FOR THE’ PEOBELE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY LE NATURALISTE CANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVERTES SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA TOME VINGT-HUITIEME (HUITIÈME DE LA DEUXIÈME SÉRIE) L'abbé V.-A. Huard, Directeur-Propriétaire Chicoutimi Imprimerie de la Défense 1901 FT EN DELTA À, Ki 1 A À” , Ar 9 L ER LRO LT APE TABLE DES MATIÈRES 207 M pinon de Québec... she 130 re MIRE Ormerodefi.ls... niet ose 131 More de Montréal RP Camer......... in Sssecoeavence Pesplantes normandes duCanada.:..... 25... F42 D ESC MOMEAUR,. T0 euro su eus soda pue sed al 5 L'histoire naturelle à l'Exposition de Québec (L'abbé LE) PURE) CORRE EL PSE CH PSS ARE EUR ee 145 La Faune des Oiseaux de la province de Québec (Sir James- M LeMome)e2 Rae RU bts 148, 167 Bitbalemerde Montreal .22%00:0/%:.... AR TRI ER, 183 L'histoire naturelle à l'Exposition de Buffalo .......….......... 190 Esquisse géologique du Canada (H.-M. Ami)..............… 194 eds PONOCkE 212 -en2sc nle e un sage tatemao doi Ve 203 TABLE ALPHABETIQUE DES PRINCIPAUX NOMS DE GENRES ET D'ESPÈCES MEN- TIONNÉS DANS CE VOLUME. NOTE eee 21 | Chilosia cyanescens.……… 57 Agave Americana......… 192 “ occidentalis .….… 56 Allograpta obliqua......…. 119 “ pallipes........… de Amelanchier Canadensis 107 | Chrysogaster nigripes… 41 Andromeda polyfolia… v* : pictipennis 42 Aphidius Fletcheri..…...… 83 “ pulchella 1e DIS eee same accuse 18 | Chrysotoxum pubescens 182 ADROdIUS 2... 23, 38 | Coccinella 9-notata....…. 83 Ascaris libeata............ T2 CODHS NON. eee 107 ADN CAN ECEN COMMERCES ant CHRpiIdezt.: "Ne 30 Baccha cognata.........…. 124 | Criorhina decora.......… 175 ff NTASCIDENNIS....-. Es “ intersistens.. 174 Balænoptera physalus... 186 | Delphinapterus catodon 46 Bolbocerass: 7207. 85 EnAlytes Rene 22 Brachyopa media... 136 | Diaphomera femorata… 60 “ notata......... 135 | Epigæa repens............ 107 F VACUA re 136 | Eristalis bastardi......... 153 Brachypalpus frontosus.. 173 “ dimidiatus..….. 141 Caprifolium pubescens.…. 106 “ flavipes..…...…… 153, 155 Capsella bursa pastoris.. 107 ‘ s'Meigenne:. 141 Ceria abbreviata......... 181 vs TeNAX SNA 140 Chilosia comosa.........…. 182 “ transversus ....… 152 208 Fragaria virginiana...... Geotrupes....… rs iareeer Helophilus conostomus à latifrons … F similis......… Hippodamia PE Leptocephalusi| {breviros- tris Limnea emarginata 0 var. Mighelsi… Maillota cimbigiformis … + ‘“_ posticata........… Melanostoma cœrules- HA mellimum ei obscurum.… Mertensia maritima...... Mesogramma geminata.. . marginata S polita Modicron fuscipennis… ‘“ globosus M ATISUS Myrica gale Nectarophora destructor Neoascia globosa......... Nicagus DANS see Onthophagus ............… Paragus bicolor Pipiza femoralis........... ‘_ modesta 7 MODISTICR LA one re Platychirus hyperboreus à quadratus Pleurophorus...........…… Praon cerasaphis......... Primula farinosa.…. ss... ss... RTE ELEE ss... ss... Page 174, après : 1. SISTENS. LE NATURALISTE CANADIEN 107 | Pyrophæna ocymi .....…. 99: | Quassia amara. "#00 167 | Rhingia nasica......... 158 | Rubus chamœæmorus..…. 56 0} SAXE 83 | Sericomyia chrysotoxoi- des :;.:.+ 2.220 57 f militaris.….…… Sphærophoria cylindrica 30 | Sphecomyia vittatal..……. 156 | Sphegina rufiventris..…… 155 | Spilomyia fusca........…… longicornis … AT 1 quadrifasciata ‘| Syritta pipes ire 7 Syrphus abbreviatus … 146 Americanus… 121 4 ATOM 122 F'OMIVERSIDES er 120 " Léshenri.... 25 RE 1:15 “ ON OMIS PMRAEE 24 + umbellatarum .… 167 |; lemnostoma alternans.. 18, 82 à bombylans ..…... 126 | Teuchocnemis lituratus. 100 | Tremex columba..….....… 86 | Trientalis Americana 20 | Tropidia quadrata...…..… 559 | 'TIOX 2 mr erenre 43. Viola /blanda 2-20 44 | Volucellevect, 7 “| Xanthogramma flavipes. 87 Xylota angustiventris…. È curvipes EURE 21 % ejunCida..….… 83 sé Digrar ere 107 "+ VE@COFrS sm ocecs ERRATUM CRIORHINA, 5e : (Cynorhina, Will.) INTER- TABLE DES MATIÈRES Pages La 28e année du Naluralisle canadien... ÉLIRE RARE 1 Lettres d’un naturaliste de Québec à un naturaliste d’'Onta- nos lame MNEeMEoNnEe):... "RER 2, 34, 164 Du nouveau concernant la « question de l’Anguille »... 5; 107, 114 Etudes préliminaires sur les Syrphides de la province de Québec (G. Chagnon) 10, 23, 41, 55, 76, 86, 102, 118, 134, T2 00 Projet de voyage au pôle Nord, par le Capt. J.-E. Bernier,... 14, 81, 113, I61 DEEE DIESSe nr rer Fe20102/103/ 03 04 142 BIBLIOGRAPHIE. — Proc. of the Indiana Acad. 0f Srience, 1898, 1899 ; Calendrier Darveau-Beauchamp ; Translation du Cœur de Mgr D. Racine : 15.— Brochures canadiennes pour l'Exposition de Paris; Weller, The Crinoïdea: Baker, The Gross Analomy of Limnea emarginata, Say, var, Mighelsi, Binney : 30. —- Relief Map of Canada and U.S. ; Proc. of the Acad. of Nat. Se. of Philadelphia, 1900, IIT: 47.— Bulletins de l'Ohio Agric. Exper. Station ; (Campagnes scientifiques de S. AS. le Prince Albert ler; The Catholic Directory, Alma- nac and Clergy List, 1901, Wiltzius & Co. ; zér Rapport de la Soc. d'Industrie laitière; Rapport annurl de la Soc. de Rapatriement et de Colonisation, 1900 : 62-63. -— Etudes de géologie canadienne, par Mgr Laflamme ; Rouillard, La Colo- nisation dans les comtés de Dorchester, Bellechasse, Montma- gny, Kamouraska; 3rst Annual Report of the Entomol. Soc. of Ontario : Las Rhyolitas de Mexico, 1: Bulletin of the Amer. Museum of Nu. History, 1900; Proc. of the Cahf. Acad. of Sciences. Zoology : 92-95. — Bohn, L’Evolulion du Pigment : 111. —Z3!h Annual Report of the Agric. Exper. Slation 0/ the Univ. of Tennessee; Genera Inseclorum (Wytsman) ; Du nouveau sur les questions relatives au Vin de Messe (Toussaint) ; À apport d'u Congrès de la Colonisation, 1898 : 206 LE NATURALISTE CANADIEN 142-143. — The Indian Doctor’s Dispensatory; Cinquante- naire de la fondation de L’Asile du Bon-Pasteur de Québec ; J. Macoun, Catalogue of Canadian Birds, T; Ami, Progress of Geological Work in Canada, 1898, 1899: 186-187. — Camus, Aleurs faussement hermaphrodites et anomalies flo- rales dans le genre Salix ; Les plantes médicinales indigènes ; (Rolland) Almanach agricole, commercial et historique, Al- manach des Familles : 203. PAbDhus tespois (JC MCApaIs)"..i2...2"6.02ee 20. ce see. TRE Les Scarabéides de la province de Québec (G. Beaulieu). 20, 83, 99 MEURT A MB UES Li Mme een see voue tentes e SON Do bn 27 Omitholopie LA ARC in a ter RAT D 28, 30 Evasion en cas de feu — Système Baillairgé..........….........… 29 Cette pline d'étoiles. eur... Re rc 31 La Station de biologie marine du Canada................... .… 33097 Notes de voyage (M. G. Chagnon ; Prof. J. Macoun ; Mu- sée de la Commission géologique, Ottawa ; Musée dusPariement, Québec) nt... see eee 45 selCongres.de: 00logie, 4 Berlin... en te 47 La carrière scientifique chez les Canadiens-Français ........ 49 Les Musées d'histoire naturelle de Montréal (J.-B.-A.-L. IEEE a Le) STE L ROSNERTON M TE te KA Petite correspondance | Tremex Combe Drury ; Diapho- mena femorala, Scudder):........-. 0... 59 Nos collaborateurs... ssl enr re PORTE Un 61, 110 AUS EP re à Lo à ÉOLIEN gene PR CE 61 Entomologieet suere d'érable..." me 62 Pourquoi y at-il moins de naturalistes chez les Canadiens- Français que chez les Canadiens-Anglais ?............ 65 De la formation du carbone par les végétaux (F. d'Hérelle) 70 Les végétaux font-ils du carbone ?.....................,........ 98 La‘fore du Labrador (L'abbé P.. Lemay)... 107 Comment écarter les moustiques..............s..cssetstes fé Contre les piqûres de MAUMAQUES.. 0.582 ER ANR 110 Te Pelle se RAS ones eee PE O Le Naturaliste canadien à Québec....................… 113, 129, 186 Radeau de sauvetage Baillairgé-Hurly............ .............. 118 Conservation des bibliothèques.........................,,.... 127 D MATURALISTE CAXEDIEN VOL, XXVIII (VOL. VIII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No | Chicoutimi, Janvier 1901 Directeur-Proprietaire : l’abbe V.-A. Huard. LE NATURALISTE CANADIEN commence, avec cette livraison, sa 28e année. Peude publications canadiennes ont atteint cet âge presque vénérable, dans notre pays, pour un journal. Ce serait donc un bel Âge pour mourir. Mais le NATURALISTE n'a pas envie de mourir. Il ne s’est, au contraire, jamais senti plus attaché à la vie, ce qui est d’ailleurs assez ordinaire aux vieillards. Ce n’est pas que ses finances soient dans une situation brillante ; on ne nous croi- rait pas, si nous faisions pareil aveu. Il doit bien plutôt son ait alerte à l’activité de ses collaborateurs, qui est plus gran- de que jamais, et qui nous fait regretter de plus en plus de ne pouvoir rendre à la revue son volume d’autrefois. Quand nos efforts n'auraient d’autres effets que celui de fournir, à nos naturalistes amateurs, le moyen de présenter au public le résultat de leurs observations et de leurs études, nous nous estimerions bien récompensé, Nous remercions donc tous nos collaborateurs de ce regain de vie qu'ils contribuent tous à donner au vieux NATURALISTE. Leur concours, dans le moment, nous est même d'autant plus précieux, que l’état présent de notre santé ne nous permet pas de nous livrer, autant que nous le voudrions, à nos ‘‘chères études.” 1— Janvier 1901. 2 LE NATURALISTE CANADIEN Nous avons le plaisir de présenter aujourd’hui à nos amis un nouveau collaborateur, Sir James-M. LeMoine, que nous devrions plutôt désigner comme le plus ancien col- laborateur survivant du NATURALISTE. Car M. LeMoine pu- blia, en 1869, plusieurs articles dans le premier volume de cette revue. C’est donc après 31 ans qu’il revient à notre public ! Mais ils sont clairsemés, croyons-nous, les abonnés de 1869 quile sont encore en 1901. En tout cas,nos lecteurs seront charmés de voir nos pages s'enrichir du fruit des ob- servations et des recherches scientifiques que M. LeMoine voudra leur confier, ect souhaiteront avec nous que le célè- bre auteur canadien puisse, longtemps encore, rendre des services à notre histoire et aux sciences naturelles, —_——— ————— Lettre d'un naturaliste de Québec à un naturaliste d'Ontario Spencer Grange, Sillery, I janvirr 1e01. Cher monsieur Kirby, Vous me demandez si l'hiver, le froid hiver de Qué- bec,ne me prive pas de plusieurs excellents amis, que je ne reverrai qu’au retour de la saison des feuilles. Je conclus sans hésiter qu'il s’agit de la gent ailée qui habite nos bocages. En effet, le dirai-je, bien qu’à regret : il y a bien des vides chez mes familiers, pendant les jours sombres, glacés, de déeembre, de janvier et de février. Il en est,voyez-vous,du monde ailé comme des bipèdes sans plumes : on nous quitte,à tort ou à raison, pendant les jours mauvais;on revient quelquefois lorsque le ciel s’éclaircit, que le temps se remet au beau. Ilse trouve, nonobstant, bien de vrais, de constants amis, chez les humains comme chez les habitants de l'air. LETTRE D'UN NATURALISTE DE QUÉBEC 3 Voici le bref signalement des oïseaux quien décem- bre, janvier et février, quelquefois par petites bandes, plus souvent un à un, font étape sur mes vienx chênes, mes grands pins, mes érables dénudés de feuilles, et qui, comme des squelettes décharnés, montent tristement la gar- de sur les abords de mon avenue, si resplendissante de verdure, à la belle saison, si désolée à l'heure présente. Un des visiteurs les plus assidus, peut-être le plus diminu- tif en stature, c’est la petite Mésange, que l’on reconnaît sans peine par sa calotte noire, sa tête, sa nuque de même couleur, sa note plaintive le Zzcadidi ; l’oiseau cher au bôû- cheron, et qui lui donne le dernier chant des bois. ‘ Je suis le compagnon Du pauvre bûcheron Je le suis en automne Au vent des premiers froids ; Et c’est moi qui lui donne Le dernier chant des bois. ” {L'Orseau.) Avant la tempête, et précurseur de l'orage, un couple de Geais bleus viennent émettre leur cri aigu au sommet des pins : leur manteau azuré contraste agréablement avec les vertes frondes de ces arbres, saupoudrées de neige. Ils partagent leurs assuiduités entre Benmore, propriété de feu le Col, Rhodes, Svencer Wood et Spencer Grange, pendant quelques quarts d'heure. Quelques jolis Pics quitteront les profondeurs du bois Gomin, absorbés dans Vexamen des arbres de haute futaie pour y trouver un tronc avarié où ils Dzcoferont des heures entières, à la re- cherches de larves, de fourmis, etc. Les Récollets,ou Jaseurs du Cèdre, brillent ici par leur absence en hiver ; tandis que leur congénère, le Jaseur de Bohême, plus d’une fois a séjourné dans mon domaine, allé- ché par les pommes de Sibérie que mon jardinier a instruc- 4 LE NATURALISTE CANADIEN , tion de leur laisser au haut des arbres, pour leurs provi- sions d'hiver. Voici une troupe d'amis qui ne m'ont encore jamais fait défait : un vol de Gros-Becs, le Bouvreuil ‘du Canada, dont la livrée rose, chez les vieux mâles, et le “petit chant tout court” plein de mélancolie, prêtent un charme tout particulier au paysage solennel de l'hiver. | Le bois touffu du Cap-Rouge compte chaque automne uné ou deux Corneilles, qui font leurs rondes sur les grands domaines des environs, après le départ, en octobre, des noires cohortes en route vers le sud du continent, d'où ils ne revierdront, pour la ponte, à Sillery, quevers le F5 mars. Sont-ce des Corneilles invalides, trop âgées pour entreprendre le long voyage ? Est-ce une autre variété de ces bruyants volatiles, qui quittent en octobre,pour Québec, les solitudes hyperboréennes de la baie d'Hudson ? Un fin observateur du monde ailé, l’arpenteur, John Ncilson, le jurait par ses grands dieux. Grammafici certant.... Une nichée de Perdrix (Tétras à fraise) a occupé, jus- qu'aux neiges, un coin de mon érablière. Un étrange visiteur s’est établi temporairement dans mes bois : un spécimen du grand Hibou gris, le roi des Hi- boux, 7%e Great Cinereous Owl. Je fus tenté de lui dire : “ D'où viens-tu donc, vieux guerrier ? ” Mais la vue de son aîle sanglante indiquait que le plomb meurtrier du chasseur fui avait fait une blessure mortelle, Sa dépouille, après avoir srbi les soins du taxidermiste, fait partie maintenant du mu- sée Laval. Le Bec-croisé d'Amérique qui, pendant la morte sai- son, affectionne les chantiers da s nos forêts, de même que le Geai gris, que le bûcheron nomme /a Pre, n’ont pas en- core fait étape ici. UX vol d’'Orseaux blancs, le Plectrophane des neiges, pendant une douce journée de mars, a horioré de sa présen- ce un chaume dégarni de sa couche de neige : ces messieurs DU NOUVEAU CONCERNANT LA QUESTION DE L'ANGUILLE 5% vont fourbonner, chaque hiver, sur les hauteurs de Charl:s- bours.et de l'ile d'Orléans, mêlés à de petites bandes d'Or- tolans. de Virginie ou de Plectrophanes de Laponie (Za- Dland Long Spur).. Ma volière en contient un individu fort alerte. Mon, cher ornithologue, je reprendraïi ce thème intéres- sant dans ma prochaine. Veuillez croire que la.liste de mes bons amis, aux jcurs froids de décembre, janvi:r ct février, n’est pas complète. Bien à vous, | J.-M''LE MOINE. Wm. Kirby, Esq. Niagara, Ont, Du nouveau concernant la ‘ question de L’Anguille ” » La “ question de l’Anguille,” c’est la discussion qu s’est élevée dans ces années dernières au sujit de la re- production de ce poisson. Nous avons tenu n° lecteurs aussi renseignés que possible, depuis quelques années, sur les phases par lesquelles a passé la discussion. Nous allons pourtant, en quelques mots, leur présenter de nouveau , jes faits acquis par la science, sur ce sujet, jusqu’à ce jour. Dans le volume XXv du NATURALISTE, pp. 129-133 et 177-183, nous avons exposé que dès 1892 on avait trouvé, en pleine mer, une, Anguille femelle portant des œufs à ma- turité : c'était là dans l’histoire,la première capture d'une An- guille œuvée. En 1897, M. Grassi constatait cxpérimenta- lement 1e, l'Anguille passe d’abord par un état larvaire, cette larve ayant été jusqu'alors regardée comme une espè- ce distincte sous le nom de Leplocphalus brevirostris. .Cet- te métamorphose paraît maintenant admise par la sciences en Europe, et au Canada aussi—pour antant qu'il s'agit de 6 LE NATURALISTE CANADIEN notre humble publication. Pour -e qui est des Etats-Unis, bien que le grand ouvrage /%shes of North America, Jordan and Evermann, dont nous annoncions dernièrement l’achè- vement, se contente de dire (vol. I, p. 347) seulcment que Fon pense que l’Anguille fraie seulement dans la mer, ‘“ la femelle mourant après une seule ponte,” cependant, en trai- tant du genre Zeptocephalus (pp. 353 354),on y fait la remar- que qu'il est hors de doute que tous les genres et toutes les espèces de la prétendue (‘ supposed ”’) famille des Leptocé- phalides sont des larves d’Anguilles ou d’autres genres de poissons. Maloré cela, il nous a paru —en autant du moins que nous avons pu suivre la littérature scientifique du pays voisin—que cette question de la reproduction de l’Anguille, telle que comprise en Europe, n’a guère excité l'attention dans les Etats Unis. Toutefois, résolue sur un point, la question de l’An- guille à pris un nouvel aspect. Ce poisson, qui fraie dans l'océan, se reproduit-il aussi dans l’eau douce ? Telle est l'objet des ob-ervations et des recherches que l’on poursuit actuellement. Dès l’année 1896 (NAT.-CAN.. vol. /XXV, D. 130)4E Cosmos, s'appuyant sur la Xevue scientifique, émettait l'avis que l’Anguillen:s+e reproduit pas exclusivemert dans la mer. In effet, où affirmait que des Anguilles ayant été mi- ses dans un lac iles Alpes depuis une dizaine d'années, on y avait trouvé de jeunes Anguilles. Ce lac, situé à 1000 mètres au dessus de la mer, n'avait apparemment ‘aucune communication avec des rivières ou ds fleuves. En 18098 (N.C., vol XXW, p.175), un ‘ Ancien ayo-= nous signa'ait l* fait que, en 1887 ou 1888, il avait vu en haut de la chute Shawenegan, sur le Saint-Maurice, une quantité de petites Anguilles qui, à son avs, avaient dû éclore plus haut que cette chute, élevée d'environ 150 pieds, qu'elles n'a raient jamais pu remonter, ni par son lit ni sur 30s bord:. ») cat DU NOUVEAU CONCERNANT LA QUESTION DE L'ANGUILLE 7 En décembre de cette même annéc 1898 (N. C., vol. XXV, p. 189), nous annoncions la première rencontre d’une Anguille œuvée dans les eaux d’un fleuve. Le spécimen avait été capturé, en 1896 probablement, dans :e Saint-Lau- rent, à 700 milles marins environ de l'océan. Toutefois, en cet endroit, la Baie Saint-Paul, l’eau est encore salée.—Mais, le mois suivant, janvier 1899 (N. C., vol. XXVI, p. 2), nous enregistrions la première capture, faite en eau douce (dans un lac de Saint-Fulgence, paroisse située sur la rivière Sa- guenay) d'une Anguille œuvée, durant l'été de 1898. Comme conclusion de toutes les études antérieures, nous alions donner ici l’opinion la plus récemment exprimée de M. Ac'oque, savant naturaliste de Paris, ques nous avons plusieurs fois cité relativement à cette question de l’Anguil- le. Dans son ouvrage Ze Monde sous-marin publié en 1800, M. Acloque, après avoir exposé que l’Anguille passe par la forme larvaire nommée Zeplocephalus brevirostris, ajoute ce qui suit(p. 256): Nous croyons qu’on peut accorder toute confiance à une solution qui repose sur d’aussi solides données; avouons, cependant, qu’elle n’est pas très facile à concilier avec ce fait qu’on trouve des Anguilles dans des lacs où il est malaisé d'expliquer leur introduction. Peut-être y a-t-il là un cas spécial d'adaptation, permettant à la condition lar- vaire de vivre dans les eaux douces ? Ou bien la communi- cation avec la mer se fait-elle plus facilement que l’apparen- ce n'autorise à le croire ? Le problème, pour être résolu d’une manière générale, comporte encore quelques points obscurs.—Ce sont là, cependant, difficultés de détail dont les naturalistes auront sans doute assez vite raison, mainte- nant que les recherches peuvent s'appuyer sur une base so- lide et que le but précis vers lequel doivent tendre les inves- tigations se trouve défini.” Le fait nouveau que nous avons à mentionner aujour- d’nui, c’est la trouvaille d'œufs d’Anguille, dans la petite ri. vière de la Baie-des-Rochers, localité située sur la rive nord 8 LE NATURALISTE CANADIEN du Saint-Laurent, à quelque distance en amont de l’embou- churs de la rivière Saguenay. Le fait nous est raconté par un correspondant du comté de Charlevoix, qui l’a appris der- nièrement du guide qui l’accompagnaiït dans une partie de chasse à travers les Laurentides. Voici en quels termes : ...“ Tout en causant, nous arrivâmes sur le lac des Roches. —Ce lac est-il poissonneux, C. ? — Oui, monsieur ; on y prend de la Truite et de l’Ari- guille. | —De l’Anguille ? mais alors ce lac se décharge dans la rivière Malbaie ? — Oui, monsieur. — Dis donc,C., as-tu jamais vu des œufs d'Anguille ? — Oui, monsieur, —Jci? —Non, monsieur; dans la rivière de la Baie des-Ro- chers, à deux milles de son embouchure, dans un rapide sur un fond dé moyennes roches. — À quelle époque ? — À la fin de juin. —-Ft les œufs étaient-ils sur le point d’éclore ? —Qui, monsieur. La preuve, c’est que j'en ai recueil- li plein un Oo] à lat, que je les ai conservés dans de l’eau froide, rt que trois ou quatre jours après j'avais plein mon bol de beiles petites Anguilles à tête pointue et à queue fine. Du reste, quand je recueillis les œufs, on voyait ax fravers de la peau les petites Anguilles qui se remuaient très vite. —Mais comment étaient disposés ces œufs dans la ri- vière ? —Ils étaient collés aux roches. — Quelle était leur grosseur ? — Un peu plus gros que des œufs de Truite. Tenez, monsieur, à peu près de la grosseur et dela forme d’une bean DU NOUVEAU CONCERNANT LA QUESTION DE L'ANGUILLE 9 Mais enfin, est-c2 que çane pouvait pas être les œufs d’un autre poisson ? — Non, monsieur ;il n’y,a que de la Truite et de l’An- guille dans cette rivière. Et les œufs de Truite, ainsi que les petites Truites et les petits Saumons, je connais ça, moi, monsieur.” Cette observation,et celles que nous a\ 9ns enregistrées les années précédentes, auraient évidemment beaucoup plus d'autorité si elles avaient été faites par des savants de pro- fession. : Mais ces rencontres étant très rares et le fait dé circonstances toutes fortuites, il est à craindre quilne s'é- coule encore bien du temps avant qu’un naturaliste aït l’oc- casion de suivre, de ses propres yeux, l'éclosion d'œufs d’'Anguille. Nous terminerons cet article par une réflexion que nous fait notre correspordant, et qui peut avoir de l'importance. “Remarquez,—dit il après avoir raconté ce qu'il tient de son guide, —que l’époque de l’éclosion des œufs,c’est la fin de juin. Le frai aurait donc lieu très tard en hiver : ce qui explique- rait peut-être ce fait qu’on ne prend jamais d’'Anguilles œu- vées, puisqu'on ne prend l’Anguille que de bonne heure en été,” c’est-à dire après la ponte des œufs. Nous comptons que nos lecteurs de la province de Qué- bec, pays où l’Anguille abonde partout, voudront bien nous communiquer tous les faits dont ils pourraient avoir connais- sance, relativement à cette question de la reproduction de ce poisson en eau douce. Les moindres détails peuvent avoir de la valeur, dans une enquête scientifique comine celle que nous poursuivons. 10 LÉ NATURALISTE CANADIEN Etudes préliminaires SUR LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUEBEC (Continué de la page 190 du volume précédent.) Je dois offrir mes sincères remerciements à M. l'abbé P.-A. Bégin et à M. W.H. Harrington, pour l’aide qu'il ont bien voulu me donner en m’envoyant, pour l’étude,plusieurs espèces de Syrphides, non représentées dans ma collection. Ces espèces seront indiquées plus loin. Je dois remercier aussi messieurs Germain Beaulieu, C.-J. Ouellet et À. F. Wynn, pour l'assistance qu’il ont bien voulu me prêter, en mettant à mon eutière disposition leurs nombreuses captures. CLASSIFICA TION C’est ici que je dois implorer toute l’indulgence de ceux qui me liront : la classification n’est pas ce qui est le plus facile dans un travail comme celui-ci, lorsque les grandes collections et les auteurs récents nous manquent. Je tâche- rai d'être aussi précis que possible, me basant pour cela sur les spécimens de ma propre collection et sur ceux que je tiens de quelques généreux amis. Mais, malgré toute mon attention, je sais que de nombreuses omissions et erreurs se glisseront dans mes descriptions et dans mes tableaux ana- lytiques. J'espère que l’on me pardonnera ces erreurs en songeant à mon grand isolement des moyens nécessaires pour bien remplir la tâche que je me suis imposée. Les Syrphides se distinguent assez facilement de tous les autres Distères. Le principal caractère qui prête à cette distinction, réside dans la présence d'une ervure surnumé- ratre où fausse nervure, placée entre la troisième et quatriè- LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC PT me nervure longitudinale, et traversant la petite nervule an- térieure ; elle est, presque toujours, très apparente et forme le caractère le plus important de la famille. La quatrième longitudinale est unie, à son extrémité, avec la troisième longitudinale ; la troisième longitudirale est généralement droite, mais se voit souvent aussi avec une courbe très prononcée s’avançant dans la première cellule postérieure {Æristals, Helophilus, etc.) La cellule anale est toujours fermée à une petite distance du bord de l’aile. La nervule antérieure est placée avant ou après le milieu de la cellule discoïlale. Tête hémisphérique, souvent prolongée en dessous, aussi large, ou plus large que le thorax. Face (1) nue ou velue, présentant, au-dessous des antennes, une excavation suivie d’une convexité plus ou moins prononcée. Ouvertu- re de la bouche, grande ; trompe peu allongée, pouvant se cacher entièrement dans la cavité de la bouche. Antennes se touchant à leur base, tri-articulées ; le troisième article de forme variable, ordinairement aplati, portant une soie dorsa- le nue ou empennée, ou quelquefois se terminant par un style (Ceria). Yeux grands, nus ou pubescent:, leur som- met se touchant chez les inâles, excepté chez quelques gen- res seulement (crodon, Æelophilus, etc.) Oceles toujours présentes. Thorax grand et robuste ; (cusson grand, con- . vexe, souvent translucide, son bord postérieur quelquefois muni d’épines. Abdomen formé de cinq ou six segments visibles, rarement ccmposé de quatre. Pattes généralement faibles ; cuisses postérieures quelquefois épaissies. Corps nu ou légèrement pubescent ; souvent revêtu de longs poils { Volucclla). Les Syrphides se divisent en trois ‘ous-familles,les Syr- plune, les Éristaline et les Cerinæ. Les caractères qui les distinguent sont ceux-ci : (1) L’essace compris entre la base des antennes et l'ouverture de la bou- che, limité, dans ses côtés, par les yeux et les joues. 12 ; LE NATURALISTE CANADIEN SYRPHINÆ Troisième article des antennes avec une soie dorsale. Nervule antérieure distinctement placée avant le milieu de la cellule discoïdale ; ordinairement rectangulaire. Troisiè- me longitudinale rarement courbée dans la première cellule postérieure. Cuisses postérieures quelquefois épaissies, gé- nérablement faibles. Les espèces de cette sous-famille sont généralement d’une contexture délicate ; à l'exception de deux ou trois genres, Volucella, Syrphus, etc, elles sont toutes d'assez pe- tite taiile, r'excédant pas 8 ou 9 mm. ERISTALINÆ Troisième article des antennes avec une soie dorsale: Nervule antérieure généralement placée au delà du milieu de la cellule discoïdale ; le plus souvent oblique. Cuisses postérieures ordinairement épaissies. Cette sous-famille renferme des insectes de grande taille, robustes, et souvent revêtus d’une pubescence ou de poils plus ou moins abondants. CERINÆ Antennes insérées sur un pétiole plus ou moins long, plus longues que la tête et terminées par un style court. Nervule antérieure placée au delà du milieu de la cellulé discoïdale ; presque rectangulaire. La troisième longitu- dinale avec un appendice s'étendant dars la première cellule postérieure. | Cette sous-famille ne renferme que le genre Certa. Les Syrphinæe et les Æristaline se divisent en un cer- tain nombre de tribus qui sont les suivantes : SYRPHINZÆ a Cellule marginale ouverte. b Autennes plus loïgues que is tête, pr:mier article très: allongé... 444. S SNL MR 21 wa disqie Mierodonini. LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 13 bb Antennes non plus longués que la tête. c Face très étroite en-dessous. Abdomen long, délié, soivent contracté un peu en avant de sa base...Bacchini. cc Face non extraordinairement étroite en dessous. d Epistome saillant, face sans tubercule. Abdomen contracté près de sa base, en forme de massue. Petites espèces. . ben afo@rpre.ebeprers. « Spheginini. dd Caractères non mentionnés plus haut. EPP GES FOUDEATEN EE.) ne Brachyopini. ee Corps non rougeûtre. f Corps vert métallique ou noir, rarement avec taches sur la base de l'abdomen et sur la face. Abdomen jamais avec bandes entières... ,.,..... PERS Chilosini, ff Corps noir ou verdâtre, avee taches ou bandes jaunâtres Ke: | ME TIOUCONCES PAST . Melanostomini. og Face entièrement jaune ou en partie....Syrphini. aa Cellule marginale fermée, Soie antennaire forte- HIDE MEHENNOE Ni Li. ART Her. ..... Volucellini. ERISTALINÆ ‘ a Troisième longitudinale se courbant fortement dans la première cellule postérieure ...... ......... Eristalini. aa Troisième longitudirale légèrement courbée ou droite. b Soie antennaïire empennée. c. Troisième article des antennes allongé(Volucellini.) cc Troisième article des aritennes presque carré. Cel- ule marginale ouverte....,.........,.....Sericomyini. bb Soie antennaire nue ou pubescente. d Thorax avec taches jaunes... ........Milesini. dd Thorax sans taches jaunes............Xylotini. MICRODONINI Nervule antérieure placée avant le milieu de la cellule I4 LE NATURALISTE CANADIEN discoïdale. Cellule marginale ouverte. Troisièm: article des antennes très allongé. Espèces d’assez forte taille, trapues. Je n’ai rencontré jusqu'ici que le genre Microdon. (4 SUIVrE.) G. CHAGNON. Le Canada au Pole Nord Notre ami M. le chevalier Baillairgé, qui fut président de la Société de Géographie de Québec, et qui, à ce titre et à d’autres aussi, n’a pas perdu une seule occasion d'appeler l'attention du public sur le projet Bernier de l'exploration au pôle Nord, nous faisait lire dernièrement un article de jouraal où l’on énumérait les diverses expéditions qui se préparent à partir en 1901 pour réaliser la découverte de ce pôle. L'une de ces expéditions, surtout, patronisée par um millionnaire de New-Vork, est propre à nous alarmer, puis- que l'argent, en cette affaire comme en tant d’autres, est l’une des meilleures conditions de succès. Ilest donc à craindre que ce soit le drapeau américain qui flotte le pre- mier sur l'extrémité boréale de l’axe du globe ! Il suffirait pourtant d’une subvention de quulques milliers de piastres donnée par le gouvernement d'Ottawa, pour que le Capt. Bernier fût mis en mesure de déployer là-haut, avant les autres, le drapeau du Canada ! Nous espérons encore que les honorables MM. Laurier et Tarte vont, dès la session de cet hiver, faire insérer dans le budget le chiffre qu'il faut, suivi d’un nombre convenable de zéros. Du reste,il ne s’agit pas principalement d’une question de vanité nationale, ni—comme disait un journal—d’un cer- tain genre de sport à pratiquer dans cette espèce de course au clocher à laquelle se livrent les diversex nations. Il s'agit encore bien moins de constater s’il est vrai qu’on trouvera là, coinme on l’a dit, assis sur le pôle, un Canacien fumant BIBLIOGRAPHIE I5 sa pipe ! Ce qui fait qu’il est légitime de consacrer tant de capitaux à ces explorations arctiques, et d'y exposer même des existences humaines à des dangers sérieux, bien moin- dres cependant aujourd’hui qu’autrefois, ce sont les impor- tants problèmes scientifiques dont l’on peut espérer trouver la solution dans ces voyages, solution qu’ii est de l'intérêt du genre humain de s'assurer. Ces résultats scientifiques que l’on attend ont été maintes fois énumérés, et personne n’a songé à refuser de les admettre. Bibliographie —La Revue de la Semaine est devenue la Revue littéraire, 16 pages in-4°, publiée mensuellement à Sherbrooke, P. Q. Prix d'abonnement : 2: cts par année, moyennant quoi l’on reçoit en prime 2 oz. de irop de Goudron et d'Huilé de fo. de morue. C’est alléchant ! — Proceedings of the Indiana Academy of Science, 1898 . dem, 1899. Ces volumes sont composés de mémoires sur une grande variété de sujets scientifiques. — Catalogue de livres d'occasion. Botanique. orticul- ture. Applications. (Librairie Paul Klincksieck, 3, rue Corneille, Paris.) — Joli calendrier illustré de 1901, publié par l’Imprime- rie Darveau, 80-84, côte de la Montagne, Québec. Nos re- merciements au propriétaire actuel, M. J. Beauchamp. — Translation du Cœur de Mgr D. Racine à la chapel. le du séminaire de Chicoutimi, le 31 août 1900. Une bro- chure très coquette, publiée par la Défense, de Chicoutimi, et qui contient un abrégé de la vie de feu Mgr D. Racine, un compte rendu de la fête de la Translation, et surtout le remarquable sermon prêché en cette occasion par M. l’abbé Ap. Gingras, le littérateur bien connu. Se vend 10 cts l’ex., aux bureaux de la Défense. 16 1e NATURALISTE CREER GRAM-0-PHON de BERLINER Prix $19.00 pour l’instrument, le cornet de 16 pes et trois Registres. Plus fort, plus distinct, plus simple et meïlleur que toute autre machine parlante—Parle,: chante, joue, tous les instruments, de, musique—Remplit la plus vaste salle,et s'accommode au plus petit local—Pas de cylindres délicats en cire, mais des ?sgwes plats, solides, ‘indestructibles.—Fait ten Canada,’ garanti pour cing ans, Demandez catalogues illustrés et toutes informations à E. BERLINER, 2315,.rue Ste-Catherine, Montreal. PHOENIX ASSURANCE: CAPITAL: $13,444,000 COMPANY OF LONDON Fous nos contrats d’assurance sont garantis par près de $20,000,000 de sûreté, PATERSON & SON, Agents generaux, Montreal JOS.-D, SAVARD, Agent pour Chicoutimiet Lac Saint-Jean, Chicoutimi LA ROYALE ::- d'Assurance d’Angleterr CAPITAL : $10,000,000.—VERSEMENTS : $42,000,800 NT Fait affaire au Canada depuis 1804 La plus considérable de toutes les compagmes d’assurance contre le FEU WM. TATLEY, Agent général, Montréal JOS.-E. SAYARD. Agent pour Chicoutimi et Lac St-Jean. - - : - CHICOUTIMI LE MAMURALISER CANIN —_— ct VOL, KAVII (VOL. VIII DE LA DEUXIÈME SÉRIE) NO 2 icon Me 190T M Eioodete : l'abbe Y. -À, Hard L’Aphis des pois Causa latet, vis est notissima. La cause est cachée, mais son effet est très visible. ON SAM, 287 Dans le cours de l'hiver dernier (1900), j'ai vu, dans un journal d’horticulture américain, qu’un nouvel insecte était apparu, au cours de l’année 1899, dans les champs de pois et les avaient entièrement cétruits. Jé n’apportai, dans le temps, que peu d’attention aix détails donnés sur ce rouvel insecte, etiln’en reste dans mon esprit que la notion que c'était un insecte de la famille des Abphides, un de ces Aphis verts tels qu’on en voit sur les plantes d’appar- | tement et qu’on appelle vulgairement ‘ puces à bouquets. ” L'été dernier,vers le commencement du mois d’août, je partis de chez moi pour une absence de quinze jours, ayant dans mon jardin, au moment du départ, une superbe plate- bande de pois d’odeur commençant justement à fleurir. A mon retour, je fus des plus chagrins de voir mes pois d’o- deur apparemment échaudés, n’ayant plus de feuilles vertes et intactes qu’à la base des tiges et présentant un aspect des 2—Février 1901. 18 LÉ NATURALISTE CANADIEN plus tristes. Quelques fleurs à demi fanées apparaissaient çà et là et tout espoir d’une belle floraison régulière était perdu; Un moment de réflexion m’amena à attribuer le mal à une autre cause qu’à celle de l’échaudement à laquelle j'avais cru d’abord lorsque je me rappelai que la température avait été humide et fraîche pendant mon absence. J'examinai donc de près mes pois et je trouvai la cause de leur maladie sous la forme suivante : PUCERON VERT DESTRUCTEUR DES POIS ; Vectaropho- ra destructer ; Destructive green pea louse or Afphis. Voilà l'insecte dont mes pois étaient couverts depuis l'extrémité de leurs plus jeunes pousses jusqu’au milieu des vieilles tiges. Ils s'y étalaient par cordons de puces ou pucerons verts qui avaient tout envahi, feuilles et tiges, et donnaient aux pois l'apparence de plantes grillées par une trop grande chaleur en temps de sécheresse. Voici la description de cet insecte, d’après Johnson : ‘“ Ce puceton, de tous ccux qui infestent les plantes, en est un d’une grosseur exceptionnelle, sa longueur étant d'environ un sixième de pouce et ie développement de l’in- secte ailé étant, d’une extrémité à l’autre des ailes déployées, d'environ deux cinquièmes de pouce. La couleur de ces insectes, ailés ou non ailés, est d’un vert cocleur de pois uniforme, absolument la couleur de la plante favorite dont ils se nourrissent. Les yeux sont proéminents et d’une cou- leur rouge-brune. Les antennes sont plus pâles que le corps et les tubercules sont proéminents ; les joints sont plus pâles que le reste des segments ; le septième joint est tout à fait filiforme et sombre. Les pattes sont longues et très appa- rentes ; le tarse, le bout de la jambe et la cuisse sont fon- cés. Les nectaires ou tubes mellifères sont bruns à leur extrémité.” L'inscecte attaque les jeunes plantes en se groupant ordinairement d’abord sous les petites feuilles terminales, et à leur intérieur lorsqu'elles commencent à se développer. L'APHIS DES POIS 19 Quand les feuilles en sont trop envahies, les insectes se ré- pandent sur les tiges et en sucent la sève. Bien que j'eusse, l'été dernier, dans mon potager,un grand morceau de pois pour mañger en vert, j2 n’y ai pas découvert un seul de ces pucerons. Nul doute que ceux que j'ai observés sur mes pois d’odeur doivent leur origine à des œufs venus avec la graine que j'ai achetée d’un graine- tier des Etats Unis ; car je n’ai observé ces pucerons nulle part, dans notre région, dans mes nombreuses courses de 1899 et de 1900. Il est à craindre que cet insecte ne se développe dans les champs de pois, l’an prochain, et, si la chose arrive, nous aurons à supporter les dommages qu’ont eu à subir les culti- vateurs de pois des Etats-Unis en 1899 et 1900, On peut cependant espérer que des insectes ennemis viendront à notre secours, envoyés par la Providence, com- me Elle en a déjà envoyé d’autres pour détruire les puce- rons du pommier, sous la forme de Syrphes, de Coccinel- les, etc. Déjà, l’an dernier, j'ai constaté j’apparition de nombreuses Coccinelles sur une plate-bande de pois. REMÈDES.—Quant aux remèdes à employer pour dé- truire ce nouvel insecte, il en est un bon, qui n’est pas nou- veau et qui est le remède par excellence contre tous les Aphis. Il n’a que le défaut, comme l’autre que j'indiquerai plus bas, de n'être guère applicable avec avantage et profit, lorsqu'il s’agit de grands champs de pois. Il n’en est pas inoins utile à appliquer dans le potager et le parterre, pour sauver nos jolis pois d’odeur et nos récoltes de petits pois verts. C’est l’émulsion d'huile de charbon d’après la formule que voici : 2 onces de savon de ménage sont dis- sous en savonnure dans une pinte d’eau bouillante, puis mé- lés à deux pintes d'huile de charbon et bien brassés pen- dant cinq minutes : ce qui les amène à l’état crémeux d’émul- sion. On dilue le tout ensuite dans sept gallons d’eau qui doit être douce, telle que l’eau de pluie,de rivière, etc, L'eau 2O LE NATURALISTE CANADIEN dure ne vaudrait absolument rien. Voici une autre formule à l’eau de tabac et de savon d'huile de baleine : Faites ma- cérer 10 Ibs de tabac à fumer dans 20 gallons d’eau pendant 12 heurces,coulez cette eau et ajoutez.y 2 Ibs de savon d’hui- Je de baleine, Une fois le savon dissous, ajoutez au mélange 20 autres gallons d’eau. Ces remèdes s'appliquent avec une pompe avec bec pulvérisateur (shraying pump). Deux ap- plications de l’un ou l’autre de ces remèdes, à quatre ou eng jours d'intervalle, débarrassent les pois de pucerons Pour ce qui est des pois de grande culture, si ce puce- ron menace de les attaquer pendant plusicurs saisons, il fau- dra faire ce que l’on a fait dans certains districts où la Bru- che des pois a exercé ses ravages : cesser complètement de cultiver les pois pendant zu moins deux ans. Il nous faudra alors, pendant cette période,faire le sacrifice de notre excellente soupe aux pois canadienne, à moins de faire ve- nir des pois d’ailleurs. J.-C. CITAPAIS. EE — Les Scarabéides de la province de Québec (Continué de la page 184 du volume précédent.) ONTHOPHAGUS, Latr. Le Canada en possède trois espèces. On les trouve sous les crottins dans lesquels ils se creusent une demeure, ‘à la manière des Copris. Dans les beaux jours ensoleillés du printemps, on les rencontre souvent au vol dans les pâ- turages ct les chemins. Les tibias postérieurs n’ont qu’un seul éperon chacun. A. Long. 4 à 8 mm. Thorax des d'avec corne en avant. Noir, non brillant ; carène du vertex, chez les mâles, simple, non projetée aux extrémités... .....4../ecate, Pauz. Verdâtre ou bronzé ; carène du vertex projetée ‘aux LES SCARABÉIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 21 extrémités des cornes chez les d............. Janus.Pauz. AA. Long.3 à 5 mm. Thorax des mâles sans protu bérance. Noir, faiblement brillant.......... Pensylvanicus, Har. Quelques individus de l'O. Janus, chez lesquels la tête des mâles n’a qu’un simple tubercule aigu sans cependant prendre un dév-loppement aussi consi érable que celui de l ©. hecate, et chez lesquels la coloration est d’un bronzé brillant ou d’un beau vert métalliqu®, ont été classés séparé- ment sous le nom d’O. Orphæus, Pauz. É L'O. latebrosus, Sturimer, n’est autre que l'O. Xecate, Pauz. Ce dernier est très commun dans Québec. J'ai pris une ® d’O. Janus, Pauz., à la Côte Saint-Paul. Quant au Ze sylvanicus, je ne l'ai pas encore r2ncontré. GA LTA FEAT. Une seuie espèce, À. conferta, Horn, non encore trors vée dans Québec, est donnée comme étant du Canada. C'est un petit insecte de 4 à 7 min. de longueur, de co'oration noir-roussâtre ou brune, de forme oblongue, un peu plus larze en arrière. Le thorax a une strie très distincte à la marge de. la base ; les éperons des tibias postérieurs sont courts, subitement dilatés au somm"t. PLEUROPHORUS, Mels. On n’en, rencontre qu'une seule espèce, ?. venfralis, Horn, que j'ai eu la chance de capturer dernièrement à la Côte Saint-Paul. C’est un petit insecte (6 mm.) noir-roussâtre avec pattes rouge brun ; il est allingé, parallèle et de for- me subcylindrique. Les cinq premières stries des élytres atteignent la marge au sommet, ce qui le distingue facile* ment de tous les Aphodes de notre faune. ATÆNIUS, Harol. Petits insectes noirs ressemblant quelque peu aux Aphodes, mais généralement plus petits et plus allongés. On 22 LE NATURALISTE CANADIEN les rencontre souvent sur le bord des ruisseaux. Les espè- ces sont difficiles à distinguer les unes des autres ; la table * ci-dessous, faite car le savant docteur Horn, en facilitera l'étude. A. Tibias postérieurs avec un petit prolongement en forme d’épine. Chaperon finement ponctué, n2n rugueux .s/#2gatus, Say. Chaperon fortement ponctué, rugueux LE cognatus,Lec. AA. Tibias postérieurs sans prolongement en forme d’épine. Noir, luisant ; forme allongée ; tête finement ponctuée ; chaperon largement marginé ; intervalles des stries con- vexes ; abdomen grossièrement ponctué......gracilis, Mels. L'espèce À. stercorator, F., décrit par Provancher dans sa Petite Faune, est probablement l'A, s/rigatus, assez com- mun dans Québec ; j'en ai pris plusieurs à la Côte Saint-Paul, près Montréal. D'autre part, je crois que l’insecte décrit sous le nom d'Æwparta gracilis, Lec., à la page 324 de la Petite Faune, n’est autre que l'A. gracilis, Lec. DIALVTES, Harold. Insectes petits, de couleur sombre, différant des Apho- des en ce que les tibias antérieurs sont, à leur côté externe, depourvus de dents, si l’on enexcepte celle du sommet. L'Amérique du Nord en possède trois espèces seulement, qui toutes trois se rencontrent en Canada, et ‘que l’on re- connaîtra facilement par la table suivante, empruntée aus- si au savant docteur Horn : Intervalles des stries des élytres aplatis ; chaperon non LE MA Re 117, .truncatus, Meïs. Intervalles faiblement carénés ; chaperon avec une dent Mine de chaque ‘côté... VER. ... MID VEL LOT Intervalles fortement arrondis ; chaperon non denté ; thorax avec une profonde impression médiane.s/riatulus, Say. Non encore rencontr!s dans Québec, je crois. LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 23 3 APHODIUS, Illiger. Voici des insectes bien connus de tous ceux qui collec- tionnent ; c’est rourquoi, en parlant des genres que je viens de décrire, je les ai continuellement comparés aux Aphodes, afin de faciliter l'identification, Ces insectes vivent pour la plupart dans les bouses et les crottins, quelquefois en quantités considérables. Quel- qgies espèces d’Aphodes, entre autres l'A. fzmetarius et l'A, _fossor, sont très répandues, non seulement en Amérique,mais même sur l’ancien continent. Ainsi, j'en ai reçu d’un peu partout, même du rcrd de l'Afrique. Le genre Aphodius se distingue du genre Afænius par l'angle du côté externe des t'bias postérieurs qui est obtus au lisu de se continuer en épine. Une loupe d’un moyen gros- sissement permet de constater facilement cette différence. (À suivre.) GERMAIN BEAULIEU. Etudes préliminaires SUR LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUEBEC (Continué de la page 14) MICRODON, Meigen. Forme trapue ; ailes courtes et plus ou moins enfu- mées. Face régulièrement arrondie, non saillante. Anten- nes se touchant à leur base, divergentes dans leur partie an- térieure. Yeux largement séparés chez le mâle. Thorax court, large et convexe. Ecusson grand, plat ou légère- ment convexe, en trapèze plus ou moins parfait, portant quelquefois une épine sur chacun de ses angles po:térieurs. Abdomen très convexe, court. Pattes courtes et fortes ; premier article des pattes postérieures quelquefois très dila- 24 LE NATURALISTE CANADIEN té. Ailes courtes ; troisième longitudinale presque droite ; première cellule postérieure recevant, vers son milieu, une petite branche de la troisième longitudinale. Aux deux espèces rencontrées, j'ajouterai la g/obosus, croyant qu’elle pourra, elle aussi, compter au nombre de nos prochaines captures. Les Microdon sont très reconnaissables à première vue par leur couleur brunâtre ou rougeâtre, leur forme plus ow moins ramassée, leurs longues antennes et leurs ailes enfu- mées. 1 Premier article des tarses postérieurs non dilaté. Abdomen distinctement plus long que large........tristis. 2 Premier article des tarses postérieurs très dilaté dans le mâle. Abdomen presque globuleux.....,........3. 3 Troisième article des antennes plus long que le DIEMISF. . Lester es PAR EL à e ...... globosus. 4 Troisième article des antennes non plus long que le DÉEMIET .2..-. pee ose. - += ee chere fuscipennis. 1. MICRODON TRISTIS, Loew. G £— Longueur, 7 à 10 mm. Tête avec une faible teinte métallique verdâtre ou bleue, couverte d’un duvet blanchâtre. Front, chez le mâle, avec un caralicule trans- versal quiest moins apparent chez la femelle. Antennes noires ; base du premier article, rougeâtre ; premier et troi- sième article à peu près d'égale longueur. Thorax noir, avec teinte métallique verdâtre ou bleue, couvert d’un du: vet blanchâtie. Ec':sson légèrement convexe, avec une épine à ses angles postérieurs. Abdomen mesurant en lon- gueur un peu plus que deux fois sa largeur, avec duvet b'anchAtre formant, à la base du troisième segment, une ban- de tansversale interrompue en son milieu et deux taches obliques sur le quatrième segment. Pattes brunâtres ; mé- tatarses postérieurs un peu plus courts que les autres arti- cles unis, non dilatés. Ailes légèrement enfumées ; angle LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 26 externe postérieur des cellules discoïdale et première posté- rieure, très arrondi. Deux spécimens rencontrés à Saint-Jean, P. Q., en juillet, dans la lisière d'un bois. 2. MICRODON FUSCIPENNIS, Macquart. M &F—Longueur, 7 à 10 mm. Tête rougeâtre. Anten- nes rougeâtres, brunâtres vers le sommet. Face couverte d’un duvet blanchâtre Thorax rougeätre, avec trois larges bandes longitudinales noirâtres, plus ou moins distinctes. Ecusson en trapèze, grand, plat, son sommet presque égal à ses côtés et sans échancrure bien distincte ; épines absentes. Abdomen globuleux, brun rougeâtre. Pattes rougeûtres ; “cuisses plus ou moins brunâtres ; métatarses postérieurs plus longs que les trois articles suivants, ‘rès dilatés chez le mâle. Ailes brunes, surtout dans leur partie antérieure et le long des nervules ; angle externe postérieur des cellules discoï- dale et première postérieure, moins arrondi que daus l’espè- ce précédente. Je tiens de M. Beaulieu plusieurs spécimens de cette espèce. Montréal, Saint-Jean.—Juiilet, septembre. 3. MICRODON GLOBOSUS, Fabr. M. & F.—Longueur, 6 à 9 mm. Tête rougeâtre ; face couverte d’un duvet blanchâtre. Antennes rougeâtres, al- longées ; premier article de beaucoup plus court que les deux suivants ; le troisième article légèrement plus long que le premier, nœirâtre dans sa partie antérieure. Thorax rou- geâtre avec trois bandes longitudinales noirâtres, plus ou moins distinctes. Ecusson grand, plat, en trapèze ; sa partie postérieure moins large que ses côtés, profondément échan- crée. Pattes rougeâtres ; métatarses postérieurs du mâle, très dilatés. Ailes brunâtres, surtout dans leur partie anté- rieure et le long des nervules ; sections extérieures des cellu- 26 LE NATURALISTE CANADIEN les discoïdale et première postérieure, presque rectangulai- res. Un spécimen reçu de M. Johnson, N. J.—Juillet. Cette espèce paraît être assez répandue dans le nord-est des Etats-Unis. Qu'il me soit permis ici de rectifier une erreur concer- nant l’espèce que je viens de décrire. Dans un petit arti- cle, publié dans le ÂVafuraliste canadien de novembre der- nier. J'ai mentionné que le Â. globosus avait été capturé à Saint-Jean, P. Q. ; au lieu de cette espèce, c'était du 4Z fuscipennis qu'il s'agissait. Chilosini Couleur noire, quelquefois avec reflets verdâtres. Face noire (excepté le genre Paragus), Abdomen jamais avec bandes entières. Troisième longitudinale présque droite ; nervule antérieure placée avant le milieu de la cellule dis- coïdale. Les genres rencontrés dans rnc@tre Province sont les suivants : a Epistome proéminent. Antennes souvent allon- gées. Section cxtérieure des cellules première postérieure et discoïdale, plus ou moins rectangulaire. b Front, chez la femelle et quelquefois chez les deux sexes, avec de petits plis transversaux. Nervure surnumé- raire généralement peu apparente.........chrysogaster. aa Epistome non proéminent. Antennes générale- ment courtes. Section extérieure des deux cellules premiè- re postérieure et discoïdale, le plus souvent, très oblique. c Face arrondie, sans tubercule, très soyeuse ou ve- HET Eu leds perte NOR. cote a DRE CE pipiza. cc Face non régulièrement arrondie et soyeuse. d Face jaune. Antennes allongées. Petites espe. Enr punto inestecontoellee jee nee DOTREUR dd Face noire. Antennes courtes.....,.. chilosia. FEU M, A. BUIES 27 CHRYSOGASTER, Meigen. Ce genre est très caractéristique par les sillons frontaux que porte la femelle. Petites espèces, vert ou bleu métalli- que, quelquefois noir. Tête plus large que le thorax. Antennes non plus longucs que la tête. Proéminence de d'épistome généralement moins prononcée chez le mâle. Les yeux sont contigus chez celui-ci. Ecusson aminci à son sommet, très distinctement marginé. Abdomen ovale. Cellule marginale, ouverte ; troisième nervure longitudina- fe, droite ; nervule antérieure placée très avant le milieu de la cellule discoïdäle, rectangulaire ; le sommet de la quatrie- ame longitudinale plus ou moins courbé en dedans, de manière à atteindre la troisième à une grande distance du bord de l'aile ; la nervule de la partie extérieure de la cellule discoï- dale se joint aussi à la quatrième iongitudinale considérable- ment avant l'angle de ceile-ci ; nervure surnuméraire peu apparente. | Trois espèces rencontrées. 1 Base et sommet des jambes, les deux premiers arti- c'es des tarses, jaunâtre. Courbe extérieure de la quatriè- ae longitudinale, rectangulaire. .....................3 2 Pattes noires. Courbe de la quatrième longitudinale MAT AeClANCUlAITe. 2.4... 0 |. inc. DIE PIDEN. 3 Ailes avec taches brunes plus ou moins apparen- ER nero a nhele etais. ie ii aie autant 0 DICUIDONNIS AUS SANS MaENes. UE . et ua sde. BUIChONT (À suivre.) G. CHAGNON. Feu M. A. Buies Nous tenons, nous aussi, à déposer l'hommage de nos regrets et de notre souvenir sur la tombe d'Arthur Buies, dont les lettres canadiennes déploreront longtemps la perte douloureuse. Il s’intétessait vivement à notre Vaturaliste, 28 LE NATURALISTE CANADIEN que nous lui adressions à titre gracieux en reconnaissance de certains services qu'il nous avait rendus. Cela n’empêchæ pas que, dans l’une des dernières visites qu’il nous fit, cé- dant à un moment d’ nthousiasme, il nous paya d’un coup l'abonnement ie deux années ! Sans qu’il s’en soit peut-être beaucoup douté, M. Buies figurera parmi les naturalistes canadiens, à cause du petit ouvrage qu’il écrivit, l'an dernier, à la demande du miristère fédéral de l'Agriculture, pour l'Exposition de Paris. Cette plaquette, d'aspect très élégant, a pour titre Zes Poissons ef les Animaux à fourrure du Canada. On trouve dans cette brochure, divisée en sept chapitres, des renseignements généraux sur les diverses espèces de nos poissons et de nos animaux à fourrures. La lecture en est fort intéressante, et le trait original, comme on l’imagine bien, n’y manque pas. Nous demandons à no; lecteurs une prière pour Île re- pos éternel de l’écrivain défunt, à qui Dieu avait accordé, 5B y a un certain nombre d'années, la grâce ineffable d’un re- tour sincère à la foi de son enfance. ORNITHOLOGIE Le manque d'espace nous oblige à remettre au pro- chain numéro, entre autres travaux, unc nouvelle lettre de Sir James M LeMoine, sur l’ornithologie du Canada. HB devient évident que le format actuel du ÂWVaturaliste caræ- dien ne suffit plus à contenir la littérature scientifique de læ Province. Vraiment, le prochain budget provincial devrait nous mettre en mesure d’agraudir un peu notre maison ? Disons, en passant, que nous sommes enchanté de voir, grâce à la gracieuse collaboration de Sir James-M. LeMoine, le département de l’ornithologie si brillamment conduit dans le Vaturaliste, Car nous souffrions de l’absence quasi totale, dans notre revue, de cette branche non moins impor- tante qu'intéressante des sciences naturelles. ÉVASION EN CAS DE FEU 29 Dans ia presse — Nous remercion* de tout cœur la Défense,le Progres du Saguenay, le Solerl, le Trifluvien, le Journal (Montréal), le Saint-Laurent et le Colon, de la façon sympathique dont äls ont bien voulu signaler notre 28e anniversiire. Quel- ques-uns de ces confrères ont même exprimé le souhait de voir les pouvoirs publics s'intéresser à notre œuvre. Nous ae demandons pas mieux que de voir leurs vœux se réali- ser à brève échéance. —Nos bons souhaits à l'Æcho de Charlevoix (Baie Saint-Paul) et à la Défense (Chicoutimi), qui viennent de commencer leur 4e année d'existence. D — “Evasion en cas de feu”’ M. le chevalier C. Baillairgé, l’ingénieur si connu, nous £ransmet un exemplaire d’une requête qu’il a adressée aux autorités fédérales du Canada et des Etats-Unis, en vue de rendre obligatoire, par voic législative, un systèmed'évasion des personnes qui se trouveraient dans un couvent, un col- lège, un hôpital, un hôtel, etc., où l'incendie se serait décla- ré. Ce système consiste en un escalier de sauvetage sans communication directe avec l'intérieur de l'édifice, mais auquel on arriverait par un balcon extérieur en fer dort se- raient pourvus tous les étages. Les journaux quotidiens ayant publié cette requête ou ce mémoire de M. Baillairgé, nous n'avons pas à entrer en plus de détails. Nous nous contentons d'appuyer fortement, en cette affaire, l'initiative de notre correspondant.—Il est vrai que cette matière n’in- téresse pas ostensiblement histoire naturelle. Toutefois, äl est évident qu'il suffirait de périr dans un incendie pour ne plus pouvoir poursuivre létude des sciences naturel- les. N'est-ce pas assez pour justifier notre intervention ? a mm en 30 LE NATURALISTE CANADIEN Publications recues — Nos remerciements à l'honorable M. Fisher, ministre de l'Agriculture, et à M. A. Dupuis, secrétaire de la Com- mission canadienne de l'Exposition de Paris, pour Fenvoÿ de plusieurs jolies brochures préparées pour distribution aux étrangers. Nous mentionnerons particulièrement les sui- vantes : Buies, Zes Porssons et les Animaux à fourrure dr Canada ; J. M. Macoun, La Richesse forestiere du Canada ; J. W. Robertson, Les Produits alimentaires du Canada x W. Saunders, Za Culture fruitière au Canada ; W. Saur- ders, L’Agriculture en Canada. ——Stuart Weller, 74e Crinoidea—F. C. Baker, 7%e Gross Anatomy of Limrea emarginata, Say, var. Mighelsi, Binney. Ces deux mémoires sont pbliés par la “Chicago Academy of Sciences.” ——-Ceux qui désirent acheter des Lépidoptères de FA- mérique, de même que tout le matériel nécessaire aux ente- mologistes, épingles, liège, etc., n’ont qu'à demander à l'American Entomological Co., 1040 Dekalb Avenue, Bro- klyn, N. Y.,la brochure intitulée : Zepidoptera Price LErs£ and Catalogue of Entomolegical Supplies No.2.Et ils trouve- ront de quoi les satisfaire. 3e Edition de l‘ Ornithologie du Ganada ” Les amis des oiseaux apprendront sans doute avec plaisir que Sir James-M. LeMoine prépare, en ce montent, une nouvelle édition du manuel qu’il a publié en 18606x sur la faune du Canada. Les deux premières éditions ont disparu depuis lon- gues années de chez les libraires. Nous croyons que l’auteur se propose de donner um traité complet sur cette intéressante matière--un traité enri- chi des notes et des recherches qu’il recueille depuis 18G#x, CETTE PLUIE D'ÉTOILES 31 avec classification et nomenclature modernes d’après les na- turalistes les plus accrédités. Le volume sera-t:il illustré de gravures des espèces ? Nous l’espérons. L'ouvrage serait livré aux souscripteurs le 1er mai pro- chain. —————@> : Cette pluie d’étoiles Les années précédentes,nous avions averti nos lecteurs Au grand spectacle astronomique qui était prévu pour le milieu de novembre de 1898 et 1899. Notre globe devait rencontrer, on s’en souvient, l’essaim des Léonides, événe ment qui se pro- duit tous les 33 ans, et qui s'était signalé précédemment par des sortes de splendides feux d'artifice célestes, tant le nom- bre des étoiles filantes que l’on y voyait était excessif. Comme on sait, le programme n’a pas été rempli, et la fête a manqué ! On suppose, avons-nous lu nous ne savons plus où, que le passage trop rapproché de quelque grand corps céleste inconnu a dérangé l'orbite que suivent les Léonides ou celle que nous suivons nous-mêmes ; il n’en a pas fallu davantage pour nous priver du spectacle, au moins en très grande partie. Car il y a bien eu quelque chose. Nous voyons en effet, dans le Cosmos du Ier decembre, que M. Janssens à fait une communication sur ce sujet à l'Académie des Sciences, le 19 noverbre dernier, et que,au Schneeberg, on a compté 30 apparitions de Léonides le 14 novembre;et,le 15,à San José(Californie) 20 par heure.On a- joute aussi qu’en beaucoup d’ent'roits l’état du cie! aux dates fixées,a été fort désavantageux.En somme, ‘des observations faites dans les diverses parties du globe,—lisons-nous dans le compte rendu de notre confrère de Paris, —et dont on con- naît le résultat par le télégraphe, il résulte que l'apparition de 1900 a été à peu près nulle ; el l’on en doit conclure que l’essaim qui a fourni de si abondantes apparitions en 1790, 1833 et 1866 (ce dernier déjà moins important) a subi des perturbations planétaires qui l’ont empêché de pénétrer dans notre atmosphère. ” Nous verrons bien,en...1932 et 1965,s’il faut renoncer dé- finitivement au retour périodique des Léonides. D'ici là,accep- tons avec résignnation l’état d'incertitude où reste le problème, 32 LE NATURALISTE CANADIEN GRAM-O-PHONE de BERLINER pour l'instrument, le cornet de 16 pcs et trois Registres. Plus fort, plus distinct, plus simple et meilleur que toute autre machine parlante—Parle, chante, joue tous les instruments de musique—Remplit la plus vaste salle,et s'accommode au plus petit local—Pas de cylindres délicats en cire, mais des disques plats, solides, indestructibles.—KFait en Canada, garanti pour cg ans. Demandez catalogues illustrés et toutes informations à E. BERLINER. 2315, rue Ste-Catherine, Montreal. N. B.—Veuillez mentionner ce journal. PHOENIX ASSURANCE Fait affaire au Canada depuis 1804 capiraL :$13,44,00 COMPANY OF LONDON Fous nos contrats d'assurance sont garantis par près de $20,000,000 de sûreté, PATERSON & SON, Agents geneax, Mont eal JOS.-D. SAV ARD, Agent pour Chicoutimiet Lac Saint-Jean, Chicoutimi LA ROYALE: d'Assurance d’Angleterr CAPITAL : $10,000,000.—VERSEMENTS : $42,000,000 La plus considérable de toutes les compagnies d'assurance contre. le FEU WM. TATLEY, Agent général, Montréal JOS.-E. SAYARD. Agent pour Chicoutimi et Lac St-Jean. » + - CHICOUTIMI MATURALINTE CAXADIRN VOL, XXVIID (VOL. vx DE LA DEUXIÈME SÉRIE) NO 3 Ghicoutimi, Mars 1901 Directeur-Proprietaire : l’abbe V.-A. Huard. La Station de biologie marine du Canada 4 Nous rappelerons à nos lecteurs que, à limitation de plusieurs autres pays, le gouvernement du Canada a fondé, il y a quelques années, une Station, ou, si l’on préfère, un laboratoire de biologie marine, et qu’il en maintient l’exis- tence par une subvention annuelle votée par le Parlement. Ce laboratoire, pourvu de l'outillage nécessaire, a été fixé jusqu’à présent à St. Andrews, N. B. Chaque été, un cer- tain nombre de naturalistes du Canada y ont fait un séjour plus on moins prolongé, s’y livrant aux observations qui les intéressaient sur la faune et la flore océanique. Comme nous l’avons déjà dit, l'administration de la Station de biologie est confiée à un Bureau composé de re- présentants des universités du Canada, sous la présidence du Prof. Prince, commissaire des Pêcheries du Canadaet directeur de la Station. Ce Bureau se réunit au moins deux fois par année. Le 20 février nous avons assisté, à titre de représentant de l’université Laval, à la séance d'hiver du Bureau,qui s’est tenue à Ottawa, dans l’hôtel du ministère de la Marine et 3—-Mars 1901. 34 LE NATURALISTE CANADIEN des Pêcheries. Nous avons eu le plaisir d’y rencontrer, outre le Prof. Prince, les Prof. R. Wright et McCallum, de: l’université de Toronto, Penhallow et MacBride, de l’univer- sité McGill, Montréal, et Knight, de l’université Queen's, Kingston. Ces messieurs nous ont accueilli avec une cour- toisie parfaite, et nous sommes enchanté d’avoir fait leur connaissance. Le rapport des opérations de l'été de 1900, présenté par M. Prince, a démontré qu’il s’est fait d’excellent travail: à la Station de biolosie durant la dernière saison. Entre autres décisions prises par le Bureau, il y eut celle de transférer la Station, ce printemps, de St. Andrews, N.B., au Cap Canso, Nouvelle-Ecosse, endroit particulièrement favorable, a-t-on pensé, aux observations scientifiques. Un. petit bateau à vapeur, à l’usage de la Station, permettra de recueillir plus facilement, par ses dragages opérés dé di- vers côtés, les spécimens d’histoire naturelle nécessaires pour l'étude. C’est à la Station même, à Canso, que se tiendra, en juil- let prochain, la deuxième séance annuelle du Bureau. Nous comptons pouvoir y assister, et nous mettre ainsi en mesu- re de donner à nos lecteurs des renseignements complets sur l’importante institution scientifique dont il s’agit. —©————— Lettres d’un naturaliste de Québec à un confrère de la proyince d'Ontario IT Spencer Grange, Sillery, 1 mars 1901. Cher monsieur Kirby, Je vous signalais, dans ma précédente lettre, {l'absence de plusieurs bons amis, habitués chaque hiver à fréquenter es alentours de ma demeure, à Sillery. LETTRES D'UN NATURALISTE DE QURABEU 35 J'aimerais pouvoir vous prédire aujourd’hui leur retour, presque à date fixe, en avril et maï ; tout considéré,je crois devoir différer. Qui sait si une tempête imprévue, un brouillard de neige, n’interviendra pas plus tard pour attar- der les voyageurs et causer des changements dans leur feuil- le de route? Pour le quart d’heure,je vais vous soumettre le tableau, récemment préparé par moi, du monde ailé de la province de Québec, comparé à celui de votre florissante province d’'Ontario. Vous le trouverez en entier, au 5e volume de la grande encyclopédie de Castell-Hopkins, (CANADA, AN ENCYCLOPEDIA OF THE COUNTRY, p. 358-365. Un des buts que je me suis proposés dans ce travail, après avoir mentionné le progrès fait dans cette branche de la zoologie en Amérique, fut de fournir une nomenclature aussi complète que possible des hommes Ce science que le Canada a pu compter, comme ornithologues plus ou moins attitrés. Voici ce que j'ai cru devoir dire : ‘* Le Canada, sans pouvoir réclamer, comme raturalis- tes, des célébrités comme : Audubon, Wilson, Bonaparte, Allen, Couës, Ridgway, Cory, Meriam, Brewster, Bendire, a droit de nommer plusieurs écrivains, dont les écrits reste- ront. Notre pays est loin de jouir des avantages, des fa- cilités, de la finance de la république prospère d’au delà de la frontière, toutes choses si nécessaires pour mettre au jour les recherches de ses savants, avec luxe de planches. et d'illustrations coloriées. | ‘Une puissante impulsion a été communiquée à ce dé- partement de l’histoire naturzile, par la fondation en 1883, à New-Vork, de l'Association si bien connue AMERICAN ORNITHOLOGICAL UNION, ayant pour organe un journal publié mensuellement, sous le titre 74e Auk, journal extré- mement bien rédigé. Sans entrer dans plus de détails sur cette publisation qui fait autorité en Europe anssi bien qu'en Amérique, j'aborderai brièvement les chiffres qui 36 LE NATURALISTE CANADIEN nous sont fournis sur le progrès de l’ornithologie chez nos voisins. Voici les chiffres exhibant l'augmentation graduel- le des espèces d'oiseaux connus et découverts par les natu- ralistes des Etats-Unis. Totale Wilson ERREUR. . 12e 283 oiseaux décrits, 1834—Chs-L. Bonaparte......"…..... "A7I si " DONOEAT IS MBrewer. : ICONS. . CS .AOI # : 1844—/]cean-Jacques Audubon........ 506 Fe : DO SR D DATE. LOUE... LS 738 xs F oz EiiOtt Coués- LR . . 0e 778 : 1881—R. Ridgway...... - 930 7 . one Elliott Coues ir ee. . © . . 880 ". à 1884— HER SEE - 0e es AR 902 hs à 1886— American Ornth. Union. .. 27 960 ‘4 ss 1887— Elliott Couës....,............. 960 k ci 1887—R. Ridgway................, 1028 pa de “Comme le remarque Montague Chamberlain, ce tableau requiert explications. L'augmentation progressive n’est pas en entier due à la découverte de nouvelles espèces : une portion s'explique par l’extension du territoire ‘“ NORTH AMERICA ”” quand on y réfère pour fins ornithologiques. La Califorsie inférieure, le Groenland, la Guadeloupe se trou- vent compris en certains cas et exclus en d’autres. “Le savant helléniste, le Dr Elliott Couës, qui figure si souvent et avec tant d'éclat, malgré sa bizarrerie,comme un des chefs de l’école, expirait à Washington en novembre dernier. “Avant décrit un certain nombre des pionniers dans Îles sciences naturelles, aux Etats-Unis, je me borneraï ici à indiquer chez nous les amateurs et les savants qui ont écrit sur l’avifaune du Canada. “La première mention de nos oiseaux se rencontre dans le récit que Jacques Cartier nous a légué de ses explora- tions dans le golfe et le fleuve Saint-Laurent,en 1535. Voir les chapitres 2, 3, 4, 5, 6. Voir aussi le Routier de Jean-Al- LETTRES D'UN NATURALISTE DE QUÉBEC 37 phonse.L'illustre capitaine et découvreur de Saint-Malo nous dit que des nuées de cormorans, goélands, goddes, perro- quets de mer, guillemots, nichaient aux //es aux Oiscaux,et de leurs cris éveillaient les échos de ces mornes solitudes : telle était leur abondance que l’on eût pu presque en fréter un trois mâts, sans diminution appréciable du nombre de ces volatiles. La visite de ces lieux en 1860,par le savant Henry Bryant, de Boston,et par M. Chs. T. Cory en 1878,aux Iles ce la Magdeleine, corrobore le témoignage de Jacques Car- tier ct de Roberval, ” Le Jésuite Lejeune mentionne les myriades de volati- les qui fréquentaient les battures herbeuses des Iles aux Oies et les rives de notre fleuve. Gabriel Sagard Théodat inclut, dans son Grand }'oyage au pays des Ælurons, une liste des oiseaux canadiens, en 1636. Il décrit, entre autres es- pèces, l’aigle, la grive,le geai ; sa délicieuse peinture de Poi- seau-mouche est un petit bijou littéraire dont notre vieil ami, l'honorable P.-J.-O. Chauveau, faisait grand cas. Nous avons encore, sous forme de lettres adressées par Pierre Boucher, en 1663, à M. Colbert, en France, un petit traité sur les oiseaux,les mammifères,les poissons de la Nouvelle-France, traduit vers 1880 en langue anglaise par M. E.T. Montizambert, clerc en loi du Sénat. Cet opus- cule dénote chez le vieux gouverneur des Trois Rivières un savant, un fin observateur pour l’époque. Au Tome I des Voyages à l’ Amérique du Baron La- hontan, publié en 1703, l’on trouve une liste annotée des oiseaux et des poissons qui habitent la partie méridionale du Canada, aussi une seconde liste du gibier qui séjourne dans les latitudes boréales du Canada. Charlevoix, -eh 1725, consacre quelques pages à cette matière; et le philosophe suédois Peter Kalm, l'hôte et l’ami du gouverreur La Ga- lissonnière, en 1749, à Québec, dans une édition de ses Voyages, éditée à Londres en 1777, donne avec ie texte les planches des oiseaux et des mammifères de l'Amérique. 387 L£ NATURALISTE CANADIEN Thomas Jeffengs, l'érudit géographe du Prince de Galles, dans un superbe in-folio, enrichi de cartes, publié à Londres en 1760, fournit des détails sur l’avifaune du Canada. L'année 1831 nous a valu les intéressantes notes de Swainson et Richardson, anna Boreali-Americana, sur le règne animal du “ Great West ”, le pays des fourrures. Voyons maintenant ce que le Canada moderne a fait pour promouvoir cette charmante étude d2s oiseaux. L'honorable George Allan,de Toronto,maintenant séna- teur, publiait en 1853 un tableau des oiseaux qui hivernent autour de cette ville. En 1857,un comité de naturalistes canadiens : MM. Billings, Barnston, Hall, Venror, D'Urbaan, fondait à Mont- réal, sous le nom de Canadian Naturalist and Geologist,une revue mensuelle, qui continua pendant plus de vingt ans ses utiles enseignements ; on réfère encore constamment à ses files pour se renseigner, au temps présent. À cette épo- que, il n'existait encore aucun traité sur la faune canadien- ne—en langue française. Je me décidai à réunir, en deux volumes, une série d’écrits sur ce sujet, fournis par moi, à la sollicitation de M. J.-B. Barthe, rédacteur du Canadien à ce journal.Tel fut,en 1859-60, l’origine du modeste manuel por- tant pour titre ‘* LES OISEAUX DU CANADA ”. Bien des fois, depuis, désir me prit de refondre, corriger, annoter ce travail : le courage me manqua pour une entreprise de si longue haleine. Qui sait encore ? Le monde ailé n’a encore perdu pour moi rien de ses charmes ! Souvent on revient à ses premières amours ! En 1866, le professeur William Hincks, de Kingston, édita une savante nomenclature, pré- parée par M. Thos. Mcllwraith, de Hamilton, le plus éru- dit de nos ornithologues, des espèces ailées qui fréquentent le voisinage de Hamilton. En 1869, un éminent entomologiste, l'abbé Léon Provancher, fonda à Québec une publication mensuelle : Ze Naturaliste canadien, laquelle, aidée d’un subside de l'État, LETTRES D'UN NATURALISTE DE QUÉBEC 39 vécut vivace et utile pendant vingt ans. De temps à au- tre, l’ornithologie y avait un coin. Cette excellente publi- cation, ressuscitée avec éclat sous la direction éclairée de l’ab- bé V.-A. Huard, de Chicoutimi, a repris le cours de ses uti- les travaux : il ne lui manque qu’un léger subside de la Pro- ‘vince pour l’asseoir sur de solides bases et lui permettre d'étendre son volume. En 1883, M. C.-E. Dionne, conservateur du musée de l’université Laval, présenta au public scientifique Zes Or: seaux du Canada, un livre précieux pour l'identification des nombreuses familles ailées qui, surtout à la belle saison, réjouissent de leur chant ou de leurs éclatantes livrées le foyer canadien. Six années plus tard, en 1889, il ajouta à cette œuvre le Catalogue des Oiseaux de la province de Québec. M. Dionne a bien mérité des sciences naturelles -en Canada. Nous sommes redevables à M. J. A. Morden, de Lon- -don,Ont., et à M. W. E, Saunders, aussi de London, de ju- -dicieuses notes sur les volatiles de l’ouest du Canada, au moment où un érudit de la Nouvelle-Ecosse, feu le Dr J. ‘Gilpin, M. S. KR. C., appelait l'attention sur les oiseaux de proie de sa Province. En 1881, Wm Couper,un taxidermiste bien connu jadis à Québec, fondait, à Montréal, sous l’en-tête 74e Cana- dian Sporisman and Naturalist, un petit journal qui, pen- dant les trois années de son existence, fut le véhicule des observations et des écrits d’une foule d'amateurs de chasse et d’admirateurs du monde ailé. Il y inséra, entre autres écrits, la liste préparée par M. Ernest T. Wintle, de Mont- réal, des oïseanx vus autour du mont Royal et des parois- -ses environnantes. M. Wintle a, depuis, publié cette liste en un bzau vo- lume, avec force éclaircissements et. judicieuses remarques. En 1886, M. Thomas Mcllwrith, déjà cité, mettait au jour ses savantes notes et ses observations personnelles 40 LE NATURALISTE CANADIEN sur l’avifaune d’Ontario, en un velume illustré sous le titre- ‘THE BIRDS OF ONTARIO ”. En 1884, on lui demandait: une seconde édition de ce remarquable volume, à coup sûr le traité le plus complet que le Canada re sur les espè- ces ailées d’'Ontario. En 1887,M. Montague Chamberlain,natif de Saint-Jean,, N.-B., édita ‘ CATALOGUE OF CANADIAN BIRDS ?, suivi en 1888 du Sysfematic Table of Canadian BPirds : toutes deux des publications d’une incontestable valeur. C'est un beau don que le savant écrivain a fait au Canada, sa patrie, avant d’aller chercher aux Etats-Unis des horizons plus lar- ges. Il faisait partie récemment du personnel de Harward University, près Boston. Je ne saurais omettre ici le nom de feu fab Neïlson, arpenteur provincial, de Sillery, un fin observateur de la gent ailée, pendant ses explorations forestières. Plus d’une fois je l’ai consulté, et rarement sans profit. L’ornithologie canadienne est redevable, entre autres, soit comme collaborateurs de revue ou comme écrivains : au Dr T. D. Cottle, de Woodstock, Ont., d’un travail sur les oiseaux du Haut-Canada, en 1859 ; à H. Hadfield pour un mémoire intitulé ‘ PBrrds of Canada observed rounæ Kingston during the spring of 1858 ; à À. Murray, pour Contributions to the Natural History of the Hudson Bay Territories, 1858 ; à J. F. Whiteaves, M. S. R. C., “ Moes on Canadian Birds, 1870 ; à À. L. Adams, Æe/d and Fo- rest Rambles, with notes and observations on the Natural History of Eastern Canada, 1873 ” ; au Dr H. Garnier, de Lucknow,Ont., au professeur Macoun, M. S. R.C.,, d'Ottawa, au professeur J.I. Bell, de Kingston, à Ernest E. Seton Tliompson, de Toronto, à W. À. O. Less, de Kingston, à John Fannin, de Victoria, C. B., à W. L. Scott et George White, d'Ottawa, à Harold Gilbert et Jos. W. Bank, de Saint-Jean, N.-B. à A.H Mackay,d’'Halifax,N.- E., a Napoléon-A. Comeau, de Godbout, P. Q., au LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 4 E Rév. Duncan Anderson, Chaudière Bassin, P. Q., et à d’au- tres encore : pour contrit-utions à l’histoire de la gent ailée au Canada. Les Bulletins ofthe Natural History Society of New Brunswick, et les Zransactions of the Ottawa Field Natura- Zist Club, abondent en matériaux pour qui veut étudier les sciences naturelles au Canada. | J'espère, cher M. Kirby, que vous me pardonnerez la longueur de ma lettre de ce jour. Bien à vous J.-M. LE MOINE. M) KIRBY, Ecr., M. S. & C. Niagara, Ont. ———— Etudes préliminaires SUR LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUEBEC (Continué de la page 27) 1. CHRYSOGASTER NIGRIPES, Loew. d', 9. Longueur, 5 à 6mm. Tête d’un roir brillant, excepté une ligne transversale blanchâtre au-dessous des antennes ; les deux premiers articles de celles-ci, très petits, jaunâtres ; le troisième article arrondi ou légèrement ovale, jaunâtre, excepté son bord antérieur qui est noir ; pattes noirâtres. Ailes avec teinte noirâtre, particulièrement dans leur partie antérieure et extérieure ; courbe extrême de la quatrième longitudinale, légèrement convexe près de l'angle postérieur, devenant ensuite concave, et se joignant enfin à la troisième longitudinale en un angle droit. Corps entière- ment noir avec teinte métallique verdâtre ou bronzée, plus- ou moins apparente. Deux spécimens capturés à Rigaud, P. Q., en mai. 42 LE NATURALISTE CANADIEN 2. CHRYSOGASTER PULCHELLA, Williston. d', ?. Longueur, 4% à 57%mm. Antennes jaunâtres, à l’exception du dernier article qui est noir dans sa moitié antérieure, aussi longues que la tête. Tête noire avec tein- te verdâtre métallique ; face avec une petite tache triangu- laire d’un blanc argenté, située près de l’œil et un peu plus bas que la base des antennes ; épistome très proéminent. La face, chez le mâle,offre un profil plus droit, avec une pe- tite concavité à sa base. Front, chez la femelle, fortement rugueux sur ses côtés, son milieu et sa base, lisse. Thorax d’un violet foncé avec trois bandes longitudinales verdâtres. Abäomen noir opaque, largement marginé de métallique. Pattes noirâtres ; sommet extrême des cuisses, base et som- met des jambes, les deux premiers articles des tarses, jau- nâtre. Ailes hyalines ; carpe brunâtre ; angle extérieur antérieur de la cellule première postérieure, légèrement ob- tus. Trois spécimens. Montréal, mai, juin. 3. CHRYSOGASTER PICTIPENNIS, _oew. d',?. Longueur, 5% à 6mm. Tête noire avec teinte bronzée. Antennes longues; les deux premiers articles et la base du troisième, rougeâtre. Une petite tache triangu- laire blanche près de chaque œil, vis-à-vis la base des anten- nes. Front, chez la femelle, rugueux, canaliculé longitudi- nalement en son milieu. Thorax violet avec trois bandes longitudinales verdâtres. Abdomen ovale, moins opaque que dans l’espèce précédente, largement marginé de métalli- que. Pattes nuirâtres avec teinte métallique ; base et som- met des jambes, les deux premiers articles des tarses, jaunâ- tre. Ailes légèrement enfumées ; les cellules discoïdale et première postérieure, avec chacune une tache allongée bru- nâtre ; carp= et bords des nervules transversales, brunâtre. Ottawa, mai. (W.-H. Harrington.) LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 43 PIPIZA, Fallen. Espèces d’un vert métallique ou noir, sans aucune ta- che jaune, excepté sur les jambes «et quelquefois sur la base de l'abdomen. Tête aussi large ou plus large que le thorax. Antennes non plus longues que la tête; troisième article va- riable. Face sans tubercule, velue, vert métallique ou noir. Yeux contigus chez le mâle, pubescents. Thorax court et large. Bord postérieur de l’écusson aminci, Abdomen mesurant en longueur environ trois fois la longueur du thorax ; son milieu aussi large que celui-ci. Pattes faibles ; cuisses postérieures quelquefois légèrement épaissies ; mé- tatarses postérieurs souvent épaissis, plus courts que les autres articles umis. Cellule marginale ouverte ; troisième longitudinale droite ou légèrement convexe ; nervule anté- rieure avant le milieu de la cellule discoïdale. Trois espèces rencontrées, Ce genre devrait être mieux représenté, car les espèces qui en font partie sont nombreuses. Il est certain que plusieurs autres espèces seront découvertes dans notre Province. 1 Une bande interrompue à la base de l’abdomen...e Dee smm ee ee) sense ces a a ae cesse 2e) 2e see): JOMORAlIS. Abdomententiérementifoir. 22 eine eee societe" 2 2 Dernière section de la quatrième nervure, anguleuse SOMME... sus vo AIT À, tree ET modesta. Dernière section de la quatrième nervure, anguleuse dans son premier tiers..... dome chinents- fée DIS 1. PIPIZA FEMORALIS, Loew. d',?. Longueur, 7 à omm. Cette espèce se distin- gue à première vue par la bande interrompue que porte le deuxième segment de l’abdomen. Noir brillant. Yeux pubescents. Face couverte d’une pubescence jaunâtre. Antennes noirâtres, quelquefois avec un peu de roussitre. Thorax et abdomen avec une pubescence jaunâtre. Som- 44 LE NATURALISTE CANADIEN met extrême des cuisses, base et sommet des jambes, les: deux ou trois premiers articles des tarses, jaunes ; cuisses noirâtres ; milieu des jambes, les derniers articles des tarses,. plus ou moins brunâtre. ‘Ailes hyalines ; carpe jaunâtre. Cette espèce est assez commune. Montréal, Rigaud. Mai, juin. Les deux taches de l’abdomen sont très variables ; el- les couvrent quelquetois presque toute la surface du deuxiè- me segment, ou, dans d’autres cas, sont réduites seulement à deux petits points allongés. 2. PIPIZA MODESTA, Loew. ?. Longueur, 5 à 6 mm. Noir brillant avec pubes- cence jaune. Front large, brillant, avec une petite tache blanche de chaque côté, près de l’œil ; pubescenee du ver- tex et de la base du front, blanchâtre ; celle de la partie su- périeure du front, noire. Antennes noirâtres ; troisième ar- ticle presque cylindrique. Abdomen fortement ponctué. Pattes noires ; genoux, base des jambes et les deux où trois premiers articles des tarses, jaunâtre. Ailes hyalines ; carpe jaunâtre ; section extérieure de la première cellule postérieure, anguleuse en son milieu. Une seule femelle capturée à Saint-Jean. Juin. 3. PIPIZA PISTICA, Williston. ?. Longueur, 6 à 7 mm. Noir brillant. Antennes noires ; troisième article rougeâtre en dessous, oblong. Pu- bescence de la face, du vertex et du milieu du front, blanc ; celle de la base et du sommet de celui-ci, noir. Thorax avec pubescence blanchâtre. Pattes noires ; genoux, base des jambes et articles basilaires des tarses, plus ou moins jaunà- tre ; les cerniers articles de :eux-ci, noirâtres. Ailes hya- lin.s ; carpe d’un jaunâtre pâle ; nervure de la partie exté- rieure de la première cellule postérieure, anguleuse dans son: premier tiers. NOTES DE VOYAGE 45 ‘Je tiens spécimen un © de cette espèce de M. l'abbé P.-A. Bégin. Sherbrooke, septembre. PARAGUS, Latreille. Tête plus large que le tho:ax. Antennes presque aussi longues que la tête, dirigées en avant ; premier et deuxiè- me article, courts ; le troisième article dépassant en lon- gueur les deux précédents unis. Veux étroitement conti- gus chez le mâle. Abdomen aussi large que le thorax, lé- gèrement convexe en dessus, au moins deux fois la longueur du thorax, son extrémité pliée en dessous ; chaque segment avec une dépression transversale très apparente. Cellule marginale ouverte ; troisième longitudinale droite ; nervu- le antérieure près de la base de la cellule discoïdale ; der- nière section de la quatrième nervure, sinuée, se terminant dans la troisième nervure en un angle droit. Une seule espèce rencontrée. (À suivre.) G. CHAGNON. Notes de voyage — En passant à Montréal, dernièrement, nous avons eu ‘le plaisir de faire la connaissance de notre collaborateur M. Chagnon. Comptable dans un établissement considérable, c'est dans ses rares loisirs qu’il peut se livrer à ses études entomologiques. M. Chagnon est peut-être l'unique dipté- ologiste du Canada ; il n’y a guère qu’une trentaine de ces spécialistes aux Etats-Unis. — Au Musée de la Commission géologique, à Ottawa, nous avons reçu le meilieur accueil du Prof. John Macoun, M. S. L., M.S. R. C., qui a même voulu se mettre à notre service pour nous aider à résoudre les questions que nous venions étudier dans les riches collections du lieu. Ce mu- sée, exclusivement canadien, est certainement le plus com- plet du Canada. 46 LE NATURALISTE CANADIEN Durant les courts moments qui nous sont restés, après nous être occupé des sujets d'étude qui nous amenaient et dont à l’occasion nous donnerons les résultats, nous avons parcouru rapidement les salles de minéralogie et de zoolo- gie. Nous avons remarqué spécialement un beau squelette de marsouin, Beluga (Delphinapterus catodon).— Remarquée aussi une dent fossile de mammouth, portant une pépite d’or incrustée dans sa couronne. Qui croirait que l’art d’auriñer les dents remonte jusqu'aux âges géologiques ! Ce précieux fossile provient de l’Eldorado Creek, Klondike.— Une vitri- ne contient des échantillons de tourbe des comtés de Na- pierville, de Chambly, d’Iberville, de Bagot, et aussi de la partie orientale de l’île d’Articosti, cette dernière tourbe de couleur plus claire que les autres. Nous n'avions pas visité ce musée depuis 1886. Il est encombré de spécimens ; nous croyons même que l'édifice de la rue Sussex est insuffisant à contenir toutes les coliec- tions, et qu'il y en a des sections dans d’autres parties de la ville. Un pareil état de choses est déjà propre à faire rou- gir les Canadiens de tout âge, de tout sexe et de toute con- dition. Si l’on songeait, en outre, que ces collections d’une inestimable valeur sont à tout instant exposées au péril d’in- cendie, il n’y aurait plus de sommeil pour personne au nord du 45e parallèle. Et pendant que nous tremblons de la sorte, on voit nos lévielateurs d'Ottawa discuter cent ques- tions de maigre importance, s'occuper d'industrie, de com- merce, etc., au lieu de s’empresser à voter un beau montant d'argent destiné à construire un vaste édifice à l’épreuve du feu, pour y renfermer ce précieux musée national. Il y a des années que le gouvernement promet qu’il s’occupera de la question ; espérons qu'il en viendra incessamment à la conclusion qu’il faut. — Nous avons trouvé le Musée du Parlement, à Qué- bec, absolument encombré, lui aussi, de spécimens d’histoire naturelle, C’est au point que si quelqu'un s’avisait de faire BIBLIOGRAPHIE 47 don au muséc de quelque quadrupède de taille un peu grande, il faudrait le placer dans les corridors, dans un bureau quel- ndamment au service des observa- tions et des recherches dans les divers domaines des scien- ces, il faut voir combien le sol y est couvert d'institutions, d'associations, de musées, de publications ayant pour but le progrès scientifique. Or, grâce à la similitude de la langue, les Anglais du Canada n'ont qu’à le vouloir pour bénéficier de cette forte organisation du pays voisin.—Il n’est pas be- soin d’une longue démonstration pour faire voir combien les Français du Canada sont au contraire dépourvus de tous ces secours. Nous avons à peine quelques livres publiés chez nous et consacrés à l’étude des sciences naturelles du pays | Ici, l'Etat se désintéresse presque complètement, pour une raison ou pour une autre, du progrès des sciences naturelles. Et ceux de nos compatriotes qui, malgré tout, éprouvent un attrait irrésistible pour s’y livrer, sont aban- donnés, pour le faire, à peu près à leurs propres ressources. Ils’en faut peu qu’ils ne soient obligis de découvrir eux- mêmes jusqu'aux principes premiers ! Sans compter qu'ils passent au moins pour des êtres singuliers, et que les gens les regardent parfois comme des déséquilibrés. Ainsi donc, les Anglo-Saxons d'Amérique ont toutes les raisons du monde d’être avancés dans l'étude des sciences ; PEU DE NATURALISTES CHEZ NOUS &7 et nous avons toutes les raisons du monde de ne l’être point. Dans de parxilles conditions, il n’est pas étonnant que, pour un Canadien-Français adepte des sciences naturelles, il y a cinq cents Canadiens-Anglais qui le soient. A la vérité, pour ne pas fiéquenter b:aucoup chez Lin- né, chez Buffon, chez Cuavier, etc., les Canadiens-Français ne sont pas pour cela étrangers aux choses intellectueliss. Il s’en faut tellement que, du moins suivant notre manière de voir, ce petit peuple canadien-français tient, sur ce confi- nent, le premier rang pour les beaux-arts, pour l’éloquence, pour la philosophie, et en général pour la littérature et ses diverses branches. Rien que cela ! C’est, au reste, à cet état de choses que tend notre organisation scolaire à tous ses degrés. Notre lot est certes très satisfaisant, et nous avons lieu de nous en féliciter. Mais toujours est-il que nous n’avons pas de naturalis- tes. Etil s’agit de savoir si, à l’imitation de nos frères & France, nous ne pourrions pas, tout en continuant de for- mer des penseurs, des orateurs et des littérateurs, former aussi des savants—comme le rédacteur du /ourna/ en a très bien exprimé le souhait fort légitime. Indiquons sommairement les motifs qui devraient nous engager, nous de ja province de Québec, à nous initier &a- vantage aux sciences naturelles.—Motif sxrxaturel : ä y æ grand intérêt moral à contempler de près les œuvres de £a nature, c’est-à-dire de Dieu, et à constater expérimentale- ment combien Sa sagesse, Sa puissance, Sa magnificence, Sa boaté y brillent de tous les côtés. Motif zafurel: &s< l’aveu de tous czux qui s’y livrent, ces études sont la sewr- ce des jouissances les plus pures et les plus intenses. Motf national : sur ce terrain, il y a lutte entre les diverses s12- tions, dont chacune cherche à devancer les autres dans & voie de: recherches scientifiques. Pourquoi les Canadiens- Français se tiendraient-ils seuls à l’écart, tandis que lewrs aptitades intellectuelles leur assureraient, en ce domaire 68 LE NATURALISTE CANADIEN aussi, de beaux succès: ? Motif 22dustriel : l'agriculture, le conmerce ct l’industrie en général sont tellement redevables aux observations scientifiques, qu'il suffit de signaler l’impor- tance, à ce point de vue, de ces études. Motif Æ/raire et artistique : les sciences naturelles peuvent fournir des res- sources très précieuses au littérateur et à l'artiste qui vor.- draient s’en inspirer.— N'’allons pas plus loin dans cette énu- mération de motifs sérieux ; ceux que nous avons indiqués suffisent à notre dessein. Il reste à dire ce qui, à notre sens, ‘evrait être entre- pris par les autorités de la nation pour faire prendre bonne place aux Canadiens-Français sur le terrain scientiñque. Tous admettent, croyons-nous, qu’en cette affaire on ne pourra arriver à quoi que ce soit qu'en dirigeant vers le but à atteindre l'instruction de la j:unesse. En d’autres termes, tout dépend, en ce domaine comme dans tous les autres, de l'organisation scolaire dans toute son étendue. Et ici nous trouvons le gouvernement et les maisons d’éduca- tioi supérieure. Pour ce qui est de ces dernières, il n’y a qu’à souhaiter de les voir continuer ce qu’elles ont commencé depuis longtemps. De fait, il faut reconnaître que l'université laval et les collèges classiques ont fait leur possible jus- qu'ici pour répandre dans la classe instruite des notions gé- nérales sur les sciences naturelles : les musées et les cours scientifiques qu'ils ont établis en sont des preuves sensibles. La dernière fois qu’on a modifié les programmes des études préparatoires au baccalauréat, on y a laissé entrer une sec- tion de zoologie. Ce fut, il est vrai, à titre facultatif, Mais il y a lieu de croire qu'avant longtemps l'étude du règne animal deviendra obligatoire au même titre que l'étude des deux autres règnes, fallût-il pour cela diminuer quelque peu l'ampleur des programmes des autres matières scientifiques. S'il reste peu à faire du côté de l’enseignement supé- rieur, il reste à peu près tout à faire dans les premiers de- PEU DE NATURALISTES CHEZ NOUS 69 grés de l'instruction publique. Sans doute, le gouverne- ment de la Province a, durant le dernier quart de siècle, entrepris quelque chose en organisant le muséz d’histoire raturelle de l’Instruction publique, lequel est déjà fort irm- portant. Mais ce n’est là qu'un premier pas. Ce qu'il faut, c'est atteindre toute la population scolaire du pays, et cela se ferait en inscrivant l’histoire naturelle au programme de l’enseignement primaire. Oh lil est faci'e de tracer le plan à suivre. Dans les écoles normales, on donnerait beaucoup d'attention à l'étude des sciences naturelles ; du reste, per- sonne n'obtiendrait son diplô ne d'enseignement sans avoir prouvé sa compétence sur l’histoire naturelle comme sur les autres matières d'étude. L’instituteur ou l’institutrice serait de la sorte en état de donner à ses élèves des notions élémeutai- res sur les principales branches de l’histoire naturelle, Chaque école posséderait un petit musée scolaire, dont le noyau aurait été fourni à l’origine par le gouvernement de la Province, et que l’on augmenterait ensuite avec le con:- cours des élèves, qui prendraient le plus grand plaisir à recueillir partout des spécimens d'histoire naturelle, sous la direction de l'instituteur ou de l'institutrice.— Vingt ans après que toute cette machine-là aurait été mise en action, il y aurait par la Province une lécion de naturalist:5 ama- teurs ; il faudrait fonder trois ou quatre revues scien- tifiques pour enregistrer leurs observations et leurs dé- couvertes ; et quand ïil y aurait un emploi de vacant à la Commission géologique du Canada, ou verrait maints candidats canadiens-français tirer des ficelles pour l'obtenir. Oui, théoriquement, tout cela est très simple. C'est même ce qu'on peut voir réalisé en plus d’un pays ; rous allons jusqu’à croire qu’un jour viendra où nous serons l'un de ces pays. Mais pour le présent, dans notre Province, il n’y a rien de plus improbable que de voir un progrès de ce genre eutrer prochainement dans la pratique. Il faut se te- nir assez à l’abri des illusions vaines pour le reconnaître 7O LE NATURALISTE CANADIEN franchement. Des années et des années se passeront avant gue l’on ait même la pensée de donner dans nos écoles une pareille importance à l’histoire naturelle. Et longtemps, Rongtemps encore, nous continuerons à n'être que...des penseurs, des orateurs, des historiens, des poètes et des journalistes. ————— Be [a formation du Carbone par les végétaux Quand on considère d’une part la faible quantité d’aci: Se carbonique que renferme l'atmosphère, d'autre part la quantité énorme de carbone que contiennent les végétaux sépandus à la surface des continents, quand on y ajoute en- zore le fait que, s’il est vrai que la plante absorbe de l’acide æarbonique contenu dans l’air, elle en dégage aussi une cer- faine quantité, on peut se demander si la plante ne puise gas ailleurs que dans l’atmosphère le carbone qui la constitue en grande partie. Il est de plus prouvé expérimentaler ent que la plante re s’assimile pas ies carbonates qui peuvent être contenus dans le sol : dès lors, d’où proviennent ces æillions de tonnes de carbone formées chaque année par les régétaux P Ces différente: considérations m'ont conduit à faire une zxpérience, qui permet d’envisager la formation du carbo- me par les végétaux sous un nouveau jour : cette expérien- ce peut facilement être renouvelée, elle zst concluante, et les importantes déductions où elle conduit en physiologie végétale, sont encore dépassées en importance par celles qu’elle fournit à la théorie chimique, car la conclusion de cette expérience n’est rien moins que celle-ci : le carbone v’est pas un corps simple. Pour plus de clarté, je décrirai d’abord ‘appareil que jai construit. L'air, puisé à l'extérieur, est amené au laboratoire par æn fube en. verre de 3 millimètres de diamètre ; les autres DE LA FORMATION DU CARBONE PAR LES VÉGETAUX 7I tubes servant à relier les diverses parties de l’appareil ont le même diamètre. Aspiré par un gazomètre à eau servant d’espirateur, et placé à l’autre extrémité de l'appareil, l'air barbotte succes- sivement dans les flacons suivants, où il se débarrasse de tout l’acide carbonique qu’il contenait : 1° Un flacon de Wolf à deux tubulures contenant de l’eau. ° 2° Un flacon contenant de la lessive de potasse caus- tique. 3 Un second flacon à lessive de potasse. 4 Un flacon à eau de chaux. 5° Un flacon à eau de baryte. 6” Un flacon à acide sulfurique destiné à enlever l’hu- midité. 7° Un tube contenant du chlorure de calcium destiné au même but. 8° Un tube à chaux sodée. 9° Un tube contenant des fragments de potasse caus- que. 10° Un tube à boule de Liebig contenant de l’eau de chaux. L'air ainsi débarrassé de toute trace d’acide carbonique se rend alors dans une cloche à trois tubulures. L'air ressortant de la cloche passe : 11° Dans un tube à boule contenant de l’eau de chaux. 12° Ua tube à boule contenant de l’eau de baryte. 13 Un flacon de Wolf à dissolution de potasse caus- tique. 14° Un tube à boule contenant de l’eau de chaux. Un tube en caoutchouc relie ce dernier tube au gazo- mètre à eau servant d’aspirateur. Toutes les parties de l’appareil sont exactement reliées entre elles par des tubes en verre et des tubes en caout- chouc ; les bouchons sont en liège, recouverts d'une couche 72 LE NATURALISTE CANADIEN de parafine, de manière à empêcher toute entrée d'air au- trement que par le tube débouchant à l'extérieur. L’orifice de ce tube étant fermé, la partie de l'appareil située avant la cloche supporta pendant deux heures nn vide de 35@ millimètres sans rentrée d’air ; la partie de l’appareil située après la cloche fut éprouvée de même ; d’où l’on peut conclur: qu’en aspirant l'air à travers l'appareil, cet air arrivant sous la cloche après avoir barbotté dans la lessive de potasse, l’eau de baryte, l’eau de chaux, avoir circulé sur la chaux sodée et la potasse causti- que, est entièrement debarrassé d’acide carbonique, et d’ail- leurs, au bout des trente jours qu’a duré l’expérience, l’eau d2: chaux du tube à boule de Liebig N° 10, placée immé- diatement avant la cloche, était parfaitement limpide, signe certain de la pureté de l’air durant toute la durée de l’expé- rience. Les tubes à eau de chaux N° 11 et à eau de baryte N° 12, suivant la cloche, sont destinés à constater si l’air, après son passage sous la cloche, ne contient pas d'acide carbonique. Le flacon laveur à lessive de potasse N° 13 est placé avant l'aspirateur pour éviter, dans le cas où il se produirait une rentrée d’air en arrière, par suite d'une défec- tuosité dans la marche du gazomètre, l'accès d’acide carbo- nique sous la cloche : rentrée d’air qui ne s’est d’ailleurs pas produite, car le tube à boule contenant de l'eau de chaux (N° 14) et précédant le gazomètre a été constaté absolument limpide au bout des trente jours de l'expérience. La cloche dont il a été question est à trois tubulures ; elle a 30 centimètres de diamètre, 45 centimètres de hauteur ;. elle est posée dans un grand cristallisoir de 40 centimètres de diamètre, contenant une certaine quantité de lessive de potasse, de manière à ce que les bords de la cloche trem- pent dans cette solution sur une hauteur de cinq centimètres à l'extérieur (par suite d’un abaissement de pression sous la cloche pendant la marche de l’apparei:, le niveau intérieur DE LA FORMATION DU CARBONE PAR LES VÉGÉTAUX 73 est supérieur au niveau extérieur) : le tout destiné à empé- cher l’air extérieur de se rendre sous la cloche en passant. sous les bords. | Une des trois tubulures de la cloche sert à l'entrée de l'air purifié, la seconde à sa sortie, la troisième porte un tu- be en verre terminé à l’intérieur de la cloche par une pom- me d’arrosoir ; à l’extérieur il communique avec un flacon muni d’une tubulure à sa partie inférieure, par un tube en caoutchouc portant une pince de Mohr. Le flacon (N° 16} est d’une capacité de 1 litre et demi. L'appareil étant décrit, voici l'expérience. Je pris un vase en verre de 25 centimètres de diamètre et de 30 centimètres de hauteur, que je remplis au tiers de silice pure, précédemment analysée, et ne contenant pas trace de carbonates ou de matières organiques ; je répan- dis sur la silice 15 grammes du mélange suivant pour servir d'engrais : Phosphate d’ammoniaque 5 gr. Azotate de potassium ONDES Azotate d’ammoniaque 6 gr. Les cinq grammes restant furent dissous dans deux litres d’eau distillée, dont une partie servit à humecter la silice ; le surplus de cette solution fut placé dans le flacon de 1 % litre (N° 16) communiquant avec la pomme d’arro- soir située à l’intérieur de la cloche ; ce flacon fut fermé avec un bouchon muni d’un trou par lequel l’air nécessaire à l'écoulement du liquide arrivait après avoir passé dans un tube à boule de Liebig rempli d’une solution de potasse caustique. L'eau et les sels employés avaient été analysés et reconnus purs d'acide carbonique et de carbonates. Dans la silice ainsi traitée je semais six graines de radis, et je plaçais de suite le vase en verre sous la cloche, les bords de celle-ci trempant, ccmme je l'ai dit, dans la solution de potasse caustique contenue dans le grand cristallisoir. Je fis circuler un vif courant d’air à travers tout 74 LE NATURALISTE CANADIEN l'appareil (200 litres) pendant une heure, de manière à enle- ver de suite la faible quantité d’acide carbonique introduite -avec l’air extérieur pendant la mise en place du vase en verre sous la cloche. Au bout de cette heure, je réglais l'écoulement de l’eau du gazomètre de manière à faire pas- ser 50 litres d'air par vingt-quatre heures. Chaque jour, parfois deux fois par jour, suivant que la silicé était trop sèche ou encore humide, j'introduisais quelques centimètres cubes de la solution contenue dans le flacon N° 16 en ou- vrant la pince de Mobhr: la solution,en s’écoulant par la pom- me d’arrosoir, humectait également toute la surface de la silice. Or, dans ces conditions, le sol contenant les graines étant entièrement dépourvu de matières organiques et de carbonates, l’air nécessaire à la vie de la plante étant totaie- ment dépourvu d’acide carbonique, l'appareil, comme on a pu s’en convaincre, étant construit de manière à éviter toute rentrée d'air non purifié : les six graines germèrent les unes après les autres,les tiges commencèrent à apparaître entre le sixième et le huitième jour, la croissance suivit son cours : et, au bout de trente jours, je constatais que les plan- tes avaient une hauteur comprise entre sept et dix centimè- tres; les tiges et les feuilles étaient d’une couleur jau- ne pâle presque incolore, les racines avaient un diamè- tre variant de quatre à six millimètres ; les six plan- tes, étant enlevées et parfaitement neltoyées, avaient un poids total de cinq grammes 80 centigr. De plus, quoique l’eau de chaux du tube (N° 10) présédant la cloche fut par- faitement limpide, celle du tube à boule (N° 11) que l'air traversait en sortant de la cloche, après avoir été en contact avec les plantes, était troublée, quoique légèrement, mon- trant par là qu’il s'était produit un dégagement d'acide car- bonique. De tous ces faits, il ressort que la plante fabrique elle- même le carbone qui lui est nécessaire, et dès lors, comme DE LA FORMATION DU CARBONE PAR LES VÉGÉTAUX 75 conclusion de cette expérience, conclusion très importante au point de vue chimique : le carbone ne peut être un corps simple. Ce que la plante produit au moyen de ses organes, nous devons être capables de le reproduire au moyen de nos appareils, synthétiquement, c’est-à-dire de combiner ensem- ble toutes ou partie des substances suivantes, qui seules se trouvaient sous la cloche ou pouvaient y entrer : Oxygène, azote, hydrogène, silicium, potassium, phosphore. Le car- bone ne serait donc qu’un composé difficilement dissocia- ble, =omposé se substituant dans un com;:osé plus complexe à un corps simple, tout comme l’ammonium qui fut long- temps considéré comme corps simple. Vraisemblablement, si le carbone n’est pas simple, les deux corps qui ont avec lui beaucoup d’analogies, le bore et le silicium, ne doivent pas l'être non plus. J'ajouterai, pour terminer, que le seul doute qui me res- tait au sujet de cette expérience,à savoir que le caoutchouc des tubes aurait pu, dans les circonstances de l'expérience, être perméable à l’acide carbonique de l’air ambiant, et, par dialyse, charger l'air intérieur d’une certaine quantité d’a- cide carbonique, vient d’être écarté par des expériences con- cluantes du professeur Armand Gauthier,expériences qu’il a effectuées, comme contrôle, en rapport à son beau travail sur la présence dans l'air à différentes altitudes du carbone à l’état de combinaisons diverses : expériences publiées tout récemment dans les Annales de Physiaue et de Chimie, Le dernier doute sur la valeur de l’expérience étant ainsi enlevé de mon idée, j2 me décide à la publier. F. D'HÉRELLE, Chimiste, de Longueuil, P, Q,. 76 LE NATURALISTE CANADIEN Etudes préliminaires SUR LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUEBEC (Continué de la page 59) MELANOSTOMA, Schiner. Noir avec reflets métalliques plus ou moins distincts. Abdomen généralement allongé, portant des taches jaumé- tres ou rougeâtres souvent teintées de verdâtre métallique. Antennes courtes ; troisième article, ovale ou faiblement aë- longé. Face tuberculée, noire, plus ou moins pruineuse. Yeux contigus chez le mâie. Thorax noir, luisant, jamais avec taches pâles. Abdomen, généralement aplati Ailes dépassant le sommet de l’abdomen ; cellule marginale, etw- verte ; troisième nervure presque droite ; angle extériews antérieur de la première cellule postérieure, aigu. Corps faiblement duveteux ou presque glabre. Jambes et tarses antérieurs, non dilatés. Trois espèces rencontrées. 1 Métatarses postérieurs du mâle, épaissis. Taclres dk l'ébdomen, avec-rell-tsiverdAtéésn".:.. Liyrer CEE > Métatarses postérieurs du mâle, non épaissis. Taches de l'abdomen, jaunes ou rougeâtres, sans reflets vex- CAE ER Cort du es LEE rome MONET 2. Abdomen étroitementiwvale. .obseurunx. Abdomen cylindrique, s’amincissant graduellement &e bise Ai Sommet CC. RL. OUR cœæœrulescerrs;: 1. MELANOSTOMA OBSCURUM, Say. d ?, Longueur, 6 à 8 mm. Face noire, luisante, lar- gement pruineuse sur les côtés; tubercule facial, obtus. Antennes noires ; troisième article, plus ou moins rougeätre.. Thorax noir, brillant. Abdomen étroitemznt ovale ; deux LES SYRPHIDES DE ZA PROVINCE DE QUÉBEC AL taches plus ou moins apparentes sur le deuxième segment ; ængles basaux du troisième et du quatrième segment,portant mne grande tache triangulaire d’un rouge plus ou moins foncé avec reflets verdâtres ; le troisième segment porte, en œutre, à son sommet, une petite tache ou bande médiane gus ou moins distincte ; et le quatrième segment, une petite Bande longitudinale, souvent peu distincte. Pattes posté- wieures noirâtres ; jambes et sommet des cuisses, jaunâtres æu brunâires ; pattes antérieures et intermédiaires, jaunâtres ; #ase des cuisses et extrémité des tarses, noirâtres ; métatar- ses postérieurs du mâle, légèrement épaissis. Ailes hyali- mes. Cette espèce n’est pas très commune. Jen’en ai cap- £uré que quatre spécimens. Montréal, Rigaud. Mai, août. 2 MELANOSTOMA CŒRULESCENS, Williston. d'. Longueur, 8 mm. Face noire, luisante, pruineuse «ur ses côtés, plus saïilante que dans l’espèce précédente ; Œubercule facial, arrondi. Antennes noires ; troisième arti- «le plus ou moins rougeâtre. Thorax luisant, d’un métal- fique bleuâtre. Abdomen noir, diminuant graduellement ie largeur de la base au sommet ; premier segment noir fuisant ; deuxième segment avec une tache jaune verdâtre e chaque côté ; angles basaux au troisième et quatrième segment, avec une grande tache triangulaire jaune verdûtre. F’attes noirâtres ; sommet des cuisses antérieures et inter- æédiaires et base des jambes, jaunâtre. Ailes hyalines. Un seul © capturé par M. l'abbé P.-A. Bégin, à Sher- rooke, Mai. La ? m'est inconnue. 3. MELANOSTOMA MELLIMUM,Linné. ?, Longueur, 6 à 7 mm. Noir luisant, métallique. Face gerpendiculaire ; luisante au milieu, pruineuse sur ses côtés ; ‘tubercule petit. Antennes jaunâtres, quelquefois plus ou ææoins brunâtres ; som net du troisiè ne article, noir. Ab- 78 LE NATURALISTE CANADIEN domen noir avec taches jaunâtres ; premier segment noir ; deuxième segment noir avec deux taches arrondies ne tou- chant pas tout à fait le bord latéral ; troisième et quatrième segment, noir, leur bord antérieur portant deux grandes ta- ches dilatées et arrondies postérieurement,et touchant étroi- tement les bords latéraux ; les taches du cinquième segment sont moins dilatées postérieurement et presque contiguës. Les pattes sont variables ; le plus souvent, elles sont entié- rement jaunes avec un peu de brunâtre sur le milieu des jam- bes postérieures ; métatarses postérieurs, non épaissis. d'. Je n’ai pas encore rencontré le mâle de cette espèce qui, pourtant, est assez commune. Les caractères princi- paux qu'en donne Wiäliston, sont ceux ci: Abdomen avec six taches jaunâtres (huit dans la ©) ; celles du deuxième segment, petites et situées près du milieu ; celles du troi- sième segment, grandes et quadrangulaires ; enfin,celles du quatrième sont semblables aux précédentes, mais plus petites. Piusieur: femelles capturées. Montréal, Saint-Jean. Août, septembre. Je regrette de ne pouvoir mieux définir les caractères qui séparent le mâle de la femelle. Je crois comprendre de Williston que le cinquième segment de l'abdomen, chez le mâle, n’a pas de taches, comme la chose a lieu chez la fe- melle. PLAIYCHIRUS, St-Fargeau et Serville. Ces insectes sont des A£élanostoma avec cette seule différence que les jambes et les tarses antérieurs du mâle sont dilatés ; ceux de la femelle le sont moins fortement. Deux espèces rencontrées. 1 Angle extérieur du sommet de la jambe antérieure tiès prolongé chez le mâle. Taches de l'abdomen, chez les deux sexes, très grandes........ soscsové es QUAUTATUR (À suivre.) G. CHAGNON. NOS ANNONCES 79 Nos annonces Nous prions les abonnés du NATURALISTE CANADIEN de ne pas s’alarmer à la vue des annonces qui envahissent de plus en plus le texte du journal. Ils comprennent à merveille que nos ressources sont trop restreintes pour que nous repoussions les avances des an- uonceurs. ailleurs, cet empiétement ne durera que peu de mois. Et nous rendrons, avant longtemps, par la publication de supplé- ments, tout l’espace dû aux matières scientifiques. Puisque nous parlons d’annonces, nous attirons l’attention de nos lecteurs sur celle de l'Union franco-canadienne que nous com- mencons à publier en ce numéro. La section des Rentes viagères, surtout, nous paraît être une idée mei veilleuse, et le succès étonnant qu’elle ‘obtient ne nous surprend pas. Tous les parents devraient en assurer le bénéfice à leurs enfants. AMERICAN CRNITHOLOEN THE BEST ILLUSTRATED j B\RDMAGALINE / EVER PUBLISHED.—EGGS NATURAL SIZE. = "5 OA years FREE CHAS. Kk REED. sTA:A. WORCESTER.MASS. EN VENTE AU BUREAU DU WATURALISTE : — Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p.in-8., franco, $1.60. E.- Ur et U: P., $r- 70. —L’ Apôtre du Saguenay, par l'abbé Huard, 3e édition, 50 cts l’ex — Le Naturaliste canadien, volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. THE BRYOLOGIST, à Quarterly Journal devoted to the Mosses. Contains also articles on Hepatics and Lichens. Profusely illustrated. Numbers among its contributors nearly all the leading À merican Bryoiogists. Send for sample. Address subscrip- tions and inquiies to Mrs Annie Morrill Smith, 78 Orange Street, Brooklyn, N. Y.,U. S. Price : FIFTY CENTS per year. J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES RUE ST-JOSEPH, PAPETIERS ST-ROCH,QUÉBEC VENTE À GRANDE REDUCTION DE HURES DÉGLISE, ET DE BIBLIOTHÈQUE. ASSORTIMENT COMPLET DE PAPETERIES. ETC. ETC. Unique agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30 # en nous confiant leur commande. CÉLERITÉ E1 SATISFACTION GARANTIES. 80 LE NATURALISTE CANADIEN GRAM-O-PHONE de BERLINER pour l’instrument, le cornet de 16 pes et trois Registres. Plus fort, plus distinct, plus simple et meilleur que toute autre machine parlante—Parle, chante, joue tous les instruments de musique—Remplit la plus vaste salle,et s'accommode au plus petit local—Pas de cylindres délicats en cire, mais des dsques plats, solides, indestructibles.—Kait en Canada, garanti pour cg ans. Demandez cataloguss illustrés et toutes informations à E. BERLINER, 2315, rue Ste-Catherine, Montreal. N. B.—Veuillez mentionner ce journal. PHOENIX ASSURANCE Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL :$13,441,000 COMPANY OF LONDON Fous nos contrats d’assurance sont garantis par près de $20,000,000 de sûreté, PATERSON & SON, Agents genereax, Monteal JOS.-D. SAVARD, Agent pour Chicoutimi et Lac Saint-Jean, Chicoutimi. LA ROYALE d'Assurance d’Angleterr CAPITAL : $10,000,000.—VERSEMENTS : $42,000,000 La plus considérable de toutes les compagmes d’assurance contre le FEU WM. TATLEY, Agent général, Montréal JOS.-E. SAV ARD. Agent pour Chicoutimi et Lac St-Jean. + + : + CHICOUTIMI LE NATURALINTE CANADIEN — VOL «XXVIIT COL. VIT DE LA DEUXIÈME SÉRIE) N9 6 Ghicoutimi, Juin 1901 Au Pole Nord Directeur-Proprietaire : l’abbe V.-A. Huard. .. Nous avons parlé à maintes repriscs du projet d’expé- dition Bernier au Pôle Nord. À la dernièr: session des chambres fédérales, tous les députés ont paru favorables à l'octroi d’une forte subvention de l'État à l’entreprise. Le Capt. Bernier, le vaillant auteur du proj:t, nous écrivait dernièrement : “ Le gouvernement fédéral a décidé de donner un montant de $60,000 en faveur de l’expédi- tion, à condition que nous ayons un montant égal souscrit par le public. La tâche est difficile ; mais nous saurons la vaincre, et avec la grâce de Dieu nous arriverons au Pôle. — Rien n’est impossible à l’hcmme qui veut, et nous vou- lons.— Pour ma part, je travaille de corps ct âme pour cette cause, qui est-une cause nationale.” Il s’agit donc de recveillir, parmi les personnes qui s’in- téressent au projet, la somme de $60,009. Que chacun souscrive un léger montant, et nous arriverons au total re- quis. Pour ce qui est de nous, avec l’aimable concours de 6— Juin 1901. 82 LE NATURALISTE CANADIEN nos confrères de la presse chicoutimienne, nous avons ou- vert une souscription publique à Chicoutimi. Espérons que- les autres journaux de la Provinces, qui tous se sont montrés dévoué: à l’entreprise, feront autour d'eux quelque chose de- semblable. De ce temps-ci, nous expédions des comptes d’abonnec- ment à la multitude de nos abonnés retardataires. Il nous- cst agréable de pense: (cela soit dit en passant) que pas un d’entre cux n'osera se livrer au doux sommeil avant d’avoir acquitté une dette qu’il serait si honteux de laisser crier... Eh bien, il n’y aurait rien de plus simple que d'ajouter, au montant que l'on destine au NATURALISTE CANADIEX, quelque chose pour l'expédition au Pô'e Nord. Nous trans- mettrons au comité d'Ottawa tout ce que j’on nous aura ainsi confié. Il est même possible qu: nous publions dans notre revue la liste des souscriptions qui auront passé par nos mains.— Notre rauvre NATURALISTE y va lui-même de ses cing fiastres, en tête de la liste. Cea fait qu'il n’y a plus qu’à trouver ailleurs $59,995, dont il y a d’ailleurs une partie de déjà trouvée. Ce qui serait terrible, ce scrait d'être forcé de partir soi-même pour la découverte du Pôle Nord ! Mais il ne s’a- git pour chacun que d’y contribuer pour une ou quelques piastres. C’est autrement facile. L'APHIS DES POIS Dans notre livraison du mois de février, M. J..C. Cha- pais, assistant-commissaire de l'Industrie laitière, a publié une excellente étude sur l’histoire naturelle de l’Aphis des pois, Vectarobhora destructor, Jnsn. On trouvera, dans le rapport (1899) dernièrement distribué sur les Æèrmes expé- rimentales, une autre étude, avec gravures, sur le même insecte, par le Dr Fletch-r, entomologiste officiel. LES SCARABÉIDES DE LA PROVINEE DE QUÉBEC 8%: Ce puceron a fait de grands dommages aux champs de pois, ces a1nées dernières, surtout dans les Etats-Unis. EE a paru aussi en grand nombre dans beaucoup de localités du Canada, mais très peu dans la province de Québec, ax témoignage de M. Chapais, corroboré par le fait que le rap- port de M. Fletcher ne m®ntionne aucun endroit de la Pro- vince où il aurait été signalé. Wec Il semble que, sur le territoire canadien, l’Aphis des pois ne fait son apparition que tard dans l'été, alors qué les pois sont déjà avancés. Si ce fait se confirme par l'expérience de cette année, il y aura lieu de se réjouir, aw moins en cette affaire, de la rigueur de notre climat qui retarderait ainsi le développement du nouvel ennemi. Au cours de son article, M. Chapais exprimait l’esposr que la Providence enverrait à notre secours des insectes ennemis de ce puceron, contre lequel il n’est guère possible de lutter par des moyens humains quand il s'attaque aux pois de grande culture. Tout indique que ce vœu de notre collaborateur sera exaucé. Car on mentionne déjà, comme ennemis de l’Aphis des pois, plusieurs coléoptères, hymé- noptères, diptères (//1ppodamia convergens, Guér., Coccz- nella o-notata, Hbst., Syrphus ribesii. L., Praon cerasaphis:; Fitch, Aphudius Fletcher:, Ashm.) —— Les Scarabéides de la province de Québec. (Continué de la page 23) Le genre Aphodius se distingue du genre Atænius par l'angle du côté externe des tibias postérieurs, qui est obtus au lieu de se continuer en épine. Une loupe d’un moyer grossissement permet de censtater facilement cette différers- ce. D'ailleurs le facies seul des Aphodes est suffisant à un œil un peu exercé pour ne les pas confondre avec les Aténies ou les Dialytes. En outre, les espèces canadiennes d'Akæ Tex LE NATURALISTE CANADIEN ess sont toutes roires, avec pattes parfois tirant au rous- “étre, tandis que les Aphodes sont pour la plupart plus ou æmwins tachetés de différentes couleurs La classification des Aphodes cst assez difficile pour ce emai.est Ac certaines espèces. Le tableau suivant, emprunté si partie à H. FF. Wickam,et au savant docteur George H#. Horn, aidera peut-être aux commencçants : A. Écusson long (le 174 ou le 175 de la longueur de la =niture des élytres) ; espèces de forte taille. _De couleur noire ; long. II à 12 172 mm... .fossor, Linn. Be couleur variable ; long. 7 à 10 mm.../amatus, =ay. -AAÀ. Ecusson court (pas plus de 178 à 1710 de la Jon- #wcur de la suture) ; taille variable et plus petite que chez les précédents. b. :Dessus d’un noir uniforme ou quelque peu roussà- sommet des élytres quelquefois ro:geûtre. c. Dessous noir ou roussâtre, ou même brunûtre. d. Front à trois tubercules distincts. Premier article ces tarses postérieurs pas plus long que les deux suivants ; re; Banys..14 à 6 172 MmmM............... see + QYURATIUS, LAN, Premier article des tarses postérieurs un peu plus long cauc les deux suivants ; long. 4 172 à 6 mm...ruricola, Mels. ‘Premier article des tarses postérieurs égal aux trois sui- wwauts ; long. 4 à 6 mm..... Dico ve se VUCUUIIS NOV, TR dd..Front sans tubercule. Taille ,petite-: 4 172 à 5 172 mm. Elytres rougeûtres æs sommet........... Hbc br ML . Lerminalis, Say. Taill: plus grande, 7 à 9 mm. ; élytres unicolores APR UIREE DE SR RER” his es cuite, et 0DI0REGS SAS cc. Dessous non noir (abdomen, metasternum et jam- Eggs jaune pâle) ; long. 4 172 à 5 172 mm...... color, Say. bb. Dessus non noir uniforme, ni noir roussâtre. Va- vasih "ce. <. Elytres barrés, ou tachetés, ou les deux en même ÉRErA Ps. LES SCARABÉIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC. > Taille forte ; bords de la tête et du thorax plus piles; Ban Gas7omm. AM . ME. 0 Mopardis, Tiens. |; Taille plus petite ; tête noire ; angles antérieurs dk thorax, ou même les côtés entiers, plus pâles ; long. 4 172% A 0 0 Re LT …2nquinatus, Fax. Couleur du thorax uniforme. Taille petite : 4 à 5 mm. ; abdomen noir...zr/{atus Serr:_ Taille plus forte : 4 172 à 6 mm.; abdomen jauxwæ : cie te NRREEURE AE ER - ses... 01COl0r, SaY, TE ee Elytres non distinctement barrés ou tachetés, quæi- quefois couieur de rouille. f. Thorax noir ou roussâtre, avec les côtés plus een moins jaune ou rougeûtre. Elytres rouge brillant ; long. 6 172 à7 172 mm. ..... PR de RTE FRE L'A'RTE PTS Lmetarius, Liv. Elytres d’aspect grisâtre, pubescence b'en fourmie = couleur presque de rouille ; long.4 172 à 6 mm...ferroralis, Same Elytres brillants ; pubescence courte; coloration jaunx-= plutôt que rouille ; long. 6 à 7 172 mm....prodromus, Bref. IPAFhorax noir uniforme lo0g27,à Simm. he ol Ua «M NS a à rubriponnis, Hors. fff. Brun ferrugineux, tête et thorax un peu plus som res lon. 344 172 mue... ARS DA ECC lentus, Hors. Il est, je crois, inutile de donner une description détaë- lée de chacun de ces Ashodes ; les différences entre chague- espèce sont assez marquées dans la table ci-dessus pour aider à la classification. Nos espèces les plus comm nes sont léf. Jossor, VA. fimetarius, VA. prodromus et VA. gramarmm = viennent ensuite l’A. vrftatus, l'A. inguinatus et l'A. rarèss la. Je ne sache pas que l’on ait encore rencontré, dans: Québec, les À. oblongus, femoralis, rubripennis et lents. Je ne sais pourquoi Provancher a omis dans sa l'aune V AE Drodromus, pourtant excessivement commun. BOLBOCERAS, Kirby. L'Amérique du Nord n’en compte que deux espèces = 36 LE NATURALISTE CANADIEN la première seulement se rencontre en Canada. Voici com- ment on les reconnaît l’une de l’autre : Couleur brur uniforme, luisante......../asarus, Fabr. Dessus jaune ; tête noire ; thorax plus ou moins noir à la base et sur le disque. Suture et sommet des élytres MEME Ce. 4 L'ONU NM + 22/01 CUS; l'abee Le caractère distinctif des ÆBo/boceras, comme je l'ai dit dans la table des genres, c’est que les yeux sont en par- tie divisés par les côtés de la tête. Non encore rencontrés ans notre Province, je crois. ODONT ÆUS, KI. On reconnaît facilement les mâles de ces insec‘es de ceux des Zalboceras par leur corne céphalique qui est plus Jongue et plus amincie. Quant aux femelles, on les distin- gue facilement par leurs yeux que divisent complètement les côtés de la tête. On en rencontre, dans Oataric, deux espèces qui ne sont pas communes. Corne fixe, assez ‘robuste ; long. 6 418 mm 72 FRE Se RU PES SOU - PRES De .cornigerus, Mels. Corne mobile, plus céliée que chez le précédent ; long. SG mmME "+ M ER OT. PRICE ...../filicorms, Say. L'abbé Provancher décrit ce dernier et le donne com- . mé. se rencontrant dans Québec. [l ne m'est pas encore ar- rivé d’en trouver un seul. (A suivre) GERMAIN BEAULIEU. Etudes préliminaires SUR LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE | QUEBEC (Continué de la page 78) 2 Angle extérieur du sommet de la jambe antérieure, moins prolongé chez le mâle, presque dro't. Taches de LES SYRPHIDES DE ZA PROVINCE DE QUÉBEC 87 d’abdomen plus petites........... ....... hyperboreus. 4 PLATYCHIRUS QUADRATUS, Say.. G'8. Longueur, 7 à o mm. Face fortement prui- neuse ; tubercule luisant, peu proéminent. Antennes noi- æâtres ; troisième article quelquefois avec un peu dz rou- geâtre. Thorax luisant, ses côtés pruineux. Deuxième, troisième et quatrième segment de l’abdomen, portant cha: -cun deux grandes taches carrées jaunâtres ou rougeûtres ; leur bord postérieur et une bande médiane longitudinale, noir ; cinquième segment entièrement jiune ou avec une petite bande médiane noire, dilatée postérieurement. Les bandes transversales, chez la femelle, sont dilatées au mi- lieu, formant, par conséquent, avec les bandes longitudina- les, un angle obtus ; cet angle est droit chez le mâle, les bandes transversales n'y étant pas dilatées. Pattes jaunes ; de premier et les deux derniers articles destarses postérieurs, ælus ou moins brunâtres ; milieu des jambes et des cuisses postérieures, quelquefois brunâtre. Angle externe du sommet de la jambe antérieure, très prolongé en dessous chez le mâle. Aïles avec une légère teinte brunâtre en son anélieu. Cette espèce se rencontre moins fréquemment que la suivante. Saint-Jean, Montréal. Septembre. 2. PLATYCHIRUS HY PERBOREUS, Staecer. d. Longueur, 7 à 8 mm. Face pruineuse, excepté le tubercule qui est luisant ; celui ci peu apparent. Antennes nairâtres ; troisième article quelquefois avec un peu de roux. Abdomen noir avec taches jaunâtres ; deuxiè- me segment avec une petite tache arrondie de cha- que côté ; troisième et quatrième avec chacun deux taches carrées plus petites que dans l'espèce précédente ; celles du troisième seginent un peu plus grandes que les “suivantes ; cinquième segment, noir, sans taches. Pattes 88 LE NATURALISTE CANADIEYM antérieures et intermédiaires, jaunes ; les postérieures, jau- nes javec un peu de brunâtre sur les cuisses, les jan bes, le premier et les deux derniers articles des tarses. Angle externe du sommet des jambts antérieures, non prolongé. Ailes presque hyalines. © En tout semblable au mâle, à l’exception des ca- ractères suivantes: les taches de l'abdomen sont ordinairement moins grandes que chez le mâle;celles du deuxième segment, parfois absentes ; cinquième segment avec. deux petites ta- ches. Les pattes postérieures semblent avoir moins de brunâtre que chez celles du mâle. Cette espèce est très commune. Se rencontre de mai à octobre. SYRPHINI Noir ou noir vercâtre. Face jaune ou en partie. Cel- lule marginale ouverte ; nervule antérieure près de la base de la cellule disccïdale. Abdomen avec bandes Jaunes, généralement ovale. Antennes courtes. Face tuberculée. Pattes faibles ; cuisses postérieures rarement épaissies (Mesosramma geminata F). La tribu des Syrphini renferme un nombre considéra- ble d'espèces. Leur classification est assez difficile, surtout celle du genre Syrplus. Cinq geñres rencontrés. a Thorax non taché de jaune sur les côtés..Syrphus. aa Thorax taché de jaune sur les côtés. b Quatrième segment de l'abdomen, portant deux bandes long'tudinales et deux taches obiiques, jaunes.. .... SE CAES ER 1: Mec nue en eue eo roc IOPPADES bb Quatrième segment non avec bandes longitudinales et taches obliques. c Surface dorsale du thorax, portant une bande mé- diane opaque, grisâtre, ou avec reflets verdâtres........ .. PR en) valait Le «MR eo ne Mesogamma. LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 89 cc Surface dorsale du thorax, de couleur uniforme... ic SE ONE ACTES e+ den Rs e « © nn. DCR EX Sphærophoria. SYRPHUS, Fabricius. Taille moyenne ou grande ; noïr ou vert métallique ; plus ou moins duveteux ; abdomen avec bandes ou taches jaunes. Tête aussi large ou plus large que le tho- rax. Antennes plus courtes que la tête. Face per- pendiculaire, jaune, quelquefois avec une bande noi- re au milieu ; tubercule obtus. Veux pubescents ou glabres, contigus chez le mâle. Thorax grand, jamais avec bandes jaunes distinctes sur les côtés ; écusson plus ou moins translucide, jaunâtre ou verdâtre. Abdomen le plus souvent ovale,quelquefois cylindrique. Pattes faibles. Troisième longitudinale presque droite ow légèrement courbée ; nervule antérieure placée près de la base de la cellule discoïdale ; cellule marginale, très ou- Verte. Huit espèces rencontrées. 1 Denxième, troisième et quatrième segment portant chacun deux grandes taches jaunes, plus ou moins allon- MÉBS 0e ice che ele. ce ee. die ile AAOE 2 Deuxième, troisième et quatrième segment portant cha- cun une bande jaune, entière........... RTE EC À Deuxième segment portant une bande in*errompue, ou plutôt deux taches plus ou moins allongées ; troisième et quatrième segment avec chacun une bande entière. ......4. 2 Taches de l’abdoimnen, distinctement courbes...... ee a Ce «ee AE de CS OR arcuatus. Taches de l’abdomen, droites.....umhbellatarum., A MÉACEN Jaune... Je. HR. .......-abbreviatus, Face portant une bande noire longitudinale au milieu D RES nee ee ce re In ee Giant americanus. 4 Abdomen étroit, cylindrique..........diversipes. Abuometiovalen tt." AT ROMA ee TE 990 LE NATURALISTE CANADIEN 5 Yeux finement pubescents...............t(opvus. Veux éhbres see. Ce. . Na ne De 0. 6 Taches du deuxième segment, n'atteignant pas tout à fait les bords latéraux. ........ ......americanus. Taches du deuxième segment atteignant les bords latéraux ..... Reed à dei à RO KP NS AT. - “7e 6. Bande du troisième et quatrième segment, ne tou- chant pas les bords latéraux ...............abbreviatus. Bande du troisième ét quatrième segment, touchant les bords latéraux ...... RAR À à RE Re D 8 Bandes plus ou moins atténuées à leurs extrémités. Dub eiR Ur CR TERRES OT TASER UNE ribesii. Bandes non atténuées à leurs extrémités...... SORA RC RE ESA RRNe. JAUSE ARSAS SERRE i Lesueurii. Les insectes qui composent le genre Syrphus étant très variables dans leur coloration, il devient assez difficile de bien préciser les limites de chaque espèce. J'espère que ce tableau, dans lequel j'ai fait figurer deux fois les espèces americanus et abbreviatus, sera d’une certaine utilité, 1. SYRPHUS ARCUATUS, Fallen. d' ?. Longueur, 9 à 12 mm. Noir, ou noir verdâtre. Face jaunâtre avec une bande longitudinale brunâtre. Front jaune ; sa base portant une petite bande noire en forme d’accolade, quelquefois réduite à deux petits points ; celui de la femelle est noir, excepté ses côtés qui sont jaunes. Antennes d’un brun foncé, Veux glabres. Thorax noir avec refl:ts verdâtres, couvert d'un duvet jaunâtre. Ecus- son olivâtre. Abdomen noir avec six taches jaunes, toutes étroitement separées du bord de l'abdomen ; celles du deux- ième segment, ovales, presque droites ; celles du troisième et du quatrième, courbes, leur extrémité intérieure, large et arrondie, l’extérieure aiguë. Pattes jaunâtres ; base des cuisses antérieures et intermédiaires, les cuisses postérieures, excepté leur sommet, noir ; milieu des jambes postérieures, LES MUSÉES D'HISTOIRE NATURELLE DE MONTRÉAL AI plus ou moins brunâtre. Ailes hyalines, macule stigmati- que allongée, brunâtre. is Deux spécimens rencontrés. Saint-Jean. Août, septem- bre. (À suivre.) G. CHAGNON. Les musées d'Histoire naturelle de Montréal (Continué de la page 54) Les salles d'Histoire naturelle de Montréal contiennent toutes de très beaux échantillons, provenant de dons ; mais malheureusement ces spécimens quelquefois rares ne sont pas classés. Certains mutées contiennent aussi un très grand nom- bre de types absolument étrangers à la région du Saint-Lau- sent, et si quelques-uns pouvant se rapporter à la faune canadienne s'y trouvent, ils sont mêlés à un fouillis bizarre, pas assez séparés des autres pour permeitre au visiteur, avide de connaître ce qu'on trouve dans les bois ou les prairies qu'il est à même de parcourir, de se trouver immé- diatement au milieu d'animaux qu'il connaît. La botanique est de toutes les branches de l'Histoire saturelle celle qui semble avoir été la plus étudiée. Partout povs avons rencontré des herbiers, en bon état de conser- vation et bien classés. Durant l'Exposition universelle de 1000 à Paris, Îles herbiers exposés ont été très appréciés, et la magnifique collection des Dames de la Congrégation de Notre-Dame Couvent de Villa-Maria) a eu l'honneur d’être examinée en détail par les membres üu Congrès de Botanique. Cette collection avait été transportée sur la demande d’un des æmembre- au lieu de réunion de ce Congrès, qui avait passé à l’étudier plusieurs journées. L’ornithologie est, après la botanique, la partie de 92 LE NATURALISTE CANADIEN l'Histoire naturelle qui est le mieux représentée partout ; et ceux qui ont eu la satisfaction de visiter le couvent des Rév.Sœurs des Saints-Nom: de Jésus et de Marie à ITochela- ga, ou le collège Saint-Laurent que dirige avec amour le Rév. Père Carrier, ont pu se rendre compte de la richesse du Canada dans cet ordre. Si partout l’on trouve représentées les autres parties de l’histoire naturelle, en bien des endroits nous avons constaté une absence presque complète de spécimens entomologi- ques. Jene compterais pas, comme collec‘ion d'insectes, les boîtes d’un pied carré où se trouvent mélangés diptères,. orthoptères, lépidoptères et coléoptères, et où la libellule perd ses ailes entre les antennes d’un Cérambycide. Nous avons vu,chez les Clercs de Saint-Viateur au Mile End,au col- lège Saint-Laurent, à l’Institution des Sourdes-Muettes que dirigent les Sœurs de la Providence ; à l’Ecole normale, aw Mont Sainte-Marie et à Villa-Maria, des collections entoma” logiques comprenant des spécimens bien classés et arrangés avec goût, dont nous nous occuperons en détail lorsque nous causerons des salles d'histoire nature'le que contiennent ces maisons et ces collèges. Nous commencerons, dans notre prochain article, à cau- ses du muséum d'Histoire naturelle de Montréal, ce ‘ temple ”’....où vont quelques rares initiés, je veux parler des Canadiens-Français, qui ne sont qu’en très petit nombre dans cette société d'amateurs de la nature et de la beauté de l’œuvre de Dieu. (A suivre.) J..B.-A.-L. LEYMARIE. Bibliographie — Mgr J.-C.-K. Laflamme a bien voulu nous envoyer une brochure contenart deux mémoires qu’il a présentés à la Société royale du Canada, le 29 mai 1999, et qui ont BIBLIOGRAPHIE 93 ‘pour sujet, l’un : “ Les modifications remarquables causées à l'embouchure de la rivière Sainte-Anne par l’éboulement de Saint-Alban ” ; et l’autre : ‘ L’éboulement à Saint-Luc de Vincennes, rivière Champlain, le 21 septembre 1893 ”. Ces études de l’éminent géologue de Québec sont très inté- ressantes, et forment une importante contribution à l’histoire géologique de notre Province. — The Review (Art. Preuss, 13 N. 3rd Street, St. Louis, Mo., U. S.—Hebdomadaire, $2 par an.) En commengant sa 8e année, la Xeview a changé de format : elle est main- tenant publiée à 16 pages petit in-4’. Nous applaudissons à ce changement, qui permettra de conserver plus facile. ment la revue en volume. Quant à sa valeur, elle eroît a- vec les années. Nous ne pensons pas qu'ilse publie rien de supérieur en Amérique. —Le Siénographe canadien (mensuel, $r par an, Mont- réal) a subi la plus heureuse transformation, en commen- &— ————— À propos de l'expédition Bernier au pole Nord La Northwest Review (Winnipeg, Man.) du 10 ,juillet s'étonne du zèle qui nous anime en faveur du projet Bernier de voyage au pôle Nord, et refuse, pour les trois motifs sui- vants, de s’y associer : 1° le capt. Bernier est sans expé- rience en fait d'exploration arctique ; 2° Son bagage scien- tifique est trop léger ; 3° Son âge est trop avancé de dix ans au moins. Nous admettons facilement que l’on pense autrement que nous, sur tous les sujets possibles, et, en l'espèce, nous avons grand respect pour l'opinion de notre estimable con- frère. Toutefois, nous lui dirons librement que les raisons qu'il allègue nous paraissent peu fondées. 1° Ilest vrai que le capt. Bernier n’a jamais voyagé 8— Août 1901. 114 LE NATURALISTE CANADIEN dans les régions arctiques, mais nous croyons qu'il a sériens-- sement étudié tout ce qui s’est publié, en anglais et en fran- çais, sur les explorations qui en ont été faites précédem- ment, et qu'il a même pris des renseignements auprès de gens qui y ont pris part. Profitant ainsi de l'expérience . acquise par ses devanciers, il est probablement mieux pré- paré que la plupart d’entre eux à l’aventureuse expédition. 2° Nous sdmettons bien qu'en dehors de la science nautique, où notre brave marin à fait ses preuves, le capt. Bernier n’a pas des connaissances scientifiques bien éten- dues ; mais nous ne voyons pas qu'il soit nécessaire d’être ur grand savant en us pour diriger une expédition arctique. Pour ce qui cst des observations scientifiques propres à ren- dre fructueux un tel voyage, il y a longtemps que le capt. Bernier a exprimé son dessein d’avoir, parmi son personne}, des spécialistes en astronomie, en zoologie, en géologie, etc. 3 Un homme ordinaire serait probabiement trop âgé, à cinquante ans, pour entreprendre un voyage aussi pénible. Mais ceux qui connaissent le capt. Bernir savent qu’il n’est pas un homme ordinaire. Nous le regardons comme um ‘homme bâti d'acier, d’une indomptable énergie, ayant assez de ressources pour se tirer d’affaire n’importe où et en n’imi- porte quoi. L’opision courante, c’est que, s’il y a au mon- de un homme capable d'atteindre le pôle Nord, c’est Je capt. Bernier. | RE PSN L’Anguille est-elle vivipare ? Le lecteur qui tiendrait à être parfaitement au courant de: l'état de la question scientifique dont il s’agit, n'aurait qu’à revoir notre article du mois de janvier dernier, où nous avons résumé fidèlement toutes les observations, faites em ces dernières années, sur la reproduction de l’Anguille. Nous avons aujourd’hui à enregistrer quelques autres. L'ANGUILLE EST-ELLE VIVIPARE ? 22 observations, d’après un correspondant du comté de {K% mouski. Citons d’abord les passages les plus importants de sa lettre. Causapscal (Rimouski), le 20 juin roox.. Cher monsieur, Le Vaturaliste canadien m'a été transmis par le révé- rend M. Pelletier, ptre, avec prière de regarder, à la page 5, l’article sur l’Anguille, vu que je me suis livré pendant trente ans au service du département des Pêcheries, pour les deux rives du Saint-Laurent, de Québec au cao Chat et de Québec au Saguenay. : ....Je me permettrai de vous dire que vous avez été trompé en ce qui regarde l’Anguilie. Il y a quelque chose qui approche les fait:, mais le guide (1) n’est pas correct L’Anguille couve ses œufs dans son corps, comme la ceon- leuvre, excepté qu’elle n’a pas soin de sa progéniture pour es avaler, lorsqu'ils sont hors de la mère et petits. D’après l’expérienc: et la preuve que j'ai acquises, l’Anguille dépæ- se ses petits à la mer. L’Anguille mère ne remonte. jamais une rivière ou un lac après qu’elle est adulte. Dans mon bas âge, on prenait l’'Anguille, l'automne. à la rivière Saint-Pierre du Sud, toujours en descendant. Il m'est arrivé une fois d’avoir pris une Anguille avec deux rouleaux de petites Anguïiles en forme de deux cigares, T'un près de l’autre. Je n’en ai jamais pris dans les rivières avec des œufs dans le corps, excepté en juillet sur la batture de l'ile avx Coudres, nord de la pente de l’île, après une tempête. Nous avons vu sur la batture une chaloupe brisée ; nous étant rendus sur les lieux, nous avons aperçu une Anguille dans. une mare d'eau. Voyant qu’elle avait ie milieu du corps très gros, je dis à mon ami,en plaisantant : “On dit qu'à n'y a pas de mère anguille ; celle-ci doit en être une F7 L'ayant tuée et emportée à la maison, après l’avoir ouverte, elle avait le ventre rempli de gros œufs, au moins ae læ grosseur des œufs de Saumon, au moment d’éclore, je croës: même un peu plus gros, l’écale très mince, claire et luisante_ L’Anguille dans l’œuf était de la grosseur et longueur d’une aiguille à fil à coudre, pas plus de la moitié de la grossèux “ (1) Voir la page 8, livraison de janvier, RÉD, r4x16 LE NATURALISTE CANADIEN de celles que j'ai vues, lacées en taraud, dans l’Anguille «prise à la rivière Saint-Pierre. J'ai vu un jour, chez M. Bellerive, à Lévis, une légion de petites Anguilles dans un coffre déposé dans une source près de sa pêche, où il avait mis, la veille, de l’Anguille vi- vvante. Ces petites Anguilles étaient plus grosses, quoique “naissantes,que celles trouvées dans le corps de l’Anguille pri- se à Saint-Pierre-dn-Sud. J'en conclus que l’Anguille reste dans les vasières de Jla mer jusqu’au temps où ses œufs sont éclos dans son corps ; car celle que j'ai trouvée à l'ile aux Coudres était “tcop alourdie par ses œufs pour agir librement. Sans la sage de vent, elle n'aurait pas été jetée sur la batture pour . notre instruction. L’Anguille, comme le Saumon, remonte les cours “d'eau où ont habité ses parents. Par exemple, ïilest pris, chaque année, une certaine quantité d’Anguilles dans la .écharge des lacs Saint- Fabien, et Saint-Simon, et cela en . descendant : jamais vous ne voyez monter d’ anguilles dans ..æe cours d’eau, excepté dans les pluies du mois d’août.— _ Je me suis rendu un Jour au saut de cette décharge, entre Saiat-Fabien et le Bic. Il y avait, au pied de la chute, une - charpente de vieux moulin dont les poteaux étaient cou- verts de petites Anguilles, de la grosseur d’une broche à tri- . coter. En en touchant une, toutes se sont laissées tomber ; --sur les roches, ainsi que dans l'herbe, le long du saut, il - #7 avait une grande quantité de ces petites Anguilles, qui “want re grossir dans les lacs. .Ce que j'avance ci-dessus, je peux l'assermenter «comme étant en tout point la vérité. J'ai l’honneür d’être etc. ALFRED BLAIS, ex:officier des Pécheries. l'L’expérience de notre correspondant n’apprend rien, œu à peu près, relativement à la question de la reproduction de l’Anguille en eau douce. Le point de beaucoup le plus important de sa léttre «est son affirmation que l’Anguille serait vivipare, affirmation qu'il appuie sur son observation de Lévis, et surtout sur le #ait d’uns Anguille, prise à Saint-Pierre-Rivière.du-Sud L'ANGUILLE EST-ELLE VIVIPARE P 1177 {Montmagny), et dans le corps de laquelle il a trouvé denx : rouleaux, en forme de cigare, juxtaposés, de petites An- guilles. La plupart des poissons sont ovipares ; mais il y er: a aussi beaucoup de vivipares. Les Anguilles sont-elles de cette dernière sorte ? Il y a longtemps que l’on parle dela viviparité des Anguilles. Dès le seizième siècle, cette opinion était sou- tenue par les savants. Mais il paraît certain que, autrefois, on a pris pour de petites Anguilles des vers intestinaux, des Ascarides, Ascaris libeata, se trouvant souvent au nom- bre de plusieurs centaines dans le tube digestif. Nous devons avouer, toutefois, que l’observation de M. AIf. Blais nous paraît difficile à concilier avez cette théorie des para- sites : des vers intestinaux se présenteraient-ils ainsi réunis en deux masses affectant la forme de cigares ?Etant donné, surtout, que l’anatomie de l’Anguille ferielle nous montre- que ses œufs sont disposés en deux masses séparées par Île canal alimentaire, nous ne pouvons nous empêcher d’être fortement incliné à penser que, dans le cas de l’Anguille de la rivière Saint-Pierre du Sud (Montmagny), il s'agissait bien de véritables petites Anguilles, et non d’Ascarides ; et partant, nous ne serions pas surpris de voir un jour la scien- ce admettre absolument la viviparité de l’Anguille, qu’elle ne rejette pas aujourd'hui, d’ailleurs, de façon complète. . Espérons que de nouvelles observations viendront bientôt élucider ce nouveau problème. Pour terminer, mentionnons seulement ici que, d’après: des calculateurs, une Anguille contiendrait jusqu’à ein. millions d'œufs ! Avec une progéniture de cett: importance, quand même, suivant l’opinion reçue, elle ne se produiraït qu’une seule fois, il n’y a pas lieu de s'inquiéter du grand nombre de barils d'Anguilles que les gens de la Petite- Rivière-Saint-François capturent chaque année. 2 —— HS LE NATURALISTE CANADIEN Radeau de sauvetage Baillairgé-Hurly Pour de la science pratique, c’est de la science prati- “te que fait notre ancien collaborateur, M. le chevalier Haïllairgé, de Québec. Chaque fois qu'il surgit quelque æwestion de grande utilité publique, il ne manque pas de æmaettee ses vastes connaissances au service de l'humanité. Pour l'instant, il s’agit du concours Pollok, ouvert jus- qu'au mois de septembre prochain, pour le meilleur système ke sauvetage en cas de naufrage en mer. Le problème est æ érois points : 1° prévenir les collisions en mer ; 2° en cas de cællision, sauver le vaisseau ; 3° au moins, sauver la po- gaiation du bord. M. Baillairgé a bien voulu nous envoyer copie d'un mé- are illustré qu’il a préparé sur ces sujets. Malgré notre ga de connaissances en fait de génie maritime, nous esons ec pourtant que les plans qu’il expose nous paraissent fort ææsqanables et toucher de bien près à la vraie solution du #mple problè:e.— Pour ce qui concerne le radeau de sauve- Œas ce destiné à remplir le 3e point du concours, M. Baïllairgé #2 fait que perfectionner le plan proposé par M. Hurly, de Puébec. Nous souhaitons à notre distingué compatriote tout le surcès voulu devant le jury qui se réunira au Havre, le 9 septembre, pour l’adjudication du prix Pollok (cent mille Ærancs). —— —æ———— Etudes préliminaires SUR LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUEBEC (Continué de la page 106) . Pattes jaunes ; la base des cuisses antérieures et LES SFRFHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 119 “met, un anneau sur les jambes postérieures, les tarses, sur- ‘tout les postérieurs, noir ou brunûtre. Q. Pattes antérieures et intermédiaires entièrement jaunes, excepté les tarses qui sont plus ou moins brunâtres ; cuisses postérieures, jaunes ; un anneau près du sommet de celles-ci, sommet dcs jambes et les tarses, plus ou moins brunâtre. Front semblable à celui du S. forvus. Cette espèce et le /orvus se rapprochent énormément. Afin d'aider encore la distinction des mâles de ces deux espèces, on pourra examiner aussi les caractères suivants : Face avec-poils noirs/süf les côtés : : 4 2... :.../orvus: Face avec/poils jaunesisur les côtés. 10.2 +... r20esir. Le Syrplus ribesit est très commun et varie beaucoup dans sa taille. ALLOGRAPTA, Osten Sacken. Espèces non duveteuses. Face jaune ou quelquefois ‘tachée de noir ; tubercule obtus. Thorax noir brillant avec taches ou bandes latérales jaunes ; écusson jaune. Veux contigus chez le mâle. Troisième longitudinale pre:que dcoite ; nervule antérieure située près de la base de la cel- lule discoïdale ; cellule marginale très ouverte, Une seule espèce rencontrée. BLLOGRAPTA OBLIQUA, Say. 9. Longueur, 6 à 7 mm. Face jaune, brillante, avec une petite ligne brunâtre en son milieu. Front, chez le mà- le, jaune ; celui de la femelle est jaune aussi, avec une lar- ge bande d’un noir brillant, se dirigeant vers les antennes. Aatennes rougeâtres ; sommet du troisième article, noirâtre. Thorax luisant, sans ligne médiane, ses côtés portant une large bande jaune partant de l'épaule et s’ar- cétant à la suture ; écusson jaunâtre. Abdomen noir ou brunâtre ; premier segment jaune, à l’excep- tion d’une pcétite bande noire de chaque côté ; deuxième 120 LE NATURALISTE CANADIEN segment étroitement marginé de jaune en avant, son miliew avec une large bande transversale de la même couleur ; troisième segment avec une large bande jaune, transversale et arquée ; quatrième et cinquième segment portant deux bandes longitudinales et deux taches obliques, jaunes. Pat- tes jaunes ; les tarses, base et sommet des jambes posté- rieures, plus ou moins brunâtres. Aüiles hyalines ; nervu- res noires. Saint-Jean, Montréal. Septembre. MESOGRAMMA, Loew. Espèces moyennes ou petites, peu duveteuses, d’un noir brillant avec taches ou bandes jaunes sur l’abdomen et sur les côtés du thorax. Face proéminente dans son milieu. Antennes courtes. Veux étroitement contigus chez le mâle. Thorax portant une ligne médiane grisâtreou verdâtre,et deux bandes latérales jaunes. Ecusson noir et marginé de jaune, quelquefois entièrement jaune. Pattes faibles ; chez cer- taines espèces, les cuisses postérieures du mâle sont épais- sies et courbées. Aïles comme chez les Syrphus. La coloration de l'abdomen est très variable chez ces insectes. Les trois espèces suivantes ont été rencontrées dans notre Province. 1 Cuisses postérieures du mâle, épaissies et courbées.. Dan dite 28 de eee A D» « ali L'on idatn a geminata, | Cuisses postérieures du mâle, non épaissies et non COURSES Dr a rie eme er eiole inielante «ste ble e Sois SRE 2 Bords de l’abdomen étroitement marginés de jaunà- tre, Taille, 5 à 6 mm...-...... someone MAPEINAURS 3 Bords de l’abdomen non marginés de jaunâtre. Taille, BAL MM. 5. 0010 01e 0 niohs aie seen » © 010109 6 eve ....... polita. 1. MESOGRAMMA POLITA, Say, ?, Longueur, 8 mm. Face jaune avec reflets verdâtres. LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 121 Antennes jaunâtres. Vertex et front noirs ; deux étroites bandes jaunes près des yeux. Thorax bordé de jaune sur les côtés, et une ligne longitudinale à reflets verdâtres, dans son milieu ; écusson jaunâtre, Abdomen noir ; le deuxième segment porte une bande transversale jaune ; le troisième segment est marginé de jaune antérieurement et porte, en outre, une bande transversale jaune, interrompue dans son milieu par une ligne longitudinale de la même couleur ; le quatrième segment est semblable au précédent : seulement,la petite bande longitudinale est un peu plus dilatée postérieu- rement ; le cinquième segment est jaune, excepté ses angles postérieurs et une bande transversale, sinuée postérieure- ment, qui sont noirs. Pattes jaunes. Une femelle capturée à Saint-Jean, en septembre. 2. MESOGRAMMA GEMINATA, Say. d'?. Longueur, 5 à 6 mm. Face, antennes et front, jaunes. Front, chez la femelle, très étroit, noir, excepté sa base qui porte deux petites bandes jaunes latérales. Bords latéraux du thorax, jaunes ; ligne dorsale, grisâtre, plus ou moins distincte ; écusson marginé de jaunâtre. Abdomen allongé chez le mâle, ovale chez la femelle, noir brillant ; premier segment, jaune, excepté son bord postérieur ; une bande transversale jaune, légèrement atténuée dans son milieu et presque interrompue, sur le deuxième segment ; le troisième segment porte, sur sa partie antérieure, une lar- ge bande jaune fortement sinuée en arrière et interrompue au milieu par une petite bande longitudinale de la même couleur ; le quatrième segment avec les angles antérieurs, deux taches allongées et une petite bande longitudinale, jaunes ; cinquième segment jaune avec trois taches noires de forme variable. La coloration de l'abdomen chez cette espèce, est très variable ; le troisième et le quatrième segment sont parfois presque entièrement jaunes, n'ayant que deux taches noires à leur base ; l’étroite bordure brunâtre de la 122 LE NATURALISTE CANADIEN bande longitudinale est presque toujours apparente. Pattes antérieures et intermédiaires, jaunes ; cuisses postérieures noires, excepté la base qui est jaune ; les cuisses posté- rieures de la femelle sont souvent entièrement jaunes, à l'exception d’un anneau brunâtre situé près du sommet ; les jambes postérieures sont jaunes, àvec deux anneaux brunûâ- tres plus ou moins distincts. Les cuisses et les jambes pos- térieures, chez le mâle, sont épaissies et courbées. Cette espèce est très commune. 3. MESOGRAMMA MARGINAT À, Say. g 9. Longueur, 5 à 6 mm. Joues noires ; face, anten-: nes et front,. jaunes. Front, chez la femelle, moins étroit que dans l’espèce précédente, noir, à l'exception de deux petites bandes jaunes près des yeux. Thorax d'un noir olivâtre, ses bords latéraux jaunâtres ; ligne dorsale plus ou moins distincte ; écusson variable, entièrement jaune ou seulement marginé de cette couleur. Abdomen noir, ovale, étroitement marginé de jaunâtre ; le deuxième segment porte une bande jaune transversale quelquefois interrompue au milieu ; une petite bande longitudinale jaune, ainsi que deux grandes taches obliques de la même couleur, sur le troisième et le quatrième segment : ces taches sont très va- riables, il arrive souvent qu'elles touchent le bord postérieur du segment,ne laissant ainsi que deux taches noires sur chaque segment ; deux taches jaunes, confluentes dans leur partie antérieure, sur le cinauième segment. Pattes jaunes ; les tar- ses postérieurs brunâtres. Cette esnèce est très répandue. Se rencontre en quan- tités, en août et septembre, sur la Verge d’or. SPHÆROPHORIA, St-Fargeau et Serville. \ Noir avec reflets métalliques. Thorax sans ligne au milieu, ses bords latéraux jaunes. Antennes courtes ; troi- sième article ovale. Face proéminente postérieurement ; LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 123 *tubercule peu saillant. Veux glabres, contigus chez le mâ- le ; abdomen avec bandes transversales jaunes,étroit et allon- gé chez le mâle. Pattes faibles. Ailes comme chez les Syrphus. : Une seule espèce rencontrée. SPHÆROPHORIA CYLINDRICA. Say. d. Longueur, 8 mm. Face et front jaunâtres ; tuber- cule souvent brunâtre. Antennes rougeâtres. Thorax d'un noir olivâtre, ses bords latéraux jaunâtres ; écusson jaune. Abdomen allongé, son sommet replié en dessous et portant une touffe de poils ; premier segment, noir ; une bande transversale jaune sur le deuxième segment ; une très large bande jaune sur le troisième segment ; quatrième segment jaunâtre, d’un brunâtre plus ou moins clair posté- rieurement ; cinquième segment rougeâtre. Les ailes sont généralement plus courtes que l’abdomen. Pattes jaunes. | ?. Front noir brillant, à l’exception de sa partie basilai- re qui est jaune sur les côtés. Abdomen noir, plus large que chez le mâle ; le deuxième, le troisième et le quatrième seg- ment portent chacun une bande transversale légèrement cour- be ; le cinquième segment porte une bande interrompue. Cette espèce et la Wesogramma marginata sont nos Syrphides les plus communs. Ils sont particulièrement abondants en août, septembre et même octobre, sur les pauicules de la Verge d or. BACCHINI A'-domen généralement grêle. Face très étroite. Yeux grands, leur base atteignant presque l’orifice b:ccal. Pattes grêles. Ailes comme chez les Syrphini. Cetre tribu ne se borne qu’au genre Zaccha, dont trois espèces ont été rencontrées dans notre Province. BACCHA, Fabricius. Tête plus large que le thorax. Antennes courté ; troi- 124 LE NATURALISTE CANADIEN sième article arrondi ou ovale, Yeux glabres, contigus chez le mâle, Face non saillante, étroite ; joues très étroites. Thorax court. Abdomen long et délié, s'élargissant gra- duellement vers le sommet à partir de la base du troisième segment ; deuxième segment grêle. Pattes très faibles ; cuisses postérieures allongées ; métatarses postérieurs al- longés et épaissis. Ailes comme chez les Syrphini. Ne possédant plus l'espèce cavata, Fabr., capturée à Saint-Jean en 1800, je ne puis en donner ici la description. Ailes sans taches bien distinctes. ..........cognata. Ailes tachées de brunâtre..............fascipennis. 1 BACCHA COGNATA, Loew. d. Longueur, 8 mm. Face d’un jaune verdâtre ; tu- bercule noirâtre. Antennes rougeâtres ; sommet du troisiè- me article, noirâtre. Front d’un jaune plus ou moins verdà- tre. Thorax noir brillant ; épaules jaunâtres ; écusson noirâ- tre. Abdomen grêle, noir ; base du troisième, du quatrième et quelquefois du cinquième segment, jaunâtre. Pattes jau- nâtres ; métatarses postérieurs brunâtres. Le sommet des ailes est très légèrement enfumé ; macule stygmatique allon- gée et enfumée. Un seul spécimen capturé à Montréal en juillet. 2. BACCHA FASCIPENNIS, Wied, d'. Longueur, ro mm. Face jaunâtre. Antennes bru- nâtres ; troisième article rougeâtre en dessous. Front d’un noir brillant ; une petite tache rougeâtre, plus ou moins confluente, au-dessus de chaque antenne. Thorax noir métallique, avec trois bandes grisâtres plus ou moins distinc- tes ; écusson et partie postérieure du thorax, d’un métallique très brillant. Abdomen grêle, noir brillant ; la partie anté- rieure du troisième et du quatrième segment porte une petite bande transversale interrompue, d’un jaune rougeûtre ; la partie postérieure du deuxième,du troisième et du quatrième LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 125 segment, ainsi que le sommet de l’abdomen,d’un noir métal- lique. Aïles hyalines, à l'exception d’une grande tache qua. drangulaire brunâtre. Pattes rougeâtres ; le sommet des cuisses postérieures, la majeure partie des jambes postérieu- res, et tous les tarses, brunâtre. Ottawa (W. H. Harrington). SPHEGININI Espèces petites, allongées, plus ou :moïins tachées de jaunâtre. Antennes courtes. Epistome proéminent. Cel- lule marginale ouverte ; nervule antérieure rectangulaire, placée près de la base de la cellule discoïdale. Abdomen «contracté près. de sa base, en forme de massue ou de spatu- le. Cuisses postérieures épaissies. Les deux genres suivants ont été rencontrés dans notre Province. *Epistome prolongé droit en «avant; profil de la fa:e profondément concave............ ......Sphegina. Epistome prolongé, mais penché ; profil de la ‘face très légèrement concave........,........,....neoaseia. SPHEGINA, Meigen. Espèces allongées, grêles. Antennes courtes ; troi- sième article arrondi. Face profondément concave au.des- sous des antennes ; épistome prolongé droit en avant, et non penché comme chez le genre suivant. Veux glabres, séparés chez le mâle. Abdomen p‘diculé, se rapprochant de celui de certains Ichneumonides, dans les Hyménoptères. Cuisses postérieures très épaissies, portant de petites épines en dessous. Angle extérieur antérieur de la première cellu- le postérieure, rectangulaire. SPHEGINA RUFIVENTRIS, Loew, d' ?. Longueur, ‘6 à 7 mm. ‘Face plus “ou:moins jau- mâtre. Front noirâtre. Thorax’et-écusson, noirâtreÿ Abdo- 126 LE NATURALISTE CANADIEN men entièrement rougeâtre ou jaunâtre. Pattes rousses ; tar- ses postérieurs, noirâtres. Cette espèce me paraît très variable. Ma collection en possède un specimen qui 2st entièrement roux. NEOASCIA, Williston. Noir brillant, quelquefois avec taches rougeâtres sur l'abdomen. Celui-ci moins allongé que dans le genre précé- dent, en forme de spatule. Epistome proéminent, penché ; profil de la face, très peu concave. Yeux séparés chez les deux sexes, plus largement chez la femelle. Cuisses posté- rieures épaissies ; jarabes postérieures courbées. Partie ex- ‘ térieure des deux cellules, première postérieure et discoï- dale, rectangulaire. NEOASCIA GLOBOSA, Walker. ©. Longueur, 4% mm. Noir avec reflets métalliques ; abdomer taché de rougeâtre. Front fortement ponctué. Face lisse, avec une légère pruinosité blanchâtre. Thorax ponctué. . Abdomen ponctué et portant deux taches rougeûtres à la base du troisième segment. Pattes antérieures etintermédiaires,jau- nes,à l'exception de la base des cuisses, qui est noire ; cuisses postérieures, excepté leur base, noires ; les jambes sont jau- nes, à l'exception d’un anneau brunâtre ; le premier article des tarses est noirâtre. Un spécimen rencontré à Sherbrooke par M. labbé Bégin.—Cette espèce serait, d’après Williston, assez varia- ble. Les taches de l'abdomen sont parfois absentes. (A suivre.) G. CHAGNON. Un erratum Le Dr Schmitt, de l’île d’Anticosti, nous a signalé une malencontreuse coquille qui s'est glissée, à notre insu, à travers son article publié dans la livraison du 15 décembre dernier : à la page 163 (volume XXVII du V. C:), 6e ligne du bas, on a imprimé ”arne au lieu de racine, au mépris LA CONSERVATION DES BIBLIOTHÈQUES 27 de la saine orthodoxie scientifique.—Prière à nos lecteurs de vouloir bien, à la page indiquée, faire à la plume la cor- rection voulue. La conservation des bibliothèques Nous lisons dansde*Cowrrier du Livre que deux prix de 1000 francs chacun et un autre de 500 francs sont insti- tués par des donateurs anonymes pour récompenser les meilleurs mémoires ‘Sur les insectes qui s’attaquent aux li- vres et les meilleurs moyens à employer pour la destruction de ces animaux.’ M. Henry Martin, attaché à la Bibliothèque de l’Arsenal, ° à Paris, est chargé de donner tous renseigrements utiles. (Cosmos du 24 nov. 1900.) Nous avons reçu dernièrement le programme des con- cours pour l'obtention de ces prix ; le manque d’espace nous empêche de le publier.—Ces concours restent ouverts jus- qu’au 30 mai 1902. EN VENTE AU BUREAU DU WATURALISTE . — Labrador et Anticosti, par l'abbé Huard, 520 p. in-8. dt $1.60. E. - UASAUSPSS 70: —L Apôtre du Saguenay, par l'abbé Huard, 3e édition, 50 cts l’ex —Le Naturaliste canadien, volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. CRE CRETE RME ITR Z ETES DEEE SE MT PRES DT EDR NT ER TRE 2 DCPACE RNPE RE PSE EEE CALE EU CEEMNRRERS THE BRYOLOGIST, à Quarterly Journal devoted to the Mosses. Contains also articles on Hepatics and Lichens. Profusely illustrated. Numbers among its contributors nearly all the leading A- merican Bryoiogists. Send for sample. Address subscrip- tions and inquuies to Mrs Annie Morrill Smith, 78 Orange Street > Brooklyn, NV UrRS Price : FIFTY CENTS per year: JA. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES RUE Sr-JOSEPH, PAPETIERS ST-ROCH,QUÉBEC VENTE À GRANDE REDUCTION LE IYRES D'ÉGLISE, ET DE BIBLIOTHÈQUE. ASSORTIMENT COMPLET DE PAPETERIES. ETC. ETC. Unique agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30 Ÿ en nous confiant leur commande. CÉLERITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. 128 LE NATURALISTE CANADIEN GRAM-O-PHONE de AC BERLINER EE A \ \, LA A À pour l'instrument, le cornet de 16 pes et trois Registres. Plus fort, plus distinct, plus simple et meilleur que toute autre machine parlante—Parle, chante, joue tous les instruments de musique—Remplit la plus vaste salle,et s'accommode au plus, petit local—Pas de cylindres délicats en cire, mais des disques plats, solides, indestructibles.—Fait en Canada, garanti pour cing ans. Demandez catalogues illustrés et toutes informations à E. BERLINER, 2315, rue Ste-Catherine, Montreal. N. B.— Veuillez mentionner ce journal. PHOENIX ASSURANCE Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL :$13,444,000 COMPANY :0F LONDON Tous nos contrats d’assurance sont garantis par près de $20,000,000 de sfirèté, PATERSON & SON, Agents genereaux, Montreal JOS.-D. SAVARD, Agent pour Chicoutimiet Lac Saint-Jean, Chicoutimi. LA ROYALE ::::: ÿ al d'Assurance d'Angleterr CAPITAL : $10,000,000.—VERSEMENTS ; $42,000,000 La. plus considérable de toutes les compagmes d’assurance contre Le FEU W.M. TATLEYŸ, Agent général, Montréal des nv JOS.-E. SAYARD. Agent pour Chicoutimiet Lac-StiJean.- + + - CHICOUTIMI LE NATURALISTE EANADIRN VOL, XXVIIE (VOL. vit DE LA DEUXIÈME SÉRIE) NO 9 Québec, Septembre 1901 Directeur-Proprietaire : l’abbe V.-A. Huard. Les échanges 2% NATURALISTE CANADIEN voudront bien remarquer son changement d'adresse, et lui expédier à Québec leurs publications. Un déménagement Avec cette livraison, le NATURALISTE CANADIEN re- vient habiter Québec, qui fut son berceau. A la vérité, son fondateur, qui le rédigea durant vingt années, résida peu de temps dans la ville elle-même ; mais c’est ici qu’il faisait imprimer la revue, qui, de loin surtout, passait toujours pour une publication québecquoise. Tout en redevenant québecquois, non sans une sa- tisfaction qui se comprend assez, le NATURALISTE ne devra jamais oublier ce qu'il doit à Chicoutimi, qui a été son asile depuis huit ans. En effet, s’il a pu revenir à la vie et subsister en dépit de circonstances défavorables, il en doit remercier Mgr l’évêque et le séminaire de Chicoutimi, qui ont bien voulu nous accorder les loisirs dont nous avions besoin pour nous dévouer à cette œuvre scientifique et na- tionale. Nous devons aussi de la reconnaissance au clergé 9—Septembre 1901. 130 LE NATURAZISTE CANADIEN et aux laïques instruits du diocèse de Chicoutimi, dont les sympathiques encouragements ont soutenu nos efforts. Nous n'avons qu’à souhaiter de trouver les mêmes sentiments dans le district de Québec ! Bien que rédigé à Québec, le NATURALISTE, par suite d'engagements antérieurs, sera toutefois durant quelques mois encore imprimé à Chicoutimi et expédié de là à ses abonnés. L’Exposition de Quebec La Cie d'Exposition de Québec a eu des faveurs £our l'histoire naturelle, cette année, et nous l’en devons remer- cier. Quand on pense que l’histoire naturelle constitue l’une des six grandes divisions de sa Liste des prix offerts ! Trois subdivisions se rapportent ensuite aux trois règnes classi- ques de la nature. Le Règne amimal y comprend quatre classes spéciales : les Mammifères, les Oiseaux, les Poissons et les Insectes, sans compter une classe générale. Les Insectes sont donc mis sur un pied de grande impor- tance. Mais il importe de signaler ici une anomalie qui en vaut la peine. Onoffre des prix pour une ‘‘ Collection d'insectes ÉTRANGERS, comprenant pas moins de 600 espè- ces classifiées et disposées séparément, étiquetées avec leurs noms scientifiques et celui de la localité d’où ils proviennent. ”’ S'il fallait donc en croire cette rédaction, on n’admettrait.à l'Exposition que des insectes é/rangers, alors que dans les autres classès on mentionne des spécimens “ indigènes ou LE] exotiques. Nous sommes bien convaincu que c’est par seule inadvertance que l’on 4 ainsi exclus les insectes du Canada ; mais cette erreur de la liste officielle des Prix est au moins amusante. Nous remercions la Cie d’Exposition pour l’envoi de la brochure contenant cette liste des Prix. LA FLORE DE MONTRÉAL 131 Dans un prochain numéro, nous tâcherons de dire ce qu'a été cette Exposition, spécialement en ce qui concerne les sciences naturelles. Mort d’une entomologiste Au mois de juillet, on annonçait la mort d’une entomo- lgiste célèbre, Mile E'eanor A. Ormerod, d’Angleterre. Cette femme était l’une des premières autorités de l’uni- vers en fait d’entomologie économique. Elle publiait cha- que année, depuis longtemps, sur les insectes nuisibles, des rapports qui étaient accueiilis avec empressement dans le monde sci:ntifique, et qui ont rendu de grands services à l’agriculture britannique. Cet exemple démontre que les dames peuvent s’occu- per avec succès des sciences naturelles. L'autre mois, à Ottawa, les ‘“ Filles de l'Empire ” ont proposé à la Dominion Educational Association de faire en- seigner le patriotisme, une demi-heure par semaine, dans les écoles d'Ontario. Ici, dans la province de Québec, grâce à Dieu, le patriotisme s’apprend tout seul et fort bien. Mais nous en voulons à Mlles “ les Filles de ji Empire ” de n’a- voir pas pensé à rendre obligatoire, dans nos écoles françai- ses, une demi heure d’histoire naturelle par semaine ! —0 FLORE DE MONTRÉAL Nous avons remarqué, dans la livraison du ter juillet du Bulletin de l’Académie internationale de Géographie botani- que (Le Mans, France), le commencement d’une liste des plantes de l’île de Montréal, travail qui a pour auteur notre ami le KR. P. J.-C. Carrier, C. S. C., professeur de Sciences au collège de Saint-Laurent. Le P. Carricr vient d’être nommé, par la même Aca- démie, titulaire de la 3e classe de la ‘ Médaille scientifique 132 LE NATURALISTE CANADIEN internationale, pour la ‘ondation du Muséum dudit Collè- ge ; 53 ans de botanique.” Les plantes normandes au Canada Le Bulletin de la Socrtété des amis des sciences naturelles de Rouen (1897, pp. 465-seq.) publiait, sous c2 titre, un tra- vail de notre ami M. A. Poussier, de Rouen, à oropos d’une herborisation faite entre Rimouski et la Pointe-au-Père par le Dr J. Fletcher, qui en a rendu compte dans le NATURA- LISTE CANADIEN, vol. XXIV, février et mars. ‘ On pour. tait croire, dit M. Poussier, que cette herborisation a été faite sur les bords de l’estuaire de la Seine.” Des quatre-vingts plantes, et plus, recueillies par M. Fletcher, ‘ toutes, à part cinq, appartiennent non seulement à la flore d'Europe, mais aussi à la flore normande.” Après avoir donné la liste de ces plantes, M. Poussier ajoute : ‘“ Ce qui est non moins curieux à observer dans ce compte rendu d’excursion botanique, c'est la nomenclature des noms vulgaires des plantes signalées : presque toutes ces plantes ont conservé au Canada | s mêmes noms vulgai- res par lesquels on les dénomme dans nos villages de Nor- mandie.” Guêpes et Moineaux Il y a longtemps que, des deux côtés de l'Atlantique, l’on discute la guestion du moineau : \e moineau est'il utile ou nuisible à l’agriculture ? Dans le Cosmos du 17 novem- bre 1900, un correspondant, qui signe May-Huce, revenait sur la question, et répondant à un article publié dans un nu- méro précédent,il prenait la défense du moïineau.Nous allons reproduire la dernière partie de son mémoire, moins dans l'intérêt du moineau que dans l’espoir d’intéresser nos lec- teurs,en les faisant assister à une scène entomologique fort curieuse et si joliment racontée. GUËÊPES ET MOINEAUX 133 ‘“ Dans le numér> précité, écrit May -Huce, il est dit que les méfaits attribués aux guêpes et aux frelons sur nos raisins sont l’œuvre abominable du moineau. Un rapport du service entomologique l’établit clairement. Il n’en est rien, le ciel a servi les sentiments de mon cœur dans cette circonstance ; j'ai vu de mes yeux la fausseté de cette accu- sation de la science, et puisse le service entomologique comprendre combien il est grave de ternir scientifiquement une réputation déjà grise. Voici donc ce que j'ai constaté : ‘“ Le 8 octobre, à deux heures du soir, après la lecture du Cosmos, j'étais à ma fenêtre où pendent des raisins terri- blement éprouvés par une invasion de guêpes et de frelous. Je dois dire dès à préseut que je ne vis près de mon habi- tation d’autres oiseaux qu’un inoffensif roitelet. Malgré mon respect profond pour la science, le doute me tenaillait déjà un peu. À quelque 20 centimètres de moi se trouvait un grain bien transparent, intact au milieu de ses frères mu- tilés. Tout à coup, un frelon déjà un peu ivre arrive titu- bant ; il s’installe sur le grain, et, en faisant le tour à deux reprises, il l’examine avec soin, puis s’arrêtant, il se cram- ponne avec force, et ses deux mandibules s’usent sur ’enve-: loppe résistante et unie. Une, deux, trois fois, il renouvei- le son infructueuse tentative, à droite, à gauche, le grain était invulnérable. Le service entomologique triomphait, le moineau, d instant en instant, devenait l’objet futur de mes malédictions. Le frelon, fatigué sans doute, s'arrête à nouveau et semble réfléchir. La réflexion est prompte aux gens de sa famille ; son cerveau, que, depuis, je croi: très ingénieux, lui fournit aussitôt une solution pratique de la difficulté : ses mandibules glissaient sur le grain uni comme une glace, parce que ni l’une ni l’autre ne pouvait pénétrer dans l’eriveloppe ; il fallait un point d'appui au moins à l’une, il fallait une rugosité, le coup de bec assassin d’un moineau, etil n’y était pas. Que fait donc notre in- secte ? Résolument, il se cramponne pour la seconde fois, 134 LE NATURALISTE CANADIEN il appuie une seule mandibule et tourne sur elle conine sur un pivot ; il tourne, et l'enveloppe plie, se crève sous l’ef- fort : un centre de résistance était trouvé ; il abaisse alors la seconde mandibule, saisit l'enveloppe trouée, serre, tire, et le grain, superbe de santé tout à l'heure, est éventré à ma face et à celle du soleil. Le meurtrier plonge ses deux mandibules dans l’ouverture ainsi pratiquée et boit à plein gosier le nectar délectable jusqu'à ce que, ivre mort sous le soleil éclatant, il tombe snr le chemin, où mon pied l’écra- sera tout à l’heure. Et, doublement heureux pour le moi- ncau et pour mon cœur, je mets le comble à ma félicité en informant le Coszos du fait que le hasard m'a permis de constater. ”? Etudes préliminaires DUR’ LES SYRPHIDESSDE LA PROVINCENDE QUEBEC (Continué de la page 126) BRACHYOPINI Grandeur moyenne. Abdomen large et court. Nervule antérieure placée avant le milieu de la cellule discoïdale ; cellule marginale, ouverte. Couleur rougeâtre (Prachyopa), ou noirâtre avec grandes taches rougeâtres sur l'abdomen (Rhingia). Deux genres rercontrés. Epistome prolongé en un long rostre..... rhingia. Epistome non prolongé..... RME rue brachyopa. RHINGIA, Scopoli. Face prolongée en un long rostre bifide au sommet et sous lequel se cache la trompe lorsque celle-ci est à l'état de repos. Veux contigus chez le mâle. Ecusson jaunûtre, translucide. Abdomen plus large que le thorax, ovale, légè- rement arqué. Pattes grè'es. LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 135 RHINGIA NASICA, Say. Longueur, 7 à 8 mm. Face rougeâtre. Front noirâtre. Antennes rougeâtres. Thorax d’un noir métallique, avec deux bandes longitudinales grisâtres. Ecusson, chez le mâle, noir avec son sommet rougeâtre ; il est entièrement rougei- tre chez la femelle. Abdomen noirâtre ; les deuxième et troisième segments portent chacun deux grandes taches rougeâtres ; le premier segment, chez la femelle, est plus ou moins rougeâtre. Les ailes ont une teiite brunâtre assez prononcée. Cette espèce se distingue à première vue, et il est inutile d’en faire une description plus étendue. Elle est très com- mune. BRACHYOPA, Meigen. Couleur rougeâtre, Face concave, sans tubercule, pro- longée en dessous. Veux cont'gus chez le mâle. Abdomen plus large que le thorax, ovale. Pattes grêles, cuisses posté- rieures allongées. Les trois espèces suivantes font partie de notre faune. 1 Soie antennaire, pubescente........ *.....notata. Soie antennaire non pubescerte ..... RU ATIS T4 ND 2 Face et front, brunâtres, couverts d’une pruinosité grisâtre ; abdomen surtout brunâtre........ vaeua. Face d’un rouge jaurâtre,brillant à l'exception d’une bande pruineuse sous les antennes. Le front chez la femelle est noirâtre supérieurement. Abdomen surtout d’un rouge ÉORAne RS URL -....media. 1. BRACHYOPA NOTATA, Osten Sacken. ®. Longueur, 6 mm. Tête jaunâtre, à l'exception d'une petite bande brunâtre sur les joues. Thorax rougeâtre avec une pruinosité grisätre formant le dessin suivant : une étroite ligne au milieu, se dilatant postérieurement, et une 136 LE NATURALISTE CANADIEN large bande de chaque côté de celle-ci ; cette ligne et ces bandes confiuentes postérieurement. Ecusson rougeûtre. Abdomen rougeâtre ; les segments 2, 3 et 4 sont étroite- ment marginés de noir postérieurement et portent de plus, en leur milieu, une bande longitudinale de la même couleur. Les pattes sont rougeâtres. Le sommet des ailes porte une ou deux taches brunâtres plus ou moins apparentes. Rigaud, juillet. 2. BRACHYOPA MEDIA, VWilliston. Cette espèce fut rencontrée à Saint-Hilaire, le 24 mai 1900. L’unique spécimen capturé fait actuellement partie de la collection de M. C.-W. Johnson. 3. BRACHYOPA VACUA, Osten Sacken. Cette espèce, que je n'ai pas encore rencontrée, fait partie de notre faune. VOLUCELLINI Grands insectes. Troisième article des antennes, al- Jongé ; soie antennaire empennée. Abdomen trapu. Cel- lule marginale le plus souvent fermée ; nervule antérieure placée près de la base de la cellule discoïdale ; corps géné- ralement couvert d’une pilosité plus ou moins abondante. Un seul genre rencontré. VOLUCELLA, Geoffroy. Insectes robustes, couverts d’une pilosité plus ou moins abondante. Premier et deuxième article des antennes pe- tits ; le troisième, grand ; soie antennaire fortement empen- née. Face allongée en dessous. Yeux contigus et pubes- cents chez le mâle, quelquefois glabres chez la femelle. Thorax quelquefois avec bandes latérales jaunes ou entière- ment couvert d’une forte pilosité Abdomen ovale, forte- ment arquée. Pattes assez faibles ; cuisses non extraordi- LES SVRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 137 OT UE nairement épaissies. Troisième longitudinale non courbée dans la première cellule postérieure ; extrémité de la qua- trième longitudinale courbée en dedans, L'espèce suivante, la seule rencontrée, est très com- mune en juin. VOLUCELLA EVECTA, Walker. d 9. Longueur, 12 à 15 mm. Front et face ,noir avec une courte piiosité jaunâtre. Troisième article des anten- nes, plus ou moins jaunâtre ; soie antennaire mesurant deux fois la longueur des antennes. Veux, chez le mâle, forte- ment pubescents ; ceux de la femelle, glabres. Thorax noir brillarit ; ses côtés et l’écusson couverts d’une longue pilosité jaunâ’re : la pilosité de sa partie dorsale, moins den- se. Ecusson jaunâtre. Abdomen noir brillant ; le deuxiè- me segment portant aux côtés deux grandes taches, trian- gulaires, jaunâtres, ainsi qu’une forte pilosité de la même couleuri;les autres segments sont couverts d’une pilosité noire. Pattes noires ; les extrémités des jambes et les tarses ‘plus ou moins brunâtres. Les ailes portent une grande tache brune vers leur milieu. Juin. Montréal, Saint-Jean. La variété sarnguinea est celle dont la pilosité du. qua- trième segment est jaune. J'en possède un spécimen. SERICOMYINI Taille grande, robuste. Antennes courtes ; soie an- tennaire empennée. Nervule antérieure blue et placée près du milieu de la cellule discoïdale. Cuisses postéricu- res quelquefois épaissies. Abdomen avec bandes jaunes in- terrompues, Le genre suivant a été rencontré dans notre Province, BFRICOMVIA, Meigen, Nolr avce bandes Inteprompucsg sur l'abdamen, Face 138 LE NATURALISTE CANADIEN profondément concave un peu au-dessus de la bouche, per- pendicu'aire au dessous des antennes, excepté l’endroit tou- chant immédiatement à celles-ci. Yeux glabres, contigus chez le mâle. Abdomen ovale, plus large que le thorax, Cuisses postérieures, chez le mâle, quelquefois épaissies, Cellule marginale, ouverte ; troisième longitudinale presque drcite, quelquefois courbée ; nervule antérieure oblique, pla- cée vers le milieu de la cellule discoïdale. Les deux espèces suivantes ont été rencontrées dans notre Province. Deux bandes ubliques sur le deuxième segment de l'abdomen. 4. ous se 0 0% « o'ersisio es es CHPYSOtOXOIUES: Deux très petits points sur le deuxième segment de HabnomeEn Te VA tirs mer Ce D'OR CNE .. militaris. 1. SERICOMYIA MILITARIS, Walker. d $. Longueur, 15 mm. Face jaune, brillante avec uue large bande noire au milieu. Antennes noires. Tho- rax noir avec deux bandes Ilengitudinales grisâtres peu dis- tinctes ; deux touffes de longs poils jaunes sur les côtés et une tache blanchâtre aux épaules. Ecusson noirâtre. Ab- domen noir ; deux petits points jaunes,quelquefois absents, sur le deuxième segment ; troisième et quatrième segment avec chacun deux étroites bandes obliques ; bord postérieur des segments 3 et 4 portant une frange de longs poils jau- nes. Cuisses et les derniers articles des tarses, noir; jambes et premiers articles des tarses, rougeâtre. Cuisses postérieu- res chez le mâle épaissies. Bord antérieur de l'aile, brunà- ire. Plusieurs spécimens capturés à Outremont, près de Montréal, sur la Verge d’or. Septembre et octobre. 2. SERICOMYIA CHRYSOTOXOIDES, Macquart. Longueur, 10 à 12 mm, Face jaune avec une bande longitudinale noire, Antennes, noires, Front noir, Tho: LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 139 rax noir, avec touffes de poils jaunes sur les côtés. Ecus- son noir. Abdomen, noir : deuxième, troisième et quatriè- me segment portant chacun deux bandes obliques jaunes. Bord de l’aile, brunâtre. q. La plus grande partie des cuisses et les derniers articles des tarses, noir ; le sommet des cuisses, les jambes et les premiers articies des tarses, jaune. . ?. Pattes postérieures, jaunes, à l'exception des der- niers articles Ses tarses, qui sont noirâtres. Pattes antérieu- res et intermédiaires, presque semblables à celles du d', ERISTALINI Ces espèces sont de forte taille et souvent couvertes d’une très forte pilosité (Zyriszalis flavipes, etc.) Antennes courtes. Troisième longitudinale fortement courbée dans la première cellule postérieure ; nervule antérieure située vis-à-vis le milieu de la cellule discoïdale ou au delà du mi- lieu de celle-ci. Quatre genres rencontrés. a Cellule marginale fermée......00 °°: Eristalis. . aa Cellule marginale ouverte. b Thorax avec bandes longitudinales: jaunâtres très | distinctes SCT ce Jade ce HelODhilus bb Thorax non avec bandes longitudinales jaunâtres. : c Corps couvert d’une forte pilosité. ......Mallota. ” cc Corps non couvert d’une forte pilosité.....,....e ST rte Ne Ad a à Sas ee as ..Teuchocnemis. : ERISTALIS, Latreille. Espèces généralement de forte taille, couvertes d’une pilosité plus ou moins abondante. Tête un peu, plus large , que le thorax. Antennes courtes. Face plus ou moins . velue ou pruineuse. Yeux pubescents ; contigus chez le : mâle. Abdomen convexe, plus large que le thorax. Pat- #s assez fortes ; cuisses et jambes postérieures quelquefois 140 LE NATURALISTE CANADIEN épaissies ou dilatées. Cellule marginale fermée ; troisième longitudinale fortement courbée dans la Dreiele cellule postérieure ; nervule antérieure située près du milieu de la céllule discoïdale, oblique. Six espèces rencontrées. 1 | Troisième segment de l'abdomen, brillant........2. Troisième segment de l'abdomen, opaque, ou avec bandes ou taches opaques............ dass DORE S FTONTS MOVÉNNE ccrecere te o ae eo eu ous je de etes tenax. Pilosité très forte...........,...........flavipes. 3 Thorax avec bandes transversales grisâtres........ . De attente eee 0 ÉUCÉNRRE . à ARR NEDENS transversus. Thorax nor avec bandes transversales. ..... MAL à Prosité très forte. ..... osseuse ++ DaStar di. P'HOSILÉ PAUDIE : 44 5 Sen ecoute. RE VAE AE ne 5 Bord postérieur du troisième Us avec une ban- de opaque nor divisée au milieu......... Meigenii. Bord postérieur du troisième Len avec une ban- de opaque divisée au milieu..........dimidiatus. Les Eristales se voient sur les fleurs, et sont particuliè- rement communes en août et septembre. 1. ERISTALIS TENAX, Linné, S %. Longueur, 12 à 14 mm. Face noire au milieu ; couverte d’une pilosité jaune sur les côtés ; joues noires. Antennes brunâtres. Partie supérieure du front, chez la femelle, brunâtre, et une tache noiïrâtre au-dessus des anten- nes chez les deux sexes, Thorax brunâtre avec pilosité jaune. Ecnsson jaunâtre. Abdomen plus ou moins brunä- tre entièrement brillant ; le deuxième segment porte deux larges ‘taches nrdhités jaunâtres et une étroite bordure de la même couleur au bord postérieur ; le troisième seg- ment porte aussi deux taches jaunâtres, mais plus allongées- L'abdomen, “chez la femelle, est ordinairement plus obscur et les taches moins apparentes. L2 milieu de l'aile est légè LES SYRPHIDES DE LA PROVINCE DE QUÉBEC t4i rement taché de brunâtre. Pattes noirâtres ; base des jambes antérieures et intermédiaires, jaunâtre. Elle est notre espèce la plus commune, et se reconnaît à première vue par sa grande ressemblance avec l’abeille ordinaire. Août, septembre, octobre. Elle se rencontre aussi en Europe, en Asie et en Afri- que. 2. ERISTALIS MEIGENII, Wied, Syn. Æ, Brousti, Will g 9. Longueur, 10 à 12 mm. Face couverte d’une pilosité jaunâtre ou blanchâtre ; une étroite ligne dénudée au milieu ; joues noires. Antennes brunâtre ; soie anten- naire rougeâtre avec quelques poils à sa base. Thorax noi- râtre avec faible teinte bronzée et deux bandes longitudi- nales grisâtres. Pattes noirâtres ; base des jambes, jaunà- tre. d'. Deuxième segment de l'abdomen, jaune orange, excepté une tache noire, au milieu ; cette tache carrée pos- térieurement, ne touchant vas le bord postérieur etse dila- tant subitement le long du bord antérieur. Troisième seg- meut de la même couleur,excepté une tache noire au milieu, se dilatant postérieurement et ne touchant pas au bord pos- térieur ; cette dernière partie du segment, opaque. Ailes, hyalines ; extrémité de la veine auxiliaire, brunître. ?. Bord postérieur des segments 2, 3 et 4 blanchâtre. Deuxième segment avec deux grandes taches triangulaires brillantes et brunâtres, quelquefois peu apparentes ; troisiè. me segment noir brillant, excepté une tache au milieu et son bord postérieur qui sont opaques. Front noirâtre. Cette espèce est assez commune, Montréal, Saint Jean. Août, septembre. 8. ERISTALIS DIMIDIATUS, Wied. do. Longueur, 10 à 13 mm. Face noire, couverte d'une fine pilosité blanchâtre ; joues noires. Antennes 142 LE NATURALISTE CANADIEN noirâtres ; soie, rougeâtre. Front,chez la femelle, brunûtre, une étroite ligne au milieu et une tache au-dessus des an- tennes, noirâtre. Thorax, noirâtre à reflets métalliques, cou- vert d'une pilosité peu abondante,portant trois lignes longitu- dinales opaques peu apparentes. Ecusson noirâtre. Ab- domen, noir avec légère teinte verdâtre ; deuxième seg- ment avec deux grandes taches triangulaires jaunâtres ou brunâtres et une autre petits tache brillante à son bord pos- térieur ; troisième segment,brillant,à l'exception d’une tache à son bord antérieur et une bande, plus ou moins largement interrompue, à son bord postérieur ; quatrième segment, brillant, excepté une petite tache à son bord antérieur ; les segments 2, 3 et 4 étroitement bordés de blanchâtre posté- rieurement. Pattes noires ; base des jambes, blanchitre. Saint-Hilaire, Montréal, Saint-Jean. Août, septembre. (A suivre.) G. CHAGNON. Bibliographie —Nos félicitations au Progrès du Saguenay, de Cni- coutimi, qui vient de commencer sa 15 année. —13th Annual Report of the Agricultural Experiment Station of the Umversity of Tennessee for 1900. —On annonce la publication prochaine d’un grand ouvrage, Genera Jnsectorum, recueil général renfermant la nomenclature scientifique actuellement “adoptée pour tous les ordres d'insectes. Ce sera le résumé de toute la science entomologique, aujourd’hui disséminée dans une foule de publications diverses. L'ouvrage compren \ra environ 75 fascicules, au prix de 25 francs l’un. Chaque fascicule con- tiendra environ 80 pages de texte in-4° et 7 planches colo- riées ou noires. Nous voudrions voir les universités et les grandes bi_liothèques du Canada souscrire à cet ouvrage, que son prix élevé met hors de la portée des individus. S’a- BIBLIOGRAPHIE 143 dresser à M. P. Wytsman, 108,Boulevard du Nord. Bruxel- les, Belgique. — Du nouveau sur les questions relatives au Vin de messe, Cet opuscule, publié Dit la maison À. Toussaint et Cie, de Québec, est de nature à intéresser particulièrement l:s membres du clergé paroissial. —Le Dr T.-A. Brisson, de Montréal, a bien voulu nous envoyer un ex, du Xapport du Congrès de la Colon sation tenu à Montréal en novembre 1898, publié en 1900. C'est un beau volume in-8° de 388 pages, que nous vou: drions bien avoir le temps de lire en entier : car on y voit traités, par des conférenciers et des écrivains très compé- tents, les sujets qui sollicitent le plus l'attention de ceux qui ont foi dans l'avenir de notre race. — The Catholic Directory, July Number. (75 cts pour les quatre livraisons annuelles, chez M, H. Wiltzius & Co, 429 & 431 East Water st., Milwaukee, Wis., U. S.) EN VENTE AU BUREAU DU WATURALISTE : — Labrador et Anticosti, par l'abbé Huard,520 p. in-8., franco, $1 60.E.- UVEHURPS ES 170: —L’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 50 cts l’ex. —Le Naturaliste canadien, volumes ou numéros détachés. —-Les Coléopières les Mollusques, de Provancher. CP PT TP ER PRET ES LOC SRE DCE PEER TPE TE D CARE FOR ET RENTE A PR METRE CVS PT LEE T'RGRETONT EX SOPSNC SAT IN ENEREEES THE BRYOLOGIST, à Quarterly Journal devoted to the Mosses. Contains also articles on Hepatics and Lichens. Profusely illustrated. Numbers among its contributors nearly all the leading A. merican Bryoiogists. Send for sample. Address sudscrip- tions and inquuies to Mrs Annie Morrill Smith, 78 Orange Street, Brooklyn,N. V.,U. S. Price : FIFTY CENTS per year. J.-A. LANGLAEIS é& FILS LIBRAIRES RUE ST-JOSEPH, PAPETIERS ST-ROCH,QUÉBEC ; VENTE À GRANDE REDUCTION nr prèré pecrassr: ETDE BIBLIOTHÈQUE. ASSORTIMENT COMPLET DE PAPETERIES. ETC. ETC. Unqiue agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30 7, en nous confiant leur commande. CÉL ERITÉ ET SATISFACTION GARANTIES, 44 LE NATURALISTE CANADIEN GRAM-O-PHONE de BERLINER ET FE Prix $15 .00 pour l'instrument, le cornet de 16 pcs et trois Registres. Plus fort, plus distinct, plus simple et meilleur que toute autre machine parlante—Parle, chante, joue tous les instruments de musique—Remplit la plus vaste salle,et s'accommode au plus petit local—Pas de cylindres délicats en cire, mais des disques plats, solides, indestruclibles.—Fait en Canada, garanti . as #4 . . pour «274 ans. Demandez cataloguss illustrés et toutes informations à FE. BERLINER, 2315, rue Ste-Catherine, Montreal. N. B.—Veuillez mentionner ce journal. PHOENIX ASSURANCE Fait affaire au Canada depuis 1804 CAPITAL : $13,444,000 DOMPANY OF LONDON Tous nos contrats d’assurance sont garantis par près de $20,000,000 de sûreté, PATERSON & SON, Agents genereaux, Montreal JOS.-D. SAVARD, Agent pour Chicoutimiet Lac Saint-Jean, Chicoutimi. LA ROYALE: d'Assurance d’Angleterr CAPITAL, : $10,000,000.—VERSEMENTS : $42,000,000 La plus considérable de toutes les compagnFs d'assurance contre le FEU W.M TATLEY: Agent général, Montréal £ Jéruf 4 " t 7 Y ; Agent paur Ghlaoutinl et Lao BtrJeanir s : + CHICOUTIMI LE MATURAINTE CANADIE ns VOL, VII (VOL. VIT DE LA DEUXIÈME SÉRIE) NO 10 Québec one 1901 Directeur-Propritaire : l'abbe V.-A. di L'Histoire naturelle  l'Exposition de Québec Pour nous rendre à un désir de monsieur le directeur du NATURALISTE, nous sommes allé, le 19 septembre der- nier, visiter l'Exposition proviaciale de Québec. Il fallait ce jour-là un motif bien pressant pour entreprendre une telle excursion ; car les pluies des jours précédents, et celle qui ‘tombait encore, avaient mis le terrain dans un état pitoyable et vraiment capable de rebuter les visiteurs. Nous entrons donc au palais de l'Industrie et commen- cons nos perquisitions. Disons tout de suite que cette Ex- position, dans son ensemble, nous a paru un geu inférieure à celle de 1899, bien que certains départements, celui des voi- tures par exemple, aient gagné en nombre et en qualité.Les maisons Carrier et Lainé, de Lévis, Z. Pâquet, Lavigueur et Hutchison, de Québec, et quelques autres avaient des étala- ces remarquables. Toutefois un coup d'œil nous suffit, et nous passons outre ; car l’objet principal de notre visite est de voir ce qui pourrait intéresser les lecteurs du NATURA- LISTE. C'est en vain que nous parcourons l'édifice en tous ro —Octobre 1901, 146 LE NATURALISTE CANADIEN sens : rien ne s'offre à nos regards. Quoi donc,pensons-nous, est-il vrai que l'Histoire naturelle est mise ici dans un total oubli ? Nous songeons à retourner au Collège, lorsque, sur un escalier hélicoïdal, nous lisons ces mots écrits en gros caractères : BEAUX-‘ARTS. Pour l’acquit de notre conscience, nous montons dans cette galerie des beaux- arts.et c’est là que nous découvrons enfin l’unique collèction qui représente l'Histoire naturelle à l'Exposition. C’est un herbier. Les étiquettes portent : HERBARIUM WALTER FOURNIER VENNER, QUEBECCIS. Les dates d’herborisation sont toutes récentes : mai, juin 1901. C'est dire que la flore de la Province ne s’y trouve pas toute en- tière. Cinq cents espèces environ y sont représèntées, vi- vant pour la plupart dans Québec et ses environs, À côté de mousses appartenant aux genres //ypnum, Plascum,Bry. um, se trouvent des Fougères, des Algues, des Equiséta. cées. Comme on le voit, les Cryptogames n’ont pas été oubliées, bien qu’elles soient en nombre moindre que les Phanérogames. Nous sommes à feuilleter les différents cahiers de cet herbier, lorsque la Â/es/ensia maritima nous tombe sous la main, Sans l'étiquette qui l'accompagne, nous ne pour- rions reconnaître cette plante que nous avions vue si fraîche, si tendre, si jolie, sur les bords du Saint-Laurent, à Saint-Ul- ric de la Rivière-Blanche. La même détérioration atrive d’ail- leurs à la plupart des plantes, surtout les plus charnues. N'est ce pas un nouvel argumenten faveur de la création d’un jardin botanique à Québec ? Le regretté fondateur du NATURALISTE, dans un article paru en avril 1878, réclamait déjà, et avec de fortes raisons, une semblable institution. Quand donc ses désirs seront-ils réalisés ? Quand donc les amateurs de botanique et tous ceux qui peuvent s’y intéres- ser verront-ils, réunies dans un même jardin, toutes les plan- tes de notre Province ? Espérons que ce jour ne sera pas dans un avenir trop lointain. Québec, la capitale littéraire L'HISTOIRE NATURELLE A L'EXPOSITION DE QUÉBEC 147 et scientifique de la Province, ne doit pas rester en arrière . des grandes villes de l’ancien et du nouveau-monde. Comme nous finissons notre examen, nous voyons arri- ver le propriétaire de l’herbier ; c’est un tout jeune homme, de seize ans à peine. N'est-ce pas le cas de dire que la valeur n'attend pas le nombre des années ? Car l’herbier que nous avons sous les yeux, malgré ses lacunes et ses imperfections, dénote un amour de la science, une application au travail, qu’il est assez rare de rencontrer à pareil âge. Recueillir en quelques mois un demi-millier de plantes, les dessécher avec soin,les coller sur papier,en classer le tiers à peu près,y com- pris les Cryptogames si difficiles à étudier, nous paraît dans les circonstances un exemple digne d’être signalé au public. Telle a été l'Exposition de Québec au point de vue qui nous occupe. Il est regrettable qu'il en soit ainsi, car une expos'tion abondante en spécimens d’histoire naturelle ne saurait manquer de produire les plus heureux fruits, Le vieil adage philosophique : Zgnoti nulla cupido, est toujours vrai. Celui qui ne voit rien, ne connaît rien, ne désire rien. La vue d’une collection quelconque est une lecon de choses rarement stérile. La curiosité cst mise en éveil et on veut connaître par soi-même ces êtres qui semblent si intéressants. De là à l’idée de se livrer soi-même à l'étude de l’histoire naturelle et de commencer une collection, il n’y a qu’un pas. C’est ainsi peut-être que se décident parfois des carrières de naturalistes. Il est donc à souhaiter que des efforts sérieux soient faits pour que l'Histoire naturelle ait une place plus importante non pas seulement sur le programme de l’Expo- sition, mais encore dans la réalisation du programme. ELIAS ROY, ptre, Collège de Lévis, 148 LE NATURALISTE CANADIEN La faune des Oiseaux de la province de Québec Peu de branches de la zoologie sont plus attrayantes que celle qui s'occupe des oiseaux. Et ce n’est pas sans tris- tesse qu'il faut admettre que l’on a relativement négligé cette étude, durant un certain temps, dans la province de Québec aussi bien que dans les provinces sœurs. Ce fut au point que même le séjour fait à Québec, en 1842, par le prince des ornithologistes de l'Amérique, Jean- Jacques Audubon, exhibant ses planches magnifiques, gran- deur naturelle, des oiseaux de ce continent, ne réussit pas à éveiller un écho ni à attirer l'attention sur une science si belle. | Dans ces dernières années, toutefois, le Canada a compté plusieurs habiles adeptes de l’ornithologie. Pour ce quiest du soussigné, il se croit justifiabl: de , réclamer l’honneur d’avoir été l’auteur du &premier ouvrage, publié en français, sur les oiseaux canadiens : Les Osseaux du Canada, 1860, manuel en deux volumes, :equel, malgré ses imperfections, fut accueilli très favorablement. Au mois de septembre 1883,ilse passa à New-York un événement de bon augure pour la cause de l’histoire na- turelle en ce continent tout entier. Je veux parler de la fondation, par les principaux ornithologistes dez Etats-Unis et du Canada, de la société nommée “ The American Orni- thologists Union, ”’ dont l'organe accrédité, 7%e Auk, a fait connaître et estimer les travaux bien au delà des limi- (1) Sir James-M. LeMoine, D. C.L., a bien voulu nous com- muniquer et nous permettre de publier cet important travail, prépa- ré pour les Mémoires de la Société royale du Canada.—Nous avons traduit en français l'original anglais ; toutefois, nous avons cru de- voir publier dans son texte la liste même des oiseaux, dont les nu- méros concordent avec ceux de la ‘ Club List ?’ de l’American Or- nithologists Union, La consultation de cette liste n’en sera rendue que beaucoup plus facile. RÉD. ‘ LA FAUNE DES OISEAUX DE LA PROVINCE DE QUÉBEC 149 tes de notre continent. Des savants comme les fondateurs de cette association, Allen, Coües, Merriam, Ridgway, Brewster, Bendine, etc., parlaient avec autorité quand ils faisaient part de leur science sur l'avi-faune de l'Amérique du Nord. Aussi leur influence ne tarda pas à se faire sen. tir au Canada, encourageant les amateurs de notre ornitho- logie à poursuivre leurs observations. Ce fut à de pareilles sources que nos Macllwraith, Chamberlain, Dionne, Wintle, et d’autres moins brillants flambeaux, puisèrent souffle et inspiration. La classifica- tion, la nomenclature, l’oologie, tout fut étudié plus à fond ; on redressa d'innombrables erreurs ; on discuta les systè- mes antiques ; on fit de multiples additions aux découver- tes d’Audubon, de Wilson, de Bonaparte, de Baird, etc. C’est avec une réelle hésitation que je présente aujour- d’'hui à la Société royale le résultat suivant de mes recher- ches, avec l'espoir que ce travail re sera que l'avant cou- reur d’une liste plus complète de nos oiseaux. THE AVI-FAUNA OF THE PROVINCE OF QUEBEC IMESFennO re DER LE UE TRS 1, SHOT DIN GUERRE 55 Holboell’s Grebe................ 2, Buonapate Gulli. 60 HomediGrebe ae TC Nec 8 Caspian Tern (Sea Swallow)...... 64 PIéduliGrebes FN ACER PRE 6: COMMON EC EE LE RSNERTrS 70 Loon (Great Northern Diver)..... 7. ANTOINE NRA RE ENT ER 71 Black:throated Looôn...’:....12% 0 L'erstlenteet re RES ee 74 Red-throated Loon,.......,..... Er. BlaCRienne ii es ee Eee 77 éommonr Enfin." .0fe. V8 13 Veliow-billed Albatross.......... 83 Black Guillimet: 1100 NN Ten 27. BAC EU EC RES Ter 97 White-breasted Guillimot........, 10 SOMME ETES er ANS 106 Brunichs Mure RTE 31, Gannet(Solan Goose).127. 710" 117 Razor bille dMAURSSAE TU MERS 22 COMOrant eee TEEN LE ERA PET 119 GTA ANTENNES RE TRS 33 Double-crested Co:morant .…....... 120 Dove kie (Sea Dove) uirs nur 2e da ManoEWanR Bodie AE CE E 128 ÉGALE TAER EN. NE SO 36 AinericAneMETSaNSer 2.0.2. 2002 129 HATASIMENTAR DER AL one 42 NE 37 Red-breasted Merganser.......... 130 Monsstaned/}ataens "4312500 48 HoodediMérgansern.- 0.0. 202 131 Ivory GUIMANLPAEMROE NT ET SETRe 50 MATTER OR 132 RTE RENAN EDEN RSS CRT RENE Ho Black Duck PEN PARP EEE RCE 138 Glateus GULL ER CE P ER RRRS 12 'GAdW AIR PERS Re 135 LeblandŒuRT ee ee 43 Baldplate (American Widgeon)....137 Great Btack Back Gull..,,......, A7" Green-wingedileal re 139 American Herring Gnll......,.., pr Blue-winpged Teal!,;. ne 140 Ring-billed Gull...... EXP CEA 54 Shoveller Duck. :...:: ie ed 142 150 LHÉUAIBE TO CN ARERRE CRT Un re 143 MAG UD LICE ES LA RRRS RER RTE 144 Redibéad Dack::. "ere et 146 Ganyas-back Duck Eee 147 A'MERCANSCAUD DUC AMENER 148 Blue-billed' Lesser Duck... ...,.., 149 RinoneckedDuCk LAS en ee 150 Golden ye Duck area 151 Barrow’s Golden Eye Duck. ...... 152 Buffel-headed Duck.............. 153 Old Squaw (Caheen Duck). ...... 154 Élarlequn Duck, retrace 155 Northern Eider Duck............ 159 American Eider Duck (Mouniac). .160 DCR MERE sheet En RCE 162 Aréricantacoter 022 86 LR 103 White-winged Scoter............. 165 MD EONEEUNS e iers mile citer 166 Bancs 7 UE ss MOnNELe 167 Greater Snow /Goose:-, ......2. 169a American White-fronted Goose...171a MWaldiGoose, Canada Me 172 LETTRE ANNEE SEA RSA RATE 178 Omer SWAN... Us. PPS RU, 180 RES RL COR SEA ARE 186 AmericannBittern. 2e en LA Le 190 DÉnSen BIEN ie REA NLSE 191a Great BltehHeron 220 MR 194 American Egret 2. PR CA LU 196 BÉEerONR RE Lead Eire 200 Black-crowned Night He Re 202 Mireimia Rail. Len. 212 PO IRAUS ASTON 7 UC DÉHon Rail LE JLRR 2 TR 02 215 HiondaGalinnles ri An CRE 219 AMÉTICAN COOL ER ere tent 221 RENE HAIATOPER EME TRE ee bse 222 Northern Phalarope.............. 223 MWilsons /Phalarope.s 27e." te 224 European Woodcock............ 227 American Woodcock............ 228 Wilson's Snipe.................: 230 IRC ME ET ee Tr aies 231 Red-breasted Snipe.......... .234 Purple Sand-Piper.t see 235 Pectoral Sand-Piper. .........,... 39 White-rumped Sand-Piper........ 240 Least Sand-Piper 5% cree