\ VU V WW WW , WW NU vb mh V LA ARS AAA À |° VA" tha JE { ihe Ce) | { YA ANA AK [KOT À ES à ~~} (| 4 o aS \ vi 4, Le fi 5 > "i UV j LAC HA if 3’ piv M ES wv VAT Ur EE Mie de OU OUVRE VE BRU EME WMA SY VU EN VUS a Ets V V VO Wig NINO A) gv MONA DURS Aci) AU ENS à ek Nig MOY W VOS 1 SANG) W vu { À ! W A di NV vy vou Ÿ V' J Vv y wy V vu MU UM WY NN VU À AU ke Wr W N V v Wy we VX Vu : Wv Ww YUV Ww Vv ÿ OY Wy W i Lys à W # BY Y ‘ ¥ | M$ NA | VU NAT JU UV LA JU V JVUU Va V w ÿ V à VEUT ’ ¥ AC vi V | Wud i leh AREA) V VW J a A ÿ ig NY ÿ ha Pad Wy UN MMVUI MW W Ÿ M "M UM VUEN iY) ¥ i | . de WW Ÿ UUVEU Ue SY i yyy IN MEM Hu ut MOUV MN YY aivye uy WY YY) J V M VUE W iy! ¥ MY v V ÿ WU WY PAZ Wil AMAR , VUUU ÿ Sy - 4 A3 Wd WY, Ÿ GA Sat AY IAA L 1 v Wy Wierd AVIV UVR wy : k Î Wve ARTS W ; UM WV é me v We AN WW W Wee VW 2 W seach WM oe vi Moy \ V ud W “y WA Wg Vv \ WV VE se a Ë wi Oh 1%, Whe LOA i MAT W oi, MM ÿ Wi MM yy CU Ay ¥ Av) 5 (| y N V | NE >>. \ AA M, Wy OU VEy Wy V Wy À VIE WW AN AYN À À M | 2 oe LE À A ; ad? 4 fe. : wate Aatuvaliste Canadien Bulletin de recherches, observations et découvertes se rapportant à l'Histoire Naturelle du Canada. TOME SEPTIEME L'ABBE L. PROVANCHER, REDACTEUR-PROPRIETAIRE QUEBEC : C. DARVEAU, IMPRIMEUR-EDITEUR 1875 Aaturaliste Canadien Vol. VII. CapRouge, Q., JANVIER, 1875. No. 1 Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, SI NOUS ETIONS MINISTRE ? MINISTRE DE LINSTRUCTION PUBLIQUE. Spécialement dévoué à la science, nous nous interdi- sons d'ordinaire toute excursion en dehors des bornes de notre domaine; mais, comme la science ne peut s’acquérir que par l'instruction, nous considérons toute question en rapport avec l'éducation de la jeunesse comme rentrant dans le cadre de nos attributions. Au moment où l’on se prépare à remanier notre loi d'éducation, nous croyons de- voir soumettre au public nos observations sur plusieurs points importants, dans l'espérance qu’e'les pourraient va- loir auprès de qui de droit, pour le plus grand bien de la communaute. ' En dehors de tout entrainement politique, et connais- sant quelle influence souvent pernicieuse l'exigence des partis exerce sur les organes de publicité, soumettant la vérité à des réticences plus ou moins coupables, ou ne lui permettant de se montrer que sous ane face impuissante à faire valoir tous ses droits, l'opinion d’une personne désin- téressée, qui n’a en vue que le bien public, quelque faible qu’elle puisse être d’ailleurs, reçoit un certain poids du mo- tif même qui l’inspire, et ne peut nuire dans tous les cas. 2 LE NATURALISTE CANADI!N. « I! n’y a pas à se le dissimuler, notre peuple n'est pas instruit ; est plus ignorant, par exemple, que celui de la Ré- publique qui nous avoisine. On a soumis quelquefois aux yeux du public des états comparatifs laissant voir que cer- tains états d'Europe ont une plus grande proportion que notre Province de personnes incapables de signer leur nom. Il en peut être ainsi; mais il n’en demeure pas moins établi que notre peuple est ignorant, et plus ignorant peut-être que celui de ces états où tant de personnes ne peuvent écrire. Car savoir griffonner avec difficulté un nom plus ou moins régulièrement orthographié, ne consti- tue pas ce que l’on peut appeler un homme instruit, c’est-a- dire ayant une certaine dose d'instruction ; il n’est pas rare d’en trouver qui peuvent ainsi tracer leur nom au bas de documents qu'ils ne sont cependant pas capables de lire. Ce qui fait l'homme du peuple instruit, éclairé, c’est la lec- ture. Or notre peuple ne lit pas; done il croupit dans l'i- gnorance. Le cultivateur, l'homme de métier, n'ont pu suivre des cours académiques ; comment s’instruiront-ils donc ? Par la lecture. Aidés des faibles éléments qu'ils se sont appropriés sur les bancs de l’école dans leur enfance, avec la lecture, ils se mettront au fait des perfectionnements de leur art ou de leur industrie ; ils suivront la marche des affaires de leur gouvernement et se renseigneront pour pou- voir sagement la controler; laissant les subtilités de la science aux savants, ils en retiendront cependant les déduc- tions pratiques, et s’éclaireront de ses lumières pour leur prospérité particulière et le bien général ; par la lecture en un mot, ils suivront la marche du progrès dans l'humanité toute entière. Nous en connaissons plus d’un, cultivateurs, commerçants, industriels, qui sans avoir fréquenté ni col- lége, ni académie, doivent uniquement à la lecture les lu- mières qui les élèvent aujourd’hui au dessus de leurs sem- blables ; qui leur permettent d’exercer une espèce d’autorité sur les cercles de leurs amis et connaissances ; des hommes qui, sans étre capables de rédiger un document quelconque, sont cependant en état de suivre la politique de leur pays, de voir quelque chose dans le détail de ses roueris et de ses intrigues, d'interpréter le texte des lois et de pouvoir = SI NOUS ETIONS MINISTRE. 3 juger de leur efficacité pour procurer le bien général. C’est donc à lire qu'il faut amener le peuple. Or, voyons si cer- tains changements dans notre loi d'éducation ne pourraient pas tendre plus efficacement vers ce but. Et d’abord, nos écoles primaires sont-elles bien ce qu'elles devraient être ? répondent-elles au besoin du mo- ment pour notre population ? Sans vouloir les condamner comme tout-à-fait défectu- euses, nous pensons cependant qu'on pourrait y apporter quelques éhangements pour les rendre plus efficaces. 1°. L’enseisnement primaire est suivant nous trop abstrait. Les livres que l’on met entre les mains des jeunes enfants pour leur apprendre la lecture comportent, le plus souvent, des idées bien trop relevées, bien trop métaphy- siques pour être saisies, comprises par ces jeunes intelli- gences; et on ne contribue pas peu par là à leur inspirer dès le début du dégoût pour la lecture. Les maximes saintes de |’ Alphabet, de même que les préceptes et déve- loppements des Devoirs du Chrétien, sont excellentes sans doute; mais l'enfant qui ne peut encore faire défiler les mots les uns à la suite des autres qu’en en épelant une partie, pourra-t-il bien saisir ces idées abstraites qu'ils présentent ? Et le travail ardu avquel il s'applique, n’aura-t-il pas —du moins à ses yeux—uniquement pour but pendant long- temps de découvrir des mots sans s’occuper des pensées ? Ne trouvant aucun agrément dans ce travail, se sentira-t-il porté à ouvrir un autre livre dans l'espoir d’y exercer son savoir faire sur des sujets plus attrayants? Oh! certaine- ment non. La lecture n’étant pour lui que la tâche pénible de déchiffrer des mots les uns après les autres, il pourra quel- quefois montrer une certaine ambition à surpasser ses con- disciples dans cette opération toute mécanique, mais il s’ar- rétera la, par ce qu'il ne peut pénétrer le sens des paroles qu'il récite. Mais le maitre, direz-vons, ne pourrait-il pas se faire rendre compte des lectures faites? Inutile de le tenter ; il sait parfaitement que ces pensées sont au dessus de l’in- telligence de ses élèves; que si parfois énoncées clairement elles peuvent être saisies et retenues par des enfants, ceux- 4 LE NATURALISTE CANADIEN. ci ne peuvent du moins se les approprier de manière a pou- voir les énoncer sous une forme différente qui leur soit propre. De la, dès le début, ce dégoût inspiré à l'enfant pour toute lecture. Mais si, au lieu de faire de la philosophie avec des en- fants de 7, 8, 9 ans, on leur présentait des lectures sur des choses matérielles, à leur portée, des récits naïfs capables d’exciter leur curiosité, si surtout des gravures convenables se joignaient au texte pour parler d’elles-mêmes aux veux sans le secours des lettres, l'enfant se sentirait de suite in- téressé à la lecture qu'on lui ferait faire ; piqué par la curio- sité, il s’efforcerait de chercher lui-même dans le texte l’ex- plication des poses et attitudes des personnages qu’il verrait representés dans les gravures, et tout jeune encore, il pren- drait du gout pour la lecture, par ce qu’il y trouverait un aliment à sa curiosité, à son désir de connaître. Loin de nous la pensée de vouloir faire dominer le ma- térialisme dans les écoles et d’en écarter l'instruction reli- gieuse. Oh! non; mais nous voulons que l'intelligence de l'enfant ne s'exerce que sur des sujets à sa portée, et qu'on n’aille pas le dégotter de l’étude dès le début, en Pastreignant à exercer son jugement sur des matières qu’il ne peut saisir. Sans doute que ies principes religieux, les sentiments de convenance, les maximes de la sagesse, doi- vent avant tout être inculqués aux enfants: mais les leçons des parents et des maitres, les prières qu’on leur fait réciter, les catéchismes qu’on les force d’apprendre sont la pour y remédier, et ne s’opposent en aucune façon à ce qu’on ex- erce leur intelligence sur des sujets moins relevés, plus fa- ciles à comprendre, et par conséquent plus propres à la dé- velopper. 2°, Les instituteurs en général sont-ils à la hauteur de leur tâche ? trouve-t-on chez eux la capacité et les autres qualités requises pour une fonction si importante ? Toutes les personnes en état d'apprécier les choses, et qui voudront le faire d’une manière impartiale, seront for- cées de reconnaître que l'institution des écoles normales fait faire un pas immense à l'éducation en cette Provined en nous fournissant des instituteurs a la hauteur de leur Nil i SI NOUS ÉTIONS MINISTRE, 5 tâche. Grand nombre de nos écoles ne sont plus aujour- d’hui abandonnées à ces dévoyés de colléges, à ces rebuts des cours classiques qui se sont livrés à l’enseignement par ce que leur incapacité ou leur nonchalance les rendait impropres à tout autre emploi; mais sont confiées à des instituteurs vraiment dignes de ce nom, capables, moraux, offrant toutes les qualités requises des éducateurs d’une jeunesse chrétienne. Cependant il fautavouer aussi qu’il s’en trouve encore un certain nombre qui n'ont pas toutes ces qualités. A quoi cela tient-il ? Nous oserions dire que c’est presque uniquement à un seul point: à la trop faible rémunération qu'on leur offre. Tant qu'on n’élèvera pas le salaire des instituteurs de manière à faire de l'ensei- gnement une carrière honorable pour y élever convenable- ment une famille, on n’aura toujours à la tête de nos écoles que des personnes n’acceptant cette charge que comme un pis aller, en attendant qu'elles puissent trouver à se caser plus avantageusement. Comment veut-on qu'un homme instruit, ayant fait des études spéciales dans ce but, se dévoue à l’enseignement pour un salaire de £70 à £80 par année? Est-ce avec de telles ressources qu’on peut élever convenablement une famille, aujourd'hui que toutes les provisions de bouche sont presque doublées de prix ? Tous les employés publics ont vu leurs émoluments augmentés en raison de la cherté des provisions, seuls les instituteurs sont tenus à leur maigre pitance, et plus d’une fois, des capacités reconnues ont été éloignées, en vue d'un prix encore moins élevé. Il faudrait donc que la loi pourvut à une rémunération plus adéquate des instituteurs. La chose est-elle possible 2 Nous le croyons. Qu'on pratique plus d'économie dans certaines parties du rouage gouvernemental pour augmenter le fonds des écoles. Pourquoi, par exemple, ne ferait-on pas disparaître les inspecteurs d'école, que tout le monde s'accorde aujour- d’hui à considérer comme à peu près inutiles, ou du moins comme ne rendant pas des services en proportion de ce qu'ils coûtent ? Leur utilité, en effet, est fort problématique = pour la plupart d’entre eux. Aujourd’hui que la loi est 6 LE NATURALISTE CANADIEN. partout mise en opération et suivie, quel besoin avons-nous de telles inspections, faites comme on les fait généralement ? Le gouvernement n’a-t-il pas les retours des commissaires pour se renseigner sur les statistiques que donnent d’ordi- naire les inspecteurs ? Et lorsque quelque chose d’insolite se présente en quelque endroit, ne pourrait-il pas déléguer un visiteur spécial s’il était nécessaire ? On sauverait par là une vingtaine de mille piastres qu’on pourrait employer à augmentation des allocations. Ne pourrait-on pas employer aussi plus avantageuse- ment les $2,400 sacrifiées au Journal de l’Instruction pu- blique? Ce journal, tel qu'il est fait aujourd'hui, est très peu lu et d’un bien mince avantage pour lesinstituteurs De fait aussi, n'étant pas rédigé par un membre du corps, c'est plutôt une publication littéraire qu’un recueil pédagogique. Pourquoi ne laisserait-on pas l'entretien d’un tel journal à l'entreprise privée, avec une modique allocation pour en mettre le prix d'abonnement à la portée des bourses des instituteurs ? Nous n'avons pas de doute qu’un tel journal, rédigé par des hommes du métier, indépendant du gou- vernement quoiqu’en recevant une certaine allocation, pourrait devenir d’une utilité incontestable, non-seulement pour le corps enseignant, mais pour tous ceux qui prennent intérêt à la cause de l'éducation, par ce qu'on y traiterait constamment des matières d'actualité. Ce serait le mé- dium qui mettrait tous les instituteurs en communication les uns avec les autres, dans lequel les obstacles au progrès de l'éducation, l'efficacité des dispositions de la loi, les changements à y opérer, etc., pourraient être exposés, dis- cutés par les personnes les plus compétentes ; tandis qu’un journal sous la direction immédiate d’un ministre politique et fait par un employé de son bureau, ne peut être, tel qui l’est aujourd’hui, que l'organe spécial de ce ministre, ne peut refléter que ses propres vues. Et du moment que la politique entre dans une affaire, on sait de suite ce que vaut l'indépendance de ceux qui la conduisent cette affaire. .Nous en avons aujourd'hui même un exemple bien frap- pant à Québec. Un étranger arrive tout à coup dans notre capitale avec un système d'enseignement à lui (à ce qu'il a ial a mc omy! SI NOUS ETIONS MINISTRE. 7 dit). ll va faire des philosophes avec des enfants de 9 à 10 ans, et enseigner le latin dans l’espace de quelques mois seulement. Iln’a pour le recommander auprès des pères de famille qu'un manque de savoir vivre qui le pousse jus- qu'à fouler aux pieds les lois les plus élémentaires des convenances et de la morale, en donnant par exemple, à décomposer à ses élèves des rimes de son cra, où les noms de personnes respectables, qui ont bien mérité du pays par leurs services, sont voués au ridicule et au mépris. Eh! bien, croirait-on qu’il y a assez peu d'indépendance dans la presse pour fermer l'entrée des feuilles publiques aux cor- respondants qui auraient voulu combattre ce systéme ? Le gouvernement s’en est laissé imposer par cet étranger, il lui a ouvert le coffre publie, et de suite plus de discussion possible. C’est à tel point que ceux qui ont été attaqués par ce moraliste d’un nouveau genre, ont été forcés de recourir à la.brochure pour se défendre. Certainement que, s’il y avait eu alors un journal d'éducation indépen- dant, la nouvelle méthode aurait pu y étre attaquée et défendue, comme sur un terrain neutre, et le public mis en moyen de l’apprécier et de la juger. 3° Il est aussi un vide dans notre systéme d’éducation que des dispositions particuliéres de la loi pourrait faire disparaître : c’est le manque d’écoles du soir ou d’écoles d'adultes. L'enfant, dans nos écoles, est souvent un écolier capable; la grammaire, l’arithmétique, la géographie, etc. lui sont assez familières; mais arrive bientôt l’âge de 15 à 14 ans, il lui faut laisser les bancs de l’école, son travail est requis par ses parents ; et d’és lors c'en est presque fait de son commencement d'éducation. Trois ans, quatre ans s’écouleront sans qu’il ouvre à peine un livre de temps à autre; papier, encre, plumes, tout sera resté à l’école. N’étant jamais requis d'utiliser ce qu’il a appris, les conver- sations mêmes qu'il entend journellement ne roulant ja- mais que sur le travail manuel auquel il se livre, il aura bientôt tout oublié, si bien que parvenu à l’âge de 19, 20 ans, ilne pourra qu'à peine griffonner son nom lorsqu'il sera requis de le faire, et ne s'y prêtera qu'avec une extrème répugnance. De là l'ignorance parmi nos cultivateurs malgré les écoles qu'il ont au milieu d'eux. 8 LE NATURALISTE CANADIEN. Mais si, au sortir de l’école, tout en se livrant au tra- vail pendant le jour, le jeune homme de 15, 16, 17 ans et au delà pouvait fréquenter des écoles du soir, il en serait tout autrement. C’est là qu'il s’approprierait les matières qu'il récitait souvent en perroquet à l’école sans les com- prendre. C’est la que les conversations du maitre et des condisciples sur des matières étrangères aux travaux aux- quels il se livre, lui inspireraient le goût de la lecture, lui en feraient sentir la nécessité pour ne pas se laisser dé- vancer par eux en fait de connaissances, et une fois ce gout bien établi, le pointe apital est gagné, le fonds qui doit faire le citoyen cultivateur, ouvrier, éclairé, instruit, est acquis ; car chaque jour, de lui-même et avec plaisir, 1l fera fruc- tifier ce fonds en se livrant assidûment à la lecture, soit des journaux ou de quelques livres utiles. C’est là le secret de l'éducation des masses chez nos voisins. Nous n’ignorons pas que la disposition des habitations de nos campagnes en longues files espacées, et le manque d’instituteurs capables de tenir de telles écoles d'adultes, sont des obstacles insurmontables en bien des endroits- Mais qui empécherait d’avoir de ces écoles, par exemple, à toutes les écoles modèles ? Pourquoi, par une disposition particulière de la ioi, n’allouerait-on pas une certaine rétri- bution à tout instituteur qui pendant les mois d'hiver au- rait tenu une école du soir pour tant ou tant d'adultes? Qu'on l’essaie, et nous n’avons pas de doute qu’on en res- sentira bien vite les heureux effets. Nous ne prétendons faire ici la guerre ni au gouverne- ment, ni aux inspecteurs, ni à qui que ce soit; mais simple- ment soumettre nos vues sur un sujet vital pour toute na- tion, celui de l'éducation ; et personne ne peut nous accuser d’être en cela influencé par d'autre intérêt que celui du vrai patriotisme, le bien du peuple. Il est peu de personnes, pensons-nous, plus en état que nous de juger, d'apprécier le manque d'éducation de notre peuple. Journellement en rapport avec la masse illettrée de notre population, nous pouvons à chaque instant cons- tater son manque de connaissance sur les choses les plus SI NOUS ETIONS MIN STRE, 9 simples; son ignorance des événements les mieux connus nous est une preuve qu'elle ne lit pas. Ht livré par gout a des études spéciales sur une branche des sciences, tous les jours nous pouvons noter des bévues incroyables que commettent nos écrivains en fait de science et qui accusent chez eux une lacune dans le cours de leurs connaissances, et une négligence impardonnable a la combler par l’étude, par la lecture ° Il nous fait plaisir de pouvoir constater les progres qu'a faits l'étude de histoire naturelle en ce pays depuis une quinzaine d'années; cependant lorsque nous voyons l'immense développement que cette étude prend a Pétran- eer, nous nous étonnons de nous trouver encore si en arrière et qu'on ne prenne pis de suite les moyens de combler ce vide. De là nos appels réitérés en faveur de la cause que nous avocassons et nos pressantes sollicitations à sortir de la routine pour mettre le pied dans la voie du progrès. Si donc nous étions ministre de l’Instruction Publique, nous pourvoirions 1° à l'augmentation du salaire des insti- tuteurs, dussions-nous pour cela retrancher quelque peu sur les améliorations matérielles du pays, sacrifier par ex: emple quelques milles de chemins de fer. 2° Nous suppri- merions les inspections actuelles d’écoles pour augmenter le fonds des allocations scholaires, et nous laisserions le jour- nal de l'éducation à l’entreprise privée, pareillement en vue d'économiser et de l'avoir plus convenable et plus effectif. 3° Nous destinerions des allocations pour la tenue d'écoles d'adultes du soir durant nos longs hivers. DER = QD FI I 10 LE NATURALSTE CANADIEN. FAUNE CANADIENNE. LES REPTILES. ‘ (Continuée de la page 270 du Vol. VI). IV Ordre. Les BATRACIENS. Batracii, Dum. Les Batraciens présentent des caractéres tellement dif- férents de tous les autres Reptiles, que plusieurs natura- listes, comme nous l'avons déjà noté, les ont établis en une classe distincte sous le nom d’Amphibiens. Les Batraciens sont des animaux vertébrés, à corps court ou allongé, à peau nue, ovipares ; cœur à une seule oreillette; circulation incomplète; Sujets à des métamor- phoses. Les Batraciens ont le corps trés diversiforme : court et déprimé avec quatre membres chez les premiers, il est al- longé, lacertiforme chez les seconds en suivant la série; en- fin il est tout a fait serpentiforme chez les derniers, n’offrant plus que deux membres ou en étant totalement privé. Notre faune ne nous offre aucun représentant des Reptiles ee LES REPT: LES—BATRACIENS. 11 de cette dernière catégorie, tous nos Batraciens se rangent ou dans la première division, ceux à corps court sans queue, on dans la deuxième, ceux à corps allongé avec une queue, les uns et les autres avec quatre membres. Les Batraciens forment le passage bien naturel des Reptiles des trois premiers ordres ‘aux poissons. En effet, la plupart vivant sur terre comme les premiers, sont cepen- dant dans le jeune âge des habitants des eaux, respirant par des branchies comme les poissons. Comme chez ces derniers, les œufs sont à coque membraneuse, dépourvus de test crétacé ou calcaire, et ne sont, fécondés qu'après avoir été pondus. Leur peau est nue, sans écailles imbriquées comme dans les poissons, ni plaques osseuses comme dans la plupart des Sauriens. Cette particularité suffirait seule pour les distinguer des Ophidiens et des Sauriens, pour ne pas per- mettre, par exemple, de confondre les Salamandres avec les Lézards, les Lézards ayant toujours des écailles et les Sala- mandres en étant toujours dépourvues. © Les pattes des Batraciens se terminent par des doigts ; mais ces doigts sont toujours dépourvus d'ongles cornés et crochus, comme chez les tortues. Le cou disparait chez les Batraciens, le crane étant soudé aux vertébres dorsales par un double condyle, et non par un condyle unique comme chez les Serpents et les Lé zards. : A l'encontre des Serpents, Lézards et Tortues, les Ba- traciens ont les yeux munis de paupières mobiles ; comme eux cependant ils n’offrent point de conduit auditif-exté- rieur. Tandis que les Serpents sont dépourvus de sternum et portent des côtes longues et flexibles, les Batraciens pré- sentent un sternum cartilagineux fort étendu, mais avec des côtes peu développées ou nulles. Les Batraciens diffèrent encore des autres ordres de Reptiles par la forme de leur cloaque ou ouverture anale, tandis que cette ouverture est toujours transversale dans les premiers, elle est toujours circulaire ou longitudinale dans les seconds. 12 LE NATURALISTE CANADIEN, \ Les Batraciens étaient représentés dans les époques primitives du globe, cependant leurs restes fossiles sont très rares, soit qu'ils fussentj peu nombreux dans ces pre- miers âges du monde, ou que le peu de consistance de leurs téguments ait été un obstacle à leur conservation. Le caractère le plus tranché qui divise les Batraciens d'avec les autres Reptiles, c’est certainement la métamor- phose. Tandis que chez tous les autres Reptiles les petits sortent de l'œuf parfaitement conformés, chez les Batraciens il en est tout autrement. Tous les petits, chez ces derniers, sont aquatiques et respirent par des branchies dans le jeune âge. Plus tard ces branchies disparaissent (à l'exception de ceux qui vivent toujours dans l’eau), les ouvertures des ouies se ferment, la queue chez un grand nombre se déta- che et disparaît, et l'animal continue à respirer par des pou- mons et à vivre communément sur terre. Les Batraciens ont la peau extrêmement poreuse, et peuvent absorber par ces pores, suivant certains auteurs, une quantité considérable d'oxygène, de là sans doute la faculté dont ils jouissent de pouvoir résister longtemps sans respirer l'aire libre. Cette porosité sert aussi à des sécrétions ou exsudations d'ordinaire fort abondantes, et qu'on a souvent considérées comme vénéneuses. Pouchet rapporte qu’en faisant des expériences avec certaines Sala- mandres, il a été plusieurs fois saisi d’une vive irritation pulmonaire accompagnée d’éternuements violents, et des personnes à quelques distance dans le même appartement ont ressenti le même effet. Ce fluide délétère parait toute- fois extrêmement volatil et peu concentré, puisqu'on ne cite aucun accident grave qui aurait pu en résulter. Les Batraciens, à exception de ceux qui sont totale- ment aquatiques, passent tous l'hiver dans l’engourdisse- ment, s’enfonçant dans la vase des marais et des ruisseaux comme les Grenouilles et les Salamandres, ou simplement dans la terre comme les Crapauds. Tous en général pa- raissent avoir la vie extrêmement dure. On a trouvé des Grenouilles et des Crapauds gelés si durs qu'on pouvait leur rompre les pattes sans qu'ils donnassent signe de sensi- LES REPTILES—BATRACIENS. Fa bilité, et cependant en les exposant a une température douce et uniforme, ils reprenaient bientôt leurs mouve- ments. Nos Batraciens qui sont assez peu nombreux en genres et en espèces, se partagent en deux sous-ordres, savoir : Corps très court; queue nulle... I. ANOURES (1). Corps allongé, lacertiforme ; une queue............ Il. UroDèLEs (*), I. BATRACIENS ANOURES. Tronc large et court, déprimé, toujours privé de queue ; deux paires de membres inégaux en longueur et en gros- seur ; orifice du cloaque terminal et arrondi ; peau lisse ou verruqueuse. Yeux munis de deux paupiéres. Bouche trés fendue, toujours dépourvue de dents a la machoire inférieure, mais non pas constamment a la supérieure ou au palais ; langue charnue, entièrement adhérente ou libre en arrriére seulement, quelquefois exertile. Œufs le plus souvent réunis en masses glaireuses ou en cordons mucila- gineux, donnant naissance a des tétards, c’est a dire a des embryons dont la téte grosse est réunie avec le ventre, et dont le tronc se termine par une longue queue aplatie et verticale ; ces tétards subissant plus tard uue métamor- phose en perdant la queue et en prenant des membres dont les postérieurs beaucoup plus longs se montrent d’or- dinaire avant les antérieurs. La nourriture des Batraciens Anoures consiste à l’état adulte en de petits animaux, limaces, insectes, etc., et à l’état de tétards en végétaux. Les membres postérieurs des Anoures beaucoup plus longs que les antérieurs et pourvus de muscles puissants, leur permettent d'exécuter des sauts de plus de 20 fois la longueur de leur corps. Quoique respirant lair par des poumons à l’état adulte, ils habitent généralement les eaux ou du moins les terrains humides. Doués de la voix, tous peuvent rendre des sons plus ou moins aigus en (1) De a privatif et owra, queue. (2) De oura, queue et délos, manifeste. 14 LE NATURALISTE CANADIEN, expulsant l'air de leurs poumons. C’est particulièrement au printemps qu’il se font entendre. Linné dans son Systema nature, ne comptait que dix- sept Anoures, qu'il rangeait tous dans le genre Rana; on en connait aujourd’hui plus de 200 espéces qu’on subdivise en familles et en genres, Trois familles dans notre faune. Mâchoire supérieure dentée ; Doigts peu ou non dilatés aux bouts …..... ......…. [. RANAÏDES. Doigts très dilatés aux bouts... ........,.... II. HyLAïDes. Machoire supérieure sans dents .....02 .................. IIT. BUFONIDES. I. Fam. Ranaipes. Ranaide. Peau lisse, sans tubercules. Quatre doigts aux mem- bres antérieurs et cinq aux postérieurs, ces derniers plus ou moins palmés, mais les uns et les autres dépourvus de ces dilatations en forme de ventouses qu’on trouve chez les Rainettes. Dents à la mâchoire supérieure et de plus au palais. Un seul genre dans notre faune. Gen. GRENOUILLE. liana, Linné. Langue grande, oblongue, fourchue en arrière et libre dans son tiers postérieur, tandis qu’elle est adhérente en avant. Tympan distinct. Fig. 1. La physique, la chimie et la physiologie doivent aux Grenouilles des découvertes très importantes. C’est par des expériences sur les muscles de ces animaux que Gal- vani a découvert l'électricité et que Swammerdam a pu se rendre compte de la respiration des poissons au moyen de leurs branchies. Les muscles des Grenouilles n’adhérant pas à leur peau et pouvant aussi se séparer facilement de leurs os, sont par cela même éminemment propres à une foule d'expériences sur la sensibilité animale. On sait aussi que les cuisses des Grenouilles—seules parties assez charnues pour cette fin —se montrent depuis longtemps sur les tables des gourmets. C'est, de fait, un met fort délicat. , LES REPTILES—BATRACIENS. 15 Des 20 espèces de Grenouilles aujourd’hui connues, nous n’en comptons que trois dans notre faune. 1. Grenouille halecine. Rana halecina, Kalm. RF. Viginica, Gmel. R. pipiens, Shaw ; À. palustris, Guérin.—Angl. Shad Frog ; Leopard Frog.—Longueur du tronc 3 pouces, des pattes postérieures 5 pces. Dents vomériennes formant deux groupes distincts entre les arrière-narines. Tubercules sous-articulaires des doigts et des orteils bien développés ; un ‘de ces tubercules très fort à la racine du premier orteil, un autre à peine sensible à celle du second. Palmure ne s’éten- dant pas jusqu’au bout des orteils, le quatrième étant d’un tiers plus long que le troisième et le cinqnième. Peau du dos lisse ou irrégu- lièrement plissée en long avec une côte longitudinale de couleur bronzée partant de l’œil et se continuant jusqu’à l'extrémité du corps. Tympan distinct, de grandeur moyenne. Yeux proéminents ; pupille noire : iris dorée. Couleur du fond sur le dos d’un gris verdâtre, avec de grandes taches brun-foncé, arrondies ou allongées, liserées d’une ligne blan- châtre ; mêmes taches, mais moins grandes sur les côtés et les pattes antérieures; de semblables taches sur les pattes postérieures s'étendant transversalement de manière à former des bandes réguliéres. Une raie noire va du bout du museau à l’angle antérieur de chaque ceil et une autre borde la mâchoire supérieure dans sa partie postérieure, D ssous du corps y compris la gorge, blanc, dessous des membres d'un blane jaunatre. La plus commune de toutes nos Grenouilles; son par- cours géographique s'étend au Sud jusqu’à la Floride. Son nom spécifique ha/ecina, lui vient de ce que Bartram l'avait appelée Shad Frog, par ce qu’elle se montrait au printemps en même temps que l’alose, en anglais Shad et en latin Halex. Nos mares et nos fossés en regorgent au printemps ; les masses gélatineuses de leurs œufs couvrent en partie la sur- face des eaux de ceux-ci, et l’on voit bientôt les nombreux tétards s’en dégager et se répandre sur leurs bords. La métamorphose accomplie, jeunes et vieux gagnent les lieux herbeux et humides à la recherche des insectes. Tout le monde connait les cris perçants que font entendre les mâles au printemps dans toutes nos mares et cours d'eaux. Cette Grenouille est beaucoup plus abondante à Montréal, Trois- Rivières etc., qu'aux environs de Québec. 16 LE NATURALISTE CANADIEN. Les organes vocaux des Grenouilles ne sont pas moins étonnants que la disposition de leur langue qui, au lieu d'être attachée au fond de la bouche, l’est au contraire au devant avec sa partie libre en arrière, de sorte que ses mou- vements ne s'opèrent que par une espèce de bascule. Ces organes vocaux consistent en deux vessies placées sous la gorge, plus ou moins près de la commissure des mâchoires. L'animal y introduit l'air par une fente au fond de la bouche de chaque côté de la langue. Dans certaines espèces ces vessies se projettent à l’extéricur par une fente lorsque la- nimal en fait usage. Les mâles seuls en sont pourvus. On sait que les cris qu'ils émettent sont si perçants qu'on les entend souvent à plus d’un mille. } Les tétards au sortir de l'œuf ont les branchies appa- rentes à l’extérieur, mais bientôt après une peau vient les recouvrir. A mesure qu'ils avancent en âge, ces branchies saltérent peu en peu, suivant que les poumons se dévelop- pent; plus tard les pattes postérieures commencent à se montrer, en même temps la queue se déforme et semble vouloir se couper à son origine. A la fin les pattes anté- rieures se montrent tout à coup, la queue disparait comple- tement de même que les branchies, et la métamorphose est accomplie; l'animal ne peut plus vivre alors que par la respiration aérienne. Les changements opérés à l’intérieur du téiard dans sa métamorphose ne sont pas moins considé- rables que ceux de l'extérieur. En même temps que les poumons se sont développés, presque toutes les autres par. ties ont été changées. Le canal intestinal qui dans le têtard he mesurait pas moins de sept fois la longueur du corps, ne dépasse pas dans l’'adulte une fois et demie cette longaeur, et de propre qu'il était d’abord à une nourriture toute vé- gétale, il ne peut maintenant s'accommoder que de subs- tance animale. Les Grenouilles, de même aussi les Crapauds, expul- sent leur urine dès qu'on les saisit. Quelques uns ont pensé que c'était là un moyen de défense, mais il n’en est rien ; cette urine ne peut nuire en aucune facon. Mr. Pouchet dans une dissection en ayant reçu dans l’œil, dit qu’elle lui causa à peine quelques picotements., Elles ne s’en débar- LES REPTILES—BATRACIENS. 17 rassent lorsqu'on les saisit que dans le but de se rendre plus légères pour fuir. L’abondante exsudation qu’on voit toujours sur la peau des Grenouilles semble être destinée à leur conserver une température plus égale, et paraît aussi leur être une pro- tection contre les attaques des autres animaux. Les meil- leurs chiens se refusent d'ordinaire à mordre les Grenouil- les, une fois qu'ils ont fait leur connaissance, en raison pro- bablement du goût désagréable de cette exsudation cutanée du Reptile. La Grenouille est bien loin d’être aussi hideuse que le Crapaud. Dans ses couleurs et tout son faciès elle n’a rien de rebutant ; cependant grand nombre de personnes, et sur- tout les dames, ne peuvent se résoudre à la toucher. Nous nous rappelons l’émoi que causa un jour, dans sa famille, une de nos compagnes d'enfance. Nous nous plaisions souvent à attraper des Grenouilles que nous attelions à des ficelles. Un jour donc une petite fille en avait fait une assez forte provision. L'heure du diner sonne, et ne sachant où placer ses captures pour les retenir, elle les met dans son chapeau de paille et s’en couvre. Arrivée à la maison, la famille était à table. Elle va se glisser entre deux sœurs sans se décoiffer pour prendre part au repas. L'une des sœurs lui enlève alors le chapeau, et aussitôt une dizaine de Grenouilles plus ou moins alertes sautent sur la table, dans les plats, et sur les genoux des assistants. Ce fut un tel effroi, que pour fuir plus promptement plusieurs renver- sèrent leurs chaises et roulèrent sur le plancher, tandis que la décoiffée s’exclamait de dépit de la perte qu’on lui faisait faire: sa belle verte, sa grosse barrée qui s’enfuyaient ! L'une de ces Grenouilles étant tombée dans un grand plat de lait, avait cru devoir s’y établir comme dans une retraite sûre, . et il ne fallut rien moins que le secours de l’héroïne de la scène pour délivrer la maison de ces hôtes redoutables. Inu- tile d'ajouter que toutes les Grenouilles sont des être par- faitement innocents, qu’on peut manipuler sans rien redou- ter. 2, Grenouille des bois. Rana sylvatica, Leconte; R. Penn- sylvanica, Harlan.—Angl. Wood-Frog.—Longueur du trone 1.8 pouce, 18 LE NATURALISTE CANADIEN. des pattes postérieures 3 pouces, Parties supérieures d’un brun rou- geâtre pâle, avec quelques petites taches brunes sur le dos et sur les flancs, ces taches se desinant en bandes transversales sur les pattes postérieures, Une grande tache noire, pointue en arrière, s'étend de chaque côté de la tête depuis l'œil jusqu'au de là de l’angle de la bouche. Une ligne noire part du bout du museau et atteint le bord antérieur de l'orbite, une autre plus bas borde la mâchoire supérieure avec une tache de la même couleur à la racine du bras. Sous la grande tache noire temporale s'étend une ligne d’un blanc jaunâtre jusqu’à l'épaule. Mâchoire inférieure, avec toute la gorge et la poitrine, marbrée de brun, le reste du dessous blanchâtre, Pupille noire; iris d’un brun foncé dans sa portion inférieure et dorée dans la supérieure. Côtes latérales du dos, jaunes avec taches brunes. Palmure des pieds à bords libres, échancrés; 4e orteil beaucoup plus long que tous les autres. Tympan distinct. Description prise sur un spécimen de notre collection. Cette belle Grenouille est beaucoup plus commune que la précédente dans les environs de Québec. On la rencontre tout l’été dans les bois humides, quelquefois à une assez grande distance de l’eau. Elle se cache sous les feuilles sèches lorsqu'on la poursuit, Les mâles font entendre un cri extrêmement perçant au printemps. Le son d’abord coulant devient ensuite presque stridulant, c'est à peu près comme /hwit..... huit..... hui-irt,....hui-irrt..... Lorsqu'il y en a des centaines dans un même marais c’est un vacarme à rompre les oreilles. Ce n’est d'ordinaire que la nuit ou dans les temps sombres qu'ils se font entendre. On trouve souvent les deux espèces ensemble dans le même marais. Il est assez difficile de surprendre les mâles en action de chanter. Ils ne gardent d'ordinaire que la tête en dehors de l’eau pour se faire entendre, et au moindre bruit ils s’enfoncent au fond. On dirait parfois qu’il y a entente dans toute la bande du ma- rais; un seul donne l'antienne ; deux, trois, le joignent aussitôt, et bientôt toute la troupe fait chorus; puis, presque subitement, le grand chœur se tait, pour recommencer après une pause plus ou moins longue. Souvent quelques écar- tés semblent ne pas se soucier de la mesure convenue et se détachent en so/i au milieu du silence. PA LES REPTILES—BATRACIENS. 19 Un endroit marécageux, tout près de notre demeure, : recelait le printemps dernier un orchestre des plus parfaits de la gent Batracienne. Voulant nous procurer quelques spécimens pour notre musée, nous offrimes des primes aux gamins pour leurs captures. Nous nous amusämes beau- coup à les voir se débattre au milieu des flaques d’eau sans qu'aucun ne peut saisir un seul chanteur. Ce n’est qu'avec peine qu’au moyen de notre filet à insectes nous pûmes en surprendre quelques uns. 8. Grenouille mugissante. Rana pipiens, Harlan; R. mu- giens, Cat.—Vul. Wawarron ; Ang]. Bull-Frog.—Long. 1 pied. Dents palatines sur un seul rang transversal, largement interrompu au milieu, situé entre les arriére-narines. Palmure des pieds s’étendant jusqu’à l'extrémité des doigts, sans échancrure dans la partie libre; 4e doigt beaucoup plus long que les autres. Tympan fort grand. Peau du dos lisse ou faiblement rugueuse, point de côtes latérales sur le dos. Yeux trés saillants; un gros cordon glanduleux prend naissance derriére l'orbite, contourne l’oreille et va finir en arrière de l’angle de la bouche. Glandes articulaires des doigts médiocrement prononcées. Parties supérieures d’un marron olivâtre. Les membres antérieurs tachetés de brun foncé et les postérieurs traversés de bandes de la même couleur. Dessous d’un blanc jaunâtre sans taches ordinairement, quelquefois avec des taches brunes plus ou moins nombreuses. Cette Grenouille, qu’on appelle généralement Wonwar- ron, est assez rare dans les environs de Québec, cependant nous l’avons rencontrée au lac Calvet, à St. Augustin, et à St. Joachim dans la rivière Ste. Anne. Elle est très abon- dante à Bécancour, Nicolet et dans toute la partie supéri- eure de la province. Son parcours géographique s'étend au Sud jusqu'au Golfe du Mexique. Tout le monde connait la voix puissante que possèdent ses mâles, voix qui se rapproche assez de celle du bœuf et qui lui a valu son nom spécifique. Ses mugissements se font entendre à plus de trois milles de distance. Ayant procédé à l’autopsie d’une de ces Grenouilles que nous primes à Nicolet durant notre cours classique, nous lui trouvames dans l’estomac un Crapaud en partie digéré, et un petit canard domestique quelle avait avalé tout récemment. On sait que ces Grenouilles sont très vor aces. 20 LE NATURALISTE CANADIEN. Les chasseurs de Grenouilles pour la table recherchent cette espèce de préférence, par ce que sa taille fournit beaucoup plus de chair, et que cette chair n’est en rien infé- rieure à celle des autres espèces. La Grenouille mugissante se rencontre rarement hors de l’eau. (A Continuer). = OS — LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC (Continué de la page 336 du vol. VI). 37. Gen. ICHNEUMON, Linné. (Ichneumon). (Ichneumon, nom donné par les anciens à un certain rongeur de l'Egypte). Abdomen toujours pédiculé, et ce pédicule élargi et courbé en angle vers son extrémité; une aréole pentago- nale aux ailes; écusson ordinairement plat; une tarière courte, à peine sortante, tels sont les caractères qui per- mettent de distinguer à première vue un Ichneumon des autres genres de cette famille. On ne connait pas moins aujourd’hui de 1500 espèces d’Ichneumons, et l'identification de ces espèces offre sou- vent des difficultés sérieuses. Une des principales causes d’embarras vient de la ressemblance qui se trouve souvent entre le mâle et la femelle de la même espèce. Un grand nombre des espèces qui portent aujourd’hui des noms pro- pres, seront, il est tout probable, reconnues plus tard, avec les progrès des observations et des études, n'être que l’un ou l’autre sexe d’une même espèce. Comme il n'arrive qu’assez rarement qu'on puisse rencontrer les deux sexes ensemble dans les chasses, il faudra encore pendant longtemps se contenter des noms propres qu'on a donnés à chacun, jus- qu'à ce que l'erreur puisse étre corrigée. Il est toujours assez facile de distinguer les femelles des mâles par la présence de la tariere, qui sans être sor- tante dans bien des cas, peut toujours cependant être re- = LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 21 connue. Les femelles ont aussi les antennes toujours plus fortes, plus courtes, dentelées et le plus souvent enroulées. Clef pour la distinction des espèces. x N. B. Si la réponse à chaque proposition émise est affirmative, passez au numéro suivant, jusqu'à ce que vous parveniez à un nom d'espèce ; si au contraire cette réponse est négative, passez au numéro d'ordre indiqué dans la parenthèse à gauche. 1(21) Ecusson noir ; 2(123)Abdomen noir ; 3(18) Pattes noires ; 4(17) Antennes noires ou avec un anneau blanc ; 5(16) Premier segment abdominal non aciculé ; 6(7) Un anneau blanc extérieur à toutes TOSAINOR 22 4 ee TRES ee, = …. 5. pilosulus, n. sp. 7(6) Point d’anneau blanc aux jambes ; 8(9) ler segment abdominal fortement canaliculé au milieu........... 6. Blakei, Cress. 9(8) ler segment abdominal plat ou légè- rement canaliculé au milieu ; 10(11) Ecusson à punctuations peu nom- (Nine Te SERRES. | : RENE 4. viola, Cr. 11912) Ecusson à punctuations nombreuses; 12(15) Ailes fortement enfumées, stigma noir ; 13(14) Aréole du métathorax carrée. - ---.. 1. maurus, Cr. 14(13) Aréole du métathorax arrondie en TE TS TRES: | ANS 2. galenus, Cr. 15(12) Ailes légèrement enfumées, stigma MORE AELO oS à i ee = » « 3. acerbus, Cress 16(5) ler segment abdominal distincte- Meni aCiCUlo.s— 2 eee 7. excultus, Cr. MAC Ansenaes jas. 228200 -. o 8. flavicornis, Cr. 18( 3) Pattes rousses ; 19(20) Aréole du métathorax transversale. 9. similaris, n. sp. 20019) Aréole du métathorax en carré... 10. Ormenus, Cr. 21( 1) Ecusson blanc ou jaunatre ; 22(45) Abdomen noir sans taches de blanc ; 23(28) Pattes rousses ; 24(27) Ecusson plat ; 25(26) Hanches postérieures noires. ....... 11. tenebrosus, Or. 26(25) Hanches postérieures rousses. - ----- 12. mellicoxus, n. sp. 27(24) Ecusson très saillant..........----- 13. Caulcarattts, n. sp. 28(23) Pattes noires ; 22 LE NATURALISTE CANADIEN. «4 29(40) Hanches plus ou moins tachées de blanc ; 30(31) Hanches “antérieures seules tachées de Dianc samme -------20555 14. pullatus, Cr. 31(30) Toutes les hanches tachées de blanc ; 32(33) Métathorax taché de blanc....----- 15. ultus, Or. 33(32) Métathorax sans taches ; 34(39) Les 4 hanches antérieures tachées de blanc ; 35(38) Aréole du métathorax non transversale ; 36(37) Aréole du métathorax petite, arrondie 16. rogalis, Cr. 37(36) Aréole du métathorax assez grande, rétrécie en ayant....-..-...-.- 18. varipes, n. sp. 38(35) Aréole du métathorax transversale. 17.Stadaconensis,n.sp. 39(34) Les 4 hanches antérieures toutes Dianches CR. coe tees 19. vagans, n. sp. 40(29) Hanches entièrement noires ; 41(42) ler segment abdominal non aciculé 20. sagus, Cr. 42(41) ler segment abdominal aciculé ; 43(44) Pattes toutes noires............... 21. subcyaneus, Cr, 44(43) Pattes noires annelées de blanc... 22. cinctipes, n. sp. 45(56) Abdomen tout noir, taché de blane à l'extrémité seulement ; 46(55) Pattes noires ; 47(48) Ailes foncées, à reflets violets...... 23. scelestus, Cr. 48(47) Ailes sub-hyalines ; 49(52) Aréole centrale du métathorax trans- versale ; 50(51) Téte et thorax sans taches blanches 24. sævus, Cr. 51(50) Tête et thorax avec taches blanches 27. improvisus, Cr. 52(49) Aréole centrale du métathorax non transversale ; 53(54) Toutes les jambes blanches à la base 26. signatipes, n. sp. 54(53) Toutes les jambes noires... 25. brevicinetor, Cr. J40) Pattes TOUSSCS: 22. - ._: 28. helvipes, Cr. 56(61) Abdomen tout noir, taché de blanc au sommet du ler segment seulement ; 57(58) Corps d’un beau bleu métallie. _ 29. cæruleus, Cr. 58(57) Corps noir ou d’un noir bleuâtre ; 59(60) Flancs immaculés.............. 30, Huifasciatorius, Say. 60(59) Flanes tachés de blane dans le bas. ol. otiosus, Say. 61(68) Abdomen tricolor, noir, rouge, blanc ou jaune ; 62(65) ler segment abdominal noir ; 63(64) Segments moyens jaunes en avant. 32. robustus, Or, 64(63) Segments moyens jaunes en arrière. 33. jucundus, Brullé 65(62) ler segment abdominal jaune ; ——— NÉ à LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 23 66(67) Bord postérieur des segments 2 et 3 HAUNE 2.5.5. LS. == 34. subdolus, Or. 67(66) Bord postérieur de tous les segments LIN RÉPARER oes = = = 35. Creperus, Cr. 68(77) Abdomen noir et jaune, l’extrémité noire ou roussâtre mais non ta- chée de blanc ou de jaune ; 69(72) Segments 2 et 3 jaunes à la base ; 70(71) Aréole centrale du métathorax trans- SUTIN GUL Se a RELEASES ASS 36. comes, Cr. 71(70) Aréole centrale du métathorax non HAMA VELSAl OG. << .~/ccseeeetese == = 37. leetus, Brullé. 72(69) Segments 2 et 3 noirs a la base ; 73(74) Bande jaune trés étroite au sommet des segments..-.-...--.------. 38. flavizonatus, Cr. 74(73) Bande jaune large au sommet des segments ; 75(76) Aréole centrale du métathorax trans- TGS OS NN PENSER 39. nobilis, Cr. 76(75) Aréole centrale du métathorax en CALE ES ceo ne See ioe ~ = 40. mimicus, Cr. 77(80) Abdomen noir et jaune, l'extrémité noire tachée de blanc ; 78(79) 2e segment abdominal jaune à la base. ..----------------------- 41. bifasciatus, n. sp. 79(78) 2e segment abdominal noir a la base. 42. feralis, Cr. 80(101) Abdomen rouge ou rouge et noir ; écusson blanc, thorax noir ; 81(93) Abdomen entièrement rouge ; 82(87) Toutes les hanches noires ; 83(86) Aréole centrale du métathorax bien distincte ; 84(85) Aréole du métathorax transversale. 43. devinctor, Say. 85(84) Aréole du métathorax étroite, ver- Fr ON (Ete aoa eS 1. 2 EAU ANNE 44, grandis, Brullé. 86(83) Aréole du métathorax indistincte - - .45. indistinctus, n. sp. 87(82) Hanches antérieures plus ou moins tachées ; 88(89) Jambes postérieures jaunes à la base. 46. æqualis, n. sp. 89(92) Jambes postérieures toutes noires ou tachées en dedans seulement ; 90:91) Aréole du métathorax étroite, exca- wee ÉD) ATTIÈTO. M - - = 47. ambiguus, Cr. 91(90) Aréole du métathorax transversale. 48. placidus, n. sp. 92(89) Jambes postérieures annelées de jaune au milieu-......--------- 49. lobatus, n. sp. 24 LE NATURALISTE CANADIEN, 93(81) Abdomen rouge et noir ; 94(99) Hanches postérieures noires ; 95(98) Métathorax inerme ; 96(97) Aréole du métathorax transversale.50. Quebecensis,n. sp. 97(96) Aréole du métathorax étroite...---. 51. Ilacrymans, n. sp. 98(95) Métathorax épineux aux angles... 52, scutellatus, ». sp. 99(100) Hanches postérieures blanches. . - - 53. mitidus, 7. sp. 100(99) Hanches postérieures rousses.-.-.-.54. erythropygus,n.sp. 101(116) Abdomen rouge, ou rouge et noir ; écusson jaune ou roux, thorax plus ou moins roux ; 102(103) Ailes fortement enfumées......--. 55. fortis, n. sp. 103(102) Ailes hyalines ou sub-hyalines ; | 104)115) Métathorax inerme ; 105(114) Abdomen roux à l’extrémité ; 106(107) Jambes avec un anneau jaune au OIL ae. OCRRRNNR ER 56. Canadensis, Cr. 107(106) Jambes sans anneau jaune au milieu ; 108(109) Les 4 cuisses antérieures noires... 57. hæsstans, n. sp. 109(108) Les 4 cuisses antérieures rousses ; 110(113) Aréole du métathorax distincte, en carré ; 111(112) Thorax noir en dessous........... 58. semimiger, Cr 112(111) Thorax roux en dessous.......... 59. suturalis, Say. 113(110) Aréole du métathorax indistinete.. 60. subrufus, Or. 114(105) Abdomen noir à l'extrémité. 61. Marianmapolitamus,n.sp. 115(104) Métathorax épineux aux angles la- LOUE SEE. | CN wen 62.mucronatus, n. sp. 116(101) Abdomen rouge, ou rouge et noir, taché de blane à l’extrémité ; Ecusson jaune ou roux ; 117(120) Abdomen entiérement roux ; MOI 19), Weusson Tour ee... __!: © 63. velox, Or.. HINIIC) Ecusson blaneÆ.__......._: 64, lincolatus, n. sp. 120(117) Abdomen noir à l’extrémité ; 121(122) Aréole du métathorax carrée. - - - 65. caudatus, n. sp. 122(121) Aréole du métathorax étroite, en OUT SSS ee ÉERNNRRRRt tip ti 66. Ihumnailis, n. sp. 123, 2 ) Ecusson noir, abdomen rouge ou rouge et noir ; 124129) Abdomen entièrement roux ; 125(126) Ailes très foneées.-.............. 67. semicoccimeus,Cr. 126(125) Ailes hyalines ; 127(128) Métathorax inerme............... 68. Virginicus, Cr. | 1280127) Métathorax épineux aux angles la- HAE OA 2 1. | ss oa Een 69. inflatus, n. sp. 129(124) Abdomen noir à l’extrémité ; Se ee Are Te mee y aie er ar YL Ly ay NL AR SANTE at ‘ 5 FRA ‘ 4, + : ol ea LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 25 130(131) Ecailles alaires rousses...--...... 70. cervulus, n. sp 131(130) Eeailles alaires blanches. .__...... 71. decoratus, n. sp. 1.—Heusson noir ; abdomen noir. 1. Ichneumon maurus, Cress. (Ichneumon maure). Ichneumon maurus, Cress, Proc. Ent. Soc. Phil. IIT, p. 135, ©. Un seui spécimen femelle. 2. Ichneumon galenus, Cress. (Ichneumon noir.) ichneumon galenus, Cress, Trans. Am. Ent. Sue. [. p. 292, 3. Trois spécimens &!. 3. Ichneumon acerbus, Cress. (Ichneumon acerbe.) Ichneumon acerbus, Cress Trans. Am. Ent. Soe. I., p. 293, &. Dix spécimens 4. 4. Ichneumon viola, Cress. }Ichneumun violet.) Ichneumon viola, Cress. Proc. Soc. Phil. 111, p. 137, ©. Deux spécimens 9. Ses ailes très foncées, à reflets violets, et les marques deson métathorax le distinguent de l'Orpheus. 5. Ichneumon pilosulus. (Ichneumon un peu velu). nov. Sp. P—Long. 50 pouce. Noir; face à ponctuations fortes et peu serrées, chaperon poli, luisant. Antennes enroulées avec un anneau blanc vers le milieu. Prothorax couvert d’une courte pubescence gri- sètre, les impressions suturales du dos du mésothorax distinctes ; écailles alaires noires. Métathorax fortement ponctué, avec l’aréole een- trale en carré. Ailes légèrement enfumées; nervures brunes, stigma noir ; aérole pentagonale, sa nervure supérieure courte. Pattes noires; toutes les jambes avec un annneau blanc en arrière un peu au-dessous de la base, les antérieures d’un roux brunâtre à la base et au sommet. Abdomen assez fort, en ovale allongée, son premier segment finement ponctué, à carénes peu prononcées, les segments 2 & 3 ponctués, les autres polis, les impressions basilaires du 2e segment très peu pronon- cées, les segments terminaux velus, de même que la tarière, celle-ci sortante. - Deux spécimens ©, l'un plus petit avec les impressiens mésothoraciques très peu prononcées, et laissant entrevoir une teinte rousse dans les sutures des premiers segments abdominaux. Les jambes tachées de blanc de cette espèce la dis- tinguent à première vue de toutes ses voisines. 6, Ichneumon Blakei, Cress. (Ichneumon de Blake). Ichneumon Blakei, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. IEL, p. 139, d'. 26 LE NATURALISTE CANADIEN, Trois spécimens d. Espèce bien reconnaissable par les marques de son métathorax. 7. Ichneumon excultus, Cress. (Ichneumon poli.) Ichneumon excultus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I. p. 29 4, 9. Trois spécimens. ©. 8. Ichneumon flavicornis, Cress. (Ichneumon à cornes jaunes.) | Ichneumon flavicornis, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. ITI, p. 140, 4. Quatre spécimens. 9. Ichneumon similaris. (Ichneumon similaire), nov. sp. G—Long. .65 pouce. Noir, pattes fauves. La face, le chaperon, les mandibules, le scape en dessous avec les 6 pattes, fauve. Chaperon bordé supérieurement par une ligne noire, Antennes courtes, noires. Thorax ponctué, brillant, avec deux lignes courtes enfoncées sur le dos du mésothorax en avant. Ailes jaunâtres, nervures brunes, écailles noires, stigma fauve. Métathorax scabre, avee une aréole centrale assez grande, transversale. Hanches et trochantins noirs, pattes fauves, sans aucune tache. Abdomen robuste, cylindrique, le ler segment finement acieulé en arrière, impressions latérales du 2e segment petites, mais profondes. Un seul spécimens 4. Très rapproché du pedalis, Cress, mais en differant par sa face jaune, son stigma fauve et ses paties sans taches. 10. Ichneumon Ormenus, Cress. (Ichneumon Ormé- nus). Ichneumon Ormenus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 141, ©. Un seul spécimen d', en tout semblable à la ©, à l’ex- ception des cuisses postérieures qui sont entièrement rousses et des jambes qui sont noires à l'extrémité. (A continuer). ——— — D — so M. L'ABBÉ MOIGNO. 27 M. L'ABBÉ MOIGNO. Dans tous les siècles, le clergé a été le point de mire des philosophes, des libres penseurs, des libéraux, des dévoyés de tout acabit. Rien de surprenant ; n’appar- tenant ni au monde purement contemplatif, ni au monde spéculatif des affaires, mais tenant le milieu entre les deux, le clergé s'attache avant tout à la recherche de la vérité; or il est naturel que tous les ennemis de. la vérité se trouvent contre lui. Il la fait ressortir cette vérité, la met en évidence, la proclame lorsqu'il l’a reconnue, sans crainte des puissances ennemies, des railleries, des persécutions de tout genre que ne manquent pas de lui prodiguer les en- nemis de tout calibre de la véritable lumière. Travaillant pour l'humanité toute entière, semant souvent pour ne récolter que dans l'avenir, il se confie dans la parole du maitre qui promet la récompense au travail et ne la borne pas au succès, et poursuit son but sans que jamais rien ne puisse l'en faire dévier. Ouvrier de la régénération du peuple, il se voue à son œuvre avec un courage indéfec- tible, ici en proclamant purement et simplement ces vérités fondamentales” qui peuvent seules faire le bonheur de l’homme, en préchant de parole et d'exemple la vraie cha- rité ; et là, en y conduisant par des voies moins directes, en semployant à la diffusion de la vraie science. Ainsi voyez au moyen âge les Bénédictins, conservant, collectant, co- piant au fond de leurs couvents, les chefs d'œuvres litté- raires de l’antiquité, pour les soutraire aux désastres de ces temps de trouble. Sans le travail des moines, la littérature ancienne disparaissait sous l'invasion des barbares de cette époque, sans peut-être laisser de traces de son existence. Dans tous les siécles, malgré les assertions contraires de la radicaille, le clergé s'est montré au premier rang dans la voie du progrès, s’est voué des premiers à en déblayer la route. Et aujourd’hui encore, on compte parmi les mem- bres du clergé, des autorités de premicr ordre dans les 28 LE NATURALISTE CANADIEN. lettres et les sciences, tels que les Dupanloup, les Meignan, les Secchi, les Moigno, ete. Nous voulons particulièrement faire connaître à nos lecteurs le dernier nommé, Mr. l'abbé Moigno, qui donne à Paris des cours de science illustrée, tout en rédigeant sa revue savante si intéressante Les Mondes ; nous empruntons ce qui suit à la Semaine Illustrée de Paris. “ Si jamais vous passez, entre huit et neuf heures du soir, dans la rue du Faubourg-Saint-Houoré, je vous en- gage à pousser jusqu'à la salle du Progrès. Dans cette salle, inondée de lumiére électrique, vous apprendrez en quelques heures, par les yeux plus encore que par les oreilles, et sans fatigue, ce que vous n’apprendriez pas ailleurs sans un immense travail, Presque toutes les bran- ches de la science humaine y sont enseignées : chimie physique, histoire naturelle, histoire universelle, géogra- phie, astronomie, ete., etc. Le tout est accompagné d’ex- périences, de démonstrations et d’explications faites par les meilleurs professeurs et les meilleurs expérimentateurs. Parfois même des morceaux de musique, tirés du réper- toire des grands maitres, alternent avec les démontrations, dans le but de retenir ceux qui ne consentent à s’instruire qu’à la condition de s'amuser. A Londres ou à New-York, le succès d’une semblable entreprise serait infaillible ; à Paris, il est au moins dou- teux. Le Parisien aimera mieux payer cing ou six fois plus cher pour aller voir Madame Turlupin, L’ Œil crevé, ou quelque autre représentation de même valeur, que d’aller sinstruire à la salle du Progrès, même en s'amusant. Heureusement le fondateur de ces cours est un Breton, doué de la tenacité naturelle à ses compatriotes, et qui ne reculera devant aucun obstacle pour réussir. Il y a long- temps, du reste, qu’il avait formé son projet et qu’il en avait prévu les difficultés. Il me fit l'honneur de m’en parler bien avant le siége ; mais l'argent, les professeurs, les ins- truments, tout manquait. Aujourd'hui tout a été retenu, et l'œuvre marche. Le lecteur. ne s'en étonnera pas, lors- qu’il saura que le fondateur s'appelle l'abbé Moigno. Heo. Sey hee ea Oe iene a LUe DEN ARR EU, M. L’ABBE MOIGNO. 29 L'abbé Moigno, dont Mr. Dumas disait naguère, en pleine Académie, qu'il marche depuis un demi siècle à la tête du mouvement scientifique en France, est bien le plus curieux type de savant qui se puisse rencontrer. C’est un vieillard de près de 70 ans, de taille moyenne, un peu voûté, au pas alerte, aux mouvements vifs, à la voie douce au timbre élevé, toujours armé de lunettes, et dont la tête fine, presque malicieuse, est couronnée d’abondants che- veux blancs. Au moral, c’est un caractère simple, naïf comme un caractère d'enfant, ardent et confiant comme on l’est à 20 ans, tenace comme on l’est dans le Morbihan, son pays d'origine. “ M. l'abbé Moigno a passé dix-huit ans dans la Com- pagnie de Jésus, et il en observe la règle autant que sa position actuelle le lui permet. Il remplit avec scrupule tous les devoirs du prêtre, et n’a jamais manqué que trois fois de dire la messe dans le cours de sa longue carrière sacerdotale. Il trouve le temps de dire régulièrement son bréviaire en rédigeant, à lui seul, Les Mondes, en écrivant les Lecons de mécanique analytique, en préparant ses cours ; et il n’a jamais songé que ses travaux transcendants pussent l'autoriser à demander une dispense quelconque. Mr: l'abbé Moigno est diacre d’office à St. Germain des Pres, et cet illustre savant, l’une des gloires les plus incon- testables du clergé français, n’a d'autre titre, croyons-nous, que celui de chanoine honoraire de Vannes. Non traite- ment comme diacre d'office, chargé aussi d’administrer les sacrements aux malades pendant la nuit, s'élève aujour. d'hui à cent et quelques francs par mois; autrefois il ne dépassait pas cinquante francs. “ Loin de se plaindre de ’humilité de sa position dans la hiérarchie ecclésiastique, M. l'abbé Moigno s’en montre enchanté ; il est heureux surtout de ce que la Sainte Eglise lui permet d’administrer les sacrements et de contribuer ainsi directement au salut des Ames et à la gloire de Dieu. Il me parlait un jour de ce bonheur avec une effusion qui m'a profondément touché, et qui indiquait bien chez lui un cœur de prêtre plus admirable encore que son intelligence de savant. 3) LE NATURALISTE CANADIEN. “ Cette intelligence, cependant, est quelque chose de véritablement prodigieux : théologie, linguistique, histoire, sciences exactes, scienc2s naturelles, étudiées au point de vue théorique et pratique, elle a tout abordé et tout péné- tré. Elle est servie, d’ailleurs, par une mémoire incom- parable. “M. l'abbé Moigno peut réciter de suite les 123 premiers chiffres de Pi; il connaît la hauteur de toutes les mon- tagnes du globe, et répond imperturbablement à toutes les questions qu'on peut lui poser sur les dates de la vie de tous les Papes depuis St. Pierre, et de tous les rois de France. Il sait douze langues, il a professé la théologie et la philosophie et n’a rien oublié de ce qu'il a appris ; ila collaboré, pour la partie scientifique, à l Epoque, à ? Union Catholique, au Pays, à la Presse, a l'Univers, au Monde ; ila fondé le Cosmos, il rédige Les Mondes, 11 a traduit d’innom- brables ouvrages scientifiques; bref, il a peut-être autant écrit, dans son genre, qu'Alexandre Dumas dans le sien. “ Notre savant habite dans une petite maison accrochée aux flancs desl’ église Saint Germain des Prés. En sortant de l’église par une des issues latérales, vons apercevez, à votre droite, une inscription : sonnette des sacrements. La porte est entrebaillée ; vous poussez, et vous vous trouvez dans un couloir obscur, qui vous mène dans un petit jardin, Vous êtes égaré, vos appels n’obtiennent d'autre réponse que le gloussement de quelques poules qui y vivent en li- berté ; revenez alors sur vos pas, et vous découvrez une porte à droite, en entrant; poussez la, et vous vous trou- verez au pied d’un escalier raide, tortueux, non ciré, et dé- pourvu de tapis. Montez alors, et vous rencontrerez au premier, une vieille bonne qui vous apprendra que M. l'abbé Moigno loge plus haut. Montez un étage encore, et là vous trouverez deux portes: l’une sans inscription qui conduit à un galetas mansardé ; l’autre pourvue d’un écri- teau, indiquant les jours et les heures où il est expressément interdit d'entrer chez le maitre de ces lieux. Ne tenez aucun compte de l'indication de cet écriteau, frappez, et que l’on vous réponde ou non, entrez. Vous vous rencon- trerez probablement à la porte avec quelque visiteur, et M. L’ABBE MOIGNO. SU presque certainement avec le garçon chargé d'apporter les épreuves, à moins que vous ne vous soyez croisé avec ce dernier sur l'escalier ou qu'il ne monte derrière vous. Vous voila dans le cabinet de M. l'abbé Moigno. “Les deux choses qui vous frapperont tout d’abord c'est la quantité de papiers et de livres: et l'extrême pau- vreté de l’ameublement. Les livres paraissent rangés avec beaucoup d’ordre, et si vous en croyez Mr. l'abbé Moigno, un ordre également parfait règne dans les papiers ; mais, pour le visiteur, ces papiers paraissent former un fouillis impénétrable. Cependant la correspondance ancienne, qui forme une véritable montagne, est soigneusement disposée et étiquetée. A droite, en entrant, un immense tableau noir, couvert de formules ou de figures scientifiques, vous indique immédiatement les goûts préférés du maitre. “ Si maintenant vous voulez interroger le propriétaire de tous ces papiers, il est à vos ordres, pret à scruter avec vous les problèmes les plus ardus de la science ou à des- cendre jusque dans les plus minces détails de la pratique, ou enfin, si vous venez à lui comme à l’un des ministres de la Sainte Eglise, tout disposé à dissiper vos doutes, à raf- fermir votre faiblesse et à guérir vos blessures.” EFAITS DIVERS. —_— Le Mont St. Elie.—Le Dr. Hall, de la flotte d’inspec- tion des côtes des Etats-Unis, de retour d’une expédition dans les mers arctiques, par le détroit de Berhing, vient de faire une observation très intéressante à l’Académie des Sciences de San Francisco. Entre autres choses, il établit que le mont St. Elie, qui est le point le plus élevé du con- tinent Nord Américain, n’a pas moins de 19,000 de hauteur, que ce n’est pas un cône volcanique, comme la plupart des géographies le désignent, mais qu'il se trouve plusieurs bouches de volcans sur ses flancs. 32 LE NATURALISTE CANADIEN. Nouveau ver asoie.—On dit qu’on a découvert der- niérement un nouveau ver à soie, dans le T'urdistan. Balanes.—Treize tonneaux de Balanes (anglais Bar- nacles) ont été enlevés de la coque d’un vaisseau en fer, après seulement six mois de navigations dans les mers tropicales. Nous avons vu dans le chantier de Mr. Baldwin, à Québec, sur un vaisseau en fer en radoub, une de ces Balanes ne mesurant pas moins de 6 pouces de longueur, sur un diamètre de 8 pouces. C’en était une de celles appelées Tulipes de mer. Hille était d’une magnifique cou. leur blanche lavée de violet. On se servit d’une masse de fer pour la détacher du vaisseau et elle ne lacha prise qu’en enlevant une couche de fer à l'endroit où elle adhérait, de plus d’un quart de ligne d'épaisseur. Combat entre un Alligator et un Rat.—On ne se fait guère de favori en ce pays que parmi les chiens, chats, perroquets, serins et autres petits animaux plus ou moins attrayants par leurs grâces ou leur intelligence. On aurait peine à croire qu’en certaines contrées on put s’en choisir parmi les reptibles mêmes. Tel est cependant le cas. Un épicier de la Nouvelle-Orléans avait un alligator qui depuis trois ans était ainsi devenu le toutou de la famille; il me- surait 3 pieds de long. Le propriétaire ayant un jour pris un rat, l’enferma pendant une semaine dans un barril vide. Le supposant alors en bon appetit après une telle diète, il le mit dans une caisse avec l’alligator. Le rongeur se blottit dans un coin, et le saurien s'avança lentement vers lui la gueule béante. Le rat sauta alors par dessus le gouffre de cette gueule ouverte et saisit l’alligator à la lève. Celui-ci se secoue aussitôt vivement, s'agite et se retourne plusieurs fois ; le rat lâche prise alors, étant déclaré vain- queur dans cette première attaque. L/alligator s’avança de nouveau vers Jui. Le rat lui passa sur le dos et se mit à lui ronger une patte de derrière. L’alligator lui fit lâcher prise d’un coup de queue et se rua de nouveau sur lui. Le rat se crampona alors sur le dos de son ennemi, et tous les efforts de celui-ci ne purent le faire déguerpir, si bien qu’a la fin le reptile se reposa tranquillement sur le ventre dans une attitude de soumission, et le rat fut déciaré vain- queur et remis en liberté. FEB 10 1875 Jatevalis we Canadien Vol. VII. CapRouge, Q., FEVRIER, 1875. No. 2 Rédacteur : M. Abbé PROVANCHER, SI NOUS ETIONS MINISTRE ? MINISTRE DE L'AGRICULTURE. De tous les départements publics, après celui de l'Education, le ministère de l'Agriculture est celui qui se trouve le plus étroitement lié aux intérêts de l’histoire naturelle. C’est au ministère de l’Agriculture que se rendent directement les naturalistes voyageurs dans un pays étranger, pour se renseigner sûrement sur les pro- ductions naturelles de tel pays. Ayant fait connaître nos vues pour ce qui concerne le premier de ces Départements dans notre précédent nu- méro, nous voulons soumettre ici nos opinions à l'égard du second. Le Département de l Agriculture dans notre Province, qui est aussi celui des Travaux Publics, n’a pour ainsi dire, qu'un role de second ordre à jouer dans ce qui concerne l'Agriculture proprement dite, le rôle principal étant dévolu au Conseil d'Agriculture qu'on lui a adjoint. Ce rouage est-il bien propre à promouvoir le progrès de la science agricole? à faire surtout sortir notre agricul- ture de la routine vicieuse qui la ruine aujourd’hui, pour 33 MEME TA 34 LE NATURALISTE CANADIEN. la faire entrer sérieusement dans une voie d’amélioration et de perfectionnement ? Nous hésiterions à décider la question. L'institution du Conseil en elle-même nous pa- rait avantageuse. Choisir par-ci, par-la, dans la Province, une vingtaine de Conseillers pour aviser le ministre de l'Agriculture, pour contrôler et régulariser la mise en opération de la loi, nous parait excellent en théorie; et cependant la pratique ne nous montre encore que des résultats fort minces de tout ce mécanisme. Quelle en peut être la cause? Devrait-on la trouver dans la composition même du Conseil ? Il nous fait plaisir de reconnaitre que plusieurs de ses membres prennent leur rôle au sérieux et sont parfaitement qualifiés pour le remplir; mais peut-être n'est-ce pas la majorité? Quand nous voyons une publication aussi inti- mement liée à la cause agricole que notre Naturaliste, qui continuellement fait connaitre les ennemis les plus redou- tables du cultivateur, les insectes nuisibles, ne compter que quatre abonnés (1) sur les 21 membres qui composent aujourd’hui le Conseil d’ Agriculture, nous ne pouvons nous empecher de croire que plusieurs d’entre eux ne sont pas à la hauteur de leur tâche, ne suivent pas la marche du progrès agricole, se contentent de raisonner d’une manière plus ou moins juste sur ce qu'ils voient faire sous leurs yeux, sans étudier sérieusement les questions, sans se mettre en moyens de juger sainement de la nature des change- ments à apporter dans la pratique, de l'opportunité de les y introduire, des obstacles que leur mise en opération peut rencontrer, etc. La principale preuve d’ailleurs que la majorité de ce Conseil ne sait pas apprécier ce que vaut la science en fait d'agriculture, c’est qu'on a depuis plus de quatre ans cessé de soutenir l'excellent journal (La Semaine Agricole) qu'on avait alors, sans prendre les moyens de lui en substituer un autre. — | (1) Nos quatre abonnés sont : L’Hon. M. Ouimet, le Rév.S. Tassé, Mr. D.E, Deblois et Mr. L. Landry. Les autres membres du Conseil sont: MM. Browning, Présid. Massue, vice-Prés., Hons. Ls. Archambault, L. O. Beaubien, G. Ouimet, Faribault, Cochrane, Dunkin, D. E, Price, I. I. Ross; MM. Benoit, Ls. Beaubien, Blackwood, Casavant, Gaudet, Gray, Lévesque, Rév. Pilote, et Geo. Leclerc, Secrétaire. Wy SL NOUS ETIONS MINISTRE. 35 On charge Mr. Barnard de donner par les paroisses des lectures sur l’agriculture ; la chose est excellente. Mais les paroles de Mr. Barnard s’envolent et passent après qu’il est parti; tandis qu'avec un bon journal d'Agriculture, le cultivateur aurait constamment la leçon sous les yeux pour en faire son profit. La mise sur pied d’un bon journal d'Agriculture devrait être, suivant nous, le premier soin auquel le Conseil aurait à donner son attention. Et voici comment nous le voudrions. Nous vondrions que le journal d’Agriculture, comme celui de l’ Instruction Publique, fat tout à-fait indépendant du Conseil, quoique en recevant une subvention. Cette subvention est nécessaire actuellement, parce que nos cultivateurs ne sadonnent pas assez a la lecture, pour pouvoir soutenir un journal convenable avec le produit de leurs seuls abonnements; mais nous voudrions que cette subvention ne put en aucune facon le géner dans ses allures à ’égard du Conseil, qu'il put même critiquer ses mesures lorsqu'il le jugerait convenable. C’est par la libre discus. sion que les écarts des gouvernants sont contrôlés et pré- venus, et que la vérité, la justice et l’à-propos peuvent faire prévaloir leurs droits. Une autre cause, et peut-étre la plus puissante de toutes, qui a paralysé lefficacité du Conseil d'Agriculture, se sont les tiraillements des parties politiques qui sont venus exercer leur influence jusque dans son sein. KEt ici nous trouvons une nouvelle confirmation de ce que nous avancions plus haut, qu'on manque de science ou du moins du patriotisme en certains coins. L’agriculture n’est ni rouge ni bleue; si donc on étudiait l’art agricole attentive- ment, sion suivait le progrès de la science dans les jour. naux et publications qui lui sont spécialement dévoués, on viserait au progrès pour le progrès même, sans s'occuper de la coulenr ou de la tournure des hommes en état de le promouvoir. Mais c'est parce qu’on n’a qu’une connaissance superficielle de la science agricole, qu'on croit en imposer en déclamant sur ce qui nous tombe sous les yeux, pour faire prévaloir ses vues politiques plus ou moins directement ser- vies dans les mesures qu'on propose. 36 LE NATURALISTE CANADIEN. De là done la nécessité d’avoir un journal d’Agricul- ture sans aucune couleur politique, qui n’aurait d’autre parti que celui de la cause qu'il serait chargé de faire valoir. Comme dans tous les corps ou réunions d'hommes il n’y a d'ordinaire que quelques chefs, et souvent un seul, qui conduisent; que les autres ne servent qu'à appuyer, éclairer, et prêter main forte dans l’occasion à ces chefs; nous voudrions de même une autorité constante et perma nente dans le Département de l'Agriculture, dans la per- sonne, par exemple, d’un Assistant-Commissaire entendu, capable, à la hauteur de sa tâche, et qui ne serait pas comme son chef exposé à des changements avec les partis politiques. L'unité d'action dans toute association est une condition essentielle de succès. Si cette unité d'action n’eut pas fait défaut au présent Conseil d’ Agriculture, on ne l’aurait pas vu passer des mesures sans but, ou du moins les abandonner sans même leur avoir donné un commencement d'exécution. On autori- sa, il yada 6 ans, le secrétaire du Conseil à visiter les musées agricoles des Etats-Unis, et a faire rapport. Mr. Leclere s’ac- quitta de sa tâche avec complaisance, il soumit au Conseil le résultat de ses observations sur tout ce qu'ilavaitvu; et c’en- fut assez. Prit-on les moyens de fonder un tel musée ? On n’y songea même pas, pensons nous. La promenade était faite, le rapport soumis, les dépenses payées; on ne voulait rien de plus ! On offrit, il y a trois ans, un prix pour le meilleur traité d'agriculture qui serait présenté. Après avoir retardé de douze mois l’époque fixée pour la réception des manuscrits, on accorda le prix l’année dernière à un ouvrage QUI N'ÉTAIT PAS TERMINÉ! Comment peut-on trouver supé- rieur un ouvrage qui n'est pas complet, qui manque de l'une de ses parties! Mais il y a plus de douze mois que ce prix a été décerné, et l'ouvrage est encore à paraître! Est- ce qu'on n'avait pas l'intention de publier cet ouvrage en offrant le prix ? Voulait-on, comme dans le cas du musée, encourir des dépenses et rien de plus?...... La tâche qui échoit à tout le monde, souvent dans la “in, COM SEE S SI NOUS ETIONS MINISTRE. ae pratique n’est assumée par personne. Nous pensons donc que si la direction du Conseil d'Agriculture eut été à la charge d’une personne spéciale, comme d’un assistant- Commissaire, par exemple, ces demi-mesures, ces projets abandonnés avant même d’avoir été sérieusement mis à exécution, n'aurait pu avoir lieu. * Mais, pourquoi avoir abandonné ce projet de fonder un musée agricole ? La nécessité s’en fait de plus en plus sentir, et la Province est certainement en état aujourd’hui de le commencer. Les musées agricoles, ou du moins attachés aux Minis- teres de l’Agricuiture, sont non seulement des salles où l’on tient constamment exposés, pour l'inspection des cultiva- teurs, les machines et instruments perfectionnés les plus recommandabies, des spécimens des grains et produits des meilleures espèces, les matières brutes et travaillées qui sont l’objet de la culture; mais encore les oiseaux insecti- vores, pour faire connaitre à l’homme des champs ses au- xiliaires les plus effectifs ; les insectes nuisibies, pour qwil puisse distinguer et combattre efficacement ces redoutables ennemis, qui le soumettent chaque année à une rançon si considérable et font périr parfois ses récoltes entièrement, etc., etc. Il y a plus; ces musées, par l’étalage constant qu'ils offrent des productions naturelles du pays, en outre du témoignage qu'ils rendent au visiteur des richesses natu- relles de la contrée et des ressources qu’elles peuvent offrir à l'exploitation, servent encore à démontrer le degré de civilisation qu'on a atteint, et deviennent pour les sa- vants des sanctuaires où ils vont poursuivre leurs recher- ches et déposer les trophées de leurs victoires sur l'in- connu. Québec, la plus ancienne ville du Canada, l’Athènes de notre continent, n’a pas encore un seul musée publie, si bien que les étrangers qui veulent se renseigner sur les productions naturelles de notre pays, sont obligés de s'adresser à des institutions particulières pour en voir des spécimens ; ne serait-il pas grandement temps de songer à 38 LE NATURALISTE CANADIEN. combler ce vide, a faire disparaitre cette lacune? Voila que l’on va construire de nouveaux édifices pour les dé- partements publics, pourquoi n’aviserait-on pas de suite au moyen d’y placer un musée agricole, qui petit a petit deviendrait un bazar où tous les produits naturels de notre riche pays seraient exposés dans un ordre métho- dique et conforme aux données de la science ? Nous avons toute confiance que cette suggestion ne passera pas inap- perçue sous les yeux de nos ministres actuels, si toutefois ils n’y ont pas encore songé, et particulièrement du chef de notre gouvernement, qui est spécialement un homme de science. Si donc nous étions ministre de l’Agriculture nous pourvoirions : 1° À la nomination d’un Assistant Commissaire spé- cialement chargé du département de l'Agriculture, qui ferait partie du Conseil d'Agriculture et pourrait même être président de droit de ce Conseil. Cet Assistant Com- missaire permanent aurait pour attributions spéciales le fone- tionnement de la loi d Agriculture, la surintendance des écoles de cet art, la surveillance des musées, etc. Il pourrait être l’âme dirigeante du Conseil, sans avoir toute- fois la discrétion d’imposer ses vues à la majorité des membres de ce corps. Il pourrait être pour l Agriculture ce quest le Nurintendant des écoles pour l’Instruction. 29 Nous prendrions sans délai les moyens de mettre sur pied un bon journal d'Agriculture pratique, auquel la politique serait interdite ; qui aurait pour unique mission d’avocasser la cause de l'Agriculture et de tout ce qui s'y rattache directement; un journal dans le genre, par ex- emple, du Canada Farmer de Toronto, du Country Gent- leman d'Albanie, de l American Agriculturist de New-York, etc., sans nécessité pourtant d’être si considérable que ces journaux, surtout dans le commencement. 3° Nous fonderions de suite un musée agricole, où les i aE instruments et machines d’agriculture les plus recomman- dables, des spécimens des grains et produits de la culture, des oiseaux insectivores, des insectes nuisibles, ete., se- SI NOUS ETIONS MINISTRE, 39 ralent constamment exposés a linspection des cultiva- teurs; ce musée devant plus tard contenir la collection la plus complète possible de tous les produits naturels du sol de notre pays. Nous répétons ici ce que nous avons dit dans notre précédent numéro au sujet de l'éducation : que nous sou- mettons nos vues sans aucun dessein de combattre ou de favoriser qui que ce soit, mais uniquement en vue du bien public. Avant de terminer, nous croyons devoir prévenir les reproches immérités que la chatouilleuse Gazette des Campagnes ne nous a pas ménagés l’année dernière pour avoir exprimé des vues a peu près semblables. Il est bien permis à Mr.Schmoudt d’avoir bonne opinion de lui- même et de croire que sa Gazette répond au besoin actuel d’un bon journal d'agriculture ; mais ce Monsieur doit nous permettre aussi de voir les choses autrement qu’à travers ses propres lunettes. Nous voulons bien croire que Mr. Schmoudt fait tout ce qu'il peut pour l’agriculture ; mais avec tout cela, nous n’en trouvons pas encore assez et nous voulons avoir plus. Pourquoi ne pas se donner tous la main pour tendre au bien général de la communauté ? La Gazette des Campagnes s'occupe d'agriculture et le Naturaliste aussi; quon mette sur pied un bon journal exclusivement dévoué à l’agriculture, et de suite nous sommes prêt à lui donner tout Vappui qu'il nous sera possible de lui donner; et qui empécherait alors Mr. Schmoudt d’en faire autant, et de continuer à s'occuper encore d'agriculture, tout en traitant politique, religion, nouvelles, polémiques, etc. ? Le champ est assez vaste, qu'il peut laisser les autres faucher à leur aise, sans que l'herbe vienne pour cela à lui manquer. —# KO) OR — 40 LE NATURALISTE CANADIEN. EDUCATION. Nos remarques sur l'éducation de notre jeunesse, dans notre dernier numéro, nous ont attiré plusieurs correspondances de différents quartiers, les unes s'op- posant à nos vues et les autres abondant dans notre sens. Parmi ces dernières, nous nous faisons un devoir d'en reproduire une en partie, par ce qu’elle contient des observations si justes, qu’elle nous a converti à la manière de voir de l’auteur, contrairement à ce que nous avons avancé. ‘ Je diffère d'opinion avec vous sur la question des inspecteurs, non tels qu’ils sont, mais tels qu’ils devraient être. L’inspection me paraît absolument nécessaire, mais un système complet, comme en Belgique par exemple. La, les membres du Conseil, autant que j'ai pu comprendre, sont inspecteurs provinciaux, ou généraux. Ils surveillent les inspecteurs cantonnaux, qui correspondent avec eux. L’inspecteur a été lui-même dans l’enseignement : il a dû subir des examens et obtenir ses diplômes. Ici on repousse précisément ceux qui ont des diplômes et qui pourraient mettre de l’unité dans l’en- seignement, par ce que c’est la politique qui les nomme. “ L’inspecteur est en même temps organisateur. (C’est là ce qu'il nous faut ici, tant que d’autres que des élèves des Ecoles-Nor- maies enseigneront. L’inspecteur-organisateur séjournera huit, quinze jours s’il le faut dans une localité, auprès d’une école ; aidera Vinstuteur, l’institutrice à bien organiser ses classes; à les mettre sur le même pied, autant que possible, que les autres de la paroisse et de son district d'inspection. ‘ Il verra les commissaires, correspon- dra avec l’inspecteur général afin d'obtenir le matériel nécessaire. Il indiquera au maître les parties faibles de son enseignement ou de ses connaissances. En un mot, il suppléera à l’'Ecole-Normale, surtout par des conférences qu’il fera aux maîtres et maîtresses de la pa- roisse, pendant son séjour, etc. “En voila bien long sur ce chapitre ; mais je suis si content de trouver un homme qui comprend ces choses 1A! Pour résumer ma pensée : l’inspection est nécessaire ; elle est même dans l'esprit de l'église ; mais nos inspecteurs sont à peu près inutiles, comme vous le dites. ” EDUCATION. 41 Nous comprenons avec notre respectable corres- pondant qu'une inspection de ce genre pourrait être grandement avantageuse. Mais où sont-ils nos in- specteurs qui en agissent ainsi! Ils sont bien rares, pensons-nous. Cette lettre nous donne la solution d’une diffi-: culté que nous ne savions comment expliquer. Nous connaissons nos gouvernants pour des gens intelli- gents, éclairés, et nous ne savions pas pourquoi ils maintenaient un état de chose qui ne nous paraissait rien moins qu'une absurdité. Ah! c’est qu'il en est de cette partie du service public comme de plusieurs autres. Frappés de l’appropos de ce que l’on voit faire à l'étranger, on emprunte leurs théories, mais on néglige d'en surveiller l'application, la pratique ; et on croit que tel rouage excellent ailleurs, par ce qu'il est bien organisé, pourra produire les mêmes effets ici, par cela seul qu'on l'aura adopté, quelque soit l'aptitude, la vigilance, le manque de qualification de ceux qu'on charge d'en suivre l'application. Puisque les résultats sont à peu près nuls, qu'on n'hésite donc pas à apporter la réforme dans ce coin aussi, et quon nous dote d’inspecteurs capables et disposés à rendre les services qu’on doit attendre d'eux. 42 LE NATURALISTE CANADIEN. FAUNE CANADIENNE. LES REPTILES. 1V. Ordre. LEs BATRACIENS. (Continuée de la page 370 du Vol. VI). 9. Fam. HYLAIDES. Hylaide. Les Bitraciens de cette famille ne different que par un seul point de ceux de la précédente, celui de la dilatation de l'extrémité des doigts des pattes tant antérieures que posté rieures. C’est presque la le seul caractère qui puisse permettre de distinguer les Rainettes des Grenouilles. Muis ce caractère, disline peu notable, quil puisse paraitre, indique cependaut un genre de vie tout different; toutes les Rainettes sont D Ellement dendrophiles, c’est à-dire, se plaisent constamment, à part le temps de la ponte, à grimper sur les arbres pour surprendre les insectes sur les feuilles. C’est au moyen de ces dilatations des doigts en ven. touses que les Rainettes peuvent s'attacher à l'écorce des arbres, aux feuilles les plus lisses, même soutenir le poids de lenrs corps dans une position renversée, sans tomber. La peau de leur ventre aussi, au lieu d'être lisse comme chez les Grenouilles, est toute couverte de granules glandi- formes, percées d’une infinité de pores qui ont la faculté, pense-ton, d’absorber lhumidité ces surfaces lisses aux- quelles ces animaux s’attachent. Cette famille qui ne renferme pas moins de 16 genres, avec plus de 60 espèces, n’est représentée dans notre Pro- vince que par les deux genres qui suivent, qui se bornent chacun à une seule espèce : Doigts palmés; dents sur le vomer....., Doigts entièrement libres; dents palatines. ,............. 2. HYLopEs. LES REPTILES—BATRACIENS. 43 1. Gen. RAINETTE. Hyla, Laurenti. ‘ Langue circulaire ou elliptique, adhérente ou plus ou moins libre 4 son bord postérieur. Dents situées sur le vomer. Tympan distinct. Doigts et orteils déprimés, plus ou moins palmés, à disques terminaux très dilatés. Nous incluons ce genre dans notre faune, bien que nous ne soyons pas certain qu'il se rencontre dans notre Province. Mais comme la Rainette versicolore se trouve dans Ontario, il pourrait se faire qu’on la rencontrat aussi dans la partie supérieure de la Province de Québec. Rainette versicolore. Ayla vercicolor, Daudin.—Angl. Tree Toad,—Long. 2 pouces. Dessus d'un cendré clair avec deux bandes brunes qui se croissent en croix entre les épaules, et plusieurs autres petites taches irrévulières sur différentes parties du corps. Dessous blanc, granulé, jaunâtre sur les côtés en arrière. Tête courte, épaisse. Yeux gros; pupille noire; iris dorée. Langue sub-cirenlaire, libre dans son tiers postérieur et échancrée. Peau de la poitrine avee un large pli transversal. Doigts à demi palmés, se terminant par des disques très développés. Cette Rainette se tient continuellement sur les arbres où elle fait la chasse aux insectes. 2. Gen. HYLoDE. Hylodes, Laurenti. Langue grande, oblongue, entière ou faiblement échan- crée et libre dans sa moitié postérieure. Des dents sur les os palatins et non sur le vomer. Tympan distinct. Doigts des mains et des pieds entièrement libres. , Hylode de Pickering. Hylodes Pickeringii, Storer.— Long. un pouce. D'un cendré roussâtre passant au cendré.brun, avec deux li- gnes noires plus ou moins distinctes se croisant en croix entre les épaules. Une grande tache triangulaire sur le derrière de la tête formée par la jonction de deux lignes partant des yeux. Une tache à ‘insertion des jambes antérieures; une ligne d’un jaune pâle marginée de noir borde en arrière les jambes antérieures et postérieures ; une autre tache irrégulière sur le croupion. L’abdomen, les jimbes et les cuisses granulés en dessous. Tête courte, obtuse, lève inférieure blanchâtre. Cet Hylode est assez commun, cependant il n’est guère remarqué que par ceux qui le recherchent pour 44 LE NATURALISTE CANADIEN. Yobserver. Ne sachant où le prendre, nous l'avons long: — temps cherché sans pouvoir le rencontrer. Nous le captu- râmes un jour en chassant des insectes sur des feuilles, et depuis ce temps nous l’arons rencontré assez souvent. Nous nous sommes plu, bien des fois, à admirer avec quelle agilité il sautait sur les insectes et les gobait, se rattachant de suite à la première feuille qu'il rencontrait dans sa chute. Nous l'avons trouvé le plus souvent sur les feuilles du saule humble, Salix humilis, Marshall, et sur le cornouiller- hart-rouge, Cornus alba, Linné, guettant là les Tenthrédines, Chrysomèles, Mouches, etc., qui pouvaient venir s’y re- poser. Comme toutes les Rainettes, les Hylodes ont la faculté de changer leurs couleurs à volonté suivant la couleur des corps sur lesquels ils reposent. Reposant sur une surface obscure, notre Hylode devient d'un cendré très foncé avec les lignes et les taches brunes bien plus apparentes. 8. Fam. BUFONIDES. BPufonide. La famille des Bufonides semble ne se séparer des deux précédentes que par une seule considération, celle d’avoir la bouche entièrement privée de dents, pas plus à la mâchoire supérieure et au palais, qu’à la mâchoire inférieure. Les Bufonides craignent tous la lumière du soleil, etse tiennent d'ordinaire dans les lieux couverts et humides, ne sortent pour leurs chasses que le soir ou dans les temps sombres ve Cette famille n’est représentée dans notre faune que par le seul genre Crapaud, borné pour nous a une seule espèce. Gen. CRAPAUD. Bufo, Laurenti. + Langue allongée, elliptique, entiére et libre en arriére dans une certaine portion de son étendue. Palais et mû- choires sans dents. _Tympan distinct. Quatre doigts libres aux pattes antérieures, cing aux postérienres, plus ou moins palmés. Une vessie vocale jugulaire interne dans . ses sl à. ’ MICROLEPIDOPTERES. 46 les males, communiquant avec la bouche par une fente de chaque côté de la langue. Le Crapaud Américain. Bufo Americanus, Leconte. —Angl. Toad.—Long. 3 pouces. Dessus brunâtre avec taches noires et nom- breuses proéminences tuberculeuses; dessous granulé, jaunâtre, avec taches brunes. Tête large, à parotides ou glandes temporales très développées. Tympan distinct, à couleur plus claire. Yeux gros; pupille noire ; iris barrée de noir et de jaune doré. Notre Crapaud se nourrit presque exclusivement din- sectes et de mollusques, limaces, hélices, etc, aussi est-il regardé avec raison comme un ami du cultivateur, débar- rassant ses cultures d'une quantité prodigieuse d'insectes qui les dévorent. Au printemps les Crapauds se rendent dans les mares d’eau stagnante pour la ponte, où les mâles font entendre leurs bruyantes chansons. Le chant des Crapauds ne con siste pas en notes détachées comme celui de notre Gre. nouilles ou de notre Hylode, mais en un roulement prolongé plus ou moins longtemps. Il n’est pas rare de trouver réunis au printemps dans le même marais: Crapauds, Gre- nouilles et Hylodes, faisant entendre simultanément leurs notes aiguës, sans se soucier nullement de se mettre d’ac- cord. Voir pour l’histoire du Crapaud plus en détail Vol. I, p. 34, et pour des discussions a propos de son prétendu venin Vol. I, p. 239, et Vol. II, p. 207, 230, 237, 268, 309 et 329. (A Continuer). — "PER DD FO I I MICROLEPIDOPTERES. PAR F. X. BÉLANGER, Curateur des Musées de U Université-Laval. Sans vouloir empiéter sur le terrain si bien exploité par le savant rédacteur du Natwraliste Canadien, qui tôt ou tard ne manquera pas, nous l’espérons, de nous donner 46 LE NATURALSTE CANADIEN. l'histoire de ces petits insectes, il n’est peut-être pas inop- portun d'offrir en attendant quelques détails sur les mceurs des Tinéides. : Les Tinéides sont des lépidoptéres qui par l’exiguité de leur taille échappent le plus souvent à notre attention. Ils figurent peu dans les collections entomologiques, a cause de la difficulté qu’il y a de les préparer pour les étaler avantageusement, à côté des grands papillons auprès des- quels ils ne sont que des pygmées. Ce n’est: pas que le rôle des microlépidoptéres manque de richesse ; bon nombre d'espèces regardées à la loupe se montrent avec parure qui ne le cède pas en éclat et en variété, à celle de leurs grands congénères les plus remar-. quables, sous ce rapport. A part quelques espèces, les teiznes sont des insectes inoffensifs, ne se nourrissant à l’état de chenille que de substance végétale prise sur les fenilles des arbres ou des plantes et ne causant pas de dommages notables. Mais les espèces qui font exception, surtout celles qui ont élu domicile dans nos maisons, entre autre, la Tinea pelionella et ses alliées, se rendent redoutables, si on les y laissent se propager en toute liberté, Les étoffes de laine, les fourrures, tels sont les aliments que recherchent exclu- sivement leurs voraces chenilles. En très peu de temps elles sont rongées et mises hors de service. Elles s’attaquent encore aux collections zoologiques, et deviennent un véri- table fléau pour les musées si l’on n’y veille constamment. Ces chétifs lépidoptères sont d'autant plus à craindre qu'ils sont peu connus et qu'ils se cachent pour commettre leurs déprédations, Une fois établis dans une maison, il est difficile de les en déloger complètement. On le peut pourtant si l’on est au fait des habitudes de cet insecte. Voici d'abord son signalement. Si vous remarquez le soir’ durant l'été, un petit papillon jannâtre d'environ 2 à 8 lignes de longueur voletant dans vos appartements, défiez- vous en, c'est peut-être la Tinea tapetzella, où une espèce voisine aussi nuisible, qui cherche un endroit propice pour y déposer ses œufs. Le jour, elle se tient urdinairement tapie MICROLEPIDOPTERES. 