumèrent pas moins de 58 espèces pour cette partie du monde; trois autres croissent dans l’Inde anglaise; enfin dix à douze espèces sont indiquées dans l’Amérique tropicale. Le nombre de ces espèces qui se trouvent dans les cultures est peu considé- rable. On peut citer parmi les plus remarquables, les P. Oltoniana et P. pubescens, l’un et l’autre de l’Afrique australe; le dernier est la plante sur laquelle LINDLEY avait fondé son genre Epiphora. Leurs caractères communs sont : « Sépales connivents ou un peu étalés, le postérieur libre, les latéraux plus « larges, attachés au pied de la colonne. Pétales semblables au sépale posté- « tieur ou plus étroits. Labelle tourné vers le haut de la fleur, articulé avec « le pied de la colonne, contracté à la base et replié vers le gynostème puis « dressé, légèrement trilobé, à lobe terminal court, étalé, entier; disque « pubescent, souvent muni de crètes. Gynostème court, large, sans ailes, « prolongé en pied à la base; clinandre tronqué. Anthère terminale, oper- « culiforme, très convexe, à une loge ou imparfaitement biloculaire; quatre « pollinies cireuses, largement ovales, étroitement superposées par paires ou « presque soudées en deux, la postérieure souvent plus petite, reliées au « rétinacle par un pédicelle très court. Capsule oblongue ou fusiforme, parfois « allongée. — Herbes épiphytes, à tiges feuillées courtes, renflées à la base « en pseudo-bulbes charnus souvent petits. Feuilles peu nombreuses, sur « deux rangs, oblongues ou presque linéaires, non plissées, contractées et 276 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES « engaînantes à la base. Pédoncule terminant la tige feuillée. Fleurs très « rarement grandes et solitaires, le plus souvent petites et disposées en « grappes étroites ou en épis, simples ou rameux. » Nous avons déjà fait remarquer (page 243), le caractère exceptionnel que présente ce genre, d’avoir le gynostème prolongé en pied, particularité qu’il partage, dans la sous-tribu que nous étudions, avec les Ansellia. Mais ceux-ci ont les sépales semblables, libres et étalés, ne formant pas menton; tandis que les Polystachya ont les sépales plus ou moins redressés, les latéraux plus larges, attachés sur toute la longueur du pied du gynostème, avec lequel ils forment un menton bien distinct. Les Polvstachya sont encore remarquables en ce qu'ils ont le labeile tourné vers le haut de l’inflorescence, au lieu d’être tournés vers le bas dans la position habituelle. Les genres du groupe des Cymbidiées dont nous avons fait l’étude sont au nombre de six; le tableau suivant fera mieux repartir leurs caractères diffé- rentiels : I. Gynostème non prolongé en pied. A. Labelle inséré au-dessus de la base du gyrostème ; rétinacle des pollinies arqué en forme de fer à cheval. I. GRAMMATOPHYLLUM. B. Labelle inséré à la base du gynostème; rétinacle des pollinies en forme d’écaille. 1. Sépales tous libres, non gibbeux; à peu près égaux aux pétales. a. Sépales étalés ; labelle large, à lobe terminal recourbé en dehors; pollinies presque globu- leuses, à rétinacle fort élargi transversalement; . fleurs enverappesdlachese PANNE II. CymBrpium. b. Sépales dressés et connivents inférieurement ; labelle étroit, droit; pollinies en forme de paire, à rétinacle presque quadrangulaire ; fleurs enterappes denses ee Ce III. CyPERORCHIS. 2. Sépales latéraux soudés à la base pour former une double gibbosité; pétales beaucoup plus petits que lÉSISÉpAlES JA ER Sen EE SE LIT IV. GRAMMANGIS. II. Gynostème non prolongé en pied. A. Sépales tous semblables, libres et étalés, ne formant pas de menton; labelle tourné vers le bas . . . . . . V. ANSELLIA. B. Sépales plus ou moins redressés, les latéraux plus larges, largement insérés sur le pied du gynostème, avec lequel ils forment un menton bien distinct; labelle tourné ÉRNNAUT EN MS PRE NS MER TRES ER SENTE SE OC ES TAC EN (Sera continué.) AT ICOGNAUTE PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE CATTLEYA WAROCQUEANA VAR. IMSCHOO- TIANA. — Une magnifique variété a été exposée sous ce nom par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE au mee- ting de Londres du 24 octobre dernier. Elle a obtenu un Certificat de mérite; beaucoup de connaisseurs, qui l’avaient admirée avant le meeting, l'avaient jugée plus favorablement et ne doutaient pas qu’elle obtiendrait un Certifiat de 1re classe. Voici d’ailleurs les apprécia- tions que formulent plusieurs des principaux journaux anglais : Extrait du Garden : Variété extra belle, et présentée dans une condition remarquablement bonne : fleurs de srande taille, les pétales et sépales d’un rouge mauve foncé, une nuance très riche; les pétales étaient d’une laroeur inaccoutumée et la fleur entière de belles pro- portions, le labelle d’un coloris cramoïisi foncé, avec une bordure plus pâle. | Extrait du Gardeners’ Chronicle : L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE exposait plusieurs très belles variétés de Cattleya labiata, la variété Imschootiana étant une forme extraordinairement ample, et à fleurs d’un riche coloris. Extrait du Gardeners Magazine : Cattleya labiata var. Imschootiana. Ceci est une forme réellement su- perbe, à fleurs immenses ; tous les sesments sont d’un ravissant pourpre foncé, et les pétales d’une grandeur et d’une substance exceptionnelles. Le labelle bien étalé est presque arrondi à son sommet; il est coloré inté- rieurement d’un pourpre sombre, et les bords sont gracieusement ondulés. k T4 VAN B. — Nous avons déjà, dans le Journal des Orchidées, mis les amateurs en garde contre les don- neurs de conseils qui ne connaissent pas suffisamment les matières dont ils traitent. C’est un travers assez fréquent chez les débutants de vouloir enseigner la culture à autrui, et de critiquer tout ce qui se fait dans les autres collections. Il est évident que vous avez parfaitement raison de tenir vos Odontoglossum humides. Les Orchidées de serre froide demandent des arrosages abondants pen- dant à peu près toute l’année ;.8t même pendant la période de repos qui suit la floraison, leur compost ne doit jamais être entièrement sec. Nous ne pouvons que vous engager à continuer le traitement que vous leur donnez, et qui doit être le bon, nous vous connaissons assez pour ne pas en douter. Dans quelques mois, l’état de vos plantes montrera que c’est vous qui avez raison, et vous pourrez à votre tour aller offrir des leçons à votre donneur de conseils, dont les Odontoglossum seront sans doute dans un état peu prospère, s’ils sont tenus secs. Le LAELITA PUMILA VAR. MARGINATA. — Tel est le nom exact de cette plante qui est quelquefois désignée dans les collections d'amateurs sous la déno- mination de Cattleya marginata. Elle fleurit normale- ment en septembre et octobre, et produit un effet charmant dans les serres, suspendue près du vitrage. C’est une ravissante miniature, qui tient très peu de place et est de culture facile. Il est à remarquer que les fleurs s’épanouissent avant que les bulbes soient achevés; par suite, les plantes de . cette espèce ne doivent pas être mises en repos immé- diatement après la floraison. Ce n’est que quand les pseudobulbes seront complètement formés que l’on diminuera progressivement les arrosages, et le repos durera jusqu’au mois de mars. ie C. E. — 19 Oncidium Forbesi. 20 Odontoglossum Insleayi, bonne variété. Le colo- ris des sépales et pétales est entièrement brun au lieu d’être barré de brun sur fond jaune, et les macules du labelle sont d’un rouge très vif. ## EN FLEURS chez M. O. Dors, de Paris, au com- mencement de novembre courant : Un Cattleya Eldorado alba, portant des fleurs de 16 !/, centimètres de diamètre ; Deux Cymbidium grandifiorum (Hookgri), avec cha- cun une tige florale de 80 centimètres, portant, l’un douze, l’autre treize fleurs ; Deux Cymbidium giganteum, entièrement rouges ; Un Odontoglossum Insleayi splendens, à fleurs admi- rables ; Un Oncidium Forbesi grandifiorum, à fleurs mesu- rant 7 ‘/, sur 6 !}, centimètres, etc. *# X * M. Rimerr, de La Motte-Beuvron, nous à adressé les fleurs suivantes : : 1° Une inflorescence de Laelia Perrini, à fleurs d’une taille remarquable. Longueur des sépales, 10 centi- mètres. Longueur des pétales, 9 ‘/, centimètres ; lar- geur des pétales, 4 centimètres. 20 Un Cattleya Harrisoniae à pétales et sépales d’une bonne largeur et d’un coloris rose vif; 30 Un Zygopetalum Gautieri d’un coloris foncé ex- cellent. Les pétales et sépales sont presque entière- ment bruns, et le labelle est d’un beau coloris indigo sombre. % %X *% DESTRUCTION DES INSECTES. — Notre colla- borateur M. OTto Bazztr, revenant sur la question de la destruction des cloportes, nous indique qu’à son avis les matières qui attirent le mieux ces insectes seraient les pommes de terre et les carottes. Quant aux marrons, il leur trouve l’inconvénient de se couvrir promptement de moisissure. ee ODONTOGLOSSUM CRISPUM VAR. FASTUO- SUM. — Mr W. Taompson, l’amateur anglais connu, à bien voulu nous adresser une belle inflorescence de cette superbe variété, provenant de la plante type ayant servi au prof" REICHENBACEH à la nommer. C’est une très belle forme bien colorée. Les sépales sont un peu étroits, mais les pétales sont d’une bonne ampleur. Les premiers sont roses et portent un grand nombre de taches rouge violacé vif formant à peu près deux ou trois lignes transversales. Les seconds ont des taches plus petites et moins nombreuses, disposées en une seule ligne transversale vers le milieu de la lon- œueur de ces organes. î _ EPIDENDRUM. — N°1, criniferum Roms. r. Espèce rare. N° 2, fragrans SwarrTz. N°3, cochleatum L. Espèce très répandue. % %X % À. F., France. — Le mot firme est très employé en Belgique, et cependant, comme vous le dites, il n’est pas français. Selon toute probabilité, il vient d’Angle- terre, où l’on emploie un terme à peu près identique. Ce mot signifie raison sociale. On dira, par exemple, qu'une société s’est fondée « sous la firme Durann et Duranp. » Et par extension, on emploie le mot firme pour désigner « un établissement de commerce ou d’in- dustrie, » comme on dit « maison » en France. % *X *# F. L., Dresde. — L’Odontoglossum Lucianianum provient bien du Venezuela, d'où il a été introduit en 1887 par les collecteurs de L’HoRTICULTURE INTER- : NATIONALE. Il a été décrit par REICHENBACE dans la Lindenia. Il demande la culture de serre froide comme les O. crispum et Pescatorei. + X % G. H. — Les Bromheadia constituent un petit genre créé par Linpzey, et comprenant deux espèces. Ces espèces sont originaires de l’archipel de la Ma- laisie. Elles sont assez belles, mais très difficiles à in- troduire. Be Ted: D ANS ECS Ca S Q N AN ê ee: Ly Ses $ > = SES $ ie À . ; US =: 2 S SN. S "SS LD ESSOR Su È So £ L A = S Ÿ D D s R #8 NY NN e È, 8 Ÿ QY ee + ? ES Ÿ Le > VUS LC DITS ÿ S & y use Se do KR ST Ÿ SES en æ S XS DS CAGE ee È V Qw| RO Q æ S Û SS 2 ie nu CV Ni Fi + SSSS a L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Parc Léopold, BRUXELLES. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles. - Catleya Trianae # Mendeli Odontoglossum crispum st Pescatore IMPORTEÉS. Nos grandes importations de nos fameux types de Catt- leya et d'Odontoglossuim ont de nouveau été épuisées cette année-cl, sans que nous ayons pu exécuter toutes les demandes qui nous ont été adressées. | Nous engageons derechef nos commettants à nous faire savoir dès maintenant, le nombre de plantes que nous devrons leur réserver sur celles qui nous arriveront à parür de la mi-mars prochain. Au fur et à mesure de leur arrivée, nous enverrons aux personnes inscrites des échantillons avec prix. We On sait que nous ne fournissons que de bonnes importa- ons, pouvant être établies promptement. “==% Pour paraître prochamement : LES ORCHDÉES EXOTIQUR LEUR CULTURE EN EUROPE PAR LUCIEN LINDEN. TRAITÉ COMPLET consacré à la culture des principales merveilles de la flore tropicale ET RENFERMANT DE NOMBREUSES GRAVURES. L'ouvrage, comprenant environ 800 pages d'un grand format, sera mis en vente au COMMENCEMENT DE L'ANNÉE PROCHAINE, au prix de 25 FRANCS L’EXEMPLAIRE. Les premiers souscripteurs, c’est-à-dire ceux qui enver- ront leur adhésion avant le |” JANVIER PROCHAIN, : le recevront | je au prix exceptionnel de 20 francs. ON S'INSCRIT AU BUREAU DU JOURNAL 100, rue Belliard, à BRUXELLES. Mate ee S To. j | 5 _ 4% année. | [” DÉCEMBRE 1893 Numéro 90. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HorTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \ Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, Dr Capart, James C’'Brien, G. Mantin, J.du Trieu de Terdonck, O.de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G.. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, A. Hubert, A. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, .100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen, , £ 5 5 LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO L Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE. ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles > « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » | Le-prix de ces volumes a élé fixé comme suit : {+ Volume (épuisé); 2° Volume, 125 fr; 8% Volume, 75 fr.; &ve Yolume, 70 fr; ÿ"e Volume, 65 fr. ; 6° Volume, 65 fr; 7° Volume, 65 fr.; 8° Volume, 65 fr. 9" VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les neuf volumes pris ensemble : G®235 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 17 FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION AN CGICATSR EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : 25 shillings pour l'édition anglaise. SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES D 2 re U + El LS LE PROCHAIN MEETING NU ER A4 LUE OÙ) LE 10 DÉCEMBRE PROCHAIN Les membres du Jury pour l'exercice 1892-1893 sont Messieurs HouzEeAU DE Lenaie, Comte À. pe Bousres, F. KeGersan, D. Massance DE Louvrex, D’ Caparr, À. Huyzrecurs, É. Ropicas, D' Van CauweLagrtr, A. Van Iusoxoor, Ex. Pauwezs, C. van WamBeke, À. Wincez, CE. DE BosscHerE, ARM. DE MEULE- NAERE, On. Vasseur, L. Luggers et J. DE MogrLoose. On offre 125 francs POUR . Pet: vol, de 1A'LINDENLA et 15 francs pour le 1" vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES ENV BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 90% NUMERO : | Pages Causerie sur lesOrchndees TEAM EN ART RE NES ET TRE Dee ane ie à 211 Fhude sur le Dartléya Mbiata ES NO PE Pate e SAN NT CES LE CN ES AE ME 6e 281 HerCyYEnUcheS pentadactyiOm en) 200 00e NE SR RERS CRT OUR RL ALT ARE EE RE ME EE 281 Fes brourllards etMta e mé lation) NE VIE AL ARR IS MR EE er A RER ES 5 Note a 0) Epidendrum cilare per" Qt ler RRSR UE SNA OS PER fre En PROS 292 AVIS IMPORTANT Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- -TIONALE a l'honneur de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent être adressées diree- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture ou vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entrainer des retards, des confusions ou des omissions | préjudiciables à la bonne marche des affaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. 1% DÉCEMBRE 1893 277 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LVIIIL — Le directeur du « Journal des Orchidées » interviewé par un de ses collaborateurs L'annonce de la disparition momentanée du Yournal des Orchidées a causé dans le public des amateurs une vive émotion, dont j'ai recueilli l'expression de divers côtés. Aussi ai-je cru utile de questionner à ce sujet le directeur du journal pour fournir à plusieurs amateurs de ma connaissance des éclaircisse- ments sur une décision qui les préoccupait fort. Comment j'ai été amené à rendre publique cette conversation, et à faire publier par notre directeur sa propre interview, c’est ce que le lecteur verra plus loin. Voici la partie essentielle de ma conversation avec M. LUCIEN LINDEN : Moi. Votre intention de suspendre la publication du Yournal des Orchidées est-elle bien formelle? Ne craignez-vous pas d’attrister un grand nombre d’amateurs et de praticiens, qui attendaient avec impatience le 1% et le 15 de chaque mois pour recevoir leur journal, sachant qu’il leur apportait une infor- mation intéressante, des notes de culture fondées sur l’expérience pratique, la description des nouveautés, et beaucoup de renseignements utiles de tout genre ? M. LUCIEN LINDEN. Je vous remercie de votre aimable appréciation des services que pouvait rendre notre journal; J'avoue que pour ma part, je suis très peiné de suspendre mon cher petit Yournal des Orchidées, dans lequel j'avais l’occasion de causer deux fois par mois avec les amateurs de nos chères et belles plantes, et d'exposer librement mes impressions sur les faits ou les nouveautés du moment, mes idées sur la culture. Parmi mes collaborateurs, auxquels j’ai à cœur d'exprimer une fois de plus tous mes remerciements, j'étais parvenu à grouper un faisceau de connaisseurs et de cultivateurs comptant parmi les plus compétents; je sais que mes efforts n'avaient pas été inutiles, car j’ai reçu beau- coup de lettres d'abonnés qui m’expriment leur sincère regret de voir dispa- raître, même momentanément, notre journal. J'ai même éprouvé, je dois le dire, une douce surprise; car je savais bien que le Yournal des Orchidées ren- 278 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES contrait dans le public un accueil très favorable, mais je n’espérais pas, cepen- dant, qu’il se fût attaché de si vives sympathies..… Et cependant, je crois qu’il est nécessaire de l’interrompre. L'œuvre de vulgarisation que j'avais en vue est accomplie dans ses grandes lignes; comme je l’ai dit dans ma dernière causerie, je serais forcé, pour le moment, de tomber dans des redites. Mor. Cependant la matière est loin d’être épuisée; et je dirai même que c’est l’une de mes surprises d'apprendre que vous vous décidez à suspendre le journal au bout de quatre ans seulement, alors qu’il reste à traiter tant de grandes questions. M. Lucien LiNDEN. C’est vrai; vous remarquerez que toutes ces questions seront traitées complètement dans mon livre. Dans le Yournal des Orchidées, je prenais tour à tour les diverses branches de la culture, selon la saison de l’année, le désir qui m'était exprimé par mes lecteurs, ou le hasard des faits intéressants observés qui appelaient mon atten- tion sur une matière ou l’autre. Dans le livre, tout doit être étudié à fond et dans un ordre logique ; le livre sera donc complet, et je serais obligé, au moins pendant un an, de le recopier. Maintenant, ajoute M. LINDEN en souriant, si mes nombreux abonnés — car, je dois bien le dire, le Yournal des Orchidées était un grand succès de publi- cation — si mes abonnés trouvent que je ne rabâche pas trop et qu'après 96 livraisons du Ÿournal des Orchidées et 8oo pages de mon gros livre, je n’ai pas encore dit assez, s’ils désirent que je leur en parle encore davantage, et qu'après un repos de quelques mois, repos que je crois avoir bien gagné, Je continue mon journal, je ne dis pas que je ne me déciderai pas à le reprendre plus tôt que je l’avais annoncé. Mor. Voilà une bonne parole. J'avais peine à croire à cette suspension d’un an ou deux, comme vous le disiez dans votre dernière causerie. M. Lucien LiDE. C’est vrai, je m'étais fixé un repos assez long, car il faut prévoir la fatigue, qui vient un jour nous rappeler que les forces humaines sont limitées. Mais encore ne serait-ce pas un repos véritable, car il faudra préparer la suite de mon livre, Les Orchidées exotiques cultivées en Europe et leur descriphion, et puis... la direction de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE n’est pas une sinécure, je vous prie de le croire. Les affaires augmentent constam- ment, les importations suivent la même marche ascendante et deviennent de plus en plus nombreuses, et vous savez que si mon père guide lui-même nos 1% DÉCEMBRE 1893 279 collecteurs, je désire diriger personnellement les cultures de l’établissement. Mor. En effet, la direction d’un établissement aussi important doit vous causer un travail considérable, et je conçois que vous renonciez momenta- nément à la tâche que vous imposait la publication du Ÿournal des Orchidées. .… quoique l’on ait dit quelquefois que vous en faisiez l’organe de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE. M. LUCIEN LiNDEN. Je le sais bien, mais on avait tort. J'ai déjà dit souvent que le Yournal des Orchidées est ma propriété personnelle, et je n’ai jamais voulu le considérer comme l’organe de l'établissement marchand et scientifique que je dirige. Il est bien vrai que j'y parlais parfois — assez souvent, si l’on veut — des plantes qui avaient fleuri, des résultats que j'avais obtenus à L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. Pouvais-je l’éviter ? Mais s’il fallait juger ainsi, un médecin, un chimiste devraient éviter de divulguer leurs expériences et leurs découvertes, pour ne pas avoir l’air de se faire de la réclame ! Voyez ce qu'y perdrait l'humanité. Il va de soi que je faisais publier dans mon journal les descriptions des nou- veautés introduites à L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE, comme de celles des autres provenances. Mais vous savez comme moi qu’il est de l'intérêt scienti- fique le plus essentiel que toutes les plantes nouvelles découvertes soient enregistrées et décrites. Ce qui m'avait amené, il y a près de dix ans, à fonder la Lindenra, c'était l'absence sur le continent de tout ouvrage illustré consacré principalement, sinon exclusivement, aux Orchidées. Il est clair qu’un introducteur et cultivateur qui publie une iconographie de ce genre s’occupera surtout de ce qu’il possède, puisqu'il ne peut figurer que ce dont il a les modèles. Le grand succès qu’a obtenu la Lindenia prouve d’ailleurs qu’elle est venue à son heure. Moï. Il me semble que des ouvrages de ce genre peuvent rendre de grands services, notamment au point de vue international, car sans eux le continent connaîtrait peu ce qui fleurit en Angleterre, et inversement. La Lindenra, à maintes reprises, a publié des Orchidées introduites en Angleterre ou apparte- nant à des collections anglaises. Aussi je suppose que l'édition en langue anglaise que vous lui avez annexée a été bien accueillie dans ce pays ? M. LUCIEN LiINDEN. Parfaitement, et j'ai lieu d’être satisfait de la façon dont elle s’y est répandue. Les journaux anglais en font les plus grands éloges, et 280 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES les principaux amateurs d’Outre-Manche m'’écrivent souvent qu’elle est dans la bonne voie... et, tenez, voici précisément une lettre que je viens de recevoir d’un des grands connaisseurs d’'Orchidées d'Angleterre, M. JAMES O’BRIEN. M. LiNDEN me tend une lettre, dont je copie un passage que voici traduit : « La beauté et l'exactitude des planches de la Lindenia sont remarquées par tous ceux qui ont qualité pour formuler une appréciation, et je remarque que les couleurs cramoist et pourpre, qu'il est si difficile d'obtenir en hthographie, atteignent dans la Lindenia la beauté de la nature elle-même, et, ce qui n’a pas moins d'importance, elles ne passent pas, comme cela arrive dans beaucoup d'autres publications qui donnent des planches coloriées d'Orchidées. » Mor. Pour revenir aux Orchidées exotiques, J'imagine que vous avez dû recevoir déjà un certain nombre de souscriptions ? M. LUCIEN LINDEN. J'en ai actuellement un grand nombre qui a dépassé mon attente, car Je vous avouerai que je ne comptais atteindre ce chiffre qu’au bout de plusieurs mois. Et à ce propos, je dois vous dire une chose qui m’a un peu surpris, c’est que parmi ces premiers adhérents, la majorité, de beaucoup, sont des amateurs de premier ordre, connaisseurs et très bons cultivateurs, qui, on serait porté à le croire, n’ont pas besoin de ce livre et ne trouveront pas grand chose à y apprendre; quelques-uns ont même pris deux ou trois sous- criptions, en partie destinées sans doute à leurs jardiniers. D'autre part, je constate l’abstention Jusqu'ici de quelques-uns que je connais bien et qui, novices encore dans la culture, ont presque tout à apprendre. Ce seront ceux-là, comme toujours, qui croiront ne pas avoir besoin d’un traité de culture; les débutants, je l’ai souvent remarqué, se grisent de leurs premières écoles et se persuadent aisément qu’ils sont capables d'enseigner à leur tour. Quoi qu’il en soit, je suis très heureux de l'excellent accueil que reçoit l’annonce de mon livre, accueil qui n’est que la confirmation des regrets qu’ont bien voulu m’exprimer la plupart des abonnés du Yournal des Orchidées. … — M. LiNDEN se lève en disant ces mots, et Je me prépare à prendre congé. Je suis vivem,nt sensible, ajoute-t-il, à ces regrets si gracieusement exprimés par mes abonnés, et je vous prie de le leur dire quand vous en aurez l’occasion. — Mais, j'y songe, dis-je à M. LUCIEN LINDEN, si je vous priais d’insérer cette interview dans le Yournal des Orchidées lui-même ? Les réponses que vous venez de faire à mes questions intéressent en somme tous ses lecteurs — et personne ne pourra croire que Je répète mal ce que vous m'avez dit. Qu’en pensez-vous, mon cher directeur ? 1% DÉCEMBRE 1893 281 M. LucIEN LiINDEN. C’est une idée. Envoyez-moi vos notes, je les reverrai, et ce sera la prochaine Causerie : le directeur du Fournal des Orchidées interviewé par lui-même, ce sera tout au moins original. Max GARNIER. ÉTUDE SUR LE CATTLEYA LABIATA (Suite, voir p. 268) On trouve dans les vieux et dans les jeunes organes des Cattleya une quantité normale d’azote : dans les vieux pseudobulbes, 12.08 pour 1000 de matière seche, dans les/jéunes rr.40.11l existe, on le Voit, et ceci est contraire a la règle générale, une différence en moins en faveur du jeune pseudobulbe ; nous aurons plus loin l’occasion de donner une explication de ce fait. Sous quelle forme l’azote est-il introduit dans la plante? Jusqu'à preuve du contraire, Je ne pense pas qu’on puisse ici soupçonner la présence d’une bactérie susceptible de fixer l’azote de l’air, comme le fait celle qui se trouve sur les racines des légumineuses. Il est peu admissible, pour ces plantes tout au moins, que l’azote soit pris à l’état tout combiné dans les liquides humiques. Il résulte aussi des récentes expériences de M. Mayer, d'Heidelberg, que l’ammoniaque n’est directement absorbée par les végétaux que si elle existe en proportion sensible dans le milieu ambiant. Tel n’est pas le cas ici, nous ne dosons dans l’air que quelques milligrammes d’ammoniaque par mètre cube. L’azote n’entre donc dans ces plantes que sous forme nitrique et peut ainsi provenir de deux sources : 1° de la formation d’acide nitrique dans l’air sous l'influence de décharges électriques, ou bien il est le résultat de la nitrif- cation. Dans la nature, la nitrification de l’humus des cavités de l’écorce des arbres doit donner lieu à une très faible production d’azote nitrique; il est probable que nos composts en fournissent aux racines une quantité un peu supérieure. Mais les Cattleya reçoivent au Brésil une quantité beaucoup plus considérable d'azote nitrique ayant une origine atmosphérique, que celles qu’ils ont dans nos serres. Il est généralement admis que les Orchidées sont arrosées à l’eau de pluie le plus souvent dans nos régions dépourvues de nitrates, 282 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Quelques chiffres montreront la richesse en azote nitrique des eaux de pluie des contrées tropicales comparativement à nos eaux d'Europe. A Caracas (Vénézuéla), on a constaté que la moyenne d’acide nitrique par litre d’eau de pluie a été de 000223 supérieure à la quantité trouvée à la même époque en Europe. Boussingault au Liebfrauenberg (Alsace) trouve par litre omm8 18 Azote nitrique. Lawes et Gilbert, Rothamsted (Angleterre) — — O — 42 — Homans, Java — — 2 — 30 — Raimbault, Ile de la Réunion _ — 2 — 65 — Il semble qu’il y a là une différence dans les moyens d’alimentation de la plante, et en effet l’analyse nous indique que les jeunes pseudobulbes sont moins riches en azote que les vieux, le contraire de ce qui arrive généralement. Il est curieux à ce sujet de constater que les praticiens ont depuis longtemps l’idée qu’il manque quelque chose aux plantes épiphytes; dans le but d’y remédier, j'ai souvent vu en Angleterre placer sous les bâches de serres à Orchidées des feuilles en décomposition. On espérait ainsi créer une atmosphère favorable à la végétation avec l’idée probable de dégagement d’ammoniaque? On peut donc penser qu’un faible apport d’azote nitrique serait avantageux au moment ou les bourgeons de la plante commencent à évoluer. Sous quelle forme donner de l'azote? nous verrons plus loin que l’idée d’emploi de sels à base minérale doit être abandonné; encore moins faudrait-il penser aux engrais organiques, liquides ou solides pour ces épiphytes au mode de nutrition si délicat. Ceci se comprend facilement, nous sommes là en présence de matières qui sous un faible volume renferment des quantités considérables d’éléments minéraux et organiques mélangés. Pour absorber l'azote sous une forme quel- conque, il faudrait que les Cattleya prennent également un ou plusieurs éléments minéraux. Nous verrons plus loin combien peu utile serait cette absorption. Les conditions normales d’alimentation seraient modifiées et les plantes pourraient à la longue souffrir d’une pléthore soit de potasse, de chaux ou de magnésie. En résumé, il ne faudrait fournir de l’azote qu’à l’état soluble, immédiatement assimilable et sans danger d'introduction d'éléments minéraux dans les tissus de la plante. Le nitrate d’ammoniaque seul peut donc être conseillé, c’est sous cette forme que l’azote est pris dans la nature; mais il faut se rappeler que c’est un produit qui sous un faible volume renferme une forte proportion d’azote. I 10000 Aussi devra-t-on être des plus prudent dans son emploi. Des solutions au 1% DÉCEMBRE 1893 283 pourront être considérées comme un maximum à ne pas dépasser prudemment. Je pense que l’affaiblissement des plantes après quelques années de culture et leur couleur peu accentuée doit être souvent due à un léger manque d’azote dans leur alimentation. Il semble donc rationnel, pour assurer aux Cattleya le fonc- tionnement de leur mécanisme d’absorption, la formation de la chlorophylle et pour éviter ainsi leur appauvrissement physiologique, de leur donner au moment de leur période de croissance un peu de nitrate d'ammoniaque en pro- portion infime. L’azote donné sous une forme non convenable amènerait, après une période de végétation exubérante, un trouble dans la nutrition, qui dans un délai plus ou moins rapproché, entraînerait la mort de la plante. L’assimilation du carbone par les Cattleya est normale; sous l'influence de la lumière, l’acide carbonique de l’air est décomposé par la chlorophylle qui est abondante dans tous les tissus. L’examen microscopique de ces plantes révèle peu de grains d’amidon. Par contre, l’analyse y décèle des quantités relative- ment fortes de substances solubles et réductrices, probablement des glycoses. On trouve aussi dans les pseudobulbes des sucres non directement réducteurs de la liqueur de FEHLING, des gommes et des composés tanniques s’oxydant très rapidement à l’air en changeant de couleur. Nous avons maintenant passé en revue l’assimilation de l’oxygène et de l'hydrogène, de l’azote et du carbone. Il convient de voir quels sont les éléments minéraux qui entrent dans la constitution des Cattleya. D'une manière générale, nous pouvons d’abord remarquer que les matières minérales sont plus abon- dantes dans les jeunes pseudobulbes (6.29) que dans les vieux (4.10). Il est assez facile d'expliquer ce fait quand on pense que dans les conditions naturelles de végétation, les Cattleya vivent fixés à l’écorce des arbres et non sur un compost devenant de plus en plus terreux. D’autre part, il y a une migration des organes les plus âgés vers les plus jeunes, migration qui enrichit ces derniers surtout en magnésie et en acide phosphorique. En résumé, les Cattleya contiennent très peu de matières minérales. L'examen des quelques chiffres qui suivent montre bien la différence qui existe à ce sujet entre ces Orchidées et quelques autres plantes exotiques. Aïnsi les feuilles de Vriesea contiennent 8.70; les Anthurium 9.40 et les Latania 15.40. La silice est plus abondante (104.6) dans les jeunes pseudobulbes que dans les anciens (30.0). Au premier abord, ceci semble anormal, on constate le plus souvent que la quantité de silice et de chaux croît avec l’âge des organes. On peut, il me semble, expliquer le fait ainsi. Les Cattleya sont des épiphytes ; 284 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES leurs racines ne puisent naturellement pas d'éléments nutritifs comme elles le font dans les fibres de Polypodium; puis, dans la nature, ces plantes ne sont mouillées que par de l’eau de pluie qui ne renferme pas de silicates. Au contraire l’eau que nous mettons en abondance à la disposition des plantes contient des proportions notables de silice. L’eau de Seine renferme par litre 080244, l’eau de la Dhuys au viaduc d’Arcueil 00306 d’acide silicique. Il n’est donc pas étonnant de constater dans les organes développés sous l'influence de la culture une quantité plus considérable de silice que celle qu’on trouve dans les plantes développées naturellement. On trouve partout à peu près la même quantité de fer, cet élément existe en mélange organique extrêmement complexe; son assimilation s'explique par sa présence dans l’humus qui peu à peu devient soluble et dialysable, et aussi dans les eaux d’arrosage. L’eau de Seine en contient environ 0f0025 par litre. Chose curieuse,nous constatons exactement la même quantité de potasse dans les jeunes et dans les vieux pseudobulbes. Elle forme dans ses combinaisons presque un tiers du total des substances minérales. Au Brésil, cette absorption de potasse parait provenir de la décomposition des matières organiques et de leur dissolution entrainée par les eaux pluviales le long de l’écorce des arbres. Cette source de potasse explique l’heureux choix que l’on a fait des fibres de Polypodium comme soutien pour ces plantes. Les Polypodium sont par eux mêmes extrêmement riches en potasse; en se décomposant, ils produisent de l’'humus léger et alcalin riche en potasse combinée aux matières organiques. Il semble bien que les quantités d’alcali mises ainsi à la disposition des Cattleya soient plus que suffisantes pour satisfaire à tous leurs besoins. La chaux est l’élément dominant des cendres du Cattleya labiata. On en trouve une plus forte proportion dans les vieux pseudobulbes que dans les jeunes, il est généralement connu d’ailleurs que la chaux s’accumule de préfé- rence dans les organes les plus âgés des végétaux. J'ai eu l’occasion, à plusieurs reprises, de constater, surtout dans le centre des vieux pseudobulbes, des raphides d’oxalate de chaux entrecroisés et formant des étoiles irrégulières. Les eaux d'arrosage, à elles seules, assurent largement tous les besoins des Cattleya en chaux. Ainsi, on a constaté par litre, pour l’eau de Seine, 081655 de carbonate de chaux pour l’eau de l’Ourcq 081580 pour l’eau de la Dhuys o0%1900. Les eaux trop riches en chaux, surtout en sulfate de chaux — et ceci arrive 1 DÉCEMBRE 1893 285 fréquemment dans les environs de Paris, sont préjudiciables aux Cattleya. Les plantes ainsi traitées ont un aspect maladif qui indique nettement une modifica- tion désavantageuse de l’alimentation. Il est intéressant de constater que la magnésie est plus abondante dans les cendres de Cattleya que dans celles de beaucoup d’autres végétaux. Les vieux pseudobulbes en contiennent 7.04 pour cent et les jeunes 8.05. Cette plus-value en faveur des organes jeunes est assez naturelle quand on compare leur teneur en acide phosphorique à celle des anciens. On sait que les composés complexes de magnésie, d’acide phosphorique et de matières organiques sont abondants dans les organes appelés dans un court délai à porter des fleurs, puis des fruits. Tout comme pour la chaux, non seulement le soutien, maïs les eaux que nous distribuons libéralement aux Cattleya, contiennent des quantités très appré- ciables de magnésie. L'eau de Seine par litre contient 080034 de carbonate de magnésie; l’eau de l’Oureq 080750, l’eau de la Dhuys 0,0082. Si la quantité de carbonate de magnésie devenait plus considérable, les eaux seraient d’un emploi désavantageux. Nous arrivons à un des éléments les plus importants de l’économie végétale; je veux parler de l’acide phosphorique. Il est intéressant de voir ici se confirmer la règle de la migration des principes phosphorés dans les organes jeunes. Les vieux pseudobulbes en contiennent 1.92 pour cent de matière sèche et les jeunes 5.82. Les plantes puisent cet élément dans leurs matériaux de soutien. Dans la nature, l’humus leur fournit peu à peu en combinaison organique. Nos fibres de Polypodium leur en livrent également. Il y a au sujet de cet élément indispensable une remarque à faire pour certains cas. Il semble parfois que l'acide phosphorique soit fourni en trop petite quantité, non pas dans les pre- mières années de culture, mais quand arrive cette période de dépression physiologique dont nous avons déjà parlé à propos de l’azote. Il ne serait peut être pas inutile, à ce moment, de donner aux plantes une proportion minime de phosphate d’ammoniaque en solution très diluée. L'analyse nous a révélé un caractère curieux de la composition des cendres de Cattleya labiata. Elles contiennent des traces sensibles de manganèse qui communiquent aux cendres fondues, la teinte vert bouteille, si caractéristique, du manganate de potasse. Les quantités minimes de chlore et d’acide sulfurique et aussi la rareté et la difficulté d'obtention de cendres de plantes couteuses comme les Cattleya ne nous ont pas permis de doser ces éléments d’une manière précise. 286 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Il résulte de ces études que, tout comme les autres végétaux, les Orchidées, les Cattleya en particulier, contiennent tous les éléments minéraux reconnus indispensables à la vie des plantes; mais il faut bien remarquer que ces éléments sont en très petite proportion. Les chiffres suivants donneront une idée exacte de la composition d’un pseudobulbe de Cattleya surmonté de sa feuille et âgé de deux années. Ce pseudobulbe pesait 32800, il renfermait 3%596 de matière sèche et 298204 d’eau. Les 3%596 de matière sèche contenaient 0f04315 d’azote et 0816182 de matières minérales ainsi réparties : Silice 0800485 Acide phosphorique 0.00310 Fer 0500032 Chaux 0.06149 Potasse 0504045 Magnésie 0.01132 On voit combien est grande la différence d’alimentation de ces plantes avec les autres végétaux, les éléments minéraux sont en très petite proportion relati- vement au poids total de l’organe considéré. En résumé, on peut voir au premier abord que l’idée de l’amélioration de la culture des Cattleya par l'emploi des engrais perd beaucoup de son importance dans tous les cas où on n’emploie pas d’eau de pluie pour les arrosages. Si l’eau de pluie est utilisée; avec les chiffres que nous avons donnés, on pourra aux Cattleya comme à toutes les autres plantes fournir des engrais complémen- taires, qui en somme ne serviront qu’à fournir à ces plantes exactement la même quantité d'éléments utiles mis à leur disposition par la nature. D'une manière générale, dans tous les cas, il faudra s’abstenir d'employer aucun engrais organique. Si les cultures entreprises avec toutes les précautions qu'a indiquées une longue pratique ne donnent pas de résultats encourageants, il faudra porter toute son attention sur l’eau qu'on emploie, la faire analyser, pour voir si sa composition est normale et si elle manque d’un ou de plusieurs des éléments solubles dont la présence est nécessaire à la vie des Cattleya. Dans nombre de cas, on aura l’occasion de constater que ces eaux sont nuisibles parce qu’elles contiennent des proportions trop considérables de chaux ou d'acide sulfurique. Il faudra alors s'occuper de les améliorer et de les purifier. Dans le cas où après quelques années de culture soignée, on constaterait un dépérissement de la plante, non dû à des circonstances extérieures, il serait avantageux, avant la période de végétation, de faire quelques applications de nitrate, puis de phosphate d’ammoniaque en solutions au È —. Mais, et nous 1 DÉCEMBRE 1893 287 insistons, pour finir, tout particulièrement sur ce point, si vos plantes sont saines et vigoureuses, préoccupez-vous seulement de l'amélioration de vos pro- cédés culturaux en ce qui concerne la ventilation, la température, les ombrages et l'humidité et ne vous occupez pas des engrais. GEORGES TRUFFAUT. LE ICYCNOCHES) PENTAX DA CIVEON Parmi les Orchidées présentant des formes sexuelles distinctes, les Cycnoches sont des plus curieuses, par le contraste singulier, déconcertant, entre iles fleurs mâles et les fleurs femelles. Les premières sont maigres, assez petites, avec les segments étroits, la colonne longue et grêle, recourbée comme le cou d’un cygne Cycnoches pentadactylon. Fig. 68. — Fleur mâle. Fig. 69. — Fleur femelle. (d’où le nom que les Anglais donnent à ce genre d’Orchidées, swan's neck) et le labelle étroit portant fréquemment à son sommet une sorte d'étoile formée par cinq lobes linéaires disposés autour‘du même centre. 288 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES C’est à cette particularité que l’une des espèces cultivées doit son nom : Cyc- noches pentadactylon ou « à cinq doigts. » Si le professeur LINDLEY, qui l’a nommée, avait alors connu plusieurs de ses congénères qui présentent la même confor- mation, il aurait jugé sans doute utile de lui donner un autre nom spécifique. Les gravures qui accompagnent cet article, et que nous devons à l’obligeance de notre excellent confrère le Gardeners’ Chronicle, représentent cette espèce si curieuse, telle qu’elle a été exposée récemment en Angleterre, par M. W. MANN, de Bexley. La plante portait trois superbes tiges florales; ces tiges sont géné- ralement à peu près couvertes de fleurs mâles, avec une ou deux fleurs femelles parfois mélangées aux autres. Il arrive néanmoins qu’elles produisent des racèmes de fleurs exclusivement femelles, comme le Cycnoches chlorochilon, qui a fleuri le mois dernier à L’Hor- TICULTURE INTERNATIONALE et a été exposé à un meeting d’octobre de la Société royale d’horticulture de Londres. C’est une chose curieuse, d’ailleurs, que cette production variable de fleurs de sexes différents. On a vu déjà des plantes qui portaient une grappe de fleurs mâles et une de fleurs femelles ; voilà un partage régulier, et qui doit satisfaire. Mais c’est là l'exception, et plusieurs des espèces cultivées n’ont jamais encore fait connaître leurs fleurs femelles. Tel est le cas, par exemple, du C. peruvianum, espèce introduite il y a trois ans par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE et qui a été figurée dans la Lindenia, du C. Haaga, etc. Il doit y avoir là une influence particulière mal définie et que l’on découvrira un jour; M. HOUZEAU DE LEHAIE — nous l’avons signalé dans ce journal — obtient de ses Catasetum beaucoup de fleurs femelles, et extrêmement peu de mâles. Il y a donc dans le milieu où croissent les plantes quelque chose qui provoque cette différence. Ne serait-ce pas une question de température? LiNDLEY dit quelque part que l’on obtient des fleurs femelles quand Ia tempéra- ture à laquelle les plantes sont soumises est basse, et des fleurs mâles quand la température est haute. Il est vrai que LINDLEY ne parle pas spécialement des Ochidées dans cette circonstance. Néanmoins, le secret pourrait être là. Comme on le voit dans les gravures ci-dessus, la fleur femelle est plus volu- mineuse, a les segments beaucoup plus larges, la colonne plus courte et plus grosse, et le labelle surtout beaucoup plus développé que la fleur mâle. Ce labelle charnu, bombé vers le centre, est vraiment curieux. Dans le C. chloro- chilon et le C. ventricosum, il est énorme; les fleurs femelles du premier ont d’ailleurs des proportions gigantesques. 1% DÉCEMBRE 1893 289 Le C. pentadactylon est originaire de lAmazone, où il a été notamment collecté par M. RAND, de Par. Il a fleuri à Kew l’année dernière, et a fait l’objet d’une note que M. ROLFE a communiquée à cette occasion au Fournal des Orchidées. Fig. 70. — Cycnoches pentadactylon. La dernière livraison parue de l'excellent Dictionnaire d'Horticulture, de NiCHOLSON, dont la traduction est actuellement publiée chez M. Doin, contient entre autres l’article Cycnoches, et les diverses espèces de ce genre y sont 290 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES énumérées et décrites. Toutefois nous remarquons que l’une des espèces men- tionnées (et qui est également figurée) est le C. Pescatorei LiINDL. On se rappelle sans doute que nous avons eu l’occasion de mentionner l’année dernière dans ces pages la floraison de cette rare espèce chez M. KiENaAsT-ZoLLy; cet amateur distingué ayant eu l’obligeance de nous en communiquer une inflo- rescence, nous en avions nous même adressé une partie à M. ROLFE, qui a conclu de son examen que la plante devait bien être classée dans un genre distinct, avec le nom de Lüddemannia Pescatoreri, donné par REICHENBACH. C’est donc là encore une espèce assez mystérieuse, comme il n’en manque pas dans le genre Cycnoches, qui continuera pendant quelque temps encore, selon toute prévision, à troubler le sommeil des botanistes. BOL LES BROUILLARDS ET LA VÉGÉTATION (Suite, voir p. 256) 2 ças. Les dégâts ici, au lieu d’être extérieurs comme dans le cas précédent, semblent être principalement effectué dans le tissu interne délicat des feuilles. Les matières contenues dans le brouillard pénètrent dans les vacuoles de la feuille par les stomates, et le protoplasme, facilement protégé par ses mem- branes, est attaqué ; de sorte que la faculté de résistance que présente la plante dépend surtout de la constitution de son protoplasme. Beaucoup de plantes qui semblent fragiles restent indemnes, tandis que d’autres, à feuilles coriaces et épaisses, perdent rapidement leurs feuilles. Parfois ces organes tombent verts, et sans dommage apparent; parfois il se produit des décolorations partielles sur les feuilles avant leur chûte; parfois enfin les feuilles changent complètement et plus ou moins régulièrement de couleur avant de se désarticuler. Tel est le cas du Dendrobium nobile. Il se produit parfois des cas bien curieux ; ainsi M. WaATsoN, de Kew, a raconté dans le Gardeners Chronicle que, pendant une certaine période de brouillards, l’on ramassait presque chaque matin des boisseaux de feuilles d’aspect sain dans la serre des palmiers. D’autre part, il arrive que la feuille ne se désarticule pas et reste sur sa tige, quoique morte et pendante. 