ee, Lie ne De Se ue 6 pe CESR ere Leu en + pv RENE Re rie Tes SEEN ae ES à re ER En ve ee ARE pe +0 re 552 rte srheots x : t n 4 t 5 RTE D Nate + ER te er & Ne NT ee ÉTRRER LAS ERA SR Ue E ne ee + € 0 AL LALEL CEE D er Perry ei, et Le Ve IR SEE) + ge LS Ne Se ee ee pe 8 4 ES qe D ee D 4 — À di NEA ji si [UNK BUCHHANDL. SLMATHE MAT. LAUÆE “ Le Livre des p “, GAND se PARIS , AD. HOSTE, ÉDITEUR | G. MASSON, ÉDITEUR ; Rue des Champs, 47 120, Boulevard St Germain LE LIVRE ES ORCHIDÉES GAND : , ImprimErrE €. ANNOOT-BRAECKMAN dei An. HOSTE, SUCCF. , RENANTHERA LOWII RCHB. F. PÉREEVEE DES PRCHIDÉES PAR LE COMTE O. DE KERCHOVE DE DENTERGHEM PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE, A GAND OUVRAGE ILLUSTRÉ DE 310 GRAVURES ET DE 31 PLANCHES EN CHROMOLITHOGRAPHIE LIBRARY NEW YORK BOTANICAL GARDEN. GAND PARIS AD. HOSTE, ÉDITEUR G. MASSON, ÉDITEUR Rue des Champs, 47 120, Boulevard St Germain 1894 ve t ” « l | 2 n x NT NCT 6- 1909 LIBRARY NEW YORK BOTANICAL PRÉFACE. or En écrivant ce livre sur les Orchidées, je voudrais donner aux amis de ces belles plantes, le résumé des notes et des documents que j'ai pu rassembler en cher- chant à les connaître. Comme beaucoup d'amateurs, j'ai commencé par admirer les Orchidées; mais je ne suis pas de ceux qui, voyant une belle fleur, disent comme le Perdican d'Alfred de Musset : « Je trouve qu’elle sent bon, voilà tout. » Leurs formes si variées, leurs brillants coloris m'ont charmé autant que leurs parfums. Je me suis attaché à ces protées du monde végétal, et, de même qu’on s’inté- resse à l’histoire d’amis qui vous sont chers, j'ai voulu comprendre et me rendre compte de l’organisation des plantes de cette magnifique famille. Les difficultés que j'ai rencontrées à mes débuts dans cette étude ont été très grandes. J'ai trouvé des livres de haute science, des monographies botaniques très bien faites, très savantes, parfois même si savantes qu'il ne m'était pas tout d’abord possible de les utiliser ni de les apprécier. Dans des livres plus généraux, par contre, les Er renseignements devenaient peu précis, inexacts, et quel- quefois d’une fantaisie tout à fait extra-scientifique. Ou bien encore il me fallait chercher dans cette multitude d'articles qui paraissent journellement dans les Revues les plus diverses. Je laisse à ceux-là qui ont essayé ce labeur, le soin de juger du temps et des efforts que j'ai dû y consacrer, la Bibliographie des Orchidées étant devenue dans ces dernières années une des plus riches de la science botanique. L’Orchidologie est maintenant une science à part dans la Botanique. Elle s'enrichit chaque jour de nouveaux documents; mais, combien sont-ils peu utilisables pour l'amateur! Les botanistes se plaignent parfois que les amateurs disparaissent, mais peut-être ne se préoccupent- ils pas assez de nous permettre d'utiliser leur science. Les nombreuses relations que j'ai avec des amateurs de tous les points du globe, m'ont permis de constater que presque tous se sont heurtés aux mêmes difficultés que j'avais rencontrées ; il semble qu’on leur demande un perpétuel recommencement d’efforts et de recherches. C’est en voyant ce résultat, c’est en voyant aussi bien des découragements, que j'ai conçu le dessin d'éviter aux autres le travail que j'ai dû faire. L'’effort que je leur aurai épargné, pourra se porter de quelque autre côté au grand profit de la science végétale. J'ai mis donc autant que possible à profit les travaux de mes devanciers, m'appliquant surtout à présenter un résumé fidèle de l'état actuel de nos connaissances sur cette famille. Les préoccupations de la vie politique m'ont empêché de consacrer à ce travail tout le temps auquel il avait droit : de là viennent les retards apportés à la publication de cet ouvrage, annoncé il y a près de cinq ans. Quelque = AU cher que me fût ce projet né dans mon esprit au lende- main de la publication de mon ouvrage sur les Palmiers, j'eus renoncé à l’exécuter si je n'avais trouvé chez quel- ques amis le plus précieux des encouragements et le plus puissant des aides. Au premier rang de ceux-ci, je dois placer M. C. Es. Bertrand, professeur à la faculté des sciences de Lille qui m'a tenu au courant des progrès incessants de la science botanique. Après avoir été le plus utile des con- seillers, il est devenu le plus dévoué des collaborateurs. Ses recherches personnelles sur l'anatomie des Orchidées m'ont permis de contrôler plusieurs points délicats et de combler diverses lacunes. MM. Alfred Cogniaux, le savant collaborateur de la Flora brasiliensis, et T. Durand, le conservateur au jardin botanique de l'État, m'ont com- muniqué, avec une confiance dont je leur suis profon- dément reconnaissant, l’un, ses notes considérables sur la Flore orchidéenne du Brésil, l’autre le manuscrit de son immense travail sur la répartition géographique des Orchidées. Leur concours m'a été des plus précieux tant par la communication de leurs travaux personnels que par le soin qu'ils ont apporté à la correction des épreuves. À côté d’eux, je tiens à remercier les praticiens qui depuis bien des années, m'ont tenu au courant de leurs essais, de leurs succès et de leurs revers. M. Lubbers, l’habile chef des cultures du Jardin botanique de l’État à Bruxelles, a pris la peine de me fournir des indications qui m'ont été infiniment utiles. Un ouvrage de botanique doit être accompagné, expliqué par de nombreuses gravures. La bienveillance des éditeurs du Gardeners Chronicle, du Manual of Orchidaceous plants, des Naturlichen Pflanzenfamilien et — VII — de la Revue de l'horticulture belge et étrangère m'ont permis de réunir un nombre considérable de dessins et de gravures d'Orchidées. J'ai pu ainsi illustrer ce livre et donner au lecteur les moyens de connaître les plantes dont je lui parle. En donnant une idée de la richesse et de la variété des Orchidées, en portant une active curiosité sur les matières si diverses que soulève leur étude, puissé-je attirer de nouveaux admirateurs à ces fleurs si variées, si intéres- santes, si captivantes ! C’est mon plus vif désir et ce sera ma plus douce récompense. Comte OswALD DE KERCHOVE DE DENTERGHEM. ESS ORCHIDÉES. INTRODUCTION. ÉNIGME ANTIQUE. — Les écrivains de l’ancienne Grèce rapportent que Cérès, la féconde et puissante déesse, avait une fleur favorite : le Cosmosandalon, la sandale du monde. Aux jours de fête consacrés à Hermione, des éphèbes vêtus de blanc, le front couronné de ces fleurs, figuraient dans les théories pieuses, chantant les louanges de la bienfaisante divinité. Cette plante sacrée était, paraît-il, une Orchidée. Laquelle ? Pendant des siècles, maint curieux chercha, sans succès, la solution de cette énigme botanique. Curtius Sprengel, de Halle, en fut l’'Œdipe. Le botaniste français Desfontaines avait trouvé aux environs de Corfou et sur le sommet du mont Garouna une frèle Orchidée aux sépales roses, au labelle convexe, oblong, presque carré, brun-violacé, velouté et maculé de taches glabres d'un violet foncé ou d'un gris d’acier, en forme d'un fer à cheval : c'était l'Ophrys Ferrum-equinum Desf. Ce fer à cheval parut à Sprengel une preuve suffisante, pour justifier la dénomination de Cosmosandalon. La jolie Ophrydée fut dès lors rangée dans la catégorie des plantes chères aux Dieux. C’est la seule mention I — 2 — — et encore combien hypothétique? — que nous trouvions de l'Orchidée dans la mythologie classique. LÉGENDES ORIENTALES.— Il n’en est pas de même en Orient. L’Orchidée émettant une fleur plus brillante, y fut plus remar- quée. Tous les peuples orientaux donnèrent à ces plantes une consécration religieuse. Au Japon, les habitants suspendent devant leurs portes des paniers dans lesquels fleurit le Dendrobium moniliforme. Ce porte-bonheur éclatant s'appelait Fu-Ran, au dire de Kaempfer(1). À Java, une des rares Orchidées à feuillage remarquable, le Macodes petola, est le sujet d’une jolie légende que Blume, le grand botaniste hollandais, a recueillie avec soin et transmise avec esprit. Ayant été témoin des insuccès et des désespoirs des jardiniers et des orchidophiles qui malgré leurs soins, voyaient dépérir cette précieuse plante, le botaniste hollandais, unissant à une profonde science un esprit vif, fin, un peu narquois, trouva, sans nul doute, plaisir à nous rapporter la tradition populaire attribuant une origine divine à cette admirable Orchidée. Les Javanais l’appellent Daun Petola, ce qui signifie, paraît-il, « herbe à feuille vivement colorée ressemblant à une admirable étoffe de soie. » Jadis, d'après les folkloristes de la Malaisie, apparut dans l’île de Java, une déesse éblouissante de beauté. Son corps était recouvert d’une admirable soierie d’un éclat incomparable. Elle était venue pour inspirer des sentiments élevés aux indigènes; mais ils étaient si grossiers, si pervertis que, non contents de rester sourds à ses exhortations, ils l’accablèrent d’injures et de blasphèmes et la forcèrent de chercher un abri dans des forêts inaccessibles, au fond de ravins escarpés. Fatiguée, lassée, attristée sur- tout, elle déposa son écharpe d’origine céleste sur des rochers moussus, à l’ombre d’arbres touffus, et s'en revint vers les hommes, non plus douce et clémente, mais farouche et irritée. A sa vue, les plus audacieux tremblèrent, les plus rebelles se (1) De plantis japonicis, p.864. D’après la Flore japonaise de MM. Matsura et Yatabe, ce nom populaire désignerait aujourd’hui une autre Orchidée, l'Oeceocladus falcata Regel. bd D = A — soumirent; tous implorèrent la faveur de pouvoir conserver en signe de pardon son écharpe radiante. La belle déité ne put la leur accorder, mais, prise de pitié, elle leur permit de contempler, une dernière fois, le merveilleux tissu céleste, le pétola ; puis elle le remporta aux cieux. Heureusement pour les Javanais — et pour nos orchidophiles — les rochers sur lesquels la déesse avait déposé son voile, conservèrent quelques parcelles du pétola; celles-ci germèrent, reproduisant sur leurs feuilles l’image de la soierie d’origine divine. Telle fut l’origine céleste du Macodes petola ! A peine la naissance de la plante miraculeuse se fut-elle ébrui- tée, que de toutes parts, curieux et dévots accoururent pour la contempler. À travers les terres et les mers, ce fut un pèlerinage incessant. Chacun désira posséder cette merveille végétale. Les étrangers enviaient ce trésor aux habitants de la montagne sacrée où la Déesse s'était réfugiée. Quelques-uns voulurent emporter la petite Orchidée et, collecteurs préhistoriques, ils détruisirent même les Macodes petola qu’ils ne purent enlever afin de rester, seuls, heureux possesseurs de ce trésor inesti- mable. Mal leur en prit! Plus courte fut leur joie que le séjour fugace du Pétola sur les rochers. En vain prodiguèrent-ils à la jolie plante leurs soins, leurs parfums et leurs prières, elle dépérissait de jour en jour, et bientôt leurs mains sacrilèges n’eurent plus à soigner que quelques racines informes. Heureusement celles-ci leur furent enlevées par la déesse, et — connaissant déjà, paraît- il, la loi de l’influence des milieux sur les végétaux — reportant ces racines mourantes sur le rocher où jadis elle avait déposé son écharpe, elle les revivifia de son souffle. Les premiers bourgeons apparus, elle confia la petite Orchidée à la garde des fées montagnardes, anciennes protectrices de son Petola, — et c’est pourquoi, ajoute le narquois botaniste hollandais, la toute charmante Anectochile, le Macodes petola, dépérit chaque fois qu’on la cultive, loin de son pays natal et surtout dans nos serres! L’ORCHIDÉE DANS L'ANTIQUITÉ CLASSIQUE. — Que les anciens auteurs n’aient point parlé de ces Orchidées célébrées dans les nn — légendes orientales, rien de surprenant; mais comment expliquer leur silence au sujet des Orchidées de la Grèce et de l'Italie? Ils semblent les avoir ignorées : tout au plus, trouvons-nous parfois citées les vertus mystérieuses de certains pseudo-bulbes. L'ORCHIDÉE AU MOYEN AGE. — La plus ancienne mention qui soit faite des Orchidées dans les ouvrages du moyen-âge, se ren- contre dans un vieux livre allemand, le Kreutterbuch, œuvre de Jérome Bock, plus connu sous le nom de Tragus (traduction grecque de son nom patronymique). En 1552, ce botaniste signalait les curieuses racines et la singulière mimique des fleurs de l’Ophrys européen, seule Orchidée qu’il eût vue : « Das unterst Theil, dit-il, vergleicht sich einer Horness oder Bremen; das oberst sieht gleich einem Vogelin mit seinem Haupt und auf gethonen Flügeln(t1). » Le jésuite Kircher, dans le second volume de son Mundus subterraneus, paru en 1668, donne au sujet de l’origine des Orchis des détails fort bizarres : « Les Orchis naissent en terre de la force séminale latente des cadavres pourris de certains animaux, sinon de la semence même des animaux qui s'unissent sur les montagnes et dans les prairies. La preuve de ce fait se révèle, ajoute-t-il, dans les fleurs de ces plantes qui représentent l’image de l’animal dont elles sont nées de la semence pourrie dans la terre, ou de l’insecte qui naît ordinairement de la pourri- ture du cadavre d’un animal. » Cette légende d’origine européenne est loin d'avoir la poésie de la légende orientale. Les précurseurs de la science moderne : Caesalpin, Fuchs, Dodoens, de Lobel(2), de l’Écluse, Dalechamps, Jean et Gaspard Bauhin, Robert Morrison ne s’occupent que des Ophrys. A leurs yeux, il est vrai, les tubercules didymes de ces plantes avaient une étrange vertu, déjà attestée par Pline et Dioscoride. Ils préservaient ceux qui en mangeaient, de voir, (1) La partie inférieure rappelle une guèpe ou un bourdon; la partie supérieure ressemble à un oiseau avec sa tête et ses ailes écartées. (2) de Lobel appelle Calceolus Mariaë, Pantouffle de la Vierge, le Cypripe- dium Calceolus. er comme disait Victor Hugo, la maison sans enfants. Aux yeux du grand botaniste suédois Linné, telle était même la seule vertu de la famille orchidéenne : « Orchideæ sunt aphrodisiacæ, dit-il dans sa Philosophie botanique. Aphrodisiaca inter primaria sunt Vanilla americanorum, Saleh orientalum, Satyrion europaeorum. » La science médicale moderne n’accepte plus dans son intégrité le jugement du botaniste suédois. PREMIÈRES ORCHIDÉES EXOTIQUES CONNUES. — Les premières Orchidées extra-européennes dont il ait été fait mention, nous vinrent du Mexique, puis du Cap de Bonne-Espérance. Hernandez parle, en 1615(1), du Laelia majalis, que Humboldt retrouvait, au commencement de ce siècle, dans les montagnes s’étendant entre Acapulco et Playas de Coyuca. Il donna, dans un autre ouvrage (2), la figure d’un Séanhopea (S. tigrina Bat.?). Elle devint la célèbre fleur de Lynx, qui figure dans les armoi- ries de l’Académie romaine des Lyncéens et, dès cette époque, servit de motif ornemental dans maints dessins décoratifs. Jean Ray, en 1688, consacre, dans son Histoire des plantes, cette phrase laconique au Disa grandiflora, la plus belle des Orchidées du Cap : « Orchis africain, fleur singulière, her- bacée. » Dans son magnifique ouvrage Exoticorum libri decem, de l'Écluse, l’homme le plus instruit de son temps, d’après Cuvier;, ne prête quelque attention qu’à l’Orchis et à la Vanille. van Rheede tot Drakenstein, Sloane, Plumier accordent à peine quelques lignes aux Orchidées. Linné, dans le Species Plantarum de 1753 qui présente un tableau complet de toutes les plantes connues, mentionne seize Orchidées tropicales : trois Orchis et treize Epiden- drum (3). Dans la seconde édition (1763), il en décrit 99. Miller (1) Quatro libros de la Naturaleza de la Plantas y Animales de Nueva España. Mexico, 1615. (2) Rerum medicarum Novae Hispaniae thesaurus, p. 266. (3) Un des disciples les plus éminents de Linné ignorait à ce point l'existence des Orchidées épiphytes qu’en découvrant vers 1775, l'Angræcum falcatum aux environs du port de Nangasaki, Thunberg en fit d'abord un Orchis, puis le rapporta aux Limodorum, ce genre monotype dont on trouve de nombreux spécimens autour de la Méditerranée ! x re n'en mentionnait aucune dans la première édition (1731) de son Dictionnary of Gardening; dans la huitième édition (1768), il déclare connaître environ trente espèces d'Épidendres « origi- « naires de l'Afrique et des deux Indes où elles croissent natu- « rellement sur les arbres; mais, ajoute-t-il, comme ces plantes « ne peuvent par aucun procédé connu être cultivées dans la « terre, il serait de peu d'utilité de les énumérer ici. » PREMIÈRES INTRODUCTIONS D'ORCHIDÉES. — Les premières Orchidées tropicales introduites vivantes en Europe, furent apportées en 1780 par le docteur John Fothergill(x). C’étaient le Limoderum Tankervilliae Ait. (Phajus grandifolius Lour.) et le Cymbidium ensifolium Sw. Les auteurs anglais signalèrent la floraison à Kew, en 1787, de l’Epidendrum ciliare et, en 1788, de l’Epidendrum fragrans, les deux seules espèces d’Orchidées que contienne la pre- mière édition de l’Hortus Kewensis d'Aiton. En 1793, l’amiral Bligh introduisit l’Epidendrum nutans et l'Oncidium altissi- mum Sw.; en 1795, nous trouvons dans le Catalogue de Kew 15 Épidendres tropicaux; en 1796 fleurit à Kensington le Cym- bidium aloifolium, et en 1800 à Kew, l'Aerides odoratum, intro- duit de la Cochinchine. Ce furent principalement des officiers de marine ou des capi- taines de navire qui apportèrent à la fin du siècle dernier des Orchidées tropicales en Angleterre. L’importation de ces plantes se ralentit naturellement et cessa même complètement au moment des guerres du premier Empire : les officiers avaient d’autres préoccupations que celle d'introduire des fleurs. On comprend que les premières Orchidées introduites fussent origi- naires de l'Amérique du Sud, et principalement de la Jamaïque; ces contrées faisaient presque seules à cette époque avec l’Europe un commerce régulier. En 1812 apparaissent, importées par Roxburgh, les premières Orchidées indiennes, un Vanda(2), un Aerides et un Dendrobium. (1) Il est probable toutefois que, vers 1765, on vit à Londres un pied vivant de Vanilla planifolia. (2) Le Vanda Roxburghii fleurit pour la première fois en 1819. sit à y Les capitaines de navire et les officiers de marine donnaient naturellement peu de renseignements théoriques sur la culture, l'habitat et l’aire de dispersion des plantes qu’ils ramenaient. Bien au contraire, ils se plaisaient à raconter des histoires plus ou moins vraisemblables, que le public admettait d’autant plus facilement qu’elles étaient étranges ou merveilleuses. Les savants eux-mêmes se laissaient prendre aux séductions de ces contes bleus(1) et affublaient ces Orchidées de noms scientifiques, dont l'étymologie dénotait leur ignorance des conditions naturelles de la vie de ces plantes : qu'il nous suffise de citer Aerides (filles de l'air), Dendrobium (de 3e32y, arbre et 845, je vis), Epidendrum (ex, sur et 3ey3207, arbre). Vers la fin du XVIIIS siècle, dans les voyages d’exploration entrepris par des navires de guerre, les savants adjoints aux états-majors, en nous faisant connaître des formes nouvelles, découvrirent quelques Orchidées. Philibert Commerson accom- pagna Bougainville en 1766; Banks, Solander, les deux Forster, André Sparmann furent les compagnons de l'illustre navigateur James Cook; La Billardière en France et Robert Brown en Angleterre décrivirent les Flores de pays nouveaux au com- mencement de ce siècle. Ce dernier nous initia à la connais- sance des Orchidées de l’Australie(2}. Aubert du Petit-Thouars découvrit les admirables Orchidées des îles de France, de la Réunion et de Madagascar(3). Toutefois à cette époque, ces plantes n’attiraient guère encore l'attention des botanistes. Nous en citerons cette preuve remarquable : dans le voyage *(1) Loureiro, missionnaire portugais et botaniste distingué, écrit en 1790, à propos de l’Aerides odoratum : « La propriété de cette plante admirable est que, « quittant le séjour des forêts et librement suspendue dans l’air, sans aucune « nourriture ni base soit terrestre, soit aqueuse, elle vit, croît, fleurit et fruc- « tifie pendant plusieurs années. Je ne l’eus pas cru si une expérience long- « temps continuée ne me l’eut prouvé. » Pauvre plante! En 1812, MM. Loddiges, publiant le premier catalogue des Orchidées cultivées dans leurs serres de Hackney (Angleterre), déclarent « avoir reçu « l’'Oncidium ensifolium, d’un voyageur revenant de Montevideo et ayant vu « fleurir cette plante, dépourvue de toute terre et suspendue, pendant toute la « traversée, dans la cabine qu'il occupait à bord. » (2) Botany of terra australis. Miscell. Works, I, 48. (3) Histoire particulière des plantes orchidies recueillies sur les trois îles australes de l'Afrique. Paris, 1828. ne célèbre entrepris autour du monde par la corvette La Bonite, sous le commandement de Vaillant, voyage si fécond en grandes découvertes, une seule Orchidée, l’Anaectochilus TFaubertii, trouva place dans l’album de l’Expédition. Les botanistes au service de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, comme le suédois Thunberg par exemple, étudiaient plus cons- ciencieusement les plantes de leurs districts. C’est ainsi que Rumphius, dans son Herbarium Amboinense, décrivit dès 1750, l’admirable Phalaenopsis amabilis, sous le nom d’Angraecum album maqus. De 1823 à 1825, M. David Lockhart expédia de la Trinité en Angleterre les premiers pieds de Sianhopea insignis, d'Oncidium Papilio, de Catasetum tridentatum. La floraison de ces Orchidées si curieuses vint appeler sur ce genre l’attention d’un public, jusqu’à cette époque indifférent au point que le Botanical Maga- zine, ce recueil considérable consacré à la description des plantes, commencé par Curtis en 1787, ne contient dans ses vingt premières années, sur 1013 iconographies, que huit planches consacrées aux Orchidées. LEs ORCHIDÉES ET LES BOTANISTES MODERNES. — À partir de 1815, les Orchidées commencent à attirer l’attention des botanistes d'une manière plus spéciale. Un des successeurs les plus immédiats de Linné, le botaniste suédois Oloff Swartz consacra le premier une étude spéciale (1) aux Orchidées. Dans un voyage d'exploration aux Antilles, il découvrit à lui seul plus d'Orchidées vivantes que tous ses prédécesseurs réunis. On lui doit la connaissance de cinquante-deux espèces nouvelles. Louis-Claude Richard, en 1817, bien que n'étudiant que les Orchidées européennes, trouve une série de mots nouveaux, parfois fort heureux, pour désigner plus clairement les organes étranges et bizarres de ces plantes(2). Allan Cunningham intro- (x) Stockholm. Academ. Handluger, 1800, et in SCHRADER, Neues Fournal, 1805. M. Cogniaux m'a montré un rarissime exemplaire d’une édition anglaise publiée aussi en 1805. (2) De Orchideis europasis annotationes. Paris, 1817. duit et décrit en 1823 les premières Orchidées australiennes. Blume, après avoir séjourné longtemps dans les Indes néerlan- daises où il dirigea l’admirable Jardin botanique de Buitenzorg, publia, en 1825, les premiers résultats de ses recherches dans ses Bijdragen tot de Flora van Nederlandsch Indië et ses Tabellen en platen voor de Favaansche Orchideën. Un botaniste allemand établi à Paris, Kunth, décrit et figure dans le premier volume du Nova Genera et Species plantarum de Humboldt et Bonpland, les nombreuses Orchidées recueillies par les deux célèbres explorateurs. La Llave et Lexarza, en 1825, nous font connaître plusieurs Orchidées mexicaines dans leur ouvrage : Novarum vegetabilium (Mexican.) descriptioli); Kuhl et Van Hasselt récoltent en 1827 de magnifiques Orchidées dans l’île de Java. Elles sont décrites par le professeur Breda(2). À la même époque, l’Université de Gand couronne un travail plein d’aperçus nouveaux de Charles Morren sur l'Orchis latifolia (3). En 1828, Achille Richard (4) étudie avec soin les Orchidées des îles Mascareignes, plus tard celles de la chaîne des Nilgheries (5), et enfin celles du Mexique (6). Ces travaux, quelque importants qu’ils fussent, furent éclipsés par ceux du botaniste qui, en 1830, jeta les bases sérieuses de l’orchidologie moderne : Lindley! Professeur à l’Université de Londres, Lindley publia de 1830 à 1840 son admirable ouvrage « Genera and species of Orchidaceous plants ». Se servant des études très intéressantes faites par un (1) Fasc. II. Orchidearum opusculum. Mexici, 1825. (2) BREDA. Genera et species Orchidearum quas in Yava collegerunt Kuhl et Van Hasselt, 1827. (3) CH. MorREN. Description botanique et anatomique de l'Orchis latifolsa. Gand, 1830, (4) Acuizze RicHARD. Monographie des Orchidées des îles de France et de Bourbon. Paris, 1828. (5) Monographie des Orchidées recueillies dans la chaîne des Nil-Gherries par M. Perottet. Paris, 1841. (6) RicHarD et GALEOTTI. Orchidographia mexicana, in Ann. Sc. nat., 3, III, 1845. TO — peintre autrichien établi à Londres, F. Bauer(1), étudiant avec passion les Orchidées sur les exsiccata et sur les plantes vivantes qu'il recevait de toutes les parties du monde, Lindley leur consacra une série de travaux immortels. Depuis 1826, date de son premier livre Orchidearum Sceletos, jusqu’en 1865, année de sa mort, il ne cessa de publier des travaux importants qui jetèrent la plus vive lumière sur les caractères scientifiques et les conditions biologiques de ses plantes favorites. Délimitant les caractères de chaque groupe, Lindley jeta les bases de la pre- mière classification rigoureuse. Dès 1830, il appelait l’attention des membres de la Société royale de botanique de Londres, sur la nécessité absolue de se préoccuper des lois climatériques de l'habitat dans la culture des plantes Orchidéennes. Grâce à Lindley, l'élan était donné et ne devait plus s’arrèter. La passion des Orchidées entraînait chaque jour de nouveaux adeptes. En 1836, un des plus illustres protecteurs de la science, le Duc de Devonshire charge un botaniste anglais, M. Gibson, d’une mission aux Indes orientales et dote nos serres du charmant Dendrobium thyrsifolium. De 1837 à 1843, J. Bateman étudie avec le plus vif succès les Orchidées du Mexique et du Guatémala(2); Pôppig et Endlicher, celles du Chili, du Pérou et du bassin de l’Amazone(3); Wallich, celles de l'Asie orien- tale(4); R. Wight (5), celles des Indes orientales, etc. etc. ; tandis que Hooker qui dirigeait, avec tant de talent, le Botanical Maga- zine, réunit cent des plus belles Orchidées qu'il y avait décrites en un volume publié en 1846 (6), exemple que suivit J. Bateman en 1867 en publiant une seconde série de cent plantes orchi- déennes dont les portraits avaient paru dans le même recueil (7). La morphologie et la biologie des Orchidées n’attirèrent l'attention des botanistes qu’un peu plus tardivement. (x) Ce peintre, observateur très perspicace, publia un ouvrage fort remar- quable : Zllustrations of Orchidaceous plants, 1830-1838. (2) J. BATEMAN. Orchidaceae of Mexico and Guatemala, 1837-1843. (3) PoePpiG et ENDLICHER. Nova Genera ac shecies Plantarum, 1835-1845. (4) WazLicx. Plantae asiaticae rariores, 1830-1832. (3) R. Wicur. Zcones plantarum Indiac orientalis, 1840-1856. (6) À century of Orchidaceous plants. (7) À second century of Orchidaceous plants. En 1833, nous avons à signaler les premiers travaux de R. Brown (1). Après lui vint Lindley, dont les principales œuvres furent : Sertum Orchidaceum, 1838. — À century of new genera and species of Orchidaceae, 1842-1845. — Orchideae Lindenianae, 1846. — Folia Orchidacea, 1852-1859. — Contributions to the Orchidology of India, in Journ. Linn. Soc., I, III, 1857-1850. Presque en même temps que les premiers essais de Lindley, A Martel publiait à Strasbourg deux parties d'un important : mémoire (2) contenant les premières belles planches d'analyse d’Orchidées. A dater de 1850, nous voyons apparaître les nombreux tra- vaux qui illustrèrent les noms de H. G. Reichenbach(3), Th. Irmirsch (4), J. G. Beer(s), C. Oudemans (6), H. Leitgeb (7), Th. Wolff (8), Môbius(9), A. W. Eichler(10), E. Pfitzer (11) en (1) Observations of the organs and mode of fecondation of Orchideae. Transac- tions of Linnean Society, XVI, 1833. (2) Mémoire sur plusieurs Orchidées nouvelles ou peu connues, avec des obser- vations sur les caractères génériques, 1840-1842. (3) Orchidiographische Beiträge, 5 parties, Linnasa, 1846, 1847, 1840, 1854, 1857. — Orchideae per annos 1846-1855 descriptae, in Walpers Annales I, III, VI, 1848-1864. — Die Orchideen der deutschen Flora, des übrigen Europa, Russlands und Algiers, 1851. — De pollinis Orchidearum genesi ac structura et de Orchideis in artem ac systema redigendis, 1852. — Garten Orchideen in Bot. Zeitung, 1852- 1857. — Beiträge zur Orchideenkunde Central Amerikas, 1866. — New Garden Orchids in Gardeners Chronicle, 1869-1888. — Beiträge zur Orchideenkunde, N. À. Ac. Leop. Car. XXXV, 1870. — Otia botanica Hamburgensia, 1871-1881. — Beiträge zur systematischen Pflanzenkunde, 1871. — ÆEnumeration of the Orchids collected by Parish in the neighbourhood of Moulmein, 1874. — Xenia orchidacea. Leipzig, 1854-1883. — Refugium botanicum (avec Saunders), 1871- 1882. (4) Beiträge zur Biologie und Morphologie der Orchideen, 1853. (5) Betträge zur Morphologie und Biologie der Familie der Orcluideen, 1863 (vol. in-fol., 13 pl. col.). (6) Uber die Luftwurzeln der Orchideen, 1861. (7) Même titre, Mémoires de l’Académie de Vienne, 1864. (8) Beiträge zur Entwicklungsgeschichte der Orchideenblüte, in Pringsh. Fahrb. IV, 1866. (9) Anatomie der Orchideen-Laubb. in Pringsh. Fahrb. XVIII, 1887. (10) Blutendiagramme, 1, 1875, S. 170. (11) Beobachtungen über Bau und Entwicklung der Orchideen, 1877-1887. — Grundzüge einer vergleichenden Morphologie der Orchideen, 1882. — Morpholo- gische Studien über die Orchideenblüthe, 1886. — Entwurf einer natürlichen Anordung der Orchideen, 1887. — Untersuchungen über Bau und Entwicklung der Orchideenblüte, 1888. — Orchidaceae dans l'ouvrage : Die natürliche Pflan- zenfamilien de A. ENGLER et K. PRANTL. Leipzig, 1888. Allemagne; Prillieux(), Rivière(2), M. R. Gerard (3), Vesque (4) en France; M. Treub(s) aux Indes néerlandaises; et, primus inter pares, l’immortel Darwin (6), Bentham (7), Rolfe(8), etc., en Angleterre; Éd. Morren(9) et Cogniaux (10) en Belgique. Les botanistes descripteurs s’occupèrent d'autant plus assi- dûment des Orchidées que l'importation de ces plantes devenait plus importante. Le premier travail d'ensemble sur un genre orchidacéen à signaler est celui de J. Bateman (11) sur les Odon- toglossum, puis viennent les travaux de Godefroid et E. Brown (r2) et celui de Kränzlin(13). La monographie la plus récente est consacrée aux Masdevallia; on la doit une dame, Miss Florence H. Woolward (14). (1) Sur la déhiscence du fruit des Orchidées, 1859, en collaboration avec RIVIÈRE. (2) Observations sur la germination d'une Orchidée. Ann. sc. nat., IVe série, t. V, 1856. (3) Sur l’homologie et le diagramme des Orchidées. Ann. sc. nat. VIII, 1878. — La fleur et le diagramme des Orchidées. Thèse in-4°, 1870. (4) Traité de Botanique agricole et industrielle, in-8°. Paris, 1885. — De l'Anatomie des tissus appliquée à la classification des Plantes nouvelles. Archives du Muséum de Paris, 2me série, T. IV, p. 1 et deuxième mémoire, p. 291. Paris, 1881. — L'Espèce végétale considérée au point de vue de l’Anaiomie com- parée. Annales des Sciences naturelles. Botanique, 6me série, T. XIII. — Sur les causes et les limites de la variation de structure des végétaux. Annales agrono- miques, T.IX.— Epharmosis sive materiae ad instruendam anatomiam systematis naturalis. Paris, 1889-1893. Dans le premier de ces ouvrages, VESQUE expose les caractères généraux des Orchidées; il se borne à étudier les genres Orchis et Vanilla. Les autres travaux ont une portée plus générale et, sans se rap- porter spécialement aux Orchidées, nombre d'idées exposées dans ce livre ont leur origine dans les travaux généraux de VESQUE. (5) Embryogénie de quelques Orchidées. — Quelques recherches sur le rôle du noyau dans la division des cellules végétales. Amsterdam, 1870. (6) Fertilisation of Orchids, 1862. Traduit en plusieurs langues. (7) Notes on Orchideae. Fourn. Linn. Soc. XVIII, 1881; le chapitre Orchidene dans le Genera de BENTH. et Hooker, et Flora australiensis, vol. VI, 1876. (8) On the sexual forms of Catasetum. Fourn. Lin. Soc. XXVII, 1889 et pas- sim in Gardeners Chronicle, Lindenia, Reichenbachia et le Bulletin de Kew. (9) La Belgique Horticole (passim). (10) Les Orchidées du Brésil dans la Flora brasiliensis de MARTIUS et passim dans le Yournal des Orchidées. (11) Monography of Odontoglossum, 1864-1874. (12) Les Cypripediées, par Goperroip et E. BrRowN, 1880. (13) KRANZLIN. Beitrüge zu einer Monographie der Gattung Habenaria, in Engler, Bot. Fahrb., XVI, 1892. (14) The genus Masdevallia. Plates and description by Miss Florence H. Woolward. Porter. London, 1890-1893. Dans les Flores publiées depuis 1860, — et elles sont nom- breuses —1a famille orchidacéenne tient une place sans cesse plus considérable. Au premier rang de celles-ci, il faut citer la belle monographie des Orchidées de l'Inde, que le Docteur J. D. Hooker vient d’achever dans un admirable recueil : The Flora of british India; dans cette étude, les nouvelles espèces et les noms nouveaux se comptent par centaines. Lindley, R. Brown, Reiï- chenbach et dans ces derniers temps Rolfe sont les botanistes dont les initiales se rencontrent le plus souvent après le nom scientifique d'Orchidées dont ils ont été les parrains. W. Grif- fith (1), J. D. Hooker (2), W. H. De Vriese (3), T. Moore (4), L. C. Blume(s5), D. Fitzgerald (6), J. Barbosa Rodrigues (7), H. Bolus(8), Ridley (9), R. Warner(10), et bien d’autres publièrent dans ces dernières années d'’intéressants travaux descriptifs. Les Orchidées d'Europe, malgré leur insignifiance, eurent leur part de gloire : Reichenbach{(r1), A. Todaro(12), J. B. Barla(13), Estacio da Veiga(14), A. D. Webster(15), Max Schulze(16) leur (1) Icones plantarum asiaticarum, III, 1851. (2) Flora of New Zealand, 1852-55. — Flora Tasmaniae, 1860. — Flora of british India, V et VI, 1890-1891. — Icones plantarum, vol. XXI (Indian Orchidaceas) 1890-1802. (3) Illustrations d'Orchid£es dss Indes orientales, 1854. (4) Illustrations of Orchidacsous plants, 1857. (5) Orchideac. Flora Favas, n, ser., I, 1858. (6) Australian Orchids, 1876-88. (7) Gencra et speciss Orchidearum novarum, 1877 et 1881. (8) The Orchids of the Cape peninsula, avec 36 pl., 1888. — Icones Orchs- dearum Austro-A fricanarum extra-tropicarum, vol. I, 1893. — Note on some Cap Orchids, in The Fournal of the Linnean Society, XIX (1882). — Contributions to South African Botany (Orchideae) id. id., XX (1884) et XXII (1885). — À revi- sed List of Orchids of south extra-tropical Africa. 7. Linn, Soc., XXV (1889). (9) Orchids of Madagascar (1885). — On D. Fox's collection of Orchids from Madagascar (1886). — À monograph of the genus Liparis. — À revision of the genera Microstylis and Malaxis. — On the contrivances for insuring self-fertili- sation in some tropical Orchids, etc. — Notes on self-fertilisafson and cleistogamy in Orchids, Fourn. Linn. Soc. Lond. (10) Select Orchidaceous Plants, 3 vol. in-fol. avec planches. (x1) Icones Floras germanicae et helveticae, vol. XIII et XIV, Orchideae, 1851. (12) A. Toparo, Orchideae Siculae, 1842. (13) J. B. BaRLA. Iconographie des Orchidées de la Flore de Nice et des Alpes Maritimes, 1868. (14) Esrtacio DA VeiGa. Orchideas de Portugal, 1886. (15) A. D. WessTER, British Orchids, 1887. (16) Max Scauzze. Die Orchidaceen Deutschlands, Oesterreiche und der Schweiz, 1892-1893. consacrèrent d'intéressants travaux. Celles des États-Unis trou- vèrent leur historien dans H. Baldwin(1). LES VULGARISATEURS. — La culture des Orchidées fut, elle aussi, l’objet des travaux de spécialistes. De 1845 à 1860, cinq ouvrages paraissent : celui de M. Henshall est le premier en date (2), puis vinrent ceux de Lyon(3), de F. Josst(4), de Beer (5), de Morel(6). Ces traités pratiques ne sont aujourd’hui curieux qu'au seul point de vue historique. Depuis vingt ans surtout, la culture des Orchidées a subi de notables perfectionnements et les journaux horticoles tiennent mensuellement ou hebdomadairement leurs lecteurs au courant des réformes accomplies et des progrès réalisés. Il n’est guère de fascicule du Botanical Magazine qui ne contienne la diagnose, la culture et la description d’une Orchidée nouvelle. Consultez la Revue horticole de Paris, la Revue de l'horticulture belge et étrangère de Gand, l'Illustration horticole de Bruxelles, le Garten- flora publié en Allemagne par Wittmack, l’Ilustrirte Garten Zeitung de Vienne, le Gardener’s Chronicle, ce Times de l’hor- ticulture universelle, et ces innombrables journaux horticoles de l'Angleterre, de la France, de la Belgique, de l’Allemagne et de l'Amérique, vous serez frappé de voir avec quelle intensité s’accumulent les descriptions, les observations, les procédés ayant pour sujet les Orchidées ou leur culture (7). De plus, dans toutes les parties du monde, apparaissent de nouveaux ouvrages spéciaux. Au premier rang de ceux-ci, nous devons citer l’excellent travail du comte du Buysson: non-seule- ment, l'Orchidophile — tel est son titre — fut le premier traité (1) H. Bazwin. The Orchids of New England. New-York, 1884. (2) Practical treatise of the cultivation of Orchidaceous plants. Londres, 1845. (Traduit en allemand.) (3) Pratical treatise on the management of Orchidaceous Plants, 1845. (4) Beschreibung und Kultur tropische Orchideen, 1852. (5) Praktische Studien an der Familie der Orchidezn. Vienne, 1854. (6) Traité pratique de la culture des Orchidées. Paris, 1854. (7) A cette liste des revues actuellement existantes, nous devons ajouter la Flore des Serres de Van Houtte et la Belgique horticole de Morren qui ont malheureusement cessé de paraître. — 15 — réellement pratique de la culture des Orchidées, mais il est resté le modèle du genre(1). Presque à la même date, parut un petit ouvrage, beaucoup moins important de G. Delchevalerie (2). F. Britten et W. H. Gower (3), F. W. Burbidge (4), Lewis Castle(5), Desbois (6), S. Jennings(7), D. Bois(8), écrivirent des ouvrages pratiques, plus ou moins scientifiques, dont plusieurs furent traduits en d’autres langues. En 1880, un charmant écrivain belge, de Puydt, publia un remarquable travail de vulgarisation sur les Orchidées(9) : sa science aimable se plut à décrire dans une forme très littéraire les principaux groupes d’Orchidées. En Angleterre, nous avons vu paraître dans ces vingt-cinq dernières années les traités rapidement populaires de Burbidge (10), de T. Appleby(11), de Williams (12), de Watson et Bean (13), surtout et par dessus tout, les excellentes monographies publiées par la maison Veitch de Chelsea (14). En Allemagne, Stein a publié récemment un ouvrage très clair et très pratique (15). En Suisse, nous avons à citer les travaux si complets de Henry Correvon (16). En Amérique, H.S. Milner a publié, en 1885, un intéressant ouvrage(17). Des jour- naux spéciaux ont été et sont consacrés aux Orchidées : en Belgique, le Ÿournal des Orchidées de M. Linden; en France, l'excellent Orchidophile de M. Godefroy-Lebœuf. A côté de ces (1) L'Orchidophile.—T raité théorique et pratique sur la culture des Orchidées, par le comte François DU Buysson. Paris, 1878. (2) Les Orchidées : culture, propagation, nomenclature. Paris, 1878. (3) Orchids for amateurs. London, 1878, in-80. (4) Cool Orchids and how to grow them (traduit en allemand). (5) Orchids : structure, history and culture, 188€ (traduit en français). (6) Monographie des Cypripedium, des Selenipedium et Uropedium. Gand, 1888. (7) Orchids and how to grow them in India and other tropical countries. London, 1875. (8) D. Bois. Les Orchidées. Paris, J. Baillière et fils. (9) Les Orchidées. Histoire iconographique. Rothschild, Paris, 1880. (10) Temperate Orchids, 1874. (11) Orchid Manual, 2e édit., 1365. (12) The Orchids growers Manual, 1874-1885. (13) Orchids : Their culture and management with descriptions of all the kinds in general cultivation, 1890. (14) À Manual of Orchidaceous plants cultivated under glass, 1887-1893. (15) Orchideenbuch. Berlin, 1892. (16) Les Orchidées rustiques. Genève, 1893. — Les plantes des Alpes, 1885. (17) Illustrations of the royal Family of plants. New-York, 1885. TO — journaux populaires, que de luxueuses publications n’avons nous pas à citer, consacrées à la seule glorification des Orchidées ! Ornées de chromolithographies exécutées avec un art infini et une science sérieuse, ces publications forment un ensemble admirable et supérieur, de l’avis unanime des botanistes, à celui des travaux consacrés à toute autre famille végétale. La Pescatorea publiée en 1860 par Linden, Planchon, Luddemann et Reichenbach; la Lindenia, commencée en 1884 par M. Linden et publiée sans interruption jusqu’aujourdhui; la ÆReichenbachia, l'important ouvrage édité par la maison Sander de S‘ Albans depuis 1885; l'Orchid Album, publié par la maison Williams de Londres, brillent certes au premier rang des plus beaux travaux icono- graphiques consacrés à une famille végétale. LES BOTANISTES VOYAGEURS ET LES IMPORTATIONS. — À côté de ces écrivains et de ces publicistes qui ont si bien mérité de l’Orchidologie, nous nous reprocherions de ne pas citer le nom des plus illustres collecteurs qui ont, parfois au péril de leur vie, importé dans nos serres les plus brillantes fleurs des tropiques. Éd. André, Bateman, Bidwill, Bowman, Boxall, Bruchmuller, Bungeroth, Chesterton, Cuming, Curtis, Deronne, Descourtilz, De Vos, Ellis, Endres, Freeman, Fortune, Galeotti, Gardner, Gibson, Ghiesbreght, W. Griffith, Hartwepg, ].D. Hooker, Houllet, Léon Humblot, Hutton, Jacquin, Jameson, les frères Klaboch, Korthals, Kramer, Libon, Jean Linden, Thomas Lobb, William Lobb, Mottley, Oersted, C. Parish, Pearce, Poeppig, Marius Porte, Purdie, Reeves, Roezl, Ross, Roxburgh, John Russell, Schlim, Simons, Ure Skinner, Spruce, Teysman, Peter Veitch, John Gould Veitch, Wagner, D' Wallich, G. Wallis, Warscewicz, Zahn, etc. méritent de voir leurs noms rappelés au souvenir de tous les orchidophiles. Les uns, comme Jean Linden, après avoir été les premiers et les plus heureux explorateurs de ce siècle, se sont faits à leur retour en Europe les plus vaillants vulgarisateurs de la culture rationnelle de ces plantes; les autres, et c’est le plus grand nombre, ont été frappés mortellement au cours de leurs périlleuses explorations. Empoi- sonnés par les miasmes meurtriers de l'Asie, brisés par les fièvres contractées dans les marais pestilentiels de l’Afrique ou sur les DE bords fangeux des rivières américaines (1), ils sont morts avant de pouvoir jouir de la gloire qui leur revenait et sans entendre le doux murmure des foules admirant leurs brillantes introductions. Parfois le hasard, ce pouvoir mystérieux auquel les Grecs eussent élevé des autels, se charge d'introduire dans nos serres sur un tronc importé, dans des débris végétaux, une Orchidée échappée par miracle au racloir de l'ouvrier indigène. C'est ainsi qu’au commencement du siècle, Piérard envoyant de Birmanie des rameaux du Lagerstræmia Reginae, dota à son insu nos serres du merveilleux Dendrobium aggregatum. DESIDERATA. — Quelque grand que soit le nombre des espèces cultivées ou décrites, nous ne pouvons nous flatter de connaître toutes les Orchidées répandues sur la surface du globe. L’Amé- rique, l’Asie, l'Australie, l’Afrique renferment de vastes terri- toires inexplorés. En Europe même, la Russie et la Grèce offrent encore aux botanistes des provinces dont la Flore n'est guère connue. Quelles merveilles ne doivent pas renfermer ces terres éparses dans le grand Océan pacifique, ces milliers d’attols, ces îles en cônes ou en anneaux qui semblent appartenir soit à un continent submergé, soit à un nouveau monde en voie de formation. Qui nous révélera les trésors croissant sur les < tanah », les « poulo », les « nousa » perdus dans cette mer immense qui s'étend de Sumatra à Tenimber, de Lombok à la pointe septentrionale de Bornéo ? Quand serons-nous en posses- sion de ces Orchidées entrevues par Stanley dans les forêts de l'Itouri et sur les pentes du Ruwenzori < reposant leurs fleurs sur le coussin délicat des mousses au vert intense, tandis qu’à chaque feuille brillait suspendue une claire et pure gouttelette ? > Quand l’homme connaîtra-t-il toutes les plantes renfermées dans les forêts du Brésil et de la Guyane, sur les pentes et dans les ravins des Indes asiatiques où l'air, l’eau et la terre sont impré- gnés de flammes fécondes et produisent, dans une géhenne incessante, la vie se greffant sur la mort, les merveilleuses féeries du monde végétal tropical? (x) Les îles de la mer du Sud, le littoral du golfe du Mexique, l'Inde, l'Afrique tropicale ont été les pays les plus meurtriers. 2 0 LAMPE jai al. HUE tret not ‘E Li * tt 1 FO PIN d nai MODE TNT HER MUR AU LL L PREMIÈRE PARTIE. L'ORCHIDÉE, SA STRUCTURE ET SON ORGANISATION (). GHAPIERE. TL. DÉFINITION DES ORCHIDÉES. — LEURS RAPPORTS AVEC LES AUTRES MONOCOTYLÉDONES — DIAGNOSE DES ORCHIDÉES. I. LA FLEUR TYPE DES MONOCOTYLÉDONES. — Les caractères les plus saillants des Orchidées, ceux qui définissent ce groupe, sont tirés de leur fleur. Pour apprécier exactement ces caracté- ristiques, nous sommes obligés de rappeler d’abord le type général de l’organisation des Monocotylédones. Chez les Monocotylédones, l’organisation de la fleur se ramène toujours au dispositif suivant : a) L'enveloppe florale ou périanthe présente six pièces disposées (1) Pour la rédaction de cette Première Partie, j’ai largement mis à contri- bution: 1° la belle étude sur les Orchidées que le savant professeur E. Pfitzer de Heidelberg a publiée dans Die naturlichen Pflanzenfamilien de ENGLER et PRANTL; 2° les notes fort complètes des leçons sur les Monocotylédones que mon excellent ami C. Eg. Bertrand a professées à la Faculté des Sciences de Lille en 1892-93 et qu'il a bien voulu mettre de la manière la plus gra- cieuse à ma disposition. sur deux rangs concentriques, l’un externe, l’autre interne. Chacun de ces rangs contient trois pièces. Les pièces internes alternent avec les pièces externes, c’est-à-dire qu'elles sont placées devant l'intervalle qui sépare deux des pièces externes. La disposition des pièces du périanthe sur deux rangs est plus importante que le nombre de ces pièces. Ainsi, au lieu de six pièces au périanthe, on peut en trouver quatre; même dans ce cas, elles sont placées sur deux rangs : deux étant externes et deux internes placées en croix avec les premières. La disposition des pièces du périanthe sur une hélice de cycle 2/; (ou sur quelque autre hélice analogue) — qui serait si intéressante pour l’appré- ciation de la nature des pièces de ce périanthe — n'est pas représentée. b) Les pièces du périanthe des Monocotylédones sont toutes de même nature. Chez les plus élevées de ces plantes, on constate cependant une tendance des pièces internes à se différencier. Elles deviennent plus délicates, plus colorées, plus grandes que les pièces externes : aussi les désigne-t-on quelquefois sous le nom de pétales, les pièces externes étant nommées sépales. Cette assimilation complète des deux verticilles du périanthe à la corolle et au calice des Dicotylédones n’est pas justifiée. c) Intérieurement, la fleur type des Monocotylédones présente six étamines superposées aux pièces du périanthe et disposées sur deux rangs concentriques : trois externes superposées aux pièces dites sépalaires, trois internes alternantes avec celles-ci et super- posées aux pièces pétalaires. Cette superposition des étamines aux pièces du périanthe est un caractère d’infériorité, ou plutôt un caractère primitif que nous ne trouvons développé au même degré que chez les Dicotylédones inférieures (Alnées, Morales, Polygonales, Chénopodales, Pipéroïdes); mais, tandis que chez plusieurs de ces Dicotylédones, les Polygonales, les Chénopo- dales, cette superposition des étamines au périanthe frappe l'observateur parce qu'il la rencontre dans des fleurs en hélice, chez les Monocotylédones, elle est presque toujours masquée par l’alternance résultant de la disposition verticillée des pièces de l’androcée. Sur les étamines des Monocotylédones, les sacs polliniques ou sacs sécréteurs du pollen sont au nombre de quatre, groupés en deux paires, placées l’une à droite, l'autre à gauche du plan médian de l’étamine, et très généralement à la face antérieure de cette étamine. Très souvent aussi, le pollen mûr est en grains isolés. d) Au centre de la fleur, s’élève l’appareil femelle ou pistil, formé de trois carpelles superposés aux pièces externes du périanthe. Ces carpelles sont fermés par le rapprochement de leurs bords sur leur face interne. Ils sont ordinairement coales- cents entre eux par la face qui regarde le centre de la fleur : d’où, un ovaire en apparence unique, à trois loges dans sa partie inférieure. La fermeture des carpelles s'étend habituellement jusqu'au haut de l’ovaire, à la base de la colonne stylaire. La con- crescence ou adhérence des carpelles entre eux s’étend plus haut, jusque dans le style, et parfois même jusqu’au stigmate. Néan- moins, le stigmate est souvent trilobé. e) Les ovules ou glandes femelles sont localisés dans l’angle interne des loges ovariennes. Ils sont insérés sur deux cordons parallèles ou placentas. Ces ovules ont deux téguments autour de leur nucelle. Par suite d’un dévelop- pement unilatéral, l’embouchure de l'ovule ou micropyle reste contiguë à sa base ou ile, l’ovule est renversé ou anairope. Selon la Monocotylédone, les pièces du périanthe sont insérées sous l’ovaire qui se trouve ainsi libre et supère par rapport à elles, ou bien elles sont insé- z ] Ê haut l’ = Fig. 1. — Fritillaria imperia- rées plus ou moins haut sur l’ovaire, D et voire même à la naissance de la colonne moitié de son périanthe. Bien : ; e à F que cette fleur ait normale- stylaire. L’ovaire paraït alors placé ment son embouchure en bas, pour les besoins de la comparaison nous l'avons rapport au périanthe. On le dit aussi représentée avec l'embou- chure du périanthe en haut. au-dessous de la fleur; il est snfère par adhérent, en supposant qu'il est en quelque sorte soudé avec la partie inférieure des pièces du périanthe. Nous résumons ces faits dans les figures représentant la coupe verticale antéro-postérieure d’une fleur de Fritillaire (fig. 1) et celle d’une fleur de Nivéole, Leucoium vernum (fig. 2). 2 — Pour l’une comme pour l'autre, le plan de la fleur ou son diagramme — c’est-à-dire le croquis où les pièces de la fleur sont représentées dans leurs positions relatives (fig. 3 et 4) — reste le même, bien que la Fritillaire ait un ovaire libre, supère et le Leucoium, un ovaire in- fère. Fig. 2. — Leucoium vernum, fleur coupée II. CARACTÈRES QUERESS verticalement. METTENT DAPPRÉCIER LE DEGRÉ D'ÉLÉVATION RELATIVE DES MONOCOTYLÉDONES. — Toutes choses égales: Une plante dont les carpelles sont fer- més, est organique- ment plus parfaite, plus élevée, qu’une plante à carpelles Du usé ouverts et dont par Fig. 3. — Diagramme Fig. 4. — Diagramme du Suite l’ovaire est du Fritillaria. Leucoium vernum. uniloculaire ; Une plante dont les carpelles sont isolés les uns des autres, indépendants, est supérieure à celle dont les carpelles sont coalescents ; Une plante à ovaire infère est supérieure à une plante à ovaire supère. Très souvent, l'infère-ovarie qui est un perfectionnement orga- nique très important, s’accompagne de faits regressifs indiquant un retour vers un état de développement moins avancé : ainsi la concrescence des carpelles peut se trouver plus accusée, la fermeture des carpelles peut être moins complète, dans une plante à ovaire infère, que dans la plante correspondante à ovaire libre. III. LA FLEUR DE L'ORCHIDÉE MONANDRE CHEZ L'ORCHIS LATIFOLIA, LE PTEROSTYLIS ET LE LYCASTE MACROPHYLLA. — Examinons maintenant une fleur d’Orchidée autre que celle d’une Cypripédinée. Choisissons par exemple, une fleur d’Orchis Fig. 5. — A Orchis maculata L., fleur vue de face; a anthère; b bursicule: n lobes stigmatiques; x staminodes; sp éperon; spe entrée de l'éperon; B pol- linie au moment de son enlèvement; c pollinie après dessication, rabattue en avant; D Himantoglossum hircinum Spr., fleur vue de coté; E Comperia tau- rica BL.; Fr Serapias cordigera L. vue de coté; & colonne; H Anacampiis byramidalis Rcus., fleur vue de face; 1 pollinarium. maculata (fig. 5) de Pterostylis (fig. 6) ou de Lycaste macrophylla (g. 7). a) L’ovaire est placé tout entier sous le périanthe; il est infère. b) Le périanthe montre six pièces dis- posées sur deux rangs très rapprochés l’un de l’autre. Des trois pièces externes, l’antérieure est souvent plus grande, on l’a nommée casque, sépale médian ou encore sépale impair; les pièces latérales sont appelées ailes, sépales latéraux ou sépales pairs. Des trois pièces internes, les deux anté- rieures sont plus petites; on les appelle manteau, pétales latéraux ou pétales pairs. La pièce postérieure interne, très grande, Fig. 6. — Fleur de Ptero- / 2 E ; stylis. A vue deprofil; Bles est nommée Jabelle, pétale impair ou sépales et pétales enlevés: pétale postérieur. Ce labelle nous montre © 8ÿnostème vu de face, un éperon bien développé chez l’Orchis. Chez le Lycaste, il embrasse l’ensemble des organes reproducteurs et les cache au fond d’un entonnoir. Toutes ces pièces sont complètement indé- pendantes les unes des autres dans les trois exemples choisis. Elles sont insérées tout en haut de l'ovaire, à la naissance du style. L'indépendance des pièces du périanthe, leur développe- ment relatif sont sujets à de grandes variations; les différences en résultant donnent les définitions des genres. Tandis que dans le bouton floral le labelle est postérieur, dans la fleur développée, par suite d’une torsion de 180o°, le labelle devient antérieur. Nous supposerons dans nos descriptions que cette torsion n’existe pas et que le labelle est replacé dans sa position postérieure. c) Au centre de la fleur, s’élève une sorte de grosse tige, que les botanistes français appellent indifféremment gynostème ou colonne, que les botanistes allemands nomment Saÿle et les anglais column; elle porte à la fois les organes mâles et l’embou- Fig. 7. — A Xylobium pallidiflorum Prirz.; B et c pollinies; D Lycaste macro- bhylla Loz.; E,F pollinarium; @G Paphinia cristata Loz.; x pollinarium. chure de l'organe femelle ou stigmate. Presque au sommet apparent de la colonne, sur sa face antérieure — c’est à dire du côté du sépale impair — est une grosse étamine, couchée sur le sommet de la colonne chez le Lycaste, dressée chez le Pterostylis et chez l’Orchis. Cette étamine unique correspond à l’étamine impaire du verticille externe des autres Monocotylédones. Chez | PCA — 25 — les Orchidées, l’étamine développée est énorme et très-longue- ment coalescente avec la colonne stylaire. Cette étamine unique est le reste d’une phalange staminale réfugiée dans la partie antérieure de la fleur et réduite à une étamine concrescente avec la colonne stylaire. Cette concrescence des étamines avec la colonne stylaire est un caractère peu répandu, surtout poussé au degré où nous le voyons ici. d) L’unique étamine des Orchidées a quatre sacs polliniques, groupés en deux paires, placées l'une à droite du plan médian de l’'étamine, l’autre à gauche. Ils sont sur la face interne de l’éta- mine, celle qui se couche sur la colonne chez le Lycaste. Le pollen ne se présente pas en grains isolés (fig. 8) : il reste aggloméré en masses renfermant un grand nombre de grains: même quand le pollen paraît granuleux, comme chez le Pterostylis, chaque granule contient plu- sieurs grains de pollen. Ces masses polliniques s'appellent pollinies. Très souvent, comme chez l’Orchis, ces masses polliniques se prolongent par Fig.S.—Orchis. des filaments gommeux concrétés qui relient la Forion due pou] pollinie à la masse adhésive chargée de fixer la nique.) pollinie à l’être qui en opérera le transport. Ces prolongements des pollinies sont les caudicules (fig. 9). Les pollinies s’attachent à la masse adhésive soit directement, soit par leurs caudicules (Orchis), soit par un stylet dont l'origine est autre que celle des caudicules (Lycaste). e) A la face postérieure de la colonne, du côté du labelle par conséquent, couvrant presque toute cette face chez l'Orchis, plus localisé et — — logé assez haut sur cette face chez le Pterostylis Fig.o.—Pollinies, 7 caudicules et et chez le Lycaste, nous trouvons son véritable ie adhésive sommet organique. Ce sommet est transformé en d'un Orchis. une région collectrice ou stigmate, de configuration variable. La plus répandue montre trois parties correspondant aux som- mets des trois pièces carpellaires. Le sommet du carpelle médian, au lieu d’être un lobe collecteur, est ordinairement dévié de ce rôle et transformé en une glande chargée de sécréter la matière glutineuse dite masse adhésive dont nous avons déjà parlé. On a labre donné à l’ensemble du lobe le nom de rostellum. Les deux autres lobes stigmatiques, plus ou moins distincts, forment la surface gluante ou visqueuse du stigmate et sont véritablement les organes collecteurs du pollen. Dans les exemples que nous avons choisis (Orchis, Pterostylis, Lycaste), le stigmate paraît latéral et postérieur, au lieu d'être terminal. Sa partie collectrice est séparée de l’étamine par le lobe antérieur ou rostellum. Par suite d’une inégalité de crois- sance des deux faces de la colonne stylaire, la face antérieure se développant plus que la face postérieure, le sommet de la colonne stylaire s'est fortement infléchi en arrière, au point d'amener le sommet dans le prolongement de la face postérieure. Cette face est d’ailleurs le plus souvent déprimée et concave. Chez le Pterostylis et chez l’Orchis, le gynostème porte de petites expansions, lamelles ou appendices variés, que l'on regarde comme des étamines plus ou moins avortées et trans- formées. On nomme ces appendices des séaminodes. Chez le Lycaste, la colonne se prolonge à la base de sa région postérieure en une sorte de lame épaisse, sur laquelle se localise parfois l’insertion du labelle et des sépales laté- raux; il en est de même chez le Drymoda picta Ldl., curieuse et bizarre Orchidée malaisienne (fig. 10). On donne à ce prolongement inférieur de la colonne, le nom de pied de la colonne (Saülenfusz) (fig. 10, B, f). g) L’ovaire infère est uni- Fe uo— Drymoda picta Lor.; A port de la plante; B fleur: c colonne; p polli- narium; y stélidies ; if pied de la colonne: loculaire. Les placentas sont DR placés sur les parties de la loge superposées aux pétales; les carpelles sont superposés aux sépales. Les placentas sont de grosses bandes toutes chargées d'ovules d’une ténuité extrême. Malgré leur exiguité, ces ovules sont anatropes et bitégumentés. Ils ne se développent que tardivement. Ainsi tout en offrant l’organisation générale de la fleur des Monocotylédones, les trois Orchidées que nous avons choisies comme types, se distinguent par des caractères communs bien nets : 1° Leur infère-ovarie. 2° Leur périanthe symétrique par rapport à un plan,ou,comme on dit, zygomorphe. Le plan de symétrie est ici antéro postérieur. Cette symétrie plane est imprimée à la fleur par le grand développement de sa pièce pétalaire postérieure et un peu par le développement de sa pièce sépalaire antérieure. Les pièces latérales ont aussi une tendance à se différencier symétrique- ment, à droite et à gauche du plan antéro-postérieur. Les pièces internes du périanthe sont plus différenciées que les pièces externes. 3° Un androcée où l’ensemble des étamines est réduit à son terme externe antérieur, l’étamine restante devenant énorme et adhérente à la colonne stylaire, d'où un gynostème. L’anthère introrse est soit couchée, soit dressée sur le sommet apparent du gynostème. L’androcée est donc très profondément zygomorphe. Le pollen produit par l'unique anthère reste aggloméré en pollinies, ou tout au moins en grains composés. 4 Une colonne stylaire, courbée dans sa partie supérieure au point de ramener le stigmate dans le prolongement de son arête postérieure. Le lobe antérieur de ce stigmate est adapté à une fonction spéciale : la production de la masse adhésive. La colonne stylaire et le stigmate sont donc aussi profondé- ment zygomorphes. 5° Un ovaire uniloculaire sur lequel on peut aussi observer des traces de zygomorphie, avec placentas pariétaux chargés d'ovules d’une extrême ténuité, mais cependant toujours anatropes et bitégumentés, à développement tardif. Toutes les Orchidées actuellement connues, moins les trois genres Cypripedium, Paphiopedium, Selenipedium ont ces mêmes caractères fondamentaux. Cette uniformité si absolue des carac- tères essentiels rend la répartition des Orchidées monandres en tribus et en genres extrêmement difficile puisqu'il ne reste plus pour distinguer et définir ces groupes que des caractères de peu de valeur, sujets à variation et à répétition, dont la gradation, au Lu oe point de vue de leur apparition successive dans le temps, laisse place à toutes les hypothèses comme à toutes les discussions. Aussi, si les grandes divisions des Orchidées monandres sont acceptées par tous les botanistes, il n’en est pas de même des subdivisions inférieures qui sont très contestées et très con- testables. Toutes celles qui ont été proposées jusqu’ici ont une allure artificielle : on les emploie parce qu’elles permettent une détermination rapide, mais non parce qu'elles représentent les rapports réels des genres d’Orchidées. Les essais de classification qui ont été tentés, sont presque tous devenus de véritables clefs dichotomiques très utiles sans doute; ce ne sont pas à proprement parler des classifications botaniques. Diagramme des Orchidées monandres. — Nous résumons toutes les indications Fig. 11. — Diagramme des que nous avons relevées sur la position Orchidées monandres. es pièces de la fleur des Orchidées, dans le diagramme (fig. 11), qui sera le diagramme des Orchidées monandres. IV. DEGRÉ D'ÉLÉVATION ORGANIQUE DES ORCHIDÉES MONAN- DRES PARMI LES MONOCOTYLÉDONES. — L'attribution des Orchi- dées aux Monocotylédones résulte de la structure générale de leur fleur, et aussi de la structure de leur appareil végétatif. Mais, dira-t-on, pourquoi cette attribution n'est-elle pas établie, comme on le fait toujours, sur l’organisation de l’embryon dans la graine mûre? C’est que les Orchidées, tout en étant des plantes très élevées dans la série des Monocotylédones, montrent en même temps des arrêts de développement, et des caractères de dégra- dation dont certains sont extrêmement curieux. Ainsi leur embryon s’arrête de très bonne heure dans son tout premier développement; et quand il tombe en léthargie, au moment de la maturation de la graine, il consiste simplement en un globule arrondi de quelques cellules qui ne montre aucun organe diffé- rencié. Cet embryon n’a pas même un point de végétation loca- lisé; à plus forte raison, ne comporte-t-il ni axe hypocotylé, ni cotylédon : c’est un simple thalle à croissance diffuse. Il ne reste comme trace de l'orientation de cet embryon, que les cellules flétries de son suspenseur. Là où est inséré ce sus- penseur, est la partie inférieure de l’embryon, la région par laquelle il s’attachait à l'organisme maternel. Rien donc dans la structure de l'embryon des graines mûres, n'autorise l'attri- bution de l’Orchidée monandre aux Monocotylédones, pas plus que l’embryon semblable des Orobanches ou des Monotropa n'autorise l’attribution de ces plantes aux Dicotylédones. Chez les Orobanches, les Monotropa, comme chez les Orchidées, nous trouvons un arrêt de développement de l'embryon à un stade de très grande jeunesse. De même, comme chez les : Orobanches, chez le Monotropa, le développement de l’embryon des Orchidées pendant la germination, ne lèvera que bien impar- faitement les incertitudes que provoque sa structure rudimen- taire. Le thalle grossit d’abord de tous côtés. Habituellement il apparaît un seul point de végétation, d’où émane une feuille solitaire embrassante qu’on ne peut identifier, sans les plus grandes réserves, au cotylédon des autres Monocotylédones. Par conséquent, bien que la réduction de l'embryon, dans la graine mûre des Orchidées monandres, soit un caractère absolu- ment général, il n’est pas de ceux qui permettront d’arriver à fixer le degré d'élévation des Orchidées par rapport aux autres Monocotylédones; bien plus, il ne permet même pas de dire que les Orchidées soient vraiment des Monocotylédones. Ce carac- tère n’a qu'une seule signification: parvenu à un certain degré de perfection, le rameau des Monocotylédones auquel les Orchi- dées appartiennent a subi, en même temps que certains perfec- tionnements spéciaux, de nombreuses dégradations, de même qu’un nouveau système gouvernemental, une nouvelle génération humaine apporte avec elle de nouveaux vices. Nous avons vu que l’organisation de la fleur des Orchidées rentre dans l’organisation générale de la fleur des Monocotylé- dones; d’autre part, nous verrons que la structure de l'appareil végétatif montre les mêmes affinités. L'attribution des Orchidées aux Monocotylédones est donc certaine, bien qu'elle ne puisse être faite sur l'embryon. Par leur fleur et leur appareil végétatif, les Orchidées sont au niveau organique de toutes les Monocoty- lédones. L'infère-ovarie des Orchidées monandres nous indique des plantes plus élevées que les Monocotylédones à ovaire supère. Quant à l’unilocularité de cet ovaire, sa placentation pariétale avec nombreux ovules réduits, rapprochée de l’arrêt de dévelop- pement que nous a montré l'embryon, rapprochée aussi de ce que nous trouverons en étudiant les Orchidées diandres et les Apos- tasiées, nous laisse soupçonner qu’il n’y a là qu’un caractère régressif et non pas une unilocularité primitive; de telle sorte Fig. 12. — Cypripède: Paphiopedium barbatum Lot. que les Orchidées deviennent ainsi des plantes infère-ovariées dégradées, et par conséquent postérieures aux Monocotylédones infère-ovariées à carpelles fermés. Avec nos idées actuelles sur la descendance des végétaux, nous serions enclins à dire que les Orchidées sont dérivées des Monocotylédones infère- ovariées. La zygomorphie si profonde de la colonne stylaire, celle de l'androcée réduit à une grosse étamine, la coalescence de la phalange staminale et de la colonne stylaire ou gynandrisme, sont également des caractères qui dénotent une très grande l élévation organique dont nous ne trouvons pas l'équivalent chez les autres Monocotylédones. La zygomorphie du périanthe parle dans le même sens, et cette indication est encore accentuée par de nombreuses Orchidées à périanthe formé de pièces de plus en plus longuement coalescentes. Quant au rostellum, il indique une différenciation en vue d’un mode très particulier de dispersion du pollen. Les Orchidées monandres sont donc des plantes très élevées parmi les Monocotylédones; mais, à côté de cette élévation si haute, nous constatons de nombreux caractères de dégradation. Dans l'arbre généalogique des Monocotylédones, les Orchidées monandres sont un rameau issu des formes les plus différenciées. Ce rameau est encore des plus puissants aujourd’hui, puisqu'il est représenté par 405 genres et des milliers d’espèces ; néanmoins, il nous montre, à côté de son grand perfectionnement organi- que, de nombreux arrêts de développement. Les Orchidées sont les plus élevées des Monocotylédones, mais avec de nombreux caractères régressifs et de nombreux caractères de dégradation. V. LA FLEUR DES CYPRIPÉDINÉES chez le PAPHIOPEDIUM BARBATUM. -- Nous avons réservé trois genres d’Orchidées : Cypripedium, Selenipedium, Paphiopedium et une forme pélo- rique intéressante de Paphiopedium, l’Uropedium Lindeni. Prenons une fleur de Paphiopedium, du P. barbatum(x) par exemple (fig. 12) et soumettons-la au même examen que celui auquel nous avons soumis les fleurs d’Orchis, de Pterostylis et de Lycaste. Nous remarquons que : a) L'ovaire est infère. b) Le verticille externe du périanthe ne comprend que deux pièces, une pièce antérieure grande, à pointe toujours simple, et une pièce postérieure encore plus grande, mais dont la pointe sera bifide chez le Cypripedium japonicum (fig. 13,B). Il est facile (1) Nous nous servirons dans cette partie des noms donnés par les botanistes bien que l’usage ne les ait pas encore adoptés : tel est notamment le cas des Paphiopedium que les orchidophiles, les amateurs et les horticulteurs, con- tinuent à appeler Cypripedium. Avec l’Index Generum Phanerogamarum de Th. Durand, nous écrirons Cypripedium, Selenipedium, Paphiopedium au lieu de Cypripedilum, Selenipedilum, Paphiopedilum, orthographe adoptée par Pfitzer, mais non acceptée par la majorité des botanistes. de reconnaître que cette pièce postérieure résulte de la concres- cence des ailes ou sépales pairs. Ces sépales sont complètement libres chez le Cypripedium arietinum (fig. 13, A), par exemple. Fig. 13. — A Cypripedium arietinum R. Br.; 8 C. japonicum Tuuns.; c Paphio- pedium concolor Pr1Tz.; D P. longifolium Rcxs.; E diagramme du fruit de Cypri- pedium; F de Paphiopedium; G de Selenipedium. c) Le verticille interne a frois pièces. La postérieure (fig. 12) donne ce joli sabot qui a mérité aux Cypripédinées le gracieux nom de Sabot de Vénus. Ce labelle est donc superposé à la pièce résultant de l'union des sépales pairs, Les pétales latéraux, très différenciés par rapport aux sépales, sont placés dans les inter- valles qui séparent le sépale antérieur des sépales postérieurs. d) Au centre de la fleur s’élève aussi un gynostème, et cet organe se courbe brusquement, de manière à rendre verticale la surface du stigmate. Au point où il se courbe, le gynostème porte sur sa face antérieure une phalange staminale qui est un androcée fortement zygomorphe. Cet androcée est formé de trois pièces : une pièce médiane, très grande, plus extérieure que les deux autres et pouvant être homologuée à l’étamine impaire ou PE IE \ARMORATUM. À AUTHIERI, var. M 4 a D, \PHIOPEDIUM À F 3 — antérieure des autres Monocotylédones, par conséquent à l’éta- mine unique des Orchidées monandres. Cette pièce ne porte pas de sacs polliniques; elle ne produit pas de pollen : on la nomme Staminode. À droite et à gauche de ce staminode et coalescent avec son pied — au moins dans sa partie inférieure, — on voit une petite étamine fertile; soit donc au total deux étamines fertiles symétriques, de petites dimensions, et une pièce médiane stérile ordinairement très volumineuse. Les étamines fertiles sont considérées comme homologues des étamines paires du verticille staminal interne des autres Monocotylédones. Le staminode présente une région inférieure ou pédicelle, brusquement courbée en arrière et s’étalant en lame à droite et à gauche de sa crête médiane. Les bords de la lame débordent un peu le pédicelle en avant et vers l'extérieur, de sorte que le staminode paraît bifide quand on le regarde de face et par l'extérieur. La lame du staminode est élargie en forme de bou- clier (fig. 14, A, B, C, 0); elle cache complètement le stigmate. Quand on la regarde pour la première fois par dessus, on est tenté de la prendre pour le véritable stigmate. Comme la fleur est largement ouverte, on ne voit d’en haut que cette lame du stami- node, cachant tous les organes reproducteurs (fig. 12). Nous avons dit que les étamines fertiles, concrescentes plus ou moins avec lui, sont situées à droite et à gauche du pédicelle du staminode (fig. 14, A, B, C, a) Cha- cune d’elles comprend un petit filet épais, brusquement courbé vers le centre de la fleur et un peu aplati en Fig. 14. — Paphiopedium barbatum une sorte de connectif lamellaire, (Loc) Prirz.. gynostème ou co- Ï Le lonne : À vu en avant et par l'exté- qui porte de chaque côté et en haut jour: 5 vu de côté: c vu d'en haut: 1 ini . p P. insigne (WaALL.) PFITZ., gÿnO- deux paires de sacs polliniques : D ae dE Nr TA chaque paire de sacs donne ulté- x anthères; 0 staminodes; + échan- = ; : e du staminode: n stigmate. rieurement une loge d’'anthère, la °° ; loge la plus proche du plan antéro-postérieur étant sensiblement plus petite que l’autre. Dans la fleur des Paphiopedium barbatum 3 — 34 — et snsigne (fig. 14), le filet se prolonge au delà du point où il s’incurve en une petite pointe massive, seule visible quand on regarde la phalange staminale par sa face externe. Le pollen forme une masse visqueuse. e) La colonne stylaire, courbée brusquement en arrière, se termine par un grand stigmate fortement convexe, qui montre trois sillons convergents : un sillon vertical médian et descen- dant, deux sillons latéraux montant obliquement (fig. 14, D, #). Ces sillons délimitent sur la surface du stigmate trois plages, deux latérales postérieures et inférieures symétriques, petites, et une grande plage antérieure impaire, médiane et supérieure. Ces trois plages sont luisantes, légèrement visqueuses. Z/ n’y a donc pas de rostellum. f) Chez les Cypripedium, l’ovaire est uniloculaire, à placentas pariétaux fortement bilobés avec nombreux ovules sur toute la longueur, comme chez les Orchidées monandres. Les ovules y sont minuscules, anatropes et bitégumentés à développement tardif. Les pièces du périanthe, le gynostème, la phalange staminale, le stigmate, se retrouvent identiquement, avec les mêmes carac- tères, chez les Cypripedium et chez les Selenipedium. Chez les Paphiopedium, l'ovaire, uniloculaire dans le haut, est triloculaire dans sa partie inférieure; chez les Selenipedium, il est triloculaire dans toute sa hauteur Les placentas sont attachés sur les cloisons radiales, dans la partie inférieure de l'ovaire des Paphiopedium; ils forment deux bandes saillantes parallèles, dans l’angle interne des loges ovariennes des Selenipedium (fig. 13, G). Les ovaires des Cypripedium et des Selenipedium présentent donc deux dispositifs extrêmes, le premier à carpelles largement ouverts, le second à carpelles complètement fermés, et ces dispositifs sont reliés par l'intermédiaire des Paphiopedium (fig.13,E,F,G). Mais bien que, dans le développement général des Phanérogames, les plantes à carpelles ouverts précèdent les Phanérogames à carpelles fermés, nous allons reconnaître tout à l'heure, en étudiant les Apostasiées, que la manière d’être des Selenipedium est primitive dans la série des Orchidées, tandis que la manière d’être des Cypripedium est une régression, un retour en arrière. Le Cypripedium est une forme plus éloignée de la ns — souche originelle que le Selenipedium. Ce fait n'est pas isolé. Une infère-ovarie très accentuée comporte souvent de ces reculs quant à la fermeture des carpelles. Diagramme des Cypripédinées. — De même que nous l’avons fait pour les Orchidées monandres, nous résumons dans un diagramme, les observations que nous venons de faire sur les fleurs des Cypri- pedium, des Paphiopedium et des Selenipe- dium (fig. 15). VI. DEGRÉ D'ÉLÉVATION ORGANIQUE DES CYPRIPÉDINÉES PAR RAPPORT AUX ORCHI- DÉES MONANDRES. — Les Cypripedium, les Paphiopedium y compris l’Uropedium Fig. 15. — Diagramme des Cypripédinées. ll et les Selenipedium forment donc un groupe bien nettement opposé aux Orchidées monandres, et caractérisé par sa phalange staminale à deux étamines latérales fertiles, ainsi que par son lobe stigmatique antérieur non différencié en rostellum. Tout en ayant acquis déjà des caractères orchidéens très accusés, comme le gynostème, la courbure de la région stigmatique en arrière et son zygomorphisme, la phalange stami- nale zygomorphe, le périanthe très zygomorphe, et dans sa forme la plus élevée, Cypripedium, un retour complet à l’ovaire uniloculaire, le groupe cypripédien mis en regard des Orchidées monandres n’est pas aussi différencié dans le sens orchidéen. La phalange staminale est moins condensée, puisqu'elle possède encore plusieurs étamines; le lobe antérieur du stigmate n'est pas spécialisé pour donner la masse adhésive. On y voit des ovaires pluriloculaires. La série cypripédienne est donc plus proche de la souche des Orchidées que les Orchidées monandres. On regarde le groupe des trois genres Selenipedium, Paphiope- dium et Cypripedium comme une petite famille que l’on appelle Famille des Cypripédinées ou encore Orchidées diandres, quand on veut les opposer aux Orchidées monandres. Dans la pratique horticole, on se sert exclusivement du terme Cypripedium pour désigner toutes les Orchidées appar- tenant au groupe cypripédien. Au point de vue de leur élévation organique, les Cypripédinées ie sont immédiatement inférieures aux Orchidées monandres, puis- qu’elles sont moins différenciées que celles-ci. Elles sont immédia- tement voisines de ces Orchidées monandres, puisqu'elles en ont tous les caractères sauf les quelques particularités que nous avons relevées. Elles sont intermédiaires entre les autres Monocotylé- dones et les Orchidées. Comment le passage s'est-il fait des Cypripédinées aux Orchidées monandres, on l’ignore; on ne constate, en effet, jusqu'ici, qu’un hiatus absolu entre les Cypripédinées et les autres Orchidées ; on voit bien que les deux familles sont proches parentes, mais le détail du passage de l’une à l’autre nous est encore inconnu. Faut-il voir dans le staminode rabattu sur le haut de la colonne une analogie des Cypripédinées avec les Orchidées monandres à anthère couchée, nous n’ose- rions pas l’affirmer. Ce qui est certain et bien en harmonie avec cette hypothèse qui verrait dans les Orchidées monandres à anthère dressée les formes les plus élevées des Orchidées, c'est que celles-ci dominent dans les régions froides du globe. Les Orchidées monandres à anthère couchée, comme aussi les Cypripédinées, sont plutôt réfugiées dans les contrées chaudes (1). Liaison du groupe des Cypripédinées avec les Apostasiées. — La liaison des Cypripédinées avec les autres Monocotylédones est bien indiquée par la petite famille des Apostasiées, que presque tous les auteurs, y compris le savant orchidéographe Pfitzer, rattachent maintenant, à l’exemple de Robert Brown, aux Orchidées. Malgré la grande autorité de ces botanistes, nous laisserons cependant les Apostasiées en dehors de l’ensemble désigné sous le nom d’Orchidées, car les caractères orchidéens ne nous y semblent pas encore suffisamment accusés pour les faire rentrer dans les Orchidées, et, d'autre part, étendre l’appel- lation d’Orchidées aux Apostasiées, c’est presque enlever toute signification à ce mot, puisqu il ne reste plus de caractères pour le définir. (1) Comme exemples de ce refuge de formes anciennes et par cela même souvent de formes-souches vers les régions chaudes du globe, nous nous borne- rons à citer les Araucariées, les Cycadées, les Gnetum, le Welwitschia, la majorité des Ophioglossées, les Marattiées, le Phylloglossum, etc., etc. = — VII. LES APOSTASIÉES. — Les Apostasiées ne comprennent que deux genres : Neuwiedia et Apostasia, créés l'un et l’autre par Blume. Les Neuwiedia sont originaires de la presqu'île de Malacca et de l’Archipel Malais. Les Apostasia habitent les Indes Orientales, la Malaisie et l’Australie tropicale. Chez les Neuwiedia, nous trouvons en haut d’un ovaire infère, à la base d’une assez longue colonne stylaire, un périanthe à six pièces disposées sur deux rangs: trois externes, trois internes. Ces pièces sont semblables entre elles, à l'exception de la pièce postérieure ou médiane du verticille interne qui est un peu plus grande que les autres, mais non bossuée, sans éperon, n'entourant pas les organes reproducteurs. C’est l’amorce d'une zygomorphie commençante du périanthe. Les étamines, au nombre de trois, toutes fertiles, forment une phalange insérée sur la face antérieure de la colonne stylaire et tout près de sa base. Il y a donc là encore un androcée zygo- morphe et un commencement de gynostème. Ce dernier toutefois est encore mal caractérisé, car la colonne stylaire se prolonge directement et sans courbure brusque vers la face postérieure dela fleur, bien au delà de l'insertion de la phalange staminale. Des trois étamines de la phalange, l’une est médiane, antérieure et un peu plus externe que les deux autres; ces dernières sont symé- triques l’une de l’autre. Toutes trois comprennent un très court filet, un peu aminci en lame en arrivant à l’anthère. L'ensemble de l’anthère est effilé, les loges de l’anthère dépassant un peu inférieurement le connectif; ces loges sont sur la face interne de l’étamine. Le pollen est en grains isolés. Dans cette phalange de trois étamines des Neuwiedia (fig. 17,A),on reconnaît l’étamine médiane antérieure externe des Monocotylédones ordinaires, le staminode des Cypripédinées, l'étamine unique des Orchidées monandres. Les étamines latérales sont les étamines paires intérieures et antérieures des Monocotylédones, les étamines fertiles des Cypripédinées. La colonne stylaire est cylindrique, allongée, non courbée dans sa partie libre, avec stigmate termi- nal, ce dernier consistant en trois petits mamelons. La zygo- morphie n’atteint pas la région stylaire ni la région stigmatique de l’organe femelle. La coupe transversale de l'ovaire montre trois carpelles fermés. Il est triloculaire par conséquent, avec pie placentas localisés dans l’angle interne des loges ovariennes, sans glandes septales; c’est l'ovaire de toutes les Monocotylédones infère-ovariées. Les ovules sont petits et nombreux. Ces faits sont résumés dans la figure 17, A, qui représente le diagramme des Neuwiedia. Chez les Apostasia (fig. 16), la différenciation de la pièce Fig. 16. — Apostasia Wallichi KR. Br.; A port de la plante: 8 fleur; c fleur ouverte; D gynostème; E ovaire coupé en travers. médiane postérieure interne du périanthe est beaucoup plus faible que chez les Neuwiedia. La zygomorphie du périanthe est donc nulle. Par contre la phalange staminale antérieure, au lieu de trois étamines fertiles, n'en possède plus que deux; ce sont les étamines latérales qui persistent; la médiane antérieure est représentée par une sorte de baguette conique; c’est un petit staminode (fig. 16, D). Nous retrouvons donc la zygomorphie si accusée de l’androcée de toutes les plantes que nous avons étu- diées et, à la forme près, le plan de l’androcée des Orchidées diandres. L'organe femelle est le même que celui des Neuwiedia. Chez les Apostasiées (fig. 17, B), et c’est le résultat vraiment intéressant de notre analyse, nous trouvons donc et l’amorce de la zygomorphie du périanthe, = et la préparation de la phalange staminale antérieure des Orchi- C@) dées. Celle-ci est même très IDE ÈS avancée, puisqu'elle va jusqu’à d es ae Fig. 17. — Diagrammes; 4 de Neuwie- reproduire exactement le plan dia; B d'Apostasia. de l’androcée des Cypripédinées. En revanche, l’organe femelle ne montre pas encore, sauf ses nombreux ovules à développe- ment tardif (1), de caractères orchidéens. VIII. LIMITES DU GROUPE ORCHIDÉES. — Les Apostasiées, les Cypripédinées, les Orchidées monandres, sont trois termes d’une série ascendante ou, pour nous servir d’une expression récente, d’un même phylum végétal. Les deux derniers groupes y sont plus voisins l’un de l'autre, plus manifestement différenciés dans le même sens, que le premier. Le mieux est donc de limiter l'expression Orchidées aux familles des Cypripédinées et des Orchidées monandres. Les Apostasiées relient les Orchidées aux Monocotylédones infère-ovariées amaryllioïdes, mais sans contracter de rapports avec les Monocotylédones infère-ovariées différenciées dans un sens spécial, comme les Musacées, les Zingibéracées, les Marantacées. IX. DIAGNOSE DES ORCHIDÉES. — Nous pouvons donc main- tenant tracer la diagnose des Orchidées. Nous reconnaîtrons une Orchidée à l'ensemble des caractères suivants : Caractères essentiels: a) Ovaire infère. (1) D’après la figure de Wallich (fig. 16, E) l’Apostasia Wallichii n’a que deux rangées d’ovules sur chaque placenta. — 40 — b) Gynostème portant antérieurement une phalange staminale fortement zygomorphe. La phalange est réduite à une grosse étamine médiane introrse, s’il s’agit d’une Orchidée monandre; elle présente un staminode médian et deux étamines latérales fertiles, s’il s’agit d’une Cypripédinée. L’anthère des Orchidées monandres est ordinairement couchée sur le sommet apparent du gynostème; elle est plus rarement dressée. Cependant si on ne considère que les Orchidées européennes, la forme à anthère dressée est beaucoup plus fréquente que la forme à anthère couchée. c) Le gynostème est fortement courbé dans sa partie supé- rieure, de manière à rejeter postérieurement le stigmate et à l’amener presque sur le prolongement de sa face postérieure. Le lobe antérieur du stigmate, très peu différencié chez les Cypri- pédinées, est remplacé par un organe producteur de la masse adhésive chez les Orchidées monandres. d) Un périanthe zygomorphe par rapport à un plan antéro- postérieur. Cette zygomorphie étant surtout produite par le plus grand développement du pétale postérieur et du sépale antérieur, elle disparaît par arrêt de développement. Caractères secondaires. — Comme caractères accessoires, nous ajouterons : e) Ovaire uniloculaire à placentas pariétaux chez toutes les Orchidées monandres. f) Ovules très nombreux, très petits, anatropes, bitégumentés, à développement tardif. g) Graines minimes, scobiformes ou analogues à la sciure du bois. h) Fleurs hermaphrodites (1). :) Embryon sans cotylédon ni axe hypocotylé différencié. k) Absence d'albumen et de périsperme dans la graine. l) Pollen aggloméré en grains composés ou en pollinies. (1) Malgré cet hermaphrodisme, la fécondation des Orchidées est essentiel- lement croisée : les insectes sont les agents chargés de porter le pollen d’une fleur à l’autre. Ce n’est que par avortement ou par développement imparfait que la fleur devient unisexuée chez les Orchidées. Il en résulte souvent un polymorphisme floral très accusé. Ex. : Catasetum tridentatum ; Cycnoches ventricosum; Oncidium ornithocephalum; Renanthera Lowti, etc. m) Racines cylindriques, peu ramifiées, peu nombreuses. L'unilocularité de l'ovaire des Orchidées, le défaut de diffé- renciation de leur embryon, l'absence d’albumen, les racines cylindriques non ou très peu ramifiées, sont des caractères régressifs; ils correspondent à des arrêts hâtifs de développement. X. OPINIONS DES AUTEURS SUR LA PLACE QU'IL CONVIENT D'ASSIGNER AUX ORCHIDÉES DANS LA CLASSIFICATION. — À titre de souvenir historique, rappelons que Linné classait les Orchi- dées dans son groupe des Gynandres, avec toutes les familles à gynostème, comme les Aristoloches, par exemple. De Jussieu les a placées dans les Épistaminées. La petitesse de l'embryon des Orchidées et son organisation imparfaite, les ont fait ranger par Bentham et Hooker parmi les Monocotylédones microspermes. Eichler refait un groupe des Gynandres monocotylédones, mais il lui enlève toute homogénéité en plaçant les Burmanniacées près des Orchidées. Les Burmanniacées n'ont comme caractères positifs communs avec les Orchidées que l’infère-ovarie. Quant à leur ovaire uniloculaire, à placentas pariétaux et à petites graines, ce sont des caractères régressifs qui, à eux seuls, ne justifient pas un rapprochement avec des plantes différenciées dans un sens aussi spécial que les Orchidées. Van Tieghem range les Orchidées dans son ordre des Iridinées, défini par l'ovaire infère et par le verticille interne du périanthe pétaloïde. Il n'y a pas de rapports entre les différenciations spéciales qui caractérisent les Orchidées : phalange staminale antérieure, gynostème, courbure postérieure du gynostème — et celles qui définissent les Marantacées, les Zingibéracées et les Musacées. Ce sont là des rameaux divergents des Monocotylédones infère- ovariées, dans lesquelles on peut voir se répéter parallèlement le zygomorphisme du périanthe, la réduction des étamines. Quant au rapprochement des Orchidées avec les Hydrocharidées, il ne repose que sur un caractère négatif : l'absence d’albumen. Ce n’est certes pas là une preuve d’affinités communes. XI. ÉryMoLoGte. — Le nom d’Orchidée dérive du vocable grec Goyis, attribué à la première Orchidée décrite (Orchis Morio, Orchis bouffon) par le savant grec Théophraste. Nous ne nous chargerons pas de dire pourquoi ce nom fut donné à la plante : un vieil auteur français, M. Mordant de Launay, . l'expliquait comme suit, dans le Bon Yardinier de 1813 : « Les « Orchidées terricoles ont une racine composée de deux bulbes « rondes, rapprochées et de grosseur égale ; c’est ce qui leur a « mérité le nom grec orchis qu'on ne peut traduire en latin que « par le mot festiculus, ce qui leur a fait attribuer certaines « vertus et mérité le nom italien d'Amor di Donna. » Ce que nos pères admettaient en 1813, pourquoi le modifier aujourd’hui? Plus pudibonds, plus hypocrites peut-être, pour- quoi bannir aujourd’hui le vocable créé par Théophraste, 300 ans avant l'ère chrétienne ? C’est ce que les botanistes se sont refusés de faire (1). Le nom proposé par de Jussieu : Orchides, plus conforme au génie de la langue française, ne fut pas accepté. Tous les bota- nistes conservent aujourd'hui aux plus curieuses des fleurs, le nom d’Orchidée, se disant que, somme toute, le latin et surtout le grec jouissent de privilèges spéciaux... au point de vue de l'honnêteté, dirait Boileau ! (1) Les amateurs de curiosités historiques pourront consulter l’Herbier et l'Histoire générale du bon vieux botaniste Léonard Fuchs, très docte et renommé médecin. Traduction française imprimée par Balthazar Arnoullet Lyon, 1542. Chapitres CCXII et CCXIII, p. 388 à 391. CRAELERE LE. PORT DES ORCHIDÉES. Dans un groupe aussi nombreux que les Orchidées — 408 genres et plus de 6000 espèces réparties dans toutes les régions du globe! — on doit s'attendre à rencontrer une très grande variété de formes en rapport avec les variétés d’habitat de ces plantes. Jusqu’aujourd’hui les Orchidées n'ont pas été rencontrées dans les stations les plus extrêmes: on ne les voit ni dans les lieux désertiques, ni dans les lieux constamment submergés. On ne les trouve pas non plus parasites au degré des Orobanches, et à plus forte raison au degré des Pilostyles. Dans l'examen rapide que nous allons faire du port des Orchi- dées, nous ne nous occuperons pas d’abord des procédés de ramifications que ces plantes emploient pour édifier telle ou telle forme ; nous nous bornerons à caractériser le mieux possible la forme toute faite; nous verrons ensuite comment ces systèmes s'édifient. Prenons comme premier type de forme, celle que nous présente le Macroplectrum sesquipedale (fig. 18). Cette plante nous montre un axe vertical, complètement caché par les insertions de feuilles distiques à bases embrassantes. Ces feuilles, également larges de la base au sommet, à limbe très allongé, rejetées à droite et à gauche, donnent à l’ensemble l'aspect d’un Clivia. Une touffe de racines, non rameuses, attache la plante à l’écorce sur laquelle elle végète. Cette forme est très fréquente chez les Orchidées et, de plus, on peut y rattacher immédiatement un grand nombre de Fig. 18. — Macroplectrum sesquipedale. modifications secondaires. Ainsi si le limbe des feuilles devient proportionnellement très court, la tige conservant sa longueur, Wa Fig. 19.— Dichaca Fig. 20. — M ystaci- vaginata Rous.f. dium distichum Lor. nous avons les petites colon- nes du Dichaea vaginata(fig. 19) et du Mystacidium distichum (fig. 20). Si au contraire, les feuilles restant amples ou même s'élargissant beaucoup dans leur partie limbaire, la tige devient de plus en plus courte, nous voyons les feuil- les se ramasser en une sorte de touffe ou de rosace, de laquelle émergent les hampes florifères. Dans cette touffe, les feuilles se partagent en deux groupes principaux. Chez le Paphiopedium concolor (fig. 13, c), la tige déjà courte, avec feuilles à limbe élargi, zoné transversalement, rappelle certains Maranta. Chez le Phalaenopsis Schilleriana (fig. 21,0), les feuilles courtes, également élargies, un peu épaisses, à faces dissemblables, tachetées en dessus, rappellent en grand le port de la Pinguicula vulgaris. Avec des feuilles analogues à celles d'un Veratrum, nous avons dans le Calanthe veratrifolia (fig. 22) une Orchidée qui mime un petit Veratrum, mais avec une hampe beaucoup plus } Fig. 21. — A Esmeralda Cathcartii Rous. f.: B son pollinarium; € Phaluenopsis Schilleriana Rcus. f.; E-F ses pollinies; G Vanda teres Lor.; x Polyrrhiza funalis (Loz.) PFiTz.; 1ses pollinies. grêle. Si, dans ces Orchidées à feuilles basilaires groupées en deux massifs principaux d'entre lesquels partent les hampes dénudées, la feuille prend une section transversale triangulaire ou lenticulaire tout en demeurant embrassante, nous avons des plantes à facies d'’Iris : tels sont le curieux Oberonia iridifolia (fig. 23) avec son épi de Plantaginée, et le Maxillaria iridifolia (fig. 24, F). Inversement la forme de l'Angraecum peut être modifiée par augmentation de la longueur de la tige. Si les entre-nœuds de la 6 — tige s'allongent quelque peu, les feuilles = — == Fig. 22. — Calanthe veratrifolia KR. Br.; A port de la plante; 8 fleur; c pollinies. Fig. 23. — Oberonia iridifolia Loz.; A facies de la plante; B fleur; c co- lonne: D pollinies; coupe transversale E de sa feuille, r de celle de l'O. acau- lis Lo. étant raccourcies et relevées le long de la tige, nous aurons des formes comme celles du ZLochkhartia lunifera (fig. 25), qui rappellent un peu les Stapelia et certaines Euphor- bes céréiformes. Dans le Podo- chilus scalpelliformis (fig. 26), les entre-nœuds de la tige étant un peu plus allongés, la pointe des feuilles un peu plus écar- tée, le bas de la tige commen- çant à se dénuder, nous avons une ressemblance avec les hampes de certains Glaïeuls. Chez le Thunia Marshalliana (fig. 28), les entre-nœuds sont un peu plus allongés et encore cachés des feuilles, qui vont grandissant de la base au sommet. Si la par les gaines tige se dénude dans sa partie inférieure et se renfle régulière- ment de bas en haut jusque près de l'inflorescence, nous avons le port des vrais Dendro- bium (fig. 66). Chez le Vanda teres(fig.21,G),les entre-nœuds encore plus allongés se déga- gent des gaines foliacées; mais comme en même temps les feuilles, peu longues, se rétré- cissent et deviennent cylindri- ques, on a une plante à allure de Mesembryanthemum. Les s’allon- geant beaucoup, les feuilles entre-nœuds s’éloignent les unes des autres; sal — la plante, incapable de se soutenir, s’attache à des supports qu’elle contourne en grimpant. L'Orchidée prend l'allure d'une liane : telles sont les Vanilles, qui laissent pendre de chaque nœud, près de la feuille, une racine aérienne (fig. 201). Dans le Galeola altissima (fig. 29), de Java et Bornéo, la longueur de la tige peut atteindre trente et quarante mètres; mais tandis que chez les Vanilles les feuilles sont encore grandes, ici elles se réduisent à de petites écailles. Le genre Galeola est le géant du monde orchidéen. Les feuilles ne se rejettent pas toujours régulièrement en Fig.24.— À Maxillaria setigera Lor..: 8, c Ornithidium densum Roms. f.; D Maxil- laria variabilis BAT.; E M. graminifolia Rcus. f.: r M. iridifolia Rcous. f; = 5 G M. marginata, coupe de la fleur. deux groupes distiques de chaque côté de la tige; elles sont parfois disposées suivant une hélice peu compliquée, égale à 2]; ou 3/3: le port de ces plantes est sensiblement différent des précédentes. Le Phajus Tankervillae (fig. 27) nous en offre un exemple fort connu : ses feuilles, assez grandes, rétrécies dans le bas, élargies dans le haut, minces, rappellent un peu celles des Dracaena ou un Aspidistra à feuilles étroites. Elles partent d'une petite masse basilaire légèrement renflée, s'élèvent en LL — s'écartant du centre comme pour former une gerbe, et laissent infléchir leur sommet. Du centre de la touffe, part une grande hampe florifère. Les plus externes des feuilles de cette touffe sont incomplètes, réduites à leur partie engainante. Cette forme de Phajus, réduite à quelques feuilles, parfois même à une ou deux, d’entre lesquelles émerge la hampe, est celle de la majorité de nos Orchidées indigènes, lorsqu'on ne voit s , ue la partie qu'elles amènent Ÿ au-dessus de la surface du \E sol. Le port des Anæctochilus \s rentre dans le même type, ÿ mais leurs feuilles larges leur \ impriment une physionomie \ è 0 toute spéciale. Chez le Polyr- à V/ rhiza funalis (fig. 21, H), qui | semble nous offrir à la fois le \Y maximum de réduction de \ ces formes, comme aussi des formes d’Angraecum, la plante ne montre qu’une sorte de petit bourgeon écail- leux surmontant une touffe de grosses racines vertes, chargées de chlorophylle. A la jonction des racines et du bourgeon, la plante émet de petites hampes florales exces- Fig.25.— Lockhartia Fig. 26. — Podo- lunifera RcHs. f. chilus scalpelli- | formis BL. par une fleur, qui paraît sivement grêles, terminées énorme comparativement à la hampe et au volume de la plante. Dans quelques Pogoniées, comme Nervilia Gammieana (fig. 30) et Corysanthes picta (fig. 31), nous voyons l’Orchidée prendre l'allure d’une Aroïdée minuscule ou d’une germination de Dios- corée, la plante ne développant qu’une grande feuille, dont le — (1) Cette forme du Nervilia est celle de la plante après la floraison. Au moment de celle-ci, la hampe florifère apparaît seule, entourée à sa base par des feuilles réduites à leur gaine sans limbe (fig. 30, 4). “VUOTMIANVHNO VIILSAHA AUHINVILd AU te — limbe est rabattu sur le pétiole. On dirait quelque Caladium rabougri. Le Nervilia présente une grande feuille pétiolée, por- tant à angle très obtus un limbe large, triangulaire, échancré à la base; sa nervation est en éventail (fig. 30, B). Des taches plus sombres couvrent les secteurs de la feuille. Le pétiole est entouré par les gaines de feuilles plus externes, réduites à leur région engainante sans limbe. Dans le Corysanthes picta, le limbe foliaire est réticulé. Le curieux Scuticaria Sieelei (fig. 32) mérite une mention à part dans cette énumération du facies des Orchidées. La plante vit en épiphyte sur des arbres et pend vers le sol; c'est une souche très ramifiée, avec petites écailles. Les courts rameaux pendants se terminent par une longue feuille cylindrique, qu'un amateur superficiel pren‘rait pour une tige verte. Le facies de la plante Fig. 27. — Phajus Tankervillae BL. est déterminé surtout par ces grandes feuilles raides, réunies en grosses touffes pendantes. Beaucoup de nos Orchidées de serre ont de même leur port défini par la forme d’une ou d'un très petit nombre de feuilles. Chez le Brassavola Perrinii (fig. 33, D), une tige grêle, élancée, 4 entourée de petites feuilles réduites à leur gaine et sans limbe, se termine par une feuille qui diffère des autres par son limbe allongé et épais. Cet organe est un peu plus large que celui des Scuticaria. Un sillon médian très net partage sa surface supérieure Fig. 28. — Thunia Marshalliana Rous. f.; À port et facies de la plante; 8 fleur; c gynostème et éperon. en deux plages symétriques. Toutes ces tiges et la feuille qu’elles portent sont dressées côte à côte en touffe. Cette même forme, réduite aux proportions d’une touffe de mousse à brindilles serrées, nous donne le port de la jolie petite Orchidée muscoïde, le Masde- vallia triaristella (fig. 34) : dans cette petite espèce, chaque tige porte au moins deux grandes feuilles. Dans les Sfelis (fig. 35, A) et le Restrepia antennifera (fig. 35,G), qui reproduisent le dispositif de Brassavola, le limbe de la feuille s’élargit et s’amincit un peu, tout en conservant une certaine carnosité. La face inférieure du limbe présente deux surfaces concaves, réunies par la nervure médiane très saillante. Si, dans cette forme à feuilles terminales dominantes, plusieurs entre-nœuds de la tige-support se renflent, nous avons des bouquets d’une ou deux feuilles, terminant des tubercules allongés réunis en touffe chez le Laelia furfuracea (Gg.33,4A)le Cattleya Victoria Regina (fig. 36), ou isolées les unes des autres par de longues tiges écailleuses comme chez le Rodriguezia de- cora. Beaucoup plus fréquemment encore, la partie renflée de la tige ne comprend qu’un entre-nœud, et la grande feuille s’élance du som- met d’un tubercule en bouteille ven- true, comme chez Fig. 29.— Galeola altis- |’ Epidendrum ne- sima Rcus. f. À port réduit au 1/9; 8 fleur: #orale (fig. 37, D), c labelle développé; I : 3 t FER -’ le Lycaste macro- mieana Hook. f.; A pendan D pollinies; E fruit; ? : la floraison; B après la F graine. phylla (fig. 7, D}, floraison. le Gongora galeata (fig. 185). De même que nous avons trouvé des Orchidées mimant cer- taines Aroïdées, il en est quelques-unes, principalement dans la petite série des Glomériées, qui prennent un aspect graminiforme ou joncéen. Fig. 30. — Nervilia Gam- Pour en finir avec ces facies d’Orchidées, il convient de signaler encore celui des Orchidées décolorées de notre pays, qui rappelle la forme des Monotropa. Ces Orchidées n’émettent à la surface du sol que de petites hampes dressées, isolées, ne portant que quelques écailles. Leur teinte blanc sale mêlé de jaune ou de roux, leurs tiges garnies d’écailles, rappellent les Orobanches. Bien entendu, pour le moment, nous ne parlons Fig. 31. — Corysanthes picta BL. que de la partie de la plante émergeant du sol, l’aspect de la partie enterrée étant tout différent. Dans cetteétude du port des Orchidées, nous avons consi- déré ces plantes sans souci du milieu où elles vivent, et, par suite, il y a quelque chose d'’incomplet dans la physiono- mie que nous leur avons assi- gnée. Quelques mots suffñront pour réparer cette omission. L’Orchidée sous ses formes d'Anpraecum sesquipeduale, de Thunia le] , | } | AU Fig. 32. — Scuticaria Steelei LINDL. Marshalliana, de Stelis, d'Epidendrum nemorale, etc. se trouve dans les clai- rières des forêts tropicales à la surface des troncs d'arbres couchés ou renver- sés : là elles forment des touffes dressées, posées sur la plante support. Leurs racines grises courent à la surface de l'écorce sans y pénétrer, ou même viennent pendre librement dans l'air humide. Chez le Chysis bractescens (fig. 162) nous voyons l’Orchidée à tuber- cule aérien pendre de son support en écartant ses touffes de feuilles. Cette attitude pendante dans ce même milieu est constamment celle des Orchidées à forme de Scuticaria, dont l'isolement apparent de tout sol peut être poussé extrêmement loin. C’est à ces Orchidées vivant à la surface des arbres, loin du sol et parfois même, presque complètement suspendues dans l'air, que s'applique la dénomination d'Orchidées épiphytes. Le mode de croissance des Orchidées épiphytes fut longtemps un objet d’étonnement pour les botanistes européens. Habitués aux plantes de nos climats septentrionaux, le Gui était la seule plante phanérogame connue vivant sur d’autres plantes. Ils en conclurent que l'Orchidée épiphyte était un véritable parasite, c’est-à-dire un végétal se nourissant des tissus vivants de la plante lui servant de soutien. Robert Brown et Lindley furent les premiers à montrer l’erreur commise en confondant l'épiphy- Fig. 33. — À Laelia furfuracea Lou... port: 8 L. Digbyana BNtu:; c fleur; D Brus- savola Perrinii Loz., port; E Sophronitis cernua LoL., port; F anthère de Laelia Pervrinii Loc. vue par dessous; G son pollinarium vu de côté; x Laelia acumi- nata Loc, pollinarium vu par dessus. tisme de l’Orchidée et le parasitisme du Gui. Avant eux, les botanistes émettaient souvent les opinions les plus incroyables au sujet de ces plantes. On en trouve la preuve dans ce passage d’un recueil très important, le Botanical Register. Décrivant, en 1817 (tab. 220), l'Aerides (Sarcanthus) paniculatum, un auteur écrit: « Les plantes de l’air, » — tel était le nom donné aux Aérides pendant la première moitié du siècle, — « possèdent la « faculté de croître quand elles sont suspendues et privées de « tout autre aliment que ceux venant directement de l'atmos- « phère. Les plantes d’autres genres, ainsi que celles d'autres — 54 — « tribus, jouissent de cette même faculté. Pour aucune de « celles-ci, toutefois, cet état ne doit être regardé comme étant « celui qui leur est préférable, mais assurément comme étant « celui qu’elles peuvent supporter, comme la carpe qui, on le « sait(??), peut vivre hors de l’eau, quand elle est tenue dans une « cave sombre. » Les Orchidées en lianes de la forme de Vanille habitent les parties plus assombries des forêts tropicales : elles s'élèvent Fig. 34. — Masdevallia triaristella Rens. f. en s'appuyant aux arbres et amènent ainsi leur feuillage à la lumière, courant horizontalement dès qu’elles ont réussi à amener leurs feuilles au jour. L'Orchidée à rosace foliaire surmontant directement l'appareil radical a des habitats variés. On la rencontre aussi bien sur les arbres renversés des contrées tropicales que sur le sol, dans les clairières et dans les fourrés. Dans les pays septentrionaux, les Orchidées -— et spécialement nos Orchidées indigènes — paraissent par pieds isolés au milieu de petites graminées, dans les prairies gazonnantes ou dans les bois herbeux. Les Orchidées décolorées, parasites, à hampes écailleuses, comme le Neottia Nidus-avis, l'Epipogon aphyllus (Ag. 38), habi- Fig. 35. — A Stelis, port: 8 fleur agrandie; c Ocfomeria, port: D fleur après ablation des pétales et des sépales (agr.); E Pleurothallis cardium Rous. f., port; F PI. velaticaulis Loi., fleur; G Restrepia antennifera H. B. K.; H Mas- devallia Estradae Roms. f.; 1 le fond du périanthe ouvert; k Cryptophoranthus atropurpureus RoDr., fleur; L Scaphosepalum verrucosum Pr1Tz., fleur; M Physo- siphon Loddigesii Loz., fleurs; N Lepanthes Calodictyon Hook.f., port; o sa fleur. tent les bois obscurs, émergeant à peine du terreau meuble provenant de la décomposition des feuilles mortes. CÉHAPTIRE AE LA) FIGE: SA CROISSANCE ET SA RAMIFICATION. — LES RHIZOMES. — LES TUBERCULES AQUIFÈRES OU PSEUDO-BULBES. — LES TUBER- CULES SOUTERRAINS Dans l'Angraecum (Macroplectrum) sesquipedale (fig. 18), la tige est une colonne verticale, cylindrique, de même calibre dans toute sa hauteur. Sa surface est cachée par les gaines foliaires. Elle croît par son sommet, émettant de nouvelles feuilles, mais sans jamais produire une hampe florifère. A sa base naissent des racines qui se forment de plus en plus haut à mesure que la plante vieillit. Cette tige atteint presque immédiatement son calibre normal et, à partir de ce moment, ne croît plus en diamètre. Le bourgeon qui la termine est large et constamment actif. Cette tige d’une seule venue s’allongeant toujours est dite m0n0- podique. Les bourgeons placés dans l'aisselle des feuilles supé- rieures de l’'Angraecum donnent tous des tiges florifères très différentes de la tige principale. Elles sont grêles, leur surface est nue. Elles portent vers leur partie supérieure quelques écailles espacées, à l'aisselle desquelles naît une seule fleur. L'opposition des tiges florifères, qui sont ici des tiges de second ordre, et de la tige principale est complète et se traduit même dans la structure de ces tiges. L'importance relative des faisceaux réparateurs par rapport aux faisceaux foliaires est bien plus 66 grande dans les hampes que dans la tige principale. Inversement, dans la tige principale, les faisceaux qui se rendent aux feuilles sont plus volumineux, plus différenciés que dans les hampes Fig. 36. — Cattleya Victoria Regina O'BRIEN. florifères. Ce premier exemple nous montre un dimorphisme très accusé des tiges. Ces tiges monopodiques sont peu fréquentes chez les Orchi- dées : elles se rencontrent surtout chez les Sarcanthinées (Aéri- dées et Pachyphyllées) ainsi que chez les Dichaeniées. Lorsque les entre-nœuds de la tige principale deviennent très- courts, cette tige prend une forme conique ou pyriforme; elle n'a plus aucune partie libre, les insertions de ses feuilles sont contiguës, et les racines naissent presque au voisinage de son bourgeon terminal; telles sont les tiges des Phalaenopsis (fig. 39) et surtout du Polyrrhiza funalis. Dans le Vanda teres au contraire, les entre-nœuds de la tige étant plus allongés, une partie de la surface de la tige est mise à nu. La tige paraît plus grêle, les Fig. 37.— A Cattleya labiata Loi. var. Mossiae, port; B anthère vue par dessous avec les 4 caudicules; c pollinie avec candicule vue de côté; D Epidendrum nemo- vale Loz., port; E E. cnemidophorum Rcus. f., facies de la plante; Fr E. (Hor- midium) pygmaeum Hoox., port; G pollinarium. différences entre tige feuillée et hampes florifères tendent alors à s’atténuer. Prenons, comme second exemple, la tige dans un pied d’Orchis militaris au moment de la floraison. Au dessus d’un tubercule brun sombre ridé, flétri, qui lui a donné naissance, nous trouvons une tige qui porte plusieurs feuilles à insertions très rapprochées. Dans cette région inférieure, les nœuds sont presque contigus. A ce niveau naissent des racines adventives, cylindriques, non ramifiées, disposées en cercle tout autour de la tige. La première feuille ou les premières feuilles sont réduites à des gaines sans limbe; les suivantes, plus grandes, ont un limbe bien développé. NL — Plus haut vient un entre-nœud très long, au-dessus duquel la tige ne porte plus que de petites écailles et, dans l’aisselle de celles-ci, des fleurs. Le bourgeon terminal de la tige s’est épuisé en donnant cette inflorescence ; sa croissance est arrêtée. La tige de l’Orchis militaris, comparable dans sa partie inférieure à la tige feuillée de l'Angraecum, est au contraire assimilable à ses hampes fructifères dans sa partie supérieure. Le dimor- phisme signalé chez l’Angraecum entre les tiges feuillées et les tiges florifères n’existe plus ici. Il ny a plus qu’opposition entre les deux extrémités d’un même or- gane. Pour amener la conservation de la plante d’une année à l’autre, un bourgeon axillaire de l’une des feuilles inférieures, au lieu de rester au niveau de l’aisselle où il s'est formé, s’invagine dans un pédoncule creux, comme le ferait l'extrémité d'un doigt de gant qu'on retourne. À mesure que le pédoncule s’allonge, le bourgeon s'éloigne de plus en plus de la tige-souche ; en même temps, immédiatement au-dessous du bourgeon, se forme une grosse touffe de racines adventives coales- centes. L’ensemble de ce bour- geon axillaire et de cette touffe de racines adventives forme un tuber- Fig. 38. — Epipogon aphyllus Sw. cule blanc, lisse, gorgé de substances nutritives qui hivernera dans le sol. L’année suivante, le bourgeon du nouveau tuber- cule produira la nouvelle tige. Par suite même de l'origine de son bourgeon, la tige de l’Orchis militaris est toujours une tige axillaire et ses rapports sont constamment les mêmes. Toutes ces tiges sont donc équivalentes; toutes sont successivement tiges feuillées et hampe; leur croissance est limitée. — (65 == Analysées de bas en haut, ces tiges d’Orchis nous montrent des variations de structure en rapport avec la présence des feuilles ordinaires ou la présence des écailles bractéennes. Fig. 39. — Phalaenopsis Stuartiana. — LÉ — Dans un grand nombre de nos Orchidées indigènes, nous trou- vons des tiges comme celles de l’Orchis militaris et des tubercules souterrains ayant la même organisation. Les tiges portent un nombre de feuilles variable d’une espèce à l'autre. Au lieu d’une touffe de racines adventives complètement concrescentes, insérée sous le bourgeon hibernant, nous voyons les racines devenir plus ou moins rapidement indépendantes, le tubercule au lieu d’être simple, se termine par 2, 3, 4... pointes : il est, comme on dit, palmé ou digité. La réserve nutritive destinée à subvenir au développement printanier du bourgeon est amylacée et mucila- gineuse. Elle est accumulée dans les régions parenchymateuses qui séparent les faisceaux libéro-ligneux des diverses racines les unes des autres et de la surface. Les caractères essentiels de ces tubercules de nos Orchidées indigènes sont leur bourgeon d'origine axillaire, le mode d'enfouissement du bourgeon et la touffe de racines adventives insérées à sa partie inférieure. Quant aux tiges issues de ces tubercules, elles n’atteignent jamais une Fig. 40. — Figure schématique de la ramification des Orchidées : A un sympode acranthe; 8, c, D Orchidées à sympodes pleuranthes : B sans entre-nœud épaissi; c avec entre-nœuds grossis; D sympode pleuranthe à pseudo-bulbes arrondis; a rameau terminal, partie terminale de la pousse; b base de la pousse annuelle: 41, Di, Aa, da, 43, bs indiquent chaque fois une nouvelle pousse annuelle. grande taille : elles ne vivent que quelques semaines pendant la belle saison. La tige principale persistante ou les tiges axillaires indépen- dantes, sont deux manières d’être de la tige très caractérisées chez les Orchidées; mais ce n’est pas à beaucoup près la manière — 62 — d'être la plus répandue. Prenons un Xylobium pallidiflorum (fig. 7, A); nous y voyons une première tige, rampante dans sa partie inférieure initiale, qui se redresse dans sa partie anté- rieure. La portion rampante de cette tige est couverte de petites feuilles écailleuses. Sa face inférieure, appliquée sur le sol, produit de nombreuses racines. Sur la partie de la tige qui est redressée, on trouve des feuilles plus développées ; les infé- rieures encore réduites à leur partie engainante et sans limbe, les plus élevées avec gaîne, portion rétrécie, représentant un pétiole, et un limbe bien caractérisé. C’est la pousse d'une année, par exemple; mais, l’année suivante, un bourgeon axillaire de l'une des écailles placées sur la partie de la tige qui commençait à se redresser, donne par son développement une pousse toute sem- blable à celle que nous avons décrite, et par un fait d’usurpation fréquent chez les végétaux, vient placer sa région rampante dans le prolongement même de la région rampante de la première tige. Le même fait peut se répéter un grand nombre de fois. A première vue, nous avons alors une plante qui présente une tige inférieure rampante à la surface du sol couverte d’écailles, portant des racines sur sa face qui touche le sol, et portant latéralement des tiges dressées, sans racines, à feuilles complètement diffé- renciées. Les entre-nœuds de la tige rampante demeurent courts; leur section transversale est une ellipse déprimée inférieurement. Les entre-nœuds de la tige aérienne sont allongés, même dénudés; leur section transversale est circulaire. Une étude plus attentive montre les relations réelles des tiges aériennes et des divers segments de la tige rampante; mais il n’en reste pas moins cette impression, que la plante présente un rhizome et des pousses aériennes ; et, en effet, la structure de la tige n’est pas la même dans la tige rampante et dans les tiges dressées. Dans la tige rampante, les faisceaux libéro-ligneux ou faisceaux conducteurs des fluides nourriciers sont fortement rapprochés de l’axe de figure de latige; leur partie réparatrice est très déve- loppée; les portions sortantes dans les feuilles sont très réduites. On trouve de plus un réseau radicifère, c’est-à-dire un réseau d'insertion de racines, développé à la périphérie de l’ensemble des faisceaux de la tige. Le développement et la localisation de ce réseau radicifère est naturellement en rapport avec le développe- ment et la localisation de l'appareil radical de la plante. Ce rhizome du Xylobium, formé, comme nous l’avons vu, par une suite de parties rampantes de pousses axillaires de plus en plus récentes, diffère profondément des tiges monopodiques des Angraecum et des Orchis, dues tout entières au fonctionnement d’un même bourgeon terminal. Les botanistes appellent sympodes les tiges formées de pousses d’ordre successif, ajoutées bout à bout et simulant une tige unique. Ce même Xylobium pallidiflorum produit une troisième sorte de tiges: certains bourgeons axillaires des écailles du rhizome, semblables à ceux qui donnent les pousses feuillées, donnent chacun une tige très grêle avec feuilles petites, réduites à leur portion engainante, sans limbe. Les entre-nœuds de ces tiges grêles sont allongés. Les nœuds supérieurs portent chacun une petite bractée écailleuse, dans l’aisselle de laquelle se développe une fleur. Ces tiges grêles sont des hampes florales. La partie des faisceaux libéroligneux qui se rend à leurs feuilles est réduite, comparativement à ce que nous la voyons dans les tiges feuillées. Naturellement les hampes n'ont pas de réseau radicifère. Dans le Xylobium pallidiflorum, nous trouvons donc, en résumé, trois formes de tiges, selon qu’elles portent les feuilles ou les fleurs, ou qu’elles fixent la plante au sol. A chacune d'elles correspond une structure qui lui est propre. La manière d'être des tiges du Xylobium est de beaucoup la plus répandue chez les Orchidées. Jetons un coup d'œil rapide sur quelques unes de ses nombreuses modifications. Les tiges flori- fères au lieu d'être indépendantes peuvent n'être que la termi- naison de la tige feuillée : Epidendrum cnemidophorum (fig. 37, E). Le célèbre orchidographe Pfitzer désigne sous le nom de Sympode acranthe, le sympode résultant de l'adjonction des parties inférieures des pousses dont les extrémités sont florifères (fig. 40, A). Si les tiges florifères proviennent de bourgeons axil- laires de la pousse feuillée, comme chez le Maxillaria graminifola, et par suite si elles n’interviennent pas dans la constitution du rhizome sympodique, celui-ci est qualiñé Sympode pleuranthe (fig. 40, B, c, D). Ces caractères du Sympode — acranthe ou pleuranthe — sont utilisés par Pftzer pour établir les grandes coupes de sa classification des Orchidées monandres acrotones. Ils ont en effet une très grande généralité, mais leur valeur comme caractère indiquant la descendance est-elle bien aussi grande que le suppose l’usage qu'en fait Pfitzer ? Nous ne le croyons pas: ce que nous savons de l’appareil végétatif des plantes nous indique simplement qu’ils se sont reproduits plusieurs fois dans des séries divergentes, mais qu’ils sont peu propres à définir ces séries. Commodes pour la détermination, ils coupent peut-être artif- ciellement l’ensemble des Orchidées monandres acrotones. matophyllum speciosum B1., port.; G Grammangis Ellisii Rchb. f., port; H coupe de la fleur; 1 pollinie. Qu'’elles appartiennent à un sympode acranthe ou à un sympode pleuranthe, les tiges des Orchidées demeurent toujours assez petites. On cite parmi les plus grandes Orchidées le Grammato- phyllum speciosum (fig. 41, F) qui a 3"20, le Lissochilus giganteus dont la tige atteint 1"80, l'Arundina bambusifolia qui mesure 1"50, mais ce sont là des tailles exceptionnelles. Même dans les Orchidées que les horticulteurs appellent caulescentes, la: taille ne dépasse pas 80 centimètres. Dans un grand nombre de ces Orchidées caulescentes, les tiges dressées conservent une ANGR ÆCU ÆCUM MODESTUM trace de leurs rapports avec les éléments du rhizome : on voit par exemple des racines adventives naître aux régions nodales. Dans les Orchidées en liane, telles que la Vanille (fig. 193) et le Galeola altissima (fig. 29), nous avons dit que la tige pouvait atteindre une longueur exceptionnelle, quarante mètres parfois ! Sur ces tiges, les entre-nœuds sont très longs, leur surface est à _nuet, tout le long de la tige, les feuilles sont semblables : petites écailles insignifiantes chez le Galeola, feuilles à limbe large ovalaire, brièvement pédonculé chez les Vanilles. En général, une racine adventive naît près de chaque feuille. Ces longues tiges des Orchidées-lianes appartiennent au même type que les sympodes des Orchidées rampantes; ce sont des sympodes et en particulier des sym- podes acranthes. Dans les Orchidées des régions froides, par suite des nécessités im- posées par l’hibernation, le rhizome rampe dans le sol au lieu de demeurer à la surface. Privé de lumière, il se décolore. Ses écailles deviennent charnues ou membraneuses, très petites, et le rhizome émet de très nombreuses pousses latérales; les racines ne demeurent plus localisées à la face inférieure: il en naît même Fis- 42. — Liséera ovata R. BR. sur la face supérieure. Ces rhizomes très rameux, à pousses souvent serrées, figurent une sorte de griffe dont les bourgeons terminaux se redressent et produisent des hampes florales : Exemple, le Listera ovata (fig. 42). Lorsque la plante vit dans un milieu très riche en matières organiques, comme l'humus provenant de la décomposition des végétaux, la plante peut offrir des caractères de dégradation très accusés : ses racines disparaissent, les écailles foliaires deviennent très irrégulières, et c'est à peine si on peut reconnaître à cet organe la valeur de tige. Il devient une sorte de thalle, ressemblant à une végétation 5 "60 fungique. On appelle quelquefois ces rhizomes coralloïdes. Celui de l'Epipogon aphyllus (fig. 38) nous servira de type. Il existe de nombreuses transitions entre ces diverses manières d'être de la tige, — entre les tiges feuillées et les hampes, — entre les tiges sympodiques et les tiges monopodiques — entre les divers types de sympodes. Déjà dans le Xylobium pallidiflorum, la tige qui porte les grandes feuilles se renfle sur quelques entre-nœuds. Cette dispo- sition est encore plus accusée dans le Chysis bractescens. Les tiges dressées de ces Orchidées sont donc capables de se renfler et de se transformer en réservoirs. La substance mise en réserve étant essentiellement de l’eau destinée à subvenir aux besoins de la plante pendant la saison sèche, 1l convient de nommer les renflements où cette eau s’emmagasine des renflements aquifères ou des fubercules(1) aquifères. Ces tubercules aquifères des Orchidées ont le même rôle physiologique que les tubercules aquifères des Utriculaires ter- restres (Utricularia montana, p. ex.) : emmagasiner de l'eau pendant la période humide, et la tenir à la disposition de Ia plante pendant la période sèche. Est-ce à cette ressemblance physiologique, jointe à une certaine analogie physiognomonique de ces Utriculaires avec les Orchidées, qu’est due l’habitude de nos horticulteurs, et non des moindres, de placer les Utriculaires dans leurs listes d'Orchidées ? Il est vrai que ces plantes fort curieuses réclament la serre chaude comme les Orchidées tropicales; mais cette seconde raison n’a pas plus de valeur que la première. Les horticulteurs et les orchidophiles appellent pseudo-bulbes les tubercules aquifères des Orchidées. Le mot est aussi malheureux que possible, mais, comme il est d'usage courant, il m’arrivera comme à mes confrères de le laisser échapper. Que les botanistes de profession me le pardonnent: ils ont bien proposé de les appeler aérobulbes, tubercules aériens (Lufthnollen)! (1) Bien que le mot tubercule implique ordinairement l'idée d’organe pourvu de points de végétation appelés à se développer ultérieurement, ce qui n’est pas toujours le cas de ces tubercules aquifères des Orchidées, ce mot est celui dont l’usage a prévalu. Nous nous en servirons donc tout en insistant sur le sens spécial qu'il a dans la terminologie orchidéacéenne. Les pseudo-bulbes des Orchidées occupent tantôt plusieurs entre-nœuds de la tige, tantôt un seul: dans le premier cas, Pfitzer les appelle homoblastiques ; Laelia harpophylla, Ansellia africana (fig. 43), Chysis bractescens (fig. 162); dans le second cas, hétéroblastiques : Odontoglossum caudatum, Bulbophyllum Lobbii, Zygopetalum Gauthieri. Ils se traduisent dans la structure de la tige par un grand développement de la masse parenchymateuse comprise entre les faisceaux de la tige. L'écorce ou partie Fig. 43. — Ansellia africana Loz. superficielle de la tige extérieure au système des faisceaux n’in- tervient pour ainsi dire pas. Le nombre des faisceaux y devient très considérable. Ce sont là des ressemblances anatomiques avec les tubercules aquifères de l’Ufricularia montana, qu’il est bon de souligner. Presque tous sont encore remarquables par la dureté de leur surface qui est quelquefois vernie, silicifiée. La résistance de cette surface est due presque exclusivement à l’épaississement ER pr ee des cellules épidermiques : tantôt, ce sont les cellules mêmes qui sont fortement sclérifiées : Dendrobium thyrsiflorum, Odon- toglossum citrosmum, Zygopetalum Gauthieri, Oncidium Weltonit ; ailleurs, comme chez Laelia harpophylla et divers Cattleya, ce sont les couches cuticulaires de l’épiderme qui ont pris un développement inusité. Très souvent, la surface des tubercules aquifères est encore protégée par une membrane sèche, presque blanche, qui n’est autre qu’une gaine foliaire, ou une feuille réduite : Chysis aurea, Dendrobium thyrsiflorum, etc. La forme fondamentale des pseudo-bulbes hétéroblastiques est nécessairement un long fuseau; celle des pseudo-bulbes homo- blastiques est ou un ovoïde ou une bouteille renflée inférieure- ment. Parmi les formes dérivées du fuseau, on trouve des tubercules lagéniformes, claviformes, cannelés, ronds, anguleux, gros ou grêles(1) etc. Par la forme sphérique des tubercules aériens des Cælia, on passe aux disques mous des ÆEria. Parfois leur forme rappelle celle d’une poire : Lycaste plana, Polystachia Ottoniana; d'un cornichon à côtes : Dendrobium cucumerinum ; d’ure corne : Diacrium bicornutum; d'une bouteille : Cælogyne (Pleione) lage- naria ; d'une massue : Cattleya superba, Dendrobium tortile, Laelia Perrinirs etc. Les formes des pseudo-bulbes varient souvent d’espèce à espèce. Cette variabilité de formes se manifeste parfois sur le même pied, d'après l’âge des pseudo-bulbes ou selon la culture à laquelle la plante est soumise. Les pseudo-bulbes du Cælogyne Rossiana sont tantôt ovoïdes, tantôt subpyriformes. En vieillissant les pseudo-bulbes se racornissent, la matière charnue diminue et se dessèche plus ou moins. Dans certaines espèces, ils prennent une consistance fibreuse. Les pseudo-bulbes (1) Les pseudo-bulbes sont ovoïdes chez l’Epidendrum bractescens, oblongs chez le Laelia elegans, ancipités chez l’Odontoglossum Hallii, cylindriques chez le Cattleya Loddigesiüi, coniques chez l’Eulophia guineensis, fusi- formes chez l'Acanthephippium javanicum. Chez le Laelia purpurata, ils ont parfois un mètre de haut. Ils sont filiformes chez le Pleurothallis ruscifolia, plissés chez le Lycaste lasioglossa, turbinés chez le Cœlogyne praecox, compri- més et arrondis, presque lenticulaires chez l’'Oncidiuwm microchilum, presque globuleux chez l'Oncidium Harvrisonianum, costulés chez le Miltonia Russe- liana, etc. ne — desséchés des Chysis, des Cyrtopodium ressemblent à des bases de bambous. Des écailles verruqueuses se montrent parfois à la base des bulbes Trichosma. La surface des pseudo-bulbes est en général lisse : leur teinte est d’un vert cendré brillant, parfois un peu bronzé, rarement brune ou violette; velue chez l’Eriopsis, recouverte de verrues chez le Bulbophyllum lemniscatum. Nous avons vu que cette surface est surtout organisée en vue de résister à la dessication. Elle ne présente pas de stomates. Aériens ou souterrains, les pseudo-bulbes se conforment aux exigences du climat. Dans les pays où la plante a besoin de réserves nutritives abondantes, les pseudo-bulbes deviennent parfois énormes. Nous signalerons sous ce rapport ceux des Cyrtopodium du Peristeria elata qui ont la grosseur d’une tête d'enfant. Ceux de certains Schomburgkia sont aussi remarqua- bles; l’une des espèces doit son nom spécifique de Schomburgkia tibicinis (S. de la trompette) à cette particularité que, dans sa patrie, le Honduras, ses pseudo-bulbes creux, en forme de cornes, atteignant près de o"70 de longueur, sillonnés, côtelés, fistuleux, servent aux enfants de trompettes sonores. A côté de ces géants, nous observons des nains comme les pseudo-bulbes des Bulbo- Phyllum Odoardi (fig. 44, A) et minutissimum ; cette dernière espèce australienne, n’a que o®002 à o"oo3 de hauteur et o"oor de diamètre (fig. 44, B). Les pseudo-bulbes se produisant à inter- valles rapprochés forment des touffes. Ex. Schlimia trifida Rchb.