47 dans les armoires, les greniers ou daus les coins les plus obscurs des habitations. Comme plusieurs autres papillons, cette teigne à l’état dinsecte parfait, ne prend aucune nourriture. Ce n’est que la chenille, un petit vers blanchatre, qui est nuisible. Les œufs microscopiques pondus par ces microlépidoptére sur les tissus laineux, les plumes et les fourrures, netardent pas d’éclore et leurs larves commencent de suite leur œuvre destructive. Il faut donc faire une guerre incessante à ce petit dé- prédateur, visiter souvent les objets exposés à ses attaques. On reconnaitra facilement la présence des chenilles aux ga- leries qu’elles se creusent dans l'épaisseur des étoffes et des fourrures et par le fourreau soyeux et blanchâtre dans le- quei elles senveloppent. On peut faire périr les larves en exposant les objets infestés à une chaleur ou à un froid _très intense, Le moyen le plus str et le moins dispendieux pour soustraire nos habits d’hiver et nos fourrures aux ravages de ces teignes, c’est de les enfermer au printemps, avant l'apparition du lépidoptère, dans des boîtes ou meubles fer- mant de manière à ne laisser aucune entrée à l’insecte du- rant la saison chaude, temps de sa ponte. En prenant cette précaution, on sera certain de retrouver au retour ‘de lhi- ver, les objets ainsi renfermés, aussi intacts que lorsqu'on les y a mis. La liste suivante comprend les espèces de Tinéides centenues dans la collection entomologique du musée de l'Université-Laval. Toutes ont été identifiées et nommées par le microlépidoptériste le plus compétent des Etats-Unis, M. V. T. Chambers, de Covington, Kentucky, lequel a constaté qu'il y avait parmi le nombre douze espèces nou- velles pour la science. La plupart des spécimens ont été recueillis dans le voisinage de Québec. Coleophora cretaticostella—Clemens, ¥ coruscipenella É Tinea auropulnella—C'hambers. — Solenobia Walshella—Clemens. 48 LE NATURALISTE CANADIEN. Ypsolophus. Bucculatrix albocapitella —Chambers. Tischeria Zelleria—Clemens. | Argyresthia Godartella. Gelechia bicristatella—nov. sp. (Chambers) fF albomaculella— “ ce à niveopulvella— “ ce 2 Belangerielia— “ “ sc ia Tinea marmorella— “ marginimaculella— “ “ minutipulvella— “ cc Anarsia albopulnella— 6e “6 Argyresthia Belangeriella—»ov. sp. (Chambers), Bucculatrix Canadensiella— * “6 Gracilaria pulchella— “ ce Leucophryne tricristatella—nov. spec. et genus. > +++ ae ES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC (Continué de la page 26). 2.— Ecusson blanc ou jaunâtre ; abdomen noir. 11. Ichneumon tenebrosus, Cress. (Ichneumon téné- breux). Ichneumon tenebrosus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. 111, p. 145, 4. Huit spécimens d!. 12. Ichneumon, mellicoxus. (Ichneumon à hanches Trousses). mov. Sp. d. Long. .45 pouce. Gréle, effilé, corps d’un noir foncé, pattes d’un beau roux clair, brillant, Toute la face au dessous des antennes, le chaperon, les palpes, le premier article des antennes en des- sous, blanc. Antennes gréles, noires en dessus, rousses en dessous. Ecailles alaires avec une tache sur l’écusson irrégulièrement définie, roussâtres. Abdomen étroit, poli et brillant à l'extrémité, d’un noir quelque peu roussâtre. Pattes, y compris les hanches et les trochan- tins, d’une belle couleur rousse brillante, l'extrême sommet des cuisses hg) LY eh, AE LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 49 postérieures avec leurs jambes et leurs tarses, noir. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma brunatre. Un seul spécimen 4. Assez rapproché du mellipes, Cr. mais en différant surtout par la coloration de ses pattes. 13. Ichneumon calcaratus. (Ichneumon éperonné). nov. sp. d'—Long. .68 pouce. Noir, pattes jaunes. La face au dessous des antennes, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, l’écusson une ligne en avant des ailes antérieures et une autre au dessous, d’un jaune pâle. Chaperon avec 2 points enfoncés noirs à ses angles supé- rieurs. Antennes longues, sétacées, noires. Thorax opaque, très finement ponctué, avec 2 lignes enfoncées sur le dos du mésothorax, les lobes latéraux à leur angle antérieur près de ces lignes portant quelques stries transversales. Kcusson très saillant, conique, jaune. Ailes fortement enfumées, l’aréole avec 2 taches hyalines, la 2e récur- rente en portant aussi 2, et la nervure moyenne une; écailles brunâtres, stigma roussâtre. Métathorax avec 2 fortes pointes mousses à ses angles postérieurs, strié transversalement en arrière, aréole centrale moyenne, arrondie en avant, Pattes rousses, les hanches et les trochantins noirs, tachés de jaune à leur extrémité aux 4 pattes antérieures ; cuisses postérieures noires, rousses seulement à leur extrémité. Abdomen noir, opaque, en ovale allongée, finement ponctué exc2pté à l'extrémité, ses segments resserrés aux sutures ; impressions latérales du 2e segment profondes et obliques; extrémité du ler segment indistinctement aci- culée. Un seul spécimen 3 bien caractérisé par les sculp- tures de son métathorax. 14. Ichneumon pullatus, Cress. (Ichneumon brun). Ichneumon pullatus, Cress. Proc. Ent. Soc, Phil. III, p. 146, 4. Deux spécimens 4. 15. Ichneumon ultus, (Ichneumon vengé). Ichneumon ultus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I. p. 295, . Deux spécimens «. 16. Ichneumon rogalis, Cress. (Ichneumon de bucher). Ichneumon rogalis, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I, p. 295, 4. Un spécimen 4. Très reconnaissable par les marques de sa face. 50 LE NATURALISTE CANADIEN. 17. Ichneumon Stadaconensis. (Ichneumon de Stada- cona). AOL. Sp. : d—Long. .63 pouce, Noir brillant; face et chaperon, blane avec une une grande tache triangulaire noire au dessus du chaperon; le scape en dessous, avec l’écusson, b'anc-jaunâtre. Antennes moyennes, subdentées. Thorax ponetué, brillant, avec une courte pubescence grisâtre ; métathorax à lignes soulevées très distinctes, strié transver- salement en arrière, à aréole centrale presque carrée ; écusson proémi- minent, pubescent, blane. Ailes hyalines, plus ou moins enfumées à partir de la base; nervures et stigma, noir; aréole pentagonale. Pattes noires, les 4 hanches antérieures avec une tache blanche en des- sous; les cuisses antérieures en avant, les intermédiaires à.l’extrémité, les 4 jamhes antérieures excepté une ligne noire en arriére, leurs tarses antérieurement ex epté à l'extrémité, blanc-jaunâtre ; pattes posté- rieures noires, les jambes avec une tache blanche en arrière de la base. Abdomen allongé, légèrement déprimé, d’un noir bleuâtre, densément ponctué, les derniers segments brillants, le ler segment bicaréné avec des stries longitudivales très distinctes vers l'extrémité. Trois spécimens d. Les stries de son premier segment abdominal le distinguent par- ticulièrement du rogalis, Cress. 18, Ichneumon varipes. (Ichneumon pieds-variés). nov. Sp. d'—Long. .72 pouce. Noir, brillant; la face entièrement ex- cepté un point de chaque côté en dessus du chaperon, le scape en des- sous, les écailles alaires, une ligne en avant et une autre plus petite au dessous, avec l’écusson, blanc-jaunâtre. Antennes assez longues, subdentées, Thorax couvert d’une courte pubescence grisâtre, le méso- thorax avec les impressions suturales en avant bien distinctes; méta- thorax assez finement ponctué, strié transversalement sur les côtés seulement, aréole centrale arrondie en avant, brillante. Ailes hyalines, légèrement fuligineuses vers l’extrémité, nervures brunes, stigma grand, brun-fulvescent, aréole pentagonale, subtriangulaire. Pattes variées de noir et de blanc; les 4 hanches antérieures en dessous, une tache sur leurs trochantins, les cuisses antérieures en avant, les intermé- PAC A ’ ar ~ pe? 4 diaires à l'extrémité, les 4 jambes antérieures excepté une tache à l'extrémité en dehors, leurs tarses entièrement excepté à l'extrémité, d’un blanc jaunâtre; pattes postérieures noires avec une tache sur les hanches en dessous, la base des jambes et celle de tous les articles des tarses, blanc. Abdomen allongé, densément ponctué, d’un noir LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 51 bleuâtre, les segments terminaux brillants, le ler segment bicaréné et strié longitudinalement, les impressions basilaires du 2e segment grandes, profondes, obliques. Deux spécimens 4. La coloration de ses pattes posté- rieures le distingue facilement du précédent et de tous ses voisins. 19. Ichneumon vagans. (Ichneumon vagabond). nov. sp. d'—Long. .45 pouce. Noir; la face, les orbites frontaux, les joues au dessous des yeux, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, une tache en avant et une ligne au dessous, une ligne sur le bord antérieur du mésothorax, le collier en dessus, l’écusson et le post- écusson, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc. An- tennes sétacées, dentées, plus longues que la tête et le thorax, noires avec un petit anneau jaune au delà du millieu, et le scape blanc en dessous. Thorax couvert d’une pubescence grisâtre ; métathorax à aréole centale arrondie en avant. Ailes hyalines, nervures et stigma, noir. Pattes jaunes, les 4 cuisses antérieures avec l'extrémité de leurs jambes, noires en dehors; pattes postérieures noires, l'extrémité de leurs hanches en dessous avec les jambes excepté à l'extrémité, d’un jaune pâle. Abdomen allongé, étroit, presque cylindrique, ponctué, le 2e segment impressionné transversalement et aciculé à la base. Un seul spécimen; très reconnaissable par sa coloration. 20. Ichneumon sagus, Cress. (Ichneumon devin). Ichneumon sagus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I. p. 294, © d. Deux spécimens d!. 21. Ichneumon subcyaneus, Cress. (Ichneumon bleu- âtre). Ichnewmon subcyaneus, Cress. Proc. Ent, Soc, Phil. IIT. p. 148. 9. Deux spécimens ©. 22 Ichneumon cinctipes. (Ichneumon pieds.ceints). NOV. Sp. - Q—Long. .35 pouce. Noir; les orbites antérieurs interrompus sur le vertex, une ligne au dessous de l’insertion des ailes antérieures, une autre en avant sur la suture du mésothorax, avec les bords laté- raux de l’écusson, blanc. Antennes épaissies à l’extrémité, enroulées avec un anneau blanc au milieu. Thorax finement pubescent ; méta- thorax à aréole centrale presque carrée. Ailes légèrement enfumées, 52 LE NATURALISTE CANADIEN. nervures et stigma, noir, Pattes noires, les antérieures blanchatres en avant, les 4 jambes postérieures et leur tarses avec un anneau biane à la base. Abdomen noir avec teinte de bleu, les segments un peu étran- elés à leur suture, le premier finement aciculé, les terminaux polis brillants ; tarière sortante. Un seu) spécimen, bien distingué par les anneaux blancs de ses pattes. 3.—Ecusson blanc ou jaunâtre ; abdomen noir, taché de blunc à l'extrémité. 23. Ichneumon scelestus, Uress. (Ichneumon scélérat). Ichneumon scelestus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III. p. 148, $. Deux spécimens 9. 24. Ichneumon sævus, Cress. (Ichneumon cruel). Ichneumon sevus, Cress. Trans. Am. Ent, Soc. I, p. 296, ©. Un spécimen @. 25, Ichneumon brevicinctor, Say. (Ichneumon à cein- ture courte). Ichneumon brevicinctor, Say. Say’s Ent. I. p. 49. Quatre spécimens 9. 26. Ichneumon signatipes. (Ichneumon pieds marqués). NOV. Sp. Q—Long. .43 pouce. Noir brillant; face ponctuée, chaperon poli. Antennes noueuses, enroulées, avec un grand anneau blane au milieu. Dos du mésothorax très finement ponctué, avec les impressions suturales distinctes en avant; écusson plat, poli, brillant, tout blane ; métathorax peu scabre, ponctué, lignes soulevées médiocrement appa- rentes, aréole centrale en carré, peu distincte. Ailes hyalines, légère- ment fuligineuses ; nervures et stigma, noir ; aréole pentagonale, sub- triangulaire, Pattes noires, les jambes antérieures en avant avee un anneau à la base des 4 postérieures, blanc ; les cuisses antérieures plus ou moins claires à l’extrémité. Abdomen en ovale allongée, légèrement bleuâtre, ponctué, poli à l'extrémité, le dernier segment avec une tache blanche en dessus ; le premier segment fortement élargi à l'extrémité, aciculé. Trois spécimens 2. Les anneaux de ses jambes font reconnaitre cette espèce à première vue, 27. Ichneumon improvisus, Cress. (Ichneumon im- prévu). Ichneumon improvisus, Cress. Trans, Am, Ent. Soc. I, p. 296, 9. Huit spécimens d'. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 53 28: Ichneumon helvipes, Cress. (Ichneumon a pieds Toussatres). Ichneumon helvipes, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I, p. 297, © d. Deux spécimens ©. 4,—Ecusson blanc ou jaunâtre ; abdomen noir, taché de blanc à l'extrémité dut ler segment. 29. Ichneumon cæruleus, Cress. (Ichneumon bleu). Ichneumon cœruleus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 149, 6. Cinq spécimens d et 3 9. La coloration du & est assez semblable à celle de la $ avec les exceptions sui- yantes : face blanche avec une bande verte au milieu ; an- tennes noires, sans anneau blanc, scape blanc en dessous. Premier segment abdominal unicolor, quelquelois avec une bande blanche au bord postérieur. 30. Ichneumon unifaseiatorius, Say. (Ichneumon à une bande.) Ichneumon unifasciatorius, Say. Say’s Ent. I, p. 48. Trois spécimens, 2 d' et 1 ©. 81. Ichneumon otiosus, Say. (Ichneumon paresseux). Ichneumon otiosus, Say. Say’s Entomology, I. p. 374. Sept spécimens d. 5.—ÆEcusson blanc ow jaune ; abdomen tricolor, nor, rouge, et blanc ou jaune. 32. Ichneumon robustus, Cress. (Ichneumon robuste). Ichneumon robustus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I, p. 298, 9. Deux spécimens 9. 33. Ichneumon jucundus, Brullé. (Ichneumon agréable). Ichneumon jucundus, Brullé. Hym. IV, p. 305. Quatre spécimens 9. 34. Ichneumon subdolus, Cress. (Ichneumon trompeur). Ichneumon subdolus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I, p. 298, ©. Six spécimens 9. 35. Ichneumon creperus, Cress. (Ichneumon douteux). Ichneumon creperus, Cress. Trans. Am. Ent. Sce. I, p. 298, 3. Quatre spécimens d. (A continuer). i 54 LE NATURALISTE CANADIEN. me LAS; Le Lis est peut être de toutes les fleurs, celle qui a été la plus anciennement appréciée. Chantée par les poétes, recherchée de tous temps par les amateurs, admirée de tout le monde par son éclat, la pureté, la vivacité de ses cou- leurs, la grâce de ses formes, on en a fait avec raison l'em- bléme de l’innocence et de la vertu. Le Lis a cet avantage sur la Rose, qwil n’a rien em- prunté à la culture, et possède son excellence de son propre fonds. Aussi le divin Sauveur a-t-il proclamé que toutes © les richesses, les parures du roi Salomon dans toute sa gloire, étaient encore inférieures a celles du Lis croissant spontanément dans les champs, et les rois de nos ancêtre: n'ont pas hésité à le faire entrer dans leurs armoiries comme le plus éloquent symbole de leur prééminence sm les autres nations. La science au service du génie de l’homme a pu con trôler jusqu’à un certain point plusieurs lois de la nature, et nous a montré dans le règne végétal, des productions qui, quoique pures monstruosités aux yeux du naturaliste. n’en possèdent pas moins des qualités que la force natu. relle abandonnée à elle-même semblait incapable de pro duire. Les Œillets, les Roses, les Dauphinelles, ete. on perdu leurs organes reproducteurs en doublant leur co rolle, en multipliant leurs pétales; mais, en même temps ces fleurs ont agrandi, perfectionné leurs formes, doubli leur flagrance, varié et diversifié leurs nuances à l'infini Le roi des fleurs à côté d’elles a semblé ne voir dans ce affetteries que des produits frelatés, semblables à ceux d: notre civilisation surannée, que des qualités d’enseign pour cacher des vices réels, et n’a pas voulu soumettre so! orgueil à ces exigences de lartifice. Toute l’habileté d l'horticulteur sur le Lis n'a abouti qu'à produire, en vou lant le doubler, de véritables monstruosités sous tous le rapports, ne rachetant les qualités perdues par aucun: 1. LE LIS. 55 compensation, et jugées indignes par tous les amateurs à goût épuré de figurer dans leurs parterres. Le Lis ne demande ni art, ni artifice; donnez lui le sol convenable, et il déploiera de luiméme l'éclat de sa parure, que ne pourront égaler ni les joyaux des rois ni les palettes des génies les mieux inspirés. Mais les espèces de Lis sont assez nombreuses, et quelle est celle à laquelle le Sauveur a voulu faire allusion en mettant sa richesse au dessus de celle du puissant roi des Hébreux dans toute sa majesté ? Serait-ce le Lis blanc ? Il n’est pas probable. Le Lis blanc a sans doute un éclat supérieur; mais ce brillant est uniforme, il est sans variété. Comme le Lis de Chalcédoine, Lilium Chalcedo- nicum, croît en Palestine, il y a tout lieu de croire que c’est celui-ci que le Sauveur voulait désigner. Aussi ce Lis, qui a absolument la même forme que celui de la Fig. 2, ci-dessous, Frc.22. offre des nuances d’un rouge si brillant, que les artistes les plus habiles ont failli devant la tâche de le représenter exactement, ne pouvant trouver des couleurs assez vives pour égaler celles qu'il reflète. Les Lis réussissent à peu près dans tous les terrains ; cependant une bonne terre forte bien engraissée et mélan- gée de sable fin, est celle qui en général les accommode davantage. Comme toutes les plantes bulbeuses, ils re- doutent les fumiers frais, aussi ne doit-on ne leur en servir que de consommés. Les bulbes des Lis demandent à n’étre pas déplacés souvent, ils souffrent parfois dans les transports de longue Fig. 2.--Lilium pardalinum. 56 LE NATURALISTE CANADIEN. durée, se flétrissant en partie, et prenant ensuite plusieurs années pour recouvrer toute leur vigueur. C’est a l’au- tomne que leur transplantation se fait avec le plus d’avan- tage. Tous les Lis demandent à être enterrés profondé- ment, de 3 pouces au moins jusqu’à 5 et 6 pouces. La plupart des Lis sont très rustiques et peuvent ré- sister à nos hivers en pleine terre. Il est bon cependant pour certaines espèces plus délicates, de les couvrir à l’au- tomne de fumier vert qu’on enlève au printemps. Les Lis, eu égard à leur provenance, à leur forme ou à leur coulenr, se partagent en différentes catégories. Quant à la provenance, ceux du Japon, ou à feuilles lancéolées, et ceux de Californie, introduits dans les jardins © depuis une vingtaine d’années, sont particulièrement remar- quables. C’est parmi ceux du Japon que se range le roi du genre, le Lis doré, Lilium auratum, fig. 8, qui atteint jusqu'a 8 pieds de hauteur, avec des fleurs de 10 à 12 pouces de diamètre. Le fond en est d’un blanc d'ivoire admirablement piqueté et tacheté d’écarlate, avec le centre lavé de jaune doré ; il-est un peu délicat. Son voisin le lancijolium rubrum, a à peu près la même coloration quoique moins riche et de dimensions plus réduites, mais est beau- coup plus rustique. Parmi ceux de Californie on compte le Washingto- nianum, blanc, à fleurs dressées, le Humboldtii, à fleurs ren- versées, et le Pardalinum, fig. 2, aussi à fleurs ren- versées et retroussées. Celui-ci est d’un jaune clair au Fig. 3.—Lilium auratum. vA LE LIS. _ fond tacheté de brun, et d’un beau rouge à l’extrémité des _ pétales. AU. i Tant qu'à leur forme, ils sont : dressés, comme le _ Washingtonianum, l'aurantiacum, le candidum ; penchés, _ comme lawratum, les lancifolium rubrum et album, le longi- . florum, ce dernier à tube très long ; enfin renversés ou en Fig. 4. bonnets tures, comme le Chalcedonicum, le Humboldtii, le Pardalinum, tig. 2, le martagon, fig. 4, formant une pyramide des plus gracieuses, le figrinum, et notre Lis indigène, le Canadense, si élégant, si gracieux et qui devient si apparent _ dans les jardins. : Fig. 4.—Liliwm martagon. 58 LE NATURALSTE CANADIEN. Quant à la couleur, ils sont dits ; blancs, rouges ou jaunes, suivant que l’une ou l’autre de ces couleurs domine. La plupart des Lis joignent encore aux couleurs les plus riches l'odeur la plus suave. ++ >—— LA MEGACHILE GUENILLE. A M. G., Trois-Rivières, Recu, lettre et contenu, avec la petite boîte et ce. qu’elle renfermait. L’insecte était brisé, non pas toutefois de manière à nous empêcher de le reconnaitre, car nous sommes assez familier avec ses formes et ses habitudes, pour pouvoir l'identifier par quelques débris seulement. L’abdomen était intact, et c'en était assez pour nous per- mettre de reconnaitre une Hyménoptère gastrilégide, c’est- à-dire de cette tribu qui ont le ventre pourvu d’une brosse de poils raides au moyen de laquelle elles recueillent le pollen des fleurs. Son nom est la Mégachile guenille, Megachile centrunculus, Smith, ainsi nommée de l'habitude qu'elle a de transporter des portions de feuilles avec les- quelles elle construit les cellules qui doivent protéger sa progéniture. Parmi les Hyménoptères mellifères, nous n’avons ici que les Bourdons, Bombus, qui soient sociétaires, mais nous comptons par contre un grand nombre d’abcilles solitaires, telles que : Mégachiles, Andrènes, Osmies &e. Ces petits cylindres de feuilles enroulées que vous avez trouvés dans des cavités d’une buche de hêtre, sont les cellules que construit l’insecte pour y déposer ses œufs. La Mégachille cherche d'ordinaire les galeries abandon- nées par les fourmies, ou autres cavités, pour y construire ses cellules, car elles n’est pas pourvue, comme le Xylo- cope, d'instruments propres à forer le bois. 1, On peut se procurer tous ces différents Lis de Mr. Vick, Rochester, N. Yi Voir l’aumouse à le couverture. LA MEGACHILE QUENILLE. 59 Mais si elle n’est pourvue ni de gouge ni de tarière, elle possède en compensation un instrument non moins essentiel pour elle, dans les ciseaux de ses mandibules, qui sont construites de manière à pouvoir découper les feuilles avec autant de facilité qu’on pourrait le faire avec des ciseaux ordinaires. (est aux rosiers, le plus souvent, qu’elle s'attaque. Et, de fait, nous avons pu reconnaitre que les feuilles enroulées en cylindre appartenaient au rosier. Voici toute l’économie de cet industrieux insecte : Ayant trouvé une ancienne galerie de fourmis, une écorce soulevée ou autre cavité, il se met de suite en frais d'y établir la demeure de sa progéniture. Vuyez-le attaché à cette feuille de rosier, y découpant avec ses puissants ciseaux une pièce à contours réguliers et nettement tran- chés La pièce est proportionnée dans sa forme et sa gran- deur à l'endroit qu’elle est destinée à tapisser. Quelque- fois le tailleur semble avoir fait erreur et reconnaitre que la découpure commencée ne pourra convenir. On le voit alors laisser cette feuille à moitié taillée, pour se reprendre sur une autre. La pièce est dégagée ; l’insecte prend aussitôt son vol, la retenant dans ses pattes postérieures. I] parcourt des centaines de pieds, des arpents, des milles quelquefois pour se rendre au lieu choisi. Il pénètre dans sa galerie, y entrainant la précieuse dépouille. C’est peut- être une pièce circulaire ? elle servira alors à former la base du cylindre à construire, et sera appuyée sur le fond de la cavité; ou bien c’est une rubandelle plus ou moins longue? elle sera alors enroulée en un cylindre, dont le corps même de linsecte règlera le diamètre. Puis une autre pièce sera apportée de la même manière, pour être ajoutée à celle-ci, et ainsi de suite, jusqu'à ce que le cylindre ait atteint la longueur de trois-quarts de pouce environ. Nous apercevons un jour dans une chasse entomolo- gique un insecte voltigeant avec peine, et montrant une couleur verte peu ordinaire chez ceux de sa classe. Nous l'enveloppons de notre filet, et reconnaissons de suite la Mégachile guenille, chargée d’une portion de feuille qu’elle MA arly ORAS gor: ka Cite LOT Fr * | _ “ / 60 LE NATURALISTE CANADIEN. transportait à son nid. Il va sans dire que malgré tout l'intérêt qu’elle nous porta, nous fûmes encore assez cruel pour la percer d’une épingle avec sa dépouille, afin de les faire figurer dans notre collection. L'ouvrier qui s’est habilement servi de ses ciseaux, va maintenant employer un autre instrument, c’est la brosse dont son ventre est pourvu. Cette brosse à poils raides remplace chez la Mégachile la corbeille des pattes postérieures des Abeilles et des Bourdons, c’est-à-dire qu’elle lui sért à recueillir le pollen des fleurs pour en for- mer une pâte dont se nourrira sa jeune larve. Voyez là sur les fleurs des astères, des pissenlits, des panais, comme êlle se tourne en tous sens pour frotter de sa brosse les - anthères de ces fleurs, afin d'en enlever le pollen dont elle sont chargées. Puis s’envolant, elie va déposer ce polleu dans son petit cylindre ; lorsqu'elle en a formé une boule de moyenne grosseur, elle y dépose un œuf, une rondelle de feuille vient alors s’ajuster sur le tout pour former un couvercle ou plutôt une partition du cylindre, car les pa- rois de celui-ci seront prolongées, de nouvelles boules de pâte ajoutées, et dans chacune un œuf sera déposé, jus- qu'à ce que le ou les cylindres aient atteint une longueur réunie d'environ 7 à 8 pouces. La jeune larve qui sortira de chaque œuftrouvera ainsi à sa portée la nourriture qui lui convient et qu’elle serait incapable, étant dépourvue de pattes, d'aller elle-même chercher. Lorsqu'elle aura atteint sa maturité, cette larve se transformera la-méme en nymphe, pour y passer l'hiver et attendra le printemps suivant pour en sortir à l’état parfait ou ailé, se servant aussi des ciseaux de ses mandi- bules et des ongles de ses pattes pour s'ouvrir un passage au dehors, Nous comptons plusieurs espèces de Mégachiles ; en outre de celle ci-dessus mentionnée, nous avons encore: M. suborbiculata, Smith, dont l'abdomen est subglobuleux, et dont les jambes et les tarses antérieurs sont dilatés en pa- lettes garnies au côté externe d’une magnifique frange de poils blancs, longs, épais, serrés; la bucephala, Smith, ET. a a BIBLIOGRAPHIE. GI à tête fortement allongée, la mélanophaca, Smith, &c. Toutes assez communes. Nous connaissons depuis longtemps notre ami, Mr. L'Heureux pour un observateur sagace de la nature, et il nous fait plaisir d'apprendre qu'il conserve encore ses goûts d'investigation à l'égard des merveilles qui peuvent frapper ses regards. = Obs BIBLIOGRAPHIE: Check List of the Coleoptera of America, North of Mexico par G. R. Crotch. Salem, Mass, 1874.—Cette Liste, de 136 pages in-8, est actuellement lobjet de critiques sé- rieuses de la part des entomologistes, tant en Europe qu’en Amérique. C’est surtout à sa nomenclature et à sa classi- fication, mais plus encore à la première qu’à la dernière, qu'on s'attaque. Mr. Deyrolle, de Paris, dans ses Petites Nouvelles Entomologiques, fait sur les changements intro- duits par Mr. Crotch dans la nomenclature des remarques très sensées qui paraissent obtenir un assentiment général. Si on n'apporte pas un terme à cette manie d’un grand nombre d'écrivains, non seulement d'imposer des noms nouveaux à des insectes depuis longtemps connus déjà, mais de remanier la classification chacun à son point de vue, on fera bientôt de l'histoire naturelle, et particulière- ment de l’entomologie, un véritable dédale scieutifique, où l'étude de la distribution des sujets deviendra aussi fasti- dieuse et tout aussi longue que celle les sujets mêmes. Avec ce système de changements, nous marchons tout simplement au chaos, dit Mr. Deyrolle. La nomenclature ne semble plus être faite pour servir de fil conducteur au naturaliste. (C’est l’histoire naturelle qui semble avoir été faite pour servir de prétexte à la nomenclature ; une pareille intervention de rôle est déplorable.” Le droit de priorité, relativement aux noms imposés aux spécimens d'histoire naturelle, est généralement admis aujourd'hui parmi les savants, non toutefois sans quelques 62 LE NATURALISTS CANADIEN. modifications. Linné et les autres naturalistes qui ont écrit peu après lui n’admettaient qu’un nombre assez restreint de genres. Mais les découvertes modernes ayant considérablement accru le nombre des espèces connues, force a été de les ranger en groupes, et lorsque ces groupes se distinguaient les uns des autres par des caractères bien tranchés quoique affiliés, on les a avec raison élevés au rang de genres. Ce procédé retenu dans de justes propor- tions n’a certainement rien de repréhensible, et tous les jours de nouvelles découvertes peuvent lexiger. Cepen- dant vouloir changer des noms, qui depuis longtemps sont admis et connus de tout le monde, bien plus, attribuer à un genre un nom qui est généralement reconnu appartenir à un autre, c’est créer une confusion qui ne peut que nuire ? grandement au progrès de la science. C’est cependant ce qu'on peut reprocher à Mr. Crotch dans une foule de cas. Ainsi, pour lui, les Necrophorus si bien connus ne sont plus que des Silpha, et ces derniers prennent le nom de Peltis qui depuis bien longtemps appartient à un autre genre, les Cryptophagus deviennent des Triphyllus, les Tritoma des Mycetophagus, ete., ete. Quant a la classification, Mr. Crotch y fait aussi des changements considérables. Mais bien que nouveaux et en opposition avec des données depuis longtemps admises, il pourrait se faire que plusieurs de ces changements fini. raient par prévaloir. Ainsi les Curculionides, dans cette liste, sont placés à la fin de la série, et les Endomychides sont ramenés entre les Dermestides et les Mycétapha- gides, etc., etc. Il va sans dire que tous ces changements exigeraient l'épreuve dû temps et de puissantes adhésions avant de pouvoir faire autorité. En attendant nous n'avons pas cru devoir les admettre, et notre Faune Canadienne, dont l’im- pression se poursuit actuellement, sera basée sur la classi- fication de Leconte qui est presque en tous points celle de Lacordaire. EE DO IOI ee ee Ra = GÉOLOGIE, 63 Recu.— Rapport du Ministre de [ Agriculture pour 1874. Ce Rapport a un intérét tout particulier cette année, par le travail remarquable qu il contient de M. le Professeur St. Cyr sur le comté de Champlain. L'histoire de chaque paroisse, la topographie, la géologie, la botanique, l’ento- mologie de chaque seigneurie et township, tout y est passé en revue par le savant Professeur. Quel intérêt n’atta- cherait-on pas à ces Rapports officiels, si chaque année ils passaient ainsi en revue quelques uns des comtés de notre Province. Des hommes de la capacité de Mr. St. Cyr ne se rencontrent pas partout, et le Gouvernement devrait s'assurer ses services dans l'intérêt du pays. IL est à regretter que l’imprimeur n’ait pas rendu jus- tice à Mr. St. Cyr pour la partie scientifique. La plupart des noms y sont tellement défigurés qu'on a peine souvent à les deviner. Les épreuves de tels écrits, lorsqu'elles ne peuvent pas être revisées par l’auteur, devraient toujours être soumises à des personnes compétentes, pour éviter ces fautes nombreuses qui font perdre en partie leur mérite aux écrits les plus recommandables, Disons ici qu'il est bien regrettable que notre Gouver- nement fédéral, à l'instar de celui des Etass-Unis, ne joigne pas un naturaliste au parti d'exploration et d’arpentage de la route du Pacifique. Les rapports de ces savants forment des ouvrages de la plus grande valeur dans les archives des Gouvernements et ne contribuent pas peu au progrès de la science. GEOLOGIE. (Conlinué de la page 384 du Vol. V1). Notre hémisphère est partout couvert des magnifiques et riches forêts que lui a laissées le Miocène, et sous les- quelles s’abritent ces géants mammifères dont les colosses d'aujourd'hui ne sont que des diminutifs. Petit à petit la chaleur et cette douce température égale qui dominait fait place à des hivers froids et des étés à température humide et assez basse. Les animaux les plus délicats périssent, et les plantes les moins rustiques disparaissent ou ne par- 64 LE NATURALISTE CANADIEN. viennent plus à müûrir leurs graines. A mesure que les forêts s'éclaircissent ainsi, d’autres essences, mais plus pauvres, plus rabougries, propres aux climats froids, comme les conifères, les saules ete. viennent les remplacer. Les animaux de même à qui il faut lépais couvert des forêts ou qui ont péri par le froid ou le manque de nourri- ture, sont remplacés par d’autres émigrant des montagnes des régions plusau Nord. Le froid augmentant toujours, des neiges permanentes commencent à se montrer sur le sommet des montagnes, les flancs de celles-ci s’en couvrent de même, et les glaciers commencent de suite à labourer dans leur marche les surfaces sur lesquelles ils glissent, et à transporter en flottant sur les eaux les blocs qu’iis ont arra- chés aux montagnes, pour les déposer là où la chaleur les amènera à se fondre ou à se défaire ; car en même temps que les neiges samoncellent sur les points élevés, la terre s abaissant, la mer l’envahit,t ansportant d’énormes icebergs qui ne servent pas peu a abaisser encore davantage la tem- pérature. Des torrents et des avalanches aménent dans les plaines la vase et le gravier des montagnes, entassant jes détritus des foréts dans les dépressions du sol, en méme temps que les glaciers y déposent les amas confus de leurs moraines que l’afflux des eaux vient applanir et disperser. La mer fait irruption sur les terres, et les animaux marins des latitudes polaires viennent se promener sur nos plaines. Il ne reste plus que de pauvres traces de verdure par- ci, par-là, si toutelois elle n’a pas disparu complèment sous la neige. Les animaux terrestres ont dû péri en partie ou émigrer plus au Sud; il n’en reste plus que des espèces moins puissantes, capables de saccommoder à ce climat rigoureux, et ne requérant pas une nourriture particu- lierement riche. Mais après des siècles dont il serait difficile de fixer la durée, cet hiver géologique eut son terme; la terre se re- leva pour reprendre son niveau, la mer retourna dans ses gouflres, les glaces se fondirent, les neiges permanentes disparurent, nos plaines offrirent aux rayons du Soleil le drift ou cette riche couche de dépots dont elles s’é- taient couvertes, et ce sol, sous le soufle vivifiant de cette bieufaisante chaleur, se couvrit des riches végétaux qui Yornent encore aujourd’hui. Une foule d’animaux, dont un grand nombre d'espèces inconnues jusque là, se répan- dirent dans ces nouvelles forêts, et Eden se trouva pré- paré, il ne manquait plus que son possesseur pour l’oc- cuper. Et Dieu dit: Que la terre porte des animaux de tout genre, et de ceux qui se nourrissent de végétaux et de ceux qui se nourrissent de chair. Et il en fut ainsi! (A Continuer). LO 187 Te ren Abatuealiste Canadien SZ Vol. VII. CapRouge, Q., MARS, 1875. No. 3 Rédacteur : M. VAbbé PROVANCHER, FAUNE CANADIENNE. LES REPTILES. (Continuée de la page 46). II. BATRACIENS URODÈLES. Corps étroit, allongé, le plus souvent arrondi, angui- forme, terminé par une grosse queue persistante et fort longue. Peau sans écailles, souvent humide, verruqueuse ou muqueuse. Lo plus souvent avec deux paires de pattes courtes, grêles, très distantes entre elles; a doigts aplatis, mousses, obtus, toujours privés dongles. Tête aplatie, étroite, à bouche généralement peu fendue, à dents grêles, courtes, pointues, implantées aux mâchoires et le plus sou- vent aussi au palais. Tronc arrondi en dessus, allongé, un peu déprimé en dessous, soutenu par des côtes très courtes, non réunies à un sternum médian. Queue allongée, co- nique, confondue à son origine avec le tronc, aplatie, sur- tout à son extrémité, dans le sens de sa hauteur. Langue charnue, courte, adhérente, ne pouvant sortir de la bouche. Orifice du cloaque longitudinal. Pondant des œufs dis- tincts, isolés ; certaines espèces ovovivipares. Métamorphose ne consistant pour ainsi dire que dans la perte des branchies de la part des larves pour respirer Pair libre. Ces branchies sont toujours apparentes à |’ex- térieur, elles sont situées à l'endroit du cou en arrière de la tête, se montrant sous la forme de panaches divisés en james frangées ou laciniées, fixées sur 3 ou 4 paires de fentes qui s’oblitèrent à l’état adulte. 66 LE NATURALISTE CANADIEN. A premiére vue, tout le monde est porté a prendre les Urodéles pour des Sauriens; aussi le nom de Salamandre est-il A peu près inconnu en cette Province, et tous nos Urodèles sont-ils pour le vulgaire des Lézards. Mais la seule inspection de la peau suflira toujours pour distinguer les uns des autres, puisque les Lézards sont toujours munis d’écailles et que les Salamandres—et tous les Urodéles— n’en ont jamais. Le corps allongé, étroit, avec ses pattes si distantes, et surtout sa queue persistante, ne permettra jamais de con- fondre les Urodéles avec les Anoures, au corps toujours trapu, raccourci, et manquant de queue à l’état adulte. Les membres distants et gréles des Urodèles ne peu- vent leur assurer que des mouvements généraux peu variés et peu rapides dans leur locomotion sur terre. Les pattes et ’échine étant trop faibles pour supporter le corps au dessus du sol, le ventre traine le plus souvent sur la terre dans la marche, ct y repôse toujours dans l'inaction; mais dans l’eau leur marche est aisée et fort rapide. La peau des Urodèles est percée de toutes parts de pores nombreux qui secrètent une mucosité qui les tient constamment hu- mide, et qui lui permettent aussi d'absorber une certaine quantité de gaz atmosphériques, de la la faculté qu'ils pos- sèdent de pouvoir résister longtemps à l'action d’un air vicié, à celle d’une forte chaleur ou d'u 1 grand froid, sans que leur température propre se mette en équilibre avec celle de l'atmosphère ambiante. Les Urodèles n’ont ni tympan ni oreilles extérieurs, leurs organes d’audition sont dans la forme de ceux des poissons. Les Urodéles sont muets comme les poissons et ne coassent pas comme les grenouilles. La fécondation a lien chez eux comme chez les pois- sons, la laitance des males vient rencontrer les œufs après qu'ils sont pondus. Les tétards des Urodèles sont bien différents de ceux des Anoures, ils ressemblent plutôt à des putits poissons qui auraient les branchies à l'extérieur, qu'à des véritables at,” LES REPTILES—BATRACIENS. 67 tétards. Le temps de la métamorphose arrivé, ce sont toujours Jes pattes autérieures, contrairement à ce qui a lieu chez les grenouilles, qui se montrent les premiéres. CLASSIFICATION DES URODELES. Les Urodèles, eu égard au mode suivant lequel s’opére chez eux la respiration, se partagent en deux groupes bien distincts, savoir: ceux chez lesquels les branchies dispa- raissent en passant à l’état d’adulte, pour ne laisser que des cicatrices à leur endroit sur le cou, et que pour cela on nomme ATRETODERES (1); et ceux qui conservent les branchies toute leur vie ou du moins en gardent ouvertes leurs ouvertures, et que pour cette raison on nomme TRé- MATODERES (2 Ces deux groupes se subdivisent ensuite en 3 familles, dont deux seulement, une dans chaque groupe, sont représentées dans notre faune. Cou non troué, avec de simples cicatrices,.......... 1. SALAMANDRIDES. Cou percé de trous ; Branchies visibles à lextérieur................ 2. PROTEIDES, Branchies cachées en dedans....,.... ......... 3. AMPHIUMIDES. La famille des Amphiumides n’a point de représentant dans notre faune. I. Famille des SALAMANDRIDES. Corps allongé, étroit, à 2 paires de pattes gréles, dis- tantes, à queue persistante et plus ou moins arrondi, respi- rant dans le jeune âge par’des branchies, mais perdant plus tard ces branchies pour respirer l’air libre et ne con- servant que des traces ou cicatrices de leurs ouvertures. Le genre Lynnéen Salamandra comprenant un grand nombre d'espèces, a été divisé par Duméril en 16 genres différents, dont 4 seulement sont réprésentés dans notre faune, chacun par une espèce seulement, ce sont: Ambys- tome, Triton, Plethodon, Cylindrosome. Comme les espèces sont peu nombreuses dans notre faune, nous suivrons l’ex- emple des auteurs Américains, et les décrirons toutes sous le nom de Salamandres. (1( De atrétos, non troué et derés, cou. (2) De trematos, troué et derés, cou. 68 LE NATURALISTE CANADIEN, Dos marqué de taches grandes, isolées, souvent ocellées.; Couleur brun-bleudtre. .................. sorte laps cous sks OP OMOENS Couleur roux-fauve .... es esssses sos ..… 2. symetrica. Dos sans grandes taches isolées ; Une raie rougeâtre sur le milieu du dos... 3. erythronota. Dos d’un brun uniforme avec taches mal définies, JAUDÂLTES 0 ve snrsso se recone sscvso sons sesese reece 4 glutinosa, Les Salamandres sont toutes des animaux fort inoffen- sifs et même utiles, en ce qu'ils se uourrissent exclusive- ment de vers, insectes, larves, etc. Plusieurs espèces sont munies, comme les crapauds, de parotides aux tempes, c’est-à-dire de grosses vessies ou glandes implantées dans la peau et recelant une liqueur âcre qu'on donne pour vé- néneuse. On donne la même propriété délétère à cette exsudation que toutes montrent constamment sur leur peau, et qui est si abondante en certames espèces qu’elles parais- sent comme fraîchement humectées d’une humeur lactes- centes, épaisse, visqueuse. Il parait bien établi aujour- @hui que pour les Salamandres, de même que pour les crapauds, cette liqueur acre est une défense contre leurs * ennemis, tels que les petits rongeurs, les oiseaux, etc., mais qu'elle est à peu près inoffensive pour l’homme, tout au plus pourrait-elle causer une légère inflammation partielle si elle venait à être inoculée par son contact avec quelque place récente. Aussi les naturalistes ne redoutent-ils en aucune façon le contact de ces reptiles et il est inoui qu’ils aient jamais eu à souffrir de telles manipulations. Cette transpiration excessive des Salamandres qui les rend constamment glutineuses, jointe à l’extréme porosité de leur peau, fait que jetées dans un brasier ardent, elles peuvent encore résister pendant assez longtemps à l’action du feu, la mucosité de leur peau l’éteignant en partie; et de là le dicton populaire “ que ces Reptiles ne peuvent être brulés,” “que le feu est pour eux un élément dont ils peuvent s’accommoder.”" C’est eu égard à ce préjugé qu’on a donné le nom de Salamandres aux coffres de süreté à l’é- preuve du feu, Une particularité bien remarquable chez les Salaman- dres, c’est qu'elles peuvent en assez peu de temps refaire LES REPTILES—BATRACIENS. | 69 leurs membres que des accidents auraient pu plus ou moins mutiler. La queue qui est assez cassante, les pattes mêmes se refont ainsi lorsqu'elles ont été partiellement amputées. 1. Salamandre vénéneuse. Salamandra venenosa, Daudin; Lacerta punctata, Lin.; Sul. maculata, Green; Ambystome Argus, Duméril.—Angl. The Violet-colored Salamander.—Long. 5.85 pouces. D'un noir plombé ou ardoisé, lisse, marquée de chaque côté de la co- lonne vertébrale de goutelettes arrondies, blanches ou légérement jau- nâtres, distribuées presque symétriquement par paires. Dessous d’un bleu ardoisé uniforme, sans aucune tache. Tête avec une parotide de chaque côté, longue, peu saillante, et parcourue dans sa longueur par un sillon dans la direction de la bouche. La gorge porte aussi un re- pli transversal de la peau. L’abdomen porte sur ses flanes des sillons transversaux arrondis. Doigts gréles, distincts. Queue courte, grosse à la base, mais comprimée surtout dans son tiers terminal. Dans le spécimen de notre collection, que nous avons capturé nous même ici, au CapRouge, en Juin dernier, les taches blanches du dos sont au nombre de 25, savoir : 11 du côté gauche et 14 du côté droit. A l'exception de 2 on 8, elles sont presque toutes d’égale grandeur. Les pattes et le dessous en sont compiètement privés.—PC. 2. Salamandre symétrique. Salamandra symetrica, Harlan : S. coccinea, DeKay; Triton millepunctatus, Harl. ; T. symetricus, Harl. —Anol. The Symetrical Salamander.—Long. 33 pouces. Peau quel- que peu rugueuse, d'un brun rougcâtre ou roux-fauve avec de petites taches œillées, symétriques, formées de points rouges, distribuées par paires de chaque côté de l’épine du dos, le plus souvent entourées d’un petit cercle noir, Desscus d’un jaune orange, parsemé d’un grand nombre de gros points noirs, séparés, bien distincts. Tête sans paro- tides bien distinctes, mais avec deux petites carènes longitudinales entre les yeux. Queuc arrondie à sa base et comprimée à son extré- mité. Storer dit avoir trouvé des araignées et d’autres débris d'insectes dans l’estomac de cette espèce. Cette Salamandre, d’après le même auteur, est bien plus prompte que ses con- génères dans sa marche sur terre. Le seul spécimen de cette espèce dans notre collection a été pris à St. Thomas de Pierreville, par notre ami le Dr. C. Gill, qui a bien vou- lu nous le transmettre. Dans ce spécimen, les taches ocel- lées sont au nombre de 10, cing de chaque côté. Nous ne 70 LE NATURALISTE CANADIEN. À savons si c’est l'effet de l'alcool, mais l’intérieur de ces taches, au lieu d’être d’un rouge vermillon comme l'indique Harlan, est d’un beau blanc d’argent avec un cercle exté- rieur noir. 3. Salamandre dos-rouge. Salamandra erythronota, Green ; S. cinerea, Schlegel; Plethodon erythronotum, Tschudi.—Angl. The red-backed Salamander.—Tong. 2.72 pouces. Corps allongé, cylin- drique, d’un brun plus ou moins foncé sur les côtés avec une large raie d’un rouge vineux marbré de brun s'étendant de la tête à l'extrémité de la queue. Dessous jaunâtre, rendu cendré par de nombreux points noirs distribués en marbrures irrégulières. Un sillon sur le dos depuis l’occiput jusqu'aux pattes postérieures. Gorge avec un pli transversal de la peau. Queue tout à fait arrondie depuis l’origine jusqu'à la pointe. La plus nombreuse de toutes nos Salamandres, qu’on trouve particulièrement sous les fenilles mortes dans les endroits humides. Cette espèce est aussi fort agile. On la désigne généralement par le nom de Lézard à dos rouge. 4. Salamendre glutineuse. Sulamandra glutinosa, Green ; S. cylindracea, Harl.; Cylindrosoma glutinosum, Tschudi.—Angl. The blue-spotted Salamander.—Long. 6 pouces. Peau lisse, d’un brun foncé ou bleu noirâtre pointillé très finement de jaunâtre sur les côtés et le ventre, Tête large, aplatie, sans parotides; gorge avec un pli transversal de la peau. Queue aussi longue que le corps, forte, compri- née, et se rétrécissant subitement vers les deux tiers de sa longueur. Description prise sur un spécimen capturé par nous sous une écorce en Juillet dernier, Cette espèce, dans son facies général, se rapproche beaucoup de la vénéneuse, même couleur à peu près, mêmes formes, robustes, aplaties ; mais elle est entièrement privée de taches circulaires. II. Fam. des PROTEIDES. Mémes formes a peu prés que chez les Salamandrides, mais avec des branchies persistantes; animaux, en consé- quence, vivant continuellement dans l’eau. Cette famille n’est représentée dans notre faune que par notre Ménobranche, qu'on appelle généralement Lé- za d d'evu et morron, nous ne savons pourquoi. LES REPTILES—BATRACIENS, 71 Gen. MÉNOBRANCHE. Menobranchus, Harian. Corps assez court, ramassé ; quatre pattes à 4 doigts peu distincts. Branchies persistantes. Espèce unique. Le Menobranche lateral. Menobranchus late- ralis, Holbrook ; Triton lateralis, Say.—Angl. Proteus of Lalces.—Tong. de 12 à 18 pouces. D’un brun sale avec une bande blanchître, plus ou moins distincte, sur les côtés. Dessous généralement blanchâtre. Branchies se partageant en panaches ramifiés d’un beau rouge à leur extrémité. Tête aplatie, large, avec un pli sur la partie supérieure de la nuque. Le Ménobranche est particulièrement l'habitant de nos grands lacs. On en a pris sur le lac Champlain qui me- suraient jusqu'au delà de deux pieds. On ne les voit dans le Fleuve qu’en hiver et au printemps. Un pêcheur de Bécancour étonné de la quantité de petite morrue, Morrhua pruinosa, qu'on prenait au Cap de la Madeleine en face de sa demeure, voulut un certain hiver faire l’essai de cette pêche du côté Sud du Fleuve, Il perça donc la glace à grands frais et y enfonca son coffre en filets ou varveau. Quelle ne fut pas sa surprise en le retirant, de le trouver à moitié rempli de Ménobranches! “ Assez de roncontrer ces monstres après mes lignes au printemps, dit-il, sans vou- loir les rechercher en hiver.” Puis il retira de l’eau tous ses appareils. I! nous est arrivé plus d’une fois, étant enfant, lorsque nous nous livrions à la pêche au printemps, de retirer nos lignes de l’eau avec un Ménobranche accroché à l’hameçon Un morron ! un morron ! s'écriaient de suite les gammins, et extraordinairement hardi aurait été trouvé celui qui alors aurait voulu le saisir de la main pour le décrocher de Ja ligne. Cependant c’est un animal bien inoffensif, et dont l'unique défaut est de n'avoir ni les couleurs ni les formes les plus agréables, On prend communément à Québec des Ménobranches en hiver lorsqu'on fait la pêche de la petite morue. Nous ne sachons pas qu’on en ait jamais pris en bas de Québec. 72 LE NATURALISTE CANADIEN. CLEF SYSTEMATIQUE Pour l'identification des Reptiles de la Province de Québec. REPTILES. Animaux vertébrés, à sang froid, ovipares, à cireulation incomplète, à peau nue ou couverte d’écailles, mais jamais revêtue de plumes ou de poils. 1(22) Corps à carapace ou couvert d’écailles ; 2(13) Pourvu de membres ; 8(12) Avec une carapace : I. Ordre Les CHÉLONIENS. 4(11) Pattes à doigts mobiles, distincts; mâchoires nues; plus de trois ongles : ELODMTES ; 5(10) Plastron large, ovale ; queue courte ; 6(9) Carapace sans carène ; 7( 8) Plastron tronqué devant et derrière. 1.Emys picta, Vol. VI, pige 295. 8( 7) Plastron bilobé en arrière. 2. Emys guttata, Vol. VI, p. 295. 9(6 ) Carapace carénée. . . . 8. Emys pulchella, Vol. VI, p. 296. 10( 5) Plastron étroit, cruciforme ; queue très longue.......... 4. Emysaurus serpentina, VI, p. 297. 11( 4) Les familles des Chersites, Thalassites et des Potamites n’ont pas de représentants dans notre faune. 12(3 ) Sans carapace ; II. Ordre. Les SAURIENS. Sans représentants dans notre faune, 13( 2) Privé de membres : III Ordre. Les Opurpiens. 14(19) Ecuilles dépourvues de carène ; 15(18) Couleur brune ; 16(17) Cou sans collier, dos avec lignes jaunes transversales. 5. Ablabes triangulam, VI, p. 329. 17(16) Cou avec un collier blanc. jaunâtre…........…... 6. Ablabes punctatus, VI, p. 354. 18(15) Couleur brun-vert...... 7. Chiorosoma (1) vernalis, VI, 361. (1) Chlorosoma vernalis, Baird & Girard,=Coluber vernalis, Dekay, Pale Ge ley AL, à I Ê an ; NC 4} iy LES REPTILES. T3 19(14) Ecailles avec une carène ou ligne saillante ; 20(21) Cou sans taches......... 8. Tropidonstus sirtalis, VI. p.354. 21(20) Cou avec 3 grandes taches blanches en arrière. 9. Tropidonatus occipito-maculatus, VI, p. 260. 22( 1 ) Corps nu sans carapace ni écailles ; 23(34) Corps très court ; queue molle ; (ANOURES ) ; 24(33) Mâchoire supérieure dentée ; 25(30) Doigts peu ou non dilatés aux bouts: Ravaines; 26(29) Vert plus ou moins foncé ; 27(28) Deux rangs de grandes taches brunes SRE SIS Een de set es 10. Rana halecina, VII, p. 15. 28(27) Dos olive à taches très petites ou in- distinetes:ae.ss dl... 004. Rana pipiens, VIL 19: 29(26) Rougeâtre, une tache noire près de l'œil ......... ............. 12. Rana sylvatica, VII, p. 17. 30(25) Doigts très dilatés aux bouts: HyLaïbes ; 31(32) Doigts palmés ; dents sur le ER dti serons ne 13. Hyla versicolor, VII, p.43. 32(31) Doigts entièrement libres ; dents palatines ............... 14. Hylodes Pickeringii, VII, p. 43. 33(24) Mâchoire supérieure sans dents : BUFONIDES ;......... .... 15. Bufo Americanus, VII, p. 45. 34(23) Corps allongé, lacertiforme, une queue ; (URovELiS): 35(42) Cou non troué, avec de simples cicatrices : SALAMAND&IDES ; 36(39) Dos marqué de taches grandes, isolées, souvent ocellées ; 37(38) Couleur brun-bleuâtre. 16. Salamandra venenos2, VIT p 69. 38(37) Couleur roux-fauve. 17. Salamandra sym:trica, VII, p. 69. 39(36) Ds sans grandes taches isolées ; 40(41) Une raie rougcâtre sur le milieu GOS sie ones 18.Salamandia erythrono a, VII. p.70. 41(40) Dos d'un brun uniforme avea taches mal définies, jaunatres... 19. Salamanira glu’inosa VII. p. 70. 42(35) Cou percé de trous pour les branchies qui sont persis- tantes: PRoréipes 20. Menobranchus iateralis,VII, p. 71. (Pin des Reptiles.) — Gr — 74 LE NATURALISTE CANADIEN. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC (Continué de la page 53). 6.—Deusson blanc ; abdomem noir et jaune, l'extrémité noire ou roussdtre, mais non tachée de blanc ow de jaune. ‘ 36. Ichneumon comes, Cress. (Ichneumon compa- gnon.) ichneumon comes, Oress. Trans, Am. Ent. Soe. I p. 301, 3. 87 Ichneumon letus, Brullé. (Ichneumon gai). Ichnewmon lœtus, Brallé. Hym. IV, p. | Trois spécimens ©. Varie; segments 2, 3 et 4 seule- ment avec bandes jaunes, souvent la bandes jaune des seg- ments 2 et 3 est plus ou moins rousse en approchant de la bande noire ; métathorax quelquefois avec taches jaunes. 38. Ichneumon flavizonatus, Cress (Ichneumon zone cde jaune). Ichneumon jl wizonatus, Oress. Proc. Ent. Soe. Phil. ITT, p. 156, 3. Quatre spécimens 9; la barre jaune à l’extrémité du 2e segment abdominal est d’un jaune orange. 39. Ichneumon nobilis, Cress. (Ichneumon noble). Ichneumon nobilis, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 155, 9. Quatre spécimens 9, dans tous la barre jaune à l’ex- trémité du 2e segment abdominal est plus ou moins oran- ge, tandis que celle des ler et 3e segments est simplement Jaune. 40. Ichneumon mimicus, Cress. (Ichneumon mimi- que). Ichneumon mimicus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I, p. 300, ©. Dix-huit spécimens ¢; très variable dans sa colora- tion; le métathorax étant parfois tout noir et d’autrefois taché de jaune; le 1er segment est aussi quelquefois taché de jaune à l'extrémité, de même que le 4e; le post-écusson est tantôt noir et tantôt jaune. Assez semblable au lœtus, Brullé, mais de plus petite taille. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 75 Al Ichneumon bifasciatus. (Ichneumon à 2 bandes). nov. Sp. Q — Long. .42 pouce. Noir; milieu de la face d’un noir ferrngi- neux; orbites jusque sur le vertex, mandibules et papes. jaunes. Antennes noires avec un anneau jaune vers le milieu, fortement en- roulées. Thorax finement ponctué, le collier en dessus, les Cetilles alaires, la suture des bords du mésothorax en avant, une petite ligne au dexsous des ailes antéricures, jaune; écusson plat, poli, jaune. Métathorax à carènes bien di-ticetes, Ailes hyalines, nervures brunes, stigma fauve. Pattes noires, tarses roussâtres, un anneau blane aux six jambes un peu au dessous de la base, les jambes antérieures rous- sâtres aux extrémités. Abdomen large, convexe, poli, brillant, noir ave une large bande blanche à la base des segments 1 et 2, celle sur le 2e ne touchant pas tout-à-fait la base et irréguliére en arrière, les 3 derniers segments tachés de bline en dessus ; tarière apparente. Les jambes postérieures port int des poils sub-Gpineux vers l'extrémité, Ua seul spécimen 2. Se distingue de la feralis, Cress. par ces 2 bandes blanches sur abdomen et ses jambes pos- térieures sub épineuses. Peut être la 9 de I comes ? 42. Ichneumon feralis, Cress. (Ichneumon funèbre). Ichnenmon feralis, Cress, Trans. Am. Bat. Soc. I, ». 301 ©. Quurante spécimens Q. 7.— Ecusson blanc ; thorax noir; abdomen rouge et noir. 43 Ichneumon diviactor, Say (Ichneumon vain- queur). Ichneumon divinetor, Say, Siy’s Bntou. T, p. 48 Q. Cing spécimens ¢ 44 Ichneumon grandis, Brulié. (Ichneumon grand). Ichneumon grandis, Brallé. Hym, IV, p. 300, ©. Un seul spécinen 9. Tariére sortante, rousse. Très probabiement la 2 dambiguus, la forme de laréole cen: trale du metathorax étant à peu près la méine. 45. Ichneumon indistinetus. (Ichneumon indlstinet). nov. Sp. £ —Lons. .52 pouce, Thorax noir, abdowen rouge. Tête toute noire, Antennes longues, noueuses, à peine enroulées à l'extrémité, noires avec un large anneau blane en dessus à partir du septième ar- ticle. Thorax entièrement noir, brillant, uniformément et densément 76. LE NATURALISTE CANADIEN. ponctué, Eensson plat peu ponctué, avec une grande tache blanche (tout noir dans un autre individu). Ailes sub-hyalines, légèrement fuligineuses, nervures et stigma, noir; aréole subtriangulaire, moy- enne. Métathorax finement et uniformément ponctué, à carénes obli- térées, point d’aréole contrale distincte, Pattes toutes noires, tarses antérieurs quelque peu jaunâtres. Abdomen cylindrique, peu courbé, d'un rouge brique brillant à partir du 2e segment, aciculé à son ex- trémité. Deux spécimens 9. L'absence de carènes sur le méta- thorax rend cette espèce très reconnaissable. 46. Ichneumon equalis, (Ichneumon égal). nov. sp. J —Long. 68 pouce. Thorax noir, abdomen roux. Tête noire ; Ja face au dessous des antennes, les orbites antérieurs, le chaperon, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, blanc. Antennes plus Jongues que la tête et le thorax réunis, lisses, noires. Thorax finement ponctué, le collier en dessus, les écailles alaires, une ligne suturale en avant, une autre au dessous, l’écusson, jaune; métathorax uniformé- ment |onctué, les carènes polies, l’aréole centrale sub-circulnire, assez grande. Ailes fuligineuses, nervures brunes, stigma jaune. Pattes poires, les tranchantins, les 4 cuisses antérieures en avant, les 4 jambes antérieures avec leurs tarses entièrement, les 3 hanches antérieures, la moitié basilaire des jambes postérieures, avec leurs tarses excepté à l’ex- trémité des articles, jaune. Abdomen opaque, ponctué, étroit, à côtés égaux, d’un roux uniforme à l'exception du ler segment qui est noir avec 2 petites taches jaunes latérales à son bord postérieur et aciculé au soumet, Six spécimens 4. Voisin du vinnulentus, Cress. par sa - coloraiion. Var. segments 2 et 3 jaunes, oranges à la base ; 2 petites lignes jaunes sur le dos du mésothorax. 47. Ichneumon ambiguus, Cress, (Ichneumon douteux). Ichneumon ambiguus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 161 &. Neuf spécimens d. L’écusson est quelquefois tout jaune, d'autrefois avec une petite tache seulement, et dans 3 spécimens tout noir. Les 4 hanches antérieures sont tachées de blanc, quelquefois Les intermédiaires seulement, Se distingue particulièrement du devinctor par l’aréole de son métathorax qui est en pointe en avant. 48 Ichneumon placidus, (Ichneumon placide) nov. sp. d'—Long. 65 pouce. Tête ct thorax, noir; abdomen roux, La LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. #1 face au-dessus des antennes, les orbites antérieurs, le chayeron, une tache sur les mandibules, les palpes, le seape en dessous, une tache sur les écailles alaises, une ligne au dessous avec la ligne suturale en avant, l'écusson, d’un jaune clair. Antennes longues, lisses. Ailes très fon- cées, nervures et stigma, noir. Métathorax grossièrement réticulé, l’aréole centrale sub-réniforme, assez grande. Hanches noires, les 4 antérieures tachées de blane en dessous, Pattes noires, les antérieures en avant avec l’extrémité des cuisses intermédiaires, blanc. Abdomen d’un rouge-brique à l’exceptien du ler segment qui est noir, non aciculé. Un seul spécimen @. Très rapproché du semicoccineus, Cress. par sa coloration, mais s’en distinguant surtout par son métathorax beaucoup plus scabre, à aréole non trans- versale et le ler segment abdominal qui n’est que granulé et non aciculé. 49. Ichneumon lobatus, (Ichneumon lobé), nov. sp. d'—Long. .42 pouce. Noir, abdomen roux ; la face, les mandi- bules, les palpes, les orbites postérieurs, une tache sur le collier en dessus, une ligne sur le devant des côtés du mésothorax, l’éeusson et le post-écusson, janne-pâle. Antennes longues, sétacées, dentées, avec le scape en dessous et un anneau au-delà du milieu, jaune. Mésothorax pubescent, fortement impressionné et comme trilobé ; métathorax à aréole centrale sub-ciiculaire, le bassin postérieur strié transversalement. Ailes hyalines, faiblement enfumées, nervures brunes, stigma jaune. Pattes d’un jaune sale, les hanches noires, les antérieures tacnées de jaune en dessous, les cuisses postérieures avec l'extrémité de leurs jambes, noir. Abdomen entièrement d’un roux opaque, à l'exception du ler segment qui est noir, excepté à son somumet,. ; Deux spécimens d. 50. Ichneumon Quebecensis (Ichneumon de Québec). nov. Sp. d'—Longueur. .62 pouce. Noir; la face, les orbitres antérieurs, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, une. ligne au dessous avec la ligne suturale en avant, et l’écusson, d’un jaune pâle. Antennes longues, noires, lisses, Thorax distinctement pone- tué; métathorax à aréole centrale en carré allongé, arrondie antérieure- ment. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma fauve, Jambes rousse, hanches postérieures noires, les 4 antérieures avec leurs trochantins, jaune, extrémité des jambes postérieures, noire. Abdomen allongé, étroit, opaque, noir, les seginents 2 et 3 d’un roux foncé avec une bande noire à leur bord postérieur, le 4e quelquefois teint de roussâtre à la 78 LE NATURALISTE CANADIEN. base, le premier segment bi caréné et aciculé au sommet ; Fosscttes basi- laires du 2e segment tout-à-frit latérales. Cinq spécimens d. La bande noire au sommet du Ze segment abdominal remonte quelquefois jusqu’à la base, avec teinte de roux qu’elle laisse entrevoir. 51. Ichneumon lacry mans. (Ichneumon pleureur).#ov. sp. d'— Long. .30 pouce. Noir; la face, les mandibules, les palpes, le scape en desso:s, les écailles alaires, l’écusson, les 4 hinches anté- rieures avec leurs trochantins, jaune blanc, Antennes unies, rousses, brunâtres en dessus à l'extrémité, Thorax finement ponctué, écailles alaires noires ; métathorax à aréole c'ntrale sémi-circalaire. Ailes queique jeu enfumées, légérement jiunâtres, nervures brunes, stigma jaune, Pattes jaunes, les hanches postérie ires, les 4 cuisses antérieures en dehors, les postérieures entièrement avec l'extrémité de leurs j1mbes, noir. Abdomen finement ponctué, les segments 2 3, et 4 jaunes, le reste noir, quelqnefois la 2e taché de noir au sommet ou le premier jaune à l’extrénité, le segment terminal plus ou moins roussâtre. Deux spécimens 3. » 52 Ichneumon scutellatus, (Ichneumon scutellé). nov. Sp. d'— Long. .44 pouce. Noir, abdomen roux, orbites antérieurs, face au-dessous des antennes, mandibules, palpes, scape en dessous, le collier en dessus, une ligne au dessous des ailes antérieures avec un point en avant, l’extrémité de l’écusson avee les tarses, d'un jaune blane. Antennes longues, droites, noires en dessus, rousses en dessous, Thorax opaque, très finement ponctué, impressionné en avant ; écisson profon- dément creusé en avant ct s’élevant en arrière en une carène transver- sale se reliant par les côtés au dos du mésothorax ; métathor ix gros- sièrement strié en arrière, à aréole petite, sémi circulaire et portant deux fortes épines sur les côtés. Pattes rousses, hanches noires, les 4 anté- rieures tachées de jauues en dessous, jambes postérieures noires avec un anneau roux près de la base, extrémité des cuisses aussi noire ; tarses blancs, le ler article, des postérieurs noir à la base, Ailes hya- lines, nervures brunes, stigma noir. Abdomen court, en ovale, opaque, d’un roux foncé y compris le ler segment, l'extrémité noire à partir du 4e segment, le ler segment long, fort, finement aciculé et bicaréné en arrière, Trois spécimens, 2 d'et 1 9. La coloration de la femelle est exactement la même que celle du & (les antennes man- quant). Cette espèce est très remarquable par la forme de + sf tr HP D aii | ¥. pee LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 79 son écusson et ses tarses blanes. Pourrait peut étre former un genre distinct ? 53. Ichneumen nitidus. (Ichneumon propre). nov. sp. d'—Long. .45 pouce. Noir, brillant, finement ponctué. La face au dessous des antennes, le chaperon, les mandibiles, les palpes, le scape en dessous, le collier en avant, les écailles alaires, une forte ligne sur les bords latéraux du mésothorax, une ligne courbée en équerre au dessous des ailes antérieures, l’écusson et le post-écusson, le dessus du métathorax avec une petite tache détachée de chaque côté, d’un blanc d'ivoire. Antennes noires, fortement dentées en dessous. Ailes, ner- vures brunes, stigma noir. Pattes blanches, les trochantins et les cuisses des 2 paires antérieures, les cuisses postérieurs avec leurs tro- chantins et les extrémités de leurs jambes et de leurs tarses, Loir. Abdomen convexe, opaque, finement ponctuée; le ler segment noir, avec 2 petitesstaches blanches sur le pédicule, fin ment acieulé à l’ex- trémité; segments 2, 3, et 4 d’un jaune orange, le 42 mirginé de noir à l'extrémité, le reste de l'abdomen noir; dessous même coloration qu’en dessus. Un seul spécimen d. 54. Ichneumon erythopygus. ([chneumon derrière- rouge). nov. sp. Q—Long. .30 pouce. Rouge et noir. Tête noire; les orbites antérieurs au dessous des antennes, un point de chaque côté du cha. peron, blanc; palpes bruns. Antennes assez longues, dressées, avec un anneau blane au delà du milieu. Thorax noir, un point en avant de l'insertion des ailes, avec une petite ligne en dessous, blanc. Méso- thorax fortement impressionné jusque sur le disque. Ecusson noir. Métathorax entièrement roux, rugueux, à carènes distinctes, subépi- neuses aux angles latéraux, aréole centrale transversale, réticulée. Pattes rousses; les hanches antérieures noires, les autres rousses, tarses postérieurs avec l'extrémité de leurs jambes brunâtres. Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, plus claires à la base; stigma noir; aréole subtriangulaire. Abdomen en ovale, large au milieu, entièrement roux, à l'exception des deux derniers segments qui sont noirs et luisants; le ler segment fortement élargi à l'extrémité, bi- caréné, rugueux. Deux spécimens ®. Espèce bien distincte par son thorax noir avec le métathorax roux. 8.— Ecusson jaune où roux ; abdomen rouge ou noir ; thorax plus ow moins roux. 55. Ichneumon fortis. (Ichneumon fort). nov. sp. 2—-Long. .70 pouce. D'un noir ferrugineux; la face plus ou 80 LE NATURALISTE CANADIEN. moins, les orbites antérieurs, l’occiput, les écailles alrires, le dos du mésothorax, avec l'écusson, roux. Antennes longues, à peine enroulées à l'extrémité, brunes avec un large arneau jaune au milieu, le scape avec les articles de la base teints de roux en dessous, Métathorax fortement ponctué, à aréole centrale carrée, rugucuse, Ailes d'un brun foncé, à r flexiou violacée, stigma noir avec une tache jâle à la base. Pattes noires; les jambes jaunâtres, les postérieures noires à l'extrémité. Abdomen fort, déprimé, d’un noir uniforme, le premier segment aciculé au sommet, les segments terminaux polis. Douze spécimens ©. Le dos du mésothorax est quel- quefois tout brun. Espèce très remarquable. 56. Ichneumon Canadensis, Cress. (Ichneumon du Canada). | Ichneumon Canadensis, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. I, p. 308, ©. Huit spécimens 9. L’anneau jaune aux pattes est le caractère le plus distinctif de cette espèce, car sa coloration est très variable, le thorax est assez souvent roux, n'ayant du noir que dans les sutures. 57. Ichneumon hesitans. (Ichneumon hésitant). nov. Sp. — Long. .43 pouce. Noir et roux; tête rousse, noire en ar: rière seulement et à l'endroit des ocelles. Antennes fortes, noires, avec un anneau jaune au milieu, le scape roux en dessous. ‘Thorax d’un noir brillant, écusson jaune, les écailles alaires avee le dos du mésothorax en avant, d’un roux ferrugineux. Métathorax à carènes distinctes, l’aréole centrale sub-quadrangulaire, son bord postérieur échaneré, Ailes sub-hyalines, nervures brunes, stigma jaune. Pattes rousses ; les hanches, les trochantins, les cuisses postérieures excepté à la base, une tache extérieure vers la base des 4 cuisses antérieures avec l'extrémité des jambes postérieures, noir, les jambes sans aucune tache de jaune, Abdomen robuste, en ovale, entièrement roux, excepté le ler segment noir, n'ayant de roux qu'à l’extrémité, la suture entre les 2e et 3e segments est aussi noire, segments terminaux polis, luisants. Treize spécimens ©. Se distingue surtout du signa- tipes, Cress. par la coloration de ses pattes. Var. les cuisses plus ou moins noires; dos du mésothorax noir. 58 Ichneumon seminiger, Cress. (Ichneumon demi- noir). Ichnewnon seminiger. Cress. Proc, Ent. Soc. Phil. III, p. 167, 9. 7 . LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 81 Quatre spécimens ©. Ses hanches postérieures plus ou moins rousses le distinguent surtout des précédents, 59. Ichneumon suturalis, Say. (Ichneumon sutural). Ichneumon suturalis, Say. Say’s Ent. II, p, 686. 9. Cinq spécimens 9. Variable dans sa coloration; l’a- réole de son métathorax sert surtout a le distinguer du suivant. 60. Ichneumon subrufus, Cress. (Ichneumon presque roux. Ichneumon subrufus, Oress, Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 168, 9. Trois spécimens ©. Varie dans le thorax plus ou moins taché de roux; abdomen: est quelquefois entiére- ment roux et d'autrefois les sutures des segments 2, 3 et 4 sont noires, etc. 61. Ichneumon Marianapolitanensis. (Ichneumon de Montréal). nov. sp. ® — Long. 55. pouce. Face finement ponctuée, entièrement noire. Antennes brunâtres, avec un anneau blane au milieu, assez longues, à peine enroulées. Ecailles alaires brunatres; écusson taché de roux; métathorax ponctué, à aréole centrale sub-circulaire. Ailes légèrement enfumées, nervures et stigma brunâtres. Pattes noires, les antérieures jaunâtres en avant, Abdomen noir avec les segments 2 et 3 entière- ment roux, le ler segment finement aciculé au sommet, Un seul spécimen 9, pris à Montréal par le Dr. Cre- vier. 62. Ichneumon mucronatus. (Ichneumon mucroné). nov. Sp. En Q —Long. .45 pouce. Entièrement d’un jaune miel, Antennes manquant. Yeux bruns. Ecusson d’un jaune clair. Métathorax à carènes bien distinctes, avec deux fortes épines mousses aux angles, aréole centrale presque carrée. Ailes légèrement enfumées, nervures brunâtres, stigma brun avec une grande tache blanche à la base; aré- ole sub-triangulaire. Abdomen très courbé, épaissi et brunâtre vers l'extrémité. Pattes postérieures avec les jambes et l’extrémité deg cuisses brunes. Un seul spécimen ¢ à caractères bien tranchés. 9.—Ecusson jaune ou roux ; abdomen rouge ou rouge et noir, taché de blanc à l'extrémité. 63. Ichneumon velox, Cress. (Ichneumon prompt). Ichneumon velox, Cress, Proc. Ent. Soc. Phil. III, 195, €. Trois spécimens 9 82 LE NATURALISTE CANADIEN. 64. Ichneumon lineolatus. (lchneumon linéolé). nov. Sp. Q—Long. .43 pouce, D'un beau roux uniforme. Orbites tout autour des yeux à l'exception d’une légère interruption sur le vertex, les palpes, le collier en dessus, les sutures latérales du mésothorax une ligne au-dessous de l'insertion des ailes avec l’écusson et le post- écusson, d’un beau blanc d'ivoire. Antennes noires, dressées, longues, à articles allongés, avec un anneau blanc au delà du milieu. Abdomen en ovale, déprimé, comme tronqué à l'extrémité, brillant, brunâtre à l'extrémité, avec une tache blanche peu apparente sur les derniers seg- ments, tarière apparente, Pattes toutes rousses. Deux spécimens 9. Var. les antennes rousses à la base ; la tête, la région scutellaire, les sutures du thorax, les tro- chantins avec l'extrémité des cuisses postérieures, noir. 65 Ichneumon caudatus, (Ichneumon à queue). nov. sp. d'—Long. 40 pouce. D’un rouge-brique, extrémité de l'abdomen noire. Tête finement ponctuée ; chaperon noir, palpes rous-âtres, Antennes assez longues, contournées, tricolores, rousses à la base, jaune- clair au milieu et brunes à l’extrémité. Région scutellaire noire ; écusson et post-écusson d’un jaune clair (quelquefois roux), aréole centrale du métathorax grande, en carré. Pattes rousses, trochantins bruns, les 4 caisses postérieures et les antérieures en arrière, noir, ainsi que l'extrémité des jambes postérieures. Abdomen en ovale, les 3 premiers segments roux, le reste d’un noir brillant avec une tache jaune à l'extrémité. Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, stigma jaunâtre ; aréole grande, à cing côtés. Tariére sortante, noire. Deux spécimens 9. 66 Ichneumon humilis. (Ichneumon humble). xov. sp. d—Long. .25 pouce. D'un roux foncé ; antennes tricolores, rousses à la base, jaunes au milieu et brunes à l'extrémité. Thorax en dessous, sutures des flancs, voisinage de l’écusson, noir; écusson roux. Métathorax finement ponctué, aréole centrale en carré allongé. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaune. Pattes rousses ; les hanches postérieuros en dedans, une tache sur les 4 cuisses antérieures en ar- rière, les postérieures excepté à la base, avec l’extrémité des jambes postérieures, noir. Abdomen en ovale, très courbé, roux, l'extrémité noire à partir du 5e segment avec une petite tache au milieu peu ap- parente. * Quatre spécimens d. CT M LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 83 10.—Æcusson noir ; abdomen rouge ou rouge et nov, 67 Ichneumon semicoccineus, Oress. (Ichneumon rouge). Ichenenmon semicoccineus, Cress. Proc. Ent, Soc, Phil. ITI, p.179, cv. Douze spécimens, 9 # et 3 9. La © a les antennes plus courtes avec un anneau jaune plus ou moins apparent au dela du milieu; la face est toute noire. Pour le reste méme coloration que dans le 4. Var. un « a l’extrémité de l’ab- domen noire a partir du 5e segment. 68 Ichneumon Virginicus, Cress. (Ichneumon de Virginie). Ichneumon Virginicus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. ILL, p. 181 #. Deux spécimens ©. 69 Ichneumon inflatus. (Ichneumon enflé). nov. sp. d'—Long. .22 pouce. Noir, le chaperon avec les mandibules, roux. Antennes courtes, droites, noires en dessus, le scape avec la base roux en dessous. Thorax noir, brillant, métathorax scabre, ses angles posté- rieurs épineux, aréole centrale transversale, Ailes hyalines ; nervures brunes, claires à la base ; stigma noir. Pattes jaunes, y compris les hanches et les trochantins, les postérieures d’un roux brunâtre, Abdo- men large, courbé, entièrement d’un roux sale excepté le ler segment, à ventre gonflé postérieurement. Un seul spécimen 2°. 70 Ichneumon cervulus. ([Ichneumon petit cerf ).nov. sp. d'—Long. .30 pouce. D'un noir brillant. Antennes noires, le 3e article avec un très petit anneau roux à la base, droites, lésèrement dentées en dedans. Thorax brillant, très finement ponctué ; métatho- rax à carènes distinctes, aréol2 centrale en carré allongé. Ailes légère- ment enfumées, nervures brunes, jaunes à la base, stigma jaune. Pattes jaunes, les hanches, les cuisses excepté les antéricures en avant, avec l'extrémité des jambes postérieures et leurs tarses excepté à la base, noir, Abdomen allongé, linéaire, les segments 2 et 3 d’ur jaune roux, le reste noir ; 3e segment avec une petite bande noire à la base, impressions à la base du 2e peu profondes. Trois spécimens d!. 71. Ichneumon decoratus. (Ichneumon décoré), nov. sp. \ 84 LE NATURALISTE CANADIEN. g—Long. .20 pouce, Noir; deux lignes orbitales élargies in- féricurement au dessous des antennes, le chaperon, les écaiiles alaires, blanc. Antennes sétacées, droites, noires. Thorax brillant ; méta- thorax à lignes très soulevées, sub-épineuses aux angles. Aïles hyalines, légèrement enfumées, nervures et stigma, brun. Pattes rousses, hanches noires, trochantins blancs plus ou moins tachés de noir en dessus ; pattes postérieures avec le sommet des cuisses et des jambes et les tarses plus ou moins obscurs, Abdomen roux, le ler segment noir à la base, l'extrémité à partir du 4e segment noire. Un seul spécimen &, bien reconnaissable par ses larges écailles alaires d’un blanc pur. (A continuer). D LES GLATIEULS. Malgré le philosophisme dont nous nous targuons sou- vent, nous sommes forcés de convenir, lorsque nous y ré- fléchissons sérieusement, que le caprice, la coutume, la mode enfin exercent souventsur nous un empire, auquel nous nous soumettons sans presque nous en apercevoir, et que la froide raison réprouve la plupart du temps. La mode, qu’elle puissance tyrannique n’exerce-t-elle pas partout, et que de victimes de ses exigeances ne ren- controns-nous point à chaque pas ! Nos goûts, nos préférences, notre jugement, ont changé de mesure, ont adopté une autre balance, par ce que, à notre insu pour ainsi dire, la mode a poussé sur nous son souffle, nous a fait sentir son influence. Notre philosophie a peut être montré quelque résistance au commencement, mais bientôt effrayés de l'isolement dans lequel les défec- tions sans nombre à nos côtés nous Jaissaient, notre barque, entrainée par le courant, a suivi le sillage com un. Lacom- plaisance a dans peu de temps remplacé les répugnances, et insensiblement nous avons fait volte face à nos habitudes, nous avons tourné le dos à nos coutumes, et nous en sommes |; GR im AN ! Can LES GLAÏEULS. 85 venus à abhorrer et à rejeter nos affections d'hier, pour celles qui les remplacent aujourd'hui, étonnés de nous- mêmes, de ce que nous avons pu approuver autrefois ce que nous trouvons si ridicule, si laid, si choquant mainte- nant. Fig. 5. Pourquoi trouve-t-on si gracieuses aujourd’hui les coif- fures de nos dames en cheveux artificiels à deux ettrois étages, lorsqu'il n’y a encore que quelques années, pour se —_——_—_—+ Fig. 5.—Le Glaieul de Gand, Gladiolus Gantavensis. 86 LE NATURALISTE CANADIEN, faire belles, elles se tondaient la téte a la facon des jeunes garcons ? Parceque la mode l’a ainsi voulu ! Pourquoi, il y a vingt ans à peine, proclamait-on que les soins, la culture du corps dénotaient la culture de esprit, et ne se mon- traiton en compagnie que parfaitement rasés, lorsque nos lions aujourd’hui ne peuvent être reconnus comme tels qu'avec une barbe totalement inculte ? Parceque la mode ainsi le veut. Heureux encore lorsque cet impitoyable autocrate ne fait sentir sa tyrannie que par des dispositions où le goût seul est intéressé, et qu'il ne vient pas, par ses impositions, froisser les lois des bienséances, de la modestie et de la mo- ralo. | Mais si, restreinte dans de justes bornes, la mode peut quelquefois encore imposer des exigeances fort redoutables aux ressources moyennes, aux bourses peu garnies ; il faut reconnaître que d’un autre côté, lorsqu'elle agit sur les sommités de Ja richesse et de la fortune, elle peut souvent servir grandement les intérêts du pauvre peuple. C’est la loi de l'harmonie des contrastes établie par la Providence qui prévaut alors, en vertu de laquelle le superflu du riche subvient au nécessaire du pauvre, en attendant le jour de la dernière rétribution, où tout sera ramené au niveau de la par- faite justice, et où chacun recevra suivant ses œuvres. Que de circonstances où les rafinements de luxe de la part du Et ces meubles précieux, et ces étoffes si artistement tra- vaillées, et ces ornements si riches, si élégants, si gracieux “etc. qui les confectionne, les teint, les tisse, les faconne, les sculpte, les imagine? De pauvres ouvriers, d’humbles artisans, qui tirent de ces travaux le pain pour leurs familles. Or, parmi tous ces goûts et ces fantaisies des riches, il n’en est point qui soient plus innocents, plus agréables et plus convenables que la passion des fleurs Le riche cita- din sur ses pavés de pierre ou de métal ne peut produire de fleurs, d’ailleurs il ne voudrait pas s’en donner le trou- ble, et la mode, qui prend souvent le titre de convenance aay a ae , LE . , + ' . LES GLAÏEULS. 87 et porte ses prétentions jusqu'à se donner comme indis- pensable dans bien des cas, exige que la table ou la cor- niche du citadin soit garnie de bouquets, il faudra done qu'il s'adresse au cultivateur qui opère sur le sol, au fleuriste qui sait les produire et les disposer. Ce goût pour la re cherche du beau dans la nature, comme les fleurs avec leur éclat, leur diversité de couleurs, la grâce de leurs formes, le parfum qu'elles exhalent, etc., est tellement inhérent à la civilisation, qu'on le retrouve même dans la classe la plus humblé, la moins bien partagée sous le rapport de la fortune; si bien que la culture des fleurs est devenue dans le voisinage des villes, une source abondante de reve- nus pour l’horticulteur. La somme collective, produit de la vente des fleurs sur les marchés de nos villes, formerait déjà un montant considérable, et avec l'élan que ce débit prend chaque année, on le verra se doubler et se tripler en très peu de temps. Il ne manque qu'un point à nos horticuleurs pour donner à ce commerce tout son essor, c'est une connaissance plus parfaite des fleurs les plus» recommandables et des soins de culture qu’elles requièrent. Nous avons dit un mot des Lis dans notre dernier numéro, nous voulons aujourd’hui faire connaitre le Glaieul, son rival, son compétiteur à la faveur populaire aujourd'hui. Il y a quelque vingt ans, la fleur en grande vogue, celle que pronait la mode était le Dahlia, aujourd’hui on peut dire avec vérité que le Dahlia a été détrôné par le Glaieul. Le Glaieul, originaire de l'Europe méridionale, était connu depuis longtemps, mais il n'y a guère qu'une ving- taine d'années qu'on en a obtenu des variétés tellement remarquables, qu'elles se sont imposées d’elles-mêmes à l'attention des horticulteurs et ont commandé l'admiration parmi les amateurs. C’est a Gand, en Belgique, qu'ont originé ces hybrides du Glaieul commun si riches, si am- ples, si diversifiés dans leurs nuances, qui sont si haute- nrent prisés aujourd'hui et qui portent le nom du lieu de leur origine, Glaieul de Gand, Gladiolus Gandavensis, fig. 5. La faveur accordée a cette fleur prit dés le début un tel engouement, qu'on payait jusqu'à $4 et $5 la pièce les 88 LE NATURALISTE CANADIEN. bulbes des variétés nouvelles. Mais la grande facilité de conservation de ces bulbes, de même que leur prompte multiplication, les ont bientôt amenés à des prix plus rai- sonnables, et par les variétés nouvelles que les horticuleurs émérites offrent chaque année à la convoitise des amateurs princes de la bourse, on peut aujourd’hui se procurer des bulbes de Glaïeuls réellement recommandables pour moins de vingt centins la pièce. L’horticulture reconnait deux espèces de Glaieuls: le commun qui a l’avantage de pouvoir résister à nos hivers en pleine terre, et qui compte aujourd’hui un grand nom- de variétés; et le Glaïeul de Gand, fig. 5. qui est un pro- duit du semis du G. cardinalis, qui doit être enlevé à l'automne pour être remis en terre au printemps. Le Glaieul de Gand compte aujourd’hui un nombre Fig. 6. presque incalculable de variétés, et chaque année en ajoute quelques nouvelles à Ja liste. La fig. 6. nous en montre une fleur a peu près de grandeur naturelle. Le jaune et l'orange dans leurs teintes les plus riches domi- nent d'ordinaire dans ses couleurs, et passent insensible- ment au rose, pourpre, violet, carmin, écarlate, blanc ete. — — Fig. 6.— Un fleur de Glaïeul de Gand, de grandeur naturelle. pets LES GLAÏ®ULS. 89 Le blane pur et le bleu n’ont pas encore été obtenus; ces couleurs semblent avoir été accaparées de préférence par lIris qui appartient à la même famille botanique. Le Dahlia est sans doute une fleur de mérite, et pré- sente une variété sans fin dans les teintes de ses couleurs et leur disposition, sa forme aussi n’est pas sans grâce dans un grand nombre de variétés. Mais comme toutes les fleurs de la famille des Composées, il est trop fourni, ses corolles, à contexture toujours plus ou moins ferme et serrée, semblent être à la gêne dans leur involucre com- mun, et l’ensemble forme une masse trop volumineuse qui exclut l’élégance et la délicatesse et semble ne vouloir se recommander que par ses dimensions et ses couleurs d’or- dinaire si voyantes. é Le Glaieul au contraire peut le PRE aux fleurs les plus délicates pour le moëlleux de la contexture, la finesse des nuances, la grace même de la forme. On est tout étonné de voir surgir au millieu de ces feuilles raides, ensiformes, presque inflexibies, d’un vert si constant, des fleurs si tendres, si fraiches, à teintes si pures! Allongées en épis souvent ramifiés, elles et ne se nuisent en aucune façon et semblent s’efforcer en retournant leurs pétales de soustraire aux regards le rachis raide et inflexible qui les porte. Notre Flore indigène ne connaît pas le Glaïeul. On a improprement donné ce nom à l'Iris qui ne lui ressemble PR que par ses fouilles, car dans celle-ci, fig. 7, quoique étant de la même famille, 1a disposi- tion des pétales est tout autre, en outre de leur coloration commenous ?avons noté plus haut. Nous avons dit plus haut que la vente des fleurs sur nos marchés rapportait déjà des sommes considérables, et elles le seraient bien davantage si on s’appliquait à cultiver des fleurs de meilleur choix. Les Lis, 4 les Glaïeuls, les Dahlias, les Iris, sont Fig. 7. des fleurs qui demandent un peu de soins, mais qui sont cependant d’une culture facile, et sont aussi Fig. 7.—Une fleur d’Iris avec ses feuilles, L 90 LE NATURALISTE CANADIEN. autrement prisées que les Phlox, les Lilas, les Dauphinelles, etc., qui composent presque exclusivement les bouquets que l’on offre. Les Glaieuls et les Lis, de même que les Dahlias, ne sont guère des fleurs propres pour la bouton- nière ou le bouquet à la main ; mais par contre, elles sont sans rivales pour le vase de la corniche ou de la table. Le Glaieul n’est pas comme le Lis doué de parfum, mais par contre, il possède lPavantage de continuer sa floraison sur la table et la corniche avec la senle eau du pot qui le con- tient. Ses fleurs continueront à s'épanouir vives et fraiches jusqu’à l'extrémité de l’épi, 6 jours, 8 jours après leur enle- vement du jardin, lorsque les Lis à leur côté se seront déjà fanés depuis longtemps. Les bulbes de Glaieuls fig. 6. demandent commes les Dahlias à être enlevés à Pautomne pour être hivernés dans des lieux secs et tempérés, car ils sont très sensibles à la geléc; ais leur conservation durant l'hiver est autrement facile que celle des Dahlias. Un lieu see à l'abri de la gelée est presque tout ce qu'ils requièrent. Etant solides, peu aqueux, ils ne sont pas exposés à souffrir de la moi- sissure où à se flétrir par une trop grande dessication comme les racines de Dahlias. Mettez les dans du sable sec dans vos appartements mêmes, ou bien s'ils sont bien murs à l'automne enveloppez les séparement dans du papier après les avoir exposés pendant quelques jours à lair libre, et vous serez presque str de les avoir en bonne condition au printemps. Plantez les dès qu'ils commencent à montrer signes de vie, dans une bonne terre engraissée, à 8 pouces de pro- fondeur environ. Ayez soin de planter un tuteur près de chaque ognon pour y attacher la tige lorsqu'elle sera assez grande, car le vent pourrait la rompre étant en fleurs, les épis lui donnant forte prise. Un ognon de bonne grosseur donne très souvent deux et même trois tiges floriféres, et à l'automne, ce sont autant de bulbes séparés pour être plantés à part le printemps suivant. Les Glaieuls se multiplient ainsi par la division spon- tance de leurs bulbes ou par d’autres petits bulbes qu'ils BIBLIOGRAPHIF. 91 produisent à la racine des vieux. On pent aussi avoir recours au semis; dans ce cas, ce n’est qu’à la troisième année qu'on peut voir la fleur. En disposant les bulbes pour l’hivernement en au- tomne, on a soin d’étiquetter chacun d’eux, afin de savoir comment varier leurs couleurs dans les lits ou plates- bandes qu’on en forme en les plantant. Les catalogues des horticuleurs pépiniéristes con- tiennent une longue énumération des différents Glaieuls nommés, avec indication de leurs couleurs, nous renvoyons les amateurs 3 ces différents catalogues, entre autres a ceux de Vick et de Chase. Voir l’annonce a la couverture. nen 8 EE © PII BIBLIOGRAPHIE. Une Lecon d'Agriculture. Causeries Agricoles, par Wi. A. BARNARD. Chez Burland et Desbarats, Montréal, 123 pages, in-12, avec 117 gravures.—Jamais ouvrage n'a porté plus justement son titre, Mr. Barnard a résumé dans ce cadre assez étroit les nombreuses conférences qu'il donne dans nos paroisses sur l’agriculture, en une causerie générale, où, sans apprets, sans détours et sans méthode, pour ainsi dire, il aborde tous les sujets qui sont l’objet de l'attention de l'homme des champs, du cultivateur Canadien. Quant à nous, nous aurions préféré un peu plus de méthode dans le récit et une division raisonnée de la ma- tière, de marière qu’elle pat porter une table et que le lecteur pit trouver de suite le sujet qu'il chercherait sans l’obliger à une lecture presque totale de l'ouvrage. Mais c’est Jà un détail d'importance secondaire, et les matières sont traitées avec tant de précision et une teile connais- sance pratique de la part de l’auteur, que leur lecture ne peut manquer de convaincre le lecteur de la justesse des appréciations et de la solidité des préceptes. Il suffit de 92 LE NATURALISTE CANADIEN. lire seulement une page de cet opuscule pour reconnaitre de suite la diction d’un professeur, d’un homme qui a sé- rieusement médité les sujets qu’il traite, qui a eu souvent a résoudre les objections qu'ils peuvent présenter, et s’est étudié à ne les présenter que sous leur face la plus saisis- sable, la plus capable d’être appréciée et de gagner l’assen- timent. La distinction des sols, les différents travaux de la culture, semailles, égouttage, moissonnage, les engrais, les amendements, les assolements, le soin des bestiaux, des notions dhorticulture, etc., rien, à lexception des insectes nuisibles, n’a été omis; aussi est-ce un ouvrage qui devrait se trouver entre les mains de tous les culti- vateurs. Nos remerciements à l’auteur pour l'envoi de cet utile travail. Les Moyens d'attaque et de Défense chez les Insectes. Lecture faite à la- séance publique annuelle de la classe des sciences de l'Académie Royale de Belgique, l2 16 Décembre 1874, par le Dr. Candèze. Bruxelles, 32 pages in-8. Un coup d'œil sur l’ensemble des êtres animés qui ha- bitent ce globe nous les montre partagés en deux catégories, savoir: ceux qui se nourrissent de proies vivantes et ceux qui sont destinés à servir de nourriture aux premiers. Cette division n’est cependant pas tellement rigoureuse qu'on puisse ranger d’un côté les bourreaux et de l’autre les victimes, car telle espèce qui est la terreur d’autres êtres plus faibles qu’elle devient à son tour la proie d’espèces qui lui sont supérieures en force. De là ce combat qui pré- vaut dans toute la série animale depuis l’homme jusqu’au plus petit insecte et dont le double but est constamment le méme: manger, et éviter d’étre mangé. Partant de ce point de vue, le Dr. Candéze, si avanta- geusement connu déja du monde entomologique, prend a part la classe des insectes, pour faire voir que ces petits êtres dans leurs moyens d’attaque et de défense ne le cè- x er 7 BIBLIOGRAPHIE. 