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HUARD, directeur-propriétaire QUÉBEC IMPRIMERIE LAFLAMME 1919-20 | EME. 2. EORNRNE 41à A3 A 0Q4a$ Ware 19 7. Le 1] 7.7 à « orties tes 4 248800 0 2h SET NOÉ hi TOtit’ ft 4 Ta 3 JEU A. - say me Te t 4 2 k te Le . $ s 4 L L- {] ‘+ CE NATURALISTE CANADIEN Québec, Juillet 1919 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 1 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A, Huard PRIX D'HISTOIRE NATURELLE (FONDATION. HUARD) 3e année—1919 Séminaire de Québec. — 1er prix, M. Auguste St-Pierre ; 2e prix, M. Guillaume Dechêne. Séminaire de Chicoutimi. — Prix, M. Ed.-Louis Le- mieux. —— :0—0 : — 1.—Juillet 19:09. 2 LE NATURALISTE CANADIEN 46e ANNÉE DU WAZURALISTE CANADIEN UNE POINTE D'AUTOBIO-BIBLIOGRAPHIE — & Notre Revue commence avec la préseute livraison sa 46e année. Deux événements remarquables pour elle signa- lent cet anniversaire, nous voulons dire sa publication à 24 pages, et le concours assuré à son maintien par le gouver- nement provincial. Mais nous avons déjà, le mois dernier, fait les commentaires appelés par ces faits. Pour ce qui nous concerne personnellement, nous com- mençous aujou-d'hui notre 26e année de publication du Naturaliste canadien. I\ est superflu d'indiquer quelle joie nous éprouvons en voyant que la Providence nous a permis de remplir, jusqu'à ce point, le mandat que nous confit, de son lit de mort, en 1892, le fondateur de la Revue. Si l’on nous permet de nous mettre en cause peut-être un peu plus qu’il ne convient, nous dirons en confidence à nos lecteurs que, récemment, nous avons par hasard cons- taté que, en inscrivant notre nom en tête de ce nouveau vo- lume, nous répétons un geste que nous avons déjà fait... 100 fois. Il est bien vrai, comme nous l’avons aperçu avec la plus grande surprise, que nous avons jusqu'ici, seul ou avec des collaborateurs, ajouté, à la bibliothèque canadienne-fran- çaise, 100 volumes—livres, brochures et années de périodi- ques,—en comptant les rééditions de quelques-uns de ces ouvrages (1). Tout cela représente un labeur assez considé- rable, qui s’est poursuivi concurremment avec l’accomplis- sement de maints autres devoirs d'état, dont 25 années de professorat, de directorat ?” et.de ‘ supériorat ?” dans l’un 4 1. Notre seconde centaine, qne nous ne saurions pousser bien loin, s’en- tame avec le présent volume du V. C, et aussi avec une réédition, quise _ fait en ce mois-ci, du Manuel des Sciences usuelles. LA RÉPONSE DU MOINEAU 3 de nos collèges classiques ; concurremment aussi avec d’au- tres tâches, comme, par exemple, les 42,000 pages gd in-4° des ‘ scrap books ” que nous avons laissés, en quittant Chicoutimi, à la bibliothèque du Séminaire de cette ville. Nous ne saurions assez rendre grâces à Dieu de nousavoit conservé jusqu’à ce jour notre pleine faculté de travail — après un effort de publication qui n’a pas, croyons-nous, été surpassé, ni même égalé dans le pays. Et nous nous sentons encere tout le courage nécessaire pour ajouter, avec le concours de nos dévoués collaborateurs, de nombreux volumes à la série déjà bien longue du Vaturaliste cana- dien, qui est, nous avons plaisir à le répéter, la seule revue scientifique française publiée en dehors de France. ——— :00 :— LA RÉPONSE DU MOINEAU Je sais qu’on s'occupe de moi, Et c’est un honneur pour ma race ! Sans me laisser troubler je passe, Je mange : c’est ma seule loi ! Je mange tout ce que je trouve : Animaux, herbe tendre, grain ; A l’homme je vole du pain, Au cheval ce qu’il désaprouve ! Ceux qui fouillent dans mon gésier M'accusent de larcins aux plantes : Je crains que les bêtes vivantes Blessent mon délicat gosier ! Sans beauté, de petite taille, J'abhorre d'être débusqué ; J'attaque sans être attaqué : Je fus créé pour la bataille ! 4 LE NATURALISTE CANADIEN Mon crime envers le genre humain Cause de trop justes colères : Par milliers on détruit mes frères, Et le poison m'attend demain ! En vain hélas ! en un beau geste Des poètes m'offrent des vers ; Je leur préfère des fruits verts : C’est aliment moins indigeste ! P. FONTANEL, S. J: Collège de l’Immaculée-Conception, Montréal. LA CHASSE AUX MOINEAUX Il n’y a pas longtemps que j'ai écrit sur les moïineaux pour dévoiler quelques-uns de leurs méfaits. Je me demande parfois si un jour je ne prendrai pas leur défense contre des observateurs qui ne veulent voir en eux que des animaux essentiellement nuisibles ! Avant de trop m’attendrir je viens continuer mon pre- mier plaidoyer. J'ai montré que les moineaux, loin d’être uniquement bienfaisants, causent plus de mal que de bien; aujourd’hui je veux indiquer des moyens pratiques d'en restreindre le nombre. Je ne me fais pas illusion, je rencontre des sceptiques. Empêcher les moineaux de se multiplier, quel rêve ! Ils ne sont pas au pays depuis soixante ans et ils l’ont envahi; en plusieurs localités ils sont un véritable fléau ; pourtant l'unanimité est à peu près parfaite sur la réalité de leurs dégâts, et bien des tentatives d’extermination sont restées sans résultat. C’est inutile ! LA CHASSE AUX MOINFEAUX 5 Les sceptiques manquent de courage et de persévérance : l’homme a eu des ennemis plus nombreux et plus redouta- bles que les moineaux, et quand il l’a voulu sérieusement 1l en a triomphé. Je ne puis détruire {ous les moineaux donc je me laisserai manger par eux : quelle logique ! Je suis d’avis que ce serait une tâche énorme que celle d’anéan- tir la race ; aussi n'est-ce pas mon but : je ne voudrais même pas qu’on me soupçonnât un instant d’avoir une idée aussi barbare ! Ce que je veux et ce que je tiens pour possible, c'est qu’on lutte avec persévérance et éner- gie, en collaboration. Au fond, la difficulté dépend avant tout de notre igno- rance et de notre paresse ! Nous ne connaissons pas le moineau |! Ce n’est pas sa faute à lui ! Il vit près de nous, aussi amicalement que le lui permet l’infériorité de son origine ; il prend ses repas à nos portes, se promène dans nos allées...on sait jusqu'où il pousse la familiarité ! Nous l’avons entendu et vu depuis notre enfance : peut-être s’est- 1l posé plus d’une fois sur le bord de notre berceau !.. Or, ce que nous savons, c’est qu’il mange, qu’il chante à sa manière, qu’1l vole dans les deux sens du mot. En raison- nant un peu nous découvrons qu’il pourrait être tué par une balle... De ces connaissances nous déduisons des mé- thodes d’extermination qui se réduisent à trois : le capturer, le fusiller, l’empoisonner ! Et nous sommes surpris qu'il existe encore des moineaux quand il serait si simple de s’en débarrasser ! En fait nous n’essayons peut-être pas nous- mêmes ; ceux quiessaient ne réussissent pas, c’est évident ! Quelle maladresse ! Kt c’est sans doute en considérant Pinefficacité de moyens aussi puissants que plusieurs se sont découragés. Dans nos calculs il n’y a qu’une erreur : nous nous figurons qne le moineau est aussi naïf que nous ! Et cette erreur le sauve et nous perd ! Je le confesse ingénûment, j'ai commis cette erreur : 6 LH NATURALISTE CANADIEN pendant dix ans j'avais observé le moineau ; je croyais le connaître jusque dans ses plus intimes... J'avais même basé des plans de destruction sur ma connaissance approfondie | Le piquant de l'affaire, c’est que j'ai travaillé trois ans à l'élaboration et À l'essai de ces plans, les modifiant, les simplifiant ou les compliquant à l’infini : une seule chose m'étonnait, toujours la même : les moineaux ne mouraient pas ! Du reste, quand nous saurions comment les combattre, il'nous resterait encore un effort à faire, et nous préférons les désagréments et les dégâts du moineau à la peine que demaride la lutte ! Je n’ai pas la prétention ni l'intention d’enthousiasmer tout le monde ; je voudrais seulement encourager les bou- nes volontés et convaincre les pusillanimes qu’il est possi- ble de faire une guerre efficace. Quand je parle d’une guerre efficace, j'entends m'en tenir au pratique et non à la théorie : les méthodes théori- ques d’anéantir le moineau sont innombrables ; j'en ai moi- même essayé un très grand nombre, réussissant parfaite- ment sur des moineaux captifs que je pouvais contraindre à mon gré, mais absolument nulles sur des moineaux libres. Les moyens indiqués ici ont été essayés soigneusement pendant plusieurs années : on pourra donc leur donner une pleine confiance. D'’aiileurs tous n’ont pas la même effca- cité : aussi je les analyserai avec soin, en toute franchise. J'ai voulu faire ou refaire moi-même toutes les expérien- ces ; quand cela :n’a été impossible j'ai eu recours à des âmes charitables : ainsi plusieurs chasseurs m'ont rendu des services importants ; des enfants ont fréquemment grimpé dans les arbres ou sur les toits à ma place. Je remer- cie tous ces collaborateurs. ÎJe remercie également ceux qui m'ont apporté des moineaux vivants pour les expérien- ces avec poisons, ceux qui m'ont aidé à ramasser les cada- LA CHASSE AUX MOINEAUX ÿl vres des victimes après les repas funèbres, et ceux, -peut- être plus courageux encore, qui ont ouvert des estomacs pour connaître la quantité et la qualité des aliments absor- bés. Avant d'exposer les méthodes, il importe de signaler quelques faits dont il faudra souvent tenir compte : cela diminuera les répétitions et complètera notre connaissance de la psychologie de l’ennemi à combattre. Et puis 11 y a plusieurs idées à rectifier ! 1° Les rassemblements du soir et du matin. J'ai attiré l'attention sur ce fait dans le premier article ; dans la pré- sente étude je le supposerai connu :j’indiquerai les moyens pratiques de l’exploiter le plus efficacement possible. En parlant des groupes du matin j'avais écrit : ‘‘ J'ai essayé de mettre à leur portée des miettes de pain, le soir après leur coucher. Après deux ou trois jours ils avaient pris l’habi- tude de s'y rendre et ie matin, à leur lever, ils faisaient là ” J'avais trop vite généralisé : les ‘“ foules innombrables ” sont de très rares exceptions. Les petites foules sont plus fréquen- tes, mais ont peu d'importance et sont irrégulières et incons- tantes. Il ne faudrait donc pas compter sur les bandes du ”, surtout si l’on tenait à ramasser les cadavres, car la plupart des moi- neau s’en vont au loin après avoir mangé. leur première visite par foules innombrables. matin pour un empoisonnement ‘‘ en masse 2° Localisation. C'est une opinion généralement reçue chez les meilleurs amis du rmoineau que cet oiseau se con- fine à une localité déterminée et ne s’en éloigne pas ou s’en éloigne peu et rarement. Au point de vue de la chasse, ce fait a une importance énorme : quand vous aurez pris ou tué ceux de tel endroit, il faudra vous déplacer si vous voulez en tuer d’autres, ou attendre parfois longtemps avant d'en revoir. De p'us,ési vous les effrayez sans vous en 8 LE NATURALISTE CANADIEN emparer, votre peine sera inutile et le temps perdu consi- dérable. Mais le fait est-il bien établi ? ‘Tous les oiseaux ont des préférences, et fixent leur demeure dans un endroit dont ils s'éloignent plus ou moins ; c'est en particulier le cas pour tous les migrateurs. Le moineau qui ne nous quitte ni l’été ni l'hiver, et qui s'éloigne peu des agglomérations urbaï- nes, aura nécessairement un habitat limité ; il ne faudra donc pas s'étonner s’il reste volontiers là où la nourriture abonde ; et pourquoi s'éloignerait-il? Mais at-iluninstinct, un lien intime qui l’attache irrévocablement à tel parc ou à tel jardin ? Sans nier absolument cet esprit de locahsa- tion, je suis d’avis qu’il ne faut pas l’exagérer, et s’il con- vient d’en tenir compte en faisant la guerre, il n’en faut pas tirer des conclusions outrées qui pourraient paralyser les efforts. L'opinion de la localisation s’est établie sur des faits comme celui-ci: on remarque un rassemblement dans un jardin, on lui fait la guerre jusqu’à la disparition du der- nier individu : un ne voit plus de moineaux dans le jardin pendant plusieurs jours, alors qu’ilexiste tout près, de l’au- tre côté de la rue... Or, la conclusion est contestable : 1° Les moineaux sont d’une défiance extraordinaire : si ceux des jardins voisins en venant dans le vôtre ont été témoins de la mort de quelques camarades, ils ne reviendront plus de longtemps : en somme vous avez tué quelques moï- neaux et effrayé ceux des environs ; c’est la conclusion la plus simple, et, je crois, la seule logique. 2° Si la localisa- tion est un fait, elle doit s'étendre à la postérité ; cela sem- ble tout naturel, car si le père et la mère ont eu des raisons pour vivre en tel endroit, et y faire leur nid, les enfants en ont de plus fortes encore. En effet, si lesenfants vont habiter et vivre ailleurs, ou bien ils y vont d’eux- mêmes ou bien ils y sont conduits par leurs parents : or, LA CHASSE AUX MOINEAUX 9 dans les deux cas cette espèce d’zws/inct de localisation serait en défaut. Ce serait surtout vrai si les enfants émi- graient d'eux-mêmes, alors que toutes leurs impressions sont celles du pays qui les a vus naître ! D'autre part, non seulement on ne peut pas prouver que les jeunes restent, mais le contraire arrive très souvent : des jardins où les nids abondent au commencement du printemps ne contiennent que des adultes durant les mois de juin, de juillet et d'août; si les jeunes y reviennent, c’est seulement pour y passer la nuit. Et cela me fournit une troisième preuve contre l'opi- nion discutée : 3° Si la localisation est un fait, il faut dis- tinguer deux habitats, un pour le jour et un autre pour la nuit. Tout le monde sait que les moineaux se groupent pour la nuit ; or ils se réunissent de divers endroits parfois fort éloignés : dans des bosquets où il n’y aura pas eu de nid on comptera les jeunes par centaines, par milliers même, en août et septembre. En supposant que :e matin chacun d’eux retourne à un endroit invariable, il reste avéré qu’il fréquente au moins deux localités. Mais tous retour- nent-ils bien au même lieu tous les matins ? J'en doute ; et pour en douter j'ai une bonne raison : 4° L'instinct d'attroupement n’est au fond qu’une instinct d’imita- tion : un moineau va ici ou là parce qu’il en voit d’autres y aller. Le soir, quand des bandes passent près d'individus isolés, ceux-ci s'ajoutent et prennent la direction des ban- des ; parfois ce sont des bandes se joignant à des bandes. Or, je ne vois pas bien pourquoi cet instinct d'imitation qui entraîne des individus et des groupes le soir ne produirait pas le même effet le matin : dès lors, la localisation m'est fort suspecte pour les jeunes. Je l’admettrais plus volontiers pour les vieux : mais je ne voudrais pas qu’on la pousse trop loin ni qu’on base sur elle des inéthodes de destruc- tion. Il ne faut donc pas prendre à la lettre cette double afür- 10 LE NATURALISTE CANADIEN mation de M. Ned Dearborn :‘* Each city square has a sparrow population of its own, which must be destroyed there ifatall”,# &; “ Individuals and flocks have an extre- mely narrow range, each flock occupying one locality, to whichitsiactivities are chiefly confined ”, 2. 4. (7%e English Sparrow as a pest) Il suffira de consulter les statistiques données plus bas, pour voir ce qu'ont d’exagéré les expres- sious ‘each flock occupying one locality, to which its acti- vities are chiefly confined ”, et ‘must be destroyed there if at all”. Des milliers de moineaux tués dans un jardin passaient la journée et par suite exerçaient Drz7c1palement leur activité en divers endroits de la ville et aux abords de la campagne d’où je les voyais venir chaque soir. 3° L'imagination et le langage. I\ y aurait beaucoup à dire sur le langage et l’imagination des moineaux; mais ceux qui n’ont observé que superfciellement riraient de moi! Je dois cependant signaler quelques faits d'importance capitale pour une chasse efficace. a.— Les impressions du moineau sont extrêmement vives et persistantes :si vous manquez votre coup pour le prendre au piège, vous ne le prendrez jamais avec le éme piège; si vous l’avez emprisonné dans un appartement où il s'était introduit, vous ne l’y emprisonnerez pas une deuxième fois s’il vous échapoe! FA b.—Me croira-t-on si je dis que les moineaux ont un langage à eux? Ils se parlent à leur manière et se com- prennent parfaitement : ils se communiquent leurs impres- sions agréables ou désagréables. Il est facile de s'en assu- rer: a.—En hiver je mets du blé ou de l’avoine en abondance dans un endroit où il n’y avait qu’un moineau ou deux. QuanA la nourriture a été trouvée j'entends un cri particu- lier: twi,twitwi...un son joyeux ..aussitôt des moineaux accourent de toutes les directions ; la vue n’explique pas LA CHASSE AUX MOINEAUX 11 suffisamment le fait. J'ai d’ailleurs fait l'expérience dans des conditions où la vue ne pouvait rien : je mets la nour- riture d’un côté d’une clôture en planches, tandis qu’une bande de moineaux mangent sur une rue, de l’autre côté: quand le trésor est découvert le cri caractéristique est jeté: aussitôt des convives volent: par dessus la clôture. Je n’affirme pas que ce soit une invitation à partager le repas; je crois le moineau trop égoïste pour cela. Je pense tout simplement que c’est une sorte d'exclamation spontanée en présence d’une bonne aubaine : cette exclamation étant naturelle est comprise par ceux qui l'entendent. b.—$Si je mets du blé empoisonné, à saveur forte, sur un terrain où les moineaux s’abattent par dizaines, dès que la saveur est perçue, une sorte de cri perçant et lugubre donne l'alarme : aussitôt tous s’envolent. Pour m’assurer que le cri est bien occasionné par le poison, je mets une nourriture abondante, sans poison, puis, à l’écart, quelques grains em- poisonnés que je surveille: l’alarme est donnée aussitôt que le premier grain empoisonné a été saisi ; tous s’enfuient, quelques-uns sans bruit, plusieurs en répétant le cri d’alar- me. Chose remarquahle, celui qui a donné l'alarme s'enfuit souvent le dernier, après s'être longuement frotté le bec. J'ai constaté le fait très souvent en faisant des expériences avec divers poisons. Kn réalité il n’y a rien d’extraordinaire : beaucoup d'animaux manifestent à leur manière leurs impressions. Voici un autre fait intéressant, nous instruisant en même temps sur la défiance. Un moi- . neau ‘saisi ” par un toxique à base de strychnine tombe d’un arbre, incapable de voler et de marcher, maïs pouvant crier. Effrayé par des animaux qui passent près de lui, il crie de toutes ses forces. Aussitôt tous les moineaux des environs accourent ; 1ls se posent sur l’arbre et descendent de branche en branche ; ils s’entassent sur les branches infé- rieures, regardent à terre, se regardent entre eux, se consul- 12 LE NATURAILISTE CANADIEN tent, s'agitent ; quelques-uns se laissent choir et vont planer au-dessus de la victime, puis remontent. Tout à coup tous jettent un cri d’effroi et s’envolent avec la rapidité de l'éclair. C’est une des plus jolies scènes de moineaux que j'ai observées; je l’ai revue souvent et l’ai toujours trouvée belle. 4° La défiance. Peu de gens soupçonnent le moïineau d’être défiant. À mon avis il surpasse sur ce point tous les autres oiseaux du pays ! Il n’en a pas l’air, je l’avoue, et on pensera volontiers que j'exagère. J'ai été dupé moi- même et je dois à cette erreur d’avoir travaillé longtemps à la recherche de méthodes d’extermination dont les résul- tats ont été nuls ! Vous donnez du grain couvert d’empois d’amidon : le moineau s’en apercevra. Un ami me deman- dait un jour pourquoi le moineau était le seul oiseau qui ne pût être pris au gluau: la raison en est dans son extrê- me défiance. Dans un jardin j'avais laissé deux robinets entr'ouverts ; l’eau dégouttait lentement. Les moineaux venaient boire et se baigner, se chicanant ou jouant aux alentours. Un jour je mis une planche avec quelques grains de blé, près des robinets. Ce fut fini : les moineaux me viurent plus pendant trois jours. J'en revis ensuite quel- ques-uns se risquer, boire une goutte d’eau et s'envoler pres- tement...plus de jeu, plus de chicane! Après quinze jours aucun grain de blé w’était disparu ! et pourtant ce blé ne contenait aucun poison. Qu'est-ce qui effrayait les moi- neaux ? Les deux planches ! Du blé sur des planches, près de l’eau, ce devait être un piège ! Les moineaux ne se fai- saient pas le raisonnement, mais le résultat était le même ! On voit par là ce qu’il faut penser de certains conseils pratiques de destruction où tout est factice, compliqué... Tandis que mes planches gardaient leurs grains intacts j'empoisonnais plus de 2000 moineaux dans un cercle de dix pieds de rayon autour des robinets... le poison n'était pas sur des planches ! LA CHASSE AUX MOINEAUX 13 On pourrait se demander si cette défiance est acquise ou héréditaire. Il est certain que les parents éduquent les jeunes. Voyez cette famille sur le bord d’un toit ou sur un arbre : tout à coup le mâle se met à crier : tr, rrrr, tr, tr- tr, rr...Les uns après les autres les petits accourent, se ran- gent près du père et regardent en bas, dans l’herbe...qu’y a-t-il ? Allez voir ; vous trouverez un chien ou un chat couché ou marchant paisiblement. Pourquoi cette excita- tion ? Il n’y a aucun danger présent ; mais le père veut inspirer la crainte du chien ou du chat. Quand vous passez sous un arbre, vous pouvez fréquemment entendre le trtr rrrr...cette fois, c’est de vous qu’il s'agit. Il m'est arrivé souvent de capturer des jeunes, volant très bien, récemment sortis du nid et isolés du reste de la famille: la défiance paraïssait à peu près nulle; maïs je n’ai jamais réussi en présence des parents. Je crois cependant que la défiance est plutôt native que réellement acquise : je m'en suis maintes fois aperçu en approchant de nids où cinq ou six petits s’apprêtaient à voler : ils n’ont pas eu besoin du trirr trrrr... pour les avertir et ne m'ont laissé d’eux- mêmes qu'une partie tout à fait accidenteile ! Quoi qu'il en soit, nous devrons constamment tenir compte de cette défiance, sous peine de perdre notre temps. Utilisons nos connaissances pour la chasse. Je diviserai cette étude en cinq parties : le fusil, la main, la trappe, le poison, les enfants. I.—LE FCSIL Le fusil s’allie naturellement à l’idée de chasse. Mais quand il s’agit du moineau Île mot chasser prend une double signification et le chasseur réussit plus à effrayer qu'à tuer. Distinguons deux sortes de fusils, celui à poudre et celui d'air. 14 LE NATURALISTE CANADIEN À. Le fusil à poudre Il s'agit du fusil à cartouches, pouvant lancer une grande quantité de petites boules de plomb à la fois, et les disperser de façon à couvrir une grande surface, même à uue faible distance Les cartouches n°% 10 et 12, cou- ramment employées au pays, remplissent assez bien les couditious, ainsi que les fusils de chasse ordinaires. Nous pouvons avoir un double but: effrayer les moi- neaux ou les tuer. Le même coup de feu peut tuer ou effrayer; cependant on peut obtenir de meilleurs résultats, avec moins de dépenses, dans un cas ou dans l’autre, en prenant des précautions basées sur les mœurs du moineau: il convient donc d'étudier les deux séparément. a.— Pour effrayer. En principe, il faudra tirer quand il y aura beaucoup de moineaux et à l'heure où l'impression sera plus vive. En pratique, les deux conditions se réalisent assez bien ensemble : les groupes sont plus nom- breux le soir et c’est aussi le soir que le bruit produit une plus profonde impression. Donc, tirer surtout le soir. Plus il sera tard, plus grande sera la frayeur: sile moi- neau est réveillé par un bruit soudain et violent, il 2era la tête; il peut même s’assommer en se lançant contre des obstacles. Malheureusement les nerfs humains sont presque aussi excitables que ceux du moineau, et je doute fort qu’il soit jamais permis de tirer du fusil pendant la nuit dans les parcs pour épouvanter des oiseaux ! Un coup de fusil ne suffirait pas,. surtout s’il était tiré tard : il aurait pour effet de réveiller en sursaut sans pro- ‘duire de panique ; un deuxième coup aurait beaucoup plus d'efficacité. Il ne suffirait pas non plus d’une nuit pour débarrasser un bosquet: la plupart des moineaux revien- draient la nuit suivante. Généralement, après quatre nuits tous les hôtes iront chercher un autre logis. Le LA CHASSE AUX MOINEAIX 15 bosquet pourra rester libre plusieurs jours, plusieurs- semaines et même plusieurs mois. Le temps «calme varie surtout avec l’époque de l’année, avec la situation et les dimensions du bosquet. D'abord avec l’époque de l’année. C’est le plus impor- tant de tous les facteurs. Au milieu de l'hiver, alors aue les groupes sont définitivement formés depuis longtemps, plusieurs mois pourront s’écouler avant l’arrivée de nou- veaux hôtes. En été, surtout de la mi-juillet à la mi- septembre, le bosquet pourra être envahi en quelques jours. La raison en est très simple : de nouvelles familles arrivent sans cesse, en quête d’un abri; des groupes se forment rapidement qui entraînent des individus indécis. Une fois le mouvement commencé, l'immigration continue; le vacarme du soir pourra même attirer quelques-uns des anciens hôtes en leur faisant croire qu’il n’y a plus de danger. La durée du calme varie aussi avec la position du bosquet. Des arbres à l’entrée d’une ville, sur le chemin des bandes revenant de la banlieue, attireront plus faci- lement l’attention qu’un bosquet aux abords de la cam- pagne ou au centre de la ville: en général plus nom- breux seront les moineaux qui passeront près du bosquét en se rendant à leurs quartiers de nuit, plus rapide sera le repeu- plement. Or, il est clair que le nombre des moineaux passant par les diverses parties de la banlieue d’une ville varie avec la position géographique de la banlieue. Ainsi, à Montréal, peu de moineaux arrivent par le sud à cause du Saint-Laurent: de l'est et de l’ouest il en vient relati- vement peu, parce que les bosquets sont assez communs pour suffire à ceux qui ont passé la journée dans ces deux parties de la ville; du reste, les habitations plus denses, l’activité, le manque de culture et peutêtre surtout la rareté des champs de grain nuisent aux bandes diurnes. 16 LE NATURALISTE CANADIEN Du nord, au contraire, des milliers retournent vers la ville chaque soir : j'en ai compté jusqu’à 300 par minute entre six heures et six heures et demie par une belle soirée du commencement d'août. On conclura facilement que les bosquets du nord de la ville de Montréal sont plus rapi- dement envahis. Mais, être plus facilement et plus rapi- dement envahis ne signifie pas nécessairement être plus peuplés. Il ne faudrait donc pas croire que les bosquets de notre ville sont toujours plus peuplés: de nombreux groupes passent au-dessus de ces bosquets sans s'arrêter; d’autres s'arrêtent quelques instants, puis reprennent leur vol vers les parcs du centre dela ville. En fait, les moi- neaux élevés dans la ville choisiront plus ordinairement un gîte dans les parcs voisirs de leur nid, puis, l'habitude prise, quand ils s’éloigneront, à la fin de l’été et en au- tomne, en quête de nourriture, ils reviendront au même endroit passer la nuit. Beaucoup d’ailleurs ont pu loger dans des parcs extraurbains qui sont eusuite entrés dans la ville, chassés par le nombre des nouveaux venus ou par l’homme, ou entraînés par des groupes auxquels ils s'étaient unis pendant le jour. Un facteur important peut intervenir dans la rapidité du repeuplement, quelle que soit la position d’un bosquet par rapport à la ville: l’attrait alimentaire. Ainsi un bosquet placé dans un grand jardin, entouré d’un terrain spacieux en culture mixte, présente des avantages tout particuliers ; les moineaux y trouveront l'abondance avec le repos: c’est un point capital pour eux à cause du repos pris en commun et des ébats et chicanes qui précèdent le coucher. Un bosquet entouré de maisons pourra être envahi; 1l le sera s’il est grand et bien placé, mais par des moineaux en retard, ayant l'estomac bien plein. | Enfin, la durée du ‘‘ calme ”, après une frayeur, varie avec les dimensions du bosquet. Les moineaux habitent peu les LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES NL arbres isolés, pendant la nuit; ils ne restent même pas suf ceux du pourtour extérieur des bosquets : ils semblent laisser une ligne de défense entre eux et le grand air; ils aiment les centres! Aussi supposez un bosquet au milieu da jardin et des arbres sur le pourtour extérieur du jardin: vous avez l'idéal. Dès que le soir arrive, les moineaux abandonnent tous les arbres qui limitent le jardin et s’en- foncent dans le bosquet. Untel jardin attirera vite les regards de familles en quête d’un abri: et ce ne sera pas une petite tâche d’effrayer les moineaux pendant la saison des nids, alors que de nouvelles bandes de jeunes sur- gissent à chaque instant. En résumé, après avoir chassé les moineaux par la peur, le repeuplement se fera vite en été, surtout si le bosquet est grand, entouré de terrain cultivé et sur le passage des bandes qui viennent de la banlieue ou de la campague. P. FONTANEL, S. ]. (A suivre.) RO EE LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES (Continuëé de la page 254 du Volume XII.) N. B.—Pour un saut, en voilà un de forte dimension. Du volume XII, tomber comme cela, tout d’un coup, en plein volume XLVI, on avouera que ce n’est pas banal du tout, et que la chose demande explication. Eh bien, voici. Un ami du Vaturaliste canadien, et grand ami de l'abbé Provan- cher, avait publié, à partir du Vol. X, page 147. une très intéressante étude sur le sujet plus haut mentionné. Cette étude, qui traita d’abord du Chien en général, et devait trai- ter ensuite des principales races de chiens domestiques, Vrais chiens domestiques, Lévriers, Mâtins, Dogues, Chiens 18 LE NATURALISTE CANADIEN de chasse, Epagneuls et Grifions, se poursuivit heureusement jusqu’à la page 254 du Voi. XII. A partir de là, on n’en trouve plus rien. Or, elle n’était pas terminée puisqu'elle s'arrête au chapitre des CAzens de chasse, à l’article 2e, celui des Chiens couchants où Chiens d'arrêt, après avoir disposé des Zassets dans l’article 1er: Il restait douce à terininer d’abord ce chapitre des CAzens de chasse, puis à traiter eusuite des Æpagneuls et des Griffjons. Nous ne savons par quelle série de circonstances défavorables cette étude est restée interrompue pendant 38 aus. Notre désir de faire du Vaturaliste une œuvre complète dans toutes ses parties entraînait uaturellement celui de combler cette lacune; d'autant plus que le sujet en vaut la peine. Par bonheur, l’auteur de l’étude en question vit encore: c’est M. l'abbé F. X. Burque,naturaliste et écrivain bien connu de nos lecteurs. Sur notre prière, ce bon ami de notre œuvre s’est mis, on plutôt s'est remis à l’œuvre : et d'aujourd'hui nous avous le plaisir de donner le complément de sa belle étude sur ‘Le Chien et ses principales races”. RÉD. Pour se remettre au point, le lecteur n’a qu’à se reporter à la page 252 du Vol. XII, article 2e, Chiens couchants ou Chiens d'arrêt, où il verra une définition générale des chiens de cette classe, et un commencement d'étude sur li race Braque, la principale dn genre et la plus facile à dresser. Un Braque bien instruit verra le gibier tomber devant lui sous le plomb du chasseur, et il n’osera pas y toucher; ïl ne l’apportera que sur l'ordre de son maître. S'il est en arrêt devant un lièvre, il en verra passer d’autres devant lui, il ne s’en inquièêtera point. Son ardeur est telle que parfois il sera atteint par le plomb du tireur; il n’aban- donne pas pour cela la poursuite: il hurle, mais continue sa chasse. Il est excellent gardien: il restera, des heures LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACHS 19 entières, dans la forêt, à côté du fusil on de la carnassière de son maître, pour empêcher les rôdeurs d'approcher. Le Braque proprement dit est un chien de France. Le Braque d'Angleterre est connu sous le nom de ?o7nter. Il est plus haut sur jambes que le Braque de Frauce. L'un et l’autre ont le poil ras et sont mouchetés de taches brunes ou noires sur fond blanc. Après le Pornter, vient le Sefter. Celui-ci, par son long poil, est comme un intermédiaire entre le Braque et l’Epa- gneul. Son poil est fin et soyeux. Le pelage le plus estimé du Sefter anglais est noir et feu; les Seffers écossais et irlandais ont une robe rouge brique très remarquable. Cette race a mérité le nom glorieux de CXzen docile, Canis Sequax. Le Chien d'eau ou Retriever provient du croisement d'un chien d’arrêt ordinaire avec un terre-neuve ou un épa- gneui. On ne l’emploie qu’à la chasse au gibier aqua- tique ; il est très apte à suivre la trace du gibier blessé et à rapporter les pièces : de là son nom de re/rzever. Son odorat est subtil; son courage inlassable, son intelligence extraordinaire. A Edimbourg, on a vu un de ces chien: se livrer à la profession de mendiant. En recevant un sou, il allait chez le pâtissier s'acheter un petit pain ou un bis- cuit. Ayant des sous de trop, il les cacha. Un jour, le domestique découvrit le trésor : il y avait onze sous. Le chien entra en ce moment: 1l s’élança avec un grognement de colère ; et, saisissant son bien, il s'en alla vers la bou tique, où il jeta l’argent sur le comptoir et se mit à aboyer comme pour demander du pain pour toute la valeur. Il avait, saus doute, jugé plus prudent de convertir à la fois tout son argent en pain que de s’ex poser à être volé. Ce chien fameux, empaillé après sa mort, est conservé au Musée d'Histoire naturelle d'Edimbourg. 3° CHIENS COURANTS.—Comme leur nom l'indique, les 20 LF NATURALISTE CANADIEN Chiens courants sont conformés pour la course, et sont en effet employés à forcer le gibier en fuite, le gros. gibier surtout, tel que ie loup, le cerf, le renard, le sanglier. Ce sont donc de grands chiens, hauts sur pattes, assez sveltes du corps, à oreilles larges et tombantes, à l’œil pétillant de vivacité, à queue longue, forte et velue à son origine, lisse et presque sans poil à son extrémité; ‘ils sont plus hauts du derrière que du devant. L'origine de cette race, en France, remonte à saint Louis qui, dit-on, l’aurait apportée d'Orient, après son voyage de T'erre-Sainte. Le Chien courant doit être doux et docile au rappel, il ne faut pas le laisser s’étourdir à la course. On l’emploie en meutes de huit à quarante individus, et on leur fait poursuivre une même bête jnsqu’à ce qu’ils l’aient atteinte. Chaque meute est dressée pour son espèce particulière de gibier. En Angleterre, dans l’entretien et l'élevage de ces chiens, on dépense des sommes fabuleuses. Ils habitent de véritables palais et sont mieux nourris que bien des hommes. Un auteur anglais dit, avec raison, que le pays s’en trouverait beaucoup mieux si l’on employait pour les écoles et les institutions charitables tout l’argent que l’on dépense pour l'entretien des chiens de chasse. Les principales variétés de Chiens courants sont les sui- vantes : (a) Le Chien de sang, ou Zimier, ou Chien de Saint- ubert.—On prétend que saint Hubert introduisit dans les Ardennes, vers la fin du septième siècle, cette race de chiens qui a pris son nom; les abbés de son ordre la con- servèrent précieusement en mémoire de leur vénérable fondateur. Les rois de France, jusqu’à saint Louis, n’eurent pas d'autres chiens dans leurs meutes. (Charles IX les prisait fort. Cette race domina longtemps dans tous les équipages de France, où elle a tonjours fourni des limiers jusqu’à la Révolution. LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 21 En Angleterre, ce sont les d/oodhounds. Tes Edouards se sont servis de ces chiens dans leurs guerres, en Ecosse, contre les Bruces. Elizabeth en avait dans ses guerres d'Irlande, et Henri VIII dans sa campagne de France. Il fut un temps, en Ecosse et en Angleterre, où les villageois et les fermiers étaient obligés d'entretenir des meutes de bloodhounds pour repousser les attaques des maraudeurs, On les dressait même à découvrir les voleurs de bétail. En 1803, on fit cette expérience remarquable: un prétendu voleur quitta vers 10 heures du matin un certain endroit du marché public; une heure après un limier fut lâché sur sa trace; après une heure et demiede poursuite, il trouva l’homme caché dans un arbre à plusieurs milles du point de départ. Dans une autre occasion, un personnage fit partir à pied, pour une ville éloignée de quatre milles, un domestique. De là celui-ci se rendit à un marché encore distant de trois milles. Le chien, sans avoir vu l’homme qu’il devait chercher, le suivit à la trace jusqu'aux places en question; traversant les rues sans faire attention à la multitude des passants, il ne s’arrêta qu’en pénétrant dans la maison où reposait le fugitif qui fut trouvé dans une chambre de l'étage supérieur, au grand étonnement des gens qui avaient accompagné le limier dans sa poursuite. Le seul moyen, paraît-il, d'échapper à la quête d’un limier est de traverser l’eau ou de répandre du sang sur les traces. Encore le premier moyen n'est-il pas sûr. Au dire de Walter Scott, Robert Bruce fut traqué par des limiers et déjoua leur poursuite en passant à gué un cours d'eau. Mais ceci est révoqué en doute; car on a vu des limiers longer les deux rives d’un cours d’eau et retrouver | enfin la piste. Devant de tels faits, on ne peut s'empêcher de lever un regard plein d’admiration vers le Créateur qui a pu donner 22 LÉ NATURALISTE CANADIEN à des animaux un flair si fin, si subtil et si puissant. On ne s'étonne plus, alors, que les Chiens de sang, jadis, au temps de l’esclavage dans le Sud des Etats Unis, aient été des instruments si terribles entre les mains des Blancs pour rattrapper dans les bois et les savannes les Noirs qui ten- taient de s'enfuir. On ne s'étonne pas, non plus, des ser vices inappréciables que rendent ces animaux aux hommes de police dans la poursuite des criminels: et pas davantage des merveilles opérées par eux sur les champs de batailles, dans les patrouilles, pendant l’horrible guerre de 1914-19 en France et en Belgique. Abbé F.-X. BURQUE. (A suivre.) A@E VOIX DE LA PRESSE De l'Action catholique, le 11 juillet : Le Naturaliste canadien, dernière livraison, nous ap- ‘ porte une bonne nouvelle : grâce à un octroi de l'Etat à cette entreprise de véritable intérêt public, octroi qui avait été suspendu depuis vingt-cinq ans et que la clairvoyance patriotique du premier ministre actuel, Sir Lomer Gouin, permet de faire revivre, notre unique revue de sciences naturelles pourra désormais paraître sur 24 pages au lieu de 16, et poursuivre son œuvre avec un entrain renouvelé. Tous nos comp'iments à son dévoué et inlassable directeur, M. le chanoine V.-A. Huard, ainsi qu’à l’homme d’Etat qui se donne le crédit d'assurer la permanence de cette excel- lente institution. 1 PUBLICATIONS REÇUES 23: Du Solezl, 19 juillet : Une nouvelle ère s'ouvre pour cette revue scientifique fondée par l’abbé Provancher et continuée par les soins de M. le chanoine Huard. Le premier ministre de la province de Québec, sir Lomer Gouin, vient de contribuer par le moyen d’un subside annuel au maintien de cette revue, la seule revue de sciences naturelles publiée en français dans notre pays et même dans toute l'Amérique. Ze Naturaliste canadien, nous annonce son directeur, sera maintenant tiré à 24 pages au lieu de :6 pages. Cette œuvre, il me semble, devrait mériter une plus lar- ge coopération de la part des Canadiens de langue française. Pour mettre l'étude des sciences naturelles plusen honneur chez nous, il faut encourager la diffusion des revues qui: traitent de ces sciences. Allons-y plus largement de nos deniers et de nos encouragements, un abonnement au Ma: turaliste canadien (2, rue Port-Dauphin, Québec) ne coûte que $r.00 par année ! Nous remercions nos deux confrères québecquois des aimables paroles qu’ils nous ont adressées, à l’occasion du 46e anniversaire de notre publication. PUBLICATIONS REÇUES — L'Appel de la Terre, par Dam. Potvin, avec préface de Léon Lor- rain, Québec. 1919. Prix: 75 sous, daus les librairies, et chez l’auteur (14, rue Crémazie, Québec). C’est un roman canadien, genre encore peu encombré chez nous. Roman plein de vie, simplicité de trame et d’intrigue, description fidèle des mœurs et des paysages du Saguenay: telles sont les qualités, pas du tout banales, que les critiques ont trouvées dans ce joli volume, de si belle toilette typographique. —La Libraire Beauchemin (79, rue Saint-Jacques, Montréal) nous a envoyé un beau portrait de teu Sir Wilfrid Laurier, qu’elle vend $3 le 24 LE NATURALISTE CANADIEN cent. Ce portrait fait partie de la collection nationale de portraits publiée par cette maison. —(Department of the Naval Service, Ottawa.) - Canadian Fisheries Expedilion, 1914-15. Investigations in the Gulf of St. Lawrence and Atlantic Waters of Canada, under the direction of Dr. J. Hjort, head of the Expedition, director of Fisheries for Norway. Ottawa, 1919. Ce volume est un rapport, d'une considérable valeur scientifique, sur l’enquête relative au Hareng de l'Atlantique, conduite par un spécialiste norvégien, appelé pour cet objet par le Biological Board of Canada. —14th Report of the Bureau of Archives for the Province of Ontario, by Alex. Fraser, provincial archivist. 1917. Toronto. Ce volume contient : ‘‘ Records of the Early Courts of Justice of Upper Canada ?’’, et semble être d'un grand intérêt historique. — Bulletin paroïissial de Charlesbourg, par le chanoine D. Gosselin, pour l'année 1918 Québec. 1919. Ces Bulletins, dont celui-ci est le 14e, constituent des annales réguliè- res de la paroisse de Charlesbourg. Il est désirable que cette intelligente initiative de. M. le chanoine Gosselin, et de quelques autres curés de la Province, suscite de nombrenx imitateurs. — Boletin extraordinario de la Secretaria de Agricultura y Fomento. 31 décembre 1918. Mexico. 6 Cette plaquette in-40, illustrée, contient un exposé de toute l’organisa- tion agricole officielle du Mexique. —P.-G. Roy, Les Petites choses de notre histoire, 2e série, Lévis, [919. Rien de plus intéressant que ce recueil de petits faits de l’histoire du Canada, rencontrés au cours de ses recherches, par l'infatigable cher- cheur qu'est M. Roy. —A. G. Huntsman, 74e Effect of the Tide on the distribution of the fishes of the Canadian Atlantic Ocean. Ottawa, 1918. Idem. 7he Vertical distribution of certain intertidal animals. Otta- Wa. 1918. — Boletin de la Sociedad Geografica de Lima. Tomo 34, trim. 1, Déc. 1918. - U. S. National Museum. Report on the progress and condition of the U. S. National Museum for the year ending June 30, 1918. Washington, 1910. East Africa Mammals in the U. S. National Museum, part 2, by N. Hollister, Washington, 1919.—Une partie des spécimens dont il est ques- tion dans ce rapport provient de la fameuse expédition africaine de M. Roosevelt, en 1909-10. BE NATURALISTE CANADIEN Québec, Aout 1919 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 2 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard 8%" Nous prions nos abonnés de vouloir bien nous faire l'envoi du prix de l'abonnement pour l’année qui vient de commencer, sans at- tendre le compte annuel que uous avons coutume de leur adresser. Personne à peu près n’ayant encore payé cet abonnement, presque tous peuvent nous expédier le dollar requis, sans crainte de doubler le paie- ment. Si l'on veut bien se rendre à notre demande, cela nous exemp- tera de perdre cinq ou six semaines à rédiger des comptes d’abonne- ment, et uous permettra de pousser la rédaction de la Biographie de Provancher, que nous voudrions bien achever dans le courant de l’an- née—afin d'exécuter ensuite d’autres travaux que nous projetons dans l'intérêt de l’histoire naturelle de 1a province de Québec. EA LVCIE VULGAIRE Je désire vous communiquer, aujourd’hui, quelques no- tes sur un insecte qui est l’un des meilleurs exemples de mimétisme défensif parmi les insectes, la Lycie vulgaire, mieux connue en anglais sous le nom de Pepper and Salt Moth. Je vais d’abord indiquer sa classification qui est la suivante : Æwbranchement, arthropode ; C/asse, insecte ; Orare, lépidoptère ; Famille, géométride ; Genre, géomè- tre ; Espèce, Lycia cognataria. La larve est appelée de divers noms, tels que : arpen- teuse cendrée, géomètre, etc. L’insecte est connu en fran- çais sous le nom scientifique de Lycie vulgaire et sous le nom commun d’'Arpenteuse cendrée. Voici la description de cette Lycie telle que donnée par Slingerland et Crosby : “LA PHALÈNE CENDRÉE DU GADELLIER. Lycra cognata- « r1a Guénée.—Les groseilliers et les gadelliers sont souvent 2.—Août 1910. 26 LH NATURALISTE CANADIEN « « dénudés de leurs feuilles par une chenille géomètre ou arpenteuse qui, lorsqu'elle a atteint toute sa croissance, a près de deux pouces de long ; sa couleur varie du vert de mer au gris brun, ou gris noir, et elle est marquée de lignes indistinctes et de taches vertes ou jaunâtres. Lors- qu'elle est au repos, elle étreint de ses pattes postérieures. une petite branche et se tient le corps, étendu d’une ma- nière rigide, éloigné de la branche ; on la prend alors aisément pour une branche morte à laquelle elle ressem- ble beaucoup de forme et de couleur. Elle se nourrit de n'importe quel feuillage et n’attaque que rarement d’une manière très sérieuse les gadelliers. Cet insecte se 1en- contre dans les Etats-Unis de l'Est et au Canada. ‘Les chenilles atteignent toute leur croissance de bonne heure en juillet, et se transforment en une chrysalide d’un brun sombre dans le sol. Une partie au moins de ces. chrysælides se transforment en phalènes la même saison, vers le milieu d'août, mais il est très probable que quel- ques-unes ne se développent que le printemps suivant, Les phalènes à corps plutôt lourd ont une envergure d'environ deux pouces ; les ailes sont grises, pointillées. de brun foncé, et sont traversées de deux bandes ondulées brun acajou sur leur tiers extérieur. Les phalènes du printemps éclosent en mai. Les œufs ont une longueur de 1/30 de pouce, sont cylindriques avec les extrémités. arrondies, et leur surface est joliment marquée de sillons. formant une dépression hexagonale. On a vu une seule- phalène pondre 500 œufs. “ Les poisons arsenicaux qu’on emploie contre le ver: importé du gadellier servent à arrêter les ravages de. cette phalène ”. J'ai dit, plus haut, que cette chenille est l’un des meil-. leurs exemples de mimétisme défensif que l’on puisse voir. Elle a deux paires de fausses pattes, avec lesquelles elle- étreint une petite brindille et s'y maintient d’une manière- « THÉ ENTOMOLOGIST'S IMPORTANCE » 27 rigide, peudant un bon espace de temps, sans remuer. Elle ressemble alors tellement à une menue branche que, le plus souvent, on se surprend à la saisir pour l'enlever comme une branche morte. Je me souviens que, il y a envi- ron vingt ans, je trouvai la première chenille de cette es- pèce que j'aie jamais vue sur un prunier. Elle avait la peau lisse, luisante et satinée, et je fus horripilé lorsque je sentis ce que je croyais être une branche morte remuer et se tortiller sous mes doivts. Slingerland et Crosby disent dans leur description que cet insecte se nourrit de n’im- porte quel feuillage. De fait, je l’ai trouvé sur les pruniers, sur les buissons de gadelliers et, l’été dernier, j'en ai obser- vé toute une colonie sur le mélilot blanc (Me/itotus alba), vulgairement : trèfle d’odeur. Elles étaient là, quinze à vingt environ, mangeant paisiblement, et j'ai pu les étu- dier à loisir, pendant une huitaine de jours, trouvant, après ce laps de temps, quelques cocons, deux ou trois, de ces chenilles, que j'ai recueillis et gardés pour voir s'opé- rer leur métamorphose qui s’est produite à la fin de jan- vier dernier, et que j'ai chez moi, un cocon vide et une phalène morte, recueillie vivante et venant d’éclore, le 25 janvier dernier. Il est vraiment curieux de voir un cocon si petit et si court (environ 34 de pouce) être l'habitation fiuale d'une chenille aussi longue (presque deux pouces). J.-C. CHapPaIs. PAF ENTOMOLOGIST'S IMPORTANCE ” Nous traduisons, du BOSTON TRAVELER, l'entre- filet que vorct : Les insectes sont des facteurs de haute puissance ‘ in the world's business ”. La chenille du papillon ‘‘ gypsy ” ou du papillon ‘ cul-brun ” paraît de bien futile impor- 28 LE NATURALISTE CANADIEN tance à côté de l’éléphant ou de la girafe. Pourtant, au point de vue de la relation que Ja vie animale peut avoir avec le bien-être de l'humanité, ces petites chenilles impor- tent plus au ‘ Commonwealth ” du Massachusetts que tous les éléphants qui ont existé, depuis le commencement du monde. C’est un grand résultat que de détruire l’un de ces tigres qui dévorent les hommes. Mais le chasseur qui dé- truira la chenille nommée ‘ cut-worm ” et sa race rendra à l'Amérique un plus grand service que tous les chasseurs de lions ou de tigres dont l’on a jamais entendu parler. Les moissons des champs, les forêts, les vergers, la vie même du peuple sont sous la dépendance du maïntien, en de justes limites, du monde des insectes. La ‘‘ brown bee ? est beaucoup plus importante que l’ours noir, la sauterelle est autrement plus désastreuse que l’hyène. Ce sont les ‘ petits-loups ”’ de l’engeance des insectes qui peuvent dé- vorer la terre et tout ce qu’elle porte. — L’entomologiste est donc un homme fort important. — Le dompteur de lion est de légère valeur auprès de l’homme qui peut tenir en respect les coléoptères et les chenilles de l’univers. —— 100 3 LA CHASSE AUX MOINEAUX ——— AR # (Continuë de la page 17.) En été, l'usage du fusil devra donc être plus fréquent ; il donnera de meilleurs résultats en hiver. Si on ne peut tirer la nuit, son efficacité sera beaucoup moins grande, il est même facile de se tromper grossièrement et de gaspil- ler inutilement la poudre et le plomb. Deux cas peuvent en effet se présenter: vous tirez dans le courant de la journée ou bien le soir vers le coucher du soleil. Dans le courant RSS LA CHASSE AUX MOINEAUX 29 de la journée le résultat sera à peu près nul : vous n’effrayez que le petit groupe sur lequel voustirez: ce groupe change souvent de place et peut très bien ne pas être celui qui vous agace la nuit. On voit ici l'importance de la /oca/isation ; si cette opinion était établie, pour se débarrasser des moi- neaux il suffirait de les effrayer soit le jour, soit la nuit; en admettant la localisation avec deux terrains de choix, l’un pour le jour, l’autre pour la nuit, il suffirait d’effrayer sur les deux terrains. Si vous tirez un coup de fusil vers le coucher du soleil, alors que les groupes sont partiellement formés pour la nuit, vous obtenez de meilleurs résultats, mais c’est alors que l'erreur est surtout facile : vous n'êtes certain que des moineaux assemblés dans un bosquet v passeront la nuit que lorsqu'il n’en reste plus à rôder aux alentours ou à becqueter par terre, c’est-à-dire entre sept heures et sept heures et demie dans les premiers jours d'août, en sup- posant le ciel sans nuage. Parmi ceux qui se sont réunis de bonne heure, beaucoup ne sont que de passage et vous verrez des essaims se détacher pour s'élancer à grande vitesse vers des bosquets parfois fort éloignés et généra- lement plus près du centre de la ville. Donc, en tirant de boune heure, surtout dans les petits bosquets, vous tirerez souvent sur des bandes qui ne devaient pas rester; vous effrayerez chez vous des moi- neaux qui n'avaient nulle envie de vous éveiller, et vous n'aurez peut-être plus n1 poudre ni plomb quand arrivera la bande que vous maudissez ! Il ne faut donc pas tirer au hasard, même si on n’a pas d'autre but que d’effrayer. Du reste on peut faire peur aux moineaux sans fusil. On sait qu'ils sont très sensibles au bruit quand ils sont groupés, 1l suffit de battre des mains sous les arbres, quand des milliers bavassent au-dessus de votre tête et vous ar- 30 LE NATURALISTE CANADIEN rosent, pour qu'il se fasse un silence parfait... mais pour quelques instants seulement. Si vous faites un bruit violent pendant la nuit, vous obtenez le même résultat qu'avec un fusil: il suffit pour cela de frapper deux planches l’une contre l'autre. L'effet est meilleur s’il fait bien noir: le moineau réveillé en sursaut ne peut se fier qu’à ses oreilles et il juge le danger plus grand qu'il n’est en réalité. De bonne heure, le soir, il vous faudrait beau- coup plus de temps pour un résultat moindre: les yeux aident alors le moineau à s'assurer promptement que le danger n’est pas imminent. On peut cependant obtenir de bons résultats en opérant pendant que le moïneau est encore visible et peut voir; mais tout en faisant du bruit avec des planches, il faut de temps en temps frapper les arbres les plus habités et lancer des roches ou des bouts de bois dans les branches : le moineau associe l’ébranlement de l'arbre avec le bruit ; or, l’ébranlement lui montre le danger; rapidement il unira le bruit au danger : bientôt il remarquera votre déplacement sous les arbres: il vous associera au bruit, puis au danger ; après quelques soirées, la seule vue de quelqu'un passant sous les arbres le forcera de chercher ailleurs un logis moins périlleux. J’ai eu con- naissance d’un bosquet abritant des milliers de moineaux les nuits d'automne et débarrassé pendant deux mois par six séances nocturnes bruyantes. A l’époque des nichées les expériences n’ont douné que des résultats médiocres. Du reste, qu’on se serve du fusil ou de tout autre ins- trument pour effrayer, on fait une bien pauvre chasse; je dirai même une chasse peu honorable: envoyer les moi- neaux de votre jardin dans celui du voisin, c’est déplacer le désagrément pour quelque temps, ce n’est pas guérir le mal !—Si tous les intéressés agissaient de concert et chas- saient les moineaux de chez eux, quand ceux-ci ne pour- raient plus aller nulle part, il faudrait bien qu’ils disparais- LA CHASSE AUX MOINFAUX 31 sent! Le raisonnement est bon ; mais tout le monde est-il intéressé? Et puis, tous les intéressés se résoudront-ils à effrayer les moineaux ? Du reste, le résultat pourrait bien être peu enviable: les moineaux entendant du bruit par- tout s’y habitueraient comme ils se sont habitués aux tram- ways, aux voitures, aux automobiles. Supposons qu'ils s’amassent en moins grand nombre dans les parcs, qu’ils s'éparpillent la nuit comme le jour, qu’ils restent dans la banlieue ou même à la campagne, s'ils sont nuisibles à l’agriculture ils continueront de ravager les récoltes. Mieux vaut donc tuer qu'effrayer | b.— Pour tuer. En se servant du fusil pour pour tuer, on effraiera les survivants. Je crois inutile de recommander les poudres sans fumée et les appareils pour étouffer le son :les autorités s’y opposeraient à bon droit. 11 faudra donc nous ‘contenter d'armes ordinaires. Puisque notre but est de tuer beaucoup plus que d’ef- frayer, il faudra tuer le plus possible en effrayant le moins possible. Conséquemment, si on veut profiter des rassem- blements du soir, ne tirer la nuit que rarement au même endroit, afin de ne pas produire de panique; ne tirer qu’une fois la même nuit. Une remarque semblable s’ap- plique à l'après midi, de bonne heure avant le coucher du soleil : quoique l'impression soit moins vive que la nuit et le soir, elle l’est encore assez pour forcer rapidement les bandes à chercher un autre bosquet. Pour plus de clarté et d’fficacité pratique distinguons plusieurs cas: I. Au printemps. Quand la végétation commence à pousser, les rassemblements n'existent plus pendant le jour, sauf dans les localités où une nourriture abondante les occasionne ; tel est le cas pour les tas de fumier, les abords d’entrepôts de grain, etc. Le soir les groupes sont inoins nombreux et moins importants qu'à toutes les autres épo- ques de l’année ; les couples récemment formés s’éloignent peu de leur nid; or, les nids sont dispersés partout. 32 LE NATURALISTE CANADIEN, On pourra tirer le soir sur les bandes, le jour sur les armées de pillards pendant le ravitaillement. On peut encore trouver deux occasions propices, l'une naturelle, l’autre artificielle. 1°— Dans les jardins près des couches et sur les endroits nouvellement ensemencés les moineaux s’abattent par cen- taine; au sommet des arbres, le soir vers le coucher du soleil ou de bonne heure le matin, on les voit becqueter Îles jeunes bourgeons et les manger ou les jeter à terre. Un coup de fusil punirait sur le champ quelques malfaiteurs. Dans ces circonstances il ne faut pas craindre d’effrayer les survivants, car d’autres les remplaceront bientôt: à cette époque de l’année où l’activité est grande et la nourriture rare, le moineau change souvent de place. 2°—On peut attirer des groupes en leur donnant à man- ger. La meilleure nourriture est un mélange d'avoine et de blé dans un champ de jeune laitue : le moineau mange volontiers l’herbage avec le grain sec. Il faut attendre quelques jours avant de tirer: un grand nombre de moineaux découvrent la provision et y viennent ensuite par bandes séparées: on peut alors tirer plusieurs fois avant d’effrayer les survivants. Si on dispose d’un grand terrain on peut préparer des appâts en plusieu:s endroits. II. Æn été. Pour les moineaux on peut faire commencer l'été à la mi-maïi et le prolonger jusqu’à la m1i-septembre. Dès la fin de mai on rencontre des familles de jeunes élevés dans des hangars ou sous des toits. Quand ils savent voler et manger seuls, les jeunes sont abandonnés par leurs parents; ils se réunissent alors en groupes pour la nuit; pendant le jour ils restent rarement isolés: on les trouve fréquemment par bandes de six à vingt. Or, ces bandes sont peu défiantes et se tiennent généralement en rangs serrés; le fusil est donc très efficace. A mesure que l'été avance le nombre des jeunes aug- LA CHASSE AUX MOINEAUX 33 mente. On peut alors distinguer trois sortes de groupes, ceux du jour, ceux de la soirée et ceux de la nuit. Le jour il y a beaucoup de groupes, mais peu d'individus dans chaque groupe: il est rare d’en rencontrer de plus de cinquante. Ces groupes se dispersent dans les jardins des villes, dans les parcs, la banlieue et les abords de la campa- gne. En général, les groupes comptent plus d'individus à mesure qu’ils s’éloignent de la ville, à cause d’une tran- quillité plus grande. On peut se servir du fusil un peu partout, et sans crainte d’effrayer, parce que ces groupes sont mobiles : quand l’un part un autre le remplace promp- tement. On pourrait, comme au printemps, préparer une nourriture pour favoriser les rassemblements; mais il n’est pas nécessaire d’attendre que beaucoup aient trouvé la place, vu l’inconstance des jeunes groupes; il faut plutôt viser à concentrer: pour cela mettre la nourriture sur une ptite surface ; le coup de fusil est plus efficace. Dans la soirée, c'est-à-dire deux heures avant le coucher du soleil et une heure après, les groupes se fondent pour former parfois d'innombrables bandes ; c'est surtout aux environs des bosquets choisis pour la nuit que les plus grandes bandes s’amassent: un coup de fusil peut donner de superbes résuitats ; malheureusement il effraie beaucoup les survivants, à cause de l'excitation nerveuse alors domi- nante. Pour rendre ce coup plus efficace on peut considérer deux cas: 1° Les moineaux sont dans un bosquet et vol- tigent dans les arbres, ou sur une haie, ou sur des plantes élevées comme le maïs: on peut prendre les plantes en enfilade et balayer une grande surface. 2° Les moineaux sont à terre, sur un terrain nu ou parmi des léguines: on peut tirer en rasant le sol. Dans ce dernier cas des cir- constances particulières rendent la chasse fructueuse: supposons la bande dispersée sur une grande surface, à une distance considérable du bosquet ; tout près se trouvent 34 LE NATURALISTE CANADIEN quelques arbres isolés: se cacher non loin de l’un de ces arbres et envoyer quelqu'un du côté opposé: les moineaux s’envolent et s’abattent comme un nuage sur les arbres isolés; chaque arbre en reçoit un nombre prodigieux : c'est le temps de tirer! Ce stratagème est spécialement recommandable quand les moineaux s'amassent dans les champs de grain hors des villes; dans ces champs les arbres sont rares, et quand ils s'envolent les moineaux se précipitent par centaines sur le même arbre: j'ai vu alors uu chasseur abattre soixante victimes d’un seul coup. C’est vers la fin de l’été que la chasse au fusil donne les meilleurs résultats, les bandes étant plus nombreuses et moins défiantes. L'automne sert de transition entre l'été et l'hiver : les bandes ne sont nombreuses que dans les bosquets. Si on les surveille attentivement on peut obtenir d'excellents résultats. Avant que la terre gèle on peut tirer sur le sol, comme en été, puis sur les arbres ou les vignes sauvages qui couvrent les murs des maisons isolées et inhabitées. Dès que les feuilles sont tombées le tir est très efficace parce qu’on peut viser : les moineaux forment de véritables grappes au centre de certains arbres. Si dans un bosquet se trouve un arbre plus rustique, retenant ses feuilles plus longtemps, c’est vers cet arbre qu’il faut aller : les moi- neaux s’y entassent. À mesure que l’hiver approche, le tir sur terrain nu est de moins en moins efficace, parque les moineaux n’y trouvant aucun aliment ne s’y jettent plus en bandes : ils restent dans les rues mangeant l’avoine abandonnée par les chevaux et n’arrivent qu'à l'heure du coucher. Si on ne veut pas effrayer trop, bien choisir son temps pour tirer ; ne tirer ni trop tôt ni trop tard. Tirer pendant leur som- meil c’est tirer trop tard ; tirer quand ils causent encore et peuvent facilement vous apercevoir, c’est tirer trop tôt :ils athée in … LA CHASSE AUX MOINEAT X 35 changent continuellement de place et vous échappent avant que vous soyez en position. Cependant il convient de dis- tinguer : j'ai supposé que vous tiriez sous les arbres et que vous tiriez en haut de façon que tous les plombs retombent sur votre jardin, sans danger pour les voisins. Sr vous pou- vez tirer d’un endroit élevé, en plongeant, ou prendre les arbres en enfilade, sans être aperçu, le résultat sera meil- leur et la frayeur moindre. En hiver il ne faut pas compter sur les bandes d’avant le coucher : les moineaux viennent par petits groupes des rues aux arbres ; quand il fait très froid il n’y a même pas de rassemblements nocturnes sur les arbres : chacun se cherche un logis sous les toits ou dans les hangars. On peut encore obtenir de bons résultats avec le fusil ; mais la chasse n’est plus possible que le jour et dans des endroits déterminés. Parmi ces endroits on peut compter les amas de déchets, les abords des magasins et les rues. Il n’est pas toujours facile de se servir du fusil en pareilles localités ; alors on recourt à la ruse : on attire les moineaux. On met de temps en temps des déchets ou du fumier frais dans un jardin, ou bien on sème du grain. Ce moyen est particu- lièrement efficace quand la neige a couvert toute nourri- ture: un peu de grain attire des douzaines de moineaux en quelques heures. On peut alors tirer soit en plongeant, soit en rasant le sol, selon les commodités. Sile sol est accidenté il convient de tirer en plongeant: dans ce cas répandre le grain sur une petite surface, afin que les moi- neaux s’entassent ; si le sol est plat on peut en tuer un plus grand nombre en rasant; pour cela répandre le grain sur une petite largeur et une grande longueur, en ligne droite, afin que le plomb balaie aussi parfaitement que possible. Pour ces 7uses il convient de changer souvent de place afin de tromper la défiance occasionnée par la vue des 36 LE NATURALISTE CANADIEN morts ; 1l importe surtont d'éviter l'artificiel, la re- cherche: mettre la nourriture aux endroits déjà fréquentés par quelques individus, abords d’un poulailler, d'un tas de déchets. Les échafiudages éveillent promptement Île soupçon. Le fusil rendrait de réels services à qui l’emploierait en temps opportun; mais c'est une arme rare et dangereuse dans les villes. Dans la baulieue et aux abords de la cam- pagne on pourrait s'en servir plus facilement ; cependant là encore les formalités à remplir rendenc souvent son emploi 1impraticable. B .Le fusil à air Tout le monde connaît ce petit fusil lançant une balle a chaque coup. Il en existe de nombreux molèles: ce qui importe, c’est d’en avoir un assez fort pour tuer un moi- ueau à 40 ou 50 pieds, afin de n'avoir pas à tirer de très près, ce qui n'est pas toujours possible, surtout avec les vieuX mOIneaux. Plusieurs trouveront ridicule et enfantin l'emploi d'une arine ne tuant qu’un oiseau à la fois, en supposant le tireur très adroit. J’admets qu’un moineau de moins, quand on les compte par milliers, c’est fort pen! mais enfin les milliers sont fait d'unités, et un moiueau de; moins, c'est un petit brigand de moins; deux moineaux de moins c'est une famille de moins. et puis, le fusil coûte peu; on peut s’en servir partout et toujours: les morts s'accumulent bientôt. Nous ailons voir que ce petit fusil peut rendre de grands services de deux manières, pour étudier les moi- neaux et pour en diminuer le nombre. 