{fig. 204). Chez le Den- drobium monoliforme, ils sont presque bout à bout, en chapelet; plus souvent encore ils Fig. 44. — A Bulbophyl- Sole À Fa Clotoné d lum OdoardiRcas.f.: sont isolés, même fort éloignés sur des :B pinutissimumE. rhizomes écailleux, comme dans les Cælo- v:M:: c coupe longi- re L tudinale d’un pseudo- gyne elata et C. fuliginosa. Dans certains bulbe de ce dernier. Oncidium et Epidendrum, les pseudo-bulbes naissent le long du rhizome et donnent à la plante un aspect tout particulier. Les pseudo-bulbes successifs des Dendrobium donnent à son rhizome l’apparence d’une tige articulée, épaisse, érigée : D. crepidatum, pendante : D. aduncum, cylindrique : D.chrysanthum, présentant à chaque articulation un étranglement marqué : D. nobile. Ils dépassent parfois un mètre! Les pseudo-bulbes sont mono-, di- ou pluriphylles, la pré- sence d’une ou plusieurs feuilles ne constituant pas un carac- tère générique. En effet, dans le même genre, nous rencontrons des espèces à pseudo-bulbes monophylles : Laelia purpurata, Epidendrum auritum, Pholidota imbricata, Oncidium Forbestii: diphylles: Laelia Lindleyana, Epidendrum aurantiacum, Pholidota undulata, Oncidium concolor ; triphylles: Laelia grandiflora, Onci- dium filiforme, Epidendrum ionosmum ; pluriphylles : Epiden- drum bractescens, E. Barkeriola, etc. Parfois le nombre des feuilles diffère sur la même plante : tels sont les pseudo-bulbes mono- et triphylles de l’Oncidium flabelli- forme, mono- et biphylles des Laelia autumnalis, L. majals, etc. Dans quelques rares Orchidées, Calanthe, les pseudo-bulbes, divisés en morceaux et replantés, donnent naissance à de nou- velles plantes, tout comme les tubercules de pommes de terre. La plupart des Orchidées ont les feuilles disposées sur deux rangs ou comme on dit distiques. On y rencontre aussi des feuilles spiralées, plus fréquemment chez les Ophrydinées et les Néottiinées. Quelques espèces, Listera, Cypripedium javani- cum, etc., semblent avoir des feuilles opposées, tant l’entre- nœud compris entre elles reste court. Les Codonorchis seuls montrent des verticilles de 3-6 feuilles. Cette verticillation si exceptionnelle est-elle bien réelle, ou ne reproduit-elle pas le dispositif des Dioscorées à pseudo-verticilles ? GERAPEERES ENV. LA FEUILLE. I. FORME FONDAMENTALE DE LA FEUILLE. — La forme fon- damentale de la feuille des Orchidées nous paraît être une lame mince, s effilant en pointe au sommet, rétrécie vers le bas comme pour donner un pétiole, mais s’élargissant bientôt de nouveau pour former une gaine qui embrasse la tige. Des nervures, toutes de même calibre, courent parallèlement à la longueur du limbe; elles se terminent vers le haut de celui-ci en se jetant successivement sur la nervure voisine qui est immédiatement plus intérieure. Il n’y a pas de nervure médiane. L'opposition de la page supérieure et de la page inférieure du limbe est peu tranchée, Le pétiole n'est pas à proprement parler différencié. Cette forme fondamentale de la feuille qui est de beaucoup la plus fréquente chez les Monocotylédones, se retrouve dans toutes les séries d’'Orchidées monandres qui ne sont pas manifestement soumises à une adaptation spéciale; et là, elle présente soit l’allure d’un caractère archaïque qui s’est conservé, soit un retour vers une manière d’être plus ancienne, plus indifférente. On la retrouve plus fréquente chez les Cypripédinées. Les deux Apostasiées ont précisément des feuilles de cette sorte. Structure de la feuille type. — La structure de la feuille type est très simple : une assise épidermique supérieure, une assise — 72 — épidermique inférieure stomatifère avec stomates très simples du type liliacéen. Un parenchyme fondamental mal différencié, plus dense et plus chargé de matière verte à la face supérieure, plus lâche, plus méatique contre l’épiderme stomatifère. Des faisceaux de même valeur représentent chacun une nervure. Vers les marges du limbe, ces faisceaux décroissent en appro- chant du bord. Il peut y avoir différenciation des faisceaux en faisceaux plus gros correspondant à des nervures plus fortes, et faisceaux plus grêles correspondant à des nervures plus faibles. Ces feuilles ne sont pas articulées, c’est-à-dire que leur limbe ne se détache pas spontanément de la gaine. Même dans cette forme fondamentale de la feuille, on constate des réductions dans lesquelles le limbe s’atténue de plus en plus et ou finale- ment la feuille se réduit à sa portion engainante : c’est alors une écaille qui entoure la tige et qui reste intimement appliquée contre cette tige. Ces feuilles types peuvent avoir toutes les dimensions :.celles de certains Phajus atteignent jusqu’à o"65. Quand le limbe s'élargit un peu, il se plisse longitudinalement le long de cer- taines nervures. En règle générale, le feuillage des Orchidées n'est guère ornemental : quelques Orchidées font toutefois exception Ainsi, l'Eriopsis rutidobulbon Hook. (E. biloba Ldi.) possède de grandes feuilles vert clair, comparables à celles des Dracaena; les Den- drochilum sont en général garnis de feuilles étroites, ayant o"r5 de longueur ; l'Aerides multiflorum (fig. 210) a de longues feuilles rubannées, solides, fort belles d'aspect; plusieurs Cypripedium ont leurs feuilles couvertes de mosaïques vert foncé et vert clair ou à fond vert tout maculé de blanc(fig. 205); le Calanthe veratrifolia, aux grandes feuilles ondulées et plissées, le Calanthe Masuca, aux jolies feuilles pubescentes à la page inférieure, peuvent rivaliser avec maintes plantes décoratives. Nous pourrions citer bien des exemples d'Orchidées dont le feuillage est gracieux : Epidendrum floribundum; où décoratif: les Sobralia dont les feuilles lancéolées, aiguës, plissées, coriaces, forment des touffes compactes de verdure quand la plante a acquis certain développement; les Arpophyllum et les Cymbidium, aux longues feuilles à nuance pâle; les Vandées, telles que le Vanda Balemanni, le Renanthera dé en — Lowi: Rchb., le Vaniller, tous les Phajus se distinguent par le caractère éminemment décoratif de leurs feuilles, etc. etc. Coloration des feuilles. — La coloration des feuilles des Orchi- dées est généralement un vert peu foncé mêlé de jaune; elles sont rarement tachetées, à la différence des Caladium, des Dieffen- bachia, des Begonia, et de tant d'autres plantes tropicales, culti- vées pour la beauté de leur feuillage. Quelques espèces font exception : on les appelle dans le langage horticole les Anaecto- chiles. Bien que ce nom botanique ne s'applique qu'à un seul genre, les horticulteurs l’appliquent à des genres différents qui ont tous ce caractère commun d’avoir des feuilles remarquables par leur coloration. Chez les Anaectochilus, le feuillage est bordé d’or, d’argent, d'émeraude ou de bronze. Le Dossinia marmorata (fig. 47) a ses feuilles d’un velours vert foncé délicatement nuancées de brun orangé, couvertes d’un réseau de veines jaune d’or foncé. Le Goodyera nous montre des feuilles vert foncé réticulées de vert pâle, ou de vert pourpre foncé, ayant une nervure médiane blanc d'argent. Dans les Physurus, les feuilles d’un vert brillant ou foncé tantôt sont couvertes d’un réseau argenté, et tantôt présentent des macules blan- ches. Les feuilles du Zewxine regia ont au centre un disque lilas pâle ou blanchâtre tran- chant d’une manière charmante sur les bords vert foncé. Les feuilles vertes des Haemaria ET Huemaria discolor Loi. sont traversées de bandes argen- var. Dawsoniana Ress. f. tées (fig. 45). Enfin le Macodes Petola a de belles feuilles vertes, traversées en tout sens par des lignes jaunes d’or. Quelques autres espèces se distinguent encore par leurs feuilles striées de blanc comme le Bletilla hyacinthina var. albo striata Rgl. ou tache- tées, comme le Phajus maculatus, l’Eulophidium maculatum, le Spiranthes Esmeralda, etc. Les feuilles du Nephelaphyllum pulchrum ont de curieux reflets métalliques. II. LA FEUILLE DES CYPRIPÉDINÉES. — Dans les Cypripédi- nées, nous constatons déjà quelques petites modifications de = st la forme fondamentale de la feuille. Le rétrécissement pétio- laire tend à s’effacer dans le Cypripedium arietinum (fig. 13, A) et plus encore dans le Paphiopedium concolor (fig. 13, c). Cette même espèce nous montre aussi le limbe devenant plus épais, surtout dans son plan médian. Dans ce plan médian, on remar- que un pli à la face antérieure et une crête correspondante à la face postérieure. De chaque côté de cette crête, les deux plages de la face inférieure des feuilles sont concaves; le bord du limbe tend même à se réfléchir sous la face inférieure. Cette même forme de la feuille est plus accusée dans le Paphiopedium longifolium (fig. 13, D), où le limbe garde une grande longueur et se termine très graduellement en pointe, alors que chez le Paphiopedium concolor, la feuille plus arrondie ne présente qu’une pointe fort courte. Signalons incidemment les barres transver- sales différemment teintées de la feuille de plusieurs espèces (P. Hookerae, Lawrenceanum, javanicum, marmorophyllum, ni- veum, etc.) et d'hybrides (P. Harrisianum (fig. 215), P. microchi- lum, etc.). Dans le Cypripedium japonicum (fig. 13, B), type des Cypripe- dinées diphylles, la plante présente, à la partie supérieure de sa pousse, deux grandes feuilles à région pétiolaire presque effacée, dont le limbe mince étalé en éventail est courbé en demi- cornet. Ce limbe est plissé longitudinalement. Ces deux grandes feuilles du C. japonicum sont insérées presque au même niveau; elles forment une sorte d'entonnoir, du fond duquel s’élance la hampe uniflore. Cette forme de feuille à limbe élargi dans sa partie supérieure et plissé sur le bord, est très rare. III. LA FEUILLE CHARNUE CHEZ LES ORCHIDÉES ACROTONES. — Dans les Orchidées monandres, la forme de la feuille présente naturellement de nombreuses variations; mais la nomenclature de toutes ces modifications ne dit rien à l’esprit, tant qu'on ne les relie pas entre elles par leur signification physiologique. C’est pourquoi, au lieu de donner une simple énumération de formes, nous allons montrer par quelques exemples la significa- tion physiologique des plus importantes de ces formes. Réduction de la région limbaire. — Chez un grand nombre d'Orchidées épiphytes, la feuille se transforme en vue de résister — 5 — à la sécheresse. Tout d’abord, la plante ne donne plus qu’un nombre très limité de feuilles pourvues de limbe; les autres sont réduites à leur région engainante ou passent même à l'état de simples écailles. Dans un état de différenciation plus avancée, la feuille épaissit son limbe et rétrécit sa largeur. En général alors, la feuille montre un pli médian sur sa face antérieure, une crête médiane postérieure saillante, deux plages supérieures convexes, symétriques par rapport au pli médian, et des plages inférieures concaves. Les bords du limbe se réfléchissent sur sa face infé- rieure. Telles sont les feuilles des Séelis (fig. 35,A), du Restrepia antenntfera (fig.35,G et 177), du Laelia furfuracea (fig. 33,A), etc. Un grand nombre d'Orchidées cultivées dans nos serres n’ont plus qu'une ou deux de ces feuilles qui, à première vue, frappent surtout par leur carnosité plus prononcée. Les marges du limbe se réduisant, la côte médiane conservant d’autre part son épais- seur, la feuille devient une baguette épaisse, à peine élargie latéralement entre la gaine et son extrémité. Les feuilles du Brassavola Perriniti (fig. 33, D) peuvent nous servir d'exemple. Si les marges du limbe disparaissent tout à fait, nous avons des feuilles cylindriques, qui ne conservent plus comme trace de leur état premier qu’un sillon marquant leur arête supérieure. Le joli petit Masdevallia triaristella (fig. 34), que nous avons déjà cité à propos des Orchidées muscoïdes (page 50), et l'Oncidium Cebol- leta (fig. 46, Fr), nous montrent des feuilles de cette sorte. Enfin la dernière trace du pli médian de ces feuilles épaisses dispa- raît, et nous avons des feuilles à section transversale presque circulaire, qu’on ne peut orienter qu'en se répérant sur l’ensem- ble des faisceaux. Telles sont les feuilles de l'Aerides Vandarum, du Scuticaria Steelei (fig. 32) et mieux encore celles du Vanda Hookeriana (fig. 52). Près de ces feuilles, il faut ranger les feuilles d'Orchidées à port d’Iris : Oberonia iridifolia, O. acaulis, Maxillaria iridifolia (fig. 24, Fr), etc. Chez l'Oberonia acaulis (fig. 23, F), la section transversale de la feuille est un triangle isocèle à base très étroite, un peu concave, marquant la face antérieure déprimée. La section transversale de la feuille de l'Oberonia iridifolia (fig. 23, E) est une ellipse fortement excen- trique, dont le grand diamètre est dirigé d'avant en arrière. On rencontre parfois toutes ces formes de feuilles grasses dans un même genre. Dans le genre Oncidium par exemple, nous trouvons une feuille déjà épaissie chez l’Oncidium Papilio(fig.55). Elle a encore des marges nettes, mais très rétrécies dans l’Onci- dium Cavendishianum (fig. 46, A). La feuille est devenue étroite, triquètre chez l'Oncidium triquetrum (fig. 46,c,D). Elle n’a plus de marges, mais possède encore une face antérieure, plane ou con- cave, chez l'Oncidium siluestre (fig. 46, E). Enfin, les feuilles sont Se Ir Fig. 46. — À Oncidium Cavendishianum BAT.; B coupe transversale d’une feuille; c O. triquetvrum Loi.; D coupe transversale du limbe foliaire; E O. siivestre Lor.; F O. Cebolleta Sw.; & coupe de la feuille; x Rodriguezia decora Roux. f.; j Tonopsts baniculata Loz.; k Notylia bicolor Lo. cylindriques avec sillon médian antérieur dans l’Oncidium Cebol- leta (fig. 46, Fr). Cette réduction de la surface du limbe foliaire aboutissant à la feuille centrique, la carnosité, et en même temps, la réduction de l’appareil radical de la plante, sont des procédés généraux que nous savons être employés par les Dicotylédones pour s’adapter aux stations les plus sèches. Il se produit là une forme de plante dont les harmonies organiques ont des analogies avec celles des plantes grasses. Ces faits sont à rapprocher de ceux que nous montrent les Vanilles (fig. 201) ou Orchidées en lianes. Leur feuille est peu modifiée bien que cependant déjà plus courte, plus épaisse, avec tendance à un pli médian. La résistance A — à la sécheresse se fait dans la liane par l’élongation des entre- nœuds. Nous voyons donc chez les Orchidées la confirmation des idées exposées par J. Vesque dans ses belles recherches sur /a Structure du bois et sur l'Emploi de la feuille pour définir les groupes spécifiques. Structure des feuilles charnues. — Dans les feuilles épaisses des Orchidées épiphytes, nous trouvons des mucilages, des acides organiques libres et, en abondance, des glandes à oxalate calcique. Nous avons déjà signalé ces mucilages et ces acides organiques dans les tubercules aquifères ; c’est à ces substances qu'ils doivent de pouvoir remplir le rôle de révervoirs d’eau. Nous comprenons dès lors que les feuilles des Orchidées épiphytes jouent dans une certaine mesure, le même rôle de réservoir d’eau, et par suite qu'il s'établisse une sorte de balancement entre le développement relatif des feuilles et les tubercules aquifères. Mais ce n’est là qu'une tendance, il ne faudrait pas y voir une loi; trop de causes secondaires en modifient l’expression au point de la rendre méconnaissable. Tout naturellement, comme conséquence de cette fonction spéciale, nous voyons les Orchidées épiphytes avoir souvent des feuilles articulées. Lorsque la période sèche arrive, le limbe se sépare de la gaine par une mince lame de liège qui l'isole et le fait tomber; la plante traverse une période de repos. A l'inverse par conséquent des autres Monocotylédonées, les Orchi- dées ont fréquemment des feuilles articulées; mais la caducité de la feuille n'y a même pas la valeur d’un caractère générique. Dans ces feuilles à limbe épaissi des Orchidées épiphytes, la surface supérieure apparaît comme vernissée; elle n’a pas de stomates, ceux-ci sont complètement localisés sur la face infé- rieure. Sous l'épiderme supérieur se développe une couche de tissu incolore, gorgé d’eau et d’acides organiques, avec parois souvent striées, de manière à provoquer une dispersion de la lumière : Cælogyne flaccida, Scaphosepalum (Masdevallia) verruco- sum. Contre ce tissu vient s’appliquer le parenchyme chlorophyl- lien dont la richesse en matière verte est extrêmement variable. Chez beaucoup d'Orchidées la chlorophylle est en très gros grains, peu abondante, ce qui explique leur coloration spéciale. La principale modification de la structure de la feuille charnue porte sur l'agencement de ses faisceaux. Un certain nombre de ceux-ci se rapprochent du plan de symétrie de la feuille, et se disposent sur une ou plusieurs courbes excentriques élargies en arrière, rétrécies vers la face antérieure. Ces faisceaux sont même différenciés en gros et petits faisceaux, les petits faisceaux alternant avec les gros et étant un peu plus externes que ceux-ci. Malgré ce dispositif, chaque faisceau devient successivement faisceau marginal, et quand il est très affaibli, s’éteint librement ou se jette sur un faisceau voisin. Dans les feuilles, la marge du limbe a totalement disparu; en particulier dans les feuilles centriques du Scuticaria, les stomates sont localisés en files longitudinales, enfoncés au-dessous de la surface; le tissu chlorophyllien tapisse l’assise sous épider- mique sur tout le pourtour de la feuille. Tous les faisceaux sont placés sur des courbes excentriques. Dans le parenchyme des feuilles épaissies, on trouve des éléments de soutien à parois épaissies remarquables par leurs ornementations spiralées. Ce n’est pas là d’ailleurs un caractère déterminatif puisqu'on le retrouve ailleurs, chez les Crinum, par exemple (1). IV. LA FEUILLE CLIVIOÏiDE. — Dans les Macroplectrum (fig. 18), les Angraecum (fig. 110, 208), les Saccolabium (fig. 206) et la plupart des Aerides (fig. 210), la région pétiolaire de la feuille disparaît; le limbe conserve la même largeur de la base au sommet, et celui-ci, au lieu de montrer une pointe plus ou moins saillante, présente surtout chez les Angraecum et le Macroplec- trum, un sinus dont les deux côtés sont asymétriques. Cette petite dépression du sommet de la feuille est presque la seule trace d'incision que présente la feuille des Orchidées. Ces feuilles d'Angraecum, souvent très longues — 0"56 sur o"o5 de largeur, — sont surtout intéressantes par leur teinte vert foncé et leur ressemblance avec les feuilles de Liliacées. Sans sortir du genre Angraecum, on trouverait des passages entre ces feuilles lilii- formes et les feuilles charnues. Ainsi l’Angraecum fastuosum (1) Comme autres exemples de feuilles centriques, nous citerons Aerides Scottianum, À. Vandarum, Oncidium amesianum, Vanda teres, Dendrobium teretifolium, Saccolabium gemminatum. - (fig. 208), a des feuilles ovales-oblongues épaissies et l’Angraecum subulatum des feuilles nettement charnues. V. LES LIMBES CORDIFORMES OU AROÏDES. — La grande feuille que porte la pousse du Nervilia Gammieana (fig. 30) et celle du Corysanthes picta (fig. 31) méritent une mention particulière. On ne les retrouve pas en dehors de la petite tribu des Pogoniées. Dans ces feuilles, le limbe mince est élargi en cœur échancré à la base. De l’échancrure basilaire part une côte médiane correspondant à une dépression sur la face antérieure, et à une crête saillante sur la face postérieure. A partir de ce point, les deux feuilles diffèrent. Chez le Nervilia, un certain nombre de nervures latérales partent de la base du limbe, et divergent en éventail en gagnant le bord de celui-ci. A chacune d’elles correspond un pli semblable à celui qui court le long de la nervure médiane. Les nervures transversales, qui relient les nervures latérales entre elles et avec la nervure médiane, ne sont pas immédiatement visibles. Des maculatures en forme de gros points ornent chacun des segments du limbe sur les deux versants de chaque pli. Ces maculatures grandissent de la base au bord du limbe. L'aspect de cette feuille est exceptionnel chez les Orchidées; il rappelle plutôt, comme nous l’avons indiqué, certaines Aroïdées. — Dans le Corysanthes picta, le caractère de la feuille est tout autre, par suite du dispositif des nervures. Deux ou trois grosses nervures latérales partent de la base du limbe et décrivent une courbe plus ou moins convexe pour gagner le bord du limbe et son sommet : on dirait une foliole de Dioscorea jeune. La ressemblance est encore accentuée par de grosses nervures secondaires s'étendant transversalement, mais peu régu- lièrement, entre la nervure principale et les nervures latérales, ainsi qu'entre les nervures latérales voisines. La nervation prend ainsi une apparence réticulée. VI. LA NERVATION RÉTICULÉE DES ANŒCTOCHILES ET LEUR COLORATION. — L'apparence de nervation réticulée se retrouve d’ailleurs dans des feuilles qui sont demeurées très voisines de la forme fondamentale. Chez les Anœctochiles, le Dossinia mar- morata (fig. 47), l'Haemaria discolor, var. Dawsoniana (Gg. 45), la Ro — feuille ne diffère de la forme fondamentale que par la largeur relati- vement grande de son limbe, eu égard à sa faible longueur. Cinq, sept, neuf nervures de même force partent de la base du limbe et gagnent le sommet, la médiane directement, les autres en s'in- curvant de plus en plus vers l’extérieur; les dernières plus grêles servent de nervures marginales. Ces premières ner- vures plus fortes sont reliées entre elles par des nervures transversales bien rectilignes, parallèles entre elles, dispo- sées comme des échelons. Lorsque le fond de la feuille étant vert foncé, les nervures sont indiquées en teintes plus claires, on croit voir de petites Mélastomacées. On sait com- bien il est peu fréquent de voir les feuilles d'Orchidées présen- £ és ds ter de vives couleurs. Les ig.47.— A Dossinta marmorata Morr.; : : ; B fleur (coupe); c fleur de Goodyera Anoectochiles font exception : BL.; D fleur de Macodes petola BL; E fleur d'Anoectochilus Reinwardtit ; “R se BL.; F pollinarium. lées, marbrées, striées, réticu- leurs feuilles veloutées, macu- lées d’or et d'argent, merveilleuses créations d’une nature exubé- rante, rivalisent avec les soieries les plus chatoyantes, avec les éblouissants tissus dûs au génie et à la patience des Orientaux. Rien de plus surprenant comme dessin que les feuilles du groupe horticole des Anectochiles : Anoectochilus argyroneurus, Frederici- Augusti, regalis et var., Roxburgii, Ruckheri, setaceus, Turneri, zebrinus ; Argyrorchis javanica; Haemeria discolor var. Dawso- niana, Rollisonti; Goodyera macrantha et var., Dossinia marmorata, Macodes Petola, Physurus argenteus, pictus, Zeuxine regium, etc. VII. LES FEUILLES DES ORcHIS. — Bien que très remar- quable aux yeux du botaniste herborisant, la feuille de nos Orchis, des Aceras (fig. 49) et des espèces voisines est peu [A 4 = L œ DE & D C D a a \ = © DE = _— —- 17/9000 IN L a — différenciée des feuilles précédemment étudiées. La région engai- nante est relativement longue. Il n’y a pas de rétrécissement pétiolaire. Le limbe épais a la même largeur dans toute sa lon- gueur; son sommet est arrondi; il est concave en dessus, convexe en dessous, sans côte médiane; ses nervures, enfouies dans le parenchyme, ne sont pas visibles sur les faces du limbe, Il y a des stomates sur les deux faces de la feuille. La feuille n’est pas articulée. La teinte de la feuille est vert clair. Certaines espèces, comme l’Orchis maculata, l'Orchis latifolia, sont tachetées de brun. VIII. AUTRE FORME SPÉCIALE DE FEUILLES. — Dans les Orchidées non vertes, les feuilles se réduisent à de petites écailles incolores, charnues, qui font même défaut sur les rhizomes coralloïdes de l’Epipogon (fig. 38). IX. VERNATION DES FEUILLES. — La vernation des feuilles, c'est-à-dire la manière dont elles sont pliées et agencées dans le bourgeon, a été employée par Pfitzer pour établir les coupes de sa classification qui sont immédiatement subordonnées à celles qu'il a tirées des rhizomes. Ainsi, après avoir distingué les Orchidées monandres acrotones, en plantes à sympodes acran- thes et plantes à sympodes pleuranthes, Pftzer distingue dans chaque groupe, les Orchidées à préfoliation condupliquée et les Orchidées à préfoliation convo- lutée. Dans le bourgeon, en effet, la feuille est : ou bien pliée en long sur sa côte médiane, de façon à rapprocher les deux moitiés de sa surface supérieure (préfoliation condupliquée ou dupli- cative) (&g- 48); — ou bien l’une Fig. 48. — À, 8 préfoliation condu- des deux moitiés du limbe, exté- pliquée. rieure par rapport à l’autre, est enroulée autour d'elle, celle-ci étant elle-même enroulée à l'intérieur de la première. Cette seconde préfoliation est dite convolutée ou convolutive (fig. 485). Dans cette préfoliation convolutive, l’un des bords du limbe se trouve donc extérieur, l’autre intérieur. yo lee Dans l’un et l’autre mode de vernation, chaque feuille em- brasse complètement la suivante; elle est comme à cheval sur elle, ce que les botanistes appellent équitante. Quand les jeunes feuilles doivent devenir particulièrement larges comme dans les Sobralinées, les Phajinées, le limbe de la jeune feuille encore enfermée dans le bourgeon est lui même très large; il se plisse en long. Aux ré- gions saillantes de Fig. 48bis. — c, D préfoliation convolutée. ces plis correspond un épaississement de la feuille formant saillie au dehors. Dans cet épaississement chemine un faisceau plus volumineux. Pour les deux modes de préfoliation, comme pour les deux modes de constitution de sympodes, se pose la question de savoir si Pfitzer n’a pas exagéré leur valeur au point de vue de la clas- sification. Il est certain que ces deux formes de préfoliation ont une très grande généralité, mais s'agit-il là d’un caractère se répétant dans des séries divergentes, ayant par conséquent peu de valeur comme indication de filiation, ou bien la différenciation florale s'est-elle faite postérieurement à la fixation du mode de préfoliation? Sans oser rien affirmer, nous pensons que dans des types à fleurs aussi différenciées que celles des Orchidées, les caractères spéciaux de la fleur sont de meilleurs indicateurs de la filiation que la préfoliation. Loin de nous la pensée de vouloir nous permettre une critique que notre rôle fort modeste d’amateur d’Orchidées ne nous permet pas; mais il y a si peu de différence entre les deux formes extrêmes de préfoliation que l'emploi de ce caractère ne laisse pas d’être très délicat (1). Cela montre incidemment combien la classification naturelle des Orchidées est difficile à établir. (x) Sans sortir des Cypripédinées, nous rencontrons la préfoliation convo- lutée chez les Cypripedium et les Selenipedium, et une préfoliation condupliquée chez les Paphiopedium, genres que les Orchidophiles confondent entre eux. CHAPITRE VI. LES RACINES. I. RÉDUCTION RELATIVE DE L'APPAREIL RADICAL DES ORCHI- DÉES. RESSEMBLANCES PHYSIOLOGIQUES DES ORCHIDÉES AVEC LES PLANTES GRASSES. — [appareil radical des Orchidées est toujours extrêmement réduit, quelles que soient les conditions dans lesquelles vit la plante. Qu'il se rencontre dans le sol des prairies humides, dans le terreau des forêts sombres, sur la sur- face des arbres ou à l'état de liane, le système des racines est hors de proportion avec l’ensemble des autres organes, feuilles et fleurs, ou du moins ne répond pas à l’idée que nous nous en faisons chez les autres végétaux. Les racines, chez la plupart des Orchidées, semblent n’avoir d’autre but que de retenir la plante au tronc lui servant d’appui, et d'empêcher les fleurs de s’élever, brillants papillons, dans l’immensité de l’espace. Éloignées des feuilles et des racines, les fleurs paraissent isolées dans la brise qui les balance. Leurs éclatantes inflorescences dépourvues de feuilles rappellent la légende des oiseaux de paradis, les Para- disea apoda et Cicinnurus regius, qui, disaient nos pères, vivaient de l’air dans lequel ils volaient sans jamais se reposer. Si nous établissions une proportion entre le développement de l’appareil radical d'un Cattleya et ses fleurs, et que, d’autre part, tenant compte de l’appareil radical du Rosier, nous voulions avec ce rapport calculer les dimensions de la Rose, nous verrions que cette fleur devrait atteindre les dimensions d’une roue de voiture, om7o de diamètre !! — Cette réduction de l'appareil radical des Orchidées a pour conséquence immédiate la réduction de la poussée radiculaire qui soulève l'eau dans la plante. C’est, on le sait encore, un des modes que les végétaux emploient pour résister à la séche- resse. Les Crassulacées, les Cactées, les Euphorbes grasses nous montrent à son maximum d'intensité cette manière de ralentir le mouvement de l’eau dans la plante. Chez les Orchi- dées, cette réduction de l’appareil radical a presque la valeur d'un caractère familial : il est absolument général. Absence de parasitisme chez les Orchidées. — Même dans ces Orchidées décolorées et privées de racines, on ne constate pas de véritable parasitisme (1). La plante ne tire pas d’une autre plante vivante l’eau et les matières organiques dont elle a besoin. L’Or- chidée semble cependant avoir besoin dans son alimentation de trouver des matières organiques toutes constituées, toutes faites; mais celles qui proviennent de la décomposition lente des végétaux morts, en particulier les dérivés ulmiques, semblent lui suffire (2). II. LES RACINES DU LISTERA OVATA. — Employant toujours la même méthode objective qui nous permet de montrer, sur des exemples bien connus, les faits dont nous voulons parler, nous prendrons comme premier exemple l'appareil radical du Listera ovala (fig. 42). Forme et structure. — Le rhizome souterrain du Listera nous présente d’assez nombreuses racines, toutes adventives, insérées principalement à sa face inférieure, mais sans ordre simple. Toutes ces racines sont semblables, non ramifiées, régulière- ment cylindriques dans toute leur longueur, sans poils radi- caux. Une pilorhize ou coiffe subéreuse protège leur extrémité antérieure. L’unique faisceau de chaque racine est de moyen calibre, plutôt grêle que large, avec un nombre relativement peu élevé de lames ligneuses convergentes jusqu’au centre de la (1) Il faudrait peut-être faire une exception pour le genre Pogoniopsis Rchb. f. (2) C’est en effet presque toujours dans des terrains riches en substances ulmiques qu’on trouve les Orchidées; c’est même exclusivement dans le terreau qu’on trouve Epipogon, Corallorhiza, Neottia Nidus-avis, bien que cette dernière vive aussi dans un sol argileux. racine. La région profonde des tissus dits corticaux ne montre pas une sériation radiale nette. Mycorhizes. — À la périphérie de la racine, on trouve toujours la région des tissus dits corticaux envahie par un champignon très inférieur, qui vit en symbiose dans ces racines, assimilant pour le Listera, par contre étant nourri par celui-ci(x). L’en- semble de la racine et du champignon est un organisme complexe que les botanistes appellent un Mycorhize. Le Listera ne paraît nullement souffrir de son hôte. Les noyaux cellulaires sont tous remarquables par leur grand volume. A part la structure du faisceau, la ressemblance de ces racines avec celles des Ophioglossum, des Botrychium, est surprenante: on sait que celles-ci sont également le siège de Mycorhizes et que les noyaux cellulaires de leur tissu cortical sont aussi très volumineux. De même encore que ces Ophioglossées, lorsque la pointe par laquelle la racine s’allonge vient à être brisée ou arrêtée dans son développement, il peut se former un point de végétation adventif qui fournit une nouvelle plante. C’est un moyen usité pour multiplier certains genres d'Orchidées rares. Il existe également une grande ressemblance entre les racines des Orchidées et celles des Lycopodiées. Toutes les Orchidées à rhizome souterrain présentent des racines semblables à celles du Listera ovata, ou n’en diffèrant que par le calibre. Dans l’Aplectrum hyemale Nutt., la racine est épaisse et globu- leuse, formant une sorte de bulbe solide, affleurant au sol et gorgé d’une matière glutineuse : elle fait songer aux pseudo- bulbes des Orchidées épiphytes. Dans le Neottia Nidus-avis, Orchidée de nos pays, très pauvre en chlorophylle et dont la teinte générale est rousse, les racines sont particulièrement nombreuses, entremêlées entre elles et (r) Le Champignon du Listera ovata n’a pas été déterminé spécifiquement. Chez les Vanda suavis, V. tricolor, Platanthera bifolia, Orchis mascula, Wahl- rich, Mollberg et Vuillemin ont reconnu que ces Mycorhizes produisent des fruits de Champignons Ascomycètes qu'ils ont pu rapporter au genre Nectria. D'après Johow, le Wullschlaegelia est la seule Orchidée où il n’ait pas trouvé de Mycorhize. 7 avec les branches du rhizome; de là une masse que l’on a com- parée à un nid d’oiseau et que, dans une certaine physiologie, plus sentimentale qu’expérimentale, on considère comme dis- posée pour recevoir et conserver l'eau de pluie. Si nous descendons encore plus bas que ce Neottia, nous Fig.49.— Aceras anthropophora R. Br. trouvons des Orchidées plus pro- fondément humicoles, où les racines disparaissent et font abso- lument défaut pendant toute la vie de la plante; telles sont les Orchidées à rhizome coralloïde : Epipogon (fig. 37), Corallorhiza. Dans ces plantes, le rhizome joue le rôle d’organe absorbant, rempli chez les autres plantes par les racines. La surface du rhizome est couverte de poils absorbants et leurs tissus superficiels sont bourrés de Champignons. III. APPAREIL RADICAL DE L'ORCHIS MILITARIS. — Prenons comme second type d’appareil radical, celui de l’Orchis mili- taris ou celui de l’Aceras anthro- bophora (fig. 49). Cet appareil est tout entier souterrain et même assez profondément enfoui dans la terre argileuse. Il se compose de deux parties bien tranchées : 1° des racines velues, cylindriques non rameuses, identiques à leur re- vêtement près à celles du Listera, 2° deux gros tubercules dont nous avons déjà parlé. Les racines grêles sont insérées en cercle sur la partie basilaire de la tige- hampe. Quant aux deux tubercules, ils sont insérés le premier directement au dessous de la tige-hampe, le second sous un bourgeon axillaire invaginé dans un pédoncule creux qui le porte plus ou moins loin de la plante souche. Chez l’Herminium monorchis, la longueur de ce pédoncule est telle qu’on a parfois douté des rapports du nouveau tubercule avec la plante mère. Le premier tubercule est, comme nous l'avons dit, flétri, épuisé par la production de la pousse feuillée de l’année, l'autre est en voie de formation; son bourgeon développera la pousse de l’année suivante. Les cladodes de racines ou tubercules souterrains. — Les tuber- cules de l’Aceras sont des touffes de racines concrescentes entre elles, l’une d'elles étant parfois plus importante que les autres et se prolongeant en une pointe à la partie inférieure du tubercule(1). Ces racines sont directement insérées sous un bourgeon axillaire. La tubérisation de ces racines est déterminée par le grand déve- loppement de la région profonde de leur parenchyme cortical. Le faisceau y reste relativement grêle, avec un très petit nombre de lames ligneuses primaires convergentes, deux, trois, quatre lames par exemple. La réserve nutritive est formée de matières amylacées, de mucilage et d’eau. La principale variante de cet appareil radical consiste dans l'indépendance plus ou moins grande des racines coalescentes qui forment les tubercules. La forme parfaite est celle où toutes les racines sont complètement concrescentes et où le tubercule forme ces ovoïdes parfaits qui ont mérité aux Orchis leur nom. Les tubercules digités. — Il existe toute une série de transi- tions entre les tubercules indivis des Orchis et ceux où chacune des racines concrescentes conserve son sommet indépendant, de telle sorte que le tubercule se prolonge par un certain nombre de racines semblables aux racines ordinaires (2). Nous trouvons un tubercule ovoïde entier dans Orchis fusca, O. militaris, O. ustulata, O. coriophora, O. globosa, O. Morio, O. pallens, (x) Aucune d'elles ne prolonge le tubercule dans notre exemple. (2) Dans les tubercules digités, le nombre des racines concrescentes peut s'élever beaucoup. Les faisceaux des racines sont plus volumineux; ils ont un bien plus grand nombre de lames ligneuses. Le Spiranthes autumnalis, qui présente le mieux cette disposition, paraît avoir un bouquet de tubercules fusiformes sous la tige. MORE O. mascula, O. laxiflora, Anacamptis pyramidalis, Aceras anthro- pophora ; et des tubercules digités ou palmés dans Orchis Sam- bucina, O. maculata, O. lahifolia, O. incarnata, Gymnadenia coneopsea, Peristylis ou Satyrium. C’est par ces tubercules digités que l’appareil radical du type Orchis se relie à l'appareil radical du type Listera : des racines toutes semblables partant de la base de la tige hampe comme dans la petite Calypso borealis (fig. 209), des régions polaires, se lisent aussi bien appareil Fig. 50.— À Microstylis discolor Loz., facies et port; 8 fleur de Microstylis versicolor; © Cestichis pendula (Lot) Pr1rz., port: D fleur; E gynostème; F pollinie de Micro- stylis ; & pollinie de Cestorchis. radical d’un type à tubercules radicaux non différenciés que appareil radical d'un type à rhizome souterrain réduit à son bourgeon terminal (1). Les tubercules de nos Orchis indigènes sont donc des organes complexes. Quand on veut mettre cette propriété en relief, on dit que ce sont des fasciations de racines ou des cladodes de racines, (1) Les racines de Calypso borealis sont remarquables par la villosité de leur surface. — 89 — - # L4 - - - insérés sous un bourgeon axillaire. Les Mycorhizes sont extrême- ment abondants dans les racines ordinaires du type Orchis. IV. ORCHIDÉES A RHIZOME RAMPANT SUR LE sOL. — Le Chrysoglossum villosum (fig. 5 1), le Xylobium pallidiflorum (fig. 7, À) nous montrent un type d'appareil radical différant peu de celui du Läistera. Il est plus localisé sur le rhizome. Ce qu'il y a d’intéressant dans cette nouvelle manière d’être, c’est que, dans d’autres plantes, nous le voyons presque sans changement de forme s'adapter à des conditions de vie toutes différentes. Dans le Chry- soglossum villosum, le rhizome n'est plus souterrain; il court à la surface du sol; ses racines sont localisées à la face inférieure du rhizome, sur- tout près des régions nodales. Ces racines plongent dans le sol; elles ont identiquement le facies et la structure des racines de Listera. Dans le Caælogyne Cumingir, les racines se localisent davantage et naissent sous la base même des par- ties redressées de la tige, c’est à dire immédiatement sous ce qui paraît être la pousse feuillée. Rhizomes épiphytes : leurs racines Fig. 51. — Chrysoglossum villo- sum BL. aériennes. — Si, au lieu de prendre une Orchidée rampant sur le sol comme ces premiers exemples, nous choisissons des Orchidées épiphytes, c'est-à-dire fixées sur l'écorce d'arbres eux-mêmes en pleine vie, comme Scuticaria Steelei (fig. 32), Chysis bractescens (fig. 162), Cirrhopetalum Cumin- gt (&g. 52, F), nous trouvons les mêmes faits de localisation des racines sur la face du rhizome contiguë au support, de préfé- rence aux régions nodales, voire même exclusivement sous les futures pousses feuillées, comme dans le Chysis et le Cirrho- petalum. Mais les racines ne s’enfoncent pas dans la plante support; elles courent à la surface de l'écorce, se cachant dans les anfractuosités du rhytidome crevassé, ou même elles pendent — 90 — librement dans l’air. Si fréquentes chez le plus grand nombre de nos plus belles Orchidées de serre que nous en arrivons à leur donner la valeur d’un caractère familial, ces racines aériennes sont encore cylindriques, non rameuses, mais leur surface est blanche, mate ou argentée, comme si ses tissus superficiels contenaient de l’air. L'extrémité libre de ces racines est translucide. On y reconnaît un point de végétation en pleine activité, recouvert d'une pilorhize. L'ablation ou la mutilation Fig. 52. — À Bulbophyllum Lobbii Lor.: 8 B. Careyanum Loz., racème basi- laire; c coupe longitudinale de la fleur; D B. cylindraceum Loz.; E B. reticulatum Loz., port; F Cirrhopetalum Cumingii Lor.; G fleur aggrandie après enlèvement du sépale médian. de cette extrémité de la racine arrête définitivement son élonga- tion. Elle provoque souvent la formation d’une racine adventive qui se place dans le prolongement de celle qui lui a donné naissance. Dans certaines espèces de Phalaenopsis (fig. 39 et 54) elle provoque même l’apparition d’un bourgeon adventif qui fournit un nouveau pied (1). (1) Ces bourgeons adventifs se produisent fréquemment sur les racines Extérieurement, la différence des racines aériennes et des racines souterraines est donc assez faible : c’est surtout sur la coloration qu’elle porte. La structure est plus profondément modifiée chez le Catileya citrina (fig. 234). Immédiatement sous l’assise superficielle de la racine, qui porte ordinairement les poils radicaux, on trouve, au lieu d’une assise de cellules hypertrophiées (Assise épidermoïdale, Chatrin — Assise subé- reuse, Van Tieghem), une couche épaisse de tissu subéreux, ou liège. Ce liège a une organisation spéciale; ses parois cellulaires sont minces, blanches, brillantes et couvertes d’épaississements en hélice d’une finesse extrême, très nombreux et très serrés, couvrant presque toute la surface de la paroi. Le contenu protoplasmique de ces cellules disparaît très rapidement et la cellule est pleine d'air. Ce liège immobilise une couche d’air autour de la racine, en même temps que ses réticulations provoquent une diffusion à x : x Fig. 53. — Coupe horizontale tres complète de la lumière. I1 semble : ne de Déndrobium donc que ce liège aérifère des racines #0bile (d'après Strassbruger). aériennes des Orchidées, ce velamen, comme on l’appelle dans la langue descriptive, soit un organe protecteur de la racine contre un excès de transpiration ou contre un excès d’éclaire- ment. Sous ce liège aérifère, la racine présente une couche de cellules hypertrophiées souvent sclérifiées, c'est-à-dire à parois épaissies; c'est une nouvelle assise épidermoïdale remplaçant celle qui a produit le liège aérifère. La région profonde du parenchyme cortical des racines aériennes est très développée. Comme dans les racines souterraines, la disposition de ses cellules en files radicales et tangentielles n’est pas reconnais- d’'Orchidées tenues sous châssis humide et chaud : Zygopetalum Mackayi, Odontoglossum cordatum, Paphiopedium niveum, concolor, etc. ou sur les racines mutilées : Phalaenopsis Schilleriana, Ph. amabilis, Ph. Stuartiana, Ph. Lude- manniana, etc. Angraecum Leonis, Cyrtopodium, Saccolabium, etc. etc. Les jardiniers trouveront dans cette observation l'indication d'un mode de repro- duction qui n’a pas été encore suffisamment apprécié. Le Neottia Nidus-avis présente également des racines prolifères. sable, sinon dans le voisinage immédiat du point de végétation. La ressemblance de ce tissu dans les deux sortes de racines est donc conservée, mais très souvent ces cellules montrent sur leurs parois de gros épaississements réticulés ou en hélice, qui dessinent des cadres variés sur la paroi. Au fond, ces épaissis- sements diffèrent peu de ceux du liège aérifère. La gaine casparyenne — l’endoderme de Van Tieghem — c’est-à-dire la dernière assise des tissus corticaux de la racine, a ses parois fortement épaissies, sauf quelquefois devant les pôles des lames ligneuses. Le faisceau de ces racines aériennes est plus large que celui des racines souterraines : ses lames ligneuses ne convergent pas au centre de figure, et tout ce qui n’est pas différencié dans le faisceau en éléments grillagés et en vaisseaux ligneux se sclérifie. Naturellement d’une espèce à l’autre, la sclérification est plus ou moins rapide. Le parenchyme cortical de toutes ces racines aériennes est rempli de champi- gnons, qui fructifient même dans les parties âgées des racines. Très fréquemment chez les Orchidées à pseudo-bulbes qui sont habituellement des Orchidées à rhizomes, les racines sont loca- lisées en touffe à la base des pseudo-bulbes dès qu’elles sont fixées. Certaines espèces, Oncidium sphacelatum p. ex., laissent pendre leurs racines dans l'air. Dans quelques espèces, ces racines aériennes sont remarquables par leur rigidité. V. RACINES CHEZ LES PHALAENOPSIS, AERIDES, ETC. — Dans beaucoup d’Orchidées chez comme le Scaphyglottis violacea (fig. 173), les groupes de racines aériennes ne se rencontrent pas seulement sur les parties rampantes du rhizome, mais on les voit pendre des régions nodales de la tige dressée. Dans beaucoup d’autres Orchidées : Macroplectrum sesquipedale (fig. 18), Aerides odoratum (fig. 90), Phalaenopsis Schilleriana (fig. 54), les racines aériennes partent toutes de la région inférieure de la tige comme une touffe de filaments cylindriques divergents, manifestant à un très haut degré cette propriété qu’ont certaines racines de se mouler exactement sur les objets qu’elles rencontrent (Hapiotro- pisme de Errera). Même dans les Orchidées pourvues d'une tige principale, il n’y a que des racines adventives; aucune n’est comparable à la racine principale de la Betterave ou des Pins. = — Les premières racines qui apparaissent sur leurs germinations sont liées à la position des premières feuilles et insérées sur leurs régions nodales. Un type à racines ainsi insérées en touffe à la base de la tige principale, le Polyrrhiza funalis (fig. 21, H), nous montre un appareil radical exceptionnellement développé eu Fig. 54. — Phalaenopsis Schilleriana Roue. f. égard au volume de la plante: les feuilles et les tiges faisant presque défaut, les racines se chargent de chlorophylle et fonc- tionnent comme organes d’assimilation de l'acide carbonique. VI. APPAREIL RADICAL DES VANILLES. — Dans les Vanilles, à chaque région nodale de la longue tige, nous voyons naître (fig. 201) une racine cylindrique non rameuse, ressemblant par conséquent aux racines ordinaires des Orchidées ; mais sa surface est par places toute velue, les éléments de ses cellules super- ficielles étant tous prolongés en poils. Les racines n’ont pas de velamen. L'appareil radical consiste alors en racines très éloignées les unes des autres, pendantes dans l'air avec une longue pilorhize. Les racines aériennes des Vanilles sont bourrées de Champignons. Elles peuvent contenir de la chlorophylle. VII. LES PNEUMATODES. — Quelques Cymbidium présentent un très curieux phénomène de géotropisme négatif, c'est-à-dire de redressement vertical de leurs racines. Certaines ramifications radicales dites pneumatodes se dressent verticalement. On ne sait au juste à quelle cause immédiate rapporter ce phénomène. On dit qu’il a pour but l’aération des racines. En effet, à part certaines Orchidées de nos régions qu’on trouve dans des sols argileux, les Orchidées ne croissent pas dans une terre com- pacte, ni dans un milieu peu perméable à l'air. Mis en lumière par les botanistes, ce principe ne doit jamais être méconnu. Bien des Orchidées ont été perdues parce que, en les rempotant, on avait trop fortement tassé la terre de leurs pots ou employé une terre trop compacte. VIII. SENSIBILITÉ DES RACINES À LA LUMIÈRE. — Les racines demandent à être protégées des rayons directs du soleil. Dans leur patrie, même sous les tropiques, elles croissent à l’ombre des arbres qui les supportent ou des herbes et des mousses qui les entourent. Le Spathoglottis Lobbii vit, exposé aux rayons ardents du soleil, dans un sable rouge, sur les monts Sarawak, à une altitude de 400 à 500 mètres, mais ses racines sont protégées par les graminées qui croissent autour de cette Orchidée. IX. INDIFFÉRENCE DES ORCHIDÉES ÉPIPHYTES POUR LEUR SUPPORT. — Les Orchidées épiphytes n'étant Jamais parasites sont assez indifférentes sur le choix de leur support. Ce choix est bien plutôt déterminé par des conditions d'éclairage et d'humi- dité que par la nature spécifique du support. Le Dendrobium aemulum R. Br. d'Australie, croît sur l’Eucalyptus sederophloïa et sur le Doryphora sassafras; le Dendrobium aggregatum se rencontre sur le Lagerstræmia Reginae et sur le Celfis japonica ; le Trichopilia suavis croît sur des chênes et sur le Cupania glabra, c'est-à-dire sur des plantes qui n'ont entre elles aucun rapport. On pourrait multiplier ces exemples. GEPAPITRE: VIT. PRINCIPES IMMÉDIATS DES ORCHIDÉES. Les recherches chimiques ne se sont guère portées jus- qu'aujourd'hui sur les principes immédiats des Orchidées. Nous avons signalé les réserves amylacées et mucilagineuses des espèces à tubercules souterrains. Dans les tubercules aquifères, on trouve de même une abondante production de matières gom- meuses, une notable quantité d’amidon et des acides organiques. L'oxalate de chaux est abondamment répandu dans toutes les parties des Orchidées. Il n’a été signalé d’alcaloïdes chez les Orchidées qu'à une date toute récente. On doit la constatation de ce fait intéressant à M. E. de Wildemann, qui a reconnu un alcaloïde dans toutes les parties des Dendrobium nobile et Ainsworthit, ainsi que dans les racines du Phalaenopsis Luddemanniana. Dans la fleur de quelques Phajus, on trouve une notable quantité d’indigo blanc ou indigo réduit. Ce corps, en s’oxydant, bleuit à l’air en produisant l’indigo bleu. C’est à sa présence qu'est dû un phénomène bien connu de tous les Orchidophiles : le bleuissement des fleurs de Phajus, lorsqu'on lacère ou qu’on froisse leurs tissus. CELAP PERTE VIDE LES INFLORESCENCES. I. LES INFLORESCENCES DES ORCHIDÉES SONT TOUJOURS DES GRAPPES OU DES MODIFICATIONS IMMÉDIATES DE LA GRAPPE. — Par ce mot grappe ou racème, les botanistes entendent des fleurs insérées en hélice sur une hampe florifère. Jamais les Orchidées n’ont de fleur terminale. Chez celles qui présentent une hampe avec une seule fleur (hampe uniflore), la fleur unique ne paraît terminale que par suite d'une atrophie plus ou moins complète du prolongement de l’axe qui la porte; le pédoncule floral usurpe la place du prolongement de la hampe, et semble la continuation de celle-ci. Grappes simples et grappes composées. — La grappe est ordinai- rement simple, c’est-à-dire que dans l’aisselle de chacune de ses écailles ou bractées naît unefleur : Odontoglossum crispum(fig.55,A), Gongora galeata (Ag. 203), Cælogyne ocellata (fig. 213), Schlimia trifida (fig. 179), Xylobium pallidiflorum (fig. 7, A), etc., etc. Cette manière d'être est de beaucoup la plus répandue; c’est la forme de l’inflorescence des Apostasia (fig. 16). Elle présente son plus grand développement dans les inflorescences du Renan- thera Lowii Rchb. f. qui mesurent plus de quatre mètres ! La grappe est composée, c’est-à-dire formée d'un assemblage de grappes, comme dans le Zonopsis paniculata (fig. 46, j), dans l'Oncidium Cavendishianum (fig. 46, A), etc. Les grappes compo- sées ou panicules sont plus rares que les grappes simples; elles atteignent parfois plusieurs mètres de longueur. Les fleurs VII. PL. = 5 — y sont parfois fort nombreuses : tel est le cas de l’Oncidium vari- cosum var. Rogersit (fig. 215), dont les cent cinquante fleurs d’un jaune vif font songer à un vol d’abeilles d’or essaimant. Avant leur épanouissement complet, ces racèmes enlacent les appuis qui se trouvent à leur portée, tige, branches, rameaux. Ils ne développent d'une manière complète leurs ramifications latérales que lorsque la croissance de l’axe principal est suffisamment avancée. Épi. — Lorsque les pédoncules des fleurs de la grappe sont courts ou nuls, celle-ci passe insensiblement à la forme d’épi. Fig. 55. — A Odontoglossum crishum Lor.; 8 coupe de la fleur; c pollinarium; p O. Rossi Lor.; E Gomeza planifolia Ki.; Fr Racème de l'A da aurantiaca. La grappe des Orchis est un épi à fleurs écartées. Il en est de même de la grappe des Stelis (fig. 35, A), du Microstylis discolor (fig. 50, A), du Cestichis pendula (fig. 50, c), du Listera ovata (fig. 42), de l'Houlletia odoratissima (fig. 194). L'inflorescence arrive à l'état d'épi serré dans l'Oberonia iridifolia (fig. 23). Le nombre des fleurs de la grappe peut se réduire beaucoup : la grappe devient uniflore chez la plupart des Cypripédinées et dans un certain nombre d’Orchidées monandres : Angraecum, Mystacidium disti- chum (fig. 20), Drymoda picta (fig. 10), Dichaea vaginata (fig. 19), 7 nn e— Lycaste macrophylla (fig. 7, D), Lockhartia lunifera (fig. 25), Trichopilia (fig. 56). Ormbelle. — Une modification de la forme fondamentale de l’inflorescence mérite une mention spéciale : nous la voyons réalisée chez l'Ornithidium densum (fig. 24, B, c). Dans cette plante, les nombreux pédoncules floraux sont insérés côte à côte sur la surface d’un cône; on dirait une ombelle ou un corymbe, réduit à ses nombreux rayons extérieurs. Les espèces voisines montrent ce dis- positif réduit à quelques fleurs et même à une seule fleur. Capitule. — Les Octo- meria (fig. 35, C) nous montrent la grappe rac- courcie à ce point que tous les pédoncules flo- raux partent d’un même centre; on dirait un petit capitule planté sur la base même du limbe d’une grande feuille. Graphe de corymbe. — Le Tropidia pedunculata (fig. 57) nous présente une grappe composée, dont les grappes secondaires, très Fig. 56. — A Trichopilia marginata HEXP.; raccourcies à leur extré- 8 son gynostème; © T. torhlis Lor., coupe du gynostème; D pollinarium; E Aelcia sangui- mité, tendent à former de olenta Loi.; F anthère; G pollinarium. : Da 5 LE petits corymbes. Les brac- D} tées assez grandes interviennent dans la physionomie spéciale de ces petits corymbes. Rôle des bractées dans l’inflorescence. — En règle générale, les bractées florales interviennent fort peu dans la forme de l’inflorescence. On cite les exemples dans lesquels ces pièces prennent un certain développement : Thunia Marshalliana (fig. 28), Cœlogyne Cummingii (fig. 58, A). Chez l'Elleanthus Caravata (fig. 59), la petite grappe extrêmement raccourcie, passant à l'état NE + hotte fs ht À dé LS dd —- d’épi, prend un facies broméloïde, à cause de ses grandes bractées ciliées dépassant longuement les fleurs. Ces exemples de brac- tées fort grandes sont de véritables raretés chez les Orchidées. Chez Isochilus linearis (fig. 60), les fleurs sont insérées l’une contre l'autre, d'un même côté de la grappe : celle-ci devient unilatérale; les bractées florales, relativement très développées, encadrent les fleurs à droite et à gauche. Nous devons citer en passant les curieuses bractées persistantes, coriaces, en forme de cuiller du Spathoglottis aurea (fig. 216), rarissime Orchidée du Mont Ophir dans la péninsule de Malacca, dont la culture reste une énigme! Formes spéciales de la grappe. — Chez les Sptranthes (fig. 61), l’axe de l’inflorescence est fortement tordu de manière à serrer les fleurs entre les bractées et l’axe de la grappe. Certains Bulbophyllum présentent comme grappe un rachis charnu, dans lequel les fleurs paraissent enfouies. Chez les Megaclinium, M. maximum (fig. 62) par exemple, les fleurs sont fixées sur les deux faces planes d'une grappe apla- tie, couverte de feuilles serrées courtes. Celles du Polychilos Cornu Cervi le sont sur un axe floral plat grossièrement taillé. Signalons en dernier lieu le facies tout particulier de la grappe du Platyclinis glu- pie vue macea (fig. 63), rappelant de loin une fruc- culata Bz. a tification de Graminée à pièces très écartées: c’est surtout la consistance glumelline des pièces du périanthe et leur écartement qui donnent cette impression. Rapport de la hampe florale avec les tiges ordinaires. — En parlant de la tige, nous avons fait connaître les rapports essen- tiels des hampes florales avec les tiges feuillées ordinaires et avec les rhizomes. Nous avons souligné l'opposition des tiges latérales florifères du Macroplecirum sesquipedale (fig. 18), et de sa tige principale feuillée. Dans les Orchis, nous avons montré une tige feuillée à sa base, devenant hampe florale dans sa partie supérieure. A côté 00 de ces deux types si tranchés, nous avons pris le Xylobium pallidiflorum (fig. 7, A), qui émet des pousses spéciales florifères distinctes, insérées latéralement sur son rhizome. Dans chacun de ces types, nous avons montré que la hampe diffère des tiges feuillées et des rhizomes, non seulement par sa forme, mais encore par sa structure et par ses rapports: le bas et le haut Fig. 58.— À Cœlogyne Cumingii Lor., facies; B Pleione lagenaria Loc; c colonne; p pollinies; E Cœlogyne speciosa Lor..; F pollinies. de la tige d’Orchis présentant même une structure dissem- blable. Entre ces formes extrêmes très nettes, il y a des intermé- diaires. Dans les Orchidées à sympodes, nous avons été conduits, à la suite de Pftzer, à distinguer les sympodes dans la consti- tution desquels entrent des pousses feuillées terminées en hampes ] k — TOI — florales (sympodes acranihes), et celles où ce caractère ne se trouve pas (sympodes pleuranthes). Ce sont des caractères que Pftzer a employés pour différencier ses prin- cipales subdivisions des Orchidées acrotones. De même quand il s’agit de différencier les tribus des Pleu- ranthes, Pfitzer a souvent recours à un caractère tiré des rapports des hampes florifères et de leur âge rela- tif; ainsi il distingue les Zygopéta- linées des Lycastinées et des Gon- gorinées, par Ce premier caractère Que linies. Fig. 59. — Elleanthus Caravata Lpz.; À facies: 8 fleur; c pol- les Zygopétalinées ont leur inflorescence naissant au-dessus de la nouvelle pousse feuillée, tandis que les deux autres tribus ont leur inflorescence naissant au- dessous de la nouvelle pousse feuillée. Il différencie de la même manière les Huntleyinées des Bolbo- phyllinées et des Maxillariées. Ces caractères tirés de l’inflorescence ont très certainement une grande généralité, comme Pfitzer l'a démontré, mais cependant nous ne croyons pas qu’il en résulte nécessairement une grande valeur taxinomique. Dans les Orchidées à tubercules aquifères ou à pseudo-bulbes, l’inflorescence naît soit à la base des pseudo-bulbes, soit à leur sommet. Les hampes florales portent quelquefois des bractées, et dans l’aiselle de celles-ci des bour- geons axillaires dormants. Les jardiniers tirent parti de cette observation pour marcotter certaines espèces, notamment les Cœlogyne. La floraison passée, au lieu de couper la tige desséchée du racème, ils détachent les fleurs fanées, mais lais- sent intacte la bractée précédant chaque bouquet de fleurs. Ils recouvrent de compost le racème, en le maintenant abaissé au moyen d'un fil de laiton recourbé en forme de crochet. Au bout de peu Fig. 60. — Jso- chilus linearis R. BR.: 4 facies: Bet c labelle et colonne; D pol- linies. de temps, une pousse apparaît à côté de l’ancienne bractée : ROLE chaque racème donne ainsi de deux à trois pseudo-bulbes. Fig. 61, — Spi- yanthes aesti- valis RicH. Direction des inflorescences. — La position érigée ou pendante du racème varie selon les genres et, dans un même genre, selon les espèces. Au lieu de s'élancer, un grand nombre de hampes s'inclinent vers le sol, entraînées par le poids des boutons _et des fleurs. Par suite de l'allongement de la hampe, elles pendent sous les feuilles, parfois même au dessous de la plante. Le règne végétal présente peu d'inflorescences aussi étranges que celles des Sfanhopea et des Acineta (fig. 65) : leurs racèmes naissent à la base des pseudo-bulbes et se dirigent verticalement de haut en bas. Cer- tains Masdevallia de la section des Saccolabiées (M. bella, Carderi, Chestertonti, etc.) présentent un phénomène analogue. Fig. 62. — Megacli- Durée de l'inflorescence. — La durée de l’inflo- rescence varie d’après les genres et selon les espèces : tantôt le racème ne survit guère à la dernière fleur; tantôt l’inflorescence est péren- nante et porte chaque année de nouvelles fleurs, comme chez plusieurs Phalaenopsis, chez les Masdevallia tovarensis, Ephippium, infracta, maculata, etc. Nombre des fleurs. — I1 y a des différences aussi considérables quant au nombre des fleurs portées par les grappes : certaines ne portent qu’une seule fleur épanouie, comme la plupart des Cypripédinées. En général toutefois, plu- sieurs fleurs s’ouvrent en même temps. Les épis cylindriques des Orchis portent un grand nombre de petites fleurs. L’Arpophyllum car- dinale en a plusieurs centaines; le Platyclinis glumacea (fig. 63) émet un racème chargé de mium maximum; Minuscules fleurs odorantes comme le foin A port; 8 fleur; c one paleacea DE, HeUE: fraîchement coupé. Citons encore comme exem- ple de floraison très abondante certains Onci- dium : leurs inflorescences souvent fort longues courant au loin — 103 — à travers les branches des arbres qui servent de support à la plante, enlaçant les unes, évitant les autres, se ramifiant à des Fig. 63. — Grappe du Platyclinis glumacea. intervalles fort variables, portent un nombre consi- dérable de fleurs, plusieurs centaines parfois. Signa- lons entre autres l’Oncidium varicosum et sa variété Rogiersii (fig. 215); l'Oncidium incurvum, dont les racèmes atteignent plus de deux mètres ; l'Oncidium trichodes, aux nombreuses fleurs charmantes mélan- gées de jaune d'or et de vert mousse; l’Oncidium ornithorhynchum, dont une plante cultivée par un amateur bruxellois portait 132 fleurs! Le pot contenant la plante n'avait que o"15 de diamètre. Hampe prolifère. — Le racème est prolifère dans un certain nombre d’espèces : celles qui offrent le plus souvent ce curieux spectacle sont les Phalaenopsis amabilis, P. Luddemanniana, P. Schilleriana, P. Stuartiana, Oncidium abortivum, ©. Papi- ho, etc., Angraecum Leonis, Phajus grandifolius, etc. CO PTRENRS FLEUR DES ORCHIDÉES. I. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA FLEUR DES ORCHIDÉES. — Dès le début de notre étude des Orchidées, nous avons fait connaître les caractères généraux de leur fleur. Ce sont, en effet, des caractères tirés de cet organe qui les définissent et qui nous ont donné leur diagnose. Nous avons même alors opposé les uns aux autres, les grands traits de la fleur de l’Orchidée monandre et ceux de la fleur des Cypripédinées ou Orchidées diandres. Nous avons vu que la fleur de l'Orchidée monandre est caractérisée par : a) un ovaire infère; b) un périanthe à six pièces; c) un gynostème; d) la zygomorphie de l’androcée et de la partie supérieure du pistil; e) les pollinies; f) l'ovaire uniloculaire avec un placenta pariétal. Le périanthe a six pièces : les trois pièces plus extérieures sont dites très improprement sépalaires, par opposition aux trois autres pièces intérieures dites pétalaires. Ce périanthe est zygomorphe, c’est-à-dire symétrique par rapport à un seul plan. Des trois sépales, l’antérieur est souvent plus important que les latéraux. La pièce pétalaire postérieure ou fabelle, différant des autres par sa configuration, son ampleur ou sa consistance, imprime au périanthe sa zygomorphie. Par une torsion de 180° de la région ovarienne, le labelle, qui est postérieur à l'origine, se trouve amené contre la bractée ou petite feuille à l’aisselle de laquelle la fleur est apparue. Les exceptions qu’on rencontre là + DÉS RSS résultent généralement d’une torsion plus forte; l'ovaire subis- sant, par exemple, une torsion de 360°, le labelle est ainsi ramené en arrière de la fleur. Si dans la description théorique, nous devons ne pas tenir compte de cette torsion de l’ovaire, au contraire nous aurons soin d’en tenir toujours grand compte dans les figures et dans l’examen que nous ferons des formes florales. Au centre de la fleur s'élève la colonne du gynostème, résultant de la coalescence de l’androcée et de l'organe stylaire. Fig. 64. — Dendrobium (Eudendrobium) Dalhousianum Roxs. et D. (Desmotrichum) densiflorum WaLz. Chez l’Orchidée monandre, l’androcée est réduit à une seule étamine, qui correspond à l'étamine antérieure du verticille externe des autres Monocotylédones. Cette étamine peut se montrer soit couchée sur le sommet apparent de la colonne, soit dressée sur le sommet de celle-ci. Cette étamine unique, très grande, est le dernier reste d’une phalange staminale localisée dans la partie antérieure de la fleur. Par suite d’une inégalité de développement des deux faces de la colonne stylaire, inégalité qui est particulièrement accentuée — 106 — au-dessus de l’insertion de l'étamine, le sommet organique du : gynostème occupé par le stigmate se rejette vers la face posté- rieure, du côté du labelle par conséquent, et vient se placer dans le prolongement de l’arête postérieure du gynostème. Le stig- mate est donc latéral et postérieur. Des trois lobes stigmatiques, deux seulement, les lobes stigmatiques latéraux et postérieurs sont utilisés comme organes collecteurs du pollen. Le troisième lobe stigmatique, ou lobe antérieur, est || transformé en un organe bizarre, spécial, | ayant comme fonction de produire la | matière adhésive chargée de fixer les mas- ses polliniques à l’insecte qui en assure le transport : ce lobe stigmatique transformé a reçu le nom de Rostellum. Chez les Cypripédinées, la phalange sta- minale qui intervient dans la constitution du gynostème présente une grande pièce postérieure, étalée en bouclier, que l’on homologue à l’étamine unique des Orchi- ; dées monandres et dont on fait un stami- node. Attachées sur le staminode, symé- triquement placées par rapport au plan antéro-postérieur de la fleur, sont deux étamines peu volumineuses, qui produisent du pollen l’une et l’autre. Celles-ci corres- pondent aux étamines latérales du verticille Fig. 65.— Acineta superba staminal interne des autres Monocotylé- R f 7 CHB, I. dones. La présence de ces deux étamines fait des Cypripédinées des Orchidées diandres. La partie du gynostème des Cypripédinées placée au-dessus de l'insertion des étamines se recourbe en arrière, par une inégalité de développement de ses deux faces, la face antérieure croissant plus que la face postérieure. Le stigmate devient donc encore latéral et postérieur. Les trois lobes du stigmate des Cypripédinées remplissent tous trois le rôle d’organe collecteur du pollen. Bien qu’il soit plus grand que les autres, le lobe stigmatique antérieur des Cypripedium n’est pas encore trans- formé en rostellum. Dans les deux groupes d’Orchidées, l'androcée et la partie supérieure du pistil sont très profondément zygomorphes. C’est à la fois cette zygomorphie profonde de l’androcée et du gynécée des Orchidées, et la coalescence de la phalange staminale avec l’organe stylaire qui définissent l’ensemble appelé Orchidées, bien plus que la zygomorphie du périanthe. La masse du pollen secrété par les anthères demeure agglo- mérée en grosses masses, ou tout au moins en grains composés chez les Orchidées monandres, Chez les Cypripédinées, le pollen forme une masse visqueuse, dans laquelle les grains sont isolés. L’ovaire est uniloculaire avec placentas pariétaux chargés de petits ovules anatropes bitégumentés chez les Orchidées monan- dres. Chez les Cypripédinées, les carpelles sont fermés à des degrés divers, et la position des placentas suit les divers modes de fermeture des carpelles. Nous avons résumé tous ces caractères dans les diagrammes (fig. 11 et 15); nous devons étudier actuellement plus en détail ces fleurs si curieuses. Nous commencerons notre étude par la fleur des Cypripédinées, qui sont les moins nombreuses. II. MODIFICATIONS QUI ACCENTUENT LES CARACTÈRES DE LA FLEUR DES CYPRIPÉDINÉES ET EN PARTICULIER SA ZYGOMORPHIE. — La zygomorphie des fleurs des Cypripédinées est très profon- dément accentuée, et toutes les pièces contribuent chacune pour leur part à l’accentuer. Le sépale médian forme une grande valve supérieure, dont les dimensions surpassent celles des sépales latéraux. Ce sépale médian peut se différencier davantage et prendre la consistance, la coloration, en un mot l’aspect d’un grand pétale antérieur, comme dans les Paphiopedium villosum, var. Boxalli atratum (fig.66), P. Argus (fig. 67) et en général dans tous les Cypripèdes cultivés. La fleur semble de prime abord présenter, outre le labelle, trois grands pétales spathulés, velus sur leurs bords et marqués à leur face interne de taches brunes ou blanches qui tranchent sur le fond vert de l’organe. La plus grande de ces lames, celle qui est en haut quand on regarde la fleur, est le sépale médian (fig. 67) devenu pétaloïde. Les sépales latéraux, en forme de valves triangulaires, sont symétriques l’un de l’autre — 108 — et plus petits que le sépale médian. Ils sont tournés vers le bas de la fleur. C’est avec ce facies qu’on les rencontre chez le Cypri- pedium arietinum (fig. 13, A). Pour leur part, même à cet état, ils contribuent à la zygomorphie du périanthe. Ils accentuent beaucoup cette zygomorphie, quand ils deviennent coalescents Fig. 66. — Paphiopedium villosum, var. Boxalli atratum. par leurs bords les plus rapprochés du plan de symétrie de la fleur (fig. 68). Lorsque les sépales postérieurs sont ainsi con- crescents, ils forment une sorte de grande valve triangulaire inférieure, à sommet souvent bifide, comme dans le Cypripedium japonicum (fig. 13, B). Cette valve inférieure, qui représente une pièce double, peut être plus grande que la valve supérieure. Elle est divisée en deux parties symétriques par le plan antéro- postérieur de la fleur. La concrescence des deux sépales posté- rieurs peut être poussée à ce point, que la valve inférieure a un sommet indivis comme dans le Paphiopediuin concolor (fig. 13, C). Les pétales latéraux sont encore des valves étroites chez le Cypripe- dium arietinum. Ils sont symétriques l'un de l’autre et diffèrent des sépales par leur moindre largeur. Dans le Cypripedium japonicum, ces pétales latéraux, relativement larges, Be 67 —PoikioMiiire Areas. ont leur face interne marquée de sépale supérieur. points colorés; chez le P. concolor (fig. 13, c), ils prennent une consistance différente des pièces externes et d’autres couleurs. Dans les Paphiopedium Argus (fig. 69), P. villo- sum, var. Boxalli (fig. 66), P. barbatum (fig. 12), P. Lawrenceanum (fig. 70) etc., ils affectent la forme de grandes lames spathulaires de con- sistance charnue, couvertes des taches brunes, marron; ils sont souvent glanduleux et velus sur les bords. La croissance de ces pétales latéraux est relativement tardive par rapport à celle des autres pièces du périanthe. Chez le Paphiopedium caudatum (fig. 71), au moment de l'ouverture de + ee la fleur, ces pétales latéraux apparaissent comme Rens. f, sépale deux petites lames tenues, étroites: on dirait des 17#rieur. cordelettes : elles s’élargissent et s’allongent rapidement, puis plus tard elles continuent à croître, mais plus lentement. Leur croissance se prolonge pendant toute la durée ee = <=. de la fleur. Ils atteignent parfois o®:55 de lon- gueur. En quatre-vingt- dix heures, j'ai pu con- Fig. 69. — Paphiopedium Argus, pétale latéral. stater une croissance de o"40. Les Paphiopedium (Uropedium) caudatum var. Lindeni, P. laevigatum, P. X grande (fig. 218), TOR P. X Ellotianum (fig. 219) P. longifolium, etc. doivent à ces pétales allongés, le caractère original et la très grande élégance de leurs fleurs. _ Le caractère le plus saillant de la fleur des Cypripédinées réside dans son labelle en forme de sabot. Qu’on se représente une grande lame (fig. 72) pincée à la base, s’élargissant ensuite, Fig. 70. — Paphiopedium Lawrenceanum. et se recourbant vers le haut en formant un gobelet allongé, dont l'ouverture est à la partie supérieure. L’ensemble rappelle un peu ces sabots chinois à bout redressé. Les dessins ornant la surface du sabot végétal sont très variables; il en est de même de la forme de l'embouchure, en général très rétrécie par le reploie- AU — ment des bords du labelle. Ce grand labelle, insér a — = — — à À ESS CZ D Rs / T Fig. 71. — Paphiopedium caudatum Prirz. LA é à peu près = LhNA = au centre de la fleur, pend vers le bas. Il est divisé en deux moitiés symétriques par le plan antéro-postérieur de la fleur. Fig. 72. — Labelle de Cypripédinée. Vue de face. Coupe longitudinale. Dans toutes les Cypripédinées, le gynostème présente la con- stitution type que nous avons décrite. Le staminode, courbé à angle droit, montre, quand on regarde la fleur par \ devant, un grand écusson de forme très s s variable qui cache les étamines fertiles et Fig. 73. — Vue latéraleet |. stiomate. Cet écusson ferme l'em- directe de l'extrémité du k gynostème du Paphiope- bouchure du labelle, mais en laissant à dium barbatum; a an- : , : x fhère: sé staminode. droite et à gauche un couloir par out s plaque stigmatique. insecte peut pénétrer dans la cavité du labelle. Toutefois, il ne pourra entrer ni sortir sans frotter les anthères contre les étamines et s’engluer de leur pollen visqueux. Ce dispositif a donc pour but d’assurer la dispersion du pollen par les insectes. Il est rare de voir le staminode se réduire à une languette herbacée, et plus rare encore de le voir remplacé par une étamine fertile comme Brongniart l’a signalé dans un Uro- pedium : ce sont là des modifications régressives. Au point de vue de la forme de la fleur, le gynostème a peu d'influence, Seul son staminode simulant un stigmate immense intervient dans cette forme. Les variations du staminode portent sur sa forme plus ou moins allongée. Il convient aussi de signaler PE VITE "UVA YLOUAAAON NAI(HIAIONMAVd YIEAVN ti VA VAOH131009 MWNIQGIFdIHdAI HAHONVHLE LA HOT AHOLTOOILHONT A4 ADAM sa très faible viscosité est compensée par la puissance adhésive du pollen. L'’ovaire légèrement renflé intervient un peu, mais très peu, dans l’aspect général de la fleur des Orchidées diandres; il se confond avec le pédicelle. Nous connaissons les variations de Fig. 74. — Paphiopedium villosum Prirz. la fermeture des carpelles dans les trois genres Cypripedium, Paphiopedium, Selenipedium : il n'y a pas lieu d'y revenir. III. ÉTUDE SPÉCIALE DES DIVERSES PARTIES DE LA FLEUR DES ORCHIDÉES MONANDRES. — Le plan de la fleur des Orchidées monandres est invariable et la forme à laquelle il répond est des plus différenciée. Nous devons donc trouver chez ces plantes des formes de fleurs dominantes, qui nous permettront à pre- mière vue, avant toute analyse de la fleur, de les rapporter aux 8 Orchidées, tout comme une fleur à aspect de Gueule de loup nous fait penser aux Personées, tout comme une fleur bilabiée présente à l'esprit une Labiée. Ce n’est là évidemment qu’une première impression; il faut la contrôler; mais tous ceux qui s'occupent de botanique, connaissent la vive et profonde impres- sion produite par ces airs de famille de toutes les fleurs d’un groupe naturel à caractères positifs bien définis. Tel est le cas des Orchidées. Comme les Orchidées monandres, en nombre extrêmement considérable, forment un groupe dominant dispersé sur tout le globe, il faut s’attendre à y rencontrer les modifications les plus étendues du type floral. Ces modifications existent; elles sont très nombreuses, mais beaucoup de ces formes dérivées sont mono- génériques ou paucigénériques. Dès lors, bien que très caractéri- sées, elles ne permettent pas d'établir de grandes coupes parmi les Orchidées monandres. Nous les étudierons cependant, en faisant connaître les formes d’ensemble que la fleur peut présenter. Certaines autres modifications de la fleur s'appliquent simul- tanément à un plus grand nombre de genres, à tout un groupe comparable à une tribu : tel est le caractère des grands sépales, commun à toutes les Pleurothallidées; mais comme nous voyons ce caractère des sépales dominants réapparaître dans d’autres séries, il ne peut donc suffire à lui seul pour définir les Pleuro- thallidées. De même les fleurs en forme de Cattleya, où les fleurs en casque se retrouvent non-seulement dans certains ensembles — les Ophrydées par exemple, s’il s’agit de fleurs en casque, — mais encore dans des groupes bien éloignés de ceux-ci : de là, une presque impossibilité d'apprécier à première vue les affni- tés secondaires d’une Orchidée sur la forme de ses fleurs; — dé là encore, une très grande difficulté pour définir, par la forme de leur fleur, les grandes subdivisions des Orchidées; — de là enfin une accumulation de formes différentes de fleur dans chaque groupe, une difficulté prodigieuse pour trouver des caractères propres à ce groupe et, en désespoir de cause, l’emploi de caractères artificiels! | Dans l’étude à laquelle nous allons soumettre la fleur des. Orchidées monandres, nous étudierons successivement : & le. SR — 115 — gynostème, b les pollinies, c le périanthe, d l'ovaire, et e la gra- dation des caractères de la fleur. a) LE GYNOSTÈME. — Les trois dispositifs principaux du gynos- tème. — Nous distinguons trois grands types dans la manière d'être du gynostème des Orchidées monandres : le dispositif cattleyien, le dispositif ptérostylidien et le dispositif ophrydien. 1° Le dispositif catileyien nous présente un gynostème sur le sommet apparent duquel l’étamine est couchée. La mise en rap- port des pollinies avec la masse adhésive du rostellum s’y établit Fig. 75. — Catileya maxima: À face antérieure du gynostème, après ablation des sépales, des pétales et du labelle: 8 coupe longitudinale. Le labelle fendu en deux est indiqué: c anthère vue en-dessous, montrant les quatre caudicules et leurs masses polliniques; D pollinie isolée, vue de côté, montrant la masse pollinique et la caudicule: 4 anthère; b ressort au sommet de la colonne; p pollinies: r rostellum; s stigmate; co! gynos- tème; Z labelle; # lobe stigmatique fertile; g ovaire. par la partie supérieure de l’anthère. Le gynostème du Caféleya maxima (fig. 75) est un exemple de ce type. 2° Le dispositif ptérostylidien est caractérisé par un gynostème sur le sommet apparent duquel l'étamine est dressée. La mise en rapport des pollinies avec la masse adhésive du rostellum s’éta- blit encore, quand elle se produit, par la partie supérieure de l’anthère. Les gynostèmes du Caleana major (fig. 98) et du Péerosty- lis nutans (fig. 6) en sont de bons exemples. 3° Dans le dispositif ophrydien, l’étamine est dressée sur le — 116 — sommet apparent du gynostème, comme dans le dispositif ptéro- stylidien, mais il diffère de ce dernier par ce fait que la mise en rapport des pollinies avec la masse adhésive du rostellum se fait par le bas des loges de l’anthère. Les gynostèmes de l’Ophrys arachnites, de l'Herminium monorchis, en sont des exemples bien connus. Le gynostème ptérostylidien est manifestement intermédiaire entre les gynostèmes cattleyien et ophrydien. A certains égards, le gynostème ophrydien paraît le plus différencié; c’est lui qui représente le plus haut degré d'élévation organique que les Orchidées monandres aient atteint; le gynostème cattleyien est, au contraire, plus proche de la forme primitive de l’appareil Fig. 76. — G coupe du gynostème de Phajus cupreus; h vide sous l'anthère; f filet; p pollinies; cd caudicules; 7 rostellum; # lobes stigmatiques fertiles; 74 aile du gynostème; w prolongement de l'androclinium; nc face postérieure du gynos- tème; x pollinarium; J coupe longitudinale de la partie supérieure du gynostème de Cochlioda sanguinea BNTH.; a cavité dans laquelle se trouve l'anthère; co pro- longement du connectif; g masse adhésive; K pollinarium, vu de face; L pollina- rium, vu de profil. sexuel. Nous étudierons successivement les trois types de gynostème et leurs principales modifications. Orchidées acrotones et basitones. — Au lieu de considérer tout l’ensemble du gynostème, comme nous l'avons fait jusqu'ici, n’envisageons que la mise en rapport des pollinies avec la masse adhésive du rostellum; nous distinguerons deux types d'Orchi- dées monandres : les Orchidées acrotones, où la mise en rapport du pollen et de la masse adhésive se fait par le haut de l’anthère, et les Orchidées basitones, où la mise en rapport des pollinies et de la masse adhésive se fait par le bas de l’anthère. Les Orchi- dées basitones ont le gynostème ophrydien; les Orchidées acro- — 117 — tones ont un gynostème soit cattleyien, soit plus rarement ptérostylidien. Le gynostème cattleyien et ses principales modifications. — Prenons comme premier exemple le gynostème du Phajus cupreus (fig. 76, &). Ce gynostème nous montre une courte colonne convexe à sa face antérieure, concave à sa face postérieure, bordée par une expansion aliforme à l'union de la face convexe et de la face concave. En haut et en avant, nous voyons une étamine; celle-ci est couchée horizontalement au-dessus d'une dépression ou chambre qui sépare la partie stigmatique du gynostème de la phalange staminale (4). L'étamine se compose d’un court filet (f), attaché à une lame qui prolonge la région antérieure ou dorsale du gynostème(1). La lame dorsale du gynostème s'arrête au point d'insertion de l’étamine, tandis qu'elle se prolonge latéralement sous forme d'auricules; celles-ci se continuent directement avec les ailes marginales du gynos- tème. Cette sorte de rempart membraneux qui abrite l’étamine, limite une chambre dans laquelle celle-ci est couchée : c’est le Clinandrium de Richard (2). Dans le Phajus cupreus, la membrane du clinandrium est incisée au point où vient s'attacher le filet staminal. Outre le filet, l’étamine comprend une anthère à quatre sacs polliniques (fig. 76, H), disposés en deux paires : une paire à droite, une paire à gauche de la surface de symétrie de l'éta- mine. Les sacs polliniques sont placés sur la face de l’étamine voisine du style. L'anthère est introrse, comme disent les bota- nistes. Le connectif de l’anthère, c’est-à-dire la partie stérile qui fait suite au filet et qui semble le prolonger dans l’anthère, s'étend au-dessus des sacs en une sorte de petit bec ou de pointe. A l’inverse de ce qui se passe chez les autres Monocotylédones, (1) Il ne faut jamais perdre de vue que, par suite de l'orientation des parties de la fleur, la face dorsale du gynostème est placée en avant de la fleur, et sa face ventrale en arrière du côté postérieur. (2) Par abréviation, le savant orchidologue Pftzer emploie souvent ce mot, dans son exposition des caractères génériques, pour indiquer la membrane marginale qui limite le clinandrium au sommet du gynostème. Ainsi Pftzer dira en parlant des Trichopilia, qu'ils ont un grand clinandrium, et que les Helcia ont un clinanärium incisé ou frangé. — 118 — les sacs polliniques d’une même paire ne confluent pas en une loge; la masse de pollen que chacun sécrète reste ici autonome; c'est une masse composée de deux ovoiïdes juxtaposés. On appelle pollinies ces masses de pollen. Chez le Phajus cupreus, l’ensemble des pollinies est formé par quatre masses semblables, accolées parallèlement. On remar- quera de plus, dans cet exemple, que chaque masse se prolonge à sa face interne et vers le haut de l’anthère par une masse gommeuse concrétée, qu’on appelle caudicule (fig. 76, cd). Ces caudicules s’avancent sur le dos du rostellum presque jusqu’à sa pointe, n'étant séparées du rostellum (7) que par une mince membrane qui cède au moindre effort. Le stigmate (#) est placé sur la face postérieure concave du gynostème, vers le haut de cette face : c’est une dépression demi- elliptique, dont la courbure est en bas, le diamètre en haut. Dans cette dépression est un tissu visqueux, gluant, très adhé- sif, sur lequel le pollen germe rapidement dès qu'il y est déposé. Au-dessus vient le rostellum (r), sorte de languette ou de lame dont le bord sécrète, chez d’autres Orchidées, une matière visqueuse qui sera la matière ou masse adhésive (1) avec laquelle les caudicules entrent en contact. L’attache du filet à l'anthère est rétrécie, fragile; aussi l'enlèvement des pollinies est-elle accompagnée de la chute de l’anthère. Dans cet exemple, les caudicules sont donc placées vers le haut des pollinies; c’est du côté du sommet de l’anthère que la pollinie entre en rapports avec la masse adhésive. — Le Phajus cupreus est donc acrotone et son anthère est caduque. — La mise en rapport des pollinies avec la masse adhésive peut se faire d’une façon sensiblement différente chez les Orchidées acrotones. Prenons comme second exemple de gynostème cattleyien, le gynostème du Cochlioda sanguinea (fig. 76, J). Ce gynostème, à peu de chose près, a la même configuration que celui du Phajus cupreus. La concavité de la face postérieure (4) est moins accen- tuée, l'aile marginale qui sépare les deux faces, n’existe pas chez le Cochlioda. La partie de la région dorsale qui formait (1) On appelle souvent cette masse adhésive du nom de rétinacle. Dans le Phajus cupreus, cette masse adhésive est nulle. lame au-dessous de l'insertion du filet chez le Phajus, fait défaut -chez le Cochlioda: la chambre sous-staminale se réduit donc à une dépression qu'emplit exactement la partie fertile de l'anthère. Chez le Cochlioda, l’anthère est encore couchée sur le sommet apparent de la colonne, et son connectif se prolonge en une longue pointe (co). Le prolongement ailé de la face dorsale du gynostème au-dessus du filet ; E (w) est très grand, continu, non incisé en son milieu. Les mas- ses poiliniques (p) sécrétées par les sacs polliniques d'une même paire, confluent presque complétement en une masse Fig. 77. — Comparettia macroplectron unique; on remarque toutefois Ress. f.; 4 fleur; 8 labelle. un sillon correspondant à la lame qui séparait primitivement les deux sacs d'une même paire. Ce sillon est toujours visible près de la pointe de chaque pollinie (Kk, p). Ces pollinies sont renflées en bas, pointues en haut : elles n'ont pas de caudicules visibles, leurs fila- ments élastiques demeurent cachés dans le sillon et ne se prolongent pas en avant de la pollinie. Toutes proportions gardées, la partie supérieure du gynostème du Cochlioda est beaucoup plus large que celle du Phajus. Ses pollinies sans caudicules sont donc ici très éloignées de la masse 7 Fig. 78.— Z'ygostates cor- adhésive du rostellum. Le rostellum du y»wfa Loz.: 8 pollinarium. Cochlioda ne forme pas une languette très apparente comme celui du Phajus ; c’est une sorte de talus abrupt (r) qui surplombe le stigmate, et dont la face libre est glandulaire. Cette face libre produit la masse adhésive (g), qui est ici une sorte de grand disque triangulaire, dont la pointe est dirigée en bas, et dont la base masque le bord supérieur du rostellum. L'union des deux pollinies à la masse adhésive se fait par une lame triangulaire épaisse (sp), convexe en dessus, concave en dessous, dont la pointe est appliquée au milieu du bord supérieur de la masse adhésive qui regardait l’anthère. La base de cette lame d'union des pollinies à la masse adhésive, s’applique contre le sommet A) même des loges de l’anthère, de telle sorte que dès que ces loges s'ouvrent, le sommet ou pointe des pollinies touche la lame de jonction. Comme ordinairement cette lame qui unit les pollinies à la masse adhésive affecte la forme d’une baguette ou d’un stylet, nous la désignerons sous le nom de séylet(r). Ce stylet est une membrane détachée dans la partie superficielle du gynostème, grâce à une gélification partielle des parois cellulaires sous-jacen- tes (z). Ce mode d'union des pollinies à la masse < K Ÿ NN NT SR adhésive par un stylet est un fait qui nous Fig. 79. — Ornithocephalus grandiflorus Loi. paraît marquer une A fleur ; B coupe longitudinale de la fleur. accentuation de la dif- férenciation de la plante dans le sens Orchidéen. Très répandu parmi les Orchidées acrotones, surtout parmi les plus diffé- renciées de celles-ci, nous estimons que ce caractère a une véritable valeur comme indication de filiation de ces Orchidées, bien plus que la préfoliation de leurs feuilles ou que leur mode de ramification. Le fait que dans presque toutes les grandes divi- sions actuellement admises chez les Orchidées acrotones, nous voyons ce caractère si spécial du stylet se répéter et se repro- duire dans les formes élevées de id IR | 1 Fig.80o.— Bletilla hyacinthina Rcus. f: À fleur: B gynostème vu par sa Chaque groupe, nous semble mon- on pcype trer que les divisions basées sur la ramification et sur la préfoliation sont essentiellement artifi- cielles, et vont à l'encontre de la marche qui a été suivie dans la filiation des Orchidées. On appelle pollinarium l'assemblage formé par les pollinies, le stylet et la masse adhésive (fig. 82, B et fig. 83, c); le pollinarium peut se réduire aux pollinies et à la masse adhésive, ou même (1) Pfitzer la désigne par les mots stipes, Stielchen. id 10 simplement aux pollinies. Lors de l’enlèvement du pollinarium, il en résulte une échancrure ou au moins un sillon dans le rostellum. Cette particularité est quelquefois employée dans la classification. Naturellement par arrêt de déve- loppement ou par atrophie, le stylet peut manquer, les caudicules peuvent ne pas se former, la masse adhésive n’est pas sécrétée, le rostellum lui même disparaît. La disparition du rostellum est l’indication d'une dégra- dation profonde. Les genres dans les- quels elle se présente, comme chez le Cephalanthera, sont pour nous entrés dans la période de décadence des caractères orchidéens. Cette manière d’être du gynostème Fig.S1.— Epidendrum ciliarel..: cattleyien, qu'elle donne d’ailleurs 4feur: scoupe longitudinale du k , . ÿ gynostème; c gynostème vu par naissance à un pollinarium sans stylet sa face postérieure; sm sépale E : . x 5 médian ou antérieur: s] sépales ollinarium à RÉ ou à un p an stylet, est latéraux; fm pétale médian ou extrêmement répandue chez les Orchi- postérieur: p] pétales latéraux; : . asp éperon axial; nc canal sty- dées acrotones, dont la très grande Re 5 majorité montrent cette disposition ou ses formes dérivées. Nous la trouvons dans les Cattleya (fig. 75), les Odontoglossum (fig. 55, Ÿ A, D), etc. et nous constatons chez » presque toutes ces plantes une tendance manifeste à courber l’en- semble de la colonne, de manière à tourner sa concavité vers le labelle. Comme petites modifications de ce gynostème type, nous rencon- sm\ trons en premier lieu des gynos- tèmes remarquables par leur ros- Fig. 82. — Coryanthes maculala tellum prolongé en longue pointe, Hook. 4 fleur; 8 pollinarium. sur laquelle s’étend un prolongement filiforme du connectif. Tel (1) Dans toutes les figures de fleurs, ces lettres conservent la mème signification. M PI est le cas du Comparettia macroplectron (fig. 77) et à un degré beaucoup plus accentué celui du Zygostales cornuta (fig. 78) et de l'Ornithocephalus grandiflorus (fig. 79). Cette dernière plante doit même son nom générique à la ressemblance de son gynostème avec une tête d'oiseau. D'ailleurs dans le Zygostates et l’Ornithocephalus, la colonne se raccourcit au point que le stisomate devient basilaire. Une seconde modification, qui n’est aussi que l’accentuation d’un caractère déjà existant, est le grand clinan- ” À @ drium de l’Huntleya meleagris, du Tri- Fig. 83. — Notylia bipartita Rcus.f.; Afleur; cpollinarium, l’Helcia sanguinolenta (fig. 56,E), dont chopilia marginata (fig. 56, B) et de le bord est si élégamment frangé. Si le haut du gynostème au lieu d’être horizontal s’élève en talus vers la face antérieure, l'insertion de l’'étamine est sur- élevée en quelque sorte, et l’anthère semble pendre sur ce talus la tête en bas. Nous voyons de bons exem- ples de cette manière d’être dans Plesione lagenaria (fig. 58, c), dans Cœlogyne spe- ciosa (fig. 58, E), Thunia Marshalliana (fig. 28, c), Bletilla hyacinthina (fig. 80), Neogyne Gardneriana (fig. 211), Epiden- drum ciliare (fig. 81). Dans les fleurs hermaphrodites et mâles du Catasetum laminatum (fig. 88), c’est-à-dire dans les très curieuses fleurs à forme de Myanthus de cette plante, le gynostème se prolonge dorsalement en une lame terminée par Fig. 84. — Thecostele Zol- ; SE - lingeri Rous. f.: A fleur: Une longue pointe; l’étamine pend de cette 8 coupe longitudinale de 55e a tête en bas. La masse adhésive est la colonne; c pollina- hi rium. presque verticale, mais cachée contre la face stigmatique du gynostème. Les bords du gynostème se pro- longent en deux pointes qui se dirigent de haut en bas; elles sont d'une sensibilité extrême. Dès qu’on les touche, le pollina- rium est projeté au loin. On nomme ces prolongements antennes (fig. 88, at). Leur sensibilité n'est pas toujours égale : tandis = . cédé DE — 123 — que toutes deux sont également sensibles chez le Catasetum ma- crocarpum, l'antenne droite des C. saccatum et C. laminatum (fig. 88) est beaucoup plus sensible que la gauche. Chez le Mormodes Ocannæ (fig. 221), l’élévation du haut de la région dorsale du gy- nostème est encore plus considérable. Un bien petit nom- bre de gynostèmes se font remarquer par leurs lobes stigma- tiques collecteurs de- venant indépendants Fig. 56. — Acanthe- | RES phiphium javant- | : et très spécialisés. cum BL. coupe Fig.85.— Phajus Blumei Lo, C té DE longitudinale de la coupe longitudinale de la € Caractére, qui In- fleur: f pied du fleur. dique pourtant une gynostème. différenciation plus accentuée, reste à l’état de simple caractère générique chez les Orchidées acrotones. Exemples : Gymnochi- lus, Vrydagzynea gracilis, Sophronitis. Le long gynostème du Coryanthes maculata (fig. 82, e) est Fig. 87. — 8 Lissochilus Horsfallii ; c pollinarium; » Geodorum fuca- tum Lor., gynostème et labelle; E Cyrtopodium Andersons R. BR; F fleur du Govenia liliacea Loi: c gynostème et labelle. remarquable par la courbure de sa partie supérieure, rendant horizontale son extrémité, et la présentant sur le trajet que doivent forcément suivre les insectes sortant de cette fleur. Dans le Notylia bipartita (fig. 83), le haut du gynostème s'infléchit aussi assez fortement vers le sépale médian, redressant ainsi la direction de l'étamine, puisqu'il s’agit d’une fleur ouverte pur f A Fig. 88. — Catasetum laminatum Loi. Fig. 89. — Batemania Col- (forme Myanthus); A fleur; 8 coupe du leyi LpL., A coupe de la gynostème; at antennes; © gÿnostème fleur; 8 pollinarium; pm» la- vu de face. belle; f pied du gynostème. dans un plan vertical. Chez l’Haemaria discolor, le gynostème Fig. oo. — Eriopsis rutidobulbon Hook.; À la plante; 8 gynostème et labelle; c anthère; », E pollinarium. est tordu de façon à le rendre disy- métrique. Le dos de l’anthère est amené en avant de la fleur, -etson bec est relevé un peu vers le haut. Le gynostème du Thecostele Zollin- geri (fig. 84), ac- centue lazygomor- phie de la fleur en se ployant en ge- nou vers le tiers de sa partie in- férieure. “Pare procédé, la région stigmatique (c) se trouve très à découvert. Comme chez la Sauge de nos prés, le stigmate se présente à l'embouchure d'une sorte de gouttière glandulaire formée par la base du labelle. Une modification beaucoup plus fréquente du gynostème consiste dans le prolongement de sa région basilaire en une sorte de lame ou talus épais, en bas du- quel est placée l'insertion du la- belle. On donne à ce prolongement le nom de pied du gynostème (Saülen- fuss). Nous le trouvons avec des degrés de déve- loppement divers chez les Phajus Blumet, où il Fig.o1.— Zygopetalum Mackayi Hook., fleur vue de face. participe à la formation de l'éperon (&g. 85), Acanthephippium javanicum (fig. 86), Cyrtopodium Ander- soni (fig. 87, E), Govenia liliacea (fig. 87, F), Lycaste Cobbiana (fig. 183), Batema- nia Colleyi (fig. 89), Eriopsis rutidobulbon (Gig.90), Zygopetalum Mackayi (fig. 91 et 91°). Chez le Gongora tricolor (fig. 92), le pied du gynostème, très différencié, forme une baguette verticale portant en haut le labelle et latéralement deux sépales latéraux triangulaires (s/) rejetés en arrière, très joliment tachetés. Dans | l'Acrides Vandarum (fig. 93), non seu- DV dope J lement les sépales latéraux (s/) viennent gitudinale de la fleur; 5 gy- Es | À nostème vu de face: c, D polli- s'insérer sur le grand pied styliforme, narium va de face et de dos: mais les pétales latéraux (p/) y descen- Pi dugynostème; d callus. dent à leur tour. En même temps, le pied participe à la formation d'un grand éperon labellaire (sp). — 126 — Ce développement du pied de la colonne de l'Aerides Vanda- rum (äg. 93) n’a d’équivalent que celui du Drymoda picta (fig. 10). Fig. 92.— À Fleur de Gongora tricolor Rcus. f.; B polli- L’hypertrophie du pied a pour effet, dans cette fleur, de projeter loin de la colonne toutes les pièces postérieures du périanthe. Toutes choses égales, chez les Orchi- dées acrotones, l’existence d’un prolon- gement basilaire au gynostème marque une différenciation plus élevée que l’ab- sence de cet organe. Un certain nombre d’Orchidées acro- . A nium; © coupe transversale tones nous montrent, de même que le de l’hypochilium (h). Drymoda, de grandes expansions lamel- laires (fig. 10, y), appelées stélidies ou auricules quand on ne veut Fig.93.— Fleur d'Aerides Vandarum Rcus. f. pas préjuger leur nature morphologique, staminodes quand on y voit des restes d’étamines avortées. Au point de vue des stélidies, l’Arundina pentandra mérite une mention toute particulière. Tandis que dans les genres Thunia, Bletilla, et dans l’Arundina bambusifolia même, nous trou- vons le gynostème type de l’Orchidée acrotone, l’Ayundina pentandra — et c’est le principal caractère qui différencie cette espèce — présente, outre son étamine normale, deux étamines si pr Fig. 94. — Fleur d Periste- ria elata Hook., vue d face. et forme une sorte de latérales symétriques l’une de l’autre, insérées sur la colonne, et de plus deux autres étamines latérales placées à droite et à gauche de la colonne. Cinq des étamines du type normal des Monocoty- lédones sont donc représentées chez cette espèce : l’étamine antérieure externe, les étamines latérales internes et externes. e Lorsque le gynostème cattleyien devient très court, il s’élargit souvent demi cylindre ou de coque, dont la région: stigmatique occupe toute la face postérieure de la colonne. Généralement alors les auricules ou stélidies sont très dévelop- pées : tel est le cas du Peristeria elata (fig. 94), où la face stigmatique du gynostème figure une sorte de coupe. Tel est le cas aussi du Trichocentrum albopurpureum (fig. 95); mais chez ce dernier, la colonne ne se prolonge pas en pied. C’est dans la ravissante petite fleur de Drymoda picta (fig. 10), que cette disposition apparaît au plus haut degré; les stéli- dies deviennent très grandes et sont tachetées de couleurs vives. En même temps, le pied de la colonne prend, eu égard à la taille de la plante (0"04), des dimensions gigantesques. Chez un très petit nombred’Orchidées - à gynostème cattleyien, le stigmate se nn montre basilaire, alors que la partie 4 few; 5 coupe longitudi- ‘ nale du gynostème et de rostellaire est encore suffisamment haute l'éperon: c pollinarium. pour donner un gynostème tant soit peu élevé. Exemple : Zygo- states cornuta, Chytroglossa. Quand la colonne devient ainsi très courte, il en résulte souvent un redressement de l’anthère. La région collectrice du stigmate est parfois alors rendue horizon- tale, Telipogon (fg. 96); le lobe rostellaire devient vertical (8) et l'anthère, demeurant toujours couchée contre la face antérieure de ce rostellum, se trouve relevée vertica- lement. L'’anthère peut se montrer relevée sous ig. 96. — Telipogon sp. N Pr1IZz.; 4 fleur d'appa- transformant en une sorte de corne à ,.e PM nee embouchure presque horizontale, comme 2 Srnostème vu de pro- à fil; c gynostème vu d'en chez le Cirrhaea dependens (fig. 97). Dans hat. ce cas, le lobe rostellien devient extrêmement petit et se consacre tout entier à la production de la masse adhésive. L'anthère du + une tout autre influence, le stigmate se Cirrhæa figure une sorte de petite sacoche, dressée contre le dos du cornet sur la face qui regarde le sépale médian. Le gynostème ptérostylidien et ses modifications. — Prenons — 128 — d'abord comme exemple le Caleana major (fig. 98). A première vue, le gynostème présente une grande ressemblance avec celui des Phajus, des Cattleya et des plantes étudiées précédemment. Il ne paraît en différer que par sa grande largeur, qui lui donne un aspect pétaloïde. En l'analysant de plus près, nous y rele- vons cependant une différence profonde, indication très nette d’une autre série orchidéenne encore acrotone(1), les Néot- tinées de Pftzer. Ce qui frappe dans le gynostème du Caleana (fig. 98), c'est qu’au-dessus du stig- mate demi-circulaire, paraît se dresser Fig. 97. — Cirrhaca de- l'anthère, dont la base arrive au niveau pendens Rous. f.; À la fleur; 8 le gynostèmeet du bord supérieur du stigmate. L’anthère (a) sonpied; € pollinarium. pointe son sommet en haut, si on ne tient pas compte de cette condition particulière que la fleur très ouverte des Caleana major tourne son gynostème en bas et son Fig. 98. — Caleana major R. Br. la grande colonne, fortement courbée vers le labelle, est moins labelle très irritable en haut. Le rostellum, ici très réduit, est un caractère particulier du petit groupe des Ptérostylidées, dont fait partie le Caleana. Malgré cette position dressée de l’anthère, la mise en rapport des pollinies et de la masse adhésive se fait par le haut de celle-ci (2). Ainsi, ces plantes restent acrotones: ce sont des acrotones où l’anthère a pris la position dressée, au lieu de venir coucher sa face interne sur le dos du rostellum. Dans les Pterostylis de la section Antennæœa que nous avons pris pour type au début de cette étude, large que chez le Caleana major. Vers sa partie supérieure (1) On peut à la rigueur désigner ce groupe dans son ensemble sous le nom de Néottinées employé par Pfitzer, mais à la condition d’en enlever les Pogo- niéesetles Vanillées, dont le gynostème a manifestement le dispositif cattleyien. Mèëme alors, il y aurait encore des formes de transition entre les deux séries d'Orchidées acrotones. (2) Là où la pollinie n’est pas pulvérulente. seulement, elle émet à droite et à gauche une expansion lamel- laire. Chez le Thelymitra javanica (fig. 90, B), le gynostème est très court : par suite de sa brièveté, les deux lobes stigmatiques collecteurs paraissent basilaires. Le lobe rostellien se prolonge en une longue baguette filiforme, qui vient en contact avec la partie supérieure de l’anthère, celle-ci paraissant dressée sur le sommet même du gynostème. Quand les pollinies ne sont pas pulvérulentes, leur mise en rapport avec la masse adhésive se fait par en haut. Les carac- tères essentiels signalés plus haut chez les Ptérostylidées, ceux qui font le gynostème ptérostylidien, se retrouvent donc chez le The- lymitra. Mais cette fleur appelle notre attention sur un autre point : à droite et à gauche de son gynostème, sont deux grandes lamelles Fig. 09. — À Thely- mitra ixioides Sm., fleur; B Th. java- nica BL., gynostè- me et staminodes. ou staminodes qui enveloppent le gynostème et cachent toute sa face antérieure. Sur leur bord posté- rieur, ces staminodes portent une sorte de baguette terminée par un pinceau de poils glandulaires (fig. 99, B). Une autre Néottinée, le Diuris elon- gata (fig. 100), nous montre une ma- nière d’être des pièces du gynostème bien intéressante. On dirait que cette Orchidée n’a pas de gynostème; l'an- thère (a) est libre, dressée, avec sacs polliniques presque marginaux. Le style est libre, dressé, terminé par un stig- Fig. 100. — Diuris elongata € Wis# a A Fig. 107. — À Cœloglossum viride Hart., fleur; 8 Herminium Monorchis L., fleur; C gynostème; D pollinies; E Chamaeorchis alpina Ricx., fleur; Fr Nigritella angustifolia Ricx. côté du rostellum. Comme intermédiaire, on peut citer les Perularia furcescens, Bartholina pectinata et Derümeria squamata, dans lesquels les masses adhésives, à nu sur le rostellum, sont abritées par deux replis provenant de côtés de la base de l’'anthère. Comme petites modifications se- condaires du gy- | hi ll. | (ll Al LU LE nostème ophry- À dien, nous nous bornerons à citer = celles que nous Fig. 108. — Habenaria Bonatea Res. f.; À anthère et montrent les Habe- rostellum vus de côté; B les mêmes vus de face: c coupe > schématique; D pollinies; € Cynosorchis fastigiata NA4714 et les Saty- Lor., anthère et rostellum vus de côté. vium. Chez les Habenaria (fig. 108, A, B), le rostellum (7) prend un très grand développement, tant dans sa partie médiane que latéralement, et ses parties se différencient à un haut degré. Les masses adhésives (g) y sont portées à l’extrémité de baguettes. 1135 — L’anthère (a) coiffe le rostellum comme un capuchon, et tend à s’appliquer sur lui par sa face interne. Les lobes stigmatiques collecteurs (z) sont très isolés : ce sont au moins deux languettes distinctes chez l’H. Bonatea; ce sont deux filaments terminés par une sorte d'entonnoir chez l'H. Gourlieana. Là donc les pièces du gynostème sont à la fois très distinctes et très spécialisées. Dans les Saéyrium, la partie collectrice du stigmate forme un entonnoir, dont l’embouchure redevient horizontale. Comme celle-ci est placée à l'extrémité d'une longue colonne, on ne peut invoquer comme cause productrice, la brièveté de cette colonne. Sur la face antérieure est un talus fortement incliné en avant; l’'étamine est couchée sur ce talus; elle pend par suite la tête en bas, mais en avant. La disparition, dans le genre Safyrium, du caractère tiré de la latéralité du stigmate, semble indiquer bien plutôt un phénomène régressif qu’une disposition primitive. Comme il modifie profondément un des caractères essentiels de l'Orchidée, il convenait de le mentionner tout particulièrement. b) LES POLLINIES. — Il nous reste peu de chose à ajouter à ce que nous avons déjà dit des pollinies. Leur origine est la même que celle du pollen dans toutes les autres Monocotylédones. Chaque glande mâle ou sac pollinique de l’an- thère, produit une masse de cellules épithéliales, qui sont des cellules mâles encore imparfaitement dévelop- pées. Tandis qu'ailleurs, les cellules LD RTE DES Fe ES ue par disparition ou par concrétion des conopsea R. Br; x pollinie lamelles cellulosiques qui limitaient Er er ti leurs cellules mères, donnant ainsi un en avant. pollen à grains libres, chez les Orchidées ces parois cellulo- siques restent gommeuses et maintiennent adhérents tous les éléments de la masse épithéliale, c’est-à-dire tous les grains de pollen. La masse qui en résulte est une pollinie. La pollinie apparaît tantôt homogène, cireuse (Vandées, Épidendrées) ; tantôt marquée de sillons ou de rides, dessinant un réseau à sa surface; tantôt encore composée de masses — 136 — élémentaires, reliées les unes aux autres par des prolongements filiformes élastiques (pollinies grenues et sectiles); tantôt enfin les pollinies peuvent être puluérulentes, c'est-à-dire avoir l’appa- rence d’un pollen à grains séparés. Même dans ce dernier cas, on reconnaît, à l'examen microscopique, que chaque grain se montre composé de quatre éléments polliniques intimement accolés, comme chez les Typha, les Acacia, les Erica, etc. Ce que l’on appellerait improprement grain de pollen est en réalité une fétrade de grains. Ces tétrades sont réunies en nombre variable dans les masses élémentaires des pollinies grenues et des pollinies cireuses. L’agencement de ces tétrades est très constant pour chaque forme générique. Il en est de même du groupement des massules des pollinies grenues. Ordinairement celles-ci sont reliées entre elles Fig. 110. — Aerides odoratum Lour.; À la plante; B fleur, coupe longitudinale; c pollinarium. par des fils élastiques, assez solides, anastomosés et contribuant plus ou moins directement à former la caudicule. Selon que la convergence de ces filaments élastiques se fait dans l’intérieur de la pollinie ou sur la surface de celle-ci, les rapports de la caudicule avec les masses élémentaires sont plus ou moins faciles à saisir. C’est surtout dans les pollinies cireuses, compactes, à caudicules axiles, qu’ils sont les plus difficiles à observer. L'extrémité libre des caudicules est composée d’un certain nombre de filaments élastiques, plus ou moins complètement fusionnés. Ces filaments sont formés par une matière gommeuse ar — concrétée, un peu différenciée par rapport à celle qui réunit les tétrades dans les massules (fig. 8). Les poilinies nées dans deux sacs voisins demeurent souvent libres ; elles peuvent aussi se fusionner plus ou moins complète- ment, se rapprochant ainsi de ce qui se passe chez les autres Monocotylédones, où les deux sacs polliniques d’une même paire confluent en une seule loge dans l’an- thère müre. On trouve tous les degrés possibles de fusion des pollinies voi- sines. Quand la fusion est complète, on considère la masse résultante comme une pollinie simple, l’anthère ne produisant alors que deux polli- nies au lieu d'en donner quatre comme ; | é me 3 : Fig. 111. — Saccolabium gigan- précédemment. L’Aerides odoraiwm zum Loz.; a coupe longitndi- (fig. r10, c), le Saccolabium gigan- "21% la fleur; 8 pollinarinm. teum(fig.111,B),le Grammangis Ellisii (Gg. 112,c), nous montrent des pollinariums avec deux pollinies seulement. Les Thunia Marshalliana (fig. 28). Cattleya labiata (fig. 37, B, c), Scuticaria Steelei (Gg. 32, B), ont des pollinariums à quatre pollinies. On voit Fig. 112. — Grammangis Ellisii Ross. £.; a fleur; 5 gynostème; c pollinarium: D labelle. ces quatre pollinies bilohées chezle Calanthe veratrifolia (fig. 22,c), chez l’Acanthephippium (fig. 116,8, c). Les lobes en sont très isolés et donnent un pollinarium à 8 pollinies chez le Laelia Perrinis (fig. 33, Fr et G). Inversement, il est assez rare de voir les polli- nies se fusionner en une seule comme chez les Malaxidées. Dans sa forme la plus simple, la pollinie a la forme d’une virgule ou d’un ovoïde : Oberonia iridifolia (fig. 23, D). D’habi- tude cette structure se complique davantage, et la pollinie montre Fig. 113. — Pescatorea Kla- bochorum Rcue. f.; À fleur coupée longitudinalement ; d épaisissement du pétale médian; B pollinarium. de la pollinie, selon que l'Or- chidée est acro- tone ou basi- tone. Ces cau- dicules ne sont pas toujours vi- siblesau dehors; elles peuvent se cacher dans des de la Elles sillons pollinie. en plus une caudicule. Les caudicules se forment soit au sommet, soit à la base Fig. 114. — Vandopsis lisso- chiloides (GauD.) PrFiTz.; A fleur; 8 pollinarium. se mettent en rapport avec la masse adhésive, soit directement lorsqu'on vient à déplacer, si peu que ce soit, la masse adhésive, — tel est le cas de nombreuses Cattleyées où l'insecte visiteur provoque, en se retirant, le contact des caudicules et de la par Fig. 115. — Gramma- tophyllum speciosum BL.; A fleur, coupe longitudinale; 8 pol- linarium. l'intermédiaire masse adhésive — ; soit stylet, Notylia (fig. 83, c), Brassia bra- chiata (fig. 117, B, C, D), Phalaenopsis Schilleriana d’un (fig. 21, E, F); soit par un disque membraneux contractile, comme dans l'Orchis mascula. En général, il s'établit une sorte de balance- ment entre l’existence des caudicules et l’exis- tence du stylet. Quand Fig. 116. — Acanthe- bhippium javanicum BL.; À fleur; B polli- nies vues d'en haut: c vues de côté. les caudicules existent, le stylet fait défaut, et vice versa. Quand la partie libre des caudicules est grande, le stylet est nul. Cette bé — 139 — tendance n'a toutefois rien d’absolu; car on peut citer le polli- narium du Saccolabium giganteum (fig. 111, B), montrant à la fois un stylet et des pollinies longuement caudiculées. Il est assez rare de voir le stylet double, comme dans le Polyrrhiza funalis (fig. 27,1). La gradation dans la complication du pollinarium nous paraît être établie comme suit : 1° Pollinies simples, directement insérées sur la masse adhésive. — Une manière d’être de ce pollinarium assez répandue est celle où la masse adhésive est par- ticulièrement large : Scutica- ria Steeler (fig. 32,B), Galean- dra Devoniana (fig. 118, B). 2° Pollinies insérées par des caudicules sur la masse adhé- sive, les caudi- cules pouvant être divergen- tes ou conver- gentes. 3° Pollinies Fig.117.— Bras- sta brachiata Loc.: A fleur: 8 pollinarium vu de côté: c le même après cOn- traction du filet: D le même vu de face. avec caudicules placées en bas des pollinies et reliées à la mas- se adhésive par des disques con- Fig. 118. — À Galzandra Devoniana Loi: 8 pollinarium; e Polystachia bracteosa Lor., fleur. tractiles (Sérapiadées). — Comme complication organique du pollinarium, cette troisième forme est un peu supérieure aux pollinies à caudicule directement reliée à la masse adhésive, et elle n’est pas aussi différenciée que les pollinariums à stylets. 4° Pollinies insérées directement sur un stylet qui les relie à la masse adhésive. — En général dans ce dispositif, la partie saillante des caudicules est très courte ; les caudicules sont dans l’intérieur des pollinies. 5° Pollinies reliées à un stylet par des caudicules, le stylet réunis- sant ensuite les pollinies à la masse adhésive. A tous les degrés, par atrophie partielle du système, nous pouvons constater l’absence de masse adhésive : ainsi, les Épiden- drées ont des pollinariums avec caudicules sans masse adhésive: le Cephalanihera grandiflora n’a ni caudicules ni masse adhésive; le pollen y reste pulvérulent. Le transport des pollinies, des anthères où elles se sont formées jusqu'à la région collectrice des organes femelles ou stigmate, est fait par les insectes. Les exemples de pollinisation directe sans le secours des insectes sont extrêmement rares. La fécondation des Orchidées est essentiellement une fécon- dation croisée, c'est-à-dire que le pollen d’une fleur ne féconde pas celle-ci, mais sert à féconder une autre fleur. Il suffit d’une petite différence dans l’époque de la maturation de l’anthère et du stigmate pour assurer ce résultat. Nous reviendrons plus loin sur cette fécondation des Orchidées, quand nous connaîtrons les formes de leurs fleurs et que nous pourrons apprécier plus exacte- ment la manière spéciale dont chacune d'elles est adaptée à la visite des insectes. c) LE PÉRIANTHE. — État moyen du périanthe considéré dans son ensemble. — I. Prenons d’abord comme type moyen du périanthe de l’Orchidée monandre, le périanthe du Cattleya intermedia (fig. 119). Nous y voyons trois pièces externes lancéolées, rétrécies à leur base. Elles sont épaisses, d’une teinte rose uniforme. Elles sont très écartées l’une de l’autre; leur sommet est réfléchi en arrière. Ce sont les pièces dites sépalaires, nom que nous acceptons parce qu’il nous permettra de les désigner nettement et rapidement, mais nous spécifions de nouveau très explicitement que ce mot n’entraîne pour nous aucune assimilation au calyce de la fleur des Dicotylédones. Le sépale antérieur de la fleur est dirigé en haut; les sépales postérieurs, à 120° du premier, s’infléchissent très légèrement vers le bas. Les deux pièces antérieures du verticille interne diffèrent peu des sépales : leur extrémité supérieure est moins effilée, leur rétrécissement basilaire moins brusque. Elles sont plus asymétriques, avec bord antérieur convexe, avec bord postérieur concave. Leur coloration GRAN, Fig, 119, — Cattleya intermedia est un peu plus vive que celle des sépales. Ces deux pétales latéraux sont d’ailleurs parfaitement symétriques l’un de l’autre, par rapport au plan antéro-postérieur de la fleur. La troisième pièce du verticille interne, le labelle, est grand, très différent des pétales latéraux et des sépales. Que le lecteur imagine une sorte de cornet, dont la pointe enserre exactement la base du gynostème, se renflant un peu en bosse à sa partie antérieure et s’évasant en une embouchure élargie à bord élégamment gauffré. La partie médiane du labelle est marquée par une macule pourpre, qui va en augmentant d'intensité, jusqu'aux bords du labelle. La teinte pourpre générale de cette partie du cornet est riche et veloutée, mais sa teinte est rendue plus belle encore par les ors et les stries qui partent du pied du gynostème et irradient de lanci- niantes fulgurations toute la longueur du labelle. Dans tous les Cattleya, le déroulement du labelle peut se faire aisément, et il présente alors aux yeux de l’observateur l’aspect d’une lame large et brillante, aux bords plus ou moins frangés. L'ensemble du labelle pointe en avant du plan des pièces de la fleur, et s’infléchit en bas. Sur une coupe longitudinale antéro- postérieure de cette fleur, nous verrions, à la base du labelle, entre lui et le gynostème, une petite cavité glandulaire qui s’enfonce plus ou moins dans le haut de l’ovaire. C’est une glande productrice du nectar. Le périanthe du Cattleya intermedia est donc très nettement zygomorphe et symétrique par rapport au plan antéro-postérieur de la fleur. Il en est de même des admirables fleurs du Caltleya labiata var. Mendelir (fig. 120). Cette zygomorphie est surtout accusée par la forme, la direction, la consistance et la répar- tition des couleurs du labelle. Les pétales latéraux contribuent un peu à cette zygomorphie par leur forme légèrement asymé- trique, par leur très légère inflexion vers le bas, et surtout par les petites oppositions qu’on relève entre ces pièces et les sépales latéraux. Ils sont légèrement différenciés par rapport à ceux-ci. Les sépales interviennent à peine dans la zygomorphie du périanthe; les sépales latéraux ou postérieurs sont à peine infléchis vers le bas, et l’inégalité signalée entre leurs deux bords est extrêmement faible. Le sépale antérieur n'intervient que par sa position. Au total, c'est surtout le labelle qui détermine la zygomorphie du périanthe; les cinq autres pièces n’interviennent que par une légère modification de leur direction, Fig, 120, — Catlleya labiata Los, var, Mendelii Rous. ra une légère asymêtrie de leur lame, une petite différenciation des pièces internes par rapport aux pièces externes. — 144 — IT. Prenons un second exemple de périanthe très répandu chez les Orchidées monandres, le périanthe de l’Orchis maculata que nous représentons de face (fig. 5, A) et que nous complétons par le profil de l’Himantoglossum hircinum (fig. 5, D). C’est le périanthe de nos Orchidées indigènes. Le sépale médian (sw) est relativement grand, bien symétrique, dirigé vers le haut. Les sépales latéraux (s/) sont assez fortement asymétriques, leur bord postérieur est fortement convexe un peu au-dessus de sa base, leur bord antérieur est droit, le sépale est aussi un peu relevé en haut. Vers leur pointe, les bords des sépales latéraux se réflé- chissent légèrement à leur face antérieure. Sépale médian et sépales latéraux sont marqués de taches brunes sur un fond roux clair. Les deux pétales latéraux (pl) sont deux lames lar- gement asymétriques, concaves vers le centre de la fleur ; leur bord postérieur est plus large que leur bord antérieur. Ils sont fortement relevés contre le sépale médian, qui les couvre comme le ferait une valve supérieure. Le labelle (pm) est une grande pièce triangulaire, nous montrant à sa base, contre la colonne, l'embouchure (spe) d’un grand éperon nectarifère. La lame du labelle est pincée en son milieu en une petite pointe à bords rabattus; d'où, à droite et à gauche, un sinus qui sépare la pointe des parties élargies de la lame labellaire. Le labelle présente des. taches brunes symétriquement disposées ; ! sur un fond rose pâle. Ce labelle pend en reed bas. Vues de profil, surtout chez l'Himanto- a Nes ane et l’Aceras GE (Gg. 49); Hook. les pièces du périanthe sont réparties en deux groupes : un groupe inférieur, uniquement formé du labelle pendant comme une languette plus ou moins allongée; et un groupe supérieur, comprenant les cinq autres pièces rele- vées en haut et s’avançant en avant, formant une sorte de petit casque. Au labelle pend souvent un éperon plus ou moins long. CATTLEYA WARNERI CATTLEYA LABIATA, var. WARNER. Via — Dans ce second exemple, la zygomorphie du périanthe est surtout déterminée par la forme du labelle, par son éperon, par sa structure et son ornementation. Les pétales latéraux inter- viennent seulement par leur direction et une légère asymétrie de leur bord. Les sépales latéraux interviennent et par leur direction, et par leur asymétrie, et par leurs taches colorées. Le sépale médian contribue à la zygomorphie par sa taille plus grande et par ses taches colorées. Remarquons enfin le groupement des cinq pièces en un ensemble supérieur très nettement opposé au labelle, cet ensemble et le labelle étant fortement symétriques l’un et l’autre par rapport au plan antéro-postérieur de la fleur. La zygomorphie du périanthe des Orchi- dées monandres est donc essentiellement pie :22 — Huttonaea imprimée : par la forme, la structure, la pulchra Harv. direction et la coloration du labelle; pour une part moindre : par les pétales latéraux, par le sépale médian, et par le groupe- ment de ces cinq pièces par rapport au labelle. Connaissant l'état moyen du périanthe dans les deux formes les plus répandues que cet appareil présente chez les Orchidées monan- dres, jetons un rapide coup d'œil sur les modifications les plus sail- lantes dont ses diverses parties peu- vent être l'objet. Nous examinerons d’abord celles qui accentuent la zygomorphie, puis celles qui tendent à — au contraire à la faire disparaître. Fig. 123. — Sfenia pallida Loz..: E à : £ A fleur; 8 pollinarium; c une Modifications du sébale médian qui des pollinies coupée transver- accentuent la différenciation du périan- S2lement. the. — La première, la plus importante, des modifications du sépale médian est son accroissement: tel est le cas des Pfero- stylis de la section Antennaea (fig. 6, À, sm), où le sépale médian affecte la forme d'une grosse coque ou spathe, qui cache presque complètement les pétales latéraux (47). L'opposition entre ce ‘grand sépale médian et les sépales latéraux filiformes (sl), pliés 10 —# 146 — à angle obtus, est ici extrêmement forte. Dans le Disa megaceras (fig. 121, D), outre l'ampleur du sépale médian et sa forme en bateau ou en capuchon, nous voyons intervenir la production d’un grand éperon dorsal, qui imprime à l'ensemble de la fleur une certaine ressemblance avec celle des Aconits. Chez le Cryptostylis longifolia, le sépale médian dirigéen bas, doit l’accentuation qu'il im- prime à la zygomorphie de la fleur, plus à sa forme qu’à ses dimensions. Dans cet exemple, le sépale médian est devenu une sorte de cornet triangulaire plat, très effilé, rigide, très diffé- rent des sépales latéraux et Fig. 124. — Calanthe (Preptanthe Reus. f.) deS pétales latéraux, qui vestiis WaLL. sont ici filiformes. A l'encontre du sépale médian des Pterostylis qui prend un développement énorme, celui du rarissime Huttonaea pulchra (fig. 122), devient beaucoup plus petit que les sépales latéraux, et prend la forme d’une fine lancette dirigée en haut. C’est alors par diminution de la taille, en même temps que par une configuration spé- ciale, que le sépale médian se différencie des autres pièces du périanthe, et accentue en même temps la dif- férenciation de la fleur. Modifications des Sé- Fig. 126. — Lima- Fig. 125. — Séanhopeastrum 1 L ecornutum Rcxs. f. pales latéraux qui ac- FOGES FOSER UE centuent la différenciation du périanthe. — C’est surtout par la direction qu'ils prennent dans la fleur épanouie que les sépales latéraux accentuent la zygomorphie florale, et par suite la A, — différenciation du périanthe. Tantôt, ils se relèvent dans le plan vertical où sont étalées toutes les pièces de la fleur : Séenia pallida (fig. 123, A), Calanthe veratrifolia (fig. 22, 8), C. (Preptanthe) vestita (fig. 124), Stanhopeastrum ecornu- tum (fig. 125), Calypso boreals (fig. 209); tantôt, au contraire, ils s’abaissent vers le bas et se rap- prochent du labelle, formant ainsi un groupe de trois pièces opposé à un groupe supérieur composé du + RTE dd Les sépale médian et des pétales laté- c, D pollinarium. raux : telles sont les fleurs du Limaïtodes rosea (fig. 126) et du Brassia brachiata (fig. 117). Dans le Vanda tricolor (fig. 127, A), dont les pièces du périanthe sont étalées dans un plan incliné d'environ 45 degrés sur l'horizon, les sépa- les latéraux semblables comme forme au sépale médian, viennent en avant et en bas enser- rer le gobelet du labelle, en même temps que le sépale médian se dirige en arrière et se relève légèrement. Là encore, ce n’est que la direction des sépales latéraux qui souligne lazygomorphie, et non une spécialisation de forme. De nombreuses fleurs Fig. 129. — A Sfanho- d'Orchis doivent la dif- p:a blatyceras Lor.: z aurs D B S. oculata Loi. férenciation de leur pÉé- a fleur: 5 coupe lon- Ï à Nr itudinale; © point thera montana Sca.; tianthe, à la fois à la Frtninale P Fig. 128. — Platan- d'attache de l'épichi- direction des sépales la- lium: » pollinarium. téraux et à une légère différenciation de leur forme : l'Orchis A fleur; 8 pollinie. — 148 — maculata (fig. 5, A), le Platanthera montana (fig. 128, A) et surtout l'Anœctochilus Reinwardtii (fig. 47, E), sont dans ce cas. La fleur des Séanhopea : (S. platyceras, S. Wardii, fig. 129 et fig. 130), nous montre les sépales latéraux relevés en haut, alors que le sépale médian un peu plus étroit, le labelle et la colonne pincée à sa base, pendent vers le bas. Cette disposition est très analogue à celle de la fleur du Coryanthes ma- culata(fig.82,A), qui rejette d’un côtéses sépales, alors que son volumineux la- belle semble faire contre- poids de l’autre côté. Dans ce Coryanthes, les sépales latéraux très amples ont un côté plus fai- ble, leur côté antérieur sur le diagramme flo- ral, et un côté beaucoup plus fort, à convexité très accusée, c’est leur bord labellaire. Il y a dans le Coryan- Fig. 130. — Sfanhopea Wardii Loz. thes maculata une différenciation de la forme des sépales latéraux accentuant la zygomorphie imprimée et par leur direction et par Jeur dimension plus grande. L’Huttonaea pulchra (fig. 122), le Disa grandiflora (fig. 121, A), nous montrent aussi l'accentuation de la différenciation florale par les sépales latéraux, ceux-ci étant plus grands que le sépale médian, et d’une forme différente de la =. L2 " — 149 — sienne. Ils diffèrent aussi profondément des pétales latéraux dans ces deux exemples. Remarquons en passant que chez le Disa grandiflora, comme chez le Cybrifedium japonicum (fg. 13, B), nous voyons les sépales latéraux accentuer la zygomorphie florale, en soudant leurs bords postérieurs. Les sépales latéraux accentuent la zygomorphie en devenant très grêles, filiformes, chez le Corysanthes picta (fig. 31, A). Chezle Caleana major (fig. 98), ces sépales latéraux (s/), à l’état de petites lanières, accompagnent en haut de la fleur le singulier labelle (fm), si remarquable par sa forme et son irritabilité. De même dans le Fig. 131. — Vanda cacrulea. Diuris elongata (fig. 100), les sépales latéraux styliformes (s/) accompagnent le labelle, et pendent à droite et à gauche de celui-ci en produisant le plus singulier effet. Dans les Pleurothallidées, dont la fleur est caractérisée par la prédominance des pièces sépalaires, nous voyons parfois les sépales latéraux devenir coalescents par leurs bords postérieurs et constituer une valve inférieure très grande, comparable à celle du Paphiopedium barbatum (fig. 12). Le Pleurothallis velaticaulis — 150 — (fig. 35, F) et le Restrepia antennifera (fig. 35, G) nous montrent cette manière d’être. L'opposition de la valve sépalaire inférieure et de la valve sépa- laire supérieure se conserve même quand la concrescence de toutes les pièces sépalaires est poussée très loin, comme dans le bouton Fig. 132. — Dendrobium nobile. aristolochéen du Cryptophoranthus Dayanus (fig. 178). Cette fleur si singulière ne s’ouvre que par deux boutonnières latérales, placées le long de la ligne de jonction des deux valves. Dans le Schlimia trifida (fig. 179), les deux sépales latéraux sont soudés par leurs bords postérieurs, en un grand casque placé en haut de la fleur. Cette pièce, fortement bombée à son attache sur l'ovaire, fait penser à une sorte de grand labelle, alors que le véritable labelle est com- Fig. . — Dendrobium nobile NE eo per es ete LoL.; A coupe transversale: Lorsque le gynostème se prolonge PA EE inférieurement en pied, nous con- l'anthère; D pollinies. statons très fréquemment que les sépales latéraux contribuent pour une plus grande part à la différenciation florale. C’est d’abord en provoquant une forme = (2, à différente des deux bords des sépales latéraux, comme chez les Polystachiä bracteosa (fig. 118, c) et Dendrobium nobile (fig. 132 et 133). Chez l'Acanthephippium javanicum (fig. 116, A), les sépales latéraux ainsi formés, largement coalescents avec le pied du gynostème, se soudent par leur bord postérieur: mais, à quelque distance de leur base, ils réservent une boutonnière basilaire, par laquelle pointe faiblement un éperon pédieux. Le pied grandissant, les sépales latéraux sont exclusivement insérés sur ce pied(r). Dans la fleur du Gongora tricolor (fig. 92,4), les deux sépales latéraux (s/) sont de grandes pièces triangulaires, élégamment tachetées, rejetées en arrière. Elles sont complète- ment insérées sur le pied. L’Aerides Vandarum (fig. 93), l’Aerides mulhiflorum (fig. 210) sont dans le même cas; les pétales laté- raux accompagnent même sur le pied du gynostème les sépales latéraux. Lorsque l'insertion des sépales latéraux sur le pied est moins large, nous avons des dispositifs comme celui du Govenia liliacea (fig. 87, F), remarquable par ses deux sépales latéraux asymétriques pendants à l'extrémité du pied, et comme celui du Drymoda picta (fig. 10) et des Monomeria. Dans ces deux derniers genres, les sépales latéraux très grands, à base rétrécie, sont éloignés à très grande distance de la colonne, par un pied énorme. Lorsque les sépales latéraux sont concrescents par leur bord postérieur, la saillie qu'ils forment a reçu le nom de menton. Il y a à cet égard de nombreuses variantes. Une des formes les plus curieuses de cette manière d’être est celle qu’on rencontre dans quelques Ionop- sidées, Comparettia (fig. 77), Plectrophora, Diadenium, Chaenanthe. Dans le Chae- 2 Fig. 134. — Chacnanthe nanthe Barkeri (fig. 134), les sépales laté- Barkeri Loz.: à fleur: raux, très asymétriques, sont coalescents ? P°llinariun. par leurs bords postérieurs. Le pied est coalescent avec le menton. Il en résulte une grande valve sépalaire inférieure en (1) Les sépales latéraux sont soudés en tube chez les Cryptoglotiis et les Anthogonium. — 152 — forme de bec ou de cuilleron, présentant au milieu une forte dépression, qui donne à l’ensemble (s/) l’aspect d'un de ces - Fig. 135. — Renanthera coccinea Lour. bonnets à visière ou de ces chaperons que portaient autrefois les communiers flamands. Dans cette poche, descend non-seulement l’in- sertion du labelle, mais encore les insertions des pétales latéraux. Chez le Comparettin macroplectron (fg. 77), la forme des sépa- les latéraux se complique encore d'un long et mince éperon, Ja descente des pétales latéraux y est moins accusée que chez les Chae- nanthe. Un assez petit nombre d’Orchidées ont la diffé- renciation de leur périanthe accentuée par des sépales latéraux éperonnés. On peut citer Fig. 136. — Ponthieva comme exemple les Disperis et surtout le Calanthidium (fig. 174). Modifications des pétales latéraux qui accentuent la difjérenciation du périanthe. — L'influence des pétales latéraux sur la forme du périanthe des Orchidées monan- dres est généralement assez limitée. Ils diffèrent peu des sépales latéraux. Ce sont surtout des différences de colora- tion, de direction, de largeur, qui se ren- contrent quand les pièces interviennent plus efficacement pour accentuer la diffé- maculata Loi.: Afleur: renciation. Les pétales latéraux se rédui- B gynostème et labelle (pm); a anthère; c pol- sent à l’état de languettes étroites chez le linarium. Coryanthes maculata (fig. 82, À), le Cir- rhaea dependens (fig. 97, A), le Gongora tricolor (fig. 92, A), le à DE sn ét es — Caleana major (fig. 98). Ce sont des filaments grêles chez le Corysanthes picta (fig. 31, A). C’est encore par leur réduction à l’état d'écailles minuscules, triangulaires ou lancéolées, qu’ils interviennent dans le périanthe plus différencié des Drymoda picta (fig. 10), Bulbophyllum Careyanum (fig. 52, c), Megacli- n | | | Fig. 137. — Phalaenopsis amabilis Rcus., fleur. nium maximum (fig. 62, B), lone paleacea (fig. 62, c). Nous avons vu les sépales latéraux accentuer seulement la zygomor- phie du périanthe, en se relevant fortement le long du labelle, d’où la formation d’un groupe supérieur de trois pièces, dans le Limatodes rosea (Ag. 126), et dans le Brassia brachiata (fig. 117,4). Dans l'Haemaria discolor (fig. 102, A, B), les pétales latéraux, rapprochés aussi du sépale médian, sont concrescents avec lui en une grande valve, qui est inférieure dans cette fleur. L'opposition de forme entre les pétales latéraux et les sépales postérieurs est-elle très accusée, la différenciation du périanthe est fortement accentuée. Le Renanthera coccinea (fig. 135) nous présente sous ce rapport une forme intéressante. Tandis que le sépale médian et les pétales latéraux affectent une forme linéaire-spathulée presque identique, les sépales latéraux clavi- culés, oblongs, sont beaucoup plus grands et donnent à la fleur tout son caractère. Chez l’Hutionaea pulchra (fig. 122), les deux pétales latéraux sont deux grandes lames longuement onguicu- lées. La partie élargie de leur limbe est élégamment frangée sur le bord : elle est fortement déprimée au centre, de telle sorte qu'elle paraît porter un gros gobelet. Cette forme des pétales latéraux, opposée à celle des larges sépales postérieurs, qui sont des valves triangulaires, intervient pour une grande part dans la physionomie de cette étrange fleur. L'insertion des pétales latéraux, lorsqu'elle s’avance sur le pied du gynostème, accentue beaucoup la Zzygomorphie du périanthe et sa différenciation : tel est le cas des Aerides, en particulier de l’Aerides Vandarum (fig. 03), du Chaenanthe Barkeri (fig. 134, A) et des genres voisins, où l'insertion des pétales latéraux descend entièrement dans la poche formée par les sépales postérieurs. L'insertion des pétales latéraux du Diuris elongata (fig. 100, A) est tout autre; très spéciale en son genre, elle contribue fortement à la zygomorphie de la fleur. Les deux pétales latéraux sont de petites lames foliacées, presque symé- triques, rétrécies à la base, avec nervures parallèles : elles sont plantées sur le bord d'une pièce triangulaire déprimée, dont la pointe représente le sépale médian. Le très curieux Ponthieva maculata (fig. 136, A, B), du Vénézuéla, qui est quelquefois cul- tivé en Europe, nous montre encore une différenciation pro- fonde, dépendant de l'insertion : les trois pétales sont attachés au sommet d’une longue colonne, isolant le verticille interne du périanthe, de son verticille sépalaire à très grandes pièces val- vaires, ciliées sur les bords. La différenciation des deux verti- cilles est donc très accusée, et leur séparation poussée à un point que nous ne rencontrons pas chez les Monocotylédones, sans toutefois que pour cela il y ait un calice et une corolle. Par contre, si on peut dire que la colonne est fortement allongée entre les deux verticilles du périanthe, au-dessus des pétales le gynostème est remarquablement court; ses pièces sont en quelque sorte étalées dans le plan d'insertion des pétales. Les pétales latéraux sont deux lamelles asymétriques, à bord anté- rieur droit, à bord postérieur bombé, pédicellées, rapprochées l’une de l’autre exactement au-dessus du sépale médian. Enfin dans cette fleur, déjà si particulière, le sépale médian et les pétales latéraux sont dirigés en bas, au lieu d’être placés en haut. Modifications du labelle qui accentuent la différenciation du périanthe. — Étant donné que c’est essentiellement le labelle qui imprime au périanthe de l’Orchidée monandre sa différenciation, on conçoit que toute modification un peu importante de cet organe va retentir fortement sur cette diffé- renciation et sur la zygomorphie du périanthe. Tout changement du labelle modifie la configuration de la fleur. Aussi importe-t-il de s’y arrêter plus longuement; et après avoir étudié les formes où le labelle intervient seul pour marquer la De Ce — Corte ral différenciation du périanthe et sa BL.; « fleur; 8 gynostème; c polli- zygomorphie (I), nous examinerons pu successivement les labelles de petite dimension (II), ceux à éperon (ID), les rapports du labelle avec le gynostème (IV), l’articu- lation du labelle (V}), et nous examinerons en terminant ces labelles surprenants, bizarres, étranges, aux diverses régions différenciées (VI). I. Nous voyons le labelle intervenir presque seul pour indiquer la différenciation du périanthe et sa zygomorphie dans le labelle en entonnoir des Caïtleya (fig. 119 et 120) et dans le labelle en languette, avec ou sans éperon, de nombreuses fleurs à forme d’Orchis. De même dans l’Oberonia iridifolia, le labelle (fg.23,B), courbé en gouttière, à bords lobés et frangés, entoure la face — 156 — postérieure du gynostème et pointe seul en l’air; alors que les autres pièces du périanthe, toutes semblables, épaisses, charnues, sont rabattues en bas sur l’ovaire. | . Chez les Phalaenopsis amabilis (fig. 137) et Siuartiana (fig. 39), le labelle en massue est de même la seule pièce différenciée qui démontre la zygomorphie du périanthe; c’est à peine si les pétales latéraux, un peu plus petits que les sépales, y contribuent tant soit peu. Il en est de même chez le Vanda tricolor (fig. 127, A), où le labelle, très différencié comme forme, montre un gobelet basilaire, à la partie antérieure duquel s’avance une lamelle gaufrée et bifide. Les Notylia bipartita (fig. 83, À) et Corymbis vera- trifolia (fig. 138, A) n'ont d’autre indication de zygomorphie dans leur périanthe, le premier que son labelle en lancette qui paraît former une pièce isolée entre le gynostème et un périanthe simple, régulier, de cinq pièces, le second qu'un labelle foliacé à peine un peu plus grand que les autres pièces du périanthe. On pourrait multiplier le nombre de ces exemples. Ceux-ci suffisent à faire bien comprendre le fait que j’ai voulu mettre en relief. II. Dans tous ces exemples, sauf peut-être dans celui du Notylia bipartita, le labelle est la plus grande des pièces du périanthe. Cette règle n’est pas générale : il est peu d’orchido- Fig. 140. — Angraëcum (Listrostachys Rcus. f.) caudaium Loi. philes qui n’aient vu fleurir le Disa grandiflora (fig. 121, A); or dans cette fleur éclatante, le labelle très différencié est réduit à une très petite lancette. Cette réduction du labelle à une petite pièce devient même la règle chez les Pleurothallidées, où les pièces sépalaires sont remarquables par leur très grande taille relative. Rappelons encore à propos de l’insignifiance du labelle, le Renanthera coccinea (fig. 135), l'Isochilus linearis (fig. 60; 8) et l'Ada aurantiaca (fig. 139). Dans ces deux dernières espèces, les sépales redressés donnent à la fleur une allure bromélienne. — 158 — IIT. Le labelle contribue souvent à la différenciation du périanthe, en présentant un éperon. L'Angraecum (Macroplec- trum) sesquipedale (fig. 18) en est l'exemple classique; l’Angrae- cum (Listrostachys Rchb.) caudatum Ldl. (fig. 140), l'exemple le plus original. Dans le premier, le labelle a la même forme que les autres pièces du périan- the; dans le second, il \ est à peine un peu plus F7 pn grand qu’elles; mais à Fig. 141. — Sophronitis violacea LoL.; À fleur; : B coupe de la fleur; c gynostème vu de face: sa base, il nous montre p gynostème vu de derrière. un éperon qui peut dé- passer o"40 de longueur. Cet éperon est naturellement nec- tarifère, et sa longueur même nous révèle que les agents inconscients de la fécondation de ces espèces seront des papillons à très longue trompe. Les Habenaria du Brésil (H. longicauda(1) p. ex.), ont égale- ment de fort longs éperons. Tous ceux qui ont botanisé quelque peu connaissent les éperons du labelle de nos Orchis, du Platanthera mon- tana (fig. 128, A). Ces éperons dépen- dent exclusivement du labelle; le pied du gynostème ne prend aucune Fig.142.