93 dent en rien en intelligence, en ruses et en ressources aux autres animaux que nous appelons supérieurs, “On considérait autrefois, dit le savant entomologiste, les animaux comme formant, aussi bien sous le rapport des facultés mentales que sous celui de la perfection des orga- nes, une série continue et décroissante commençant à l'homme et se perdant, d’une manière vague, dans les po- lypes et les éponges dont la nature animale était même assez contestée. Iln’en est plus ainsi aujourd'hui. Ona fractionné la série animale, et les différentes portions, au lieu d’être placées bout à bout, ont été établies en séries multiples et plus ou moins divergentes. On a reconnu que chacune de ces fractions a ses intelligences, ses organisa- tions supérieures et ses infimités, et que ces différentes hiérarchies peuvent très bien se comparer entre elles; en d’autres termes, que certains insectes l’emportent de beau- coup sur un grand nombre de vertébrés, par l'intelligence, de méme que par la multiplicité et la perfection des or- ganes.” Nous connaissons assez les moyens que les animaux supérieurs mettent en usage dans les combats qu'ils se li- vrent pour la conservation de leur existence: l’antilope agile recours à la fuite pour se soustraire aux poursuites, le lapin se terre, le hérisson se roule en boule, la tortue se retire dans sa carapace, la moufette (bete puante) s’entoure d’une atmosphère infecte, ’encornet (squid) disparaît dans un nuage opaque, chacun a sa manière de défendre son existence. Mais ce qui est bien moins connu c’est cette même histoire chez les petits animaux, chez les insectes, par exemple. Puis le savant Docteur pour développer sa thèse entre dans une foule de détails des plus intéressants tant au point de vue du piquant de la nouveauté pour le plus grand nombre, que sous celui d’une connaissance plus parfaite de la vie intime de l’insecte, que peuvent y puiser les ento- mologistes mêmes. Nos remerciments à qui de droit pour l'envoi de cette intéressante brochure. e ; fie CONTI ER 94 LE NATURALISTE CANADIEN. FAUNE ENTOMOLOGIQUE DU CANADA, Voila bientôt le temps de la chasse aux insectes qui va arriver. Plusieurs correspondants de différents points de la Province se sunt déjà enquis si notre Faune Entomolo- gique allait bientôt voir le jour, attendant, disaient ils son apparition pour se mettre résolument à l’étude de l’Ento- mologie ? Comme l impression de cet ouvrage marche lentement et tres lentement, et que nous ne voudrions pas faire at- tendre plus longtemps ceux qui se sentent disposés à se livrer sans retard à l'étude de nos insectes, nous avons résolu de faire brocher un certain nombre d'exemplaires de la partie du premier volume maintenant imprimée pour la distribuer de suite à ceux qui en feraient la demande. Cette première partie, en outre des principes élémen- taires de l'Entomologie, contiendra le détail des familles avec descriptions des genres et espèces jusqu'aux Elaté- rides inclusivement, 360 pages. Tous les souscripteurs ou ceux qui voudraient le de- venir, désirant avoir cette première partie, n’auront qu'à nous transmettre $1, plus 5 centins pour le port, et ils la recevront sans délai par la malle. Si l’on nous demande pourquoi l’impression d’un tel ouvrage se fait si lentement, nous répondrons: que ne pouvant faire des avances à l’imprimeur, prévoyant même que nous ne pourrons pas couvrir entièrement par le débit les frais d'impression, nous sommes forcé de nous contenter à peu pres du travail de notre imprimeur, lorsque ses ser- vices ne sont pas requis pour des ouvrages payant d’avan- tage ou a plus courte échéance. Il est tout probable cependant que ce premier volume pourra être terminé dans le cours de l’automne prochain. A NOS CORRESPONDANTS, 35 A NOS CORRESPONDANTS. A Mr. le Dr. Migneault, St. Michel d’Yamaska. Avec les précautions que yous avez prises, votre in- secte ne pouvait souffrir du transport, renfermé dans son canon de plume; aussi l’avons-nous reçu en parfait état. « C’est un vrai bijou, dites-vous.” Oui! nous le recon- naissons avec vous, et habitueliement en contact avec des beautés de ce genre dans les études que nous poursuivons tous les jours, rien ne nous est plus agréable que de pou: voir rencontrer de tenips a autres des amateurs disposés a venir partager avec nous l’admiration que comméndent les merveilles sans nombre du monde des infiniment petits. —Savez-vous, nous disait dernièrement un personnage haut placé de notre capitale, qu'il m'est venu plus d’une fois une pensée en lisant vos écrits? C’est que vous êtes venu avant votre temps. —Le compliment est bien trop flatteur pour nous, et nous tenons tout le contraire: ce n’est pas nous qui sommes en avant, mais bien nos compatriotes qui sont en arrière de leur temps. Voyez ce qui se passe ailleurs, et jugez si ce nest pas avec raison qu'on peut nous reprocher en général, et surtout à nos maisons d'éducation, de trop négiiger l'étude de l’histoire naturelle. Erreur vraiment étrange! On aurait honte d'ignorer l’histoire ancienne, de ne pas être au courant des princi- paux faits de l’histoire contemporaine, on rougirait d’une erreur commise en fait de géographie, on se targue d’être juge compétent en littérature, et dès qu'il s’agit d'histoire naturelle, la logique perd tous ses droits, non-seulement on ne sait pas rougir de son ignorance, mais on se fait gloire de l'afficher, et on s'efforce de jeter le ridicule sur ceux qui en savent quelque chose. Mais revenons à notre insecte. Son nom est Tingis arqué, Tingis arcuata, Say. Il appartient à l'ordre des Hémiptéres, qui reconnait la punaise pour type. Comme 96 LE NATURALISTE CANADIEN. Ja punaise en effet, il est muni d’une trompe déliée, raide et courbée sous la poitrine, qui lui tient fieu de bouche. Mais au lieu de chercher sa nourriture dans le sang des animaux, c’est aux plantes qu'il s'attaque, s’attachant au revers des feuilles et en pompant le suc de sa trompe. Vous l'avez trouvé sur une feuille de saule, nous l’avons fréquemment rencontré sur les feuilles d’aulne et autres arbres. Sa petite taille—environ .20 pouce, le dérobe sou- vent aux regards, et il n’est guère remarqué, bien qu'il ne soit pas rare, que par les observateurs minutieux. Mais c’est un véritable bijou ? Sans contredit ; rien de plus délicat, de plus tendre, de plus gracieusement taillé que ce petit être, à demi transparent, avec ses bour- soufflures et ses expansions latérales. Voyez ce renflement vésiculeux qui lui couvre la téte avec ses dilatations en ailes de chaque côté, ne vous semble-t-il pas reconnaitre là la cornette blanche de la fille de S. Vincent de Paul avec ses larges oreillettes sur chaque épaule ? Et puis ce ré- seau de mailles que forment les nervures de ses élytres; comme chaque petite cellule avec ses angles à moitié rem- plis à l’intérieur semble creusée dans le corps même de l'élytre pour en faire ressortir davantage la transparence lactescente, que relève encore ces bandes ou taches brunes en avant et en arrière! Beaucoup d’autres petits insectes soumis au miscroscope peuvent l'emporter sur les ‘Lingis, par la richesse et l'éclat des couleurs, mais pour la déli- catesse et l'originalité de la forme, on leur trouverait diflici- lement des supérieurs. GRANDE DECOUVERTE. Lloyd, le fameux éditeur de cartes, qui a fait toutes les cartes pour le Gén. Grant et l’armée de l'Union, comme il en publie des attestations, vient de trouver un moyen de produire un relief sur acier de manière à pouvoir imprimer & La CARTE DU CONTINENT AMERICAIN DE LLOYD, ” d’un océan à l’autre, sur une seule feuille de papier semblable à celui des billets de banque, de 40 x 50 pouces, coloriée, et vernie de manière à pouvoir supporter le lavage, qu’il expé- die par la malle dans toutes les parties du monde, pour 30 centins seulement, ou 25 cts. non vernie. Cette carte com- prend tous les Etats-Unis et les territoires, jusqu'aux der- niers arpentages de 1875, avec un million de places dis- tinctes, telles que villes, cités, villages, montagnes, lacs, rivières, ruisseaux, mines d’or, stations de chemins de fer, ete. Cette carte devrait se trouver dans toutes les maisons. Envoyez 30 cts. à la Lloyd May Campany, Philadelphie, et yous recevrez la carte par le retour de la malle. Natneatiste Canadien Vol. VII. CapRouge, Q.,, AVRIL, 1875. No. 4. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, A NOS ABONNÉS. Le prix d'abonnement au Natwraliste n'étant qu’une bagatelle, peut facilement s’oublier, dans la classe surtout où se recrute la plupart de nos souscripteurs. Nous avons cru devoir expédier avec notre numéro de Février des comptes à tous nos abonnés retardataires; et nous offrons aujourd'hui nos remerciements au grand nombre qui s'est empressé de répondre à notre appel, espérant que ceux qui restent encore en arrière voudront bien ne pas nous oublier plus longtems. Plusieurs de nos abonnés, vu les occupations multiples qui requièrent leur attention, nous ont prié de continuer à leur adresser ainsi leur compte chaque année; nous en ferons une règle pour l'avenir. Comme il se trouve quelques uns de nos souscripteurs qui ne nous ont pas encore donné un seul sou depuis le commencement de notre publication, malgré nos demandes réitérées, nous sommes décidé à prendre des mesures de rigueur pour opérer ces trop justes recouvrements Qu'on veuille donc bien remarquer qu’en outre de notre travail que nous sacrifions, il nous faut faire des déboursés con- sidérables pour les frais matériels de publication; que le postage seul exigeant un centin par numéro, comme nous sommes dans notre septième année de publication, c’est déjà plus de 75 centins que nous avons déboursés pour 98 LE NATURALISTE CANADIEN. chaque abonné. On devra avouer que c’est payer un peu cher le plaisir de se faire lire! N'ayant plus d'agent à New-York, nos abonnés des Etats-Unis veudront bien nous faire leurs remises direc- tement par la malle, ajoutant aux $2 du prix d’abon nement 25 cts. pour compenser la dépression du papier Américain. On ne doit pas s'inquiéter chaque fois qu’on nous fait des remises, si l’on n’en reçoit pas immédiatement le reçu ; nous avons pour règle de ne l’expédier qu'avec le numéro qui suit cette remise. Ceux qui veulent discontinuer leur abonnement ne doivent pas oublier qu'avant de le faire, ils doivent solder tous les arrérages dus, et comme la souscription est paya- ble d’avance pour chaque année, on est mal venu a ren- voyer les numéros de Mars ou Avrilen écrivant dessus & refusé”. C’est le numéro de Janvier qui peut ainsi être renvoyé lorsqu'on ne doit aucun arrérage. Ceux qui se trouvent à manquer de quelque numéro, ne doivent pas laisser écouler le mois de Janvier avant de réclamer ceux de l’année précédente, car après cette-épo- que, les volumes sont brochés et on ne peut plus disposer que des séries incomplètes. FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. En suivant l’ordre de la série animale, nous passons des Reptiles aux Poissons, qui constituent la quatrième et dernière classe des animaux vertébrés. La science qui a pour objet l'étude de cette classe, a reçu le nom d’Icthyologie, de icthyos, poisson et logos, dis- cours, Ber es ae La i LES TOISSONS. 99 Les Poissons sont des animaux vertébrés, respirant par des branchies, vivant constamment dans l’eau, et ne subissant aucune métamorphose. A mesure que l’on poursuit la série animale à partir des mammifères, on rencontre des animaux de moins en moins parfaits, jusqu’à ce qu’on parvienne à des êtres tel- lement élémentaires, tellement simples dans leur organi- sation, qu on a pu hésiter avec droit à les ranger dans le régne animal, tant ils montraient d’affinités étroites, les uns pour le règne végétal, les autres pour le règne mi- néral, tels sont les anatifes, les coralliaires, les plumatules, ete. Bien que, étudiés attentivement, les Poissons montrent encore dans leur organisation générale les parties consti- tuantes des vertébrés supérieurs, il faut reconnaitre que la plupart de ces parties sont tellement modifiées, que les étres de cette classe se trouvent bien inférieurs a ceux des trois autres. Il ne sera pas difficile de reconnaitre dans les na- geoires pectorales et ventrales les membres des mammifères, leur queue dans Yappendice caudal des Poissons, mais le corps de ces derniers n’en est pas moins constitué par un tronc solide qui semble à lui seul former tout l’animal, les organes locomoteurs ne paraissant que des appendices sur- ajoutés, tant ils sont en disproportion avec le reste de la masse, La tête et la queue ne se distinguent du reste du tronc solide que par ce qu'elles en forment les extrémités, l'une en avant, l’autre en arrière ; du reste, nulle apparence de cou pour isoler la tête, ni de conformation spéciale pour distinguer la queue, que la nageoire qui termine l’animal semble former à elle seule. Nous mettons les Poissons à la suite des Reptiles, c’est que de fait nous trouvons entre ces deux classes des aff- nités plus étroites qu'avec les mammifères; comme les Reptiles, les Poissons sont à sang froid, dépourvus de ma- melles, ovipares; comme un grand nombre d’entre eux, les Ophidiens, par exemple, la tête est soudée au tronc sans Pintermédiaire d’un cou, les yeux sont sans paupières, etc. ; mais tous les Reptiles sont pourvus de poumons, tandis que \ 100 LE NATURALISTE CANADIEN. tous les Poissons en sont privés; si les Batraciens, gre- nouilles, salamandres, sont munis de branchies comme les Poissons, ce n’est que temporairement pendant le jeune âge, ou sils les conservent, ce sera conjointement avec des poumons ; seuls les Poissons sont exclusivement bornés à la respiration branchiale parmi les vertébrés, et confinés de nécessité à l'élément liquide. Le Poisson est à proprement parler le roi des eaux; l’eau douce ou salée est son élément nécessaire; hors de ce milieu, il ne saurait continuer son existence. Les autres classes de vertébrés, mammifères, oiséaux, reptiles ont toutes des représentants dans l'élément liquide, mais mais ces représentants, semblables à des écartés de leurs. classes respectives, n’en conservent pas moins l’organisation propre aux êtres de leurs classes, et pour être mélés aux poissons, ils ne s’en distinguent pas moins par des carac- tères bien tranchés, au premier rang desquels on peut placer la respiration aérienne. Mais ce qui place incontestablement les Poissons au bas de l’échelle des vertébrés, c’est que chez quelques uns, comme dans les cartilagineux par exemple, ce squelette osseux qui distingue les animaux supérieurs s’efface insen- siblement, d’osseux il devient cartilagineux, membraneux, pour disparaître complètement dans les entomozoaires qui les suivent, préparant ainsi une transition graduelle d’une classe à l’autre. Le corps des Poissôns est tantôt nu, c’est-à-dire, protégé seulement par une peau plus ou moins épaisse, et tantôt écailleux, c’est-à-dire, à peau couverte totalement d’écailles minces, cornées, imbriquées, ou portant ça et là des plaques osseuses épaisses, soulevées, et diversement conformées. Les organes locomoteurs des Poissons sont constitués par des nageoires, qui ne sont autres choses que des replis de la peau soutenus par des os mobiles qu'on appelle ray- ons. Parmi ces nageoires, les unes sont placées sur la ligne médiane du dos et du ventre, et sont par conséquent impaires ; les autres sur les côtés, et sont disposées par paires, fig. 8. La construction, le nombre et la forme de ces nageoires varient presque à l'infini et fournissent aussi ; LES POISSONS. 101 d'excellents caractères pour la classification. Voici les dif- férents noms qu’elles portent eu égard à leur situation. Celles fixées sur les côtés immédiatement en arrière de la tête, correspondant aux bras de l’hommeet à l’aile des oiseaux, sont appelées pectorales, p, fig. 8; celles de l’autre paire si- Fig. 8. tuées sous le ventre et correspondant aux membres posté- rieurs des quadrupédes ou des oiseaux, sont appelées ven- trales, v, celles-ci peuvent être situées en arrière, au-dessous, ou en avant des pectorales, on tire de cette relation de situation des caractères pour la distinction de certains groupes. Les nageoires impaires sont situées, comme nous l'avons dit, sur la ligne médiane du corps, elles se distin- guent en dorsale, d, d ; anale, a ; et caudale, c, suivant qu’elles sont placées sur le dos, sous la queue ou à son extrémité. Les nageoires dorsales, anales et caudales servent a peu près seules à la progression, les pectorales et les ven- trales semblant plutôt destinées à servir comme de mem- bres supplémentaires pour élever, abaisser ou retourner le corps de l’animal]. La nageoire dorsale est quelquefois unique, comme dans le Hareng, l’Alose; d’autrefois elle forme une lame Do) ? continue plus ou moins étendue, comme dans lAnguille, la Lamproie; d’autrefois encore elle est divisée en deux, comme dans la Morue, la Perche, le Merlan ; enfin, quoique très rarement, elle sefface complètement comme Fic. 8.—Squelotte de Perche ; d, d, nageoires dorsalos ; p, nageoire pectorale ; %, ventrale a, anale ; c, caudale. 102 LE NATURALISTE CANADIEN. dans le Lacophrys. Dans les Plies, les Turbots, la nageoire dorsale borde presque entièrement la ligne du dos, tandis que l’anale frange semblablement celle du ventre, lune et l’autre ne se séparant de la caudale que par un très petit espace. Dans les Gunnelles, cet espace vide disparait en- tièrement, et les nageoires dorsale, caudale et anale unies ensemble, constituent une bordure continue depuis la nuque de l’animal jusque sous sa gorge où s'arrête le prolonge- ment de l’anale. Les rayons de la nageoire dorsale sont tantôt forts, raides et plus ou moins aigus, comme dans les Perches, les Barres fig. 9 ; et tantôt mous,cartilagineux et non épineux, comme dans les Carpes, les Saumons, etc. fig. 10. C’est là un caractére de grande importance pour la classification. Dans les Dactyloptéres (Poissons volants) les pectorales prennent un tel développement, qu'elles constituent de véritables ailes, capables de permettre Aces Poissons un vol aérien de quelques instants, La nageoire caudale est tantôt carrée à son extré- mité, comme dans la Mor- rue, et tantôt concave on fourchue comme dans le Brochet, le Maquereau ; Fig. 9. quelquefois aussi elle est arrondie comme dans les Gunnelles, les Fondules, les Loches, etc.; enfin dans les Requins, sa branche supé- rieure est bien plus développée que linférieure, on la dit alors hétérocercale ou à côtés différents. Les nageoires paires, pectorales et ventrales, sont sus- ceptibles de disparaître en tout ou en partie dans certaines espèces ; ainsi les Anguilles ne conservent que les pecto- rales et les Lamproies n’ont ni pectorales ni ventrales. Presque tous les Poissons portent sur leurs côtés une ligne longitudinale formée d’écailles différentes des autres, et le plus souvent aussi de couleur particulière, c’est ce Fio. 9.—Nageoire dorsale des Acanthoptérygiens, les rayons raides et épineux. |: SR eae #5 VA LES POISSONS. 103 que les icthyologistes appellent ligne latérale. Les écailles de cette ligne, examinées attentivement, se montrent per cées de pores plus ou moins nombreux par où s'échappe ce limon ou mucosité qui coule continuellement sur leur corps, pour faciliter la rapidité de leur locomotion en diminuant le frottement du milieu dans lequel ils se meu- vent. Tous les Poissons portent sur les côtés de leur tête une ouver. ture, ordinairement en forme de fente ou d’arc, que recouvre d’or- dinaire un opercule mobile en forme de battant de volet, Ce sont les ouvertures des ouies, par où s'échappe l’eau que lepois- son a introduite dans sa bouche pour baigner ses bran- chies et satisfaire à l’acte de sa respiration. Le sang, pour répondre aux besoins de l’économie animale dans la conservation de la vie, doit, par un moyen ou par un autre, soxygéner en plus ou moins forte dose suivant les différents animaux. Dans les mammifères et les oiseaux, c’est en passant dans les poumons qu'il peut prendre cet oxygène par son contact avec l'air libre. Mais dans les Poissons, les poumons n’existant pas, c’est dans les branchies que se fait cette opération. Les branchies sont constituées par quatre (quelquefois 5 ou 7) arcs osseux situés immédiatement en arrière de la tête au dessous des opercules qui en recouvrent les ouver- tures que nous appelons ouies. Ces ares portent chacun sur leur bord externe deux rangées de lamelles allongées, trés vasculaires. C’est dans ces franges lamellées que se rend le sang pour s’oxygéner au contact de lair dissous dans l’eau qui vient continuellement les baigner. L’eau, introduite dans la bouche, est poussée par une espèce de déglutition entre les branchiostéges ou arcs branchiaux pour arroser les branchies et s'échapper ensuite par les ouies. Aussi voyons-nous les Poissons ouvrir constamment la bouche pour y aspirer l’eau et l’expulser par les ouies en Fra. 10.—Nageoire dorsale des Malacoptérygiens, les rayons mous et articulés Vextrémité. 104 LE NATURALISTE CANADIEN. agitant leurs opercules, à intervalles à peu près réguliers, comme les soulévements de la poitrine dans la respiration des mammiféres. Lorsque les Poissons sont tenus hors de l’eau, ils meurent d’asphyxie, non pas par ce qu’ils ne peu- vent trouver dans lair l'oxygène qu'il leur faut, mais par ce que leurs branchies se desséchant ne peuvent plus rem- plir leur fonction. Dans la plapart des Poissons cartilagineux, Requins Lamproies etc., les branchies sont fixes au lieu d’être libres; alors il faut une ouverture particulière pour chaque bran- chiostége, les Requins en ont cinq et les Lamproies sept. Une particularité remarquable de l’organisation des Poissons, est une vessie remplie d'air qu'ils portent dans labdomen au dessous de la colonne vertébrale. Le Pois- son peut à volonté gonfler ou contracter cette vessie natatoire, et se rendre par là plus léger ou plus lourd, selon que besoin en est pour les mouvements qu'il veut exécuter.” La vie du Poisson se passe presque entièrement à pour- voir à sa subsistance et à se défendre de ses ennemis. Ses facultés sont des plus bornées ; on ne lui connait aucune industrie ; aussi son cerveau est-il très peu développé. Presque tous sont des carnivores; un très petit nom- bre se nourrissent de végétaux. Leur bouche, le plus souvent, est richement pourvue de dents pour s'assurer leurs proies. Il n'y a pas que les machoires qui aient le privilége de porter des dents, mais souvent le vomer, les os palatins, et la langue méme en sont pourvus. Ces dents ne sont pas enchassées dans des alvéoles comme dans les mammifères, mais seulement implantées dans la peau ou soudées aux os qui les portent. Elles se renouvellent pres- que continuellement, de là linégalité qu'on remarque entre elles le plus souvent. Certaines espèces portent des dents palatines tellement fines et pressées, qu’elles forment comme une surface veloutée de leur ensemble. A part la vue (et l’odorat peut-être) les sens paraissent assez obtus chez les Poissons. Le toucher se réduit à peu près pour eux à la perception du contact des corps qu'ils peuvent rencontrer. Quelques espèces ont cependant au LES POISSONS. , 105 . menton des barbillons qui pourraient être des organes de … tact où bien des appas, par leur ressemblance avec des vers, à pour attirer leurs proies, comme le veulent certains icthyo- | logistes. | ‘ Il n’existe pas d'oreilles extérieures chez les Poissons, les 4 sons dans le liquide résistant ot ils sont plongés, ne leur sont communiqués que par les vibrations du vestibule qui tient lieu chez eux du tympan, ou de certains corps eal- _ caïres que portent quelques espèces comme les Morues. i Les yeux sont recouverts par la peau, qui transparente ; se laisse traverser par la lumière. Dans les Plies, les , Turbots, ces organes au lieu d’être placés de chaque ‘côté ‘de la tête, sont tous les deux situés sur le même côté, soit à droite soit à gauche. Ce défaut de symétrie se fait aussi remarquer dans d’autres parties du corps dans les indi- vidus de cette famille. Les Poissons se reproduisent au moyen d'œufs qui sont fécondés après la ponte, sans aucun accouplement, à l'exception des Requins et des Raies. Détruits par une foule d'accidents, et victimes aussi deur mutuelle vora- » cité, la Providence, pour conserver l'équilibre de la créa- » tion, a pourvu les Poissons d’une prodigieuse fécondité. La ponte a lieu ordinairement au printemps et en une seule fois. Voici d’après les icthyologistes un tableau de … la quantité d'œufs que certaines femelles de Poissons peu- vent pondre dans une seule saison : L q Meunier 26,000 ceufs. Perche 75,000 ~ Saumon 27,000 Maquereau 130,000 à 546,000 - Hareng 36,000 Carpe 167,000 à 203,000 … Eperlan 58,000 Esturgeon 1.467,000 a 7,653,000 : Brochet 49,000 Morue 3,686,900 à 9,344,000 1 Ces immenses quantités d'œufs déposés en même temps dans le même lieu, font que souvent les Poissons se 4 peenizent en certains endroits en bandes prodigieuses. Nous disons bandes et non sociétés, car ces immense bancs » de Poissons qu’on rencontre souvent en migrations dun lieu A un autre sont, uniquement des ities fortuites, qu un besoin commun ou un instinct de famille porte aux “4 \ Pe ode eee aod ie LEA PRE à - tal CNT MEN ER AU | TA FA Er y vie Ne Aus à À t > “\ 106 © LE NATURALISTE CANADIEN. | mémes lieux ; pour de véritable organisation en société, il n'y en a point. Les Harengs, les Maquereaux, les Aloses, les Morues etc. sont particulièrement remarquables par ces sortes de migrations. On peut se faire une idée de l'immense quantité de Poissons qui se réunissent ainsi en bancs par le fait suivant. Nous avons vu en 1853, toutes les pêches à harengs de l’Isle-Verte remplies, un matin, jusqu'au tiers au moins de leur hauteur, donnant pour chacune de 400 à 600 barriques. Comme il n’y avait pas moins de 30 pêches dans cette seule paroisse, c'était donc un total d'environ 12,000 barriques de poisson dans cette paroisse pour un seul matin. L'eau, lors de leur passée, devait en être littéralement épaisse. Il y a plus d’un siècle qu'on poursuit le même système de pêche, et le hareng ne paraît pas sensiblement diminuer. Il serait difficile de connaître la durée précise de la vie des Poissons; tout porte à croire cependant qu’elle est fort longue. On pécha, en 1497, un énorme Brochet par- tant un anneau d’airain à son opercule attestant qu'il en avait été revêtu par l’empereur Frédérick I, 267 ans au- paravant. Les eaux de notre Province sont très riches en Pois- sons, non seulement sous le rapport de leur valeur maté- rielle comme article de consommation, mais encore sous le rapport scientifique, comme variété d’espéces remarquables et trés nombreuses. Mais malheureusement leur étude demeure encore un champ presque inexploré, et les espéces qui ne rentrent pas directement dans la voie des pour- suites des pêcheurs, ne sont encore que très peu connues. Ajoutons que leur rencontre se faisant d'ordinaire par des gens peu intéressés aux études scientifiques, et le plus souvent dans des endroits en dehors des voies de commu- nication ordinaires, l'étudiant marche pour ainsi dire à tatons dans ce nouveau domaine, s’il n’a à sa portée un musée bien choisi des différentes espèces ; et ces musées sont encore à venir pour notre Province. L'Hon. P. Fortin, pendant qu’il commandait notre croisière pour protéger nos pêcheries, a prêté une attention LES POISSONS. 107 particulière aux animaux marins et en particulier aux . Poissons de nos eaux du Golfe, et les renseignements qu'il a consignés dans ses rapports n’ont pas peu servia éclaircir une foule de points à l'égard desquels la science manquait jusque la de données sûres pour se prononcer. Nous pro- fiterons largement de son travail dans les études qui vont suivre. Classification des Poissons. Les Poissons se divisent d’abord tout naturellement en deux sous-Classes sous le rapport de leur squelette ; les premiers, les plus parfaits, l'ayant osseux ; et les seconds, seulement cartilagineux, se rapprochant beaucoup de-celui des tétards. Les Poissons osseux sont de beaucoup les plus nombreux ; ils ne comprennent pas moins des trois-quarts de la Classe entiére. Ces deux sous-classes se subdivisent ensuite en neuf Ordres, d’après des caractères en général peu importants, la premiere en comprenant six et la seconde trois. Si lon examine attentivement la première nageoire dorsale des Poissons osseux, on remarquera que chez les uns, cette nageoire est soutenue par des rayons raides et spiniformes ; tandis que chez les autres, ces rayons sont cartilagineux, articulés vers le bout, et en général divisés en plusieurs branches. Nous avons de suite ce groupe partagé en deux sections, qu'on désigne : la première par 7 * 7 ‘ > fea as le terme DACANTHOPTERYGIENS (de acantha, épine, et plerugion, Nageoire) ou a-nagoires épineuses ; et la seconde par celui de MALACOPTÉRYGIENS (de malakos, mou, et plerygion, nageoïre) ou a nageoires molles. La première de ces deux sections forme à elle seuie le ler ordre de la Classe, celui des ACANTHOPTERYGIENS. Les Malacoptérygiens se subdivisent ensuite en cing ordres distincts, dont les trois premiers tirent leur nom de la position relative de leurs membres. Dans les uns. les Li = foe ts. | nageoires ventrales sont situées en arrière des pectorales, et ne sont nullement liées aux os de l'épaule, ce sont les ABDOMINAUX ; dans les autres, les ventrales sont situées au-dessous ou en avant des pectorales et rattachées aux os Ret hee, oe =) je) NE Nee EP TAN tee : ES ee RN Pen ana gy . i A7 CR Lu " 4 ss if hb.) ew 108 LE NATURALISTE CANADIEN. de l’épaule, ce sont les SUBBRANCHIENS ; enfin chez d’autres, | les ventrales manquent totalement, et nous avons les APODES (de a privatif et pous, podos, pied). Les deux autres ordres des malacoptérygiens sont les LOPHOBRANCHES et les PLECTOGNATHES ; le premier tire son nom de la conformation de ses branchies, qui au lieu d’avoir la forme de dents de peigne, se divisent en petites houpes rondes attachées par paires aux arcs branchiaux (de lophos, aigrette et branchia, branchies) ; le second em- prunte sa dénomination à la construction de sa mâchoire supérieure, qui au lieu d’être mobile comme d'ordinaire, est soudée au crâne (de p/ekd, souder, et gnathos, mâchoire). Ces deux derniers ordres n’ont pas de représentants dans notre faune. Les cartilagineux ou CHONDROPTERYGIENS (de chon- dros, cartilage et pterigion, nageoire) formentensuite nos trois autres ordres, s savoir: ceux à branchies libres. ou STURIO- NIENS, qui se bornent à la seule famille des Esturgeons; et ceux à branchies fixes qui comprennent les SÉLACIENS et les CYCLOSTOMES. Dans ces deux derniers ordres, les branchies au lieu d'être libres à leur bord externe sont soudées avec les tégu- ments, de sorte qu'il faut autant d'ouvertures pour la sortie de l'eau qu'ilya d espace entre elles; les Sélaciens en portent cing et les Cyclostomes sept. Ces derniers se distinguent surtout des Nélaciens ou Requins par la con- formation de leur bouche, qui n’est propre qu'à la succion, les mâchoires. étant soudées en un cordon circulaire (de kyklos, cercle et stoma bouche). Le tableau suivant résume les rapports de ces diffé- rents ordres entre eux. Rayons de la Lre dorsale 6pinenx ......---.-.---.- I. ACANTHOPTERYGIENS no = 5 E fef | ventrales en arrière des pectoarles.. II. ABDOMINAUX. ra | =) MS | | 2Zlo| 2 | mA) =) | o = 25 |‘ | & j ventrales an dessous ou en avant des -] earns, =) PAGMEMAIOS ~~. epee bie tee III. SuBBRANCHTENS. mi) 2 | ÀRS sy © A1 a A = © Se 2 | E a oa |‘s | B)| ventralagmuiles.....2....-cecl eee IV. Aropgs. LA 23 |<|À = se |S | Ay Ee = | Branchiesen houpes on aigrettes..-...-- V. LOPHOBRANOHES. var T a Mac -hoire supérieure soudée au crâne.-..... VI. PLECTOGNATHES. # 5 | à branches libres....-.. Ne 5 3 VII. STURIONIENS. E 7 mächoires mobiles..........- VIII. SELACIENS, = | à branchies fixes; j , 5 À machoires sondées en annean. IX. CycLosromes. et LEE OS 3 LES Peer | LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 109 (Continué de la page 84). À — a 38. Gen. Ischnus, Grav. (Ischne). (De ischnos, grêle ; allusion au pédicule de l’abdumen). Ces insectes se distinguent particulièrement des Ichneu- 4 mons par le ler segment abdominal qui est poli et brillant. _ Thorax roux; Toutes les hanches rousses..…..... 1. pyriformis n. sp. Les 4 hanches antérieures jaune-blanc 2. volens, Cress. PE SES Thorax noir ; Abdomen roux ; Tarses postérieurs blancs .…..........… 8. Lentus, 2. sp. Tarses postérieurs bruns ; Hianches: rousses, +... | 2 seas - 4. ruficornis, n. sp. Hanches noires... …......... veeeeeeee D. Placidus, n. sp. Abdomen noir ou noir jaune ; Métathorax taché de blane ou de jaune ; Abdomen à extrémité rousse........ 6. contiguus, Cress. Abdomen noir, à extrémité noire.. 7. exilis, , sp. Méthathorax noir, sans taches ; Ecusson blane...... -..-.swease.-- 8. SCutellatus, n. sp. Ecusson noir ; Face blanche... ….…..… 9. IMpressus, », sp. Face noÏTE su ssesse « see ceeseeee LO. PAFVUS, n. sp. 1. Ischnus pyriformis. (Ischne pyriforme). nov. sp. Q—Long. 43 pouce. D'un roux uniforme dans toute ses parties. Antennes enrculées, tricolores, rousses à la base, noires à l’extrémité avec un anneau blanc au milieu. Thorax finement ponctué, le collier en dessus avec l’écusson d’un jaune roussâtre, les antennes avec les en- - virons de l’écusson, noir; métathorax sans carènes bien distinctes. Ailes > hyalines, nervures brunes, stigma noir avec une tache blanche à la base, aréole pentagonale, sub-triangulaire. Abdomen allongé, linéaire, poli, brillant, les incisures des segments resserrées, le 6e segment rétréei à la base et élargi en arrière, ce qui lui donne une apparence pyriforme en s’unissant avec le suivant. 110 LE NATURALISTE CANADIEN. Quatre spécimens, 2 2 et2 4. Le d'à la face, les or- bites, le chaperon, les écailles alaires, le collier, l'écusson, avec les 4 hanches antérieures jaunes, le 6e segment abdo- minal n’a aucun rétrécissement à la base comme dans la femelle, les antennes sont noires en dessus et roussatres en dessous, et non enroulées. 2, Ischnus volens, Cress. (Ischne bienveillant.) Ischnus volens, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 192. 3. Un seul spécimen &. Var. les 6 premiers segments ab. dominaux ont avec barre noire indéterminée à la base. 8. Ischnus lentus. (Ischnus lent). nov. sp. d'—Long. .28 pouce. Noir et couvert d’une courte pubescence erisitre. Antennes courtes, fortes, droites. Dos du mésothorax im- : pressionné en avant, écailles alaires noires; métathorax rugueux, à lignes soulevées distinctes. Ailes légérement enfumées, nervures et stigma, noir ; aréole pentagonale. Pattes noires, les jambes antérieures avec leurs tarses, roussâtres, les tarses postérieurs blancs au milieu. Abdomen en ovale allongée, légèrement déprimé, le premier segment allongé, poli, noir à la base, le reste de l’abdomen roux à l'exception des deux derniers segments qui sont aussi noirs. Trois spécimens, 2 et 1 9. Très remarquable par ses tarses blancs. 4. Ischnus ruficornis. (Ischne cornes-rousses). nov. sp. d—Long. 22 pouce. Noir ; le chaperon, les paipes, les mandi- bules, les antennes, les écailles alaires, les pattes et l'abdomen, d’un noir plus ou moins foncé. Thorax brillant, légèrement pubescent ; métathorax à lignes soulevées distinctes, le bassin postérieur strié trans. versalement. Ailes hyalines, nervures brunes, pâles à la base, stigma jaunâtre ; aréole pentagonale. Hanches rousses de même que les pattes, les postérieures avec l’extrême sommet des cuisses, la base et l'extrémité des jambes et les tarses, d’un brun plus ou moins foncé, Abdomen assez court, en ovale allongée, à premier segment canaliculé et poli. Deux spécimens d. Les antennes rousses le distin- guent à première vue. 5. Ischnus placidus. (Ischne placide). nov. sp. d'—Long. 20 pouce. Noir, les orbites antérieurs élargis infé- rieurement, le chaperon, le bord supérieur des mandibules, les palpes, les écailles alaires avec les 4 trochantins antérieurs, blanc. Antennes fortes, plus courtes que le corps, droites, sétacées. Thorax allong 6 ‘Viet ET RN er à MORE SU Net LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 111 © brillant, dos du mésothorax impressionné, métathorax sub-sépineux aux angles, fortement ponctué. Ailes très légèrement enfumées, irides- centes, nervures brunes, pâles à la base, stigma brun, aréole pentago- nale. Pattes rousses, les hanches, les 4 trochantins antérieurs en des- sus, les postérieurs entièrement, le sommet des cuisses postérieures, l’ex- trémité de leurs jambes avec les tarses, noir plus ou moins foncé. Ab- domen en ovale allongée, le premier segment assez court, noir à la base, roux dans le reste avec les segments 2 et 3, le reste noir. Trois spécimens 4. 6. Ischnus contiguus, Cress. (Ischne voisin). Ischnus contiguus, Cress. Proc. Ent. Sue. Phil. ILI, p. 100, &. Quatorze spécimens 3. Dans la plupart, l'extrémité des ler et 2e segments abdominaux est jaune et non rousse- 7. Ischnus exilis. (Ischne grêle), nov. sp. d'—Long. .25 pouce. Noir, trés-gréle, les orbites s’élargissant en dessous des antennes et au dessus des yeux, le chaperon, une tache au milieu de la face, une tache sur chaque mandibule avec les palpes, blanc. Antennes aussi longues que le corps, sétacées, droites, noires avec un petit anneau blanc au delà du milieu, le 3e article avec un très petit anneau roux à la base. Thorax noir, les écailles alaires, la suture en avant, une petite ligne au dessous, le collier, une ligne oblique sur le prothorax en arrière des hanches antérieures, une petite tache sur les flancs en avant des hauches intermédiaires, l’écusson et le post- écusson, une petite tache en arrière des ailes postérieures, une grande tache sur la partie-postérieure du métathorax, avec une autre petite de chaque côté, d’un blanc net. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaunâtre, aréole pentagonale. Pattes d’un jaune roux, les 4 trochan- tins antérieurs avec les hanches en partie et les tarses postérieurs ex- cepté à la base et à l'extrémité, blane. Hanches noires avec taches blanches ; les cuisses postérieures avec l'extrémité de leurs jambes brunâtres. Abdomen allongé, linéaire, noir, les segments 1, 2, 3 et 4 marginés plus ou moins largement de roux postérieurement, le 2e avec une petite tache rousse de chaque côté à la base. Trois spécimens &', bien distints de l’albitarsis, Cress. 8. Ischnus scutellatus. (Ischne à écusson blanc). nov. sp. d'—Long. 28. pouce. Noir; les orbites antérieurs élargis infé- rieurement avec l’écusson, blanc. Antennes noires, à 3e article très petit et roux. Mésothorax finement ponctué, pubescent, sans impressions SEN ide VC TO RMETAS 112 LE NATURALISTE CANADIEN. distinctes, métathorax finement ponctué, pubescent, à lignes soulevées peu prononcées. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma pâle ; aréole pentagonale. Pattes noires, obscurément tachées de roussâtre. Ab- donien noir, le 2e segment plus ou moins lavé de roussâtre, le 3 mar- qué de roux postérieurement, les terminaux tachés de blanc à l’extré- mité ; le ler Jong, poli, brillant. Un spécimen d!. 9. Ischnus impressus. (Ischne impressionné) nov. sp. d —Long. .20 pouce. Noir, brillant ; la face excepté une ligne au milieu, les mandibules, les palpes le scape en dessous, les écailles alaires avec les 4 trochantius antérieurs en dessous, blanc, Antennes fortes, sétacées, droites, noires. Mésothorax à impressions très dis- tinctes ; métathorax à lignes soulevées bien apparentes. Ailes légére- ment brunes, nervures brunes, pâles à la base, stigma brun ; aréole pentagonale. Pattes rousses, les hanches et les trochantins noirs, les pattes postérieures avec l'extrémité des cuisses et des jambes et leurs tarses plus ou moins obscurs. Abdomen linéaire, s’élargissant graduelle- ment de la base à l’extrémité, noir, le 3e segment plus ou moins roux, le Ler canaliculé en dessus. Quatre spécimens d'; le 2e segment est aussi quelque- fois en partie roux. 10. Ischnus parvus. (Ische petit). nov. sp. d—Long. .18 pouce. Noir; les mandibules avec le scape en dessous roussâtres, les palpes avec les écailles alaires d’un jaune pâle. Antennes noires, le ler et le 2e article marqués de jaune supérieure- ment. Dos du mésothorax impressionné, métathorax ponctué, à lignes peu soulevées. Ailes légérement enfumées, nervures brunes, pâles à la base, stigma brun ; aréole pentagonale. Pattes rousses, les postérieures plus ou moins lavées de brun, hanches noires. Abdomen linéaire, al- longé, d’un brun plus ou moins foncé, le 2e segment un peu plus pâle. Ue seul spécimen d. 39 Gen. STILPNUS, Gravenhorst, (Stilpne). (De stilpnos, brillant). Stilpnus Canadensis. (Stilpne du Canada.). nov. sp. d—Long. .18 pouce. Noir brillant; les palpes avec les écailles élaires jaunâtres. Antennes fortes, plus longues que la moitié du corps, à articles presque carrés, le seape taché de roussâtre en dessous. Méso- thorax impressionné de chaque côté en avant; métathorax portant plusieurs lignes soulevées formant diverses cellules. Ailes sub-hyalines, - LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 113 nervures et stigma brun pâle, ce dernier très grand, triangulaire ; aréole parfaite, pentagonale. Pattes rousses, hanches noires, les 4 anté- rieures tachées de roux en dessous ; les 4 cuisses antérieures à la base les postérieures entièrement, avec l'extrémité des jambes et les tarses, noir. Abdomen poli, luisant, en ovale allongée. Le premier segment canaliculé, le segment 3 avec une bande rousse à la base et au sommet, peut-être quelquefois entièrement roux. Un seul spécimen d, assez voisin de l’Americanus, Cress mais s’en distinguant par la coloration de ses pattes et de son abdomen. 40. Gen. MESOLEPTUS, Gravenhorst. (Mésolepte). (De mesos, un peu, et leptos, grêle ; allusion au pédicule de l'abdomen). Ces intectes, dans leur apparence générale, se rappro- chent assez des Mesostenus de la division des Cryptides. mais leur aréole, petite, triangulaire, ou absente, empéchera toujours de les confondre. Ecusson noir, abdomen noir... 1. annulipes, Cress. Keusson noir, abdomen roux, ou roux et noir ; Une aréole aux ailes antérieures............. 2. fiavirictus, Cress. Point d’aréole aux ailes antérieures ; Wace noire..." 0 ....! 'OPmicans rie Face jaune.................... 4. depressus, 2. sp. Ecusson blanc ou roux ; Abdomen roux et noir; Tarses postérieurs blanes. ......... 5. honestus, Cress. Tarses postérieurs noirs... 6. maculosus, x. sp. Abdomen noir, rayé de blanc ; Métathorax taché de jaune............. ‘7. pulcherrimus, Cress. Métathorax sans tache; Mésothorax avec taches jaunes aux bords.. 8. decens, Cress. Mésothorax sans taches aux bords antérieurs 9. variabilis ». sp. - 1. Mesoleptus annulipes, Cress. (Mésolepte pieds-an. nelés). | Mesoleptus annulipes, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. IIT, p. 257, ©. Un spécimen 2; le stigma est sans tache blanche à la 114 LE NATURALSTE CANADIEN. 2. Mesoleptus flavirictus, Cress. (Mésolepte à-plis- jaunes). : Mesoleptus flavirictus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. IIT, p. 263,9. Deux spécimens. Les antennes à peine teintes de roux à l'extrémité. , 8. Mesoleptus micans, (Mésolepte brillant). nov. sp.} d'—Long. .25 pouce. Noir, brillant, poli; mandibules rousses, de même que les pattes et les antennes en dessous à la base; palpes et écailles alaires jaunâtres. Prothorax gibbeux en avant; métathorax sans lignes soulevées distinctes. Ailes sans aréole, la nervure moyenne va rejoindre la cubitale à son point de jonction avec la sous-cubitale, Les hanches postérieures tachées de noir à la base. Abdomen poli, bril- lant, allongé, subcylindrique, d'un roux ferrugineux à partir du 2e segment; le ler segment allongé, grêle, élargi à l'extrémité, noir avec la base du 2e. Deux spécimens 4. La singulière disposition de ses ailes pourra peut-être le faire ranger dans quelque autre genre. 4. Mesoleptus depressus, (Mesolepte déprimé). ov. sp. d'—Long. 22 pouce. Noir; la face, les mandibules, les joues au dessous des yeux, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires avec un point en avant, les 4 hanches antérieures avec les trochantins d’un jaune vale. Antennes noires, un peu plus courtes que le corps, Métathorax à carènes peu soulevées. Ailes hyalines, nervures et stigma, brun; point d’aréole. Pattes rousses, les cuisses postérieures avec l'extrémité de leurs jambes et leurs tarses plus ou moins obscures, Abdomen allongé, déprimé, d’un roux sale, excepté à la base et à l’ex- trémité ou il est noir, ler segment canaliculé, marginé de roux posté- rieurement, tubercules stimatiques saillants sur les côtés. Un spécimen qd. 5. Mesoleptus honestus, Cress. (Mésolepte honnête). Mesoleptus honestus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. IT, p. 98, J 2. Un seul spécimen d. Le mésothorax porte une tache blanche en coin en avant près de la suture dorsale; l’ab- domen est obscur à l'extrémité. 6. Mesoleptus maculosus. (Mésolepte maculé). nov. sp. @— Long. .20 pouce. Noir; la face au dessous des antennes, Jes mandibules, les palpes, jaune. : Antennes fortes, plus courtes que le corps, roussâtres à l'extrémité, brunes à la base. UEcailles alaires LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC, 115 Jaunes, écusson d’un jaune roux; métathorax avec lignes soulevées, une bande rousse le traversant en arrière vers le bas. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma jaunâtre ; aréole triangulaire, subpétiolée. Pattes d’un jaune roussitre, les trochantins avec les 4 hanches anté- rieures en dessous, jaune-pâle ; hanches postérieures entièrement avec les 4 cuisses en dessus, noires. Pattes postérieures rôusses avec un anneau noir à la base des cuisses et des jambes, leur extrémité, de même que les tarses, plus ou moins obscure, Abdomen en massue allongée, les segments un peu étranglés à leur suture, noir, le 2e segment excepté à la base, avec le 3c et le 4e, roux, noirs aux côtés, le 2e avec une petite ligne rousse aussi à la base, les segments terminaux obsurément . marginés par une ligne pale, le Ler segment allongé, canalieulé, à stig- mates saillants vers le inilieu. Un seul spécimen ©. 7. Mesoleptus pulcherrimus, Cres. (Mésolepte très. beau). Mesoleptus pulcherrimus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. IT, p. 101,4. Deux spécimens 4. Cette espèce est très variable dans sa coloration. l’un des spécimens a tout le jaune rem- placé par du blanc, de plus les trochantins postérieurs sont tachés de noir, leurs cuisses roux-clair ont un petit anneau noir sûivi d'un autre plus petit blanc à l’extrémité, les jambes ont aussi un anneau noir près de la base; la forme et la taille cependant ne permettent pas de les séparer. 8. Mesoleptus decens, Cress. (Mésolepte décent). Mesoleptus decens, Cress, Trans. Am. Ent. Soc. II, p. 101, 3. Unspécimen <. La tête est tachée de roux supérieure- ment en arrière des yeux, les flanes sont de méme tachés de roux au dessus du blanc. 3 9. Mesoleptus variabilis. (Mésolepte variable). zov. sp. d'—Long. .26 pouce. Noir, brillant; la face, les joucs au des- sous des yeux, les orbites supérieurs, les palpes, le cou, la suture hu- mérale du prothorax, les écailles alaires avec une tâche au dessous, les écussons, les flancs entre les pattes antérieures et intermédiaires, les hanches et les trochantins, d’un beau blanc. Antennes grêles, presque aussi longues que le corps, pâles en dessous et dans le bas. Prothorax trilobé, poli, brillant; métathorax sans lignes soulevées distinctes. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, stigma brun, aréole trian- a / 116 LE NATURALISTE CANADIEN. gulaire, pétiolée. Pattes gréles, jaune-pâle; les hanches postérieures tachées de noir à l'extrémité, les cuisses et les jambes de la même paire plus ou moins obscures extérieurement. Abdomen linéaire, allongé, noir avec une petite bande blanche à la suture de tous les segments, le ler long, grêle, presque égal dans toute sa longueur. Un seul spécimen &. 41. Gen. TRYPHON, Gravenhorst. (Tryphon). L’abdomen chez les Tryphous est tantôt pétiolé et tantôt presque entièrement sessile; l’aréole est toujours triangulaire ou sub-triangu- laire, pétiolée ou sessile ; elle manque quelquefois. Ecusson noir, abdomen noir; Abdomen noir, ou à segments marginés de jaune; Aréole présente es ce - te. - 1. canaliculatus, n. sp. Aréole manquant ..... -... .............. 2. humeralis, n. sp. Abdomen noir, segments 2 et 3 jaunes...... 3. Canadensis, ». sp, Ecusson pâle, abdomen noir........ ......… 4. Submarginatus, Cress, Ecusson pâle, abdomen roux, ou roux et noir; Thorax noir; métathorax tout noir...... 5. Laurentianus, ». sp. Thorax roux; métathorax taché de roux.. 7. sanguineus, n. sp, Ecusson noir, abdomen roux, ou roux et noir; Hanches antérieures rousses ou noires ; Tarses postérieurs brunâtres ; Aréole triangulaire, pétiolée ; Ecusson saillant, mais non aplati et creusé en des- BUS... Re rcococopocecosseeses D. COMIIQUNIS, Crem: Ecusson aplati et creusé en dessus postérieure- oent CRE... JUSCMINIEET Or Aréole manquants. .........….....…..….… LO. tardus, n. sp. Tarses postérieurs blancs ; Abdomen entièrement roux... 11. annulatus, ». sp. Abdomen noir à bandes rousses.... 12. Moyeni, ». sp. Hanches antérieures jaunes ; Hanches postérieures noires... 13. frontalis, Cress. Hanches postérieures rousses. .…............ 14. affinis, Cress. 1. Tryphon canaliculatus. (Tryphon canaliculé). ». sp. Q — Long. .22 pouce. Noir; la face au dessous des antennes, les palpes, le scape en dessous, blanc. Antennes aussi longues que le corps, noires en dessus, brunes en dessous et à l'extrémité. Thorax un peu gibbeux en avant, finement ponctué, les écailles alaires, un point LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 117 en avant, une tache en coin sur le devant du mésothorax de chaque côté près de la suture dorsale, blanc. Métathorax sans lignes soule- vées à l’exception de deux carènes longitudinales très rapprochées au milieu. Ailes, nervures et stigma noirs, pales à la base, point d’aréole. Pattes d’un beau jaune roussâtre à l’exception de l'extrémité des jam- bes postérieures et de leurs tarses qui sont brunâtres. Abdomen convexe, noir ayec une pubescence blanchâtre surtout à l'extrémité, le premier segment assez long, se rétrécissant graduellement vers la bases canaliculée en dessus mais non jusqu’au sommet, les segments termi- naux marginés de blanchâtre postérieurement ; ventre jaune-pâle au milieu; tarrière sortante, noire. Un seul spécimen ©. 2. Tryphon humeralis. (Tryphon humérai). nov. sp. © —Long. .18 pouce. Noir; la face au dessous des antennes, le _chaperon, les mandibuless, les palpes, blanc. Antennes aussi longues que le corps, noires, roussâtres en dessous, le scape jaune en dessous, Thorax poli, brillant, les écaillesalaires, une ligne au dessous, une ligne en avant sur le bord du mésothorax se repliant en coin à la suture dorsale, blanc; métathorax sans lignes soulevées bien distinctes. Ailes hya- lines, iridescetes, nervures et stigma, brun, ce denier pâle à la base ; aréole triangulaire, subpétiolée. Pattes d’un jaune-roux, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blane, les hanches postérieures noires, l'extrémité des jambes postérieures avec leurs tarses quelque peu en- fumés. Abdomen subsessile, robuste, d’un noir quelque peu ferru- gineux, peu foncé sur les segments moyens, le premier segment bica- _réné à la base. Un seul spécimen 9. 3. Tryphon Canadensis. (Tryphon du Canada). nov. sp. @—Long. .30 pouce. Noir; la face au dessous des antennes, ex- cepté une ligne noire au milieu qui s’unit à une autre transversale bordant le chaperon supérieurement, avec les palpes, jaune-pâle ; an- tennes plus courtes que le corps, noires, roussâtres à |’extrémité, le scape jaune en dessous, Thorax finement ponctué, écailles alaires jaunes, écusson proéminent; métathorax brillant, lignes soulevées peu apparentes. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, stigma jau- nâtre, aréole triangnlaire, subpétiolé, Pattes jaunes, cuisses noires, les 4 antérieures jaunes aux extrémités, toutes les hanches avec l’extré- mité des jambes, postérieures noires, Abdomen poli, brillant, noir les segments 2 et 3 d’un beau jaune, le 2e quelquefois taché de noir à la base, le premier segment allongé, faiblement canaliculé; tarière sortante, noire, 118 LE NATURALISTE CANADIEN, Vingt spécimens g & ©. Le mâle a la face entièrement jaune, quelquefois les 4 cuisses antérieures sont presque toutes jaunes et les haches plus ou moins tachées de la même couleur, la base du 4e segment abdominal est aussi quel- quefois jaune. Espèce des plus aisées à distinguer par sa coloration. 4. Tryphon submarginatus, Cress. (Tryphou sous-mar- giné.) Tryphon sub-marginatus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, ITT, p. 274, 3. Huit spécimens, 64 et 2 2. Presque tous les 7 ont une petite tache blanche à la base des segments abdominaux 8 et 4au milieu. La ¢ a la même coloration que le d'à l'exception que la face est toute noire à part le chaperon dans l’un des spécimens les orbites sont blancs, le scape est blanc en dessous dans l’un et noir dans l’autre. 5. Tryphon Laurentianus. (Tryphon Laurentien) xov. sp. d'—Long. 40 pouce. Noir; la face au dessous des antennes à l’ex- ception de 2 points enfoncés de chaque côté du chaperon, les mandi- bules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, les trochantins avec les 4 hanches autérieires, d’un jaune pâle. Antennes roussâtres, presque aussi longues que le corps. Thorax brillant, mésothorax à impressions très marquées, écusson proéminent, roux; métathorax à lignes soulevées irrégulières. Ailes légèrement enfumées, nervures et stigma, brun ; aréole triangulaire, obliques, très distinctement pétiolée. Pattes d’un jaune roux, les. hunches postérieures rousses tachées de noir à la baseet en dedans, l'extrémité des cuisses et des jambes postérieures avec leurs tarses d’un brun plus ou moins foncé. Abdomen ailongé, linéaire, roux, noir à la base et obscur à l'extrémité, le premier seg- ment long, s’élargissant graduellement vers l'extrémité, avec les stig- mates saillants un peu en ar.iè.e du milieu, sillonné depuis la base jusq’au delà des stigmates, son extrémité rousse, la base du 2e segment est plus ou moins largement noire. Un seul spécimen «!. 7. Tryphon Sanguineus. (Tryphon rouge-sang.) nov. sp d'—Long. 38 pouce. D’un beau rouge de sang; la face, les joues au dessous des yeux, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, un point en avant et une petite ligne au dessous, l’écusson, les 4 hanches | | | LES ICHNEUMONIDES EE QUÉBEC, 119 antérieures avec leurs trochantins, d’un jaune pâle, Antennes un peu plus courtes que le corps, rousses avec l'extrémité jaune. Métathorax avec une aréole centrale en carré allongé. Ailes un peu enfumées, ner. vures noires, stigma jaune ; aréole très petite, pétiolée. Pattes d’un roussâtre un peu plus clair que le corps. Abdomen allongé, poli bril - lant, un peu obscur à l'extrémité, le premier segment canaliculé jusque jusque vers l’extrémité et élargi au sommet. Trois spécimens d. La belle couleur de cette espèce surtout avec ses antennes terminées de jaune, suffit pour la distinguer à première vue de toutes les autres, 8. Tryphon communis, Cress (Tryphon commun). Tryphon communis, Cress Trans. Am. Ent. Soc. II, p. 103, 4 Q. Vingt spécimens d'et 9. 9. Tryphon seminiger Cress (Tryphon sémi-noir). Tryphon seminiger, Cress. Proc. Ent. Soc, Phil. III, p. 278, ©. Trois spécimens 9. 10. Tryphon tardus (Tryphon tardif). nov. sp. Q—Long. .38 pouce. D’un noir opaque, face large, finement ponctuée, bouche roussâtre. Antennes presque aussi longues que le corps, roussâtres, noires à la base. Ecusson dressé, métathorax fine- ment ponctué, portant une pubescence grisâtre, courte, avec 4 carènes longitudinales peu soulevées. Ailes légérement enfumées, nervures brunes, stigma jaunâtre, aréole manquant. Pattes rousses, les trochan- tins, les hanches, les cuisses postérieures avec,]’extrémité de leur jambes, noir. Abdomen d’un jaune roux, brillant, poli, noir à l'extrémité; le ler segment court, uni, sans carénes, s’élargissant de la base au som- mst, tubercules stigmatiques peu saillants. Deux spécimens 9. La forme de son ler segment abdominal diffère de celle des précedents ; peut être appar- tient-il à un autre genre. 11. Tryphon annulatus. (Tryphon annelé). nav. sp. P—Long. .30 pouce. Noir; chaperon transversal, brillant. An- tennes presque aussi longues qe le corps, filiformes, noires avec un anneau blanc au-delà du milieu. Thorax opaque, écusson légèrement soulevé, métathorax avec 4 carènes longitudinales peu soulevées. Ailes très légérement enfumées, nervures brunes, stigma pâle, aréole petite, triangulaire, oblique, pétiolée. Pattes rousses, les hanches, les trochan- tins, les cuisses plus ou moins, avec l'extrémité des jambes posté- rieures, noir. Les 4 tarses postérieurs blanc au milieu, 120 LE NATURALISTE CANADIEN. Un seul spécimen ¢. L’anneau des antennes avec les tarses blancs distinguent à première vue cette espèce de toutes les autres. 12. Tryphon Moyeni. (Tryphon de Moyen). xov. sp. d'—Long. .40 pouce. Noir; la face, les orbites antérieurs, les joues au dessous yeux, les écailles alaires avec un point en avant et une tache en coin sur le bord antérieur des lobes latéraux du mésothorax, jaune. Antennes plus longues que la tête et le thorax, noires avec nn large anneau jaune au milieu. Mésothorax à impressions distinctes ; métathorax avec une aréole centrale en carré allongé. Ailes légérement enfumées, nervures brunes, pâles à la base, stigma brun avec une tache pâle à la base; aréole triangulaire, subpétiolée. Pattes d’un jaune sale, les cuisses noires, les jambes postérieures noir plus fou moins foncé, leurs tarses très longs, noirs à la base et à l'extrémité, le milieu blanc, les autres tarses sont aussi en partie blancs au milieu. Abdomen pédi- culé, déprimé, allongé, noir; le 3e segment d’un roux obseur, le pédi- cule grêle, avec projections stigmatiques vers le milieu. Un spécimen. Nous dédions avec plaisir ce bel insecte à M. l'abbé Moyen, professeur d'histoire naturelle au col- lége de 8. Sulpice, Montréal. 13. Tryphon frontalis. Cress. (Tryphon frontal). Tryphan frontalis, Cress. Trans, Am. Ent. Soc. II, p. 109, Q. Un seul spécimen ©. 14. Tryphon affinis. Cress. (Tryphon allié.) Tryphon affinis Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 277, 9. Un seul spécimen ©. 42. Gen. ALOMYA, Panzer. (Alomye). La face bombée, avec une aréole parfaite, le plus sou- vent pentagonale aux ailes antérieures, distinguent particu- lièrement ces insectes. 1, Alomya pulchra. (Alomye belle), nov. sp. d'—Long. 19 pouce. Noire ; face couverte d’une pubescence ar. gentée, le chaperon, les mandibules avec le scape en dessous, roussâtre, les palpes, les écailles alaires avec les trochantins et les hanches anté- PAIpES, rieures, jaune-pâle. Tête globuleuse, bombée en avant; antennes fortes, plus courtes que le corps, brun-foncé en dessus roussâtres en dessous. Thorax brillant, pubescent, mésothorax à impressions distinctes, écusson légèrement proéminent, creusé sur les côtés en arrière ; métathorax à | | | a Las trot ait RC tint LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 121 lignes soulevées distinctes formant une aréole pentagonale. Pattes roussâtres, les hanches, les cuisses (les antérieures plus ou moins) l’ex- trémité des jambes postérieures avec leurs tarses, noir. Abdomen en ovale allongée, déprimé, roussâtre, noir à la base ct à l'extrémité, le pé- dicule canaliculé et noir en avant, les segments terminaux pubescents. Un seul spécimen d!. Alomya abdominalis. Alomye abdominale). nov. sp. Q—Long. .18 pouce. Noire, brillante, bouche et palpes jaunâ- tres, une ligne jaune transversale immédiatement au dessous des anten- nes. Antennes d’un brun roussâtre, grenues, brillantes, enroulées à l'extrémité, le premier article renflé et aussi long que les trois suivants réunis. Ecailles alaires jaune-pâle. Thorax gibbeux en avant, écusson proéminant, métathorax avec une aréole en carré allongé au milieu. Ailes hyalines, nervures et stigma brun-foncé, aréole subpentagonale. Pattes peu renflées, les cuisses postérieures plus que les autres, d’un roux pâle uniforme, Abdomen subsessile, allongé, poli, brillant, noir, le 2e segment obscurément marginé de roussâtre au sommet, ventre un peu gonflé, d’un blanchâtre presque transparent. Vingt spécimens d' et 2. Les d' ont les antennes moins grenues, plus longues, abdomen moins gonflé, blan- châtre cependant. (4 Continuer). ~——— rr 0290 D DGG 000 FLTT TS Report of the Entomological Society of the Pro- vince of Ontario for the year 1874.—Nos remerciements à qui de droit pour l’envoi de cet importantrapport, qui ne le cède en rien en intérét 4 ses dévanciers. Ce rapport forme une brochure de 62 pages in-8 avec nombreuses gravures exécutées avec un très grand soin. Cette livraison donne l'histoire d’un grand nombre d'insectes nuisibles aux moissons, aux vergers, etc. Le Rév. M. Bethune y donne entre autres choses une histoire complète des sauterelles qui ravagent si sérieusement les moissons dans l'Ouest depuis quelques années surtout. 7 4... Fe LAPS MR 1e 122 LE NATURALISTE CANADIEN. GEOLOGLE. (Conlinué de la page 64). XVIII. TERRAINS QUATERNAIRES. Le drift ou post-Pliocène. Mer du post-Pliocène. Argile caillouteuse. Argile ledaire. Sable saxicavaire. Le S, Laurent communiquant avec la rivière Hudson. Nouvelle création: mammouths, mas- todontes etc. Apparition de l’homme. Apres avoir, pour ainsi dire, suivi de lceil les diffé- rentes évoluticns du globe, après avoir vu surgir les mon- tagnes, se creuser les mers, s’aplanir les plaines, se dessiner: les rivières et les fleuves, nous sommes enfin arrivés a l’époque, où la surface que nous foulons aujourd'hui de nos pieds, va se constituer dans toutes les conditions né- cessaires pour ia vie des êtres qui peuplent encore la terre, ou qui du moins n’eu sont que récemment disparus. Cette époque est celle du drift ou du post-Pliocène. Nous avons vu que notre hémisphère, par suite des oscillations continuelles qu'a subies—et que subit encore probablement—la croute terrestre, était passé a l’état de région glaciale, d’une durée considérable, bien qu'il soit impossible d’en préciser le nombre d’années. La tempé- rature, en s’adoucissant graduellement, amena la fonte de ces immenses glaciers et produisit comme conséquence : inondation des plaines, torrents sur les flancs des monta- gnes, et par suite aussi de l’abaissement du sol, irruption des mers sur les terres; si bien qu’à cette époque, comme l'attestent les nombreux dépots tant marins que fluviatiles qu'on en voit partout, la région que nous habitons n’était qu'une vaste mer, couvrant tous les états de la Nouvelle Angleterre jusqu’à l'Ohio, et s'étendant du 37e parallèle jusqu'au Mississipi et quelque peu en arrière. Les torrents, en descendant des montagnes, de mème que les glaciers en labourant leurs flancs, ont dû entraîner une foule de matériaux, vases, graviers, morceaux de rochers, avec lesquels ils étaient en contact; et les pro- a ~~ a ACER TL - es RÉ Aer wa. GÉOLOGIE. 122 duits de ces moraines, répandus dans l’eau, doivent se trou- ver péle mêle, sans aucun ordre, Ja où ils ont été dé- posés. Les eaux continuant à se retirer, ont dd former sur les flancs des collines des rivages, ot les sables s’étendirent en lits réguliers, en même ‘temps que les vases du fond se superposaient en couches, engloutissant souvent les ani- maux qu’elles nourrissaient. Enfin la retraite des eaux poursuivant son cours jus- qu'à ce qu'elles fussent rentrées dans les bassins qui les retiennent encore, les plaines asséchées ont dû conserver des traces de leur gisement sous-marin, et garder dans leurs couches des restes des animaux habitant les eaux qui les recouvraient; et c’est ce que confirme aussi, de la manière la plus évidente, l'observation des couches des terrains quaternaires ou du post Pliocène. ' Nous avons vu que pour la Canada, les terrains secon- daires n’existaient pas. Les dépots du post-Pliocène doi. vent donc ici, surtout dans la Province de Québec, reposer immédiatement sur le Silurien, et souvent même sur le Laurentien. C’est ce que confirme aussi l’observation. L'étude des terrains quaternaires dans notre Province, nous montre trois formations diflérentes, répondant aux trois ordres de dépots que nous avons mentionnés plus haut. Voici les noms et l'ordre dans lequel se rangent ces trois formations, en commençant par la plus extérieure : 1. Sable saxicavaire, Saxicava sand. 2. Argile lédaire, Leda clay. 3. Argile caillouteuse, Boulder clay. Liargile caillouteuse est ainsi appelée, par ce qu’elle contient des cailloux roulés en plus ou moins grande quantité, mélés à des vases, du sable, des lignites auss; quelquefois, sans aucun ordre. Elle repose sur le Silurien dans notre Province et souvent aussi sur le Laurentien même. Cette formation est évidemment le produit des moraines de l'époque glaciaire, les torrents d’alors ayant 4 ~ + PONS & Aw TOE ee m™ 7 + QC 2 - à A RPP NN NP NOR A M \ À f \ «4 ‘ LA Ne A" 4 ih ; f : ee * . i 4% F FX 124 LE NATURALISTE CANADIEN. plus ou moins bouleversé les matériaux qu'ils entrainaient, et les glaces flottantes ayant laissé échapper les corps étrangers qu’elles portaient, tels qu’ils se trouvaient lors de leur dissolution ; ici ce sont des quartiers de rochers avec toutes leurs arrêtes encore vives, ayant été protegées par la glace: là, des cailloux plus ou moins polis et arrondis, ayant été frottés ou roulés sur les surfaces pierreuses sur lesquelles les banquises les faisaient glisser. Que ces blocs erratiques ne puissent être le produit de quelques bouleversements partiels des lieux où ils se trou- vent, nous en avons la preuve dans leur diffusion et dans les plaines et sur des montagnes assez élevées, et souvent à de fort grandes distances des lieux où ils ont été arrachés, comme, par exemple, ces blocs de gneis Laurentien qu’on trouve au sud du Fleuve à plus de 150 milles des Lau- rentides. Ces blocs erratiques se rencontrrant dans toutes les parties du monde, attestent donc, de la manière la plus évidente, qu'un cataclysme d’une puissance extraordinaire a autrefois agi sur notre hémisphère boréal—les mêmes preuves se trouvent aussi pour l'hémisphère austral, — mais nulle part, peut être, l’action d’un immense glacier n'est plus évidente que dans l'Amérique du Nord. Les traces laissées sur les surfaces pierreuses par l’action des cailloux qui, empâtés dans la glace ont glissé sur leurs flancs, se voient partout dans cette Province, notamment à Hull, Montréal, aux carrières de Mile-End, à Sherbrooke aux Trois-Pistoles, à Mingan etc, etc. Les lignites qu'on trouve parfois dans l'argile caillou- teuse sont des restes des végétaux qui couvraient le sol Silurien lors de la formation des glaciers. Largile caillouteuse étant de formation relativement récente, se trouve encore presque partout à l’état plastique; cependant, en certaines parties de l'Europe, le diluvium gris qui lui correspond, a pris assez de consistance pour fournir des matériaux pour bâtir. Les icebergs ou glaçons flottants ayant Jaissé échapper les matériaux qu'ils transportaient pour les mêler aux Tr | FT TS | | | as graviers, vases etc. amenés par les courants, on concoit que | GÉOLOGIE. 125 l'action de l’eau sur ces matériaux a dû se faire plus ou moins sentir, et que de nouveaux dépots, mais cenx-ci moins hétérogènes, plus aniformes, en couches plus régu- lières ont dû se superposer sur ce produit des moraines. tantôt recouvrant entièrement les blocs erratiques ou cail- Joux roulés, et tantôt les laissant plus ou moins à décou- vert; d'autrefois fois aussi, les blocs plus ou moins recou- verts ont été ensuite dénudés par des érosions, et amenés quelquelois à reposer sur les dépots stratifiés en interver- tissant l’ordre. Ces nouveaux dépots n'étant pas ie résultat de bouleversements, mais le produit de l’action lente et paisible des eaux, doivent recéler des restes des animaux qui les habitaient alors. Tel est aussi le cas; et c’est grâce à la présence de ces fossiles, qu’on a pu distinguer les diffé- rentes formations des terrains quaternaires. Dans toute la vallée du 8. Laurent, on trouve done reposant sur l'argile caillouteuse—et souvent par suite des érosions sur le Silurien même—une couche d’argile stra- tifiée, variant en épaisseur de 10 à 60 pieds, à laquelle le Dr. Dawson a donné le nom de Leda clay ou argile Lédaire, du mollusque Leda qu’on y rencontre fréquemment, et qui se trouve encore aujourd’hui vivant dans le Golfe. Cette argile est ordinairement plus ou moins calcaire ou bleuâtre. Elle ne contient généralement que peu de cailloux et de galets, et se trouve souvent interstratifiée de lits de couleur grise, brune ou rougeatre. Les sables de cette formation sont siliceux et proviennent probablement des roches Lau rentienes. Immédiatement sur cette argile, se trouve une autre- formation de lits de sable de différentes épaisseurs, que la Dr. Dawson appelle Saxicava sand, de la coquille Saxicava rugosa, Qu'on y trouve très souvent en immense quantité. Cette coquille aussi se rencontre encore vivante aujourd’hui dans le Golfe. On conçoit que les eaux, en se retirant petit a petit, ont du étendre sur leurs rives ces bancs de sable qui se sont superposés à la glaise Lédaire. A Beauport, à 150 126 LE NATURALISTE CANADIEN. pieds d'altitude au dessus du Fleuve, on trouve le sable saxicavaire reposantimmédiatement sur largile caillonteuse. Là, ce lit de sable de 12 pieds d’épaisseur, semble presque — uniquement formé de fossiles marins. On n’en a pas trouvé moins de 23 espèces différentes dont les analogues se trouvent encore dans les eaux du Golfe. Entre autres genres, on peut citer les suivants: Sazicava, Tellina, Scalaria, Buccinum ete. L’argile lédaire semble ici rem- placée par une couche de Sable qui comme elle renferme des mollusques vivant en eau profonde, comme les Fusus Jes Pecten, les Rhynconella etc. Nous avons aussi trouvé à Portneuf, à 50 pieds au dessus dufleuve, le même sable saxicavaire avec la Tellina Grenlandica en immense quantité. A Green’s Point sur Ottawa, a 118 pieds d’altitude au dessus de la mer, on a trouvé des fossiles de poissons marins, entre autres du capelan, Mallotus villosus ; le même fossile a été trouvé sur la Madawaska à 206 pieds d’alti- tude, et au fort du lac Coulange à 365 pieds. Entre Chicoutimi et la baie des Ha! Ha! au Saguenay, l'argile lédaire n’a pas moins de 600 pieds d'épaisseur, et entre le lac Kinogami et la Belle-Rivière on trouve les sazicava à plus de 400 pieds au dessus du niveau de la mer. Le sable saxicavaire n’est donc autre chose que le rivage de cette mer du post-Pliocène avec les animaux des mers boréales d'aujourd'hui. On peut suivre sans peine sa trace sur le versant des Laurentides depuis l'Ottawa jusqu'au Cap Tourmente. Toute la vallée du 8. Laurent n’était alors qu'un immense Golfe. “Cette mer se bornait à l'Est aux Alleghanies, au Nord aux Laurentides et à l'Ouest à Arnprior sur l’Ottawa, vers Prescott sur le 8’ Laurent, et communiquait avec l'océan par le lac Cham. plain et la rivière Hudson, couvrant les montagnes de Montréal, Boucherville, Yamaska ete. — Les eaux se retirant graduellement, les plaines se montrèrent successivement à découvert, le lac Champlain. FAITS DIVERS. 127 interrompit sa communication avee avec la rivière Hudson, et ne déchargea plus ses eaux que dans le S. Laurent. Combien de siècles s'écoulèrent alors avant que notre fleuve se renfermât dans ses limites actuelles ? Impossible de le préciser; tout indique cependant une durée fort longue, et un travail progressant continuement, mais len tement. (A continuer). D. ee _- EFATTS DIVERS. Tue PEoPLE’s CoMMON SENSE MEDICAL ADVISER.— LD Aviseur Médical des gens de bon sens.—Tel est le titre d’un ouvrage que le Dr. Pierce, Conseiller en chef du Bureau des Médecins et Chirurgiens au Dispensaire World de Buffalo, N. Y., va bientôt faire paraître. A en juger par les quelques pages qu’on a bien vonlu nous communiquer d'avance, nous pensons que ce sera un ouvrage éminement utile pour tout le monde. Le savant Dr. qui est le fondateur du célèbre dispen- saire de Buffalo pour les maladies chroniques, n'entend pas enseigner au peuple comment on peut se passer de méde- cins, mais bien comment on doit veiller sur sa santé, pré- venir les maladies et aider le médecin lorsque son recours devient indispensable. Tout ce qui se rattache plus ou directement à la conservation de la santé ou à son rétablis- sement lorsqu'elle est compromise, comme biologie, physio- logie, tempérament, hygiène, soins des malades, alimenta- tion.. breuvage, ventilation, sommeil, propreté, etc., s’y trouve traité d’une manière pratique, et en termes capables d’être compris par tout le monde, les expressions techni- ques étant évitées autant que possible. Combien souvent n’arrive-t-il pas qu'une indisposition légère tourne bientôt en une maladie grave, par ce qu'on na pas su employer a propos le traitement convenable ? 128 LE NATURALISTE CANADIEN. Prévenir la maladie est encore plus important que de la faire disparaître, la bourse et le bien être en bénéficient également. | L'ouvrage formera un superbe volume de 900 pages in-12, sur beau papier, avec planches coloriées et plus de 200 gravures sur bois, et sera expédié, élégamment relié, par la malle, à toute adresse, sur remise de $1.50 seule- ment: Adresser : Dr. R. V. Pierce, Buffalo, N. Y, Le dîner d’une perdrix. — Un chasseur nous ayant. apporté dernièrement une perdrix (Tetras umbellatus) qu'il venait de tuer, notre cuisinière en la préparant fut toute étonnée de lui trouver le jabot si bien rempli à cette saison de l’année (Mars). L’ayant ouvert, nous constatames que les bourgeons avec les extrémités des branches du merisier blane, Betula excelsior, avaient fait tous les frais de la ré- fection. Tous les bourgeons portaient une portion du rameau qui les retenait, plusieurs mesurant jusqu’à trois- quarts de pouce de longueur; nous n’en comptames pas moins de 278, ce qui remplissait totalement le creux de la main. Le gézier était pareillement rempli de semblables bourgeons, mais dans un état assez avancé de décomposi- tion, ou plutôt indiquant le travail auquel ils avaient été soumis. Tous étaient dépouillés de leur écorce avec la partie ligneuse plus ou moins eflilandrée et comme en partie moulue. Quelle puissance de digestion pour agir sur de pareils objets! Un nouveau Mastodonte. — L’exploration que l’on poursuit actucllement du terrain Pliocene du Nouveau Mexique vient de découvrir un nouveau Mastodonte pres de Sante Fé, différent et du M. Chapmanii du New-Jersey- et du MW. Shepardii de Californie, et du M. longirostris d’ Eu, rope, auquel il est cependant assez étroitement allié. On lui a donné le nom de Mastodonta productus, Cope. - ~~ 407K Tak Watuealiste Canadien QD Vol. VII. CapRouge, Q., MAI, 1875. No. 5. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. (Continué de la page 108). I. Ordre. ACANTHOPTERYGIENS. Poissons osseux, 4 nageoire dorsale supportée par des rayons raides, épineux, au moins les deux premiers. Quel- quefois la première dorsale représentée par quelques épines seulement. Souvent la nageoire anale porte aussi quelques épines à la place du premier rayon, et généralement les ventrales en portent aussi une. Les Acanthoptérygiens comprennent six familles dans notre faune, renfermant un grand nombre d’espéces tant marines que fluviatiles dont plusieurs sont trés estimées comme aliment. Clef pour la distinction des familles. 1(6) Tête sans pointes ni épines ; 2(8) Anale moyenne, ne formant pas une bordure continue ; 3(9) Os du carpe courts, non allongés en bras ; 4(10) Mâchoires osseuses, sans lèvres charnues, 5(7) Opercule ou préopercule plus on moins denté ou épineux.... ... FENTE . I. Percorpes. 6(1) Tête plus ou moins armée d’épines ou de DOMES I rer nstateane RE e eo « .. II. TRIGLOIDES. 7(5) Opercule et préopercule unis, sans dents Wl EIN GY. sc cwanisenesases:/sneeve ae IIT. Scompérorpes. 136 LE NATURALISTE CANADIEN. 8(2) Anale étendue, formant une bordure continue PAR. + « + «tierce td Vy OBIDIDES. 9(3) Os du carpe allongés en bras.............. V. Loprioines. 10(4) Mâchoires à lèvres charnues............... VI. LABROIDES, I. Fam. PERCOIDES, Percoide. Corps oblong, plus ou moins comprimé, couvent d’é- cailles dures à surface scabre et à bords dentelés ; bouche grande, avec les mâchoires, le vomer, et les os palatins mu- nis de dents; pas de barbillons ; une vessie natatoire. Cette famille comprend cinq genres dans notre faune, la plupart confinés aux eaux douces des lacs et des rivières. Presque tous sont recherchés des pêcheurs à la ligne, et quelques espèces, comme le Doré et le Bar offrent des mets: de premier ordre pour la table. Clef pour la distinction des genres. 1(8) Deux dorsales ; 2(4) Langue inerme ; 3(8) Dents égales ; 4(5) 1re dorsale a 12 épines, bandes transversales peu NOMbreUseEs .e..... ses. ou see 1. PERCA. 5(4) 1re dorsale à 12 épines, bandes transversales très nombreuses... set erpncbe Ques esi, 2. IT HBGENONES 6(2) Langue armée de dents; 1re dorsale à 9 épines, anales à 3 pines... ….............. 3. LABRAX. ics) Dents incpales es... 5 nm. . 4. Lucioperca. 8(1) Une seule dorsale ; 9 (10) Pointe de l’opercule non dilatée en palette 5. CENTRARCHUS. 10(9) Pointe de l’opereule allongée et dilatée en PRICE. eee ... 6. Pomoris. I. Gen. PERCHE. Perca, Linné. Préopercule osseux, terminé en deux ou trois pointes aiguës ; langue lisse. Deux dorsales séparées; les rayons de la première épineux, ceux de la deuxième flexibles, Ecailles rudes sur leurs bords et difficiles à détacher. Eau douce. Une seule espèce dans notre faune. 1 LES POISSONS. 121 La Perche jaune. Perca flavescens, Cuvier; P. granulata ; Jardine ; Bodianus flavescens, Mitchill—Vulgairement en plus d’un endroit : Perche chaude, probablement par corruption de Pérche jaune ; Angl. The American Yellow Perch.—Long. 10 à 15 pouces. Corps un peu comprimé, rétréci vers la tête et la qneue ; queue presque cy- lindrique ; mâchoires à peu près égales ; ouies bien fendues, à 7 rayons forts, arqués ; ligne latérale à peu près parallèle à la ligne dorsale. Première dorsale à 13 ou 15 rayons épineux, la 2e à 2 rayons épineux. Pectorales très longues, en éventails, leurs rayons biburqués et arti- culés. Ventrales un peu en arrière des pectorales, subtriangulaires, avec une épine pour rayon extérieur. Anale vis-à-vis le milieu de la 2e dorsale ; ses 2 premiers rayons épineux. Cette disposition des na- geoires peut se traduire par une formule abrégée comme suit : Formule ptérygiale : —B. 7 ; D. 13,2-13 ; P. 15 ; V.1-5; A. 2-8 ; C. 18. Ce qui doit se traduire: Branchiostéges ou rayons branchiaux 7 ; Dorsales, la première à 13 rayons épineux, la deuxième aussi à 13 rayons dont 2 seulement épineux ; Pectorales à 15 rayons ; Ventrales à 5 rayons avec le pre- mier épineux ; Anales à 8 rayons dont les 2 premiers épi- neux ; Caudale à 18 rayons. Ces formules ne servent pas peu à abréger le temps dans l'identification des espèces. Nous les emploierons largement, à l'exemple de tous les icthyologistes. D'un jaune verdâtre sur le dos et doré sur les côtés avec sept barres brunes transversales, les plus longues vers le milieu du corps. La Perche jaune se rencontre dans toutes les eaux de nos lacs et de nos rivières. Elle est très variable dans ses dimensions, et 3 livres semblent être la limite extrême de son poids. Sa chair est très sèche et d’un goût excellent, mais plus que dans tous les autres genres de la famille peut-être, cette chair est remplie d’une multitude d’arrétes fines et pointues. La Perche recherche de préférence les rivières à fond graveleux. Elle fraye en automne et se montre d'ordinaire bien remise au printemps. Le meilleur appas pour la Perche est un moyen ver rouge ou un petit gougeon vivant; elle sort rarement de l'eau pour saisir la mouche. + 132 LE NATURALISTE CANADIEN. Richardson mentionne une deuxième espèce de Perche appartenant à l'Amérique, c’est la Perca acuta, la Perche an nez pointu; mais cette prétendue espèce, fort rare, n’est, paraît-il, qu'une variété de la précédente. 2. Gen. ETHÉOSTOME, Etheostoma, Storer. Opercules comme dans les Perches; 1re dorsale avec 12 rayons épineux au plus. Langue lisse; dents presque égales. Bandes brunes transversales très nombreuses. x Ce genre se borne a une seule espéce. Etheostome à demi-bandes. Ltheostoma semifasciata, Stor- —Angl. Champlain Pickering.—Longueur 2 à 5 pouces. D'un olive verdâtre avec une série de bandes brunes transversales d'environ vingt sur le dos, alternativement plus longues ou plus dilatées sur la ligne vertébrale. Pupilles pourpres, iris argentée. Ce petit poisson est surtout abondant dans le lac Cham- plain et dans les riviéres qui s‘y déchargent ; il n’est pas rare non plus dans le St. Laurent. Il mord à l’hamecon avec voracité. 8. Gen. Bar. Labrax, Cuvier. Opercules écailleux, terminés en deux épines. Un disque de dents en velours sur la langue. Deux dorsales séparées, la première a 9 épines; ventrales un peu en arrière des pectorales. Eau douce et salée. Les Bars sont des poissons fort estimés pour la table. lls ont, comme les Perches, les arrêtes fort nombreuses. Nous en comptons cinq espèces dens notre faune que les pêcheurs confondent généralement sous le nom commun de Bar. D'eau douce ; Stries brunes des côtés non-interrompues ; Anale à 3 épines et 12 rayons .......,......,... 1. nigricans. Anale à 3 épines et 8 rayons... 2. albidus. Stries brunes des côtés interrompues, formant des taches Di... sise ner COMITE. D’eau salée ou saumâtre LES POISSONS. 133 Argenté; avec 8 ou un plus grand nombre de bandes longitudinales brunes sur les côtés. 4. lineatus. Gris ou noirâtre ; à bandes longitudinales moins nombreuses et moins distinctes .............. 5. rufus. 1. Le Bar noiratre. Labrax nigricans, Dekay. — Angl. “Small Black Bass ; Black Perch—Wong. 6 pouces. D’un brun assez _obscur, plus foncé sur la tête et le dos, les vieux individus sont souvent à reflets cuivreux et portent quelques stries longitudinales sur les côtés. La base desnageoires est généralement jaune avec le bord de la membrane transparente, et cette partie est séparée du jaune de la base par une bande noire assez distincte. Ce petit Bar qui atteint rarement le poids de 2 livres, est fort abondant dans le voisinage de Montréal, notamment dans la Rivière des Prairies. Il se rencontre aussi dans presque tous les lacs de PEtat de New York. Il saute sou- vent à la mouche, et sa pêche est des plus amusantes. 2. Le Bar blanchatre. ZLabrux albidus, Dekay. — Angl. White Lake Bass.—Long. 12 à 20 pouces. D’un blanc bleuâtre au dessus de la ligne latérale, avec quelques stries brunes parallèles au dessus et au dessous de cette ligne. Le ventre avec les côtés, blane ; pupilles noires ; iris, blanc avec mélange de brun. Nageoires dorsales et caudale, brun mêlé de bleu ; pectorales blanchâtres, avec teinte de vert olive. Cette espèce est très abondante dans le lac Erié, et se vend sur les marchés de Buffalo sous le nom de White Bass. Elle est très prompte à mordre à lhamecon et sa chair est excellente. Nous ne sommes pas certain qu’elle se ren- contre dans la Province de Québec. 3. Le Bar tachete. ZLabrax notatus, Dekay.—Long. 20 à 30 pouces. Dekay donne cette espèce comme se rencontrant dans le St. Laurent. Ce qui la distinguerait particulièrement de ses congénères serait sa grande taille et les stries noires de ses côtés, Ces stries au nombre de dix, sont composées de lignes régulièrement interrompues de manière à constituer des bandes de taches. On donne cette espèce comme assez rare, nous ne l’avons pas encore rencontrée. 4. Le Bar raye. Labrawx lineatus, Cuvier; Suena lineata, Block.—Angl. Striped Bass.—Long. 3 à 4 pieds. Formule ptérygiale: D. 9, 1-12; P. 18; V. 1-5; A.3-11; C.18. 134 LE NATURALISTE CANADIEN. Dos d’un brun argenté ; opercules plus ou moins dorés ; 8 à 10 bandes brunes longitudinales sur les côtés. Mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure. Dents des mâchoires très petites, langue rude à la base et sur les côtés, lisse au milieu. Opercule se terminant en deux épines à son angle postérieur ; préopercule délicatement dentelé, Rayons 5 et 6 de la 1re dorsale les plus longs. Le premier rayon de la 2e dorsale est seul épineux, le 2e est le plus long. Les ventrales sont situées en arrière des pectorales, ayant le ler rayon épineux. La caudale est fortement échancrée. Ce Bar habite d'ordinaire l’eau salée, et on ie trouve assez communément dans le Golfe. A l'automne il monte souvent dans les rivières, probablement pour y frayer. On le prend à la ligne ou à la seine. On en a pris dans le voi- sinage de Boston qui pesaient jusqu’à 36 livres. 5. Le Bar roussatre. Zabrax rufus, Dekay ; Bodianus rufus, Mitch. ; Le petit Bar d’ Amérique, Cuv.—Angl. White Perch. —Long 12 à 15 pouces. Formule ptérygiale : D.9, 1-12; P.15; V.1-5; A.3-9; C.17. D'un gris argenté, plus foncé au dessus de la ligne latérale, les côtés avec les opercules à reflets métallics. Les lèvres et la langue fine- ment tachetées de noir. Les dorsales, pectorales et caudale, brunes ; les ventrales et anales roses à leur base de même que la gorge. Pupille noire ; iris argentée. Corps très comprimé, légèrement convexe en avant de la 1re dor- sale. Préopercule dentelé en arrière au bas, l’opercule porte une pro- jection épineuse à son bord postérieur, et au dessus, séparée par une échancrure, une pointe obtuse. Les écailles dans leur partie découverte sont tachetées de points noirs comme les lèvres. La. ligne latérale est bien marquée. Le 4e rayon de la 1re dorsale est le plus long, ectte nageoire a, en hauteur, environ la moitié de sa longueur. La membrane se continue jusqu’au premier rayon de la deuxième qui est presque quadrangu- laire. La caudale est censidérablement échancrée au milieu. Le poids de cette espèce dépasse rarement une livre. On la rencontre assez communément au printemps et à l'automne à l'embouchure de toutes les rivières où la mer a accès. (A Continuer), LES ZOOPHYTES INFUSOIRES DU CANADA. 135 LES ZOOPHYTES INFUSOIRES DU CANADA. Par le Dr. J. A. Crevier, 3 ORDRE II. Infusoires pourvus @expansions variables. Ile FAMILLE. Amibiens ou Protées. Ces animalcules sont formés dune substance glutineuse, sans tégument, sans organisa- tion appréciable ; ils changent de forme à chaque instant par l'extension ou la rétraction d’une partie de leur corps, d’ou résultent des expansions très variables. Leurs mouvements sont lents. Les Amibes ou Protées se rencontrent dans presque toutes les vieilles infusions non putrides, aussi bien que parmi les débris vaseux recouvrant les corps submergés dans l’eau douce ou la mer ; elles ne sont pas moins remar- quables que les Vibrioniens, par la simplicité de leur orga- nisation apparente. Car, tandis que la petitesse des Vi- brions permet de supposer que chez ces êtres existent des organes encore inaperçus, nous croyons avoir le droit de penser qu'aucun organe distinct ou spécial ne se trouve chez les Amibes, dont les dimensions sont quelquefois de plus d'un demi millimètre, et dont la transparence est telle, que l'œil armé du microscope les pénètre en tout sens, et que leur présence ne se manifeste souvent dans le liquide que par une simple différence de réfraction. Quant on soumet au microscope une goutte de liquide contenant des Amibes, on apercoit d’abord de petites masses arrondies, demi-transparentes ou nébuleuses, immobiles ; bientôt du contour de ces masses on voit sortir une expansion ou un lobe arrondi d’une transparence parfaite ; cette expansion glisse insensiblement comme une goutte d'huile sur la plaque de verre, qui sert de porte-objet ; puis, prenant un point d'appui en se fixant sur le verre, elle attire lentement 136 LE NATURALISTE CANADIEN. à elle toute la masse. Ainsi se manifeste la vitalité des Amibes qui, suivant leurs dimensions ou leurs degrés de développement, peuvent émettre successivement de la méme manière un nombre plus ou moins grand de lobes ou d’expansions variables qui ne sont jamais les mêmes, mais qui rentrent et se confondent successivement dans la masse. Ces lobes, éminemment variables dans leur forme respective, sont relativement trés-différents dans les di- verses Amibes ; tantôt ils sont presque aussi larges que-la masse primitive, et se présentent comme une portion d’un cercle égal caché aux trois-quarts par la masse ; tantôt leur saillie est plus considérable, ils sont plus étroits et plus longs que la masse, mais encore plus arrondis à l'extrémité. Chez d'autres Amibes ils sont terminés en pointe, élargis à la base, et se présentent comme déchirures dans une mem- brane diaphane étalée sur la plaque de verre ; enfin on en voit quelquefois de minces, presque filiformes, simples ou bifides, ou mêmes presque rameux, ces expansions fili- formes sont souvent dressées en tout sens sur la masse glo- buleuse de l’Amibe, qui parait alors hérissée de pointes, et peut rouler comme une coque de chataigne dans le li- quide. Les jeunes Amibes(larges de 0, 003 à 0, 005) sont parfaite- ment diaphanes, et conséquemment très difficiles à aperce- voir dans un liquide, à moins qu’on ne fixe longtemps les mêmes objets pour reconnaître leur changements de forme ou de position ; mais à mesure que les Amibes deviennent plus volumineux, elles perdent leur transparence au centre de la masse, par suite de l’agglomération de divers corpus- cules ou granules organiques. On démêle facilement, parmi ces corpuscules internes, divers objects qui ont du venir de lextérieur, être obsorhés ou engloutis par les Amibes ; tels sont des grains de fécule, des Navicules et diverses parcelles végétales microscopiques. Les Amibes peuvent faire pénétrer par pression dans leur propre substance, des corps étrangers qui, par suite des extensions et con- tractions alternatives des diverses parties, s’y trouvent dé- finitivement engagés. La masse glutineuse des Amibes est susceptible de ce creuser spontanément çà et là, près de LES ZOOPHYTES INFUSOIRES DU CANADA, Be sa surface ou à sa surface méme, de cavités sphériques ou vacnoles qui se contractent et disparaissent successivement en reportant ainsi, au milieu méme de la masse, les corps étrangers qu’elles ont renfermés. C’est ainsique les Amibes se nourrissent, en absorbant par la surface de leur corps les substances organiques avec lesquelles elles deviennent en contact ou qu’elles englobent. Des autres corpuscules ou granules contenus dans la masse des Amibes, les uns d'une ténuité extrême et irrégulière, paraissent différer seulement par leur densité de la substance o'lutineuse, et semblent étre un produit de leurs sécrétions ; ces granules se meuvent et paraissent couler avec la masse elutineuse dans les expansions qu’envoie l’animalcule. L'intérieur des Amibes est différemment colorié, tantôt en vert, en rouge ou en jaune, d’après la couleur des substances or- ganiques dont elles se nourrissent. Les Amibes, une fois développées, peuvent se mul- tiplier par division spontanée ou par l'abandon d’un lobe, qui continue à vivre pour son compie. Par un grand nombre d'expériences je me suis convaincu que, par la dé- chirure ou la section de la masse d’une Amibe, on ne provo- quait point du tout l'écoulement de la substance gluti- neuse interne ni des granules contenus, mais que chaque Jambeau se contractait et continuait à vivre et à se déve- lopper. On peut aussi voir là une preuve de l’absence complète de tégument. L'apparition si prompte et comme spontanée des Amibes daus une foule d’infasions, doit être un sujet de méditation sérieuse pour l'observateur sincère et exempt de préjugés. Les Amibes ont été vues d'abord par Koesel, puis citées par Linné et par Pallas, sous les noms de Volvox chaos, Chaos proteus et Volvoa proteus. Miiller vit plus tard celle qu'il nomma Proteus diffluens ; Gleichen en vit de petites dans les infusions ; Schrank en décrivit 4 espéces. M. Bory, en créant son genre Amibe, y comprit, avec les vraies Amibes d’autres infusoires totalement différents, tels que des Amphileptus, des Lacrymaria, des Kolpodes, etc. 138 LE NATURALISTE CANADIEN. Losana, de Turin, n’en décrivit pas moins de soixante-neuf espéces, qui ne sont ponr la plupart que des modifications de forme de /’ Amibe difflaente ; M. Blainville, qui eut l’occa- sion d'en voir aussi, les considéra comme de jeunes Pla- naires. (A continuer). LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC (Continué de la page 121). . 