1°—Ze fusil à air et l'étude du moineau. Dans mon premier article j'insistai sur la nécessité d'ouvrir des esto- macs en variant les lieux et les heures afin de se faire une LA CHASSE AUX MOINEAUX 87 idée exacte du régime alimentaire du moineau. Plusieurs naturalistes m'ont fait observer que cet examen avait été fait avec soin, notamment aux Etats Unis. Sans vouloir amoindrir en rien le mérite et le talent des chercheurs, je suis d'avis que les conclusions ne sont pas probantes, et que la part a été faite trop grande aux mauvais instincts du moineau: j'ai manipu!é autant de moineaux que n’im- porte qui et Je ne serai convaincu que le jour où l’on me donnera, avec les moyenves, la liste des détails indiquant l'heure, l'endroit, la saison, les circonstances de la capture : l’élasticité des estomacs prête à d'innombrables erreurs: on peut aussi se méprendre par suite de l'ignorance des mœurs du moineau. En voici un exemple typique: des bandes quittent la campagne le soir pour gagner les bos- quets; avant de partir chaque individu prend deux ou trois grains d'avoine. Quand ils arrivent j'en empoisonne des centaines et je les ouvre: je trouve sept ou huit graines. Moyenne écrasante! le moineau est presque uniquement granivore et malfaiteur. Où est l'erreur? Il y en a plusieurs: même si le moineau n’avait mangé que des insectes durant le jour il aurait pris un peu d’avoine avant sou retour, pour solidifier son estomac; en l’ouvrant je n'aurais pas reconnu les insectes déjà transformés; et puis j'ai offert du grain moi-même; je n’ai que les moi- neaux ayant donné dans le piège: je prends l'exception pour la règle! D'autre part, je me suis servi de grain pour empoisonner le moineau: maïs il y a des jours où les ban- des restent dans les arbres et ne mangent que des insectes avant de se coucher; ces jours-là je n’ouvre pas d’esto- macs : et pourtant ma moyenne serait fortement altérée! On voit comment les erreurs peuvent s’accumuler. Ce que je dis de l’empoisonnement, il faut le dire du cas où l’on tire un coup de fusil sur un groupe: on tue les moi- neaux quand ils sont dans des conditions particulières et 38 LE NATURALISTE CANADIEN anormales au point de vue alimentaire; l'erreur existe également si on se borne à l’examen des couvées. Ce sont des individus qu’il faut examiner, des individus capturés ou tués isolément, et dans les circonstances les plus di- verses. Or, le fusil à air est alors l’arme par excellence. : Sans bruit et sans danger, vous allez partout et à toute heure: ici vous tuez un jeune qui commence à voler, là vous abattez un vieux ; aujourd’hui vous chassez dans un jardin parmi les légumes, demain vous chasserez dans un champ de blé, un autre jour vous tirerez dans les arbres; tantôt vous tirez à midi, tantôt vous tirez le soir et tantôt le matin. S'il existe un moyen de se renseigner avec exactitude, celui-là en est un! 2°— Le fusil à air et la diminution du nombre. Les moi- neaux se laissant facilement approcher, un bon chasseur armé d’un bon fusil peut en abattre plusieurs à ses heures de loisir. Il est deux cas où ce petit fusil peut influencer sérieusement le nombre, directement avec les groupes et indirectement avec les chefs de famille. Quand les moineaux sont entassés dans les arbres, le soir, vous pouvez en tuer un grand nombre: il n’y a plus le danger d’effrayer, le bruit étant très faible; il suffit de tirer ‘sur le tas” ; mais pour un meilleur succès, il faut choisir le temps; attendez que le silence commence et que l'obscurité soit assez grande pour que les moineaux ne vous distinguent pas. Si vous tirez de bonne heure, les moineaux vous verront et le bruit du fusil, bien que faible, sera associé à votre image: les groupes se disperseront bientôt avant que vous approchiez de l'arbre; les plus perspicaces donneront l'alarme et vous ferez une pauvre chasse, malgré votre habileté, parce qué vous devrez passer une partie de votre temps à poursuivre des individus fugitifs. Quand l'arbre est noir et silencieux, approchez sans SR A GAME CES ES en né pee dd RS à LA CHASSE AUX MOINEAUX 39 crainte et tirez: un moineau frappé tombe parfois sans crier; s’il n’est que blessé il criera; plusieurs autres jette- ront aussi quelques cris, mais aucun ne remuera. Du reste, après plusieurs coups, allez vers un arbre un peu éloigné et recommencez pendant que le calme se rétablit. Dans uue soirée vous pouvez vous approvisionner pour votre prochain déjeuner ! Indirectement vous pouvez enrayer la multiplication en tuant les chefs de famille, les pères et les mères. Cette méthode peut rivaliser d'efficacité avec la destruction des nids ; du reste, il n’est pas toujours facile d’atteindre les nids quand on n’a plus l’audace ni l’agilité de l’enfance! Pour plus de succès, il faut se rappeler quelques obser- vations : quand les jeunes sont affamés et déjà gros, les parents fort affairés ne s'arrêtent pas près du nid; allant parfois chercher leurs provisions très loin, ils reviennent à tire d’aile et se précipitent dans la demeure; ils en sortent avec aussi peu de cérémonies! Quand les jeunes ont quitté le nid, les parents les suivent ou les conduisent pendant quelque temps: il est alors facile de les approcher à cause de l'instinct qui les lie à leur progéniture. Mais le mal est fait : il est trop tard, à moins de tuer toute la famille ! Pendant que la femelle pond ou couve, le mâle reste souvent près du nid: c’est une occasion propice pour tuer la postérité en brisant le lien! Le meilleur temps est au commencement de la construction des nids: les moineaux sans respect pour la propriété d'autrui sont obligés de défendre jusqu’à l'emplacement choisi pour leur nid. Aussi, les premiers jours, tandis que le mâle travaille activement, la femelle reste près de la future demeute, criant pour deux et menaçant d'avance quiconque aurait l'intention d'approcher ; elle reste des heures entières, sans remuer, disant au monde entier: ‘Ce nid est à moi: malheur à vous si vous approchez!”” La femelle tuée, le mâle devra 40 LE NATURALISTE CANADIEN discontinuer la construction pour se chercher une autre compague, ce qui n’est pas une mince corvée chez les moi- neaux: en tous cas cela prend du témps! La mort des parents influe ainsi considérablement sur la multiplication et le fusil rend des services aussi importants que contre les bandes des jeunes de fin d'été et d'automne. Si maintenant nous cherchions à comparer l'efficacité des deux fusils recommandés, je donnerais volontiers la supériorité au fusil à air: moins dispendieux, toujours prêt à servir, à la portée de tous, n’effrayant pas les moineaux, sans rival pour habituer à viser, 1l peut abattre autant de moineaux sans alarmer personne. ET, -=PAMMATS Pour la chasse aux moineaux, la main est l’arme la plus simple et la plus primitive que l’homme puisse imaginer! Mais la main est attachée à l’homme que son poids colle à la terre, et le moineau a des aïles!...Cependant la ré- flexion et l'expérience montrent que cette arme peut servir très utilement en trois circonstances: pour la destruction des nids, pour la capture dans le nid, pour la capture pen- dant le sommeil. À. Destruction des nids 51 nous détruisions tous les nids les moineaux seraient bientôt disparus. Or, la destruction des nids est relati- vement facile: les moineaux construisent près de nous des édifices très visibles! Si donc la multiplication continue, si les ravages augmentent, nous devons en accuser en grande partie notre paresse. Détruire un nid c’est s'opposer à une accumulation de débris au sommet d’un arbre ou sous un toit, sans parler LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 4I des autres souvenirs que les parents et les jeunes laissent dans les environs. Détruire un nid qui contient des œufs, c’est anéantir toute l'énergie dépensée jusque-là et ruiner les espérances prochaines. Détruire un nid qui contient des petits, c’est directement diminuer le nombre des moi- neaux, tout en faisant perdre aux parents le temps requis pour construire la demeure et élever la couvée P. FONTÂNEL, S. J. (À suivre.) 0) > LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES (Continué de la page 22.) Le vrai Chien de sang est brun de tan avec le dos presque noir; quelquefois il est tout noir, d’autres fois il est tout gris. Son pelage est fin et court, surtout à la tête et aux oreilles. Il est de grande taille ; sa structure est robuste; son museau long et large ; sa lèvre supérieure retombe sur l’inférieure ; il a les oreilles larges tombantes, le crâne haut et bombé, la tête carrée, le regard perçant, les membres tendus et vigoureux, les reins courts. Un bon Chien de sang doit être audacieux, mais discret ; car étant destiné, en chasse, à reconnaître la voix de l’ani- mal et à l’indiquer au veneur, il doit nécessairement avoir la plus grande circonspection. Chasseurs intrépides, les Bloodhounds ne quittent leur animal qu’à la mort, et c’est à lui que revient toujours l'honneur de ces chasses extraor- dinaires dont se glorifient les annales de la vieille vénerie. On les dit très passionnés, inême dangereux. Leur soif de 42 LE NATURALISTE CANADIEN sang peut leur faire attaquer leur propre maître quand ils ont dévoré une proie. Leur voix est basse, traînante ; elle a un caractère farouche qui ne s’oublie pas quand on l’a entendue une fois. Beaucoup de nobles familles, en Angleterre, ont conservé cette race dans toute sa pureté, et s’en servent, en meutes plus ou moins considérables, pour la chasse des daims qui vivent en troupeaux nombreux et constituent un élevage lucratif dans les parcs anglais. Cependant le vrai Chien courant pour la chasse du daim ou du cerf est le suivant. (b) Ze Chien de cerf.—C'est un métis du chien de sang et du lévrier ; il est le plus grand de toute la race des chiens courants. C’est le S/aghound des Anglais. Ilse distingue par son odorat très subtil et par sa très grande vitesse à la course. Le roi d'Angleterre George III avait une passion effrénée pour la chasse au cerf avec ce chien. Avec lui, cette chasse était menée si vigoureusement que, de cent cavaliers qui y prenaient part, une vingtaine seule- ment parvenaient au point où le cerf était aux abois. On franchissait des espaces immenses avec ja vitesse du vent ; chevaux et chiens succombaient dans cette course furi- bonde ; on parcourait ainsi des cinquante milles sans ar- rêt ; parti le matin on ne rentrait que le soir. Aujourd’hui, il existe encore quelques meutes de Chiens de cerf, mais seulement dans les chenils royaux et chez quelques lords de première opulence. Les S'aghounds, par suite de croisements multipliés, sont devenus les Æoxhounds. (c) Le Chien de renard, ou Foxhound, est regardé comme le meilleur chien de chasse anglais. De gros volumes ont été écrits sur son histoire; et bien des lords s'intéressent plus à la prospérité de cette race qu’au bien-être de popu- lations entières. Il tient un peu de toutes les races possi- bles. On le reconnaît à son train de derrière ramassé, à sa poitrine large, ses jambes droites, ses pieds arrondis comme LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 43 la patte d’un chat, sa queue épaisse, bien garnie et portée haute, son oreille petite et plate; on la lui arrondit artifi- ciellement. | Le Chien de renard a la rapidité du lévrier, le courage du bouledogue, l’odorat du chien de sang, la prudence du caniche ; bref, il réunit en lui toutes les meilleures qualités du genre. Avec cela, il est docile de caractère et facile à mettre en meute. Sa rapidité est incroyable. Un d’eux parcourut 417% milles anglais en 8 minutes, et le fameux cheval de course Flying Childers qui courait avec lui ne le devança que d’une demi-minute. Proportion gardée entre la taille et la structure des deux animaux, on voit que la vitesse du chien était bien supérieure à celle du cheval. (d) Ze Chen de sanglier, Boarhound.—C'est un métis provenant d'un mélange du mâtin, du lévrier et du bw/7 terrier. Le mâtin apporte la puissance musculaire avec les dimensions corporelles; le lévrier donne la vitesse nécessaire pour atteindre le sanglier, animal bien plus vif que ue le ferait supposer sa structure lourde et massive; enfin le terrier fournit la sensibilité de son flair, sa vivacité et son énergie. Généralement, ce chien est de grande taille. Le corps est solide, les pattes sont nerveuses ; les membres longs et très forts; la tête est celle du mâtin avec la mine dégour- die et un peu insolente de celle du terrier ; le museau est carré, pareil à celui du bouledogue ; les oreilles sont courtes et droites ; la queue est tordue en trompette. Toutes ces qualités ne sont pas de trop pour la chasse à laquelle on le destine. Et son éducation est une œuvre excessivement délicate. Car si le chien dressé à l’attaque du sanglier se précipite trop vivement sur son ennemi, il recevra un coup de boutoir qui l’étendra, sanglant, sur le terrain ; et, d’un autre côté, s’il recule et refuse le combat, 44 LE NATURALISTE CANADIEN le sanglier furieux ne laissera pas que de le percer de ses terribles défenses. On a vu un sanglier se retourner contre une meute de cinquante chiens avec une telle impétuosité que dix seulement échappèrent sans blessures, six ou sept restant morts sur le terrain. Il faut beaucoup de tact au chien pour se placer avanta- geusement, de façon à s’élancer sur l’ennemi sans s’exposer lui-même à des coups de boutoir, et en même temps pour combiner l'attaque avec ses compagnons et occuper for- tement la bête par des charges réitérées, jusqu’à ce que le chasseur lui envoie le coup mortel avec une lance ou une balle, Ce chien est à peu près disparu comme le sanglier qu’il avait à combattre, Kn Angleterre, il n’est plus qu’un objet de curiosité, entretenu par le caprice des amateurs. En Allemagne, il remplit encore à un moindre degré son office naturel. En Danemark et en Norvège, il sert à combattre l'élan, ce noble animal si grand, si rapide et si vigoureux que tout autre chien serait aisément vaincu par lui à la course et à la lutte. (e) Ze Beagle.—On donne généralement le nom de Beagles à tous les chiens courants de petite taille employés à la chasse du lièvre. Ils étaient bien connus du temps de la reine Elisabeth, qui en possédait de si délicats qu’on pouvait les mettre dans un gant d'homme. Il arrivait souvent qu’une bande complète de ces petits chasseurs était transportée au rendez-vous dans une couple de paniers sur un cheval de bât. La meute du colonel Hardy était célèbre. Elle comptait vingt-deux individus, d’une taille au-dessous de 30 centimètres. On les transportait au lieu de chasse dans des corbeilles chargées sur des che- vaux. Une belle nuit, ils furent volés, et jamais le colonel ne put savoir ce qu’ils étaient devenus. Le Beagle est donc le plus petit des chiens de chasse. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 45 Il est celui qui a la voix la plus sonore. En France on l’appelle briquet, de braquet ou petit brague. On trouve dans le Âoman du Renard, qui date du treizième siècle, cin 7 lignes ou plutôt cinq vers relatifs à ces petits chiens, qne l’on oppelait brachets, à cette époque. Beagles et briquets, comme chiens de chasse pour le courre du lièvre, sont les meilleurs et les plus estimés. On les emploie surtout pour la chasse au fusil. Du reste leur odorat subtil fait qu’ils ne perdent jamais la piste du lièvre poursuivi; leur vitesse, activité et ténacité sont telles, qu’ils l’atteignent toujours, malgré ses crochets, ses tours et ses détours. Le Æarrier est un autre chien courant qui chasse le lièvre ;—un peu plus gros que le Peagle. ABBÉ F..X. BURQUE. (À suivre.) LES COLEOPTERES DU CANADA SILPHIDÆ (Continué de la page 191 du volume précédent.) 19e Genre AGATHIDIUM lllie. Insectes de très petite taille, à coloration noïiratre, que l’on rencontre surtout dans les Champignons et sous les écorces; ils ont la faculté de se rouler en boule avec les jambes en dessous complètement cachées. 46 LE NATURALISTE CANADIEN A. angulare Mann. — Bull. Mosc. 1852, 2, p. 360. Habitat : Colombie-Anglaise. Alaska. A concinuum Manu.— Bull. Mosc. 1852. 2. p. 370. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise, A. exiquum Mels.— Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 2. 1844. p. 103. Habitat : Ontario. A. oniscoides Beauv.—-Ins. Afr. et Amer. 1805. p. 160. Habitat : Québec, Ontario. A. politum ï,ec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 1866. p. 370. Habitat : Québec, Ontario. A. pulchrum X,ec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 1853,p. 286. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. A. revolyens ec. —Agass. L. Supr. 5. 222. Habitat : Ontario, Colombie-Aunglaise, Québec. À. rotundulum Mann.—Bull. Mosc, 1852, 2. p. 370. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. 20e Genre AGL, V PTUS Lec: Les insectes de ce genre ont la tête large et plate ; ils sont de petite taille et de coloration brun-rouge très foncé. Ils sont rares. A. lævis Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6. p.284. 1853. Habitat : Canada. (Horn.) 21e Genre EMPELUS Lec. Les insectes de ce genre sont petits de taille et de cole- LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 47 ration noirâtre, et appartiennent à la faune boréale. Ils ne sont pas communs. Æ. brunneipennis Mann.—Bull. Mosc. 1852, 2. p. 3060. Habitat : Alaska. 22e Genre CALYPTOMERUS Reidt. Les insectes de ce genre sont très petits, à coloration brun- foncé ; ils appartiennent, comme le genre précédent, à la faune boréale. Ils ne sont pas communs. C. oblongulus Mann.—Bull. Mosc. 1853. 3. p. 203. Habitat : Alaska. 23e Genre CLAMBUS Fischer. Les insectes de ce genre sont de couleur noire et brun- foncé. Ils vivent dans le bois pourri, particulièrement dans les souches de hêtres. C. gibbulus Lec.—Agass. L. Supr. p. 222. Habitat : Canada (Horn), Québec. C. puberulus Lec.—N. Spec. N. Amer. Col. 1. 1866, p. 26. Habitat : Québec, Manitoba. Ile Famille SCYDMÆNIDÆ Tout petits insectes que l’on trouve d'ordinaire dans les nids de fourmis, sous les écorces d’arbres et les pierres. Ils 48 LE NATURALISTE CANADIEN semblent, à première vue, ne se distinguer des Psélaphides que par leurs élytres qui recouvrent tout l'abdomen ; maïs quand on les examine plus attentivement, ils présentent plus de dissemblance dans la forme des hanches, l'insertion des antennes. Les espèces de cette famille sont alliées de près aux petites espèces de la famille des Silphides. Dans le monde entier on en connaît tout près de huit cents espè- ces. Environ quinze espèces se rencontrent dans la faune canadienne, et on peut les classifier avec aise en consultant la liste des auteurs qui suit : Lecoute.—‘ Synopsis of the Scydmæuidæ of the United States ”, in Proc: Phil. Acad. Nat, Sci. 6: 4852-pp. TA Se Provancher.—‘ Petite Faune entomologique. Les Coléop- tères 1974, DR 32-233. Casey.—‘" Revision of the Scydmænidæ of the United States”, in Ann. N. V. Acad. Sci. 0. 1897, pp. 285 684. Blatchley.—‘ Coleoptera of Indiana ”, 1910, pp. 291-305. ler Genre LOPHIODERUS Csy. Les espèces de ce genre sont de petite taille et de cou. leur noire. Elles se rencontrent, pour la plupart, sur les côtes du Pacifique. L biformis. Makl.—Bull. Mosc. 1852, p. 330. Habitat : Alaska, Colombie-A nglaise. (A suivre.) CE _ NATURALISTE CANADIEN RÉ Septembre. 1919 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME EE No. 3 Propriétaire: La nome V.-A. PRO PACOPORATION ET LA, ,CHUTE DES FEUILLES À L'AUTOMNE Nous arrivons—disait le Scientific American du 2 no- vembre dernier—à la saison où la nature présente deux phénomènes remarquables qui frapperaient davantage l'at- tention s'ils étaient mieux compris. Ces deux phénomènes, c’est la coloration que prennent les feuilles en automne et leur chute qui fait suite. [Les deux procédés se tiennent de très près. Durant sa période de coloration verte, la feuille était le grand laboratoire de la nature pour la pro- ductivn de diverses substances. Nous ne songeons guère à faire dépendre du travail qui se fait dans les feuilles la provision des aliments nitrogéniques et carbonacés que ous consommons quotidiennement, mais c’est pourtant à ces organes des végétaux que nous devons, directement ou indirectement, les produits en question comme bien d’au- tres articles d'usage constant, depuis la farine et le sucre jusqu’au bois de construction et au charbon. Si les feuilles tombent ‘en automne, ce n’est pas parce que le froid les a tuées ou que les bourrasques les ont arra- chées, mais bien parce qu’elles ont fini leur rôle sur l’arbre 3.—Septembre 1919. 350 LE NATURALISTE CANADIEN et qu'elles sont rejetées par lui.—Les botanistes nous ap. prennent que leur chute est due à la production d’une sorte de cloison qui se forme, durant la période active de la vé. gétation, à travers l'articulation même du pétiole de la feuille. De savoir exactement comment se produit le phé- nomène, cela nous importe beaucoup moins que de savoir que c’est là un fait naturel dans la vie et la croissance de l’arbre, et nullement un cas accidentel. Quand la feuille tombe, les vaisseaux qui la reliaient au rameau se . remplissent d’une abondance d’une sorte de gomme cica- trisante qui vient des cellules du voisinage dans la cavité des vaisseaux et y joue le rôle de tampon. Avant que la feuille se détache, tous les produits qui s'y sont élaborés, et qui peuvent être utilisés plus tard, se transportent et s'emmagasinent à l’endroit convenable dans l'arbre. * Maïs, ces productions utiles une fois parties de la feuille, ce qui reste est dépourvue de chlorophylle active, à coloration verte, et les cellules sont presque vides, comme on peut le constater en tenant la feuille vis-à-vis une lu- mière vive, ou bien par l’examen de tranches minces au microscope. Les grains jaunes de chrorophylle désorga- nisée qui y restent donnent au feuillage d'automne sa colo- ration dominante jaune. Les teintes rouges et brunes ont pour cause les divers produits de décomposition que con- tient la cellule et qui se sont formés sous les conditions résultant de la maturation de la feuille. I1 convient que les feuilles, après qu’elles ont.rempli leur rôle si considérable, nousavertissent, en se revêtant de ces jolies couleurs, qu’elles ont accompli leur mission. De cette explication du changement de couleur et de la chute des feuilles, ressort encore une manifestation de l’ ‘“eff- ciency of Nature in most things.” —_—…, (5 mme LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES SI PRICHIÈN ET'SES PRINCIPALES RACES (Continuëé de la page 75.) F. Les Epagneuls Epagneul s'écrivait épagnol au quatorzième siècle, ce qui semble indiquer une origine espagnole. Les Epagneuls se reconnaissent toujours facilement à leurs oreilles larges et pendantes, à leur poil très long, soyeux ou laineux, lissé ou frisé, celui des oreilles, de la gorge, de la face postérieure des quatre jambes, et notam- ment de la queue, étant plus développé. Cette classe ren- ferme les chiens les plus intéressants et les plus curieux sous le rapport du volume et de Ja forme. Nous ne par- lerons que des races les plus remarquables. (a) Le Chien de Terre-Neuve.—C'est le géant et le héros de toute la race des Epagneuls. On fait remonter son origine à une forte race europeénne, encore employée en Norvège pour la chasse du loup et du renard. On sait que la découverte primitive de Terre Neuve doit être attribuée aux Norvégiens, qui avant l’an mille y vinrent aborder. Ils ont dû y laisser de leurs chiens; et ceux-ci, en se croi- sant avec les chiens des Esquimaux et du Labrador, auraient produit la race propre de Terre-Neuve. Dans cette hypothèse, ii est impossible d'admettre, comme cer- tains le prétendent, que les premiers colons anglais établis. à Terre-Neuve, en 1622, n’y trouvèrent pas ces chiens, Ils ont dû les y trouver à l’état sauvage et se les attacher à l’état domestique. Le Terre-Neuve est un beau et grand chien, de forte stature ; il a la tête large et longue, le museau épais, les oreilles moyennes, pendantes, les poils longs et abondants, la poitrine large, le cou épais, les pattes hautes, fortes, 52 LE NATURALISTE CANADIEN recouvertes d’un poil serré, presque soyeux. La queue est longue et touffue ; elle est plutôt pendante que relevée; l’ex- trémité seule en est légèrement retroussée. Voici sa particularité la plus distinctive : ses doigts sont palmés; ce qui explique à la fois son extraordinaire apti- tude à la nage et sa disposition naturelle à fréquenter l’eau. Tandis que les chiens ordinaires ont les doigts reliés l’un à l’autre par un prolongement de la peau qui ne va pas plus loin que la seconde phalange, au contraire chez le Terre-Neuve cette expansion se prolonge jusqu'aux ongles. Elle est même très large, et permet aux doigts de s’écarter beaucoup, tout en garnissant les intervalles. On conçoit tout ce qu’une telle organisation, analogue à celle des oiseaux Palmipèdes, peut donner de force et de puissance à la nage. Le Terre-Neuve est donc éminemment un chien aquatique. Sa couleur est très variée ; il est tantôt noir et tantôt blanc, tantôt noir et blanc, tantôt blanc et brun, tantôt brun noirâtre, avec quelquefois des taches de rouille vif au-dessus des yeux. Le Terre-Neuve est très estimé, très recherché, et c’est avec juste raison. Ses qualités morales sont à la hauteur de sa beauté et de ses aptitudes physiques. Il est très atta_ ché et très fidèle à son maître ; très intelligent et facile à dresser ; l'éducation peut grandement développer ses dis- positions naturelles. L'eau est son élément. Il nage, plonge facilement, et paraît s’y complaire. Il peut s’éloi- gner à plusieurs milles de terre, par conséquent rester plu- sieurs heures à nager. Son plus vif plaisir est de courir chercher dans l’eau les objets ‘qu'on y jette, et de les rap- porter. Mais ce qu’il aime encore plus, c’est de se baigner avec sou maître. Sa joie est extrême alors ; il fait des cul- butes et mille tours plaisants ; il nage tantôt devant, tantôt derrière son maître ; il plonge même. sous lui et cherche à PEACÉLENNE DES ES NPRIENCIP ALES RACES 53 le soutenir. Et quand l’homme, fatigué, se retire de l’eau, le chien paraît ennuyé et contrarié. On imagine facilement de quelle utilité peuvent être et sont en effet les Terre-Neuves au bord de la mer. Des cen- taines de personnes leur doivent la vie annuellement. Beau- coup de navires en ont toujours à bord, et il est arrivé maintes fois que l'équipage, en tout ou en partie, lui a dû son salut. En voici un exemple fameux. Le Durham ayant fait naufrage sur les côtes de Norfoik, l'équipage et les passagers ne pouvaient être sauvés qu’en fixant un câble entre le bâtiment et la terre : chose impos- sible à tout homme, à cause de l’éloisnement de la côte et de la violence de la tempête. Heureusement, il y avait à bord un chien de Terre-Neuve : on lui confia la périlleuse et tragique aventure. Avec un bout de corde de sauvetage dans sa gueule, il s’élança à la mer, au milieu de l’épou- vantable fracas des lames qui se brisaient l’une contre l’au- tre. Une grande partie du trajet était déjà accomplie lors- que ses forces commencèrent à l’abandonner : ce que voyant de la côte, deux matelots n’hésitèrent pas à s’exposer eux- mêmes pour le secourir. Ils l’atteignirent au moment où il allait succomber. Prenant la corde qui était entre ses dents, ils l’aidèrent à gagner le rivage ; et alors, on put sauver les naufragés qui désespéraient de leur vie. Lorsqu'un jeune chien de Terre-Neuve appartient à un jeune maître, il s'établit entre eux une familiarité qui fait disparaître les distances; l'animal n’est plus le servi- teur, mais le camarade. Ceci est très agréable, mais très dangereux quelquefois. Un jeune marin anglais, embarqué sur un vaisseau de guerre, avait un très beau Terre-Neuve, grand ami de tout l'équipage. Dans les stations d’escale, on les voyait tous deux sauter à la mer et se livrer à leur exercice favori. Un jour, le maître s'avisa de poser ses deux maius sur la tête de son chien et de lui donner une forte 54 LE NATURALISTE CANADIEN impulsion pour le faire plonger à une grande profondeur. L'animal y prit goût. Mais voilà que changeant les rôles, il fit à son tour plonger son maître en appliquant ses pattes sur sa tête et en lui donnant une poussée vers le fond. Le maître reparaît ; le jeu recommence, l’homme ne pouvant plus s’en défendre. Celui-ci était en train de se noyer, lors- que le chien, inquiet de voir que son maître tardait beau- coup à revenir à la surface, comprit heureusement le danu- ger, plongea et reparut enfin avec le corps inanimé de l’hom- me qui, encore plus heureusement, put être ramené à la vie. Un Allemand, accompagné d’un grand chien de Terre- Neuve, se promenait un jour, en Hollande, sur les bords d’un canal ; son pied venant à glisser, il tomba à l’eau et perdit connaissance. Quand il revint à lui, il se trouva dans une petite maison située sur l’autre bord du canal ; son chien était à côté de lui. Que s’était-1l passé ? Le chien avait sauté à l’eau après son maître, l’avait repêché dans l’eau profonde et traîné ensuite à cinq cents pas de là, en le tenant par la nuque la tête hors de l’eau, jusqu’à un en- droit où la berge inclinée püût lui permettre de prendre terre avec son précieux fardeau: car jusqu’à cet endroit le canal coulait entre deux murs verticaux ; et là des pay- sans, qui avaient aperçu le drame, étaient accourus pour sauver le noyé. Même sj son maître lui est cruel et veut lui faire du mal, un Terre-Neuve le sauvera dans l’occasion. Un jour, par mo- tif d'économie, l'impôt sur la gent canine étant trop onéreux à quelques-urs, le propriétaire d’un Terre-Neuve résolut de se défaire de son fâcheux animal qui, d’ailleurs, lui sem- blait-il, ne lui rendait plus aucun service. On sait que lors- qu’un homme veut faire mourir son chien, il lui trouve toute espèce de défauts qu’il n’a pas. Notre homme ficela donc son Terre-Neuve, l’embarqua dans un petit bateau et rama LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 55 vers le large pour y précipiter l’animal. Celui-ci, en se débattant, fit chavirer l’embarcation. Voilà le maître À l’eau. Il ne sait pas nager, et le courant emporte le bateau. Que fait le chien? A force de se débattre encore, il parvient à rompre ses liens ; il s'élance vivement à la recherche de son maître ; il le saisit et le ramène vivant au rivage. Oncques depuis cet homme n’eut envie de tuer son chien, surtout de le noyer. Non seulement le Terre-Neuve sauve l’homme qui le maltraite ; il sauvera même uu animal, un autre chien par exemple, qui le malmène, si celui-ci, tombé à l’eau, est en danger de se noyer. On dirait que c’est chez lui un ins- tinct irrésistible de sauver de l’eau tout être animé qui y périt. Un chien de cette race et un mâtin se querellaient un jour, au bord d’une jetée. L'un et l’autre tombèrent dans la mer. La jetée était haute et escarpée. Ils ne pouvaient se sauver que par la nage ; maïs la distance à parcourir était fort longue. Le Terre-Neuve y parvint sans peine. Sorti de l’eau, il se secoua. Apercevant son ennemi, mauvais nageur, qui se débattait à grand’peine, encore loin du but, il se précipita de nouveau à la mer. Saisissant le mâtin par le collier, et lui teuant la tête hors de l’eau, il le ramena sain et sauf sur le rivage. Cette heureuse délivrance fut suivie d'une scène de réconciliation entre les deux animaux qui, désormais, ne se battirent plus. Le Terre-Neuve garde très bien les enfants, surtout dans le voisinage de la mer, d’une rivière ou d’un ruisseau. Les enfants sont en sûreté. On peut être sûr qu'il ne leur arri- vera rien de fâcheux, tant que le chien sera là. On a vude ces chieus qui sonnaient à la porte de leur maître pour se faire ouvrir. On en a vu sauver des gens à demi gelés, agissant comme les chiens de Saint Bernard. On emploie aussi le Terre-Neuve à la recherche du gibier dans les bois, 36 LE NATURALISTE CANADIEN et il est remarquable alors par sa hardiesse à pénétrer dans les fourrés les plus épais. Les poètes ont souvent célébré dans leurs chants les mérites et les hauts faits de ce glorieux animal. Le monu- ment que Lord Byronfit ériger à son terre-neuve Poa/swain est un des ornements les plus remarquables de Newstead. Il fit graver sur cette tombe des vers pleins de misanthro- pie, dont voici une strophe : Adieu, mon pauvre chien, ami le plus fidèle, Défenseur le plus sûr, caressant, plein de zèle, Cœur loyal ! Ton seul maître avait toute ta foi; Pour moi seul tu vécus et tu mourus pour moi. (b) Ze Chien du Labrador.—Cet animal est encore plus grand et plus fort que le Terre-Neuve. Il mesure jusqu’à quatre pieds de hauteur. Son museau est plus court et plus tronqué que celui du Terre-Neuve; son pelage plus grossier, plus laineux et plus bouclé; sa couleur est un mélange de gris et de brun doré. Par son extérieur, il tient du Terre-Neuve et du grand Epagneul ordinaire. Au Labrador, on l’emploie à tirer des traîneaux chargés de bois, et sous ce rapport, il rend les plus grands services aux colons. Il est doué d’un talent remarquable pour plonger. Qu'on jette ce qu’on voudra au fond de l’eau, il plonge avec vivacité et ramène l’objet. 11 peut, au besoin, faire un excellent adjoint de la police, comme le prouve l'histoire suivante. Cest l’histoire de ?ze/er, un fameux chien du Labrador qui illustra jadis la ville de Kingstown, en Angleterre. Ce chien, étant jeune, s'était battu avec un Terre Neuve qui menaçait de le dévorer. Un policeman intervint et le sauva. Dès lors Peeler s'attacha à la police, aimant à la fois les hommes et les œuvres de la police. Il se constitua en quelque sorte de lui-même surintendant général, visi- LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 57 tant les postes l’un après l’autre, pour s'assurer que tout était en règle et en ordre. S'agissait-il d'arrêter un cri- minel, 2ee/er était 1à prêt à prêter patte forte sinon main forte. S'agissait-il de découvrir à la trace un voleur ou un assassin, Peeler était encore là, actif et fureteur, allant de rue en rue, de maison en maison, jusqu’à l'appartement où le fugitif était caché. À tout étranger admirant ce chien et demandant qui était son maître, on répondait : “Comment ! vous ne le connaissez pas! Mais c’est Peeler, le chien de la police, qui n’a pas son pareil au monde ; — bien aussi célèbre que le chien de Montargis ou le chien de Saint-Bernard.” (ce) L'Æpagneul d'eau.—Ressemble au chien d’eau, mais n’est pas le chien d’eau ; au Terre-Neuve, mais n’est pas le Terre-Neuve. On l’élève en Angleterre. Il est de moyenne taille ; sa forme est élégante ; ses poils, très longs et frisés, sont disposés par petites boucles très serrées, excepté sur le museau où ils sont ras; les oreilles sont très frangées ; le sommet de la tête est proéminent et garni d’une touffe de crins. Il est brun, quelquefois noir. De toute la race canine, l’Epagneul d’eau est le chien le plus docile et le plus affectionné, le meilleur compagnon que l’homme puisse se donner. Ilest dit de lui qu’on peut le dresser à tout, sauf à parler; et d'aucuns diraient : même à parler ! 11 mérite son nom parfaitement. Il excelle à nager et à plonger; il va à l’eau avec passion et par tous les temps. Son poil, toujours gras et huileux, lui permet d’y faire un long séjour. Il est le chien favori de tous les chasseurs de gibier aquatique. Nul autre ne le surpasse pour la chasse au cauard, sa bouche douce les ménageant au point, non seulement de ne pas leur ôter la vie, mais encore de ne pas les blesser n1 les déchirer. (d) Ze grand Epagneul chasseur.—W\ y en a plusieurs 58 LE NATURALISTE CANADIEN variétés, telles que l’Æpagneul soyeux, ainsi nommé à cause de sa belle fourrure abondante et fine comime de la soie ; l’'Epagneul sauteur, qui fait des sauts et des gambades en chassant; et l'Zpagnenl de bécasse, qui a un talent spécial pour cet oiseau. Toutes ces variétés sont de beaux et grands chiens, portant haut la queue. Ils sont rapides à la course ; leur odorat est très fin et leur intelligence très vive. Leur éducation est facile, à raison de leur douceur qui va jusqu’à la timidité. Ts sont néanmoins pleins de courage et d’audace en pré- sence d’un ennemi redoutable. Un capitaine anglais eu avait apporté un avec lui dans les Indes. Il le vit un jour ne pas hésiter à attaqner un tigre. Le carnassier le re- garda d’abord avec étonnement, se leva troublé par les aboiements furieux de son petit adversaire, et prit la fuite. Spectacle curieux que celui d’un tigre fuyant devant un chien. En voici un autre exemple. Un officier de l’armée des Indes était dans une jungle à la chasse du paon et de l'ou- tarde. Un tigre se leva soudain ; les chiens l’attaquèrent. Deux coups de patte, et les deux premiers furent couchés morts. Mais les autres firent tant par la furie de leurs at- taques et le vacarme de leurs aboiements, que le tigre, en- fin effrayé, tourna queue et s'enfuit. (e) Le petit Epagneul chasseur.—Ici encore plusieurs variétés. Dans une, le C/xmber, les chiens sont toujours muets et chassent sans donner de la voix. La principale est celle du Cocker anglais, la seule dont nous dirons quel- ques mots. Le Cocker anglais a des formes élégantes. Il a le front haut, le museau assez pointu, les oreilles couvertes de poil ondulé. Son pelage est soyeux ; sa couleur varie du noir au blanc de lait. On lui coupe ordinairement la queue à moitié, afin d'éviter qu’elle se prenne dans les buissons tes ot dos nn LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 59 quand il chasse; car alors, il la tient baissée, et lui im- prime constamment des mouvements rapides de côté et d'autre. Sa proie, naturellement, d’après son nom, est toute espèce de petit gibier, tel que lièvre et perdrix. (f) L'Epagneul d'agrément.—De tous les épaguneuls, voici les plus petits et les plus délicats. On en compte plusieurs variétés très célèbres dont les sujets, comme chiens de luxe, furent toujours très estimés et très recher- chés. Mentionnons le X7#g-Charles, le Bleinheim et le Bichon. Le Xzng-Charles est noir ou d’un brun foncé, marqué de feu aux yeux et aux pattes; poitrine blanche, poil long et soyeux, queue touffue, museau court, tête arrondie, oreilles tombantes, traînant même quelquefois jusqu’à terre. Le roi Jacques II avait beaucoup d’attachement pour ces petites masses de poil doux. La désignation de Race royale qu’on leur donne est donc tout à fait appro- priée. Ce sont éminemment des petits bijoux de salon. Ils sont coquets, gais, intelligents, toujours prêts à jouer quelque tour; on leur apprend facilement à faire toute sorte de prouesses. Le Bleinherm est encore plus petit que le X7ng-Charles, dont il a à peu près les mêmes formes. Son pelage, légère- ment ondé, est blanc, marqué de taches orange foncé. C'est le petit chien des daines. Il est très commun en Angleterre. Malheureusement leurs joues sont constam- ment baignées par les larmes qui coulent de leurs yeux. On a vu, à Londres, des X2no.Charles et des Bleinheim atteindre, à la vente, le prix fabuleux de 150 à 200 gui- nées. Ils se font également remarquer par leur affec- tion pour leur maître ou maîtresse ; ils sont très bons gar- diens, et montrent, sous tous les rapports, nne admirable sagacité. Le Pichon, ou chien de Malte, très renommé, maïs très 60 LE NATURALISTE CANADIEN rare, est le plus gentil et le plus gracieux de tous ses con- génères. Son nom indique sa patrie. Buffon en a fait un type idéal. Strabon en fait mention; on le trouve même représenté sur quelques monuments romains. Son poil est très long, très soyeux, très fin, d’un blanc pur ou jaunâtre, d’un éclat lustré presque semblable, par ses reflets, à du verre filé. Safourrure est si longue, relativement à sa taille, que quand il fait un mouvement rapide, tout son corps pa- raît perdu dans la masse ondoyante de son poil brillant. Sa queue, qui se relève furtivement sur le dos, ajoute en- core par le luxe de ses tresses ondulées à la richesse de sa fourrure. Ilest vif, de belle humeur, et se fait aimer de tous ceux qui l’approchent. Tandis que ses congénères ont l'inconvénient de ronfler en dormant et d’avoir une haleine plus ou moins désagréable, le Bichon est exempt de ces défauts. (C'est donc un compagnon plus aimable que le X?7rn9-Charles et le Bleïnheim. Quoiqu'il soit rare, on peut encore s'en procurer des individus, si on veut hien y mettre le prix. Le Caniche où Barbet, le Poodle des Anglais.—De tous les chiens à poil soyeux, celui-ci est peut-être le plus con- nu et le plus remarquable par son intelligence. Il a le corps gros et court, la taille basse, la tête ronde, le poil long, abondant, laineux, frisé en tire-bouchon, les oreilles larges et longues. Un beau Caniche est tout blanc ou tout noir, ou bien noir avec une tache blanchâtre au front ou sur la poitrine. Par ses formes il ressemble assez à l'Epagneul d’eau; mais ce qui l’en distingue aisément, c’est que la laine, chez lui, remplace le poil. Il est très sujet à la ver- mine. On doit, pour cette raison, le peigner souvent, même le tondre, Il se délecte dans l’eau; il nage admirablement. Son nom lui vient de chien cane ou chien de canard, parce qu'ayant la bouche tendre et ne déchirant pas le gibier, il LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES GI excelle dans la chasse aux oiseaux aquatiques. On en tient à bord des bâtiments, pour les envoyer chercher ce qui tombe à la mer ou les oiseaux que l’on tue au large. Mais de préférence on cultive ses talents d'agrément. Il est surtout le compagnon de l’homme, et cela à un degré où aucun autre chien n’arrivera jamais. De tous les chiens, la Caniche a les plus belles formes. Il a la plus belle tête, le corps le mieux bâti, le port le plus noble. Sa structure lui permet toutes sortes d'exercices. Il apprend à danser. Il se tient debout et marche sur ses pattes de derrière. Son goût est fin, il distingue les ali- ments ; il est gourmand ; la subtilité de son odorat est in- surpassable; il reconnaît les enfants de son maître, en trouve la piste lorsqu'ils sont perdus. Son ouie est très fine : de loin il distingue parfaitement la voix, l’intonation, le coup de sonnette, le pas des habitants de la maison. I1 possède à merveille le sentiment des lieux, retrouve toujours sa demeure, ou se souvient toujours d'une maison où avec son maître il aura été bien recu. On le dresse à aller chercher du pain chez le boulanger, de la viande chez le boucher, la malle au bureau de poste. Il comprend, non seulement la parole, mais même les gestes et les regards de sou maître. Sa mémoire est prodigieuse. Pendant des années il se souviendra du visage de son maître, du chemin qu’il aura parcouru. Qu'on juge de son intelligence par le fait suivant. Un maître s’était muni d’un fouet pour mieux dresser son caniche à l’obéissance. Dans une promenade, il lui administra une ou deux corrections. De retour au logis, 1l laissa le fouet sur une table : le lendemain l'ins- trument avait disparu. On le retrouva. On s’en serviten- core pour dompter l’animal. De nouveau le fouet disparut. On soupçonna le chien. Dans une troisième épreuve, on le surprit dérobant l'instrument pour le cacher. On lui apprend à battre du tambour, à porter l'épée, à 62 LE NATURALISTE CANADIEN tirer du pistolet, à grimper dans une échelle, à emporter d'assaut une hauteur défendue par d’autres chiens ; bref, on en fait un saltimbanque de premier ordre. Autrefois, dans les rues de Paris, on s’égaya longtemps d’un drame célèbre joué par un vieux soldat et son caniche. Ce dernier avait un sac au dos et un shako sur la tête. Il était prisonnier et son maître lui faisait son procès, l’accusant de divers crimes et le condamnant à mort après une semonce terrible. Il fallait voir la mine confondue, abjecte, désespérée du pauvre coupable qui se préparait à recevoir le coup fatal. Un coup de fusil éclatait (nn coup blanc), et la victime tom- bait en poussant un hurlement plaïntif. On recommençait plus loin. C'est une chose bien réelle et bien connue que l'instinct d'imitation du Caniche, son point d'honneur et sa vanité. Sans cesse il regarde son maître comme un modèle à imiter, au moins comme une autorité à laquelle il doit se soumet- tre absolument. Ce qu’il voit faire à son maître, il le fait ou essaye de le faire. Si on lui donne quelque chose à por- ter, une canne ou un paquet, il porte la chose avec soin, va d’une personne à l’autre comme pour faire admirer son habileté, et la dépose précieusement où il le faut. Dans son trajet , il ne s'inquiète pas des autres chiens ; on dirait qu’il les dédaigne ; et ceux-ci, par contre, paraissent l'admirer. Le Caniche ne se plaît pas dans la solitude ; il cherche toujours la société de l’homme. Il n’aime pas celle des autres chiens, et ne joue guère qu'avec les chiens de son espèce. Il déteste les autres races Meet détesté ; car les autres chiens voient en lui le favori de l’homme et ne peuvent le souffrir par jalousie. Il aime la liberté. Est-il enferiné ou enchaîné, il est malheureux, il va et vient sans cesse, faisant d’interminables efforts pour sortir de prison ou se dégager de sa chaîne. Dans une ville, Éd. i LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 63 an jour, un contrôleur fit saisir tous les chiens dont la taxe n'était pas payée. Ils furent enfermés dans une grande écurie. Ce fut un concert lamentable de hurlements de toute sorte. Seul un Caniche était tranquille dans son coin. Il observait sans doute et réfléchissait. A la manière “ont les hommes entraient et sortaient, il comprit com- nent la porte s’ouvrait. C'était le chemin de la liberté. S'approchant de cette porte, il fit basculer le pène, ouvrit et s'échappa avec tous ses compagnons qui rentrèrent cha- cunu chez eux. Dupont (Quelques mémotres sur différents sujets) a con- servé l'histoire d’un barbet malhonnèête, surnommé le Crotteur, qui usait de son intelligence au profit de son maître en lui procurant de l'ouvrage. Il avait été dressé comme cela. C’est son maître qui était le coquin. A la porte de l’hôtel Nivernais, à Paris, stationnait un petit ci- reur de bottes, accompagné d’un grand barbet noir. De temps à autre, le chien allait tremper dans le ruisseau ses grosses pattes velues, et comme par hasard venait les dé- poser sur les souliers d’un passant. Horreur et exclama- tion de celui-ci. Le maître était là qui s’offrait bénévole- ment à réparer le dommage. L'offre était acceptée et le tour était joué; car l’étranger ne soupçonnait même pas la collusion qui existait entre le cireur et le chien. Ce même chien fut vendu à un Anglais, livré, enchaîné, mis en chaise de poste, embarqué à Calais et transporté à Londres. Quinze jours après, il était de retour auprès de son ancien maître ! Tout le monde, à Milan, a connu l’histoire du caniche Mofino qui avait suivi son maître en Russie, lors de l’ex- pédition de 1812. Au passage de la Bérésina, ces deux fidèles amis furent séparés par des glaçons qui roulaient dans le fleuve; et le soldat milanais revint dans sa ville natale, bien affligé, nou pas de ses blessures et de ses souf- 64 LE NATURALISTE CANADIEN frances, mais de la perte de son pauvre caniche. Un am se passa. Un jour, les gens de la maison virent arriver u fantôme de chien plutôt qu'un chien. On l’écarta sans pitié, malgré les cris plaintifs que la pauvre bête faisait entendre. À ce moment le caporal arrivait de la ville. Il vit s’avancer vers lui, en rampant sur le sol, ce misérable chieu qui vint lui lécher les pieds en poussant de sourds gémis- sements. Il le repoussa d’abord. Mais tout à coup, se ra- visant, il examine certains traits particuliers de cette bête. Il prononce le nom de A/offno, et voilà que l'animal se re- lève comme électrisé, pousse un joyeux aboiïiement et re-. É 1 J tombe épuisé; épuisé de faim, de fatigue, et sans doute aussi d'émotion. L’émotion du maître lui-même est à son comble. Son chien est retrouvé. 1} s’'empresse auprès de lui, le flatte, le caresse, le soigne, et lui sauve la vie. Parmi les Caniches de salon, on pourrait mentionner Îe- Caniche-nain et le Caniche-lion. Le premier est si petit qu'il excite au plus haut point l’étonnement et l’admira- tion. Il aboie : on voit ainsi que c’est un chien ; on ne le croirait pas sans cela; mais son aboiement est lui-même d'une petitesse enfantine. Je second a le pelage fourni sur la tête et le cou, et ras sur le reste du corps; il a un bouquet de poils à l’extrémité de la queue, et sa couleur est fauve ; tandis que l’autre est g'énéralement blanc. AB8É F.-X. BURQUE. (1 suivre.) ———- :00 :— LA CHASSE AUX MOINEAUX (Continué de la page 41.) Mais si la destruction des nids est facile à cause du peu de soin que prend le moineau pour. se cacher, elle est Fu TN FR EE LA CHASSE AUX MOINEAUX 65 extrêmement fastidieuse à cause de la persévérance et de la rapidité avec laquelle il construit. Des naturalistes ont conseillé de faire une visite générale tous les dix jours. Je ne crois pas que ce soit nécessairel; je suis même d’avis que ce n'est pas sage. En effet, le but est de faire perdre le plus de temps possible aux parents en inutilisant leurs efforts ; pour cela il vaux mieux attendre que les petits soient éclos et âgés. Or cela demande beaucoup plus de dix jours. Con- séquemment, après une visite soigneuse, on peut attendre un mois. Du reste, dans les endroits où les nids sont cachés, comme les dessous de toits, les trous de muraïiles, on a l’a- vautaged'être averti par le piaillement des jeunes. Même en Canada il faut commencer de bonne heure au printemps ; j'ai vu de jeunes moineaux quitter le nid avant que la neige ait disparu ; j'en ai capturé souvent entre le 15 et le 25 mai ; j'ai trouvé des œufs dans les nids à la fin de mars ! Le zèle du moineau est secondé par la température plus douce des toitures, des cheminées, des ventilateurs... Si on ne peut pas grimper, une longue perche terminée par un crochet remplacera l’échelle ou les jambes. Quand le nid est sous un toit ou dans un trou, il faut nécessaire- ment approcher. Dans ce cas vaut-il mieux fermer l’ouver- ture ? Si le moineau salit les abords et incommode sérieu- sement, c’est un remède efface ; si on peut supporter sa pré- sence facilement, et si par ailleurs l'endroit est fréquenté et accessible, mieux vaut le laisser libre : les moineaux y revien- dront souvent ; on les détruira chaque fois : ce sera autant de pris ! Si l’ouverture de la cavité est petite et qu’on ne puisse pas l’agrandir ; si d'autre part on ne veut pas la boucher de peur que les jeunes périssent à l’intérieur et se corrompent, on peut employer un innocent stratagème : fer- mer l’ouverture et laisser jeûner les moinillons deux jours ; alors déboucher et introduire une petite branche, une corde, 66 LE NATURALISTE CANADIEN etc. Les petits affamés saisissent fortement avec leur bec : on les tire ainsi les uns après les autres jusqu’à ce que la tête sorte du trou : deux doigts de la main restée libre pren- nent le cou, comme feraient des pinces, et tirent complète- ment les victimes. Quel que soit l’instrument employé et l'endroit où se trouve le nid, il importe de le détruire soigneusement ; il ne suffit pas de le jeter à terre, ni même d’en éparpiller les débris : il faut le cacher ou le brûler. Si les moineaux sont nombreux et s’il y a d’autres nids dans les environs, les décombres de l'édifice ruiné seraient rapidement char- royés, surtout les plumes : on pourrait ainsi hâter la cons- truction des nids voisins et d’accès très difficile; car, quelle que soit la grossièreté du nid, les moineaux le couvrent toujours de plumes ou de duvet à l’intérieur ; or, cette plume n’est pas toujours à leur portée : ils sont parfois obligés d’aller en chercher très loin dans les poulaillers, ce qui leur demande beaucoup de temps : il importe donc de leur soustraire celle des nids détruits. B.Capture dans les nids C’est un fait généralement ignoré que beaucoup d’oi- seaux couchent dans le nid qu’ils ont fait, avant la couvée et après le départ des jeunes. Les moineaux ont une raison spéciale : ne pas laisser accaparer leur demeure par des compères qu’il serait impossible de chasser ! Il s’agit done ici de la capture des vieux. Nous pouvons distinguer deux Cas : r. Le jour. Si le nid est dans un arbre, il n’y a aucun espoir de surprise ; mais s’il est dans un trou, dansun mur, dans un ventilateur, en un mot dans une cavité facile- ment accessible, il estsouvent possible de capturer la femelle occupée à couver. Pour cela il faut procéder rapidement, LA CHASSE AUX MOINEAUX 67 car le mâle ne s'éloigne jamais beaucoup et tient sa com- pagne au courant du danger. Aussi, à l'exception du cas où le nid serait à portée de la main, près d’une fenêtre, il faudra se servir d’un instrument. On commence par s’assu- rer qu’il n’y a qu’une ouverture pour entrer et sortir ; s’il en existe plusieurs et qu’il soit impossible de les fermer toutes ensemble instantanément, on les obture d’avance, à l'exception de la principale : cela suffit parfois pour que les moineaux abandonnent le nid par crainte du danger ; d’autres viendront plus tard. Quand les trous sont bouchés, préparer une perche de longueur convenable et terminée par un morceau de planche s'appliquant exactement sur la seule ouverture laissée libre. Mettre la perche le long du mur, d’abord à une bonne distance, puis près du nid. Ce- pendant on reste en bas, feignant d’être occupé ou se cachant si c’est possible. Parfois la femelle défiante fait semblant de rentrer, puis ressort à l’instant : ne pas se pres- ser, attendre qu’elle se soit installée sur les œufs et s’assu- rer que le mâle n'est pas prés du nid. Rapidement, saisir la perche et appliquer la planche terminalesur l’ouverture: il ne reste plus qu’à monter pour s'emparer de la prison- nière. Les quatre ou cinq premiers jours qui suivent l’éclosion des œufs, on peut capturer indifféremment le mâle ou la femelle de la même manière : ils restent alors longtemps dans le nid pour distribuer leur charge de nourriture. Comme ils viennent généralement l’un après l’autre, on ne peut saisir que l’un ou l’autre. Si la manœuvre est rapide, et si les parents vont chercher la nourriture assez loin, on peut s'emparer d’un moineau en l’absence de l’autre, puis capturer l’autre à son tour. Si l’un est témoin de la cap- ture de l’autre, la tâche est difficile ; assez souvent la moi- tié échappée abandonne la famille, surtout si c’est le mâle qui semble montrer ainsi moins d’attachement ! 68 LH NATURALISTE CANADIEN Quand les jeunes sont grands, il est parfois possible de saisir au moins un des parents, surtout si la nourriture est rare dans les environs : les parents sont alors très affairés et ne peuvent satisfaire les estomacs ; aussi pénètrent-ils dans le nid et en sortent-ilssans précautions. Malheureuse- ment ils n’y restent pas longtemps : si vous êtes caché par l’angle d’un mûr, tout près du nid, et surtout si vous êtes vif, vous pouvez jermer la porte à temps ! 2. La nuit. On peut employer les mêmes moyens la nuit que le jour ; cependant, l’obscurité ne permet pas toujours de boucher les ouvertures ; et puis, si l’on n’est pas cer- tain que le nid est habité, il ne reste aucun moyen de s’en assurer ; 1l faudra grimper ou laisser la perche jusqu’au lendemain. Du reste, à la faveur des ténèbres on peut se hasarder dans les arbres. Durant le jour on s’assure de la position exacte de l’entrée du nid, afin de n’avoir pas à tâtonner. Cette ouverture, dans les nids pendus aux arbres, est sur le côté, protégée par une sorte de paravent. Il faudra savoir comment placer la main pour la fermer complètement du premier coup. Il reste alors deux manières d’agir, suivant que la nuit est calme ou que le vent est violent. a. Murit calme. Il faut mettre l'échelle durant le jour, à moins que l'arbre soit très gros et qu’on soit certain de ne pas l’ébranler. Avec les petits arbres cette méthode est peu recommandable : en mettant l’échelle d'avance on peut effrayer les moineaux et les empêcher de coucher ; pour vaincre leur défiance il faudrait approcher l’échelle peu à peu pendant plusieurs jours, ce qui rend la chasse ennu- yeuse ! b. Vuit orageuse. Si le vent est fort, on peut grimper sans danger, ou mettre une échelle sans précautions exa- gérées : les moineaux ne perçoivent pas la différence dans les secousses. J'ai pu capturer ainsi le père et la mère d’un LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 69 seul coup. On peut aussi escalader les arbres de petit diamètre ; il faut cependant éviter de heurter trop forte- ment le tronc. P. FONTANEL, S. J. (À suivre.) :0 : PESICOLEOPTERESIDU CANADA SCYDMÆNIDÆ (Continué de la page 49.) 2e Genre EUCONNUS Thoms. Les espèces de ce genre ne sont pas si abondantes en Amérique qu’en Europe. Elles sont de petite taille et se ren- contrent dans les débris de végétaux en décomposition. £. bicolor Lec.—Proc. Acad. Nat. Sci. Phila. 1852, p. 154. Habitat : Ontario. Æ. clavipes Say.—Narr. Long’s Exped. Phila. 1824, V. 2, p:272. Habitat : Ontario. £. fatuus Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6. 1852, p.155. Habitat : Ontario. Æ. occultus Csy.—Ann. N. Y. Acad. Sci. 9. 1897, p. 372. Habitat : Ontario. Æ. salinator Lec.—Proc. Phil. Acad. Sci. VI. 1852, p. 154. Habitat : Manitoba, Ontario. 70 LE NATURALISTE CANADIEN 3e Genre PYCNOPHUS Csy. Les insectes de ce genre se rencontrent sous les pièces de bois et les pierres ; aussi dans les nids de fourmis, dans les localités sablonneuses. Ils sont rares. P. rasus Lec.—Proc. Phil. Acad. Nat. Sci. 6. 1852, p. 153. Habitat : Ontario, Québec. 4e Genre DRASTOPHUS Les insectes de ce genre se recontrent dans les nids de fourmis, aux endroits peu élevés, et aussi sous les pièces de bois (billots), les pierres, les roches, etc. D. laevicollis Csy.— Ann. N. Y. Acad. Sci. 9, p. 389. Habitat : Colombie-Anglaise. 5e Genre CONNOPHRON Csy. Les insectes de ce genre se rencontrent dans les endroits bas et sablonneux, sous les éccrces des arbres et sous les débris faits par les bûcherons en abattant les arbres, sous les arbres, dans les nids de fourmis, sous les débris de végétaux en voie de décomposition. Ils sont assez communs. La colo- ration varie entre le brun, brun foncé et brun à fond rouge. C. pumilum Csy.—Ann. N. Y. Acad. Sci. V. 9, p. 466. Habitat : Ontario. C. pertinax Csy.— Ann. N. V. Acad. Sci. V. 9, p. 462. Habitat : Ontario. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 71 C. basahs Lec.——Proc. Acad. N. Sci. Phil. 1852, p. 152. Habitat : Ontario. C. capillosulum ILec.—Proc. Acad. N. Sci. Phil. 1852, D 152. Habitat : Ontario. C. fossiger Lec.— Proc. Acad. N. Sci. Phil. 1852, p. 152. Habitat : Québec, Ontario. Pnongens Csy. Ann. N. V. Acad. Sci. V. 9, p. 410. Habitat : Ontario. 6e Genre SCYDMÆNUS lJatr. Ces insectes se rencontrent à peu près dans les mêmes endroits que ceux du genre précedent. S. Californicus Mots.—Bull. Mosc. 1845. No. 1, p. 48. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. S. corpusculum Csy.—Ann. N. Y. Acad. Sci. V. 9, p. 488. Habitat : Ontario. S. badius Csy.—Ann. N. Y. Acad. Sci. V. 9, p. 475. Habitat : Ontario. S. mariæ Lec.—Proc. Acad. N. Sci. Phil. 1852, p. 155. Habitat : Ontario. S. perforatus Schaum. Anal. Ent. 1841, p. 0. Habitat : Ontario. S. subpunctatus Lec.—Proc. Acad. N. Sci. Phil. 1852, P- 150. Habitat : Ontario. 7e Genre VERAPHIS Csy. Les espèces de ce genre se trouvent dans les endroits bas 72 LF NATURALISTE CANADIEN et humides, sous toute sorte de débris. Une seule espèce existe dans notre faune. V”. scitula Maekl.—Buil. Mosc. 1852, p. 330. Habitat : Alaska, Ontario. 8e Genre ACHOLEROPS Csy. Ces insectes se rencontrent dans les nids de grosses four- mis rouges silicées, sous les billots en voie de pourriture. À. Zimmermannti Schaum.—Ann. Ent. 1841, p. £6. Habitat : Ontario. (A suivre.) 0 : PUBLICATIONS REÇUES The Mineral Industries nf the U.S., by Gilbert and Pogue. Washing ton, 1919. — Catalogue of the PostageStamps and Stamped Envelopes of the U.S. and Possessions. Washington, 1910. Ce volume ne concerne que les timbres et enveloppes timbrées des Etats-Unis, et il ne contient que la simple liste de ces articles. Il y a là de quoi faire réfléchir les collectionneurs qui veulent réunir une riche collection ! A VENDRE &æ” Collection complète du Vaturaliste canadien. Les 10 pre- miers volumes de la rère série et les 8 premiers volumes de la 2e série sont reliés. S'’adresser au Vaturaliste canadien, Québec. —M. G. Chagnon (case postale 521, Montréal) désire vendre pour un prix très modéré ouéchanger contre Coléoptères : sa collection de Pa- pillons nocturnes de l’ Amérique du Nord, composée de 1450 espèces et de près de 5000 spécimens. d ÊE NATURALISTE CANADIEN Québec, Octobre 1919 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 4 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard MONOGRAPHIE DES MELASIDES DU CANADA AVANT-PROPOS Je présente aujourd'hui aux Entomologistes du Canada une monographie des Mélasides (Eucnémides) que l’on peut rencontrer dans les limites de notre pays. Je tiens à dire tout de suite que mon seul mérite est d’avoir compilé tout ce qui peut servir à faciliter aux débutants l'étude d’un groupe d'insectes relativement peu connus, parce que ces insectes n'offrent qu'un intérêt tout secondaire, aussi bien au point de vue économique qu'au point de vue de la beauté des es- pèces. Malgré tout, il se peut que je sois resté bien au-des- sous de mon sujet ; la cause en est peut-être au fait qu'il m'a été très difficile de me procurer des matériaux: je n’ai eu à ma disposition que les collections de la Ferme d’expérimen- tation du Canada. Parmi les autres collections que j'ai eu l'avantage de consulter, grace à l’amabilité de quelques con- frères, Je n'ai rencontré que de rares spécimens d’espèces, presque toujours les mêmes. Ce qui me porte à croire que les individus de cette famille sont plutôt peu nombreux, et que la famille elle-même est en train de disparaitre. 4.