— Leptotes bicolor Lor.; bart à leur formation. Au contraire, A fleur: B coupe du gynostème 2 . et de la base de labelle: cgy- dans le Phajus Blumei (fig. 85), nostème vu de face; » pollinies. €£ surtout dans l’Aerides Vandarum (fig. 93), le pied intervient en même temps que le labelle dans la formation de ces éperons. Chez l’Epidendrum ciliare (fig. 81,4), le labelle étant longuement adhérent à la face postérieure du gynostème, l'éperon labellaire n’est pas visible extérieurement ; il demeure caché dans l’épaisseur des parois de l’ovaire (8, asp). Cet éperon axial accentue la différenciation de la fleur au moins autant que l'éperon des Orchis. C’est le développement d’un (x) Cette espèce présente souvent un éperon dépassant om25. (Cf. CoGniaux, Orchidées du Brésil, I, p. 34.) on — dispositif dont les Cattleya nous montrent l’amorce. Dans le Sophronitis violacea (fig. 141) et le Leptotes bicolor (fig. 142), l'éperon axial se renfle en une sorte d’outre (B, asp) qui forme saillie à la face postérieure de l'ovaire. Il est rare de voir le labelle présenter deux éperons symétriques. On en cite pourtant quelques exemples; tels sont les deux courts éperons du Corysanthes picta (fig. 31), les deux longs éperons du labelle du Satyrium nepalense (fig. 181, D). Dans les Comparettia, nous trouvons une forme plus bizarre encore : le labelle forme deux éperons, et ceux-ci se trouvent = S3 Ft )\ enfermés dans l’éperon formé par ! les sépales latéraux, de manière à ne pouvoir être vus qu'après |= ablation decelui-ci (fig.77,Bet 143). gps Cette structure orchidacéenne rap- F4 | pelle ce que l’on voit dans les Aco- nits et d’autres Renonculacées. Fig. 143. — Labelle à double éperon IV. Les rapports du labelle avec du Compareitia falcata Loc. le gynostème, qui interviennent pour une part importante dans la zygomorphie du périanthe, interviennent par cela même dans la différenciation de cet organe. Quand le gynostème n’a pas de pied, ou bien le labelle s’écarte directe- ment du gynostème : Schomburgkia tibici- nis, p. ex. (fig. 200), laissant celui-ci complètement à découvert, ou bien au contraire le labelle se dresse parallèle- ment à la colonne; il peut même adhérer avec elle plus ou moins longuement, comme dans certains Cattleya et surtout comme dans l’Epidendruwm ciliare(fig.81), qui montre cette concrescence poussée à Fig. 144. — Paphinia cris- un très haut degré. Lorsque legynostème #4 7-?7 SP EN eps est pourvu d’un prolongement pédial, cette direction du labelle par rapport au gynostème a encore plus d’influence, soit que le labelle s’écarte du gynostème (Eriopsis rutidobulbon, fig. 90, B), soit qu’il essaie de l'embrasser(Cyréopodium Andersont,fig.87, E), soit même qu'il chemine parallèlement au pied et au gynostème — 160 — (Govenia liliacea, fig. 87, &), en devenant même parfois plus ou moins longuement coalescent avec eux. Nous avons vu le pied excessivement allongé du Drymoda picta (fig. 10) et celui de l’Aerides Vandarum (fig. 93). V. Le labelle s'attache au gynostème ou à son pied soit direc- tement, soit par une sorte d'articulation, qui marque la limite des deux organes. C’est un caractère de certaines tribus, que ce labelle attaché à la colonne par une articulation; telles sont les Cymbidinées, les Zygopétalinées, les Lycastinées, les Cyrtopodinées. Cette articu- lation n’est nullement un obstacle aux diverses directions que le labelle peut prendre par rapport au gynostème, comme le montre la comparaison des trois figures (fig, 183, 8o, 144) qui repré- sentent une coupe antéro-postérieure dans la fleur du Lycaste Cobbiana, du Batemania Colleyi et du Paphinia cristata. Pour rétablir cette dernière dans la position où la nature nous la montre, il faut mettre son labelle en haut, et non en bas. Cette articulation du labelle avec le gynostème peut déterminer une très grande mobilité du pétale postérieur. Chez le Bulbophyl- lum Schmidtianum (fig. 145), par exemple, une coupe antéro-postérieure de la fleur nous montre que le labelle (f»#) est une petite pièce charnue, en forme de langue très épaisse à sa base, beaucoup plus mince au sommet. ÿ'-S Cette pièce est attachée au bord supérieur Ne Re du pied évasé en cupule (f), par une petite num RCHB. f. lame étroite d’une minceur extrême; de là vient la mobilité excessive du labelle. Sans cesse en mouvement, cette languette imprime à la fleur une physionomie étrange : on dirait un de ces petits monstres, engendrés par l’imagination des Chinois, qui tire constamment la langue pour la retracter aussitôt. Le Megaclinium maximum (fig. 62, B, pm) nous présente le même caractère. VI. La différenciation des régions du labelle est un sujet d’étonnement pour tous les amateurs à leur début. | Dans les Gongorinées, les Lycastinées et dans quelques Aéri- dées, Aerides Vandarum(fig.93), Phalaenopsis Siuartiana(fig.39), le labelle différencie ses diverses régions à un très haut degré. Les Œ Li) 4 O =, a « Lu Q. (® a 2 Z < Fe n — 161 — orchidographes ont créé toute une nomenclature pour désigner les diverses parties de ces labelles si complexes. Que ce soit dans l'Acineta Barkeri (fig. 146) ou dans le Séanhopez Wardii(fig. 147), le Iabelle se montre divisé en deux parties séparées par un étrangle- ment. La région inférieure, basi- laire, qui s'attache au pied, a reçu le nom d’hypochilium (Gg. 147, 1); la région supérieure, celui d’epi- chilium. Lorsque la liaison de l’hypochilium à l’epichilium se fait ne Phéhei Ti - par une partie assez étendue, on coupe; pm epichiliam: x pleuridies; donne le nom de mesochilium à ‘2e charnx; } bypochiliun. cette région médiane. Le mesochilium ou, quand il n’est pas Fig. 147. — Gynostème et labelle du Sfanhopes Wardii; 1 hypochilium; 2 mesochiliam; 3 epichilium. distinct, l’hypochilium, montre souvent une forte saillie qu’on appelle disque ou plateau, Callus, Plaite des Allemands. L’hypochilium est souvent concave, en forme de bassin ou de gobelet. L’epi- chilium est une lamelle souvent trilobée. Lorsque le labelle, comme celui du pis, 145. — Par ieria pen- bizarre Peristeria pendula (fig. 148), ee Rd ire présente des expansions très indépen- chilium; pm mesochiliun: dantes qui semblent être des appen- ” “sm: 6 gs ere dices marginaux du labelle, on les nomme pleuridies (x). Les 11 — 162 — homologies admises par l’application de ces noms aux diverses parties du labelle sont souvent fort contestables (1). Ainsi dans l’Acineta Barkeri (fig. 146), elles dépendent de la base du meso- chilium. Dans le Sfanhopea platyceras (fig. 129, A), les pleu- ridies apparaissent comme une dépendance de la partie supérieure du mesochilium; elles sont nette ment supérieures au plateau. Dans le Peristeria pendula (fig. 148), elles sont insérées au milieu de l’hypo- chilium. Enfin, la fleur du Coryanthes maculata (fig. 82), les montre à la base même de l'onglet de l’hypo- chilium. Chez le Cirrhæa dependens (fig. 97, A), elles sont à la base même du labelle indivis. Lorsque l’attache de l’epichilium et de l’hypochilium se fait par une lame très min- pm. ce, l’epichilium sl acquiert une ex- trême mobilité; tel est le cas du {| Pholidota articu- 2% : lata (fig. 149). Chez quelques Fig. 150. — Glossodia Piérpsiyiie, le Pare ES pichilium mo- latérales; c pièce laté- Fig. 149. — Pholidota articulata bileestirritable. Minor > pièce Loc.; À port; 8 fleur. Chez le Stenia rale du G.majorR.BRr. pallida (fig. 123, A), le labelle se réduit à sa partie hypochilienne, ayant la forme d'un gobelet échancré en avant. Le labelle de l’'Haemaria discolor (fig. 122), est remarquable par son asymétrie: , . : Ty . a (1) En l’état actuel de la science, il faut considérer ces dénominations comme approchées seulement, et ne pas y voir des homologies établies; malheureusement on a recours dans les parties un peu délicates et un peu em- brouillées de la classification des Orchidées, aux caractères que fournissent ces organes. : : — 163 — le labelle bossué à sa base comme il arrive si souvent chez les Physurées, est courbé sur le coté gauche; il se termine par un épichilium d’une mobilité extrême. Un autre groupe d'Orchidées, les Glossidia G. Brunonis (Gg. 150, B), G. major (fig. 150, D) et G. minor (fig. 150, c) nous montrent un labelle composé de trois pièces : une pièce médiane mince, en forme de languette, et deux pièces latérales symétriques l’une de l’autre, bossuées, concaves à leur base sur leur face marginale. Est-ce une différenciation des appendices du plateau labellaire semblable à celle des genres voisins, Bur- nettia, Caladenia, Chiloglottis ? La morphologie de ces pièces ne nous paraît pas définitivement établie. Différenciation du périanthe par des pièces accessoires. — Le périanthe du. Zygostates cornuta (fig. 78) doit sa différenciation un peu à la forme de ses pétales latéraux onguiculés, à bords légère- ment dentés. Quant à son pétale médian courbé en valve (pm), c’est un labelle extrêmement simple qui nous donne l'impression d'une pièce ayant perdu ses caractères différentiels. Ce périanthe est très remarquable, car nous y trouvons des pièces nouvelles : trois lames supplémentaires des plus singulières. Deux de ces - pièces (x) sont latérales, symétriques; ce sont des languettes à extrémité un peu élargie, irrégulière. Les botanistes voient dans ces languettes des staminodes correspondant aux étamines laté- rales, postérieures, du verticille externe. L’appendice médian plus épais (x), courbé en corne, est superposé au labelle. Ils y voient aussi un staminode correspondant à l’étamine postérieure médiane du verticelle interne. Cette interprétation ne nous paraît pas abso- lument satisfaisante. Si l’on remarque la présence d’un disque labellaire bien différencié, bilobé, chez l'Ornithocephalus grandi- florus (fig. 79), Odontoglossée à rostellum prolongé en béc comme le Zygostates, n’est-il pas plus naturel de voir dans cette pièce médiane du Zygostates au moins un plateau labellaire diffé- rencié, devenu indépendant ? Quoi qu’il en soit, la zygomorphie du périanthe se trouve ici déterminée d’une façon très particulière par l'intervention de lamelles supplémentaires, intercalées dans la partie postérieure de la fleur, entre le verticille interne et le gynostème. | Disparition de la différenciation des pièces dupérianth e. — Jusqu'ici, — 164 — nous avons étudié successivement les modifications qui accentuent la différenciation des pièces du périanthe; il nous reste à étudier les modifications qui tendent à faire disparaître cette différencia- tion. — Toutes choses égales, lorsque dans un périanthe toutes les pièces, à l’exception du labelle, deviennent semblables et s’écartent également les unes des autres, la différenciation est certainement moins accusée. Les fleurs du Renanthera (fig. 135), celles des Dracrium bicornutum (fig. 152), sont dans ce cas. Cet effacement de la différenciation est surtout sensible quand le labelle reste très simple dans sa re, comme chez le Corymbis veratrifolia (fig. 138, A), ou comme dans l’une des di- verses formes de la fleur staminée du Cycnoches ven- tricosum (fig. 151). La disparition de la zygo- morphie du périanthe peut être poussée plus loin. Dans la fleur du Thelymitra ixioides (fig. 99, A), les six pièces du périanthe sont semblables - entre elles; elles ne diffèrent que par leur position : ce sont six lames triangulaires, larges, un peu rétrécies à la base, étalées dans un plan à 6o° les unes des autres. Ilen Fig. 151. — Cycnoches ventricosum Bar, résulte une fleur très ou- Eee verte. La différenciation du périanthe et sa zygomorphie ont donc ici totalement disparu. C’est bien, en effet, d’une disparition de caractère qu'il s’agit dans cette fleur; car, d’une part, son gynostème est aussi profondé- ment différencié que celui des autres Orchidées, et d’autre part un genre très voisin, Epiblema grandiflorum, a une fleur dont le périanthe est encore rendu faiblement zygomorphe par son labelle onguiculé. Chez les Telipogon (fig. 96, A), la zygomorphie du périanthe disparaît, mais non la différenciation de ses deux verticilles. Le périanthe, très ouvert, montre six pièces étalées dans un plan, à 60° les unes des autres; le pétale médian est peut-être très légèrement plus grand que les pétales latéraux. Les pétales sont plus grands que les sépales. Ils sont lancéolés, alors que les sépales sont triangulaires ; ils sont colorés, alors que les sépales sont verts. Ce périanthe à peine zygomorphe nous montre une différenciation très intéressante de ses deux verticilles : l’externe, devenu calycinal, l’interne corollin. L'ensemble de la fleur a été comparé, avec quelque raison, à une fleur de Tradescantia; mais il convient d'ajouter à un Tradescantia à ovaire infère. Dans les fleurs où la différenciation des pièces du périanthe détermine la production de très grands sépales, la zygomorphie du périanthe semble souvent s'affaiblir beaucoup, et par là atténue grandement la différenciation du périanthe; surtout lorsque les sépales se relè- vent simultanément en haut, et plus encore quand ces sépalaires entre elles. Chez les Pleurothallidées, par exemple, les pièces sépalaires sont énormes, eu égard aux pièces péta- laires, et nous trouvons toutes les transitions 7 entre des fleurs à sépales Fig. 152. — Diacrium bicornutum BNTH. largement ouverts, comme celles des Ociomeria (fig. 35 C, D), et le Physosiphon Loddigesii (fig. 35, M), par exemple, où ils sont coalescents en un long tube. Les Masdevallia (fig. 35, H, 1) nous montrent un tube sépalaire court, que terminent trois grandes valves libres, remarquables souvent par leur long prolonge- ment antennaire, Masdevallia Veitchiana (fig. 153), caudaia; Shuttleworthir (fig. 176), Chimaera, etc. Nous savons même que la coalescence des sépales des Pleurothallidées peut être poussée si loin, qu'il en résulte des boutons ne s’ouvrant plus que par fentes latérales, comme chez les Crypiophoranthus, C. atropurpureus (fig. 35, K), C. Dayanus (fig. 178). Les sépales peuvent bien ajouter quelque peu à la zygomorphie de la fleur, — 166 — mais en général ils effacent plutôt l'apparence zygomorphe. Néanmoins, si on ouvre ces fleurs, on trouve toujours un pétale médian, réduit dans ses dimensions, mais très différencié dans sa LA forme. De même les D” ai pétales latéraux, bien que réduits à l’état de petites languettes, contrastent violem- ment avec les sépales latéraux; et par là, la différenciation du pé- rianthe, atténuée dans une certaine mesure, reste cependant très forte. Il en serait de même pour le périan- the de l’Ada auran- liaca. Au contraire, chez l’Zsochilus linearis (fig. 60, A, B), les trois sépales relevés don- nent à la fleur une symétrie rayonnante; mais l'examen des piè- ces internes, au lieu d'effacer cette première impression, l’accentue encore, car c'est à peine si le labelle dif- fère des pétales laté- raux par son onglet plié en double crochet (@). d) OVAIRE. — Dans Fig. 153. — Masdevallia Veitchiana Reus. les fleurs d'Orchidées monandres, nous savons que l’ovaire est infère. C’est un organe peu volumineux, le plus souvent grêle, régulièrement cylindrique _— 167 — dans toute'sa longueur, tèllement qu'on peut le prendre pour un pédoncule floral; d’où cette expression souvent employée : « les Orchidées ont un pédoncule creux. » Ces ovaires cylindri- ques sont extrêmement répandus chez les Orchidées acrotones. ‘ Inversement, chez les Orchidées basitones, l’ovaire affecte plutôt une forme ovoïde, effilée vers son point d'attache. Le volume de cet ovoïde, et surtout sa forme, le différencient nettement d’un pédoncule floral ordinaire; on y reconnaît à distance un ovaire sessile; aussi voyons-nous que, dans ces plantes, l’ovaire intervient pour une certaine part dans la forme de la fleur, ce qui n’avait pas lieu pour les Orchidées à ovaire cylindrique. L’'ovaire est généralement tordu de 180° autour de son axe, de manière à amener le labelle en avant de la fleur; alors que dans le bouton, cette pièce est postérieure, c’est-à-dire entre le centre de la fleur et l’axe de l’inflorescence. Agçcidentellement, car le fait se montre isolément, et dans les séries les plus différentes, la torsion de l’ovaire redevient plus forte : elle atteint 5607; le labelle est alors ramené dans sa position initiale. Nous avons cité au passage, comme exemple de cette disposition, les Caleana major (fig. 98), Cryptostylis longifolia, Ponthieva maculata (fig. 136), Mystacidium distichum (fig. 20), Satyrium nepalense (fig. 180), les fleurs mâles (fig. 171) et les fleurs femelles du Cafase- tum tridentatum (fig. 172, B), mais non leurs fleurs myanthes (4). La section transversale de l'ovaire nous montre souvent un anneau épais contenant six faisceaux principaux : trois plus forts correspondent à de larges bourrelets placentaires bilobés; ils sont superposés aux pétales. Trois autres plus faibles cor- respondent aux plans médians des trois car- pelles qu’on admet dans la constitution de cet ovaire; ils sont superposés aux sépales. Les carpelles sont largement ouverts et ‘coalescents par leurs bords. L’ovaire ést uni- NRA loculaire dans toute sa hauteur. Sa cavité est Jia fragrans Res. étroite et cannelée par les saillies qu'y projet- °°“Pe de l'ovaire. tent les placentas. Quand la surface externe de l'ovaire montre des cannelures, comme chez le Trichopilia(fig.154)et le Séanhopea, ‘les cannelures déterminent six secteurs. Les plus grands et les — 168 — plus saillants correspondent aux régions placentaires. L’une d’entre elles, celle qui correspond au labelle, est même souvent plus grande que les autres. Extérieurement, la surface de l’ovaire est limitée par un épiderme bien différencié. L’assise épider- mique interne est formée d'éléments peu différenciés, bombés vers l’intérieur de la petite cavité ovarienne. L'apparition des ovules sur les placentas est très tardive. Les ovules excessivement nombreux ne sont indiqués au moment de la floraison que par une sorte de mamelon long et étroit, pluri- cellulaire. Il reste en cet état jusqu’à l’époque de la pollinisation, mais en vain y chercherait-on les divers organes de l’ovule adulte. Quand la pollinisation est faite, sous l’influence de l’exci- tation produite par les tubes polliniques descendant en gros paquets le long des placentas, le nucelle et les téguments ovu- laires se développent. Tout en restant toujours extrêmement petits, ils sont néanmoins très complets, dans toutes leurs parties. Ils sont finalement anatropes, bitégumentés. La produc- tion de l’épithelium femelle à l’intérieur du sac embryonnaire de ces ovules et la formation de la cellule femelle se font exactement comme chez les Liliacées, c’est-à-dire selon un plan qui est très uniforme pour toutes les Monocotylédones. Les principales variantes de la structure de cet ovaire portent sur les faisceaux. Au lieu d’un seul faisceau, on peut en trouver deux disposés sur un même rayon, l’interne étant plus petit que l’externe (Trichopilia), ou bien chaque faisceau est remplacé par un groupe plus ou moins considérable de faisceaux (Epidendrum). Chez l'Epidendrum ciliare, chaque faisceau dorsal est remplacé par quatre autres, dont trois sont rapprochés de la surface externe de l’ovaire; un autre beaucoup plus gros est beaucoup plus voisin de l’épiderme interne. Les faisceaux placentaires sont de même remplacés par une dizaine de faisceaux. €) GRADATION DES CARACTÈRES DE LA FLEUR CHEZ LES ORCHIDÉES MONANDRES. — Dans cette exposition des diverses parties de la fleur des Orchidées monandres et de leurs modifi- cations, nous nous sommes efforcés de mettre en relief, à mesure que nous les avons rencontrés, les caractères qui nous parais- sent le mieux indiquer la filiation des Orchidées, ceux-là par — 169 — conséquent qui peuvent avoir une certaine valeur taxinomique. Il convient maintenant d'apprécier la valeur relative de chacun de ces caractères, par suite, d’en déterminer la subordination. Il nous sera plus facile, cette étude faite, de nous rendre compte des progrès marqués par les diverses classifications proposées. Basitonie et acrotonie. — Le plus important de tous les carac- tères de la fleur des Orchidées monandres nous est fourni par la manière dont les pollinies entrent en rapport avec la masse adhésive. Selon que les caudicules se développent dans le haut ou le bas des pollinies, celles-ci s’attachant par le haut ou par le bas à la masse adhésive, nous sommes en présence d’Orchidées acroitones ou basitones, ces dernières étant supérieures aux pre- mières. Les trois types de gynostème.— L'anthère dressée sur le sommet apparent du gynostème marque une différenciation plus haute que l’anthère couchée, quand ce n’est pas seulement le simple fait d’un plus grand développement du rostellum qui provoque le redressement de l’anthère, comme chez les Telipogon. De là la gradation ascendante que nous avons indiquée : Orchidées à gynostème catileyien, — Orchidées à gynostème prérostylidien, — Orchidées à gynostème ophrydien. Pollinarium à styleis des gynostèmes cattleyiens. — Toutes choses égales, dans les gynostèmes cattleyien et ptérostylidien, les polli- narium à stylet indiquent des plantes plus élevées que les polli- narium sans stylet. Bursicules des Ophrydées. — Dans la série des Ophrydées, la différenciation des bursicules dans le rostellum est un caractère de supériorité. La réunion des bursicules en une seule, puis des masses adhésives en une seule masse, marque le plus haut degré de développement que les Ophrydées aient atteint (fig. 9). Le renversement de l'étamine en avant du gynostème, et le stigmate presque terminal, constituent non pas un progrès, mais une indication régressive pour les Satyriées. L'indépendance des lobes stigmatiques des Habénariées marque, toutes choses égales, une différenciation plus élevée. Mais le perfectionnement indi- qué par ces lobes stigmatiques indépendants est complètement subordonné à la différenciation des bursicules. Pied du gynostème. — Dans les gynostèmes cattleyien et ptéro- ss L/OR— stylidien, l’existence d'un pied marque une différenciation pro- fonde. Les Orchidées à prolongement pédial sont plus élevées; mais le caractère tiré de la présence du pied est subordonné au caractère qui définit les anthères acrotones et basitones. Le degré de développement du pied permet d'apprécier le degré d’élévation relatif des Orchidées d’une même série secondaire. Ainsi Aerides Vandarum (fig. 93), Chaenanthe Barkeri (fig. 134), Drymoda picta (fig. 10), dont le gynostème se prolonge par un très grand pied, sont, tous trois, des types très élevés. … Clinandrium. — Le très grand développement de la marge du clinandrium a souvent la valeur d’un caractère de tribu. Un stigmate basilaire indique un fait de régression, alors même que le sommet apparent de la colonne montre quelque nouveau caractère de différenciation, comme le rostellum à grand bec du Zygostates. Un bec au rostellum est l'indication d’une différencia- tion un peu plus accentuée dans une série très limitée. - L'absence de masse adhésive est un caractère régressif. L’indi- cation de la régression est encore beaucoup plus accusée lorsque le lobe rostellien du stigmate vient à disparaître, comme dans les Gymnadenia. A tous les degrés de différenciation de la fleur, on peut ren- contrer des faits de régression analogues; pour les apprécier exactement, il convient de déterminer : 1° le niveau atteint par l'accumulation des caractères différentiels progressifs, ce qui donne la série dont la plante fait partie; 2° la dégradation provoquée sur ce type, par l'accumulation des caractères régressifs qu'on y rencontre. C’est là un travail d'une délica- tesse extrême, exigeant de hautes qualités critiques chez le classificateur. La différenciation des pollinies a au moins la valeur d’un caractère de tribu. L'état pulvérulent des pollinies est un fait régressif. Les caractères fournis par le gynostème : anthères acrotones ou basitones, — pollinies à stylet, — bursicules, — prolongement pédial du gynostème, — et jusqu'à la différenciation des lobes stigmatiques, ont une plus haute valeur comme indication de la filiation que les caractères tirés du labelle et du reste du périanthe. Les stélidies. — Quelle est la valeur taxinomique des stélidies ? Jusqu'ici nous n'en savons rien (1). Les caractères fournis bar la différenciation du périanthe et par le labelle, n’ont qu’une valeur restreinte. Parfois on les voit néan- moins s'étendre à des séries ayant la valeur de tribus, comme les grands sépales des Pleurothallidées, comme le labelle articulé des Lycastinées; mais ceci n'indique que des tribus très homogènes. Ordinairement ces caractères tombent rapidement au niveau des caractères génériques et spécifiques. Une accumulation de ces petits caractères ne compense pas les indications tirées du gynostème. En d’autres termes, nous estimons que les variantes du gynostème sont meilleures indicatrices de la filiation des Orchidées, que les variantes les plus importantes tirées du périanthe. — Des caractères tirés du périanthe, l'articulation du labelle avec le gynostème semble être celui qui a la plus grande valeur. Il s’applique à plusieurs tribus. Le degré de différencia- tion du labelle vient ensuite, en particulier l'existence du plateau et la disposition de celui-ci. Il est très probable que c’est à une modification de cet ordre qu’il convient de rapporter les appen- dices supplémentaires postérieurs de la fleur des Zygostates cornuta (2) (fig. 78, 2). L'éperon basilaire prend souvent la valeur d’un caractère applicable à tous les genres d’un tribu très homogène. Quand l’éperon est axial, c’est-à-dire caché dans le haut de l’ovaire, ou quand le pied participe à sa formation, il a presque toujours cette valeur de caractère de tribu ou de sous-tribu. Le double éperon labellaire n'est qu’un caractère générique chez les Corysanthes et chez les Saiyrium. La différenciation des pièces du périanthe, donnant à chacune (1) Il semble qu’elles marquent une régression : c’est ce qui résulte immé- diatement de l'hypothèse sous-entendue par l’épithète de séaminodes, que nous leur donnons si souvent. D’autre part, surtout dans les types à gynostème très court, ces appendices jouent ou paraissent jouer un rôle particulier. Par là ces stélidies prendraient une importance plus considérable. Jusqu'ici, nous ne pouvons leur accorder plus de valeur qu’aux petites variations du labelle. (2) Le Zygostates devient ainsi la plus différenciée des Ornithocéphalées, petite série caractérisée par son rostellum à long bec. — 172 — une configuration différente selon sa place, indique des plantes très élevées dans une série très limitée qui ne dépasse pas la valeur d'une tribu. Hutlonaea, p. ex., est un genre très élevé dans les Gymnadéniées inférieures, mais il est moins différencié dans le sens ophrydien que les Chamaecorchis qui, tout en ayant un périanthe plus simple, ont une indication de bursicule, leur masse adhésive étant encore entourée d’une membrane. La formation d’un menton, par la concrescence des bords posté- rieurs des sépales latéraux, est de même un caractère qui ne s'applique en général qu’à une partie d’une tribu, à un genre ou à quelques genres tout au plus, tant que le gynostème n’inter- vient pas. La prédominance des sépales sur les pétales est devenu un caractère de tribu chez les Pleurothallidées; dans les autres tribus pluri-génériques, ce n’est le plus souvent qu’un caractère générique. L’écartement des deux verticilles du périanthe est un caractère propre au genre Ponthieva. Le déplacement du labelle et son retour près de l’axe de l’inflorescence ne peut servir qu’à définir quelques genres. La disparition de la zygomorphie du périanthe est un carac- tère régressif. Le mode de constitution du sympode et la préfoliation ne nous paraissent, malgré leur généralité, avoir que la valeur de carac- tères de tribus. Quant aux variantes tirées de la structure des feuilles et des tiges, ce ne sont jusqu'ici que des caractères géné- riques et spécifiques. Il se pourrait cependant qu’une étude plus approfondie de la tige, de ses faisceaux et de ses rapports avec la feuille, y montrât des caractères plus généraux applicables à tous les termes de la famille : c'est ainsi que la racine présente chez les Orchidées une structure singulièrement générale. IV. LES FORMES DES FLEURS CHEZ LES ORCHIDÉES. — Con- naissant maintenant les divers organes qui composent la fleur des Orchidées, nous allons esquisser rapidement les principales formes d'ensemble de l’appareil floral et caractériser chacune d’elles, autrement que par la perpétuelle répétition de ces mots: fleur étrange, admirable, à masque simien, papillonnante, etc. Ces épithètes, prodiguées à plaisir, rappellent les poètes déca- ES dents, à la recherche des mots frappant l'oreille du lecteur; mais elles ont le grand tort de ne pas nous faire connaître le fait même qu’elles ont la prétention d'exprimer. Trop souvent ces descriptions imagées, malgré toute leur poésie, nous mettent dans l'impossibilité d'apprécier l’intérêt d'une forme florale un peu spéciale pour la Morphologie générale des Orchidées (1). Nous connaissons déjà les principales formes florales dont nous allons parler; certaines d’entre elles présentent une géné- ralité se retrouvant dans des groupes plus ou moins nombreux, telles sont : 1° les fleurs à sabot, ou en forme de Cypripedium; 2° les fleurs en casque ou à forme d’Orchis; 3° les fleurs en entonnoir ou à forme de Cattleya; 4° les fleurs ériopsides; 5° les fleurs scaphyglottes; 6° les fleurs des Pleurothallidées ; 7° les fleurs à grands sépales. A côté de ces formes généralisées, nous aurons à examiner quelques formes spéciales isolées, monogénériques ou paucigénériques. Si les fleurs à sabot et les fleurs en casque appartiennent presque exclusivement à des plantes voisines dans la classifica- tion, il n’en est pas de même des fleurs à forme de Cattleya. La fleur cattleyienne se retrouve dans plusieurs séries très diver- gentes d’Orchidées. Nous verrons, en effet, parfois entre deux fleurs cattleyiennes en apparence très semblables, certaines différences organiques dans les pièces employées, qui nous indi- quent très nettement qu’il s'agit de deux fleurs fondamentale- ment différentes, adaptées l'une et l’autre à un même insecte fécondateur, et présentant dès lors la même forme d'ensemble. (1) Nous nous bornerons à signaler la description faite par un amateur anglais du Megaclinium Bufo : « Que le lecteur se représente un serpent vert aplati comme une fleur séchée, puis une rangée de crapauds ou d’autres rep- tiles tachetés comme eux, attirés vers le centre en une seule file, le dos sou- levé, les pattes de devant s’écartant à droite et à gauche, la bouche large ouverte et une langue pourpre s’y mouvant convulsivement...»!!! Sans pousser aussi loin les comparaisons zoologiques, tout le monde a remarqué les formes très particulières qui ont mérité à certaines Orchidées leurs noms spécifiques ; elles évoquent l’idée tantôt d’une mouche (Ophrys muscifera), d'une abeille (Ophrys apifera), d’une araignée (Ophrys aranifera), d'une fourmi (Chiloglottis cornuta Hook.), d’un papillon (Oncidium Papilio, O. Krameri, Peristylis bifolia), d’une grenouille (Peristylis viridis), d’un singe (Orchis Macra), tantôt d'un masque de bouffon (Orchis Morio) ou même, pour les esprits macabres, du corps d’un pendu (Aceras anthropophora). — 19794 — I. Les fleurs à sabot ou à forme de Cypripedium (fig. 12, 13, 66, 70, 71, 74, 170, 192, 205, etc.) appartiennent à toutes les Cypripédinées : elles répondent à cette adaptation spéciale qu'un insecte assez gros, comme une abeille, est astreint à passer dans un canal resserré où il frotte entre des étamines sessiles à pollen visqueux, et l'embouchure d'un labelle nectarifère. Le labelle y affecte cette forme en gobelet qui, vue de profil surtout, peut donner l’idée d’un sabot chinois ou d’une pantouffle à bout arrondi (fig. 72). Les bords de ce labelle rabattus ferment l’ouver- ture en laissant le gynostème à nu. Maïs, de celui-ci, on ne voit que le staminode cireux en forme d’immense stigmate. Cette grande pièce complète l’obstruction du labelle. Labelle et stami- node penchent vers le bas; ils sont fixés au centre d'une surface très faiblement concave, sur laquelle sont étalées, largement écar- tées les unes des autres, les cinq pièces du périanthe. Les sépales latéraux tendant à se réunir en une valve inférieure, les pétales latéraux sont un peu infléchis vers le bas. Les sépales sont des valves foliäcées, le sépale médian pouvant cependant devenir pétaloïde. La surface sur laquelle sont étalées les pièces du périanthe est presque verticale ou un peu oblique vers la face postérieure de la fleur. L’ovaire n'intervient pas dans cette forme de fleur ; il n’apparaît que comme un petit renflement côtelé du pédicelle. Ces fleurs à sabot ne se voient pas chez les Orchidées monan- dres ; elles n’y sont indiquées que par des labelles volumineux, à gobelet pointant isolément en avant des autres pièces de la fleur. La fleur de Calypso borealis (fig. 209), l'Orchidée par excellence des terres arctiques, est peut-être celle qui se rapproche le plus de la forme cypripédienne. Y aurait-il là un fait de mimétisme avec les Cypripedium des pays sibériens? — Bien qu'ayant un labelle à grand hypochilium en gobelet, la fleur du Vauda tricolor (fig. 127, A) s'éloigne déjà beaucoup des fleurs à forme de Cypri- pedium. Les pétales latéraux y sont rapprochés du sépale médian, formant un groupe antérieur opposé au groupe des trois pièces postérieures. La surface formée par les pièces du périanthe est convexe au lieu d’être concave; elle est inclinée à 45° environ sur l'horizon, mais en tournant sa face supérieure en haut. II. Les fleurs en casque ou à forme d'Orchis, sont extrêmement — 175 _— fréquentes dans les Orchidées basitones, qui forment manifeste= ment une série très différenciée dans un sens spécial. Dans la fleur à forme d’Orchis (fig. 5, A) l'ovaire intervient quelque peu; c'est un corps ovoiïde effilé vers le bas, renflé vers le haut, brusquement rétréci à l'insertion des sépales. Au-dessus de l'ovaire, on voit les trois sépales et les pétales latéraux rapprochés en un groupe qui pointe en haut et en avant de leur plan d'insertion. En opposition avec ce groupe de cinq pièces, pend un labelle en languette plus ou moins frangé, bifide ou trilobé à son extrémité. C’est sur ce labelle que vient se poser l’insecte visiteur à la recherche du nectar. Les petites variantes de cette forme de fleur portent : sur les dimensions du labelle : celui-ci peut être très long : Himantoglossum hircinum (fig. 5, D), ou au contraire très court et } Fig. 155.— A Cephalanthera grandiflora Bas; 8 Efipactis palustris Crrz.; ©c Limodorum abortivum Sw., fleur vue de face; D coupe longitudinale de cette fleur. alors restant contigu aux autres pièces : Cephalanthera grandiflora (g-155, 4); sur l’éperon labellaire qui devient d’une longueur excessive dans le Platanthera montana (fig. 128, A), ou quidisparaît presque complètement dans l’Himantoglossum (fig. 5, D), ou même com- plètement dans Listera ovata (fig. 42, B); sur la direction du casque par rapport à l’ovaire. Dans le Chamacorchis alpina (fig. 107, E), le casque se plie à angle droit sur l'ovaire. L'ovaire lui-même au lieu d’être dressé devient horizontal, soit tout entier comme dans le Meottia Nidus-avis (fig. 101, A), soit en courbant surtout sa partie supérieure, comme dans l’Epipactis palustris (fig. 155, B). Cette forme de fleur est plus profondément modifiée lorsque, — 176 — comme dans notre Platanthera montana (fig. 128, À), les deux sépales latéraux se détachent du groupe des cinq pièces et se rabattent en bas de chaque côté du labelle. Dans la fleur de l’Anæctochilus Reinwardtii (fig. 47, E), les sépales latéraux rabat- WI) HUE D) T | (NS nil Fig. 155bis. — Galeandra nivalis Horr. tus se rejettent ensuite brusquement vers la face antérieure de la fleur, alors que le labelle s’éloigne de l’autre côté. C’est près des fleurs en casque que viennent se placer les fleurs des Péerostylis de la section Antennæa (fig. 6, À, B); le sépale médian (sm) est devenu énorme; les sépales latéraux (s/) coudés, AS: QE filiformes, s'en écartent un peu comme deux antennes. Entre celles-ci, s'avance une languette velue (p#) qui n'est autre que la partie supérieure du labelle mobile, irritable, III. Les fleurs à forme de Caitleya sont caractérisées par leur Fig. 156. — Fleur, labelle et gynostème du Pleione humilis Don. labelle en entonnoir qui se porte en avant tout en s'infléchissant légèrement vers le bas. Un éperon nectarifère, placé tout en bas du labelle, provoquera la pénétra- tion des insectes visiteurs dans le couloir réservé entre le gynostème et le labelle. En se retirant, les insectes détermineront la mise en liberté des pollinies. Les autres pièces du périanthe, presque sem- blables entre elles comme forme et comme coloris, sont étalées dans un plan vertical ou très peu éloignées de ce plan, parce que leurs extrémités se réfléchissent en Fig.157.—Sobralia macranthaLor.; A fleur; B base des tiges. arrière, ou au contraire parce qu’elles sont légèrement concaves en avant. Toutes ces pièces sont de couleurs claires. L'ovaire n’intervient pas dans la forme 12 — 178 — de cette fleur, il prolonge le pédicelle floral sans modification aucune quand on arrive au niveau des loges ovariennes : Catitleya intermedia (Ag. 119), Cælogyne, Pleione humilis (fig. 156), Sobralia -macrantha (fig. 157, A) montrent ce type de fleurs dans toute sa pureté. L'entonnoir s'ouvre très sensiblement et laisse la colonne visible dans le Trichopilia suavis (fig. 158), dans ce curieux Laelia Digbyana (fig. 33, c), si remarquable par l’effilochement Fig. 158. — Tyichopilia suavis Loz., fleur et gynostème. du bord de son entonnoir qui rappelle, mais de loin, les lacs étranges des multiples filaments du labelle du Dendrobium Bryme- vianum (fig. 159). Chez le Cæœlogyne Cumingii (fig. 58, A), le tube de l’entonnoir se raccourcit tant soit peu, il s’ouvre en avant et laisse le dos du gynostème complètement à nu. La fleur de l’Epidendrum ciliare (fig. 81, A) se rapporte immé- « diatement aux fleurs à entonnoir, mais toutes les pièces du périanthe y prennent une gracilité extrême. Les cinq pièces étalées sont toutes très étroites. Le labelle est concrescent avec la colonne et la cache complète- ment. À sa par- tie supérieure, il se différencie en un long stylet médianfiliforme, et en deux pleu- ridies latérales (x) à bord déchi- quetés. Le Vanilla pla- nifolia (fig. 201) nous montre la modification de la fleur catt- leyienne par le rapprochement des cinq pièces du périanthe au- Fig. 150. — Dendrobium Brymerianum Roms. f,, fleur. tour du labelle. Le Thunia Marshalliana (fig. 28) nous présente Fig. 160. — Dendrobium fimbriatum Hook., fleur et rapports du gynostème et du labelle. quelque chose d’analogue sur des fleurs pendantes, dont le labélle est éperonné et dont les sépales latéraux s’insèrent — 180 — obliquement sur le haut de l'ovaire. Les Galeandra, G. Devoniana (fig. 118, A), G. nivalis (fig. 155°%), nous montrent, comme Fig. 161. — Cymbidium Lowianum Reus. f., fleur. modification, un entonnoir court très ouvert, enfermant incom- Fig. 162. — Chysis bractescens LoL.; 4 la plante; B coupe longitudinale de la fleur; c, D pollinarium. plètement la colonne, avec un fort éperon et les quatre pièces — 181 — latérales du périanthe rejetées en haut. Chez le Limatodes rosea (fig. 126), le cornet labellaire est bien rétréci, mais les autres pièces du périanthe sont réparties en deux groupes : un groupe supérieur opposé au labelle, et un groupe inférieur qui accom- pagne celui-ci; le labelle est encore éperonné chez le Limatodes. La fleur des Dendrobium (fig. 159 et 160) nous montre la forme en entonnoir modifiée par l'intervention du pied du gynostème, qui s’unit à la base des sépales latéraux pour pro- duire un fort menton. En même temps, les pétales latéraux sont un peu plus différenciés dans leur forme. Dans la fleur des Cymbidium : C. giganteum (Ag. 41, A), C. Lowianum (fig. 161), nous voyons le gynostème, légèrement prolongé en pied, se redresser en avant, comme s’il allait s'appliquer contre le sépale médian et en suivre la courbure concave. Le labelle se redresse de même contre le gynostème. Il en résulte une modification sensible dans la direction de l’entonnoir, qui diffé- rencie à première vue cette fleur. IV. Il convient, croyons-nous, d'établir une quatrième catégorie de fleurs pour les formes qui, comme l’Eriopsis rutido- bulbon (fig. 90, A, B), nous montrent un labelle très ouvert, pointant en avant et pi 163. — WWarrea LES en bas, courbé ordinairement en gout- lor Loc, fleurs. tière, mais laissant le gynostème complètement à découvert. Ce gynostème, fortement concave, tend à se rapprocher du sépale médian et à suivre sa courbure, comme nous le consta- tions dans les Cymbidium. Dans la fleur type d’Eriopsis, les autres pièces du périanthe sont largement et également écartées sur une surface concave, derrière laquelle est fixé l'ovaire, jouant le rôle de pédicelle creux. La différence principale entre la forme Eriopsis et la forme Cattleya est donc l'ouverture du labelle, qui laisse le gynostème libre; celui-ci a de plus une tendance prononcée à se montrer en haut parallèlement au sépale médian. Au fond, la différence entre ces deux formes est assez faible; aussi, entre les deux, constate-t-on de nombreux cas ambigus : les formes d’Eriopsis et de Cattleya ne répondant — 182 — A pas, comme les formes à sabot ou en casque, à tout l’ensemble Fig. 164. — Renanthera Lowit d’une série naturelle des Orchidées. Nous trouvons ces fleurs ériopsides chez un grand nombre d’Orchidées : les Odontoglossum : O. coronarium (fig. 236), le Spathogloitis aurea (fig. 216), le Chysis bractescens (fig. 162), le Cyriopodium Ander- soni (fig. 87, E), le Warrea tricolor (fig. 163). Cette forme de fleurs se produit tout naturellement lorsque le gynostème émet un fort prolongement pédial, comme dans le Paphinia cristata (fig. 144 et fig. 7, G). Dans le Gomeza planifolia (fig. 55, E), on voit les deux sépales latéraux se souder en une lame dont l’extrémité reste bifide. Une forme secondaire des fleurs ériopsides est celle que nous montre le Renanthera Lowii (fig. 164, A) dans ses deux formes de fleurs. Les cinq pièces étalées y sont triangu- Rens. f.; A fleurs: 8 gynostème laires, plus ou moins effilées. Le et labelle; c pollinarium. labelle est ou sensiblement plus petit que les autres pièces du périanthe, ou à peine différencié d’elles ! ‘ Sas Dm Fig. 165. — Miltonia spec- tabilis Lor.; Afleur; 8 gy- nostème; c pollinarium. par sa forme; de sorte que sa présence ne frappe pas autant que dans les fleurs types. Ce labelle laisse d’ailleurs toujours la colonne complètement à découvert. A distance, la fleur ressemble à une étoile à cinq ou six branches semblables, étalées dans un plan. Chez le Miltonia spectabilis (fig. 165, À), une cause assez faible modifie sensible- ment l'aspect de cette fleur ériopside : la partie visible du labelle est une lame onguiculée. La fleur du Brassia brachiata (fig. 117, A), nous montre la modification des Renanthera com- in tandis que le sépale binée avec celle du Milionia ; de plus, NN NN 4 \ \\ ‘4 : \ ? Li (4 # \ /) /l $ Fig. 166. — Oncidium Papilio Loi, fleur. — 184 — médian et les pétales latéraux forment un groupe supérieur, les sépales latéraux pendent en bas, à côté du labelle. La fleur du ZLeptotes bicolor (fig. 142, A) appartient au même type dérivé que celle du Byrassia, abstraction faite de son éperon axial postérieur et de son gynostème particulier. La fleur du Trichocentrum albopurpureum (Gg. 95, A, B) nous montre la fleur ériopside avec un labelle en languette pourvu d’un grand éperon; celles des Rodri- Es guezia decora (fig. 46, H) et R. ve- Fig. 167. — Oncidium Forbesii USta (ig. 170), nous la fait voir avec Hook., fleur. un labelle beaucoup plus grand que les autres pièces du périanthe, celles-ci étant toutes rapprochées du pétale médian. Le genre Oncidium réunit à lui seul toutes les modifications secondaires de la fleur ériop- side. Ce genre si nombreux nous apporte même quel- ques modifications nouvelles n'ayant absolument qu’une valeur spécifique; telles sont les fleurs des Oncidium Ca- vendishianum (fig. 46, A), O Papilio (fig. 166), O. Forbesii (fig. 167), O. varicosum (fig. 251), O. Lanceanum (fig. 168). Citons encore les deux formes de fleurs de l’O. ornithoce- bhalum (fig. 169). Celles de l'O. Papilio sont remarqua- bles entre toutes par leurs Fig. 168. — Oncidium Lanceanum Lor., Pétales et leur sépale médian, fleur. linéaires dressés, ayant sou- vent plus de o"125 de longueur, et par leur large labelle jaune clair au centre bordé de rouge brun. La fleur du Pholidota articulata (fig. 149, B), appartient aussi à la forme ériopside dans ce qu'elle a de plus typique; elle tire — 185 — son caractère particulier du lobe terminal de son labelle, ayant la forme d’une double bourse très analogue à l'anthère d’un Arbutus ou d’un Vaccinium. Cette bourse, qui pend à l’extré- mité d’un fil tenu, est sans cesse en mouvement. Le Platyclinis glumacea (fig. 63), d’autre part, nous montre la forme ériopside avec un périanthe glumacéen, les cinq pièces étalées ayant la consistance de minces glumelles. Les fleurs des Catasétinées se rattachent aussi immédiatement au type ériopside : ceci est évident pour les fleurs mâles du Cycnoches ventricosum (fig. 151), et pour les fleurs myanthes des Catasetum (fig. 172, A), où la colonne se prolongeant supérieu- rement en bec, avance deux grandes antennes que pres l’insecte visiteur excitera en se déplaçant sur le ornithoce- labelle. Dans la fleur monacanthe ou femelle des A rh Cataseium (fig. 172, B) et dans leur fleur mâle formes de (fig. 171), cette même forme est modifiée par le re renversement de la fleur, par le labelle en casque et par le rabattement des cinq pièces du périanthe en bas, ce qui laisse le gynostème complètement à nu. Chez les Mormodes la fleur Fig. 170. — Rodriguezia venusta Rcus. f., fleur vue de face et de profil. est plus profondément déformée. Il y a nécessité pour cette fleur de se jeter à droite ou à gauche de l’inflorescence, et en même temps de mettre à nu son gynostème. Les sépales latéraux sont alors rejetés en bas de la fleur. Le sépale médian et les pétales latéraux sont relevés en haut, mais rejetés sous le gynostème. Le gynostème est complètement à nu, longuement prolongé en pointe et tordu de manière à tourner sa face postérieure vers le — 186 — ciel. Le labelle très grand, charnu, est onguiculé : il a la forme d'une pyramide triangulaire, dont la base est en haut. L’arête la plus saillante de la pyramide est du côté du gynostème, et vientrecouvrir sa pointe. C’est en venant ronger les parties charnues de ce labelle, que les insectes visi- teurs toucheront l'articulation du filet staminal, et détermineront la Fig. 171. — Catasetum tridentatum Loi; à vue latérale projection des de la fleur mâle, les deux sépales inférieurs étant cou- ot pés; 8 le gynostème dressé; pd pédicelle de la pollinie; pollinies. an antennes. V. Lorsque le labelle, porté à l'extrémité d'un pied plus ou moins saillant, remonte le long de ce pied, se rapproche fortement du gynostème dont il suit la courbure, et tend à l'embrasser, si, en même temps, les cinq autres pièces du périanthe sont relevées autour de cette colonne, il en résulte une forme de fleur très fermée, comme celle du Scaphyglottis violacea (fig. 173, B). Nous pouvons considérer cette forme comme un nouveau type floral. Chez le Govenia liliacea (fig. 87, F, G) et le Batemania Colleyi (fig. 89, A), nous trouvons cette même forme, très légèrement modifiée par les sépales laté- raux (s/) qui pendent rabattus à l’extré- mité inférieure du pied. Dans les fleurs du Calanthidium la- EU CU ne thus: 8 forme monacanthus, Tieures sont un peu écartées de la colonne, par la grandeur du pied (f); de plus, les sépales latéraux portent chacun un grand éperon (sf) courbé en avant. La fleur du Phajus Blumei (fig. 85), appartient encore à cette même forme, mais les pièces tendent à s’écarter — 187 — beaucoup; ces dernières fleurs reviennent à l’aspect ériopside. Très tranchées dans leur physionomie, les fleurs scaphy- glottes sont donc très peu nombreuses, car elles se relient rapidement à la forme ériopside, qui est moins spécialisée. Ainsi le Pes- catorea Klabochorum (fig. 113, A, B et 175) montre un labelle parallèle au gynostème, et éloigné de celui-ci par un grand pied. Les cinq autres pièces du périanthe, relevées assez fortement, forment une cupule autour du gynostème et du labelle ; c’est à la fois une fleur ériopside qui se ferme, ou une fleur scaphyglotte qui s’ouvre. La fleur de l’Acineta Barkeri (fig. 146) fait naître les mêmes hésitations, le labelle étant écarté du gynostème, non plus par le prolongement pédial de celui-ci, mais par la courbure de son hypochilium (4). VI. La sixième forme de fleurs que PTE ae Fig. 173. — Scaphygloitis viola- nous avons à signaler mérite le nom ca Lor.; a port de la plante; de fleur pleurothallidienne : elle est tout nn re mois d'abord caractérisée par ses sépales, ‘ème: D pollinarium. qui deviennent prédominants; malheureusement cette prédomi- nance des sépales, qui est générale dans la tribu des Pleu- rothallidées, ne leur est pas exclusivement propre; de là vient l'impossibilité de rendre synonymes ces deux termes : fleurs pleuro- thallidiennes et fleurs à grands sépales. A l'inverse des fleurs à sabot et des fleurs en casque, qui ont un facies général bien net, la fleur pleurothallidienne nous présente une immense variété de formes. Sur ce thème: "7 les sépales prédominants, la nature a accu- Fig. 174. — Calan- thidium labrosum mulé les variations les plus dissemblables. (Roms. f.) Prrr. Prenons, par exemple, la fleur des Masdevallia : M. Estradae (g. 35, 4,1), M. caudata (fig. 176), M. Schlimii (fig. 176%); — 188 — la fleur montre trois grandes pièces ou valves brillamment colo- rées, étalées dans un plan vertical. Chacune de ces valves se prolonge en un long filament, rectiligne dans le M. Estradae, légèrement arqué dans le M. caudata, courbé en arrière dans le M. Schlimii. Ces trois sépales sont coalescents dans leur partie inférieure, où ils forment un petit tube conique. Dans ce tube sont cachés deux petits pétales latéraux charnus, un tout petit labelle et un gynostème d'acrotone. Les pièces internes Fig. 175. — Pescatorea Klabochorum Rcus. f., fleur, gynostème et labelle, du périanthe n’atteignent pas l'embouchure du tube. Elles ne participent donc pas à la forme de la fleur (1). Dans le Restrepia antennifera (fig. 177), la fleur plus ouverte laisse voir les pièces internes. Le sépale médian se prolonge seul en pointe; il est complètement libre et forme une valve supé- rieure. Les sépales latéraux, concrescents par leur bord postérieur, forment une valve inférieure à pointe bifide. Les pétales latéraux en languette se prolongent par une antenne. A la place de la fleur trivalve des Masdevallia, nous avons une sorte de fleur trimère. Chez les Octomeria (fig. 35, D), les sépales latéraux sont moins (1) La fleur de certains Masdevallia : M.Chimaera,M.Backhouseana, M. Wal- lisii, est toute couverte d’une pubescence hérissée. an — grands; les pétales latéraux sont semblables aux sépales; ils interviennent dans la partie visible du périanthe, qui montre une cupule à cinq valves et un petit labelle très écarté du gynostème; c’est-à-dire qu'on arrive à une fleur ériopside minuscule. La fleur des Stelis (fig. 35, B) réalise, avec de grands sépales étalés dans un plan, une fleur très ouverte trimère, avec sépale Fig. 176. — Masdevallia caudata, var. Shuttleworthii Ress. f., fleur. médian inférieur plus grand. La fleur du Scaphosepalum verruco- sum (fig. 35, L) est une sorte de grelot trivalve, à sépale médian plus petit, inférieur. Chez le Physosiphon Loddigesii (fig. 35, M), les trois sépales, longuement coalescents, forment un tube renflé à la base, rétréci un peu en dessous des dents et à bord trivalve. A première vue, on se croirait en présence, non d'une Orchidée, mais d'une Jacinthe. Dans les Cryptophoranthus, C. atroburbureus (fig. 35, K), ou C. Dayanus Rolfe (fig. 178), la concrescence des sépales est poussée très loin; ces pièces demeurent unies jusqu’en haut. Le bouton à facies aristolochéen qui en résulté s'ouvre latéralement paf des fentes. À chaque genre de Pleurothallidées corres- pond donc, comme nous le disions en commen- çant, une variante de ce thème constant : fleurs à sépales dominants; et ces variantes, pour si nom- breuses qu’elles soient, sont remarquablement tranchées. VII. En dehors des Pleurothallidées, les fleurs à sépales domi- nants se présentent iso- lément. Les Disa, et en particulier le Disa me- gaceras (fig. 121,D),nous ont montré une fleur à trois grands sépales, les deux inférieurs rabattus découvrant les pétales, le médian supérieur en capuchon se prolongeant par un long éperon; d’où pour la fleur, une res- semblance avec une fleur d’Aconit. Le Bulbophyl- lum Careyanum (fig. 52, Fig. 176bis, — Masdevallia Schlimii Lin. pp, c) a une fleur remar- quable par ses deux grands sépales inférieurs, qui cachent toute la fleur à l'exception du sépale médian. Celui-ci forme comme une petite valve. C’est à l’intérieur de la petite fenêtre ainsi réservée; qu’on voit s’agiter son labelle charnu. La fleur du Megaclinium maximum (fig. 62, B), quoique assez différenciée comme forme de celle des Bulbophyllum, est cependant construite sur le même type : la fleur est plus ouverte; le sépale médian se relève forte- ment en arrière, découvrant l'intérieur de la fleur; les sépales latéraux (s/) sont connés en une mentonnière, qui porte sur son bord un labelle très mobile Em). Ces sépales latéraux sont ir longés en un stylet plein. Chez le Cir- rhopetalumCumingii (fig. 52, F), les deux sépales latéraux très grands, membra- neux, cachent les pièces internes, qui ne sont visibles que par une petite fenê- tre antérieure; une petite valve peut re- couvrir exactement celle-ci, ce n'est autre chose que le sépale médian. Dans cette série des Bul- bophyllinées, il y aurait encore à citer les dispositifs des Bulbophyllaria, du Tone paleacea (fig.62, , de l’Achrochæne punciala. Pour ne Fig. 177. — Restrepia antennifera H. et Krz. pas allonger indéfiniment cette série d'exemples, nous ne nous arrêterons plus que sur le Drymoda picta (fig. 10), dont nous avons déjà parlé. Là encore nous avons trois sépales beaucoup plus grands que les pièces internes. De même que dans les autres Bulbophyllinées, le sépale médian (sm) est moindre que les sépales latéraux (s/). Ceux-ci sont insérés, par une base étroite, à l’extrémité d’un très long pied (f); ils sont très écartés et laissent nr 0 à découvert un petit labelle trilobé (pm) avec plateau charnu. Les pétales latéraux (pl) sont fort petits, moindres que les expansions latérales du gynostème. Les caractères essentiels de la Bulbo- phyllinée sont donc conservés, mais de nouvelles différenciations s’y sont ajoutées. Le Drymoda est supérieur aux autres termes de sa série (1). | Dans le Schlimia trifida (fig. 179), nous nous trouvons encore devant une forme à sépales dominants, maïs l’allure de la fleur est tout autre. Nous avons signalé le casque formé par la con- crescence de ses sépales latéraux. La visière inférieure — qui est le sépale médian — laisse à découvert les pièces internes et Ja colonne. Les genres voisins de Schlimia, Stanhopea, Coryanthes, Gongora, présentent encore de très grands sépales, mais ce ne sont plus eux seulement qui donnent à la fleur sa physionomie étrange; les pièces internes, en Fig. 178. — Cryptophoranthus Dayanus RoOLFE, particulier le labelle, et groupe de trois fleurs. le gynostème lui-même interviennent très efficacement dans la forme des fleurs; d'autant plus qu'il s’agit, chez presque tous, de fleurs très ouvertes, à pièces très écartées les unes des autres. Le Coryanthes maculata (fig. 82, A) nous présente d'un côté de sa fleur deux immenses sépales latéraux (s/),auxquels fait pendant un labelle extrêmement différencié (pm) avec onglet, hypochilium en dé à coudre (k), grand mésochilium et épichilium. Les pétales latéraux sont deux languettes verticales entre lesquelles paraît le gynostème courbé (2). (1) Le Monomeria présente les mêmes caractères que le Drymoda. (2) Le labelle du Coryanthes Albertinae si bizarre, si difficile à décrire, dit le Comte du Buysson, forme d’abord une espèce de bonnet charnu, soudé aux PL. XIII. CATASETUM FIMBRIATUM LINDEL.L FISSUM RCHB.F CT NTA bre ; l'ai nn — Le Stanhopea Wardii (fig. 130), a de même ses deux sépales latéraux, très grands, rejetés au-dessus de l'insertion du pé- rianthe; de plus, son labelle est très différencié. Ses pétales latéraux et son gynostème sont plus grands encore et plus apparents que ceux des Coryanthes. A part la forme triangu- laire des sépales latéraux, complètement insérés sur le pied du gynostème, et un labelle en forme de pelle, la fleur de Gongora tricolor (fig. 92) appartient au même type que celle des Stanhopea. Une dernière forme de fleurs tire son caractère de ses grands sépales; nous l’avons déjà signalée : c’est celle de l’Zsochilus Fig. 179. — Racème de fleurs du Schlimsia trifida PLANCH. linearis et de l'Ada aurantiaca. Assez petites, les fleurs de ces plantes peuvent être confondues avec des modifications de fleurs en casque. Chez l’Isochilus linearis (fig. 60), les trois sépales relevés se touchent bord à bord, comme dans un calice trivalve. Ils cachent les pièces internes du périanthe. Dans l’Ada (fig. 139), -pièces du périgone par un onglet cylindrique et charnu, le tout d’un blanc ver- dâtre, d’une consistance de cire, ponctué de points pourpre carminé. Du centre de ce capuchon, part un lobe énorme, affectant un peu la forme d’un sabot de Cypripède, longuement atténué en gouttière à la base, puis dilaté en trois lobes, venant envelopper le gynostème, d'un pourpre carminé éclatant et luisant à l'extérieur où il est encore relevé de côtes saiïllantes. 13 ut — la fleur est pendante au lieu d’être dressée, et ses sépales sont un peu moins fortement serrés. VIII. Passons maintenant rapidement en revue ce que nous avons appelé les fleurs à formes spéciales, parce qu’elles n’appar- tiennent qu’à un genre. Nous avons déjà eu l’occasion de les citer, pour la plupart, en étudiant les dispositifs qui contribuent soit à atténuer la différenciation du périanthe, soit au contraire à l’accentuer. Quelques mots suffiront pour caractériser la plupart d’entre elles. | Pour atténuer la différenciation du périanthe, nous avons vu que les trois sépales et les deux pétales latéraux devenaient semblables, en même temps que la forme du labelle plus simple tendait à se rapprocher de la forme des autres pièces. Le Notylia bipartita (fig. 83, A), nous montre une fleur ériopside, très ouverte par conséquent, où le labelle est une large lancette différant assez peu des autres pétales. Dans le Corymbis veratri- folia (fig. 138, A), le labelle n'est caractérisé que par sa taille un peu plus grande et par sa position. Les pièces du périanthe de Corymbis sont resserrées à leur base contre le gynostème. Nous avons déjà eu l’occasion de citer et de décrire complètement les fleurs ouvertes du Thelymitra ixioides (fig. 99, A) et du Telipogon (fig. 96):1e Thelymitra avecses six pièces périanthaires semblables étalés dans un plan; le Telipogon avec ses sépales verts formant calice et ses trois pétales formant corolle. A ce moment, la fleur d’Orchidée paraît, au gynostème près et en négligeant l’infèro- varie, une fleur de Tradescantia. Beaucoup de fleurs spéciales ne doivent leur physionomie particulière qu’à une exagération dans un changement de direc- tion des pièces du périanthe ou, ce qui était facile à prévoir, à la forme toute particulière de leur labelle. L'’Oberonia iridifolia (fig. 23, B), par exemple, est caractérisé, entre toutes les Orchi- dées, par son labelle en gouttière dressé en l’air, alors que les cinq autres pièces du périanthe sont rabattues en bas sur l'ovaire. Le Satyrium nepalense (fig. 180, A), avec une disposi- tion des pièces analogue à celle de l’Oberonia, est caractérisé par son labelle en spathe, dont nous avons cité le double éperon. La fleur du Cestichis pendula (fig. 50, D), qui a de même son gynostème et son labelle dressés, alors que les autres pièces du hr — périanthe sont rabattues sur l'ovaire, est caractérisée par l'écar- tement du gynostème et du labelle, et par son labelle qui de profil ressemble à une cornue. Dans cette même série des Liparidinées, à laquelle nous avons emprunté les exemples de l’Oberonia et du Cestichis, nous verrions encore des fleurs de formes très singu- lières; comme le Malaxis paludosa (fig. 221) et le Microstylis versicolor, caractérisés par la forme de leur labelle et la direction des autres pièces du périanthe. La petite fleur du WMicrostylis versicolor (fig. 50, B), frappe par son labelle en forme de plateau à bord frangé, placé à la partie supé- rieure de la fleur. On comprend que les modifica- tions de cet ordre se manifestent surtout dans la forme si générale des fleurs ériopsides. Le Caleana major (fig. 98), cité si souvent, a ses pétales latéraux semblables aux sépales ou à peine différenciés ; les uns et les autres sont des languettes étroites, étalées sur une surface Jin ARE rie es faiblement concave, derrière Ia- longitudinale; c coupe longitudi- , : : nale du gynostème; D» double épe- quelle l'ovaire vient s'attacher. ;6n du labelle en spathe vu de dos: Le gynostème parallèle au sépale F8ÿn0stème. médian (sm) est presque collé contre lui, largement écarté du labelle; celui-ci (pm) est rabattu en face de lui, de l’autre côté de la fleur. Ce sont les caractères de la fleur ériopside; mais ici les sépales latéraux, serrés contre le labelle, forment un groupe supérieur opposé à l'ensemble du sépale médian et des sépales latéraux. Le gynostème très large, pétaloïde, intervient dans la forme florale, qui est caractérisée entre toutes par son labelle en champignon. La fleur d’Aerides Vandarum (fig. 93), si élégante dans sa forme, si particulière dans sa physionomie, dérive immé- diatement aussi des fleurs ériopsides. Le pied du gynostème (/) est devenu très long; le labelle (pm), élégamment découpé avec pleuridies hypochiliennes(x), est éperonné. Les sépales latéraux (sl) sont insérés sur le pied, près du labelle; les pétales latéraux eux-mêmes (p/) descendent s’insérer sur le pied. Chacune de ces ho — variantes est bien faible; nous en avons rencontrées de semblables dans les dérivés immédiats de la fleur ériopside type, et cependant à quel résultat aboutit, dans l’Aerides, leur accumulation ! La fleur du Thecostele Zollingeri (fig. 84, À) est plutôt catt- leyienne qu’ériopside. La base de son gynostème est, en effet, étroitement embrassée par l’hypochilium labellaire; la colonne ne devient libre qu’au-dessus de son genou; alors elle se rapproche du sépale médian et se courbe en avant; par là, comme par la partie supérieure de son labelle étalé en languette, cette fleur présente quelque ressemblance avec les fleurs ériop- sides. Les trois sépales sont relativement grands, beaucoup plus grands que les pétales latéraux. Ces derniers sont relevés en haut contre le sépale médian, formant un groupe supérieur opposé aux sépales latéraux. Chez le Sfanhopeastrum ecornutum (fig. 125), nous trouvons aussi un labelle plus rapproché du gynostème, mais qui ne par- vient pas à l'entourer. Ce labelle paraît réduit à sa portion hypo- chilienne. Il est court, épais, charnu comme le gynostème. En opposition avec le labelle horizontal, on voit un groupe supé- rieur formé par les trois sépales. Les deux sépales latéraux sont relevés contre le sépale médian. Les pétales latéraux, semblables aux sépales, tendent à se relever vers ceux-ci, mais sans y parvenir complètement. Les formes florales qu’il nous reste à examiner sont celles où la différenciation florale est accentuée, soit par l’adjonction de pièces nouvelles, soit par une différenciation particulièrement profonde des pièces du périanthe. Le Zygostates cornuta (fig. 78, A), nous présente une fleur très ouverte, avec pétales différenciés par rapport aux sépales. Les pétales latéraux sont onguiculés et à bord denté; le labelle, en forme de valve ou de bateau; les sépales latéraux, plus grands que le médian. Trois languettes (x, x, z) placées dans la partie inférieure de la fleur, entre le labelle, les sépales latéraux et le gynostème, réalisent un type floral, très différent de celui des autres Orchidées, d'une physionomie spéciale que le bec rostellien accentue encore. Nous avons insisté sur les Chæœnanthe et les Diadenium, les Plectrophora et les Comparettia. Dans ces fleurs (lg. 134, A, 77, A), ir — la pièce formée par la coalescence des sépales latéraux entre eux et avec le pied du gynostème, se creuse en poche et prend l’aspect d’un chaperon; le labelle et les pétales latéraux s'insè- rent au fond de cette poche. Le Compareitia macroplectron (fig. 77) montre en plus un labelle (B) très différencié dans sa forme. Les fleurs hermaphrodites ou fleurs myanthes des Cata- setum (fig. 172, A) ont une certaine ressemblance avec celles-ci. L’Acanthephippium javanicum (fig. 116, A) réalise une fleur d’Orchidée à facies d’Acanthe. Les sépales latéraux, semblables à deux grandes valves, sont relevés en haut, concrescents à leur base. Ils demeurent adhérents sur le reste de leurs bords posté- rieurs, à l'exception d’une boutonnière par laquelle passe l'éperon pédial; le sépale médian est relevé également. Il en résulte un vase ou une coupe aplatie latéralement, légèrement étranglée un peu au-dessous de son bord supérieur. L’extrémité des pétales et du long gynostème apparaît par l'ouverture du vase. La fleur du Corysanthes picta (fig. 31) offre l'assemblage d'un labelle cattleyien enveloppant le gynostème, et de pièces latérales filiformes d’abord inclinées du côté du labelle et dont les extré- mités supérieures divergent en tous sens. Un sépale médian (sm), courbé en languette très concave, suit la face dorsale du gynos- tème et l’abrite complètement. La fleur de l’Elleanthus Caravata (fig. 59, A, B) a encore un labelle en entonnoir, qui n’est pas sans analogie avec les labelles cattleyiens. L'entonnoir est de beaucoup la pièce la plus grande de la fleur. Il est fortement redressé en haut; son embouchure, très évasée, a le bord cilié. Sa base présente une bosse ou un gros éperon. Les sépales et les pétales latéraux sont redressés contre l’entonnoir, sur les faces latérales et à sa face postérieure. Dans l'inflorescence spiciforme de l’Elleanthus, les entonnoirs sont seuls visibles ; tout le reste est caché par les labelles et par de grandes bractées ciliées. Dans la fleur de l’Huttonaea pulchra(fig.122),nousavons signalé la différenciation toute particulière de chacune des pièces du périanthe : le sépale médian plus petit, en forme de lancette dressée en haut; les sépales latéraux larges, rejetés en arrière; les pétales latéraux longuement onguiculés, à bords frangés, avec une grande dépression au milieu de leur lame; leur — 198 — labelle onguiculé, frangé, et leur gynostème à anthère fortement élargi à sa base. Cette forme de fleur est absolument isolée; c’est une de celles où la différenciation des parties est poussée le plus loin. | La fleur du Diuris elongata (fig. 100, A) nous a de même montré un périanthe dont toutes les pièces sont différenciées, chacune Fig. 181. — Anguloa Clowesii Lor., à droite, la fleur vue de profil: à gauche, la fleur ouverte pour montrer le labelle et le gynostème. dans un sens spécial : un sépale médian supérieur embrassant, des sépales latéraux filiformes descendants, un labelle membra- neux en languette lancéolée, enfin deux pétales latéraux insérés sur les bords du sépale médian. L'une des plus curieuses modifications, à tous les points de nn — vue, nous est fournie par la fleur des Anguloa (fig. 181), dont les sépales et les pétales charnus sont connivents, les sépales recou- vrant les pétales de manière à former un globe fermé, dans lequel se trouvent renfermés le labelle et la colonne. La coupe de la fleur de l’Anguloa Clowesii(fig. 181)permet au lecteur de se rendre compte de la forme de cette curieuse fleur, aussi différente à première vue des Cattleya et des Laelia que la tulipe diffère de la Rose. Comme dernier exemple de forme de fleur, nous citerons la plus étrange de toutes les Orchidées, le Ponthieva maculaia (fig. 136, A, 8). Cette fleur nous montre trois sépales dominants, ciliés sur leur face externe, ponctués sur leur face interne; ces sépales sont très écartés, le médian étant inférieur par rapport aux deux autres. Entre les sépales, s'élève une colonne qu'à première vue on identifierait au gynostème, mais nous voyons qu’elle porte les pétales. Ceux-ci sont réduits comme dans une Pleurothallidée. Le labelle (fm) est une petite pièce pentagonale, largement appliquée sur la colonne : il est creux. Les pétales latéraux (pl), diamétralement opposés au labelle, sont asymétri- ques, membraneux, pédicellés. Le gynostème est excessivement court : qu'on imagine une petite caisse rectangulaire, dont le cou- vercle supérieur présenterait deux trous communiquant l’un avec l’autre; le trou supérieur rond correspond au stigmate; le trou inférieur triangulaire porte, attachée sur sa base, une anthère (a) qui se couche dans ce trou. La pointe de l’anthère s'avance presque au-dessus du stigmate. C’est encore l’Orchidée monandre, dans sa forme acrotone, mais avec un périanthe qui a pris des carac- tères tout spéciaux. L’asymétrie résultant d'un développement inégal des parties symétriques de la fleur n’a pas produit chez les Orchidées de formes très différenciées. Les plus remarquables sont les fleurs d'Haemaria (fig. 102) et de Macodes (fig. 47, D), qui diffèrent certainement moins des fleurs ordinaires des Orchidées que la fleur du Ponthieva maculata. V. POLLINISATION DES ORCHIDÉES. — La pollinisation des Orchidées, c’est-à-dire le transport du pollen de l’anthère jusqu’au stigmate, a fourni au grand naturaliste anglais Charles Darwin le sujet d’un de ses plus beaux ouvrages : Fertilisation of > 00) Orchids, 1862. Tout est à lire et à méditer dans ce beau livre; on ne sait ce qu’il y faut le plus admirer, de la clarté de l’exposi- tion, de l'habileté de l’observateur, ou de la merveilleuse adapta- tion de chacun des types qu'il nous fait connaître. Longtemps avant Darwin, les botanistes avaient déjà reconnu le rôle des insectes dans le transport du pollen chez les Orchidées : « Les insectes viennent soulever les brillants rideaux du lit nuptial de ces filles du Soleil, » s’écrie dans une inspiration imagée le vieux L. C. Richard. Mais aucun d’eux n'avait apporté dans cette étude le soin et l’expérimentation qui ont attaché à tout jamais le nom de l’illustre auteur de « l’Origine des espèces » à la Fécondation des Orchidées. La fécondation croisée est la règle chez les Orchidées. — D'une manière générale, malgré l'hermaphroditisme de Ia fleur des Orchidées, toutes les dispositions particulières que nous y ren- controns n’ont d’autre but que d’assurer la fécondation croisée. Le pollen de la fleur ne peut arriver sur son propre stigmate:; il est porté sur le stigmate d'une autre fleur. Cette disposition est poussée parfois si loin, que la fleur devient unisexuée par avor- tement. Bien que la pollinisation croisée soit le cas de beaucoup le plus fréquent, on trouve néanmoins de loin en loin des cas de fécon- dation directe(1), et même des exemples de fleurs constamment fermées, toujours fertiles, dans lesquelles la pénétration d’un pollen étranger semble tout à fait impossible. La pollinisation des Cypripedium. — Dans les fleurs à sabot, c’est-à-dire dans les Cypripedium qui sont les moins différenciées des Orchidées comme appareil mâle et comme stigmate, le labelle, couvert de poils nectarifères sur sa face interne, a son embouchure fermée par ses bords repliés, qui agissent comme une trappe à blattes. L'ouverture basilaire du labelle est partiellement obstruée par le stigmate et par la masse du gynostème. Le grand staminode cache en avant l’entrée de cette ouverture, qui ne (1) Darwin cite dix espèces; Forbes, Fitzgerald, Cheeseman en ont relevé d’autres et, comme le fait remarquer Ridley, si on connaissait d’une manière plus complète les Orchidées des tropiques à fleurs petites, sombres, verdâtres, on y trouverait encore de nouveaux exemples de fécondation directe. = Li — demeure accessible que par deux couloirs latéraux venant débou- cher à gauche et à droite de la base du gynostème, et directement en dessus. Qu'une petite abeïlle, comme l'Andrena parvula, soit introduite dans la cavité du labelle, ses bords renversés lui opposent un invincible obstacle : elle ne peut sortir par la fente supérieure de ce labelle. Après quelques efforts, l’insecte s'échappe par l’un des couloirs latéraux de la base du gynostème, mais il n’a pu franchir ce passage sans frotter la surface d’une anthère largement ouverte et, quand il sort, son corps est tout couvert d’un pollen visqueux. Placé dans une autre fleur, l’insecte s'échappera de même; mais si on examine le stigmate de cette seconde fleur, on remarque qu'il est tout couvert de pollen demeuré adhérent à sa surface. L'extrême viscosité du pollen supplée ici à l’absence de viscosité du stigmate. Si, au lieu de faire ainsi pénétrer l’insecte directement dans la cavité du labelle par sa fente antérieure, on essaie de faire pénétrer dans cette cavité un corps tenu, flexible, tel une soie, un poil, et si on le pousse plus avant, le pollen est amené sur le stigmate. L’insecte suceur, le papillon, par exemple, peut donc, en enfonçant sa trompe dans les couloirs latéraux, porter le pollen de la fleur jusque sur son stigmate; mais il le transportera tout aussi faci- lement sur une autre fleur. Chez les Cypripédinées, la fécondation croisée est fréquente. Opérée artificiellement, elle a doté nos serres d'innombrables variétés : citons, parmi les plus belles, le Paphiohedium Leeanum (fig. 182) obtenu par l’éminent orchidophile anglais Sir Trevor Lawrence, en mariant le Paphiopedium Spicerianum avec le P. insigne. Dans ces hybridations, se produisent de curieux phé- nomènes dont beaucoup sont encore inexpliqués. Ainsi on voit tantôt les mêmes parents produire des hybrides différents d'aspect; ailleurs les hybrides fécondés donnent des variétés fort peu distinctes des parents. Que le stigmate du P. insigne reçoive du pollen de P. Fairieanum, les graines donneront le P. Arthu- rianum. Si on féconde de même le stigmate du P. insigne Chan- tint, l’hybride obtenu, le P. X Arthurianum pulchellum présente les caractères principaux de la plante-mère : son sépale dorsal plus large et ses macules plus fortes. La fécondation de la fleur des Cypripédinées par son propre AO pollen est possible : le Paphiopedium Schlimii est toutefois le seul Cypripède actuellement connu qui se féconde par son propre pollen, sans intervention étrangère. La pollinisation des Cattleya. — Dans une fleur de Cattleya parvenue à l’époque de la pollinisation (fig. 75), le rostellum (7), très saillant au-dessus du stigmate (s), montre une face infé- Fig. 182. — Paphiopedium X Leeanum (VEITcH). rieure visqueuse; c'est la masse adhésive exposée à nu. Sur la face supérieure du rostellum qui est sèche, reposent les caudi- cules (1) des pollinies déjà libérées (D), car l'anthère est ouverte. ——————————…—…—…—…—…—"—"…—…—…—…—…"—" "—…"…"—"— —"—"————— (x) Ces caudicules sont remarquables parce qu’elles sont couvertes de tétrades polliniques reliées à la caudicule par un filament élastique. L’anthère (c) reste couchée sur ces pollinies, maintenue en place par le petit filet staminal élastique formant ressort (6). En cet état, il est de toute impossibilité à la pollinie d’atteindre le stigmate : le vent ne saurait la mettre en liberté; mais qu’un insecte pénètre jusqu’au fond du labelle, attiré par le nectar sécrété dans l’éperon axial, et qu'il se retire sa récolte faite, il frôle la saillie du rostellum et entraîne en sortant la masse adhé- sive. Il rencontre alors nécessairement les caudicules, qui font saillie au bord du rostellum relevé. Les caudicules sont immé- diatement fixées à la masse adhésive et enlevées avec elle. Que l’insecte se rende alors vers une autre fleur plus avancée, l'embouchure de celle-ci est plus ouverte. En pénétrant dans l'entonnoir, l’animal frottera le stigmate et y abandonnera les pollinies dont il était chargé. La fécondation est donc croisée : la fécondation directe de la fleur par son pollen est impossible. Nous retrouvons cette manière d'être si curieuse chez les Laelia, les Phajus, les Cœlogyne, etc., etc. Dans certains Dendrobium : D. chrysanthum par ex., les polli- nies, unies en une masse, n'ont pas de caudicules; elles sont pla- cées assez loin du bord du rostellum et la masse adhésive n’est pas très visqueuse. Retirons un fil de soie qu’on a-enfoncé dans l’éperon; si, souvent, on réussit à engluer la pollinie double en entraînant la masse adhésive, quelquefois l'opération manque son but : la pollinie reste en place sous l’anthère, toujours maintenue par son filet élastique. Provoquez en même temps que l’enlève- ment de la masse adhésive le redressement de la pointe de l’anthère, brusquement celle-ci se soulève, culbute sur son filet et montre ses loges vides, ayant projeté les pollinies vers le labelle. Comme à ce moment le labelle élastique reprend sa posi- tion normale, la pollinie double est souvent rejetée vers le stig- mate où elle reste fixée. Là encore la fécondation croisée est la règle; mais la fécondation directe n’est pas impossible. Pollinisation des Catasetum. — L'étude des Catasétinées avait laissé à Darwin une si vive impression qu’il les appelle « les plus remarquables de toutes les Orchidées. >» Examinons une de leurs fleurs, une fleur myanthe du Catasetum tridentatum (fig. 172, A). Son rostellum convexe se recourbe fortement vers le stig- mate et vient cacher son disque adhésif en haut de la chambre stigmatique. Dans la fleur ouverte, les pollinies déjà libérées, mais encore recouvertes par l’anthère, adhèrent au stylet. Celui-ci forme une large pièce convexe, occupant toute la surface visible du rostellum. Vient-on à toucher l’antenne droite du gynostème, immédiatement le stylet, prodigieusement tendu, se détache du rostellum, et en même temps se contracte avec une telle violence que tout le pollinarium est projeté au loin. Darwin a vu ce polli- narium jeté à un mètre de la fleur(1). Les insectes sont attirés sur le labelle de cette’fleur par sa consistance charnue et sa saveur sucrée. En venant ronger les éminences de ce labelle, il est presque impossible qu’ils ne touchent l’antenne droite du gynostème ou, à défaut de celle-ci, l’antenne gauche qui, pour être moins sensible, est encore très irritable. L'insecte reçoit forcément le pollinarium. Celui-ci est lancé de telle manière que sa masse adhésive soit antérieure. Comme cette masse se concrète en quelques secondes, elle se fixe solidement à l’insecte, qui l’emmène avec lui. Surpris par cette balle minuscule, l’in- secte s'envole et va butiner une autre fleur. L’anthère et son filet sont détachés du gynostème au moment de l'émission du pollinarium. Même dans les fleurs hermaphrodites du Catase- tum, la fécondation est croisée; à plus forte raison, en est-il ainsi pour la fleur monacanthe ou fleur femelle des Catasetum (fig. 172, B). Celle-ci ne produit pas de pollen; ce ne peut donc être qu’un pollen étranger qui viendra la féconder. Dans cette fleur monacanthe, les organes mâles sont atrophiés; les pollinies, incomplètement développées, ne peuvent se dégager. Inverse- ment, dans les fleurs mâles, tandis que les organes mâles de la fleur sont bien développés, et que les antennes du gynostème sont très sensibles, les organes femelles sont atrophiés, l’ovaire ne se développe pas, le stigmate reste très imparfait, non ‘ visqueux; il ne peut retenir le pollen qu’un insecte chargé de pollinies viendra y apporter. La fécondation est donc exclusive- ment croisée chez le Catasetum. Chez le Cycnoches ventricosum (fig. 183), la partie sensible de la fleur mâle est une petite portion du filet staminal. Dans la fleur du Mormodes igneum (fig. 184), la partie sensible (1) Exactement à omg2. du gynostème est, non plus une paire d’antennes latérales comme chez les Catasetum, mais l’articulation du filet staminal avec le gynostème. La pointe du gynostème, c’est-à-dire préci- sément cette articulation, vient se placer dans une petite entaille du labelle. Les insectes sont encore attirés vers cette fleur par son odeur et par la consistance du labelle, charnu surtout au voisinage de cette entaille. Perché sur le haut du labelle, l’insecte avance la tête pour ronger cette région plus succulente. Il touche la pointe du gynostème; aussi- tôt le pollinarium est pro- jeté. Cette libération des pollinies peut se faire spon- tanément, mais toujours Fig. 183. — Cycnoches ventricosum Lor.: inuti = inariu inutilement Fine mn A fleur o'; 8 fleur Q; c gynostème de cette est perdu. Quoique herma- fleur avec labelle, grandeur naturelle. phrodite, la reproduction du Mormodes se fait donc certainement par fécondation croisée. La pollinisation de l’Orchis mascula. — Dans notre Orchis mascula, lorsque la fleur s’épanouit, les loges de l’anthère sont déjà ouvertes, les caudicules viennent toucher la surface du rostellum en dessous et de chaque côté de son bec. L'éperon labellaire ne contient pas de nectar libre; en revanche, on trouve une abon- dante matière sucrée dans l’épaisseur des parois de cet éperon. A cette époque, le moindre attouchement fait éclater la surface du rostel- lum. Il se sépare en deux disques membraneux, qui relient chacun une caudicule à la masse adhésive correspondante. La partie antérieure du rostellum devient en même temps une lèvre mobile qu’on peut abaisser, mais qui se relève re Er dès que l’effort cesse. La lèvre relevée recouvre à nouveau les masses adhésives et les protège contre la dessiccation. Un insecte à la recherche du nectar, se pose sur le labelle, enfonce sa trompe dans l’éperon. Dans ce mouvement, il pousse la lèvre antérieure du rostellum, qui bouche partiellement cet éperon; il l'abaisse, — 206 — découvre les masses adhésives; sa trompe les touche; elles s'y collent et se concrètent en quelques instants. L’insecte en se retirant enlève les pollinies (1); le rostellum vidé se relève un peu; il dégage plus largement l’embouchure de l'éperon, en décou- vrant le stigmate. Au moment où la pollinie est enlevée, on la voit se dresser sur la trompe de l’insecte (fig. 5, B). Si alors, l’insecte butinait une autre fleur, la pollinie solidement fixée vien- drait occuper son ancienne place; mais le petit disque qui unit la caudicule à la pollinie se contracte rapidement et amène la polli- nie en avant de la caudicule (fig. 5, c). En entrant dans une autre fleur, surtout dans une fleur déjà visitée et par conséquent plus ouverte, la trompe de l’insecte amène donc immédiatement au contact du stigmate les pollinies qu’elle porte. Le stigmate est assez visqueux pour briser quelques fils élastiques de la pollinie, pas assez pour retenir celle-ci tout entière. En général, une paire de pollinies pourra ainsi féconder plusieurs fleurs. Dans l’Anacamptis pyramidalis (fig. 5, H), au lieu d’enlever deux pollinies portant chacune leur masse adhésive, nous voyons la masse adhésive former une bandelette sur laquelle se fixent les deux caudicules (j). La bandelette adhésive entoure, en se repliant, l’organe efflé qui l’a touchée. Ce mouvement, qui fait diverger fortement les deux pollinies, a pour effet d'amener celles-ci dans la position quelles doivent occuper pour s’appliquer exactement sur les deux surfaces stigmatiques de la fleur. Chez les Orchis, l’Anacamptis, les Ophrys, tout est donc disposé pour assurer la fécondation croisée. La pollinisation du Listera ovata. — De petits hyménoptères, les Hoemitoles, les Cryptus, sont attirés sur la fleur du Listera ovata (fig. 42, A) par le nectar que sécrète le sillon médian que l’on observe à la face interne de la partie pendante du labelle de cette espèce (B). En s’élevant le long du labelle jusqu’à l'embouchure de Ia fleur, ces insectes rencontrent le rostel- lum, grande lame mince formant voûte au-dessus du stigmate (fig. 42, c). L'’anthère, fortement redressée, est protégée par une grande expansion marginale du clinandrium. Au moment (1) Dans les espèces où l’éperon contient du nectar libre, la solidification de la masse adhésive est beaucoup plus rapide. — 207 — où la fleur s’ouvre, les pollinies (fig. 42, D) sont complète- ment libres entre l’anthère et la surface dorsale du rostel- lum. Lorsqu'on touche, si légèrement que ce soit, la crête du rostellum, on voit sourdre deux gouttelettes visqueuses qui se fondent en une seule. La goutte se solidifie en deux ou trois secondes. Les bouts des pollinies, reposant sur la crête du rostellum, sont englués par le liquide qui vient de jaillir; elles se trouvent attachées du coup à l’objet qui a touché le rostellum. Un vent un peu fort, une secousse un peu violente, amenant les sépales latéraux au contact du rostellum, les pollinies sont enle- vées par les sépales. En les voyant ainsi fixées, elles produisent l'impression d’un pollen lancé à distance. Comme “ dans la disposition de la fleur jeune, le sommet de l'anthère est fortement rapproché du bord du rostellum; si accidentel- lement le rostellum émet à ce moment sa masse adhésive, le haut de l’an- thère est englué par celle- ci et les pollinies ne pourront être dégagées. Elles sont perdues pour la fécondation. Pour évi- c ter un résultat si désas- Lee Le : Fig. 185. — Cephalanthera pallens Ricx.; 4 fleur treux dans l'évolution épanouie, vue de profil; B gynostème vu de normale de la fleur, face après ablation des sépales et des pétales; c vue latérale du gynostème; & anthères; 0 au- l’anthère en s’ouvrant ricule; p pollinies; s stigmate; / segment ter- L4 . . I 1 j s'éloigne JHiSannent minal du labelle du rostellum pour ne pas être saisie par la masse adhésive. Après l'enlèvement des pollinies, le rostellum se relève quelque peu et rend plus facile l’accès du stigmate. Là encore, la fécon- dation est croisée et les insectes sont les agents du transport du pollen. La pollinisation du Cephalanthera pallens. — Le Cephalanthera pallens (fig. 185) est cité comme exemple d’une Néottinée — 208 — dégradée au point de perdre non-seulement sa masse adhésive, mais même son rostellum. Il était donc tout particulièrement intéressant de savoir comment s'opérait la pollinisation de cette espèce. La fleur (fig. 185, A), est une fleur en casque dressée, très fermée. Le gynostème (B, c) est droit, long; il montre à sa face postérieure une large surface stigmatique discoïde (s). L’anthère dressée, vue par la face postérieure du gynostème, est partiellement cachée par le disque stigmatique. Le labelle se compose de deux parties : l’inférieure fixe, la supé- rieure (/) triangulaire, petite, pouvant se rabattre et former un palier à l'embouchure de la fleur. La base du labelle ne secrète pas de nectar. L'anthère s'ouvre avant l’éclosion de la fleur, et rejette une partie du pollen, qui se groupe en deux colonnes verticales presque libres. Dès qu’ils sont ainsi libérés, les grains de pollen qui touchent le bord du stigmate, émettent des tubes polliniques qui pénètrent profondément dans le tissu de cet organe. Le stigmate s’infléchit alors en avant et dégage complè- tement les pollinies. La pollinisation sans croisement est donc ici la règle. Cependant comme le labelle s’abat pendant un cer- tain temps, il est probable que les fleurs sont aussi visitées par les insectes; car, sur toutes les fleurs ouvertes d’une grappe, on voit que les colonnes de pollen sont rompues, alors que, lorsqu’on tient les insectes écartés de ces fleurs, les pollinies demeurent intactes. Mais même avec une intervention très efficace des insectes pour assurer le croisement, l’absence du rostellum correspond à un affaiblissement très grand de la fécondation croisée, et à un retour très accentué à la fécondation directe. La fécondation directe de l'Ophrys apifera. — L'Ophrys apifera présente une exception remarquable : la conformation de sa fleur ne diffère essentiellement de celle des Orchis que par son rostel- lum à deux bursicules bien indépendantes, et par l'absence d’éperon. Ce sont là les caractères génériques. Quant aux carac- tères spécifiques de l’Ophrys apifera, le labelle trilobé est villeux à sa base; il montre, de plus, deux bosses charnues placées tout contre la surface du stigmate. Son gynostème, droit et court, porte une anthère fortement courbée vers le labelle, en manière de longue potence. Rien au premier abord n'indique que cette espèce se comporte différemment de l’Ophrys muscifera, où la XIV. PL, fécondation est croisée. Les loges de l’anthère s'ouvrent d’elles mêmes, dès que la fleur est entièrement épanouie. Les gros bouts des pollinies se dégagent les premiers et tombent en avant. Comme les caudicules sont extrêmement longues et flexibles, elles plient sous le poids des pollinies et sont entraînées par elles. En quelques heures, les pollinies s’abattent jusqu’à pendre librement en face du stigmate. Le plus léger souffle leur fait toucher cet organe. La fleur est fécondée par son propre pollen. Une des rares Orchidées qui appartient à la fois à la flore africaine et à la flore brésilienne, l’Eulophidium maculatum Pfitz., présente aussi ce mode d’autofécondation. La fécondation directe se présente sous quatre formes chez les Orchidées : 1° La masse pollinique pulvérulente se brise et le pollen tombe soit directement sur le stigmate, soit sur le labelle par l’inter- médiaire duquel il est porté au contact du stigmate. Les Ophrydées et les Néottiées à pollen pulvérulent nous montrent de nombreux exemples de cette manière d’être. On la rencontre encore dans certains Thelymitra et dans quelques autres formes comme le Spiranthes australis. 2° La masse pollinique tombe entière du clinandrium sur le stigmate; ce cas a été peu observé. Fitzgerald, Ridley, Forbes ont cru le reconnaître sur le Chsloglottis diphylla, le Phajus macu- latus et l'Arundina shpeciosa ; 3° Le pollen se détache, tandis que la caudicule et le retinacle restent attachés à la colonne; tel est le cas de l’Ophrys apifera, de l'Œceoclades maculata, du Trichopilia fragrans, d’un Eria. Le Spathoglottis Paulinae présente un phénomène plus complexe : les pollinies s’avancent tout en restant attachées par leur base à la colonne, puis elles se courbent et posent le pollen sur le stigmate ; 4° Les masses polliniques restent dans l'anthère ou le clinan- drium, mais le stigmate exsude une si grande quantité de viscosité que les grains de pollen sont englués et émettent des boyaux polliniques. Il a été observé par Crüger chez Shaïhogloitis pl- cata B1., Phajus Blumei Ldl., Eria albido-tomentosa, des Chry- soglossum, Schomburgkia, quelques ÆEfpidendrum et quelques Catileya. D'autres observateurs l’ont reconnu chez le Thelymitra 14 PRO longifolia KR. Br., le T. circumsepta Fitzg., des Calochilus, l'Ortho- ceras stricta R. Br. et le Goodyera procera Ldl. Ce mode de fécon- dation directe est le plus fréquent; il est facilité dans certains cas par la suppression du rostellum : Cephalanthera pallens Rich., Epipactis viridiflora Rchb. f. Autres fleurs intéressantes. — Il nous faudrait encore citer les Caleana, dont le labelle irritable s’abat sur l’insecte, le retient prisonnier et ne lui laisse d'autre issue qu’un chemin où il ren- contre les pollinies qu'il enlève. Chez le Coryanthes maculata, les abeilles viennent butiner le pédoncule labellaire. En se poussant l’une l’autre, elles tombent dans le gobelet hypochi- lien, plein de liquide secreté par les glandes basilaires du labelle. Mouillée, incapable de prendre son vol, l'abeille, pour s’échap- per, remonte vers le haut de la fleur et vient toucher la masse adhésive qui fixe les pollinies sur son dos. Signalons encore la curieuse construction de la fleur des Cryptophoranthus (fig. 178); les sépales unis de la base au som- met ne laissent que deux petites ouvertures. Celle-ci paraît un bouton entr’ouvert. C’est par les fentes latérales de ce bouton que les insectes pénètrent dans la fleur et assurent sa fécon- dation. L'impression générale qui résulte de l’examen de ces diverses fleurs, nous semble devoir se résumer en ces deux points : la fécondation des Orchidées est essentiellement croisée; les insectes sont les agents actifs du transport du pollen d’une fleur à l’autre, chaque forme de fleur répondant à une tentative d'adaptation parfois merveilleusement atteinte. En l’absence des insectes qui les visitent habituellement, la fécondation de la plupart des Orchidées est donc impossible. De là deux constatations, 1° les Orchidées ayant l’aire de disper- sion la plus étendue seront susceptibles de fécondation directe: Spathoglottis plicata, Sbiranthes australis, Œceoclades maculata ; 2° Dans nos serres, l’horticulteur doit suppléer à l'absence des insectes. Il porte les pollinies d’une fleur à l’autre. La Vanille, cultivée pour ses fruits aromatiques à Taïti, à Bourbon, aux Indes orientales, etc., ne peut y fructifier si l’homme ne vient à son secours. Les insectes de ces pays ne visitent pas ses fleurs, bien qu'elles secrètent une grande quantité de nectar, ou bien > 211 — ne les visitent pas de la manière voulue pour assurer l’enlève- ment des pollinies (1). Les fleurs toujours fermées. — On doit au célèbre botaniste Crüger la connaissance d’un phénomène fort intéressant : il con- stata à la Trinidad la présence d'un Schomburgkia, d’un Cattleya et d’un Epidendrum, dont certaines fleurs sont toujours fécondes bien qu’elles restent constamment closes. M. Anderson a revu le même fait chez le Dendrobium cretaceum. On l’a rencontré aussi chez le Chysis aurea. Plus récemment Ridley a signalé des faits analogues chez un Trichopilia. Rolfe a décrit sous le nom de Dendrobium chryseum une fort curieuse espèce dont tous les pieds introduits chez M.Veitch présentent des fleurs cleistogames. Le rostellum de ces fleurs est réduit au minimum. Il est probable que dans ce cas, comme dans celui du D. Brymerianum (fig. 159) qui parfois donne des fleurs cleistogames, on ne tardera pas à importer des specimens à fleurs non cleistogames. Dans ces fleurs, constamment fermées et cependant fertiles, la fécondation directe est seule possible. Les pollinies étant encore £n situ, les grains de pollen ont germé, les boyaux polli- niques ont gagné le stigmate et le canal stylaire. Ces mêmes espèces ont presque toutes d'autres fleurs qui s'ouvrent à l'air. Leur cas rappelle donc ceux de l'Oxalis sensitiva et du Lathyrus Nüissolia, dont les fleurs ont toutes la même structure, mais dont quelques-unes ne s’ouvrent jamais et produisent cependant de bonnes graines. Hybrides naturels. — La fécondation croisée, opérée par l’homme dans les cultures, par les insectes dans l’état de nature, amène comme conséquence de fréquentes et perpétuelles hybrida- tions, une étonnante multiplicité de formes et de variétés. Plus qu’en toute autre famille, la ligne de démarcation entre l’espèce et la variété hybride est fugace et difficile à tracer (2), d'autant plus difficile même que si l’origine des hybrides obtenus dans les serres peut être connue avec quelque certitude, grâce à la bonne volonté (1) C’est Charles Morren, qui le premier en Europe, féconda et obtint, en 1837, des gousses de vanille au jardin botanique de l’Université de Gand. (2) Tous les orchidophiles connaissent les patientes et judicieuses recher- ches poursuivie dans cette voie par l'excellente Orchid Review publiée à Londres. — 212 — et à la loyauté des semeurs honnêtes, il est souvent impossible de déterminer les parents de l’hybride naturel. Cette difficulté devient insurmontable dans certains cas. Vers 1850, François Devos, voyageur-collecteur de la maison Ambroise Verschaffelt de Gand, rencontra dans l’île Sainte-Catherine au Brésil une Orchidée admirable, un Cattleya aux grandes fleurs colorées, auquel Lemaire donna le nom bien mérité de Cattleya elegans. Son origine hybride ne fut même pas soupçonnée. On ignorait à ce moment l'existence du Laelia purpurata et du Cattleya guttata ar. Leopoldi, ses deux parents. Le genre Odontoglossum ne nous réserve-t-il pas des surprises pareilles? Quand on voit les formes diverses que revêtent les fleurs de l’Odontoglossum cris- pum (fig. 189), ne devons-nous pas nous demander jusqu’à quel point les Odontoglossum luteo-furpureum, Lindleyanum, odoratum et tant d’autres méritent d’être conservés au rang d'espèces distinctes ? Question délicate et bien difficile à résoudre avant de posséder la série des formes intermédiaires! Comme toutes les plantes dont l’hybridation croisée est la règle, les Orchidées présentent une variété infinie d’'hybrides; celles-ci sont parfois le fruit de la fécondation d’espèces appar- tenant à des sections ou à des genres différents : Orchis X Scrapias, Orchis X Habenaria, p. ex. : le plus souvent les hybrides sont procréés par des espèces affines ou des variétés d’une même espèce, et ce cas est si fréquent qu'il est dans certains groupes orchidéens presque impossible de trouver deux plantes à fleurs identiques, à moins qu’elles ne soient des boutures ou des reje- tons de la même plante mère. VI. PARFUMS ET COLORIS DES FLEURS. — Tout ce que nous avons vu de la fleur des Orchidées nous a donné l’impression de fleurs à pollinisation croisée, les insectes étant les agents prin- cipaux du transport des pollinies. Les moyens d’attraction desti- nés à provoquer la visite des insectes seront donc multiples et variés. Nous avons, en passant, signalé les éperons nectarifères qui sécrètent un liquide sucré et qui déterminent la venue de certains visiteurs ailés en un point déterminé de la fleur, et souvent par un chemin qui les obligera fatalement à enlever les pollinies soit à l’aller, soit au retour. Les pièces mobiles si remarquables chez certaines fleurs à teintes vertes, peu visibles, ont manifestement le même but. On pressent dès lors que les deux grands moyens d'attraction employés d'ordinaire par la nature pour assurer aux fleurs la visite des insectes, le coloris et les parfums, doivent être extrèmement répandus et extrêmement variés chez les Orchidées. Les couleurs vives, les couleurs claires attireront le regard de l’insecte, comme le font nos drapeaux, nos enseignes brillantes. Les parfums révèleront à distance à l’insecte l’existence de la fleur qui lui fournit son nectar préféré. Il la cherche, trouve la hampe florale qui la porte, butine les diverses fleurs et, dans son égoïsme inconscient, dépose sur le stigmate encore vierge le baiser fé- condant du pollen enlevé. A l'exception du noir, toutes les couleurs du spectre solaire, tous les feux éclatants du prisme se retrouvent sur le périanthe des Orchidées. A côté des fleurs éblouissantes, dans leurs blan- cheurs éburnéennes, de l’Angraecium eburneum(x), nous trouvons le labelle bleu et les périanthes bleuâtres ou gris perle violacé du Saccolabium (Rhynchostylis) cœlestis, du Vanda cœrulea (fig. 131) et du Bollea cœlestis (fig. 186), les délicats labelles du Paradisan- thus Bahiensis et de l’A ganisia cyanea, les brillantes fleurs jaunes de l'Oncidium varicosum, de l’Anguloa Clowesir, du Caïtleya citrina, Fig. 186. —" Bollea cœlestis Rous. f. (1) Orchidées à fleurs blanches : Odontoglossum crishum (Alexandrae); Acranthus Leonis; Anguloa uniflora, var. eburnea; Calanthe (Preptanthe) niva- Uis, Turneri; Caïtleya labiata var. Trianae chocoensis, Dominyana alba; Cattl:ya labiata, var. Percivaliana alba; Cœlogyne cristata alba; Cymbidium eburneum ; Cyperorchis Mastersii; Cypripedium niveum; C. Sedeni candidulum; Dendro- bium Dearei, D. infundibulum, D. formosum, D. Famesianum ; Laclia albida, L. anceps alba, Ainsworthiana, etc., L. elegans alba; Lycaste Skinneri, var. alba, L. Harrisoniae alba: Masdevallia tovarensis; Odontoglossum Pescatorei, O. pul- chellum, O. Roezlii album, Miltonia vexillaria alba; Phalaenopsis Aphrodite ; Stanhopea Lowi, var. Amesiana. les sépales vivement colorés d'orange des Masdevallia Veitchi, Fig. 187. — Odontoglossum triumphans Loz., fleur. les éclatantes fleurs écarlates du Sophronitis militarts, de l’Ada aurantiaca, du Masdevallia ignea(i), etc., etc. Sans sortir du même genre, nous trouverions une variation de coloris étonnante. Comparez les fleurs du Phalaenopsis Schilleriana à celles du P. amabilis : même forme, même port, même facies. Seule la couleur des fleurs varie. Celles du P. Schil- leriana ont les tons doux d’une rose sauvage qui s’entrouvre; tandis Fig. 187bis, — Labelle de l'Odon- que, Sur les fleurs du P. amabilis, toglossum triumphans Ldl. l’aile nacrée des grands papillons blancs des tropiques semble avoir laissé, en les frôlant, son éclatant duvet. (1) Orchidées à fleurs orange et écarlate : Ada auvantiaca; Epidendrum vitellinum, E. aurantiacum, E. cinnabarinum; Laelia cinnabarina, L. flammea, L. harpophylla; Masdevallia coccinea, M. ignea, M. Veitchiana; Renanthera coccinea ; Sophronitis grandiflora, etc. 1S tale nous offre une variation de color L À èce vêgé \ Quelle esp 7 [at gt unds149 WHNSS01207U0PO — * 881 ‘AIT celle des Masdevallia ? Toute la gamme des couleurs comparable à — 216 — s’y trouve; depuis les teintes sombres et neutres des Masdevallia Chimaera, M. spectrum, etc., depuis la blancheur du M. tovarensis, rappelant le doux éclat des étoiles aurorales, jusqu’à la splendeur du Masdevallia Davisii, au périanthe formé d’or liquéfié, jusqu’au Masdevallia ignea, dont l'’ardent vermillon est relevé par des lignes cramoisies longitudinales, et enfin, ces admirables Masde- vallia Lindenti et Harryana nous offrant toutes les nuances inter- médiaires entre le vermillon et le pourpre sombre, auxquelles IA SN N @ A À ANXNRRRSENKK a NS N NN \ \ À À PALLLSS = Fig. 189. — Polymorphisme des fleurs de l'Odontoglossum crispum Ldl. se mêlent les multiples combinaisons de bleu violet clair, lie de vin, améthyste, etc. Dans un grand nombre d'Orchidées, des macules vives semées sur les pièces du périanthe ajoutent encore à l'effet bizarre ou brillant de la fleur. Tous les amateurs connaissent la beauté des racèmes (fig. 188) de l’Odontoglossum crispum. Que de fois une variété ne paraît-elle pas, à leurs yeux, admirable, parce que les divisions florales blanches ou rosées sont couvertes de macules bizarres, variant de place, de forme et de coloration de fleur à fleur (fig.189). Quin'aadmiré l’Odontoglossum triumphans (fig.187), cette superbe espèce de serre froide aux larges fleurs jaune d’or, barrées et maculées de brun rougeâtre? Dans quelle collection d'Orchidées, le Cattleya guttata n’attire-t-il pas les regards quand c’est une variété d’élite qui fleurit, comme le C. g. var. Prinzit (fig. 190)? Alors même que la teinte fondamentale du périanthe est neutre où vert olive, comme dans le Catileya Acklandiae (fig. 191), les nombreuses macules pourpres brunâtres donnent à la fleur un cachet particulier; celui-ci est plus remarqué encore lorsque sur un fond blanc ou jaune appa- raissent de nom- breuses taches aux formes bizar- res et variables, brunes, pourpres, presque noires, comme dans ces curieuses Cypri- pédinées originai- res de l’Insulinde. Le Paphiopedium bellatulum (fig. 192) est le type de cette section, dont on cultive dans les serresun grand nombre de variétés d’élite : P. concolor, P. niveum, P. Godefroyae, etc. Dans cette énuméra- tion trop rapide, ‘les fleurs du Bulbophyllum macranthum Ldl. méritent une mention spéciale : d'un vert sombre au milieu, elles deviennent rouge vineux vers les bords; en même temps, elles sont parsemées d’une infinité de points ronds sombres, donnant à l’ensemble de la fleur l’aspect curieux des fleurs de Séapelia. Parfois, mais rarement, la partie externe du périanthe est seule brillante et colorée : Masdevallia Veitchiana (fig. 153). Presque toujours, le coloris du labelle surpasse en éclat et en Fig. 190. — Cattleya guttata Lo. var. Prinzii Rous. f. — 218 — beauté, celui des autres pièces du périanthe. Quelle merveilleuse palette serait celle réunissant toutes les teintes dont la Nature a orné ces lames végétales ! Les unes sont unicolores, blanches avec des reflets nacrés, roses, pourpres avec des chatoiements métalliques, jaunes comme l'or; les autres sont multicolores, traversées de lignes, de traits, de paraphes, de veines plus foncées ou plus éclatantes, fixant sur le duvet satiné de leur limbe éclatant, le feu qui jaillit du froissement des épées ou l’éclair teinté de violet qui s'échappe des nuées électriques. Parmi les plus beaux labelles, le plus remarquable est le labelle du Catileya labiata (vera). Allongé, s’évasant en pavillon de trompe, présentant sur ses bords une série d’ondulations crispées mettant des reflets plus ou moins assombris dans la teinte géné- rale, ce labelle semble découpé dans un manteau de pourpre épiscopale, traversé par une multitude de veines d’un beau rouge byzantin ou d’un rouge pourpre, venant mourir lentement en teintes affaiblies sur une marge blanche, éburnéenne, nacrée, tandis qu’une bande jaune d’or à reflets éclatants traverse la gorge dans toute son étendue et la couvre d’un réseau de fils d’or. Citons encore le labelle du Sobralia macrantha : entouré de pièces florales violettes, son limbe élargi, ondulé, crispé, échancré, nous montre le flamboiement des ors et des satins pourpres et roses, mêlés dans la plus délicate et la plus étincelante fantaisie. Parmi les Dendrobium, nous trouvons des labelles merveilleux, colorés de la manière la plus bizarre et la plus vive : D. nobile, crassinode, Bensoniae, Falconeri, gratiosissimum, Loddigesii, Lowii, Phalaenopsis, thyrsiflorum, Wardianum, etc. La plupart tirent leur beauté des grandes taches de couleurs vives qui se trouvent à la base de leur labelle : tel est le Dendrobium Dalhousieanum (fig. 193), aux fleurs jaune nankin veinées et teintées de rose, se distinguant surtout par les deux macules pourpre marron qui se trouvent à la base du la- belle. Un grand nombre de labelles sont velus, couverts de poils,comme celui du Bifrenaria Har- risontiae (fig. 194). Le coloris de la fleur varie d’intensité d’après l’époque de l’année, la force, la santé de la plante : on comprend dès lors l'influence du mode de culture, de la chaleur, de l’aérage, de la lumière donnée à l'Orchidée. Fig. 192. — Paphiopedium bellatulum (Rcus. f.) La couleur varie souvent avec l’âge de la fleur: certaines fleurs, blanches au moment de l’épanouissement, se colorent en vieillis- sant : Cattleya Loddigesii. L'exemple le plus connu des horticul- teurs est celui du Phajus maculatus. En se fanant, cette fleur passe du jaune au vert, puis au bleu indigo foncé. Cette altéra- tion tient à la présence de granules d’indigo blanc ou indican dans son périanthe. Sous l’action de l’oxygène, l’indigo blanc s’oxyde et se transforme en indigo bleu. En froissant les pétales entre les doigts, le bleuissement est instantané. A côté des Orchidées dont nous venons de parler, il convient de signaler quelques Orchidées dont les fleurs sont remarquables — 220 — tant à raison de leur coloris que de leur forme étrange; la plu- part nous sont connues : ce sont les Angraecum (Macroplectrum) sesquipedale (fig. 18), l'Anguloa Clowesii (fig. 181), le Dendrobium Brymerianum (fig. 159), les Masdevallia bella et Chimaera, les Paphiopedium caudatum (fig. 71) et P. c. var. Lindeni, le Peristeria elata (fig. 94) et les Stanhopea (fig. 129 et 130). La couleur éclatante ou bizarre des fleurs attire les insectes; moins toutefois que leur odeur suave, pénétrante, forte, que leurs miels aromatisés, visqueux ou gélatineux. Le parfum des Fig. 193. — Dendrobium Dalhousieanum PaxrT. Orchidées varie à l'infini, tantôt fort et pénétrant, tantôt doux et suave, si suave que, l’ayant respiré un instant, on n’en oublie jamais la voluptueuse senteur. Les Orchidées tropicales n’émet- tent pas seules de doux parfums : l’odeur vanillée du Nigritella angustfolia, originaire des Alpes européennes, n’a-t-elle pas valu à cette fleur son nom populaire de Brunella ou Braünli? Il ne faut pas être orchidophile passionné pour se rappeler la forte senteur des Sianhopea, que Bateman, de fort méchante humeur, compara, un jour, à l’odeur d’un magasin de droguiste. — 221 — Un racème fleuri de cette Orchidée suffit à embaumer toute une habitation. Un grand nombre d’Orchidées émettent des senteurs plus douces et plus suaves. Citons parmi les plus agréables, les parfums répandus par l’Aerides odoratum Lour., les Brassavola, le Cattleya guitata Leopoldi, le Dendrobium ameæ- num, un grand nombre d’Epidendrum, le Houlletia odoratissima (fig. 194%), le Laelia autumnalis (fig. 195), le Lycaste aromatica, le Bifrenaria Harrisoniae, le Maxillaria Turneri, le Trichosma suavis, l'Odontoglossum Roezlii, les Vanda densiflora, suavis, quadricolor, insignis, le Dendrobium cristallinum, etc. Les fleurs des Laelia anceps et albida émettent une odeur se rapprochant de celle du miel frais. Un grand nombre de fleurs d’Orchidées évoquent à l'esprit des amateurs, le souvenir d’autres espèces végétales. Nous en trouvons dont l’odeur délicate et douce rap- pelle les senteurs de la bruyère : Galeandra Devoniana; de l’aubé- pine : Barlingtonia fragrans, Trichopilia suavis ; du chèvrefeuille : Liparis pendula; de l'églantier : Dendrobium Wardianum; du Daphné : Odontoglossum maculatum; de la jacinthe : Calliopsis hyacinthosma; de la jonquille : Caïtleya citrina, Sobralia dichotoma, Milionia More- liana; du lis blanc : Macroplectrum sesquipe- dale ; de la giroflée : Lycaste cruenta, Vanda suavis, V. tricolor; du lilas: Angraecum : | . . se Fig. 194. — Labelle da Bir- cburneum; de l’oranger : Pilumna nobilis; frenaria HarrisoniazLoz. de la primevère : Bletia campanulata; de l’héliotrope : Epidendrum auritum; de la tubéreuse : Brassavola Digbyana, Laelia elegans; du muguet : Aerides pallidum, Cælogyne cristata, Odontoglossum Pulchellum majus; de la violette : Rodriguezia rigida, Epidendrum tonosmum;: de l’anis : Epidendrum anisatum; de la Pensée : Aerides Fieldingii. Plusieurs Orchidées comme Caïileya quadri- color, Epidendrum phœniceum var. vanillosmum, Polycycnis lepida, Vanda tricolor cinnamomea, Gymnadenia odoratissima, émettent une odeur fine et ambrée se rapprochant de celle de la vanille. D'autres rappellent la senteur de certains fruits, tels que le melon : Maxillaria nigrescens; l'amande : Cyperorchis Mastersii; la pomme : Aerides odoratum; la poire mûre : Gongora iruncata; le citron : Rodriguezia candida, Ornithocephalus myrticola ; > PE — l’essence d'amandes amères : Cæœlogyne asherata; ou bien celle de produits pharmaceutiques ou commerciaux, tels que l’éther : Collabium nebulosum; le genièvre : Peristeria cerina; le cuir de Russie : Vanda gigantea; le bois de Santal : Mormodes pardinum; le chocolat : Brassia cinnamomea, etc. Fig. 1o4bis. — Houlletia odoratissima Linv. Certaines odeurs sont indéfinissables : nous citerons, par exemple, celle qu’exhale l’Epidendrum virens, où l'orchidophile croit reconnaître l’odeur du foin mélangée à celle de la berga- motte; celle de l'Odontoglossum Halli, qui fait songer, dit-on, au — 223 — parfum un peu brutal qui s’exhale d’un champ de fèves en fleurs; celle du Dendrobium moschatum, que Bateman compare à la senteur du musc et Reichenbach à celle de la rhubarbe ! Il faudrait encore ajouter à cette liste de fleurs parfumées, celles qui possèdent des parfums très légers, si subtils, dit-on, que seul le jardinier qui a cultivé la plante les perçoit : l’'Odon- Fig. 195. — Laelia autumnalis Lo. toglossum citrosmum émet un vague parfum citronné; et le Phalaenopsis amabilis réunit, disait un jardinier, l’odeur du Daphné des Indes à celui de la violette des Alpes! Mieux vaut encore pour elles émettre ces parfums vagues, éphémères, que de se voir rangées dans la catégorie des Orchi- dées à odeur peu agréable comme Coryanthes speciosa, Trichopilia crispa, Loroglossum hircinum. Les beaux Caïtleya Acklandiae exhalent une odeur poivrée, il est vrai, mais plus supportable que les fleurs précédentes et quelques autres qui évoquent le souvenir de la forte senteur des fauves : Cœlogyne flaccida; des punaises : Orchis coriophora; de la viande en putréfaction : Bulbophyllum Beccarii; ou celle plus immonde encore du bouc, comme notre Orchidée indigène, l’Himantoglossum hircinum. L’intensité et la nature du parfum de certaines Orchidées varient selon la période de la floraison, même selon l'heure du jour. Beaucoup d'amateurs ont pu le constater sur le Dendro- bium nobile, qui rapelle tour à tour la Primevère, le miel doux et l'herbe fraîche coupée. M. Éd. André, le charmant architecte- botaniste, dont le rare esprit d'observation est si connu, a fait de fort curieuses remarques sur la nature des parfums orchi- déens. Il a constaté que certaines fleurs, celles du Dendrobium glumaceum, émettaient le parfum de l’Héliotrope le matin et celui du Lilas le soir. Le Phalaenopsis Schilleriana donne l'illu- sion du Muguet à l’aube du jour, et de la Rose au crépuscule. L'Angraecum (macroplectrum) sesquipedale exhale, pendant la nuit, un parfum rappelant celui du Lis blanc. En règle générale, le parfum des Orchidées se dégage avec le plus de force le matin et le soir, parce que la lumière du jour tend à détruire les produits odorants dérivés de la chlorophylle, et à les transformer en baume ou en résine. Le matin, l'odeur est généralement plus forte, les matières tannoïdes ayant été formées en plus grande quantité pendant la nuit. VII. DURÉE DES FLEURS. — La fleur des Orchidées a une durée des plus variables selon les espèces, mais en général elles demeurent longtemps épanouies. Parmi les fleurs de courte durée, nous citerons celles des Séanhopea, des Gongora, des Coryanthes, de certains Mormodes, des Cirrhopetalum, des Sobralia, des Restrepia. Elles se flétrissent au bout de quelques jours. Ce sont des exceptions. La plupart des Orchidées gardent pendant des semaines et des mois, dans nos serres, leurs fleurs infécondes, dans tout l'éclat de leur merveilleuse beauté. Qui n’a été surpris de la longue durée des fleurs des Cypripedium? Il n’est pas diffi- cile de les conserver coupées pendant plus d’un mois, si l’on prend soin de rafraîchir de temps à autre la section de la hampe florale plongée dans l’eau. Les fleurs de certaines Cypripédinées, LÉ CE PNR Cu TUE EU 2 CNP ET + ot 2: re AT ”. Lé 1 1. 4 , TT À PL. XV. _ Ed a PL. XV. FAX es Fa en Au lieu de Oncidium tigrinum lire Odontoglossum Insleayi var. leopardinum. ONCIDIUM LEOPARDINUM. dt nm. r que les fleurs précédentes et quelqées autres qui RS, le souvenir de la forte senteur des fauves : Cœlogyne flacsida; des punaises : Orchis coriobhora; dé la viande en Me " Bulbophyllum Beccarii: ou celle plüsimmonde encore du t comme notré Orchidée indigène, l'ÆHimantoglossurm hircimum. __ L’intensité et la nature du parfum de certaines Orchidé ad k varient selon la période de la floraison, même selon l'heure lu jour. Beaucoup d'amateurs ont pu le constater sur le Dendr binm nobile, qui rapelle tour à tour la Primevère, le miel:c l'herbe tratohe coupée. M. Éd. André, le charmant hi botaniste, dont le rare esprit d'observation est si connu, à 1 de fort curieuses remarques sur la nature des parfum 8 déens, Il a constaté que certaines fleurs, celles du Dent glumaceum, émettaient le parfum de l’Héliotrope le matin et celui du Lilas le soir. Le Phaluenopsis Schilleriana donne: il sion du Muguet à l’aube du jour, et de la Rose au L'Angraecum (macroplectrum) sesguipedale exhale, pendant 1 nuit, un parfum rappelant celui du Lis blanc. “ En règle générale, le parfum des Orchidées se dégage aveël ï s plus de force le matin et le soir, parce que la lumière du joi | j tend à détruire les produits odorants dérivés de la chlorophyl et à les transformer en baume ou en résine. Le matin, l'ode est généralement plus forte, les matières tannoïdes ayant 6 formées en plus grande quantité pendant la nuit, VII. Durée pes #LauRs. — La fleur des Orchidées a durée des plus variables selon les espèces, mais en général x -demeurent longtemps épanouies. Parmi les fleurs de courte par 0 nous citerons celles des Sianhopea, des Gongora, des Coryanthes, * 1 de certains Mormodes, des Cirrhopetalum, des Sobralia, des F Restreps. Elles se flétrissent au bout de quelques jours. Ce sont | Ne. des esceptions. La plupart des Orchidées gardent pendant des “ € semaines ei des mois, dans nos serres, leurs fleurs infécondes, 300 dans tout l'éclat de leur merveilleuse beauté. Qui n'a été surpris ù A1 de la longue durée des fleurs des Cypripedium ? Il n'est pas diff 13 “à | clie de les conserver coupées pendant plus d'un mois, si lon. ‘4 prend soin de rafraîchir de temps à autre la section dela hampe florale plongée dans l'en. Les fleurs de certaines Créée 4 : muisti4 suntbrndosl 187 spnslnt smuezolgohiohO nil minivost ibionO 9h uoil uA PL. XV. ONCIDIUM LEOPARDINUM. celles du Lycaste Skinneri (fig. 196), du Cymbidium Lowianum (fig. 161), et des Phalaenopsis (fig. 39 et 54), demeurent épa- nouies pendant deux ou trois mois. La vie du labelle ne dépasse pas, en général, celle des autres divisions du périanthe; rarement, comme dans le Phajus tetra- Fig. 196. — Lycaste Skinneri Loi, fleur. gonus, il persiste après elles; le plus souvent, il se flétrit le premier, et même longtemps avant les pièces voisines. Sa mission indicatrice ou tentatrice accomplie, les insectes ayant visité et fécondé la fleur, il semble que son rôle soit terminé. Un des plus curieux exemples de ce flétrissement précoce du labelle nous est fourni par le Megaclinium falcatum. Les fleurs 13 — 226 — de cette Orchidée restent ouvertes dix à douze jours; mais le curieux petit labelle, aux mouvements étranges, spontanés, ne reste en complet état de: fraîcheur que pendant deux jours. Fécondées, les fleurs se fanent, les couleurs se ternissent, le parfum disparaît : quelques-unes (Epidendrum) deviennent coria- ces et se dessèchent. Le plus souvent, le périanthe flétri cou- ronne le fruit mur; presque toujours l'enveloppe florale tombe entière. VIII. DUPLICATURE DES FLEURS. — La duplicature des fleurs se présente fort rarement chez les Orchidées. On a surtout ren- contré des fleurs à staminodes. Un exemple remarquable de duplicature a été signalé dans le Gardeners’ Chronicle. M. Rolfe, excellent observateur toujours à l'affût des phénomènes intéres- sant l’orchidéologie, a trouvé une fleur d’Epidendrum vitellinum présentant le remplacement du labelle et du gynostème par des pétales colorés. Le labelle était représenté par un pétale semblable aux deux autres divisions internes du périanthe et plus étroit que les divisions externes. Le gynostème avait disparu; à sa place existaient six petits pétales indépendants, atteignant la moitié de la longueur des pétales ordinaires, les intérieurs étant toujours plus petits que les extérieurs. On pourrait être tenté d'homologuer ces six pièces aux six pièces admises dans la constitution du gynostème théorique. Il nous paraît prudent de n'avoir recours à ces formes monstrueuses qu'avec une très grande réserve. Au point de vue horticole, le fait est plus intéressant peut-être, car il suffit qu’il marque un profond ébranlement du type floral pour rendre possible la pro- duction de formes entièrement nouvelles (1). (1) L. DE ViLMoRIN : L'hérédité chez les végétaux. Revue scientifique, 1880, p- 844. GITAPITRE X. LA GRAINE. — LE FRUIT. I. EMBRYOGÉNIE DES ORCHIDÉES. — Variété des types de déve- loppement. — Les principales notions que nous possédons sur l’'embryogénie des Orchidées sont dues à l'illustre directeur du Jardin botanique de Buitenzorg, M. Melchior Treub, un des savants dont s’enorgueillit à si juste titre la botanique néer- landaise (1). M. Treub est d’ailleurs aussi connu du monde horti- cole que du monde savant. Sa grande science n’a d’égale que l’inépuisable obligeance avec laquelle il se met à la disposition de tous, botanistes ou horticulteurs, pour leur fournir les matériaux de leurs études ou de leurs cultures. Malgré l’homogénéité si profonde de la famille des Orchidées, le développement embryogénique présente une assez grande variété de types, bien faite pour surprendre au premier abord. On sait toute l'importance qu’on est tenté d’attacher aux premiers stades du développement des êtres vivants, dans toute classifica- tion zoologique ou botanique. Avec raison, on admet que tous les êtres appartenant à une même souche, surtout quand celle-ci est très différenciée — et tel est le cas des Orchidées — doivent avoir une marche de développement très uniforme. L'expérience a déjà montré cependant que dans des groupes à genres nombreux, (1) Ceux de nos lecteurs désireux d'approfondir cette question, trouveront de précieuses et très bonnes figures, dans l’ouvrage de TREUB : Notes sur l’em- bryogénie de quelques Orchidées. Verhandelingen der Koninklijke Academie van Wetenschappen, XIX, Amsterdam, 1870. — 228 — comme les Légumineuses, comme les Orchidées, il y a parfois des variations extrêmement étendues. IT. LA GRAINE. — Les graines des Orchidées sont fort petites, membraneuses, excessivement légères, fusiformes. Elles sont formées extérieurement d’une couche de grandes cellules tégu- mentaires, à parois minces, pleines d’air, et intérieurement d’un globule dense qui n’est autre chose que le corps de l’embryon. L'embryon des Orchidées est très petit, globuleux, composé de quelques cellules, sans point de végétation différencié. Sa par- tie inférieure n’est indiquée que par le suspenseur. Chez les Listera, cette différence s’atténue beaucoup. Au contraire, dans le Sobralia macrantha, l'embryon plus élancé montre un point de végétation localisé et un com- mencement de différenciation en Fig. 197. — a Embryon tel qu'on le °*° hypocotylé, cotylédon et trouve dans la graine mûre de So- région gemmulaire (fig. 1 . bralia macrantha ; b sommet de cet 8 8 (fig. 197) embryon grossi; @ coupe longitudi- - L nale de l'embryon, Chez les Vanilles, le tégument séminal paraît profondément modifié; la graine est noire, dense; elle craque sous la dent. C’est une manière d’être exceptionnelle pour une graine d’Orchidée. En réalité, elle résulte d’une très légère modification du type général. En effet, il suffit qu’il n’y ait pas de décollement entre les cellules tégumentaires superficielles et les cellules profondes. De plus, les épaississements en hélice des cellules superficielles, au lieu d’être très nombreux et très minces, sont ici larges et très épais. L’assise tégumentaire enfin, au lieu d’être pleine d'air, demeure remplie de matières colorantes brun-noir(1). La dissémination des graines d’Orchidées se fait par le vent : le fruit s’ouvrant de lui-même par dessiccation, au moindre a — ——_—— = £ () C’est par le même procédé que les Cyrtosia, genre très voisin des Vanilles, nous montrent un tégument séminal crustacé. AE — souffle, les graines produites en nombre prodigieux sont disper- sées au loin. Pour la vanille, l’arome du fruit d'une part et la structure ligneuse du tégument séminal semblent indiquer que les animaux interviennent dans la dissémination de cette espèce. La graine des Orchidées n’a pas d’albumen; ce n’est là qu’un caractère négatif. III. LE FRUIT. — Le fruit des Orchidées est toujours une capsule membraneuse, coriace ou charnue, surmontée le plus souvent du gynostème formant bec. Sa forme et sa longueur sont très variables, Le plus long fruit connu est la gousse de la Vanille, Vamilla planifolia (fig. 201). Quelques autres fruits sont odorants : tels par exemple ceux du ; Selentpedium Isabelianum(), le Baunilhasinha des indigènes brésiliens, aussi parfumé que la gousse de la Vanille, et celui du Leptotes bicolor qui rappelle l’odeur particulière de la Flouve odorante (Anthoxanthum odoratum). Ordinairement, à sa maturité (fig. 198), le fruit s’ouvre par six fentes longitudinales, de manière à séparer trois valves larges et trois valves étroites, qui restent unies au sommet et à la Fig. 198. — Fruit déhiscent d'un Or- base de la capsule. Les valves larges portent les chis. placentas en leur milieu ; les valves étroites correspondent aux nervures médianes des trois carpelles. Le Milionia réalise ce type dans toute sa pureté. Dans le genre Lepiotes, les six valves se séparent l'une de l’autre, même au sommet, et se rabattent fortement en arrière. Chez le Lockhartia, la capsule se fend en trois valves seulement, les lignes de déhiscence correspondant aux nervures médianes des trois carpelles. Dans les Pleurothallis, la capsule ne présente que deux lignes de déhiscence, comme si deux des valves du fruit des Lockhartia demeuraient coalescentes, la troisième devenant toujours libre. Enfin le fruit des Angraecum n'a plus qu’une seule fente. (1) Cocnraux, Orchidées du Brésil, I, p. 16. Vanille en portugais se dit baunilha ; baunilhasinha — petite vanille. — 230 — . Quand le fruit est charnu, comme chez les Cyrtosia, il laisse échapper ses graines par sa putréfaction, ou s’ouvre d’une façon incomplète par deux ou trois valves partant du sommet. Le temps nécessaire à la maturation des fruits est extrême- ment variable, mais généralement très long. Les espèces hâtives, comme Calanthe, Masdevallia, arrivent à complète maturité en trois ou quatre mois. Dans les Lycaste (Lycaste tetragona), les Phalaenopsis (P. amabilis, P. Schilleriana), les Zygopetalum, les Stanhopea (S. oculata), le fruit mûrit en cinq à six mois. L'Angraecum Macroplectrum sesquipedale réclame sept mois pour atteindre la maturité; les Cypripedium mettent de 8 à 15 mois; le Peristeria elata, l'Odontoglossum vexillarium, huit mois; le Laelia purpurata, de 9 à ro mois. Les fruits d’un grand nombre d’Orchidées ne viennent à maturité qu'après dix mois: Cattleya bicolor, C. Gigas, C. Loddigestii, C. Percivaliana, C. Warneri, Onci- dium Papilio. Il faut onze mois au Laelia crispa, au Cattleya Mos- siae. La plupart des Cattleya, l’Anguloa Clowesi, le Bifrenaria Harrisoniae, le Chysis bractescens, le Dendrobium aureum et de nombreux Odontoglossum ne sont mûrs que douze mois au moins après le moment de la fécondation. Le Laelia Peyrinii met dix-huit mois et le Laelia Pinelii vingt mois avant d’arriver à maturité. Le nombre des graines contenues dans les capsules d’Orchi- dées est prodigieux. La capsule de l’Ophrys aranifera en ren- ferme 3000; celle du Cephalänthera grandiflora en contient 6000, et celle de l'Orchis maculata 6200. On évalue à plus de deux millions celles qui sont contenues dans une capsule de Miltonia ou de Stanhopea, et à plus de 74 millions le nombre des graines produites par un pied d’Acropera. Si toutes ces graines bien conformées, fertiles par conséquent, germaient et se déve- loppaient normalement, la multiplication des Orchidées serait telle, observe Darwin, qu’à la quatrième génération, les descen- dants d’une plante couvriraient d’un tapis vert uniforme la surface entière du globe. La difficulté de la fécondation directe, l'extrême lenteur du développement du fruit, le temps très long que les Orchidées mettent à se développer, enrayent et annulent cette prodigieuse puissance de dispersion. CHSEEFKRE XIE LA GERMINATION DES ORCHIDÉES. GERMINATION. — La germination des Orchidées est géné- ralement très lente : c'est un des motifs pour lesquels elle n’a été étudiée que dans un petit nombre d'espèces. Elle se fait à la surface du sol. La graine ne supporte pas d'être enterrée. Le délai de germination est très variable : d'ordinaire la graine se gonfle au bout d’un mois à six semaines. Le premier acte de la germination est la formation d’un petit tubercule (fig. 199, D, E); toutes les cellules de l'embryon se cloisonnent. Le thalle produit se fixe au sol par des poils isolés ou en touffe. Un peu plus tard, il forme à son extrémité libre un petit point de végétation. Celui-ci est bientôt presque compléte- ment employé pour donner une première feuille. Ce qui en reste, à la base de celle-ci, donnera le point de végétation définitif. Son sommet est très concave, ce qui tient au très grand volume relatif des feuilles qu’il donne et à la brièveté relative des segments de la tige qu’il produit. La première feuille un peu développée, on voit partir de sa base une première racine nettement définie. Les feuilles suivantes se montrent après un temps plus ou moins long, variant d’une espèce à l’autre. Les Cypripedium présentent une feuille au bout de six mois(1), les Dendrobium au bout de sept mois, les Cattleya (1) Les Cypripedium, après 15 à 18 mois de végétation, ont à peine o®,015 de diamètre. à à neuf mois. Souvent, plus d’un an s'écoule entre le moment du semis et celui où la jeune plante apparaît. Celle-ci reste naine, presque imperceptible pendant plusieurs années. Certaines Orchidées terrestres mettent un temps moins long à parcourir le cycle de leur évolution. Le Disa X Veitchi, fleurit vingt et un mois après l’ensemencement des graines. Les hybri- des de nos Orchidées indigènes fleurissent dès la seconde année. Il en est de même de certains Paphiopedium : le P. X pulchellum, hybride des P. grande et P. Sedeni a germé et s’est développé si rapidement que deux ans après le semis il était en fleur. A l’exception des Dendrobium, des Phajus, des Calanthe et des Cypripedinées, il est rare de voir fleurir les Orchidées de Fig. 199. — D Plantule de l'Epidendrum ciliare L. (3/1); € la même fortement grossie (20/1); F, G plantule de Bletilla hyacinthina Rous. f.; x semis de Cattleya agé de 5 ans; J plantule d’une Orchidée monopodiale, le Sarcanthus rostratus (LoL. 30/1). semis avant la cinquième année. Les Laelia et les Cattleya ont une croissance encore plus lente. Ce n’est guère qu'après dix ou douze ans qu’un semeur heureux peut espérer voir fleurir ses Laeliocattleya(:). La multiplication des Orchidées par voie de semis dépend de conditions multiples : la qualité des graines, la nature du milieu dans lequel on les place, la régularité des conditions de chaleur et de lumière de ce milieu. La période la plus critique pour les semis d'Orchidées est (x) Le Laeliocattleya caloglossa a donné sa première fleur vers l’âge de 20 ans! — 233 — celle comprise entre le moment de la germination et celui de la formation des premières racines. Pendant cette période (qui dure plusieurs mois), il suffit d’un moment pour anéantir le semis. Les moindres variations de chaleur, d'humidité, de lumière même sont des causes de mortalité. C'est assez dire que les semis récla- ment des soins incessants et une patience minutieuse toujours en éveil. Les graines germent indifféremment sur la mousse, sur des feuilles mortes ou vivantes, sur des tessons de poterie, en un mot sur tout corps susceptible de retenir l'humidité. Les semis faits sur du sphagnum vivant donnent toutefois les meilleurs résultats. Les jeunes plantes trouvent dans ce milieu les éléments nécessaires à leur développement jusqu’au moment de l’émission des racines, époque à laquelle on les repique dans des vases de très petite dimension remplis d'un compost. En résumé, la réussite des semis d’Orchidées dépend : 1° de la qualité des graines; 2° du milieu dans lequel on opère; 3° de la régularité des conditions de ce milieu. CEA ORCTIE HYBRIDATION DES ORCHIDÉES. HYBRIDATION. — Nous avons déjà insisté sur ce fait : la fécondation croisée est la règle dans la famille des Orchidées. L'expérience a prouvé que, dans de nombreuses espèces, les fleurs ne fructifiaient pas sous l’action de leur pollen, et, d'autre part, qu'elles pouvaient être fertilisées par le pollen d'espèces parfois très différentes, quelquefois même appartenant à d’autres genres. Nos Orchidées indigènes nous offrent des hybrides provenant soit de la fécondation des divers Orchis entre eux, soit de la fécondation des Orchis par les Aceras, les Habenaria, etc. Quand il s’agit d'Orchidées tropicales, tous les orchidophiles savent combien il est difficile d'apprécier ces innombrables variétés de Laelia, de Cattleya, d’Odontoglossum, dont l’appa- rition est annoncée chaque mois dans les réclames des journaux horticoles. La nature est un vaste atelier où s'élaborent chaque jour de nouvelles Orchidées hybrides(t), dont la parenté (1) Les hybrides naturels d’'Orchidées sont en Europe moins rares qu’on ne se l’imagine. Nous citerons l’'Ophrys devenensis Rchb. f. de la Suisse, produit des Ophrys myodes X arachnites; V'Ophrys hybrida Pok. (O0. myodes X aranifera), aux formes multiples (O0. apicula Schm. O. Reichenbachiana M. Schulze), de la Suisse et de la Thuringe; l’Ophrys Todaroana Macch., de la Sardaigne, prove- nant des O. aranifera X atrata, et l'Ophrys epeirophora Peterm., procréé par les ©. aranifera X apifera en Bavière. Les botanistes ont également signalé un grand nombre d’hybrides naturels d'Orchis. Voici les principaux: Orchis est souvent difficile à établir. M. Boxall n’a-t-il pas retrouvé à l’état spontané, dans la Birmanie une forme du Calanthe X Veit- chi, obtenue en 1859 par M. Douciny à l’établissement Veitch en fécondant le Limatodes rosea par le pollen du Preptanthe vestita? A la suite de ces hybridations naturelles, les variations se succèdent, nombreuses et fréquentes, au point que les espèces types, fort difficiles à découvrir, perdent, à travers ces transfor- mations incessantes et variées, leur stabilité première et que leurs descendants donnent parfois, sur le même pied, des fleurs sans cesse différentes, comme on le remarque chez les Paphio- bedium X Danthieri the Albino, et P. insigne Sanderae. Le hasard, ce merveilleux magicien, opère quelquefois dans les serres comme dans la forêt vierge. Ainsi naissent dans les serres des hybrides naturels, tels que l'Oncidium deltoglossum (O. leucopterum X O. odoratum), de l’établissement Veitch; l’On- cidium excellens (O. Pescatoret X O. tripudians), de l’établissement Gennari Rchb. (O0. Morio X papilionacea), Italie, Grèce, Istrie. O. Bornemani Aschs. (0. papilionacea X longicornu), Sardaigne. O. Perretii Richt. (O0. pur- purea X morio), France. O. alata Henry (O0. Morio X laxiflora), France, Suisse. O. Dietrichiana Bogenh. (O0. ustulata X variegata), Allemagne, Autriche. O. Canuti Richt. (O0. éridentata X militaris), France mérid. O. Beyrichii A. Kern. (O0. Simia X militaris), France. O. Weddelli Richt. (O0. Simia X pur- purea), France. O. spuria Rchb. (Aceras anthrophora X O. militaris), Suisse, Allemagne. O. Wilmsii Richt. (O0. purpurea X mascula), Westphalie. O. Valle- siaca Spren. (O. globosa X Gymnadenia conopsea), Valais, Suisse. O. Timbali Velen. (O0. laxiflora X coriophora), France. O. Lorenziana Brügg. (O0. mascula X pallens), Autriche. O. Langei Richt. (O. mascula X laxiflora), Espagne. O. speciosissima Wettst. et Sennh. (O. mascula X sambucina), Autriche. O. pentecostalis Wettst. et Sennh. (O. mascula X maculata), Autriche. O. Uech- tritziana Hausskn. (0. incarnata X palustris), Allemagne, Autriche. O. Dufftii Hausskn. (0. incarnata X angustifolia), Thuringe. O. Aschersoniana Hausskn. (O. incarnata X latifolia), Suisse, Thuringe. O. ambigua Kern. (O. incarnata X #maculata), Transylvanie. O. Schulzei Richt. (O. angustifolia X maculata), Thuringe. O. monticola Richt. (O. latifolia X sambucina), Autriche. O. Braunii Hal. (O. latifolia X maculata), Autriche. O. Heinzeliana Rchb. f. (O. maculata X Gymnadenia conopsea), Autriche. O. Regeliana Brügg. (O0. maculata X Gym- nadenia odoratissima), Suisse, Autriche. O. Bruniana Brügg. (O0. maculata X Gymnadenia albida), Suisse. Dans les pays tropicaux, l’hybridation est si fréquente que certains types sont affolés. Il est bien difficile de déterminer la parenté d’hybrides naturels; tels que Phalaenopsis intermedia Lindl., qu’on croit provenir de P. Aphrodite X P. rosea; Phalaenopsis leucorhoda Rchb. f., de P. Aphrodite X P. Schilleriana; Phalaenopsis Veitchiana Rchb. f., de P. Schilleriana X P. rosea. — 236 — Low; et l'Oncidium Mariottianum (O. Halli X O. crispum), de M. E. Mariott(1). Les Orchidées hybrides naturelles ou artificielles ne se comp- tent plus : les Aerides, les Anguloa, les Anœctochilus, les Calanthe, les Cattleya, les Dendrobium, les Disa, les Epiden- drum, les Chysis, les Cymbidium, les Lycaste, les Laelia, les Masdevallia, les Phajus, les Phalaenopsis, les Sophronitis, les Stanhopea, les Thunia, les Colax, les Zygopetalum et surtout les Cypripédinées, ont fourni à nos cultures de nombreuxhybrides. HISTORIQUE. — Le premier hybride artificiel entre Orchi- dées de serre, a été obtenu par Dominy à Exeter; il fleurit en octobre 1856. C’est le Calanthe X Dominyi Lindi. Il provenait de la fécondation du C. Masuca Lindl. par le C. furcata Bat. A cet heureux et habile semeur, nous devons également le premier Cypripède hybride : Paphiopedium Harrisianum, provenant des Paphiopedium villosum et barbatum ; il fut obtenu en 1869(2). Les premiers succès de Dominy appelèrent l'attention des orchidophiles sur la fécondation de ces plantes. À son exemple, ils introduisent une tige de bois taillée en pointe très fine; dans la partie de la fleur où se cachent les nectaires. Le rostellum, en forme de poche, y fait une saillie. L'introduction d'un corps étranger rompt cette membrane, et un ou deux rétinacles visqueux viennent en contact avec la pointe intro- duite. En retirant le crayon, une ou deux pollinies y adhèrent. Grâce au pouvoir de Fig. 200. — Crayon avec pollinie attachée après son mouvement de con- ]a pollinie décrit un arc de cercle de 90° traction. - : . vers la pointe de la tige de bois (fig. 200). En transportant la pollinie dans l’androcée d’une autre Orchidée, celle-ci vient frapper la surface du stigmate qu’elle féconde. contraction du disque sur lequel elle repose, (1) Souvent certains semeurs assignent à leurs hybrides des parentés dou- teuses : un hasard malencontreux, une erreur d’étiquettes ne permettant pas d’affirmer avec exactitude quelles plantes ont fourni le pollen : tel est le cas de l'Oncidium facetum, bel hybride aux fleurs jaune clair maculé de grandes taches couleur cannelle, et qui semble provenir de l'Oncidium Halli fécondé par l’'Oncidium luteopurpureum ou l'Oncidium tripudians. (2) Ceux qui voudront étudier d’une manière complète l’histoire de l’hybridation des Orchidées, trouveront tous les éléments de cette étude dans l’excellente Orchid Review. a — En opérant de cette façon, avec une habileté et un soin extré- mes, MM. Seden, Canham, Bart, Marshall, Bowring, Cookson, Cross, Drewett, Harriss, Fraser, Latham, Lawrence, Swan, Robert Warner, etc. en Angleterre, F. Horn en Autriche, Sallier, Bleu, Bauer en France, Van Houtte, Vervaet, Linden, Vuylsteke, Jules Hye, etc. en Belgique, ont obtenu un nombre considérable d’hybrides horticoles. Aujourd'hui, ce n'est plus seulement dans les serres qu’opèrent nos hybridateurs : au pays du soleil, dans la patrie des Orchidées, des hybrides sont obtenus artificiellement, et nous manquerions de courtoisie en négligeant de citer Miss Joaquim, de Singapore, qui a obtenu le premier hybride tropical de Vanda; il porte son nom: cet hommage lui était bien dü. Parfois les hybrides se rapprochent plus d’un de leurs parents, sans qu’on ait pu déterminer la cause efficiente de l’influence pré- pondérante de l’un de ceux-ci; d’autres fois, ils sont exactement intermédiaires entre les deux parents. Tel est le cas du premier Dendrobium hybride obtenu en 1879 par Seden, le D. melano- Phtalmum qui rappelle les traits principaux des D. crassinode et D. Wardianum, ses parents. Souvent les hybrides se distinguent de leurs parents par une croissance plus rapide et par une floraison plus tardive ou plus abondante. Cette remarque fort judicieuse, faite par M. Camus(1) au sujet des hybrides naturels récoltés en France, est corroborée par les observations recueillies dans les serres. L’Aerides Domi- nyanum se distingue notamment par ces qualités des À. Fieldingir et À. mulhflorum. Les hybrides du second degré ou métis croisés avec leurs parents, donnent des produits se rapprochant d’autant plus de ces parents que l’action de ces derniers a eu lieu un plus grand nombre de fois dans leur origine. HYBRIDES SPÉCIFIQUES. — Le croisement spécifique ne donne pas toujours des variétés bien distinctes : il produit le plus souvent des sous-variétés d’un type ayant quelques caractères plus ou moins marqués. C'est ainsi que dans un semis du très délicat Paphiopedium tesselatum, M. Seden trouva une plante (x) G. Cauus, Monographie des Orchidées de France. Paris, 1894. — 238 — robuste, le Paphiopedium porphyreum, peu différente du type dont elle a les splendides fleurs colorées du plus riche brun pourpre, mais se distinguant néanmoins de celui-ci par le dessin plus net et plus délicat de ses feuilles. Les hybrides obtenus ne sont pas toujours inédits : les orchi- dophiles se souviendront de l'apparition simultanée dans les collections de MM. Measures, Drevett et Vanner du Paphiope- dium X polystigmaticum, hybride provenant de la fécondation des P. venustum et P. Shicerianum. Dans un intéressant travail publié en 1892, M. Ernest Bergman, qui cultive avec tant de succès les Orchidées les plus difficiles au château de Ferrière, constatait que sur 326 semis, 202 appartenaient aux Cypripédinées. Cette proportion n’a fait que s’accroître, de sorte qu’en décembre 1893, nous relevons sur 38 semis, 24 Cypripèdes! dont quelques-uns sont des hybrides . au second et au troisième degré. Afin de mettre sous les yeux de nos lecteurs quelques types de ces générations successives, nous avons tenu à donner la figure des P. Harrisianum (fig. 205), de ses deux parents P. villosum (fig. 74) et P. barbatum (fig. 12). Nous avons figuré également le P. oenanthum superbum (fig. 251) obtenu par le mariage du P. Harrisianum et du P. insigne (fig. 260). M£rTis. — Les Orchidées hybrides ne sont pas fatalement stériles. Au contraire, le plus grand nombre de variétés ont des ovaires normalement développés et produisent un pollen bien conformé. De là viennent ces hybrides du second degré ou métis, que nous rencontrons aujourd’hui en si grand nombre dans les collections. En se fécondant mutuellement, ils constituent ce que les jardiniers appellent des races. Les hybrides des Cypripédinées nous présentent ainsi des groupes déjà nombreux se rapportant à certains types tels que le groupe des Harrisianum (Gi), des (x) P. apiculatum, concinnum, Charles Canham, Germinyanum, Godseffianum, Harvrisianum, a) atropurpureum, b) Brayi, c) Dauthieri, d) hybridum, e) pur- purascens, f) superbum, g) vivicans; P. Lathamianum, Measuresianum, P. M., Amesianum, Ms Charles Canham, vernixium, Williamsianum, Winnia- num, etc. Œnanthum\), des Ashburtoniæ (2), des Superciliare(3), des Crossia- num (4), des Marshallianum (5), des Leeanum (6), des Selligerum(r), des Sedeni (8), etc., etc. HYBRIDES BIGÉNÉRIQUES. — Il est, on le sait, possible de féconder l’une par l’autre des espèces appartenant à deux genres différents, créant ainsi ce qu’on a parfaitement appelé des hybrides bigénériques, lorsque le produit issu de ce croise- ment ne reproduit pas les caractères essentiels de l’un ou de l’autre de ses parents. La fécondation croisée demeure sans résultat entre les Paphiopedium et les Cypripedium de Pfitzer, quoique la grande variabilité des Paphiopedium atteste la facilité du croisement à l'intérieur de ce genre. La liste des Orchidées bigénériques est déjà longue : les Phajus et les Calanthe, les Laelia et les (Cattleya, les Sophronitis et les Cattleya, les Zygopetalum et les Colax, les Anoectochilus, les Macodes, les Dossinia et les Haemaria ont produit des hybrides auxquels le savant orchidologue Rolfe a donné les noms de Phajocalanthe, de Laeliocattleya, de Sophro- cattleya, de Zygocolax, d'Anoectomaria, de Macomaria et de Dossi- nimaria. Parfois les caractères d'un des deux genres persistent avec une netteté suffisante pour assurer à l’hybride le droit de continuer à figurer dans le genre maternel ou paternel. Ainsi un (x) P. œnanthum a) Acis, b) El-ktra, c) Galatea, d) Fosephine Folibois, e) Orestes, f) superbum, g) Thibautianum, etc. (2) P. Arthurianum, Ashburtoniae, à) calospilum, b) expansum, c) Majus, d) superbum, P. Laforcadei, var. Barteti, P. nitens, P. Sallieri. (3) P. superciliare: P. almum, delicatulum, Euryale, var. Vervactianum, gemmiferum, To, javanico X superbiens, marmorophyllum, orphanum. pleisto- chlorum, superciliare, Swanianum, etc. (4) P. Crossianum : P. auroreum, caligare, calobhyllum, Carrierei, chloroneu- rum, à) discolor, b) Meirax, c) melanophthalmum, d) politum; P. Crossianum var. amandum, Fiichianum, pavoninum, plunerum, Thetis. (5) P. Marshallianum : P. Aphrodite, Mad. Van Houtte, microchilum, Taut- zianum, tesselatum-porphyreum. (6) P. Lecanum var. superbum, Hornianum, polystigmaticum, radiosum, r. var. variopictum, Savageanum, Seegerianum. (7) P. calanthum, euryandrum, macropterum, Morganiae, Peetersianum, bycnopterum, p. var. porphyrospilum, selligerum. (8) P. albo-purpureum, Ainsworthii, À. var., calurum, cardinale, leucorhodum, Saundersianum, Schroederias, Sedenii a) albanense, b) candidulum, c) porbhy- reum et P. stenophyllum. Phajus fécondé avec le pollen d'un Calanthe, a donné un Phajus. Un Anoectochilus fécondé par un Goodyera a donné un Anoec- tochilus, tandis que le croisement en sens contraire donnait un Goodyera (Rolfe). Quand les hybrides ont été obtenus par fécondation artificielle, il convient pour leur nomenclature de suivre autant que possible la loi de Schiede. Les quatre règles suivantes ont été adoptées par la Royal horticultural Society de Londres, pour la nomenclature des hybrides : I. Pour les genres, espèces, variétés bien tranchées et hybrides naturels, se conformer aux Lois de la nomenclature botanique, telles qu’elles ont été formulées par le Congrès botanique inter- national de Paris en 1867. La personne qui exposera, pour la première fois, une plante désignée par un nom latin, sera invitée à faire connaître le nom du botaniste qui en aura fait la description. II. Hybrides artificiels entre genres : nom générique latin formé de la combinaison des noms des parents, et nom spéci- fique, également latin, séparé du premier par le signe d’hybri- dieux III. Hybrides artificiels entre espèces : nom latin avec addition du mot hybridus ou du signe X. IV. Hybrides artificiels entre variétés : nom tiré de la langue indigène du pays où l’hybride a été produit. Cette dernière règle est malheureusement trop souvent perdue de vue. Dans le plus grand nombre des cas, on nomme les variétés hybrides en ajoutant un qualificatif latin au nom du genre. Ces noms de variétés, semblables à ceux des espèces, entraînent à de fâcheuses confusions. Mieux vaudrait toujours remplacer ces qualificatifs latins — souvent fort bizarres — par des noms français, anglais, allemands ainsi qu’on le fait pour d’autres plantes de collection : Rosiers, Fuchsia, Pélar- gonium, etc. PL. XVI. RIPEDIUM ARGUS PAPHIOPEDIUM ARGUS. CHAPITRE, XII. ORCHIDÉES FOSSILES. DIFFICULTÉ DE LEUR ÉTUDE. — De toutes les questions que la paléontologie aura à résoudre, il n’en est guère de plus difficile que celles ayant trait à l'existence des Orchidées dans les âges préhistoriques. Les Orchidées ne sont connues à l'état fossile que dans les terrains les plus récents. Elles apparaissent dans les temps éocènes. Ce sont des dernières venues dans le monde végétal. Ce résultat n'est point fait pour nous surprendre, car les Orchidées sont les plus élevées des Monocotylédones. Leur apparition doit donc être postérieure à celle des plantes liliacéen- nes. D’autre part, les Orchidées sont une des familles actuelle- . ment dominantes ainsi qu’en témoigne la prodigieuse variété de leurs formes génériques. Ces plantes atteignent en ce moment l'apogée de leur développement; il est donc très probable qu’elles remontent moins haut dans le passé que les autres Monocotylédones plus simples. La structure herbacée des Orchidées se prête peu à la fossilisa- tion. Cette raison jadis acceptable a bien peu de valeur aujour- d’hui quand des observateurs comme Bertrand et Renault nous montrent le protoplasme et les noyaux des cellules chez les plantes houillères les plus variées; quand ces mêmes savants nous font connaître, dans leurs détails les plus intimes, la struc- ture et la biologie des délicates Volocinées qui flottaient sur les eaux brunes des lacs où se formaient nos charbons à gaz). La (1) C. Ec. BERTRAND. Conférences sur les Charbons de terre, 1. — Les Bogheads à Algues. — Bulletin de la Société belge de géologie et d'hydrologie, 30 mai 1893. 