1% DÉCEMBRE 1893 291 Dans la dernière partie de son étude, M. OLIVER examine la façon dont les fleurs se comportent en présence du brouillard et de certaines des substances qu'il contient. Les effets produits sur les fleurs diffèrent de ceux constatés sur les organes végétatifs, et d’abord au point de vue de l’obscurcissement produit par les brouillards. Tandis que les plantes tenues pendant quelque temps dans l’obscurité donnent des indices de maladie, notamment dans les feuilles, les fleurs au contraire s'ouvrent rapidement dans un demi-jour, et celles qui s’épa- nouissent dans ces conditions conservent leur beauté normale aussi longtemps que dans la pleine lumière. Certains genres dont les fleurs se fanent promptement quand le brouillard règne, ne paraissent pas souffrir de l’obscurité; tel est le cas des Pleione, Cattleya, Cypripedium, Lycaste et Odontoglossum. Il convient d’ajouter que naturellement, dans ces expériences, les boutons seuls étaient placés dans l’obscurité, mais non les plantes. S'il en était autre- ment, les effets constatés pourraient n’être que la répercussion du mal produit sur les organes végétatifs. Quant aux effets produits par le brouillard lui-même sur les fleurs ou sur les boutons floraux, ils sont encore plus prononcés que sur les organes végétatifs. Ce sont les boutons et les fleurs qui souffrent les premiers ; dans des localités suburbaines éloignées, où les brouillards sont moins nuisibles, ou en ville, quand le brouillard est d’une intensité modérée, la floraison seule est endommagée. En ce qui concerne les boutons on constate une décoloration et une dessic- cation, puis la tige se désarticule. Chose curieuse, il arrive souvent que les organes extérieurs seuls sont attaqués, et que l’intérieur du bouton reste intact ; c’est ce qui a été constaté notamment sur le Phalaenopsis Schilleriana, des Laelia et quelques autres genres. Si cette sorte d’intoxication s’arrête, la fleur s’épa- nouit en temps voulu, les organes de l’intérieur ayant continué à se développer normalement; les sépales seuls restent petits et partiellement attaqués. Les boutons latéraux de la base paraissent être plus sensibles au brouillard et plus délicats que les boutons terminaux ; il arrive même que les premiers tombent, tandis que les autres subsistent, et plus tard s’épanouissent. Les boutons verts de l’Angraecum sesquipedale deviennent jaunes et tombent; ceux de l’A. hyaloides et de l’A. citratum résistent parfaitement au brouillard et ne sont pas attaqués. Beaucoup de fleurs d’un coloris blanc montrent la même faculté de résistance. Ces différences d’action sont fort curieuses. (Sera continué.) D' G. von HEERDT. 292 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES EPIDENDRUM CILIARE L. Cette charmante espèce, qui va commencer à orner les serres de ses fleurs, est une des rares Orchidées qui portent comme nom d'auteur celui de LINNÉE. C’est donc l’une des premières épiphytes connues, sa description originale se trouvant dans l’ouvrage Species Plantarum, du célèbre botaniste, dès 1764. Elle fut introduite pour la première fois, des Antilles, en 1790, dit le Botanical Register, et elle est mentionnée en 1794 parmi les Orchidées cultivées aux Jardins royaux de Kew. Depuis son introduction, elle n’a pas disparu des cultures, et c’est encore aujourd’hui l’une des espèces du genre les plus répandues. L’Epidendrum ciliare est distribué à l’état naturel sur une aire très vaste de l'Amérique tropicale, depuis le Mexique Méridionol jusque dans la partie supé- rieure de l’Amérique du Sud, y compris toute l’Amérique centrale et plusieurs îles des Antilles. ; C'est une gracieuse espèce, d’une forme et d’un coloris particuliers. Les pseudobulbes, surmontés de deux feuilles, ont l’aspect de ceux d’un Cattleya, au point que l’on peut s’y tromper quand la plante n’est pas en fleurs. Ses tiges florales terminales s'élèvent à la hauteur du sommet des feuilles, et portent de cinq à sept fleurs. Les fleurs mesurent 11 à 12 centimètres de diamètre; elles ont les pétales et sépales linéaires acuminés, assez étroits, d’un vert jaunâtre pâle, et le labelle tranchant sur les autres segments par un coloris blanc pur, divisé en trois parties bien distinctes, le lobe médian très long et filiforme, les deux lobes latéraux obliques, très frangés. L'ensemble offre un aspect particulier qui n’est pas très fréquent dans le genre Epidendrum, et ne se retrouve à peu près que dans peu d’espèces comme l'E. leucochilum, espèce rare, et l'E. fal- catum, nommé aussi E. Parhkinsonianum, E. aloefolium et Brassavola Pescatorei. Ce dernier nom montre bien le caractère tout particulier de ces espèces. C’est l’un des trois ou quatre types différents que l’on rencontre dans ce genre si vaste et si polymorphe. BYEELLE D PETITES NOUVELLES PETITE CORRESPONDANCE DE B. — Nous avons eu le plaisir d'inscrire votre souscription à l’ouvrage Les Orchidées exotiques ; mais veuillez remarquer que nous n’inserivons personne d'office, et qu’il est de toute impossibilité de le faire. Toutes les personnes qui se feront inscrire après le 31 décembre prochain, devront donc payer le prix de 25 francs. XX DICTIONNAIRE D’HORTICULTURE ET DE JARDINAGE, par Nrcxozson, traduit et adopté par S. Mozvær (0. Don, éditeur, Paris). Les trois dernières livraisons parues de cet important ouvrage contiennent, entre autres articles, les suivants consacrés aux Orchi- dées : Coryanthes, Corysanthes, Cycnoches, Cymbidium, Cyrtopodium, Cypripedium, Cyperorchis, Cryptopho- ranthus, Cryptostylis, etc., avec de nombreuses gra- vures, et une grande planche coloriée du Cypripedium Chamberlainianum. Le dictionnaire en est actuellement à la page 144 de son second volume. Le premier volume se compose de 768 pages avec 16 planches coloriées. *% *X *# L'ORCHIDÉENNE. — Le 46m meeting, tenu le 19 novembre, a été excellent malgré la mauvaise saison précoce. Onze exposants différents y ont pris part. Citons parmi les apports les plus remarqués : Cymbidium affine, portant quatre tiges florales su- perbes, etles Laelia anceps et elegans, également bien fleuris, le premier d’un coloris très foncé ; le Laelia praestans, richement fleuri et d’un excellent coloris foncé, de M. A. VAN ImsCHooT ; Le Cypripedium philippinense, portant deux grappes très fournies ; le beau Masdevallia Veitchi aurantiaca, à très grandes fleurs; le bel Oncidium tigrinum, le Dendrobium superbiens et le Cuttleya Holfordi, de M. DE LANSBERGE ; Le Laelia X juvenilis (L. Perrini X L. Pineli, bien intermédiaire entre les deux parents; le Cattleya X Parthenia autumnalis aurea, au labelle nuancé de rose vif d’une façon charmante avec la gorge jaune d’or, et le Laelio-Cattleya amoena X superba, à fleurs de taille modeste, mais d’un coloris vif très gracieux, ces trois hybrides exposés par M. Bzeu; Le Cypripedium X Gabrielle Moens var. splendens, à pavillon gigantesque portant des stries longitudinales rouge brun sur fond blanc, et le curieux C. X Ypria- num, dans lequel apparaît nettement l'influence du C. venustum, hybrides exposés par M. Moss; Les Odontoglossum grande et Cypripedium insigne montanum, de M. Mapoux, en variétés d’un joli coloris ; Le nouveau Catasetum Imschootianum, portant des grappes serrées de trente à trente-cinq fleurs ; les Odontoglossum crispum, les variétés de Cattleya Wa- rocqueana, un beau coloris ; les Cypripedium X Leea- num giganteum, Desboisianum X Weathersianum et regale, \'Aerides Augustianum, bien fleuri ; le Cochlioda Nütsliana, les Phalaenopsis violacea, VOncidium super- biens, portant une longue grappe de fleurs d’un coloris très vif, de M. LINDEN ; Le Cypripedium insigne montanum, d’un excellent modèle, de M. OCx. Van WAMBEKE; Le bel Odontoglossum crispum, d’une forme parfaite, et le Cattleya Warocqueana, de M. De MoerLoOsE ; Le Cypripedium Rothschildianum, bien coloré, de M. le D: CaparrT; L’Oncidium Gravesianum, portant une tige florale très fournie, et le Dendrochilum Cobbianum, de M. CH. Vasseur ; M. Lanex exposait en outre un charmant petit groupe d’Orchidées, comprenant notamment des Cochlioda vul- canica grandifiora, un Warscewiczella Lindeni, à fleur énorme; de bonnes variétés de Cypripedium insigne, Cypripedium robustum, Dendrobium Phalaenopsis, Pha- laenopsis Cornu Cervi et Regnieri, Epidendrum steno- petalum grandiflorum, de gracieuses touffes de Sophro- nitis cernua et de curieux Masdevallia, un étrange Sarcanthus sp., etc. Le Jury, composé de MM. Ca. Van WAMBERE, prési- dent, Ca. De Bosscnere, secrétaire, De MEULENABRE, De Mosrcoosn et Vasseur, a décerné les récompenses suivantes : Diplômes d'Honneur de 1'° classe : Laelia X juve- nilis, de M. Bzev, à l’unanimité; Cattleya X Parthenia autumnalis var. aurea, de M. Breu,; Laelio-Cattleya X amoena var.superbu, de M. BLEU ; Catasetum Imschootia- num, de M. LiNDEN. Diplôme d'Honneur de 2%e classe : Cypripedium X Mile Gabrielle Moens var. splendens, de M. Mons. Certificats de Mérite de 1'e classe : Laelia praestans, de M. Van ImscxooT, par acclamation ; lot de Cypripedium insigne montanum, de M. LINDEN, à l'unanimité; Cattleya Warocqueana, de M. LinDen; Aerides Augustianum, de M. LiNDen; Oncidium tigri- num, de M. DE LANSBERGE. Certificats de Mérite de 2 classe : Cypripedium insigne montanum, de M. Mapoux ; lot d’Odontoglossum grande, de M. Manoux ; Cypripedium philippinense, de M.DE LANsBErGE; Cattleya Warocqueana,de M. LINE»; Cirrhopetalum Amesianum var., de M. LINDEN. Certificat de Culture de 2e classe : Cymbidium affine, de M. A. Van ImscHoor. Le 4% EN FLEURS à L’HOoRTICULTURE INTERNATIONALE, dans la seconde moitié de novembre, un Stenia fim- briata, à fleurs de très grande taille, et une magnifique variété d'Odontoglossum crispum, à fleurs mesurant un peu plus de 10 centimètres de diamètre. Les segments, remarquables par leur substance épaisse, ont une nuance mauve exquise ; les sépales portent de larges macules marron vif; les pétales sont presque immaculés, et sur la plupart des fleurs un seul pétale porte une tache marron au milieu. Le labelle, largement développé, présente au centre, en avant du disque, une très grande macule marron, et deux ou trois plus petites sur les côtés. sx STENIA FIMBRIATA. — Cette plante, originaire du Pérou, est aujourd’hui très rare. Elle est remar- quable par la forme curieuse et charmante du labellé, dont le lobe antérieur est très allongé et bordé d’une large dentelle, à peu près comme dans le Dendrobium Brymerianum. Toute la fleur est d’un jaune paille transparent, sauf la base du labelle qui est charnue, et d’un beau coloris jaune de chrôme tacheté de rouge. Les pétales sont finement denticulés sur les bords, tandis que les sépales sont entiers. L’aspect d'ensemble de la Heur est ravissant. ke Vicomte DE N. — Non, nous ne croyons pas pouvoir recommander l’emploi d’une solution de sulfate de cuivre, pour y tremper les pots ; ce procédé nous parai- trait dangereux, quelle que soit la proportion de sulfate de cuivre mise en solution, à cause de la nature corro- sive de ce sel. Il serait très difficile d’éviter que les racines ne füssent endommagées par son action, et nous ne voudrions pas risquer un accident de ce genre. Nous ne voyons pas d’inconvénient à employer le sulfate de cuivre en mélange avec le lait de chaux pour badigeonner les murettes de soubassement des serres, pour arrêter les limaces et les empêcher de pénétrer par les ventilateurs. Dans les parties supérieures, ce serait encore dangereux, parce que l’eau des arrosages et des seringages ou l’eau de condensation pourrait dissoudre un peu de cette matière et causer des dégats aux plantes sur lesquelles elle tomberait chargée de sulfate de cuivre. ia M. Aprgani. — Les deux fleurs envoyées appar- tiennent à l’espèce Coelogyne lentiginosa, belle espèce qui n’est pas très commune, et qui serait certainement très appréciée si ses fleurs s’ouvraient plus complè- tement. pétales verts, et l’autre les a jaune brunâtre clair; ces deux formes sont justement représentées dans votre envoi. La première est celie qui a été figurée dans le Botanical Magazine, pl. 5958 : la seconde est plus belle sans aucun doute, quoique plus petite. *k + *% F. B. — Le Chysis Chelsoni est un hybride entre les C. bractescens et C. laevis. En voici la description sommaire : Sépales et pétales jaunes à la base comme dans le C. aurea, avec une macule rouge jaunâtre au sommet. Labelle coloré à la base comme les autres segments, et tacheté sur tout le reste de sa surface, lobes latéraux et lobe antérieur, de rouge sur fond jaune. Colonne également tachetée de rouge sur fond jaune à sa face inférieure. *k *X *# H. vax D. — Il est impossible de porter un jugement quelconque sur une fleur monstrueuse aussi déformée. Le pavillon n'est aussi large que parce qu’il est soudé à l’autre sépale, et il occupe, comme vous aurez pu le remarquer, environ 250 degrés sur le tour du pédon- cule. D'ailleurs il est visible, d’après le coloris seul, que le côté droit est le sépale inférieur. Quant à organe qui se trouve au sommet, ef un peu en dedans du sépale dorsal, c’est un des pétales. Le sabot est très volumineux, maïs il faut remarquer qu’il est le seul organe qui se soit développé normale- ment, et qu’il a profité presque seul de la nutrition. Quant aux organes sexuels, ils sont extrêmement ré- duits : la surface stigmatique est très petite, le stami- node n’existe pas, et il n’existe qu’une seule anthère. Il en existe deux formes, dont l’une a les sépales et IBAADE Mi eS Ÿ S & Ÿ FA Ô CMOS © < Ly CNRS u Ÿ VUS LR £ S À, Lu. à 5 | Se (Ga SUS À Ÿ & LS LT SNA à & S SEE CS | = é CES & EN à AS ù Ro y 0e 2 S & > D 6e Se de er — SÉS Die AŸ DAù ev @ à Yep xd TN RS AN Co SUIS ED ee SR ea oo S \ 2j S S ed = DO SE DE s À Ses à SJ 0 Le Gel NT Ù D © RCE F NN, ® . SE Se D CE Ce N è S > Ÿ À SS LL 4 CUS S Ÿ G\y © S € ES S See 5 _. S LL $ $ $ à LR CUS : SN & LS AJ a. So S Q Xe HU ne SSSS ÿ (D S $ Ÿ © L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Pare Léopold, BRUXELLES. Adresse télégraphique : LINDENIA, Bruxelles. Cattleya Tranae à Mendeli Odont Jlossun grispum #t Pescatore IMPORTÉS. Nos grandes importations de nos fameux types de Cali- leya et d'Odontoglossum ont de nouveau été épuisées cette année-cl, Sans que nous ayons pu exécuter toutes les demandes qui nous ont été adressées. | Nous engageons derechef nos commettants à nous faire savoir, dès maintenant, le nombre de plantes que nous devrons leur réserver sur celles qui nous arriveront à partir de la miI-mars prochain. Au fur et à mesure de leur arrivée, nous enverrons aux personnes inscrites des échantillons avec prix. Ms On sai que nous ne fournissons que de bonnes importa- ons, pouvant être établies promplement. =% Pour paraître prochamement : DRCREEN EXOTIQUES LEUR CULTURE EN EUROPE PAR LUCIEN: LINDEN TRAITÉ COMPLET consacré à la culture des principales merveilles de la flore tropicale ET RENFERMANT DE NOMBREUSES GRAVURES. L'ouvrage, comprenant environ 800 pages d'un grand format, sera mis en vente au COMMENCEMENT DE L'ANNÉE PROCHAINE, au prix de 25 FRANCS L’'EXEMPLAIRE. Les premiers souscripteurs, c’est-à-dire ceux qui enver- ront leur adhésion avant le |” JANVIER PROCHAIN, le recevront au prix exceptionnel de 20 francs. ON S’'INSCRIT AU BUREAU DU JOURNAL 100, rue Belliard, à BRUXELLES. | 9 DER OUR | "à n [5 DÉCEMBRE 1893 Numéro 91. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’'ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G-. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, - J.du Trieu de Terdonck., O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, A. Hubert, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, À. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraïît le 1* et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire peur la Æranec MO: DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen,. LINDENITA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles > « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées > Le prix de ces volumes a été fixé comme suit : {+ Volume (épuisé) ; 2e Volume (1% de la seconde série), 425 fr.; 8° Volume, 75 fr.; 4=° Volume, 70 fr.; Dee Volume, 65 fr. ; 6=° Volume, 65 fr.; 7° Volume, 65 fr.; 8° Volume, 65 fr, 9= VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 625 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE: ÉDITION 'ANGRAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de labonnement à chaque volume : ®35 shillings pour l'édition anglaise. ()RCHI DÉENNE SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES NN BRU OL LES LE PROCHAIN MEETING AURA LIEU LE 44 JANVIER PROCHAIN Les membres du Jury pour l'exercice 1893-1894 sont Messieurs HouzEaAU DE LEexarg, Comte À. pe Boustes, F. KecerJAn, D. MassanGe DE LoUvrEx, D' Caparr, A. Huversours, É. Ropicas, D' Vax CauweLaErr, À. Vax Iuscoor, Ex. Pauwezs, On. van WamBeke, À. Wincoz, Cu. DE BosscHere, ARM. DE Meuue- NAERE, CH. Vasseur, L. LuBgers et J. De MogrLooss. POUR ES | vol. de là LINDENILA et 15 francs pour le 1* vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 91” NUMERO : Pages GCauserie sunles OrCMIAÉ es RE RS PEAR NET RE An REA PR ERA 31) Ce bee OS OT ETES MIRE 293 Révuerdes Orchidées mouvellesNou)peu connues teen ESSAI 296 TestExpositions Id'horticulturer 2" bee TPE RES BNES RÉERER EN ENS 298 aMpro pre dans MaCUTEUTe SERRES A SRE qe NN PANIER A Re 303 De praxdes Orchidées it LAN RARE Rite ce le, TS RE EE ES 304 BesPsrandes époqueside Tavésétationtnt EN OPERA RS NE ER 307 AVIS IMPORTANT Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE a l'honneur de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent ètre adressées direc- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture ou vendeurs. L'inobservation de cetie rècle pourrait entrainer des retards, des confusions où des omissions préjudieiables à la bonne marche des alfaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité, 15 DÉCEMBRE 1893 1203 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES Lettre ouverte aux abonnés du « Journal des Orchidées » MES CHERS ABONNÉS, LE « JOURNAL DES ORCHIDÉES » NE SERA PAS SUSPENDU, comme Je l'avais annoncé le mois dernier, ET CONTINUERA A PARAÎTRE RÉGULIÈREMENT. Malgré l'attrait de sa publication, la satisfaction que me procurait son succès, le plaisir très vif que J'éprouvais à me trouver constamment en com- munication intime avec les principaux orchidophiles de tous les pays par le journal, par les réflexions auxquelles donnaient lieu les articles publiés ou par la collaboration de beaucoup, j'avais dû prendre la détermination d’interrompre cette publication pour les motifs que j'ai exposés le mois dernier. Je craignais de demander à l’attention de mes lecteurs un trop grand effort en menant de front le Yournal des Orchidées et le livre Les Orchidées exotiques, consacrés tous deux aux mêmes matières; Je souhaitais aussi de prendre pendant quelque temps un repos relatif... Toutefois, les nombreuses lettres que vous avez bien voulu m'adresser pour protester contre la détermination que J'avais prise traduisent un sentiment dont je ne puis me dispenser de tenir compte. Je dois dire que les regrets si sympathiques exprimés dans ces lettres, aussi bien que leur nombre -— je pourrais dire leur unanimité — m'ont vivement touché. Quoique j'eûsse déjà avec beaucoup d’entre vous de très agréables relations de correspondance, j'ai éprouvé en cette occasion une heureuse surprise. Je ne puis résister à la tentation de citer deux ou trois fragments de ces lettres ; ces citations serviront d’ailleurs à montrer les indications qui me sont données de tous côtés, et auxquelles je suis tout prêt à me conformer. M. J. RAGor, de Meaux, m'écrit : « Le regret que j'éprouve de la prochaine disparition du Journal des Orchidées, « doit tre partagé, j'en ai la convichon, par la très grande majorité de vos 294 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES « « « & « « « « « & « « & abonnés, et les raisons que vous invoquez dans votre dernier numéro, à l'appui de votre décision, ne me paraissent pas la justifier complètement. « Si l’on peut admettre jusqu'à un certain point que les articles relatifs à la culture puissent faire dans l'avenir double emplor avec l'ouvrage que vous préparez sur les ORCHIDÉES EXOTIQUES ET LEUR CULTURE EN EUROPE, 1 est beaucoup d'autres sujets intéressants pour les amateurs d'Orchidées, qui rentrent dans le cadre d'un journal et sur lesquels ils reçoivent avec plaisir des informations périodiques. En première ligne je placerai la revue des nouveautés, de jour en jour plus nom- breuses, les articles de botanique systématique, les récits de voyages ou d’explora- ions, les petites informations sur les floraisons remarquables dans les collections connues ou aux exposthons, etc. Ne pensez-vous pas que toutes ces matières puissent encore donner lieu à la publication, sinon bi-mensuelle, tout au moins mensuelle, du JOURNAL DES ORCHIDÉES jusqu’au jour où vous croirez devoir en élargir de nouveau le cadre pour le faire paraître tous les quinze jours comme le passé ?... » Un autre abonné, un fidèle collaborateur, M. E. ROMAN, Inspecteur-général des Ponts et Chaussées, à Périgueux, m'écrit : « & « « « « « « « « « &« « & & « S2 je n'ai pas été des premiers à vous exprimer mes regrets de votre détermination de ne plus continuer la publicaiion du JOURNAL DES ORCHIDÉES, c'est que je ne l'ai j'amais prise AU TRAGIQUE. Ÿ'étais persuadé d'avance que vous recevriez de suite de nombreuses protestations, et je ne m'étais pas trompé. « Te ne comprends guère mieux, permettez-mot de vous le dire, une suspension de quelques mots. « Ce que nous admettons parfaitement tous, c’est que vous éprouviez le besoin de repos ; c'est aussi que la partie purement didactique du journal puisse pendant quelque temps faire double emploi avec le livre; mais ceci je ne l’admets qu’à moitié, le point de vue n'étant pas le même. D'ailleurs, dans lé JOURNAL DES ORCHIDÉES, 1 n'y à pas seulement des préceptes de culture, il y a des causeries, la description des plantes nouvelles, la monographie de plantes anciennes mais dont la descriphion ne se trouve que dans L’ILLUSTRATION, la FLORE o autres recueils rares ou même introuvables, les floraisons rares ou exceptionnelles, enfin, et c'est là que je veux en venir, la tribune où vos collaborateurs exposent librement leurs idées. « S2 vous êtes empêché pendant quelque temps, faites appel à vos collaborateurs volontaires, 1ls vous fourniront certainement de la copie. M, le comte DE MoRAN nous doit la fin des Grandes époques de la végétation... M. TRUFFAUT devrait 15 DÉCEMBRE 1893 295 « bien aussi envoyer des articles substantiels et scientifiques comme son étude sur les « Cattleya labiata, qui est remarquable. « F'espère donc que le tolle général que vous avez soulevé vous déterminera à « vevenir sur votre première idée, et à continuer sans interruption la publication de « votre si intéressant journal... » Que dirai-je, en présence d’une foule de lettres analogues, sinon que je suis vivement sensible à la sympathie que vous me témoignez si gracieusement, mes chers abonnés, et que je ne faillirai pas au devoir qu’elle m’impose ? Je continuerai donc le Yournal des Orchidées comme par le passé, et sans interruption; mais c’est avec l’espoir qu’il me sera permis de compter sur l’aimable collaboration que vous me promettez presque tous et que le journal, notre œuvre dès lors commune, deviendra réellement le JOURNAL DE TOUS ET POUR TOUS LES ORCHIDOPHILES. Ce sera l’un de mes anciens vœux qui se réalisera, et ceux qui me connaissent, ceux qui ont lu depuis l’origine le Yournal des Orchidées, le savent bien; car, en dehors du désir d’épargner ma peine, j'estime qu’un guide pratique de culture dans lequel toutes les opinions, toutes les théories nouvelles, sont mises en discussion, ne saurait être tout à fait complet qu’à la condition de refléter les expériences et les faits de culture de tous les pays. J'ai déjà exprimé à plusieurs reprises cette conviction ; la culture ne saurait être absolument la même à Rome, à Paris et à Bruxelles, à la ville et à la campagne, dans les régions placés à l’abri des vents et dans les endroits découverts. Si les principes généraux ne se modifient pas, 1l y a en pratique bien de petits détails dont il faut tenir compte. En se communiquant leurs observations, les amateurs et cultivateurs peuvent jeter la lumière sur plus d’un point resté douteux ; puis il y a toujours des expériences à faire sur les espèces nouvellement introduites, pour déterminer le traitement qui leur convient le mieux... Tout cela, mes chers abonnés, c’est vous qui pouvez le réaliser, et c’est pourquoi je compte volontiers sur l’exécution de vos promesses de collaboration. Vous avez bien voulu vous déclarer satisfaits du journal tel qu’il était par le passé ; il dépend de vous de lui donner encore un nouvel attrait, un intérêt supérieur à ce que vous pouvez imaginer. Je fais appel également aux amateurs qui ont dans leurs serres des floraisons remarquables, dignes d’être montrées comme modèles et d’exciter entre leurs confrères l’émulation si favorable au progrès. J'insérerai avec plaisir dans le 296 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Journal des Orchidées les photogravures de ce genre qui me seront adressées. Merci deux fois, mes chers abonnés et collaborateurs présents et à venir, pour vos bienveillantes appréciations et pour le concours que vous me pro- mettez. LUCIEN LINDEN. REVUE DES ORCHIDÉES NOUVELLES OÙ PREU/CONNIUES CYPRIPEDIUM X HERMIONE O'’BRIEN (Spicerianum X barbatum War- neri «). — Quoique cet hybride appartienne à une section assez bien remplie, écrit M. JAMES O’BRIEN, il constitue une variété distincte ; son aspect général, et spécialement sa faible stature, le placent plus près du C. Maynardi (Spicerianum X purpuratum) que d'aucun autre des hybrides dans lesquels le Spicerianum a été croisé avec des variétés du C. barbatum. Les feuilles sont vert très pâle, avec une légère trainée de vert foncé; les tiges florales ont environ 15 centimètres de hauteur. Le beau sépale dorsal blanc pur a près de 6 1/4 centimètres de largeur sur 3 3/4 de longueur; il est vert vif à la base, avec une ligne pourpre s’élevant jusqu’au centre, et des veines rose pourpre s'étendant jusqu’au milieu de la hauteur. Les pétales hori- zontaux sont blanc verdâtre avec une teinte rose et quelques lignes de points chocolat à la base; le labelle blanc verdâtre teinté de brun rougeûtre en avant; le sépale dorsal blanchâtre avec des lignes vertes. Cet hybride a fleuri chez REGINALD YounG, -Esq., à Liverpool. Gard. Chron., 2 décembre, p.682. | . CYPRIPEDIUM X MARY LEE (C. Leeanum X C. Arthurianum). — Hybride charmant et distinct, ayant le sépale dorsal blanc, en pointe au sommet, nuancé de vert à la base et tacheté de petites macules violettes. Les pétales défléchis sont ondulés, d’un coloris vert et pourpre; le labelle a les mêmes nuances. | Cet hybride a obtenu un certificat de mérite de la Royal Horticultural Society, le 28 novembre. Il a fleuri chez M. W. Lee, de Manchester. Gard. Mag. 2 décembre, p. 728. 15 DÉCEMBRE 1893 297 CYPRIPEDIUM X FAIRIEANO-LAWRENCEANUM. — Hybride très inté- ressant et très distinct qui a fleuri récemment chez M. TH. STATTER, de Man- chester, et a obtenu un certificat de mérite de la Royal Horticultural Society, le 28 novembre dernier. Il est figuré dans le Gardeners’ Magazine. Le sépale dorsal est large et légèrement réfléchi ; il est blanc, avec la base verdâtre, et entierement veiné et strié de lignes pourpres jJaunâtre foncé. Les longs pétales sont défléchis avec les pointes retournées en dessus; ils sont verts, tachetés et striés de pourpre, avec les bords ondulés et ciliés. Le labelle, de grandeur moyenne, est d’un vert pourpré foncé. La tige florale mesure environ 20 centimètres de hauteur. Gard. Mag., 2 décembre, p. 728. # # X LAELIO-CATTLEYA X STCHEGOLEFFIANA L. LiNp. — Cette superbe nouveauté vient de fleurir pour la première fois à L’HORTICULTURE INTERNA- TIONALE, à Bruxelles. Elle porte en elle d’une façon frappante la marque de ses deux parents, que tout connaisseur nommera au premier coup d’œil : le Cattleya labiata et le Laelia grandis ou tenebrosa, car entre ces deux derniers il est difficile de tracer une distinction assez nette pour se répercuter dans la descendance. La plante se trouvait d’ailleurs dans un lot d’importations qui ont produit des Laelia grandis et des L. tenebrosa. Les fleurs sont de taille un peu inférieure à celle du Caïtleya labiata; mais comme la plante n’est pas encore établie, on ne saurait prévoir quelle sera leur grandeur définitive. Elles ont les pétales et sépales roses, les premiers larges et ondulés sur les bords, les secondes plus étroits. Le labelle, d’un rose très vif, a le lobe antérieur très ondulé sur les bords et entièrement recouvert d’une riche macule rouge pourpre foncé. La forme de cet organe est très analogue à celle du labelle du L. tenebrosa. | Au total, le nouvel hybride naturel, dédié à M. ALEXANDRE STCHEGOLEFF, de Nice, présente un caractère tout-à-fait distinct, et sa beauté, le magnifique coloris de son labelle surtout, lui assurent une place de premier ordre dans les collections parmi les bijoux de la serre tempérée. Présenté au meeting de L’ORCHIDÉENNE du 10 décembre, il a obtenu un Diplôme d'honneur de 1'° classe à l’unanimité. Max GARNIER. 298 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LES EXPOSITIONS D HORTICULTURE Nous avons lu un jour, dans la Revue Horticole de 1873, une lettre adressée par M. JEAN SisLEy à M. E. A. CARRIERE, expliquant les motifs qui l'avaient décidé à se démettre de ses fonctions de secrétaire général du Cercle horticole lyonnais. « Un différend de peu d'importance selon quelques-uns, » y lisons-nous, «.et de la plus grave selon moi, s’est élevé lors de la discussion du programme de notre Exposition. J'ai défendu avec ardeur le principe que nul ne pourrait et ne devrait concourir pour un prix avec des plantes qu'il n'avait pas cultivées. » « J'ai soutenu et je maintiens que le travail seul doit être récompensé dans les concours. » « La majorité n’a pas été de cet avis, mais je dois protester publiquement et me retirer, pour ne pas sanctionner par ma présence ce que j'ai qualifié de fraude horticole. » Nous partageons cette manière de voir de M. SisLEy depuis trop longtemps pour ne pas, à notre tour, rompre une lance en faveur de la sincérité de la participation aux concours horticoles, au moment où de grandes luttes se pré- parent à Anvers. En effet, l’an prochain, nous aurons des concours importants : des concours permanents dans le parc de l'Exposition Universelle; une exposi- tion générale des produits horticoles qui s’ouvrira le deuxième samedi de mai; une exposition de fleurs cueillies, à la fin de juin; une exposition de pomologie du 30 septembre au 2 octobre; éventuellement, si la date de clôture de l’Expo- sition le permet, un concours général de Chrysanthèmes. Indépendamment de ces diverses exhibitions, il y aura des concours périodiques pour les légumes et les fruits cultivés sous verre. Tous ces concours auront un caractère international; vu les circonstances spéciales qui les verront naître et l'importance que les exposants seront en droit d'attribuer aux récompenses obtenues, il nous paraît opportun d’appeler, sur la grave question de propriété de produits présentés, la très sérieuse attention des organisateurs. La lutte ne saurait être sérieuse, un vainqueur ne saurait se prévaloir de la 15 DÉCEMBRE 1893 299 supériorité de ses produits, que pour autant que les plantes ou les fruits présentés soient sa propriété, son bien à lui. Il nous a paru injuste de voir, à côté d’un exposant observant scrupuleusement les conditions du concours, surgir un concurrent qui n’a pas hésité à emprunter ce qui lui manquait pour remporter la palme. Il y a quelque chose d’immoral dans le fait de battre ses concurrents avec des armes empruntées. Nous savons que cela se pratique assez généralement, il y en a même qui semblent ne pas désapprouver cette pratique déloyale, mais cela ne saurait justifier le silence que, jusqu'ici, on a observé à cet égard, ni excuser ceux qui se sont permis cette licence. Nous voulons bien faire une distinction entre amateurs et horticulteurs; il paraît que dans la situation actuelle, il faut — disons le mot — être coulant pour les amateurs. Soit; accordons-leur ce qui, aux yeux de beaucoup, semble absolument indispensable : [a faculté de présenter des plantes étant leur propriété, sans qu’elles soient nécessairement le produit de leurs cultures. Mais point d'emprunt, point de complaisance ! Quant aux horticulteurs, aux rosiéristes-pépiniéristes, aux arboriculteurs, aux maraîchers, nul produit ne serait admis à concourir qu’à la condition expresse qu’il fût cultivé par eux. Cela paraît tellement élémentaire que, soumise à un Jury composé de personnes n’appartenant pas au métier, la pro- position de n’admettre les produits que sous cette condition, leur paraîtrait superflue à insérer dans le règlement, tant la chose leur semblerait logique. Comment, un horticulteur prendrait part à une lutte avec d’autres plantes que celles qu’il a cultivées, un rosiériste avec des fleurs achetées chez des confrères, un arboriculteur avec des fruits cueillis sur l’arbre du voisin?! Et cependant, quelle société fera la déclaration suivante : Le seul fait d'adresser son bulletin d'inscription au Président de la Société organi- satrice de l'Exposition, sera considéré, de la part de l’exposant, comme une DÉCLARA- TION D'HONNEUR que ses plantes sont sa propriété — s’il s’agit d’un amateur — ou le produit de ses cultures, si l’exposant est un horticulteur. Si pendant ou après l'exposition, une fraude était découverte, la récompense décernée serait retirée et le fait porté à la connaissance des membres de la Société ou du monde horticole. Peut-être y aurait-il lieu de disqualifier l’expo- sant et de l'empêcher, pendant un laps de temps à déterminer, de prendre part aux expositions des sociétés qui se déclareraient solidaires sous ce rapport. La chose serait singulièrement facilitée si la Fédération des Sociétés d'horhiculture de Belgique, jadis si prospère, pouvait renaître de ses cendres et ranimer le 300 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES courage défaillant qui caractérise le plus grand nombre de nos sociétés. Ce serait une question à examiner. Comment l’habitude d'emprunter des produits à des amis complaisants a-t-elle pu faire des ravages dans nos rangs ? Nous croyons que la faute en est princi- palement aux exigences toujours croissantes des programmes. Le nombre des plantes, de fruits on de légumes demandés dans un grand nombre de concours, est exagéré. On exige des cent exemplaires avec une désinvolture surprenante, des cent variétés de pommes comme si les exposants qui seraient capables de les réunir dans leur domaine, n'étaient pas aussi rares que le merle blanc. Ce sont ces exagérations qui ont contribué pour beaucoup à fausser l’esprit des expositions. Rompons une bonne fois avec cette pratique absurde ; nous obtiendrons du coup un autre résultat, important aussi celui-là, le relèvement de la qualité des collections exposées. Jusqu'ici, nous avons perdu un peu de vue que nous destinions ces lignes au Journal des Orchidées. Sortons donc des généralités et occupons-nous des brillantes exotiques. Ici aussi les exigences sont énormes. Les programmes d’exposition deman- dent « la collection la plus variée et la plus méritante de 100 Orchidées exotiques. » Il faut, si l’exposant veut faire bonne figure avec sa collection, qu’il préserite non seulement des espèces et des variétés d’élite, mais en même temps de beaux exemplaires. A-t-on bien réfléchi à l’envergure de cette masse composée de 100 spécimens? Quel amateur, quel horticulteur pourra sortir de ses serres 100 Orchidées dignes de prendre part au concours? Et si des concurrents sont en présence, est-il admissible qu’ils se disputent la palme avec des armes inégales ? Ce que nous disons sous ce rapport des 100 Orchidées, s'applique naturellement à tous les autres concours. Ici donc, il nous faudrait la déclaration d'honneur dont nous avons parlé plus haut. Le résultat serait obtenu bien plus facilement en adoptant le système que nous avons préconisé dans le Bulletin de la Société royale Linnéenne de Bruxelles (novembre-décembre 1893) et qui consiste à remplacer les concours qui fixent un nombre déterminé d’exemplaires, par la liberte du participant, liberté consistant à composer ses envois comme il l’entend, sauf à se conformer à certaines restrictions. Pour mieux faire saisir notre pensée, voici un projet de plan pour la section des Orchidées dans une exposition internationale. Il y aurait huit catégories : A. — Dans cette catégorie seraient admises toutes les collections ne renfer- 15 DÉCEMBRE 1893 301 mant que des espèces représentées chacune par un seul exemplaire. Ce serait des collections générales ayant un caractère botanique plus prononcé que les autres. B. — Les espèces seraient admises avec un exemplaire de chacune de leurs diverses variétés, collections plus étendues que les précédentes, mais dans lesquelles le nombre des espèces serait probablement moins grand. C. — Ici trouveraient place les collections comprenant les espèces et les variétés d’un genre déterminé; chaque espèce ou variété ne pouvant être représentée que par un seul exemplaire. C’est ainsi qu’on pourrait former des collections distinctes d’Odontoglossum, de Cattleya, de Cypripedium, etc., dans lesquelles seraient admises toutes les espèces avec leurs variétés. D. — Une espèce quelconque avec ses variétés, par exemple : Odontoglossum crispum, Cattleya Mendeli, Cypripedium barbatum, etc. E. — Collection d’hybrides, autant que possible avec leurs parents. r. — Cette catégorie comprendrait les apports de grands et beaux exem- plaires d’une espèce déterminée, au choix de l’exposant. G. — Exemplaires uniques de belle culture et de floraison. H. — Orchidées nouvelles. Nous ne fixons, pour les collections d'aucune des catégories, un nombre d'exemplaires à fournir, laissant aux exposants la faculté d’en apporter autant qu’ils le jugent convenable. De cette manière, chacun peut arriver avec ses propres plantes, ce qui n’est pas un mince avantage, on en conviendra. Quant aux récompenses, le système à appliquer nous paraît bien simple. Les six premières catégories recevraient des médailles, les deux dernières des certificats de mérite de 1'° ou de 2% classe. La valeur des médailles pour chacune des six premières catégories serait déterminée d’une façon générale. On mettrait à la disposition du jury des médailles de valeur diverse, or, vermeil encadrée, vermeil, argent. Un envoi de n'importe quelle catégorie pourrait prétendre à la plus haute récompense, car le jury ne devrait pas se borner à tenir compte du nombre, mais surtout et avant tout de la valeur intrinsèque des Orchidées présentées, tant au point de vue de la culture que du mérite de l’espèce ou de la variété. Prenons un exemple : deux exposants, l’un avec une collection rangée dans la première catégorie, l’autre avec un apport appartenant à la troisième caté- gorie. Le premier exhibe deux cents espèces, le second cinquante exemplaires d’Odontoglossum, chaque variété représentée par un exemplaire. 302 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Le jury reconnaît aux 200 Orchidées une grande valeur botanique, constate que beaucoup d'exemplaires sont bien cultivés, bien fleuris, que d’autres n’ont de mérite qu’au point de vue de la rareté ou de la nouveauté, en un mot, que le propriétaire de l’envoi connaît les Orchidées et les collectionne avec passion. Il est d’avis que le fait de se livrer à ce travail mérite un sérieux encouragement, que les exemplaires, bien dénommés et bien présentés, méritent une récompense de valeur, décide qu’il y a lieu d’allouer une médaille d’or de première classe. Arrivé devant la collection des cinquante Odontoglossum, tous exemplaires de culture parfaite, de floraison splendide, appartenant aux meilleures variétés, le Jury constate que, dans son genre, cette collection ne saurait être surpassée, décide de lui accorder également une médaille d’or de première classe. Cela nous paraît logique et juste. Il est vrai qu'avec ce système, les opérations du jury deviennent difficiles, mais ce n’est pas une raison suffisante pour y renoncer. Ce jury, d’ailleurs, devrait être composé de trois membres avec deux membres suppléants qui interviendraient lorsque la décision à prendre offrirait de sérieuses difficultés. Sous aucun prétexte, un exposant de la section des Orchidées ne pourrait faire partie du jury. Ces trois jurés comprendraient parfaitement la responsabilité qui leur incombe, et, eu égard à cette responsabilité et à la haute importance de leur mission, toute de confiance, s’acharneraient à leur délicate besogne. Nous aurions ainsi, d’un côté, des apports étant la propriété des exposants, de l’autre, des jurés impartiaux investis d’une haute mission, deux conditions de nature à satisfaire les plus difficiles et à rendre à nos expositions une valeur et un éclat qu’elles ont quelque peu perdus. Certains exposants pouvant enlever un certain nombre de certificats de mérite pour la nouveauté ou la culture et la floraison, et désireux d’encourager leur participation à l'Exposition, nous demanderons que dix de ces certificats de première classe donneraient droit à une médaille d’or de 100 francs, par exemple. Cela donnerait évidemment du relief à leur utile et sérieuse coopé- ration. Les idées que nous venons d'émettre nous paraissent assez importantes au point de vue de l’avenir des luttes florales, pour nous autoriser à y appeler l'attention du monde horticole. A force d’insister sur la nécessité d’une réforme, à force de persévérance et de bonne volonté, nous verrons arriver infaillible- ment le jour où les principes de justice auront gain de cause. CHARLES DE BOSSCHERE. 15 DÉCEMBRE 1893 303 PA PROPREDE DANS LA CULTURE M. LUCIEN LINDEN a eu souvent l’occasion de signaler dans ce Journal l'importance de la propreté dans la culture des Orchidées. Il a montré que, contrairement à ce que l’on croit souvent, elle n’est pas coûteuse ni difficile à entretenir. Néanmoins, rien n’est moins aisé que de déraciner la routine, et beaucoup de cultivateurs persistent à négliger complètement les soins de ce genre, même parmi les marchands, qui devraient cependant saisir l’intérèt qu’il y a pour eux à présenter au public des objets d’un aspect agréable. L’objection que l’on rencontre le plus souvent, quand on démontre combien la propreté est nécessaire, est assez curieuse et mérite d’être réfutée. Généralement votre interlocuteur ne prendra pas la défense de la saleté; il opposera la force d'inertie, paraîtra douter des faits qui lui sont signalés, puis, poussé au pied du mur, il vous répondra enfin : « Mais mes plantes ont toujours été traitées de même, et elles vivent ! » En effet, elles vivent. Il y a bien de temps en temps quelques décès à enre- gistrer — cela est certain — mais beaucoup vivent, et même se portent bien malgré l’abandon. Mais qu’est-ce que cela prouve ? Prenons, si vous le voulez bien, une comparaison. La propreté est nécessaire pour les êtres humains aussi. L’hygiène prescrit l’aération des appartements, l’enlèvement des objets malpropres, un éclairage suffisant, la disposition d’un certain cube d’air pour la respiration de chaque personne, notamment la nuit, etc. Toutes ces choses sont indispensables, tout le monde reconnaît qu’elles le sont — surtout quand éclate une épidémie de choléra, de fièvre typhoïde, etc. À ce moment la presse s'inquiète, signale l’existence, dans certains coins de la grande ville, d’impasses étroites et obscures, de taudis sans air, sans lumière, qui semblent porter un défi à l'hygiène, et tout le monde s’écrie : Comment cela peut-il subsister à notre époque! C’est un danger continuel. Parfois même, lorsque l'épidémie se prolonge, et l’émotion publique avec elle, on va plus loin; des commissions interviennent, font fermer ou jeter bas des masures trop insalubres, ou prescrivent des travaux d'amélioration. 304 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Eh bien, parlez au propriétaire à qui ces travaux sont imposés, ou au pauvre diable privé du seul logement que lui permettent ses maigres ressources, parlez- leur de la nécessité de supprimer les foyers d’épidémie : ils vous répondront : Cependant, voilà cent ans que des êtres humains habitent ici, et ils ne se sont jamais mal portés, et l'épidémie n’est jamais venue ici. — Et ils auront raison, je veux dire que leur réponse sera parfaitement véridique. Comment se fait-il, en effet, que des hommes vivent, parfois jusqu’à un âge avancé, dans des conditions hygiéniques détestables, que, pendant cent et deux cents ans, l'épidémie épargne ces nids à microbes ? Nul ne pourrait l’expliquer. Cela est, néanmoins. Ces faits se constatent chaque jour dans toutes les grandes villes, et surtout les grandes capitales, et cependant le choléra n'apparaît, Dieu merci, que rarement, et fait peu de ravages depuis trente ans. Faut-il en conclure qu’il est sain de vivre dans d’affreux taudis, au milieu d’un air vicié et de malpropretés de toutes sortes ? Poser la question, c’est évidemment la résoudre. Et cela démontre combien est fausse l’objection dont je parlais plus haut. Sans doute, toutes les plantes insuffisamment soignées ne meurent pas, et l’on peut faire vivre les Orchidées dans des pots couverts de conferves, au milieu d’un compost aigri et épuisé, dans des serres sans aération, etc. Mais il ne faudrait pas trop s’y fier. Elles résistent longtemps, il est vrai, mais elles sont à-coup sûr moins prospères et moins fortes que si leurs racines avaient autour d’elles une nourriture saine, un compost bien aéré; si quelque accident se produit, elles sont certainement moins aptes à y résister que les plantes traitées dans de meilleures conditions. Et puis, on dit bien qu’elles vivent ainsi; mais s’il fallait compter le total des plantes qui, peu à peu, l’une après l’autre, ont dépéri, puis se sont éteintes, Je ne sais si l’objection à laquelle je viens de répondre paraîtrait encore soutenable ? IGNOTUS. LE PRIX DES ORCHIDÉES Nous croyons intéressant de citer, en une brève énumération, quelques-uns des prix les plus élevés qui ont été payés, ces dernières années, pour des plantes rares ou des variétés hors ligne d’Orchidées connues. Cette énumération servira à montrer en quelle haute estime sont toujours tenues ces fleurs 15 DÉCEMBRE 1893 305 d'élite, et aussi quels importants bénéfices peuvent être souvent réalisés sur des plantes achetées à l’état d'importation, sous le nom et au prix d’espèces ordi- naires, et qui sont revendues pour une somme cent fois ou mille fois plus élevée. L'histoire du Cypripedium Stonei platytoenium est célèbre; après avoir fleuri pour la première fois chez M. DAY, qui l’avait acheté dans une importation à un prix minime, il fut mis en vente, avec une partie de la collection de cet amateur, en 1881. Deux petites plantes furent achetées, l’une par le Baron SCHRÔDER, 2,650 francs, l’autre par Sir TREvVOR LAWRENCE, 3,675 francs. Une autre fut vendue 3,976 francs après la mort de M. Day. Enfin, une plante, faisant partie de la collection de M. LEE, de Leatherhead, fut vendue en 1887, au prix de 8,137 francs et est estimée 25,000 francs aujourd’hui ; Un Saccolabium giganteum blanc fut vendu à la même vente de M. LEE, pour 4,070 francs. Un Cypripedium X Morganrae atteignit le prix de 4,750 francs. Un Catileya Mendeli blanc, acheté par M. DAY, fut divisé par lui en deux morceaux, dont l’un fut vendu 2,625 francs; l’autre fut divisé à son tour en deux, et ces deux fragments furent vendus ensemble 7,350 francs. Un Caitleya Trianae var., qui figurait dans la fameuse collection de M. LEE, avait été divisé en sept morceaux, dont l’ensemble atteignit à la vente de 1887 lebpriide 18,57501r. Un Laelia purpurata var. bella réalisait à la même vente le prix de 4,725 francs. Un superbe Laelia purpurata Treyerani, vendu avant d’avoir fleuri 250 francs, et pour lequel 5,000 francs ont été refusés à l’exposition de cette année à Bordeaux où admirablement fleuri il était le clou de ces floralies. Un Cattleya Shinneri alba fut vendu, en 1885, 7,350 francs. Un Odontoglossum crispum en boutons qui était déjà dans la salle d'emballage de L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE, mais qui avait été remplacé au dernier moment parce qu'il était trop faible pour 15 francs devenait l'O. crispuin Leopoldi vendu 3,500 francs. Un journal anglais raconte qu’un petit lot de Dendrobium Phalaenopsis Schroderianum, acheté par un modeste horticulteur au prix de fr. 32,50, et qui avait révélé une variété blanche, fut acheté par un amateur américain pour fe OMS, 750 En 1885, M. le Baron SCHRÔÜDER a acheté en vente publique une variété maculée d'Odontoglossum crispum et une variété jaune d’'O. Pescatorei, chacune plus de 4,000 francs. 