43. Gen. EXOCHUS, Gravenhorst (Exoque). e Cinq espèce dans notre faune. Une aréole aux ailes antéricures............ 1. Pygmæus, Cr. Point d’aréole ; Jambes postérieures non annelées de blanc ; Flancs sans taches jaunes ; Abdomen à peine rétrécé à la base....... 2. levis, Cress. Abdomen distinctement rétréci à la base 8. propinquus, Cr. Flanes plus ou moins jaunes. .............. 4. pallipes, Cr. Jambes postérieures annelées de blanc au MEN RS es de cae see ee . 5. annulicrus, Walsh. 1. Exochus pygmæus, Cress. Exoque pygmée). Exochus pygmœus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 285, 3. Un seul spécimen 9. 2. Exochus levis, Cress. (Exoque lisse). Exochus levis, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. p. 286, G 2. Quatre spécimens 2 d' et 2 9. 8. Exochus propinquus, Cress. (Exoque parent). Exochus propinquus, Cress. Trans, Am. Ent. Soc. II, p.114, G 9. Trois spécimens 4. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 139 A. Exochus pallipes, Cress. (Hxoque pieds-pa'es). Exochus pallipes, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, III, p. 287, &. Deux spécimen o. 5. Exochus annulicrus, Walsh. (Exoque cuisses-anne- lées). 1EA Batt À 4 Exochus annulicrus, Wash. Trans. St. Louis Acad. Science, IIT, PA p. ic. F Quatre spécimens d. Dans tous nos spécimens les . taches jaunes des flancs sont accompagnées d’autres taches rousses. 44. Gen. CTENISCUS, Haliday. (Cténisque). : (De ctenizo, je peigne ; allusion aux dents des tarses). Deux espèces de nous connues. | Face noire, pubescente ...... -:....…. 1. Clavatus, Cress. j Face à longue pubescence blanchâtre 2. concolor, nov. sp. a 1. Gteniscus clavatus, Cress. (Cténisque en massue). Cteniscus clavatus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III. p. 284, &. Trois spécimens d. Cette espèce est très variable dans »\ sa coloration. ‘ 2. Cteniseus concolor. (Cténisque concolor), nov. sp. @ Long. .30. D’un roux jaunâtre dans toutes ses parties; la face et les pattes antérieures plus claires, chaperon pourva de cils allongés. Méthathorax avec une aréole centrale étroite, conique. Ailes hyalines, nervures brunatres, stygma brun, pâle à la base; aréole subpétiolée, Ja 2e nervure cubitale avec un rudiment de nervure extérieurement. Ab- domen renflé en massue à l'extrémité et légèrement pubescent ; tarière sortante ; premier segment assez long, s’élargissant graduellement de la base au sommet. M nt ee Conf er sé Gé LD) Et à Un seul spécimen ©. Cette espèce nous paraît sus- . ceptible de varier beaucoup dans sa coloration. La longue pubescence de sa face, la forme de son aréole et sa colora- tion la distinguent de la première. es là de PV = ADDENDA ET CORRIGENDA. Depuis que nous avons commencé la description des . Ichneumonides de Québec, de nouvelles captures que nous 149 LE NATURALISTE CANADIEN. avons faites, jointes au progrés de nos études et a divers écrits sur le sujet publiés a l’étranger nous ont permis d’ajou- ter à la liste que nous avons donnée, et de corriger quelques erreurs dans lesquelles nous étions tombé. Nous consi- gnons les unes et les autres dans les pages qui suivent. Page 449, vol. V.—Gen. Ephialtes, au lieu de: 2. Ephi- altes manifestatus, Linn., lisez: Ephialtes tuberculatus, Fourcroi. ; P. 470, vol. V.—Gen. Polysphincta, remplacez la clef analytique des espèces par la suivante. Abdomen ponctué ou rugueux ; Antennes noires ou brunes ; Abdomen entièrement noir ; Trochantins blancs, au moins les 4 antérieurs ; Jambes postérieures blanches, bi-an- nelées de noir, les 4 trochantins antérieurs blanes..... secs. L. Texana, Cress. Jambes postérieures bi-annelées de È noir, tous les trochantins blanes.. 2. vicina, Prov. Trochantins roux de méme que les hanches et la poitrine......... eter . 5. rufopectus, ». sp. Abdomen avec les segmsnts 2, 3 et 4 plus Gu) MOINS /FOUX ame... -.. .….…… 6. Cingulatus, ». sp. Antennes brunes, blanches à l'extrémité... 8, Rubricapensis, Pr. Abdomen poli, sans ponctuations............. 4. Bruneti, Prov. 5. Polysphincta rufopectus (Polysphincte poitrine- rousse) nov. sp. ® — Long. 23 pouce ; tarière tout près de la moitié de l’abdomen. Noir, brillant. Les palpes avec les écailles alaires, blancs. Antennes plus longues que la moitié du corps, brunes. Ailes hyalines, irides- centes, stigma roussâtre. Heusson roussâtre, Pattes rousses, de même que les trochantins, les hanches, et la poitrine. Cuisses postérieures noires à l'extrémité. Les 4 jambes postérieures blanches, plus ou moins tachées de noir aux extrémités ; tarses postérieurs à articles blancs, terminés de noir. Un seul spécimen 2, assez rapproché du Texana, Cress, mais s’en distinguant surtout par son écusson roux, la coloration de ses pattes et la tarière qui est du double plus longue. LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC, 141 6. Polysphincta cingulatus (Polysphincte ceinturé). nov. Sp. ; | Q—Long. .25 pouce. Noir brillant; palpes et écailles alaires “blanches. Antennes brunes. Ailes légèrement enfumées, iridescentes, _ stigma noir, taché de blane à la base. Pattes rousses, les hanches plus “ou moins tachées de noir à la base; les cuisses ct les jambes posté- …rieures avec un anneau noir au sommet, mais sans aucune teinte de } 5 . . . A ‘ “blanc au milieu ; tarses postérieurs bruns, le premier article roussâtre à la base. Abdomen assez fort, ponctué rugucux, bosselé, noir, les seg- ments 2, 3 et 4 roux, marqués de noir postérieurement. Un seul spécimen 2. Espèce bien distincte. P. 450, vol. V.— Avant le Gen. Pimpla, ajouter : Gen. Perithous Holmgren (Périthous). Perithous pleuralis, Cress. (Périthous flancs-roux). Perithous pleuralis, Crsss. Can. Ent. 1, p. 36, ©. Cinq spécimens, 2 2 et 3 d. Le & diffère de la 9 dans les points suivants : face toute blanche, les 4 pattes antérieures blanches à l'exception des cuisses qui sont rousses, écusson et flancs sans taches de roux. Abdomen avec les 2 ou 3 derniers segments seulement marqués de blanc très étroitement au bord postérieur. Gen. ARENETRA, Holmgren (Arénètre). Ce genre diffère surtout de Lampronofa, par une pubes- cence assez longue.que ces insectes portent sur la téte, le thorax et la base des cuisses en dessous. Arenetra Quebecensis (Arénètre de Québec) nov. sp. d'—Long. .40 pouce. Noire avec une pubescence blanchâtre ; la face entièrement, les mandibules excepté à l'extrémité, le seape en dessous, les » écailles alaires, une petite ligne en avant, une autre en dessous, l’angle » antérieur des bords latéraux du mésothorax, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins et leurs tarses, blanc. Antennes noires, sétacées, fort longues. Ailes hyalines, nervures brunes, blanches à la base, aréole petite, pétiolée. Les 4 cuisses antérieures d’un roux clair. Pattes pos- térieures noires, longues, leurs hanches polies, brillantes, leurs jambes blanches dans leur moitié basilaire. Abdomen allongé, droit, ponctué surtout à la base, le premier segment avec les tubereules stigmatiques à peine saillants, 142 Trois spécimens 4. Bien distincte de la Canadensis, Cress. par la coloration de ses pattes surtout. Page 472, Vol. V. Avant Glypta, ajoutez : 2. Cylloceria occidentalis, Cress. (Cyllocérie du Nord). Cylloceria occidentalis, Cress. Trans. Ent. Soc. Phil. IIT, p. 160, 02. Un seul spécimen 4. Bien différente de la précédente par sa coloration. Gen. Orthocentrus, Grav. (Orthocentre). * (de orthos droit et kentron, dard ; allusion à la tarière droite des fe- melles). Nous rangeons dans ce genre l’insecte qui suit avec d'autant plus d’hésitation que nous n’en possédons qu’un seul mâle ; cependant, d’après les explications de Walsh, nous pensons qu'il lui appartient réellement. La face bombée rattache les Orthocentres aux Alomyes et aux Hxoques, mais labdomen sessile les sépare des premiers et une aréole pentagonale aux ailes des seconds, Orthocentrus Canadensis (Orthocentre du Canada). nov. Sp. P —.15 pouce. Noir; la face entièrement, même au-dessus de l'insertion des antennes jusqu'aux ocelles, les joues, les palpes, les an- tennes en dessous excepté à l’extrémité, les écailles alaires, une tache en avant et une ligne perpendiculaire au dessous, les pattes, les flancs du mésothorax, d'un jaune pâle. Face fortement bourbée. Antennes presque aussi longues que le corps, brunes en dessus, à articles plus longs que larges. Thorax poli, brillant. Ecusson assez soulevé; <| ! métathorax subeylindrique avec 2 petites carènes, Jambes et tarses- postérieurs un peu obseurs, leurs hanches noires en dessus. Ailes hyalines; nervures et stigma, brun ; aréole grande, pentagonale, un peu oblique. Abdomen sessile, droit, légèrement déprimé excepté à l'extrémité, le premier segment avec une carène en dessus, les 3 premiers segments marqués de lignes obliques comme dans les Glypta, le 2e marginé de roux au bord postérieur, le reste poli brillant. Un seul spécimen o'. vy ae _ LES ICHNEUMONIDES FE QUEBEC. 143 Gen. BASSUS, Grav. 13. Bassus fuscitarsus, (Basse tarses-bruns). nov. sp. | … o—Long. .21 pouce. Noir; une bande, verticale au milieu de “là face, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, une ligne au des- | sous, 2 taches en avant, la première dilatée en crochet, avec les tro¢han- tins et l'extrémité des hanches de la Ire paire de pattes, blanc. Le 1 pédicule des antennes porte aussi un petit anneau blane à sa base. Ailes | hyalines, nervures brunes, stigma brun, grand, avec une grande tache … pâle; point d’aréole. Ecusson noir. Pattes rousses, tous ies tarses bruns avec l'extrémité des jambes postérieures, Abdomen assez fort, ; poli, brillant, rugueux seulement sur les 2 premiers segments; noir, les segments 2 et 3 obscurément marginés de roussâtre sur leur bord pos- . térieur. | Un seul spécimen d. Très rapproché de plusieurs “autres espèces par sa coloration, et cependamt ne se con- - fondant avec aucune. 14. Bassus pulchripes (Basse beaux-pieds) nov. sp. d—Long. .25 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes, les orbites en avant, les écailles alaires, une ligne en dessous, 2 taches en avant dont l’antérieure plus longue et plus forte, la suture des flancs entre le méso-et le métathorax, tous les trochantins avec les 4 tarses antérieurs, les jambes postérieures excepté à l'extrémité et la moitié basilaire du ler article des tarses postérieurs, blanc. Antennes assez longues, entièrement noires. ÆEcusson roux, une ligne blanche - l'entoure en arrière de mêine que le post-écusson, Ailes hyalines, stigma brun avec une tache blanche à la base, point d’aréole. Pattes rousses de même que les flancs des méso-et métathorax. Les cuisses postérieures rousses sont annelées de blanc à l'extrémité, leurs jambes sont blanches avec un large anneau noir au sommet, et les tarses noirs. Abdomen entièrement noir, les 3 premiers segments rugueux, les seg- ments 2, 3 et 4 avec une légère impression transverale, Un seul spécimen d!. Ses jambes postérieures blanches avec l'extrémité de leurs cuisses le distinguent de tous les autres. xe RS aR SHG CURA i 4 1 ‘ AO «Tae | fe) ¥ - 144 © LE NATURALISTE CANADIEN. La clef pour la distinction des espèces peut mainte-. nant se lire comme suit : Abdomen entièrement noir ; Ecusson noir ou roux, taché de blane aux bords seulement ; Tarses postérieurs non annelés de blanc ; Jambes postérieures avec un anneau blanc à la base...... sui ARE 1. tibialis, Cr. VI. p. 32. Jambes postérieures noires seulement à l'extrémité : Hanches postérieures noires.. ..... 18. fuscitarsus, n. sp. Hanches postérieures jaunes ou TOUSCS rss 8. DeCtoralis, Pr. VI, p. 32. Tarses postérieurs noirs annelés de blanc... 14, pulchripes, n.sp. Ecusson blanc ; | Les 3 premiers segments abdominaux rugueux : Face noire ; chaperon bilobé en avant.4. amænus, Pr. VI, p. 55. Face blanche; chaperon droit en avant. 5, albicoxus, Pr. VZ,p.36. Le ler segment et la base seulement du 2e rigueux,......... vseeeeee 6. Belangerii, Pr. VJ, p. 56. Abdomen plus ou moins varié de jaune ou de roux ; Segments 2, 3 et 4 sillonnés transversale- ment verre > ae 7. sycophanta, Walsh, VI, p. 56. Segments moyens non sillonnés transversalement ; Hanches postérieures noires, du moins à la base ; Une aréole aux ailes antérieures. 8. pallipennis, Pr. VI, p.56. | Point d’aréole ; 2e segment abdominal sans taches à la base... ... ..... 9. Ichneumonoides, Pr. VI, p. 57. 2e segment abdominal avec 2 taches jaunes latérales à la base. 10. elongatus, Pr. VJ, p 57: Hanches postérieures jaunes ou rousses ; Une aréole aux ailes antérieures.. 11, areolatus, Pr. VI, p. 58. Porntid'aréol Re". cum SLD. costalis, Pr. V1, p. 58. Gen. ODONTOMERUS, Gray. vol. VI, p. 60. | Ajoutez après Odontomerus mellipes, : Odontomerus bicolor, Cress. (Odontomére bicolor), Odontomerus bicolor, Cress. Trans, Am. Ent. Soc. III, p. 69, 9 Un seul spécimen. eek, Pi Se, Fe Mall ae - LUS ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 145 Gen. LEPTOBATUS, Grav. (Leptobate). A prendre place a la page 80, Vol. VI, avant le genre Tropistes. Ce genre est très rapproché des Coleocentrus et des Exelastes ; comme eux ila l’abdomen subsessile et comprimé à l'extrémité, son 6e segment ventral s’allonge en gaine pour recevoir la tariére, mais le dernier segment abdominal ne sallonge pas en étui comme dans les Coleocentrus. Les builes claires des ailes, au nombre de 3, occupent exacte- ment la position que celles des Exetastes. Walsh donnerait à entendre que la bouche dans ce genre serait un peu ros- triforme, cependant Brullé n’en dit rien, et l’insecte que nous rapportons à ce genre manque absolument de ce caractère. Leptobatus Canadensis (Leptobate du Canada) nov. sp Q — Long. .25 pouce ; tarière presque aussi longue que le corps. Noir brillant. Face légérement bombée avec un petit tubercule au mi- ileu. Antennes filiformes, à articles allongés, quelque peu enroulées, noires avec un petit anneau blanc vers les 4 de leur longueur. Méso- thorax brillant, à sutures distinctes. Ecailles alaires pales. Ecusson noir, poli, brillant. Métathorax avec une carène arquée à son sommet. Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, aréole pentagonale, moyenne. Pattes roussâtres, les antérieures plus obscures, les hanches antérieures noires, les 4 autres rousses. Les jambes postérieures à leur extrémité avec leurs tarses, brun-roussâtre. Abdomen subsessile, le premier segment arqué, assez court, s'élargissant en arrière, sans au- cune carène, finement ponctué de même que le 2e, les autres polis, brillants, les derniers comprimés, écaille ventrale peu considérable. Tarière forte, un peu plus longue que l’abdomen, légèrement recourbée. Un seul spécimen. Vol. VI, p. 145. Campoplex luctuosus. (Campoplex en deuil). nov. sp. P—Long. .43 pouce. Tout noir à l'exception des pattes anté- ricures qui song brunâtres en avant. Face à pubescence blanchâtre assez dense. Antennes longues, sétacées, toutes noires. Ailes quelque peu jaunâtres. Aréole triangulaire, assez grande, pétiolée. Métathorax incliné et creusé postérieurement, avec stries transversales, Abdomen 146 ' LE NATURALISTE CANADIEN. comprimé tranchant à partir du 2e seement ; les segments 3 ct 4 avec | projections abdominales arrondies. Tarière plus longue que la largeur de l’abdomen, Un seul spécimen ©. Très rapproché du nigripes, Prov. mais sans aucune tache de roux sur l’abdomen et avec la tarière plus longue. Vol. VI, p. 148. 9. Limneria excavata (Limnérie excavée) nov. sp. Q—Long. .31 pouce. Noire; les palpes, les écailles alaires avec un anneau à la base des articles 1, 2 et 3 des tarses postérieurs, blane. Face glabre. Ailes légèrement enfumées, nervures brunes, aréole tri- angulaire, pétiolée. Métathorax excavé longitudinalement en arrière, Pattes rousses, les hanches et les trochantins noirs, euisses postérieures avec un petit anneau noir à l'extrémité, leurs jambes brunes, pales au milieu, les tarses bruns, annelés de blane à la base des 3 premiers articles. Abdomen tout noir, ne s’élargissant qu’à partir du 3e seg- ment, cette partie de forme triangulaire, vue de profil. Taricre presque aussi longue que l’abdomen. Un seul spécimen 9. Les anneaux de ses pattes la rapprocheraient de la parva, Prov., mais elle est de plus forte taille et c’est le roux qui domine dans les pattes posté- rieures au lieu du blanc comme dans la parva. 10. Limneria ruficoxa. (Limnérie hanches rousses). ». sp. ®—Long. .22 pouce. Noire; pattes rousses. Les palpes, les écailles alaires, blanc; mandibules jaunâtres, de même que le scape en dessous. Ailes légérement enfumées, à nervures brunes, aréole petite, triangulaire, pédiculée, Pattes rousses, y compris les hanches, Jambes postérieures brunes à la base et à l'extrémité, leurs tarses aussi bruns, le ler article pâle à la base. Abdomen noir à la base et à l'extrémité, roux dans le reste avec teintes de noir plus ou moins prononcées, vu de côté, il ne paraît s’élargir que du 3e sewment pour former une mas- sue assez courte, Tarière du quart environ de l'abdomen. Deux spécimens 9. 11. Limneria plena. (Limnérie pleine). nov. sp. 9—Long. .21 pouce. Noire, pattes rousses ; les palpes avee les mandibules et les écailles alaires, jaune pâle. Ailes hyalines; nervures brunes ; aréole pédiculée. Métathorax sub-globuleux, non excavé en arrière. Toutes les hanches noires avec une partie des trochantins. Les cuisses postérieures avec un petit anneau noir à la base et au som- met leurs jämbes brunes avec un anneau pâle au milieu en dehors, leurs JB ae Viet Ns ae AE RENTRER À ‘4 NA 4 a LES ICHNEUMONIDES EE QUÉBEC. 147 — Un seul spécimen ©. _ 12. Limneria ruficornis. (Limnérie cornes-rousses). 2. sp. Q — Long. .28 pouce. Noire, le bord antérieur du chaperon, les andibules, les palpes, le scape en dessous, avec les 4 hanches anté- mjeures et les trochantins, d’un jaune blane. Antennes sétacées, rousses dans leur tiers terminal. ‘Thorax allongé, tout couvert d’une courte À …pubescence blanchatre, cette pubescence plus longue sur la face. Ailes “lévèrement enfumées, nervures brunes, aréole pédiculée. Pattes d’un roux clair, les postérieures obscures à l'extrémité des jambes et des mtarses ; hanches postérieures noires, Abdomen à pédicule allongé en “ massue fusiforme à l’extrémité, roux, le premier segment entièrement, la moitié basilaire du 2e, le tiers du 3e, noir, les segments terminaux _ aussi tachés de brun en dessus; tarière très courte, dépassant à peine l'extrémité de l'abdomen. Un seui spécimen 9. L’extrémité rousse des antennes 13. Limneria pallipes. (Limnérie pieds-pâles). nov. sp. £ —Long. .23 pouce. Noire, abdomen roux ; les mandibules, les … palpes, le scape en dessous, les écailles alaires avec les 4 pattes anté- rieures y compris leurs hanches et leurs trochantins, d’un jaune pâle. Pattes postérieures rousses, leurs tarses jaune-pâle. Ailes hyalines, | aréole petite, pétiolée, oblique. Abdomen roux, noir seulement à la base du premier segment, Un seul spécimen ©. 14. Limneria basilaris. (Limnérie basilaire). nov. sp. d'—Long. .22 pouce. Noire; le bord antérieur du chaperon, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires avec les trochantins, jaune-pâle, La face avec une pubescence blanche très “courte. Pattes rousses; les 4 hanches antérieures blanches, les posté- “rieures noires ; les 4 tarses postérieurs bruns, avec la moitié basilaire | On seul spécimen 4. Peut-être le 4 de quelqu’une des espèces voisines. 148 LE NATURALSTE CANADIEN. 15. Limneria sericea. (Limnérie soyeuse), 200. sp. d'—Long. .28 pouce. Noire; toute la face avec les mandibules et l'extrémité des joues, le seape en dessous, les palpes, les écailles alaires, les hanches et les trochantins, jaune pâle. Les pattes d’un roux pâle, les hanches postérieures tachetées de noir à la base. Abdomen roux, les 3 premiers segments noirs à la base, une tache noire au-dessus à l'extrémité, le ventre jaune. Un seul spécimen 3, très distinct par sa face blanche couverte d’une longue pubescence argentée. 16. Limneria clavata. (Limnérie en massue), nov. sp. ©.—Long. .21 pouce. Noire ; les mandibules excepté à l’extré- mité, les palpes, les écailles claires, les 4 hanches antérieures avec tous les trochantins, blanc. Ailes hyalines, aréole pédiculée. Pattes rousses ; les postérieures avec les cuisses tachées de brun aux 2 extrémités, les jambes brunes avec un anneau pâle au milieu, et les tarses bruns avec un petit anneau pâle à la base du ler article. Abdomen à pédicule grêle, brusquement élargi en massue à l'extrémité, noir avee un anneau roux aux sommet des 5 premiers segments, les côtés roux. Deux spécimens ©. 17. Limneria sessilis. (Limnérie sessile) nov. sp. ©.—Long. .18 pouce. Noire ; les palpes avec les écailles alaires, blanchâtres, Ailes trés légèrement enfumées, nervures d’un brun pâle, stigma jaune, aréole assez grande, sessile. Pattes rousses, les 4 cuisses postérieures noires ; hanches noires ; pattes postérieures noires, les jambes avec un large anneau pâle au milieu, Abdomen en massue fusiforme, noir avec un anneau roux au sommet de tous les segments excepté le premier ; tariére presque aussi longue que l’abdoinen, forte, recourbée. Un seul spécimen 9 bien caractérisé par son aréole sessile et la coloration de son abdomen. La clef pour la distinction des espèces, Vol. VI, page 146, peut maintenant se lire comme suit : Abdomen entièrement noir ; Jambes postérieures sans anneau pâle au milieu ; Tête de grosseur ordinaire ; Une aréole aux ailes antérieures ; Tarses postérieurs bruns. 1. argenta, Pr. VI, p. 147. Tarses postérieurs blancs à | la HAE... 2. HyYAalna PI Vv ae 7 a - LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 149 Point d’aréole aux ailes.... 7. rufipes, Proc. VI, 149. Tête très grosse... 8. macrocephala, Pr. VI, 149. = Jambes postérieures avec un anneau pâle au milieu ; Les 4 hanches antérieures LÉO UNE icv e-e a2 seules HAVvipes, Er VIE, 148; oO” * 2. 7 « à "7. RE Lo a Ve’ 402 Le iy € } n oe MT DCR TS LE M 150 LE NATURALISTE CANADIEN. LA DICLYTRIE REMARQUABLE. Diclytra spectabilis, De Candolle. ‘ La famille des Fumariacées, qu’on ne séparait pas autrefois des Papavéracées, fournit, elle aussi, son contin- | gent à la culture ornementale, sinon re- marquable par la quantité, du moins très apprécié par 1’élégance, la singularité de forme, et l'éclat même de plusieurs es- pèces. | La plus recommandable des fleurs de cette famille est sans contredit la Di- clytrie remarquable, Diclytra spectabilis, que représentent les figures 12, 13 et 14 La fig. 12 nous donne une vue d'ensemble du port de la plante, la fig, 13 234 une touffe encore plus considérable, et la fig. 14 un épi détaché pour montrer la forme de ses fleurs, de gran- deur naturelle à peu près. Fig. 12, 13 et 14 Diclytra spetabilis, DeCandolle. sn COR nl ns —— de à - satres, avec les longs épis de ses fleurs roses, pendantes, à ee ESS RE a ee GÉOLOGIE. 151 Ses feuilles tendres, très décomposées, à tiges rous- base cordée avec leurs étamines d’un blanc pur, offrent un bouquet des plus gracieux parmi nos plantes vivaces de jardins. La Diclytrie est une plante très rus- tique, ne souffrant nullement de la ri- gueur de nos hivers. Elle se multiplie surtout par la division des racines. Cette belle plante est originaire de la Chine. Nous avons une Fumariacée indigène, la Corydalis glauque, Corydalis glauca, Pursh, qui peut aussi paraître avec avantage dans nos jardins. Ses feuilles blanchâtres, glauques, très finement divisées, sont surtout très ap- parentes. GEOLOGIE. (Continué de la page 127). Il est cependant un plateau bordant presque partout le St. Laurent qui indiquerait que la retraite des eaux a dû subir parfois des intermittences. On peut suivre, sur les deux rives du fleuve, depuis Québec jusqu’à Berthier (en haut), une seconde rive, à plus souvent de 60 à 100 pieds d'élévation au-dessusde la première. Ainsi, entre St. Nicolas et le CapRouge, cette seconde rive n’existe pas; mais vous la trouvez de suite à St. Augustin, à la Pointe-au-Trembles, aux Grondines, à Maskinongé. De même au Sud du fleuve, vous pouvez la suivre sans interruption depuis le Platon à Lotbiniére, jusqu'à St. François du lac et au delà. Partout 152 LE NATURALISTE CANADIEN. fleuve, pressée entre ses rives à St. Nicolas d’un côté et au CapRouge de l’autre en avant de la rivière, s'échappait de la pour prendre son cours par la vallée de la rivière du CapRouge, en remontant le cours actuel de rette rivière, et submergeant la plaine qui s'étend entre Ste. Foye et ’Ancienne Lorette, allait rejoindre la rivière St. Charles vers St. Ambroise, en faisant une ile de ce promontoire qui part du CapRouge et porte la cité de Québec sur sa pointe op- posée. Les cotés Nord et Sud de ce promontoire dénotent également l’action du flot sur ses flancs, et c'est sans doute par suite de l’action érosive de ce flot, que les dépots sont disparus de ses bords qui ont été taillés en falaises, et n'ont pas été conservés comme ceux de Beauport. | Mais ce sont là, dira-t-on, de belles hypothèses ; et qui pourrait donner l’assurance qu'il en fut réellement ainsi? Hypothèses ? Oui! mais donnant l'explication de faits réels, que nous avons sous les yeux, et qu'on ne pourrait ex pliquer autrement. Que nos plaines aient été baignées par la mer? Nul doute, puisque nous trouvons des animaux marins enfouis dans le sol à plus de 150 pieds d'altitude du niveau du fleuve, comme à Beauport. Que sur cette mer d’alors d’im- menses banquises de glace se soient promenées du Nord au Sud ? Nul doute encore, puisque nous trouvons d'énormes quartiers de rochers arraches à la chaîne des Laurentides éparpillés jusqu’au fond de la Beauce. On trouve de même à l'Ile du Prince Edouard et à Ja Nourelle-Ecosse, des roches arrachées aux montagnes du Labrador ! Comment expliquer autrement ces déplacements ? Dans Ontario les dépots du drift, quoique similaires à ceux de Québec, ne laissent aucune trace d'animaux marins; on leur donne les noms qui suivent : Sable saxicavaire=Sable d’ Algoma. Argile lédaire=Argile d’Erié. Argile caillouteuse= boulder clay, la même que celle de Québec. Les dépôts du post-Pliocène du Canada sont iden- tiques avec ceux du Nord de l’Ecosse, de |’Angleterre et du f eme spy dog “nyrod YINom Me py ete Qi Sentier ) ' GÉOLOGIE. ne et correspondants avec ceux des plaines inté- rieures de l'Amérique, Louisiane, Missouri, ete. On n’a pu. cependant avoir de preuves que ces derniers fussent marins. Mais à mesure que les eaux se retiraient des plaines, celles-ci offrant à lair et à la chaleur les riches dépots qu'elles avaient reçus, se couvraient d’une végétation en rapport avec le nouveau climat qui était donné à chaque contrée. Grand nombre d'animaux de l'époque pré-glaciaire, d'après Lyell, sarvécurent au grand cataclysme, mais il plut au Tont-Puissant de douer la terre d’une nouvelle cré- ation en rapport avec les conditions d’existence d alors. Plusieurs des animaux de cette nouvelle création peuplent encore la terre, et presque tous les autres qui sont dis” parus appartiennent aux mêmes genres de ceux d’aujour- d'hui. L’élephant, le bœuf, le che le rhinocéros, l’ours,, le cerf, etc., furent parmi les animaux qui peuplèrent ces nouvelles forêts. Un des animaux des plus remarquables de cette époque fut le Mammouth ou éléphant laineux, Elephas pri- migenius, fig. 15, dont les défenses sont encore aujourd’hui l'objet d'un commerce considérable, Mais ce qu'il y a de plus intéressant pour nous, c’est que non seulement on a pu constater que cet animal avait été contemporain de l'homme, mais que même de nos jours on a pu en voir un spécimen en chair et en os, sinon vivant. Voici en quel- ques mots l’histoire de cette trouvaille. En 1799, Schumachoff, chasseur Tougouse (indigène de la Sibérie) découvrit à l'embouchure de la Léna, une masse informe engagée dans la glace. Cependant ce ne fut que deux ans plus tard, en 1801, lorsque la glace eut tellement fondue qu'elle laissait à découvert les défenses et un côté de animal, qu'il put reconnaître quelle espèce de monstre il avait découvert. Au récit du chasseur, toute la famille fut frappée d’une grande crainte, par ce qu’une légende supertitieuse en grande vogue parmi ces sauvages, portait que ceux qui jusque là avaient découvert de tels _monstres, n'avaient pu vivre longtemps après. x 5 vb de ne fut qu’ en 1804, hae le chasseur d'ivoire sur- ntant son préjugé par amour du gain, retourna à l’en- droit de sa découverte. Il trouva le monstre, grâce à la grande chaleur de cet été, entièrement dégagé de la glace t gisant sur le sable de la Léna. Il en enleva seulement _les défenses qu’il vendit 50 roubles et laissa la carcasse aux a ours. blancs, loups, renards etc. qui avaient déjà commencé ù 4 a la dévorer. Au dire du LA UUIRe l'animal était un mâle, portant une longue crinière sur le cou. Ii était tellement eras, … que le ventre lui pendait presque jusqu'à terre. Le pro. _ fesseur Adams se transporta sur les lieux pour recueillir le _ précieux spécimen. Le squelette était encore entier, à Door de quelques os enlevés par les ours blancs, mais qu'on parvint à retrouver dans le voisinage. On retira la … peau du côté sur lequel reposait la carcasse; elle était tei- | lement lourde, que 10 hommes ne purent qu'avec peine . l'enlever. Elle était couverte d’une laine roussâtre épaisse et de poils longs et grossiers. La trompe n’y était plus, mais la place de l’insertion de ses muscles sur le crane était … bien visible. On racheta les défensees à Latusk, et le tout | fut expédié a S. Petersbourg, où le spécimen est encore 1 i conservé. La peau était en partie privée de son poil, cependant Mr. Adams, en creusaut dans le sable, put encore retirer 33 … livres de ce poil laineux, mesurant souvent jusqu'à 18 … pouces de longueur. à Le squelette, du bout du nez à l'extrémité de la queue - mesure 16 picds 4 pouces; sa hauteur est de 8 pieds 9 pou- ees. Les défenses mesurent en suivant la courbure 9 pieds 6 pouces, et en ligne e droite de la base à l'extrémité, 3 pieds q = pouces. - Le mammouth velu n'est pas le seul animal colossal, . qui a foulé le sol des couches quaternaires, un rhinocéros, ei comme lui, Rhinoceros tichorhinus, 5 à 6 espèces des _ Mastodontes, des buflles, des hippopotames etc. ete. con- } ondent leurs restes avec les siens. On trouve des restes de ces animaux dans toutes les parties du monde, en LR {Oe Sy ae ale eae pre amas ae Histo dontes dans l'Ohio. don débats de ces animaux d’un autre âge sont tellement nombreux en certains endroits, que quelques îles de la mer glaciale | semblent être formées autant d’os que de pierres et de sables, et le plus souvent dans un tel état de conservation que l'ivoire de leurs défenses est exploité pour le com- merce tout aussi bien que l'ivoire frais. Mais le cataclyme glaciaire est-il le dernier qui ait ravagé le monde, et la terre va-t-elle étre livrée à l’homme pour la conserver telle que nous la voyons à l’époque quaternaire ? Non; la science d'accord avec lécrivain inspiré nous montre des traces évidentes d’un autre et dernier cata- clysme qui s’est fait sentir sur le monde; mais le déluge de Moyse, de peu de durée relativement aux cataclysmes anciens, n’a pas changé considérablement la face de la terre, et l’on peut dire que le catalysme du Pliocène est la dernière façon que le Créateur ait donnée au jardin qu'il préparait à l’homme. Nous avons assisté au magnifique spectacle de la for- mation de notre globe ; nous avons été témoins de ses per- tarbations, de ses bouleversements, de ses cataclysmes. Maintenant les fondements de la terre sont consolidés, ses bases sont pour ainsi dire arrêtées, sa conformation est fixée : les créations ont apparu ; le sol est partout couvert d'une riche et vigoureuse végétation. La mer, peuplée de myriades d'êtres de toute sorte, soulève et abaisse paisiblement et régulièrement sa masse. Les fleuves et les rivières suivent tranquillement leur cours en nourrissant dans leurs eaux des poissons sans nombre ; sur leurs bords se promènent les grands échassiers, et près d'eux se baignent les palmipèdes au plumage varié. Les hautes et profondes forêts nourrissent sous leur épai ombrage des quadrupèdes, des oiseaux, des reptiles de tout genre. Cependant la création s’enrichira encore. La terre ne possède pas encore tous ses habitants. Elle manque sur i tout de son dom ine de son maitre, de son roi. À st a . 1 > produise des animaux vi- s, chacun selon son espèce, des animaux domestiques, fe ptiles et des bêtes sauvages. Et il en fut ainsi..... leu vit que cela était bon. Et Dieu dit encore: Fai- is l’homme à notre image et à notre ressemblance, et wil domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du I, sur les reptiles qui rampent sur la terre... Dieu créa onc l’homme ; il le créa a l’image de Dieu.” (Gen. I, 26, et IL, 7). “ “ Quand Dieu, dit Mer. Meignan, a appelé à l'existence à animaux et les autres êtres de la création, il a donné ses ordres dans les termes les plus brefs du souverain com- Mandement : c’est la parole indiscutable et fière du maitre absolu qui s'adresse à la matière inerte et passivement “obéissante. Mais s'agit-il de la création de l'homme, Dieu | semble se recueillir et délibérer avec lui-même, comme | pour mettre en relief le caractère singulier et la grandeur sans égale de l'œuvre qui couronna le travail des six JOS : _faisons l’homme à notre image ! | : “ [/Eternel va former avec liberté et avec amour une el] uj 2 : 3 F 4 . créature libre, raisonnable, aimante. Alors, selon Tertullien, cen ‘est plus seulement la puissance qui agit, c’est surtout oda bonté qui opère. Bonitas finxit de limo. C’est l'amour | non cherche l’amour : amor quærens amorem. Ht voilà que nous trouvons au premier chapitre de la Genèse la révéla- tion du caractère de la conduite de Dieu dans tonte la suite » dela religion, la raison de ses libéralités, de ses miséri- 9 . cordes, de la Loi et des Prophétes, de l'Evangile et de la « Rédemption, à savoir . l'immense et mystérieux amour du L: Créateur pour l'humanité. C’est sur cet amour premier et … gratuit qu'il veut fonder ses titres à la soumission volon- — … taire de la part de l’homme, à l'hommage spontané, à l’ado- - ration, au sacrifise, au dévouement, à l'amour.” (A continuer). ; fh \LISTE CA a LIOGRAPHIE. La meilleure Histoire du Canada. bl Nous voyons avec plaisir que ]’Association des Institu- teurs du district de Montréal a reconnu l'Histoire du Ca- nada de Mr. Toussaint comme Ja mieux calculée pour ré- pondre aux besoins de nos écoles. Voici comment s'exprime le comité chargé de faire une * étude comparée des diverses histoires maintenant livrées à l’enseignement dans son rapport qui a été admis à l’unani- igh mité par | Association. | “ Votre comité à l'honneur de faire rapport qu'après .__ une étude sérieuse des différents traités d'Histoire du Ca- nada jusqu'ici publiés en cette Province, il n'hésite pas à se prononcer en faveur de | Abrégé d'Hisloire du Canada par M. F, X. Toussaint, comme étant celui qui répond le mieux aux besoins de nos écoles.” I] nous est agréable de pouvoir joindre notre approba- tion à celle de MM. les instituteurs de Montréal pour l'œuvre recommandable de Mr. Toussaint, et de tout cœur nous félicitons l’auteur de son heureux succès. so M ee eee LE PREMIER LIVRES DÉS ENFANTS. Par M. J. B. Cloutier, Prof. à l'Ecole Normale Laval. : Ce petit ouvrage, pour être le premier anneau de la chaîne que formera le cours complet de notre système , Venseignement, n’en est certainement pas le moins impor- _ tant. Assurer et activer la marche dans le défrichement de | l'intelligeuce, est souvent une besogne fort difficultueuse; mais faire faire les premiers pas dans cette voie, est œuvre plus difficile encore. | Evidemment les professeurs de nos Ecoles Normales sont en voie de démontrer que dans un temps fort rappro- _ ché, nous n’aurons. plus besoin de recourir à l'étranger pour © ne é _ des besoins de notre enseignement, et que nous pourrons A pat je Bee Le livre de M. Cloutier est le résultat de l’expérience après une longue pratique. Depuis plus de quinze ans « "appliqué à diriger les premiers pas de l'enfance dans Ja ‘culture de son intelligence, il a remarqué les obstacles à son -avancement, la confusion dans laquelle la pousse souvent sa pétulance, les dégotits qu'un défaut de méthode manque arement de lui inspirer, et il vient dans son livre ,offrir a ‘34 tous les instituteurs la théorie de sa pratique pour parer HA lus sûrement à tous ces inconvénients et obtenir de plus . sûres garanties de succès. En effet, un coup d’œil attentif | sur cet opuscule nous convainc de suite que toutes les CE difficultés ont été prévues et les obstacles détournés, et que | : l'enfant, une fois brisé au mécanisme de la lecture de ces … pages, pourra lire couramment de suite dans n'importe quel autre livre. 4° a Nous faisons des veux pour que l’habile professeur | » poursuive son œuvre, et qu'il nous offre bientôt le second livre de lecture, où des sujets aussi judicieusement choisis … qu'exactement appliqués, attacheront davantage l'élève à l'œuvre de son éducation et lui assureront de rapides pro- grès.; où surtout laissant de côté une métaphysique que cette jeune intelligence ne pourrait pas toujours saisir. il fapphiquera, par Vintérét particulier des sujets mis sous ses yeux, à faire naître, à fortifier et confirmer son gout pour la lecture, goût qui fait malheureusement si souvent défaut, … parmi nos compatriotes. ‘Ni À ‘2 Le ‘4 … Décidément ceux qui s’obstinent encore à ne voir dans nos Ecoles Normales que des institutions inutiles, | doivent aujourd’hui fermer fortement les yeux pour con- erver leur illusion, car la lumière que projettent leurs œuvres est plus que suffisante pour les leur désiller et se faire reconnaître. Les utopistes étrangers peuvent se joindre à nos prévenus nationaux pour déprécier nos ins- ntions, mais nous sommes encore à attendre leurs œuvres ren reconnaitre la supériorité. Le 15 Avril dernier, trois aéronautes, MM. Tissandier, — ee ST ET re à. j Nivel et Crocé-Spinelle, partaient de Paris pour une ascen- : a sion aérienne. Le ballon s’éleva a plus de 8,000 métres, et Pr ‘ lorsqu'il redescendit, 11 ne contenait plus que deux cadavres Re avec le troisième survivant très affaibli et presque mourant. is L'accident aurait été causé, parait-il, par l'imprudence de ~ oe é Pune des victimes, qui probablement a demi conscient de hi ce qu'il faisait, aurait fait disparaitre presque tout le lest et , Qu: occasionné par ‘à le ballon à monter à une altitude telle — 52% que lair trop raréfié ne pouvait plus suffire à l’entretien de ce» la wie. Crocé-Spinelli était un tout jeune homme qui pro- # es: 4 mettait beaucoup pour la science; Sivel, lui, était un vieux — a marin fort habile dans la navigation tant marine qu’aerienne: _ ii Tous deux étaient de constitution plus robuste que Mr. uns Tissandier, et cependant ce dernier a pu résister à l'épreuve ‘à if quia été fatale a ses deux compagnons. aye: Après des examens minutieux, il parait que la mort des deux aéronautes a été causée, non pas par le manque | d'oxygène dans l'air, ou sa trop grande raréfaction, mais ie bien par le manque de pression de l'air ambiant, qui faisait que le sang s’échappait des muqueuses de la bouche, du. ax < ¥ OO D Se ns — nd mu Le 10 poumon, etc. Il paraît démontré aujourd'hui qu'au delà cs * de 7,000 mètres d'altitude, la pression atmosphérique est a trop faible pour le soutien de la vie. On pense que Tissan- a dier ne doit d’avoir pu survivre a ses deux compagnons de — % MS | plus forte constitution que lui, qu'au fait qu'il était à jeûn, le copieux déjeûner qu'avaient pris les deux autres aurait dégagé, parait-il, des gaz dans l'estomac qui auraient entravé la circulation. st SCORE LEON où DEC TS *S! on rere COOP NT 000 PT OO TO Tree j Tatar attaté Canadien Vol. VII. CapRouge, Q., JUIN, 1875. No. 6. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, SS FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. (Continué de la page 134). 4 Gen. SANDRE. Lucioperca, Cuvier. Vulgairement Doré. Préopercule avec une échancrure simple. Dents iné- gales et pointues, rappellant celles des Brochets. Nageoires comme dans les Perches. Les Sandres qui sont connus partout en cette Province sous le nom de Dorés, sont des poissons de premier ordre pour la table. Ceux que l’on prend dans le lac St. Pierre et qu'on apporte au marché de Québec en hiver, comman- dent d'ordinaire les plus hauts prix entre les habitants des eaux. On en distingue 3 espèces. Sans taches jaunes sur les côtés ; 2e dorsale à 22 rayons; olive jaunâtre. ......... 1, Americana, 2e dorsale à 18 rayons; jaunâtre gris.,....... «+. 2. grisea. BEMEHHVES taches jaunes... te e ee » 00 cond 3. Canadensis. 1. Le Sandre d'Amérique. Zucioperca Americana, Cuv. et Val. Angl. Pike, Glasseye, Pike-Perch, Common Pickerel, Pickering. —Long. 15 à 18 pouces. D’un olive jaunâtre sur le dos, plus clair sur les côtés, et argenté en dessous, Pupilles foncées et vitreuses, iris ta- chetées ds noir et de jaunâtre. Membrane de la première dorsale transparente avee quelques stries brunes, la partie supérieure bordée de noir. N 162 LE NATURALISTE CANADIEN. Ce magnifique Doré atteint quelquefois le poids de 7 à 8 livres. On le trouve le plus souvent au pied des ra-- pides ou près de la base des dames ou piliers de ponts. fl est si vorace qu'il se précipite sur toute proie qui soffre a sa rencontre. On en trouva un sur le lac Chatauque, dans - l'Etat de New-York, qui avait avalé un canard, l’oiseau dans sa résistance probablement était parvenu a se passer la tête dans les ouies, mais ne pouvant se dégager, le bour- reau et la victime périrent également. C’est vers le soir qu'on le pêche dordinaire, et le meilleur appas à employer sont des écrevisses vivantes. Sur les lacs on péche le Doré avec beaucoup de succés à la traîne, c’est-à-dire, en laissant trainer la ligne derrière une chaloupe ou un canot. C’est la cuiller de cuivre qui réussi le mieux alors, mais il ne faut pas moins de 70 a 100 pieds de ligne a trainer; ce poisson se hasarde rarement a approcher les embarcations de plus près. 2. Le Sandre gris. Zucioperca grisea, Dekay.—Angl. Gray Pike-Perch.—Long. de 10 à 12 pouces. De couleur jaurâtre forte- ment lavée de gris. Pour le reste en tout semblable au précédent, à l'exception toutefois de sa 2e dorsale qui n’a que 18 rayons. Ce Doré se trouve souvent en compagnie du précédent mais ul n’est jamais si abondant. 8. Le Sandre du Canada. ZLucioperca Canadensis, Dekay Angl. Canadian Pickerel.—Long. 12 à 14 pouces. Assez semblable aux deux précédents, mais s’en distinguant particulièrement par des taches jaunes qu'il porte sur ses côtés au dessous de la ligne latérale. Très abondant dans le St. Laurent et ses tributaires. 5. Gen. CENTRARQUE. Centrarchus. Vulg. Achigan. -Une seule-nageoire dorsaie, à 9 ou 11 épines, pour le “reste semblables aux Bars. : Les Achigans sont aussi très recherchés pour la table ; ‘et la voracité avec laquelle ils mordent à l’hamecon en rend la pêche très amusante. On en distingue deux espèces. Anale à 6 ÉPIDES esse ns sense se oveseeees . Œnens. Anale à 3 ÉPINCB,.eooe s00+ v0 v000 00 svveon se sooe sovessonsee Ze SASCLOLUS. - LES POISSONS, 163 1. Le Centrarque bronzé. Centrarchus œneus, Dekay; Am- bloplites œneus, Agassizi—Angl. Roch Bass, Fresh water Bass.—Long. 10 à 12 pouces. D’un bronzé verdâtre foncé avec une tache noire au ~ dessus de l'angle postérieur de l’opercule. Les côtés au dessous de la ligne latérale portent de 6 à 8 séries longitudinales de taches brunes. Pupilles pourpre foncé avec un étroit anneau doré; le reste de l'œil ‘d'un bleu rougeñtre. Ecailles grandes et très tenaces. Se trouve en abondance dans les lacs, le St. Laurent, et presque toutes les riviéres de cette Province. Les amateurs du sport se plaisent fort à sa pêche, en raison de l’ardeur avec laquelle il mord à l’hameçon. Les meilleurs appas a employer sont les vers, les gougeons vivants et les écre- visses. I] saute aussi à la mouche. On le trouve surtont parmi les grosses pierres, près des quais, des piliers de ponts ou des chaussées de moulins. 2. Le Centrarque fascie. Centrarchus fasciatus, LeSueur.— Angl. Black fresh water Bass.—Long. 12 à 15 pouces, épaisseur envi- ron 2 pouces et largeur 5 pouces. Tête ovale, épaisse; queue échan- crée; dents très aiguës; écailles {petites et compactes. Anale à 3 épines seulement. Couleur d’un verdâtre foncé sur le dos, devenant plus clair sur les côtés et presque blanc sous le ventre. Cet Achigan qui se rencontre dans presque toutes nos rivières est particulièrement abondant dans les eaux du _ Nord-Ouest, et constitue souvent la seule nourriture des tribus indiennes pendant des mois entiers. Il se nourrit particulièrement de gougeons et d'insectes. Il fraye au printemps, et dès le mois de J'uillet, il est déjà passable- ment remis, en Septembre il est dans toute sa graisse. On en prend quelquefois qui atteignent le poids de 5 à 6 livres, cependant la taille commune est au dessous de ce poids. 6. Gen. POMOTE. Pomotis, Cuvier. Vule. Crapet. Préopercule avec quelques denticulations plus ou moins distinctes. Langue et os palatins sans dents. Dents trés petites sur les machoires, le vomer et les os pharyn- giens. Brachiostèges 6. Opereule allongé en appendice membraneux. 164 LE NATURALISTE CANADIEN, Les Pomotes, qu’on appelle généralement Crapets, se trouvent dans presque tous nos lacs. De taille plus petite, leur chair est aussi beaucoup moins estimée que celle des Bars et des Achigans. On en compte deux espéces. Opercule avec tache rouge à l'extrémité... 1. vulgaris. Opercule sans tache rouge à |’extrémité,.......... 2. appendia. 1. Le Pomote commun. Pomotis vulgaris, Cuvier. Fig. 16. — Anglais : Common Pond fish ; Sun fish ; Bream. — Long. 6 47 pouces. Formule ptérygiile: D. 10-12; P. 13; V. 1-5; A. 3-10; C. 17. LL D'un verdâtre brun en dessus avec des taches de rouille irrégu- lièrement distribuées, quelquefois ces taches en bandes longitudinales presque régulières. De belles lignes ondulées, d’un bleu foncé, tra- versent longitudinalement les opercules. Membrane de l’opercule noire avec une brilliante bordure écarlate à sun extrémité. Ventre blan- châtre, Ventrales et pectorales jaunâtres, les autres nageoires d’un brun foncé. Corps presque aussi large que long, très comprimé. Tia. 16. Ce joli petit Crapet se rencontre dans tousnos marais. Il fraye au printemps et se prépare un nid souvent de plus de 2 pieds de diamètre, en faisant disparaître les herbes ou la vase du fond pour iaisser le gravier à nu. On les voit toujours près de ces nids qui souvent ne sont guère à plus de 12 à 15 pouces d'épaisseur d’eau. Avec un peu d’a- dresse on le saisit alors à la main sans le secours d'aucune ligne. Il suffit de s’avancer doucement près des nids en Fig. 16.—Le Pomote commun. Pomotis vulgaris, Cuvier. LES POISSONS. 165 marchant dans l’eau, et tenant alors les mains sous l’eau en les écartant un peu, on s'approche de ceux que l’on voit. Le poisson semble souvent alors vouloir reculer, mais voyant une issue entre les mains, il s’élance pour passer au delà, joignant alors vivement les mains on le tient enfermé, Nous en avons mainte et mainte fois pris de la sorte dans le lac St. Paul, à Bécancour, dans notre enfance. 2, Le Pomote appendice. Pomotis appendix, Dekay; Labrus appendix, Mitch.—Angl. Red-tailed Bream ; Black-eared Pond ou Sunfish.— Long. 6 à 7 pouces. | Formule ptérygiale: D.10411,9411; P.11à12; V.1-5 A:3-9; C. 18. D'un brun de rouille, quelquefois doré, avec taches ferrugineuses plus distinctes sur les côtés au dessous de la ligne latérale. Le corps au dessous et en avant des ventrales d’un rouge de sang. Une ligne d’un blane bleuâtre court de la mâchoire supérieure à l'œil en traver- sant l’opercule; une autre semblable au dessus de celle-ci passe dans la membrane de l’opercule. Pupilles noires; iris rouges. Se trouve souvent associé au précédent, Très com- mun dans le lac St. Paul, à Bécancour. II. Fam. TRIGLOIDES, Trigloide. / Le caractére le plus apparent des nombreuses espéces de cette famille est d’avoir la tête plus ou moins ornée d’épines ou de mucrons. Ces poissons ont deplus los sub- orbital plus ou moins étendu sur la joue et s’articulant en arriére avec le préopercule. Les poissons de cette famille se partagent enfre les eaux douces et salées. (C’est parmi ces derniers que se trouvent les Dactyloptères ou poissons volants. Plusieurs espèces sont remarquables par leurs formes si singulières. Aucune n’est employée comme aliment. (Ceux de nos eaux douces sont en général de fort petite taille et ne sont guère remarquées que par les icthyologistes. Quelques unes cependant, comme les Epinoches, sont assez souvent recherchées pour les aquariums de fenêtre, où ils se dis- tinguent entre tous par leur agilité et leurs propensions guerroyeuses. 166 LE NATURALISTE CANADIEN. Quatre genres dans notre faune qu’on peut ainsi sé parer les uns des autres, 1 (4) Deux dorsales distinctes ; 2 (3) Tête médioerement épineuse ; d’eau douce.. 1. Cortus. 3 (2) Tête fortement épineuse; de mer .......... 2. HEMITRIPTERUS. 4 (5) Première dorsale remplacée par des épines, 3. GASTEROSTEUS. 5 (4) Première dorsale absolument nulle. ......... 4. ASPIDOPHORUS. 1. Gen. CHABOT. Cottus, Artedi. Tête très déprimée, plus ou moins tronquée en avant, ne se distinguant du reste du corps que par sa plus grande largeur. Une seule épine à l’angle du préopercule ; quel- quefois une seconde plus petite, cachée sous la peau et per- ceptible seulement au toucher au bord inférieur du préo- percule. Seconde dorsale plus haute que la première. Ventrales à 3 ou 4 rayons mous. “Ligne latérale ordinaire- ment interrompue. Nous n'avons encore rencontré que l'espèce suivante; mais il est probable qu’il en existe plusieurs autres dans notre Province. Le peu d'importance de ces petits poissons fait que généralement ils ne sont pas remarqués. 1 Fig. 17. Le Chabot grêle, Cottus gracilis, Heckel ; Uranideaiquiescens, Dekay ; Cottus gobio, Ayres. Fig. 17.—Angl. The River Bull-Head.— Longueur 2} pouces. Couleur verdatre avec taches brunes plusgrandes dans la partie inférieure. Tête plus large que le corps qui va se rétré_ cissant graduellement jusqu'à la queue et portant deux épines sur la nuque. Première dorsale à 8 rayons, commençant environ au tiers de la longueur de la pectorale. Deuxième dorsale à 16 rayons, très rapprochée de la 1re, un peu plus haute qu’elle, de forme à peu près quadrangulaire, Pectorales larges, plus hautes que la longueur de la tête. Fig. 17—Le Chabot grêle. Cottus graulis, Heckel. LES POISSONS. 167 Ventrale composées de 3 rayons presque égaux, unis à la base. Caudale droite à son extrémité. Description prise sur un individu pris par nous ici, au Cap Rouge, le 19 Août dernier, dans un petit ruisseau se déchargeant dans la rivière du CapRouge. Ces petits poissons se tiennent d'ordinaire la tête cachée sous quelque. petite pierre, et restent la immobiles tant qu’on ne vient pas les déranger ou que la faim ne les force pas à chercher quelque proie. C’est en remuant les cailloux de ce petit ruisseau en recherche de Dytisques, Agabes, et autres coléoptères aquatiques que nous avons fait cette cap- ture, dans un endroit ou coulait à peine deux pouces d'eau. Aussitôt dérangé, ce poisson se lance comme une flêche à quelque autre endroit pour reprendre son immo- bilité et se confondre par ses couleurs avec les pierres du fond. Une fois saisi, il est très difficile à retenir, la visco- sité dont il est toujours couvert le faisant glisser entre les doigts. Nous en avons à plusieurs reprises mis dans: un aquarium, mais bien que traités avec beaucoup de précau- tions, nous n'avons pu en garder vivants plus de deux jours. 2. Gen. Hémitriptère. Hemitripterus, Cuvier. Tête déprimée et armée d’épines et de projections fort nombreuses, et aussi d’appendices membraneux ou cuta- nés. Deux dorsales comme dans les Chabots. Point d’é- cailles régulières sur la peau, mais avec des dents au palais. Première dorsale fortement échancrée. ¥ Les Chabots sont loin, sans doute, d’être gracieux, mais les Hémitriptères les dépassent encore de beaucoup en laideur. Ces poissons nous rappellent toujours ces paysanes sans goût qui s’imaginent se rendre d’autant plus élégantes qu'elles se surchargent de colifichets et de fanfreluches plus au moins bizarres. Voyez cette tête aplatie, toute chargée de pointes, d’épines, de projections de toute forme, ces machoires d’ou pendent sous forme de barbillons des ap- pendices cutanés, découpés, allongés, ramifiés en tous sens, ces nageoires à rayons eux-mêmes appendiculés, ces plaques écailleuses sur le dos et les côtés, etc., et dites s’il était pos- 168 LE NATURALISTE CANADIEN. sible de multiplier davantage les ornements de mauvais gout. Les Hémitriptéres ne se rencontrent qu’à la mer et en eau profonde. Une seule espéce. Hemitriptére d'Amérique. Hemitripterus Americanus, Rich H. Acadianus, Storer; Scorpena flava, Mitch.; Cottus Americanus, Penn.—Vulg. Crapaud de mer; Angl. Sea Raven; Deep water Scul- pin.—Long. 2 pieds. Variant du brun jaunâtre aux roux purpurin. Abdomen jaune. Pectorales, dorsales et caudale avec des lignes blan- ches transversales et très finement pointillées de noir. Formule ptérygiale: D. 16-13; P.18; V.3; A. 15. Corps oblong, cylindrique. La tête a environ le quart de la lon- gueur du corps, et est richement ornée de tubercules et d’épines. En outre de ces épines, on voit uu grand nombre de barbillons charnus, digités ou ramifiés. Le préopercule est armé de 2 fortes épines. Bouche très grande, à dents nombreuses, tant sur les mâchoires que sur le vomer et les palatins. Ligne latérale tuberculeuse. Seconde dorsale très rapprochée de la premières. .Pectorale très grandes, ressemblant à des ailes. Nos pêcheurs à la morue rencontrent assez souvent ce hideux poisson après leurs lignes. Ils lui donnent géné- ralement le nom de Crapaud de mer qui appartient plus particuli‘rement à une espèce d’une autre famille dont nous parierohs plus tard. 3. Gen. Epinoche. Gaslerosleus, Cuvier. Corps privé d’écailles mais portant des plaques os- seuses sur les cotés. Premiére dorsale remplacée par des épines au nombre de 8 ou plus. Branchiostéges 8. Petits poissons d’eau douce, généralement fort peu re- marqués, si ce n’est qu'on les emploie souvent dans les aquariums de fenétre. On en compte 3 espéces dans notre faune. Deux épines en avant de la dorsale... 1, biaculeatus. Quatre épines en avant de la dorsale........ BRasures . 2. quadracus. Six épines en ayant de la dorsale... ...... TT +» 3. gymnetes. 1. Epinoche à 2 épines. Gasterosteus biaculeatus, Mitchill.— Angl. Two-spined Sick back,—Long. 2 à 24 pouces. D'un vert LES POISSONS, 169 olive sur le dos, plus clair sur les côtés et argenté sous le ventre. Les opercules argentés avec taches brunes. Nageoires incolores. Corps oblong, comprimé, avec une trentaine de plaques osseuses sur chaque côté. Ligne latérale rapprochée du dos. Bouche protractile. Une carène membraneuse de chaque côté de la base de la queue. Deux épines, larges à la base et dentées sur leurs côtés, très aiguës et un peu recourbées à l’extrémité, tiennent lieu de la première dorsale; une autre épine plus petite, simple, se voit aussi tout près de la dorsale, Ces épines sont mobiles à volonté. Dorsale plus longue que haute, ses derniers rayons très courts. Deux épines dentées avec une expansion osseuse au côté extérieur de leur base, se trouvent en face des pectorales et tiennent lieu de ven- trales, entre ces deux épines se trouve une plaque osseuse en forme de fer de lance, granulée sur sa surface et dentée sur ses bords avec une carène médiane. L’anale commence en arrière de la dorsale et se termine en ligne avec elle; elle est précédée d’une très petite épine, Formule ptérysiale : D. 2-11; P. 10; V. 1 ; A.1-6 ; C: 12. Se rencontre particulièrement dans les mares où la mer a accès à haute marée. Fig. 18. 2. Epinoche à 4 épines.--Gasterost us quadracus, Mitchill ; G. apeltes, Stor. ; L’ Epinochea bassin fendu, Cuv. fig. 18. Angl. Four spined Stickleback.—Long. 1 à 2 pouces. D'un brun verdâtre au-dessus de la ligne latérale, plus foncé au-dessous, mais tacheté par le blane du ventre qui s’interpose irrégulièrement. La portion membraneuse at- tachée à la partie inférieure des épines ventrales est d’un bel écarlate, ce qui fait paraître cette partie comme teinte de sang, lorsque le pois- son se lance dans l’eau avec ces épines redressées. Trois ou 4 épines . mobiles se voient en avant de la dorsale, chacune avec une membrane à sa base, souvent une cinquième épine, mais beaucoup plus petite que les autres se voit en avant de la dorsale et pres que contiguë avec elle, toutes ces épines placées dans un sillon qui les reçoit dans le repos. Les épines ventrales sont dentées sur leur bords antérieur. —— — Fig. 18—Epinoche à 4 épines. Gasterosteus quadracus, Mitch. 170 LE NATURALISTE CANADIEN. La nageoire caudale est légèrement arrondie, Formule ptérygiale, D, 3 ou 4, 1-12; P. 11; V, 10, C. 13. Se trouve particulièrement dans les ruisseaux ou la mer aaccés, Trés commun dans le bas du Fleuve. 3. Epinoche à 6 épines. Gasterosteus gymnetes, Dawson— Angl. Six spined Stickleback. —Long. de 14 425 pouces. D'un olive grisâtre en desus, jaunâtre en dessous. Corps allongé, linéaire. Six épines mobiles en avant de da dorsale, souvent avec une septième plus petite tdinipres de la dorsale, Une carène bien distincte sur chaque côté de It queue. Formule ptérygiale : D. 6 ou 7; P.11 ; V. 1 ; A. 1-9; C. 18. Se trouve dans tous nos ruisseaux. On s’en sert souvent comme appas pour la pêche à la ligne. Une singularité remarquable des Epinoches est qu'au lieu de déposer leur frai sur le gravier comme le font les autres poissons, ils construisent une espèce de nid avec des herbes aquatiques pour le recevoir. La femelle se | trouve d’ordinäire près de ces nids comme si elle veillait pour la protection de sa progéniture. 4, Gen. Aspidophore. Aspidophorus, Lacépéde. Corps otogonal, allongé, couvert de plaques écailleuses. Téte plus grosse que le corps avec des pointes et des dé- pressions en dessus, aplatie en dessous. Museau avec épines recourbées, dents seulement sur les machoires. Une ou deux nageoires dorsales distinctes. | Une seule espèce dans notre faune, L’Aspidophore à une seule dorsale. Aspidophorus mo- nopterygins, Cuv.; Cottus menopt., Bloch ; —Angl. The Aspidophore. —Long. 5 pouces. D'ün brun clair avee 6 bandes transversales brunes peu apparentes sur les côtés. Corps se rétrécissant de la tête à la queue, rendu anguleux par 8 rangs de plaques osseuses en avant de la dorsale, et six seulement au-delà. Tête entièrement osseuse ; yeux très gros; os orbitaux proémi- nents, museau avec 2 épines recourbées à l'extrémité et une troisième un peu en arrière des premières recourbée en avant. Dorsale unique située sur la partie postérieure du corps, immédiatement au bout du canal que forment sur Je dos les deux rangées de plaques osseuses les plus voisines. Se trouve dans le Grolfe, particulièrement au Labrador. (A continuer), | LA CHASSE AUX INSECTES NUISIBLES. 171 CHASSE AUX INSECTES NUISIBLES, | Bon nombre de cultivateurs pensent que cette multi- tude d'insectes de tout genre qui nous font la guerre, vu leur extréme fécondité, sont une plaie à laquelle il faut nous résigner, et contre laquelle nous sommes absolument impuissants. C’est la certainement une erreur. Leur extrême petitesse, jointe à leur prodigieuse fé- condité et à leur rapide multiplication, en soustraira tou- jours un certain nombre à nos recherches et à nos pour- suites; mais il n’en est pas moins vrai qu’une chasse active et rationnelle contre ces infinement petits, peut toujours considérablement diminuer leurs ravages, si non les annihiler complètement. On préconise de temps à autres certaines poudres in- secticides de grande efficacité dont le débit, à force de réclames, fait souvent fort bien l'affaire des inventeurs ; mais il ne faut pas oublier que le moyen le plus sur, le plus efficace, est l’attaque directe contre l’ennemi, son ex- termination lorsqu'on l’a découvert. La recherche directe des insectes pour les écraser ou les brüler après les avoir recueillis, jointe au secours que nous prêtent les oiseaux, est bien plus efficace que toutes les poudres les plus -vantées qui, la plupart du temps, demeurent sans effet par ce qu'elles ne peuvent parvenir jusqu'aux ennemis qu'on veut combattre. On conçoit en effet qu'en écrasant une femelle d’in- secte avant sa ponte, on détruit du coup de 300 à 400 rongeurs qui auraient pu, souvent dans quelques jours seulement, donner naissance chacun à un égal nombre de nouveaux individus. Et cette chasse directe dont nous parlons n’est pas chose impossible, comme se l’imaginent peut être la plu- part de nos lecteurs. On a reconnu en France et en Bel- gique que des primes offertes aux enfants pour la cueillette des hannetons étaient de tous les moyens employés le plus 172 LE NATURALISTE CANADIEN, efficace pour soustraire les récoltes aux ravages de ces insectes. Nous avons nous-méme, en faisant une chasse de quelques minutes seulement par jour, d’abord aux insectes eux-mêmes puis a leurs œufs déposés sous les feuilles, débarassé complètement nos groseilliers et gadel- liers de la némate si redoutable a ces arbustes, et du moment que nous trouvons une feuille rongée par les chenilles, nous l’enlevons de suite pour les écraser, si bien que nos arbustes, cette année, sont tous couverts de feuilles et n’ont nullement souffert de cet insecte vorace. Nous voyons par les journaux de l'Ouest de l'Union qu'on veut aussi recourir à ce moyen pour se protéger contre les ravages des sauterelles qui s’annoncent encore cette année comme devant se montrer en bataillons in- nombrables. Nous lisons dans l’Æloile du Nord, de S. Paul, Minnesota, Guerre aux Sauterelles.—‘ Tel est le mot d’ordre, depuis quelques jours, dans plusieurs localités de cet Htat, et no- tamment dans le comté de Le Sueur. Il n’est plus question de produits chimiques ni même du feu ; on s’attaque directe. ment aux insectes, wnguibus et rostro. On cherche à les prendre, morts ou vivants. Aux yeux de ceux qui ont pu voir l'étendue du fléau, cette manière de le combattre peut paraître par trop ingénue ; cependant, on anticipe un succès à peu près complet, pourvu qu'il soit possible de mettre assez de monde en camparne. Dans ce but, les autorités municipales de divers endroits offrent des primes d’encouragement—de quatre à cinq piastres pour chaque boisseau de sauterelles délivré au secrétaire du conseil mu- nicipal (town clerk). Samedi dernier, à Le Sueur, il en a été reçu dix-neuf boisseaux, c’est à-dire, assez pour dévorer, à ce que l’on prétend, un champ de blé de vingt acres en moins d’une demi-heure. “ Le plan d'attaque est fort simple: aller à l’encontre des essaims de sauterelles avec un sac ouvert ou une toile dont la partie inférieure touche le sol, tandis qu’une autre personne chasse les insectes de ce côté. On les tue à me- sure qu'on les prend, et on les met ensuite dans un sac ou une boite, De cette manière, des jeunes gens, filles et gar- . ‘à % À . LA DORIPHORE A 10 LIGNES. 173 — cons, et même des enfants font de deux à cing piastres par Hour. : “ Mais quand en finira-t-on ? Voila la question. M. Reany, le promoteur de ce projet de destruction des saute- relles, soutient qu’on peut, en agissant de concert, mettre les récoltes à l’abri du fléau. Il ajoute qu’il vaut beaucoup mieux consacrer soixante-quinze mille, et même cent mille piastres à ce travail d’extermination que de débourser le méme montant pour fournir aux habitants des régions dé- vastées, du blé de semence, et même des habits et des pro- visions de bouche, ainsi qu'on l’a fait l'hiver dernier. C’est ce que personne ne contestera, pourvu que les primes d’en- couragement ne soient pas de l'argent jeté à l’eau. ” — Fo — LA DORIPHORE A 10 LIGNES OU CHRYSOMELE DE LA POMME DE TERRE. Dans notre numéro de Décembre 1870, nous avons donné l’histoire de cet insecte redoutable. Nous jetions alors un cri d'alarme pour mettre les autorités en garde contre l'invasion de cette peste qui, partie du versant oriental des Montagnes Rocheuses, poursuivait constam- ment sa route vers l’Est, en parcourant de 75 à 100 milles par année. A cette époque l’insecte ne faisant encore que commencer à envahir le Michigan, et aujourd’hui il s’est déjà montré dans le voisinage de Toronto, causant partout ses dégats habituels, c’est-à-dire ravageant tellement la pomme de terre, que la culture de ce tubercule ne donne plus que des rendements insuffisants pour remunérer le cultivateur de ses labeurs. Nous avons des doutes que la rigueur de notre climat puisse mettre une barrière à la diffusion de ce nouvel 174 LE NATURALSTE CANADIEN. ennemi, car son lieu d’origine se range parmi les climats assez tempérés. Nous croyons done mettre de nouveau nos lecteurs en garde contre ce redoutable ennemi et pour leur permettre de le reconnaitre plus facilement, nous en donnons la figure dans la gravure ci-jointe, Fig. 19, quile re- présente dans ses divers états sur une feuille de pomme de terre. e, nous montre l’insecte vu de face, et d vu de profil, de grandeur naturelle, c, est une larve qui ressemble assez a celles de nos Chrysoméles communes ; on voit en a, une série d'œufs attachés aux nervures d’une feuille de pomme de terre, et b, nous montre une patte grossie de l’insecte, dans laquelle on remarque que la cuisse est passablement renflée, et où l’on voit distinctement les 4 articles du tarse. Nous n'avons pas de doutes que si, dès l’appari- tion de cet insecte sur notre territoire, on offrait des pri. mes pour sa destruction, on pourrait mettre une barrière à sa diffusion ou du moins restreindre tellement sa multiplication, que ses dé- eats ne pourraient étre sé- rieux. Mais si les autorité- ne portent pas leur attention jusqu'a ces détails, les culti- vateurs soucieux de leur avenir devront se faire un devoir de se mettre eux-mêmes à l'œuvre pour exterminer l'ennemi dès son apparition. L’insecte est lourd, très facile à saisir, il ne vole que rarement; son recours habituel contre les poursuites est de se laisser choir sur le sol où il fait le mort pendant quelque temps et où il est très facile alors de l’écraser ou de l'enlever. Comme il est aisé, en fait de science, d’induire en erreur! Un correspondant écrivit l'été dernier dans le Mercury de Québec qu'un ministre protestant, à Sillery, Fig. 19. Fig. 19.—La Doryphora 10-leneata de grandeur naturelle ales œufs; ¢ une larve ; d ete l'iusecte parfait ; à uue patte grossie. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 175 avait rencontré Vinsecte dans son jardin, trompé sans doute par la rencontre de la Chrysomèle scalaire ou de la Chélimorphe cribraire, (Chrysomela scalaris, Lecomte, ou Chelimorpha cribraria, Fabricius). De suite les journaux Américains de s'emparer de cet avancé; et nous lisions dernièrement dans une revue Européenne que la Doriphore poursuivait actuellement ses ravages à Québec. Ce redoutable insecte a até dernièrement l’objet de l'attention de plusieurs gouvernements Européens. Les chambres législatives de Belgique ont notamment prohibé l'importation de la pomme de terre d'Amérique, de crainte d'introduire dans leur pays ce redoutable ennemi. La mesure n’était rien moins que superflue, et un peu de con- “naissance en fait d’entomologie aurait pu épargner aux savants législateurs Belges le ridicule de frapper ainsi de l'épée dans l’eau ; car l’insecte ne pent se transporter avec les tubercules. C’est aux feuilles et aux tiges seulement de la plante qu'il s'attaque, et ses œufs ne sont pas déposés dans le sol ni sur les tubercules, mais seulement sur les feuilles. Aussi les entomologistes du pays ont-ils si donner une lecon convenable, à cette occasion, à leurs soucieux dé- putés. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC ADDENDA ET CORRIGENDA. — (Continué de la page 121). ‘Gen. CRYPTUS, Vol. VI, D: 177. 26. Cryptus cinctus, (Crypte ceint), nov. sp. d'—Long. .38 pouce. Noir; les pattes avec les segments abdo- minaux 2, 3, et partie du 4e d’un she roux, Antennes assez longues, sétacées, noires. Mésothorax à 3 lobes distincts, écailles alaires Barton Ailes légèrement enfumées ; stigma roussâtre, aréole grande, pentagonale, presque carrée. Métathorax fortement ponctué, avec 176 LE NATURALISTE CANADIEN, Ê carènes médiocrement soulevées, sans mucrons en arrière, Toutes les hanches noires, Pattes rousses, les postérieures avec un petit anneau au sommet des cuisses, l’extrémité des jambes et-les tarses, brun plus ou moins foncé. Abdomen roux, noir à la base et à l'extrémité, le pre- mier segment entièrement noir, assez allongé, bicarèné, les autres sou- levés à leur bord postérieur ce qui les fait paraître comme ressérrés à leur base. Trois spécimens d. Assez rapproché du nuncius. Say, mais s’en distinguant par l'absence d’un anneau blanc aux antennes, et ses tarses postérieurs bruns, au lieu d’être jauuâtres. < 27. Cryptus brevicornis. (Crypte cornes-courtes.) nov. Sp. d'— Long. 28 pouce. Noir ; la face avec le bas des joues, le chape- ron, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, une tache en avant, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blane. Antennes courtes, fortes, noires. Mésothorax à impressions à peine distinctes. Ailes hyalines, nervures brunes, aréole assez grande, pentagonale. Métathorax avec une carène transversale à la base et une autre au sommet médiocrement soulevées. Pattes rousses, les postérieures, avec l'extrémité des jambes et les tarses brunâtres. Hanches postérieures noires, rousses à l'extrémité seulement. Abdo- men médiocrement allongé, roux, noir à l'extrémité, finement pubes- cent. Deux spécimens g. Peut-être le J de apicatus, Prov. ? 28. Cryptus ruficoxus. (Crypte hanches-rousses). nov. sp. d—Long. .30 pouce. Noir ; la face excepté une ligne au milieu, les mandibules excepté à l'extrémité, le scape en dessous, les écailles alaires, blanc. Antennes fortes, moyennes, noires. Métathorax à im- pressions distinctes, Ailes hyalines ; aréole pentagonale. Métathorax ponctué rugueux, à carènes distinctes. Pattes rousses y compris les hunches et les tro‘hantins ; l'extrémité des cuisses et des jambes pos- térieures avec leurs tarses, brunâtres. Abdomen assez allongé, le pre. mier segment noir excepté au sommet, les segments 2 et 3 roux, et A n ! le reste à partir du 4e noir. Deux spécimens d. Très rapproché du persimilis, Cress, mais en différant surtout par l'extrémité de l’abdo- men qui est noire. La clef de la page 177 pour la distinction des espèes peut maintenant être remplacée par la suivante : 2 , ave *. ae rf 4 LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 177 Clef pour la distinction des espèces. Ecusson et abdomen noir ; Pattes noires... ss roue ati Insignigyubys VE LS Pattes rousses ; Antennes entièrement noires ; Bouche Noire ses ms 06 ssw agecere 2 YODUSEUS, Or. VA: ETS Bouche blanche ...........ss0 -sesooeee 3. 0SCUiatus, Pr. VI, 178. Antennes avec un anneau blanc ; Abdomen sans tache à l’extrémitd ; Aréole presque carrée... 4. Quebecensis, Pr. VI, 179. Aréole sub-triangulaire ...... . 5. velox, Cress, VI, 179. Abdomen tacheté de blanc à l’ex- Heusson blane ou jaune, abdomen plus ou moins rouge ; Abdomen non taché de blanc à l'extrémité ; DETTES os enc sr cay ss O. SIPMALUS, brs VI Leas Antennes annelées de blanc ou de jaune. 7. varius, Pr. VI, 200. Antennes sans anneau, rousses à la base. 8. certus, Pr. VI, 200. Antennes sans anneau, toutes noires. 9. nigricornis, Pr. VI, 201. Abdomen taché de blanc à l’extrémité ; Thorax noir ; Abdomen noir à l'extrémité seule- monte. essence LO. Belangerl, Pr. Vi, 201. Abdomen noir à la base et à l'extrémité, ......... SATA. notatas, Pr VI 202. JUL 96 TO el. 122.2 te. 12. EGP, Pr VE 20a. Ecusson noir, abdomen rouge ou rouge et noir ; Abdomen non taché de bline à l'extrémité ; Antennes sans anneau blanc; | Hanches noires, du moins les postérieures ; Pattes noires ; Mésothorax à impressions bien distinctes............ 13. Americanus, Cr. VI, 202. Mésothorax sans impressions | distinctes... 14, rufoannulatus, Pr. VI, 202. Pattes rousses ; Abdomen entièrement roux ; Face noire.............. 15. persimilis, Cr. VI, 203. Wace blanche... 298016. mundus, Pr. VI, 203; Abdomen roux, noir à l'extrémité ; Toutes les hanches noires, 26. cinctus, Pr. VII, 175. Les 4 hanches antérieures blanches... 27. brevicornis, Pr. VII, 176. 178 LE NATURALISTE CANADIEN, Hanches rousses ; Abdomen entièrement noir.... 17. pumilus, Cr. VI, 203. Abdomen roux terminé de noir. 28. ruficoxus, Pr. VIT, 000, Antennes avec un anneau blanc dans les © ; Mésothorax à impressions distinctes. 18. nuncius, Say, VI, 203 Mésothorax sans impressions distinctes ; Pattes NOMOS ER"... voces .« 19. limatus, Cr. VI. 204. Pattes rousses ; antennes gréles.... 20. similis, Cr. VI, 204. Abdomen taché de blane à l'extrémité ; Hanches noires ; Jambes postérienres sans anneau à la base ; Tarses postérieurs brunatres.... 21. apicatus, Pr. VI, 204. ‘Tarses postérieurs blancs... 22. albitarsis, Pr. VI, 314. Jambes postérieures avec un anneau blane à la base, 30028 latus, Pr. VI, 204 Hanches rousses ; Méthathorax noir …… .......--. 24 incertus, Cr. VI, 205. Métathorax taché de roux.,...... 25. alacris, Cr. VI, 205. Gen. PHYGADEUON, Grav. Vol. VI, p. 279. 19. Phygadeuon maculatus. (Phygadeuon taché) nov. sp. 9 —Long. .32 pouce, Noir; tête et thorax avec une courte pu- bescence grisâtre. Antennes fortes, épaissies vers l'extrémité, enrou- lées, noires avec un large anneau blanc au milieu. Thorax finement ponctué. Ecailles alaires noires. Ailes légèrement enfumées, ner- vures et stigma, noir; aréole moyenne, pentagonale. Métathorax rugueux, ayee une pointe épineuse de chaque côté, en arrière. Pattes noires, les six jambes avec une longue tache blanche à l'extérieur. Ab- domen noir, poli, brillant, le premier segment assez court, élargi en ar- rière avec deux carènes en dessus ; tarrière un peu plus courte que l'abdomen. Un seul spécimen ¢. La coloration de ses pattes dis- tingue cette espèce à première vue, de toutes les autres, 20. Phygadeuon rectus (Phygadeuon droit) nov. sp. £— Long. .30 pouce. Noir avec une courte pubesceuce blan- châtre. Les écailles alaires, l’écusson, une ligne au dessous, une _ tache à l'extrémité de l'abdomen, d’un blane d'ivoire. Antennes sé tacées, brunes. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma roussâtre Métathorax sans tubercules aux angles. Abdomen avee les segments 2 et 3 et l'extrémité du premier, roux, le reste noir. Pattes rousses,s, hanches noires, tarses postérieurs blancs. i | à] Fe LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 179 Un seul spécimen 4. Son écusson blanc avec son thorax noir et l’abdomen roux, le distinguent de tous les autres. 21. Phygadeuon insignis. (Phygadeuon remarquable) nov. Sp. ® —Long. .28 pouce. Noir; la base des antennes, les pattes, l'abdomen excepté les 3 derniers segments qui sont noirs, d’un beau roux. Face ponctuée ; chaperon poli, brillant, Antennes tricolores rousses à la base, puis noires dans le ae avec un anneau blanc au milieu. Ailes hyalines, nervures brunes, écailles et stigma roussâtres. Métathorax sans mucrons. Pattes postérieures avec l'extrémité des cuisses et des jambes noires. Abdomen finement ponctué, tarière ne dépassant que peu le dernier segment. Un seul spécimen 9, bien remarquable par sa colora- tion. 22. Phygadeuon anaulatus. (Phygadeuon annelé) nov. Sp. £ —Long. .22 pouce. Noir; pattes rousses, de même que l’ab- domen. Antennes longues, assez grêles, noires avec un anneau blanc vers le milieu. Heailles alaires noires. Ailes légèrement obscures. Hanches noires ; jambes postéricures brunes, leurs tarses obscurément blanchâtres au milieu. Abdomen en ovale allongée, poli, brillant, roux avec l'extrémité noire ; tarière du quart de l’abdomen environ, Un seul spécimen 9. Des antennes plus grèles, le més tathorax non creusé en arrière et les écailles alaires noires le distinguent surtout du legularis. 23. Phygadeuon ruficornis. (Phygadeuon- cornes-rousses) nov. sp. j d'.—Long. 23 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes, l'abdomen, les pattes, roux. Antennes sétacées, rousses ex- _cepté à l'extrémité en dessus. Face couverte d’une pubescence blan- châtre. Ecailles alaires roussâtres. Ailes lésèrement enfumées. Mé- tathorax brillant, à carénes soulevées, tuberculeux aux angles. Hanches rousses de même que les pattes. Cuisses et jambes postérieures brunes à l'extrémité, de même que leurs tarses. Abdomen allongé, brillant, noir à l'extrémité, le ler segment bicaréné. Deux spécimens 4. L’extrémité de l’abdomen quel- quefois d’un obscur peu prononcé. Probablemant le Ss de quelque espèce déjà décrite. 1 180 LE NATURALSTE CANADIEN. . 24. Phygadeuon 4-carinatus. (Phygadeuon à 4 carènes). nov. Sp. d—Long. .30 pouce. Noir; le chaperon, les orbites antérieurs, le scape en dessous, les palpes, les écailles alaires, les 4 trochantins antéricurs, blanc; l'abdomen avec les pattes, roux. Antennes sétacées, noires. Métathorax très rugueux, ses carènes latérales postérieures présentant chacune 3 dentelures en forme de muerons. Pattes posté- rieures avec les genoux, l'extrémité des jambes et les tarses, noir, Ab- domen en ovale allongé, le premier segment fort élargi à l'extrémité avec 4 carènes, une de chaque côté du milieu et une autre sur les bords latéraux ; 2e segment plus large que long, avec une petite protubé- rence polie à la base au milieu et aciculé longitudinalement dans le reste excepté au sommet, les autres segments polis, brillants, les der- niers pubescents et légèrement obscurs. Deux spécimens 3. La forme singulière de l’abdo- men de cette espèce, permettrait probablement d’en former: un genre propre. Nous ne connaissons pas la femelle. 25. Phygadeuon ovalis. (Phygadeuon ovale). nvo. sp. @ d'—Long. .19 pouce. Noir; les mandibules, les palpes, les pattes, avec les segments 2 et 3 de l’abdomen roussâtres. Heailles alaires blanches. Ailes hyalines, stigma grand, brun avee une tache! pâle à la base. Métathorax mucroné en arrière. Hanches noires, roussâtres à l'extrémité. Les cuisses postérieures en dedans avec les tarses et l'extrémité des jambes, brun. Antennes toutes noires, épines -à l'extrémité, mais non enroulées. Abdomen en ovale régulière, surtout dans la femelle, poli, brillant, le ler segment bicaréné ; tariére environ lequart de l'abdomen. \ Deux $ ‘1 &. Très rapproché du éegularis, mais avec le corps plus allongé, le métathorax plus rugueux, l’ab- domen plus court et la tarière aussi plus courte. Le tegularis n’a l'extrémité de l'abdomen que faiblement ob- scure, tandis que l’ovalis l’a distinctement noire. 26. Phygadeuon apicatus. (Phygadeuon terminé de noir) ov. Sp. Q—Long. .30 pouce. Roux; les palpes, un anneau aux an- tennes, les écailles alaires, une ligne au dessous, une ligne en avant sur le bord du prothorax, l’écusson, jaune blanc. Antennes assez longues, tricolores, rousses à la base, blanches au milieu, brunes à l’extrémité. Ailes hyalines, nervures brunes, stigwa roussâtre. Métathorax asssez ponctué, les carénes peu prononcées. Pattes entièrement rousses. _ LES ICHNEUMONIDES FE QUEBEC. 18 Abdomen allongé, fusiforme, roux, noir à l'extrémité, sans tache de blane sur les derniers seyments, tarière courte, ne dépassant que peu - J'abdomen. . Un seul spécimen ©. Bien distinct du signalus par sa … forme plus allongée, son absence de tache blanche à l’ex- trémité de l'abdomen et la forme de l’aréole centrale du métathorax qui est aussi longue que large, tandis que dans … le signatus elle est beaucoup plus large que longue étant strictement transversale. 27. Phygadeuon major, Cress. (Phygadeuon majeur). Phygadeuon major, Cress. Proc. Hnt. Soc. Phil. III, p. 308, ©. Trois spécimens 9. 28. Phygadeuon rufipes (Phygadeuon pieds-roux). nov. sp. d.—Long. .31 pouce. Roux avec teinte de noir sur le thorax ; les orbites antérieurs, un anneau aux antennes, les écailles alaires, une - ligne au dessous, une autre petite ligne en avant, blanc jaunâtre, An- tennes longues, tricolores, non enroulées; mésothorax taché de noir sur chaque lobe; écusson roux. Métathorax assez court, mucroné. Pattes rousses. Abdomen déprimé, en ovale, le 2e segment avec des impressions latérales à la base; tarière dépassant à peine l'abdomen. Un seul spécimen 2. Son abdomen entièrement roux le distingue surtout du signatus et du major. 29, Phygadeuon ornatus. (Phygadeuon orné). nov. sp. Q—Long. 29 pouce. Roux; les orbites entièrement, à peine interrompus sur le vertex, élargis au dessous des antennes, la base des mandibules, un point sur le chaperon de chaque côté, un anneau aux antennes, le collier, les écailles alaires, une ligue au dessous, le bord du prothorax, avec l’écusson, d'un blanc d'ivoire. Antennes longues, sétacées, noires, avec un petit anneau blanc au delà du milieu; face noire. Sutures du thorax, environs de l’écusson, avec les trochantins et la base du pédicule de l'abdomen, noir. Ailes hyalines, stigma ~ noir taché de blanc à la base. Pattes entièrement rousses. Abdomen déprimé, le 2e segment avec impressions latérales et ponctué à la base ; tarière dépassant à peine l'extrémité de l’abdomen. Un seul spécimen 9. Très rapproché du signatus par ses marques blanches, mais s’en distinguant surtout par son absence de noir à l'extrémité de l'abdomen et l'aréole centrale de son métathorax, qui n’est pas transversale. ' 182 LE NATURALISTE CANADIEN. 30. Phygadeuon nigrovariegatus, (Phygadeuon varié de noir) nov. sp. © — Long. .25 pour. Roux varié de noir; la tête en arrière, les sutures du thorax, les flancs, les 4 cuisses postérieures au milieu, les antérieures en arrière, les hanches postérieures, l'extrémité de Jeurs jambes, avec l'extrémité de l'abdomen, noir, le reste roux. Ailes légèrement enfumées ; stigma roussâtre. Antennes assez courtes, gre- nues, rousses à la base, noires à l'extrémité. Métathorax faiblement mucroné, Abdomen assez fort, le 2e segment bi-impressionné à la base, les segments terminaux noirs; tarière dépassant à peine l’extré- mité de l’abdomen, Deux spécimens 9. ‘lrès rapproché du tuberculifrons, mais s’en distinguant surtout par son stigma roussàtre et les taches noires de son thorax. La table pour l'identification des espèces peut mainte- nant se lire comme suit : Thorax noir ; Abdomen noir ; Housson blanc RP... . ture L'miger, Pr: Vii, 280, Ecusson noir... .sescoooese-- see 19. maculatus, Pr. VIT, 178. Abdomen roux ; Husson blanc Ge... cs 20. rectus, Pr. VIL, 178. Ecusson noir ; Antennes avec un anneau blanc ; Antennes tricolores, rousses à la base CR... 0 Oa, Isis, Pi V EL gos Antennes branes à la base ; Abdomen entièrement roux.8. abdominalls, Pr. VI, 280. Abdomen noir à la base et à Vextrémité.......... 2. rübrocinctus, Pr. VI, 280. Abdomen noir à l’extrémité seulement ; Ecuilies alaires blanches.... 9 tegularis, Pr. VI, 282. Heailles alaires brunes. ..22. anaulatis, Pr. VIL, 17 Antennes sans anneau blanc ; Antennes rousses à la base ; Face glabre, ponctuée ; Tarière au moins du quart de l’abdomen........ 4. vulgaris Or. VI, 284, Tarière à peine saiilante....5. subfuseus, Cr. VI, 281. Face pubescente Qf ....:.....23. ruficornis, Pr. V1i,179. Antennes noires à la base; ss ea LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC, 183 a ler. segment abdominal à 4 3 carénes,............ 24. 4-carinatus, Pr. VIT, 180. # ler. segment abdominal non à 4 carénes; Antennes entiérement noires ; Tarièré de plus de la moitié de abdomen en longueur, 6. lucens, Pr. VI, 281. Tarière du quart de l’abdomen environ ......06. DE 25. ovalis, Pr. VII, 180. Antennes rousses en dessous À ; Tous les trochantins blancs. 11. dubius, Pr. VI, 283- Tous les trochantins roux. 10. pubescens, Pr. VI, 282. Thorax plus ou moins roux ; Pigdasom noir silts Ter. LEUR 7. impressus, Pr. VI, 281. Ecusson blanc, jaune ou roux; Antennes avec un anneau blanc ; Antennes rousses à la base ; Abdomen terminé de noir; Abdomen non taché de blanc à l'extrémité... ..... 26. apicatus, Pr. VII, 180. Abdomen taché de blanc à l’extrémité ; Prothorax bordé de blanc. 8. signatus, Pr. VI, 282. | Prothorax non bordé de blanc 12. planus, Pr. VI, 283. Abdomen roux ou jaunâtre à l'extrémité ; Antennes rousses à la base ; . Abdomen noir à la base........ 27. major, Cr. VII, 181. Abdomen entiérement roux.. 28. rufipes, Pr. VII, 181. Antennes brunes à la base ; Ecusson jaune ou blanc; Prothorax bordé de blanc 29. ornatus, Pr. VII, 181 Prothorax non bordé de blanc... 13. proximus, Pr. VI, 283. Antennes sans anneau blanc; Abdomen noir à l'extrémité ; Extrémité noire de l’abdomen tachée de blanc; Ecusson jaune........... 14. terminalis, Pr. VI, 284 Ecusson roux....-........ 18. dorsalis, Pr. VI, 285. Extrémité de l'abdomen sans tache pâle ; Stigma noir... 16. tuberculifrons, Pr. VI, 284. Stigma roux pâle. 30. nigrovariegatus, Pr.VII, 182 Abdomen entièrement roux,...... 15. hilaris, Pr. VI, 284. (A continuer). 184 LE NATURALISTE CANADIEN. NÉCROLOGIE. M. FRANCIS WALKER est mort le 5 Octobre 1874, après une vie remplie d'activité et consacrée presque exclusive- ment à l’entomologie. » I] était né a Southgate, Angleterre, le 31 Juillet 1809. Sous l'influence de son père, membre de Ja Société Royale d’Horticulture et président de la Société Linnéenne, son gout pour |’Histoire Naturelle se développa dès ses plus tendres années, et il s’attacha surtout à l'étude des Lépi- doptères, des Diptères et des Hyménoptères parasites et gallicoles. I fit de nombreux voyages entomologiques en France, en Suisse, en Italie, en Allemagne et jusqu’en Laponie ; très actif, il recueillit pendant tous ces voyages de nombreux échantillons et fit beaucoup d’observations; il a pubhé un grand nombre de travaux soit séparés, soit dans dillérents recueils. Les plus importants sont: la partie des Insecta Britannica, relative aux Diptères, la monographie des Chal- cidiens, une partie du catalogue du British Museum, ete. ete. On reproche généralement à ses travaux un peu de légèreté, mais son affabilité et sa courtoisie le font regretter de tous ceux qui l'ont connu.— Petites Nouvelles ÆEntomologiques. Sir WILLIAM JARDINE est mort le 12 Novembre 1874, à l’âge de 74 ans. Quoique spécialement dévoué à l'Orni- thologie, il établit le Magazine of Zoology and Botany et peu aprés The Annals of Natural History, En 1841 les deux publications furent fondues en une seule sous le titre de Annals and Magazine of Natural History, aujourd hui le journ:| le plus important dans ce département de la science. NECROLOGIES. 185 ‘Sir CHARLES LYELL, Péminent géologue Anglais, est ‘mort à Londres le 22 Février à l’âge de 77 ans. Il était né Je 14 Novembre 1797. Ses premières publications géolo- giques datent de 1826. En 1830 il donna la première édi- tion de ses “ Principes de Géologie” qui ont été réédités plusieurs fois depuis. Cet ouvrage était un pas hardi dans hune nouvelle méthode, en ce que l’auteur s’efforgait de “trouver une explication aux faits géologiques anciens, dans les lois qui se poursuivent actuellement de nos jours. Cette 4 doctrine recut le nom d’ Unxiformitarianisme, et était à l’ave- “nant du Darwinisme avec ses évolutions. Lyell fut jusqu’à ‘un certain point pour la Géologie ce que fut Darwin pour la biologie. | Sir Charles Lyell visita le Canada et les Etats-Unis en M 1811. Il publia un récit de son yoyage sous le titre de | Travels in North America in 1841-2. Il fit une seconde vi- site à ce continent en 1849. En 1863 il publia ses Geolog'i- cal Evidences of the Antiquity of Man, dans lesquelles al embrasse la théorie de Darwin, quoique antérieurement opposé à son hypothèse du développement, laquelle cepen- | dant il enseigna et favorisa sans s’en apercevoir dans tout > son cours de Géologie. A part ses Principes de Géologie, Lyell nous a aussi donné ses Eléments de Géologie qui ont eu leur 6e édition en 1864 et ont été traduits en plusieurs langues, particu- “lièrement en français par Ginestou. C’est sans contredit . l'ouvrage élémentaire le plus complet et le plus recomman- dable sur la Géologie. Y . Les journaux nous annoncent la mort de Sir William \ Logan, dans le pays de Galles à l’âge de 78 ans. Sir Wil- liam Logan était né à Montréal en 1798. Pendant trente années il fut à la tête de la Commission Géologique de . cette Province. Voir pour plus de ‘détails sur ce savant distingué le Naturaliste, Vol. V, p. 13% = 186 * LE NATURALISTE CANADIEN. GEOLOGIE. (Continué de la page 157). ¢ LE DELUGE MOSAIQUE. Récit biblique. Accord de la science avec la révélation. Tradi- tion chez différents peuples au sujet du Déluge. Restes humains avec les animaux fossiles. Cavernes à ossements. L Nous avons dit précédemment que le cataclysme du Pliocène n’était pas le dernier qui ait ravagé le monde, et que la science, d'accord avec la révélation, nous fournis- sait les preuves d'un bouleversement plus récent, où l'homme lui-même a pu être et partie et témoin, nous voulons parler du déluge universel; c’est ce dernier qu'il nous reste à examiner. Nous lisons done au chapitre VI et suivants de la Genése que, sur l'ordre de Dieu, le patriarche Noé construi- sit une arche immense, a laquelle il travailla pendant plus de 100 ans; qu’il entra dans cette arche avec sa femme, ses trois fils et leurs femmes, et qu'il y lit entrer de même un couple de tous les animaux de la terre, tant des oiseaux que des reptiles et des quadrupédes. Que les cataractes du Ciel furent alors ouvertes et qu'il plut pendant 40 jours et: 40 nuits sans interruption, si bien que l’eau couvrit toute la terre et s'élèva jusqu’à 15 coudées au dessus des plus hautes montagnes. Que tous les hommes et les animaux, à lex- ception de ceux qui étaient renfermés dans l'arche, péri- rent dans ce déluge, et que la terre fut repeuplée par ceux ainsi conservés. La tradition chez tous les peuples est sur cet article en accord avee le récit de l'écrivain sacré. Bien que cette tradition ait plas ou moins été altérée, chez toutes les nations errr Tr GÉOLOGIE. 