—Octobre 1919 74 LE NATURALISTE CANADIEN C'est ce qui arrive généralement pour tous les groupes de transition, non seulement chez les insectes, mais encore chez toutes les espèces animales ou végétales. Or, nous ne devons pas perdre de vue que la famille des “Tryxagidæ (Throsci- dæ)”” et celle des “Melasidæ”’ sont les deux familles intermé- diaires entre les Buprestides et les Elatérides : elles forment les chainons qui relient la chaine si parfaitement compacte que forme le monde des petits êtres, dans l’ordre de la créa- tion. Mon seul mérite, ai-je dit — et j'avoue que c'est un mé- rite dont je n'exagère en rien la portée, c’est d’avoir com- pilé de divers auteurs, pour en former un tout, tout ce qui pouvait faciliter l'étude de nos espèces. J'ai largement puisé dans la monographie, si parfaite à tous égards, du vicomte Henry de Bonvouloir, publiée par la Société entomologique de France, en 1870, ainsi que dans la revision de cette fa- mille faite par le Dr George Horn, et parue dans le volume xiii des Proceedings of the American Entomological So- ciety. Pour tout entomologiste qui désire se livrer à une étude sérieuse de cete intéressante petite famille, ce sont certainement là les deux meilleures sources. On me reprochera peut-être d'avoir séparé totalement les Mélasides des Elatérides pour en faire une famille distincte. A ce reproche, je n'ai que ceci à répondre: que les auteurs sont tellement partagés à cet égard, qu'on ne saurait me blamer pour une divergence d'opinion. Je crois toutefois qu'il faudra tôt ou tard en venir à l'opinion à laquelle je me suis moi-même rallié; car, pour être logique, si l’on réunit les Mélasides aux Elatérides, pour en faire une simple sous- famille, il faudra faire de même avec les Tryxagides, car la distance qui sépare ces derniers des Mélasides est moins grande que celle qui sépare les Mélasides des Elatérides. Bien plus, il faudrait aussi réunir les Elatérides, ainsi aug- MONOGRAPHIE DES MÉLASIDES DU CANADA 75 mentés des Mélasides et des Tryxagides, aux Buprestides, car l'espace qui sépare ces derniers des Tryxagides est assu- rément moins grand que celui qui sépare les Tryxagides des Elatérides. Ce n'est assurément pas en se basant sur la simi- litude ou la dissemblance de la vie larvaire, que l’on arrivera à me donner tort; car, à mon avis, les larves des Mélasides et celles des latérides ont moins de rapport entre elles, que n'en ont entre elles les larves des Buprestides et des Méla- sides. En cela encore, je vois une raison de séparer les Méla- sides des Elatérides. D'ailleurs, il ne faut pas perdre de vue cette grande vérité, qu'en réalité, chez les insectes, comme aussi chez tous les animaux depuis le sommet jusqu'au bas de l’échelleil en est de même chez les végétaux, la famille n'existe pas; elle a été imaginée pour faciliter les moyens de classification. Ce qui le prouve, ce sont les nombreux tàätonnements par lesquels 1l a fallu passer pour arriver à établir définitive- ment, chez les insectes surtout, le genre, la famille et même, parfois, l'ordre. Ainsi, pour ne parler que des insectes qui nous occupent en ce moment, c'est en 1767 que Linné a décrit l'Elater buprestoïdes; l'année suivante, ce même in- secte était nommé, par Geoffroy, Richard noir chagriné; Fourcroy le baptisait du nom de Cucujus dentatus, en 1785; cinq ans plus tard Olivier donnait la figure et la description de ce même insecte et créait pour lui le genre Welasis *. En 1796, Latreille reconnut ce genre, le faisant rentrer dans sa fanulle No 16, qui ne comprenait alors que les genres Bu- prestis, Melasis, Élater et Throscus ; comme cet auteur n'avait pas encore une idée bien nette de la classification de ces insectes, 1l créait ensuite, en 1804, la famille des Ster- noxes, comprenant les Taupins (Elater), les Throsques, les 1. Le genre #/e+/asis étant antérieur au genre Æ£ucnemis, il est tout logique de faire porter à la famille le nom dérivant de ce premier genre, 76 LE NATURALISTE CANADIEN Buprestes et les Mélasis; deux ans ne s'étaient pas écoulés qu’il faisait passer dans les Sternoxes le genre Cebrio, à la place des Throsques, rejetés par lui dans les Byrrhides; en 1809, il ajoute à sa famille des Sternoxes le genre Cerophy7 tum, qu'il place avant les Mélasis; en 1817, il remplace par le nom de Serricornes celui de Sternoxes, et il divise de nouveau sa famille en sept tribus: Buprestides (où il place les genres Melasis et Cerophytum). Elatérides, Cébrionides, Lampyrides, Mélyrides, Ptiniores et Lime-bois ; les T'hroscus sont encore rejetés dans les Clavicornes, entre les Anthrenus et les Dermestes; en 1825, il fonde les genres Nematodes et Cryptostoma; enfin, dans son dernier travail, qui ne fut livré à la publicité qu’en 1834, après sa mort, ses Serricornes sont partagés en deux sections: Sternoxes et Rhipicérides; les Sternoxes sont divisés en cinq tribus, qui sont les Bu- prestides, les Eucnémides, les Cérophytides, les Elatérides et les Cébrionides; cette fois les Throsques sont placés dans la tribu des Cérophytides *. La première monographie du genre Eucnemis est due à Mannerheim et date de 1823; dix espèces, dont cinq nou- velles, y sont décrites et figurées. Cet auteur semble avoir assez bien saisi les caractères et les grandes divisions de cette famille. De Castelnau, en 1835, donne, dans son tra- vail sur les Sternoxes, une classification nouvelle des Méla- _sides, dont il sépare les Cérophytides, classification basée sur l'examen des caractères que peuvent lui fournir les antennes et les tarses; on sent que la famille, telle que constituée de nos jours, prend corps et s’affermit aux yeux des auteurs de l’époque. Eschscholtz nous donne, en 1836, œuvre posthume publiée par de Castelnau, une classification encore meilleure, ayant pour base l'examen des tarses; toutefois, jusque-là, 1. Bonvouloir, Monographie, p. 16, MONOGRAPHIE DES MÉLASIDES DU CANADA IN ces insectes n'avaient été considérés que comme une tribu du groupe des Sternoxes de Latreille. Westwood, le premier, les considéra comme une famille distincte, dans son remar- quable ouvrage /ntroduction to the Modern Classification (Tome I, p. 233, 1839). Guérin-Meneville, en 1843, publie une revue critique très bien étudiée des travaux antérieurs ; il est suivi par Leconte qui, dans sa Revision des Elatérides, publiée en 1853 dans le vol. x des Trans. Amer. Philos. Soc., forme de ces insectes une sous-famille des Elatérides, tout en leur reconnaissant des caractères parfaitement distincts. En 1857, Lacordaire, dans son Genera des Coléoptères (tome iv, p. 95), fait ressortir d’une façon très claire les caractères qui éloignent les Mélasides des Tryxagides et des Elatérides, et il établit ces insectes en une famille dictincte, de laquelle il éloigne même le genre Cerophytum. De nou- veau réunis aux Elatérides par Redtenbacker, en 1858, par Schiodte, en 1865, et LeConte et Horn (Classification of Coleoptera), en 1883, puis considérés comme famille dis- tincte par Kiessenwetter, en 1861, Jacquelin Duval, en 1862, Thomson, en 1864, et de Bonvouloir, en 1870, ces insectes ont, par la suite, généralement été traités en famille distincte par tous les auteurs européens; les auteurs américains— ceux des Etats-Unis, j'entends—semblent se ranger aujour- d'hui à cette opinion, si du moins j'en juge par le très re- marquable travail de feu John B. Smith, “ The Insects of New-Jersey” (1909). On m'objectera peut-être que nos espèces ne sont pas assez nombreuses pour être considérées en famille à part, et que, pour cette raison, il vaut mieux les réunir à la famille des Elatérides. Si cette objection était juste, 1l faudrait rat- tacher à une autre famille les Tryxagides, moins nombreux encore, et les Cioïdes, et les Attélabides, et les Sphindides, et les Platypsyllides, cette dernière famille ne comprenant 78 LE NATURALISTE CANADIEN qu'une seule espèce connue. Assurément cette raison est pour le moins puérile; le nombre des genres ni des espèces ne saurait être pris en considération dans les délimitations des familles, mais seulement les caractères anatomiques tant de la larve que de l'adulte. Il me reste à remplir un devoir agréable, celui de remer- cier ceux qui m'ont aidé de leurs conseils ou qui m'ont aidé en mettant leurs collections à ma disposition. Sans les uns et les autres, 1l est certain que je n'aurais pu mener à bien mon modeste travail. Parmi les premiers, je dois mentionner tout particulièrement M. le Dr E. C. Van Dyke et M. Chs Liebeck, à qui j'ai soumis les espèces sur lesquelles je pou- vais avoir un doute, même le plus léger, et qui ont bien voulu reviser ma liste des espèces canadiennes. Parmi les seconds, je dois nommer M. John D. Evans, le rév. Frère Jean, C.S. V.*', MM. les abbés L. Marcotte, J.-B. Migneault, E. Roy, les rév. Frères Germain et Emile, et MM. J.-B. Wallis, Ho- race Dawson, J.-L. Beaulne, et T. N. Willing. M. W. Meln- tosh m'a fourni la liste des espèces du Musée entomologique de Saint-Jean, N.-B., dont il a la garde. À M. le Dr C. Gordon Hewitt, le distingué entomologiste du Canada, qui m'a donné l’occasion d'écrire cette mono- graphie, j'offre aussi tout spécialement mes plus sincères remerciements. 1. Depuis la rédaction de ces lignes, la mort a prématurément enlevé à la science cet ardent collectionneur. C’est une perte très sensible pour l'ordre religieux dont il était un membre d’un dévouement sans borne, comme pour la science entomologique dans la province de Québec. : MONOGRAPHIE DES MÉLASIDES DU CANADA 79 PREMIÈRE PARTIE GÉNÉRALITÉS T. CARACTÈRES DISTINCTIFS Ls Mélasides sont, en général, des insectes de forme oblongue ou allongée, assez souvent cylindrique, ou même un peu conique, rappelant par leur facies tantôt certains Elaté- rides, tantôt certains Buprestides. Malgré cela, la position verticale de leur tête, qui est assez enfoncée dans le thorax, leur donne une apparence spéciale qui permet de les recon- naître facilement. Leur taille, en général petite, arrive rare- ment à dépasser 20 mm. * Leur couleur varie du brun pâle au noir, le plus souvent est uniforme, et ne prend jamais la teinte métallique que l’on trouve chez quelques Elatérides. La tête, toujours fortement verticale, rapproche davan- tage ces insectes des Tryxagides et des Buprestides. L'épis- tome est grand et infléchi, rétréci à sa base par les cavités antennaires, ce qui lui donne une forme trapézoidale dont il ne s'écarte que très rarement, et encore, ce n'est que légère- ment qu'il s'en écarte. De plus, et ceci est très important à noter, chez ces insectes, l'épistome continue directement la courbure du front, tandis que chez les Elatérides cette courbure ne se continue plus directement sur l’épistome, mais se trouve sur un plan inférieur. Enfin, tandis que le 1. Ceci ne s'applique qu’aux espèces de notre faune. Il s’en rencontre de plus forte taille dans les fauges des régions. tropicales ; cependant aucune ne dépasse 30 mm, 80 LE NATURALISTE CANADIEN labre est très distinct chez les Elatérides, il fait complète- ment défaut chez les Mélasides. Le mode d'insertion des antennes est aussi un caractère très important, qui distingue immédiatement les insectes de cette famille de ceux de la famille qui les précède (Tryxa- gides) et de ceux de la famille qui suit (Elatérides). En effet, chez les Mélasides, les antennes sont insérées assez loin des yeux, sous un petit rebord du front, tandis que, chez les Tryxagides et les Elatérides, elles sont insérées près du bord antérieur des yeux. Quant à leur forme, elles offrent à peu près les mêmes modifications que chez les Elatérides ; elles sont tantôt filiformes, tantôt dentées en scie ou pecti- nées, quelquefois même flabellées : elles offrent généralement de bons caractères pour la distinction des espèces et servent aussi à la distinction des sexes. Le prothorax est librement articulé, ne portant point exac- tement contre le mésothorax ; en cela, ces insectes s’éloignent des Tryxagides (chez lesquels le prothorax est fortement appliqué contre l’arrière-corps, et porte exactement en des- sous contre le bord antérieur du mésosternum, rendant dès lors tout saut impossible, et se rapprochent des Elatérides, chez lesquels, cependant, la mobilité du prothorax est beau- coup plus grande. Le prosternum est toujours tronqué en avant; il ny a que dans le genre Anclastes où nous le voyons se prolonger en un rudiment de mentonnière. En arrière, il se prolonge en une saillie plus ou moins forte, qui se rencontre d'ailleurs dans les familles avoisinantes. Aïnsi, chez les Buprestides, cette saillie est logée dans un sillon du mésosternum, juste assez grand pour la contenir; il en est de même chez les Tryxagides ; au lieu que chez les Mélasides et les Elatérides, ce sillon devient à sa sortie postérieure une fossette assez profonde pour permettre à la saillie prosternale d’y jouer li- * MONOGRAPHIE DES MÉLASIDES DU CANADA 81 brement. Les Mélasides, toutefois, se distinguent facilement des Elatérides par cette saillie, pour ainsi dire partagée en deux parties, l’une inférieure, concolore au reste du pro- sternum, l’autre supérieure, plus ou moins dirigée en arrière et en haut, d’une couleur ordinairement moins foncée . Re- marquons, en passant, que chez les Elatérides, insectes qui sautent beaucoup mieux que ceux qui nous occupent, ce mucro n'existe plus, ou, du moins, quand il existe, ne se présente qu'à l’état rudimentaire *. Le prosternum offre le plus souvent des sillons anten- naires de deux ordres distincts : l’un en dedans, tantôt formé par les sutires prosternales excavées, tantôt juxtasutural ; l’autre, en dehors, plus ou moins rapproché du bord externe 1. C’est cette partie de la saillie que les auteurs, à lasuite de Schiôdte, appellent #24cr0-sallorius. 2. Il est intéressant de noter ici comme, de la meilleure foi du monde, les auteurs se contredisent entre eux sur des détails pourtant bien faciles à vérifier. Ainsi, dans unc étude de M. R. W. Van Horne sur les larves de Mélasides — étude dont je reparlerai plus loin—, je lis ceci : « Le seul caractère qui sépare les Mélasides des Elatérides repose dans l’insertion des antennes à l'extrémité du front. L'appareil salta- toire est présent, mais ordinairement si peu développé qu’il n’est pas possible à ces insectes de bondir dans l'air.» De son côté, M. de Bon- vouloir écrit dans sa monographie : « Pour nous, le #4#cr0 saltatorius ne serait vraiment bien développé que chez les Hucnémides (Mélasides) qui sautent beancoup moins que les Elatérides, et n’existerait qu’à l'état rudimentaire chez ces derniers. En définitive le #ucro saltatorius serait plutôt un modérateur du saut, caractère qui donnerait plus de valeur encore à la séparation que nous voulons faire. Du reste, ce inucro saltatorius ne peut avoir de valeur pour le saut qu’à une condi- tion, c'est que le prothorax ait une grande mobilité; aussi, voyons-nous que les Buprestides, qui tous ont une saillie prosternale distincte, sou- vent très développée, ne peuvent pas sauter malgré cela, parce que leur prosternum est immédiatement appliqué contre le mésosternum. Les Throscides (Tryxagides) chez lesquels le prothorax commence à être mobile et où le #ucro saltatorius est cependant bien développé, ne doivent pas sauter pour cela, parce que le sillon mésosternal ne possède pas la petite fossette qui sert de point d'appui»... 82 LF NATURALISTE CANADIEN des propleures. Dans les Buprestides, ces sillons ne se pré- sentent que tout à fait exceptionnellement chez quelques Agrilus ; ils existent constamment chez les Tryxagides; enfin chez les Elatérides, nous ne les retrouvons qu’'exceptionnel- lement chez quelques genres. L'abdomen est composé de cinq segments parfaitement distincts dont les deux premiers ne sont pas soudés ensemble. Les trochantins ne sont pas apparents; les hanches posté- rieures possèdent des lames supérieures qui peuvent recou- vrir les cuisses au repos. En général ces lames sont bien plus développées que chez les Elatérides. Les mêmes modifications se retrouvent chez les Buprestides et les Tryxagides, et nous pouvons constater chez eux le même développement et pres- que les mêmes formes. II. LEURS MœuRrs La famille des Mélasides est certainement l’une de celles, parmi les Coléoptères, qui ont été le moins étudiées sous le rapport des mœurs, tant à l’éat adulte qu’à l’état larvaire. La raison en est d’abord dans le fait que ces insectes ne sont jamais très nombreux, ensuite dans le fait que ce sont, pour la plupart, des espèces nocturnes qui se tiennent ca- chées le jour et qui se dérobent facilement grâce à leur pe- tite taille et à leur livrée peu voyante. | En Europe, quelques auteurs se sont occupés de cette question, entre autres Schiodte et tout particulièrement Ed. Perris qui, pour le livre remarquable du vicomte de Bon- vouloir sur les ‘ Eucnémides ”, a fait une description minu- tieuse et des mieux fouillées des larves de Farsus umicolor Latr. et d'Eucnemis capucinus Ar. En Amérique, peu d'auteurs se sont occupés de ces in- sectes. Le premier volume des “Proceedings of the Entomo- ed à o dtn hs dic < her LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 83 , logical Society of Philadelphia ” contient, aux pages 112 et 113, la description des larves de Fornax badius Melsh. et de Fornax orchesides Newm., nos deux espèces les plus com- munes, avec figures, par M. Osten-Saken. Le travail le plus intéressant et le plus complet que nous trouvions sur ce sujet, aux Etats-Unis, est probablement celui de R. W. Van Horn, publié dans les ‘ Proceedings of the Entomological Society of Washington ” (vol. xi, 1909, pp. 54-60). GERMAIN BEAULIEU. (À suivre.) LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES (Continué de la page 64.) G. Les Grifjons, Poodles Les Griffons tiennent du Caniche, par conséquent de l’'Epagneul ; néanmoins ils constituent une race distincte, bien caractérisée par la forme de la tête et du squelette et par des aptitudes spéciales. Quoiqu’ils aient la douceur, la fidélité, la gaieté du Caniche, ils ne sont pas doués d’un si bon caractère, et sont même difficiles à dresser. Nous en étudierons quatre ou cinq variétés. Ce sont toutes des P00- dles comme le Caniche. (a) Le Grifjon-ratier.—Ce Griffon a quelque ressem- blance avec le Basset. Il en diffère par ses pattes droites et plus hautes, par ses oreilles dressées dont la pointe seule est recourbée, par son, museau: long et obtus, par sa queue 84 LE NATURALISTE CANADIEN lisse qu’il porte recourbée en avant ou en arrière. On coupe généralement aux jeunes Griffons la queue et les oreilles, ce qui les rend hideux au lieu de les embellir. Ce ratier est intelligent, gai, très friand de la chasse ; attrape les rats, les souris, les taupes, et les poursuit sans trève. Il convient aux cavaliers ; il aime à courir à lasuite ou autour du cheval de son maître. Dans la course la plus rapide, il trouve encore le temps d'explorer les trous de mulots et les taupinières. Il flaire de tous côtés. Luisem- ble-til qu’un monticule de terre contient une proie, il s'en approche doucement, fait un bond, enfonce en terre ses pattes de devant et la bête est prise vivante. Il ne dévo- re pas les taupes, il les enfouit ; il marige, au contraire, avi- dement les mulots et les souris. (b) Le Gros Terrier ou Bull terrier des Anglais. — Pour éviter une regrettable confusion dans laquelle plu- sieurs tombent facilement, remarquons ici qu’il y a plu- sieurs races (de chiens) différentes que l’on a dressées pour en faire des terriers. Il v a le Basset terrier, Skye éerrier, que nous avons étudié à la page 252 du volume XII, et le Griffon terrier que nous étudions aujourd’hui. Il ne faut pas, non plus, confondre ce dernier avec le Bos/on terrier et le Black and tan terrier, tous deux fort communs. Il y a du bouledogue et du &eagle, par croisement, dans le ter- rier de Boston ; et il y a du lévrier et du Geagle dans le Black and tan. L'un et l’autre ont le poil ras. Il est vrai. que le S£ye terrier est fortement velu comme le Bx/7 ter- rier ; mais celui-ci a les oreilles dressées, l’autre les a pen- dantes.— Le carlin est le ?xg des Anglais. Le Boston ter- rier est un véritable Pug. Le Gros terrier anglais, Pull terrier, est plus vif, plus adroit, peut-être même plus courageux que le Bouledogue ; il est bien plus mordant et plus tenace que le Basset. Son habileté à attraper, à croquer, à tuer des rats, en a fait une LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 85 spécialité en Angleterre, même aux Etats-Unis, où l’on se livre à cette chasse avec passion, jnsqu’à engager des paris considérables sur tel ou tel chien. Il y a à Londres des arènes spéciales pour ces tueries de rats par les ratiers. Les assistants se rangent près des mu- railles ou des clôtures pour laisser le plus d'espace possible aux combattants. Les fournisseurs de rats ne manquent point. Ils les apportent par douzaines, par centaines, dans . des cages de fer. Quand tout est prêt, on lâche d’abord les rats. Les malheureux courent de tous côtés, cherchant vainement une issue ; ils s’agitent ; ils sont inquiets. Tout à coup on lâche les chiens. Alors commence la bataille, ou plutôt le massacre, avec une vitesse, une furie endiablée. Théophile Gautier (dans Caprices et Zigzags)nous a fait un tableau charmant d’une joûte de ce genre dont il fut le témoin. ‘Une espèce de cirque, dit-il, composé d’une grande caisse ouverte par le haut, fut installé en bas de la plate-forme des spectateurs. Une boîte grillée de fils de fer contenait les victimes, une soixantaine d'énormes rats. On ouvrit la cage, et deux rongeurs, extirpés délicatement avec des pincettes, furent mis en présence d’un petit chien dont c'était le coup d’essai. Les deux rats s’acculèrent chacun dans un angle de la caisse, et comme s’ils avaient concerté eusemble leur attaqne, sautèrent l’un au nez, l'autre à la queue du chien. Celui-ci, vigoureusement pincé, se mit à glapir d’une façon piteuse, et à exécuter une valse éperdue dans un coin. Rien au monde n'était plus comique que cette danse à trois : les queues des rats s’allongeaient et fendaient l'air, et leurs corps, soutenus par la rotation, s’étendaient horizontalement. Ce chien, commencé et terminé par un rat, semblait, au milieu du tourbillon, un animal fantastique, inexplicable. Mais s’il valsait ainsi, c'était par tactique ; il cognait ses ennemis le long des parois de la caisse, les étourdissant et les assom. 86 LE NATURALISTE CANADIEN nant dans cette valse de Faust. En effet, les rats lâchèrent prise, et deux coups de crocs leur cassèrent les reins. “ Les morts enlevés et le chien retiré de l'arène, on lâcha d’autres combattants. Cette fois, l’on mit douze rats contre un chien ; maïs celui ci était un vieux routier. Il fondit sur le gros de l’armée ennemie avec une telle impétuosité que deux ou trois rats étaient tués, autant de blessés, et le reste rejeté en l’air, avant que les rongeurs se fussent recon- nus. À chaque rat un coup de dents, ni plus ni moins. Il les prenait en travers très adroitement, de facon à ce qu’ils ne pussent le mordre. ‘‘ Un autre chien fut mis aux prises avec vingt-quatre rats. La bataille fut vive et sanglante, mais dura peu. Les rats se démoralisèrent, un sauve-qui-peut s’ensuivit, a troupe débandée se réfugia et s’entassa dans l’angle le plus éloigné. Les rats blessés se soulevaient à demi, comme pour implorer la clémence en joignant leurs pattes de de- vant, pareilles à des inains humaines, (criant, sans doute, à leur manière, comme de bons Allemands : Xasarad ! Kamarad !) Le vainqueur eût peut-être été clément ; mais un autre chien, ayant rompu sa chaîne, sauta avec lui dans l'arène. Ce fut une boucherie. Pas un seul rat ne survé- CEA L'histoire du bw/l.terrier Ting est à raconterici. Ilajoui d’une très grande réputation. C'était le destructeur de rats le plus acharné du monde. En 28 minutes, un jour, il en étrangla 50, et l'on a calculé que, dans sa vie, il en tua plus de 5,000. Ni le nombre ni la grandeur de ses adver- saires ne l’affectaient. Il attaquait les rats les plus forts, les plus vigoureux, etse débarrassait ainsi de la besogne la plus rude pendant qu’il était encore frais. Il lui était ensuite facile d’en finir avec les plus faibles. Dans sa jeunesse, il courait dans l’arène avec une telle rapidité que l’on ne pouvait distinguer sa tête de sa queue ! LE CHIEN ET SES PRINCIPALES RACES 87 (c) Le Petit Terrier anglais.—Cette variété existe en An- gleterre depuis le roi Richard ; car un vieux tableau, qui se voit à Westminster, montre couché aux pieds du monar- que un chien petit terrier. Ces chiens sont noirs ou blancs. S'ils sont noirs, ils ne doivent pas présenter une seule tache de blanc ; et s'ils sont blancs, ils doivent l'être complète- ment. Le fameux chien 21//y, qui tua cent rats en moins de cinq minutes, était un petit terrier blanc anglais avec une tache foncée de chaque côté de la tête. Vifs, spirituels, ces petits terriers sont susceptibles d’un grand attachement pour leurs maîtres. Lorsque l’éducation développe leur intelligence, elle acquiert une finesse que l’on traiterait de fabuleuse, si des témoignagnes sans nom- bre ne venaient l’attester. C’est à cette race qu’appartenait le petit chien de Ninon de Lenclos. Il avait été apporté d'Angleterre par le mar- quis de Worcester. Il était svelte, mignon, avait l’œil très noir, le poil fauve. Il s’appelaît Lafon. Quand on invitait à dîner cette femme célèbre, elle ne manquait jamais d’ap- porter avec elle ce joli petit chien, son éternel compagnon. Elle le plaçait dans une corbeille tout près de son assiette. C'était son officier de santé. Il maintenait sévèrement le régime de sa maîtresse qui prolongea son existence jusqu’à près de cent ans, parce qu’elle n’usa point de café, ni de ragoûts, ni de liqueurs. Il laissait passer sans mot dire le potage, le bœuf ou le rôti ; mais à l’apparition des ragoûts, il grommelait, regardait fixement sa maîtresse, comme pour lui dire : Tu sais, cela ne t’est pas permis !... Raton, après sa mort, fut empaillé ; il figure au Musée d'Histoire naturelle de Paris. (d) Le Terrier de renard, Æ#cx {errier.— Ainsi nommé parce qu’autrefois on l’employait à la chasse de ce fauve qu’il faisait habilement sortir de son terrier. Il est doué d’une très grande intelligence. On en a vu plusieurs come 88 LH NATURALISTE CANADIEN prendre parfaitement la valeur de l'argent et son utilité pour l’achat des provisions. Peter, un griffon de cette race, allait à la boulangerie s'acheter des gâteaux avec l'argent qu’il volait ou qu’on lui donnait. Un jour, le boulanger, pour le mettre à l’épreuve, lui donna un pain brûlé. Peter indigné lui retira sa pratique et la transféra à un autre boulanger, de l’autre côté de la rue. Ce griffon est aussi doué d’un courage extraordinaire, presque incroyable, montrant bien qu’il a du sang de bou- ledogue dans les veines. l’éxus, une chienne griffon, dans les Indes, se mit à la poursuite d’un rhinocéros blessé, le saisit à la lèvre supérieure si adroitement que le pachyder- me ne put s’en débarrasser, de sorte que le chasseur eut le temps de le tirer de nouveau et de l’achever, cette fois d'un coup mortel. Cette même chienne, un autre jour, vint à bout d’un chacal. Celui-ci, ne voyant rien, s’avançait près d’un ruis- seau pour y boire ; la chienne se tapit immobile ; à peine le chacal fut-il à portée qu’elle lui sauta à la gorge et lui fit de telles blessures qu’il en mourut. (e) Le Griffjon-singe.—Il a le pelage long et laineux, formant sur les épaules un épi caractéristique. Sa physio- nomie est des plus curieuses. Les amateurs l’estiment beau- coup. Ilest très recherché. Il est très laid, cependant ; maïs sa laideur fait sa beauté. Ses poils sont longs et raides ; ils lui pendent sur la face ; les yeux et le museau en sont presque complètement cachés. Au point de vue de l’intel- ligence, le Griffon-singe est un des plus remarquables. C'est un gai compagnon, très docile, caressant et flattant ses amis, brave dans Îles combats avec d’autres chiens. Il est très bon pour la chasse au rat. On s’en sert même avec succès pour chasser lapins, cailies et perdrix. (f) Le Dandy dinmont est un joli petit griffon d’orne- ment, bas sur pattes, à robe grisâtre, poivre et sel. LA CHASSE AUX MOINEAUX 89 Post-scriplum On nous a demandé ce qui en était du chien de saint Roch. Ce n’est pas une race de chienscomme le Saint-Hubert et le Saint-Bernard ; on ne sait pas même à quelle race il appartenait. On sait que saint Roch, en pèlerinage à Rome, guérit une foule de pestiférés. Il alla ensuite à Plaisance, où la psste régnait également. Il se mit à guérir les malades là aussi; mais atteint lui-même par la maladie, il fut contraint de sortir de la ville pour ne pas infecter les autres. Il se retira dans une forêt, où le chien d’un gentilhomme voisin lui apportait chaque jour un pain. Ce chien s'appelait Gothard. On le représente léchant les plaies de son maïi- tre adoptif. Il est bien probable que le réel bienfaiteur du saint était le gentilhomine qui députait Gothard ; et Go- thard eut le inérite de s'acquitter de sa charge avec le dévouement et la tendresse que l’on sait. ABBÉ F.-X. BURQUE. 00 LA CHASSE AUX MOINEAUX (Continuëé de la page 69.) C: Capture dans le sommeil Les stratagèmes que j'ai à expliquer reposent sur deux faits généralement connus : les oiseaux diurnes sont complète- ment désorientés dans l'obscurité profonde et ils sont atti- rés par une lumière puissante frappant subitement leurs yeux. On sait que la lumière des phares a causé et cause encore Ja mort de milliers d'oiseaux utiles. 90 LE NATURALISTE CANADIEN Les deux observations nous fournissent deux manières d'agir: sans lumière ou avec lumière. a. Sans lumière. Quand les moineaux dorment entassés sur un arbre, au lieu de tirer avec un fusil à air, on peut monter et s'en emparer directement ; c’est spécialement fa- cile quand ils sont sur une vigne sauvage, le long d’un mur, à portée de la main qui sort par une fenêtre. Pour un plein succès, il faut une nuit bien noire ; si vous montez sans échelle, il faut aussi que l’arbre soit assez gros pour ne pas fléchir. Sile vent s'ajoute à l'obscurité, les précau- tions sont moins nécessaires Vous ne pourrez pas prendre toute la bande ; maïs vous ferez une bonne cueillette si vos mains et vos jambes sont alertes ! Si votre intention est de garder les individus vivants, il vaudrait mienx faire une sorte desac ou de filet et encercler un groupe. Les premiers saisis donneront l’éveil ; cependant tous ne quitteront pas l’arbre instanta- nément, quelques-uns même ne changeront pas de place, ne connaissant pas l’imminence du danger. Votre succès sera d'autant plus grand que la nuit sera plus paisible et que vous saurez mieux vous dissimuler : ne rien avoir de blanc, vous tenir bien près du tronc, en déplaçant la tête et les bras glisser doucement sous les grosses branches. Si vous ne tenez pas à garder vos prisonniers en vie, vous en pourrez étrangler un bon nombre avant de causer un émoi. Si vous avez de bons yeux, vous distinguerez assez bien les moineaux sur la branche sans être reconnu ; si la nuit est trop sombre, une minuscule lampe électrique rend service ; mais il ne faut l’employer que par interval- les, pour viser la victime. L'important dans cette expédi- tion est de poser la main au bon endroit ; ne pas prendre l'oiseau, mais lui saisir simplement le cou, près du crâne, prestement et en serrant fort : on coupe facilement la moelle épinière et l’oiseau meurt instantanément et sans LA CHASSE AUX MOINEAUX 91 cri. Deux doigts suffisent pour cette opération, et on acquiert vite l'habitude de serrer au bon endroit ; toutefois je ne conseillerais pas d’aller faire les expériences sur un arbre à minuit : il serait plus prudent d’étrangler quelques moi- neaux avant de monter ! b. Avec lumière. Tandis que la chasse sans lumière donne d’aussi bons résultats quand la nuit est calme, la chasse avec lumière est plus profitable pendant une tem- pête. Se munir d’une très puissante lampe, soit électrique, soit à pétrole. Monter près des moineaux dans l’obscurité la plus complète et s'installer commodément. Découvrir alors subitement la lumière, mais de manière à rester soi- même dans l'ombre. Les oiseaux ne voyant que la lumière sont effrayés et éblouis, et beaucoup, surtout les plus rap- prochés, se jettent dans la direction de la lampe ; plusieurs restent en place tenant les yeux presque fermés ; c’est le temps de faire la cueillette ! Si vous voulez garder les prisonniers vivants, il faut avoir un moyen d’étoufter leurs cris ; pour cela, une boîte à double paroi est utile. Il faut surtout se hâter, car l’étonnement ne dure pas toujours : les yeux éblouis s’habituent à la lumière rapidement. En hiver, cette cueillette peut se faire dans les hangars où beaucoup de moineaux cherchent un abri. On trouvera ces procédés de chasse un peu macabres ! Mais on ne pourra nier qu’ils aient leur intérêt! Du reste, leur grand mérite est d’approvisionner le naturaliste d’indivi- dus adultes, vigoureux, pour l'expérimentation. Avec un peu d’habileté et d’audace, on peut en capturer un bon nombre de douzaines dans un automne. (C’est autant de moins ! LIL LE PIÈCE De toutes les méthodes, la « trappe » ou le « piège » est la plus inoffensive. J’applique le mot aussi bien aux moi- 93 LE NATURALISTE CANADIEN neaux qu'à l’homme : l’homme court peu de danger et le moineau n’en court pas davantage. Ceux qui s’étonneront de cette affirmation connaissent peu le moineau; je leur conseille de se livrer quelque temps à ce genre de sport: rien ne vaut l'expérience! Bien des pièges ont été inventés, depuis le crin de cheval jusqu'aux cages “automatiques ’—attirant le moineau et l’enfermant ! Ceux que la question intéresse liront la descrip- tion d’ingénieux essais dans“ The english sparrow as a pest”, Ned Dearborn, édition revue, 1917, publiée par le minis- tère de l'Agriculture des Etats-Unis. Pour moi, j'avouerai naivement que de toutes les méthodes essayées pendant des années, c'est le “ piège ” qui m'a donné les plus pauvres ré- sultats et les plus faibles consolations, tout en exigeant plus de patience et de temps que toutes les autres ensemble. J'en connais d’autres qui feraient le meme aveu! N'étions-nous pas excusables ? Nous avions vu le moineau toucher à tout, pénétrer partout... pouvions-nous douter qu'il pénétrat dans nos prisons si ingénieusement combinées ? .. Faite en grand, par une association, sur d'immenses ter- rains, avec de gigantesques appareils, la chasse au piège ne saurait échouer; mais nous n’en sommes pas encore à former des “ligues internationales pour la destruction des moi- neaux ”! et j'écris plutôt pour les amateurs. On pourrait diviser les pièges en deux groupes, suivant qu'ils sont “automatiques ” ou “surveillés ”. Les pièges automatiques ont le grand avantage d'exiger peu de temps, une fois installés; ils ont par contre l'énorme inconvénient d’effrayer les moineaux dès que l’un d'eux a été capturé: le cri d’alarme a vite circulé aux alentours. On obvie en “ allant souvent vider la boîte ’; mais alors le temps se perd en voyages très souvent inutiles. En somme, vu son efficacité réelle à certaines époques, le piège surveillé est préférable. LA CHASSE AUX MOINEAUX 93 \ Deux surtout m'ont réussi, le piège à nids et le piège à chute. 1. Piège à nids.—C'est une simple boite fixée à un arbre, sur un toit où un mur où les moineaux ont l'habitude de faire leur nid. On peut lui donner toutes les formes et toutes les couleurs : mais plus elle sera simple et se confondra avec le paysage environnant, meilleure elle sera. La fabriquer à l'épreuve de la pluie; pour l'entrée des moineaux on peut y pratiquer plusieurs ouvertures; mais une seule suffit et les opérations subséquentes seront d'autant plus commodes que la boîte aura moins d'ouvertures. On peut mettre un grand nombre de boîtes dans le méme jardin et autour de la même maison : la chasse est plus fructueuse. Pour attirer les moineaux, mettre quelques brins de foin et quelques plumes près de l'ouverture; mettre un ou deux brins et une plume dans l'ouverture même: le but est d'exci- ter la curiosité; les moineaux soupçonneront moins le dan- ger s'ils ont l'impression que quelqu'un des leurs est passé par là! A l’intérieur mettre un nid complet, tel que trouvé dans un trou ou sous un toit, c’est-à-dire ouvert en dessus ; si on ne pouvait se procurer que des nids construits sur les arbres, enlever le capuchon. Au bas des boîtes, par terre, mettre un peu de grain, des plumes et du foin. Il faut que tous ces préparatifs soient faits de bonne heure au prin- temps: c'est l'époque du besoin maximum d'emplacement pour nids. A mesure qu'une boite est accaparée par un couple, en prendre note et attendre quelque temps sous surveillance particulière. On peut alors employer deux méthodes : ou bien laisser construire le nid, puis détruire la couvée, ou bien cap- turer le père ou la mère. Pour la manière d'opérer, il n’y a qu’à se rappeler la capture à la main pendant le jour et pen- dant la nuit. 94- LE NATURALISTE CANADIEN L'usage des pièges à nids est à recommander tant pour retarder la multiplication que pour se procurer des sujets pour études physiologiques : le moineau nous fait assez de tort pour que nous ayons le droit de lui demander des ser- vices, mème forcés! P. FONTANEL, $. 4. (À suivre.) LES COLEOPTERES DU CANADA (Continué de la page 72.) 10e Famille PSELAPHIDÆ Les Psélaphides se trouvent dans le mondeentier, mais d'autant plus abondants que l’on se rapproche davantage des région tropicales où règne constamment une chaleur humide, ce qui facilite leur développement et leur éclosion dans les détritus végétaux en décomposition, sous les mous- ses, les écorces d’arbres, les pierres, à la racine des plantes. Ce sont des insectes très rapprochés des Staphylinides, s’en distinguant par le peu de mobilité de leur abdomen. Beaucoup sont myrmécobies, plus rarement termitobies ; quelques-uns sont hypogés et vivent dans les cavernes. Ils se nourrissent des petits Acariens, et autres formes animales microscopiques. Quelques espèces excrètent par les touffes de poil un liquide sucré, très épais et fort recherché par les LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 95 fourmis. Cela expliquerait jusqu'à un certain degré leur présence dans les nids de fourmis. Peut-être aussi les four- mis les gardent-elles comme elles gardent certaines espèces de pucerons pour en avoir le liquide sucré que ceux-ci ex- crètent. On les prend aussi dans les prairies humides, surtout en fauchant à la tombée de la nuit ; enfin, ils viennent le soir à la lumière électrique, car ils doivent être en grande majo- rité crépusculaires. Les espèces sont généralement très loca- lisées, surtout dans les pays de montagnes; et on en connaît à peine quelques-unes qui soient réellement cosmopolites. Aujourd’hui on en connaît au delà de 4000 espèces dans le monde entier. Les plus importants ouvrages sur la classification des es- pèces de cette famille sont les suivants : Leconte, — On the Pselaphidæ of the United States, in Bost. Journ. Nat. Hist. 6. 1849, 64-110. Brendel, E. — Synopsis of the Genera and Species of the Family Pselaphidæ, in Proc. Ent. Soc. Phil. VI. 1866, 31-38. Provancher, L.—Petite Faune Entomologique. “Les Co- léoptères ”, 1874, pp. 233-234. Brendel & Wickham. — The Pselaphidæ of North Ameri- aboli. Lab: Nat. ist Univ. Iowa. 1. 1800, 2r6- 304. 18091, 1-84. Pls. VI-XIT. Casev.—Coleopterological Notices, 5 and 7, in Ann. N. Y. Acad. Nat. Sci. 7. 1893. 433-509, p. 1897. 550-630. Remarks on some New Pselaphidæ, in Can. Ent. 40. 1908. 257-281. Casey.—Thos. L.—Euplectini. Contributions to the descrip- tive and systematic Coleopterology of North Am. Pt. 2, PP. 93-122. 1884. 96 LE NATURALISTE CANADIEN Raffray, A.—Essai monographique sur la tribu des Faro- nini. Rev. d'Ent. 1893, pp. 1-53, 157-196. Genera et catalogue des Psélaphides. Ann. Soc. Ent. France, pp. 621. pls. 3, fig. 124. | Fam. Pselaphidæ. Gen. Ins. Fasc. 64, pp. 488. Pls. 0. 1908. Blatchley.—Coleoptera of Indiana. 1910, pp. 305-333. Les genres et les espèces suivants sont rencontrés dans la faune canadienne. ler Genre SONOMA Csy. Les espèces de ce genre sont propres à l'Amérique du Nord; elles vivent pour la plus grande partie dans les détri- tus végétaux et au pied des arbres. Elles ne se rencontrent que sur les côtes de l'océan Pacifique. S. parviceps Mackl.—-Bull. Soc. Nat. Mosc., p. 372. 1852. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. , (A suivre.) & Collection complète du Vaturaliste canadien. Les 10 pre- miers volumes de la 1ère série et les 8 premiers volumes dela 2e série sont reliés. S'adresser au Vafuraliste canadien, Québec. éditos hé dé —M.G. Chagnoa (case postale 521, Montréal) désire vendre pour un prix très modéré ou échanger contre Coléoptères : sa collection de Pa- pillons nocturnes de l'Amérique du Nord, composée de 1450 espèces et de près de 5000 spécimens. DOS CR ee NES LE NATURALISTE CANADIEN Québec, Novembre 1919 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 5 Directeur-Propriétaire : Le chanoine V.-A. Huard PNRERPERTENCE DE “ MEGETATION RAPIDE,’ Il nous arrive rarement d’être à jour dans la lecture des nombreux magazines qui nous viennent par échange ou au- trement. C’est ainsi que nous n'avons ouvert que tout der- méèrement le Siénographe canadien, de Montréal, du mois d'avril. ..1910. — Sous le titre de ‘“ Physique amusante. Végétation rapide ”, nous v avons lu avec grand intérêt les deux alinéas que voici: “ Nos jeunes lecteurs aimeront peut-être à improviser un jardin potager. C’est chose facile, et nous allons leur ensei- gner le moven de se procurer de la laitue en deux heures. “ Faites tremper dans de l'alcool, durant 24 heures, une poignée de graines de laitue. Préparez, dans une boite où un pot, 6 pouces d'épais—pas plus—de riche terre de jardin. Sur cette terre ajoutez deux pouces d'un mélange d’une partie de terre et d'une partie de chaux vive. Répandez vos graines de laitue à la surface, et sur le tout sassez une légère couche de terre très fine. Puis arrosez. En 10 minutes, les graines germeront ; au bout de 20 minutes, elles auront pous- sé deux feuilles ; au bout d’une heure, si vous avez arrosé de temps à autre, les feuilles auront la grandeur d’une pièce de 25 cents, et la boîte ou le pot dans lequel vous aurez fait vos semailles sera couvert de verdure. ” : 5 —Novembre 1919. 98 LE NATURALISTE CANADIEN Bien que nous En cessé depuis longtemps d'appartenir à la catégorie des “ jeunes lecteurs ”, l'enthousiasme nous a saisi à la lecture de ce morceau. La belle expérience que voilà, et si facile à faire! Et nous voilà en quête de pot, de terre, de chaux, d'alcool, et de graine de laitue. Puis nous avons accompli de notre mieux toutes les prescriptions que l'on vient de lire. Mais nous devons, la mort dans l’âme, avouer franchement que nous avons remporté, dans cette jolie expérience, l’insucces le plus achevé. Cela se passait au mois de février, et un mois aprés, au jour où nous écrivions, notre graine de laitue était encore dans le sommeil végétatif le plus complet, si même elle vivait encore. Nous rapportons 1c1 cette expérience manquée dans l'es- poir que quelque lecteur curieux voudra la tenter pour son compte. S'il y réussit, nous espérons qu'il voudra bien nous en informer pour le bénéfice de notre public. En attendant, le meilleur moyen d'obtenir de la laitue, c'est encore de recourir au procédé classique et normal de la comme de coutume. semer er CO LE PLUS ANCIEN FOSSILE HUMAIN Une découverte sensationnelle, rapportait FUmvers en 1912, vient d’être faite dans le domaine de l'anthropologie. On a trouvé à [pswich, en Angleterre, un squelette humain entier, appartenant à l'époque dite glaciaire. Cette circons- tance le fait bien antérieur aux débris humains que l’on 2 appelés “l’homme de la Chapelle-aux-Saints ”, “ l’homme de Néanderthal ”, “ l’homme du Moustier ”, etc., et qui ont été exhumés des terrains quaternaires. LE PLUS ANCIEN FOSSILE HUMAIN 99 Or, le squelette de Ipswich, le premier en date de tous les fossiles de ce genre, est identique à celui de l’homme mo- derne. Que devient, après cela, la thèse de l'anthropoide, ancêtre de la race humaine actuelle? La préhistoire, on le sait, était passée à l’état de dogme. Il était prouvé, en effet, par elle, que l’homme actuel (homo erectus) descendait du singe, par le pithécantrope, ou anthropopithèque, père immédiat de l'homme de Néanderthal et de la Chapelle-aux-Saints et des autres, dont on avait retrouvé les ossements. La création de l'homme par Dieu n'était qu'une fable biblique, qui n'était même plus bonne pour les enfants et que l'on avait eu raison de bannir des écoles, où maintenant, grace au laïicisme sco- laire, on enseignait à tous les petits Français la descendance simiesque de l'homme. Tout cela s'écroule avec le squelette de l'époque glaciaire, frère de tous les squelettes des cimetières du xxe siècle. Voici donc que le type le plus ancien de la race humaine se présente à nos veux comme absolument sembable à celui de l'homme moderne. Avant toute histoire et toute chronologie, avant tous les spécimens de dégradation humaine, qui ont pu faire croire à une origine simiesque de ces dégénérés ou de ces monstres. 1l existait sur la terre, à l'époque des grandes révolutions géologiques, un homme en tout semblable à celui d'aujourd'hui. Nous le tenons maintenant. Qu'en diront nos docteurs en anthropologie ? Combien avaient raison les maîtres de l'archéologie de la seconde moitié du xixe siècle, les Jules Quicherat et les Longpérier, qui assistérent à l’éclosion du roman préhisto- rique de la mächoire de Moulins-Quignon et des cailloux, éclatés et polis, de témoigner leur défiance envers cette nou- velle science toute hypothétique! Les géologues les plus au- torisés, les Elie de Beaumont, les Daubrée, les Lapparent, se I00O LE NATURALISTE CANADIEN tiurent également toujours sur la réserve. Monumnsen, habi- tué à traiter l'histoire avec les seuls documents authentiques, professait un mépris absolu pour la préhistoire; il l'appelait fort irrespectueusement ‘‘ la science des illettrés ”, faisant allusion aux Mortillet et autres. Et, de fait, la préhistoire a été surtout le triomphe des Primaires, qui l'ont avidement 4 embrassée pour faire pièce au catéchisme. C'est fini. Le squelette de Ipswich remet tout en question. Le premier chapitre du roman est déchiré: la préhistoire est à recommencer. E——_—_— O: eme MONOGRAPHIE DES MELASIDES DU CANADA (Continué de la page 83.) Quelques auteurs ont pensé que certaines larves de Méla- siles sont carnassières et vivent dans les galeries creusées par d'autres larves auxquelles elles font la chasse. Ils ont basé leur opinion sur le fait que la cavité buccale de ces larves présente une ouverture si petite, qu'on ne peut l’aper- cevoir qu'avec la plus grande difficulté. Dans son admirable étude sur la larve de Farsus unicolor Melsh. !, Ed. Perris dé- montre très bien que cette raison n'est pas suffisante pour établir semblable opinion; d'ailleurs 1l prouve, aussi bien en s'appuvant sur leur structure anatomique que sur de nom- breuses observations, que ces larves sont pour la plupart xylophages. Nous allons donc passer en revue, en puisant largement 1. Monographie de la famille des Eucnémides, par M. le Vicomte Henry de Bonvouloir, p. 43. LES MÉLASIDES DU CANADA 10Z dans l’intéressante étude de R. W. Van Horn, dont j'ai parlé plus haut, les espèces les plus connues de notre faune. On peut diviser ces espèces en deux groupes distincts, celles qui se creusent des galeries dans les bois encore verts et solides, et celles qui vivent dans les bois ramollis par la décomposition. À part celles-là, 11 y en a quelques-unes qui ont été trouvées sous l'écorce de conifères morts ou grave- ment atteints; parmi ces dernières on peut mentionner les espèces appartenant aux genres Deltometopus, Épiphanis et Anelastes. Mais comme on ne connait pas encore les larves de ces espèces, il est difficile d'établir si ces larves se creu- sent ou non des galeries. On a été plus heureux avec Tharops ruficornis Say: on a pu en étudier la larve, ét M. R. W. Van Horn en a donné une très bonne figure dans; son étude." A specimen of the work of T. ruficornis in Cornus florida, écrit-il, showed that the lar- væ had completely severed the trunk almost as nearly as if done by a saw, though not as regularly, as it required neariy a dozen larvæ to accomplish the feat. This presents an eco- nomic side, as this beetle, when numerous, as it sometimes 1s in hard-wood forests along the coast and along the border of streams, is quite capable of doing considerable damage. It makes a broad gallery, extending deep into the wood, vet so shallow as often to escape notice unless the beetle has emerged, when a small round hole will be seen... One cha- racteristic of this group of borers in sound wood, and one which is rather unusual in coleopterous larvæ, is the fact that at no time can any trace of ejected borimg be found around the host plant. They seem to work in complete secre- cy, the boring being packed behind the larva as it cuts its way through the wood, and the mine always 1s wide enough for it to turn around.” Je me rappelle avoir pris, en jum 1903, dans les environs de Montréal, au delà d'une quaran- 102 LE NATURALISTE CANADIEN taine d'adultes de cette espèce, pour la plupart des femelles, sur la partie fraichement coupée d’un tronc d'érable ; comme je ne m'occupais pas, à cette époque, de l'étude des larves, je n'ai pas eu la curiosité d'en chercher dans cet arbre; je le regrette. Il m'est souvent arrivé, depuis, de trouver 1isole- inent des individus de cette espèce, toujours sur la partie fraichement coupée des arbres abattus; mais je n'ai pas eu. la bonne fortune d'y découvrir de larves. Les espèces du genre Vematodes vivent aussi dans les bois verts; elles y creusent des galeries différentes : ces gale- ries, au lieu d’être, comme celles de Tharops ruficornis, larges et un peu aplaties, sont petites, de forme ovale ou méme parfaitement rondes: en général elles sont creusées parallèlement aux fibres du bois, tandis que les autres le sont transversalement ; elles ne sont pas en ligne droite, mais offrent des courbes plus ou moins fortes et dans toutes les directions. Les genres Fornax et Microrrhagus vivent dans les bois amollis par la décomposition; les larves y font des galeries plus où moins distinctes, selon la période avancée de décom- position du bois; ces larves sont généralement de complexion plus forte, et sont aussi plus fermement chitineuses que celles qui vivent en bois vert; la tète offre une cavité buccale plus petite, à peine perceptible, même au moven d'une loupe. Voici comment je pourrais résumer la biologie, encore trop peu étudiée, de ces insectes. Il n'est pas facile de dire où la femelle dépose ses œufs; cependant par la forme même de l’ovipositeur, il est probable que c’est, à la manière des Cérambvycides et des Buprestides—avec les larves desquels les larves des Mélasides offrent tant de points de ressem-. blance, dans les craquelures des écorces. Inimédiatement après leur éclosion, les jeunes larves se font leur chemin vers l’aubier. Ceci ne s'applique, bien entendu, qu'aux espé- LES MÉLASIDES DU CANADA 103 Le ces vivant en bois vert. Là, elles se mettent à creuser leurs galeries vers le cœur de l'arbre. Comme, en général, ces larves n'ont qu'un semblant d'épistome et de labre, et que le jeu horizontal des mandibules est si peu sensible, qu'on . peut le considérer comme nul, il ne faut pas croire qu'elles se creusent leurs galeries à la façon des autres larves xylo- phages : elles v arrivent plutôt par frottement au moyen de leurs plaques cornées que par morsure, ce que prouve Île temps relativement long qu'elles prennent à leur travail d'ex- cavation. Ces larves sont apodes, n'ont ni pseudopodes ni de ces bourrelets que présentent presque toutes les autres larves lignivores: on conviendra qu'elles n'ont guère besoin d'or- ganes de locomotion bien énergiques pour parcourir en deux ans et plus une galerie d'à peine une couple de pouces de longueur. Mais il est nécessaire pourtant, afin de lutter contre la résistance des bois qu’elles doivent user, puis tri- turer, qu'elles puissent avoir de solides points d'appui: la nature les leur a donnés: ils résident dans le mamelon char- nu, extractile, qui se trouve à la face dorsale du premier segment, et surtout dans les innombrables aspérités, incli- nées en arrière, dont leur corps est couvert. Lorsqu'elles le veulent, leur corps ridé se dilate, il s'accroche de toutes parts aux parois lisses de la galerie qu'elles creusent et le mamelon prothoracique sert comme point d'appui spécial au racloir qui travaille, en même temps que de secours à l'ac- tion de ce levier. Ces larves opèrent ainsi dans l'ombre pen- dant deux années et plus; puis, le temps venu, elles se trans- forment en nymphes: ce stage ne dure que quelques jours. L'éclosion des adultes semble avoir lieu particulièrement er mai et juin; 1] m'est cependant arrivé de trouver des indivi- dus de Fornax orchesides Newm. fraichement éclos en juil- let et même en septembre. IO4 LE NATURALISTE CANADIEN Après la description très détaillée de la larve de Fornax badius, le baron R. Osten-Sacken ajoute ‘ : “The flat, sharp- edged, denticulated head of the larva of Fornax with its connate parts of the mouth, apparently capable only of al- most imperceptible motions, and the small oval opening, render it very probable, in my opinion, that these larvæ pierce the skin of other wood-boring larvæ and suck the contents of their body. In this respect they would only resemble their congeners, the Elaterideous larvæ, some of which are known to be predaceous.” Cette opinion est assu- rément erronée; d’ailleurs l’absence de pattes et la lenteur de locomotion de ces larves les rendent impropres à la chasse des autres larves. L'immobilité apparente de leurs mandi- bules ne saurait les empêcher d'être xylophages, ainsi que nous l'avons vu pour les larves de cette famille creusant en bois vert, d'autant plus que celles de Fornax, de Deltome- topus, de Stethon et probablement aussi de Dromæolus, recherchent de préférence les bois en décomposition. C’est quand on s'arrête à l'étude de la vie larvaire et aux nombreux mystères qu'elle recèle, que l’on comprend bien l'immense chemin qui reste à parcourir pour arriver aux confins de la science entomologique. Il n’y a pas lieu de désespérer, cependant, si l’on considère surtout que cette science est sans contredit celle qui, de nos iours, compte le plus de travailleurs infatigables. GERMAIN BEAULIEU. (A suivre.) 1. Proceediugs of the Entomological Society of Philadelphia, Vol. I, 1861, p. 114. PP LA CHASSE AUX MOINFAUX 105 LA CHASSE AUX MOINEAUX (Continué de la page 94.) 2. Piège à chute.—Le principe est simple: faire tomber sur les moineaux quelque chose qui les tue ou les empri- sonne. En pratique les difficultés sont nombreuses ; nous avons à triompher de l’agilité et de la défiance du moineau: la dé- fiance le tient hors du danger et l’agilité le sauve avec une promptitude merveilleuse. Le dessin ci-joint aidera l'explication. Les dimensions peuvent être quelconques; plus le piège est grand, plus on fait de victimes à la fois et moins de défiance est excitée. Toutefois, vu la nécessité de changer souvent de place, il ne faut pas augmenter le poids outre mesure: un minimum de quatre pieds carrés et un maximum de huit pieds carrés sont les plus commodes, 106 LE NATURALISTE CANADIEN Les contours de la boîte sont en bois léger ; trois pouces de largeur suffisent pour emprisonner les moineaux sans les blesser : le dessous est un treillis en fil de fer tres fin. Quoi- qu'il suffñise de placer le piège sur un terrain bien plan, je préfère lui adapter un plancher artificiel en matière légère: le piège peut‘alors être installé rapidement partout et il est: facile de retirer les prisonniers, parce qu'on a une boîte com- plète qu'on peut transporter dans une maison. En hiver le piège avec plancher est presque indispensable. La couleur n'est pas indifférente; qu'elle s’harmonise avec le local: le” blanc va bien pour l’hiver, le gris sur les chemins et la terre nue, le vert dans les champs et sous les bosquets: attirer le moins possible l'attention du moineau par le piège ! En hiver mettre un peu de neige sur le plancher. La hauteur de chute’est importante: plus la partie supérieure est élevée, moins le moineau se défie; par contre, plus la chute est haute, plus le moineau a de temps pour s'échapper. En général, il vaut imieux élever moins et patienter davantage: avec de fortes chutes j'ai vu échapper 90% des moineaux! Pour un piège de quatre pieds carrés la meilleure chute est de 16 à 20 pouces: pour huit pieds carrés il faut monter jusqu’à trois pieds. On diminue le nombre des fuyards en plaçant la nour- riture vers le milieu de la boite : à cause de l'extrême défiance et de la mémoire sensible du moineau, il importe de ne lais- ser échapper que le plus petit nombre possible; car non seulement les réchappés ne se laisseront plus reprendre de longtemps, mais encore ils détourneront les autres du piège. Pour le mode et le temps d'emploi, il faut varier suivant qu'on est en hiver ou en été; le printemps et l’automne parti- cipent à la fois de l'hiver et de l'été. 1. En été. Le succès est intermittent ; il dépend de mille circonstances. Pendant le jour on prendra rarement un grand nombre à la fois: cela est possible cependant aux endroits” LA CHASSK AUX MOINEAUX : 107 où les moineaux ont l'habitude de S'approvisionner. Si l'on met soi-même un appat, il faudra beaucoup de patience : par- fois, cependant, quand les nichées commencent, on capture ue famile imprudente. Quand il fait très chaud, si l’eau est rare, mieux vaut donner à boire qu'à manger; mais il faut de l'eau fraiche et claire: les moineaux la découvriront faci- lement et viendront s'y désaltérer par dizaines, après beau- coup d'hésitation. Il est utile de mettre un peu de blé ou d'avoine dans le piège près de l’eau et hors du piège : le mot- neau prend d’abord quelques grains, puis s'approche peu à peu; sa défiance diminue: s'il boit et mange sous le piège, c'est un bon signe ! tirez la ficelle! Dans les bosquets où des bandes vont dormir, on peut faire des récoltes, mais aléatoires : il faut deviner l'endroit où les moineaux se Jjetteront, etc... J'étudierai cette ques- tion avec quelques détails à propos de l’empoisonnement. 2. En hiver. L'occasion est bonne quand il fait très froid et que la neigé a couvert toute nourriture: l'estomac l’em- porte sur la défiance et l’engourdissement des pattes nuit à l'agilité. Placer le piège aux endroits habituellement fré- quentés : le déplacer souvent pour tromper la défiance. Il est à propos de nourrir des moineaux en plusieurs endroits, près des demeures où la neige est durcie par le piétinement. Pour surveiller et tirer la corde, se tenir à une bonne dis- tance : la présence quadruple la défiance éveillée par le piège. Quand on le peut, surveiller de l'intérieur, par une fenêtre. Si on ne veut pas perdre trop de temps à surveiller, nt laisser le piège plusieurs jours sans succès, on peut éduquer le moineau graduellement; mettre d'abord quelques plan- ches, puis changer leur position et leur donner peu à peu l'apparence du piège ; quand le moineau est habitué, placer le piège. On gagne encore du temps en apprivoisant le moineau * à un endroit tandis que le piège travaille dans un autre. 108 LE NATURALISTE CANADIEN Læ succès dépend de l'habileté, de la patience et de l'apon- dance des moineaux dans les environs. On peut faire jusqu’à 20 prisonniers à la fois! Il importe cependant de ne pas trop espérer, afin de n'être pas déçu! Je puis vous assurer que vous paierez chèrement tous les moineaux que vous prendrez! IV. LE PoISON J'ai iongtemps pensé que le poison jouerait un faible rôle dans la guerre au moineau: les défenses légales, les dangers pour le manipulateur et ses voisins, hommes ou animaux, l'horreur populaire pour tout toxique me paraissaient des obstacles insurmontables. La curiosité me porta cependant à faire des recherches dans cette direction ; après les avoir mul- tipliées avec la plus minutieuse précision, je me heurtai à des difficultés imprévues : ou bien le poison était inefficace, ou bien il était impossible de le faire prendre au moineau en liberté. J'étais sur le point de désespérer, ne sachant quel poison essayer, quand le succès me sourit. J'avais un poison! Des observations nouvelles sur les mœurs du moineau me montrèrent bientôt comment en tirer le meilleur parti avec le minimum de dépenses et de dangers. C’est le résultat de ces nouvelles recherches qu'il me faut maintenant exposer : tout en faisant connaître la méthode employée, je discuterai tous les détails importants, afin d'éviter à d'autres les erreurs commises. A. Méthode et premiers essais Je me procurai des moineaux vivants, soit jeunes, soit vieux ; je donnai la préférence aux vieux parce que plus dé- fiants et plus robustes. Du reste, je dois dire de suite qu'a point de vue de la résistance aux poisons, il n'y a pas de différence appréciable entre jeunes et vieux. LA CHASSX AUX MOINFAUX 109 _Je passai en revue la série des produits minéraux et orga- niques reconnus toxiques violents pour l'homme. Je donnai abord une dose de poison pur, pour m'assurer que le moi- neau y était sensible : je laissait de côté tout produit deman- dant plus de deux heures et plus de cinq grammes pour tuer. Ces deux maximums étaient beaucoup trop élevés: 1l est rare qu'un moineau mange cinq grammes de la méme ma- tière au méme endroit, et il est à peu près impossible de suivre un moimeau deux heures pour contrôler les résultats. Or, si l'on donne du poison en plein air, il faut nécessaire- ment s'assurer que les moineaux en mangent et en meurent ! L'expérience me montra bientôt qu'il est facile d'empoi- sonner un moineau prisonnier : s’il ne prend pas le poison, on le lui met dans l'estomac! Mais les choses sont tout autres quand il est libre, abondamment pourvu d'aliments qu'il aime. Des lors l'expérimentation était double : empoisonner en prison, essayer de faire manger en liberté la même espèce de poison. En essayant les poisons en plein air je commis longtemps une erreur grave: je mettais l'aliment sur terrain choisi, facile à observer, sur une planche ou dans un vase; les moineaux n'y touchaient pas! Je sais maintenant qu'ils n'auraient pas mangé davantage du blé où de lavoine mis au même endroit : la table même excitait leur défiance! Ainsi se trouvaient faussées la plupart de mes conclusions ! Quand jeus reconnu mon erreur, je dus recommencer: les moi- neaux approchaient, mais ne mouraient pas davantage : si l’o- deur trahissait le poison, ils s'enfuvaient sans rien prendre et ne revenaient pas. S'il n'y avait aucune odeur, les affamés se laissaient tenter: mais la saveur les avertissait bientôt du danger : aussitôt le bec était nettoyé! La conclusion s'imposa bientôt : ou bien il faudrait un poison inodore et insipide, ou bien il en faudrait un dont la saveur et l'odeur ne déplai- raient pas au moineau. En trouverai-je ? … J10O LE NATURALISTEH CANADIEN L'idée me vint alors de voiler l'odeur et la saveur par des mélanges. Je travaillai longtemps en vain, grace à la perspi- cacité du moineau qui reconnaissait les moindres traces de saveur et d'odeur déplaisantes. Du reste, il fallait parfois ajouter une si forte proportion de matière inoffensive que je ne pouvais plus espérer faire absorber assez de poison pour nuire. Car J'eus affaire encore ici à un genre de défiance que je ne soupçonnais pas: non seulement le moineau fuit les apprèts à l'endroit où on le tente: mais il découvre la ruse jusque dans la nourriture. Comime base, il me fallait un air- ment familier, recherché, tel que le pain, l'avoine ou le blé: tout autre fabriqué de toutes pièces restait intact. Or, en prenant un aliment fanulier, le poison ajouté à la matière qui devait voiler l'odeur ou la saveur constituait une sur- charge qui attirait l'attention. Du blé ou de l’avoine n'avait pour mes sens qu'une différence dans la couleur ou le vo- lume ; je les mélangeai à du blé ou de l’avoine non empoison- nés: les moineaux faisaient le triage avec une habileté qui me surprenait. J'essayai alors de colorer des grains sans Îes empoisonner et je les mélangeai à des grains ordinaires : mes grains colorés restaient presque toujours intacts. Je fis trem- per du grain et le laissait gonfler, puis le servis avec du grain ordinaire sec; les moineaux mangeaient d’abord Le grain sec; ils ne prenaient l’autre qu'avec une extrême ré- serve. Une deuxième conclusion s'imposait donc : il faudrait que rien, dans l'aliment empoisonné lui-même, n'éveillât les sens. La question se compliquait. En fait je n’empoisonnais aucun moineau. De nombreuses expériences me firent rapidement élaguer la plupart des poisons d’origine minérale et organi- que. Deux seulement parurent se rapprocher des conditions exigées : l’arsenic et la strychnine. Tous deux, sous un faibte volume, pouvaient causer infailliblement la mort: s'ils éveil- LA CHASSE AUX MOINEAUX 111 laient la défiance du moineau, ils l'éveillaient moms que les autres; l’arsenic pouvait être absorbé sous une forme imo- dore et insipide, la saveur de la strychnine semblait ne pas déplaire trop et pouvoir se voiler suffisamment. Après des tâtonnements infinis, je m'arrétai donc à l’arsenic et à a strychnine. B. L'arsenic De tous les composés à base d'arsenic, l'acide arsénieux est préférable, moins par sa rapidité d'action et sa violence que par la certitude de ses effets et la facilité avec laquelle il laisse cacher sa présence. Dans ma premiére étude sur Îles moineaux, j'ai donné quelques détails sur son action; je crois inutile de m'y étendre davantage. Présentement, je me bor- nerai au côté pratique: j'indiquerai les moyens de préparer les appats et discuterai la valeur de son emploi. 