306 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Un Laclia anceps à pétales et sépales blancs a été vendu 2,362 francs le 23 janvier 1885, chez PROTHEROE. Un Coelogyne cristata alba a été vendu la même année 3,275 francs. M. AsHWORTH a acheté l’année dernière un Dendrobium Findlayanum au prix de 1,512 francs. Le Laelia elegans leucotata, trouvé dans une importation, reçue à L’Horri- CULTURE INTERNATIONALE ce printemps, fut vendu il y a quelques semaines 3,750 francs. L'Odontoglossum crispum apiatum, qui avait fleuri en France pour la première fois parmi des plantes importées, fut vendu en Angleterre à un horticulteur, qui le revendit lui-même 3,750 francs. Le premier Miltonia vexillaria superba qui parut en Angleterre, fleurit chez M. BATH, de Footscray, qui avait acheté un lot d'importation à 1 franc pièce. Cette variété fut cédée à sir TREVOR LAWRENCE au prix de 1,890 francs. L'Odontoglossum crispum leopardinum, acheté à la vente POLETT pour 105 gui- nées (2,756 francs). Le Miltonia vexillaria « Impératrice Frédéric » vendu l’année dernière en Amérique 2,500 francs. L'Odontoglossum crispum Luciani, cette admirable variété qui fit sensation à un meeting de L'ORCHIDÉENNE, vendue en Angleterre 1800 francs et revendue en Amérique 3250 francs. On cite également une plante qui fleurit parmi des Odontoglossum Pescatorei importés, achetés environ 3 francs pièce, et qui se révéla comme un hybride naturel entre O. Pescatorei et O. triumphans; la plante fut revendue au prix de 12575 (TANCS. Et le fameux Odontoglossum Pescatorei Lindeni vendu à 5 francs comme importation, racheté et revendu 1,800 francs. | Un Catileya gigas excellens, trouvé dans une importation, vendu 25 francs, racheté 2,000 francs et revendu 2,500 francs. Les Cypripedium insigne Sanderae dont les divisions ont rapporté jusqu'ici plus de 15,000 francs. Faut-il rappeler les Caitleya Warocqueana en variétés supérieures vendues, rachetées et revendues à des 1,000, 1,500 et jusqu’à 3,000 francs. Le Cypripedium Lawrenceanum Hyeanum, cette variété unique qui fleurit dans les serres de M. LINDEX en 18835 pour la première fois et dont les divisions ont produit depuis lors plus de 10,000 francs. 15 DÉCEMBRE 1893 307 Enfin le fameux Cattleya gigas Lindemae (alba) vendu il y a deux mois 4,750 francs et les Odontoglossum crispum Waltonense, variété à fleurs roses très amples et richement maculées, veudu ces jours-ci 65 guinées (1720 francs) avec l'O. crispum amplissimum, cette magnifique forme qui a paru au dernier meeting de L’ORCHIDÉENNE, vendu 60 guinées (1670 francs). Nous en passons des quantités qui ne nous viennent pas à la mémoire; il y en a assez pour montrer que les bonnes Orchidées se payent toujours à des prix élevés. Mais à combien faudrait-il évaluer les transactions faites depuis leur décou- verte par J. LINDEN des Odontoglossum crispum (Alexandrae) et Catileya Trianae soit comme plantes, soit comme fleurs coupées? Jamais à aucune époque le commerce des Orchidées n’a été plus productif qu’actuellement; l’année qui se termine a été une des plus brillantes que nous avons été à même de constater. L’Orchidée, et sa fleur, sont donc plus triomphantes que jamais. LE LES GRANDES ÉPOQUES DE LA VÉGÉTATION (Suite, voir p. 227) EPIDENDRUM (Suite.) . Friderici Guilielmi. Floraison en juin-juillet. Pousse en juillet. . ellipticum. Id. en mars-avril-mai. Pousse en juin-juillet. . eburneum. Id. en décembre. Pousse en juin. . erectum. Id. en juillet-août. Pousse en août, . falcatum. Id. en juin-juillet. Pousse en juillet. . floribundum. Id. en novembre. Pousse en mai-juin. . Hanburyi. Id. en avril-mai. Pousse en juin. . 1baguense. Id. en mai-juin. Pousse en juillet. inversum. Id. en octobre-novembre. Pousse en juin. . Mmyrianthum. Id. en juin. Pousse en juillet. . lacerum. Id. en février-mars-avril. Pousse en juin. . leucochilum. Id. en octobre-novembre. Pousse en mai. . nemoyale. Id. en juillet-août. Pousse en juillet. . paniculatum. Id. en mars-avril. Pousse en juin. . phoeniceum. Id. en juillet-août. Pousse en juillet. . polybulbon. Id. en février. Pousse en avril. . prismatocarpum. Id, en juin-juillet-août, Pousse en juillet, EEE EE EEE EEE 308 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES E. . pseudepidendrum. Id. en janvier-février-mars. Pousse en juillet-août. . vadicans. Id. en avril-mai. Pousse en juin. . Randianum. Id. en mai-juin. Pousse en juin. . Sceptrum. Id. en septembre-octobre. Pousse en juin. Schomburgki. Id. en mai-juin-juillet. Pousse en juillet. seiligerum. Id. en juillet-août. Pousse en juillet. . Stamfordianum. Id. en avril-mai. Pousse en juin-juillet. . Stenopetalum. Id. en novembre-décembre. Pousse en mai-juin. . syringothyrsus. Id. en mai. Pousse en juin. è tampense. Id. en juillet-août. variegatum. Id. en mai-juin. Pousse en août. . vitellinum. Id. en août-septembre. Pousse en août. Wallisi. Id. en avril-mai, parfois en novembre. Pousse en juillet. ERIOPSIS. Pseudobulbes. Repos de décembre à fin janvier. Culture en serre froide. 120 JE biloba. Floraison en mai-juin? Pousse en août. rutidobulbon. Id. en octobre. Pousse en mai-juin. EULOPHIA. Espèces terrestres à tiges feuillées parfois épaissies en pseudobulbes. Repos de novembre à février. Culture en serre tempérée. E. EE: FE. guineensis. Floraison en août. Pousse en juillet. pulchra. Id. en maiï-juin. Pousse en juillet. scripta. Id. en mai. Pousse en juin-juillet. GALEANDRA. Pseudobulbes. Culture en serre tempérée-chaude. Repos de novembre à février. ENS O0 QD © . Baueri. Floraison en juin-juillet. Pousse en juillet. . Devoniana. Id. en avril. Pousse en mai. . d'Escragnolleana. Xd. en avril. Pousse en mai. . Claesii. Id. en juillet (?) Pousse en août. dives. Id. en juin-juillet-août. Pousse en juillet. . nivalis. Id. en mars. Pousse en juillet-août. minax. Id. en octobre. Pousse en mai. GALEOTTIA. Ce genre est aujourd'hui considéré comme une section du genre Zygope- talum. L'espèce la plus. connue et la plus remarquable, G. grandiflora ou Zygofetalum grandiflorum, vient d’être réintroduite à Bruxelles et était récemment figurée dans la Lindenia. Ce n’est que l’année prochaine que nous pourrons connaître l’époque exacte de sa floraison. (Sera continué.) Comte DE MoRaAN. PETITES NOUVELL ES PETITE CORRESPONDANCE Le JOURNAL DES ORCHIDÉES ne sera pas suspendu et conti- nuera de paraître rueeemtnt à la fin du présent volume comme par le passé. Dr V. — Pour les Odontoglossum comme pour les Onceidium, il est bon de donner aux plantes un peu de. repos après la floraison; il faut donc les arroser très peu pendant un mois ou deux. Toutefois, si la pousse que vous avez laissé former est déjà assez longue, il est trop tard pour l'arrêter, et il vaut mieux continuer les arrosements comme à l’ordinaire pour la faire déve- lopper vigoureusement ; dans ce cas, le repos devra être établi lorsque cette pousse sera achevée, et il devra être assez prolongé, pour compenser le manque de repos à cette saison. En outre, il faut distinguer entre les espèces de serre froide et celles de serre tempérée, car il y a les deux ca- tévories dans les Odontoglossum comme dans les Onci- dium. Celles de serre tempérée doivent recevoir un repos plus marqué et plus long que celles de serre froide. Les Vanda, et notamment le Vanda Kimballiana, qui est tempéré-froid, ne doivent pas être tenus trop secs, même pendant l'hiver. Mais il faut néanmoins diminuer les arrosements, qu’ils fassent ou non des racines ; ces racines cesseront de s’allonger quand les plantes rece- vront moins d’eau, mais cela n’a aucun inconvénient. Elles rentreront en activité à la fin de l’hiver, quand les arrosages reprendront. Vous savez que les fleurs se succèdent longtemps sur les tiges florales des Oncidium Papilio et Krameri. I ne faut donc couper la tige que quand on est certain qu’elle ne donnera plus de fleurs, c’est-à-dire quand on voit qu’elle commence à se dessécher. On la coupe un peu au dessus du niveau des pseudobulbes, à deux ou trois centimètres. En ce qui concerne le prix de l’'Oncidium Papilio et de l’'Oncidium Krameri, le second est toujours plus recherché et plus cher que le premier. Il est aussi plus beau, car il a le labelle plus large et plus élégant, et enfin, comme vous le dites très justement, ses fleurs durent plus longtemps que celles de 10. Papilio. { %k x *# E. W.— Le Dendrobium tetragonum tire son nom de laiforme quadrangulaire ou plutôt tétragonale de ses pseudobulbes. Ses fleurs sont d’un vert pale strié de rouge avec le labelle blanc strié transversalement de rouge ; il provient d'Australie. #4 . Nous avons reçu la lettre suivante : Barmen, 23 novembre. — Je vous remets ci-incluse une note de souscription pour Les Orchidées exotiques. Je suis convaincu que vous feriez un grand plaisir à beaucoup de souscripteurs, si vous publiez le nouvel ouvrage dans une élégante reliure au choix de l’ache- teur. Sur une grande quantité, les frais ne sont pas grands pour faire faire une belle reliure avec des des- sins correspondant à la matière traitée dans le livre. Je crois que vous aurez beaucoup de demandes pour l’édi- tion reliée, si vous en faites la proposition dans un des prochains numéros du Journal des Orchidées. Je saisis cette occasion pour vous chercher querelle en mon nom et au nom de tous les amateurs qui n’ont qu’une serre froide, parce que vous et vos collabora- teurs (Catalogue, Lindenia et Journal des Orchidées) vous voulez enlever du domaine de la serre froide deux des plus belles Orchidées, le Cymbidium Lowianuwm et le Sobralia macrantha.… Il est indiscutable que ces indications de culture sont exactes, mais il est non moins certain qu’elles sont incomplètes. Depuis près de 7 ans, je cultive plusieurs exemplaires de Cymbidium Lowianum et de Sobralia macrantha dans une véritable serre froide, où la température descend régulièrement à 8° c. pendant les nuits d’hiver, et très souvent même à 6° et au dessous. Tous croissent bien et vigoureusement dans cette serre, ont au moins trois fois plus de bulbes, et de bulbes plus forts, qu’à Pépoque où je les ai reçus, et me donnent tous les ans beaucoup de fleurs. L’exemplaire le plus fort de Cym- bidium Lowianum porte actuellement quatre tiges flo- rales qui se forment, et en aura probablement encore plus. Le Sobralia le plus fort présentait l’été dernier 8 fortes pousses portant des fleurs. Il convient de mentionner que parmi toutes les plantes de serre tempérée que l’on recommande un peu partout comme pouvant être cultivées par ceux qui n’ont qu’une serre froide, une ou deux espèces de Cattleya, l’Oncidium Krameri, les Odontoglossum grande, veæillarium, hastilabium, divers Dendrobium (sauf les Dendrobium infundibulum et Jamesianum, qui réussissent parfaitement) etc., ne veulent pas prospérer dans ma serre froïde, tenue très humide ; d'autre part, à côté d’une grande collection d’Odontoglossum froids, de Masdevallia, d'Oncidium froids, etc., le Cymbidium Lowianum (de même que le C. giganteum en plusieurs exemplaires, mais moins les C. eburneum et Mastersi) et le Sobralia macrantha se trouvent bien de cette mo- dification et se contentent du même traitement que les Odontoglossum froids, seulement avec encore plus d’hu- midité, et des arrosages abondants en été, sans période de repos. Il peut être intéressant d’ajouter que les Mazxillaria venusta et Sanderiana prospèrent aussi brillamment dans la serre froide. Je serais heureux si vous pouviez faire usage de la présente communication, rigoureusement exacte, au profit de ceux de vos lecteurs qui n’ont qu'une serre froide. É Je termine en vous exprimant le regret que vous songiez à suspendre le Journal des Orchidées. Le motif que vous avez donné à vos lecteurs est certainement juste, et il n’y a rien de plus fàcheux qu’un journal rempli, comme il y en a beaucoup, d’amplifications vides et tirées par les cheveux; mais ne pourriez-vous pas atteindre votre but, de vous reposer un peu des soucis de cette publication, si vous ne paraissiez qu’une fois par mois pendant quelque temps ?.… Huco KRAwz. % M. Fixer, l’amateur d’une autorité reconnue, nous écrit : « .…. Je profite de cette circonstance pour vous féli- citer de la publication que vous allez faire sur la culture des Orchidées, et je pense que vous voudrez bien m'ins- crire parmi vos premiers souscripteurs. Depuis long- temps ce traité manquaît en français; aussi, si ce livre est bien pratique, devra-t-on le répandre parmi les doute pas qu'avec votre expérience personnelle et celle de vos chefs de culture, vous avez dû étre clair et explicite. .… « Vous voyez que mon idée ne tend qu'à répandre votre ouvrage, et mon désir est de voir les jardiniers de toutes classes s’occuper un peu plus de la culture des Orchidées que beaucoup de maîtres voudraient introduire chez eux et qui sont dégoütés par l’insuccès dès le com- mencement, ayant contre eux l'ignorance de. leurs Ouvriers, et manquant d'un guide sérieux et pratique pour surveiller et dresser eux-mêmes les jardiniers novices. » * x * H. B.— Oui, Monsieur, la plante ainsi décrite sous le nom de Laelia X Batemaniana est un hybride entre Sophronitis grandiflora et Cattleya intermedia ! Mais nous nous hâtons d'ajouter qu’elle a reçu depuis le nom plus raisonnable de Sophrocattleya Batemaniana. C’est le premier en date des hybrides entre Sophronitis et Cattleya. X #X % PHALAENOPSIS CORNU-CER VI. — Cette curieuse espèce mérite une place à part dans le genre, non seu- lement à cause de la forme curieuse de sa tige florale, qui lui a valu son nom spécifique (Phalaenopsis corne de cerf) mais à cause de sa floraison abondante et d’une très longue durée. Ses fleurs apparaissent successive- ment, du mois de septembre au mois de novembre, au nombre de six à douze environ. Elles ont les sépales et les pétales barrés de brun rougeâtre sur fond jaune jardiniers (QUI VEULENT S’INSTRUIRE TOUTEFOIS) ef je ne | verdâtre et le labelle blanc tripartite. TAB SUNLTS S En, do à ë À RS Ly Ô Ÿ$ & = Ÿ SNS EN & ee © S$s $ < | Ÿ Ce) s S S à A Ÿ Nr $ LS = S Ÿ ë S LR 2) MRC — à SS LR — RS So Ÿ HS LES Ÿ = ES = Se Q OS V N S y S LR Sur à © ; SAMU TE d RQ no ENTER > £ Ü Se Ly Lite $ ” D Ÿ © © ; & # à = © D LAS è QT 2 à % RS £ S DS > À x 9 CNT ù S ee Se S œ Ÿ ur? Q Ÿ 9 S C4 © NS à Q Ÿ De LR à æ -& S S © D © à En © US < 2 v S à 2 Ce S & XS © MS RS ä $ D DUR QE RENE CES sd Sao à LAS S © Ÿ e SE & SH SU © ww & S © à À À à Q SA ESS AŸ ù Ÿ $ © & Pour paraitre le 17 MARS 1894 ES ORCHEDÉES EXOTIQUES LEUR CULTURE EN EUROPE PAR PUCIEN LINBEN RAITÉ COMPLET eonsamré à la culte des principales merveilles de la flore tropicale ET RENFERMANT DE NOMBREUSES GRAVURES. Le besoin se faisait sentir d’un ouvrage résumant les progrès accomplis dans les dernières années, tant par la culture que par la connaissance scientifique et horticole des Orchidées. Au point de vue de leur culture, des progrès énormes ont été accomplis depuis la publication des derniers ouvrages spéciaux en langue française. Les principes généraux ont été nettement décernés, les détails d'application ont reçu des perfectionnements considérables. La culture belge. dont l’excellence est aujourd’hui proclamée par les connaisseurs et cultivateurs les plus compétents des divers pays d'Europe, est définitivement fixée comme la mieux appropriée aux besoins des Orchidées. La vie de ces magnifiques végétaux à l’état naturel, leurs particularités physiologiques, leur beauté pittoresque et infiniment variée, méritent d'attirer l'attention de beaucoup de personnes du monde qui ne connaissent des Orchidées que des légendes mystérieuses et confuses, et qui parfois n’osent pas en embellir \ leurs serres, faute d’être plus exactement renseignées. Il est nécessaire, d'autre part, de fournir aux cultivateurs et amateurs, si nombreux aujourd’hui, une description des principales et des plus belles Orchidées cultivées, y compris les nouveautés introduites en très grand nombre dans ces dernières années. Nous avons entrepris cet ouvrage à la demande d’un grand nombre de per- sonnes qui ont bien voulu nous dire que nous étions particulièrement à même de combler ces lacunes, grâce aux observations et aux matériaux considérables que nous fournit la direction d’un des premiers établissements d'introduction du monde. Il est évident, en effet, qu'il faut cultiver, et cultiver en grand, pour pouvoir traiter de la culture, et qu'il faut disposer de collections étendues pour pouvoir parler des Orchidées et les décrire. C’est donc, à tous les points de vue, un livre d’expérience et de pratique que nous offrons au publie, un guide de culture pour le jardinier et pour l'amateur désireux de surveiller lui-même les soins donnés à ces plantes, aussi _ bien qu’un ouvrage de bibliothèque pour le curieux de la nature et de ses beautés. L'ouvrage, comprenant environ S00 pages grand in-8?, sera mis en vente le 1% MARS 1894, au prix de 25 FRANCS L’EXEMPLAIRE. Les premiers souscripteurs, c’est-à-dire ceux qui enver- ront leur adhésion avant le |” JANVIER PROCHAIN, le recevront | au prix exceptionnel de 20 francs. => Les JARDINIERS qui souscriront à cet ouvrage avant Le 4° Janvier 1894, pourront payer le prix réduit de 20 francs par versements échelonnés de 2 fr, par mois. <=) ON S'INSCRIT AU BUREAU DU JOURNAL 100, rue Belliard, à BRUXELLES. D 00. 2 \o CS Ô) ane année. Lo JANVI ER | 894 Numéro 92. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE R'ÉDIGÉ ‘ET | PU BLTE PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L'ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, À. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’'Brien, G. Mantin, J.du Trieu de Terdonck,0O.de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, A. Hubert, A. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G.. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, À BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. LINDENIA IGONOGRAPHIE DES ORCHIMERES PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. LINDEN, LUCIEN LINDEN et ÉMILE RODIGAS Publiée par LUCIEN LINDEN, 100, rue Belliard, Bruxelles LS « Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées » Le prix de ces volumes a été fixé comme suil : : 1°" Volume (épuisé) ; ave Volume (1° de la seconde série), 125 fr.; 3° Volume, 75 fr.; 4° Volume, 70 fr,; ÿe Volume, 65 fr. ; 6° Volume, 65 fr.; 7° Volume, 65 fr.; 8° Volume, 65 fr. 9° VOLUME (EN COURS DE PUBLICATION) : 60 FRANCS Les huit volumes pris ensemble : 625 francs. La Lindenia publie également DEPUIS LE 1 FÉVRIER 1891 UNE ÉDITION ANGLAISE EN VOLUMES DE 6 LIVRAISONS (2 VOLUMES PAR AN) Prix de l’abonnement à chaque volume : 25 shillings pour l'édition anglaise. SOCIÉTÉ D'AMATEURS D'ORCHIDÉES A BU RX Er ELES LE PROCHAIN MEETING AURA LIEU LE 14 JANVIER PROCHAIN Les membres du Jury pour l'exercice 1893-1894 sont Messieurs HouzEeAU DE LEHAIE, Comte A. DE Bousies, F. KEGELJAN, D. MASsANGE DE Louvrex, D' Caparr, À. Huysreours, É. RoprGAs, D' Van CAUWELAERT, A. VAx Imscxoor, Fr. Pauwezs, CH. vaN WamBeke, À. Wincoz, Cu. DE BosscHere, ARM. DE Meuze- NAERE, CH. Vasseur, L. Luggers et J. De MorrLoose. On offre 125 francs Be 0 vol dé IA L'INDENIA et 15 francs pour le 1* vol. du JOURNAL DES ORCHIDÉES EN BON ÉTAT S’adresser au bureau du Journal. SOMMAIRE DU 92” NUMERO Pages Gauserrensurmes Orchidées TEL EN ERNEST nee are ne SC ET OM RENE À 0 Passuerre aux inseetes fi. en AMOR DANSE No Re or A ae RS SR St 311 Culture tdes \Gierhopetalum NN AAA ET ED) SRE DRE ei de APE a monte) it ANSE EE 312 a /oraison des Orchidées ne een ATEN es PANNE AR RAA 316 Les Orchidées de la/presquiile: deMalaccair Pete RE A NE 0" RS PE 318 Etudes de botanique élémentaire sur les Orchidées . (02 MEN CONTE CRE 319 323 Gonselsutiles ons aber NEA EE RM Par AR a te RS QE PR AVIS IMPORTANT Le directeur de L'HORTICULTURE INTERNA- TIONALE a l'honneur de rappeler aux clients de cet établissement que les lettres, commandes et corres- pondances de toute sorte, doivent être adressées direc- tement à lui ou à la firme et non aux chefs de culture où vendeurs. L'inobservation de cette règle pourrait entrainer des retards, des confusions ou des omissions préjudiciables à la bonne marche des affaires, et dont la direction ne saurait prendre la responsabilité. 1% JANVIER 1894 309 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LIX. — A propos du prix des Orchidées L'article publié dans le dernier numéro du journal sur le prix des Orchidées donne une nouvelle actualité à la lettre suivante, qui nous avait été adressée il y à un an environ par un des plus éminents amateurs belges, occupant une situation importante dans le monde politique aussi bien que dans la littérature horticole ; cette lettre nous était parvenue trop tard pour être publiée en même temps que les autres relatives au même sujet. MoN CHER LINDEN, Dans une des plus intéressantes nouvelles de JuLEs VERNE, le capitaine Nemo apparaît comme la personnalité la plus originale de l’Ile mystérieuse. Serait-il venu par hasard, à la suite d’un de ses aventureux voyages, s’échouer rue Belliard, 100? Je dois le croire, à voir l'intérêt que chacun prend aux questions qu’il pose, et à lire la charmante correspondance judiciaire qui a fleuri il y a quelques semaines dans les colonnes de l’excellent Yournal des Orchidées (‘). Après l’avoir lue, je voudrais donner à mon tour mon humble avis. La cause, il est vrai, est entendue, comme on dit dans les serres judiciaires ; mais il faut conclure et c’est ce que je vais tâcher de faire. Un amateur achète des Orchidées d'importation; a-t-il le droit, soit de résilier le marché, soit de réclamer une bonification parce que, dans le lot qu’il achète, ne se trouvent pas toutes plantes exceptionnelles ? Deux hypothèses se présentent d’abord : l’amateur achète dans une vente publique ou de la main à la main. Dans la vente publique, l'acheteur achète une marchandise qu’il voit, qu’il examine, et il ne doit s’en prendre qu’à lui-même, à son ignorance ou à sa légèreté, si les plantes qu'il a achetées ne réunissent pas toutes les qualités qu’il rêvait. Si la vente a lieu de la main à la main, deux cas peuvent se présenter : 10 L'acheteur a vu les Orchidées avant de conclure son marché ; 1l les a examinées; il les a peut-être triées dans un grand nombre de plantes importées; le vendeur lui a fourni celles qu'il a désignées. Quelle que soit la valeur des variétés fournies, il est inadmissible que l’ache- teur se plaigne, si on lui a remis les plantes qu’il a choisies. (1) Voir Ÿournal des Orchidées, tome III, pages 220 et 233. 310 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES 20 L'acheteur n’a pas vu les plantes et achète de confiance un lot de plantes importées; dans ce cas, la solution dépendra de la spécification des objets faisant partie du contrat. Le vendeur annonce des Orchidées et il fournit des Orchidées, l’acheteur a reçu ce qu'il a acheté et il ne peut élever aucune réclamation si dans son lot il trouve des Orchis ou de Habenaria alors qu’il escomptait acheter, pour une somme dérisoire, des Phalaenopsis ou des Vanda. ; Le vendeur définit davantage la marchandise qu’il offre; ce ne sont plus des Orchidées indé- terminées qu’il offre, mais des Orchidées de provenance déterminée, des Orchidées américaines, par exemple; si, dans le lot vendu l’acheteur trouve des Orchidées européennes, asiatiques ou africaines, il aura le droit de protester et de demander la résiliation de la vente, ou de faire subir au prix une réduction proportionnelle à celle existant dans la marchandise livrée. Si, spécifiant encore davantage, le vendeur met en vente des Orchidées d’un genre défini, des Lycaste, des Odontoglossum, des Cypripedium, des Phalaenopsis ou des Vanda, par exemple, l’acheteur aura le droïît de résilier le marché, si toutes les Orchidées n’appar- tiennent pas au genre indiqué. À plus forte raison en sera-t-il de même si le vendeur promet de livrer des espèces bien définies. S’il vend un lot d’Odontoglossum Alexandrae, de Cypripedium niveum, de Vanda suavis, de Cattleya Rex, par exemple, l’acheteur ne sera pas recevable à élever des réclamations du moment que les plantes livrées appartiennent à l’espèce désignée. Si, par malheur, celles-ci sont toutes des variétés ordinaires, il devra se borner à maudire la mauvaise étoile sous laquelle il est né, de même que, s’il a le bonheur de trouver dans son lot toutes variétés d’élite, il pourra se borner à remercier le Dieu Hasard d’avoir été traité en favori de la fortune. La question posée par NEMo d’une façon générale, ne peut guère soulever qu’une difficulté sérieuse : celle de savoir quel droit aurait l’acheteur qui, ayant acheté « un lot de cinquante Cattleya, originaires du Brésil » ne recevrait que des Cattleya originaires de contrées plus septentrionales ? La provenance ayant été indiquée, le défaut de conformité doit être considéré comme étant, dans l’esprit du contrat, un vice donnant lieu à rédhibition de la vente. Des arrêts impor- tants des Cours de France (Aix, 25 janvier 1861 — Marseille, 8 mars 1869) ont consacré cette doctrine. Ils font jurisprudence, et bien que n’ayant pas été pris à propos d’Orchidées, rien n'empêche de les appliquer à la vente de ces bijoux horticoles. Peu importe, dit un commenta- teur (RIPERT, Essai sur la vente commerciale, p. 104), que la marchandise réunisse les mêmes conditions que celle de la provenance spécifiée, la vente n’en sera pas moins susceptible de résiliation; car les marchandises n’ont souvent d’autre valeur que celle que la confiance publique leur attribue et c’est d’elles surtout qu’il est vrai de dire : « plus est in denominatione quam in veritatle. » Maintenant que j’ai examiné à ce point de vue le problème posé par l’énigmatique Nemo, me permettrez-vous de faire observer que cette question présente un simple intérêt théorique? L'amour de la nature prédispose l’Ââme humaine à la plus parfaite honnêteté : tous les philo- sophes depuis Rousseau l’ont proclamé. Les statistiques constatent que, de toutes les pro- fessions, celle qui fournit le moins de criminels est celle des jardiniers. Il est donc inadmissible qu'un amant de la nature — et qui l’est plus que l’orchidophile? — songe à tromper un confrère horticulteur ou amateur. Dès lors, comment pourrait il y avoir lieu à procès? Le vendeur horticole ne sera jamais de mauvaise foi, c’est une vérité absolue. Si l'acheteur a quelque désillusion momentanée, il s’en consolera en songeant aux admirables trouvailles que, lui ou d’autres, ont parfois fait dans des lots importés. Rendu plus sage par sa décon- 1% JANVIER 1894 gui venue, au lieu de saisir les tribunaux de sa plainte inutile, il se dira : « En achetant des Orchidées importées, j’espérais avoir la chance de trouver parmi ces plantes à bas prix une espèce d’une rareté inappréciable. Je n'ai pas eu de veine; tant pis, mais à l'avenir, on ne m'y prendra plus. À quoi bon jouer, quand on perd toujours! A l'avenir, je ne veux plus m'y risquer et j’achèterai des plantes bien dénommées, bien établies, qui ne me causeront ni grande surprise, ni grande peine! » Mais cette résolution prise, la tiendra-t-il? j’en doute. Qui a joué, jouera, et malgré tous les conseils que vous lui donnerez, il continuera à acheter des lots importés dans l’espoir de voir un jour fleurir dans ses collections une variété rarissime, le Cattleya bleu, par exemple! PROCURATOR. LA GUERRE AUX INSECTES Un de nos abonnés nous ayant adressé dernièrement des feuilles tachées et portant des lésions qui paraissaient devoir être attribuées à des insectes, nous avions communiqué ces feuilles au directeur du laboratoire régional d’entomo- logie de Rouen, M. PauL NoëËL, en le priant de vouloir bien les examiner et nous faire connaître son avis. Nous croyons utile pour tous les amateurs de reproduire ci-après la réponse que M. PAUL NoËL a eu l’obligeance de nous faire parvenir : RouEN, le 5 décembre 1893. MONSIEUR, J'ai l'honneur de vous faire connaître que je n’ai remarqué aucun insecte sur les plantes que vous avez bien voulu soumettre à mon examen. Les taches qui apparaissent sur les feuilles proviennent de succions de Kermès, de Coche- nilles ou de l’Acayus telarius. Je ne puis me prononcer d’une façon certaine, n'ayant. pas sous les yeux l’insecte qui a commis le dégât, mais je croirais assez que le coupable est l’Acarus telarius. Cet acarien se trouve sous les feuilles de beaucoup de plantes, il est ovalaire, jaunâtre, avec une tache d’un jaune orangé de chaque côté du dos, la tête est petite, terminée par un petit bec, il a huit pattes munies de petites soies roides, ayant chacune un petit crochet; on voit, aussi sur les côtés du corps d’autres petites soies semblables, mais plus courtes. Ce petit Acarus paraît quelquefois verdâtre lorsqu'il est gorgé du suc de la plante. Dans leur jeune âge, les Acariens n’ont quelquefois que six pattes. Leurs appendices buccaux ou organes de la manducation varient selon les fonctions qu'ils ont à remplir. Ils courent assez vite et paraissent agiles. Ils se tiennent cramponnés aux feuilles à l’aide de leurs petites griffes qui s'engagent dans le tissu de soie tapissant la face inférieure. Les métamorphoses des Acariens sont fort simples; les femelles sont ovipares ou vivipares, les petits naissent en tout semblables à leurs parents sauf une paire de pattes qui leur 312 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES manque quelquefois. Ils croissent rapidement et au bout de quelques jours ils sont aptes à se reproduire. Les femelles sont d’une excessive fécondité. C’est ce qui explique la multiplication rapide et innombrable de ces petits êtres. Les feuilles atteintes de la maladie occasionnée par l’Acarus telarius ont un aspect lan- guissant, sont jaunâtres ou grisâtres en dessus avec quelques espaces d’un vert plus clair formant des espèces de marbrure, leur rebords sont légérement repliés, leur face inférieure est blanchâtre et un peu luisante. Ces petits animaux ne se développent que dans les serres trop chauffées. Un procédé de destruction qui a toujours fort bien réussi consiste à ventiler la serre avec soin, un abaisse- ment de température brusque suffit pour les faire disparaître, mais il faut faire cette opéra- tion quatre fois sur quinze jours de façon à détruire les jeunes Acariens nouvellement nés des œufs restants. Dans le cas où les plantes placées dans les serres ne pourraient pas supporter ce traite- ment, il faudrait en arroser les feuilles avec du jus de tabac à 1/20 Baumé, mais il faut faire cette opération avec un pulvérisateur à jet recourbé de bas en haut, de façon à bien mouiller le dessous des feuilles où se réfugient de préférence les Acarus telarius; il faut avoir soin également d’en arroser la terre au pied de plantes; il est bon de recommencer plusieurs fois ce traitement. Veuillez agréer, etc. PauLzL NoëL. CULTURE DES CIRRHOPETALUM Les Cirrhopetalum constituent un genre très curieux, très attrayant, et d’un aspect pittoresque tout particulier. Faciles à cultiver, tenant peu de place, et produisant un effet ornemental appréciable avec leurs tiges florales élancées, d’une légèreté extrême et d’un coloris charmant, ils méritent d’être cultivés dans toutes les collections, où ils donneront au jardinier un bien faible surcroît de besogne. Ce sont des plantes de suspension par excellence. Les amateurs de fleurs à grand effet, les personnes qui s’occupent de la fleur coupée, négli- geront ces petites bibelots d’étagère et porteront plutôt leurs regards sur les objets plus substantiels ornant les tablettes; mais les amateurs qui ne recher- chent que le plaisir des yeux et s’attachent à l’effet artistique apprécieront à coup sûr la note délicate et pittoresque de ces plantes naines et de leurs inflorescences flexibles et mobiles. Lec Cirrhopetalum sont assez voisins, par leur structure, des Bulbophyllum, et REICHENBACH les a fait rentrer dans ce dernier genre en 1861; mais le même auteur les a de nouveau séparés ultérieurement en 18871, et c’est aussi ce que font les auteurs du Genera Plantarum, BENTHAM et HOOKER. 1% JANVIER 1894 313 L’inflorescence des Cirrhopetalum offre un caractère très particulier. Les fleurs sont disposées en ombelles, rayonnant autour d’un centre commun de façon à former une portion de cercle; elles ont les sépales latéraux parallèles, Fig. 71. — Cirrhopetalum ornatissimum (d’après le Gardeners’ Chronicle). très allongés relativement aux autres organes, et rappelant très souvent les ailes de quelque insecte richement coloré. Enfin le labelle, très petit, muni 314 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES d’une articulation à charnière très souple, et se balançant au moindre mouve- ment, comme dans beaucoup de Bulbophyllum, attire l'attention par ce balancement et souvent ainsi par son coloris très tranché. Le genre Cirrhopetalum comprend environ dix-neuf ou vingt espèces origi- naires de l’Inde Orientale, de l’archipel Malais, et deux ou trois de Chine, de l’île Maurice et d'Australie. Une quinzaine d’espèces seulement sont répandues dans les cultures. Les principales sont les suivantes : C. ornahssimum (voir fig. 71). La plus belle peut-être des espèces cultivées. Les fleurs ont un vif coloris jaune pâle nuancé et strié de pourpre. Les sépales. latéraux sont prolongés en queues grêles. Le labelle oblong, réfléchi, est poupre noirâtre foncé. C. Amesianum. Espèce introduite il y a deux ans par L’'HORTICULTURE INTERNATIONALE. Elle se distingue par un coloris très gracieux et rare dans le genre; les sépales latéraux sont d’un blanc légèrement brunâtre, lavés de rouge vif depuis la base jusque près du sommet. Les fleurs sont presque aussi grandes que celles du précédent. Cette espèce fleurit, comme la plupart de ses congénères, à diverses époques et plus d’une fois dans l’année, notamment au mois de novembre. C. Thouarsi. Inflorescences nombreuses, composées de dix à quinze fleurs. Sépales jaune brunâtre, comme dans la grande majorité des espèces du genre, et tachetés de points rouge-brun, lavés de rouge brun extérieurement. Labelle charnu réfléchi. Cette espèce, découverte par Du PEr1T THouaARs, à qui elle est dédiée, habite les îles de Madagascar, Java, les Philippines et quelques autres îles d’Océanie. C. Medusae. Espèce très curieuse et d’aspect fantastique, quoique cer- tainement moins effrayant que son nom ne voudrait le faire croire. Les fleurs forment une sorte de boule hérissée des longues queues des sépales, qui pendent comme une chevelure. Tous les organes sont d’un blanc gri- sâtre pointillé de jaune et de rose. La tige florale, plus forte que dans la plupart des autres espèces, est érigée. Fleurit aux mois de novembre-dé- cembre. C. chinense. Curieuse espèce, à inflorescence nombreuse, ayant les sépales jaune-brun clair, le dorsal seul lavé de pourpre au sommet. Le labelle charnu, en forme de langue, est pourpre foncé. C’est à propos de cette espèce que le D' LiNDLEY écrivait l’observation suivante, qui s’appliquerait aussi bien à presque toutes ses congénères : « Les 1% JANVIER 1894 315 esprits curieux n’ont plus besoin de chercher où les Chinois ont pu inventer leurs étranges dessins de bonshommes ayant le menton en mouvement per- pétuel; en voici l'explication. Nous avons sous les yeux une plante de Chine, dont l’un des seements est exactement semblable à une langue et à un menton, si instable qu’il est continuellement agité. Les fleurs sont disposées en cercle, et toutes tournées en dehors, de sorte que, de quelque côté que l’on les examine, elles présentent toujours la même file de figures grimaçantes et de mentons branlants. » C. Cumingi. Les fleurs de cette espèce sont entièrement colorées de pourpre, et sont au nombre des plus gracieuses du genre. L'espèce a été introduite des Philippines en 1840, par le collecteur auquel elle est dédiée. C. cornutum. Fleurs mouchetées de blanc et de pourpre. Les sépales latéraux ont plus de cinq centimètres de longueur. Le sépale dorsal a les bords ciliés, ainsi que les pétales. Cette espèce fut introduite à Kew en 1852. C. Mastersianum. Fleurs d’un jaune orangé avec des lignes brunes, sauf sur la moitié supérieure des sépales latéraux. Sépale dorsal abondamment cilié de pourpre brun. Labelle brun pourpré. Cette espèce a été introduite par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE en 1890. C. Macraei. Sépales jaunes striés de rouge; pétales brun pourpré. Espèce découverte à Ceylan par M. Macrae. C’est une des plus ternes de celles qui se rencontrent dans les cultures. C. picturatum. Sépales vert grisâtre, le dorsal tacheté de rouge, et terminé en une longue queue pourpre; labelle en forme de langue, rouge sombre. Espèce introduite en 1840 du Moulmein. C. Brienvanum. Fleurs de taille assez petite, ayant les sépales latéraux jaune clair, les pétales et le sépale dorsal rouge pourpre. — Introduite en : 1890 par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE. C. pulchrum. Très belle espèce à fleurs assez grandes, ayant les sépales latéraux mouchetés de rouge sur fond crême, et le sépale dorsal et les pétales rouge vif. Introduite par M. LINDEN en 1886. C. Colleth. Cette espèce est décrite par M. Rolfe comme la plus belle du genre, très voisine du C. ornatissimum, mais plus grande. Elle a les fleurs rayées de pourpre rougeâtre sur fond plus clair. Elle a fleuri pour la première fois en 1891, aux Jardins Royaux de Kew. 316 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Le traitement qui convient à ces gracieuses petites plantes est à peu près le même que celui des Bulbophyllum. On les rempote dans un compost formé de sphagnum et de terre fibreuse en parties égales, avec un bon drainage. Les paniers employés doivent être assez grands relativement au volume des plantes, parce que les Cirrhopetalum produisent généralement leurs bulbes assez espacés sur un rhizôme traçant; néanmoins quelques espèces, notam- ment les C. Amesianum et C. Mastersianum, ne présentent pas ce petit 1n- convénient. Les Cirrhopetalum se cultivent tous en serre chaude, et demandent les mêmes soins que la plupart des Orchidées du même groupe. Ils doivent rece- voir des arrosages abondants pendant la belle saison, et avoir un repos assez marqué. L. HELLE. LA FLORAISON DES ORCHIDÉES Je constate actuellement dans ma serre un fait assez curieux, me semble-t-il, pour être signalé. En août 1892, je reçois une demi-douzaine de plantes de Cattleya Trianae. Ces plantes venaient d’être importées en Europe, et parmi elles, se trouvait un pied très fort. Je les mis en pot; elles commencèrent à pousser dans le cours de l’hiver, et achevèrent leurs pousses au commencement de l’été. Les pousses du plus fort pied étaient toutes munies de leur spathe, mais il était trop tard, et elles ne fleurirent pas. Je tins mes plantes un peu plus sèches; elles se mirent à repousser malgré cela presque immédiatement, et me donnèrent des pousses plus fortes et encore munies de spathes. La plus forte plante a non seulement achevé, en temps normal cette fois, ses secondes pousses, mais elle me donne une troisième série de pousses dans lesquelles on voit encore des spathes. Voici maintenant le fait curieux qui se produit. Les premières spathes ne fleurirent pas, la saison étant trop avancée; actuellement nous sommes à l’époque à laquelle on voit les boutons des Cattleya Trianae apparaître dans les spathes, et l’on peut voir chez moi les premiers bulbes, ainsi que les seconds, prêts à fleurir et à la même époque. Les troisièmes ne fleuriront probablement pas, car la saison sera trop avancée quand le bulbe sera tout à fait mûr. Il y a, me semble-t-il, plusieurs déductions à tirer de cet état de choses. 1% JANVIER 1894. au7 D'abord, il paraît préférable d'acheter ses importations en temps normal; il est presque certain, alors, que si l’on a mis la main sur une bonne plante bien saine, elle fleurira dès la première année, en même temps que les autres plantes établies. En second lieu, cela prouverait encore que la presque totalité des Orchidées a son époque fixe de floraison, que rien ne peut changer. L’on peut voir parfois des Orchidées fleurir à contre-saison — je ne parle pas, bien entendu, de celles qui fleurissent toute l’année — mais ce sont là des exceptions. Il semble donc s’en suivre que ni un repos prolongé outre mesure, ni un traitement spécial ne peuvent changer l’époque de floraison chez les Orchidées; celui qui trouverait le moyen de faire fleurir pour l’époque du nouvel an le magnifique Cattleya Warocqueana, réaliserait des bénéfices énormes. J'ai vu aussi des Catileya Mossiae repousser pendant l’hiver, et j’ai pu constater que quand cette deuxième pousse était assez forte, elle fleurissait en même temps que la première. Ces faits, à mon avis, semblent résulter de ceci. Dans l’Orchidée, toute la plante concourt à la floraison. Vous pouvez prendre une branche de lilas commençant à boutonner et la mettre dans un verre d’eau, vous obtiendrez des fleurs; je doute que vous puissiez obtenir le même résultat en prenant un bulbe détaché du rhizôme et muni de son bouton. Chez les Orchidées, la floraison part donc d’un point initial, que rien à mon avis ne peut changer. Vous ne pouvez pas forcer une Orchidée, vous n’avancerez jamais l’époque de floraison d’une façon assez notable, pour que cela vaille même la peine d’être signalé. L’Orchidée a une époque où elle est disposée à vous donner des fleurs; cette époque est invariablement la même; passé ce délai, il faut attendre l’année suivante. Ce que je viens d’énoncer s’applique bien entendu aux Orchidées qui ont dans leur pays d’origine une période de repos bien marquée, et non à celles qui, sous l'influence d’un climat presque toujours le même, ont peu ou pas de repos et poussent toute l’année, l’Odontoglossum Alexandrae, par exemple. Cela explique également pourquoi l’on ne peut bouturer une Orchidée ; étant donné que si toutes les parties d’une Orchidée sont nécessaires pour donner la floraison il en est de même en ce qui concerne la formation des nouvelles pousses ; car l’on ne peut appeler boutures les pousses adventives de certains Dendrobium ; en effet, les bulbes de ce dernier ne prennent pas racines, mais donnent une petite plante qui, elle, se munit de racines; et cela est encore un argument en faveur de la thèse que je soutenais naguère sur la taille des Dendrobium, en ce sens que ces pousses adventives trouvent dans les vieux bulbes wx aliment 318 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES complet dont ces vieux bulbes prennent encore une notable partie au rhizôme, et qu’ils ne lui restituent à aucune époque, et la meilleure preuve à en donner pour finir, est celle-ci: vous aurez toujours plus de chances de réussite en pre- nant une importation de Cattleya complète, c’est-à-dire en choisissant une plante à laquelle il ne manque aucun organe. Ces plantes se rétabliront promp- tement; l’état d’un Dendrobium nobile n’a pas autant d'importance. Ce sont à mon avis les plantes (mobile, Wardianum, etc.), qui s’établissent le plus faci- lement, et cela parce qu'aucune des conditions nécessaires à la pousse ne manque; tant qu’une partie de la plante est vivante, ces conditions sont ren- fermées dans cette partie. A. WINCQz. LES ORCHIDÉES DE LA PRESQU'ILE DE MALACCA Nous croyons qu’on ne lira pas sans intérêt les quelques passages suivants, extraits d’une lettre que nous écrivait récemment M. le D' HENRY RiDLEY, le savant directeur du Jardin botanique de Singapore : « A présent, je suis occupé à écrire un mémoire sur les Orchidées de notre « péninsule. J'ai une très grande collection d'échantillons d’herbier, de des- « sins et de plantes vivantes... » « Je crois qu’il est très difficile de bien comprendre les Orchidées quand « on ne les a pas vues au naturel. Les échantillons secs, tordus, comprimés, « mutilés, incomplets, et les plantes vivantes dans les serres, malades, mon- « strueuses, ne donnent aucune idée des Orchidées qu’on voit dans les forêts « et les montagnes. » « Figurez-vous que dans le mais de juillet dernier, je me trouvais au pic « de Kedah, marchant parmi des masses d’Orchidées (la plupart des espèces « nouvelles) jusqu’au cou! Il fallait les couper à la hache pour se frayer un « chemin. Des Coelogyne, Dendrobium, Bulbophyllum, Eria, Spathoglottis, « Dilochia, etc. couvraient littéralement la terre et les arbres. » « En tel cas, on peut voir, on peut comprendre les Orchidées... » « Je considère qu’une expédition n’a pas eu de succès, quand je retourne _« sans deux ou trois espèces nouvelles, Je croyais que j'avais découvert toutes « les espèces de Singapore, cette île si petite; mais il y a une semaine, une « indigène m’apporta un Sarcanthus nouveau, très Joli, avec un racème dense 1% JANVIER 1894 319 « de fleurs rouges et jaunes, qu’il avait trouvé dans un arbre, le long du « chemin, tout près de la ville. » « Combien d’espèces, dans le monde, sont-elles donc encore inconnues! » Avant que M. RipLey ne quittât l’Europe, lorsqu'il était attaché à l’herbier du British Museum de Londres, il a déjà publié de nombreux travaux de haute valeur scientifique sur les Orchidées. Citons seulement les Monographies des genres Liparis et Maicrostylis et les Orchidées de Madagascar. Depuis, il a aidé considérablement sir JosEPH Hooker, dans son travail sur les Orchidées de l'Inde. Nous pouvons donc espérer de lui un travail précieux sur les Orchidées de la presqu'île de Malacca. A. COGNIAUX. ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 273) 19° LA SOUS-TRIBU DES CYRTOPODIÉES Nous avons donné précédemment les caractères des Cyrtopodiées (3”° année, pages 278 et 279) et énuméré les principaux genres qui s’y rapportent (p. 280). Parmi ceux-ci, nous avons déjà étudié, comme type de ce groupe, les Zygope- talum (2° année, p. 335). Nous allons passer rapidement en revue les autres genres plus ou moins fréquemment cultivés. ACACALLIS. — Ce genre fut créé par LINDLEY en 1853, dans son ouvrage intitulé Folia Orchidacea, pour une espèce qu’il nomma À. cyanea (c’est-à-dire A. à fleurs bleues) récoltée par le botaniste-voyageur anglais R. SPRUCE, le long du Rio Negro, affluent de l’Amazone. Dans un mémoire publié en 1869, REICHENBACH supprima le genre et fit de l’espèce qui le composait son Aganisia cyanea, qu’il a encore nommé ensuite Aganisia coerulea. Plus tard (1881) BENTHAM rétablit le genre Acacallis; mais comme il réunit aux Aganisia le Wayrrea cyanea de LiNDLEY (que lui-même nomma par distrac- tion W. cenerea), ce dernier devint un autre Aganisia cyanea distinct de celui de 320 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES REICHENBACH. En présence de cette confusion et quoique le genre Acacallis ne comprenne jusqu'ici qu’une seule espèce, nous croyons utile d’en donner la diagnose complète, afin de faciliter la comparaison des caractères génériques : « Sépales libres entre eux, presque égaux, étalés, les latéraux soudés à leur « base avec le pied du gynostème, pour former un menton court. Pétales sem- « blables au sépale postérieur. Labelle attaché à l'extrémité du pied du « gynostème et très brièvement soudé avec lui pour former le menton, ensuite « étalé; onglet assez allongé, creusé supérieurement en sac et terminé au « sommet par une crête transversale denticulée; limbe large, presque bilobé, « à bords ondulés-denticulés ; disque muni d’une large crète à la base. « Gynostème dressé, demi-cylindrique, prolongé à la base en pied court, muni « des deux côtés du stigmate de larges ailes membraneuses; clinandre court, « muni d’une petite dent postérieure. Anthère terminale, en forme d’opercule, « convexe, uniloculaire; quatre pollinies cireuses, largement obovoïdes, très « comprimées, superposées par paires, reliées à un petit rétinacle par un pédi- « celle oblong, aplati et très mince. Herbe épiphyte, à tiges feuillées courtes, à « la fin renflées en pseudobulbe. Feuille unique, ample, plissée-veinée, rétrécie « en pétiole à la base. Scape florifère latéral, allongé, dépourvu de feuilles. « Grappe simple, formée de peu de fleurs; celles-ci grandes, bleues, briève- « ment pédicellées. » En comparant cette description avec celle des Zygopetalum (2% année, P. 336), on peut constater que les deux genres ont de grands rapports entre eux. L’Acacallis se reconnait surtout à l’onglet de son labelle d’une autre forme et muni d’appendices spéciaux, à son gynostème droit et non arqué, muni d’ailes très larges, et à sa tige portant une seule feuille. AGANISIA. — Genre décrit par LINDLEY dans le volume de 1839 du Botanical Register, et dont le nom dérive du mot grec aganos, qui signifie doux ou gracieux, allusion à l’élégance de la plante. En y réunissant le genre Koellensteinia, décrit par REICHENBACH en 1854, il comprend maintenant six ou sept espèces, disséminées dans les régions tropicales de l’Amérique. L’espèce primitive de LINDLEY, l’A. pulchella, originaire de la Guyane, a de grandes fleurs toutes blanches, sauf le labelle qui est jaune au centre et rouge à la base. On peut citer en outre l’A. cyanea, mentionné plus haut au genre Acacallis, l’A. éricolor, l'A. ionoptera, etc. Leurs caractères communs sont : « Sépales égaux, libres, étalés. Pétales presque semblables aux sépales. « Labelle fixé par un onglet très court à la base du gynostème, avec lequel 1% JANVIER 1894 2241 « il est articulé et mobile; lobes latéraux courts ou presque nuls; le médian « étalé, large, arrondi ou presque quadrangulaire, entier ou largement « 2-3 lobé; disque muni à la base d’une crète transversale glandulaire. « Gynostème dressé, demi-cylindrique, non prolongé en pied à la base, muni « de chaque côté au sommet d’un lobe court ou d’une longue dent. Anthère « terminale, en forme d’opercule, uniloculaire; quatre pollinies cireuses, « obovoïdes ou oblongues, comprimées, superposées par paires, reliées à un « petit rétinacle par un pédicelle aplati, oblong ou linéaire. — Herbes ter- « restres ou épiphytes, à tiges feuillées courtes, à la fin ordinairement renflées « en pseudo-bulbes. Feuilles peu nombreuses ou solitaires, plissées-veinées, « rétrécies en pétiole à la base. Scapes florifères naissant de la base des « pseudo-bulbes, dressés, dépourvus de feuilles, souvent grèles. Grappe « simple, lâche, à fleurs médiocres brièvement pédicellées. » Comme nous l’avons déjà fait remarquer (voir plus haut, p. 243), ce genre présente un caractère exceptionnel, qui le distingue de tous les autres du groupe : l’absence de pied à la base du gynostème. Il diffère encore de l’Acacallis par l’absence de menton, conséquence de l’absence du pied; par le labelle d’une autre forme, à onglet beaucoup plus court, mobile par suite de son articulation avec la base du gynostème; celui-ci est dépourvu des deux larges ailes de l’Acacallis, etc. ANGULOA. — Ce genre fut établi en 1794 par les botanistes RuIz et PAVON, dont nous avons déjà parlé, qui lui donnèrent ce nom en l’honneur de don FRANCISCO DE ANGULO, directeur général des mines de Pérou à l’époque de l’exposition de ce pays par les deux botanistes espagnols. Outre l’espèce primitive du genre, nommée À. wniflora, on connaît aujour- d’hui les À. Clowesii et A. Ruckeri; quelques autres formes sont considérées par les uns comme des espèces distinctes, par les autres comme des variétés de l’un ou l’autre des trois types précédents. Toutes se rencontrent dans les Andes de la Colombie et du Pérou; où elles croissent à une altitude moyenne d’environ 2000 mètres. Ru1z et PAVON avaient très imparfaitement caractérisé leur plante, qui resta à peu près inconnue jusqu'à l’époque, il y a environ un demi-siècle, où M. J. LiNDEN l’introduisit vivante en Europe, ainsi que les deux autres espèces. Voici comment on caractérise actuellement le genre Anguloa : « Sépales presque égaux, larges, charnus, connivents en forme de globe, les « latéraux arrondis à la base, connés sous le pied du gynostème. Pétales 322 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES « presque semblables au pétale postérieur ou plus petits. Labelle articulé avec « le pied du gynostème, charnu, trilobé; lobes latéraux dressés, parallèles, « plus grands que le lobe médian, qui est étalé; disque muni d’une lamelle « plus épaisse dans sa partie médiane. Gynostème dressé, demi-cylindrique, « sans ailes, prolongé en pied à la base; clinandre tronqué ou prolongé anté- « rieurement en deux appendices. Anthère terminale, en forme d’opercule, « uniloculaire; quatre pollinies cireuses, ovales ou oblongues, très comprimées, « superposées par paires les inférieures plus petites, reliées à un rétinacle « ovale par un long pédicelle linéaire et aplati. — Herbes épiphytes ou ter- « restres, à tiges courtes partout peu de feuilles, renflées inférieurement en « pseudo-bulbes charnus. Feuilles amples, plissées-veinées. Scapes latéraux, « dressés, uniflores. Fleur grande, souvent penchée. » Ce genre est très facile à distinguer de ceux que nous venons d’étudier. Citons seulement comme diflérences faciles à saisir ses pédoncules wniflores et non pluriflores, et son périanthe à pièces relevées l'une vers l’autre en forme de globe, et non éfalées. Il est surtout voisin du Lycaste, avec lequel nous le com- parerons lorsque nous aurons étudié ce dernier. BATEMANIA. — Genre dû à LINDLEY, qui le décrivit dans le volume de 1835 du Botanical Register. Il est dédié à JAMES BATEMAN, célèbre orchidophile anglais, explorateur du Mexique et du Guatemala, dont il a décrit les Orchi- dées dans un ouvrage de grand luxe aujourd’hui rarissime; en traitant du genre Odontoglossum, nous avons cité un autre ouvrage de JAMES BATEMAN consacré aux espèces les plus remarquables de ce genre. LiNDLEY et la plupart des auteurs qui l’ont suivi ont écrit Batemannia; mais M. Verrcx (Man. Orchid., part. IX, p. 74) a eu raison de rectifier l’orthographe de ce nom en écrivant Batemania. | La seule espèce admise actuellement dans ce genre est celle qui fut décrite par LiNDLEY sous le nom de B. Colleys et qui est originaire de la Guyane anglaise. Toutes les autres qui y ont été rapportées depuis par divers auteurs, en ont été retranchées par BENTHAM et réunies aux Zygopetalum. Le Batemania se distingue des Zygopetalum en ce qu’au lieu d’avoir les sépales égaux et étalés, le sépale dorsal est dressé et notablement plus large que les latéraux; ceux-ci sont insérés tout au sommet du pied du gynostème, à une distance notable du sépale dorsal; le disque du labelle ne porte qu’une crète très faible; enfin les pollinies sont au nombre de deux et non de quatre. (Sera continué.) A. COGNIAUX. 1 JANVIER 1894 323 CONSEILS UTILES Dans certains endroits l’eau dépose du calcaire sur les feuilles et celles-ci prennent alors une couleur glauque peu plaisante à la vue. On enlève facile- ment ce dépôt en lavant les feuilles avec de l’acide acétique, du simple vinaigre de ménage à la dose d’une pinte pour quatre pintes d’eau. On relave ensuite avec de l’eau claire pour enlever les traces de vinaigre. Il est toujours très utile en hiver de mettre, suivant les besoins, une partie de pots, de tessons, de sphagnum et de terre fibreuse à l’abri du froid pour pouvoir être employés immédiatement en cas de nécessité. Il est très dange- reux d’empoter les plantes dans des matériaux trop froids. Beaucoup de jar- diniers n’y font pas attention et c’est cependant un point qui a une très grande importance; il en est de même d’arroser avec de l’eau trop froide ou trop chaude. L’eau d’arrosage, le Fournal des Orchidées l’a déjà dit, doit être à une température très proche de celle de la serre; ainsi, si la serre a une tempé- rature de 15° l’eau d’arrosage devra en avoir 12° à 18°. LS En cas de gelée il faut éviter soigneusement les courants d’air froids. Nous recommandons beaucoup d’avoir un avant-corps avec double porte là où les communications sont directes avec l’extérieur. Bien des plantes frappées par le courant froid meurent ou se remettent difficilement. Chez beaucoup d'amateurs et d’horticulteurs, les jardiniers employent les longues soirées d’hiver soit à confectionner, soit à réparer les lattis qui serviront à ombrager les serres pendant l'été. On doit peindre les lattes avant de les employer, et les cordes devront être bouillies dans de la poix avant d’être travaillées. Il est mauvais de peindre les lattis quand ils sont achevés ou tout au moins de recouvrir les cordes d’une couche de peinture. Celles-ci deviennent alors trop raides et se cassent facilement. *# 324 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Quand un bulbe d’Odontoglossum, de Cattleya ou de toute autre Orchidée est pourri, il faut le couper et enlever la pourriture jusque dans la partie vive. On recouvre ensuite la plaie de charbon de bois pilé en poudre. Il est préjudiciable à la santé de la plante de laisser fleurir un sujet faible; c’est le plus souvent l’épuiser complètement. Dans toutes les grandes collec- tions on coupe la tige florale après quelques jours de floraison, et on la pique dans le compost ou dans une petite bouteille qu’on place à côté de la plante. On peut ainsi, pendant quelque temps, faire admirer la beauté de la variété sans nuire à sa santé. Cette précaution est inutile pour un exemplaire vigoureux. Pendant les grands froids, quand on est obligé de chauffer beaucoup, il faut jeter beaucoup d’eau dans les sentiers de la serre et sous les tablettes; on répandra aussi de l’eau sur les tuyaux pour faire de la vapeur. La chaleur sèche est nuisible à la plupart des Orchidées. Le Fournal des Orchidées à souvent recommandé de ne pas amonceler sous les tablettes des vieilles feuilles mortes ou des herbages, ainsi que cela se pratique dans les cultures anglaises, car c’est introduire inutilement des ver- mines dans les serres. Ne jamais peindre les bois de la construction ou les objets qui se trouvent dans une serre occupée par des plantes. L’odeur de la couleur leur est très nuisible. Nous avons vu beaucoup d’Orchidées perdre leurs feuilles à la suite de peinturages de ce genre. N’acceptez des conseils que de personnes autorisées et assurez-vous qu’elles le sont avant de les écouter. Il faut une longue expérience pour connaître la culture des Orchidées. N’achetez que de bonnes plantes saines, jamais de vieux fonds de collections : c’est souvent introduire la peste dans ses serres. Voyez et comparez, prix et plantes, avant de choisir un fournisseur, ET RECEVEZ LES MEILLEURS VŒUX POUR :1894 D’ IGNOTUS. PEHIrIES no ES. PETITE CORRESPONDANCE Le JOURNAL DES ORCHIDÉES ne sera pas suspendu et conti- nuera de paraître régulièrement à par le passé. la fin du présent volume comme Lire à la dernière page de la couverture de ce numéro, la prime offerte aux abonnés du JOURNAL DES ORCHIDÉES. NOUS REMERCIONS ENCORE UNE FOIS ici collectivement tous les correspondants qui ont bien voulu nous exprimer l’intérêt qu’ils portent au Journal des Orchidées ou lui promettre leur concours. Nous avons écrit directement à plusieurs d’entr'eux, mais on voudra bien nous excuser de ne pas pouvoir répondre par lettre à toutes les communications de ce genre, quoique nous en soyons très honoré et très touché. *X %X *# PLUSIEURS DE NOS ABONNÉS nous demandent s’il est indispensable qu’ils signent les communications qu’ils enverraient pour être insérées dans le Journal des Orchidées. Nous ne demandons pas mieux que de les publier sous leur signature ; mais s’ils y voient quelque i inconvé- nient, rien n’est plus facile que de remplacer leur nom par un signe quelconque X, Y, Z, ou par un pseudo- nyme, : X *% NOUS AVONS REQÇU de Sir TREvOR sien président de la Société royale d’horticulture de Londres et l’un des présidents d'honneur de L’ORCHIDÉENNE, deux inflorescences appartenant à deux très beaux hybrides obtenus dans sa collection, et qui ont déjà fait beaucoup parler d'eux, les Cypripedium X Lawrebel et C. X concolawre. Ces deux noms, assez heureusement choisis, rappellent l’origine des deux semis. Le premier est issu du C. Lawrenceanuwm fécondé par le C. bella- tulum, le second du C. concolor et du C. Lawrenceanum. Le C. X Lawrebel est assez bien intermédiaire entre ses deux parents. Il a le sépale dorsal orbiculaire lége- rement acuminé, vert clair à la base et blanc à la pointe, et entièrement recouvert d’un réseau de veines rouge vif. Les pétales assez courts, mais très larges, sont vert vif sur les deux tiers, et rose brunâtre vers l’extrémité, et portent sur toute leur longueur un grand nombre de points pourpre noirâtre assez gros, surtout vers le milieu. Le sabot allongé, renflé vers le centre, est brun pourpré. Le sépale inférieur est petit, vert vif avec quelques stries rougeâtres; l’une des deux fleurs de l’inflorescence a deux sépales latéraux très divergents. La tige florale est d’une grosseur et d’une solidité remarquables. Le C. X concolawre est de taille beaucoup plus petite, comme l’explique aisément son origine. Il a le sépale dorsal ovale, à peu près semblable en petit à celui du C. X Lawrebel, mais avec les veines moins foncées et la teinte plus uniforme. Les pétales courts, larges, ont la base vert pâle et le reste légèrement rosé, strié longitudinalement de quelques lignes roses plus foncées surtout sur les bords, et porte jusqu'aux deux tiers de sa longueur un grand nombre de très petits points noirâtres. Le sabot, de forme allongée, a la base rouge brunâtre foncé, et la pointe jaune grisàtre clair. Le sépale inférieur est vert pâle avec quelques lignes longitudinales rouges. ae LYCASTE X IMSCHOOTIA NA. La plante exposée sous ce nom au meeting de Londres du 12 décembre a obtenu un certificat de mérite. Exposée deux jours auparavant au meeting de L’ORCHIDÉENNE, à Bruxelles, elle avait reçu un diplôme d'honneur de 1re classe à l’unanimité et par acclamation. Cette intéressante nou- veauté est un hybride obtenu par le grand amateur gantois M. A. Van Imscxoor, entre Lycaste Skinneri et Maxillaria nigrescens. Elle sera décrite dans la Revue des Orchidées nouvelles du prochain numéro. %X X * LYCASTE LUCIENIANA. Cette nouvelle espèce, également exposée au meeting de L'ORCHIDÉENNE du 10 décembre par M. A. Van Iuscxoor, de Gand, à obtenu un Diplôme d'honneur de 1'° classe. : KE Vicomte pe N. Nous espérons pouvoir vous donner satisfaction prochainement dans le Journal même, si les nécessités de l’impression du livre le permettent. * * À P. D., Gand. Le cas dont vous parlez nest pas rare, et a été mentionné plus d’une fois dans le Journal. Plusieurs Oncidium, Phalaenopsis, etc. produisent de temps en temps des pousses à la place de fleurs sur la ‘longueur de leurs tiges florales. Nous avons même cité récemment le cas d’un Phalaenopsis Luddemanniana portant cinq tiges florales, qui toutes ont produit à leur extrémité des pousses au lieu de boutons. Enfin nous avons étudié il y a quelques mois le cas d’un Phalaenopsis qui avait formé des pousses sur ses racines. Ce phénomène se produit assez fréquemment sur un ou plusieurs des nœuds de l’Oncidium macranthum. Le mieux que vous ayez à faire en pareil cas est de couper la tige, car ces végétations fatisueraient la plante mère, au moins jusqu’à ce que les nouvelles pousses soient munies de racines suffisantes. Si, en outre de ces pousses, la tige porte également des fleurs normales, vous pouvez profiter de ces fleurs et ne couper la tige que quand elles seront passées. Si les pousses en question ont déjà quelques racines, vous pouvez parfaitement les mettre en pot et les cultiver, si vous croyez qu’elles en vaiïllent la peine. Il ne faut pas vous dissimuler que vous aurez longtemps à attendre avant que ces jeunes rejetons soient devenus des plantes de force à fleurir. L. L. LILLUSTRATION HORTICOLE deviendra à partir de 1894 le JOURNAL POPULAIRE DE L'HORTICULTURE par excellence et paraitra TRÈS RÉGULIÈREMENT LE 15 et le 30 DE CHAQUE MOIS. Elle sera de format grand in-8° et contiendra chaque fois, UNE MAGNIFIQUE . PLANCHE COLORIEE, 16 pages de texte, et de nombreuses gravures. LE NUMÉRO PARAISSANT LE 15 DU MOIS sera plus spécialement destiné aux PLANTES DE SERRE : Fougères, Palmiers, Cycadées, Broméliacées, Aroïdées, Plantes panachées, Plantes décoratives, etc. LE NUMÉRO PARAISSANT LE 30 DU MOIS s’occupera davantage de la FLORICULTURE ; des plantes en pleine terre ou en appartements et donnera les portraits en planches coloriées ou noires des plus belles nouveautés de l’année pour garnir les parterres, isoler sur les pelouses ou garnir les appartements. L'Illustration Horticole. journal de tous et pour tous, sera un journal d'informations et un guide pratique de culture. L'Hllustration Horticele, en dehors de sa rédaction très complète (elle s’est assurée le concours des plumes les plus compétentes de l’Horticulture) em- pruntera aux Journaux étrangers tous les articles intéressants, de façon à être une encyclopédie de ce qui parait ailleurs en toutes les langues. Prix de l'Abonnement : 15 francs par an, pour toute l'union postale Bureaux : 100, rue Belliard, BRUXELLES. TARIF DES ANNONCES ans L'LUSTRATION HORTIOLE et dans Ve JOURNAL DES ORCHIDES a partir de 1894. x Les annonces paraissant à la fois dans L’ILLUSTRATION HORTICOLE et dans le JOURNAL DES ORCHIDÉES offrent l'avantage eos) Sérieux qui puisse être présenté AUX producteurs ébhauxo industriels "horticoles pour faire connaître leurs Droit Ces journaux sont'lus par tous’ ceux qui s'oc- cupent d’horticulture. Leur circulation est univer- selle 3; ces journaux sont répandus dans le monde entier cb pacaissent chacun deux fois par mois. N. B. Un contrat passé avec une grande maison de graïnes lui assure le monopole des annonces de ses articles spéciaux. Il en est de même pour celles concernant les ORCHIDÉES et les PLANTES NOUVELLES DE SERRE, Prix des annonces dans les 2 journaux ensembles : Par Pour Pour Pour Pour l’année entière numéro 3 insertions 6 insertions 12 insertions ou 24 insertions Ürelpagertentiere:.#%2: 1.1 4 fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Wneldemipager te ere 5,080 » 60 » 100 » 180 » 800 Wngricrsidenpase "1 V0 25 » A5 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . . . . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page. . . . . . » 15 » 830 D ETE) » 90 » 150 Un huitième de page LL... 1) »,49 » 25 » 4O 2 4 V0) » 125 Unisefziemende pages: 21.00". sé D NZ DR 20 » 85 APE Ke On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDEES 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 10 et le 25 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. EAN PRIME AUX ABONNÉS du JOURNAL DES ORCHDÉRS M'étant rendu propriétaire de L'ILLUSTRATION HOR- TICOLE, en vue d’en faire un journal populaire consacre à loutes les branches de l'horticulture en dehors des Orchi- dées, je pense être agréable aux nombreux abonnés qui ont montré au JOURNAL DES ORCHIDÉES une sympathie _ constante, en les faisant bénéficier d’une réduction considé- rable sur le prix d'abonnement déjà très modéré de la nouvelle « Z'ZZLLUSTRATION HORTICOLHLS Ce prix sera fixé à 10 francs seulement Qu lieu de 15 francs) pour les abonnés du JOURNAL DES ORCHIDÉES. Grâce à cette faveur spéciale, nos adhérents recevront pour une somme minime deux journaux qui leur permettront de se tenir au courant des nouveautés et des nouvelles du monde entier dans toutes les branches de l’horticulture. Ri# Les inscriptions pour celle prime ne seront reçues que JUSQU'AU 19 JANVIER Lucien Linden. VS RD G sr À Lo d, Va . cs "à À 4" année. [5 JANVI ER 1894. Numéro 93. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RE DIGÉ\ ET, PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'HorTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, À. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, J.du Trieu de Terdonck,O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, À. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. Hubert, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G.. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqgz, G.Kittel, Baron de Meylhand, | et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, À BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE E LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les annonces paraissent à la fois dans L’Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, « ces semarquables publications, » comme dit la Revue de L'Horticulture belge et étrangère dans son numéro du 1% janvier 1894, offrent l'avantage le plus sérieux. qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leur circulation est universelle. Ne. BB. — Un contrat passé aveé une grande maison d’horticulture lui assure le #20nopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. L] : n ù Prix des annonces dans les 4 joumaux ensemble : E Par Pour Pour Pour Pour l’année entière numéro 3 insertions G insertions 12 insertions ou 24 insertions Unerpase entiere MP EPP fre 50 fr. 100 DOI) fr. 300 fr. 500 Uinekdemi passer Eee 0 » 60 » 100 » 180 » 800 Un tiers de:page M0) x et 05 » 45 » 80 DATE TNT » 225 Un Quart ide Das c MER NES ED 20 » 40 A 70) » 110 » 180 Un'Sixieme de DAaSe RENNES ETS » 80 D US 0) DJ e 70 » 150 Un ätwtieme de) page) WE NS » 40 » NZ » 125 Un/seziemel depasse AN AE 6 » OZ D 20) » 3 »URATO KG e > On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDÉES 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 10 et le 25 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. ARR © SA CE: Porpes, tuyaux et appareils les plus nouveaux et les meilleurs H. EMONIN, Ingénieur-Constructeur Fournisseur de la Ville de Paris, de l'État, des Grandes Administrations, etc. 32, rue de Bondy (près la porte St-Martin), PARIS, Envoi franco sur demande du Catalogue illustré de tous devis et renseignements. CHRYSANTHÈMES — CHRYSANTHÈMES — CHRYSANTHÈMES ‘ 400 variétés, — plantes fortes, prêtes à fleurir — très bon marché. VIOLE MES - VIOLE ME ES -_ VIOLE TES TOUTES VARIÉTÉS CONNUES MUGUETS à grandes fleurs. — GLAIEULS, 200 variétés des plus belles (Gandavensis et Lemoine). — FRAISIELS, à forcer très beaux. — FRAISIERS livrables en plantes, 200 variétés des meilleures à gros fruits et 4 saisons. — PiVOINES, 200 variétés. — IRIS GERMANICA, 7200 variétés. — PHLOX, 100 variétés. Disponibles chez : MILLET, Horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine). GATALOGUE FRANCO. 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SOMMAIRE DU 93* NUMERO Pages Causerie sur des Orchidées "XP VIN PONTS PR PRESS er ee RES Et OS PE ES ANR 325 Revue des OrchidéesemouvellesROHÉPEUNCONNUES RARE RE DE NE NP NE 328 Culture dés tMasdévalhiantennneenr ENT SEEN RS Er PIE RDA RENE NE CE 331 Les’brouliards et la-vésétation 210 00 ER ee EE TE RS RE CE 333 Ées Orchidées pour la fleur (coupée. 44e Qc DE EP ARR LE ON ARR EE NES 336 Le‘Disa-orandifora. 7" nue tree ts Nr SRRR er Et RU 339 LHORTICULTURE. INTERNATIONALE (Société Anonyme) Pare Léopold, BRUXELLES. ÉTABLISSEMENT SPECIAL pour Introduction, 1 Gulture 8 la Vente DES ORCGCHIDEER PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉS SUR DEMANDE Correspondance en français, anglais et allemand Les collections d'Orchidées de « L’'Horticuiture Internationale » sont actuel- lement les plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l’Europe; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n’est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. NOTA BENE. —— Étant son PROPRE IMPORTATEUR —— c'est-à-dire vendant loutes ses importations de pre- mière main -- L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut cèder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS et à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. Cest ce qui explique quelle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. 15 JANVIER 1894 325 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LX. La « Culture belge » jugée en Angleterre Un correspondant du Gardeners Chronicle prenait dernièrement à partie le Journal des Orchidées, et répondant à certaines remarques que nous avions faites dans une récente causerie, prétendait attribuer au climat spécial de la Belgique les bons résultats obtenus dans la culture des Orchidées dans notre pays. Il ajoutait qu’il voudrait voir le meilleur cultivateur belge placé dans les mêmes conditions qu’un des meilleurs cultivateurs anglais. La comparaison, je crois, n’est plus à faire, et ce n’est pas de ce côté que notre contradicteur pourra trouver gain de cause. Je ne crois pas, quant à moi, que la différence de climat joue ici un si grand rôle. Le point capital, c’est que nous comprenons la culture des Orchidées, en Belgique, d’une tout autre façon qu’en Angleterre, et je me permettrai d’ajouter : d’une façon plus rationnelle — exceptis excipiendis, bien entendu, et en mettant à part un certain nombre de cultivateurs d’Outre-Manche, qui, comme Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, n’ont de comparaison à craindre avec personne. J'ai expliqué dans ce journal, au retour d’un de mes derniers voyages en Angleterre, les différences considérables que j'avais constatées entre les pro- cédés suivis dans les deux pays. Mais on jugera peut-être que je suis ur mauvais témoin dans ma propre cause. Il est donc préférable de citer l'opinion des Anglais eux-mêmes, et voici des appréciations de juges compétents : Sir TREVOR LAWRENCE, président de la Société royale d’horticulture de Londres, écrivait, en novembre 1891, dans le Gardeners Chronicle : « Mon impression générale est que les genres qui sont populaires en Belgique y sont « admirablement cultivés... ar emporté avec mor quelques plantes en Angleterre, « uniquement comme des modèles de bonne culture. Les bulbes sont larges, durs et « bronzés, les feuilles épaisses, rigides et robustes ; les plantes sont très solides dans « leurs pois, ce qui tient à l'abondance des racines. Si de tels bulbes ne produisent « pas de bonnes floraisons, c'est que mon expérience ne m'a rien appris. 326 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES « Il en est de même avec les Cattleya et Laelia ; les bulbes sont clairs et solides, « presque chacun porte une spathe; les racines sont abondantes, et les plantes ont un « aspect général de vigueur auquel on ne peut se méprendre… « Il va sans dire qu'à Mariemont et chez MM. LiNDEN le Cattleya Warocqueana « était représenté en grand nombre. La nouvelle réintroduction du vieux C. labiata « présente les indices d'une remarquable vigueur et d'une excellente constitution. « Mans si superbes que füssent les Cattleya labrata, les C. Mendeli, gigas, Mossiae, « amethystoglossa, Leopoldi, etc., étaient bien près de les égaler, si même ils n'y « atlergnarent pas. » Un autre visiteur qui a publié la même année son compte-rendu dans le Garden and Forest, de New-Vork, sous le voile d’un pseudonyme, n’est pas moins élogieux ; il nous suffira de dire, pour faire ressortir la valeur des appréciations suivantes, qu’elles émanent du chef de cultures d’un des premiers jardins botaniques du monde : « Les attractions qu'offre cet établissement (L’HORTICULTURE INTERNATIONALE) « aux cultivateurs de plantes exotiques sont au moins égales à celles des plus grands « que je connais. Toutes les merlleures espèces de serre sont cultivées en quantités « énormes, et magnifiquement cultivées. Les Odontoglossum, Masdevalla, Cattleya, « Laelia, Vanda, Aerides, Dendrobium, sont représentés par des milliers de plantes, « et tous si pleins de vigueur qu'on a peine à se retenir du désir de les acheter... » Viennent ensuite quelques remarques sur la construction et l’arrangement des serres, la formation du compost; puis l’auteur ajoute : « Les arrosages sont bien plus abondants qu'on ne les voit pratiquer d'ordinaire « même pour les Orchidées; certaines, notamment les Odontoglossum et Vanda, sont « seringuées amplement plusieurs fois par semaine, même au printemps. Ce sont ces « procédés et ces aménagements, antant que je puis m'en rendre compte, qui donnent « les merveilleux résultats constatés à l'établissement. Il faut encore ajouter, il est « vvai, l’activité et l'expérience du culhvateur..…. Te recommande la visite de l'éta- « blissement de MM. LiNpeN aux personnes qui désireraient voir toutes les plus « belles Orchidées cultivées comme bien peu savent le faire. » M. Warson, de Kew, écrivait encore dans le Gardeners Chronicle du 11 novembre dernier : « Certainement les Orchidées en général, à l'étlablis- « sement de M. LiNDEN, sont splendidement cultivées. Ÿe n'ai jamais vu d'aussi belles « collections d'Odontoglossum, Masdevallia, Vanda et de Cattleya dans n'importe « quel autre endroit. » Un autre correspondant du Gardeners Chronicle, qui signe M. W., écrivait 15 JANVIER 1894. 227 le 23 décembre dernier : « À l'établissement de L’HOoRTICULTURE INTERNATIONALE, « beaucoup de Cattleya labiata éfarent en fleurs, et des Vanda, qui étaient remar- « quablement beaux, comme l'étaient aussi les Laelia purpurata. Les Odontoglossum « surpassaient tout ce que j'ai vu précédemment. Ÿ'ai remarqué que l’on donnait « plus d'eau et plus de ventilation, et moins de chaleur qu'on n'a coutume de le faire « en Angleterre; mans selon mor, l'excellence des Orchidées belges est due dans une grande mesure au climat. » À On voit que dans cette dernière appréciation, il n’y a qu’une hypothèse; pour moi, le climat ne peut avoir que très peu d'influence, étant très peu différent de celui du midi de l’Angleterre ; en revanche, comment peut-on ne pas attribuer une très grande partie du résultat à cette différence de soins que constatent tous les connaisseurs ? Je dis fous, car Sir TREVOR LAWRENCE éga- lement, dans l’article rappelé plus haut, faisait la remarque suivante : « F'ai « été frappé de constater qu'on donne en Belgique moins de chaleur artificielle et « plus d'air qu'en Angleterre; nl est vrai que le temps était chaud. Comme abris, les « claies de bois sont presque partout employées au lieu de toile; elles laissent certai- « nement pénétrer plus de soleil, tout en l'empêéchant de brüler. » M. NicHoLsoN, curateur des Jardins Royaux de Kew, a fait la même obser- vation à propos des abris; et je pourrais citer encore une série de remarques analogues à propos de procédés employés en Belgique, différents de ceux usités en Angleterre, et qui constituent des perfectionnements, ainsi que le constatent les citations précédentes. J'estime donc que ma démonstration est faite, et je croirais bien superflu d’aller chercher d’autres influences, telles que celles du climat, pour expliquer ce qui s'explique aussitôt par la différence de traitement. | Parmi les objections qui m'ont été faites en Angleterre, une m’a particulière- ment surpris, et c’est celle-ci : « Si nous cultivons nos plantes à sec, m'ont dit plusieurs jardiniers, c’est que nous avons beaucoup de variétés de grande valeur, et que nous craindrions beaucoup de les perdre. » J'avoue que ce raisonnement me paraît bien 1llogique. Ainsi, pour conserver l’existence d’un homme de haute valeur, il conviendrait de l’anémier! C’est, au contraire, les plantes les plus précieuses qu’il faut soigner le mieux possible. Les cultivateurs anglais supposeraient-ils donc que les plantes traitées selon la méthode belge vivent moins longtemps? Mais pour répondre par des exem- ples, sans les puiser chez nous, je citerai la collection DE CANNART D'HAMALE, dans laquelle figuraient des variétés très remarquables cultivées là depuis 328 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES plus de 25 ans; celle de M. KEGELJAN, de Namur, qui est de création plus récente, et qui renferme des Caftleya gigas, aurea, etc., en culture depuis 1873; l’Angleterre pourrait-elle citer un seul cas de longévité semblable du Cattleya auvea ? Nous avons en Belgique des amateurs qui possèdent des collections de création relativement récente, comme MM. VAN IMscHooT, JULES HYE, METDEPENNINGEN, chez qui l’on peut voir certains Cattleya et Odontoglos- sum, cultivés par la méthode belge, et qui sont là depuis dix et douze ans. Je pourrais citer bien d’autres exemples de ce genre, qui prouveraient surabon- damment l'excellence des cultures belges; et j’ajouterai que les jardiniers d'Angleterre qui ont compris la supériorité de notre méthode et l’ont adoptée, ont obtenu jusqu’à présent des résultats excellents, de même que sur le continent. [1 ne peut donc y avoir ici une question de climat, mais une question de traitement approprié. A plus forte raison ne saurait-il être question ici de la valeur respective de deux nations, et j'avoue que je n’ai pas été peu surpris de voir citer dans ce débat WELLINGTON, Lord WozsELEY et la Chambre des Communes, tout cela à propos de la culture des Orchidées! LUCIEN LINDEN. REVUE. DES. ORCHIDÉES NOUVELEES ON PEUNRCONNUES LYCASTE X IMSCHOOTIANA L. Linp. et COGN. — Superbe nouveauté dédiée à M. ALFRED VAN Imscoor, l’orchidophile gantois dont les belles collections sont aujourd’hui universellement connues, et qui l’obtint lui-même en fécondant, il y a six ans, le Lycaste Shinneri par le Maxillaria nigrescens. L’hybride a tous les caractères génériques du Lycaste et, au premier abord, n’a que bien peu de traits qui rappellent son père, le Maxillaria mgrescens; on croirait plutôt à une intervention du Lycaste cruenta. Mais M. VAN IMscHooT nous affirme qu’il est bien certain de la parenté indiquée plus haat, et nous n’avons aucune raison de douter de sa parole. Le scape est grêle et flexueux, à gaînes lâches, très aiguës, d’un rouge 15 JANVIER 1894 329 brun, la supérieure formant bractée est notablement plus courte que l’ovaire. Les sépales sont étroitement ovales, velus intérieurement à la base, d’un jaune NN \ \ A I Fig. 72. — Lycaste X Imschootiana (d’après le Yournal of Horticulture). très pâle et criblés de gros points d’un pourpre foncé; le supérieur est obtus et à peine apiculé, les latéraux aigus et un peu acuminés. Pétales presque 330 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES aussi longs que les sépales, ovales-elliptiques, aigus, un peu poilus intérieure- ment dans leur partie inférieure, d’un jaune pâle avec de gros points d’un pourpre foncé assez rares dans la moitié supérieure mais très nombreux et presque confluents dans la moitié inférieure. Labelle un peu plus court que les pétales, d’un pourpre très foncé, avec de petites macules jaunes en séries dans la partie supérieure, et le lobe terminal d’un jaune citron; celui-ci est ovale, à sommet arrondi, à bords un peu ondulés-crépus; le disque présente à sa base une large et profonde dépression du côté extérieur. Le gynostème est d’un jaune citron dans sa partie supérieure, passant au pourpre inférieurement, presque noir en avant à la base; toute la face antérieure est très velue, surtout un peu au-dessus du pied. Anthère d’un blanc un peu jaunâtre. Cette plante de grand mérite a obtenu un certificat de mérite au Meeting de Londres du 12 décembre dernier. Exposée deux jours auparavant au 47° Meeting de l’Orchidéenne de Bruxelles, on lui avait décerné un diplôme d’hon- neur de première classe par acclamation. La planche coloriée qui en paraîtra prochainement dans la Lindenia, montrera que cette dernière distinction était bien méritée. TRICHOSMA SUAVIS LiNpL. var. MEULENAEREANA CoGx. — Ilya déjà plusieurs semaines, nous avons reçu de M. ARM. DE MEULENAERE, de Gand, deux belles grappes de Trichosma suavis. L'une était le type de l’espèce bien caractérisé, absolument semblable à la figure qu’en donne WiLLiAMS, Orchid Album, III, pl. 114. L'autre en différait notablement par la couleur du labelle : celui-ci était privé de la grande macule jaune médiane; le fond de sa couleur était entièrement du même blanc de crême que les autres pièces du périanthe ; ses lobes latéraux et le médian, de même que la face antérieure de la colonne, étaient fortement striées de pourpre violacé, au lieu du rouge-brun du type. Nous proposons de donner à cette forme curieuse le nom indiqué plus haut, en l'honneur du zélé amateur gantois à qui nous en sommes redevable. A. COGNIAUX. MILTONIA X JOICEYANA. — Cette plante très intéressante est, selon toute apparence, un hybride naturel entre le M. Clowesr et le M. candida. Les fleurs sont sensiblement intermédiaires entre celles de ces deux espèces; elles ont les pétales et sépales larges, acuminés, d’un jaune vif chargé de fortes macules et de barres transversales brunes, le labelle trilobé a les lobes latéraux 15 JANVIER 1894 331 arrondis, et le lobe antérieur étalé en éventail; il est d’un rouge lilacé dégradé jusqu’au blanc vers les bords. La plante a à peu près le port du M. Clowesi, d’après le Gardeners Magazine qui la décrit et en publie un beau portrait repré- sentant l’inflorescence. Cette plante a été exposée par M. le major J. JoicEey, à qui elle est dédiée, à un Meeting de la Royal Horticultural Society, le 8 août dernier. Elle y a obtenu un Certificat de 1°° classe. Gard. Mag., 30 décembre, p. 798. 3% ODONTOGLOSSUM CRISPUM VAR. THOMPSONIAE. Très belle variété qui a obtenu un certificat de mérite au meeting du 12 décembre de la Royal Horticultural Society; les fleurs sont d’un modèle parfait, les pétales très larges, donnant à l’ensemble de la fleur un aspect arrondi. Les segments sont richement maculés de rouge vif, et les sépales lavés sur les bords de rose lilacé. | La plante exposée à Londres portait une grappe de quinze fleurs, présentant un aspect superbe. Cette variété de choix est dédiée à Madame J. THoMpsoN, de Walton Grange, Stone (Angleterre). Gard. Chron., 16 décembre, p. 756. % YX STANHOPEA LOWI. — Nouvelle espèce qui a obtenu au meeting de Londres du 14 novembre un certificat de mérite ; elle a les pétales et les sépales d’un gris jaunâtre pâle, les premiers portant au centre de minuscules taches rouges peu apparentes. Le labelle est d’un blanc d'ivoire, l’hypochile présente à l’intérieur un petit nombre de barres pourprées. Le mésochile n’est pas muni de cornes. Cette espèce est originaire de la Nouvelle-Grenade, d’où elle a été introduite par MM. Hucx Low et Cie. Gard. Chron., 2 décembre, p. 688. Max GARNIER. CULTURE DES MASDEVALLIA Parmi les nombreux amateurs d’Orchidées auxquels j'ai eu l’honneur de rendre visite il y a peu de temps, il en est plusieurs qui me demandèrent la manière de bien cultiver les Masdevallia. C’est une Orchidée que j'aime beau- 332 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES coup, disaient-ils, mais comment nous y prendre pour les avoir beaux! Comment faire pour ne pas avoir les feuilles tachées ! Enfin de quelle manière les traitez-vous à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE où ils sont admirables? C’est avec beaucoup de plaisir que Je réponds à ces questions qui m'ont été posées de différents côtés. C'est une erreur de considérer les Masdevallia comme étant de culture difficile. On doit les tenir en serre froide; beaucoup d’air leur est indispensable; même en hiver on doit leur en donner chaque fois que le thermomètre marque 4 ou 5 degrés centigrades au-dessus de zéro à l’extérieur. Comme presque toutes les Orchidées, ils réclament une abondante lumière; toutefois, à partir du mois de mars on ne les laissera jamais exposés direc- tement aux rayons du soleil. L'humidité atmosphérique exerce également une grande influence sur la végétation de ces plantes; aussi, les sentiers et les tablettes doivent-ils être humectés plusieurs fois par jour. Leur rempotage doit se pratiquer en septembre ou octobre dans un mélange de fibres et de sphagnum en parties égales. On y procède absolument comme pour les Odontoglossum. Ils s’accommodent, du reste, parfaitement de la culture de ces derniers. Ce qui cause le désespoir de ceux qui cultivent les Masdevallia, ce sont les taches noires qui donnent aux plantes un aspect si désagréable. IL est à remarquer que ces taches se produisent presque toujours à la face inférieure de la feuille. Je les attribue aux ravages causés par les thrips et autres insectes microscopiques qui se tiennent ordinairement au revers de la feuille. On s’en débarrasse facilement par l’intoxication de l’air des serres par le tabac, et par de fréquents lavages à l’eau pure ou légèrement teintée de nicotine. On sait que les Masdevallia de la section des bella, Backhouseana, chi- maera, etc., émettent assez souvent des tiges florales à la partie inférieure; rappelons donc qu’on doit les cultiver en panier si l’on veut jouir de toutes les fleurs. Ainsi traités les Masdevallia prospèreront partout et se couvriront au prin- temps, et souvent même deux fois par an, d’une quantité de fleurs ravissantes. Tels sont les soins qui leur sont donnés à L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. J'aurai atteint mon but si ces quelques renseignements peuvent être utiles aux amateurs de cette charmante Orchidée de serre froide. J. LAVIANKNE. 15 JANVIER 1894 238 LES BROUILLARDS ET. LA VÉGÉTATION (Suite et fin, voir p. 290) Nous avons passé en revue les effets produits par le brouillard de Londres sur les plantes; examinons maintenant, toujours d’après le rapport du profes- seur OLIVER, l'influence de ces brouillards sur les fleurs. Les organes délicats des fleurs sont particulièrement sujets, on le comprend aisément, à souffrir de la viciation de l’air; leur surface, à peine recouverte d’une mince cuticule, laisse pénétrer facilement les substances vénéneuses dont l’air est chargé. Néanmoins, on constate des différences appréciables entre les divers seg- ments floraux, au point de vue de la façon dont ils se comportent dans l’air vicié, et résistent à son action. C’est ainsi que dans le Cattleya Trianae, par exemple, les sépales souffrent les premiers, les pétales ensuite, et en dernier lieu le labelle. Il en est à peu près de même dans le cas du Phalaenopsis Schilleriana. Chose remarquable, l’étude microscopique permet de constater que ces différences correspondent sensiblement à la présence d’un nombre plus ou moins grand de stomates; les sépales en présentent quelques-unes, réparties régulièrement sur la surface de ces organes; les pétales en ont à peu près deux fois moins dans le Cattleya Trianae; enfin le labelle en est absolument dépourvu. Dans le Phalaenopsis Schilleriana, les proportions sont différentes, mais le processus est le même. On voit donc que les stomates, ces ouvertures extrêmement petites et invi- sibles à l’œil nu, laissant cependant passer les matières solides en suspension dans l’air ou les matières gazeuses qui y sont dissoutes, et facilitent ainsi l’intoxication. Il est à remarquer que dans ce cas l’action est absolument localisée, et que les segments de la fleur souffrent d’une affection particulière à eux, indépen- damment de l’organisme de la plante qui peut rester sain. M. OLIVER attribue l'effet constaté, quand il est peu marqué, à une décomposition du plasma des 334 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES cellules. Par suite, des tissus délicats et présentant d’abondantes lacunes, comme ceux des pétales des Orchidées, s’affaissent plus ou moins complète- ment ; en même temps l’eau envahit les lacunes du tissu, ce qui produit leur transparence. Lorsque les pétales et autres segments jaunissent, cette coloration est causée par la formation dans les cellules de gouttelettes d’une huile jaune, et par l’ap- parition d’une coloration jaunâtre dans le protoplasme précédemment incolore. Lorsque les segments brunissent, on constate la présence d’un précipité foncé dans le protoplasme. L'étude de ces diverses modifications n’est pas suffisamment avancée pour permettre des affirmations absolues, et M. le professeur OLIVER ne formule que sous réserve les explications suivantes. Selon lui : 1° La décomposition du plasma est due à l’action directe de l’air chargé de matières empoisonnées sur les cellules vivantes. Il y a là un effet analogue à celui observé sur les feuilles, mais plus accentué, par suite de l'extrême déli- catesse des organes. Cette action immédiate est produite aussi bien par l'acide sulfureux, l’ammoniaque ou par une huile volatile. 20 Pa décoloration pourrait se relier à l'action de l'acide suliureusx M. OLIVER parle de cas dans lesquels les gouttes d’eau tombant du vitrage des serres sur des fleurs de Bouvardia auraient décoloré les parties sur lesquelles elles se trouvaient. Il se peut qu’il y ait ici une action analogue. La décoloration est plus rapide dans le cas du brouillard, mais il est possible que l’action de l’acide sulfureux (ou sulfurique) entre encore en jeu, jointe à une autre mal connue. 3° Quant à la coloration jaune, l’acide sulfureux ne peut suffire à en rendre compte. Elle pourrait être attribué à la pyridine, substance extrêmement vola- tile, dont les vapeurs paraissent les plus capables de produire cette coloration, que ne donne pas l’acide sulfureux. 