187 uvages, tant celles de l'Asie et de l'Afrique, que celle d'Amérique, on reconnait le même fond dans le fait de la grande catastrophe, savoir: que la terre a été noyée dans un déluge universel qui entraina la mort de tous les êtres “vivants, à l'exception d’un homme et d'une femme qui se ' sauvèrent dans une barque, dans une arche, un radeau, … et repeuplèrent ensuite la terre. Il est impossibie qu'une telle unanimité chez des peu- À ples si différents de mœurs, de language, et séparés par _ de si grandes distances, puisse reposer sur une fiction, ou … même puisse s'appliquer à quelque inondation locale, quel- que catastrophe particulière, comme celles qui se sont pro- . duites par exemple à la suite de quelque éruption volcanique, de quelque tremblement de terre etc. comme en mentionne l'histoire. Malgré les changements qu’on a fait subir à ce « récit et les additions considérables que l'imagination, l’a- -mour du merveilleux, et le défaut de culture intellectuelle se sont plus à le surcharger, 1l n’est pas difficile de recon- naître que tous les narrateurs au foud out brodé sur le même thême, sont partis du même point, savoir: un dé- luge universel qui a inondé la terre entière, » Ici, la science d’accord avec la tradition des peuples, vient encore confirmer le récit biblique. En effet, l’exa- men des couches du diluvium on terrain quaternaire, c'est-à-dire de celui que nous foulons nous-mêmes de nos pieds, et qui avec les détritus qu'il a reçus forme la terre arable d’où nous tirons notre subsistance, nous montre. que ce terrain est composé des éléments et de la tritura. tion des couches géologiques qui encaissent les vallées. Ce terrain composé de sable, de gravier, de débris de roches arrachés aux montagnes voisiness renferme des dé- bris d'animaux, les derniers arrivés sur le globe, déposés après un transport plus ou moins long, ou entrainés et en- sevelis dans des cavernes. | \ Jl existe de fait, dans toutes les parties du monde, de ces cavernes à ossements. Ayant dordinaire leur ouver- | : | | | 1 “ture à une assez grande élévation sur les flancs des mon- tagues, elles reccleut, en plus ou moms grande quantité, Petia de y ET: 138 | LE NATURALISTE CANADIEN. des débris péle mêle d'animaux dont les genres vivent en- core de nos jours, bien que la plupart du temps les espèces soient disparues. Tels sont, par exemple, l’£lephas primi- genius, Blum. (le Mammouth) et l’Æ. antiquus, Falconer, qui sont représenté par l'Elephas indicus, et VE. Africanus. Tels sont encore Lhinoceros tichoriuus, Bos primigenius, Ursus speleus, Megaceros hibernicus ete. tous genres qui exis- tent encore bien qu'avec des espèces différentes. Or, qui a pu réunir ainsi dans ces cavernes ces os d’animaux.de différents genres, et les ensevelir, comme on les trouve d'ordinaire, dans un terrain de même composition que celui des plaines avoisinantes, sinon une inondation géné- rale dont les eaux dans leurs mouvements, ont entassé sans ordre dans ces antres, les débris sans nombre qu’elles promenaient confondus ; ou encore la fuite du danger qui a porté les habitants des plaines à s’éiever sur les hau- teurs pour fuir l’envahissement de l’eau, à mesure qu’elle s'élevait, et à se réfugier dans ces cavernes comme dans des lieux de refuge, où ils ont ainsi péri réunis. | Si, maintenant, dans ce diluvium ainsi déposé soit dans les plaines ou les cavernes, nous trouvons mêlés à ces dé- bris fossiles d'animaux qui n'existent plus des os humains ou des restes de l'industrie huinaine, dans des endroits où il est facile de constater que ces couches sont parfaitement vierges, c’est-à-dire n’ont pas été remaniées postérieurement à leur déposition, nous devrons en conclure qu'il fut un temps où l'homme était contemporain de ces espèces per- dues, qu'il est survenu une inondation, un cataclysme une révolution quelconque qui a englouti ensemble hommes et animaux pour les déposer au sein des mémes couches. Or c'est ce que l’observation confirme par des preuves sans nombre. Notons ici avant d’aller plus loin en quelques mots, les traditions des différents peuples à l'égard du déluge. Chez les Chaldéens, Xixouthros, le dixième roi de cette nation est averti en songe que les hommes seraient détruits par un déluge, et recoit ordre de construire un grand navire dans lequel il se renferme avec ses amis et GÉOLOGIE. 189 “ses proches, après y avoir entassé les provisions de bouche à nécessaires. Voyant que les eaux commençaient à dimi- Munuer, il laissa sortir quelques oiseaux, mais ceux-ci ne _ trouvant aucun endroit pour se reposer revinrent à l’arche, à Quelques jours après, Xixouthos fit de nouveau sortir 4 d'autres oiseaux, et ceux-c1 revinrent les pattes souillées _ de vase; enfin sortis une troisième fois du navire, ces oiseaux ne revinrent plus. Xixouthros voyant par là que la terre était desséchée sortit du navire avec sa femme, sa fille, le pilote et tous ceux qui s’y étaient renfermés. Puis après avoir offert un sacrifice aux dieux, il s’'envola vers eux avec sa famille, laissant 4 ses amis qu’il avait sauvés le soin de repeupler la terre. Les Perses conservent aussi le souvenir d’un déluge | | universel quia fait périr le genre humain à cause de ses » crimes, a l'exception d’un petit nombre de personnes. Même tradition chez les Thibétains. Hébreux du temps de Joseph le récit du déluge, car du nom de {hébah qui en hébreux signilie l’arche, ils ont cons- » titué leur ville de Thébes le lieu ou Noé a construit son * arche qui, suivant eux, avait 280 coudées de long, était dorée en dehors et argentée en dedans. Pour les Egyptiens, il est évident qu'ils ont pris des « ; Mêmes traditions chez les Grecs et les Romains. Les » déluges d’Ogyges et de Deucalion ne sont évidemment que _ des altérations du récit Mosaïque. Ce sont toujours les ” crimes des hommes qui forcent la divinité à exterminer le genre humain. Un très petit nombre sont épargnés eu égard à leur vertu, et repeuplent ensuite la terre. | “ La race actuelle des hommes, dit Lucien, n’est pas la première, celle-ci a entièrement disparu, mais actuelle- » ment, il existe une seconde génération dont l’origine pre. - mière remonte à Deucalion.” On se rappelle de quelle » manière, d'après le récit des poétes, Deucalion et Pyrrha sa femme repeuplèrent la terre. Ils jettent l’un et l’autre _ des pierres en arrière d'eux, celles de Deucalion se changent en hommes et celles de Pyrrha en femmes, 190 LE NATURALISTE CANADIEN. Les indigénes de Cuba ont aussi un viellard qui monte dans un grand canot avec des animaux pour se soustraire a une inondation qui fait tout périr. Le colombe avec son rameau vert est même notée dans le récit. Nos sauvages du Canada racontaient aussi que pour punir les hommes de leurs crimes, Dieu les détruisit dans un déluge, et que pour repeupler la terre, il avait changé les animaux en hommes. Il résuite de toutes ces traditions, et d’une foule d’autres que nous pourrions citer, que le souvenir du dé- luge et aussi des principales circonstances de la création et du commencement du monde, s'est conservé chez toutes les nations du globe. Qu'en le débarrassant des fables et de la confusion qui l'ont aitéré, on retrouve ce- pendant partout le même fond, savoir: 1° les crimes des hommes qui atiré la colère du Ciel; 29 Une inondation universelle qui fait tout périr à l'exception d'un petit nom- bre; 3° la construction d’une barque dans laquelle se sauvent ces justes que leur vertu fait ainsi épargner et 4° presque partout aussi, la plantation de la vigne et l’enivre- ment de Noé. De cette unanimité dans les points princi- paux, on est fore? de conclure que tout ont brodé sur le même théme, et que lécrivain inspiré, n’a fait qu'élaguer dans son récit de la tradition reçue des ancêtres, les fables dont l'imagination des peuples s'était plue à la surcharger, Et la science, après les recherches et les investigations les plus sévères et les plus minutieuses, vient en tout pons confirmer ce récit de l'écrivain sacré. De toutes les preuves que l’observation peut fournir du fait d'un déluge universel, dont l'homme lui-même aurait été la victime, il n'en est point de plus coneluantes que celle des dépots dans les cavernes dites à ossements. Ces cavernes qui sont toujours plus ou moins élevées au dessus des plaines, sont quelquelois d’une très grande étendue, of frant parfois des chambres de plusieurs centaines de pieds de diamètre, en séries souvent à des niveaux différents, si bien qu'on ne peut passer de l’une à l’autre sans le secours d'une échelle. Or les dépots inférieurs dans ces cavernes sont absolument identiques à ceux du diluvium inférieur —_ S nr — <- OE. RS Ne GÉOLOGIE. 191 ‘des vallées. Ces dépots sont d'ordinaire une couche limo- “ neuse avec graviers, galets, silex, cailloux roulés et quel- quefois des fragments de roche considérables, avec lesquels on trouve souvent entremélés des os de mammifères actuel. L A + . . . . . lement disparus, tels que Elephas primigenius, Bos primi- genius, Ursus spelæus, etc., le tout pêle mêle, de manière à démontrer qu'ils sont évidemment le produit du transport des eaux. L'identité de ces dépots dans une’foule de cavernes séparées par des espaces géographiques consi- dérables, démontre qu'ils ne peuvent être que le résultat: d'un phénomène unique, universel, d’une inondation gé. nérale qui après avoir fait périr les animaux, se serait élevée jusqu’à la hauteur de ces* cavernes, et y aurait déposé leurs restes mêlés aux débris de roches et produits des dénudations opérées sur les collines. Mais l'homme existait-il à cette époque ? et ses restes sont-ils venus se mêler à ceux des animaux dans ces trans- ports des eaux ? On sait que les philosophes du dernier siècle ont travaillé par tous les moyens à détruire l'autorité de la révélation, et que plus d’une fois ils se sont imaginés avoir triomphé en s'appuyant sur les sciences naturelles encore à leur naissance à cette époque et trop imparfäitement connues. Mais l'étude et l'observation poursuivant leur cours sont venues à leur tour rendre hommage à la vérité et confirmer les avancés qu’on prétendait renverser au moyen de leurs données. De nombreux ossements humains ont été trouvés mélés aux restes des animaux des cavernes et apporter la preuve irrécusable que l’homme lui aussi avait vécu et avait été la victime du grand cataclysme, Dans une foule de cas aussi où les restes de l’homme man- quaient dans les cavernes, on a trouvé des traces, des produits de son industrie, comme silex taillés servant d’ins- truments tranchants, os travaillés, etc. L'identité de ces dépots inférieurs des cavernes et au Brézil et en Europe et en Asie, démontre qu'ils sont dus à une même cause et sont le produit d’une même époque. re PP CS, 2 192 LÉ NATURALISTE CANADIEN. Mais 1e dessus de ces Dre dépots, s’en trouvent d'ordinaire d’autres d’une date évidemment plus récente car ils sont souvent séparés des premiers par des couches de stalagmites souvent fort épaisses et sont composés de restes d'animaux qui existent encore de nos jours, et des produits de l’industrie humaine dénotant un degré plus avancé de civilisation, un commencement de goût et de recherche dans les objets alors à son usage. Evidemment ces derniers dépots ne peuvent être rapportés au déluge, mais sont plutôt les restes des repas de peuplades qui faisaient de ces cavernes leurs demeures, ou qui ont servi à d’autres de lieux de sépultures. Farmi les fossiles de ces derniers dépots on reconnait surtout des restes du bœuf, du sanglier, du chien, de la chèvre, etc. (A Continuer). +. D -- FAITS DIVERS. Quelques zéros d’omis. — La Gazette des Campagnes parlant dernièrement des Cistres disait que ces insectes appartiennent à l’ordre des Diptères qui renferme huit à neuf espèces d'insectes, (sic!) Si au lieu de 8 à 9 la Gazette eut dit de 40,000 à 50,000, elle eut été beaucoup plus près de la vérité. Découverte d’un Mastodonte — Des ouvriers en creusant dernièrement sur la rive nord du lac Erié, décou- vrirent, à 18 pouces sous terre, les restes d’un énorme Mastodonte. Les défenses, fort recourbées, mesnrent 8 pieds 9 pouces de longueur sur 21 pouces de circonférence, et bien qu’elles soient creuses à la base sur une longueur de 4 pieds, elles pèsent encore 105 livres. Deux molaires se trouvaient encore attachées à la mâchoire, l’une des deux mesurait 4 poucés de long sur 34 de largeur et pesait 5} livres. | OO ENT 000 DOTE D Er corm mmem ms a F tied Daturaliste Canadien Vol. VII. CapRouge, Q., JUILLET 1875. No. 17. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, e FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. (Continué de la page 170). III. Fam. SCOMBÉROIDES. Scomberoide. Le caractère le plus saillant qui sépare cette famille des deux précédentes, est de n’avoir ni épines ni denticula- tions aux opercules. Ces poissons ont tous de très petites “écailles, de sorte que plusieurs paraissent, à première vue, en être totalement dépourvus. Les nageoires ventrales en sont toujours privées ; la nageoire caudale, la plupart du temps, est large et fort puissante. Cette famille qui ne renferme pas moins de 13 genres différents dans le Massachusetts, n’est représentée dans nos eaux que par les deux qui suivent, ne renfermant cha- eun qu’une seule espèce. Ce sont exclusivement des poissons marins. Dorsales très écartées l’une de l’autre; côté de la queue non carénés, soulevés seulement en crêtes cutanées .............. 1. SCOMBER. Dorsales presque réunies ; une carène longue et élevée de chaque côté dela queue... seracsece an nn ser cn net 2. THYNNUS. 1. Gen. MAQUEREAU. Scomber, Cuvier. Corps fusiforme, couvert d’écailles uniformément pe- ttes. Côtés de la queue avec crêtes cutanées très peu soulevées. Nageoires dorsales distantes l’une de l’autre, la postérieure avec plusieurs rayons libres formant comme st 194 LE NATURALISTE CANADIEN. une série de fausses nageoïres corres} yondant avec d'autre semblables en arrière de l'anale. Une seule rangée de petites dents coniques à chaque mâchoire. Une seule espèce dans nos eaux. Fig. 20. Maquereau printanier, Scomber vernalis, Mitchill; Sc. grec. Dekay.—Angl. The Spring Makerel—lLong. 10 à 14 pouces Fig. 20. 1 Formule ptérygiale : D.10-12; P.17; V.5; A.12; C. 20. Corps fusiforme, allongé,*i écailles très petites. Yeux grands, © circulaires, protégés par une membrane nictitante; pupille noire; iris argentée. Ligne latérale courbe et légèrement saillante, 2e et 3e rayons de la 1ère dorsale les plus longs; dans le repos cette nageoires se cache dans une fossette à sa base. La seconde est de couleur fuli- gineuse marginée de blanc; elle est environ trois fois aussi longue que haute; en arrière de celle-ci se trouve, distribuées à égales distances re la queue, 5 fausses-nageoires correspondant avec six de même 1 forme allignées à la suite de l’anale. Pectorales de couleur foncée avec une tache noire à leur base en | dessous. Les ventrales ont aussi une semblable tache. Queue profondément excavée, marginée de blanc à l'extrémité et portant sur ses côtés, dans sa partie charnue, une petite caréne. Tout le dessus du corps est d’un brun verdâtre foncé marqué dans toute sa longueur, depuis l’occiput jusqu’à la queue, de bandes . transversales plus ou moins ondulées et coudées, d’une nuance encore — plus foncée, s’étendant au delà de la ligne latérale. Les opercules… argentés. Côté blanes avec réflexions cuivrées; un peu au dessous de latérale et presque parallèle à celle-ei dans toute la longueur du pois n; l’espace entre ces deux lignes est plus foncé que dans le reste. Le ventre est d’un beau blanc argenté, ~~ Fig. 20. Le maquereau printanier. Scomber vernalis, Mitch. LES POISSONS. 195 Le Maquereau frais est trés estimé des gourmets, et salé c'est encore un aliment sain et d’un gout agréable. Il s’en fait une consommation considérable dans la plupart des pays d'Europe et aux Etats-Unis. Le maquereau se pêche particulièrement sur les côtes Européennes et Américaines de | Atlantique, dans la Mé- diterrannée, la Manche, le Golfe St. Laurent etc. Pendant longtemps on a cru que le Maquereau émigrait à la mer glaciale durant l'hiver, mais on prétend connaitre certainement aujourd'hui que c’est seulement dans les profondeurs de la mer qu’il se retire alors. Quoiqu'il en soit, on le voit paraitre dans le Golfe, à l'Isle du Prince Edouard, dans la Baie des Chaleurs, sur les côtes de Gaspé, au commencement de Juin, époque où il se répand en bancs d’immense étendue dans les baies pour y frayer. Comme tous les autres poissons, il est fort amaigri après l'acte de la reproduction, mais il se remet petit a petit et dès le mois d’ Aout jusqu’à l'automne, on continue à le prendre gras, parfaitement remis. Le Maquereau est un poisson éminemment grégaire, c'est-à-dire vivant toujours en sociétés fort nombreuses. Sa pêche se fait à la seine où à la ligne. Pour l'attirer, c’est- à-dire l’engager à se montrer à la surface de l’eau et à suivre les vaisseaux, on se sert d’un appas particulier qu’on nomine bouelle. Cette bouette se fabrique avec du maque- reau même ou autres poissons qu'on hache menu au moyen d’une machine assez semblable à un hache-paille, puis on répand ce produit à pleins seaux autour des vais- seaux. Ce sont surtout les pêcheurs Américains qui sont les plus habiles à cette pêche et qui en tirent chaque année de nos eaux pour des valeurs considérables. On n’estime pas à moins de $600,000 le produit de la pêche du maque- reau par les Américains, dans nos eaux du Golfe, chaque année. Le Maquereau salé se vend de $8 à $20 le barril de 200 livres. 2. Gen. THON. Thynnus, Cuvier. _ Corps moins comprimé que dans le maquereau. Une bande d'écailles plus grandes et plus épaisses que dans le 196 LE NATURALISTE CANADIEN, reste du corps forme une espèce de corselet à la suite de la tête. Queue avec une longue crète élevée de chaque côté. Fausses-nage- oires nombreuses en arrière de la 2e dor- sale et de l’anale. Un seul rang de dents pe. tites, pointues, rappro- chées, sur chaque mà- choire. De méme forme a peu près que le maque- reau, quoique de taille beaucoup plus forte, le Thon a aussi les mêmes habitudes. On le rencontre souvent par bandes fort nom- breuses à la poursuite des harengs et des sar- dines dont il fait sa nouriture habituelle. Ce poisson est aussi commun à l'Europe et à l'Amérique. On n’en connait qu'une espèce. Le Thon commnn- Thynnus vulgaris, Cuvier ; T. secundo-dorsalis, Storer. —Fig. 21.— Angl. The common Tunny. Horse Mackerel.—Long. de 3 à 8 pieds; poids de 100 à 800 Ibs. Presqu noir foncé en dessus, d’un blanchatre Fig. 21. | argenté sur les côtés et d’un blane mat sous le ventre. Pupille noire, iris dorée, à réflexions ver- dâtres. Dorsales brunes, la 2e avec teinte de roussâtre. Pectorales d’un gris argenté. Fig. 21.—Le Thon commun. Thynnus vulgaris, Cuv. LES POISSONS. 197 Fausses-nageoires d'un jaune brillant, brunes à la base et au bord antérieur. Formule ptérygiale: D. 14-1-13; P. 34; V. 1-5; A. 2-12; C. 19. Opercules très grands, lisses. Mâchoires égales lorsqu'elles sont fermées. Ouverture de la bouche très grande. La 1ère dorsale a les premiers rayons très longs, décroissant graduellement jusqu’à devenir à peine perceptibles en se rapprochant de la 2e, dans le repos clle se cache dans un sillon creusé à sa base. La 2e dorsale est encore plus haute ; elle est suivie de 10 petites fausses nageoires. Ventrales au dessous des pectorales et placées dans un sillon comme les dorsales. La caudale est légèrement échancrée. La queue porte sur les côtés de sa base une très longue caréne. . Le Thon est l’objet d’un commerce très considérable dans la Méditerrannée et presque toute l’Europe. Il n’y a encore que quelques années qu’on s’est mis a le préparer pour le commerce en Canada. C’est sur les côtes de Gaspé et particulièrement dans la baie des Chaleurs que le ‘Thon se montre surtout abondant. On le pêche à la ligne, avec de forts hamecons d’acier, en employant des sardines ou des harengs pour appas. Cette pêche qui est très émouvante exige beaucoup d'adresse de la part de ceux qui s'y livrent pour maitriser ces énormes poissons, et ne pas se laisser traîner à l’eau par eux. Car une fois pris, ils donnent souvent des secousses telles, en sautant jusqu'à 5 et 6 pieds hors de l’eau, qu'il est souvent fort difficile de sen rendre maitres. Sur les côtes de Sicile, on pêche sou- vent le Thon avec de fortes seines, c’est-à-dire qu’on l’en- ferme au moyen de forts.filets dans des espèces de parcs où on le harponne ensuite. De tous les poissons,‘le Thon est peut-être celui dont ia chair se rapproche le plus de celle des mammifères. On lui trouve beaucoup d’analogie par sa saveur avec celle du veau. Mr. Storer prétend que notre Thon n’est pas identi- que avec le vulgaris de Cuvier et lui a donné le nom particulier de secundo-dorsalis comme espèce distincte. Voici sur quels points tomberait la différence, 19 Dans le vulgaris, la 2e dorsale est à peu près de 198 LE NATURALISTE CANADIEN. même hauteur que la 1ère; dans le nôtre la 2e dorsale est beaucoup plus haute et aussi plus longue. 2° Dans le vulgaris, l'anale est en ligne avec l'extrémité de la 2e dorsale, dans le nôtre elle est en arrière de plu- sieurs pouces. 3° Dans le vulgaris, la largeur de la queue, d’une pointe à l’autre, est plus courte que la longueur de la tête ; dans le nôtre elie est beaucoup plus longue. 4° Enfin dans le nôtre la longueur des pectorales est bien moindre que dans le vulgaris. Nous consignons ici ces caractères qui pourraient bien n’être que des variations accidentelles, n'ayant pas eu nous même l’occasion de pouvoir comparer des spécimens des deux espèces, (A continuer). IIIS DS ADIN LE MUSEE CANADIEN. Plus d’une fois déja nous nous sommes élevé contre cette pratique irrationelle de nos journaux d’avoir des éloges stéréotypés pour toute nouvelle production qui voit le jour. Si bien que ces appréciations sont devenues des banalités insuffisantes à renseigner sûrement le lecteur sur la valeur de l'ouvrage annoncé. C’est toujours une lacune que l’auteur a remplie......c’est pour répondre à un besoin qui se faisait sentir depuis longtems que l’auteur a livré son œuvre au public......c’est un service signalé qu’on rend au pays etc., etc., et cela sans aucun égard au mérite intrin- sèque de la nouvelle production, et la plupart du temps, sans l'avoir lue, ou du moins sans l'avoir sérieusement examinée. L'apparition de la nouvelle publication dont le nom figure en tête de cet article vient nous donner une fois de LE MUSÉE CANADIEN. 199 plus l'assurance de la justesse de nos observations à ce ? égard. Laissant de côté les éloges ampoulés des jour naux se répétant les uns les autres, nous avons attenti- yement examiné l'œuvre nouvelle, et nous venons dire franchement à nos lecteurs ce que nous en pensons. Cet examen critique nous fournira de plus une nouvelle preuve de ce que nous avons cent fois répété : qu'on a grandement tort de tant négliger l'étude des sciences naturelles comme on le fait en ce pays, que cette étude est indispensable à tous ceux qui veulent tenir une plume, et que les littérateurs surtout, par cette lacune dans leur édu- cation, se ferment la porte d'un arsenal des mieux fournis en armes appropriées a leurs genres de combats, s’'inter- disent l'accès à une mine inépuisable en ressources de toute espèce au service de l'écrivain. Le discours, en effet, se compose de mots; or plus on a de mots à sa disposi- tion, et plus grandes sont les facilités de varier le style, de le chatier, et surtout de ne le revêtir que d’habits qui lui soient propres, de ne jamais pécher contre lexactitude. Audaces fortuna juvat, a dit le poéte latin’; nous vou. lons bien le reconnaitre dans une foule de cas, mais cela ne va pas a dire qu'on devrait applaudir à celui qui tenterait de prendre la lune avec ses dents. Or, nous pensons que dans le Musée Canadien, Mr. J. F. Morissette a mordu dans un formage trop consistant pour ses faibles machoires. Nous verrions avec plaisir surgir une revue littéraire à Québec, destinée à répandre le goût de la saine littérature, à offrir un théâtre à ceux qui se sentent l'inspiration pour cette noble carrière, dévouée a la critique des nouvelles produc- tions, pour n’admettre que des pièces capables d’épurer le gout, de faire honneur au pays, et de favoriser le véritable progrès. Mais le succès d’une telle entreprise requiert la direction d’une capacité de premier ordre, ou encore mieux d’un comité de directeurs reconnus compétents. Or, Mr. Morissette ne nous offre aucune garantie de ce genre. On nous dit que ses études classiques n'ont pas dépassé les limites de la sixième ; il nous serait difficile alors d'admettre sa compétence comme juge en fait de 200 LE NATURALSTE CANADIEN. théologie, droit, philosophie, sciences naturelles, histoire, poésie, économie politique et sociale, roman, chronique, tel que le comporte son programme. Et de fait, son nu- méro-prospectus, qui a dû être particulièrement soigné, laisse voir partout la faiblesse de son armure. La gram- maire et le bon goût peuvent justement réclamer pour cette première épreuve. Voyons un peu :— Ce n’est pas avec une couverture imprimée que M. J. F. Morisset veut nous adresser ses 32 pages, mais “avec un couvert imprimé.” Page 5, Mr. Morisset nous dit: ‘toute personne qui ne le (ce numéro) retournera pas sous quinze jours avec son nom, son adresse et le mot (refusé), sera regardée comme abonnée pour l’année” Lecteur, voulez-vous vous sous- traire à l'obligation de devenir abonné du Musée? la chose est des plus faciles, vous n'avez qu’à retourner ce numéro sous quinze jours. Mr. Morisette ne dit pas combien de fois, mais comme l'opération est des moins fatiguantes, nous vous conseillerions de le tourner et retourner de suite cinq ou six fois, et demeurez tranquille ensuite. Mr. Morissette nous dit dans sa préface, page 3, qu'il reconnaît la tâche au dessus de ses forces, que cependant il Yentreprend “ pour rendre justice à notre beau Québec.” Comme ce beau Québec est cruel d'exiger en justice des travaux au dessus des forces de ses enfants! Au bas de la même page 3, nous lisons: “le Musée Canadien sera une revue bien écrite, instructive, et tout- à-fait intéressante.” C’est très modeste! Voyons donc ce- pendant si la marchandise répond à l'enseigne. Prenons l’article qui a trait aux sciences naturelles, qui nous inté- ressent d’une manière particulière. C’est “ L’Oiseau bleu” par Mr. J. M. Lemoine. Qu'ils sont heureux ces littérateurs à imagination vive, de pouvoir admirer des merveilles dans une foule de cir- constances où les simples mortels ne voient que des choses fort ordinaires. Mr. Lemoine, qui a de cette imagination, voit dans une matinée de Juillet un oiseau bleu sur un tour- nesol. Vous, comme nous, lecteurs, auriez pu admirer la ca dt 5 LE MUSÉE CANADIEN, 201 .… riche teinte azurée de l'oiseau, ses formes gracieuses, mais à d h, A me voir rien la qu’une scène toute ordinaire. Voyez cependant comme il en est tout autrement pour Mr. Le- moine. Cette seule vue d’un bel oiseau bleu sur une \ vulgaire fleur jaune, le ravit de suite dans un état voisin de l’extase. Et ne voila-t-il pas que l'oiseau se met en frais de “ roucouler à sa compagne une de ses cazonnettes (sic!) les plus tendres ?”’ C’en est fait, l'âme sensible du poëte n’y peut plus tenir: “est-ce une vision de fée qu'il m'est donné de voir,” s’écrie-t-11? Puis, saisissant de suite sa lyre, il chante: “ J'étais ravi de tant de splendeurs: ce spectacle, que peut-être il ne me sera jamais donné de revoir, avec une telle mise en scène, m’éblouit par sa ma: gnificence, par la variété et l'harmonie de ses contrastes. Etait-ce, me demandai je, la réalité ou bien une scène {ééri- que des Mille et une nuits?” Puis, pour ajouter à l'effet, Aristophane est mis à contribution; on connaît le faible de Mr. Lemoine pour ces emprunts aux Crésus de jadis. Mais laissant tomber l'enthousiasme de Mr. Lemoine, et examinons froidement si le récit qu'il nous fait de sa merveille est véritablement une bonne pièce de littérature, si l'exactitude est respectée, et si des mots sonores n’y sunt pas agencés pour voiler des vides de pensées. Lisons: “un vieux pommier chargé de fruits et dé feuilles” N’est- ce pas un peu naif? Un arbre qui se charge de fruits doit nécessairement porter des feuilles. ..…. Près du pommier croissait un /ournesol dont la corolle, amoureusement penchée vers l’astre du jour, lais- sait épanouir une fleur orange, au milieu d’un feston de verdure.” Tournesol est en italiques et porte un renvoi de note donnant au bas de la page le nom de Buffon. Que veut dire ce manége ? Est-ce bien Buffon qui a donné au tour- nesol son nom? Nous ne sachons pas qu'il en soit ainsi. Pourtant Mr. Lemoine n’a certainement pas voulu établir que c’est Buffon lui-même qui a fait connaitre qu'un tour- croissait près de son pommier! Mystère! Aussi bien, ce tournesol n'est pas un tournesol ordinaire, car il a “la 202 LE NATURALISTE CANADIEN. corolle amoureusement penchée vers l’astre du jour, et cette corolle laisse épanouir une fleur orange au milieu d'un feston verdure.” Pour le coup, nous voici en plein royaume des fées. L’astre du jour roule ici sur la terre, puisque les plantes penchent vers lui leurs fleurs; car s’il planait au firmament, ces mêmes plantes dresseraient leurs fleurs vers lui au lieu de les pencher; et ne faut-il rien moins qu'une baguette magique pour forcer une corolle à épanouir une fleur, lors- que partout ailleurs ce sont les fleurs qui épanouissent leurs corolles ! “A l'extrémité de chaque feuille étincelaient, saphirs vivants, d'innombrables goutelettes de rosée” En quoi les goutelettes de rosée sont-elles donc plus vivantes que les saphirs ? Le choix de cette pièce confirme nos appréhensions que Mr. Morissette, comme il l’a d’ailleurs lui-même dé- claré, s’est lancé dans une entreprise au dessus de ses forces. Passons maintenant à notre seconde proposition, sa- voir: que ncs httérateurs en négligeant l'étude de l’histoire naturelle restreignent considérablement le champ de leurs opérations et s’exposent continuellement à commettre des bévues chaque fois qu'ils s'aventurent sur ce terrain. —Mais je n'ai nullement intention d'entrer en lisse dans cet enclos, dira le litt¢rateur, et je peux fort bien par conséquent me passer de ces connaissances. —Erreur, mon ami, vous êtes dans la nature, vous faites partie de la nature, vous ne pouvez vous dispenser de parler de Ja nature, et par conséquent vous devez la connaitre. Borneriez-vous vos écrits exclusivement a la métaphysique, à la théologie, a la philosophie etc., qu'il vous faudrait encore compter avec la nature, par ce que c'est le milieu dans lequel vous êtres plongé et auquel yous ne pouvez vous soustraire, Aussi la plupart des écrits de nos littérateurs sont-ils émaillés d'erreurs et d'inexactitudes de ce genre, loisque toutefois le charme qu'exercent sur eux les mots sonores, ne les porte pas, comme ee. “TE 8 TS Or ae eer he È VA Né LA RE AT RES 4 ° À | x — ' LE MUSÉE CANADIEN. 203 nous l'avons vu dans re crit de M. Lemoine, à s'échapper Mr. L. H. “‘Préchette, a la page 26, nous montre le “cimetière de St. Joseph de Lévis rempli de trèfle et de ‘sainfoin. La consonnance seule a sans doute engagé le littérateur à ranger le sainfoin parmi les graminées, tandis que c'est une légumineuse qui ne se rencontre pas à St. Joseph de Lévis, pas même en Canada. | Ala page 32, Mr. Fréchette nous fait lire: “ces griffes qui me saisirent par les cheveux n'étaient autre chose que des fleurs de bardane, plante connue sous le nom vulgaire ‘de rapace.” Concevez-vous, lecteurs, des fleurs à griffes ? ‘Quel contre-sens avec l'idée qu'inspire le nom même de fleur! Aussi il n’y a que des littérateurs émérites qui puis- sent nous faire voir de telles merveilles, Mais poursui- “ Ces fleurs que la science appelle involucres, et que nous appellions dans notre langage d’enfants, des toques, ont une jolie corolle purpurine.” Mr. Fréchette peut appeler des fleurs involucres, mais la science ne l’a certainement jamais fait, par ce que la ‘science visant avant tout à l'exactitude, ne donne aux mots que le sens rigoureux qu'ils sont susceptibles de porter. Or, il y a une différence énorme entre la fleur et Pinvolucre. Mr. Fréchette a probablement mal lu l’article de la flore où 1l a été puiser ses connaissances pour le quart d'heure, car s’il eût fait plus d'attention, il aurait vu que dans la famille des Composées à laquelle appartient la bardane, les fleurs sont réunis en capitules qu’entoure un involucre commun ; de la il aurait pu conclure qu’on peut fort bien, dans le langage ordinaire, employer le terme capi- ules pour désigner les fleurs des Composées, mais jamais : 204 LE NATURALISTE CANADIEN. A PROPOS D’EDUCATION. L’éducation de la jeunesse, dans tous les pays, ap- pelle Vattention de tous les hommes sérieux. Les quel- ques articles que nous avons publiés sur le sujet nous ont attiré plus d’une approbation, mais parmi toutes celles que nous venons de recevoir, la suivante nous a été particu- lièrement agréable. Extrait des minutes de l’Association des Instituteurs de Ja circonscription de l'Ecole Normale Jacques-Cartier, dans sa séance du 28 Mai dernier. “ Proposé par Mr. J. O. Cassegrain, secondé par Mr, ty etrau lt: “ Que des remerciements, soient votés a Mr. l’abbé Pro- vancher pour la sympathie qu’il a toujours témoignée aux instituteurs, et surtont pour les remarquables articles sur l'éducation qu’il a récemment publiés dans le Naturaliste Canadien. “ Unanimement adopté.” Considérant comme un devoir pour tout citoyen d’ap- porter son contingent de lumière et d’expérience au gou- vernement de la chose publique, nous avons exprimé nos vuessur l'éducation avec franchise et sans aucun motif d’in- térét personnel, il ne nous est pas peu agréable de recevoir l'approbation d’une large portion du corps même ensei- gnant, de ceux qui sont le plus à portée de juger des défectuosités et des réformes à opérer dans le systéme. Que Messieurs les Instituteurs de Montréal veuillent bien croire que nous ne sommes pas indifferent a cette bienveillante marque d’attention. 2e D + >. —_— —-——_—_— UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 205 UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. Nous faisons, presque chaque jour, une chasse des plus active aux insectes autour de notre demeure, et plus dune fois, le hasard nous a amené a y faire de rares et précieuses captures; mais chaque fois qu’il nous est donné de pouvoir étendre le champ de nos récherches à d’autres parties de la Province, c’est toujours avec le plus vif em- pressement que nous en saisissons l’occasion, par ce que nous y trouvons un moyen de généraliser nos observations et que, presque toujours, nous y faisons de nouvelles dé- couvertes. Lorsque nos insectes seront mieux connus, il y aura des recherches fort intéressantes à faire sur l'habitat de chaque espèce. On se trouve presque chaque jour en face d'anomalies dont il est assez souvent fort difficile d’avoir la solution aujourd’hui, mais que des observations plus mul- tipliées et plus étendues permettront probablement plus tard d’éclaircir. Tel insecte, par exemple, fort commun en un certain endroit, se trouve très rare souvent à quelques lieues seulement de distance où les circonstances de sol et de végétation sont cependant les mêmes. Telle espèce souvent qui domine ici, sera remplacée plus loin par une autre espèce du même genre qui pren- dra le dessus sur ses congénères etc. etc. Voilà pour- quoi nous pensons servir utilement la science, et planter des jalons pour ceux qui viendront après nous, en variant autant que possible nos lieux d’observa- tions et en consignant les résultats de nos captures. Tel nouveau disciple de l'étude de la nature croira peut- être que tel animal qui! n’aura connu que par les livres ne se rencontre pas dans sa localité, lorsqu'il verra dans un récit dexcursion qu'il y a déjà été capturé ; tel autre 206 LE NATURALISTE CANADIEN. aussi peut-être pourra être engagé, par ce qu'il aura lu, à faire des recherches plus attentives pour constater qu’ef- fectivement telle capture y a déjà été faite. Voila pour- quoi il devient très important de consigner les captures que l’on peut faire en différents endroits. Il nous tardait beaucoup de nous rendre aux pres- santes invitations qu’on nous adressait de St. Hyacinthe, pour exciter et animer Je zèle de certains jeunes natura- listes de l'endroit et les initier à la manière de chasser et de disposer des spécimens. Le 5 Juillet courant, malgré notre état de mal aise depuis le printemps, nous crümes donc laisser de côté pour quelques jours les prescriptions du médecin, et pren- dre la route de St. Hyacinthe. Un double motif d'intérêt nous avait déterminé à fixer cette époque; nous allions assister aux exerciees de fin d'année du collége de cette ville qui sont toujours particulièrement intéressants, et nous aurions ensuite professeurs et élèves libres pour nous suivre dans nos chasses. » A 4h. P. M. précises nous allons done prendre posses- sion de la cabine No. 43 de |Abyssinian. La société était fort nombreuse à bord du bateau, mais pour des natura- listes, aucun que nous sachions. Après un copieux sou- per qui nous fait oublier la diète sévère à laquelle nous étions soumis ou plutôt forcé à notre demeure, nous mon- tons sur le pont. La soirée était magnifique. Le fleuve touchant à la fin du reflux, nous montrait sa large nappe de crystal que ne sillonnait aucune ride émaillées sur ses bords de nombreux cailloux, s’allignant en certains endroits en chaines continues fort rapprochées souvent de la ligne que nous suivions, Des bateaux sous voile que nous ren- contrions ça et là venaient seuls troubler la transparence de la masse liquide, à part le large sillage que nous lais- sions derrière nous. Comme nous étions en plein temps « d'élection, les conversations roulèrent naturellement sur la politique; et nous ne tardàmes pas à reconnaître que la — réunion se composait et de bleus et de rouges. Tel mar- chand de Montréal Est voulait parier $50 que Taillon l’em- 4 UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 207 porterait sur Duhamel, lorsque tel cordonnier du méme quartier proclamait le triomphe du candidat rouge et sécriait que tous les conservateurs étaient des voleurs. Pris à parti pour cet absurde avancé, notre homme dut retraiter petit à petit et en venir à faire des excuses ou du moins à se rétracter. Nous passions devant le Platon, lorsqu'un personnage, assez grave d'apparence, se découvrit en s’écriant: je me découvre par respect devant la demeure du chef de notre parti, du vaillant général de l’armée de l'opposition, de l'homme éminent qui sera bientôt appelé au gouvernement de cette Province. Il avait à peine fini son salut, qu'un Monsieur d'apparence assez modeste lui répliqua d’une voix sèche et accentuée: Mais votre chef, votre général, en quoi s'est-il donc acquis l’éminence que vous lui accor- dez? Où sont les œuvres de M. Joly? A-t-il jamais pré- senté une loi en Parlement ? Héritier des écus d’une noble famille Canadienne, ilne partage pas même sa croyance, et ne déploie d'énergie que pour entraver la marche des affaires. On a fait pendant longtemps un type du gentil- homme de Mr. Joly, et je erois véritablement que c’est un noble cœur, mais son alliance avec la démagogie l’a forcé de faire violence à ses heureuses dispositions naturelles, et nul député plus que lui ne se fait remarquer aujourd’hui davantage par ses écarts de langage à la chambre. Mr. Joly chef de gouvernement! mais ce n’est pas pour dé- molir qu'on donne cette place à un homme, et Mr. Joly devra apprendre à édéfier avant que d’y prétendre. Notre homme parla avec un tel accent de conviction que personne n’osa répliquer, bien qu'il fut visible que tous ne se rendaient pas à ses arguments. Mais Ja nuit s’avançait et le pont se désertait peu à peu, lorsque chacun, plus ou moins satisfait de la part qu'il avait prise à la conversation, qui du reste s’était tou- jours maintenue sur un ton de fort bonne humeur, songea, tout en conservant ses espérances et ses craintes, à aller demander à Morphée un redoublement de force et d’es- poir. 208 LE NATURALISTE CANADIEN. A 6h. et quelques minutes, mardi le 6, nous étions au quai de Montréal, nous nous transportons de suite a la gare Bonaventure, et nous n’avons que le temps de prendre le déjûner à l'hotel le plus voisin, avant de prendre place dans les chars. A 9 h. nous descendons à la gare de St. Hyacinthe, en compagnie de plusieurs membres du clergé, d'amis de l’éducation, et de parents des élèves qui comme nous, allaient assister aux exercices. Des voitures nous conduisent au collége, et presque immédiatement s'ouvre la séance. Mer. l’évêque des trois Trois-Rivières occupait la place d'honneur, ayant à sa droite Mr. le chanoine Le- blanc de Montréal, et à sa gauche Mr. le Grand-Vicaire Moreau de St. Hyacinthe. Une soixantaine de membres du clergé occupaient les premiers rangs de l’audience, et le reste de la vaste salle était totalement rempli par les parents des élèves et une foule d'amis de l'éducation La séance, qui à proprement parler devait se borner à la distribution des prix, s’ouvrit par une série de discours sur les devoirs du citoyen tout-à-fait remarquables, tant par la justesse d'appréciation et lélévation des pensées, que par leur forme, et disons le aussi, l’'élequence captivante avec laquelle ils furent débités, Cinq élèves de philo- sophie avaient pour tâche de démontrer : 1° que le citoyen doit être instruit; 2° qu'il doit être laborieux; 3° qu'il doit être honnête; 4° qu'il doit être dévoué ; et 5° enfin qu'il doit être religieux. “Nous venons considérer devant vous, nous dit Mr. Clopin qui parla le premier, les qualités que doit avoir le citoyen appelé a servir la société dans les diverses charges dont il peut être revêtu. Pour que la patrie reçoive de lui des services qui contribuent à sa prospérité, il lui faut une haute éducation, un travail assidu, une probité à toute épreuve, un généreux dévouement, une foi vive et ferme qui en fasse, au besoin, le défenseur des intérêts re- ligieux. C’est la démonstration de cette assertion qui va faire object des discours que vous allez entendre.” Puis, le jeune orateur nous fait voir que si le Canada est aujonrd’hui ce qu’il est, si notre nationalité n’a pu être UNE EXOURSION A ST. HYACINTHE. 209 absorbée par les populations d’autre origine au milieu des- quelles elle s’est vue plongée, si nous avons pu conserver “notre langue, notre foi, et toutes nos institutions qui cons- tituent notre caractère distinctif comme peuple, nous le . devons à l'éducation. 14 Plus un homme est instruit, plus ii a de ressources à i. sa disposition pour les besoins des différentes situations où i il peut se trouver. Sans doute l’éducation classique ne ot étre générale, mais elle doit étre du moins le partage | de ceux qui, dans la société, aspirent aux rangs élevés, et oe à cause de l'illustration qu’elle jette sur eux et sur leur “propre pays, et les services plus efficaces qu’elle leur permet “de rendre à la patrie. Les ambitions naissent d'ordinaire prématurément. “On veut être Journaliste, député, ministre, orateur, sans se “ mettre en moyens, par l'étude, de remplir convenablement ces importantes fonctions. Que de discours, que d'écrits sont souvent livrés au public où les règles même élémen- taires de notre langue sont souvent outragées, au détriment de notre gloire nationale et de l'influence que cette parole - écrite ou orale peut exercer. La culture habituelle des études classiques, la lecture assidue d'ouvrages sérieux élèvent la pensée, et donnent à la parole l'élégance ou du moins la correction qu’elle doit avoir. a en et te Dh ee _ PT Dans les cours classiques, l'étude de la logique produit la justesse de la raison ; la métaphysique nous donne les principes qui doivent servir de bâse aux lois destinées à régir la société ; les ma témathiques, la physique, la chimie soumettent la nature matérielle à l'exploitation de l’homme. Ce sont donc les fortes études qui font les hommes de la » patrie. L'esprit cultivé par les sciences et les lettres est plus élevé, plus fort, plus apte à toutes les fonctions intel- lectuelles. Sans doute la classe amie des lettres est tou- jours une partie minime d’un peuple; mais c’est elle qui après tout fait l'esprit de la nation, lui donne sa gloire et détermine ses destinées. Peut-on croire que sans nos colléces, la nationalité Canadienne serait ce qu’elle aujour- dhui? Or cette nationalité à encore des dangers à courir 1 4 æ 3 210 LE NATURALISTE CA VIEN. des questions vitales pour elle à discuter, de fortes .nttes a) soutenir, et elle vainera si elle a des athlètes munis d’ar- mes trempées à une solide éducation, et ce sont nos colléges qui sont les arsenaux où se trempent ces armes. Ce discours était si rempli d’un bout à l’autre de données exactes, d’appréciations justes, de vues saines sur notre situation, que pour lui rendre justice, il faudrait le reprduire intégralement ; nous nous sommes borné pour le bénéfice de nos lecteurs qui n’ont pas eu l'avantage de l'entendre, à en noter les parties les plus saillantes. Après Mr. Clopin, vint Mr. Gaudreau qui nous dé- montra que tout citoyen doit s'appliquer au travail s’il veut, non seulement rendre à sa patrie les services qu’elle est en droit d’en attendre, mais même s'assurer le bonheur et de cette vie et de la vie future. Le travail est tout à la fois une peine et un gain. C’est la punition du péché qui à révolté la nature contre l’homme ; mais c’est aussi en se livrant au travail que l’homme soumet de nouveau la nature à sa domination. Une sage Providence a assigné à chaque eréature le rôle qu’elle a à jouer en ce monde. L’harmonie la plus parfaite règne dès que chacun est à son poste; mais du moment qu'un être se déplace, surgit le désordre, le trou- ble, la perturbation. Or l’homme est fait pour travailler, dit Job, comme l'oiseau pour voler. Si done l'homme se refuse au travail, il se met de suite en révolte, il trouble l’ordre, il rompt l'harmonie. Travail des bras, travail de l'intelligence ; quelque soit la situation d'un citoyen, qu'il veuille s'assurer les nécessités de la vie, se procurer l’ai- sance, jouir même de ses revenus, ou dans un autre ordre, se rendre utile à la patrie par ses connaissances, éclairer ses concitoyens par ses productions intellectuelles, tendre même aux honneurs et à une gloïre véritablement dignes d’un cœur noble, de toute nécessité i lai faut le travail. Et qu'on waille pas croire que ces productions du génie qui nous étonnent soient le fruit spontané de l’ins piration, et que c’est la faiblesse du talent qui impose ce pénible labeur. Fénélon a laissé 18 copies du Télémaque 4 ni UNE EL ÜRSION AST. HYACINTHE. 211 ‘remplies de corrections. Bossuet se levait à 2 heures du matin pour se livrer au travail de ses immortels ouvrages. “Tl était là, suivant l’expression d'Ozanam, suant sur ses livres comme le laboureur sur le sillon. Chateaubriand nous dit qu'il passait quelquefois quinze heures de suite assis à la table où il écrivait, et l’on sait que la magnificence de son style lui a coûté une laborieuse composition. Le génie est donc forcé, lui aussi, de subir la loi du travail; les illuminations soudaines qui le constituent, suivant le lan- gage de Bossuet, ne sont que la récompense donnée par le Ciel aux efforts de lesprit; c’est l’étincelle qui ne sort de la pierre qu'après un choc quelquefois péniblement répété. Mr. Ste Marie succéda à Mr. Gaudreau, et démontra que le savoir, l’habileté, le génie deviennent un danger pour la société, lorsque l'honnêteté ne vient pas leur servir de base. Concoit-on une société possible sans l'honnêteté ? Enlevez l'honnêteté d’une société, et de suite ce n’est plus que l'exploitation de l’homme par l’homme, dont l’auri sacra fames se constitue le dieu dominant. Ni le manque dhonnéteté privée fait périr les associations, desséchent Jes sources de bonheur de la famille, annihile les rapports d’amitié et de bienveillance, la malhonnéteté politique déplace l'équilibre dans les états et amène les révolutions et les désastres. Mais qu'est-ce que l'honnêteté ? L’honnéteté n’est rien autre chose que la poursuite de la vérité. Soyez toujours vrai, toujours sincère, et vous serez honnête. Dieu est la vérité, Deus verilas est, et toute erreur est par conséquent implicitement une négation de Dieu. Celui qui répand l'erreur quelle qu’elle soit, est donc souverainement mal- honnète, il sinsurge contre Dieu lui-même. _ La probité a un tel caractère de grandeur quelle s'impose d’elle-méme au respect des populations et com- mande la considération. Les masses, malgré les passions plus ou moins vives qui les agitent, finissent toujours par distinguer la véritable probité. On peut en imposer pen- x A ME Y AE VON pa POS ER ae ee pete ‘ AP. ir, ae ee rd 212 LE NATURALISTE CANADIEN. dant quelques temps, mais les vaines ostentations d’hon- neur et de probité finissent toujours par se déceler, et malheur alors à celui qui s’est détourné de la probité, car comme l’a dit le poète: L’honneur est comme un ile escarpée et sans bords : .@ On n’y peut plus rentrer dès qu’on en est dehors. Nos pères, les fondateurs de la Nouvelle-France, étaient des types d'honneur et de probité ;sachons marcher sur leurs traces et gardons-nous bien de jamais souiller leur blason. Ici, dit le jeune orateur, qu'on me permettre de citer un extrait de notes d’un voyage d’un compatriote, fait en Europe en 1843: “ Lorsqu'on passe au milieu des peuples chez lesquels des causes diverses ont altéré le sens moral, on se prend à regretter la simplicité et l'honnêteté des mœurs de son pays. Les étrangers nêmes les admirent et nous les envient. J’en ai reçu un témoignage dans une occasion que je ne pourrai jamais oublier. Je quittais Naples avec de nombreux compagnons de voyage sur un bateau à vapeur partant pour la France. Nos regards étaient ravis de cette terre, de cette mer, de ce ciel chantés par les poétes. Quand cette espèce d’extase où nous plon- geait ce tableau enchanteur fut passée, la conversation s'engagea entre les passagers du vaisseau, sur le caractère du peuple que nous venions de quitter, et elle amena par comparaison divers jugements sur les mœurs des princi- pales nations européennes. J’ai vu bien des peuples, dit un gentilhomme anglais, chez qui qui tout annonçait une position elevée dans la société, j'ai vu bien des peuples, mais dans mes longs voyages en plusieurs parties du monde, je n’ai trouvé nulle part une hospitalité plus cor- diale, aussi bienveillante, des mœurs aussi simples, aussi honnêtes que chez le peuple du Bas-Canada. A ces pa- roles je sentis battre mon cœur Canadien d’un noble orgueil; et il me semblait que ces lieux si glorieux par leur beauté magique, les grands événements dont ils ont été le théâtre, et les sublimes génies qui les ont illustrés, il me semblait, dis-je, que ces lieux si fameux enviaient la 2 r, J i i ‘ + UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE, ® 213 . belle et fine gloire que ce témoignage venait de donner à mon humble patrie.” Après Mr. Gaudreau, Mr. Payant vint nous démontrer qu'aux devoirs de la justice, le citoyen devait encore join- dre le dévouement. x Vouloir faire partager à ses semblables le bonheur dont on jouit soi-même, telle est l'essence du dévouement, Et lorsque cet amour de ses frères porte jusqu’à vouloir se priver de quelque bien pour les en faire jouir c’est alors le sacrifice, la plus haute expression du devoir social. Dieu lui-même se donne comme modèle du dévouement et du sacrifice. Ila créé notre âme a son image, et il veut nous rendre participants de son propre bonheur, et par un mystère d'amour, il a trouvé, dans incarnation du Verbe, le moyen de soumettre la divinité même au sacrifice. La société humaine n'étant qu'une même famille, ses membres se doivent une mutuelle affection, une mutuelle assistance. L’antiquité payenne avait même compris ce devoir, et J. C. est venu le confirmer et lui donner toute sa force en disant: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Notre patrie est jeune, mais elle est déja belle, pros- père, et mille fois digne de l'amour de ses enfants. Ses beautés matérielles ne sont surpassées par nulle autre contrée du monde. Le St. Laurent est justement appelé le roi des fleuves; ses lacs sont sans pareils; la Providence a semé sous nos pas des richesses infinies. Notre histoire compte des actes de vertus héroïques ; nos institutions se font admirer des étrangers ; notre littérature commence à prendre de la renommée, et partout on nous donne comme modèles pour la puretée des mœurs. Serons-nous toujours Canadiens français ? Il s’est trou- vé des âmes assez basses parmi nos compatriotes, pour désirer notre anéantissement, notre absorption par la na- tionalité qui nous avoisine. Mais disons que c’était une infime minorité, un parti de jeunes têtes que la passion avait aveuglées en étouffant les sentiments du cœur ; mais tant que l'éducation du peuple sera entre les mains des 214° LE NATURALISTE CANADIEN. gardiens naturels de la doctrine, tant que la voix du clergé sera entendue des masses, nous pourrons être sûrs de ne point faillir. Nous sommes à la vérité exposés à bien des dangers, mais tout nous porte à croire que les luttes à venir ne seront pas plus vives que celles du passé, et nos pères quiont si généreusement combattu pour nous con- server intacts nos institutions, notre foi, notre langue et nos droits, n'auront pas à rougir de la bassesse d’ame de leurs descendants qui voudraient fouler aux pieds ce qu'ils nous ont conservé au prix de leursang. Le souvenir du passé est pour nous une espérance bien fondée pour l'avenir. Le dévouement de nos pères a cent fois sauvé la patrie en danger, le dévouement de leurs enfants sera aussi sa sau- vegarde à l'avenir. | Oui! espérons le, le dévouement qui a inspiré tant d'actes d’héroisme dans tous les lieux et chez tous les peu- ples, ne nous fera pas défaut au moment du besoin, et notre histoire de l’avenir ne tournera pas en contradic- tion avec celle du passé. La mémoire du peuple sait rendre hommage au dé- vouement, et flétrir comme elle le mérite la conduite des ambitieux égoistes, prets à tout sacrifier pour leur intérêt personnel. Mettons ici en parallèle deux hommes qui ont joué un rôle important au commencement de ce siècle dans la patrie de nos pères. À la chute de Charles X, en 1830, Chateaubriand dans la chambre des Pairs, exprima seul et dans les termes les plus énergiques son dévouement à la branche ainée des Bourbons, et renonça à un traitement de 12 mille francs pour ne pas servir le gouvernement de Louis Philippe. Peu de temps après, par sa fameuse parole à la duchesse de Berry: “ Madame, votre fils est mon roi,” il s’est attiré l'emprisonnement. A la même époque vivait un autre per- sonnage d’une grande importance politique, qui après avoir abjuré la dignité épiscopale, s'était fait le serviteur de tous les gouvernements qui s'étaient succédés en France, et qui a dit aussi lui une parole célèbre. “ Voici le treizième serment de fidélité que je prête, puisse-t-il être le dernier.” UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 215 » Anquel de ces deux noms Chateaubiand ou Talleyrand, … s'est attachée une gloire plus pure et plus éclatante ? | A Mr. Payant succéda Mr. Raiche qui nous démontra - que l’homme qui veut servir efficacement son pays doit » être avant tout religieux. Sans religion nul fondement … solide aux vertus sociales, car l’homme qui n’attend rien au delà du tombeau doit nécessairement chercher ce qui peut faire ici bas son bonheur sans se soucier des autres. Fr OPES J’ai longtemps cru, a dit Jean-Jacques Rousseau, que Pon pouvait être honnête homme sans religion, mais l’ex- périence m’a démontré le contraire.” Que si parfois on rencontre des vertus sociales qui peuvent aller jusqu’au dévouement et même au sacrifice, dans des hommes qui ont perdu la foi, ce sont des restes de cette foi qu'ils … rejettent de leur esprit; le cœur n'étant pas si mobile que « l'esprit. Pi ee Li Do a 5 TX $ Il en est ainsi des sociétés chrétiennes en dehors de la foi catholique ; c’est d’elle qu’elles reçoivent, même à leur insu, ce qui reste en eux de croyance à la mission du Sau- yeur, à la doctrine des livres sacrés. La voix du pape bien que ces sociétés prétendent ne pas l'entendre, ne cesse cependant pas de les guider et de les retenir en deca des limites de la barbarie. A a Ohl At i La foi de la société au milieu de laquelle il vit, peut “ maintenir un citoyen incrédule dans des principes d’é- quité et de générosité ; mais quand la religion n’anime plus le corps social, la vie morale s’y éteint bientôt, et _ Yégoisme prend dans tous les cœurs la place de la justice et du dévouement. i Un homme célébre a dit, il y a quelques années, dans … une des chambres françaises, qu’il s’applaudissait d’être sous … un gouvernement qui ne se confessait pas. A . A Oy. À Hélas! la France vient d’être obligée de se confesser, et cela, publiquement, aux pieds de l’orgueilleux Prussien. Peut-être que si la confession privée eut été plus généra- … lement pratiquée en ce pays, il se serait épargné la honte de cette confession publique. 216 LE NATURALISTE CANADIEN. Les sociétés anciennes n’ont dû leur prospérité qu’à l'amour de la religion. Ce nest qu'après avoir perdu la crainte des dieux que Rome se précipita dans tous les excès, dans tous les crimes, dans toutes les horreurs. Et si une religion fausse a pu être la sauvegarde de la morale jus” qu'à un certain point, que doit-il donc en étre de la reli- gion véritable qui fait connaitre tous les enseignements, tous les préceptes que Dieu a révêlés lui-même pour le bonheur des hommes ? “ Le dernier des chrétiens honnête homme, a dit Chateaubriand, est plus moral que le pre- mier des philosophes de l'antiquité.” “ Chose admirable, dit aussi Montesquieu, la religion chrétienne qui ne semble avoir d'objet que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci. Le christianisme a passé sur la terre, comme son au- teur, en faisant le bien, per transiit benefaciendo. Que l'on juge des autres sociétés où il a dominé par ce qu'il a fait à l'égard de la nôtre. Otez à notre pays tout ce qu'il tient de la religion, vous enlevez à ses annales ses faits les plus héroiques; à ses cités et à ses campagnes, les monuments d'éducation et de charité qui font sa gloire; à notre carac- tère national les qualités qui le distinguent ; à notre nom tout l’honneur dont il jouit. Puisque la relion tend si efficacement au bonheur de la société, tout citoyen doit donc faire tous ses efforts pour qu’elle maintienne en tout et partout son empire, Mettre des entraves à son enseignement, limiter les pouvoirs des divers membres de la hiérarchie ecclésiastique, restreindre ses priviléges, serait une révolte de l’autorité temporelle sur l'autorité divine. Ici, plus heureux que bien d’autres, nous ne sommes pas sous le sceptre d’un Victor Emmanuel usurpateur, qui craignant l'effet de la prière pour ses usurpations sacrilégef ferme les couvents et les monastères. Nous ne sommes pas soumis à ce premier ministre de Satan qui a nom Bismark, et qui par haine de l’église fait subir à ses pontifes et à ses prêtres l’amende et la prison. Nous ne sommes pas comme en Suisse, où le fanatisme sectaire et la haine UNE EXCURSION A ST, HYACINTHE 217 | anti-religieuse font fermer les églises catholiques et expulser les pasteurs. Ici, l’incrédulité n’a pas blasphémé comme en France, ce qu'il y a de plus sacré, prophané le jour du Seigneur, forcé le gouvernement à restreindre les mani- festations catholiques. Mais s’il ne s’agit pas de repousser la persécution, il importe de la prévenir. Si les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, il importe grandement que les semences que l’on jette jette dans le peuple par l’enseignement, la littérature, la législation, soient pures de tout alliage vicié ou même équivoque. Mais pour que le citoyen soit ainsi le gardien de la morale, le protecteur de la religion, il faut qu’au fond il soit sincèrement religieux, que ceux surtout qui aspirent à jouer des rôles importants dans la société, se préparent par des études sérieuses à pouvoir se rendre compte de leur foi, pour la défendre dans le besoin et faire respecter ses droits en toute circonstance. Fait digne de remarque, tous ceux qui dans notre siècle ont paru avec le plus d'éclat dans les grandes joutes intellectuelles où tout de hautes questions ont été débattues, sont des orateurs et des écrivains religieux ! O’Connell, Donozo Cortez, Montalembert, De Maistre, Chateaubriand, Louis Veuillot, sont des flambeaux que n’égaleront peut- être aucune des lumières qui surgiront de notre temps. Ces belles vérités que souvent nous affaiblissons en leur enlevant les habits qui leur étaient propres, furent débitées avec un tel accent de conviction, une éloquence si entrainante, que l'immense assemblée en fut comme électrisée et à maintes reprises témoigna sa satisfaction par des applaudissements redoublés. Et tant qu’à l’orateur, nous ne craignons pas d'avancer — que nous n'avons encore jamais entendu rien d'aussi parfait comme pièce d’éloquence sur un théâtre de collége. St. Hya- cinthe qui compte déjà tant de sujets parmi nos gloires natio- nales, paraît en bonne voie pour en augmenter encore large- ment la liste. Mr. Raiche a tout ce qu'il faut pour constituer lorateur, un maitre de la parole; voix flexible et des plus sonores, poumons puissants, gestes des plus énergiques, e 218 LE NATURALISTE CANADIEN. ce qui en impose plus que tout le reste, figure des plus impressionnables, qui reflète à chaque instant les pensées dont son âme se pénètre. Ces remarques, nous n’en avons aucun doute, rencontreront l'approbation unanime de tous ceux qui comme nous ont pu l’entendre,. Le Rév. Mr. Burque, jeune prêtre attaché au collége et possédé d’un enthousiasme sans borne pour l'étude de l'histoire naturelle, nous avait écrit, à diverses reprises, des choses si merveilleuses sur les captures qu’il avait faites surtout en fait d'insectes, qu'il nous tardait de jeter un coup-d'œil sur ses cases. Aussi ce fut notre premier soin dès que nous fümes libre après le diner, Nous ptmes constater du premier coup d’œil qu'il ne nous avait pas trompé, et entre autres spécimens particulièrement intéres- sants nous remarquames les suivants : D'abord parmi les Lépdoptères, nos quatre Bombyx à soie, savoir; Altacus Cecropia, A. Polyphemus, A. Luna et A. Promethea. Ce dernier nous surprit fort, par ce que nous ne savions pas qu'on l’eût jamais rencontré dans notre Province. Nous avons pu en voir pas moins de 12 à 15 cocons qu'on avait cueillis li même. On sait que les che- nilles de ces Bombyx, celles des deux premiers surtout, produisent une soie forte et d’excelleute qualité, qui pro- bablement sera utilisée plus tard. Parmi les Coléoptères, la pièce la plus intéressante pour nous, si non la plus désirable, fut la Chrysomèle de la pomme de terre, Doruphora 10-lineala, Say, qu'on avait prise vivante, il n’y avait que quelques jours. On n’en avait qu'un spécimen, mais il est bien probable que l’indi- vidu n’a pas dû descendre seul des chars qui sans doute l'ont apporté. Depuis notre retour ici on nous a transmis, une fiole d'Ottawa avec des feuilles de pommes de terre sur lesquelles se trouvaient trois individus de la même Chry- somèle. Ces derniers n'étaient encore qu'à l’état de larves, mais celle de St. Hyacinthe était une femelle à l’état par- faite, et de très forte taille. Il est probable qu’à elle seule, elle aurait pu donner naissance à 200 ou 300 individus de son espèce. Voila donc cette peste rendue chez nous. É M" “= + UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 219 Sans une attention toute particulière de la Kite culti- yateurs pour détruire ces insectes du moment qu'ils se _ montreront, il y a tout lieu de croire qu'ici comme dans « l'Ouest, la moitié à peine de nos pommes de terre pourront échapper au fléau. Disons en passant qu'on a fait un étrange he des - noms en parlant de cet insecte. Le vulgaire anglais qui » n’est pas mieux partagé que le français en fait de connais- . sances en entomologie, désigne la plupart des insectés par ie nom de bug, littéralement : punaise ; de là le nom de Colorado potato bug qu’on lui a d’abord donné, et que nos journaux ont traduit par punaise du Colorado. Rien de plus faux que cette appellation, puisque cet insecte n’appar- tient pas même à l’ordre des Hémiptères ou des punaises, mais bien à celui des Coléoptères. D’autres, nous ne - savons sur quel fondement, lui ont donné le nom de Scara- bée de la pomme de terre. Mais c’est encore là une erreur grave, puisque l’insecte loin d’appartenir à la familles des Scarabéides, se range dans celle des Chrysomélides. L’insecte étant encore inconnu ici, nous ne voyons pas pourquoi nous n’adopterions pas de suite son véritable nom, plutôt que de faire un détour pour laffubler d’un nom plus ou moins susceptible d’induire en erreur. Dory- … phore, qui est tout français, est son nom propre, pourquoi ne pas l’employer? Ou bien prenant les grands genres Linnéens, donnons lui son nom de famille et désignons le alors comme une Chrysoméle. (A continuer). —— OS — 220 LE NATURALISTE CANADIEN. LA GESSE TUBEREUSE. Lathyrus tuberosus, Linné. On nous écrit de Québec: “Je vois dans un numéro d’un petite publication pu- bliée en France, que je vous inclue ici, un article sur le Lathyrus tuberosus. Cette plante est-elle connue en Cana- da, et pourrait-elle y être de quelque utilité pour notre population? Une réponse dans votre Naturaliste obligerait beaucoup UN DE Vos ABONNÉS.” Ci suit l’article en question : “ On s'occupe en ce moment de propager, comme suc- cédanée a la pomme de terre, une plante des plus singu- lières: le dathyrus-tuberosus. Le sol du Nord semble lui être trés-propice. « C’est une racine noire, que l’on appelle “ souris de terre” à cause de sa forme, et “ châtaigne de terre” à cause de son goût. “ Elle est un objet de grand regret pour les familles de Lorraine qui ont dû quitter leur pays natal. « En effet, c’est surtout dans certaines localités de la Lorraine que Ja chataigne de terre faisait les délices des M enfants, qui la ramassaient en grande abondance en suivant la charrue. « Cependant le la/hyrus existe aussi dans quelque par- ties de la Bourgogne, et le marché de la ville de Langres en est régulièrement et amplement pourvu. “Le lalhyrus n’a jamais été cultivé et l’on a lieu de penser que, sil l'était, il acquerrait des dimensions au moins aussi considérabies que celle de la pomme de terre. “ Ce qui a empêché de cultiver cette racine, c’est le ; préjugé régnant chez les paysans, qu’elle marche sous terre et quitte l’enclos où elle se trouve pour passer dans | ; le champ du voisin. LA GESSE TUBÉREUSE. 221 q Le fait est qu'elle se propage en chapelets dont les - bulbes sont espacés le long d’une racine tragante horizon- tale. “On trouve trés-rarement les deux extrémités de ce chapelet, de sorte qu’en arrachant les tubercules posté- -rieurs, la propagation se continue en avant, ce qui a fait ‘dire que cette plante, en continuant de marcher sous la terre, finirait, dans un temps donné, par faire le tour du globe. “C'est une plante ambulante et cosmopolite, qui ne connait ni frontière ni patrie et vit à l’état nomade.” La Gesse tubéreuse n’a jamais été, que nous sa- . chions, introduite en Canada, mais vu le lieu de son ori- gine et la rusticité de la plupart de ses congénères, nous pensons qu’elle pourrait facilement s’y naturaliser. Quant à ce qui est de l’amener par la culture à produire des tu- bercules de la grosseur des pommes de terre, la question Nest pas résolue. Les tubercules sont d'ordinaire de la grosseur d’une noisette, ce serait donc un pas immense à leur faire faire. Les habiles cultivateurs français ont dt sans doute tenter l'essai déjà. I] est une autre plante de la même famille des Légu- -mineuses, d’un genre tout voisin de la Gesse, et indigène en ce pays celle-ci, qui nous inspirerait beaucoup plus de con- fiance, c’est l’Apios tubéreux, Apios tuberosa, Mcench, qu'on -appelie vulgairement pénacs dans le haut de la Province. Les tubercules de |’ Apios sont assez souvent de la grosseur dun œuf de poule, très féculents et à saveur agréable, Nous nous en sommes fait souvent des régals étant enfant avec des compagnons de notre âge. Comme ceux de la Gesse, les tubercules de l’Apios sont en chapelets fort allon- gés. Cette plante ne croît d'ordinaire que dans les endroits “humides, mais on pourrait probablement l’amener par des “semis à réussir aussi sur les terres élevées. C’est une - plante vivace, à tiges faibles et couchées, à fleurs purpu- Tines; elle est très commune dans les iles du lac St. Pierre, “à Nicolet, à Bécancour, etc., nous l'avons aussi trouvée à . Porineuf en pleine floraison. Ee de AT ST I te 6 LE NATURALISTE CANADIEN. Le travail des glaces sur les rives des iles du fleuve lors de la débâclé au printemps dégage souvent de la terre des quantités considérables de ces tubercules, et charroyés par les courants, on peut souvent les ramasser par minots sur les rives du fleuve en aval de Nicolet. Ce serait une culture que des horticulteurs habiles devraient tenter, aujourd’hui surtout que la pomme de terre est en butte à des attaques multipliées. Le Chrysobotris qui faisait périr les trois-quarts des tubercules, parait à peine vouloir disparaître, que voilà la fameuse Chrysomèle du Colorodo qui nous arrive. Toronto, Ottawa en ont en quantité, et on vient de la capturer à St. Hyacinthe. BIBLIOGRAPHIE. La REVUE AGRICOLE.—Enfin nous possédons un jour- nal d'agriculture véritablement digne de ce nom, dans la Revue Agricole, publiée à St. Hyacinthe par M. A. Kéroack. Culture des champs, horticulture, soin du bétail, économie domestique, constructions rurales etc., la Revue embrasse tous les sujets qui peuvent directement intéresser le culti- vateur canadien. La rédaction répartie entre diverses spécialités, dénote à première lecture quelle est l'œuvre de personnes entendues, et que la Revue ne se composera pas, comme presque tous les autres journaux agricoles que nous avons eu, de découpures prises ça et la dans les pu- blications européennes, le plus souvent mal cousues et mal agencées entr elles et toujours plus ou moins en désaccord avec notre climat, nos ressources, nos débouchés, nos con- naissances etc. La Revue [donne 16 pages in-4o de matières à lire cha- que mois, sur xcellent papier et avec de nombreuses illus- trations. Le tout pour la modique somme d’une piastre Le res par année. Clest un journal que tous les cultivateurs de- Ë he uM } 4 , ak ta Per MSY Lu NAN ar AN, 1 AA - et BIBLIOGRAPHIE. 223 vraient avoir entre les mains. Envoyez sans délai uue piastre à M. A. Kéroack à St. Hyacinthe pour vous pro- curer cette excellente publication. HISTOIRE POPULAIRE DU CANADA, PAR LE DR. H. LARUE.—Nous venons de parcourir avec le plus vif intérêt cet abrégé de l’histoire de notre pays. Le nom seul de son auteur était déjà pour nous une excellente recom- mandation ; car nous savons que l’habile professeur écrit comme il donne ses cours, ne disant que ce qu'il faut et visant toujours avant tout à se faire bien comprendre de ceux qui l’écoutent ou qui le lisent. Frappé de la mono- tonie que présente toujours le récit des faits de notre his- toire allignés à la suite les uns des autres, le savant profes- seur a voulu leur donner une forme plus attrayante, moins ennuyeuse, plus piquante, en les mettant dans la bouche d'une vieille grand mère qui pour lamusement et l’ins- truction de ses petits enfants leur raconte sous forme d’en- tretiens. Qu'on n’aille pas croire cependant que ces en- tretiens se bornent aux éléments de notre histoire adaptés à lintelligence du jeune âge; oh! non, avec une foule de dates et de citations, et dans le cadre étroit de 216 pages grand in-12, ils forment cependant un cours complet de notre histoire où, nul des principaux faits n’est omis et dont la lecture se poursuit sans eflort et sans fati- gue. C’est un petit livre que tout vrai Canadien doit avoir chez lui et qui ne contribuera pas peu à faire connaître davantage notre intéressante histoire. bo 24 LE NATURALSTE CANADIEN. GEOLOGIE, (Continué de la page 192). Partout les premiers vestiges de l’industrie humaine que l’on rencontre sont des silex taillés servant d’instru- ments tranchants, comme fers de lances, haches, scies, marteaux, etc. avec les restes des mammouths, des masto- dontes, de l’ours des cavernes, etc. Plusieurs savants ont en conséquence qualifié cette époque @dge de la pierre taillée. Dans des dépots plus récents on trouve mélés à des restes d'animaux encore existants et où surtout domine le renne, des instruments en bronze beaucoup plus parfaits, tels que haches, javelots, dards, etc. et souvent aussi des fragments de poterie portant parfois des ornements plus ou moins parfaits. C’est suivant les mêmes savants l’âge de bronze, où domine un degré de civilisation beaucoup plus élevé, et qu'on donne comme l'aurore des temps histori- ques ou de l’âge de fer où l’on apprit à tremper le fer, et que la civilisation actuelle peut regarder comme son point de départ. Mais il est facile de noter que ces différents âges ont pu, pour différentes contrées, exister simultanément, puis- que de nos jours encore, au milieu de notre civilisation per fectionnée, on peut rencontrer dans certaines contrées écartées des peuplades qui n’en sont encore qu’à l’âge de la pierre taillée ou du bronze, et bon nombre d’autres qui ne doivent les instruments de fer qu'elles possèdent qu’à quel- ques échanges qu’elles ont pu faire avec des peuples civi- lisés, l'industrie étant encore impuissante a les produire chez eux. Répondons, avant de laisser ce sujet, à quelques objec- tions qu’on a produites contre l'existence du déluge. (A Continuer). — à N (NM 4 A } ' i 7 LH Haturatiste Canadien Vol. VII. CapRouge Q., AOÛT, 1875. No. 8. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER. FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. (Continué de la page 198). IV. Fam. GOBIOIDES. Gobioide. Corps plus ou moins allongé. Ecailles petites ou 0. Epines de la nageoire dorsale gréles et flexibles, cette na- geoire le plus souvent non interrompue ; ouvertures bran- chiales petites. Les ventrales, quand elles sont présentes, sont situées en avant des pectorales. Anale formant une bordure continue. Cette famille ne renferme que des poissons de fort peu d'importance pour l'alimentation ; elle est représentée dans notre faune par les 3 genres suivants, qui ne renferment chacun qu'une seule espèce, et qui sont tous trois confinés aux eaux salées seulement. Ventrales présentes; nageoires plus ou moins confondues ; Dents veloutées ou en cardes. Caudale unie à l’anale, 1. GUNNELLUS. Dents coniques. Caudale confondue avec l’anale.. 2. Zoances. Ventrales o. Dorsale et anale distinctes... ......…… . 3 ANARRHICUS 1. Gen. GONNELLE. Gunnellus, Fleming. Corps allongé, très comprimé. Téte oblongue; bou- che petite; dents en velours ou en cardes. Nageoire dor- Ar LES 226 LE NATURALISTE CANADEN, sale avec tous les rayons épineux. Ventrales trés petites et souvent représentées par une seule épine de chaque côté, en avant des pectorales. Le Gonnelle evineux. Gunnellus mucronatms, Cuy., Ophi- dium mucronatum, Mitch, Blennius gunnellus, Linn.—Vulet. Anguille de roche Angl. Butter-jish.—Long. 4 à 12 pouces. Fig. 22. Formule ptérygiale : D. 75-78; P. 11-12; V. 1; A. 2, 36-40; C. 16—18. Corps allongé, comprimé, sans écailles, à demi transparent, d’un brun olive, avec barres transversales plus foncées, indistinctes; 12 à 13 ocelles noirs, entourés d’un anneau jaune, se voient à la base de la nageoire dorsale. Nageoires jaunes; l’anale barrée de blanc. Pupille noire; iris dorée. Ventre jauniitre. Tête mousse antérieurement, convexe en dessus. Mâchoires égales.’ Des dents petites et aiguës sur les mâchoires et sur le vomer. La nageoire dorsale se continue jusqu’à la caudale à laquelle elle est unie par une membrane; ses rayons épineux ne la dépassent que par leur pointe, Les pectorales sont petites et délicates et sont situées au dessous de l'angle postéricur de l’opercule. Les ventrales qui sont remplacés par 2 épines portant un rayon filamenteux, sont situées immédiatement au devant des pectorales. L’anale est continue jusqu'à la caudale avec laquelle elle est unie par une membrane; ses 2 premiers rayons sont épineux, les autres sont flexibles. La caudale est arrondie postérieurement. Ce gentil petit poisson se trouve dans les flaques d’eau, à mer basse, le plus souvent caché sous des pierres ou des varechs. Nous en avons pris plusieurs à Percé avec notre filet à insectes. Il est tellement limoneux, qu'il Fig. 22.—Le Gounelle épiueux, L’anguille de roche. LES POISSONS. 227 est presque impossible de le saisir avec la main, C’est a cette abondante mucosité qui le couvre, qu’ii doit son nom anglais de Butier-fish, poisson a beurre. Il est si prompt à - chercher une nouvelle cachette dès qu'on l’a mis à décou- vert, oe il est souvent fort difficile de le distinguer; on ne voit qu un corps sagitant précipitamment dans l'eau, sans | pouvoir en distingue? la forme. ol h Il est une autre espèce du même genre, le Gonnelle .macrocéphale, Gunellus macrocephalus, Girard, qui proba- “blement aussi doit se trouver dans nos eaux du Golfe. Cette dernière espèce se distingue particulièrement de la “première par sa tête plus large, sa bouche presque entière- “ment verticale, ses joues plus bombées, ses ventrales plus en avant des pectorales, ete. a 2. Gen. ZOARCES. Zoarces, Cuvier. | Corps allongé et couvert d’un épais limon cachant de . très petites écailles. Nageoires dorsale, anale et caudale - unies, la dorsale sans rayons épineux, excepté à sa partie - postérieure. Ventrales petites, sous la gorge. Dents co- niques, à 2 ou 3 rangs en avant, nulles sur la langue et le vomer. Rayons branchiaux 6. Une seule espèce dans le Golfe. Le Zearces à grosses lèvres. Zoarces anguillaris, Storer ; Blennius anguill. Peck; Blennius labrosus, Mitch.—Angl. The Eel- shaped Blenny ; Thick-lipped Erl-pout.—Long. 20 à 24 pouces. ‘ Formule ptérygiale: D. 108—120; P. 19—20; V, 2, A. 100; tous les rayons étant très difficiles à compter. Corps d’un brun olive avec taches brunâtres; tête noirâtre; des- «sous du corps blanc; cou couleur de chair. Dorsale presque blanche, saumonée à son bord ; pectorales et ventrale saumonées, cette dernière _ ayee 7 taches blanches. Toutes ces nageoires transparentes. : Corps très allongé, comprimé postérieurement. Tête grosse, com- primée sur les côtés; joues protubérantes. Lèvres très charnues, la supérieure très grosse, dévançant l'inférieure. Dents grosses et coni- ques. Ligne latérale peu apparente. Nageoires enveloppées dans une membrane charnue, La nageoire dorsale est unie avee la caudale, mais avant d’a t “ teindre cette dernière, elle perd sa portion charnue et n'est plus repré À à 4 | 228 LE NATURALISTE CANADIEN. sentée que par des rayons épineux très courts, son premier en avant est aussi très court. Les pectorales sont très larges et arrondies à l'extrémité. Les ventrales sont composées de deux rayons, mais ces rayons étant renfermés dans une épaisse membrane, ils paraissent simples; elles sont situées en avant des pectorales. L'anale s’unit à la caudale sans qu’on puisse distinguer la jone- tion. Nos pêcheurs à la morue prennent assez fréquemment le Zoarcès auquel ils donnent les noms de Chat de mer, Congre, noms qui appartiennent plus particulièrement à YAnarrhique. Sa chair, quoique debonne qualité, n’est ja- mais utilisée en ce peys. 8. Gen. ANARRHIQUE. Anarrhicas, Linné. Corps allongé, couvert de petites écailles; tête unie, arrondie, à museau obtus. Dents de deux sortes; celles d'avant allongées, recourbées, pointues ; celles du vomer et des mâchoires tronquées et légèrement arrondies. Rayons branchiaux 6. Une seule espèce dans le Grolfe. L’Anarrhique Loup. Anarrhicas lupus, Mitch.; A. vome- rinus, Agassiz.—Vulg. Loup demer; Chat de mer; Angl. The Wolf-fish.—Long 3 à 5 picds. Formule ptérygiale: D. 74; P.20; A. 46; C. 16. Corps d’un brun pourpre avec 10 à 12 bandes transversales pres. que noires sur les côtés, ces bandes quelquefois en taches séparées. Na- geoires d’un brun ardoise, la caudale rougeâtre à l'extrémité. Corps allongé, subcylindrique, comprimé postérieurement, couvert d’une très forte sécrétion viscide. Tête grosse, comprimée sur les côtés, légèrement aplatie en dessus. Mâchoires égales, armées de dents longues, fortes, pointues. Dents du vomer réunies, formant une masse solide, Lèvres charnues, laches. Nageoires vertrales 0. La dorsale et l’anale sont unies par une membrane à la caudale, mais sans se confondre, La formidable armature de la bouche de | Anarrhique indique de suite que c’est un carnassier ; il se nourrit par- ticulièrement de mollusques et de crustacés. Sa chair, surtout celle des jeunes, est, parait-il, de fort bonne qualité, — LES POISSONS. 229 mais on n’en fait presque jamais usage. C’est particulière- ment en automne que nos pêcheurs en prennent. Son as- pect disgracieux avec ies horribles dents de sa bouche en- gagent les pêcheurs, aussitôt que pris, à en débarrasser leurs lignes, sans se soucier d'ordinaire de le recueillir. V. Fam. LOPHIOIDES. Lophioide. Le caractère le plus saillant de cette famille c’est d’a- voir les os du carpe allongés de mauière à former un bras pour porter les nageoires pectorales. Le corps est le plus souvent sans écailles, portant quelquefois des plaques os- seuses ou des grains armés d’épines. L'ouverture des ouies est arrondie ou en fente verticale en arrière des pectorales. | Les poissons de cette petite famille, comme ceux de la précédente, appartiennent exclusivement aux eaux salées. Les deux genres qui suivent sont seuls représentés en Canada. Bras formé par deux os du carpe seulement... 1. LOPHIUS. Bras formé par tous les os du carpe... 2. BATRACHUS. 1. Gen. BAUDROIE. Lophius, Artedi. Tête énormément large et déprimée. Bouche large, armée d’épines coniques grêles sur les machoires, les pala- tins, le vomer et le pharynx. Rayons branchiaux 6. Deux nageoires dorsales, la premiére formée de rayons distants, sous forme de longs filaments charnus. Une seule espéce. La Baudroie D’Amerique. Lophius Americanus, Cuvier ; iL. piscator, Mitch.; LZ. piscatorius, Storer.—Vulg. Diable de mer; Baie pécheresse; Angl. Angler; Fishing-Frog; Frog-fish; Sea- Devil; Bellows-fish.—Long. 3 à 4 pieds et même plus. Formule ptérygiale: D. 3-11; P.2425; V.5; A.9; C.8. D'un brun foncé en dessus; poitrine d’un blanc sale, Cirres d’un brun léger. Pupilles noires; iris d’un brun jaunâtre. Corps comprimé, orbiculaire en avant, atténué postérieurement. Tête prenant environ le quart de la longueur totale. La mâchoire in- ue 230 LE NATURALISTE CANADIEN. férieure porte fun grand nombre de cirres charnus, qui se continuent sur les côtés jusqu’à la queue, Les ouïes sont grandes et situées aw dessous et en arrière des pectorales. L'ouverture verticale de la bou- che est très considérable, La mâchoire inférieure qui ne porte qu'un seul rang de dents très pointues, dépasse la supérieure; celle-ci est destituée de dents au milieu dans l’espace d'environ 14 pouce, eet espace est bordé de chaque côté par une très grosse dent suivie d'une autre plus petite. La tête porte différentes épines, entre autres une bifurquée au dessus du milieu de l'œil et une autre semblable à son angle postérieur. Immédiatement en arrière du mu- seau se trouvent deux tentacules allongés, nus, avec les extrémités libres en forme de barbillons que l'animal peut élever ou abaisser à volonté. En ligne droite avec l'extrémité des 2 premiers, se trouve un troisième tentacule avec environ la moitié de sa longueur nue. La 1re dorsale est située peu en arrière du 3e tentacule et se compose seulement de 3 petits rayons, dont le postérieur est le plus court, réunis à la base par une membrane brune. La Ze dorsale est composée de rayons forts et charnues; elle est arrondie postérieurement et aussi haute que large. Les pectorales sont légèrement digitées et ciliées à leur extré- mité, Les ventrales sont fortes et charnues, leur rayon antérieur est bi- furqué à la base, L’anale est plus élevée en arrière. La eaudale est aussi charnue ct digitée à l'extrémité, Ce hideux poisson est d’une voracité extrème, et la largeur de sa bouche lui permet d’avaler des corps d’a peu près sa taille, On lui a souvent trouvé dans |’estomac de gros goélands tout entiers qu'il venait d’avaler d’une bou- chée. Il se tient d'ordinaire enfoncé dans le sable de la mer, ne laissant à découvert que ses cirres ou barbilloas qui lui servent d’appas pour attirer ses victimes qu'il s’as- sure au moyen de ses tentacules. Il est rare qu’on le prenne a la ligne dans le golfe, les quelques individus qu'on y rencontre le plus souvent se trouvent sur les grèves à la suite des tempêtes où ils ont été rejetés par le flot. Le poisson qu'on montrait il y a quelques années à Québec, à grands renforts de réclames, comme une mons- truosité sans pareille qu'on venait de prendre sur les côtes du Labrador, n’était rien autre chose qu'une Baudroie. LES POISSONS. 331 BATRACHOIDE. Batrachus, Schneider. Téte déprimée, plus large que le corps. Premiére dorsale petite; 2e basse et longue. Ventrales jugulaires, de trois rayons, dont le premier allongé. Base des pecto- rales allongée. Dents sur les machoires et sur le devant du vomer et des palatins. Une seule espèce. Le Bartrachoide tau. Butrachus tax, Lin; Lophius bufo ” Mitch.—Vuls. Crapaud de mer; Angl. Toad fish.—Long de 8 à 12 De pouces. Fig. 23. Fig. 23. Formule ptérygiale ; D:.3:27308M6; V. 3: AA OM Jaunâtre, la tête et l’abdomen marbrés de taches noires qui deve- nant confluentes sur les côtés, prennent l’apparence de bandes irrégu- lières. Les nageoires sont aussi barrées de noir, ces barres sur les dorsales étant obliques, et concentriques sur les pectorales et la cau- dale. Corps gros en avant, diminuant ensuite jusqu’à l'extrémité, tout couvert d’une mucosité visqueuse s’échappant de pores nombreux. Tête grosse, arrondie en avant; bouche très grande; mâchoire infé- rieure plus longue que la supérieure, Lèvres fortes et charnues ; lan- gue à peine perceptible; narines doubles. Quatre petits barbillons mousses au menton, suivis d’une série de 5 ou plus de plus fortes di- mensions bordant la mâchoire inférieure. Un cirre beaucoup plus fort se voit aussi au dessus de chaque œil suivi d’un autre plus petit. _ Yeux moyens, protégés par une épaisse membrane gélatineuse. Préo- . percule muni de 3 épines distinctes, Ligne latérale marquée dans toute sa longueur par une série de pores. rit ie sc De Première nageoire dorsale à trois rayons épineux, dont le médian le plus tong, unie à la 2e par une membrane charnue, Les pectorales fortes et arrondies. Fig. 23—Batrachus tau, le Crapaud de mer. 232 LE NATURALISTE CANADIEN. Ventrales un peu en avant des pectorales, à premier rayon enve- loppé dans une épaisse membrane charnue, et unies postérieurement avec ]’abdomen. ‘Caudale large et arrondie. Le Crapaud de mer est tres commun dans toutes les eaux salés. [] se tient d’ordinaire près des rivages où on le prend fréquemment à la ligne. Sa chair, qu’on dit de bon goût, n’est jamais utilisée. Son aspect hideux le fait d’or- dinaire rejeter des pêcheurs du moment qu'ils le voient accroché à leur lignes. (A continuer). EE 022000 000 PT OT EDP rrr re UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. (Continue de la page 219). Entre les autres piéces remarquables parmi les Colé- optéres nous avons encore noté: un superbe Osmoderma eremicola, Knoch. Les Osmodermes qui doivent leur nom à l’odeur de rose qui leur est propre, sont des plus fortes tailles parmi nos insectes. On les trouve le plus souvent dans les cavités des vieux troncs d’érables ou de chênes ; Alaus oculatus, Linné, ce magnifique Elatéride qui porte deux taches noires sur son prothorax simulant des yeux, mesure souvent jusqu'à 1$ pouce de longueur. On sait que les Elatérides sont ces insectes qui ont la faculté, lors- qu'on les met sur le dos, de se courber de manière à opérer un saut prodigieux pour leur taille, qui les remet d'ordi naire sur pieds. Nous trouvons encore appartenant à la même famille, Pytiobius anguinus, Leconte, si remarquable par ses antennes pennées dans le mâle. Nous n'avons encore jamais rencontré cet insecte à Québec, mais on en a pris à Trois-Rivières. Puis un Corymbites que nous ren- SR D nn à RE NA UNE EXCURSION AST. HYACINTHE. 