1. Les appâts avec acide arsémeux.—TJ'ai essayé un grand nombre de procédés ; coller la poudre sur des grains avec de la farine, de l'amidon ou de la gomme arabique ; la mélanger à du pain émietté et trempé dans l’eau, ce qui donne une ad- hésion suffisante; la broyer avec du blé ; la méler à de l’avoine écrasée, etc., etc. Les résultats ont été médiocres, pour ne pas dire nuls : les moineaux mouraient quand je les forçais de manger; mais quand ils étaient libres, ils ne man- geaient pas! Je poussai la naïveté jusqu'à percer des trous dans des grains de blé: je remplissais les vides avec l'acide arsémeux et fermais l'ouverture avec l'écorce d’autres grains. Le procédé devenait impraticable! Finalement je m'arrétai à l'idée la plus simple qui fut la plus efficace : faire des pains ordinaires ou des biscuits auxquels j'incorporerais la poudre en pétrissant. Je m'improvisai donc boulanger et fis de superbes petites miches et de délicieux gateaux! Je met- tais 1/5 d'acide arsénieux en poids, je mélangeais intime- I12 LK NATURALISTE CANADIEN ment, je pétrissais et cuisais. J’ajoutais un peu de sucre, méme dans le pain, afin de tromper plus facilement les moi- peaux qui se sucrent volontiers le bec! Pour diminuer le volume, je remplaçais le sucre par la saccharine beaucoup plus sucrante. L'expérience me montra que la proportion d'acide arsénieux ne doit pas être inférieure à un cinquième, parce que le moineau ne mange pas beaucoup de pain à la fois et parce qu'il réussit toujours à vomir une quantité no- table du poison dès qu’il se sent atteint. Avec 1/5, un moi- neau mangeant en liberté, sans être troublé, prendra presque toujours une dose fatale. 2. Valeur du procédé.—Incorporé dans un pain ou dans un biscuit, le poison devient un danger dans toute maison où il y a des enfants. Quand on le donne aux moineaux, il devient un danger pour d’autres animaux; ce danger est moindre si on émiette le pain; il est sérieux si le pain garde sa forme massive. Aussi serais-je d'avis qu'on renonçât à em- poisonner les moineaux en été avec l'acide arsénieux, à cause du plus grand nombre d'animaux vivant au grand air. En hiver, aux endroits peu fréquentés par les autres animaux, sous sa forme massive, le pain empoisonné est efficace: les moineaux se le disputent, et ne pouvant l'emporter, ils en volent suffisamment pour mourir. C’est presque le seul cas où je le recommanderais... et encore... D'autant plus qu'on ne peut pas jouir du succès, les moineaux se ca- chant pour mourir et se corrompant avant qu'on puisse dé- couvrir leurs cadavres. J'avais d'abord compté beaucoup sur l’arsenic, notamment pour détruire les jeunes familles en été, le père et la mère distribuant volontiers à leurs petits du pain empoisonné hu- mide. Mais les inconvénients me décourageaient, et j'aurais renoncé à tout poison si je n'avais pas trouvé mieux. LA CHASSE AUX MOINEKAUX HE3 C. Un poison idéal 1. Nature.—On's'étonnera peut-être que je n'aie pas son- gé d'abord à la strychnine et ne m'en sois pas tenu à elle seule. Ce fut le premier poison que j'essavai; ce fut à elle que je consacrai plus de temps et de peine: je connaissais ses propriétés physiologiques et l'avais entendu recommander bien des fois, méme contre les moineaux. Mais pendant long- temps elle ne me causa que des déboires, et je soupçonne fort quelques-uns des naturalistes qui l'ont recommandée de ne l'avoir jamais essavée ! Les difficultés à résoudre étaient nombreuses. Je fis les premières expériences avec la strvchnine pure : le succès était merveilleux au laboratoire ; mais les moineaux libres ne imangeaient le poison que rarement: plusieurs étaient éloi- gnés par l’amertume, et ceux qui mouraient épouvantaient les autres. Aussi ne pourrais-je nombrèr que par unités éparses les victimes que je fs. J'essavai alors les divers sels de strychnine : j'insistai d'abord sur le sulfate: les résultats furent un peu plus en- courageants et raninèrent mon espoir expirant. Parfois je ramassais une demi-douzaine de cadavres; mais quand je voyais les moineaux par mulliers, je ne pouvais me contenter d'unités ! ... Tous les composés de strychnine furent es- sayés, sauf le nitrate contre lequel j'avais des objections théoriques. Les seuls vrais résultats que j'obtins furent les suivants: 1° jeus de nombreuses occasions d'examiner les effets physiologiques des toxiques: 2° je constatai que le moineau, si défiant pour la saveur, acceptait plus volontiers celle de la strychnine que toute autre. Je compris que je pouvais réussir : j'essayai des mélanges de toutes les espèces, mais cette fois sans négliger le nitrate. Or, plus la proportion de nitrate. était forte, plus la saveur résultante se rapprochaïit 114 LE NATURALISTE CANADIEN de celle du nitrate, plus nombreuses étaient les victimes. Je pris alors du nitrate pur. À mon avis, c'est le poison idéal! a. Les moineaux -y sont excessivement sensibles. b. Sa sa- veur, quoique très amère, éveille moins leur défiance que celle de tout autre poison à base de strychnine, c. On peut plus facilement retarder son action sans affaiblir son éner- gie, et éviter ainsi la mort trop brusque toujours effrayante pour les survivants. d. Parmi les principaux effets on peut noter l'arrêt du cri: un moineau mortellement atteint ne peut pas crier, souvent méme il ne peut émettre aucun son. Les autres composés à base de strychnine m'ont toujours causé des ennuis sur ce point. 2. Préparation.—Comment donner le poison aux moi- neaux? Le faire absorber par un aliment recherché. Les moineaux mangeant de tout, quel aliment choisir ? La ques- tion n'est pas indifférente : car si le moineau se soumet à la saveur du nitrate de strychnine, il ne le fait pas toujours: ainsi il ne boit pas l’eau tenant ce sel en dissolution; il ne mange le pain qu'avec la plus grande défiance, et l’avoine elle-même le tente difficilement. Du reste, l’avoine a le grave inconvénient d’être enveloppée d’une carapace; cette carapace prendrait une proportion notable du poison: or, le moineau détache la carapace: il rejetterait donc du poison; d’où perte. Il y a plus: pendant qu’il détache la carapace, la saveur du nitrate éveille ses soupçons, et souvent 1l s'enfuit après avoir mangé un unique grain, ce qui ne réussit qu'à le rendre dé- fiant pour la prochaine fois. Je me rappelai alors avoir man- gé du blé en fermentation dont la saveur se rapprochait de celle du nitrate de strychnine. De fait, avec un peu de bonne volonté, on trouve une relation entre la saveur du blé ger- mant et la saveur du nitrate. Or les moineaux déterrent vo- lontiers les grains semés depuis plusieurs jours. J’essayai et je réussis parfaitement. De nombreuses expériences m'ont LA CHASSE AUX MOINEAUX I15 prouvé, depuis, que le blé est préférable à tout autre aliment. Le moineau s’en défie moins et ne s'en lasse pas! Donc mettons le nitrate de strychnine dans le blé. Mais comment le faire absorber ? Le moyen le plus géné- ralement recommandé et employé parfois contre les cor- beaux avec le maïs, consiste à empoisonner de la farine ou de lPamidon qui adhère facilement au grain. On peut obtenir ainsi de bons résultats ; mais on se heurte à de sérieux incon- vénients : 1° I est difficile de mettre la meme quantité de poison sur chaque grain; dès lors on procède à l’aveugle, et beau- coup de moineaux n'en prendront que pour devenir plus dé- fiants, tandis que d’autres en absorberont beaucoup trop. augmentant ainsi les dépenses et créant un danger pour les chats et les chiens. 2° Le poison reste à peu près tout à l’ex- térieur du grain; il peut être détaché par la pluie, il est tou- jours détaché en grande partie par le moineau qui cherche à casser le grain avant de l’avaler ; il peut aussi agir trop vite, tuer le moineau sur place au risque d'épouvanter les survi- vants. 3° La farine et l'amidon, à moins d’être colorés, et même quand ils sont colorés, excitent la défiance : le moineau semble se dire comme le rat de la fable: Ce bloc enfariné Ne me dit rien qui vaille! 4° La préparation est compliquée, d'autant plus qu'on cher- che à empoisonner moins inégalement tous les grains. Ici la méthode la plus simple est aussi la meilleure : 1! suffit de faire une solution de nitrate et d'y laisser tremper le blé. Faudra-t-il servir le blé sec où humide et gonflé? Il faudra le servir sec, pour trois raisons: 1° Le grain humide, au contact du sol sec, cède une partie de son poison par capillarité : il peut en perdre de 1/5 à 1/3, 116 LE NATURALISTE CANADIEN 2° Le moineau se défie quand 1l mange du grain humide sur terrain sec: 1l hésite... Si vuos ajoutez du grain sec, c'est le sec qu'il choisit. Peut-être aussi préfère-t-il toujours le grain sec! 3° Grace à l'état de mollesse du grain humide, le poison agit plus rapidement et beaucoup de moineaux meurent sur place, ce qui effraie les autres. Avec le grain sec cet accident est très rare. Voici en pratique la méthode la plus simple et la meïl- leure. Faites une solution de nitrate et mettez le blé dans la solution de façon que le liquide s'élève à 14 pouce au-dessus. Agitez le récipient afin de détacher les nombreuses bulles d'air adhérant au grain. Laissez tremper dix à douze heures : le blé absorbe de l'eau et du poison. Décantez et laissez égoutter sans gaspiller le liquide en excès : étendez le blé sur une planche et le remuez de temps en temps pour qu'il ne colle pas et sèche sur toutes ses faces. Le liquide en excès peut servir pour une nouvelle quantité de blé: 11 doit étre emplové sans retard, sinon le poison se détériore sous lin- fluence de la fermentation: ne pas mélanger une vieille so- lution déjà utilisée avec une solution fraiche. Comment préparer la solution elle-meme? C'est une ques- tion importante et difficile: de la proportion du: poison dé- pendent les dépenses et le succès. En admettant que chaque grain absorbe la méme quantité de poison, la concentration de la solution est liée à plusieurs facteurs: il faudra faire prendre à chaque moineau la dose nécessaire et strictement suffisante pour le tuer à son premier repas; nécessaire, parce que le moineau ne reviendra peut-être pas: strictement suffr sante, pour ne pas gaspiller du poison inutilement et ne pas rendre les morts mortifères pour les vivants qui les mange- raient. Or, tout dépend ici du nombre de grains que le moi- neau mangera. Et ce nombre lui-meéme varie évidemment avec beaucoup de circonstances : pendant /e jour, un moineau LES COLÉOPTÈREHS DU CANADA 117 isolé, à un endroit où abondent les insectes qu'il aime, ne mangera qu'un où deux grains, ‘en amateur ‘; plusieurs imoimeaux groupés en prendront davantage, soit émulation, soit peur d'en manquer; si ce groupe est une famille, le père et la mère heureux de rencontrer une provision mettront jusqu'à cinq ou six grains dans le bec de chaque affamé. Le soir, avant le coucher, mème les individus mangeront glou- tonnement, tandis que les bandes dévastatrices avaleront tout sans discernement. P. FONTANEL, S. ] (À suivre.) ———\ 0—0: —— PESYCOLEOPTERES DU CANADA PSELAPEDT (Continué de la page 96.) 2e Genre CUPILANCSsy. Les mœurs de ces insectes sont très variables, mais la plu- part vivent dans les localités marécageuses où on les prend au pied des plantes, ou le soir en fauchant les prairies hu- imides. Beaucoup vivent dans les mousses, les feuilles mor- tes. le détritus végétal, sous les écorces d'arbres, tant dans les plaines que sur les coteaux. [ls ne sont pas myrmécobies. Genre propre à l'Amérique du nord. Cclavicorne Mackl. — Bull. Soc. Nat. Mosc,, p. 7. 371. (1852). Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. à LE NATURALISTE CANADIEN 3e Genre TRIMIONELBA Csy. Genre créé aux dépens des ‘Frimiium, se rencontrant sous les mousses, les pierres, les végétaux en décomposition dans les endroits frais. T. convexula Lec.—Proc. Am. Phil. Soc., p. 383. 1878. Habitat: Ontario. 4e Genre ACTIUM Csy. Les insectes de ce genre se rencontrent à peu près dans les mêmes endroits que ceux du genre précédent. A. globiferum Lec.—Bost. ]. N. Hist., p. 107. Habitat : Ontario. A, retractum Csy.—{Can. Entom. V. 40, p. 270. Habitat: Colombie-Anglaise. A. testaceum Csy.—Bull. Cal. Acad. Sci. 475. 1887. Habitat: Colombie-Anglaise. 5e Genre TRIMIOPLECTUS Brendel. Ce genre, qui. en réalité, ne renferme qu'une seule es- pèce, a subi pas mal de vicissitudes. C’est un genre de transi- tion qui à à peu près les mêmes mœurs que les deux genres précédents. T. obsoletus Brendel.—B. Univ. Iowa, p. 50. 18go. Habitat : Ontario, PUBLICATIONS REÇUES 119 6e Genre EUPLECTUS Leach. En général, les Euplectus préfèrent les régions tempérées où ils sont plus nombreux. On les trouve dans les détritus des végétaux, sous les mousses, les écorces d'arbres, sous les pierres. Quelques-uns sont myrmécophiles. E. confluens Lect.—Bost. Journ. N: H. p. 105. (6.) Habitat : Ontario, Québec. Ë, interruptus Lec.—Bost. Journ. N. H. p. 103. (6.) Habitat : Ontario. 7e Genre OROPUS Casey. Genre très distinct, qui se confine dans le bassin du Paci- fique de l'Amérique septentrionale, où on les rencontre dans les mousses et dans les détritus de végétaux. O. brevipennis Csy.—Can. Ent. V. 40, p. 273. 1908. Habitat : Colombie-Anglaise. O. keeni Csy.—Can. Ent. V. 40, p. 275. 1908. Habitat : Colombie-Anglaise. O. striatus Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. p. 40. 1874. Habitat: Colombie-Anglaise. (A suivre.) ——— 00 : PUBLICATIONS REÇUES — Annuaire du Collège de Sainte-Anne de la Pocatière. 1918-19. Fout un défilé de ‘‘nécrologies ’’ signalent ce numéro des Annuaires. 130 LE NATURALISTE CANADIEN — (Pages canadiennes. 2e série.) La Gaspésie en 1888, par Aug. Bé- chard. L’{mprimerie nationale, 317, rue Saint-Joseph, Québec, Prix: 18 sous, franco, (Québec. 1918.) Petite brochure de 130 pages, contenant une étude publiée en 1888-89, dans la Lyre d'or, d'Ottawa. —Statistiques judiciaires pour l’année 1913. Québec. 1919, In-80, 164 pages. — Travaux scientifiques de l'Université de Rennes, France, Tome XIV, 1916. À Signaler l'étude sur les Mammifères marins de la région de Roscoff (Finistère), par M. Ed. Le Danois, et aussi: Les Colloïdes et leur rap- port avec quelques grandes théories scientifiques modernes, par M. L. Gautier. —La Protection des plantes chez les Romains, par Georges Maheux, entomologiste provincial et professeur à l’Ecole forestière. Québec. 1919. C’est un tirage à part de l’intéressante conférence de M. Mabeux, que uous avons publiée dans notre livraison du mois d’avril dernier. —J.-C, Chapais, Pilote-Provancher. Québec, 1919. Ce travail, de 12 pages in-8o, a paru d’abord dans une revue québec- quoise, la Vie canadienne. M. Chapais y rend un juste hommage à deux membres illustres du clergé de Québec, dont le portrait y est aussi re- produit, —Canada. Department of Mines. Summary Report, 1917, Part A. Ottawa, 1919. — Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, Mol 70/82 3-ME0110 Re D of the Royal Canadian Institute. May. 1919. Contient un mémoire du P. Morice, O. M. EH. intitulé: ‘‘The Northern interior of British Columbia and its Maps,’’ où il revendique avec rai- son la priorité des dénominations géographiques qu'il à appliquées à maints endroits de la région. Aussi: ‘‘The growth of the scales in fishes,’’ par À. G. Huntsman. Canada. Department of Mines. Annual Report on the Mineral Production of Canada, 1917. Ottawa. 1919, —Archivos do Museu Nacional do Rio de Janeiro. Vol. 21, 1918. Continuation de la Faune brésilienne des Poissons. — Proceedings of the Academu of Natural Sciences of Philadelphia. Vol tpear- 019107 Mémoires sur les ‘‘Synentognathous Fishes’”, les mollusques fossiles, et les orthoptères du genre Mermiria. Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. Tome 53, fasc. Juillet 1914. Bruxelles. 1914. Contient une notice sur Théophile Durand, et quelques mémoires scientifiques. _Meémorias y Revista de la Soc. cient. Antonio Alzate. T, 37, num. 2, T, 38, num. 5-4, ne S. Nat. Museum.) Cleveland Bent, Life histories of N., À. Diving Birds. Order Pygo- 2 PA Washington. 1919. 239 pages, uombreuses illustrations hors texte, dont plusieurs coloriées. Ce volume est la continuation de l’œuvre monumentale commencée par Beridire, et interrompue par sa mort. 0: DE NATURALISTE CANADIEN Québec, Decembre 1919 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 6 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard L'IDENTITE DerRPOCLUS (Heracleum lanatum Michx.) En octobre dernier, je fus consulté par M. J.-A. Lavoie, du ministère de l'Agriculture de Québec, au sujet du Poglus, racine merveilleuse dont les Hurons de Lorette se servaient à ce moment avec succès contre l'épidémie d’influenza. La description par trop sommaire de la plante, l’absence complète de feuilles, de fleurs et de fruits, ne me permirent pas alors de formuler une opinion; et je me contentai de lire avec intérêt les diverses suppositions qui furent faites, et dont la plus approchée était sans doute celle de M. l'abbé F.-X. Burque ‘, qui identifait le Poglus avec l’Angelica atro- purpurea L. [Archangelica atro-purpurea (L.) Hoffm.] De passage à Québec à la fin de juin dernier, je voulus tacher à résoudre le problème et, accompagné de M. Edouard Laurin, j'allai faire visite au chef Bastien qui nous reçut avee son habituelle cordialité. Le chef nous montra près de sa maison une caisse contenant un jeune Poglus n'ayant encore que ses feuilles radicales. L’abondante pubescence me frappa 1. Burque, abbé F.-X., Le Poglus, Nat. Can. XLV, pp. 67-70. 1918. 6.— Décembre 1919. 122 LH NATURALISTE CANADIEN d'abord comme incompatible avec l'hypothèse de l’Angelica, et l'examen des feuilles ternées me donna bientôt la certitude qu'il s'agit en l'espèce de la Berce laineuse (Æeracleum la- natum Michx}), de la famille des Ombellifères. D'après le chef Bastien, le Poglus n'existe à peu près pas à la Jeune- Lorette, mais est abondant à la Petite-Rivière et au hameau des Saules, circonstance que j'avais déjà notée. Le chef Bastien nous a répété ce que nous avions déjà en- tendu au sujet de la plante, insistant surtout sur ses proprié- tés puissamment fébrifuges. Il m'a cité des cas extraordinai- res, contrôlés par les médecins locaux qui d'ailleurs, affirme- t-1l, ont bu le Poglus comme les autres. Le fait que la tribu a été complètement épargnée par l'épidémie est certainement impressionnant. Les Hurons récoltent la racine à l’automne quand les principes actifs se sont accumulés dans cette partie; ils s'en servent à l’état d'infusion. La thérapeutique américaine a d'ailleurs déjà reconnu de- puis longtemps à cette plante des propriétés diurétiques, ex- pectorantes, antidyspeptiques, rubéfiantes et même antiépi- leptiques, propriétés dont les auteurs européens mêmes font mention *. La Berce laineuse, bien que répandue depuis Terre-Neuve jusqu'à l'Alaska au nord, et au sud depuis la Californie jus- qu'à la Caroline, est surtout une plante des hautes latitudes. Je l'ai trouvée abondante dans l’Abitibi, le Témiscamingue, et sur les iles du Saint-Laurent depuis Québec jusqu'aux iles de la Madeleine. Par contre elle est rare dans la partie basse de la vallée du Saint-Laurent. Autour de Montréal je ne J'ai encore rencontrée qu'à Charlemagne et à Laprairie. Sur la route Montréal-Québec, elle se montre à partir de Berthier-en-haut, et devient l’une des plantes communes au 1. Bailloa, 7 railé de Botanique médicale phanérogamique, p. 1047. L'IDENTITÉ DU ‘POGLUS ” 123 bord des chemins dans la région de Québec. La Berce man- que également aux environs d'Ottawa, mais se rencontre dans le haut de la Gatineau, particulièrement à Maniwaki. L'Heracleum lanatum a été décrit par Richard * dans l’ou- vrage de Michaux avec la mention: Hab. in Canada. Mais je ne trouve aucune allusion à la plante dans son récit de voyage. L'abbé Ovide Brunet, qui paraît avoir examiné son herbier, n’en parle pas non plus *. La description originale se lit comme suit : “ Æ. foliorum petiolo nervisque subtus lana- to-villosissimus; foliis omnibus petiolatis, amplis, subrotun- do-cordatis, subpalmato-lobatis; fructibus orbiculatis.” La Berce est une énorme plante herbacée qui peut atteindre dix pieds de hauteur. Sa tige dressée, creuse et sillonnée, porte de très grandes feuilles composées-ternées dont les segments mesurent de trois à six pouces, sont diversement découpés et ressemblent souvent à une feuille d'érable asy- métrique. Les petites fleurs blanches sont disposées en gran- des ombelles composées, formées de huit à trente rayons ro- bustes. L'ensemble de l’ombelle a souvent près d’un pied de diamètre. Les fruits de la Berce sont ovales ou obovés, émar- ginés au sommet. Toute la plante est tomenteuse-pubescente, ce qui la distingue absolument de l’Angelica atro-purpurea L., ainsi que je l’ai dit plus haut. La Berce européenne (Æeracleum sphondylium L.), dont les feuilles sont pennées, fait aussi partie de la thérapeutique populaire, de l’autre côté de l'océan. Peut-être la question du Poglus mérite-t-elle d’être étudiée avec plus de soin et de faire l’objet d'expériences suivies. Il n’y a rien à perdre et tout à gagner à étudier à ce point de vue nos plantes indigènes, et on n’a rien prouvé quand, à 1. Michaux, A., Æ/ora Boreali-Americana. Vol I, p. 166. 2. Brunet, abbé O., Voice sur les plantes de Michaux et sur son voyage en Canada et à la Baie d'Hudson, Québec. 1863. 124 LE NATURALISTE CANADIEN priori, on écarte dédaigneusement les remèdes de bonne femme. Fr. MARIE-VICTORIN, des E. C. 0 —— MONOGRAPHIE DES MELASIDES DU CANADA (Continué de la page 104.) IIT. DIMORPHISME SEXUEL Il est assez rare que l'on ne puisse constater de dimor- phisme sexuel chez une espèce. Sans être aussi apparent que dans d'autres groupes de coléoptères, Longicornes, Lucani- des, Ontophages, etc., ce dimorphisme existe aussi chez les Mélasides, plus ou moins prononcé, selon les espèces. Comme pour les Longicornes, ce sont généralement les an- tennes qui caractérisent morphologiquement la différence des sexes. Cette différence repose soit dans la conformation de ces organes, soit dans la longueur de leurs articles. Ainsi, les mâles de T'harops ruficornis Say, de Deltometopus amce- nicornis Say et de Microrhagus pectinatus Lec. ont les antennes fortement pectinées, tandis que les femelles ne cs ont «ue simplement dentées en scie; la longueur des an- tennes varie selon le sexe, étant plus longues chez le mâle, dans Deltometopus rufipes, Melsh., Microrhagus subsinua- tus Lec., M. triangularis Say, M. humeralis Say, Hypocaelus terminalis Lec., et Epiphanis cornutus Esch. ’arfois il est facile de reconnaitre le sexe par la seule configuration de l’insecte, notamment chez Deltometopus amænicornis Say, le mâle étant plus allongé et plus frêle, ou encore par la forme du thorax, comme chez WMicrorha- LES MÉLASIDES DU CANADA 125 gus subsinatus Lec. Enfin, Amelastes Druryi Kir. a ceci de particulier que, seul, le male a le premier article des tarses postérieurs fimbrié en dessous. Ces différences, sans doute, ne sont pas très sensibles à l'œil nu, à cause de la petitesse de ces insectes; mais sous la loupe, et surtout sous le verre du microscope, elles sont aussi frappantes que celles qui existent entre le male et la femelle de Monohammus confusor Kir., Ontophagus heca- te Pauz., Ceruchus piceus Web., ou Boltotherus bifurcus Fab. IV. PHYLOGÉNIE Dans son étude sur l'évolution et la taxonomie ‘, John Henry Comstock écrivait : “It is now thirty four years since the publication of Darwin’s Origin of Species; and the great war of opinions which had been imminent for some time, and which broke forth on the appearance of that work, has been fought to a conclusion. There remains no contest except that of a healthy competition in reaping the fruits of the victory. Naturalists differ in their opinions as to details; but the great principle of evolution has been firmly established, and our methods of thought have been revolutionized in consequence. Notwithstanding this, I do not believe that the systematists of to-day are making as much use of the theory of descent in taxonomic work as they might. We are still busy describing species as if they were immutable entities; and in our descriptions we give little thought to the causes that have determined the forms of organisms. It is true that considerable has been done in 1. Evolution and Taxonomy, an Essay on the Application of the Theory of natural selection in the classification of Animals and Plants. Ithaca, N. V. 1893. 126 LE NATURALISTE CANADIEN the direction of working out the phylogeny of the larger groups, as branches and classes, and to a lest extent of orders. But rarely is any effort made to determine the phylo- geny of smaller groups. ” C’est pour m'éviter ce reproche, trop mérité par presque tous les auteurs, que j'ai entrepris, un peu témérairement, je l'avoue bien, ce chapitre sur la phylogénie des espèces qui forment la famille des Mélasides. Que n’ai-je le talent d’ob- servation et les immenses ressources de M. le major Casey : je les emploierais à réduire constamment le nombre des espèces, au lieu de m'ingénier à en créer chaque jour de nou- velles; je tâcherais de trouver les rapports qui unissent si étroitement les êtres les uns aux autres. Hélas! trop rare- ment les moyens sont en rapport avec les aspirations, ou mieux les aspirations sont en rapport avec les moyens. Il est évident qu'un travail sérieux de phylogénie doit être basé non sur les espèces qui se peuvent rencontrer dans les limites restreintes d'un pays politique, quelque étendu qu'il soit, mais bien sur une collection générale des formes mon- diales ; et encore, ce n’est pas suffisant : pour arriver à autre chose que de simples hypothèses, il faudrait le secours des principales formes disparues. Or, la paléontomologie n'a fait que peu de progrès jusqu'ici: sont-ce les recherches plus que les fossiles qui ont manqué? Il ne m'appartient pas de me prononcer là-dessus. [1 faut espérer que le jour où les ento- mologistes ne trouveront plus que très difficilement de nou- velles espèces auxquelles, sans même courir le risque d’une désastreuse synonymie, ils peuvent glorieusement attacher leur nom, à partir de ce moment, ils se tourneront vers les espèces des âges disparus, afin de combler les vides dans la chaine qui relie les formes disparues aux formes actuelles. Ce n’est véritablement qu’alors que l’entomologie deviendra une science philosophique dans toute la grandeur de ce mot. LES MÉLASIDES DU CANADA 127 l mon Dans son admirable monographie des Buprestides illustre maître et ami, M. Chs Keremans, qui a consacré un chapitre à la phylogénie de ces insectes, dit: “II parait acquis que les Buprestides doivent provenir d'nne série de coléoptères très anciens et qu'ils viennent, chronologique- ment, se ranger vers le bas de l'échelle de l’ordre. ”” On pourrait en dire autant des Mélasides, qui ont, tant à l’état larvaire qu'à l’état adulte, des analogies manifestes avec les Buprestides. Or, comme, d'autre part, par certains carac- tères, les Mélasides se rapprochent des Elatérides et qu'ils forment, pour ainsi dire, l'anneau qui relie ces derniers aux Buprestides, il me semble assez logique de regarder comme plus anciennes les formes qui touchent de plus près aux Buprestides, et plus récentes celles qui se rapprochent le plus des Elatérides. I1 faut bien remarquer que les formes les plus anciennes ne sont pas nécessairement les formes disparues: ce serait bien mal comprendre l'évolution que de croire que les espe- ces actuelles sont la conséquence immédiate et nécessaire de toutes et de chacune de celles qui ont précédé; c'est parce qu'ils ne veulent pas saisir cette vérité pourtant si simple, que les adversaires du transformisme sont toujours à sou- lever des objections qui n'ont pas leur raison d’être, ou à poser victorieusement des questions auxquelles il n’est pas possible de répondre, pour cette raison qu'elles sont absur- des. Il est évident que les innombrables espèces actuelles n'ont pas toutes suivi le même chemin évolutif, mais qu’elles proviennent de quelques types qui, eux-mêmes, ont eu pour auteurs des types plus rapprochés, apparentés entre eux. 1. Monographie des Buprestides, Chs Kerremans, Bruxelles (44, rue Magistrat). En cours de publication. L'auteur n'a pu terminer cette œuvre à laquelle il avait consacré une grande partie ds sa vie. Ilest mort en 1917, à Bruxelles, pendant l’oppression de l’envahisseur alle- mand. 128 LE NATURALISTE CANADIEN Sans s'en douter, même quand ils se proclament les enne- mis irréductibles du transformisme, tel Lacordaire, “ le maïi- tre incontesté de la science coléoptérologique ”, comme l’ap- pelle à juste titre M. Chs Kerremans, les auteurs de notre classification actuelle n’ont fait rien autre chose que de tra- vailler à la démonstration de l'évolution de la vie organique. Ce qui rend possible la classification des êtres, animaux ou plantes, c'est leur évolution. Et je ne puis pas plus concevoir la possibilité d'une classification sans évolution, qu'une lu- mière sans foyer lumineux. Partant donc de l'hypothèse, très justifiée, me semble-t-il, que les Mélasides et les Buprestides sont apparentés par leurs ancêtres, il devient moins difficile d'édifier un essai de tableau phylogénique assez probable. Pour y arriver, faut-il encore, auparavant, étudier soigneusement la répartition des genres dans les diverses parties du monde. Règle générale, les genres les plus répandus peuvent être considérés comme les plus anciens, ceux qui ont précédé les cataclysmes géolo- giques et climatériques des âges disparus, cataclysmes qui ont changé la forme des continents et le mode d'existence des espèces. J'ai dit règle générale, car cette règle souffre nécessairement ‘de nombreuses exceptions; et chaque fois que, à cause de fortes variations climatériques, des espèces se sont trouvées dans des conditions différentes, elles ont changé dans leur mode de vie, et, nécessairement, dans l’en- semble de leur organisme. Par un examen attentif des or- ganes, et, surtout, par l'étude persévérante de la larve, on arrivera infailliblement à trouver les relations, non seule- ment entre les espèces d'un même genre, mais même entre des espèces de genres apparemment très éloignés les uns des autres. C’est ce qui explique d'ailleurs la ressemblance si frappante entre des espèces dont les familles n'ont entre elles aucun rapport. Qui sait même si, dans un avenir assez LA CHASSE AUX MOINEAUX 129 rapproché, ne changera-t-on pas du tout au tout le mode actuel de classification, pour en créer un autre assis plus so- lidement sur les données de l’évolution rationnelle et surtout expérimentale? Nous avons peut-être le tort de croire a priori que le temps est le principal facteur de la vie évolutive. La vie, aussi bien que la chaleur ou l'électricité, est une pro- priété de la matière : le jour n'est pas loin où l'on arrivera à expérimenter dans nos laboratoires sur l'énergie évolutive de la matière animée, que cette matière animée se nomme plante ou animal. Déjà des travaux admirables ont été en- trepris en ce sens ‘, et bien que ce ne soient encore que de simples ébauches, d'admirables ébauches, sans doute, ils nous donnent la conviction que, poussées plus loin, toujours avec la même persévérance, les recherches aboutiront à des résultats qui toucheront au merveilleux. Un grand penseur de la fin du siècle dernier, qui était plus versé en littérature qu'en science, a proclamé la faillite de la science ; il a calom- nié la science: elle n’a pas failli à la tâche et elle n’a pas encore dit son dernier mot. GERMAIN BEAULIEU. (À suivre.) ———— 100 LA CHASSE AUX MOINEAUX (Continué de la page 117.) Il n’est donc pas facile d’avoir une solution idéale pour tous les cas! Désirant en trouver une qui se rapproche autant 1. Je note en passant les patientes recherches de Hugo de Vries, dans le monde des plantes, et celles de William Lawrence Tower, dans le monde des insectes. 130 LE NATURALISTE CANADIEN que possible de l'idéale, j'en ai essayé un grand nombre sur des moineaux en captivité, tout en examinant les estomacs d’autres moineaux tués après leur dernier repas du soir pris en liberté. J'ai constaté d’une part que les moineaux mangent de un à huit grains de blé, mais surtout 3 ou 4; d’autre part, que la solution de nitrate de strychnine à un pour cent con- tient assez de poison pour que trois grains tuent un moineau. Donc la solution à 1% nous donne un très bon poison pour les bandes du soir. Cette solution peut se préparer à froid. On voit que la grosseur du grain entre en ligne de compte. Au lieu de mesurer le grain je l'ai pesé bien sec: 35 grains au gramme. Si on le prend plus petit, trois grains contien- dront moins de poison; mais le moineau mangera un plus grand nombre de grains. Je ne conseille pas de le prendre plus gros; je crois qu'il vaudrait mieux le prendre plus petit. Je conseillerais du blé passé au tamis de huit mailles au pouce (64 au pouce carré). Pour faire une contre-épreuve du dosage, j'ai ouvert des estomacs de moineaux empoisonnés avec la solution à 1%: la grande majorité avaient trois grains, un assez bon nombre en avaient quatre, quelques-uns n'en n'avaient que deux. Donc, pour les bandes du soir, une bonne solution sera RUE Pour le jour, il y aurait avantage à employer une solution plus concentrée ; mais de sérieux inconvénients s'y opposent. Du reste, la solution à 1% donne encore d'excellents résul- tats : et 1l vaut mieux choisir un temps propice pour empoi- sonner. 3. Temps propice.—Nous avons une arme excellente contre le moineau; il s'agit de nous en servir. C'est ici surtout qu'il faut éviter les gaucheries : avec un poison moins efficace, un manipulateur habile pourrait obtenir de meilleurs résultats qu'un mauvais manipulateur avec le nitrate de strychnine : le LA CHASSE AUX MOINEAUX 131 moineau ne viendra pas le prendre dans nos mains; 1l ne le mangera mi partout, ni toujours! Il importe donc de con- naître le moineau à fond et de le surprendre: il ne faudrait pas s'imaginer qu'il suffise de jeter du blé à terre pour que le moineau se précipite pour le manger : en général, le moi neau ne se précipitera pas parce qu'il y aura du grain; mas il faudra mettre du grain là où le moincau va se précipiter. Dans ma première étude j'avais insisté sur les bandes qui se forment avant le coucher et prennent un repas en commun. J'avais fait observer qu'on pourrait mettre à profit l’excita- tion nerveuse qui domine, pour empoisonner. Les statistiques données plus loin prouvent qu'on peut obtenir un succès réel. L’empoisonnement individuel persévérant peut aider, mais nous devons surtout “ empoisonner les masses ”. Je distin- guerai donc l'empoisonnement individuel et l'empoisonne- ment des bandes. a. Empoisonnement des individus.—1I1 est toujours pos- sible : il suffit de mettre du poison partout! En pratique, les endroits où la prudence nous autorise à semer du poison sont restreints; d'autre part, si le moineau va partout et touche à tout, il est des lieux qu'il fréquente plus que les autres. On peut aussi poser en principe qu'un moineau se tenant parnu des plantes, légumes, herbes ou arbrisseaux, prend rarement sa nourriture par terre. [Il faut donc généra- lement mettre le poison en terrain découvert: le moineau l’aperçoit d’ailleurs plus facilement. J'ai dit “généralement”, parce que le moineau cherche parfois sa nourriture à terre, quand les plantes sont clairsemées et basses : l'observation fait rapidement connaitre ces exceptions dans un jardin dé- terminé. Dans ces rassemblements les moineaux semblent avoir un double but: se récréer et manger. En considérant leur em- pressement, j'avais d’abord cru qu’ils mangeaient beaucoup ; 132 LE NATURALISTE CANADIEN mais l'examen des estomacs prouve le contraire: le besoin d'exercice parait prédominer ; cela explique partiellement l'extraordinaire excitation: ils se tiraillent, se poussent, se bousculent, se roulent à terre comme des gamins. Aussi, il serait complètement inutile de semer du grain sur un sol qui generait leurs ébats. On voit que les chances d’empoisonnement ne sont pas très nombreuses : il faut que le moineau trouve le blé et le préfère à la nourriture ambiante; il faut aussi qu’il en prenne une quantité suffisante tout en jouant. On pourrait augmen- ter la dose dans chaque grain ; mais ici chacun doit consulter sa prudence: et puis on augmente la saveur amère et par suite la défiance. Si on jugeait à propos de donner de fortes doses, je conseillerais la ruse suivante: après avoir fait ab- sorber au grain autant de poison qu'on peut, le laisser sécher complètement, puis le laver à grande eau, rapidement, et le sécher de suite sur coton ou buvard : le poison extérieur est entrainé; par suite, la saveur disparait : la rapidité du lavage ne laisse pas à l'eau le temps de pénétrer pour dissoudre le poison intérieur. Dans ce cas, il est préférable de prendre du grain plus gros, sans cependant exagérer, de peur que le moineau ne soit forcé de le casser, et à ce propos je donne- rais Comme maximum le blé de 35 grains au gramme. Cette ruse, qui consiste à laver le grain empoisonné et sec, peut rendre des services chaque fois que la saveur effraie; on pourrait l'utiliser avec avantage contre les corbeaux. Pour (#7 les moineaux, avec une solution à 1%, le grain lavé est en- core fatal: aussi, après une pluie abondante on fait encore de nombreuses victimes sans mettre de nouvelles provisions : seulement la mort est un peu plus lente, à moins que le grain ne soit consommé humide. Voici un exemple convaincant. Du blé avait été semé le 4 septembre 1918: il reçut inces- samment de la pluie presque toute la nuit, toute la journée LA CHASSE AUX MOINEAUX 133 suivante et une grande partie de la nuit du 5 au 6; or, le 6 septembre 75 moineaux s’empoisonnèrent en dix minutes en mangeant du blé lavé, sur une surface de 10 x 3 pieds. D’autres observations et des expériences directes m'ont prouvé qu'il sera toujours possible d'introduire assez de ni- trate à l'intérieur du grain pour tuer les moineaux, sans qu'il en reste à l'extérieur. Il ne faudrait donc pas se hâter de permettre aux poules de manger le blé lavé par la pluie. b. Empoisonnement des bandes.—C'est aux bandes qu’il faut nous attaquer pour aller vite. On peut énumérer les principaux avantages suivants : 1° Il est plus facile de choisir un terrain propice; car ces bandes s’abattent en des endroits plus fires. 2° On utilise mieux le poison: la même quantité de blé est vue par un plus grand nombre. 3° La saveur est contrebalancée par l'excitation, l'émulation, une espèce de crainte de n’en avoir pas assez. 4° Les endroits “ propices ” étant peu nombreux et le blé étant mieux utilisé, les dangers sont moindres pour les autres oiseaux granivores et la volaille. 5° On peut plus facilement “ pousser les moineaux vers les endroits empoi- sonnés ‘: tandis que des individus s'envolent à l'approche de l’homme, les bandes se bousculent et se déplacent lentement. 6° Enfin, si on veut enterrer ou utiliser les “ morts ”, la re- cherche des cadavres est moins longue et moins fastidieuse : la majorité meurt aux endroits où se rendent les bandes après avoir mangé. Mais pour agir efficacement sur les bandes nous devons distinguer trois cas; les bandes diurnes en été, les bandes d'hiver et les bandes du soir au printemps, à la fin de l'été et au commencement de l'automne. aa. Bandes diurnes en été. Ce sont des familles isolées ou des réunions de familles: elles sont instables pour le nombre d'individus et le lieu de leur séjour. Elles passeront 134 LE NATURALISTE CANADIEN parfois la Journée entière dans le même jardin si elles ont des arbres à leur disposition et un terrain favorable. Il faut mettre le poison en terrain découvert, sur un sol fraîchement remué et nettoyé, près des arbres: l'instinct de l’imitation les aménera tous dès que l’un d'eux se sera risqué. Il est avan- tageux d’aplanir un peu le sol pour que le grain soit aperçu de suite; mieux vaut répandre le grain sur une plus grande surface et le mettre avec moins d’abondance. S'il n’y a qu'un endroit #4 et que les moineaux aient déjà l'habitude de s’y rendre, il n'y a aucune difficulté; on peut semer le grain tan- dis qu'ils y sont ; avancer lentement pour ne pas les effrayer ; ils reculent peu à peu. S'ils s’envolent, ils reviendront dès que vous serez parti. S'il y a plusieurs terrains propices, éloignés les uns des autres, il suffit de semer sur un seul: dans ce cas il faut que quelqu'un travaille ou se promène sur les autres, afin d’en éloigner les moineaux. On décime rapidement les familles: j'ai vu les membres de trois familles s'empoisonner en quelques minutes, y com- pris les pères et les mères. Il est bon de visiter de temps en temps le terrain, car les jeunes encore nourris par les parents meurent fréquemment sur place: leur vue effraie les survi- vants qui abandonnent le jardin pour quelque temps. bb. Bandes d'hiver. En hiver il n'y a pas à distinguer entre le jour et le soir: le froid ne permettant pas de cou- cher dehors, chacun se cherche un logis. On a donc affaire à des bandes d'occasion formées par la rencontre simultanée d’une bonne aubaine. On peut employer ici tous les strata- gèmes indiqués pour la capture avec les pièges à chute. Tou- tefois, il faut soigneusement éviter de mélanger du grain empoisonné à une autre nourriture: le moineau laisserait le poison ou n’en prendrait pas assez. Si donc on veut attirer des bandes, quand on voudra mettre du poison il faudra en- lever ce qui a servi d’appat. Une neige neuve cachant cet LA CHASSE AUX MOINFAUX 135 appât, on peut profiter de l'occasion. On peut aussi attirer les moineaux en mettant dehors du foin ou de la paille res- semblant à du fumier sans en ‘contenir: la ruse réussit à merveille après ‘une tempête de neige”, dans un grand froid. Avoir soin de piétiner la neige autour du “ fumier artificiel ” et mettre le grain sur la neige piétinée : les moi- neaux l’aperçoivent de loin et s'y précipitent avidement. c1. Bandes du soir. Au printemps ces bandes se forment surtout à l’époque du coucher, et le repos en commun est rare: l'empoisonnement ne réussit que médiocrement. Le commencement de l'été ne diffère pas sensiblement du prin- temps. L'époque des grandes hécatombes va du milieu de l'été au milieu de l'automne, du 15 juillet à la fin de sep- embre et parfois à la fin d'octobre. La transition se fait avant et après ces deux dates. Ces bandes se composant sur- tout de jeunes augmentent rapidement à mesure que les ni- chées arrivent. Pour bien comprendre la méthode d’extermination, 1l faut nous faire une idée précise de la “ mentalité ” des bandes. La plupart des individus ont passé la journée dans les rues et surtout dans les champs de la banlieue et les abords de la campagne. Le retour à la ville pour passer la nuit se fait à une heure variable; en général, plus la nourriture est abon- dante hors de la ville, plus le retour a lieu tard; d'autre part, plus le retour a lieu tard, moins importantes sont les bandes. Si on voulait préciser, on pourrait dire que l'heure varie d’une demi-heure à trois heures, avant le coucher du soleil. La température peut intervenir; ainsi le retour est toujours avancé quand le ciel est sombre ou qu'il pleut. La réunion se fait rapidement : j'ai évalué à 10,000 au moins les moineaux arrivés dans un bosquet en une demi-heure! Les premiers viennent séparément, puis des familles se succèdent rapide- ment ; souvent des centaines s’abattent sans interruption sur les arbres. 136 LE NATURALISTE CANADIEN S'il y a des arbres et des jardins autour des bosquets, les moineaux visitent d’abord ces arbres; ce n’est que par étapes qu'ils gagnent le bosquet ; mais plus ils arrivent tard, moins _ils s'arrêtent aux alentours du bosquet, et les derniers vont droit au but! La formation et l’évolution des bandes dépend de l’heure du retour. S'ils arrivent tard, les moineaux ne se groupent pas ou ne forment que des bandes insignifiantes ; ces bandes sont d’ailleurs moins excitées : rien en cela ne doit surpren- dre, puisque la cause du retard étant vraisemblablement l'abondance de la nourriture, les estomacs sont bien garnis. Si les bandes se forment de bonne heure, elles sont d’abord peu importantes, se fractionnent facilement et se posent aussi bien sur les arbres isolés du bosquet que sur le bosquet lui-même. À mesure que le soleil baisse la fusion se fait, et en s’élevant du sol tous prennent la direction du bosquet où bientôt ils se cherchent une place définitive. Ces constatations sont utiles pour les cas où l’on veut ramasser les cadavres. P. FONTANEL, S. J. (A suivre.) :OE LES COLEGPETERES DU CANADA PSELAPHIDÆ (Continué de la page T19.) 8e Genre RHEXIUS Leconte Les espèces de ce genre sont myrmécophiles. On les trouve avec les fourmis sous les écorces des arbres et sous LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 137 les pierres. Une seule espèce se rencontre dans notre faune. R. insculptus Lec.—Bost. Journ. N. H., p. 103. (1850.) Habitat : Ontario. 9e Genre BATRISODES La distribution géographique des Batrisodes ne laisse pas que d’être fort curieuse. Ce sont de beaux insectes de taille au-dessus de la moyenne. Les uns sont essentiellement myr- mécophiles et commensaux des Lasius, les autres habitent surtout dans le détritus des végétaux et les feuilles mortes. Quelques espèces se trouvent même sous les écorces des arbres tombés par terre. Ce genre est représenté par un grand nombre d'espèces dans notre faune canadienne. B. albiomcus Aubé. — Mon. Psel., p. 49. (1833.) Habitat : Colombie-Anglaise. B. denticollis Csy. — Cont. Desc. Col. N. Am., p. 89. 1884. Habitat : Colombie-Anglaise. B. frontalis Lec. — Bost. Journ. N. Hist. V. 6, p. 96. 1848. Habitat : Colombie-Anglaise. B. globosus Lec. — Bost. Journ. N. Hist. V. 6, p. 100. Habitat : Ontario. B .Harringtoni Csv. — Col. Not. N. Y. Acad. Sci., p. 578. Habitat : Ontario. B. lineaticollis Aubé. — Mon. Psel., p. 60. 1883. Habitat : Ontario. B. luculentus Csy. — Bull. Cal. Acad. Sci., p. 465. Habitat : Colombie-Anglaise. B. nigricans Lec. — Bost. Journ. N. Hist. V. 6, p. 99. Habitat : Ontario. 138 LE NATURALISTE CANADIEN B. triangulifer Brendel. — Bull. Univ. Iowa, p. 29. 1890. Habitat : Canada (Brendel.) B. zephyrinus Csy. — Bull. Cal. Acad. Sci., p. 175. 1886. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. B. ferox Lec. — Bost. Journ. Nat. Hist. 6, p. 95. 1849. Habitat : Québec. 10e Genre NISAXIS Ce genre ressemble beaucoup aux Brachygluta et a à peu près les mêmes mœurs et habitudes. Une seule espèce ren- contrée dans la faune canadienne. N. tomentosa Aubé. — Psel. Mon., p. 93. (1833.) Habitat : Ontario. Ile Genre BRACHYGLUTA Thomson. Les Brachygluta appartiennent à la tribu qui est la plus nombreuse de la famille. Ces insectes, très anciennement connus, sont inégalement répandus dans presque toutes les parties du monde. Les espèces palustres ont un habitat assez étendu; celles des montagnes sont, au contraire, très locali- sées. On les rencontre partout, jusque dans les fourmilières ; cependant, on n’en connait pas de cavernicoles ni d'aveugles. Ce ne sont pas des insectes hypogés. Quelques espèces se rencontrent en nombre considérable, courant assez rapide- ment sur le sol humide, au pied des plantes des marais; on les prend aussi en abondance dans les mêmes localités, en fauchant, le soir, les prairies humides. D’autres habitent sous les pierres, dans les mousses, plus rarement dans les feuilles mortes des forêts. On en rencontre quatre espèces en Canada, toutes à l’est des montagnes Rocheuses. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 139 B. arguta Csy. — Col. Not. pt. 5, p. 585. (1897.) Habitat : Ontario. B. dendata Say. — Journ. Acad. N. Sci Phil. V. 4, p. 99. Habitat : Ontario. B. Illinoisensis Brendel.—Proc. Ent. Soc. Phil., p. 257. 1865. Habitat : Ontario. B. perforata Aubé. —- Psel. Mon., p. 27. 1883. Habitat : Ontario. 12e Genre REICHENBACHIA Leach. Ce genre est le plus nombreux de la famille des Pséla- phides. Ces insectes affectionnent tout particulièrement les endroits humides, marais, prairies ou rives des cours d’eau. Ce n'est que très rarement qu’on les rencontre dans Îles feuilles mortes. On les trouve parfois en nombre considé- rable dans les endroits marécageux, au pied des joncs ou des plantes qui croissent au bord des cours d'eau. M. A. Raffray, l'autorité la plus reconnue sur les Psélaphides, nous apprend qu'il ne sait pas qu’il y en ait qui soient réellement myrmécophiles. R. albionica Mots. — Bull. Soc. Nat. Mosc., p. 43. 1845. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. R. binodifer Csy. — Col. Not. pt. 7, p. 698. 1897. Habitat : Colombie-Anglaise. R. borealis Csy. — Col. Not. pt. 7, p. 601. 1897. Habitat : Ontario. R. Canadensis Brendel. — Bull. Univ. Iowa, p. 286. 1890. Habitat : Canada. R. corporalis Csy. — Col. Not. pt. 7, p. 600. 1897. Habitat : Ontario. 140 LE NATURALISTE CANADIEN R. deformata Lec. — Trans. Am. Ent. Soc. 183. 1880. Habitat : Québec. R. distans Csy. — Col. Not. pt. 7, p. 602. 1897. Habitat : Ontario. R. propinqua Lec. — Bost. Journ. N. Hist. V. 6, p. 88. Habitat : Ontario. R. puncticollis Lec. — Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 87. (1848.) Habitat : Ontario, Manitoba. R. rubicunda Aubé. — Ann. Soc. Ent. Fr., p. 116. (1844.) Habitat : Québec, Ontario. R. spatulifer Csy. — Col. Not. pt. 7, p. 608. (1897.) Habitat: Ontario. 13e Genre RYBAXIS Saulcy. Genre d'insectes passablement répandus sur toute la sur- face du globe. [ls ont les mêmes mœurs que ceux du genre qui précède. R. conjuncta Lec. — Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 85. 1848. Habitat : Ontario, Québec. ide Genre DECARTHRON Brendel. Insectes courts, épais, généralement peu convexes, ayant les mœurs et les habitudes des Reichenbachia. Il en existe un bon nombre d’espèces dans notre faune canadienne. D. abnorme Lec. — Bost. Journ. N. H. V. 6, p. 89. 1848. Habitat : Québec, Ontario, Manitoba. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 141 D, Brendelü Csy. — Bull. Col. Acad. Sci., p. 467. 1887. Habitat : Ontario, Manitoba. D. formiceti Lec.—Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 90. 1548. Habitat : Ontario, Québec. Dlaurenticum Csy. — Col. Not. pt. 7, p. 584. 1897. Habitat : Ontario. D. longulum Lec.—Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 89. 1848. Habitat : Ontario. D. scarificatum Brendel. — Trans. Am. Ent. Soc., p. 278. 1893. Habitat : Canada ( Brendel ). D. stigmosum Lec. — Proc. Ent. Soc. Phil., p. 21. 1865. Habitat : Canada. 15e Genre MACHAERODES Brendel. Les insectes de ce genre ne se rencontrent qu'en Amérique. On les trouve sous les mousses et les végétaux en décomposi- tion, dans les localités basses et sujettes à l’inondation. M. carinatus Brendel. — Proc. Ent. Soc. Phil. 29. 1865. Habitat : Canada. iée Genre TVCHOSMeAach. Les insectes de ce genre sont moins montagnards que cer- taines espèces des genres précédents. On les rencontre plus particulièrement sous les pierres, dans la terre et sous les feuilles mortes. On n'en connaît pas qui soient cavernicoles. Lcognathus Lec. — Trans. Am. Ent. Soc., p. 50. 1874. Habitat : Colombie-Anglaise. 142 LE NATURALISTE CANADIEN T. minor Lec. — Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 82. 1848. Habitat : Ontario. T. puberulus Lec.—Ann. Lyc. Nat. Hist. N. V. V. 5, p. 214. 1852. Habitat : Alaska. 17e Genre CYLINDRACTUS Schaufuss. Ce genre est propre à l'Amérique du Nord. Il a les mêmes mœurs que le genre précédent. Une seule espèce se rencontre dans la faune canadienne. C. longipalpus ec. — Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 82. 1848. Habitat : Ontario. 18e Genre PSELAPHUS Herbst. Ce genre est nombreux en espèces. Il est répandu dans presque toutes les parties du monde. Les espèces du genre se rencontrent sous les feuilles mortes et les pierres enfon- cées dans le sol; dans les forêts où il y a beaucoup de chênes et de noyers. P. Érichsontü Lec. — Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 8. 1848. Habitat : Ontario. P. longiclavus Lec. — Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, p. 81. 1848. Habitat : Ontario. PUBLICATIONS REÇUES 143 19e Genre PILOPIUS Csy. Quelques-unes des espèces de ce genre sont exclusivement commensales de diverses espèces de fourmis, mais la plu- part sont des insectes palustres, d'autres vivent sous les pierres dans les endroits humides. Aucune n’est hypogée ou cavernicole. P. lacustris Csy. — Col. Not. pt. 7, p. 619. (1897.) Habitat: Ontario. P. piceus Lec. (Ctenistes.) — Bost. Journ. Nat. Hist. V. 6, D270 1(1850.) Habitat: Ontario, Québec. P. saginatus Csy. Habitat: Ontario. Col )Notineer, p. 6201807: (À suivre.) ar OO — PUBLICATIONS REÇUES — Annuaire de l’École normale Laval. 1919-20. Contient les portraits du Lieutenant-Gouverneur et de Lady Fitzpa- trick. —Rapport des Fermes expérimentales du Dominion. Ottawa. 1919. Le rapport particulier du botaniste traite de la rouille du Pin, de façon sommaire, le rapport lui-même étant d’ailleurs très abrégé, cette année. 11 n’y est pas question de l’entomologie. —Collège de Saint-Laurent. Palmarès. 1918-19. Contient de belles photographies du Collège, de l’intérieur de la Cha- pelle et du terrain des jeux, —Collège Bourget, Rigaud. Annuaire. 1918-19. Nous remarquons l’intéressante revue de l’année, dans l’Annuaire, et aussi le Bulletin annuel de l’Association amicale des anciens élèves. 144 LE NATURALISTE CANADIEN —Journaux de l’Assemblée législative de la province de Québec. Session 1919, Québec. 1919. —Le Canada d'aujourd'hui et de l’avenir. Publiée par le Chemin de fer Canadien National, cette plaquette, abondamment illustrée, a été préparée pour être répandue en France et y faire connaître les ressour- ces et le développement du Canada. —Department of the Naval Service. Canada. Canadian Fisheries Expedition, 1914-15. Investigations in the Gulf of St. Lawrence and Atlantic waters of Canada, under the direction of Dr. J. Hjort, head of the Expedition, director of Fisheries for Norway. Otta- wa. 1919, Volume in-8°, illustré, de 496 pages. Ouvrage d’un très grand intérêt scientifique, comprenant neuf mémoires relatifs à la biologie maritime du Canada. —U, $S. National Museum. T. W. Vaughan, Fossil Corals from Central America, Cuba, and Porto Rico, with an account of the American Tertiary, Pleistocene, and recent coral reefs. Washington. 1919. Commission of Conservation, Canada. Forests of British Columbia, by Whitford and Craig. Ottawa. 1918. Ce volume a plus de 400 pages, de nombreuses cartes et vignettes. L'’intéressant sujet auquel il est consacré est donc traité au long. Il s’y trouve même un chapitre sur les ravages exercés par les insectes dans les forêts de la Colombie. Un index très détaillé permet de l’utiliser fa- cilement. —U. $S. National Museum. Starfishes of the Philippine seas and adjacent waters, by W. K. Fisher. Washington. 1919, Volume de plus de 700 pages, illustré de 155 planches hors texte. The Birds of North and Middle America, by R. Ridgway. Part 8. Washington. 1919. Volume de 852 pages in-8°, illustré de 33 pl. hors texte, Ce volume paraît être l’avant-dernier de ce monumental ouvrage sur les oiseaux de l'Amérique du Nord que nous avons déjà signalé ici, à l’apparition de chacun des volumes. —Comité catholique de Propagande française à l'étranger. J. Jorgensen, La Réponse du mauvais serviteur. Paris, 1918. J. Jorgensen, La Cloche Roland. Paris, 1919. — Bulletin of the American Museum of Natural History. Vol. 38, 1918. New York. 1918. Vol, in-8° de 706 pages, où nous ne voyons rien qui concerne spéciale- ment l’histoire naturelle du Canada, mais qui ne laisse pas d’être du plus grand intérêt scientifique. Nombreuses illustrations et planches hors texte. —Mgr L. Lindsay, Le Centenaire de l’Archevêché de Québec. Québec. 1919; Très intéressante contribution à l’histoire nationale. —- ;0—0 :— Lens. LE NATURALISTE CANADIEN Québec, Janvier 1920 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) Nonz Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard PADENTIDENBE POGLUS Le chef Bastien, des Hurons de Lorette, ayant montré au Frère Marie-Victorin un pied de Poglus contenu dans une caisse, et le Frère Marie-Victorin ayant identifié cette jeune plante comme un spécimen de Berce laineuse (Heracleum lanatum Michx.), il semble bien que la question est tranchée et que donc le Poglus est la Berce laineuse. Mais en y regardant de plus près, on découvre que la question n'est pas si close que cela, parce que dans ce petit clos très solide, où le Frère Marie-Victorin croit avoir bien enfermé sa conclusion, il y a un trou, peut-être plusieurs, par où le renard peut facilement s'échapper. D'abord, c’est une déception. Le Poglus nous avait fasci- nés par l'idéal d’une plante extraordinaire d'aspect aussi im- posant que sa vertu, et le voilà devenu cette plante vulgaire et grossière, envahissante et insolente, qui prend tant de place pour étaler ses énormes feuilles et ses larges ombelles de fleurs, qui se trouve en abondance dans les endroits les plus communs et qui est partout regardée, méprisée même comme inutile, encombrante et nuisible. C’est le cas de dire avec le poète : Mulier formosa superne desinit in piscem. On 7—Janvier 1920. 146 LK NATURALISTE CANADIEN se demande avec étonnement si quelque chose de bon peut sortir de cette synagogue. Il est vrai que le Frère Marie-Victorin a découvert, dans un vieux traité de Botanique( Baïllon), que la Berce laineuse a “des propriétés diurétiques, expectorantes, antidyspep- tiques, rubéfiantes et même antiépileptiques ”. Mais toutes ces propriétés doivent être très faibles, en tout cas inconnues dans le pays, puisque l'abbé Provancher n'en dit mot dans sa Flore canadienne. Au contraire, l'abbé Provancher, à l'article Archangélique noïrc-pourprée, dit positivement : * Mémes propriétés que la suivante." Or, la suivante est l'Archangélique ofhcinale. dont il est dit : “ Racine excitant-sudorifique, diurétique ; fruit stimulant, stomachique.” Et d’ailleurs Wood lui-même (Classical Book of Botany) dit de l’Archangélique notre- pourprée : ivell known for its aromatic properties, bien con- nue pour ses propriétés aromatiques. De prime abord, la présomption est donc plus en faveur de l’Archangélique pourprée que de la Berce laineuse. Mais voyons les faits. La première fois que j'eus des racines de Poglus en mains, elles provenaient exactement du mème chef Bastien. Racines seulement avec des moignons de tiges tout à fait secs, erce, Archangélique ou Ligustique? me suis-je demandé. Examen fait, j'ai cru constater que les tiges étaient glabres au lieu d’être tomenteuses, que les feuilles étaient supérieures au lieu d’être radicales : j'en conclus que c'était de l’Archan- gélique ; et je fus confirmé dans cette opinion par l'autorité du peuple et des auteurs canadiens qui, tout en faisant grand cas de cette plante, n'ont que du mépris pour les deux autres. L'été dernier, pour en avoir le cœur net, je fis venir un nouvau lot de racines de Poglus. On m'en envoya de trois L'IDENTITÉ DU MSPOGLUS 147 sortes : une que je ne pus identifier, une autre qui me parut semblable à celle de l’année précédente, et une troisième un peu différente. Rejetant la première qui n'était certainement pas une Ombellifère, je plantai les deux autres dans des pots et j'attendis. Une de mes plantations avorta, l'autre me donna... quoi? ... Un pied de Ligustique!!! Et voilà le trou par où le renard peut passer. Au lieu d’une espèce de Poglus, n'y en aurait-il pas plusieurs? Ne peut-il pas y avoir le Poglus Archangélique, et le Poglus Berce laineuse et le Poglus Ligustique? Le bon Frère Marie-Vic- torin, la plus haute autorité que nous ayons en Canada, en fait de Botanique, n'a, après tout, identifié qu'un seul pied de Poglus: celui que le chef Bastien lui a montré dans une caisse. Pour tirer la conclusion que tout Poglus est de la Berce laineuse, 1l lui faudrait pouvoir dire : 1°, Que tous les Hurons de Lorette font usage de cette espèce pour se guérir où se préserver de la grippe; 2°, Qu'il n'y en a pas d'autres en ce canton. Si ce double fait nous était garanti, nous croirions sans peine que le fameux Poglus des Hurons de Lorette est la Berce laineuse, comme le veut Frère Marie-Victorin. Mais jusque-là nous préférons croire que le Poglus en usage est pratiquement de trois sortes, comme nous l'avons dit plus haut: tantôt Berce, tantôt Archangélique et tantôt Ligus- tique. On sait, d’ailleurs, que la Ligustique elle-même a ‘“‘une forte odeur d'Angélique ” (Provancher), et que “ sa racine est grosse et charnue ”. Je ne connais pas du tout la flore de Lorette où je ne suis jamais allé. Je ne doute pas qu'il v ait là de la: Berce en abondance; car elle est très commune aux environs de Qué- bec. Les rivages de la rivière Laïret en sont littéralement couverts. Ici même, à vingt pieds de ma demeure, le long 148 LE NATURALISTE CANADIEN d’une clôture et d’une haie d'aubépines, il y en a tant et plus. C’est une plante que je connais parfaitement et depuis long- temps. Y a-t-il de mème de l’Archangélique et de la Ligustique à Lorette ? C’est bien probable qu'il y en a; car la Flore cana- dienne (Provancher) les donne pour communes, la première ‘* dans les lieux bas et humides ”, la seconde sur “ les bords du Saint-Laurent ”. Quoi qu'il en soit, je ne puis m'empêcher de dire que si des gens se soignent avec de l’Archangélique pour la Grippe espagnole, ils ont une bien meilleure chance d’en être béné- ficiés que ceux qui se soignent avec la Berce laineuse, ou même avec la Ligustique. Et si nous avions un conseil à donner là-dessus, nous di- rions en toute sincérité: Mes amis, soignez-vous de préfé- rence avec de la racine d’Archangélique : c'est la plus aroma- tique, la plus sodorifique et la plus sûre. L'abbé F.