4° Le précipité brun peut parfois être produit par le tannin présent dans les cellules; les fleurs blanches surtout sont sujettes à se tacher de brun çà et là sur la corolle. L’acide sulfureux ne produit rien de semblable; au contraire, il suffit d’une goutte de pyridine, évaporée sous une cloche à côté d’un Bou- vardia, pour former des taches identiques sur les boutons. L'examen histolo- gique montre que ces taches commencent à l’épiderme extérieur, et gagnent peu à peu les couches inférieures; or ces tissus renferment beaucoup de tannin. Le phénol en vapeur exerce deux actions différentes sur les fleurs d’un 15 JANVIER 1894 335 coloris blanc. Les unes, comme le Coelogyne cristata, le Camellia, etc. deviennent d’un beau brun chocolat. Les autres, comme les Cyclamen, Narcisses, etc. ne prennent aucune coloration, mais meurent néanmoins. M. OLIVER remarque que cette différence d’action ne se rattache nullement à une différence dans la résistance des membranes, ni à la présence ou l’absence de tannin. Des fleurs contenant beaucoup de tannin ont présenté tous les degrés de coloration, aussi bien que des fleurs qui n’en contenaient pas. % Il n’est pas possible, dans ce cadre forcément restreint, d'examiner en détail l'étude approfondie, au point de vue chimique, que fait M. le professeur OLIVER des diverses substances composant les brouillards Londoniens. Notons seule- ment quelques points qui peuvent intéresser le cultivateur, d’une façon géné- rale, et la conclusion curieuse de cette étude. L'un des effets des terribles brouillards dont nous venons de parler, c’est de diminuer considérablement la clarté du jour; on sait que pendant certaines journées, les habitants de Londres ne peuvent se passer de lumière. Beaucoup de plantes souffrent de cette obscurité, qui a pour première conséquence une interruption presque complète de l’assimilation d’acide carbo- nique. La transpiration, ou émission de vapeur d’eau par les feuilles, est nota- blement diminuée aussi; cependant les racines continuent d’absorber, de sorte que les cellules de la plante deviennent gonflées et gorgées de sucs aqueux. Enfin la respiration se ralentit à son tour, par suite de l’interruption de la circulation. Par suite, beaucoup de substances qui se trouvent dans les cellules ne sont plus oxydées, et tendent à s’accumuler dans les tissus. L'étude de ces effets montre combien il est indispensable de donner aux plantes de serre le plus possible de lumière, et de ne pas employer d’abris permanents. Une autre observation intéressante est celle qui a trait aux fumigations de nicotine, effectuées en brûlant du tabac. La nicotine rentre dans le groupe des substances de la série pyridine, et produit en grande quantité des effets nuisi- bles; aussi ne peut-elle évidemment être employée qu’en quantité très faible et d’une façon continue, et c’est ce qu’on obtient en employant le procédé belge, qui consiste à placer des débris de tabac humectés sur les tuyaux de chauffage. La conclusion de M. OLIVER est celle-ci : les cultivateurs de Londres et des 336 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES environs immédiats devraient construire des serres étanches, où l’air pourrait être filtré à son entrée, et les éclairer:à la lumière électrique lorsque la clarté fait défaut. Les effets vénéneux des brouillards peuvent être combattus en recouvrant les serres d’un abri de toile, dit M. OLIvER; de bons résultats auraient été obtenus de cette façon('). Enfin, voici la dernière phrase des conclusions de l’étude résumée ci-dessus; elle concorde trop bien avec la théorie générale soutenue par le directeur de ce journal pour que nous ne la citions pas textuellement : « Quant aux précautions de culture qu’il convient d’observer par le temps « de brouillard, l’expérience indique qu’une basse température et une atmos- « phère humide favorisent la bonne santé des plantes, quoiqu’elles ne four- « nissent pas, évidemment, une protection absolue... » Les arguments en faveur de cette théorie ont été déjà exposés dans ces pages à plusieurs reprises; aussi nous paraît-il superflu de répéter que ce n’est pas seulement dans les pays de brouillard, mais dans toute notre région tem- pérée, et dans toute l’Europe, que ces principes trouvent leur application. D' G. von HEERDTI. LES ORCHIDÉES POUR LA FLEUR COUPÉE Le journal américain Garden and Forest publie sous ce titre un très intéressant article dont nous extrayons les passages ci-après : .….La culture des Orchidées pour la fleur coupée est une chose relativement nouvelle. Il y a une demi douzaine d’années, il est vrai, il se vendait bien une fleur d’Orchidée de temps en temps, et il arrivait parfois que dans les céré- monies somptueuses figuraient des tiges de ces fleurs, provenant de collections privées ; mais il n’existait rien ressemblant à une demande régulière, ni, par suite, rien d’analogue à une offre régulière, et l’on vend aujourd’hui au moins 500 fleurs d’Orchidées là où l’on en vendait une il y a six ans. La pros- (x) Bien entendu, ces abris ne seraient placés qu’au moment où règne le brouillard, et comme les serres sont alors plongées dans l’obscurité, les abris ne changeraïent rien à la situation. Il n’y a donc pas contradiction avec ce qu’on a lu plus haut. L. L. 15 JANVIER 1894 337 périté de l'établissement de M. X... est une preuve que ce commerce a déjà pris de grandes proportions. Son rapide développement est dû en grande partie aux efforts de l’un des principaux fleuristes de la ville. Longtemps avant qu’il pût vendre une seule fleur d’Orchidée, celui-ci avait l’habitude d’en orner ses vitrines, et il obligeait quelquefois ses meilleurs clients à en prendre, fût-ce même à perte. Il les lançait ainsi, avec la résolution persévérante d’en faire des fleurs de vente courante. Il obtint à ce point de vue un véritable succès, si bien qu'aujourd'hui il vend très souvent de 500 à 1000 fleurs pour un seul mariage ou un bal, quelquefois même davantage. Ceci montre qu’il doit exister une offre constante, surtout à New-York, qui est le centre principal de ce commerce. On peut estimer à 125,000 francs la somme payée cet hiver aux marchands de fleurs coupées d’Orchidées de cette ville. Les plantes dont M. X... importe le plus sont des Cattleya. Ces plantes ne sont pas coûteuses ; elles sont faciles à cultiver, le public a appris à les connaître ; elles font un bel effet à la lumière artificielle, et l’on peut toujours s’en procurer. Le C. Trianae commence à fleurir à la fin de novembre et dure presque jusqu’à la fin de l'hiver; le C. Mossiae vient à son tour en avril et mai; le C. Gaskelliana en juin et juillet; enfin, en septembre et octobre le C. labrata autumnalis arrive en fleurs. Il y a une petite lacune entre les dernières fleurs de C. Trianae et les premières de C. Mossiae; M. X... pousse actuellement les C. Gaskelliana pour Pâques, et grâce à leur mode de floraison particulier, il ne doute pas de pouvoir les avoir en fleurs à temps. Il importe très peu de C. Percivaliana, parce que dans notre pays cette espèce fleurit en même temps que le C. Trianae, et paraît par conséquent superflue. Les fleurs de Cattleya se Vendent au détail de fr. 3,75 à 5 fr. pièce. Les Cypripedium viennent immédiatement après suivant l'importance des ventes ; c’est surtout le C. insigne, quoique l’on cultive aussi beaucoup de plantes de C. willosum et C. Lawrenceanum, et que l’on voie vendre aussi de temps en temps les fleurs de quelques hybrides de haut prix. On se sert beaucoup de Cypripedium pour faire des couronnes et des corbeilles et pour orner les tables. Le C. insigne est particulièrement précieux, car ses couleurs riches, mais un peu indécises, s’harmonisent avec presque toutes les autres nuances. En outre, c’est une plante très robuste, et qui réussit bien en plein air pendant l’été sous abri. Les Phalaenopsis sont employés en certaine quantité pour la vente des fleurs, surtout le P. amabilis, et en quantités moins importantes le P. Schile- 338 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES riana et le P. Stuartiana. Le P. grandiflora serait une excellente plante pour la grande culture, car sa fleur toute blanche est superbe, et la demande pour les Orchidées blanches est toujours supérieure à l'offre; mais elle est difficile à cultiver, et même plus que les autres Phalaenopsis, qui dépérissent souvent dans les cultures si l’on n’en prend pas grand soin. Le Dendrobium formosum giganteum, autre espèce à fleurs blanches, est également demandé, quoiqu'il ne soit pas aussi gracieux que les Phalaenopsis; mais il se conserve mieux. Le Dendrobium Wardianum et le D. nobile sont cultivés en grandes quantités, mais on ne coupe pas leurs fleurs d’ordinaire : on loue les plantes elles-mêmes aux fleuristes, quand elles sont en fleurs, et ceux-ci les placent à leurs étalages pour donner à ceux-c1 un aspect attrayant. Les fleurs d'Oncidium varicosum et d’O. tigrinum se vendent toujours bien, car elles sont très gracieuses et d’un riche coloris. Elles ne durent cependant pas très longtemps; elles produisent de très vigoureuses panicules, maïs cet effort semble les épuiser. Grâce à la beauté de ses longs racèmes infléchis, densément couverts de grandes fleurs dont le coloris va du blanc pur au blanc crème maculé de façon variable, l’'Odontoglossum crispum peut être classé probablement comme la plus précieuse de toutes les Orchidées pour la grande culture, mais c’est une plante coûteuse, difficile à cultiver, et tout à fait incertaine (’). Lorsque les bulbes ne mürissent pas parfaitement, que la chaleur est excessive en été, ou dans divers autres cas, les espérances du cultivateur sont déçues. Ici s’arrête à peu près la liste des Orchidées utilisées ici pour la fleur coupée. M. X... estime que plusieurs autres seront cultivées avec profit dans l’avenir; néanmoins il serait hasardeux de recommander l’adoption d’une espèce quel- conque pour la grande culture avant que l’on ait pu en faire l'essai. Le Dendrobium Phalaenopsis deviendra probablement une des espèces utiles dans l'avenir, car il est facile à cultiver; ses fleurs sont d’un coloris acceptable (sic), son racème est long et gracieux, et il se conserve bien. Toutefois 1l n’est pas encore suffisamment abondant pour pouvoir être vendu en quantités pour la fleur coupée. L’horticulteur dont 1l s’agit a sept grandes serres, ayant chacune de 30 à (1) Inutile d'ajouter que nous faisons toutes nos réserves sur cette appréciation; le lecteur les aura d’ailleurs faites spontanément. Même aux Etats-Unis, nous n’avions jamais encore entendu dire que l’Odontoglossum crispum fût cher ou difficile à cultiver. L. L. 15 JANVIER 1894 339 45 mètres de longueur, et la plupart sont remplies avec les 40,000 plantes qu’il a achetées dans ces deux dernières années... Beaucoup de plantes de Catileya Trianae étaient en fleurs, et plusieurs étaient des variétés remarquables ; l’une d’elles avait les fleurs presque blanc pur. La chance de trouver les variétés de choix dans de grandes importations est un élément très important, et ces variétés augmentent considérablement les chances de bénéfice. Dans une autre serre, où des pots de Cattleya Gaskelliana et de Vanda coerulea, étaient suspendus du côté nord, se trouvaient de beaux Azalées trapus, dont la floraison commençait déjà pour Noël, et une autre, garnie de Dendrobium et de Cattleya Mossiae du côté Nord, était remplie de Lis, d'Œillets et de Marguerites..….. Dans une autre serre j'ai remarqué une quantité de Cymbidium chuyneum et C. Mastersi, et il semble que M. X... considère ces espèces comme pouvant produire beaucoup pour la fleur coupée. LE DISA GRANDIFLORA Le jour de l’ouverture de la grande exposition de Kensington en 1867, trois personnes, parmi lesquelles se trouvait l’auteur de ces lignes, se tenaient dans un coin du grand jardin d’hiver; toutes trois prenaient beaucoup d'intérêt aux choses de l’horticulture. Elles passaient en revue le grand jardin d’hiver, alors dans toute sa nouveauté, et les grandes collections qu’il renfermait ainsi que les galeries. On bâtissait les plus beaux projets relativement à l'avenir de la Société d’horticulture reconstituée, espérances que semblait encourager spé- cialement l’afluence des visiteurs fashionables de South Kensington; mais, hélas! ce furent ces mêmes visiteurs qui faillirent bien causer la ruine de la Société. Pour eux, les serres et jardins et leurs dépendances constituaient simplement des endroits où ils pourraient se distraire et envoyer jouer leurs enfants. Les résultats de cet état de choses, nous les connaissons tous. La chûte fut rapide; tout l’argent que la Société avait dépensé fut perdu, les créanciers ne rentrèrent pas dans leurs avances, et même les canards décoratifs furent tués et mangés. Mais retournons à notre début; les deux autres personnes qui se trouvaient avec moi étaient feu JoHN STANDISH, de Bagshot, et DONALD BEATON, qui a 340 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES exercé comme écrivain horticole une influence si vaste et si utile; il avait sur les plantes et les choses de l’horticulture en général des connaissances plus étendues, je crois, qu'aucun autre homme que j'ai rencontré. Nous étions occupés à converser sur les nombreux objets intéressants qui s’offraient de toutes parts à nos yeux; STANDISH, qui était naturellement fier de pouvoir exposer ce jour là, pour la première fois en Angleterre, le Lis du Japon rayé d'or (Lailium auraium), que ROBERT FORTUNE lui avait apporté ou envoyé du Japon, le considérait comme la plus belle chose de l'Exposition — « non, dit « le vieux DoNALD, il est très beau; mais voici quelque chose qui le laisse « loin en arrière. » Près de nous était un groupe de Disa grandifiora, exposé par M. CHARLES LEACH, de Clapham Park. « Vous avez produit, dit-il à « STANDISH, tout simplement une plante en fleur, remarquable assurément « par son coloris, mais à laquelle vous avez pu ne donner que peu de soins et « d'attention, tandis qu'ici l’exposant a surmonté des difficultés qui avaient « jusqu’à présent rendu la culture de cette plante impossible; car elle a été « bien des fois introduite, mais personne n'avait paru pouvoir l’établir. » Le Disa grandiflora, tout le monde le sait, est une Orchidée terrestre, et ne se rencontre que dans une seule localité du monde connu, dans un ravin au sommet de la montagne de la Table, au Cap de Bonne Espérance. C’est de là que M. LEACH reçut ses bulbes, grâce à un correspondant. Les plantes poussèrent, mais M. LEACH remarqua que, à la différence des autres Orchidées, qui prennent une période de repos après la floraison, les Disa semblaient ne pas en demander. Immédiatement après, de nouvelles pousses commençaient à faire leur apparition; de sorte qu’au lieu de les laisser se mettre en repos, il continua à les faire végéter, et il obtint comme résultat la magnifique série de tiges florales dont nous avons déjà parlé, et que mon vieil ami avait déclaré être la chose la plus remarquable qu'il eût jamais vue en horticulture. Grâce à l’obligeance de M. LEACH, je devins alors possesseur d’une plante; depuis cette époque je l’ai cultivée avec plus ou moins de succès. À une cer- taine époque je m’en trouvais si bien fourni que je pus en donner beaucoup de plantes; d’autres fois je me trouvais presque au bout de mon stock. (Sera continué.) PETITES ET NOM ELLES PETITE CORRESPONDANCE Le JOURNAL DES ORCHIDÉES ne sera pas suspendu et conti- nuera de paraître régulièrement à Ia fin du présent volume comme par le passé. LES SOUSCRIPTIONS REÇUES POUR L’ILLUS- TRATION HORTICOLE (nouvelle série) ayant dépassé le chiffre de notre stock destiné au service des abonne- ments, un nouveau tirage a dû être commandé d’ur- gence, et nous prions, par suite, les derniers abonnés inscrits de vouloir bien patienter quelques jours. Le numéro qui paraît le 15 janvier leur sera adressé sous peu, et celui du 30 leur parviendra à la date exacte en même temps qu'à tous les abonnés. D'autre part, en présence de ce succès, nous décidons de PROLONGER JUSQU'A FIN FÉVRIER PROCHAIN la faveur accordée aux abonnés du Journal des Orchidées de s’in- scrire pour la nouvelle Z/ustration Horticole au prix réduit de 10 francs par an. Pour gouverne, nous n’inscrivons personne d'office. ce LA CULTURE DES ORCHIDÉES POUR LA FLEUR COUPÉE peut rapporter des bénéfices consi- dérables, nous l’avons dit souvent, et l’article que l’on aura lu plus haut dans le Corps de ce numéro en fournit encore une nouvelle preuve. Le Gardening World, de Londres, dans son numéro du 30 décembre, consacre également un article à cette question, et parle avec raïson des bénéfices que peut produire le Cattleya labiata à floraison automnale, ainsi que beaucoup d’autres espèces, Cattleya, Cypripedium, etc. Toutefois notre confrère ajoute une objection qui n’en est pas une, et que chacun aura faite. Si l’on achète, dit-il, un Cattleya ou un Cypripedium 25,000 francs, les fleurs se vendant environ 1 shilling pièce (1 fr. 25 e..), on n’aura pas de bénéfice, au contraire, Cela va de soi, et nous supposons que M. le baron SCHRÔDER, Dir TREVOR LAWRENCE et les autres grands amateurs d'Angleterre ou du continent qui paient pour des Orchidées des prix aussi élevés ne se proposent pas de les utiliser pour la grande culture. Ce ne sont pas les variétés hors ligne que l’on choisit ordinairement pour cet objet. On n’en trouverait Jamais assez. # #k % A PLUSIEURS CORRESPONDANTS qui félicitent le Journal des Orchidées de sa bonne rentrée. Vous vous trompez assurément en voyant autre chose qu’un compliment dans la note « Fausses sorties », publiée dans le dernier numéro de la Revue en question ; elle est au contraire très élogieuse pour l’Ilustration Horti- cole et le Journal des Orchidées. Oyez plutôt : « Nous apprenons avec le plus vif plaisir qu’à la demande géné- rale, les deùx journaux édités par M. Lucien LINDEN, et dont il avait annoncé la regrettable intention de cesser la publication, le Journal des Orchidées et l’Illustration Horticole, continueront de paraître comme par le passé. Nous ne doutons pas du succès de ces remarquables publications et nous félicitons notre confrère de ne pas avoir persisté dans sa première décision, » La petite citation qui précède n’est là évidemment que comme un repoussoir, destiné à faire mieux res- sortir, par la loi des contrastes, les sentiments de bonne confraternité de notre consœur gantoise à l’égard de ses confrères bruxellois. Ne voyez donc pas dans ce raffinement de courtoisie une fausse sortie; c’est au contraire une sortie très franche et très cordiale. Le directeur de la dite Revue avait du reste été tenu au courant de nos projets, et ce n’est pas lui qui pouvait se méprendre sur nos intentions. Nous lui réciproquons donc ses compliments, * * * M. P. (Gironde). — Les plantes dont vous parlez, établies au printemps, et qui fleurissent actuellement pour la seconde fois, doivent certainement recevoir un bon repos après la floraison et jusqu’au milieu ou à la fin de mars. Quant aux plantes importées au commencement de l’hiver et dont les nouveaux bulbes ne sont pas complè- tement müris, la question est assez délicate. [l est pos- sible que ces bulbes ne mürissent pas bien et pourris- sent; dans ce cas, il n’y a qu'une chose à faire, c’est de les couper un peu au-dessus de la base, pour que la pourriture ne se propage pas au reste de la plante. * Dans tous les cas, ces importations doivent être mises en végétation immédiatement. Il est clair que les plantes ont subi pendant leur voyage un repos suffisant, et qu’en le prolongeant encore, vous risqueriez de les épuiser. Si les pseudobulbes n’ont pas pu mûrir sur pied ni depuis le collectage et l’expédition, ils ne müûriront pas davantage en repos dans vos serres, et par conséquent vous ne gagneriez rien à attendre. Le courant de la sève s’est déplacé et ne se portera plus maintenant de ce côté, mais vers les bourgeons qui formeront des pousses nouvelles; et e’est ce qui explique que parfois les pousses non aoûtées complètement pourrissent au lieu de s’achever. Quant aux nouvelles pousses, elles seront produites, soit par les jeunes yeux, si ceux-ci sont suffisamment développés, soit par les anciens dans le cas contraire. Ces pousses seront naturellement assez faibles dans les deux cas, et il est extrêmement probable que vous n’aurez pas de floraison à la première saison, par suite de l’affaiblissement qui résulte de l’inachèvement des pousses de 1893 ; maïs l’année suivante, ce retard sera regagné. Quant à l'Oncidium nouvellement importé, portant une tige florale qui continue à s’allonger, et commen- çant à développer en même temps une nouvelle pousse, le mieux serait de retrancher la tige florale pour donner à la pousse toute la force de la végétation. Vous aurez ainsi un bulbe vigoureux, et ensuite une nouvelle flo- raison. Merci de vos gracieusetés, et toujours à votre dis- position. +'% EXPOSITION D'HORTICULTURE A TOURCOING. — À l’occasion de la célébration du centenaire de la bataille de Tourcoing, la ville de Tourcoing organise une Exposition générale de tous les produits de l’horti- culture, fruits, légumes, fleurs, plantes fleuries et plan- tes d’ornements, bouquets, etc., ainsi que des objets se rattachant à l'horticulture, tels que serres, appareils de chauffage, etc. Cette Exposition aura lieu à Tourcoing les 19, 20, 21 et 22 mai 1894. Tous les horticulteurs et les amateurs français et étrangers sont invités à y prendre part. Dès que le programme aura été élaboré, il en sera envoyé un exemplaire à toute personne qui en fera la demande à M. le Maire de Tourcoing. IDEQUE le 1* Volume de la LINDENIA AINSI QUE le 1% Volume du JOURNAL DES ORCHIDÉES. S'ADRESSER AU BUREAU DU JOURNAL. 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H°2 FRANCS PAR AN (1 FRANC PAR MOIS) pour les jardiniers seulement. Bureaux : 100, rue Belliard, BRUXELLES. ÉÈGa "à © 4ne année. [* FÉVRI ER 1894 Numéro 94. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDICG É ET PIE LME PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, : Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, À. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, \ Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’Brien, G. Mantin, J.du Trieu de Terdonck,0.de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, A. Hubert, A. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, À. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. EL | © TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L’Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture. Leur circulation est universelle. N. BB. — Un contrat passé avec une grande maison d’horticulture lui assure le d'OPODDE des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemble Pour l’année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dans les 2 journ dans les 2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière. . . . fr. 50 fr. 100 0075 fr. 300 : fr. 500 Une demi-page. . . . . » 80 » 60 » 100 » 180 » 800 Unitiers delpage 0e 525 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. - . . » 20 » 40 Dh 1710) DO » 180 Un sixième de page. . . » 15 » 830 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . .. » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 D HRTe » 20 > 195 D V7 KES On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDÉES 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mots. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ge seraient pas abonnées à l’un de ces journaux. BEC EE © S A Cr :E: Pompes, tuyaux et appareils les plus nouveaux et les meilleurs H. EMONIN, Ingénieur-Constructeur Fournisseur de la Ville de Paris, de l'État, des Grandes Administrations, etc. 32. rue de Bondy (près la porte St-Martin), PARIS. Envoi franco sur demande du Catalogue illustré de tous devis et renseignements. CHRYSANTHÈMES — CHRYSANTHÈMES — CHRYSANTHÈMES 400 variétés, — plantes fortes, prêtes à fleurir — très bon marché. VIOLETTES — VIOLETTES — VIOLETTES TOUTES VARIÉTÉS CONNUES k MUGUETS à grandes fleurs. — GLAIEULS, 200 variétés des plus belles (Gandavensis et Lemoine). — FRAISIELS, à forcer très beaux. — FRAISIERS livrables en plantes, 200 variétés des meilleures à gros . fruits et 4 saisons. — PIVOINES, 200 variétés. — IRIS GERMANICA, 200 variétés. — PHLOX, 100 variétés. Disponibles chez : MILLET, Horticulteur à Bourg-la-Reine (Seine). CATALOGUE FRANCO. 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SOMMAIRE DU 94* NUMERO Pages | Pages Causerie sur les Orchidées. — LXI. . . . . 341 | Le 48me Meeting de « L’Orchidéenne» . . . . 348 Les Orchidées et les cultivateurs d’Orchidées en | Cypripedium calceolus X macranthos Barbey. . 351 Angleterre et en SBeleAque NC RE NT .. 345 | Etudes de Botanique élémentaire sur les Orchidées 352 LHORTICULTURE. INTERNATIONALE (Société Anonyme) Parc Léopold, BRUXELLES. ÉTABUISSEMENT SPÉCIAL gour l'introduction, la Culture et la Vente DES ORCHIDÉES PLANTES ÉTABLIES IMPORTATIONS IMMENSES CATALOGUES ET OFFRES ENVOYÉ SUR DEMANDE Correspondance en français, anglais et allemand {= Les collections d'Orchidées de « L'Horticulture Internationale » sont actuel- lement ies plus variées, les plus vastes, et les plus importantes de l'Europe; quarante-huit serres spacieuses leur sont attribuées et leur culture n’est sur- passée nulle part. Les listes d'importations sont communiquées à toutes les personnes qui en font la demande. Nota BENE. —— Étant son PROPRE IMPORTATEUR — c'est-à-dire vendant toutes ses importations de pre- mière main -- L'HORTICULTURE INTERNATIONALE peut céder ses plantes en sujets BEAUCOUP PLUS FORTS ei à BIEN MEILLEUR COMPTE qu'on ne les trouve généralement dans le commerce. C’est ce qui explique qu’elle met en vente d'aussi beaux exemplaires à un prix aussi réduit. 1% FÉVRIER 1894 341 CAUSÉRIE SUR LES ORCHIDEES LXI. — L’importation des Orchidées On sait que la reproduction des Orchidées en Europe ou la division sont bien loin de suffire aux besoins des amateurs, dont le nombre augmente constamment, et dont les collections s’enrichissent et s’accroissent sans cesse. Jusqu'ici donc, et pour bien longtemps encore, la seule source où l’horticulture peut s’approvisionner d’Orchidées pour fournir au commerce considérable auquel elles donnent lieu, c’est l'importation directe des pays d’origine. C’est ainsi que les quelques grands établissements qui ont centralisé ce commerce en Europe entretiennent constamment des collecteurs chargés d’aller explorer les régions tropicales de l'Amérique, de l’Asie, de l’Afrique et quelques parties de l'Océanie, pour y découvrir les espèces nouvelles qui restent encore cachées dans ces pays et y recueillir en grandes quantités les espèces déjà connues. Ces explorations, on le concevra aisément, sont très difficiles et très coû- teuses. Le collecteur qui part à la recherche des Orchidées doit s’enfoncer dans des pays peu praticables et le plus souvent privés de tout moyen de com- munication, gravir de hautes montagnes, pénétrer dans les forêts vierges, et, s’il veut découvrir des plantes nouvelles, s’avancer dans les passages les plus difficiles où personne n’a pénétré avant lui. Il doit emmener avec lui des porteurs munis de mules ou de chevaux pour lui frayer le chemin, recueillir les plantes (parfois en abattant les arbres sur lesquels elles croissent) et enfin les rapporter à un port d'embarquement d’où elles seront expédiées en Europe ; heureux encore si un accident au passage d’une rivière, une chûte dans un défilé dangereux, un faux pas d’un cheval ou d’une mule, ne lui fait pas perdre tout ou partie des caisses contenant son précieux butin. Des malheurs de ce genre ont fait perdre à la science, pour ne citer que peu d'exemples, les collections faites par M. J. LINDEN, en 1842, dans les montagnes d’Aroa, à Urachiche, Varitagua, Barquisimeto, Quibor et jusqu’auprès de Tocuyo; celles de Schlim et Triana, dans la province d’Ocaña, dispersées à la suite de l’attaque d’un courrier lors des premiers troubles politiques de 1867r,etc.,etc. 342 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES On se fait aisément idée des difficultés, des fatigues et des privations de toutes sortes imposées aux collecteurs pendant ces voyages. Dans les régions peu explorées où doivent naturellement se porter leurs recherches, s’ils ont l’ambition de découvrir des plantes nouvelles, les animaux féroces sont souvent à craindre, fauves, serpents venimeux, scorpions, araignées géantes dont la morsure est parfois redoutable. Pour éviter pendant la nuit la visite de ces dangereux hôtes, le voyageur est obligé d'aménager des huttes élevées au- dessous du sol sur de forts poteaux, ou de dormir dans un hamac, et d’entre- tenir des feux tant que dure l’obscurité. Pour réparer ses forces, il doit se nourrir de biscuits, de conserves, de bouillon séché en tablettes, et du gibier plus ou moins appétissant que la chance lui fait rencontrer — heureux encore quand il ne rencontre pas des adversaires plus redoutables que ceux que je viens de mentionner dans la personne des voyageurs envoyés par quelque maison concurrente. Le collectage et l'expédition des plantes donne lieu à quelques remarques pratiques que Je passerai rapidement en revue, car elles intéressent non seule- ment les importateurs, mais aussi les acheteurs de plantes importées, et se rapportent parfois à des particularités de la vie des Orchidées utiles à connaître pour les cultivateurs. L'époque à laquelle sont recueillies les plantes a une grande importance. Il n’est nullement indifférent de les arracher, c’est-à-dire d'interrompre leur végé- tation, et de leur faire subir un long voyage, à une époque quelconque de l’année. Pendant qu’elles sont dans les caisses et sur le bateau, les Orchidées sont soumises à une température relativement basse, privées d'humidité, d’air et de lumière. Il est clair qu’elles ne peuvent pas, dans ces conditions, continuer de végéter. Supposons que les plantes soient expédiées au moment où leurs pousses sont en plein développement; ces pousses s’allongeront encore partiellement, grâce à la force acquise, mais elles s’étioleront, resteront pâles et chétives; lorsque les plantes arriveront en Europe et seront replacées au jour et dans une atmosphère appropriée, il sera trop tard pour qu’elles reprennent leur végé- tation normale. Les pousses inachevées ne pourront pas mûrir, et pourriront. On conçoit aisément, d’après ce qui précède, que l’époque de beaucoup la plus favorable pour le collectage et l'expédition des Orchidées est celle où les pousses sont mûries, et où le repos commence dans le pays d’origine. Dans ces conditions, il va de soi que l’ordre naturel des choses n’est pas sen- 1° FÉVRIER 1894 343 siblement troublé. Le repos que les plantes allaient prendre dans leur patrie, elles le trouvent dans les caisses d’expédition. Remises en végétation après leur arrivée en Europe, c’est-à-dire au bout d’un laps de temps normal, elles pos- sèdent toute la vigueur qu’elles auraient eue dans les circonstances ordinaires. La saison des grandes pluies, c’est-à-dire de la végétation la plus active, s'étend en général, dans les régions tropicales où croissent les Orchidées, du mois de mai, Juin ou juillet jusqu’en novembre ou décembre. C’est donc pen- dant l'hiver que se présenteront les conditions les plus favorables pour l’envoi des plantes; celles-ci arriveront en Europe au printemps, et commenceront leur saison de végétation en même temps que les plantes établies dans nos cultures. Les Odontoglossum, par exemple, ainsi que les Masdevallia et autres Orchi- dées-des régions froides, poussent presque toute l’année sans interruption, et les courts repos qu’elles reçoivent à l’état naturel ne sont pas fixés à des époques régulières. Par suite, elles peuvent être collectées et envoyées en Europe pendant toute l’année; il va sans dire que, pour elles aussi, on doit choisir le moment où une pousse vient de se terminer et est convenablement müûrie. De même les Cypripedium, Orchidées terrestres sans pseudobulbes, qui croissent dans un sol constamment plus ou moins humide, peuvent être collectés toute l’année. Les Vanda, Angraecum, Aerides et autres plantes caulescentes sont à peu près dans le même cas; elles n’ont pas de saison sèche dans leur patrie, et par suite l’époque du collectage est à peu près indifférente. Enfin, il convient d’ajouter que les plantes collectées à contre-saison ne sont pas nécessairement destinées à périr en Europe. Il peut se présenter des cas particuliers où certaines espèces supportent le voyage plus tôt ou plus tard que de coutume; et les plantes qui arrivent dans des conditions un peu défectueuses peuvent ordinairement être rétablies grâce à des soins habilement dirigés. En tous cas, les amateurs, surtout ceux qui n’ont pas encore une longue expé- rience de la culture, agiront sagement en observant une grande prudence à l’égard des importations. Les plantes importées demandent un traitement spécial, qui exige beaucoup de tact; le Yournal des Orchidées a déjà donné, d’ailleurs, les indications nécessaires à ce propos. 2 .. Revenons au rôle du collecteur. Parti en expédition au mois propice, et ayant choisi l’endroit où il veut opérer, il établit son campement au centre du champ de ses opérations, et se met à l’œuvre avec ses hommes. 344 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES L'expédition s'étend généralement sur un certain rayon; une Orchidée croît rarement seule, et chaque espèce se rencontre d’ordinaire sur une aire assez vaste. On séjourne donc quelque temps à cet endroit, d’autant plus qu'il faut parfois une journée pour abattre ou dépouiller un arbre et ne récolter qu’un petit nombre de plantes. Lorsqu'on a réuni une charge assez importante, on retourne au quartier général, où l’on dépose les plantes, puis on se remet en quête, et ainsi jusqu’à ce que tous Les environs soient fouillés. Les plantes recueillies doivent être préparées au voyage. Avant de les emballer, on les fait sécher pour les mettre progressivement en repos. Il importe que les Orchidées ne conservent aucune humidité; autrement elles pourriraient pendant le voyage et arriveraient complètement gâtées. Le mode d'emballage a, pour la même raison, une très grande importance. Les caisses dont on se sert doivent être faites de planches épaisses et très solides, ne risquant pas d’être brisées par les chocs du transport. Il ne faut pas non plus que les rats, toujours abondants sur les navires, puissent les entamer et s’introduire à l’intérieur. On se servait autrefois de caisses vitrées, portant sur une de leurs faces une vitre épaisse protégée par un treillage de fil de fer; ce procédé n’est plus employé, et je crois qu’il ne présentait pas grande utilité. Les plantes n’ont pas besoin de lumière pendant le voyage, puisqu’elles doivent être en repos. Il n’est pas non plus bien nécessaire de percer des trous dans le bois des planches ; les fentes sont toujours suffisantes pour que l’intérieur des caisses soit aéré autant qu’il en est besoin; les trous laisseraient passer des insectes et même de petites souris. Les insectes peuvent causer beaucoup de dégâts aux plantes pendant un trajet qui dure plusieurs semaines; aussi le collecteur doit-il avoir soin de les enlever aussi complètement que possible avant de renfermer les plantes. Il est également indispensable de fixer celles-ci dans les caisses, afin que les pseudobulbes, les feuilles ou les tiges tendres ne soient pas blessés quand les caisses sont déplacées et retournées. Quand une plante a les feuilles ou les bulbes brisés, son aspect est beaucoup moins gracieux, et la pourriture gagne très vite ces organes mous et remplis de sucs. Pour immobiliser les plantes dans les caisses, on les serre parfois entre des lattes clouées en long ou en travers dans les parois; mais le meilleur procédé est certainement celui qui consiste à remplir complètement les inter- valles entre les plantes au moyen de copeaux, de paille, de vieilles feuilles 1% FÉVRIER 1894 345 # mortes ou de débris d’écorce. Toutes ces matières, en tous cas, doivent être parfaitement sèches. La sciure de bois ne convient pas pour cet usage, car elle est trop hygro- métrique, et lorsqu'un seul point est attaqué, la sciure s’humidifie et propage la pourriture dans toute la masse en très peu de temps. Une fois les plantes emballées, il ne reste plus qu’à transporter les caisses, à dos de mulet ou de cheval, au point d'embarquement le plus rapproché, où l’on pourra les mettre au chemin de fer ou sur un bateau pour se rendre au port d'embarquement pour l’Europe. Sur le navire qui doit les rapporter, on doit avoir soin de placer les caisses dans un endroit où la température ne soit pas trop élevée, assez loin des chaudières et à l’abri du soleil. Arrivées dans les ports d'Europe, à Liverpool, Londres, Anvers, etc., elles sont généralement reçues par un représentant N de l’importateur qui veille à ce qu’elles soient débarquées et expédiées à destination le plus tôt possible; elles ne tardent pas à être entre les mains du jardinier. IDÉES LES ORCHIDÉES ET LES CULTIVATEURS D'ORCHIDÉES EN ANGLETERRE ET EN BELGIQUE J'ai lu avec beaucoup d’intérêt les opinions exprimées, d’une part, par les horticulteurs, de l’autre par les botanistes, concernant la culture des Orchidées en Belgique et dans notre pays; à titre de cultivateur d’Orchidées, je désirerais apporter aussi le résultat de mon expérience. Ayant cultivé des Orchidées en Angleterre et en Belgique, on m'’excusera peut-être de formuler quelques remarques à ce propos. M. LUCIEN LINDEN, dans le Ÿournal des Orchidées, montre qu’il a d’ex- cellentes idées concernant les besoins naturels des Orchidées, une connaissance pratique de leur culture et des excellents résultats des méthodes scientifiques de ventilation des serres dans lesquelles elles sont cultivées, d’humectation abondante, et d'éclairage. Je suis absolument d’accord avec lui que les tablettes à claire-voie sont meilleures pour les plantes que les tablettes pleines couvertes de matières retenant l’humidité. Mais en essayant de faire une comparaison 346 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES entre nos cultivateurs et les Belges au point de vue des méthodes employées et du traitement général, M. LUCIEN LINDEN s’avance sur un terrain dangereux en ce qui concerne la culture des Orchidées, car il n’y a pas réellement de comparaison à faire. A la suite de ses remarques, M. W. WATSsoN, de Kew, vint à la rescousse, et dans une lettre judicieuse, pleine de bon sens, il représenta le jardinier anglais sous des traits plus favorables (*); lorsqu'il dit que « quiconque a eu l’occasion d'observer l'horticulture de différents pays doit admettre que les conditions climaté- riques et autres favorisent le cultivateur de certaines plantes dans un endroit plus que dans un autre, » il a raison, et tout le monde doit être accord avec lui. Ilne me parait pas nécessaire de démontrer à nouveau que les conditions climatériques et autres, non seulement d’une province, mais d’une localité peuvent favoriser ou gêner beaucoup la culture de certaines plantes ; c’est un fait suffisamment connu. On peut citer des centaines d’exemples concernant toutes les sortes de plantes, et je remarque à chaque instant que certaines espèces d’Orchidées réussissent mieux dans un endroit que dans un autre, malgré les soins attentifs donnés à celles qui ne réussissent pas. Par exemple, l’'Odontoglossum Alexandrae (crispum) PSE mieux en Belgique qu'il ne fait en Angleterre. Un cultivateur anglais peut aller en Belgique et essayer de cultiver r Odon- toglossum Alexandrae; il aura partout du succès, et les cultivera mieux qu'il ne pouvait le faire dans son pays. Un cultivateur belge peut venir en Angleterre, il peut être très habile à cultiver ces plantes dans son pays, néanmoins il n'aura pas régulièrement de bons résultats, et ne cultivera pas cette espèce aussi bien qu’en Belgique. C’est un fait que j’ai constaté par moi-même et chez d’autres. Il re convient pas d’attribuer trop d’importance à de légères varia- (1) Je n’ai pas besoin de répéter ici que je n’avais jamais représenté le jardinier anglais sous des traits défavorables, et que l’étalage de chauvinisme fait à ce propos me paraît absolument inutile et hors de saison. Quant aux différences climatériques signalées par M. WATSON, il est évident qu'elles existent, et que l’on ne saurait cultiver certaines plantes en Belgique ou en Angleterre de la même façon qu’en Espagne ou en Italie, par exemple. Maïs la question est de savoir s’il y a une grande différence entre le climat du midi de l’Angleterre et celui de la Belgique. En admettant que certaines Orchidées réussissent mieux en Belgique qu’en Angleterre, on pourrait du moins atténuer beaucoup cette différence par des soins appropriés. Or, tant qu’on s’obstinera, dans certaines collections d'Angleterre, à cultiver les Odontoglussum à une température trop élevée, à sec et sans air, on ne réussira pas à les avoir en bonne santé. 1 LE 1% FÉVRIER 1894 347 tions de méthode et de traitement, ni à la construction, ni à la grandeur des ventilateurs. Le cultivateur habile d’Orchidées est celui qui cultive bien les plantes dans des conditions climatériques défavorables, dans des serres mal adaptées, avec une ventilation insuffisante, un mauvais éclairage, etc. Il variera ses soins d’après les circonstances dans lesquelles il se trouvera, et donnera la plus grande attention aux besoins des plantes; et il en résulte qu’il n’y a pas de secret dans la culture des Orchidées; ni en Angleterre ni en Belgique, — c’est une simple question d’attention. Je pense que les Orchidées en général réussissent aussi bien dans l’un de ces pays que dans l’autre, mais l’Odontoglossum Alexandrae est une exception. I] est évident que le Belge a l’avantage en ce qui concerne les conditions clima- tériques et autres; en même temps, je ne puis dire ce que sont exactement ces conditions, n'étant qu’un simple cultivateur d’Orchidées. Peut-être est-ce que l'air est plus pur, ou peut-être aussi moins pur que dans nos îles. Mon avis est que le climat est mieux approprié pour les Orchidées, et que l’air en Belgique contient une sorte d’aliment pour l’Odontoglossum Alexandrae, aliment qui fait défaut ici. En Belgique l’atmosphère est chargée de gaz provenant de ma- tières animales et végétales en décomposition, et il n’en est pas de même en Angleterre, du moins pas au même degré (‘); à mon humble avis, et spéciale- ment dans les grandes villes et leurs environs, l’air est imprégné à un haut degré de gaz chimiques à la place (sic). Le terrain, dans la partie de la Belgique que j'ai habitée (Gand) est du sable pur, et par suite il absorbe et laisse évaporer l’humidité très rapidernent. Les jardins et les champs doivent être engraissés pour chaque récolte, autrement le produit serait maigre. L’engrais est répandu sur le sol à l’état liquide, et naturellement agit rapidement sur les plantes. Le principal engrais employé est l’engrais humain, qui est recueilli pendant la nuit par des milliers de voi- tures aménagées spécialement dans ce but, et que l’on emporte des villes dans toute la campagne. Les récoltes obtenues sont merveilleuses — supérieures à toutes celles que j'ai vues dans les meilleures terres grasses d'Angleterre. On connaît en Belgique la valeur de cet agent fertilisant, et on en fait usage; on la connaît aussi en Angleterre, mais le système de drainage qui y est appliqué l’entraîne dans les égoûts, souvent au très grand détriment de nos cours d’eau. (1) Nous respectons fidèlement le texte anglais. (Réd.) 348 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES La question est de savoir si notre système d’égoûts ne sera pas reconnu plus tard une coûteuse erreur et une calamité nationale. J'estime que l’air, en Belgique, doit être riche en substances nutritives qui sont bonnes pour la végétation, et peut-être pour les êtres humains. Mais que dire de l’eau, que l’on trouve en abondance à quelques pieds au dessous de la surface du sol? non pas de l’eau dure, comme est souvent la nôtre, mais de l’eau aussi bonne et parfois meilleure pour les plantes que l’eau de pluie. La nicotine, l’élément vénéneux du tabac, est généralement reconnue comme une substance précieuse pour tuer les insectes, et le tabac étant peu coûteux en Belgique, on peut en étaler des feuilles sous les tablettes, et les vapeurs qui s’en dégagent détruisent en effet les thrips d’une façon beaucoup plus efficace que nos fumigations, qui souvent tuent les d’Odontoglossum Alexandrae. Jai aussi l’idée que la vapeur de ces feuilles donne de la vigueur aux plantes. (Gardeners’ Chronicle, 13 janvier 1893.) H. A. BURBERRY. Nora. — Je ne ferai suivre cet article, quant à présent, d'aucun commen- taire ; ma réponse comporterait des développements trop longs. Je la publierai dans le prochain numéro. Je dois dire toutefois que les arguments developpés par M. BURBERRY ne me paraissent pas convaincants, et que je maintiens absolument ma manière de voir, exposée dans un article précédent, page 325. EE LE 48" MEETING DE “ L'ORCHIDÉENNE » Le 48° meeting, tenu le dimanche 14 janvier, a obtenu un succès des plus remarquables, tant par le nombre des Orchidées exposées que par le superbe choix de ces plantes. De l'avis des connaisseurs qui sont venus le visiter au cours de cette journée, c’est probablement le plus splendide depuis la fondation de la Société. Les Orchidées soumises au jugement du Jury remplissaient les tablettes sur toute la longueur du jardin d’hiver, et la distribution des récompenses n’a pas été chose facile, car presque toutes les plantes exposées méritaient des distinctions. 1% FÉVRIER 1894 349 v En dehors de cette superbe série, et hors concours, L’HORTICULTURE INTERNATIONALE avait exposé dans la galerie centrale deux énormes groupes de Dendrobium nobile et Wardianum en fortes touffes richement fleuries, mon- trant bien la haute valeur de ces deux espèces au point de vue ornemental. Les exposants étaient nombreux; parmi eux, il convient de mentionner notamment un nouveau venu dont le début a été un coup de maître, M. Mapoux. Nous citerons un peu brièvement, comme les Orchidées les plus remarquées : Les trois Cypripedium hybrides de M. G. WAROCQUÉ, parmi lesquels une forme rappelant quelque peu le C. Dayanum, et une autre d’une beauté remar- quable, à pavillon entièrement pourpre brunâtre; Le Cypripedium montanum Imschootianum, d’un coloris très attrayant et distinct ; le Laelia anceps alba, superbe; l’Odontoglossum Fenningsianum pauci- guttatum, riche forme à segments bordés de jaune vif; le Cypripedium Ashbur- tomae expansum, à fleurs très amples; le gracieux Selenipedium Wallisi, les Lycaste lasioglossa et L. Poelmani, dont le rapprochement était fort intéressant; le L. lanipes, en forte touffe chargée d’un: grand nombre de fleurs; le L. Den- mngsiana, le Cypripedium X Lathamianum inversum, d’un coloris vif; le Cattleya Schrôderae alba, le Milionia Roezli alba, à fleurs d’un blanc pur, sauf la macule jaune d’or du labelle ; le Dendrobium X Leechianum, bien coloré, de M. A. VAN IMscHoo7T; Le superbe Cypripedium X Denisianum, comparable à un beau type de C. X Morgamae; le C. Curtisi superbum, bien coloré; le C. Argus Moensr, d’un grand modèle, très richement maculé; le beau lot d'Odontoglossum crispum, comprenant vingt formes variées, remarquables; la Série d’excellents Cypri- pedium hybrides, parmi lesquels le C. X amabile, le C. X Measuresianum, le C. X Lathamianum superbum, le C. X uno, le C. X nitens, etc.; l'Odonto- glossum Andersoni, bien fleuri; le Laelia anceps atrorubens, d’un beau coloris foncé; le C. Trianae delicata, ayant les pétales et sépales blancs; l’Oncidium Forbesi, à grandes fleurs; le Phalaenopsis amabilis, le Lycaste Shinneri, de M. Mapoux; Les ravissants Cattleya Schrüderae delicata et Laelia ancebs candidula, d’un coloris très pâle; le Cypripedium insigne et le Dendrobium X Ainsworth, en belles touffes bien fleuries, de M. DE LANSBERGE ; L'Oncidium ornithorhynchum, en plante de taille moyenne, mais formant un massif de fleurs, exposé par M. FL. PAUWELS; Le Cattleya amethystoglossa Treyeranr, variété très distincte et élégamment 350 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES colorée; le beau Cattleya hybride (C. gigas X C. Trianae), et le Caïtleya Schroderae Morganiae, de M. TREYERAN; Le bel Odontoglossum sp., de M. DALLEMAGNE: Le très remarquable Odontoglossum Wambekeanum, forme maculée comme les hybrides du groupe Anderson, mais à fleurs très grandes et très étoffées, de M. CH. VAN WAMBEKE; L'Odontoglossum Rossi rubescens, à grandes fleurs bien colorées; le superbe Cypripedium X Pauli, hybride d’une élégance remarquable, et le C. Ashburtoniae expansum, à fleurs de grande dimension, de M. G. MITEAU; Le superbe Maxillaria Lindeniae, à fleurs très grandes et très amples, d’un blanc de lait immaculé sauf deux ou trois lignes rose pâle sur les pétales et une macule jaune d’or sur tout le labelle; le Cypripedium X Madouxianum, au pavillon très richement maculé sur toute sa surface de gros points pourpre noirâtre sur fond blanc; l’Epidendrum Wallisi var., portant sur les segments de fortes macules pourpre noirâtre; les Cattleva Trianae et C. Trianae quadricolor, ce dernier d’un coloris très vif; les Phalaenopsis Schilleriana, Cypripedium X Lee- anum, Odontoglossum Halli xanthoglossum, Angraecum eburneum superbum, Vanda suavis vay., Cattleya hybride (Mossiae X Percivaliana), de M. LINDEN; Le beau Laelia anceps alba et l’Odontoglossum Andersoni, de M. CHAUMONT; L'Odontoglossum crispum, d’un bon modèle, de M. ALBERT MADOUX: Le Cypripedium hybride, de M. Juzes Mapoux. Le Jury était composé de MM. J. LiNDEN, président, ÉM. Ropicas, secrétaire, KEGELJAN, G. WAROCQUÉ, A. VAN IMSCHOOT, HUYBRECHTS, FL. PAUWELS, DU TRIEU DE TERDONCK, VAN WAMBEKE et VAssEUR. Il a décerné un grand nombre de récompenses, parmi lesquelles nous citerons seulement les suivantes : Diplômes d'Honneur (!) de re classe aux Cattleya amethÿstoglossa var. Treyerani, de M. TREYERAN, à l'unanimité et par acclamatron ; Maxillaria Lindeniae, de M. LINDEN, à l'unanimité et par acclamation ; Cypripedium X Madouxianum, de M. LINDEN, à l'unanimité; (1) Rappelons que les Diplômes d’honneur sont réservés spécialement aux nouveautés, tandis que les Certificats de mérite sont décernés aux plus beaux types ou aux variétés les plus remarquables d'espèces déjà connues. 