233 contrions pour la première fois et que nous n’avons pas dans notre collection. C’était encore: Calosoma frigidum, Kirby, qu’on prend sur le mont St. Hilaire et qui ne se trouve pas à Québec; Chauliognatus Pennsylvanicus, De- Geer, Necrophorus orbicollis, Say, Orthosoma cylindricum, Fabr., Leptura proxima, Say, L. chrusocoma, Kirby, L. pube- ra, Say, Acilius fraternus, Harris, etc. Nous trouvons parmi les Hyménoptéres: 3 spécimens fe- melles de Thalessa atrata, Fabr., dont la tarière ne mesure pas moins de quatre pouces et demi, Ichnewmon mimicus, Cress, I. fortis, Prov., 1. comes, Cress.; Ephialtes occidentalis, Cresson, Atractodes Cloutier’, Prov., Pelopeus cyaneus, Dahlb., avec son beau bleu métallic, Ammophila communis, Cress, A. mediata, Cress, Amm. gracilis, Lepelletier, c’est la pre- miére mention, pensons-nous, de la capture de cet insecte en Canada; nous en avons pris quelques spécimens en Géorgie où ils étaient encore assez rares; Megachile cen- tuncutaris, Cress., Celioxis conica, Linn., Eumenes fraterna, Fabr., encore un insecte qui ne se rencontre pas a Québec, etc., etc. 4 : Sa Ne Ss D bc Lis Nous notons parmi les Névroptères une Corydalis cor- nuta, Fabr., Phryganea vestita, Walk. Phryg. interrupta, Walk. Chauliodes pectinicornis, Linn., etc. Ss > ln à ng | ~~ ———— Les Hémiptéres nous montrent : Cicada rimosa, Say, un superbe spécimen d'; nous en avons nous-méme cap- turé un spécimen ¢ cette année même au CapRouge. Cette Cigale, qui a d’abord éte découverte dans le Kansas, était réputée n’appartenir qu'à cette contrée, et voila qu'on la trouve jusqu'à Québec même. Comparé avec un spécimen qui nous vient du Nébraska, le 4 trouvé à St. Hyacinthe présente les différences qui suivent: taille un peu plus forte (1.30 pouce), hypostome entièrement noir, sans trace de roux sur les bords, dessous presque entièrement glabre, ES SD EN TC ‘ è les taches roussâtres à peine lavées de verdâtre, épines des ¢ jambes postérieures en deux séries de quatre a peu près i équidistantes. Sa coloration étant la méme, nous ne pen- … sons pas que ces différences, puissent constituer une espèce différente. La femelle prise par nous au CapRouge mesure 1.55 pouce, elle est beaucoup plus villeuse en dessous, ses 234 LE NATURALISTE CANADIEN. taches roussatres sont plus étendues et avec une teinte de. verdâtre assez prononcée. C'est encore Proconia costalis, Spell., Diedrocephalus — mollipes, Say, Aradus affinis, Kirby, Entilia sinuata, Fabr., “ etc. etc, Les Diptères nous présentent plusieurs pièces remar- quables, nous notons les suivantes: Laphria flavicollis, Say, Anthrax alternata, Say, Bombylius fratellus, Wied., etc., etc. Le collége est tout entouré de vastes cours plantées d’arbres, et de prairies. Du côté Ouest, attenant presque aux bâtiments, se trouve un magnifique bois de pleines, érables, ormes, etc. appartenant à la forêt primitive; nous ne manquâmes pas Waller lui faire plus d’une visite, et à chaque fois nous y fimes d’abondantes collectes. Nous primes, sur une feuille d’arbrisseau, un magnifique Arotes amænus, Cresson ; cet Ichneumonide remarquable surtout par ses jambes démésurément longues, ses couleurs si variées, la forme de son abdomen, etc., ne se rencontre qu'assez rarement. Mais de toutes nos captures, celle qui nous intéressa le plus, fut une Mante, dont nous pûmes prendre deux spécimens femelles. Nous ne pensions pas que cet insecte se trouvait en Canada. Les Mantes sont tout à fait remarquables par leur forme. Le pro- thorax cylindrique est très allongé, constituant un tube évasé à la partie antérieure pour l'insertion des hanches antérieures et de la tête; les mêmes pattes très éloignées des autres, ont les jambes renflées, munies d’une série d’é- pines, laquelle avec le tarse qui lui est opposé, forme un organe de préhension. Ces insectes vivent de proies, mais assez peu agiles, il se contentent de se mettre au guet sur une feuille et d'attendre que des mouches ou autres petits insectes viennent à leur portée. La singulière forme de leur prothorax, le fait à première vue considérer comme un cou, et l’on est tout étonné de voir des pattes, qui ressemblent plutôt à des bras, se détacher de la tête même. On les voit souvent, cramponnés sur leurs 4 pattes … postérieures, redresser leur cylindre prothoracique en étendant les pattes antérieures, cette attitude qui rappelle UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 235 _ Examinée attentivement, nous avons pu constater que la Mante trouvée à St. Hyacinthe n'avait pas encore été . décrite, et c’est avec beaucoup de plaisir que nous la - dédions au Rév. Mr. Burque qui le premier en a fait la capture; nous donnons plus loin sa description. Ayant a plusieurs reprises exploré les environs du col- … lége, il nous tardait de nous éloigner un peu dans lespé- : rance de trouver quelque chose denonveau.Il est surtout une q montagne du voisinage que nous tenions a visiter avant _ toutes les autres, c'est celle d'Yamaska, dans la&paroisse de St. Paul d’Abbottsford, distance de 14 milles. Nous ambitionnions surtout la chance d’y faire la rencontre de PAblabes triangulum, Duméril, sans contredit la plus belle et la plus remarquable de: toutes nos couleuvres, et dont notre ami, le Dr. Crevier, nous a montré deux superbes échantillons qu'il avait lui même capturés sur cette mon- tagne. | Le jeudi, 8 Juillet, le soleil se lève tout radieux dans un ciel sans nuages, présageant une de nos plus belles journées d'été. Une jolie brise du Nord-Ouest se joignant à la fraicheur du matin nous apportait les mille parfums des fleurs sans nombre éparses dans les jardins et les prés du voisinage, et semblait se mettre de la partie pour nous _ rendre la promenade encore plus agréable. Aussi dès les six heures, toujours en compagnie de Mr. Burque, nous montions en voiture, munis de tous les accessoires indis- pensables à une telle excursion, après nous être adjoint Mr. Clopin, élève de philosophie, le même qui nous avait si fort intéressé en nous démontrant que le citoyen doit » être instruit. Mr. Clopin veut mettre en pratique les pré- … ceptes qu'il a si bien sû faire valoir, car sans négliger ses _ études classiques, les sciences en général et l’histoire na- _ turelle en particulier attirent particulièrement déjà son attention. | Nous suivons le sinuosités de la rivière Yamaska qui . nous offre à chaque instant, dans ses gracieux contours, ses 236 LE NATURALSTE CANADIEN. iles verdoyantes de graminées sauvages, ses petites baies où s'étalent la Sagittaire, la Pontédérie, des Potamots, etc, des points de vue véritablement enchanteurs. | Arrivés à 8. Pie, après avoir été présenter nos hom- | mages au brave curé du lieu, nous recrutons un jeune | élève du collége habitant de l'endroit, un Mr. Roy, parfai-4 tement au fait des chemins et sentiers qui sillonnent la | montagne que nous allions visiter, et nous poursuivons — notre course. Nous enfilons le village qui borde la rivière des deux côtés, et traversant le pont à quelques arpents plus loin, en moins d’une demi-heure nous sommes au“ pied de la montagne que nous avions vu s'élever à mesure" que nots en approchions. Sans nous paraître aussi abrupte | qu’elle semblait l'être de St. Hyacinthe, et malgré les ma-_ melons multiples qui la couronnent contrairement à son“ aspect qui nous la montre unique a distance, nous recon-w naissons cependant qu'elle s'élève, comme ses sœurs de St. Hilaire, de Rougemont, de Montréal, d'au milieu d’une plaine unie sans presque annoncer sa présence par un | soulevement du terrain avoisinant. Aussila montée sur ses flancs est-elle passablement raide, et impossible en plusieurs endroits. Elle mesure environ 1200 pieds de hauteur et« porte deux petits lacs à plus des deux tiers de son élévation.” La montagne d’Yamaska, comme ses sœurs de St.“ Hilaire, Rougemont, Montréal, etc., sélevant d’une plaine“ unie pour former une protubérance à flancs plus ou moins escarpés, indique à première vue son caractère d’intrusion, — et l'examen de la roche qui la compose enlève tout doute à cet égard. Ces montagnes, en effet, au milieu d’une plaine“ unie de calcairestratifié, nous offrent des masses de trapp ou de schistes granitoides de roche ignée. C'est-à-dire que cette térieurs, a soulevé la croute de calcaire qui la retenait captive et s’est échappée à travers les déchirures qu’elle a opérées. Nulle part, peut-être, on ne pourrait mieux sui- vre les traces de ces bouleversements que sur la montagne: de Montréal. Du côté du Sud, on voit les couches dem calcaire redressées et s’élevant jusqu’à la hauteur de plus” de 400 pieds, pour ne montrer ensuite que la roche ignée, UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 237 Je trapp qui forme le noyau principal. Et à plusieurs en- … ce sont des crevasses occasionnées par les soulevements intérieurs que la roche en fusion est venue remplir. L'endroit où nous avons abordé la montagne d’Ya- … maska ne nous offrait pas l'évidence de tels redressements _ des couches, mais dès la base, nous avons pu remarquer _de nombreux blocs détachés de roche ignée provenant : sans aucun doute de celle qui forme le noyau même de la montagne. Cette montagne peut mesurer de 1100 à 1200 … pieds d’élévation ; elle est très escarpée du côté du Nord, … et à l'endroit où nous en faisons l'ascension, du côté du + Sud-Ouest, la pente est aussi fort raide, bien que toute- fois elle puisse porter, au moyen de détours, un chemin de voiture pour l'exploitation des arbres forestiers qui la recouvrent. Nous atteignons, à environ 200 pieds d’élé- vation, un petit plateau, où nous trouvons des tables fixées sous d'énormes noyers, à la disposition des nombreux visi- teurs qui y vont en pique-niques. Nous avons de ce point une vue vraiment enchanteresse. Au dessus de l'immense plaine où s'étendent les paroisses de St. Paul, St. Pie, St. Césaire, St. Hyacinthe etc., avec leurs bouquets de bois et les verdoyantes cultures entourant les blanches construc- » tions des fermes, nous voyons étinceler au soleil les fers- … blancs des édifices de la ville de St. Hyacinthe ; les monts _ Johnson, Rougemont, St. Hilaire et Boucherville, quoique isolés les uns des autres, semblent se donner la main pour fermer l'horizon dans le lointain; et plus loin encore, nous distinguons le Mont Royal qui ne semble plus qu'une - tache bleuâtre, à demi effacé devant l'attitude altière de ceux placés en avant de lui. Le rang double de St. Pie nous . offre surtout une ligne non interrompue de constructions fort remarquables par leurs dimensions et leurs bonne - tenue. On dirait une rue de ville bordée de ses édifices - perdue au milieu d’une campagne. Tout en suivant lentement le sentier qui serpente sur . les flancs de la montagne, nous faisons jouer le filet fau- q 238 LE NATURALISTE CANADIEN. cheur à gauche et à droite, et faisons force captures d’in- sectes, entre autres, c'est d'abord parmi les Coléoptères : Labidomera trimaculata, Fabr. Leptura pubera, Say, Calop- teron reticulatum, Fabr. qui est toujours assez rare; Chau- liognatius marginatus, Fabr.; Photinus nigricans, Say ; Tetraopes tornator, Fabr, que nous prenons sur | Asclé- piade de Cornut, nous n’avons encore jamais rencontré ce dernier dans le voisinage de Québec. Nous prenons aussi un superbe Cryptocephalus nouveau pour nous. En dé- pouillant une vieille souche de pruche de son écorce, nous prenons 8 beaux spécimens du Penthe pimelia, Fabr., cette Mélandriide si remarquable par son noir foncé. Parmi les Diptères, nous distmguons: Chrysops niger, Macquart, Anthrax, alternata, Say, Bibio albipennis, Say, Syrphus ribesii, Fabr. etc. De nombreuses Libellules et autres Névroptères sont à tout instant à voltiger autour de nous ou à se reposer sur des feuilles, nous saisissons : Libellula forensis, Hagen, si facile à distinguer par la large bande noire qui lui traverse les ailes au delà de la moitié de leur longueur. (C’est en- core un insecte qu’on ne rencontre pas à Québec. Biltacus pilicornis, Westwood, avec sa bouche allongée en bec et les nervures transversales de ses ailes largement marginées de brun, nous n’avions pas cet insecte dans notre collection, et c'était la première fois que nous en faisions la capture. Phryganea vestita, Walker et Phryganea interrupta, Walk. que nous prenons sur des feuilles. Nous saississons encore au vol une suberbe Æschne nouvelle que nous pensons n'avoir pas encore été décrite. (Que le lecteur ne s’effraye pas de l’épellation de ce nom, car l’énonciation en est des plus faciles, il se prononce : enne). Les Æschnes sont des Libellules de forte taille, ayant trois articles aux palpes labiaux et les yeux contigus dans presque toute leur étendue. Cette espèce se rapporche beaucoup, par la co- loration de ses ailes, de la janata de Say et de la quadri- guttata de Burmeister, mais elle diffère de l’une et de l'autre par le reste de sa coloration. Nous lui donnerons, du lieu de son origine, le nom de Yamaskanensis ; nous en donnons plus loin la description. | AAC MHRMICO 1400 oe de | EN Pa any " * ‘ WA à OR: | ay UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 239 À chaque coup de filet nous amenons de nombreux Hé- - miptères, dont plusieurs assez rares. Notons entre autres: … Homemus eneifrons, Say, Lygœus turcicus, Fabr., et Sinea — multispinosa, Say, que nous prenons sur l’Asclépiade, ces 4 deux derniers assez rares à Québec. Entilia sinuata, Fabr.. | Proconia costalis, Say, Diedrocepholus communis, Hymenar- ke cis perpunclata, Amyot, que nous n'avions encore jamais » rencontré. C’est une Pentatomide ou punaise à corps _ ovalaire et triangulaire en avant; sa couleur est jaunatre “ avec de nombreux points noirs enfoncés. C’est- encore: _ Aradus similis, Say, que nous n’avions pas dans notre col- … lection et que nous rencontrions pour la première fois, | Diplodus luridus, aussi très rare à Québec, Nabis Caua- _ densis, Prov. que nous prenons sur la Verge d'or, aucune 1 cependant à l’état ailé etc, etc. Les Hyménoptères se pressent en grand nombre dans - nos boites; chaque coup de filet en amène plusieurs es- - pèces dont quelques unes nouvelles pour nous. Ce sont d’a- … bord : Odontomerus mollipes,Cress., mâle, nous n’avions encore _ pris que des femelles. Les Odontméreso sont des Ichnumo- n nides bien remarquables par une grosse épine qu'elle por- Dont à a leurs cuisses postérieures; Meniscus Crevieri, Prov., facile à distinguer par sa tarière courte, velue, forte; Crg ma à. * latus, Prov. notable par son abdomen déprimé, à extrémité noire tachetée de blanc, Cryptus similis, Cress., Cryptus rufus _ Prov., dont nous n'avions encore qu’un seul spécimen sur … lequel nous avions pris notre description ; Cleniscus clava- … tus, Cress., assez rare à Québec, Lampronata rubrica, Cress. “ que nous rencontrions pour la première fois; Ichnewmon ' Ormenus, Cress., Ichn. ambiguus Cress., femelle, nous n’a- “ vions encore pris que des mâles, Ichn. maurus, Cress. ; Ichn. = mimicus, Cress.; Ichn. Quebecensis, Prov., plusieurs spéci- mens ; puis un autre superbe Ichneumon non encore dé- - crit, que nous dédierons à notre zélé compagnon de chasse, … Mr. G. Clopin, et que nous appellerons de son nom Ichneu- … mon Clopini, nous en donnons plus loin la description. Les Hyménoptères nous fournissent encore un Xorides, » genre qui n’était pas encore représenté dans notre collec- tion. Les Xorides sont des Ichneumonides à corps long et 240 LE NATURALISTE CANADIEN. . déprimé, à ailes sans aréole, tarière aussi longue que le corps, ayant tout le faciès des Xylonomus dont ils ne se dis- tinguent guère que par leur face plus étroite en avant. Cette espèce voisine du borealis Cress. n’a jamais été dé- crite que nous sachions, nous lui donnerons le nom de X. Canadensis... Puis le Mesostenus thoracicus, Cress. que nous n'avions encore jamais rencontré et un autre Mesostenus nouveau auquel nous donnerons le nom de M. rufipes ; nous prenons aussi deux superbes Mesoleptus mâles, très voisins du M. decens de Cress. mais en différant toutefois dans leur coloration, nous lui donnerons le nom de Sancti Hyacinthi. Nous capturons aussi deux autres magnifiques Ichneumonides que nous rangeons avec hésitation parmi les Ischnus, par ce qu’ils en diffèrent surtout par leurs an- tennes qui sont fortement grenues et renflées au milieu, du reste le premier segment abdominal est lisse et toute la forme est celle des Ichneumons, nous donnerons à cette espèce le nom de Ischnus albovariegatus ; nous donnons plus loin la description de tous ces nouveaux insectes. Notons encore Urocerus abdominalis 4, Harris, Hylotoma clavicornis 3, Fabr. ce dernier a l'abdomen et les pattes entièrement roux etc. ete. Nous rencontrons fréquemment le Danais archippus, et de nombreux Argynuis dont nous capturons plusieurs espèces. Nous trouvons partout le Calopteron femur-rubrum POrchelimum gracile, ? Œdipoda sulphurea, Harris, etc. et en soulevant de vielles écorces nous découvrons de nombreux Ceutophilus maculatus, Storer, ces espèces de sauterelles sans ailes, à antennes démésurément longues et à abdomen gonflé. Ces insectes avec leurs téguments à demi coriaces, leur corps courbé et tout leur facies peu gracieux offrent souvent d'excellents sujets pour habiter les jeunes entomo- logistes à vaincre leur répugnance pour toucber les insectes. Du reste ils n’ont pour tout désavantage que leur manque d'élégance, car ils sont parfaitement inoffensifs. En un certain endroit où le sentier que nous suivions était tout bordé de gazon, nous voyons les herbes s’agiter et croyons distinguer les ondulations d'une couleuvre; un gta 4 | L | À UNE EXCURSION A ST. HYACINTHE. 241 capturée ce n’était que notre couleuvre commune, le Tropi. donotus sirlalis. Elle était en frais d’avaler un crapaud ; Ja pauvre victime, saisie par les pattes postérieures, était aux trois quarts dans la gorge du reptile quoique encore ivante, et nous ne pouvous pas la retirer qu'en lui déchi- ‘rant le corps en partie, les dents recourbées de la cou- leuvre étant enfoncées dans ses chairs et ne pouvant lacher prise à un mouvement de retrait. Après bien des détours et des montées plus ow moins “escarpées, à travers des arbres d’une fort belle venue pour “croître en de pareils endroits, nous atteignons enfin le petit lac, qui n’est pas fort au dessous du point le plus élevé. Cette mare fangeuse qu’on décore du nom de lac vest si peu apparente, que sans le secours d’un bucheron qui “se trouvait la, nous aurions failli à la rencontrer à travers les divers sentiers qui se croisent en tous sens. Cette mare “peut avoir une huitaine d’arpents de diamètre, et à part un «petit endroit près de sa décharge, elle n’est presque pas ac- Mcessible, tant les bords en sont peu consistants. Nous “voyons de nombreux Nénuphars étaler leurs larges feuilles Lsur les eaux, mais nulle part nous nous ne voyons de Nym- “phéa. Notre bucheron nous dit qu'à une huitaine d’arpents de distance vers l'Est, il se trouve un autre lac beaucoup “plus grand et de bien meilleure apparence; mais vu la “chaleur et la fatique que nous avions déjà éprouvées, nous “renonçons à la visite de ce dernier. | Comme nous étions occupé à examiner de petits gou- jons qui passaient tout près du bord de l’eau, nous aper- ‘gumes sous l’eau une magnifique Salamandre de couleur jaundtre avec des ocelles argentés sur les côtés. Elle “dans ses plis. C’est bien la plus belle des Salamandres “que nous ayons encore rencontrée, et nous pensons qu'elle ; a un "a encore jamais été décrite. Elle était sous l’eau, cepen- adulte ou non, sa coloration était si distincte que nous avons tout lieu de croire qu’elle n’avait plus à changer, du ve bit i ¢ en 4 > x h. We ah pie | Pee ire # 242 LE NATURALISTE CANADIEN. moins d'une manière considérable. Il pourrait se faire — aussi qu'elle jouit déjà de la respiration aérienne et qu’elie ne fut momentanément à l’eau que pour fuir notre pré- sence. Nous lui donnerons le nom de Salamandre à ventre tacheté, Salamandra ventralis, nous en donnons plus loin la description. Mais déjà nos estomacs commengaient à nous faire sentir leur exigeance et nos montres indiquaient aussi que l'heure du diner était même passée. Nous reprimes donc la route de la descente pour l’endroit des noyers où nous avions laissé nos provisions. Nous remarquames en passant prés du chemin un tas des vielles pièces de bois à moitié décomposé. Il doit y avoir la des Salamandres, dimes-nous à nos compagnons. Et de fait, ayant éparpillé ces pièces de bois, nous n'en primes pas moins de huit individus, de l'espèce ergthro- nola. Après un repas comme on en prend de tels que dans les bois et après un exercice tout autre que ceux que nous nous donnons d'ordinaire, nous poursuivimes nos chasses dans le voisinage, où nous pumes doubler, tripler, et qua- drupler les captures de l’avant midi. Voulant profiter du frais du soir pour opérer notre re- tour, il était passé 6 h., lorsqne nous reprimes la voiture, enchantés de notre excursion et triomphants de nos nom- breuses et rares captures. De fait, nous étions loin dima- giner qu'à une aussi petite distance que celle qui sépare St. Hyacinthe de Québec, nous pussions trouver un si grand nombre d'insectes que nous n'avons pas ici. Qu'il nous a été agréable aussi de rencontrer deux ou trois in-M sectes que nous n'avions décrits que sur un seul individu, « en parfait accord avec les descriptions données par nous. Il n’y pas de doute que si l’on avait un plus grand nombre dentomologistes de distribués çà et là en divers points de la Province, on nenrichit considérablement et en peu de temps la liste des insectes de l'Amérique du Nord, cars tous les jours nous trouvons la preuve que notre faune en-« tomologique est à peine a demi explorée. Nous faisons un« "a? es es a ‘Ty leurs habitudes avec nos rats d’eau. Comme eux ce sont des animaux crépusculaires, se cachant le jour et ne sortant - que la nuit. Comme eux aussi ils aiment à s’ébattre dans les eaux ou à se traîner sur les vases humides. Ces ani- maux se nourrissent d'insectes, de vers etc.; ils se plient assez facilement à la domesticité ; la femelle met bas de 3 à + petits dont elle prend un grand soin, et qu’elle se plaît souvent à baigner dans l’eau. L'œuvre de Mr. Lechevallier mérite certainement tout encouragement du public, et tous les amis des sciences et les curieux qui passent par Montréal ne devront pas man- quer de faire une visite à ce musée, ils y passeront un bien intéressant quart d'heure. DESCRIPTION DE PLUSIEURS INSECTES NOUVEAUX. NÉVROPTÈRES. Gen. MANTE. Mantispa, Llliger. Antennes courtes; prothorax allongé, cylindrique ; pieds antérieurs ravisseurs ; ailes étroites, nervures costale et sous-costale confluentes vers le milieu du bord antérieur. Mante de Burque. Muntispa Burquei, nov. sp, Longueur du sommet de la tête à l’extrémité des ailes .75 pouce. D'un brun ferrugineux avec taches de jaune et de noir. Tête brune avec une strie transversale noire à la base des antennes. Antennes brunes, roussâtres à la base et presque blanches à l’extrémité. Pro- thorax allongé en cylindre évasé en avant, resserré au milieu, brun, marginé de noir en avant avec une large bande noire en arrière portant elle-même une petite strie arquée jaune. Mésothorax brun, marginé aussi brun avec la base noire et une ligne jaune au sommet, Abdomen brun, noir à la base, les segments 1, 2, 3 & 4 noirs à la base et margi- nés de jaune au sommet, le premier segment portant quelquefois deux taches jaunes à sa base dans la partie noire. Pattes brunes, un peu plus claires que le corps, les jambes antérieures très dilatées et dentées, noires en dedans, formant un organe de préhensium avec le tarse ; les 4 jambes postérieures légèrement obscurcies à leur base; tarses non lobés. Ailes obscurcies de brun roussâtre dans toute leur moitié anté- de noir en avant et de jaune en arrière ; éeusson jaune ; métathorax 248 LE NATURALISTE CANADIEN. rieure et leur extrémité, celle-ci portant de plus une tache noire dans ~ sa moitié postérieure, prés de la partie hyaline. Prise a St. Hyacinthe. Dédiée au Rév. F. X. Burque professeur d’histoire na- turelle au Séminaire de St. Hyacinthe. Rapprochée de la brunnea de Say, mais en différant surtout par Vopacité de ses aies et la coloration de son abdomen. Gen. ÆsOHNE (7) Æschna, Fabricius. Angle anal des ailes postérieures aigu ; second seg- ment abdominal auriculé. Æschne d'Yamaska. Æschna Yamaskanensis, nov. sp. d'—Long. 2 pes. ; envergure 2.70 pes. Brune tachetée de jau_ nâtre, Face jaunâtre, un peu plus obscure en dessus; thorax brun avec une ligne jaune sur le dos de chaque côté et une autre au milieu en avant, les côtés plus clairs avec une tache circulaire jaune au dessus de l'insertion des hanches intermédiaires à l'endroit du stigmate. Pattes d’un brun foncé presque noir, plus claires à la base, les hanches brun-jaunâtre, de même couleur qué le corps. Abdomen long, con- tracté après le renflement de la base, brun, la base de même couleur que le thorax, chaque segment marginé de noir en avant et de jaune clair en arrière, le 3e segment avec une tache jaune près du sommet en dessus, et les segments 4, 5, 6, 7, 8 et 9 avec une tache allongée de la même couleur sur les côtés. Appendices supérieurs noirs, l’inférieur plus court, brun. Ailes hyalines, tachées de jaune: fauve à la base et légèrement lavées de brun à l'extrémité ; membranule d’un blane de lait, tachée de noir en arrière ; stigma fauve, à i Prise à St. Hyacinthe. Voisine de la janata, Say, mais à s’en distinguant surtout par le fauve de la base de ses ailes. HYMÉNOPTÈRES. Gen. XoriDE. Xorides, Gravenhorst. Corps long et étroit ; Antennes gréles, cylindriques. Ailes sans aréole. Face rétrécie en avant. Tarière aussi longue que le corps. Le Xoride du Canada, Xorides Canadensis. nov. sp. d'—Long. .38, pouce, Noir: la face exceptée une ligne au mi (1) Prononcez : Ænne, ns Rien, es ane élargis en arrière des yeux et interrompus seulement sur le vertex, les palpes, le chaperon, une ligne sur les bords latéraux du prothorax, une autre plus bas, une semblable au-dessous de l'inser- ‘tion des ailes antérieures, l’écusson, le post-écusson avec une ligne trans- … versale au bas de la partie postérieure du métathorax, blanc. Antennes longues, grêles, filiformes, noires. Thorax allongé, déprimé, la partie à. “moyenne du mésothorax prolongée en avant. Les 4 pattes antérieures 1 - rousses avec leurs trochantins blancs, les postérieures noires, leurs jambes | étroitement annelées de blanc à la base. Abdomen sessile, allongé, noir avec une petite tache blanche triangulaire au sommet de chaque seg- … ment, de chaque côté, le premier segment aussi long que les 2 suivants réunis, avec impressions sur les côtés au sommet à l'endroit des taches blanches, les segments 2 et 3 avec impressions obliques comme dans les q Glypta. Ailes hyalines, nervures et stigma, brun, point d’aréole, la # HE + à _ irrégulier. Pattes rousses, les 4 hanches antérieures avec leurs tro- » nervure qui sépare les deux cellules cubitales très courte. Pris sur la montagne d’Yamaska. Gen. MÉSOSTÈNE. Mesostenus, Gravenhorst. Corps long et étroit; pattes gréles et assez allongées. Aréole petite, en carré ou en parallélogimme plus ou » moins régulier, ouverte ou fermée. Tarière de la longueur de l'abdomen à peu près. Le Mesosténe pieds-roux. Mesostenus rufipes. nov. sp. Q —Long. 29 pouce. Noir ; le scape des antennes, les palpes, _ les écailles alaires avec une ligne au dessous et léeusson en partie, * plane. Antennes longues, gréles, filiformes. Thorax poli, brillant, la partie moyenne du mésothorax soulevée et prolongée en avant ; méta- thorax sub-cylindrique. Heusson et post écusson, blane-jaunâtre. Ailes hyalines, nervures ¢t stigma, noir, aréole petite, en parallélagramme chantins, blanc, les 4 jambes postérieures brunes en dehors, tarses bruns. Abdomen noir avec les sutures entre les segments blanchâtres de même que l’extrémité, le premier segment allongé, étroit, les autres > formant une ovale allongée. Tarière de la longueur de l'abdomen à Ro: peu près, Pris sur la montagne d’ Yamaska. Gen. IcHNEUMON. Ichneumon, Linné. Antennes noueuses, à articles courts, sétacées. Aréole Tye ih, ares do DEN Mis CANAD : assez grande, ne vent non apparente. | Wait? Like L'Ichneumon de Clopin. Zchneumon Clopini. nov. sp. ‘4 d'—Long. .62 pouce. Noir et roux ; tête et thorax, noir; la face, 4 ayy les joues au dessous des yeux, les orbites antérieurs, les antennes, les Fe AS pattes avec leurs hanches et lenrs trochantins, l'abdomen excepté À l'extrémité, l’écusson, roux. Antennes longues, noueuses, obscurcies à l'extrémité, Thorax d’un noir quelque peu roussâtre, à très courte pubescence roussatre ; les écailles alaires avec une tache en avant, l'é- cusson et le post-écusson avec un point de chaque côté à la base du *métathorax, roux. Ailes jaunâtres, nervures et stigma roussâtres ; aréole grande, yentagonale, rervure moyenne avec un rudiment de ner- 4 vure au milieu. Abdomen allongé, assez fort, d'un beau roux fauve, d’un noir brillant et poli à partir de la moitié du 4e segment. Pris sur la montagne d’Yamaska par M. G. Clopin, jeune entomologiste de St. Hyacinthe, auquel nous le dé- dions. Voisin du Marianapolitanensis, Prov. mais s’en dis- — tinguant surtout par ses antennes rousses. | Gen. ISCHNE. Jschnus, Gravenhorst. Les Ischnes se distinguent surtout des Ichneumons par le pédicule de leur abdomen qui est toujours lisse, et non caréné, ni aciculé. L'Ischne varie. Zschnus variegatus. nov. sp. d'—Long. .62 pouce. Thorax noir varié de blanc, abdomen roux, La face, les orbites entièrement, les joues en arrière des yeux, le scape des antennes en dessous, un large anneau au delà de la muitié de leur longueur, blane. Antennes fortes, grenues, sétacées, noires en dessus, rousses en dessous. Thorax noir: le collier, les écailles alaires, une ligne en dessous, les bords du mésothorax, une tache sur le milieu | de son disque, l’écusson et le post-écusson, les flanes en avant des | pattes intermédiaires, blanc. Métathorax avee une large tache blan- — che à partir de la base en forme de W. Ailes hyalines, nervures et | stigma jaunatres, Pattes antièrement rousses, les 4 hanches anté rieures blanches, les postérieures blanches tachées de noir. Abdomen | allongé, cylindrique, roux, le premier segment lisse, poli, noir en dessus — avec unc tache jaune à l’extrémité. Un spécimen a l’abdomen d’un brun roussâtre en des- sus. | | Pris sur la montagne d’ Yamaska. + 4 ha les SUR UNE EXCURSION À om HYACINTHE. i Gen. MÉSOLEPTE. Mésoleptus, Gravenhorst. Pédicule de labdomen étroit : pattes grêles. An- ennes sétacées. Aréole des ailes petite et triangulaire. ière courte. à Mésolepte de St. Hyacinthe. Mésoleptus Saneti-Hyacinthi. . SP. d.—Long. .42 pouce. Noir, brillant, finement pubescent. La Le , les joues en dessous, le ans les mandibules excepté à l’ex- tr Fémité, le scape en dessous et les palpes, blanc. Antennes plus D. que le corps, grêles, roussâtres. Ecailles alaires, blanches. Ailes hyalines, nervures brunes, claires à la base, stigma brun aréole triangu- laire, oblique, pétiolée. Pattes longues, grêles, d’un roux pâle, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blanc, les postérieures rousses avec les hanches tachées de noir. Abdomen légèrement pédi- culé, en massue à l'extrémité, roux à partir du deuxième segment. Pris sur la montagne d’Yamaska. Voisin du decolo- ratus. Cress. mais s’en distinguant surtout par sa forme et sa face blanche. id DESCRIPTION D'UNE SALAMANDRE NOUVELLE. 4 Gen. SALAMANDRE, Salamandra, Brogniart. h —_ Salamandre à ventre tacheté. Salamandra ventralis. ‘nov. Sp. À Long. 34 pouces. Dos jusqu’à la moitié des côtés d’un olive jau- nâtre, le reste du dessous, y compris la queue, d’un blane jaunâtre avec de nombreuses taches noires en forme de gros points, distants, irréon- dièrement distribués depuis la bouche jusqu’à l’extrémité de la queue, ( es points plus gros sur le ventre. Tête avec deux petites carénes longitudinales formant une petite fossefte au milieu. Côtés du dos portant de grosses taches ocellées d’un blane d’argent largement aréolées de noir ; 4 sur le côté droit dans notre individu et 2 sur le côté gauche. Ventre un peu renflé. Queue très comprimée et carénée des deux côtés, aussi longue que le corps. Cuisses et jambes postérieures jau. nâtres en dessous et portant dé gros points noirs comme le ventre, Prise dans le lac sur la montagne d’Yamaska. Serait-ce pue espèce aquatique ? Nous avons tout lieu de le penser. Rien ne porterait à croire qu’elle ne fut pas adulte, et sa <<. queue a toute la is de celle des poissons, elle est mé légèrement frangée en dessus et en dessous en forme : nageoire. Elle ne portait pas de branchies extérieures S, mais elle avait, à l'endroit des ouies, sur les côtés du cou, trois trous à la manière des Lamproies, ce qui indiquerait qu’elle pouvait avoir des branchies intérieures. Ce serait la certainement une nouveauté dans cette famille, et dans ce cas cette espèce se séparerait également et des Salamandres et des Ménobranches, pour former un genre à part. De nou: velles observations et des dissections seraient nécessaires pour décider cette question. 4 LE JOURNAL DE QUEBEC ET NOTRE POLITIQUE, A propos de la critique que nous nous sommes pers mise des piéces du numéro-prospectus du Musée Canadien, le Journal de Québec, dans son numéro du 6 du courant, nous décochait le trait suivant : Le Naturaliste est “ une revue dite scientifique qui sort habituellement de son chemin pour attaquer ceux qui peuvent étre soupconnés de lui faire de la concurrence, de loin ou de près, et fait pousser jusque À de la politique vénéreuse dans ses jardins potagers.” Il nous tardait de voir arriver le moment où le Journal de Québec nous tomberait dessus, car nous avions un double titre à cet honneur. | Qu'on cherche un seul de nos hommes marquants qui n’ait reçu quelque éclaboussure du célèbre personnage qui trône au Journal de Québec ; nous n'avons pas la ng à on de nous ranger parmi ie otabilités du PHY? mais - n nous tenons une oe indépendante, et c’en est z pour offusquer le génie 3 En second lieu, nous sommes prêtre, et l’on sait avec quel peu de réserve, depuis quelques mois surtout, le Jowr- nal a promené sa férule sur la tête de tous les membres du clergé, évêques comme prêtres, qui ne voulaient pas croire à l'inspiration du dieu de la rue Ste. Anne. L'homme du Journal n'aime pas le terrain ordinaire, ‘arene commune; lorsqu'il est fatigué de patauger dans la Mange, son milieu de prédilection, il s’élance vers les nua- ges, se plaisant à y faire surgir des chaos de son cru, où de “rares éclairs se mélent à de nombreux brouillards, sans qu'il soit bien facile d’y voir clair. Et voila pourquoi le trait cité plus haut est quelque peu mystérieux. Nous “croyons cependant y avoir démêlé les trois accusations suivantes : 1 1° Que notre Naturaliste n'a que la prétention au titre “de revue scientifique sans l’être réellement. 1 2° Que nous redoutons la concurrence. 30 Que nous faisons de la politique vénéneuse. Un mot de chacun de ces griefs. 1° Il pourrait se faire que l'écrivain du Journal sv en- VI _tendit mieux que nous en fait de bêtes; qu'il veuille done if: - bien nous apprendre la manière de procéder d’un maitre 4 pue Part, et sil veut bien préciser ses accusations, nous se- rons fort aise de mettre son jugement en regard des nom- | breuses approbations que nous recevons tous les jours de À l'étranger. a 2° Nous craindrions la concurrence. Ou l'écrivain du … Journal ne nous lit pas, ou il est d’une insigne mauvaise foi. Cent fois nous nous sommes plaint de notre isolement et "avons invité les hommes d’étude a nous suivre. En quoi, “nous le demandons, M. Morrisset, avec son Musée Canadien, pourraitil nous nuire? D/ailleurs ne sait-on pas que le nombre des bêtes, même en Canada, est si grand, que nous pouvons avec MM. LeMoine, Crevier et autres, en prendre tant que nous pourrons, il en restera encore une arge portion au Journal de Québec ? FA i nu Mich" ge Nc ous fesons : la RS vénéneuse. ar Evidemment le Dal de Québec nous a mesuré ici à à son aulne, nous a fixé de son œil louche. Nous bornant strictement aux matières de notre ressort, nous n’avons touché’ à la politique que ques il s’est agi d'éducation ou d'agriculture. Le Journal n'ira pas prétendre que l'éduca- tion et l’agriculture n’ont rien à faire avec les sciences na- turelles ? Et parce que la politique que nous avons fait valoir alors était franche, honnéte, toute désintéressé, ne s’embarrassait en aucune façon des personnalités, mais ten- dait uniquement au bien général du pays, le Journal qui ne connait pas ces vertus, la prononce vénéneuse ! fray fa Que le Journal se convainque donc une bonne fois. qu'on peut quelque part aimer son pays, se sacrifier mêmes à ses intérêts, sans pour cela voir se + combler son escar- celle. J Mais comment se fait-il donc que ces vues politiques, émises il y a plus d’un an, n’aient pas attiré plus tôt l’at-\ tention du Journal ? Ne serait-ce pas par ce qu’alors l’écri- vain de cette feuille ne ne trouvait pas parmi les trans- fuges ? | ! Nous sommes absolument indépendant et du gouver: nement et de toute coterie quelconque, et notre Revue est. notre œuvre propre, nous la conduisons comme nous le“ jugeons convenabie; si nos appréciations sont jugées er- ronées, le champ est libre, qu’on les combatte; mais que Yon ne vienne pas nous préter des motifs ou des intentions. que nous n'avons jamais eus et qui siéraient mal à notre position et à notre caractère. i =. OY BOTANIQUE. — Il ne nous était pas peu agréable, le 4 du courant, de recevoir la visite de deux botanistes AL Mr. le Bédard ae nos EP depuis plus a fete ; il est avec M. le Notaire Glackmeyer, de Québec, rmi les premiers Canadiens qui se sont occupés de Bota- nique.- Les études de M. Déry ne datent pas d’aussi loin, “pensons-nous, mais elles sont d'autant plus précieuses qu ‘elles se portent sur une portion de la Province, différant vu son voisinage de la mer, considérablement du reste. | Ces Messieurs nous remirent trois plantes qu'ils n'a- “vaient pu identifier, nous dirent-ils, avec notre Flore du | Ca nada ; deux de ces plantes avaient été recueillies dans des îles vis-à-vis Kamouraska, et la troisième avait été » prise au petit lac de St. Augustin qu'ils venaient de visister. # Quant aux deux premières, c’est bien avec droit qu'ils » faillirent dans leur identification avec notre Flore, puis- qu'elles n’y sont pas même mentionnées. Ne les ayant » jamais rencontrées nous-méme, et n'ayant aucune donnée - certaine sur leur habitat, nous ignorions qu’elles ie a se trouver en Canada; et quant à la troisième, n’en ayant 1 non plus jamais vu de spécimens alors, la description que » nous en avons donnée se trouvait peu exacte. Ces plantes sont: 1° le Sénecon tomenteux, Senecio lomenlosus, Mi- » chaux ; 2° la Statice des vases, Statice limonium, Linné, - toutes deux des iles du bas du Fleuve; et 3° l’Eriocaulon … septangulaire, Eriocaulon septangulare, Wilidenow, du lac de St. Augustin. * Pour l'avantage de ceux qui n'auraient que notre Flore » pour se renseigner sur nos plantes, nous donnons ci-des- sous la description de ces nouvelles trouvailles que les . étudiants pourront mettre en note à leurs Flores. 4 _ Fam. des COMPOSEES. Composite. Gen. SÉNECON. Senecio, Linné. Capitules à fleurs toutes parfaites et tubuleuses, ou le _ plus souvent avec les marginales radites ; rayons pistillés, - Ecailles de l’involucre sur un seul rang, ou avec quelques _ bractées à à la base. Réceptacle plat, nu. Aigrette à poils » nombreux, doux et gréles. Sénecon tomenteux. Senecio tomentosus, Michaux.—Angl. … Woolly Ragwort—Herbe vivace de 1 à 24 pieds. Tige forte, couverte une laine blanchâtre assez tenace ; feuilles radicales oblongues, ob- + ar | | tuses, crénelées-dentées, ? étioles gréles : tee SRE sustess ea 1 tules gros, de 1 pouce de d diamètre, en corymbes aplatis ; rayons HR 15.—Juillet,-Août. Kamouraska ! ñ D'après Pursh, cette plante se rencontrerait aa les — montagnes de la Pennsylvanie, de la Virginie, etc. Trou- 1 vée par M. Déry dans les iles vis-a-vis Kamouraska en Août 1875. Fam. des PLOMBAGINEES. Plumbagineæ. Gen. STATICE. Slalice, Tournefort. Calice persistant, membraneux. Corolle à 5 pétales presque distincts, les 5 étaminés étant attachées à leur base. Styles 8 à 5, séparés.—Herbes vivaces des bords de la mer, | à feuilles pétiolées et épaisses ; la hampe ramifiée en pa- — nicule. La statice des vases. Statice limonium, Liané.—Angl. Sea Lavender. Marsh Rosemary. De 10 à 15 pouces ; feuilles oblongues, spatulées, ou ovales-lacéolées, 1-nervées, pétiolées et terminées par une soie caduque ; hampe très ramifiée, en panicule corymboide. Epillets 1-3-flores. Calix à tube laineux sur les angles, à lobes aigus avec au- tant d’épines dans les sinus. Fleurs lilacées. Racine épaisse et li- gueuse, très astringante. Trouvée par M. Déry à l’île aux Liévres, en Août 1875. Cette Statice est le seul représentant indigène de la famille! des Plombaginées en Canada. Fam. des ERIOCAULONÉES. TT Gen. HRIOCAULON. Æriocaulon, Linné. L'Eriocaulon septangulaire. Æriocaulon septangulare, Will. M Nous disions, page 633 de la Flore du Canada, après — avoir donné la description de l’Eriocaulon : | “Cette plante doit probablement se rencontrer dans les eaux du Haut-Canada.” \ On peut maintenant y substituer ce qui suit : | Très abondante sur les vases du lac Calvet, paroisse de St. Augustin, comté de Por ineuf: La plante croissant sur Ÿ ie rivage dépasse rarement 4 à 6 pouces de hauteur. Le sommet des bractées, de même que celui des divisions du périanthe, est frangé de poils grossiers. Les bractées et les écailles sont d'un brun de.plomb, n'ayant de blane que la frange qui les couronne. —Juillet-Aout, EM of 14 Î s ‘ à te La ba so Vere 4 d ie ' i ii LE Aatuvaliste Canadien “ Vol. VII. CapRouge, Q. SEPTEMBRE, 1875. No. 9. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER. FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. ; (Continué de la page 232). ù VI. Fam. LABROIDES. Labroide. 4 ‘ À Corps oblong et couvert d’écailles avec une dorsale unique, quelquefois divisée en deux, dont les piquants sont … garnis à leur base d’un lambeau membraneux. Mâchoires garnies de dents et munies de lèvres charnues, souvent ex- tensibles. La bouche est de plus fournie de trois os pha ryngiens garnis de dents quelquefois ex pavé et d’autre fois en pointes ou lames, qui leur servent à écraser les mol- lusques et crustacés dont ils se nourrissent. Deux de ces ù 4 os sont situés en haut, et un autre plus grand leur est op- “ posé en bas. Ecailles généralement brillantes, reflétant les : couleurs les plus vives. 4 Le principal caractére de cette famille, et celui qui lui a valu son nom (1), est la forme des lèvres qui, charnues et “ extensibles, donnent souvent à ces poissons un aspect tout a fait singulier. Ces lèvres leur servent à saisir sur les … fonds les mollusques, crabes et autres crustacés dont ils se fi (1) Labroides, de Zabrum, labre, lèvre, — > , ee J oP . * 7 eee Le re ee ig coe no LANCER * Se à ex RE 258 LE NATURALISTE CANADEN. nourrissent, pour les soumettre ensuite au jeu des mou- langes qu’ils possèdent dans leurs os pharyngiens. La plupart de ces poissons ont une chair filandreuse, peu délicate; quelques espèces cependant, comme les Cténolabres, sont recherchées pour la table. Des dix-huit genres que possèdent cette famille, trois seulement sont représentés dans notre faune. Sans dents en velours aux pharynx ; Os operculaires dentelés.…...................…..… 1. Ctenolabrus. « Os operculaires simples, entiers... 2. Tautoga. Avec dents en velours au pharynx....... diese. causes oO SCOR WEEE 1. Gen. CTÉNOLABRE. Clenolabrus, Valenciennes. Corps allongé. Préopercules denticulés. Bouche avec une bande de dents en velours en avant, et des dents coniques sur les mâchoires en arrière. Trois rayons épi- neux à la nageoire anale. Poissons d’eau salée qu'on recherche pour la table. Deux espèces dans nos eaux du Golfe. 1. Le Ctenolabre chogset. Clenolubrus cerulzus, Dekay; Labrus chogset, Mitch. ; Crenilabrus burgall, Schveppf.—V ulgairement {anche dans le golfe, à Gaspé, dans la Baie des Chaleurs &e.; Angl. The Com- mon Connor ; Common Bargall ; Blue Fish.— Long. de 6 à 14 pouces. Formule ptérygiale : D. 18-10; 2.15; V.6; A.13; C. 16. De couleur fort variable où cependant d’ordinaire domine le bleu, quelquefois d’une teinte uniforme de brun ou de couleur de rouille, Souvent de petites lignes bleues sur la tête en manière d’hiéroglyphes. Pupilles noires, iris d’un beau blanc d'argent, Corps allongé, légérement déprimé sur la tête et portant une con- vexité en avant de la dorsale. Préopercule finement denticulé dans — toute sa partie postérieure. Mâchoires égales et armées de dents nombreuses, la supérieure susceptible de s’allonger en avant. Lèvres grandes et charnues. La dorsale qui s'élève vis-à-vis l'angle postérieur de l’opercule, se termine peu en avant de la caudale. Elle porte 18 rayons épincux dont la membrane connective est libre au sommet, figurant un filament détaché ; le premier rayon est M très court et les suivants vont en s’élevant jusqu’à la partie membra. « neuse, celle-ci est arrondie lorsqu'elle est étendue. ie — = Pe ae ee = ae g ro E ’ LES POISSONS, 259 Les ventrales sont un peu en arrière des pectorales, elles ont le i 5 . » premier rayon épineux. L’anale porte trois rayons épineux,4 membrane munie de filaments comme dans la dorsale. La caudale est presque carrée à son extrémité. Ce poisson est en abondance sur les côtes du Massa- chusetts, les marchés de Boston en sont toujours ample- ment pourvus. Il est aussi fort commun sur les côtes de _ Gaspé, dans la Baie des Chaleurs etc. Na longueur com- mune est de 8 à 10 pouces. On le prend à la ligne avec toute sorte d’appas, et il constitue un excellent mets. Les pêcheurs, dans le voisinage de Boston, le prennent au filet, “et l'enferment dans des coffres à claire voie où ils le gar- dent vivant pour l’avoir toujours frais pour les besoins du marché. Cr. ll 2. Le Ctenolabre mouche. Ctenolabrus uninotatus. Cuvier.— Angl. The Spotted Burgall.—Longueur 4 à 8 pouces. ® Plusieurs naturalistes veulent que ce ne soit qu’une variété du pré- cédent, présentant une différence de coloration particulièrement due à —. > l’âge, étant d’opinion que les taches qu’il porte disparaissent en “vieillissant, Mais plusieurs autres aussi, parmi lesquels se rangent Cuvier et Valenciennes en font une espèce distincte. Quoiqu’il en “puisse être, voici en quoi il diffère du précédent. La forme est absolument la même ainsi que la disposition et la composition des nageoires. Sa couleur est tantôt d’un fond verdâtre avec taches cuivrées, et tantôt d’un fond rougedtre avec taches et points noirs répandus sur tout le corps y compris même les nageoires. —T L’Hon. P, Fortin, l'ex-commandant de la Canadienne, qui eroit 4 . - . . - aussi que c’est une espèce différente, dit en avoir pris un en Octobre dans la Baie de Gaspé, mesurant deux pouces et demi. Sa couleur était tps olivâtre, ses écailles petites et bien marqués. La bouche était grande et les yeux noirs. Mais la tache la plus remarquable, et qui d’après Mr. Fortin lui a valu son nom spécifique, est’ une tache ovale de cou- È leur bleuâtre sur les trois premiers rayons mous de la dorsale. ‘ Les pécheurs du Golfe mangent souvent les Cténo- ; labres, mais n’en ont jamais fait un objet d’exportation, ne “songeant pas même à les offrir sur nos marchés, r à 5 260 LE NATURALISTE CANADIEN. 2, Gen. Tavrocus. Tautoga, Dekay. Mächoires munies d'une double rangée de dents. Opercules ‘et préopercules sans denticulations ni épines, et nus ou avec des écailles peu nombreuses. " Une seule espéce. Le Tautogue d'Amérique, Tautoga Americana, Dek.; Ts” nigra, Mitch.; Labrus Americanus, Storer—Angl. The Tautog ; Blak fish.—Longueur 6 à 18 pouces. iq Formule ptérygiale: D. 28; P. 15; V.6; A. 11; C.to: | Corps arqué régulièrement depuis le museau jusqu’à l'extrémité" de la dorsale. Couleur ordinairemeet d’un noir bleuâtre sur ‘le dos, varié de bandes et de taches plus foncées; ventre blanchâtre. Pupilles noires, iris argentées, ; Dorsale vis à vis les pectorales, avec 17 rayons épineux por: tant des filaments libres 4 leur base. | Ventrales peu en arrière des pectorales, foncées en dessus, blanches” en dessous ; les rayons extérieurs épineux. Anale vis-à-vis les derniers rayons épineux de la dorsale, ses trois ) premiers rayons épineux. Caudale a l'extrémité presqne droite. Comme ce poisson est très ,abondant sur les côtes du Massachusetts, nous pensons qu'il doit se rencontrer aussj dans notre Golfe, bien que nous n’en ayons d'autre preuve que des descriptions fort équivoques que nous en ont données des pécheurs. Mr. Fortin ne le mentionne pass parmi ceux qu'il a rencontrés. | C’est surtout à Plymouth et à Wellfleet qu’on fait en grand la péche du Tautogue pour en approvisionner le marchés de Boston et de New-York. Ce poisson est jugé d'ordinaire légal du Chogset, mais | il a de plus l'avantage de pouvoir être salé, et cest alors u mets de recherche pour les gourmets. a On en a pris qui pesaient jusqu’a 15 livres, mais gén à ralement son poids varie de une à deux livres. À ILI. Gen. Cors. Corvina, Cuvier. Dos portant une convexité tres prononçée en arrié de la téte. Bouche fournie d'os pharyngiens munis d nombreuses dents en pave. Opercules armés de pointe LES POISSONS. 261 Une seule espéce dans notre faune. } Le Corb gris. Corvina oscula, Cuv.; Amblodon grisea, Less. —Vuls. Tête de bélier; Angl. The Sheepshead; White Perch.— Longueur de 18 à 30 pouces. … Dorsale à 33 rayons dont 9 épineux, ces derniers augmentant en longueur depuis le premier jusqu’au dernier. Anale à 8 rayons dont 2 épineux, le second très-fort. Dos arqué et gibbeux, à écailles plus courtes que larges, Yeux gros, bouche assez petite. (Couleur d'un gris bleuâtre sur le dos, plus foncée sur la nuque. Ventre d’un blanc grisâtre. “_ Bouche portant au pharynx des os munis de dents fortes, arron- dies, formant des moulanges pour écraser les mollusques et crustacés dont ils se nourrissent, La mâchoire supérieure est en outre munie en ‘ayant d'une rangée de dents pointues et égales. - Ce singulier poisson, qui est assez commun dans le lac ‘Ontario et surtout dans les environs de Toronto, se montre aussi jusqu'à Québec. On en a pris l'été dernier dans le yoisinage de cette ville qui mesuraient près de 30 pouces de longueur. Le soulèvement subit du dos un peu en arrière des yeux donne à ce poisson un aspect tout singulier lors- “quil est vu de côté. C’est à ce soulèvement sans doute qu'il doit son nom vulgaire de téte de bélier. Mais la partie la plus remarquable du Corb est sans aucun doute sa bouche avec ses formidables moulanges. Imaginez une première pièce de pas moins de 4 pouces de “ie supérieure de l’arrière-bouche. Ce sont la les mou- “langes qui serviront à broyer les unios et autres mollusques dont ce poisson fait sa nourriture. Bien que de qualité médiocre, ce poisson se voit assez souvent sur les tables. Une autre espèce, le Corb de 262 LE NATURALISTE CANADIEN. lièrement dans le lac Huron, est beaucoup plus estimée pour la table. 3 Lorsque, comme nous, on a été privé de l'avantage de recueillir la science de la bouche de professeurs habiless et bien renseignés, et qu'on est réduit à n'avoir d’autres guides que ses livres dans létude de la nature, il arrive souvent qu'il faut attendre longtemps pour la solution de difficultés que lobservation nous fait rencontrer fortuites ment, et sur lesquelles souvent les auteurs se sont peu ar- rêtés. Telest le cas pour nous avec le Corb. En 1865, étant curé de Portneuf, comme on connaissait notre gott pour l'étude de nos productions naturelles et qu’on nous avait vu mainte et mainte fois à la recherche de spécimens. de tout genre, on nous apporta un jour un os de forme assez singulière, simulant passablement un crâne par sa partie supérieure, mais tout garni sur sa face inférieure de nombreuses dents grosses, arrondies, et payant toute la surface, qu’on nous dit avoir été trouvé sur la grève, à Lotbiniére. Ce doit être, nous dimes-nous, un crâne d’ani- mal marin, que quelque voyageur a bord des bateaux 4 vapeur aura laissé échapper à l’eau et que le flot aura jeté sur la rive. Mais quel animal a jamais pu porter des dents. sur le crâne, et de quelle façon une mâchoire quelconque pourrait-elle ensuite s'adapter à ce crâne ?......Nous en étions la avec nos questions sans pouvoir leur trouver de solution. Nous feuilletions nos auteurs et français et amé- ricains, et nous ne trouvions pas même quelque chose d’ap= prochant de la singulière pièce. Mettons-là toujours en rés serve, nous dimes-nous, et attendons. Peut-être que quel. que visiteur entendu pourra tôt ou tard nous donner la solution de notre embarras. | En Juillet 1874, nous allons visiter un jour Mr. Bé langer, le taxidermiste, à son laboratoire de l’Université Le - val.—Mais quel poisson avez-vous la, dimes-nous en ape Corvina oscula, Cuvier, c’est le poisson que les Anglais ap: pellent Sheepshead.—Mais où a-t-il été pris ?—Ici à Québec, LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 263 _ Bélanger, vous verrez qu'il est encore plus singulier par les armatures qu'il porte là, que par la forme bombée de - son dos.— Nous lui ouvrimes la bouche et reconnûmes de suite des pièces semblables à celles qu'on avait trouvée à Lotbiniére. Nous pümes facilement nous convaincre alors que ce que nous avions pris pour un crâne était tout au contraire l’os pharyngien inférieur du Corb ; et voila pour- quoi nous ne trouvions pas moyen d’ajuster des mâchoires à ce prétendu crâne. Il est probable que ces grosses dents en velours se re- produisent à mesure qu'elles se perdent, car dans la pièce que nous avons, il y a plusieurs vides et plusieurs dents aussi beaucoup plus courtes que les autres, semblant n’étre qu’au commencement de leur croissance. Nous avons rangé le Corb dans la famille des Labro- ides, bien que Cuvier le place dans une autre famille, dont il est presque le type, celle des Sciénoïdes. Ses opercules avec pointes semblent en effet, le rapprocher des Percoides, mais d’un autre côté sa formule ptérygiale lassocie étroite- ment aux Labroides. Attendons que de nouvelles études viennent faire disparaitre toute incertitude a ce sujet, (A Continuer). as CN ee LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC ADDENDA ET CORRIGENDA. (Continué de la page 183). Gen. MESOSTENUS, Vol. VI, p. 300. } 5. Mésosténe pieds-roux. Mesoslenus rufipes. nov. sp. Q—.Long. .30 pouce. Noir ; le seape, les mandibules, les palpes, . les écailles alaires avec un point en avant et une ligne en dessous, les . 4 hanches antéricures avec leurs trochantins, blanc. Antennes lon- 264 LE NATURALSTE CANADIEN. gues, filiformes, noires, les 3 premiers articles pales. Lobes du méso thorax très distincts, le médian proéminent. Ecusson et post-écusson tachés de jaune. Métathorax sub-cylindrique, à lignes soulevées peu apparentes. Ailes hyalines, à nervures brunes, aréole petite, en parallé- logramme oblique. Pattes rousses, les jambes et les tarses plus ou moins obscurs. Abdomen allongé, à pédicule assez long, égal dans toute sa longueur, noir avec les sutures entre les segments blanches, de même que l’extrémité, Tarière presque aussi longue que l’abdomen. Un seul spécimen 2. Très belle espèce, d’un noir poli et brillant sur le thorax. 6. Mésostène pieds-pâles. Mesostenus pallipes. nov. sp. Q—Long. .21 pouce. Noir; le scape en dessous, les écailles alaires, les hanches avec les 4 pattes antérieures, blanc ou jaune pâle. Antennes filiformes, brunes, pâles à la base. Lobes du mésothorax distincts quoique d’égale hauteur. Ecusson noir. Ailes hyalines, à nervures brunes, pâles à la base, aréole petite, presque carrée, stigma grand, noir. Pattes postérieures jaunâtres, leurs jambes avec leurs tarses plus ou moins bruns. Abdomen à pédicule moyen, noir avec une tache jaunâtre au milieu de chaque segment, ces taches plus larges au sommet qu’à la base et formant dans leur ensemble une bande longitudinale jaunâtre, extrémité blanche ou jaunâtre ; tarière à peine de la moitié de la lon- gueur de l’abdomen. Un seul spécimen $. Espèce bien distincte. 7. Mésostène cornes-noires. Mesostenus nigricornis. nov. Sp. g—Long. .30 pouce. Noir; la face au dessous des antennes, les mandibules, les palpes, la première paire de hanches avec les 4 trochan- tins antérieurs, blanc. Antennes sétacées, plus longues que le corps, noires, le scape taché de blanc en dessous. Ecailles alaires blanches. Impressions du mésothorax très distinctes; métathorax à lignes soule- vées très apparentes avec une petite pointe en arrière. Ailes hyalines, stigma grand, noir, taché de blanc à la base, nervures brunes, aréole pentagonale, non très petite. Abdomen allongé, étroit, linéaire, entière- ment noir. Pattes rousses, les postérieures avec un petit’ anneau au sommet des cuisses, l'extrémité des jambes, et les tarses, brun plus ou moins foncé ; les 4 hanches postérieures rousses. Deux spécimens d. 8. Mésostène soyeux. Mesostenus sericeus. nov. sp. d—Long. .25 pouce. Noir avec une courte pubescence blanche soyeuse, très abondante snr la face; le scape en dessous, les mandibules, y | | | q = ; LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 265 les palpes, les écailles alaires avec les 4 hanches antérieures et leurs trochantins, blanc. Antennes longues, filiformes, noires. Thorax poli, brillant en dessus, mésothorax à impressions très distinctes; métatho- rax sans pointes. Abdomen allongé, linéaire, plus gros vers l’extrémité, entièrement noir, le pédicule long, canaliculé. Ailes hyalines, irides- centes, stigma grand, brun, aréole petite, pentagonale. Pattes rousses, les postérieures avec les trochantins noirs et les jambes et les tarses obseurcis de brun. Un seul spécimen d@. 9. Mésostène annelé. Mesostenus annulatus. nov. sp. d'—Lorg. .32 pouce, Noir; la face, les palpes avec un anneau aux jambes, blanc ou jaune pâle. Antennes grenues, sétacées, bru- nâtres en dessus, roussâtres en dessous, avec anneau blanc au de là du milieu. Orbites roux, élargis en arrière des yeux. ŒEcailles alaires avec une petite ligne en avant et une autre au dessous, jaune-roussâtre ; écusson et post-écusson, jaune. Lobes du mésothorax indistincts ; métathorax à lignes peu soulevées. Ailes légèrement enfumées, ner- vures brunes, stigma roussâtre; aréole petite, pentagonale. Pattes rousses, les postérieures avec le sommet des cuisses et des jambes, la base de ces dernières et leurs tarses, noir; un anneau pâle à toutes les jambes un peu au dessous de la base. Abdomen assez long, à pédicule légèrement élargi en arrière, entièrement roux, l’extrémité un peu obscurcie. Un seul spécimen 4. Espèce bien caractérisée. 10. Mésostène à tarses blancs. Mesoslenus tarsatus. nov. sp. d'—Long. 40 pouce. Noir, abdomen roux; la face, le chaperon, les mandibules, les palpes, le collier en dessus, une ligne sur les bords du prothorax, les écailles alaires avee une petite ligne au dessous, une ligne sur les côtés des l’écusson avec un large anneau aux tarses pos- térieurs, blanc. Antennes longues, filiformes, noires. Mésothorax à lobes distincts, le médian soulevé; métathorax fortement ponctué ou granuleux, presque sans lignes soulevées. Ailes hyalines, nervures brunes, aréole très petite, carrée. Pattes rousses, les postérieures noires. Les hanches postérieures noires, les 4 antérieures blanches tachées de noir à la base. Abdomen entièrement roux, luisant, allongé, linéaire, le pédicule long, un peu élargi en arrière, Deux spécimens d!. 266 LE NATURALISTE CANADIEN. 11. Mésostène hanches-blanches. Mesostenus albicoxus. nov. sp. d—Long. .23 pouce, Noir; la face au dessous des antennes, les jouex, le chaperon, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, les 4 hanches antérieures avec leurs trochantins, blane. Antennes plus lon- gues que le corps, sétacées, noires. Métathorax à lignes soulevées très distinctes. Ailes légèrement obscures, stigma brun, aréole petite, pen- tagonale. Pattes rousses, les postérieures avec l’extrémité des jambes et les tarses bruns. Abdomen épais:i à l'extrémité, les segments 2, 3 et 4 et l'extrémité du premier, roux, le reste noir, les segments 2 et 3 rétrécis dans leur partie antérieure. Un seul spécimen 4. La forme des segments 2 et 3 de V’abdomen est particulièrement remarquable, ces seg- ments portant comme un pli transversal vers leur milieu et étant diminués dans leur partie antérieure. 12. Mésostène thoracique. Mesoslenus thoracicus, Cress. Mesostenus thoracicus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. ILI, p. 314, LR. Quatre spécimens © de cette magnifique espèce, dont l'un pris à St. Hyacinthe. 13. Mésostène hanches-rousses. Mesoslenus ruficoxus. nov. sp. d—Long. .31 pouce. Roux; tête noire avec la face, le chaperon, les mandibules et les palpes, blanc, Antennes sétacées, un peu plus longues que le corps, avec un anneau jaune au de là du milieu, le seape taché de roux en dessous. ÆEcusson et post-éeusson blanes, avec une ligne noire dans la suture du métathorax. Ailes légèrement obscures, à nervures brunes, stigma roussâtre, aréole assez grande, presque carrée. Abdomen s’allongeant en massue, roux avec l'extrémité noire, le der- nier segment taché de jaune, Pattes rousses, les postérieures avec les tarses blancs. à Deux spécimens ®, voisin du fulvus, Cress. mais en différant par l’absence de marques blanches au thorax. 14. Mésostène apical. Mesosienus apicalis. nov. sp. d'—Long. .22 pouce. Noir; le chaperon, une ligne courte en dedans des yeux, les palpes, les écailles .alaires, une petite ligne au- dessous, l’écusson et le post-écusson ‘avec les deux derniers segments de l'abdomen, d’un beau blanc. Antennes plus longues que le corps, sé- LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 267 tacées, grenues, d’un noir roussâtre avec un annèau blanc au delà du milieu. Métathorax avec une courte pubescence grisâtre, à impressions peu distinctes ; métathorax à lignes soulevées distinctes, avec un petit mucron aux angles postérieurs. Hcusson grand, aplati, blanc, de même que le post-écusson. Ailes hyalines, quelque peu enfumées, nervures brunes, stigma brun avec une tache blanche à la base, aréole petite, pentagonale, écailles blanches avec une tache jaunatre en avant. Pattes rousses, les postérieures avec l'extrémité des cuisses et des jambes, de même que les tarses, noir. Abdomen étroit, à côtés presque paballéles, les segments 1, 2 et 3 roux, 4 et 5 noirs, et le reste blanc, le ler seg- ment long, élargi et courbé à son extrémité, le 2e avec une impression peu profonde de chaque côté. Un seul spécimen 3’, bien distinct par la coloration de son abdomen. La table pour la distinction des espèces peut mainte- nant se lire comme suit: Thorax noir ; Abdomen noir ; Abdomen noir avec taches blanches ; Segments abdominaux marginés de blane ; Un anneau blane aux antennes.... 1. jocosus, Pr., VI, 300. Point d’anneau aux antennes. …… 5. rufipes, Pr., VII, 263. Segments ‘abdominaux tachés de jaune au milieu............. 6. pallipes, Pr., VII, 264. Abdomen entièrement noir ; Toutes les hanches rouses,... 7. nigricornis, Pr., VII, 264, Les 4 hanches antérieures blanches. 8, sericeus, Pr., VIT, 264, Abdomen plus ou moins roux ; Ecusson jaune ou blanc ; Un anneau blanc aux antennes ; Hanches noires............. 2. longicornis, Pr., VI, 300. Hanches rouses ; Abdomen non taché de blanc à Vextrémité......... 9. annulatus, Pr., VIT, 265. Abdomen taché de blanc à l'extrémité... 14. apicalis, Pr., VII, 266. Point d’anneau aux antennes. 10. tarsatus, Pr., VII, 265. Ecusson noir, sans tache ; Les 4 hanches antérieures blanches... + seeeeeee, 11. albicoxus, Pr., VII, 266. 4 268 LE NATURALISTE CANADIEN, Toutes les hanches rousses ; Face blanche, scape noir en GOREOUS 1. EE — ¥ Tate Nim eR Cage ÉTUDES EN Hi ve | ( STOIRE NATURELLE. : ‘ CEA 7 Î À PTUDES EXCLUSIVES ET ETUDES SPECIALES Qu'est-ce que létude ? C’est l'application de l’intelligence à la recherche de la vérité. Il est de telles vérités si simples, si patentes, que leur simple énoncésuffit pour les faire saisir, comme, par exemple, l'existence des objets matériels que nous pouvons percevoir par les sens, leur forme, leur position etc. Mais il en est une _ foule d’autres aussi plus relevées, plus subtiles, abstraites, dont nous ne pouvons nous rendre maîtres qu'après certaines » opérations de notre esprit, telles que la comparaison des » objets que nous avons devant les yeux avec d'autres que nous * connaissons, pour voir en quoi ils se rapprochent ou s’é- - Joignent les uns des autres, les conséquences qui résulteraient » de leur union, les propriétés dont ils peuvent jouir de leur n_ nature,etc. Cette application de l'intelligence à l’observa- tion des corps de la nature, pour les connaître intimement, en …_ saisir la composition, en déduire les propriétés, constitue proprement l'étude de l'histoire naturelle. Or cette étude, relativement à la direction qu'on veut lui donner, peut être ou exclusive ou spéciale. 4 Exclusive : si concentrant toute son application sur. * une seule partie du domaine de la nature, on néglige pour » ainsi dire tout le reste, pour se rendre maître exclusivement _ de cette partie. Et c’est la une route dangereuse à suivre, et qui peut aboutir aux plus funestes résultats. Spéciale : si possédant bien les principes généraux de la science, de manière à pouvoir en suivre avec profit le développement, on s'applique à en approfondir une branche 298 LE NATURALISTE CANADIEN. particulière, à promouvoir le progrès dans cette branche, - sans cesser de suivre la marche de ceux qui cheminent à nos côtés, pour en tirer des points de comparaison capables de prévenir les écarts ou de nous fournir des moyens pour pénétrer plus avant dans nos recherches et nos investiga- tions. Et c’est cette dernière manière qui a produit à elle seule la presque totalité des progrès obtenus jusqu’à ce jour, et qui mérite toute considération. Ce n’est pas, comme le prétend Bory de St. Vincent, du moment que les hommes commencèrent à se civiliser qu'ils jetèrent les yeux autour d’eux, pour étudier dans la nature ce qui pourrait convenir à leurs besoins; mais du moment même que notre premier père fut chassé du Paradis terrestre. Jeté nu sur la terre nue, n’ayant encore jamais connu la nécessité ni le besoin, l’infortuné Adam avec sa malheureuse compagne durent de suite examiner tout autour d’eux, pour reconnaître quels objets répon- draient à leurs besoins, les fruits de la terre et les animaux qui leur fourniraient des aliments, les dépouilles tant ani- males que végétales qui leur serviraient de couvertures pour les protéger contre le froid et l'humidité ete. Sans doute que les besoins étant alors peu nombreux, furent faciles à satisfaire. Et qui sait aussi si le Créateur, dont la miséricorde n’est pas moins grande que la justice, tout en voilant l'intelligence d'Adam en punition de son péché, ne lui avait pas laissé une partie de ses premières connaissances, de celles, par exemple, que nous pouvons acquérir aujourd'hui par l'étude ? Quoiqu'il en soit, la famille humaine en se dévelop- pant fit naitre des besoins nouveaux. Les rameaux de cette famille en s’écartant du tronc, formérent aux extré- mités des groupes étrangers les uns autres, dont les be- soins, les aspirations, les tendances furent ‘souvent en opposition. La simple observation superficielle des corps de la nature ne suffit plus dès lors pour répondre aux exigeances de ces nouvelles sociétés, noyaux de futures nationalités. Il fallut soumettre l'intelligence à un nouveau travail pour étudier davantage. la nature, acquérir une connaissance plus intime des différents corps qui la com ÉTUDE EN HISTOIRE NATURELLE. 299 . posent, distinguer leurs propriétés particulières, les applica- tions auxquelles ils étaient susceptibles de se prêter, afin d y trouver de nouvelles et de plus amples ressources pour répondre aux divers besoins de la vie, qui allaient toujours s'augmentant et se multipliant à mesure que les sociétés sétendaient davantage. Le besoin fit naître l’industrie, et l'industrie amena l'art. Ht c'est à proprement parler de cette époque que date l’histoire naturelle, l'étude des corps de la nature; étude qui s’est poursuivie, agrandie, perfec- tionnée jusqu’au point où nous la voyons aujourd’hui, mais qui, toute profonde qu’elle nous paraît, n’est encore aux yeux des maitres de ce domaine, qu'un essai, qu'une ébau- che, que la charpente d’un édifice qui voit tous les jours quelques unes de ses parties se consolider davantage, quelques uns de ses piliers s’ajuster sur la base qui leur est propre, pour permettre aux ouvriers de monter plus haut. Il n’est peut-être pas de science qui ait fourni plus d'armes pour combattre la révélation que l’étude de la nature ou l’histoire naturelle, lorsqu'il semble cependant, qu'entre toutes les connaissances humaines, il n’en est point au contraire qui devrait tendre plus directement à sa con- firmation. D'où vient donc cet écart ? Bacon nous la dit en deux mot: “ peu de science éloigne de Dieu, mais beau. coup de science y ramène.” Nous en avons la preuve aujourd’hui dans toutes les objections soulevées contre la révélation, dans le siècle dernier, au nom des prétendues découvertes en histoire naturelle, découvertes qui mieux étudiées, mieux comprises, viennent à la fin donner une éclatante approbation au récit de l’Écriture sainte, et faire sourire de pitié devant les bévues et les absurdités que n’ont pas craint de signer des génies réputés alors les porte-étendards de la science dans le domaine l'inconnu. Il ne peut se faire que l'observation soit en désaccord avec la révélation, par ce qu’elles sont toutes deux la voix de Dieu. Dieu a parlé aux hommes de deux manières, par ses ouvrages et par sa parole. Si donc le naturaliste et ’exégète ne sont pas d’accord, c’est que le naturaliste a 300 LE NATURALISTH CANADEN. ‘mal observé, qu'il y a erreur dans ses calculs et ses dédue tions, ou que l’exégéte interprète mal la théologie. Ces écarts sont particulièrement dus à un danger auquel sont exposés les observateurs de la nature, et contre lequel des esprits peu attentifs ne savent pas assez se mettre en M garde. Nous voulons parier de l’exclusivisme, ou de ceux qui … dans l'étude des sciences, concentrent toute leur attention sur une seule branche, un seul point, en fermant pour ainsi dire les yeux sur tout le reste. L’intelligence dans ce cas ne se développe, ne s'agrandit qu'en restreignant le jugement, qu’en nuisant à son développement. On aura des idées pro- fondes, mais jamais vastes. “ Ce n’est pas la connaissance d’un coin de la création qui la révèle, dit le P. Caussette, c’est la vue de ses lois générales et de leurs rapports.” L’astronome qui ne fixerait sa lunette que sur un point du ciel, ne pourrait concevoir qu'une idée bien imparfaite de l’ensemble. Lors- qu'on s'élève dans un aérostat, l'on n’a pas de peine a comprendre que la terre est ronde, en distinguant la ligne convexe de sa surface ; mais si l’on s'enfonce dans une mine ou une gorge étroite de montagnes, on a peine à recon- naitre un globe dans ce qui ne nous parait que comme un puits. “ C’est l'harmonie des sciences, dit Bacon, c’est-à-dire cet appui, que toutes leurs parties se prêtent les unes aux autres, qui constitue la grande autorité de la science ; mais détachez une branche isolée de ce faisceau, elle sera aisé- ment pliée et rompue. ” Le naturaliste exciusiviste en voyant l’affinité qui lie tous les êtres animés les uns aux autres, en coneluera qu'ils descendent tous les uns des autres. Ils parcourt toute la série animale en commençant par les animaux les plus par- faits. Tous les vertébrés lui montrent un canal alimen- taire supporté par une colonne solide, fixe, à laquelle est suspendue une cage viscérale plus ox moins volumineuse. Les mammifères ont cette cage fixée vers le milieu du corps, les oiseaux en arrière, et les poissons avec les reptiles en — avant, presque sous le crane. 4 Passant aux articulés, la colonne vertébrale est,disparue, aa ÉTUDES EN HISTOIRE NATURELLE. ~ 301 » mais le canal alimentaire est toujours le même, ayant une » ouverture antérieure pour la réception des aliments et une … ouverture postérieure pour l’éjection des résidus. | Dans les mollusques, ce canal est un peu courbe, quel- quefois jusqu'à en rapprocher les deux ouvertures; mais c’est toujours le même principe qui domine, la même fonc- 1] Se CRETE IT tion qu'il remplit, la communication des sucs vivifiants à toute la masse. Ss ss Descendant toujours l'échelle de la série des êtres orga- nisés, il en vient aux polypes (Actinie, Corail, Hydre) ; ici » les deux ouvertures du conduit alimentaire se confondent » dans un sac commun ; mais ce n'est encore qu'une modifica. tion du premier plan. à Il arrive enfin aux infusoires, aux monades, par ex- emple, qui n’offrent plus qu’un corps sphérique creusé de plusieurs cavités intérieures ou vacuoles qui font l'office d’es- tomacs, sans qu'on puisse y distinguer d’autres organes ; son attention toute absorbée dans la poursuite de cette ligne droite, sans remarquer ce qui s'y rattache ou s’en écarte, il fait remonter à sa monade, en la perfectionnant de plus en plus, l'échelle de tous les êtres organisés qu'il vient de des- cendre, pour parvenir jusqu'à l’homme même, qui ne serait ainsi qu'une monade transformée. D’autres, poussant encore plus loin l’exclusivisme, ne voient dans les Eponges que des masses végétales ayant la propriété d'émettre des germes doués d’une certaine vitalité, et par là rattachent toute la série végétale à la série ani- male, les deux ayant leur point @union dans l’'Eponge, et s’écartant de ce point en lignes collatérales, pour parvenir aux organismes les plus parfaits de leur ligne respective. Enfin Darwin avec ceux de son école poussent encore la filiation plus loin ; ils trouvent dans les Coraux et autres Polypiers, un autre trait d'union pour rattacher le règne inorganique aux êtres arganisés, et rassembler ainsi tous les - corps de la nature dans une molécule unique. En vertu de » certaines lois chimiques qui leur sont propres, les minéraux se crystalisent, rapprochent leurs molécules pour former des solides de forme déterminée. De là pour former le ré: 302 LE NATURALISTE CANADIEN. , ceptacle pierreux des Polypiers ou les spicules calcaires on — siliceuses qu'on remarque dans les Hponges, nul embarras ; et le rèone minéral se trouve ainsi lié avec les deux autres pour ne former qu'une série unique. II est bien vrai qu'il y aici un petit hiatus entre le réceptacle ou lenveloppe des Polypes et animal même que cette enveloppe renferme et quia la vie, entre les spicu- les de l'Eponge et sa larve ou embryon qui s'en va librement dans l’eau en agitant les cils dont elle est pourvue; mais c’est une difficulté peu importante, et on en rendra facile- . ment raison en amenant des forces chimiques, qui par leur combinaison, produiront la vitalité. Aussi, entendons Darwin exalter les absurdités énoncées par Lamarck, et poser hardiment les siennes. “ Lamarck, dit Darwin, célèbre naturaliste francais, développa l’idée que tous les animaux, y compris l'homme, descendent d’autres espèces antérieures. C'était rendre un grand service à la science.” “Je pense, dit-il ailleurs, que tout le régne animal est descendu de quatre ou cing types primitifs tout au plus, et le régne minéral d’un nombre égal ou moindre.” — “ L’analogie me conduirait même un peu plus loin, c’est-à- dire ala croyance que tous les animaux et toutes les plantes descendent d’un seul prototype.” Ainsi donc, d’après ces savants, des atomes molécu- laires épars dans l'univers, obéissant à certaines lois qui leur sont propres (d’où venaient ces atômes, et qui leur avait posé ces lois ?... ils ne nous Île disent pas), se rappro- chèrent, et en vertu de certaines affinités chimiques, se re- vêtirent de la force vitale ; de la, la monade globuleuse à organisation élémentaire. Cette monade se perfectionnant petit à petit acquit, avec le temps, des cils, des organes de locomotion, puis des organes encore plus compliqués; et se modifiant toujours, au moyen de l'élection naturelle, c’est- à-dire par l’accouplement entre individus plus parfaits, elle put passer jusqu'au mollusque, puis devenir crastacé, insecte, poisson, oiseau, mammilère, et enfin produire l'homme. a a, oe ETUDES EN HISTOIRE NATURELLE, 303 Mais s’il en était ainsi, si les espèces allaient toujours se modifiant, se perfectionnant, comment se ferait-il qu’on ne pourrait surprendre la nature dans son travail même de transformation, et montrant des formes transitoires sans fin entre les différentes espéces ? Comment se ferait-il que ces espèces se modifiant ainsi ne changeraient pas leurs mœurs, leurs propensions, leurs aptitudes ? Nous avons des momies humaines, des bœufs, des ibis conservés en Egypte depuis plus de deux mille ans; et les os de ces momies, de ces bœufs, de ces ibis, sont absolument semblables à ceux des mêmes espèces d'aujourd'hui. Nous avons les écrits d’A- ristote, qui datent de plus de deux mille ans aussi, qui nous donnent les mœurs, le genre de vie d’un grand nombre d’animaux de cette époque, et les mêmes animaux ont en- core aujourd'hui les mêmes mœurs, les mêmes habitudes. La fixité des espèces, voilà l’argument sans réplique qui anéantit cette élection naturelle de Darwin avec tous les autres systèmes plus ou moins absurdes sur ces trans- formations imaginaires. Et rien de micux établi anjourd hui que cette fixité des espèces, son caractère fondamental reposant, d’après Flou- rens, sur la fécondité perpétuelle. On a prétendu que le chien, le loup, le renard et le chacal n'étaient que des bran- ches d’une même souche. On a accouplé des chiens avec des loups, avec des chacals, etc., ils ont donné des métis ; ceux- ci en ont donné à leur tour ; mais on n’a jamais pu obtenir de produits après la quatrième génération, lorsque toute- fois on a pu y parvenir. Tandis que toutes les différentes races de chiens: lévriers, barbets, mâtins, bassets, ete., si différentes qu’elles soient de formes et d’habitudes, sont perpétuellement fécondes dans leurs croisements. C’est que le chien n’est pas un loup, ni le chacal un chien. C’est par ce qu'on s’est livré a des études exclusives qu'on s'est ainsi faussé le jugement jusqu’à soutenir de telles idées absurdes, paradoxales. Le savant dans son ca- binet, se creusant tous les jours le cerveau pour approfon. dir davantage sa branche, s’est bien vite formulé un sys- tème basé sur ses observations et découvertes, et au lieu wr t d” a 304 LE NATURALISTE CANADIEN. 2 de s'inquiéter comment ce système d'une partie pourra — concorder avec l’ensemble, il proclame d’abord ses préten- dues découvertes, et ne recule pas mème devant l'absurde, pour faire prévaloir ses idées préconçues. C’est ainsi qu'en abusant des termes, on personnifie la nature ; c’est la nature qui choisit, qui scrute, qui travaille, ete. Ce sont les forces vitales, les germes préexistants, un fond com- mun de vie, ete, qu'on fait valoir ! à On oublie que la main du Créateur n'est pas moins nécessaire pour conserver la matière que pour la faire sortir du néant. Ves/ri capilli capitis omnes numerati sunt ; ou! tous les cheveux de votre tête sont comptés, et il n’en tombe pas un seul sans la volonté de Dieu ; or, comme dit Buffon, si le hasard pouvait déterminer le moment de leur croissance et de leur chute, ce hasard serait Dieu. Quelques uns de ces philosophes voulant trouver lécri- ture sainte en défaut, bâtirent ainsi, dans leur imagination, des systèmes qu’ils prétendaient erronnément confirmés par leur découvertes, pour construire un univers sans Dieu, éterniser la matière, et demander au hasard des lois fixes pour la régir et la gouverner. D'autres, il est vrai, n’ont pas eu de telles intentions, mais n'ayant vu l’univers que d’un seul ceil, n'ayant lu qu'un seul chapitre du grand livre de la nature, ils mont pu se rendre compte de lharmonie de lensemble, et ont soutenu des avancés en opposition avec la vérité ré- vélée, qu'ils ne s'étaient pas mis en peine de consulter. “ La conséquences de telles prémises, ditle P. Caussette, n’est pas que les sciences naturellies soient funestes en elles- mêmes, mais qu'elles doivent être accompagnées d’une cul- ture philosophique et morale capable de leurservir decontre- poids. Comme tant d’autres bonnes choses, elles ont besoin d'être corrigées pour ne pas nuire. L'intelligence la plus juste est donc celle en qui les sciences de l’esprit et celles de la matière se déroulent dans un parallélisme harmonieux. En général les grands savants ont été religieux, par ce que toutes les connaissances marchant de front dans ces vastes esprits, y formaient un bel équilibre. Je ne rappelle point « { ‘ ETUDES EN HISTOIRE NATURELLE. 305 ici instruction théologique de Descartes et de Paschal déjà mentionnée ; mais n’oublions pas que Newton passa les der” niéres années de sa vie à sonder les mystères de l’ Apocalypse’ Euler a laissé un ouvrage intitulé : Défense de la Révélation. Leibnitz était assez versé dans certaines questions religieuses, pour fournir la réplique à Bossuet. Enfin grand nombre de sommités scientifiques en Allemangne, en Angleterre et en Amérique, sans compter celles de la France, telles que Cuvier, Alex. Brogniart, Binet, Biot, Ampère, Cauchy, Marcel de Serres et de Blainville sont là, pour attester que ce qui éloigne de la foi, ce n’est point la science de la nature que l’on a, mais la science de la religion que l’on na pas”(1). Aussi entendons ie grand astronome Arago sur son litde mort s’entretenant avec le prêtre que l’on avait fait appeler: —Je ne me suis jamais déclaré l'ennemi de Dieu, dit le moribond, je ne Ini ai jamais fait la guerre ; pourquoi voudriez-vous qu'il me damnerait ?— Mais mon frère, n’avez- vous jamais lu dans I’ Evangile, qu'il ne suffit pas de ne pas faire le mal, mais qu’il faut encore faire le bien? D’ailleurs n’avez-vous aucune faute à vous reprocher dans toute votre vie? J.C. a répandu jusqu’à la dernière gontte de son sang pour vous, quels efforts avez-vous fait pour vous appliquer les mérites de ce sang ? Croyez-vous que sa justice lui per- mettrait de donner une récompense éternelle à celui qui ne l’a pas aimé, qui ne s’est pas occupé de lui?—Je n'ai point étudié ces questions ; je me suis contenté de vivre en honnête homme; il pourrait se faire que vous auriez raison, mais il est trop tard pour que je m'occupe de ces choses maintenant. Oui! très certainement; ce n’est pas la science astro- nomique qu’Arago avait de trop, mais c’est la science du catéchisme qui lui manquait. “ D'où vient, dit encore le P. Caussette, que tant de pe- tits calculateurs ou anatomistes trouvent l’impiété dans les mêmes études qui arrachaienta Galien des actes d’adora- tion ? C’est par ce que, grâce à une éducation incomplète, ils prennent pour la création entière ce qu'ils en connais- (1). Le Bon sens de la Foi. Vol. 11, p. 219, 306 LE NATURALISTE CANADIEN. sent; c’est surtout, par ce que trop de surcharge d’un côté de leur cerveau, fait pencher l'assiette de leur jugement. La lumière, si elle n’est point répartie et réfléchie d’une ma- nière normale, peut occasionner l'obscurité.” Mais si les études exclusives tendent ainsi à fausser le jugement, à rétrécir le champ de la lunette que le savant porte sur le monde, il n’en est point ainsi des études spé- ciales, Autant les études exclusives sont dangereuses, au- tant les études spéciales sont avantageuses. Que l’homme d'étude, dans la profondeur de son cabi- net, lève la tête de temps en temps, pour prendre des vues d'ensemble de l’œuvre du Créateur, afin de ne pas la li- miter aux bornes de sa spécialité; que tout en cherchant la voix de Dieu dans l'ouvrage de ses mains, il scrute aussi parfois le texte de sa parole dans le livre inspiré, pour s’éclairer de la véritable lumière, lorsqu'il tentera de tra- cer de nouvelles routes dans le domaine de l'inconnu; car si la Bible n'est pas la révélation des sciences, elle n’en est pas non plus la contradiction, et peut toujours faire éviter les écarts, lorsqu'on est attentif à la consulter. Mais sans admettre l'élection naturelle de Darwin avec la transformation des espèces, on ne peut nier que toute la série des êtres dans la nature nous montre des affinités sans nombre qui les lient, les rattachent les uns autres. Et nous pouvons trouver là une confirmation ma- nifeste du récit de Moise. Moise ne nous montre pas la terre avec tous ses miné- raux, ses animaux, ses végétaux, tels qu'ils sont au- jourd’hui, surgissant d’un seul jet du néant, à la voix du Tout-Puissant ; mais il nous fait assister pour ainsi dire à la formation du monde, à sa consolidation, à son peuplement d'animaux et de plantes de plus en plus parfaits. C’est en premier lieu un chaos uniforme où tous les élé- ments sont confondus ; puis la lumière qui apparaît ; les terres qui émergent des eaux ; les rivages et les plaines qui se couvrent de plantes ; des animaux à l’organisation la plus simple qui habitent d'abord les eaux, puis d’autres plus à | ÉTUDES EN HISTOIRE NATURELLE. 307 parfaits qui peuplent la terre, jusqu’à ce qu’à la fin paraisse l’homme, la plus parfaite des créatures. “ La nature, disait Buffon, n’est point une chose, car cette chose serait tout ; la nature n’est point un être, car cet être serait Dien.” Eh! bien, comme les savants, avec tous leurs procédés chimiques n’ont jamais pu produire la plus petite parcelle de vie, c’est ce Dieu, dont Buffon aurait voulu ne pas s’embarrasser, qui faisait surgir du néant à mesure que la terre se consolidait d’aprés les lois qu'il lui avait posées, de nouvelles formes de vie, en rapport avec l’état du milieu qu'elles devaient habiter. Et ces nouvelles espèces, une . fois à l'existence, se sont reproduites sans fin jusqu’au terme nl . assigné pour leur durée, toujours en perpétuant leur carac. tères propres, sans jamais s’altérer, soblitérer, se changer pour se confondre avec d’autres. Les archives du globe, les couches géologiques, nous mon- trent une foule de ces existences qui ne sont plus, se succé- dant les unes aux autres, avec une organisation de plus en plus parfaite, jusqu’à ce qu’on parvienne à des espèces vivant encore aujourd'hui, ou du moins réprésentés par des analo- gues appartenant aux mêmes genres. Ce dépérissement des espèces poursuit encore son cours de nos jours : le donte, le dodo, le thur, etc., dont on peut voir quelques spécimens dans certains musées, sont des espèces éteintes, et d’autres s’en vont aussi s’éteignant rapi- dement. Cependant aucune nouvelle créature ne viént les remplacer, car l’auteur inspiré nous dit que Dieu, après avoir produit l'homme, le chef-d'œuvre de ses mains, cessa son travail ; et de fait, les nonvelles espèces que les classi. ficateurs livrent tous les jours à la science, sont nouvelles en ce qu'elles n'étaient pas encore enrégistrées dans les catalogues des savants, mais nullement comme nouvelle création du Tout-Puissant. La quantité de vie se conserve cependant à peu près la même sur la terre, car si les es- pèces diminuent, les individus de leur côté deviennent plus nombreux. Ktudions l’histoire naturelle, soyons même des spécia- listes si nous nous sentons la vocation; mais gardons-nous oisial 308 LE NATURALSTE CANADIEN. bien de l’exclusivisme qui pourrait nous égarer. Ne lais-. sons pas de côté la révélation dans nos recherches, sa lu. mière nous est nécessaire. “Sil nous était donné, dit le Cardinal, Wiseman, de contempler les œuvres de Dieu dans le monde visible et dans Je monde moral, non pas, comme nous les voyons maintenant, par lambeaux et par fragments, mais liés en- semble dans le vaste plan de l'harmonie universelle; sans aucun doute, nous verrions la religion, établie par Dieu, entrer dans le plan général et s’y adapter si complètement, si nécessairement, qu'on ne pourrait l'en retirer, sans que toutes choses fussent aussitôt désorganisées et détruites.” Terminons par les belles paroles qui suivent, de l’un des plus grands génies quait produit la science; les beaux sentiments qu’elles expriment peuvent servir de règle à tous les étudiants de la nature. C'est Kepler qui venait de terminer un ouvrage sur l’astronomie. “Avant de quitter cette table, sur laquelle j'ai fait toutes mes recherches, il ne me reste plus qu’à lever les mains et les yeux vers le Ciel, et à adresser mon humble prière à l’auteur de toute lumière. O toi qui, par les lu- mières que tu as répandues sur la nature, élèves nos désirs jusqu’à la divine lumière de ta grâce, afin que nous soyons un jour transportés dans la lumière éternelle de ta gloire, je te rends graces, Seigneur et Créateur, de toutes les joies que j'ai éprouvées, dans les extases où me jette la contem- plation de l’œuvre de tes mains. Voila que j'ai composé ce livre qui contient la somme de mestravaux, pour pro- clamer devant les hommes la grandeur de tes œuvres; ne me suis-je point laissé aller aux séductions de la présomp- tion en présence de leur heauté admirable ? Autant que les bornes de mon esprit m'ont permis d’en embrasser l'étendue infinie, je me suis efforcé de les connaître aussi parfaitement que possible, et s’il m'était échappé quelque chose d’indigne de toi, fais-le moi connaître afin que je puisse l’effacer.” LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 309 LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC ADDENDA ET CORRIGENDA. (Continué de la page 274). Gen. TRYPHON, Grav. p. 116. 15. Tryphon clypéal. Tryphon clypealis. nov. sp. d'—Long. .40 pouce. Noir; la base du chaperon avec les écailles alaires, les palpes, la base des mandibules, avec les 4 jambes antérieures, A d’un jaune pâle, Antennes brunes, jaunes à la base en dessous. Le chaperon est roux avec une marge blanche à sa base très apparente, Thorax noir, ponctué, le métathorax avec lignes soulevées très distinctes, formant une aréole centrale presque carrée. Ailes hyalines, nervures et stigma, noir, ce dernier blanc à la base; aréole triangulaire, subpé- tiolée. Pattes rousses de même que les hanches et les trochantins, les 4 jambes antérieures jaune pâle, les postérieures noires avec un anneau jaune pâle à la base, l’extrémité des cuisses postérieures aussi noires, tarses postérieures bruns, roux à la base des articles, Abdomen noir, subsessile, le premier segment canaliculé au milieu, les segments 1, 2 et 3 obscurément roux dans leurs jointures, le dernier taché de blanc à l'extrémité, Un seul spécimen, très rapproché du limatus, Cress. mais en différant surtout par les lignes soulevées de son métathorax. 16. Tryphon de Dufresne. Tryphon Dufresnei. nov. sp. £—Long. .20 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules avee les pattes, d’un beau roux. Antennes noires, sétacées, à peine plus longues que le corps. Face quelque peu soulevée en dessous des an- teunes. Métothorax à lignes soulevées bien distinctes, circonserivant une aréole centrale aussi longue que large avec son bord postérieur en demi cercle. Ailes hyalines, nervures brunes, stigma grand, noir, avec une tache blancho à la base ; aréole très petite, oblique. Pattes, y compris les hanches et les trochantins, d’un beau roux, les tarses pos térieurs brunâtres. Abdomen sessile, le premier segment avec 4 carènes 310 LE NATURALISTE CANADEN. | distinctes, le 2e avec impressions aux côtés, sans carène au milieu, les autres avec une courte pubescence grisâtre et marginés de jaune pâle à leur bord postérieur. d'avec la face jaune excepté un point noir de chaque côté du chaperon, les 4 hanches antérieures avec les trochantins plutôt jaunes que rousses. Abdomen plus étroit à la base, déprimé au sommet. Un set une ©. Nous dédions avec plaisir cette jolie espèce à Mr. D. O. Dufresne, jeune entomologiste de Québec, à qui nous sommes déjà redevable de plusieurs nouveautés en entomologie. Espèce très voisine du carinatus, Cress. mais s’en dis- tinguant surtout par les marques de son métathorax. 17. Tryphon pedalis, Cress. (Tryphon à pieds blancs.) Tryphon pedalis, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil, III, p. 273, 9. Deux spécimens 9. Cet insecte est celui que nous avons erronément décrit, Vol. VI, p. 32, sous le nom de Bassus Bouleti. 18. Tryphon carinatus, Cress. (Tryphon caréné). Tryphon carinatus, Cress. Proc. Ent. Soc. Phil. III, p. 273, d. Un seul spécimen d\, bien remarquable par sa caréne sur le 2e segment abdominal. 19. Tryphon scutellaris, Cress. (Tryphon à écusson blanc). Tryphon scutellaris, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. II, p. 104, ©. Un seul spécimen 9. 20. Tryphon excavatus. (Tryphon excavé), nov. sp. @—Long. .20 pouce. Noir ; la face, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires avec une petite ligne au dessous, les 4 hanches antérieures, tous les trochantins avec un anneau aux jambes postérieures, blanc. Antennes longues, sétacées, brunâtres. Thorax finement ponctué, brillant; métathorax avec deux lignes lon- gitudinales soulevées au milieu, presque contigués à la base et s’écar- Ailes hyalines, iridescentes, nervures tant en gagnant le sommet. Pattes d'un roux pâle, les brunes de même que le stigma; aréole 0. jambes postérieures noires avec un large anneau blanc un peu au dessous de leur base, leurs tarses entièrement noirs. Abdomen sessile, allongé; étroit, ponctué-rugueux à la base, le premier segment s’élargissant un peu en allant en arrière, avee un petit canal au milieu n’atteignant pas LES IOHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 311 le sommet, les segment 1 et 2 obscurément marginés de jaune au som- met. Un seul spécimen & très distinct par le’ petit canal de son métathorax faisant face à celui de son premier segment abdominal et se rétrécissant tous deux à mesure qu'ils sé. loignent l’un de l’autre. La table pour la distinction des espèces de la page 116 du présent volume, peut maintenant se lire comme suit: Abdomen noir ou à segments marginés de blanc ; Point d’aréole aux ailes antérieures ; Jambes postérieures sans anneau blanc; 2e segment abdominal non caréné....... Pie 1. canaliculatus, Pr. VII, p. 116. 2e segment abdominal caréné …............. 18. carinatus, Cr. VII, 310. Jambes postérieures avec un anneau BAD ooh sade a Fo oanaawck acute 20. excavatus, Pr. VII, 310. Une aréole aux ailes antérieures; Jambes postérieures noires avec un anneau blanc...... 17. pedalis, Cr. VII, 310. Jambes postérieures sans anneau blanc; Abdomen entérieurement noir; 2. humeralis, Pr.VII, 117. Abdomen noir, segments 2 et 3 jaunes... 3, Canadensis, Pr. VII, 117. Chaperon roux, bordé de blanc supé- rieurement... 15. clypeatus, Pr. VII. 309. Chaperon non bordé | de blanc supérieurement ; ler segment abdominal 4-caréné........ 16, Dufresnei, Pr. VII, 309. ler segment abdo- | minal non 4- earéné...... 19. scutellaris, Cr. VII, 310. Abdomen plus ou moins roux ; Ecusson pâle ; Thorax noir, métathorax toubs noir, uit cu. - 5. Laurentianus, Pr. VII, 116. Thorax roux, métathorax bordé de roux...... RATE .… 7. sanguineus, Pr. VII, 11g. 312 LE NATURALISTE CANADIEN, Ecusson noir; abdomen roux ou roux et noir ; : Hanches antérieures rousses ou noires ; \ Tarses postérieurs brunâtres ; Aréole triangulaire, pétiolée ; Keusson saillant, mais non aplati et creusé en dessus... 8 . communis, Cr. VII, 119, Ecusson aplati et creusé en dessus postérieure- ment...... Sc 9. seminiger, Cr. VII, 119. Aréole manquant... .....…, 10. tardus, Pr. VII, 119. Tarses postérieurs blanes ; Abdomen entièrement roux. 11. annulatus, Pr. VII, 119. Abdomen noir à bandes + TOUSSES,.....00:...0eee0e- 12, Moyeni, Pr. VII, 120. Hanches antérieures jaunes ; Hanches postérieures noires... 