-X. BuRQUE. Domaine Lairet, Québec. = 40); TOXICITE DE LA PRELE DES CHAMES (Equisetum arvense L.) — Les diverses espèces de Prèles sont depuis longtemps con- nues des Canadiens-Français sous le nom de Queues de re- .nard, mais il ne paraît pas que l'attention ait été sérieusement attirée sur leurs propriétés toxiques. Cependant, à la suite d’un grave accident survenu sur l’une des îles de Boucherville, près de Montréal, nous avons acquis la certitude morale que les pertes de chevaux si fré- TOXICITE DE LA PRELE DES CHAMPS 149 quentes dans la basse plaine argileuse du Saint-Laurent sont dues pour une grande part à la toxicité de la Préle des champs (Équisetum-arvense L.) et des espèces voisines (E. sylvaticum L., E. fluviatile L., E. hyemale L..) Vers le mois de mai 1919, cinq chevaux de la ferme de l'ile en question donnèrent des symptômes de méningite cérébro-spinale. Le vétérinaire appelé ne soupçonna pas la cause du mal et les chevaux moururent. Une petite enquête menée conjointement avec le propriétaire et M. Paul Bou- cher, également de Boucherville, révéla que cette maladie est fréquente le long des rives du Saint-Laurent aussi bien que sur les iles, et que les cultivateurs la désignent sous le nom de “ chambranle ”, nom qui, on le verra, est fort justifié par les symptômes énumérés plus bas. Les cultivateurs attri- buent généralement le * l'air confiné des étables. * chambranle ” à l’action nocive de Or, l'examen attentif du foin servi aux animaux affectés de cette ferme montre qu'il contient un fort pourcentage de Prèle des champs ; et cette circonstance, rapprochée des symptômes de méningite cérébro-spinale, diagnostique avec certitude une affection chevaline depuis longtemps reconnue par les toxicographes européens et américains sous le nom d'équisétosis. Les symptômes, tels que décrits par Friedberger et Frohner et vérifiés dans le cas de Boucherville, sont les suivants : “Au début excitation et anxiété ; l'appétit augmente, l'œil chavire (le fermier témoigne que le noir des yeux devient blanc) ; plus tard, apparition de mouvements incertains, et l'animal flageole sur ses jambes : à la fin paralysie des membres pos- térieurs, puis paralysie complète, insensibilité aux excitants extérieurs, inconscience et coma. Pouls accéléré; appétit d'abord exagéré, après quoi apparaissent des troubles de la nutrition et du sucre dans les urines. L'évolution de la mala- 150 LE NATURALISTE CANADIEN die se fait plus ou moins rapidement, variant de quelques heures à deux jours ou même huit jours.” * D'autre part le professeur Jones et le Dr Rich décrivent ainsi la marche de la maladie : “ Le premier signe de l’équisétosis paraït être la maigreur et la faiblesse musculaire. Dans l'intervalle de deux à cinq semaines (dans le cas observé la maladie évolua plus rapide- ment) suivant l’âge et le régime alimentaire, l’animal com- mence à perdre le contrôle de ses muscles et à flageoler comme dans l'ivresse, quoique l’œil demieure brillant et l’ap- pétit intact. Les symptômes musculaires devenant plus pro- noncés, l'animal refuse de se coucher jusqu’à ce qu'il soit ter- rassé par la violence des contractions musculaires. S'il con- tinue à manger la plante le cheval perd de plus en plus le contrôle de ses nerfs, s'abat, essaye en vain de se relever, les jambes devenant plus où moins rigides. Dans cet état il ac- cepte généralement la nourriture, mais s’épuise par les ef- forts qu'il fait et meurt. On prolonge beaucoup la vie de l’animal en le retournant d’un côté sur l’autre, ce qui pré- vient la congestion des poumons et des reins. Le pouls se ra- lentit jusqu’à ce que, vers la fin, il devienne rapide et faible. La température, d'abord au-dessous de la normale, s’accroit ensuite sous l'influence de l'excitation nerveuse. Les extré- mités sont froides et, en hiver, les animaux atteints d’équi- sétosis souffrent beaucoup du froid.”* IT a été observé que les jeunes animaux succombent plus facilement à la maladie et que les chevaux nourris au grain montrent une résistance supérieure. D'autre part les chevaux contractent vite une passion morbide pour la Prêle qu'ilg pré- fèrent alors au mil et même au grain. Les acheteurs du foin 1. Frohner Kugen, Lehrbuch der Toxicologie für Tierarzte. Kd. 3, p. 391. Stuttgart, 1910 2. Rich. F. A., Æquiseltum poisoning, Am. Vet Rev. 26: 944-951. LES COLLECTIONS PROVANCHER 151 de la ferme dont nous parlons ont témoigné que ce foin, quoique de qualité inférieure, est érès mangeant, effet évident de la Prele qu'il renferme. On n'a pas jusqu'ici observé de cas d'empoisonnement avec la plante verte, ce qui peut être dû soit à la toxicité moindre de la plante jeune, soit aux propriétés laxatives des herbes absorbées en même temps et qui empéchent les substances toxicogènes de s'accumuler dans l'organisme. On a aussi observé que les affections causées par les Pre- les ont une analogie très grande avec celles causées par cer- taines moisissures du maïs. ; De ces faits et de ces témoignages :1l résulte qu'il y a leu pour le consommateur de surveiller la qualité des fourrages destinés aux chevaux, et pour le fermier de travailler à l'éra- dication des Préles dans les parties de ses terres destinées à être fauchées. Il est donc préférable de laisser en pâturage les lieux bas et sablonneux qui hébergeraient en quantité ces plantes dangereuses. Fr. MARITE-VICTORIN, des E: €. Collège de Longueuil, P. Q. LOF LES COLLECTIONS ENTOMOLOGIQUES DE PROVANCHER Nous avons signalé ici, en juin 1915, l'étude qu'avaient faite, des collections Provancher du musée provincial, MM. Gahan et Rohwer, du Bureau entomologique de Washing- ton. On peut voir, dans les livraisons de septembre 1917 et des mois suivants du Canadian Entomologist, le rapport de 152 LE NATURALISTE CANADIEN ces entomologistes. Suivant notre habitude d'enregistrer dans nos pages tout ce qui se publie sur le fondateur de notre revue, nous allons reproduire ici cette étude, nous voulons dire toutes les considérations préliminaires. Mais nous lais- serons de côté la liste des espèces d'Hyménoptères décrites par Provancher, que nos amis de Washington ont mise par ordre alphabétique, en désignant le “ lectotype ” pour chaque espèce, donnant le numéro d'ordre du spécimen et son état actuel de conservation. Les spécialistes, désireux de prendre connaissance de cette liste annotée, n'auront qu'à consulter le Canadian Entomologist pour la trouver. | Tout le monde étant bilingue chez nos lecteurs, nous ne prenons pas la peine de traduire le mémoire en question, qui est d'assez bonne longueur. Et c’est pourquoi on trouvera dans notre revue plusieurs pages de langue anglaise, comme le cas s’est déjà présenté une ou deux fois dans la longue carrière du Naturaliste canadien. LECTOTYPES.OFMHE SPECIES OF EAP PTERA (EXCEPT APOIDEA) DEÉSCRIBED BY ABBE PROVANCHER. By À. B. Gahan and S. A. Rohiwer, Burcau of Entomology, Washington, D. C. INTRODUCTION This paper, which is a contribution from the Branch of Cereal and Forage Insects and the Branch of Forest Insects, is largely based on an examination made in May and June, 1915, of the Provancher collections located in the Museum of Public Instruction at Quebec, and in the possession of LES COLLECTIONS PROVANCHER 153 Mr. W. Hague Harrington and the Department of Agricul- ture at Ottawa, Canada. This study was undertaken in order to determine in s0 far as possible the correct position of the Provancher species in the modern classification and obtain notes which would supplement the original descriptions, and thus facilitate re- cognition of the species, many of which could not be certain- ly identified by the original description. Notes of greater or less extent were obtained on all but a few of the species of Hymenoptera, excluding the Apoidea, especial stress being laid, however, upon the sawflies and the parasitic forms be- longing to the Ichneumonoïdea. In some groups our notes consisted principallv of a record of the condition of the type. The limited time at our disposal made it impossible to at- tempt to secure full notes on anv but the groups in which we were especially interested. This paper is only a list of the species described by Pro- vancher with the location, condition and designation of the type specimens, and is submitted at this time in order to establish definite premises on which to work and thus make it possible to publish in the future systematic notes on the species with assurance that other workers will be able to use our remarks and find the same specimens we examined. The only previous comprehensive study of the Provan- cher collections was made by Mr. G. €. Davis, who has published the results of his study in two reports ”. Davis, however, confined himself entirely to the Ichneumonidæ. The conclusions reached by him regarding the species, in the main, agree with our own, but in a number of instances do 1. Some notes frem a Study of the Provancher Collection of Ichneu- monidæ, 1894. Proc Acad Nat Sc Phil., pp. 184-190. Review of a few more Provancher types of Ichneumonidæ, 1895, Can. Ent., pp. 287-200. 154 LE NATURALISTE CANADIEN not coincide wih ours. Davis made no attempt to establish lectotypes for the species, and, therefore, it was often im- possible for us to determine on what specimen he based his conclusion. PROVANCHER’S LIFE AND WORK. Practically the first Canadian and in fact one of the first Americans to make a serious and comprehensive study of the Hymenoptera of Canada was Abbé Léon Provancher. Abbé Provancher was a French Canadian who was born, brought up and spent most of his life in the Province of Quebec. He died in 1892, and brief accounts of his life and work were afterward published in a number of journals. * Some years later Abbé Huard began a more extended biography which appeared in various issues of Le Naturaliste Canadien, * a magazine founded and edited, until shortly before his death, by Provancher. Since Provancher began his work in Quebec and spent most of his life there, it is not surprising to know that a large part of his collection came from that region. But later in his life he received much material from other people so that his completed collection included species from many parts of Canada, the United States, Europe and some of the West Indian Islands. Provancher described about 923 species and a few genera of Hymenoptera and most of this great number are valid. His largest and most comprehensive work on Hvmenoptera J. Seeespecial!y Can Ent., Vol. 24, 1892, pp. 130-131,and Entom News, Vol. 6, 1895, p. 209, pl. IX. 2. This interesting account has never been completed, but Abbé Huard told us it was his intent'on to complete it and we certainly hope he fiuds an opportunity tn do so, For the parts published, see Nat. Can., 18g4, 1855. 1896, 1897, 1898. LES COLLECTIONS PROVANCHER 155 is Petite Faune Entomologique du Canada and its Additions, but besides this he published several shorter papers on Hy- menoptera in which new species are described. Considering the time, lack of facilities and literature, and his compara- tive isolation, Provancher had a very good idea of the limits of a species. The weakest point of his hymenopterological work was his conception of genera and generic limits. Even when we consider the genera he recognized, we often find that he placed the same or closely allied species in widely different genera. Hence, we find, especially in the parasites, that Provancher was often wrong in his generic placement of the species. His descriptions are accurate, and if we re- member that the diagnostic characters of that period were limited mostly to colour, they are as satisfactory as those of his contemporaries. LOCATION OF COLLECTIONS. Most of Provancher’s types are in the Public Museum of Quebec, some are in the collection of Mr. W. Hague Har- rington at Ottawa, a few are in the collection of the Cana- dian Department of Agriculture at Ottawa, while a few others were returned to Ashmead and Coquillett and are now in the United States National Museum. Some few types we were unable to locate. These may have been returned to the collectors. In 1889 the College of Levis, Levis, Quebec, received a collection of insects from Provancher, and for some time it was thought to contain some of his types. Further investiga- tion tends to prove that this collection was composed entire- ly of duplicates, and in certain cases these were not correctly determined. 156 LE NATURALISTE CANADIEN A—Collection in the Public Museum at Quebec. The collection in the Museum of Natural History, under the Department of Public Instruction, is now housed in the . Parliamentary Building in Quebec, and is cared for by Abbé V. À. Huard and his assistant. In this Museum there are really two Provancher collections. The first was purchased in 1877 by the Museum and is known as the 1877 collection (in this paper referred to as the first collection). The other collection came to the Museum (through purchase) after Provancher's death, and is known as the Dernière Provan- cher collection (in this paper referred to as the second collec- tion). Both of these collections are in the cabinets obtained from Provancher, and most fortunately are still left as ar- ranged by him. Kach collection contains species not repre- sented in the other, but in cases where the species was found represented in both collections and there was nothing in the description or manuscript notes to prevent, we have chosen as lectotype a specimen from the second collection, because this was the collection retained and used by Provancher until his death, and we are inclined to believe, even though he was not a “type-worshipper, ” that he would retain the actual type for future reference. Specimens in both collec- tion bear small, yellow labels on which a number is printed. These numbers are species numbers and refer to a catalogue prepared by Provancher. Each insect order in both collec- tions begins with the number one. In the Hymenoptera, therefore, considering both collections as a unit, we often have two, usually widely different species under the same number. There appears to be no instance in which the same species occurs under the same number in both collections. The two collections differ in the style of name label. The name label for the 1877 collection is on blue paper, while LES COLLECTIONS PROVANCHER 157 that for the second collection is on white paper which has a double red line (the outer being the heavier) around the margin. The catalogues prepared by Provancher are in the Public Museum, and although they are little more than lists of num- bers followed by names, with an occasional mention of loca- lity, they are of some assistance in proving the way in which Provancher treated species reduced by him to synonymy. À hasty examination of all the insects in both collections showed that they were in remarkably fine condition, consi- dering that they are kept in wooden drawers unprotected by any repellant, and which are closed by glass tops which set down inside, without any overlapping flange. À careful ex- amination of the Hymenoptera proved that they were free from pests and in good condition. At the time of our visit the Hymenoptera of the 1877 collection were in museum case 35, and those of the second collection in the left hand column of case 46 and two drawers in the left hand column of case 490. That Provancher had no concrete idea of the value of types is shown by the fact that in no case (with possibly à few exceptions in later years) were his types labeled as such. Furthermore, it is apparent that when he discovered one of his species to be a synonym he often removed the name label from the type and pinned the specimen among others of the species to which he thought it belonged. In other instances, upon deciding that one of his species was synonymous with another not already represented in his collection he removed the original name label and replaced it with what he con- sidered to be the correct one. For example, there is no spe- cimen in his collections labeled Selandria flavicornis. After describing this species Provancher concluded that it was the same as Selandria halcyon, and an examination of the cata- logue shows under 60 the name Selandria flavicornis with 158 LE NATURALISTE CANADIEN the word “* flavicornis ” crossed out and above it written the word *“ halcvon”, It, therefore, appears certain that the type of Selandria flavicornis stands in the collection under the name Selandria halcvon. In this case this is also proven by the fact that Provancher instead of supplying a new label just reversed the old label and wrote the name Selandria halcyon so that we find on the underside of the label for S. halcyon the original label for Selandria flavicornis. This one case is sufficient to show how Provancher worked. Many other similar cases could be mentioned. There are many ca- ses, however, where there is no proof, either in the catalogue or in the labeling, that the types of some of Provancher's species which were later suppressed by him stand under the name of the species with which he considered them to be synonymous. În such cases we can only assume, from our knowledge of Provancher’s methods, that this is what has taken place. At no time while studying the collection did we remove any labels, and we were always very careful to put the speci- mens back where they came from so that the collection still stands as it was arranged by Provancher. We did not even feel justified in labeling the specimens which we believed to be the type as lectotypes, and will rely in this paper entirely on the name label and the number label for means of cor- rectly identifying the specimens which we believe should stand as type. B—Harrington Collection. The types in the Harrington collection are in good condi- tion, and although they usually do not bear the name label in Provancher’s writing we were assured by our friend Mr. W. H. Harrington that they were the identical specimens LES COLLECTIONS PROVANCHER 1 59 examined by Provancher as could easily be proven by a comparison of the number (they bear in addition to other labels a small, white square on which is written by Harring- ton a number) with the list as returned by Provancher. C—Types in Collection of Canadian Department of Agriculture. The types in the Department of Agriculture are in good condition, and have all been properly labeled as types. D—Types in U. S. National Museum. The types in the United States National Museum have all been accessioned and labeled with Museum type numbers. PLAN OF PAPER. In submitting this list of the species described by Provan- cher and presenting notes on the location and condition of the types we have considered that it was much better to arrange them alphabetically as they appear in the final index published by Provancher as a conclusion to his two more important papers on Hymenoptera. We have chosen this method largely because there will be many more changes in generic position than those already published, and also be- cause we do not know when we shall have an opportunity to completely review our notes and definitelv assign the spe- cies of the genera as at present understood. Practically throughout this paper the word “ type ” is used in the sense of “ lectotype. ” There are, however, certain cases when there was only one specimen, and there is no doubt that it is the specimen examined by Provancher and 1s, therefore, certainly the type. 160 LE NATURALISTE CANADIEN At the time of our visit the type specimens of the species placed by Provancher in the Braconid subfamilies Aphidiinæ and Opinæ were not available and the data on these were not secured. We hope, however, to secure and present it later. Unless otherwise stated, it is to be understood that the specimens are in good condition. The letter (s) stands for the word “ script.” The numbers on the yellow labels are printed. Whenever possible, we chose as type the specimen which bore the name label written in Provancher’s hand. N. B. — Suit la liste alphabétique des espèces, “ with designation of Lectotypes ”, que l’on trouvera dans le Cana- dian Entomologist de septembre 1917 et des mois suivants. LA CHASSE AUX MOINEAUX (Continué de la page 136.) Encore quelques remarques importantes : a. Quand les moineaux arrivent assez tôt pour prendre un dernier souper, ils ne s’abattent pas indifféremment sur tout : un terrain nu, à proximité, attire leur attention; ils se Jetteront aussi bien sur un chemin ou un plancher que sur un sol travaillé. Volontiers ils s'accumulent sur les haies et les fouillent ; s’il y a une bande de terre cultivée le long de la haie, ils s’y entassent. On peut considérer comme idéal le terrain situé entre deux lisières d’arbrisseaux, tels que fram- boisiers, ou entre deux bandes de légumes. Si les légumes sont clairsemés, on peut aussi mettre du grain entre ceux qui LA CHASSE AUX MOINEAUX 161 avoisinent la lisière nue. Mais en général il est préférable de ne semer qu'en terrain nu. b. Quoique l'excitation empéche la foule de distinguer Île naturel de l’artificiel, mieux vaut mettre le grain sur terrain sans aucun ‘ apprèt ‘si ce n’est un léger nivellement. c. Les soirs clairs et chauds, après une avant-midi de pluie, les moineaux descendent peu: ils voltigent sur les arbres où abondent les insectes : il n'est donc pas à propos de mettre du poison. d. Les jours de pluie, si les moineaux sont revenus de bonne heure, un moment d’éclaircissement dans le ciel avant le cou- cher du soleil peut produire de superbes résultats: les moi- neaux s’abattent par centaines. Mais il faut noter qu'ils ne se posent généralement pas sur la terre boueuse n1 sur l'herbe mouillée : ils s'entassent sur les clôtures en bois et sur Îles chemins qui les avoisinent ; ils mangent avec une glouton- nerie extraordinaire. e. Les soirées semi-sombres, avec vent violent, sont excep- tionnellement bonnes : les moineaux arrivent de bonne heure, sont plus excités que de coutume, ne peuvent facilement rester dans les arbres ni gober des mouches en l'air; ils s'abattent par centaines et par milliers: à terre l’agitation est plus grande: ils remuent sans cesse en mangeant de tout. : Tenant compte de tous les détails donnés, nous allons faire une chasse. Si nous connaissons un endroit que les bandes visitent tous les soirs, commençons par là! Ne mettons le poison qu’à l’heure de l’arrivée; il n'y a aucun avantage réel à le mettre plus tôt et il peut y avoir des inconvénients. Quand les moineaux mangeront, ne les troublons pas; s'ils s’envo- lent et redescendent plusieurs fois, tant mieux ! quelques-uns de ceux qui sont atteints resteront dans les arbres, beaucoup n’ont pas trouvé le grain la première fois qui s’'empoisonne- 162 LE NATURALISTE CANADIEN L ront la deuxième ou la troisième, et un moins grand nom- bre mourront sur place. Résister à l'envie de ramasser au fur et à mesure les premiers cadavres qui tombent, à moins d'être certain de ne pas effrayer les survivants. Toutefois, des que le souper est fini et que les moineaux ne redescen- dent plus, il convient de faire la cueillette sans retard: on prendra ainsi un nombre considérable de malades qui pour- raient échapper à la mort. S1 les moineaux ne paraissent avoir aucune préférence pour les diverses parties du jardin, mais se posent tantôt ici, tantôt là, le problème est plus difficile: empoisonner tout n'est pas pratique ni toujours prudent, choisir un endroit est aléatoire. Dans ce cas on peut forcer les moineaux: s'ils sont sur des terrains non empoisonnés, on les suit douce- ment, sans les brusquer ; ils se bousculent peu à peu jusqu'à l'endroit favorable: là on les laisse en paix. En se mettant plusieurs, on opère ainsi de véritables concentrations. sur- tout les jours orageux. Ces tentatives de concentration ne réussissent pas toujours : si les moineaux ne “ paraissent pas décidés ” à quitter les arbres, mais ne descendent qu'acciden- tellement, par petits groupes, il est inutile d'essayer de les amener sur les terrains empoisonnés : on ne réussit qu'à les faire remonter. [Il importe aussi de ne pas se presser ; atten- dre qu'ils soient nombreux à terre: l'excitation est plus grande, et sur le nombre il s'en trouve toujours pour attirer les autres; par contre il ne faut pas attendre trop; si on arrive quand le “ souper ” et la récréation sont finis, les moi- neaux remontent aux arbres et y restent. Autre remarque importante: ne pas abuser des concentrations! Si vous reve- nez trop fréquemment, les moineaux vous prendront pour un persécuteur et remonteront aux arbres en vous aperce- vant,; ou bien ils iront sur un autre côté du bosquet, à un endroit où il n’est pas possible de mettre du poison. Mieux vaut mortifier par intervalles le désir d'aller vite! LA CHASSE AUX MOINEAUX 163 La quantité de grain à mettre dépend du nombre de moi- neaux. Je conseillerais d’en mettre abondamment et sur une petite surface : si les moineaux sont très nombreux ils man- geront avec plus de précipitation; si on veut balayer ou cou- vrir ce qui n'est pas consommé, ce sera plus facile. On ne peut cependant pas donner de règle infaillible sur ce point : car le temps du souper étant court, le nombre des victimes sera proportionnel à la surface empoisonnée: c'est la pru- dence qui joue ici le rôle principal: on ne peut pas répandre indéfiniment du poison dans un jardin: et puis il convient de tenir compte aussi de l'économie. 4. Statistiques. Plusieurs auront lu avec un léger sourire tant de détails dont le moindre tort est de paraître insigni- fiants. Je suis heureux de pouvoir donner des statistiques d'une irréprochable exactitude: elles prouveront l'efficacité pratique de la méthode décrite, puisqu'elles ne sont que le résultat de son application minutieuse. Les chiffres concer- nent les moineaux empoisonnés par le nitrate de strychnine. Je n'en donne pas pour les autres geures de chasse, et la raison en est simple : je n'en possède pas. J'ai fait un nombre considérable de victimes, mais sans les compter: mon but était simplement d'étudier. Et j'avoue que toutes les autres méthodes sont plus ingénieuses qu'efficaces : elles ont pour- tant l'avantage de passer pour plus innocentes et plus hygié- niques. Quant aux autres essais d’empoisonnement, je les ai abandonnés dès que j'ai eu réussi avec le nitrate de strych- nine. L'acide arsénieux a dû faire plusieurs victimes, mais my j'ai rarement recherché les cadavres. P. FONTANEL, S. ]. - (À suivre.) 164 LE NATURALISTE CANADIEN LES COLÉOTÈRES DU CANADA (Continué de la page 143.) 20e Genre CEOPHYLLUS Leconte. Une seule et belle espèce dans toute l'Amérique du Nord. Elle est parasitaire sur la fourmi Lasius aphidicola. C. monihis Lec. — Bost. Journ. Nat. Hist., p. 73. 1850. Habitat: Manitoba, Québec. 2le Genre Ces insectes vivent dans le détritus végétal, sous les pier- res, les écorces d'arbres, plusieurs se rencontrent dans les fourmilières. Aucun n’est hypogé ou cavernicole. Ils sont répandus dans le monde entier. T. humeralis Aubé. — Ann. Soc. Ent. Fr., p. 93. 1844. Habitat : Québec, Ontario. T. semiruber Csv. — Col. Not. pt. 7, p. 629. 1807. Habitat : Ontario. 22e Genre ADRANES Leconte. Ces insectes sont propres à la faune de l'Amérique du Nord. Ils sont myrmécophiles. A. Taylori Wick. — Can. Entom. V. 33, p. 27. 1901. Habitat : Colombie-Anglaise. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 165 13e Famille STAPHYLINIDÆ Cette famille, très naturelle, compte un grand nomrbe d’es- pèces, la plupart de fort petite taille et montrant une grande différence dans la conformation des différentes parties du corps. Elle est caractérisée par la brièveté des élytres, qui laissent à découvert la plus grande partie de l'abdomen: ce dernier, à segments très mobiles, cornés et bien distincts les uns des autres, est relevé généralement quand l’insecte mar- che. L'abdomen est très mobile, la plupart le portant relevé dans la marche, et s'en servant surtout pour refouler les ailes sous les élvtres. Ces insectes, extrémement nombreux et le plus souvent de petite taille, vivent de proie vivante ou de matières décompo- sées ; aussi les trouve-t-on dans les fumiers, les matières ex- crémentielles, les cadavres en putréfaction ; beaucoup vi- vent sous les écorces des arbres, où ils font la chasse aux larves d’autres Coléoptères; d’autres vivent sous les feuilles mortes et les mousses; quelques-uns enfin sont enterrés dans les sables et les terrains humides, ou se réfugient sous les pierres, ou sont confinés dans les fourmilières et même au milieu des frelons. Les quelques espèces qu’on trouve sur les fleurs paraissent étre carnivores. Leurs larves, qui se rappro- chent plus des insectes parfaits que celles de la plupart des autres Coléoptères, ont à peu près les mêmes habitudes. On compte à peu près aujourd’hui 7000 espèces de Sta- phylinides dans le monde entier, et il est probable que ce nombre s'augmentera encore de beaucoup en les étudiant davantage, car ils ont été généralement négligés des auteurs. Quelques-unes des sous-familles sont dans un chaos indéter- minable. Dans notre faune, les Staphylinides se partagent en 166 LE. NATURALISTE CANADIEN sous-familles, divisées en genres qu'on peut distinguer les uns des autres en se servant des auteurs qui suivent chaque sous-famille. lère Sous-Famille OXYTELINÆ Les auteurs suivants traitent des différents genres com- pris dans cette sous-famille. Leconte. — On certain genera of Staphylinidæ as represen- ted in the Fauna of the “ United States ”, in Trans. Am. Ent. Soc. VI. 1877, p. 213-248 ; 249-252. Casey. — A preliminary Monograph of the North Am. Species of “Trogophloeus”, in Ann. N. Y. Acad. Sci. 4. 1889. 322-383. Casey. — “Coleopterological Notices” in Ann. N. Y. Acad. Sci. V. 1889, p. 41-89; VII, 381-398. Casey. — Coleopterological Notes, V. in Ann. N. Y. Acad. Sci. VII. 1893, p. 308-433. Fauvel. — Les Staphylinides de l'Amérique du Nord.—Ho- malini, dans le Bull. de la Soc. Linn., 31e série, Vol. 2. 1878, p. 196-255. Fauvel.—Dans le Bull. de la Soc. Linn., 2. 1878, p. 167-188. Blatchley. — Coleoptera of Indiana. 1910, p. 461-485. Provancher. — Petite Faune entomologique, p. 257-262. ler Genre TRIGONURUS Muis. et Rey. Les espèces de ce genre ne se rencontrent que sur les côtes du Pacifique, de l'Alaska à la Californie. Ce genre est propre à l'Amérique du Nord. Les espèces suivantes se rencontrent dans notre faune. PUBLICATIONS REÇUES 167 PCrotchi Lec. — Trans. Am. Ent. Soc. 1874, p. 48. Habitat : Colombie-Anglaise. T. nebrioides Fvl. — In lit. Habitat : Colombie-Anglaise. (A suivre.) ——— 00 :— PUBLICATIONS REÇUES — Almanach de l'Action sociale catholique. 1920. 4e année. Prix : 50 cts. Grande brochure de 152 pages in-4°, splendidement illustrée — aux points de vue artistique, national et religieux, remplie d'articles d’un haut intérêt. Cette publication dépasse grandement tout ce qui s’est publié jus- qu'ici, au Canada, dans le genre particulier de littérature dont il s’agit. — Mgr C.-Ph. Choquette, Quelques notes sur l’Enseignement secon- dauire en Angleterre, en France, aux Etats-Unis, etc. Ce travail a été fort remarqué lors de sa publication dans la Kevue canadienne de 1915-16, et l’on a été bien inspiré d’en faire un tirage à part. — Ministère des Mines, Canada. E. Wilson, Le comté de Témiskaming, P. Q. Ottawa. 1919. — Boletin oficial de la Secretaria de Agricultura y Fomento. Tomo 4, No 1. Mexico. 1919. — Annals of the Missouri Botanical Garden. Vol. VI, No 5. Contient, entre autres mémoires, trois études sur la physiologie des Champignons, par MM. Zeller, Schmitz, et Webb. — Service de l’Entomologie, Ottawa. Nous avons reçu une série de circulaires et feuillets relatifs à l’ento- mologie économique du Canada, publiés en ces derniers temps par le Bureau. Signalons particulièrement la circulaire No 12. ‘‘ Directions for collecting and preserving insects, by J. H. MeDunnough’’. Nous espé- rons que l’on publiera une traduction française de cette plaquette. Nous nous rappelons bien quels services nous rendit, aux débuts de notre car- rière entomologique, une brochure traitant du même sujet et publiée par le gouvernement de Washington.—Notons en plus les plaquettes sui- vantes: Sanders & Dustan, The Apple Bud-Moths and their control in Nova Scotia; Tothill, Some new species of Tachinidæ from India; Had- wen & Cameron. À Contribution to the knowledge of the Bot-Flies; Swaine, Tent Caterpillars; Sanders & Dustan, The Fruit worms of the Apple in N. S.; Gibson, The Entomological Record for 1917. — Ministère des Mines, Canada. 168 LE NATURALISTE CANADIEN Rapport annuel de la Production minérale du Canada durant l’année 1917. Ottawa. 1919. Rapport sommaire. 1917. Partie A. — Bureau of Education, Washington. : An Educational Study of Alabama. 1919. — Smithsonian Institution. Contributions from the U. S. National Herbarium. Vol. 21. Flora of the District of Columbia and vicinity. Hitchcock and Standley. 1919. Vol in-8°, 330 pages, illustré de 42 planches hors texte. Cette Flore comprend des clefs analytiques des familles, genres et espèces, mais non les descriptions. — University of California. Studies on the parasites of Termites, 1-4, by Kotoid and Swezy. — Boletin de Industria, Comercio y Trabajo. T. 1, Nos 5-6. Mexico. 1919. — Service des Pêcheries. Ottawa. Contributions to Canadian Biology, being studies from the Ra Stations of Canada. 1915-16.—7dem, 1917.—Ottawa, 1917 et 1918. Ces rapports sont des contributions de grande valeur à l’histoire na- turelle du Canada. — J. Jorgensen, La Cloche Roland (Les Allemands et la Belgique). 1919.—La Réponse du mauvais serviteur. 1918. Bloud & Gay, éditeurs à Paris. Ces volumes traduits du danois, d’une lecture impressionnante, sont des documents relatifs à l’occupation allemande en Belgique. — Glossaire (anglais-français) des termes et locutions électrotechni- ques les plus usités. Montréal. 1913. Compilé par Ar. Filiatreault. Petit volume cartonné de 60 pages, que nous avons accidentellement omis de signaler en son temps, et qui peut—s’il est encore dans le com- merce—rendre de grands services à tout le monde. — Almanach de la Langue française. 1920. Volume illustré de 200 pages. Prix, 20 sous, franco 23 sous, au Se- crétariat de l’Action française, 32, Immeuble de la Sauvegarde, Mont- réal. Rempli d’articles intéressants et de renseignements utiles. — University of Michigan, Ann Arbor. 20th Annual Report of the Michigan Academy of Science. 1918. In-8° 484 pages. Illustré. Les divisions de ce volume sont les suivantes: Science économique, Zoologie, Botanique, Pathologie végétale. Contributions to the Botany of Michigan, Il, C. K. Dodge. 1918. Il s’agit ici des plantes indigènes du comté de Marquette, Mich. A Synopsis of the Classification of the freshwater Mollusca of North America, by B. Walker. 1918. Cet ouvrage de 214 pages in-80, abondamment illustré, donne la classifi- cation des mollusques d’eau douce de l’Amérique du Nord, avec clefs systématiques des familles et des genres, et aussi une liste des espèces récemment décrites. Occasional Papers (36-61) of the Museum of Zoology. 1917-18. — Instituto Geologico de Mexico. Bol. 19. Mexico. 1919. Los Temblores de Guadalajara en 1912, por P. Waitz y Fernando Urbina. LE NATURALISTE CANADIEN Québec, Février 1920 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 8 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard UNE CORNEILLE ALBINOS Nous avons pu dernièrement acquérir, pour le musée de l'Instruction publique, une Corneille du blanc le plus pur, capturée sur la côte nord du fleuve Saint-Laurent. On nous dit que le musée de l'Université Laval possède un spécimen semblable. Déjà, 11 y a quelques années, nous avions fait l'acquisi- tion, pour le musée de l'Instruction publique, d'une Corneille dont le plumage est mêlé de blanc et de noir. Ces cas d’albinisme ne se présentent que très rarement et commandent des prix fort élevés sur le marché des objets d'histoire naturelle. A QUOI SERT L’ENTOMOLOGIE Il y a toujours des gens qui regardent l'étude des insecte: comme un amusement d'enfant. A leur intention nous allons traduire, à large allure, un article publié dans le Nature Study (Manchester, N. FH.) du mois de janvier 1902, par M. Walter S. Abbott, sous le titre fort suggestif “ A Triumph for Science ”. 8.—Février 1920. 170 . LE NATURALISTE CANADIEN S1 quelqu'un avait annoncé, il y a dix ans—dit M. Abbott — qu'un jour viendrait où nous 1rions chercher dans l’Afri- que du Sud une “ maladie ” pour débarrasser nos cultures du fléau des sauterelles, il aurait fait rire de lui ou se serait fait traiter de fou. Toutefois, il faut reconnaître que lorsque le scientiste, l'entomologiste et le technicien agricole unissent leurs efforts, ce n'est pas en vain qu'ils le font, et de fait il vient d'arriver en ce sens un événement qui aurait pu pa- raitre impossible. En 1809 et 1900, une espèce de sauterelle, Welanoplus differentialis, ravageait les cultures dans les environs du comté Bolivar, Etat du Mississipi. Sur une seule propriété, avant le milieu du mois de juillet, trois cents acres de coton et cent cinquante acres de maïs étaient entièrement détruits, la récolte d'avoine était à moitié ruinée, et les autres cultures fortement endommagées. Les propriétaires des terres imfestées s'adressèrent au mi- nistère de l'Agriculture, qui envoya voir ce qu'il y aurait à faire, et l’on recourut à diverses mesures pour détruire les insectes malfaisants. Par exemple, on procéda à un labour d'automne afin d'exposer au froid, qui les détruirait en bon nombre, les œufs de sauterelles qui sont déposés à une faible profondeur dans le sol. Au moment de leur éclosion, on arrosa les dépôts d'œufs avec une solution de pétrole: le moyen était dispendieux, mais fort efficace. On remplit d'eau des fossés, on y répandit une mince couche de pétrole, et l'on s'organisa pour y faire tomber les sauterelles: par ce moyen, on en fit périr un grand nombre. On essaya en certains endroits un mélange de son et d’arsenic, mais sans beaucoup de succès. Ces divers procédés réussirent jusqu'à un certain point, mais ils coûtaient cher. Aussi on s'adressa aux bactériolo- gistes pour sauver les cultures. Comme on savait qu'en te A QUOI SERT L’ENTOMOLOGIE 171 Afrique-Sud on détruisait les sauterelles en grande quanti- té par certaine méthode microbienne, on fit venir des tubes de la préparation dont on y faisait usage et on les distribua dans les districts infestés. On mélangea la préparation dont il s’agit avec de l’eau bouillante et un peu de sucre; on fit tremper là-dedans de la Lampourde (Xan#hium struma- ‘ servit ” ruun L.), plante favorite des sauterelles, et on la à un grand nombre de ces insectes que l'on avait capturés pour cet objet, et que l'on mit en libérté dès que l'on cons- tata qu'ils étaient pris de la maladie. On plaça d'autres sau- terelles dans des boites préparées de telle sorte qu'elles se- raient mises en contact avec des spores du champignon; et quand elles furent à leur tour infectées on les distribua dans les endroits où les cultures étaient le plus attaquées. En cer- tains endroits, où les sauterelles étaient particulièrement nombreuses, on aspergea une solution du champignon sur le sol et sur le feuillage du maïs et du coton. L'expérience se faisait au mois de juin, époque très favo- rable à l'expansion de la maladie, et les résultats que l'on ob- tint furent étonnants. Au mois de juillet, on trouvait par- tout dans la plantation des cadavres de sauterelles, jusqu'à six sur une seule tige de coton. Mais ce ne fut qu'un mois plus tard que se montrèrent les pleins effets de l'expérience. En août on voyait des quantités de sauterelles mortes, dont il y avait jusqu'à une douzaine sur presque chaque plante le long des fossés. Des terrains infectés la maladie micro- bienne s'étendit même à d’autres champs, et y produisit les mèmes effets sur les sauterelles qui s'y trouvaient. Dans le voisinage existaient aussi une autre sauterelle, la Schistocera obscura, et plusieurs autres espèces locales : mais le champignon mortel ne parut avoir aucune prise sur elles ; car tous les cadavres examinés appartenaient à l'espèce diffe- rentialis. Il est donc à peu près certain que seule l'espèce 172 LE NATURALISTE CANADIEN nuisible est attaquée par l'infection microbienne (cela soit dit pour le soulagement des âmes sensibles ). Il peut sembler de prime abord qu'il est un peu déloyal, à l'égard de la sauterelle, de la combattre par une maladie inportée de nulliers de milles. Mais en réalité l'on ne fait, dans le cas présent, que häter un peu l'œuvre de la nature. Car il est certain que tôt ou tard l'équilibre se serait rétabli de quelque façon, et que la puissante nation de la Melano- plus differentialis se serait vue balavée en un rien de temps, : ne laissant après elle qu'un petit nombre d'individus pour reconstituer la race. Et les choses vont ainsi. D'année en année, le peuple des insectes devient de plus en plus nombreux, jusqu'à ce qu'ar- rive un Jour où la nature, aidée quelquefois par l'homme, comme dans le cas qui vient d'étre exposé, mais la plupart du temps toute seule, se met de la partie. Alors, le redou- table ennenn se voit annihilé, et la végétation redevient ver- dovante. LE." MICRAMPELIS'LOPB A4 UNE PLANTE LANCE-TORPILLES La famille des Cucurbitacées n'est représentée dans notre flore indigène que par deux espèces, toutes deux propres aux bords des rivières: Sicyos angulatus L., et Micrampehs lobata (Michx.) Greene.[ —ÆÉchinocystis lobata T. & G.] Cette dernière espèce est maintenant cultivée comme grim- pante et sa croissance rapide, sa rusticité et son abondant feuillage en font un précieux ornement pour les vérandas, . les berceaux et les charmilles. C’est une plante annuelle comme presque toutes celles de cette famille, mais dans le LE ‘ MICRAMPELIS LOBATA ?” 173 cours d'une seule saison elle atteint facilement une longueur de 25 pieds. Elle porte des feuilles lobées en étoile, très ru- gueuses. Des aisselles de ces feuilles naissent de longues grappes de fleurs males et de fleurs femelles, généralement solitaires. À l'automne les tiges ont produit des chapelets de gros fruits épineux, longs de deux pouces et ressemblant à de petits concombres. La déhiscence de ce fruit présente des phénomènes fort curieux qui justifient le sous-titre de cette note. Ce fruit con- tient, dans le sens de la longueur, deux tubes de tissu sclé- renchymateux, à cloison médiane commune, ouverts en bas. L'espace entre ces deux tubes et la partie externe du péri- carpe est rempli par une pulpe semi-liquide qui se résorbe peu à peu, ne laissant que les ligaments qui maintiennent les tubes en place. Lorsqu'approche la maturité, il se produit à l'extrémité inférieure, et suivant une ligne circulaire, une dissociation des tissus épidermiques : un large pore, d'envi- ron trois lignes de diamètre, s'ouvre, tandis que les bords de la lèvre s'enroulent et se lacimient laissant bien libre l'ou- verture des tubes. Dans chacun d'eux sont rangées côte à côte deux grosses graines noires, en forme de torpilles apla- tes et mesurant environ trois quarts de pouce de longueur. À ce moment, la pulpe liquide de l'intérieur a disparu, ne laissant plus qu'une sorte de treillis, de filet cylindrique, re- tenant les graines : la dessiccation progressive du filet et des graines est, on le conçoit, une condition nécessaire au glisse- ment de ces dernières contre la paroï du filet. Cependant le péricarpe extene est resté vert et les réac- tions photosynthétiques, continuant à s'opérer, tendent à ac- croître le volume extérieur et par suite à distendre les mailles du filet sclérenchymateux interne. Si bien que les graines, sèches et lisses, se trouvent bientôt au large et, en- trainées par leur poids, glissent le long des tubes et vont se 174 LE NATURAILISTE CANADIEN ficher dans la terre humide de leur habitat, laissant béant le fruit désormais sec et papyracé. La Micrampélide, à son état de quasi-maturité, est un excellent objet pour une de ces leçons de choses au moyen desquelles 1l serait si facile d’intéresser les élèves des écoles aux choses de l’histoire naturelle. Fr. MARIE-VICTORIN, des E.C. La Collège de Longueuil, P. Q. Re or LA CHASSE AUX MOINEAUX (Continué de la page 163.) Je ne donne les résultats que d'un mois où j'ai pu faire la “scientifique ”. Je pourrais donner un nombre plus élevé, en transcrivant les résultats d’une période plus longue et en ajoutant les chiffres de ‘‘“‘chasses ” faites par des amis, d'après la même méthode ; mais je crois inutile d'alarmer outre mesure les âmes trop sensibles ! chasse d'une façon plus continue et plus 31 juillet 1918 60 . 1 août 107 2 sé ‘ 62 3 .. .. 170 4 . . 7 5 “ : 95 6 “ ‘ 35 7: .. 6 155 8 te M 102 CR le dc à LA CHASSE AUX MOINEALX 175 ‘, [a 9 33 IO [4 «6 185 DELTA - . 175 15 .. .. 200 16 ‘ “ 435 17 ‘ à 120 Te Ca . 5 5 19 ‘6 CCS I S 20 ‘6 6 235 21 ; ii 60 22 P Ni 20 23 ” \ 195 24 .. LE] 25 25 s ‘ 10 26 120 27 . “6 125 28 [2 . 22 29 : ï 105 30 ‘ . 85 Totaktsre7 Ces chiffres réclament quelques explications : 1°. 11 s'agit des moineaux enterrés, et par conséquent in- dubitablement morts. Or, pour les enterrer il fallait les ra- masser ; pour les ramasser il fallait les trouver, et ce n'était pas toujours facile parmi les légumes, les herbes et les ar- brisseaux. Tous ceux qui sont tombés dans le jardin n'ont pas été trouvés : d'autre part plusieurs sont allés mourir ail- leurs. Quelle est la proportion de ceux qui sont morts et n'ont pas été enterrés? Il est difficile de le dire. Cependant on peut s’en faire une idée. Au commencement du mois je ne mettais du poison que le soir, au temps où les bandes ne s’éloignaient plus du bosquet: j'avais aussi choisi les en- 176 LH NATURALISTE CANADIEN droits, de sorte que les moineaux venaient de préférence aux arbres du bosquet. Je crois me tromper fort peu en évaluant à 80%— 90% les cadavres enterrés. Après le 15 août je mis du poison le jour pour des familles locales: je surveillais quelque temps: plus de 530% de ceux qui mangeaient s'en allaient au loin. Combien moururent? Je n'en ai aucune idée. Cependant, le soir je mettais du poison en divers endroits et parfois de bonne heure. La proportion de ceux qui allèrent mourir ailleurs augmenta ; à certains jours elle dut atteindre 1/3 et même 1/2. En somme je ne crois pas exagérer*en évaluant à 4000 le nombre des moineaux empoisonnés pen- dant le mois d'août, dans un seul jardin, sur une surface de 400 pieds carrés. 2°. La majorité des moineaux empoisonnés était com- posée de jeunes. Je me demandais d'abord si les vieux n'évi- taient pas le danger. Je m'aperçus bientôt que les jeunes formaient la presque totalité des bandes du soir à la fin de l'été et au commencement de l'automne: beaucoup de vieux sont occupés “ aux nids ”, d'autres arrivent trop tard et se rendent directement au bosquet. Du reste, les vieux qui sont dans les bandes avec leur famille semblent plus occupés à satisfaire l'appétit des jeunes qu'à manger. La proportion des vieux varia de 2 à 15%, restant plus près de 2 que de 15. 3". La différence est parfois très grande entre les nombres de deux jours successifs. Plusieurs raisons peuvent en être données : au commencement j'essavais de prévoir où iraient les moineaux, mettais le grain en un seul endroit et atten- dais patiemment : les moineaux n'allaient pas toujours au “bon endroit ”:; parfois les moineaux restaient aux arbres— d’autres fois ils se précipitaient à terre avec fureur et s'accu- mulaient aux endroits ensemencés :—je ne mettais pas régu- hèrement du poison: quelques victimes s'empoisonnaient avec les restes de la veille. SL LA CHASSE AUX MOINHAUX 177 4°. Du 11 au 14 août il y eut armistice: 175 moururent pour avoir mangé du grain laissé le 10. Un des buts de cette armistice était de permettre au grain semé de germer: plu- sieurs averses avaient emporté une partie du poison; en mangeant du grain neuf avec du vieux grain, les moineaux n'auraient peut-être pas absorbé suffisamment de toxique. Du reste on remarquera que le 15 et le 16 le temps perdu fut repris. 5". L'empoisonnement d'un si grand nombre de moineaux dans un même jardin, d’une manière continue pendant un mois, semble contredire les idées émises sur la défiance et la ruse de ces oiseaux. Comment se fait-il que les survivants ne s'aperçoivent pas qu'ils sont décimés ? Pourquoi ceux qui ne prennent pas assez de poison pour mourir ne détournent-iÎs pas les autres ? Je me posai ces questions avec anxiété en commençant les expériences ; je craignais de voir déserter le jardin! ! [ n'en fut rien. La défiance et la sagacité sont-elles vraiment en défaut ? Je ne le pense pas. J'attribue le succès à la supériorité du poison et à la manière de le donner. Très peu de moineaux meurent sur place, soit moins de 3% ; ceux qui meurent sur place ne crient presque jamais: s'ils se jettent à la renverse en mourant les autres s'enfuient et reviennent rarement le même soir. Je ferai observer que c'est surtout sur un sol durci qu'ils se jettent à la renverse, par exemple sur un plancher. En tous cas, moins de 14% se jettent ainsi à la ren- verse. Les autres, qui meurent sur le terrain, ou ne se dé- placent pas, ou se déplacent peu, en sautant, mais sans cri alarmant. D'autre part, dans l'excitation générale et le rapide déplacement, les blessés restent inaperçus. Comme les bandes s’envolent souvent, la plupart retournent aux arbres avec le poison ; là les plus voraces commencent à sentir les effets et 178 LE NATURALISTE CANADIEN ne volent plus : les autres retournent une ou deux fois vers le blé pour revenir aux arbres. C’est des arbres que la plupart tombent, soit morts, ce qui est le plus fréquent, soit sérieu- sement malades. Or, ici intervient encore l’action du poison: le moineau tombe dans l'herbe, vers le soir, à travers les feuilles, sans pousser le moindre cri: sa disparition est donc inaperçue. —Mais le nombre diminue!... Ne s'en aperçoivent-ils pas ? —Je ne sais pas s'ils savent compter! Je ne nie pas qu'ils s'en aperçoivent; mais s'ils se sont attroupés par occasion, que leur importe la disparition de l'un d'eux? Et d'ailleurs, quand méme ils seraient par familles, ils ne sont pas telle- ment liés qu'ils ne s'éloignent les uns des autres: et qui leur dira que c'est à tel endroit précis qu'un tel est disparu ?... Et puis, 1l resterait à trouver la cause et à s'assurer que cette cause persiste. Or, le moineau peut-il relier la disparition: d'un ami avec le grain mangé là ? Celui qui n'en a pas mangé ne le peut évidemment pas! Celui qui en a mangé le peut-il ? Peut-1l établir une relation entre sa maladie et le blé con- sommé ? Ici trois facteurs interviennent : l'heure du repos, l'excita- tion et la saveur du poison. D'abord l'heure du repos. C'est le soir; après avoir plus ou moins souffert le malade s'endort. Une partie de la nuit passée dans un sommeil profond affaiblira l'impression. Le lendemain au réveil, l'oiseau n’a plus que l’image des feuilles sous lesquelles’ il a reposé ; il repartira du bosquet sans avoir revu l'endroit où il a mangé. Ft puis, quand il a pris les graines fatales il était surex- cité ; 11 était poussé ou tiré par d’autres; il tirait ou poussait lui-méme quelqu'un: l'impression du grain a été secondaire. Que ne fait pas l’homme quand il est excité! Le moineau LA CHASSE AUX MOINEAUX 179 n'aurait-il pas le droit de faire des sottises sans en avoir conscience ? Supposez un mortel en liesse, près d’une table à mets variés: s'il mange de tout, à la course, en se tiraillant avec ses semblables, pourra-t-1l vous dire la cause exacte de son mal? Or il y a ici analogie psychologique : le moineau touche à tout, herbe, feuilles, graines, etc., n’exigez pas de lui une analyse que vous ne pourriez pas faire! Mais vous insistez : —Le blé qu'il mange est très amer : ou bien 1l mange trop vite pour percevoir la saveur, et dans ce cas pourquoi ne pourrait-on pas employer tout autre poison? et pourquoi le dit-on si perspicace pour la saveur des autres poisons? Ou bien 1l perçoit la saveur: alors l'instinct est en défaut s’il n'établit pas de lien entre la saveur et la maladie. Je ne le cache pas, la difféulté m'a longtemps embarrassé et m'embarrasse encore. J'admets que le moineau perçoit la saveur, car je l'ai vu de très près déguster des grains, es- sayer de les couper. Demander si l'instinct est en défaut, c'est poser un problème insoluble: qui donc nous dira jus- qu'où va l'instinct ? Mais aussi qui donc a jamais prétendu que l'instinct doit avertir le moineau de tout ce qui peut lui ètre funeste ? Quand je m'approche de lui sans intention de lui nuire, il ne devrait pas fuir; s'il fuit, l'instinct est en défaut! Si je sors avec un fusil dans l'intention de le tuer, d'aussi loin qu'il m'aperçoit il devra fuir; s’il ne fuit pas, l'instinct est en défaut! L'instinct lui a été donné pour sa propagation et sa protection : cet instinct est très développé et c'est pour cela qu'il s'est si bien et si vite propagé; mais s'il pouvait tout prévoir, tout éviter, il aurait bientôt dépouillé la surface du globe. Et nous pouvons en dire autant de tous les autres amimaux : l'homme avec son intelligence leur serait inférieur et bientôt deviendrait leur proie. Il suffit que l'inctinct évite 180 EF) N'AQURAELIS TE CAN'ADIEFIN les dangers ordinaires sans s'étendre à tous les cas imagina- bles : il ne répugne donc pas que l'instinct soit en défaut: il peut donc exister un poison ou des poisons dont la saveur n'excite pas la défiance du moineau. La difficulté était de trouver ce ou ces poisons. Or, le nitrate de strychnine incor- poré dans le blé remplit merveilleusement les conditions re- quises. Tout argument doit céder aux faits en pareille ma- tière: le moineau évite la plupart des autres poisons tandis qu'il prend celui-ci sans difficulté. La saveur ne l'avertit pas. S'il a été malade, 11 ne peut relier sa maladie à la saveur, et s'il n'a été que malade il peut manger du grain aussitôt après sa guérison. f'avais d'abord eu des doutes sur ce point: je me demandais si les nombreux malades qui se sauvaient re- viendraient les jours suivants. Ne pouvant leur mettre une marque, il m'était impossible de vérifier. Je mis donc dans des cages des malades capturés. Après leur complète guéri- son je les soumis à trois sortes d'expériences : 1". Je donnai du grain empoisonné, sans autre nourriture: 1ls en man- gerent et moururent. 2°. Je mélangeai du grain empoisonné à du grain ordinaire : ils mangèrent du grain empoisonné et moururent. 3°. Je nus du grain empoisonné dans une partie des cages et du grain ordinaire dans l'autre: ils mangèrent du grain empoisonné et moururent. Les résultats ne chan- gerent pas en ajoutant d'autres aliments au mélange. Ou bien les moineaux aiment la saveur ou bien ils ne soup- çonnent pas le danger; que l'nstinct soit en défaut, cela devient un fait! Et ce n'est pas moi qui m'en plaindrai. Je remercierat plutot la Providence qui en donnant l'instinct Jui a imposé des bornes, et qui en disant à l'animal : “Croissez et vous multipliez ”, n'a pas voulu qu'il remplit à lui seul toute la terre, parce que la terre devait encore porter un roi, le roi de la création! À ce roi Dieu donna les movens de LES COLÉOPTÈRRS DU CANADA I8I dominer, malgré les moineaux, et de dominer même les moi- neaux ! 5. Éstomacs et dépenses. L'occasion était favorable pour me renseigner sur les estomacs; J'en ai profité. Au point de vue scientifique l'mtérêt a été médiocre. Au point de vue économique plusieurs constatations sont à noter. PU FONDANE MAS IN (A suivre.) EESICOLEOPTERES DU:CANADA SAP NTD Æ; TRIGONURUS Muls. et Rev. (Ccntinué de la page 167.) T. subcostatus Makl.—Bull. Mosc. 1852. 2, p. 320. Habitat: Alaska. 2e Genre SIAGONIEUM Kby. Genre restreint en espèces d'assez petite taille Ne sont rencontrées que très rarement dans l'Est du Canada. Très rares, elles se rencontrent sous les écorces des arbres en voie de décomposition. SAmericanum Melsh.—Proc. Acad. Phil. 2. 1846, p. 42. Habitat : Ontario, Terre-Neuve. S. punctatum Lec.—Proc. Acad. Phil. 1866, p. 376. Habitat: Alaska. 3e Genre HVPORAEUS. Er Les espèces de ce genre ne se rencontrent que sur les 182 LE NATURALISTE CANADIEN côtes de l'océan Pacifique. Elles sont propres au Nouveau- Monde. H. capito Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. 8. 1880, p. 181. Habitat : Colombie-Anglaise. 4e Genre ENMALUS Sharp. Rien n'est connu sur les mœurs des insectes de ce genre, ainsi que sur les mœurs des genres Triga et Thoracophorus. E. nigrella Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 59. Habitat : Ontario. 5e Genre TRIGA Fauvel. T. picipennis Lac. — New. Spec. Col. 1. 1863, p. 59. Habitat : Ontario, Québec. 6e Genre THORACOPHORUS Motsch. T. costalis Er.—Gen. Staph. 1839-40 (1840), p. 909. Habitat : Québec. 7e Genre MICROPEPLUS Later. Insectes de petite taille, que l’on rencontre dans les substances en voie de décomposition sous les écorces ou les petits morceaux de bois. D nd du: LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 183 M. brunneus Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 326. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. M. cribratus Lec. Habitat : Ontario. ù M. laticollis Makl.—Bull. Mosc. 26. 1853. 3, p. 199. Habitat: Ontario, Colombie-Anglaise, Alaska. New. SpecCol. 1. 1863, p. 60. M. marietti Jacq. du Val—Gen. Col. d'Eur. 2. 1857-1850, Do. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. M. obliquus Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. VI. 1877, p. 252. Habiat : Colombie-Anglaise. M. punctatus Lec.—List. Col. N. Amer. 1863, p. 26. Habitat : Québec, Colombie-Anglaise, Alaska. M. tesserula Curtis.—Brit. Ent. 1823-1840. 5, p. 204. Habitat: Québec, Ontario, Alaska, Manitoba. 8e Genre KALISSUS Lec. Mœurs inconnues. K. nitidus Lec.—Trans. Amer. Ent. Soc. V. 1874, p. 51. Habitat : Colombie-Anglaise. 9e Genre OLISTHAERUS Keer. Mœæurs inconnues. O. megacephalus Zett.—Faun. Lapp. 1828, p. 56. Habitat : Alaska, Ontario, Territoire du Yukon. O. mitidus Lec.—Agass. L. Supr. 1850, p. 2190. Habitat : Ontario. 184 LE NATURALISTE CANADIEN O. substriatus GvilIns. Spec. 2; 1808- 18286, p.284: Habitat: Ontario, Québec. 10e Genre PROTEINUS Latr. Mœurs inconnues. P. atomarius Er. — Gen. Spec. Staph. 1839-1840 (1840), D. 904. Habitat : Ontario. P. basalis Maklin.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 324. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. P. brachypterus Fabr.—Ent. Syst. 1. 1. 1702-08, p. 235. Habitat : Colombie-Anglaise. P. limbatus Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 323. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. Ile Genre MEGARTHRUS Steph. Les Mégarthrus sont des petits Staphylins, ayant la tête plus étroite que le thorax, les palpes maxillaires courts, les antennes courtes, le dermier article très large, les élytres tronquées, couvrant plus de la moitié de l'abdomen. La cou- leur varie entre le noir et le jaune paille. M. Americanus Sachse.—Stett. Ent. Zeil. 13. 1852, p. 149. Habitat : Québec, Ontario. M. atratus Makl.—Buil. Mosc. 25. 1852. 2, p. 325. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. M. excisus Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 58. Habitat : Québec, Ontario. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 185 M. pictus Motsch.—Bull. Mosc. 18. 1845. I, D. 39. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. M. sinuaticollis Boisd. & Lacord.—Faun. Ent., p. 1. 1835. P. 493. Habitat: Ontario, Alaska. 12e Genre TANVRHINUS Mannerh. Mœæurs inconnues. 1: T. singularis Mannerh.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 349. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. 13e Genre TRIGONODEMUS Lec. Mœæurs inconnues. 1. striatus Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 57. Habitat : Ontario, Colombie-Anglaise. (À suivre.) ——— 00 :— MONOGRAPHIE DES MEPASIDES DU CANADA (Continué de la page 120.) Arrivons-en maintenant à l'étude de la distribution des genres et des espèces à la surface du globe. Le tableau ‘ci- dessous nous permettra de tout embrasser en un seul coup d'œil. + 186 LÉ NATURALISTE CANADIEN TABLKAU DE LA DISTRIBUTION DES GENRES DE LA FAMILLE DES MELASIDES Ïa | 7 | — © | * | slébe,S le 8 LL SR GENRES S vsirte) 50 | £ sys Eva VERS à | ESS I MNOIERENERSS ®) — Q Fi = NT a © « œ | L | Melasis 1 2 JL 12) 5 Tharops 2 2e | 1 ; 8 l’'otergus (1) | 17188 1 Gastraulacus | l'ARru | 2 Temnillus | | L | l Diomus | Il ] Lamprotichus | Il ] EÉuryastus a LAN [x re Arisus | 6 4 6 Idiotarsus 6] 5 Stethon 1 iL'N | 2 Pæcilochrus | | A 3 5 Eucnemis |'URNE ] L Arganus | | 1 l Thambus 1 RE et”: 1 | 6 Deltomethopus 2 | SNS. | 14 Diacerus | | 2 | 2 Drom:æeolus | RE 4 21 1 17 3 61 Phanerochrons 1 1 | 2 Anabolus Me 1 L Kntomosatopus | | 1 1 Diaeretus 1 1 Bermillus | | il ] 2 Phænocerus | IAE 1 2 Lacus | | Û , 1 Cyrthostethus | | ke 1 Ceratus | 2* 2 Forniax { y 11 22 42 5 93 Cladus | 2 2 Eucalosoma | - 2 Piestocera | I 1 Galbodema | | | LA 1 Euryanlacus | | 2 ù 2 Hadocerus | | | 15 1 Dicladus | 2 2 Tachycnemis ! | L 1 Dromæocnemis 1 1 Acedax | 1 / 1 Plesiofornax | | | 4 5 9 12 Microtrigonus | a À 4 Encalodemas | | 1° L Scython | | 4: 1 8 Mélanocoleus | 1 1 . (1) L'astérique à la suite du chiffre dans la colonne Asie-Océanie indique que ces espèces sont propres à la faune acéanienne. LE GENRES Macraulacus Balistica Entomophthalmus Microrrhagus Adelothyrens Farsus Arrhipis Henococerus Rhagomicrus Emathion Nematodes Tregonapleurus Compsocnemis Hylolastes Hypocælus Anelastidius Epiphanis Namolius Schizophilus Anelastes Eudorus Orodontes Lycaon Dyscolacerus Phyllocerus Cephalodendron Eumenes Phlegon Oesocerus Cry ptostoma Xylobius Hylochares Othe Sarpedon Calyptocerus Cafolus Semnodema Auctum Diapodius Vitellius Heterotaxis Mesogenus Agastocerus Deudrocharis Galba Soleniscus Pterotarsus Thylacosternus Palæoxenns Totaux & MÉLASIDES DU CANADA — E = — ec. = TE À p] æ 1 sé s\9E JA ag À MEME EEE LU L'ENRASS ECRIRE Étifsk MES ARC AVANT je CNRS |, < | SA = LES ù < us | ad | ll | | | | re LS Lie 1 4 PO à M D | 14 8 | 28 | Le 4 2 | | 1 IE LS 1 Le TERRE | D | 9 | | 2 > | 2| | LircnE ni 10 DOME | PIE, | 4 | | 2* | Dee 0208 | | Eu à | | | I | ] 1 | d'A OM à NA | Li Es | | 1 | Ca li 2 | | | 6 Ce DU 1 | PAL LE LE RE dd 2 | ï 2 | 1 1 1 | 1 | | 1 1 | | | 2 | | | | (a | | ee ad | | # | | Hs | 2 | 2 fs | 1* 1 ] | 3 EU à Le 37e 15 | 5 16 | 1 28 le) | 161 | 27 4 UE C0 DO SON EE LOIS 2 00 09 00 9 IN OO CO RO EE UE _ D — pire Qt DO md \ Q e | : | | 17 22 Za be D4 188 LE NATURALISTE CANADIEN - Un examen sommaire de ce tableau nous apprend que la famille des Mélasides compte actuellement 333 espècec con- nues, réparties en 92 genres. De ces 92 genres, seuls les genres Éucnemis, Analastidius, Phyllocerus et Otho sont propres à l'Europe: les genres Bermillus, Piestocera, Dicla- dus, Balistica et Oesocerus sont propres à la faune asiatique ; les genres Anabolus, Entomosatopus et Cephalodendron ne se rencontrent qu'en Afrique; quatre genres seulement ap- partiennent exclusivemnt à la faune de l'Amérique du Nord: Stethon, Schisophilus, Epiphanis et Palæoxenus; l'Océanie a 21 genres qui lui sont propres, et l'Amérique du Sud en dt? Deux genres seulement, Dromæolus et Microrrhagus, sont communs à la faune des cinq parties du monde; et il est à noter que le genre Fornax, qui a de nombreux repré- sentants dans toutes les autres régions, ne se rencontre pas en Europe. Les genres X'ylobius et ylochares ne se trouvent qu'en Europe et en Amérique septentrionale; le genre 7 hambus, qui compte cinq espèces en Amérique, est représenté par une espèce dans la faune européenne; les genres Phœnocerus et Hypocelus ne se rencontrent qu'en Amérique du Nord et en Océanie, tandis que les genres Pæcilochrus et Eucalo- demas n'ont de représentants qu'en Amérique méridionale et en Océanie. Trois genres appartenant à la faune des deux Amériques se trouvent aussi dans la faune océanienne, ce sont: Entomophthalmus, Nematodes et Dendrocharis; le genre Farsus compte une espèce en Europe, une espèce en Océanie, une espèce en Amérique centrale et deux espèces en Amérique du Sud. Les genres propres au continent américain et qui se ren- contrent aussi bien dans l’une que dans l’autre Amérique sont: Gastraulacus, Deltometopus, Adelothyreus, Ema- LES MÉLASIDES DU CANADA 189 thion, Phlegon, Cryptostoma et Thylocosternus. Enfin, le genre Microrrhagus, qui a de nombreux représentants dans toutes les autres régions, n'a pas encore été trouvé en Afrique. Me basant sur les généralités de cette distribution géogra- phique, aussi bien que sur certaines ressemblances et dissem- blances anatomiques * spécialement dans la structure du sternum et des sillons antennaires, prenant pour admis que les Buprestides actuels et les Mélasides dérivent d'ancêtres communs, j'ai esquissé ce tableau phylogénique qui, bien qu'absolument hypothétique, pourra peut-être contribuer dans une faible mesure à l'édification d'un travail plus com- plet en la matière, que ne manquera pas de faire, dans l’ave- nir, un entomologiste plus habile, nneux documenté et plus éclairé. (1) J'avoue que dans l’état actuel de nos connaissances anatomiques et embryologiques, il est quelque peu audacieux «de se baser sur ces res- semblances et dissemblances pour établir la filiation des espèces, On risque d'aboutir à des résultats apparemment diamétralement opposés, selon qu’ou envisage les espèces dans l’une ou l’autre de leurs phases larvaires, ou à l’état adulte, selon même que l’on prenne comme point de comparaison un organe spécial. Ainsi, nn peu par curiosité, Je re- produis ici denx tableanx phylogéniques ; le premier, qui a pour point de départ la comparaison des coléoptères dans leur anatomie larvaire, est pris dans le remarquable travail de M. Constant Houlbert : Rapports naturels et Phylogénie des principales familles de Coléoptères (Bul- letin des Sciences Naturelles, Paris, IV, décembre 1803 à mai 184) ; le second, basé sur la comparaison anatomique de l’organe génital mâle, est tiré d’une très longue, très patiente et très sérieuse étude par MM. D. Sharp et F. Muir, publiée dans la 3ème partie des ‘‘ Transactions of the Ent. Soe. of London,” année 19:2. Tableaux phylogéniques des Coléoptères (C. Houlbert) SÉRIE PRIONIENNE .. SÉRIE MALACODERMIQUE ORDEMERIDES LYMExV\YLONIDES * Tricténotomides Malacodermes Ptinides Prionicus Dascyllides Bostrichides 190 LE NATURALISTE CANADIEN Fa Rhipicérides Longicornes+ Cérambyciens Cébrionides Passage aux te EÉlatérides Cureulionides Buprestides Eucuémides (Sharp & Muir) Byrrhoïdea Georyssidae Dascylilidae (Excluding Cyphonidae) Gyrinidae Ectrephidae Ptinidae Hydrophilidae Dermestidae | Cupesidae | De Ommadidae Me | HÉDn À "4 Parnidae mA Lie ‘ me | F4 Throscidae VEYeeiDphag lee LC Elateridae Adimeridae —— Byrrhidae ————— | Rhipiceridae Colydiidae | 2 | N Encnemidae Enarsus group ne | | Buprestidae $ Na Chelonariidae a Synteliidae Atractocerus ] Spheritidae Nipomidae Histeridae LES MÉLASIDES DU CANADA roi (Germain Beaulieu) Fornacini Gabin: Atrelasles RS di IN à" Dromaeolini NX \ N Ne Eucnemiuae Melasinae se D Melasidae Chrysobothrini = Buprestinae GERMAIN BEAULIEU. (A suivre.) 00: 192 LÉ NATURALISTE CANADIEN * PUBLICATIONS RECUES Almanach Kolland, agricole, commercial et des familles. 1920. Cette publication bien connue en est à sa 54e année. Nombreux ren- seignements, conseils pratiques, anecdotes, récits. Se vend 15 sous; franco, 20 sous. Chez tous les libraires. — Boletin de la Soc. Geografica de Lima. Tomo 34, Trimestre 2. Ano 1918. Lima, Pérou. — (Canada. Geological Survey. Biological Series.) Birds of Eastern Canada, by P. A. Taverner, Ottawa. 1919. In-8°. Ce remarquable ouvrage traite des oiseaux de tout l’Est du Canada jusqu'à la province de Manitoba. Après une ‘‘Clef ?” illustrée et un Index systématique, suit la description des espèces, dont on donne les noms anglais, francais et latin. Tout cela remplit 221 pages. Enfin, viennent 50 planches de gravures coloriées de toute beauté, avec le chiffre de la page où est décrite l’espèce représentée. Le prix de ce beau livre n’est que de 50 cts, au Geological Survey l'Ottawa. — Boletin del Instituto Geologico de Mexico. No 18. Cette livraison contient une description historique ‘‘de la red seismo- logica nacional. *? — New York Agrie. Experiment Station, Geneva, N. Y. Bulletins.——A signaler ceux qui traitent des sujets suivants: ‘Notes on N. Y. Plant diseases, ’? par F, C. Stewart; ‘‘Control of green apple Aphis in bearing orchards’?, par H. E. Hodgkiss. — Proceedings of the U. $S. National Museum. Vol. 54. Washington. 1919, Ce beau volume de 654 pages in 8°, abondamment illustré, ne paraît rien contenir qui soit d’un particulier intérêt pour l’histoire naturelle du Canada. — Secretaria de Fomento. Mexico. Monographie de los Mamiferos de Yucatan, por Geo. F. Gamer. Mexico. 1917. Vol. in-8° de 336 pages, illustré de 58 planches hors texte, avec index très détaillé, Pour autant que nous pouvons en juger sans bien connaître la langue de l'ouvrage, ce livre est une contribution scientifique de grande valeur. Chaque espèce est l’objet d’une description technique, suivie de rensei- enements sur les habitudes de l’animal. — Bureau des Statistiques de la province de Québec. Etat financier des Corporations scolaires, 1917-18. — apport du Surintendant de l’Instruction publique pour l’année 1918-19. Québec. 1919. — Nomenclature des journaux, revues, périodiques français, parais- sant en France et en langue francaise à l’étranger. Publiée par l’Argus de la Presse. Paris, 1919-20. Même notre modeste publication se voit mentionnée dans ce volumi- neux catalogue. Une table alphabétique, qui a bien 50 pages en texte fin, permet de trouver très vite la publication sur laquelle on veut se renseigner. LE NATURALISTE CANADIEN uébec, Mars 1920 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIEME SÉRIE) No. 9 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard PP OOCIATE BIOPOGICAI, COMMILTEE L'une de ces dernières années, nous avons annoncé l'or- ganisation et l'objet du bureau institué par le gouvernement d'Ottawa, sous la dénomination “Honorary Advisory Coun- cil for scientific and industrial research ”. Ce conseil, prési- dé par le Prof. À. B. Macallum, se compose de douze merm- bres, choisis parmi les autorités scientifiques du Canada. Tout dernièrement, on a décidé d'adjoindre à ce conseil un ‘ Associate Biological Committee ”, qui aura charge d'étudier les questions biologiques qui intéresseraient les su- jets sur lesquels le “ Research Council” aurait à prendre des décisions.—Nous avons eu l'honneur d’être appelé à faire partie de ce Comité biologique. ———— ) — — QUESTION D'AGE Le 10 janvier dernier, la Patrie, de Montréal, signalait avec des éloges mérités l'achèvement de la 25e année d'exis- ence du Bulletin des Recherches historiques, et ajoutait : 9.—Mars 1920. L94 LH NATURALISTE CANADIEN La * Un quart de siècle pour une revue canadienne est un age qu'on peut appeler respectable, car bien peu ont pu se rendre jusque-là. Si nous ne faisons erreur, de toutes nos revues, seuls /a Revue canadienne et le Naturaliste canadien ont réussi à dépasser cet age: et encore ces revues ont-elles changé de directeurs, tandis que le Bulletin a été rédigé et (publié), pendant toute son existence, par son fondateur, NMRov” Le 14 février, le Droit, d'Ottawa, accusait réception des volumes III et IV des Archives de la province de Québec. ‘ Cette publication si précieuse pour notre histoire nationale, disait-il, est due à M. Pierre-Georges Roy ‘. Ce savant ar- chéologue, dont la modestie discrète ne parvient pas à dissi- muler le mérite, travaille depuis des années à établir le ré- pertoire des documents innombrables que renferment les collections publiques et privées. Une revue qu'il dirige et qui est la doyenne de nos publications périodiques, le Bulletin des Recherches historiques, continue chaque mois à enrichir le trésor de notre histoire.”... La question de doyenncté de nos revues se trouvant de la sorte engagée, nous avons adressé au Droit une mise au point qu'il a publiée le 19 février et dont voici le texte: ‘ Dans votre numéro de samedi dernier, vous avez dé- cerné au Bulletin des Recherches Mstoriques l'honneur d'étre la doyenne de nos publications périodiques. Souffrez que je vous fasse observer que cette revue commençait au mois de janvier sa 26e année, ayant commencé de paraître en 1895. Or, une petite enquête vous fera voir que les Anna- les de la B. Ste-Anne sont dans leur 47e année; le Natura- liste canadien, dans sa 46e année; la Semaine religieuse .de Québec, dans sa 32e année. D'où il suit que la doyenneté appartient réellement aux Annales de la B. Ste-Anne. r Tous les amis de notre histoire ont été heureux de voir M. Roy r : voir dernièrement la haute décoration pontificale decommandeurde Saint-Grégoire. Le N'aturalisle canadien est heureux d'adresser avec eux ses félicitations à notre ami M Roy. 4V.cC. FT TS LE DOCTEUR HEWITT 195 Pour ce qui est de la durée de publication sous une même direction, la palme appartient au Naturaliste canadien, que je publie depuis 251% ans; mon ami P.-G. Roy me suit de près, puisqu'il vient de finir sa 25e année de publication du - Bulletin des Recherches historiques.” La conclusion de toute cette littérature, c'est que le Natu- raliste canadien vient en deuxième place sur la liste d’ari- cienneté des publications périodiques de la province de Qué- bec, la première étant occupée par les Annales de la Bonne sante Anne, mais que son présent directeur jouit de la peu enviable distinction d’être le doyen des directeurs de ces publications. LE DOCTEUR"HEWITT Une des plus éminentes figures du monde des naturalistes vient de disparaitre prématurément, victime de l’influenza. Un jeune homme encore — il n'avait pas quarante ans —, dans toute la force de son talent, le docteur Hewitt laisse un beau nom, des œuvres nombreuses et l'exemple d’une vie féconde. C'est, pour les entomologistes surtout, une perte sensible ; et le Canada perd en lui un citoyen qui, dans sa sphère d'action, a réussi à porter très haut, à faire avanta- geusement connaitre à l'étranger le nom de notre cher pays. Arrivé au Canada depuis une douzaine d’anénes à peine, il avait pris à cœur les intérêts de son pays d'adoption. En ef- fet, c'est en 1908 qu'il vint au Canada. Jusque-là il avait été élève, puis assistant-professeur de zoologie à l’université de Manchester. En 1909, à la mort du toujours regretté doc- teur Fletcher, Hewitt devenait chef du service de l'Entomo- logie. C’est à ce titre qu'il a accompli les travaux les plus 196 LE NATURALISTE CANADIEN importants et qu'il a attiré sur lui l'attention des entomolo- gistes des autres pays. Docteur en sciences naturelles, Hewitt était avant tout un zoologiste formé aux meilleures sources. Il s'intéressait à tout ce monde des bêtes dont trop d'espèces s’acharnent à combattre la vie humaine ou à détruire les plantes dont se nourrit l'homme. Ses travaux sur la Mouche domestique sont restés classiques. Les deux livres qu'il écrivit sur ce sujet nous font voir la valeur du savant, son sens d'observa-: tion parfait, la logique aussi bien que l'ingémosité de ses procédés d'expérimentation. Lorsqu'il entreprit l'étude de cette espèce si largement distribuée et si hautement nuisible, on en connaissait bien mal la morphologie. Hewitt se mit aussitôt en mesure de connaitre parfaitement tous les dé- tails de structure de la minime bestiole. Pour arriver à cette fin, 1l mit à profit ses connaissances histologiques. Une Mou- che entiérement pénétrée de paraffine fut passée au micro- tome et coupée en de multiples et minces tranches transver- sales. Chaque tranche, grossie des centaines de fois, était mcdelée dans ses plus infimes détails avec de la glaise ou du plâtre. Il en résulta un modèle très exact et qui se prétait ai- sément à l'examen. Et c'est de cette facon ingénieuse que toute la morphologie interne et externe de la Musca domes- tica fut connue en entier. Les moyens qu'il mit à profit pour étudier la biologie de linsecte ne révèlent pas moins un esprit inventif et organisateur. Il faudrait aussi citer au cré- dit de ce jeune naturaliste l'intérét qu'il prit à la protection des oiseaux migrateurs et des animaux sauvages en général. Ses efforts sur ce point se traduisirent dans des lois plus sévères, dans la création de sanctuaires pour les oiseaux, dans le traité avec les Etats-Unis, etc. &l Mais c'est surtout conne organisateur et administrateur du service de l'Entomologie que nous l'avons connu. Il pre- CT CSS L'ENDOCRAURAALE W,T'I 197 nait en 1909 la succession de Fletcher alors que tout était à faire. Les deux emplois de botaniste et d'entomologiste, que eumulait son prédécesseur, devenaient deux services dis- tincts. Se rendant compte de l'importance de la destruction des insectes nuisibles, le gouvernement voulait développer le service nouveau. Il ne pouvait mieux choisir pour chef, capable de mener à bien cette délicate entreprise, que le jeune assistant du docteur Fletcher. Sans tarder il se met à la besogne, cherche au pays des hommes compétents, en fait venir d'outre-A\tlantique à mesure que les besoins se font sentir, et donne à plusieurs la chance de se spécialiser. D'une organisation à peine esquissée quand on lui en confia la di- rection, il laisse aujourd'hui un service parfaitement organi- sé et outillé : une section des insectes nuisibles aux céréales et légumes, dont M. Gibson est le chef ; une section des insectes nuisibles aux forêts, avant à sa tête le docteur Swaine; une section de l'inspection des plantes importées, dirigée par M. McLaine ; une section s'occupant de l'entomologie systéma- tique, autrefois confiée à notre ann Germain Beaulieu et maintenant sous les ordres d'un lépidoptériste distingué, le docteur MeDonnough:; une section pour l'étude des insectes nuisibles aux produits emmagasinés: enfin, dans chaque province, des laboratoires de recherches auxquels est attaché un personnel nombreux. | Il savait admirablement diviser le travail, organiser les recherches et amener des résultats importants pour l'agri- culture. Les nombreuses publications — dont quelques-unes sont des livres indispensables——émanées du service de l'En- tomologie en font foi. Il n'est pas facile d'évaluer en argent la valeur des services ainsi rendus à l'agriculture cana- dienne, mais on peut affirmer que des millions de piastres —représentant des millions de boisseaux— us] le: PFAMOF SERRE MIGRAPION AM * FI DES"LAMERROIES Plusieurs espèces de poissons émigrent, au cours de leur existence, de l’eau douce à la mer et de la mer à l’eau douce. Ainsi l’anguille n’est que passagèrement un poisson d’eau douce. C’est en pleine mer qu'elle éclot et qu'elle commence de grandir; puis elle se métamorphose et remonte les fleu- ves; plus tard, elle retourne en mer, loin des côtes, pour se reproduire. Au contraire, les saumons passent la plus grande partie de leur existence dans la mer, et ce n’est que pour frayer qu'ils remontent les fleuves, le plus loin qu'ils peuvent. Les lamproies ont un cycle de vie semblable; au prin- temps, les adultes montent de la mer pour frayer en rivière. C'est à cette époque qu'on les pêche en abondance, dans la Loire, la Vienne, l'Indre, le Rhône, l'Isère. “Comme l’anguille, à laquelle elle ressemble un peu par son corps allongé et serpentiforme, elle ne se met en mou- 208 LE NATURALISTE CANADIEN vement que la nuit; mieux encore que l’anguille, elle peut ramper sur la terre et supporter assez longtemps le séjour hors de l’eau. Dans l'eau elle est très agile, quoique n'avant que deux nageoires rudimentaires sur le dos; c'est par l’on- dulation de tout son corps qu'elle nage. A l'époque de sa montée en eau douce, la lamproie ne s'alimente plus et ne mord point aux appats: on ne peut la pêcher qu'avec des filets ou des nasses. La grande lamproie, appelée lamproie marine, a près d'un mêtre de long. Sa chair grasse est très délicate et estimée, d'autant plus qu’elle est dépourvué d'arètes. Au XIle siècle "PlEnteE d'Angleterre, étant aux environs d'Elbeuf, trouva la lam- proie tellement succulente, qu'il en mangea à mourir d'indi- gestion. La lamproie adulte était mieux connue, jusqu'ici, que la lamproie jeune. Jusque vers 1856, la lamproie jeune était ignorée. On rencontrait bien dans les rivières de petits pois- sons en forme de vers, longs de 10 à 15 centimètres, que les pêcheurs appelaient chatouilles, où sept œils, ou lamprillons, et les savants ammocètes; sans yeux bien distincts, vivant dans la vase ou le sable ou les pierres, dans les endroits obscurs, et se nourrissant de petits organismes végétaux ou animaux ; mais on les regardait conne des poissons d'une espèce particulière. On se rendit compte seulement vers 1836 que les ammo- cètes ne sont que.des larves de lamproie. Ce ver jaunatre était et est considéré comme un appat précieux pour la pèche des poissons carnassiers d'eau douce, tels que brochets, anguilles et truites, qui v mordent tou- jours; il est extrémement vivace et résiste de longues heu- res à la piqure de l’hameçon. Après une longue période passée en eau douce (au moins MÉTAMORPHOSE ET MIGRATION DES LAMPROIES 209 quatre à cinq ans), l'ammocète se transforme pour ainsi dire à vue en une petite lamproie, d'aspect très différent de la larve: la bouche, qui était en fer à cheval, devient ronde: les dents, auparavant absentes, apparaissent et grandissent ; les veux, qui étaient voilés, prennent du brillant et la peau devient argentée. D'un jour à l’autre, on peut mesurer ce travail de métamorphose. La jeune lamproie, maintenant assez reconnaissable, mesure alors de 16 à 20 centimètres de longueur, avec un diamètre de 8 millimètres. Seule, la partie antérieure de la tète, fort allongée, et la ventouse for- mée par la bouche, très développée, lui donnent un aspect différent de l'adulte, et assez étrange. Aussitôt accomplie cette métamorphose, en fin d'automne, la jeune lamproie se joint aux convois d'anguilles en migra- tion de descente et gagne la mer. Ce fait ne vient d’être précisé que tout récemment, par les travaux de M. Louis Léger ”. Malgré des recherches très patientes, celui-ci n'avait ja- mais trouvé en rivière, notanunent dans la Vienne et dans l'Indre, que des larves de lamproie de 3 à 13 centimètres, jamais de plus grandes ni non plus d'autres formes intermé- aires entre la larve et la lamproie adulte, longue d'un mètre. M. Léger, supposant que la jeune lamproie, devant se ca- cher soigneusement au fond des rivières, échappait aux filets, eut l'idée de la dépister violemment par le procédé qu'on désigne sous le nom de pêche à la braie, qui est prati- qué pour la capture des anguilles qui se rendent à la mer. Dans ce procédé, on loge au fond de l'eau, à l'aval et au pied d'une vanne de barrage, une braie, une large poche I. Académie des Sciences, 26 janvier 1920. 210 LE NATURALISTE CANADIEN faite de gros cordage, et on soulève alors quelque peu la vanne : l’eau se précipite avec impétuosité, en remuant et en entrainant la vase du fond, et les poissons, anguilles et autres, qui s'y sont terrés; les mailles de la poche en re- tiennent au moins une partie. C'est en pratiquant cette peèche au début de l'hiver et pen- dant la nuit, que M. Léger à recueilli chaque fois, mélées à des anguilles, de jeunes lamproies de 16 à 20 centimètres, avant leur forme à peu près définitive. Elles sont toutes de méme taille, et c'est la seule saison où on en prenne dans les baies. [1 apparait bien qu'elles effectuent alors, avec les an- guilles, leur première et d’ailleurs unique descente à la mer. Voilà donc révélée, la première phase de la vie des lam- proies : éclosion en eau douce, longue vie de quatre ou cinq: ans en eau douce, s’achevant par une métamorphose rapide, puis une descente à la mer. | Arrivées à la mer, elles changent considérablement de ré- gime: elles sont uniquement carnassières, s’attachant par leur ventouse buccale au corps des autres poissons, pour les sucer. Leur bouche circulaire est garnie de lèvres charnues, frangées et dentées, et au fond de la bouche la langue se meut comme un piston, pour la succion. La ventouse sert aussi à ‘animal pour se fixer aux pierres et aux rochers (d’où l'appellation scientifique des lamproies, suceurs de pierre, en grec petromvyzon) ; on réussit plutôt à briser l'animal en deux tronçons qu'à lui faire lâcher prise. Il y a lieu de croire qu'à ce régime carnassier, la lam- proie, comme d'autres poissons à mœurs analogues, doit grandir très vite en mer, depuis la dimension de 20 centi- mètres jusqu'à celle d'environ un mètre. Après quoi, au printemps, les lamproies adultes rèemon- tent dans les fleuves, souvent avec les convois d’aloses ou de saumons, pour frayer; leur alimentation se ralentit, puis MÉTAMORPHOSE ET MIGRATION DES LAMPROIES 211 cesse complètement ; il ne leur reste qu'à accomplir leur fonction de reproduction, et M. Léger, avec beaucoup d’autres observateurs, pense qu'en effet leur voyage de noces en eau douce est la dernière étape de leur existence. Tout cela se rapporte à la lamproie marine, longue d’un mêtre à l'état adulte. La lamproie fluviale, magré son nom, a, semble-t-il, le même cycle de vie; seulement, elle est de moitié moins lon- gue. Il existe une troisième lamproie, plus petite encore, appe- lée lamproie de Planer, qui ne sort jamais de l’eau douce. Peut-être n'est-ce qu'une variété de l'espèce précédente, qui s'est habituée à passer toute sa vie en eau douce. Voici qui pourrait renforcer cette idée. M. Léger, au lac du Bourget, et d'autres observateurs en d'autres endroits, se sont rendu compte que, par exception, de jeunes lamproies de la grande espèce demeurent enfermées en eau douce, sans doute parce que le merveilleux et mystérieux instinct qui pousse ces poissons à descendre à un moment donné vers la mer peut être parfois en défaut; ce sont des lamproies qui n'ont pas trouvé leur chemin. Elles grossissent, néanmoins, vivant aux dépens des gros poissons d'eau douce, sur les- quels elles se fixent et qu'elles sucent ; mais elles n'atteignent jamais la taille des individus qui sont allés vivre à la mer. BIS N. B.—Cet article, publié par /a Croix de Paris, est sans donte la pre- mière étude qui paraît en Canada sur les mœursdes Lamproies, D'après Provancher (N. C., vol VIII, p. 262), nous avons aussi dans le fleuve et le golfe trois sortes de Lamproies, longues de 3 à 8 pouces. 212 LE NATURALISTE CANADIEN LES COLEOPTERES DÙ CANADA STAPHYLINIDÆ (Continué de la page 185.) I4e Genre ANTHOBIUM Steph: Les Anthobiums sont de petits coléoptères ayant les jam- bes simplement pubescentes ou ciliées, les tarses postérieurs élargis et les ocelles placés un peu plus en avant. Ils sont gé- néralement plus courts que les espèces du genre Omalium. Ils sont beaucoup plus nombreux sur les fleurs dans les mon- tagnes, que sur celles des plaines et des prairies. A. convexum Fauv.—Bull. Soc. Linn. Norm. (3) 2. 1877- 1878, p. 201. | Habitat: Québec, Ontario. A. pothos Mann.—Bull. Mosc. 16. 1843. 2, p. 233. Habitat : Colombie-Anglaise, Ontario, Alaska, Terre- Neuve. À. rugulosum Makl.—BPull. Mosc. 25. 1833. 3, p. 199. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. A. segmentarium Makl.—BPull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 322. Habitat: Alaska. 15e Genre ACRULIA Thoms. Mœæœurs inconnues. À. tumidula Makl.—Bull. Mosc. 25. 1853. 3, p. 190. Habitat : Colombie-Anglaise, Alaska. LES COLÉOPTÈRRS DU CANADA 213 lée Genre PYCNOGHYPTA Thoms. Mœurs inconnues. P. lurida Gyl.—Ins. Suec. 3. 1808-1828, p. 701. Habitat : Ontario. 17e Genre ACROLOCHA Thoms. Mæœæurs inconnues. A! striata Grav.—Micr. 1802, p. 119. Habitat : Colombie-Anglaise. 18e Genre PIHYLLODREPA Thoms. Mœæurs inconnues. P. floralis Payk.—Mon. Staph. 1789, p. 67. Habitat : Québec, Ontario, Colombie-Anglaise. Pi punchiventris Fauv. — Bull. Soc. Linn. Norm. (3) 2. 1877-1878, P. 210. Habitat : Ontario. P. strigipennis Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 320. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. 19e Genre EUNONIA Cas. Mœæurs inconnues. E. keemana Cas.—Canad. Ent. 36. 1904, p. 314. Habitat : Colombie-Anglaise. 214 LE NATURALISTE CANADIEN 20e Genre HAIDA Keen. Mœurs inconnues. H. keeni.—Canad. Ent. 29. 1897, p. 285. Habitat : Colombie-Anglaise. 2le Genre OMALIUM Grav. Les Omaliums vivent en général, dans les bouses, les ma- tières animales en putréfaction, sur les broussailles, les écor- ces des arbres, quelques espèces sur les fleurs. On les prend assez souvent dans les maisons. Ils se distinguent de tous les groupes précédents par la présence des deux veux lisses, ou points brillants, au milieu du front; mais, en outre, les élytres sont bien plus longues et ne laissent plus à découvert que l'extrémité de l'abdomen, qui ne peut plus se relever; leurs tarses postérieurs ont les quatre premiers articles courts et à peu près égaux. Les Omaliums ont les jambes très finement épineuses. Le genre est très bien représenté dans la faune canadienne. O. algarum Csy.—Bull. Cal. Ac. Sci. 1. 1885, p. 316. Habitat: Ontario, Colombie-Anglaise. O. callosum Makl.—Bull. Mosc: 25. 1852. 2, p. 323. Habitat: Alaska. O. exsculptum Makl.—Bulf Mose: 25. 1852. 2, p. 321. Habitat: Alaska. O. flavipenne Makl.—Bull. Mosc. 26. 1853. 3, p. 198. Habitat: Alaska. O. foraminosum Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 321. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise, Ontario. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 215 ©. humerosum Fauv.—Bull, Soc.æLinn. Norm. (3) 2. 1877- 10/6, D: 200. Habitat : Québec. Ohumilé Makl.—Bull. Mosc. 26: 1853. 3, p. 197. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. O, longulum Makl.—Bull. Mosc. 26. 18352. 2, p. 323. Habitat: Alaska. : O. plagiatun Mannh.—Bull. Mosc. 16. 1843, p. 235. Habitat : Alaska. 22e Genre PHLOEONOMUS Keer. Mœæurs inconnues. P. lappomicus Zett.—(Homalium) Ins. Lapp. 1838, p. 73: Habitat: Alaska, Ontario, Terre-Neuve, Labrador, Québec. P. pusillus Grav.—Mon. Col. Micr. 1806, p. 205. Habitat : Québec, Ontario, Colombie-Anglaise, Alaska. 23e Genre XYLODROMUS Feer. Mœürs inconnues. X. concinnus Marsh.—Ent. Brit. 1802, p. 310. Habitat : Colombie-Anglaise. 24e Genre PORRHODITES Kraatz. Mœurs inconnues. P. fenestralis Zett. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise, Territoires de la Baie Faun. Lapp. 1. 1828, p. 50. d'Hudson, Ontario, 216 LE NATURALISTE CANADIEN 25e Genre LATHRIMAEUM Fr. Les espèces de ce genre se trouvent dans les bois sous les mousses, les feuilles mortes, dans les endroits bas et humides. Elles ont les antennes filiformes. Prothorax transversal, de la largeur des élvtres, arrondi sur les côtés. Elytres amples recouvrant la plus grande partie de l'abdomen. -L. funelartum Mannerh.—Brachel. 1830, p. 72. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. L. pictum Fauv.—Bull. Soc. lin. Morm. (3) 2. 1877-1878, D. 233. Habitat: Colombie-Anglaise. L. sordidum Kr.—Gen. Spec. Staph. 1830-1840. (1840), p.. 871. Habitat : Québec. ie PUBLICATIONS REÇUES — Boletin de Industria, Comercio y Trabajo. Tome II, Nums. 1-6. Mexico. 1919. Volume in-4° de 160 pages, avec nombreux tableaux hors texte. — California Academy of Sciences. San Francisco. Proceedings. Fourth Series. Onze fascicules des volumes II, VIII et TX. — Dean Harris, Toronto. Tadousac and its Indian Chapcl. Toronto. 1919. Très intéressant opuscule illustré, contenant l’histoire et la descrip- tion du Tadoussac ancien et moderne. Prehistorie Man in America. (Reprinted from Archæological Reports.) 11 nous est agréable de constater que le savant auteur entretient aussi peu de foi que nous-même dans la fameuse théorie de l’Evolution. Les hautes qualités littéraires du Très Rév. W. R. Harris, D. D., LL. D., président de l’Ontario Archæological Association, sont bien connues de tous les intellectuels du Canada. — $S. G. Mgr O.-E. Mathieu, archevêque de Régina, Sask. The Social Question. — La Question sociale. Prince-Albert, Sask. Ces deux plaquettes contiennent, en anglais et en français, nne confé- rence faite, le 30 mai 1919, devant le Kiwanis Club of Regina. L’émi- nent prélat y exposait la véritable doctrine sur ces questions sociales si peu et si mal comprises chez beaucoup de nos contemporains. 1e NATURALISTE CANADIEN uébec, Avril 1920 - VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIEME SÉRIE) No. 10 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard PE, GROS-BEC À COURONNE NOIRE, Le Gros-Bec à couronne noire(Æesperiphona vespertina), qui est un visiteur irrégulier et très rare de notre Province, a fait son apparition en plusieurs endroits cet hiver. Pes-du mois de février, une quinzaine de spécimens se ravitaillaient sur les fruits secs des arbres de Saint-Fran- çois, Beauceville, tandis qu'une autre bande était remarquée à Sainte-Foy. Le 14 du mois de mars, un nombre considrable de ces beaux oiseaux jaunes s'abattait sur les arbres de la ville de Québec. On en a compté une cinquantaine de spécimens. La cause de ces migrations irrégulières n’est pas bien dé- finie; mais 1l est probable que le manque de nourriture en est le principal facteur. La nourriture favorite de ce Gros-Bec est la graine de l'Erable du Manitoba. Depuis quelques années cet Erable a été transplanté dans toutes les parties du Canada ; et lorsque cet arbre sera en nombre suffisant dans notre province pour fournir une nourriture assurée à cet oiseau, il est probable que le Gros-Bec à couronne noire sera l’un de nos visiteurs réguliers. . J.-G. CooïrE. 10.—Avril 1920. 218 LE NATURALISTE CANADIEN LA JOLIE ‘FACON DONT NOTRE’ VISON/YSE COMPORTE EN: EUROPE Il est souvent mauvais de vouloir corriger la nature— lisions-nous dans la Croix de Paris du 25 février dernier. L'Amérique est le pays d'origine d'un petit rongeur, le Vison, dont la peau est très recherchée pour la confection des fourrures. Celles-ci atteignent même un prix assez élevé. Un grand seigneur d'Autriche, le prince Colloredo-Mans- feld, voulut naguère tenter l'acchmatation de ce précieux manmmifère dans son pays, afin de faire profiter les habi- tants du commerce des fourrures. Il fit venir, en 1006; quatre couples de Vison d'Amérique qu'il mit en liberté dans ses forêts, sillonnées de cours d’eau abondants. En 1914, voici quel était le résultat de cette tentative in- considérée : Le nombre des animaux était estimé à 40 millions d’indi- vidus, qui se sont répandus dans toute l'Autriche, la Hon- gric, ct gagnent la Saxe et la Bavière. Le Vison détruit une quantité considérable de poissons, gros ou petits, mange le frai, les volailles et le petit gibier. En creusant ses terriers, il dévaste les jardins, dégrade les digues et les travaux établis sur les rivières. En revanche, le changement de climat a fait perdre toute valeur marchande à sa peau qui se vend à vil prix et ne vaut pas la peine d'etre recueillie. Enfin, tous les pièges, poisons, essayés pour détruire cet animal nuisible et si prolifique ont échoué jusqu'ici. Et les dégats causés par le Vison sont tels que les gouvernements allemand et autrichien cherchaient, en 1914, un virus capa- ble de faire disparaitre cet hôte indésirable et si inconsidé- rément introduit en Europe. LE MONUMENT DU « BOLL WEEVIL » 219 Les exemples du Lapin, devenu le fléau de l'Australie, du Poisson-Chat, qui a détruit dans nos rivières toutes les es- pèces indigènes, auraient dü inciter le grand seigneur autri- chien à plus de circonspection. Celui, plus récent, du Vison sera-t-il plus efficace dans l'avenir? Il est permis d’en dou- rer. PE MONUMENT DU “BOLL WEEVIL, ” Les Européens disent volontiers qu'il ne faut s'étonner de rien de ce qui peut arriver en Amérique. Pour une fois au moins leur appréciation est bien justifiée, s'il faut ajouter foi à une nouvelle venant de l'Etat d’Alabama, que publiaient nos journaux l'automne dernier. L'on devait, en effet, dans l’une des villes de la région, inaugurer solennelle- ment un monument que l’on avait élevé, au coût de $3000, en l’honneur du “ Boll Weevil, ’—lequel, au dire de la dé- pêche télégraphique reproduite en nos journaux, est un in- secte importé pour dévorer les insectes ennemis du coton. La gratitude qu'on a envers cet insecte est sans bornes, ajou- tait la dépêche. Ce qu'il y a de plus savoureux en cette histoire, c’est que le petit coléoptère dit boll-weeuil, Anthonomus grandis, est précisément l’un des insectes nuisibles dans la culture du coton, et que l’on estime à vingt-cinq millions de piastres les dommages qu’il cause chaque année aux Etats-Unis. 220 LE NATURAILISTE CANADIEN ALBINISME ET MELANISME, Nous disions ici, au mois de février dernier, que nous avions pu placer dernièrement, au musée de l’Instruction pu- : blique, une Corneille toute blanche, et une autre Corneille mi-albinos. On nous apprend que le musée du séminaire de Sainte-l'hérèse possède aussi un spécimen de Corneille mi- albinos. à En février 1801, le Naturaliste canadien citait le Petit Journal, de Paris, où il était question d’une Hirondelle blanche, existant à Grenelle, près Paris. Nous avons aussi, à notre musée de l’Instruction publique, un spécimen blanc d'Hirondelle. Dans sa livraison du mois d'août 1869, notre revue men- tionnait le cas d’un Castor blane capturé au Labrador, et celui d'un Ondatra blanc (rat musqué) possédé par le musée de l'Université Laval. Au musée de l'Instruction publique, on peut voir une Marmotte blanche, provenant de Saint- Joseph d'Alma (Lac Saint-Jean). Comme écrivait l'abbé Provancher, “si les cas d’albinisme sont rares, ceux de mélanisme le sont encore davantage. ” Aussi nous nous félicitons d'avoir pu placer dernièrement au musée de l’Instruction publique un Lièvre du plus beau noir. C’est le troisième cas de mélanisme chez les Lièvres que mentionne notre revue. Le premier, apporté en hiver de la aie des Chaleurs, et qui fut possédé par M. Malo, curé de Bécancour, était du milieu du siècle dernier. Le deuxième, en possession du notaire Fournier, de Saint-Raphaël (Belle- chasse), avait été pris dans cette paroisse durant l'hiver de 1877: Mais 1l v a lieu de faire ici une remarque intéressante. Les trois spécimens de Lièvres noirs dont nous venons de parler ont été capturés en hiver dans la province de Québec. Or il BUREAU IMPERIAL D'ENIOMOLOGIE 227 est bien connu que dans notre climat le pelage du Lièvre est blanc, depuis le commencement de novembre jusqu'au mois d'avril. Or nos Lièvres phénomènes non seulement n'étaient pas blancs,... mais ils étaient noirs, c'est-à-dire de la cou- leur la plus opposée à celle qu'ils auraient dù avoir. I y a là, et c'est toute l'explication que nous pouvons donner de la chose étrange, il y a là simplement un lusus nature—ce qui n'éclaircit guère le problème. Sans compter que l’on peut se demander aussi si nos Lièvres noirs conservaient leur cou- leur toute l’année. Voilà une question qui, à coup sûr, n’est pas près de recevoir une réponse appropriée. em OO BUREAU IMPERIAL D'ENTOMOLOGIE : — Par C. GorpoN HEWITT, D. Sc. Entomologiste du Dominion, Ottawa. La question de la coopération internationale concernant le contrôle des insectes et la propagation des espèces qui peu- vent de toute manière affecter l’activité humaine, occupe l'attention non seulement des entomologistes, des hygiénistes et de tous ceux qui se livrent à l'étude de ces problèmes com- pliqués, mais aussi des hommes d'Etat et des gouverne- ments; je crois que quelques détails sur la formation, au 1. Nous avions accidentellement perdu de vue, dans «les bureaux» du NV. C., cet article que nous avions reçu de feu le Dr Hewitt, il y a quel- ques... années. Nous nous amusions d'avance à la pensée de la sur- prise qu’il éprouverait à le voir publier dans quelqu'une de nos livrai- sons de ces mois-ci. Sa mort inattendue nous a privés lui et nous de cette joie. 4. C. 222 LE NATURALISTE CANADIEN commencement de la présente année, d’un bureau impérial d'Entomologie, en rapport avec le service impérial britan- nique, ne sauraient manquer d'intéresser ceux qué cette ques- tion touche de près ou de loin. L'organisation de ce Bureau n'est pas due à un mouve- ment spontané; elle est le résultat d’un effort longuement müri qui a originé au printemps de 1909. En mars de cette année 1909, le secrétaire d'Etat pour les colonies convoquait une assemblée dans les bureaux du “ Colonial Office” à Londres, à laquelle j'ai eu l'honneur d'assister ; cette assem- blée avait pour but de discuter la formation d’un Comité de recherches entomologiques, lequel serait chargé de favori- ser les travaux entomologiques dans les possessions anglai- ses de l'Afrique tropicale et du Sud africain. C’étaient sur- tout les insectes en rapport avec la transmission des mala- dies que l’on entendait étudier. La même année, lord Crewe, alors secrétaire d'Etat pour les Colonies, instituait donc ce Comité des recherches entomologiques, composé des meilleurs experts de Grande-Bretagne et d'Irlande, en ento- mologie et en médecine tropicale, lord Crewe agissant comme président du Comité. Les travaux de ce Comité for- mèrent trois sections distinctes, savoir : d’abord, l’organisa- tion de recherches entomologiques dans l'Afrique tropicale, pour lesquelles on retint les services de deux voyageurs natu- ralistes ; ensuite, la classification des spécimens recueillis ; en- fin, la publication des travaux accomplis dans le “ Bulletin of Entomological Research”, revue trimestrielle fondée à cette fin. Grace à la générosité de M. Andrew Carnegie, ce Comité fut en état de pouvoir, de plus, préparer des ento- mologistes pour le service des colonies. Vu les services inappréciables rendus par ce Comité aux colonies et protectorats sud-africains, l'on songea sérieuse- ment à élargir son champ d'action. En conséquence, en juin BUREAU IMPERIAL D'FENTOMOLOGIE 223 1911, profitant de la présence en Angleterre des premiers ministres des colonies autonomes, le secrétaire d'Etat pour les Colonies convoquait une nouvelle assemblée dans le but de considérer l'opportunité d'étendre davantage les travaux déjà entrepris, et cela en obtenant la coopération financière des colonies autonomes et des autres colonies britanniques. De la sorte il pouvait devenir loisible aux diverses dépen- dances de l’Empire britannique de se rendre mutuellement d'importants services par l'intermédiaire de ce bureau cen- tral chargé de la collection et de la distribution des informa- tions concernant les espèces nuisibles. À l’unanimité l’on convint de la nécessité de l'établissement d’un tel bureau, réalisant les précieux services qu'il pourrait rendre de toutes facons, mais surtout en facilitant les informations sur les espèces nuisibles. En conséquence, l’on soumit un projet d'essai aux gouvernements des colonies autonomes. Après une étude attentive de la chose, l’on décida de tenir une nouvelle assemblée au Colonial Office, en août 1912, à laquelle furent invités les entomologistes des gouvernements des colonies autonomes et autres, dans le but de discuter et d'élaborer un plan de coopération impériale pour prévenir la propagation des espèces nuisibles et continuer les recherches. On discuta le sujet sous toutes ses faces, après quoi proposi- tion fut faite de l'établissement d'un ‘“ Bureau impérial d'Entomologie ” aux frais conjoints des colonies autonomes et autres, et du gouvernement britannique. On proposa que les attributions de ce Bureau seraient les suivantes : 1°. La collection générale des insectes nuisibles du globe, ainsi que la recherche et la classification de toutes les imfor- mations s’y rapportant, de sorte que les colonies britanni- ques pussent savoir, par une simple demande, les insectes nuisibles ou susceptibles d'être introduits des autres pays et 224 LE NATURALISTE CANADIEN les meilleurs moyens d'en prévenir l'introduction et la pro- pagation. 2°. L'identification absolument certaine des insectes ayant une importance économique, soumis par les divers départe- ments d'Agriculture ou de Santé publique (Public Health) de l'Empire. 3”. La publication d'un journal mensuel donnant, sous formes succinctes et utiles, les sommaires de toute publica- tion et écrit avant un rapport pratique avec les moyens de recherches et de contrôle des espèces nuisibles. Ce projet fut accepté par les divers gouvernements des colonies invitées à coopérer; les autres colonies ainsi que les protectorats devant aussi participer en avantages, de ce Bureau impérial d'Entomologie qui est maintenant un fait accompli. L'ancien “Comité des Recherches entomologi- ques ” est devenu le Comité honoraire d'administration de ce Bureau, avant pour président l'éminent administrateur qu'est le comte de Cromer; l’érudit secrétaire de l’ancien comité, M. Guy À. K. Marshall est devenu le directeur du Bureau et le rédacteur du journal. Les entomologistes off- ciels des gouvernements des colonies autonomes sont ex- officio membres du comité d'administration. La publication de la revue du Bureau, qui a pour titre “The Review of Applied Entomology”, a été commencée en janvier dernier. Elle comprend deux parties : Série À, sujets se rapportant à l’agriculture; Série B, sujets se rapportant à la médecine et à la médecine vétérinaire. Au fur et à mesure que se complèteront l’organisation du Bureau et son système de bibliothèque, la valeur de cette Revue sera immense au- près des entomologistes, surtout si l’on ne perd pas de vue qu'il n'y a pas moins de 1700 périodiques consacrés aux questions scientifiques, agricoles et médicales, se rapportant BUREAU IMPERIAL D'ENTOMOLOGIE 225 à l’entomologie ; de ce nombre, on le conçoit, il n'y a qu'une très petite proportion qui peut atteindre les entomologistes, et ceux-ci ne sauraient trouver le temps de tout feuilleter. On se fera une faible idée du travail, sous un seul aspect, accompli par le premier comité de recherches entomologi- ques, par le fait que les collections reçues des collectionneurs de l'Afrique tropicale et des autres parties du monde, durant cette période, se sont montées à plus de 190,000 insectes, dont pas moins de 56,000 sont des facteurs réels ou possi- bles de maladies. La valeur et l'utilité de ce Bureau, pour les entomologistes des dépendances de l'Empire où il n'y a pas de collections et où les bibliothèques sont plutôt pauvres, ne peuvent être mises en doute, et c'est surtout les entomolo- gistes plus favorisés d'aujourd'hui qui sauront s'en con- vaincre. On a laissé entendre que le Burau impérial d’'Entomolo- gie sera, aux besoins de l'Empire, ce qu'est à ceux des Etats- Unis d'Amérique le Bureau central d'Entomologie. Ceci n'est pas tout à fait juste. La raison première de ce Bureau impérial sera de réunir toutes les informations possibles pour le bénéfice des contrées britanniques qui le supportent, et sera d'aider les entomologistes et autres officiers civils de ces contrées dans l'identification des espèces soumises. De la sorte, aussi bien que par la publication de la “Review of Applied Entomology”, ce Bureau constituera un ensemble parfait de tous les efforts dans la guerre contre les insectes nuisibles, et sans le moindre doute sera d’un poids immense dans le développement des diverses dépendances de l'Empire britannique. Le champ de ses recherches étant international, il ne peut se faire autrement que le travail du Bureau ne soit l’un des plus puissants facteurs pour nous aider à déve- lopper les ressources agricoles et autres de l'Empire. De plus, les entomologistes en dehors de l'Empire pourront eux- 226 LE NATUR'ALISTE CANADIEN mêmes, par l'intermédiaire de la revue qu'il publie, bénéfi- cier des travaux de ce Bureau. Ottawa, Canada. Mars 1913. me. OU LA CHASSE AUX MOINFAUX (Continué de la page 207.) En captivité l'observation peut porter sur trois groupes: moineaux capturés en santé et progressivement empoisonnés, moineaux capturés malades et immédiatement observés, moineaux capturés malades, guéris en cage puis de nouveau empoisonnés. Pour ce genre d'expériences conne pour toutes les re- cherches physiologiques, l’empoisonnement partiel nous fournit un grand nombre de sujets: j'ai pu m'en procurer jusqu'à 20 par Jour. D'autre part, dès qu'il est guéri, quoi- que très sauvage, le moineau mange et boit facilement en présence de l’homme, tandis que d’autres oiseaux se laisse- raient mourir de faim. Je conseille donc aux chercheurs en biologie ornithologique d'exploiter le moineau! Ces remar- ques faites, venons aux faits: 1°. Le temps requis pour guérir n’a pas un rapport néces- saire avec les manifestations extérieures de la maladie: un moineau peut étre violemment agité par le poison et guérir rapidement, tandis qu'un autre trainera longtemps sans pa- raitre sérieusement atteint. Il ne serait d’ailleurs pas éton- nant que de violentes secousses hätent la guérison en acti- vant l'élimination du poison. La quantité absorbée joue très LA CHASSE AUX MOINFAUX 227 probablement le rôle principal; un moineau a peu de poison, mais tout ce poison agit ensemble : la crise est aigue et pas- sagère; un autre a plus de poison, mais à mesure qu'il en élimine, l’intérieur du grain en libère qui entre en circula- tion : la crise est faible, mais de longue durée. 2°. Le temps requis pour la guérison dépend de l’état phy- sique du poison: un moineau avalant le nitrate sous forme de solution, guérit plus vite qu'un autre en prenant dans un grain de blé: la durée est intermédiaire si le poison est sec, mais à l'extérieur du grain. Dans les mêmes conditions on a le même rapport dans la violence de la crise: la solution donne la plus violente. Le fait s'explique bien par une mise plus rapide en circulation: le nitrate de l’intérieur du grain libéré lentement agit par petites doses continues. 3°. Le temps requis pour la guérison varie avec la santé du sujet: un moineau achevant à peine d'évacuer une pre- mière dose est beaucoup plus faible, réagit plus lentement et souffre plus longtemps. Par contre, un moineau complète- ment guéri réagit plus vite contre la deuxième dose. L'orga- nisme est-1l éduqué ou simplement fortifié? Il est difficile de le dire : en tous cas les résultats sont les mêmes. 4°. Le temps requis pour la guérison:movenne varie entre 15 minutes et une heure. J’appelle guérison moyenne un rétablissement du système suffisant pour permettre à l'oiseau de voler sans rendre l'usage de tous les membres. Ici l’ob- servation peut être faite sur le moineau en liberté, mais avec de nombreuses chances d'erreur; vous voyez une victime se débattre puis voler ; vous la croyez guérie: très souvent l’ef- fort aggrave la maladie et cause la mort. Dans les cages, le moineau ne pouvant voler à son gré, la maladie fait son chemin normalement. J’ai peut-être tort de dire ment ”, puisque les oiseaux tenus en cage constituent l’ex- € ‘ normale- ception; mais une observation précise ne nous étant possible 228 LE NATURALISTYE CANADIEN que dans ces conditions, il faut bien nous en contenter! En liberté j'ai vu beaucoup de moineaux reprendre leur vol avant quinze minutes, mais rien ne m'assurait qu'ils avaient réellement pris du poison: je ne pouvais juger que par la difficulté de leurs mouvements; de ceux que j'ai vu réelle- ment malades à terre, j'en ai vu peu reprendre leur vol, et meme alors je n'étais pas sûr du temps passé dans la crise. Dans les cages les exceptions sont moins nombreuses : tout moineau, donnant des signes évidents de maladie et im- potent, réussit rarement à voler avant quinze minutes. 5". Le temps requis pour la guérison complète va de dix heures à trente-six heures. J’appelle guérison complète le rétablissement du système dans son état normal, permettant l'usage de tous les membres. Ici l’observation ne peut être faite que dans les cages, à cause de la longueur du temps; il est possible qu'il en soit autrement en liberté, à cause d’une activité plus grande et d'un régime alimentaire différent. Les jambes sont les dernières à reprendre leur aplomb! Elles restent longtemps engourdies et paralysées: l'oiseau reste appuyé non seulement sur ses doigts, mais sur toute la moi- tié inférieure de la jambe. Quelle est la proportion des moimeaux guérissant avant 36 heures ? Il n’est pas facile de le dire: il faudrait pour cela en élever de vrais troupeaux. Il est certain touefois que les trois quarts sont complètement guéris avant vingt-quatre heures. En somme, deux questions à résoudre: différence dans la sensibilité, différence dans la durée pour la vie ou la mort. Nous pouvons en ajouter une troisième : différence dans les manifestations tétaniques. On sait que la strychnine et ses sels déterminent le tétanos artificiel: le nitrate ne fait pas exception. Plus de 95% des sujets empoisonnés dans des cages ont donné des signes de tétanos: les jambes sont sai- LA CHASSE AUX MOINEAI X 229 sies les premières, puis la queue, puis les ailes. L'oiseau al- longe les jambes, qui s’agitent vivement, et se déplace en se trainant sur le ventre; parfois les jambes sont pliées en deux, presque à angle droit, et restent ainsi raides; l'oiseau ane bec à terre ét la queue en l'air ; il cherche, à plonger! Parfois les jambes forment une ligne droite dans toute leur longueur : l'oiseau est affaissé; s’il se jette à la renverse en essayant d'avancer, il ne peut plus se relever. La queue vibre généralement avec les jambes, du moins quand les vibrations sont très rapides : elles le sont quelquefois tellement, surtout dans les instants qui précèdent la mort, que l'œil les dis- tingue à peine. Quand le tétanos se communique aux ailes, celles-ci s'agitent en même temps que les jambes; l'oiseau réussit parfois à se déplacer en appuyant ses ailes à terre. Quand le tétanos n'a envahi que les jambes, si l'oiseau n'est Hsamente, ilpeut voler; s’il eStià terre, à moins d'aide, il ne peut s'élancer. Quand le tétanos a envahi les jambes et la queue, l'oiseau qui réussit à voler réussit difficilement à se diriger. Du reste, si le tétanos est violent, l'oiseau ne peut se reposer sur un arbre: 1l tombera infailliblement ; parfois il volera peu et se laissera choir pour se cacher ; souvent il fera un effort héroïque, volera jusqu'à épuisement complet et tombera raide mort! En examinant ceux qui tombent des arbres on peut les partager en trois groupes: les raides, les flexibles, les inter- médiaires. Les raides ont tout le corps durci et les jambes étendues ; les flexibles ont le corps mou et souple dans toutes ses parties ; les intermédiaires ont des parties du corps dur- cies et d’autres molles, ou tout le corps à demi durci. S1 on ramasse les cadavres au moment de leur chute des arbres, on en trouve de chauds et de froids. Les froids ne sont pas tombés aussitôt après la mort: les pieds tenaient fortement la branche, même après la mort; ils sont tombés 2 30 LE NATURALISTE CANADIEN quand la contraction musculaire a eu diminué. En général, ceux qui sont froids sont raides ou intermédiaires, et ceux qui sont chauds sont mous. Je dis en général parce qu’il y a des exceptions: des mous sont tombés froids: mais les ca- davres avaient pu être retenus quelque temps par une branche. L'observation et l'examen des cadavres fournissent bien d'autres données intéressantes et souvent inexplicables. J’es- père que les moineaux nous aideront à contrôler et à com- pléter nos connaissances sur le rôle physiologique des déri- vés de la strychnine. Innocuité pour les autres animaux. I ne sera pas inutile de montrer que l’empoisonnement peut se faire sans danger pour les autres animaux: ainsi tombera une des grandes sauvegardes du moineau, une des grandes objections à son extermination. Je suppose d’abord que l'empoisonnement est fait par des personnes compétentes et prudentes; je parle ici de l'usage du blé empoisonné, mais surtout de sa préparation. Le premier danger qui se présente est celui de l’'empoi- sonnement d'autres oiseaux utiles. Le danger est réel si ces oiseaux mangent du blé, sinon il n'existe pas. Or, le nombre des oiseaux utiles mangeant du blé est très restreint : pour la région de Montréal, je ne connais que les Linottes. D'autre part, avant de crier au danger, il faut s'assurer qu'il existe d'autres oiseaux auprès des moineaux. Or, en hiver, dans les villes et les environs le moineau est seul ; il est également seul en été dans les centres des grandes villes. Dans la ban- lieue, en été, quelques oiseaux résistent encore à ses attaques. Il faudrait alors examiner si le tort causé par le moineau ne justifierait pas le sacrifice de quelques oiseaux utiles; mais quand méme cela serait, la mesure me répugnerait : sauvons a tout prix nos oiseaux utiles! Nous le pouvons, tout en dé- truisant le moineau. L'ANCHASSE ADAM OINEAUX 291 Remarquons qu'à l'époque des bandes, à la fin de l'été et en automne, la plupart des oiseaux sont redescendus vers le Sud (je parle ici pour la région de Montréal). Cependant, quelques Linottes restent, les plus exposées, les seules expo- sées. Nous pouvons les sauver. Notons d'abord que le danger n'est pas très grand: dans un jardin où j'avais compté autant de Linottes que de moi- neaux pendant les chaudes journées d'été, en empoisonnant sans prendre de précautions à leur sujet, je ne trouvai que 4 Linottes parmi 4000 cadavres qui me passèrent dans les mains. Il est relativement facile d'empeécher leur empoisonne- ment: ne mettre le grain qu'à l'heure où les bandes se for- ment; le répandre sur une petite surface; quand les moi- neaux ont définitivement regagné les arbres, balayer ou cou- vrir de terre ce qui reste: aucune Linotte n'oserait se mêler à ces groupes surexcités, par suite aucune ne sera empoison- née. Si le grain reste durant le jour, quelque Linotte en man- gera de temps en temps. Si donc les Lainottes abondaïent dans une localité, il faudrait éviter d'empoisonner pendant le jour. Au danger menaçant les autres oiseaux s'ajoute celui de l'infection provenant des cadavres non enterrés. Il n’y a pas là une raison suffisante pour entraver l’extermination: la plupart des cadavres peuvent être trouvés, le moineau ayant rarement le temps ou la force de se cacher pour mourir; si on choisit l'heure et l'endroit propice, la plupart des cadavres seront sur une surface délimitée. Le temps du souper fatal ne durant que 15 à 40 minutes et l’action étant rapide, la chasse peut se faire en une heure. On pourra abandonner les autres cadavres aux chiens et aux chats; du reste, quand l'odeur avertit, rien n'empêche d’enterrer! et puis en trois ou quatre jours les insectes ont tout transformé. D'ailleurs je doute 232 Ë LE NATURALISTE CANADIEN fort que tous les moineaux de Montréal mourant le même jour et restant sans sépulture soient aussi désagréables que les abattoirs ! Qui donc oserait se plaindre? J'admets cepen- dant que les cadavres favorisent la multiplication de mou- ches peu désirables. J'ai parlé d'abandonner des cadavres aux chiens et aux chats. Mais là est un des dangers les plus redoutables ; je l’ai cru longtemps: beaucoup le croient encore. Eh bien il n’en est rien. J'en puis donner deux preuves, l’une théorique, l'autre expérimentale. Preuve théorique. Supposons un moimeau mort pour avoir pris quatre grains de blé, ce qui est une forte moyenne pour les bandes du soir ; quelle quantité de nitrate a-t-1l pris ? Nous savons que 10occ de solution où un gramme de mitrate empoisonne 6000 grains de blé et que par suite chaque gram contient 1/6000 de gramme de poison: donc 4 grains con- tiennent 4/6000 ou 2/3000. Or, les médecins donnent des doses de 1/60 à 1/20 de grain (1/1000 à 3/1009 de gram- me) de sulfate, comme remède : en admettant la même éner- gie chez le nitrate et le sulfate, il faudrait prendre 6 grains de blé pour la plus faible dose (1/60 de grain) et 18 pour la plus forte (1/20 de grain). Donc cinq moineaux ne fourni- raient assez de strychnine que pour un remède! I] n'y a donc pas lieu de s’effraver ! Preuve expérimentale. Les chats et les chiens sont friands de moineaux empoisonnés : s'ils mouraient la première fois ils ne reviendraient pas! Je les ai vus à l'œuvre souvent: un chien de forte taille a avalé devant moi six moineaux, v compris les plumes, le bec et les pattes, sans paraitre incom- modé: le lendemain il recommençait! J'ai vu un chat en manger trois : le lendemain il en cherchait d’autres. En fait, étant donnée la faible quantité de poison, l'estomac sera plein avant que le danger existe; peut-être y aura-t-1l indisposi- LA CHASSE AUX MOINEAUX 233 tion: dans ce cas l’animal unira probablement le malaise au phantasme du moineau, et il s’abstiendra. J'irai plus loin. L'homme pourrait manger une demi-dou- zaine de moineaux sans danger. Ici le danger serait d'autant moindre que les oiseaux seraient ouverts et soulagés de leur estomac dès qu'ils tomberaient: une partie du poison serait évitée. Il faut cependant de la prudence : être certain que le moineau a été tué par vous, avec le dosage mentionné plus haut. Je crois avoir montré que l’empoisonnement peut être efficace et inoffensif. Cela ne dispense pas de la prudence. Aussi toute autorisa- tion légale devrait stipuler que chacun ne peut empoisonner que sur sa propriété; pour les domaines publics, les munici- palités y verraient. De plus on ne devrait autoriser que la vente de blé empoisonné par des personnes responsables et interdire la vente du nitrate pur. [1 serait ainsi plus difficile _de succomber à la tentation de forcer les doses ou de les mettre sur d’autres aliments. V. LES ENFANTS En mettant les enfants en scène dans la chasse aux moi- neaux, je n’entends pas faire d'eux une “nouvelle méthode”, mais les utiliser pour appliquer les méthodes précédemment décrites. Les enfants ont toujours joué un grand rôle dans l’exter- mination des oiseaux utiles. J'en sais quelque chose: j'ai été enfant moi-même, et plüt à Dieu que je n’aie jamais fait la guerre qu'aux moineaux! Nous pourrions peut-être affirmer que près des villes les enfants sont la cause principale de la diminution ou de l'expulsion des insectivores: capture des jeunes, destruction des nids, persécution des adultes. Pour- 234 LE NATURALISTE (CANADIEN quoi ne répareraient-ils pas leurs fautes passées et celles de leurs ancêtres en aidant à restreindre le nombre dévastateur des moineaux ? Pusieurs naturalistes ont hésité, quelques-uns se sont pro- noncés ouvertement contre l'appel à l'enfance: 1ls craignent un massacre général et la confusion des innocents avec les coupables. Je crois la crainte exagérée. Il n'est pas impos- sible d'éduquer l'enfant sur la question : il est mêmeregret- table qu'on ne s'en soit occupé que depuis quelques années. Instruit de l'importance d'un oiseau utile, 1l consentira à se priver du plaisir de s’en emparer. Ne lui demandons-nous pas d’autres sacrifices plus pénibles ? Il conviendrait donc de traiter la question dans les écoles des centres où le moineau surabonde. ‘ Une fois la “ mentalité ” formée il restera à donner les moyens de ne pas confondre un moimeau avec un autre oi- seau, un nid de moineau avec un autre nid. La tâche sera facile. Du reste qu'on recommande la prudence en tout : “ne jamais détruire sans être certain.” Les services rendus seraient très appréciables: les moï- neaux restent dans les villes et la banlieue, où les enfants fourmillent, pleins de vie et sans travail. Voyons d'abord ce qu'ils ne peuvent pas faire. La chasse avec armes à feu leur doit évidemment être in- terdite. Dans l’empoisonnement il faudrait être d'une pru- dence extréme; ne jamais autoriser l'achat du poison. Dans des cas particuliers où les parents s'intéresseraient à la ques- tion, le père pourrait utiliser quelque enfant dans son jardin, sous ses yeux. Mais on ne sera jamais trop prudent: la lége- reté, les distractions de l'enfance sont toujours une source de danger. Du reste le champ reste encore vaste pour l’activité des enfants. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 235 Il y a d’abord le petit fusil à air. Excellent pour habituer à viser; assez inoffensif pour ne pas exciter la soif du sang et le gout de la guerre. Sans rival pour employer le temps et l'esprit au grand air. Il y a ensuite la destruction des nids et la capture des jeunes. C’est peut-être le moyen le plus efficace pour enrayer la multiplication des moineaux. Les enfants peuvent faire avorter des centaines de familles ; grimper aux arbres, esca- lader les murailles, parcourir les toits est chose si facile pour eux! On me dira que c’est dangereux! Je réponds qu'ils le ‘ font quand même: il suffit de leur donner un bon motif! Il y a aussi les pièges pour exercer la sagacité et la pa- tience. IIS peuvent encore rendre des services en ramassant les cadavres empoisonnés. En somme, en faisant une œuvre utile, les enfants em- ploieraient innocemment leur temps! Pour conclure, si les moineaux nous dévorent où nous affament, ce sera notre faute, notre très grande faute!! P. FONTANEL, S. J. PES ICOLEOPTERES DU CANADA STAPHYLINIDÆ (Continué de la page 185.) 26e Genre OLOPHRUM Er. Petits coléoptères oblong-oval, convexes, ayant les mandi- bules et le tibia sans dents, les antennes aussi longues que la 230 . LE NATURALISTE CANADIEN tête et le thorax, les élytres couvrant les deux tiers de l’ab- domen. On les rencontre sous les cryptogames, les écorces ou les feuilles sur le sol. O. convexum Makl.—Bull. Mosc. 26. 1853. 3, p. 195. Habitat: Alaska. O. fuscum Grav.—Mon. Col. Micr. 1806, p. 211. Habitat: Alaska. O. marginatum Makl.—Bull. Mosc. 26. 1853. 3, p. 196. Habitat : Ontario, Alaska. O. obtectum Er.—Gen. Spec. Staph. 1830. Habitat: Québec, Ontario. O. parvulum Makl.—Bull. Mosc. 26. 1853. 3, p. 195. Habitat: Alaska. O. rotundicolle Sahib.—Ins. Fenn. 1. 1817, p. 281. Habitat: Ontario, Québec. 27e Genre ARPEDIUM Fr. Les insectes de ce genre ont les antennes filiformes, plus longues que la tête et le thorax, les mandibules de droite dentées au milieu; les élytres vont au milieu de l’abdomen. On les trouve sous les écorces des billots et les feuilles éten- dues par terre dans les endroits humides. A. brachypterum Grav.—Col. Micr. 1802, p. 114. Habitat : Labrador. A. cribratum Fauv.—Bull. Soc. Linn. Norm. (3) 2. 1877- 1878, p. 225. Habitat : Québec. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 237 28e Cenre ACIDOTA Mannerh. Mœurs inconnues. A. quadrata Zett.—Ins. Lapp. 1838, p. 53. Habitat : Alaska, Ontario, Labrador. A. subcarinata Ér.—Gen. Spec. Staph. 1830-1840 (1840), p. 863. je, Habitat : Ontario, Québec. A. crenata Fabr.—Ent. Syst. I. 2. 1792, p. 525. Habitat: Québec. 29e Genre AMPHICHROUM Kraatz. Petits staphylins de couleur variant du noir à un jaune rouge pâle. Ils sont de petite taille. On les prend en quantité le printemps sur les fleurs des Crataegus. A. maculatum Horn.— Trans. Am. Ent. Soc. 10. 1882- 1883, p. 285. Habiat : Colombie-Anglaise. A. maculicolle Mannerh.—Bull. Mosc. 16. 1843. 2, p. 234. Habitat: Alaska. : | 30e Genre PARALESTEVA Csy. Mæœurs inconnues. P. pallipes Lec.—New. Spec. Col. r. SC MP: Habitat : Terre-Neuve, Ontario. 238 LE NATURALISTE CANADIEN 3le Genre TILEA Fauvel. Mœurs inconnues. T. cavicollis Fauv.—Bull. Soc. Linn. Norm.(3)2. 1877-78, p- 246. Habitat : Colombie-Anglaise. T. fusconigra Motsch. Etud. Ent. 1852, p. 78. Habitat: Alaska. 32e Genre BRATHINUS Lec. Mæurs inconnues. B. mtidus Lec.—Proc. Ac. Philad. Vi. 1852, p. 157. Habitat: Nouvelle-Ecosse, Terre-Neuve. 33e Genre OROBANUS Lec. Mœæurs inconnues. O. rufipes Csy.—Bull. Cal. Ac. 2. 1886, p. 246. Habitat : Colombie-Anglaise, O. simulator Lec—Bull. U. $S. Geol. Surv. 4. 2. 1878, p. 453: Habitat : Colombie-Anglaise. 34e Genre MICROEDUS Lec. Mœæurs inconnues. M. austimanus Lec.—Proc. Bost. Soc. Nat. Hist. 16. 1874, D 273, Habitat : Terre-Neuve. - LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 239 M. laticolhs Mannerh.—Bull. Mosc. 16. 1843. 2, p. 234. Habitat : Alaska. 35e Genre PELECOMALIUM Csy. Mœæurs inconnues. P. testaceum Mannerh.—Bull. Mosc. 16. 1843. 2, p. 234. Habitat : Alaska, Colombie-Anglaise. 36e Genre GEODROMICUS Redt. Staphilinides de taille plutôt forte et aplatie, les antennes longues et greles, élytres couvrant la moitié de l'abdomen. On les rencontre sous les roches, les mousses, et les feuilles mortes dans les endroits humides. G. brunneus Say.—Journ. Ac. Phil. 3. 1823, p. 158. Habitat : Ontario. G. strictus Fauv.—Rev. d'Ent. 8. 1880, p. 126. Habitat : Terre-Neuve. G. plagiatus Fr.—Ent. Syst. Suppl. 1708, p. 180. Habitat : Ontario, Québec. 37e Genre SYNTOMIUM Curt. Mœæurs inconnues. S. confragosum Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p..310. Habitat : Alaska. J. (A suivre.) ——— :00 : 240 LE NATURALISTE CANADIEN PUBLICATIONS REÇUES —Département des Mines, Ottawa. Summary Report for 1918. Ottawa, 1920. —Bureau des Statistiques, Québec. Statistiques de l’enseignement pour 1917-18. GE 1919. Statistiques municipales pour 1918. Québec. 1919. Annuaire statistique. 6e année. Québec. 1919. Beau volume in-8° de 664 pages in-8°. Histoire, climatologie, géogra- phie, administration, économie, travail, prévoyance, colonisation: telles sont les divisions de cet important ouvrage, qui représente une somme énorme de travail. L'ouvrage se termine par une étude, étendue et re- : marquable, de M. l’abbé Iv. Caron, sur la colonisation du Canada de 1796 à 1800. Statistiques annuelles des Etablissements pénitentiaires et des Institu- tions d’assistance. 1918. Québec. 1919. —Bulletin paroissial de Charlesbourg, par le chanoine D. Gosselin, pour l’année 1919. Québec, 1920. Cette plaquette de 30 pages, où se retrouve tout le long la piquante manière de l’auteur, est d’agréable lecture même pour des gens qui ne -.,sont.pas de la pe de Charlesbourg. C’est déjà le 15e volume d’une | eonecuon que l’historien, un jour, estimera de haute valeur documen- taire. —P. Ange-Marie Hill o. f. m., Mon Pèlerinage à Assise, Cortone, l'Alverhe. Montréal, 1919. Volume in-12 de 430 pages. Pieux récit, que goûteront particulière- ment tous les membres de langue ANSE de la grande famille fran- ciscaine. — Les Oiseaux amis du Canada. Les Oiseaux sauvages. Comment les attirer près de nos demeures, les y garder et les protéger. La Bernache commune de la côte de l’Atlantique, par R.-M. Anderson. Trois tracts fort intéressants, que l’on peut se procurer gratuitement, croyons-nous, en les demandant au Commissaire de ia division des Parcs fédéraux, ministère de l’Intérieur, Ottawa. Nous ne pouvons qu’applau- dir à la publication d’écrits de vulgarisation scientifique comme ceux-là. — Report of the Canadian Arctic Expedition, 1913-18. Volume III, In- sects. Parts A-T. L'’entomologiste canadien estimera de haute valeur ce volume, dont les derniers fascicules ne sont pas encore publiés. Le fascicule I, qui traite des lépidoptères, a été rédigé par M. Art. Gibson, et contient deux planches coloriées de papillons arctiques. Les volumes I et II du Rapport ne paraissent pas encore avoir été publiés. —Annuaire du Canada. 1918. Ottawa, 1919. Beau volume de 698 pages in-8°, rempli de statistiques et renseigne- ments sur les gens et les choses du Canada. Compilation extrêmement utile. LE NATURALISTE CANADIEN Québec, Mai 1920 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 11 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard ENCORE LE MOINEAU EAIPPOUNUISIBLE? L'ETERNELLE QUESTION Sur ce sujet, une intéressante et instructive discussion a été tenue dernièrement dans les colonnes du Daily Star, de Montréal. Une dame, signant Citoyenne, a pris la défense du grand inculpé dans les termes suivants: “ Assez de malotrus vou- draient que permission fut accordée à tout citoyen de porter un fusil et de tirer sans rémission sur la prétendue peste des Moineaux, afin de les exterminer. Que leur reproche-t- on? Presque tous les péchés contre le Décalogue, notam- ment la destruction du grain et de l'herbe (quoiqu'il n’y ait guère de grain dans les rues de Montréal et que le gazon y soit encore assez florissant), puis leur humeur querelleuse et batailleuse. ** Parlant pour moi-mème, je puis dire que je fréquente beaucoup les rues de cette ville avec un bon œil observateur, et que je n'ai pas constaté que le Moineau füt un si grand destructeur du bien public et un si grand matamore, un indésirable, comme on le prétend. “Il est difficile de croire que les Moineaux soient devenus, 11.—Mai 1920 242 LE NATURALISTE CANADIEN aux Etats-Unis, des malfaiteurs à immenses ravages sans quelques bonnes qualités à leur crédit. Les fermiers de l'Ouest, armés de fusils et plems d'animosité, leur ont fait une guerre d'extermination; mais 1ls regrettent maintenant leur erreur, dit-on, à cause de la multiplication énorme des insectes qui s'en est Suivie. “Notre propre gouvernement, parnn les nombreuses circu- laires agricoles qu'il répand dans le pays, en a publié une dernièrement sur l'énorme destruction des grains de toute | sorte en Canada par les rats et les souris; mais les oiseaux n'y sont pas dénoncés. “Il se peut que les Moineaux mangent du grain, des fruits, des pois, de la jeune laitue, en été; mais ils ne sont pas les seuls : tous les oiseaux en font autant, d'après l'ordonnance divine. Car que dit la suprème autorité? “* Voyez les oiseaux “dans l'air: ils ne sement point, ils ne récoltent point, ils ‘ n'amassent rien dans des greniers, et cependant votre Père ‘ céleste les nourrit. ” A cette apologie, qui ne manque pas de sentiment, un autre correspondant, P. P. Fowler, a répondu comme suit: ‘* Le Moineau anglais, comme importation, a été un dé- sappointement pour les promoteurs du projet; car l'oiseau N'EST PAS INSECTIVORE. Il a été introduit en Amérique pour détruire les chenilles ; mais au lieu de cela, il s'est fixé dans les villes et les villages où la nourriture est abondante. On ie. voit très souvent en grandes bandes autour des hangars de fret, dans les cours des chemins de fer, en un mot partout où il v a du grain et des rebuts d'aliments. [l nettoye les rues. “L'accusation de détruire le grain dans les champs est de peu d'importance: car on voit rarement les Moineaux, hors des villages, s'abattre plus loin que dans les champs adja- cents; et là encore on ne les voit guère qu'après la moisson et la saison du couvage : ils y vont glaner, mais n'y font pas de dommage. ENCORE LE MOINEAU 243 “ Pendant la saison du couvage, les petits sont d’abord nourris d'insectes, comme le sont d'ailleurs tous les petits des Passereaux; mais pas pour longtemps; ce qui prouve que les Moineaux ne sont pas aussi précieux que les autres oiseaux entièrement insectivores à qui ils font la guerre et qui sont expulsés. “La plus forte objection à l'existence des Moineaux est la saleté de leurs habitudes autour des habitations et leur tem- pérament querelleur, qui leur fait chasser un grand nombre d'oiseaux plus utiles qu'eux-mêmes. ‘‘Demeurant tout l'hiver avec nous, ils sont là sur les lieux, dès le commencement du printemps, pour prendre librement possession des meilleures places à nids; et lorsque les Oïi- seaux bleus, les Roitelets, les Hirondelles, etc., arrivent, ils n'entendent pas déguerpir; par conséquent les évincés n’ont plus qu'une chose à faire: s'en aller ailleurs où les petits brigands ne sont pas. “ Ceci, l'auteur de ces lignes l’a vu de ses propres yeux à sa maison de campagne, où une colonie de Moineaux a été maitresse de céans pendant deux ans: ayant disparu, à mon très grand plaisir, aussitôt des oiseaux plus désirables re- vinrent s'y établir. “Dans les granges, les Moineaux occupent toutes les places où les Hirondelles pourraient se fixer. Disparaissent-ils, on voit les Hirondelles affluer, et les pestes d'insectes diminuer d'autant. Ainsi, comme destructeurs de grain, ils ne font guère de dommage aux fermiers. “ Mais les dommages causés par les insectes se montent à des millions de piastres annuellement ; ils seront même de plus en plus considérables jusqu'à ce que, ouvrant les yeux, nous prenions tous les moyens possibles pour protéger et multiplier les oiseaux insectivores. Qu'on impose une amen- de à toute femme qui ornera sa coiffure d'oiseaux ou de 244 LE NATURALISTE CANADIEN plumes d'oiseaux ; une amende aussi, ou un terme de prison, à quiconque détruit des nids et des œufs d'oiseaux utiles, et l'on verra céux-c1 augmenter vite en nombre. “Il est grandement désirable que tous les intéressés écrivent à Ottawa pour se procurer un livre récemment publié par le Département géologique, sur les oiseaux de l'Est du Cana- da. Ce livre nc coûte que 30 sous. Bien nombreux sont les individus qui ignorent complètement la valeur des oiseaux. “Un simple d'esprit me disait un jour qu'il allait tuer tous les Merles de son jardin, parce que, disait-1l, ils arrachaïent ses plants de concombres. Or, les coupables n'étaient pas du tout les Merles, mais les chenilles d'un papillon nocturne, l'Agrostis annexa, le Cutworm, que les Merles précisément faisaient fonction de détruire. “Observez les Hirondelles se précipitant sur les carrés d’oi- gnons, et attrapant toute espèce de mouches et de larves. Elles en dévorent des milliers tous les jours. Dans les champs, nous avons, outre les Hirondelles, plusieurs espèces de Pinsons insectivores qui devraient étre protégés par la loi, dans l'intérét du bien public.” Trouvant sans doute cette mercuriale trop bénigne, un troisième correspondant vint déposer comme suit : “ Les articles de “ Citovenne ” et de P. P. Fowler m'ont amusé. Le Moineau anglais, au petit mot, n'est rien moins qu'une peste, un turbulent, un batailleur, qui a chassé de ss. nos terres une foule de passereaux aussi utiles que char- mants. [Il a détruit leurs œufs, volé leurs nids, et leur à rendu la vie impossible à force de persécutions. “L'Oiseau bleu, un de nos plus beaux oiseaux canadiens, autrefois commun, à presque complètement disparu. C'était jadis un spectacle ordinaire que celui des gouttières des granges toutes maçonnées de nids d'Hirondelles, ces der- nières sillonnant le ciel de leur vol. On n'en voit presque ENCORE LE MOINEAU 245 plus aujourd'hui. Elles ont été chassées par les Moineaux anglais. Voilà, au moins, deux exemples frappants. ‘* Ces Moineaux sont-ils nuisibles? C’est nous, fermiers, qui devons le savoir. Ils viennent en tourbillons sur nos champs d'avoine et de blé, alors que le grain est encore à l'état d'amande laiteuse, et ils le dévorent à gorge que veux- tu. Les coups de fusil ne les effrayent pas. Tirez tant que vous voudrez: ils s'envoleront d'un côté à l'autre côté du champ, sans discontinuer leurs déprédations. “Ts s'abattent plus tard sur le grain en gerbes et en meules, même dans les granges et les hangars, ‘où ils s'introduisent par les trous de nœuds et les interstices des murs. Ils v pla- cent leurs nids, qui leur servent d'habitations pour toute l'année. Bref, ils ont beaucoup de mauvais traits; ils en ont peu de bons; et ils sont responsables pour des millions de dommages causés annuellement à l’agriculture. ” Cette dernière correspondance était signée : “* Habitant ”. Et nunc, erudimini! Mais ce n'est pas tout. Une femme ayant commencé le tournoi, une autre femme devait le finir. Voici ce qu'une ss vieille dame de Saint-Eustache (qui met “ses délices dans les oiseaux”) écrivit à son tour, avec plus de sentiment que de raison: “L'Habitant d'Ontario me parait manquer de cœur en- vers le pauvre petit Moineau. Si l'on n'a pas l'amour des oiseaux en les observant, on peut dresser une longue liste de défauts communs à eux tous. Le Moineau est-il aussi malfaisant que vous le dites? Alors il faudrait demander la destruction des Rouges-Gorges, qui le sont tout autant. Presque domestiqués, ils s’établissent à nos portes: nous prenons beaucoup de peine à les protéger, parents, nids et 246 LE NATURALISTE CANADIEN petits, contre les chats et les enfants; et en retour ils font festin de nos fraises, de nos gadelles et de nos cerises. ‘ Prenez-vous plaisir à voir les Merles et les Grives autour de nos habitations ? Si oui, vous leur pardonnez tout. Si non, vous les détestez à cause de leurs vols. Je soutiens que le mal fait par les oiseaux est compensé par les services qu'ils nous rendent. Avez donc un brin d'amitié pour les petits Moineaux et vous les jugerez plus favorablement. Vous sa- vez qu'ils restent avec nous tout l'hiver, alors que tous les autres nous abandonnent ; et en ce temps-là, sûrement, ils ne mangent ni votre grain ni vos citrouilles. “Vous n'avez peut-être pas remarqué le plaisir qu'ils don- nent aux vieilles personnes renfermées dans les maisons, en prenant leurs ébats sous nos yeux, et les leçons de gentil- lesse qu'ils donnent aux enfants. Car à les voir se débattre dans les gros froids, les gros vents et les grosses tempêtes, il est difficile de ne pas les prendre en pitié et de ne pas être porté à leur jeter de la nourriture. “L'hiver si rigoureux de 1918 les fit périr en grand nom- bre. L'été dernier même, ils ne furent pas nombreux. S'ils étaient entièrement exterminés, quels sont les oiseaux qui nous resteraient l'hiver pour réjouir notre vue? Pas un seul ! “ Vous dites qu'en été ils font dommage à vos récoltes ; mais en été même ils restent des nettoyeurs de rues et ne vont pas loin dans les champs. Vous dites qu'ils chassent les Oiseaux bleus; mais ils ne nichent pas dans les arbres, et ne peuvent faire un si grand tort aux oiseaux arboricoles. ‘Ai-je tort de leur donner à manger sur des boites mises exprès à leur intention? Je ne le crois pas. Je vois des en- fants qui les tirent à coups de fusil pour le simple plaisir de les tuer. Ces enfants ne sont pas mauvais naturellement; ils sont comme vous, M. l'Habitant : ils n'ont pas l'amour des petits Oiseaux. ÉTUDE SUR QUELQUES CÉCIDOMYIES 247 “ Les cultivateurs sont très enclins à trouver matière à se plaindre. Encore un peu, ils accuseraient les Moineaux de manger leurs poulets, au printemps. Ils ne s'arrètent pas à considérer que les oiseaux, en général, sont leurs meilleurs amis. Ils ne gardent pas d'oiseaux qui chantent. En fait d'oiseaux, 1ls ne gardent que ceux qui leur pondent des œufs de $1.15 la douzaine; et encore ne se trouvent-ils pas suffisamment remunérés! 7 Encore une fois, instruisez-vous... si vous le pouvez. C’est peut-être un cas comme celui de la femme adultère de VEvangile : si permission générale de lapider les Moineaux nous était accordée, n'y a-t-1l pas des foules de gromime- leurs qui n'oseraient pas leur tirer la première pierre ? FIX B; nr - 0) UNE COURTE ETUDE CONCERNANT QUELQUES CECIDOMMIES Quoique nous ne soyons pas entomologiste de vocation, il nous arrive de faire, de temps à autre, une incursion dans le domaine de l'entomologie pour rechercher ces insectes qui sont ou nuisibles ou utiles à l’agriculture, afin de constater la portée de leur nuisibilité ou de leur utilité et pour appren- dre à les détruire ou à les protéger. C'est la raison pour laquelle nous désirons, aujourd'hui, faire cette courte étude concernant quelques insectes du genre Diptères némocères (insectes à antennes filiformes ) ou petites mouches à deux ailes, typiques de la fanulle des Cécidomyies. Ce genre comporte un nombre considérable de minimes moucherons au corps gréle qui offrent un intérêt particulier sous le rapport de leur manière de vivre, de la 248 LE NATURALISTE CANADIEN structure spéciale de leurs larves et de l'importance écono- mique de quelques-unes de leurs espèces. Dans la plupart des cas, la femelle dépose ses œufs sur les tiges, les feuilles ou les boutons de diverses plantes sur lesquels 1ls produisent des excroissances à apparence de galles de formes variées habitées par les larves. Quelques espèces ne produisent cependant pas de galles, et parmi celles-là se rangent la mouche hessoise, Cecidomyia destructor où Mayetiola destructor Say, Cécidomyie des- tructrice; le Dasyneura legumumcoli, Clover flower-mndge, Clover seed-midge, le moucheron du trèfle; et le Dasyneura rhodophaga, Rose-midge, moucheron de la rose. Ces trois derniers insectes, et un autre qui produit des galles sur les fruits du Cerasus V’irginiana, Choke-cherrytree, cerisier de Virginie, cerisier à grappes, appelé scientifiquement Cecido- myia où Contartua lirginiana, vont être l'objet de quelques notes que nous avons l'intention de communiquer dans la présente étude. Nous n'avons pas la prétention d'enseigner quelque chose de nouveau concernant les Cécidomyies, dans les lignes qui vont suivre. Tout ce que nous avons l'intention de faire, c'est d'extraire de quelques bulletins écrits en anglais la sub- stance de ce qu'ils contiennent concernant les quatre insectes que nous venons de mentionner et de la communiquer à nos compatriotes canadiens-français qui n’ont pas l'avantage de lire ces bulletins en anglais, non pas tant parce que quelques- uns d'entre eux ne savent pas la langue anglaise, que parce que la plupart d'entre eux n'ont pas l’occasion de mettre la main sur ces bulletins anglais. Nous allons prendre chacune de ces Cécidomyies, dans l'ordre qu'elles occupent dans notre esprit, d’après les dates auxquelles nous avons fait leur connaissance. Nous avons connu la première, la Mouche hessoise, il y a environ qua- ÉTUDE SUR QUELQUES CÉCIDOMYIES 249 rante ans. Cet insecte est si bien connu dans Québec que nous ne nous proposons pas d'en parler au long, ni même de la décrire telle que nous la trouvons dans deux ouvrages canadiens qui ont été écrits en 1856. Nous voulons parler des Essais de Hind et de Provancher dont l'ouvrage porte le pseudonyme de Dupont. Tout ce que nous nous proposons de faire, c'est de donner le sommaire des mesures de con- trôle à prendre contre ce terrible ennemi de nos récoltes de blé. Ces mesures, d'après Criddle, sont les suivantes: (1) Labourer tous les chaumes infestés entre le 15 août et le milieu de mai de la saison suivante, le labour ne de- vant pas avoir moins de cinq pouces d'épaisseur ; (2) Brüler tous les chaumes et les tas de paille entre les deux dates mentionnées plus haut: (3) Ramasser soigneusement toutes les criblures et les faire servir à l'alimentation ou les détruire par le feu, avant le 15 mai; (4) Passer la herse à disques ou le cultivateur sur les terrains infestés que l'on n’a pas pu labourer ou brüler dans le temps voulu, aussitôt que possible, et les labourer avant le 20 juin; (5) Semer des bandes de grain d'environ 20 pieds de large entre fes chaumes infestés et les terrains nouvellement semés en blé, afin d'y attirer les mouches, est un moyen au- quel on peut avoir recours dans le cas de sévères invasions de cet insecte. Ces bandes devront être semées de bonne heure et être relabourées vers le milieu de juin pour y en- fouir les jeunes grains levés ; (6) On doit bien préparer le terrain à ensemencer et n’y semer que des grains de première qualité. Les plantes vigou- reuses seront moins sujettes aux attaques; celles qui sont faibles sont facilement détruites. La seconde Cécidomyie avec laquelle nous sommes venu 250 LE NATURALISTE CANADIEN en contact est la Cecidomwa l'irginanensis ou la Contarima V'irginiana Felt. Dans l'été de 1915, nous vimes dans un Cerisier à grappes une agglomération anormale de fruits mal formés sur plusieurs des grappes ordinaires. En les exa- minant attentivement, 1l nous sembla qu'ils avaient passable- ment l'apparence des pochettes de prunes qu'on trouve quel- quefois sur des Pruniers sujets à l'invasion de l'Exoascus. Ils étaient, comme de raison, plus petits que les pochettes de prunes, étant en moyenne deux fois de la grosseur des Ce- rises à grappes normales. Après examen, nous les trouvames fourmillant de très petites larves rouges. Après avoir en- voyé des spécimens de ces galles et de ces larves d'abord au Dr Gordon Hewitt, entomologiste fédéral d'Ottawa, nous apprimes que ces galles sont dues au fait que les fruits du Cerisier à grappes ont été piquées puis remplies d'œufs de la Cecidomnwia lirginianensis, puis, ultérieurement, nous re- <ûmes du Dr E. P. Felt, d'Albany, entomologiste de l'Etat de New-York, la meilleure autorité américaine sur les Céci- domyies, la révélation de toute üne armée de colons insec- tes, habitant ces galles, tels que; l'Arthrocnodax spiphula, la Contarinia Virgiuanensis Felt, la Cecidomyia lV’irgimanen- sis, l'ltonida Canadensis Felt, le Parallelodiplosis acernea Felt, le Lestodiplosis, le Dasyneura leguiminicoli. Cette se- conde Cécidomyie peut ne pas causer de très grands méfaits; spécialement si on les compare avec ceux causés par la Céci- domyie destructrice, mentionnée antérieurement, ou ceux de la suivante que nous allons soumettre, maintenant, à nos investigations, le Moucheron de la fleur du trèfle, Dasy- neura legumuimcol. Ce Dasyneura est la troisième Cécidomvie avec laquelle nous avons fait connaissance, en 1918, dans un verger ense- mencé en trèfle, à Saint-Remi de Napierville. Ceci, comme l'indique son nom, “Dasyneura leguminicoli”, est une Céci- _— ÉTUDE SUR QUELQUES CÉCIDOMYIES 251 domyie qui ravage les récoltes de Trèfle. Nous l’observames pour la première fois à Napierville, en juillet, et elle avait envahi toute la superficie d'un verger de 2 x 4 arpents. Pas moins des trois quarts de la récolte de graines avaient été détruits par ces menues larves rouge-brillant, invisibles dans les profondeurs bien protégées de leur demeure. Nous ne connaissons qu'un seul moyen de combattre cet infime ennemi de nos récoltes de Trèfle; c'est celui de fau- cher la première récolte de cette légumineuse aussitôt qu'elle est tout en fleur. La première génération de cette peste, qui, si cette opération était omise, envahirait la seconde récolte, se trouve ainsi détruite et assure la garantie d'une seconde récolte nette. La quatrième Cécidomyie ne nous est connue que par des gravures, et nous croyons qu'il est fort heureux pour nos rosiéristes de la province de Québec que nous ne la connais- sions pas encore autrement : car on la rapporte comme étant l’un des insectes les plus nuisibles qui puissent ètre rencon- trés par les floriculteurs. On la nomme Dasyneura rhodo- phaga ou Moucheron de la Rose( Rose-midge). La première prose que nous avons lue le concernant est écrite à la page 33 du rapport du Dr Hewitt, entomologiste de la Puissance, pour l’année 1914-15. En voici la teneur : “Le Moucheron de la Rose (Dasyneura rhodophaga Coq.)—En juillet, des spécimens de tiges de Roses (de la variété Mad. J. Laing, H: P.) nous furent envoyés de London, Ont., les extrémités en étant détruites par une larve de Cécidomyie. Environ trois cents plants de cette variété avaient été attaqués de cette façon. Des spécimens furent soumis au Dr E. P. Felt, qui fit rapport que c'était probablement le Moucheron de la Rose (Dasyneura rhodo- phaga Coq.), opinion qui était d'accord avec nos propres observations. Cela semble être le premier indice de cette 252 LE NATURALISTE CANADIEN peste, qui parait bien être la pire que puissent rencontrer les rosiéristes. Nous avons entrepris des investigations con- cernant cet insecte. ” Le quarante-Septième rapport de la Société entomologi- que d'Ontario pour 1916 parle d’une autre invasion de cef insecte au Canada, dans la serre-chaude de MM. Miller and Sons, de Toronto. Il donne l'histoire de la vie de cet insecte. On a constaté pour la première fois sa présence en Amé- rique parmi les Rosiers de serre-chaude de l'Etat de New- Jersey. “ L'insecte parfait, ou le Moucheron, a deux ailes et a de l'affinité avec le Moucheron du Chrysanthème. La fe- melle dépose ses œufs jaunatres, qui sont si petits qu'ils sont à peine visibles à l'œil nu, sous les pétales des boutons à fleurs ou entre les feuilles repliées des boutons à feuilles. On rapporte que la période de la ponte des œufs n’est que de deux jours. Quand les jeunes larves blanchâtres éclo- sent, elles commencent immédiatement à détruire les feuil- les terminales et les boutons à fleurs et, avant atteint leur maturité en cinq ou sept Jours, elles quittent la plante, se laissent choir sur le sol où elles se changent en chrysalides. Webster a observé jusqu'à vingt-cinq larves sur un seul bouton à fleur. David a constaté que, dans l'été, le Mou- cheron éclôt environ six jours après la formation de la chrysalide. Dans les serres-chaudes de Chicago l’insecte est présent de juin jusqu'à octobre et novembre, en si grand nombre qu'il rend impossible la cueillette d'une simple ré- colte de fleurs. Pendant les mois les plus froids de l'hiver, sa présence est présumée, à l'état de chrysalide, dans le sol deslä:sepre:r4 Ce rapport donne aussi trois bonnes gravures de l'œuf, de la larve et de la chrysalide du Moucheron de la Rose, et une du bouton de rose détruit par la larve de ce Moucheron. ÉTUDE SUR QUELQUES CÉCIDOMYIES 253 Nous espérons avoir été utile à quelques-uns des membres le notre Association *, en donnant ces quelques notes sur les Cécidomyies que l’on rencontre ou que l’on est exposé à ren- contrer sur certaines de nos plantes économiques en état de croissance. BIBLIOGRAPHIE The Hessian Fly and the Western Wheat-Stem Saw-Fly in Manitoba, Saskatchewan and Alberta, by Norman Criddle. Dominion of Canada Bulletin Series. Bulletin No ri. Report of the Dominion Entomologist, C. Gordon Hewitt, Deus R:S,C: 1915. Les principales espèces d'Insectes nuisibles et de Maladies végétales, par le Chanoine V.-A. Huard, A. M. Bulle- tin No 23. Département de l'Agriculture de Québec. Forty seventh Annual Report of the Entomological Society of Ontario, 1916. Fort eight Annual Report of the Entomological Society of Ontario, 1917. Hind's Essay on Insects and diseases mjurious to the wheat crops. Toronto. Lovell and Gibson. 1857. Essai sur les Insectes et les Maladies qui affectent le blé, par Emilien Dupont, Montréal. 1857. J.-C. CHapais. Saint-Denis, mars 1920. 1. La Société de nrotection des Plantes, de la province de Québec, à la dernière session de laqu-lle M. Chapais a présenté cette étude. N. C [DE 254 LE NATURALISTE CANADIEN MONOGRAPHIE DES MELASIDES DU CANADA (Continué de la page Tor.) DEUXIÈME PARTIE CLASSIFICATION MELASIDÆ Caractères généraux: Tête verticale; mächoires à deux lobes, petits, l’'externe quelquefois atrophié; palpes maxillaï- res de quatre articles, les latéraux de trois; languette mem- braneuse: paraglosses nuls: épistome grand, infléchi, sou- vent trapézoïde, rétréci à la base par les cavités antennaires ; lobe nul ou indistinct; antennes de onze articles, subfili- formes, dentées ou pectinées, ou même flabellées, insérées assez loin des veux sous un petit rebord du front. Prothorax librement articulé, ne portant point exactement en dessous contre le mésothorax: prosternum presque tou- jours tronqué en avant et dépourvu de mentonnière, termi- né par une saillie postérieure plus ou moins forte, pénétrant librement dans une cavité antérieure du mésosternum. Abdomen offrant inférieurement cinq segments apparents distincts, le cinquième arrondi au sommet. Elvtres couvrant l'abdomen, quelquefois atténués chez la femelle; épipleures distincts, s'étendant jusqu'au sommet ; écusson visible. Hanches antérieures globuleuses, sans trochantins appa- rents, avec les cavités cotyloides largement ouvertes en ar- rière; hanches postérieures disposées en lames transverses, souvent largement sillonnées en arrière. LES MÉLASIDES DU CANADA 255 Pattes courtes, quelquefois contractiles: jambes grèles ; tarses de cinq articles, simples où lamellés: ongles simples, très rarement dentés. Corps oblong ou snbeylindrique. Divisions: La famille des Melasidæ se divise naturelle- ment en deux groupes bien tranchés, que l'on peut recon- naître comme suit : Antennes modérément distantes; dernier article des palpes maxillaires aigu: carènes marginales du pronotum parallèles aux sutures prosternales : Melasini. Antennes subcontiguës : dernier article des palpes maxillaires grand, dilaté; carènes marginales du pronotum et sutures prosternales convergentes en avant. Euücnemini. MELASEINT Caractères généraux :—Les insectes de ce groupe sont fa- cilement reconnaissables et peuvent être distingués de tous les autres de la même famille par leur tête plutôt grosse, ce qui fait que leurs veux sont entièrement dégagés du thorax ; d'autre part, au repos, leur bouche ne s'applique pas parfai- tement sur le prosternum; ce dernier est tronqué en avant, ayant des sutures parallèles aux carènes marginales, et tou- jours simples ; enfin, les lames des hanches postérieures sont brusquement et fortement dilatées en dehors. Ce groupe, qui ne comprend encore que deux genres con- nus, n'est représenté dans notre faune que par T'harops rufi- cornis Say : il se pourrait cependant que des recherches plus attentives finissent par découvrir Melasis rufipennis Horn dans la Colombie-Anglaise, vu que cetté espèce se rencontre 256 LE NATURALISTE CANADIEN sur le littoral du Pacifique, depuis la Californie jusqu'aux frontières canadiennes. T'ableau des genres Jambes et tarses robustes, larges, comprimés. MELASIS. Jambes plutôt grèles. Tarses longs, étroits, fliformes. THAROPS. Genre 1—MELAS:s Oliv. Caractères généraux: Corps étroit, allongé, plus où moins cylindrique. Tête grande, peu convexe, très profondément enfoncée dans le prothorax ; dernier article des palpes maxil- laires ovalaire. Antennes à premier article assez long, un peu argué, deuxième petit. Pronotum moins long que large, subcylindrique, graduellement rétréci en arrière, avec ses angles postérieurs aigus et saillants: sutures prosternales simples, nullement excavées. Lames des hanches postérieu- res notablement dilatées en dedans, brusquement et forte- ment rétrécies en dehors. Pattes robustes, larges, compri- mées, principalement chez les males; tarses fortement atté- nués vers le sommet, à premier article aussi long que les deux suivants réunis; crochets des tarses simples. | 1. Melasis rufipennis Horn. — Allongé, subcylindrique, légèrement rétréci en arrière; noiratre, les élytres et les an- tennes brunätres ou rougeàtres, jambes et tarses légèrement plus-pales ; pubescence fauve, à peine distincte. Antennes at- teignant le nulieu du thorax, le troisième article presque deux fois aussi long que la partie visible du second, le qua- trième triangulaire, plus large que long, les articles 5-10 graduellement plus prolongés dans leur partie antérieure. LES MÉLASIDES DU CANADA 257 Yeux arrondis, peu convexes. Tête densément et assez for- tement ponctuée. Thorax légèrement plus large que long, un peu rétréci en arrière, les côtés droits, légèrement sinués en avant des angles postérieurs, ceux-ci, aigus et légèrement divergents : disque modérément convexe, densément et for- tement ponctué, ce qui le fait paraitre rugueux, avec, en arrière, une petite ligne médiane lisse et sans ponctuation. Elytres graduellement rétrécis en arrière, profondément striés, les stries faites de grosses ponctuations, les inter- valles convexes, densément ponctués. Dessous légèrement plus luisant que le dessus. Longueur, 9-11.15 mm. Je ne crois pas que cette espèce ait encore été trouvée en territoire canadien, bien qu'il soit tout probable qu'elle s’y rencontre. Genre II.—THarors Cast. Caractères généraux: Corps allongé, subeylindrique, plus ou moins atténué postérieurement. Tête grande, convexe; épistome notablement rétréci à sa base, avec son bord anté- rieur légèrement arrondi au milieu, et ses côtés tranchants, se confondant avec les joues: mandibules robustes, mais assez courtes et peu fortement croisées au repos; dernier article des palpes maxillaires, ovalaire ; antennes assez allon- gées, à premier article long, un peu courbé. Pronotum cylin- drique, avec ses angles postérieurs plus où moins courts, mais aigus et saillants; sutures prosternales simples, nulle- ment excavées. Lames des hanches postérieures notablement dilatées en dedans en une lame subquadrangulaire, brusque- ment et fortement rétrécies en dehors. Pattes assez grèles, tarses longs, étroits,‘ filiformes, à premier article aussi long environ que tous les suivants réunis, le quatrième très petit, entier ; crochets des tarses simples. | 258 LE NATURALISTE CANADIEN Une seule espèce rencontrée dans notre faune: 2. Tharops ruficornis Say.—Subcylindrique, légèrement rétréci en arrière; noir de poix, élytres variables en couleur, ordinairement brun foncé avec une tache plus pale dans la région de l'écusson, cette tache couvrant parfois tout le tiers antérieur des élvtres: ubescence fine et courte, très dense et Jaunatre. Antennes ne dépassant pas les angles postérieurs du thorax, brunatres, longuement flabellées chez le male, fortement dentées chez la femelle. Tète densément et forte- ment ponctuée. Thorax plus long que large, si lon tient compte des angles postérieurs, subcylindrique, assez forte- ment impressionné transversalement de chaque côté, un peu au-dessus du milieu, ce qui le fait paraitre quelque: peu si- nué sur les côtés, avec ses côtés parallèles et ses angles pos- térieurs aigus, plutôt courts et légèrement saillants, mais non carénés; disque couvert d'une ponctuation bien mar- quée et serrée, plus ou moins rugueuse vers les angles posté- rieurs, marqué dans son tiers postérieur d'une ligne enfon- cée longitudinale médiane très fine, mais profonde à sa base, et s'atténuant en avant pour disparaitre un peu avant, et parfois un peu après le milieu. Elvtres striés, les intervalles légèrement convexes, modérément, densément, mais forte- ment ponctués. Pattes d'un roux ferrugineux, avec les cuisses plus foncées. Longueur 3.5-8 mm. Assez commun dans les provinces de l'Est, particulière- ment dans le Québec et l'Ontario. Je l'ai souvent trouvé, aux environs de Montréal, à la fin mai et en juin, sur la par- tie fraichement coupée des troncs d'arbre abattus durant l'hiver et amoncelés en piles pour en faire du bois de chauf- fage. Je n'en ai pas vu de spécimen provenant des provinces de l'Ouest, si j'en excepte un seul, étiqueté ‘ Victoria ‘?, probablement par erreur, LES MÉLASIDES DU CANADA 259 Horn dit que les mâles sont moins nombreux que les fe- melles ; j'ai fait la même constatation. EUCNEMINI Caractères généraux:—Forme allongée, étroite, le plus souvent cunéiforme, quelquefois subcylindrique; carènes marginales du pronotum et sutures prosternales plus ou moins convergentes, où même réunies vers le même point en avant; lames des hanches postérieures rétrécies en de- hors, très rarement subparallèles, mais alors le métasternum avec une ligne oblique partant de l'épaule, ou avec la carène marginale du pronotum dédoublée ; les antennes sont au re- pos reçues fréquemment dans des sillons creusés quelque- fois sous les côtés du prothorax, quelquefois le long des sutures prosternales:; dans ce dernier cas, ces sillons sont moins apparents ; par exception, les ongles des tarses portent une large dent chez Farnex orchesides Newm. Ce groupe, de beaucoup le plus nombreux, comprend, dans la faune américaine, vingt-cinq genres, dont quatorze sont représentés dans notre faune; on peut cependant compter comme douteux le genre Hylochares. GERMAIN BEAULIEU. (À suivre.) — :00 :— 260 LE NATURALISTE CANADIEN LES COLÉOPTÈRES DU CANADA STAPHYLINIDÆ (Continué de la page 239.) 38e Genre ZE BTUS"JPEEC Mœæurs inconnues. Z. spimicollis Lec.—TJ. Lec. Trans. Am. Ent. Soc. 5. 1874, P. 49. Habitat : Colombie-Anglaise. 39e Genre COBROPHILUS:Latr Mœæurs inconnues. C. striatulus Fabr.—Ent. Syst. 1. 2. 1792, p. 5209. Habitat : Québec. 40e Genre ANCYROPHORUS Kraatz. # à Mœæurs inconnues. A. bumpressus Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 319. Habitat: Terre-Neuve, Alaska, Coombie-Anglaise. Ale Genre TROGOPHLOEUS Mannh. Coléoptères de forme allongée ayant les articles des tarses larges, le scutellum invisible. On les rencontre sous les débris LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 261 végétaux comme les feuilles mortes, les pourritures des vieilles souches d'arbres près des cours d'eau ou des étangs. T,. memnonius Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-1840, p. 806. Habitat : Ontario, Québec. T. morio Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-1840, p. 805. Habitat: Ontario. T.4-punctatus Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 459. Habitat : Ontario, Québec. T. temporalis Cas.—Ann. N. York. Ac. IV. 1880, p. 357. Habitat : Ontario. 42e Genre APOCELEUS Er. Chez ce genre, les formes et le thorax varient beaucoup en couleur et en grosseur. Ces insectes sont de forme très grêle. On les rencontre sous les roches, les billots et les feuilles hu- mides en voie de décomposition. A. sphæricollis Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 455. Habitat : Ontario, Québec. 43e Genre APLODERUS Steph. Mæœæurs inconnues. A. cœsus Er.—Kaf., Mk. Brandenb. 1837-1839 (1837), p. 598. Habitat : Ontario. À. linearis J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 55. Habitat : Colombie-Anglaise. 262 LH NATURALISTE CANADIEN 44e Genre OXMELUS Grav. Les Oxytelus ont le corps déprimé, le corselet creusé de sillons, dentelé sur les côtés, la tête ridée rétrécie à la base, les antennes un peu coudées, les élytres aplaties, très fine- ment striolées en long, les jambes épineuses. On les trouve soit dans les excréments, soit dans les bouses à demi dessé- chées, soit dans les matières végétales en décomposition ; 1ls volent souvent le soir, au coucher du soleil, et quand un petit insecte vous tombe dans l'œil vous pouvez être sûr que, 9 fois sur 10, c'est un petit Oxytelus. k O. convergens J. Lec.—Trans. Amer. Ent. Soc. VI. 1877, D 236: Habitat : Ontario. O. insignitus Grav.—Mon. Col. Micr. 1806, p. 188. Habitat : Québec, Ontario. O. laqueatus Marsh.—Ent. Brit. 1802. p. 513. Habitat: Colombie-Anglaise, Alaska, Québec, Terre-Neuve, Nouvelle-Ecosse. O. niger J. Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. VI. 1877, p. 325- Habitat : Colombie-Anglaise. O. nitidulus Grav.—Col. Micr. Brunsv. 1802, p. 107. Habitat : Ontario, Colombie-Anglaise, Québec, Manitoba. O. Pennsylvanicus Er. — Gen. Spec. Staph. 1839-1840 (1840), p. 792. Habitat : Ontario, Québec. O. rugosus Fabr.—Syst. Ent. 1775, p. 267. Habitat: Terre-Neuve, Ontario, Nouvelle-Ecosse, Québec. O. sculptus Grav.—Mon. Col. Micr. 1806, p .191. Habitat: Québec, Ontario, Manitoba. PUBLICATIONS REÇUFS 7 126 O. suspectus Csy.—Ann. N. Y: Ac. 7. 1893, p. 395. Habitat: Nouvelle-Ecosse. 45e Genre PLATYSTETHUS Mannh. Les espèces de ce genre se trouvent sur les vases près des mares d'eau. Elles ont les jambes munies d'une rangée d'épines. P. Americanus Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-1840 (1840), P. 784. Habitat : Québec, Ontario. (À suivre.) —— ‘00 :— PUBLICATIONS REÇUES —Entomological Branch, Ottawa. The Entomological Record for 1918, by A. Gibson. Report of the Canadian Arctic Expedition. 1913-18. Vol. III, Insects- Part E, Coleoptera; Part I (A. Gibson), Lepidoptera. Entomological Branch News Letter. No 1. January. 1920. Publication mensuelle que vient de commencer le Service entomolo- gique d'Ottawa, sous la direction de feu le Dr G. Hewitt, entomologiste du Dominion, et dont on peut attendre les plus grands services. — Abbé .J.-B.-A. Allaire, Catéchisme des Sociétés coopératives PAUSE du Québec. Saint-Hyacinthe. 1919. Plaquette de 72 pages, où se trouvent exposés très clairement l’objet et les détails d’organisation du mouvement coopératif chez les cultiva- teurs: œuvre de première importance à laquelle se dévoue l’auteur de ce travail. —Boletin oficial de la Secretaria de Agricultura y Fomento. Mai-Juin 1919. Mexico. —Contre la Vaccination. Compte rendu du retentissant procès du Dr C. Ruata, professeur à l’Université de Pérouse. Québec. 1920. 264 LE NATURALISTE CANADIEN Brochure de 40 pages, en vente au prix de 25 cts à l'Hpe na- tionale, 317, rue Saint-Joseph, Québec. — Bulletin of the Geological Institution of the University of Upsala. 1919. Vol. 16. Beau volume illustré, de 322 pages in-8°. —Ministère des Mines. Canada. Henri Gauthier, Matériaux de voirie dans la ville æt le district de Montréal. Rapport sommaire, 1918, Partie A. —Scientific and Industrial Research. Canada. A. Hunter, Some Problems of the Fox-raising industry. Ottawa. 1920. —C. G. Lloyd, Mycological Notes. Cincinnati. Nos 39-47. Synopsis of the Stipitate Stereums. Synopsis of the Genus Cladoderris. Nous suivons toujours avec grand intérêt l’œuvre scientifique de M. Llyod, qui nous paraît bien être la principale autorité, en Amérique, dans l'étude des Champignons. —Boletin Minero, sept.-oct. 1919. Mexico. Belle publication mensuelle du département des Mines du Mexique. —Annals of the Missouri Botanical Garden. Nov. 1919. Entre autres travaux, suite des Théléphoracées de l’Amérique du Nord, par M. E. A. Burt. ' —-La Revista Agricola. Sept. 1919. Mexico. Grande revue mensuelle, illustrée. —Mycological Notes, by C. G. Lloyd. No 61. Cincinnati. Cette publication, toujours si intéressante pour les naturalistes, commence en ce numéro sa publication en ‘‘miméographie”’?, et expli- que qu’elle a recours à ce procédé pour échapper aux prix élevés de l’impression à l’époque actuelle. Les gravures, très parfaites, sont réunies sur des planches hors texte. —C.-J. Magnan, Un héritage sacré. Nos lois civiles concernant là fa- mille, la propriété, l’école et la paroisse. Québec. 1920. Conférence donnée en décembre 1919. Quand on connaît la sincérité des convictions de M. Magnan et son dévouement au bien sous toutes les formes, l’on n’est pas étonné des pensées qu'il a développées sur les quatre sujets énumérés dans le sous-titre de la jolie plaquette. —Field Columbian Museum of Natural History. Chicago. C. L. Hubbs, Notes on Fishes from the Athi river in British East Africa. Jan. 1918. C. B.Cory, Catalogue of Birdsof the Americas. 1918 et 1919. Volumes in-89, comptant ensemble 608 pages. Cet ouvrage, qui sera considérable, et dont nous avons reçu deux volumes (Nos 1 et 2 de la Partie 11), contiendra la liste synonymique, avec indications bibliographiques, de toutes les espèces connues d'’oi- seaux de l'Amérique du Nord et Centrale, de l'Amérique du Sud, et des îles adjacentes de l’Atlantique et du Pacifique. = ———— LE NATURALISTE CANADIEN Québec, Juin 1920 VOL. XLVI (VOL. XXVI DE LA DEUXIÈME SÉRIE) No. 12 Directeur-Propriétaire: Le chanoine V.-A. Huard ——— = = == = NOS CREMBUES 7 Extrait d’un article, signé Jalmer, publié par Le Droit -d’'Ottawa, le 14 mai 1920: (Nos critiques) “ savent-ils que Henri Fabre a eu pour précurseur un pauvre petit abbé de Québec, l'abbé Provan- cher ? Savent-ils que le docteur Crevier * avait trouvé la sé- rothérapie avant Pasteur, et qu'il avait (naturellement) passé pour aliéné chez les critiques de son temps ? ? mc OO ALBINISME ET MELANISME au musée de l'Université Laval Dans le numéro du mois d'avril dernier du Naturaliste canadien, je vois une liste des cas d’albinisme et de méla- nisme, que vous avez remarqués Jusqu'à présent chez les animaux. Peut-être que si cette liste était continuée par 1. Médecin de Montréal, et ancien collatorateur du Vaturalsste canadien, première série. {V. C. 12.—Jin 1920. 266 LE NALURALISTE CANADIEN ceux que J'ai observés dans ma longue pratique de la taxi- dermie, ces cas pourraient intéresser les amis qui s’occupent de zoologie. mn : L Je me permettrai done de les signaler, en commençant par les cas d'albinisme. | Le musée zoologique de l'Université Laval possède une Marmotte, trois Rats-musqués et un Ecureuil entièrement blancs, un Canard à longue queue également blanc. Dans ma collection privée, je possède une Marmotte, un Rat-musqué et un Ecureuil entièrement blancs, une Gerbille presque toute blanche, un Campagnol à dos roux ayant la partie an- térieure du corps toute blanche, un Vison dont le dessous du corps est blanc, une Perdrix de bois-franc presque en- tièrement blanche. Il y a un certain nombre d'années, j'ai mis en peau un Plongeon à collier parfaitement blanc, qui a été vendu aux Etats-Unis. J'ai monté, il y a quelques années, une Corneille blanche pour l'abbé E.-E. Gauthier, du diocèse de Chicou- timi, et une autre précédenmnent pour un marchand de Qué- Bec. Feu Sir James LeMoine m'a fait monter un Merle blanc, n'ayant, de sa couleur originaire, qu'une seule plume de la queue. M. Willie LaBrie, de Kamouraska, s'est pro- curé, pour son musée, une Corneille dont toutes les plumes secondaires des ailes sont blanches. Pour ce qui est des cas de mélanisme, j'ai dans ma collec- tion un Lièvre, deux Marmottes, complètement noirs, un Rat-musqué où la teinte noire domine. Le musée de l’'Uni- vrsité a im Lièvre d’un gris noiratre uniforme, un autre moitié blanc et moitié noiratre.. * Il arrive parfois que, outre ces deux teintes anormales chez les animaux, une troisième teinte vient s'ajouter: c’est la couleur jaune. C'est ainsi que, il y a à peine trois ans, j'ai monté un Ecureuil d'un jaune fauve uniforme, pour le cou- LE kOMAN DE L'ANGUILLE 267 vent de Sainte-Marie, Beauce; et M. Lessard, artiste, agtuel- lement à Saint-Charles de Bellechasse, en possède un éga- lement d'un jaune fauve. L'Université possède aussi un Lièvre de cette même teinte, ainsi qu'une Mouffette et un Rat ordinaire. | C.-E. DIoNNE. LE ROMAN DE L'ANGUILLE Nous disons le roman de l’Anguille, à cause du caractère extraordinaire de l’histoire naturelle de ce poisson. Et de fait, le Literary Digest de New-York, dont nous traduisons, à large allure — et reproduisons ici l'article qu'il a pu- blié sur le sujet le 24 janvier dernier, donne pour titre à som travail la phrase suivante: “ The peripatetic and adventu- rous life of the Eel. ” Nous avons déjà, il y a des années, racorité ici la-prodi- gieuse métamorphose de l'Anguille. Nous y revenons pour- tant, soit pour l'avantage des abonnés nouveaux de notre publication, soit parce que l'article du Literary Digest donne—croyons-nous—le dernier mot, dans l'état présent de la science, de l'histoire naturelle de l'Anguille. La théorie d’Aristote que les Anguilles sont le produit de la boue des marécages, et la théorie plus moderne que ces poissons proviennent de crins de cheval tombés dans quel- que pièce d’eau tranquille, en appelaient assez à l’imagina- tion pour s'imposer largement à l'attention dans leur temps: Il arriva pourtant un moment où la science s'empara du pro- blème et où l'on connut enfin la véritable histoire: de l’An- guille; et il se trouva que la réalité parut alors bien plus merveilleuse que n'avait fait aucune des théories par les- quelles, auparavant, l'on avait cherché à expliquer Done de l’un des êtres les plus étranges de la création. " 268 LE NATURALISTE CANADIEN Entre autres faits intéressants de l’histoire des Anguilles, nous voyons maintenant que ce poisson est l'un des plus grands voyageurs qui soient. Aucune Anguille, semble-t-il, n'est d'avis que son lieu d'origine soit ce qui lui convienne le mieux. Dès le fin commecnement de sa carrière, elle est prise d'un irrésistible désir de voir le monde; et 1c1, il ne s'agit pas d’'excursion dans les quelques milles d’alentour, mais bien de voyage jusqu'aux extrémités de la terre. Elle quitte donc les profondeurs de l'océan où elle vient de sortir de l'œuf, et va jusqu'à ce qu’elle rencontre l’eau douce à l'embouchure de quelque fleuve ou rivière. Elle remonte le cours d’eau en dépit de tous les. obstacles qu'elle y peut ren- contrer, Jusqu'à ce qu'elle ait trouvé un bassin à son goût; et elle reste là jusqu'à ce qu'elle ait atteint son plein déve- loppement. À ce moment, l'esprit d'aventure la resaisit, et elle retorne à l'océan. Si l'on veut savoir quelle peut être l'inmmensité de la course d'une Anguille, on l'apprendra du Dr Johs. Schmidt, naturaliste danois cité par J.-A .Thomson dans le New Statesman de Londres: il affirme que des An- culles du Nil, par exemple, ont pu venir là du nuhieu de l'Atlantique. Quand la jeune Anguille est venue de la mer pour faire son séjour en eau douce, on la connait—en—anglais—sous le nom de “elver ”. “ En plus d’un printemps, dit M. Thom- son, j'ai observé cette longue procession , de ces êtres mi- nuscules au corps ondulant, longs d'environ deux pouces et demi, de l'épaisseur de la plus fine aiguille, et semblant 1. Nous nous rappelons que l’abbé Provancher a signalé jadis, à un endroit que nous ne pouvons plus retrouver dans la première série du Naturaliste canadien, Yenvahissement des parois du quai de Saint- Jéeph de Lévis par des multitudes de ces petites Anguilles, qui effec- tuaient leurmontée en eau douce... et qui sans doute « se reposaient » 1à avant de continuer leur voyage vers Montréal et au delà! 4. €. LE ROMAN DE L'ANGUILLE 269 toutes possédées du même inconscient besoin d'avancer, fut-ce contre le courant. “ Il est fort intéressant de voir les petites voyageuses con- tourner les chutes où cascades, en tirant parti des rocs hu- mides et des plantes d’alentour. Elles arrivent même au lac Constance, en longeant les chutes du Rhin; dans le cas du Niagara, elles doivent avoir trouvé quelque long détour pour parvenir au lac Erié. ‘ Après avoir surmonté toutes les difficultés d'un trajet si hasardeux, les jeunes Anguilles ont à faire face à l’en- nuveuse tache de la croissance. À force de dévorer vers et petits poissons, et même toute sorte de menu fretin, elles se mettent à grandir en long et en large, et atteignent avec les années l’état d'adultes. C’est alors qu'elles échangent leur habit jaune de tous les jours pour un costume de voyage, sombre en dessus, argenté sur la face inférieure ; elles pren- nent de la taille et de la masse; la forme de leur museau change complètement, devient plus épais et moins large. Les Anguilles femelles peuvent mettre de sept à douze années à subir toute cette transformation, et atteindre jusqu'à une verge de long quand elles partent pour leur grand voyage. Les mâles prennent la teinte argentée quand ils sont agés de. quatre ans et demi à sept ans, et atteignent au plus la lon- gueur d'environ vingt pouces. Toute cette croissance des Anguilles s'enregistre exactement dans les écailles presque invisibles de leur peau; mais il faut bien retenir qu'on ne peut distinguer ces écailles avant la troisième ou la qua- trième année. “Les Anguilles ne frayent jamais en eau douce, quand même elles y resteraient quarante ans ‘. Elles subissent d’ail- 1. Nous avons déjà signalé la capture, près de la Baie Saint-Paul (Charlevoix), d’une Anguille œuvée, Un cas semblable a aussi été meutionné en France. Sans doute, ces Anguilles portant des œufs si loin de l'endroit de la ponte, qui est l'océan, étaient... égarées. AV. C. 270 LE NATURALISTE CANADIEN leurs de profondes modifications quand leurs organes de la reproduction commencent à s'établir dans leur état définitif. Le canal alimentaire se contracte et elles cessent de s’ali- menter ; se modifie aussi la ‘routine chimique quotidienne ” de leur corps ; jusqu'à la composition de leur sang qui change ; la proportion de l'acide carbonique augmente chez elles, et ce fait, agissant sur un système nerveux où persiste toute l'influence de l'hérédité, produit un état d’agitation. C’est ainsi que les Anguilles, souvent par troupes excitées, quittent leur champ d'alimentation, et descendent les cours d'eau vers la mer. C’est vers la fin de l’automne qu'elles se mettent de la sorte en route, et elles aiment mieux voyager la nuit, temps où dans la vie ordinaire elles sont le plus actives. À en juger par la prise que l’on en fait, souvent en énorme quantité, 1l semble que ce sont les mâles qui battent la marche. La troupe peut faire 30 milles dans les vingt- quatre heures, mais la course moyenne n’est que du tiers de ce chiffre. Il y a lieu d'observer ici qu'un certain nombre d'Anguilles passent leur période de croissance près de l’em- bouchure des fleuves ou mème le long des rivages de l'océan. ‘“ Le séjour en océan rend complet l’état adulte, mais il y faut une température particulière, bien déterminée, probable- ment aussi la pression des profondeurs, non moins que la salinité des eaux. C’est pourquoi les Anguilles ne fravent pas dans la mer du Nord, dont la grande partie est trop peu profonde, et qui est trop froide quand elle est assez pro- fonde. D’après les soigneuses analyses du Dr J. Schmidt, poursuivies au cours de ses longues études sur l'histoire des Anguilles pendant leur très jeune âge, il parait établi que les Anguilles du nord de l'Europe vont frayer dans le baS$in sud-central de l'Atlantique septentrional, au sud et à l’ouest des Açores, et que leur frayage se produit probable- ment le printemps ou l'été qui suit leur sortie des fleuves.” LE ROMAN LE L'ANGUILLE DTA Partant du fait bien connu que les animaux ont une ten- dance à revenir ‘ chez eux ‘” pour opérer leur multiplication, M. Thomson est d'avis que l'Anguille est bien un poisson des mers profondes qui se fait à l'eau douce, de même que le Saumon est un poisson d’eau douce qui s’est habitué à la vie de la mer. Ainsi la vie de l’Anguille commence et finit dans l'océan. Quand elle arrive si frèle à l'embouchure des fleuves pour aller faire sa carrière d'eau douce, elle a déjà tout un passé océanique plein d’intéret. “ Le premier chapitre de l’histoire, continue M. Thomson, reste obscur. Il est bien probable que l'Anguille fait son frayage dans les grandes et sombres profondeurs de la mer, peut-être sur le fond de l'océan, d'où les œufs fertilisés montent flotter à la surface. On trouve les jeunes larves, n'ayant pas plus que 9 millimètres de longueur, sur le dessus des eaux très profondes, et elles ont tendance à s’enfoncer à mesure qu'elles se développent. Ces larves, à leur première période d'existence, portent le nom un peu lourd de “ pré- leptocéphales”. Comme beaucoup de poissons du fond de la mer, elles ont des dents crochues et relativement grandes. Elles sont évidemment voraces et croissent rapidement. Le troisième chapitre de l’histoire de l'Anguille est celui du Leptocéphale, une dénomination qui remonte au temps, non encore beaucoup lointain, où l'on regardait ces larves d’Anguilles comme des espèces distinctes de poissons péla- giques. Ces larves sont de contexture fort délicate, presque aussi fines que des lames de couteau, d'environ 3 pouces de longueur, et presque aussi transparentes que du verre. L'iris de leurs yeux est argenté, mais même leur sang est incolore. Les dents sont plus petites qu'au stage précédent, et finissent par disparaître. Les Leptocéphales des diverses espèces d'Anguille, telles que l'Anguille commune et le Congre, se ressemblent beaucoup, tout en étant faciles à distinguer. 272 LE NATURALISTE CANADIEN Elles restent en pleine mer, à une profondeur qui varie d’en- viron cinquante brasses à quelques pieds de la surface de l'eau, montant la nuit, s'enfonçant le jour. Elles nagent par mouvements gracieux et ondulés, comme à plaisir plutôt que rapidement, pouvant même flotter paresseusement, mais à peu près invisibles, sans doute. L'eau pénètre leur corps délicat, leurs poids spécifique étant presque le même que celui de l'élément où elles vivent. Les grands courants de la surface les entrainent vers le nord et l’est. Elles ne parais- sent pas s'alimenter; aussi leur croissance est-elle nulle à cette époque. Mais voilà que, à une époque que l'on ne peut déterminer, il se produit chez ces larves un mystérieux changement de constitution. La forme du corps se modifie grandement; il perd en épaisseur et en longueur, et devient presque cylin- drique. Au lieu de l'allure paresseuse de la période “leptocé- phalique ”, c'est maintenant la vive agilité de la petite An- guille transparente (Glass-Fel), laquelle constitue le cha- pitre quatrième de cette biographie extraordinaire. Se rap- prochant des rivages où l'eau est peu profonde, elle achève sa métamorphose, se remet à manger et à s'accroitre. Car la période de cette métamorphose, qui dure plusieurs mois, est une époque de jeune; et cela explique bien le fait que la “ Glass-Eel ” est plus courte d'un centimètre qu'elle n'était dans son état précédent de Leptocéphale : cela explique aussi que desséchée elle ne pèse qu'environ les deux tiers de celui- C1. Ainsi donc, au cours d'une année ou à peu près, la Glass- Eel océanique est devenue la petite Anguille noirâtre du rivage, par laquelle a commencé notre histoire. C'est ainsi que la carrière de l'Anguille—passant, comme dit le Dr Wemvss Fulton, d'un mystérieux commencement à un vrai roman d'histoire naturelle—comprend les phases suivantes : LE ROMAN DE L'ANGUILLE 273 Eclosion des œufs; Période pré-Leptocéphalique ; Période Leptocéphalique ; Etat de transparence (Glass-eels) ; “ Elver ”’; Etat de croissance ; Anguille voyageuse, presque adulte ; Anguille frayante. Ce qui n'est pas moins extraordinaire, c’est la multiplicité de l'habitat dans le cours de la vie de l’Anguille: Les eaux profondes ; Près de la surface de la mer; La pleine mer ; Près des rivages ; Les hauts-fonds ; Le haut des fleuves : Les bassins tranquilles ; Traversée occasionnelle d’une pièce de gazon humide ; Retour dans les grandes profondeurs de l'océan. Bien remarquable encore est la distance considérable que souvent les jeunes Anguilles ont à parcourir pour atteindre l'embouchure des fleuves. Les côtés du canal de Bristol en conduisent des multitudes droit dans la Severn; mais les jeunes Anguilles qui remontent les rivières coulant dans la Baltique de l'Est ont déjà fait une course d'au delà de 3000 milles. Et il en est qui refont ce voyage en sens contraire. Dans le cas des migrations du Saumon, de la Tortue, des oiseaux, la succession des saisons établit une différence entre les localités d'alimentation et les localités où se fait la reproduction. Mais chez les Anguilles adultes il n’y a jamais de voyage de retour après la ponte des œufs. Suivant le mot du professeur Perrier dans son ouvrage si pittoresque La 274 LH NATURALISTE CANADIEN Vie en action, les Anguilles ont comme ‘“ la nostalgie des ténèbres”; et quand elles ont retourné à leur lieu d’origine, elles ne le quittent plus jamais. | IT semble certain que les Anguilles adultes meurent après leur ponte. Produire une fois de nouvelles vies leur serait fatal! Il est vrai que la ponte de chaque Anguille femelle peut être de plusieurs millions d'œufs! On ne saurait dire qu'il y ait un manque de convenance dans le fait que, après une vie si pleine d'aventure, la mort suive une pareïlle pro- duction d'existence. LES COLEOBTERES DU CANAER SPAPHYLINIDÆ (Continué de la page 263.) 46e Genre BLEDIUS Mannh. Ce genre-ci comprend un grand nombre d'espèces, très difficiles à classifier. Ces insectes sont de forme allongée, grêle; la tête plus petite que le thorax. On les rencontre sous couvert le long des cours d’eau et des lacs, d’autres fois sous les vieilles souches près des petits ruisseaux. B. albonotatus Makl.—Bull. Mosc. 26. 1853. 3, p. 193. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. B. analis J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 52. Habitat : Ontario. | B. amularis J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 53. Habitat : Colombie-Anglaise. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 275 B. armatus Say.—Journ. Ac. Phil. 3. 1823, p. 155. Habitat : Québec, Manitoba. B.-assimilis Csy.—Ann. N. York. Ac. 5. 1889, p. 55. Habitat: Manitoba. B. basalis Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 57. Habitat : Québec. B. divisus J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 53. Habitat : Canada. B. emarginatus Say.—Trans. Am. Phil. 4. 1834, p. 461. Habitat : Ontario, Québec. B. fumatus J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 52. Habitat : Ontario, Québec. B.laticollis J. Leg.—Trans. Amer. Ent. Soc. 6. 1877, p. 227. Habitat : Québec. B. longipennis Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 318. Habitat : Colombie-Anglaise, Alaska. B. nitidicollis J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 52. Habitat : Ontario. B. pleuralis J. Lec-—Trans. Am. Ent. Soc. 6. 1877, p. 229. Habitat : Ontario. B. politus Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-40 (1840), p. 766. Habitat: Manitoba. B. rubiginosus Er. — Gen. Spec. Staph. 1839-40 (1840), p. 765. Habitat : Québec, Manitoba. B. ruficornis J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 53. Habitat: Alberta, Manitoba, Territoires du Nord-Ouest. B. semiferrugineus JT. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 52. Habitat : Québec, Ontario. B. sinuatus J. Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. VI. 1877, p..228. Habitat : Canada. 276 LE NATURALISTE CANADIEN B. strenuus Csy.—Ann: N. Y. Ac. 5: 1889, p. 44. Habitat: Manitoba. B. tan J. Lec.—Trans. Am. Ent. Soc. 6. 1877, p. 230. Habitat: Terre-Neuve, Ontario. 47e Genre THINOBIUS Kiesw. Les espèces de ce genre sont de petite taille et vivent sous les débris des végétaux en décomposition près des cours d’eau. T. pygmaeus Csy.—Ann. N. Vork, Ac. 5. 1880, p. 85. Habitat : Colombie-Anglaise. 2e Sous-fami le OXYPORINÆ Les ouvrages suivants comptent parmi les plus utiles pour l'étude des différents genres de cette sous-famille. Leconte.—In. Trans. Amer. Ent. Soc. 6. 1877, pp. 214-215. Line F # ‘8. 1880, p. 180. Blatchley.—Coleoptera of Indiana. 1910. pp. 459-461. 48e Genre OWPORUSFIbrE C’est dans les champignons et les bolets qu'on trouve les Oxyporus à corps épais, à grosse tête et à mandibules sail- lantes, aiguës; ils se distinguent par le dernier article des palpes labiaux en forme de croissant et leurs mandibules robustes, saillantes. | LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 277 .O. bicolor Fauv.—Ab. 1. 1864, p. 371. Habitat : Québec. O. faciatus Horn.—Trans. Am. Ent. Soc. 1885, p. 135. Habitat : Colombie-Anglaise, Québec. O. femoralis Grav.—Col. Micr. Brunsv. 1802, p. 196. Habitat : Québec, Ontario. O. lateralis Grav.——Col. Micr. Brunsv. 1802, p. 195. Habitat: Québec, Ontario. O. major Grav.—Mon. Col. Micr. 1806, p. 234. Habitat : Québec. O. rufipennis J. Lec.—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 57. Habitat : Ontario, Québec. O: stygicus Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 450. Habitat : Québec. O. vittatus Grav.—Col. Micr. Brunsv. 1802, p. 195. Habitat: Québec, Ontario. 3e Sous-famille STENINÆ Les principaux ouvrages sur les genres compris dans cette sous-famille sont les suivants: Casey, Thos. L. — “ Revision of the Stenini of America North of Mexico ”, 1884, pp. 1-206. Blatchley.—Coleoptera of Indiana, 1910, pp. 400-414. 49e Genre STENUS Patr. Les Stenus sont de petits insectes cylindriques, courant avec vivacité au bord des eaux; leur têté, mimie de gros 278 LE NATURALISTE CANADIEN yeux et débordant le corselet, rappelle celle des Cicindèles; leurs antennes sont courtes et très grêles, grossissant à l’ex- trémité; leur corps est fortement et densément ponctué, d'un noir plus ou moins plombé; quelques-uns vivent dans les fourmilières, d’autres sous les feuilles humides, sous les mousses. S. adspector Maklin.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 316. Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. S. agnatus Csy.—Rev. Sten. Am. N. of Mex. 1884, p. 163. Habitat : Colombie-Anglaise. S. annularis Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-40, p. 735. Habitat : Québec, Ontario. S. arculus Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-40, p. 744. Habitat: Colombie-Anglaise, Ontario. S .bipunctatus Er.—Kaf. Mk. Brandenb. 1. 1837-39(1839), pr 530: Habitat : Territoires du Nord-Ouest, Alberta, Manitoba, Colombie-Anglaise, Ontario. S. Canadensis Csy. — Rev. Sten. Amer. North of Mex. 1884, p .175: Habitat: Ontario. S. canaliculatus Gyll.—Ins. Suec. IV. 1827, p. so. Habitat: Colombie-Anglaise, Ontario. S. cariniceps Makl.—Bull. Mosc. 25. 1852. 2, p. 317. Habitat: Alaska. S. colon Say.—Trans. Amer. Phil. Soc. 4. 1834, p. 458. Habitat : Ontario. s. colonus Er.—Gen. Spec. Fran 1839-40, p. 699. Habitat : Ontario. LES COLÉOPTÈRAS DU CANADA 279 = Scorvus Cas. — Rev. Sten. Amer. North of Mex. 1884, D-172. Habitat: Colombie-Anglaise. S. croceatus Csy.—Rev. Sten. Amer. North of Mex. 1884, D I50. Habitat : Ontario. S. egenus Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-40, p. 698. Habitat : Ontario. S. femoratus Say.—-Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 459. Habitat : Québec. S. flavicornis'Er.— Gen. Spec. Staph. 1839-40, p. 733. Habitat : Québec, Ontario. S. fraternus Csy.—Rev. Sten. Amer. n. of Mex. 1884. Habitat : Colombie-Anglaise. S. humailis Er.—Kaf. Mk. Brandenb. 1. 1837-39 (1839), p.554. Habitat : Québec, Ontario. S. invnarginatus Maklin.—Bull. Mosc. 26. 1853. 3, p. 192. Haibtat: Alaska. | S- indigens Csv: — Rev. Sten. Am. North of Mex. 1884; D: 55. Habitat : Ontario. S. inornatus Csy. — Rev. Sten. Am. N. of Mexico. 1884, p. 64. Habitat : Québec. S. Juno Fabr.—-Svst. EL 2. 180r, p. 602. Habitat: Québec, Ontario, Colombie-Anglaise, Alaska, Terre-Neuve. id S .juvencus Csy.—Rev. Sten. Amer. North of Mex. 1884, Dr23. : + Habitat : Ontario. 280 LE NATURALISTE CANADIEN S. hviceps Csy.—Rev. Sten. Amer. North of Mexico, 1884, P- 193. Habitat : Colombie-Anglaise. S. maritimus Motsch.—Bull. Mosc. 18. 1845. 4, p. 356: Habitat: Alaska, Colombie-Anglaise. S. nanulus Csy.—Rev. Sten. Amer. N. of Mex. 1884, p. 83. Habitat : Colombie-Anglaise. S. nanus Steph.—IIT. Brit. 5. 1832, p. 301. Habitat : Ontario. S. occidentalis Csy.—Rev. Sten. Amer. N. of Mex. 1884, p. 90. Habitat : Colombie-Anglaise. S. parallelopipedus Motsch. — Bull. Mosc, 25. 1852. 2, p. 317- | Habitat: Alaska. S. parallelus Csy.—Rev. Sten. Amer. N. of Mex. 1884, . PAST. Habitat : Ontario. S. Pettiti Csy.—Rev. Sten. Am. N. of Mexico. 1884, p. 42. Habitat : Ontario. S. pinguis Csv.—Rev. Sten. Am. N. of Mex. 1884, p. 177. Habitat : Québec. S. plicipennis Csy. — Rev. Sten. Amer. N. of Mex. 1884, p. 162. Habitat : Colombie-Anglaise. S. pterobrachys Gem. & H.—Cal. Col. 2. 1868, p. 630. Habitat : Colombie-Anglaise, Alaska. S. punctatus Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-40, p. 744. Habitat : Ontario, Québec. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA ‘281 S, retrusus Csy. — Rev. Sten. Am. North of Mex. 1884, p. 140. Habitat : Colombie-Anglaise. S. scrupens Csy.—Rev. Sten. Am. N. of Mex. 1884, D. 43. Habitat : Ontario, Québec. S. sculptilis Csy.—Rev. Sten. Am. N. of Mex. 1884, p. 22. Habitat : Québec. S. stygicus Sayv.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 458. Habitat: Québec, Terre-Neuve. S. tarsalis Ljungh. — In Web. und Mohr. Arch 1. 1804, Dons 7. Habitat: Québec, Terre-Neuve. S. tristis Csy.—Rev. Sten. Amer. N. of Mex. 1884, p. 27. Habitat: Québec. S. verticosus Csy.—Rev. Sten. Am. N: of Mex. 1884, p. 25. Habitat : Colombie-Anglaise. S. villosus Csy.—1. c., p. 109. Habitat : Colombie-Anglaise. S. vinnulus CSv.—1. €. p. 112. Habitat : Ontario. 50e Genre DIANOUS Sam. Mœæurs inconnues. D. cœrulescens Gyll.—Ins. Suec. 2. 1810, p. 463. Habitat: Ontario. D. nitidulus Lec.—Proc. Bost. Soc. Nat. Hist. 16. 1874, ?. 272. Habitat : Terre-Neuve. 282 LE NATURALISTE CANADIEN 4e Sous-Famille EUÆSTHETINÆ Les principaux ouvrages sur les genres compris dans cette sous-famille sont les suivants : Casey.—Contributions to the Descriptive and Systematic Coleopterology of the United States, Part 1. 1884. Blatchley.—Coleoptera of Indiana. 1910, pp. 458-450. 5le Genre EUÆSTHETUS Grav. Les espèces de ce genre se rencontrent en sassant les dé- bris végétaux ramassés sur le bord des fondriêres où il y a beaucoup de Spagnum, et aussi près des tourbières. Ë. Americanus Er.—Gen. Spec. Staph. 1830-40, p. 747. Habitat : Ontario. 5e Sous-Famille PÆDERINÆ Les principaux ouvrages sur les genres compris dans cette sous-fanuile sont les suivants : Leconte.—Synoptic Tables of “ Lathrobium, Stilicus and Sunius ”” in Trans. Am. Ent. Soc. 8. 1880, pp. 174-180. Leconte.—Synoptic Tables of “ Cryptobium, Pæderus and Palanunus ” in Proc. Amer. Phil. Soc. 17. 1878, pp. 390-397. Horn.—A Study of the Species of Cryptobium of North America in Trans. Amer. Entom. Soc. 12. 1884, pp. 85-106. LES COLÉOPTÈRES DU CANADA 283 Casev.—A Revision of the *“* American Pæderini ‘in Trans, Acad. ScL St L. 15: 1008pp. 17-248. Blatchlev.—Coleoptera of Indiana. 1910. pp. 414-441. Provancher.—Petite Faune de la province de Québec. 52e Genre PÆDERUS F. Les Pæderus rapellent les Stenus par la forme cvlindri- que, les mœurs et la rapidité des mouvements; mais leurs antennes sont bien plus longues et filiformes, le corselet est presque globuleux, la tète n'est pas creusée entre les veux, qui sont moins saillants: enfin, leur coloration est d'un jaune rouge, et bleu d'acier brillant. Ils sont de petite taille ; et on les trouve au bord des eaux surtout en sassant les dé- bris végétaux. P. compotens J. Lec—New. Spec. Col. 1. 1863, p. 48. Habitat : Québec. P. httorarius Grav.—Mon. Col. Micr. 1806, p. 142. Habitat : Ontario, Territoires du Nord-Ouest, Alberta, Ma- nitoba, Nouvelle-Fcosse, Québec. N. Nevadensis ? Habitat : Alberta. 53e Genre ASTENUS Steph. Les espèces de ce genre se rencontrent fréquemment en sassant les débris végétaux. Ces insectes courent avec une grande rapidité, quand ils sont dérangés: d'autres espèces habitent sous les pierres, les écorces des arbres couchés par terre, surtout sur les terrains élevés. 284 LH NATURALISTE CANADIEN A. binotatus Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 3. 1823, p. 154. Habitat: Québec, Ontario. É A. longinisculus Mannh.—PBrache. 1830, p. 39. Habitat : Québec, Ontario. A. prolixus Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-40, p. 630. Habitat : Ontario. | 54e Genre SRB CUSALaAtE Coléoptères de petite taille que l'on prend dans les bou- ses et sous les feuilles mortes en voie de décomposition, et aussi sous les plantes cryptogames,: champignons, etc. S. angularis Er.—Gen. Spec. Staph. 1839-40, p. 634. Habitat : Ontario, Québec. S. biarmatus J. Lec. — Trans. Amer. Ent. Soc. 8. 1880, 176. Habitat: Ontario. S. dentatus Say.—Trans. Am. Phil. Soc. 4. 1834, p. 457. Habitat : Ontario, Québec. S. opaculus JT. Lec.—Trans. Amer. Ent. Soc. 8. 1880, p. 178. Habitat: Colombie-Anglaise. 55e Genre PACENSTILICUS Csv. Mœurs inconnues. P. Hanhami Mickham.—Psyche. &. 1898, p. 220. Habitat: Manitoba. (A suivre.) — _—{() LES MÉLASIDES LU CANADA 285 MONOGRAPHIE DES MELASIDES DU CANADA (Continué de la page 2509.) TABLEAU DES GENRES a. Dessous du thorax munis de sillons pour recevoir Îles antennes au repos, ces sillons étant contigus, de chaque côté, à la marge latérale, et généralement bien définis dans toute leur étendue. b. Sutures prosternales fortement arquées. III. STETHON. bb. Sutures prosternales plus où moins obliques, mais toujours droites. c. Sillons antennaires marginaux se continuant di- rectement sur la tête, sans être rétrécis par le bord interne des veux. d. Sillons antennaires marginaux grands, généra- lement élargis en arrière. IV. DELTOMETOPUS. dd. Sillons antennaires marginaux étroits, nulle- ment élargis en arrière. V. DROMAFOLUS. cc. Sillons antennaires marginaux plus ou moins for- tement interrompus sur la tête, par le bord infé- rieur interne des veux. e. Antennes subfiliformes, nullement compri- mées: quatrième article des tarses légére- ment lamellé en dessous. VI. FARNAX: 286 LE NATURALISTE CANADIEN ee. Antennes courtes, plus ou moins fortement comprimées; quatrième article des tarses sans lamelles. VII. PHÆNOCERUS. aa. Thorax sans sillons antennaires marginaux. f. Thorax mince en dessous de sillons antennaires jux- ta-suturaux nettement limités dans le propectus marge latérale du thorax formée de deux fines care- nes : l'une partant des angles antérieurs infléchis, se dirige en arrière et limite le sillon juxta-sutural ; l'autre, partant des angles postérieurs infléchis se di- rige en avant. g. Deuxième article des antennes petit et subglobu- leux, le toisième allongé, cylindrique. VIII. MICRORRHAGUS. ge. Troisième article des antennes de la forme du se- cond ; ces deux articles moins longs, réunis, que le quatrième. | IX. ENTOMAPHTHALMUS. ff. Propectus sans sillons antennaires juxta-suturaux ; marge latérale thoracique simple, où méme parfois presque nulle. h. Lames des hanches postérieures parallèles ou s'élargissant en dehors sur leur côté externe. 1. Antennes minces, filiformes, à troisième ar- ticle beaucoup plus long que le second. X. HYLOCHARES. 11. Antennes pectinées ( _) ou fortement den- tées en scie ( }). XI. SARPEDON. hh. Lames des hanches rétrécies en dehors sur leur Coté eXIERnE, LES MÉLASIDES DU CANADA 287 Mandibules offrant extérieurement une large surface inégale ou rugueuse, faisant saillie en arrière. k. Dernier arceau ventral de l'abdomen pro- longé au sommet en une pointe aiguë ; der- ner segment dorsal caché en dessus. XII. NEMATODESs. kk. Dernier arceau ventral de l'abdomen simple et arrondi en arrière. XIII. HypocacLus. 3j. Mandibules minces, n'offrant en dehors qu'une surface étroite, moins rugueuse et sans saillie postérieure. L_ Sutures prosternales droites : marge laté- rale thoracique distincte. m. Bord antérieur de l'épistome forte- ment échancré de chaque côté. XIV. SCHIZOPHILUS. mm. Bord antérieur de l'épistome régu- lièrement arqué en avant: lames des hanches postérieures brusque- ment élargies en dedans : antennes avec les quatre derniers articles allongés. XV. EPIPHANIS. Il. Sutures prosternales sensiblement ar- quées ; marge latérale thoracique presque nulle; lames des hanches postérieures brusquement élargies vers leur tiers in- terne; antennes avec les articles 4-10 subglobuleux. XVI. ANELASTES. GERMAIN BEAULIEU. (A suivre.) 288 LH NATURALISTE CANADIEN PUBLICATIONS REÇUES — Nos remerciements à notre confrère québecquois le Terroir, pour la jolie façon dont il a salué notre entrée dans la 46e année de publication. Il y à parlé même des ‘‘noces d'or’? du Naturaliste canadien qui s’ap- prochent tout doucement. —Almanach catholique français pour 1920. Bloud & Gay, 3, rue Ga- rancière, Paris (VI): Prix: 5 francs. Publication du Comité catholique de Propagande française à l’étran- ger, ce volume illustré, in-12, de 448 pages, traite de tous les sujets inté- ressant la vie catholique en France. —Boletin oficial de la Secretaria de Agricultura y Fomento. Juillet- Août 1919. Mexico. . Bulletin partagé en sections agricole, géographique, biologique, an- thropologique, &c. —PBulletin mensuel des Renseigements agricoles et des Maladies des Plantes. Janvier-Mars 1920. Rome (Institut international d'Agriculture) Ce titre très général donne une idée de la multitude de renseigne- ments sur l’agriculture et la phytopathologie, que contiennent les vo- lumineuses livraisons de cette revue internationale. —Smithsonian Institution. Washington. Proceedings of the U. S. National Museum. Vol. 55. 1920. Vol. in-8", illustré, de 660 pages, qui comprend la variété habituelle des sujets scientifiques, intéressant diverses contrées qui sont traités dans cette publication de haute valeur. —31st Annual Archæological Report. 1919. By Dr. R. B. Orr. Toronto. 1919. Contient nombre de mémoires très intéressants, notamment celui qui est consacré à l’histoire des Iroquois, et l’article de notre vénérable ami le Dean Harris. Le volume, publié par le Dr Orr, directeur du mu- sée provincial d’Ontario, contient beaucoup de gravures très précieuses sur les tribus aborigènes du Canada. — Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. Tome 69. 1915-16. Travaux sur la conchologie de l’Aquitaine ; sur les Microlépidop- tères de la Gironde; sur les Echinides du Bordelais. Jusqu’aux procès- verbaux des séances de la Société qui sont très intéressants. —16e Rapport de la Commission de Géographie du Canada. Ottawa. 1920. — Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia. Vol. 71, part 3. 1920. —U. $S. National Museum, Washington. Banks and Snyder, À revision of the Nearctic Termites, with notes on Biology and Geographic Distribution. 1920. Proceedings. Vol. 56. Washington. 1920. Volume illustré, de 692 pages. à. TABLE DES MATIERES DU VOLUME XLVI A deESEoe maturelle, LOTO RSR... .:.... oem. il Hébauncerdu Naturaliste. CANAIEN SN NN... de o de anne SU ce 2 reponse du Moineau (R. P. Fontanel, S. J.).....:... 0... 3 La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, $. J.). 4, 28, 64, 89, 105, 129, 160, 174, 199, 226. Le Chien et ses principales races (Abbé F.-X. Burque).., 17, 41, 51, 83 Voix dela presse (Action catholique et Soleil).................... 22 BIBLIOGRAPHIE. ....... 23, 72, 119, 143, 167, 192, 216, 240, 263, 288 on svuloaire (J.-C. Chapais)/ 2. ...........: uni... 25 MIRE RCuomoOloSist-SSimportance PE. . ............. ele ce 27 Les Coléoptères du Canada. 45, 69, 94, 117, 136, 164, 181, 212, 235, 260, 274. La coloration et la chute des feuilles à l’automne...,............. 49: Monographie des Mélasides du Canada (G. Beaulieu). 73, 100, 124, 185, 254, 285. Une expérience de végétation rapide............................. 97 D uen fossile humain... 2214 ...........: un... 98 PdermresauPogtus (Pr. M:-Victorin}f . ..........:.:4%e cc 121 s£ LC CADDE PE XPRBURQUE) . PAPA EMA CA 145 Toxicité de la Prêle des champs, (Er. M.-Victorin)................ 148 Les collections entomologiques de Provancher............. or 151 DE RMbrneille Aalbinos CU RE... 2 0 cc cms 169 292 LK NATURALISTE CANADIEN A-quei sert l’enfomologieÆte . ... Lin EE er 169 Le Micrampelis lobata (Er ME V'ictorin). 0 PE RE 172 ‘ Associate Biological. Committee’... à 193 Question” d'âge .»:.1...-1#48 FE... OR CE OM PERRIER 193 Le ‘Dr Hewitt (Geo. Mahetm}, ., en... te TE 195 Métamorphose et migration des Lamproies...,................... 207 Me Gros-Bec 4 couronne -notren(J.-G. Conte) 7 Ne 217 La jolie facon dont notre Vison se comporte en Europe.......... 218 Le monument du °° Boll Wet”. ...:..:. 0 219 AlbinismeMetMmélaniSe PR. . . AN A PR PEER 220 Bureau impérial d’Entomologie (C. Gordon Hewitt)............. 221 Encore. le Moineau ‘(F.-X 48). . ete NC ERP 241 Courte étude concernant quelques Cécidomyies (J.-C. Chapais)..... 247 “Nos critiques”. 000088... ne I NS 265 Aïlbimisme et mélanisme (CSP; Dionne) CE 265 Le roman dé 1’Anguille 2287. ....5 0.5.0. 267 CS de mnt mm à LE NATURALISTE CANADIEN TABLE ALPHABÉTIQUE DES PRINCIPAUX NOMS DE FAMILLES, DE GENRES ET D'ESPÈCES MENTIONNÉS DANS CE VOLUME Acholerops ATAGDEA ..-..... Acrolocha Acrulia Actium 0 Agathidium RM ANIME 1 sie. Amphichroum ÉHOMPOPROQUS 7... m0 Angelica atropurpurea L.... DAMOAUE.....--.ceeee Anthonomus grandis Aploderus CA... ... Archangelica atro-purpurea Hoffm. RDC CALE Le... Arthrocnodax spiphila eee « Batrisodes 7... Brachygluta ... CAVDIMIMERUBS 200 201 cie ee Cecidomyia destructor. te os Cecidomyia Virginiana OR . .. :........ Cerasus Virginiana 2 1... 0. CCD TONER Contarinia Virginiana Coprophilus Cie CROSS PMRAGEUS 7. !,........... Dasyneura leguminicoli ..... Dasyneura He Coq. Decarthron RE . - Drastophus Empelus Enmalus PME vera n Equisetum arvense L Euæsthetinæ Euæsthetus Eucnemini Euconnus Eunonia Euplectus BIKOASCUS EP SNA UEnT Geodromicus Haïda CRC ACCRA CII ICO LONIC Heracleum lanatum Michx. 121, Heracleum sphondylium L... Hesperiphona à = poele lISeus ER A Sthrimeume 002... Lestodiplosis Pbplioderus Rte Lycia cognataria Guenée Machærodes 2272 7... Mayetiola destructor Say Megarthrus) | Melanoplus differentialis, Melasidæ Mblasinl RSR Ne Melasis rufipennis Horn Melilotus alba Desv.......... Micrampelis lobata Greene .. Berodus, RER nee Micropeplus Phsaxis, PR ne - Olisthærus Olophrum Omalium Orobanus MRODUS nr Le Oxyporinæ Oxytelinæ Oxytelus arae a ea nle/rerete sie le le a a) se slelolalel eee el etes sol elsia e 293 250 294 . TABLE ALPHABÉTIQUE Pachystilicus Paderinæ Pæderus PM NN CNE Paralesteva :(....41". 224820 Parallelodiplosis acernea Felt. Pelecomalium Phlæonomus Phyllodrepa LE) AU CH A Te - Platystethus Porrhodites Proteinus Pselaphidæ Pselaphus : 0:20 :L00r. RE Pyenoghypta Pycnophus RYDAXIS., Less di ne AUSCORE Reichenbachia HheRiUS;, sacs 0: MR Scydmænidæ Scydmænus Siagonium Silphidæ sn. 284 282 SONOMR ?.......:..#- 96 Staphylinidæ ..:..17212% 165 SÉENIRB 1... TER 277 StOBUS ? ,..,.4.0 00 277 SUIICUS, VU USER “ns TEE 284 Syatomiumt . 24 LL URE 239 Tanyrhinus ..... ne PE 185 Tharops ruficornis Say....... 258 Thinobius :.:-. SES 276 Thoracophorus ,,..........:. 182 Tilea. ,....::e- 42-00 238 Trigé ©, 78 LAON 182 Trigonodemus ............ .. 185 Trigontmus 22.20.00 166, 181 TrimioneÏba; .:.::...2-000008 118 Trimiopleetus .............. 118 Trogophlœus :.....-.-%"000 260 EYChRE ) 273.000 PP 141 Dyrus...... 4:21 CREER 164 Veraphis, .:....27 "008 71 Xanthium strumarium L..... 171 Xylodromus. ….:.. M0 215 Zalobius : .....:...-"1000 260 X APN UN Pris eut 5 FAT NE FRET PS Fr RCI V2 ; ADLL ,, 14 ÿ 4 L° L4 OM OS à ISERE Se SE Yr f AC A Dn; È GX: XLVI (xxvr de la %e série) NPA. | «|: Obébees Thiflet 1979 > ——— TES ANA ET LED L ; 5 a CX Li 4 NE e TS CANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE: SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fandé en 1868 par l’abbé Provancher QUÉBEC 2, RUE PORT-DAUPEHIN 4 /, EL 200 D”, A 4 À CSN A NE CAR en cos ù D LE PAU ANT PACA CARS FU 24 * - 2 . RTL Te TU DE CADET TENTE Pa Se NOT TE UT ETES é DS mes CLS TS FA Da Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québec. £ UP PDA 2 D A D ST CN ND SD PE EL (PO SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON Pris d'histoire natureNeie:.. {21220 Que Rev DE LE NME 46e année du Vaturaliste canadien. ...... RMS 2 Ta réponse du Moineau (RP. Fontanel} SJ) LMP PPEE ERP La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, S. J.). ..-:"""* Le Chien et ses principales races (Abbé F.-X. Burque). Swz/e...... 17 Voix de la presse.....…. M rar Ne ON MIRE PA SH. 22 Publications reçues..... .......,........ ...............:. -:+1123 LD LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. k chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’ Paris. — MM. KR. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. | En vente au bureau du Naturaliste : — Labrador et Anticostr, »ar l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L'’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco: —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. série) No. La Québec, Août 1919 FE L I (xxvi de la je Ye (l AU GANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE, SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fandé en 1868 par l’abbé Provancher QUÉBEC 2, RUE PORT-DAUPHIN RER PATENTS VAPIES PS J- # PR ‘ 2 # Fr” WE di A N LS * MLRLAUILET QE) AMAR MYTANRS Ke" RATE EE AT v CURE | SR 4 #7, dr y: Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québec. SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON Avis de la Rédaction. .... De à ste ORNE 43 Das So s 0e TEE 25 Ta Lycie vulgaire (J.-C;'Chapais).. "2,200 LL PEROU ANRRRANRES The Rutomologists1mporftance 2000 SE EEE OCR 27 La chasse aux Moineaux (R: P..Fontanñel, SJ) ee PP 28 Le Chien et ses principales races (Abbé F.-X. Burque). Swz/e...... AI Les Coléoptères du Canad4:(Szzie)e. 000 NRA 45 LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, es d’UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d'abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. & chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ’’ Pañis. — MM. K. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. PSE TE es ee | En vente au bureau du Naturaliste : —Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L’'Apôtre du Sagueñay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franeo. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. — Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. PE LA Ag A re HEAR da). w D TE LIRE A E 1 Ê “PAT :: 7 x» f + œ PNR \'1R 262000 L'ALIE SSSR LVI (xxvr de la 2e série) No. A ll! Québec, Septembre 1919 ; [ Le AU EE Pa He L CANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fondé en 1868 par l’abbé Provancher QUÉBEC 2, RUE PORT-DAUPBIN LS * RAR (AR à LUN er LE 6 SK Er Imprimerie LAFLAMME, 84, rue Garneau, Québec. CR NT ER (A CETTE) ONE PUR RER * {4 te : ee x sé SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON La coloration et la chute des feuilles à l’automne.......... vers: 049 Le Chien et ses principales races (Abbé F.-X. Burque). Suite FT 51 La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, S. J.)., Swz/e..... 64 Les Coléoptères du Canada. Suite. ......... A Pubheations-rectiesst niet 2 NTM EEE NN See MIT SRE LE NATURALISTE CANADIEN paraît à Ja fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de 1 Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux PAR ‘du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. & chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519: AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ’’ Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. LR a TS OS ÉR TPT RPRETEE PRRRESR En vente au bureau du Naturaliste : — Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L'’Apôtire du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. AU APR TE EE Re CHAMPNE" DER ” € BTAR LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’Amérique.--Klle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 7o0 pages, ma- gnifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. S’adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarr. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par lés abbés V.-A. HuaRD et H. SiManp. A4ÈME ÉDITION 71 " 4 J À 4 ù L d Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.— Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix | spécial à la douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Leng. ; A complete list of the species, varieties and races, with Ë synonyms, and page reference to place where each was first ; described. The distribution of each species is given. à Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. à Also a complete list of Fossil North American species, à prepared by Professor H. F. Wickham. L Subscription list now open. ; Price, unbound, including delivery. $5.50 - Printed on one side of paper only.. $7.00 | Payable in advance. | { It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subscriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, gr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. mm Er TEE TO ME Er Pa at -: " Ç AC F1 NET 4 (En " \ 3 [1 < 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Fr ta EA Volume ïin-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vigiiettes . dans le texte. — Prix : 60 ets l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHOPAEES Le Rhumatisme, le Lumbago, la ss les douleurs des reins ont été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards, Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été comp-essés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA f ne “4 et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande | ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant . cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Lang Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'essai absolument gratis. IMPRESSIONS D’UN PASSANT (Amérique—Europe— Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de viri-366 pages. — Prix : $1.00. EX venTE: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-0. Pruneau, Québec. A MonNTRÉAL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. CIE J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCH, = QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Etc., Etc. Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. , CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de !’ Amérique.—Klle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 700 pages, ma- “nifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. S'adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé HuARD. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, ES franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. EDR EE ENT PES CAS PRÉ LES ER EE APE RS PIS RSR TRES SPEED EE DS PE RRRE MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuaRD et H. SIMaARD. AÈME ÉDITION Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à ia douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also à complete list of Fossil North American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subseriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. D PP EP , 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas ; opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des À vieillards. . Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choïx de ma- tières ont été comp.:essés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont, et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d’essai absolument gratis. scale (il à 1 chith fins IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. | Volume in-8°, de vir1-366 pages. — Prix : $1.00. | EN veNTE: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-0. Pruneau, Québec. A MonTréaL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. CIE J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. | SAINT-ROCH, - QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Etc., Ete. Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. # PNEU PSE AN KO TOPT AUX RC La CTIT ut PU & AUS: r va / UN LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’ Amérique. —Klle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 700 pages, ma- #nifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. S'adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarp. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuaARD et H. SIMaAR». AÈME ÉDITION Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à ia douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also a complete list of works containing original deserip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. _ It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subscriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. 1 CE ‘ème EDITION du SENS TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'Hx GÈNE RTE ! par l’abbé VA. Huard. c' (RENE CURE Volume in-12 de VIIT- 265 pages, illustré de 202 vignettes Fe FES ; dans le texte. +2 — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québee. | et chez les libraires de Québec et de Montréal. - 4 GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME 7 Le Rhumatisme, le De, la Seiatique, les douleurs des reins ont : été “guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la i Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de! Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des “4 vieillards. : Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- “leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été comp.:essés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande b, ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- ; dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant - cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laïing Bldg., Windsor, Ont, et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'essai absolument gratis. | IMPRESSIONS D’UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vir:-366 pages. — Prix: $1.00. , EN venre: Chez l’auteur, à Québec, et aux Läbrairies J.-P. Garneau | et A.-0. Pruneau, Québec. A MonrrÉaL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome, CIE J.-A. LANGLAIS & FILS Bet W LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph; PAPETERIES. |. SAINT-ROCH, - QUÉBEC Fe VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Etc., Etc. Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard:, ‘1e TA DHAEES sauvent 30% en nous confiant leur commande. : ÿ CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES DE MORAL: NI AN ICT, 20; Eu fi x Fe ne LE dE NT 1. XLVI (xxvi de la %e série) No. 4 Québec, Octobre 1919 og DE NA Qœ: GANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE. SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fandé en 1868 par l’abbé Provancher AA Tr Al Ga ÿ AIT RE Nc TA QUÉBEC RUE PORT-DAUPHIN Fos À MU )) QE CETTE TT DS CE EE F E 3 SE a [+ 77 or NT or 7, Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québec. SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON Les Mélasides du Canada (G. Beaulieu). . _..........,. s À ADEPE 73 Le Chien et ses principales races (Abbé F.-X. Burque). Sw7/e., ...… 83 La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, S. J.). Sue..." 89 LesiColéoptères du Canada, S 72/87 20-25 CIRE + EN ERS 94 \ LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°, Le prix de l’abounement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. .. Les reçus d'abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. Le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ’’ Paris. — MM. KR. Roger & F,. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. En vente au bureau du Naturaliste : — Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8*, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. En 7 PCT ERA ET 1. XLVI RSS deL 2 eee Québec, Novembre 1919 EX BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE: on | Ja SE RAPPORTANT A L’'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fandé on 1868 par l’abbé Provancher QUÉBEC 2, RUE PORT-DAUPHIN ee NT à D L p 2 4 MELLE ONT TALI 6 HE) RE DS AT wi RENE va & NZ") 71 x Re ÿ| ren G ” Rs 78 nTZ x Imprimerie TAFLAMME, 34, rue. Garneau, Québec. SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON Une-expérience de végétation rapide. .:.:::.1.:: NM | 97 Le plus ancien fossile humain ........... ARE PRE a. LES 98 Monographie des Mélasides du Canada (G. Beaulieu) ............ + 100 La chasse aux Moinéaux (R.:P. Fontanel, S, J.). Se..." 105 Les Coléoptères du Canada Suzfe. LC SR SENS 115 Publications rÉCHESE, LH EREE:. CAULE CPAM An e Le TT OR EE 119 LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d’'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la Lee suivant la date où l’on aura payé. | On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année recoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. k& chanoïine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ’’ Pañis. — MM. KR. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. En vente au bureau du Naturaliste : —Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1, 25; franco $1.45 pour tous pays. —L'’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. | XLVI (xxvi de la 2e série) No. 6 : Québec, Décembre 1919 CANADIEN JET” BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE. EP ë V4 AU SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE nr 4 M. DU CANADA ANA S \S 4 , Das fondé en 1868 par l’abbé Provancher | Le Wa ; c SE Y, UM S TD me QUÉBEC 2, RUE PORT-DAUPHIN 7 À | | ë A ! Ve ee Dr 7 Ur rl . , (TR RSR SE # Sn TE UE RO ru ET Le. SDL / F Re: * IS 7 Hg “ À Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québec. D FRAME EE SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON L'identité du Poglus (Fr. M.-Victorin)...... RAA RESTE 5 AIRE 124 Monographie des Mélasides du Canada (G. Beaulieu) MANS A La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, S. J.). Swzte........... 129 Les Coléoptères du Canada. Swile. .... .... se der: SONT RE 136 Pubhcationsirecues CHEN .RCULE le sshalre 2 4 SET NP CEE 143 LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la Tiersen suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année recoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. k chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’ Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. En vente au bureau du Naturaliste : — Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25;. franco $1.45 pour tous pays. —L'Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l'Amérique. —Elle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 7o0 pages, ma- wnifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. S’adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarp. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuARD et H. SIMaARp. AÈME ÉDITION Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à la douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subseription list now open. Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. . It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subseriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. = = © scene nr 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été guéris de la facon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards. Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été comp.essés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laïing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d’essai absolument gratis. IMPRESSIONS D’UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vin-366 pages. — Prix : 41.00. EN veNTE: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-0. Pruneau, Québec. A MONTRÉAL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. CIE J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCH, - QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Ete., Etc. Unique Agence pour les célèbres, cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de !’ Amérique.—Klle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 7od pages, ma- “nifiquement illustrés. L'abonnement n'est que de $3.00. S'adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarp. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. ET MANUEL DES SCIENCES USUELLES. - Par les abbés V.:A. HuaARD et H. SIMARD. 4ÈME ÉDITION Mol. in-r2 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix _ spécial à ia douzaine. THAIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Lens. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also a eompléte list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also à complete list of Fossil North American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one ‘side of paper only.. #$7.00 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subseriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. / 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. ERNEST tofs dé ge dec L] jé 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. AErix 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards. Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été compressés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'essai absolument gratis. IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) ‘par l’abbé V.-A, Huard. 6 Volume in-8°, de vir1-366 pages. — Prix : $1.00. EN veNTE: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-0. Pruneau, Québec. A MonTRÉAL : Labrairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. | CIE J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCH, - QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Ete., Etc. Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. à AR AUDE OS COCA Le 6 ME Des A AL LP DE EARS à ed dede da doi dec co de 3 et M RD MN € em D TD LA RRVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’ Amérique.—KÆlle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 700 pages, ma- guifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. S'adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huar. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, frauco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. de rime Ve RDA RAR CR RE TMS BETETE RUE EE C2 LR a oi dB RERRETTSNE 2 MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuARD et H. SIMARD. AÈME ÉDITION Vol, in-r2 de 380 pages, illustré de 234 vignettes —Prix, $1.00 l’exein- plaire, joli cartonnage toile. En vente Chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à la douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $5. a Printed on one side of paper only.. $7.0 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publieation, which it is hoped may be possible this spring. Send subscriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. mneomenmarmmmeeenenmmmmmmnnanenenmnneenmnnmr 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. dl Volume. in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes i dans le texte. — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à. Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME —2— Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été guéris de la facon la plus complète au monde par l'emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards. Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été compressés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. , Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande e ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d’essai absolument gratis. IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vir1-366 pages. — Prix : $1.00. EX venre: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-O. Pruneau, Québec. À MonTRÉAL : Librairies Beaucbemin, Granger, Cadieux & Derome. CIE J.-A LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCH, - QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque, Assortiment complet de PAPETERIE, Ete., Ete, f : Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. Québec, Janvier 1920 CANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE, UE DU CANADA fandé en 1868 par l’abbé Provancher FAIR RER 7 A 7, $ QUÉBEC le 2, RUE PORT-DAUPHIN À S À * = : ñ \ À À } { è | , à J PERS De # 1 | ‘ EN 6 "1 2: CUS à d MTL TE DUILARID BG T LITE PS GNU D EL} 2 ( L )) k SE + : CARPE “1 Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québec. SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON L'identité du Poglus (Abbé Burque)........ Née 0 POSER 145 Toxicité de la Prêle des champs (Fr. M.-Victorin)... . .......=.. m8 Les collections entomologiques de Provancher...,.... ........... 151 La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, S. J.). Szzle....." 160 Les Coléoptères du Canada. Syutie.. ....2. 7 OU NN 1064 Publicationsirecues" "2## 9... 16070 DR ARE L'sicte: PROPRES 167 LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. f Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura æayé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les pérsonnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, ” M. k chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ’’ Paxis. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. En vente au bureau du Naturaliste : — Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L'’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. DR de CE à AL LA he DEAR de + + Es nl de D D + * U ) Québec, Février 1920 La ; £ DLL SE à \ \ RSS Deer Prev TNA R = ! 4 4. Z J ! ‘ 1 Nr SPACE æ = À ER N'AINA BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fandé en 1868 par l’abbé Provancher QUÉBEC , RUE PORT-DAUPHIN % PER (77 ml) is! NOR AERDTI LIN Z LA | = en | #7 A MT EN TA eZ = = Per. Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Gnrneau, Québec. ES SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON Une Corneille albinos "208; ; : MARNE NE NES 169 Atqtousertlentomolonsiemer. PEER L'oisre Le SOC OS 169 Les MWicrampelis lobata (Fr: Victorin) ::...:.6:.1.. 044 Fr SARL TE La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, S, J.). Swzile..s.. 174 es Caléoptères du Canada 1e PE OEM + LOIR CEE 181 Les Mélasides du Canada (G. Beaulieu),................. PAIE CE 186 Publications recues : "008... AE Ge sa 00 CORRE 187 | 1 LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d’'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. | Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. Le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’ Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. En vente au bureau du Naturaliste : —Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. LE CANADA FRANÇAIS Publication de l’Université Laval de Québec Organe de la Société du Parler français Deuxième série du Parler français couronné par l’Académie francaise Directeur : M. l’abbé Camille Roy Administrateur: M. l’abbé Arthur Robitaillé Secrétaire de la Rédaction: M. l’abbé Arthur Maheux Abonnement: Canada et Etats-Unis, $3.00. France et Union postale, 18 francs. { Siège social: Université Laval, Québec (Canada). Casier postal, No 218. A 2 7 22 2 nn de tn ne Méeetes À CANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE: SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE, DU CANADA fandé en 1868 par l’abbé Provancher QUÉBEC 2,-RUE PORT-DAUPHIN TPE - TU TA TZ ZT Vus d Ur Us IEEE A4 ” \ Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québes. AS PAYNE) D Tr FAN Et (1) Là SU CUBE DURS MUREU MOTASTRAN, HAE NE N SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON jen ARR ‘’ Associate Biological Committee ”..... D NT nr AE RER CRE Mt VE 52 192 \ Question d’âge....., ... Re à e1 SUE 1e NB BRE à PE Os sr NET Le Dr'Hewitt( Geo. Maheñx)..}/.1.20%42) 41 PRESS UINIE 195 La chasse aux Moineaux (R. P. Fontanel, S, J.). Swi/e........... 199 Métamorphose et migration des tent SH TUNER RSR 207 Les Coléoptères du Canada. Swi/e.....,..... DELL TONER EE 212 Publications reçues ...... DNA fe SO RER. ps RSS OO TRE 2E6 ne D ER RS LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par Jivrai- son de 24 pages in-8°. $ Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’6n aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros PAR depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux correspondants du ‘nes l'entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. L chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519, AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’ Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. D RP Th à PRES RE RON ET En vente au bureau du Naturaliste : — Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L'’'Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. “—Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. { LE CANADA FRANCAIS Publication de l’Université Laval de Québec Organe de la Société du Parler français Deuxième série du Parler français couronné par l’Académie francais Directeur : M. l’abbé Camille Roy € Administrateur: M. l’abbé Arthur Robitaille Secrétaire de la Rédaction: M. l’abbé Arthur Maheux Abonnement: Canada et Etats-Unis, $3.00. France et Union postale, 18 francs. Siège social: Université Laval, Québec (Canada). Casier postal, No 218. Le +! PR PDT nn 1 LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’ Amérique, —Klle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 700 pages, ma- gnifiquement illustrés. L'abonnement n'est que de $3.00. S'adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarp. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuARD et H. Srmanp. 4ÈME ÉDITION … Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. Kn vente chez les principaux/libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à la douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also à complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American species, prepared by Professor HF. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subscriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. OR ENT ET ONE nt NT AR PAT EU FU LT Tr 77 TRE PS AUOT AN EE M AA VEN NE NE 4 ERP MY 4 a 7 : } y : \ È # #1 À T: Jah - Li AU ENS: PASSENGER PIGEHON.- À vendre, un Pigéon voyageur, MAT, Espèce à peu près éteinte. ÿ To à S'adresser au Naturaliste canadien, Québec.w 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. __ Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de-Montréal. re moment GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs” des reins ont été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il à guéri des cas 4 opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même, chez des | vieillards. S Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi-} leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- . tières ont été comprersés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience persofnelle le directeur du Naturalisie recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système. rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'essai absolument gratis. 00 IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vin-366 pages. — Prix : $1.00: EN venre: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-O. Pruneau, Québec. A MonTRéaL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome.- CIE J.-A LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. j Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCB, : QUÉBEC lu à e PL. css VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Ete., Etc: Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. : Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES: |N Er \ ‘ ‘ l 4 à i "4 FA A É tx DS LA REVUE CANADIENNK La plus belle publieation du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’ Amérique.— Elle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 7o0 pages, ma- nifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. » S’adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarp. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuaRD et H. SIMARD. 4ÈME ÉDITION Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à la douzaine. LIST. OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first deseribed. The distribution of each species is given. Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $9.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subseriptions and remittances to the publisher, l JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. A LR + + SD PTS A D 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE “ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Seiatique, les douleurs des reins ont été guéris de la facon la plus complète au monde par l'emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareiïlle. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards. Les-cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été compressés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'’essai absolument gratis. IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vir1-366 pages. — Prix : $1.00. 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Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuaARD et H. SIMaARD. 4ÈME ÉDITION Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à ia douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH AMERICA By Charles W. Lenpg. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American species, prepared by Professor EH. F. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subscriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. D NE PL D SN RE CE 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. | — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards. Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été comp-essés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'essai absolument gratis. IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vi1-366 pages. — Prix : $1.00. EN vENTE: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-0. Pruneau, Québec. A MONTRÉAL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. CIE J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCH, - QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Ete., Etc. Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. oi BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE, SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fandé en 1868 par l'abbé Provancher PAT CRE \ 0 RER EIAT Q2 À. 9 QUÉBEC RUE PORT-DAUPHBIN À 4 4, es JE ane À 14 À 6 Al EE m1 b À Ù ET. AZ | SUITE Lu ) mi 1 HER MAUY LD. ET RU ET EU à 0 t 6 . CERITII1 1. s ce EN Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québeæ. Ps MEN MENT ET NA MENT NS LENSRNERRS rt ne >.) Qi ACTA AA CRT ds OS hs 0 AUDE ANT ERA | MUR AU RAT K AU À 200 SEA La va SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON : À Le Gros-Bec à couronnenoire (J.:G.!Coote !.... 110) meRRe La jolie façon dont notre Vison se comporte en Europe ADN Le monument du Boll Weeväl: }:,:: 1,17) 2 T4 SU ÉNSRRNEERES Alministue et Mélanismen,.: ur MA URI RE SL AE ANR Bureau impérial d’ Entomologie (C. G. Hewitt) . APR 1e AURA La‘chasse aux Moineaux (Suzielet fin) NI. LV MOMENT Les Coléoptères du Canada. Suite. .... PAR AA PAUL CR en Pablications recies 24: Nr Arr Lt SLR TEE LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai | son de 24 pages in-8°. Ô Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats- Unis est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de se À postale, SIX FRANCS. Les reçus d'abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. A À On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- erivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le, commencement du volume. l La direction entend laisser aux correspor ants du journal l’entière responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l'atte tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. k chanoine, V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’? Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. RE nl En vente au bureau du Naturaliste : — Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tofs pays. —L'’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Pravancher. LE CANADA FRANCAIS Publication de l’Université Laval de Québec Organe de la Société du Parler français Deuxième série du Parler français couronné par l’Académie française Directeur : M. l’abbé Camille Roy Adminristräteur : M. l’abbé Arthur Robitaille Secrétaire de la Rédaction: M. l’abbé Arthur Maheux Abonnement: Canada et Etats-Unis, #3.00, France et Union postale, 4" 18 francs. 6 Siège social: Université Laval, Québec (Canada). Casier postal, No 218. 0 A PONS AU PE Québec, Mai 1920 GANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fondé en 1868 par l'abbé Provancher QUÉBEC RUE PORT-DAUPHIN as, £ BUT ER) DREAM DS Lx d'étaanlE ès Le a EU Imprimerie LAFLAMME, 34, rue Garneau, Québec. > Ur LOU YEN VAT Der HONTE Fete MULI AIR HAINE UNE | l'ALMATT 4 07 SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON + Encore le Moineau (F.-X. B. ) SAT ARR ELA Les AE NE ARE NE à « Quelques Cécidomyes, (j-Cr Chapars) ENNOARNNEERA RES Is ALT CAT Les Mélasides du Canada (G. Beaulieu)... ........ ... : LPS NES 254 Les Coléoptères du Canada Suite: ip EN EI NONR ER PREREERS 260 Bfbhostaphie if -eueme PE ANR ES DE ER NT AAA RS EL LETAES 263 LE NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an.-Les personnes qui sous- crivent au journal durant J’année recoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux corresporcants du journal l'entière responsabilité de leurs écrits. , Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. Le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’ Paris. — MM. R. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. RS EE : : En vente au bureau du Naturaliste : —Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco $1.45 pour tous pays. —L'’Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. + LE CANADA FRANÇAIS Publication de l’Université Laval de Québec Organe de la Société du Parler français s Deuxième série du Parler français couronné par l’Académie française w Directeur : M. l’abbé Camille Roy Administrateur: M. l’abbé Arthur Robitaille Secrétaire de la Rédaction: M. l’abbé Arthur Maheux Abonnement: Canada et Etats-Unis, $3,00. France et Union postale, 18 francs. Siège social: Université Laval, Québec (Canada). Casier postal, No 218. \ AS AR 02 à + 4 RD Dee es 2 RE RAM ARE PARU RSR SEE ERe € à EUR End SO ARC QUE LE € ANT GES M A ae 2 mue CH LEA A AL DS RS » à Re | (* KLVI (xxvi dela 2e série) No. 12 Québec, Juin 1920 3] ; 4 La. GANADIEN BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTE: SE RAPPORTANT A L'HISTOIRE NATURELLE DU CANADA fondé an 1868 par l'abbé Provancher QUÉBEC 2, RUE PORT-DAUPHIN 27m Sr ET OR 77 7777 27/2 RUN RE = SOMMAIRE DE CETTE LIVRAISON HENos''etitiques ii PARNET A NPA Ur ve CNET STARTER .. 265 Albinisme et mélanisme au musée de l'Université Laval, (c. JE. DionnE).. NE LR RE: ARR EPA E Te t F2". NUS ROME AIRSS 265 Le roman de |’ A aguille : 2008 RS ne NOR PES 04267 Les Coléoptères du Canada. Suzie... 10 SCENE 274 Monographie des Mélasides du Ca (Germain Beaulieu}... ... 285 Publications reçues ... ..... ES Ne SN EN ARTE EL EE .. 288 Le NATURALISTE CANADIEN paraît à la fin de chaque mois, par livrai- son de 24 pages in-8°. Le prix de l’abonnement pour le Canada et les Etats-Unis, est d'UNE PIASTRE par année. — Pour la France et les autres pays de l’Union postale, SIX FRANCS. Les reçus d’abonnement seront renfermés dans la livraison suivant la date où l’on aura payé. On ne peut s’abonner pour moins d’un an. Les personnes qui sous- crivent au journal durant l’année reçoivent les numéros parus depuis le commencement du volume. La direction entend laisser aux corresporcants du journal l’entière _ responsabilité de leurs écrits. Toutes les communications, relatives à la rédaction ou à l’administra- tion du NATURALISTE, doivent être adressées au directeur-propriétaire, M. le chanoine V.-A. Huard, à l’Archevêché, Québec. — Téléphone 1519. AGENCE DU ‘‘ NATURALISTE ?’ Panis. — MM. KR. Roger & F. Chernoviz, Editeurs. 99, Boulevard Raspail, Paris. En vente au bureau du Naturaliste : —Labrador et Anticosti, par l’abbé Huard, 520 p. in 8°, $1,25; franco - $1.45 pour tous pays. —L'Apôtre du Saguenay, par l’abbé Huard, 3e édition, 55 cts franco. —Le Naturaliste canadien, Volumes ou numéros détachés. —Les Coléoptères, Les Mollusques, de Provancher. LE CANABA FRANÇAIS Publication de l’Université Laval de Québec Organe de la Société du Parler français Deuxième série du Parler français couronné par l’Académie française Directeur : M. l’abbé Camille Roy Administrateur: M. l’abbé Arthur Robitaille Secrétaire de la Rédaction: M. l’abbé Arthur Maheux Abonnement: Canada et Etats-Unis, $3.00, France et Union postale, 18 francs. Siège social: Université Laval, Québec (Canada). Casier postal, No 218. D EE 2 SP + € à PRE ma D ge D de md M D A ARE Po Dune DR D OUR Se mu ot RATS À QE A Ne Me AN AAC SAP ae SES APR A 1 un de. PE ra Ch . gl \ { \ Le pa F 1 «À . f 1e LA REVUE CANADIENNE u:|! La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’ Amérique.—Klle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 700 pages, ma- guifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. | S'adresser ‘à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal, ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarr. Mol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, (4 franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. \ | L ER COS D OU CE 22 à GC 2 SRE CE I ER NE ER MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuaARD et H. SIMARD. 4ÈME ÉDITION Vol. in-r2 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à la douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH rs AMERICA | By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with LA synonyms, and page reference to place where each was first 02 described. The distribution of each species is given. Also à complete list of works containing original descrip- 4 tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American Se prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon * publication, which it is hoped may be possible this spring. A Send subseriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, gr. 24 Claremont Avenue, Mount Vernon, New York. PASSENGER PIGEON.— A vendre, un Pigeon voyageur, mâle. pr Espèce à peu près éteinte, S’adresser au Naturaliste canadien, Québec. RSR SR GENE RECU TTC ERIC DO PPT 2 POSE, NE AE VLC OM DEN DRE TD DITS ECS RCE DOTE RER 2ème EDITION du ï % TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE ” È par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant. depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards. Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été compressés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d’essai absolument gratis: | - 3 IMPRESSIONS D’UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vi11-366 pages. — Prix : $1.00. EN vENTE: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau ‘ , ? j) et A.-0. Pruneau, Québec. >; À MONTRÉAL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. sn CIE J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCH, - QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque. Assortiment complet de PAPETERIE, Ete., Etc. Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’ Amérique.—Klle forme à la fin : de l’année deux beaux volumes de près de 7o0 pages, ma- gnifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. D S'adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. 1 ABREGE DE ZOOLOGIE. —— Par l’abbé Huao. … Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. AR CUIR ERREUR NE ef LL VU DIU Ci GNOME MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuaRD et H. Srmanp. 4ÈME ÉDITION : 4 Vol. in-12 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem-" plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en gros, chez M. le chanoine Huard, à l’Archevêché de Québec. — Prix spécial à la douzaine. ‘4. ‘ 4 LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH | AMERICA L By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. g _ Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only... $7.00 Î Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subscriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Claremont Avenue, "in Mount Vernon, New York. PASSENGER PIGEON.— A vendre, un Pigeon voyageur, mâle. ci Espèce à peu près éteinte. S'adresser au Naturaliste canadien, Québec. RS 2ème EDITION du TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZOOLOGIE ET D'HYGIÈNE par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. — Prix : 60 cts l’ex., en vente chez l’auteur, à Québec et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumatisme, le Lumbago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été guéris de la façon la plus complète au monde par l’emploi de la Stillingia, de l’iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. Il a été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus, même chez des vieillards. Les cinq ingrédients mentionnés ci-dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été compressés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratuitement pour le faire connaître. Après expérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant cette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'essai absolument gratis. IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe—Afrique) par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de vixr-366 pages. — Prix : $1.00. EN vente: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-0. Pruneau, Québec. À MONTRÉAL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. CIE J.-A. LANGLAIS & FILS LIBRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCH, - QUÉBEC “ VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, de classe, et de bibliothèque, Assortiment complet de PAPETERIE, Etc., Etc. Unique Agence pour les célèbres cloches de la maison Havard. Les Fabriques sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES. | v F4 RE e IUR MR UE CRT NRLUR 0 } ae rarertié dd RE T CRE OO AS RTE | PR te, BON ha)" EME t * AT 1 % “int 4 " ‘ \ : ” 4 1 LA REVUE CANADIENNE La plus belle publication du Canada, et la plus ancienne revue littéraire française de l’ Amérique —Klle forme à la fin de l’année deux beaux volumes de près de 700 pages, ma- gnifiquement illustrés. L'abonnement n’est que de $3.00. S'adresser à la REVUE CANADIENNE, Université Laval, Montréal. ABREGE DE ZOOLOGIE. — Par l’abbé Huarp. Vol in-12 de 130 pages, illustré de 122 vignettes: — Prix 25 sous, franco 28 sous, chez l’auteur, à l’Archevêché de Québec. MANUEL DES SCIENCES USUELLES. Par les abbés V.-A. HuaRD et H. SIMARD. 4ÈME ÉDITION Vol. in-r2 de 380 pages, illustré de 234 vignettes.—Prix, $1.00 l’exem- plaire, joli cartonnage toile. En vente chez les principaux libraires ; en | gros, chez M. le chanoine Huard, à l’ RCHeNÉERE de Québec. Prix spécial à ia douzaine. LIST OF COLEOPTERA OR BEETLES OF NORTH | AMERICA By Charles W. Leng. A complete list of the species, varieties and races, with synonyms, and page reference to place where each was first described. The distribution of each species is given. _ Also a complete list of works containing original descrip- tions of North American species, from 1758 to date. Also a complete list of Fossil North “American species, prepared by Professor H. F. Wickham. Subscription list now open. / Price, unbound, including delivery. $5.50 Printed on one side of paper only.. $7.00 Payable in advance. It will be necessary to advance price considerably upon publication, which it is hoped may be possible this spring. Send subscriptions and remittances to the publisher, JOHN D. SHERMAN, Jr. 24 Clarcmont Avenue, Mount Vernon, New York. = 2 1e ASSENGE R PIGE ION.-=A vendre, un Pigeon voyageur, mâle. — Espèce à peu près éteinte. ; | S'adresser au Naturaliste canadien, Québec. TL 3e ème EDIPION du N ÎRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE ZUOLOGIE ET D'ILYGIÈNE par l'abbé V.-A. fuard. \ Volume in-12 de VIII-265 pages, illustré de 202 vignettes dans le texte. Î — Prix : 60 ets l’ex., en vente chez l'auteur, à Québec $ et chez les libraires de Québec et de Montréal. GUERISSEZ VOTRE RHUMATISME Le Rhumitisme, ie Lumhago, la Sciatique, les douleurs des reins ont été/ guéris de la facon la plus complète au monde par l’emploi de I. Stillingia, de l'iodure de Potassium, de Racine de Vigne, de Résine de Gaïac, et de Salsepareille. T1 à été prouvé que leur combinaison constitue le meilleur remède en existence pour le rhumatisme; il a guéri des cas opiniâtres durant depuis 30 et 40 années et au-dessus; même chez des vieillards. Les cinq ingrédients mentionnés ci- dessus préparés avec soin et habi- leté non seulement comme proportions, mais encore comme choix de ma- tières ont été comp:essés en forme de tablettes et sont appelés TONIQUE GLORIA et 50,000 boîtes sont offertes gratüitement pour le faire connaître. Après éxpérience personnelle le directeur du Naturaliste recommande ce remède. C’est le seul médicament qui purifiera votre système rapi- dement. Envoyez simplement votre nom et votre adresse en y joignant eette annonce, JOHN A. SMITH, 13 Laing Bldg., Windsor, Ont., et par le retour de la malle vous recevrez une boîte d'essai absolument gratis. IMPRESSIONS D'UN PASSANT (Amérique—Europe— Afrique) \ par l’abbé V.-A. Huard. Volume in-8°, de viur-366 pages./— Prix : $1.00. EN VENTE: Chez l’auteur, à Québec, et aux Librairies J.-P. Garneau et A.-O. Pruneau, Québec. A MONTRÉAL : Librairies Beauchemin, Granger, Cadieux & Derome. CIE JA. LANGELAIS & FILS | LISRAIRES. Rue Saint-Joseph, PAPETERIES. SAINT-ROCB, - QUÉBEC VENTE A GRANDE REDUCTION de livres d'église, de piété, desclasse, et de bibliothèque, Assortiment complet de PAr2TERtE, Ete.,, Ete. Uuique Agence pour les. célèbres cloches de la maison Havard. Les PA PNRrE sauvent 30% en nous confiant leur commande. CÉLÉRITÉ ET SATISFACTION GARANTIES! + Û È ï ï n L s # _— ., Î 2 q a j L er Vu h L [ } 1 } : ÿ A … 4 . ÿ cs LA DT