1° FÉVRIER 1894 351 Cypripedium X Denisianum, de M. MApoux, à l'unanimité; Cattleya hybrida (gigas X Trianae), de M. TREYERAN ; Cypripedium hybride, de M. G. WAROCQUÉ; Odontoglossum sp, de M. DALLEMAGNE ; Cypripedium X Paul, de M. G. MITEAU; Epidendrum Wallisi var., de M. LINDEN ; Odontoglossum Wambekeanum, de M. VAN WAMBEKE ; Cattleya hybride (Mossiae X Percivaliana), de M. LINDEN. + + CYPRIPEDIUM CALCEOLUS X MACRANTHOS BARBEY M. le conservateur de l’herbier BoissiER, à Genève, a eu l’obligeance de nous adresser un opuscule, accompagné d’une magnifique chromolithographie du Cypripedium calceolus XX macranthos BARBEY, qui est à notre connaissance le premier hybride de la section des Cypripèdes rustiques à feuillage caduc et annuel. à Il y a une dizaine d’années environ qu’un horticulteur de Sibérie expédia à feu M. EDMOND BoIssiER, ce célèbre botaniste suisse, un lot de Cypripedium macranthum, qui fut réparti dans plusieurs cases des rocailles de son jardin botanique alpin à Valleyres. Une fois que ces exemplaires furent bien rétablis, on constata lors de leur floraison que certaines touffes étaient bien des C. macranthum, tandis que d’autres plantes avaient des fleurs plus petites, moins sphériques, plus pâles et enfin que certains pieds de la même impor- tation étaient identiques au C. calceolus. Après un examen attentif, M. BARBEY est arrivé à la conviction que ce Cypripède étrange et distinct était bien intermédiaire entre les C. #acranthum et C. calceolus; d’après les informations prises dans la localité de la Sibérie occidentale d’où provenait cet envoi, il est résulté que ces deux éspèces croissent pêle mêle dans les forêts de bouleaux et que par conséquent elles pouvaient se féconder facilement entre elles. La superbe chromolithographie, de 0"48 de longueur sur 0"32 de largeur, qui accompagne cet opuscule, représente parfaitement les deux espèces avec leur hybride naturel, ainsi que les dessins d’une rigoureuse exactitude de tous leurs caractères botaniques. 352 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Si quelques Orchidophiles belges, anglais, français, américains ou autres, possèdent dans leurs serres les plus riches et les plus belles collections d’Or- chidées exotiques, deux modestes amateurs suisses peuvent être fiers de cultiver, dans les rocailles de leur jardin alpin, la plus belle série de Cypripèdes rustiques à feuillage caduc et annuel. Ces deux collections, composées en majeure partie de fortes touffes, se trouvent d’abord dans le Jardin botanique de M. BarBEY-BoissiER à Valleyres (canton de Vaud) et l’autre chez M'%° veuve CLÉMENT à Fleurier, Val de Travers, Jura Neuchâtelois. M. CHARLES CLÉMENT, l’éminent critique du Yournal des Débats, que nous _avons eu le grand regret de perdre il y a quelques années, était un botaniste distingué et grand amateur de Cypripèdes rustiques en particulier. Quoique habitant Paris, il passait une partie de l’été en Suisse, dans son village natal; c’est là bas, dans ces montagnes, qu'il tenait à démontrer que si la culture de certaines espèces d’Orchidées exige des serres spéciales et des soins minutieux, il y avait toute une série de ces belles plantes que l’on pouvait cultiver à l'air libre, jusque dans les hautes et froides vallées des Alpes et du Jura. Il avait commencé, quelques années avant sa mort, à féconder entre eux un certain nombre d’espèces de ces Cypripèdes qui ont donné naissance à des semis qui n'ont pas encore fleuri. Espérons que nous verrons sortir de cette collection quelques métis intéressants qui seront le point de départ d’une nouvelle série de ces charmants Sabots de Vénus. ; OTro BALLIF. ne EE ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 319) BIFRENARIA. — En décembre 1832 (Geneva and species Orchid.), LINDLEY a retiré du genre Maxillaria une espèce qui y avait été placée à tort par LODDIGES (M. atropurpurea) et en a formé le nouveau genre Bifrenaria, dont le nom dérive des deux mots latins bis, deux, et frenum, frein; allusion à ce que, dans les espèces de ce groupe, les pollinies sont reliées au rétinacle par un double pédicelle. Les botanistes sont d’accord pour ne considérer que comme un synonyme 1% FÉVRIER 1894 353 de ce genre le Sfenocoryne, fondé en 1843 également par LINDLEY, pour une espèce de la Guyane et du nord du Brésil non encore introduite dans les cultures. Ainsi constitué, le genre Bifrenaria comprend de douze à quinze espèces, qui croissent à peu près exclusivement dans le Brésil et la Guyane, et qui ont pour caractères généraux : « Sépales à peu près d’égale longueur, dressés-étalés, les latéraux à base « large adnée au pied du gynostème, et formant un menton ordinairement « allongé au point de prendre l’aspect d’un éperon. Pétales semblables au « sépale postérieur, ou plus court et plus large. Labelle articulé au sommet « du pied, à onglet plus ou moins allongé replié vers le gynostème, trilobé, les lobes latéraux sont assez larges et dressés, le lobe médian étalé, entier À À ou bifide. Gynostème dressé, assez épais, demi-cylindrique, privé d’ailes, À : longuement prolongé en pied à la base. Anthère terminale, en forme d’oper- À cule, très convexe, uniloculaire ou imparfaitement biloculaire; quatre polli- À nies cireuses, ovoides ou plus larges, étroitement superposées par paires, celles d’une même paire parfois en partie soudées entre elles, reliées à un À À rétinacle transversal par deux pédicelles parfois en partie soudées. — Herbes « épiphytes, à tiges très courtes renflées en pseudo-bulbes surmontés chacun « d’une ou deux feuilles. Celles-ci sont oblongues, souvent amples, plissées- « veinées. Scapes naissant entre les pseudo-bulbes, simples et dressés. Fleurs « souvent odorantes, tantôt peu nombreuses ou mêmes solitaires et grandes, « tantôt nombreuses et petites. » Parmi les espèces cultivées, on peut citer les B. aurantiaca, B. inodora et B. Harrisoniae, ce dernier avec plusieurs variétés remarquables. Le caractère du double pédicelle qui relie les pollinies au rétinacle distingue facilement ce genre de tous les autres du groupe. Il est surtout voisin du genre Xylobium, avec lequel nous le comparerons lorsque nous aurons étudié ce dernier. CyrToPopiumM. — Ce genre fut créé en 1813, par le grand botaniste anglais ROBERT Browx et décrit dans le 5"° volume de l’Hortus Kewensis de AITON, ouvrage dans lequel sont décrites toutes les espèces qui étaient cultivées à cette époque dans les Jardins de Kew. Il fut établi pour le C. Anderson, espèce qui était auparavant improprement rapportée aux Cymbidium, et qui est encore aujourd’hui fréquemment cultivée. Le nom du genre est formé des deux mots grecs hurtos, courbé et pous (podos), pied, allusion à la forme du pied du gynostème. Les deux genres T'ylochilus et Cyrtopera, dûs le premier au botaniste allemand 354 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES NEES VON ESENBECK, et le second à LINDLEY, ont été réunis par BENTHAM aux Cymbidium; mais il est reconnu aujourd’hui que les Cyrtopera doivent plutôt être rapportés au genre Eulophia. En les écartant du genre Cyrtopodium, celui- ci comprend encore environ une vingtaine d’espèces, toutes propres aux régions très chaudes de l’Amérique, et dont la majorité croissent au Brésil. Outre le C. Andersomi, on peut signaler le beau C. punctatum, parfois cultivé sous le nom de C. Sarntlegerianum. = Voici les caractères du genre Cyrtopodium : « Sépales libres, étalés, presque égaux, les latéraux à base brièvement pro- « longée sur le pied du gynostème. Pétales semblables au sépale dorsal, ou un « peu plus larges et plus courts. Labelle inséré sur le pied du gynostème, avec « lequel il forme un menton plus ou moins proéminent, trilobé; lobes latéraux « assez larges, dressés ou à la fin étalés, le médian arrondi, étalé, entier « bilobé ou crispé denté. Gynostème dressé, prolongé à la base en pied très « court, demi-cylindrique, à angles antérieurs aigus; clinandre oblique, entier. « Anthère terminale, en forme d’opercule, imparfaitement biloculaire; deux « pollinies ou quatre plus ou moins soudées par paires, largement ovoïdes ou « globuleuses, cireuses, attachées directement au rétinacle large presque mem- « braneux, ou reliées à celui-ci par un pédicelle large et court. Capsule « oblongue ou allongée, réfléchie, non terminée en bec, à côtes souvent aiguës « et proéminentes. Herbes terrestres, à tiges renflées en pseudobulbes fusi- « formes et terminées par peu de feuilles. Feuilles longues, plissées-veinées, « rétrécies inférieurement en pétiole. Scapes naissant du rhizome, dressés, « élevés, non feuillés, portant plusieurs gaînes, terminées par une grappe « simple ou rameuse. Fleurs grandes ou médiocres, brièvement pédicellées. » Les Cyrtopodium sont surtout voisins des Govenia, avec lesquels nous les comparerons plus tard. Ces deux genres se distinguent immédiatement de tous les autres du groupe en ce qu’ils ne comprennent que des espèces terrestres, tandis que celles des autres genres sont épiphytes. Eriopsis. — Nom formé de Eria, nom d’un genre d’Orchidées et du mot grec opsis, qui signifie ressemblance : plante qui ressemble à un Eria. Ce genre, décrit par LINDLEY dans le volume de 1847 du Botanical Register, fut établi pour l'E. biloba, espèce dont on ignorait alors la patrie; mais il fut reconnu plus tard que l’Æ. biloba est identique à une plante de la Guyane anglaise pour laquelle REICHENBACH créa en 1849 le genre Pseuderiopsis, nom qui n’est donc qu’un synonyme du premier. 1% FÉVRIER 1894 355 Outre l’espèce qui vient d’être nommée, on cultive l'E. ruhidobulbon, brillante: plante des montagnes de la Nouvelle-Grenade, où elle fut découverte en 1841 par J. LINDEN. Une troisième espèce croît le long du Rio-Negro, ce puissant affluent de l’Amazone, et une quatrième dans le Pérou. Ces espèces ont pour caractères génériques : « Sépales égaux, étalés, libres ou les latéraux très brièvement connés avec « le pied du gynostème. Pétales presque semblables aux sépales. Labelle fixé « au pied du gynostème, d’abord replié vers celui-ci, puis dressé, trilobé; lobes « latéraux larges, dressés, enveloppant lâchement le gynostème, le médian _« petit, étalé, entier ou bilobé ; disque muni de lamelles longitudinales. Gynos- « tème assez allongé, demi-cylindrique, courbé en avant; non ailé, à sommet « un peu renflé en massue, à base brièvement prolongée en pied. Anthère en « forme d’opercule, très convexe, uniloculaire; deux pollinies largement « cireuses, semi-globuleuses, profondément bifides, attachées directement à un « rétinacle quadrangulaire. Herbes épiphytes, à tiges feuillées très courtes, À « renflées en pseudobulbes. Feuilles souvent au nombre de deux, amples, « plissées-veinées. Scape naissant du rhizome, allongé, dressé, sans feuilles, « terminé pat une grappe simple. Fleurs grandes, nombreuses, pédicellées. » . Ce genre est voisin des Zygopetalum (voir leur description, 2% année, p. 336); mais ceux-ci ont un labelle entièrement étalé, et non avec les ZJobes latéraux dressés, et le disque de ce labelle est muni d’une seule crête transversale charnue, au lieu de plusieurs crêtes longitudinales. Il se rapproche aussi beaucoup de l’Acacalhs. Nous avons dit plus haut (page 320) quelles sont les différences qui séparent celui-ci des Zygopetalum ; les mêmes caractères le distingent des Eriopsis. GonaorA. — Ce genre fut décrit en 1794 par les botanistes espagnols Rurz et PAvON ; ils le dédièrent à Don ANTONIO GONGORA, qui était gouverneur du Pérou à l’époque où ils explorèrent ce pays. On y rapporte généralement l’Acropera de LiNDLEY, décrit en 1833, qui n’en diffère que par des caractères de peu de valeur, entre autres des sépales plus larges, et des pétales souvent terminés par deux pointes divergentes. Le nombre des espèces de Gongora connues aujourd’hui s’élève de vingt à vingt-cinq; elles sont répandues dans toute l’Amérique tropicale, depuis le Brésil jusqu’au Mexique; mais elles manquent à peu près aux Antilles, l’île de la Trinité seule en possédant une espèce. Toutes les plantes de ce genre sont curieuses par leurs fleurs étranges, 356 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES qui répandent souvent une odeur délicieuse et très intense, et quelques-unes sont en même temps fort jolies. Parmi celles qui se rencontrent dans les cultures, les G. maculata, G. bufonia, G. odoratissima, G. atropurpurea, G. galeata, G. portentosa et G. truncata méritent particulièrement d’être cités. Leurs caractères communs sont les suivants : « Sépale postérieur dressé-étalé, soudés inférieurement avec le dos du À gynostème ; les latéraux plus larges, étalés ou réfléchis, soudés à Ia base « avec le pied du gynostème. Pétales rapprochés du sépale postérieur mais « souvent plus courts, dressés ou étalés, soudés avec la base du gynostème. « Labelle continu avec le pied du gynostème, étalé ou ascendant, étroit, . « charnu ; lobes latéraux épais, dressés, munis de cornes ou d’arêtes variées : « lobe médian en sac étroit ou comprimé en lame verticale. Gynostème dressé « ou arqué, prolongé en pied à la base, demi-cylindrique supérieurement, privé « d'ailes, renflé en massue au sommet, nu ou muni de deux cornes en avant. « Anthère terminale, en forme d’opercule, convexe, uniloculaire ou imparfaite- « ment biloculaire; deux pollinies cireuses, ovoïdes ou étroitement oblongues, « reliées à un rétinacle souvent très petit par un pédicelle en forme de coin « étroit. Capsule oblongue ou fusiforme, parfois allongée, sans bec ou très « brièvement rétrécie au sommet. — Herbes épiphytes, à pseudo-bulbes « charnus ordinairement surmontés de deux feuilles. Celles-ci sont amples, « plissées-veinées, rétrécies à la base. Scapes naissant à la base des pseudo- « bulbes, souvent réfléchis, simples, terminés par une longue grappe lâche. « Fleurs assez grandes, longuement pédicellées. » Le genre Gongora est très nettement caractérisé et ses espèces ne sont guère exposées à être confondues avec celles des genres voisins. Son labelle surtout est très curieux et bien caractéristique; c’est, jusqu’à un certain point, comme un tout petit diminutif de celui de beaucoup de Stanhopea. Mais le caractère qui le distingue le plus nettement de tous les autres genres du groupe des Cyrtopodiées, c’est qu’il a le sépale dorsal, ainsi que les pétales, distincte- ment et souvent assez longuement soudés dans leur partie inférieure avec la base du gynostème. En revanche, les espèces sont très variables, et il est souvent difficile de fixer nettement les limites qui les séparent entre elles. A. COGNIAUX. (Sera continué.) PETITES NOUVELLES ET | PETITE CORRESPONDANCE Le JOURNAL DES ORCHIDÉES ne sera pas suspendu et conti- nuera de paraître régulièrement à la fin du présent volume comme par le passé. Nous avons le plaisir d'annoncer que M. Dazze- MAGNE, uu des amateurs les plus compétents de France, vient d’être nommé Chevalier du Mérite agricole. Nous félicitons bien cordialement M. DALLEMAGNE de cette distinction si bien méritée. Nous nous proposons de publier prochainement, avec photogravures, les installa- tions des serres qu’il à innovées et qui marquent un progrès considérable dans la culture des. Orchidées. X * J'ai déjà souvent cité dans ces colonnes les succès obtenus par les amateurs bordelais. Au château de Sybirol, chez M. Caxuzac, les Odontoglossum sont superbes en ce moment, ce qui prouve qu'avec des soins intelligents ces merveilleuses plantes alpines peuvent être parfaitement cultivées sous tous les climats. Le tout est de comprendre les soins qu’elles réclament et chez M. Canuzac, elles sont très judicieusement traitées. A quelques pas de là, chez M. Treyeran, ce sont les Cattleya qui sont superbes actuellement. Je viens de recevoir une série de fleurs d’une nouvelle section de Cattleya Trianae qui sont vraiment admirables et qui montrent une ampleur de forme et une diversité de coloris vraiment extraordinaires. x '%k M. Dorx, l'amateur parisien bien connu, a eu en fleurs récemment le charmant ÆEpidendrum Cooperianum, qui, avec ses panicules de fleurs lilas, est une des Orchidées des plus attrayantes. En fleurs dans la même collection, une cinquantaine de beaux Phalzenopsis, qui, comme on sait, prospèrent très bien dans cette collection. Celle-ci est surtout remarquable par la diversité des Orchidées qui y sont cultivées. M. Craunro Voroxté, de Florence, nous a adressé des fleurs et une aquarelle d’une variété de Cattleya aurea qui a fleuri chez lui récemment. Les fleurs nous sont malheureusement arrivées fanées ; d’après l’aquarelle, cette variété paraît de petite taille, mais d’un coloris assez particulier, avec la ligne médiane et les bords du labelle rouge pourpre, et les côtés seulement striés de jaune d’or. Nous espérons pouvoir mieux juger cette forme à sa prochaine floraison. # * *X P. B: — Voici la mention qu’en donne le Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique (1883-84-85) : Bifrenaria. aurantiaca Tinpz. Demerary. Envoyé en 1835 au duc de Devonsuire et introduit par Murray au Jardin botanique de Glasgow. — Drapier, Encycl. et F1. des Serres de l'Angleterre, IV, juill. 1836, fig. 3 Bot. Reg.; V, août 1837, fig. 7, Bot. Mag. Houlletia odoratissima Lip. Nouvelle Grenade, prov. de Soto et d’Ocana (ScHrimm, 1849-1851). Intro- duit chez M. Linpen en 1852. — J.]JunDEx, Pescatorea, 1860, pl. 3. Cat. n° 6, 1851, p. 6. Var. Antioquiensis Ep. AnD. Colombie, prov. d’An- tioquia. Introduit par G. Wazzis en 1868 chez M. Lin- DEN. — Én. ANDRé, I. Hort., XVII, 1870, p. 59, pl. 12. ‘Le type a été figuré depuis lors dans la Lindenia, comme vous le savez. | TRANSFORMATION DES JARDINS D'HIVER DE L'HORTICULTURE INTERNATIONALE. — La grande Galerie Centrale de cet établissement vient d’être transformée d’une façon très heureuse. La moitié de sa longueur a été aménagée en rocaille accidentée, vallonnée, et ornée d’Orchidées fleuries et de diverses plantes ornementales Smilax, Philodendron, Dracaena, Tradescantia, Croton, Dieffenbachia, Fougères diverses, Maranta, Sanchezia, Leea, Begonia, tapissant le sol ou se dressant au creux des rochers, à la base des grands Palmiers, L'effet d'ensemble est pittoresque, et char- mant, et combiné à merveille pour montrer aux ama- teurs ce que pourrait et devrait être le jardin d'hiver d'agrément. La grotte aménagée l’année dernière, et dont le Journal des Orchidées a publié le dessin, se trouve voisine de la nouvelle rocaille, et complète un coup d'œil d’une fraîcheur et d’une originalité char- mantes. à M. le Comte pe Boustes, l’un des collectionneurs passés maîtres en culture dont je parlais dans le dernier numéro du journal, m’a adressé des fleurs de Cattleya Trianae var. Luciant provenant de sa collection. Ces fleurs, à pétales très amples, sont superbes; le coloris du labelle est d’un rouge pourpre intense remarquable. LVL De La P., Paris. — Vous pouvez adresser directe- ment à M. A. Goossexs, 79, rue Wiertz, les fleurs dont vous désirez posséder la reproduction ; il suffit que vous indiquiez le format de l’aquarelle ou de la peinture que vous voulez recevoir. M. Goossens reproduira, soit une seule fleur en grandeur exacte, soit l’inflorescence entière avec ou sans la plante, de facon que vous pourrez vous constituer ainsi peu à peu, soit une série de petits portraits permettant de reconnaître les prin- cipaux types d’Orchidées, soit de grandes et superbes aquarelles formant un album de riches souvenirs de vos serres, soit enfin une galerie de tableaux d’Orchi- dées. Les fleurs des deux variétés de Cattleya Trianae que vous nous aviez adressées sont arrivées en excellent état et ont été remises à M. Goossens. * # FLEURS COUPÉES D’'ORCHIDÉES. — D'après le journal américain Garden and Forest, les fleurs ont été très abondantes à New-York pendant les fêtes du com- mencement de janvier, et se sont vendues à des prix très raisonnables. « Les Orchidées, ajoute notre confrère, formaient « naturellement la partie la plus riche et la plus im- « posante de l’étalage des fleuristes de la ville, et y « étaient répandues à profusion. Les fleurs de Cattleya « Trianae qui se vendaient de fr. 2-50 à 5-00 Ja « pièce, et de Cypripedium insigne, qui variaient de « fr. 10-00 à 25-00 la douzaine, étaient les plus abon- « dantes, et, chose assez singulière, on vendait souvent « de grandes et belles fleurs de Cyclamen avec les « Orchidées, en les faisant même passer sous ce nom « auprès de quelques acheteurs inexpérimentés. » H. V. — Le T. albo-purpureum est extrêmement florifère ; il produit des fleurs en abondance pendant six ou sept mois de l’année; celles qui se forment pendant la végétation sont généralement de petite taille: il est bon de les couper pour ne pas épuiser la plante et lui laisser plus de vigueur pour une époque ultérieure. Les fleurs sont assez grandes relativement au volume de la plante; les sépales et les pétales sont d’un brun- jaune clair ; le labelle, panduriforme, très étalé et très ample, est blaric avec deux larges macules pourpres des deux côtés de la base, et le disque veiné de rose- pourpre et de jaune. DEEE ON DEMANDE A RAGCHIETEEe ll Volumede la LIN EEE AINSI QUE le 1* Volume du JOURNAL DES ORCHIDÉES, S'ADRESSER AU BUREAU DU JOURNAL. Architecture de jardins, pares et HE dessins de plans et exécution en confiance. PÉPINIÈRES DE MONTATGU Edouard MICHIELS chef des pépinières. Gustave MICHIELS architecte de jardins. 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Elle est de format grand in-8° et contient, chaque fois, UNE MAGNIFIQUE PLANCHE COLORIÉE, 16 pages de texte, et de nombreuses gravures. LE NUMÉRO PARAISSANT LE 15 DU MOIS sera plus spécialement destiné aux PLANTES DE SERRE : Fougères, Palmiers, Cycadées, Broméliacées, Aroidées, Plantes panachées, Plantes décoratives, etc. LE NUMÉRO PARAISSANT LE 30 DU MOIS s’occupera davantage de la FLORICULTURE, des plantes en pleine terre ou en appartements, et donnera les portraits en planches coloriées ou noires des plus belles nouveautés de l’année pour garnir ‘les parterres, isoler sur les pelouses ou garnir les appartements. L’Illustration Horticole, journal de tous et pour tous, sera un journal d'informations et un guide pratique de culture. L’Ellustration Horticole, en dehors de sa rédaction très complète (elle s’est assurée le concours des plumes les plus compétentes de l'Horticulture), em- pruntera aux journaux étrangers tous les articles intéressants, de façon à être une encyclopédie de ce qui paraît ailleurs en toutes les langues. Pux de l'Abonnement : 15 francs par an, pour toute l'union postale. L° FRANCS PAR AN (1 FRANC FAR MOIS) pour les jardiniers seulement. Bureaux : 100, rue Belliard, BRUXELLES. . CS à D) ane année. 15 FÉVR | ER | 894 Numéro 95. LE JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RÉDIGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L’HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, A. Cogniaux, G. Joris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D' G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, \ Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O’'Brien, G. Mantin, J.du Trieu de Terdonck,0O.de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G.. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, A. Dailière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, À. Hubert, À. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, ES G.. Diretti, À. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, RDA et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1* et le 15 de chaque mois ON S'ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, À BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. 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Parmi les plantes grimpantes, les Aristoloches occupent une place tout à fait éminente, tant pour la grâce de leur feuillage que pour la grandeur et la forme étrange de leurs fleurs. L’A. gigantea (qu’il ne faut pas confondre avec l’A. gigas) est d’une taille réellement gigantesque; ses fleurs, au limbe jaune crême maculé de pourpre, mesurent 30 centimètres de longueur sur 21 de largeur. Elles ornent le sommet des serres d’une façon extrême- ment curieuse et attrayante, et elles possèdent l'avantage de ne pas exhaler d’odeur désagréable, comme on en rencontre chez plusieurs autres espèces. Prix : 4 francs. BEGONIA LANATA Lind. Belle espèce à feuilles amples et charnues, d’un beau vert clair, recouvertes d’une villosité fine et très dense. Les tiges sont également très velues. La plante dans son ensemble a un aspect de robusticité luxuriante, et sa croissance confirme cette impression. Prix : 5 francs. SMILAX ARGYREA Lind. et Rod. — Figuré dans L'Ilustration Horticole. Cette ravissante nouveauté a obtenu un CERTIFICAT DE 17° CLASSE A L'EXPOSITION DE La SOCIÉTÉ ROYALE D’HorricuzTure De LONDRES (Temple Show) le 25 mai 1892. Au point de vue de lélégance du port et du coloris, c’est une des plus belles introductions de ces derniers temps. lle a les feuilles longues, à pétiole très court, ovales lancéolées, à trois nervures bien prononcées, d’un beau vert vif paraché irrégulièrement d’un blanc argenté. Elles mesurent jusqu’à 15 centimètres de longueur et environ 4 centimètres de largeur. On peut considérer ce Smilax comme une des plus charmantes plantes grimpantes à feuillage panaché qui soient connues actuellement, et l’une des plus robustes. Prix : 10 francs. STENANDRIUM LINDENI N. E. Brown. — figuré dans L/Ilustration Horticole. Cette superbe plante ornementale rappelle assez bien comme port le S. Zgneum ou Eranthemum igneum, mais elle s’en distingue d’une façon très tranchée par son coloris éclatant et par ses feuilles beaucoup plus amples. Les feuilles ont les bords et les intervalles de veines d’un beau vert sombre, tandis que les veines sont dun jaune très clair, et largement bordées de vert jaunâtre pâle. La page inférieure est teintée de pourpre sur les bords et entre les veines. Le S. Lindeni a obtenu un Cerriricar DE l'e CLasse a L’ExPosITION DE LA SOCIÉTÉ RoyALE D'HORTICULTURE DE LoNpres (Temple Show) en mai 1892. Prix : 4 francs. PEPEROMIA METALLICA Lind. et Rod. — Figuré dans L/Illustration Horticole. Charmante plante à feuillage ornemental, d’un port très joli et d’un coloris distinct qui ne pourra manquer d’être recherché par les collectionneurs. Ses feuilles lancéolées oblongues ont le limbe vert foncé, luisant, panaché de feflets métalliques verts ou blancs le long de la ligne médiane et au centre. Les tiges sont entière- ment colorées de brun rouge ou violacé. Prix : 4 francs. TRADESCANTIA ELONGATA Linden. Belle espèce d’un port très élégant, à feuilles oblongues acuminées, d’un vert sombre relevé par des bandes d’un blanc argenté des deux côtés de la nervure médiane, avec une teinte pourpre violacé au centre. C’est une plante vigoureuse, d’allure majestueuse, et qui est appelée à avoir un grand succès par son aspect décoratif. Prix : 10 francs. TRADESCANTIA REGINAE Lind. et Rod. — figuré dans l’Illustration Horticole. Le nom de cette magnifique plante rappelle le souvenir d’une visite faite par nos souverains à l’établisse- ment L’HOrTICULTURE INTERNATIONALE, en 1891. S. M. la Reine, au cours de cette visite, admira beaucoup le nouveau Tradescantia, qui venait d’être introduit, et elle voulut bien en accepter la dédicace. C’est en effet une espèce d’une beauté supérieure et digne d’un tel hommage. Ses feuilles, plus larges que celles du T. elongata, mesurent plus de 10 centimètres de longueur sur 4 à 5 de largeur ; elles sont panachées suivant la ligne médiane de stries vertes, pourpres et roses; la marge du limbe est couverte de hachures vert foncé tranchant sur le fond blanc verdâtre: les nervures sont d’un vert plus clair. La page inférieure est d’un superbe coloris violet foncé. Cette belle espèce a reçu un Cermiricar pg 1'e CLasse au Temple Show de Londres, en mai 1892. Prix : 10 francs. 5° Les J plantes nouvelles annoncées ci-dessus : 40 franes. 15 FÉVRIER 1894 357 CAUSLRIE SUR LES ORCHIDÉES LXII. — Les Orchidées et les cultivateurs d’'Orchidées en Angleterre et en Belgique Je crois devoir aux abonnés qui veulent bien me demander, à l’occasion, des conseils sur la culture des Orchidées, de répondre à l’article de M. BURBERRY. Il s’agit ici des principes fondamentaux de la culture, et de même que je me félicite de voir mes lecteurs formuler les questions ou les objections que peut leur suggérer la lecture du Yournal des Orchidées, de mème je considère comme un devoir de répondre à toute objection, afin d’élucider complètement les ques- tions traitées, car c’est comme dit le proverbe, de la discussion que jaillit la lumière, et je crois que rien n’est plus instructif que les comparaisons entre les diverses cultures. C’est dans cet esprit que je tiens à répondre à M. BURBERRY, et j'estime que la facilité, la loyauté absolue avec laquelle j’accueille dans ce journal toutes les opinions, de même que j'ai reproduit immédiatement son article, doit suffire à me défendre contre le soupçon de toute pensée personnelle dans ce débat. Je considère M. BURBERRY comme un excellent et éprouvé cultivateur; je ne puis m'empêcher, néanmoins, de combattre sa manière de voir sur certains points traités dans son article du Gardeners Chronicle. M. BURBERRY dit qu'ol ne convient pas d'attribuer trop d'importance à de légères variations de méthode et de traitement, ni à la construction, n1 à la grandeur des ventilateurs. II me semble, quant à moi, que ces « légères variations de méthode et de traitement » sont justement ce qui constitue tout le talent, et qui distingue la collection d’un amateur de premier ordre, comme celle de sir TREVOR LAWRENCE, du baron SCHRÔDER, de MM. MEASURES ou CHAMBERLAIN, de celles qui sont moins bien tenues et où les plantes prospèrent moins bien. Tous les cultivateurs traitent les Orchidées à peu près de la même façon, dans le même compost, les mêmes serres, avec les mêmes alternatives de repos et de végétation active; mais ce qui fait qu’il y a de bons cultivateurs et de médiocres, c’est que précisément il existe entre leurs procédés de ces légères différences que 358 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES M. BuRBERRY paraît dédaigner, de ces soins minutieux qui paraissent futiles pour lui, mais qui ont une importance considérable pour nous. Pour parler notamment de la température, on sait qu’une variation de 2 ou 3° peut avoir une influence capitale sur la réussite de la culture de beaucoup d’Orchidées. C’est ce que je soutenais dans mon premier article; et M. Bur- BERRY le sait bien, et M. Watson, qu’il cite, le sait bien aussi, puisqu'il fonde tout son argumentation sur ce fait, que les conditions climatériques et autres(?) favorisent le cultivateur dans un endroit plus que dans un autre. Ainsi que je le faisais remarquer en note de l’article précédent, c’est là une vérité indiscutable. Mais cette différence de climat a-t-elle beaucoup d’impor- tance quand il s’agit de comparer l’Angleterre à la Belgique? Je ne parlerai pas de la composition de l’air qui est absolument la même dans les deux pays; si l'atmosphère en Belgique était chargée de gaz provenant de matières animales et végétales en décomposition, comme l'écrit M. BURBERRY, les Orchidées comme les hommes ne pourraient guère y vivre; nous savons au contraire que c’est grâce à la pureté de l'air qu’elles réussissent partout. Mais la différence entre le climat des deux pays consiste évidemment en ceci, qu’il fait un peu plus froid et plus humide en Angleterre qu’en Belgique. Or cette circon- stance est favorable à la culture de l'Odontoglossum Alexandrae, que M. Bur- BERRY considère comme plus difficile en Angleterre qu’en Belgique. Nous n'avons ici qu’une difficulté sérieuse dans cette culture, c’est précisément de combattre l'élévation de température en été dans nos serres d’Odontoglossum; ‘et ce que je reprochais à certains cultivateurs anglais, c'était justement d’entre- tenir dans leurs serres une température trop élevée! Je pensais encore à cette différence de procédés et de traitement, il y a quel- ques semaines, lorsqu'un des jardiniers de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE s’aperçut un jour que, dans la serre d’Odontoglossum confiée à ses soins, le thermomètre était descendu à 2°. En pareil cas, beaucoup de jardiniers anglais, j'en suis persuadé, auraient cru tout perdu. Cependant les plantes ne se sont nullement ressenties de cette chûte momentanée de la température un peu au-dessous de l’ordinaire. « Le cultivateur habile d'Orchidées, dit M. BURBERRY, est celur qui cultive bien les plantes dans des conditions climatériques défavorables, etc. » Sans doute le mérite est alors plus grand. Mais le zêle du jardinier ne doit pas aller, j'imagine, jusqu’à accumuler les difficultés pour avoir le plaisir de les vaincre. Or je répète qu'à mon avis, les conditions climatériques ne sont pas sensiblement 15 FÉVRIER 1894 359 autres en Angleterre qu’en Belgique. M. BuRBERRY lui-même reconnaît que les Orchidées réussissent aussi bien dans un pays que dans l’autre. Il ne fait excep- tion que pour l’Odontoglossum Alexandrae, et selon moi cette exception n’est pas justifiée, puisque la température un peu plus basse est plutôt favorable à cette espèce. Le reste n’est donc plus, comme il le constate, « qu’une simple question d'attention. » D'autre part, et puisque je parle de l’article de M. WATSON, il serait temps d’en finir une bonne fois avec l'incident que l’on a voulu faire naître à propos des quelques lignes que j'avais écrites sur les jardiniers anglais et belges. Much ado about nothing ! J'avais, en terminant un récit de mes impressions sur les cultures anglaises, fait une brève comparaison entre les caractères des deux pays. Rien n’est plus usuel que les parallèles de ce genre, et tout le monde sait bien ce que l’on entend par le tempérament anglais, le tempérament français ou le tempérament belge. Il est indiscutable que chaque pays a ses mœurs et ses manières d’être particulières. Peut-être ma comparaison n'’était-elle pas absolument exacte; je n’y insiste pas. On sait que ces rapprochements ont toujours quelque côté faible parce qu'entre les extrêmes il y a dans chaque pays une foule de caractères intermédiaires, beaucoup d’exceptions, et des nuances infinies. Ces quelques mots ne tiraient donc aucunement à conséquence, et je répète qu’il est vraiment singulier de voir invoquer à ce propos les gloires militaires de l’Angleterre. Wellington, le grand Wellington, si inopinément invoqué dans ce débat, trouve- rait assurément comique, s’il pouvait nous lire, le rôle que l’on veut lui faire jouer. Je ne crois nullement que l'air, en Belgique, soit riche en substances nutritives qui sont bonnes pour la végétation, comme le dit M. BurBERRY. L'air, en Belgique comme en Angleterre, est composé d'oxygène et d’azote, avec un peu d’acide carbonique. Dans les grandes villes de Belgique comme à Londres, il est vicié quelque peu par l'acide sulfureux et les autres produits de la fumée des usines (voir les études de M. le professeur OLIVER, analysées récemment dans ce journal), et c’est pourquoi la plupart des amateurs qui ont leur collection située à la campagne, ou près d’un endroit planté d’arbres, obtiennent de bons résul- tats plus facilement que ceux qui ont leurs serres dans les grandes villes. Je ne crois pas non plus, me référant aux mêmes études du professeur OLIVER, que « la vapeur des feuilles de tabac donne de la vigueur aux plantes. Elle serait dangereuse si elle était abondante, et elle devient inoffensive en faible quantité. 360 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Mais en dehors de la destruction des insectes, elle ne saurait assurément pro- duire aucun effet favorable à la végétation. Ma conclusion donc, c’est que l’essentiel en fait de culture, en ce qui concerne les Orchidées aussi bien et plus que les autres plantes, ce sont précisément ces légères variations de méthode et de traitement que M. BURBERRY relègue au second plan; c’est aussi que les Belges sont devenus actuellement d'excellents cultivateurs. Une chose suffirait à le prouver, d’ailleurs, c’est l’article auquel je réponds. Il y a quelques dizaines d’années, on affirmait très haut que les bons cultiva- teurs d’Orchidées ne se trouvaient qu’en Angleterre, et les Anglais n’admettaient rien de comparable à leurs collections et à leur culture d’Orchidées. Aujourd’hui il en est tout autrement, et M. BURBERRY après M. WATSON viennent dire que si les Orchidées sont mieux cultivées en Belgique, c’est grâce aux conditions climatériques plus favorables ; que d’ailleurs le mérite n’est pas grand, parce que les petites variations de méthode n’ont pas grande importance. Mais s’il en était ainsi, les jardiniers belges n'auraient, en effet, qu’à se croiser les bras et à laisser pousser leurs plantes, qui ne s’apercevraient pas de la différence et pousseraient toutes seules. Ce serait l’âge d’or. Il y a cependant une objection, me semble-t-il. C’est que si les choses devaient se passer ainsi, il en aurait été de même de tout temps. Ni le climat de la Belgique, en effet, ni les Orchidées, n’ont changé depuis quinze ans ? Et cependant les résultats obtenus ont changé, et les cultures belges sont devenues excellentes et égales au moins à celles d'Angleterre. Que prouve ce changement, sinon l'importance capitale des variations de méthode et de traite- ment, de l’habileté et de l’initiative du cultivateur ? LUCIEN LINDEN. REMUE DES ORCHIDÉES NOUVEBPEES, OÙ PE URCONNEUES ODONTOGLOSSUM X IMPÉRATRICE DE RUSSIE L. LiNp. — Superbe forme qui a fait récemment son apparition dans la collection de M. DALLE- MAGNE, à Rambouillet, et qui peut être considéré comme un hybride naturel 15 FÉVRIER 1894 361 entre l'O. Halli et l'O. polyxanthum. Les fleurs sont sensiblement intermédiaires comme port entre les deux espèces; elles sont de grande taille, et d’un coloris jaune sombre, fortement maculé de brun sur les sépales, et beaucoup moins sur les pétales. Le labelle porte une forte macule brune sur fond jaune clair et est finement denticulé sur les bords, comme dans les deux parents. k * . ODONTOGLOSSUM CRISPUM VAR. DALLEMAGNEAE L. LiNp. — Variété d’un coloris ravissant qui provient de la même collection que le précédent, et est dédiée à M"° DALLEMAGNE. Ses fleurs, d’une forme parfaite, sont maculées de la façon la plus curieuse et la plus élégante. Tous les seg- ments portent à leur milieu une large tache brune, mais la tache des sépales et d’un brun châtain vif, tandis que celle des pétales est d’un brun rougeûtre foncé. Le contraste est frappant, et donne à ces fleurs un cachet tout particu- lier très attrayant. x DENDROBIUM ATROVIOLACEUM. —— Cette curieuse espèce, décrite dans le Fournal des Orchidées en 1890 (I, p. 71) vient d’obtenir un certificat de 1e classe au dernier Meeting de la Royal Horticultural Society, où elle était exposée par l’amateur bien connu M. F. WiGan. Le Gardeners Chronicle et le Journal of Horticulture en publient d’intéressants dessins, le premier représen- tant le port entier de la plante avec une grappe terminale de sept fleurs. ù Max GARNIER. CRE LYCASTE LUCIANI VAN IMscH. et comme le L. lasioglossa la face supérieure du lobe terminal du labelle densé- CoGn. — Très belle espèce, ayant ment couverte de longs poils crépus. Elle diffère de celui-ci, entre autres, par la bractée plus longue que l’ovaire, et non plus courte; par les sépales un peu plus étroits, les latéraux à sommet obtus et apiculé, tout comme le sépale dorsal, au lieu d’être aigus; par les pétales plus larges et un peu plus aigus au sommet; par le labelle à onglet notablement plus court et plus large, les lobes latéraux moins régulièrement arrondis au sommet, le lobe terminal plus étroit, et le disque muni d’une crête assez saillante, qui va de la base jusque près du callus transversal, celui-ci étant plus arrondi et entier, au lieu d’être terminé par deux petites dents; par le gynostème qui est plus long, tandis que le pied est environ moitié plus court. Les couleurs des fleurs diffèrent aussi notablement dans les deux espèces : 362 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES celle qui nous occupe a les sépales d’un blanc verdâtre, fortement lavé et ponctué de pourpre à la face interne; les pétales blancs, lavés-maculés de pourpre inférieurement; le labelle blanc jaunâtre, avec de nombreuses petites macules pourpres, le sommet étant presque entièrement d’un pourpre foncé. Cette magnifique espèce, dédiée à M. LUCIEN LINDEN, l’éminent directeur de L'HORTICULTURE INTERNATIONALE, a probablement pour patrie le Guate- mala, car elle se trouvait comprise dans une importation de L. Shinneri, reçue il y a trois ans par M. ALFRED VAN ImscHoor, de Gand. Au meeting de L’ORCHIDÉENNE de Bruxelles du ro décembre dernier, elle obtint un diplôme d’honneur de première classe. CATASETUM FINETIANUM L. Linp. et Cocn. — Cette nouvelle espèce, l’une des plus curieuses d’un genre déjà si riche en formes étranges, ne nous paraît avoir certains rapports qu'avec le C. fabulare LINDL.; comme celui-ci, elle doit se placer dans la section Myanthus, et appartient à la division à antennes étalées dans des plans différents, l'une d’elles seulement étant sensitive. Ses fleurs sont en grappes très lâches. Les sépales et les pétales, longs et étroits, sont blanchâtres lavés et maculés de pourpre. Le labelle, oblong dans son pourtour, est presque aigu au sommet; ses bords sont entiers et fortement enroulés en dedans; près de sa base, il présente à sa face inférieure une forte dilatation, sorte de grande poche formant presque un éperon conique à sommet obtus; mais sa partie la plus remarquable est une énorme masse charnue et blanchâtre, qui commence au-delà de la poche et va jusque près du sommet, un peu échancrée à la base, large de 3 à 4 millimètres et épaisse de plus de 5 millimètres; le reste du labelle a la même couleur que les sépales. Le sommet de la colonne est prolongé en un long bec droit. Cette espèce, dédiée à M. FINET, l’amateur distingué d'Argenteuil, fut introduite de la Colombie par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE, de Bruxelles, dans les serres de laquelle elle a fleuri au mois de décembre dernier. MAXILLARIA LINDENIAE CoGx. — Splendide espèce à très grandes fleurs, à sépales un peu charnus, d’un beau blanc laiteux, acuminés, longs de 7 centimètres; le supérieur lancéolé et dressé, les latéraux étroitement trian- gulaires et étalés. Les pétales, de même couleur sauf qu’ils ont deux ou trois lignes d’un rose pâle, sont aussi étalés, triangulaires-lancéolés, longuement acuminés et longs de 5 ‘/, à 6 centimètres. Le labelle, long de près de 3 cen- 15 FÉVRIER 1894 363 timètres, est charnu, obovale dans son pourtour, fortement concave, à sommet arrondi légèrement replié en dessous et un peu crépu sur ses bords; il est d’un jaune très pâle, avec cinq ou six bandes rougeâtres sur les lobes latéraux, et toute la partie médiane d’un beau jaune citron; cette dernière teinte est due à une épaisse couche d’une sorte de tomentum pulvérulent, abondant surtout dans la moitié inférieure, sur une bande épaissie qui se termine, un peu au-dessus du milieu, par une languette charnue largement arrondie. Ce beau Maxillaria, dédié à M° LucIEN LINDEN, a été introduit l’année dernière par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE; il a fleuri pour la première fois dans les serres de la Société bruxelloise, au mois de janvier dernier. Il fit sensation au meeting du 14 janvier de L’'ORCHIDÉENNE, qui lui décerna un diplôme d'honneur de première classe, à l’unanimité et par acclamation. + MAXILLARIA MIRABILIS CoGN. — Nous clôturons pour aujourd’hui par cette brillante espèce la série des nouveautés hors ligne introduites dans ces derniers temps par L’HORTICULTURE INTERNATIONALE de Bruxelles. Elle a des rapports avec le M. fucata RCHB. F., mais son coloris est tout différent et beaucoup plus riche. Ses sépales sont assez charnus et aigus, d’un pourpre foncé au milieu et à la partie inférieure, mais plus pâle à la base, et d’un beau jaune au sommet, avec de nombreuses lignes d’un pourpre brun, qui vont de la base jusque près du sommet, et de gros points brun foncé sur toute la moitié supérieure; le supérieur est ovale oblong, à dos obscurément caréné surtout vers le sommet, long de 3 ‘/, centimètres; les latéraux, un peu dressés à la base puis régulièrement arqués en dehors, sont triangulaires, longs de 3 centimètres et larges de 2 à la base. Les pétales, un peu plus courts et notablement plus étroits que les sépales, sont ovales-oblongs, très aigus, d’un beau jaune orangé dans la moitié supérieure, passant au jaune très pâle inférieurement, avec les mêmes stries que les sépales dans les deux tiers inférieurs, et les mêmes macules, surtout sur le bord du limbe dans la moitié supérieure. Le labelle, très charnu et rigide, est ovale dans son ensemble, très concave, à sommet atténué, réfléchi et assez contourné, à bords supé- rieurs assez fortement crépus; une large lame médiane, qui s’étend de la base jusque un peu au-dessus du milieu, est très tomenteuse et se termine supérieurement par un renflement tronqué; il est entièrement d’un beau jaune orangé, avec des points d’un pourpre vif, très fins sur la partie inférieure des lobes latéraux, plus gros à leur sommet et sur les bords du lobe terminal. La 364 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES colonne, d’un blanc de crême, est très charnue, à dos obscurément anguleux; elle a à peine un centimètre de longueur, mais son pied a une longueur presque double. A. COGNIAUX. REMPOTAGE DES ORCHIDÉES Voici venir le printemps. C’est le moment où les plantes recommencent à entrer en végétation; c’est aussi celui des rempotages. L'importance de cette opération, lorsqu'elle s'applique aux Orchidées, est plus grande qu’on ne se le figure ordinairement, car dans beaucoup de cas, on ne la renouvelle qu’au bout de plusieurs années. On doit donc y apporter tous les soins possibles. Il est indispensable que tous les matériaux employés soient d’une grande propreté. Si les tessons ne sont pas neufs, on leur fera subir plusieurs lavages. Les pots devront être lavés avec soin à l’intérieur et à l’extérieur. La terre fibreuse sera débarrassée des rhizômes de polypodium; on ôtera du sphagnum tous les corps étrangers : herbes, feuilles, morceaux de bois, etc. On le plongera ensuite plusieurs fois dans l’eau pour détruire les insectes. La terre fibreuse et la mousse seront coupées, séparément, en morceaux de quelques centimètres de longueur. Les quantités à mélanger devront varier suivant les espèces à traiter. Le drainage joue un rôle important dans le rempotage des Orchidées; il doit occuper la moitié de la hauteur du récipient et être recouvert d’une légère couche de sphagnum long pour empêcher l’obstruction des interstices. En général l’Orchidée doit être rempotée un peu