16 délicatesse extrême des fleurs de nos belles Orchidées n’est donc pas un obstacle à leur conservation. Sans nul doute, les paléo- botanistes de l'avenir nous montreront les détails de la fécondation des Orchidées primitives. En attendant, nous ne possédons encore que des empreintes de feuilles et de pseudo- bulbes. Sur de tels éléments, l’attribution des restes végétaux aux Orchidées laisse toujours subsister beaucoup d’incertitude(1). FLORE ORCHIDÉENNE FOSSILE. — M. Massalongo a décrit (2) sous les noms de Protorchis et de Palaeorchis des plantes fossiles, pseudo-bulbes garnis de feuilles qu’il a rencontrés dans les ter- rains éocènes du Monte Bolca. Ces restes semblent appartenir à des Orchidées. A la vérité, cette attribution a été contestée, pour les Palueorchis tout au moins, les spécimens plus com- plets trouvés aux environs de Vérone ayant été considérés par MM. Meschinelli et Squinabol comme des Butomacées (3). Si les Protorchis représentent les Orchidées dans la flore éocène, il est à peu près certain que la famille à été mieux représentée pendant le miocène et le pliocène seuls. Sans nul doute, les investigations minutieuses faites dans les terrains de l’Amérique et de l’Inde, ces centres actuels de l’Orchidée, apporteront à la science de précieux et irrécusables témoignages sur la génèse de nos fleurs les plus belles et les plus admirées. (1) Traité de paléontologie par K. ZiTTEL, partie II. Paléophytologie, par feu le professeur W. PH. SCHIMPER, terminée par A.SCHENK, traduite par Ch. Barrois. Paris, 1891. (2) MassALoNGo. Phalacophyta variora, formationis tertiariae Agri Veneti. Venezia, 1858, p. 23. (3) Flora tertiara italica, auct. À. MESCHINELLI et X. SQUINABOL. Patavii 1892, PP. 194-105. CHAPIFRE XIV. CLASSIFICATION DES ORCHIDÉES. DIFFICULTÉS DE CETTE CLASSIFICATION. — La classification naturelle des Orchidées n’est connue que dans ses grandes lignes. La plupart des tribus qui ont été établies sont mani- festement très naturelles et correspondent bien à des rameaux ou phylums très réels de la généalogie de ces êtres; mais on n’est pas encore parvenu à reconnaître les rapports de ces phylums entre eux. De là, les hésitations et les divergences que nous consta- tons dans les travaux les plus autorisés. Cette question est du reste une des plus difficiles de la botanique systématique. Le groupe orchidéen est d’abord extrèmement nombreux: 408 genres et 8000 espèces! Comme étendue, il n’est dépassé que par les Composées, 836 genres et 10,200 espèces. Si les Légumineuses ont un nombre de genres supérieur (434), elles n'ont que 7000 espèces. L'ensemble des Orchidées est extrêmement homogène et très différencié dans un certain sens; si bien que tous les genres, très proches parents, présentent les mêmes caractères essentiels. Ceux-là employés, il ne reste plus que des caractères secondaires dont l’ordre d'apparition dans le temps n’est pas du tout évident. Il y a là une difficulté extrêmement sérieuse, qui ne pourra être vaincue que par une étude critique approfon- die des caractères génériques et spécifiques, faite en vue de reconnaître leur valeur phylétique; encore faudrait-il pouvoir soumettre la gradation établie sur l’étude des Orchidées vivantes, au contrôle de la paléontologie. Les caractères employés pour définir les subdivisions des Orchidées n’ont été déterminés que par leur degré relatif de a généralité, et jamais par la valeur de l’indication phylétique qu’ils fournissent. Nous savons bien que cette indication phylétique est très difficile à apprécier; mais il faut tenter de l’obtenir, sous peine de rester indéfiniment dans des systèmes artificiels, plus ou moins habilement disposés en vue de la détermination des genres et des espèces, mais qui ne nous représentent nulle- ment le mode de constitution du groupe orchidéen. CLASSIFICATIONS ANCIENNES. — Swartz distinguait, en 1800, 25 genres d'Orchidées, dont onze étaient établis par lui-même; il les répartissait en trois sections d’après la position des deux loges de l’anthère relativement au filet. Willdenow (1805) recon- naissait 27 genres, qu’il partageait en deux sections d’après l'état de l’éperon. Robert Brown (1813) adoptait le caractère employé par Swartz; il admettait 44 genres et les répartissait en cinq sections (1). L. C. Richard (1817), s'appuyant sur l’état des masses polliniques, ne distinguait, dans les Orchidées d'Europe, que 22 genres. CLASSIFICATIONS DE LINDLEY. — Dans ses magnifiques études sur les Orchidées publiées de 1830 à 1840 sous le titre : Genera and Species of Orchidaceous Plants, Lindley établit, parmi les Orchidées, sept tribus qu’il définit comme suit, par le nombre des étamines, l'état des masses polliniques, la direction de l’anthère et la présence des caudicules. Pas de caudicule, ni de rétinacle séparable: tuto 012: Malais Masses ; re ü llin: Une caudicule distincte, pas de al £ a a rétinacle: . . . . . . . Il. Épidendrées. & rue Une caudicule distincte, unie à = un rétinacle décidu : . . . III. Vandées. [] a Masses polliniques : à 5 2 Anthère terminale, dressée: , . IV. Ophrydées. = pulvérulentes, 3 : ; - Anthère terminale, operculaire; . V. Aréthusées. granuleuses ou : > ; Anthère dorsale: . . . , . VI. Néottiées. sectiles. Denx'añthères 5040 UL, 2 LLNES TORTUE NE LE MES CTATENNREES L'œuvre de Lindley marque un progrès énorme sur celle de ses devanciers. De 1852 à 1859, dans ses Folia Orchidacea, le (1) Hortus Kewensis, 2e édit., 1813. —_ 45 grand orchidologue anglais compléta ses recherches antérieures, tantôt sur un point, tantôt sur un autre, accumulant ainsi une masse énorme de matériaux qui ont servi de point de départ aux travaux de Reichenbach et aux belles recherches de Pfitzer. Dès 1840, Lindley(1) avait reconnu et mis en relief les caractères différentiels des deux grandes familles orchidéennes : les Cypripédinées et les Orchidées monandres. Il est regrettable que, préoccupé de définir ces deux groupes par une seule phrase, il n’y ait pas ajouté les caractéristiques fournies par le stigmate. Lindley avait également compris l'importance des caractères fournis par les pollinies et par la position de l’anthère des Orchidées monandres. Reichenbach mit bien en évidence, dans les Annales de Walpers (1855), l'opposition des Ophrydées ou Basitones et des Acrotones. Vers la même époque, Lindley, puis Reichen- bach modifiant quelque peu la classification dont il avait antérieurement jeté les bases (2), divisent les Acrotones comme suit : ACROTONES : I. NÉOTTIACÉES. Anthère persistante, se desséchant sur place. Pollen ordinairement granuleux, II. EUOPERCULATÉES. Anthère caduque. 1. Aréthusées. Pollinies molles, granuleuses. 2. Vandées. Pollinies cireuses, pourvues de stipes(3) et de glandules (4). 3. Épidendrées. Pollinies cireuses, avec caudicules sans stylets. 4. Malaxidées. Pollinies cireuses, sans appendices. SYSTÈME DE BENTHAM. — Dans le Genera Plantarum de (1) Lindley excluait les Apostasiées de l’ensemble orchidéen. Nous sommes de l’avis de Lindley, contrairement à Bentham et Hooker, contraire- ment aussi à Pfitzer. Pour nous, les Apostasia sont une amorce du rameau orchidéen, mais elles ne possèdent pas encore les caractères particuliers de ce rameau. (2) Cf. son ouvrage de 1852: De pollinis Orchidearum genesi, etc. (3) Séipe est ici synonyme de sfylet du pollinarium. (4) Glandule est synonyme de masse adhésive, — 246 — J. D. Hooker et Bentham, les Malaxidées sont réunies aux Épidendrées d’une part, d'autre part les Néottiées sont réunies aux Aréthusées. Il n’y a guère de coordination dans les caractères des tribus. Celles-ci sont placées les unes à la suite des autres et caractérisées trop vaguement (1). Il est difficile, d’après les caractères donnés, de trouver une différence précise entre les Néottiées et les Ophrydées. Ce défaut a vivement frappé notre éminent botaniste belge M. Cogniaux qui, dans le Journal des Orchidées (2), proposa de compléter l’arrangement adopté par l’illustre orchidographe anglais M. Bentham, en introduisant la considération de la basitonie et de l’acrotonie pour séparer ces deux séries. E) 4) Pollinies libres: rétinacle nul . . I. Épidendrées. = | Pollinies cireuses. | ro attachées au rostellum ë | par un rétinacle. . . . . . Il. Vandées. £ | Pollinies ordinairement libres, à £ appendices nuls ou développés © Pollinies sectiles vers la pointe de l'anthère . . III. Néottiées. 8 ou granuleuses. Pollinies prolongées vers la base 2 | de l'anthère et attachées au 2 ; rostellum par un rétinacle . . IV. Ophrydées. CE Pollen granuleux . . . . . V. Cypripédiées fertiles. \ Dans ces cinq tribus, Bentham rangeait 334 genres et 4,990 espèces, se répartissant comme suit : Épidendrées 88 gen- res, 2,000 espèces; Vandées 129 genres, 1,400 espèces; Néot- tiées 81 genres, 770 espèces; Ophrydées 32 genres, 760 espèces; Cypripédiées 4 genres, 60 espèces. SYSTÈME DE PFITZER. — Le dernier grand ouvrage d’ensemble paru sur les Orchidées est la belle monographie que le célèbre botaniste allemand Pfitzer a publié dans les Pflanzenfamilien de Engler et Prantl(3). Dans cette œuvre magistrale, résumant à la fois les recherches personnelles de Pftzer et celles de ses prédé- cesseurs, nous trouvons tout ce que l’on sait aujourd’hui sur les (1) Genera plantarum, t. III, p. 460-636. Cf. Notes on Orchideae, 1881. (2) Yournal des Orchidées, t. IT, p. 46. (3) EnGzer et PRAnTL. Die Naturliche Pflanzenfamilien. Leipzig; Engel- mann, 1888. Orchidées. Nous avons puisé à pleines mains dans cet ouvrage qui nous à fourni de nombreux faits nettement exposés. Nous nous estimerons heureux si nous avons pu, ce qui était notre vif désir, mettre à la portée des orchidophiles et des horticulteurs, la haute science et les indications de toute nature données par le savant professeur de Heidelberg. M. Pfitzer a naturellement donné dans son livre une classifi- cation des Orchidées. Nous en résumons les grandes lignes dans un premier tableau synoptique. Bien qu’à première vue, cette clas- sification semble s’écarter considérablement de celle admise par Bentham et Hooker, un examen plus attentif montre que les grou- pes principaux comprennent presque toujours les mêmes genres. M. Pfitzer laisse les Apostasiées dans les Orchidées : nous avons dit pourquoi nous ne pouvons partager son opinion sur ce point. Le savant orchidologue allemand caractérise de suite les Cypripédinées et les Monandrées : celles-ci sont à leur tour divisées en Basitones et en Acrotones. Les tribus établies dans les Basitones : Sérapiadées-Gymnadéniées, Habénariées, Satyriées et Coryciées, sont très naturelles, définies par d’excellents caractères : la différenciation des bursicules chez les premières, l'appareil stigmatique chez les secondes, le renversement de l’anthère et la position terminale du stigmate chez les troisièmes, enfin l'insertion du labelle chez les quatrièmes. On voit là un phyllum végétal qui a émis un grand rameau dans une direction principale : les Sérapiadées-Gymnadéniées. Incidemment ce rameau principal a fourni des rameaux latéraux par de petites spécialisations particulières portant : ici, sur le stigmate : Habé- nariées; là, sur la position de l’anthère et le stigmate terminal : Satyriées ; enfin, sur les rapports du labelle : Coryciées. Ces subdi- visions des Basitones nous paraissent donc très heureuses, con- formes à la filiation probable de cette série végétale. Quant aux Acrotones, la grande difficulté de la classification des Orchidées, M. Pfitzer fait intervenir, comme caractères domi- nants, le rôle que l’inflorescence prend ou ne prend pas à la for- mation du sympode, ainsi que la préfoliation des feuilles dans le bourgeon. Nous avons exprimé notre sentiment sur ce point(1). (1) Première partie. Chapitre V, $ IX, page 82. = AOL Comme on le voit par le tableau synoptique de la classifi- cation des genres, M. Pftzer attache une grande valeur aux caractères tirés de l'appareil végétatif, en les plaçant ainsi au-dessus des caractères des tribus. Par là, peut-être, cette classification devra-t-elle être modifiée quelque jour. Mais, ces réserves faites, nous nous empressons de constater que dans le groupement des tribus des Acrotones, comme dans la subdivision des tribus en genres, M. Pfitzer s'est attaché, et souvent avec succès, à établir des sériations naturelles, comme celles que nous signalions plus haut pour les Ophrydées. TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA CLASSIFICATION DE PFITZER. Il. ORCHIDÉES DIANDRES . . . . . . . A II. ORCHIDÉES MONANDRES. ») ACROTONES, a) BASITONES. ACRANTHES. . . { { Feuille non | articulée. L . . . . . . . à l | | f PREFOLIATION { CONVOLUTIVE. | Feuille arti- | | \ culée. | | PRÉFOLIATION DUPLICATIVE . Homoblastées . | PRÉFOLIATION CONVOLUTIVE. Hétéroblastées \ PLEURANTHES. . Sympodiales PRÉFOLIATION | | DUPLICATIVE. | / ! \ Monopodiales ) + © LT 5 30. 31. . Apostasiinées (genres 1-2). . Cypripédinées (g. 3-5). . Ophrydinées (g. 6-50). (5 sous-tribus). . Néottiinées (g. 51-140). (13 sous-tribus). . Thuniinées (g. 141-144). . Collabinées (g. 145-148). . Cœlogyninées (g. 149-155). Liparidinées (g. 156bis-164). . Polystachinées (g. 165-171). . Podochilinées (g. 172-173). Glomérinées (g. 174-179). . Pleurothallidinées (180-189). . Laeliinées (g. 190-211). (2 sous-tribus). Sobralinées (g. 212-217). Phajinées (g. 218-232). Cyrtopodiinées (g. 233-241). . Catasétinées {g. 242-244). . Lycastinées (g. 245-250). Gcngorinées (g. 251-268). . Zygopétalinées (g. 269-274). .- Dendrobiinées (g. 275-280). 2. Bulbophyllinées (g. 281-294). Thélasinées (g. 295-296). Cymbidiinées (g. 297-304). . Thécostélinées (g. 305). Sténiinées (g. 306). . Maxillariinées (g. 307-313). Oncidiinées (g. 314-357). (6 sous-tribus). . Huntleyiées (g. 358-366). Dichaeinées (g. 357-368). Sarcanthinées (g. 369-410). (2 sous-tribus). CHSPMRE XV. DES TRIBUS ET DES GENRES). I. TABLEAU POUR LA DÉTERMINATION DES TRIBUS DRESSÉ PAR PFITZER. A. Les deux étamines paires ou rarement toutes les pièces du verticille interne fertiles; l'étamine impaire du verticille externe rarement fertile, réduite à l'état de staminode: les trois lobes stigmatiques fertiles et à peu près la même forme . . . . . . . I. DIANDRÉES (Orchidées diandres). a) Enveloppes florales à symétrie presque rayonnée; colonne dressée, à surfaces stigmatiques terminales, étalées à peu près perpendiculairement à l'axe floral . . . . . . . . 1. Apostasiinées (Apostasiées des auteurs). b) Enveloppes florales symétriques par rapport à un plan; colonne infléchie vers le labelle, celui-ci ayant généralement la forme d’un sabot; surfaces stigma- tiques à peu près parallèles à l'axe de la fleur. 2. Cypripédilinées (Cypripédiées ou Orchidées diandres). B. Les deux étamines paires ou toutes les étamines du verticille interne faisant défaut ou réduites à l'état de staminodes; très rarement fertiles; l’étamine impaire du verticille extérieur produisant seule le pollen; les lobes stigma- tiques pairs seuls fertiles, l'impair rudimentaire ou se transformant en rostel- lum . . . . II. MONANDRÉES (Orchidées monandres). a) Pollinies prolongées à la base des anthères par des filaments ou caudi- cules attachées aux masses adhésives gommeuses du rostellum; filet staminal court et large: anthère jamais caduque. BASITONES. 3. Ophrydinées. z) Colonne courte ou nulle; labelle inséré à sa base; anthère dressée; stig- mate en miroir. I. Masses adhésives contenues dans des bursicules appartenant au rostel- lum. Te … + + + * ‘à à. Sérapiadens II. Masses tee nues ou nhtonréss par des appendices prolongements de l’anthère :.". . , . A 207 3h Gymnadtie (1) Il est bien entendu qu'il ne s'agit ici que de genres botaniques. Malheureuse- ment nombre de jardiniers emploient le mot genre pour désigner de simples catégo- ries, plus ou moins caractérisées, de formes ou de variétés d'une même espèce, faisant ainsi du jordanisme sans le savoir, 8) Colonne, labelle et anthère comme chez les précédents; lobes stigma- tiques libres. . . + + - *+ . . 3 c. Habénariées. 7) Labelle inséré à la LS de une TRE courte ou allongée; anthère formant avec la colonne un angle considérable; presque toujours stigmate plan. 3 d. Satyriées. ë) Labelle inséré sur la colonne même et possédant presque toujours des appendices. . . . ss ed € OI: b) Pollinies sans FR ou Fer. ceux-ci au sommet de l'anthère: filet staminal presque toujours grêle et mince; anthère se détachant en général facilement . . … . . . . . ACROTONES. 2) Inflorescences terminales au PA de acnas des pousses réunies en sympode . . , ; N - . + . Acranthes. I. Préfoliation re : A) ue et gaine hits non articulés ; anthère se flétrissant presque toujours sur place; masses polliniques rarement solides ou cireuses, presque toujours molles ou granuleuses. 4. Néottiinées. 1. Labelle assez semblable aux pétales et aux sépales: toutes ces pièces pétaloïdes; colonne courte, portant des ailes pétaloïdes entières ou découpées. . . . - 4 a. Thélymitreés. 2. Labelle très différent . arte et 2 ee colonne à peine indiquée ou manquante: un staminode pétaloïde ou en forme d'auri- cule à sa droite et à sa gauche . . . . . . 4 b. Diuridées. 3- Labelle presque toujours différent des pétales et des sépales, rare- ment à peu près semblable: colonne nettement dév eloppée, quoique parfois courte. * Anthère à sommet arrondi ou émoussé, dépassant en général beaucoup le rostellum ou s'appuyant sur celui-ci: pollinies ne s'unissant pas d'ordinaire avec le rostellum: pas d'échancrure nine dans le rostellum lors du départ de la masse adhésive. + Labelle en forme de bouclier ou prolongé en un appendice par- ticulier qui part du point d'insertion de l'onglet sur la lame. 4 c. Ptérostylidées. 11 Labelle ne présentant point la forme de bouclier et dépourvu d'onglet, sans hypochilum et la plupart du temps, sans éperon:; sépales libres. À Labelle écarté de la colonne: anthère presque toujours dres- sée; feuilles basilaires; hampe écailleuse ou pourvue d'une seule feuille ordinaire. . . . . . 4 d. Caladéniées. AA Labelle écarté perpendiculairement à la colonne; anthère dresée; tige feuillée . . . . . . . 4 e. Chloreées. AAA Labelle serré contre la colonne ou l'enveloppant; anthère inclinée ou pendante; graine ordinaire . 4 f. Pogoniées. AAAA Labelle entourant la colonne; anthère inclinée ou dressée: graine crustacée ou ailée. . . . . . 4 g. Vanillées. Titi Labelle non en forme de bouclier, sans onglet, possédant un hypochilium distinct, souvent muni d'un éperon; anthère dres- sée; sépales libres . . . . . 4h. Céphalanthérées. Tiit Sépales et pétales soudés de différentes manières: anthère couchée . . . : = = + 1,1 & i Gastrodiées. ** En’ général, there presque aussi longue que le rostellum et étroitement appliquée sur lui (il arrive rarement qu'elle possède un rostre allongé et qu'elle dépasse le rostellum) l'enlèvement de la masse adhésive du rostellum produisant habituellement une échancrure nettement marquée dans cet organe. + Feuilles molles, à nervation réticulée rarement parallèle, jamais plissées suivant leur longueur; pollinies cireuses où pulvéru- lentes, non divisées en un grand nombre de masses définies. À Labelle tourné vers le bas . . . . 4 k. Spiranthées. AA Labelle tourné vers le haut . . . 4 m. Cranichidées. + Feuilles comme chez les précédentes; pollinies sectiles, divisées en un grand nombre de masses définies . 4 1. Physurées. +11 Feuilles fermes, plissées suivant leur longueur; pollinies pulvé- rulentes, réunies par un long stylet détaché du rostellum, avec la masse adhésive en forme de bouclier. . 4 n. Tropidiées. I. Préfoliation convolutive : 8) feuille articulée, limbe foliaire de la gaîne laissant une forte cicatrice en se séparant; anthère ordinairement caduque lors de l'enlèvement des pollinies; ces dernières presque toujours cireuses, rarement molles ou granuleuses, 1. Tiges grêles ou pourvues de plusieurs entre-nœuds également tubé- risés; fleurs presque toujours éperonnées ou formant menton, naissant près du sommet de la F4 feuillée; 8 pollinies cireuses avec caudi- ETS NES UE . . . . S. Thuniinées. Un seul entre- ad dé dire Ve colonne sans pied, fleurs presque toujours dépourvues d'éperon et de menton; 4 pollinies cireuses, presque toujours avec caudicules . . 6. Cœlogyninées. Tige feuillée à un seul entre-nœud tubérisé; les fleurs sont por- tées sur une tige spéciale aphylle du sympode: fleur avec colonne se prolongeant par un pied nettement accusé; 2 pollinies cireuses sans annexes, rarement 8 pollinies pourvues de caudicules. 7. Collabiinées. D Le) II. Préfoliation duplicative. 1. Verticilles extérieurs et intérieurs des enveloppes florales presque également développées. (En général, c'est l'intérieur, le labelle notamment, qui se trouve le plus en évidence). * Feuilles presque toujours non articulées: colonne sans pied ou formant un court éperon avec le labelle: 4 pollinies cireuses sans appendices . . . ‘1.1: . 8. Liparidinss ** Feuilles presque re rte colonne avec pied distinct; 2 ou 4 pollinies cireuses, attachées par un stylet très court à la masse adhésive. . . . . . . . . 9. Polystachiinées. *** Feuilles toujours tee colonne à pied court; pollinies cireuses attachées par un stylet mince et long à la masse adhésive. 10. Podochilinées. *K** Feuilles toujours articulées, d'ordinaire étroites, graminiformes: fleurs petites, agglomérées; labelle guère plus grand que les sépales; 4 ou 8 pollinies cireuses, avec caudicules rudimentaires. 11. Glomérinées. FKKK* Feuilles toujours articulées, charnuss ou coriaces, rarement grami- niformes; fleurs presque toujours grandes; labelle ordinairement beaucoup plus grand que les due 4, 6 ou 8 pollinies avec cau- ice distinctes. . . . « . . 43. Laelinees-. + Pied de la colonne an avec les sépales pairs un menton, ou avec le labelle un court gobelet . . . 13 a. Ponérées. ++ Colonne sans pied, entourée par le labelle ou soudée avec lui. 13 b. Laeliées (Catéleyées). FEFESE Feuilles toujours articulées, multinerves: plissées longitadinale- ment dans le bourgeon: fleurs comme chez les précédentes; pollinies molles, granuleuses, sans appendicss. 14. Sobraliinées. 2. Verticille extérieur des enveloppes florales plus développé que l'intérieur et cachant souvent ce dernier: pied de la colonne distinct; 2 Où 4 re saas RÉ ou pourvuss de caudicules rudimen- taires Se .- |. |. . -. 42. Pleurothallidinées. £) RES sur des pousses bel Lure ne faisant pas partie du En rs 4 . + . - . Pleuranthes. I. Préfoliation EE 1. Entre-nœuds de la tige grêles ou également tubérisés. Homoblastees, + Feuilles articulées ou non: labelle entourant la colonne ou soudé avec elle, dépourvu d'hypochilium; 4 ou 8 pollinies cireuses avec caudicules et sans stylet, . . . . . 45. Phajinées ## Feuilles articulées; labelle membraneux, articulé avec le pied de la colonne ou formant avec lui un éperon; 2 ou 4 pollinies cireuses sans caudicule, avec stylet court. . . 46. Cyrtopodiinées. ### Feuilles articulées; labelle souvent pourvu d'un hypochilium distinct, attaché sans articulation sur la base de la colonne: z on 4 pollinies cireuses, sans candicules, avec stylet étroit souvent très "NE PRE . . . - 47. Catasétinées. 2. Un seal nt cuisse développé en bulbe aérien: 2 ou 4 pollinies avec stylet distinct. . . . . . . Météreblastées. # Inflorescence naissant au-dessous de la pousse feuillée nouvelle: labelle membraneux, sans hypochilium, articulé avec le pied de la colonne, d'ordinaire avec callosité longitudinale. 18. Lycastinées. ## Inflorescence naissant au-dessous de la nouvelle pousse feuillée: labelle charnu, presque toujours fortement attaché sur la base de la colonne par un hypochilium distinct. . . 49. Gongorinées. +111 Inforescence naissant au-dessus de la nouvelle pousse feuillée: labelle membraneux, articulé avec le pied de la colonne, presque toujours avec un arc calleux transversal 20. Zygopétalinées. II. Préfoliation duplicative. 1. Tige feuillée à croissance terminale, limitée on définie: les diverses pousses annuelles réunies en sympode. . . . Sympodiales. Æ Labelle sans hypochilinm, membraneux, 2tHnls-muhile avec le pied de la colonne: pollinies sans appendices, avec caudicule ou avec stylet, mais jamais pourvues de ces deux pièces à la fois. + Tige du type homoblastique; inflorescence naissant vers le sommet des tiges grêles ou du bulbe aérien; pollinies sans appen- dices ou pourvues d’une courte candicule, 24. Dendrobiinées. +1 Tige du type hétéroblastique; inflorescence naissant en dessous du bulbe aérien: pollinies sans appendices, très rarement avec un appendice étroit, linéaire . . . 22. Bulbophyllinées. 711 Inflorescence naissant plus bas que la tige feuillée de même ordre; labelle avec callosités longitudinales: pollinies avec stylet distinct: presque toujours des bulbes aériens. 27. Maxillariinées, +++ Inflorescence naissant plus haut que la tige feuillée de même ordre; labelle avec callosité en arc transversal: pollinies avec stylet distinct; pas de bulbes aériens, . 29, Huntleyinées. ** Labelle membraneux, sans hypochilium, articulé avec grande mobilité au pied de la colonne; pollinies avec caudicule élargie transversalement et large stylet: feuilles en forme de lanières; pousse florale naissant plus haut que la tige feuillée de même ordre, € pt 5. Or 0 SRE CYRNARREES *%** Labelle membraneux, sans hypochilium, fortement uni au pied de la colonne ou concrescent avec lui pour former un godet; pol- linies avec caudicule longue et mince . . . 23. Thélasinées. *#%#* Labelle membraneux, sans hypochilium, fortement attaché sur le pied de la colonne, recouvert de callosités longitudinales ou de verrues, etc.; pollinies avec stylet distinct; pousse florale naissant plus haut que la tige feuillée de même ordre . 28. Oncidiinées. + Anthère dressée . . . . . . 28 a. Notylices. ++ Anthère couchée; floue munies d'un éperon calycinal, corollin Ou. ce . . . . . 28 b. Ionopsidées. +++ Anthère couchée; Ho non éperonées. A Périanthe fermé: labelle libre, dressé. . , 28 c. Adées. AA Périanthe ouvert; labelle coalescent avec la base de la colonne et presque toujours enroulé autour de celle-ci, 28 d. Trichopiliées. AAA Périanthe ouvert; labelle ne se détachant de la colonne qu'à partir du milieu . . . . . . |. 28 e. Aspasiées. AAAA Périanthe ouvert: labelle tout au plus légèrement concrescent avec la base de la colonne, étalé librement. 28 f. Odontoglossées. *%%#% Labelle charnu, avec hypochilium distinct ou tout entier hypochi- lien. + Labelle charnu, tout entier hypochilien . .26. Sténiinées. ++ Labellé avec hypochilium écarté, d'où s'échappe la colonne(1). 25. Thécostélinées. 2. Pousses feuillées à croissance terminale, illimitée ou indéfinie. Monopodiales, * Feuilles presque toujours non articulées; inflorescences uniflores; labelle onguiculé, trilobé , . . . . . . 30. Dichaeinées. ** Feuilles presque toujours articulées; inflorescences presque toujours multiflores; labelle d’une configuration compliquée, souvent divisé en hypochilium, mésochilium et épichilium, ou muni d'un éperon, . . . . . . . 31, Sarcanthinées. A Clinandrium grand, SRIoILe. ere courtes, charnues. 31 a. Pachyphylées. AA Clinandrium non pétaloïde: feuilles presque toujours en forme de lanières , . . ,. . . . . 31 b. Aéridées. (1) Colonne pliée brusquement, en avant au-dessus de la base. II. TABLEAU DE PFITZER POUR LA DÉTERMINATION DES GENRES. I. — DIANDRÉES. I. 1. APOSTASIIVNÉES (Apostasiées des auteursl1)), D Eros ébunmes fertiles", — - : 1... =. . . . .!L Nouwiodia. B. Deux étamines fertiles . . . ; - + . 2. Apostasia. I. 2. CFPRIPEDILINÉES (Cybripédinées (7 OrcdEe diandres). A. Préfoliation convolutive. a. Ovaire uniloculaire: tégument seminal mince. 3. Cypripedilum (Cyprip:dium). b) Ovaire triloculaire, profondément sillonné: tégument séminal crustacé. 4. Selenipedilum (S:lenipedium). B. Préfoliation duplicative: ovaire triloculaire dans toute sa longueur ou seulement à la pointe; tégument séminal mince. . 5. Paphiopedilum (Paphiopedium). II. — MONANDRÉES (Orchidées monandres). II. A. MONANDRÉES-BASITONÉES (Basitones). II. À. 3. OPHRFDINÉES. II. À. 3. 4. Ophrydinées-Sérapiadées. A. 2 Bursicules distinctes: labelle ordinairement convexe et velu. . 6. Ophrys. B. Bursicules réunies en une seule, a) Masses adhésives distinctes. æ. Pétales 3-4-fides; labelle avec quatre longues franges, enroulées en-dessous dans le bouton . . . Sd QUES S,1 Te GOMIBOTIA. 8) Pétales entiers; labelle mean l' DRE Le le bouton . 8. Orchis. b) Masses adhésives réunies en une seule. z) Connectif de l'anthère prolongé: partie médiane du rostellum comprimée latéralement; labelle avec lobe médian indivis, large . . 9. Serapias. B) Connectif non prolongé; partie médiane du rostellum en carêne. I. Labelle avec éperon court ou nul; lobe médian plus ou moins profon- dément divisé, courbé sur l’anthère dans le bouton. . . 40. Aceras. II. Labelle brièvement éperonné; dans le bouton, lobe médian en lanière enroulé en spirale devant l’anthère. . . . 11. Himantoglossum III. Labelle médiocre, trilobé avec deux bourrelets longitudinaux, plan dans Bhoulon Ce C7 ML re fteloe mit 0/11 20e AAA. II. À. 3. b. Ophrydinées-Gymnadéniées. A. Masses adhésives entourées d’une mince pellicule qui s'enlève avec elles. a) Labelle non éperonné; masses adhésives écartées. . . 43. Chamaeorchis. b) Labelle brièvement éperonné. x) Caudicule très courte; masse adhésive très grande. . 44. Herminium. 8) Caudicule assez longue; masse adhésive petite, à peine plus large que la caudicule . . . . s sue le. + - 19. Cwloglossam. B. Masses adhésives nent à nu. a) Pétales non onguiculés, plans ou faiblement concaves. a) Labelle indivis ou avec lobes latéraux 2-3-lobés, quelquefois frangés; pétales entiers. (1) Les noms entre parenthèses sont ceux que l'on emploie couramment dans la langue horticole, — 256 — I, Lobe médian du rostellum formant un pli étroit entre les loges de l’anthère: surface adhésive tournée vers le labelle, 1. Labelle indivis, dirigé enhaut . . . . . . 146. Nigritella. 2. Labelle trilobé, dirigé en bas ou latéralement. .17. Gymnadenia. II. Rostellum large, rhomboïdal, avec sillon longitudinal bordé par le côté inférieur du rhombe adhésif . . . . . . . 18. Ponérorchis. III. Rostellum entier, large et bas, sans prolongement médian. 1. Surface adhésive horizontale, tournée vers le labelle. * Labelle, 2-3- lobé. + Labelle sans “2° à bord latéral avec deux lobes dressés con- tournés . . nou se à à + «+ A9- Stone ++ Labelle éperonné. . . . . . . . . 20. Holothrix: ** Labelle indivis . . . ._. + 121/ArTn9tta; 2. Surface adhésive verticale, fécmante un tte droit avec la caudicule. 22. Platanthera. B) Labelle avec lobe médian entier, étroit, et lobes latéraux à l'entrée de l’éperon; pétales entiers . . + + =. 23. Bicornele y) Labelle multilobé; pétales 2-5- es + à + . + : 2E Scopus b) Pétales onguiculés avec plateau épais concave . . . . 25. Huttonaea. C) Masses adhésives entourées par un repli du bord de l'anthère comme dans une bursicule. «) Labelle déchiqueté en franges étroites et nombreuses . 26. Bartholina. B) Labelle 3- lobé. 1. Loges de l'’anthère s'ouvrant en dedans contre le lobe median du rostellum; plante sans feuilles. . . . . . .27. Derœmeria. 2. Loges de l’anthère horizontales, s’ouvrant au-dessus; port d’Orchis. 28. Perularia. II. A. 3. c. Ophrydinées-Habénariées. A. Lobes stigmatiques divergeant en V devant la base de l'anthère. 29. Neotinea. B. Lobes stigmatiques RUE ci or ou moins concrescents avec un plateau oblong . . , . « + . . 30. Diplomeris. C. Lobes stigmatiques entiers, non ‘bifides, séparés. a) Lobes stigmatiques larges, courts, épais; labelle quelquefois concrescent à la colonne; lobe moyen du rostellum presque aussi long que les latéraux. 31. Cynosorchis. b) Lobes stigmatiques élancés ou cylindriques ; labelle libre. «) Éperon long, mince; rostellum entier ou en bonnet. . 32. Habenaria. Ê) Éperon court, large; base du labelle avec une bosse antéro-supérieure. 33. Montolivaea. 7) Éperon long: rostellum trilobé, à lobe médian long; lobes stigmatiques déchiquetés . . ru re he Rte an tete Tee OCR RER D. Lobes stigmatiques aa ss « +, #h «… . 35, Rœperocharns: II. A. 3. d. Ophrydinées-Saltyriées. A. Sépale médian et labelle non éperonnés. a) Stigmate avec deux petites branches linéaires dressées, . . 36. Pachites. b) Stigmate en coussin ou en fosse. æ) Pétales géniculés; labelle petit, charnu. . . . . .37. Forficaria. B) Pétales droits; labelle avec iarge onglet concave; plateau large, tridenté. 38. Brachycorythis. + rem > 4 a A4 B. Labelle tourné en haut, avec deux éperons ou bosses; stigmate à la pointe d'une colonne plus ou moins allongée . . . . . 5 - . 99. Satyriun C. Labelle avec un éperon descendant. a) Sépale médian semblable aux sépales latéraux: labelle avec éperon, onglet concave et plateau entier ou trilobé . . . . . . . 40. Schizochilus. b) Sépale médian plus large que les latéraux; labelle linéaire, avec long éperon TE 0 À + + + «+ 41. Platycoryne. D. Sépale médian en casque, en sac ou er eue non éperonné. a) Labelle avec onglet large, concave ou sacciforme et plateau indivis: stigmate entier, libre du labelle . . . . . . . 42. Schizodium. b) Labelle avec sac basilaire; in labellaire exigu, étroit, dressé. 43. Brownleea. c) Labelle plan. a) Deux masses adhésives distinctes; lobes latéraux du rostellum plus longs que le médian; stigmate indivis, très rapproché de la base du labelle. 44. Disa. £) Masses adhésives réunies en une seule: lobes du rostellum égaux, étroits; stigmate nettement bifide. . . . . . . . . . 45. Herschelia. 7) Masses adhésives réunies en une seule; rostellum membraneux, grand, plissé; stigmate indivis . . . . . . . . . . 46. Monadenia. II. À. 3. €. Coryciées. A. Sépales latéraux éperonnés ou sacciformes dorsalement . . . 47. Disperis. B. Sépales latéraux plans, libres. a) Plateau labellaire directement inséré sur la colonne; connectif de l'anthère Éa e & "FE - + . - 48. Pterygodium. b) Plateau Le inséré sur la cobene par un onglet distinct: connectif HOME. En ke Vs 5-00 AS CS ErS C. Sépales latéraux a _- à la FT ARE 50. Corycium. II. B. MONANDRÉES-ACROTONÉES. II. B. 4. ACRANTRBES. II. B. 4. :. Acranthes convolutives. PREMIÈRE Division. — Feuilles non articulées. Il. B. 4. MÉOTTIINÉES. II. B. 4. 4 Thélymitrées. A. Labelle sans appendice. . . : Hu Us : 0. Tholymitra. B. Labelle avec appendice charnu sur LÉ ie supérieure . . . 52. Epiblema. II. B, 4. d. Déuridées. A. Labelle tourné en bas, a) Pétales plus grands que le Ar médian ; celui-cientoure le bas du gynostème: il est plan en dessus. . . LORS COR DIET. b) Pétales beaucoup plus courts que 1 pre RS fortement excavé; sépales latéraux filiformes, dressés : feuilles étroites, planes . . 54, Orthoceras. c) Pétales semblables aux sépales latéraux, non filiformes: labelle entier ou bilobé; feuille cylindrique . . . à CSS ni a Cor: ET OÉIS, B. Labelle tourné en haut ; feuille Fr . « + -+ 56. Prasophyllum. II. B. 4, ©. Piérostylidées. A. Labelle tourné en haut, pédonculé en écusson: gynostème large, ailé, pétaloïde: ES den td oU cb ladts sre w 97: Caleana. 17 — 258 — . Labelle tourné en haut, en manteau; gynostème mince, avec 2 à 4 ailes sessiles à base étroite; fleur ouverte . ,. . . . . . 58. Drakaea. . Labelle tourné en bas, avec appendices variés à L base du plateau labellaire; gynostème large, ailé à la pointe; fleur en casque . 59. Pterostylis. II. B. 4. d. Caladéniées. . Ligne médiane du labelle unie ou avec deux bourrelets longitudinaux; labelle droit. a) Pétales allongés, égaux ou plus courts que le labelle. 60. Acianthus. b) Pétales filiformes, s'élevant au-dessus du labelle . . . 61. Cyrtostylis. . Ligne médiane du labelle rarement unie, ordinairement avec poils, verrues ou lamelles; labelle épais, tourné en bas. a) Gynostème court; plateau labellaire longuement velu . . 62. Calochilus. b) Gynostème allongé, large. x) Sépales latéraux larges, pédiculés; labelle avec petits lobes latéraux dressés et lobe médian convexe et poilu 63. Eriochilus. £) Sépales latéraux étroits, non pédiculés: lobes latéraux du labelle petits ou manquants. 1. Plateau labellaire couvert de papilles . . . 64. Lyperanthus. 2. Plateau labellaire avec lamelles . . . . . 65. Burnettia. 3. Plateau labellaire avec prolongements, rarement lisse; pointe du gynostème membraneuse, élargie . 66. Caladenia. 4. Plateau labellaïire avec den En extrémité de la colonne avec deux pointes nd 67. Chiloglottis. 5. Plateau labellaire uni; 1 ou 2 appendices dressés à la base du labelle, - 68. Glossodia. 7) Sépales latéraux étroits; lobes latéraux du labelle dressés, plus grands que l'étroit lobe médian 69. Adenochilus. II. B. 4. €. Chloréées. . Sépales latéraux entiers. a) Labelle:plan, large, Écarté 45 4€ OL M SONT CRISE b) Labelle courbé en genou . . . 8080 a ait sr TAC PIB . Sépales latéraux déchiquetés à la Doints stats the ane T2 BIDARREE II. B. 4. f. Pogoniées. . Labelle libre, sans éperon ou avec deux éperons courts. a) Une feuille sur la tige uniflore au milieu de la hauteur. æ) Sépale médian grand, en forme de casque, sépales latéraux filiformes. 73. Corysanthes. 74. Pogonia. £) Tous les sépales égaux. . . 5 b) Plusieurs feuilles espacées sur la Dee DIR A bre a) Labelle sessile; clinandrium denté . . . . . . . . 75. Cleistes. B) Labelle onguiculé, clinandrium à bord entier. . . . .76. Triphora. c) Un verticille de feuilles 77. Codonorchis. d) Une feuille basilaire pétiolée, Lee sans fouille, ne portant que des écailles x) Gynostème long, feuille avec limbe large, arrondi . . . 78. Nervilia. £) Gynostème très court, feuille allongée. I. Labelle tourné en bas, ordinairement égal aux sépales dressés. 79. Chlorosa. II. Labelle tourné en haut, beaucoup plus large que les sépales filamen- _80. Cryptostylis. leUx. 0. De Du ARE e) Plantes sans nie Plantes D bolee, | } B. C. # A. æ) Pas de calice externe sur l'ovaire . . . . . . 81. Stereosandra. 8) Un calice externe supplémentaire sur l'ovaire. . . 82. Lecanorchis. Labelle concrescent avec la base du gynostème, tourné en bas, avec court éperon; colonne élancée. . . . - .- . . . 83. Arethusa. Labelle dressé au-dessus, RE FLE à Etene court. 84. Galera. II. B, 4. g. Vanillées. Ovaire avec calice externe supplémentaire denté . . . 85. Epistephium. Ovaire sans calice externe. a) Labelle non soudé avec la colonne: fruit sec, trivalve; graine ailée. 86. Galeola. b) Labelle concrescent avec la base de la colonne: fruit sec, hexavalve; graines non ailées. . OU Be axs c) Labelle soudé Dec avec É [ue Es ee fruit charnu, indéhes- cent; graines crustacées; ordinairement 2 pollinies épaisses, arquées. 88. Cyrtosia. d) Labelle longuement soudé avec le gynostème; fruit charnu, tardivement déhiscent; graines crustacées; pollen pulvérulent . . . . 89. Vanilla. II. B. 4. k. Céphalanthérées. . Hampe florale feuillée; pas d'éperon véritable. a) Menton distinct; plateau labellaire allongé, presque complètement entouré Par ES spl. 20 2 - 2". : ee 90. Cephalanthera. b) Hypochilium concave, sans Eee te labellaire arrondi, sortant librement de l'enveloppe florale largement ouverte. . . 94. Epipactis. Hampe florale écailleuse, sans feuilles; labelle éperonné. a) Labelle tourné en bas; gynostème long . . . . . . 92. Limodorum. b) Labelle tourné en haut; gynostème court. . . . . . 93. Epipogon. Hampe florale écailleuse, sans feuilles; labelle non éperonné 94. Aphyllorchis. II. B, 4. #. Gastrediées. Sépales et pétales entièrement coalescents en une membrane tendue en bas. 95. Gastrodia. Sépale médian et pétales latéraux concrescents en une lèvre supérieure, sépales latéraux concrescents en une valve inférieure. . . . . 96. Leucorchis. II, B, 4. À. Spiranthées. Sépale médian soudé avec les pétales pour former un casque: sépales latéraux unis à la base pour former un long éperon . . 0.14 Ni: Pol. . Sépale médian et pétales libres; sépales pañs ne labelle sacciforme 9 ire PEU . | . . 98. Baskervillea. . Sépale médian et Fee = cs mais non coalescents; sépales latéraux libres. a) Fleurs en grappes tordues d'un côté; sépales latéraux quelquefois oblique- ment décurrents: fleur horizontale. . . . . . . 99. Spiranthes. 8) Fleurs en grappes tordues de tous côtés; sépales latéraux décurrents et courbés à la pointe, comme le court labelle . . . 400. Sarcoglottis. 7) Fleurs en grappes tordues de tous côtés; sépales latéraux brièvement décur- rents; labelle rapproché du gynostème; rostellum large, membraneux. 101. Sauroglossum. ë) Fleurs en grappes tordues de tous côtés, avec menton distinct. 102. Stenorrhynchus. — 260 — D. Sépales et pétales semblables, libres, écartés, x) Deux feuilles opposées sur la hampe florale . . . , ,. 1403. Listera. B) Hampe florale blanche, sans feuilles . . . . . . . 1404. Neottia. II, B. 4. !. Physurées. . Labelle avec éperon ou sac entre les sépales latéraux; gynostème court. a) Plateau labellaire simple ou bifide à la pointe, oblong. «) Deux prolongements à la base du gynostème s’enfonçant dans l'éperon; lobes stigmatiques séparés , . . + + «+ 105. Vrydagzynea. E) Pas de prolongements dans l'éperon, mais à droite et à gauche deux glandes distinctes dans l’éperon; stigmate simple . . . . 106. Cystorchis. b) Labelle épais, concave, resserré au-dessous de l'embouchure de l'éperon, avec plateau écarté ou courbé en bas. «) Rostellum dressé; éperon sans verrues internes. . , 407. Physurus. Ë) Rostellum horizontal; éperon avec verrues internes . 108. Queteletia. c) Labelle s'étendant au-dessus de la base de l’éperon en un long onglet; plateau labellaire bifide, large . . . . . + . . . 409. Anœctochilus. d) Bords du labelle coalescents avec É gynostème, plateau écarté, à bord entier ou frilopé. 20 MEN nez Se 110. Herpysma. . Labelle sans éperon ou avec sac court, ete enveloppé par les sépales laté- raux. a) Un long stylet entre les pollinies et la masse adhésive du rostellum, x) Sépales libres, gynostème sans prolongement. . . . .111. Zeuxine. B) Sépales coalescents oi milieu, gynostème avec deux prolongements étroits dressés. . . es EURE 112. Cheirostylis. b) Caudicules directement insérées sur la masse adhésive, labelle différencié des autres pétales. x) Gynostème court, droit, fleur symétrique, ouverte. I. Labelle dressé, indivis, avec base concave et plateau labellaire non mamelonné, stigmate simple. 1. Labelle souvent velu intérieurement, mais sans verrues. 113. Goodyera. 2. Labelle avec deux bourrelets longitudinaux, gynostème avec deux 114. Moerenhoutia. ailes pointues. . . 5 3. Labelle avec verrues nr et deux lobes latéraux au bord de sa base ventrue, feuilles graminiformes. . . 115. Lepidogyne. IT. Labelle dressé, avec base ventrue verruqueuse intérieurement, plateau modérément mamelonné sans onglet, stigmate représenté par deux papilles." AS 116. Hetaeria. III. Base du labelie te souvent verruqueuse intérieurement, plateau labellaire à base étroite onguiculée, et au-dessus large et épais. 1. Onglet labellaire denté frangé. . . . . (1) 117. Odontochilus. 2. Onglet labellaire à bord entier, deux lobes stigmatiques distincts. 118. Myrmechis. 3. Onglet labellaire à bord entier, stigmate simple, large. 119. Dossinia. E) Gynostème court, dressé, fleur ouverte, asymétrique, sépale médian plan ou peu cintré, (1) Entre l'insertion du labelle et la pointe du pied, il convient de signaler chez les Odontochilus, la présence d'une glande simple ou double, dressée. ai — 261 — I. Gynostème avec deux prolongements sur la face qui porte le stigmate. 120. Macodes. II. Gynostème sans prolongements sur la face qui porte le stigmaie. 121. Haemaria. 7) Gynostème court, droit, sépale médian en casque, glanduleux au-dessus, base da labelle ventrue, nue intérieurement, plateau petit, linéaire. 122. Hylophila. ë) Gynostème allongé, étroit. I. Sépales libres, labelle large, presque quadratique . 4123 Salacistis. II. Sépales étroits, rapprochés en tube SRE du milieu, labelle étroit, à base ventrue. . . . . - . .« 124. Platylepis. c) Caudicules directement insérées sur > masse adhésive, labelle étroit, plan ou concave, semblable aux autres pétales. a) Stigmate terminal, anthère longuement pédonculée. . . 125. Eucosia. 6) Stigmate à la face antérieure de la colonne; anthère brièvement pédon- culée. | I. Deux lobes stigmatiques distincts, dressés. Clinandrium bas, 126. Gymnochilus. II. Stigmate en coussin bilobé. Clinandrium membraneux, uni avec les bords du rostellum . . . .- - - *« 427. Argyrorchis. III. Stigmate transversal, D lines RE Se mi IAR VOIS 4 È II. B. 4. m. Cranichidées. A. Sépales latéraux formant un menton court ou éperonné. a) Labelle large, concave;: sépales latéraux formant menton et éperon. 129. Wullschlaegelia. b) Labelle long, attaché à la base de la colonne, avec deux lobes latéraux longs, demi-tubulaires; lobe médian développé dans le menton. 130. Pseudocentrum. B. Sépales latéraux ne formant pas de menton. a) Labelle inséré à la base du gynostème, libre. æ) Sépales non réunis en tube à la base. I. Labelle indivis, sessile, entourant le gynostème par sa base, platean écarté, plan ou concave, large . . . . . . 431. Altensteinia. II. Labelle sessile, entourant le gynostème par ses lobes latéraux, lobe terminal renversé en arrière. . . …. st. 0800 Picrichis. III. Labelle onguiculé ou sessile, concave e FÉES clinandriam court. 133. Cranichis. IV. Labelle onguiculé, avec plateau en casque, indivis ou 3-lobé: clinan- drium membraneux, long. . . . + . - 434. Gomphichis. 8) Sépales formant un mince tube à la He . . |. - 135. Stenoptera. b) Labelle concrescent avec la base des sépales et formant un gobelet épais, concave en casque. . . . . «+ . 436. Prescottia. c) Onglet labellaire, pétales . Ps ee RARE en tube, plateau labellaire ordinairement plan . . . . . «+ . 137. Manniella. d) Labelle et pétales insérés sur le MERE né - . 138. Ponthieva. II. B. 4. #. Tropidiées. A. Labelle à base large, sacciforme, rétréci au-dessus . . . . 439. Tropidia. B. Labelle à base étroite, élargi supérieurement . . . . . 440. Corymbis. — 262 — L . C2 DEUXIÈME Division. — Feuilles articulées. II. B. 5. T'HUNIINÉES. A. Base de la colonne n'avançant pas ou formant éperon avec le labelle. a) Tige élancée, non tubérisée à la base. x) Sépales et pétales élargis, Pr labelle ordinairement épéronné; 8 pollinies étroites. . . RAS s % + AA TRUE B) Sépales et pétales écartés; boite non Lien. 8 pollinies ?142. Arundina. b) Tige très élancée, épaissie à la base en tubercule . . . . 143. Bletilla. B. Base du gynostème formant menton avec les sépales latéraux 144. Trichosma. II. B. 6. COLLABIINÉES. A. Pollinies 8, avec caudicules. + . . . . . . . 145. Nephelaphyllum. B. Pollinies 2, sans appendices. a) Menton allongé en éperon . . . . . . . . . . 146. Collabium. b) Menton court. x) Gynostème avec petites cornes au milieu de la hauteur. 147. Chrysoglossum. B) Gynostème sans cornes. . . . . . . . . . 1448. Diglyphosa. II. B. 7. COELOGYNINÉES. A. Pollinies distinctement caudiculées. a) Sépales rapprochés; enveloppes florales en boule; tubercule membraneux, rudimentaire. . . . RE + +. . « ?4149. Josepha b) Sépales écartés ou Ares Dee au moins ceux de l'année précédente manifestement formés pour la fioraison. a) Gynostème élancé. I. Base du labelle sans expansion en sac vers le bas. 1. Feuilles et tubercule persistants. . . . . . 150. Cœlogyne. 2. Feuille et tubercule annuels . . . . . . . . 151. Pleione. II. Base du labelle avec expansion en sac. 1. Sépales creusés en sac à la base . . . . . . 152. Neogyne. 2. Sépales plans; nouveau tubercule do attaché à la pointe de l'ancien 470 . + . - 453. Otochilus. 6) Gynostème Pa bncllenene re ailé au- den: labelle creusé en sac à la bases, ::" « ; « + « 454. Pholiinia: y) Gynostème court avec its Pros Fee distinctes du clinandrium membraneux; labelle plan à la base . . . . . 155. Platyclinis. B. Pollinies sans caudicules . ..: … .: . …. . . + : . 156 Sturmia: II. B. a. 8. Acranthes duplicatives. II. B. 8. L&PARIDINÉES. A. Des feuilles; gynostème sans pied. a) Labelle non en forme de sabot. «) Feuilles non articulées, le limbe ne se séparant pas de la gaine. I. Anthère dressée: gynostème court; labelle tourné en haut. . Anthère non tombante, dégageant la pollinie par raccourcissement de la paroi. #0. k . . . . A56bis Malaxis. 2. Anthère tombante, non rétectile, S ouate en dedans. 157. Microstylis. 3. Anthère coalescente avec le rostellum, ordinairement avec loges séparées s'ouvrant latéralement . . . . . . . 158. Orestia. — 263 — II. Anthère couchée, tombante. . Labelle Ga bifide, avec deux lamelles déchiquetées à la 1 RC ERNREEN : . . «+ .« 159. Ephippianthus. 2. Labelle variable, sans Lucile déchiquetées. . . 160. Liparis. 8) Feuilles articulées; limbe se détachant de la gaîne. I. Des tubercules aériens; limbe des feuilles plan . . 161. Cestichis. II. Sans tubercules aériens; limbe des feuilles vertical. 162. Oberonia. b) Labelle en sabot . . . . . . . 163. Calypso. B. Sans feuilles; gynostème dont le Su re un menton avec les sépales latéraux. 164. Coralliorrhiza. II. B. o. POLFSTACHYINÉES. A. Labelle éperonné. a) Tubercule souterrain et une seule feuille: éperon mince. ?165. Tipularia. b) Pas de tubercules souterrains; pousse très feuillue. æ) Feuilles non articulées. . . . . . . . . . 1466. Acrolophia. B) Feuilles articulées; éperon en corne . . . . . 167. Galeandra. B. Labelle non éperonné. a) Tubercule souterrain à une ou 2 feuilles; labelle onguiculé ? 168. Oreorchis. b) Pas de tubercules souterrains. æ) Sépales latéraux formant menton avec le pied du gynostème. I. Gynostème court; menton très épais; tubercule aérien court. 169. Polystachia. II. Gynostème allongé; menton faible; tige élancée. . 170. Ansellia. B) Gynostème sans pied . . . . . . . . . . 74171. Bromheadia. II. B. 10. POBOCHILINÉES. A. Pollinies 4; labelle sans appendices ou un seul appendice à la base. 172. Podochilus. B. Pollinies 8; labelle avec appendices sur le plateau. . . 173. Appendicula. II. B. 11. GLOMERINÉES, A. Tiges très feuillées, a) Labelle concave à la base ou faiblement sacciforme . . . 174. Earina. bi rabelle plan: 4 pollinies 0. 5 2 40 5 «2 … “275: Glomera: c) Labelle plan; 8 pollinies. . . . + . + 176. Agrostophyllum. d) Labelle convexe, avec callus AAPIE. + + « . +, 177. Callostylis. B. Une ou deux feuilles seulement à l'extrémité des tiges, a) Sépales libres; tiges élancées; feuilles graminiformes ou jonciformes. 178. Ceratostylis. b) Sépales concrescents en tube; tige tuberisée; feuilles larges, en lanière. ? 179. Cryptochilus. II. B, 12. PLEUROTHALLIDINÉES. A. Les trois sépales nettement coalescents; labe]le tourné en bas. a) Fleurs tubuleuses, s'ouvrant par trois valves courtes. . 180. Physosiphon. b) Fleurs à base tubuleuse ou EUR avec trois valves longuement prolon- eées _: à - ? . . . + 181. Masdevallia. c) Fleurs Énmiées 2 au Ds s'ouv Per Déteu par deux fentes. 182. Cryptophoranthus. d) Fleur en cloche, presque plane, avec 3 valves courtes: labelle et pétales scmblables, + -.. > . . = ; ar -c0tL0d: DEGIIS. B. Sépales latéraux placés en dessus, Re FE bateau; labelle tourné enhaut , . , . , . . . . . . . . . . 184. Scaphosepalum. C. Sépales latéraux libres ou coalescents en une pièce plane ou faiblement con- cave, bifide; sépale médian libre; labelle tourné en bas. a) Sépale médian et pétales prolongés en filet mince, avec pointe terminée par une boule; pollinies 4. . . . . . + + + 1485. Restrepia. b) Sépales et pétales sans pointe terminée ne une boule. a) Gynostème sans expansions latérales. I. Pétales étroits: pollinies 2 ou 4. . . . . . 186. Pleurothallis. II. Pétales dilatés transversalement; pollinies 2. . . 187. Lepanthes. III. Pétales semblables aux sépales; pollinies 8 . . . 188. Octomeria. B) Gynostème avec deux appendices latéraux. . . 189. Brachionidium. II. B. 13. LAELIINÉES. II. B. 13. a. Laeliinées-Ponérées. A. Menton plus ou moins distinct; labelle non uni à la base du gynostème; il n'est même pas creusé à la base. a) Tiges minces, très feuillues; labelle allongé, courbé en «2. 190. Isochilus. b) Labelle non courbé en w. «) 4 pollinies; tige élancée ou quelquefois épaissie, avec des pousses latéra- les emboîtées près de la pointe du tubercule aérien. I. Menton indiqué seulement par les sépales latéraux. 191. Tetragamestus. II. Menton distinct, normal. 1. Pollinies ovoïdes où en boule. . . . . 192. Scaphyglottis. 2, Pollinies comprimées ensemble . . . . . . . 193. Ponera. 8) 6 pollinies; port des précédents. . . . . . . 4194. Hexadesmia. y) 8 pollinies. I. Pas de tubercules; inflorescence sur une pousse qui porte des feuilles. 195. Octadesmia. II. Des tubercules: inflorescence portant seulement des écailles. 196. Cœlia. B. Un menton: labelle formant avec le gynostème un gobelet, ou base du labelle creusée. a) Jeune pousse au sommet de la pousse plus âgée . . . . .197. Hexisea. b) Jeune pousse à la base de la pousse plus âgée. a) Tige très feuillée. I. Plateau labellaire trifide . . . . . . . . 198. Amblostoma. II. Plateau labellaire indivis. . . . . + «+ 499. Seraphyta: III. Lobes latéraux du labelle formant à ei base du ee. deux oreillettes dressées . . . . . . . 200. Diothonaea. B) Tige avec une seule fouille au nee I. Fleurs très nombreuses, en long épi dense; 8 pollinies. 201. Arpophyllum. II. Fleurs peu nombreuses, en grappes courtes; 4 pollinies. 202. Hartwegia. II. B. 13. d. Laeliinées-Cattleyées. A. 4 pollinies dans l’anthère, portées par 4 caudicules faibles, a) Labelle plus ou moins soudé au es à plateau labellaire ordinairement Écatté Le. dr 00 . - + . . 203. Epidendrum b) Labelle libre, s date à ; ce avec ve bosses creuses sur la face supé- Hieure. . + - . 204. Diacrium. c) Labelle libre la Re da ape, nr, É gynostème, sans bosse. 205. Cattleya. — 265 — B. 8 pollinies couplées, unies par des caudicules parallèles. a) Stigmate creux sur la face labellaire de la colonne; anthère couchée. æ) Base du labelle passant graduellement au plateau. I. Sépales et pétales non ondulés; labelle entourant nettement la colonne. 206. Laelia. II. Sépales et pétales ondulés; labelle écarté . . 207. Schomburgkia. B) Base du labelle épaisse, enroulée autour de la colonne, brusquement élar- gie en un large plateau écarté . . . . . . . 208. Brassavola. b) Lobes stigmatiques formant des prolongements à droite et à gauche de la colonne: anthère pressée, dressée . . . . . . . 209. Sophronitis. . 8 pollinies réunies en faisceau; anthère dorsale. . . 210. Meiracyllium. Ü Q . 6 pollinies; anthère cachée sous 2 pointes dans un enfoncement de la colonne. 211. Leptotes II. B. 14. SOBRALIINÉES. A. Tige élancée, sans tubercule basilaire; labelle non barbu, 8 pollinies. a) Labelle épais, concave-ventru. æ) Fleurs en grappes denses, la plupart du temps avec bractées colorées; labelle avec deux bourrelets longitudinaux basilaires, séparés ou connés. 212. Elleanthus. 8) Fleurs petites, en courtes grappes ombelliformes ; labelle séparé en deux parties ventrues par un bourrelet transversal. . . . 213. Sertifera. 7) Fleurs grandes, solitaires ou peu nombreuses; labelle uni ou avec lamelles ÉEOIES Les à sie 2.1 214%: S0hral a: b) Labelle avec courtes Mons PARA Het le gynostème court avec les larges expansions du lobe médian . . . . + . 215. Fregea. B. Tige élancée, avec petit tubercule basilaire, 1 ou 2 | false labelle barbu, pollinies en nombre indéterminé . . . . . . . . . 216. Calopogon. Go ns feules 294 izr ses LR at, ir: Heralectris. II. B. bd. PLEURANTHES. II. B. b. «. Pleuranthes-convolutives. PREMIÈRE Division. — Homoblastées. II. B. 15. PHAJINÉES. À. Feuilles non articulées. a) Labelle libre entourant le gynostème . . . 00 NS" PhaIUs: b) Labelle coalescent avec le gynostème, avec tn écarté 219. Calanthe. B. Feuilles articulées. a) Sépales et pétales écartés, non rapprochés en urne ni coalescents, x) Labelle coalescent avec le gynostème, s'écartant au dessus. 220. Preptanthe. 8) Labelle entourant étroitement le gynostème:; plateau écarté. 221. Limatodes. 7) Sépales latéraux formant un long éperon; labelle attaché au pied du gynostème, de manière à laisser libre l'embouchure de l’éperon. 222. Calanthidium. ë) Fleur entière courte ou tout à fait sans éperon; labelle entourant la colonne vers le haut, avec ses lobes latéraux redressés. I. Menton distinct. 1. 8 pollinies. * Tubercule aérien court, feuillé seulement à son extrémité; sépales — 2000 — et pétales étroits; pollinies comprimées latéralement, avec très faible caudicule . . . . by 223. Tainia. *#* Tubercule aérien fusiforme, feuillé sur toute sa longueur; sépales et pétales larges; pollinies aplaties par dessus, couchées sur une surface caudiculaire large . . . . . . . . 224. Chysis. #3ek Tubercule aérien court, feuillé seulement à son extrémité; pollinies ovoïdes . À 225. Ipsea. 2. 4 pollinies; labelle soudé avec JA ba dun gynostème. 226. Plocoglottis. II. Pas de menton. 18 re *# Lobe médian du labelle large, d'une venue. . . 227. Bletia. *#*%* Lobe médian du labelle onguiculé . . .228. Spathoglottis. 2. 4 pollinies. . . « + + . 229, Aplectrum- b) Sépales rapprochés en urne, Te en Re de selle. 230. Acanthephippium. c) Sépales coalescents en un mince tube trilobé . . . .231. Anthogonium. C. Les feuilles manquent …. 11: 5 à LE ei 21.00 020,0232-Pachys tome II. B. 16. CFRTOPODIINÉES. A. Fleurs éperonnées ou sacciformes à la base. a) Labelle presque complètement transformé en cuiller concave, plateau court. 233. Geodorum. b) Labelle seulement éperonné à la base ou sacciforme, plateau long. x) Labelle large. I. Sépales étroits et moins colorés que les pétales, . 234. Lissochilus. II. Sépales et pétales semblables. . . . . . . . 235. Eulophia. B) Labelle étroit, linéaire. . . . . . . «+ . . 236. Gremastra. B. Fleurs non éperonnées, non creusées en sac à È base. a) Gynostème avec deux ailes près de la pointe, labelle onguiculé. 237. Dactylostalix. b) Gynostème avec deux languettes basilaires avançant vers le labelle. 238. Pteroglossaspis. c) Gynostème sans appendices. «) Sépales latéraux insérés sur le bord de l'ovaire, labelle inséré seul sur le pied du gynostème . . . . . . . . 239. Cyrtopodium. B) Sépales latéraux et labelle rétrécis à la base, insérés sur le pied du gynostème . . . . . + -. . 240. Goyenis y) Sépales latéraux ne sur É o du gynostème et Re, menton. 241. Warrea. II. B. 17. CATASÉTINÉES. A. Fleur hermaphrodite, monomorphe; gynostème tordu . . . 242, Mormodes. B. Fleur di- ou trimorphe; gynostème non tordu. a) Gynostème épais, droit, avec antennes dans les fleurs à et hermaphrodites. 243. Catasetum. b) Gynostème élancé, courbé, sans antennes . . . . . .244. Cycnoches. DEuxiÈèME prvision. — Hétéroblastées. II. B. 18. LYCASTINÉES. A. Pollinies fixées ensemble sur un stylet. a) Fleur presque fermée, ronde, . . . ,. . . . , . 245. Anguloa. — 267 — b) Fleur avec sépales nettement écartés. «) Inflorescence uniflore ou pauciflore; stylet long, étroit. I. Inflorescence uniflore, dressée; labelle tourné en bas, 246. Lycaste. II. Inflorescence pauciflore, pendante, labelle en haut . 247. Paphinia. 8) Inflorescence très florifère ; stylet court. I. Sépales latéraux décurrents sur le pied du gynostème. 248. Xylobium. II. Pétales décurrents sur le pied du gynostème, sépales latéraux insérés à la pointe du pied par une base étroite . . . . . 249. Batemania. B. Pollinies attachées sur deux stylets distincts. . . . . 250. Bifrenaria. II. B. 19. GONGORINÉES. A. Anthère pendante, labelle dirigé en bas. a) Pièces du périanthe rapprochées, sépales et pétales ordinairement semblables. x) Sépale médian libre, uni latéralement, mais par sa base seulement, au pied du gynostème. I. Hypochilium séparé du gynostème par un fort étranglement. 251. Lacaena. II. Hypochilium uni au gynostème par une partie élargie, avec pleuridies. 1. Hypochilium et épichilium articulés, mobiles; stylet court. 252. Peristeria. 2. Hypochilium et épichilium réunis d'une manière fixe; stylet allongé. 253. Acineta. III. Labelle entier, à bord indivis ou seulement tridenté à la pointe, sans pleuridies, concave. 1. Labelle entier, sans callus, très plissé à la pointe. 254. Cœliopsis. 2. Labelle avec petit callus tridenté et bourrelet longitudinal. 255. Sievekingia. 8) Les trois sépales coalescents à la base, lobes latéraux du labelle dépassant le lobe médian . EU 256. Lycomormium. b) Enveloppes florales né ouvertes ou même rejetées en arrière. æ) Sépales latéraux beaucoup plus grands que le médian, pétales asymétriques, labelle onguiculé, avec épichilium en casque . . . 257. Coryanthes. B) Sépales et pétales égaux, épichilium non en casque. I. Hypochilium creux, épichilium plan. 1. Quatre pollinies d'rectement insérées sur la masse adhésive élargie transversalement. 258. Paradisanthus. 2. Quatre pollinies avec stylet distinct | MAS Cure RS AGARISIA; 3. Deux pollinies avec stylet distinct . . . . . 260. Stanhopea. IT. Tout le labelle hypochilien, creux, pas d’épichilium. 1. Sans auricules à la base. . . . . . 261. Stanhopeastrum. 2. Avec anricules à a base, 0.2.0 2 > © 262. Chrysocycnis. III. Hypochilium non creux. 1. Hypochilium avec pleuridies larges, membraneuses, gynostème très nee nr 141. * 263. Polycycnis. 2. Hypochilium avec peuridies ÉÉDIES charnues; gynostème court, ÉRAIS | LUE: PELLE NE Houilotia. 3. Hypochilium ue en ne d’ ni, sans pleuridies, épichilium crier SN ANNE ere 1800. Kegblia. B. Anthère pendante, labelle Fee en ut a) Sépales latéraux concrescents en casque: ovaire tordu . . 266. Schlimia. b) Sépales latéraux libres; ovaire non tordu, mais courbé en arc. 267. Gongora. C. Anthère dressée sur le dos du gynostème . . . . . . . 268. Cirrhaea. A — 268 — II. B. 20. &FGOPETALINÉES. Labelle attaché par un onglet étroit. a) Sépales et pétales étroits, écartés, 2 pollinies sessiles. 269. Kœllensteinia. b) Sépales et pétales larges, rapprochés en une demi-sphère, 4 pollinies pédon- Cuées" Hess RE nr 4 B, Labelle non cHunbut RC - a) Labelle avec callosité en fer à cheval. «) Plateau labellaire lisse ou velu; gynostème n'étant ni large ni ailé ; anthère sans prolongement . . . . : . . . + 271. Zygopetalum. B) Plateau labellaire lisse ou ane ere a ailé; anthère avec prolongement long et étroit . . , . . . . . 272. Zygosepalum. 7) Labelle avec dents pectinées nombreuses . . . . . 273. Galeottia. b) Labelle sans callosité arquée, avec quelques lamelles longitudinales séparées. 274. Eriopsis. Il. B. b. 8. Pleuranthes duplicatives. PREMIÈRE Division. — Sympodiales. II. B. 21. DENDROBIINÉES. A. Lobes latéraux du labelle réunis en anneau . . . . . . 275. Latourea. B. Lobes latéraux du labelle libres. a) Deux ou quatre pollinies entières, sans appendices. x) Feuilles planes, rarement charnues ou presque cylindriques. 276. Dendrobium. B) Feuilles comprimées latéralement, verticales . . . . .277. Aporum. b) Pollinies 8, avec caudicules. «) Feuilles planes, rarement presque cylindriques. I. Sépales libres. . . . LÉ NOR ANNE 278. Eria. II. Sépales coalescents en be Mise : «01. 2 279 P0TRE £) Feuilles verticales, comprimées Poe de - . . 280. Phreatia. II. B. 224. BULBOPHYLLINÉES. A. Sépales latéraux insérés à la pointe du pied par une base étroite. a) Sépales latéraux éloignés du pied et écartés du labelle; gynostème avec deux stélidies étroites s'avançant du côté du labelle . . . . 281. Drymoda. b) Sépales latéraux rapprochés par leurs bords supérieurs du pied, séparés de celui-ci par une fente étroite: gynostème sans pleuridies. 282. Monomeria. Sépales latéraux avec base large, attachée dans toute la longueur du pied, formant menton. a) Anthère s’ouvrant au-dessus, pollinies avec masse adhésive faible. 283. Sunipia. b) Anthère s'ouvrant en dedans, pollinies par paires, avec stylet et masse adhé- SIVEN A à TE D RO Ce en ce |. c) Anthères oran en dessous. «) Labelle convexe ou pas encore ventru, avec ou sans court onglet à la base. I. Sépales latéraux séparés seulement à la base, se recouvrant d'ordinaire par leur bord externe: fleurs en grappe ombelliforme. 285. Cirrhopetalum. II. Sépales latéraux libres ou à bords se couvrant quelquefois dans le bouton; anthère sans prolongement au connectif, pollinies normales. 1, Fleurs sans bractées, hampe florale cylindrique. 286. Bulbophyllum. — "269 — 2. Fleurs avec bractées concrescentes avec l'ovaire; hampe florale charnue, fusiforme . . . . . . . . 287. Bulbophyllaria. 3. Fleurs sans bractées; sépale médian plus grand que les autres sépales. hampe fusiforme, plane, foliacée. . . . .288. Megaclinium III. Sépales latéraux libres; anthère avec connectif à long prolongement; fleur à symétrie rayonnée: inflorescence uniflore. . . .289. Trias. IV. Sépales latéraux libres, formant menton; pétales réduits à une languette frisée REZ - = . . -. . 290. Epicranthes. £) Labelle Eubie, concave ou fu RER UF: gynostème avec deux appen- dices im Us grue ss 23k Doslrachilian. ?) aie ventru à la un I. Sépales latéraux concrescents jusqu’à la pointe . . 292. Osyricera. II. Sépales latéraux libres, largement écartés. . . 293. Acrochaene. ë) Labelle avec long onglet em?. . . . . . . . ?294. Panisea. II. B. 23. THÉLASINÉES. A. Sépales rapprochés; 8 pollinies . . . «< + «+ . 295. Thelasis. B. Sépale médian s'écartant des sépales Ladte ob jusqu'à la pointe: RUES) EURE PR PS EM ANNE US 296: Arias. II. B. 24. CFMBIDIINÉES. A. Pollinies insérées séparément sur deux excroissances du stylet, fleurs non distinctement éperonnées. a) Beaucoup de feuilles, pas de tubercule:; tige élancée. z) Bords labellaires RES libres; stylet épais, élargi transversale- En 0. . . + «. . - 297. Grammatophyllum. 6) Bords PTE concrescents sous le gynostème; stylet arrondi, 298. Wailesia. RER RE À B. Fleurs avec un gros éperon . . . + *- *. -. 300. Eulophiopsis. C. Pollinies insérées ensemble sur le . let, sans excroissances; fleurs sans éperon. a) Tige courte plus ou moins tubérisée, revêtae par les gaînes des feuilles, ne devenant nettement visible que sur les vieux tubercules. æ) Tige peu renflée; pollinies pyriformes, insérées sur un stylet quadratique par leur extrémité épaissie . . - «+ «+ - 301. Cyperorchis. 8) Tige nettement renflée; pollinies on insérées sur un stylet épais, élargi transversalement, . . . - + + + 302. Cymbidium. b) Tige courte tubérisée; feuilles hr: à l'extrémité du tubercule, de sorte que celui-ci n'est pas entouré par les gaïnes foliaires. æ) Sépales latéraux libres formant menton transversal, dressé. 303. Grammangis. 8) Sépales latéraux concrescents à la base, avec base étroite: stylet arrondi. 304. Grobya. II. B. 25. THÉCOSTÉLINÉES, Caractères da groupe. . . . - - - . . . . . 205. Thocostole. II. B, 26. STÉNIINÉES. CEE Rin EXO -u - = 4 NL '.,: 0" «2306. Stonia. II. B. 2;. MAXILLARIIVNÉES. A. Fleurs sans éperon. a) Sépales étalés, non unis en tube à la base, x) Labelle attaché par un onglet légèrement mobile. I. Pollinies presque directement attachées à la masse adhésive. . Feuilles non allongées en forme de cravache. *% Masse adhésive en massue; gynostème presque sans pied. 307. Mormolyce. #% Masse adhésive écailleuse; gynostème avec pied distinct. 308. Maxillaria. 2. Feuilles longues en forme de cravache:; stylet très épais, élargi iransvereilement. de 2 pe: (O0). DORE II. Pollinies avec long stylet . . . . . . . 310. Camaridium. 8) Labelle non articulé ou un peu adhérent à la base de la colonne. 311. Ornithidium. b) Sépales rapprochés, formant tube à leur base . . 312. Trigonidium. DSPleurs époronnénst. M Re 2 + Le" NRA 0e OISE Eulophidium. II. B. 28. ONCIDIINÉES. II. B. 28. 4. Oncidiinées-NWotyliées. . Pétales beaucoup plus larges que les sépales, labelle indivis, de même taille que les pétales; fleur étalée dans un plan, 4 pollinies . . . . 314. Telipogon. . Pétales essentiellement différents du labelle. a) Labelle avec 2 lobes basilaires ordinairement faibles: gynostème court; fleur plane: 4 pollinies . . . . . . . 315. Trichoceros. b) Labelle avec bords He RÉAL RES ES la colonne: 2 pollinies avec stylet mince . . . . . . . 316. Macradenia. c) Labelle avec lobe sin be, ee More courts, larges, dentés; 2 pol- linies sur un stylet court . . . . . . . 317. Warmingia. d) Labelle avec plateau distinct, le Lee triangulaire ou en rame, 2 polli- nies sur un stylet long et mince. . . . . . . . . . 818. Notylia. II. B. 28 b. O@ncidiinées-Ionopsidées. . Éperon visible à la base de la fleur, non caché dans le pédoncule floral. a) Labelle éperonné; sépales non éperonnés ou à base concave. «) Sépales pairs libres; fleurs larges . . . . . 319. Trichocentrum. 8) Sépales pairs concrescents. I. Éperon court et ample, fermé par un plateau tridenté; labelle non ongui- culé: gynostème court; stylet large . . . . . 320. Papperitzia. II. Embouchure de l'éperon ouverte, ou une bosse solide à la place de l'éperon, labelle onguiculé; gynostème élancé; stylet faible. 321. Rodriguezia. b) Sépales pairs quelquefois concrescents et en sac à la base, formant aussi parfois un court éperon à la base de la fleur; labelle long, onguiculé, avec lobes laté- raux petits et lobe médian élargi, dressé; gynostème court. 322. Ionopsis. c) Sépales pairs concrescents et éperonnés à la base, dans cet éperon sépalaire non fendu latéralement, on trouve soit un éperon labellaire bifide, soit deux éperons distincts. «) Éperon court; lobe médian du labelle court; fleur plane. | 323. Scelochilus. £) Éperon long et mince; lobe médian du labelle dépassant beaucoup les sépales; fleur plane, . . . + « . . 824. Comparettia. y) Éperon long et mince; lapelle Pa feuilles équitantes. 325. Plectrophora. d) Pied du gynostème fortement abaissé; sépales pairs décurrents, formant un éperon fendu sur le côté tourné vers le labelle ou écarté de la base de la fleur. B. — 271 — a) Éperon long et mince, étroitement fendu . 326. Diadenium. 8) Éperon court ample, écarté de la base de la fleur . 327. Chaenanthe. Éperon caché dans l'axe floral, non visible au dehors. a) Labelle long, onguiculé, bilobé . 328. Saundersia. b) Labelle court, dressé, à bord entier. . . . . . . . 329. Brachtia. II. B. 28. c. Oncidiinées-Adées, . Feuilles planes, en lanière. a) Labelle étroit, long, indivis; tous les sépales libres. . . . . 330. Ada. b) Labelle court, ser avec plateau à bords repliés en dessous; sépales à 331. Mesospinidium. c) Labelle onguiculé, avec es FE stylet large et court, avec masse adhésive réniforme . 332. Neodryas. d) Labelle onguiculé, avec in Le stylet en forme de soie, mince, avec pairs connés . une petite masse adhésive allongée . . . . . . . . 333. Sutrina. B. Feuilles isolatérales, dressées. . . . . . . . . . . 334. Trizeuxis. C. Feuilles cylindriques. a) Labelle allongé, indivis . . . . + -« . 335. Quekettia. b) Labelle onguiculé, avec plateau Be - + + . . 8336. Cohniella. II. B. 28. d. Oncidiinées-Trichopiliées. A. Labelle enroulé autour du gynostème . . . . . . . 337. Trichopilia. B. Labelle s'écartant de la colonne, qu'il n'embrasse deux que par 2 petites De nn eu Pa Re Te NE RC HE II. B. 28, €. Oncidiinées-Aspasiées. A. Lobe moyen du labelle grand, large, ou labelle indivis. a) Aucun repli labellaire au-dessous du plateau. . . . . . 339. Aspasia. b) Labelle soudé au gynostème par deux bourrelets longitudinaux seulement, de sorte qu'un pli en descend vers le bas. . . . . . 340. Dignathe. B. Lobe moyen du labelle étroit . . . . . . . . . . 341 Cochlioda. II. B. 28 f. Oncidiinées-Odontoglossées. A. Rostellum et anthère prolongés en bec: feuilles avec limbe vertical. a) Labelle indivis, avec deux appendices basilaires pétaloïdes. 342. Zygostates. b) Labelle indivis, sans appendices. . . . . . . 343. Hofmeisterella. c) Labelle trilobé, sans appendices. . . . . . 344. Ornithocephalus. B. Rostellum et anthère non prolongés en bec, ou bec très court: feuilles nombreuses, graminiformes, entourant le renflement basilaire de la tige de leurs gaines ser- rées; croissant comme une Cymbidiée . . . . . . .345. Phymatidium. C. Rostellum non prolongé en bec ou à bec court; tubercules aériens non entourés ou à peine entourés des feuilles normales planes. a) Stigmate au sommet du gynostème. x) Base du labelle parallèle au gynostème, qui est élancé et quelquefois concrescent avec elle, plateau écarté . . . . 346. Odontoglossum. B) Base du labelle élargie, entourant presque le gynostème, gynostème court, appuyant ses larges ailes sur le labelle. . . . . . . 347. Abola. 7) Labelle avec deux bourrelets longitudinaux entourant la base de la colonne, plateau labellaire rejeté en arrière, ne portant pas le gynos- RE ha fL'r. . + . . 348. Gomeza. ê) Labelle s’écartant de la CREER dès la base, non distinctement ongui- culé. I. Labelle semblable au sépale impair, sépales pairs complètement con- crescents 4 LS EE © MOIS TAN 29 PAlRREEES II. Labelle différent du sépale impair, sépales pairs entièrement ou par- tiellement libres. 1. Sépales et pétales longs et étroits, labelle indivis ou en violon. 350. Brassia. 2. Sépales et pétales non prolongés, labelle très grand, indivis, lanci- forme à la base ou largement étalé . . . . . 351. Miltonia. 3. Sépales et pétales non prolongés, labelle variable, la plupart du temps trilobé et avec verrues, formant un angle avec le court gynostème; 2 pollinies sphériques où ovoides. . 352. Oncidium. 4. Sépales et pétales beaucoup plus courts que le labelle qui est 3-lobé ou en éventail tétralobé; 2 pollinies pyriformes ou en massue; limbe foliaire vertical . . . . . . . . 853. Lockhartia. £) Labelle écarté dès la base, longuement onguiculé. I. Gynostème épais, court, non onguiculé. . . 354. Cryptarrhena. II. Gynostème élancé, non ailé . . . . . . 855. Sigmatostalix. III. Gynostème large, ailé; labelle avec bourrelets longitudinaux velus. 356. Solenidium. b) Stigmate à la base du gynostème . . . . . . . 857. Chytroglossa. II. B. 29. HUNTLEFYÉES. A. Tubercules aériens distincts, nus . . . . . . . . 358. Promenaea. B. Tubercules aériens manquants ou rudimentaires. a) Labelle articulé, mobile sur le pied du gynostème. x) Labelle indivis, sans franges; gynostème en forme de nacelle, I. Gynostème avec carène longitudinale sous le stigmate; 4 pollinies. 359. Kefersteinia. II. Gynostème sans carène; 4 pollinies. . . 360. Chondrorrhyncha. III. Gynostème sans carène; 2 pollinies. . . . . 861. Cheiradenia. 8) Labelle à 2-3 ou plusieurs lobes, bourrelet en arc non frangé; gynostème grêle. I. Bourrelet arqué, formant un plateau reposant librement en avant sur le labelle; labelle très brièvement onguiculé. . 362. Warscewiczella. II. Bourrelet arqué, massif, ne reposant pas librement sur le labelle; labelle nettement onguiculé . . . . . . . ,.363. Pescatorea. y. Gynostème en forme de nacelle concave . . . . ,. . 364. Bollea. à. Labelle avec bourrelet en arc frangé . . . . . . 365. Huntleya. b) Labelle uni à la base du gynostème, épais . . ,. . 366. Chaubardia. DEUxIÈME Division. — Monopodiales. Il. B. 30. BICHAEINÉES, A. Feuilles non articulées; capsule couverte d’aiguillons ou verruqueuse. 367. Dichaea. B. Feuilles articulées; capsule Jisse. . . . . . . . . 368. Dichaeopsis. II. B. 31. SARCANTHINÉES. II. B, 31. 4. Sarcanthinées-Pachyphyllées. A. Labelle libre; 2 pollinies sur le stylet. . , . . . 369. Pachyphyllum B. Onglet labellaire concrescent avec les ailes du gynostème, a) Stylet des deux pollinies concrescent en bas, libre au-dessus, 370. Nasonia. b) Stylet des pollinies libre presque jusqu’à la base, , 371. Centropetalum. PL. XVIII. II. B. 31 b. Sarcanthinées-aeridées. A. Labelle articulé, mobile à la base du gynostème: pas de pied. a) Labelle avec 2 éperons basilaires. . , . . ,. . 372. Diplocentrum. b) Labelle sans éperon ou avec court éperon dorsal indivis, avec lobe externe en forme de langue. . . . |. . . 373. Renanthera. c) Labelle sans éperon avec prend Pre on en forme de coquille. 374. Esmeralda. B. Labelle uni avec la base du gynostème épais, sans éperon. a) Sépales latéraux insérés seulement sur le sommet de l'ovaire: pas de pied au gynostème. a) Labelle concave à la base, comprimé latéralement à l'extrémité. 375. Vandopsis. 8) Labelle à extrémité non comprimée latéralement. I. Labelle indivis ou à petites auricules dressées à la base; stylet large; limbe foliaire cylindrique . . . . . . . . 376. Luisia. II. Labelle en forme de biscuit, avec me extrême bilobée; limbe des feuilles plan . . . NAT RP NME EE ITU III. Labelle trilobé en croix: Eabe foliaire Le . . 378. Stauropsis. b) Sépales latéraux décurrents sur le pied. a) Axe de la hampe florale aplati en bois de cerf . . 379. Polychilos. B) Axe de la hampe florale cylindrique. I. Labelle avec bourrelet sur le plateau II. Labelle avec bourrelet sur l'onglet . C. Labelle uni avec la base du gynostème épais, éperonné. a) Sépales latéraux insérés seulement sur le bord de l'ovaire; pas de pied. x) Pollinies sur un même stylet. 380. Phalaenopsis. 381. Doritis. I. Eperon divisé intérieurement par une lamelle longitudinale. 382. Sarcanthus. II. Embouchure de l'éperon fermée par une lamelle transversale: masse adhésive arrondie 383. Cleisostoma. III. Entrée de l'éperon rétrécie par une dilatation transversale: masse adhésive en fer à cheval + + + + . . 884. Echioglossum. IV. Éperon sans lameile interne et à gorge non rétrécie par un épaississe- ment. 1. Quatre pollinies distinctes, sphériques . 385. Microsaccus. 2. Deux pollinies entièrement unies, ou quatre en deux corps sphériques ou ellipsoïdes. * Stylet filiforme. + Gynostème avec 2 appendices dressés à la base. 386. Schænorchis. ++ Gynostème sans appendices. À Labelle tourné en bas; inflorescence en grappe très florifère. 387. Saccolabium. AA Labelle tourné en bas; une seule fleur . 388. Ceratochilus. AAA Labelle tourné en haut; inflorescence fragile. 389. Acampe. ** Stylet des pollinies étroit, triangulaire, avec un prolongement entre les deux lobes qui portent les pollinies . 390. Uncifera. *#* Stylet élargi au-dessus ou partout, sans prolongement. + Éperon court et large. Pro =. = 091. Vanda. ++ Éperon long et mince. + «+ . . . 392. Angraecum. B) Pollinies sur un stylet fendu en deux 393. Aerangis. 18 y) Pollinies sur deux stylets distincts ou seulement unis par la masse adhésive, I. Pollinies attachées à la surface par deux pièces membraneuses allongées. 1. Des feuilles; fleurs étalées, planes; labelle entier. 394. Macroplectrum. 2. Sans feuilles: fleurs non plane: labelle trilobé. 395. Polyrrhiza. II. Stylet mince, sans écaille sur lui ou sur la masse adhésive. 1. Enveloppes florales rapprochées; stylet court. 396. Campylocentrum. 2. Enveloppes florales dressées ou écartées: lobes latéraux du labelle enroulés autour du gynostème, éperon court, conique. 397. Oeonia. 3. Enveloppes florales étalées; éperon long et mince. * Gynostème rejeté en arrière contre le sépale médian. 398. Listrostachys. #*# Gynostème droit. . . . . . . . . 399. Mystacidium. III. Masses polliniques couvertes en dessus par une écaille, pétales lobés. 400. Cryptopus. IV. Stylet avec papilles: plante sans feuilles . . 401. Dendrophylax. b) Sépales latéraux décurrents sur le pied du gynostème, formant menton. z) Éperon épais, sur la pointe du menton, dirigé en dehors. I. Tige excessivement courte, dépourvue de feuilles ou avec quelques petites écailles linéaires. 1. Pied du gynostème faiblement développé. 402. Taeniophyllum. 2. Pied du gynostème long; pétales et sépales latéraux totalement insérés sur lui. .. . : . . : … . . 403: Chiloschista: IT. Tiges normales, avec feuilles. 1. Éperon courbé en dessus contre le plateau labellaire. , * Gynostème court; pollinies sur un long stylet. . 404. Aerides. ** Gynostème élancé; pollinies sur des lobes spéciaux du stylet. 405. Grosourdya. 2. Éperon droit ou courbé en arrière. * Labelle presque en forme de sabot, plateau trilobé, à lobe médian charnu; rostellum court. . . . . . . 406. Sarcochilus. ** Labelle 3-lobé; rostellum avec long bec . . 407. Camarotis. #K# Labelle indivis, plan . . . . . . 408. Rhynchostylis-. B) Éperon plan, s'élevant au-dessus du menton, plateau labellaire lisse. . 409. Aeranthus. y) Éperon ne s'élevant pas au-dessus du menton, plateau labellaire avec appendices velus. . . . . . . . , . . 410. Trichoglottis. DEUXIÈME PARTIE. L'ORCHIDÉE, SON UTILITÉ ET SA PATRIE. GÉHAPTERE TE UTILITÉ DES ORCHIDÉES. — USAGES DIVERS. — LA VANILLE. — FLEURS COUPÉES. I. USAGES INDUSTRIELS. — Martius, parlant de ses plantes de prédilection, disait avec raison, qu’un volume de mille pages ne suffñrait pas à décrire tous les usages auxquels se prêtent les Palmiers. Pareil éloge ne peut être fait des Orchidées. Comme valeur industrielle, leurs pseudo-bulbes et leurs tiges n’en ont guère. Seuls les enfants du Honduras utilisent les pseudo-bulbes en formes de cornes, creux et fistuleux, du Schomburgkia tibicinis; ils en font des trompettes, mais quel que soit le bruit qu’ils en tirent, il est certain que si cette Orchidée ne produisait pas une admirable fleur (fig. 203)(1), la notoriété (1) Les divisions du périanthe sont oblongues, obtuses, ondulées, crispées (surtout les trois divisions inférieures); leur couleur rouge-brun est moins foncée à la base. Le labelle est oblong, trilobé avec les deux lobes latéraux larges et étalés. La teinte générale est blanc crème ou jaune-orangé pâle; il est parcouru par un réseau de veines cramoisies; les bords sont lavés et veinés de violet et le centre du lobe médian est teinté de jaune. Le gynostème est épais, blanc, pointillé de pourpre. — 276 — du Schomburgkhia tibicinis n'aurait jamais dépassé le territoire de sa patrie. De toutes les Orchidées, la Vanille (fig. 201) seule a une cer- taine importance commerciale à raison de son fruit (fig. 202). II. UsAGESs SACRÉS. — Les Orchidées doivent leur popularité surtout à leurs fleurs. Il est consolant en cette fin de siècle si utilitaire, de voir l’homme se passionner encore pour ce rayon de poésie que la fleur apporte. Source des plus délicates jouis- sances, les fleurs parfumées ou colorées des Orchidées s’impo- sent même à l’admiration des peuplades primitives. Les Dayaks, riverains du fleuve Amboan, mêlent des fleurs du Cælogyne asperata au riz des semailles dans une cérémonie d’un caractère étrange. Charles André la décrit en ces termes : « Les Dayaks étaient occupés à ce moment à trier le riz VI pour les semailles; hom- EL mes, femmes, enfants, étaient réunis dans le Kampong et travail- laient avec ardeur, car les graines devaient être semées le lendemain. Ils m’accueillirent bien néanmoins, et je m'in- Fig. 201. — Vanilla planifolia AnDr. stallai pour prendre le repos dont j'avais grand besoin. « Vers dix heures du soir, un vacarme affreux me réveilla; il semblait qu’une foule fût assemblée devant la maison et s’efforçât de faire le plus grand bruit possible; au bout de quelques instants, je vis apparaître une dizaine de vieilles femmes qui frappaient sur d'énormes gongs en forme de casseroles ; elles étaient suivies de quinze ou vingt jeunes filles portant dans leurs mains de gros bouquets de Cæœlogyne asperata et ayant dans les cheveux des guirlandes de ces fleurs. Cette singulière procession entra dans l’habitation, sans cesser un instant son assourdissant tapage; on plaça devant les femmes des caisses remplies de riz et les jeunes filles déposèrent leurs bouquets à gauche et les grappes qui A ornaient leur tête à droite. Deux fillettes de cinq à six ans s’avancèrent alors et ramassèrent ces fleurs; puis elles les répandirent, celles des bouquets dans les caisses qui contenaient les graines et les autres devant ces caisses. La musique se tut; la cérémonie paraissait terminée. Je pus alors me renseigner auprès des Dayaks sur cette pompe qui m'intriguait fort et voici ce que j'appris. Dans ces populations naïves qui font toujours volontiers des Dieux, des objets naturels qui leur sont utiles, les semailles comme la moisson sont une des grandes fêtes de l’année, car l'existence de la famille en dépend. Or, la joie était d'autant plus grande ce jour là, que les Cælogyne asperata avaient produit des fleurs en abondance, ce qui, selon la croyance des Dayaks, est le présage d'une bonne récolte ». III. NoMS POPULAIRES. — Autant que les Indiens, les peuples catholiques furent de tout temps enthousiastes de ces fleurs aux périan- thes satinés. Ils consacrèrent à Dieu et aux Saints grand nombre d’Orchidées. Les noms populaires de ces fleurs dans les colonies espa- gnoles en sont la preuve. Ainsi le Laelia acu- minata s'appelle au Mexique Flor de fesu. D'autres sont dédiées au Saint dont la fête correspond à la date de leur floraison : telle est à Merida la Fleur de San José : Epidendrum cochlidium : au Guatemala la Fleur de Saint Sébastien : Catileya Skinneri, ou la Fleur de Isabal : Epidendrum (Barkeria) spectabile. Aux environs de Panama, le Lalia autumnalis s'ap- pelle Fleur de tous les Saints. Les longues pani- cules de fleurs parfumées, tachetées de brun, de Fig. 202. — Fruit l’Oncidium tigrinum sont au Mexique spéciale- ment consacrées à un usage funéraire : Flor déhiscent du Va- nilla planifolia ANDR. de los muertos. Enfin la fleur du Sobralia dichotoma paraît si belle aux Péruviens qu’ils l’appellent : Fleur du Paradis ! De tous temps et dans tous les pays, la fleur coupée de l’Orchi- — 278 — dée servit à la parure des femmes. « Dans l’île de Ternate, écrit Rumphius (1), les dames, surtout les épouses, les sœurs et les filles de rois (que les Malais appellent toutes du nom de Putri et les habitants des Moluques, du nom de Boki), s’approprient les fleurs d’Angræcum scripium avec tant d’exclusivisme, qu’elles feraient un sanglant affront à la femme du peuple, et plus encore à l’esclave, qui oserait en porter sur la tête. Les femmes de sang royal les font cueillir dans les bois, pour elles seules, afin d'en parer leurs chevelures. Quand Ia nature ne fait croître ces fleurs que sur des sites aussi élevés, elle indique clairement, disent les orgueilleuses Indiennes, que ces Orchidées n’ont pas été créées pour des gens de basse condition. De là, sans doute leur nom populaire de Fleurs de princesse ». Certaines Orchidées doivent leur nom populaire à une mimique caractéristique(z). Nous avons déjà cité un certain nombre de fleurs mimes(3). Devons-nous rappeler les curieuses fleurs du Peristeria elata dont la forme rappelle une petite colombe et que les populations de l’Isthme de Panama appè- lent Flor del Espiritu Santo? Les fleurs de l’Epidendrum macro- chilum et celles du Trigonidium Eyertonianum sont dénommées Boca del Dragon, la première par les indigènes de Guatemala, la seconde par ceux du Honduras. Le labelle en goître du Cypripedium 1rapeanum lui a valu au Mexique le nom de Fleur Pélican; peut-être est-ce à l’apparence coriacée de leur labelle que certains Cypripedium nord-américains (C. pubescens et spec- tabile) doivent leur nom populaire de Fleur moccasin? La forme spéciale linéaire et retombante du sépale supérieur des Masdevallia Lindeni et Harryana les a fait désigner sous le nom très pittoresque de Banderita (petite bannière). Comme le Muguet dans nos climats tempérés, deux des plus jolies Orchidées tropicales : Laelia majalis et Cattleya Mossiae portent l’une à San Bartholo, l’autre au Vénézuéla, le nom charmant de Flor di Majo. Quelques-unes reçoivent dans le langage (1) Herbarium Amboinense, vol. VI, p. 97. (2) La longueur de ses feuilles fait donner à l'Oncidium Lanceanum son nom populaire d’Oreille d'âne (Orelha do burro). (3) Première partie. Chapitre IX, $ IV, p. 173. a 1 Non populaire des noms plus compliqués : ceux-ci ne passeront pas, croyons-nous, dans le langage scientifique ou horticole moderne. Nos jardiniers et nos botanistes préféreront tou- jours appeler avec La Llave et Lexarza Maxillaria liliacea ou avec Lindley Govenia liliacea, cette Orchidée guatémalienne dont Hernandez nous rapporte le nom vernaculaire : Zztactepetza- cuxachitl Scohuezo ! Les noms populaires ne sont point tous aussi rocailleux. A toutes les époques, les peuplades américaines baptisèrent « Filles de l’air » les belles Orchidées épiphytes tropicales, et ce nom, le plus répandu de tous, est plus vrai, plus pittoresque et plus Fig. 203. — Schomburgkia tibicinis Bart. poétique assurément que celui donné si dédaigneusement à ces fleurs charmantes par un écrivain de génie, Michelet, qui les appelait : « Filles de la pourriture. » IV. L’'ORCHIDÉE ET LE DESSIN DÉCORATIF. — Si la fleur de l’Orchidée a peu d'usages industriels, elle tente et séduit l'ima- gination des artistes par sa forme et par son coloris. La fleur du Sfanhopea tigrina, aux pétales marqués d’une — 2600 — manière étrange, servit d’emblème à la célèbre Académie des Lyncei de Rome. Dessinée par Hernandez(i), elle devint, dès le XVII: siècle, un intéressant motif ornemental (2). V. L'ORCHIDÉE ET LE BLASON. — Comme le Chrysanthème au Japon, l’Orchidée a envahi le blason d’un état américain : le Cypripedium pubescens, la « Moccasin flower » a été adoptée comme fleur nationale par le Minnesota. Nous ignorons si la science héraldique attache à cette plante un sens spécial, et nous ne croyons pas que ce soit aux poils de ses feuilles, dont M. D. Mac Dougal(3) a révélé les curieuses propriétés irri- tantes, qu’elle doit d’avoir été choisie pour orner le blason d’un des états les plus pacifiques de la grande république américaine. Le Cypripedium pubescens serait-il peut-être une figure héraldique nouvelle signifiant : « Noli me tangere » ? VI. UTILISATION DU SUC DE CERTAINES ORCHIDÉES. — Si nous passons à l'examen des Orchidées donnant des produits utiles à l’homme, nous ne rangerons évidemment pas au nombre de celles-ci le Cyrtopodium dont le suc vénéneux sert à empoisonner, dit-on, les flèches des Indiens. Nous devons signaler ici celles dont la sève présente un intérêt économique. Les Indiens du Pérou emploient les pseudo-bulbes des Cattleya, des Mormodes, des Catasetum et d’autres grandes Orchidées; ils en font une colle forte. D’autres Indiens, au dire de Nôtzli, les écrasent et les mélangent avec de la chaux pour blanchir la façade et l'intérieur des habitations. Les Cyrtopodium, les Catasetum, produisent une matière visqueuse analogue à la glu; celle contenue dans les bulbes de l'Aplectrum hyemale sert aux État-Unis à raccomoder la vaisselle (racines-mastic). Quelques espèces qui renferment, dans leurs pseudo-bulbes, des matières résineuses, agissent comme la colophane sur les cordes frappées par les archets. Une Orchidée japonaise, Bletilla hyacinthina Rchb. f., fournit aux Japonais un ciment végétal employé pour fixer les silhouettes en fils métal- (1x) Rerum mexicanarum Novae Hispaniae Thesaurus, p. 266. (2) Ecphrasis de Colonna, 1616. (3) Minnesota botanical studies, n° 9, p. 32; HARRIS et SMITH, 1894. — 281 — liques qui forment sur les vases en cuivre les compartiments des émaux cloisonnés. VII. PRODUITS ALIMENTAIRES ET MÉDICAUX. — Quelques Orchi- dées servent à l'alimentation : la plus importante est la Vanille (fig. 201) dont nous parlerons tantôt d'une manière spéciale; le Gastrodia sesamoides a des tubercules comestibles, connus sous le Fig. 204. — Schlimia trifida, Ru. nom de pommes de terre de Tasmanie. Au Pérou, le Maxillaria bicolor, au Mexique, divers Lælia sont recherchés à raison du liquide insipide, mais fébrifuge, paraît-il, que renferment leurs tissus. Le Bletia verecunda renferme dans ses parties souterraines, un principe amer, un jus piquant qui, échauffant le palais, — 282 — produit une certaine sensation de chaleur, elle y laisse une amer- tume qui favorise la digestion. On cite encore comme étant uti- lisés les pseudobulbes du Lissochilus Bouliawongo, qui, d'après le naturaliste Ed. Jardin, servent à fabriquer, au Gabon, une tisane souveraine contre les coliques; le Spiranthes diuretica est employé au Chili comme diurétique; le Cypripedium pubes- cens est antispasmodique comme la Valériane; l’Epipactis lati- folia émet des racines recherchées comme remède préventif, antigoutteux, etc., etc. Les bulbes souterrains d'un nombre fort considérable d'Ophry- dinées (Orchis Morio L., O. mascula L., O. ustulata L., O. latifolia Le, ©. militaris L., O.:maculata L., etc.) sont recherches par les droguistes à raison de leur mucilage, connue sous le nom de Salep(1). Substance alimentaire très nutritive, les médicastres anciens lui reconnaissaient des propriétés fort surprenantes. Dalechamps, dans son Histoire des plantes (2), a présenté le résumé des vertus miraculeuses et des merveilleuses qualités reconnues par Fuchs, de l’Écluse, Dodoëns, De Lobel, Matthiole, Bauhin, aux tubercules didymes des Orchis. Cette croyance était un legs du passé. Dioscoride, Pline, les prêtresses thessaliennes ajoutaient foi entière à la puissance aphrodisiaque de ces bulbes. Les médecins contemporains de Charles-Quint n’avaient pas encore rompu avec ces préjugés. Beaucoup y croyaient aveugle- ment. D’après eux, l’homme qui mangeait le tubercule dur et plein de l’Ophrys, avait infailliblement un fils; comme la femme mangeant le tubercule ayant fleuri dans l’année, c’est-à-dire ratatiné et flétri, devenait mère d’une fille. On comprend qu'étant données ces croyances populaires, admises même par des esprits cultivés, les bulbes d'Orchis formèrent, pendant le moyen âge et une partie des temps modernes, la base des philtres et des boïs- sons aphrodisiaques. Ces croyances persistèrent longtemps. Un savant professeur de Strasbourg, mort en 1701, rapporte au sujet de l'Himantoglos- sum hircinum un usage alsacien que nous nous bornerons à citer en latin : « Sunt ex mulierculis nostratibus rusticis, quæ testi- (1) Le Salep de l’Inde est, d’après Royle, produit par un Eulophia. (2) T. I, page 421-440. — 283 — culos turgidos hujus orchidis, in taleolas scissos et cum ovis frixos, viris suis exhibent ad augendam virilitatem. » Nous ignorons, avec Kirschleger, auteur d’uneexcellente flore d'Alsace, si l’omelette aux pseudo-bulbes d’'Orchidées figure encore dans le manuel des recettes culinaires des paysannes alsaciennes. Les bulbes desséchés des Orchis destitués de leur valeur surnaturelle ne trouveraient plus d'acheteurs, s’ils ne servaient à la préparation du Salep, aliment très reconstituant et de diges- tion facile. Débarrassés de leurs racines, lavés à l’eau froide, égouttés, enfilés en chapelets, les bulbes d'Orchis sont passés d'abord à l'eau bouillante et débarrassés de la pellicule qui les recouvre; on les fait bouillir à grande eau, jusqu’au moment où quelques bulbes commencent à se résoudre en une pâte mucilagineuse, qu’on sèche au soleil. Ces bulbes contenant une certaine quantité de fécule, le salep convient aux bouillies alimentaires. On obtient la poudre par la trituration des bulbes, macérés dans l’eau froide, pendant douze heures. En Orient et en Europe, le salep pris, soit seul, soit avec du chocolat, du lait ou du bouillon, sous la forme de poudre ou de gelée, est employé comme aliment analeptique ou comme mucilagi- neux pour combattre les effets de la diarrhée, de la dyssenterie, des toux sèches et inflammatoires, etc. Dans les villes de la Grèce et de la Turquie, des Albanais épiriotes vendent dans les rues une boisson, froide ou chaude, composée d’eau dans laquelle on délaie la farine de ces tubercules cuite avec du miel. On y mêle un peu de poudre de gingembre en guise d'épices. Il semble toutefois que, les progrès de l’industrie développant l’ingénio- sité des falsificateurs, le miel exquis de l’'Hymette est remplacé aujourd’hui par une vulgaire décoction de figues sèches. A la Guyane, l’Epidendrum bifidum Aubl. jouit d’une certaine vogue médicinale. Le docteur Schomburgk rapporte que le suc de cette plante est un purgatif, un anthelmintique et un diurétique. A Saint-Domingue, une Vanille (Vanilla claviculata Sw.) est appelée « liane à blessure », son suc servant à guérir les plaies récentes. VIII. USAGE DES FEUILLES. — Les feuilles de certaines Orchidées contiennent un principe odorant, la coumarine qu'on — 284 — retrouve du reste dans la Fève de Tonka et dans plusieurs de nos plantes indigènes telles que la Flouve, les Mélilots, l’Aspérule. Les feuilles de certaines espèces servent à la préparation de thés: celles de l’Angræcum fragrans fournissent à Madagascar, le thé Faham dont les infusions sont, dit-on, stomachiques. Ces feuilles séchées émettent un parfum très doux et très délicat, celui de la vanille et de la Fève de Tonka. Il en est de même, paraît-il, des feuilles séchées et légèrement fermentées de l'Orchis militaris, et surtout de celles de l’Aceras anthropophora (Ag. 49). IX. LA VANILLE. — Au point de vue économique, la plus importante de toutes les Orchidées est la Vanille (Vanilla plani- folia Andrews) (fig. 201), l’aromate par excellence des crèmes, des glaces, des sorbets et du chocolat. Ce ne sont toutefois ni les racines, ni les feuilles, ni les bulbes qui sont recherchés, c’est le fruit aromatique, brun-noirâtre, couvert d’une multitude de petits cristaux (fig. 202), qui fait l’objet du plus actif commerce(1). Ce fruit allongé, presque siliquiforme, bivalve, pulpeux à l’intérieur, c’est la Vanille du commerce. Autrefois, la Vanille passait pour nervine, céphalique et exhi- larante. Aujourd’hui, on reconnaît qu’elle aide à la digestion : aussi les Anglais la regardent-ils comme un spécifique souverain pour chasser les affections mélancoliques et dissiper les humeurs noires et le spleen. On s’en sert parfois en médecine comme stimulant du système circulatoire. Prise à haute dose, la Vanille constitue un aphrodisiaque. Quelle est la patrie de cette plante? Le Mexique oriental passe aux yeux de quelques botanistes pour avoir été l’habitat primitif de cette plante. Ce pays est encore aujourd’hui le centre de production le plus important, si pas en quantité, assurément comme qualité. Partout la plante croît facilement sous les tropiques, et partout elle est cultivée. La Vanille est une Orchidée sarmenteuse, garnie d'assez grandes feuilles elliptiques, lancéolées, charnues (fig. 201). Elle (1) Ces gousses semblent avoir été importées en Europe dès la découverte du Nouveau-Monde, et — qui le croirait? — dix ans avant l'introduction du chocolat (1520). — 285 — émet de longues racines aériennes; quelques unes atteignent et dépassent six mètres. A l’aisselle des feuilles, naissent de courts, —— * RSS Fig. 205. — Paphiopedium Harrisianum (Rcus. f.) mais robustes racèmes de fleurs jaune-verdâtre à périanthe presque régulier, à labelle roulé en cornet. Les ovaires, d’abord redressés, deviennent pendants après la fécondation et se trans- — 286 — forment en de longs fruits (fig. 202) odorants, d’un brun noirâtre, ridés dans le sens de la longueur, rétrécis aux deux extrémités, un peu recourbés à la base. Tel est l’aspect des gousses de vanille du commerce; leur longeur varie de douze à vingt-quatre centimètres; leur largeur est de un centimètre au plus. Les principes aromatiques sont contenus dans de longues papilles cylindriques qui, partant de la face interne des carpelles, s’avancent entre les placentas dans la cavité du fruit. La Vanille renferme deux substances aromatiques : l'une huileuse, qui donne aux fruits un lustre gras; l’autre cristalline, la vanilline(ï). C'est cette dernière qui produit ces efflorescences blanches, ce givre cristallin, brillant, recouvrant le fruit, surtout celui de la Vanille lec ou givrée. La culture de la Vanille est très importante : la plus estimée est celle du Mexique; la moins recherchée vient des îles Sey- chelles. Le prix varie de 300 francs à 30 francs le kilogramme. Dans l’Inde occidentale, à Java, dans les îles de la Réunion et de Maurice, la culture de la Vanille s’est répandue au point de ne plus être rémunératrice que lorsqu'elle est liée à la culture du Cacaoyer, dont les troncs lui servent de support. En 1892, l’île de la Réunion exportait près de 96 tonnes de vanille, pour une valeur de plus de trois millions de francs! Dans la culture industrielle, on multiplie le Vaniller en se servant de boutures. Les jeunes plantes produisent des fruits au bout de trois ans, et donnent une récolte annuelle de cinquante gousses pendant trente à quarante ans. On cueille les gousses avant leur complète maturité; on les sèche au soleil ou au feu de bois; on les réunit en bottes et on les livre en cet état au commerce d'exportation. La Vanille a une valeur d’autant plus grande (Vanille givrée) que les cristaux blancs, couvrant l'enveloppe extérieure du fruit, sont plus nombreux. Aussi, les falsificateurs, race sans pitié, cherchent-ils à donner artificiellement ce givre aux fruits de la Vanalle Simarona ou batardes, en saupoudrant ces gousses (1) La Vanilline est soluble dans l’eau bouillante. Elle fond à 780 C. et rougit le papier de tournesol. — 287 — plus petites et moins brunes de petits cristaux pris sur les gousses de Vanille lec. Outre la Vanille lec provenant de la plante cultivée (Vanilla planifolia), on trouve encore dans le commerce les fruits du Vanilla pompona (Vanillon de la Guyane). Moins longues et plus = — | Fig. 206. — Saccolabium Hendersonianum Res. f. larges que les précédentes, les gousses, presque toujours ouvertes, émettent une odeur très forte, mais moins agréable. C'est la moins estimée des Vanilles. D’autres fruits d'Orchidées sont aromatiques : ceux du Selenipe- dium Chica Rchb. f. portent à Panama le nom de Chica ou — 288 — Vanilla en arbol, et y sont employées en guise de Vanille; ceux du Selenipedium Isabelianum sont, d'après Barbosa Rodriguez, aussi aromatiques que le groupe des Vanilles, ce qui leur vaut, au Brésil, le nom populaire de Baunilhasinha ou petite vanille. X. L’ORCHIDÉE DANS LES SALONS. — Comme nos lecteurs s’en aperçoivent, le rôle économique de la famille orchidéenne est très restreint. Aussi n'est-ce point à raison de leurs pro- priétés médicinales ou culinaires qu’on les recherche. Si elles sont peu utiles, leurs fleurs sont pleines de charmes ! La femme est de nos jours en effet loin de partager l’avis de ce roman- cier(1), auquel « aucune fleur d’Orchidée ne semblait réelle; l’'étoffe, le papier, la porcelaine paraissant avoir été prêtées par l’homme à la nature pour lui permettre de créer des mon- stres. » Elle apprécie, au contraire, non-seulement la rare beauté de plantes émettant, comme les Aerides (fig. 210), les Rhynchostylis (fig. 235) et les Saccolabium (fig. 206), à droite et à gauche de leurs longues tiges, garnies depuis le bas de deux rangées de belles feuilles vertes, leurs vigoureux racèmes, longues grappes serrées de fleurs, ravissantes de fraîcheur et de grâce. Elle admire volontiers ces admirables spécimens de l'art horticole, ces Caœlogyne cristata (fig. 207) dont la verdure disparaît sous des centaines de racèmes fleuris; ces belles potées de Cypripédinées (fig. 260) aux périanthes érigés, brillants et persistants, ou d’Odontoglossum (fig. 265) dont les feuilles sont moins nombreuses que les fleurs. La femme ‘aime surtout les fleurs de certaines Orchidées pour elles-mêmes, à raison de l'étrangeté de leur forme, comme certains Angraecum (fig. 18 et 140), de la durée de leur périanthe, comme les Cypri- pédinées, de la richesse de leur coloris, comme les Dendrobium, les Phalaenopsis, les Odontoglossum, les Oncidium, etc. etc., ou de la délicatesse de leur coloration, si chaude et si vibrante dans les Catileya (fig. 36, 37, 119, 120, 190, 191, 245, 246, 247, 274) et les Laelia (fig. 33, 195, 240). Un grand nombre d’espèces et de variétés brillantes peuvent, sans périr, orner nos salons pendant toute la durée de leur (1) J.-K. Huysmans. PL. XIX. 260 — floraison : tels sont les Cypripédinées, Paphiopedium insigne (fig. 260), villosum (fig. 74), et les innombrables hybrides des groupes Harrisianum (fig. 245) et œnanthum (fig. 251) etc., les Odontoglossum Rossi, maculaium, nebulosum (fig. 242), grande, Insleayi, crispum, etc., les Cattleya labiata et ses variétés Mossie, Trianæ, Warneri, etc., les Lælia purpurata, les Dendrobium nobile, Wardi, etc., presque tous les Epidendrum, \' Ada aurantiaca, les Anguloa Clowesii et Ruckeri, les Brassia verrucosa, les Calanthe veratrifolia, les Cœlogyne Massangeana et cristata, les Odontoglos- sum Roezlianum et roseum, les Cymbidium aloïfolium, Lowi, sinense, les Lycaste aromatica, Deppei, Skinneri, etc., tous les Masdevallia et Maxillaria, les Miltonia spectabilis, Clowesti, cuneata, candida, un grand nombre d'Oncidium (O. aurosum, concolor, crispum, Papilio, Kramerianum, pubescens, sarcodes, sphacelatum, etc., etc.), les Phajus Tankervillae (grandifolius) et Wallichii, le Pilumna nobilis, le Sophronitis grandiflora, les Stanhopea, le Trichopilia suavis, les Zypopetalum crinitum (fig. 267) et Mackayi (fig. 273). Dans toute décoration florale, on admirera les larges et belles touffes aux feuilles vertes rubanées desquelles émergent soit les fleurs si caractéristiques du Paphiopedium insigne (fig. 260), soit les hampes multiflores du Zygopetalum crinitum (fig. 267). Ces grandes plantes pour être admises dans les salons, doivent présenter, à côté d’une floraison abondante et de certaine durée, un feuillage sain, un aspect vigoureux et un port robuste. Il en est de même de ces belles touffes d’Odontoglossum ou de Caælogyne cristata (fig. 207) dont les racèmes aux fleurs blanches maculées d’or sont admirables par leurs entrelacements et leurs ondoiements d’une harmonie et d’une mollesse charmantes. Les femmes, aimant la plante pour elle-même, furent de tous temps les protectrices de ces belles collections d’Orchidées, si parfaitement choisies, moins nombreuses peut-être en genres cultivés aujourd’hui que vers le milieu de ce siècle(1). Les (1) En 1855, la collection du sénateur Jenisch à Flottbeck, près de Ham- bourg, renfermait 144 genres et plus de 1,026 espèces. Dans ces cultures, dirigées par F. B. Kramer, il y avait 46 espèces ou variétés de Cattleya, 11 espèces de Coryanthes, 60 de Dendrobium, 92 d’Oncidium, etc. etc. La collection de G. W. Schiller, de Hambourg, dont le catalogue fut fait à la 19 autres ont été les gracieuses fées, au pouvoir magique desquelles nous devons la vogue actuelle du commerce des fleurs d'Orchidées. XI. DE LA VALEUR COMMERCIALE DES FLEURS. — Le rôle de la mode dans l'appréciation de la valeur relative des Orchidées, ne doit pas être perdu de vue. Les orchidophiles éprouvent le sort de tous les amateurs enthousiastes; ils ont des caprices irré- fléchis, et ces caprices deviennent bientôt des lois sévères, impé- rieuses. Comme cet amateur de tulipes broyant sous sa botte un oignon d’une valeur incontestable, parce que la fleur n’était pas absolument parfaite, certains orchidophiles rejetteront les varié- tés, quelque belles qu’elles soient, parce qu'elles n'ont pas le nombre de taches, de mouches, placées là où la mode l'exige. C’est ainsi que nous voyons discréditer les charmantes variétés d'Odontoglossum crispum à fleurs étoilées, souvent si jolies avec leurs taches et leurs marbrures (O0. Andersonianum, Ruckeria- num) etc., et rechercher avidement des variétés à fleurs arron- dies, plus larges, plus lourdes, ... mais beaucoup plus chères, et souvent moins élégantes. Qu’elles se distinguent par la pureté de leur blancheur, leur coloris rosé, violacé ou jaune, leurs macules d’un brun plus ou moins foncé, à notre avis, toutes les variétés sont belles, mais les plus recherchées devraient être toujours, quels que soient leur coloris ou leur panachure, les fleurs amples, à forme bien remplie, aux pétales larges et bien développés. Il faut que, nombreuses sur leur racème(r12à15), elles soient régulièrement disposées sur une longueur de 0",40 à o",50, de manière à former une hampe florale bien garnie. Les Orchidées dont la fleur coupée est la plus recherchée, sont les Odontoglossum, les Cattleya, les Laelia et les Cypripédinées. Après ces groupes nombreux, les Phalaenopsis, les Dendrobium, les Oncidium, les Calanthe, les Vanda, les Masdevallia, l'Ada aurantiaca (1) (fig. 139), fournissent des espèces et des variétés même époque avec soin par Reichenbach fils, comprenait 800 espèces. En 1855, le prince Demidoff cultivait, dans les serres de San Donato, plus de 670 espèces d’Orchidées tropicales (sans les variétés). Le catalogue de ces Orchidées a été publié dans l’Hortus Donatensis (1855-1858) par PLANCHON. (1) Le Cœlogyne cristata est peu recherché pour ses fleurs coupées; elles sont peu résistantes. L'amateur désireux de se livrer à la culture de l’Orchidée au point de vue exclusif de Lé ociants en fleurs coupées. Te ÊS es des n Ld appréciées la production de la fleur coupée, obtiendra d’heureux résultats en fixant son choix sur les belles variétés de Caïtleya labiata vera (fig. 247), C. L. Trianae (fig. 254), Mendelli (fig. 120), Mossiae Fig. 207. — Cœlogyne cristata Loz. (Spécimen de culture). , de Preptanthe Veitchi et Regnieri, d'Oncidium incur- (fig. 37), etc. vum, varicosum Rogersi (fig. 215), de Lycaste Skinneri (fig. 196), d'A da aurantiaca (fig. 139), d'Odontoglossum, de Laelia, de Masde- vallia, de Phalaenopsis, de Zygopetalum, etc. La culture des Odon- — 292 — toglossum crispum (Ag. 188) est l’une des plus lucratives au point de vue de la vente des fleurs coupées. Un jardinier nous affirmait avoir, par la vente de ces fleurs, obtenu certaines années trente pour cent du capital engagé dans une serre. Certaines espèces fleurissent toute l’année en serre froide; elles peuvent fournir d’amples moissons de fleurs coupées : les Odontoglossum citrosmum, crispum (fig. 189), grande, Pescatorei, Rossi majus (fig. 265) émettent presque en toute saison, leurs jolis racèmes, si gracieusement infléchis et retombants. En hiver, les fleurs des Orchidées sont surtout recherchées. En cette saison, il n'est pas de bouquet élégant, sans fleurs d'Orchidées. Les Orchidées à floraison hivernale sont nom- breuses : les plus recherchées par le commerce de la fleur coupée sont les Prepianthe Veztchi, les Cattleya labiata, Trianæ, Mendeli, Mossie, etc., les Preptanthe vestita (fig. 124) et veshta ocu- lata, les Dendrobium (D. Dearei, Famesianum, nobile (fig. 132), Wardianum, etc.), les Coelogyne, les Oncidium (O. Forbesi (fig. 167), Famesianum, Marshallianum, Sarcodes, tigrinum, vari- cosum, etc.), les Odontoglossum crispum (Alexandre) (fig. 188), triumphans (fig. 187) Pescatorer, etc. etc., les Laelia purpurata, anceps (fig. 249), Perrinii, autumnalis (fig. 195), albida etc. On cite également au premier rang des fleurs coupées les fleurs si déli- cates des Phalaenopsis amabilis (fig. 137), Stuartiana (fig. 39), grandiflora et Schilleriana (Ag. 54). Pour la garniture des plateaux de table ou des corbeilles de fleurs, on recherche les Lycaste Skinneri (fig. 196), surtout les variétés à fleurs blanches et les fleurs céroïdes éburnéennes du Macroplectrum sesquipedale ou de l'Eulophiella Elisabethae. Toutes les fleurs de Cypripedinées sont fort appréciées; employées isolément, entourées de quelques feuilles d’Adiantum, elles produisent toujours un charmant effet. La longue durée du périanthe, le pédoncule de la fleur étant plongé dans l’eau, est une grande cause de leur vogue. Le Fournal des Orchidées a publié une liste des Cypripèdes, placés dans l’ordre des voix recueillies lors d'un récent plébiscite. Voici le résultat de ce referendum horticole : Paphiopedium insigne (fig. 260), barbatum (fig. 12), Lawrenceanum (fig. 70), Leeanum (fig. 182), villosum (fig. 74), Spicerianum, nitens, Harrisianum (fig. 245), callosum (fig. 270), Sedeni, Dauthiert et Boxalli atratum (fig. 66). XII. EMBALLAGE DES FLEURS D'ORCHIDÉES. — Qu’on expédie des fleurs, à un actif correspondant, négociant en fleurs coupées, ou à une charmante correspondante ignorant les mystères du grand livre commercial, racèmes et fleurs expédiées réclament le même traitement. Quelle que soit la qualité de la personne à laquelle on les adresse, il faut qu’elle puisse en jouir le plus Fig. 208, — Angraccum fastuosum KRous, É. on longtemps possible; on ne coupera donc les fleurs qu'au moment de l'emballage. Devons-nous faire remarquer que toutes les fleurs gagnent à n’être coupées que le plus tard possible, dans tout leur épanouissement et si possible avant toute pollinisation ? Un grand nombre de fleurs (Lælia, Cattleya, Vanda), à grands sépales, sujettes à une rapide évaporation et à une prompte dessication des tissus, conservent plus longtemps toute leur fraîcheur, si on a soin d'envelopper l'extrémité des tiges, d’un petit tampon de sphagnum mouillé, main- tenu à la base de la tige au moyen d’un fil. On sait combien sont délicats les sépales de nombreuses Orchidées : un rien les froisse; il suffit qu'ils se touchent pour se tacher. Aussi quand on expédie ces fleurs en boîte, ne suffit-il pas d'écrire le mot fati- dique : « Fragile » sur la caisse qui les ren- ferme. Il est opportun de les disposer les unes près des autres, sans trop les serrer. Entre les rangées horizontales, une petite latte de bois ou de carton, bien fixée, forme séparation et empêche les fleurs d'être mé- langées pendant le voyage. On applique les tiges vers la paroi du fond, de manière que >. A les fleurs se trouvent vers le haut de la À | À boîte et ne s’applatissent pas. de Les fleurs sont entourées d’un papier de Fig. 209. — Calypso £ = : > + borealis. SALISB. soie fin, étalé dans la boîte et replié au dessus d'elles. Son but est double : maintenir les fleurs dans une immo- bilité relative et les préserver du froid. La boîte fermée, on l'enveloppe de papier fort (un papier gris goudronné suffit), afin d’éviter le froid, l'humidité... et la curiosité! XIII. VoquE DEs ORCHIDÉES. — On se lasse de bien des choses en horticulture. Les Œillets, les Lys, les Pensées, les Fuchsia, les Pelargonium et tant d’autres fleurs ont eu leur heure de gloire, leur période de vogue. On est frappé et attristé de voir avecquelle rapidité et quel dédain la mode brise ses idoles. L’Orchidée aura- t-elle le sort des fleurs que nous venons de citer? Nous ne le A — croyons pas, pour deux raisons : les qualités rares et réelles de la fleur, d’une part, l’égoïsme de l’amateur, d’autre part. Plus que toutes les autres familles, sauf la Rose peut-être, les Orchi- dées nous offrent dans leurs fleurs, la grâce parfaite, la radieuse beauté, l'éclat et la variété des coloris joints au charme et à la délicatesse des parfums. En second lieu, par suite de son prix relativement élevé, de sa culture spéciale, l'Orchidée ne tombera pas dans la liste de ce que les amateurs appellent dédaigneusement «< plante de marché >» par opposition aux « plantes de collection. » Parfumée ou non, la eur de l'Orchidée porte en elle une poésie particulière : celle de ces pays du rève ou la vie s'écoule troublante, charmante ou mystérieuse. Cette poésie, — nul ne peut vivre sans poésie au milieu de notre civilisation industrielle, — apporte à l’âme des impressions douces, bienfaisantes, précieu- ses. Le charme profond que la vue des fleurs d’Orchidées exerce sur toutes les créatures, ne doit-elle pas faire pardonner le peu de profit positif qu'elles offrent à la vie humaine? GHAPITRE 40 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. I. AIRE DE DISPERSION. — Quelque étranger qu'il soit aux lois qui régissent la distribution géographique des végétaux, celui qui jette les yeux sur une mappemonde indiquant les diverses stations orchidéennes, est frappé de l'étendue considérable de l’aire de dispersion des Orchidées. On les rencontre presque partout où peuvent vivre des plantes phanérogames : du 72° de latitude Nord au 53° de latitude Sud. | Dans l’hémisphère boréal, le domaine orchidéen s'étend jusqu'aux parties les plus septentrionales de la Laponie et de la Sibérie ouralienne. Le Calypso borealis (fig. 209) y est le dernier représentant de la famille. Dans l'hémisphère austral, la flore orchidéenne se manifeste encore dans l'île Elizabeth et les îles Falkland, situées au sud de l'Amérique et dans les îles Campbell et Auckland, ces satellites du continent australien. Le domaine orchidéen austral est naturellement moins étendu que le domaine septentrional : chacun sait qu’à partir du 55° lat.S., les îles de l'Océan sont dépourvues detoute végétation, alors que dans l'hémisphère boréal, à pareille distance du pôle Nord, la végétation est encore riche en espèces de haute crois- sance et de rapide développement. IT. DiFFICULTÉS QUE PRÉSENTE L’ÉTUDE DE LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES ORCHIDÉES. — Les renseignements inexacts donnés par les collecteurs, soit par ignorance, soit pour un motif moins excusable, leur désir de rester seuls en possession d’une plante, égarent souvent le botaniste le plus expérimenté. En pareille matière les moindres erreurs peuvent avoir de graves conséquences : M. W. Harrison, établi à Rio de Janeiro, Fig. 210. — Aerides multiflorum Roxs. var. Lobbii VEITcH. envoyait au commencement de ce siècle, des Orchidées à ses frères habitant Liverpool; il leur écrivait que « les Orchidées brésiliennes se rencontraient exclusivement dans les bois 4 humides et les riches vallées, au milieu dela % végétation la plus luxuriante qu'on puisse rêver. » Ce mot exclusivement fut cause que, pendant des années, on cultiva les plus beaux Cattleya et Laelia du Brésil dans les conditions les plus défavorables à leur déve- loppement ! Une autre cause d’erreur provient des voyages que fait parfois — 298 — une plante avant d'être décrite. Le plus perspicace des orchi- dologues fut lui-même victime de ces indications erronées. Ayant reçu un Epidendrum d’un amateur anglais résidant à Hongkong, Lindley le décrivit sous le nom de Broughtomia chi- nensis (1), puis sous celui de Laeliopsis chinensis (2). Or, la plante n’existe pas en Chine à l’état spontané, ni même subspontané. Hinds la recueillit au Panama et Hoffmann au Costa Rica! Le souvenir de cette méprise fut enregistré, narquoisement peut- être, par Reichenbach qui donna à la plante son nom définitif d’Epidendrum nonchinense (3). Reichenbach ne fut-il pas lui-même victime d’erreurs sem- blables? N'a-t-il pas consigné dans les Annales de Walpers, les renseignements suivants(4) : « Epidendrum decipiens Rchb. f. in Bonpl. II, 282, Ocanna 4000’ « Environs de Bruxelles » Sep- tember, n. 092, Schlim. » Devons-nous faire remarquer qu’après Schlim, personne n’a plus retrouvé cet Epidendrum en Belgique et que M. Crépin dont l’excellente Flore est si complète, ne mentionne pas cette Orchidée au nombre des plantes belges ? Si elle vécut jadis aux environs de Bruxelles, ce dut être à Laeken, dans les serres du Château royal! La désignation vague de certains habitats rend particulière- ment pénible et difficile l'étude de la répartition géographique des 8000 espèces d'Orchidées décrites. Que signifie ce terme général : Indes orientales? Comment découvrir la patrie réelle d'une Orchidée dans une indication aussi vague. Existe-t-elle sur toute cette vaste surface? Habite-t-elle l'Himalaya ou Ceylan, l’Assam, le Thibet ou bien Singapore ? Quel renseigne- ment précis nous offre la qualification d'Orchidée brésilienne donnée à certaines Orchidées (Miltonia spectabilis, candida, cuneata) dont on ignore l'habitat, la date de l'introduction, le nom même de celui qui, le premier, en a révélé l'existence aux orchidophiles ? Cette ignorance de la station exacte des plantes n'est pas (1) Hook., Lond., fourn. Bot., T, p. 492. (2) Paxron. Flow. Gard., III, p. 156. (3) Wazpers. Ann., VI, p. 324. (4) Id. t. VI, p. 391. 