13. frontalis, Cr. VII, 120. Hanches postérieures rousses.... 14. affinis, Cr. VII, 120. Gen. EPHIALTES, Gray. Vol. V., p. 449. 3. Ephialtes irritator, Fabr. (Ephialte irritable). Ephialtes irritator, Fabr. Brullé, Hym. IV, p. 81. | { Nous avons pris une femelle de ce bel insecte ici méme, | au CapRouge, en Juillet dernier. à Gen. PIMPLA, Fabr. Vol. V., p. 450. | 7. Pimpla rufopectus, Cress. (Pimple à poitrine rousse). Pimpla rufopectus, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. III, p. 148, ©. | Gen. POLYSPHINCTA, Grav. vol. V. p. 470. 7. Polysphincta pleuralis. (Polysphincte à flancs roux), ”Ov. sp. d'—Long. 28 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les orbites antérieurs, les écailles alaires, une ligne au dessous, une autre en avant sur les côtés du mésothorax, les trochantins, les 4 hanches antérieures en partie, les 4 jambes postérieures excepté à l’extrémité, blanc. Antennes noires, filiformes, un peu plus courtes que le corps. « Thorax court, les flancs des méso. et iuétathorax roux, polis, brillants. | Ailes légèrement obscures, nervures noires, stigma noir avec une tache blanche à la base; point d’aréole. Pattes rousses; les postérieures avec les jambes blanches, noires à l'extrémité, leurs tarses noirs avec — LES ICHNEUMONIDES DF QUEBEC. 313 an anneau blanc à la base du premier article. Abdomen allongé, noir, ponctué, rugueux excepté à l’extrémité, les 4 premiers segments avec une impression tranversale sans protubérances latérales. Un seul spécimen 4. Se distingue du rufopectus et du vicina par son absence de protubérances latérales aux segments de l’abdomen. Gen. LAMPRONOTA, Curtis. Vol. V. p. 473. a hé 13. Lampronota tegularis, Cress. (Lampronote tégu- aire), | Lampronota tegularis. Cress. Trans. Am, Kut. Soe. IIT, p.163, 4. Deux spécimens d' pris par nous au CapRouge, l'été dernier. | 14. Lampronota insita, Uress. (Lampronote entée). Lampronota insita, Cress. Trans. Am. Ent. Soc. LII, p. 162, ©. Un spécimen 9 pris par nous, l'été dernier, au Cap- Rouge. Gen. XYLONOMUS, Cress. Vol. VI, p. 58. 5. Xylonomus albopictus, Cress. (Xylonome taché de blanc). Xylonomus albopictus, Cress, Trans. Am. Ent. Soc. III, p.168, 9. Un seul spécimen © quia été trouvé à St. Hyacinthe par le Rév. M. Burque. Gen. ECTHRUS, Grav. Vol. VI, p. 59. 2. Ecthrus caudatus. (Ecthre à longue queue) nov. sp. Q—Longueur .20 pouce. Noir, luisant; les mandibules, le scape endessous, les pattes y compris les hanches, roux. Tête grosse, arrondie; antennes noires, à articles plus longs que larges, en- roulées à l'extrémité, insérées sur une légère protubérance de la face. Thorax presque cylindrique, légèrement renflé; métathorax oblique- ment tronqué à l'extrémité. Ailes hyalines, nervures et stigma noirs , point d’aréole. Pattes rousses, les j1mbes postérieures avec leurs tarses légèrement obscures. Abdomen noir, ponctué, excepté à l'extrémité, de forme ovalaire après le premier segment, celui-ci brièvement rétréei à sa base. Tarière un peu plus longue que le corps, rousse avec les valves noires, assez grêle, Très distinct du niger de Cress. Un seul spécimen, 9. 314 LE NATURALISTE CANADIEN. - Gen. EXETASTES, Grav. Vol. VI, p. 78. ° 4. Exetastes affinis, Cress’ (Exétaste allié). Exetastes affinis, Cress, Proc. Ent. Soc. Phil. IV, 278, ©. Un seul spécimen ©. Notre insecte diffère quelque peu de la description de M. Cresson, nous pensons cepen- dant que c'est le même. Dans le nôtre, les cuisses posté- rieures sont légèrement roussâtres, surtout en dedans, et Jes ailes n’offrent aucune réfiéxion violette. Gen. OPHION, Fabr. Vol. VI, p. 108. 6. Ophion macrurum, Lin. (Ophion à cuisses longues). Ophion macrurum, Lin Proc. Ent. Soc. Phil. I, p. 359, 9. Un seul spécimen 9. Se distingue aisément du gla- bratus, Say, par son métathorax portant 2 carènes trans. versales bien prononcées sur son disque. La partie étroite de son pédicule est aussi beaucoup plus courte que dans le glabratus. Gen. CRYPTUS, Fabr. Vol. VI. p. 177. 29 Cryptus caudatus. (Crypte a longue queue) nov. sp. @—Long. 20 pouce. Noir ; les mandibules, la base des antennes les pattes, abdomen excepté à la base et à l'extrémité, d’un roux foncé, Antennes épaissies à l'extrémité, roussâtres à partir du 4e article jusque vers la moitié. Thorax ponctué, assez allongé ; métathorax à lignes soulevées bien distinctes, circouscrivant une aréole centrale transversale, sub-épineux aux angles, coupé presque carrément en arrière. Ailes légèrement obscures, nervures brunes ainsi que le stigma. Pattes rousses, hanches noires de même que les trochantins. Abdomen poli, brillant, roux à l’exception du premier segment qui est noir et des seg- ments terminaux qui sont tachés de brun ; tarière plus longue que l'abdomen. Deux spécimens 9 ; assez rapproché du pumilus, Cr mais sen distinguant surtout par son abdomen. Devrait prendre place dans le tableau de la p. 177 entre le cinctus et le brevicornis. La forme de ses antennes pourrait le faire ranger parmi ies Phygadeuon, mais la longueur de sa tarière ne permet pas de l’exclure des Cryptus. 80 Cryptus occidentalis. (Crypte du Nord) nov. sp. Q —Long. 22 pouce. Noir; la face très finement ponctuée avec un tubercule frontal au dessous des antennes. Antennes filiformes $ x LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC, 315 fortes, enroulées, noires avec un anneau blane un peu au delà du milieu. Corps allongé, déprimé, métathorax à lignes soulevées peu prononcées, excepté une carène transversale au sommet ; angles laté- raux sans protubérance bien prononcée. Ailes hyalines, nervures brunes stigma roussâtre ; aréole pentagonale, les écailles blanches. Patte, _ Tousses y compris les hanches et les trochantins ; les jan:bes postérieures noires au sommet. Abdomen pédiculé assez longuement, le ler segment élargi en triangle à l'extrémité, finement ponctué, poli, brillant à l’extré- mité, le 2e segment avee partie du premier et du 3e roux, le reste noir : tarrière aussi longue que l'abdomen. Deux spécimens ©. Prendrait place dans notre tableau de la page 167 entre le dimatus et le similis de Cress., mais diffère du premier par ses pattes rousses, et du second par Yabsence d’anneau blanc aux tarses. Gen. PHYGADEUON, Grav. Vol. VI, p. 170. 31. Phygadeuon mellinus, (Phygadeuon couleur de miel.) nov. sp. Q—Long. .22 pouce. D'un beau jaune de miel dans toutes ses parties, les mandibules, les palpes, un anneau aux antennes, les écailles alaires avec les trochantins, blancs, Antennes assez longues, passable ment fortes, noires avec un anneau blanc vers le milieu, rousses dans les 2 ou 3 articles qui suivent le scape. Thorax ponctué, les lobes latéraux du mésothorax en arrière avec les sutures circonscrivant l’é. cusson, noirs; le métathorax à lignes soulevées peu prononcées. Ab. domen de couleur un peu plus claire que le thorax, en ovale allongé à partir du 2e segment, légèrement comprimé à l'extrémité, chaque seg- ment portant une marge légèrement soulevée et polie à l'extrémité ; tarière noire, dépassant à peine l'extrémité de l’abdomen. Ailes hya- lines, nervures brunes, stigma jaunatre ; aréole petite, pentagonale. Un seul specimen ?. Voisin du rufipes, mais en diffé- rant grandement par ses trochantins blancs et son facies général. Gen. HEMITELES, Gray. Vol. VI. p. 331. 10 Hemiteles mandibularis. (Hémitèle à mandibules blanches). nov. sp. 9—Long. 12 pouce. Noir; les mandibules, les écailles alaires avec les trochantins, blanc. Antennes fortes, légèrement épaissies à l'extrémité, d’un brun roussâtre particulièrement à la base, le seape roussâtre en dessous. Thorax ponctué, le métathorax avec lignes sou. vées peu prononcées, les angles sans protubérance épineuse. Ailes Ur 316 LE NATURALISTE CANADIEN. hyalines, nervures brunes ainsi que le stigma; aréole incomplète, la — nervure extérieure manquant, Pattes roussâtres, les hanches anté- rieures noires, les autres rousses. Abdomen noir, poli, brillant, briéve- ment pédiculé, en ovale court, les segments 2 et 3 obcurément marginés de roux au sommet. Tarière du tiers de l’abdomen à peu près. Un seul spécimen ©, bien reconnaissable par sa forme raccourcie. Voisin de lovalis, mais plus robuste et plus court. Gen. CATOCENTRUS, Walsh. La face gonflée au milieu, l’abdom en sessile et impres- sionné en dessus, plié en angle a son premier segment, une tarière courte, les ailes sans aréole ou en portant une sub-triangulaire, tels sont les principaux caractères de ce genre. Catocentrus dilatatus. (Cathocentro dilaté). nov. sp. d'—Long. 21 pouce.* Noir, abdomen roux; le chaperon, les pattes y compris les hauches et les trochantins, avee les trois premiers segments de l’abdomen, roux ; une tache sur les mandibules avec les écailles alaires, blanches. Face finement ponctuée, avec une protubé- rance frontale au dessous des antennes, celles-ci d’un brun roussâtre, par- ticulièrement en dessous, avec le scape noir, sétacées, un peu plus longues que le corps. Thorax poli, brillant ; métathorax sub-globuleux, excavé à la base, avec une carène transversale au sommet et deux autres longi- tudinales formant une aréole légérement allongée. Ailes hyalines, ner- vures noires, de même que le stigma, aréole 0. Pattes rousses, les pos- térieures avec l'extrémité des cuisses et des jambes noir. Abdomen court, large, très brièvement pédiculé, le premier segment brusquement épaissi dès la base et s’élargissant jusqu’au sommet, portant 4 carèness les 2 du milieu n’atteignant pas le sommet ; le 2e segment plus large que long, avec une dépression en travers au milieu et la marge posté- rieure relevée en bourrelet, le 3e avee les mêmes marques mais moins prononcées ; les segments 1, 2, 3 et partie du 4e roux, le reste noir, le Be segment marginé de blanc à son bord postérieur. L’abdomen est plié en angle dans la suture entre le ler et le 2e segment. Un seul spécimen &, bien caractérisé par les marques et la forme de son abdomen. Gen. MESOLEPTUS, Gray. Vol. VII, p. 113. 19. Mesoleptus, concolor, (Cress, Mésolepte concolor). Mesoleptus concolor, Cress., Proc. Ent. Soc. Phil., ITI, p. 270, 9. C’est l'insecte que nous avons décrit à la page 159 sous or le nom de Cteniseus concolor ; de fait, cet insecte n’est pas un 1 BOTANIQUE. ol 4 Cleniscus, puisque ses crochets des tarses sont simples et ses » jambes postérieures munies d’éperons. 20. Mésoleptus erectus. (Mésolepte redressé). nov. sp. ®—Long. 34 pouce. Roux, thorax plus ou moins taché de noir. Antennes longues, sétacées, roussâtres, brunes à la base, le scape roux en dessous, Mandibules et palpes, jaune pâle. Thorax roux, plus ou moins varié de noir, les sutures autour de l’écusson, le prothorax, l’ex- trémité du métathorax, le plus souvent, noir. KHcusson soulevé, roux. Ailes légèrement teintes de jaune, les nervures jaunâtres, le stigma brun avec une tache pâle à la base, aréole o. Pattes rousses y compris les hanches, les cuisses plus ou moins tachées de roux en dehors ; les tarses postérieurs blanc ou jaune pâle, leurs jambes noires à l'extrémité, Abdo- wen claviforme, entièrement roux, quelquefois noir à l'extrémité; le premier segment grêle, ne s’élargissant un peu que vers le sommet, ca- naliculé au milieu à l'endroit des tubereules stigmaitiques, qui sont assez saillants, les seyments terminaux déprimés et élargis ; tarière dépassant l'abdomen, grêle, recourbée ex dessus. Cinq spécimens 9 ; voisin du fucatus, Cress, et pent- être la 2 de celui-ci, quoiqu’en différant assez dans sa colo- ration. (A continuer). DES EDS re rem BOTANIQUE. Rév. M. C. St. Vinceslas. Les feuilles et branches transmises avec leurs excrois- sances anormales appartiennent certainement au tremble commun, Populus tremuloides. Ces excroissances, ou plutôt cette déviation dans la forme ordinaire pour les feuilles de cet arbre, est un fait nouveau pour nous et bien digne de remarque. Nous lattribuons à une surabondance de sève qui se serait donnéee une issue en produisant ces espèces de crêtes. Nous avons déjà observé quelque chose d’approchant sur notre cerisier à grappes ; nous avons trouvé, plusieurs fois, des grappes ou des extrémités de rameaux, au temps de la croissance, avec une forme insolite, ces parties se Md bs * 4 ES PE ES TER OST SN CEA : no A tie. à ra On LAN a ak LR: i ' \ à CETTE . 318 LE NATURALISTE CANADIEN. trouvant considérablement gonflées et contournées de dif. férentes façons, de manière à ne plus présenter l'apparence de feuilles ou de rameaux. Mais votre tremble tout orné de crètes est encore plus surprenant, et il devait présenter une singulière apparence lorsque ces ornements superflus avaient encore la couleur verte. Il serait bon d’observer le même arbre l’année prochaine, pour voir si cet écart est habituel chez lui, ou bien sil était dû à queique cause accidentelle. GHOLOGLE. (Continué de la page 287). Ajoutons encore quelques raisons pour confirmer lo. pinion d’une universalité restreinte du Déluge. Noé, aprés avoir été renfermé plus de dix mois dans l'arche, laissa échapper le corbeau qui ne revint plus; il laissa aussi échapper la colombe, et elle revint la seconde fois avec un rameau d’olivier vert dans son bec. (Les hébraisants nous disent que le terme employé par l’écri- vain sacré signilie plus proprement feurlle mâchée ou coupée avec les dents, plutôt que rameau). En supposant que l’eau aurait couvert toute la surface de la terre jusqu'à quinze coudées par dessus les plus hautes montagnes, et cela pendant un an, aurait-il été possible d’y trouver alors des feuilles vertes, vivantes ? N’est-il pas plus probable que la colombe s'était rendue sur quelque montagne que les eaux n'avaient pas couverte ? Si on objecte à cela que les cavernes à ossements qui contiennent des restes du diluvium se trouvent même sur les montagnes, nous répondrons qu'elles ne se rencontrent jamais à une très grande élévation, au delà de 1500 à 1800 pieds par exemple ; que de même, le diluvium ne se ren- GÉOLOGIF. 319 contre que dans les vallées et à une certaine hauteur sur . les montagnes, mais jamais sur les plateaux les plus élevés. L'eau a fort bien pu s'élever à quinze coudées par dessus les montagnes habitées par l’homme ou bien où l’homme pouvait avoir accès, mais qu'était-il besoin d’en couvrir la terre d’une couche si épaisse, surtout lorsqu'elles ne pou- vaient être produites que par un miracle du Tout-Puissant ? | Répondons à quelques autres objections que l’impiété - surtout a tenté de faire valoir contre le récit de Moise rela- tivement au Déluge. | 1° Quelque vaste que fut l'arche, elle était certaine- ment trop exiguë pour y faire entrer tous les les animaux de la terre. 2° Comment Noé a-t-il pu ressembler, en quelques jours, une telle multitude d'animaux ? 3° Les reptiles mêmes sont mentionnés comme ayant été renfermés dans l'arche, comment maîtriser et accom- moder des animaux si dangereux, tels que les serpents, par exemple ? 1° Nous avons reconnu qu’on ne peut admettre l’uni- versalité du déluge, que quant à la partie de la terre habitée par l’homme, c'est-à-dire qu’il n’y ent d’inondé que les plaines, les vallées et les collines où l’homme pouvait avoir accès; de là nulle nécessité pour Noé de rassembler tous les animaux de la terre. L'ordre de Dieu, devait donc se borner aux animaux les plus rapprochés de l’homme, à ceux qui lui sont utiles ou qui peuvent servir à son agré- ment. Dieu lui dit de prendre sept mâles et sept femelles des animaux purs et deux mâles ei deux femelles des ani- maux impurs. Ne pouvons-nous pas croire que Moïse parlait seulement des animaux connus de Noé et qu'il savait distinguer en purs et impurs ? De la le nombre s’en trouve certainement assez restreint pour que l'arche ne fut pas démésurément trop petite. 2e Dieu ne pouvait commander une chose impossible à Noé, en lui ordonnant de faire entrer des couples de tous les animaux qui pouvaient lentourer, il a dû certainement rendre ces animaux dociles à sa voix, Nous voyons que le 320 LE NATURALISTE CANADIEN. patriarche, après avoir laissé échapper la colombe, lui tend la main à son retour, et qu’elle vient se faire prendre ; qui sait sil n’en était pas ainsi alors de plusieurs autres animaux qui pouvaient obéir ainsi à la voix de l’homme ? Noé, le juste, ne pouvait-il pas avoir reçu de Dieu, comme Adam, l'autorité de commander aux animaux, surtout en exécution de ses ordres? [tien de plus raisonnable que de le supposer. 3° Mais comment accommoder les serpents et autres bêtes féroces ? Remarquons qu'il n’est nulle part question de serpents et de bêtes féroces. On a traduit improprement, disent les philologues, le mot hébreux remesch, par reptiles. Ce mot signifie simplement un animal qui rampe ; or, on sait que tous les anciens naturalistes appelaient animaux rampants, les petits mammifères qui comme les martes, les belettes, les loutres etc., sont doués de membres courts et semblent ramper sur le sol dans leur démarche. Ce nest qu’assez récemment que le terme classique reptile a été employé pour désigner les vrais reptiles, serpents, lézards, etc. D’où nous pouvons conclure qu'il peut, très bien se faire qu'il n’y eut absolument aucuu serpent dans l’arche ; que ceux qui repeuplèrent ensuite la terre, ou vinrent des régions préservées de Ja submersion, ou se soustrairent à la mort en pénétrant sur des points élevés que les eaux n/at- teignirent pas. Remarquons une fois de plus que l'Eglise laisse une entiére liberté sur les hypothéses et les opinions scienti- fiques relativement a la formation du monde et de ses évo- Intions, pourvu que telles opinions ne soient pas en opposi- tion directe avec le textesacré. La Bible n’est certainement pas un manuel inspiré de toutes les sciences, dont le texte puisse nous fournir la solution de toutes les difficultés que nous rencontrons dans l'étude de la nature. L'écrivain sacré, dans son récit, n'avait d'autre but que d'exposer la position de la créature relativement au Créateur, et nulle- ment de donner un code de préceptes des sciences profanes aux enfants des hommes. (A continuer). | FER Iatuvaliste Canadien Vol. VII. CapRouge, Q., NOVEMBRE, 1875. No. 11. Rédacteur : M. l'Abbé PROVANCHER, FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. (Continué de la page 263). II Gen. HyLomyzon. Hylomyzon, Agassiz. Bouche petite, a lévres protractiles, conformée en su- goir. Ligne latérale distincte. Dorsale aussi haute que longue. Lèvres granulées. Ecailles plus longues que larges. Tête grosse, assez courte; écailles plus grandes en arrière ; corps arrondi postérieurement. Une seule espèce. Hylomyzon noiratre. Hylomyzon nigricans, Agass.—Vule. Carpe noire; Angl. Black Sucker; Mud Sucker.—Long. 8 à 12 pouces. De couleur noirâtre sur le dos, les côtés de l’abdomen d’un jaune rougeâtre avec taches brunes, le dessous blanc. Les pectorales, les ventrales et l’anale rougeâtres. Cette Carpe se rencontre surtout dans le lac Erié, ot on lui donne souvent le nom de Shoemaker, en raison de sa couleur se rapprochant de celle de la gomme dont se servent les cordonniers pour cirer leur ligneux. Nous doutons fort qu’on lait jamais capturée dans cette Province. 322 LE NATURALISTE CANADIEN. III Gen. PrycHostToMs. Ptychostomus, Agass. Bouche en sucoir ; lèvres lisses, à peine bilobées. Cou- leur brillante. Nageoires rouges ou oranges. Caudale four- chue ; anale a 8 rayons. Une seule espèce. Ptychostome doré. Prychostomus aureolus, Agass. — Vulg. Carpe dorée ; Angl. Mullet Sucker ; Golden Mullet; Red Horse— Longueur 8 à 12 pouces, Verdatre en dessus avec les côtés à réflexions métalliques; blanche en dessous. Cinq lignes brunes longitudinales sur les côtés en dessus, accompagnées souvent d'une large ligne rou- geâtre. Pectorales, ventrales et anale teintes de rouge, les autres nageoires d’un brun bleuâtre, Iris dorés, variés de blanc. Particulièrement abondante dans les lacs Erié et On- tario et dans les rivières tributaires de ces lacs. On en prend en immense quantité au printemps. Il est aussi douteux que la carpe dorée se rencontre dans la Province de Québec. IV Gen. Rinicutuys. Rinichthys, Agass. Museau plus ou moins prolongé au dela de la machoire supérieure et donnant à la bouche une position inférieure. Bouche petite, avec lèvres étroites et lisses, et pourvue à. chaque angle d’un petit barbillon quelquefois peu apparent, Dents du pharynx sur une double rangée. La bouche, quoique inférieure, n’est pas à proprement parler disposée en suçoir. Ce sont de petits poissons généralement peu remarqués, et qui ne servent guère que comme appas pour pècher les truites, les bars, etc. Deux espèces. Une large bande noire depuis le museau jusqu’à la queue 5), V (Bi shes NS En. ec cecnsomoarenerenon Lt ATONGENS, Dessus brun, dessous blanc ; ligne latérale presque droites, NV, SE -cnskeh smelt pe UV ONNIOUSE 1. Rinichthys à nez noir. Zinichthys atronasus, Agass; Cyprinus atr. Mitch.; Leuciscus atr. Cuv.; Argyreus atr. Heck.— Vulg, Able à nez noir; Angl. Black-nosed Dace.— Long. 3 pouces. LES POISSONS. 323 Dessus d’un brun rougeñtre ; dessous d’un blanc d’argent avec petites taches brunes. Une large bande d’un brun foncé part du museau, passe à travers les yeux et se prolonge jusqu’à la queue; cette bande est souvent bordée supérieurement, à partir des opercules, d’une petite ligne d’un jaune pâle. Pupilles noires ; iris dorés. Dorsale et caudale d'un brun foncé; pectorales oranges; anale très pâle. Les ventrales sont très délicates et la caudale est fortement fourchue. Formule pérygiale: D. 8; P.14; V.8; C.19. Ce petit poisson se rencontre dans tous les ruisseaux où on va le prendre pour servir d’appas dans ia pêche des autres poissons carnassiers. 2. Rinichthys à nez long. Æénicthys nasutus, Agass. ; Leuciscus nas. Agass. Argyreus nas. Girard.—Vulg. Able à nez long ; Angl. Long-nosed Dace— Long. 4 à 6 pouces. Dessus brun foncé; dessous d’un blanc bleuatre. Ventrales et anale presque sans couleur ; pectorales plus claires que la dorsale. La caudale est échan- crée en lune. Corps comprimé postérieurement. Tête très longue, sans écailles, se terminant en un museau obtus avec la bouche en dessous. Ligne latérale presque en ligne droite. La dorsale est quadrangulaire et origine vers le milieu du dos. Formule ptérygiale : D. 8 ; P. 16; V.9; A.8; C.19. On donne généralement ici le nom de petits goujons à ces deux petits poissons ; on les emploie tous deux comme appas et on les rencontre dans presque toutes nos petites rivières et nos ruisseaux. Le dernier se prend souvent à la ligne, surtout par les enfants. Il mord à l’hamecon avec beaucoup de vivacité. On le met souvent aussi dans les aquariums où il remplit l'office de purificateur, en faisant disparaître les rebuts des autres poissons. M. Small a remarqué une singulière habitude de ce poisson dans les aquariums: c’est qu’il est presque constam- ment occupé à tirer du fond des grains de sable bien nets, pour les amasser en un certain endroit. Nul doute qu’en cela il se prépare un lit pour y déposer ses œufs. Un enfant qui samusait un jour à examiner ce petit poisson tirant ainsi du fond des grains de sable, demanda naïve- ment à son père si c’élait pour s'éclaircir les dents qu’il en agissait ainsi ? 324 _ LE NATURALISTE CANADIEN. VI Gen. ABLE. Leucosomus, Heck. Bouche comme dans le genre précédent, avec un petit barbillon aux angles. Téte grosse, avec le museau assez court, s'avancant un peu au dela de la mâchoire supérieure, avec la bouche grande, sous-terminale. Nageoire caudale fourchue. Ecailles très grandes, un peu plus longues que larges, irrégulières dans leur pourtour. Ligne latérale bien distincte dans toute la longueur du corps, et légèrement courbée vers l'abdomen, plus rapprochée de l'insertion des ventrales que de la dorsale. Dorsale et ventrales sans rayon épineux à leur bord antérieur. Ventrales un peu en avant de la dorsale. Dents pharyngiales sur une double rangée, celles de la rangée extérieure peu nombreuses. Une seule espèce. L’Able gentil. Leucosomus pulchellus, Heck; L. argenteus, Dekay; Leuciscus pulchellus, Storer ; Cheilonomus pulch. Girard.— Vulg. Rabeska; Angl. Silvery Dace; Roach Dace. Long. 14 à 15 pouces. Dessus brun, côtés d’un superbe rose-chair à réflexions métal- liques. Tête brun-bleuâtre en dessus; opercules de couleur cuivrée, à teinte rose-chair avec réflexions métalliques, et portant postérieurement un prolongement membraneux brun. Dorsale brune à teinte rouge ; pectorales d’un brun rougeâtre ; ventrales de même couleur que l’ab- domen. Corps légèrement arqué en avant de la dorsale. Ecailles trans- parentes, à bord arrondi et portant à leur base une membrane brune donnant dans leur ensemble l’apparence de bandes transversales brunes sur les côtés. La ligne latérale part de l‘angle supérieur des opercules, et après une légère inflexion au départ, se continue en ligne presque droite jusqu’à la queue, La mâchoire supérieure dépasse un peu l'infé- rieure. Les deux premiers rayons de l’anale sont simples, les autres mul- tifides. La caudale est grande et profondément fourchue. Formule ptérygiale: D. 9-16; P, 16-17; V. 8; A. 9-10; C. 20-22. Ce magnifique poisson se trouve souvent sur nos mar, chés, où on l’apporte de St. Raymond, Ste. Jeanne, ete. Les rivières Ste. Anne et Jacques-Cartier le fournissent à ces localités. Cet Able est bien plus remarquable par sa forme élégante et la richesse de ses couleurs que par la LES POISSONS. 325 qualité de sa chair. Nos pêcheurs lui donnent le nom de Rabeska ou Rabuska, nom probablement d'origine sauvage. VII. Gen. LuxILE. Lusxilus, Girard. Bouche ordinaire, sans barbillons. Tête proportion- nellement petite et comprimée. Bouche petite, terminale. Yeux très gros. Corps très comprimé. Nageoire caudale fourchue. Ligne latérale courbée vers le ventre. Dents pharyngiales coniques, pointues, et légèrement recourbées, sur un double rang. Une seule espèce. Luxile d'Amérique. ZLuxilus Américanus, Girard ; Cyprinus Amer. Lacépède ; Leuciscus Amer. Storer ; Stilbe chrysoleucas, De kay ; Leucosomus chrysoleucus, Heck.—Vulg. Véron ; Angl. The Shiner. Long. 2 à 6 pouces. Dos verdâtre ; bas des côtés dorés, à réflexions métalliques. Ventre blanc jaunâtre. Opercules dorés. Pectorales jaune-rougeatre ; ventrales et anale rouge lavé de brun ; dorsale et caudale brun-jaunâtre. Pupilles noires, iris dorés. La dorsale qui est située vers le milieu du dos est triangulaire et se cache en partie dans un sillon à sa base, lorsqu’elle n’est pas étendue. Le premier rayon est très court, sub-épineux, le second aussi long que la tête. Les ventrales sont en éventails avec des rayons multifides. Les 3 premiers rayons de l’anaie sont simples. Ce gentil petit poisson se rencontre dans nos lacs et nos rivières, on le recherche surtout pour servir d’appas et pour figurer dans les aquariums. VIII Gen. BRÈME. Abramis, DeKay. Corps trés comprimé comme dans le genre précédent, et courbé régulièrement en avant et en arrière. Tête petite, sub-triangulaire. Ecailles grandes. Anale à 14 rayons. Dorsale sans rayon épineux ; caudale fourchue. Une seule espèce. Brême versicolore. Abramis versicolor, Dekay ; Stilbe ver- sicolor, Dekay.—Angl. Bream ; Wind fish.—Long. 8 à 12 pouces. Dos argenté avec teinte de vert ou de bleu ; côtés dorés de même que l'abdomen. Pectorales et anale d’un jaune sale. Ventrales orange foncé. Nos pêcheurs confondent généralement sous le nom de 326 LE NATURALISTE CANADIEN. Brême le présent genre avec le précédent. Ils appellent la première petile et celle-ci grande bréme. Nous avons pris assez fréquemment la première à Portneuf, et la deuxième au Platon (Lotbiniére). Ces poissons ressemblent fort à des meuniers ou à des carpes, avec la différence qu'ils n’ont pas la bouche en sucoir et ont le dos comprimé, presque tran- chant. IX Gen. PLARGYRE. Plargyrus, Agassiz. Corps un peu court, comprimé légèrement. Tête très grosse, sub-conique. Bouche terminale, moyenne. Ma- choires égales; yeux grands. Caudale fourchue. Ecailles grandes, plus larges que longues. Ligne latérale très apparente, légèrement courbée vers le ventre. Dorsale et anale sans rayons épineux à leur bord antérieur. Ventrales au dessous du bord antérieur de la dorsale. Crane deux fois aussi large sur l’occiput qu'entre les yeux. Diffère du genre précédent par son corps moins com- primé, sa tête plus grosse, la forme de ses écailles, et l'insertion de ses ventrales. Une seule espèce. Plargyre cornu. Plargyrus cornutus, Agass. Cyprinus cornu- tus, Mitch. ; Leuciscus corn. Storer; Hypsolepis corn. Girard.— Vulg. Nageoire rouge; Angl. Red-Fin ; Roughhead.—Long. 3 à 5 pouces. Dessus brun-foncé avec réflexions métalliques. (Côtés bril- lants ; operules cuivrés ou bronzés. Dorsale et caudale brun foncé, Ventrales et pectorales de couleur plus claire. Toutes les nageoires marginées de rouge. Tête nue sur les côtés, mais munie sur les côtés du museau et les bords de sa mâchoire inférieure de nombreux tuber- cules cornés, lui donnant une apparence épineuse ; lèvres s’avangant légèrement lorsque la bouche est fermée. La caudale est fortement fourchue et l’anale légèrement échancrée. Formule ptérygiale : D. 8 ; P. 15 ; V. 8; À. 9; C. 19. Ce joli petit poisson, qui est très agile dans ses mouve- ments, se rencontre surtout dans les remous des ruisseaux courant rapide. Sa chair est excellente, mais molle, et doit être mangée fraiche. ; X Gen. SÉMOTILE. Semotilus, Agassiz. Bouche comme dans le précédent. Téte sans tuber- LES POISSONS. 32% cules. Nageoires non marginées de rouge. Bouche grande ; lèvres molles. Dorsale avec une tache noire à la base. Une seule espéce. Semotile à tête noire. Semotilus atromaculatus, Girard Leuciscus atr. Storer.—Vulg. Goujon à tête noire ; Angl. Black-headed Dace.— Long. 6 à 12 pouces. Dessus d’un vert olive foncé, avec une large bande longitudinale brune, s'étendant des opercules à la queue. Côtés d’un jaune doré ; dessous d’un blanc d’argent. Tête d’un brun très foncé. Opercules cuivrés, à réflexions dorées. Yeux entourés d’un anneau doré. Dorsale avec une grande tache noire à la partie anté- rieure de sa base. Pectorales, ventrales et anale avec teinte de rouge. Assez variable dans sa taille, On le rencontre dans presque tous nos lacs et nos rivières. XI Gen. HYBOGNATHE. Hybognathus, Agass. Tête triangulaire, à museau assez long et pointu; na- geoires en pointe; ler rayon de la dorsale le plus long. Barats sans tache noire à la base. Une seule espèce. Hybognathe brillant. Hybognathus nitidus, Agass.; Leu- ciscus nitidus, Storer.—Vuls. Goujon brillant ; Angl. Shining Dace.— Long. de 2 à 12 pouces. Corps d’un blanc d'argent. Pectorales teintes de jaune clair ; une strie verdâtre brillante au-dessus de la ligne laté- rale. Tête petite. On prend ce petit poisson en quantité, durant l'hiver, dans le lac Ontario, avec de petits filets à main. Frit dans la graisse, il a un goût excellent, et n’exige d’autre prépa- ration que d’être frotté avec un linge sec pour être débar- rassé des petites écailles qui le recouvrent. On ne tient point compte de son contenu intérieur. Ce joli petit poisson se rencontre-t-il aussi dans notre Province ? Il en est de celui-ci comme de plusieurs autres de sa taille, qui, n’étant pas d'ordinaire recherchés pour la table, ne sont pas spécifiquement distingués par les pé- cheurs, et n'attirent le plus souvent que peu d’attention ; de sorte que leur identification est encore trés incertaine et nécessiterait des obs rvations plus suivies et une étude plus attentive de la part d'hommes de science. (A continuer). 328 LE NATURALISTE CANADIEN. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC (Continué de la page 317). Gen. ORTHOCENTRUS, Grav. p. 142. 2. Orthocentrus pleuralis. (Orthocentre a flancs roux) nov. Sp. Q—Long. .19 pouce. Noir; toute la face, les joues, les orbites jusque sur le vertex, le collier excepté au milieu, les 4 hanches anté- rieures avec leurs trochantins, les écailles alaires, d’un jaune pâle. An- tennes sétacées, le scape plus ou moins taché de blane en dessous. Mé- sothorax à sutures distinctes, les flancs plus ou moinsroux ; métathorax à lignes soulevées distinctes. Ailes hyalines, iridescentes, nervures brunes, stigma roussâtre; point d’aréole; la nervure divisant les deux cellules cubitales assez longue. Pattes d’un roux pâle, assez grêles. Abdomen subpédiculé, linéaire, le ler segment s’élargissant presque de la base au sommet, légérement canaliculé au milieu, un peu plus long que le 2e; tous les segments à partir du 2e d’un noir luisant, étroite- ment marginés de jaune au sommet, légèrement comprimés vers l’ex- trémité ; tout le ventre blanc, avec le 6e arceau se prolongeant en gaine pour recevoir la tarière, celle-ci courte, droite, dépassant l’abdomen. Deux spécimens 9. La face n’est que très légèrement bombée, et les pattes à peine renflées. Gen. WESTWOODIA, Brullé (Westwoodie.) Ailes ave une aréole triangulaire on sub-quadrangu- laire. Téte en carré transversal ; mandibules larges, bi- dentées. Abdomen large, en triangle allongé, comprimé a l'extrémité, caréné en dessous et muni d’une écaille en forme de gaîne pour recevoir la tarière ; celle-ci dépassant à peine l’extrémité de l'abdomen. L’Abdomen court, large, sessile, de ce genre avec son écaille ventrale pour recevoir sa courte tarière, le sépare de tous ses voisins ; cet abdomen comprimé à l’extrémité : | É i | ; | LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC, 329 le rapproche particulièrement des Banchus ; à son appa- rence extérieure, on le prendrait facilement pour un Bracon. Westwoodia fumipennis. (Westwoodie à ailes enfu- mées) nov. sp. @—Long. .20 pouce. Noire; l'abdomen avec les pattes d’un roux clair ; les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, roussâtres. Antennes de longuenr moyenne, fortes, sétacées, Flanes du mésothorax polis, brillants dans leur partie supérieure ; écusson proéminent ; métathorax déprimé, à lignes soulevées distinctes, Ailes fortement enfumées ; nervures noires ainsi que le stigma; aréole sub-quadrangulaire. Pattes rousses y compris les hanches et les tro- chantins; les postérieures un peu obscures. Abdomen entièrement roux, sessile, de forme triangulaire en arrière, caréné en dessous, épaissi et comprimé postérieurement, le 6e arceau ventral s’élargissant en gaîne pour recevoir la tarière. Tarière courte, forte, recourbée lé- gèrement en haut, noire, dépassant à peine l'extrémité de l’abdomen, Deux spécimens 9%, très distincts par leur forme et leur coloration. Gen. PODOGASTER, Brullé (Podogastre). Ailes sans aréole. Métathorax s’allongeant en pédi- cule sur lequel s’insère le premier segment abdominal. Podogaster radiolatus. (Podogastre radiolé) nov. sp. Q—Long. .28 pouce ; long. de la tarière .13 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes avec les pattes, roux. Antennes longues, sétacées, Thorax déprimé, allongé, à métathorax se rétrécis- sant en forme de pédicule au-dessus des hanches pour recevoir l’abdo- men. Ailes hyalines, nervures noires; aréole 0; la cellule radiale étroite, longue, et s’arrondissant à son extrémité postérieure. Pattes rousses ; les 4 jambes postérieures avec les trochantins et les tarses de la dernière paire, noir. Abdomen allongé, noir, segments 3, 4 et 5. noirs seulement à la base en dessus, roux dans le reste, le premier seg- ment rétréci à la base en forme de pédicule, le 2e de même longueur que le ler, déprimé, le reste de l’abdomen fortement comprimé. Ta. rière aussi longue que l’abdomen, noire, assez grêle. Deux spécimens © dont l’un dû au Rév. M. Burque qui l'avait capturé à St. Hyacinthe, et l’autre pris par nous au CapRouge. 330 LE NATURALSTE CANADIEN. Gen. PEZOMACHUS, Graven. (Pésomaque). Ce genre se reconnait de suite à ses ailes incomplètes ou totalement absentes. Pezomachus Quebecensis. (Pésomaque de Québec). nov. sp. Q —Long. .14 pouce. Tête un peu plus large que longue, à angles arrondis, noire, le chaperon et les mandibules roussâtres; face finement ponctuée avec un tubercule protubérant au milieu. Antennes aussi longues que la tête et le thorax, assez grêles à la base, mais forte- ment épaissies dans le reste, rouges à la base, noires ou brun-foneé dans le reste, le scape brun. Le thorax avee les pattes, y compris les hanches et les trochantins, avec les deux premiers segments de abdomen, d’un roux uniforme, Métathorax uni, sans lignes soulevées distinctes, coupé obliquement en arrière. Ailes complètement nulles. Pattes assez fortes; cuisses postérieures allongées et un peu renflées ; cro- chets des tarses simples. Abdomen déprimé, en ovale assez allongé, à pédicule assez long et coudé en arrière comme dans la plupart des Cryptus et des Phygadeuon, les deux premiers segments roux, le reste noir. Tarière du quart de la longueur de l’abdomen environ, rousse, ses valves noires. Trois spécimens 9; mâles inconnus. Nous avons cap- turé ces intéressants petits insectes sur des feuilles d’aulne, étant probablement à la recherche de quelques chenilles pour leur confier Jeurs œufs. Gen. PLECTISCUS, Gray. (Plectisque). Abdomen en ovale allongé. Aréole quadrangulaire, oblique, pétiolée. Plectiscus pleuralis. (Plectisque à flancs jaunes) nov. sp. Q—Long. 22 pes. Noir; la face avec les joues, les mandibules, les palpes, les écailles alaires, les 4 hanches antérieures avec les trochantins, et la base des tarses postérieurs, blanc. Antennes presque aussi lon- gues que le corps, noueuses, c’est-à-dire à articles plus longs que larges et renflés au sommet, brunes en dessus, roussâtres en dessous. Tête courte et large. Mésothorax large, un peu déprimé, sans impressions distinctes; métathorax étroit, à lignes soulevées le partageant en plu- sieurs aires, Ecusson proéminent. La poitrine et les flancs du méso- thorax d’un roux pâle. Ailes avec une aréole en carré oblique, briève- LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 331 ment pédiculée; nervure moyenne arquée; stigma roussâtre, Pattes d’un roux pâle, les jambes postérieures noires à l’extrémité, Abdomen presque linéaire, déprimé et sévèrement comprimé à l'extrémité, le pre- mier segment rétréci en pédicule à la base et s’élargissant graduelle- ment vers l'extrémité, très lisse, les autres segments formant un ovale très allongé ; le 2e segment avec un point blanc enfoncé de chaque côté à la base; une tache pâle sur le millieu commençant vers la moitié du 2e segment se prolonge jusque sur le 4e, Ventre blanchâtre, caréné en avant. Tarière courte, moins du quarts de l’abdomen. Un seul spécimen 9. Gen. MÉGASTYLUS, Schiodte (Mégastyle). Antennes sétacées, à 4e articie très lone, Ailes avec une aréole pentagonale incomplète. Pattes grêles et allon- gées. Face légèrement renflée. Diffère des Alomyes et de Exoques par ses pattes gréles et son aréole incomplete. Megastylus politus. (Mégastyle poli). noy. sp. 9—Long. .22 pouce. Noir, poli, brillant ; les mandibules, les palpes, les antennes à la base à la suite du seape, les écailles alaires, avec les pattes, roussâtres. Antennes moyennes. sétacées, un peu plus fortes vers l'extrémité, brunes mais avec une teinte rousse à la suite du scape. Heusson proéminent ; métathorax à lignes soulevées distinctes, Ailes hyalines, nervures brunes, stigma noir, grand ; aréole pentagonale, incomplète, indiquée seulement en dehors par un rudiment de la nervure qui devrait se rendre à l’extrémité de l'aile. Pattes rousses ; hanches noires. Abdomen de forme ovale oblongue à partir du 2e segment, le premier segment étroit, presque égal dans toute sa longueur, les seg- ments terminaux déprimés. Un seul spécimen oc. Gen. Phytodictus, Grav. Vol. VI, p. 79. 2. Phytodietus gracilis. (Phytodiète grêle). nov. sp. 2—Long. .22 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes, le scape en dessous, les écailles alaires, les pattes y compris les hanches et les trochantins, d'un jaune pâle. Face légèrement gonflée en une protubérance portant les antennes. Antennes longues, filiformes, noires, plus ou moins pales à la base: Thorax assez court, brillant ; Ecusson fort proéminent, Ailes hyalines, à nervures brun-pâle ; stig- 392 LE NATURALISTE CANADIEN. ma jeaunâtre ; aréole sub-qnadrangulaire, moyenn>. Pattes longues et grêles, les postérieures allongées, d’un jaune fort pâle, les tarses pos- térieurs avec l'extrémité des jambes, obscurs. Abdomen déprimé, noir, obscurément taché de jaune roussâtre sur les segments médians, en ovale allongé. Le premier segment moyen, s’élargissant insensible- ment de la base au sommet. Le 5e arceau ventral se prolongeant en une écaille courte en forme de gaine pour recevoir la tarière. Tariére | longue, un peu plus longue que l’abdomen, noire, droite. : Un seul spécimen ©, très distinct du précédent. Res- semble un peu aux Plectiscus, mais s’en distingue par l’ab- domen sessile et la longueur de la tarière. Gen. ATRACTODES, Grav. Vol. VI, p. 150. 4. Atractodes mellipes. (Atractode pieds jaunes), nov. Sp. À ©—Long, .19 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les pal- pes avec les pattes, d’un roux clair. Antennes assez longues, noires, plutôt filiformes que sétacées. Ecuilles alaires blanches. Ailes hya- lines, iridescentes, avec une aréole grande mais incomplète, les ner- vures extérieures manquant; nervures brunes; stigma brun foncé. Thorax assez long, ponctué, le métathorax déprimé obliquement en arrière, Pattes d’un jaune miel uniforme, les postérieures avec l’ex- trémité des jambes et les tarses légèrement obscurs. Abdomen comprimé à partir du 3e segment, le premier de longueur moyenne, élargi et épaissi à l'extrémité, les derniers segments comprimés, tranchants, avec projections aux arceaux ventraux. Tarière du tiers de la longueur de l’abdomen à peu près, redressée verticalement. Ventre blanchâtre. Un seul spécimen 9 que nous avons hésité à ranger parmi les Campoplex, vu son aréole incomplete, mais la forme de son métathorax et la longueur de sa tarière le rattachent plutôt aux Atractodes. 5. Atractodes fusiformis (Atractode fusiforme). nov. sp. Q@—Long. ,22 pouce. Noir; le chaperon, les mandibules, les palpes, deux lignes orbitales vis-à-vis les antennes avec un point de chaque côté sur le vertex, les pattes, d’un roux plus ou moins foncé. Antennes longues, filiformes. Thorax assez renflé ; métathorax à lignes soulevées formant une aréole étroite et allongée au milieu. Keailles alaires blanches, Ailes hyalines, iridescentes, à nervures brunes ; stig- 0 LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 333 ma roux clair ; aréole incomplète, la nervure externe supérieure man- quant. Pattes d’un roux clair, les postérieures avec les tarses obseur- cis ; hanches noires, les 4 antérieures rousses en dessous. Abdomen d’un noir luisant, à premier segment linéaire, élargi et épaissi seule- ment à l'extrémité, le 2e segment plus fort et un peu plus large à l’ex- trémité, déprimé, les autres comprimés et fusiformes dans leur ensemble vus de côté. Ventre blanchâtre au dessous du Ze segment. Tariére de la moitié de la longueur de l’abdomen environ, non recourbée en haut. x Une seule espèce 9, ressemblant beaucoup à une Lim- neria, mais à abdomen plus grêle, plus comprimé à l’extré- mité, et à tarière non recourbée en haut. La clef pour la distinction des espèces peut maintenant se lire comme suit : Abdomen noir ; Hanches postérieures noires ; Antennes annelées de jaune.,....... 1. Cloutierl, VI, 150. Antennes sans anneau jaune...... 5. fusiformis, VII, 332. Hanches postérieures rousses............. 4. mellipes, VII, 332. Abdomen roux ; Hacen blanche RS 02 TALMPOR VIN? Ene RACE NOILE es... nsesceessceesererssaeee de SCAPIPROTUS VI Lb), CLEF GENERALE AUX ICHNEUMONIDES DE QUEBEC, JUSQU’A CE JOUR CONNUS. Nous avons pu faire l'acquisition de tant de matériaux nouveaux, en poursuivant notre étude des Ichneumonides de notre Province, qu'il nous a fallu, en plus d’un endroit, modifier notre plan, et nous avons pu, en approchant de la fin, constater plusieurs erreurs commises au commencement. Deplus, ce travail commencé depuis plus de deux ans se trouvant distribué dans trois volumes différents de notre 334 LE NATURALISTE CANADIEN. publication, il devient nécessaire, pour faciliter les re- cherches, d’en faire une table générale avec références aux volumes et aux pages qui en traitent. On nous a fait remarquer que notre travail ne pouvait être encore que d’un faible secours aux commengants, ou plutôt ne suffisait pas pour les initier a l’étude de ces in- téressants insectes, par ce que n’ayant pas donné la défini- tion des genres, la plupart manquent d'ouvrages nécessaires pour se renseigner surement. Une monographie complète de nos Ichneumonides, avec description des genres et espéces, nécessiterait un ouvrage spécial ; cependant, nous avons cru devoir joindre a la présente table dichotomique, une briéve description des genres, pour mieux accommoder les débutants. Ces des- criptions se trouvent placées en notes au bas des pages. Comme les nervures des ailes jouent un grand role dans la distinction des Ichneumonides, nous croyons devoir mettre ici sous les yeux du lecteurs, des gravures capables, du premier coup d’œil, de lui faire distinguer les différentes parties et comprendre de suite les explications données. La fig 29, représente une aile de Tenthrédine ; 1 6 est la nervure costale ou radius supérieur; 6 9 le radius inférieur ; 2 À cubitus supérieur; k 7 cubitus inférieur; 3 et 4 sont les nervures intermédiaires ; 5 est le bord inférieur de l’aile. Maintenant pour les cellules : s n’est pas une cellule mais un espace toujours plus foncé que le teste de l'aile qu'on appelle stigma ou point épais; a est la cellule radiale, fermée en dessous par le radius inférieur 6 9; b c d sont les cellules cubitales ou sous-marginales, fermées en dessous ac CLEF GENERALE AUX ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC, 335 par le cubitus inférieur h 7; ef g sont les cellules discoi- dales. — Les nervures qui divisent les cellules discoidales entre elles sont appelées nervures récurrentes, sinsi la nervure qui divise la cellule e de la cellule fest la premiére récur- rente, et celle qui sépare la cellule f de la cellule g est la deuxième récurrente ; ces nervures sont souvent d’un grand sacours pour la distinction des espèces, Ces nervures et cellules peuvent être plus ou moins modifiées dans les différentes familles des Hyménoptères, mais leurs analogues portent toujours les mêmes noms. Fig. 30. Pour les Ichneumonides, qui nous occupent spéciale- ment ici, la fig. 80, nous montre les principales modifica- tions qui les séparent de toutes les autres familles, La première cellule discoidale e, fig. 29, fait toujours défaut ou plutôt se confond avec la 1ère cubitale pour former la cellule cubito-discoidale ou grande cellule a, fig. 80, Im- médiatement à la suite de cette grande cellule, s’en trouve une autre toute petite o, c’est l’aréole. Cette aréole est carrée, pentagonale, triangulaire, plus ou moins pédicellée ou sessile, trés petite ou assez grande, incomplète quelque- fois et souvent aussi manquant totalement. La nervure médiane qui ferme la grande cellule par le bas reçoit quel- quefois les deux nervures recurrentes, comme dans les Ophions, mais le plus souvent elle n’en recoit que la premiére b, fig. 30, la seconde ¢ allant se perdre dans l’aréole o. Cette disposition de Vaile, où Ja première cubitale se confond avec la première discoïdale, est commune aux Ichneumonides et aux Braconides, mais il sera toujours facile de distinguer ces deux familles. Dans les Ichneu- monides, il y a toujours deux nervures récurrentes sépa- rant les cellules e, f et f, g, fig. 29 ; tandis que dans les Bra- 336 LE NATURALISTE CANADIEN. conides, il n'y en a jamais qu’une; la 2e faisant défaut; la cellule f de la fig. 29 se trouve alors ouverte en dehors. Clef systématique pour la distinction des genres. N. B. Sila réponse à chaque proposition émise suivant le chiffre d’ordre à gauche est affirmative, passez au numéro suivant, jusqu’à ce que vous rencontriez un nom de genre; mais si cette réponse est négative, il faut passer au numéro indiqué par le chiffre dans la parenthése pour continuer le méme procédé. 1(51) Abdomen sessile et déprimé dans toute sa longueur, ou seulement comprimé à l’extrémité; tarière géné- ralement longue, PIMPLIDES. 2(5) Dos du mésothorax ridé en travers ; 3(4) Abdomen poli, lisse, non aciculé trans- versalement 15.1. scaesnesecssensscnpes-s Le DATES ARS 4(3) Abdomen aciculé transversalement....2, RHySsA (2) 5( 2) Dos du mésothorax non ridé en travers; 6(18) Abdomen avec impressions ou tuber- cules sur ses segments ; 7(17) Impressions de l'abdomen transver- sales ; 8(11) Tarière plus longue que le corps ; 9(10) Segments abdominaux relevés au mi- lieu à leur bord antérieur et pos- LOEB, Ces AC @eeeeeree 345 EPHIALTES (3) (1) THazessA, Holmgren. — Insectes de grande taille; tarière très longue ; dos du mésothorax ridé en travers. Abdomen lisse, non aciculé transversalement, Ailes avec une aréole triangulaire.—Vo- lume V, page 446. (2) Ruyssa, Gravenhorst.—Diffère seulement des T'halessa par l’abdomen qui est tout aciculé en travers.—V, 449. (3) EpnrALTEs, Gravenhorst.—Corps long et droit; tariére or- dinairement plus longue que le corps. Une aréole triangulaire. Seg- ments abdominaux tuberculeux et relevés au milieu en avant et en arrière.—V, 449; VII, 140, 312. LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC. 337 10(9) Segments abdominaux à bords anté- | rieurs et postérieurs unis, avec seule- ment des tubercules sur les côtés. 4. PERITHOUS (1) 11(12) Tarière plus courte que le corps; 12(27) Tarière moyenne ; 15(14) Ailes antérieures avec une aréole........ 5. PIMPLA (2) 14(13) Ailes antérieures sans aréole : 15(16) Articles 5 et 6 des antennes non échan- erés dans les @.................. 6. POLYSPHINCTA (3) 16(15) Articles 5 et 6 des antennes échancrés LL ÉLUS MES AS OR PRE NL AL 7. CYLLOCERIA (4) 17(7) Impressions de l'abdomen obliques, en forme de chevrons... 8. GLYPTA (5) (1) Perrraous, Holmgren.—Diffère des Æphialtes par les seg- ments abdominaux qui ne portent que des tubercules sans avoir les bords relevés au milieu.—VIT, 141. CAR (2) Porpca, Fabricius.—Antennes généralement longues. Une aréole triangulaire, Segments moyens de l'abdomen plus larges que. longs et marqués de sillons ou de dépressions transversales; les der- niers segments fendus en dessous pour le jeu de la tarière. Tarière moyenne, pas plus longue que le corps, forte. Cuisses généralement courtes et épaisses. —Diffèrent surtout des Æphialtes par leur tarière plus forte et plus courte et par leurs cuisses renflées.—V, 450 VID oz (3) PozysPæiNcrTA, Grav.—Diffèrent seulement des Pimpla par l'absence d’aréole aux ailes antérieures. Généralement aussi de taille plus petite.—V, 470; VII, 140, 312. : (4) UyrrocerrA, Schiodte.—Ce sont de petits Pimpla ayant dans les le sommet du 6e article des antennes avec la base du 7e échancrés en dehors, comme s'ils avaient été mutilés accidentellement, Le ventre est fendu à l'extrémité et les ailes n’ont point d’aréole.— WV, 471 ; VIE, 142. (5) Guypra, Grav.—Ailes sans aréole et avec la nervure qui divise les 2 cellules cubitales passablement longue. Le ventre n’est point fendu à l'extrémité et l’abdomen porte sur ses segments moyens deux impressions obliques en forme de chevrons. Tarière aussi lon- gue que le-corps. Pattes grêles. Antennes sétacées, aussi longues que le corps.—Les impressions obliques de l'abdomen les font recon- Maitre à première vue.—V, 472, 338 LE’ NATURALISTE CANADIEN. 18(6) Abdomen sans impressions ni tuber- cules, excepté quelquefois à la base; 19(30) Abdomen non comprimé à l'extrémité ; 20(23) Tarière plus longue que le corps, grêle; 21(22) Thorax non pubescent........……. 9. LAMPRONOTA (1) 22(21) Thorax et face pubescents.......... 10. ARENETRA (2) 23(24) Tariére moyenne, forte, comprimée, velue ts... its LE MENIEUUS mem 24(23) Tarière très courte ; 25(26) Antennes gréles, non dilatées vers leur milieu................. , 12. ORTHOCENTRUS (4) 26(25) Antennes fortement dilatées vers leur milieu...........…......., 13. EUCEROS (6) ren (1) Lampronota, Curtis.—Abdomen sans tubercules ni sillons. Tarière aussi longue ou plus longue que le corps, grêle; ventre sans fissure à l'extrémité. Aréole petite, triangulaire, quelquefois o. Métathorax cylindrique.—La forme de leur métathorax cylindrique permet de les distinguer de suite de leurs voisins.—V, 473; VII, 313. (2) ARENETRA, Holmgren.—Ce sont des Zampronota, mais avec une pubescence assez longue sur la tête, le thorax et la base des cuisses en dessous.—VII, 141. (3) Meniscus, Schiodte.—Ce sont des Lampronota, mais avec les antennes plus courtes, la tarière plus courte que l’abdomen, ses valves déprimées, lancéolées et velues. Les crochets des tarses sont pectinés.—La tarière forte et raide de ces insectes les fait générale- ment distinguer à première vue.—VI, 29. (4) ORTHOCENTEUS, Grav.—Face proéminente. Antennes moy- ennes, assez gréles. Abdomen sessile, en ovale allongé. Tarière courte. Ecusson proéminent. Pattes courtes et un peu robustes, Ailes avec uné aréole pentagonale, quelquefois incomplète. —La face gonflée de ces insectes les rapprochent des Æxochus et des Alomya, mais ils se distinguent des premiers par leur grande aréole pentagonale, et des secondes par leur abdomen sessile et les crochets de leurs tarses dentés.— VII, 142, 328. | (5) Euceros, Grav.—Pattes assez grêles. Abdomen en ovale « assez allongé. Antennes fortement dilatées vers le milieu, dans les Q M surtout. Ailes sans aréole. Segments abdominaux plus larges que LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEO, 339 27(12) Tariére très courte : ler segment abdominal en carré ; 29) Abdomen droit ou à peu près... 14 Bassus (1) ope Abdomen plié en angle en des- SOUSE: hess sete te 6 …...... 15, CATOCENTRUS (2) 30(19) Abdomen plus ou moins com- primé à lextrémité; 31(40) Abdomen sans écaille pour gaîne à la tarière en dessous ; 32(37) Ailes antérieures sans aréole ; 33(34) Nervure entre les 2 cellules cubitales très courte... ss... 16. XYLONOMUS (3) longs. Tarière très courte.—Se rapprochent en apparence de certains Tryphons à abdomen sessile, mais s’en distinguent surtout par la forme ovalaire de leur abdomen, la brièveté de son ler segment, et les an- tennes dilatées au milieu.—VI, 30. (1) Bassus, Grav.—Abdomen droit, à premier segment en carré, le reste formant un ovale allongé. Antennes filiformes, assez épaisses. Ailes avec ou sans aréole. Tarière très courte, dépassant à peine l'abdomen. Segments moyens de l’abdomen souvent marqués d'une incision transversale. Pattes assez longues et grêles.—La forme en carré de leur premier segment abdominal les distingue de tous les autres.—VI, 31, 55; VII, 143, (2) CarocentRus, Walsh.—Face gonflée au milieu, mais non aux joues. Abdomen impressionné en dessus, plié en angle à son pre- mier segment. Ailes sans aréole ou en portant une sub-triangulaire. Tarière courte. Pattes courtes et robustes.— La face gonflée les rap- proche des Exochus, des Alomya et des Orthocentrus, mais les im- pressions et la forme de |’abdomen les en séparent nettement,—VII, 316. (3) Xytonomus, Grav.—Corps long et étroit; abdomen com- primé à l'extrémité dans les 9. Tarière grêle, plus longue que le corps. Thorax déprimé, allongé. Ailes sans aréole; nervure de sépa- ration entre les 2 cubitales trés courte ; origine de la cubitale externe plus ou moins anguleuse. Tête globuleuse.— VI, 58 ; VIT, 142, 313 (1). (1) Le genre Xorides est très rapproché des Xylonomus ; Vinsecte que nous avons rapporté à ce genre et décrit Vol. VII, p. 248, sous le nom de Xorides Canadensis, est le Xylonomus albopictus, Cress. . 840 LE NATURALISTE CANADIEN. 34(33) Nervure entre les 2 cellules cu- bitales assez longue ; 80(36) Cuisses postérieures sans épine en de- GANG... ccotbis c's osseuse A OETER OS (ET 86(35) Cuisses postérieures avec une épine en dedans ..….............,...... 18 ODONTOMERUS (2) 37(32) Ailes antérieures avec une aréole ; | 38(39) Nervure cubito-discoidale presque RO re eee seen dos DANCES! (8) 39(38) Nervure cubito discoïdale arquée, sou- | vent même appendiculée..... "20, EXETASTES (4) (1) Ecutuus, Grav.—Téte presque eubique. Thorax cylin- drique ou un peu renflé. Antennes gréles. Ailes sans aréole, nervure de séparation entres les 2 cellules eubitales assez longue. Abdomen avec le premier segment plus étroit que les autres, canaliculé. Tarière courte, mais dépassant l’abdomen.—Diffèrent des Hphiultes par l’ab- sence de tubercules où d’impressions à l'abdomen, des Lampronota par la tariére plus courte et l'abdomen comprimé à l'extrémité, des Tryphon par les antennes plus longues, l'abdomen comprimé ete. —VI, 59; VII,315. (2) OnonToMERuSs, Grav.— Antennes sétaeées, assez épaisses. Ailes sans aréole; la nervure de séparation entre les 2 cellules Gubitales très courte. Pattes courtes ; cuisses renflées, les postérieures portant | une petite dent en dessous. Thorax déprimé, allongé. Abdomen allongé, épaissi en dessous. Thorax déprimé dans les ©, Tarière longue.—Se reconnait de suite par la dent des cuisses postérieures, la longueur de la tarière ete.—VI, 60; VII, 144. (3) Bancaus, Fabricius.— Abdomen déprimé à la base et com- primé dans sa dernière moitié. Tarière ne dépassant pas l’abäomen. Ecusson proéminent, souvent épineux. Une aréole triangulaire avec | l'angle postérieur interne tronqué ; nervure moyenne presque droite.— À Diffèrent des Echthrus et des Exetastes par la disposition des nervures des ailes et la tarière non apparente.—VI, 60. | (4) Exerasres, Grav.—Antennes aussi longues ou plus longues que le corps. Ailes avec une aréole triangulaire dont l'angle postérieur interne tronqué; nervure moyenne arquée et le plus souvent appen- diculée. Pattes longues. Abdomen moins large à la base et moins comprimé dans la dernière moitié que dans les Bunchus. Taridre LES ICHN£UMONIDES DE QUÉBEC. 341 40(31) Abdomen avec une écaille pour gaine à la tarière en dessous ; 41(48) Ailes antérieures avec une aréole : 42(43) Crochets des tarses pectinés.. 21. ParropIETUS (1) 45(42) Crochets des tarses simples ; 44(47) Aréole petite, triangulaire ; 45(46) Abdomen long ; tariére longue ..……..................... 22, COLEOCENTRUS (2) 46(45) Abdomen court et large ; tariére Courte ......... 1... 23. WESTWOODTA (3) courte, mais dépassant l’abdomen.—Différent des Banchus, par la nervure moyenne arquée, et des Æchthrus par la présence de l’aréole. NYSE VL, 314 (1) Payroprerus, Grav.—Antennes grêles. Pattes gréles, plus ou moins allongées ; les crochets pectinés. Ailes avec une aréole tri- angulaire. Abdomen sub-pédiculé, c’est-à-dire à premier segment se rétrécissant insensiblement vers la base. Le 5e arceau abdominal se pro- longe en une espèce de valvule recevant la tariére. Tarière de la lon- gueur de l’abdomen ou un peu plus courte.—Différent des Exetastes et des Banchus par l’écaille ventrale et la tarière plus longue, des Æchthrus par la présence de l’aréole ete.—VI, 43; VIS UE: (2) CorxocenTrus, Grav.— Antennes filiformes. Ailes avec une aréole petite, triangulaire et pédiculée. Corps assez long et étroit. Abdomen à premier segment plus long que large, avec le dernier seg- ment allongé en forme de fer de lance et une forte écaille ventrale pour servir de gaîne à la tarière. Tariére aussi longue ou plus longue que le corps.—Diffèrent des Accenites et des Arotes par la présence de l’aréole, et des Leptobatus par la forme de cette aréole et le dernier segment abdominal.—VI, 79. | (3) Westwoopra, Brullé.— Antennes sétacées, un peu nou. euses, Tête en carré transversal; mandibules larges et comprimées- Une aréole triangulaire ou sub-quadrangulaire aux ailes. Abdomen large, en triangle allongé, comprimé à l'extrémité, avee une écaille ven- trale pour gaine à la tarière. Taridre très courte, dépassant à peine l'abdomen. Pattes courtes; cuisses renflées.— Type unique dans tout le groupe des Pimplides, qu’on serait tenté de prendre pour un Bracon, n'étaient les nervures. de ses ailes.— V1], 328, 342 LE NATURALISTE CANADIEN. 47(44) Aréole grande, rhomboidale.... 24. LEPTOBATUS (1) 48(41) Ailes antérieures sans aréole ; 49(50) Dernier arceau abdominal allongé en fer de lance..….................2, 20. ACAINITES (2) 50(49) Dernier arceau abdominal court..... 26. AROTES (3) 51(72) Abdomen toujours comprimé, souvent complètemenñt, tariére courte ou moyenne, souvent dépassant a peine l'abdomen : OPHIONIDES. 52(53) Nervure moyenne recevant les 2 ner- vures récurrentes ; ............eeeee6. 21 OPHION (4) (1) LEPTOBATUS, Grav.—Antennes grêles. Ailes avec une grande aréole rhomboïdale. Pattes gréles. Abdomen à premier seg- ment rétréei vers sa base, comprimé à son extrémité, et portant une gaîne ventrale mais beaucoup plus courte que dans les Co/eocentrus.— Bien remarquables par la forme et la grandeur de l’aréole.—VIT, 145. (2) AoÆNITES, Grav.—Abdomen très épaissi dans sa partie postérieure, avec une grande écaille ventrale pour gaine à la tarière et le dernier segment allongé en fer de lance. Ailes sans aréole, la ner- vure moyenne se joint directement à celle qui gagne le bout de l'aile. Pattes fortes. Tariére longue.—Diffèrent des Coleocentrus par l’absence de l’aréole et des Arotes par le prolongement du dernier segment abdominal.—VI, 80. (3) AROTES, Grav.—Antennes grêles, plus courtes que le corps. Ailes sans aréole, la nervure moyenne recevant les 2 nervures récur- rentes, Pattes longues, assez gréles. Abdomen sub-pétiolé, comprimé au bout avec une écaille ventrale pour guîne à la tarière. Tarière aussi longue que le corps.—La disposition des nervures des ailes les rapprocherait des Ophion, mais ils en diffèrent surtout par leur abdo- men qui est déprimé dans sa première partie.—VI, 80. (4) Opnion, Fab. — Antennes sétacées, longues. Tête courte et large; chaperon court. Ailes sans aréole et disposées de manière que la nervure moyenne reçoit les deux récurrentes. Abdomen com- primé tranchant à partir du 3e segment, les deux premiers plus larges en arrière qu’en avant. Pattes giéles; crochets des tarses pectinés.— La disposition des nervures des ailes distingue les Ophion de tous les autres genres mentionnés ici VI, 103; VII, 314. LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 343 53(52) Nervure moyenne ne recevant qu’une seule récurrente ; 54(63) Ailes antérieures avec une aérole ; 95(62) Aréole petite, triangulaire ; 56(57) Stigmates du ler segment abdominal en avant du milieu .......,....008. 28. PANISCUS (1) 57(56) Stimates du ler segment abdominal en arrière du milieu ; 58(61) Abdomen tronqué à l'extrémité dans les @ ; tarière courte ; 59,60) Tarrière non redressée verticale- RIGIES asbevdocesctences eessevecsessee 29, CAMPOPLEX = (2) 60(59) Tarrière redressée verticalement... 30 MAcRus (3) (1) Paniscus, Grav.—Abdomen comprimé seulement dans sa dernière moitié; le ler segment s'élargissant insensiblement en ar- rière, Ailes avec une aréole petite, pentagonale ou triangulaire, plus ou moins oblique. Antennes longues, sétacées. Tarière très courte, mais plus saillante que dans les Ophion. Stigmates du ler segment abdominal en avant du milieu.—VI, 105. (2) CampopLex, Grav.—Abdomen comprimé seulement dans sa dernière moitié; le ler segment élargi à son sommet avec ses stig- mates en arrière du milieu. Antennes longues, sétacées ; une aréole triangulaire, quelquefois pentagonale aux ailes, Pattes de longueur moyenne; crochets des tarses pectinés. Abdomen tronqué oblique- ment à l'extrémité dans les @ ; tariére courte mais saillante.—Dif- fèrent des Puniscus par le ler segment abdominal moins grêle, élargi à son sommet, des Limneria et des Macrus par la tarière courte et non re- courbée en haut.—VI, 143; VII, 145. (3) Macrus, Grav.—Abdomen comprimé, tranchant à partir du 2e segment, le premier linéaire allongé. Antennes un peu plus courtes que le corps. Aréole pédiculée, triangulaire, quelquefois un peu oblique. Pattes grêles et assez longues. Tarière assez longue, autant ou plus que le quart de l’abdomen et recourbée en haut.— L’abdomen, vu de côté, est à peu près de la même hauteur dans toute son étendue ou de plus en plus épais vers l'extrémité. Different des Campoplex par la forme de l'abdomen et la longueur de la tarière, des Limneria par l'abdomen tronqué à l'extrémité et la tarière non pas seulement recourbée en haut, mais totalement redressée—VI, 150. 344 LE NATURALSTE CANADIEN. 61(58) Abdomen atténué à l’extrémité dans les 2; tariére moyenne........... 80. LIMNERIA (1) 62(55) Aréole grande, pentagonale ...32. ATRACTODES (2) 63(54) Ailes antérieures sans aréole ; 64(65)Tarses postérieurs plus épaix que les autres... .,...... 83: ANOMALON (3} 65 (64) Tarses postérieurs pas plus épais que les autres; 66(67) Métathorax allongé en pédicule pour recevoir |’abdomen...... 34. PODOGASTER (4) 67(66) Métathorax non allongé en pédicule ; et (1) Limnerta, Holmgren.— Antennes sétacées. Abdomen mé- diocrement comprimé et seulement dans sa dernière partie, son premier segment long et étroit, épaissi au sommet. Tarière moyenne, presque aussi longue que l’abdomen, assez forte, recourbée lésèrement en haut. Ailes avec une aréole le plus souvent triangulaire et pédiculée, Pattes assez grêles et souvent annelées de blanc, surtout les postérieures. — Different des Compoplex et des Puniseus particulièrement par la longueur et la forme de la tarière et la forme aussi du premier segment abdominal. Les stigmates métathoraciques sont deplus cireulaires, tandis qu'ils sont ovalaires dans les deux autres genres.— VI, 146 ; VIT 146. (2) ATRACTODES, Grav.—Antennes longues, sétacées. Ailes avec une grande aréole pentagonale, presque earrée. Abdomen com- primé seulement dans sa dernière moitié. Tarière moyenne, droite et assez forte.—Diffèrent des Limneria par leur tarière qui est droite et non relevée en ligne courbe, des Campoplex par l'abdomen qui n’est que médiocrement comprimé et jamais tranchant, et des uns et des autres surtout par la forme de l’aréole grande et pentagonale.-VI,150 ; VII,332. (3) ANOMALON, Grav.—Antennes longues, sétacées. Ailes sans aréole; 2e cellule discoïdale en parallélogramme presque régulier, avec l'angle antérieur externe tronqué. Abdomen très comprimé, y compris le premier segment. Tarière courte, ses valves un peu élargies. Pattes assez grêles, les postérieures avec les tarses notablement plus épais que dans les autres paires. Le métathorax est déprimé oblique- ment et s’avance au dessus des hanches pour recevoir l’abdomen.— L'épaisseur des tarses postérieurs distingue surtout les Anomalon de ous les autres genres.— VI, 173. (4) Popogasrer, Brullé.—Antennes longues, gréles, filiformes. | \ 5 | > OS pea eG AS de EN D TON oP AAA TA aI Bi + tt r « ¥ Sent ; LES ICHNEUMONIDES DE QUÉBEC, 345 68(69) Nervure moyenne arquée......... 35. CREMASTUS (1) 69(68) Nervure moyenne droite ; _ 10(71) ler article des tarses postérieurs | 2 fois aussi long que les autres... 86. EXOCHILUM (2) 71(70) ler article des tarses postérieurs 4 fois aussi long que les autres... .......,......... 87. HETEROPELMA (3) 72(87) Abdomen non comprimé, pédicule étroit, plus ou moins allongé ; tarière le plus souvent courte: CRYPTIDES. 73(86) Des ailes parfaites ; 74(82) Une aréole grande, pentagonale ou en carré aux ailes antérieures ; 75(78) Tariére longue ; Ailes sans aréole. Thorax court, avee la partie postérieure retrécie en forme de pédicule pour recevoir l’abdomen. Tarière longue.—Le pédicule du métathorax fait reconnaître de suite les insectes de ce genre.— VIT, 329. (1) Crumasrus, Grav.—Antennes courtes, épaisses. Thorax court, avec le métathorax prolongé au dessus des hanches. Ailes sans aréole. Abdomen étroit et comprimé à partir du 3e segment, les 2 autres allongés, grêles, le premier épaissi au sommet. Tarière courte. —Assez semblables aux Anomalon mais en différant par leurs tarses postérieurs qui ne sont pas plus épais que les autres.—VI, 175. (2) ExocmiLum, Wesmael.— Antennes longues, sétacées, Méta- thorax obliquement déprimé en arrière et s’avangant au dessus des hanches, Chaperon tronqué en avant. Pattes postérieures fort lon- gues, avec le premier article des tarses deux fois aussi long que le 2e, Abdomen comprimé, tranchant, à partir du 2e segment, faleiforme. Tarière courte. Ailes sans aréole, et avec les 2 cellules discoïdales à la suite l’une de l’autre, de sorte que la nervure moyenne est presque droite.—Inseetes de grande taille, bien reconnaissables par la dispo- sition des nervures des ailes et leurs tarses postérieurs.—VI, 176, (3) Herzropetma, Wesmael.—Semblables aux précédents à l'exception du chaperon qui au lieu d'être tronqué est arrondi en i 76(77) Jambes Sect sans fossette... 38. Cryprvs a | et 77(76) Jambes antérieures avec une a Be fossette en dessous............. 39. MESOCHORUS (2) ! à 78(75) Tarière courte ou moyenne ; | LU 79(80) Antennes épaissies à l'extrémité + et enroulées dans les © ; aréole . a D pentagonale..…...12,.2.46.3.40, PHYGADEUON (3) avant, et des tarses postérieurs dont le premier article n’a pas seule- ment 2 fois la longueur du second, mais au moins 4 fois cette lon- eueur.—Les Æxochilum et les Heteropelma étaient autrefois confondus avec les Anomalon, on les en a séparés surtout en raison de la dispo- | : sition des nervures de leurs ailes.—VI, 176. i. (1) Cryprus, Fab.—Antennes longues, sétacées dans les 3, es filiformes et souvent épaisses vers l’extrémité dans les 9. Ailes avec ‘ une aréole pentagonale, quelquefois presque carrée. Abdomen assez « ESA large dans les ©, long et étroit dans les @, le ler segment, surtout wes dans les 9, ordinairement élargi en arrière, court, triangulaire et sur- vi ; monté de côtes longitudinales. Tarière plus ou moins longue que le À 4 corps. Métathorax souvent munis de mucrons ou pointes à ses angles 1} _ postérieurs.—Il est souvent fort difficile de distinguer les d des f te Cryptus de ceux des Mesostenus ; ces derniers ont l’aréole plus petite a et -ont d'ordinaire plus grêles.—VT, 177; VII, 175. À ns (2) MxsocHorus, Grav.—Antennes longues, filiformes, un peu Le. épaisses. Ailes avec une aréole grande et rhomboidale. Pattes de — 4 longueur moyenne, les jambes antérieures élargies au milieu et mar- 1 7 quées en dessous d'une fossette irrégulière qui les fait paraître comme — iS contournées. Abdomen s’élargissant et s’épaississant insensiblement de | 1 la base à l'extrémité. Tariére aussi longue que le corps.—La forme — ye particulière des jambes antérieures distingue ces insectes de tous les — a autres.—VI, 298. a a (3) Puyaapevon, Grav.—Insectes de petite taille, avec les à antennes fortes, grenues, et ordinairement enroulées dans les 9, séta- > cées ct souvent noueuses dans les g'. Aréole pentagonale. Pattes i) courtes et assez fortes. Abdomen de forme ovale, 4 premier segment | à À très large et triangulaire au sommet, replié presque à angle droit vers \ à les deux tiers de sa longueur. Tarière courte, cependant apparente — 4 ordinairement.—11 n'est pas toujours facile de distinguer les Phyga- À + deuon des petits Cryptus ou des petits Zchneumon, surtout aad M ga < 31) Antennes meine dans es 2sexes; | EN _ aréole non DL EL, Ae NUM PT NN carré NE NON.. A NEM ATOPODIUS (HOME 81(80) Aréole aie. ae M PLECTISCUS (TPS 82(74) Aréole petite, biiadigalates ou | incomplete, ou 0; 83(84) Aréole petite, en parallélogramme 4 plus où moins régulier....... 43. MESOSTENUS (3) La tarière des Phygadeuon est plus courte que dans les Cryptus, mais plus Jongue que dans les Zchneumon, l'abdomen est aussi d'ordinaire plus brièvement pédiculé, et souvent la nervure partant de l’aréole et se dirigeant vers l’extrémité de l'aile est plus ou moins effacée.—VI, | 279; VEE 178. , (1) Nematopoprus, Grav. — Antennes grêles et de longueur | moyenne. Ailes avec une aréole grande, pentagonale, ou petite et carrée. Thorax un peu déprimé. Abdomen allongé, à premier seg. | ment étroit, linéaire, un peu élargi en arrière. Tarière courte.—Se _ distinguent particulièrement des Mesostenus par leur aréole plus grande et leur tarière courte.— VIT, 268, | a] (2) Prectisous, Grav.—Téte courte et large ; antennes longues, _ sétacées. Aréole 0, ou quadrangulaire et un peu oblique et pétiolée, | Pattes grêles. Abdomen ovalaire ou presque linéaire, à premier seg- ment assez fort à la base, rétréci cependant en pédicule, déprimé et i CORRE aU ; : Ls ar f F _ légèrement comprimé à l’extrémité. Tariére courte, quelquefois assez longue.—Par la forme de l'abdomen, ces insectes se rapprocheraient assez des Mesostenus, mais la forme de l’aréole les en distingue nette- ment. Cette aréole est en carré un peu pique en une espèce de Jo- sange, et brièvement pédiculée. Nous n'avons trouvé aucune forme d’aréole se rapprochant de celle-ci dans toute la famille. Tarière courte _et assez grêle.—VII, 330. (3) Mesosrexus, Grav.—Antennes presque aussi longues que Je corps, sétacées. Ailes avec une aréole petite, carrée ou en parallé_ _logramme plus ou moins régulier. Pattes gréles et allongées. Thorax généralement long et étroit. Abdomen étroit, à premier segment mie. s'élargissant que médiocrement en arrière, Tarière tandtt plus cburte que l'abdomen et tantôt aussi longue que. Jui.—L’ aréole à rw" 7 348 LE NATURALISTE CANADIEN, = ET 84(85) Aréole pentagonale et ouverte $ en CEHOTS..... Reel HEMITELES © | 85(82) Point @aréole; antennes compri- mées au milieu.................s. 45. BARYCRROS (2) 86(73) Ailes o, ou incompletes........... 46. PEZOMACHUS (8) 87(72) Pédicule de l'abdomen court ; | tarière très courte ; antennes souvent fortes et enroulées : ICHNEUMONIDES VRAIS. 88(89) Ecusson soulevé en pointe; base du métathorax soulevée en pro- plus grêles ete. distinguent les Mesostenus des Cryptus, la forme de l’aréole les distingue aussi des Mesoleptus, dans lesquels elle est tou- jours petite et triangulaire. —V}, 300; VII, 249, 263. (1) HemiTeLes, Grav.—Petits insectes à antennes épaissies à l'extrémité, à abdomen en ovale élargi. Ailes avec une aréole penta- gonale ouverte en arrière, par l’absence de l’une ou des deux nervures latérales. Tariére un peu plus courte que l’abdomen.—Se distinguent particulièrement des Phygadeuon et des petits Cryptus par l'aréole ou- verte, et les ailes qui le plus souvent sont tachées de bandes brunes.— Vi, 331. (2) Baryceros, Grav.—Antennes plus grosses et comprimées au milieu. Ailes sans aréole, à nervure de séparation entre les deux cellules cubitales très courte. Pattes grêles et allongées. Abdo- men plus étroit que le thorax, de forme allongée et ovoide, avec le premier segment presque linéaire. Tarière de la moitié de l’abdomen environ.— L'absence d’aréole et le renflement des antennes distinguent ce genre de tous les autres.— VIT, 269. (3) Pssomaonus, Grav.— Insectes de pue taille qu’on recon- nait de suite à l’absence complète des ailes ou à leur état rudimentaire lorsqu'elles existent. Dans ce dernier cas, ces ailes ne montrent à leur extrémité que trois cellules, savoir : la radiale, à peine plus grande que le stigma, la grande cellule cubito-discoïdale, puis une petite cellule discoïdale en forme de parallélogramme au dessous. Antennes grêles à la base, épaissies dans le reste, le premier article plus gros et tron- qué obliquement à l'extrémité; le 2e assez grand et le 3e à peine visible. Les pattes sont assez fortes et les cuisses postérieures longues — et renflées. Abdomen en ovale assez large; tarière moyenne.—A pre. "A | Lad er ae mit R 67» ay i | LES ICHNEUMONIDES. DE QUÉBEC. 349 | tubérance étroite... 47. TROGUS (1) 89(88) Hcusson plat ou médiocrement sou- ‘ae levé ; base du métathorax non soulevée en protubérance étroite : -90(98) Aréole assez grande, pentagonale 4 ou en carré, 91(105) Face non renflée ; .92(97) Stigma ordinaire : 93(94) Antennes noueuses dans les a j dilatées avant l'extrémité ; danses Quinn sessssesssesesnresses 48, JOPPA (2) '94(93) Antennes filiformes dans les 3, légérement plus épaisses dans | les ©, souvent enroulées ; 95(96) Pédicule de l'abdomen rugueux, 1 ponctué ou aciculé ............. 49. ICHNEUMON (3) ‘1 L mière vue on serait porté à prendre ces insectes pour de petites four- mis, mais leurs antennes sans pédicule et leur tarière assez longue ne permettent pas de les confondre avec celles-ci. —VITI, 330. (1) Troavs, Grav.—Antennes longues, noueuses dans les ei et un peu épaisses avant l'extrémité dans les ©. Ecusson élevé en pointe. Abdomen allongé et assez large. T'arière très courte. Métathorax soulevé en pointe à la base.— Grands insectes très voisins des Ichneumon, s’en distinguant toutefois par la forme du métathorax, l'écusson sou- levé et l’aréole qui est presque triangulaire. —VI, 334. | (2) Joppa, Fab.— Antennes noueuses dans les d', dilatées avant l'extrémité dans les ®. Aréole pentagonale ou sub-triangulaire ; Mnervure moyenne ordinairement anguleuse. Pattes assez fortes. Ecus- ‘Son généralement élevé.—Diffèrent des Trogus par le métathorax qui n’est point soulevé en pointe, et des Zchneumon par la forme de l’aréole ‘qui n’est pas exactement pentagonale, mais plutôt quadrangulaire, avec Tangle postérieur plus ou moins tronqué.—VI, 336. | (3) IcaNeumon, Linné.— Antennes sétacées, noueuses dans les S\, plus ou moins épaissies dans les £ et souvent enroulées. Aréole » pentagonale. Abdomen allongé, à pédicule rugueux au sommet, ponc- tué ou aciculé, courbé en angle vers les deux tiers de sa longueur. ‘Tariére le plus souvent non apparente.—Très nombreux en espèces, ‘Different des Trogus par la forme de leur métathorax, des Joppa par Vécusson et la forme de l’aréole, et des Ischnus par le pédicule de l’ab- domen qui n’est jamais lisse.— VII, 20, 48, 74, 249, 270. At JPA — 4 fia ee re 1 LT dé Sl ART | AVE AN AN ANNEES PEN RER PO SORT: Cy PERS AU ER PRO RP NES AE ag RS ae 1h RAT LP os NUS A V9 YU NL ‘ , ae ee fe 1 ¥ a À v HORS Are 7 96(95) Pédicule de vababinets Lisge SN ng Tseusos 1) 97(92) Stigma très grand... …............. 51. STILPNUS to) 98(90) Aréole petite, triangulaire ou o; ; 4 99(100) Jambes postérieures sans is ÉDETONS. +. ME er TPE CTENISCUS (3) i .100(99) Jambes postérieures avec 2 éperons ; a 101(104) Pédicule de Pabdomen étroit; an- Om tennes et pattes grêles ; | ies 102(103) Aréole parfaite... ....... 53. MESOLEPTUS (4) eo 108(102) Aréole incompléte............. 54. MEGASTYT US 5) % (1) IscHnus, Grav. — Antennes gréles, souvent recourbées . Aréole pentagonale ou presque triangulaire. Tête un peu rétrécie et A arrière. Abdomen long et cylindrique, avec le premier segment tou z jours lisse.—Insectes ordinairement de petite taille, ne se distinguan! 4 des Zchneumon que par leur premier segment abdominal qui est tou x r jours lisse au sommet.— VIT, 109, 250. a (2) Stitpnus, Grav.— Antennes courtes, plus épaisses à Vextré a) mité. Ailes avec une aréole pentagonale et Je stigma très grand we Tête en caivé transversal. Abdomen large et déprimé, à premier seg à d ment linéaire, faiblement élargi en arrière.—Très petits insectes qui! AU, el surtout par leur grand stigma et leur abdomen déprimé.— ae VII, 112 3 eum) (3) Creniscus, Haliday.—Téte large et transversale. Antenne de. «moyennes. Aréole triangulaire. Abdomen sessile, élargi en ma Ë 2 postérieurement. Jambes postérieures sans éperene ta a à perons aux jambes postérieures distinguent ces insectes de tous | # autres ici décrits—VII, 139. a A (4) Mesozeprus, Grav.—Antennes et pattes grêles. Aréol Me petite, triangulaire, sessile ou pédiculée, quelquefois incomplète. fus, domen long et étroit, à premier segment à peine’ élargi à l'extrémi it 4 Tariére un peu saillante.—La forme de l’aréole empêche de confor ad: à; / ces insectes avec les Mesostnus, dont ils se rapprochent assez # im forme générale.— VIL, 113, 250, 370. | ne (5) MecasryLus, Schiodte.—Antennes grêles, sétacées, à 4 DE article allongé, le plus long de tous. Ailes avec une aréole incomplèt x À indiquée en dehors et en arrière par un rudiment de la nervure qui& i vait se rendre à l'extrémité de l'aile. Pattes gréles et allongées. — Le LES ICHNEUMONIDES DE QUEBEC. 351 104001) Abdomen plus ou moins sessile ; ; antennes assez fortes, sétacées.... ‘BD. TRYPHON (1) 105(91) Face bombée au milieu ; R 106(109) Aréole pentagonale ; 107(108) Extrémité de l'abdomen Rue pour recevoir la tariére...... 56. POSOCENTRUS (2) 108(107) Extrémité de l'abdomen CHER deter rec cedarias tres bete DO LA OM AMEN sont de petits Mesoleptus qu’on reconnait surtout par leurs antennes, leur aréole incomplète, et la forme du premier article des tarses de de- vant qui est échancré en dessous.— VII, 33. (1) TRYPHON, Grav.— Antennes assez grosses, sétaeées, de lon- gueur moyenne. Aréole triangulaire, sessile ou pédiculée. Crochets des tarses simples. Abdomen plus ou moins sessile, c’est-à-dire que la base de son premier segment qui est est toujours rétrécie, se trouve en- core plus ou moins large, gé dans ce genre des formes assez disparates, par ce qu’on ne savait où les placer ailleurs, dela une grande difficulté dans Videntification des espèces, Ils diffèrent toute- fois des Cteniscus par la présence des éperons aux jambes postérieures, et des Mesoleptus par leur abdomen sub-sessile. Cet abdomen, aussi, qui n’est pas comprimé à l’extrémité, empêche de les confondre avec les Exetastes et les Echthrus avec lesquels ils ont aussi quelque ressem- blance.—VIT, 116. (2) PosoceNTRUS, Prov.—Antennes filiformes, un peu plus lon- gues que le corps. Aréole pentagonale, Pattes grêles, les postérieures longues; crochets des tarses simples. Abdomen allongé et rétréei 4 ses deux extrémités, à pédicule court, fendu en dessous à son extrémité pour recevoir la tarière ; le 2e segment avec une impression transversale près de la base. Tariére courte, cependant sortante. — Diffèrent des Mesoleptus ct des Tryphon par l’aréole pentagonale, et des Mesostenus par leur abdomen qui est à peine pédiculé.—VIT, 272. (3) Azomya, Panzer.—Téte globuleuse. Antennes courtes, fortes et grenues dans les 9. Aréole pentagonale. Pattes courtes et grosses. Abdomen long et étroit, à pédicule court, à tarière cachée. — Petits insectes à face bombée, différant des Zxochus par l’aréole de leurs ailes, et des Orthocentrus par l'abdomen qui est distinctement pédi- culé, VII.—120. PORTA Teen ENS ae ee ‘+ if .” Je A Say 352 LE NATURALISTE CANADIEN. 109(106) Aréole petite, triangulaire OW Os EEE e put ve so Rares tte ep OSE SN ay Il est encore plusieurs autres genres, tels que: Metopius, Xorides, Thyreodon, Ischnosceros etc. qui très probablement doivent aussi se rencontrer dans notre Province, cependant leur occurrence n’a pas encore été signalée d'une ma- nière certaine. J ; RESUME Ichneumonides de la Province de Québec jusqu’à ce jour connus: Genres 58; Espèces 886, dont 147 déjà con- nues et 239 nouvelles par nous décrites, se répartissant comme sult : Genres décrites ; total. Espèces déjà connues, par nous Pimplides. iB © © O0 I © TH wD mi [= = ND 5 le 13. Hi Hi bi bi bi pa Sot oh } 20. 21. 22. THALESSAs%. 4. PWV SBA! .!. oki sek MÉPRIAITES 25.42: PERITHOUS....... PEP AMPA Uc iene. . POLYSPHINCTA... Wylloceria): 2 Givpta ise Meniscus .......... Orthocentrus, .... Euceros. « ss. . Catocentrus. ...... DUISHBSUB voce lacs dc ce . Xylonomus........ PABICRAQUS 2.21... . Odontomerus..... BANCRUR.. M-suene Exetastes. .....c0ce Phytodietus. Coleocentrus...... épaisses. bo © OU eS bi aT A ww . Lampronota.......14 FATENELrAL, eue 2 3 ce sos. © purs veuseosenssse eo eer juvsee eee ee verre roses o sum. seer oweetreseer Oo nsneus osseuse © vers Danrenes steer metreresecn e weereee es seeeee> © CoP eras ssvses seeseveste s © ses eeeee sevesesee eee e Oe oe ee ses us CROCE TO SE Roe eeeeseeeeeer & Teer eee ee eeeetee use | seeerrseresioescesieossses & 2 se oeerM os nent) sus. e eeeeoesen meee eeee Ff eesene (1) Exocuus, Grav.— Tête pyramidale. Ailes sans aréole. SDR RF FP NOY KY RK eB © éd 2 5 2 2 1 soveschersens CEOREELELELEET) veousseusseee ne vomure 6 ÉLLELELEEE LE) D RES ss evsense _ s@eeweeeeeeese sponses esas osuvens ss... em DP CO D D N CCRCEEEIEELE wee eet woueeee sree ue eeeeee eee enero ueee Antennes courtes et Pattes courtes et renflées. Abdomen large et ovalaire, avec le premier segment triangulaire et assez large à la base.—Diffèrent des Alomya par l'abdomen sessile et l'absence d’aréole, et de tous les autres VIL, 138. , par la face si fortement proéminente,— LES ICHNEUMONIDES D£ QUEBEC. 4 Genres. Espèces déjà connues, par nous décrites ; total. 23. Westwoodia...... danse PAPA deca Rs Baal seeded Pee ICD LOUALUSe ass Dites eseua eve vey sain sansee Fate pe A CENILES ets tere ul: sacs mens «a ee à aoe gdvece TUE es clara Nr meer eadimcmuees L' Jssdéco sous Ophionides Bie, Ophion is oss PART MAROC CON FRRRESS 6 D, Panic... série Dinde cas eee : +0 DOI... 0... 0 GRAN ETS Te NE ° Panel cs cesssacaweces Là sem CT UE RIRE LA sanens ce | dacscsteuadascacciedcect« Lb sectes eal shee A GTACTOGES. «scenes sdepwuaus nd ca ca 5 33. Anomalon....... FRE RP AS ar af TR eed eee POELE 8 34, Podogaster.,..... À 35. Cremastus ....... dowd eben so mata HENRI os ON BIX OCR ee ce bad es riens FAR AS, Je CREATION D Evteropelma..s 01. 40e Cryptides. PIERCED UE. eacanen LU) s2necsaduiis ccsecussesene AR NE 39. Mesochorus 40. Phygadeuon ...... i osssons ARE ecwo(cneaseas Mise NEMIALO POOLS See à essence casces RARE ep LES 1 42. Plectiscus ...... dd lescaeal’ Sovessces ARE L'EST 20 Mesostenus ste}... ARE LU 13 LS REG Afrrelemiteres: es 2 IR Es Deer DANS PURE 101.7 10 45. Baryceros .......+. sudadeatdeuWatoes (ode ass) OR 1 4G. Pevomachus. ... 1.2: dan SEE cceweeeen “V1 Ichneumonides vrais. AGS Drogue. PO MEET PRET sé ES TS SET A ASP POPPALsaaes OCR —_— UN SERPENT, Nous lisions dans le Courrier de St. Hyacinthe du 23 du courant : “Un cultivateur de St. Stanislas de Kostka a tué der- niérement un serpent mesurant quatre pieds et demi de long. Il était occupé dans le bois avec son fils a lever une souche, lorsqu'il aperçut la tête hideuse de ce dangereux reptile, se montrer à travers une des racines de la souche. Notre homme fit signe à son fils de se retirer sans bruit, afin de le laisser sortir entièrement de sa retraite. En effet, le serpent, attiré sans doute par la chaleur d’un petit feu qui avait été allumé a quelque distance de là, se dirigea vers cet endroit, en rampant avec difficulté, car il parais. sait engourdi par le froid. Le fils crut alors que le mo- ment était bien choisi pour le tuer avant qu'il n'eut acquis plus de force. Le serpent en le voyant approcher, se re- dressa et replia ses anneaux d’une manière menaçante. Un coup de gourdin bien appliqué létendit par terre, et le père avec sa hache sépara la tête du tronc.” 11 est malheureux qu’on wait pas conservé la dépouille de ce reptile pour le faire identifier d’une manière certaine, 358 LE NATURALISTE CANADIEN, Comme les plus grandes raretés en fait de productions naturelles sont souvent l'occurence de cas fortuits, et que ceux qui se livrent à l'étude sont d’ordinaire ceux qui ont le moins de chances de faire de telles rencontres, nos cul- tivateurs, chasseurs, pécheurs etc., devraient toujours, lorse quils trouvent quelques choses d’inconnues pour eux, les conserver avec précaution pour les faire examiner par quelque homme de science. Toutefois, pour ce quiest de la trouvailie du culti- vateur de St. Stanislas Kostka, nous sommes presque cer- tain que ce serpent était le Triangle, Ablables triangulum, Duméril, qui se rencontre parfois dans ces quartiers. Le Dr. Crévier de Montréal en conserve deux magnifiques spécimens qu'il a lui-même capturés sur la montagne Yamaska. Ce serpent atteint quelquefois jusqu’à six pieds de longueur. Nous ferons remarquer, contrairement à ce que pense le narrateur de cette rencontre, que ce serpent n’est nulle- ment dangereux, qu'il est sans venin aucun, et que s'ayisat- il de mordre, la petitesse de ses dents ne lui permettrait encore que de produire de légères blessures. Nos cultivateurs donnent à ce serpent le nom d’aspic, et le considèrent comme fort dangereux. Lors de l’excur- sion que nous fimes, en J'uillet dernier, sur la montagne d'Yamaska, nous rencontrames vers le sommet un buche- ron occupé à couper du bois. Nous lui demandames s’il n'avait pas quelquefois, comme étant de l'endroit, fait la rencontre de beaux serpents blancs tachetés de noir sur cette montagne?—Vous voulez parler d’aspics, reprit-il ? Bien que je parcoure souveut les diverses parties de cette montagne, il y a bien trois ou quatre ans que je n’en ai rencontré aucun; cependant, autrefois, ils étaient assez communs, Ce serpent est sans contredit le plus beau de tous nos reptiles. Ses belles séries de taches noires qui se détachent d’un fond blanc, lui donnent un aspect tout à fait remar- quable. Son nom de triangle lui vient d’une tache noire triangulaire qu’il porte sur l'occiput. ASSOCIATION AMERICAINE, ETC. 359 En l’absence d’autres renseignements, la taille qu'on donne à la rencontre du cultivateur de St. Stanislas, nous fait juger de suite que ce ne peut être que le Triangle, car notre Sirtale, notre couleuvre commune, ne dépasse ja- mais quatre pieds, si toutelois elle les atteint quelquefois. La plus grande que nous ayons rencontrée mesurait 39 pouces, AN ND DL 000 PP DE Dore Association Américaine pour l’avancement de la science. Cette Association, qui s’est réunie cette année au Dé- troit, a décidé de tenir sa réunion annuelle de l’an prochain a Buffalo, N. Y., le second mercredi d'Aoùût. Il avait été décidé, à lajréunion de l’an dernier, a Troy, de former une section de |’ Association, spécialement dévouée aux intérêts de l'Entomologie, Conformément à cette résolution, la section Entomologique tint sa première séance, le 12 Août, ayant pour Président le Dr. J. L. Leconte de Philadelphie, et pour Secrétaire C. V. Rily, de St, Louis. On remarquait dans l'assistance, qui était très consi- dérable, les notabilités entomologiques suivantes: MM. S. H. Scudder, de Cambridge, Mass, W. Saunders, de London, Ont., B. P. Mann et E. P. Austin, de Cambrige, Mass., E. P. Morse, de Salem, Mass., J. A. Lintner, d’Al- bany, N. Y., le Dr. A. E. Darymple et le Dr. J. G. Morris, de Baltimore, A. J. Cook, de Lansing, Mich., le Dr. Hoy de Raciue, Wisc., J. C. Holmes, du Détroit, etc., ete. Le Président Leconte fit ressortir en peu de mots les avantages qui peuvent résulter de cette section spéciale, Elle permet d'établir des relations plus intimes entre les Entomologistes éloignés, de s'échanger réciproquement leurs vues et leurs observations, et de se communiquer des spécimens particulièrement dignes d'intérêt; l’agriculture 360 LE NATURALISTE CANADIEN. pourra peut-être aussi recueillir de précieux renseignements des observations qui seront soumises aux délibérations dun si grand nombre d'hommes spécialement dévoués à l'étude de la nature. Une longue discussion s’éleva sur la nomenclature en Entomologie, sur laquelle il y a tant de divergence parmi les écrivains, tant de l’autre côté que de ce côté-ci de l’At- lantique, et MM. Scudder et Riley furent désignés pour étudier spécialement le sujet et faire rapport de leurs con- clusions à la prochaine réunion du club l’an prochain, M. Riley intéressa beaucoup l'assistance par la lecture d’un écrit au sujet des Sauterelles comme aliment. Il re- lata les expériences qu’il avait faites lui-même à ce sujet. Il voulut une fois ne rien manger autre chose pendant toute une journée. I] leur trouva une saveur de noisette fort agréable, et les recommanda particuliérement frites au beurre, après les avoir débarrassées de leurs pattes et de leurs ailes ; il vanta fort aussi la soupe faite avec ces insectes. Après avoir fait allusion à St. Jean Baptiste qui, dans le désert, n’avait d’autres nourriture que des Sau- terelles avec du miel sauvage, Mr. Riley dit qu'il serait inconcevable, que des peuplades où les Sauterelles abon- dent, se laissassent mourir de faim, lorsqu'elle avaient à leur disposition en telle abondance un aliment sain et d’un goût si agréable, ij t Vol. VII. CapRouge, Q., DÉCEMBRE, 1875. No. 12. Rédacteur : M. VAbbé PROVANCHER. FAUNE CANADIENNE. LES POISSONS. (Continué de la page 327). III Fam. des CYPRINODONTIDES. Cyprinodontide. Bouche sur le méme plan que dans les Cyprinoides, mais avec des dents aux mâchoires. Le fond de la bouche porte aussi des assemblages de dents en velours, bien que le vomer et le palais soient nus. Tête couverte d’écailles presque jusque sur le museau. Nageoire dorsale fort re- culée en arricre, le plus souvent au dessus de l’anale. Poissons de petite taille qu'on rencontre dans les ma- rais salés des bords de la mer ou dans l’eau douce. Ces petits poissons ne servent guère que comme appas pour la pêche des autres poissons carnassiers. Cette famille ne comprend que deux genres qu’on peut distinguer ainsi: Cinq rayons branchiaux; dents pharyngiales longues :.$. 40 este Ant et a her IF UNDE DUR Six rayons branchiaux ; dents phryngiales courtes et fortes....... CANTON TES conven LE TER se... 2. HYDRARGYRA. I. Gen. FONDULE. Fundulus, Lacépéde. Parties supérieures de la tête couvertes d’écailles. Dents pharyngiales sub-coniques, assez gréles. Bran- chiostéges 5. Deux espèces dans notre faune. 362 LE NATURALISTE CANADIEN. V.6; A. 9-10; brunâtre, avec bandes obsolètes... 1. pisenlentus. V.5; A. 12 ou plus; olive avec bandes bleuatres.... 2. multifusci tus. 1. Fondule orné. Fundulus pisculentus, Cuv. et Val.; Exox, Mitch.; Hydrargyra, Storer; Fund. viridescens, Dekay —Vuig. Bar- beau ; Choquemort ; Angl. Big killifish ; Ornamented Minnow.—Long. de 3 à 4 pouces. Olive verdâtre avec une tache noirâtre sur le dos, plus pâle sur les côtés. Corps oblong, robuste, comprimé posté. rieurement, Ecailles grandes, s'étendant jusqu’au museau. Tête dé- primée en dessus. Yeux grands, distants l'un de l’autre. Narines oblongues, en avant des orbites. Bouche petite, proctractite, s’ouvrant dans une direction presque verticale. Ligne latérale obscure. Dorsale carrée, opposée à l’anale, Caudale arrondie postérieurement, Formule ptérygiale : D. 12; P.15; V.6; A. 9-10; C. 20 ou plus. Très commun dans le Golfe, particulièrement dans les eaux saumâtres où 1l paraît se plaire davantage. On le trouve d'ordinaire en bandes nombreuses, et on le pêche avec des épuisettes ou filets à main pour appas pour la morue lorsque les autres appas ordinaires font défaut. 2. Fondule barré. Fundulus multifusciatus, Cuv. et Val. ; Hydrargyra multifasciata, Lesueur.—Angl. Barred Minnow.— Tong. 3 pouces. Corps plus grêle que dans le précédent ; museau plus court, De couleur olive, avec les côtés plus clairs, bord iuférieur des opercules argenté. Les côtés sont marqués de nombreuses bandes bleuatres, tachetés de points plus foncés. Iris argentés, pupilles noires, Mâ- choires évales, armées de dents très petites. La nageoire caudale est D large et presque coupée carrément en arrière. Formule ptérygiale; D. 13-14; P. 18; V. 4; A. 12-13; C. 16. Très commun dans le St. Laurent de même que dans les petites rivières. On s’en sert surtout comme appas. 2. Gen. HYDRARGYRE. Hydrargyra, Lacépéde. Dessus de la tête déprimé. Des dents en cardes aux mâchoires. Bouche en demi-lune. Dents pharyngiales inférieures à couronne arrondie. Branchiostéges six. Dor- sale opposée à l’anale. Comme nous l'avons déjà fait observer, les Hydrar- gyres sont très voisins des Fondules; ils étaient autrefois 4 ee LES POISSONS. 363 confondus ensemble. Ce sont comme eux de petits pois- sons ne servant guère que comme appas pour la pêche! d’autres de plus forte taille. Une seule espèce. Hydrargyre jaunâtre. Hydrargyra flwula, Storer; H. ver- nalis, Cuv. et Val.; H. trifasciata, Stor.; Esox flavulus Mitch.; Cyprinodon flavulus, Val.; Fondulus fasciatus, Dekay.—Vulg, Petit goujon; Angl. Bass Fry ; New York Gudgeon ; —Long. de 1 à 4 pouces. Très variable dans sa coloration suivant les différentes loca- lités ; les deux sexes variant aussi l’un de l’autre. Le plus souvent le dessus est verdâtre et les côtés d’un jaune doré avee une bande brune longitudinale terminée en avant de la caudale par 2 ou 3 bandes trans- versales de la même couleur; dessous blanc. La bouche est suscep- tible de s'ouvrir largement; la nâchoire inférieure dépasse la supé- rieure. Dans les mâles les côtés sont marqués de bandes brunes trans- versales, en nombre variabie de 10 à 30. Les opercules portent une grande tache notre; les préopercules sont quelquefois cuivrés. La dorsale porte souvent aussi une tache noire à sa base. La caudale est jauue orangé, bordée à son extrémité de noir. Le nombre des rayons aux nageoires est assez variable, excepté aux ventrales où il paraît constant. La formule ptérygiale peut, le plus souvent, se traduire comme suit: D. 14-16; P. 16-18; V. 6; A. 11-12; C. 18-20. Ce petit poisson se rencontre dans toutes nos riviéres et nos ruisseaux; il n’est pas rare méme de le trouver dans des fossés n’écoulant que peu d’eau. I] a la vie très dure et peut vivre assez longtems hors de l’eau. Lorsqu'il voit le ruisseau qu'il habite se dessécher en été, il va d'un creux à uu autre à mesure que l’eau se retire, usant souvent de la faculté qu'il a de sauter un peu pour sy transporter; et lorsqu'à la fin, il ne trouve plus d’issu, il s'enfonce dans la vase humide pour attendre le retour de l’eau. Etant en- fant, nous en avons gardé un tout un été dans un petit trou qui n'avait pas deux pieds de diamètre et que nous remplissions d’eau à mesure qu’elle se desséchait. Bien que presque tous les jours nous le manipulions avec assez peu de précautions, il ne paraissait nullement en souffrir. —# ÉQ) OK =—_—— 364 LE NATURALISTE CANADIEN. LE LIEGE. Qui ne connait le liége ? L’entomologiste qui y pique ses insectes, le cordonnier qui en rembourre ses semelles pour soustraire les pieds à l'humidité, les pêcheurs qui en font des flottes pour retenir leurs filets à la surface, mais surtout ceux qui ont à puiser dans des bouteilles--et qui n'a jamais été soumis à cette nécessité —connaissent les divers usages auxquels se prête le liége, mais bien peu, pensons-nous, pourraient rendre exactement compte de sa provenance. Le liége de l’industrie est l'écorce extérieure d’un ar- bre, le Chéne-liége, Quercus suber, Linné, qui croit sponta- nément en Afrique, en Espagne, en Corse, dans le midi de la France, et dans tout le bassin de la Méditerrannée. Cet arbre, qui s’éiéve de 40 à 60 pieds de hauteur, porte des feuilles arrondies, ondulées, dentelées-piquantes, tomenteuses à leur face inférieure. Ses glands sont plus petits que ceux de notre Chéne rouge, à peu près du vo: lume de ceux du Chêne blanc, et comme ceux-ci dépourvus d'amertume. Ces glands servent à la nourriture des ami- msux et sont aussi mangés par l’homme. L'arbre se recouvre avec l’âge d’une écorce épaisse, rugueuse, crevassée, spongieuse, dont la partie extérieure constitue le lége de l'industrie, Cette écorce extérieure peut être enlevée plusieurs fois sans faire périr l'arbre, pourvu qu'on ménage le liber pour ne pas laisser laubier exposé à l'air libre. Le Chéne-liége peut réussir jusque sous le climat de Paris, mais à condition de ne pas le soumettre à l’écorçage, les froids de l'hiver requérant l’ecorce extérieure pour une protection suflisante. La croissance de l'arbre est assez lente, surtout dans son jeune age. Dans les cing ou six premières années, il croit en buisson; ce n’est que lorsqu'il a atteint |. |: oF : Ba ‘ LE LIEGE. 365 de 5 à 8 pieds de hauteur qu'on fait disparaitre les bran- ches de la base pour lui laisser une tige nue; cir on ne se contente pas d’aller recueillir la précieuse écorce sur les arbres des forêts, mais on les cultive sur une grande échelle dans tout le midi de la France, en Espagne etc. unique- ment pour cette fin. On recourt généralement au semis pour la repro- duction; et ce n’est que vers la dixhuitiéme ou ia ving- tième année, c’est-à-dire lorsque l'arbre peut offrir un diamètre de 7 a 8 pouces, qu'on peut l’écorcer pour la première fois. Cet écorgage peut se répéter ensuite pério- diquement tous les huit ou dix ans, suivant la vigueur de l'arbre. Plus les arbres sont vieux, plus le liége qu'ils offrent est de qualité supérieure. Sur les vieux individus, l’écorçage se pratique aussi sur les plus grosses branches. Dans les cultures, on tient le tronc privé de toute bran- che on ramification jusqu'à la hauteur de 12 a 15 pieds, c'est la partie qu'on soumet ensuite à l’écorçage. Cet écorçage se pratique à la séve d’Août, c’est-à-dire entre le 15 Juillet et le 15 Septembre; on pourrait à la rigueur le prolonger jusqu'en Octobre, mais il y aurait alors danger pour la santé de larbe. Voici comment on procède à dépouiller l’arbe de son écorce. On fait d'abord une incision circulaire à la nais- sance des branches, puis une incision longitudinale jus- qu'au pas de larbe, ayant soin que la lame de l'instrument ne penètre pas jusqu'à l’aubier. Pour détacher lécorce extérieure du liber, on frappe avec un baton ou le dos de la cognée, les deux côtés de l'incision longitudinale, puis apres avoir pratiqué une seconde incision circulaire vers le bas de Varbe on introduit le manche de la cognée, qui pour cette fin est effilée en coin, entre les deux écorces, et la faisant agir en remontant ou en descendant suivant le besoin, on sépare entièrement l'écorce extérieure de l'in- térieure ; on se sert d’un levier de 5 a 6 pieds de long, dont le bout est taillé en biseau, pour détacher la partie supericure. L’écorce détachée tombe alors, prend la forme d’un cylindre creux; cest ce qui contitue, en langage de 366 LE NATURALISTE CANADIEN. gens du métier, le liége en canons. Pour le liége en plan- ches, on pratique plusieurs incisions longitudinales suivaut la largeur qu'on veut donner aux planches. Les éeorces enlevées sont alors transportées à l'atelier, et, réduites en planches de quatre pieds de longueur, elles sont mises en piles de vingt-cinq chacune, et soumises à une assez forte pression pour leur faire perdre la forme cylindrique. On n'obtient d'ordinaire la forme plate des planches qu'après les avoir fait ramollir au feu ou à l’eau bouillante. Les planches sont ensuite divisées en morceaux de différentes grandeurs pour les besoins de l’industrie, et on les trie pour en faire trois sortes de qualité diverse: le liége mar- chand, le liége de rebut, et les débris ou ériailles. Le bon liége doit être d’un tissu serré, fin, également spongieux, sans crevasses ni gercures de vers, facile à cou- per et de couleur fauve; une teinte blanchatre ou grisatre dénote un liége de qualité inférieure. Dans les Provinces méridionales de la France, où l’in- dustrie du liége est largement exploitée, on donne à l’ar- bre le nom d’Alcornoque. L’Alcornoque n'est pas seule- ment utile pour le liége qu’il produit, son écorce est encore recherchée pour le tannage, et son bois dur, serré, lourd, très fort, en outre de l’excellent combustible qu'il fournit, est encore exploité dans la charronnerie, la menuiserie, le tour etc. Ses glands servent à la nourriture de l’homme et des animaux; on en extrait aussi de la fécule et on en fait même du café. Un même arbre peut souffrir l’écorçage jusqu'à 10 ou 12 fois, ce qui porte sa durée de 140 à 150 ans. Le liége se compose d’un tissu spongieux et élastique, dont les cavités contiennent des matières astringentes, co- lorantes et résineuses on grasses, qui le rendent difficile- ment perméable à l’eau. Brulé dans des vases clos, 1l donne Je noir d’Espagne employé dans la peinture. Le Chéne-liége est un arbre à feuilles persistantes ; il perd réellement ses feuilles chaque printemps, mais elles sont remplacées d'avance par de nouvelles pousses, L’écorcage du Chéne-liége a beaucoup d’analogie avec MYCOTHECA UNIVERSALIS. 367 dlui qu'on pratique sur nos Bouleaux, pour la fabrication és canots, cassols etc, mais avec cette différence qu'une fis le Bouleau privé de son écorce extérieure, cette écorce i se renouvelle plus, tandis qu'il en est autrement pour lChène-liége: MYCOTHECA UNIVERSALIS. Nous nous rendons avec plaisir à la demande d’un de ns correspondants, de Bavière, le Baron Thümen, de fre connaître à nos lecteurs l'œuvre qu'il a entreprise et q'il poursuit avec tant de succès. La MycoTHECA UNIVERSALIS, comme l'implique son nm, est l'histoire universelle des champignons, ou plutôt um herbier universel des champignons, car les plantes ilentifiées et classifiées sont envoyées par la malle aux souscripteurs, sur réception du prix. Comme tous les étudiants le savent, rien ne facilite davantage l'étude d’une partie de l'histoire naturelle quel- conque, que des spécimens desséchés qu’on peut à chaque instant confronter avec le texte ou avec les spécimens vi- vants qui nous tombent sous la main. Les Champignons d'Europe ont déjà passablement té étudiés ; le savant Baron a déjà publié lui-même : Fungi Aust: tact exsiccati et Herbarium mycologicum æconomicum. Mais il veut, dans sa nouvelle entreprise, étendre ses re- therches sur toutes les parties du monde. Dans cètte vue, © il s’est assuré la colloboration du Dr. G. Winter, de Leipsig, qui traitera les Ascomyceles, puis celle de correspondants en Autriche, en Hongrie, de la Grande-Bretagne, de la Suisse, de l'Italie, de la Gréce, de la Norvège, du Danemark, de la Russie, de l'Afrique, de Java!et de plusieurs des Etats de l’Union Américaine. À L'ouvrage est divisé en centuries, et trois centuries ont 368 LE NATURALISTE CANADIEN. déjà vu le jour. C’est le nombre que veut atteindre l’a- teur chaque année, jusqu'à ce que les matériaux fassat défaut. Le commencement de l'ouvrage date de Jarwr 1875. Le prix de chaque centurie est de $3. Nous nous ferons un plaisir de transmettre les sas- criptions de ceux qui voudraient se procurer louvrae ; ou bien, on peut s'adresser directement à l’auteur come suit: BARON THUMEN, Bayreuth, Bavière. LES UROCERIDES DE QUEBEC. Cette famille des Hyménoptères est beaucoup mois nombreuse que celle des Ichneumonides. Ces insectes se distinguent par leur abdomen sesse, aussi large à la base que dans tout le reste de son étendu ; cet abdomen est deplus droit, et non courbé comme das | les Ichneumonides, et se termine par une pointe cornée, 4 tantôt en forme de fer de lame, et tantôt simplement trian gulaire. | Les antennes sont longues, sétacées, et composée: d’un grand nombre d'articles. a Les deux jambes antérieures n’ont qu'un seul éperor épaissi à l'extrémité. Les épimères du prothorax sont allongés en forme di cou, tandis que sa région dorsale est plus ou moins éievée Le corps est allongé, à peu près cylindrique, mais plus ou moins déprimé dans les mâles. La tête est presque sphérique et à peu près de la largeur du thorax. La tarière des femelles est composée d'un fourreau denté en scie à l'extrémité, qui demeure ouvert en des- sous, recouvrant la tarière proprement dite qui est formée de deux pièces bi-articulées, dentées en scie comme le fourreau lui-même. Ces trois pièces constituent un tube par où passent les œuls. ES EE | | | AR ate UE oe A PAT ONG DR AE MAGIE Bary, sou Te BROS ED et ER on f Cae LA Be 5 ry ‘= os. Ln LES UROCERIDES DE QUEBEC, 369 » Les Urocéries pondent leurs œufs dans les arbres vivants, dans des trous qu'ils percent avec leur tarière. Nous en avons plusieurs fois trouvé avec la tarière enfoncée dans l'écorce de jeunes érables, et pour y avoir été trop promptement, il nous est arrivé de leur rompre le corps en voulant les enlever, la tarière avec la moitié inférieure de l'abdomen demeurant attachés à l'arbre. I] parait cepen- dant que ce ne sont pas d'ordinaire les érables qu'ils choi- sissent, mais bien les sapins. Les larves, croit-on, vivent de deux à trois ans avant de se transformer, elles se filent alors un cocon de soie mêlé de leurs excréments et de quelques débris de bois, dans leurs galeries mêmes. Ces larves sont longues, cylindriques, charnues, avec les segments plissés en travers. Elles portent 2 petites antennes coni- ques, et six pattes inarticulées au thorax; les segments de l'abdomen présentent aussi en dessous des saillies char- nues, et le dernier est terminé par une pointe ou épine de consistance solide. Certains auteurs ont prétendu que les larves des Urocérides étaient carnassières, mais il parait constaté au- jourd’hui qu’elles sont simplement xylophages. Plusieurs entomologisies ont rangé les Xyphidria avec les Tenthrédines, mais observe Westwood, les Xyphidria, par le développement et la forme de leur corps, leur tarière saillante, et surtout l’éperon unique de leurs jambes an- térieures, tandis que les Tenthrédines en ont toujours deux, ont un caractère de famille avec les Urocérides qu'il est impossible de méconnaitre. Nous ferons valoir les mêmes raisons pour les Cephus et les Phyllacus, qui n’ont aussi qu'un seul éperon aux jambes antérieures. Les insectes de cette famille que nons avons jusqu'à — ce jour rencontrés se renferment dans les cinq genres suivants : Clef pour la distinction des genres. 1(4) Abdomen terminé par une pointe écailleuse en forme de fer de lance ou triangulaire; 2(3) 4 cellules cubitales aux ailes antérieures,.......... 1. Urocerus, 3(2) 3 cellules cubitales aux ailes antéricures.......... 2, TREMEX. ‘ RE SEE 370 LE NATURALISTE CANADIEN. 4(1) Abdomen non terminé par une si écailleuse; 5(8) Abdomen non comprimé; antennes sétacées ; 6(7) 2e ct 3e cubitales chacune avec une nervure récur- TONING. ARR Ts, lay Modes bebe? RE RE NES Am 7(6) 2e cubitale recevant les deux nervures récurrentes 4, XIPHIDION. 8(5) Abdomen comprimé; antennes plus ou moins en MASSAGE rend bases oeiioss de const lits oe Li pen bise elses (DeLee MAMI EES - 1. Gen. UROCERUS, Geoffroi (Urocère). Tête à peu près hémisphérique. Labre petit et al- longé. Antennes sétacées, longues, de 17 à 27 articles. Thorax en carré long, avec le dos du prothorax grand et ses épimères allongés en forme de cou. Pattes fortes, avec les tarses postérieurs comprimés dans les mâles. Crochets des tarses avec une forte dent au milieu de leur longueur. Ailes avec deux cellules radiales et quatre cubitales, la 2e et la 8e chacune avec une nervure récurrente. Les deux sexes de certaines espèces d’Uroceres dif- férent beaucoup sous le rapport des couleurs; les mâles ont les jambes et les tarses postérieures comprimés d’une manière remarquable. En 1868, les Urocères flavicornis et albicornis étaient si communs a Portneuf, que des bucherons occupés a écarrir du sapin, en coupèrent plusieurs de lenrs haches en travaillant; et chose assez singulière, nous n’avons pu l'été dernier, prendre que 3 femelles da flavicornis, tandis que nous prenions les mâles de cette espèce (abdominalis) par vingtaines. 6 Espèces de nous connues. Abdomen de différentes couleurs; Abdomen noir à l'extrémité ; Antennes entièrement Janes .... 0. sccm cena, esse 1. fiavicornis. Antennes noires à la bise et à l’extréinité....... 2. abdominailis. Abdoinen-jiune à eC ATISMNG Eyes dc 040 op eneparenweehe siveset 9, FOIE Abdomen de couleur uniforme : , Antennes blanches au milieu‘... ..eseece wee ..…… 4. albicornis. Antennes tout noires; LS de a 2 —, For LES UROCERIDES DE QUÉBEC. 371 Tarière moins longue que le corps............ .....… 5. Cyaneus. Tarière plus longne que tout le corps................ 6, caudatis- 1. Urocerus flavicornis, Cress. Sirex flav. Fabry. Sirex bizonatus, Stephens. (Urocére cornes-jaunes). Trans. Am. Ent. Soc. II, p. 362. Les antennes, les pattes, la base de l’abdomen avec un anneau au delà du miliev, la corne terminale, jaune. Se trouve aussi en Angleterre où on le désigne par le nom de bizonatus, mais on croit qu'il y a été importé avec les bois du Canada. 2. Urocerus abdominalis, Harris (Urocére abdominal). Trans. Am. Ent. Soc. 11, p. 361. Noir avec une tache de chaque côté de la tête en arrière, une bande aux antennes, l’abdomen exce;té à la base et à l'extrémité, d’un Jaune roux. I] est difficile de décider à quelle espèce appartient ce mâle ; par ses taches en arrière des yeux et l’anneau de ses antennes, on serait porté à le donner à l’albicornis plutôt qu’au flavicornis. Très variable dans sa taille. C’est autour d’une corde de bois d’épinette et de sapin que nous avons trouvé ces insectes en abondance l’été dernier. l Fig. 31. 8. Urocerus tricolor, Prov. (Urocère tricolor.) Nat. Can. Vol. 1, p. 17.—Fis, 31. Lorsque nous avons décrit cette espèce, nous n'en = — Fig. 31.—a Urocerus tricolor Q de grandeur naturelle; 6 sa larve. ‘ 372 LE NATURALISTE CANADIEN, | avions encore qu'un seul individu, depnis lors nous en avons pris trois autres, dont 1 9 et 2 4, (Voir pour la des- cription du &. Nat. 111, p. 77). Il pourrait se faire que le. tricolor ne serait qu'une variété du Cressoni que nous n’a- vons point vu, cependant nous persistons encore à croire que c’est une espèce distincte, par ce que son abdomen porte réellement trois couleurs, jaune, violet-noir et roux, que les gaines de sa tarière sont jaunes de même que la base de toutes ses jambes, contrairement à ce qui a lieu pour le Cressont. 4. Urocerus albicornis, Harris; Sirex albic. Fabr. (Uro- cère cornes-blanches). Trans. Am. Ent. Soc. II, p. 360. Noir avec une tache sur la tête en arrière des yeux, une bande aux antennes et les pattes en partie, blanc. 5, Urocerus cyaneus, Nort.; U. mnilidus, Harr.; Sirex cyaneus. ne S. duplex, Shuckard ; S. juvencus, Klug (Uro- cère bleu). Trans. Am. Ent. Soc. 111, p. 367. Tête et thorax bleu-verdâtre; abdomen bleu; pattes jaune ferru- gineux. d abdomen ferrugineux excepté à la base; pattes jaune-ferru- gineux, jambes et tarses fae a bleu-noir. Quatre 2 et2 J. Moins commun que les deux premiers. 6. Urocerus caudatus, Cress. (Urocère à queue). Trans. Am, Ent. Soc. 111 p.303, 0: et!o. Cette espèce se distingue de toutes les autres par sa tarière, qui est plus longue que tout le corps. Deux spècimens 9. 2, Gen. TREMEX, Jurine (Trémex). Tiès rapprochés des Urocères, mais s’en distinguant particulièrement par les ailes qui n’out que 3 cellules cubi- tales au lieu de 4. Il ont aussi les mêmes habitudes; on trouve particulièrement leurs larves dans les ormes, les érables ete. Ne sont jamais asondants. Une seule espèce Tremex columba, Drury; T. obsoletus, Say; Sirex co- lumba, Fab. Sirex Pennsylvanicus, Degeer, (Trémex colom- be), Trans. Am. Ent. Soc. 111, p. 374, ?, &. nl À ; : LES UROCERIDES DE QUÉBEC. 373 Tête ferrugineuse, corps noir avec 6 bandes jaunes sur abdomen ; d' irrégulièrement tachetés de noir. Long. 1.28 pouce. Assez rare dans le voisinage de Québec. 3. Gen’ XIPHIDRIA, Latreille (Xiphidrie). Ailes avec 2 cellules radiales et 4 cubitales, dont la 2e et la 3e reçoivent chacune une nervure récurrente. An- tennes sétacées, de 17-a 22 articles, le ler et le 3e les plus longs. Tête grosse, presque sphérique. Epimères du pra. thorax allongés en cou. Abdomen droit, un peu pius épais à l'extrémité; dernier segment comprimé, un peu long, mais non allongé en forme de fer de lance ni en triangle. Les larves des Xiphidria, qu’on trouve particulièrement dans les saules, ont l’abdomen terminé par une pointe écailleuse, comme celles des Urocères, et portent 6 pattes inarticulées au thorax. Trois espèces de nous connues. Antennes blanches, noires à la base seulement... 1. albicornis, Antennes tout noires; PANGS TOUSSOS.. Pose mes tveta'cewsvestce\ctescdeae’s soc OO ON DRE Pattes noires et jaunes... sen cagaat ..» 3. Ganadensis. 1. Xiphidria albicornis, Harris; Sirea albicornis, Harris (Xiphidrie cornes-blanches). Trans. Am. Ent. Soc. II, p. An Ss, Longueur .56 pouce. Noir; taches sur la tête et le thorax et 6 taches sur chaque côté de l'abdomen, blanches. 2. Xiphidria maculata, Say. (Xiphidrie tachetée). Trans. Am. Ent. Soc. IL, p. 353, d. | Long. 40 pouce. Noir; abdomen avec 7 taches blanches de chaque côté. Antennes tout noires. Pattes rousses. Assez rare, 3. Xiphirdia Canadensis. (Xiphidrie du Canada). nov. Sp. Q@—Long. .58 pouce. Noire; tête rugueuse, excepté sur le vertex, une petite tache orbitale en dedans des yeux, Je pédicule des antennes, une large ligne partant de Ja bise des mandibules et se poursuivant au dessous des yeux tout près de la rencontre en arrière de deux autres longitudinales que porte le vertex, la pointe supéricure des angles du prothorax, une petite tache sur chaque lobe latéral du mésothorax, Nt LE NATURALSTE CANADIEN. deux antres à la bise du métathorax, une tache latérale sur les seg- ments 2 et 3 de l’abdomen, une ceinture au sommet des segments 3, 4 et 7 de abdomen, cette ceinture interrompue seulement au milieu, les 4 jambes antérieures avec leurs tarses, les postérieures excepté à l’ex- trémité, la base du premier article de leurs tarses, jaune. Ailes légè- rement obscures avec teinte de jaunâtre ; les cellules cubitales 2 et 3, chacune avec une nervure récurrente, Tarière dépassant l'abdomen d'environ 14 ligne, son fourreau roussâtre à la base. Toutes les han- ches ct les cuisses noires; tarses postérieurs jaunâtres lavés de brun. Un seul spécimen pris à St. Hyacinthe par le Rév. M. Burque. Bien distincte de l'albicornis. 4. Gen. XIPHIDION. (Xiphidion). nov. gen. (Xiphidion, petit poignard ; allusion à la tarière). Ce sont des Xiphidria avec cette exception que leurs ailes au lieu d’avoir une nervure récurrente à la 2e et à la se cubitale, les ont toutes deux reçues par la 2e; deux cellules radicales parfaites et la cellule lancéolée presque fermée à la base avec une nervure transversale oblique au delà du milieu. Antennes insérées immédiatement au-dessus du chaperon, de 19 articles, le premier le plus long et plus gros à l'extrémité, sétacées et très grêles à l'extrémité. Ailes inférieures avec une seule cellule discoidale. Jambes an- térieures avec un seul éperon terminal. Dernier segment abdominal légèrement comprimé, allongé, mais non pro- longé en pointe écailleuse ; tarière saillante, forte, com- primée. Nous avons hésité à créer un genre uniquement sur un seul individu, mais ses caractères sont tellement tran- chés, la 2e cubitale reçoit si distinctement les 2 récurrentes, la première vers le tiers de sa longueur et la 2e vers les deux tiers, qu’il nous a paru, à la fin, évident que ce n’était pas la un accident à une Xiphidria. Xiphidion Canadensis. (Xiphidion du Canada). nov. sp. Q—Long. .75 pouce. Noir; tête globuleuse, très rugueuse en avant, lisse sur le vertex, une ligne blanche, assez large sur le chape- ron, passe sous les yeux et remonte en arrière jusqu’à la rencontre de LES UROCERIDES DE QUEBEC. . 375 deux autres lignes longitudinales de la même couleur sur le vertex. Les bords du prothorax, tant les inférieurs que les supérieurs excepté au > milieu du collier, avec 6 taches sur les bords latér aux des seementg abdominaux, blanc. Antennes courtes, sétacées, plus épaisses à la base, noires. Thorax ponctué-rugueux. Ailes hyalines, nervures brunes, costa jaunâtre. Plaques à la base de l'abdomen ponctuées, polies sur leurs bords près de la commissure. Pattes rousses; les hanches noires à la base. Abdomen fort, droit; tarière dépassant l’a- domen d'environ une ligne. Un seul spécimen ©, pris par nous au CapRouge. 5. Gen. PHYLLŒCUS, Newman (Phyllèque). Deux cellules radiales et 4 cubitales, la 2e et la 8e chacune recevant une nervure récurrente. Antennes d’en- viron 27 articles, plus ou moins en massue, c'est-à-dire épaissies à leur extrémité. Jambes antérieures avec une seule épine terminale. Abdomen plus ou moins com- comprimé. - Les Phyllæcus ne sont qu'un démembrement des Cephus que plusieurs auteurs rangent parmi les Tenthré- dines. Leurs larves charnues, ont une tête écailleuse avec 6 pattes inarticulées au thorax, leur dernier segment se termime par deux petites pointes avec des lobes coniques de chaque côté. Elle vivent dans les tiges des plantes. Deux espèces par nous rencontrées. Oeil Sanetiaches 2,1. eee DaRbas ess sen ice a UD CRIS ESS A MEN in dd... © Dimactiatue 1. Phyllæcus bicinctus. (Phylléque à deux ceintures). nov. Sp. £—Long. .50 pouce. Noir; une tache au dessous des yeux, avec une autre plus petite de chaque côté sur le vertex, une tache sur les côtés du métathorax au dessous des ailes inférieures et une ecinture au sommet du 3e et du 5e segment de l'abdomen, blanc. Labre al. longé, noir. Antennes noires, assez courtes, à articles nombreux, épaissies à partir de leur Ge article. Prothorax allongé, coneaye en avant, déprimé, presque anguleux aux bords, tout noir. Heusson al- longé, de forme ovale, uni, seulement ponctué, Ailes hyalines, légè- rement obscures, les nervures noires ; deux cellules radiales, dont la première plus petite, la 2e cubitale plus courte que la première et por- , ety ve) PO À . 2) eds Pec j tant un point opaque vers la base près de sa nervure inférieure. Pattes noires, les jambes et les tarses brunâtres. Ablomen droit, com- primé, noir avec une tache blanche membraneuse à la base et le som- met des segments 3 et 5 ceinturés de blanc. Tarière courte, cependant sortante, Un seul spécimen de ce bel insecte pris par nous au CapRouge. 2. Phyllæcus bimaculatus, Norton (Phylléque bimaculé). Trans. Am. Ent. IL, p. 345 9, &. Noir; les 4 segments basilaires de l'abdomen avec les pattes d’un jaune roux; ailes hyalines avec deux taches brunes vers leur extrémité. Long. .37 pouce. Un seui spécimen pris par M. Burque, à St. Hyacinthe. <> + ——— A NOS CORRESPONDANTS. On nous écrit de Varennes. “ Permettez moi de vous troubler un instant pour vous demander de vouloir bien me donner le nom botanique de la plante que l’on connait ici sous le nom d’herbe-à-liens. Je ne puis vous envoyer un spécimen de cette plante ac- tuellement, mais je suppose que vous la connaissez, vu qu'elle est très commune sur lesiles et les bords du Fleuve. A Québec on l'appelle herbe-à couvrir ou herbe-d-couverture. Mile sert à couvrir les bâtiments de ferme. Depuis quel- ques années on en fait du papier et du carton. Dans quel- ques jours, si vous le désirez, je pourrais vous en envoyer des tiges, mais sans racines.—“ C.F.P.? 5 Nous dirons a notre honorable correspondant que d’or- dinaire les racines ne sont pas de rigueur pour l’identifica- tion des plantes, mais bien les fleurs et les feuilles. Pour les graminées, famille à laquelle appartient la plante eu question, il suffit de la panicule florifére avec une portion - pon de la tige portant des feuilles. Ilimporte peu pour ces — -_ A NOS CORRESPONDANTS. 377 plantes que les fleurs soient fraîches, encore à l’état pro- prement dit de fleurs, ou parvenues à maturité. Nous se- rons donc bien aise de revoir des échantillons de la plante de Varennes, pour nous rendre plus certain de l’identifica- tion. Cependant nous avons tout lieu de croire que cette plante est le Calamagrostis Canadensis, Beauvais, qui porte ici aussi le nom d herbe-d-liens ou de foin-bleu, parce qu’elle a une légère teinte glauque dans le jeune âge. Les anglais lui donnent le nom de Biue-joint-Grass. Le Calamagrostis appartient à la tribue des Arondina- cées. On dit cette plante très riche en principes nutritifs, bien qu’elle soit grossière et un peu sèche. Vous en trouverez la description à la page 683 de la FLORE CANADIENNE. Un autre correspondant nous écrit des Trois-Rivières, en date du 13 du courant. “ Vous trouverez sous ce pli les débris d’un papillon que M. James Barnard, Arpenteur, a trouvé l'été dernier sur les bords de la Matawin. « Il me l'a remis dans un bien triste état, mais si c’est une espèce commune, vous pourrez sans doute la recon- naître à la seule inspection des ailes. I] est bien certain qu'il doit y avoir beaucoup d'insectes inconnus sur les bords du St. Laurent, au milieu de ces forêts désertes qui bordent les deux rives de notre St. Maurice. J’espère que nous pourrons aller faire quelque excursion entomologique dans ces régions inexplorées, lorsque le gouvernement aura mené à bonne fin la grande entreprise du Chemin de fer du Nord.—‘ H. G.” Le papillon transmis a des caractères si tranchés qu'il suffit d’une simple portion d’aile pour le reconnaitre, c'est le Polyphéme, Af{acus Polyphemus, dont vous trouverez l’histoire avec une exacte représentation à la page 302 du vol. VI du Naturaliste. Le Polyphéme est précisement celui de nos bombyx qui donne le plus d’espérance de pouvoir être cultivé 378 LE NATURALISTE CANADIEN. comme ver à soie. La soie que file sa chenille est fine, douce, et plus forte que celle du ver à soie d'Europe- BIBLIOGRAPHIE. | Check List of the Noctuidæ of America, North of Mexico. —Par A. R., Grote, Buffalo, 28 pages in-8 avec une planche photographique. Prix $1. C’est une simple liste de noctuelles avec lasynonymie de chaque espéce, mais sans aucune référence pour leurs des- criptions. L’auteur en énumère 786 espèces. The Spiders of the United States, a Collection of the Arach- nological writings of Nicholas Marcellus Hentz, édité par Ed. Burgess. Boston, 1875. Un vol. in-8 de 164 pages avec 21 planches. Prix $3.50. Le Dr. Hentz, qui était français, mourut en Floride en 1856. liest presque le seul entomologiste américain qui se soit spécialement occupé des Arachnides. Ses écrits ne forment cependant pas une monographie complète de cette classe, car pour la définition des genres et la classifi- cation, il faut encore recourir à d’autres ouvrages, tels que ceux de Walkenacr, Gervais &c. PORTRAITS. La Smithsonian Institution de Washington, D. C., vient d'adresser une circulaire a tous ses correspondants, leur demandant leurs photographies, afin d’en composer un album pour l'institution. TABLE DES GRAVURES, Page Dre Grenonlel seen SALE de nerne 10 2.—Lilium pardalinum..................... Re ge 55 Be MICE UT QU. à 2 2 LM 8 lie de sm Smeg eee 56 ee Learn AL OGLE sant 221534 ee c'es nue cursus teens a ane De AraetOlus, GONAOUCNSUS .. OU. Liu Led seat 85 6.—Une fleur de Glaieul, grandeur naturelle...............-- 88 7.—Une fleur d’Iris avec ses feuilles....................... 89 Sm equelette de Perche, 24... mies 83s sucre 101 9.—Une nageoire dorsale d’un Acantoptérygien............- 102 10.—Une nageoire dorsale d’un Malacoptérigien..... .-.-..-- 103 11.—Un pied de Diclytra spectabilis. .... ......... 150 12.--Une talle de Diclytra spectabilis... se sales eer 150 13.— Fleurs détachées de Diclytra spectabilis.............++- 150 14.—Mammouth, Elephas primigenius............. ...... 153 15.—Un Crapet, Pomotis vulgaris......... 9 id aia TN Ve 164 L6:-—Unm Chabot, Cottus pracilis, .:.:1.3.:.2545. 40.00 ne 166 17.—Un Epinoche, Gasterosteus quadracus................. 169 18.—Le Doryphora decemlineata..... ...,..:......2.2 22. 174 19.—Le Maquereau, Scomber vernalis ..,.........,.….... »., 194 20.—Le Thon, Thynnus vulgaris.. .........00ce0racnnacces 196 21.—Un Gonnelle, Gunnellus mucronatus................... 226 22.—Le Crapeau de mer, Batrachus tau.............,.... 2. 231 23.—Amiba princeps, grossie 100 fois....... ---0.ececcesee- 274 24.—Amiba diffluens, grossie 400 fois... .....ceeecsenecceese 275 25.—Amiba Provancheri, grossie 500 fois................... 275 26.—Dorsale d’un Acantoptérigien. 2. ......:1..... anaes 289 27.—Dorsale d’un Malacoptérigien.......,................. 289 Jo Une aliedecdLentiredme: ee 2h... 00 NOR 334 29, Une mile d'Ichneumonide PARU er... OURS 30.— Urocerus tricolor, et sa larve... ...................... 372 TABLE SYSTEMATIQUE DES MATIERES. Si nous étions ministre ?... Ministre de l’Instructton Publique 1.—Mi- nistre de l’Agriculture....----------------+-----+-+---------- Faune Canadienne :—Les Reptiles, 10, 42, 65.—Les Poissons 98, 129, 161, 183, 225, 257, 289, 321. Les Ichneumonides de Québec, 20, 48, 74, 109, 138, 175, 263, 307, 329. L’ Abbe Moigno ee we ee en ee nt tees Faits divers : Le Mont St. Elie 31.—Nouveau ver à soie 32.—Balanes 32,— Combat entre un Alligator et un rat 32.—Le dîner d’une per- drix 128.—Un nouveau Mastodonte 128.—Mort de deux aéronautes 160.— Quelques zéros d’omis 192.—Découverte d’un Mastodonte 192,— Un serpent 357.—Association Américaine pour l’Avance- ment de la Science 359.—Portraits, 378. Education 40, 204. Microlépidoptères, par F. X. Bélanger....-----..------------.--- DORE EE cone co coas Se ons ------r-cec--rCC CE La Mégachile guenille : -2--_-__-:----,.….----2- ene = owe Bibliographie : Check List of the Coleoptera of N. America 61.—Rap- port du Ministre del’Agriculture pour 1874, 63.—Une Legon d’A- ericulture par E. A. Barnard 91.—Les moyens d’attaque et de dé- fense chez les Insectes, par le Dr. Candéze, 92.— Report of the Entomological Society of Ontario for 1874, 121.—Faune Ento- mologique du Canada, 158.—Le premier Livre des Enfants 158.— La Revue Agricole 222.—Histoire populaire du Canada, par le Dr. H. Larue 223.—Check List of the Noctuide of America North of Mexico, 378.—The Arachnological writings of the Dr. M. Hentz, or the Spiders of North America, 378. Geolomiese ee. en ele i mle 62, 122, 151, 186, 224, 282, 318 ibaa ence eS NA I Ss Sessa aS SGG5 SoS 5GnSt edo cee 84 A nos correspondants.. -22....------...--"--poms-n-css-e 95 AUNORMADOUNESS cede aceon sss cae ee sles wens ceeisieie etnies eee 97 Les Zoophytes Infusoires par le Dr. J. A. Crevier..-........... 135, 274 La Diclytrie remarquables... 2e Re CRE EEE pees ee eee eee 150 Chasse aux insectes miles. ..-c.ccncecetessedoees eee oe eee 171 Le Doryphore à 10 lignese... 0. ice ee ce ecretesceeee ce wet eee RE 173 Nécrolozie : F. Walker 184.—Sir William Jardine 184.—Sir Charles Lyell 185.—Sir Willigin Logan :-....2 25e 185 Le Musée Canadien ee re PS 198 Une Excursion à St, Hÿaginthe:...2...-ee2tccc RE 205, 232 Ÿ 1 33 27 46 54 58 TABLE SYSTÉMATIQUE DES MATIÈRES, 381 LEG Sea EE Ere Re ae ee 127738 220 Le Journal de Québec et notre politique......-.----------------- 252 Voit jie eee ARR + So a. ie 319, 354 Le Journal de Québec et ses avancés....-.---------------------- 279 HS EC LEO MINE AMOR EEE CRE Le oo ero ae eccicwecls cca ditia Lag sates 288 Etudes exclusives et études spéciales en histoire naturelle..........- 297 Clef générale aux Ichneumonides de Québec....-.-...------------ 333 Identification des sujets en histoire naturelle...........-..---------- 354 TOOL RADEON ome oo TNT a ee 368 ling [PDT RSS EC RC Ree PU OO aN. ge eee Ree 364 Clef systématique des Reptiles de Québec-..............-.-------- 72 Ae entre CHM GIV CPST i, ici ME 59 Re gees 357 Table alphabétique des noms de Familles, de Genres, et d’Espéces, N. B. Les noms français et anglais sont en italiques. Abdominaux ...0+.--- 108, eo) Sema pul a communis,.-.--. Ablabes sise. ue + e 72 pracilis 4 eLL02 “ triangulum 72, 235, 241, 358 + mediata «ee... Able à nez tong..-.--..---- 323/Amphileptus ....:.......... SOC NOT ECC See ce 322| Amphiumides.…. . . .......-... SP IBERTU SR. LENIN See oa 325|Amiurus pullus............ Abramis versicolor.......... 325) Anarrhieas eee ceca wen Acænites ...... Sie eieies 53, 342 ft Muperne PO sees Acanthopterigiens.…..... 108, LAON vomeRa Tee Acilius fraternus........... 233|Anarsia albopulvella........ Æischua janata.......----- 230 | Mnglersitee ounce ae eet Soe ee Beer Sr AGUILAbAN te erevexcintere = 238] Anguille de roche......+---- y ‘© Yamaskanensis... 238, 248;Anomalon............ 343, ¢ Age de bronze.......… ne 224|Axtbran alternata...... 234, CO OF ere css. 224|Apios tuberosa..ceo.-.----- « de la pierre de taillée... 224| Apodes .............. 108, AMsusiculatus- Peer 232|Aradus:afinisss CE Per HAICOMOQUE...-12 22e - SOOlm fH SIMTIS: : 4 SAONE TE eT EEE SZ) Arenebra.cn05 cre neers 338, TMA CREME ne ue 351, 353 “© Quebecensis ....... - apdominalis’...:2. 5.0. - AZT Aramis ope os tank oie PAppulohra che. ABS « 121|Argeyresthia Belangeriella.. Amblodon grisea,......... eo 261 4 Godartella .....- Aubloplites æneus.......... 163|Argyreus atronasus. ......... PNMHVEtOME.- 2... vicina. © 67 ie nasu us "LP A RE 4 ATOUSL cc = 1 RES 161 Entilia sinuata........ Dd DOO GRAS. fs daias coe ets 337, 352 Hphialtes sers 2e 296, 9n2|Gabioide 2e .. 225 LE TOR a ee 2e de 313|Goujon à tête noire......... 327 “ manifestatus, ......... 140|Goujon brillant. ..... ...... 237 BS occidentalis... ...... Adal, MO DEL. SCIE ER . 363 ae tuberculatus ....., TAO), AN Spetits FOR PEER EE DY COG Ca a éne 168|Gracillaria pulchella......... 48 Eriocaulon septangulare .255, 256|Grenouille ................ 14 ROGERS TE de 290 FA à dés BOTS: Se 17 ROS) avoue CIS he we 363 ge halécne serre 15 dete PISCWIEHS "2e JEU <3 363 RO. MNUGUSSATLES Xe, eat 19 Buderosis. een 338, 352|Gudjeon (New-York)... ....… 363 Bumenes fraterna.......... 299 VRUMMOHUAS: 5 442 DATES 225 PIS USIDIR MNT UE 6, mue ve 130 ‘ macrocephalus ..... 227 ë semifasciata,..... 132 + mucronI ss ee 226 Bxatasted etre os. 340, 352 NAN LE. EL CRE 814 Hemiteles............ 343, 348 Exochilum...... PRE 343, 345 #5 MmandibDU AFS 315 Roch 22 ut 2e - 12 ... 343, 352|Hemitripterus Acadianus.... 168 >) PMMEMICKES, 212. Loo,’ Lag 4 Americanus 166, 168 Pet lees ea Lee. 198 LLENDe a COUUTUN Re RE 375 A PAIMeN Ss anse LOO, LOOP get here. PE 375 > Pa propriquus 2522.55: 138|Heteropelma .......... 343, 345 D APY GUNCOUS de ue ee 2 138 Homœmus eneifrons........ 239 EIGEN pout. cee a are 291 ASCO Oy U0 ee ee Pe 229| Horse Mackerel. ..5-50 cua 196 JON Ie ee 228) Eÿbognathus. et 183 40 QE ET) ii 28 Loerie ate 6 15 eu nitidus 29020 327 A (UE CU) ee FRERE 19) Edrargyras Re 963 GLOOM D RAM EEE 17 a trifasciata . . . . 368 ii ICT SOON 361 & Veralit +220 363 NRC UN nee ete 02 DOMIERYLA |. 002 PSS ee 43 “¢ multifasciatus ....... JOUE versicolor st 2727 à 43,018 + pisculentus. : 2... 2 02 ANIATUES ARS TEE 42 Ses VIP SSORTS "4e - aie 362 Hylodes Pickeringii. .... 43, 173 Ennis RU nue cake - Etylomizon #90 293 SOROS PE Sora ote hs cele - 126 as Wighicans .- Jaa 321 Hylotoma clavicornis........ 240 Gasterostenaersl is, Li 166 Hymenarcys perpunctata.... 239 à biaculeatus....... 168 Hypsolepis cornutus........ 526 La gymnetes.... 168, 170 « quadracus... 168, 169 Ichneumon.... 20, 24, 343, 349 Gelechia albomaculella. . . . . 48 a acerbus...... 21, 25 ‘ - Belangeriella....... 48 wqualis...... 23, : 76 wo” bioristatellnss 2.20 48 ambiguus. 23, 76, 239 1 \* maveopulvellas - 4. 48 F bifasciotus.. .. 23, 75 CAUSE ARSIRORS Le 122 ¥ Blaken.. cess 0.2), 18 Bh 4 : 386 LE NATURALISTE CANADIEN. 4 Ichneumon brevicinctor .. 22, 52|Ichneumon signatipes.... 22, 52 | F brontens- saan ce 270 ce SLMITIS -: - -304L 9 oD _ ceruleus..... 22, 53 a stadaconensis . 29 50 sé calcaratus.... 21, 59 Je subeyaneus... 22. 51 | : Canadensis... 24, 80 fe subdolus...... 23, 53 ‘i ace Sheets ge an ee ein an 4 CCTVULUS.. «a= AO, f suturalis..... po einotines «cs 22, ll ‘ tenebrosus.….. 21, 48 | “1, © Clopini. 239, 250, 270]: .«/lhltus. 1/29 048 | i comes.... 23, 74, 223 “ ynifasciatorius 22, 53 | * creperus...... 23, 93 à VASANS ne 2 NON | SANT Li Es DCE 25, 83 “ velox .._.-.. 24, 81 | “ devinctor .... 23, 75 “ Hola IS oleate | = erythropygus.. 24, 79 ef Virginicus... 24, 83 } Ke exdulitg:. ce 21s) 2b) betas 2 a PRAT heel,» 89 | i raie es 025): SOVERCKMUN «cae acer sat pol, doe i eS fluvicorpis’... 21, 2p) /S: /qouticnus .2.)-<.1- 09) st : “0 MAVIZOMALUS. REA alee Morrhua pruinosa.......... TL x hilaris. s/s. tc 5 oes BMGTTON fo few e nese etna 70 # IM PTESSUS vs ys ea’ ey Moufette ..............e. 93 À insignis...... 179, Mycetophagns.-............ 62 ee lucens ..... Sac Nugeoire rouge......-..-... 326 “: maculosus. .. 178, Necrophorus .............. 62 “ mnAJOr--- = LOL ef orbicollis...... 230 sf mellinus..".:5..2 Nematopodius ........ 343, 347 e DICEr come Sie Canadensis.... 268 io nigrovariegatus182, st CORAHUS 4-20 269 a ornatus. ec VIOL Odontomerus ......... 340, 352 i Ovale es 180, F bicolor... ==. 144 F; planus.......---- de mollipes ...... 239 a PLOXIMNUS RCE : Œdipoda sulphurea ........ 240 “ pubescens .. ...... Ophidiens .......-.......| 72 À 4-carinatus .. 179, Ophidium mucronatum..... 4 226 ie rectus ..... . 178, Ophion b- + -.-- 060 CT Pimelodus atrarius......... 291) Virginiess <7 72000 15 a Heredligns 2205738 291) Ranaïdes., ..... = ISIN 14 ac ee ee LS 2291 PRÈS fire 71. FPO eee 826 Ca nebulosus, 22. 291 |Mled ‘horse 2224 23 NS 322 de pigricans. ... 291, 292| Rhinoceros tichorhinus.. 155, 188 ae pullus ...... 291, 292 Rhynchonella....... “peed 126 AE) ES eee Sat, 302 /HByea. 225.0 ee 336, 352 PE opectus à: 22. ae) Enicthis 2225 273 JAI ESS EE AA TRE SAT 298 ie © atronasus...° 2227; . 322 Pe curubads Là 4) asim et T 1e fi AUCUN RE 323 TT EL CÉSAR 343, 347|Roughead..... ass Sree 3 326 er apleupaliss 382.52 3. . 330 Plectogpathes.«.+...0...--. 108|Sainfoin. 2.52320) e. cee) 203 Malet odor ..3/. Mon ni 67|Salamandra cinerea ........ 70 Md erythronotum..... 70 à coccinea .. 2. 2% 69 Podogaster ..... ita te. 244 a cylindracea..... 79 eid acs Tr ae a AUr 329 “ erythronota 68, 70, 73, 242 Hoissons (Les) sss... 98 4 glutinosa 68, 70, 73 Polysphincta NACRE RAS 337, 352 iS maculata....... 69 Broneti 2s 2e. 5051140 a symetrica 68, 69, 73 “ cingulatus...... 140, 141 be venenosa.. 68, 69, 73 ge plenmalig ee UTS o.. 312 ventralis .. 242 , 251 ‘ Rubricapensis...,. 140|Salamandrides.. ..... 2.24. 67 ‘> MPmopectue ill: !, - 140Balix alba 2037 Rene LE fee EERE EAS CRI! « 140) ©: ‘tmilig.. asi ee ee Noa. 2 140Salmonidess : ROME 290 RC A uve Sd. 2 \ 10 ondren 1920 18 MENT pee 161 SVéappendix. "ee 2,518 104 "166 Sauriens ses Lans 00e 72 NUbariS RE | 16dBcalartés 3s 1k CUP 126 Pond-fish. ARRETE E Sate oa a EGaBScomber se, ws ee - 193 Populus tremuloides........ OUR “sre ll. a - 194 Posocentrus....... 272, 201) 5080 | /vermalis. LS 194 ak Huardi ÉRCAR HE 273|Scomberoidæ.........._.. AP LE Proconia costolis....... 234, 239|Scorpæna flava............ 168 Frotéides meso io à OT) 40Sculpin : 2) HS ct 168 Proteus diffluens......... 2 Remmmsca-devil. . seen, ome 225 Proteus of lakes. ..........-. 71|Sea-lavender.. . ad ick ON Ptychostomus............., 2 ea-raven 2 ooo meron se ie 168 os Dane SE Le SBE élaciens M PES NORME 108 Pytiobius anguinus......... 232/Semotilus................. 293 te atromaculatus...... 327 290 : LE NATURALISTE CANADIEN. | Senecio tomentosa.....----- 255|Tinea pelionella ...... MERE Ae Sheepshead................ 204| * tapetzella sh See 46 RTS ET du ares euro 325 Times arcuata.. JR ch 0D SIMEUT ses ee sees 244]Tischeria zelleria..........+ 48 Silpha .-........sssesses 62 Toad-fish ARS A AE Pise 131 Siluroides.. . .e «=. sms welmriee 290 TOG eS 2 ta te . 203 Sinea multispinosa......... ZOMZOUINESOL \ 250, ane cee ae 201 Sirex albicornis....-..- Bia, 239) ÉPEMER eue ar oes 369 S598 Iz MatOS’s 2 ze = 4 nca 371 COMMA: RE sed 372 oS Gol bA .«keiyi= cade. 272 (6 ODBOLEGUS s cake ce elmiay 372 ¢ CYANEUS .---..---+--- 312) Prange s Lee =m) alate Perce. duplex encres na 912) Œnigloides. 4h Herbie 129, 165 CY AAVICOTNIS, == 2e - -'s,0,'s 4 StUBriphyllns 2%. acne abe 62 ‘ Pennsylvanicus ......- Bi URI tON ss nec ess Remo M 67 Squid 2. ..sm.ssoncenre JU Cafe AS Bola cp cree Ne 71 Statice limonium ...... 255, 256] “ millepunctatus........ 69 Bel bac en as... LOS ewmetriGns soc. emai 69 Stilbe chrysoleucus ......... SABLE: 9:05 aio, wenn ree 62 POURSVGESICOION's «so + 5 5 aca ee SoG) ETOCUS ee 349, 353 SMI PUUE sae wien weiner mes 350/Tropidonotus occipitomaculatus 73 > Canadensis ..... mal Lali eS ccintaligcns pee cms 73, 341 Sturioniens . 4e) LOSI ry phon: ee ee 351, 353 Sunæa lineata ............e 15. ME Pau 116, 121, 312 Subbranchiens ........ 108, 290; ‘“ annulatus.. 116, 120, 312 Sucker (black) ....--....... 321 “ Canadensis. 116, 117, 311 UN (CRUD) esse 294) canaliculatus.... 116, 311 (COMMON)... see ee e 295] “* earinatus.-..... 310, 311 ¢ (horned)...... = 294) “3 elypeatus,.....~ 309, 311 SO CUE ance ei vine m «> sin 321 “ communis.. 116, 120, 312 et (mulet)... sue 322 ft Dufreenel sok sn 309, 311 | MODE) ane tons es ihe 295] “ excavatus ..... 310, Sie | NT ei RUSSE 163] “ frontalis... 116, 121, 311 | Syrphus ribesii...........- 238|, + “1 humeralis..:, 116, 11%, 3% | “ Laurentianus116, 117, 311 MON nm ee crecrssoce ss 258 , Jimatus 4e 44e 309 | Tautoga..---....-....mee 258| “ Moyeni.... 116, 131, 312 | ‘“ Americana ......... 260! : > pedalis 2 4e 310, 311 Soe) RIO ED = eee 260} “ sanguineus. 116, 118, 311 Saliva Sica icine «oo siniain 126} “ scutellatus...... 310, 311 | Terrains quaternaires. ...... 122] “ geminiger.. 116, 120, 312 Tête de béhier.....-.... 261 de l'tardus. eu 116, 120, 312 Tetraopes tornator.......... 238} ‘ submarginatus... 116, 113 Tetras umbellatus.......... 118] Tulipes de mer......savease 32 MPBAICESA. Eee ese e686 336, 352|Tunny (common). ......... « 196 Poe PAAR ALE Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du NATURALISTE : Montréal: Mr J. Godin, Ecole Normale Jacques- Cartier. St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces, LonGcurur. UN MOIS. TROIS MOIS. SIX MOIS. UN AN. Un pouce...| 60 cts. $1.50 $2.75 G4 ( iy L'EPILEPSIE GUERIE GRATIS!!! Toute personne souffrant de l’Epilepsie est invitée à s’adresser au Dr. Price, et une bouteille d’essai de sa médecine lui sera adressée par l'Express GRATIS ! Le Dr. Price est un médecin diplômé et a fait une étude spéciale du traitement de CEE A 0 ce pendant des années; il garantit pouvoir guérir cette maladie avec son reimede. Ne manquez pas de lui faire la demaude d’une bouteille d'essai, elle ne vous coutera rien et 4 | VOUS GUERIRA, quelque ancienne que soit votre maladie et quelque soient les remèdes qui jusqu'à ce jour ont été employés sans succès. Chaque bouteille est accompagnée de circulaires et de certificats de son efficacité. DR. CHAS. T. PRICE, 67, William St., New-York. LE VERCER., LE POTAGER ET LE PARTERRE A Vendre a Pimprimerie de ° : \ 9 No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No, 8, Et Chez les principaux Libraires. PRIX #1. Sur réception du prix l’ouvrage sera envoyé par la malle à ceux qui en feront la demande. PEPINIERE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS. Pommiers, hautes-tiges et nains, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, Gro- seilliers, Gadelliers, Arbres d'ornement, &c. &c. des meilleurs qua- lités, des espèces les plus propres à notre climat, à des prix capables de défier toute compétition. Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le pied, $4 la douzaine $30 le cent. A. DUPUIS, PEPINIERISTE. AIMESZ.VOGS, LES FLEURS? Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vicr’s FLoraAz Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui paraît tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raitre avec un luxe d'impression qu’il serait difficile de surpasser. Ce numéro de 132 pages in-8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C’est certainement l’ouvrage le plus utile et le plus élégant dans ce genre dans le monde entier. Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. ce ES RO AR COMORES MALE ÉTAT ase es L2 ~~ * LA RAA ONE | Ss = Dr TE BULBES PT'GRAINES'DE FLEURS. UN ÉLÉGANT CATALOGUE ILLUSTRÉ Contenaut huit planches coloriées, sera envoyé par la malle à toute adresse, sur reception de 10 cts. Graines, Bulbes, etc., fraîches et de bonne qualité, ab bit par la malle à tout endroit de la puissance. CHASE, BROTHERS & BOWMAN. “Toronto, ALFRED LECHEVALLIER, Naturaliste, No. 484, rue Sle. Marie, Montréal, A constamment en mains, à la disposition des amateurs et dés directeurs d'institutions d'éducation : Oiseaux montés et en peaux ; Œufs d'Oiseaux ; Mammifères ; Reptiles; Mollusques ; Crustacés etc., etc. En correspondance avec toutes les parties du monde. Prépare et monte toutes les pièces qu’on veut bien lui confier. A VENDRE. Traité Elémentaire de Botanique, par l'abbé Provancher.. $0.40 Flore du Canada F “ 2.00 Histoire Naturelle des Diptères par Bie ce 2 vols. in-8 avec planches et LA VATES TUE. diese io. dosha 0 0100 Monographs of the Diptera of N. Re par Loi in-8 avec, nombreuses heures. M ST CR. « 50.1, 2.00 Land and fresh-water Sheils of N. nial par Bikes ‘in-8, profusément illustré... .. MATE LT 2 00 S’adresser au Naturaliste Canadien. IE SCIENTIFIC AMERICAN THE SCIENTIFIC AMERICAN, Be SCIENTIFIC AMERICAN a commencé son le volume avec Jan- vier 1875. Seize grandes pages, magnifiquement Dusirées par semaine. Les sciences, les arts et l’industrie, forment d’ordinaire le théme de ses articles: La Technologie, les Mathématiques, les Microscupie, la Chimie, la Minéralogie, la Géologié, l Histoire-Naturelle,-les Inven- tions nouvelles ‘dana les\artyiiet l'industrie, etc.;! sont tour à tour objets d'articles spéciaux dus à des spécialités de hauté capacité dans chacune de ces branches, de sorte que par l’étendue des sujets qu’elle embrasse, cette publication convient à tout homme instruit. Les livraison du Sorenriric’ American forment à la fin de chaque année, deux beaux volumes de près de 1000 pages, renfermant autant de matière à lire qu'un volume ordinaire de 4000 pages. Ses nombreuses annonces sont aussi du plus haut intérêt pour tous les industriels pratiqnes. Publié d New-York, par Munn & Co., 37, Park Res Prix: $3 par année. N. B. On peut s’abonneren s’adressant au Naturalists CANADIEN. NPI LS LS D PPP PPPS, LARP OPPO PAPA APO | — = ne 2 XX. SEE wen een wen enn nnn en © — — aC) VOL. VII MAI, 1875. No .5 BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTES SE RAPPORTANT A 1, HISTOIRE NATURELLE DU CANADA. QUEB Bureau du “Naturaliste Canaditn ” Na, 8, Rue Lamontagne, SOMMAIRE Bi CE NUMERO. Faune Canadienne—Les Poissons.................... 130 LeZooph ytes infusoires du Canadiens re 1864 Les Ichneumérides de Québec (suite)... ... ..... .…......… 138 La Diclytrie remarquable... ....... ss 150 Géologic (suite) sum cecccecesssesnnnenecsesesseterssescsseesee LOL Bibliographic ..........f...............,...4....u.e ses 158 Mort de deux Aéronautes... secs soooer sever BC OR ee ARE HA 1 a Le NATURALISTE CANADIEN paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou $2.25 en papier américain. N. B.— L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des, élèves des colléges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s’abonne pas pour moins d’un an. Tout’ souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d’en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. g Toutes correspondances, remises, réclamations ete., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du NATURALISTE : Montréal: Mr J. Godin, Ecole Normale Jacques- Cartier. St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces, LONGUEUR. UN MOIS. TROIS MOIS. SIX MOIS. UN AN. Un pouce...| 60 cts. $1.50 $2.75 $4 LE VERCER, LE POTAGER ET LE PARTERRE A Vendre à l’Imprimerie de No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No, 8, It Chez les Principaux Libraires. PRIX $L F2 Sur réception du prix l’ ouvrage sera envoyé par la malle à ceux qui en feront la demande PÉPINIÈRE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS. Pommiers, hautes-tiges et nains, Poiriers, Pruniers seilliers, Gadelliers, Arbres d'ornement, &c. &e. de lités, des espèces les plus propres de défier toute compétition. Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le pied, $4 la douzaine $30 le cent. , Cerisiers, Gro- s meilleurs qua- à notre climat, à des prix capables A. DUPUIS, PÉPINIÉRISTE. AIMEZ-VOUS LES FLEURS ? Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vick’s Fora Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui paraît tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raitre avec un luxe d'impression qu'il serait difficile de surpasser. Ce numéro de 132 pages in-8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avee des directions precises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C’est certainement l'ouvrage le plus utile et le plus élégant dans ce genre dans je monde entier. à Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. =——~e BULBES ET GRAINES DE FLEURS. UN ELEGANT CATALOGUE ILLUSTRE Contenaut huit planches coloriées, sera envoyé par la malle à toute adresse, sur réception de 10 cts. Graines, Bulbes, etc., fraîches et de bonne qualite, envoyées par la malle à tout endroit de la puissance. CHASE, BROTHERS & BOWMAN. Toronto, EMA Le 288 NaN 7: Ce EN ae ALE RED LECHEVALLIER, Naturaliste, No. 454, rue Ste. Marie, Montréal, A constamment en mains, à la disposition des amateurs et des directeurs d’instituuions d'éducation : Oiseaux montés et en peaux ; Œufs d'Oiseaux ; Mammifères ; Reptiles ; Mollusques ; Crustacés etc:, etc. En correspondance avec toutes les parties du monde. Prépare et monte toutes les pièces qu'on veut bien lui confier. SRE DUREE HART à =? = NH Pas. LL LS DAS IID o——_ oo oo” A VENDRE. Traité Elémentaire de Botanique, par l'abbé Provancher.. $0.40 Flore du Canada di # 2.00 Histoire Naturelle des Diptéres par Maequart, 2 vols. in-8 avec planches et gravures... +... Ale edac) pas ON Monographs of the Diptera of N. America. par Loew, in-8 avec nombreuses fgures......sr een. + +50 2.00 Land and fresh-water Sheils of N. America, par Binney, S'adresser au Naturaliste Canadien. SONT fi ouate state han Pal ME THE SCIENTIFIC AMERICAN. Le SCiENTIFIC AMERICAN @ commencé son le volume avec Jan- vier 1879. : Seize grandes pages, magnifiquement illustrées, par semaine. Les sciences, les arts et l'industrie, forment d'ordinaire le thême de ses articles. La Technologie, les Mathématiques, les Microscopie, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie, l'Histoire Naturelle, les Inven- tions nouvelles dans. les arts, et l'industrie, etc., sont tour à tour objets d’articles spéciaux dus à des spécialités de haute capacité dans chacune de ces branches, de sorte que par l'étendue des sujets qu’elle emlrasse, cette publication convient à tout homme instruit. Les livraison du SCIENTIFIC AMERICAN forment à la fin de chaque année, deux beaux volumes de près de 1000 pages, renfermant autant de matière à lire qu'un volume ordinaire de 4000 pages. Ses nombreuses annouces sont aussi du plus haut intérêt pour | tous les industriels pratiques. Publié à New-York, par Munn & Co., 37, Park Row. | | < 5 ; in-8, profusément SRE PAUSE OU à | 2 ¢ N. B. On peut s’abonneren s'adressant au NATURALISTE CANADIEN. \ ÿ QD | Prix : $3 par annee. nl E = — ae TRES TC CR > D 4 EEE S33 Imprimé par ©. Darveay 8 rue Lamontagne VOL. VIL. JUIN, 1875. No 6. CANADIEN, peer BULLETIN DE RECHT RCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVERTES SE RAPPORTANT A L HISTOIRE NATURELLE DU CANADA. Rédacteur: M. ABBE PROVANCHER. $ FR À QUEBEC: Bureau du “Nataralisie Canadien ” No. 8, Rue Lamontagne SOMMAIRE DE CE NUMERO. Faune Canadienne—Les Poissons................ SP AE Chasse aux insectes nuisibles......... SENS RES OA eee mae La Doriphore a 10 Hgnes.,........ 21444 nncesie 173 Les Tchneurmonidestde Québec. oe. cis cee le came ER Ne wa ee NÉCrOIN TOR PERS TON oe laine notes Une tempat eG ren AE PP ONE Géolpmentanite) ea NUE ie te eine Mec ce een Fa Dr yeti een CRC. ER RS oa eine > ecco Le NATURALISTE CANADIEN paraitvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publiea- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou $2.25 en papier américain. N. B. — L’abonnement est réduit à $1.50 en faveur des éléves des colléges et autres institutions d’éducation, et des ‘instituteurs. On ne s’abonne pas pour moins d’un an, Tout souseripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d’en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication, gæ” Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du NATURALISTE : Montréal: Mr J. Godin, Ecole Normale Jacques- Cartier. St. Hyacmthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces. / LoxGveur. UN MOIS. TROIS MOIS. SIX MOIS. UN AN. Re ————— | —————" — Un pouce... 60 cts. $1.50 $2.75 $4. LE VERGER, LE POTAGER ET LE PARTERRE A Vendre a Pimprimerie de 6. DARVEAD, No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No. 8, Et Chez les principaux Libraires. PRIX $1. FT Sur réception du prix l’ouvrage sera envoyé par la malle à ceux qui en feront la demande. PÉPINIÈRE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS. Pommiers, hautes-tiges et nains, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, Gro- seilliers, Gadelliers, Arbres d’ ornement, &c. &c. des meilleurs qua- lités, des espèces les plus propres à notre climat, à ces prix capables de défier toute compétition. Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le on $4 la douzaine $30 le cent. > | A. DUPUIS, PÉPINIÉRISTE. ARMES OOS LES ELE OR? Prenez de Suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vick’s FLoraz Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui, paraît tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- ralire avec un luxe d'impression qu'il serait difficile de surpasser. Ce numéro de 132 pages in'8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées ue nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique pianche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C’est certainement l'ouvrage le plus utile et le plus élégant dans ce genre dans je monde entier. Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. cs Sa IS PT Pel AA GSE PAPE PIS SOA IP PLP IOP PPT ALIA RI I LOI OL OR ARN enn ees Om. ==, ee = ~~ oe? BULBES ET GRAINES: DE; FLEURS: UN ÉLEGANT CATALOGUE ILLUSTRE Contenant huit planches boloriées, sera envoyé par la malle à toute adresse, sur réception de 10 cts. Graines, Bulbes, ete., fraîfhes et de bonne qualite. envoyées par la malle à tout endroit de Ja puissance. ? CHASE, BROTHERS & BOWMAN. — To: onto, ALFRED LECHEVALLIER, Naturaliste, No. 434, rue Sie. Marie, Montréal, A constamment en mains, à la disposition des amateurs et des directeurs d'institutions d'éducation : Oiseaux montés et en peaux ; Cuts d'Oiseaux ; Mammiferes ; Reptiles ; Mollusques ; Crustacés etc., etc. En correspondance avec toutes les parties du monde. Prépare et monte toutes les pièces qu'on vent bien lui confier. A VENDRE. Traité Elémentaire de Botanique, par l'abbé Provancher.. $0.40 Flore du Canada de di 2.00 Histoire Naturelle des Diptères par Macquart, 2 vols. in-8 avec planches et gravures... ....... ses 8.00 Monographs of the Diptera of N. America. par Loew, in-8 avee nombreuses feures. 41.212.212... eee cece 2.00 Land and fresh-water Shells of N. America, par Binney, in-8, profusément illustré... 2.00 S'adresser au Naturaliste Canadien. ee ee ee SSS SS ee TUE SCIENTIFIC AMERICAN. Le SCIENTIFIC AMERICAN a commencé son le volume avec Jan- vier 1875. | Seize grandes pages, magnifiquement illustrées, par semaine. Les sciences, les arts et l’industrie, forment d'ordinaire le théme de ses articles. La Technologie, les Mathématiques, les Microscopie, la Chimie, la Minéralogie, la Geologie, |’ Histoire Naturelle, jes’ Inven- tions nouvelles dans les arts et l’industrie, etc., sont tour a tour objets d'articles spéciaux dus à des spécialités de haute capacité dans chacune de ces branches, de sorte que par l'étendue des sujets qu’elle ensbrasse, cette publication convient à tout homme instrt. Les livraison du Screntiric AMERICAN forment à la fin de*chaque année, deux beaux volumes de près de 1000 pages, renfermant autant - de matière à lire qu'un volume ordinaire de 4000 pages. Ses nombreuses annonces sont aussi du plus haut intérêt pour tous les industriels pratiqnes. ke Publié à New-York, par Munn & Co., 37, Park Row. Prix : $3 par année. N. B. Ov peut s’abonneren s’adressant au NaTURALISTE CANADIEN. lmprimé par C. Darveau 8 rue Lamontagne : : al ~~ + RSS LPS PDP LE LES -h SSN SSS aS SSS JUILLET, 1875. AE NZ Ÿ LUN SES XL NU = ma AU a = = { ~ ; F Say BENT ar 24 Ni 5 4 die BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DÉCOUVERTES OY 3 +i { SE RAPPORTANT A L’ HISTOIRE NATURELLE DU CANADA, = ati Rédacteur: M. L'ABBÉ PROVANCHER. ER ee ED a aA t del Ÿ Lay Bureau du * Naturaciste Canadien ” No. 8, Rue Lamontazne SOMMAIRE DE CE NUMERO. Favne.Canadienne— Les, Peissotis:: +s dg og eee 193 Te gitsee canadien... eue We,.esegacss thgeee nea cseqewonatand EEE Aspean0s éducations 2608 Pre... once SPA ante eee Une excursion à Styagitthe. i. oe) ee RU Re RREUS Liressartnbéreuse each us Re eee come O2 TST ONG OTA LG Aer 0e oran vu fee Seid Pam nao ca ee eae Géologie STE 0 Sad as sen dan à Hacseneti er EN PT RE Le NATURALISTE CANADIEN paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou $2 25 en papier américain. N. B.— L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des colléges et autres institutions d'éducation, et des iustituteurs. On ne s’abonne pas pour moins d’un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d’en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. gr Toutes correspondances, remises, réclamations ete., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du NATURALISTE : Montréal: Mr J. Godin, Ecole Normale Jacques- Cartier. St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces, LoxGuEuR. | UN MOIS. | TROIS Mois. | SIX MOIS. UN AN. Un pouce...| 60 cts. $1.50 $2.75 $4 : LE VERCER, LE POTAGER ET LE PARTERRE A Vendre a l’Impriimerie de L. DARYERAT, No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No, 8, Et Chez les principaux Libraires. PRIX SL. #F Sur réception du prix l’ouvrage sera envoyé par la malle à ceux qui en feront la demande. PEPINIERE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS. ~ Pommiers, hantes-tiges et nains, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, Gro- seilliers, Gadelliers, Arbres d'ornement, &c. &c. des meilleurs qua- lités, des espèces les plus propres à notre climat, à des prix capables de défier toute compétition. Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le pied, $4 la douzaine $30 le cent. . à A. DUPUIS, PÉPINIÉRISTE. AIMEZ-VOUS LES FLEUR ? Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vicx’s FLorar Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui paraît tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raitre avec un luxe d'impression qu'il serait difficile de surpasser. Ce numéro de 132 pages in3, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C’est certainement l’ouvrage le plus utile et le plus élévant dans Ge genre dans ie monde entier. Adressez :—M. dames Vick, Rochester, N.-Y. TE LY 5 ES LE EE LE NE A = = $$$ —~a _ +, ed æ) BULBES ET GRAINES DE FLEURS. } UN ELEGANT CATALOGUE ILLUSTRE 3 Contenaut huit planches coloriées, sera.envoyé par la malle à toute adresse, sur réception de 10 cts. Graines, Bulles, etc., fraîches et de bonne qualite, envoyées par la malle à tout endroit de la puissance. CHASE, BROTHERS & BOWMAN. Toronto, ALFRED LECHEVALLIER, Naturaliste, No, 434, rue Ste. Marie, Montréal, À constamment en mains, à la disposition des amateurs et des directeurs d'institutions d'éducation : Oiseaux montés et en peaux ; Œufs d’Oiseaux; Mammifères ; Reptiles; Mollusques; Crustacés etc., etc. En correspondance avec toutes les parties du monde. Prépare et monte toutes les pièces qu’on veut bien lui confier, A VENDRE. Traité Elémentaire de Botanique, par l'abbé Provancher.. $0.40 Flore du Canada a We 2.00 Histoire Naturelle des Diptéres par Macquart, 2 vols. in-8 avec planches et gravures... ......... ......... 8.00 Monographs of the Diptera of N. America. par Loew, in-8 avee nombreuses figures... si eus Ne 50 Land and fresh-water Sheils of N. America, par Binney, in-8;' profuxément illustré: 240 ar un . 2.00 S’adresser au Naturaliste Canadien. THE SCIENTIFIC AMERICAN, Le SCIENTIFIC AMERICAN à Commencé son le volume avec Jan- vier 1875. Seize grandes pages, magnifiquement illustrées, par semaine. Les sciences, jes arts et l’industrie, forment d'ordinaire le théme de ses articles. La Technologie, les Mathématiques, les Microscopie, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie, 1’ Histoire Naturelle, les Inven- tions nouvelles dans les arts et l’industrie, etc., sont tour à tour objets d’articles spéciaux dus à des spécialités de haute capacité dans chacune de ces branches, de sorte que par l'étendue des sujets qu’elle embrasse, cette publication convient à tout homme instruit. Les livraison du SciENTIFIC AMERICAN forment à la fin de chaque année, deux beaux volumes de près de 1000 pages, renfermant autant de matière à lire qu'un volume ordinaire de 4000 pages. Ses nombreuses annonces sont aussi du plus haut intérêt pour tous les industriels pratiques. Publié à New-York, par Munn & Co., 37, Park Row. Prix : $3 par année. N.B. On peut s’abonneren s'adressant au NATURALISTE CANADIEN. PP LL PL LL LTÉE LCL L TT LL LL LL LR LL LR LL S = en RARE re ARR SS IE - SSS Imprimé par C. Darveau 8 rue Lamontagne AOUT, 1875. ” —~ Sr Oo, a CUT FREE EST TNA i . ee a 2 AE = a 7 7 As afl ——y /| 2 S BULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUVERTES SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA. Rédacteur: M. L'ABBÉ PROVANCHER. =O) QUEBEC: Bureau du “Naturaliste Canadien ” No. 8, Rue Lamontagne SOMMAIRE DE th NUMERO. Faune Canadienne—Les Poissons. ................... 225 Une excursion à St. Hyacinthe (suiéc)...................... 232 Description de plusieurs insectes nouveaux................. 247 Le Journal de Québec et notre politique... PA ee 4 Botapique ccc. sents seis Scie natemens-icib sede ves ate ems k beens ase 254 * Le NATURALISTE CANADIEN paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publiea- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou $2.25 en papier américain. N. B.— L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des colléges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s’abonne pas pour moins d’un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d’en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. + ga Toutes correspondances, remises, réclamations ete., doivent être adressées au rédacteur, Caphouge, Québec. Agents du NATURALISTE : Montréal: M. J. Godin, 92, rue St. Laurent. St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces, | Loncurtr. UN MOIS. TROIS MOIS. SIX MOIS. UN AN. Un pouce...| 60 cts. $1.50 $2.75 $4 | | | LE VERCER, LE POTAGER ET LE PARTERRE A Vendre a VPimprimerie de 6. DABYVEAD, No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No, 8, Et Chez les principaux Libraires. PRIX $1. ZS Sur réception du prix l’ouvrage sera envoyé par la malle à ceux quien feront la demande. PÉPINIÈRE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS. Pommiers, hantes-tises et nains, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, Gro- seilliers, Gadelliers, Arbres d'ornement, &c. &c. des meilleurs qua- lités, des espèces les plus propres à notre climat, a des prix capables de défier toute compétition. Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le pied, $4 la douzaine $30 le cent. A. DUPUIS, PÉPINIÉRISTE. AIMEZ-VOUS LES FLEURS ? Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vick’s FLoraz Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui paraît tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raitre avec un luxe d'impression qu'il serait difficile de surpasser. Ce numéro de 132 pages in-8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C'est certainement l’ouvrage le plus utile et le plus élégant dans ce genre dans je monde entier. Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. ODP Pen LL LL LL LS OL LL LL LS LL LS LÉ OOO a RE — 2) BULBES ET GRAINES DE FLEURS: UN ELEGANT CATALOGUE ILLUSTRE Contenaut huit planches coloriées, sera envoyé par la malle à toute adresse, sur réception de 10 cts. Graines, Bulbes, etc., fraîches et de bonne qualité, envoyées par la malle à tout endroit de la puissance. CHASE, BROTHERS & BOWMAN. Toronto, AL®GRED LECHEVALLIER, Naturaliste, No. 434, rue Ste. Marie, Montréal, À constamment en mains, à la disposition des amateurs et des directeurs d’institutions d'éducation : Oiseaux montés et en peaux ; Œufs d'Oiseaux ; Mammifères; Reptiles; Mollusques ; Crustacés etc., ete. En correspondance avec toutes les parties du monde. Prépare et monte toutes les piéces qu’on veut bien lui confier. A VENDRE. Traité Elémentaire de Botanique, par l’abbé Provancher.. $0.40 Flore du Canada fé - 2.00 Histoire Naturelle des Diptéres par Macquart, 2 vols. in-8 avec planches et gravures....... <'abiee stohtemrauiawanfe ios ane OE Monographs of the Diptera of N. America. par Loew, in-8 avec nombreuses figures......c-esceesssces ee veseeee. 2.00 Land and fresh-water Shells of N. America, par Binney, in-8, prokusément, USE A. DUPUIS, PEPINIERISTE. AIMEZ-VOUS LES FLEURS ? Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vicx’s FLoraz Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui parait tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raître avec un luxe d’impression qu'il serait difficile de surpasser. Ce numero de 132 pages in-8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C'est certainement l'ouvrage le plus utile et le plus élégant dans ce genre dans le monde entier. Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. LE ea 207 N | eo OOOO DOOD IW PPO ee RSS SD es wre BULBES ET GRAIÎINES DE'FEEURS: UN ELEGANT UATALOGUE ILLUSTRE Contenaut huit planches coloriées, sera envoyé par la malle à toute adresse, sur réceplion de 10 cts. Graines, Bulbes, ete., fraîches et de bonne qualite. envoyées par la malle à tout endroit de la puissance. SM CHASE, BROTHERS & BOWMAN. To; onto, : | WAND BABS BAe aN & | mm A Gali’ ks BoD DOr | HVAULISAR, Fae Pa apes € wtf, 7 ey yy rary Naturaliste, No. 434, rue Ste. Marie, Montréal, A constamment en mains, a la disposition des amateurs et des directeurs d’institutious d'éducation : Oiseaux montés et en peaux ; Œuts a’ Oiseaux; Mammifères; Reptiles; Mollusques ; Crustacés etc. ete: En correspondance avec toutes les parties du monde. Prépare et monte toutes les pièces qu'on veut bien lui confier. A VENDRE. Traité Elémentaire de Botanique, par i’abbé Provancher.. $0.40 Flore du Canada i “ 2.00 Histoire Naturelle des Diptéres par Macquart, 2 vols, in-8 avec) planches el states. Reese ener BHU Monographs of the Diptera of N. America. par Loew, in-8 avec nombreuses figures... . steel alesse GO Land and fresh-water Sheils of N. America, par Binney, Ines pracasémpent- i) late us. so) ea aes eae . 2.00 S'adresser au Naturaliste Canadien. ty ÿ 77 . 1a . TR By Zi 1 ars y 1 4 IE SCIENTIFIC AMERICAN, Le SC:ENYTIFIO AMERICAN @ Conmence suu ie volume avec Jan- vier 1879. Seize grandes pages, magnifiquément illustrées, par semaine. Les sciences, les arts et l’industrie, forment d’ordinaire le théme de ses articles. La Technologie, les Mathématiques, les Microscupie, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie, l'Histoire Naturelle, les inven- tions nouvelles dans les arts et l’industrie, ete., sont tour à tour objets d’articies spéciaux dus à des spécialités de haute capacité dans chacune de ces branches, de sorte que par l’étendue des sujets qwelle embrasse, cette publication convient à tout homme instruit, Les livraison du SCIENTIFIC AMERICAN forment à la fin de chaque année, deux beaux volumes de près de 1000 pages, renfermant autant de matière à lire qu’un volume ordinaire de 4000 pages. Ses nonibreuses annonces sont aussi du plus haut. intérêt pour t us les mdustrieis pratiqnes. Publié a New-York, par Munn, & Co., 37ÿ Park Row. Prix : 33 par année. N. B. On peut s'abonneren s'adressant au Navuravisrs CANADIEN. en. we tagne L = RE HER ET PAAR AAAI AAS à En 3 = A € dv RP AD UP + rata own ON Imprimé par C. Darveav 8 rue Lamon ‘ —_—— > om PPLE PLL LL LL AS LLL LS LPP PPP ST TS SDS SSP PP PP OL PAPEL PPL pm = RAA ALN ALAA Ce ~ LE. VOL. Vii. OCTOBRE, 1875. BULLETIN DE RECHYRCHES, OBSERVATIONS ET DÉCHUVERTES Ts SE RAPPORTANT A L HISTOIP ® NATURELLE DU CANADA. 4 ox IAPRVE DOAVARNUL teur: M. L'ABBE PROVANT QUEBEC = Bureau du “ Natwraiisie Canadien ” N No: à, Rue Lunontazne (i, It > Nl SES nd .—\V 3 Wi : ; ie LS OT EE Sas one . UT ETS rn . . + Ne = es SR > a Lis espa Te ~ > AR Aish a La WU meee ro CC CAT Hf MOT SOMMAIRE DE CE NUMERG. Faune-Canadienne—Les Poissons(suite).. 2s... 5. PUR) Etudes exclusives et études spéciales en histoire naturelle... 297 Les Ichneumonides de Québec(suite). ............ ......… 309 Botanique... 4... cneevenee noces serons cosenpen eee 317 Géologie(suite) .....- ATOS ARR 0 Mmm eens mA ese a ne Le NATURALISTE CANADIEN paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable après la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou $2.25 en papier américain. N. B.— L'abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des colléges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s’abonne pas pour moins d'un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d’en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. gæ Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées xu rédacteur, CapRouge, Quéhec: Agents du NATURALISTE : Montréal : M. J. Godin, 92, rue St. Laurent. À ; St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces. LoXGUEUR. | UN MOIS. TROIS MOIS. SIX MOIS, UN AN. EEE CO Un pouce..:| 60 cts. | $1.50 y $2.75, > 2 : e à j ; vie \ {: d L 1e < RE, SUR OE EL OL LE VERCER, LE POTAGER ET LE PARTERRE A Vendre a Pimprimeric de 1 x SEB ORE 0 Te Qi. € HR À DD ATH M À Le Le fa ! À te mon FN 1 O dd eb Ro & ADRs À No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No. 8, Et Chez les principaux Wibraires. î HPHREX SI. JE" Sue récepticn du prix l'ouvrage sera envoy € var la malle à ceux qui en feront la demande. PEPINIERE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS, seilliers, Gadelliers, Arbres d'ornement, &e. Le. des meilleurs qua- lités, des espèces les plus propres à notre ciimat, a des prix capables de défier toute compétition. Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le pied, $4 la douzaine $30 le cent. Pommiers, hautes-tiges et nains, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, Gro- A. DUPUIS, PEPINIERISTE. AIMEZ-VOUS LES FLEURS ? Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vicx’s FLorar. Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui paraît tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raitre avec un luxe d'impression qu'il serait difficile de surpasser, Ce numéro de 132 pages in-8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C'est certainement l'ouvrage le plus utile et le plus élégant dans ce genre dans le monde entier. . Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. SNARES RASS NETL IAS AC A a PPPPPAIAL IS nA IP RAR AIPA ES RA AKAD ARP FIST — VE, * ivre ARAA ARAL AAPL DIOS SM RE MRC ST RAR ARR ROLE TPE TO PET ET TER, SSS TC =” T an = BULBES ET GRAINES DE F LEURS. UN ÉLEGANT CATALOGUE ILLUSTRE Contenaut huit plunches coloriées, sera envoyé par la malle a toute adresse, sur réception de 10 cts. Graines, Bulbes, ete., fraîches et de bonne qualité. envoyées par la malle à tout endroit de la paissance. CHASE, BROTHERS & BOW MAN. To; onto, ALFRED LECHEVALLIER, Naturalisie, No: 434, rue Ste. Marie, Montréal, A constamment en mains, à Ja disposition des amateurs et des direeteurs d'institutions d'éducation : Oiseaux monteés et en peaux ; Œuts d'Oiseaux ; Mammifères; Reptiles ; Mollusques ; Crustacés etc., etc. En correspondance avec toutes les parties du monde. Prépare et monte toutes les pieces qu'on veut bien lui confier. A VENDRE. LE, Traité Elémentaire de Botanique, par l'abbé Provancher.. $0.40 Flore du Canada = 2.00 Ilistoive Naturelle des Diptères par Macquart, 2 vols. in-8 avec planches et gravures... +... daite Ge ck aoe SE Monographs of the Diptera of N. America. par Loew, in-8 avec nombreuses ÂSUTES.......s.s.s.sres sees ceeseees 2.00 Land and fresh-water Shells of N. America, par Binney, in-8, profusément illustré... sers 2.00 S’adresser au Naturaliste Canadien. ib ek Sl Sat a ie eR ae THE SCIENTIFIC AMERICAN. Le SCIENTIFIC AMERICAN à commencé soD le volume avec Jan- vier 1875. Seize grandes pages, magnifiquement illustrées, par semaine. Les sciences, les arts et l’industrie, forment d'ordinaire le théme de! ses articles. La Technologie, les Mathématiques, les Microscopie, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie, l'Histoire Naturelle, les Inven- tions nouvelles dans les arts et l’industrie, etc., sont tour à tour l'objets d'articles spéciaux dus à des spécialités de haute capacité dans chacune de ces branches, de sorte que par l'étendue des sujets qu’elle embrasse, cette publication convient à tout homme instruit. Les livraison du Scimntiric Amegican forment à la fin de chaque année, deux beaux volumes de près de 1000 pages, renférmant autant de matière à lire qu'un volume ordinaire de 4000 pages. | Ses. nombreuses annonces sont aussi du plus haut intérêt pour tous les industriels pratiqnes. AE PA Bs te LS | Publié à New-York, par Munn & Co., 37, Park Row, ~~ | Prix: #3 par née. ln à st RE GPA » ae | __N. B. On peut s'abonneren s'adressant au Narerarisre CANADIEN, cast: CORP PEER i ats Ta Pee Bu A Imprimé par C. Darvrau 8 rue Lamontagne ~ PARABLE ALIS PEELED IIe ae IE eer PES PRE RENE VOL. VII. WOVEMBRE, 1875. Wo 11. PE a D = NT © i N fi [D) I [5 N oe > "i PULLETIN DE RECHERCHES, OBSERVATIONS ET DECOUY! RTES SE RAPPORTANT A L’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA. Rédacteur: M. L'ABBÉ PROVANCHER. QUÉBEC . Bureau du “Naturaliste Canadien ” No. 8, Rue Lamontagne ae PWALKER SUB OUT Fr) Qu SOMMAIRE BE CE NUMERO. Faune Canadienne—Les Poissons(suite).... 321 Les Ichneumonides de Québec(suite).,............. RO de Identification des sujets en histoire naturelle ......... ........ 354 Un serpent 00... cesse entecenensaveve 5 vnsenes oot Association pour l'avancement de la science... Peut smal Oe Le NATURALISTE CANADIEN paraitvers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable aprés la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou $2.25 en papier américain. N. B.— L’abonnement est réduit à $1.50 en faveur des éléves des colléges et autres institutions d’éducation, et des instituteurs. On ne s’abonne pas pour moins d’un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d’en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. pas Toutes correspondances, remises, réclamations ete., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du NATURALISTE : Montréal : M. J. Godin, 92, rue St. Laurent. St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces, LoNGUEUR. | UN MOIS. | TROIS MOIS.| SIX MOIS. UN AN. Un pouce...| 60 cts. $1.50 $2.75 $4 LE VERCER, LE POTAGER ET LE PARTERRE A Vendre a Pimprimerie de & DARVEAD, No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No, 8, Et Chez les principaux Libraires. PRIX 1. Sur réception du prix louvrage sera envoyé par la malle à ceux qui en feront la demande. PEPINIERE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS. Pommiers, hautes-tiges et nains, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, Gro- seilliers, Gadelliers, Arbres d'ornement, &c. &c. des meilleurs qua- lités, des espèces les plus propres à notre climat, à des prix capables de défier toute compétition. Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le pied, $4 la douzaine $30 le cent. A. DUPUIS, PEPINIERISTE. AIMEZ-VOUS LES FLEURS ? Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vick’s Frorat Guise, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui parait tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raitre avec un luxe d’impression qu’il serait difficile de surpasser, Ce numéro de 132 pages in-8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C'est certainement l’ouvrage le plus utile et le plus élégant dans ce genre dans le monde entier. Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. {cK FORD LE ATovaric MOULIN A TRICOTER NITTER DE BICKFORD POUR L'USAGE DES FAMILLSS. Une des inventions des plus utiles et des plus étonnantes, Attire maintenant l'attention universelle par les ouvrages étonnants qu’il peut faire et sa grande valeur pratique de chaque jour dans la “famille. Simple. durable et a bon marché, il est aisément tenu en ordre, et sa durée est pour la vie ! Il tricotera toute variété possible d'ouvrages unis et de goût, AVEC UNE CÉLÉRITÉ PRESQUE MAGIQUE, Et bien mieux exécutés qu'on ne peut le faire à la main ou avec toute antre machine. Tous les genres d’ornements sont parfaitement exécutés avec la machine même, sans requérir aucune couture ni découpure. Ün bon opérateur tricotera un chausson d'homme, avec Je pied et le talon complets, dans l'espace de cing à dix minutes Let de vingt à quarante paires par jour. ‘Youte famille—particulièrement de cultivateurs—devrait avoir le TricotevuR DE BicKForD. On lestrouvera aussi utile que le moulin à coudre, et même plus profitable. Chaque moulin est GARANTI parfait, et capable d'exécuter ce qu'on en annonce. Le moulin de Bickford est Ta seule machine à tricoter RÉELLEMERT cyLixpRiete. Toutes les autres, non autorisées par nous, sont des infractions claires et palpables contre nos patentes, et nous demande- rons rigoureusement compte en loi à toute personne munufacturant, vendant, achetant ou faisant usage de telles machines en coutraven- tion avec nos patentes. : Un livre d'instruction, donnant les explicutions les plus completes et les plus minutieuses, accompagne chaque machine. No. 1, pour les familles, 1 cylindre, 72 broches ... $30 NO. Bye jhe yy ype) ys ahs Sebi RO broches$40 Une machine comme spécimen sera envoyée a tout endroit des Etats-Unis ou du Canada, franco par l'E:rpress; sur réception du prix. Agents demandés pour tout état, comté, cité ou ville, leur assurant un escompte tout à fait libéral. Pour plus amples informations, adressez : BICKFORD, KNITTING MACHINE MGF. CO. Seuls manufactureurs, BRATTLEBORO, Vr. VE LE RE IT PSV POSE PCT E NS REY ; -Imprimé par ©. Darveay 8 rue Lamontagne VOL. VII. | DECEMBRE, 1875. No 12 TES 34 LE NES DAME CS} TE CANADIEN, AS BULLETIN DE RECHERCHFS, OBSERVATIONS ET DÉCOUVERTES ay q)- SE RAPPORTANT A I,’ HISTOIRE NATURELLE DU CANADA. G4 Qe RAST 7 x > R édacteur: M. L’ABBE PROVANCHER. 3 el CEM - LA CA (Se fs a; . 4 COLD = ALI À 1: Caw oe) FATT QUEBEC Bureau du “Naturatiste Canadien ” No. 8, Rue Lamontagne > u 2; - id, f ae . de à È At e S | 4 Na TE d PNALKER N ESN TY Gi ; di LU MANN à + ur FREE à REP (S Fe Le SS | SOMMAIRE DE CE NUMERO. Faune Canadienne—Les ee op a dia UE 361 Le Liége.. ox CULM es Sie ap beanie ET Mycotheca Unniversaligcecticabs ce {coal Ro NICE Les Urocerides de Québec. dan da ae ALOIS POP SAME 368 A nos eee ent DA E NOR ie se mie Résa tes jn enba SUIS Hablibsraphie. ki HR oka sun faits sitanllshvacureus SP OS Portraits. RE Mn c'e AS LT 0 eI Table des Gnas SILOM sce ie La RE A M AIMENT Table systematique des matieres: Na A ane diets) Crone Table alphabétique des noms de Familles, ey Siplelie ore aren 382 Eran Ree Pie ONE, Py RN hag BC ABN AIM cM VL 1 Le NATURALISTE CANADIEN paraît vers le 15 de chaque mois, par livraisons de 32 pages in-8. Abonnement, $2 par année, payable aprés la réception du premier numéro de chaque volume ou nouvelle année de publica- tion. Pour les Etats-Unis $2 en or ou $2.25 en papier américain, N. B.— L’abonnement est réduit à $1.50 en faveur des élèves des colléges et autres institutions d'éducation, et des instituteurs. On ne s’abonne pas pour moins d’un an. Tout souscripteur désirant discontinuer son abonnement, est tenu d’en donner avis aussitôt après la réception du dernier nu- méro de chaque volume ou de chaque année de publication. gæ= Toutes correspondances, remises, réclamations etc., doivent être adressées au rédacteur, CapRouge, Québec. Agents du NATURALISTE : Montréal: M. J. Godin, 92, rue St. Laurent. St. Hyacinthe: M. le Dr. St. Germain. Tarif des annonces, Loneveur. | UN MOIS. | TROIS MOIS.| SIX MOIS. UN AN. Un pouce...| 60 cts. $1.50 $2.75 . $4 So aan can eR RER aa ST ara rn SN TU TS CR A RE i LE VERCER, A Vendre a Pimprimerie de 6, BARVEAS, No. 8, RUE LA MONTAGNE, BASSE-VILLE, No, 8, PRIX SI. feront la demande. PÉPINIÈRE DE A. DUPUIS. VILLAGE DES AULNAIS. . de défier toute compétition. $30 le cent. AIMEZ-VOUS LES FLEURS ? élégant dans ce genre dans ie monde entier. Adressez :—M. James Vick, Rochester, N.-Y. : LEPOTAGERET LE PARTERRE It Chez les principaux. Libraires. F2" Sur réception du prix l’ouvrage sera envoyé par la malle à coux qui en Pommiers, hautes-tives et nains, Poiriers, Pruniers, Cerisiers, Gro- TE 5 . Vc , D » . seilliers, Gadelliers, Arbres d'ornement, &e. &c. des meilleurs qua- lités, des espèces les plus propres à notre climat, à des prix capables Pommiers de 3 à 4 ans de greffe, 40 cts. le pied, $4 la douzaine À. DUPUIS, PÉPINIÉRISTE. Prenez de suite un abonnement au Guide du Fleuriste de Vick, Vick’s FLoraz Guipe, dont le prix n’est que de 25 cts. par année et qui paraît tous les trois mois. Le numéro de janvier vient de pa- raitre avec un luxe d’ithpression qu’il serait difficile de surpasser. Ce numéro de 132 pages in-8, sur papier de choix, contient plus de 500 gravures des mieux exécutées de nos fleurs et végétaux les plus re- commandables, avec des directions précises pour leur culture, avec en outre une magnifique planche coloriée représentant un superbe Pétunia double. C’est certainement l'ouvrage le plus utile et le plus LUTTER a MOULIN À TRICOTER LE BICKFORD POUR L'USAGE DES FAMILLSS. Une des inventions des plus utiles et des plus étonnantes, Attire maintenant J’attention universelle par les ouvrages étonnants qu'il peut faire et sa grande valeur pratiqne de chaque jour dans la famille. Simple, durable et a bon marché, il est aisément tenu en UNE CÉLÉRITÉ PRESQUE MAGIQUE, et bien mieux exécutés :qu'on,ne peut le faire à la main ou avec toute autre machine. Tous les genres d’ornements sont parfaitement exécutés avec la machine même, sans requérir aucune couture ni découpure. Un bon opérateur tricotera un chausson d'homme, avec le pied et le talon complets, dans l’espace de cing à dix minutes ! et de vingt à quarante paires par jour. 'Youte famille— particulièrement de cultivateurs—devrait avoir le Tricoreur De BickrorD. On le trouvera aussi utile que le moulin à coudre, et même plus profitable. Chaque moulin est GARANTI parfait, et capable d'exécuter ce qu'on en annonce. Le moulin de Bickford est la seule machine à tricoter RÉELLEMEXT CYLINDRIQUE. Toutes les autres, non autorisées par nous, sont des infractions claires et palpables contre nos patentes, et nous demande- rons rigoureusement compte en joi à toute personne munufacturant, vendant, achetant on faisant usage de telles machines en contraven- $ 2 è ¢ | ordre, et sa durée est pour la vie d Tl tricotera toute variété possible d’ouvrages unis et de goût, AVEC è ) 3 5 $ | $ $ | tion avec nos patentes. Un livre d'instruction, donnant les explicutions les plus complètes > et les plus minutieuses, accompagne chaque machine. No. 1, pour les familles, 1 cylindre, 72 broches ... $30 Non Un “ 2, ,, 72 et 100 broches$40 Une machine comme spécimen sera envoyée à tout endroit des Etats-Unis qu du Canada, franco par L'Express, sur réception du prix. Agents demandés pour tout état, comté, cité ou ville, leur assurant un escompte tout à fait libéral. à Pour plus amples informations, adressez : BICKFORD KNITTING MACHINE MGF. CO. Seuls manufactureurs, BRATTLEBORO,-Vr. RP a Imprimé par C. Darvran 8 rue Lamontagne PO RE PPS RS PP PL DEI SSS 36 i 7 Ho LC ‘ KEY AE a Cat UE Ha CR RE s1 Fe x: G uw = Sec Lan =< coe, < a NE oe GE Ci € == CC Lea EC HA G FMC CS AC Ae YOM AUS ive A EE: CAM UNE AE MW ¥ I UI NA LEE Mure Be o ve | Ag Visit eit =e ex a hatin M CT AT sa ee eu: ws ei Yuet" ve ¥ hit id Er PURE VEN he iV ae ae MA ty Ne Net wy AUX - eet ie MUU ‘gi AN ~ = : ¥ MU PAR ATEN Tey 1 | \ À A A Nepales PAT AU HARRIS ES CN LAA Ln Ree ee eee we Li pt VUPUVUCVVUPE UPS Wy ’ VE PM ae à iy ae VU ayy Wy | / v v APNG Va) ÿ y 1 MWe eee ; MAN ai MR MM per Nid www RAA ULUONTEUT VV Wy LV U VY AV y yy \ WU V UW UUVUVUUT AAT MIRE AUS MEN UM MU © der NY y ve WW + MES WwW ' ae | W vi Uw vi VV" 54 ÿ MUM ME UMA TT Vine M vWF V Mu “nie EE 7 RUN ” vy vee Wve wi M | APR WYSYYSUEc YU" Ay OM EY SI oii nn We YUM Ml eee SUSE YM UME CN cui AR 3 WV VU We WA E W MM MANU Uri Vv SAN VU UV ONY WV WA YUM vd VM WY YUU | SW. WW ue Wy JA AM oy Hyd Yj WO YA Wy v Vege My SRY Ay WINE F AA Mh AVE JV Het MMA | sy Ÿ SPU UY WU YUU Y* = a VE VA Bet ME A Ÿ prey: Sy. VV \V\ MY MAN JS YY ANA VAMIAUPERRSE | MAY AMY Bove NV VEC ey NYLON CAMES UM UW 2 MVL Wie M uu ly, ME LV V Nae] oh MAT IAA