haut, c’est-à-dire que le collet de la plante doit dominer de quelques centimètres les bords du pot. Les Cattleya et Laelia aiment un compost formé de terre fibreuse et de sphagnum en parties égales. Il est préférable de les cultiver en pots, à l’excep- tion de quelques-uns, tels que les C. Aclandiae, citrina, nobilior, et les Laelia provenant du Mexique, qui se comportent mieux en paniers. On cultive souvent les Vanda dans du sphagnum pur; d’après des essais faits sur un grand nombre de plantes, dans les serres de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE, il résulte qu’ils prospèrent beaucoup mieux dans un mélange composé de deux tiers de sphagnum et d’un tiers de terre fibreuse en morceaux de quatre à six centimètres de longueur. Ce compost a en outre l'avantage de 15 FÉVRIER 1894 365 se décomposer beaucoup moins rapidement. On les cultive en pots ou en paniers; ces derniers offrent l'avantage de pouvoir être exhaussés quand les plantes se dégarnissent. Les Cypripedium réclament un compost un peu moins léger et qui se com- posera de deux tiers de terre fibreuse et d’un tiers de sphagnum. Le drainage peut aussi être moins fort que pour les autres genres, si ce n’est pour les variétés moins robustes, telles que Godefroyae, bellatulum, niveum, etc. Les Cypripedium demandent beaucoup d'humidité et devront être un peu enfoncés dans le pot de manière que le collet arrive au-dessus des bords d’un centimètre environ. La meilleure époque pour rempoter les Odontoglossum est le mois de septembre; cependant ceux qui, à ce moment là, étaient en fleurs ou en végé- tation, et qui par conséquent n’ont pu être soumis à cette opération, le seront maintenant dans un mélange de terre fibreuse et de sphagnum en parties égales. Après le rempotage, on tiendra les plantes dans une serre bien aérée, aussi près du vitrage que possible. Les Angraecum, Aerides et les Saccolabium se contentent parfaitement de sphagnum pur. Les Dendrobium arrivent à la fin de la période de repos; on leur donnera un rempotage avant de les remettre en activité. Il en sera de même pour ceux à floraison hivernale, aussitôt les fleurs passées. Après le rempotage on les soumettra à une température de 17 à 18 degrés. Les Orchidées nouvellement rempotées seront arrosées avec modération, jusqu’à ce que l’on aperçoive les nouvelles racines. J. LAVIANNE. —— {80 p—— PES GRANDES COLLECTIONS ID AMATEURS Une visite à Rambouillet. — Les serres de M. Dallemagne J'ai eu ces jours-ci le plaisir d’aller visiter à Rambouillet les serres d’Or- chidées de M. DALLEMAGNE, ingénieur civil, bien connu par les brillants succès qu'il a obtenus depuis quelques années dans la culture de ces plantes. Je connaissais déjà la collection de M. DALLEMAGNE, qui m'avait reçu plusieurs fois avec sa charmante amabilité ordinaire; mais cette fois mon 366 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES voyage présentait un intérêt tout particulier, car il s’agissait d’aller voir les nouvelles installations créées récemment, et qui font de cette collection l’une des plus vastes et des plus remarquables que je connaisse en Europe. Je crois savoir que M. DALLEMAGNE a l'intention d’accorder prochainement aux amateurs de passage à Rambouillet l’autorisation de visiter sa collection; je ne saurais trop les engager à profiter de cette facilité, et à faire même un détour spécial pour cela. Non seulement les serres de M. DALLEMAGNE offrent un spectacle des plus agréables, mais elles fournissent des modèles excellents de ce qu’on peut faire pour tirer parti de la beauté décorative des plantes et des fleurs ; elles constituent dans ce sens un progrès considérable, que le Gouvernement français a récompensé à juste titre en décorant M. Dar- LEMAGNE pour sa « création d’une installation modèle pour la culture des Orchidées. » L’arrangement adopté par M. DALLEMAGNE est extrêmement pratique en ceci, qu’il permet d’avoir tout sous la main, de parcourir toutes les serres sans faire beaucoup de chemin, et de les transporter facilement et sans danger dunerserre à l'autre. Le visiteur entre d’abord dans un jardin d'hiver, d’une hauteur de sept mètres; de là il passe dans une grande galerie centrale, sur laquelle débouchent huit galeries latérales, quatre de chaque côté. D’autres serres encore se trouvent dans le jardin de M. DALLEMAGNE, mais elles sont destinées à d’autres cultures; nous ne nous occuperons ici que des Orchidées. Le jardin d’hiver est carré; il est orné d’une façon charmante. Au centre s'élève un superbe Kentia australis, l’un des plus beaux spécimens connus, plante réellement imposante et dans un état de vigueur remarquable. Au pied de ce Palmier et dans toute l’étendue du jardin d’hiver, garni de rocailles d’un aspect pittoresque, nous remarquons un certain nombre de plantes de choix, notamment les suivantes : Rhapis humilis, Sarracenia divers, Cycas tonkinensis, Ayalia Chabrieri, Anthurium Andreanum sanguineum, nouvelle variété très brillante, Platycerium sp, d’une forme étrange, Alocasia, Bromelia et Anthu- rium nouveaux en belles plantes, Dracaena Lindeni, Pavetta Borbonica, Adian- tum Farleyense en grands exemplaires, etc. Un certain nombre de Cypripedium, espèces de premier ordre ou hybrides des plus remarquables, et admirablement cultivés, égayent ces beaux feuillages. Ce sont, entre autres, les C. Rothschildianum, C. praestans Kimballianum, 15 FÊVRIER 1894 367 C. X Lucienianum, C. X Lathamianum, C. X grande, C. X barbato-Vertchianum, C. Sallieri Hyeanum, C. Lawrenceanum var. Dallemagneanum, C. X Bra- gaianum, C. X Mastersianum, etc. La galerie centrale, à laquelle nous arrivons ensuite, renferme une série de magnifiques spécimens, qui à eux seuls représentent un capital très consi- dérable, plantes merveilleuses comme culture, comme choix et comme rareté. Citons dans le nombre : Vanda Lowi Warocqueana; Vanda tricolor Dallemagneana, plante unique; Vanda Dennisoni, mesurant un mètre de hauteur et garni de feuilles jusqu’à.la base d’une façon irréprochable; Coelogyne Massangeana, en exemplaire énorme; Sobralia en plusieurs espèces, notamment le S, Catileyana ; Cymbidium eburneum en grands exemplaires; Laelia purpurata en forts spécimens, couverts de spathes mesurant de 5 à 8 centimètres de largeur; Laelia elegans en variétés supérieures; Cattleya Warocqueana, représenté par une série de plantes géantes et superbement cultivées; Cattleya granulosa Buyssoniana, Cattleya amethysto- glossa Dallemagner, Oncidium flabellulatum, etc. Les serres Les serres, disposées à droite et à gauche de la galerie centrale, sont toutes construites sur le même modèle; au milieu, un sentier recouvert d’un treillis pour la commodité des visiteurs; des deux côtés, les tablettes, au-dessous desquelles se trouvent, à droite un bassin de 1 mètre de profondeur contenant la provision d’eau de pluie, à gauche une couche de scories destinées à entre- tenir une constante évaporation. La première serre à droite est une serre chaude, qui renferme de véritables trésors, entre autres 200 Cymbidium eburneum, 8 Cattleya Rex, une riche collection de Cypripedium des plus rares et des plus remarquables, une dizaine de Vanda Lowi, des Vanda Sanderiana, un lot de Vanda sp. non encore dénommés, une centaine de Vanda cocrulea, des Cattleya tigrina, un Oncidium Leopoldianum d’une vigueur remarquable, des O. Papilio et Krameri, etc., etc.; en outre une tablette entière est réservée à des semis effectués dans les serres de M. DALLEMAGKE, et qui promettent de merveilleuses acquisitions. M. Dar- LEMAGNE a déjà obtenu d’ailleurs des succès importants comme semeur, et l’on admire notamment dans sa collection un vigoureux semis d’Odontoglossum Halls leucoglossum fécondé par l'O. elegans. 368 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les serres tempérées sont au nombre de trois, et contiennent une magnifique collection de Cattleya. J'y admire : une grande quantité de C. Trianae, d’une culture parfaite, et chargés de spathes et de fleurs; environ 500 C. Mossiae, promettant également une abondance de fleurs pour les mois d’avril, mai et juin; des Cattleya maxima, très vigoureux, des Laelia grandis tenebrosa, etc. La dernière de ces serres est entièrement remplie de Catileya Warocqueana en magnifiques spécimens, pouvant donner plusieurs milliers de fleurs par an. Les serres froides, situées de l’autre côté de la galerie centrale, renferment 5,000 Odontoglossum crisbum parmi lesquels se trouvent un grand nombre de va- riétés d'élite, Triomphe de Rambouillet, récemment figuré dans la Lindenia, Im- peratrice de Russie, Dallemagneanum, Trianae, fastuosum, latimaculatum, guttatum, Andersoni, et beaucoup d’autres qui ne sont pas encore nommées. J’y admire encore une foule d’autres espèces, O.Harryanum, O.grande, en forts exemplaires, O. luteo-purpureum en belle variétés, O. hastilabium, O. Halli, O. Lucienianum, O. nebulosum candidulum, O. polyxanthum, O. Edwurdi, O. Wilcheanum albens, O.triumphans, en variétés supérieures, ©. tripudians, Miltonia vexillaria virginalis, superbe forme blanc pur qui a été figurée dans la Lindenia, M. Roezli alba, etc. Comme on l’aura vu par quelques chiffres, M. DALLEMAGNE consacre une partie de sa vaste collection à la grande culture pour la fleur coupée, et ses serres, garnies comme elles le sont, représentent une production considérable qui donne dès maintenant des résultats très satisfaisants, résultats qui ont sans doute contribué à le décider à agrandir et à transformer son installation. Telle qu’elle est actuellement, cette installation peut être considérée comme un véritable modèle de culture combinée en vue de l’agrément et en même temps de l’exploitation industrielle. Je ne doute pas que les amateurs qui auront l’occa- sion de la visiter ne soient vivement impressionnés par ce doubie caractère, et ne profitent de l’exemple qui leur est ainsi fourni, de même que l’heureuse initia- tive de MM. TREYERAN et CAHUZAC à l’exposition de Bordeaux de 1893 devra donner aux organisateurs d'expositions une nouvelle et progressive impulsion. Quoique possédant lui-même une connaissance approfondie des matières qui se rattachent à la construction des serres et à leur installation, et une expérience déjà très sérieuse de la culture, M. DALLEMAGNE ne craint pas de demander souvent notre avis et de s’y conformer. À ce point de vue encore 1l pourrait être cité comme exemple à plus d’un novice, trop porté, au bout de quelques mois de pratique, à dédaigner les conseils de l’expérience et à vouloir voler de ses propres ailes. C’est un vrai et sérieux amateur. 15 FÉVRIER 1894 369 _ L'emplacement du superbe domaine de M. DALLEMAGNE est aussi des plus heureux. Il est difficile d'imaginer un site plus beau, un coup d’œil plus vaste et plus majestueux que celui que j'ai admiré à RamBourLLer. Les forêts avoisinantes ne font pas seulement un décor merveilleux, elles contribuent à former une atmosphère pure et vivifñiante, dont les Orchidées profitent grande- ment, et qui doit évidemment faciliter beaucoup leur culture. Une visite aux serres de M. DALLEMAGNE montrera aux amateurs de quelle façon doit être instituée une entreprise de grande culture; il est évidemment indispensable d’avoir de grandes quantités de plantes en rapport; un nombre plutôt restreint d’espèces, mais beaucoup de plantes de chaque espèce, de façon à avoir beaucoup de fleurs régulièrement pendant une certaine période, et à pouvoir compter sur un produit fixe; enfin des plantes vigoureuses, bien saines, achetées de confiance et (si ce sont des importations) n’ayant pas langui et trainé partout pendant de longues semaines. C’est une erreur de vouloir entreprendre la vente de fleurs coupées avec un petit nombre de plantes, car on ne trouve pas de débouchés pour si peu; c’est une erreur aussi de vouloir ramasser ça et là des plantes à bon marché, rebuts des salles de vente ou des serres de mauvais cultivateurs; du moment que l’on achète une grande quantité, 1l y a un intérêt évident à acheter tout à une grande maison d'importation, qui a intérêt elle-même à fournir du bon, et qui doit naturelle- ment à un client important des concessions particulières. J'espère pouvoir publier prochainement dans ce journal une ou plusieurs gravures exécutées d’après des photographies, et représentant les installations de M. DALLEMAGNE. Ces gravures n’ont pu être prêtes à temps pour être jointes au présent article. LUCIEN LINDEN. LE DISA GRANDIFLORA (Suite et fin, voir p. 339) Je crois que le Disa grandiflora est très difficile sur le choix de la terre fibreuse qui lui est donnée comme compost; d’autre part, il déteste absolument la chaux, et j’attribue les pertes que j'ai parfois subies lors de mes débuts à mon ignorance de ce fait, car l’eau dont je disposais était fortement chargée de chaux. En ce qui concerne la culture, on doit bien se pénétrer de ce fait qu'il ne [ea] ST © LE JOURNAL DES ORCHIDÉES demande pas de chaleur; quoique j'aie fait cette recommandation à beaucoup de personnes à qui j’en ai donné des plantes, j’ai constaté que le jardinier ne me croyait pas. Les plantes étaient installées dans une serre chaude, traînaient une existence pénible, et enfin mouraient. L’époque favorable pour le rernpotage est très peu de temps après l’achève- ment de la floraison; on doit laisser les jeunes pousses se développer un peu, et ensuite rempoter les plantes. Fig. 73. — Disa grandifiora. Certaines personnes recommandent de mélanger le sphagnum avec le peat; je lai essayé, et je ne puis pas dire que j'aime beaucoup ce procédé; aussi suis-je revenu à mon ancienne méthode, qui consiste à n’employer que de bon peat, avec des morceaux de charbon, en ayant soin que le drainage, qui doit remplir environ un tiers du pot, fonctionne bien. 15 FÉVRIER 1804 Got En ce qui concerne les arrosages, la plante en supportera d’abondants s'ils sont effectués d’une façon judicieuse. A l’état naturel, elle se trouve sur le sommet des montagnes, qui sont souvent enveloppés de nuages, et par suite les plantes sont constamment baignées d'humidité. On ne peut pas imiter exactement ces conditions, mais Je crois que le meilleur moyen d’essayer d’y parvenir est d’asperger les plantes d’une fine rosée ; lorsque le temps devient chaud, on peut le faire deux ou trois fois par Jour. Généralement, je place les plantes pendant l’été dans une serre froide près de l’entrée, et lorsque l'hiver approche je les transporte à l’autre extrêmité de la serre, où elles ont plus de chaleur et sont mieux garanties contre la gelée. Il existe quelques variétés présentant des différences, produites à l’état naturel, je suppose. Les unes ont les tiges florales longues et grêles, de 60 centimètres environ de hauteur; les autres ont les tiges plus grosses et plus robustes, de 38 centimètres de hauteur. J'ai eu avec elles quelques surprises, notamment avec la variété nommée swperba. Celle-ci, que j'ai possédée à une certaine époque, était plus brillante que la forme ordinaire au point de vue du coloris, mais d’une végétation moins facile, je crois; au contraire, M. LINDSEY, du Jardin Botanique d'Edimbourg, me dit que la seule différence qu’il avait constatée entre elles était une plus grande robusticité de la variété superba. Une variété qui est cultivée à Straffan, comté de Dublin (Irlande), et dont M. F. W. BURBIDGE a eu l’obligeance de m'envoyer des fleurs, se rapproche beaucoup plus de celle que j'avais ordinairement sous le nom de superba qu'au- cune des autres que J'ai vues. Parmi les rares collections où je l’ai vue bien cultivée je citerai celle de Chatsworth, où elle était placée dans une serre froide près de l’entrée, et le Jardin Botanique d’'Edimbourg, où le chef de cultures était M. LINDSEY. Je ne suis pas allé depuis quelques années chez MM. BACKHOUSE, d’Vork, mais à l’une des expositions de la Pentecôte à Manchester, j'ai rencontré un monsieur des environs d’York, qui m'a dit qu’ils avaient une plate-bande de Disa grandiflora plantée dans une de leurs serres. Cette plate-bande était formée de peat, avec quelques morceaux de grès intercalés; rien n’était plus brillant, paraît-il, que la végétation de ces plantes, et de plus elles produisaient des graines en abondance, de sorte que les plantes s'étaient reproduites en grand nombre. Si les semis de ce genre réussissent, cette espèce deviendra beaucoup plus facile à obtenir qu’elle ne l’a été jusqu’à présent, car à la suite 970 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES des déprédations de collecteurs qui ne respectent rien, je crois que les autorités du Cap ont défendu le collectage. La production des semis aura très probablement pour résultat, tout en augmentant la quantité, d'introduire dans les cultures des variétés inférieures ; en effet j'ai vu beaucoup de semis d’un coloris si pâle et si fade, que j’hésiterais à leur donner place dans ma serre. Il existe d’autres espèces de Disa, dont certaines réclament un traitement très différent de celui que j'ai recommandé pour le D. grandiflora ; d’autres réussissent sous l'influence d’un traitement assez analogue. Parmi ceux-ci figure le D. racemosa, qui, d’après ce que j'ai entendu dire, prospère parfaite- ment dans les mêmes conditions que le D. grandiflora. Je ne l’ai pas encore cultivé, mais j'espère pouvoir le faire prochainement. (Gardeners Magazine, 30 décembre 1893.) H. H. D’OMBRAIN. L'HABITAT DES ORCHIDÉES Coelogyne corrugata. — Je vois que l’on se plaint de ce que cette espèce, l’une des plus charmantes des Orchidées blanches et parfumées de nos bois, ne fleurit pas bien dans les cultures; peut-être quelques notes sur la façon dont elle croît ici pourront-elles rendre service aux cultivateurs d’Orchidées d'Europe, car sa floraison abondante est une simple question de traitement. Le Coclogyne corrugata ne doit pas avoir d'ombre, ou seulement un très léger abri au fort de l’été. Il pousse ici sur les rochers les plus exposés, fixant ses racines dans les crevasses et les touffes de gazon au bord des précipices, soumis à une sécheresse de trois mois; en janvier, février et mars, les rochers sont si chauds que l’on peut à peine y poser la main. Puis viennent les pluies, les averses et le soleil alternant jusqu’en novembre, et ensuite des bises froides et des séries de gelées, jusqu’au retour de la chaleur en mars et avril, époque à laquelle ils produisent leurs fleurs en abondance. L’Aerides Lindleyanum croît de la même façon. Je suis convaincu que ces conditions devraient être beaucoup modifiées pour être appliquées en Europe. Mais je suis sûr qu’en tirant le parti convenable de ces remarques on obtiendrait une floraison abondante du Coelogyne corrugata. F. G. (Madras). PETITES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE EXPOSITION DE LILLE. — M. Van DEN Heepe nous informe que S. M. le Roi des Belges vient de mettre à la disposition de la Société régionale d'horticul- ture du Nord de la France une grande médaille d’or, destinée à être décernée comme prix à l'Exposition gé- nérale et internationale d’horticulture organisée par cette Société du 3 au 10 juin 1894. M. Ap. Van Den Heepe nous prie de faire connaître en même temps que les personnes qui n'auraient pas encore reçu le programme sont priées de le récla- mer sans retard au Secrétaire général de la Société, M. Rvokewazrr-DuJarnin, 84, rue d'Arras, à Lille. W.B..., Verdun. — Nous vous donnerons satisfac- tion en publiant d’ici peu de temps une série d’études très complètes sur les semis d’Orchidées, paie E. H. — Non, l’ouvrage Les Orchidées exotiques et leur culture en Europe ne contiendra pas de planches coloriées, et en voici la raison. Pour que ces planches soient vraiment utiles et belles, il faut qu’elles repré- sentent les Orchidées dans leurs dimensions exactes. Une chose splendide comme Pinflorescence d’un Catt- . leya, d’un Phalaenopsis, d’un Odontoglossum, est tou- jours étriquée et dénaturée dans un petit cadre; on ne peut y montrer qu’une fleur alors qu’il y en a en réalité cinq, vingt, ou même cinquante. Nous aimons mieux laisser cette tâche à la Lindenia, qui est, de l’avis d’un grand nombre de connaisseurs, le mieux fait des pério- diques illustrés consacrés aux Orchidées. Le nouveau livre sera avant tout un guide de culture, et éminem- ment pratique. C’est ce qu’ont compris un certain nombre de sous- cripteurs qui se sont inscrits pour deux et trois exem- plaires, les uns pour les serres et destinés à y être consultés souvent, les autres pour le salon ou la bi- bliothèque sans doute. KT F.Dezza P. — La fleur en question appartient à l'espèce Cattleya Lüddemanniana (ou speciosissima), originaire du Venezuela comme le C. Mossiae. C’est une bonne variété ; le coloris des sépales est plus vif qu’à l'ordinaire, et les pétales sont d’une bonne am- pleur. Toutefois le labelle est un peu plus petit. *k * *X G. V. — Les tubes en question sont destinés à laisser monter l’eau des tuyaux de chauffage, et remplissent l’office de soupape. En effet, si les tuyaux étaient com- plètement fermés, ils risqueraient d’éclater lorsque la chaudière serait trop remplie, ou par l'effet de la dila- tation produite par la chaleur; tandis que, quand le cas se présente, l’eau monte simplement dans ces tubes, et peut même s'échapper par leur sommet au besoin. C’est pourquoi il est utile d’envelopper ces tubes de paille ou de feutre pendant l’hiver pour empêcher l’eau de s’y congeler, ce qui les obstruerait. : kTk F. van B.— Vous pouvez rempoter dès maintenant la plupart de vos plantes. Quant à celles qui sont en fleurs, il faut les tenir sèches et attendre six semaines après la fin de la floraison pour les rempoter. Une fois le rempotage effectué, les Orchidées ne tardent pas à entrer en végétation ; les nouvelles racines s’enfoncent dans le compost frais et y prennent une vigueur remarquable. Vous comprendrez aisément qu'il serait inutile de rempoter au début de l’hiver, car les plantes sont au repos à ce moment. Il ne servirait donc à rien de leur donner un compost frais, et celui-ci ne pourrait que perdre de sa fraîcheur jusqu’à l’époque du retour de la végétation. HU X. X. 14. — C’est maintenant, à la fin du repos ou tout au début de la végétation, que l’on doit procéder à la division des Orchidées à pseudobulbes. A cette époque elles ne souffrent pas du dérangement des racines. On rempote ensuite les morceaux sectionnés dans du compost frais, où ils se trouvent à merveille pour pousser des racines et entrer en activité, favorisés d’ailleurs par la saison. Dans ces conditions, on peut espérer d'obtenir promptement des pousses des arrière- bourgeons immobilisés, notamment dans les Cattleya. La section doit être faite bien nette, à l’aide d’un canif bien aiguisé, et cicatrisée avec de la fine poussière de charbon de bois. x T4 DEUX CURIOSITÉS. — Les serres de L’Horricuz- TURE INTERNATIONALE renfermaient à la fin de janvier deux curiosités végétales des plus singulières. D’abord un Odontoglossum crispum portant au sommet d'un seul pseudobulbe érois tiges florales ; En second lieu, un Cattleya guttata Leopoldi qui avait formé vers le bas d’un pseudobulbe, très près de la base, une tige florale! L'origine de celle-ci avait été d’abord un petit bourgeon qui devait être probablement un bourgeon végétatif, comme nous en avons signalé sur le Cattleya Alexandrae; puis ce bourgeon s'était trans- formé, et ramifié en trois pédicelles portant chacun une fleur, sans spathe. Les fleurs étaient de petite taille, mais de coloration et de forme normales. xx UN CYPRIPEDIUM CALLOSUM, récemment im- porté dans le même établissement, a fleuri et produit en même temps une pousse au sommet de la tige florale, à la base de l’ovaire de la fleur. Cette pousse se développe vigoureusement et a déjà une certaine lon- gueur; voilà un cas intéressant de Cypripedium à rhizôme! # .* % REÇU DEPUIS UN MOIS une foule de Cattleya Trianae présentant des variations infinies du rose très pâle, presque blanc, au rouge vif. On comprendra qu’il est impossible de donner des noms à toutes ces variétés. LA COLLECTION DE M. CH. VAN WAMBEKE, que nous avons eu le plaisir de revoir récemment, est excellente et superbement entretenue. Les Odonto- glossum sont des modèles de bonne culture. Les Cattleya Trianae, Schrüderae, etc., etc. offraient une abondante et magnifique floraison. Les Cypripedium sont admirables. 4% M.LED: CAPART a organisé sa collection d’une façon ravissante. Il n’est pas possible d'installer des Orchidées en ville avec plus de goût et d'entente de leurs besoins. Les plantes y prospèrent de façon à donner toute satis- faction à leur propriétaire, et les belles variétés y sont - nombreuses, comme en témoignent les comptes-rendus des meetings de L'Orchidéenne. L + G. C. — Nous avions en effet espéré pouvoir publier l’ouvrage Les Orchidées exotiques et leur culture en # Europe dès le 1° mars; mais la fabrication du papier spécial que nous avions choisi, et l’exécution des clichés, nous ont un peu retardé au début ; et vers la fin de l’année 1893 l’affluence des souscriptions nous a obligé à faire augmenter le tirage prévu, c’est-à-dire à faire refaire un tirage supplémentaire de la partie déjà imprimée. : Ces circonstances ont donc retardé quelque peu la publication de l’ouvrage, qui ne pourra paraître défini- tivement qu’en mai.Et, comme à quelque chose malheur est bon, elles nous ont permis d’apporter encore au livre quelques perfectionnements, de façon à satisfaire autant que possible nos souscripteurs — et nous espé- rons bien obtenir ce résultat. 0% PLUSIEURS PERSONNES nous ont demandé si Pouvrage.paraîtrait broché ou relié. Il sera publié avec une couverture brochée ; mais dès qu’il aura paru, nous ferons exécuter une reliure artistique très soignée qui sera fournie sur demande. Nous donnerons ultérieure- ment de plus amples renseignements à ce sujet. % * LA SERRE DES DENDROBIUM était superbe à L’HORTICULTURE INTERNATIONALE à la fin de janvier et au commencement de février. Il y avait des milliers de fleurs et une série de Dendrobium nobile comme il nous a jamais été donné d’en admirer. Les D. Wardianum étaient également magnifiques. Parmi eux, une forme d’un blanc pur virginal et une autre à très grandes fleurs d’une coloration étonnante, on dirait un hybride entre les D. Wardianum et D. nobile nobilius — une variété hors ligne. Beaucoup d’autres belles Orchidées étaient en fleurs, et dans le nombre plusieurs Orchidées de grand mérite, notamment le fameux Maxillaria mirabilis. x UN LAPSUS nous a fait écrire dans notre dernier numéro que M. Craupio VoLonré habitait Florence. C’est à Como qu'est établi l'excellent cultivateur italien. * #4 NOUS AVONS REQÇU de Mme VAnDERSTRAETEN les fleurs suivantes : Une partie d’inflorescence d’une excellente forme de Laclia superbiens, à fleurs grandes et bien colorées ; Des fleurs de Cattleya Percivaliana, prises parmi vingt-cinq que portait une seule plante ; Une hampe de Coelogine cristata ; la plante portait trente-sept tiges florales ; Une fleur bien colorée d’Oncidium splendidum (O. tigrinum var. splendidum), à labelle d’une belle ampleur. Ii > TEA Architecture de jardins, pares eb vergers: dessins de plans et exécution en confiance. PÉPINIÈRES DE MONTAIGU (Belgique) Edouard MICHIELS - chef des pépinières. Gustave MICHIELS architecte de jardins. Edmond MICHIELS Spécialité Graines de prairies, forêts, sapinières et autres. Arbres fruitiers pour vergers. — Pommiers, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, hautes tiges, saines et vigoureuses, les meilleures variétés, depuis 1 fr. 50 à 2 francs. 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Au point de vue de leur culture, des progrès énormes ont été accomplis depuis la publication des derniers ouvrages spéciaux en langue française. Les principes généraux ont été nettement discernés, les détails d’appli- cation ont reçu des perfectionnements considérables. La culture belge, dont l'excellence est aujourd'hui proclamée par les connaisseurs et cultivateurs les plus compétents des divers pays d'Europe, est définitivement fixée comme la mieux appropriée aux besoins des Orchidées. La vie de ces magnifiques végétaux à l’état naturel, leurs particuiarités physiologiques, leur beauté pitto- resque et infiniment variée, méritent d’attirer l’attention de beaucoup de personnes du monde qui ne connaissent des Orchidées que des légendes mystérieuses et confuses, et qui parfois n’osent pas en embellir leurs serres, faute d’être plus exactement renseignées. Il est nécessaire, d’autre part, de fournir aux cultivateurs et amateurs, si nombreux aujourd’hui, une description des principales et des plus belles Orchidées cultivées, y compris les nouveautés introduites en très grand nombre dans ces dernières années. Nous avons entrepris cet ouvrage à la demande d’un grand nombre de personnes qui ont bien voulu nous dire que nous étions particulièrement à même de combler ces lacunes, grace aux observations et aux matériaux considérables que nous fournit la direction d’un des premiers établissements d'introduction du monde. Il est évident, en effet, qu'il faut cultiver, et cultiver en grand, pour pouvoir traiter de la culture, et qu’il faut disposer de collections étendues pour pouvoir parler des Orchidées et les décrire. C’est donc, à tous les points de vue, un livre d'expérience at de pratique que nous offrons au public, un guide de culture pour le jardinier et pour l’amateur désireux de surveiller lui-même les soins donnés à ses plantes, aussi bien qu'un ouvrage de bibliothèque pour le curieux de la nature et de ses beautés. Notre programme peut se résumer de la façon suivante : Les Orchidées au point de vue scientifique. — Notions de botanique organographique et systématique et de physiologie; bibliographie, etc. Les Orchidées au point de vue pratique. — Leur culture détaillée : rempotages, ventilation, ombrage, arrosements, etc. ; gménagement des serres, chauffage, etc. ; influence du climat, etc.; parfum des Orchidées ; Vhybridation des Orchidées; les Orchidées à l’état naturel et les importations; distribution géographique : listes des genres, notes sur la culture spéciale de chaque genre et description des principales espèces ; grande culture de rapport; utilisations industrielles, etc. Les Orchidées au point de vue historique. — Histoire de l’importation et de la culture. Les Orchidées au point @e vue mondain. — Parti qu'on peut tirer de la beauté des Orchidées ; la façon d’orner les serres et les appartements ; fleur coupée, bouquets, etc.; collections d'amateurs. L'ouvrage, comprenant environ 800 pages d’un grand format, sera mis em vente PROCHAINEMENT, au prix de 25 FRANCS L'EXEMPLAIRE Les JARDINIERS qui souscriront à cet ouvrage pourront payer par versements éche- lonnés de 2 FRANÇS PAR MOIS Cette faveur sera accordée aux JARDINIERS seulement. On s’inserit chez l'auteur : 100, rue Belliard, à BRUXELLES. GRAINES POTAGÈRES, FOURRAGÈRES DE FLEURS ET D'ARBRES MAISON F,. VAN CELST 24, RUE DES PAROISSIENS, BRUXELLES Seul Premier Grand Prix —— Médaille d'or — à l'Exposition nationale d'Horticulture de Bruxelles en 1880 pour la plus belle collection de légumes. Deux Premiers Prix —- Médaille d'or — pour légumes et fleurs. Graminées pour prairies permanentes et artificielles SUCCÉS CERTAIN SUIVANT NATURE DU TERRAIN Spécialités de CHICORÉE WVITLOOKF et CHOU DE BRUXELLES ENVOI FRANCO DU CATALOGUE SUR DEMANDE Dit ES D A Gr) Er Cr à SAVENTHEM (Belgique). 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VILLE DE TOURCOING BXPOSTION D'AORTICULTURE A l’occasion de la célébration du cen- tenaire de la bataille de Tourcoing, la ville de Tourcoing organise une exposi- tion générale de tous les produits de l’horticulture, fruits, légumes, fleurs, plantes fleuries et plantes d'ornement, bouquets, etc., ainsi que des objets se rattachant à l’horticulture, tels que serres, appareils de chauffage, etc. Cette exposition aura lieu à Tourcoing les 19, 20, 21 et 22 mai 1894. Tous les horticulteurs et les amateurs français et étrangers sont invités à y prendre part. Le programme sera envoyé à toute personne qui en fera la demande à M. le Maire de Tourcoing. LINDENTIA Iconographie des Orchidées PUBLICATION MENSUELLE IN-FOLIO Chaque livraison contient quatre belles planches richement coloriées DIRIGÉE ET RÉDIGÉE PAR J. Linden, Lucien Linden et E. Rodigas PUBLIÉE PAR | Lucien Linden, 100, rue Belliard BRUXELLES. ER Le plus beau, le plus exact et le meilleur marché des ouvrages de luxe périodiques spéciaux aux Orchidées. Le prix des volumes déjà parus a été fxé comme suit: 2e volume, 125 fr. ; 3° volume, > BE volume, 65 fr.; ; 6e volume, 1 Volume (épuisé); 75 fr.; 4e volume, 70 fr.; 65 fr.; 7e volume, G5r:; : ge volume, 65 fr.; 7 ge volume (en cours de publication), 60 francs. Les huit volumes pris ensemble : 625 fr. ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL 100, rue Belliard, Bruxelles. L'ILLUSTRATION HORTICOLE devient à partir de 1894 le JOURNAL POPULAIRE DE L'HORTICULTURE PAR EXCELLENCE et paraîtra très régulièrement le 15 et le 30 de chaque mois. Elle est de format grand in-8° et contient, chaque fois, UNE MAGNIFIQUE PLANCHE COLORIÉE, 16 pages de texte, et de nombreuses gravures. LE NUMÉRO PARAISSANT LE 15 DU MOIS sera plus spécialement destiné aux PLANTES DE SERRE : Fougères, Palmiers, Cycadées, Broméliacées, Aroîdées, Plantes panachées, Plantes décoratives, etc. LE NUMÉRO PARAISSANT LE 30 DU MOIS s’occupera davantage de la FLORICULTURE, des plantes en pleine terre ou en appartements, et donnera les portraits en planches coloriées ou noires des plus belles nouveautés de l’année pour garnir les DEEE, isoler sur les pelouses ou garnir les appartements. L’Illustration Horticole, journal de tous et pour tous, sera un journal d'informations et un guide pratique de culture. L’Illustration Horticole, en dehors de sa rédaction très complète (elle s’est assurée le concours des plumes les plus compétentes de l’Horticulture), em- pruntera aux journaux étrangers tous les articles intéressants, de façon à être une encyclopédie de ce qui paraît ailleurs en toutes les langues. Prix de l'Abonement : 15 francs par an, pour toute l'union postale H°2 FRANCS PAR AN (1 FRANC PAR MOIS) pour les jardiniers seulement. Bureaux : 100, rue Belliard, BRUXELLES. À ÿ 4re année. le MARS | 894 Numéro 96. JOURNAL DES ORCHIDÉES GUIDE PRATIQUE DE CULTURE RIÉVD EIGÉ ET PUBLIÉ PAR LUCIEN LINDEN Administrateur-Directeur de L'HoRTICULTURE INTERNATIONALE Secrétaire de L’ORCHIDÉENNE AVEC LA COLLABORATION DE MM. J. Linden, Comte du Buysson, de Lansberge, G. Warocqué, Comte de Moran, Max Garnier, Ém. Rodigas, Funck, À. Cogniaux, G. J oris, E. Roman, A. Van Imschoot, Fr. Desbois, D° G. von Heerdt, E. Bergman, E. S. Rand, Ch. Van Wambeke, A. Bleu, D' Van Cauwelaert, E. Bungeroth, Ch. Vasseur, \ Comte de Bousies, J. Nôtzli, Cahuzac, D' Capart, James O'Brien, G. Mantin, J.du Trieu de Terdonck, O. de Kirchsberg, Vicomte de Novion, G. Truffaut, D. Treyeran, G. Rivois, J. Hatos, P. Silver, A. Ducos, À. Dallière, Paul Otlet, F. Kegeljan, O. Ballif, R. Johnson, C. Ellner, Ch. de Bosschere, A. Hubert, A. de la Devansaye, F1. Claes, de Meulenaere, F. della Porta, G. Diretti, A. van den Heede, Siesmayer, A. Wincqz, G.Kittel, Baron de Meylhand, et les Chefs de Culture de « L'Horticulture Internationale. » Prix de l’Abonnement : 10 francs par an POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 1" et le 15 de chaque mois ON S’ABONNE AU BUREAU DU JOURNAL, 100, RUE BELLIARD, A BRUXELLES Dépositaire pour la France : M. O. DOIN, Éditeur, 8, Place de l’Odéon, PARIS. | Gand, impr. Eug. Vanderhaeghen. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L’Illustration Horticole et dans ! Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d’horticulture. 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SOMMAIRE DU 96” NUMERO Pages Pages Causerie sur les Orchidées. — LXIII. . . . . 313 | Études de botanique élémentaire sur les Orchi- habitat des Orchidées UP 371 (HEC A 6 A one AS 3814 Les Cycnoches pentadactylon . :. . . . . . 318 | Les grandes époques de la végétation . . . . 386 | Les Cyipripédiées oser Rep ocre 260 HA ANOS lecteurs à HSM OR 381 PC INTERNATIONALE (SOCIÉTÉ AN ONYME) PARC LÉOPOLD. — BRUXELLES EXPOSITION PERMANENTE DES PLUS BEAUX PRODUITS DE 4 LA FLORE TROPICALE (TRANSFORMATION DES JARDINS D'HIVER ET DES GALERIES) OUVERTE TOUS LES JOURS (Le Dimanche matin seulement) de 8 heures du matin à 6 heures de relevée Orchidées Plantes Nouvelles, Palmiers, Plantes fleuries, Plantes ornementales, etc. ENTRÉE JE 25 JE 2 1e Les grandes importations d’'Orchidées de « L’Horticul- ture Internationale» vont, à partir de, lat nn Mars, se succéder de semaine en semaine. DEMANDER LES LISTES D'IMPORTATIONS. L'HORTICULTURE INTERNATIONALE a reçu en courant février plu- seurs SUPERBES ARRIVAGES de CYPRIPEDIUM INSIGNE en plantes de toutes forces, provenant de localités inexplorées jusqu ici et produisant des variétés encore supérieures à celles désignées jusqu'ici comme « MONTANUM. » Bree EL IObMre) pan) Correspondance: Le CYPRIPEDIUM INSIGNE est incontestablement une des meilleures Orchidées pour la grande culture. 1 MARS 1894. 373 CAUSERIE SUR LES ORCHIDÉES LXIII. — La culture belge en France. à Paris La vente des fleurs d’Orchidées Un voyage de quelques jours que je viens de faire à Paris, me fournit une nouvelle occasion d'établir entre les divers procédés de culture des Orchidées de ces comparaisons que je considère comme éminemment instructives. Quel que soit le soin avec lequel on raisonne ses méthodes et on les conforme aux résultats de l’expérience, quels que soient même les succès que l’on obtient dans ses serres, il est toujours utile de comparer ces méthodes et ces résultats à ceux qu’on peut observer chez autrui; on y recueille toujours quelque ensei- gnement, ne fût-ce que pour se confirmer dans les principes qu’on a adoptés. J'ai visité ces Jours-ci quelques collections d'amateurs des environs de Paris. Il est intéressant de constater combien, sur ce terrain neutre, l’influence de l’école est visible. Les collections qui se sont formées sous l'influence anglaise sont généralement dans un état de culture très ordinaire, sinon médiocre, et se rapprochent de ce que nous avions vu en Angleterre au mois de septembre dernier. Les plantes ont à peu près le même aspect, sont cultivées dans une atmosphère trop étouffée et trop chaude. Les collections, au contraire, qui se sont établies sous l’influence de la méthode belge, et où l’on applique sans restriction les principes de culture que nous avons préconisés et étudiés dans le Yournal des Orchidées, sont dans un état de prospérité remarquable. Je constate ici, avec une impartialité absolue, le résultat de mes observations de voyage, observations qui m'ont fourni une nouvelle et agréable confirmation de mes convictions anciennes. Je ne puis d’ailleurs qu’engager mes lecteurs à faire également les mêmes comparaisons, pour vérifier de leurs propres yeux l'exactitude de mes appréciations. Il est curieux de voir aussi combien les soins de propreté sont poussés loin dans ces dernières collections ; il y a à ce point de vue un progrès remarquable, et qui contribue sans aucun doute pour beaucoup à la perfection des cultures; 374 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES sous ce rapport, Rambouillet et les deux grandes collections de MM. CAHuzAc et TREYERAN à Bordeaux sont de véritables modèles. La nouvelle étude comparative que je viens de faire m'a prouvé une fois de plus que l’influence du climat est bien peu de chose en cette matière ; les diffé- rences qui existent entre le climat du midi de l’Angleterre et celui du nord ou du centre de la France, ou celui de la Belgique, sont insuffisantes pour modifier d’une façon appréciable les résultats de la culture des Orchidées. C'est la différence de méthode et de traitement qui est tout. L'influence de l’école se fait sentir dès le début et dans tous les détails du traitement. Les serres doivent être appropriées aux genres que l’on veut y cultiver. Ainsi, pour les Odontoglossum — et ce sont ces Orchidées alpines qui sont généralement cultivées le moins bien en France et en Angleterre — il serait funeste d’enterrer la serre. Il faut au contraire qu’elle soit fraîche, très aérée, très claire et bien humide. Les tablettes doivent être à claire-voie, de façon à laisser circuler une abondance d’air frais et humide entre les pots. Elles ne doivent donc pas supporter de réservoir d’eau, de cendres ni de charbon, ce qui est préjudiciable, mais de grandes prises d’air doivent s'ouvrir au-dessous. Les ventilateurs doivent être largement ouverts toutes les fois que la température de l’air extérieur le permet, et l'imagination du cultivateur doit s’appliquer à rendre l’air aussi frais et aussi humide que possible. Voilà tout le grand secret de la culture des Orchidées froides. Ne l’avons- nous pas dit assez souvent? Ne nous sommes-nous pas étendu assez longue- ment sur cette culture? Et n'est-il pas désolant de constater, après tant d'efforts, que dans certaines collections les Odontoglossum sont encore aussi médiocres ou mauvais, parce que l’amateur ou le cultivateur s’obstine à ne pas vouloir appliquer des principes si élémentaires ? , J'ai visité notamment, au commencement du mois, la collection d’un amateur très connu des environs de Paris, que je sais un lecteur assidu du Yournal des Orchidées; j'ai été surpris de voir que ses Odontoglossum n'étaient pas dans ce bel état de vigueur et de santé que l’on admire chez plusieurs de ses compa- triotes comme en Belgique. J’espérais que celui-là du moins aurait appliqué ce que nous avons tant recommandé dans le journal. C’est ce que j'ai eu le regret de lui avouer, en lui expliquant le pourquoi, et mes réflexions, je le voyais bien un peu, n’ont pas paru lui être agréables. Il a voulu m'expliquer l'excellence de sa méthode à lui, et a fini par me dire qu’il voulait attendre encore un an avant d’essayer la méthode belge. Que pouvais-je faire en présence 1 MARS 1894 375 d’une semblable réponse? Ne plus rien dire,et c’est ce que J'ai fait; et cependant, Dieu sait combien, dans cette collection, les conseils de culture étaient utiles. J'avoue que je suis toujours surpris de voir l’entètement de certains amateurs à ne pas introduire dans le traitement de leurs plantes les réformes indispen- sables. Il n’est guère admissible cependant qu’ils soient assez aveugles pour ne pas pouvoir constater eux-mêmes que beaucoup de leurs Orchidées ne prospèrent pas comme elles devraient le faire, comme elles le font ailleurs. Et quand ils ont la chance qu’une personne ayant quelque expérience vienne visiter leurs serres et prenne la peine de leur indiquer les changements nécessaires, ils se refusent à apporter ces changements. Nous ne sommes pas si fiers; si un semeur d’une grande compétence, comme M. BLEU, venait visiter nos serres de semis et voulait nous signaler des erreurs ou nous donner des conseils, nous nous empresserions d’en profiter. N’a-t-on pas toujours quelque chose à apprendre ? Refuser d'écouter l’avis d'autrui, n’est-ce pas s’interdire à l’avance tout progrès ? Quelques cultivateurs français, heureusement, n’ont pas eu le même parti- pris; ceux qui voyagent chaque année en Angleterre et en Belgique, et qui, ayant pu et su établir des comparaisons entre les diverses méthodes, ont été assez perspicaces pour adopter franchement la méthode belge, ont obtenu d'excellents résultats. Par exemple, les beaux Cattleya et Odontoglossum de M. TRUFFAUT m'ont fait grand plaisir, et les admirables cultures de M. DALLE- MAGNE à Rambouillet m'ont enthousiasmé. Je considérerai toujours comme le plus grand mérite et l’honneur du Yournal des Orchidées, d’avoir aidé à la propagation de la méthode qui donne ces résultats, et je suis heureux de penser comme on me l’a déclaré tant de fois, qu’il a rendu de ce côté de réels services aux cultivateurs d’Orchidées. J'ai profité aussi de mon voyage pour me livrer à une petite enquête sur la vente des fleurs coupées d’Orchidées chez beaucoup de fleuristes de Paris. J'ai questionné ceux que je connaissais sur l’achat des fleurs, et je me suis adressé aux autres en qualité d’acheteur. Je me vois encore obligé de soulever une question particulièrement délicate. Déjà la campagne en faveur de la grande culture des Orchidées par les amateurs m'a fait de quelques horticulteurs producteurs des ennemis acharnés; l’un d’eux m'a même écrit à ce sujet une lettre haineuse qui mériterait d’être publiée ; les attaques d’un journal spécial français ont la même origine. — Mais tout cela m'importe peu. Les amateurs ont été assez intelligents pour 376 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES comprendre le dessous des cartes et apprécier mes intentions ; si J'ai recueilli quelques inimitiés, j’ai été récompensé d’autre part par des amitiés précieuses. Et je ne reculerai pas aujourd’hui devant ma tâche, dûssé-je froisser quelques intermédiaires ou revendeurs de fleurs. Je sais que je sers la bonne cause, et Je ne puis pas hésiter; les producteurs me paraissent beaucoup plus intéressants. Tout ce que j'ai appris et vu depuis quelque temps me prouve de la façon la plus évidente que si la fleur d’Orchidée ne se répand pas encore davantage à Paris, la faute en est à ces intermédiaires, qui exploitent les fleuristes d’une façon vraiment scandaleuse. La plupart des fleuristes que J'ai vus m'ont dit qu’ils doivent payer les fleurs d’Orchidées tellement cher qu’ils y renoncent quand ils le peuvent, et recom- mandent eux-mêmes à leurs clients de ne pas en acheter. Lorsqu’on vient leur commander des corbeilles ou des bouquets de fleurs d’Orchidées, ils proposent d’autres fleurs. J'ai vu les notes d’achats chez plusieurs d’entre eux; il en ressort clairement que les intermédiaires prélèvent un bénéfice de 200, 300, parfois même 400 pour 100, sur la vente des fleurs d’Orchidées. En outre, ils ne veulent vendre qu’au comptant, alors qu’ils prennent généralement un délai extrêmement large pour payer les amateurs chez qui ils s’approvisionnent. La conclusion de ces observations, c’est que le cultivateur d’Orchidées doit se passer de l’intermédiaire, et s’adresser directement au fleuriste. Je le répète, il y a là un véritable abus. L’intermédiaire doit assurément être payé de sa peine et de son temps; il peut parfois être soumis à certains risques; mais s’il ne veut pas tuer la poule aux œufs d’or, il est juste qu’il se restreigne à réclamer un bénéfice raisonnable, laissant aux fleuristes la possibilité de vendre à leur tour. Je vais étudier la question, et j'espère trouver très prochainement le moyen pratique de mettre l’amateur producteur en rapports directs avec le fleuriste, soit en lui adressant la liste des fleuristes de Paris et d’ailleurs qui sont acheteurs de fleurs d’Orchidées, soit par un autre moyen. Ce qu’il y a de certain aujourd’hui, c’est que si le fleuriste pouvait vendre la fleur à un prix raisonnable — en parlant du fleuriste de Paris, je fais exception pour cinq ou six grandes maisons qui écoulent aisément les fleurs d’Orchidées parce qu'ils ont une clientèle très riche, étrangère ou parisienne, et je ne parle ici que de la vente courante — on écoulerait des quantités énormes de ces fleurs,et il y aurait place pour plusieurs grandes installations de production en plus. Il y aura lieu de revenir sur cette importante question. J'y reviendrai. LUCIEN LINDEN. 