299 — seulement préjudiciable à la science! Le jardinier, ne connaissant pas les conditions normales de leur existence, ne parvient pas à les cultiver d'une manière judicieuse. Certaines Orchidées (Telipogon, Dendrobium formosum, Bensoniae, Mac Carihiae, Parishii, bigibbum, etc.) sont réfractaires à toute culture parce que nous ignorons les conditions spéciales de leurs habitat. N'est-ce point le même motif qui nous fait dire que la culture des Cattleya Acklandiae (fig. 191), C. superba, Chysis bractescens (fig. 162), Colax jugosus, Oncidium crispum, Gram- mangis Ellisii (fig. 112), Diacrium bicornutum (fig. 152), etc., présentent les difficultés les plus insur- montables ? III. RÉPARTITION DES ORCHIDÉES ÉPIPHYTES ET TERRICOLES. — Au début de cette étude, il convient de rappeler un principe fondamental de la géobo- tanique : À mesure que l’habitat d’une plante pha- nérogamme se rapproche (fl des régions froides, sa peseon er DS Fig. 211. — Cœlogyne (Neogyne) Gardneriana courte, plus faible, plus LDL. exiguë. L'appareil aérien diminue de taille et de force: l’appareil souterrain s’accroît au contraire en dimension et en puissance. Aussi, dans les zones tempérée et froide, les Orchidées sont- elles toutes terricoles, l'importance des racines s'accroît en proportion de la caducité ou de l’atténuation des parties aériennes. Dans les climats à température plus élevée, particu- lièrement dans les zones chaudes et torrides, les Orchidées sont pseudo-épiphytes; la dimension des parties aériennes (racines, feuilles et fleurs) étant toujours de beaucoup supérieure à celle des parties souterraines, qui parfois même font absolument défaut. Les deux forces qui entraînent le développement du végétal, la lumière et l’humidité, agissent en sens contraire : l’une convie les végétaux à s’éloigner de la terre, la seconde les en rapproche : car le plus souvent, l’eau est contenue dans le sol. Dans les contrées où la lumière est vive et les précipitations aqueuses très abondantes, — comme la région des Tropiques, — certaines plantes peuvent vivre éloignées du sol. Nous ne retrou- vons ces conditions exceptionnelles que dans le sud du Chili et dans la Nouvelle-Zélande. L'existence d’Orchidées épiphytes dans une station est presque toujours un indice de grande humidité atmosphérique pendant la période de végétation. En Amérique, nous rencontrons la première Orchidée épiphyte de la zone tempéré boréale: l’Epidendrum conopseum, dans la Floride et dans la Caroline du Sud. Elle y croît par 32° lat. N., près des rivages de la mer, sur les branches de chênes toujours verts ou de Magnolia grandiflora. En Asie, le joli Dendrobium moniliforme Sw. nous montre, au Japon, l’épiphytisme des Orchidées. Dans l’hémisphère austral, la limite des Orchidées épiphytes américaines ne dépasse pas le 35° de latitude Sud. Les der- nières Orchidées épiphytes que nous rencontrions au Sud sont le Sigmatostalix brachycion (24° lat. S.), un Epidendrum, l'Zsochilus linearis, l'Aeranthus filiformis (23° lat. S.), les Onci- dium Batemannianum (26°), bifolium et viperinum (30 à 35° lat. S.). Dans la partie orientale de cet hémisphère, les der- nières Orchidées épiphytes se trouvent en Nouvelle-Zélande et en Tasmanie : Eayrina mucronata et autumnalis, Dendrobium Cunninghami, Bulbophyllum pygmaeum et Sarcochilus adversus (42° lat. S.). Entre ces deux limites, 32° lat. N. et 35° lat. S., l'Asie et surtout l'Amérique nous offrent le plus grand nombre d’Orchi- dées épiphytes. Dans le premier de ces continents, nous les trouvons surtout dans la région himalayenne entre 2000 et 5000 pieds d’altitude (D' Brandis). En Amérique, l'isthme de Panama, les Guyanes, les Républiques Sud-Américaines et le Brésil, renferment la presque totalité des cent dix-huit genres d'Orchidées épiphytes relevés par Schimper, soit plus des deux tiers des genres américains. Les Orchidées terrestres sont par excellence les Orchidées des zones froides et tempérées. Elles occupent surtout les régions boisées et montagneuses des deux hémisphères, Elles constituent seules la flore orchidéenne de l’Europe, de l’Asie et de l’ Amérique septentrionale, et presque exclusivement celle du Japon, de la Chine et de l'Amérique centrale septentrio- nale. Les coteaux et les marais de l'Australie et de l’Amérique tropicale en renferment un grand nombre. L'Afrique méridionale, et plus particulièrement le Cap, où les Mono- cotylédones dominent, nous offrent plus de deux cents espèces d'Orchidées terrestres. Ce chiffre n’est égalé, et dépassé peut être que par celui de la Flore australienne, la plus riche du globe à ce point de vue. L'écart des températures extrêmes exerce sur Fig. 212.— Anœæctochilus la répartition des plantes une influence aussi TE. forte que l'élévation de la température moyenne. La plante doit-elle être soumise à des écarts considé- rables de température, les racines et les pseudo-bulbes même seront souterrains : Disa, Obhrys. La température est-elle pres- que uniforme, les réserves de la plante n’ont pas besoin de la protection du sol, les pseudo-bulbes seront aériens : Cattleya, Odontoglossum. De 1à cette conséquence : les genres à végé- tation souterraine auront seuls une aire de végétation étendue; leurs racines, leurs réserves alimentaires enfouies dans le sol, peuvent plus aisément résister aux variations atmosphériques. Les Calanthe, les Liparis, les Epipactis, le Corallorrhiza, les Eulophia, les Physurus, les Orchis, toutes Orchidées terricoles, occupent de vastes territoires s'étendant dans plusieurs conti- nents. Les Orchidées épiphytes ont fatalement un domaine peu étendu. Nous ne connaissons que trois genres épiphytes, Bulbophyllum, Polystachya et Cymbidium, dont l'aire de dispersion s’étende sur plus d’un continent. IV. ÉTENDUE DE L'AIRE DE DISPERSION DES DIVERS TYPES. — L’étendue de l’aire de dispersion des genres orchidéens est essen- tiellement variable. Certains types se rencontrent toutefois sur de vastes espaces : deux d’entre eux, les Habenaria et les Liparis ayant des représentants en Europe, en Asie, en Afrique, en Océanie et dans les deux Amérique pourraient être considérés comme cosmopolites. Les Orchis, les Cephalanthera, les Spiranthes et les Goodyera vivent en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique; les Cypripedium, les Cœloglossum, les Epipactis, les Listera, les Malaxis, les Microstylis, le Calypso borealis et le Corallorrhiza croissent en Europe, en Asie et en Amérique. Tous sont terricoles : seules, de pareilles Orchidées ont le moyen de résister aux froids hibernaux. Plus de la moitié des genres décrits sont propres à une seule partie du globe. En Amérique, nous trouvons 191 genres endémi- ques; dans le domaine asiatique, y compris l’Archipel Malais, 72; en Afrique 23; en Australie, 7 sur 29 genres ; à Madagascar 3; en Europe, en rattachant les îles Açores au domaine méditer- ranéen, 2; en tout, 298 genres dont les représentants ne se rencontrent que dans une seule région. V. AFFINITÉS DES FLORES ORCHIDÉENNES. — Les Flores orchidéennes de l’Asie et de l'Afrique d’une part, celles de l'Asie et de l'Australie d’autre part, présentent le plus d’aff- nités. L'Amérique du Nord, l’Asie et l’Europe ne possèdent en commun que huit genres; les rapports de l’Amérique avec l'Afrique se bornent à 3 genres et avec l’Asie à 2 genres. Trois genres ont des représentants en Amérique, en Europe, en Asie et en Australie. Des rapports relativement nombreux existent entre l’Asie et l’Australie. La flore de Madagascar se rattache d’une part à celle de l’Afrique, et d’autre part à celle de l’Asie. VI. RÉPARTITION DES ESPÈCES DANS LES DIVERSES PARTIES DU MONDE. — La flore américaine est la plus riche : elle comprend 4130 espèces, soit plus de la moitié des 8000 espèces actuellement décrites. Après elle, vient la flore indo-malaise, qui en comprend 2,075(1,250 dans les Indes anglaises, 825 dansl'’Archipel malais); l'Afrique présente aujourd’hui un peu plus de mille espèces, l'Australie près de trois cents; l’Europe vient naturellement en dernier lieu, avec 170 espèces. | | — 30 — Plus que tout autre végétal, l’Orchidée a besoin de la réunion de conditions infinies pour pouvoir se développer, croître et se multiplier. Ces conditions multiples ne se rencontrent que dans des localités privilégiées. Quand l’Orchidée s’installe dans une de celles-ci, sur la terre ou sur une branche, elle germe, grandit et fleurit. Y formera-t-elle souche? Cela dépendra sur- tout des insectes qui, butinant ses fleurs, lui apporteront le pollen fécondant; ces insectes doivent être de taille, de mœurs, d’instinct, de nature semblables à ceux de la patrie primitive : car la fécondation croisée est la règle. Aussi les rares Orchidées à fécondation directe, telles que Spathoglottis plicata, Spiranthes ausiralis, Eulophidium maculatum, etc., Orchi- dées terricoles à fleurs insignifiantes, auront l'aire de disper- sion la plus étendue. En règle générale, l’étendue du domaine d’une espèce est en raison inverse de la beauté de ses fleurs et de la complication des procédés destinés à y assurer la fécon- dation croisée. - Avant de terminer ce rapide résumé, nous devons signaler une énigme dont la solution n’est pas encore trouvée : le genre Tipu- laria Nutt., comprend deux espèces habitant l’une le Nord de l'Amérique, l’autre les hauts plateaux de l'Himalaya! Il est bien difficile dans l'état actuel de nos connaissances, de dégager une loi régissant la distribution des genres. Une telle loi existe-t-elle? C'est extrêmement douteux. Nous ne savons rien encore sur l’apparition des formes génériques dans le temps et notre ignorance est tout aussi complète sur la marche de la dispersion des genres à travers les terres émergées. VII. CANTONNEMENT DES ORCHIDÉES. — Douée d’une extrême sensibilité, impressionnable au plus haut degré aux agents physiques, l’Orchidée se trouve naturellement cantonnée dans des habitats limités. Aucune autre famille ne nous présente à la fois un pareil nombre d’espèces (plus de 8000!) et un groupement aussi localisé. Quelques genres ont plus de cent espèces : Masdevallia, Bulbophyllum, Maxillaria, Odontoglossum, Eria Liparis, Stelis. Les Dendrobium, les Epidendrum, les Onci- dium les Pleurothallis et les Habenaria comptent seuls plus de 300 espèces. 0 — Les deux tiers de ces genres à espèces nombreuses sont amé- ricains. Si on ne tient pas compte des genres créés par Barbosa Rodrigues, il y a cinquante-six genres américains monotypes. Ces genres monotypes ne sont pas nécessairement endémiques. Ainsi on rencontre le Malaxis paludosa (fig. 221) et le Calypso borealis (fig. 209) en Europe, en Asie et dans l'Amérique boréale; l'Eulophidium maculatum au Brésil et, dit-on, dans l’Afrique tropicale; le Liparis Læselir (fig. 222) en Europe et dans l’Amé- rique boréale; le Perularia fuscescens en Amérique et dans l’Asie boréale. On ne les rencontre jamais que dans des stations limitées et très spéciales. Ce sont là des faits inexpliqués jusqu'au- jourd'hui. Les deux Orchidées épiphytes qui ont l'aire de dispersion la plus étendue sont le Cattleya labiata (fig. 247) et le Rynchosty- lis retusa : le Catileya labiata et ses innombrables variétés occupent un vaste territoire Sud-Américain s’étendant de Rio de Janeiro au sud du Mexique, mais d'une façon discontinue. Le Rhynchostylis retusa habite l’Asie. On le rencontre dans presque toutes les parties de l'Inde, de Ceylan, de la Birmanie et de Java, mais, à la différence des Cattleya aux coloris si variables, la fleur du Rhynchostylis retusa reste identique au type dans les conditions les plus diverses. Le nombre des espèces endémiques est surtout remarquable en Australie : sur 270 espèces australiennes, quatorze seulement ont des représentants en dehors de ce continent. Dans l’Archipel malais, si on néglige les îles Philippines avec leurs 487 espèces dont 124 endémiques, nous trouvons indiquées 825 espèces dont plus de 600 sont endémiques ! Par suite de la fécondation croisée, les espèces paraissent peu stables: à peine fixées, elles varient à l'infini, et il est très rare de rencontrer identiquement la même Orchidée dans deux stations distinctes. De là vient ce nombre considérable, éton- nant, déconcertant de formes élevées au rang de variétés, voire même d'espèces, par des voyageurs enthousiastes, des botanistes naïfs ou d’habiles commerçants. Le Cattleya labiata, l’admirable épiphyte américaine (fig. 247) qui a une aire de dispersion rela- tivement très étendue nous en fournirait une preuve décisive : il suffirait de rappeler la polémique qui suivit la réintro- Es DENDROBIUM DENSIFLORUM VAR. ALBO-LUTEUM CHOOK) DENDROBIUM THYRSIFLORUM CHORT ) — 305-— duction du Cattleya labiata Ldi. sous le nom de C. Warocqueana. De là provient une des grandes difficultés de la classification des Orchidées, bien des formes devant, après examen attentif, être ramenées à des types précédemment décrits et ne plus être considérées même comme des espèces distinctes. VIII. GENRES A AIRE DISJOINTE. — Dans les genres nom- breux, il n’est pas rare de voir une espèce établie loin du centre de végétation du genre. On dirait une sentinelle perdue dont la présence est souvent inexplicable. Un des exemples les plus intéressants nous est fourni par les Cypripédinées. Les Paphio- pedium indiens ont une zone parfaitement circonscrite et bien délimitée. Tous sont compris dans cette partie des Indes et de l’Archipel malais qui s’étend entre les méri- diens 93 et135. Toute- fois le colonel Drury a découvert une char- mante espèce, le P. Druryi, à plus de cent lieues à l’ouest de la Fig. 213. — Fleur du Cœlogyne ocellata Lou. tation la plus proche var. #axima RcH8. f. (grandeur naturelle). de cette zone, au méridien 84, à la pointe méridionale de l'Inde anglaise dans les monts Travancore! Un autre cas bien connu est celui du Lycaste tetragona qui croît au Brésil à plus de deux cents lieues de ses plus proches parents, les Lycaste plana et linguella, des Andes de Bolivie et du Pérou méridional. Les Angraecum ont pour centre de végé- tation Madagascar, les îles Comores et les Mascareignes; une espèce, l'Angraecum falcatum, s'est établie au loin, séparée des autres par plus du quart de la circonférence du globe terrestre : elle croît sur les collines de Nagasaki, au Japon! Dès qu’une espèce s'éloigne du centre de végétation du genre, elle tend au nanisme : les Aérides sont presque toutes d’origine 20 malaise. Dans les îles de l’Archipel indien, elles émettent de longues tiges mi-sarmenteuses, garnies de feuilles épaisses, élégamment recourbées en arc: Aerides multiflorum (fig. 210), A. odovatum (fig. 110). Une seule espèce s’est fixée au Japon, l’Aerides japonicum Rchb. f. : sa tige est minuscule, ses feuilles sont petites, linéaires ; les racèmes émettent moins de fleurs et celles-ci sont peu importantes : c’est le nain de la famille. IX. ESPÈCES A AIRE DISJOINTE. — Quelquefois, une espèce dont les graines légères ont été emportées par le vent, au loin, très loin parfois de son centre de végétation, trouve dans l’en- droit où le hasard l'a fait tomber, des conditions appropriées à sa végétation. Elle s'y installe, s’y établit, grandit, fructifie et à son tour devient un centre de végétation. C’est de la sorte que les espèces vigoureuses étendent leur aire de dispersion en fondant au loin de nouvelles colonies. L’espèce peut avoir ainsi autour de son gisement principal des centres secondaires dont la liaison avec le premier reste évidente ou facile. Mais quand la distance grandit, quand de vastes surfaces d’eau salée séparant les localités où vit l’espèce, rendent impossible l’hypothèse du transport des graines, l'espèce nous apparaît comme ayant des centres de végétation indépendants; elle est disjointe. Certains exemples sont classiques. L’Epidendrum Randit aux multiples racèmes couverts de nombreuses fleurs parfumées, se rencontre dans deux stations fort éloignées sur la rivière Tapagos et vers le haut Amazone (Teffe); l’Eulophilium macula- tum croît au Brésil, au Congo et dans l’île Maurice; l’Orchis globosa L. se retrouve dans les Pyrénées, au Caucase, dans les plaines froides de la Volhynie et de la Podolie; l’Angraecum bilobum n'a été observé que sur les deux côtes opposées de l'Afrique : Guinée et Sierra Leone d’un côté, Zanzibar de l’autre. En terminant, devons-nous rappeler que le Cypripedium arieti- num (fig. 13,A) croît dans l'Amérique boréale, en Chine et au Thibet, et que le Cypripedium spectabile (fig. 225), l'espèce américaine dont nous avons déjà cité le nom, se retrouve également au Thibet ? X. LIMITES ALTITUDINALES DU DOMAINE ORCHIDÉEN. — Sous les tropiques nous rencontrons les Orchidées à des altitudes fort élevées. En Asie, le Cælogyne Wallichit atteint 3,130 mètres. = — En Amérique, l’Orchidée s'élève plus haut encore. Linden découvrit l’Epidendrum frigidum à 4,300 mètres et le docteur Jameson, l'Oncidium nubigenum Ldl. dans les Andes de Quito, à 4,700 mètres(1), un peu au-dessous des neiges éternelles. Les Orchidées épiphytes vivent à cette altitude dans une tem- pérature beaucoup plus basse que la température moyenne des zones où nous les rencontrons généralement. La cause est iden- tique à celle qui fait apparaître si exceptionnellement l'Orchidée épiphyte dans la Nouvelle Zélande. Dans ces stations élevées, comme dans les îles Néo -Zélandaises, l’air est surchargé d'humidité, condi- tion nécessaire à la croissance des épi- phytes durant leur période végétative. Quant au froid, les Orchidées monta- gnardes ne le re- doutent guère,grâce à la merveilleuse adaptation de leur appareil végétatif. Elles montrent dans leur facies des indi- ces très remarqua- bles de leur endu- Fig. 214. — Esmeralda Sanderiana Rous,. f. rance au froid. Comparez l’Epidendrum frigidum à tout autre Épidendre. Où trouver pareille grosseur du sympode, pareil aspect vernissé des feuilles ? Ces enveloppes protectrices, ces réserves abondantes s'expliquent quand on se rappelle l'habitat de cette Orchidée : les hauts sommets de la Sierra Nevada de Merida au Vénézuéla et le volcan de Pasto au Pérou. En ces points, la température moyenne n’est que de + 4° C. et la neige recouvre souvent et la terre et la plante. (1) À Anseray, un des points culminants des Andes péruviennes. — 308 — XI. INFLUENCE DE L'ALTITUDE. — Dans tous les pays, mais surtout sous les Tropiques, le climat subit des variations considérables en raison de l'altitude à laquelle se trouve la localité. Le touriste le plus ignorant des lois de la géographie botanique, faisant une ascension dans les Alpes, est surpris de rencontrer, en une seule journée de marche, des plantes appar- tenant à la Flore méditerranéenne (Cactus, Grenadier, Amandier), à celle de l’Europe tempérée et à celle de la flore arctique. Le voyageur qui gravit les pentes un peu plus difficiles et moins hospitalières des Cordillères ou de l'Himalaya, passe successive- ment par tous les enchantements de la flore tropicale, subtro- picale, tempérée et alpestre. Il traverse les terres chaudes, celles qui s'étendent depuis le niveau de la mer jusqu’à 700 mètres d'altitude, les terres tempérées de 700 à 2,000 mètres et les terres froides au-dessus de cette limite. Si nous nous en rapportons aux moyennes de température des diverses altitudes, nous trou- verons assez approximativement la température moyenne de l'habitat d'une plante en diminuant de 1° C. par 180 mètres d'altitude la température moyenne normale de la zone. Toutefois, par suite de circonstances spéciales, certaines contrées jouissent d’un climat exceptionnel, étant donnée leur altitude. Il en est ainsi de la vallée de Sikkim dans les Indes. Cette vallée est située à 2,100 mètres, c’est-à-dire bien au dessus de la limite habituelle des plantes tropicales. Entourée de toutes parts de hautes montagnes, elle forme comme une serre humide et chaude, dont l’admirable végétation émerveille le botaniste et le voyageur. Les pluies abondantes, une tempé- rature toujours chaude empêchent la pomme d’y murir, la pêche et la poire de s’y former; mais que de merveilles rassemblées dans cette luxuriante végétation! Dans cette humide région, pendant la saison pluvieuse, une lueur pâle due à la phospho- rescence des végétaux rayonne des forêts. Les plantes de la zone torride s’entremêlent dans les forêts du Dardjeeling à celles de la zone tempérée; les Orchidées épiphytes s’attachent aux cîmes des Chênes verts et nous y rencontrons, à côté de Noyers et de Palmiers, des Orchidées dont les espèces cogénériques habitent l’Archipel malais, Chrysoglossum, p. ex.; les Pleione couvrent de leurs tubercules bizarres les troncs d'arbres au point qu’à l’époque de la floraison, ceux-ci semblent couverts de neige. A Bornéo, à Ceylan, à Java, la flore varie de cent en cent mètres, tandis qu’en Europe de trois à six cents mètres d'altitude Fig. 213. — Extrémité du racème de l'Oncidium varicosum LDL. var. Rogersi. Fleurs de grandeur naturelle. la flore diffère peu de celle de la plaine. Dans les régions chaudes du globe, à deux cents mètres d'altitude, vivent des végétaux qu'on io ne rencontre plus à une altitude plus élevée. Les Anœctochilus (fig. 212) ne croissent que sur les hauteurs, mêlés aux Fougères, aux Selaginella, aux Pellionia, à deux ou trois cents mètres d’alti- tude, en général au pied des roches de grès, où pendant la saison des pluies l’eau suinte constamment. De même que certains genres ont une aire de dispersion très étendue en latitude, d’autres genres voient leurs espèces s’étager le long des pentes et sur les versants des montagnes. Ne tenant compte que des Orchidées himalayennes, les Pleione, les « Crocus de l’Inde », nous offriront un exemple frappant de cette répar- tition : le Pleione maculata fleurit à 800 mètres tandis que le Pleione Hookeriana vit à 3,000 mètres. Le Vanda cristata Lidl. produit une forme spéciale, le Vanda alpina Greff. qui croît dans les monts Khasia à une altitude de 1,200 à 1,700 mètres. Mais ici, comme pour l'Aerides japonicum, nous constatons la même décroissance de la taille, le même nanisme de la plante à mesure que son habitat est plus élevé. En Amérique, les Odontoglossum nous montrent des faits analogues. Ils sont établis dans la région tropicale sur une zone s'étendant en hauteur de 1,700 à 4,000 mètres. L’Odonto- glossum grande, ce hôte des ravins obscurs du Guatémala, nous présente de grandes fleurs, un appareil végétatif puissant tandis que les Od. densiflorum, Od. compactum, etc., croissant sur les rochers, au dessus de la limite des arbres, à 4,000 mètres d’alti- tude, ne nous offrent que de petites fleurs et une tige rabougrie. L'altitude d'une station exerce une influence directe sur les habitudes de la plante, et son mode de végétation s’en ressent immédiatement. Ainsi, le Dendrobium nobile croît au Sikkim de 300 à 1,800 mètres. Mais tandis que dans les terres chaudes, il s’établit sur les branches les plus élevées des arbres, bercé et rafraîchi par les moindres brises, au-dessus de 1,300 mètres nous le rencontrons seulement sur des rochers chauffés pendant le jour par ce soleil qui brille toujours, même en hiver, et résistant aux refroidissements nocturnes grâce à la chaleur accumulée dans la pierre des rochers. XII. DES CAUSES QUI INFLUENT SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'ORCHIDÉE. — Nous venons de signaler les deux causes, lati- tude et altitude, qui influent sur la chaleur de la station végétale. A ces causes, quand on étudie les différents habitats de l’Orchi- dée, il faut joindre d’autres éléments météorologiques impor- tants : la température de l'habitat, l'intensité de la lumière, la EX, \\ x “a \ PE ——— à ANA Fig. 216. — Spathoglottis aurea Loz. transparence de l’air, son état hygrométrique, ainsi que la quotité et la répartition des pluies. A) Constance de la température. — L'Orchidée terricole, avons- nous dit, peut résister aux écarts étendus de température : signalons en Europe, les Orchis, en Afrique, les Disa. Les pre- miers résistent au froid de nos hivers et aux chaleurs de nos étés. Les Disa et notamment la plus belle espèce, le Disa grandiflora, l’orgueil de la Montagne de la Table, sa patrie, supportent d’énormes variations : la température s’élevant sur cette mon- tagne du Cap de Bonne Espérance de + 1° C. à + 36° C. L’'Orchidée épiphyte ne supporte pas de pareils écarts de tem- pérature: le sol ne la protège pas. Pour chacune d’elles, il convient donc d'étudier avec la plus grande attention, la chaleur de son Paradis, comme disait si bien, l’illustre palmographe Martius. Certaines îles, certaines parties des continents, étroites ou profondément déchiquetées, érodées par la mer ou traver- sées par des fleuves immenses, jouissent d’un climat à moyenne constante, n’offrant pas de brusques écarts de chaleur et de froid : telles sont ces îles de l’Insulinde (1), Bornéo, Java; tels sont encore, l’isthme de Panama(2), le Brésil, etc. À mesure qu'on s'éloigne des côtes, l'inégalité des températures devient plus considérable. Dans les Indes Orientales, tandis qu'à Colombo (Ile de Ceylan) la température moyenne reste inva- riable de 260 à 280 C., telle localité du Pundjab (Dera-Ismael- Khan), se trouvant dans l’intérieur des terres, subit des variations de 26° C.(3). En Afrique, dans le pays de Gaza, situé cependant dans le voisinage de l’Équateur, il n’est pas rare de constater sur les hauteurs, quand soufflent les vents du Sud, de brusques écarts de 30° et 35° dans l’espace de quelques heures; aucune Orchidée n’est signalée dans ce pays. Si on en découvre quelque jour, ce seront des Orchidées terricoles insignifiantes. B) Intensité de la lumière. — La lumière est, on le sait, l'un des facteurs principaux de la vie végétale. Plus on avance vers (1) A Palembang (2'50° lat.S.) la température moyenne varie à peine de 2704 en mai à 2606 en janvier. (2) La température de l'Amérique centrale est surtout caractérisée par son uniformité, notamment pour les minima survenant vers les dernières heures de la nuit. La température à Costa Rica par exemple, est loin de s’élever comme sur le continent européen, où le thermomètre marque parfois 370 7/9 C. Le maximum n’y a pas dépassé 2601/9 C. La température des nuits est extrème- ment douce et agréable: elle ne descend guère au dessous de1595/9 C.(R. Pfau). (3) Janvier + 9° C., juillet + 35°. Nr — l'Équateur, plus son rôle est actif, prépondérant. Dans la forêt tropicale, partout où pénètre un rayon de lumière, naît et gran- dit une plante. Certaines Orchidées tropicales ne peuvent, faute de lumière suffisante, être cultivées dans nos serres les plus chaudes. Toutes les Orchidées n’ont pas besoin de cette extrême abon- dance de lumière. Le groupe américain des Orchidées sans pseudo-bulbes — Pescatorea, Warscewiczella, Bollea, etc. — croît sur les rochers, les troncs et les branches d’arbres, dans les clairières très ombragées : trop de lumière les tuerait. Il en est de même des Chysis, de nombreux Cypripedium, du plus grand nombre de Masde- vallia, qui croissent spontanément dans des stations où la condensation de l’eau forme des nuées con- stantes servant d’é- cran aux ardeurs du soleil. Un grand nom- bre d’Orchidées épi- phytes croissant aux bifurcations des bran- ches, reçoivent une lumière tamisée par les feuilles des ar- Fig. 217. — Grammatophyllum Fen:lianum Var. bres. La plupart des Measuresianum. Odontoglossum (O. cariniferum, Schlieperianum, Œrstedii, etc.), quelques Oncidium(O.cheirophorum, etc.), des Epidendrum(£E. pris- matocarpum et les espèces voisines), les Paphiopedium du groupe du P. caudatum (1) (fig. 218), redoutent autant la lumière directe qu’une ombre épaisse. Un très grand nombre de nos plus belles Orchidées : les Cattleya (fig. 274), les Laelia (fig. 276), la plupart des Onct- dium (fig. 268), les Grammatophyllum (fig. 217), les Trichopilia (1) Ces Orchidées sont les Selenspedium des horticulteurs, qu'il ne faut pas confondre avec les Selenipedilum de Pfitzer. =. — (fig. 56 et 158), les Sobralia (fig. 157 et 264), les Epidendrum atropurpureum et E. Stamfordianum (fig. 224), ont besoin d’une lumière abondante pendant une partie de l’année. Dans leur patrie, ces Orchidées sont exposées aux rayons directs du soleil pendant la saison sèche; mais pendant la saison humide, qui est celle de leur développement, elles sont abritées par le feuillage des arbres; protégées le jour contre les ardeurs du soleil par d'épais nuages, elles sont enveloppées le soir d’un brouillard opaque qui couvre toute la végétation. c) État hygrométrique de l'air. — Il importe, surtout dans les zones chaudes, de tenir compte de l’état hygrométrique de l'air. Cette cause modifie profondément l'influence de l’éclairement. Si les plus admirables Phalaenopsis naissent, vivent et fleu- rissent sous les ardeurs dévorantes du soleil équatorial, c’est que leurs racines, leurs feuilles et leurs racèmes sont baignés par les embruns de la mer, se brisant au pied des rochers ou des arbres qui leur servent de supports. En Australie, de nombreuses Orchidées croissent sur la côte est où elles reçoivent par an plus de 2",54 d’eau, tandis qu’on ne rencontre aucun représentant de cette famille dans les parties du territoire australien éloignées de la mer et ne recevant guère plus de 0,30 d'eau annuellement. Pluies. — Dans les îles de l’Océan Pacifique, comme dans l'isthme de Panama et les nombreuses chaînes de montagne brésiliennes qui viennent s’y greffer, les pluies varient du simple au décuple, suivant l’exposition des versants tournés dans la direc- tion des vents de mer ou du côté opposé. Dans certaines vallées, s’amassent sans cesse des nuages, et la quantité d’eau que ceux-ci déversent est énorme; dans certaines îles plates, au contraire, situées dans le voisinage de l’Équateur, les averses se font rares; la moyenne des eaux pluviales est fort réduite; les Orchidées y sont rares, tandis qu'elles abondent sous les Tropiques, partout où les pluies et les brouillards leur apportent l'humidité indis- pensable. Ceylan nous offre à cet égard une preuve concluante : située dans la zone équatoriale, cette contrée est séparée en deux parties par un système de hautes montagnes. Dans la partie du nord-est, la plus grande, les sécheresses sont longues et la si moyenne annuelle des pluies est très réduite : les Orchidées sont Fig. 218. — Paphiopedium X grande Reus. f. — 316 — peu nombreuses. Dans la partie sud-ouest, les pluies sont plus abondantes, des brouillards épais saturent l’atmosphère : la flore orchidéenne y rappelle presque par son éclat et son intensité celle des îles de la Malaisie. D) Répartition de l'humidité. — Il ne suffit pas de se rendre compte de la quantité des précipitations atmosphériques qui tombent sur une contrée pour apprécier la flore orchidéenne. Il faut encore connaître de quelle manière celles-ci se répartissent. Une excessive humidité succède-t-elle brusquement à une séche- resse persistante et absolue, comme en tant de pays tropicaux, nous nous trouvons en présence d’une saison sèche et d’une saison humide plus ou moins longue, plus ou moins régulière. A côté de ces précipitations aqueuses, il ne faut pas oublier un autre facteur climatérique très important, la rosée : elle est plus abondante sous les tropiques que dans n’importe quelle contrée d'Europe, et elle supplée en partie au manque de pluie pendant la saison sèche. Au Moulmein et dans l’Arracan, la saison sèche commence en décembre et finit à la mi-mars. C’est la période de repos; les Orchidées s’engourdissent dès que la sécheresse arrive. Pendant cette saison, les arbres perdent leurs feuilles; les herbes de la brousse roussissent et se dessèchent. Jusqu'à une altitude de 300 mètres, toute la contrée présente l’aspect désolé d’un terri- toire ravagé par le feu(1), La température y atteint 49° C. XIII. SOcIABILITÉ DES ORCHIDÉES. — A la différence d’autres plantes, comme l’Alfa et le Chamaerops, l’Orchidée n’est point une plante sociale, envahissante, c’est-à-dire ne tolérant guère d'autres plantes autour d’elle. Bien au contraire, les Orchidées vivent plutôt isolées, et se cachent à l’abri d’autres plantes. Il suffit de rappeler nos Orchidées terricoles européennes qui abritent leurs pseudo-bulbes sous les tiges des graminées voisines. On trouve un pied d’Orchis ici, un autre un peu plus loin, plus loin encore un troisième; mais, presque jamais nous (1) Gardener's Chronicle, 1870, p. 796. PL. XXI. LAELIA PORPHYRITÉS REICH FIL ne voyons les Or- chis croître sponta- nément en touffes tant soit peu éten- dues. Un certain nom- bre d’Orchidées sont cependant sociales : tel est le cas du merveil- leux Vanda Hooke- riana, qui, à Perak, croît en si grand nombre dans la brousse qu’on lui a donné le nom d'Herbe de Kinta. D'autres espèces semblent se re- chercher : l’Esme- ralda Sanderiana (fig. 214) et l’Aeri- des Lawrenciana croissent toujours côte à côte à Min- danao ; le Vanda la- mellata et l’Aerides quinquevulnera à Manille, le Vanda cæœrulea et l’Aerides Fieldingii dans les Monts Khasya, le Vanda tricolor et l’Aerides virens à Java, le Sarcochilus Fitzgeraldii, le Dendrobium Kin- gianumet le Libaris Fig. 219. — Puphiobedium Elliottianum Pri1rz. — 318 — reflexa, en Australie; plusieurs Odontoglossum (O. crispum, O. Pescatoret, O. triumphans) croissent ainsi dans les mêmes sta- tions des Cordillères (3,300 mètres d'altitude); ce voisinage contribue dans une proportion considérable aux hybridations de ce genre, véritable Protée botanique. Un grand nombre d'Odon- toglossum aujourd’hui admis comme espèces ne sont probable- ment que des variétés : leur multiplicité même dans des habitats peu éloignés les uns des autres, semble confirmer cette manière de voir. XIV. VARIABILITÉ. — Quelles que soient leurs stations — rapprochées ou distantes — les Orchidées sont soumises aux deux lois opposées qui régissent le monde : l’hérédité et la varia- bilité. Cette dernière l'emporte souvent. Tout orchidophile a désespéré, au moins une fois dans sa vie, de se retrouver au milieu du chaos des genres, des espèces et surtout des variétés de certains groupes. L'Orchidée a un organisme d’une délicatesse extrême; elle subit donc d’une manière étonnante l'influence du milieu. Une des plus jolies Orchidées alpines de la Nouvelle-Grenade, le Masdevallia ignea, nous en fournit une preuve intéressante. On le rencontre de 2,800 à 3,700 mètres. Les premières plantes vivent dans un sol profond, dans des stations plus ou moins ombrées : leurs feuilles sont plus grandes, moins raides; leurs fleurs incarnat sont brillantes, uniformes, métalliques. Les plantes des stations supérieures diminuent en taille et en éclat; les dernières n’ont même plus le flamboyant reflet métallique des premières. XV. ACCLIMATATION. — L’extrême sensibilité des Orchidées d’une part, le peu d'utilité de leurs pseudo-bulbes, de leurs feuilles, de leurs fleurs et de leurs fruits d’autre part, telles sont les causes de l’extrême rareté des espèces naturalisées en dehors de leur habitat. Seule, la Vanille a vu son domaine s’accroître par les efforts de l’homme, au point de rendre aujourd'hui fort incertaine sa patrie primitive. Si elle est américaine, comme beaucoup le croient, elle présente aux yeux du botaniste, cette étrange particularité d’être la seule Orchidée caulescente améri- caine, tandis qu’en Asie les Orchidées caulescentes ne sont pas rares. — 419 A côté de la Vanille, nous devons encore citer le Phajus Tankerville:i (fig. 27), Orchidée asiatique, introduite par le caprice d'un amateur et devenue subspontanée à la Jamaïque. Délicate entre toutes les plantes, l’Orchidée ne peut changer de patrie qu’en gardant sa première manière de vivre : il faut absolument qu’elle trouve dans le nouveau milieu où sa graine est jetée par le hasard des vents ou le caprice du semeur, toutes les conditions habituelles de son habitat primitif. Après de longues années d'introduction et de culture dans nos serres, les Orchidées ne pourraient-elles point modifier leur consti- tution au point de vue de la quantité de chaleur ou d'humi- dité qu'elles réclament? La réponse est évidemment négative. Quelque lointaine que soit la date de l’introduction d’une plante, la quantité de chaleur et d'humidité dont elle a besoin ne se réduit, ni ne s’accroît. C’est là une règle générale que connais- sent les cultivateurs même les plus étrangers aux choses horti- coles. Le feuillage de la pomme de terre, celui du haricot ne résistent pas plus à une gelée légère aujourd’hui qu’à l’époque où ces plantes furent introduites dans nos cultures. CHAPITRE ARE PATRIE DES ORCHIDÉES. I. LE GLOBE TERRESTRE ET L'ORCHIDÉE. — Les cercles polaires et les tropiques partagent la surface terrestre en cinq zones : deux zones glaciales, s'étendant chacune d’un cercle polaire au pôle correspondant; deux zones tempérées, l'une et l'autre limitées par un cercle polaire et un tropique; enfin une zone torride, à cheval sur l'Équateur et s'étendant d’un tropique à l’autre. L'inégale répartition de la chaleur et de la lumière solaire, la configuration tourmentée de la surface terrestre, le partage inégal du globe en continents et en mers, etc., ont amené des diversités telles dans le climat des zones qu'elles contrai- gnent le botaniste à réunir entre elles, à l'exemple de Humboldt, les localités de même température moyenne par des lignes isothermes. Le parallélisme des tropiques et des cercles polaires est dès lors rompu : il se trouve remplacé par des lignes affec- tant la plus capricieuse irrégularité. Ces lignes isothermes divi- sent le globe terrestre en sept zones de chaque côté de l’Équateur (fig. 220): zone torride, zone chaude, zone douce, zone tempé- rée, zone froide, zone très froide et zone glaciale. Nous n’aurons pas à nous occuper des zones glaciales dans le voyage que nous allons faire rapidement autour du monde à la recherche de la patrie des Orchidées : leurs courts étés sans chaleur malgré leur jour sans fin ne permettent pas à l'Orchidée de s’y développer. FT 1 LE | MS REZ CTI ni {Il | | [ 3 = P | rs | . DEV Y| D | D AS. Par - 1 FU PRE {] \L\ F 7. Le ll | ( k M À | MALE y EN il T]. 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ZONE FROIDE BORÉALE. — La plus septentrionale des Orchidées est le Calypso borealis (fig. 209); elle paraît dans l’hé- misphère boréal vers le 72° de latitude. Le Calypso borealis ne présente qu’une tige grêle portant une seule fleur avec labelle en forme de sabot. Une seule feuille franchement pétiolée se dresse à sa base; ses fleurs sont pourpres ou lilas; le labelle est rose ponctué de jaune et velouté. Il croît dans les parties septentrio- nales de l’Europe, de l’Asie et de l'Amérique : son domaine ne dépasse pas néanmoins l’extrême nord de la Laponie euro- péenne et l’embouchure de la Lena dans la Sibérie. A côté de cette Orchidée, nous rencontrons quelques Listera. Les Cypri- pédinées apparaissent vers le 58° lat. N.; ce sont naturellement des espèces à feuilles caduques. Le Cypripedium macranthum est celui qui a l’habitat le plus septentrional : il croît dans les bois de bouleau de la Sibérie asiatique. Dans cette même Sibérie, nous trouvons le Goodyera repens, une des rares Orchidées européo- américaines; l'Eprpactis palustris, hôte des marais et des lieux humides dans les régions montagneuses de l’Orient et de l'Europe septentrionale et centrale; le Cephalanthera rubra, dernier repré- sentant d’un des rares genres à aire très étendue; un Microstylis (M. monophylla), Orchidée boréale européo-américaine, et le Malaxis paludosa (fig. 221) cette curieuse Orchidée que Bur- bidge(1) regardait comme une épiphyte. Il est vrai que cet épi- phytisme ne se manifestait que sur le sphagnum! Ajoutons à cette liste des Orchidées boréales, quelques Ophrys, des Neottia, des Spiranthes, un Tipularia et, dans l’île de Sakhalin, l’Ephip- pianthus Schmidtii, qui est peut-être un Liparis. Les Orchidées de la zone froide boréale appartiennent donc à neuf ou dix genres au plus; la plupart ont des fleurs très petites, insignifiantes. III. EXTENSION DU DOMAINE DES GENRES CEPHALANTHERA ET SPIRANTHES. — Nous venons de signaler, dans l'hémisphère boréal, les premiers représentants de deux genres qui méritent d'être étudiés à raison de l'étendue considérable du domaine qu’ils occupent, les Cephalanthera et les Spiranthes. (1) Gardeners’ Chronicle, sér. II, t. XXI, p. 144, — 323 — Orchidées terricoles, à racines fibreuses, à feuillage caduc, à fleurs petites, susceptibles d’autofécondation pour le cas où aucun insecte ne viendrait les visiter, les Cephalanthera (fig. 155, A) peuvent vivre partout. Les dix espèces habitent l’Europe, la partie nord de l’Afrique, les régions tempérées et montagneuses de l'Asie, et l’Amérique boréale occidentale : elles croissent dans les taillis sur les coteaux boisés. Le genre Spiranthes (fig. 61) est de tous les genres orchi- déens celui dont le domaine est le plus étendu. Sauf dans l’Afrique tropicale et méridionale, sa présence a été signalée dans toutes les parties du monde. Plus remarquable par la facilité de son adap- tation aux divers climats que par sa beauté ou son utilité, cette Orchidée a des stations dans la zone froide boréale et dans la zone tempérée, dans les plaines aux âpres hivers du Canada et de la Sibérie, comme dans les montagnes ensoleillées de l'Amérique du Sud et des Indes orientales. Son domaine s'étend en Amérique des solitudes canadiennes jusqu'au Chili. On la voit en Afrique le long du bassin méditerranéen. Elle s'é- tend,à travers l’Asie et l’ Archipel malais, jusqu'en Australie et à la Nouvelle- Zélande. Aux îles Bermudes, le Spiranthes représente seul la famille orchidéenne. Une espèce surtout se distingue par la diversité de ses patries: le petit Spiranthes > aestivalis (fig. 61) dont le S. australis ARS: ; Re ig. 221. — Malaxis palu- semble n'être qu’une forme asiatique. dosa Sw. On le rencontre en Europe et on le suit en Asie depuis l’Afgha- nistan et la Chine, jusqu’en Australie et dans la Nouvelle- Zélande. Une espèce nord-américaine, le Spiranthes Romanzoffiana offrait jadis un intéressant exemple de stations disjointes, car on la trouvait aussi dans le Comté de Cork en Irlande; mais les progrès de la culture intensive l’ont, paraît-il, fait disparaitre, et le Shiranthes Romanzoffiana, n’est plus aujourd'hui qu’un souvenir dans la verte Erin. IV. ZONE TEMPÉRÉE BORÉALE. — Dans les régions situées — entre les lignes isothermiques + 10° à + 15° de l'hémisphère septentrional, le nombre des Orchidées est beaucoup plus consi- dérable; les genres deviennent plus nombreux, les espèces, plus variées. À côté du Calypso borealis, des Cypripedium, des Spi- vanthes, des Cephalanthera, apparaissent des genres nouveaux. Au premier rang, nous devons citer les Liparis et les Orchis, qui ont donné leur nom à la famille entière. Orchidées nord-américaines. — Un petit nombre d'espèces (72), intéressantes surtout au point de vue botanique, habitent le nord des États-Unis et du Canada(r). Dix-neuf genres y sont repré- sentés : Microstylis (3), Liparis (2), Calypso (1), Tipularia (1), Aplectrum (1), Corallorhiza (5), Listera (3), Hexalectris (1), Spiranthes (6), Goodyera (3), Epipactis (2), Arethusa (1), Calopogon (1), Pogonia (5), Orchis (3), Gymnadenia (3), Peru- laria (1), Platanthera (21), Cypripedium (9). Orchidées européennes. — La flore orchidéenne de l’Europe comme celle de l'Amérique du Nord est essentiellement terricole. Un fait la domine. Vingt-huit genres d'Orchidées y ont des représentants; toutefois quinze d’entre eux ne sont représentés que par une seule espèce : Calypso, Corallorrhiza, Epipogon, Sturmia, Neottia, Goodyera, Anacamptis, Neotinea, Charmaeor- chis, Herminium, Comperia, Malaxis, Himantoglossum, Microstylis et Limodorum. Les Ophrys et les Orchis sont les genres euro- péens offrant le plus grand nombre d’espèces : 23 Ophrys, 24 Orchis. Aux dix-sept genres que nous venons de citer, il convient d'ajouter : Listera, Coeloglossum, Aceras, Nigritella, Spiranthes, Cephalanthera, Epipactis, Gymnadenia, Cypripedium, Serapias, Platanthera. Trois genres sont endémiques : Chamaeorchis, Nigritella, Malaxis. Des cent vingt-deux espèces de la Flore européenne, quarante-huit lui appartiennent exclusivement. Nous devons constater la ressemblance des flores orchidéennes de l'Europe et de l'Asie boréale: vingt et une espèces d’Orchidées leur sont communes; tandis que quatre seulement sont com- (x) Cf. J. Macoux. Catalogue of Canadian Plants, 1888, Orch., p. 2, vol. II. — A. GRAY, Manual of the botany of the United Sates, 1890, Orch., p. 497. — CouLtTEer, Manual of the botany of Rocky mountains Orch., p. 340 (1885). sen munes à l’Europe et à l'Amérique boréale, sept vivent à la fois en Asie et dans l'Amérique boréale. Dix espèces sont propres au bassin méditerranéen. Treize ont des représentants en Europe et dans l'Afrique septentrionale (si on comprend les îles Canaries dans le domaine africain). Orchidées indigènes belges. — En Belgique, dans les prairies humides ou à l’orée des bois, dans les clairières, sur les pentes des collines, nous rencontrons quelques Orchidées. Elles viennent spontanément : les unes, dans des sols incultes formés par la désagrégation des rochers ; les autres, dans des endroits humides, marécageux, au sol profondément humique. Ces Orchidées sont les humbles, les modestes de la famille : elles n’ont ni l'éclatante beauté ni la troublante senteur des fleurs tropi- cales. Seule, la bizarrerie ou l’étrangeté de leurs formes attire l’attention : tels sont l'épi compact aux petites fleurs roses de l’Anacampts pyrami- dalis (fig. 5, H); la grappe étrange, bizarre enlace- ment de filaments roses crépélés, spiralés de l'Himantoglossum hircinum (fig. 5, D). Il faut encore citer les Gymnadenia conopsea (fig. 109), viridis, albida, les Platanthera bifolia et montana (fig. 128), les Orchis Simia (fort rare), Morio, ustulata, purpurea, Rivini, coriophora, mascula, Fig. 221bis, — laxiflora et var. palustris, maculata (fig. 5, À), Sp er iER latifolia (fig. 106), de l'Aceras anthropophora Sw. (fig. 49), les Cephalanthera xyphophyllum, grandiflora (fig. 155) et rubra, la plus belle de toutes, les Listera cordata et ovaia (fig. 42), le Goodyera repens, les Spiranthes. Le Malaxis paludosa (fig. 221), le Séurmia Loeselii (fig. 222), le Neottia Nidus-avis (fig. 101) dont nous avons décrit la singulière conformation et le Corallorrhiza innata aux rhizomes tortueux, coralliformes et aux feuilles écailleuses, appartiennent encore à la Flore belge. Signa- lons en terminant la présence dans les dunes de l’Ofhrys aranifera (fig. 105), et sur les coteaux herbeux, dans les bois montueux de la zone calcaire du pays(1), celle des Ophrys Arachnites (fig. 104), muscifera et apifera. (x) Les Orchidées tendent à disparaître des prairies quand celles-ci reçoivent régulièrement des fumures d’étable. — 326 — Orchidées françaises. — La France est plus riche : elle possède outre les Orchidées de la flore belge des représentants des genres suivants : Barlea (1), Nigritella (1), Coeloglossum (1), Herminium (1), Limodorum (1), Tinaea (1), Serapias (4), Saty- rium (1), Chamaeorchis (1). A ces genres, nous devons ajouter un ÉD le joli Cypri- pedium Calceolus qui, indiqué en Belgique au commencement du siècle, n’y a plus été retrouvé par les botanistes... du moins à l’état sauvage. En France, on le rencontre encore dans l’Est, le Jura, en Auvergne, dans les Pyrénées et les Alpes. M. E. G. Camus, publiant récemment une très intéressante Monographie des Orchidées de France (1), décrit 77 espèces bien déterminées et 78 hybrides spontanés mono- et bigénériques. Comme nous l'avons dit, ces hybridations multiples constituent la grande difficulté d’une classification rigoureuse; savoir s’il faut regarder une Orchidée comme une variété ou comme une espèce, est trop souvent, une question insoluble. Orchidées anglaises. — En Angleterre, le nombre des Orchi- dées indigènes est peu considérable. Le développement intensif de la culture a fait disparaître complètement quelques genres : le Cypripedium calceolus (fig. 224) entre autres ne s’y rencontre plus, ses anciennes stations, trop souvent explorées, par des collecteurs avides, ne voient plus s'épanouir les jolies fleurs au labelle jaune de ce charmant Cypripède. Nyman(2) a relevé en Angleterre 20 genres d’Orchidées : Cypripedium (1), Malaxis (1), ÆEpipactis (4), Spiranthes (2), Anacamptis (2), Coeloglossum (1), Ophrys (3), Corallorrhiza (1), Epipogon (1), Neottia (1), Goodyera (1), Gymnadenia (2), Saty- vium (1), Herminium (1), Liparis (1), Cephalanthera (3), Listera (2), Orchis (10), Platanthera (2), Aceras (1). La flore de l'Irlande nous offre deux Orchidées qui n’existent pas en Angleterre : Neotinea intacta et Spiranthes gemmipara ; mais nous n'y trouvons aucun représentant des genres Cypripedium, Anacamptis, Coral- lorrhiza, Epipogon, Goodyera, Herminium, Satyrium, Liparis, Aceras. (x) Monographie des Orchidées de France, par E. G. Camus. Paris, 1894. (2) Conspectus Florae Europeae. ar — Orchidées allemandes, etc. — En Allemagne, la Flore du Dr Au- guste Garcke nous révèle l'existence de vingt-trois genres. Celui qui présente le plus grand nombre d'espèces, les Orchis (16), nous offre un intérêt particulier en raison de l’infinie variété de ses formes (1). Les autres genres sont Gymnadenia (5), Platanthera (3), Nigritella (1), Ophrys (4), Chamaeorchis (1), Her- mintum (1), Anacamptis (1), Himantoglossum (1), Aceras (1), Epipogon (1), Limodorum (1), Cephalanthera (1), Epipactis (1), Listera (2), Neottia (1), Goodyera (1), Spiranthes (2), Corallor- rhiza (1), Sturmia (1), Malaxis (1), Microstylis (1) Cypripe- dium (1). En Autriche, presque tous les mêmes genres se retrouvent représentés par une ou plusieurs espèces. Nous avons à noter, outre de nombreux Orchis (25), une nouvelle espèce dans les genres Satyrium, Corallorrhiza, Sturmia, Barlaea, trois Serapias et deux Coeloglossum. En Russie, le nombre des genres (20) est un peu moins consi- dérable. Signalons en passant les quatre espèces de Cypripé- dinées de la Flore sibérienne, européenne et asiatique : C. Cal- ceolus L., C. macranthum Sw.,C.ventricosum Sw., C. guttatum Sw. Orchidées alpines européennes. — En Europe, la région alpine commence, suivant les contrées, à partir de 1,000 à 1,500 mè- tres et s’élève jusqu’à 2,800 mètres. Elle comprend cette ceinture de pâturages qui sépare la région des forêts de la limite des neiges éternelles. Le caractère dominant de la Flore alpine de ses régions est le nanisme. Nous le retrouvons dans les Orchidées des montagnes qui sont toutes très petites. L’Orchis alpina ne mesure que quel- ques centimètres de hauteur et sa hampe est pauciflore. Nous y retrouvons aussi la richesse de la floraison, l’éclat et la diversité des coloris de ces fleurs baignées d’air et de lumière. Elle serait longue, la liste des Orchidées croissant dans les stations élevées du Caucase, des Carpathes, des Pyrénées, des Alpes suisses, autrichiennes, bosniaques et serbes. Mais on indique souvent à tort comme Orchidées alpines, des Orchidées de plaines qui sans doute montent plus ou moins haut dans les (1) Voir Chapitre IX, 1re partie. — 328 — Alpes, mais ne sont pas des plantes alpines dans le vrai sens du mot. Dans son ouvrage si intéressant sur la flore alpestre de la Suisse, M. Correvon indique comme appartenant au groupe alpin le Cypripedium Calceolus L. et le Gymnadenia albida, qu'on rencontre souvent en dessous de 500 mètres d'altitude. Les vraies Orchidées alpines de la Suisse sont peu nombreuses : Orchis pallens L., O. sambucina L., O. globosa, L., O. Spitzelii Saut., Nigritella angustifolia Rich., Chamaeorchis alpina Rich., Listera cordata KR. Br. Orchidées du bassin méditerranéen. — Dans le domaine médi- terranéen, c'est-à-dire dans la région qui s'étend autour de la Méditerranée, limitée au nord par les Alpes et le Caucase, au sud par l’Atlas et les déserts de l’Afrique septentrionale, nous rencontrons une flore orchidacéenne bien plus riche que celle de l’Europe centrale. Toutes les espèces sont encore terrestres : la nature du climat avec ses longues sécheresses et ses grands écarts de température diurnes et nocturnes ne permettraient pas aux Orchidées épiphytes de se développer. Le plus grand nombre des genres européens ont leurs principaux représentants dans le bassin méditerranéen. Si nous dressons, en terminant, la liste des Orchidées euro- péennes de la zone tempérée boréale, nous rencontrons les genres suivants : Cypripedium (1), Calypso (1), Corallorrhiza (1), Sturmia (1), Malaxis (2), Epipogon (1), Limodorum (1), Cephalanthera (4), Epipactis (4), Neottia (1), Listera (2), Spiranthes (3), Goodyera (x), Serapias (6), Barlea (1), Orchis (39), Anacamptis (1), Nigritella (1), Gymnadenia (5), Platanthera (4), Cæloglossum (2), Neotinea (1), Satyrium (1), Aceras (à) (1), Habenaria (1), Ophrys (22), Chamaeorchis (1), Herminium (1). Comme nous l'avons fait remarquer déjà, un certain nombre d'Orchidées du domaine méditerranéen sont communes à l’Asie et à l'Afrique. Nous trouvons en Espagne 19 genres, en Italie 25, en Grèce 16. Les Ophrys dominent dans la Flore orchidéenne de ces régions; c’est de beaucoup le genre le plus riche, même en ne tenant aucun compte de ses nombreux hybrides. (1) L’Aceras longebracteata RcHB. f. n’est qu’une forme de l’Aceras anthropophora R. Br. (fig. 49). nn — V. DoMaAINE DES Liparis. — Le genre Liparis mérite une mention spéciale. Il comprend un nombre fort considérable d'espèces qui vivent dans les prairies humides et dans les maré- cages. On ne les cultive guère; leurs petites fleurs sont insigni- fiantes pour l’horticulteur. L’aire de dispersion des Liparis est extrêmement étendue ; elle couvre toute la zone tempérée boréale, les Indes, la Malaisie, les Mascareignes, l’Afrique du Sud et l’Amérique chaude. Une seule espèce est européenne, l’ancien Li- paris Loeselii (fig. 222), dont Reichenbach père a fait le genre Séurmia; cette cu- rieuse Orchidée habite les marécages tourbeux de l'Europe centrale et septen- trionale, de l’Amérique du Nord et des régions boréales. Une espèce canadienne, le Liparis liliifolia Rich. est parfois cultivée en plein air. On rencontre encore dans les cultures des jardins bo- taniques, le Liparis bituber- culata du Népaul, L. diodon, longipes, pendula des Indes, L. ferruginea de Penang, L. nervosa de la Chine et du Japon, L. angustifolia, com- pressa, crenulata, latifolia, minima,montana,mucronata, Fig. 222. — Sturmia Loeselii Ron. pallida, parviflora de Java, L. guineensis de Sierra Leone, L. Bow- keri de l’Afrique du Sud, L. gregaria des îles Mascareignes, L. elata de l'Amérique tropicale, L.cylindrostachya du Brésil, etc. Les Liparis croissent dans une terre humide où les mousses et les sphagnums se rencontrent en abondance. Certaines espèces des régions chaudes (L. tricallosa p. ex.), s’attachent au lit de feuilles mortes des forêts, plutôt qu’au sol qu’il recouvre. VI. DOMAINE DES Orcuis. — Ce genre occupe, dans l’hémis- phère boréal, une aire d'habitation fort considérable, mais il est limité à cet hémisphère. Il comprend près de cent espèces et un nombre infini de variétés(1). Presque toutes se rencontrent en Europe, dans l’Asie centrale et l'Afrique méditerranéenne : trois espèces semblent exilées, deux (2) dans l'Amérique du Nord (Orchis spectabilis L., et O. aristata Fischer), l’autre(3) aux îles Canaries (Orchis canadariensis Ldl.). Une quatrième, O. foliosa Soland., habite l’île Madère, mais cette île fait partie du domaine médi- terrannéen. Les Orchis croissent dans les marais et les prés humides ; on les rencontre dans les massifs montagneux du Cau- case et des Alpes à des altitudes de 700 à 2,000 mètres : O. glo- bosa. Parmi les espèces les plus septentrionales, on trouve en Sibérie l’O. salina, O. Morio, O.ustulata, O.militaris, O. maculata. L’Orchis fusca est la plus belle et la plus grande de nos espèces indigènes. Après elle, les plus jolies sont les Orchis latifolia; maculata superba (fig. 5, A), mascula, mailitaris, spectabilis. La plupart des Orchis vivent dans les endroits découverts : ils aiment le plein soleil, des prairies fraîches et nues, les coteaux des collines crayeuses où l’air se renouvelle sans cesse. Ceux qu’on cultive le plus souvent, sont les Orchis mascula, maculata, Morio et ustulata. L'Orchis militaris est l’un des plus difficiles à élever. VII. DoMaAINE DES OPHRrys. — Le genre Ophrys compte plus de 30 espèces. Son aire de dispersion enserre la Méditerranée et s’étend sur trois continents. On rencontre surtout ces curieuses Orchidées sur les collines calcaires du littoral méditerranéen; il n’est pas rare d'en voir des tapis fleuris dans les bois d’oliviers (1) A la différence des Ophrys dont quelques espèces sont soumises à l’autofécondation, tous les Orchis ont besoin de l'intervention des insectes. (2) Lindley ayant rapporté l’Orchis rotundijolia Pursh. au genre Platan- thera, nous n’avons plus à signaler que deux espèces d’Orchis américains. (3) Durand et Schinz dans leur excellent Conspectus Florae Africanae (p. 76), considèrent avec raison l'Orehis cordata Willd. comme un Habenaria : H. diphylla. en Italie. Les Ofhrys Bertolonii Moretti, fusca Link, lutea Cav., tenthredinifera Willd., Scolopax Cav. (fig. 223) appartiennent exclusivement à la région méditerranéenne. Ce dernier souvent confondu avec des espèces affines, a été indiqué par erreur en Orient; il reste une des espèces caractéristiques de l’Europe austro-occidentale. Quelques espèces telles que ©. Arachnites Murr. (fig. 104), aranifera Huds., apifera Huds. et muscifera Huds. s’avancent beaucoup plus au nord dans les Alpes, le Jura, l'Europe centrale et occidentale et en Angleterre. L'Ophrys mus- cifera est le plus septentrionale de ces espèces. Elle couvre la péninsule scandinave, à l'exception de la région arctique. Les Ophrys recherchent l’air et la lumière : leurs racines s’enfoncent dans la terre, mais leurs feuilles et leurs fleurs aiment un éclairage in- tense et un air sans cesse renouvelé. VIII. Domaine pes Cy- PRIPEDIUM. — Si nous : entendions le nom de Cy- Z Z pripedium dans le sens que lui donnent les hor- ticulteurs c’est-à-dire comme synonyme de Cy-: pripédinée, ce n’est pas à cette place qu'il convien- Fig. 223. — Ophrys Scolopax Cav. drait d’en parler; car, les rares Cypripédinées de La zone tem- pérée sont moins intéressantes que celles des contrées plus chaudes. Mais nous prenons le nom de Cypripedium avec sa A valeur générique, c’est-à-dire opposé à Paphiopedium et à Selenipedium (1); dès lors, c’est ici qu’il convient d'étudier la géographie de ce genre. (x) Ascherson a proposé le premier de rectifier les noms de Cypripedium et de Selenipedium en les écrivant Cypripedilum et Selenipedilum; l’usage n’a pas admis ces changements, malgré la haute autorité de Pfitzer. Du moment qu’on admet Cypripedium et Selenipedium, n'est-il pas illogique de dire Paphiopedilum ? C'est le motif qui nous a fait préférer le terme Paphuopedium, bien qu'il soit défectueux au point de vue étymologique. — 332 — Les Cypripedium comptent une vingtaine d'espèces, dont quinze environ sont cultivées. Pftzer les a répartis en trois sections : les Eucypripedilum, les Trigonopedilum et les Arietinum. Le type de cette dernière section est le C. arietinum (fig. 13, A), dont les sépales pairs ne sont point soudés. Les Eucypripedilum se subdivisent en wultiflores dont le type est le C. californicum, en pauciflores, les plus nombreux, ayant des fleurs à sépales pairs entièrement coalescents. Leurs feuilles nombreuses sont distribuées en hélice, comme chez le C. Calceolus (fig. 224). Dans le groupe des diphylla, les sépales pairs sont encore coalescents, et les feuilles réduites à deux deviennent opposées : C. japonicum (fig. 13, B). L’aire de dispersion des Cypripedium est fort étendue; elle va de l'extrême Orient à l'extrême Occident. L’aire la plus vaste appartient sans contredit au C. Calceolus (fig. 224), surtout si on lui rattache sa forme japonaise, le C. Atsmorii, et sa forme américaine, le C. pubescens. Les C. macranthum, ventricosum et guttatum sont également des espèces de l’Ancien Monde : elles croissent dans les bois humides de la Sibérie. Quelques espèces deviennent très rares, tels sont le C. guttatum Sw., charmante Cypripédinée à fleurs blanches maculées de cramoisi, et le C. Cal- ceolus, le joli Sabot de Vénus, jadis si abondant en Suisse et dont M. Correvon;, le dévoué protecteur des plantes alpines, prévoit, hélas ! la disparition très prochaine. En Amérique, les espèces sont plus nombreuses : nous y trou- vons le C. arietinum (fig. 13, A), originaire du Canada, où le peuple lui a donné le nom de tête de mouton. Il voit dans l’aspect des diverses pièces du périanthe les cornes et les oreilles de cet animal. Nous trouvons encore le C. acaule, originaire du Nord-Est des États-Unis; le C. californicum, espèce rare, originaire de l’Orégon et de la Californie. Dans les Montagnes Rocheuses, on rencontre une espèce plus vigoureuse, mais moins belle, le C. montanum ou C. occidentale. Dans la partie occidentale des États-Unis, les flores spé- ciales nous indiquent la présence du C. candidum, hôte des prairies argileuses, tandis que, dans la partie orientale et sep- tentrionale, nous trouvons les C. parwiflorum, pubescens, deux espèces à fleurs jaunes, proches parentes du C. Calceolus, et le : ME CE fort joli C. spectabile (fig. 225). Cette dernière espèce est très répandue. Son aire est fort étendue dans toute l'Amérique sep- tentrionale; on la rencontre à l’orée des bois, croissant en colonies nombreuses dans des stations toujours abritées du soleil ; elle y développe ses racèmes mono- bi- et triflores, aux fleurs Fig. 224. — Cypripedium Calceolus L. remarquables par leur volumineux labelle ayant la coloration d'une pêche mure; les poils qui recouvrent ses feuilles contien- draient, d’après un professeur américain, D. T. Mac Dougal, dans leur cellule terminale un liquide brunâtre, causant une vive mie er irritation de la peau. C'est encore aux États-Unis que nous trouvons le minuscule C. acaule; sa taille ne dépasse pas 020. C’est un des rares Cypripèdes qui supporte l’action directe des rayons du soleil. | Au Mexique, nous rencontrons à une altitude assez élevée (900 à 1,200 mètres) l'habitat le plus méridional d’un Cypripe- dium, celui du C. Irapeanum, dont la fleur semble une forme gigantesque du C. calceolus, à coloris jaune vif. Il hiverne dans le sol; réduit à ses racines, ce Cypripedium subit une période de repos très marquée. Comme Ia plupart des Cypripèdes, il croît dans une argile calcaire compacte. En Asie, un petit nombre d'espèces s'étendent dans le Sud jusqu'aux Monts Himalayens; au Japon, apparaissent quelques formes locales; le C. cardiophyllum, le C. debile, le plus petit du genre et une autre espèce diphylle fort remarquable, le C. japo- nicum (fig. 13, B) dont nous nous sommes déjà occupé. Ce dernier présente un caractère tout particulier, à raison de ses feuilles étalées en éventail. Sa fleur se distingue par un grand labelle blanc à reflets verdâtres, pointillé et maculé de pourpre en forme de boule; il habite la région boisée et montagneuse des environs de Yedo. IX. CONFINS DES RÉGIONS CHAUDES DANS L'HÉMISPHÈRE BORÉAL. — A la lisière sud de la zone tempérée boréale, nous trouvons encore des Goodyera, des Habenaria, des Epipogon, des Herminium, des Liparis, des Serapias, des Cephalanthera, des Ophrys, des Corallorrhiza et des Cypripédinées. Mais, ces dernières n’ont plus les feuilles caduques : le feuillage persistant des Paphiopedium nous révèle un climat moins âpre, une période d’hibernation moins longue et moins rigoureuse. Aussi voyons- nous apparaître, à côté des genres ci-dessus, de nouveaux genres dont nous rencontrerons plus tard de nombreuses espèces dans les zones tropicales. Bornons-nous à signaler au Japon l'apparition des Calanthe, des Dendrobium, des Arethusa, des Cremastra, des Galeola, du Lepidogyne, du Leucorchis, du Bletilla, du Bletia, des Phajus et des Spathoglottis. Nous retrouvons en Chine des représentants de ces trois derniers genres. Puis, apparaissent diverses espèces d’'Acampe, d’Aerides, d'Haemaria, re de Pholidota, de Renanthera, de Sarcanthus, de Tainie et de Thelasis. Le domaine himalayen compris dans cette zone nous M | | Fig. 225. — Groupe de Cybribedium shectabile au Jardin botanique de Birmingham. offre un Tipularia séparé de son congénère de l’Amérique du Nord par la moitié d’un hémisphère, puis des Orchidées intéres- = sant plus le botaniste que l’horticulteur. Presque toutes descen- dent jusqu’en Birmanie; citons l’Anthogonium, l’Acrochæne, le Sunipia, les Oltochilus, les Pachystoma et les Panisea, ces pseudo-Cæœlogyne. En Amérique, les Orchidées épiphytes sont encore rares dans cette zone; à côté de quelques formes nouvelles comme l’Aplec- trum hiemale Nutt. et l'Hexalectris aphylla Rafin. des États-Unis méridionaux et du Mexique, nous trouvons l’Epidendrum conop- seum, la première des Orchidées vraiment épiphytes que nous rencontrions (32° lat. N.) dans l'hémisphère boréal. X. DOMAINE DES PLATANTHERA. — Ce genre que Bentham a réuni à tort, croyons-nous, aux Habenaria, compte trente-cinq espèces. Il est surtout bien représenté dans l’Amérique boréale; nous en trouvons 18 espèces croissant à la fois au Canada et aux États-Unis, et 6 espèces propres à ‘ce dernier pays, mais son aire s'étend bien au-delà de cet immense territoire. Le PI. hyper- borea croît au Groenland et en Islande. Les PL. chlorantha, solstitialis et obtusata vivent en Europe. Les Pl. ophryoides et sakhalinensis dans l’île Sakhalin. Au sud on voit le genre Platan- thera représenté au Mexique par les PI. Ghiesbreghtiana et vulcani, et dans l'Afrique par le Pl. Preussii Kränzl. découvert en septembre 1891, par le D' Preuss, à 2,500 mètres d'altitude dans la chaîne des monts Kameroun. XI. AIRE DES HABENARIA. — Ce genre, qui ne compte pas moins de 350 espèces, a des représentants nombreux sur tous les points des zones subtropicales et tropicales. En Amérique, environ cent et quarante espèces sont dissémi- nées depuis la Caroline où l’on rencontre l’Habenaria repens Nutt., jusqu’au Chili austral où croît l’H. pumila Pœpp. A lui seul, le Brésil en possède cinquante-neuf espèces. L'Afrique compte plus de cent et soixante espèces d’Habe- naria, disséminées depuis les îles du Cap vert (H. petromedusa), les Canaries (H. tridactylites Ldl.), Sierra-Leone (H. Wilfordir Ridl.), l’Abyssinie (espèces nombreuses) et le Kilima N’djaro (H. pleistadenia Rchb. f.), jusqu’au Cap où le genre est abondam- ment représenté ainsi que dans les Mascareignes. XXII PE RME PANNE " é en "707 dt et Aa Gr S : | Jen L’Asie tropicale et australe possède une centaine d'espèces ; ce genre a des représentants non seulement dans les grandes îles de la Sonde, mais jusque dans les petites îles océaniques, telles que les Nouvelles Hébrides (H. stenodon Rchb. f.), les îles Viti (H. tradescantifolia Rchb. f.) et l'île Tahiti (H. cryptostyla Rchb. f.). XII. ORCHIDÉES CHINOISES ET JAPONAISES. — Divisée par de hauts plateaux et d'anciens fonds de mer, privée de pluies sur de vastes étendues, la partie centrale de l'Asie, sauf peut-être quelques localités thibétaines, ne présente aucune des conditions biologiques réclamées par l’Orchidée; il est même probable Fig. 226. — Racème du Cælogyne ocellata Lo. var. maxima Rous. f. qu’on rencontrera bien peu d'Orchidées nouvelles dans le nord du Tibet et dans l'Asie centrale jusqu'au désert de Kobi. Ces contrées immenses — près de ro millions de kilomètres carrés — forment entre les flores des contrées limitrophes une barrière plus infranchissable que les lacs et les océans. La flore des régions orientales — flore des Camellia et des Azalées — est bien différente de celle de l'Europe et de l'Asie occidentale.Nous ne connaissons guère la flore de la partie austro- occidentale de l’Empire Chinois, ni celle de cette partie du royaume de Kashmir connue sous le nom de Tibet des abricots; 22 il serait bien étonnant de ne point trouver d'Orchidées dans ces vallées profondes, s’ouvrant comme des fossés géants entre les monts neigeux de l'Himalaya et du Karakoroum. Cent et onze Orchidées ont été jusqu’aujourd’hui signalées en Chine; quarante et une espèces (1) semblent propres à la flore de ce pays. Une espèce, le Renanthera coccinea (fig. 135) ne s’y rencontre qu'à l’état cultivé. Trois Orchidées sont communes à l’Europe et à la Chine (Epipactis latifolia, Herminium monorchis, Gymnadenia conopsea). Les autres espèces ont des aires de disper- sion moins étendues. Tenant compte de ce fait qu'au sud de l'estuaire chinois, tout le littoral est dans la zone tropicale, il n’est pas surprenant d'y rencontrer des Orchidées semblables à celles de l’Insulinde. Le Japon, pays merveilleux et fantastique dont la plante en fleurs envahit même le blason, renferme des représentants de trente-six genres d’'Orchidées (2). Étant donnée sa latitude septen- trionale, ce pays, malgré son climat maritime, ne peut être la terre d’élection de l’Orchidée. Dans cette flore si riche, cette famille occupe un rang très secondaire: 82 Orchidées seulement figurent parmi les 2,406 plantes japonaises citées par MM. Mat- sumura et Yatabe. Le plus grand nombre de ces espèces (61) sont propres au Japon; les autres (21) ont une aire plus étendue; elles envahissent la Chine, quelques-unes le Népaul et le Sikkim, d’autres l'Amérique du Nord, une enfin, le Spirantes australis, gagne les Indes, Ceylan, l’Indo-Chine, Java, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, c'est à dire qu’on la rencontre dans près de la moitié du globe! A mesure que nous descendons vers l'équateur thermique, les Orchidées se rapprochent des types de la flore tropicale. Plusieurs espèces rencontrées au Japon dans la partie méridionale de la province de Kii ou dans d’autres parties chaudes, rappellent les Orchidées indiennes : citons comme exemple le Phajus flavus (x) Liparis (2), Dendrobium (2), Bulbophyllum (3), Cirrhopetalum (1), Calanthe (3), Eria (3), Pachystoma (1), Tainia (2), Cœlogyne (1), Pholidota (1), Arundina (1), Cymbidium (1), Cottonia (1), Renanthera (1), Acampe (1), Cleisostoma (1), Sarcanthus (3), Tropidia (1), Spiranthes (1), Cystorchis (1), Pogonia (2), Habenaria (5), Hemipilia (2), Cypripedium (1). (2) NiPPON. Shokubutsumaii. Tokio, Z. P. Maruya, 2544. 30 — dont la forme japonaise est presque identique à celle de Java (1). XIII. DoMaINE DES CŒLOGYNE. — Les Cæœlogyne, dont nous cultivons dans nos serres de fort jolies espèces (C. barbata, corymbosa, cristata (fig. 207), elata fimbriata, flavida. fuliginosa, fuscescens, graminifolia, ocellata (fig. 213 et 226), ochracea, odoratissima, Parishii etc.) appartiennent pour le plus grand nombre à la Flore himalayenne, spécialement à celle du Sikkim et du Népaul. Elles se plaisent à des altitudes dépassant 1,300 et s'étendant jusque 2,500 mètres(C.asperata, Dayana, Massangeana, pandurata, speciosa,tomentosa, elata (à Tongloo, près de Darjeeling), fimbriata, fuliginosa, ocellata, ochracea). Elles croissent dans les DT re Fig. 227. — Pleione humilis Dox. détritus végétaux, exposées parfois au plein soleil, plus souvent à la lisière des bois, protégées par le feuillage des broussailles. Quelques espèces appartiennent à la flore indo-malaise. L’aire de dispersion de certaines d’entre elles est fort étendue. Le C. asperata s'étend dans tout l’Archipel malais depuis Sumatra jusqu’à la Nouvelle-Guinée. Les unes habitent les monts Nil- ghiris dans l'Inde méridionale et les monts Newera Ellia dans l’île de Ceylan comme le C. odoratissima; d'autres se rencon- trent dans les jungles les plus chaudes de Bornéo, dans des (x) Zconographia Flora: japonicas par R. YATABE, Tokio, 1893. HAE contrées que les fleuves et les rivières inondent périodiquement, comme les C. asperata, Dayana, pandurata et Parishii. L'espèce monotype d’un genre voisin, le Neogyne Gardneriana (fig. 211) habite les monts Khasya, patrie de nombreux Cœlogyne. Presque toutes les espèces croissent sur les arbres, dans des endroits ombreux, à proximité des cascades et des chutes d’eau dont les embruns environnent la plante d’une humidité constante. XIV. AIRE DES PLEIONE. — Les Pleione, ces Orchidées que plusieurs botanistes regardent comme formant une section des Coelogyne, sont par excellence des Orchidées alpestres : ils aiment à gravir les montagnes, s’emparant des rochers garnis de mousse ou des troncs d’arbres touffus. Ils croissent aussi bien à l'ombre qu’en pleine lumière. On les rencontre surtout dans la zone himalayenne (P. Hookeriana, humilis, lagenaria, maculata, praecox) à partir de 800 jusqu’à 3,300 mètres d’altitude. Dans la chaîne des monts Khasya et dans les montagnes de l’Arracan et du Moulmein, leurs habitats ne dépassent guère 2,300 mètres (P. Reichenbachiana). Naturellement, la tempéra- ture moyenne varie d’après l’altitude de la station. Les Pleione humilis (fig. 227) et Hookeriana habitent des stations alpestres où la moyenne de la température varie de 5 à 8° C, tandis que le P. Reichenbachiana croît, nous dit le Colonel Benson, dans des stations dont la température moyenne s’élève à 18-219 C. Partout, la saison de pluie est intense; la terre et l’air sont imbibés et pénétrés d'eau. La saison sèche ne dure que trois mois, de décembre en février; pendant ces mois le Pleione perd ses feuilles (1); il repose comme nos plantes indigènes en hiver. XV. ZONE CHAUDE BORÉALE. — La zone chaude boréale s'étend à partir de la zone douce jusqu'à la zone torride. Elle comprend les contrées dont la température moyenne atteint 20 à 25°C. Dans cette zone, les Orchidées sont nombreuses; elles abondent dans les îles Philippines, la partie nord des (1) Quelques rares espèces (P. Hookeriana) conservent leurs feuilles toute l’année. = — Indes Orientales, le Mexique et Cuba, la reine des Antilles. En [\ Asie, nous rencontrons les Acampe, Acriopsis, Aerides, Calanthe, ii Camarotis, Ceratostylis, Cryptochilus, Cymbidium, Cyriopodium, Dendrobium, Dendrochilum, Diothonea, Diplomeris, Dipodium, Eria, Esmeralda, Galera, Gastrodia, Glossula, Herpysma, Tone, Nephelaphyllum, Nervilia, Odontochilus, Oiochilus, Phalaenopsis, Pholidota, Preptanthe, Renanthera, Stauropsis, Taeniophyllum, Thelasis, Trichosma, Vanda. Nous trouvons beaucoup de repré- sentants africains de ces genres. En Afrique un ZLimo- dorum et un Obhrys, aux îles Canaries, un Orchis, apparaissent comme un dernier souvenir des Orchidées européennes. Nous y rencontrons encore un genre africain, les Holothrix. En Amérique, le nombre des genres augmente d’une manière consi- dérable. A côté de ceux qui n’intéressent que les botanistes, Abola; Cryptarrhena, Dendrophyllax, Seraphyla, Stenoptera, Wullschlaegelia, à côté de genres curieux à des titres divers, tels que les Dignathe, les Diacrium (fig. 152), les Erycina, les Lacaena, les Mormodes (fig. 228), les Octadesmia, les Ociomeria, les Ponera, nous rencontrons dans cette région, de superbes Orchidées dont les fleurs seront toujours recherchées : les Arpophyllum, les Brassavola, les Brassia, les Catasetum, les Stanhopea, les Chysis, les Epidendrum, les Oncidium et les admi- rables Cattleya et Laelia. Dans les îles Sandwich réapparaît la flore asiatique représentée par les Taeniophyllum et les Microstylis. XVI. DOMAINE DES AERIDES. — A l’exception des régions arides de l’Indoustan septentrional occidental et du plateau desséché du Deccan où ne vit aucune Orchidée, les Aérides se rencontrent dans toute la région Indo-Malaise, disséminés, il est vrai, dans des localités fort éloignées. Ces plantes croissent un peu partout: dans les grandes îles telles que Célèbes, Sumatra, Bornéo, Java (A. virens, A. Huttonii), comme dans les îles Philippines (A. Augustianum, Lawrenceae, Quinque vulnera), les petites îles Andaman (4. Ermerici); dans l’Assam, le Siam, le Moulmein (A. crassifolium, mitratum), la presqu'île de Malacca (A. suavissimum), comme en Cochinchine (À. multiflorum, odora- tum) et dans l’Inde anglaise (A. crispum et ses variétés, falcatum, Fieldingit, maculosum, radicosum). Elles trouvent, dans tous leurs habitats, l’air saturé d'humidité et une température élevée à RUE : © Ru moyenne constante, présentant une différence tout au plus de 9° C entre les heures les plus chaudes du jour et les heures les plus froides de la nuit, celles qui précèdent le lever du soleil, Fig. 229. — Paphiopedium philippinense Prirz. Les Aerides multiflorum et odoratum ont l'aire de dispersion le plus étendu : le premier s’étend dans les vallées profondes et basses de l'Himalaya, depuis Kumaon jusqu’à Assam dans la MID Birmanie; ils irradient aux îles Andaman et en Cochinchine:; le second occupe des habitats nombreux dans toute la péninsule indienne et en Cochinchine. Nous avons déjà indiqué au Japon la présence de l’Aerides japonicum, ce représentant égaré de la flore malaise; nous devons signaler au même titre l’altitude élevée (1,700 mètres) où croît l’Aerides Vandarum (fig. 93), qu’on trouve au Sikkim, dans les monts Khasya et à Manipour. Ces deux espèces ont natu- rellement besoin de moins de chaleur que leurs congénères. Les Aérides s’établissent sur les troncs et les branches d'arbres vivants; il est fort rare de les trouver sur des arbres morts ou abattus. Ils recherchent le voisinage des cours d'eau, étant aussi avides d’humidité que d’ombre et de chaleur. Ils sont en végétation depuis le mois de mars jusqu’en octobre, et donnent leurs fleurs pendant la saison des pluies. XVII. AIRE DES CALANTHE. — Nous ne parlerons ici que des Calanthe tels que Pfitzer les a définis, c’est-à-dire de ces Orchidées dont le Calanthe veratrifolia (fig. 22) est le type. A la différence des Preptanthe, toutes ces espèces sont à feuilles persistantes. Leur aire de dispersion est fort étendue dans la région orientale du globe. On rencontre les Calanthe au Cap, en Chine, au Japon, à Java, à Ceylan, dans les Monts Nilghiris, en Cochinchine, au Cambodge, au Siam, dans l'Australie et dans la Nouvelle Calédonie. A l'exception de l’Afrique qui ne possède qu’un Calanthe, C. natalensis, le C. veratrifolia croît dans tous les autres pays. La limite australe de son domaine se trouve aux environs de Sydney, dans la Nouvelle-Galles du Sud. Cette Orchidée est d'humeur facile; dans la Nouvelle-Galles du Sud, elle vit le long des fleuves, dans des terres meubles et dans des détritus végétaux si désagrégés que les plantes s’enlèvent à la main, avec toutes leurs racines. Le Calanthe veratrifolia (fig. 22) a produit d'innombrables variétés ; la plus septentrionale croît au Japon et, comme toujours, c’est la forme naine du groupe : C. v. var. Textorer. Il en est de même du C. natalensis dont nous avons indiqué la présence en Afrique, près de King William's Town : cette Orchidée s'étend TT 7 sous des formes diverses jusqu’au Japon (C. #. var. pleiochroma) à travers les îles Mascareignes (C. #. var. sylvatica), les Indes et la Cochinchine. La patrie des Calanthe n’est pas, on le voit, limitée à l’habitat du Calanthe veratrifolia. Plus de quarante espèces sont répandues dans les autres parties du monde, dans les îles Mascareignes, l’Afrique tropicale, l'Amérique centrale, les Indes Occidentales et le Mexique. Le Népaul a enrichi nos serres des Calanthe Masuca et brevicornu; le Japon nous a donné le C. tricarinata; les îles Philippines, le C. furcata; l’Afrique enfin nous a envoyé le C. natalensis, etc. Tous les Calanthe ont pour habitats des localités à sol profond, humide, riche en humus, où l'atmos- phère est humide pendant la période de leur végétation. XVIII. DOMAINE DES EPIDENDRUM. — De toutes les Orchidées américaines, les Epidendrum nous offrent l’aire de dispersion la plus étendue. Ce genre étend son domaine depuis Port Royal dans la Caroline du Sud (32° lat. N.), où l'on rencontre l'Epiden- drum conopseum, jusqu'au tropique du Capricorne(1). Plus de quatre cents espèces occupent cet immense territoire : leurs stations sont surtout multipliées dans les chaînes de montagnes qui, du Mexique jusqu’en Colombie, figurent la colonne verté- brale de la partie isthmique de l'Amérique centrale. Les Epidendrum tampense et conopseum ont les habitats les plus septentrionaux : on les trouve au sud des États-Unis. Sur le plateau mexicain et dans les montagnes des Indes Occidentales, les Epidendrum sont par excellence les Orchidées dominantes. Leurs touffes vigoureuses enserrent les arbres sous leur abondante végétation et y développent de luxuriantes floraisons. En général l’altitude de leurs stations est moyenne; c’est celle des Cattleya et des Laelia (1,000 à 1,230 mètres). Quelques Epidendrum toutefois escaladent les hautes mon- tagnes comme l’Epidendrum frigidum qui croît à 4,300 mètres. au Plusieurs Epidendrum, à fleurs plus petites, ont une aire de (1) Une espèce, l’Epidendrum spicatum, est endémique aux îles Galapagos; c'est la seule Orchidée de ces îles. mn dispersion fort étendue. L'Epidendrum ciliare (fig. 81) s'étend sur toute l'Amérique tropicale entre le 5"° et le 20% degré de latitude Nord. Les espèces habitant les îles des Indes occi- dentales sont bien remarquables par le polymorphisme de leurs tiges, de leurs inflorescences et de leurs feuilles. Nous citerons particulièrement les E. fragrans, E. variegatum, E. atropurpu- reum, E. cochleatum(i). Certaines espèces, comme l'E. frigidum, ont des stations disjointes : la Sierra Nevada de Merida dans le Vénézuela et le volcan de Pasto au Pérou. Au Brésil et à la Guyane les Epidendrum sont encore très nombreux : la chaîne des Orgues et la Sierra de Minaes Geraes sont la patrie de quelques-unes de nos plus belles espèces cultivées. Il n'est pas rare de rencontrer diverses espèces d’Epidendrum fleurissant côte à côte : les Epidendrum alatum et E. Stam- fordianum (fig. 231) vivent en bons voisins dans le Honduras; Edouard André découvrit en 1876 l'E. arachnoglossum sur le volcan de Puracé (N1!: Grenade) croissant sur des arbres à côté de l’E. paniculatum. Les plus belles Orchidées de ce groupe ont été découvertes par Descourtilz, Ruiz et Pavon, Jacquin, Elcock, Hinton à la fin du siècle dernier, par Humboldt et Bonpland au commencement du siècle, et plus récemment par Drummond (1810), Gardner, D' Schomburgk, Hartweg (1837), Salzmann (1840), Karwinski (1840), Linden (1842), Warscewicz (1848), Wagner (1850), Endres (1871), Gustave Wallis (1874), Éd. André (1876) et surtout par Ure Skinner (1835-1874). XIX. AIRE Des Cuvysis. — Les Chysis sont tous américains : leur aire de dispersion s’étend du Mexique à la Nouvelle Grenade. Ils croissent suspendus par leurs racines aux branches des arbres; leurs tiges adultes sont inclinées vers le sol (fig. 162). On les rencontre à l'orée des bois, le long des cours d'eau, dans les vallées des montagnes, à des altitudes assez élevées. Les espèces les plus remarquables sont le Chysis aurea et sa variété Lim- (1) Une des rares Orchidées épiphytes connues de Linné. aus au minghei, le C. bractescens et le C. laevis. Le magnifique Chysis Chelsoni (fig. 232) est un hybride horticole obtenu, paraît-il, du C. bractescens (fig. 162) et du C. laevis; ses fleurs jaunes nous offrent un superbe labelle tacheté de cramoisi. XX. ZONE TROPICALE OU ÉQUATORIALE.— Cette partie du globe située entre les lignes isothermiques de + 25°, presque parallèles à l’Équateur thermique, nous offre l'Orchidée dans ses manifes- Fig. 230. — Paphiopedium Hookerae PFITz. tations les plus brillantes et les plus variées. Les espèces carac- téristiques ou intéressantes abondent surtout dans les stations de la zone tropicale dont la température est extrêmement uniforme : 32° à 35° C pendant le jour,et 23°C pendant la nuit. De fréquentes ondées entretiennent une abondante humidité qui permet à la plante de prendre un développement extraordinaire. Le sud de l’Inde, la presqu'île de Malacca, les îles de l’Archipel malais, le nord du Brésil, l’Isthme de Panama, la plupart des Antilles, nd sont, dans cette zone, les centres orchidéens les plus importants. Ce sont des terres échancrées par l'Océan ou traversées par des rivières et des fleuves dont la largeur évoque chez le voyageur la pensée de vastes bras de mer. A cette configuration générale, déchiquetée, amincie de ces territoires, est due la répartition des domaines. Partout où le climat est soumis à des précipi- tations aqueuses, partout où l’air se trouve chargé d’humidité par le voisinage de mers, de lacs, ou de vastes cours d’eau, l’Orchidée abonde. Dans cette zone, nous rencontrons en Asie et en Amérique deux territoires, placés presque aux antipodes; ils semblent les métropoles de la famille orchidéenne. Les plaines littorales étroites où se dressent les crêtes d'une chaîne cotière, comme le rivage brésilien de Rio à Bahia et comme les terres de l’isthme de Panama, sont le premier de ces centres. L’autre occupe les Indes orientales méridionales, le vaste Archi- pel indien dont Java, Bornéo, Célèbes et Sumatra sont les îles principales, véritables Édens où l’Orchidée se développe dans toute sa beauté, sa richesse et sa puissance. Nous lasserions la patience du lecteur le plus attentif si nous citions les noms de toutes les espèces recueillies et décrites dans cette partie du monde, où la plante trouve la vie abondante et facile sous un ciel de feu et dans l’incessante décomposition des matières organiques. XXI. ORCHIDÉES DE L'ASIE TROPICALE ET INSULAIRE. — Poursuivant notre voyage, nous rencontrons le Domaine des moussons tropicales de Grisebach (Inde méridionale et îles de la Malaisie). Certains genres : Eria (plus de 100 espèces), Caælogyne (plus de 70 espèces), Saccolabium (20 espèces) sont propres à ce domaine. La péninsule cisgangétique, une des contrées les plus chaudes du globe, nous offre l’admirables pectacle de la plus intarissable fécondité. Dans ces plaines, où les végétaux trouvant la terre trop étroite, chevauchent les uns sur les autres, où Dans l’air tiède et subtil brusquement dilaté S’épanouit un flot d’odeurs fortes et douces, Plein de fièvre et de volupté, la famille des Orchidées constitue, surtout dans le territoire des i-). | can monts Khasia, la famille végétale la plus nombreuse et la plus éclatante. C’est là que Griffith découvrit, en 1837, croissant sur des branches dénudées d’un Gordonia, au milieu de forêts de Chènes et de Pins, près du village indien de Lermaï, l'Orchidée que Lindley appelait la plante la plus glorieuse de la race la plus noble des Indes, le Vanda cœrulea (fig. 131). Au premier rang des genres propres à cette région, nous ren- controns les Dendrobium(330 espèces), qui, particuliers à la flore asiatique, poussent néanmoins des irradiations vers le nord (Japon) et vers le sud (Australie), mais dont on ne trouve aucun représentant en Amérique, en Afrique, ni en Europe. 1270 espèces d'Orchidées croissent, d’après Hooker, dans les : RS ES Fig. 231. — Efpidendrum Sondes Bart. (Plante et fleur). Indes anglaises. Elles appartiennent à 115 genres : Acanthe- phippium BI. (3), Acrochaene Ldl. (1), Acriopsis Rwdt (3), Aerides Lour. (15), Agrostophyllum BI. (6), Anœæctochilus B1. (7), Anthogontum Ldl. (4), Aphyllorchis BI. (4), Apostasia Bl. (3), Appendicula BI. (10), Arachnanthe BI. (5), Arundina Bl. (7). Bromheadia Ldl. (2), Bulbophyllum Thou. (85), Calanthe Br. (36), Cephalanthera Rich. (1), Ceratostylis BI. (7), Chetrostylis BI. (6), Chrysoglossum BI. (4), Cirrhopetalum Ldl. (34), Claderia Hook. f. (1), Cleisostoma BI. (15), Coelogyne Ldl. (57), Collabrum BI. (1), Corallorrhiza BI. (1), Corymbis Thou. (4), Corysanthes Br. (2), Cottonia Wight. (1), Cremastra Lidl. (1), Crybtochilus Wall. (2), Cryptostylis Br. (1), Cymbidium 0 — Sw. (15), Cyperorchis BI. (3), Cystorchis BI. (2), Dendrobium Sw. (164), Dendrochilum BI. (5), Didymoplexis Griff. (1), Diplocentrum Ldi. (2), Diplomeris Don (2), Dipodium Br. (2), Disperis Sw. (2), Doritis Ldl. (3), Drymoda Ldl. (1), Epipactis Br. (3), Epipo- gon Gmel. (2), ÆEria Ldl. (95), Eulophia Br. (27), Galeola Lour. (7), Gastrodia Br. (5), Geodorum Jacks. (4), Goodyera Br. (15), Grammatophyllum BI. (1), Habenaria Willd. (106), Haemaria Ldl. (1), Hemipilia Ldi. (2), Henozia Hook. f. (1), Herminium L. (9), Herpysma Ldl. (1), Hetaeria BI. (6), Hylophila Ldl. (2), Ipsea Lid. (3), Fosephia Wight (1), Liparis Rich. (67), Listera Br. (4), Luisia Gaud. (13), Microsaccus BI. (2), Microstylis Nutt. (22), Monomeria Ldl. (1), Mystaci- dium Ldl. (1), Neottia L. (1), Nephelaphyllum BI. (4), Neuwiedia BI. (3), Oberonia Ldi. (47), Odontochilus BI. (10), Orchis L. (4), Ornithochilus Wall. (1), Otochilus Ldi. (3), Pachystoma BI. (1), Panisea Ldl. (2), Paphiopedium Pftz. (15), Phalaenopsis BI. (9), Phajus BI. (8), Pholidota Ldi. (11), Phreatia Ldi. (6), Physurus Rich. (2), Platyclinis Bth. (2), Plocoglottis BI. (2), Podochilus BI. (9), Pogonia Griff. (10), Polystachya Kook. (3), Renanthera Lour. (3), Rhynchostylis BI. (1), Saccolabium BI. (43), Sarcanthus Ldl. (13), Sarcochilus Br. (35), Satyrium Sw. (1), Spathoglottis BI. (8), Spiranthes Rich.(2), Stauropsis Rchb.(2), Sunipia Ldl.(1), Taenio- phyllum BI. (3), Tainia BI. (15), Thecostele Rchb. f. (3), Thelasis BI. (8), Tipularia Nutt. (1), Trias Ldl. (4), Trichogloitis BI. (2), Trichosma Ldi. (1), Tropidia Ldl.(5), Vanda Br.(15), Vanilla Sw. (5), Vrydagzynea BI. (3), Yoania Maxim. (1), Zewxine Ldl. (1 QE Les deux grandes presqu’îles de l’Asie méridionale, l’Archipel malais, les îles de Bornéo, de Célèbes, de la Nouvelle Guinée et des Philippines renferment un nombre d’'Orchidées d’autant plus considérable que, d’une part, la température de cette zone est remarquable par son uniformité et que, d’autre part, les saisons sèches alternant régulièrement, le maximum de chaleur corres- pond à l’humidité la plus intense, la plus bienfaisante, résul- tant de précipitations aqueuses prolongées et périodiques : « La pluie nous vient des Dieux, disent les chants religieux des Richeb (1); elle nous donne les plantes desquelles dépend le bien- PARMI See dv: 1 A eN VIP RER PSLUEE 2 ENTRER (x) MaTri BHARATA; Adi Pawa. Cantiques, 1720-1721. R— être des hommes. » Que de surprises nous réserve la connais- ‘J 'ŒHOY 2005249 S1S44D — ‘2Ec Bt 2 — sance plus complète des flores du Tonkin, de l’Assam, du Cam- bodge, de l'empire de Siam, pays peu ou point explorés, à peine ouverts aux voyageurs et aux savants |! Au bord de la mer, le long des fleuves, sur les pentes hima- layennes s'affaissant vers la côte en gigantesques gradins et fécondées par l’eau qui découle des hautes montagnes, dans les plaines du bassin de l’Indus, dans les forêts de l’Assam où l’humidité est surabondante, dans ce paradis ensoleillé de l'Inde péninsulaire proprement dite, sans excès de sécheresse, ni de pluies, les Orchidées croissent, nombreuses et toujours admi- rables, dans des stations qui s’étagent le long des versants depuis 700 jusqu’à 2,700 mètres d’altitude. Leurs stations présentent la plus grande diversité; les unes se rencontrent à côté des Palétuviers dans les marécages, sur les bords de la mer; d’autres, dans les terres basses humides et chaudes; d’autres à la limite de la végétation himalayenne. Citons parmi celles-ci le Cælogyne nitida croissant sur les ifs des forêts de Tongloo (Sikkim) à 3,000 mètres de hauteur, les Pleione Hookeriana, P. humilis (fig. 227) et P. Wallichit qu'on rencontre dans le Sikkim à 2,500 et à 3,000 mètres d'altitude, indifférents aux gelées nocturnes qui durent trois mois de l’année à cette hauteur, lançant leurs racines à travers la mousse qui tapisse les rocs, les troncs et les branches des arbres. M. Ridley, le savant directeur du jardin botanique de Sin- gapore, parlant des Orchidées de la presqu’île de Malacca, écrivait : « Figurez-vous que dans le mois de juillet, je me trouvais au pic de Kedah, marchant parmi des masses d’Orchi- dées (la plupart espèces nouvelles), jusqu’au cou! Il fallait les couper à la hache pour se frayer un chemin. Des Cælogyne, des Dendrobium, des Bulbophyllum, des Eria, des Spathogloths, des Dilochia, etc. couvraient littéralement la terre et les arbres. En de tels pays, on peut voir, on peut comprendre les Orchidées ! » Dans les monts Khasia, cette admirable partie du domaine himalayen, l'Orchidée est la famille végétale la plus nombreuse et la plus admirable. Dans l’Archipel malais, cent genres ont des représentants. Quoique cet Archipel soit encore loin d’être scientifiquement exploré dans son ensemble, il est dès aujour- PL. XXWII. COCHLIODA VULCANICA. DE FE QE d'hui certain que sa flore orchidéenne renferme, y compris les 54 espèces de la Nouvelle Guinée, plus de 724 espèces endé- miques! La plupart sont de Java (426 L > douteuses) et des îles Philippines (124). Sur les 410 genres admis par Pftzer, 20 genres sont endémiques dans l’Archipel malais, et 26, sans être propres à cet archipel, y comptent plus des deux tiers de leurs espèces. Le plus grand nombre de ces genres sont spéciaux à la flore de la région orientale du globe. XXII. PATRIE DES VANDA ET DE QUELQUES GENRES VOISINS. — Les Vanda et leurs proches alliés, les Renanthera et les Esmeralda sont essentiellement des Orchidées asiatiques. Les Vanda nous offrent toutefois à côté de vingt espèces originaires des Indes orientales et de l’Archipel Malais, une espèce originaire de l'Australie tropicale, le Vanda Hindsti. Trois espèces, le Vanda teres, le V. Roxburghi et le V. parviflora, ont une aire de dispersion quelque peu étendue. La première, si curieuse à raison de ses fleurs exquises et de ses tiges cylin- driques, se rencontre dans la partie septentrionale et orientale de l’Inde, l’Assam et la Birmanie supérieure. Elle croît dans des plaines et des vallées fort chaudes ; comme l'indique admirable- ment le diagnostic tiré de ses feuilles cylindriques, la plante vit exposée au plus vif soleil. Le Vanda Roxburghii se rencontre à Ceylan, dans les montagnes du Concan, aux environs de Bombay et dans diverses localités du Bengale. Orchidée épiphyte, elle se plaît surtout sur le Mangifera indica. Le Vanda parviflora a une aire encore plus vaste : son domaine comprend Ceylan, les montagnes de l'Himalaya depuis Kumaon jusqu'aux limites de l’Assam, la Birmanie, de Bombay à Travancore dans les mon- tagnes occidentales etc. Toutes les autres Vandées ont des habitats plus restreints. Les unes se rencontrent dans des loca- lités dont la température, élevée pendant le jour, est soumise à d'énormes variations pendant la nuit. Le Vanda alpina des monts Khasia, le V. Amesiana des montagnes méridionales du Laos (Shan States), vivent à des altitudes variant de 1,200 à 1,800 mètres. Le Vanda caerulescens établit moins haut ses stations; elles ne dépassent guère 500 mètres d’altitude dans les 23 de monts Arracan à l’ouest de Prome; le V. Denisoniana s'élève jusqu’à 800 mètres dans les mêmes montagnes. Le V. cristata appartient à cette région moins élevée de l'Himalaya qui court de Kumaon à Bhotan; il en est de même du V. Bensonii, découvert par le général anglais dont il porte le nom; entre Prome et Tongu, dans la Birmanie, il croît côte à côte avec le Saccolabium giganteum et le Rhynchostalis retusa. On le rencontre dans des jungles brulées au soleil pendant la saison sèche : dans cette station le thermomètre dépasse à l’ombre souvent 45° C. Le V. Hookeriana, originaire de l'île de Bornéo vit, au bord des rivières Limbang et Tandaram et des lagunes de la côte, sur des troncs de Pandanées, exposés en plein soleil; dans ces habitats, la température atteint 35° C et les pluies sont fort abondantes (150 pouces par an). On comprend que de pareils Vanda ont besoin d'un traitement tout autre que celui exigé par le V. cœrulea (fig. 131) qui habite les environs de Lermaï de 1,000 à 1,300 mètres d'altitude, dans des vallées verdoyantes, échauffées par le soleil, mais entourées d’un air humide et frais. La température ne dépasse guère 26° C dans les forêts de Pins, de Gordonia et de Chênes où vit ce Vanda. Le V. insignis croît le long de la côte de Timor et dans la petite île voisine de Semao, dans des stations où la température moyenne atteint une très haute élévation, malgré le voisinage de la mer et leur altitude (300 mètres). Le VW. lamellata, origi- naire des îles Philippines, vit sur des rochers surplombant les flots, exposé aux embruns de la mer. Les V. /imbata, V. tricolor, et sa variété V. #r. suavis (1), originaires de Java, croissent sur les troncs du palmier à sucre (Arenga saccharifera); elles reçoi- vent dans leur patrie beaucoup d’eau et beaucoup de chaleur. Bien que l'altitude de certaines stations soit assez élevée (W. éri- color, 500 à goo mètres), il ne faut pas perdre de vue qu'à cette (1) Les variétés du Vanda tricolor sont innombrables. Toutes sont fort remarquables: les V. fricolor planilabris et suavis sont les plus connues et les plus répandues. Cette dernière doit sa grande popularité à ses feuilles rubanées, élégamment recourbées, à ses inflorescenses étalées, retombantes, à ses fleurs délicieusement parfumées. D’un spécimen à l’autre les fleurs diffèrent: de là, ces nombreuses variétés jardiniques : coccinea, flava, Hruby- ana, etc., etc. RENE À élévation, certaines îles et notamment Java sont une vaste serre chaude humide. Le Moulmein — on devait s'y attendre — nous apporte égale- ment un représentant de cette famille, le V. Parishii, une des belles espèces à grandes fleurs odorantes. il LU \IN I (ff LU à Fig. 233. — Esmeralda Sanderiana Rens. f. Pendant longtemps les horticulteurs ont compris dans les Vanda, les Esmeralda de Reichenbach (Arachnanthe de Blume). Ce genre comprend six espèces dont trois, fort belles, sont cultivées dans les serres européennes : E. Sanderiana (fig. 214 et 233), Cathcartit (fig. 21, A), Clarkei. L’Esmeralda Sanderiana, la plus belle Orchidée introduite dans ces dernières années, disait Reichenbach, est une Orchidée épiphyte, toujours verte, croissant en touffe dense, rameuse, portant des feuilles récurvées, cana- liculées, à pointe oblique; des aisselles sortent des racèmes multiflores (8-12-flores), portant des fleurs mesurant o",125 de diamètre, planes comme celles de l'Odontoglossum vexillarium. Le sépale supérieur et la moitié supérieure des pétales sont rouge bleuâtre ; les sépales inférieurs plus grands sont teintés de jaune verdâtre vif, avec des stries longitudinales et transversales rouge cramoisi, formant une sorte de damier serré; le labelle minuscule cramoisi brun sert de repoussoir aux autres couleurs. Cette belle Orchidée est originaire des Philippines. Les deux autres espèces cultivées croissent dans les vallées chaudes, humides et pro- fondes de l'Himalaya oriental. Les unes (E. Cathcartii) se plai- sent surtout dans le voisinage des chutes d'eau, vivent dans une buée d'étuve chaude et tiède, à l’ombre du feuillage des autres plantes, et sont, de mai à octobre, soumises aux pluies intenses, journalières, propres à cette partie du globe; les autres (E. Clarkei) croissent à une altitude plus élevée, dans cette admi- rable partie himalayenne du district de Sikkim, à une altitude de 2,000 mètres environ, exposées au soleil et aux vents pendant la saison sèche, aux pluies froides et aux brouillards humides pendant la saison pluvieuse, subissant même parfois la neige en janvier. La température à pareille altitude ne dépasse pas 24° C, mais le thermomètre descend pendant l’hiver à 7° C, parfois même à + 1° C. Le magnifique Renanthera Lowii (fig. 164) vient de stations plus chaudes : il croît dans l’île de Bornéo, aux environs de Sarawak. On le trouve en colonies assez nombreuses, croissant horizontalement sur la tige principale d’un grand arbre; de chaque plante pendent deux, trois ou quatre racèmes fleuris, de dix à douze pieds de long. On rencontre toujours cette Orchidée dans le voisinage des cours d’eau ; elle s'établit généra- lement sur les branches les plus élevées des plus grands arbres; dans le voisinage de ce Renanthera, on récolte fréquemment les Paphiopedium Low. Deux autres espèces originaires des îles de l’Archipel indien sont souvent cultivées : le Renanthera coccinea (fig. 135) qui habite les petits îles Mosco, en face de Tavoy et la Cochinchine; le R. matutina, qui croît sur les arbres, à l’enfourchure des bran- MAT. ches, dans les larges forêts situées au pied du Mont Salak dans l'île de Java (Gi). XXIII. HABITAT DES CyMBipiuM. — L’extrème Orient est la patrie du beau genre Cymbidium. On rencontre souvent dans les serres les C. Devonianum, C. eburneum (fig. 234), C. giganteum (fig. 41, A) et C. Lowianum (fig. 161), espèces montagnardes du Népaul et des Khasia. Orchidées épiphytes et demi-terrestres, Fig. 234. — Cymbidium eburneum LoL. aux pseudo-bulbes généralement très petits et peu apparents comme dans le C. cburneum, ces plantes habitent l’Inde tropicale, la Malaisie et le sud de la Chine. Elles croissent à une altitude de 1,700 à 2,000 mètres dans les monts himalayens du Népaul (x) À ce sujet qu’il nous soit permis de donner en exemple aux collecteurs modernes la conscience apportée dans ses descriptions par le grand botaniste hollandais Blume. Il décrivit avec tant d’exactitude la station du R. coccinea que plus de vingt ans après, Thomas Lobb n'eut pas de peine à la retrouver. et de Sikkim. Quelques espèces ont des centres isolés au Japon et en Australie. Elles se plaisent sur des troncs d’arbres ver- moulus ou aux enfourchements des branches, dans l’humus formé par la décomposition des végétaux. Le Cymbidium ensifolium, de la Chine, est une des plus anciennes Orchidées cultivées en Europe : son introduction est antérieure à 1780. XXIV. PATRIE DES RHyNcHosTyLis. — Blume, et après lui Reichenbach, décrivirent un genre nouveau Rhynchostylis dans lequel ils firent rentrer le Wanda violacea de Lindley. Cette Orchidée et toutes celles qui en ont été rapprochées sont origi- naires de l’Inde et de l’Archipel malais. Plantes très floribondes aux grappes denses et cylindriques, les Rhynchostylis se rencon- trent sur des arbres isolés dans de vastes régions au Siam (R. cælestis Rchb. f. fig. 235), dans les jungles de l'Inde méridio- nale (R. retusa B1.) où, comme le raconte un humoriste anglais, sous un couvert épais de Solanum ferox et d’Acacia épineux, d'innombrables grenouilles chantent les bienfaits de la malaria, de la fièvre et du choléra, aux cobras, aux serpents et aux moustiques. Le R. retusa asiatique et le Cattleya labiala américain sont de toutes les Orchidées épiphytes celles qui ont l’aire de dispersion la plus étendue. XXV. ORCHIDÉES DE LA NOUVELLE GUINÉE. — La Nouvelle- Guinée, l’une des plus grandes îles du globe, est encore presque inexplorée. Sa flore rappelle par certains côtés celles des îles Malaises ou de l'Australie. Elle nous présente un genre endé- mique Latourea, dont le type et l'unique espèce L. spectabilis BI. fut réuni à tort, croyons-nous, par Miquel aux Dendrobium. Quant aux autres genres Appendicula, Bulbophyllum, Cheirostylis, Cleisostoma, Cleistes, Cypripedium, Dendrobium, Doritis, Era, Hetaeria, Microstylis, Oberonia, Phreatia, Saccolabium, Vrydag- zynea, les espèces papouasiennes sont presque toutes propres à cette grande île. A côté de celles-ci, elle en possède d’autres à aires fort étendues, les Corymbis, les Spathoglottis, les Pogonia, les Coelogyne, qui irradient des continents voisins. XXVI. ORCHIDÉES NORD-AUSTRALIENNES. — Le nord de l’Aus- tralie est, il est vrai, situé dans les limites de la région tropicale; RARE mais les précipitations aqueuses y sont fort peu fréquentes et diminuent beaucoup d'intensité à mesure qu’on avance vers le sud. Les Orchidées y deviennent plus rares. Ce n'est que sur les collines orientales du Queensland, où les pluies sont plus abon- dantes, que nous retrouvons les Orchidées épiphytes, dont un Vanda (V. Hindsii), et la plupart des 250 Orchidées australiennes décrites, presque toutes endémiques à l’Australie. XXVII. DOMAINE DES DENDROBIUM. — Parmi les Orchidées — 360 — épiphytes de l’ancien monde, les Dendrobium tiennent le premier rang par leur nombre et par leur beauté. Ils occupent un territoire immense qui comprend l’Asie méridionale orientale, l'Australie, l’Archipel malais et les îles de l’ouest du Pacifique, c’est à dire toute la région s'étendant entre le 8o° et le 160° méridien de longitude est ; de ce domaine déjà si grand, quelques espèces irradient vers le sud de l'Inde, le Japon, les îles de la Société, la Nouvelle Zélande. Aucune ne vit en Afrique ni en Europe. Quoique se rencontrant dans les stations les plus diverses, il est un fait bien remarquable et que l’auteur anonyme de l'excellent Manual of orchidaceous Plants a le premier mis en lumière : presque tous les Dendrobium à fleurs brillantes sont confinés dans une région relativement étroite, allant en zigzag à travers les chaînes les plus basses de l’Himalaya, du Népaul vers le 8o° méridien Est. Dans l’Assam, le Moulmein et Java, les espèces sont très nombreuses et massées en grand nombre sur un étroit espace. Le climat de ces régions est caractérisé par une température moyenne élevée, accompagnée d’une humi- dité abondante provenant de la condensation en brouillards et de la précipitation en pluie des vapeurs qui s'élèvent du golfe de Bengale. Dans les contrées où les Dendrobium abondent comme les districts de Sylhet et de Cachar, la température moyenne ne descend jamais au dessous de 17°5 C. Les plaines chaudes du Moulmein et de la basse Birmanie, ont une moyenne de 2;° C, mais celle-ci s'élève pendant la saison sèche à 49° C. Dans de pareilles situations, les pseudo-bulbes sont soumis à une telle évaporation qu’ils perdent souvent la moitié de leur volume, de décembre à mars; il est vrai que pendant la saison des pluies, ils sont noyés sous l’eau. La liste des belles espèces de Dendrobium, cultivées dans les serres, est fort longue. Presque toutes se distinguent par le coloris merveilleux de leurs fleurs. Un volume ne suffrait pas pour décrire toutes celles qui sont recherchées soit pour l'éclat, soit pour la douceur des teintes de leurs périanthes satinés, variant à l'infini (D. nobile (fig. 132); D. nobile var. albiflorum, Collianum, Cooksonianum (fig. 236), intermedium, nobilius, Schroederianum, Schneiderianum, Tollianum, Wallichia- num, etc.). Presque tous les Dendrobium cultivés appartiennent à la section des Eudendrobium ou à celle des Stachyobium. La première est reconnaissable par ses tiges non branchues et feuillues soit sur toute la longueur, soit seulement au sommet (fig. 64). La seconde se distingue par ses tiges plus allongées et ses racèmes terminaux, érigés et pluriflores. La section des Eudendrobium est si nombreuse que les horti- culteurs et les botanistes l’ont subdivisée en sous-sections. La Fig. 236. — Dendrobium nobile Loc. var. Cooksonianum Rcus. f. première de celles-ci comprend les espèces ayant des racèmes denses, latéraux, presque terminaux, portant de nombreuses fleurs, petites, munies d'ordinaire d’un éperon allongé. Les Den- drobium secundum, D.aemulatum, D. cumulatum, D. secundum, etc. font partie de cette section appelée Pycnostachyée. Ces Orchidées toutes fort belles habitent les vallées chaudes du Moulmein, de Sumatra et de Bornéo. — 362 — La beauté de leurs fleurs grandes, ornementales, presque tou- jours blanches, rarement jaunes pâles a valu au second groupe le nom de Formosae. Les fleurs viennent en groupes serrés au sommet des tiges(1)}. Dans ce groupe rentrent les D. carmi- ferum, cruentum, Draconis, formosum (fig. 237), infundibulum, longicornu, Lowii, scabrilingue, etc. On les rencontre surtout en Birmanie croissant à une altitude de 800 à 1,800 mètres (D. Lowri) sur des arbres à feuilles caduques ou sur des rochers moussus, soit dans des stations situées près de la mer, soit dans des loca- lités où il pleut onze mois par an. Certaines espèces résistent à de brusques variations de température. Le D. infundibulum croît dans des stations où le thermomètre accuse, pendant des mois, un écart quotidien de 19° C entre les températures relevées au lever du soleil et à midi. Le D. Draconis a l’aire de dispersion la plus considérable : on a récolté cette plante dans les Indes, à Siam et dans la Cochinchine. Le troisième groupe, celui des Calostachyées ou Dendrocoryne de Lindley, émet des racèmes latéraux, lâches, plus ou moins allongés, garnis toujours de fort belles fleurs. Plusieurs espèces comptent parmi les plus beaux Dendrobium cultivés : D, Bryme- rianum (fig. 159), D. chrysotoxum, D. densiflorum (fig. 64) et sa variété D. thyrsiflorum, D. Farmeri (fig. 238), D. fimbriatum (fig. 160), D. moschatum, etc. Les botanistes ont récolté les Dendrobium de ce groupe, surtout aux Indes, dans les vallées chaudes du Sikkim, de 300 à 1,800 mètres d’altitude, à Ceylan, à Java, dans les îles Philippines. Au Nord, ils ne dépassent pas la Chine méridionale où croît le D. aggregatum. Certaines espèces présentent d’élégantes démonstrations de l’influence du climat sur le développement de l'Orchidée. Le D. Chrysotoxum habite la Birmanie inférieure; il s’élève dans les monts Arracan et dans les montagnes du Moulmein jusqu’à 1,000 mètres d'altitude; mais tandis que les espèces croissant dans les plaines ont des tiges allongées, celles des plantes récoltées dans des stations plus élevées sont comprimées et globuleuses. Dans le groupe le plus populaire, celui des Fasciculées, les (1) Les horticulteurs désignent souvent les espèces de cette section sous le nom de #igro-hirsuta, allusion aux poils noirs qui apparaissent sur les jeunes pousses, = — fleurs sont admirables et apparaissent en faisceaux latéraux (2 à 3) sur des tiges presque toujours sans feuilles. On rencontre ces beaux Dendrobium dans les régions chaudes et basses de la Birmanie et du Moulmein : c’est leur territoire d'élection. Ils y croissent en plein soleil, sur des arbres : D. albo-sangui- neum, D. Aphrodite, D. Bensomiae, D. Boxalli, D. cappilipes, D. chrysocrepis, D. crystallinum, D. gratiosissimum, D. lassio- glossum, D. lituiflorum et ses variétés, D. mesochlorum, D. rhodop- terygium, D. senile etc. Quelques espèces vivent dans des stations plus fraîches, tempérées l'été, relativement froides en hiver; c’est Fig. 237. — Dendrobium formosum Roxsc. le cas du D. amoenum des monts hymalayens. D’autres espèces se rencontrent au Siam (D. crassinode, D. Findleyanum), dans l’Assam (D. crepidatum, D. Falconeri), dans l’Archipel malais (D. leucophatum, D. Huitonii de Timor), à Ceylan (D. sangut- nolentum), aux îles Philippines (D. Ruckeri, D. superbum et ses variétés, D. taurinum, etc.). En général les stations sont peu nombreuses et fort disséminées. Berkeley n’a rencontré aux Indes qu’une colonie du joli D. aqueum dans une plantation abandonnée de Caféiers, située dans la chaîne des Nilgherris. Quelques espèces ont un domaine très étendu, mais dans ce co — cas, nous nous trouvons en présence d'espèces à fleurs poly- morphes, comme le D. chrysanthum si fréquent dans les parties basses de l'Himalaya et de la Birmanie; comme le charmant D. aureum dont le domaine s’étend dans l’Assam, les Monts Khasia, le Népaul, Madras, Ceylan, Moulmein et la Birmanie et gagne les îles Philippines; comme le D. cretaceum qui occupe dans la péninsule indienne un immense territoire d’Assam à Tenasserim et lance des irradiations dans tout l’Archipel indien; comme le D. Devonianum, qui se rencontre dans le nord de l'Inde, dans l’Assam, dans la Birmanie, dans l’empire de Siam et dans la Chine méridionale. L’aire de dispersion de l’espèce la plus connue, le D. nobile (fig. 132),est mal définie. On le rencontre dans l’Inde et en Chine : c'est du moins de ce pays qu'il fut introduit ; il varie à l'infini, et l’une de ses variétés, le D. nobile Cooksonianum (fig. 236) est l’une des plus remarquables du groupe des rares Orchidées trilabellées. C’est encore aux envi- rons du golfe du Bengale que nous rencontrons les D. Pue- yardi et primulinum croissant sur des arbres dans les vallées chaudes du Sikkim et du Népaul. Trois espèces remontent vers le nord : le D. japonicum qui habite dans l’Archipel japonais, les îles Oki et les flots voisins du détroit de Corée, le D. Linawianum et le D. Loddigesii qui appartiennent à la flore chinoise. Quelques espèces du groupe fasciculé émettent leurs fleurs avant la maturation du pseudo-bulbe, alors que celui-ci garde encore ses feuilles. C’est le cas d’une espèce alpestre, le D. ochreatum qui croît dans les monts Khasia à 1,300 mètres. Si la sous-section des Stachyobium possède des représentants dans la flore chinoise (D. aduncum des montagnes Lo-fan-Shan), dans celle de l'Inde méridionale (D. chlorops), de l’Assam (D. Feuhinsii), du Moulmein (D. ciliatum), du Népaul (D. clava- tum), de Java (le très rare D. cymbidioides et le D. mutabile), de la Birmanie où fleurissent le ravissant D. Dalhousieanum (fig.193) et le joli D. Fytchianum, si on rencontre aux îles Philippines le D. Dearei à l’admirable fleur blanche, c’est surtout en Australie que cette sous-section nous offre ses plus nombreux représen- tants : D. aemulum, bigibbum, canaliculatum, Kingianum, Macfarlanei, Moorei, Phalaenopsis (la plus belle du groupe), Ro — D. speciosum, superbiens, tetragonum, etc. Ces espèces austra- liennes viennent dans des localités situées près de la mer. Tous les Dendrobium se rencontrent dans les jungles et à la lisière des bois, sur des arbres de haute futaie, s'élevant en général au-dessus de sous-bois denses. Ils y sont toujours exposés, dit Hooker, aux influences bienfaisantes d’une atmos- phère sans cesse renouvelée. Ces habitats nous indiquent combien est grand le besoin qu'ont ces Orchidées d’air et de lumière. XXVIII. PATRIE DES PHALAENOPsIS. — La zone tropicale asiatique seule est la patrie des Phalaenopsis. Ils habitent à l’entrée des bois, au bord des clairières, là où les cours d’eau sortent des profondeurs ombreuses et reflètent dans leurs eaux surprises les rayons ardents du soleil. Ils vivent aussi sur les rochers enveloppés de brouillards ou baignés par les embruns de la mer (1). S'attachant à l'arbre ou au roc par leurs racines bizarres, charnues, haptotropes, ils émettent des feuilles souvent fort belles et des racèmes de fleurs brillantes, éphémères sous les tropiques, plus durables dans nos serres. En général, les stations de Phalaenopsis ne dépassent pas 400 mètres d’alti- tude : les plantes y sont protégées contre le soleil par un écran de feuillage assez touffu pour les préserver d’un rayonnement trop intense, assez large pour permettre à la lumière d’éclairer fortement les feuilles. On ne les rencontre pas à l'intérieur des forêts où la verdure des cîmes forme un dôme impénétrable aux rayons du soleil. Les plus beaux, tous les Euphalaenopsis : P. amabilis (2), Aphrodite, Sanderiana, Schilleriana (fig. 21 et 54), Stuartiana (fig. 39), croissent dans les îles Philippines : ils occupent une aire s'étendant du 15% parallèle nord au 8° parallèle sud et du 95° au 125°%° méridien de longitude est. Une seule espèce est disjointe : le P. Mannii apparaît dans l’Assam. Les autres Phalaenopsis vivent en Cochinchine (1), dans le Moulmein (2), (1) Les Phalaenopsis sont surtout abondants sur les arbres qui ombra- gent les rivages des petites îles de l’Archipel malais. (2) L'espèce type, le Phalaenopsis amabilis, la « Reine des Orchidées » (fig. 137), a une aire plus vaste; elle se rencontre dans tout l’Archipel malais. "366 — dans le delta de l'Irawaddy (1), mais surtout dans toute la Ma- laisie jusqu’à Java. Leurs habitats diffèrent à l'infini : celui-ci (P. Lowti) croît en plein soleil sur les rochers, baigné par la vapeur d’eau du delta de Tenasserim; cet autre (P. Cornu-cervi) est placé dans la fourche des branches élevées des arbres de Bornéo, protégé par le feuillage de la cime contre les ardeurs du soleil, exposé pendant six mois à des pluies torrentielles et bercé toute l’année par des brises fraîches et salines. Tel autre (P. Es- meralda) s'établit dans les anfractuosités et les crevasses des rochers calcaires, où se rencontrent quelques détritus végétaux si rapidement décomposés par l’action du soleil et des pluies tropicales (1). Certaines espèces (P. fetraspis) recherchent l’ombre douce de quelques arbres peu touffus, comme les P. Low, Parishii et villosum qui vivent sur les troncs d’arbres parmi les épiphytes morts, les mousses touffues et les lichens desséchés. XXIX. HABITAT DES ANOECTOCHILUS. — Les Anoectochilus, comme quelques espèces de Cystorchis, de Microstylis, peut-être de Goodyera, en ne s’enracinant pas dans le sol même, se maintiennent toujours près de terre; ce sont de fausses épi- phytes; leurs racines rampent au milieu des feuilles mortes, de la mousse, de l’humus et des débris végétaux qui tapissent le sol : Anoectochilus Reinwardti (fig. 212). On les arrache aisément, rien ne les attachant à la terre. Leurs racines recherchent l’ombre et l’air. D'après M. B. Freeman, un collecteur plein de mérite, les Anoectochiles vivent à une altitude de 1,000 à 1,200 mètres, le plus souvent dans les ravins, près des ruisseaux, dans les montagnes. La température tombe beaucoup au dessous de zéro en hiver, mais ces plantes ne sont jamais gelées, étant abritées sous les arbres. Le maximum de température n’excède jamais 21° C et encore ne dure-t-il que pendant quelques heures. Ces admirables Orchidées croissent vigoureusement par une température de 18° C : elles pourrissent très rapidement si des matières végétales en décomposition ou de la moississure (1) Le P. Parishii a été découvert croissant sur des troncs d’arbres dans les racines et les feuilles décomposées d’une fougère, le Drymaria quercifolia. vient à s’accumuler autour de leur tige; elles ne résistent pas à un moment de sécheresse, mais elles ne sauraient vivre non plus dans l’humidité stagnante. XXX. ORCHIDÉES DE L’AFRIQUE TROPICALE. — Pendant longtemps, l'Afrique parut fort pauvre en Orchidées. La Vanille croissait, disait-on, dans les forêts de la côte occidentale. Les botanistes renseignaient la présence du Pierogossaspis et du Deroemeria en Abyssinie, et de quelques Orchidées dans les autres parties du continent Africain. Il a fallu le beau travail de MM. Durand et Schink sur la flore de cette partie du monde(1) pour nous révéler toute l’étendue de ses richesses orchidéennes. Contrairement à une opinion trop longtemps accréditée, il est reconnu aujourd’hui que le continent africain possède plus de mille espèces décrites, c'est à dire presque autant d'Orchidées que la partie du monde regardée comme le domaine d’élection de la famille, les Indes anglaises qui comptent 1,270 espèces. Les genres africains tels que les Hetaeria, les Mystacidium, les Barlaea, les Pogonia, les Cyrtopodium, les Platylepris, les Pachystoma, les Cherrostylis, les Holothrix, les Brachycoritis, les Zeuxine, les Disperis, les Ihsea, les Polystachis, les Cynor- chis, les Corymbis, offrent, il est vrai, plus d'intérêt au botaniste qu'à l’amateur, mais d’autres, comme l’Ansellia africana congoensis (fig. 239) Fig. 238. — Dendrobium Farmeri Paar. aux jolies fleurs si curieusement ponctuées, ont pris place parmi les plantes recherchées des orchidophiles, au même titre que les belles Orchidées originaires des îles Mascareignes ou du Cap. Cette contrée n’est plus aujourd’hui le désert des anciens géographes, immense, aride, désolé. A l'exception des deux zones de roches, de graviers, d’argiles rouges et de sables presque complètement stérilisés, — désert lybique et Sahara au (x) Conspectus Florae À fricae par TH. DURAND et SCHINK. 1804. Nord, désert de Kalahari, plaines du Namaqualand et du pays des Boshmen au Sud, — les autres territoires du continent africain, soumis à des pluies périodiques intenses, offrent aux Orchidées l'eau, la chaleur et la lumière nécessaires à leur déve- loppement. Sans nul doute, nous verrons s’allonger la liste des Orchidées de cette partie de l'Afrique. Mieux que des bras de mer, les déserts arides séparent la flore du bassin méditer- ranéen et du Cap, de celle de l'Afrique centrale. L'eau y fait défaut, l’eau sans laquelle — disent les antiques inscriptions du Musée de Boulaqg — « les Dieux tombent sur la face et les hommes périssent ». Nous ignorons les merveilles que réserve à nos serres la flore orchidéenne du Congo. En ce moment, le caoutchouc, l’ivoire, l'huile et les noix de palme intéressent encore trop les explorateurs, mais tout fait prévoir que, pour le Bas Congo tout au moins, les botanistes trouveront un jour de curieuses Orchidées dans les forêts serrées et touffues qui bordent le littoral depuis Sierra Leone jusqu'au 4° ou 5° degré au sud de l’Equateur et qui s'étendent dans l'intérieur des terres jusqu’au Victoria Nyanza et au lac Tanganika. Les torrides ardeurs du soleil et la fermentation d’une boue fangeuse font naître des végétations capables de lutter en abon- dance, en variété et en monstrueuses dimensions, avec les forêts préhistoriques de la période houillère. « L'Afrique tropicale, affirme M. Johnston, dément la théorie des naturalistes disposés à refuser aux zones équatoriales des fleurs comparables à celles des régions tempérées. Une Orchidée, le Lissochilus giganteus, a une hauteur de 1",80 et se couvre d’une profusion de fleurs rouge mauve, jaune d’or au centre, si belles qu’il n’existe guère de fleurs plus remarquables par la richesse du coloris et par la déli- catesse des contours. Ces Orchidées avec leurs feuilles vert-clair ensiformes et leurs robustes hampes florales incurvées, croissent par groupes de quarante à cinquante individus; elles se mirent dans les mares d'eau stagnantes peu profondes où baignent leurs pseudo-bulbes et teignent de leur délicate nuance la lisière des majestueuses forêts au feuillage vert-pourpre (1). » (1) Le fleuve Congo, depuis son embouchure jusqu'à Balobo. Sampson, Low et Co, 1884, p. 648. PR PL. XXIV. —_ 0 La végétation de la côte occidentale d'Afrique (côte de Kameroun, côte des Esclaves, etc.), celle des terres du Bas Niger fortement chauffées par le soleil, abondamment arrosées, se compose de Palétuviers sur les vases marines, de Pandanées et de Raphia sur les terres basses constamment émergées. Puis viennent, quand le sol se relève, les forêts dont les arbres sont unis en une seule masse par l’enlacement des lianes. Ces pays n'ont guère été explorés(1). Ici comme dans les plateaux de l’in- térieur entre le Kouilou et le Congo, dans les prairies et les brousses, nous ne connaissons guère d'Orchidées ; jusqu'aujour- d’hui elles ne semblent avoir eu d’autres admirateurs que ces primates auxquels l’homme, primate civilisé, a imposé le nom de gorilles. Nous n'avons à signaler comme Orchidées provenant de l'Afrique tropicale-occidentale que les Liparis guineensis Ldl. qu’on retrouve à Sierra Leone, le Liparis Guingangae Rchb. f., l’'Eulophia lurida Lindi. et le Corymbis corymbosa Thou. qu’on rencontre à l’île San Thomas, les Holotrix squamulosa Lindi. et villosa Lindl. et le Disperis cucullata Sw. qui croissent dans l'Afrique austro- occidentale. Le territoire de Kameroun étudié au point de vue botanique par J. Braun(2), en 1889, nous a révélé la présence dans cette partie de l'Afri- que tropicale, d'un Liparis, de sept mn RU + do a Fig. 230. — Ansellia africana d'un Eulophia, de quatre Polysta- Loc. var. congoensis Horr. chya, de nombreux Angraecum, et de diverses variétés de Vanilla. Séparée du continent africain par un détroit large d'une trentaine de kilomètres, l'île Fernando-Po offre, dans sa flore, un degré de parenté plus étroite avec les îles de l'Océan indien qu'avec le Cap et les îles de l'Atlantique. Citons parmi les Orchidées intéressantes de cette région, l’Ansellia (fig. 43) qui (1) Mann explora la montagne des Dieux (Mongo-ma-Loba). (2) Botanischer Bericht über die Flora von Kamerun par J. BRAUN. Mit- theilungen aus den deutschen Schutzgebieten. II, 1889. 24 croît sur le Palmier à l’huile (Elaeis guineensis) et le Megaclinium falcatum Ldi. au labelle si curieux par sa mobilité. XXXI. ORCHIDÉES TROPICALES AMÉRICAINES. — L’Orchidée reprend dans les contrées des régions tropicales et subtropicales du Nouveau Monde, la place qu’elle avait dans la flore indo-orien- tale de l’ancien monde. Le voisinage de la mer, l’altitude élevée de la station, atténuent les effets de la latitude et amènent la pré- sence d’une végétation dont les traits semblent empruntés en partie aux vallées sous-himalayennes. Les Fougères en arbre remontent lentement le long des pentes des montagnes. En quittant les fonds bas et chauds des vallées, on voit apparaître successive- ment les formes caractéristiques des flores des climats tempérés; tandis que les Chênes, les Pins et les Sapins garnissent les crêtes montagneuses des formes variées de la végétation alpine. A l'exception des Pampas de la République Argentine, des Campos du Brésil, des Savanes du Vénézuéla, des contrées arides situées le long du Pacifique, l’Orchidée peut vivre dans toutes les parties de l'Amérique tropicale et développer en abondance ses splendides floraisons. Le Mexique, les Antilles, le Guatémala, le Honduras, le Nica- ragua, le Costa-Rica, la Colombie, le Vénézuéla, les Guyanes, la république de l’Équateur, le Brésil, le Pérou et la Bolivie, tel est en Amérique le domaine orchidéen par excellence. Devons-nous rappeler que déjà en 1844, Ach. Richard avait étudié 300 espèces mexicaines ; que le consul Liebmann, un des orchidologues les plus perspicaces de ces dernières années, avait récolté plus de deux cents Orchidées d'espèces différentes dans les régions élevées du Mexique; que telle localité, comme Bogota ou Ocanña, est si riche en espèces qu’un jour, étant de fort méchante humeur, lassé de voir sans cesse arriver de nouvelles espèces colom- biennes, Reichenbach s'écria: « J’en ai assez de cette Ocanerie; il est inconcevable que tout le monde coure à cette malheureuse Ocaña où l’on ne trouve que des Orchidées à grandes fleurs, alors qu’il y a dans l’Amérique du Sud tant d’autres contrées, riches en Orchidées et qui n’ont jamais été visitées »!!! N'en déplaise à la mémoire du botaniste hambourgeois, les amateurs sont toujours plus tentés par la beauté des grandes fleurs que par les 310 mystères des petites fleurs insignifiantes, si chères aux botanistes. Alexandre de Humboldt fit, le premier, cette remarque fort judicieuse : « Les Orchidées des Andes du Mexique, de la Nouvelle- Grenade, de Quito et du Pérou l’emportent sur leurs congénères par la variété de leurs formes, le coloris de leurs fleurs, la finesse et la douceur de leur parfum. La vie d’un peintre ne suffrait pas, dit-il (1), pour reproduire, même en se bornant à un étroit espace de terre, les magnifiques Orchidées qui ornent les vallées profondes des Andes du Pérou. » Cette observation se trouve confirmée quotidiennement par les récoltes faites dans les con- trées chaudes et humides de l’Asie et de l’Afrique : elles sont rares, les Orchidées nouvelles pouvant supporter la comparaison avec celles de la région américaine qu’enserrent l’Océan Pacifique d'une part, le Golfe du Mexique, la mer des Antilles et l'Océan Atlantique d'autre part, du tropique du Cancer au nord, au tro- pique du Capricorne au sud. En général, toutes les espèces sont cantonnées dans des stations définies et limitées. C’est l'application de cette loi phy- siologique : de deux organes de même nature, mais de surfaces inégales, celui dont la superficie est la plus grande, est plus impressionnable aux agents physiques. Plus grandes sont les fleurs, plus étroit sera donc le cantonnement de l’espèce : aussi le nombre des espèces est-il, en ces pays, plus considérable que partout ailleurs. Dans les Antilles, les Orchidées occupent le second rang pour le nombre; elles forment les sept centièmes de la végéta- tion totale; Richard Schomburgk a de même reconnu que les Orchidées viennent au troisième rang dans la Guyane anglaise, formant à elles seules six pour cent du nombre total des espèces. Dans cette région où les Orchidées abondent, les genres qui nous intéressent le plus au point de vue horticole sont les Epidendrum, les Odontoglossum, les Oncidium, les Zygopetalum, les Sobralia, les Cattleya et les Masdevallia. Nous les étudierons plus loin d'une manière toute spéciale, faisant toutefois observer maintenant que, dans les stations où ces genres sont repré- (x) Tableaux de la nature, L. IV. Ch. I. = 37 — sentés, d’autres Orchidées se rencontrent à côté d’elles, berçant mollement leurs racèmes multiflores et répandant leurs par- fums pénétrants à l’heure où, comme dit le poète des tropiques, Leconte de Lisle : Les bruits cessent, l’air brûle et la lumière intense Endort le ciel et la forêt. Sans parler d'Ocaña dont la prodigieuse fécondité excitait la verve railleuse de Reichenbach, il nous suffit de rappeler les merveilles orchidéennes recueillies dans la région sud-mexicaine d'Oaxaca, par Leibold, Liebmann, Galeotti, Jurgensen, Ehren- berg (1), etc., etc. Le Brésil vient en tête de la Flore orchidéenne américaine; il nous présente 1,059 espèces. La Colombie vient après lui : 614 espèces, puis le Pérou, 526, et le Mexique, 504. Au Brésil, puis au Panama, nous rencontrons le plus grand nombre de genres endémiques. La flore mexicaine présente des affinités particulières avec celles des Indes occidentales et de l'Amérique équatoriale. Quatre espèces d’Orchidées irradiant des États-Unis, s’y rencontrent avec les nombreuses espèces rappelant les flores des Antilles et du Brésil. Dans ces contrées baignées d’un côté par la mer des Antilles et l'Océan Atlantique, de l’autre par l'Océan Pacifique, traversées par des fleuves, vastes comme des mers intérieures, la Magda- lena, l'Orénoque et l’Amazone dont les eaux communiquent et se confondent même pendant l’époque des grandes crues, dans ces contrées où les végétaux trouvant la terre trop étroite, che- vauchent les uns sur les autres dans la plus étrange confusion, (1) Parmi les Orchidées, on trouve à l’état spontané : quelques Shiranthes et Maxillaria abondants parmi les forêts de chènes; plus rarement Laelia anceps, Epidendrum cochleatum, E. nemovale, E. vitellinusm, E. ciliare, E. odovatissi- mum, Arbophyllum spicatum, Cyrtopodium punctatum, Mormodes aromatica, Trichopilia tortilis, Oncidium stramineum, O. ornithorhynchum, O. incuruum, O. reflexum, O. Cavendishianum, O. maculatum, Lycaste aromatica, L. Deppei, Caœlia Bauerana, Odontoglossum bictoniense, O. nebulosum, O. maculatum, O. cordatum, Cattleya citrina, Chysis bractescens, Schomburgkia tibicinis, Sobra- lia macrantha (fig. 157), divers Zsochilus, Cypribedium Irapeanum, Chysis aurea, Acineta Barkeri, Laelia albida, etc.; à l’état cultivé : Epidendrum Brassavolae, E. eburneum, E. oncidioides, Catasetum tridentatum, Perisleria cerina, Odontoglossum Rossii, Brassavola, etc. TAPIS l’Orchidée cherche dans les cimes et les enfourchures des arbres une place où elle reçoive l’eau, la lumière et la chaleur, et elle y développe toute sa beauté, toute sa richesse, toute sa puissance végétative. M. T. Durand a bien voulu me communiquer un intéressant tableau statistique de la richesse en Orchidées des diverses contrées américaines. 614 espèces sont originaires de Colombie y compris le Panama, 334 du Vénézuéla, 252 des Guyanes, 249 de l’Équateur et 1,059 du Brésil. Dans ce nombre Fig. 240. — Bifrenaria Harrisoniae Loi. considérable d'espèces, certaines sont insignifiantes, mais c’est le petit nombre. Ces Orchidées se répartissent en plus de 104 genres, les uns d'intérêt purement botanique : Abola, Aganisia, Altensteinia, Brachtia, Campylocentrum, Centropetalum, Cheiradenia, Chytroglossa, Corymbis, Leiochilus, Mormolyce, Mys- tacidium, Pelexia, Phymatidum, Pogoniopsis, Quekettia, Saundersia, Sertifera, Sigmatostalix, Solenidium, Tetramicra, Wullschlaegelia, Xylobium, Zygostates; les autres — ce sont les plus popu- ne 0 laires — introduits en Europe et cultivés dans les serres : Acineta, Ada, Amblostoma, Anguloa, Arpophyllum, Aspasia, Bifrenaria, Bletia, Brachionidium, Brassavola, Brassia, Camari- dium, Cattleya, Chondrorrhyncha, Clowesia, Coelia, Coryanthes, Cycnoches, Cyrtopodium, Dichaea, Elleanthus, Epidendrum, Houl- letra, Tonopsis, Isochilus, Laelia et Laeliopsis, Lepanthes, Lochhartia, Lycaste, Lycomormium, Macradenia, Masdevallia, Maxillaria, Meiracyllium, Notylia, Odontoglossum, Oncidium, Ornithidium, Ornithocephalus, Pachyphyllum, Paphiopedium, Peristeria, Physo- siphon, Physurus, Pleurothallis, Pogonia, Polyrrhiza, Prescottia, Pseudocentrum, Rodriguezia, Scaphoglottis, Schlimia, Schom- burgkia, Scuticaria, Selenipedium, Sophronitis, Sianhopea, Stelis, Stenia, Trichocentrum, Trichopilia, Trigonidium, Trizeuxis, Vanilla, Zygopetalum. De ces nombreux genres, quatre seulement ne sont pas endé- miques à l'Amérique. Les Pogonia se rencontrent également en Asie et en Afrique. Les Physurus habitent aussi l'Asie. Les Corymbis se trouvent dans toute la zone tropicale et les Bletia, nous l’avons déjà fait observer, croissent en Chine et au Japon. Le nombre des espèces américaines cultivées est plus considé- rable que celui des espèces indiennes : cela tient à diverses causes, dont la principale est l’altitude moins élevée des stations des Orchidées indiennes. Vivant dans un climat plus chaud, leur culture est plus difficile. Il y a quelques années, les Vandées, les Renanthera, les Coelogyne, les Dendrobium, toutes ces Orchi- dées aux fleurs brillantes et superbes, formaient la base des cultures. Aujourd’hui les Odontoglossumi, les Cattleya, les Laelia, les Paphiopedium sont les grandes favorites de nos Orchido- philes. Le succès ne va-t-il pas toujours aujourd’hui aux choses les plus faciles ? Le Brésil possède 1,059 espèces, soit plus du quart des espèces américaines (1). Si nous admettons tous les genres crées par Barbosa Rodrigues (2), ce botaniste qui manie le crayon du des- (1) Lorsque notre ami Alfred Cogniaux aura terminé la revision des Orchi- dées dans la Flora Brasiliensis, ce nombre d'espèces s’accroîtra sensiblement. (2) Genera et species Orchidearum novarum, Part. 1 et 2, 1877 et 1882. PRÉ Th us sinateur d’une manière si remarquable, vingt-quatre genres sont endémiques et monotypes, onze sont endémiques et pluritypes. Fig, 241, — Odontoglossum cirrhosum Loz. FES Seize genres pluritypes ont, dans cette partie du monde, plus de la moitié de leurs espèces : A ganisia, Bifrenaria, Catasetum, Cattleya, Colax, Cyrtopodium, Dichaea, Zygopetalum, Octomeria, Spiranthes, Stlenorrhynchus, Prescottia, Cleistes, Epistephium, Scuticaria, Grobya. La partie de l'Amérique comprise entre le Mexique méri- dional et la Colombie mérite une mention spéciale. Dans l’état actuel de nos connaissances géobotaniques, la flore mexicaine accorde aux Orchidées le troisième rang, eu égard à leur importance numérique; elles viennent immédiatement avant les Graminées, qu’elles dépassent sensiblement quant au nombre des espèces! Au Mexique et dans l’Amérique centrale, les Orchidées représentent 8 p. °/, de la végétation phanérogamique et 37 p. °h des Monocotylédones. Quatre-vingt-cinq pour cent des espèces sont endémiques : cette proportion n’est dépassée que par une seule famille végétale, les Composées. A côté des plus belles et des plus grandes Orchidées, comme les Sobralia aux fleurs éclatantes et les Laelia superbiens aux admirables racèmes, nous rencontrons dans cette flore des Orchidées lilliputiennes comme les Oncidium pusillum et Crista gaili, certains Lepanthes et Pleurothallis, rivalisant de nanisme avec le Bulbophyllum minutissimum australien. Dans un même genre, nous trouvons des différences considérables dans la taille des espèces habitant le même pays : la plupart des Pleurothallis sont de fort petite taille, — certaines espèces atteignent à peine un centimètre de haut; — F. C. Lehmann a découvert dans la province de Cauca (Colombie) une espèce géante le Pleurothallis Colossus. Cette Orchidée émet une tige de 1"20 grosse comme le doigt, qui supporte une feuille unique, longue de o"40, large de o"30 et une trentaine d'épis longs de o"50 et couverts de plusieurs centaines de petites fleurs. La Colombie, le Vénézuéla, le Pérou et la république de l’Équateur font partie d’un territoire ayant une flore orchidéenne spéciale, bien caractérisée. Les genres endémiques y sont nom- breux ; à côté de ceux-ci, certains genres à aire plus vaste y sont si bien représentés qu'ils donnent un caractère spécial à la flore de ces pays : Altensteinia, Pterichis, Scelochilus, Anguloa, Elleanthus, Chondrorrhyncha, Cochlioda, Telipogon, Pachyphyl- RAR à lum, Odontoglossum, Masdevallia, Stelis, Pleurothallis, Oncidium, Maxillaria, etc. L’archipel des Galapagos situé à 500 lieues de la côte la plus rapprochée, possède une Orchidée endémique, l’Epidendrum spicatum Hook. XXXII. PATRIE DES ANGULOA. — Par sa grande fleur solitaire, globuleuse, d'un jaune éclatant, rappelant la fleur d’une Tulipe, l’Anguloa Clowesir (fig. 181) jouit depuis cinquante ans (1) d’une immense et légitime popularité, qui s'est étendue à tout le groupe de ces élégantes Orchidées. On ne les rencontre que dans les Andes de l’Amérique méridionale, à des altitudes variant de 1,700 à 2,300 mètres, depuis la Colombie septentrionale jusque vers le 10° lat. S. dans les Andes péruviennes. Elles croissent sur des rochers couverts de mousse humide et souvent dans des forêts ombreuses. Les A. Clowesi, dubia, Ruckeri et uniflora varient souvent de forme et de coloris. XXXIII. PATRIE DES BIFRENARIA. — Ces Orchidées, dont la fleur ressemble à celle des Maxillaria et qui doivent leur nom générique aux doubles caudicules de leurs pollinies, appar- tiennent aux vallées chaudes et humides de la Guyane et du Brésil. Elles s'établissent sur les troncs et sur les branches des arbres croissant le long des rives du fleuve Essequibo et de ses affluents. Le Bifrenaria Harrisoniae (fig. 240) est cultivé depuis bien des années. Sa première introduction, due à William Harri- son, remonte à 1821; Gardner la retrouva plus tard, vers 1841, aux environs de Rio de Janeiro, sur des rochers ombragés et humides à Praya Vermelha,.....… localité, hélas! qui n’est indiquée sur aucune carte ! XXXIV. PATRIE DES BRassia. — Orchidées américaines, les Brassia habitent les îles tropicales de l’Amérique du Sud et les contrées continentales voisines : Guyane, Vénézuéla et Nouvelle- Grenade. Quelques espèces sont originaires du Guatémala et du Costa Rica, deux viennent des Andes du Pérou et peut-être une du Brésil. Les Brassia croissent sur les troncs et sur les branches (1) Cette plante fut_ introduite en mars 1844. Sr eo d'arbres dont le feuillage les protège des ardeurs du soleil. Certaines espèces se rencontrent à des altitudes élevées : tel est le Brassia Keiliana qui vit à 2,300 mètres dans la Cordillère du Nord en Colombie. XXXV. PATRIE DES STANHOPEA. — Les plus étranges, les plus extraordinaires de toutes les Orchidées cultivées, sont certes les Stanhopea. Tout en elles étonne et surprend: inflorescences radicales pendantes (fig. 130), fleurs énormes, étranges (fig. 120), parfums violents, couleurs vives. Ainsi que le faisait observer Bateman, on croirait voir des fleurs d’ivoire ou de cire parfumées par la mystérieuse incantation d’une magicienne orientale! Originaires de l’Amérique tropicale, elles croissent à des alti- tudes souvent élevées. Hartweg a rencontré le Séanhopea Bucephalus Ldl. dans les Andes à 2,000 mètres au-dessus de la mer. Ces hautes stations indiquent suffisamment pourquoi on peut les cultiver dans des serres dont la température descend en hiver à + 6° C. Le plus grand nombre des Sianhopea nous viennent du Mexique méridional et de l’Amérique centrale; quelques-uns se rencon- trent dans les Andes péruviennes et les Cordillères de la Colombie et du Vénézuéla. Loddiges a indiqué le Brésil comme patrie des Stanhopea insignis et S. eburnea, mais cette indication est plus commerciale que scientifique. Les Stanhopea croissent sur de vieux troncs d’arbres dans des stations fortement ombragées. XXXVI. PATRIE DES LycASTE. — La distribution géographi- que des Lycaste, sauf une espèce disjointe qui vit dans le sud du Brésil (Lycaste tetragona), se confond avec celle des Odonto- glossum sans atteindre toutefois l'altitude élevée de certains d'entre-eux. On rencontre ces Orchidées, dont la plus populaire est le Lycaste Skinneri (fig. 196), dans les Cordillères de l’Amé- rique tropicale depuis le Mexique jusqu’en Bolivie; et, nouvelle analogie avec les Odontoglossum, les Lycaste se concentrent à leur limite septentrionale et deviennent de plus en plus rares à mesure que leurs habitats se rapprochent de la limite méri- dionale. Leur altitude est celle des Cattleya à habitats élevés et celle des Odontoglossum des stations les plus basses. La température tr de ces habitats est remarquable par son uniformité. La saison sèche — plus nominale que réelle — y dure trois à quatre mois. . XXXVII. PATRIE DES MaAXxILLARIA. — Le genre Maxilliara se rencontre dans l’Amérique tropicale depuis le Brésil méridional jusqu’au Mexique; il présente une tendance manifeste à se concen- trer dans les Cordillères des Andes, où il atteint une altitude de plus de 2,000 mètres. Comme dans tous les genres à habitats multiples, à aire très étendue tant en latitude qu'en altitude, il importe de se rendre compte de l’habitat propre à chaque espèce, et malheureusement trop souvent l'habitat exact de celles-ci n’est pas relevé. On ne connaît les habitats exacts que d'un très petit nombre d’espèces cultivées. Les Maxillaria grandiflora habitent les forêts de Jaji dans la province de Merida (1,700 à 2,000 mètres). Les M. luteo-alba, nigrescens, venus- ta vivent dans la Cordillère de Vé- nézuéla (1,700 à 2,000 mètres); le M. porphyros- tele est originaire de la province de Rio -Grande du Sud; le M. rufes- cens, de Cuba; le M. Sanderiana, des Andes de l'Équateur ; le M. setigera, de Cara- cas ; le M. tenuifolia, de Vera-Cruz et le M. variabilis, du Mexique. Fig. 242. — Odontoglossum nebulosum Lot. XXXVIII. PATRIE DES ODONTOGLOSSUM. — Orchidées alpines par excellence, les Odontoglossum ne se rencontrent que sur les chaînes de montagnes qui traversent l’Amérique centrale et le nord de l’Amérique australe, du 20e lat. N. au 15° lat. S. Si leur aire de dispersion est très allongée, elle est fort retrécie en largeur et en hauteur. Les Odontoglossum maxillare, maculatum et Cervantesii sont les représentants de ce genre dont l’habitat est le plus septentrional: le premier, aux environs de Colima (Mexique) dans la Sierra Madre; les autres, près de Valladolid, dans les monts Irapean. La limite méridionale des Odontoglossum s'arrête à cette partie du continent américain où la Cordillère des Andes forme le plateau péruvien et bolivien. Le dernier représentant du genre est l'Od. compactum Rchb. f., découvert à Las Tres Cruzes, près de Cuzco (Pérou). Un peu plus haut, l'O. tetraplastum apparaît, mais ces deux espèces sont séparées de l’aire des Odontoglossum par un espace de plus de 800 kilo- mètres |! C’est à partir de Chachapoyas, et mieux encore de l’Équateur qu'on rencontre les plus belles espèces : l’Od. Halli, l’une des plus belles, aux fleurs jaunes munies de barres transversales et de macules pourpre brun; le magnifique Od. cirrhosum (fig. 241), aux longues hampes couvertes de grandes fleurs blanches maculées de pourpre brun; l’Od. Edwardii dont les racèmes se couvrent de centaines de fleurs violettes émettant une odeur de violettes, sont les premières qu’il convient de signaler. Au nord de l’Équateur la chaîne des Andes se divise en trois tronçons : la Cordillère orientale, longeant la côte du Vénézuéla jusqu’au Cap Paria, semble être le centre de dispersion des Odontoglossum surtout entre Bogota et Ocaña ; le second tron- çon se termine au Cap Gallinas : un certain nombre d'espèces ont leur habitat près de Medellin et sur ce mont Quindio, haut de près de 3,000 mètres, si bien exploré par Humboldt, Boussin- gault et plus récemment par Ed. André. Le troisième tronçon longe les côtes du Pacifique, traverse l’isthme de Panama et va s’éteindre près du haut plateau du Mexique. Le domaine de l'Odontoglossum ne suit pas ce dernier rameau dans toute son étendue. Les Odontoglossum disparaissent dans les localités de l’isthme dont l’altitude ne dépasse pas 50 mètres; elles reparaissent sur les montagnes. Nous y rencontrons les Od. chiriquense et Od. ca- riniferum découverts tous les deux par Warscewicz aux environs de Veragua. A Costa Rica nous trouvons les Od. Krameri, Od. Oerstedii et Od. Schlieperianum. À partir de ces stations, l’'Odontoglossum augmente en force et en nombre à mesure que — 381 — l'altitude de celles-ci s'élève. Leurs habitats atteignent au Mexique 2,300 à 2,700 mètres. Les environs d'Oaxaca renfer- ment le plus grand nombre de belles espèces. Le domaine de l’Odontoglossum s'arrête aux environs de Colima, dans la Sierra Madre mexicaine (Od. maxillare). Orchidées montagnardes par excellence, ayant besoin d’un air pur et sans cesse renouvelé, les Odontoglossum occupent une zone s’étendant en altitude de 1,700 à 3,000 mètres. Fort rare- ment, des espèces comme les Od. densiflorum Ldl. et Od. com- pactum Rchb. f., dépassent cette limite et atteignent 3,700 à 4,000 mètres d’altitude. Ces dernières espèces sont les seules qui croissent sur des rochers au-dessus de la limite des arbres. En général les Odontoglossum se rencontrent surtout dans les forêts basses qui couvrent le sommet et les pentes des plus hautes chaînes de la Cordillère, les plus rapprochées de l'Océan Pacifique. Les arbres qui portent les Odontoglossum, sont presque tou- jours de petite taille; ils ont les branches et la tige cou- vertes de différentes mousses qui s’accrochent à leur écorce. Une humidité abondanterègne dans ces forêts.Ce n’est qu’au milieu du jour, au moment où le soleil acquiert toute sa force, que les feuilles et les branches de ces arbres com- mencent à se sécher un peu. À ( El | Ne Va Vers le soir, elles sont mouil- Fig. 243. — Odontoglossum corona- lées de nouveau par les épais rium Loz, , nuages qui s’élèvent des vallées et, séjournant pendant toute la nuit, baignent de leur féconde rosée les racines et les feuilles de ces plantes. « J'ai presque toujours observé, dit Bungeroth, « qu’il régnait dans ces forêts une atmosphère très fraîche même « pendant le jour, et qu’elle descend parfois la nuit, à une tem- « pérature inférieure à zéro ». Les forêts peu élevées qui couvrent les chaînes des Andes laissent pénétrer partout les rayons du soleil, mais le ciel est presque toujours couvert de nuages et les brouillards pérpétuels ne laissent jamais les rayons du soleil darder avec toute leur énergie sur les plantes. On rencontre les Odontoglossum surtout à la lisière des forêts; l’air circulant en abondance donne à leurs racèmes fleuris ces longs balancements, harmonieux et lents, comme les gestes du rite d’une religion universelle; car ces plantes ne sont pas soumises aux rafales des contrées indiennes, ni aux tornades terribles de l'Afrique, ni à ces longues saisons de pluies où toutes les cataractes du ciel semblent ouvertes sur la terre. La Llave et Lexarça décrivirent les premiers les Odontoglossum des environs de Valladolid. Les voyageurs qui ont doté nos serres des plus belles espèces sont presque tous ceux dont nous avons cité les noms précédemment : Ure Skinner importa du Guatémala en 1835 le premier Odontoglossum (l’O. bicioniense Läl.) et en 1839, l'espèce la plus grande et la plus florifère l'O. grande LdI. Après lui viennent le Baron Karwinski (1836), Ross (1837-1839), Colonel Hall (1837), Hartweg, Linden (1840-1844), Funck et Schlim (1847), Warscewicz (1848), Dr Jameson (1850), Blunt (1863-65), Ghiesbreght (1864), Kramer (1868), G. Wallis (1868), Bruckmäüller (1870), Roezl (1872), Jean et Edouard Klaboch (1875), Kalbreyer (1879), etc., etc. XXXIX. PATRIE DES ONcipIuM. — De tous les genres d'Or- chidées, aucun ne renferme autant d’espèces dont la patrie est inconnue ou incertaine. Essentiellement américaines, on les rencontre dans l'Amérique du Sud, depuis le 35° de latitude sud jusqu’au 20° de latitude nord. Sur ce vaste territoire, les espèces sont disséminées, le plus souvent localisées, parfois même disjointes. Les Oncidium Cebolleta (fig. 46), et On. iridi- folium semblent les plus remarquables à ce point de vue. La distribution géographique des Oncidium présente trois centres de végétation bien distincts : les montagnes des Orgues situées dans les provinces de Rio de Janeiro, Minas-Geraës et Saint-Paul, — les Andes de l'Équateur, — la Cordillère du Nord. Aucun genre ne présente autant de diversités dans son habitat. Certaines espèces (On. carthaginense et On. Lanceanum (fig. 168)) croissent dans des vallées chaudes et humides, ou près des côtes; — 383 — d’autres (On. cucullatum) sont des plantes alpines, s’établissant dans les Andes des Cordillères presque à la limite des neiges éternelles. Les espèces à feuilles équitantes (On. triquetrum, O. pulchellum, O. tetrapetalum, O. urophyllum, etc.) sont confinées dans les îles des Antilles et sur les côtes avoisinantes. Certains Oncidium (©. ampliatum) viennent des vallées chaudes et humides du golfe de Nicaya (Costa-Rica) et des bords du Magdalena; d’au- tres ont des habitats moins chauds, à des altitudes plus élevées : l'On. auriferum fut découvert par Funck et Schlim au Vénézuéla à une altitude de 1,700 à 2,300 mètres; les Orchidées brési- liennes, On. divaricatum, flexuosum, Forbesii, Gardneri, longipes, monoceras, phymatochilum, puluinatum, trulliferum, etc. sont ori- ginaires de stations situées dans la Chaîne des Orgues; l'On. exca- vatum qui habite le Pérou septentrional, les Andes de l’Équateur a une station près des sources de l'Amazone; l’On. hastatum est abondant à Colima, près du Pacifique; l'On. sphacelatum à la luxuriante floraison croît au Mexique et au Guatémala; l'On. Wentworthianum a été récolté dans les montagnes guatémalienes de Santa-Rosa, et l’On. sessile en Colombie, etc., etc. Comme on le voit, la plupart de ces espèces viennent des pays où les stations de Cattleya et de Laelia sont abondantes; il n’est pas rare de trouver un Oncidium (O. sessile) ayant ses racines enchevêtrées dans une touffe de Cattleya (C. Z. var. Mossiae). Les Oncidium occupent un territoire plus considérable encore que les Odontoglossum. Ils s'étendent de Montévidéo (35elat.S.), à Colima (2o°1lat. N.). Ce genre est représenté par des centaines d'espèces. Du côté des Andes, le domaine des Onci- dium s'arrête plus tôt (On. heteranthum ou On. Weddelli en Bolivie), que du côté de Fig. 244. — Oncidium l'Océan Atlantique : les On. bifolium et barbatum Loz. On. viperinum croissent encore sur des troncs d'arbres aux environs de Montévidéo. Les stations les plus septentrionales du genre sont occupées par l’On. tigrinum et l'On. hastatum dé- couverts par Roezl aux environs de Colima (20° lat. N.) près de l’Océan Pacifique. Depuis le vice-amiral Bligh qui importa à Kew en 1793 les er — premiers Oncidium (On. triquetrum (fig. 46, c), On. altissimum, il n’est guère de botaniste explorant le Brésil ou l’Amérique centrale qui n’ait apporté son contingent de découvertes à nos collections. De nombreux Oncidium habitent des localités dont la tempé- rature est froide; ils y vivent côte à côte avec les Odontoglos- sum. L’On. cheirophorum croît à 2,600 mètres d’altitude sur des chènes couvrant les rudes côtes du volcan Chiriqui (Veragua); l’On. ornithorhynchum se rencontre au Mexique et au Guatémala à des altitudes élevées; l’On. incurvum s'établit de 1,300 à 1,700 mètres, au Mexique, à la même altitude que l’On. leucochilum, espèce guatémalienne et mexicaine; l’On. macranthum croît à Tunguragua, village de l’Équateur, situé à 3,300 mètres d’alti- tude; l’On. tigrinum aux variétés multiples, occupe des stations nombreuses dans les monts Irapean, dans le Michoacan et dans les montagnes voisines de la côte du Pacifique, etc., etc. Sir Ralph Woodford, un haut fonctionnaire anglais, a enrichi, dès 1824, nos cultures de l’admirable Oncidium Papilio (fig. 166), l’une des plus jolies Orchidées américaines. Cette Orchidée, ainsi que les On. Kramerianum et On. Limmingher, ses proches alliés, est originaire des Antilles et des républiques de Costa-Rica et de l'Équateur; on les y rencontre à des altitudes inférieures toujours à 1,000 mètres. Les Oncidium à feuilles charnues et à pseudo-bulbes fort peu apparents méritent une mention spéciale; elles ont un tempéra- ment assez délicat. Les plus connues de ces Orchidées sont l’Ox. bicallosum et son voisin l’On. Cavendishianum (fig. 46, A), origi- naires du Guatemala, l’On. carthaginense qui habite l’ Amérique centrale, le Mexique et la Jamaïque, l’On. Bauer: dont le racème atteint plusieurs mètres dans sa patrie, la Guyane anglaise; les On. haematochilum et Lanceanum (fig. 168), espèces presque semblables qui habitent, la première la Nouvelle-Grenade, et l’autre la Guyane (Surinam); l’On. luridum, dont les nom- breuses variétés se retrouvent à la Trinité, dans les Guyanes, au Mexique, à Cuba, à la Jamaïque, etc. Toutes ces Orchidées recherchent des stations ombragées, situées dans des vallées chaudes et humides.L’On. varicosum, var. Rogersii (fig. 215), aux admirables racèmes pluriflores, croît sur les troncs de grands arbres dans la province brésilienne de Saint-Paul, près du village d’Ytu, et réclame moins de chaleur. En général, tous les Oncidium sont intéressants, quelques-uns par la beauté de leurs Fig. 245. — Cattleya Alexandre Rorre. formes (On. varicosum, On. Papilio, etc.), la plupart par leur poly- morphisme (On. ornithocephalum, fig. 169), par l'incroyable 25 — 386 — variabilité de leur coloris (On. barbatum, fig. 244), ou par lé grand nombre de leurs fleurs (On. spacelatum). XL. DOMAINE DES CATTLEYA ET DES LAELIA. — Le qua- trième genre américain à aire de dispersion très étendue est le genre Cattleya auquel nous joignons le genre Laelia. Le domaine de ces Orchidées s'étend sur un immense territoire limité au Nord par le tropique du Cancer, au Sud par le 30° parallèle. On y reconnaît trois centres de dispersion. Le premier comprend la partie méridionale du Mexique et le Guatémala. Le second centre occupe la partie septentrionale de l'Amérique du Sud, qui s’étend entre la Cordillère occidentale néo-grenadienne et la Guyane anglaise. Le troisième centre est dans les provinces maritimes du sud du Brésil. Dans ces trois centres, les habitats cattleyens sont tous très élevés. Les plus beaux Laelia mexicains, les L. albida, anceps (fig. 249), autumnalis (fig. 195), purburacea, glauca, majalis(G), etc.), habitent comme le Cattleya citrina (fig. 246), des localités situées dans les terres tempérées et même froides (Terra fria). À 2,000 et 2,700 mètres d’altitude, la température moyenne varie de 10 à 20° C; sous les rayons du soleil tropical la température monte à 40° et à 50° C. Comme dans le domaine des moussons tropicales, nous retrouvons ici la régulière alternance des saisons sèches et pluvieuses à cette différence près que, dans la saison chaude, les brises salines de l'Océan apportent toujours aux plantes pendant la nuit une abondante et salutaire rosée. Les Cattleya de la région colombienne occupent des habitats moins élevés (900 à 1,700 mètres). Ces espèces — et parmi elles la plus grande partie de l’admirable groupe des C. labiata — croissent dans des vallées et des ravins, sur des branches d’arbres ou sur des rochers (fig. 245). Les Cattleya se trouvent exposés à la fois à des différences con- sidérables de température (2) et aux abondantes pluies provoquées par le voisinage de l’Océan Atlantique. Les hautes chaînes des (1) Hartweg trouva cette jolie orchidée à San Bartholo, localité très élevée où la gelée se fait souvent sentir! (2) Température diurne 40°, température nocturne 100. 204 = 387 = Cordillères divisent l’ Amérique centrale en deux régions clima- tériques absolument différentes. Tandis que sur les versants tournés vers l’Atlantique il pleut toute l’année, du côté de l'Océan pacifique, deux saisons bien tranchées partagent l’année: une saison des pluies (mai-novembre) et une saison sèche (décembre-avril). Les vents alizés, pendant presque toute l’année, soufflent de l'Est à l'Ouest, sur l'Océan Atlantique: ils se satu- rent de vapeurs empruntées aux immen- ses étendues d’eau sur lesquelles il à passent et sont la cause de ces abon- À dantes précipitations. Même dans les | stations où de décembre en avril aucune goutte d’eau ne tombe, la rosée, plus abondante en ces pays que dans n’im- porte quelle contrée d'Europe, vient rendre aux plantes l’humidité nécessaire au fonctionnement de leurs tissus. La Guyane anglaise offre une région fort propice au développement des Orchi- dées, le long du Kookenaam, dans les vallées des monts Roraima; le C. Lawren- ceana et ses nombreuses variétés y ont leurs habitats. Le Honduras a doté nos cultures du joli C. Bowringiana; il croît près des chutes d'eau, dans une atmos- phère très échauffée, mais humide. De tous les Cattleya, l’espèce dont l’aire de dispersion est la plus étendue, le Cattleya labiata Ldl. (fig. 247) aux, multiples variétés s'étend depuis Costa-Rica (C. L. var. Dowiana) jusqu'au Brésil; dans la Guyane, nous trouvons le plus grand nombre de belles variétés. A l'exception Fig. 246, — Caitleya citrina. des C.L. var. Warscewiczii etC.l. var. Hardyana (hybride naturel?) les variétés de C. labiata habitent des stations parfaitement distinctes... L'espèce type a été découverte dans les montagnes des Orgues, voisines de Rio de Janeiro, à plusieurs centaines de -mèêtres d’altitude. Le Brésil nous a donné encore le C. . var. Eldorado; il croît dans une station plus chaude, près du confluent du Rio-Negro et de l’Amazone. Le C. labiata var. Warneri, la plus voisine, comme habitat et comme forme, du C. labiata est encore une variété brésilienne. Costa-Rica a fourni à nos collec- tions le C. L. var. Dowiana et une magnifique sous-variété le C. L. var. Dowiana aurea. Du Vénézuéla furent introduits le C. L. var. Gaskelliana, le C. l. var. Luddemanniana dont les innombrables sous-variétés habitent des stations situées à une altitude peu élevée et voisines de la mer. Le C.l. var. Mossiae (fig. 37, A) est une des belles Orchidées polymorphes connues; ses nombreuses variétés croissent en abondance dans les montagnes du Nord, entre Porto-Cabello et Cape-Codera. Le C. /. var. Parciviliana vit à une altitude de plus de 1,300 mètres sur des rochers exposés aux ardeurs du soleil, mais situés à proximité de cours d'eau. Les collecteurs ont découvert dans la Cordillère orientale de la Nouvelle Grenade, entre Pampelune et Bucamaranga, le C. L. var. Mendelii (fig. 120) et l’admirable C. /. var. Trianae (fig. 248). On rencontre ces Orchidées sous les formes les plus différentes entre le second et le cinquième parallèle nord dans les trois Cordillères. Le superbe C. Z. var. Warscewiczir, appelé C. gigas dans maints catalogues horticoles, a des stations éparses entre le cinquième et le septième parallèle nord; il croît sur les arbres, près des rivières; ses formes diverses ont entre elles une res- semblance beaucoup plus grande que celle des variétés du C. L. var. Trianae. Nous devons ajouter à ce groupe de superbes Cattleya, toute une série de Laelia tels que le Laelia Digbyana (fig. 33 B, etc.), originaire du Honduras, le Laelia pumila, de la Guyane britan- nique (Essequibo), le ZLaelia superbiens, du Guatémala. Ces Orchidées prennent place au premier rang de nos plus jolies plantes de serre. À ces Laelia, nous devons rattacher le Laelia monophylla au périanthe écarlate; c’est le seul Laelia croissant en dehors du continent américain, dans l’île de la Jamaïque, à une altitude variant de 1,100 à 1,700 mètres. Les Cattleya et les Laelia de la région Sud-brésilienne, aux colorations chaudes et délicates, croissent le long de la côte de Bahia à Porto-Allegro, dans ces montagnes qui s’élèvent lentement vers l’intérieur du pays où les hauts sommets des Fig. 247. — Cattleya labiata Loz. — 300 — montagnes des Orgues arrêtent les nuages formés sur l’Océan et provoquent des pluies fécondes et abondantes pendant toute l’année. A côté des Cattleya labiata dont nous venons de parler, le Brésil fournit à nos collections le magnifique C. Acklandiae (fig. 191), originaire de ces terres arides (The Campos) dont la température serait torride si elle n'était rafraîchie par les brises marines: le C. bicolor dont les touffes souvent volumineuses s’établissent aux fourches des branches des grands arbres surplombant les cours d'eau. Le Cattleya Forbes: est aussi originaire du Brésil; il croît sur des rochers et des arbres peu élevés, dans le voisinage de la mer. Le Cattleya guttata et ses variétés dont le C. g. var. Prinzii (fig. 190) et C. g. var. Leopoldi sont peut-être les plus jolies, croissent dans les provinces brésiliennes de Bahia, Minas Geraës, Rio de Janeiro, San Paolo et Santa Catherina, tantôt sur des arbres isolés, tantôt à la lisière des forêts. Les mêmes provinces renferment de nombreuses stations de C. intermedia (fig. 119). Dans cette contrée brésilienne qui s’étend entre la chaîne des Orgues et le Rio de la Plata d’une part, l'Océan Atlantique et la rivière Uruguay d’autre part, nous trouvons, sur des roches ou sur des arbres, le C. Loddigesii et sa plus belle variété, le C. Loddigesii Haryrisoniae. Aux environs de Bahia, on rencontre le C. Schille- Yiana aux formes polymorphes. Dans le Brésil septentrional, le C. superba croît dans des stations éparses sur un territoire de près de deux cent lieues, le long de l’Amazone depuis sa sortie du Pérou jusqu’à son confluent avec le Rio Negro; cette plante irradie au Nord en Colombie, au Vénézuéla et en Guyane. C'est encore au Brésil, le long des rivières, que croissent le C. Walkeriana, cette jolie conquête de Gardner et de Libon, et peut-être ces Caitleya Alexandrae (fig. 245) et Cattleya Victoria Regina (fig. 36) dont les habitats vrais sont encore mystérieux. Dans le vaste écrin où nous venons de trouver ces admirables bijoux végétaux, nous rencontrerons, rivalisant de beauté et d’éclat, toute une série de superbes Laelia. Originaires de la province brésilienne de Minas Geraës, le Laelia cinnabarina, le L. crispa et ses variétés croissent sur des roches exposées au soleil, ayant leurs racines protégées par les graminées, les or — mousses et les autres végétaux voisins; ces plantes vivent à une altitude qui varie de 750 à 1,200 mètres. Citons encore les Laelia flava, grandis, Fongheana, xanthina, lobata, Perrinii, et le si curieux L. harpophylla dont l'habitat est toujours inconnu. Le Laelia Dominyana atteint dans les montagnes de Rio de Janeiro une altitude variant de 500 à 700 mètres. La province de Sainte Cathérine au Brésil est privilégiée; on y trouve le Laelia Lindleyana, le C. 1. var. Leopoldi, et l'admirable Laelia purpurata(fig. 250), jolie importation du Gantois François de Vos, Orchidée dont le labelle blanc, ondulé, sinué et crispé sur les bords est sillonné de stries éclatantes pourpre et jaune d’or. Une espèce brésilienne, la plus petite, le C. luteola, a des stations au Pérou où Roezi la collecta. Une autre espèce, le C. maxima, croît sous diverses formes, dans l’Equateur et dans les districts les plus septentrionaux du Pérou. Le Caitleya citrina (fig. 246) se distingue de ses congénères par sa forme et par son port. Petite plante à pseudo-bulbes ovoïdes, elle porte au sommet de chacun de ceux-ci deux feuilles glauques. Les fleurs jaunes rappellent celles de notre Tulipa sylvestris; mais elles sont pendantes et naissent presque toujours, par paires, sur les pédoncules. Espèce propre au Mexique, on l’y rencontre fréquemment sur les chaînes de montagnes et les plateaux élevés (2,000 à 2,900 mètres) entre les parallèles 17 et 20 de latitude septentrionale. D’après le témoignage d'Hernandez les indigènes lui donnaient le nom populaire de Corticoatzontecoxohcitl. Il est évidemment préférable de désigner cette plante par son nom latin! Les Catileya croissent généralement sur la lisière et dans les clairières des forêts, là où lumière et chaleur du soleil peuvent librement leur arriver. C’est surtout sur un arbre, l'arbre- calebasse (Crescentia) que ces Orchidées épiphytes se plaisent : « Dans les Républiques Sud-américaines, dans les parties les plus chaudes de l’Amérique du Sud, presque chaque habitation est entourée d’une petite plantation de Bananiers, de Cannes à sucre, de Caféiers, etc. Presque partout, dit Bungeroth, j'ai trouvé quelques arbres-calebasses étendant au milieu de ses plantes leur beau feuillage vert clair; très souvent leurs branches sont littéralement couvertes d’Orchidées de genre et d'espèce 3 divers. Plus d’une fois, j'ai vu de vigoureux Schomburgkia mélan- geant leurs longues tiges florales avec celles de quelques beaux Cattleya, en grands exemplaires, en partie abrités par les branches supérieures de cet arbre étrange, splendidement ornées elles-même de Rodriguezia, d'Ionopsis, de petits Oncidium, et d’autres genres peu volumineux (1) ». Nous avons déjà cité un grand nombre de ceux auxquels nous devons l'introduction de ces belles plantes, les plus colorées et les plus admirées du groupe américain. Aux noms illustres de Warscewicz, de Linden, du D' Gardner, d'Ure Skinner, de Schomburgk, du D' Martius, de Karwinsky, d’'Hartweg, etc., nous devons joindre ceux d’Arnold (1882), de Forbes (1825), de F. Devos (1850), de Henchman (1837), de Morris (1881), de George Syme (1882) etc. Malheureusement tous n'ont pas donné sur les stations où ils ont rencontré les Orchidées, des renseigne- ments précis, minutieux et détaillés. Tandis qu’il en est comme les C. citrina qui vivent dans des climats tempérés presque froids, il en est d’autres comme le C. Acklandiae, C. labiata var. Eldo- vado, C. guttata var. Prinzit, C. Schilleriana, C. superba, Laelia grandis, L. xanthina, etc. qui, venant de stations peu élevées, demandent une atmosphère moins souvent renouvelée et une température plus chaude et plus humide. XLI. DOMAINE DES MAsDEVALLIA. — Après les Epidendrum, les Odontoglossum, les Oncidium, les Cattleya et les Laelia, viennent à raison de leur nombre et de leur importance horti- cole, les Masdevallia(2). Orchidées alpines par excellence de l'Amérique tropicale, elles habitent les montagnes qui s’étendent du Pérou jusqu’au Mexique. Leur principal habitat se trouve aux environs de Sonson, de 2,000 à 2,500 mètres d'altitude, dans une région où Roezl constatait en même temps que l’abondance des pluies, l’abaissement considérable (O° C) de la température matutinale (3). (1) L’arbre-calebasse ne dépasse pas sept mètres de hauteur. (2) Plus de quatre-vingts espèces sont cultivées, mais les plus recherchés sont les M. Chimaera, coccinea, Davisit, elephanticeps, Harryana, ignea, poly- stacha, caudata var. Shuttleworthii (fig. 176), Schlimii (fig. 176bis), tovarensis, Veitchiana (fig. 153), triaristella (fig. 34), etc. (3) L'Orchidophile, année 1883, p. 643. Res 0: Non Quelques espèces sont brésiliennes(M. infracta, p.ex.); deux ou trois autres ont été récoltées sur le Roraima dans la Guyane anglaise, d’autres enfin viennent des montagnes qui longent la côte vénézuélienne, mais la plus grande partie de ces plantes Fig. 248. — Cattleya labiata Lou. var. Trianae Rous. f. "204 aux fleurs étranges ou gracieuses habitent les Cordillères occi- dentales. Les Andes Péruviennes depuis le 15° parallèle Sud, en contiennent un grand nombre, éparses tantôt dans la zone des Odontoglossum, mais le plus souvent à des altitudes supé- rieures, au dessus de la limite de la végétation arborescente (4,300 mètres). Au nord de Medelin (450 lat. N. et 76°50" de longitude), les Masdevallia deviennent moins abondants dans la Cordillère centrale, tandis que sur la chaîne orientale de Soga- mosa à Ocaña, nous rencontrons les espèces les plus brillantes, les plus recherchées, les Masdevallia coccinés : M. amabilis, Barlacana, coccinea, Davisii, ignea, militaris, rosea, Verichiana (fig. 153), escaladant les sommets les plus élevés et parsemant de fleurs rouges étoilées, le vert des mousses et des gazons au milieu desquels ils croissent. Le long de la Cordillère occiden- tale, de Popayan au Nord jusqu’à Antioqua, les Masdevallia de la tribu des Saccolabiées (M. bella, chimaera, Carderi, Houtiteana, etc.) ont l'humeur moins montagnarde : ils habitent des hauteurs moindres. Au Nord de l’isthme, les espèces sont plus éparses. Quelques formes intéressantes nous viennent de Costa-Rica: M. triaristella (fig. 34); au Nord, elles sont plus rares et le territoire mexicain ne nous en fournit guère. Dans les stations péruviennes où les Masdevallia se rencon- trent, l'air est plus sec, moins humide : la pression de l'air y est moins forte et la température moins élevée. Dans certaines loca- lités, la température moyenne ne dépasse pas 7° C; dans les jours clairs, il n’est pas rare de voir cette température osciller entre 15° C pendant le jour et zéro pendant la nuit. Par suite de l'abondance des précipitations aqueuses sur le versant de ces montagnes, l’air est constamment chargé d'humidité. Celle-ci est plus considérable encore dans les stations des Cordillères de la Nouvelle Grenade et du Vénézuéla où la saison pluvieuse dure la plus grande partie de l’année. XLII. DoMAINES DES PAPHIOPEDIUM. — À la différence des Cypripedium, hôtes des zones boréales, aucun Paphiopedium n'apparaît en Europe. On ne rencontre aucun représentant de ces genres dans les flores de l’Australie, de l’Afrique et des Iles Mascareignes. Les Paphiopedium sont en revanche fort nombreux — 395 — en deux points presque opposés du globe, en Asie et en Amérique. C’est un très bon exemple de genre ayant deux centres de végétation bien distincts : l’un de ces centres couvre les Indes et l'Archipel malais, du 27° latitude nord au ro° latitude sud, entre les 75° et 150° méridiens est; l’autre centre est dans l’Amérique du sud, du rot lat. N. au 25° lat. S. Les Paphiopedium asiatiques sont confinés dans les îles et les presqu’îles de cette partie du monde, les plus exposées aux moussons tropicales. Leurs espèces s’échelonnent le long des montagnes; elles s’y établissent tantôt solitaires, tantôt réunies par deux ou trois, à des altitudes différentes, souvent fort élevées (1,500 à 2,000 mètres), mais toujours dans des stations où la saison sèche est fort courte, et où les pluies sont fréquentes et abondantes. Les Paphiopedium asiatiques peuvent se répartir en deux groupes : ceux à hampe uniflore: P. barbatum (fig. 12), P. villosum (fig. 74), insigne (fig. 260), p. ex. et ceux à hampe pluriflores : P. Haynaldianum, laevigatum, Lowi, Parishi, Stonei, etc. La section des Uniflores comprend deux classes bien dis- tinctes par leur feuillage : l'une renferme les espèces à feuilles vertes unicolores, telles que les P. hirsutissimum et insigne (fig. 260), déjà si souvent cités, introduits depuis longtemps du Népaul; ces formes à feuilles vertes unicolores habitent toutes les continents asiatiques. L'autre classe comprend les formes à feuillage maculé, ayant entre elles grand air de famille : P. Aygus, barbatum, biflorum calceolare, callosum (fig. 270), Lawrenceanum, nigratum, Hookerae (fig. 230), Bullenianum, Dayanum, javanicum, virens, niveum, concolor (fig. 13, c), etc. Elles croissent à des altitudes dépassant mille mètres dans des iles si étendues qu'elles sont presque des continents : P. java- nicum de Java, P. ionsum de Sumatra, etc. Si on excepte le P. venusium qui irradie au Népaul et le P. purpuratum de Hongkong, l'aire de ce groupe est fort restreint. Toutes les espèces pluriflores sont insulaires, sauf le P. Pa- vishi, originaire du Moulmein, ce ménechme du P. laevigatum des îles Philippines : on les reconnaît tous deux aisément à leurs feuilles unicolores vertes, coriaces, plus longues que celles des Paphiopedium uniflores et rappelant celles des Paphiopedium américains. Ces Orchidées habitent toutes des zones chaudes et vivent dans une atmosphère dont la saturation est constante et la température moyenne élevée, presque uniforme. Dans cette même zone, nous rencontrons quelques autres Paphiopedium : P. Argus (fig. 67 à 69) et ses variétés, P. ciliolare, P. Hayna- dianum, P. philippinense (fig. 229), P. Lawrenceanum (fig. 70), P. Hookerae (fig. 230), P. Lowii, P. Stonei, P. niveum, P. bella- tulum (fig. 192), P. concolor (fig. 13, c), etc. Toutes ces Orchidées réclament plus d'humidité et plus de chaleur que les espèces vivant à des altitudes supérieures. A la section des Paphiopedium montagnards, nous pouvons inscrire les P. barbatum (fig. 12) et P. superbiens du Mont Ophir situé dans la presqu'île de Malacca; le P. Curtisii dont les stations se trouvent aux environs de Padang (Sumatra) depuis 1,000 jusqu’à 1,300 mètres; le P. venustum, le plus ancien des Cypripèdes indiens introduits en Europe, originaire des mon- tagnes du Sylhet; le ravissant P. Spicerianum de l’Assam; le P. villosum (fig. 74), dont les stations dépassent toujours, dans les montagnes du Moulmein, 1,300 mètres d'altitude; le P. Daya- num, retrouvé par Peter Veitch dans les monts Kina Bala de Bornéo; le P. Drurii habitant une station isolée, fort éloignée, dans les monts Travancore etc., etc. De même que la plupart de leurs congénères asiatiques, les Paphiopedium américains se rencontrent à des altitudes élevées (de 1,000 à 1,800 mètres d’altitude). Les montagnes des Cordil- lères de l'Amérique du Sud renferment leurs principaux habitats, à partir du 1o° latitude Nord jusqu’au 26° latitude Sud. Le plus grand nombre se rencontrent dans la Cordillère occidentale depuis la Bolivie jusqu’à Chiriqui dans l'Amérique centrale. Le plus original peut-être de tous les Cypripèdes, le Paphio- pedium caudatum croît tantôt sous les broussailles, tantôt en plein soleil, dans le district de Huanaco, au Pérou, et dans le district de Caupolica, dans les Andes équatoriennes. Le Paphio- pedium caudatum var. Lindeni fut élevé au rang de genre distinct par Lindley sous le nom d'Uropedium Lindeni. Ce n’est toutefois qu’une forme pélorique, mais elle est spontanée. Cette Orchidée nous montre, au lieu du labelle en sabot des Cypripédinées, un labelle rubané presque semblable aux autres pièces sépalaires rs 14 de la fleur. C’est donc une sorte de régression qu’éprouve le périanthe, qui devient ainsi plus semblable à un périanthe régulier. Nous avons, dans les serres, constaté maints exemples de cette modification sur des formes génériques variées; mais le Fig. 249. — Laelia anceps LoL. var. Ashwortiana SaxD, grand intérêt de l'exemple fourni pat l'Uropedium, c'est son existence à l'état sauvage. Cette forme anormale a donc une cer- taine stabilité : elle nous montre la nature s’essayant à édifier une forme nouvelle; elle nous fait assister au long et laborieux — 398 travail de la génèse des espèces(1). Elle fut découverte dans diverses parties de la Nouvelle-Grenade, à des altitudes de 1,250 à 2,300 mètres; elle croît isolément sur des arbres ou des troncs morts, sur des rochers, mais toujours près de la mer. Le Pérou renferme les Paphiopedium Boissierianum, Wallisii; Warscewiczii; la Bolivie et le Pérou nous donnent le P. carici- num, souvent cultivé sous le nom de Cypripedium Pearcei; le Panama fournit le P. Hincksianum ; la république de l’Équateur, les P. Hartwegii et reticulatum. Dans la Guyane, les P. Klotz- schianum et P. Lindleyanum, proches parents du P. caricinum bolivien, croissent dans les effritements, les crevasses et les fissures du granit des roches des monts Roraima, avoisinant les bords du Rue et les chutes du Rueimecru. Le long des cours d’eau, dans les Cordillères de la Nouvelle Grenade, le P. longifolium (fig. 13, D), et ses belles variétés P. gracile, Roezlii, etc, ont été récoltés dans diverses stations : ils croissent à l’ombre des arbres dans les mousses et les détritus végétaux; on les rencontre près de Chiriqui et de l’isthme Darien, à des altitudes variant de 1,300 à 2,300 mètres. C’est, dit-on, près d'Ocaña, c'est-à-dire à une altitude élevée, que le très intéressant P. Schlimir: fut découvert. De même que les Paphiopedium indiens, ceux de l’Amérique nous présentent une espèce exilée, le P. vittatum; nous trouvons cette Cypripédinée dans la chaîne des Orgues, au Brésil, à cent lieues des autres Paphiopedium. Rappelons en terminant que, à la différence des Paphiopedium asiatiques qui sont à ovaire uniloculaire, ceux de l'Amérique sont à ovaire triloculaire. Tous ont donné dans nos serres des hybrides nombreux : le premier hybride fut le P. Harrisianum (fig. 205); il provint de la fécondation du P. villosum (fig. 74), par le P. barbatum (fig. 12); il intervint à son tour dans Ia (1) Le lecteur désireux d'étudier la curieuse tératologie des Cypripédinées et des Orchidées, devra consulter. les excellents travaux que M. Maxwell T. Masters a publié sur cette question : On the Floral Conformation of the genus Cybripedium Journ. Lin. Soc. vol. XXII, 1887, p. 402. — Orchids Single and Double, Gardener's Chronicle. — Teratology of Orchids dans le Manual of orchidaceous plants de Veitch, pars X, p. 37. — Vegetable de logy, 1869, traduit en allemand., Leipzig. Haessel, 1886. Re naissance du P. oenanthum superbum (fig. 251), le plus beau peut-être de tous lés Cypripèdes hybrides. XLIII. HABITAT DES ZYGOPETALUM ET DES GENRES VOISINS. — Ce genre, tel qu’il est défini par Bentham, comprend une cinquan- taine d'espèces, répandues dans toute l'Amérique, depuis les régions tempérées du Brésil méridional jusqu’au Mexique méri- dional et aux Antilles. Beaucoup d’orchidologues, n'’admettent pas la réunion de genres proposée par Bentham; ils ont conservé les Huntleya, les Bollea, les Warscewiczella, les Kefersteinia, les Promenaea, les Pescatorea, les Zygosepelum, etc., ne regardant comme Zygopetalum que les Orchidées appartenant à la section des Euzygopetalum de Bentham, c'est à dire des Orchidées pleu- ranthes — convolutives, homoblastées, ayant un labelle avec callosité en fer à cheval, un plateau labellaire lisse ou velu, et un anthère sans prolongement. Le genre Zygopetalum croît dans les montagnes de la Guyane (Z.Burkei à 2,000 mètres) et du Brésil(Z.Mackayi(fig. 91 et 273), maxillare et xanthinum (fig. 278) la plus petite espèce du genre). On les y rencontre sur des rochers ou sur des troncs de Fougères, entre autres sur le Lomaria Boryana, au voisinage de cours d’eau et toujours dans des stations ombragées. Le Zygosehalum rostra- tum croît dans les mêmes conditions le long des rivières des Guyanes, Barabara, Demerara et Essequibo, dont les crues rapides, mais de courte durée, le recouvrent souvent. Le genre Huntleya est brésilien. Les deux espèces connues (H. Meleagris, Burtii) croissent dans l'ombre épaisse des bois avoisinant les rives du Rio de Pirapitinga, dans la province de Minas Geraës, au Costa-Rica, dans la Nouvelle Grenade, et dans l'Équateur. Les Pescatorea, les Bollea et les Warscewiczella croissent tous dans les profondeurs de la forêt vierge, sur des rochers, sur les troncs des arbres ou sur leurs branches les plus basses. Ces Orchidées redoutent l'éclat du soleil. Le dernier de ces genres à espèces très nombreuses, recherche les altitudes élevées : le Warscewiczella cerina habite les pentes du volcan de Chiriqui à 2,800 mètres d’altitude; le W. cochlearis vit sur les hautes mon- tagnes courant entre les provinces brésiliennes de San Paolo et Minas Geraës ; le W. discolor croît sur le volcan de Carthago au Costa-Rica, les W. lamellosa, W.Lehmanni, W. Lindeni, W. mar- ginata de la Nouvelle Grenade, vivent dans des stations situées de 1,000 à 1,500 mètres, etc., etc. Les Promenaea (P. citrina, microptera, Rollisonii, stapelioides), atteignent des altitudes assez élevées au Brésil, dans la Chaîne des Orgues. Le Kefersteinia graminea souvent confondu avec les Zygope- talum ou les Promenea, croît à Mérida dans la Cordillère néogre- nadienne, à plus de 1,600 mètres d’altitude. Les Pescatorea (P. bella, carina, Klabochorum (fig. 175), Lehmanni, Russeliana, Wallisii, etc.) sont originaires des mêmes régions; ils sont fréquents surtout dans l'Équateur. Les altitudes de leurs stations sont élevées quoique ne dépassant guère 1,500 mètres. Les Bollea se rencontrent à une altitude supérieure : le superbe B. caœlestis (fig. 186) croît à côté du Masdevallia Chimaera dans des stations situées à plus de 2,000 mètres de hauteur dans la Cordillère colombienne. XLIV. HABITAT DES SOPHRONITIS. — Les Orchidées monta- gnardes par excellence qui composent ce joli genre, habitent, presque toutes, les Orgues du Brésil (S. cernua, grandiflora et ses variétés, S. violacea, etc.), à une vingtaine de lieues de Rio de Janeiro. Barbosa Rodrigues a décrit deux espèces originaires de la province de Minas-Geraës et une espèce de la province del Espiritu-Santo. Elles se rencontrent à une altitude de 1,300 à 1,700 mètres, dans des stations où le thermomètre en mai et juin tombe à zéro, tandis que pendant les mois les plus chauds, janvier et février, il s'élève à 29° C. Cette température élevée coïncide avec l’époque des pluies fréquentes. XLV. ZONE TROPICALE (Fin). — Si nous continuons notre voyage autour de l'Équateur thermique, nous retrouvons dans les îles du Pacifique, les genres asiatiques Tropidia et Vrydag- zynea. Dans les îles Phœnix et Christmas, elles forment le dernier anneau de cette ceinture orchidéenne que la nature a tressée autour de l’Équateur pour la plus grande joie de l’humanité. PL. XXVI. ANUM La zone équatoriale renferme, c'est une dernière remarque à CNT L\ Fig. 250. — Laelia purpurata Lor. faire, les formes les plus considérables d’Orchidées monopo- diales : il suffit de rappeler que les Séauropsis et les Grammato- phyllum sont originaires de la Malaisie, et que les Angraecum, les Eulophia, et les Lissochilus habitent l’Afrique équatoriale. XLVI. ZONE CHAUDE AUSTRALE. — Cette zone est limitée au nord par l’isotherme tropicale + 25°, au sud par l’isotherme + 20° qui passe au nord des îles Norfolk, traversant le con- tinent australien aux environs du 30° lat. S., coupant l’Afrique au-dessus de Natal et de la Colonie du Cap, entrant en Amérique par le 3o° lat. S., puis remontant régulièrement jusqu’au 20° lat. S., pour redescendre ensuite au-dessous des îles de la Société et des îles Cook, des îles Fidji, des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-Calédonie. Dans cette zone, le continent australien et la grande île de Madagascar sont les centres orchidéens les plus importants. Orchidées néo-calédoniennes. — La Nouvelle-Calédonie, ce joyau des îles océaniennes, a une température moyenne de 25°. Elle renferme dix-huit genres et trente et une espèces; un genre endémique est monotype, l’Eriaxis Rchb. f. Si on compare la flore orchidéenne néo-calédonienne à celle des îles de la Poly- nésie française, huit genres sont communs à ces deux flores. La Nouvelle-Calédonie possède une espèce de moins et deux genres de plus que les îles polynésiennes; mais tandis que les Orchidées néo-calédoniennes sont toutes endémiques, sauf une, cinq espèces des îles polynésiennes françaises se retrouvent ailleurs. Ces Orchidées appartiennent aux genres Macrostylis, Liparis, Aeranthus, Caladema, Prasophyllum, Rhumphidia, Episte- phium(), Calanthe, Appendicula, Spathoglottis, Eria, Phreatia, Earina, Oberonia et Dendrobium (9). Toutes les espèces recueil- lies jusqu’aujourd’hui dans les possessions françaises, sont plus intéressantes au point de vue botanique que pour l'amateur. (x) Le genre Epistephium est essentiellement américain; toutefois REICHEN- BACH fils, dans ses Orchideae Roezlianae novae seu criticae (Fourn. Lin. Soc., t. 41, p. 15) admet, sur le témoignage de Vieillard, l'existence dans la Nouvelle- Calédonie de l’Epistephium smilacifolium. Il est vrai qu’il ajoute : Specimina observata valde manca ! Orchidées des îles de la Mélanésie. — Les îles Nouvelles-Hébri- = <> D Fig. 251. — Paphiopedium œnanthum superbum Rcas. des, Salomon, Nouvelle-Bretagne, Fidji, Archipel Bismark, etc., NT de perdues dans l’Océan Pacifique, se rattachent à la flore indienne par l’'exubérance de leur végétation. « La forêt envahit la plage, dit le Baron de Hubner, chaos de feuillage, de troncs et de branches tourmentés, de racines enchevêtrées.. On dirait des enroulements de serpents. » Dans ces îles océaniennes dont les noms évoquent des visions enchanteresses, M. Hemsley a relevé 19 espèces d’'Orchidées à Tahiti, ro à l’île Chatham, 5 dans l’île de Norfolk, une aux îles Sandwich. M. Drake del Castillo a ren- contré dans les îles de l'Océan Pacifique, les genres suivants : Microstylis (3), Oberonia (2), Liparis (7), Dendrobium (1 2), Bulbo- phyllum (5), Cirrhopetalum (1), Chrysoglossum (1), Eria (9), Spathoglottis (1), Phajus (2), Earina (2), Agrostophyllum (1), Calanthe (7), Arundina (1), Sarcochilus (2), Saccolabium (2), Sar- canthus (1), Taeniophyllum (5), Appendicula (1), Corymbis (1), Tropidia (1), Vrydagzymia (2); Zeuxine (2), Odontochilus (2), Hetaeria (3), Moerenhoutia (3), Cryptostylis (1), Corysanthes (1), Pogonia (2), Leucorchis (1), Habenaria (6). Orchidées australiennes. — Le continent australien, ou du moins cette partie du continent australien située entre les lignes isothermiques de + 200 et + 25°, renferme des espèces apparte- nant aux Aeranthus, Bulbophyllum, Cirrhopetalum, Cymbidium, Diuris, Drakaea, Epiblema, Eriochilus, Galeola, Gastrodia, Geodo- vum, Glossodia, Hetaeria, Orthoceras, Prasophyllum, Pterostyllis, Schænorchis, Spathoglottis, Taeniophyllum, et Thelemytra. La plu- part des espèces sont endémiques; sur 250 espèces australiennes décrites, quatorze seulement n’appartiennent pas en propre à ce continent. Bien peu de ces espèces sont intéressantes. Orchidées des îles africaines. — Madagascar, ses satellites, (Sainte-Marie, Mayotte, etc.) et les îles Mascareignes (Réunion, Maurice, Rodrigue, Séchelles, Amirauté, Chagos, etc.), ces îles de l'Océan Indien aux promontoires lavés par la mer et baignés de perpétuels embruns, renferment un grand nombre d’Orchidées. « Terre de promission pour les naturalistes, » écrivait Commerson en 1771, « la nature semble s’y être retirée comme dans un sanctuaire particulier pour y travailler sur d’autres modèles que sur ceux auxquels elle est asservie ailleurs. Les formes les plus insolites, les plus merveilleuses s’y rencontrent à chaque pas. » Dans un seul district, celui d’Ankafana, les = 405 — botanistes ont rencontré en même temps que le Macroplectrum (Angraecum) sesquipedale (fig. 18), les Angraecum clavigerum, A.modestum, À.spathulatum, À .teretifolium, un fort bel Eulophia, les Polystachya anceps et virescens, et le Phajus Humblotii (fig. 252) rivalisant de beauté avec le Phajus Tankerville: (fig. 27). Les botanistes qui ont exploré ces belles îles, y ont relevé la présence de nombreux représentants des genres orchidéens sui- vants : Liparis (9), Bulbophyllum (14), Cirrhopetalum (1), Phajus (1), Calanthe (1), Eulophia (6), Lissochilus (2), Cymbidium (1), Grammatophyllum (2), Polystachya (3), Cyrtopodium (1), Aeran- thus (4), Angraecum(1) (28), Cryptopus (1), Œonia (4), Mystaci- dium (6), Corymbis (1), Cheirostylis (1), Gymnochilus (1), Arnottia (1), Holothrix (1), Bicornella (3), Habenaria (24), Cycnorchis (15), Satyrium (6), Disa (2), Brownlea (2), Platycoryne (1), Disperis (2). Cent quarante-cinq espèces réparties entre vingt-neuf genres différents, tel est le bilan orchidéen des îles Mascareignes. Si on tient compte de l’étendue de ces îles, on est frappé du nombre relativement élevé des espèces qu’elles renferment. La zone chaude australe américaine nous présente un nombre plus considérable d’Orchidées. La plupart des espèces sont, il est vrai, des irradiations de genres existant déjà dans la zone tropicale : ce sont des Amblostoma, Anguloa, Baskervilla, Coch- lioda, Comparettia, Cranichis, Paphiopedium, Diadenium, Diothonea, Epidendrum, Eriopsis, Gomphichis, Hofmeisterella, Lacaena, Laelia, Masdevallia, Microstylis, Milionia, Neodryas, Oncidium, Ponthieva, Pseudocentrum, Pterichis, Scelochilus, Sertifera, Sophro- nitis, Sutrina, Telipogon, Trichoceros, Warrea ei Zygopetalum. Les Baskervillea et Sutrina sont endémiques au Pérou. Le Pérou possède avec le Paraguay les Diadenium, avec la Colombie, les Diothonea, les Trichoceros et les Warrea, et avec la Bolivie, le Neodryas. Quelques genres (Elleanthus par ex.) donnent à la flore orchidéenne péruvienne leur cachet particulier. (1) Le savant orchidographe anglais Ridley, dans son excellente mono- graphie consacrée aux Orchidées de Madagascar (Yourn. Lin. Soc. t. 21, P. 456 et suiv.), sépare des Angrascum, les À. Gilpinae, exilis, aphylla et fhyo- sophora, et rétablit, pour elles et pour l'Angraecum abyssinien À. globulosum, la genre Gussonia de Richard. — 406 — Enfin, les îles de l’Océan Pacifique nous offrent quelques représentants de Hetaeria, Moerenhoutia et Shathoglottis, genres intéressants au seul point de vue géo-botanique. XLVII. ZONE TEMPÉRÉE AUSTRALE. — Située au sud de la région précédente et s'étendant jusqu’à la ligne isothère du r5e, cette zone comprend le sud du continent australien, la pointe méridionale du continent africain, une partie de l'Amérique méridionale. Orchidées américaines. — Dans cette zone, deux genres insigni- fiants Chloraea et Bipinnula sont les derniers représentants de cette famille si nombreuse dans les parties plus chaudes de l'Amérique. Elles sont insignifiantes au point de vue horticole. Ces genres ont leur centre de dispersion au Chili. Par leur abon- dance extrême (plus de 60 espèces), les CAlorea forment l’un des traits caractéristiques de la végétation chilienne. Les dernières Orchidées américaines que nous rencontrerons appartiendront à cette famille; la Patagonie nous offrira encore deux Orchidées : le Chloraea penicillata Rchb. f. et le C. magel- lanica Hook. f. Cette dernière Orchidée croît à la pointe australe du continent américain, près du détroit de Magellan. Orchidées africaines. — En Afrique, nous trouvons dans la zone tempérée australe une flore très riche, celle du Cap de Bonne Espérance et des territoires qui en dépendent (Cafrerie, Griqua- land). Vingt-neuf genres orchidéens la composent, si on admet les coupes génériques de Pfitzer : Acampe, Acrolophia, Angraecum, Bartholina, Bonatea, Brachycorythis, Brownleea, Ceratandra, Cory- cium, Disa, Disperis, Eulophia, Eulophidium, Forficaria, Habe- naria, Herschelia, Holothrix, Huttonaea, Lissochilus, Listrostachys, Monadenia, Mystacidium, Pachites, Polystachya, Pterygodium, Satyrium, Schizodium, Scopularia et Sienoglottis. Douze de ces genres sont endémiques à l'Afrique méridionale; deux autres y ont leur centre de dispersion : le Disa qui irradie vers Mada- gascar et l'Holothrix qui se retrouve en Abyssinie. Quatre autres genres : Ansellia, Herminium, Megaclinium et Platylepis, existent à Natal, mais ne se retrouvent pas dans cette partie de l'Afrique australe située au sud du Transvaal et du Natal à l’Est, et du Namaqualand à l'Ouest. AO Orchidées du Cap. — Des diverses parties de l'Afrique, la plus Fig. 252. — Phajus Humblotii Rens. f. étudiée et en même temps la plus intéressante pour l’orchido- — 408 — phile comme pour le botaniste, est toujours cette colonie du Cap, dont la végétation admirable se trouve, hélas ! aujourd’hui compromise par la destruction des forêts. Colons et indigènes, dans toute cette belle Afrique du sud, abattent les arbres pour satisfaire leurs moindres besoins, sans aucune préoccupation de l’avenir, avec une insouciance lamentable, se préparant à plaisir, à l'exemple de leurs aînés, les colons des États-Unis, des périodes de sécheresse qui ruineront leurs cultures. Le Cap forme à l’extrémité du continent africain un domaine distinct, bien connu, bien déterminé. Dans sa flore apparaissent des Éricacées, des Protéacées, des Térébinthacées, des Compo- sées, des Légumineuses, et de nombreuses plantes bulbeuses de types spéciaux. Cette flore est unique au monde par la multitude des espèces entremêlées et par la richesse et la variété de ses formes végétales. Plusieurs aires de végétation sont juxtaposées dans un étroit espace. On y a relevé 12,000 espèces parmi lesquelles plus de 2,000 Monocotylées à fleurs colorées. Dans ce total, les Orchidées(1) sont au nombre de 150. Cette admirable flore s’étage sur les flancs et sur le sommet de la montagne de la Table dont la masse imposante domine Cape-Town. Parmi les Bruyères arborescentes, plus de cinq cents Liliacées offrent au soleil leurs brillants périanthes à côté des Stapélies aux fleurs assombries, des Euphorbes charnues et de beaux arbustes aux reflets soyeux, argentés et bleuissants (Leucodendron argenteum). De tous les genres d’Orchidées habitant la Colonie du Cap, le plus remarquable est celui des Disa dont l'espèce la plus brillante est le Disa grandiflora L., « l'orgueil de la montagne de la Table ». C'est dans l'Afrique australe que croît également l’Orchidée bleue, l'Herschelia cælestis (D. graminifolia). Quand on cultive les Orchidées du Cap, il ne faut point perdre de vue que la période de repos de toute cette flore coïncide avec (1) Enumeratio Orchidearum quas in Africa australi extratropica colligerunt C. F. Ecklon Dr, et C. Zeyher, auctore G. Sonder, 1846. — Cf. les beaux tra- vaux de Harry Bolus indiqués plus haut (page 13), auxquels il faut ajouter : Icones Orchidearum austro-africanarum extra-tropicarum. Londres, 1894. (2) Les espèces de Disa se répartissent dans les sous-genres : Monadenia (7), Eudisa (12), Vexillata (5), Coryphaea (3), Schizodium (6), Orthocarpa (5), Vagi- naria (1), Herschelia (5), Oregura (1), Ampheyna (1). — 409 — le moment des grandes chaleurs. Pendant les sécheresses, de mars en mai, la végétation se repose, les feuilles tombent. Au moment où la pluie survient, alors même que la température est moins élevée, la plante se réveille, pousse ses feuilles et ouvre ses boutons. Orchidées australiennes de la zone douce australe. — Les îles australiennes — et nous y rattacherons la Nouvelle-Galles du Sud — comprises entre les isothermes 20° et 15° nous offrent un grand nombre d’Orchidées appartenant à des genres plus botaniques qu’horticoles. Tout récemment, Charles Moore (1) n’y a pas relevé moins de 174 espèces d'Orchidées, appartenant à 36 genres et réparties comme suit : Liparis (Sturmia) (2), Oberonia (2), Adenopetalum Fitzg. (1), Dendrobium (14), Bulbo- Phyllum (5), Sarcochilus (10), Taeniophyllum (1), Ornithochilus (1), Dipodium (1), Cymbidium (3), Phajus (1), Calanthe (1), Galeola (2), Epipogum (1), Gastrodia (1), Spiranthes (1), Thelymitra (10), Dinris (17), Orthoceras (1), Calochilus (3), Cryptostylis (3), Praso- bhyllum (23), Anticheirostylis Fitzg. (1), Microtis (2), Corysanthes (4), Pterostylis (26), Caleana (2), Drakaea (2), Acianthus (3), Cyrtostylis (1), Lyperanthus (4), Erischilus (1), Adenochilus (1), Caladenia (16), Chiloglottis (5), Glossodia (2). Le genre Caleana seul est endémique dans cette partie du monde. XLVIII. PATRIE DES Disa. — Le genre Disa, dont le centre de dispersion est évidemment l’Afrique australe et plus spécia- lement le Cap de Bonne-Espérance, se place au premier rang des Orchidées terricoles, par la rare magnificence de sa floraison, l'extrême vivacité comme la grande variété des coloris, emprun- tés aux plus belles nuances du rouge (Disa grandiflora), du pourpre (D. cornuta, D. racemosa, D. rufescens), du bleu (D. lon- gicornu, spathulata), du jaune (D. chrysostachya, D. patens, D. tenuifolia), du vert (D. cernua, D. frascinata), du blanc plus ou moins maculé de brun (D. melaleuca) ou de pourpre (D. cras- sicornis) et de bleu (D. Draconis, D. maculata), etc. Les grandes (1) Handbook of the Flora of New South Walis, par Charles Moore; Sydney, 1893. Les Orchidées de cet ouvrage ont été revues par R. D. Fitzgerald, dont nous avons déjà signalé (p. 13) les remarquables travaux. 27 fleurs des Disa sont isolées ou groupées au nombre de deux ou de trois sur une hampe qui atteint o",60 et parfois un mètre de haut. « Dans la plupart des stations où on rencontre ces Orchidées, dit sir John Herschell, la température descend parfois à o° et monte jusqu’à 36° : elles sont garanties des rayons brûlants du soleil par un épais rideau d’arbustes dont les rameaux s'étendent au-dessus d’elles. A l’époque de la floraison, elles sont enveloppées bien souvent par d’épais brouillards accompagnés de vents froids qui persistent huit ou quinze jours sans interruption; puis vient la saison sèche, où perdant leurs tiges et leurs feuilles, elles müûrissent leur bulbe; puis arrive la saison des pluies et l’inondation. » Deux espèces sont surtout cultivées : le rare D. crassicornis aux racèmes pluriflores (8) dont les fleurs blanches maculées de pourpre foncé sont fort reconnaissables, et l’admirable D. gran- diflora dont les belles fleurs écarlates, souvent fort grandes, s'imposent à l'attention et à l’admiration des plus indifférents. Si le botaniste danois Schouw appelait la région du Cap le royaume des Stapélies et des Ficoïdes, l'orchidophile célébrerait plutôt en elle l'empire du Disa grandiflora. Sur le haut plateau de la montagne de la Table, à une élévation de plus de 1,000 mètres, cette Orchidée aux fleurs brillantes vit, sur les bords de marais tourbeux, remplis par les pluies d'hiver, desséchés pendant la saison sèche. Végétant dans un sol complètement inondé, cette Orchidée fleurit pendant les mois de février et de mars, c’est-à-dire à l’entrée de la période automnale dans cette région. On trouve parfois sous le nom de D. Barelli ou D. grandiflora var. superba Moore, une variété de D. grandiflora à fleurs plus grandes, à hampe plus longue et plus florifère. Ses fleurs plus nombreuses sont écarlate cramoisi, veinées de carmin; elles sont plus grandes que celles de l'espèce type. XLIX. ZONE TEMPÉRÉE AUSTRALE. — Notre voyage dans cette zone sera bien rapide. Les terres australes sont rares dans cette région. Nous n’aurons à visiter que la Tasmanie (Terre van Diemen), les îles de la Nouvelle-Zélande, les petites îles Auckland et Campbell, limite australe du domaine orchidéen. Dans la Tasmanie un genre endémique est représenté par une espèce, le Burnettia. La Nouvelle-Zélande, d'après le relevé de Hooker, possède trente huit espèces appartenant aux genres : Earina, Bulbobhyllum, Dendrobium, Sarcochilus, Aeranthus, Cyr- tostylis, Adenochilus, Corysanthes, Microtis, Caladenia, Pterostylis, Chiloglottis, Lyperanthus, Thelymitra, Spiranthes, Prasophyllum, Orthoceras. Aucun de ces genres n’est propre à la Nouvelle- Zélande : tous ont des représentants dans les flores néo-calédo- nienne, australienne et asiatique. L. ConcLusion. — Les Orchidées sont, nous venons de le constater, répandues sur toute la surface du globe comprise entre les lignes isothermes + 5° : c'est moins l'intensité du froid que la trop grande brièveté de la période de temps accordée à la végétation, le manque d'humidité ou de chaleur survenant à la période du développement de la plante, qui limite tant en latitude qu’en altitude la vie de l’Orchidée. La croissance des Orchidées exige comme condition essen- tielle de son développement, une certaine humidité jointe à une température moyenne constante. De là vient la grande richesse des flores insulaires, tandis que dans les régions dénu- dées de l’Amérique, de l’Afrique et de la Chine, l'Orchidée disparaît. Étudiant l'étendue des habitats, on constate combien est petit le nombre des genres ayant une aire de dispersion un peu vaste; même dans ce cas, chaque espèce a sa zone isotherme particu- lière, toujours fort localisée; chaque espèce a un territoire bien déterminé où elle atteint le maximum de son développement; en dehors de cette région, elle diminue d’abondance et de vigueur. La beauté des fleurs est en raison directe de la lumière qu’elles reçoivent. Ainsi, les Orchis et les Ophrys européens sont pro- fondément modifiés dans leur aspect ou sont représentés par des formes généralement plus belles à mesure que leur station se rapproche de la zone méridionale plus chaude. Ainsi encore les plus admirables fleurs d'Orchidées nous viennent des îles de l'Archipel indien ou de ces continents déchiquetés et érodés par les mers voisines de l'Amérique tropicale; là se trouve la patrie — 412 — des Vanda, des Phalaenopsis, des Cattleya, des Laelia, des Odontoglossum, etc., etc. Plus que pour toute autre famille végétale, il faut tenir compte des changements physiques des stations où se rencontrent l'Orchidée. Le climat et l’altitude n’exercent pas seuls une action prépondérante sur la distribution des Orchidées. Il faut se préoccuper de l'existence, du voisinage et de la nature des autres végétaux, depuis l’humble mousse qui abrite les pseudo- bulbes des Orchidées terricoles boréales jusqu’aux arbres qui servent de support, d’abri ou d’écran aux Orchidées épiphytes tropicales. Il importe donc d'être fixé de la manière la plus précise possible sur l'habitat de chaque espèce. Nous terminerons cette étude en formulant le vœu de voir à l'avenir toute introduction d’Orchidée accompagnée de l’indi- cation exacte de son habitat et de la description des plantes qui l’avoisinent. Cette étude, il est vrai, sera parfois difficile. Dans les contrées tropicales, le plus souvent la graine de l’Or- chidée tombée à la bifurcation d’une branche, y trouve des racines de Fougères ou de Broméliacées en décomposition; sur celles-ci se sont amoncelés des feuilles et des rameaux, envahis par d'innombrables champignons, lichens et lycopodes qui détruisent les tissus et les approprient à la vie de l'Orchidée. Si, terminant ce rapide voyage autour du globe, nous dressons la statistique des richesses orchidéennes des divers continents, nous sommes amenés à placer en premier lieu la flore américaine comprenant 4130 espèces, soit plus de la moitié des espèces décrites. Après elle vient la flore indo-malaise qui nous offre 2075 espèces, puis celles de l’Afrique et de l’Australie, enfin celle de l’Europe et de l'Asie septentrionale. La Flore orchi- déenne américaine se distingue encore par le grand nombre de genres endémiques (191) dont sept comprennent plus de cent espèces, Odontoglossum(108), Maxillaria(130), Masdevallia(130), Stelis(160), Oncidium(300), Pleurothallis (400), Epidendrum(500). INDEX SYNONYMIQUE DES PRINCIPALES ORCHIDÉES CULTIVÉES{(), Acacallis Ldl. v. Aganisia. Aeranthus Rchb. f. Acampe Ldl. — arachnites Ldl. Acanthephippium Bl. — fragrans Rchb. f. v. Angraecum — javanicum BI. fragrans Thou. Acanthoglossum BI. v. Pholidota Ldl. — grandiflorus Ldl. Aceras R. Br. — Leonis Rchb. f. v. Angraecum — anthropophora R. Br. Leonis Veitch. Achroanthes Raf. v. Microstylis Nutt. — sesquipedalis Ldl. v. Macroplec- Acianthera Scheidw. v. Pleurothallis trum sesquipedale Pfitzer. KR. Br. Aerides Lour. Acineta Ldl. — affine Wall. v. A. multiflorum — Barkeri Ldl. Roxb. — chrysantha Ldl. v. A. superba — album Sand. v. A. quinquevul- Rchb. f. var. nerum Ldi. var. — densa Ldi. — ampullaceum Roxb. v. Saccola- — glauca Lind. v. Cycnoches Pes- bium ampullaceum Ldl. catorei Ldl. — arachnites Sw. v. Renanthera — Hrubyana Rchb. f. Flos-aeris Rchb. f. — Humboldtii Ldl. v. A. superba — Augustianum Rolfe. Rchb. f. — Ballantinsianum Rchb. f. v. A. — superba Rchb. f. suavissimum Ld!. — — var. chrysantha Rchb. f. — Brookei Bat. v. A. crispum — — — fulva Hort. Ldl. — — — straminea Hort. — calceolare Sm. v. Saccolabium — Warscewiczit KI. v. A. densa calceolare Ldl. Ldi. — cornuium Roxb. v. À, odoratum A clinia Griff, v. Dendrobium Sw. Lour. var. Acronia Prsl. v. Pleurothallis R. Br. — crassifolium Rchb. f. Acropera Li. v. Gongora R. et P. — crispum Ldi. — Loddigesii v. Gongora galeata — — var. Lindleyanum Veitch. Rchb. f. — — — Warneri Will. Ada Ldl. — cylindricum Hook. v. A. Van- — aurantiaca Ldi. darum Rchb. f. Adenoncos BI. v. Sarcochilus R. Br. — Dayanum Hort. v. A. odoratam Adenostylis B1. v. Zeuxine Ldl. Lour. (1) Les noms imprimés en caractères romains doivent être conservés: ceux en italique sont les synonymes. Les hybrides sont inscrits dans la liste spéciale qui leur est consacrée. Nous avons cru inutile de donner le nom de toutes les Orchidées décrites : l’excel- lent Index Kewensis Plantarum Phanerogamarum, de Hooker et Jackson, (Oxford, 1893), se trouve entre les mains de tous ceux qui s'occupent de phytotechnie et de phytonomie; MM. T. et E. Durand annoncent la publication prochaine d'un Census orchidearum ou Relevé des Orchidées du monde entier avec notes bibliographiques et iconographiques, ouvrage considérable qui donnera le tableau, aussi complet que possible à l'heure actuelle, des formes si complexes de la famille orchidéenne. 28 Aerides Ellisii Hort. v. A. virens Ldl. var — elongatum BI. v. Renanthera elongata Lour. Emericii Rchb. f. expansum Rchb. f. — var. Leoniae Rchb. f. falcatum Ldi. — var. Houlletianum v. A. Houlletianum Rchb. f. Leoniae Veitch v. A. expansum Rchb. f.v. — — Mendelii Hort. Fenzlianum Rchb. f. v. A. quin- quevulnerum Ldl. Fieldingii Lodd. — var, hybridum Hort. v. A. X Dominyanum Veitch. Williamsii Veitch. flavidum Ldi. v. A. suavissimum Ldl. Godefroyanum Rchb. f. v. À. multiflorum Roxb. var. guttatum Roxb. v. Rhynchosty- lis retusa BI. var. guttata. Houlletianum Rchb. f. Huttoni Hort. v. A. Thibautia- num Rchb. f. illustre Rchb. f. japonicum Lind. et Rchb. f. jucundum Rchb. f. v. À. quin- quevulnerum Ldl. Lavpentae Hort. v. A. falcatum Ed: Lawrenciae Rchb. f. Leeanum Rchb. f. Leoniae Godefr. v. À. expansum Rchb. f. var. lepidum Rchb. f. Lindleyanum Wight v. A. cris- pum Ldl. var. Lobbii Lind. v. A. multiflorum Roxb. var. maculosum Ldl. — var. formosum Lind. et Rodig. margaritaceum Hort. Schrœæderi Henfr. Mac Morlandi Hort. margaritaceum Hort. v. À. ma- culosum Ldi. var. marginatum Rchb. f. v.A. quin- quevulnerum Ldl. var. matutinum Bl. v. Renanthera matutina Ldl. Mendelii Hort.v.A. falcatum Ldi. var. mitratum Rchb. f. multiflorum Roxb. — var. Ainsworthii Will. Godefroyanum Veitch. Lobbii Wiil. superbum Moore. — — — _ — Aerides multiflorum var. Veitchii Ed. — Mort. nobile Warn. v. À. suavissimum Ed odoratum Lour. — var, birmanicum Rchb. f. cornutum Hort. Demidoffi Lind. majus Hort. purpurascens Hort. pachyphyllum Rchb. f. Picotianum Hort. v. À. Houlle- tianum Rchb. f. platychilum Rolfe. praemorsum Willd. v. Rhyncho- stylis retusa BI. quinquevulnerum Ldl. — var. Farmeri Hort. Will. marginatum Rchb. f, Schadenbergianum Stein. violaceum Hort. radicosum A. Rich. Reichenbachii Lind. — var. cochinchinenses Hort. vetusum Sw. v. Rhynchostylis retusa B1. var. guttata Ldl. Roebelinii Rchb. f. Rohanianum Rchb. f. v. A. sua- vissimum Ldl. roseum Paxt. v. À. multiflorum Roxb. yostratum Roxb. rostrata Rchb. f, yubrum Hort. v. À. radicosum Rich. Savageanum Hort. Sand. Schrocderi Hort. v. À. maculo- sum Ldi. var. suavissimum Ldl. — var. Ballantinianum Hook.f, maculatum Will. testaceum Ldl. v. Vanda parvi- flora Ldl. Thibautianum Rchb. f. Thunbergii Miq. v. Angraecum falcatum Ldi. trigonum KI. v. A. multiflorum Roxb. Vandarum Rchb. f. Veitchii De Puydt. v. A. multi- florum Roxb. var. violaceum Hort. v. A. quinque- vulnerum Ldi. var. virens Ldl. — var. Dayanum Hort. Ellisii Will. grandiflorum Hort. superbum Hort. Warneri Will. v. A. crispum Ldi. var. v. Camarotis Aerides Wightianum Ladl. v. Vanda parviflora Ldl. — Williamsii Warn. v. A. Fiel- dingii Lodd. var. Aerobium Sprg. v. Angraecum Thou. Aganisia Ldl. — coerulea Rchb, f, — cyanea Benth, — ionoptera Nichols,. — lepida Lind. et Rchb. f. — pulchella Ldl. — tricolor N. E. Br. Agrostophyllum Khasianum Griff, Alamania Llav. et Lex. v. Epiden- drum L. Alipsa Hoffm. v. Liparis L. C. Rich. Alvisia Ldi. v. Eria Ldi. Amalias Hoffm. v. Laelia Ldl. Amblyglottis B1. v. Calanthe R. Br. Amphyglottis Salisb. v. Epidendrum L. Anacamptis L. C. Rich. — pyramidalis L, C. Rich. Anacheilum Hoffg. v. Epidendrum L. Anathallis Barb. Rodr. v. Pleurothallis KR. Br. Angraecum Thou. — aäpiculatum Hook. v. À. bilobum Ladl, — arcuatutn Ldl. v. Listrostachys arcuata Rchb. f. — armentiacum Ldl. v. A. ebur- neum Thou. — articulatum Rchb, f. — bilobum Ldl. — — var. Kirkii Rchb. f. — Brongniartianum Rchb. f. v. A. eburneum Thou. — caudatum Ldl. v. Listrostachys caudata Rchb. f. — Chaïlluanum Hook. f. — — var. crenatum Rchb. f. — citratum Thou. — crenatum Rchb, f. v. A. Chaïllua- num Hook. f. — cryptodon Rchb. f. — descendens Rchb. f. v. A. articu- latum Rchb. f. — eburneum Thou. — — var. superbum Hort, — — — virens Hook. — Eichleriarnum Kränzl. — Ellisii Rchb. f. — falcatum Ldl. — fastuosum Rchb. f, — fragrans Thou. — fuscatum Rchb. f. — Germinyanum Hook. f. Grantii Batem. v. A. Kotschyi Rchb. f. — Hildebrandtii Rchb. f. — hyaloides Rchb. f. — Kotschyi Rchb. f, Angraecum Leonis Veitch. — maculatum Ldl. v. Eulophidium maculatum Pftz. — modestum Hook, f, — monophyllum A. Rich. v. Eulo- phidium maculatum Pfitz. — pellucidum Läl. v. Listrostachys pellucida Rchb. f. — pertusum Ldl. v. Listrostachys pertusa Rchb. f. — Sanderianum Rchb. f. v. A. mo- destum Hook. f. — Scottianum Rchb. f. — Sedenti L. Lind. et Rodig. v. Li- strostrachys Sedeni Rchb. f. — sesquipedale Thou. v. Macro- plectrum sesquipedale Pfitz. — superbum Thou. v. A. eburneum Thou. var. — terrestre Rumph. v. Phajus am- boinensis B]. — virens Ldl. v. A.eburneum Thou. Var. Anguloa R. et Pav. — Clowesii Ldl. — — var. flava Bot. Mag. — — — macrantha Hort. — — — umiÿflora Hort. v. A. dubia Rchb. f. — dubia Rchb. f. — eburnea Will. v. A. uniflora var. — _ grandiflora R. et P. v. Stanhopea grandiflora Ldl. — Hernandezii Kunth v. Stanhopea tigrina Bat. — Hohenlohii Morr. v. A. Ruckeri Ldl. var. sanguinea Ldl. — intermedia Rolfe v. À. X media Rchb. f. — media Rchb. f. — purpurea Hort. v. A. Ruckeri var. sanguinea Ldi. Ruckeri Ldl. — — var. retusa Rchb. f, — — — sanguinea Ldi. — superba H. B. v. Acineta superba Rchb. f. — Turneri Hort. v. À, uniflora KR. et P. var. — uniflora R. et P. — — var. eburnea Hort. — — — Treyerani Rolfe. — — — Turneri Hort. — — — virginalis Lind. — viyginalis Lind. v. A. uniflora R. et P. var. Ania Ldi. var. Tainia BI. Anisopetalum Hook. v. Bulbophyllum Thou. Anœctochilus Bl. — argenteus Ldl. v. Physurus ar- genteus Loud. Anœctochilus ærgenteus var. pictus v. Physurus pictus Ldl. — argyroneurus C.Koch et Bouché. — Boylei Hort. Will. v. À, regalis BI, var. — Bullenii Low. — concinnus Hort. — çordatus Hort. v. A. regalis BI. var. — Dawsoni Hort. v. Haemaria dis- color Ldi. var. Dawsoni. — Dayi Hort. v. Dossinia marmo- rata Ch. Morr. var. — discolor Bl. v. Haemaria disco- lor Lal. — Eldorado Hort. — Friderici-Augusti Rchb. f. — grandifolius Hort. v. A. regalis BI. var. — Heriotii Hort. Will. — hieroglyphicus Hort. — inornatus Moore v. À. regalis BI. var. — inscriptus Hort. — intermedius Hort. — javanicus Hort. v. Argyrorchis javanica BI. — Lansbergiae Lind. — Jatimaculatus Hort. — lJineatus BI. v. Zeuxine regium Ldl. — Lobbianus Planch. v. A. Rox- burghii Ldl. — Lobbii Hort. v. À. argyroneurus C. Koch et Bouché. — Lowit Bl. v. Dossinia marmo- rata Ch. Morr. — Macodes Hort. v. Macodes Pe- tola BI. — marmoratus Hort. v. Dossinia marmorata Ch. Morr. — Nevillianus Hort. — nobilis Hort. v. Physurus nobilis Rchb. f. — Ordianus Hort.v. Haemaria dis- color Ldl. var. — Ortgiesii Hort. v. Physurus Ort- giesii Rchb. f. — PetolaHort.v.Macodes PetolaBl. — pulcher Hort. v. Nephelaphyllum pulchrum BI. — querceticola Hort. v. Physurus querceticola Ldl. — regalis BI. — — var. Boylei Hort. — — — cordatus Hort. — — — grandifolius Hort. — — — inornatus Hort. — regius v. Zeuxine regia Ldi. — Reinwardtii BI. — Rollhisonii Lind, v. Haemaria Rollisonii Hort. Anœctochilus Roxburghii Ldl. — — var. setaceo-pictus Hort. — Ruckeri Hort. — setaceo-pictus Hort. v. À. Rox- burghii Ldl. var. — setaceus BI. — — var.Hort.v.A.regalis Bl.var. — striatus BI. v.Zeuxine regia Ldi. — Turneri Hort. — Veitchit Hort. v. Macodes Pe- tola BI. — xanthophyllum Hort. v. A. Fri- derici-Augusti Rchb. f. — zebrinus Hort. Ansellia Ldl. — africana Ldl. — — var. lutea Rech. gigantea Rchb. f. — — — natalensis Hook.-v.A, gigantea Rchb. f. —confusa NE: Br. — congoensis Lind. — gigantea Rchb. f. — aniloticaN. E. Br. Anthericlis Raf. v. Tipularia Nutt. Aplectrum Nutt. — hiemale Nutt. Avachnanthe BI. v. Renanthera Lour. — Cathcarthii Benth.v. Esmeralda Cathcarthiüi Rchb. f, — Clarkei Rolfe v. Esmeralda Clarkei Rchb. f. — Lowit Benth. v. Renanthera Lowii Rchb. f. — moschifera BI. v. Renanthera Flos-aeris Rchb. f. Ayvachnis BI. v. Renanthera Lour. Avachnites F. W. Schm. v. Ophrys L. Arethusa L. — bulbosa L. — plicata Andr. v. Pogonia plicata. Argyrorchis BI. — javanica BI. Armodorum Kuhl. et Hass. v. Renan- thera Lour. Arpophyllum Llav. et Lex. — cardinale Lind. et Rchb. f. — giganteum Hartw. — spicatum LI. et Lex. Avrhynchium Ldl. v. Lour. Arthrochilum palustre Irm. v. Epi- pactis palustris Crtz. Arundina BI. — bambusaefolia Ldi, — densa Ldl. Aspasia Ldl. = lunata Ldi. — — var. superba Hort. Ate Lal. v. Habenaria Willd. Auliza Salisb. v. Epidendrum L. Barkeria Kn. et W. v. Epidendrum L. Renanthera RE Barkeria Barkeriola Rchb. f. v. Epiden- drum Barkeriola Ldl. cyclotella Rchb. f. v. Epidendrum cyclotellum Rchb. f. elegans Kn. et W. v. Epiden- drum elegans Rchb. f. Lindleyana Kn. et W. v. Epi- dendrum Lindleyanum Bat. melanocaulon Rich. et Gal. v. Epidendrum Skinneri Bat. spectabilis Bat. v. Epidendrum spectabile Rchb. f. Barlia Parl. v. Aceras R. Br. Batemania Ldl. Beaumontii Rchb.f. v.Galeottia Beaumontii Rich. Burtii Endr. et Rchb.f. v. Hunt- leya Burtii Bat. Colleyi Ldl. fimbriata Rchb. f. v. Galeottia fimbriata Ldl. grandiflora Rchb. f. v. Galeottia grandiflora Rich. Meleagris Rchb. f. v. Huntleya Meleagris Ldl. Wallisii Rchb. f. v. Huntleya Burtii Endr. et Rchb. f. var. Wallisii. Benthamia À. Rich. v. Platanthera L. C. Rich. Bifrenaria Ldl. atropurpurea Ldl. aurantiaca Ladl. citrina Hott. v. B. Harrisoniæ Ldl. var. citrina Hort. Hadwenii Ldi. v. Scuticaria Hadwenii Benth. Harrisoniae Ldl. — var. alba Hort. citrina Hort. eburnea Hort. vitellina Ldl. inodora Ldl. racemosa Ldi. vitellina Lal. Wageneri Rchb. f. Bilabrella Ldl. v. Habenaria Willd. Birchea À. Rich. v. Luisia Gaud, Bletia R. Br. acutipetala Hook. alba Hort. v. Bletilla hyacin- thina Rchb. f. var. alba. albida Rchb. f. v. Laelia albida Ldl. anceps Rchb. f. v. Laelia anceps Ladl. autumnalis Rchb. f. v. Laelia autumpalis Ldl. bambusaefolia R. Br. v. Arun- dina bambusaefolia Ldl. bicolor Rchb. f. v. Leptotes bico- lor Ldi. Bletia Boothiana Rchb. f. v. Laelia lobata Ldl. campanulata LI. cinnabarina Rchb. f. v. Laelia cinnabarina Ldl, crispa Rchb. f. v. Laelia crispa Ldl. Digbyana Rchb. f. v. Laelia Digbyana Benth et Hook. domingensis Rchb. f. v. Laelia domingensis Ldl. elegans Rchb. f. v. Laelia ele- gans Rchb. f. furfuracea Rchb. f. v. Laelia fur- furacea Ldl. Gebinae Ldl. glauca Rchb. f. v. Laelia glauca Benth. et Hook. grandiflora Llav.et Lex. v. Lae- lia majalis Ldl. grandis Rchb. f. v. Laelia gran- dis Ldl. Humboldtii Rchb. f. v. Schom- burgkia Humboldtii Rchb. f. hyacinthina R. Br. v. Bletilla hyacinthina Rchb. f. japonica Hort. v. Bletilla hya- cinthina Rchb. f. Lindleyana Rchb. f. v. Laelia Lindleyana Hook. LyonsiiRchb.f. v. Schomburgkia Lyonsii Ldi. Masuca Don. v. Calanthe Ma- suca Ldi. patula Hook. Perrinii Rchb. f. v. Laelia Per- rinii Ldi. præstans Rchb. f. v. Laelia pu- mila Rchb. f. var. pumila Rchb. f. v. Laelia pu- mila Rchb. f. purpurata Rchb. f. v. Laelia pur- purata Ldi. rubescens Rchb.rf. v. Laelia ru- bescens Ldl. Shepherdii Hook. Sherrattiana Bat. speciosa H. B. K. v. Laelia maja- lis Ldl. superbiens Rchb. f. v. Laelia superbiens Ldl. Tankervilleae R. Br. v. Phajus Tankerville:e BI. Tibicinis Rchb. f. v. Schom- burgkia Tibicinis Bat. tuberculosa Spreng. v. Phajus tuberculosus B1. undulata Rchb. f.v. Schomburg- kia undulata Ldl. verecunda R. Br. Woodfordii BI. v. Phajus macu- latus Ldl, — 418 — Bletia xanthina Rchb. f. v. Laelia xanthina Ldi, Bletilla Rchb. f. — hyacinthina Rchb. f. — — var. alba Hort. Bollea Rchb. f. — cœlestis Rchb. f. — Lalindei Rchb. f. — Lawrenceana Rchb. f. — Patinii Rchb. f. — pulvinaris Rchb. f. — violacea Rchb. f. Bonatea W. v. Habenaria Willd. Bothriochilus Lem. v. Cœlia Ldl. Brassavola R. Br. = acaulis LG: — cordata Ldi. — cucullata Ldl. — cuspidata Hook. — Digbyana Ldi. v. Laelia Dig- byana Bath. — Gibbsiana Will. v. B. cordata Ldi. — glauca Li. v. Laelia glauca Ldi. — lineata Hook. — Mathieuana KI. v. B. lineata Hook. — Perrinii Ldl. v. B cordata Ldl. — Pescatorei Hort. v. Epidendrum falcatum Ldl. — tuberculata Hook. — yenosa Ldil. v. B. cordata Ldi. Brassia Ldi, — antherotes Rchb. f. — aristata Ladl. v.B. verrucosa Ldl. — bicolor Rolfe. — brachiata Ldi. — caudata Ldi. — — var. hieroglyphica Rchb, f. — cinnamomea Lind. v. B. Keiliana Rchb. f. — cochleata Kn. et W. v. B. Law- renceana Ldl. var. angusta. — coryandra Morr. v. B. verrucosa Ldl. — Cowani Hort. v. B. verrucosa Lal. — Gireoudiana Rchb. f. et Warsc, — gultata Ldl. v. B. maculata KR. Br: var. — Keïiliana Rchb. f. — Lanceana Ldi. — — var. macrostachya Ldi. — — — pumila Veitch. — Lawrenceana Ldi. — — var. angusta Ldi. — — — Jongissima Rchb. f. — longiloba À. DC, v. B. verrucosa Ldi. — macrostachya Ldl. v. B. Lan- ceana Ldi. var. — maculata R. Br. — — var. guttata Ldi. Brassia maculata var. major Hort. — odontoglossoides KI. v. B. verru- cosa Ldl. — signata Rchb. f. — verrucosa Ldl. — — var. grandiflora Will. — yviridis Hort. v.B. verrucosa Ldl. — Wyayae Hook, v. B. maculata Ldl. var. guttata. Bromheadia Ldl. — palustris Ldl. Broughtonia coccinea Hook. v. Epi- dendrum sanguineum Sw. — linearis Wall. v. Cœlogyne fim- briata Ldl. — sanguinea R. Br. v. Epiden- drum sanguineum Sw. Bryobium Ldl. v. Eria Ldl. Bulbophyllum Thou. — adenopetalum Ladl. — alopecurum Rchb. f — amplebracteatum Teysm, — anceps Rolfe. — angustifolium Ldi. — aurantiacum F. Muell. — auricomum Ldi. — balaeniceps Rchb. f. v. B. Na- pelli Ldi. — barbigerum Ldl. — Beccarii Rchb. f. — Berenicis Rchb. f. — biflorum Teysm. et Binn. — bracteolatum Ldl. — Bufo Rchb. f. v. Megaclinium Bufo Ldl. — caespitosum Thou. — calamarium Ldl. — capillipes Par. et Rchb. f. — capitatum Ldl. — Careyanum Spr. — cernuum Ldl. — Cheiri Ldl. — chloroglossum Rchb. f. — ciliatum Ldl. — clandestinum Ldi. — cocoinum Bat. — compressum Teysm. et Binn. — croceum Ldl. — cupreum Ldl. — Dayanum Rchb. f, — Dearei Rchb. f. — flavescens Ldl. — flavidum Ldl. — fusco-purpureum KR. Wight. — fuscum Ldi. — gibbosum Ldi. — gracile Thou. — grandiflorum BI. — herminiostachys Rchb. f. — Henshallii Hort, v. B. Lobbii Ldl. var. — hirtum Ladl. Bulborchis Zoll. v. Pleione Don. Burlingtonia Ldl. v. Rodriguezia R. Calanthe Barberiana Rchb. f. v. Prep- Bulbophyllum imbricatum Ldl. inaequale Rchb. f. iners Rchb. f. inops Rchb. f. javanicum BI. Khasianum Gri£. lasianthum De Vr. lemniscatum Par. leopardinum Ldi. limbatum Ldl. Lobbii Ldl. — siamense Rchb. f. macranthum Ldl. Medusae Rchb. f. membranaceum Teysm. et Binn. minutissimum F. Muell. mucronatum Ldl, Napelli Ldl. nasatum Rchb. f. nilgherrense Wight. obtusum Ldi. oculatum Teysm. et Binn. Odoardi Rchb. f. et Pfitz. odoratum Ldl. oligoglossnm Rchb. f. paleaceum Benth. parvulum Ldi. pavimentatum Ldl. pileatum Ldl. Pipio Rchb. f. psittacoglossum Rchb. f. Psychoon Rchb. f,. recurvum Ldi. reticulatum Bat. Rhizophorae Ldi. rigens Rchb. f. rufinum Rchb. f. saltatorium Ldl. setigerum Ldl. | Shepherdi F. Muell. | stamense Rchb. f. v. B. Lobbii Ldi. var. sordidum Ldl. | sulcatum Ldl. tenellum Ldl]. tenuifolium Ldi. tetragonum Ldl. triste Rchb. f. umbellatum Ldl. vittatum Teysm. et Binn. EE amæna Hook. v. Rodriguezia decora Rchb. f. Batemanni Hort. v. Rodriguezia candida Rchb. f. Knowlesii Hort. v. Rodriguezia venusta Rchb. f. Calanthe R. Br. australis Hort. v. C. veratrifolia HR br tanthe Regnieri var. nivalis. bicolor Ldl. v. C. striata R. Br. brevicornu Ldi. burfordensis Hort. v.C. X Sand- hurstiana G. et Rchb. f. casta Hort. v. Preptanthe Re- gaieri var. nivalis. colorans Rchb. f. v. C. veratri- folia R. Br. var. comosz Rchb. f. v.C. veratrifolia R. Br. Cooksont Hort. v. C. Veitchii Ldl. var. alba Hort, curculigoides Wall. emarginata Wight v. C. Masuca Lal. fausta Hort. v. Preptanthe Re- gnieri Rchb. f, var. furcata Bat. Gebinae Lodd. v. Bletia Gebinae Ldl. Febine Sieb. vid. Bletia Gebinae Ldl. labrosa Rchb. f. v. Calanthidium labrosum Pftz. Masuca Lal. — var. grandiflora Will. natalensis Rchb. f. Petri Rchb. f. v. C. veratrifolia R. Br. pleiochroma Rchb. f. v. C. nata- lensis Rchb. f. pulchra Ldl. v. C. curculigoides Ldl. Regnieri Rchb. f. v. Preptanthe Regnieri Rchb. f. rosea Benth. v. Limatodes rosea Ldl. Sanderiana Hort. v. Preptanthe Regnieri Rchb. f. var. Sieboldii Desne, v.C.striata R.Br. Stevensit Hort. v. Preptanthe Regnieri Rchb. f. var. striata R. Br. sylvatica Hemsl. v.C. natalensis Rchb. f. Textorii Miq. v. C. veratrifolia R. Br. var. tricarinata Ldi. Turneri Rchb. f. v, Preptanthe Regnieri Rchb. f. veratrifolia R. Br. — var. colorans Rchb. f. macroloba Rchb. f. Regnieri Rchb. f. Textorii Miq. vestita Wall. v. Preptanthe vestita Rchb. f. Williamsii Moore v. Preptanthe Williamsii Rchb. f. Calanthidium Pftz. Calanthidium labrosum Pfitz, Calypso Salisb. borealis Salisb. Camaridium Ldl. ochroleucum Ldi. Camarotis Ldi. rostrata Rchb. f. Catasetum L. C. Rich. abruptum Hook, atratum Ldl. barbatum Ldl, — var. speciosum Rolfe. buccinator Hort. v. Mormodes buccinator Ldl. Bungerothii N. E. Br. var. allreum Il. lLind. et Rodig. Pottsianum L. Lind. et Rodig. cernuum Rchb. f. Chrystianum Rchb. f. citrinum v. Mormodes pardinum Bat. var. unicolor Hook. decipiens Rchb. f. Finetianum L. Lind. et Cogn. galeritum Rchb, f. globiflorum Hook. Imschootianum L. Lind, et Cogn. Lehmanni Rgl. lineatum Ldl. v. lineatum Hort. macrocarpum Rich. — var. chrysanthum L. Lind. et Rodig. pulchrum N. E. Br. Rodigasianum Rolfe. saccatum Ldi. Scurra Rchb. f. tabulare Ldl. — var. brachyglossum Rchb. f, laeve Rchb. f. rhinophora Rchb. f. serrulata Rchb. f, virens Rchb. f. tigrinum Rchb. f. tridentatum Hook. v. C. macro- carpum Rich. trifidum Hook. v. C. cernuum Rchb. f. Mormodes Cattleya Ldl. Aclandiae Ldl. var. Salmonia HOrt. Schilleriana Rchb.f. v. C.Schilleriana Rchb. f. Alexandrae Lind. et Rolfe. — var. elegans Rolfe. tenebrosa Rolfe. amabilis Hort. v. C. intermedia Grah. Amaliæ Lind. v. C. Schilleriana Amesiana Hort. v. Laeliocatt- leya Amesiana Rolfe. | Cattleya amethystina Lem. v. C. inter- media Grah. amethystoglossa Lind. et Rchb. f. — var. rosea Rolfe. Hort. angl. v. C. guttata var. Prinzii Rchb. f. Arenbergii Scheidw.v. C. Harri- soniae Ldl. Augustae-Victoriae Sand. v. C. labiata Ldl. var. Warscewiczii Rchb. f. auvea Lind. v. C. labiata Ldl. var. Dowiana Bat. autumnalis Hort. v. C. Bow- ringiana Rchb. f. Backhousii Rchb. f. v. C. ma- xima Ldi. Bassettii Hort. v. C. labiata Ldl. var. Luddemanniana Rchb. f. bella Hort. v. Laeliocattleya bella Rolfe. RChb EF v: Cabas Ed var. Mendelii Rchb. f, bicolor Ldi. — var. punctata Hort. Blenheimensis Hort. v. Laelio- cattleya elegans Rolfe, var. Bluntii Hort. v. C. labiata Ldl. var. Mendelii. bogotensis Hort. v. C. labiata Ldl. var. Trianaei Rchb. f. Boissieri Hort. v.C. labiata Ldl. v. Trianae Rchb. f. Bonniana Hort. v. C. labiata Ldi. v. Trianae Rchb. f. Boothiana Ldi. v. Laelia lobata Rchb. f. Bowringiana Veitch. Brysiana Lem. v. Laelia purpu- rata Ldl. Buchaniana Hort. v. C. labiata v. Luddemanniana Rchb. f. bulbosa Ldl. v. C. Walkeriana Gardn. Buyssoniana O'Brien v. C. gra- nulosa Ldl. var. candida Hort. v. C. intermedia Grah. Canhammiana Hort. v. Laelio- cattleya Canhammiana Rolfe. Cassandra Hort. V. v. Laelio- cattleya Cassandra Rolfe. chocoensis Lind. et André v. C. labiata Ldi. var. Trianae chocoensis Veitch. chrysotoxa Lind. v. C. labiata Ldi. var. Dowiana Bat. citrina Ldl. coccinea Ldl. v. coccinea Rchb. f. crispa Ldl. v. Laelia crispa Rchb. f. Sophronitis Cattleya crocata Rchb. f. v. C. labiata Ldi. var. Eldorado Lind. Dawsoni: Warn.v.C.labiata Ldi. var. Luddemanniana Rchb. f. Dayana Hort. v. Laelia pumila Rchb. f. var. Dayana Rchb. f. Deckeri KI. v. C. Skinneri Ldi. Digbyana Ldi. v. Laelia Dig- byana Benth. dolosa Rchb. f. v. C. Walkeriana Gardn. var. domingensis Ldl. v. Laelia do- mingensis Pftz. Dowiana Bat. v. C. labiata Ldl. Var. Edithiana Warn. v. C. labiata Ldi, var. Mossiae Ldl. elatior Ldl. v. C. guttata Ldl. Eldorado Hort. Lind. v. C. la- biata Ldi. var. elegans Mort. v. Laelia elegans Rchb. f. cpidendroides Hort. v: C. lu- teola Ldl. exonensis Rchb. f. v. Laelio- cattleya exonensis Rolfe. flaveola Rchb. f. flavida KI. v. C. luteola Ldl. Forbesii Ldi. Gaskelliana Hort. v. C. labiata Ldi. var. Gibeziae L. Lind. et Rod, v. C. labiata Ldi. var. Gigas Lind. et Andr. v. C. labiata Ldi. var. Warscewiczii. Grahami Ldl. v. Laelia majalis Ldl. granulosa Ldl. — var. Buyssoniana O'Brien. Djanieana Hort. Russeliana Ldi. guttata Ldl. — var. immaculata Hort. Leopoldi Lind. et Rchb. f. lilacina Rchb. f, pernambucensis Rodig. Prinzii Rchb. £, Williamsiana Rchb. f. Harrisoniae Ldl. Holfordi Hort. v. C. luteola Ldl. imperialis Hort. v. C. labiata var. Warscewiczii Rchb. f. intermedia Grah. — var.angustifolia B.et Berg. v. Laelia Perrinii Ldi. Gibeziae L. Lind. picturata Rolfe. iricolor Rchb. f, irroraia Rchb. f. v. Laeliocatt- leya irrorata Rolfe, — Cattleya isopetala Rchb.f. v. C. For- besii Ladl. Karwinskii Mart. v. C. citrina Ladl. Kimbaliana Lind. v. C. labiata Ldi. labiata Ldi. — a) genuina Rchb. f. — var. Gibeziæ Hort. — — Guayrana Hort. — —— jiricolor Hort. — — quadricolor Hort. — — superba Rgl. b) Mossiæ Ldi. — var. Alexandræ Will. Arnoldiana Goud,. aurantiaca Hort. aurea Hort. aureo - marginata Moore. autumnalis Hort. v. C. labiata. Blakei Moore. candida Rchb. f. chiriquensis Hort. complanata Moore. conspicua Moore. decora Will. Edithiana War. elegans Moore. fimbriata Moore. flammea Moore. grandiflora Moore. grandis Moore. Hardyana Will. et Moore. Helenae Moore. kermesina margi- nata Will. Lawrenceana Moore. Mac Morlandi Hort. Will. magnifica Hort. Will. majestica Will. Marianae Moore. marmorata Moore. Mooreana Warn. Nalderiana Hort. Napoleonis Moore. Pottsii Hort. Will. purpurata Moore. Reïineckiana Hort. Rothschildiana Moore. splendens Moore. striata Moore. superba Moore. Urselli Hort. venosa Moore. Victoriae Moore. 1 EAN Cattleya labiata b) Mossiae Ldl. var. Williamsii Moore. c) Wageneri Rchb. f. d) Warscewiczii Rchb. f. — Augusta-Victoria Sand. — delicata Moore. superba Hort. — gigas Lind. et André. — imperialis Hort. v. C. 1. W. delicata su- perba. — superba Hort. v. C. 1. W. delicata superba. — pallida Hort. — quadricolor Ldl. — Sanderiana Hort. — Wilsoniana Rchb. f. e) Trianae Rchb. f. (nom- breuses variétés horti- coles). f) pallida Ldl. g) Lemoniana Ldl. h) Luddemanniana Rchb. f. (20 variétés). WarocqueanaL. Lind. v. C. labiata Ldl. i) Dowiana Bat. — aurea Lind. — chrysotaxa Lind. — marmorata Hort. — Massaiana Hort. Will. — Statteriana Hort. k) Eldorado Lind. et Rchb. f. — crocata Rchb. f. — ornata Rchb. f. — splendens Lind. — virginalis Lind. et André. rosea Hort. Will. — Wallisii Hort. v. C. I. var. virginalis. 1) Gaskelliana Rchb. f. — picta Hort. m) Mendelii Rchb. f. — bella Rchb. f. — Bluntii Hort. — cœlestis Hort. — crispa Hort. — grandiflora Moore. — Jamesiana Hort. — Leeana Hort. — Measuresiana Hort. — Morganae Moore. — speciosa Hort. — superbissima Hort. n) Percivaliana Rchb. f. — var. alba Hort. 0) Warneri Moore. p) Whitei Rchb. f. g) Rex O'Brien. r) magnifica Rgl. Cattleya labiata atropurpurea Paxt.v. C. 1. var. Mossiae Ldl. — autumnalis Hort. v. C. la- biata Ldi. bella RChD LÉ. va Clare Mendelii Rchb. f. — Lawrenceana Warsc. v. C, 1. var. Dowiana Bat. — picta Hort. v. Cle Mossiae Ldl. Lawrenceana Rchb. f. — var. concolor Hort, delicata Hort. oculata Hort. rosea superba Hort. — Warsc."v. C‘labiatasedis var. Dowiana Bat. Lemoniana Ldl. v. C. labiata Ldl. var. Lemoniana Ldi. Leopoldi Lind. v. C. guttata Ldl. var. Leopoldi Rchb. f. Lindleyana Rchb. f. v. Laelia Lindleyana Hook, lobata Ldi. v. Laelia lobata Rchb. f, Loddigesii Rchb. f. — var. Harrisoniae Veitch v. C. Harrisoniae Ldl. — maculata Hort. Will. Lucieniana Rchb. f. v.C. labiata var. Luddemanniana Rchb. f. luteola Ladl. d majalis Hort. v. Laelia majalis cie Malouana Hort. v. C. labiata Ldl. var. Trianae. mayrginata Paxt.v. Laelia pumila Rchb. f, maritima Ldl. v. C. Loddigesii Rchb. f. Massaiana Will. v. C. labiata Ldi. var. Dowiana. maxima Ldl. var. AlbuElOrt aphlebia Rchb. f. Backhousii Rchb. f. Hrubyana Lind. et Rod. Mendelii Rchb. f. v. C. labiata Edl'var: Meyeri Rgl. v. C. luteola Ldl. modesta Meyer v. C. luteola Ldl. Morganae Will. v. C. labiata Ldi. var. Mendelii. Mossiae Hook. v. C. labiata Ldl. var. Mossiae. Nuilsont Hort. v. Laeliocattleya Nilsoni Rolfe. nobilior Rchb, f. v. C. Walke- riana Gardn. ovata Ldi. v. Rchb. f. C. Loddigesii Cattleya pallida Ldl. v. C. labiata Ldl. Var, — Papeiansiana Morr. v. C. Har- risoniana Rchb. f. — Percivaliana Rchb. f. v. C. labiata Ldl. var. — Perrinii Hook. v. Laelia Perri- nji Ldi,. — Pinelii Ldl. v. Laelia pumila Rchb. f. — porphyroglossa Lind. et Rchb. f. — pumila Hook. v. Laelia pumila Rchb. f. — — var. #4j0r Hook. v. Laelia praestans Rchb. f. — quadricolor Ldl. v. C. labiata var. Warscewiczii Rchb. f. — — Bat. v. C. labiata Ldl. var. Trianae Rchb. f. — vyeflexa Parm. v. Laelia crispa Ladl. — Regnelli Warn. v. C. Schille- riana Rchb. f. — Rex O'Brien v. C. labiata Ldl. var. — Rollissonii Hort. v. C. labiata Ldi. var. Warscewiczii Rchb.f. — Rotschildiana Lind. v. Laelia Amanda Rchb. f. — Rougieri Hort. v. C. labiata Ldl, v. Mossiae Ldl. — Sanderiana Rchb.f. v. C. labiata Ldi. var. Warscewiczii Rchb.f. — Schilleriana Rchb. f. — — var. Amaliana Lind. — Schofieldiana Rchb. f. v. C. gra- nulosa Ldi. var. — Schomburgkit Lodd. v. C. su- perba Schomb. — Schræœderae Hort. v. C. labiata Ldi. var. Trianae. — Schræderiana Rchb. f. v,C. Wal- keriana Gardn. var. — Skinneri Ldl. — — var. alba Rchb. f. — — — oculata Hort. — — — parviflora Hook. — speciosissima Hort. v. C. labiata Ldi. var. Luddemanniana. — _ spectabilis Paxt. v. Laelia pumila Rchb. f. — sphenophora Morr. v.C. guttata Ldl. var. — Séelzneriana Hort. v. Laelia elegans Ldl. — superba Schomb. — — var. Bungerothii Herb. — — — splendens Lem. — Trianaei Lind. et Rchb. f. v. C. labiata LdI. var. — triophthalma Rchb. f. v. Laelia triophthalma Rchb. f. Cattleya velutina Rchb. f. — — var. Lietzei Rgl. — — — punctata Rgl. — vestalis Hfg. v. C. intermedia Grah. — Victoria-Regina Sand. — violacea Hort. v. C. Loddigesii Rchb. f. — virginalis Lind. et André v. C. labiata var. Eldorado. — Wageneri Rchb. f, v.C. labiata var. Wageneri. — Walkeriana Gardn. var, dolosa Rchb. f. — — — nobilior Rchb. f. — — — Schrœderiana Rchb. f. — Wallisii Hort. v.C. labiata Ldl. v. Eldorado. — Wayneri Moore v. C. labiata Ldi. var. — Warocqueana Lind. v. C. la- biata Ldl. — Warscewiczit Rchb. f. v. C. labiata Ldl. var. — Whitei Rchb. f. v. C. labiata Ldl. var. — Wäilsoniana Rchb. f. v. C. la- biata LdIl. var. Warscewiczii. — Zenobia Hort. v. Laeliocattleya Zenobia Rolfe. Centranthera Scheidw. v. Pleurothallis R. Br. Centrochilus Schauer v. Platanthera L. C. Rich. Centrosis Thou. v. Calanthe KR. Br. Cephalanthera L. C. Rich. — grandiflora Babingt. — pallens Rich. v. C. grandiflora Babingt. — rubra Rich. — xiphophyllum Rchb. f. Ceraña Lour. v. Dendrobium Sw. Ceratium B1. v. Eria Ldl. Ceratobium undulatum Ldl. v. Dendro- bium undulatum KR. Br. Ceratochilus Ldl. v. Stanhopea Frost. Cestichis Thou., — pendula Pfitz. Chaeradoplectron Schauer v. Platan- thera L. C. Rich. Chaetocephala Barb. Rodr. v. Pleuro- thallis R. Br. Chamasorchis Rich. — alpina Rich. Chamaerepes Sprgl. v. Chamaeorchis Rich. Cheiropterocephalus Rodr. v. Micro- stylis Nutt. Cheirostylis Bl. — marmorata BI. v. Dossinia mar- morata Ch. Morr. Chondrorhyncha Ldl. Chondrorhyncha fimbriata Ldl. Chrysobaphus Roxburghii Wall. v. Anoectochilus Roxburghii Ldl. Chysis Ldl. — aurea Ldi. — — var. maculata Hook. — bractescens Ldl. — laevis Ldl. — — var. undulata Hort, — Limminghei Lind. et Rchb. f. — undulata Hort. v.C. laevis Ldi. var. Cionisaccus Kuhl et van Hass. v. Goo- dyera R. Br. Cirrhaea Ladl. — aiyOpurpurea Hort. v. Gongora atropurpurea Hook. — dependens Rchb. f. — — var. Fryana F1. Cab. — — — livida Hfg. — — — Russeliana Lodd. — — — violaceo-virens Hff. a — VIOlASCENS HITS. — fuscolutea Hook. v. C. saccata Ldl. — -- Ldi.v. C. dependens Rchb. f. var. Fryana. — Hoffmannseggii Heinh. v. C. dependens Rchb. f. — livida Hffg. v. C. dependens Rchb. f, var. — Loddigesii Ldl. — obtusata Ldl. a — VAT. pallida Al. — purpurascens Hffg. v. C. depen- dens Rchb. f. var. livida. — saccata Ldi. — éristis ! Lidl. v. Rchb. f. — Viridipurpurea Lodd. v. C. de- pendens Rchb. f. — Warreana Lodd. v. C. dependens Rchb. f, var. Fryana Hort. Cirrhopetalum Ladl. — Amesianum Rolfe, — auratum Ldi. — Brienianum Rolfe. — chinense Ldl. — cornutum Ldi. — Cumingii Ldi. — Macraei Ldl. — Mastersianum Rolfe. — Medusae Ldl. v. Bulbophyllum Medusae Rchb. f. — ornatissimum Rchb. f. — picturatum Ldl. — pulchrum N. E. Br. — robustum Rolfe. — Thouarsii Ldl. Cistella BI, v. Geodorum Jacks. Cladobium Ldl. v. Scaphyglottis Poepp. et End. C. dependens Cleisostoma BI. — crassifolium Ldl. — Dawsonianum Rchb, f. — Guibertii Lind. et Rchb. f. — jonosmum Ldi. Clowesia Lal, v. Catasetum L.. C. Rich. Cochlia BI. v. Bulbophyllum Thou, Cochlioda Ladl. — Noœzliana Rolfe. — rosea Benth. — sanguinea Benth. — vulcanica Benth. Cœlia Ldl. — Bauerana Ldi. — bella Rchb. f. — macrostachya Ldl. — _ triptera Don. v.C.Bauerana Ldl. Cœloglossum Hartm. — albidum Hartm. v. Gymnadenia albida Rich. — viride Hartm. Cœlogyne Ldl. — alba Rchb. f. v. Otochilus albus Lal. — angustifolia Rich. v. C. odora- tissima Ldi. var. — — VWight.v.C.breviscapa Ldl. — Aythuriana Rchb. f. v. Pleione maculata Ldl. var. — _ articulata Rchb. f. v. Pholidota articulata Ldi. — asperata Ldl. — _assamica Rchb. f. v. C. fusces- cens Ldi. var. brunnea Lidl. — barbata Griff, — birmanica Ldi. v. Pleione birma- nica Rchb. f. — borneensis Rolfe. — breviscapa Ldi. — brunnea Ldi. v. C. fuscescens Ldl. var. — camelostalix Rchb. f. v. Pholi- dota suaveolens Ldl. — ciliata Hort. v. C. speciosa Ldl. — Clarkei Rolfe. — concolor Hort. v. Pleione prae- cox Don var, concolor Hort. — conferta Par. et Rchb. f. v. C. ochracea Ldi. var. — coronaria Ldl. v. Trichosma sua- vis Ldi. — corrugata Wight. — corymbosa Ldi. — — cristata Ldl. — — var. alba Moore. — — — citrina Will. — — — major Will. — — — Trenthami Hort. — Cumingii Ldi. — Dayana Rchb. f. — elata Ldl. — fimbriata Ldl., Cœlogyne fimbriata Hort. v. C. ovalis Ldl. flaccida Ldl. flavida Wall. Fœrstermanni Rchb, f. fuliginosa Ldl. fuscescens Ldl. — var. brunnea Lidl. Gardneriana Ldl. v. Neogyne Gardneriana Rchb. f. glandulosa Ldi. Goweri Rchb, f. graminifolia Par. et Rchb. f. Hookeriana Ldl. v. Pleione Hookeriana Ldl. humilis Ldl. v. Pleione humilis Don. Lagenaria Ldi. v. Pleione Lage- naria Ldl. lentiginosa Ldl. Lowii Paxt. v. C. asperata. maculata Ldl.v.Pleione maculata Lal. Massangeana Rchb. f. maxima Hort. media Hort. nervosa Wght v. C. glandulosa Lal. nitida Ldl. ocellata Ldl. — var. Boddaertiana Rchb. f. — — maxima Rchb. f. ochracea Ldl. — var. conferta Par. et Rchb. f, odoratissima Ldl. l — v. angustifolia Rchb. f, ovalis Ldi. pandurata Ldi. Parishii Hook. peltastes Rchb, f, plantaginea Ldl. pra:cox Ldl. v. Pleione praecox Don. punctulata Ldl., v. C. ocellata Lal. Reichenbachiana T. Moore v. Pleione Reichenbachiana Ldi, Rochussenii De Vries v. C. flac- cida. Rossiana Rchb. f. vubra Rchb. f. v. Pholidota rubra Lidl. salmonicolor Rchb. f. v. C. spe- ciosa Ldi. Sanderiana Rchb. f. Schilleriana Rchb. f. v. Pleione Schilleriana Ldi. sparsa Rchb. f. speciosa Ldl. — var. albicans Rchb. f. tenuis Rolfe: testacea Ldi. Cælogyne Thuniana Rchb. f. tomentosa Ldl. trifida Rchb. f, v. C. odoratis- sima Ldl. trisaccata Griff.v.Neogyne Gard- neriana Rchb. f. viscosa Rchb. f. Wallichiana Griff. v. Pleione praecox Don var. Wallichiana Ldi. Cœnorchis B1. v. Goodyera R. Br. Cohniella Pfitz. quekettioides Pfitz. Colax Ldl. aromaticus Spr. v. Lycaste aro- matica Ldl. Barringtoniae Ldl. v. Lycaste Barringtoniae Ldl. Harrisoniae Ldl. v. Bifrenaria Harrisoniae Ldl. jugosus Ldl. palmifolius Ldl. v. Maxillaria palmifolia Ldl, Parkeri Spr. v. Maxillaria Parkeri Hook. barvulus Spr. v. Maxillaria par- vula Hook. placanthera Ldl. v. C. viridis Rchb. f. var. Puydtii Lind. et André. racemosus Spr. v. Bifrenaria racemosa Ldl. viridis Rchb. f. — var. placanthera Ldl. Comparettia Pæœpp. et Endl. coccinea Ldli. falcata Poepp. et Endl. macroplectron Rchb. f. speciosa Rchb. f. Conchidium Grif. v. Eria Ldl. Corallorrhiza R. Br. innata R. Br. Cordylestylis Falc. v. Goodyera R. Br. Coryanthes Hook, Albertinae Karst. v. C. maculata Hook. var. Bungerothii Rolfe. Fieldingii Lindi. leucocorys Rolfe. macrantha Hook. macrocorys Rolfe, maculata Hook. — var. Albertinae Karst. — — Parkeri Hook. — — punctata Ldl. speciosa Hook. Wolfii Lehm, Corycium Swartz. orobanchoides Sw. Corydandra Rchb. v. Galeandra Ldi. Cottonia Wight. peduncularis Rchb. f. — 426 — Cranichis luteola Sw. v. Polystachya luteola Ldl. Crepidium BI. v. Microstylis Nutt. Crinonia carnea B1.v.Pholidota carnea Ldl. Criosanthes Raf. v. Cypripedium L. Crocodilanthe Rchb. f. v. Pleurothallis R° Br Cryptocentrum Bnth. v. Mystacidium Lal. Cryptochilus Wall. — sanguineus Wall. Cuitlanzina pendula Llav. et Lex. v. Odontoglossum citrosmum Ldl. Cyathoglottis Poepp. et End, v. Sobra- lia R. et P. Cybele Falc. v. Platanthera L, C. Rich. Cryptophorantus Rodr. — atropurpureus Rolfe. — Dayanus Rolfe. Cyclosia maculata KI. v. Mormodes pardinum Bat. Cycnoches Ldl. — aureum Ldi. — barbatum Ldl. v. Polycychnis barbata Rchb,. f. — chlorochilon Klotz. — cucullatum Ldi. v. C. Loddi- gesii Ldl. — Egerionianum Bat., ÿ de C. ven- tricosum. — Loddigesii Ldil. — maculatum Ldl. Ladl — musciferum Ldl. v. Polycychnis muscifera Rchb. f. — pentadactylon Ldi. (fleur mâle du C. ventricosum Bat. — peruvianum Rolfe, — Pescatorei Ldi, — stelliferum Lodd. v. C. ventri- cosum. — ventricosum Bat. var. stelliferum Lodd, Warscewiczii Rchb. f. rio Thw. v. Sarcochilus R. Br Cylindrolobus BI. v. Eria Ldl. Grp SW. affine Griff. — aloifolium Sw. — altissimum Sw. v. altissimum Sw. — bambusaefolium Roxb. v. Arun- dina bambusaefolia Ldl. — bicolor Ld]. — canaliculatum R. Br. v. Loddigesii Oncidium — chinense Ait. v. C. ensifolium Sw. — chloranthum Ldl. — çcoccineurm Sw. v. Ornithidium coccineum Rchb. f. Cÿmbidium Dayanum Rchb. f. dependens Lodd. v. Cirrhaea dependens Rchb. f, Devonianum Paxt, eburneum Ldi. — var. Philbrickianum Hort. roseum Hort, Williamsianum Rchb. f elegans Ldi. v. Cyperorchis ele- gans BI. ensifolium Sw. Finlaysonianum Ldi. — var. atropurpureum Veitch. fragrans Hort. v. C. ensifolium SW. giganteum Wall. — var. Lowianum Hort. v. C. Lowianum Rchb. f. grandiflorum Griff, — var. punctatum Cogn. guttatum Ldl. v. Oncidium luri- dum Ldi. var. guttatum Ldl. Hookerianum Rchb. f. v. C. grandiflorum Griff, Huttoni Hook. f. v. Gramman- gis Huttoni Benth. hyacinthinum Sw. v. Bletilla hyacinthina Rchb. f. javanicum Bl. v. C. lancifolium Hook. juncifolium Willd. v. Oncidium Cebolleta Sw. lancifolium Hook. lineare Sw. v. Isochilus linearis R. Br. Lowianum Rchb, f. — var. superbissimum Lind. madidum Ldl. marginatum Ldl. v. Maxillaria tricolor Hook. Mastersii Griff. v. Cyperorchis Mastersii Benth. nodosum Sw. v. Brassavola no- dosa Ldl. ochroleucum Ldl. v. Camaridium ochroleucum Ldl. Parishii Rchb. f. pendulum Sw. — var. atropurpureum Ldl. v. C. Finlaysonianum Ldl. var. bictum Sw. Geodorum purpu- reum Ldl, sinense Ait. v. C. ensifolium Sw. tesselatum Hort. v. Vanda Rox- burghii R. Br. tigrinum Par. tripterum Don. v. Cœlia Baue- rana Ldl. umbellatum Sprgl. v. Cirrhope- talum Thouarsii Ldl. — 427 — Cymbidium utriculatum Sw.v.Govenia Decaisnea Brgn. v. Prescottia Ldl. lagenophora Ldi. Dendrobium Sw. Cynosorchis T hou, — grandiflora Ridl. Cyperorchis BI. — elegans BI. — Mastersii Bnth. —. — var. album Rchb. f. — — — superbum Hort. Cypripedium L.(1) — acaule KR. Br. — album Aït. v. C. spectabile Sw. var. — arietinum KR. Br. — bulbosum L. v. Calypso borealis Sw. — Calceolus L. — californicum A. Gr. — canadense Mchx v. C. spectabile SW. — candidum Willd. — flavescens Red. v. C. pubescens Willd. — guttatum Sw. — hirsutum Mill. v. C. spectabile Sw. — humile Salisb. v.C.acauleR. Br. — japonicum Thunb. — macranthum Sw. — montanum Dougl. — parviflorum Salisb. — pubescens Willd. — Reginae Walt. v. C. spectabile Sw. — spectabile Sw. — — var. album Sweet. — ventricosum Sw. Cyrtochilum H. B.K. v. Oncidium Sw. — bictoniense Bat. v. Odontoglos- sum bictoniense Ldl. — citrinum H. B. K. v. Oncidium concolor Hook. — Karwinskii Ldi. v. Odontoglos- sum laeve Ldi. — pardinum Hook. v. Odontoglos- sum pardinum Ldl. Cyrtopera Ldl. v. Eulophia R. Br. Cyrtopodium R. Br. — Andersonii R. Br. — cardiochilum Ldl. — flavum Hort. v. Eulophia flava Hook. f, — Saintlegerianum Rchb. f. — Legerianum Hort. v. C. puncta- — punctatum Ldi. Cytherea Sal. v. Calypso Sal, Cytheris Ldl. v. Nephelaphyllum BI. aduncum Wall, aemulum R. Br, — var. album Hort. aggregatum Roxb. — var. majus Hort. A lbertisii Hort.v.D.d'Albertisii Rchb. f. albo-luteum Hort. v. D. thyrsi- florum Rchb. f. albo-sanguineum Ldi. albo-viride Par. v. D. scabrilin- gue Ldi. album Hort. v. D. bigibbum Ldl. var. candidum Rchb. f. — Wght. v. D. aqueum Ldl. amboinense Hook. amethystoglossum Rchb. f. amœnum Wal]. amplum Wall. anosmum Ldi. v. D. superbum Rchb. f. Antilope Hort, v. D. d'Albertisii Rchb. f,. Aphrodite Rchb. f. aqueum Lidl. Arachnites Rchb. f. Augustae-Victoriae Kränzl, aureo-roseurn Hort. v. D, aureum Ldl. var. rhombeum Hook. aureum Ldl. — var. album Hort. — — aurantiacum Hort. v. D. aureum Ldl. var. rhombeum Hook. — — Henshallii Hook. — — pallidum Ldl. — — philippinense Rchb. f. — — rhombeum Hook. barbatulum Ldl. Bensoniae Rchb. f. — var, album Hort. — — xanthinum Rchb. f. bicameratum Ldi. bigibbum Ldl. — var. albo-marginatum L. Lind, — — candidum Rchb. f, — — superbum Rchb. f. binoculare Rchb, f. Boxallii Rchb. f. bracteosum Rchb. f. breviflorum Ladl. v. D. bicame- ratum Ladl. brisbanense Rchb. f. v. D. graci- licaule F. Muell. (1) Les Cypripédinées connues dans les collections sous le nom de Cypripe- dium et non renseignées à cette place, doivent être cherchées aux mots Paphiopedium ou Selenipedium soit dans l'index, soit au tableau des hybrides. — 428 — Dendrobium Brymerianum Rchb. f. Bullerianum Hook. v. D. gratio- sissimum Rchb. f. calamiforme Hort. v. D. tereti- folium R. Br. Calceolaria Hook. v. D. moscha- tam Wall. var. Calceolus Hort. v. D. moscha- tum Wall. var. Cambridgeanum Paxt. ochreatum Ldi. canaliculatum R. Br. capillipes Rchb, f. cariniferum Rchb. f. — var, Wattii Hook. castum Hort. v. D. Zinawianum Rchb. f. chlorops Ldl, chrysanthum Ldi. — var. microphthalmum Rchb. f. superbum Hort. ve nD: ‘ chryseum Rolfe. chrysocrepis Par. et Rchb. f. chrysotis Rchb. f, v. D. Hooke- rianum Ldl. chrysotoxum Ldl. — var. suavissimum Veitch v. D. suavissimum Rchb, f. superbum Hort. ciliatum Par. — var. breve Hort. ciliatum Sw. v. Lycaste Barring- toniae Ldl. cinnabarinum Rchb. f. clavatum Ldl. cævrulescens Ldi. Ldi. var. crassinode Rchb. f. — var. albiflorum Rchb. f. Barberianum Rchb. f. crepidatum Ldl. cretaceum Ldi. crystallinum Rchb. f. cruentum Rchb. f. crumenatum Sw. cucullatum R. Br. v. D. Pierardi Roxb. — var. giganteum Hort. v. D. primulinum Ldi. var. cucumerinum Fitzg. cumulatum Ldi. cupreumHerbert v.D. moschatum Wall. var. cupreum Rchb. f. cymbidioides Ldi. d’Albertisii Rchb. f. Dalhousieanum Wall. Dearei Rchb. f. densiflorum Wall. — var. albo luteum Hook. album Hort. v. var. Schrœderi Hort. v. D. nobile Dendrobium densiflorum var. Gallicea- num Lind. Schrœæderi Hort. Wall. Walkerianum Hort. Devonianum Paxt. — var. candidulum Rchb. f. Elliottianum Rchb. f. rhodoneurum Rchb, f. discolory Ldi. v. D. undulatum R°BrE dixanthum Rchb. f, Draconis Rchb. f. eburneum Hook. v. D. Draconis Rchb. f. erythropogon Rchb, f. erythroxanthum Rchb. f. Falconeri Hook. — var. albidulum Rchb. f. delicatum Hort. giganteum Hort. Jacksoni Morr. Farmeri Paxt. — var. albiflorum Hort. aureo-flavum Hook. aureum Hort. ferox Hort. v. D. macrophyl- Jlum A, Rich. fimbriatum Hook. — var. oculatum Hook. Findlayanum Par. et Rchb. f. formosum Roxb. — var. giganteum Hort. Fredianum Hort. v. D. longi- cornu Ldi, Freemanni Hort. v. D. litui- florum Ldi. var. fuscatum Ldi. Fytchianum Bat. — var. roseum Hort. Galliceanum Lind. v. D. densi- florum Rchb. f, var. Gibsonii Paxt. Goldiei Rchb. f. v. D. superbiens Rchb. f. gracilicaule F. Muell. grandiflorum H. B. K. v. Maxil- laria grandiflora Ldl. gratiosissimum Rchb. f. Griffithianum Ldi. — var, Guibertii Du Buyss. Guibertii Lind. v. D. Griffithia- rum Ldl. var, Hanburyanum Rechb. f. v. D. lituiflorum Ldl. Havrvisoniae Hook. v. Bifrenaria Harrisoniae Ldl. Harveyanum Rchb. f. Hasseltii BI. hedyosmum Bat. v. D. scabrilin- gue Ldi. Henshallii Hort. v. D. transpa- rens Wall. | | * Dendrobium heferocarbum Wall. v. D. aureum Ldl. heterostigma Rchb. f. Heyneanum Hort. v. D. barba- tulum Ldl. Heyneanum Ldil. Hillii Hook. v. D. speciosam var. Hookerianum Ldl. Huttoni Rchb. f. inauditum Rchb. f. infundibulum Ldl. — var. Carneopictum Rchb. f. —. — famesianum Hort. v. D. Jamesianum Rchb. f. injundibulum Rchb. f. v. D. formosum Roxb. Jamesianum Rchb. f. japonicum Ldl. javanicum Sw. v. Taïnia stellata Pfitz. Fenkinsis Wall. v. D. aggrega- tum Rchb. f. Johasoniae F. Mueller. Kingianum Ldi. — var. album Hort. Kuhlii v. D. thyrsoides Rchb. f. lamellatum Ldl. lasioglossum Rchb. f. leucochlorum Rchb. f. leucolophotum Rchb. f. Linawiaoum Rchb. f. — var. majus Will. Lindleyi Steud. v. D. aggrega- tum Roxb. linguaeforme Sw. lituiflorum Ldl. — var. candidum Rchb. f. — — Freemanni Rchb. f. — — robustius Rchb. f. Loddigesii Rolfe. longicornu Ldl. — var. majus Hort. Lowii Ldl. lacens Rchb. f. luteolum Bat. — var. chlorocentrum Rchb. f. Mac-Carthiae Thw. Mac-Farlanei Rchb. f. v. D. Johnsoniae F. Mueller. macranthum Hook. v. D. super- bum Rchb. f. macrophyllum LAl. v. D. super- bum Rchb. f. macrophyllum A. Rich. — var. Dayanum Low. — — giganteum Hort. — Veïtchianum Hort. FA Hort. v. D. macrophyl- lum A. Rich. marginatum Bat. v. D. xantho- phlebium Läl. Dendrobium marmoratum Rchb. £ mesochlorum Ladl. Mirbelianum Gaudich. Moblianum Rchb. f. monsliforme Hook. v. D. Lina- wiaoum Rchb. f, monsliforme Sw. v. D. japonicum Läl. Moorei F. Mueller. moschatum Wall. — var. cupreum Rchb. f. moulmeinsnse Hort. non Parish. v. D. infundibulum Ldl. mutabile Ldl. nobile Ldl. — var, Backhousianum Hort, — — cœærulescens Rchb. f. : — — Cooksonianum Rchb. f.. — — elegans Hort. — — formosum Hort. v. D. nobile var. interme- diam Hort. — — intermedium Hort. — — nobilius Rchb. f. — — pallidiflorum Hook v. D. primulinum Hook. Var. — — pendulum Hort. — — Ruckeri Hort. v. D. n. v. pendulum Hort. — —. Schrœderianum Rchb.f. — — Tollianum Rchb. f. — — Wallichianum Hort. nodatum Hort. v. D. Aphrodite Rchb. f. ochreatum Ldi. Palpebrae Ldl. Parishii Rchb. f. — var. albens Hort. Paxtons Ldl. v. D. chrysanthum Ldi, Paxtons Paxt, v. D. fimbriatum Hook. var. oculatum Hook. Phalaenopsis Fitzg. — var. Statterianum Hort. pictum Rchb. f. Pierardi Roxb. — var. latifoljium Hort. planibulbe Ldl. polyphlebium Rchb. f. v. D. rho- dopterygium Rchb. f. primulinum Ldi. — var. giganteum Hort. profusum Rchb. f. pulchellum Roxb. bulchellum Lodd. v. D. Loddi- gesii Rolfe. purpureum Roxb. — var. candidulom Rchb. f, rhodopterygium Rchb. f. rhombeum Ldl. v. D. aureum Ldl. var. 29 450 Dendrobium roseum Hort. v. D. crepi- datum Ldl. — yotundifolium Hort. v. D. spe- ciosum Sm. var. — Ruckeri Ldl. — rutriferum Rcehb. f, — sanguinolentum Ldl. — — var. superbum Hort. — Sarcostoma Hort. v. D. macro- " phyllum A. Rich. var. Veit- chianum Hort. — scabrilingue Ldi. — Schréderi Will. v. D. densiflorum Wall. var. — sculptum Rchb. f. v. D. formo- sum Roxb. — secundum Wall. — — var. niveum Rchb. f. — senile Par. — Smilliae F. Muell. — speciosum Smith. — — var. Bancroftianum Rchb.f. a ERINMI HOnt: — squalens Ldi. v. Xylobium squa- lens Ldl. — Statterianum Hort. v. D. Pha- laenopsis Rchb. f. var. — Stratiotes Rchb. f. — strebloceras Rchb. f. val. CROSSIANUMRCRD.f. — stuposum Ldl. — suavissimum Rechb. f. — sulcatum Ldl. — superbiens Rchb. f. — superbum Rchb. f. — — var. anosmum Rchb. f. a — BurkeiRCHb:f — — — Dayanum Hort. v. var. anosmum Rchb. f. a D DEG TER ELOET. OV. D), Dearei Rchb. f. — — — giganteum Rchb. f. D 'HuttonRChb.E. — — — purpureum-marginatum Rchb. f. — Tattonianum Bat. v. D. canali- culatum R. Br. — taurinum Lidl. — teves Roxb. v. Vanda teres Ldl. — teretifolium KR. Br. — tetragonum A. Cunn. — thyrsiflorum Rchb.f. v.D. densi- florum var. albo-luteum. — thyrsoides Rchb. f. — tipuliferum Rchb. f. — tortile Ldl. — — var. roseum Hort. — transparens Wall. — Treacherianum Rchb. f. — ériadenium Hook. v. D. mutabile Ldl. — undulatum KR. Br. Dendrobium Vettchianum Hort. v. D. macrophyllum A. Rich. var. Veitchianum Hort. — venustum Theysm. et Binn. — virgineum Rchb. f. — viridi-roseum Rchb. f. — Wallichii Hort. v. D, nobile Ldl. var. Wallichianum Hort. — Wardianum Warner, — — var.assamicum Veitch. — — — candidum Rchb. f. — — — giganteum Hort. Will. — — — Lowii Burb. v. var. giganteum Hort. Will. — — — Schrœæœderianum Hort. — Williamsianum Rchb. f. — Williamsoni Day et Rchb. f. — xanthophlebium Ldi. Dendrochilum Bl. — aurantiacum BI. — pallidiflavens BI. Dendyocolla BI. v. Sarcochilus R. Br. Dendrolirium BI. v. Eria Ldl. Desmotrichum Ldl. v. Dendrobium SW. Diacrium Benth. — bicornutum Benth. — bigibberosum Benth. Dialissa Ldil. v. Stelis Sw. Dichaea Ldi. — vaginata Rchb. f. Dichopus BI. v. Dendrobium Sw. Dicrypta discolor Ldl. v. Maxillaria discolor Ldl. Didactyle Ldl. v. Bulbophyllum Thou. Dienia Ldl. v. Microstylis Nutt. Dilochia Ldl. v. Arundina BI. Dinema Ldl. v. Epidendrum L. Diphyes BI. v. Bulbophyllum Thou. Dipodium R. Br. — paludosum Rchb. f. Disa Berg. — atropurpurea Sond. — Barelli Hort. v. D. grandiflora L. var. superba. — cornuta Sw. — crassicornis Ldl. — Draconis Sw. — grandiflora L. — — var. superba Moore. — megaceras Hook. f. v. D. crassi- cornis Ldl. — racemosa L. f. — tripetaloides N. E. Br. — uniflora Berg.v. D.grandiflora L. Dossinia Ch. Morr. — marmorata Ch. Morr. — — var. Dayi Hort. — — — virescens Hort. Dubois-Raymondia Karst. v. Pleuro- thallis R. Br. Echioglossum Bl. Fa © Lie Epidendrum Caftleyae Hook. v.Cattleya Echioglossum javanicum BI. Eckardtia Rchb. v. Peristeria Hook. Empusa Läl. v. Liparis L. C. Rich. Encyclia P. et Endl. v. Polystachya Ldl Encyclium Ldi. v. Epidendrum L. Ephippium B1. v. Cirrhopetalum Ldl. X Epicattleya Rolfe voir Orchidées hybrides. Epidendrum L. aciculare Bat. Acklandiae Rchb. f. v. Cattleya Acklandiae Ldl. aemulum Ldl. v. E. ‘fragrans Sw. affine Focke v. E. oncidioides Lal. alatum Bat. — var. majus Hort. aloifolium L.v.Cymbidium aloi- folium Sw. — Bat. v. E. falcatam Ldi. altissimum Jacq. v. Oncidium altissimum Sw. amabile Godefr. v. E. dichro- mum Ldl. arachnoglossum Rchb. f. aromaticum Bat. atropurpureum Willd. — var. album Hort. Randi Lind. et Rodig. roseo-purpureum Hort. roseum Rchb. f. aurantiacum Bat. aureum Ldl. v. E. aurantiacum Bat. auritum Ldi. Barkeriola Ldl. Barringtoniae Sm. v. Lycaste Barringtoniae Ldi. basilare K1. v. E. Stamfordianum Bat. bicameratum Rchb. f. bicolor Rchb. f. v. Cattleya bico- lor Ldi. bicornuturs7 Hook. v. Diacrium bicornutum Benth. bigibberosum Rchb. f. v. Dia- crium bigibberosum Benth. bracteolatum Prsl. v. E. radia- tum Ldi. bractescens Ldl. v. E. aciculare Bat. Brassavolae Rchb. f. calochilum Grah. v. E. alatum Bat. Candollei Ldl. Capartianum L. Lind. v.E. God- sefianum Rolfe. carthaginense L. v. Oncidium carthaginense Sw. Catillus Rchb. f. et Warsc. luteola Ldl. caudatum L. v. Brassia caudata Ldl. cepiforme Hook. v. E. Candollei Ldl. chinense L. v. Cymbidium ensi- folium Sw. chiriquense Rchb. f. v. E. vari- cosum Ldl. ciliare L. — var. cuspidatum Ldi. minor Hort. cinnabarinum Salzm. citrinum Rchb. f. v. Cattleya citrina Ldl. cnemidophorum Ldl. cochleatum L. connivens Hort. v. Eulophidium maculatum Pftz. conopseum R. Br. Cooperiananum Bat. coriaceum Hort. v. E. variegatum Hook. var. crassifolium Hook. v. E. elon- gatum Jacq. crassilabium Poepp. et Endl. v. E. variegatum Hook. criniferum Rchb. f. cuspidatum Lodd. v. E. ciliare L. var. cyclotellum Rchb. f. cycnostalix Rchb. f. v. E. Stam- fordianum Bat, densiflorum Hook. dichromum Ldi. — var. striatum Rchb. f. discolor À. Rich. v. E. noctur- num L. dolosum Rchb. f. v. Cattleya Walkeriana Garda. var. eburneum Rchb. f. elatius Rchb. f. v. Cattleya gut- tata Ldl. elegans Rchb. f. ellipticum Grah. v. E.elongatum Jacq. elongatum Jacq. Endresii Rchb. f, erubescens Ldl. evectum Hook. f. falcatum Ldi. falsiloquum Rchb. f. v. E. pani- culatum R. et P. fimbriatum H. B. K. floribundum Hort. v. E. orna- tum Lem. Flos-aëris L. v. Rchb. f. Forbesii Rchb. f. v. Cattleya Forbesii Ldl. Jormosum KI. v. E. alatum Bat. Renanthera RS Epidendrum fragrans Sw. — var. magnum Hort. Friderici-Guilielmi Warsc. et Rchb. f. fucatum Ladl. fulgens Brgn. v. E. Schomburg- kii Lal. glumaceum Lal. glutinosum Scheidw. v. E. odo- ratissimum Ldl, Godseffianum Rolfe, gracile Ldi. Grahami Hook. v. E. phoeni- ceum Ld]l. var. vanillosmum Lind. grandiflorum Sw. v. Stanhopea Bucephalus LdI. graniticum Ldi. v. E. dioides Ldi, granulosum Rchb. f. v. Cattleya Lal. guatemalense KI. v. E. dioides Ldl. guttatum L. v. Oncidium luri- dum Ldi, var. Hanburyi Ldl. Hayrrisonianum Rchb. f. v. Catt- leya Harrisoniae LdlI. Humboldtii Rchb. f. v. Schom- burgkia Humboldtii Rchb. f. humileSw.v.Pleionehumile Don. ibaguense H. B. K. imperator Lind. v. E, Catillus Rchb. f. et Warsc. incumbens Ldl. v. E. aromati- cum Bat. intermedium Rchb. f. v. Catt- leya intermedia Grah. inversum Ladl. ionosmum Ldi. juncifolium L. v. Cebolleta Sw. Karwinskyi Rchb. f. v. E. bica- meratum Rchb. f. labiatum Rchb. f. v. Cattleya labiata Ldi. lacertinum Ldl, lacerum Ldi. lactiflorum À. Rich. v. E. falca- tum Ldi. lamellatum Ldl. v. E. stenope- talum Hook. lancifolium Hort. v. E. cochlea- tum Ldl. Laucheanum Rolfe. latilabre Ldl. leiobulbon Hook. v. E. varico- sum Bat. leucochilum Ki. Liliastrum Salzm. v. Sobralia Liliastrum Ldi. Lindleyanum Rchb. f. onci- onci- Oncidium Epidendrum Lindleyanum var. Centerae Endr. et Rchb. f. longipetalum Ldl. v. E. alatum Bat. Luneanum A. Rich. v. E. vari- cosum Bat. luteolum Rchb. f. v. Cattleya luteola Lal. macrochilum Hook. v. E. atro- purpureum Willd. maculatum Hort. v. E. prisma- tocarpum Rchb. f. Mantinianum Rolfe. marginatum KI. v. E. radiatum di: maximum Rchb. f. v. Cattleya maxima Ldi. Medusae Benth. melanocaulon Rchb. f. myrianthum Ldl. Nanodes Hort. v. E. Medusae Benth. nemorale Ldl. — var. majus Hort. nigromaculatum Hort. v. E, prismatocarpum Rchb. f. nocturnum L. nutans Sw. ochraceum Ldl. ochranthum A. Rich. v. E. virens Ldl. odoratissimum Ldl. oncidioides Ldl. ornatum Lem. pachycephalum K1. v. E. varie- gatum Hook. pallidifiorum Hook. bamplonense Rchb. f. v.E. varie- gatum Hook. paniculatum R. et P. — Hort. v. E. myranthum Ldi. Parkinsonianum Hook. v. E. falcatum Ldl. pastoris Lind. v. BG patens Sw. paytense Rchb. f. phœniceum Ldl. — var. vanillosmum Lind. phymatoglossum Rchb. f. v.E. varicosum Bat. polyanthum Ldl. polybulbon Sw. praecox Sw. v. Pleione praecox Don. primuloides Hort. v. E. aroma- ticum Bat, prismatocarpum Rchb. f, pristes Rchb. f. v. E. Schom- burgkii Ldl. pseudepidendrum Rchb. f. pterocarpum Ldi. E. gracile } 1 L - LÉ 2. né, = ni ds. "0 A RS - 1 So, Epidendrum punctatum L. v. Cyrtopo- dium punctatum Ldl. — purum Ldl. — pygmaeum Hook. — quadratum K1. v. E. varicosum — radicans Pav. — — var. fuscatum Rchb. f. — Randi Rodr. v.E.atropurpureum Willd. var. — raniferum Ldi. — rhizophorum Bat. v. E. radicans Pav. — Sagracanum À. Rich. v. E. fu- catum Lil. — Sanguineum Sw. — Sceptrum Ldl. — Schillerianum Rchb. f. v. Catt- leya Schilleriana Rchb. f. — Schomburgkii Ldl. — selligerum Bat. — sinuatum Ldl. v. E. tovarense Rchb. f. — Skinneri Bat. — — var. superbum Hort. — socorrense Rchb. f. et Warsc — spectabile Rchb. f. — Spruccanum Läl. v. E. noctur- num L.. — squalidum Ldl. v. E. bicamera- tam Rchb. f. — Stamfordianum Bat. — — var. Lawrenceanum Hort, — — — Leeanum Rchb. f. a. — pictum HO0k- — — — Wallacei Rchb. f. — stenopetalum Hook. — superbum Rchb. f. v. Cattleya superba Schomb. — syringothyrsus Rchb. f. — tampense Ldl. — Éibicinis Bat. v. Schomburgkia tibicinis Ldl. — tigrinum Ldi. — tovarense Rchb. f. — trachychilum Lidl. — _ tricolor Rolfe. — tridens Poepp. et End. v. E. noc- turnum L. — tripterum Sm. v. Coelia Baue- rana Ldl. — triquetrum Sw. v. Oncidium tri- quetrum Ldl. — s#mbellatum Forst. v. Cirrhope- talum Thouarsii Ldl. — undulatum Sims. v. Oncidium carthaginense Sw. — Uro-Skinneri Hort. v. E. pris- matocarpum Rchb. f. — Vanilla L. v. Vanilla aromatica Sw. Epidendrum varicosum Bat. — variegatum Hook. — — var. coriaceum Ldl. — verrucosum Hort. v. E. nemorale Ldl. — vesicatum Ldl. — violacum Lodd. v. Cattleya Loddigesii Rchb. f. — virens Ldi. — virgatum Läl. — vitellinum Lil. — — var, maÿjus Veitch. — Wageneri KI. v. E. virens Ldl. — Walkerianum +. Cattleya Wal- keriana Gardn. — Wallisii Rchb. f. — xanthinum Ldl. Xipheres Rchb. f. mr L. C. Rich. — latifolia All. — palustris Crtz. — rubiginosa Crtz. Efibhora Ldl. v. Polystachya Hook. Epipogon Gmel. — Gmelini Rich. X Epiphronitis Rolfe voir Orchidées hybrides. Epistephium Kath. — Williamsii Hook. Epithecium Kn. et Westc. v. Epiden- drum L. Eria Läl. — afinis Grif. v. E. bractescens — armeniaca Läl. v. E.ornata Ldl. — Barbarossa Rchb. f. — barbata Rchb. f. — bicolor Ldi. — bicristata Ldl. — bipunctata Ldl. — clavicaulis Wall. — cochleata Ldl. — concolor Par. et Rchb. f. — Corneri Rchb. f. — coronaria Rchb. f. v. Trichosma suavis Ldl. — Curtisii Rchb. f. — cylindripoda Grif. v. Trichosma suavis Ldl. — Dayana Rchb. f. — Dillwynii Hook. — eburnea Rchb. f. — elongata BI. — excavata Läl. — extinctoria Oliv. — flava Ldli. — flavescens Ldl. — floribunda Ldi. — fusca BI. — lanata Grif. v. E. flava Ldl. — lanicps Rchb. f. v. E. flava Po ur Evria Myosurus Rchb. f, v. Phreatia Ldl. — myristiciformis Hook. — ornata Ldi. — ovata Ladl. — paniculata Ldl. — pauciflora Wight. — polyura Ldi. — profusa Ldi. — pusilla Ldl. — reticulata Benth. — rigida BI. — rosea Ldl. — rugosa Ldi. — sphaerochila Ldl. v. E. excavata Ldl. — stellata Ldl. v. Tainia Pftz. — stricta Ldi. — _ striolata Hort. v. E. rosea Ldl. — suavis Ldl. v. Trichosma suavis Ldl. — velutina Lodd. — vestita Ldl. Eriopsis Ldl. — biloba Ldl. — rutidobulbon Hook. — sceptrum Rchb. f. — Schomburgkii Rchb. f. v. E. biloba Ldl. Erythrodes B1. v. Physurus L. C. Rich. Erythrorchis BI. v. Galeola Lour. Esmeralda Rchb. f. — Cathocartii Rchb.f. — Clarkei Rchb. f. — Sanderiana Rchb. f. Eucnemis Ldl. v. Govenia Ldl. Eulophia R. Br. — Dregeana Ldi. — flava Hook. f. — guineensis Ldl. var. purpurata Rchb. f. — Ledieni Stein. v. Eulophidium maculatum Pftz. — Mackaiana Ldi. v. Zygopeta- lum Mackayi Hook. — maculata Rchb. f. v. Eulophi- dium maculatum Pftz. — maxillare Lodd. v. Zygopetalum maxillare Lodd. — pulchra Ldi. — rostrala Ldi. v. rostratum Hook. — scripta Ldi. +. scripta Pfitz. Eulophidium Pftz. — maculatum Pftz, Eulophiella Rolfe. — Elisabethae L. Lind. et Rolfe. Eulophiopsis Pftz. — scripta Pftz. FernandeziaR. etP.v.Lockhartia Hook. Fieldia Gaudich. v. Vandopsis Pfitz. Zygopetalum Eulophiopsis Fieldia gigantea Rchb. f. v. Vandopsis gigantea Pfitz. — lissochiloides Rchb. f. v. Van- dopsis lissochiloides Pfitz. Flagellaria aranifera v. Renanthera Flos-aëris Rchb. f, Foynicaria rostrata BI. v. Camarotis rostrata Rchb. f. Gabertia Ellisii Gaud. v. Grammangis Ellisii Rchb. f. Galeandra Ldl. — Batemanii Rolfe. — Baueri Ldl. var. nivalis Hort. — Claesii Cogn. — cristata Ldl. v. G. dives Rchb.f. — D'’'Escragnoleana Rchb. f. v. G. Devoniana Ldl, — Devoniana Ldl. — — var. Delphinae Hort. — dives Rech. f. à — flaveola Rchb. f. v. G. dives Rchb. f. — Harveyana Rchb. f. — nivalis Hort. v. G. Baueri Ldl. var. nivalis. Galeoglossum A. Rich. v. Prescottia ce Galeola Lour. — altissima Rchb. f. Galeottia A. Rich. — Burtii Endr. et Rchb. f. v. Huntleya Bat. — fimbriata Ldi. — grandiflora Rich. et Gal. — Meleagris Rich. v. Huntleya Me- leagris Ldl, — Wallisii Rich. v. Huntleya Me- leagris var. Wallisii Ldl. Gastrochilus Don. v. Saccolabium BI. Gennaria Parl. v. Plathanthera L. C. Rich. Geodorum Jacks. — citrinum Jacks. — fucatum Ldi. — pictum Lk. v. Eulophidium ma- culatum Pfitz. — purpureum R. Br. Georchis Ldl. v. Goodyera R. Br. Gersinia Ner. v. Bulbophyllum Thou. Ghiesbreghtia À. Rich. et Gal. v. Calan- the R. Br. Glossaspis Sprgl. v. Habenaria Willd. Glossula Ldl. v. Habenaria Willd. Gomeza KR. Br. — Barkeri Benth. — crispa K1. et Rchb. f. — planifolia KI. et Rchb. f. — recurva R. Br. v. G. planifolia K1. et Rchb. f. — tenuiflora Hort. v. Notylia punc- tata Ldi. a LT Pie Gomphostylis Wall. v. Pleione Don. Gongora KR. et P. — alba Ldi. v. G. quinquenervis R. et P. var. armeniaca Rchb. f. atropurpurea Hook. — var. albescens Hort. aurantiaca Rchb. f. bufonia Ldl. — var. major Hort. — leucochila Lem. v. G. quin- quenervis R. et P. var. cornuta Rchb. f, v. G. arme- niaca Rchb. f. flaveola Hort. v. G. quinque- nervis R. et Pav. fulva Hort. v. G. quinquenervis R. et Pav. galeata Rchb. f. Galcottiana Rchb. f. v. G. trun- cata Ldl. Fenischis Lodd. v. G. odoratis- sima Lem. leucochila Lem. v. G. quinque- nervis R. et P. var. Loddigesis Hort. v. G. galeata Rchb. f. lutea Hort. v. G. quinquenervis KR. et Pav. luteola Hort. v. G. quinquener- vis R. et Pav. macrantha Hook. v. Coryanthes macrantha Hook. maculata Läl. v. G. quinquener- vis R. et Pav. — var. éricolor Ldl. v. G. tri- color Rchb. f. nigrita Ldl. odoratissima Lem. portentosa Lind. et Rchb. f. punctata Hort. y. Coryanthes ma- culata Hook, var. quinquenervis R. et Pav. — var. alba Ldi. flaveola Hort. leucochila Lem. lutea Hort. nigrita Ldi. — — vitellina Hort. speciosa Ldäl. v. Coryanthes spe- ciosa Hook. tricolor Rchb. f. truncata Ldl. — var. Donkelariana Hort. véridi-purpurez Hook. v. Cir- rhaea Loddigesii Rchb. f. vitellina Hort. v. G. quinquener- vis R. et Pav. var. Gonogona Lk. v. Goodyera R. Br. Goodyera R. Br. cordata Hort. v. Anœctochilus regalis BL. var. Goodyera Dawsonii Hort. v. Haemaria discolor Ldl. var. discolor Ker. v. Haemaria dis- color Ldi. javanica Hort. v. Macodes Hook. f. macrantha Maxim. — Var. luteo-marginata Maxim. Ordiana Hort. v. Haemaria dis- color Läl. var. Ordiana Will. icta Hort. v. Physurus pictus procera Hook. pubescens R. Br. — Var. minor Sw. repens L.. Rollissonii Hort. v. Haemaria Rollissonii Lind. rubrovenia Boxall. tessellata Lodd. v. G. pubescens R. Br. var. minor Sw. velutina Maxim. Govenia Ldl. deliciosa Rchb. f. fasciata Ldl. lagenophora Ldl. liliacea Ldl. sulphurea Rchb. f, Grammangis Rchb. f. Ellisii Rchb. f. Hauttoni Benth. et Hook. Grammatophyllum Bl. Ellisii Ldi. v. Rchb. f. Fenzlianam Rchb. f. — var. Measuresianum Veitch. Finlaysonianum Läl. v. Brom- headia palustris Läl. Guilelmi II Kränzl. Measuresianum Rchb. f. v. G. Fenzlianum Rchb. f. var. multiflorum Ldl. — var. tigrinuom Ldl. Sesgerianum Rchb.f. v.G. Fenz- lianum Rchb. f, var. Measure- sianum Veitch. speciosum BI. Grammangis Gunnia Ldl. v. Sarcochilus R, Br. Gussonesa À. Rich v. Mystacidium Läl, Gyas humilis Salisb. v. Bletilla hyacin- Gymn thina Rchb. f. verecunda Salisb. v. Bletia vere- cunda R. Br. adenia R. Br. albida Rich. ambigua G. Beck v. G. inter- media Peterm. brachystachys Wettst. v. Nigri- tella brachystachys Kern. conopsea R, Br. — var. densiflora Dietr. ornithis Jacq. — 436 — Gymnadenia densiflora Dietr. v. G. co- nopsea R. Br. var. — fragrans Saut. v. Nigritella sua- veolens Koch. — intermedia Peterm. — nigra Ait. v. Nigritella nigra Rchb. f. — odoratissima A. Rich. — vubra Wettst, v. Nigritella nigra Rchb. f. v. — suaveolens Wettst. v. Nigritella suaveolens Koch. — viridis Rich. v. Cœloglossum viride Hartm. Gyrostachis Pers. v. Spiranthes L. C. Rich. Habenaria Willd. — albida R. Br. v. Gymnadenia Rich. — bifolia R. Br. v. Platanthera bifolia Rchb. — BonateaRchb. f. — chlorantha Babingt. v. Platan- thera Rich. — ciliaris R. Br. v. Platanthera Ldl. — cinnabarina Rolfe. — cyistata R. Br. v. Platanthera Ldl. — fimbriata R. Br. v. Platanthera Ldl. — gigantea Don v. H. Susannae R. Br. — militaris Rchb. f. — speciosa Hort. v. H. Bonatea Rchb. f. — Susannae KR. Br. Haemaria Ldi. — Dawsontana Rchb. f. v. H. dis- color Ldi. var. — discolor Ldl. — — var, Dawsoniana Rchb, f. — — — Ordiana Will. — Otletae Rolfe. — Rollissonii Lind. — rubrovenia Rchb. f. Haematorchis BI. v. Galeola Lour. Haplochilus regius Endl. v. Zeuxine regia Ldi. Hartwegia Ldi. — comosa Ldi. — — var. picta Ldi. — — — eximia Rchb.f. — purpurea Ldl. Helcia Ldl. — sanguinolenta Ldil. Helleborine Pers. v. Serapias L. Herminium L. — monorchis L. Hetevotaxis Ldl,v. MaxillariaR. etPav. Himantoglossum Spreng. — hircinum Spreng. Hippoglossum Breda v. Cirrhopetalum Ldl. Hormidium pygmaeum Ldl, v. Epiden- drum pygmaeum Hook. Houlletia A. Brgn. — Brocklehurstiana Ldl. — — var. maxima Hort. — chrysantha Lind. et Andr. v. H. Wallisii Lind. et Rchb. f. — Lansbergii Lind. et Rchb. f. — Lowiana Rchb. f. — odoratissima Ldl. — — var. antioquiensis Lind. — — — xanthina Hort. — picta Lind. et Rchb. f. — stapeliaeflora Brongn. v. H. sta- peloides Brongn. — stapeloides A. Brongn. — tigrina Lind. — vittata Ldl. v. Polycycnis vittata Rchb. f. — Wallisii Lind. et Rchb. f. Humboldtia KR. et P. v. Pleurothallis R. Br. Huntleya Batem. — aromatica Batem, v. Warscewic- zella aromatica Rchb. f. — Burtii Bat. — — var. major Rchb. f. — — — Wallisii Hook. — candida Bat. v. Warscewiczella candida Rchb. f. — cerina Bat. v. Pescalorea cerina RCRDEE — grandiflora Bat. v. grandiflora Rich. — marginata Bat. v. Warscewic- zella marginata Rchb. f. — Meleagris Ldl. — yadians Hook. v. Warscewiczella radians Rchb. f. — violacea Bat. v. Bollea violacea Rchb. f. — Wallisii Bat. v. H. Burtii Bat. var. Hypodematium À. Rich. v. Lissochilus RerBT: Iantha pallidiflora Hook. v. Ionopsis utricularioides Ldl. Ibidium Salisb. v. Spiranthes A. Rich. Ionopsis H. B. K. — paniculata Ldi. — — var. grandiflora Hort. — — — maxima Hort. Lind. — utricularioides Ldl. Ionorchis abortiva G. Beck v. Limo- dorum abortivum Sw. Ipsea Ldl. — speciosa Ldi. — Thomsoniana Pftz. Ividorchis gigantea B1. v. Cymbidium giganteum Wall. Galeottia ap, Mr Laelia anceps var. Williamsiana Sander. Isochilus R. Br. — linearis R. Br. Kefersteinia Rchb. £. — graminea Rchb. f. Kegelia Rchb. f. — Houtteana Rchb. f. Kœællensteinia Rchb. f. — tono0ptera Rchb. f. v. Aganisia ionoptera Nickels. — Kelineriana Rchb. f. Lacaena Ldl. — bicolor Ldi. Laelia Ldl, — acuminata Ldil. v. L, rubescens Ldl. — alba Hort. — albida Bat. var. bella Hort. Marianae Warner. rosea Hort. salmonea Hort. v. var. Marianae Warn. Stobartii Hort. sulphurea Rchb. f. superba Hort. — Tuckeri Hort. — at#anda Rchb. f. v. Laeliocatt- leya Rolfe. — Amesiana Rchb. f. v. Laelio- cattleya Rolfe. — anceps Ldl(n), var. alba Rchb. f, Barkeriana Ldl. — blanda Hort. v. var. alba Rchb. f. Colberti Hort. — — Dawsoni Anderson. delicata Hort. grandifiora Will. Hilliana Rchb. f. Hyeana L. Lind. Movrado Hort. v. var. grandiflora Rchb. f. oculata Hort. — Percivalliana Rchb. f. rosea Rchb. f. — Sanderiana Hort, — Schroederiana Hort. — — — Scottiana Will. stella Rchb, f. superba Hort. v. var. grandiflora Rchb. f, Veitchiana Rchb. f. vestalis Rchb. f. vérginalis v. var. alba Rchb, f. Aynoldiana Hort.Sand.v.Laelio- cattleya Rolfe. — Rchb. f. v. L. Gouldiana Rchb. f. atrorubens Bachk. v. L. autum- nalis Ld]. var. aurantiaca Ladl. autumnalis Ldl. — var. atrorubens Backh. rosea Hort, venusta Hort. xanthotropis Rchb, f. Batemaniana Rchb. f. v. So- phrocattleya Rolfe. Behrensiana Hort. v. cattleya Rolfe. bella Rchb. f. v. Laeliocattleya Rolfe, Boothiana Rchb. f. v. L. lobata Ldi. Brymeriana Hort. v. Cattleya Rchb. f. Brysiana Lem. v. L. purpurata Ldl. var. callistoglossa Rchb. f. +. Laelio- cattleya Rolfe, caloglossa Rchb. f. v. Laelio- cattleya Rolfe, Canhammiana Rchb. f, v. Lae- liocattleya, caulescens Hook. v. L. flava Ldl. cinnabarina Batem. — var. crispilabia À. Rich. crispa Rchb. f. — var. Buchananiana Moore. delicatissima Hort. Will. grandiflora Hort.v.var, Buchananiana Moore. purpurea Will. reflexa Hort, superba Hort. crispilabia Warn. v. L. cinna- barina Bat. var. Dayana Rchb. f. v. L. pumila Rchb. f. var. delicata O'Brien v. L. purpurata var. Schrœderi. dellense Rchb, f. Digbyana Bnth. et Hook. domingensis Pfitz. Dominyana Rchb. f. v. Laelio- cattleya Rolfe. — var. r0sea Veitch. v. Laelio- cattleya Dominyana var. Dormanniana Rchb. f. Laelio- TE À LE (1) Il en existe de nombreuses variétés : connues ; de fort nombreux hybrides bi-généri nous citons quelques-unes des plus ques sont souvent mis en vente sous le nom de Laelia : les plus remarquables seront renseignés au tableau des hybrides au mot Laeliocattleya Rolfe. 30 nu (us Laelia monophylla N. E. Br. v. Octa- Laelïa elegans Rchb. f. — var. alba Will. Blenheimense Will. Bluntii Low. Broomeana O'Brien. Brysiana Hort. v. L. purpurata Ld!. var. gigantea Warner. — — grandiflora Ldl. v.var. gigantea Warner. Houtteana Rchb. f. irrorata Rchb. f. Leeana Will. Measuresiana Hort. v. L. X Measuresiana Hort. Will. Morreniana Rchb. f. prasiata Rchb. f. Schilleriana Rchb. f, Scottiana Rchb, f. Statteriana Rchb. f. Stelzneriana Rchb. f. Turneri Hort. Warneri Hort. Will. eyubescens Hort. v. L. rubescens Ldl. exontensis Hort. v. Laeliocattleya Rolfe. felix Rchb. f. v. Laeliocattleya. flava Ldl. furfuracea Ldl. gigantea Hort. v. Rchb. f. var. glauca Benth. et Hook. Gottoiana Rchb. f. v. Laelio- cattleya Rolfe. Gouldiana Rchb. f. grandiflora Ldl. v. L. elegans Rchb. f. var. gigantea Hort. grandis Ldl. — var. tenebrosa Hort. v. L. tenebrosa Rolfe. harpophylla Rchb. f. intricata Hort. v. L. elegans Rchb. f. var. Wolstenholmiae Rchb. f. irroyata Rchb. f. v. L. elegans Rchb. f. var. — var. Scottiana Rchb. f, v. L. elegans Rchb. f. var. Jongheana Rchb. f. Leeana Rchb. f. lilacina Hort. Lindleyana Hook. lobata Rchb. f. — var. superba Hort. Lucasiana Rolfe. majalis Ldi. marginata Paxt. v. L. pumila Rchb. f. L. elegans Wolstenholmiae Rchb.f. desmia monophylla Benth. peduncularis Ldl. v. L. rube- scens Ldi. Perrinii Ldl. — var. irrorata Rchb. f. nivea Rchb. f. Philbrickiania Rchb. f. v. Lae- liocattleya. Pinelii Ldl. v. L. pumila Rchb.f. praestans Rchb. f, v. L. pumila Rchb. f. var. pubescens Lem. pumila Rchb. f. — var. alba Hort. Bull. Dayana Rchb. f. marginata Ldl. mirabilis E. Morr. praestans Veitch. spectabilis Rchb. f. superba Hort. purpurata Ldi. — Var. alb4 HOft: atropurpurea Will. — Aurora F. Rag. Blenheimense Will. — Brysiana Lem. discolor Rolfe, — fastuosa Lind, — Nelisii Lem. — — praetexta Rchb. f. rosea Regel. — Russelliana Hort. — Schroederi Will. et Moore. — — Williamsii Hort. RivieriCarr.v. L. lobata Rchb.f. rubescens Ldi, —. var. acuminata Ldi. — — rosea Hort. rupestris Ldl, Russeliana Hort. v. L. purpurata Ladl. var. Schilleriana Rchb.f. v. L, ele- gans Rchb. f. var. Schille- riana Rchb. f. Schrocderiana Will. et Moore v. L. purpurata LdI. var. stella Hort. v. L. anceps Ldi. var. Stelzneriana Rchb.f. v. L. ele- gans Rchb. f. var. superbiens Ldl. — var. Quesneliana Wili. tenebrosa Rolfe. Tuvneri Warner v. L. elegans Rchb. f, var. Veitchiana Rchb. f. v. Laelio- cattleya, violacea Ldl. v. L. purpurata Ladl. D ER M Laelia virens Hort. v. L. elegans Rchb, f. var. prasiata Rchb. f. — virens Ldl. — virginalis Hort. v. L. anceps Ldl. var. alba Rchb. f. — Warneri Will v. L. elegans Rchb. f. var. — Wolstenholmiae Rchb. f. v. L. elegans Rchb. f. var. — Wyattiana Rchb. f. — xanthina Ldl. — Zenobia Hort. v. Laeliocattleya Rolfe. Laeliopsis Ldl. v. Laelia Ldl. - — domingensis Ldl. v. Laelia do- mingensis Pftz. Lanium Benth. v. Epidendrum L. Leptotes Ldi. — _ bicolor Ldl. — — var. brevis Rolfe. — — — concolor Hort. — — — glaucophylla Hort. v. var. serrulata. — — — serrulata Rchb. f. — _ serrulaia Ldl. v. L. bicolor Ldi. Var. Leucohyle Klotzsch v. Trichopilia Ldl. Lichenora Wight v. Eria Ldl. Limatodes Ldl. — rosea Ldl. Limodorum Sw. — abortivum Sw. — callosum BI, v. Phajus callosus Ladl. — _ flavum BI. v. Phajus flavus Ldl. — Incarvillei B1. v. Phajus Blumei Ldl. — Tankervilliae Aït. v. Phajus Tankervilliae BI. — tuberculosum Thou. v. Phajus tuberculosus BI. Lindblomia Fr. v. Platanthera L. C. Rich. Liparis L. C. Rich. — aitropurpurea Hort. v. Microsty- lis purpurea Ldl. — elegantissima Hort. v. Micros- tylis calophylla Rchÿ. f, — lilüfolia Rich. — Laæselii Rich. v. Sturmia Loese- lii Rchb. f. — pendula LAdl.v.Certichis pendula Pfitz. Lissochilus R. Br. — Alexandri Rchb. f. — giganteus Welw. — Horsfallii Bat. — Krebsii Rchb. f. — — var. purpuratus Ridley. — roseus Ldi. — speciosus R. Br. Listera R. Br. Listera cordata R. Br. — ovata R. Br. Listrostachys Rchb. f. — arcuata Rchb. f. — caudata Rchb. f. — pellucida Rchb. f. — pertusa Rchb. f. Lockhartia Hook. — lunifera Rchb. f. Loroglossum L. C. Rich. v. Himanto- glossum Spreng. — _ anthropophorum Rich. v. Aceras anthropophora R. Br. — hircinum Rich. v. Himantoglos- sum hircinum Sprgl. Ludisia discolor BI. v. Haemaria disco- Jor Ldi. Luddemannia Pescatorei Rchb. f. v. Acineta Pescatorei Ldl. Luisia Gaudich. — alpina Ldl. v. Vanda alpina Ldl. — Amesiana Rolfe — antennifera BI. — platyglossa Rchb. f. v. L. tereti- folia Gaudich. — Psyche Rchb. f. — teretifolia Gaudich. — volucris Ldl. Lycaste Ldl. — alba Hort. v. L. Skinneri Ldl. Var. — albida Hort. v. L. Skinneri Ldl. var. delicatissima. — amabilis Hort. v. L. Skinneri Ldi. var. — Amesiana Rolfe. — aromatica Ldl. — — var. punctata Hort. — balsamea Hort. v. L. cruenta Ldl. — Barringtoniae Ldl. — — var. grandiflora Hook. v. L. mesochlaena Rchb. f. — eandida Hort. v. Bifreraria Har- risoniae LdI. var. alba Lodd. — candida Ldl. — ciliata Rchb. f. v. L. Barring- toniae Ladl. — ciliata Veitch. — cinnabarina Rolfe. — ciérina Hort. angl. v. Bifrenaria Harrisoniae Ldl. var. — Cobbiana Hort. v. L.lanipes Ldl. — Cobbiana Rchb. f. — consobrina Rchb. f. — costata Ldi. — costata Regel v. L. mesochlaena Rchb. f. — cruenta Ldl. — Denningiana Rchb. f. — Deppei Läl. — — var. major Hort. ml Lycaste Deppei var. pallida Hort. — — — punctatissima Rchb. f. — fulvescens Hook. — gigantea Ldl. — Hadweniit Ldi. v. Scuticaria Hadwenii Bnth. — Harrisoniae Hort. v. Bifrenaria Harrisoniae Ldi. — inodora Hort, v. Bifrenaria ino- dora Ldl. — lanipes Ldi. — lasioglossa Rch. f. — Lawrvenceana Ldi. v. Bifrenaria Harrisoniae Ldi. var. alba. — leucantha KI. — Linguella Rchb. f — Luciani Van Imsch. et Cogn. — macrobuibon Ldl. — — var. Youngi Rolfe. — macrophylla Ldi.v. L.plana Ldi, — Mastersiana Sand, — mesochlaena Rchb. f. — plana Ldl. — — var. Measuresiana Will. — yacemosa Ldl.v. Bifrenaria race- mosa Ldl. — Rossiana Rolfe. — Schilleriana Rchb. f. — — var. Lehmanni Regel. — Skinneri Ldl. var Alba ont aa ble et Armeniaca Hoft. oand, a delicatissiMmaN Van, — — —. gloriosa Will. — — — magnifica Hort. — — — nigro-rubra Hort. — — — picturata Warn. — — — purpurata Warn, — — — purpurea Hort. — — — Reginae Hort. v. L.S,. var.nigro-rubra Hort. —"— -— “‘rosea Hort. Will. — — — roseo-purpurea Hort. Will, — — — superba Moore. a — vestalis HOrt. Wall. — — — virginalis Hort. v. L. S. var. alba Hort. — — — Youngii Hort. — Smeeana Rchb. f. — tetragona Ldi. — virginalis Hort. v. L. Skinneri Ldi. v. alba Hort. Lyraea Ldl. v. Bulbophyllum Thou. Macodes BI. — javanica Hook. — Petola BI. Macrocentron Philippi v. Habenaria Willd. Macrochilus Knowl. et Westc. v. Mil- tonia Ldl. Macrochilus Fryanus Knowl. v. Mil- tonia spectabilis Ldl, Macroplectrum Pfitz. — sesquipedale Pfitz. Maelenia Dum. v. Cattleya Ldl. Malachadenia Ldl. v. Bulbophyllum Thou. C Malaxis Sw. — paludosa Sw. — Parthoni Morr. v. Microstylis histionantha Lk, et O.. Masdevallia R. et P. — acrochordonia Rchb. f. v. M. Ephippium Rchb. f, — aequiloba Rgl. v. M. civilis Rchb. f. — amabilis Rchb. f. et Warsc. — — var, grandiflora Hort. — — — lineata Lind, et André. — Armini Rchb. f. — astuta Rchb. f. — — var. Gaskelliana Rchb, f. — _ atyopurpurea Ldi. v. Cryptopho- ranthus atropurpureus Rolfe, — Backhouseana Rchb. f. v. M. Chimaera Rchb. f. var. — Barlaeana Rchb, f, — bella Rchb. f. — Benedicti Rchb. f. v. M. Hout- teana Rchb. f. — Boddaertii Linden v. M, ignaea Rchb. f. var. — Brückmilleris Hort. v. M. co- riacea Ldl. — Burbidgeana Rolfe — Calenderi Hort. v. M. coccinea Lind. var. — calura Rchb. f. — campyloglossa Rech, f. — candida Karst. et Klotzsch. v, M. tovarensis Rchb. f. — Carderi Rchb. f. — caudata Ldi. — caudataLdl.var. Shuttleworthii Rchb. f. v. M. Shuttleworthii Rchb.f. — caudata Ldi. var. xanthocorys Rchb. f. v. M. Shuttleworthii Rchb. f. var. — Cayennensis Rchb. f, v. M. co- riacea Ldi. — Chestertonii Rchb. f. — Chimaera Hort. non Rchb. f, v. M. nycterina Rchb. f. — Chimaera Rchb. f. —“— var. aurantiaca HoOrt, — — — Backhouseana Rchb. f. — — — Gorgona Veitch. — — Roezlii Veitch, — — — rubra Will. — — — senilis Veitch. — — — severa Veitch. Masdevallia Chimaera var. stupenda Rchb. f. Wallisii Hook. Winaiana Veitch. civilis Rchb. f. coccinea Lind. — var. conchiflora Rchb. f£. Harryana Rchb. f, armeniaca Will. atrosanguinez: Wil- liams. cœærulescens Will. decora Will. Denisoniana Rchb. f. — grandiflora Will. Houtfeana Hort. v. M. Houtteana Rchb. f. — laeta Rchb. £. lateritia Hort. — lilacina Will. — macrantha Hort. v. M. c. H. var. grandiflora Will. miniata Will. et Moore. purpurez Hort. sanguinea Hort. v. M. c. H. var. Denisoniana Rchb. f. splendens Hort. tricolor Hort. van Houtéei Hort. v. M. Houtteana Rchb. f. versicolor Moore. violacea Hort. +. M. c. H. lilacina Will. Lindeni André. grandiflora Hort. coccinea Regel non Ldl. y. M. ignea Rchb. f, Colibri Lem. v. M. Ephippium Rchb. f. coriacea Ldl. corniculat: Rchb. f. — Var. inflata Veitch. Crossii Hort.v.M. racemosa Ldl. cucullata Läl. Culex Hort. v. Pleurothallis Barberiana Rchb, f. Davisii Rchb. f. Dayana Rchb. f. y. Cryptopho- ranthus Dayanus Rolfe. demissa Rchb. £, Denisoniana Rchb. f. v. M. coccinea Lind, var. elephanticeps Rchb. et Warsc. — Var. pachysepala Rchb. f, Ill Masdevallia Ephippium Rchb. f, erythrochaete Rchb. f. Estradae Rchb. f. — var. delicata Hort. xanthina Rchb.f.v.M. xanthina Rchb. f. fenestrata Läl. v. Cryptopho- ranthus atropurpureus Rolfe. floribunda Ldl. Galeottiana À. Rich. v. M. flo- ribunda Ldi. Gargantua Rchb. £. v. M. Moo- reana Rchb. f. var. Gaskelliana Rchb. f. v. M. as- tata Rchb. f. var. germmata Rchb. f. gibberosa Rchb. f. Gorgona Hort: v. M. Chimaera Rchb. f. var. gracilent: Rchb. f. Harryans Rchb. f. v. M. cnc- cinea Lind. var. hieroglyphica Rchb. f. Hincksiana Rchb. f. Houtteana Rchb. f. ignea Rchb. f. — Var. aurantiaca Will. Boddaertii Lind. citrina Hort. coccinea Hort. grandiflora Will. Hobartiÿ Hort. magnifica Hort. v. M. ignea Rchb. f. var. grandiflora Will. Marshalli Rchb. f. Massangeana Will. splendens Hort. inaequalis Rchb. f. snflata Rchb. £. v. M. cornicu- lata Rchb. var. infracta Ldl. — var. purpurea Rchb. f. ionocharis Rchb. f. Kienastiana Hort. v. Pleuro- thallis Roezlli Rchb. f. leontoglossa Rchb. f. Lindeni André v. M. coccinea Lind. var, longicaudata Lem.v.M.infracta Ldl Lowii Rchb. f. ladibund: Rchb,. f. macrura Rchb. f. maculat: KI. et Karst. — Var. flava Veiïtch, saperba Hort, melanopus Rchb, f. militaris Rchb. f. et Warsc. Mooreana Rchb. f. — var. Gargantua Rchb. f. musçcosa Rchb. f, me Masdevallia #yriostigma Morr. v. M. floribunda Ladl. nycterina Rchb. f. ochthodes Rchb. f. v. Scaphose- palum ochthodes Pftz. pachyantha Rchb. f. pachysepala Rchb. f. v. M. ele- phanticeps Rchb. f. var, Parlatoreana Rchb. f. Peristeria Rchb. f. platyglossa Rchb. f. polyantha Ldl. v. M. Schlimii Lind. polysticta Hook. f. non Rchb. f. v. M. melanopus Rchb. f. polysticta Rchb. f. — var. crassicaudata Rchb. f. psittacina Rchb. f. v. M. Hout- teana Rchb. f. racemosa Ldl. radiosa Rchb. f. Reichenbachiana Endres. Ræzlii Rchb. f. v. M. Chimaera Rchb. f. var. Rolfeana Sander. rosea LdiI. Schlimii Lind. senilis Rchb, f. v. M. Chimaera Rchb. f. var. severa Rchb, f. v. M. Chimaera Rchb. f. var. Shuttleworthii Rchb. f. — var. xanthocorys Rchb. f. simula Rchb. f. spectrum Rchb. f. splendida Rchb. f. — var. Parlatoreana Rchb. f. tovarensis Rchb. f. triangularis Ldl. triaristella Rchb. f. trichaete Rchb. f, v. M. gem- mata Rchb. f. tridactylites Rch. f. Trochilus Lind. et André w. M. Ephippium Rchb. f. troglodytes E. Morr. Veitchiana Rchb. f. — var. grandiflora Will. velifera Rchb. f. veyrucosa Rchb. f. v. Scaphose- palum verrucosum Pftz. Vespertilio Rchb. f. Wageneriana Linden. Wallisii Rchb. f. v. M. Chi- maera Rchb. f, var. Wendlandiana Rchb. f. Winniana Rchb. f. v. M. Chi- maera Rchb. f. var. xanthina Rchb. f. xanthocorys Rchb.f.v. M. Shutt- leworthii Rchb. f. var. Masdevallia xanthodactyla Rchb. f, v. M. melanopus, Maxillaria KR. et P. acicularis Herb. acutipetala Hook. anatomorum Rchb. f. aromatica Grah. v. Lycaste aro- matica Ldli. atyopurpurea Lodd. v. Bifrena- ria atropurpurea Ldi. aureofulva Hook. v. Bifrenaria aureo-fulva Ldl. barbata West. v. Bifrenaria Har- risoniae LdI. var. vitellina. Barringtoniae Lodd. v. Lycaste Barringtoniae Ldl. Brocklehurstiana Ladl. v. Houl- letia Brocklehurstiana Ldl. callichroma Rchb. f. Camaridii Lodd. v. Camari- dium ochroleucum Ldl. ciliata R. et P. v. Lycaste ciliata Veitch. cityina Don. v. Promenaea ci- trina Ldl. coccinea Hortt. v.M.variabilis Bat. Colleyi Batem. v. Batemania Col- leyi Ldi. costata Ldl. v. Lycaste costata dl: cristata Ldl. v. Paphinia cris- tata Ldl. crocea Lidl. cruenta Ldl. v. Lycaste cruenta Ladl, cucullata Ldl. cyanocheile Hffmsgg v. Colax viridis Rchb. f. deflexa Ldl. v. M. marginata F21. densa Ldi. v. Ornithidium den- sum Rchb. f. Deppei Lodd. v. Lycaste Deppei Lal. discolor Lodd. v. Warscewiczella Wendlandi Rchb. f. var. eburnea Ldl. v. M. grandiflora Ldl. fucata Hort. v. M. rufescens Ldl. fucata Rchb. f. — var. Hübschii Veitch. galeataLodd. v. Gongora galeata Rchb. f. grandiflora Ldi. — var. Amesiana Hort. Haryvisoniae Ldl. v. Bifrenaria Harrisoniae Rchb. f. Henchmanni Hook. v. M. varia- bilis Bat. Heynderyxii Morr. v. Lycaste gigantea Ldi. Houtteana Rchb. f. patrie à LUE Maxillaria Häübschii Rchb. f. v. M. fucata Rchb. f. var. imbricata Ldl. v. Ornithidium densum Rchb. f. jugosa Ldl. v. Colax jugosus Ldl. Kalbreyeri Rchb. f. v. M. ve- nusta Lind. et Rchb. f. Kimballiana Hort. v. M. prae- stans Rchb. f. lanipes Hort. v. Lycaste lanipes Ldl. Lawrenceana Hort. v. Bifrenaria Harrisoniae Ldl. var. alba Lodd, Lehmanni Rchb. f. v. M. gran- diflora Ldi. lepidota Ldi. leptosepala Hook. v. M. setigera Ldl. Lindeniae Cogn. longisepala Rolfe, luteo-alba Ldi. — var. Turneri Veitch. lyncea Hook.v. Stanhopealyncea Bat. macrobulbon Hook. v. Lycaste macrobulbon Ldi. macrophylla P.et E, v. Lycaste plana Ldi. marginata Fz1. mirabilis Cogn. nigrescens Ldi. ochroleuca Lodd., v. Camaridium ochroleucum Ldi. pallidiflora Hook. v. Xylobium pallidiflorum Pftz. pantherina Hort. v. M. margi- nata Fz1. Parkeri Hook. picta Ld. — var. major Hort. placanthera Ldl. v. Colax viridis Ldi. var. porphyrostele Rchb. f, praestans Rchb. f. pubigera Lodd. v. Harrisoniae Ldl, punctata Lodd. punctulata KI. v. M. marginata Fenzl. vacemosa Hook. v. Bifrenaria racemosa Ldl. Rollissonii Ld]. v. Promenaea Rollisonii Ldl, yubrofusca Hort. v. M. nigres- cens Ldl, rufescens LdI. Sanderiana Rchb. f. scabrilinguis Hort. v. Xylobium squalens Ldi. setigera Ldi. Bifrenaria Maxillaria Skinnert Batem. v. Lycaste Skinneri Ldl. — splendens Poepp. et End. — squalens Hook. v. Xylobium squalens Ldi. — stapelioides Ldi. v. Promenaea stapelioides Ldi. — Sfeelii Hook. v.Scuticaria Steelei Ldi. — striata Rolfe. — sulfurina Ldl. — tenuifolia Ldi. — tetragona Ldl. v. Lycaste tetra- gona Ldi. — tricoloy Ldl. v. M. marginata F2z1. — Tuyneri Hort. v. M. luteo-alba Ldi. var. — variabilis Batem. var. lutea Hort. unipunctata Ldl, — venusta Lind. et Rchb. f, var. superba Hort. — virginalis Hort. v. Lycaste Skin- neri Ldi. var. alba. — yividis Ldi. v. Colax viridis Rchb. f. — yitellina Ldi. v. Bifrenaria Har- risoniae Ldi. var. — Warreana Lodd, v. Warrea tri- color Lidl. — xanthina Ldi. v. xanthina Ldi. Mecosa BI. v. Platanthera L. C. Rich. Megaclinium Ldl, = /Buio Ldl: — colubrinum Rchb, f. — falcatum Ldi. — maximum Ldi. — melanorrhachis Rchb. f, — oxypterum Ldl. — purpuratum Rchb. f, — velutinum Ldi. Meiracyllium Rchb. f. — gemma Rchb. f. Mesoclastes Ldil. v. Luisia Gaud,. Mesospinidium aurantiacum Rchb. f. v. Ada aurantiaca Ldl, — yoseum Rehb. f. v. Cochlioda rosea Benth. — sanguineum Rchb. f, v. Coch- lioda sanguinea Benth. — vulcanicum KRchb. f. v. Coch- lioda vulcanica Benth. Microchilus pictus Morr. v. Physurus pictus Ldl. Microcælia Ldi. v. Mystacidium Ldl. Micropera Dalz. v. Sarcochilus R. Br. Microstylis Nutt. — calophylla Rchb, f, — chlorophrys Rchb. f. — discolor Ldi. Promenaea Milton = A Microstylis elegantissima Hort. v. M. calophylla Rchb. f, histionantha Lk. et O. javanica Rchb,. f. Lowii Rchb. f. metallica Rchb. f. monophyllos Ldl,. Parthoni Rchb. f. v. M. histio- nantha Lk. et O. purpurea Ldl. 1a die anceps Ldl. bicolor Hort. v. M. spectabilis Ldl var. candida Ldl. — var. flavescens Hook. grandiflora Hort, Jenischiana Rchb. f. cereola Lem.v.M.Regnelli Rchb.f. Clowesii Lindil. — var. castanea Rchb. f. gigantea O'Brien. Lamarcheana E. Morr. major Hort. pardina Rchb. f. pauciguttata Hort. cuneata Ldl. Endresii Nichols, festiva Rchb. f. flavescens Hook. v. M. candida Ldl. var. flavescens Ldl. Karwinskii Hort. v. M. Clowesii Pad — Ldi. v. Odontoglossum Kar- winskii Ldl. : Leopoldiana Rchb. f. Moreliana Warn. v. M. specta- bilis Ldl. var. Phalaenopsis Nichols. Pinelli Lind. v. M. anceps Ldl. pulchella Hort. v. M. Phalae- nopsis Nichols. purpureo-violacea Hort. v. M. spectabilis var. Moreliana ro- sea Rchb. f. Regnelli Rchb. f. — var, purpurea Hort. Roezlii Benth. — var. alba Bull. vosea Hort. v. M.spectabilis Ldl. var. rosea Hort. Russelliana Ldl. Schroederiana Veitch. Sbeciosa KI. v. M. cuneata Ldl. spectabilis Ldl. — var, bicolor Hort. lineata Hort. Moreliana Rchb. f, Moreliana atrorubens Hort. 3 Moreliana rosea Rchb.f,. Miltonia spectabilis var. purpurea Hort, radians Rchb. f, rosea Hort. virginalis Hort, stellata Ldl. v. M. candida Ldl, var. flavescens Hook. vexillaria Benth. — var, alba Finet. albo-marginata Hort, Ballantinae Hort. Hilliana Rchb. f. Kienastiana Rchb. f. Lawrenceana Hort. v. var. superba Rchb.f, Leopoldi II Rchb, f, leucoglossa Rchb, f, Measuresiana Hort. purpurea Hort, rosea Hort. rubella Bull, splendens Will. superba Rchb, f. vivginalis Hort. v. M. specta-- bilis LdI. var. Wayneri Hort. v. M. spectabilis Ldi. var. rosea Hort, Warscewiczii Rchb. f. — var. alba Hort. Weltoni Moor. xanthina Rchb. f. Mitopetalum BI. v. Tainia B1. Mitostigma BI. v. Platanthera L. C. Rich. Monachanthus Ldi. v. Catasetum L. C. Rich. : Monochilus Wall. v. Zeuxiné Ldl. Moorea Rolfe. irrorata Rolfe. Mormodes Ldi. atropurpureum Ldl. auveum Hort. v. M. buccinator Pdlvar buccinator Ldi. — var, aureum Rchb. f, majus Rchb. f. Cartonii Hook. citrinum Ldl. v. M. pardinum Batem. var. unicolor Hook. Colossus Rchb. f, Greenii Hook. f. Hookeri Rchb. f. — var. Cartoni Hook. igneum Ldi. — var. maculatum Rolfe. Lawrenceanum Rolfe. lentiginosum Hook. lineatum Bat. luxatum Ladl. — var, eburneum Rchb. f, punctatum Hort. purpureum Hort. Mormodes m#acranthum Ladl. v. M. Co- lossus Rchb, f, — Ocannae Lind. et Rchb,. f, — pardinum Batem, — — var. melanops Moore, — — — unicolor Hook. — Rolfeanum L. Lind. — uncia Rchb. f, v. M. Greenii Hook, f, — Wälliamsii Moore v. M. luxatum Ldl. var. eburneum Rchb. f. Myanthus Ldl. v. Catasetum L. C. Rich. — spinosus Hook. v, Catasetum barbatum Ldl. — trifidus Hook. v. Catasetum cer- nuum Rchb. f. Mycaranthus BI. v. Eria Ldl. Myoda Ldl. v. Haemaria Ldl. Myodium Salisb. v. Ophrys L. Myoxanthus Pœpp. et Endl. v. Pleuro- thallis R. Br. Myrobroma Salisb, v. Vanilla Sw. Mystacidium Ldl!. — distichum Pftz. — filicorne Ldl. Nanodes Ldl. v. Epidendrum L. — discolor Läl. v. Epidendrum noc- turnum L. — Medusae Rchb.f.v. Epidendrum Medusae Benth, Naventia KI. v. Lacaena Ldi, Neippergia Morr. v. Acineta Ldl. Neodryas Rchb. f, — Sacciana Cogn. Neogyne Rchb. f, v. Cælogyne Gardne- riana Rchb. f. Neottia L. — Nidus-avis L, Nephelaphyllum BI. — pulchrum BI. — scapigerum Hook, — tenuiflorum BI. Nephranthera Hassk, v. Renanthera Lour. Nigritella C. L. Rich. — angustifolia Rich. v. N. nigra Rchb. f. — fragrans Rchb. f, v. N. suaveo- lens Koch, — Moritziana Gremiliv.N. suaveo- lens Koch. — nigra Rchb. f. — suaveolens Koch, Norna Wahlenberg v. Calypso Salisb. Notylia Ldl. — albida KI, — bicolor Ldl, — incurva Ldi. — punctata Ldi. Oberonia Ldl. — _iridifolia Ldl, — miniata Ldl, un Octadesmia Benth. — monophylla Benth. Odontoglossum H. B. K. — acuminatum Hort. v. O. Rossii Ldl. — Alexandrae Batem. v. ©, cris- pum Ldl, — anceps Lind, v. O. maculatum ex: — Amesianum Hort. v. O. luteo- purpureum Ldi, var. — Andersonianum Rchb. f. v. O. crispum Ldi, var, — angustatum Ldi. — aplerum Llave et Lex, v. O. Rossii Ldl, var, — aspersum Rchb. f. v. O, Rossii Ldi. var. — astranthum Rchb. f. — aureo-purpuratum Hort. v. O. luteo-purpureum Ldl. — . baphicanthum Rchb. f. v. O. odoratum Ldi. var, — bictoniense Ldl. — — var. album Lind. — — — roseum Lind, — — — speciosum Rgl. — — — splendens Lind. v.O, b. var. album Lind, — — — sulphureum Lind. — — — superbum Hort. v. O. b. Ldi. var, album Lind, — blandum Rchb, f, — Bleichroederianum Lind, — Bluntii Rchb. f. v. O. crispum alive — Boddaertianum Rchb. f, — Bowmanni Rchb. f, v. O. cris- pum Ldl. — Brandtii Krzl. et Wittm. — Brassia KRchb. f. v. O. odora- tum Ldi. var. deltoglossum Veitch. — brevifolium Lind. v. O. corona- rium Ldl. — brevifolium Ldil, — caerulescens Hort. v. O, Rossii Lal. — candelabrum Lind. v. ©. coro- narium Ldl. — cariniferum Rchb, f. — Cervantesii Lex, — — var. Andersonii Moore v. ©. crispum Ldl. var. An- dersonianum Veitch. — — — decorum Rchb, f. — — — lilacinum Lind, Rodig. — — — Morada Hort, — — — punctatissimum Rchb.f, — — — roseum Hort. 31 RAA en Odontoglossum Chaetestroma Rchb. f. v. O. Hallii Ldl. Chestertoni Hort. v. O. crispum dl var. chiriquense Rchb. f. v. O. coro- narium Ldl. var. - cirrhosum Ldl. — var. Hrubyanum Rchb. f. Klabochorum Rchb. f, citrosmum Ldi. — var. album Hort. Devansayeanum L. Lind. et Rodig. — — punctatum Hort. —_ — TOSeUM AO Clowesii Ldl. v. Miltonia Clowe- sii Ldi. cœrulescens À. Rich. v. O. Rossii 1Éells compactum Rchb. f. constrictum Ldl. — yar. castaneum Hort. v. O. constrictum Ldl.var. San- derianum Rchb. f. pallens Hort, — — Sanderianum Veitch. Coradinei Rchb. f. v. O. Lind- leyanum Rchb. f. var. cordatum Ldl. — var. grandiflorum Hort. Kienastianum Rchb. f. — sulphureum Rchb,. f. superbum Hort. v. O. c. Ldl. var. grandiflorum Hort. cordatum Paxt. v. O. maculatum Eex, coronarium Ldl. — var. chiriquense Veitch. miniatum Veitch. crinitum Rchb. f. crispum Ldl. — var, Alexandrae Bat, Andersonianum Veitch. angustatum Hort. Josephinae Will. lobatum Rchb. f. obtusatum Rchb. f. — pictum Rchb. f. tenue Rchb. f. — — apiatum Hort. aureum Will. Ballantinei Hort. Pollettianum Rchb.f. Odontoglossum crispum var. Bluntii Rchb. f. Bowmanni Rchb. f. Chestertoni Rchb. f. Cooksoni Will. et Moore. Dayanum Hort. elegantissimum Hort. fastuosum Hort. Ferrierense Rolfe. flaveolum Rchb. f, giganteum Moore. grandiflorum Hort. guttatum Moore. hyperxanthum Rchb. f. Jenningsianum Veitch. latimaculatum Rchb. f, Lehmanni Rchb. f. lilacinum Hort. limbatum Veitch. macrospilum Hort.v.O, odoratum Ldi. var. Marianae Moore. maximum Hort, mirabile Veitch v.O,. c. Ldi. var. Veitchia- num Hort. Mundyanum Hort. Popayani Rchb. f, purpureum Hort. Reginae Hort. roseum Moore. roseum punctatissimum Hort. Ruckerianum Veitch, Sanderianum Hort. Schræœderianum Hort,. Stevensii Will.et Moore. sulphureum Hort. v. OC. Eds flaveolum Rchb. f. Trianae Moore. Veitchianum Rchb. f, virginale Will. Walkerianum Hort. v. O. c. Ldl. var. gigan- teum Hort,. Warneri Moore. Wilsonianum Hort. Wrigleyanum Rchb.f. xanthotes Hort.(1) cristatellum Rchb. f. v. O. cris- tatum Ldi. var. cristatum Ldi, — var. Argus Rchb. f. (1) Il existe beaucoup de formes, variétés jardiniques, dont on ne connaît guère plus d'un ou deux exemplaires : plusieurs portent des noms en langue vulgaire et c'est là un excellent exemple à suivre dans toute nomenclature de variétés horticoles. Ex. Odontoglossum crispum var. the Duchess Hort. Nous nous sommes abstenu de les désigner ici; les caractères distinctifs de ces formes sont si peu apparents que souvent, leur enthousiaste possesseur seul a des yeux pour les voir. — 447 — Odontoglossum cristatum var. canariae Rchb. f. — — cristatellum Veitch. crocidipterum Rchb. f. — var. Dayanum Rchb. f. cuspidatum Rchb. f. v. O. luteo- purpureum Ldl. var. Dawsontamum KRchb. f. v. O. Rossii Ldl. dellense Rchb. f. deltoglossum Rchb. f. v. O. odo- ratum Ldi. var. Denisoni:e Hort. Donianum Hort. v. O. macula:- tum Lex. var. Dormannianum Rchb. f. Edithiae Warner. Edwardi Rchb. f. Egertonii Ldl. v. O. pulchel- lum Batem. Ehrenbergii Ldl. v. O. Rossii Ldl . VAT. elegans Rchb. f. epidendroides H. B. K. erosum Rchb. f. v. O. stellatam Ladl. eugenes Hort. Veitch. facetum Rchb. f. v. O. luteo- purpureum Ldl. var. Galeottianum A. Rich. gloriosum Rchb. f. vx. O. odora- tum Ldi. gracile Ldl. grande Ldl. — var. aureum Hort. — — magnificum Will. — — pallidum Hort. v. ©. Insleayi Bark, — — Williamsianum Veitch. guttatum Hook. v. O. crispum Ldi.var. Ruckerianum Rchb.f. Hallii Ldl. — var, leucoglossum Rchb. f, — — Lindenii Rodig. — — nigrum Hort. — — xanthoglossam Rchb. f. Harryanum Rchb. f. hastilabium Ldl. — var. fuscatum Hook. v. O. cariniferum Rchb. f. hebraicum Rchb. f. Hinnus Rchb. f. v. O. luteo- purpureum Ldl. histrionicum Rchb. f. v. O. lu- teo-purpureum Ldl.var.Mulus Veitch. Hookeri Rchb. f. v. O. cordatum Ldl. Hrubyanum Hort, v. O, cirrho- sum Ldl. var. Humeanum Rchb. f.v. O.Rossii Ldi. var. Odontoglossum hystrix Batem. v. O. lateo-purpureum Ldl. Insleayi Ldi. — var. Imschootianum Hort, — — leopardinum Rgl. — — macranthum Ldl. v.O. Schlieperianum Rchb.f. — — pantherinum Rchb. f. — — splendens Rchb. f. soplocon Rchb. f. v. O. Edwardi Rchb. f. Fenningsianum Rchb. f. v. O. crispum Ldl. var. Karwinskii Paxt. v. O. laeve Ldl. Krameri Rchb. f. — var. album Rolfe. Kranzlinii O'Brien. laeve Läl. — var. Reichenheïimii Moore. latimaculaium Hort. v. O. cris- pum Ldl. — André v. O. odoratum Lidl, Var. Lawrenceanum Hort. v. ©. Schlieperianum Rchb. f. Lecanum Rchb. f. v. O. odora- tum Ldl. var. Lehmanns Rchb. f. v. O. cris tatum Ldi. var. cristatellam Veitch. — Hort. v. O. crispum Ldl. var. leopardinum Regel v. O. Ins- leayi Ldl. var. ligulare Rchb. f. v. O. Lind- leyanum Rchb. f. var. Hiliiflorum Hort. v. O. ramosis- simum Ldl. var. limbatum Rechb. £, v. O. cris- pum Ldl. var. Lindeni Ldl. Lindleyanum Rchb. f. — var. albidulum Hort. — — ligulare Veitch. — — mirandum Veitch. Londesboroughianum Rchb. f. Luddemannianum Rgl. v.O. ma- culatum Lex, lunatum Rchb. f. v. Aspasia lu- nata Ldäl. luteo-purpureum Ldl. — var. Amesianum Rchb. f. — — amplissimum Rchb. f. — — Cobbianum Hort. — — cuspidatnm Veitch. — —— facetum Veitch. — — Hinnus Veitch, — — Lindeni Rchb. f. — — maguificum Hort. — — Moules Veitch. — — odoratum Ldl. v.O.odo- ratum Ldl. = M Odontoglossum luteo-purpureum var. ra- diatum Rchb. f. Sceptrum Rchb. f. Vuylstekeanum Veitch, xanthoglossumRchb.f. VO" Tdl/ var. cus- pidatum Veitch. lyroglossum Hort, v. O. luteo- purpureum Ldl. macrophyllum Rchb. f, v. O. odoratum Ldl, var. maculatum Lex, — Var, antennatum Rchb, f. Donianum Hort, Duvivierianum Rchb.f. integrale Rchb. f. superbum Rchb. f. madrense Rchb. f, v. O. maxil- lare Ldi, marginellum Rchb. f. Marriottianum Rchb. f. maxillare Ldl, — Lind, v. O. nebulosum Ldl, membranaceum Ldl., v. O. Cer- vantesii Lex, miniatum Hort. v. O. corona- rium Ldl, var. mirabile Hort. v. O. crispum Ldl. var. Veitchiinum Rchb. f. mirandum Rchb. f. v. O. Lind- leyanum Rchb. f, var. Mulus Rchb. f. v. O. luteo-pur- pureum Ldl. var. Murrellianum Rchb. f. — var. cinctum Rgl. naevium Ldl. — var, grandiflorum Hort. majus Ldl. v. O, odo- ratum Ladl. nebulosum Lidl. — var. candidulum Rchb, f, pardinum Hort. punctatum Hort. nevadense Rchb. f. nobile Hort. v.O. Pescatorei Ldl. odoratum Ladl. — var, album Hori, aureum Hort. baphicanthum Veitch. deltoglossum Veitch. Glonerianum Lind. hebraicum Veitch. v. O. hebraicum Rchb. f. latimaculatum André. lineoligerum Rchb. f, hemileucum. Rchb.f, Leeanum Rchb. f. macrophyllum Rchb. PV. 10.10.41. var, superbum Hort, striatnm Rchb. f. superbum Hort. Odontoglossum Œrstedii Rchb, f. oncidioides Hort, v. O. Londes- boroughianum Rchb, f. pardinum Ldl. bendulum Batem. v. O, citros- mum Ldi, Pescatorei Lind, — var, album Hort, aurantiacum Hort. dilectum Rchb, f. flaveolum Hort, Germinyanum Lind. grandiflorum Hort, Knoxii Hort, leucoxanthum Rchb. f. Lewisii Hort. limbosum Rchb, f. Lowianum Rchb. f. maculatum Rchb. f. melanocentrum Rchb.f. Dburburatum Hort. v.O. P. Lind. var. Schræ- derianum Rchb. f, roseum Hort, Schræœderianum Rchb.f,. Splendens Hort. v.O. P. Lind, var. grandiflo- rum Hort. Superbum Hort. v.O.P. Lind. var, grandiflo- rum Hort. Veitchianum Rchb. f. — violaceum Hort. Phalaenopsis Rchb. f. v. Milto- nia Phalaenopsis Ldl. blatyodon Rchb, f. v. O. Linde- nii Ldl, Pollettianum Rchb.f, v. O. cris- pum Ldl, var. polyxanthum Rchb,. f. — var, grandiflorum Hort. praenitens Rchb. f. Praenitens Hort. v. O. luteo- Purpureum Ldl. var. facetum Veitch. Praestans Rchb,. f. v. O. odora- tum Lal, Prionopetalum Lawrence v. O. luteo-purpureum Ldl. pulchellum Batem. — var, Dormannianum Will. majus Hort. Purum Rchb. f. v. O. Wallisii Rchb. f, var. vadiatum Rchb. f. v. O. luteo- purpureum Ldi, var. ramosissimum Ldl. — Var. liliiflorum Veitch. — xanthinum Hort. Re han RChb. VAR O: laeve Ldl. retusum Ldl, PRE SU Em I — 449 — Odontoglossum rigidum Ldl. Roezlianum Lind. Roezliÿ KRchb. f. v. Miltonia Roezlii Benth. roseum Ldl. v. Cochlioda rosea Ldi. Rossii Ldl. — Var. aspeérsum Veitch. — cœærulescens A. Rich. — — Ehrenbergii Veitch. — — Humeanom Veitch. — — majus Van Houtte. — — rubescens Läl, — — virescens Hort. — Warnerianum Veitch. Rolschélinsiem Rchb. f. v. O. Wilkeanam Rchb. f. var. rubescens LAI. v. O. Rossii Ldl. Ruckerianum Rchb. f, v. O. cris- pum Ldl. var. Sanderianum Rchb. f, v. O. con- strictum Ldl. var. Sceptrum Rchb. f. v. O. luteo- purpureum Ldl. var. Schillerjanum Rchb. f. Schlieperianum Rchb. f. Schlimii Lind. v. O. luteo- purpureum Ldl. var. Schrœderianum Rchb. f, Shectatissimum Läl. v. O. trium- phans Rchb. £, stellatum Ldl. stellimicans Rchb. f. tentaculatum Rchb. f. figrinum Paxt. v. Oncidiam tentaculatum Llav. et Lex. tripudians Rchb. f. — var, grandiflorum Hort. — — leacoglossam Rchb. f. — — oculatam Rchb. f, — — xanthoglossumRchb. f. triumphans Rchb. f. — var. superbum Hort, — — Whiteleyi Hort. Uro-Skinneri Ldl. velleum Rchb. f. vexativuam Rchb. f. vexillarium Rchb. f. v. Miltonia vexillaria Benth. Vicior Rchb. f. v. O. Harrisia- num Rchb. f. Vuylstekeanum Rchb. f. v. O. lateo-purpureum Ldl. var. Wallisii Rchb. f. —. var. purum Rchb. f. Warnerianum Rchb. f. v. O. Rossii Ldi. var. Warocqueanum Lind. Warscewiczii Bridgesv.O.Schlie- perianum Rchb. f. — Rchb.f. v. Miltonia Endresii Rchb. f. Odontoglossum Wattianum Rolfe, — Weltonti Lind. v.Miltonia Wars- cewiczii Rchb. f. var. — Wilckeanum Rchb. f. — — var, albens Rchb, f. — — — pallens Rchb. f. — — — Rotschildianum Sander. — — sulphuream Rchb. f. _ Winnie Rchb. f. v. O. grande Ed. var. — xanthinum Hort. v. O. ramosis- simum Ldl. var. Odontostylis Breda v. Bulbophyllum Thou. Oecsoclades Laäl. v. Saccolabium BI. — maculata Ldl. v. Eulophidium maculatum Pftz. Oerstzdella Rchb. f. v. Epidendrum L. Omoea B1. v. Saccolabium Bl. Oncidium Sw. — acinaceum Lidl. — acrobotryum KI. v. O. Harriso- nianum Ldl. — albo-violaccum Rich. et Gal. v. O. incurvum Bark. — altissimum Sw. — — var. Baueri Ldl. — — — ensatum Ldl. — — — filipetalam Lem. — amictum Laäl. — ampliatom Ldi. — — var. majus Hort. — andigenum Rchb. f. — anomalum Rchb. f. v. O. pan- chrysum Läl. — anthrocrene Rchb. f. — ascsndens Läl. v. O. Cebolleta Sw. var. — anreum Läl. — auriferum Rchb. f. — aurosum Rchb. f. v. O. excava- tum Ldl. var. — barbatum Laäl. — — var. ciliatum Ldl, — Barkeri Ldl. v. O. tigrinum Llav. et Lex. — Batemanianum Knowl. et Westc. — Baueri Läl. v. ©. altissimum Sw. var. — Bergamia Hort. v. Odontoglos- sum Rossii Ldl. — bicallosum Laäl. v. O. Cavendis- hianum Batem. var. — bicolor Ldl. — bicornuium Hook. v. O. pubes — bifolium Sims. — — var. majus Hort. — bifrons Ldl. v. O. Warscewiczii Rchb. f. — Bluntii Rchb. f. v. Miltonia Blantii Rchb. f. Oncidium cucullatum var. Phalaenopsis Oncidium Bondeanum Sims v. O. luri- dum var. guttatum Ldl. — Boydii Hort. v. O.luridum var. guttatum Ldi. — brachyphyllum Ladl, v. O. Cebol- leta Sw. var. — bracteatum Rchb. f. — Braunii Rel. — Brunleesianum Rchb. f. — caesium Rchb, f. — calanthum Rchb. f, — calloglossum Rchb. f. — caminiophorum Rchb. f. — candidum Ldl, — candidum Horït. v. Miltonia can- dida Ldl. — carthaginense Sw. — Cavendishianum Batem. var. bicallosum Ldl. chrysophyllum Rchb.f, pachyphyllum Hook. — Cebolleta Sw. var. ascendens Ldl. brachyphyllum Lal, violaceum Hort, — cheirophorum Rchb. f. — chrysodipterum Veitch. — Chrysomorphum Ldl. — chrysophyllum Rchb. f. v. O. Cavendishianum Batem. var. — Chrysopyramis Rchb, f. — chrysorapis Rchb. f. v. O. cor- nigerum Ldl. — chrysothyrsus Rchb. f, — Ciliatum Ldl.v. O. barbatum Ldl. var. — citrinum Ldl.v.O.concolor Hook. — Columbae Hort, y. O. strami- neum Ldl, — concolor Hook,. — cornigerum Ldi, — corynephorum Ladl, — crispum Lodd. var. flabellulatum Lind. grandiflorum Hort. mayginatum Hort. v. O. Forbesii Hook. — Croesus Rchb. f. — Cruciatum Rchb. f, v, O. pubes Ldl. var. flavescens Ldl. — Cruentum Hort, v. O. reflexum Ldl. var. pelicanum Mart. — Cryptocopis Rchb. f. — cucullatum Ldl. var. andigerum Rchb. f. — Dayanum Rchb. f, flavidum Hort. macrochilum Ldl. nubigerum Ldi. olivaceum Veitch. ee Veitch v. O. Phalae- nopsis Rchb. f. spathulatum Ldl. cuneatum Scheidw. v. O. luri- dum Ld]. var. guttatum Ldl. cupreum Spr. v. O. pulvinatum Ldi. var. curtum Ladl. dasystyle Rchb. f. Dawsoni Will, v. O. excavatum Pdlivar: deltoideum Ldl. v. O. divarica- tum Ldi. var. Diadema Rchb. f. v. O. serratum die divaricatum Ldi. — var, deltoideum Ldl. ensatum Ldl. v. O. altissimum SW. Var. eurycline Rchb. f. euxanthinum Rchb. f. excavatum Ldl. — var. aurosum Lem. — Dawsoni Will. AU Ldl, v. O. graminifolium Ldl. | filipetalum Lem. v. O. altissi- mum Sw. var. fimbriatum Ldl. flabelliferum Pinel v. O. Gard- neri Ldi. flavidum Hort. v. O. cucullatum Ldl. var. flexuosum Sims. — var. majus Hort. Forbesii Hook., — var, grandiflorum Hort. — maximumLind.etRodig. Forkelii Scheidw. Funckii Ki. v. O. microchilum Batem. Jfunereum Llave et Lex. v. O. altissimum Sw. fuscatum Rchb. f. v. Miltonia Warscewiczii Rchb. f. Galeottianum Hort. v. Odonto- glossum citrosmum Ldi. gallopavinum Morr. v. O. Bate- manianum Kn, et Westc. Gardneri Ldl. Gireoudianum Rchb, f. v. Bras- sia Gireoudiana Warsc. glaucum KI. v. O. CebolletaSw. globuliferum H,. B. K. graminifolium Ldl. grandiflorum Hort. v. O. For- besii Hook. guttatum Ldl. Ediivar: haematochilum Ldl. Harrisonianum Ldl. v. O. luridum Oncidiam macranthum var. Williamsia- — var. atratum Ldi. — — Ernesti Rchb. f. — — flavescens Ldl. hastiferum Hort. v. O. macran- thum Ldil. Henchmanni Lind. v. O. roseum Lodd. heteranthum Poepp. et Endl. holochrysam Rchb. f. Hunéianum Hook. v. O. roseum Lodd. var. sanguineum Ldl. hyphaematicum Rchb. f. incurvum Bark. — var. album Lind. insculptum Rchb. f. Inslzayi Batem. v. Odontoglos- sum Insleayi Bark. iniermedium Kn. et West. v. O. luridum Ldl. var. fonosmum Rchb. f. v. O. tigri- num, var. unguiculatum Ldl. iridifoliom H. B. K. Faneirense Rchb. f. v. O. lon- gipes Läl. Jonesianum Rchb. f. — var. flavens Rchb. f. — — phaeanthum Rchb. f. juncifolium Ldäl. v. O. Cebol- leta Sw. Keilianum KRchb. f. v. Brassia Keiliana Rchb. f. Kramerianum Rchb. f. lamelligeram Rchb. f. Lanceanum Ldl. — var. Louvrexianum Rchb. f. — — superbum Hort. Lawrenceanum Ldl. v. Brassia Lawrenceana Ldi. leopardinum Ldl. Leopoldianum Rolfe. leucochilum Bat. Lietzei Rgl. — var, aureo-maculatum Rgl. — — bicolor Rgl. Limminghei E. Morr. longifolium Lal.v. O. Cebolleta Sw. longipes Ldl. — var. Cræsus Veïtch. v. O. Cræsus Rchb. f. — — monophyllus Regel. loxense Rchb. f. (X ?) ludens Rchb. f. luridum Ldl. — var. Dodgsoni Will. — — guttatum Ldl. — — intermedium Ldl. — — purpuratum Läl. luteum Rolfe. macranthum Ldil. num Rchb. f. macrochilum Ldl. v. O. cuculla- tum Ldl. var. maculatum Ladl. — var. Russelliaoum Hort. Marshallianum Rchb. f. Martianum Ldi. metallicam Rchb. f. microchilum Batem. micropogon Rchb. f. monachicum Rchb. f. monoceras Hook. nanum Ldi. nebulosum Ldl. v. Odontoglos- sum nebulosam Ldl. nigratum Läl. nodosum Ed. Morr. v. O. Kra- merianum Rchb. f. nubigenum Läl. v. O. cuculla- tum Ldi. var. oblongatum Ldl. O'Brieni Hort. v. O. pubes Laäl. obrysatum Rchb. f. olivaceum LA. v. O. luridum Läl. ornithorhyachum H. B. K. — var. albiflorum Rchb. f. — — majus Hort. orthotis Lind. oxyacanthosmum Hort. v. ©. longipes Ldl. pachybhyllum LA. v. O. Caven- dishianum Batem. pallidum Läl. v. O. Harrisonia- num Ldl. panchrysum Läl. Papilio Ldl. — var. album Hort, — — Eckhardtii Lind. — limbatum Hook. — maÿjus Rchb. f. DR Ldl. pelicanum Mart. v. O. reflexum Ldl. var. pentaspilum Hofm. v. O. Har- risonianum Ldl. Phalaenopsis Lind. et Rchb. f. phyllochilum Morr. v. O. ha- statum Li. phymatochylum Ldl. Pinellianum Hort. v. O. Bate- manianum Kn. et Westc. praetextum Ed. Morr. v. ©. Gardneri Ldl. praetextum Rchb. f. puberulum Spreng. v. O. pubes Li. pubes Ldl. — var. flavescens Ldl. pulchellum Hook. pulvinatum Ldl. Ne Oncidium pulvinatum Ldl, var. cupreum Spreng. grandiflorum Rgl, majus Will. pumilum Ldl. pyramidale Hffg. v.O.pubes Ldl. pyramidale Ldl. quadricorne KI. v. O. hians LdI. ramosum Ldl. v. O. Batemania- num Kn. et Westc, raniferum Ldl, reflexum Ldl. — var. pelicanum Mart. suave Ldi. Retemeyerianum Rchb. f. Rigbyanum Paxt, v. O. Sarco- des Ldl. Rogersii Lem. v. O, varicosum Ldi. var. roseum Lodd. — var. sanguineum Ldl. superbum Hort. rupestre Ldi. Russellianum Hort. v. O. macu- latum Ldl. var. Russellianum Ldi. Sanderianum Rolfe, sanguineum Ldl. v. O. roseum Lodd. var. sanguinolentum Paxt, sarcodes Ldl. — var. discoidale Lind. Schlimii Ldl. sciurus Scheidw. serratum Ldi. sessile Ldl, speciosum Hook. v. cuneata Ldl. sphacelatum Ldi. — var. majus Ldl, sphegiferum Ladl, shilopterum Ldl. v. O. Batema- nianum Kn, et Westc. splendidum À. Rich. v. O. tigri- num Llav. et Lex, var. Sprucei Ldl,. stelligerum Rchb. f, v. O. hasta- tum Ldl. stenopetalum Lem, v. O. Bate- manianum Knowl. stramineum Ldl. suave Ldl. v. O. reflexum Ldi, var. suaveolens Hook, v. Brassia Lan- ceana Ed. superbiens Rchb. f. Suttoni Batem. tetrapetalum Willd, tigrinum Llav. et Lex. — var. splendidum Hook, unguiculatum Ldl. trilingue Ldi, Miltonia Oncidium triquetrum Ldl, trulliferum Ldl. undulatum Will. non Ldi, v. O. superbiens Rchb. f, unguiculatum KI. v.O. concolor Hook. unguiculatum Ldl. v. O. tigri- num Llav. et Lex, var, unicolor Rolfe. unicorne Ldi. v. Q. monoceras Hook. uniflorum Booth, urophyllum Ldl. varicosum Ldl. — var. Rogersii Rchb. f. variegatum Sw. viperinum Ldl. volvox Rchb. f. Warneri Ldl. — var. purpuratum Will, Warscewiczii Rchb. f. Weltoni Ldl. v. Miltonia Wars- cewiczii Rchb. f. var. Wentworthianum Batem. Wheatleyanum Godefr. Widgreni Ldl. Wyayae Hook. v. O. gramini- folium Ldl, xanthochlorum Rchb. f. v. O. oblongatum Ldl. xanthodon Rchb. f. zebrinum Rchb, f. zonatum Cogn. Onychium BI. v. Dendrobium Sw. Ophrys L. andyrachnites L. v. O. Arachnites Murr. anthropophora L. v. Aceras an- thropophora R, Br. apifera Huds. Arachnites Murr. aranifera Huds. — var. atrata Rchb. f. Bertolonii Moretti. bombylifera Bert. cordata L. v. Listera cordata RASBr fucifera Curt. v. O. aranifera Huds. fuciflora Rchb. f, v. O. Arach- nites Murr. insectifera L. v.O.apifera Huds. lutea Cav. muscifera Huds. myodes L, v.O. muscifera Huds,. ovata L.. v. Listera ovata R. Br. oxyrhynchos Vis. paludosa L. v. Malaxis padulosa SW. Scolopax Cav. Speculum Bert. v. O. Bertolonii Moretti., ER X L. purpurata .|Veitch. — fausta, . . . . .| C. Loddigesii X Laeliocattl. exo- | Veitch. niensis. — Felix. + .'. . .| L. erispa X Laeliocattl. Schil- | Veitch. leriana. — Gottoiana . . . .| C. Warneri? X L. tenebrosa?. .|Hyb. nat. (Bahia). — Hippolyta . . . .| L. cinnabarina X C. Mossiae . .|Veitch. — Horniana. . . . .| L.purpurata X Laeliocattl. ele- | Horn. gans. — hybrida Normanii. .| L. pumila marginata X C. labiata | Cookson. Dowiana. — Ingrami . . . . .| L. pumila Dayana X C. Dowiana |Cookson. aurea. — Kranzlini . . . .| C. Mossiae Wageneri X Laelio- | Sander. catt]. elegans prasiata, — leucoglossa . . . .| C.Loddigesii X Laelio-cattl. fausta| Veitch, — — ar, bon Al en ne sn et. Dec Luc ie DratalVeltChe — Mardelli. . . . .| C. Luddemanniana X Laeliocattl.| Veitch. elegans. — Marriottiana . . .| L. flava X C. Skinneri. . . .|W. Marriott. — Maynardii . . . .| L. pumila Dayana X C. dolosa. .|Sander. — Mendelii. . . . .| Laeliocattleya Devoniensis X C.|Veitch. labiata var. Luddemanniana. — Miss Harry. . . .| C. Mossiae X Laeliocattl. Schil- | Harris. leriana. — Mylamiana . . . .| C. granulosa X L, crispa . . .|Rollisson. — Novelty . . . . .| L.pumila X Laeliocattl. elegans.| Harris. — Nysa. . . . . .| L. crispa X C. labiata Warsce- | Sander. wWiczil. — Pallas, . . . . .| L. crispa X C. labiata Dowiana . ? — Philbrickiana . ,. .| C. Aclandiae X Laeliocattl. ele- | Veitch. gans. — Phoebe . . . . .| C. labiata Mossiae X L. purpurata.| Cookson. — Pisandra. . . . .| L.crispa X C. labiata Eldorado .| Veitch. — Pittiana . . . . .| C. guttata Prinzii X L. grandis .|Pitt. — Proserpine . . . .| L. pumila Dayana X C. velutina .| Veitch. — Sanderae. . . . .l L. xanthina X C. Dormaniana. .| Sander. — Schilleriana(i) . . .| L. purpurata X C. intermedia | Hyb. nat. (Brésil). — — var.alba, RU es nn, Aou 20e ONCE nat (Eee — —.var. euspatha@), NO 4 0 0 Hÿbnat (Er — — var. irrorata(3). » » » — — (var. Scottiana f.) » » » — — (Gaskellianaf.) » » » — —19CDIIETIANA VAT NV UIliamMS: Measuresiana() . — — var. Stelzneriana(s) » » = var Warner SR DRE NE CE Nil — — var. Wolstenhol- » » miæ, — Sedeni . . . . .| C.superba X Laeliocattl. elegans.| Veitch. — Sidneana. . :+ : .| L, crispa X C. granulosa ..-.|Veitch. oOtAtIeIANA ? . . .|Veitche (1) Syn. Laelia Schilleriana. — Bletia Schilleriana. — Laelia elegans var. Schilleriana. — (2) Syn. Laelia euspatha. — Bletia euspatha. (3) Syn. Bletia irrorata. — Laelia irrorata. (4) Syn. Laelia Measuresiana Will. (5) Syn. Laelia Stelzneriana. — Laelia elegans var. Stelzneriana. (6) Syn. Laelia Warneri. — L. elsgans, Warneri Will. Laeliocattleya Stella . — The Hon. Mr Astor Limatopreptanthe Aurora Timorra. Tresederiana triophthalma Vedasti Veitchiana . Victoria . Zenobia . EUR. 75 L- Eyermanni . Hallii. Oweniana Sandhurstiana . Sedeni Veitchii . Loroglorchis Lacazeï. Lycaste hybrida Imschootiana Schoenbrunnensis , sulphurea Masdevallia Amesiana. Cassiope . PRE : Chelsoni . — var. splendens : Courtauldiana ,. Doris. Ellisiana. falcata Fraseri Gairiana. Geleniana — glaphyrantha Mdr allia Henrietta Hincksiana . Kimballiana. Mac Vittiae. Measuresiana Mundyana Parlatoreana. Pourbaixii Rebecca . Rushtonii Shuttryana . splendida SE 1 FRE V ne Peu : = — L. crispa X Laelio-cattl. Schille- | Veitch. riana Wolstenholmiæ. C. labiata Gaskelliana X L. xan- |Astor. thina. L. pumila Dayana X C. labiata |Veitch. Luddemanniana. L. crispa X C. Loddigesii . .| Heat. C.superbaXLaelio-cattl.exonien- |Veitch. SIS, C. Loddigesii X L. Pumila mar- |Perrenoud. ginata. C. labiata vera X L. crispa. .|Veitch. L. crispa X C. Dominyana. Loroglossum hircinum X ©. Simia. L. Deppei X L. Skinneri. L. Skinneri X Maxillaria nigres- cens. .|Ballantine, C. Loddigesii X Laelio-cattleya | Veitch. elegans Turneri. P. vestita Regnieri X L. rosea. .|Winn. P. Turneri X L.-P. Veitchii .|Veitch. P. vestita X L.-P. Veitchii. 2 de P. vestita X L.-P. Veitchii. .| Hall. L.-P. Veitchii X P. nivea . .| Williams. .| L, rosea X P. vestita rubro-ocu- |Goss, lata. L.-P. Veitchii X P. vestita rubro- |Veitch. oculata. P, vestita X L. rosea. . .|Veitch. Hyb. nat. (France). .|Marshall, Van Imschoot. L. Skinneri X L. Schilleriana? .|Autriche, L. Deppei X L. cruenta? . . .|[W. Bull. .| M. Veitchiana X M. tovarensis .|Sander. .| M. triangularis X M. Harryana .|Hincks. .| M. caudata X M. Estradæ . .|Veitch. .| M. amabilis X M. Veïtchiana. .|Veitch. SR Ce RIRE UE .|Veitch. M. rosea X M. caudata . .|Cookson. M. triangul!aris X M. racemosa |Hincks. Crossii. M. coccinea Harryana X M. ignea.|Veitch. M. Lindeni X M. Veitchiana . Drewett, M. ignea X M. coccinea. .|Fraser. M. Veitchiana X M. Davisii . .|Veitch. M. caudata X M. xanthina . .| Sander. M. infracta X M. Barlaeana .|Veitch. M. ignea erubescens X caudata .|Robinson. M. ignea X M. tovarensis .|Hincks. M. Veitchiana X M. caudata .|Sander. M. tovarensis X M. Veitchiana ./[Stevens, M. tovarensis X M.amabilis . .|Sander. M. ignea aurantiaca X M, Veit- |Sander. chiana. M. Veitchiana? X M. Barlaeana ?| Hybr. nat. M. Veitchiana X M. caudata .| Pourbaix. M. ignea erubescens X M. ama- | Robinson. bilis. M. ignea Eckhardi X M.racemosa |Hincks. Crossii. M. caudata X M. Harryana. -.| Lawrence. M. Veitchiana? X M. Barlaeana? M. Estradae X M. Harryana . M. Veitchiana X M. Estradae. Hybr. nat. ? .|Hincks. .lHincks, — 472 — Miltonia Bleuanalt) . , .| M. vexillaria X M. Roezlii . .|Bleu. — — Var: autre Se OR ere 1 NnoDINOE CS LC CN I CR EE Sanders —=,=#"splendens COLOR RS PT Ur Bien — Blunti "M :spectabilis > OM-:Clowesir.\Hybtr. nat. VAT, EUDDES ANA CT |ÉCCIETSS — Joiceyana . . . .| M. Clowesii X M. candida. . .|Hybr. nat.(Brésil). Odontoglossum acutissimum | O. luteo-purpureum X ©. Lind- |Hybr. nat. (Nlle (2) leyamum. Grenade). — Andersonianum. . .| O. crispum X O. gloriosum. . .|Hybr. nat. (Nlle Grenade). — — var. angustatum. » » » — — — aspersum. » » » — — — insigne, » » » — — — limbatum. » » » — — — lineoligerum(3) » » » — — — lobatum. » » » — — — parciguttatum(4) » » » — — — splendens(s). » » » — — — tenue(6). » » » — — var. violaceumU). » » » — Coradinei(8). , . .| O. crispum X O. Lindleyanum.|Hybr. nat.(Colom- bie). — Denisoniae(9) . . .| ©. crispum X O. luteo-purpureum.|Hybr. nat. (Colom- bie). — — var. albens. » » » — — — elegans. » » » — — — Godefroyae. » » » — — — Leroyanum{(io). » » » — — — lyroglossum'it), » » » — — — pallens. » » » —— — — Rotschildianum » » » (x2), — — — Smeeanum(r3) . » » » — — — sulphureum. » » » — — — varians(r4), » » » — excellens. . . . .| ©. Pescatorei X O. triumphans .|Veitch. — Impératrice de Russie,| O, Hallii X O. polyanthum . .|Dallemagne. —RINOUS RO? X O. ? (1) Syn. Miltoniopsis Bleui. — (2) Syn. O. lepidum. (3) Syn. O. Fenningsianum. — O. crisbum var. Fenningsianum. — O, lan- ceans var. Ÿenningsianum. (4) Syn. O. crispum var. limbatum. — O. Fosephinae. — O. lanceans. — O. Leeanum. — O. limbatum. — O. odoratum var. Lecanum. (5) Syn. O. Schlesingerianum. — O. Scottii. — O. Warocqueanum. (6) Syn. O. baphicanthum. — O. odoratum var. baphicanthum. — ©. lanceans var. baphicanthum. — ©. Bleichroederiana. — O. Brassia. — O. lanceans var. Brassia. — O. deltoglossum. — ©. odoratum var. delloglossum. — O. lanceans var. deltoglossum. — O. Edithiae. — O. Fitchianum. — O. hebraicum. — O. odoratum var. hebraicum. — O. lanceans var. hebraicum. (7) Syn.O. Measuresianum. —O.Ortgiesianum.— O. Pollettianum.— O. Ruckz- rianum, — O. crispum var. Ruckerianum. — (8) Syn. O. ligulare (o) Syn O. Wäilckeanum.— (10) Syn. O. Leroyanum.—(11) Syn. O. lyroglossum. (12) Syn. O. crispum var. Rothschildianum. (13) Syn. O. Marriottianum. — O. Smeeanum. (14) Syn. O. Bergmannii. — O. Claesianum. — O. macroshilum. — O.prionope- talum, — O. Scottis. — ©, Shuttleworthi. Odontoglossum Horsmanii (1), — Mocoreanum . — mulusO) . — pulcherrimum — Roebelenianum. — stauzoides(3). — Williamsianum. Oncidium Gardneri(4) — pectorale(s) . — Wheatleyanum . Ophrys Albertiana. — Aschersonii . — Barlae — Jeanpersi — Luizetii — Nouletii . — Philippi . — pseudo-fusca. — pulchra — Saratoi — Todaroana Orchis alata. . —= var. alatiflora — alatoides. — ambigua . — angusticruris — Arbostii . — Barlae — Beyrichii. — Bonnieriana. — Boudieri. . — Braunii — Canutii . — carnea - — Champagneuxii. — Chatini — Debeauxii — decipiens. — Dietrichiana(6) . 0, O. Pescatoreii X ©. luteo-pur- O. polyxanthum X ©. tripudians . ©. luteo-purpureum X ©. glorio- ALT Per pureum. sum. ©. crispum X ©. ? 3 EURE KO: ? Q. Pescatorei X O, Lindleyanum . O. grande ? X ©. Schlieperianum . On. crispum X On. Forbesii On. Forbesii XOn. Marshallianum| Hyb. nat. (Rio de CDCO000NO0O0CCS 01 000 0 C00S00 CSSS . crispum X O. dasytyle . . apifera X ©. Arachnites. . aranifera X ©. Arachnites . . Bertolonii X C. bilineata . araniferaX ©. Pseudo-Speculum. . apifera var. chlorantha X O. .| Hybr. nat.(France) .| Hybr. nat.(France) .| Hybr. nat.(France) . Hybr. nat.(France) Pseudo-Speculum. . scolopax X ©. aranifera. . scolopax X ©. aranifera ? . . aranifera X fusca. = . arachnites X Psendo-Speculum . | . aranifero X Bertolonii aranifera X Pseudo-Speculum . Morio X O. laxiflora . . Morio X ©. ? . coriophora X ©. alata . . maculata X ©. incarnata purpurea X O. Simia Morio X O. incarnata . palustris X ©. coriophora . Simia X ©. Rivini palustris X O. militaris. Morio X O. latifolia. latifolia X O. maculata. tridentata X ©. militaris . incarnata X ©. elodes ? picta ? X O. Morio ? Simia X O. ? . papilionacea X O. Morio . Rivini X O. Simia (O. mili- | . .|Hybr. nat.(France) .| Hybr.nat.(France, tari X O. Simia) . ustulata X O. variegata. Hybr. nat. Hybr. nat. Hybride naturel. | (Nile Grenade). | Vuylsteke. |[Hybride naturel. Sander. Hybride naturel. | (Costa-Rica). .|Hyb. nat. (Brésil). | Janeiro). .| Wheatley. . Hybr. nat. (France) .| Hybr.nat.(France) .| Hybr. nat. (France) Hybr.nat.(France) Hybr. nat.(France) .| Hybr. nat.(France) . Hybr. nat. (Sardai- gne et France) .| Hybr. nat.(France, | Suisse). Hybr. nat.(France) .|Hybr. nat.(France) .|Hybr.nat.(France, Allem.,Transsylv.) .|Hybr. nat. (France) .| Hybr. nat.(France) .|Hybr. nat.(France) .| Hybr.nat.(France) .| Hybr. nat.(France) .|Hybr. nat.(France) .|Hybr.nat.(France, | Autriche) .|Hybr. nat. (France) .| Hybr. nat.(France) .|Hybr. nat. (France) .| Hybr. nat.(France) .| Hybr.nat.(France) | Allem., Autriche) (1) Syn. O. brachypterum. — O. ferrugineum. — O. lyroglossum. — ©. majesti- cum. — ©. Sceptrum album. (2) Syn. O. cuspidatum Rchbf. f. — ©. histrionicum Rchb. f. et var. bellum. — O. luteopurpureum var. mulus Veitch. — ©. tentaculum Rchb. f. (3) Syn. O. elegantius. (4) Syn. O. elegantissimum Rchb. f. — O. flabelliferum Pinel. — O. Pollettia- num Rchb. f. — ©. praestans Rchb. f. — ©. praetextum E. Morr. (5) Syn. O. caloglossum Rchb.f. — O. Larkinianum Gower. —O,.MantiniiGodefr. (6) Syn. O. austriaca, — O. ustulato-tridentata. Orchis dubia(). , . c — — var. spathulata(e) £ — — — rotundiloba. — Dufftii — Franchetii — Gennarii, — Grenieri . — Guestphalica — intermedia (3) — Jacquini(4) — — var. convergens — — — parallela — — — spathulata() — Jeanperti. ; — Lange — Leguei Loreziana(6). . Luizetiana Matodes!(7) monticola neglecta . olida . parvifolia Pauliana . pentecostalis. Perreti Rouyana. Sauzaiana Schulzei . speciosissima - Timbali(8) Timbaliana . Uechtritziana Vilmsii Weddellii. — Wilmsii . Orchi-aceras Bergoni(9). — spuria(ro), — Weddellii(rt) Orchi-gymnadenia Bruniana. 000 do0e coopcoocxe CNE MCRO CCE ROCCO OO ON Aceras anthropophora X O. Orchis Simia. AN A. . militaris X O. Jacquini. . Rivini X° O. fusca | ? mn ? . incarnata X O. angustifolia ? ? . Morio X O. papilionacea Simia X O. militaris. . purpurea X O. latifolia . . laxiflora X O. palustris. fusca X O. Rivini. . superpurpurea X O. Lies . fusca X O. Rivini. . militaris X O. incarnata. . mascula X O. laxiflora . . incarnata vel angustifolia X O. laxiflora . . mascula X O. pallens . palustris X O. angustifolia (in- carnata). incarnata X O. latifolia. latifolia X O. sambucina maculata X O, palustris. ? Que . coriophora X O. laxiflora Morio X O. coriophora . . mascula X O. maculata . purpurea X O. Morio. palustris X O. latifolia . coriophora X O. latifolia . angustifolia X O. maculata . mascula X O. sambucina laxiflora X O. coriophora . . Morio Y O. maculata. . incarnata X O. palustris . Morio X O. maculata . Simia X O. purpurea. . purpurea X O. maculata anthropophora X O. militaris. anthropophora X O. militaris. Orchis maculata X Gymnadenia albida. .|Hybr. .|Hybr.nat.(France) .|Hybr.nat.(France) Hybr. nat.(France) nat. (Thu- ringe) Hybr. nat. (France) .| Hybr. nat. (France) .| Hybr.nat.(France) .| H.nat.(Wesphalie) .|Hybr nat.(France) .| Hybr. nat.(France) Hybr. nat.(France) .|Hybr. nat.(France) ? (France) .|Hybr. nat.(France) .| Hybr. nat. ? .| Hybr. nat.(France) .|Hybr. nat. (Thu- ringe, Autriche) Hybr.nat. (France) .|Hybr. nat.(France, Suisse, Thuringe) .| Hybr. naturel (Au- triche) .|Hybr. nat, (France) .|Hybr. nat. (France) .|Hybr. nat.(France) .| Hybr.nat. (France) .|H. nat. (Autriche) .|Hybr. nat. (France) .| Hybr. nat.(France) .| Hybr. nat. (France) .|Hybr. nat.(France, Thuringe) .| H. nat. (Autriche) . Hybr. nat.(France) .| Hybr. nat. (France) .| Hybr.nat.(France, Allem.,Autriche) .|Hybr. nat. (France) .|Hybr. nat.(France) . Hybr. nat. (West- phalie) Hybr. nat. (France) Hybr. nat. (France Allem., Suisse) Hybr. nat.(France) Hybr. nat. (Suisse) (1) Syn. O. militari-purpurea. — O. Rivino-fusca. — ©. hybrida. (2) Syn. O. militari-fusca. — (3) Syn. O. laxiflora var. intermedia. (4) Syn. O. militaris var. hybrida. — O. hybrida. — O. fusca var. 6. stenoloba. — ©. superburpureo-militaris. — (5) Syn. O. stenoloba. (6) Syn. O. Haussknechtii. — O. Kisslingi. — (7) Syn. O. Aschersoniana. (8) Syn. O. palustris X O. coriophora var, fragrans. — O. coriophora X O. palustris. — (9) Syn. Orchis Bergoni. — Aceras Vayrae. — À. Vayredae. (10) Syn. Orchis spuria. — (11) Syn. Aceras Weddellii. — Lebrunii. — Legrandiana(2). Regelii(3). Souppensis (4) Orchi-platanthera Cheval- lieriana (5). Orchi-serapias adulterina — Barlaæ(6). — capitata . — complicata (7) Debeauxii Nouletti (8) purpurea(9) . Tommasinii (10), triloba . Paphiopedium Acis Adonis Adrastus . Adriadne. Aeson. . Ainsworthii . albanense Albertianum. albo-purpureum. Alcides — Alfred. Alfred Bleu . Alice . Allanianum . — almum amabile . amandum Amesianum . amethistinum amæœnum ,. — var. delicatum. Orchi-gymnadenia Heinzeliana| O. maculata X G. conopsea QG), = AS Gymnadenia conopsea X Orchis latifolia. G. conopsea X O. maculata G. odoratissima X ©. maculata G.conopsea X O. maculata Elodes Orchis maculata Elodes X Pla- tanthera bifolia. Serapiaslongipetala XOrchislaxi- flora. Orchis papilionacea X Serapias Lingua. Serapias Lingua X Orchis Morio! S. Lingua X O. laxiflora Orchis papilionacea X Serapias cordigera. .|Orchis laxiflora X Serapias cordi- gera. Serapias longipetala X ©. laxiflora. Serapias longipetala X ©. fragrans. [Hybr.nat.(Autriche | inférieure) Hybr.nat.(France) Hybr. nat.(France) Hybr.nat.(France, Suisse, Autriche) |Hybr. nat. (France) Hybr. nat.(France) Hybr. nat.(France) Hybr. nat.(France) nat.(France) nat.(France) nat.(France) [Hybr. Hybr. [Hybr. Hybr. nat.(France) Hybr.nat.(France) Hyb. nat. (France, Italie, Istrie). Serapias neglectaX O. papilionacea| Hybr. nat. (Italie, P. Lawrenceanum X P. insigne Maulei. P. hirsutissimum X P. Curtisii P. Leeanum X P. Boxallii. P. Spicerianum X P. Selligerum majus. P. insigne X P. Druryi. P. Sedeni X P. longifolium. P. Sedeni candidulum X P. longi- folium var. Hincksianum. P. Schlimii X P. Sedeni. : P. Spicerianum X P. insigne Wal- lacei. . Schlimii X P. Dominyi . . hirsutissimum X P. insigne. venustum X P. philippinense . Stonei X P. Spicerianum . . Spicerianum X P. Curtisii . . barbatum X P.Lawrenceanum . javanico-superbiens X P. Hoo- kerae. P. insigne X P. venustum . + #9 #0 F0 0 0 0 NT . ciliolare X P. insigne Chantini. .|Drewett. Istrie),. Pitcher. Ingram. Veitch. Statter. |Veitch. Mitchell. Hincks. .|Cookson., J. Hye. .|Veitch. .| Sander. .|Drewett. Bleu. ? Cookson, Bleu. Bowring. P. villosum aureum X P. venustum| Williams. P. barbato - Veitchianum X P. Hookerae, P. barbatum X ? Bleu. ? ) Syn. Orchis Heinzeliana. — (2) Syn. Gymnadenia Legrandiana. ) Syn. Orchis Chevallieriana. — (6) Syn. Serapias Barbae. (: (3) Syn. Orchis Regelii. — (4) Syn. Gymnadenia Souppensis. (5 ( 7) Syn. Serapias Timbali. (8) Syn. Serapias Nouleti. — S. Lloydti. — S. triloba. (a) Syn. Serapias purpurea. — S. Roussii. — S, Fontanae, — S. triloba. (10) Syn. Serapias tommasinis. AE Paphiopedium Annie Measures| P. bellatulum YX P. Dayanum , .|Sander. — Antigone. . | P. Lawrenceanum X< P. niveum .|Veitch. — Anton Joly P. vernixium X P. Spicerianum .|Ant. Joly. — Aphrodite >: P. niveum *X Lawrenceanum .|Veitch. — apiculatum P. Boxallii X P. barbatum. .|Drewett. — Apollo. P. vexillarium X P. Stonei. . .|Measures. — AE P. concolor X P. Spicerianum. .|Veitch. — Arnoldianum P. superbiens X P. concolor . .|J]. Manda. — Arthurianum E P. insigne X P. Fairieanum . .|Veitch, var. pulchellum. Id. var. Chantini X id. . .|Veitch. — Ashburtoniae P. barbatum YX P. insigne. . .|Cross. — Ashworthiae . P. Leeanum superbum YX P. selli- |Ashworth. gerum majus. — — Var. Laucheanum .| P. barbatum var. Warneri X P. |Maynard, insigne var, anœnum, — Ashworthii . P. plunerum X P.Spicerianum .|Sander. — Astraea P.philippinenseX P. Spicerianum |Veitch. — Atys P. Hookerae? X P. venustum? .|Harris. — aurosum . P. Lawrenceanum X P. venustum|Cookson. — Aylingii . P. niveum X P. ciliolare .|[Ayling. — Baconis P. chlorops X P. Schlimii . .| Sander. — Ballantine o & P. purpurataum X P. Fairieanum.|Veitch. — barbato-superbiens P. barbatum X P. superbiens . .|Sander. — barbato-Veitchianum .| P. barbatum nigrum X P. super- | Bleu. biens. — Bartetii P.barbatum X P. insigne Chantini|Bauer. — Beatrice. ; P. Boxallii X P. Lowii . .|Drewett. — Behrensianum . P. Boxalli X P. lo grande . .| Sander. — bellinum. P. vernixium X P. Harrisianum ./Sander. — Bellona . P. villosum X P. Spicerianum. .|Measures. — Berenice. P. Roebelini X P. Lowii .|Vipan. — Berggrenianum. P. Dauthieri X P. insigne. .| Sander. — Bijou . P.oenanthum X P.Lawrenceanum Ingram. — Bonnyanum. . P. villosum X P. ? | — Bosscherianum . P. Spicerianum X P. barbatum |Vuylsteke. superbum. — Boyleanum . P. Crossianum X P. Harrisianum. ? — Bradshawianum P. Lawrenceinum X P. Spice- |Lewis. rianum. — Bragaianum . P. hirsutissimum cœrulescens X |Linden. P. Boxallii atratum. — Brayanum . . P. villosum X P. barbatum. -- Browni : P.leucorrhodum X P.magniflorum |Cookson. — Bryani P. philippinense X P. Argus — Brysa. P. Sedeni candidulum X P. Bois- |Veitch. sierianum. — Buchanianum P. Druryi X P. Spicerianum . .|Buchan. — Burberryanum . P. Boxalli X P. plunerum. .| Sander. — Burbidgeanum . P. Dayanum X P. concolor .|Measures. — burfordiense, P. Argus X P. philippinense . .|Lawrence. — Burtoni : P. Lowii X P. Hookerae. ? — Burtonii. . P. Lowii? X P. Hookerae? . .|F. M. Burton. — Cahuzac . P. Spicerianum X P. Haynal- |Sander. dianum. — calanthum . P. barbatum Crossii X P. Lowii .| Veitch. — cCaligare . . P. venustum X P. Dayanam .| Drewett. — calophyllum . P. barbatum X P. venustum . .|Williams. — Calloso-Argus . P. Argus X P. callosum. . . .|Graves. — calurum . P. longifolium X P. Sedenii .|Veitch. Calypso P. Spicerianum X P. Boxallii. .|Cookson. Var. Cypher. P. Spicerianum magnificum X P.|Cypher. Boxallii atratum. Paphiopediam Canbridgea- aum. — Canhami. . —— Captain Lendy. — çcardinale. — — var. Vanneri — Carnusianum — Carrierei. . . — Cassiope . — Castleanum . — Cecilia — Celeus — Celia . MERS an Ce — Chantino-ciliolare. Charles Canham Charles Gondoin Charles Rickman . Chelsesense . . . Chlonius. chloroneurum chlorops . . chrysocomes. claptonense . Claudi. : Clément Loury. Cleola Cleopatra. Clinkaberryanum . Clotilde Moens . Clovenfordsii Clymene. Cobbianum . Colemani. compactum . conchiferum. concinnum concolawre . conspicuum . . . Constableanum. Constance : Cooksonianum . Coppinianum corbeillense . Corningianum . Cowleyanum. Creon. Crethus . Crossianum . . — var. Castle Hille Cybele . . . . ' . « dede RICO , ‘ Cain à te . CNT NC , . . RIZ . . CE TE | —————_—_—_—_—_—_ _— —— — 0 , , . . Levy _——— SR _ SLR P. Harrisianum X P. insigne vio- ? laceum. P. villosaum X P. superbiens . .|Veitch. | P. Boxalli X P. Charles Canham. | Ingram. P. Sedeni X P: Schlimii albiflorum.| Veitch. P. Sedeni candidulum X P.Schlimi P. Haynaldianum * P. Spicerianum| Linden. P. Veitchii X P. veaustum. .| Bauer. P. venustum *X P. Hookerae P. hirsutissimum X P. superbiens. | Sander. P. tonsum X* P. Spicerianum . .|Sander. P. insigne Chantini X P. villosum. | Measures. P. Spicerianum X P. tonsum . .|Kimball. P.Spicerianum Y P.hirsutissimum. | Drewett. P. Chantini X P. ciliolare . .| Bleu. P. villosum X P. superbiens .|Canham. P. Chantini X P. vernixium. P. barbatum X P. bellatulum. .|Rickman. P. Lowii X P. barbatum .| Bull. P. conchiferum X P. caudatum |Veitch. Lindeni. P. Crossianum X P. venustum. .| Warner. P. Hartwegi X P. caricinum .| Horn. P. caudatum X P. conchiferum. | ? P. Harrisianum X P. villosum. .|Low. P. Spicerianum X P. vernixium. P. Harrisianum X P. insigne |Jolibois. Chantini. P. Boissierianum X P.Schlimii |Veitch. albiflorum. P. Hookerae X P. œnanthum su- | Winn. perbum. P. philippinense Roebelini X P. |Pitcher. Curtisii. P. Leeanum superbum X P.Hay- |Linden. naldianum. P. superbiens X P. philippinense. P. caricinum X P. caudatum |Veitch. Wallisii. P. Lawrenceanum X P. Sallieri .|W. Cobb. P. javanicum X P. Harrisianum .| ? P. Sedenii candidulum X P. ca- |Ingram. lurum. P. caricinum X P. longifolium|Bowring. Hartwegii. P. Harrisianum X P. purpuratum.| Bowring. P. concolor X P. Lawrenceanum. | Lawrence. P. villosum X P. Harrisianum ? ? P. Fairieanum X P. Dayanum. ./Pitcher. P. Stonei X P. Curtisii . .|Drewett. P. barbatum X P. Argus ?. | ? P. Sedenii X P. conchiferum . .|Sander. P. Bullenianum X P. insigne . .|Darblay. P. superbiens X P. philippinense .| Veitch. P. Curtisii X P. niveum SC TaUtEr P. œnanthum superbum X P. Har- Veitch. risianum superbum. P. Spicerianum X P. Argus .| Veitch. P. insigne X P.venustum pardinum Cross. P. Crossianum X P. insigne Chau- |G. C. Rafael. tini. P. Draryi X P. Lawrenceanum . ? .|Seeger et Tropp. Paphiopedium Cydippe . Cymatodes . Cythera . . Daisyae . . Dauthieri. Daviesianum. de Cockianum decorum . delicatulum . Denisianum . Desboisianum De Witt Smith . Diana. Dibdin ,. dilectum . discolor . doliaren- 7 Dominyanum Doris . Drewettianum . Echo . Edith Winn, Edithae . Edwardi. Eismannianum Electra elegans Elinor . Elsteadianum enfieldense . Engelhardtae Ensign . Ephialtes. Erato. Erycina . Eucharis, . Euryades Euryaie . Euryandrum. Eurylochus . Evenor dia ot d Eyermannianum . . Fairieano-Lawrencea- AU fascinator. . Fausianum . Felix Jolibois Figaro P. superbiens X P. Hookerae . P. Curtisii X P. superbiens. . . P. Spicerianum X P. purpuratum. P. Lowii X P. œnanthum super- bum. P. barbatum X P. villosum. P. Boxallii atratum X P. Argus Moensii. BP; ? D OPTR P, Sallieri Hyeanum X P. Law- renceanum,. P. Dayanum X P.barbatum Crossii P. Boxallii atratum X P. Spice- rianum. P. venustum X P. Boxallii atratum P. Spicerianum X P. Lowii . . P.barbatum superbum X P. Spice- rianum. PoAreus IP: /Boxallt. 0: P. Boxallii X P. hirsutissimum biflorum. .| P. superbiens X P. Fairieanum . . Seeger. .|Veitch. ? P. Boxallii X P. Harrisianum. P, insigne X P. Harrisianum . P. villosum X P. barbatum ? ? R. H, Measures. Graves. .|[Van Houtte, Statter. Pitcher. Hye-Leysen. Drewett. ? Vervaet. Low. Measures. J. C. Cowley. .|E. Vervaet. P. venustum X P. barbatum var. .| Warner. P. venustum X P. villosum? .|Cookson, P. caricinum X P. caudatum . .|Veitch. P. venustum X P, Stonei . . .| Cookson. 1 ? ? ? P. Hookerae X P. insigne , . . Graves. P. Stonei X P. purpuratum. . .|Winn, | P. conchiferum X P. Schlimii al- |Sander. Graves. Drewett. P. selligerum majus X P. super- biens. P. conchiferum X P. grande . ./ Ingram. P. Lawrenceanum X P. Hookerae. P. insigneMaulei X P.Spicerianum P. Harrisianum X P. barbatum Crossii. P. insigne Chantini X P. auro- reum,. P. Sallieri X P. hirsutissimum . P. Spicerianum X P. Harrisianum P. insigne Chantini X P.Lawren- ceanum. Plecanum @P. Boxallie P. Lawrenceanum X P. superbiens. | P. barbatum X P. Stonei. | P. ciliolare X P. hirsutissimum P. Argus X P. bellatulum . . . P. villosum X P. hirsutissimum. P. barbatum X P. Spicerianum . P.LawrenceanumXP. Fairieanum. P. Spicerianum magnificum X P. hirsutissimum. P. Dauthieri X P. calophyllum . .| P. HarrisianumX P. insigne Chan- tini. P. Spiceriannm X P. œnanthum superbum. Hollington, Linden. Winn. Vuylsteke. |Vuylsteke. Veitch. Veitch. Veitch. .|Veitch. |(Veitch. Hybr. nat.? (Siam). Sander. Measures. Jules Hye. Sander. Jolibois. Seeger. Paphiopedium Finetianum . — Fitchianum . — Fraises . --.- — Frederico-nobile . . — Galatea . — Galatea majus — Gallicei . — gandavense . — Ganes: — Gaskellianum — gemmiferum. — Georg Kittel. — Germinyanum — — var. violaceum . — giganteum — gigas . — Godseffianum — Goultenianum . . — Gowerianum — grande — Gravesiae — Greyanum — G. S. Ball — ]. Gurney Fowler . — Hanischianum . — Hardyanum. — Harri-Leeanum, — Harrisianum. — — V.IOSeumM . . — Harrisi-froyae . — Harryanum . — Haywoodianum — H. Ballantine . — Hebe. — Hecla. — Hephaestus . — Hera . — Hermione — Horneri . — Hornianum . . — Huybrechtsianum . — hybride . — hybride . — — nov . — hybridum I —-hybridum . . . . — Ianthe — Imperatrix . — imperiale — Indra. — Inspirator — intermedium. “Rat ? à: P. philippinense X P. barbatum | nigrum. ? venustum X P. Hookerae . .|/ Williams. hirsutissimum X P. barbatum .|Fraser. Boxalli YX P. Morganiae. . .|Seegers. insigne X P. vernixium. . .|Veitch. insigne X P. Harrisianum . .! ? insigne X P. villosum . . .| ? barbatum X P. Swanianum. .| ? Sallieri X P. Lawrenceanum |Measures. Hyeanum. Spicerianum X P. vexillarium .|Gaskell. Hookerae X P. purpuratum. .|Bowring. Daÿyanum superb. X P. superb.|Kittel. villosum X P. hirsutissimum .|Veitch. . villosum X P. hirsutissimum .|Vuylsteke. . Sallieri Hyeanum X P. Harri- |Hye-Lysen. sianum. P. Lawrenceanum X P. Harrisia- As HUM MU UT 0 0 PU num nigrum. P. Boxalli X P. hirsutissimum. .{Cookson. P. Curtisii X P. callosum . . .|Goulten. P. Lawrenceanum X P. Curtisii . ? P. longifolium Hartwegii XP.cau- | Veitch. datum. P. Argus X P. niveum . . . .|Graves. P. ciliolare X P. Druryi . . .|Pitcher. P. Spicerianum X P. Lawrencea- |Sander. _. | P. Godefroyae X P. barbatum .|Low. P. albanense X P. reticulatum. . P. caudatum X P. Ainsworthii. .|Hardy. P. Harrisianum superbum X P. |Clark. Leeanum superbum. P. villosum X P. barbatum. . .|Veitch. P. barbatum Warneri X P.villosaum|/T. Twicekenham. LE ? > PT: Lawrence. P. niveum X P. Lawrenceanum . P. Druryi X P. superbiens. . .|Veitch. P. purpuratum X P. Fairieanum .| Veitch. P. Spicerianum X P. Stonei . .|Graves. P. superciliare X P. Swanianum .|Ingram. P. barbatum X P. Lawrenceanum|!Measures. P. Spicerianum X P. villosum. .|Measures. P. Spicerianum X P. barbatum |Young. Warneri. P. Boxallii X P. Argus . . . .|Col. Marwood. P. superbiens X P. Spicerianum . Horn, P. hirsutissimum * P. Spicerianum| Vervaet. P. Sallierianum X P. hirsutissinam | Vaylsteke, P. Harrisianum X P. Hookerae -| Vaylsteke, P. Lawrenceanum YX P. concolor .|Peeters. P. barbatum X P. villosum . .|Bull. P. HaynaldianumX P.Spicerianum|Parr. P. Harrisianum YX P. venustum ./|Veitch. FE . Ashburtoniae expansum X P. calophyllum. Le ? A ? .|Kimball. P. callosum X P. villosum . . .|Measures. P. Spicerianum superbum X P. |]. Hye. tonsum. ee ? DE ? et lENCREr. Paphiopedium Io . — Ilo-Spicerianum. Ionides ECS javanico-superbiens Johnsonianum . Joseph Donat . Josephinianum . — Juno . Kalæ . Kerchovianum . Kirchoffianum Kramerianum Laforcadeiï La France La Nymphe. Lathamianum — Laucheanum Laurae Lawrebel Lawreconco . Leda . Ledouxi . Leeanum. — var. pulchellum — var. superbum . — var. Youngs Leechi Lemonierjianum Leonae leopardinum lepidum . leucochilum. leucorrhodum lineolare . Lobengula Loewegrenianum Louryanum . Louryi lucidum . Lucie. Lucienianum luridum . . luteo-pictum. lutescens. Lynchianum Macfarlaneanum Macfarlanei. macrochilum macropterum Mne Barby . Joséphine Jolibois . NUDIÉ TEEN javanico-Spicerianum . . 0 Hd 0 40 Ho 9 9 MU 0 TU 0 P. Argus X P. Lawrenceanum. .|Cookson, P. 10 grande X P. Spicerianum .|Vanner. PORC PE Bol ne P. javanico-superbiens X P. Ce Bleu. lare. P. javanicum YX P. Spicerianum .|Page. P. javanicum X P. superbiens. .|Veitch. P. nitens maguificum X P. Law- | Sander. renceanum. P. AshburtonjaeX P. Spicerianum. | Sander. P.Harrisianum X P. insigne Chan-|Jolibois. tini. P. Druryi X P, javanico-super- ? biens. P. callosum X P. Fairieanum. .|Drewett. P. Boxallii atratum X P. hirsutis- | Vuylsteke. simum, . Argus X P.barbatum superbum|Measures. . Curtisii X P. barbatum nigrum. | Lubbers, . Dauthieri X P. Spicerianum ? . œnanthum X P. villosum . .|Sander. . insigne Chantini X P.barbatum.|Bauer. nitens X P, niveum . .|Seegers. œnanthum X P. Dauthieri . .| Ingram. Spicerianum X P. villosum .|Latham. . barbatum X P. insigne. .| Sander. . villosum YX P. superciliare . .|Le Doux. . Lawrenceanum X P.bellatulum.| Lawrence. . albanense X P. Boissierianum.|Sander. P. Harrisianum X P. venustum .|Bowring. P, callosum X P.insigne Chantini.|Le Doux. P. insigne X P. Spicerianum P. insigne Nilsoni X P. Spice- rianum. P.insigne Maulei X P.Spicerianum 12 ? K EP: ? 152 ? *XE ? P. calurum X P. porphyreum. P. insigne Chantini X P. callosum P. Harrisianum X P. i. Maulei P. niveum *X< P. barbatum . P. Godefroyæ X P. bellatulum P longifolium Hartwegii X Schli- mii albiflorum. 127 ? QE: ? P. Harrisianum X P. Boxallii . P. Spicerianum X P. lo grande . villosum X P. vernixium .i. Chantini X P. Harrisianum. . villosum X PE, Lowii. : . Lawrenceanum YX P. ciliolare. . villosum X P. bellatulum . Harrisianum X P. auroreum ? SE ? P. Spicerianum X P. javanicum Idem X P. selligerum majus. P. Lowii X P. Lawrenceanum. , P. calophyllum X P. Spicerianum. P.longifolium XP. caud. Lindeni. P. Lowii X P. superbiens … . P. Lawrenceanum X P. tonsum . + #9 #0 #9 #9 + .| Lawrence. Veitch. L. Young. ? Leon. ? : F .|Hybr. nat. (Cochinchine), Veitch. Cookson. .|Ingram. ? À ? .|Seden. Moreau. .| Linden. - H ? .|Pitcher. Sander. Lewis. Sander. Veitch. .|Veitch. ? til porn Mme Canham —_— — Cappe . . . nn) CHE en 6 Lee — Enilie Gayot — Gibez . . — Gondoin. . — Harry Veitch . — Jules Hye — Octave Opoix — C. D.Owen. — Tautz. : — Van Houtte. . — Warren >. : |: M:lle Josée Descombes. — Nancy Descombes. | Maesereelianum . magniflorum. . Malyanam _- marmorophyllum . Marshallianum. Marshianum.,. . . Mary Lee . Masonianum. . . Massaianum. . . Mauricianum Mawoodii Maynardi. . . Measuresiae. . . Measuresianum . Medea , Meirax . e melanophthalmum melanthus . . Merops . microchilum. Minerva ,. miniatum.:. Minos. Moreananum, Morganiae — Var. PSE 2 — C. D. Owen. Mulus . Muriel Rp = Maurillo Niobe. nitens . nitidissimam nobile : Northumbrian . Numa. . .- obscurum . . . œnanthum , | P. Boxalli atratum X P. Argus .| P. Warscewiczii X P. superbiens X P. villosam .|Veitch. P. Spicerianum X P. Dauthieri .|Cappe. P. Boxalli X P. insigne Chantini. P.HarrisianumX P. insigne Chan- | Jolibois. tini. P. venustum X P. villosum. | ? P. insigne Chantini X P. Harri- |Jolibois. sianum. | P. niveum X P. Lawenceanum. ? P. Spicerianumsuperb. XP: tonsum FRERES P. superciliare X P. niveum . .|l P. superciliare X P. villosum . .| 1e ? > AE ? : Fe P. niveum X P. barbatum . . .| P. Dauthieri X P. œnanthum EM superbum. P. œnanthum X P. Argus . . . ? 1e niveum DOPTAEEL ES. ? P.i. Chantini X P. Spicerianum i ? REMOTE ? Pitcher, | P. Spicerianum X P. Crossianum. | Sander. P. Hookerae X P. barbatum .| Veitch. P. venustum pardinum X P. con- |Veitch. color. P. Harrisianum X P. œnanthum ? superbum. P. Leeanum X P. arthurianum .|Lee. P. villosum X P. Harrisianum ? superbum. P,superciliare X P.Rothschildia- |Sander. es | P. Harrisianum X P. Spicerianum Mre Block. P. niveum X P. Harrisianum . .| ? P. purpuratum X P. Spicerianum. | Sander. P. bellatum X P. superbiens. P. villosum X P. venustum ? . .|Hybr. nat. P. Spicerianum X P. hirsutissimum|| ? P. venustum X P. ? Warner. P. barbatum X P. venustum . .| Warner. P. Hookerae X P. Stonei . Seden. P. ciliolure X P. Druryi .|Veitch. P. niveum X P. Druryi. .|Veitch. P. venustum X P. Harrisianaom |[Measures. elegans. P. Spicerianum X P. Fairieanum, Peeters, P. SpicerianumX P. Arthurianum. Veitch. P. superciliare X P. callosum. .| ? P. superbiens X P. Stonei . . Cookson. P. superbiens X P. Stonei. . . Lawrence. P. superciliare X P. villosum. .' Sander. P. hirsutissimum X P.Lawren- |Sanders. ceanum. P. niveum X P. insigne? . . Hollington. . Vuyisteke, P. Spicerianum X P. Fairieanum . Cookson. P. villosum X P. insigne Maulei . Veitch. DS regarder comme variété d'élite celle dont les fleurs ont la forme particulière du type, un coloris intense ou tout au moins distinct et se séparant nettement de toutes ses rivales; elles doivent les dépasser en beauté au point qu’il suffira d’avoir vu cette variété pour ne plus l’oublier. Quand les variétés présen- teront un dimorphisme floral si accusé que rarement deux plantes offriront des fleurs complètement identiques — comme les Odontoglossum crispum par exemple (fig. 189), — l'amateur fixera son choix d’après son caprice ou son intérêt. S’il cultive des Odontoglossum crispum en vue de la vente des fleurs coupées, il choisira les variétés produisant de longs racèmes, des fleurs à segments larges, ovales, se recouvrant sur la moitié de leurs côtés ; si, au contraire, il cultive ces Orchidées pour l'ornemen- tation de ses salons, il admettra à côté des variétés aux pétales blancs teintés de rose lilas, les variétés aux macules bizarres, aux formes moins parfaites mais plus étranges. En règle générale, l’amateur, homme de goût, donne la préférence aux variétés à coloris franc, à teintes éclatantes ou à macules distinctes et bien tranchées. XII. RÉPARTITION HORTICOLE DES ORCHIDÉES. — Les Orchi- dées se divisent en deux grands groupes horticoles : les unes, Orchidées des régions tempérées ou boréales, se cultivent en plein air et en pleine terre dans nos contrées du nord; les autres, d’un tempérament plus délicat, ont besoin de l'abri de nos serres. Celles-ci se subdivisent à leur tour en Orchidées de serre froide, de serre tempérée et de serre chaude ou à température indienne. CHAPITRE "HT DES ORCHIDÉES CULTIVÉES EN PLEINE TERRE. I. ORCHIDÉES DE PLEINE TERRE. — Certaines Orchidées peu- vent être cultivées en pleine terre : Aceras anthropophora, Cepha- lanthera rubra, Cypripedium Calceolus, C. spectabile, Gymnadenia conopsea, Himantoglossum hircinum, Listera ovata, Orchis mascula, O. sambucina, Platanthera bifolia, etc. De même que pour les Orchidées exotiques, il faut tenir compte des conditions clima- tériques de leur station naturelle. La plupart des Orchis et des Ophrys ainsi que toutes les Orchidées qui viennent dans les prés tourbeux ou sur des pelouses riches en humus (Cephalanthera grandiflora, Epipactis palustris, Orchis coriophora, O. latifola, O. maculata, O. Morio, O. Rivini, Spiranthes australis) deman- dent un mélange de deux parties de terre tourbeuse, d'une partie de terre de gazon et d'une demi partie de sable ou de vase. Aux Orchidées qui croissent dans les prairies sèches ou siliceuses comme Cæloglossum viride, Cypripedium macranthum, Gymnadenia albida, G. odovratissima, Herminium monorchis, Nigritella suaveo- lens, Orchis globosa, O. mascula, O. ustulata, on doit donner un mélange d’une partie de terre tourbeuse, d’une partie de terre de gazon, et de deux parties de sable ou d’une partie de sable et de petit gravier siliceux. Les Orchidées qui végètent sponta- nément dans l’humus de nos bois, se plaisent dans la bonne terre de bruyère, sableuse, ou dans du terreau de feuilles mêlé de sable. Le docteur Regel a cultivé avec succès les Orchidées euro- péennes au jardin botanique de Zurich. Il les plantait dans EF XAVIER AFTONIT 2 SIAVNS VONVA des plates-bandes préparées de la façon suivante : il creusait la - terre à une profondeur suffisante pour pouvoir donner à ses plantes un sous-sol composé d’une couche de cailloux roulés. Il recouvrait sur une épaisseur d’environ 0",30, ces cailloux d’un des composts terreux que nous venons d'indiquer. Au prin- temps, il donnait de copieux arrosements surtout au moment de la floraison. Pendant l’hiver, il recouvrait les plantes, soit de branches de sapin, soit d'une couche de feuilles épaisse de 0",30 au moins. Afin de déranger les plantes le moins possible, on se bornait aux sarclages strictement nécessaires. Regel conseille d’éviter avec soin, dans la culture des Orchidées terricoles, le fumier, même le simple mélange d’une terre de jardin fumée. C’est la conséquence naturelle d'une remarque souvent faite : les stations d’Orchidées disparaissent à mesure que la culture devient plus intensive et que les prairies notam- ment reçoivent des fumures animales ou fortement azotées. La plupart de nos Orchidées indigènes végètent à l’automne; d’autres en petit nombre commencent seulement à végéter au printemps. Dès l'automne, alors que la tige florifère de l'année est à peine défleurie, plusieurs espèces — le joli Ophrys Arach- nîtes, — développent déjà des feuilles radicales sur leurs jeunes tubercules. Elles devront être placées dans un endroit sec à l'abri des fortes gelées. Il faut éviter la chute des gouttes d’eau sur les feuilles des jeunes pousses. La récolte et la transplantation de nos Orchidées indigènes doit être faite au moment précis où la végétation cesse. Ce moment coïncide généralement avec celui de la maturité des graines. Après un printemps humide, les Orchidées indigènes fleuris- sent très abondamment dans toutes les localités, tandis qu’on en voit très peu en fleurs après un printemps sec. Cette observation ne dicte-t-elle pas la conduite que nous devons suivre dans leur culture? Pendant toute la période de leur développement, on doit arroser abondamment les Orchidées indigènes avec de l'eau de pluie autant que possible. Sans humidité, elles ne fleurissent pas et souvent même elles meurent; aussi est-il très utile en été de recouvrir le sol d’une couche de sphagnum. Bien qu'originaires de pays septentrionaux, au climat plus rude que celui de la Belgique, certaines Orchidées, Calypso 35 borealis, Cypripedium candidum, C. pubescens, Goodyera repens, Ophrys foliosa, ne résistent pas soit à l'humidité soit aux variations de température de nos hivers. Il en est de même des Serapias cordigera et S. Lingua. La culture en pots sous châssis froids ou en serre froide leur convient mieux. Il est fort difficile de dire à priori le sort réservé dans une localité aux Orchidées qu’on cultive en pleine terre, tant est grande leur sensibilité. M. Correvon cite à ce sujet un fait bien intéressant : le charmant Ophrys Mumbyana résiste à Harlem (Hollande) et n’est pas rustique à Genève (Suisse)! II. ORCHIDÉES ALPINES EUROPÉENNES. — Placé dans certaines conditions spéciales, l'amateur cultivera avec succès à côté des Orchidées indigènes, en plein air, diverses Orchidées originaires des Alpes et des régions montagneuses de l'Europe : Orchis coriophora, ©. globosa, O. latifolia, O. maculata, O. mascula, O. militaris, O. Morio, O. pallens, O. sambucina, O. Simia, O. ustu- lata, O. Spitzelii; Anacamptis pyramidalis ; Gymnadenia albida, G. conopsea, G. odovratissima; Caæloglossum viride; Platanthera bifolia ; Ophrys muscifera, O. apifera, O. Ayrachnites, O. aranifera; Aceras anthropophora ; Listera cordata et L. ovata. Les unes s’acclimatent sans difficulté et réussissent dans tous les terrains riches en humus, à demi ensoleillés et de nature un peu fraîche. D'autres exigent des conditions spéciales : les Orchis laxiflora, O. palustris, O. incarnata demandent un sol poreux et tourbeux ; les Orchis fusca et l'Herminium hircinum préfèrent les terres fortes, mélangées de rocailles, une exposition au levant et au couchant ; les Chamaeorchis alpina, l'Herminium monorchis et les Nigritella demandent un emplacement fortement drainé, un sol peu profond et mélangé de sable; enfin les Cypripedium préfèrent un sol fertile mais spongieux et tourbeux, et une exposition légèrement ombragée. Les espèces dont les racines sont fibreuses (Epipactis, Cepha- lanthera), celles qui sont stolonifères (Goodyera repens) sont plus difficiles à cultiver. Les Listera, les Spiranthes, les Cypri- pedium donnent de meilleurs résultats. En Angleterre, dans certains districts bien abrités, on est parvenu à cultiver en pleine terre le Bletia hyacinthina, mais cette Orchidée ne vient bien sur nos — le continent qu’en serre froide. De même que cette Orchidée, les Cypripedium acaule, C. arietinum, C. californicum, C. candidum, quelques Goodyera (G. pubescens, G. Menziesit, G. repens), réclament dans nos climats, l’abri d’un châssis vitré qui les garantisse des froids variables et de l’humidité de nos hivers. Quand on les cultive à l’air libre, il faut avoir soin pendant la saison froide de recouvrir ces plantes d’une légère couche de branches de sapin, tant pour suppléer à l’absence des neiges que pour éviter une trop forte humidité. Pour ce dernier motif surtout, la culture sous châssis froid est toujours préférable en Belgique. Ajoutons que de nombreuses Orchidées provenant des parties de l'Afrique, de l'Amérique et de l'Océanie les plus rapprochées du pôle austral, sont souvent cultivées en serre froide, alors qu'elles viennent beaucoup mieux et plus facilement sous châssis froid. CN PETR EN SPER CULTURE DES ORCHIDÉES EN SERRE. I. TEMPÉRATURE DES SERRES. — Les horticulteurs répartissent les serres en trois catégories : la serre froide, la serre tempérée et la serre chaude. Ces trois serres répondent aux besoins des trois grandes divisions établies expérimentalement pour la culture des Orchidées. La première comprend les Odontoglossum, les Masdevallia et toutes les espèces habitant des climats tempé- rés ou des altitudes élevées sous les tropiques. La seconde ren- ferme ces Orchidées dont les Cattleya et les Laelia forment le groupe le plus important; elle comprend toutes les Orchi- dées provenant de stations dont la température moyenne, quoique élevée, n'atteint point celles des terres chaudes tropi- cales. La troisième renfermera les Orchidées vivant dans une atmosphère surchauffée par le soleil et saturée de vapeur d’eau; celles-ci réclament des températures très élevées. On les cultive dans une serre qui, dans la culture, a pris le nom de serre à Orchidées indiennes. Dans chacune des serres on observera la gradation naturelle des températures, selon la saison et d'après l’heure de la jour- née. Théoriquement, la gradation par mois des températures diurne et nocturne de ces serres peut être établie d’après le tableau suivant. TABLEAU DE LA TEMPÉRATURE( MOYENNE DES SERRES A ORCHIDÉES. SERRE CHAUDE | SpRRE TEMPÉRÉE SERRE FROIDE TROPICALE, 3 s : ; ou à ou à SERRE À ORCHIDÉES MOIS. RUES CATTLEYA. ODONTOGLOSSUM. ES me f les |. Fu. Jour. Nuit. Jour. Nuit. Jour. | Nuit. , | Janvier: ._ ..,: | 1822 16 16-18 12 7-10 7-5 Févricr. < - 2: | ‘15-22 16 16-18 12 10-12 | 7 Mrs 1e a, L:Prxs-2n 16 16-18 12 12-16 | 8 AVRIL > 1201. 1 18-22 16 16-18 12 12-16 10 BRAS. . 1] 22-224 18 18-22 16 16-18 12 Jun. -0 | 2427 22 22 18 16-18 "1, 13 Jeilet; 202. .lv2s30 22 22 18 16-22 12 AGE.) + Lu L'iN 24-30 22 22 18 1622 |: 12 Septembre . . .| 24-27 22 22 18 16-18 | 12 Octobre . . . .] 22-24 18 18-22 16 14-16 10 | Novembre. . . .] 18-22 16 16-18 12 12-14 | 8 Décembre. . . .| 18-22 16 16-18 12 10-12 | 7 Ces températures sont les moyennes(2) que le jardinier doit s’efforcer d'obtenir dans les serres affectées à chacun de ces groupes. Les Orchidées ne périssent pas toutes fatalement si la température descend accidentellement au-dessous de ces moyennes. Les Odontoglossum ne meurent pas si la tempéra- ture hivernale de la serre descend même à — 2° C, mais mieux vaut épargner à ces plantes cette expérience périlleuse : elles ne s’en porteront que mieux. Il convient en outre de tenir (1) La température est énoncée en degrés centigrades. (2) Certaines espèces mexicaines, telles que les Caftleya citrina, Epidendrum vitellinum, Laelia anceps, Laelia autumnalis, etc., etc., se cultivent mieux en serre froide pendant leur période de repos et en serre tempérée pendant la période de végétation. compte des changements de température occasionnés par le rayonnement du soleil pendant le jour et par le refroidissement quotidien de la température matinale. Résumant ces multiples indications, nous avons essayé de tracer dans le tableau ci-contre, la marche de la répartition de la chaleur normale dans les trois genres de serres dont nous nous sommes occupés. II. SERRE A ORCHIDÉES. — Certaines plantes, — telle, entre autres, l’admirable Nymphéacée de l'Amazone, la Victoria regia, — ne peuvent être cultivées que dans des serres spéciales. L’Orchidée n’a pas d’exigences pareilles : elle se contente d’une serre ordinaire peu élevée, construite de manière à pouvoir donner beaucoup d’air, beaucoup de lumière et la chaleur néces- saire. L’amateur choisira un emplacement bien aéré, abrité contre les grands vents, dans un endroit où l’air contiendra le moins de gaz carbonique possible. Si la serre est à double versant (fig. 253), on l’oriente du nord au sud de manière à donner aux plantes le plus de rayons lumineux. Près de la façade exposée au nord,on place les espèces exigeant une lumière diffuse et demandant la plus grande humidité. Si la serre (fig. 258) n'a qu'un versant (1), on lui donne l’orientation du sud : car, pendant les jours courts de septembre à avril, les plantes recevront ainsi le maximum de radiations lumineuses. La meilleure forme de serre à Orchidée est celle à double versant rectiligne (fig. 253) : elle est fermée aux deux extrémités par des châssis perpendiculaires ayant des carreaux droits. La porte sera située du côté opposé à celui où setrouvera la chaudière du thermosiphon. Même dans les serres les plus chaudes, il faut veiller à ce que tout au moins une partie des châssis puissent souvrir. Au cas où l’orchidophile cultive sous la même toiture vitrée des Orchidées de tempérament différent, il divisera la serre en trois parties au moyen de cloisons vitrées et règlera la distri- bution du chauffage d’après la destination du compartiment (2). (1) Pareille serre, adossée à un mur, présente un inconvénient sérieux : les plantes sont privées du soleil pendant de longues heures. (2) En Angleterre, les serres où l’on cultive les vignes et les pêchers en vue de la production hâtive, sont fortement chauffées dès le mois de février; on est “ojqissod onb ouoyesy 1ssny (1) G'pt g1 91 1 QI oz oz oz g1 Li Sr |‘ * ojpeurnyeu « S'£r gl g1 0Z 12 Ve 4 142 12 OZ DT PS UINIIOU « S'er S‘gr 12 Poriz | Voie | Leube | Lzebe | Lzvbz €z 21 S'gr |jlojos sus « « 12 | Pzviz | Love 1£ube | of vbz | SErebz | SEe£z | SCre£e Le | Lcrve 12 |[I9[08 9948 ouanip o1nye19duws ‘HUNVHO AUUAS ZI £r ft O1 91 91 91 g1 Là pi ZI z1 |‘ ‘ ojeurnyeuwu « G'Y1 Gpr Gipr L1 gi Q1 g1 gi Li Li Chr | S'hr | ‘+ suxnioou « Gr Li z'07 0Z €z £z £z 12 gi gi Sr | S'br [jiojossues « « S'er S‘ar 12e S'gr | bai Le Le Le pz 12 12 S'gr | S'gr [jroços 904% ouanip oinyerodwo x "AAUTIANAL AUUAS 8 o7 ot 1 Li Li £r £t (o}: OI g g |‘ * ojpeurnjeu « O1 £ 12: 121 g1 O1 91 91%2%1 £r £r ot O1 | NO TINIoOu « z1 pr Li Lx (1) (1) (1) Li 91 g1 z1 21 [[I9J08SuES « « S'pr G'Z1 1'07 0Z (1) (1) (1) 1Z@gr | S'£t G'Zx Sr | S'hx |jro[os 994% ouanrp onyurodwo x, Ü 2 © Fa = Hj 4 “ee l ï Ê f = PA ONE OA EE Su À ; RES CR RAR OU OR AIR (a fi fi B L n ; k : ; 3 # "HŒIOUX HAMAS — 508 — La maçonnerie inférieure se fera en briques ou en d’autres matériaux résistants : elle s'élève en général à o",70 au-dessus du sol. Cette maçonnerie supporte une partie vitrée verticale de 0,50 à 0,70 de hauteur sur laquelle repose la toiture. Celle-ci a une inclinaison qui varie d’après les latitudes. Le toit est formé de barres et de barrettes à feuillures plus ou moins fortes soutenant les vitres. De chaque côté court une tablette (5). Au centre de la serre, une tablette est posée sur des supports ayant la hauteur de la maçonnerie externe. Sous les tablettes, on établit des bassins en ciment (j) où se trouve l'eau destinée aux arrosages et aux seringages. Sous la tablette centrale, quand on dispose d'une distribution d’eau, on place un tuyau (f) percé de trous et pouvant servir en même temps à alimenter d’eau le bassin et à asperger économiquement les sentiers. Ceux-ci ont une largeur d’un mètre à 1",20 dans les serres d’amateurs. Rien ne refroidit plus l’enthousiasme des visiteurs que la marche en file indienne dans une serre trop basse et trop étroite. Les sentiers seront bien damés, recouverts de cendrée ou de gravier : quelques amateurs emploient les carreaux en ciment munis de rainures par lesquelles l’eau non absorbée s'écoule dans le sol. Les tablettes latérales (:) auront de o",90 à 1 mètre de largeur. La tablette centrale, qui n’est, somme toute, que la réunion de deux tablettes latérales posées dos à dos, ne doit pas dépasser deux mètres vingt centimètres. La circulation de l’air autour des Orchidées étant une condition parvenu à y cultiver avec succès un certain nombre d’'Orchidées : Dendrobium Ainsworthii, D. chrysotoxum, D. crassinode, D. Findleyanum, D. heterocarpum D. Leechianum, D. lituiflorum, D. luteolum, D. nobile, D. Pierardi, D. pri- mulinum, D. suavissimum, D. thyrsiflorum, D. tortile, D. Warvrdianum, Laeiia albida, L. anceps, L. autumnalis, les Sobralia, les Thunia, les Vanda suavis, V.tricolor, V. cœrulea, V.insignis, V. Kimballiana, les Barkeria, les Catasetum, les Cattleya labiata Mossiae, C. l. Gaskelliana, C. l. Warscewiczit (gigas), C. Harrisoniana, C. 1. Trianae, etc., etc., les Cœlogyne corrugata, C. cristata C. Massangeana, C. ocellata, C. Sanderiana, les Cymbidium eburneum, C. Lo- wianum, les Paphiopedium amandum, P. Aygus, P. Arthurianum, P. Ashburto- niae, P. barbatum, P. Boxallii, P. cardinale, P. Crossianum, P. Harrisonianum, P. hirsutissimum, P. insigne, P. Lathamianum, P. Leeanum, P. nitens, P. œnanthum, P. purpuratum, P. Sallierii, P. Schlimii, P. Sedeni, P. Spiceria- num, P. venustum, P. villosum, etc. Toutes ces Orchidées ont besoin d’air et de chaleur aux mêmes époques que les vignes soumises à la culture forcée. primordiale de réussite dans la culture, l’orchidophile moderne doit éviter de placer les pots côte à côte sur la cendrée ou sur des cailloux. Les tablettes sont à claire voie ou bien recouvertes de cailloux du Rhin bien lavés (1), blancs et bistrés. Leur nuance forme un fond sur lequel la teinte verte des feuilles ressort très bien. Sur ces tablettes on dispose des étagères en gradins isolés NS NE L a = = "hs —4 Fig. 253. — Coupe transversale d'une serre. et espacés. Chaque gradin est formé de lattis étroits (0",07) et assez distants (0,03). Les Orchidées les plus faibles seront pla- cées sur les gradins supérieurs, afin de se trouver le plus près possible du vitrage. Le dernier gradin se trouvera à environ 0,30 du vitrage. Leur largeur minima sera de 0,25. Sous les tablettes circulent les tuyaux du thermosiphon. Dans les côtés droits de la maçonnerie et de la partie vitrée, comme dans le toit vitré, seront disposés des ventilateurs (1) On les lave chaque année au printemps et à l'automne dans une eau légèrement additionnée de soude. (c, d, e). Au-dessus du toit vitré, une armature légère, en fer, sert de support aux rouleaux (a, b) des toiles qui ombrageront la serre. Si l'orchidophile peut consacrer plusieurs serres à ses cultures, il leur donnera des proportions moindres : 15 mètres de longueur sur 5%,50 de largeur et 4 mètres de hauteur. Ce sont les dimen- sions préconisées par M. le comte du Buysson. De nombreux amateurs réunissent aujourd’hui les serres par un couloir vitré. Cette disposition est excellente. III. LUMIÈRE. — La lumière est indispensable à la formation et à la maturation des pseudo-bulbes; elle est donc la cause première de la richesse, de l’abondance et de la beauté des fleurs. Certaines Orchidées, Calanthe, Lycaste, Dendrobium, Odonto- glossum, émettent souvent dans nos serres des pseudo-bulbes plus vigoureux que dans leur pays natal, si on a soin de leur donner beaucoup de lumière pendant leur végétation. IV. MAÇONNERIES. — Les maçonneries latérales ne doivent jamais dépasser la hauteur des tablettes. Elles seront faites avec soin, les briques rejointoyées et cimentées si possible, recouvertes d’un crépissage afin d'empêcher les insectes et les limaces de se loger dans des cavités où ils seraient à l'abri des recherches les plus minutieuses. Le chaulage annuel des murs est une mesure hygiénique qu’on ne saurait négliger. V. PARTIE VITRÉE. — La partie droite comprise entre la toiture et la maçonnerie, sera fermée au moyen de châssis vitrés perpendiculaires. Ces châssis seront en fer ou en bois, mais de préférence en bois de chêne ou en pitchpin, les plus résistants et les plus durables de tous les bois. En hiver, la température de l’air extérieur occasionne, dans les serres en fer, une condensation assez abondante, d’où un ruissellement abondant et souvent des taches sur les plantes(i). , (x) Dans les serres en fer il est presque impossible d'éviter la rouille, même en peignant, au moins une fois l’an, les barrettes de fer. Les gouttes d’eau venues sur les endroits rouillés produisent des taches sur les feuilles et nuisent à l’aspect de la plante. Les serres construites en fer, quoiqu’ayant une durée plus longue, demandent annuellement des soins d’entretien plus considérables et plus minutieux. Les petites barres à feuillures seront toujours en fer, le refroidissement et la condensation qu'elles peuvent produire étant fort peu sensibles. Elles ont l’avantage de laisser pénétrer dans les serres beaucoup plus de lumière. En fer ou en bois, les barres des châssis doivent être munies d’une rainure permettant à l'humidité condensée de s’écouler tout le long de ceux-ci, de manière à éviter la chute de gouttelettes d'eau froide sur les feuilles ou sur les fleurs. Dans les serres chaudes où la condensation est plus abondante, on place souvent des gouttières en zinc sous les barres transversales. Les châssis latéraux perpendiculaires seront placés sur pivots(1) (fig. 253, d). Ils s’ouvriront de l’extérieur au moyen d’une poignée. Quand il est possible de faire pivoter le châssis sur sa base, on adoptera cette disposition, qui permet d'éviter les courants d’air vifs et directs. Les barres à feuillures seront écartées le plus possible. Elles seront de deux dimensions si elles sont faites en bois; celles des travées seront les plus fortes afin de consolider la toiture de la serre. Quelle est la meilleure inclinaison à donner au toit de la serre? Étant donné que la serre doit permettre à l’orchidophile d'utiliser le plus possible la chaleur et la lumière solaires, l’inclinaison de la serre devrait être mobile de manière à ce que les rayons du soleil puissent venir frapper directement les plantes. Ce serait l’idéal, mais ne pouvant l’atteindre, il faut se contenter d’une inclinaison moyenne; la plus convenable dans notre pays varie entre 25° et 35°. De cette manière, la serre n’est pas trop élevée et sa pente est suffisante pour l’écoulement des eaux pluviales et des eaux de condensation. Les vitres doivent être mastiquées avec soin, afin d'éviter l’entrée de l’eau lors des lavages ou des pluies, ainsi que l'air froid pendant l'hiver. (1) Les charnières ne conviennent guère à moins d’être confectionnées en cuivre. VI. OMBRAGE DES SERRES. — Les Orchidées ont besoin de beaucoup de lumière pour élaborer leurs réserves nutritives. S'en suit-il qu'elles peuvent être exposées aux rayons directs du soleil tombant en plein midi sur le vitrage de la serre? Évidem- ment non. En ces heures où le soleil, même dans nos climats, projette des rayons vifs et ardents, il faudra ombrer pour proté- ger momentanément les plantes des coups de soleil souvent si meurtriers. Les ombrages fixes doivent être abandonnés. Ils ne permettent pas de donner aux plantes assez de lumière le matin et le soir quand le soleil n’est pas à craindre. De novembre à la fin de février, il n’est pas besoin d’ombrer la serre. En octobre, il est rare que le soleil ait assez de puis- sance pour nécessiter l’emploi d'écran, mais les rayons du soleil de mars sont parfois très ardents. Succédant aux jours sombres de l’hiver, ces rayons forcent d'autant plus à ombrer les plantes que celles-ci ont été plus longtemps privées de lumière. Pendant l'été, ce n’est guère que de neuf heures du matin à six heures du soir que les Orchidées doivent être protégées. Les plantes fortement ombrées acquièrent une belle couleur verte. Beaucoup d’Orchidées : Cattleya, Epidendrum, Laelia, Odontoglossum, Oncidium, Sobralia, etc., cultivées sous un ombrage permanent, fleurissent mal et souvent même ne fleu- rissent pas. Certaines Orchidées (Brassavola, Epidendrum Parkinsonianum, etc., Oncidium splendidum, Vanda teres, V. Hoo- keriana, etc. etc.) supportent parfaitement un soleil même ardent : les Laelia anceps, autumnalis, et en général toutes les Orchidées mexicaines ne doivent être abritées qu’au moment le plus chaud de la journée, quand les feuilles sont déjà chaudes au toucher. Il n’en est pas de même du groupe d’Orchidées dépourvues de pseudo-bulbes — Pescatorea, Warscewiczella, Bollea, — ni des Chysis, des Paphiopedium, des Masdevallia, des Trichopilia, etc. Croissant dans la profondeur des forêts, sur des rochers, des troncs ou les branches inférieures des arbres, ces Orchidées réclament l'ombre ou plutôt une lumière diffuse. Les rayons directs du soleil les font languir. On doit donc les ombrager. Le meilleur ombrage sera toujours celui qui laissera péné- trer dans la serre le plus de lumière diffuse. A ce titre, il faut fn fu mt th tas ts ds) LÉ dr séboéd midi = pri — recommander l'emploi d'un canevas de toile à larges mailles, grossièrement tissée. On le cloue sur deux rouleaux mobiles (Gg. 253 a, b) de 0,05 de diamètre. Ce store roulant permet d’abriter rapidement et facilement les Orchidées à l'heure où le soleil est trop ardent. Placé à l'extérieur de la serre, il s’enroule au-dessus du faîte et la manœuvre s’en fait très facilement au moyen d’une roue à gorge, d’un diamètre quelque peu supérieur à celui du rouleau et placée à l’extrémité de celui-ci. D’autres ombrages mobiles sont encore employés : citons les claies formées de lattes articulées(r) fixées au sommet de la serre qui se relèvent en s’enroulant au moyen d'un jeu de poulies ou de ficelles; les treillages de grandeur variable, appliqués sur le vitrage et pouvant être facilement enlevés et replacés en quelques minutes à chaque changement de l’état du ciel. Des crochets en fer, fixés à la charpente extérieure de la serre, les maintiennent sur le vitrage. Le store peut encore être utilisé pendant les nuits d'hiver lors des fortes gelées : il garantit la serre et les plantes placées près du vitrage(2), au même titre et de la même façon que les paillas- sons, et il permet en même temps d'éviter la condensation d'une grande partie de l'humidité sur les vitres. VII. AÉRATION DE LA SERRE. — Comme les animaux renfer- més dans un bocal, les plantes cultivées en serre exigent, pour pouvoir vivre, le renouvellement continuel de l'air, renouvel- lement plus ou moins rapide d’après la nature des plantes, la quantité d'air nécessaire à leur croissance variant même pour chacune d’entre elles d’après l’état de sa végétation. Les Orchi- dées épiphytes sont naturellement plus avides d'air que les Orchidées terricoles. Les Orchidées à feuilles minces, dit un amateur fort compétent, M. Alfred van Imschoot, ainsi que les Lycaste, les Calanthe, les Zygopeialum, etc., réclament une puissante ventilation. La quantité d'air, de lumière, de chaleur et d'humidité est pour toutes question de vie ou de mort. Un fait (1) Ces lattes de 0®,024 de largeur moyenne sont espacées de 0,005. (2) Pendant les nuits froides d'hiver, le jardinier doit toujours avoir soin d’éloigner du vitrage momentanément les plantes placées en pots ou en paniers. cr — démontre jusqu'à l’évidence la nécessité de donner aux Orchidées un air pur et sans cesse renouvelé. Il nous est rapporté par Warscewicz. Cet excellent observateur nous raconte qu’en Amé- rique à 2,600 mètres d'altitude, les Trichopilia se rencontrent souvent sur les branches des chênes ou des Capania; ils y croissent à 7 et jusqu’à 14 mètres du sol. Si par hasard l’arbre vient à tomber, brisé par la tempête ou abattu par la main de l’homme, la plante, se trouvant dans un milieu moins aéré, languit, dépérit et meurt. Le renouvellement de l'air devient une nécessité absolue lorsque les rayons solaires échauffent la serre et l’inondent d’une lumière trop brusque et trop forte. La ventilation des serres à Orchidées doit être établie de manière à amener aux plantes beaucoup d’air. D'un autre côté, il faut éviter que l’air froid frappe directement les plantes; celles-ci brusquement refroidies cessent d’absorber. L’aération se fait en toute saison, mais elle varie d’après la nature des Orchidées. Dans la serre à Odontoglossum, dès que la température extérieure est de + 5°C, on donne de l’air ; quand elle atteint 8°C, on aère plus longtemps; quand elle est de 1o°C., on ouvre tous les appels d’air (fig. 250 c) et un ventilateur sur deux (fig. 250 c et d); quand le thermomètre marque à l’air libre L 15°C, on ouvre tous les ventilateurs. Pour les Orchidées à tempérament plus chaud, l’introduction de l’air froid en hiver serait souvent dangereuse. Dans ces serres le renouvellement de l’air est cependant une des conditions de vie de la plante : il est donc nécessaire d’introduire de l’air chaud dans la serre. Les aérothermes ou appareils de chauffage à air chaud, sont abandonnés; tantôt surchauffé et sec, l’air brûle les jeunes pousses; tantôt saturé d'humidité, il devient plus nuisible encore. I1 faut éviter, même en été, les courants d'air qui frappent les feuilles ou les fleurs. Le renouvellement de l’air doit avoir lieu presque insensiblement, surtout dans les serres chaudes. La meilleure ventilation d’une serre s’obtient au moyen d’ou- vertures réparties dans la maçonnerie inférieure (fig. 253, €), dans la partie vitrée latérale (fig. 253, d) et dans la toiture de la serre (fig. 253, c). Dans la partie inférieure de la maçonnerie, à Rs — 0%,30 au dessus du sol, il convient de ménager des ouvertures ayant de 0®,60 sur 0®,40. Au milieu de chacune d'elles, on encastre une tige de fer, parallèlement au plus grand côté; une planche de bois s’agrafe et pivote sur cet axe. Ce ventilateur, le plus primitif de tous, est aussi simple qu'économique; on peut au moyen d'une crémaillère régler l'entrée de l'air. Quelques constructeurs ont imaginé des installations spé- ciales. Ils posent en dehors des fondations des tuyaux de drainage traversant la maçonnerie; ceux-ci aboutissent à un petit puits extérieur qu’on peut fermer au moyen dun cou- vercle, et débouchent dans la serre au-dessous des tuyaux de chauffage. Ils sont également munis d’une fermeture permet- tant de les obturer complètement quand la température de l'air extérieur est trop basse. Dans son remarquable ouvrage : Les Serres-vergers(1), M. Ed. Pynaert indique une heureuse modi- fication de cet appareil permettant de le convertir à peu de frais en un ventilateur à air chaud (fig. 254). Il suffit d’entourer un des tuyaux de départ — ce sont les plus chauds — le plus rapproché du mur, d'une enve- loppe cylindrique en cuivre, en zinc ou en fer blanc. Cette enveloppe (4), fermée aux deux bouts, est composée de deux demi-cylindres ajustés à char- nières, afin que l'appareil puisse être Fig. 254. — Coupe verticale du placé ou déplacé à volonté; son dia- ventilateur à air chaud. mètre doit être plus grand de deux centimètres environ que celui du tuyau qu’elle est destinée à envelopper. A la partie inférieure de l’une des extrémités et un peu sur le côté, vient s'adapter un petit tuyau (b) qui traverse le mur (4) et met le cylindre en communication avec l’air extérieur (b’); à l’autre extrémité et à la partie supérieure se trouve une petite bouche (4), au moyen de laquelle on peut régler l’entrée de l’air chaud dans la serre. Ce ventilateur à air chaud n'est pas suffisant pour les serres de (1) Les Serres-vergers. — Traité complet de la culture forcée et artificielle des arbres fruitiers par ED. PYNAERT. 4° édition. Gand, Ad. Hoste, 1892. — 516 — grande dimension.Plusieurs amateurs emploient de préférence un appareil spécial imaginé par un constructeur anglais, M.Ormson, et dont la figure 2541 donne la coupe. C’est un coffre rectangu- laire en fer embrassant la rangée de tuyaux de chauffage, large de 0®,40 à 0",50. Ce récipient est muni à sa partie supérieure d'une bouche, et à sa partie inférieure d’un tube qui le met en communication à travers le mur de la serre avec l’air extérieur. Un aérage énergique a encore pour but de faire disparaître les vapeurs délétères continues dans tous les locaux fermés, et de ramener la température au degré normal lorsque l'intensité des rayons solaires l'élève trop. Ces considérations expliquent pourquoi, même dans les serres à Orchidées indiennes, une bonne ventilation est indispensable. Dans ces serres toutefois il faut agir avec grande prudence. La place des Angraecum, des Aerides, des Bollea, des Coryanthes, des Huntleya, des Paphinia, des Pescatorea, des Phalaenopsis, des Saccolabium doit être surtout choisie de telle façon que ces plantes ne subissent pas l'influence desséchante des courants d'air. La porte de la serre, ouverte en été, forme un ventilateur si puissant et si énergique, quil importe de soustraire les plantes voisines à l’action directe de l’air extérieur. On y obvie au moyen d'un châssis garni d’un canevas à mailles plus ou moins serrées. Divers systèmes ont été préconisés pour faciliter le maniement des ventilateurs. L'un des meilleurs est celui de la serre à Orchidées du jardin botanique de Bruxelles : il donne toute satisfaction au savant chef des cultures, M. Lubbers. « Les ventilateurs ou châssis mobiles de la toiture, m'écrit-il, s'ouvrent par le haut. Ils sont munis, à leur partie supérieure, d'un levier auquel est fixée une chaîne plate qui s’enroule sur un arbre de couche placé à quelques centimètres du faîte de la serre à l’intérieur. Cet arbre de couche est mis en mouvement par une manivelle. Si on ne désire pas ouvrir tous les ventilateurs à la fois, il suffit de détacher le crochet qui fixe la chaîne au levier des châssis que l’on veut tenir fermés. « La ventilation par le bas s’effectue au moyen de glissières placées dans des portes en tôle, fermant les ouvertures ménagées dans la maçonnerie et mesurant 0",45 de large sur 0,25 de haut. L'air qui s'introduit par les glissières passe entre les tuyaux de XXVII PL. ti — chauffage, après avoir traversé une toile ou canevas grossier. Il pénètre dans la serre, suffisamment réchauffé pour ne pas nuire aux plantes. La ventilation n'est point soumise à des formules précises. Si, pendant la grande ardeur du soleil, elle doit surtout être active afin de maintenir à l'intérieur de la serre une tempé- rature moins élevée, la ventilation ne doit pas être suspendue quand le soleil est voilé par des nuages. Alors son utilité est encore indiscutable : elle active l’évaporation de l'eau, absolument nécessaire dans la culture des Orchidées. Si l'air extérieur était trop froid, il faudrait chauf- fer la serre plutôt que de s'abstenir de la ventiler. Ilest évident que la dimen- sion des ventilateurs doit varier d'après celle de la serre. On admet générale- ment le rapport suivant entre la superficie totale du vitrage et celle des ventilateurs dans toute serre à Orchi- dées froide (Odontoglossum, Lycaste, etc.), il convient de donner aux ventilateurs Fig. 254bis. — Ventilateur à air chaud de une surface équivalente au MED ET dixième de la surface totale de la serre; dans les serres à Orchi- dées indiennes, la proportion est d'un vingtième. Dans les pays où la chaleur solaire est trop intense, on obtient le rafraîchissement de la serre en été, en amenant sur le faîte de celle-ci un tuyau perforé de trous nombreux qui laisse jaillir en L//LOZL jets très fins, l’eau amenée sous pression. Celle-ci s'étale sur la toiture et y détermine à peu de frais une évaporation abondante, et par suite un refroidissement efficace. Dans nos pays septen- trionaux, ces mesures sont superflues. Dans les serres à Orchidées colombiennes (Odontoglossum, Masdevallia, etc.) qui demandent en été, une température rafraî- chie, on mouille les chemins et les tablettes, trois fois par jour : le matin à l’apparition des premiers rayons du soleil, à midi et le 36 — 518 — soir vers six heures. Après ce troisième bassinage, on ferme les portes et on ne laisse ouverts les ventilateurs que si on prévoit une nuit chaude. Il faut toujours éviter l’échauffement du vitrage surtout dans les serres basses. Les ombrages (toiles ou claies) dont nous avons préconisé l'emploi pour préserver les plantes d’une lumière trop vive, rendent de grands services à ce point de vue, surtout quand on les place à quelque distance du toit vitré. Plus l’ombrage est éloigné du vitrage, moins celui-ci s’échauffe et, comme l’ombre projetée par les toiles ou claies varie d’intensité suivant leur éloignement ou leur rapprochement du vitrage, l’orchidophile trouvera un avantage sérieux, tant au point de vue de l’échauf- fement du verre que de la répartition de la lumière, à placer ces ombrages à une distance de o",20 ou 0",30 du vitrage. VIII. HUMIDITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Dans la culture des Orchidées, plus peut-être que dans toute autre culture, l’eau est un des facteurs les plus importants de la végétation. Pendant la période de repos, les Orchidées ne demandent pas d’eau; l’humi- dité atmosphérique leur serait plutôt nuisible qu’utile. Mais, cette période terminée, la végétation commence et l'humidité est indispensable; elle devient même pour certaines épiphytes et pour les Orchidées indiennes, une condition essentielle de la vie. La ventilation enlevant une grande partie de l'humidité de l’air, il faudra répandre dans la serre d'autant plus d’eau que la venti- lation est plus énergique. Il ne suffit pas, en été, d'arroser les plantes dans les serres chaudes et tempérées; il faut bassiner à grande eau les sentiers et les tablettes, et même parfois, serin- guer le soir les tuyaux. Ces bassinages seront de plus en plus abondants à mesure que le soleil sera lui même plus ardent et que la ventilation aura rendu l'air de la serre plus sec. L’orchi- dophile devra les règler sur les indications simultanées de l'hygromètre et du thermomètre. Au printemps et en été, c’est- à-dire pendant la période de croissance de la plupart des Orchidées, l'humidité atmosphérique de la serre doit être plus considérable qu’en automne. Certains amateurs font construire sous la tablette centrale, un bac cimenté qu’ils tiennent constamment plein d'eau (fig. 253,7). sd ide dns ici 510 — Ce système est excellent : il maintient un certain degré d’humi- dité dans la serre et permet au jardinier d'avoir toujours sous la main, pour ses arrosages, une eau dont la température diffère peu de celle de la serre. On évite de la sorte les refroidis- sements brusques, les transitions subites de chaleur et de froid. IX. DÉCORATION DE LA SERRE. — Le désir de faire admirer leurs fleurs, non pas dans un bouquet, mais sur les plantes mêmes, est si naturel que beaucoup d'amateurs — et nous ne pouvons que les approuver — réservent dans leurs serres un compartiment spécial, près de l'entrée, pour y placer les Orchi- dées fleuries. Ils y cultivent des Fougères (Asplenium, Adiantum, Pteris, Nephrolepis, etc.), des Palmiers et quelques plantes à feuillage ornemental. Le comte du Buysson recommande d'admettre dans ce salon de la serre les Ayistolochia elegans, les Ceropegia, les Clerodendron, les Echites, les Dipladenia splendens, les Hoya, les Rhodochiton volubile, les Siephanotis, etc. Nous ne partageons pas son avis. La plupart de ces plantes ont un feuillage large, épais et compact. L'ombre qu’elles projettent est trop forte et alors même qu’on a eu soin de choisir des espèces qui ne prennent pas de vermine, ces plantes laissent tomber sur les Orchidées placées sur les tablettes, des débris végétaux qui tachent les feuilles, si on n'apporte pas un soin minutieux à les enlever. La température de cette partie de la serre, de ce salon d’expo- sition, sera assez chaude pour ne pas nuire aux Orchidées, et non point si chaude qu’elle incommode les visiteurs y faisant un séjour quelque peu prolongé. Elle ne doit pas être suffisante pour activer la végétation au point d'abréger la durée de la floraison. Quelques amateurs font précéder la serre d’un avant-corps vitré de quelques mètres de profondeur; salle d'attente bien plutôt que salle d'exposition, elle sert à la fois de laboratoire, de salle de rempotage, etc., et elle empêche l’entrée directe de l’air froid par la porte d'entrée pendant les rigoureuses journées d'hiver. Pareille construction se comprend chez un jardinier, mais pas chez un amateur. Certes un « laboratoire » est partout utile, indispensable même, mais il ne doit pas servir de salle d’exposition. Il vaut mieux l’établir à l’autre extrémité de la serre, 1à où les visiteurs ne pénètrent pas. Ce réduit servira en même temps de magasin pour la poterie, le sphagnum, la terre, les tessons, etc. Certaines plantes forment, placées sur les tablettes de la serre, un heureux contraste avec les Orchidées. Citons tout d'abord les Palmiers : il en est de charmants pour toutes les serres et pour toutes les bourses. Dans la serre à température tropicale, l'amateur peut encore cultiver des Dioscorea, des Maranta, des Dieffenbachia, des Alocasia, des Eucharis, des Gardenia, des Nepenthes, des Hibiscus, des Ixora, des Poinsethia, etc., etc.; des Fittonia, des Peperomia, des Sonerila, des Bertolonia, des Cala- mus, etc.; dans la serre tempérée, des Ficus, des Pteris, des Adiantum, des Bromelia, des Begonia, des Allamanda, des Anthu- yium, des Ayristolochia, des Bougainvillea, des Hoya, etc., ainsi qu’un grand nombre des plantes qu'on peut cultiver en serre froide, telles que les Abutilon, les Aralia, les Asparagus plumosus, les Cissus discolor, les Cyperus, les Isoleprs, le Pilea muscosa, etc., dont le feuillage est si différent de celui des Orchidées, et les Panicum panachés, les Eulalia, les Pellionia, les Selaginella, les Tradescantia, etc., qui forment de si élégantes bordures. X. CHAUFFAGE. — Pour éviter le refroidissement des serres, on a recours aux paillassons, à la double porte d'entrée, aux doubles vitrages, mais surtout à un chauffage bien établi. Le meilleur système de chauffage est le chauffage à eau chaude. La substitution des thermosiphons aux calorifères chauffant par des tuyaux de fumée, a rendu possible en Europe la culture des Orchidées exotiques. Quel que soit, en effet, le soin apporté à la construction des conduits, il est rare qu’ils soient suffisam- ment étanches pour éviter les fuites de fumée ainsi que les infiltrations de gaz mortels. De plus, ce mode de chauffage est irrégulier, incertain et peu étendu (1). (1) Les conduits de fumée, faits généralement en terre refractaire ou en poterie, ne s’échauffent que lentement et difficilement. La température d’une serre de dix mètres de longueur diffère de plusieurs degrés d’une extrémité à l’autre. Les calorifères à air chaud rendent l’atmosphère trop sèche. Le chauffage à la vapeur n’est applicable que dans de grands établissements (1). Le thermosiphon donne une chaleur douce, modérée, régulière, se répandant dans toutes les parties de la serre; elle peut être réglée à volonté suivant la température de l’air extérieur. Ce mode de chauffage est économique; il demande moins de combustible et nécessite peu de frais d’entre- tien. Le thermosiphon est si connu que nous ne croyons pas devoir le décrire. Divers systèmes sont en usage; tous ont leurs partisans et leurs adversaires : chaudières rondes, tubulaires, entrelacées, à conpensation, maçonnées et non maçonnées, etc. La meilleure chaudière est la plus simple, c’est-à-dire celle qui demande le moins d’entretien, qui est la plus facile à inspecter, qui présente le moins de complications de contours ou de sou- dures, et dont les grilles sont bien appropriées à la nature du combustible dont on se sert. Sa place naturelle est du côté opposé à la porte d’entrée, c’est-à-dire dans le compartiment le plus chaud si la serre est à deux versants et n’a qu’une entrée. Le foyer de la chaudière doit se trouver placé au-dessus du niveau des eaux les plus élevées, sinon on est exposé, en hiver, à voir le foyer inondé. La porte du foyer s'ouvrira toujours à l'extérieur, car il faut éviter que la fumée ne pénètre dans la serre : quand la face de la chaudière se trouve en dehors de la serre, l’allumage, le chargement, le départ de fumée se font facilement sans exposer les plantes à aucun danger. XI. Tuyaux. — Les tuyaux des thermosiphons se font en fonte, en fer étiré, en cuivre (rouge ou jaune) et en zinc. Les tuyaux en cuivre, beaucoup plus légers que ceux en fer et non moins solides, s’ils ont une épaisseur convenable, offrent de très sérieux avantages; ils s’échauffent plus rapidement, ce qui permet de réaliser une Fig. 255. — Tuyau à ailettes. grande économie de combustible, mais la dépense initiale est (1) Le chauffage à la vapeur est très convenable, mais il nécessite des installations dispendieuses qui sont inabordables à la plupart des horticulteurs et des amateurs. nas ir — plus élevée. La fonte est moins chère que le cuivre, mais elle est moins élégante, moins belle. Le zinc, même épais, n’est pas à conseiller. Les tuyaux s'applatissent et la moindre trace de cal- caire dans l’eau occasionne des perfora- tions. Par suite de la grande dilatation de ce métal, les soudures se rompent, Fig. 256. — Joint des tuyaux. des fuites se déclarent dans les coudes, etc., etc. Les tuyaux en fer étiré sont plus légers que ceux en fonte; quand on peut se procurer à bas prix des tuyaux à ailettes (fig. 255) on doit leur donner la préférence à raison de l’étendue considérable de leur surface de chauffe. Générale- ment les tuyaux se posent de bout à bout(fig.256), l'extrémité du tuyau mâle étant introduite dans rss le manchon du tuyau contigu muni d’un simple d'un tuyau gout- anneau de caoutchouc. D’autres tuyaux sont tère en fonte. unis d’un rebord et de collets mobiles reliés les uns aux autres par des boulons. Une rondelle de caoutchouc les rend étanches. Dans les serres à haute température, il est utile qu'un tuyau de chauffage en fonte ou en fer(1) traverse le bassin d’eau, afin d’activer l'évapora- Fig. 257bis, — Tuyau de thermosiphon plongeant dans tion de celle-ci (fig. une gouttière. 253, h). L’évapora- tion de l’eau portée à une certaine température, permet seule la culture de certaines Orchidées. À Kew, on cultive avec succès dans une petite serre, suspendues près du vitrage au-dessus d’un bassin d’eau chauffée, certaines Orchidées délicates : Diacrium bi- cornutum, Dendrobium Mac Car- Fig. as7ter, — Gouttière mobile pour 44246, etc. On obtient le même thermosiphon. résultat en se servant des tuyaux coulés avec une gouttière supérieure (fig. 257) ou en employant des tuyaux plongeant dans des gouttières pleines d'eau (1) Le tuyau de cuivre s’oxyde rapidement et l'eau se charge d’hydrocarbu- rate de cuivre. er — (fig. 257%) ou en recouvrant les tuyaux de légères gouttières mobiles en fer (fig. 257“). Dans le choix du thermosiphon, il faut donner la préférence au système ayant le plus grand nombre de tuyaux. Comme le dit avec raison M. Ch. Joly (), une quantité de chaleur donnée par un appareil à moyenne température est plus favorable à la végétation que la même quantité de chaleur produite par des appareils surchauffés. La chaleur est plus douce, plus moite. Les petits tuyaux offrent une plus grande surface de chauffe avec un petit volume d'eau. La dimension des tuyaux varie de o",08 à 0,14 de diamètre(2) On les dispose à o®,15 du mur. Le premier contre le sol, le second près des tablettes. Il arrive parfois, par les froids rigoureux, que le vitrage de la serre soit une surface de refroidissement trop rapide. Afin d'éviter la congélation du vitrage et de diminuer autant que possible le refroidissement de l'air, on place un tuyau du thermosi- hon (fig. 258) dans l’espace Fig. 258. — Disposition de tuyaux dans P Le] 5 P une serre à haute température. compris entre la tablette et la maçonnerie. L'air échauffé au contact de ce tuyau suit la pente de la toiture et empêche le refroidissement de la partie vitrée. Quel que soit le degré de chaleur nécessaire, il faut toujours pouvoir régler à volonté l'entrée de l’eau chaude dans les tuyaux du thermosiphon. A cet effet, on munit les tuyaux, à leur entrée dans la serre, de soupapes ou mieux encore de robinets, de manière à pouvoir arrêter ou laisser entrer l’eau chaude en quantité plus ou moins grande. XII. MATÉRIAUX DE CULTURE. — La composition du milieu souterrain dans lequel s’établiront les racines des Orchidées (x) Cu. Joy. Traité pratique du chauffage, de la ventilation, de la distribution des eaux dans les maisons. Paris, 1878. (2) 0,10 est une bonne moyenne. = — doit se rapprocher autant que possible de la qualité du sol que ces plantes trouvent à l’état de nature dans leur habitat. Les Orchidées terricoles, Anguloa, Calanthe, Preptanthe, Pleione, Disa, Catasetum, Phajus, croissent mieux dans une terre riche telle qu’une terre argileuse, que dans un compost à base de sphagnum. D'autres Orchidées terricoles ou semi-épiphytes fixent, dans leur pays natal, leurs racines au milieu des fibres végétales, des radicelles enchevêtrées des Fougères, telles que le Polypodium vulgare, la plus cosmopolite de toutes les Fougères. On a cherché à donner à ces plantes les mêmes maté- riaux au moyen d'une terre fibreuse, appelée en Belgique terre de polypode et en Angleterre peat. Cette terre est . légère, résistante, élastique à la pres- sion; sa couleur est brun clair; elle se compose de fibres fines entremèêlées de racines plus grosses, de rhizomes de Polypodium et d’un peu de terre. Par un lavage, la terre disparaît. On enlève les grosses racines et les rhizomes, car leur décomposition amènerait l’appari- tion de champignons et de moisissures redoutables. Les Orchidées épiphytes, c’est-à- dire celles dont les racines s’attachent au support, comme les Acineta, les Fig. 259. eee galeata Cattleya citrina, les Gongora, les Pha- ra] laenopsis, etc. sont cultivées sur blocs (fig. 65, 246, 259), ou en paniers (fig. 39, 262) : on entoure leurs racines de sphagnum afin de maintenir autour de celles-ci une humidité permanente. Il ne faut pas oublier que même les Orchi- dées qui paraissent être complètement épiphytes, ne le sont, comme l’écrivait spirituellement un bon observateur, M. Roman, que faute de mieux; la plupart croissent d'autant plus vigoureu- sement qu’elles rencontrent de la mousse ou des débris végétaux accumulés là où elles se sont établies, aux enfourchures des branches, dans les creux formés par la destruction des branches mortes, dans les crevasses des rochers, etc. Dans ce compost naturel, la plupart des Orchidées, soi-disant épiphytes, vont chercher leur alimentation. XIII. SPHAGNUM. — Le Sphagnum (Mousse des marais, Mousse blanche), est supérieur aux autres Mousses parfois employées : Hypnum cuspidatum, H. purum, Hylocomium trique- trum,etc. Il s’en distingue par sa croissance plus lente, son élasti- cité constante, son incorruptibilité, etc. Les variations d'aspect et de teintes que le sphagnum prend en se desséchant, font de Fig. 260. — Paphiopedium insigne PriTz. cette mousse un hygromètre naturel, un indicateur vivant et très sensible des besoins de la plante. Règle générale : quand le sphagnum devient blanc à la surface, la plante a besoin d’eau. Toutes les espèces de sphaignes peuvent être utilisées dans la culture des Orchidées, quand elles sont suffisamment serrées pour retenir l'humidité et suffisamment élastiques pour faciliter son évaporation et la circulation de l’air. On choisit de préfé- rence les espèces de Sphagnum (Spfhagnum cymbifolium souvent en mélange avec Sphagnum acutifolium et d’autres espèces voi- sines) à feuilles larges, serrées, imbriquées, formant de grosses — 526 — têtes, molles comme de petites éponges, — tel est l’avis du comte du Buysson, et il mérite toute confiance. La couleur du sphagnum varie, d’après l'espèce, du vert tendre au vert blan- châtre ou jaunâtre, quelquefois glaucescent : les têtes sont souvent colorées de jaune, de brun rouillé ou violacé. Le sphagnum doit être pur, propre, bien lavé, débarassé de tout parasite. On l’emploie dans son entier et à l’état vivant. Il se conserve ainsi longtemps et fournit aux racines un milieu bien sain. Le sphagnum haché, ayant quelques centi- mètres de longueur ne convient guère qu’en mélange. Celui qui a été cuit ou bouilli ne doit jamais être employé : ce n’est plus qu'un fumier inerte, essentiellement putrescible. Quelques jar- diniers tordent le sphagnum par mottes et le pressent dans le pot,entre les racines, de manière à bien fixer la plante, mais en le laissant assez élastique et assez lâche pour permettre à l'air de circuler autour des racines. Il est bon d'exposer le sphagnum, à l'air libre, pendant quelques jours d'hiver, par couches de 10 à 15 centimètres. Il en est de même de tous les composts : le froid et le grand air détruiront beaucoup d'insectes. Il est encore indispensable de laver soigneusement, minutieusement même, tous les maté- riaux employés, pour les débarrasser des débris putrescibles et des poussières fermentescibles qu’ils renferment. XIV. Composr. — Certaines Orchidées tropicales, semi- terrestres, à pseudo-bulbes, exigent un compost fortement drainé, formé moitié de terre fibreuse hachée (o",02) et de sphagnum frais : Odontoglossum, Cattleya, Laelia, Dendrobium, Arpophyllum, Platyclinis, Cœlogyne (Section flaccida), etc., etc. Certains genres, Aërides, Angraecum, Vanda, Saccolabium, Phalaenopsis, croissent mieux dans du sphagnum pur. On ajoute au sphagnum un peu de terre fibreuse pour les Bollea, Pescatorea, Warscewiczella. Les Spathogloths, les Pleïone, croissent dans un mélange de terre fibreuse, de sphagnum et de terreau argileux. Les Phajus se plaisent dans ce même terreau auquel on ajoute un peu de terre fibreuse, grossièrement concassée et du sphagnum. Les Calanthe demandent 2/5 de terre fibreuse, 1/5 de sphagnum auquel on ajoute un peu de sable grossier, blanc, pour activer le drainage. D’autres | en — Orchidées, les Schomburgkia, p. ex., croissent sur des rochers calcaires; il est évident que la présence d'un peu de calcaire dans la terre sera indispensable. Étant donnée la nature des racines de toutes les Orchidées, ces plantes recherchent des milieux aérés : il faut donc que le compost soit souple léger et par conséquent le jardinier devra éviter de le tasser. Le compost a une durée fort longue : trois, quatre ans et plus. Quelques rares Orchidées (Cymbidiées, Cœlogynées, Cypripé- dinées p. ex.) réclament un rempotage assez fréquent ; elles sont plus voraces. Le plus grand nombre des espèces terricoles se contente d’un surfaçage annuel. XV. Du SURFAÇAGE. — Une précaution fort bonne consiste, pour nous servir de l'expression consacrée, à surfacer deux ou trois fois par an les Orchidées cultivées en pots. Par surfacer, on entend remplacer par du sphagnum frais, sain et vert, le sphagnum ancien, jauni, qui se trouve au-dessus des racines. Quelques amateurs ne font cette opération que lorsque le sphagnum a perdu sa belle couleur verte initiale, quand il est devenu plus ou moins roux. Mieux vaut surfacer plus souvent, non point en vue de donner à l'Orchidée plus de nourriture, comme le croient trop souvent les vieux praticiens, mais parce que les matériaux usés, acidifiés, décomposés sont défavorables à l’Orchidée. Cette opération active la production des racines sans déranger celles qui existent, et donne à toutes les Orchidées, aux Vanda comme aux Cattleya et aux Odontoglossum, un aspect plus frais, plus sain, plus riant. XVI. MATÉRIAUX A PROSCRIRE. — On a cru pendant longtemps devoir mélanger au sphagnum des morceaux de charbon de bois (1), mais partout aujourd’hui on y renonce. Les Cattleya et les Odontoglossum placés dans un compost formé de sphagnum et de terre fibreuse (terre de Polypode), en parties égales, sont (1) Le comte du Buysson recommandait de choisir le charbon de bois prove- nant des branches du chène, formant des bâtons arrondis de la grosseur d'un doigt ou du double. Avant de l’employer, on le laisse tremper pendant quelques heures pour le débarrasser de sa poussière et bien l’humecter d’eau. — 528 — plus forts, plus vigoureux, plus sains que ceux cultivés dans le sphagnum et le charbon de bois. Certains jardiniers suivant l'avis de Loddiges avaient autrefois une détestable habitude. Ils mélangeaient à leurs composts de la sciure de bois et plantaient les Orchidées dans un mélange de mousse, de sciure de bois pourrie (!) et de terre de bruyère sableuse. Il est vrai que Loddiges a également proposé de mettre, dans un pot, un morceau de branche d’arbre, de le rem- plir avec de la mousse, de la sciure de bois et du sable, et de planter l'Orchidée dans ce mélange bizarre. Longtemps après Loddiges, d’autres ouvrages sérieux ont recommandé l’emploi du bois pourri. Pen- dant de longues années, on utili- | AY. sa la « terre de (ee 4 RSS saule » c'est-à- CZ ==AaN dire les produits de la décomposi- tion du bois for- N mant le cœur des "Ÿ vieux troncs de saule. Devons- nous faire remar- quer que la sciure de bois, la terre Fig. 261. — Epidendrum (Nanodes) Medusae BENTH., de saule, le bois cultivé en pot suspendu. pourri, etc., favo- risaient étrangement le développement des champignons qui attaquent les racines et la base des pseudo-bulbes. Cela suffit pour faire proscrire tous ces matériaux. XVII. ORCHIDÉES ÉPIPHYTES SUR BLOCS OU SUR BÜCHES. — Un grand nombre d’Orchidées épiphytes peuvent vivre attachées à un morceau de bois, à une branche d’arbre munie de son écorce (fig. 259). Ces matériaux leur servent d'appui, de point d’attache, non d’aliment. La nature du bois importe peu : le Bouleau blanc, l’Acacia, le Cornouiller, le Poirier, le Pommier, en général les bois à écorce no — rugueuse et sillonnée sont recherchés; il en est de même du liège. Les écorces lisses retiennent mal l’humidité : « Je n'ai jamais trouvé d’Orchidées, dit J. Nôtzli, sur certains Aralia à écorce lisse ». Certaines espèces : Zygopetalum Gautieri et rostra- tum, croissent parfaitement sur des troncs de fougère. Au Brésil, leur patrie, on ne les rencontre que sur ces plantes. A l'exception des Catileya citrina (fig. 246), du Gongora galeata (fig. 259), des Oncidium Papiho(fig. 166), O. Krameri(fig. 300), O. Limminghei, de quelques Epidendrum, etc., ne redoutant pas la sécheresse, peu d’Orchidées conservent longtemps leur vigueur cultivées sur bûches; encore leur faut-il dans ce cas, une serre à atmosphère constamment humide et des bassinages très fréquents. On assujetit l'Orchidée à son support au moyen de fil de laiton ou de cuivre rouge, de façon à maintenir l'union de l’Orchidée, du sphagnum et de leur support. XVIII. PoTs ET PANIERS. — Les Orchidées terricoles et semi- terrestres se cultivent dans des pots dont la base est percée de trous multiples. Cette culture est réclamée impérieusement par les genres suivants : Anguloa, Arpophyllum, Bletia, Bletilla, Calanthe, Cymbidium, Cyrtopodium, Disa, Limatodes, Lissochilus, Phajus, Pleione, Sobralia, Stenia, Thunia, Warscewiczella, Arun- dina et par toutes les Cypripédinées. Un grand nombre d'Orchidées se cultivent aussi bien en pots qu’en récipients à claire voie ou en paniers : Phalaenopsis, Aerides, Vanda, Saccolabium, Epidendrum, Rhynchostylis, Den- drobium (sous-section fasciculata), certains Epidendrum (E. Me- dusae (fig. 261) p. ex.), etc. Quand la plante doit se trouver placée près du vitrage, on suspend aussi facilement un pot (fig. 261) qu’un panier ou une buche. Certaines Orchidées (Dendrobium Bensoniae, D.aggregatum, Diacricum bicornutum, etc.) demandent fort peu d’eau. Naturellement cultivées en pots fort petits, elles doivent être suspendues près du vitrage dans la partie la plus chaude de la serre indienne. XIX. CULTURE EN PANIERS. — Toutes les Orchidées dont les racèmes floraux se dirigent vers la terre, telles que les Acineta (fig. 146), les Séanhopea, les Coryanthes, les Masdevallia 0 — de la section chimaera, etc. seront cultivées en des paniers (fig. 262) dont les lattes inférieures seront assez espacées pour livrer passage à la tige florale; il est inutile de faire remarquer qu’emprisonnées dans un pot, ces racèmes ne pourraient se développer et pourriraient. Certaines Orchidées dont les racèmes courent sur le sol, tel que le Zygopetalum xanthinum (fig. 275) viennent mieux en paniers qu’en pots. Les paniers dont on se sert pour la culture des Orchidées sont à claire voie, et en bois(1) ; on leur donne une forme cubique (fig. 262) ou cylindrique (fig. 39). Bien que n’émettant pas de racèmes pendants, les Vanda, les Aerides, les Rhynchostylis, les Saccolabium et en général toutes les Orchidées épiphytes seront, de préférence, cultivées en paniers cubiques ou allongés en tube. Cette forme allongée, tubulaire (fig. 39), con- vient aux plantes qui, suspendues, seraient dis- gracieuses et tiendraient trop de place dans la serre. La forme tubulaire du panier permet de le placer sur des tablettes : cette forme convient surtout à la culture des Vanda trico- DRE] 000008 lor. La culture en paniers Fig. 262. — Corbeille à Orchidée. présente le double avan- tage de laisser l’eau des arrosages s’écouler facilement, et l'air pénétrer plus aisément jusqu'aux racines. Quant au bois à employer, on a beaucoup vanté succes- sivement le Pitchpin, le Mélèze, le bois de Teck, le Bambou ; la durée de ces bois est plus ou moins limitée. L'Acacia (Robinier) doit leur être préféré, dit le comte du Buysson, car il est incor- ruptible. Comme matériaux destinés à garnir le panier, on choisit (1) Les paniers en fils de fer doivent être proscrits; ces fils se rouillent tou- jours, et la rouille en contact avec le tissu superficiel des racines, ne tarde pas à le désorganiser. des tessons de pots neufs, bien propres et des morceaux de fibres très longs qu'on dispose sur le drainage, roulés en petites boules, afin de favoriser la circulation de l'air. Sur ce lit, on place la terre ou le sphagnum, puis on assujettit les différentes substances autour de la plante jusqu’à ce que celles-ci atteignent la hauteur des derniers barreaux du panier. Cela fait, on calfeutre de sphagnum vivant les interstices latéraux et on surface en dôme le dessus du panier. Plus les espèces seront délicates, moins il faudra employer de compost. On ne doit rempoter les Orchidées cultivées en paniers qu'en cas de nécessité absolue, c'est-à-dire quand la plante manque d'espace, quand les racines sont pressées les unes contre les autres. XX. CULTURE EN POTS. — La forme la plus simple est la meil- leure : pots à forme ronde, peu profonds, à parois verticales pleines ou grandes terrines percées de trous tant au fond que sur les côtés. Celles-ci présentent toutefois de sérieux inconvénients : les nombreux trous latéraux servent de refuge aux cloportes, aux limaces, etc. : de plus ces pots sont moins solides. Aussi beau- coup d’orchidophiles préfèrent-ils les pots à parois pleins; ils se bornent à exiger que des trous multiples existent à la surface inférieure du pot (fig. 263'°). Quelle que soit la forme des vases, il ne faut employer que des pots propres, poreux, ayant été cuits gras (1). Dans le plus grand nombre des cas, mieux 1 l À vaut un pot trop petit qu’un vase de dimen- UN D) sion trop considérable. Les inconvénients Al ji ul résultant du rempotage et du bris éventuel Fig. 263. — Modèle de des racines sont moins à redouter que ceux DÉRREE qui résultent du manque d’aération des racines et de l'humidité surabondante du compost dans les pots trop grands. Seules les Orchidées à végétation robuste telles que les Sobralia, demandent à être empotées dans des récipients un peu grands. Il n’est pas (x) Ce terme indique que la poterie ne doit pas sonner trop fort, ni être vitrifiée (L. Duval). = — rare de voir des spécimens de culture, comme celui de M. Éd. Pynaert, le Sobralia macrantha nana dont nous reproduisons le portrait (fig. 264), portant sur des tiges feuillues cinquante-huit fleurs épanouies. En général, il convient de choisir le pot de manière que la projection horizontale du sommet des bulbes tombe sensiblement sur la circonfé- Does rence du récipient, de telle façon qu'en regar- mobile. dant le vase d’en haut, presque toutes les pointes paraissent arriver contre le bord sans qu'aucune le dépasse. On a beaucoup préconisé les pots à fond mobile (fig. 263); E VERMORCKEN ANVERS Fig. 264. — Sobralia macrantha Loz. var. nana Horr. leur prix est élevé et ils présentent un avantage plus théorique que pratique : en effet, bien souvent les racines ne garnissent pas seulement l'intérieur du pot, mais elles s’attachent à l’exté- rieur de celui-ci, le contournent en tous sens, et il devient difficile d'enlever la partie conique sans les briser ou les détériorer. XXI. REMPOTAGE. — A l'exception des Orchidées terricoles (Disa, Orchis, Ophrys, etc.), il faut éviter de placer la plante trop PL. XXIX. MILTONIA SPECTABILIS. LE | À profondément dans le pot; les racines manquent d’air et se trouvant dans un milieu trop humide, elles pourrissent infailli- Qu *“LUOH SAbwu ‘rea “Tax 115s0 #inssopSoqu0pO — *Soz "ATX A CUIL, LS 2, =, I, Z Ÿ NI —=| =— bulbes dont la base est ême des pseudo blement. Il en est de m Êe. , sans cesse mouill empoter trop peu profondément que A a Il y a moins de danger 37 OR DT de faire l’inverse. Toutefois, un rempotage fait à la surface, présente également des inconvénients : la végétation est moins vigoureuse; les racines se répandant en dehors du pot, se brisent facilement et il devient difficile de manipuler la plante. Lorsqu'il rempote des Orchidées, semi-terrestres ou des épiphytes, à pseudo-bulbes, le jardinier doit placer les pseudo- bulbes de manière à ce qu’ils se trouvent à un centimètre environ du dessus des bords du pot (1). Il bombe la surface du compost en la tassant légèrement, de façon à ce que le centre soit de quelques centimètres plus élevé (fig. 210) que les bords du pot ou de la corbeille (1). Il fixe ensuite la plante et foule convena- blement les matériaux. Le compost forme alors une petite butte (fig. 210); il présente l'apparence d’un cône s’élevant au-dessus des bords du pot. Si le rempotage est bien fait, si la tempéra- ture et les arrosages sont bien compris, le sphagnum poussera vigoureusement sur les paniers et sur les pots. Les plantes où il végètera bien, seront toujours les plus belles. On ne doit rempoter les Orchidées qu’en cas d’absolue néces- sité, c’est-à-dire quand les pousses nouvelles occupent tout l’espace libre du pot (Odontoglossum), quand les racines rem- plissent entièrement le pot, quand le compost est devenu acide en vieillissant, quand il a été détruit par un accident, ou enfin quand les racines deviennent malades. Aussi longtemps que la végétation est régulière, que les pseudo-bulbes sont vigoureux, que la floraison est normale, le jardinier se contente de surfacer l'Orchidée. Quand un rempotage est absolument nécessaire, il convient de n’augmenter la largeur du pot que de 0®,02 environ, c’est-à-dire de l’espace suffisant pour interposer une mince couche de com- post entre les racines qui forment le contour de la motte et les parois du pot nouveau. La manière de rempoter les plantes diffère selon leur nature : les Masdevallia par exemple sont placés au milieu d’un pot choisi un peu plus large que la plante, tandis que l'extrémité où se trouvent les anciens pseudo-bulbes des Odontoglossum, est St (x) Seules, les Cypripédinées seront rempotées à om,005 plus bas que la partie supérieure du récipient. AD J' appuyée contre le bord de manière à laisser libre la partie où les nouvelles pousses se produiront. L'époque la plus propice pour se livrer à cette délicate opéra- tion est le moment où la période de repos prend fin, où la végé- tation rentre en activité. Les racines se détachent alors plus aisément. Cette période est essentiellement variable. Ainsi, les Paphiopedium seront rempotés après leur floraison, les Sophro- nitis, les Masdevallia, les Cæœlogyne seront rempotés de février à juin; les Aerides, les Vanda et les Saccolabium en septembre ou en mars et avril, selon l’époque de la floraison; l’Ada auran- tiaca en juillet; la plupart des Oncidium, les Phalaenopsis, les Fig. 266. — Platyclinis glumacea BENTE. Cattleya à floraison hivernale (C. Bowringiana, C. labiata, C. marginata, etc.), les Odontoglossum grande, etc., etc., se rem- potent mieux à la fin de février qu’à l'entrée de l’hiver. Les Masdevallia à floraison estivale (M. Lindeni, M. Ephippium, M. Veitchi, M. Harryana, M. ignea, M. amabilis, etc.), sont rempotés en septembre. Ce mois est la limite extrême à laquelle on peut se livrer à cette opération. En automne et en hiver, il faut éviter de troubler les racines et par conséquent tout rempo- tage, sauf en cas d'accident, est interdit. Un amateur très éclairé, M. van Lansberghe, recommande quand il s’agit de rempoter des Orchidées dont les racines adhèrent aux parois extérieurs du pot (Catileya, Laelia, etc.), de — 1536 = plonger le pot dans de l’eau de pluie pendant un certain temps, une ou deux heures si le compost est humide. Après ce bain plus ou moins prolongé, les racines se sont ramollies au point de pouvoir être détachées sans grande difficulté. On détache les racines adhérant à l’extérieur en les séparant prudemment du pot avec une lame de canif. Les racines de l’intérieur lâcheront prise si, le pot renversé, on lui imprime quelques chocs légers sur un corps dur. Si elles restent adhérentes, le jardinier brisera le pot et fera tomber les morceaux. Il faut procéder avec grande prudence : les racines n’étant pas suffisamment ramollies se bri- sent si on les détache violemment. Cette méthode est très usitée; demandant beaucoup moins de temps que l’ancienne manière de procéder, elle présente en outre l’avantage de faire disparaître la vermine par suite du bain auquel on soumet la plante. De plus, elle facilite l'enlèvement du vieux compost en même temps qu’elle lave et nettoie les racines sans danger pour leur conservation. XXII. PROPRETÉ. — La propreté la plus absolue doit règner dans la serre à Orchidées. Ce n’est pas un luxe, c’est une condi- tion de vie pour les plantes. Dans aucune serre, la propreté ne peut être plus aisément maintenue que dans les serres à Orchi- dées où les plantes, les tablettes et les sentiers reçoivent des arrosements continuels. Toutes les poteries dont on se sert, doivent surtout être soigneusement entretenues. Elles seront toujours dans un état de propreté absolue afin de conserver la porosité nécessaire à la circulation de l’air. Les pots insuffisamment lavés, soumis à une humidité constante, se couvrent d’oscillaires, de conferves et d’une foule d’autres végétations nuisibles qui décomposent les tissus végétaux, notamment ceux des racines d’Orchidées. On devra enlever avec soin les mousses, les vauchéries, les moisis- sures qui, surtout dans les serres chaudes humides, se forment à la jointure des vitres et sur les parties saillantes de la serre. XXIII. ARROSAGES ET SERINGAGES. — Plus encore que le com- post, les arrosages et les seringages ont une puissante action sur la vie des Orchidées. L’eau et l'air fournissent aux racines et aux feuilles des Orchidées épiphytes à l'état naturel, la presque _ HREnS ©; ere totalité des matériaux d’accroissement. Arroser judicieusement est donc un point capital de la culture des Orchidées. En principe, les Orchidées en végétation devront toujours être humides, sans jamais être saturées d’humidité. Il faut graduer les arrosements d'après le développement de la plante, arroser plus Fig. 267. — Zygopetalum crinitum Lopp. abondamment celles dont les pseudobulbes atteignent leur entier développement que celles où ces organes ne font qu’apparaître. Quand les plantes sont cultivées en pots, la nature des matériaux doit être prise en considération. Plus ceux-ci sont grossiers, plus l'eau et l'air circuleront facilement, moins il faudra redouter un excès d'humidité. On ne se contentera donc pas alors de les mouiller, on les arrosera à grande eau. Quand les composts sont compacts, ils retiennent l’eau : les racines pour- rissent rapidement quand il y a excès d'humidité; dans ce cas, le jardinier ne peut jamais être trop prudent ni trop circonspect. Les matériaux servant de support aux Orchidées cultivées en paniers ou sur blocs seront seringués matin et soir. En été, on les immergera deux ou trois fois par semaine dans un baquet d’eau. Les plantes environnées d’air sans cesse renouvelé, se dessèchent plus rapidement et sont moins sujettes à la pourri- ture des racines que les plantes cultivées en pots. D'’aucuns conseillent de suspendre les arrosages régulièrement, tous les mois, afin de laisser le compost s’assécher; les racines prennent ainsi une consistance plus ferme; elles se solidifient; celles dont l'excès d’eau compromettait la vitalité, se rétablis- sent. C’est 1à un remède excellent, mais mieux vaut ne pas avoir besoin d’y recourir, et tel sera le cas si les arrosements sont judicieusement faits. Les arrosages doivent être diminués un peu à l’époque de la floraison, beaucoup à celle du repos. Dans certains cas, ils doivent même être complètement interrompus pendant toute la période de repos. On ne doit seringuer les Orchidées de serre tempérée et de serre chaude qu'avec la plus extrême prudence, et seulement lorsque l’eau peut immédiatement s'évaporer par suite de l’éléva- tion de la température de la serre. Il est préférable de saturer d'humidité l’atmosphère de la serre en répandant de l’eau en abondance sur les tablettes entre les plantes ainsi que dans les sentiers. Il est dangereux de seringuer les Orchidées quand elles sont échauffées par le soleil, car les gouttes d'eau qui demeurent attachées à la plante, décomposent rapidement les tissus sur lesquels elles se trouvent. Les Orchidées colombiennes ou de serre froide se trouvent toutefois bien de recevoir un bassinage abondant de mai à sep- tembre, le soir après le coucher du soleil, quand les feuilles ne sont plus échauffées par ses rayons. Au moment de la pousse des jeunes feuilles, surtout quand il s'agit d'espèces à feuilles épaisses et charnues, les jeunes tissus se tachent vite : une tache jaune huileuse apparaît d’abord à la md tp nervure centrale de la feuille; elle s’étend et atteignant la pousse nouvelle, la fait périr. On peut parfois empêcher cette tache de s'étendre en faisant une légère incision dans le parenchyme au milieu de la tache, et dans le sens de sa longueur. Quand on redoute de voir l’eau des seringages séjourner à l’in- térieur des plis d’une feuille, il faut renverser la plante afin d’enlever toute l'humidité surabondante. Pour les arrosements on se servira de préférence d’arrosoirs à petite pomme (o",025 à o®",03 de diamètre) percée de 8 à 10 trous et répandant l’eau d’une manière très uniforme. L’arro- soir à bec expose le jardinier à creuser la butte du compost et à faire sauter autour de la plante des fragments de terre ou de sphagnum — ce qui est malpropre. XXIV. Eau. — La meilleure eau pour l’arrosage des Orchidées est l’eau de pluie la plus propre possible (1) et, à son défaut, l’eau (1) Le jardinier donnera toujours la préférence aux eaux pluviales, à condi- tion qu’elles n’aient point été recueillies sur des toits métalliques (cuivre ou zinc) ou couverts de suie. Ces eaux sont exemptes de calcaire. A leur défaut, les eaux des rivières et des ruisseaux peuvent être utilisées. Les eaux de puits presque toujours très chargées de calcaire et plus froides doivent être évitées. On s’en sert en cas de besoin, et encore faut-il les laisser exposées à l'air pendant assez longtemps. — 540 — de rivière. Elle doit être très propre, car si elle contenait déjà dans les bassins ou dans les citernes des germes d’algues vertes, ceux-ci auraient tôt fait d’envahir les pots, le compost, les racines et les plantes. Pour maintenir dans les réservoirs l'eau propre, on y place quelques tanches ou des cyprins, poissons fort avides des conferves. Mieux vaut couvrir les citernes tout en les aérant : à l'obscurité ces végétations ne se développent pas. Toute serre à Orchidées bien construite renferme, sous les tablettes, un bassin (fig. 250, j, h, 1,) spécialement destiné à recevoir les eaux de pluie nécessaires à l'arrosage quotidien. Les gouttières, situées sur les côtés extérieurs des serres, ne doivent pas l’alimenter directement, car, en hiver, les eaux froides abaisseraient considérablement la température de la serre. Quand on doit se servir d'eaux de puits ou de fontaine, il faut les débarrasser du calcaire qu’elles renferment (1), celui-ci produisant sur les plantes des plaques ou des taches blanches qui sont de véritables incrustations. En temps ordinaire, les eaux de ville, de puits, de rivière ou de source ne sont employées que pour rafraïchir la serre et en augmenter l’hygrométrie. XXV. ENGRAIS. — Faut-il donner des engrais aux Orchidées ? La question a souvent été débattue. En règle générale, les Orchidées ne réclament pas d'engrais. On connaît l’histoire des Dodos, ces pigeons sans ailes des îles Mascareignes : la civili- sation les a fait disparaître de la terre. Les Orchis, les Ophrys disparaissent de même devant les progrès d'une culture inten- sive; l’engrais les tue. Certaines Orchidées terricoles, les Anguloa, les Calanthe, la plupart des Paphiopedium, les Lycaste, les Miltonia (2), les (1) Pour précipiter le calcaire, il suffit de verser dans le réservoir dix-huit à vingt grammes d'ammoniaque du commerce (non empyreumatique) par hectolitre d’eau. En agitant, l’eau devient laiteuse, puis s’éclaircit. Il reste dans l’eau ainsi traitée un peu de carbonate d’ammoniaque, accidentellement même un peu d’'ammoniaque, substances qui sont loin d’être nuisibles. (2) M. A. Dallière recommande d’arroser les Miltonia Roezlii et M. vexillaria avec un engrais liquide:5litres purin ou bouse de vache et deux litres de gadoue ou engrais flamand dilués dans 30 litres d’eau; le mélange est mis dans une cuvelle en bois et y séjourne de trois à quatre semaines avant qu'on en fasse TA Sobralia, etc., se trouvent bien de recevoir quelques arrosements d'eau mélangée de guano, de bouse de vache(1). On ne peut donner d’engrais que pendant la période où la végétation est la plus active. Des essais faites avec le guano sur des Paphiopedium barbatum ont été fort concluants. Quant aux Orchidées épiphytes, leurs racines n’absorbent guère de sels minéraux; elles croissent dans le sphagnum, dans des mousses humides, dans des débris végétaux en décomposition. L’ammoniaque, combinaison d’azote et d'hydrogène, est, dit-on, pour l'Orchidée un précieux aliment. Les sels ammoniacaux agissent-ils directement? Ne sont-ils pas plutôt transformés en azotates sous l’action des microbes oxydants du sol? L'ammoniaqueest contenu en très petite quantité dans l'eau et dans l’air. Ses proportions s’accroissent notablement avec l'altitude; les plantes alpines, les Orchidées des montagnes se trou- vent bien, dit-on, d’être placées dans le voisinage de quelques cristaux de carbonate d'ammoniaque s’évaporant lentement à l'air. Fig. 260. — Houlletia Brockle- Nous avons parlé à diverses reprises hurstiana Lo. de l’influence du voisinage de la mer sur la vigueur de certaines Orchidées. Les brouillards salins ont une influence certaine sur la croissance de ces plantes. On a essayé dans les serres d'imiter ces conditions particulières en mettant du sel à proximité des tuyaux de chauffage. Quelques auteurs recommandent de serin- guer les plantes une ou deux fois la semaine avec une solution de guano ou de carbonate d’ammoniaque (un décigramme par litre d'eau). Les jardiniers ne doivent pas, dans l'emploi des engrais, se borner à faire des expériences momentanées. Souvent, à la usage. Lors de l'emploi, le mélange est bien remué; immédiatement après avoir été arrosée, la plante est légèrement bassinée à lapomme ou à la seringue. (1) D’après M. Roman, l’emploi du phosphore et de la potasse favorise au plus haut degré la production des bourgeons, tant foliacés que floraux, sur toutes les Orchidées (?). ES vérité, ils obtiendront des végétations exceptionnelles grâce à l'engrais, mais elles ne seront obtenues qu’aux dépens de la végétation ultérieure. C’est un effort de vitalité qu’on sollicite de la plante; elle s’y soumet, mais elle en meurt. « Les nom- breux essais que j’ai faits m'ont convaincu, m'écrivait M. Lubbers, que, pour les épiphytes, les engrais sont wwisibles. Il en est qui, certainement, donnent à la végétation une vigueur inusitée, mais les plantes ainsi traitées sont atteintes de pléthore. Leurs tissus sont gonflés de liquides et une pourriture 2nterne ne tarde pas à se manifester. « Je citerai comme exemples des Cuttleya, des Laelia qui, après avoir poussé très vigoureusement, sont #orts en fort peu de temps. » XXVI. DRAINAGE. — Toutes les Orchidées et principalement celles appartenant aux genres Sobralia, Avyundina, Calanthe, Preptanthe, Chysis, Masdevallia, Aerides, Vanda, ont besoin d’un drainage énergique, tant pour faciliter l’écoulement rapide de l’eau que pour assurer l’aérage complet des racines. On choisit à cette fin des tessons de poterie neuve, dont on remplit parfois les deux tiers du récipient, mais en général on peut se borner à remplir de tessons le tiers du pot ou du panier. Au-dessus de ces tessons, on dispose une couche de sphagnum, afin d'obvier soit à l’obstruction du drainage par le compost, soit à un écou- lement trop rapide de l’eau. Les tessons ayant déjà servi à la culture doivent être rejetés, car ils renferment toujours des Mucédinées qui trouvent dans l’humidité du sphagnum un terrain de culture merveilleux, et produisent rapidement un ensemble de végétation cryptoga- mique très nuisible aux racines. XXVII. LAVAGE DES FEUILLES. — Le lavage des feuilles est indispensable. On les lavera fréquemment, une fois au moins tous les mois. Il ne faut pas oublier que l’alimentation des Orchidées puisée dans le milieu aérien égale et souvent dépasse l’alimenta- tion souterraine par les racines. Il importe donc que rien ne vienne entraver les fonctions des feuilles. Plus celles-ci seront propres, plus actif sera leur travail de transpiration et d’assi- milation. RTE er XXVIIT. TUTEURAGE. — Quelques rares Orchidées, telles que les Arfophyllum, les Sobralia et les Vanda, doivent être tuteurées. Pour les autres genres, le tuteurage doit être abandonné, car il produit toujours un effet déplorable. Quand on doit y recourir Fig. 270. — Paphiopedilum callosum Prirz. tt pour soutenir certaines hampes florales, il faut choisir des tuteurs presque invisibles. Les liens de Raphia pourrissent en très peu de temps dans les serres à Orchidées; on leur préfère ceux formés des fibres de nattes de Russie fabriquées au moyen d’écorce de tilleul. XXIX. MALADIES. — La cause la plus fréquente des mala- dies des Orchidées est une humidité trop forte ou intempes- tive, déterminant la pourriture des racines et des pseudo-bulbes, Il y a vingt ans, le comte du Buysson indiquait le seul remède efficace : Enlever la plante de son récipient, secouer les vieux matériaux, laver la plante à grande eau, et après l’avoir laissée s’égoutter et sécher, couper à vif toutes les parties gâtées des racines, des feuilles, des pseudo-bulbes; couvrir de plâtre ou de poussière de charbon de bois Les plaies résultant de l’ablation des parties contaminées; enfin replacer la plante dans des matériaux neufs et frais, et la soumettre jusqu’à la reprise au traitement des plantes importées. Quand les pseudo-bulbes atteints par la moisissure deviennent jaunâtres ou livides, quand pressés entre les doigts, leurs tissus devenus lâches laissent suinter l'humidité, il faut les couper, mais sans troubler la plante si les autres parties sont saines. Quand le rhizome est mou et quand il laisse exsuder une eau jaunâtre et souvent fétide, la plante est perdue et l’ablation du rhizome ne suffit pas à sauver les pseudo-bulbes. XXX. SocIABILITÉ DES ORCHIDÉES. — Les Orchidées, même les espèces terricoles, ont un tempérament peu égoïste; elles vivent en bonnes camarades avec nombre d’autres plantes. Nulle part, on ne les voit plus saines, plus vigoureuses, que là où le sphagnum dans lequel elles croissent est bien vert, bien vivant. Certaines associations ne leur déplaisent même pas. Au Jardin botanique de Bruxelles, M. Lubbers a obtenu les meilleurs résul- tats en cultivant des Sonerila, des Bertolonia et même certaines Fougères naines ou rampantes, dans les pots de certaines Orchi- dées et particulièrement des Vanda. Ces plantes profitent de l'humidité surabondante du sphagnum et vivent, dans la plus parfaite harmonie, avec les Orchidées dont leur gracieux feuil- lage coloré orne et garnit la base. CHAPITRE IV. ORCHIDÉES IMPORTÉES. I. TRAITEMENT DES ORCHIDÉES IMPORTÉES. — Certains soins spéciaux sont nécessaires aux plantes nouvellement importées alors même qu'elles ont été récoltées par un voyageur intelli- gent, emballées avec un soin judicieux, et que, bien classées et bien étiquetées, elles sont parvenues en bon état. Parfois un envoi comprend de nombreuses plantes : une seule arrive vivante, elle fleurit et meurt. Pendant des années les amateurs se désolent au souvenir de la plante entrevue, jusqu’au moment où, réintroduite à nouveau, la belle Orchidée vient reprendre son rang dans les serres. Telle est l’histoire de l’Aerides mitratum. E. C. Parish le découvre en 1864 au Moul- mein : il en envoie quelques plantes à M. Low; une seule survit: elle fleurit en avril 1868 dans la collection de M. J. Day à Tottenham; elle est dénommée par Reichenbach, puis elle meurt. L'espèce était perdue quand Füôrsterman expédia en 1886 de nouveaux pieds à MM. Sander et Shuttleworth. Les difficultés de l'importation des plantes vivantes sont parfois accrues par suite des conditions spéciales dans lesquelles elles croissent. Tel est le cas de l’Odontoglossum blandum, admirable Orchidée naine, aux pseudo-bulbes de la taille d’une noisette, croissant à une altitude de 1,800 à 2,200 mètres, dans une ramification de la Cordillière orientale de la Nouvelle- Grenade, la montagne de Cameron. Là elle vit sur des Mélasto- Fra macées couvertes de mousses. Ces bulbes résistent difficilement aux sécheresses du voyage; grâce à un emballage soigné et à des soins attentifs, M. Kalbreyer réussit pourtant, en 1879, à amener, à Londres, un petit stock de ces plantes. Quelles que soient les précautions prises lors de l’expédition, les plantes n’ont point subi impunément l’emprisonnement cel- lulaire auquel elles ont été condamnées pendant des semaines et des mois. Il faudra donc s’armer de patience afin de rendre aux tissus ce que leur a enlevé la dessiccation, suite inévitable d’un long voyage en caisse close. Tantôt les pseudo-bulbes seront desséchés; tantôt un bourgeon se sera développé, frêle, étiolé, vivant des réserves nutritives que contenait le pseudo- bulbe, réserves qu'aucune assimilation externe ne vient rem- placer. Dans les deux cas, il faut, dès son arrivée, plonger la plante dans de l’eau douce ayant la température ordinaire de la serre, et laver soigneusement la nouvelle venue avec un gros pinceau ou une éponge fine. En faisant cette première et indispensable toilette, comme à chaque rempotage ultérieur, l’orchidophile coupe au sécateur touteS les parties avariées, cariées, mortes ou inutiles, mais respecte soigneusement toute partie de la plante donnant signe de vie(1). La plante nettoyée, on couvre les plaies de plâtre, de poussière de charbon de bois ou de tout autre substance absorbant l'humidité. Puis on place la plante importée, droite, debout sur un lit de sphagnum humide dans une serre à température modérée, à l’abri des rayons du soleil et des courants d’air(2). On bassine légèrement tous les jours les plantes importées, afin de forcer les pousses à engraisser, pour me servir de l’expression pit- toresque des horticulteurs anglais. Les Orchidées demandent à ce (1) Quand les feuilles ont résisté au voyage, surtout lorsqu'il s’agit d'Orchi- dées à feuilles épaisses : Cattleya, Laelia, etc., on cherche à maintenir en vie ces feuilles en leur donnant le plus d'humidité possible et en les préservant de la lumière, les premiers jours tout au moins qui suivent l’arrivée des plantes dans la serre. (2) Quelques jardiniers placent les plantes nouvellement introduites sous les tablettes des serres; d’autres les tiennent fort humides. Ce sont là des procédés condamnés par l'expérience. Il importe surtout d'obtenir d’abord des racines; il faut que celles-ci apparaissent avant les jeunes pousses, sinon ces dernières seraient faibles et maladives. ee moment des températures différentes: ainsi les Odontoglossum Fig. 271. — Paphiopedium X Measuresianum HorT, (O. crispum, O. grande, etc.) réclament dans la serre une place te plus fraîche que les Catileya et les Dendrobium. Bientôt, souvent dans la première quinzaine, apparaissent les premiers symptômes de vie active : à ce moment on recouvre les racines d’une légère couverture de sphagnum et, dès que les nouvelles racines appa- raissent, on peut mettre les plantes en pots ou en paniers. La plupart des Orchidées n'ayant pas de pseudo-bulbes, telles que les Paphiopedium et les autres Cypripédinées, peuvent être mises en pots dès leur arrivée. Ces plantes croissent ainsi beau- coup mieux que si elles ont été couchées sur des gradins jusqu'à leur reprise ou suspendues la tête en bas, comme le font certains | vieux praticiens, car l’eau dont elles ont grand besoin, peut ainsi leur être fournie plus commodément. II. ÉPOQUE DES IMPORTATIONS. — Le moment le plus favorable pour récolter les Orchidées est celui qui suit immédiatement la floraison. C’est la saison du repos pour la plupart des Orchidées. On comprend que si l'Orchidée est mise en caisse à ce moment, si elle est tenue très sèche, les bourgeons ne se développeront guère durant le voyage et la plante arrivera dans un état meilleur que si des bourgeons débiles s'étaient développés durant le long voyage dans une caisse sans air et sans lumière. Les importations qui parviennent au printemps en Europe sont toujours celles qui reprennent le mieux, car elles ont toute la période estivale pour se refaire. Celles faites en automne ou en hiver offrent moins de chances de réussite. En règle générale, quelle que soit l'époque de l’année où la plante importée est en voie de s’établir, il faut assurer la prompte reprise en favorisant le développement de la pousse et ne lui donner sa période de repos que la croissance de celle-ci terminée. III. DES SOINS A APPORTER A LA RÉCOLTE DES ORCHIDÉES. — Nos Orchidées indigènes et à plus forte raison les Orchidées terricoles exotiques, périssent souvent parce qu’on néglige, lorsqu'on les rencontre dans leurs stations naturelles, de prendre les soins nécessaires à leur transplantation. Pendant la floraison des Orchidées terricoles ou très peu après celle-ci, il importe de relever les plantes avec leurs mottes et de placer ces dernières dans du sable légèrement humide, dans PL. XXX. ea un endroit bien abrité contre la pluie, frais et ombragé. La floraison terminée, cesser tout arrosage et laisser sécher entière- ment. Vers la fin du mois d'août, nos espèces indigènes sont en plein repos. Les plantes peuvent alors être envoyées à grande distance, emballées comme des oignons. — Il faut avoir soin de les planter profondément. — La plupart des Orchidées à pseudo- bulbes souterrains que l’on transplante pendant l’époque de leur floraison, périssent ou périclitent. Quand parfois le jardinier ou le botaniste négligent la partie principale de la plante, le bulbe de l’année, contenant le germe du végétal futur, la transplan- tation et l’importation sont inutiles! Le moment de la transplantation doit être retardé jusqu’à ce que le bulbe soit suffisamment mûr pour se détacher facile- ment du reste de la plante. Aussi ne doit-on arracher les Orchi- dées qu'après leur floraison et lorsqu'elles ont accompli leur cycle de végétation. Les Orchidées exotiques, presque toutes épiphytes, sont récol- tées plus facilement. Il sufñit de les détacher avec le plus grand nombre de racines possible. Les difficultés commencent quand il s’agit de les expédier. Souvent le collecteur ne pourra pas immédiatement les mettre en caisse; il devra les soigner pen- dant quelques semaines; ce sont là des difficultés sérieuses au cours d'un voyage à la découverte. Les plantes étant arrivées à la station d'expédition, on les mettra dans des caisses à la Ward ou bien, se servant de grandes caisses de bois, on les placera par lits superposés, les plantes étant isolées les unes des autres, entourées de copeaux de bois sec ou bien attachées sur des toiles métalliques fixées aux parois de la caisse. Des trous recouverts de toile métallique ou de zinc perforé seront percés dans ces parois de manière à assurer le renouvellement de l’air, sans permettre aux souris et aux rats, ces rongeurs si friands des pseudo-bulbes, de venir s'installer dans le précieux colis. On veillera à ce que, à bord du navire, la caisse, placée dans un réduit frais, soit à l’abri des paquets de mer et, en général, de toute infiltration d’eau. IV. PLANTES ÉTABLIES. — L'amateur, désireux de se livrer à la culture des Orchidées, peut ou bien acquérir des plantes déjà 38 établies ou bien garnir ses serres de plantes introduites. Dans le premier cas, il n’a qu'à s’adresser à des maisons sérieuses : il obtiendra facilement des plantes saines, bien nommées, dont la culture ne lui donnera guère de mécomptes. Mises en pots, ou comme on dit en langage jardinique, bien établies, les plantes ne nécessiteront aucun travail la première Fig. 272. — Paphiopedium X Marshallianum Rous. f. année. Au prix auquel se vendent actuellement les bonnes variétés ordinaires d'Orchidées, un amateur disposant d'un budget même restreint peut facilement se procurer une petite collection (1) qui (1) Voici une liste de quelques espèces d’Orchidées intéressantes et faciles à cultiver : Anguloa Clowest*, Ruckeri*, Calanthe Regnieri, Cattleya labiata Mendelii, C. 1. Mossiae, les Cypripèdes : Paphiopedium barbatum, P. callosum, P. Harrisianum, P. Hookerae, P. insigne, P. Lawrenceanum, — Dendrobium nobile, D. thyrsiflorum, D. Wardianum, Epidendrum vitellinum*, Laelia ancepst, L. purpuratat, L. majalis*, Masdevallia tovarensis*, M. Harryana, M. Lindeni*, Odontoglossum crispum (Alexandrae)f, Od. grande*, Od. hastila- ss — lui permettra d’essayer cette culture avec succès. Quand il connaîtra cette culture et ses exigences, si ses ressources le lui permettent, il achètera des spécimens plus forts. L'amateur qui fait ses premiers essais avec des plantes établies, ne doit pas se borner à cultiver une seule espèce; il trouvera plus de plaisir à suivre plusieurs espèces, et il aurait tort de se limiter toujours à la culture d'un seul spécimen de chaque plante. Tout amateur devrait, à ses débuts, commencer à cultiver des Orchidées faciles et de floraison abondante, comme l’Odontoglossum crispum. IV. VALEUR DES IMPORTATIONS. — Quelques amateurs donnent la préférence aux plantes nouvellement importées. Leur florai- son se fait attendre plus longtemps, mais l’espérance de voir de nouvelles variétés exerce une séduction toute naturelle. Le cœur humain est anxieux d’espérances et nulle joie n’égale, pour l'amateur, celle de voir éclore une fleur inconnue ou rarissime. Cette séduction est d’autant plus vive qu’il peut aujourd’hui se procurer des Orchidées importées à fort bon compte s’il calcule la valeur des espèces ou des variétés d’après l’éloignement du pays d’origine et les soins donnés à la plante importée. Les conditions dans lesquelles les plantes voyagent, exercent une grande influence sur leur valeur. Les plantes ayant des feuilles vertes, relativement fraîches, et des pseudo-bulbes très forts, ont évidemment une valeur beaucoup plus grande que celles ayant perdu une partie de leur feuillage et ne possédant que des pseudo-bulbes fanés et épuisés. Ces dernières ont été le plus souvent introduites à une époque de l’année où elles ont eu à souffrir de la gelée. Certains établissements d'importation, dans l’espoir de vendre plus vite et mieux leurs plantes récem- ment introduites, soumettent celles-ci, dès leur arrivée, à un traitement spécial qui active et développe leur végétation. Il faut y prendre garde; car, la plante meurt épuisée après ce pre- mier effort. Est-il besoin de dire que l’amateur doit tenir compte de bium*, Od. nebulosum*, Od. Rossi majus*, Oncidium incurvum*, On. ornitho- rhynchum*, Stanhopea tigrina*, Sophronitis grandifiora*. Les espèces marquées * conviennent à la serre froide 7-10° C; celles mar- qués + à la serre tempérée 10-142 C; les autres à la serre chaude 15 à 180. toutes ces circonstances dans l’achat des Orchidées, pour ne pas acheter chat en poche? S'il est prudent, il commencera sa collection par l’achat de bonnes plantes établies. V. CULTURE DANS LES PAYS TROPICAUX. — Si la culture des Orchidées tropicales est difficile dans nos serres, celle des Orchidées montagnardes est plus délicate encore sous les tro- piques. Dans le delta de l’Amazone, au Para, région où règne un été perpétuel et une humidité constante, les Orchidées brési- liennes originaires des Montagnes des Orgues et celles qui pro- viennent de la Chaîne des Andes, telles que les Odontoglossum et certains Oncidium, fleurissent difficilement. Les Cypripédinées des régions froides (Cypripedium Calceolus) ou tempérées (Paphio- pedium insigne) sont réfractaires, semble-t-il, à toute culture (1). D'autres Orchidées y développent par contre dans toute leur beauté leurs floraisons admirables! Au jardin botanique de Demerara (Guyane anglaise), plusieurs longues allées sont plantées de Crescentia sur les branches desquels croissent éta- gées les plus belles Orchidées tropicales. Les Orchidées des climats tempérés et des altitudes élevées ne peuvent vivre dans ces contrées inondées de soleil et de lumière. Les Orchidées résistent mieux au froid qu’à la chaleur. Sous les tropiques, comme dans les serres à température trop élevée, la plante constamment surexcitée croît, se développe sans cesse, et, privée de la période de repos qui lui est néces- saire, ne pouvant suffire à cette croissance continue, elle s'épuise et meurt. (1) Cf. S. JENNINGS. Orchids and how to grow them in India and other tropical climates, 1875. CESPTERE V, DU REPOS CHEZ LES ORCHIDÉES. I. PÉRIODE DE REPOS. — En général, les végétaux traversent chaque année une période de repos, soit que la température s'abaisse suffisamment pour suspendre toute végétation et pro- duise le repos hivernal ou sommeil d’hiver, soit au contraire que la température s'élève amenant avec elle la sécheresse et le repos estival. La première cause prédomine dans les climats tempérés dont la chaleur maximum trop faible pour arrêter la végétation, surexcite la vie chaque fois que l’humidité est suffisante. La seconde cause se manifeste dans les contrées tropicales où la plus forte chaleur est accompagnée d’une séche- resse intense. Chacune de ces causes de repos agit sur la vie de certaines Orchidées. De là cette double conséquence : 1° Le repos des Orchidées des contrées tempérées se produit par le ralentissement progressif de la végétation, coïncidant avec une température moins élevée, une radiation solaire moins intense et une humidité exagérée contre laquelle la plante se protège de son mieux en s'enfouissant dans le sol. 2° La surélévation de la température et une sécheresse intense arrêtent la végétation de la plupart des Orchidées asiatiques, africaines, américaines ou océaniennes: Dendrobium, Anguloa, Angraecum, Catasetum, Caïtleya, Cycnoches, Laelia, Lycaste, Pleione, Schomburgkia, etc. Dans leur pays natal, des mois de chaleur et de sécheresse excessives succèdent à une période de pluie. Par suite de Re l'aridité du sol et de l’air, la végétation est suspendue; la plante subit alors une période de repos, équivalant à nos hivers, quoique de moindre durée. Cette période coïncide avec la fin soit de la floraison, soit de la végétation active de la plante. II. DURÉE ET ÉPOQUE DU REPOS. — À l'exception de quelques genres n’ayant pas de repos marqué : Ada, Cirrhopetalum, Cochlioda, Lycaste, Paphiopedium, Zygopetalum, Masdevallia, Odontoglossum, etc., toutes les Orchidées se trouvent bien d’être tenues à l’état presque sec pendant une période variant de trois semaines à cinq mois. La rigueur, la durée et l’époque du repos sont physio- logiquement déterminés par les réser- ves emmagasinées dans les feuilles et dans les pseudo-bulbes. La conduite des plantes pendant la période de repos, réclame toute l'atten- tion de l’orchidophile. Elles sont rares, les Orchidées qui, comme les Anguloa, les PBatemania, les Bifrenaria, les Bletia, etc., perdent leurs feuilles et supportent un repos très accentué de novembre à mars, ou qui, comme les Pleione et les Calanthe, peuvent passer la saison du repos annuel dans un état de sécheresse absolue, à tel point qu’on = = ne 273. — Zygopetalum ; L Mactaÿs Elod. peut les retirer de leur pot et les conserver dans un endroit sec. La plupart des Orchidées ne cessent pas de vivre pendant leur période de repos ; celui-ci n’est que relatif, une sorte de vie plus lente. Certaines Orchidées demandent un repos modéré : Barkeria, Brassavola, Brassia, Chysis,etc.; d’autres,un repos plus sévère. Sielles ne s’accroissent plus d’une manière visible, il se fait néanmoins en elles un travail constant d'élaboration et d’assimilation : aussi faut-il les sur- veiller attentivement, de manière à ce que ce travail ne soit jamais complètement arrêté. Pour beaucoup d'Orchidées, il suffit, à l’époque du repos, de sait + | cs maintenir autour de la plante j’humidité strictement nécessaire afin d'empêcher le sphagnum de mourir et les feuilles de se rider à l'excès. Si celles-ci se fanent, si les bulbes se rident, il faut donner de l'eau; mais les arrosages doivent être réduits au minimum. S'ils sont faits hors de propos, la végétation repart avant la fin de la période du repos; la plante émet des pousses malingres, chétives, rabougries et meurt victime de cette crois- sance prématurée. Dans nos serres, nous pouvons régler dans une certaine me- sure, la période du repos (1). L'orchidophile choisit de préférence la saison où les journées sont courtes et le soleil moins chaud. Les températures élevées dues à l’irradiation solaire fortifient la plante, tandis que celles provenant de la chaleur artificielle la débilitent toujours plus ou moins. C’est le motif pour lequel l’orchidophile fait d'ordinaire diminuer les arrosements à partir d'octobre et de novembre, jusqu’au mois de février ou mars. Aucune date fixe, uniforme, ne peut être assignée au moment du repos de toutes les Orchidées ; chaque plante se charge d’in- diquer celle qui lui convient. Chez de nombreuses Orchidées, peu de temps après le développement du pseudo-bulbe, la hampe florale apparaît, soit à la base (Odontoglossum), soit au sommet du bulbe (Cattleya). Les boutons formés, la croissance des feuilles se ralentit et s'arrête. Parfois, la floraison a lieu, et celle-ci terminée, la plante s'engourdit, la vie semble arrêtée; c’est le moment du repos (Ada, Rodriguezia, Lycaste, Oncidium, quelques Vanda, certains Odontoglossum). Chez d’autres Orchidées, le développement s'arrête après la formation du pseudo-bulbe (Anguloa Clowesit p. ex.) : le moment du repos est celui qui sépare cette formation de la production du bourgeon racémique accompagnant celle des nouveaux pseudo-bulbes. Un même genre peut présenter de grandes divergences quant au moment et à la durée de sa période de repos. La plupart des (1) Un orchidophile très expert, M. L. Duval, de Versailles, conseille à l'amateur ne possédant que quelques plantes, de se servir d'étiquettes portant ces mots imprimés : « Au repos. » Placée sur une plante, cette étiquette avertit la personne chargée du soin des Orchidées : « Ne mouillez pas. » lui dit-elle; « cette plante se repose ». Odontoglossum (1) sont constamment en végétation; quelques-uns demandent un simple ralentissement de leur végétation sitôt après la floraison; d’autres, Od. citrosmum, réclament un repos sévère, pendant les mois de septembre à mars; l’Od. Schlieperia- num demande un repos marqué, mais moins sévère, à partir du mois d’octobre jusqu’en mai, moment où apparaissent ses racines et ses nouvelles pousses. Les Catileya nous présentent des différences plus considérables encore, en ce sens que certaines espèces à longs pseudo-bulbes (C. guttata (fig. 190), C. Harrisoniae, C. Loddigesii, etc.) ont deux époques de végétation (2), l’une de mars à mai, l’autre de juillet à octobre. Chacune d’elles se termine par l’apparition de racèmes en grappes, après quoi vient une période de repos de six semaines à deux mois. Les autres Cattleya et notamment tout le groupe des C. labiata (fig. 120), n'ont qu’une époque de végétation et leurs fleurs précèdent la période de repos. Parmi les Laelia nous rencontrons les mêmes dissemblances : tandis qu’un grand nombre d’espèces (L. anceps (fig. 249), autumnalis (fig. 195), pumila, etc.) fleurissent au moment où leur repos com- mence, il en est d’autres (L. purpurata (fig. 250), L. tenebrosa) qui fleurissent en mai, à la fin de la période du repos modéré mais très long qu'elles subissent. III. TRAITEMENT PENDANT LA PÉRIODE DE REPOS. — Dans nos serres, on diminuera toujours et on suspendra même parfois totalement l'arrosage à ce moment. Dans la culture de quelques genres (Camarotis et Sarcochilus), on ne devra arroser que lorsque les feuilles se rident. Pendant la période de repos, convient-il de suspendre tout à fait les arrosements ? La solution de cette question dépend de la nature même du repos de la plante. Celui-ci se produit-il par suite d’un abaissement de la tempéra- ture, comme c’est le cas chez les Orchidées indigènes, Les arro- sements doivent être suspendus, le compost doit être tenu dans (1) L’Odontoglossum crispum fleurit en toute saison, mais surtout de mai à juin.On doit lui donner un repos léger et fort court après la floraison. L'Odon- toglossum grande fleurit en septembre et octobre et demande un repos modéré mais assez long (octobre à mars). (2) Ces Cattleya aiment la chaleur et l'humidité pendant leur végétation. Dot un état de sécheresse relative. S'agit-il au contraire d’Orchi- dées tropicales, la privation d'eau ne doit pas être absolue; des arrosements seront donnés, en petite quantité il est vrai, tous les huit jours environ; car il ne faut pas perdre de vue que ces périodes de repos correspondent pour ces Orchidées aux journées les plus chaudes des tropiques, et que ces journées brûlantes sont suivies de nuits où la condensation de l'humidité se fait sous la forme d’abondantes rosées. Maintenir les rhizomes et les pseudo-bulbes pleins et gonflés pendant la période du repos sans exciter la végétation, telle est la règle. Si le pseudo- bulbe est ridé, la végétation de l’année suivante s’en ressent; elle est plus faible, et souvent la vie de la plante est compromise. Les Orchidées des régions tropicales montagneuses, végétant toute l’année, ont un besoin de repos moins marqué. Pour celles-ci, comme pour celles des îles océaniennes, le repos ne se manifeste que par un ralentissement de la végétation; il suffit de donner des arrosements moins copieux (Cælogyne cristata (fig. 207), C. Dayana (fig. 299), Paphiopedium, Masdevallia, etc.). Plus froide est la patrie d’une Orchidée, plus longue doit être la durée de son repos; ainsi les Orchidées de serre froide seront maintenues à l'état de repos pendant quatre à cinq mois, de la fin d'octobre au mois d’avril, alors que d'autres se contenteront de quelques semaines. Les Orchidées à tiges caulescentes, celles à petits pseudo-bulbes et celles à pseudo-bulbes gros et charnus réclament des traite- ments différents. Les premières ne seront jamais sevrées d’arro- sements. Quant aux espèces à pseudo-bulbes gorgés de sucs abondants, l'humidité atmosphérique de la serre sera suffisante, tout au plus faudra-t-il bassiner leurs racines de temps en temps. Chez elles, le repos de la végétation se produit généralement après la formation du pseudo-bulbe : il y a un temps d’arrêt indiqué soit par la perte des feuilles, soit par la fin de la floraison, soit par la cessation de tous les phénomènes d’accroissement et de développement. Le pseudo-bulbe achève sa maturation et se colore plus vivement. Les Orchidées à feuilles charnues et de consistance épaisse, telles que Oncidium macrochilum, On. splendidum, On. Lancea- num, Epidendrum falcatum, etc., demandent un long temps de a Le repos. Il en est de même des Orchidées à gros pseudo-bulbes renflés (Mormodes, Catasetum, Cycnoches, Anguloa, Grammato- phyllum, etc.). Au contraire, la végétation d'un certain nombre d’Orchidées semble toujours active : citons comme exemples le Macroplectrum sesquipedale, le Vanda tricolor, les Masdevallia Harryana, M. Lindeni, M. Veitchii, M. Shuttleworthii, les Odon- toglossum crispum, Od. Harryanum, Od. luteo-purpureum, Od. odo- ratum, Od. Pescatorei, Od. Rossit majus, Od. triumphans, etc. Chez ces Orchidées la période de repos n’existe pour ainsi dire pas. CHAPTIRE VE DU RAJEUNISSEMENT ET DE LA MULTIPLICATION DES ORCHIDÉES. I. RAJEUNISSEMENT. — Lorsque certaines Orchidées épiphytes prennent un développement trop considérable, comme les Phalae- nopsis, les Vanda, etc., on lestraite comme des plantes importées, c'est-à-dire qu'on coupe toutes les racines à quelques centimètres des feuilles et qu’on dépose la tige et les feuilles sur un lit de sphagnum. De nouvelles racines ne tardent pas à apparaître et la plante se développe comme une plante nouvelle. Cette opéra- tion s’appelle le rajeunissement. II. MULTIPLICATION DES ORCHIDÉES. — Peu de plantes pos- sèdent l’énergie vitale des Orchidées. Elles résistent à des causes de destruction auxquelles succomberaient bien d’autres végétaux. Aussi les voit-on souvent lutter contre la mort et renaître, sinon de leurs cendres, du moins de leurs débris. Cette résistance permet aux horticulteurs la multiplication des Orchidées par bouturage. Toutefois la multiplication des Orchidées par d’autres voies que les semis ou la division des pieds n’est pas d’une pratique courante. Le bouturage n'a pas été perfectionné dans la culture des Orchidées comme dans les autres branches de culture. La facilité des communications est devenue si grande, les importa- tions sont si aisées et si nombreuses qu’on préfère toujours se — 560 — procurer les plantes dans leur pays d’origine et ne pas recourir à la multiplication artificielle, souvent aléatoire, parfois très lente et nécessitant toujours des soins minutieux et assidus. Ce n’est guère que lorsqu'il s’agit d’une variété obtenue de semis ou importée mais fort rare, si rare même qu’on ne pourrait la retrouver dans la localité d’où elle provient, que la multiplication par des moyens artificiels s’impose et devient inévitable. III. MULTIPLICATION PAR DIVISION. — Un grand nombre d'Orchidées peuvent être divisées. Les Orchidées terricoles ou Fig. 274. — Zygopetalum xanthinum Rcus. f. semi-terricoles, qui croissent en touffes, comme les Cypripé- dinées, les Sobralia, les Phajus, les Cymbidium, les Arpophyllum, les Masdevallia etc. se multiplient surtout de cette manière. La meilleure époque pour opérer le sectionnement est celle qui suit le repos. On le pratique presque toujours au moment du rempotage. On sectionne dans ce cas le pied mère d’une manière bien nette, laissant à chaque partie détachée, un bourgeon prêt à se développer; quand il s’agit de Cypripédinées, on laisse un bourgeon et une pousse en pleine végétation. Beaucoup de Loi jardiniers préfèrent préparer ce sectionnement; ils procèdent en deux fois à cette opération. L'année qui précède le rempotage de la plante, au moyen d’un coup de greffoir bien net, ils tran- chent aux deux tiers la tige qui porte la pousse de la future bouture. Ils écartent les parties sectionnées et séparent com- plètement celle-ci, l’année suivante, lors du rempotage. Devons- nous ajouter qu’ils surveillent attentivement la section afin d'empêcher les moisissures et les microbes d'envahir la plaie? Cette méthode n’est applicable aux espèces épiphytes à pseudo-bulbes, que lorsque l’exemplaire à multiplier est d’une certaine force et pourvu de plusieurs pousses. On peut alors entailler le rhizome, de façon à laisser à chaque pousse deux ou trois pseudo-bulbes qui serviront à nourrir la nouvelle plante jusqu’au moment où ses racines, lui permettront de se suffire à elle-même. Pour provoquer la formation de nouvelles pousses, on opère en plusieurs fois, la section du rhizome, laissant la plante dans le récipient qui la contient. On sépare les parties sectionnées après la formation des pousses. En général, les pseudo-bulbes étant pourvus à leur base d’yeux latents, chaque pseudo-bulbe, même privé de feuilles, peut donner naissance à une ou plusieurs pousses et constituer ainsi une nouvelle plante. Plus le pseudo-bulbe contient de réserves nutritives, plus grandes sont les chances de succès. Ces chances augmentent lorsque le pseudo-bulbe est entier, c’est-à-dire détaché au-dessous de son point d’insertion sur le rhizome. Elles diminuent lorsqu'il est trop âgé ou mal constitué. Les Odontoglossum, les Oncidium, les Lycaste, les Cælogyne, les Acineta, les Miltonia, les Zygopetalum, etc., en général toutes les espèces à pseudo-bulbes charnus, se multiplient aisément par bulbes détachés ou isolés. Les Catileya, les Laelia, les Schomburgkia et les autres espèces à pseudo-bulbes allongés sont pourvues d’yeux latents, non- seulement à leur point d'insertion, mais encore à un ou deux nœuds au-dessus de celui-ci. Si on les coupe au-dessous de ces nœuds et si on les suspend dans un endroit favorable, les yeux se développent. Bien des jardiniers connaissent cette faculté des Cattleya. Lorsque des tiges accidentellement brisées près de leur insertion sur le rhizome, sont suspendues librement dans une — 562 — atmosphère tiède et humide, elles émettent près de leur base des racines adventives et forment bientôt de jeunes plantes prêtes à être mises en pots. Les Epidendrum à tiges, les Dendrobium, les Thunia, etc. se multiplient par tronçons de tige munis de nœuds ou de racines. Les Vanda, Aerides, Saccolabium, Angraecum, etc. produisent de jeunes pousses qui peuvent être détachées dès qu'elles ont atteint une certaine dimension ou lorsqu'elles ont formé des racines. On facilite l’émission de celles-ci par une légère incision opérée au-dessus de la naissance de la pousse, ou au moyen d’un bourrelet de sphagnum. Ces plantes se dégarnissent parfois à la base. Lorsqu'il existe suffisamment de racines sur le corps de la plante, on peut séparer la tige de la souche, en la coupant un peu au-dessous des premières feuilles. Cette souche, convenable- ment traitée, ne tarde pas à former de nouvelles pousses qui peuvent être sevrées dès qu’elles ont acquis une certaine force. Les racèmes des Phalaenopsis donnent souvent naissance à de jeunes plantules; on dirait des œilletons. On a rencontré de pareilles formations sur les racines d’autres Orchidées (1), à l’endroit où se produit une rupture. La multiplication des Orchidées par les procédés que nous venons d'indiquer nécessite des soins particuliers. On dispose les pseudo-bulbes et les tronçons de tiges sur un lit de sphagnum vivant de 0",04 à o",05 d'épaisseur, tenu modérément humide et à une température un peu plus élevée que celle exigée par les plantes faites. Une caisse vitrée de tous côtés, d’un mètre carré de base sur 0",50 de hauteur, peut rendre de bons services. Les bulbes et tronçons doivent être fréquemment visités mais ne peuvent être déplacés qu’en cas de nécessité. On doit empêcher la moisissure, la pourriture et les préserver des cloportes et des limaces. L’humidité et la température doivent être constantes. Quand les jeunes bourgeons apparaissent, on ne tarde pas à voir (1) Neottia Nidus-avis, Cyriopodium, Saccolabium micranthum, etc. Ce procédé de multiplication est certainement beaucoup plus répandu qu'on ne le suppose. Très général chez les plantes à racines charnues non rameuses, il est bien connu chez l’Ophioglossum vulgatum et chez les Orobanches. Nous avons cité (page go) un certain nombre d'Orchidées à racine prolifère. DR 7 | poindre les racines. Dès lors, on peut rempoter dans le compost approprié à chaque espèce. Bien que ces moyens de reproduction exigent des soins, de la patience et du temps, nous avons vu des plantes nées de bulbes détachés, fleurir dès la troisième année. III. SEMis. — C’est surtout dans la pratique horticole, quand il s’agit d'obtenir des hybrides et des variétés nouvelles, qu’on a recours aux semis pour multiplier les Orchidées. La fécondation a été faite, le fruit s’est développé, il s'ouvre (Ag. 198 et 202), le moment du semis est venu. Afin d’éviter la perte des premières graines — les meilleures d’après certains semeurs experts — on place directement sous le fruit, à l’époque de la maturité, le compost sur lequel on compte faire germer les graines. On choisit un compost déjà ancien. Le sphagnum trop vigou- reux étoufferait la jeune plante. Si les graines sont fertiles, avant le sixième mois (1), on verra se former de petits globules verts, ayant la grosseur d’une tête d’épingle ordinaire, sur les- quels apparaîtront bientôt les rudiments de feuilles et de racines (fig. 199, D, E, F, G). À ce moment, on les enlève au moyen d'un bâton effilé et pointu, humecté d’eau afin de permettre l'adhésion de la petite plante; on la place dans de petits pots cubiques en terre cuite, remplis de compost frais. Ce compost est formé de terre fibreuse, de sable blanc grossier et de sphagnum. Les pots n’ont que o",03 de côté. On les met les uns à côté des autres dans une terrine plus grande en les y calant au moyen de sphagnum, et on les suspend le plus près possible du toit vitré de la serre. Avant de se servir de ces pots cubiques, on les immerge dans l’eau ainsi que le sphagnum. Une fois les graines semées, il faut éviter les arrosages et les seringages violents qui projetteraient la plante hors du pot. On ne doit donner au semis que des bassinages légers faits au moyen d’une seringue très fine. Inutile de dire, croyons-nous, qu'avant le développement com- plet de la plante, il ne peut être question de lui donner une (1) Il est rare de voir une graine d'Orchidée se développer encore le septième mois après le semis. en T — période de repos bien accusée. Au contraire, comme nous l’avons fait observer (p. 233), la réussite des semis d’Orchidées dépend essentiellement de la régularité des conditions du milieu dans lequel ces semis se développent. Le jardinier indiquera toujours avec soin sur l’étiquette du semis le nom des parents; l’amateur consignera de même sur l'étiquette de la plante établie la filiation du nouvel hybride. Beaucoup d'amateurs imitant les procédés des Studbooks de la race chevaline, inscrivent à côté du nom de l’hybride toute sa généalogie en quelques lignes. Nous donnerons comme exemple de ces inscriptions,celle d’un hybride récent obtenu par M. Seden chez M. Veitch à Chelsea, le Dendrobium Cordelia. D. aureum ©. | D. japonicum ©. Dendrobium D. X endocharisQ. ) *\Cordeha, D. X euosmum. | D. aureum co”. | v. leucopterum co”. D. nobile o. On doit lire ce tableau comme il suit: Le D. japonicum fécondé par le D. aureum a donné le D. X endocharis. Cet hybride du premier degré fécondé à son tour par le D. nobile a produit le D. X euosmum. La variété leucopterum de cet hybride au deuxième degré a servi à féconder le D. aureum. Le produit est le D. X Cordelia. Fe CHAPITRE VII. ENNEMIS ET AMIS DE L'ORCHIDÉE. LES ENNEMIS. I. LES ALGUES. — Au premier rang des ennemis de l'Orchi- dée, il faut ranger toutes ces végétations filamenteuses qu'appor- tent les eaux d’arrosages — Oscillaires, Palmella, Vaucheries, — auxquelles s'ajoutent toujours de nombreuses Bactéries. L'eau stagnante est le milieu par excellence de ces plantes inférieures. Leur présence dénote un jardinier négligent, car il est facile de les éviter. On ne les rencontre pas dans les serres bien tenues, où les plantes sont arrosées d'une manière convenable. te À ANA \a 6" Fig. 275. — Cladosporium orchidsarum (fort grossi). Des arrosements judicieusement faits, une aération prudemment conduite, tels sont les meilleurs moyens à employer pour éviter l’envahissement des Algues de toute nature. 39 II. CHAMPIGNONS MICROSCOPIQUES. — Des taches noires appa- raissent souvent sur les feuilles d’Orchidées. Examinées au microscope, on voit qu’elles sont causées par un parasite, le Cladosporium orchidearum (fig. 275). Ce Champignon se présente sous la forme conidienne, c’est-à-dire que sa dissémination se fait par des spores qui apparaissent directement à l’extrémité des fillaments mycéliens. Ce Champignon s'insinue entre les cellules de la feuille, s’installe dans son épaisseur et la détruit, formant généralement sur la face inférieure des taches noires arrondies (fig. 276). On le rencontre souvent sur les Cattleya et les Laelia. Au début d’une attaque de Cladosporium, il est possible de sauver l'Or- chidée en enlevant au couteau la partie malade et en recouvrant la bles- sure d’une légère couche de charbon de bois. Si l'attaque est plus an- cienne, si le parasite a largement envahi Ja plante, il provoque la mort de celle-ci par la pourriture des tissus. Ces parasites végétaux se rencontrent rarement sur y, fl PAU vi ce il SE M les plantes saines et vi- lj° , “ LUE L Fig. 276. — Face inférieure d’une feuille de ce Cattleya attaquée par le Cladosporium orchi- CRISE Ils PRESS dearum. sent sur les Orchidées malingres, épuisées, affaiblies, ou bien encore lorsque Îles racines plongent dans des matériaux en putréfaction, ou lorsque la cul- ture est faite dans un local trop fermé, mal ventilé. Il faut, pour les combattre, suspendre les arrosements et augmenter la venti- lation de la serre. Les Odontoglossum et le Vanda cœrulea sont également sujets aux attaques de ce champignon quand ils sont tenus trop humides ou cultivés dans une serre trop froide, et quand en hiver la ventilation de la serre est défectueuse. Soustraire la plante à ces influences morbides, tel est le seul remède à conseiller. Pour enrayer le développement de ce champignon, on peut essayer les lavages à l'eau cupro-sodique; le sulfate de cuivre (1) à dose très diluée (‘/..) tue les spores du Cladosporium orchidearum. III. INSECTES. — Bien plus que les Algues et les Champignons microscopiques, les insectes sont de redoutables ennemis. L'insecte serait même le plus terrible ennemi de l'Orchidée si le jardinier ignorant n'existait pas! Les insectes sont légion. Les uns sont microscopiques, comme les Thrips, les Coccus, les Poux, etc. ; les autres sont visibles à l’œil nu : Blattes, Fourmis, Charançons, Forficules, etc. Les uns s’attaquent aux racines comme l Embia(fig.277), aux pseudo- bulbes comme le Xyloborus (fig. 280) et aux feuilles comme les Thrips; les autres aux jeunes pousses, aux boutons et aux fleurs. Les uns, indigènes comme les Fourmis ou naturalisés comme les Blattes, les autres exotiques comme le Isosoma orchidearum qui infeste les Caïtleya ou le Xyloborus per- forans (fig. 280), si funeste aux Dendrobium. Un certain nombre de procédés ont été pré- conisés pour la destruction de ces insectes; mais, de tous les moyens, le meilleur, le plus efficace, le plus certain, sera toujours une brosse ou une éponge imbibée d’eau et maniée par la main adroite d’un jardinier soigneux. LL. Fig. 277. — KRacmes Pour empêcher l’apparition du plus grand orchidées attaquées nombre de ces insectes, il faut éviter decul- par l'Embia. tiver dans le voisinage des Orchidées des plantes qui sont parti- culièrement exposées à leurs attaques. IV. Moyens PRÉVENTIFS. — Les Fourmis et les insectes ailés s'introduisent aisément à l’intérieur d’une serre. La glu,le miel, (1) Un gramme par litre d’eau. le sirop arrêteront les fourmis. Des obturateurs en toile lâche ou en tissus métalliques empêchent l'invasion des mouches et des autres insectes ailés qui, buti- nant de fleur en fleur, trans- portent les pollinies sur les gynostèmes et, fécondant les fleurs, diminuent la durée de leur épanouissement. Quant aux insectes exo- tiques, il faut surtout éviter de les introduire soi-même dans la serre. On néglige Fig. 278. — Camaria brésilien. trop souvent d'examiner at- tentivement les plantes qu’on achète. Si on introduit dans une serre une plante infestée, on a enfermé soi-même le loup dans la bergerie. Il n’est pas rare de voir une plante importée des pays chauds amener avec elle les œufs ou les larves d’un insecte, commensal Fig. 279. — Xyloborus perfo- rans. 1. Insecte (grandeur naturelle). 2. Le même grossi 8 fois. habituel de l'espèce dans son pays natal. Les uns, comme ce Camaria brésilien (fig. 278) dont le Gardeners’ Chronicle a signalé les méfaits, ne vi- vent que peu de temps et ne font pas souche : mais la plupart comme les Isosoma et les Charançons causent des dégâts considérables et, se reprodui- sant, peuvent infester toute la serre. Les Isosoma attaquent les Catileya, et les Curculio, les Xyloborus ravagent les Dendrobium, etc. Importés les uns d'Amérique, les autres de l’Archipel malais, ces insectes font les mêmes dégâts. La femelle, à l'aide de sa tarière, perce un trou dans les tissus végétaux et pond ses œufs. La larve se développe dans le tissu spongieux au détriment de la plante, et creuse des galeries où elle se transforme (fig. 280). Souvent même elle provoque une turgescence des tissus qui empêche la crois- 560 sance de la plante. Parvenu à son état parfait, l’insecte abandonne la plante qui l’a nourri, pour s’accoupler. Le jar- dinier apportera le plus grand soin à surveiller toute plante attaquée afin de détruire, au moment de leur sortie, les insectes parfaits et d’éviter ainsi que des générations suc- cessives s’établissent au cœur de ses cultures. Ce danger est si grand que nous n'hésitons pas à engager l’amateur à cou- per immédiatement et à brûler les parties attaquées ou les tubérosités qui ren- ferment les larves. V. INSECTICIDES. — Quand on introduit une plante dans sa serre, quelle qu’en soit l'origine, il faut toujours l’examiner avec le plus grand soin,enlever les parties desséchées, laver soigneusement et à plusieurs reprises les feuilles et les tiges soit à l'eau pure, soit avec une solution insecticide quel- conque. Le choix de celle-ci nest pas limité : Fig. 280. — Tige de Dendrobium attaquée par chaque jour des inventeurs le Xyloborus perforans. nous présentent de nouveaux insecticides. Le plus ancien, le plus certain, semble toujours être le tabac, soit qu’on l’emploie réduit en poudre très fine, en solution plus ou moins concentrée ro ou en vapeur plus ou moins dense. Il agit par sa nicotine. La poudre de tabac, impalpable, est préconisée contre les Thrips, l’Araignée rouge, etc. : elle présente le très grave incon- vénient de rester dans les replis de la feuille et de corroder les jeunes pousses. Aussi donne-t-on la préférence aux décoctions et aux fumigations. Le nombre des formules d’eau nicotinisée est fabuleux. Chaque jardinier a la sienne : les unes — ce sont les moins nombreuses — aboutissent à une décoction plus ou moins concentrée de feuilles de tabac dans de l'eau; les autres, à un mélange d’eau, de tabac et de savon noir ou de soufre (1), etc., etc. En règle générale, il faut éviter de seringuer les plantes avec de l’eau contenant en dissolution un insecticide quelconque. Se déposant à la base des feuilles en trop grande quantité, le remède peut devenir plus nuisible que le mal. Quand on doit employer une eau contenant des sub- stances insecticides, mieux vaut toujours recourir au lavage des feuilles à l'éponge, et, si par hasard, on est contraint de recourir au seringage, il faut coucher les Orchidées sur le flanc et les seringuer une seconde fois à l’eau pure, avant de les remettre en place. Le meilleur moyen de combattre le plus grand nombre des insectes micros- “ASE por , Copiques consiste à faire des fumigations nicotine. de tabac. Il existe un appareil fort ingé- nieux (fig. 281) permettant au moyen d’une lampe à alcool de fumiguer la serre aussi rapidement et aussi souvent qu'on le souhaite. L’orchidophile ne doit jamais perdre de vue que d’une part les fumigations trop prolongées ou trop fortes sont mor- telles pour certaines Orchidées : Odontoglossum, Masdevallia, etc., (1) On obtient une solution très active en faisant bouillir 100 grammes de fleur de soufre, 60 grammes de savon noir, 25 grammes de côtes de tabac, dans deux litres d’eau; on dilue cette solution dans dix litres d’eau et on la laisse refroidir avant de s’en servir. — Le savon dans ce mélange sert seulement à permettre à la solution de mouiller la feuille. ide Loi et que d’autre part, si leur durée est trop courte, elles sont ineffi- caces. Les fumigations légères et fréquemment répétées sont préférables ; il est très facile de les faire avec le vaporisateur. À son défaut, les jardiniers ont recours à un procédé plus rudimentaire : ils font chauffer au rouge des carreaux de terre cuite ou des briques et versent sur elles la nicotine, non point l'alcaloïde des chimistes, mais celle des jardiniers, jus de tabac plus ou moins concentré obtenu par la macération ou la décoction des tiges, des côtes ou des feuilles de tabac. Souvent même on se borne à placer sur un petit grillage lâche, placé au- dessus des tuyaux de chauffage, une couche de quelques centi- mètres d'épaisseur de pétioles et de côtes de feuilles de tabac, matières fort peu coûteuses. On les arrose deux fois par jour. L'évaporation de l’eau produit une légère intoxication perma- nente de la serre qui empêche le développement de nombreux parasites. Quelques jardiniers remplacent les fumigations de tabac par la vapeur de soufre. Ils mélangent le soufre avec de la glu et endui- sent de ce mélange les tuyaux de la serre quand ils sont chauds: mais cette opération ne peut se faire que lorsqu'il y a beaucoup d'humidité et peu de chaleur dans la serre; sinon, comme on pro- voque la formation notable d'acide sulfureux, les plantes qu'on voulait préserver, périssent inévitablement. VI. Tartps. — Les Thrips (fig. 282) forment une nombreuse famille d'insectes hémiptères dont la rapidité de multiplication est prodigieuse. Ces minuscules ennemis — les plus grands n’ont pas deux millimètres — s’attaquent surtout aux feuilles d'Orchidées : ils en rongent l’épiderme et les couvrent de taches grises, ternes; parfois même ils en déterminent la chûte. Ces insectes Fig. 282. — a) Thrips minutissima, fortement se logent sur les feuilles, grossi; b) larve de Thrips, grossie, sur les pots, même sur les étiquettes en bois. Il est rare de les rencontrer dans une serre bien tenue et bien aérée. 7e — Pour combattre les Thrips, il faut employer les fumigations et laver les feuilles à l'eau nicotinisée, c’est-à-dire au moyen d’une solution de 250 grammes de savon noir et de 250 grammes de tabac dans quatre litres d'eau. Beaucoup de jardiniers trem- pent les feuilles et les pseudo-bulbes dans une solution plus savonneuse mais moins nicotinisée. Ils ajoutent alors à la solution quelques grammes de poudre de pyrèthre et de soufre; mais avant que les feuilles soient complètement sèches, ils les plongent dans un baquet d’eau fraîche. VII. PucERONSs. — Les pucerons, les plus féconds de tous les insectes, — la famille d’un seul puceron se compose en une année d’un quintillion d’individus! — influent sur les Orchidées comme sur tous les végétaux; leur sécrétion miellée les salit et leur piqûre provoque des déformations plus ou moins consi- dérables de l’organe attaqué. Au printemps un puceron vert apparaît sur les jeunes pousses. Sa présence est souvent l’indice d’une aération insuffisante. On en délivre les plantes soit par une immersion rapide dans une eau tiède à 38°, ou légèrement nicotinisée, soit par la vaporisation du tabac dans la serre. Mais, l'immersion ou la vaporisation faite, il faut laver à grande eau les feuilles sur lesquelles les pucerons ont séjourné afin d’en- lever la miellée visqueuse, gluante, sécrétée par ces insectes. Un des meilleurs moyens préconisés pour exercer la patience du jardinier et détruire les pucerons est l’emploi d'un pinceau fin imbibé d’alcool ou de benzine. Tout puceron touché meurt. Par la rapidité de leur évaporation, ces substances n'exercent aucune action fâcheuse sur les végétaux. VIII. CocHENILLES, KERMÈS, etc. — Les Coccides, les Aphis ou mouches vertes sont avec les Thrips, au nombre des plus microscopiques ennemis des Orchidées. Dans une atmosphère sèche, ils se multiplient très rapidement. Leur présence sera presque toujours l'indice d’une humidité insuffisante. En char- geant l’air d'humidité, c'est-à-dire en aérant et en aspergeant le sol et les plantes, ces insectes parasites disparaissent rapidement. C’est surtout dans les serres mal tenues qu'on rencontre les Cochenilles (Coccus ou Kermès, fig. 283). On reconnaît leur EU CNE présence quand apparaissent sur les feuilles et les pseudo-bulbes de petites écailles grises ou brunes, parfois vernissées ; ce sont les nids dans lesquels habitent les Kermès. Les Coccus s’attaquent surtout aux feuilles des Saccolabium, des Aerides et des Caælo- gyne; ils recherchent encore plusle feuillage des Pteris. M. Alfred van Imschoot ayant observé cette prédilection des Coccus pour ce genre de Fougères eut l’idée de placer des Pferis entre ses Vanda et ses Aeri- des. Bientôt il s'aperçut que les Kermès envahis- saient les Pferis et laissaient propres et saines ses belles Orchidées. C’est une application ori- Fe 283. — Coccus es serres, très ginale de la méthode des plantes-pièges à la grossi. culture sous verre. On préserve les Orchidées de leurs attaques en lavant fréquem- ment avec une éponge et de l'eau bien fraîche les feuilles et les pseudo-bulbes. Quand le Kermès se sera établi sur une plante, lavez-la avec une infusion prolongée (24 heures au moins) et filtrée de 250 grammes de savon noir, 3ogram- mes de tabac, 3 cuillerées à bouche de téré- benthine dans 4,50 litres d’eau de pluie. Le pou blanc (Dactyolopus adonidum, fig. 284) est très redoutable surtout pour les Cattleya. Il a une forme bien caractéristique : la femelle est oblongue (fig. 284), d'un blanc un peu jaunâtre, saupoudrée d’une matière cireuse blanche, ornée d’une bordure d’appen- dices laineux également cireux; le mâle est brun avec de longues ailes grises, rougeâtres vers le bord central et de longs balanciers pie. 284. — Dactyolo- jaunes terminés par une seule soie recourbée. Pus adonidum (Pou blanc); 4) grandeur On recommande, pour en préserver les naturelle: 8) forte- plantes, l'emploi de savon noir contenant le "nt 8rossi. moins de caustique possible : on mouille légèrement le soir, puis on enduit les feuilles et les pseudo-bulbes: le lendemain on les lave à grande eau. On se débarrasse aussi très facilement du pou farineux, au moyen d’un pinceau imbibé d’alcool à 35°. Un badi- geonnage léger suffit pour tuer le pou blanc. Les poils cotonneux de l'insecte étant enlevés, celui-ci meurt aussitôt. Le pou blanc ou Fi farineux, si fréquent dans le voisinage des Dracaena, ne résiste pas non plus à l’application de quelques pincées de fleur de soufre. IX. ARAIGNÉE ROUGE ET ACARIENS. — L’araignée rouge, Gamasus telarius L., est non pas un insecte proprement dit, mais un arachnide. C’est un ennemi plus terrible que les Thrips. Il semble avoir une préférence marquée pour les Dendrobium. Presque invisible à l’œil nu, l’araignée rouge a l'instinct colo- nisateur : c'est par bande qu’elle s'établit sous les feuilles dont elle suce les sucs. Bientôt, la feuille se flétrit, la plante devient malade et meurt. La sécheresse de l’atmosphère, les rayons brûlants du soleil favorisent beaucoup le développement de | ces redoutables acariens. Ils apparaissent surtout dans les mois les plus chauds de l’année : les feuilles de la plante attaquée prennent alors à leur face inférieure un aspect grisâtre. On combat l’araignée au moyen de seringages et de lavages fréquents à l’eau pure. Le comte du Buysson, dont nul ne peut méconnaître les judicieux avis, Fig. 283. — Gamasus TCOmmande même de plonger les plantes telarius (Araïgnée jinfestées dans de l’eau ayant 38 à 45°C, et si rouge) fortement j grossi. les sujets sont trop forts, de les coucher sur le flanc et de seringuer abondamment la plante dans cette position avec de l’eau ayant une température de 40 à 50° C. Ce n’est que par l'aération de la serre et des lavages répétés qu’on parviendra à combattre efficacement les Thrips, les Cocci- des, les Mouches vertes, les Poux, les Pucerons, les Acares (Acarus des Orchidées, fig. 286), etc. En Angleterre on emploie l’infusion de Îa manière suivante : Laisser infuser dans cinq litres d’eau 250 grammes de savon noir, 30 grammes de tabac ou 5 centilitres de jus de tabac fort concentré Fig. 286. — Aca- €t trois cuillerées d'essence de térébenthine. Après is HER 48 heures, on filtre le mélange et on le met en grossi, bouteilles bien fermées. Il s’y conserve un certain temps ; il suffit d’y ajouter un peu d’eau fraîche au moment de l’employer. NE © Fo X. BLATTES. — Les Blattes (Blatta germanica, orientalis, thoracica, etc.) sont de gros insectes nocturnes, extrèmement agiles, aux couleurs ternes, sombres, grises, brunes ou noires. Ce sont des ennemis très redoutables : leurs ravages sont rapides, considérables, inattendus. D'origine tro- picale, ces bêtes noires (tel est leur nom, 3 ÈS aussi populaire que celui de Cafards ou Cancrelats) se plaisent dans la tempéra- ture élevée de nos serres chaudes; elles s’y dissimulent avec la plus grande facilité. Ces orthoptères (fig. 287) ont une prédilection pour les jeunes racines et les tiges florales : en une nuit, ils rongent toutes les racines d’un Cattleya. / \ Se tenant le jour sous les pots et sous F8: 287- — Blatte thoracique, les terrines, ils sortent le soir et choisissent pour pâture les tissus les plus succulents et les plus tendres. L’orchidophile doit leur faire une guerre continue : celle-ci est rendue d’autant plus difficile qu’à la faveur de l’aplatissement de leur corps et de l’élasticité de leurs téguments, ils peuvent se blottir dans les fentes les plus étroites. Jour et nuit, il leur tendra des pièges ou leur offrira comme appât des pâtes empoi- sonnées. Comme pièges, il emploiera des cloches de verre, pla- cées de niveau avec le sol et remplies jusqu’au milieu de leur hauteur de mélasse étendue d'eau. La blatte vorace et gour- mande se laisse choir dans le vase, et ne pouvant remonter le long des parois du verre, elle se noie. La poudre d’Helleborus niger, l’eau de borax (4 p. °/.) les attirent également. Les pâtes empoisonnées, toujours d’un maniement dan- gereux, sont le plus souvent des mélanges à base de phosphore trituré avec du suif,du lard ou du miel. On préconise l’emploi d’un mé- lange de suif et d'arsenic intimement malaxés, étendu sur un bâton posé dans un pot, celui d'un mélange de farine et de sels de plomb, = RP celui de sucre en poudre et de phosphore, ou perce-oreille, ) placés pendant la nuit sur des fragments d’écailles ou dans des coquilles d’huître. er XI. FoRFICULES. — Les forficules ou perce-oreilles (fig. 288) sont aussi des orthoptères broyeurs; ils contusionnent, brisent ou coupent avec leurs mandibules les racines et même les hampes florales des Orchidées. Une chasse active peut seule en débarrasser la serre. Noctambules, ils restent cachés pendant le jour. Pour les prendre on dispose sur les gradins des sabots de mouton, des carottes ou des pommes de terre évidées ou des tiges creuses comme les tiges fistuleuses d’ombellifères. Les perce-oreilles s’y retirent pendant le jour. Il suffit de secouer ces pièges dans la matinée pour prendre les insectes. XII. MyrrAPopes.— Le Centipède à trente-deux pattes (Litho- bius forticatus) a une grosse tête et une forte paire de machoires. Boisduval affirme qu'ilest utile au jardinier. Il ne faut pas le confondre avec les Géophiles ou Scolo- pendres (Geophilus longi- cornis, fig. 289). Ceux-ci n’attaquent pas les plan- Fig. 289. — Géophile longicorne. tes saines, mais ce sont de redoutables commensaux surtout pour les plantes blessées. Ces scolopendres avivent les blessures et rendent la cicatrisation des tissus souvent fort difficile. On leur tend les mêmes pièges qu'aux limaces : les rondelles de carotte coupées. XIII. LomBrics. — Les lombrics sont introduits fréquemment dans les serres, parmi les matériaux même qui servent aux com- posts. Quand le lombric ou ver de terre (Lombricus terrestris) pénètre dans les pots d’Orchidées, il cause un trouble profond aux racines par le mouvement perpétuel de la terre qu’il taraude sans cesse, rejetant au dehors celle qu'il a avalée pendant son travail souterrain. L’orchidophile évitera ces hôtes incommodes en examinant avec soin la terre fibreuse, le sphagnum, les tessons qu’il emploie et en plaçant les pots sur une couche de cendrée ou sur des lattis de bois. Un bon moyen de faire sortir les lombrics de leurs retraites, est de plonger le pot dans l’eau jusqu’au bord : ou bien les vers EC) ET ne peuvent fuir assez vite et ils sont noyés, ou bien ils sortent à la surface et on les prend à la main. Quelques jardiniers arrosent les pots soupçonnés de renfermer des vers de terre soit avec de l’eau à 45° C, soit avec une eau additionnée de 1o p. °/, de vinaigre, soit avec un mélange de suie (/.), d'urine (:/;) et d’eau (:/,). Souvent pour faire apparaître les vers de terre, il suffira de donner quelques coups secs contre les parois du pot. Effrayé, le ver monte à la surface et il est aisé de l’enlever quand il apparaît. XIV.CLoPporTEs.— Les cloportes ou cochons de Saint Antoine (Oniscus asellus, fig. 290), sont de petits crustacés, hélas! très prolifiques, qui s’attaquent surtout aux jeunes racines. Se plaisant dans des endroits frais, ces crustacés isopodes ne peuvent vivre que dans des lieux humides. Il est fort difficile de les déloger des serres. En plongeant lentement les pots dans un baquet plein d’eau, les cloportes abandonnent leurs retraites et le jardinier les prend aisément à la main. On se sert encore de pièges pour les capturer. On les attire avec du bois pourri, des laitues fraîches ou de la mousse humide. Les cloportes s’y rassemblent. En visitant les pièges à la lumière une ou deux heures après la tombée de la nuit, il est aisé de les prendre et de les détruire en plongeant piège et vic- times dans l’eau bouillante. Les rondelles de Fig- 290. — Cioporte. navets ou de pommes de terre évidées par le milieu, sont un appât très usité. Fuyant la lumière, les cloportes recherchent l'ombre pendant la journée. A tout autre abri, ils préfèrent celui d’un balai de bouleau ou de chiendent. En le relevant quelques fois pendant la journée, le jardinier secouera les parasites dans un seau d’eau et ils périront. XV. Limaces. — De tous les ennemis de l’Orchidée, aucun n'est plus vorace que la limace (fig. 291). La plus commune (Limax agrestis) reste plus petite et plus délicate dans les serres; c’est la nuit qu’elle circule et cherche sa nourriture : à ce moment, le jardinier doit, une lanterne à la main, visiter les serres et tuer tous les maraudeurs qu’il rencontre. La grosse limace noire (Limax rufus) peut causer les plus grands dégats. Heureusement, elle décèle sa présence parle sillon visqueux que laisse son passage sur la route parcourue. Le jardi- nier n'a qu à le suivre pour s'emparer de ce terrible maraudeur. Une autre limace (Helix alliaria) est plus redoutable encore : braconnier nocturne, grâce à sa couleur et à sa petite taille (o",o1), elle se glisse inaperçue entre les pots et les feuilles, dévorant les jeunes racines, les pousses savoureuses, les hampes florales aux boutons presque épanouis. Hermaphrodite, ce mol- lusque dépose ses œufs dans les tessons de drainage et dans le sphagnum : l'œil le plus exercé, le plus attentif, ne peut les y découvrir. Il faut lui faire une chasse sans merci. A cette fin, on lui tend une infinité de pièges : l’un des plus simples consiste à déposer de la mousse sèche dans les parties les plus chaudes de la serre : deux ou trois fois par semaine, on visite cette mousse et on tue les mollusques qui s’y sont refugiés. Une poignée de son, ou mieux un peu de colle de =, pâte, déposée sous de grands pots légèrement soulevés d’un Fig. 291. — Limace. côté, attire les limaces et permet de détruire un grand nombre de ces mollusques. Nous avons déjà indiqué l'emploi des feuilles de laitue ou de rondelles de pommes de terre creusées au centre sous lesquelles se réfugient en grand nombre ces petits animaux. Soir et matin, on relève ces amorces et on détruit ceux qui s'y sont réfugiés. Comme mesure préventive, M. Perret recommande de badi- geonner les murs et les supports des tablettes au moyen d’un liquide composé de lait de chaux et de sulfate de cuivre. Visqueuses, humides, les limaces touchant un corps revêtu de sulfate de cuivre, dissolvent elles-mêmes le poison cuprique qui leur est mortel. La suie, le plâtre, la chaux vive en poudre, la cendre qui s’attachent à leur corps, font également périr ces mollusques ou bien leur sont assez désagréables pour les éloigner. Les limaces plus que tous les autres destructeurs, sont friandes des hampes florales et, attirées par la miellée qu’exsudent les boutons et les fleurs, elles font volontiers l’ascension de celles-ci. Pour éviter ces attaques, les orchidophiles prévoyants entourent d’une bague circulaire de ouate la base des racèmes. hs à 4 mé ve LM XVI. CHARANÇONS. — Le petit charançon (Curculio), à l’état parfait, est très friand des fleurs d’Orchidées, surtout de celles des Phalaenopsis. On lui fait une chasse active. Surpris, cet insecte se laisse tomber et reste dans une immobilité absolue. On peut alors s'en emparer aisément. Comme il recherche les endroits ombragés pendant la chaleur brûlante du midi, on le trouvera souvent au milieu de la journée blotti sous les appâts à limaces, les feuilles de laitue, etc. XVII. FourMis. — Les petites fourmis causent maint souci aux orchidophiles. Si elles n’ont pas la puissance de destruc- tion des Limaces, des Blattes, voie des forficules, elles abîment les fleurs, bouleversent le compost, transportent dans le cœur des plantes une quantité de petits débris. Pour s’en débarrasser, il faut détruire la fourmilière. L'arrosage à l’eau bouillante est le moyen de destruction le plus efficace; mais il est impossible à pratiquer si quelque racine se trouve à proximité. Dès lors, ne pouvant s'emparer de la citadelle, l’orchidophile doit s'emparer des soldats individuellement. La chasse aux Fourmis est malheu- reusement longue, peu récréative et peu productive. Mieux vaut en charger la tortue de rivière (tortue noire marquée de jaune) ou recourir à l'emploi de pièges. Outre ceux que nous avons indiqués: os creux, rondelles de navet ou de pommes de terre, nous signa- lerons les débris d'animaux et les petits cornets de papier enduits intérieurement de miel. On examine ces pièges chaque jour, et on détruit les animaux qui s'y sont réfugiés, par une immersion dans l’eau bouillante. On peut encore se servir d’un vase au fond duquel on a versé et étalé un peu de sirop de fruits. Si le vase est en verre ou en porcelaine, les Fourmis et les Blattes ne peuvent en sortir. En général les Fourmis aiment les saveurs douces : une brosse de chiendent trempée dans l’eau les attire et une immersion du balai dans l’eau bouillante tue toute sa garnison. Les Fourmis ont, dit-on, l'odorat très sensible : certaines odeurs paraissent leur être désagréables. Quelques feuilles fraîches de tomate ou de cerfeuil, quelques gouttes d’acide phénique ou d’huile de cade ont le don de les faire fuir. Une poignée de charbon de bois concassé en menus morceaux et jetée sur la fourmilière la fait, dit-on, déserter par les fourmis. — 580 — LES AMIS. I. PRINCIPAUX AUXILIAIRES DU JARDINIER. — Le jardinier trouve dans la nature quelques auxiliaires bien peu nombreux, mais dont trop souvent encore il ignore l’existence ou dont il dédaigne bien à tort le pré- cieux Concours. Nous avons signalé la tortue de rivière. Au mêmetitre nous pouvons signaler l’orvet (An- guis fragilis) et les jolies rai- nettes(Hyla arborea, fig. 292), vertes l’été, brunes l’hiver. Elles se livrent à une chasse incessante des insectes; mais il faut éviter de placer ces deux auxiliaires, la tortue et la grenouille, dans la même serre : car, avant de songer à poursuivre les limaces, la tortue dévorera les rainettes. Fig, 292. — Rainette verte. Malgré sa laideur et la répugnance presque invincible qu’il Fig. 293. — Crapaud. provoque, le Crapaud (Bufo vulgaris, fig. 293) est fort utile. Constamment en chasse, il passe sa vie à l'affût des insectes. C’est le grand destructeur des blattes. Des crapauds sont indis- pensables dans une serre un peu grande. Leurs services rachètent leur laideur. — 581 — Les lézards et les salamandres rendent également de précieux services en faisant une chasse continuelle aux insectes de toute espèce, ainsi qu'aux limaces, aux cloportes et aux autres ennemis de nos plantes. II. INSECTES UTILES. — Si cet infini vivant, — Michelet appelle ainsi le monde des insectes — renferme de nombreux adversaires de l’Orchidée, il lui offre aussi des défenseurs. Ce sont ces insectes carnassiers, ces nécrophages qui exercent leur puissance immense de destruction, sur les ennemis de l’Orchidée. Ils deviennent ainsi les policiers et les gardiens de nos cultures. Combien de jardiniers et même de bota- nistes ignorent les services rendus par les Fig. 204. — Carabe doré. Driles qui, guettant le limaçon, vivent de lui et chez lui; par les Cicindèles que Linné appelait déjà : Tigrides Insectorum, Tigres des insectes, et dont le type indigène, le Cicindela campestris, doué d'une mer- veilleuse agilité, est si beau avec sa carapace vert de mer, sillonnée sur la tête, sur le corselet, ER, au bord des élytres, de teintes cuivrées qui bril- °*à 7 points. lent au soleil comme des marques de feu, etc., etc. Les Cocci- nelles, les Carabes, les Staphylins sont plus connus et, partant, plus fréquemment sauve- gardés. IT. CocciINELLES. — Appartenant à l’ordre des coléoptères, les coccinellides méritent toute l'attention de l’orchidophile. La bête à bon Dieu Fig. 296. — Larve — tel est le nom populaire de la Coccinelle à A Dos: sept points (fig. 295) — accomplit dans nos serres comme dans nos jardins, sa mission de nous protéger des pucerons et d’arrêter leur prodigieux développement. Les Coccinelles sont bien reconnaissables à leur corps arrondi, à leurs antennes courtes et épaisses, à leurs palpes terminés en hachettes, et surtout à leurs tarses invariablement composés de trois articles. 40 — 582 — L’insecte adulte et surtout sa larve d’un gris plombé, portant une large tache jaune au devant de la tête, trois petites taches rouges sur les côtés, des points noirs, de petits bouquets de poils, saisissent les pucerons, les kermès, et les hument comme le paysan gobe un œuf de poule. A l’automne, quand vous rencontrez une colonie de Coccinelles, trans- portez-la dans la serre à Orchidée, et vous serez payé de ce soin par la destruction énorme que ces petits êtres feront, jour et nuit, des a larves et des insectes malfaisants. odorant à l'état d'in- secte parfait. IV. CARABES. — Les Carabiques sont au premier rang de nos auxiliaires. C’est une tribu immense de guerriers armés jusqu'aux dents, qui sous leurs lourdes cuirasses, ont une activité brûlante. « Ce sont les vrais gardes-champêtres qui, jour et nuit, sans trève ni repos, protègent nos champs, » Fig. 298. — Terrine-support pour disait Michelet, et nos serres, ajou- EME terons-nous. Le (Carabe doré (fig. 294), bien connu sous le nom vulgaire de Jardinier ou de Couturière, mange les chenilles et les limaces. Ses larves, d'un brun luisant, presque noir, se cachent pendant le jour sous les pierres, sous les pots, dans les cavités, et, le soir venu, elles chassent avec la même ardeur que les adultes. Que de jardiniers ignorent l’aide précieuse de cet insecte! Combien n'en est-il pas qui ren- contrant ce coléoptère si actif et si vigilant, le tuent au lieu de le porter dans leur serre ! Fig. 2909. — Onci- dium Krameria- V. STAPHYLINsS. — Le chasseur par excel- TETE lence, le destructeur superbe des insectes de toute nature, appartient également aux coléoptères. C’est le Staphylin odorant (fig. 297), insecte tout noir, aux mandibules courbées et acérées, que les Anglais appellent le cheval du Schroder, u Baron de culture appartenant a Plante £, yana RCEs. gyne De — Cælo Fig. 300. 8 diable. A l’état parfait c'est un animal carnassier très actif, d’une agilité surprenante qui dresse furieusement son abdomen en l’air toutes les fois qu'un danger le menace. La larve (fig. 296) bien que n'ayant que la tête et les anneaux thoraciques cuirassés, est aussi agile que l’insecte adulte : elle se tient cachée sous les pierres et ne sort que la nuit. Ces insectes se nourrissent surtout de proies vivantes. VI. DÉFENSE PRÉVENTIVE. — Quel que soit l’ennemi, mieux vaut prévenir ses attaques et mettre l’Orchidée à l’abri des incursions de ces dévastateurs qui rampent ou qui marchent. La meilleure des défenses est l’eau. Le meilleur moyen de s’en servir est d'isoler l’Orchidée sur un piédestal entouré d'eau. Les jardiniers autrefois plaçaient un pot renversé au milieu d’un baquet d’eau et posaient sur celui-ci la plante à protéger. Les potiers ont imaginé aujourd’hui un appareil qui remplit ce service (fig. 298). C’est une soucoupe creuse, en terre cuite, au centre de laquelle émerge un socle en forme de petite colonnette qui sert de support à la plante. Pour entreprendre la conquête de l'ilot où se trouve l’Orchidée, l’insecte devrait traverser la zone aqueuse; or, les limaces, les blattes, les coccides, les poux, etc. ayant une horreur invincible de l’eau, la plante échappe à leurs atteintes. Pour préserver les fleurs parfumées et miellées de mainte Orchidée, il convient d’entourer leur racème d’un petit tampon de ouate placé sous la fleur la plus basse : cette ouate empêche les fourmis, les pucerons, les larves avides de miel de s’élever jusqu'aux fleurs, objets de leurs convoitises. FIN. ERRATA ET ADDENDA. Page. Ligne. 2 8 lire : japonicum au lieu de moniliforme. 6 11 >» Phajus » Limodorum. 7 à la note (3) lire 1822 au lieu de 1828. II 8 » Mufel au lieu de Martel. 11 ajouter à la note 11 : Beiträge zur Systematik der Orchideen, dans Engler's botanischer Fahrbüchzrn, vol. XIX, 1894. 12 I » après Vesque : Duchartre {1}, P. van Tieshem (2). 12 3 » après Rolfe : H. O. Forbes (3), M. T. Masters (4), 12 28 lire : et, sans se rapporter aux Orchidées, ils doivent cependant ètre cités ici, car nombre d'idées exposéss, 12 ajouter à la note (8), ligne 2 : M. Rolfe est l' FT ENS si érudit qui dirige l'excellente revue anglaise : The Orchid Review. Il a publié, en 1885, dans le Gardeners' Chronicle la liste fort complète des Orchidées cultivées. 13 11 ajouter : C. Moore (5), Kränzlin (61. SÈYE 13 à la note (5) ajouter : Rumphia, vol. IV, pp. 38-56, pl. 191-200. à la note (8) » Icones Orchidearum austro-africanarum extra- tropicarum. Part. I, avec 50 pl. col., 1893. à la note (9) » The genus Bromheadia and two new genera of Orchids from the East Indies. Journ. Lina. Soc. London, XXVIII. p. 331-342. 153 20 en Angleterre, le recueil classique : The Orchid Review, en Belgique. I5 ajouter note (10) : Cool Orchids and how to grow them. 1893. 22 35 lire: Orchis maculata au lieu de Orchis latifolia. 45 fig. 21 lire : Pollinarium au lieu de Pollinies. 46 » 22 » » » (1) Note sur le Phalaenopsis Schilleriana, dans le Journal de la Société impériale d'horticulture de Paris, vol. VIII, pp. 609-617. (2) Recherches sur la structure du Pistil. Mémoires de l'Institut, vol. XXI, PP- 140-145 | | (3) On the Contrivances for ensuring self-fertilization in some tropical Orchids. Journal of the Linnean Society, vol. XXI, pp. 538-548. (4) On the floral Conformaition of th: Genus Cybripedium. Journ. Lin. Soc., vol. XXII, pp. 402-422, et Teratology of Orchids in : Manual of Orchidaceous planis. Part X, pp. 37-49. James Veitch and Sons, 1894. (5) Handbook of the Flora of New South Wales, pp. 381-407, 1893. (6) Orchidaceae africanae in Engler's Botanisches Fahrbuch, vol. XVII, p. 48. 41 Page. Ligne. 46 27 lire: fig. 64 au lieu de fig. 66. 51 27 » D 259 D » » 185, 74 17 » » 205 » » » 215. 75 30 supprimer : (fig. 52). 76 2 lire: fig. 166 au lieu de fig. 55. 88 dernière ligne de la légende de la figure 50, lire : Cestichis au lieu de Cestorchis 88 4 lire: conopsea au lieu de coneopsea. 92 25 » comme chez au lieu de chez comme. 92 30 » fig. 110 au lieu de fig. 90. 07 14 » fig. 194bis » » fig. 194. 09 1 » bromélioïde. 102 14 >» Saccilabiées et non Saccolabiées. 109 fig. 68 lire : sépale inférieur double. 112 fig. 73 » vue latérale et apicale de l'extrémité. 123 4 lire : fig. 228 au lieu de fig. 221. 123 20 » fig. 82,6 » » fig. 82,e 125 25 supprimer: (fig. 183). 158 20 lire: herborisé et non botanisé. 159 8 » fig. 180 au lieu de fig. 181. 159 25 > fig. 203 » fig. 200. 162 33 D ES TO » fig. 122. 167 183 >» devient et non redevient. 173 8 » présentent une grande généralité et se retrouvent... 174 5 » il frotte des étamines sessiles à pollen visqueux et l'embouchure d'un grand stigmate. DÉTENU porter au lieu de montrer. ISA 02000 fig. 215 au lieu de fig. 251. 191 37 sur au lieu de à. 197 15 » Les extrémités des pétales et du long gynostème apparaissent par l'ouverture du vase... 201 34 Chantinti et non Phantini. 204 NTI 0 qu'ils ne touchent pas l'antenne. 209 27 D Eulophia au lieu de Oeceoclades. 20) 3500 polliniques. Ce dernier cas a été observé... 221 16 » Rodriguezia au lieu de Burlingtoniu. 223 9 » celle au lieu de celui. 224 17 le Macroplectrum sesquipedale. 235 11 lire : Dauthieriet non Danthieri. 236 10 ajouter après Hi1STORIQUE : — Les premières tentatives d'hybridation ont été indiquées par Herbert, le savant botaniste anglais(1), En 1849, Moore, curateur du Jardin botanique de Glasnevin, annonce, dans le Gardeners’ Chronicle (2), l'obtention de graines d'Epiden- drum elongatum, E. crassifolium, Cattleya Forbesii et Phajus albus. En 1860, le docteur John Harris, d'Exeter, suggère à Dominy l’idée d'hybrider des genres entre eux... 237 ajouter : Àux noms des semeurs cités, il convient d'ajouter pour la France : Page, Paul Darblay, Godefroy-Lebeuf; et pour la Belgique : Moens. (1) On Hybridisation among vegetables. Journ. Soc. Lin. Lond, Vol.Il PAIE 104. (2) On growing Orchids from Seeds. Année 1849, p. 549. d: tlénË 21 15 . Ligne. ajouter : qu'il n'embrasse que par deux petites. » médicinaux. Fève Tonka. Lowianum. Trichopilia au lieu de Pilumna. fig. 248 et non 254. supprimer : D). » yubra et cordata. » Goodyera repens. » de ces régions. note 1, lire : Aceras longibracteata. note 3, lire : Orchis. lire : canariensis. » » A lui seul le Brésil compte plus de quatre-vingts espèces d'Hube- naria. la plus étendue … et non Le plus étendu. Annam. oblique. Des aisselles des feuilles. . et apparaissent en touffes latérales... du groupe des Fasciculées…. On. sphacelatum. et cependant à certaines heures du jour, sous les rayons du soleil, etc. gazonnants au lieu de voisins. Zygosepalum. Rio Pirapitinga. note, lire : Orchidiographische Bsiträge (in Linnaea, t. 41, p. 65) au lieu lire : » de Orchideae Roezlianae etc. Vrydagzynea. Ils sont insignifiants. ce genre au lieu de celte famille. Diuris. D. cernua ou prasinata. désignation au lieu de description. (2me colonne) ajoutez : Paphiopedium philippinense (Rchb. f.) Pfitz. lire : » — Pitcherianum Hort. Manda v. P. Argus (Rchb. f.) Pftz. fortes, mélangées de rocailles, exposées au levant ou au couchant... verticaux au lieu de perpendiculaires. Les châssis latéraux verticaux seront... qui s’amassent au lieu de contenues. hydrocarbonate au lieu de hydrocarburate. à un support. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES, DES 310 VIGNETTES ET DES 31 CHROMOLITHOGRAPHIES. Les chiffres placés à droite des colonnes désignent les pages du texte: à gauche des colonnes, les chiffres ordinaires indiquent les vignettes(r) insérées dans le texte. et ceux en romain se rapportent aux 31 chromolithographies. 5H. 140. 208. \'Æ Absence de parasitisme chez les Orchidées Ne 04 116. Acanthephibhium javani- cu 125, 137, 151, 197 . Acarus des Orchidéss. 574 Acclimatation des Orchidées 318 . Aceras anthropobhora. 80, 86, 144, 284, 325 Acineta Barkeri 161, 162, 187 — superba . Las 102 Acranthe (sympode) . . . . 63 139. Ada aurantiaca. 157,166, 193, 290, 291 Addenda . ; 585 Aération des serres 513 Aerid’s, leur domaine + AR — mulliflorum. 72, 151, 306, 343 — odoritum. 6,7, 92, 137, 306, 343 — Vandarum. 75,125, 126, 151, 154, 158, 160, 170, 195, 344 Affinités des Flores Orchidéennes. 302 Ailes . d'MMPARC TL ee 24 Aire de dispersion des Orchidées 296 Algues nuisibles 565 Altitude, son influence 308 Amateurs célèbres. 492 Amis des Orchidées 580 Anacamptis pyramidalis . 206, 325 Angraecum caudatum 153 — fastuosum 293 — mMmodestuni. V. I8I. Angrascum Sanderianum. Anguloa, leur patrie. . . 377 — Clowesii. + 199, 220, 230 Anæctochilus, leur habitat. 366 47E-F,212. — Reinwardtii. 148,176, 366 43. Ansellia africana. . . 67 239. — — V. CONLOENSiS 367 Antennes des Catasetum . 122 Antiquité classique (l'Orchidée aus) = 200 "ONE SANTREN 3 178. Apostasia, leur diagramme. 39 16. — Wallichi. 38 Apostasiées . 37 285. Araignée rouge. 574 AITOMGES A Rs VE ae 526 Auricules du gynostème. 126 89. Batemania Colleyi 125, 160, 186 BENTHAM, sa classification 245 Bifrenaria, leur patrie . . 377 134, 240 — Harrisoniae . 219, 230, 377 287. Blatte. NE ET 575 80. Bletilla hyacinthina . 73, 122, 280 Bleuissement des fleursdePhajus 95 186. Bollea coelestis. «213, 400 Botanistes modernes . = Botauistes voyageurs et les im- PROS (Eee tete 26 Bractées, leur rôle dans l'inflo- rescence . SE - 98 33D. Brassavola Perrinii . 49 75 (1) Nous croyons devoir rappeler ici la signification des lettres : 4) anthère: b) bursi- cule; n) lobes stigmatiques: x) staminodes; sm) sépale médian ou antérieur: sl) sépales latéraux: pm) pétale médian ou postérieur (labelle); pl) pétales latéraux; sp) éperon; she) entrée de l'éperon; c) gynostème; f) pied du gynostème, DOS Brassia, leur patrie . . . . 377 117. — brachiata. 138, 147, 153, 182 528,Cc. Bulbophyllum Carreyanum. 153: 190 520. M cyindraceue NE 0 52e = MODS EE a e te 0 44B. — #inulissimum. . , . 69 44 As =" Odoar AVE." +. NON 65 52€. — weliculatum . . : . 90 145. — Schmidtianum. 160 Bursicule mL 0, 1,732, 169 Calanthe, leur aire . . s 41 22. — Veratrifolia. 45,72, 137, 147,344 IV,124.— vestita . 147 174. Calanthidium labrosunr. ; 186 98. Culeana major 115, 128, 149, 153, 167, 195 209. Calypso boreulis 88, 147, 174, 296, 302, 304, 322 278. Camaria. . à -0508 Cantonnement des Onde Capitule des Orchidées . . . 98 204-1CATAbE AOrE. NRC T2 CASQUE 23 XIII. Catasetum fimbriatum v. fissum. BE UT AMINAIUIH UT 22 0123 171, 172.— tridentatum. 8, 40, 167, 203 Cattleya, leur patrie . . , . 386 191. — Acklandiae. 2171 299, 390 245 — Alexandrae. + à + “386 246. — citrina . 91, 386, 391 190. — guttatav. Prinzit. .217, 390 119. — intlermedin . . 140, 178, 390 247. — labiata. 137,218,291,304,358, 387 120, — — v. Mendelii. 142, 201, 388 374A-C. — — v. Mossiae 230,278,291,388 248. — — v,Trianae . . 291, 388 X. ——v Warneri. . . 230 TS RER NE Te ETS 36. — Victoria Regina 51, 390 XXXI. — Walkeriana. X: — Warneri. 230 Caudicule -. 25 Causes qui influent sur le déve- loppement de l'Orchidée . 310 Cephalanthera, leur domaine 386 1554 — grandiflora. 140, 175, 230 185. — pallens . + + 207,210 50 c-E, G. Cestichis pendula . 97, 194 134. Chaenanthe Barkeri. 151,154, 170 107E. Chamaeorchis alpina . Ge Hire Champignons microscopiques 566 Charancons RCE RER 579 Chauffage des serres . , . 520 Choix des espèces à cultiver. 498 51. Chrysoglossum villosum . . 80 Chysis, leur aire . . 346 162. — bractescens . Gas 67, de 182, À 230, 299 292. —ICHISOM. LOC 7 Cireuse (pollinie) .. . . . . 135 97. Cirrhaea dependens . 127, 152, 162 52F, G. Cirrhopetalum Cumingit 89,191 Cladodes des racines. . . . 8 275, 276. Cladosporium orchidearum 566 Classification des Orchidées. . 241 Cleistogames (fleurs) . . . . 211 Clinandrinm . . . 11708 290. Cloportes CRE 295. Coccinelles,. CURE 283. /COCCUS :. 1. ©: e SOC 283. (Cochenille.; 2 RE 767-1. Cochlioda sanguinea . . « 118 XXIII. — vulcanica. 107 A. Coeloglossum viride . . . 134 Coelogyne, leur domaine. . +. 339 XIX, 207. — cristata . . . .288,339 58. — Cunringii .- . 89,98, 178 299. — D'AVANCE 213, 226. — oOcellatav.maxima. . 339 S8E,F. 0 —"Speciosa LL. ee Collections d'Orchidées culti- VÉES AS MES VS ER 289 Colonne. . SR Coloration des feuilles RL 55 Golons des eut 0 212 143. Comparettia falcata . . . 159 77. — tacroplectron 122, 152, 197 SE. Comperia faurica.. : 00e Compost". Se Conditions variables de la culture 494 48. Condupliquée (préfoliation). . 81 Confins des régions chaudes de l'hémisphère boréal . . . 48bis, Convolutée (préfoliation) . . 81 Coralloïde (rhizome) . . . . 66 262. Corbeille à Orchidée. . . . 530 82. Coryanthes maculata. 123, 148, 152, 162, 192,210 138. Corymbis veratrifolia. 156, 164, 194 31. Corysanthes picta. 48, 79, 149, 153, 159, 197 293. Crapaud. . . 580 35K. Cryptophoranthus atropurbureus 163, 189 17S — Dayanus. . . 150, 165, 190 Culture des Orchidées . . . 487 — rationnelle des Orchidées. 491 — sur blocs ou sur bûches . 528 — dans les pays tropicaux . 552 — enpaniers . . + . «. 529 —1C0 DOS Ce Le OR REUTRIE 155,183. Cycnoches ventricosum. 40, 164, 185, 204 Cymbidium, leur habitat. . . 357 234. — churneum ... . . . 357 41A-C. — giganteum . 181, 357 161. — Lowianum. , 181,225, 357 108E. Cynosorchis fastigiata. . +. 134 41D,E, Cyperorchis elegans . . . 64 Cypripédinées, élévation relative 35 — CAMES, es ee ce Cypripédinées, feuilles. . . 73 | Durée des inflorescences . . . 102 — fleur . . . =) SE E7E — de la vie de certaines Orchi- — liaison avec les A postasiées 36 dées. : = 495 — modificationsdeleursfleurs 107 — du repos chez les Orchidées 554 — pollinisation. . . . . 200 Cypripedium, leur domaine. . 331 | Eau pour l'arrosage . . . . 539 RE ICT OVAEC Se ee 032 Élévation relative des Cypripé- 134. — arietinutm. 32, 74, 108, 109, | dimées. . : RE EE | 305, 332 | — — des Monocoty lédones. 22 XVI. — Argus. | 59. Elleanthus Caravata. . . 98, 197 224. — Calceolus . . . .326, 332 Emballage desfleursd'Orchidées 293 III. — Dauthieri v. marmoratum. 277. Embia . . : + 567 VIII. — Godefroyae v. Mariae. | Embryogénie de Dies s. .« #27 13B. — japonicum. 31, 74, 108, 109, | 197. Embryon des Orchidées. . . 228 149, 332, 334 EngTais en + «à + « ‘540 225. — spectabile. . . 278, 306, 333 Énigme antique. . . . . . I 87e. Cyrtopodium Andersoni.125,159,182 | Ennemis des Orchidées . . . 565 103c. Cystorchis javanica. . . . 131 Épi des Orchidées. . . . . 97 Epichiitme - - “AU TO Décoration de la serre. . . 519 Epidendrum, leur domaine EDR Défense préventive contre les | 8r. — ciliare. 6,122, 159, 168, 178, ES re See ter 0 Le 9 SON] 346 Dendrobium, leur domaine . . 359 | 37E. — cnemidophorum . . . 63 159. — Brymerianum 178,211,220,362 | 261. — Medusae. . . . . . 528 64, 193.— Dalhousieanum . .219, 364 | 37D. — nemorale. . . . . . 51 64. — densiflorum. . - . . 362 | 37F,G. — pygmaeum . … . . . 58 XX. — — v. albo-luteum. 231. — Sétamfordianum . . 314, 346 238. — Farmeri. . . . . . 362 | 1758., Epipactis palusiris. . .175, 322 160. — fimbriatum. . . . . 362 Épiphytes . . = hp 237. — formosum . . . . * 362 | 38. Epipogon aphyllus a SSs 66, 81, 86 132,133.— #0bile 70,95,151,224,292,310 Époque du repos des Orchidées . 555 360,364 | Équitante (feuille). . . . . 82 236. — — v. Cooksonianum 360,364 | go. Eriopsis rutidobulbon 72, 125, 159, XX. — thyrsiflorum Hort. | 181 Desiderata . . . F7 BrEUAE 0-0 sh 1e) 505 152. Diacrium bicornutum ‘68, sh 299 | Erreurs d'antan dans la culture. 488 Diagnose des Orchidées . , 39 Esmeralda, leur patrie . . . 355 178. Diagramme des Apostasia . . 39 | 214,8 — Cathcartii . . .355, 356 15. — des Cypripédinées. . . 35 | 214,233. — Sanderiana . . .317,355 3. — du Fritillaria + - …. . 22 Espèces à aire disjointe . . . 306 4. — du Leucoium verum . . 22 | État hygrométrique de l'air, son xZA. — des Neuwiedia . … . 39 influence. . . + 314 11. — des Orchidées monandres. 28 | Étendue de l’aire de dispersion 19. Dichaea vaginata. . . . 44, 97 | des diverstypes. . FRE: Difficultés de l'étude de la géo- Étymologie du nom Orchidées RAT graphie botanique des Orchi- dées . . RP Te à 2090 | Fécondation des Orchidées . . 140 Diphylles (bulbes). 0 — directedel'Ophrysapifera 208 Direction des inflorescences. . 102 | — sous quatre formes. . . 209 Disa, leur patrie . . . . . 409 | Feuille charnue des Orchidées I21A-C.— grandiflora. 5, 148, 149, 157 | ACEOIONESSEE NP EM CON EUTE 312, 410 — clivioïde. . Ne 121D. — MEgAGeras . . + =. 146, 190 — des Cypripédinées 7: Disque" . 11393 LOE — des Orchidées … . + . 71 Dissémination des gratte ART 228 _— des OrCHIS = 7 - - 1-80 100. Diuris elongata 129, 149, 154, 198 | —— équitinte. NM. - /2 + -,- 82 Division des pieds d'Orchidées . 560 | — forme spéciale. . . . 8I 474A-8. Dossinia marmorata 73, 79, 130 EC PRE ES Jan 542 — vernation . . V0 BE 48. Duplicative (préfoliation) . . 81 Figures, signification des lettres 121, Duplicature des fleurs. . . . 226 589 Durée des fleurs . . . . . 224 Fleur à grands sépales . , . 190 Fleur'a sabot nc Creer — de forme spéciale. . . 104 — des Cypripédinées. 31 — des Orchidées . . . 104 — — — diandres , . 107 — — — monandres. . 32, 113 — — — emballage . 293 — — — valeur commerciale. 290 — en casque . 174 — enentonnoir . 177 — ériopside. . 181 — pleurothallidienne, 187 —_— SCAPhVLIOHC NE NN TT ED — toujours fermées 211 — type des Monocotylédones. 19 Flore orchidéenne fossile. 242 288. Forficule. 576 Formes des fleurs Ce les Orchi- dés TE 172 Fossiles (Oridee)e 241 Fourmis. 579 1,3. Fritillaria imberialis, sa à fleur. 21 193. Fruit des Orchidées 229 1184-8. Galeandra Devoniana . 139, 180 155bis, — nivalis. 180 29. Galeola altissima. 47, 65 235. GAMASUS LelarEUs UN NET Genres à aire disjointe 305 — tableau pour leur déter- HUNAHONS. M ZE 87D. Gcodorum fucatum 123 Géographie botanique des Oréhi- dées , . er 296 289. Géophile longicorne 2 c 576 199. Germination des Orchidées . 231 1508. Glossodia Brunonis. 163 I5OD. — 1H4j0r 163 ISOC — #20" 163 55E. Gomeza planifolia 182 259 Gongora galeata . . 51 92 — tricolor a nn 152, 193 47C. Goodyera . . A ÉSOME 257ter. Gouttière Het pour ther- mosiphon . : US 25 87F,G. Govenia liliacesr2s, 151, 160, 186, 278 Gradation des caractères de la fleur chez les Orchidées mo- NANTES SE Ne D GG HE Graine des Orchidées. 10228 41G H,112. Grammangis Ellisis. 137,299 217. Gramimatophyllum Fenzlianum v.Measuresianum. 313 ARE, UE. — SPCCIOSUIR LE, We. 64 Grappe des Orchidées. 96, 99 Grappe de corymbe : 938 109. Gymnadenia conopsea re 338 Gynostème . . — cattleyien . — ophrydien . — pterostylidien . ANT Tr 70 115 17, L09 115,132, 169 115,127, 169 Habenaria, leur aire. . . 336 108A-D. — Bonaiea. . . , . . 135 102. Haemaria discolor 124,131,153,162 45. — — v. Dawsontana. . 73, 79 VI, 50. — — v. Denisoniana. Hampe florale, ses rapports avec latige ordinaire. . . 99 = DIOÏNÈTE UE ONE 103 Harpotropisme. , . . 92 56E-G. Helcia sanguinolenta . 122 1078-D. Herminium monorchis . 87, 116, 134, 338 Hétéroblastiques (pseudo-bulbes) 67 5 D. Himantoglossum hircinum. 144,195, 282, 325 Historique de la culture des Orchidées :.\ 0 CE — de l’hybridation . 236, 586 Homoblastiques (pseudo- bulbes) 67 194bis, Houlletia odoratissima 97, 221 XXV. — — v. antioquiensis. Humidité, influence de sa répar- FIHON TEE : 316 — atmosphérique dans a serre 518 122. Hutionaea pulchra 146, 148, 154, 197 Hybridation des Orchidées . 234 Hybrides artificiels 236 — bigénériques + 739 — (liste des principaux) . 465 —_nattrels ee * 211, 294 — (nomenclature des) . , 240 — spécifiques . |. AC Hypocbilium 2° 7 CN Importations F 545 leur valeur ONE Indifférence des Orchidées épi- phytes pour leur support . 94 Inflorescences des Orchidées 96 — leur direction 102 — leur durée . . . 102 Influence de l'altitude . 308 Insectes nuisibles . . . 507 — — moyens préventifs. 07 = utiles MA ET ARS 581 Imsecticides TM CESR EN) THÉTOAUCUHONM EEE I 62c. Tone paleacea . . 153, TOI 467. ZTonopsis paniculata . . . + 76 60. Isochilus linearis. 99, 1571 166, 193, 300 295. ARETMÉS. NU. Dee 572 Babellée tr «< 23, 142 — accentuant M2: différen- ciation du périanthe . 155 — des Cypripédinées. 110 Laelia, leur patrie. 386 33H. — acuminala LL 297 249. — ancepsv. Ashworthiuna . 292 195, — autummalis, . 221,277: 292 DEN 33 8, c. Laelia Digbyana . . 33 4. — furfuracea . . 33D,F,G. — Perrinii XXI. — porphyritis. IE, 250. — purpuraïa. . . .230, 397 Lavage des feuilles . . . . 542 Légendes orientales . . . . 2 35N,0. Lepanthes Calodictyon . . 55 142. Leptotes bicolor . . 159,184, 229 2,4. Leucoium vernum. . . +. . 21 Liaison des Cypripédinées avec les Apostasiées . . . . . 36 220. Lignes isothermes. . . . . RES DIRES LUE re 126. Limatodes rosea . 147, 153, 181 Limbes cordiformes ou aroïdes. 79 Limitesaltitudinales du domaine . 178, 388 51: 75 68, 137, 230 orchidéen . . 300 Limites du groupe orchidéen 1639 155C,D. Limodorum abortivum . . 175 LiNpzey et sa classification . 9, 244 LiNné. (Orchidées décrites par). 5 Liparis, leur domaine . . . 329 222. — Loeselit . . - 304 329 878,c. Lissochilus Horsfallii ROLE DE Liste des Orchidées cultivées . 413 — — hybrides . 465 2. Listera ovata . 65, 84, 97, 130, 175 206, 325 140. Listrostachys caudaia 158 25. Lockhartia lunifera . . . 46, 98 Lombrics. - "+ - «+ 576 Lumière, influence de son ia- RE met Rise Jia — dans les serres . . . . 510 Lycaste, leur patrie . . DRE 7D-F. — macrophylla. . ee 51, 98 196. — Skinneri. 225, 291, 202, 378 XXX. — — v. delicatissima. VE 40, 47D. Macodes petola . . .2, 73 Maçonneries des serres . COL 18. Macroplectrum sesquipedale 43, 56 2, 09; 158, 220, 224, 230 Maladies des Orchidées . - 54 221, 221bis. Malaxis paludosa 195, 304, Manteau. . . EN n- Marcottage des Orchidées NS Masdevallia, leur patrie. 2 392 176. — caudaiav. Shutileworthii 165 35H,1. — Estradae. . . . . 187,188 176bis, — Schlimii. . . - 187, 188 34. — triarisiella . . . . 50, 75 153. — Veitchiana . . 165, 217 Masse adhésive. «25, 118, 170 Matériaux de culture. . . . 523 — — — à proscrire. 527 Maturation des fruits. . . . 230 Maxillaria, leur patrie . . 379 24€. — graminifolia . . . . 63 24F. — f#ridifolia . . . 45 75 24G. — marginal . . . . 47 2 — 2 244. Maxillaria setigera. . . . 47 24D. — variabilis . . . . . 47 66a-5. Megaclinium maximum . 99,153, 160, 191 Men "te Le CRE Mesochilium . . 161 XXIII. Mesospinidium vulcanicurm. Métis. « ©: Un lent PAYER 504. Microstylis discolor PRE CAL ;, 50B, F. — versicol0r . . . . . 195 XXIV. Maltonia Leopoldiana. XXIX, 165. — sfectabilis. . . . x182 Monocotylédones, leur élévation relative . . EC — type de leur Hour sat e NIET) Monophylles (bulbes) . . . 70 184. Mormodes igneum . . . . 204 228. — Ocannae. . : UE Moyen âge (l'Orchidée au) . . 4 Multiplication des Orchidées . MyYCORESS 3 20012.» 8e 280. Myriapodes_ . . 576 20. Mysfacidium distichum = 44. F 167 211. Neogyne Gardneriana . . 122, 340 101. Neottia Nidus-avis. 55, 85, 130, 175, 325 Nervation réticulée des Anœcto- RUES. > 2277 0 à 79 30. Nervilia Catwicaus =. 48,79 174. Neuwiedia, diagramme . . . 39 107r. Nigriftella angustifolia. . . Nombre des fleurs. . . . des prnes 7520-00 7 230 Nomenclature des hybrides. . 240 Noms populaires des Orchidées. 277 46x. Notylia bicolor. . . . . . 76 83. — bipartita. .123, 133, 156, 194 23r. Oberonia acaulis . . . . . 75 23A-E. — $ridifolia . . . . . 46 35c,D. Octomeria . À 8, 165, 188 Odontoglossum, leur patrie. . 379 Lie cirrhosu. He A 236, 243. Odontoglossum coronarium 182 VII, 554-Cc, 188, 189 Odontoglossum crispum. 96, 212, 216, 290, 292 XVII. Odontoglossum grande v. ex- COST, TE EE SRNREEC 7e 242. — nebulosum . . . . 289 552. RMS et 25, 0008 XIV, 265. — — v.majus. 292 187,187bis — friumphans. . Ombelle des Orchidées . , . 98 Ombrage des serres . . . . 512 Oncidium, leur patrie . . . 382 244 — barbatum . . . . . 386 464,8. — Cavendishianum . . 76,184 46F,G. — Cebollda. .- . . . 75,76 167. — Forbesii. . . . .184,292 XXVI. — Yonesianum. 300, — Kramerianum,. . . . 528 42 nt LE rx 168. Oncidium Lanceanum . . . 184 XV. — leopardinum 169. — oynithocephalum . . 40, 184 166. — Papilio. 8,76, 184, 230, 384 4A6E.: — siluestre .. . 2"... g6 XXII. — splendidum XXII. — figrinum v. splendidum 277 46c, D. — ériquetrum . . . . . 76 215. — Varicosum v. ROgersit. 97, 103, 291, 384 Ophrys, leur domaine. 330 — Avachnites. 116, 132 325, 331 104. 105 — avanijera 132, 230, 325, 331 223. . — Scolopax, . . . . 331 Orchidées acrotones . . 116,169 — de l'Afrique tropicale. . 367 — allemandes 327 — alpines européennes . 2 502 — anglaises, 326 — de l'Asie tropicale et insu- lairene 343 — australiennes de la zone douce australe . . . 409 — basitones 116, 133, 169 — du bassin méditerranéen . 328 ete bidons 150-2007 260 — chinoises et japonaises . 337 — cultivées; index synony- mique + . é 413 — dans les sal6ns "OCR 2S8 — et le dessin décoratif . 279 — diandres. . 106 — épiphytes, indifférence pour leur support . . 94 — européennes. . . 324 — exotiques; les premières connues . . : 5 — à feuillage ornemental ne GE — françaises D 20 "hybrides liste. MM MIOUABE — importées … . … © 545 — indigènes belges . 325 — des îles de la Mélanésie . 403 — monandres. 22, 28, 113 — néo-calédoniennes. 402 — nord-américaines . . ,. 324 — nord-australiennes . . 358 — de la Nouvelle-Guinée 358 — de pleine terre. 500 — enserre; leur culture. 502 — tropicales américaines . 370 8, 9. Orchis, leur domaine. . . 330 106. — Jatifolia. 81, 325 5SA-C. — 1##4culata. 245 81, Han 148, 230, 325 24B,C. Ornithidium densum. . . 98 79. Ornithocephalus grandiflorus. 122, 163 Ovaire des Orchidées. . , . 166 262. Paniers pour la culture . . . 529 7 G H,144. Pablhuinia cristatu . 160, 182 13F. Paphiopedium, leur domaine . XVI,-67,69. — Argus _« 12,144-C, 73. — barbalum 394 . 107, 109 + 31, 33, 109, 149, 238, 292 192 — bellatulime Ce Sr DO. = VCAUOSU TEEN 2 TE 7I. — caudatluim . . 109, 220, 313 13C. — concolor . + 44: 743 109 III. — Dauthieri v. marmoratum. 219. . — Elliottianum . . . . xxo VIII. — Godefroyae v. Marine. 218. - — LYANAE UNE 109 205,245.—Harrisianum .74, 236, 238 230. . — Ho0kerae :.. OS 14D,260.—#nsigne - 33, 238, 2890, 20% 70. — Lawrenceanum . 109, 292 182. — Leeanum . 201, 292 130. — longifolium. . . . 74,110 272. — Marshallianum 550 251. — œ@nanthumv.superbum.238,399 229. — philippinsnse . . . . 396 74. — villosum. 238, 292, 396 66. — — v. Boxalli atratum.107,109 292 Parfums des fleurs. . . . .212 Patrie des Orchidées . 320, AIX Périanthe des Orchidées. . +. I40 — peu différencié. . . . 163 04. Peristeria elata.69,127,220,230,278 148. — pendula . . 161, 162 113,175. Pescatorea Klabochorum 187,400 PFITZER, sa classification . . 246 — tableau de ses genres. 255 — — desestribus . 250 85. Phajus Blumei. 125,158, 186, 209 TON EN CU PTE USENET Re 117 XXVIII,252.— Humblotii . . . 405 27. — Tankervillae . 471 319 XVIII. — tuberculosus. Phalaenopbsis, leur patrie 365 — amabilis. 8,156, 214, 230, 292, 365 21C-F,54.— Schilleriana.45, 92, 138, 214, 137. 224, 230, 292, 305 39. — Stuartiana. 91, 156, 160, 292, 365 149. Pholidota articulata . . 162, 184 35M. Physosiphon Loddigesit. . 165, 189 VI, 20. Physurus pictus. VI,30% — — v. argenteus. Pièces accessoires du périanthe. 163 Pied de la colonne. .26, 125, 169 Place des Orchidées dans la CIASSIACAION EN AT Plantes établies 02 00 C7) — remarquables . . . +. 493 Platanthera, leur domiine . . 336 123 — montana.148,158,175, 176, 325 Plateau 0: + (RÉ ORIOE 63. Platyclinis glumacea. 99, 102, 185 Pleione, leur aire." TO 156,227, — huinilis . « 178, 3401 352 s88-D. Pleione lagenaria . . 408-D. Pleuranthe n FL NE Pleuridies . . aie Pleurothallis cardium REC 35E- 35F. — velaticaulis 149 Pluies, leur influence . 314 Pneumatodes . , D IOZ 26. Podochilus seal pellifarmis SAS CA Poillinarium. . . RE 120 — gradation dans sa compli- cation . 0230 Pollinies. . 25, 118, 135 200. — attachées à un n crayon . 236 Pollinisation des Orchidées . 199 Polyphylles (bulbes) . . . . 70 21H,1. Polyrrhiza funalis. 48, 55, 93, 139 118c. Polystachya bracteosa . 151 136. Ponthieva maculata . 154,167,199 Post des Orchidées... 25 #4 263, 264. Pots pour la culture. . 529, 531 284. Pou blanc SE Précurseurs dans la culture ra- tionnelle des Orchidées 490 48. Préfoliation condupliquéz . , 81 aSbis, — convolutée. . . SADES Premières introductions d'Or, CHIdÉES Ne 6 Premières Orchidées exotiques connues , . 5 Premiers essais de culture d:s Orchidées À he 124. Preptanthe vestita. . 147,29 IV. — — v. grandiflora. Principes généraux de la culture 494 Principes immédiats des Orchi- dés. 95 Produits notice des Orchi- dées . . 281 Produits médicinaux des Orchidées 282 Propreté. SH Let. 6530 Pseudo-bulbes, . . 66 6. Pterostylis. 23 ins, 145 176 Pucerons . : 572 Palvérulente (pollinie) . 136 Racines . . 83 —- aériennes des Orchidées épiphytes 0" ct -71089 — du Listeraovata . . . 84 — de l'Orchis militaris . . 86 — des Phalaenopsis . , . 92 — des Vanilles . . 93 — leursensibilitéà la lumière 94 . Raïnette verte . . Rajeunissement des Orchidées . Ramification des Orchidées. . 61 Rareté de certaines Orchidées . Récolte des Orchidées . . ,. Réduction de la région limbaire RAR TEMUER "74 — relative de l'appareil LICE Us ce 1.83 REICHENBACH, sa classification. Remapohige ©... ve Renanthera coccinea 245 532 + 154: 1571: 335: ; 356 1,164. — Lowii . 40, 72, 182, 356 Répartition des espèces dans les 135. diverses parties du monde 302 — des Orchidées épiphytes et terricoles . «< 299 — horticole des Orchidées. 499 Repos chez les Orchidées Ressemblances physiologiques desOrchidées avec les pe grasses . . - 04 35G, 177. Restrepia antennifera . 50, 75: 150, 188 Rétinacle . . PC IIS Rhizome des Orchidées Ses 0 108 —LéMpRYIE,, 4 = els #89 — rampant. , sue 89 Rhynchostylis, leur patrie RE D 235- — cæœlestis . a 353 464. Rodriguezia decora . . . 51, 184 170. — venusta . IR KE : Rostellum . . . 25. 105, IIS 111. Saccolabium giganteum. . 137, 139 206. — Hendersonianum . . 288 180. Saiyrium nepalense . 159, 167, 194 35L. Scaphosepalum verrucosum. 77, 189 173. Scaphyglottis violacea 92, 186 179, 204. Schlimia trifida 69, 150, 192 203. Schomburgkia tibicinis 69, 159, 275 32. Scuticaria Steelei 49, 75, 89,137, 139 Sectiie (pollinie) . 136 13G. S:lentpedium, leur ovaire . . 34 Semis. = 563 Sensibilité des : racines à ‘la lu- HHBEE AS LC 5F,G. Serapias cordigera x late 23 SREINDARES Eee ee Cela 253. Serre à Orchidées. . . 504 XII, 157. Sobralia macrantha 178, 218, 228 264. — Var. H4ANG . . . . 532 Sociabilité des Orchidées . 316, 544 Sophronitis, leur habitat. 400 Do CERN 2 NULS 053 I4I. — violacea . 159 216. Spathoglottis aurea 99, 182 Sphagnum ; 525 Spiranthes, leur domaine “APRES GI. — aestivalis = 323 VI1o — Esmeralda . . . . 73 Staminode 26, 126, 171 Stanhopea, leur patrie 378 129B-D. — Oculata . 230 1294. — plaiyceras. . 148, 162 XI. — Ruckeri. 130,147. — Wardii. 148, 161, 193 125. Stanhobeastrum ecornutum. 147, 196 296, 297. Staphylin odorant . . . 582 SÉCHCeS 0, à 3, à 200120, 57 — 596 — 354,8. Sielis. + 59, 759 97: 189 123. Séenia pallida . A T7 E02 Stigmate des Orchidées , . Structure dela feuille des Orchi- SE oc Lo Structure des feuilles charnues 7] 115 222. Sturimia Loeselii … 3041 325: 329 SIVLE ER RE . 120, 169 Suc des Orchidées: son utilisa- tion . 280 Surfaçage 527 10.19YmpOUes EE k po (OS Tableau de la classification de Bentham 246 ee Lindley 244 — — — — — Pfitzer 249 _— — — — — Reichenbach 245 Tableau pour la détermination des genres. 255 — — — — des tribus . 250 96. Telipogon 127, 164, 194 Température, influence de sa constance . 311 — des serres 0-502,507 298. Terrine-support pour les Orchi- GÉES 5 © : 534 84. Thecostele Zollingeri. . 124, 196 994. Thelymitra ixioides . . 164, 194 99B. — javanica . 129 282. Thrips SIT 28. Thunia Marshalliana es 98, 122, 1371 179 Digedes OrcChHIACES EN EE Traitement desOrchidées impor- tées. : Ne RAS — — — pendant Te repos RoRTE Tribus, tableau pour leur déter- mination . . . Rs 250 95. Trichocentrum albo-purpureum. 127, 184 154. Trichopilia fragrans. . 167, 209 50A,B. — 1Hayginata . . . . 98,122 158. — SUaVIs 94, 178 SOC, D ENT IUIS ES Er Ce 98 57. Tropidia pedunculata . . . 98 Tubercules aquifères. . . . 66 — des Orchidées indigènes. 61 NCIRITÉS RE NS NE O7 — SOuUtETEANS ee De O7 Tuteurage TONER + 543 257. Tuÿau-gouttière . . . 522 255. Tuyaux à ailettes . . , 522 256, 258. Tuyaux des thermosiphons. 521 257bis. — — dansune gouttière 522 Usages des feuilles . : 283 — industriels des Orchidées. 275 — sacrés des Orchidées . 276 Utilité des Orchidées Se Valeur commerciale des fleurs d'Orchidées . ‘ 1200 — des importations . . . 551 V'anda, leur patrie 353 ST LU CŒVUIER Re 2T3) 314) 340: 354 XXVII.— suavis. 21G, — beves : . 46, 58, 353 127. — tricolor.147,156, 174, 317, 354 114. Vandopsis lissochiloides. 138 201, 202. Vanilla PERARSS 179,229,284 Vanille 284 231. Vaporisateur à nicotine . 570 Variabilité des Orchidées . 318 Velamen. . . NOT 254, 254bis, Ventilateur à air chaud 515 Vernation des feuilles. . . +. ‘81 Vitrage des serres . 1e 510 Vogue des Orchidées. . . , 294 1034. Vrydagzynea gracilis. 132 Vulgarisateurs des Orchidées . 14 163. Wavrvea tyicolor . . + “82 7a-c Xylobium pallidiflorum. 62, 63, 66, 89, 100 279, 280. Xyloborus perforans 568 103D-F. Zeuxine inlegerrima 131 Zone chaude australe . 402 — — boréale 340 — froide boréale . ‘0222 — tempérée boréale 0523 — tropicale. 347; 400 Zygomorphie . . . 02/7 — du périanthe; causes ‘qui l'accentuent . 145 Zygopetalum, leur patrie 399 IX, 267. — crinitum . 289 91, 91bis, 273. Zygopetalum Mackayi 125, 289 274. Zygopetalum xanthinum 399 78. Zygostates cornuta. 122, 127; 103, 171, 196. TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES. INTRODUCTION. Énigme antique. — Légendes orientales. — L'Orchidée dans l'antiquité classique. — L'Orchidée au moyen âge. — Premières Orchidées exotiques connues. — Premières introductions d'Orchidées. — Les Orchidées et les botanistes modernes. — Les vulgarisateurs. — Les botanistes voyageurs et les importations. — Desiderata. 1à 17 PREMIÈRE PARTIE. L'ORCHIDÉE, SA STRUCTURE ET SON ORGANISATION. CHAPITRE I. DÉFINITION DES ORCHIDÉES,. apports des Orchidées avec les atres monocotylédones. — Diignose des Orchidées. — Leur place dans la classification. — Étymologie. 19 à 42 CHAPITRE Il. PORT DES ORCHIDÉES. 43à 55 CHAPITRE III. LA TIGE. Sa croissance et sa ramification, — Les rhizomes. — Les tubercules aquifères ou pseudo- bulbes. — Les tubercules souterrains. 56 à 70 CHAPITRES IV ET V. LA FEUILLE. Forme fondamentale de la feuille. — La feuille des Cypripédinées. — La feuille charnue chez les Orchidées acrotones. — La feuille clivioïde. — Les limbes cordiformes ou aroïdes. — Nervation réticulée des Anœctochiles et leur coloration. — Feuilles des Orchis. — Écailles incolores. — Vernation des feuilles . . . . . . ‘71 à 82 CHAPITRE VI. LES RACINES. Réduction de l'appareil radical, — Racines du Listera ovata. — Appareil radical de l'Orchis militaris. — Cladodes de racines ou tubercules souterrains. — Tubercules digités. — Orchidées à rhizome rampant sur le sol, — Rhizomes épiphytes: racines aériennes, — Racines chez les Phalaenopsis, Aerides, etc. — Appareil radical des Vanilles. — Les Pneumatodes. — Sensibilité des racines à la lumière. — Indiffé- rence des Orchidées épiphytes pour leur support . . . . . . . . ,. 83 à 94 CHAPITRE VII. PRINCIPES IMMÉDIATS DES ORCHIDÉES 4, . . . . 95 CHAPITRE VIII. PES LIN EL OMRESICENCES: Grappes simples et grappes composées. — Épi. — Ombelle, — Rôle des bractées dans l'inflorescence. — Formes spéciales de la grappe. — Rapport de la hampe florale avec les tiges ordinaires. — Direction des inflorescences. — Durée de l'inflorescence, — Nombre des fleurs, — Hampes prolifères,. . . . . 96 à 103 CHAPITRE IX. FLEUR DES ORCHIDÉES. Caractères généraux de la fleur des Orchidées. — Modifications qui accentuent les caractères de la fleur des Cypripédinées et en particulier sa zygomorphie. — Étude spéciale des diverses parties de la fleur des Orchidézs monandres. — Le gynostème; les trois dispositifs principaux du gynostème : dispositif cattleyen, ptérostylidien et ophrydien. — Les pollinies. — Le périanthe : État moyen du périanthe considéré dans son ensemble, Modifications du sépale médian, des sépales latéraux, des pétales latéraux et du labelle qui accentuent la différenciation du périanthe. Différenciation du périanthe par des pièces accessoires. Disparition de la différenciation des pièces du périanthe. — Ovaire. — Gradation des caractères de la fleur chez les Orchidées monandres, — Formes des fleurs chez les Orchidées. — Pollinisation des Orchidées. — La fécondation croisée est la règle. — Pollinisation des Cypripédinées, des Cattleya, des Dendrobium, des Catasetum, de l'Orchis, de l’Anacamptis, du Lastera, du Cephalanthera, etc. — Fécondation directe. — Fleurs des Coryanthes et Crypto- phoranthus. — Fleurs toujours fermées. — Hybrides naturels. — Parfums et coloris des fleurs. — Durée des fleurs. — Duplicature. . . . . . . . . 104 à 226 CHAPITRE X. LA GRAINE. — LE FRUIT. Embryogénie des Orchidées. — Variété des types de développement. — La graine. — Le fruil +. à à me RL SR ET NS RER ES PL EE CHAPITRE XI. LA GERMINATION DES ORCHIDÉES . . . . 231 à 233 TOR CHAPITRE XII. HYBRIDATION DES ORCHIDÉES. Hybridation naturelle et artificielle. — Historique. — Hybrides spécifiques. — Métis. — Hybrides bigénériques. — Nomenclature des hybrides. . . . . . 234 à 240 CHAPITRE XIII. ORCHIDÉES FOSSILES. . . . . 241 à 242 CHAPITRE XIV. CLASSIFICATION DES ORCHIDÉES. Difficultés de cette classificatio1. — Classifiations anciennes. — Classification de Lindley. — Classification de Benthan. — Classification de Pftzer. — Tableau synoptique de la chusification de Pfizer . .-. . - . . . . . . . . . 243 à 249 CHAPITRE XV. DÉTERMINATION DES TRIBUS ET DES GENRES. Tableau pour la détermination des tribus. . . . . . . . . . . . 250à 254 Tableaux pour la détermination des genres . . . . . . . . . . . 255 à 254 Un DEUXIÈME PARTIE. L'ORCHIDÉE, SON UTILITÉ ET SA PATRIE. CHAPITRE I. UTILITÉ DES ORCHIDÉES. Usages industriels. — Usages sacrés. — Noms populaires. — L'Orchidée et le dessin décoratif. — L'Orchidée et le blason. — Utilisation du suc de certaines Orchidées. — Produits alimentaires et médicinaux. — Usage des feuilles. — La Vanille. — L'Orchidée dans les salons. — Valeur commerciale des fleurs. — Emballage des flsurs d'Orchidées. — Vogue des Orchidées . . . . . . . . . 275 à 295 CHAPITRE II. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Aire de dispersion. — Dificultés que présente l'étude de la géographie botanique des Orchidées. — Répartition des Orchidées épiphytes et terricoles. — Étendue de l'aire de dispersion des divers types. — Affinité des Flores Orchidéennes. — Répartition des espèces dans les diverses parties du monde. — Cantonnement dei Orchidées. — Genres à aire disjointe. — Espèces à aire disjointe. — Limites altitudinales du domaine orchidéen. — Influence de l'altitude. — Causes qui influent sur le développement de l’'Orchidée : Constance de la température. Intensité de la lumière. Etat hygrométrique de l'air. Pluies. Répartition de l'humidité. — Variabilité. — Acclimatation , . . . . . . s. se cv 7 el 20904 319 — 600 — CHAPITRE III. PATRIE DES ORCHIDÉES. Le globe terrestre et l'Orchidée. — Zone froide boréale, — Extension du domaine des Cephalanthera et Spiranthes.— Zone tempérée boréale : Orchidées nord-américaines; Orchidées européennes; Orchidées indigènes belges; Orchidées françaises, anglaises, allemandes, etc.; Orchidées alpines européennes; Orchidées du bassin méditerranéen. — Domaine des Liparis. — Domaine des Orchis. — Domaine des Ophrys. — Domaine des Cypripedium. — Confins des régions chaudes dans l'hémisphère boréal. — Domaine des Platanthera. — Aire des Habenaria. — Orchidées chinoises et japo- naises. — Domaine des Cœlogyne. — Aire des Pleione. — Zone chaude boréale. — Domaine des Aerides. — Aire des Calanthe. — Domaine des Epidendrum. — Aire des Chysis. — Zone tropicale ou équatoriale. — Orchidées de l'Asie tropicale et insulaire, — Patrie des Vanda et de quelques genres voisins. — Habitat des Cymbi- dium. — Patrie des Rhynchostylis. — Orchidées de la Nouvelle-Guinée, — Orchi- dées nord-australiennes, — Domaine des Dendrobiutn. — Patrie des Phalaenopsis. — Habitat des Anœctochilus. — Orchidées de l'Afrique tropicale. — Orchidées tropicales américaines, — Patrie des Anguloa. — Patrie des Bifrenaria. — Patrie des Brassia.— Patrie des Stanhopea. — Patrie des Lycaste.— Patrie des Maxillaria. — Patrie des Odontoglossum. — Patrie des Oncidium. — Domaine des Cattleya et des Laelia, — Domaine des Masdevallia. — Domaine des Paphiopedium. — Habitat des Zygopetalum et des genres voisins. — Habitat des Sophronitis. — Zone tropicale — Zone chaude australe : Orchidées néo-calédoniennes, mélanésiennes, australiennes, des îles africaines. Zone chaude australe américaine. Iles de l'Océan Pacifique. — Zone tempérée australe. Orchidées américaines, africaines, australiennes. — Patrie des Disa. — Zone tempérée australe, — Conclusion. . . . 320 à 412 INDEX SYNONYMIQUE DES PRINCIPALES ORCHIDÉES CULTIVÉES ET DES HYBRIDES. ? : ... . . Anh TROISIÈME PARTIE. L'ORCHIDÉE, SA CULTURE, SES AMIS ET SES ENNEMIS. CHAPECRE LT HISTORIQUE. — CULTURE RATIONNELLE. — PRINCIPES GÉNÉRAUX. Historique. — Erreurs d'antan. — Premiers essais de culture. — Les précurseurs. — Culture rationnelle, — Conditions variables de la culture. — Principes généraux. — Durée de la vie de certaines Orchidées. — Rareté de certaines espèces. — Choix des espèces à cultiver. — Répartition horticole des Orchidées . . . . . 487 à 499 CHAPITRE Ir DES ORCHIDÉES CULTIVÉES EN PLEINE TERRE. Orchidées de pleine terre. — Orchidées alpines européennes. ,. . . . . 500 à 503 As. == 6or — CHAPITRE III. CULTURE DES ORCHIDÉES EN SERRE. Température des serres. — Serre à Orchidées. — Lumière. — Maçonneries. — Partie vitrée. — Onbrage des serres. — Aération de la serre. — H'imidité atmosphérique. — Décoration de la serre. — Chauffige. — Tuyaux. — Matériaux de culture. — Sphagnum. — Compost. — Du surfaçage. — Matériaux à proscrire, — Orchidées épiphytes sur blocs ou sur büch:s. — Pots et paniers. — Culture en paniers. — Culture en pots. — Rempotage. — Propreté. — Arrosages et seringages. — Eau. — Engrais — Drainage. — Lavage des feuilles. — Tuteurage. — Maladies. — SUITE ECS 2 2 2 D + nt.) © 7 . 504 à 544 CHAPITRE IV. ORCHIDÉES IMPORTÉES. Traitement des Orchidées importées. — Époque des importations. — Des soins à apport2r à la récolte des Orchidées. — Plantes établies. — Valeur des importations. — Culture ns TO PAYS MORE LE ee As ma lraos 2) cv: .S4R 41682 CHAPITRE V. DU REPOS CHEZ LES ORCHIDÉES. Période de repos. — Durée et époque du repos. — Traitement pendant la période de repos. 553 à 555 CHAPITRE VI. DU RAJEUNISSEMENT ET DE LA MULTIPLICATION DES ORCHIDÉES. Rajeunissement. — Multiplication des Orchidées. — Multiplication par division. — Semis. 559 à 564 CHAPITRE VII. ENNEMIS ET AMIS DES ORCHIDÉES. Les ENNEMIS. — Les Algues. — Champignons microscopiques. — Insectes. — Moyens préventifs. — Insecticides. — Thrips. — Pucerons. — Cochenilles, Kermès, etc. — Araignée rouge et Acariens. — Blattes. — Forficules. — Myriapodes., — Lombrics.— Cloportes. — Limaces. — Charançons. — Fourmis . . 502570 Les AMis. — Principaux auxiliaires du jardinier. — Insectes re — Coccinelles. — Carabes. — Staphylins. — Défense préventive . . . . . . . . 580 à 584 à Al ", À " orchide 3 5185 00058 2195 Le livre des = SU GAS KAEU