1% MARS 1894 377 L'HABITAT DES ORCHIDÉES ORCHIDÉES DE L’AFRIQUE AUSTRALE. — Nous voyons assez souvent mentionner les Angraecum de Madagascar et d’autres espèces comme crois- sant ordinairement à l’état naturel sur des arbres morts; mais en ce qui concerne les espèces de notre région, le bois mort est très mauvais, et plutôt que de les cultiver sur des troncs de bois il serait préférable de mettre les plantes en pots ou en paniers, en les laissant prendre racine dans les matériaux dans lesquels elles sont plantées plutôt que de les cultiver sur le bois, qu’elles n'aiment pas. D’après ce que je vois ici, nos épiphytes prospèreront mieux en trois mois sur un arbre vivant qu’elles ne feront en trois ans sur un arbre mott; en effet, lorsqu'un arbre meurt dans un bois, les Orchidées qu’il sup- porte ne tardent pas à mourir aussi. J'ai vu récemment des remarques sur la durée des fleurs du Polystachya pubescens. Ces plantes se conservent en fleurs dans notre pays pendant six ou huit mois sans interruption. W. T. (Graham’s Town, Afrique méridionale). D'APRÈS DES RENSEIGNEMENTS fournis par un fonctionnaire du Jardin Botanique de la Jamaïque, M. W. Harris, l’Zsochilus linearis croît ordinairement à des altitudes variant entre 7501 et 1500 mètres au dessus du niveau de la mer; la température pendant l’été, y dépasse rarement 22° C., et la nuit, pendant les mois froids ou l’hiver elle descend souvent jusqu’à 7° ‘/,, de sorte qu’une moyenne de 14 ‘/, à 15° ‘/, conviendra admirablement à cette plante. Dans les régions où elle se rencontre il se produit de fréquentes averses, mais comme elle croît presque toujours sur de grands rochers ou sur le tronc des arbres, elle a un drainage excellent, et c’est un point auquel on doit faire grande attention dans les cultures. La plante pousse en fortes touffes, couvrant souvent de grands espaces complètement exposés au soleil, mais généralement près d’un cours d’eau, de sorte que l’atmosphère est toujours plus ou moins humide. Dans cette position, les feuilles qui tombent de l’Isochilus lui-même et d’autres plantes sont arrêtées 378 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES et forment bientôt une couche de matière végétale en décomposition, à travers laquelle les racines s’enfoncent, en formant une masse compacte. Dans les cultures, à la Jamaïque, la plante réussit bien en paniers remplis de morceaux de terre fibreuse et de charbon, avec des arrosages abondants toute l’année. Un échantillon d’une forme blanche de cette espèce a été communiqué en 1893 à l’herbier du Jardin Botanique de la Jamaïque. (Extrait du Gardener’'s Chronicle). LES °CCYCNOCHES PENTADACIYEON J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l’article publié dans le Ÿournal des Orchidées au sujet du Cycnoches pentadactylon. Je crois pouvoir dire que j'ai eu, autant que qui que ce soit, l’occasion d’étudier cette Orchidée, mais je dois avouer qu’elle m'intrigue encore un peu. Ainsi la plante, comme vous l’indiquez, est indiscutablement originaire de l’Amazone; cependant VEITCH, dans le manuel qu'il a publié récemment, indique qu’elle provient de Rio-de-Janeiro. Ceci me paraît être impossible; les Cycnoches sont des plantes supertropicales, et Je ne crois pas que l’on en trouve aucune espèce dans un rayon d’un millier de miles (*) ou plus de Rio de Janeiro. J'ai beaucoup de correspondants au Brésil Méridional, et je reçois beaucoup d’Orchidées de cette région, mais je n’ai jamais reçu jusqu’à présent aucun Cycnoches, et aucun correspondant ne m’a jamais parlé d’en avoir rencontré dans ses environs. D’autre part, l'espèce en question est connue depuis long- temps dans les cultures (il y a actuellement plus de cinquante ans); or, ya cinquante ans, les régions Amazoniennes où elle abonde n'étaient guère connues, et n'avaient certainement pas été implorées par les chercheurs d’Or- chidées. L'espèce, autant que j'ai pu le constater, ne se rencontre pas dans un rayon de 1500 miles de Par, quoique l’on trouve sur le Rio Negro, à un millier de miles au dessus du Delta de l’Amazone, un Cycnoches (C. versicolor) que nous avons envoyé pour la première fois en Europe. (1) On sait que le mile vaut 1610 mètres, (Réd.) 1° MARS 1894 379 Le C. pentadactylon abonde autour de Teffé, mais il est rare que les plantes y forment de forts pseudobulbes. Il est connu 1là sous le nom de Pacova-Paulista Branga ; » le nom de Pacova-Paulista » est le nom indigène de tous les Cata- setum, Myanthus, Mormodes, et autres Orchidées ayant des pseudobulbes analogues à ceux des Catasetum. Les formes géantes du Cycnoches pentadactylon proviennent de la partie supérieure du cours de la rivière Purus, région qui n’est desservie par la navigation à vapeur que depuis relativement peu d’années. Il n’y a que cinq ans environ que j'ai reçu cette forme pour la première fois. Nous ne pouvions croire que c'était le C. pentadactylon, et nous avons envoyé la fleur à Kew pour être identifiée. La plante atteint quelquefois des dimensions gigan- tesques. Nous avons vu des pseudobulbes plus grands que ceux d’aucun Cyrto- podium ; ils mesuraient au moins 90 centimètres de hauteur, sans compter les feuilles, et portaient un grand nombre de grappes de fleurs dont quelques-unes avaient une longueur d’au moins 60 centimètres (nous ne pouvons pas citer le chiffre exact, que nous n’avons pas mesuré), et étaient chargées de 100 à 200 fleurs. Mais toutes les fleurs étaient âles. Les Cycnoches, d’après ce que nous avons observé, ne forment Jamais de fortes touffes composées d’un grand nombre de pseudobulbes, car quelques-uns des vieux pseudobulbes meurent tous les ans après la formation des nouveaux. On voit rarement dans les pays d’origine un Cycnoches ayant plus de quatre bulbes. Le dessin que vous avez publié, représentant une plante qui a fleuri récemment en Angleterre, montre une plante comme il n’en a probablement jamais existé à l’état naturel. Elle porte trois tiges florales et était probable- ment formée de trois plantes. Je n’ai jamais vu un Cycnoches ayant plus d’une tige florale; les plantes ne forment pas de masses, quoique j'aie vu deux semis croissant ensemble, et donnant chacun une tige florale. Le nouveau pseudobulbe peut être immense ou être très petit, mais chaque plante n’en a qu’un. Peut-être la plante se développerait-elle dans les cultures d’une façon inconnue à l’état sauvage ? Il vaudrait la peine de rechercher l’époque de l’introduction de cette espèce et l’origine de cette introduction, si toutefois il est possible d'obtenir sur ces points des renseignements dignes de foi. Un des caractères remarquables de cette espèce est sa grande floribondité. Les forts pseudobulbes produisent plusieurs grappes de fleurs #nâles, et les plus petits mêmes fleurissent, n’eûssent-ils que quelques centimètres de hauteur. Nous en avons eu qui mesuraient 2 1/2 cm. de hauteur et qui portaient une fleur. 380 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES La proportion des fleurs mâles aux fleurs femelles est énorme, de plusieurs milliers contre un. Autant que nous pouvons nous en souvenir, nous n’avons vu qu’une seule fois de fleurs mâles et femelles sur une même grappe, et jamais mélangées. Les grappes de fleurs mâles prennent naissance près du sommet du pseudobulbe; celles portant des fleurs femelles partent de près de la base. Il y a rarement plus de deux fleurs femelles sur une grappe; nous nous rappe- lons un cas seulement où il y en avait trois, et nous n’avons jamais vu deux tiges de fleurs femelles sur un pseudobulbe. Ces fleurs ont un aspect général ressemblant à celui de l’Angraecum superbum, sans sa queue, mais elles ont bien plus de substance, et semblent taillées dans de l’ivoire poli massif. Elles répandent un parfum pénétrant. Au moment où nous écrivons (12 janvier), l’air est chargé, tout autour de la maison, du déli- cieux parfum de ces plantes, dont plusieurs sont actuellement en fleurs sur la véranda. La plante est connue à Paré sous le nom de Baunilha (vanilla), à cause de sa forte odeur de vanille. E. S. RAND. LES CYPRIPÉDIÉES A la suite de recherches et d’une nouvelle étude que nous avons entreprise sur les Cypripédiées pour la publier très prochainement dans le Yournal des Orchidées, nous sommes arrivé à trouver des renseignements sur ONZE CENTS ESPÈCES, variétés et hybrides de Cypripèdes!! Les métis deviennent de plus en plus nombreux et nous avons surtout rédigé ce travail minutieux afin d’arriver à faire connaître aux orchidophiles quels sont les hybrides déjà issus de tel et tel parent; nous espérons éviter ainsi une confusion qui s’accentue tous les jours avec les nouvelles obtentions portant des noms différents de ceux des gains déjà obtenus. Pour donner une idée à nos lecteurs du nombre considérable de métis cul- tivés dans nos collections, nous mentionnerons par exemple que le seul Cypri- pediuin Spicerianum a servi jusqu'à présent de parent à SOIXANTE-DEUX hybrides !! Si les hybridations continuent dans de telles proportions, le genre Cypri- 1 MARS 1894 381 pedium sera complètement modifié d’ici quelques années, grâce à la facilité qu’il existe de féconder, de semer, d’élever et de faire fleurir dans un espace de temps relativement restreint, les représentants de ce beau genre si apprécié des orchidophiles. O. BALLIF. RÉRE ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉLÉMENTAIRE SUR LES ORCHIDÉES (Suite, voir p. 352) GOVENIA. — On connaît de ce genre une quinzaine d'espèces, dont la plupart croissent au Mexique ou dans les parties voisines de l’Amérique centrale ; quelques-unes se rencontrent cependant aussi, soit dans les Antilles, soit dans les parties chaudes de l'Amérique méridionale jusqu’au Brésil; et une espèce, le G. sulphurea, a été introduite du Paraguay. Outre l’espèce qui vient d’être citée, le G. deliciosa, du Mexique, avec ses jolies fleurs blanches variées de jaune et de pourpre, mérite une mention spéciale. Nous avons déjà signalé précédemment (voir plus haut, p. 354), l’affinité qui rapproche le Govenia des Cyrtopodium, ces deux genres étant les seuls du groupe dont les espèces sont terrestres. La plupart des caractères que nous avons assignés au second conviennent pour le premier; voici les principales différences qui permettent de les distinguer sans difficulté : Cyrtopodium. — Sépales étalés. Labelle trilobé, un peu soudé à la base avec le pied du gynostème. Gynostème dépourvu d'ailes. Anthère imparfaitement biloculaire, rétinacle large, presque membraneux. Grappes de fleurs simples ou rameuses, leyminant un scape privé de feuilles qui naît directement du rhizome. Goventa. — Sépales relevés l’un vers l’autre et connivents. Labelle entier, articulé avec le pied du gynostème. Gynostème ailé, au moins dans sa partie supérieure. Anthère uniloculaire; rétinacle souvent petit. Grappes de fleurs toujours simples, terminant une tige feuillée. Le genre Govenia, dû à LiNDLEY, fut décrit vers 1830 sous la planche 1709 du Botanical Cabinet de LODDIGES, et nommé en l’honneur de R. ]. GOVEN, horticulteur anglais. Dans son Genera and Species Orchid. (1833),le savant auteur établit, sous le nom d’Eucnemis, un autre genre que, d’après une note qui se 382 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES trouve dans son herbier, il reconnut lui-même être identique au premier, et qui doit par conséquent devenir un synonyme de celui-ci. Un autre synonyme est. Eucnemia de REICHENBACH père (1841), qui avait cru devoir modifier de cette façon la dénomination donnée par LINDLEY, sous prétexte qu’il existait déjà un genre d'insectes portant le nom d’Eucnemis. LycAsTE. — Dans le volume XXIX (1843) du recueil anglais intitulé The Botanical Register, LINDLEY retira du genre Maxillaria diverses espèces, pour lesquelles il fonda les trois genres nouveaux Lycaste, Paphinia et Colax. En 18817, BENTHAM trouva bon de réunir les trois genres en un seul, sous le nom de Lycaste; mais les horticulteurs, trouvant aux trois groupes des ports très tranchés, n’ont jamais admis cette réunion, et aujourd’hui plusieurs botanistes, dont le nom fait autorité, se rangent du même avis en conservant ces genres comme distincts. M. PrFITZER va même plus loin, car il les place dans deux tribus différentes : dans sa classification, les Lycaste et les Paphinia sont rangés dans sa tribu des Lycastanées, caractérisée entre autres par les inflorescences qui naissent en-dessous de la nouvelle pousse des feuilles; tandis que les Colax font partie de ses Zygopétalinées, distinguées des précédentes surtout parce que les inflorescences naissent wu-dessus de la même nouvelle pousse. Nous allons donc examiner séparément chacun de ces groupes. 1° Lycaste. — Ce genre, qui porte le nom d’une femme grecque de l'antiquité célèbre par sa beauté, comprend aujourd’hui plus de trente espèces, répandues dans toute l’Amérique tropicale; comme elles aiment généralement les régions montagneuses, c’est surtout dans la partie occidentale de ce continent qu’on les rencontre, depuis le Mexique jusqu’à la Bolivie; quelques espèces à peine habi- tent la partie orientale, les Antilles, les Guyanes et le Brésil. Il est à peine nécessaire de citer certaines espèces comme exemples pour l'étude de ce genre, car il en existe de nombreuses dans les cultures, depuis les anciens L. Deppear et L. Shinneri, jusqu'aux tout récents L. Imschootiana (figuré p. 329) et L. Luciani, que nous avons fait connaître il y a peu de temps dans ce journal. Le genre, réduit comme nous l’avons indiqué, peut être caractérisé comme suit : « Sépales presque égaux, dressés-étalés, les lobes latéraux un peu plus larges, « brièvement prolongés en avant à la base et formant presque un sac avec le « pied du gynostème. Pétales notablement plus courts et relativement plus LA « larges que les sépales. Labelle inséré à l’extrémité du pied du gynostème, 1° MARS 1894 383 « sessile ou brièvement onguiculé, plus court que les sépales, trilobé, les lobes « latéraux dressés, le lobe terminal plus ou moins réfléchi; disque muni dans « son milieu d’un appendice charnu transversal. Gynostème assez allongé, « arqué, demi-cylindrique, non ailé ou muni seulement au sommet de deux ailes « très étroites, prolongé à la base en un pied court. Anthère terminale, en « forme d’opercule, très convexe, uniloculaire ; quatre pollinies cireuses, oblon- « gues ou ovoides, appliquées l’une sur l’autre par paires, reliées à un tout petit « rétinacle par un pédicelle allongé et linéaire. Capsule oblongue ou fusiforme, « dressée. — Herbes épiphytes, à tiges très courtes renflées en pseudobulbes « souvent ovoïdes, surmontés de une à trois feuilles. Celles-ci sont amples, « oblongues-lancéolées, acuminées, plissées-veinées. Scapes dressés, uniflores, « naissant en dessous des nouvelles pousses feuillées. Fleur grande, penchée. » Nous avons déjà signalé (page 322) les rapports intimes entre les genres Lycaste et Anguloa. Ce dernier diffère surtout du premier en ce que ses pétales diffèrent peu de ses sépales, et que les pièces du périanthe, au lieu d’être étalées, sont rapprochées pour donner à la fleur une forme globuleuse. 2° Paphima. — Le nom de ce genre dérive de Paphos, ville ancienne de l’île de Chypre, dans la Méditerranée, consacrée au culte de Vénus. On connaît quatre espèces de Paphinia, qui habitent les forêts de l’Amérique tropicale, du Brésil à la Nouvelle-Grenade et à l’île de la Trinité. Ce genre peut facilement se distinguer des Lycaste par les caractères suivants : Lycaste : inflorescence uniflore (°), dressée ; pétales différant notablement des sépales ; labelle muni dans sa partie centrale d’un appendice charnu transversal. Paphinia : inflorescence portant deux fleurs ou parfois plus, penchée; pétales à peu près semblables aux sépales ; labelle muni à son sommet de glandes filiformes. 3° Colax. — Le nom de ce genre n’est que le mot grec holax, qui signifie parasite. Nous avons déjà dit plus haut que, tel qu’il est compris aujourd’hui, il fut établi par LINDLEY en 1843 ; mais dès 1825, cet auteur avait déjà appliqué le même nom au Maxiliaria Harrisontiae, espèce qui est maintenant comprise dans le genre Bifrenaria. Dans son Genera and Species (1832), il donnait encore ce nom de Colax à un groupe très confus du genre Maxillaria qui comprenait alors dix-neuf espèces. (1) Le Lycaste tetragona fait seul exception, ses inflorescences portant trois ou quatre fleurs. 384 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Le genre Colax actuel comprend cinq espèces, probablement toutes origi- naires du Brésil, et dont la plus connue est le C. jugosus. Il diffère des Lycaste par ses inflorescences, composées ordinairement de plusieurs fleurs et naissant d’une manière différente, comme nous l’avons déjà indiqué. Les sépales et les pétales sont à peu près égaux, et rapprochés de manière à former une fleur demi-globuleuse. Enfin, à la différence des Lycaste et des Paphinia, le labelle ne porte aucun appendice. Le rapprochement de ce genre des Zygopetalum, dont nous avons parlé, se justifie d'autant mieux que les espèces de ces deux genres peuvent parfaitement s’hybrider entre elles. Ainsi, par exemple, le croisement du Zygopetalum crinitum et du Colax jugosus a donné le très curieux Zygocolax Veitchii. WAaRrREA. — Ce genre a été distrait des Maxillaria en 1843 par LINDLEY, en même temps que les précédents. Son nom rappelle Warre, un correspondant de LODDIGES, qui introduisit la première espèce du genre. On a déjà décrit un certain nombre de Warrea; mais plusieurs espèces rapportées à ce genre sont en réalité des Zygopetalum. On n’en conserve aujourd’hui que deux ou trois, qui sont originaires de la Colombie et du Pérou; la plus connue est le W. éricolor. Le genre Warrea est voisin des Eriopsis, dont les caractères ont été donnés précédemment, page 355. Ses caractères spéciaux sont principalement : Sépales à demi étalés, concaves; labelle à peine trilobé, les lobes latéraux étant peu proéminents, tandis que le lobe médian est élargi ; disque muni de lignes longi- tudinales charnues. Herbes terrestres. Pour que l’on puisse saisir plus facilement les caractères distinctifs de ces nombreux genres, nous en exposons le résumé dans le tableau suivant : I. Pseudo-bulbes peu distincts et très allongés; plantes terrestres. A. Sépales étalés; gynostème dépourvu d'ailes; anthère impar- faitement biloculaire; grappes florales terminant un scape DAV denEUIlES RS SON NRA EE I. CYRTOPODIUM. B. Sépales relevés et connivents; gynostème aïlé; anthère uni- loculaire; grappes florales terminant une tige feuillée . . II. GovEnIA. IT. Pseudo-bulbes très distincts et courts; plantes généralement épi- phytes. A. Sépale postérieur libre. 1. Pédicelle des pollinies simple, court et large. a. Gynostème muni d’un pied. 1’. Sépales égaux et étalés à base rapprochée. 1° MARS 1894 a’. Tige portant une seule feuille; onglet de labelle allongé, creusé en sac à sa partie supérieure; gynostème dressé, muni d’ailes très larges. . . ae b'. Tige portant deux ou plusieurs feuilles; eu du labelle court, dépourvu de sac; gynostème arqué en avant, non ou à peine ailé. + Labelle entièrement étalé, à disque muni d’une crète transversale charnue DE RS ee 0 + Labelle à lobes latéraux dressés, à disque muni de plu- sieurs crètes ou lignes charnues longitudinales. * Sépales bien étalés; labelle distinctement trilobé, les lobes latéraux larges, le lobe médian petit. ** Sépales imparfaitement étalés; lobes latéraux du labelle peu distincts, le médian plus grand et ÉlATO I An Re : . 2/. Sépale dorsal dressé, les latéraux enet din étroits ebinsérésiloin de lu 4 tn cr. DÉAGNNOStÈMESANS DIEU 0 ee 2MPédicelle des polinies Court etidoubple : 0 LU 3. Pédicelle des pollinies allongé et étroit. a. Fleur solitaire. 1’. Sépales et pétales presque semblables, rapprochés pour lonmnenmuneneut presque c2lopulense.r 4 PNR NAN 2’. Sépales étalés, beaucoup plus longs que les pétales b. re. de deux ou plusieurs fleurs. /. Sépales et pétales étroits et allongés, étalés; labelle muni asson Sommet de glandes fliformes. 2/0 2. Sépales et pétales courts et assez larges, rapprochés pour former une fleur demi-globuleuse; labelle sans appendices. B. Sépale postérieur soudé inférieurement avec le gynostème (Sera continué.) IIT. IV. VIE VIII. . BIFRENARIA, XII. XIII. IVe 385 ACACALLIS. ZYGOPETALUM. . ERIOPSIS. . WARREA. BATEMANIA. AGANISIA. . ANGULOA. . LYCASTE. PAPHINIA. CoLaAx. GONGORA. A. COGNIAUX. LE CINQUANTIÈME MEETING DE L’ORCHIDÉENNE, qui aura lieu le dimanche 11 mars courant, constituera une véritable solennité. Un grand nombre d'amateurs, membres de la florissante société bruxelloise, ont décidé de célébrer avec éclat les noces d’or de leur groupement, qui a été si fécond, et de se faire représenter ce jour là spécialement par les principaux trésors de leurs collections. Quoiqu'il paraisse difficile de surpasser la beauté des deux derniers meetings, on a résolu d’un commun accord, de ne rien négliger pour y parvenir; on peut donc prévoir que l'exposition du 11 fera sensation dans le monde orchidophile. 386 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES LES GRANDES ÉPOQUES DE LA VÉGÉTATION (Suite, voir p. 307) GONGORA. Pseudo-bulbes. Serre chaude. Repos prononcé pendant l'hiver. Fleurs en grappes tombantes. Culture en panier. . atropurpurea. Floraison en juin-juillet. Pousse en juillet. . Buffonia. Id. en juillet. Pousse en juillet. . £aleata. Id. en juillet. Pousse en juillet. . maculata. Id. en mai. Pousse en juin-juillet. . odoratissima. Id. en juin-juillet. Pousse en juin-juillet. . tyicolor. Id. en septembre. Pousse en mai. . truncata. Id. en novembre-décembre. Pousse en mai. . vividis. Id. en juillet-août. Pousse en mai. D OO DO O OO © GRAMMANGIS. Pseudobulbes. Serre chaude. Repos très prononcé pendant l'hiver. Culture en pot. G. Ellisi. Floraïson en mai-juin. Pousse en avril. GRAMMATOPHYLLUM. Pseudobulbes. Serre chaude. Repos très prononcé pendant l’hiver. Culture en pot. G. Fenzlianum. Floraison en juin-juillet. Pousse en mai. G. speciosum. Id. en novembre-décembre. Pouse en mai. G. multiflorum. Id. en juillet. Pousse en maïi-juin. HABENARIA. Pas de pseudobulbes, mais une sorte de tubercule. Culture en serre chaude. Repos absolu pendant l’hiver, où les feuilles tombent. H. militaris. Floraison en septembre-octobre. Pousse en avril-mai. HARTWEGIA. Plantes naïnes à pseudobulbes. Serre chaude. Culture en paniers. Repos modéré en hiver. H. purpurea. Floraison en août-septembre. Pousse en mai. HOULLETIA. Pseudobulbes. Serre tempérée ou tempérée-froide. Repos assez marqué pen- dant l'hiver. Culture en pot. H. Brocklehuystiana. Floraison et pousse en juin-août. H. odoratissima. Id. en avril-mai-juin. H. picta. Id. en juin-juillet. IONOPSIS. Pas de pseudobulbes. Culture en serre tempérée, sur bloc ou en panier. Peu de repos après la floraison, qui doit être supprimée au bout de quelque temps pour ne pas épuiser la plante. I. paniculata. Floraison en automne. Pousse au printemps. I. uiricularioides. Id. en mai. Pousse au printemps. 1 MARS 1894 387 Por, ISOCHILUS. Pas de pseudobulbes. Culture en serre tempérée. Végétation à peu près continue toute l’année, à peine ralentie en hiver et après la floraison. I. linearis. Floraison en juin. LAELIA. Pseudobulbes. Culture en serre tempérée. Bon repos pendant l'hiver, et un plus court après la floraison. Culture en pot, sauf pour les L. pumila, albida, en panier, et L. Fongheana, sur bloc. . albida. Floraison en décembre-janvier-février. Pousse en avril-mai. anceps. Id. en décembre-janvier. Pousse en avril-mai. amanda. Id. en juillet-août. Pousse en juillet. autumnalis. Id. en décembre-janvier. Pousse en avril-mai. . cinnabarina. Id. en mars-avril. Pousse en mai. . crispa. Id. en juillet-août. Pousse en juillet. . Digbyana. Id. en novembre-décembre. Pousse en mai. Doymaniana. Id. en août. Pousse en mai. . elegans. Id. en juin-juillet-août-septembre. Pousse en juillet-août. Eyermanniana. Pousse en novembre. L. flava. Id. en avril. Pousse en mai-juin. L. glauca. Id. en février-mars. Pousse en juin. L. grandis. Id. en octobre-novembre. Pousse en mai. L. harpophylla. Id. en avril-mai. Pousse en juin. L. Fongheana. Id. en octobre. Pousse en mai. L. lobata. Id. en avril-mai. Pousse en mai. L. majalis. Id. en avril-mai-juin. Pousse en juin. L. monophylla. Id. en août-septembre. Pousse en mai. L. Peyrini. Id. en septembre-octobre. Pousse en avril-mai. L. pumila. Id. en novembre. Pousse en avril-mai. L. purpurata. Id. en mai-juin. Pousse en juin-juillet. (Sera continué.) Comte DE MoORAN. FERRER RERRE A NOS LECTEURS Le présent numéro marque l’achèvement de notre quatrième volume. Quatre volumes déjà! Nous sommes surpris de constater combien le temps a passé vite, et combien de matière les pages accumulées représentent déjà, sans que notre tâche soit finie. Car notre tâche ne sera pas, de par votre volonté, chers lecteurs, limitée à ces quatre volumes, et puisque vous avez bien voulu me le demander, je conti- nuerai à causer avec vous des magnifiques Orchidées. Quel sera donc, pendant l’année qui commence, le principal sujet de nos études ? 388 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Chaque volume jusqu'ici a été consacré plus particulièrement à un certain ordre d'idées, qui dominait à ce moment-là. Il me plaît assez de noter cette particularité, car chacun de ces volumes marque ainsi une campagne menée en faveur d’un progrès, et qui, je crois pouvoir le dire, n’a généralement pas été infructueuse. Une idée par jour, tel était le programme d'ÉMILE DE GIRARDIN ; mais par malheur la feuille volante qui la portait laissait peu de traces ; une idée à peine effleurée dans le tourbillon de la vie parisienne, qu'est-ce que cela ? L’impression produite était vite effacée par d’autres. Moins ambitieux, nous prendrons par an une idée principale, mais nous ne l’abandonnerons pas après l’avoir lancée dans l’air, nous la retournerons, nous l’examinerons sous toutes ses faces, nous nous efforcerons de ne pas la laisser sans avoir marqué notre intervention par un progrès, sinon par la perfection absolue. N'est-ce pas déjà un programme honorable ? Donnons donc à chacun de nos volumes une empreinte dominante, comme les élèves de Saint-Cyr donnent à chaque promotion un nom rappelant le fait saillant de l’histoire militaire de son année. Notre troisième volume a été celui de la fleur coupée ; le quatrième a été celui des écoles de culture comparées entre elles, culture belge et culture anglaise ; si nos projets ne sont pas renversés par quelque grand. événement qui attire l’attention davantage sur un autre point, le cinquième volume sera celui des semis d’'Orchidées. C’est là une matière très riche, très féconde et qui ouvre un champ très vaste à l’étude et à l'imagi- nation du chercheur. Nous comptons aussi sur la collaboration assidue que plusieurs de nos abonnés nous ont si gracieusement promise. Ce sera un des grands attraits du cinquième volume du Yournal des Orchidées que le compte-rendu des expériences de partout, écrits par des praticiens-amateurs qui ont appris à cultiver les Orchidées en tâtonnant, en cherchant la meilleure méthode appropriée au climat de leur pays. | En tous cas, ce volume, comme les précédents, sera consacré au progrès de la culture pratique et de la connaissance des Orchidées, et nous nous efforcerons d’y rester à la hauteur de la sympathie que nos abonnés nous ont témoignée si généreusement. LUCIEN LINDEN. a ————————————————————""————"————— 1 MARS 1894 389 PABLE DES MATIÈRES DU QUATRIÈME VOLUME A PACACAIISIEES) AQU ENNEMIS TO JAdaNlÈes) Rene pi onnb Lo loi ot Aganisia (Culture He Se en RL T 26 oamMSIAles) ne Ne AUS en 0, 11320 APRES) MR LIN "RE CeN22T AMOSHECTEUTS elle eee ee 387 Ansellia (Les). es 259 Arrosage des Orchidées. . . . . . 64, 80 ASDASAN(ÉES) MN A UNE EN. EN ON A AT B Barkema(@ulture des) MR EE 2x BAROTENEU(LES) NEO ENONE 77) Badiseonnageldesiserres Me OM NAT Bibliographie VMC Pen EEE A Bifrenaria (Les) . . 7252 Botanique élémentaire (Études del 33, 80, 114, 146, 177, 208, 241, 273, 319, 352, 381 Brassia (Les) . 114, 102 Brouillards (Les) et la Con 254, 290, 333 C GAAUZA CIM) MENU RS Catasetum Bungerothi . . . . . . . 206 Cale a PA Quinn UT An > Alexandra OEM 22 » > et ses détracteurs. . 244 > labiata {Étude sur le). 208, 281 >Mi(Eseudobulbeside) 10e ANNT26 > Warocqueana à L'HORTICULTURE INTERNATIONALE 00005272 Causerie sur les Orchidées 37, 69, 85, 101, 117, 133, 149, 181, 197, 213, 229, 245, 201, 277, 293; 309, 325, 341; 357; 373 Chauffage des serres. . . 164 Chauffages de serres à l’ nono de Can 14 Choix des Orchidées (Le) 89, 128, 189 Cirrhopetalum (Culture des) . . . . . 312 Coelogyne corrugata . . ‘ 972 Conseils utiles 18, 47, 70, _. 26, 104, 180, , 227; 323 Congo (Les Orchidées du) ES EEE T80, Culture des ASsansam EE RE r26 >HMIdes Barkerid Er A Net De T2 desGirrhopetalum. #9 0E MST désIDEndTO UNE EN ENENEE 9 » des Dendrochilum. , . T0 4 >» des Orchidées en Ausletetie et en Belgique 229, 257, 345 357 >nibelsequséeen Anrieterrel EM ZS » des Orchidées à l’air libre 204, 245 » des Orchidées de serre froide à l’eau nutritive 139, 172, 235, 245 » des Orchidées dans la principauté detMOn2co Me. 37 » des Odontoglossum et Made valie pendant l'été. 85, 139, 235 » des Orchidées rustiques . 169, 192 » des Orchidées à Hong-Kong . . 12 » des Restrepia . . OUEST » belge (A propos de la) 257; 373 »AUESISOPrAlA MURS AR VITOS Collections d'amateurs (Les rt) M2 0S Comparettia(es) EN EN EEE Mer Cycnoches pentadactylon . 287, 378 Cypripédiées (Les) . . 48, 380 Cypripedium Stonei (Le) . . . . . . 239 » calceolus X macranthos . . 351 Gyitopodiumiies) MANN IEEE RRMESSS 390 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES D DALLEMAGNE (Les serres de M.). . . . ‘365 Dendrobium (Culture des) . . . . . . 9 > PalcOnen A PS enr Dendrochilum (Culture des) . . . . . 184 Dichaca) (les) NAME te tt 2200 Disasrandior te ete 2200269 DivisiondesiOrchidées MERE CA r20 E Emballage desiOrchidéese ee Sr 26 Eau nutritive . 139, 172, 235, 245 Ennemn(ÜUnnouvel) MAMMA AR ANTTT Epidendrum CINaTe AN 292 Époques (Les grandes) de L végétation 130, 227, 307, 380 Eriopsis (ES) 2 MSN ANEE a ts lan A Étiquettes $ 164, 180 Études de botanique dénentaire 33; 80, 114, 146, 177, 208, 241, 273, 310, 352, 381 Explorations et introductions . . . . . 133 Exposition de Bordeaux +: . . . 108, 124 > deGand Re Ne TA NIES » de Manchester . . . . . . 100 Expositions d’horticulture (Les) . . . . 298 F Fleur coupée (Orchidées pour dl 336, 373 Flora Brasiliensis . . Re NTOA Floraison des Orchidées HA. Era TO G Galerie des Orchidophiles . + 30, I4I Gonporal(tes) MEME PNEUS Goventa (les) METTRE NES ES MS ST Grammatophyllum (Les) 1m ENS CN 0273 Grandes collections d'amateurs . . . . 305 Grandes époques de la végétation 130, 227, 307, 388 H Habitat des Orchidées . 372» 377 Horticulture et chauvinisme . . . . +. 149 Hÿbridation (A propos d’). -) .0. > .152 I Importation des Orchidées . 221, 341 Influence des diverses couleurs sur la végé- tationiet la fsermination,. 2h PIRE 27 Insectes (La guerre aux) ONU Ionopsis (Les). . 06, 178 Isochilus/linearis AMENER L Paeliaipurpurata 20e PET OT » tenebrosa. IS OMPNTOT Lavage des feuilles d’ Orchidées EEE Lent cl OHi Lettre ouverte aux/abonnés Me" PS2 06 Limnées et cloportes III, 248 Evcaste les). ere 7 M Malacca (Les Orchidées de la presqu'île de) 318 Masdevallia (Culture des) : . … 331 > (Culture des) pendant l'été. . 85 Maxillaria (Culture/des)D MP PNR Maxillaria Sanderiana + OVER 70) Miltonia (Les). 2: 2000 Miltonia Roëezli) UP EEE 0 Moyen d’arroser les plantes suspendues au VITTADE Le LAN ip tn er terne N Nicotine (Application de la) . . . . . 79 O Odontoglossum (La serre aux) 5, 21, 69, 165, I8I, 197, 213 » triumphans EN MEME? 52 Oncidium\(les) "WEP ENCRES O7 ORCHIDÉENNE (L”) . 348, 385 Orchidées de serre froide et l’eau nutri- tive ie A MTS 0 T2 2850240 Orchidées de. serre froide pendant l'été (Culture des) AU 85; 139, 235 Orchidées de la presqu’ile de Malacca . . 318 > de l’Afrique australe . . . . 377 » en Angleterre et en Belgique 229, 257, 345: 357 > miniatures (les) MON 007 1 MARS 1894 397 Orchidées populaires (Les) . 156, 206, 234 Serre aux Odontoglossum (La) 5, 21, 69, 165, » rustiques (Culture des) . 169, 192 I81, 197, 213 » du Congo. CUITS O Sobralia (Culture des) AT OU ETS Ornithidium (Les) 210 Souvenir (Un grand). 212 Ornithocephalus (Les) . 178 Stentai(les) er MEN EE 241 7 T Parfum des Orchidées (Le) 44, 123 Thunia (Culture des). "220 Polystachya (Les) AOI2 TA Traité de culture (Le nouveau) 261 Prix des Orchidées (Le). 304, 309 Travaux de la saison. 217 Promenaea stapelioides . ATOS) Trichocentrum (Les). 179 Propreté dans la culture (La) . 303 Pseudobulbes de Cattleya . 120 U Fe Un grand souvenir 212 Racines des Orchidées (Les) 158 y Rambouillet (Une visite à) . Has Referendum (Notre) . QUE 143, 248 Vanda cultivés en Europe (Les) 250 Rempotage des Orchidées. . . . . 18, 364 Vente des fleurs d'Orchidées à Paris (La) 375 Restrepia (Culture des) . 31 Ventilation des serres pendant l’hiver 26 Vogue des Orchidées (La) . 117 = VAN IMSCHOOT (ALFRED) . I4I Schlimia (Les). 210 SOUHCALIANILES) ee 01e cel 21I de Serres à Orchidées . AI MVarrear(les) "een eue 383 Revue des Orchidées nouvelles ou peu connues Brassia bicolor AE es 138 Cypripedium concolor var. striatum. 107 Bulbophyllum longispicatum . 265 » X Fairieano-Lawrenceanum. 297 Catasetum Claesianum . 207 > X Hermione. Ar N200 » Finetianum . 362 » xX Lathamianum var. inver- > Imschootianum. 266 sum. . 24 Cattleya X Chloris . 265 » X Mary Lee. 296 » Eldorado var. Oweni = 265 » X Spicero-villosum 24 » _X Hardyana, Tate’s var. . . +. 109 Dendrobium atroviolaceum 361 » labiata var. fascinator . . . 264 » x Rubens. 25 » » var. Imschootiana . 264 Disa X Premier . ; 264 » » var. Marguerite . 202 Epidendrum X Brienianum 203 » velutina var. superba. 202 Galeandra Claesii. DAME 202 Cymbidium grandiflorum SO 0 Laelia crispa var. superba. . . 108 » Lowianum var, superbissimum 107 Laelia elegans var. Luciani 265 Cypripedium Charlesworthi 233 Laelio-Cattleya X Stchegoleffiana 297 39 Laelio-Cattleya X Schilleriana . . . 107 Lycaste X Imschootiana 328 » CINNAabATIN A NAN MENU UE 232 » IE to) OMAN UT LA 361 » Skinneri var. purpurea . 24 Masdevallia X Pourbaixi . . . 137 Maxillaria callichroma . 138 » Lindeniae. 362 > mirabilis . 363 > striata . 201 Miltonia X Joiceyana 330 » vexillaria Daisy Se on d 168 Mormodes Rolfeanum var. nigrum 25 Neodryas Sacciana . 73 Odontoglossum crispum var. Dallénaanee 361 LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Odontoglossum crispum var. Ferrierense » » var. Thompsoniae. > X Impératrice de Russie . > Schlieperianum var. xanthi- num. . NETE » X Thompsonianum. » Williamsianum . OncidiumAinops MEME NON » ZONACUMIN MEME NN Phajus X amabilis StanhopeaiLowi ie EURE NE NS NN Trichosma suavis var. Meulenaereana . . Vanda X Miss Joaquim. . . . . . . Zygopetalum grandiflorum. . HA BEE" DAS Cirrhopetalum ornatissimum . Cycnoches pentadactylon (fleur mâle et deu femelle) . ; Cycnoches de nion (late) Disa grandiflora . Exposition de Bordeaux Laelia purpurata var. fastuosa var. majestica . Lycaste X Imschootiana . . . . +. . Maxillaria striata. . . . . Miltonia Roezli Odontoglossum Coradinei . > > » crispum 313 287 289 369 124 103 105 329 200 157 71 92 GRAMUNRES Odontoglossum lyroglossum . D Pescatorei var. Linderd » luteo-purpureum (Mulus) » » (radiatum) » polyxanthum. . . » Rückeri » triumphans NTEUE » x Wilckeanum . . . . » nebulosum var. candidulum Plan de serres chez un amateur . Portrait de M. CAHUZAC ; è Vue d’ensemble de serres chez un amateur . nn PETEES NOUVELLES ET PETITE CORRESPONDANCE AVES. — Nous rappelons à nos abonnés que le cinquième volume du Journal commencera avec le prochain numéro. Nous ferons présenter dans le courant de cette quinzaine, conformément à l'usage, les quittances du montant de l'abonnement, payable par anticipation. Nous prions nos abonnés de vouloir bien leur réserver bon accueil ; à moins d'avis contraire, nous devrons considérer le non-payement de la quittance comme un refus de continuer à r le Journal. G.5S., France. — La fleur que vous nous avez adressée est bien différente du Laelia majalis, dont les fleurs sont presque aussi grandes que celles d’un Cattleya du groupe labiata. C’est,une variété du Laelia albida. Nous avons à L’HorricuLTurEe INTERNATIONALE des L. albida, parmi lesquels se sont révélées trois formes différentes ; le type a les fleurs blané crême, avec le lobe antérieur du labelle rose et la gorge jaune; une autre forme n’a pas le rose, mais seulement le jaune; ces deux premières mesurent 47mm de diamètre, ou 60 si l’on étale les pétales de la fleur. Enfin une troisième forme a les fleurs notablement plus grande et plus larges, d’un coloris semblable à celui de la première. Celle-ci paraitrait intermédiaire entre le L. albida type et une espèce plus grande, telle que le Z. anceps. Votre fleur nous paraît rentrer dans la seconde forme, à moins que ce ne soit dans la troisième ? ++ LU DANS « L'ORCHID REVIEW » de février ce passage édifiant d’un article consacré aux nouveautés de l’année dernière : « Nous venons de nommer le Cattleya Alexandrae. Il est intéressant de reproduire la note ci-après : « C’est indiscutablement une espèce distincte de Catileya, et st certaines formes sont ternes et d'un coloris peu at- trayant, d'autres possèdent toutes les qualités d'une Orchidée de serres de premier ordre. » Cela est à noter, car l’auteur avait exprimé précédemment des ecevoir opinions très différentes, soupconnant d’abord la plante d’être le C. Victoria Regina, puis la consi- dérant comme une des plus mauvaises espèces du groupe guttata. Le public est quelque peu embar- rassé lorsqu'un botaniste décrit une plante nouvelle possédant des caractères distincts, et qu’une autre personne s’empresse de la discréditer. Et le fait doit être également désobligeant vis à vis de l’introduc- teur, qui ne peut manquer d'apprécier comme elle le mérite une justice aussi tardive. » * %k *# NOUVEAUTÉS. — À signaler particulièrement au meeting de L’ORCHIDÉENNE du 11 février les nouveautés suivantes : ? Odontoglossum XX Harvengtense, exposé par M. le Comte pe Bousres. Superbe hybride issu de LO. crispum et de VO. sceptrum, et rappelant beaucoup l'O. X excel- lens var. Dellense, mais d’un coloris plus clair, et, de l'avis d'un grand nombre de connaisseurs, plus beau que cette perle de la collection du baron ScHrüper : Odontoglossum Rossi maximum, à fleurs géantes, richement maculées de brun vif sur fond blane, exposé par M. G. Warocqué ; Odontoglossum Impératrice de Russie, de M. DArLr- MAGNE, décrit dans notre dernier numéro $ 4 Cattleya Wambekeana, exposé par M. CH. Van Wamw- BEKE; les sépales et pétales sont d’un rose vif, les der- niers largement tachés de rouge foncé aux extrémités, et le labelle avec une superbe macule rouge pourpre sombre occupant tout le lobe antérieur ; ue Cypripedium X Iris, de M. Bu, hybride du C. java- nico X, Superbiens et du C. ciliolare, fleur de grande dimension rappelant bien son origine, et C. X «methys- tinum, du même obtenteur, issu du C. Hookerae et du C. X barbato-Veitchi, assez intermédiaire entre les parents, mais remarquable par un coloris grenat brillant qui recouvre toute la fleur, et surtout les pétales et le sabot. Il ne nous est malheureusement pas possible de citer toutes les Orchidées de valeur qui figuraient au même meeting de L’ORCHIDÉENNE ; il faudrait énumérer, à peu près sans exception, les 140 plantes exposées, et qui ont toutes excité l'admiration des nombreux visiteurs. M. Bouremy - Barroïs possède actuellement un Phalaenopsis grandiflora en fleurs; ces fleurs, au nombre de douze, sont d’une grandeur peu commune et portées sur une tige de 30 à 40 centimètres de longeur, qui est insérée sur une vieille tige florale. Cette dernière avait été coupée à 10 ou 12 centimètres de longueur, la nouvelle s’est développée à son extrémité. Le même amateur a également un Masdevallia ignea portant 45 fleurs; la plante n’a que 10 pousses, elle est admirable. Lt Pc LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE D'ORLÉANS ET DU LOIRET organise pour la première quinzaine de mai prochain une grande Exposition internationale de tous les produits de l’horticulture, sous le patronage du Gouvernement, du Département et de la ville d’Or- léans. L'importance de cette exposition, aux portes de la capitale et au milieu d’un centre horticole comme Orléans, lui présage un grand succès. Les demandes devront être adressées, au plus tard le 20 avril, au secrétariat général, 11, rue d'Angleterre. Un Congrès d'horticulture, de viticulture et de bota- nique aura lieu en même temps. Le programme sera adressé aux personnes qui désireraient en faire partie. LA VILLE DE TOURCOING organise les 19, 20, 21 et 22 mai 1894 une grande Exposition horticole inter- nationale dans laquelle une belle part est faite aux Orchidées. Nous extrayons du programme la partie suivante : Ime Secrion. — Orchidées fleuries. — Troisième concours. — À la plus belle et la plus nombreuse collec- tion d'Orchidées fleuries variées, aucune espèce ne pou- vant être représentée par plus dun d'exemplaire. — ler prix : Objet d’art d’une valeur de 500 fr.; 26, id. d’une valeur de 400 fr.; 3°, médaille d’or d’une valeur de 200 fr. Quatrième concours. — À la plus belle collection de cent plantes d'Orchidées fleuries. — 1®% prix : Objet d'art d’une valeur de 300 fr.; 2e, id. d’une valeur de 200 fr.; 8e, médaille d’or d’une valeur de 75 fr. Cinquième concours. — À /a plus belle collection de cinquante plantes d’Orchidées fleuries. — 1e prix : Objet d'art d’une valeur de 200 fr.; 2e, médaille d’or d’une valeur de 100 fr.; 3€, id. d’une valeur de 50 fr. Sixième concours. — À la plus belle collection de vingt-cinq plantes d’Orchidées variées. — 1e prix : Médaille d’or d’une valeur de 100 fr.; 2e, id. d’une valeur de 50 fr.; 3°, id. de vermeil, grand module. Les demandes doivent être adressées à l’hôtel de ville de Tourcoing, à M. JuLrEN T'ACK, secrétaire général du Comité de Exposition. Les exposants devront faire parvenir leurs envois pour le 17 mai. *k X *# L’ORCHIDÉE, dont nous avons parlé récemment sous le nom de Sfenia fimbriata doit prendre définitive- ment le nom harmonieux de Chondrorhyncha Chester- toni (pardon, cher lecteur!). C’est ce qu’a reconnu M. Rozre après un examen plus approfondi. *# * *% E. A., France. — L’avortement des boutons floraux est le plus souvent causé par une température trop basse, ou par l’impureté de l’air. Peut-être y a-t-il eu dans la serre de vos Dendrobium de la fumée provenant du chauffage ou d’une fumigation épaisse, ou de toute autre origine. Examinez si quelque accident dans l’em- potage, l’arrosage, etc., n’est pas cause de cet avorte- ment; à moins d’une cause accidentelle de ce genre, il est inexplicable qu’un Dendrobium qui a bien poussé et formé des boutons normalement n’achève pas de les développer et de les épanouir. NOTRE DÉVOUÉ REPRÉSENTANT M. J. Var Moz vient d’être très dangereusement malade pendant trois semaines ; il est entré depuis quelques jours en pleine convalescence et pourra reprendre très pro- chainement ses occupations. . L. L. PÉPINIÈRES DE MONTAIGU (Belgique) Edouard MICHIELS chef des pépinières. Gustave MICHIELS architecte de jardins. 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Au point de vue de leur culture, des progrès énormes ont été accomplis depuis la publication des derniers ouvrages spéciaux en langue française. Les principes généraux ont été nettement discernés, les détails d’appli- cation ont reçu des perfectionnements considérables. La culture belge, dont l'excellence est aujourd'hui proclamée par les connaïsseurs et cultivateurs les plus compétents des divers pays d'Europe, est définitivement fixée comme la mieux appropriée aux besoins des Orchidées. La vie de ces magnifiques végétaux à l’état naturel, leurs particuiarités physiologiques, leur beauté pitto- resque et infiniment variée, méritent d’attirer l’attention de beaucoup de personnes du monde qui ne connaissent des Orchidées que des légendes mystérieuses et confuses, et qui parfois n’osent pas en embellir leurs serres, faute d’être plus exactement renseignées. Il est nécessaire, d’autre part, de fournir aux cultivateurs et amateurs, si nombreux aujourd’hui, une description des principales et des plus belles Orchidées cultivées, y compris les nouveautés introduites en très grand nombre dans ces dernières années. Nous avons entrepris cet ouvrage à la demande d’un grand nombre de personnes qui ont bien voulu nous dire que nous étions particulièrement à même de combler ces lacunes, grâce aux observations et aux matériaux considérables que nous fournit la direction d’un des premiers établissements d'introduction du monde. Il est évident, en effet, qu’il faut cultiver, et cultiver en grand, pour pouvoir traiter de la culture, et qu'il faut disposer de collections étendues pour pouvoir parler des Orchidées et les décrire. 2 C’est donc, à tous les points de vue, un livre d'expérience et de pratique que nous offrons au public, un guide de culture pour le jardinier et pour l’amateur désireux de surveiller lui-même les soins donnés à ses plantes, aussi bien qu’un ouvrage de bibliothèque pour le curieux de la nature et de ses beautés. Notre programme peut se résumer de la façon suivante : Les Orchidées au point de vue scientifique. — Notions de botanique organographique et systématique et de physiologie; bibliographie, etc. Les Orchidées au point de vue pratique. — Leur culture détaillée : rempotages, ventilation, ombrage, arrosements, etc. ; aménagement des serres, chauffage, etc. ; influence du climat, etc.; parfum des Orchidées ; lhybridation des Orchidées; les Orchidées à l’état naturel et les importations; distribution géographique ;: listes des genres, notes sur la culture spéciale de chaque genre et description des principales espèces ; grande culture de rapport; utilisations industrielles, etc. Les Orchidées au point de vue historique. — Histoire de l’importation et de la culture. Les Orchidées au point @e vue mondaïin. — Parti qu’on peut tirer de la beauté des Orchidées ; la façon d’orner les serres et les appartements ; fleur coupée, bouquets, etc.; collections d’amateurs. L'ouvrage, comprenant environ 800 pages d’un grand format, sera mis en vente PROCHAINEMENT, au prix de 25 FRANCS L'EXEMPLAIRE Les JARDINIERS qui souscriront à cet ouvrage pourront payer par versements éche- lonnés de 2 KFRANCS PAR MOIS Cette faveur sera accordée aux JARDINIERS seulement. On s'inscrit chez l’auteur : 100, rue Belliard, à BRUXELLES. GRAINES POTAGÈRES, FOURRAGÈRES DE FLEURS ET D’ARBRES MAISON F. VAN CELST , RUE DES PAROISSIENS, BRUXELLES Seul Premier Grand Prix — Médaille d'or — à l'Exposition nationale d'Horticulture de Bruxelles en 1880 pour la plus belle collection de légumes. Deux Premiers Prix — Médaille d'or — pour légumes et fleurs. Graminées pour prairies permanentes et artificielles SUCCÈS CERTAIN SUIVANT NATURE DU TERRAIN Spécialités de CHICORÉE WWITLOOF et CHOU DE BRUXELLES ENVOI FRANCO DU CATALOGUE SUR DEMANDE Ur ES MAG Ne ET OO. à SAVENTHEM (Belgique). 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L'ORCHIDÉENNE SOCLET ED AMATEURS DORCHIDÉES BRUXELLES LES 11 ET 12 MARS 1694 CINQUANTIÈME MEETING D'ORCHIDÉES PAR LES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DANS LE JARDIN D'HIVER DE L'HORTICULTURE INTERNATIONALE Au Parce Léopold à Bruxelles L'Exposition du cinquantième meeling sera ouverte : Le Dimanche 11 Mars, de 2 à 5 172 heures. Le Lundi 12 Mars, de 9 heures du matin à 5 172 heures de relevée. ENTRÉE LIBRE => adresser pour tous renseignements concernant L'ORCHIDÉENNE Au Secrétariat, 100, rue Belliard, &. € BRUXELLES. fi js DES) FX f A0 (a \ | LU ot til 0 il qi | Hi LES Fe AY (n UTLIN 3 5185 00267 O2: