d: AXES és ‘ En a NE J LE NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES RAPPEL IDDIIATS PRRAAe 1905 DS MO ï AVEC LA COLLABORATION DE MM. ANCEY, membre de la Société malacologique de France. AUSTAUT, membre de la Société entomologique de France. BATAILLON, professeur à la Faculté des sciences de Dijon. BERDAL, docteur en médecine. BOIS, assistant de Culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris. BONNET (D'), attaché au laboratoire de Botanique du Muséum de Paris. BONNIER (Gaston), professeur à la Sorbonne. BOURSAULT, géologue. BOULE, professeur au Muséum de Paris. BOUVIER, professeur au Muséum de Paris, CHAUVEAUD, agrégé de l'Université. CHRÉTIEN, membre de la Société entomologique de France. COLOMB, préparateur de Botanique à la Sorbonne. COSMOVICI (D'), professeur à l'Université de Jassy. COSTANTIN, professeur au Muséum de Paris. COUPIN, chef de travaux à la Sorbonne, CUÉNOT, docteur ès sciences, professeur à la Faculté des sciences de Nancy, DAGUILLON (Aug.) professeur-adjoint à la Sorbonne. DANGEARD, professeur à la Faculté de Poitiers. DAGUIN, Président honoraire de la Société des sciences naturelles de la Haute- Marne. DENIKER, bibliothécaire du Muséum de Paris. DUFOUR, docteur ès sciences. FABRE-DOMERGUE, directeur du laboratoire de Concarneau. FRITEL (P.-H.), attaché au Muséum de Paris. GADEAU DE KERVILLE membre de la Société zoologique de France, GARDE (G.), de la Faculté de Clermont. GAUBERT, assistant de minéralogie du Muséum de Paris. GIARD, professeur à la Sorbonne. GIROD (Dr Paul), professeur à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand. GIANGEAUD, professeur à l'Université de Clermont. GRANGER (A.), membre de la Société linnéenne de Bordeaux. GRUVEL, maitre de conférences à la Faculté des sciences de Bordeaux. HARIOT, attaché au Muséum d'histoire naturelle de Paris. HECKEL (D' Ed.), professeur à la Faculté des sciences de Marseille. HOULBERT, docteur ès sciences. JOUSSEAUME(D:), ex-président de la Société zoologique de France. KŒHLER (D'), professeur à la Faculté des sciences de Lyon. LALOY (D° L.), bibliothécaire de la Faculté de médecine de Paris. LATASTE (F.), ex-s.-directeur du musée de Santiago (Chili). LECOMTE (H.), agrégé de l'Université. LÉVEILLÉ (H.), ex-professeur au collège colonial de Pondichéry. MAGAUD D'AUBUSSON, membre de la Société zoologique de France. MALART, directeur du laboratoire maritime de St-Vaast, £ MALINVAUD, secrétaire général de la Société botanique de France. MALLOIZEL, s.-bibliothécaire au Muséum de Paris. MASSAT, attaché au Muséum. MÉNÉGAUX, Assistant de zoologie au Muséum de Paris. MEUNIER (Stanislas), professeur de Géologie au Muséum de Paris. MOCQUARD (F,), assistant de Zoologie au Muséum de Paris. NOEL (Paul),,D' du laboratoire d'entomologie de Rouen. OUSTALET. professeur de Zoologie au Muséum de Paris. PATOUILLARD, membre de la Société botanique de France. PIC (M.), membre de la Société entomolosique de France. PIZON (A.), professeur au lycée Janson, Paris. PLANET, membre de la Société entomologique de France. PLATEAU, professeur à l'Université de Gand. POUJADE, du Muséum d'histoire naturelle de Paris. PRIEM, agrégé de l'Université, RABAUD (Et), licencié ès sciences naturelles. 2 RAILLIET, professeur à l'Ecole vétérinaire d'Alfort, e REGNAULT, docteur en médecine. ROUY , Président d'honneur de l'Association française de Botanique, SANTINI (Em.), professeur de sciences. SAUVINET, assistant de Zoologie au Muséum de Paris. SAINT-LOUP (Remy), maitre de conférences à l'Ecole des Hautes Etudes. SCHAECK (F. de), préparateur de zoologie au Musée de Genève. TROUESSART (D'), ex-directeur du Muséum d'histoire naturelle d'Angers. VAILLANT, professeur au Muséum de Paris. s XAMBEU (Cap°), membre de la Société entomologique de France. ETC., ETC. PAUL GROULT, SECRÉTAIRE DE LA RÉDACTION 27° Année 19° Année de la 2° Série ABONNEMENT ANNUEL » Francesca RS AE ne PART ER AITÉDIE et eme neue ee im ni uen er eo «one ne once Pays étrangers compris dans l'Union postale..... ............. PARIS LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, A6, RUE DU BAC, 46 4905 CADET EEE EC RD PRE 10 fr, » HAVE 10 » | » ÉDITEURS bBES 2% SÉRIE — N° 228 1° JANVIER 1905 a Le, LE NATURALISTE REVUE ILLUSTRÉE DCIENCES NATURELLES LES HARLES DESCRIPTION, MŒURS,; MIGRATIONS, CHASSE Quand les glaces ont envahi les derniers fjords nor- végiens, et que le vent du pôle a soudé de toutes parts les lacs et les eaux courantes des terres scandinaves, alors nous arrivent les harles. Ils ne quittent leur rude patrie que lorsque la rigueur du froid les contraint à émigrer, et ne se montrent en grand nombre, dans nos contrées, que par les plus basses températures. Encore semblent- ils se mettre en route à regret, car ils s'arrêtent le long du chemin, sur les pièces d’eau qu’ils rencontrent et y demeurent tant que la gelée ne vient pas les en chasser. Si le temps se radoucit, ils se hâtent de remonter vers le nord. D'eaux libres en eaux libres, ils descendent jusque sur nos côtes septentrionales, et de là gagnent des pays plus méridionaux, mais ils ne dépassent guère, au sud, une certaine limite, et ceux qui se portent au- delà ne sont plus que des touristes isolés. Les harles habitent tous l'hémisphère boréal et se répandent à l’est et à l’ouest, sous des latitudes corres- pondantes, en Asie et en Amérique. Sans être caracté- ristiques de la faune arctique au même degré que les pingouins, les guillemots, les macareux, les plongeons, ils lui appartiennent cependant d’une façon incontestable par leur origine, et, on peut le dire, par toutes leurs habitudes. Non seulement ils nichent sous ces hautes latitudes, à l'exemple de beaucoup d'autres espèces d'oi- seaux, mais ils aiment encore par-dessus tout à y vivre. Les harles sont des palmipèdes lamellirostres, mais des lamellirostres, qui se distinguent de tous les autres membres de la famille par la forme, et une disposition spéciale des lamelles qui garnissent leur bec. On dirait des dents coniques, saillantes et espacées, à la pointe dirigée en arrière. Lorsque le bec est fermé, elles sont extérieurement visibles sur toute l'étendue des bords des mandibules, ce qui donne à ces oiseaux, d’ailleurs très voraces, un aspect un peu féroce. Le bec qui en est armé est long, droit, épais et déprimé à la base, puis effilé et cylindrique jusqu’à l’onglet terminal fortement recourbé. Ils ont le corps élancé, le cou mince, la tête forte, ordinairement ornée d’une huppe de plumes allongées. Les jambes insérées très en arrière du corps leur donnent, sur la terre ferme, une démarche embarrassée, mais ils reprennent leurs avantages, comme les grebes, les plongeons et les lummes, dans l’élément qui leur est habituel. Ils plongent avec une. merveilleuse facilité, rament entre deux eaux, à la fois des pieds et des aïles, et peuvent rester longtemps submergés. Lorsqu'ils nagent, ce qu'ils font avec beaucoup de vigueur, grâce Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. à leurs doigts largement palmés, ils enfoncent le corps dans l’eau et ne laissent voir que la tête, le cou et le dos. Ils se meuvent dans l'air d'une aile puissante et rapide malgré sa brièveté. Leur départ de la surface de l’eau, se fait avec bruit et parait pénible, leur vol, d’abord bas et confus, s'élève après quelques efforts, et quand ils se réunissent en troupe, pour passer d’un lieu dans un autre, iis observent un certain arrangement, comme les canards, afin d'ajouter à la commodité de leur vol. Pêcheurs de premier ordre, ils se nourrissent principa- lement de petits poissons qu'ils poursuivent au sein de l’eau avec une surprenante agilité, à la manière des cor- morans. Ils ne dédaignent pas toutefois d’autres ani- maux aquatiques, tels que crustacés, insectes et même parfois, dit-on, de petits reptiles. Au printemps, ils retiennent l'attention du chasseur naturaliste par la beauté de leur plumage, mais avant de revêtir ce costume aux couleurs tranchées, les jeunes doivent attendre jusqu’à la troisième année. Le mâle porte une livrée différente de celle de la femelle, et les jeunes, avant la première mue, ressemblent à cette der- nière (1). On ne fait de chasse régulière à ces oiseaux, dans aucun pays. Leur chair coriace et huileuse, à forte odeur de poisson, est odieuse à tout estomac civilisé, leurs plumes sont peu utilisées, mais leurs œufs sont assez recherchés par les habitants de certaines contrées sep- tentrionales. Trois espèces de harles visitent, en hiver, notre litto- ral : le harle bièvre (Mergus merganser, Linné); le harle huppé (Mergus serrator, Linné); le harle piette (Mergus albellus, Linné). Je ne cite que pour mémoire, le harle couronné (Mergus cucullatus, Linné), qui aurait été tué aussi en France, mais tout à fait accidentellement, je crois, et que je n'ai jamais rencontré. Le harle bièvre passe régulièrement, en hiver, sur nos côtes où il est surtout abondant au moment des grands froids. Nous le voyons de nouveau au printemps, quand il regagne les pays du nord. À cette époque, le mâle a revêtu son superbe plumage : tête et cou d’un beau noir à reflets bronzés, huppe courte et touffue, large collier blanc, dessous du corps d’un joli rose lavé de jaunâtre, bas du dos et queue d’un gris cendré, le tout relevé par des pieds et un bec rouge-corail, J'ai tué de vieux sujets admirablement parés, dès le mois de février, sur les côtes de Picardie. On distingue les jeunes mâles d’un an par les plumes noires qui commencent à paraitre sur le sommet dela tête et à la gorge. La femelle, de taille plus petite, a la tête et le milieu du cou d’un brun roux, le dos gris cendré, le dessous du corps et le miroir blancs, (1) Les harles forment dans les systèmes, la famille des Mer- gidés ou, sous la dénomination de Mergiens, une sous-famille de celle des Anatidés, si l’on comprend dans un groupement plus large, l’ensemble des palmipèdes lamellirosires, Famille et sous- famille reposent sur le genre Mergus de Linné. CNE GT LE NATURALISTE la poitrine et les flancs gris. Elle diffère encore par les plumes de la huppe qui, au lieu d’être courtes comme chez le mâle, sont longues, effilées, et retombent sur le cou. Ce harle, le plus grand de ceux qui nous occupent, est propre à l'Europe, à l'Asie et à l'Amérique, et 1l est par- tout le plus commun, C'est aussi celui qui émigre avec le plus de régularité, et que nous trouvons le plus fré- quemment sur les eaux de la France. Il étend ses voyages jusque dans le Midi de l’Europe, mais les borne de pré- férence aux régions baignées par l'océan Atlantique et les mers qui en dépendent. Quelques couples nichent en Allemagne, dans la Poméranie, le Mecklembourg, le Iolstein, quoique la masse des émigrants revienne beaucoup plus au Nord pour se reproduire. On trouve des nids dans ies îles danoiïses, et ils deviennent de plus en plus nombreux, à mesure qu'on s’avance vers les pro- vinces septentrionales de la presqu'ile scandinave. On assigne généralement, comime limite extrème à la patrie du grand harle, le 68e parallèle; je possède cependant des œufs de cet oiseau qui ont été recueillis au voisi- nage du cap Nord, dans l'ile Mageroë, par 71°10° de latitude. Dans le Finmarck, province dont font partie cette île et-un nombre infini d’ilots peuplés, en été, d'oi- seaux de mer, on dispose sur les arbres de grandes caisses pour recevoir les harles bièvres et les harles huppés, dont les lapons et les finnois récoltent les œufs. Ce harle, en effet, établit son nid, soit sur le sol, entre les pierres, ou sous un buisson, soit dans les trous des arbres creux. Il est grossièrement fait de petites branches d'herbes sèches, de feuilles, de lichens, et tapissé chau- dement de duvet. La ponte est de douze à quatorze œufs, à coquille grenue, d’un verdâtre pâle. Dans les caisses à harles, on enlève successivement les œufs, et on peut ainsi doubler la ponte. à Le grand harle est mauvais marcheur, comme tous les harles, et s’avance en vacillant, mais plus encore peut- être que ses congénères il est excellent nageur, et surtout plongeur étonnant de souplesse et de rapidité. Il se com- porte sous l’eau comme un véritable poisson, faisant des détours et des crochets, à la poursuite de sa proie, avec une aisance et une vitesse incroyables, Son vol est lourd au départ, et il s’aide de ses pieds, en appuyant sur l’eau pour s’enlever. Il vole rapidement quand il a pris du large. Il fait entendre de temps à autre un cri strident qui déchire l'air. Les chasseurs picards l’appellent pour cette raison le hurlard. C’est du reste le nom qu'ils donnent communément à toutes les espèces de harles qu'ils connaissent : grand hurlard, le bièvré (1), hurlard huppé, le harle huppé, tiot (petit) hurlard, le piette. Dans nos pays, au moment du passage, le grand harle se montre très méfiant, et cette prudence excessive cause plus d’un déboire au chasseur. Pour peu qu’il ait été poursuivi, il devient difficile à approcher, il plonge du plus loin qu'il aperçoit le canot de chasse, à moins qu'il ne soit sûr d’avoir le vent pour lui. Il se fait chasser comme les grèbes et les plongeons. Il déconcerte, comme eux, les plans de l’ennemi, car il reste quelquefois plus d’une minute sous l’eau et, pendant ce temps, parcourt une distance considérable, Il va sortir fort loin de l’en- droit d'où il est parti, et on n’aperçoit guère que sa tête qui se dresse au-dessus de l’eau. Son corps, plus qu'à (1) Dans quelques localités, on l'appelle aussi hère. demi submergé, fournit un but incertain au plomb du chasseur. On peut en dire autant du harle huppé, dont les mœurs et les habitudes sont à peu près les mêmes que celles de l'espèce précédente. Il est moins grand que le bièvre. Le mâle a la tête d’un noir verdâtre à reflets, surmontée d’une huppe aux plumes longues, eflilées et relevées en disque : dos cendré, poitrine rousse tachée de noir, queue brune, bec rouge, pied orange. La femelle porte une huppe très courte, d'un brun cendré roussâtre comme le sommet de la tête, avec les joues et les côtés du cou jau- nâtres, le dos brun cendré, la poitrine blanche, le bec et les pieds d’une teinte orange terne. Il habite, comme son congénère, les contrées arctiques et passe sur nos côtes maritimes aux mêmes époques, mais il est ordinairement moins commun. J’en ai tué quatre ou cinq dans la baie de Somme, tous des jeunes d’un an, reconnaissables à leur huppe rousse nuancée de cendré et à quelques plumes noires au-devant du cou et autour des yeux. On m'a rapporté de Norvège, d Ham- merfest, des œufs de cet oiseau qui sont d'un gris sale, tirant sur le jaunâtre. La ponte, m’a-t-on dit, est de huit à treize œufs, la durée de l’incubation, de vingt-deux à vingt-quatre jours. Elle doit être probablement la même pour le harle bièvre. Le harle piette a des mœurs ün peu différentes. Il se plait sur les eaux douces, et voyage en suivant le cours des fleuves, dont il s’écarte pour visiter les lacs et les étangs. On en trouve qui se sont établis sur certains lacs de la Suisse et y séjournent quelquefois jusqu’à la fin d'avril. Quand il longe les côtes maritimes, il s'arrête de préférence dans les baies où viennent se déverser des fleuves. C’est pour cette raison qu'on en tire assez fré- quemment à l'embouchure de la Somme. Il y arrive tard, vers le milieu ou la fin de décembre, à moins que la température ne soit précocement très rigoureuse, dans ce cas, on en voit dès le commencement de novembre. Il remonte vers le nord de bonne heure, en février et en mars. On ne tue le plus souvent, dans nos parages, que des femelles et des jeunes. Je possède cependant un mâle adulte, en magnifique plumage d'amour, abattu, à la fin de février, dans la baie d’Authie. Ce plumage est réellement fort joli, tout blanc, avec une tache entre l'œil et le bec et une raie à la nuque d’un noir vert, le dos et deux croissants sur la poitrine d’un noir profond, la queue grise, le bec et les pattes dun gris bleuâtre. La femelle à la tête brune, le dos gris, la gorge blanche, la poitrine d’un cendré clair. Les jeunes, avant la première mue, lui ressemblent. Les mâles, à deux ans, sont à peu près semblables aux vieux, sauf des plumes rousses à la tête, le blanc inoins pur et une teinte grise au bas du cou. Ils n’acquièrent toute leur beauté qu’au printemps suivant. Ce harle est de petite taille, le mâle n’a que 0 m. 42 de longueur, tandis que le harle huppé en mesure 0 m. 57 à 0 m. 60, et le bièvre souvent plus de 0 m. 80. Il niche au . bord de l’eau, sur les rives des fleuves et des lacs, dans des trous d'arbres creux. La femelle pond de huit à douze œufs, qui varient du blanc sale au blanc jaunâtre, rous- sâtre ou verdàtre. Le harle piette ne fait pas de longues stations dans nos baies, ilerre plutôt sur les côtes. Ceux que nous voyons pendant tout l'hiver, sont des oiseaux qui arrivent successivement, et, au bout de peu de temps, nous LE NATURALISTE = quittent pour aller ailleurs. Le piette vole rapidement, en ligne droite et, pour une faible distance à franchir, rase la surface de l'eau. Il marche un peu mieux que ses congénères sur la terre ferme, nage et plonge comme eux avec beaucoup d'adresse et d’agilité. Un trait de mœurs curieux est la grande amitié que témoigne cet oiseau au garrot vulgaire (Clangula glau- cion). On le voit très souvent dans la société de ce fuli- gulien, et cet attachement est si vif qu'il entraine parfois dés harles piettes à venir s'établir volontairement dans les bassins des jardins z00l0- giques habités par des gar- rots. Cette sympathie si sin- gulière a donné lieu, dit-on. à des unions encore plus in- times, et on a tué deslamel- lirostres qui semblent être des hybrides des deux espè- ces (1). Le harlepiette est un oiseau d'origine asiatique, qui du nord de l'Asie, étend son aire de dispersion à l’ouest, dans le nord de l’Europe, et à l’est jusqu’en Amérique, Il pousse ses migrations au centre et au sud de l’Europe. Tous les harles vivent par faitement en captivité ets’ap- privoisent facilement : ils n’ont pour les amateurs qu'un seul défaut, c’est d’être de très gros mangeurs et partant dispendieux à entretenir. Je m'étonne que per- sonne n'ait jamais songé à dresser le grand harle à pêcher pour un maitre les petits poissons de nos rivières. Son éducation n'offrirait pas, je pense, plus de difficulté que celle du cormoran. C’est un oiseau intel- ligent, enclin à se rallier à l'homme, et que son extrême voracité dispose à la servitude. MAGAUD D'AUBUSSON. 4 Remarquables CONCRÉTIONS QUARTZEUZES RENFERMÉES DANS LA CRAIE BLANCHE DE MARGNY (OISE) Dans la plupart de ses gisements la craie blanche renferme, comme tout le monde le sait, des concrétions siliceuses, des rognons de silex dans la masse de la roche ou des plaques de silex dans ses fissures, pouvant présenter en certaines de leurs régions, soit des mame- lons de calcédoine, soit même des géodes de quartz parfai- tement cristallisé. (4) Un de ces hybrides a été décrit et figuré comme nouvelle espèce, sous le nom de Mergus analarius, par M. Eimbeck (Isis, 1831, 3° livr., p. 299). Nauman a donné aussi une excellente figure et une longue description de cet hybride (Nalurgeschichte der Vügel Deutsch- lands). Aussi n’y aurait-il pas à mentionner les productions quartzeuses de la craie de Margny si celles-ci ne se pré- sentalent sous une forme tout à fait particulière. Ce sont de très élégants agrégats de grains de quartz d'une parfaite régularité cristallographique, et qui, avec des apparences de confiseries, sont souvent comme celles- ci éminemment friables, A cette occasion, il est intéressant de remarquer que Fig. 1. -- Aspect d'une cavité de la craie blanche de Margny renfermant une concrélion quartzeuse. 2/3 gr. n. Graves, dans sa célèbre Topographie géognostique de l'Oise, qu’on estime à s1 juste titre comme un modele du genre, ne mentionne nulle part les curieuses productions miné- rales dont nos lecteurs ont la reproduction sousles yeux, et l’on doit d'autant plus être assuré qu'il les ignorait, que. depuis trente ans que je visite la région de temps en temps, c’est seulement l’année dernière que sur l’aimable avis que m'en a donné M.le D: Rambaud, je les ai remarquées. On doit en conclure que ces objets sont très strictement localisés dans des régions spéciales et c’est là une nouvelle distinction très nette avec les rognons sili- ceux qui, eux, se retrouvent d'ordinaire aussi loin queles couches qu’ils caractérisent. Il est d’ailleurs encore une autre particularité distinc- tive qui ne saurait être omise. C’est que, tandis que les silex sont très exactement empâtés dans la craie qui en moule tous les contours, les concrétions de Margny sont logées dans des cavités plus ou moins sphéroïdales, plus grandes qu'elles et dontles parois sont très nettement déli- mitées. Ces parois, enduites d’une très mince couche argileuse faiblement jaunâtre et dont la figure 1 représente l'aspect, sont très accidentées et présentent des protubérances qui se dirigent en général vers le centre de la cavité. On remarque que celles-ci, plus ou moins coniques, sont réu- nies en séries linéaires par des sortes de crêtes très gros- sièrement orientées comme les méridiens du sphéroiïde creux, Perpendiculairement à ces crêtes sont des bourre- lets bien plus fins et bien plus nombreux, qui s'infléchis- sent à la base des protubérances coniques et sur leurs flancs. RE + tp 8 LE NATURALISTE L'impression première est que les singulières cavités de la craie de Margny ont conservé des traces plus ou moins vagues d'objets maintenant dissous et dont les productions quartzeuses, que nous décrivons, pourraient représenter un résidu partiel. Désireux de pénétrer autant que possible dans l'étude des concrétions de Margny, j'ai moulé au plâtre l’une de ces cavités et j'ai obtenu une forme qu’on peut considérer comme devant être voisine de celle de l’objet primitive- ment enfoui dans le limon crayeux et dont la disparition a amené la production du vide. Pour le dire en passant le spécimen que j'ai ainsi moulé ne venait pas de Mar- gny, mais du dépôt de craie phosphaté de Villers-Carbo- nel (Somme), je le dois à M.Arthur Vinchon, membre de la Société géologique de France à qui je me fais un plaisir d'adresser tous mes remerciements. À vrai dire, je n’ai pas vu de concrétions quartzeuses de cette localité, mais ilme parait évident qu'on en trouvera dès qu'on les cherchera. Le produit du moulage est très intéressant par son analogie évidente avec bien des formes de spongiaires actuels. Les protubérances coniques mentionnées tout à l'heure deviennent des dépressions en entonnoir où l’on reconnait tout de suite la forme très fréquente des Fig, 2 — Concrétion quartzeuse de Margny montrant sa forme sphéroïdale et sa disposition rayonnée. 2/3 gr, n. oscules. Leurs parois sont cloisonnées d’une facon plus ou moins régulière, et je me propose de préparer un nombre plus grand de moulages afin de pouvoir procéder à des comparaisons. Ce point une fois acquis, il y avait lieu de rechercher si, malgré leur première irrégularité apparente, les con- crétions elles-mêmes ne proviendraient pas de leur côté de quelques corps mieux définis et c'est pour cela que je me suis attaché à en réunir un grand nombre. Il a été facile alors de s’apercevoir que beaucoup des concrétions se ressemblent entre elles fort étroitement et manifestent une symétrie évidente. Ce sont des masses plus où moins sphéroïdales (fig. 2) traversées selon un de leurs diamètres par une espèce d’axe cylindroïde en silex (fig. 3) et présentant des côtes méridiennes qui leur don- nent une allure rayonnée, | La coexistence du silex axial et du quartz granuleux périphérique a de quoi surprendre à première vue; après examen, elle se montre très instructive quant aux causes d’où dérive la concrétion tout entière. Tout de suite, en effet, elle nous apprend que les infiltrations siliceuses gé- nératrices de ces masses minérales ont rencontré des conditions bien distinctes de milieu dans l’axe et autour de lui. Dans la recherche de ce problème, je me suis trouvé Fig. 3. — Concrétion quartzeuse de Margny montrant sa dispo- sition rayonnée et son axe siliceux. 2/3 gr. n. singulièrement renseigné par les observations que j'ai faites antérieurement et qui ont été consignées dans le compte rendu du Congrès géologique international tenu à Paris en 1900. Elles ont trait à la production de cristal- lisations quartzeuses dans l’épaisseur du test calcaire de certaines coquilles fossilisées de la craie. À cetégard, j'ai étudié spécialement les débris d’inocé- rames et les ananchytes dont la dissolution parles acides laisse un abondant résidu de grains quartzeux souvent admirablement eristallisés et parfois aussi à l’état de cal- cédoine concrétionnée. En suivant pas à pas la dissolu- tion, on reconnait que Ces productions minérales se dé- clarent d’abord dans certains points qui sont déterminés d'avance par l'anatomie du fossile. Ainsi, pour les anan- chytes, les cristaux se groupent volontiers en files paral- lèles aux zones ambulacraires et aussi le long des bords de beaucoup de plaques du test : disposition surtout sen- sible quand la quartzification est peu avancée et qui s’ef- face progressivement par la multiplication des grains quartzeux. Les ananchytes de la craie de Meudon, une fois atta- qués complètement par l'acide, nous procurent des échan- tillons pareils à ceux qu’on extrait de bien des chailles de la Franche-Comté et qui, malgré de très grandes diffé- rences de forme, présentent une ressemblance générale bien remarquable avec les corps problématiques de Mar- gny. On y voit, en effet, comme dans ceux-ci, un noyau siliceux enveloppé d’une croûte cristalline constituée par | l’agglomération de grains quartzeux. Et l’on peut saisir 1 LE NATURALISTE 9 cette fois la différence des conditions de. milieu offerte aux infiltrations siliceuses par l’épaisseur du test de l’oursin et par la large cavité de sa coquille. Tandis que la boue crayeuse qui remplissait le fossile s’est laissée rem- placer par la matière d’abord gélatineuse qui a pris la structure du silex avec production ultérieure possible de géodes de quartz ou de mamelons de calcédoine, le spath calcaire dont lé test s'était constitué par la disparition de ses éléments organiques et l’arrangement cristallin de sa portion minérale, n’a cédé la place que par points, devant la constitution de petites gouttelettes ou de petites orbi- cules de calcédonite qui ont pris plus tard la forme de cristaux quartzeux distincts les uns des autres. C’est comme s'il y avait eu dans ces localités une sorte de con- tagion de l’état cristallin de la calcite initiale au quartz consécutif. Comme complément, j'ajouterai qu’on raconte parfois des spongiaires digitiformes lardant certains rognons si- liceux dont ils sont séparés d'ordinaire par un intervalle très étroit; on reconnait alors que ces organismes sont en quartz grenu de sorte que la situation relative de celui-ci et du silex est sensiblement inverse de ce qu’elle est à Margny. Ces remarques conduisent à penser que les corps pro- blématiques de Margny devaient être perforés d’un ca- nal diamétral et cylindrique correspondant à la cavité de l’oursin et dans laquelle, comme dans celle-ci, le silex a pris naissance. Au contraire,dans le tissu même du fos- sile,les mêmes conditions se sont trouvées réalisées que nous avons indiquées pour l'épaisseur du test de l’anan- chyte. Il est utile d'ajouter que certains spécimens permettent de supposer avec beaucoup de vraisemblance que ce tissu a été d’abord amené à la même structure que la coquille de l’échinoïde, car plusieurs spécimens de Margny mon- trent les associations, avec le cristal de roche, de rhom- boëdres parfaitement visibles de calcite. Seulement à un certain moment il s’est produit la même circonstance qui s’est déclarée dans leschailles et que nous reproduisions tout à l'heure et à l’aide d’un acide sur les fossiles de Meudon : les matières périphéri- ques partiellement quatzifiées ont été dissoutes de façon que presque tout le calcaire en a été soustrait et qu'il a laissé vide la place que ce minéral occupait dans la craie entre les portions silicifiées etles parois des cavités que nous observons aujourd’hui, La seule difficulté est de concevoir un dissolvant capa- ble de pénétrer au travers de la masse de la craie sans l'altéreret d'extraire en même temps tout le calcaire spa- thique du fossile empâté. Chimiquement, cela parait con- tradictoire et impossible et,cependant, il faut bien recon- naître que la nature dispose de ressources analytiques insoupconnées par les chimistes et que n’expliqueraient certainement pas les propriétés comparatives, cependant invoquées quelquefois, de l’aragonite et de la calcite, En somme, le fait dont la craie de Margny nous donne le spectacle ne fait que reproduire celui qui se renouvelle à chaqueinstant dans toute la masse de calcaire grossier in- férieur de Vaugirard et des régions voisines, où la roche a conservé avec la plus extrême délicatesse et la plus complète précision, l'empreinte interne et l'empreinte externe de coquilles, calcaires comme elle est calcaire elle-même. Aussi ne parait-il pas y avoir de raison pour refuser aux concrétions de Margny une origine paléontologique, Il ne reste qu’à rechercher à quelle catégorie de fossiles il convient de les rapporter. Dans cette voie la conclusion ne saurait être formelle, mais les probabilités paraissent intéressantes. Elles sont pour que la constitution de l'axe siliceux et la cristalli- sation des concrétions quartzeuses aient eu pour théâtre l'organisme d'une éponge largement perforée en son mi- lieu et pourvue de nombreux lobes rayonnant régulière- ment. Dès lors cette conclution vient donc confirmer comme on voit celle qu'avait prouvé tout à l'heure l'examen du moulage au plâtre de la cavité elle-même, la comparaison s'impose avec certains spongiaires fort abondants au sein du terrain crétacé supérieur où l’on rencontre les Jerea et parmi elles des formes singulièrement ressem- blantes aux formes que nous avons en vue comme l’Hal- lirhoa costata de Lamouroux, qui ailleurs, et sans doute par suite de circonstances locales, s’est silicifiée dans toute sa masse. Quei que soit d’ailleurs l'organisme intervenu dans la craie de Margny, il m'a paru intéressant d’insister sur les facilités toutes particulières que l'épaisseur des fossiles spa- thifiés procure à la substance siliceuse qui circule dans les roches à l’état de solution aqueuse colloidale, pour revêtir directementet à froid l’état des quartzcristallisés. Qu'il me soit permis en terminant de remercier publi- quement ici M. le D' Rambaud et M. Auguste Robin, l’auteur du bel ouvrage de géologie qu'il a intitulé La Terre, auquel je suis redevable d’une belle série de pho- tographies de cavités problématiques de Margny. STANISLAS MEUNIER. DESCRIPTIONS de LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX DE L'AMÉRIQUE DU SUD Syntomid: Eucereon formosum, n. sp. 4% millimètres. Dessus des supérieures, blanc laiteux, semé de petites taches noires, autour desquelles le blanc se teinte très légèrement. Ces taches sont ainsi réparties : cinq sur la côte, assez également espacées; une subbasilaire centrale ; une cellu- laire centrale ; deux en avant de la discocellulaire, et deux après, dont la première centrale entre 5 et 6, la seconde entre 6 et 7; deux autres plus loin entre 5 et 7, faisant suite à trois toutes petites’laches partant du dessous de la discocellulaire sous la 3, puis entre 3 et 4, 4 et 5; une entre T7 et 8; six terminales d'avant l'angle interne à la 7: cinq subterminales de la 5 au bord interne; la dernière reliée à une tache au-dessus de la 1, accompagné d’une seconde en dessous de la 2; une subbasilaire en dessous de la 1; enfin, deux extrabasilaires entre la 4 et la médiane; frange blanche. Dessus des inférieures enfumé, la côte légèrement renflée au départ, la frange blanchâtre ; dessous des quatre ailes enfumé, une partie des taches du dessus reparais- sant, la région abdominale des secondes ailes blanchissant; les franges blanchâtres. Palpes noirs et blancs, le troisième article blanc; front noir et blanc; vertex blanc; collier blanc avec quatre points noirs et finement liséré de rose en avant; thorax blanc avec quatre points noirs; abdomen couvert de longs poils roses au départ, rose, plus vif en dessus, avec une rangéé dorsale, deux rangées latérales et une ventrale de traits noirs sous chaque anneau, le dernier segment noir; paties roses et noir coupé de blanc. Santo Domingo, Carabaya, Pérou Sud-Est; saison des pluies; LUN te 10 LE NATURALISTE Eucereon rabusculum, n. sp. 45 el 48 millimètres. Dessus des supérieures blanc grisâtre, traversé par six larges bandes grises, savoir : une basilaire tachée de noir, sous la médiane, une extrabasilaire, une antémé- diale immédiatement suivie d’une quatrième bande, dont la partie supérieure à cheval sur la discocellulaire, s'élargit et se fonce formant comme une large tache noire qui atteint la côte, une subterminale plus large et une terminale, également à peine séparées les unes des autres, cette dernière élargie et se fonçant sur 5 et 6; frangegrise. Inférieures blanches, avec un petit trait discocellulaire et une bande costale e‘ terminale grise, plus large dans la région apicale et cessant à l'angle anal. Front gris; ver- tex blanc sale; collier blanc sale, bordé de gris en avant; ptéry- godes blanches, bordées de longs poils gris; abdomen blanc sale, annelé de gris, les premiers anneaux couverts de longs poils gris; pattes grises. Santo Domingo, Carabaya, Pérou Sud-Est; saison sèche: deux ©. Clenucha rubicunda, n. sp. 34 à 36 millimètres. Tête, thorax et corps bleu vert métal- lique, habillés de longs poils noirs. Supérieures noir mat, traver- sées par un trait longitudinal, jaune ocre, partant de la base sur un point bleu métallique, traversant la cellule et s’arrêtant assez loin du bord terminal; le bord interne liséré de jaune, sauf à la base ; la frange jaune. Inférieures rouges, entièrement bor- dées de noir, cette bordure formant un simple liséré le long du bord abdominal, un -peu plus large à la côte, puis s'élargissant beaucoup de l’apex à l’angle anal; la frange noire jusqu’entre 2 et 3, puis jaune, Dessous semblable, sauf que le trait longitudi- nal jaune des supérieures, atrophié au départ, continue ensuite aussi large que la cellule et qu'aux inférieures, l’espace central rouge s'estompe de jaune en partie. Huancabamba, Nord du Pérou; trois Cette espèce se placera auprès de Clavia Druce et projecla Dgn. (Atbolineata Druce). Aretiadæ Cymbalophora polluta, n. Sp. 37 et 45 millimètres. Cette espèce s’écarte du genre nie phora typique, en ce que la trompe est assez développée, et en ce que la 5 aux inférieures, obsolescente, aboutirait au centre de la discocellulaire. Dessus des supérieures gris perle, les des- sins en forme de traits, triangles où coins sont noirs, lisérés en partie de jaunâtre. Ces dessins se composent : d'un trait basi- laire sous-costal ; d'un trait subbasilaire sous la médiane; de deux triangles cellulaires, le premier au départ, le second sous la costale ; d’une série de traits, triangles et coins qui, du milieu du bord interne, s’étagent entre chaque nervure et extérieure- ment à la cellule, jusque sous l’apex, enfin et également entre chaque nervure, d'une série subterminale de coins, les pointes dirigées intérieurement. Frange, couleur du fond, doublement lisérée de gris. Inférieures blanchâtres, les nervures grisätres, le bord terminal, ombré de grisätre surtout à l’apex, la frange blanchâtre. Dessous des supérieures grisätre, des inférieures comme en dessus, mais avec un petit point'discocellulaire, à peine sensible en dessus. Tête, vertex et collier grisätre mélé de poils noirs; ptérygodes grisätres chacune avec deux grosses taches noires; abdomen couvert de grands poils gris. Huancabamba, Pérou Nord ; deux © d’ailleurs bien semblables malgré la différence de taille. Saturniad:e Salurnia rubella, n. sp. 62 millimètres. Entièrement d'un rose lilacé vif, le thorax très velu et les poils du devant en partie blonds, quelques poils blonds sur les anneaux de l'abdomen; les supérieures avec la côte blonde, la partie médiane de la région sous-costale ainsi que le bord terminal de l’apex à la 3 fortement semés de poils blonds, une petite tache disco-cellulaire noire, peu apparente, d’ailleurs sans dessins délimités, et pourtant sous un certain angle, on aperçoit comme une large bande subterminale plus pâle, précédée intérieurement d’une fine ligne dentée parallèle, également plus pâle, les deux fondues dans le fond. Les infé- rieures avec la région abdominale, couverte de longs poils, l'angle anal brünissant légèrement. La frange couleur du fond, s'éclaircissant à l'angle anal des secondes ailes. Dessous rose lilacé, comme le dessus, la côte des supérieures et le centre des inférieures jaunissant un peu, ces dernières avec un tout petit point discocellulaire noir, et la très vague indication d’une ligne médiane. Antennes blondes: dessous du corps et cuisses cou- vertes de longs poils rosés. Santo Domingo, Carabaya, Sud-Est du Pérou; saison sèche; un Pauz Docni. DEUX NOUVEAUX PARASITES DU TIGRE ROYAL Nous avons penséqu’il ne serait pas sansintérêt d’expo- ser ici l’histoire de deux helminthes que nous avons observés récemment chez un tigre royal (Felis tigris) et qui ne paraissent pas avoir encore été signalés chez cet hôte. Il s’agit d'un Bothriocéphale (Dibothriocephalus felis) et d’un Ténia (Tænia serrata). Le tigre en question fait partie des belles galeries zoologiques de M. Bostock, installées actuellement à Paris. C’est une superbe femelle du nom de Empress, âgée de neuf ans environ, et provenant du Bengale. HISTOIRE CLINIQUE. — Vers la fin de l’année 1903, les employés de la ménagerie remarquèrent, à plusieurs reprises, des anneaux d’helminthes pendant à l’anus du tigre ou mêlés aux excréments de cet animal. Peu après, commencèrent à apparaitre des symptômes d’anémie : bäillements continuels, amaigrissement rapide, affaiblis- sement progressif. L'examen des anneaux expulsés montra qu'ils appartenaient à un Bothriocéphale. Le 6 janvier 1904, on tenta de faire prendre au tigre le mélange suivant : Poudre de kamala........ es À 5 aa 6 crammes Poudre de noix d'arec.. o qui fut dissimulé dans de la viande. Une partie seulement de cet anthelminthique fut ingé- rée, et néanmoins amenal’expulsion de 4 m. 50 d’anneaux environ. L'animal paraissant toujours malade, le tannate de pelletiérine, le calomel et l'extrait de fougère mâle associés en capsules furent essayés sans succès. On rem- plaçca alors ces divers anthelminthiques par des semen- ces de courge pilées et incorporées dans du lait aroma- tisé avec de l'eau de fleur d'oranger. Ce mélange fut absorbé sans difficulté par le tigre, le 10 janvier, et le lendemain l'animal expulsait un nouveau paquetd’anneaux plus considérable que le premier. Enfin, le 13 et le 14, deux amas d’anneaux moins importants furent encore rejetés sans aucune nouvelle administration de médica- ments. À partir de ce moment, l'animal commença à reprendre de l’embonpoint; il grossissait rapidementsans que sa ration journalière eût été augmentée. Depuis cette époque, son état de santé s'est maintenu excellent. ÉTUDE Z00LOGIQUE.— Les différents paquets d’anneaux rejetés par le tigre furent examinés soigneusement; tous, sauf celui du 14 janvier, renfermaient exclusivement des fragments de Bothriocéphale. Ce dernier contenait en outre un scolex et des anneaux de Leo dont nous par- lerons plus loin. I. Bothriocéphale. — Malgré le soin apporté aux lavages et à l'examen des fragments, il nous fut impos- sible de trouver la tête et le cou, expulsés certainement, puisque le tigre est redevenu tout à fait bien portant. Mais, commeles employés de la ménagerie, pourramasser les fragments de ver expulsés, tombés dans la cage et mêlés à la sciure, étaient obligés de les attirer à eux au moyen deraclettes, le scolexetle cou ont pu facilement se détacher dans cette opération et n'être pas recueillis. La LE NATURALISTE 41 détermination exacte de l'espèce était ainsi bien plus dif- ficile ; cependant la réunion des caractères constatés sur les anneaux donne une base sérieuse à notre détermination. Les caractères présentés par la chainesont les suivants: Premiers anneaux étroits, augmentant graduellement de largeur. Les anneaux présententdes angles postérieurs très saillants sur une grande partie de la chaine; les der- niers sont arrondis. Pores génitaux sur la ligne médiane d’une face. Orifice mâle à la partie antérieure de l’anneau, avec pénis gros, souvent évaginé et pendant àl’extérieur, Ouverture du vagin immédiatement après, de forme semi-lunaire. Plus loin en arrière, l’orifice de ponte ou tocostome. Œufs oblongs, operculés et mesurant 55 à 61u de longueur sur 30 à 42w de largeur. Système excréteur avec canaux longitudinaux nettement visibles dans la plus grande partie des anneaux. Longueur totale des fragments expulsés:3 à 4 mètres. Largeur des anneaux : maximum (au milieu), 7 millimètres ; minimum, 4 milli- mètres. - Tous les caractères énumérés ci-dessus se rapportent bien au Dibothriocephatus felis décrit par Creplin (1), et qui a été trouvé chez lesespèces suivantes du genre Felis : domestica, catus, onca, concolor, mellivora, tigrina, macrura et mitis, mais non chez le Felis tigris. Seul, un caractère diffère : la longueur. Creplin indi- que, en effet, 4 m. 62 comme longueur du ver qu'il a décrit, tandis que nous avons trouvé, en mesurant les divers fragments expulsés par le tigre, une longueur d'environ 3 à 4 mètres. Mais il faut remarquer: 1° que ces derniers chiffres représentent une longueur supérieure à la longueur réelle, car ces fragments furent expulsés en plusieurs fois et à plusieurs jours d'intervalle, etil est nécessaire de tenir compte de l'accroissement du Bothriocéphale, qui est de 0 m. 086 par jour pour le Dibothriocephalus latus (2) ; 2° que le D. felis n’a été ren- contré jusqu'à ce jour que chez des animaux d’une taille très inférieure à celle du tigre royal, et que, selon les observations présentées pour d'autres formes, «les diffé- rences constatées peuvent fort bien tenir à l'influence du milieu (3) ». En raison de la similitude presque totale du ver décrit par Creplin et de celui que nous avons trouvé, nous croyons donc devoir considérer celui-ci comme un Dibo- thriocephalus felis (Creplin). IT. Tænia serrata. — Dans le paquet d’anneaux rejeté par le tigre le 14 janvier, nous avons trouvé, outre les anneaux de Bothriocéphale, un scolex el les premiers anneaux d'un Cestode présentant les caractères suivants: Tête glohuleuse, tétragone, large de 1 mm. 3; rostre puissant armé d’une double couronne de crochets (nous n'avons pu tirer d'indication du nombre de ceux-ci, car il n’en restait qu'une dizaine), — Ces crochets sont de deux sortes :les grands ont une longueur de 238 à 242 y avec un manche cylindrique, épais, pluslong que lalame; les petits sont longs de 123 à 130 u; leur manche est court et la garde bifide. Cou un peu plus mince que la tête etlong de 1 mm. 1/2 environ. Les premiers anneaux, les seuls observés, très étroits et beaucoup moins longs que larges. Longueur totale du fragment, 0 m.20 environ. (1) V. AroLa. Archives de Parasilologie, IT, 1900, p. 403. (2) A. Rarzzier. Traité de zoologie médicale el agricole, 1895, p. 316. (3) A. Rarzcrer. Trailé de zoologie médicale el agricole, p. 317. L'ensemble de ces caractères nous autorise à considérer que nous nous sommes trouvés en présence du Tænia serrala Gœze, ETIOLOGIE. — On sait aujourd'hui que c’est par l’inges- tion de poisson cru ou insuffisamment 'euit que l’homme ou l'animal contracte le Bothriocéphale large (Dibothrio- cephalus latus). Il en est vraisemblablement de même pour les autres espèces de Bothriocéphales. L’enquête que nous avons faite à laménagerie Bostock nousa appris que la nourriture du tigre se composait exclusivement de viande de bœuf et de cheval, de lapins, de poules et de cobayes. Mais on sait combien les Félidés en général sont friands de poisson. Et comme, pour effectuer les changements de cage, d'un usage courant dans les ména- geries, 1l fallait faire passer les tigres par la cage des ours (animaux dans la nourriture desquels Île poisson entre pour une certaine quantité), il est fort possible que le tigre, en raison de ses goûts, ait pu, au cours de ladite manœuvre, avaler des morceaux de poisson délaissés par les ours. D'autre part, il est plus que probable que les employés de la ménagerie ont très bien pu de temps en temps donner quelques poissons ou morceaux de poissons aux tigres... comme friandises. En ce qui concerne le Tænia serrata, nous avons dit plus haut que le tigre mangeait des lapins. Or, on sait que la larve de ce Téma, le Cysticercus pisiformis Zeder, vit dans le péritoine de ces rongeurs et se transforme en Cestode adulte dans l'intestin du chien. — L'étiologie est ici très simple : le tigre a remplacé ie chien. Il importe cependant de remarquer que nous n'avons observé de ce Ténia que «le scolex et les premiers anneaux », Dans ces conditions, notre trouvaille n’a pas l'importance qu’elle aurait acquise si nous avions rencon- tré des anneaux remplis d'œufs, Detelsanneauxexistaient- ils et ont-ils été arrachés et perdus en recueillant les fragments de vers au moyen des raclettes ? Dans le doute, nous concluons par la négative. Il est probable que, dans l'intestin du tigre, le Cysti- cercus pisiformis a évolué seulement jusqu’à la formation des premiers anneaux, cet habitat diflérant trop du milieu habituel, représenté par l'intestin du chien. J. DRAMARD, Médecin-Vétérinaire. H. BENOIT-BAZILLE. ICHTYOLOGIE Panique à Ecol (Haute-Marne) en 1889. — Deux monstres dans la Sueur. — Bataille. — C'élaient deux eslurgeons. — Rareté de l'esturgeon dans le Nord de la France. — Caplure d'un esturgeon dans l'Escaut en 1829. — Pari à Lille, en avril 188%. — L'eslurgeon el les parieurs en justice de paix. Ecot est un joli village de la Haute-Marne, sur les rives de la Sueur, cours d'eau de moyenne profondeur, qui déploie ses méandres au fond d'une vallée des plus pittoresques, Dans les premiers jours de juin 1889, ce village, à la vie calme et placide, fut en proie à la plus grande des frayeurs deux monstres immenses, hideux, avaient surgi inopinément dans les eaux naguèëres silencieuses de la Sueur et menaient grand tapage près du pont du village. es habitants qui, en traversant le pont, avaient, un beau € , matin, entr'aperçu ces monstres jouant et soufflant parmi les roseaux, étaient venus au plus vite donner l'alarme et semer l’eflroi au village. C'étaient, dirent-ils, deux poissons monstrueux, de 4 | y ; om plusieurs mètres de long, de couleur gris-noir, au museau allongé coupé d'une gueule terrifiante, au corps recouvert d'une carapace semée d'épines.. bref, c'étaient probablement des baleines d’es- pèce particulière, peut-être des requins, à coup sûr des animaux féroces. Nonobstant la terreur qui envahit Ecot à cette nouvelle, de courageux citoyens se rassemblent; après mûres délibérations, ils décident de marcher bravement aux monstres. Ils partent résolus, armés de pied en cap ; à leur suite s'avancent, se dissi- mulant prudemment, quelques femmes et quelques enfants dont la curiosité l'emporte sur la peur. L'escouade atteint le pont sans encombre : la Sueur paisible- ment coulait ses ondes habituelles. L'on s’accoude au parapet el l’on sonde héroïquement de l'œil les profondeurs des eaux. J'out à coup, un cri! Du sein des joncs et des roseaux ont surei, au-dessus de la masse liquide qu’elles font bouillonner, onduler, une tête, puis une autre tête de poisson, insolites et de forme et de grosseur, dont la gueule féroce entr'ouverte, laisse voir des dents terrifiantes ! Les enfants s’enfuient épouvantés; les femmes gémissant, reculent en se signant; les hommes, calmes et dignes comme il convient au sexe fort en présence du danger, restent dominant l'ennemi de toute la hauteur du pont et du parapet protecteurs. L'amour de la gloire, cependant, et un peu bien aussi le désir secret d'ajouter un plat nouveau au monotone ordinaire des repas, viennent bientôt enflammer les cœurs. Une barque, munie de ses avirons, était amarrée au rivage. Les Scolois les plus braves, assurant dans leurs mains les armes de chasse et de pêche dont ils s'étaient munis, sautent dans l’esquif et poussent aux monstres marins. Une lutte grandiose s'engage entre ciel et eau. Après maintes attaques et défenses de part et d'autre, la victoire est à l'espèce humaine qui, tiomphante, parvient à ramener au rivage les deux vaincus, dont l'un mesurait 1m. 710 et pesait 68 kilogrammes et l’autre atteignait presque et la même longueur et le même poids. Par hasard, là passait en ce moment — comme dit Victor Hugo, dans Ruy-Blas, .... un inconnu Qui ne dit point son nom et qu'on n’a point revu en ceslieux, du moins. Cet mconnu, — qu'on me permette de ne pas trahir ici son incognito — était un fervent amant des choses de la nature : il apprit aux heureux vainqueurs qu'ils venaient de capturer deux magnifiques es{urgeons. Pour venir échouer si glorieusement à Ecot, ces deux malheu- reux sturoniens avaient dû remonter la Seine jusqu'à la Marne, la Marne jusqu'au Rognon, le Rognon jusqu'à la Sueur, la Sueur jusqu'à Ecot, c’est-à-dire faire un trajet de plus de six cents kilo- mètres ; et cela, malgré les nombreux barrages qui coupent cha- cun de ces cours d’eau! Certes, l’esturgeon remonte les fleuves dans le but de frayer, et s'aventure ainsi fort loin de la mer. Mais je doute qu'on l'ait capturé, non pas aussi avant dans le continent, mais dans une rivière aussi peu importante qu'est la Sueur. Et même, l’esturgeon qui, autrefois, remontait fréquemment et en abondance presque tous les fleuves de France et leurs affluents, s'il entre encore chaque année dans nos grands cours d'eau tributaires de l'Océan et de la Méditerranée, est devenu d'une telle rareté dans les cours d’eau des bassins de la Manche et de la mer du Nord, que leur capture dans la Seine, l'Orne, la Somme, l'Escaut, etc., fait époque dans l'histoire de la pêche dans la contrée. A propos de l'Escaut et de l’esturgeon, je me remémore une cause célèbre dans les fastes des justices de paix de Lille; c’est par elle que Je termine une note documentaire sur le sturonien qui en fait le sujet. C'était en l'an de grace 1884. Au mois d'avril, dans un café de Lille, X..., joyeux vivant, raconta qu'en 1829, on avait pêché près de Valenciennes, à Condé, dans une écluse de l’Escaut, un esturgeon qui avait remonté le fleuve dans le sillage d’un bateau chargé de. sel. L'un des assistants, un nommé H..…., répondit que cet estur- geon élait probablement, certainement, un poisson du mois en cours (d'avril, s'entend). Le premier, — non pas le poisson, mais le joyeux vivant, — se fit fort de prouver et l’esturgeon et sa capture à Condé en 1829. Un pari s’engagea : le perdant devait payer un plantureux déjeuner. Deux arbitres furent choisis parmi les plus graves. Le 91 avril, ils se rendirent à Condé où ils se livrèrent à une enquête. Ils revinrent convaincus que les assertions de X... 12 LE NATURALISTE étaient sérieuses et déclarèrent gravement : 1° que le poisson pêché en 1829, dans l’écluse de Condé et conservé, empaillé à la mairie de cette ville — :l y est encore aujourd'hui, — était bien un esturgeon; 2 que l'esturgeon pouvait vivre et résister assez longtemps dans l'eau douce ; 30 que c'était probablement, grâce à un bateau de sel, que le poisson alléché ou trompé, avait remonté l'Escaut de la mer à Condé. En conséquence, H... fut déclaré perdant. Mais, — et c'est ic1 où l'affaire se corse, — si H... entendit la sentence arbitrale, il resta sourd aux conclusions imprévues qui la terminaient : une réclamation par les arbitres de « 46 fr. 25 pour leurs frais de transport, ilem 41 francs pour nourriture et consommations diverses pendant le voyage, i/em 80 francs pour honoraires, soit un total de cent soirante-sept francs vingt-cinq centimes ». Comme assaisonnement d'un poisson de mer, H... trouva que cette sauce était, non seulement salée, mais même un hors- d'œuvre : il refusa net. En conséquence, les deux arbitres, forts de la conscience avec laquelle ils avaient expertisé l’assignèrent par-devant le juge de paix en paiement des cent soixante-sept francs vingt-cinq centimes, pour frais et honoraires d'arbitrage. Je laisse à deviner si l'auditoire fût mis en gaieté, lorsqu'il entendit exposer avec tout le sérieux possible, le sujet du litige. La lecture des pièces produites n’était pas, d'ailleurs, de nature à calmer l'hilarité du public. C'étaient d'abord des attestations de vieillards, confirmant qu'en 1829, on avait pris un esturgeon vivant dans l'écluse de Condé. L'une d'elles était ainsi conçue : &« Le soussigné..., âgé de soixante-dix ans, ne sachant pas signer, à fait sa croix devant témoins. » Et suivait, sur l'attestation, la croix avec deux signa- tures de témoins, légalisées par le maire de Condé. C'était ensuite un certificat compendieux du secrétaire de la maison de Condé, qui déclare que le fait de la prise de l’estur- geon, est de notoriété publique. Cette pêche miraculeuse, disait- il, a fait sensation en son temps; elle a été chantée en vers par M. Derbigny, dont les poésies ont été éditées par Plon en 1853 ; elle a même failli être peinte par un artiste en renom, qui s’est contenté d’en faire une esquisse. L’honorable secrétaire ajoutait, qu'il n'était pas rare de voir autrefois certains poissons de mer remonter l'Escaut jusqu'à Condé, à la suite des bateaux chargés de sel. Il parait qu'ils ont perdu cette bonne et naïve habitude. H... fit plaider que, si on pêchait des esturgeons à Condé, il trouvaitla sauce trop chère, et qu'il n’entendait pas faire les frais du voyage d'agrément, et des repas très copieusement arrosés, que s'étaient payés les arbitres. Les débats clos, le juge de paix, non sans un sourire certes, rendit le 1er juin 1885, le jugement suivant : « Nous, juge de paix, « Attendu qu'aux termes de l’article 1967 du Code civil, « aucune action ne peut être exercée pour le paiement d'un € pari; que, par suite, la constitution d'arbitres appelés à juger « d’un pari, est radicalement nulle; que ceux qui acceptent une « pareille mission, au mépris de la loi, ne peuvent (prétendre ni « à indemnité pour leurs démarches, ni à des honoraires; « Attendu que les demandeurs GG... et U., disent avoir été « constitués arbitres en un différend entre le défendeur H... et «un sieur X... et réclament du premier une somme de 167 fr. 25, « pour frais de voyage à Condé-sur-l Escaut, déboursés et hono- « raires ; que des débats et des documents de la cause, il appert « qu'à la suite d’un pari des moins sérieux, les demandeurs ont « accepté la mission encore moins sérieuse, de vérifier à Condé « si le sujet du pari était réel et de prononcer entre les parieurs: « que la demande doit être écartée comme reposant sur une cause «illicite ; « Attendu, au surplus, qu'à supposer l’action licite, les pour- « suites pour frais d'arbitrage ne peuvent avoir lieu que sur une « sentence rendue exécutoire, déposée au greffe du tribunal civil « du ressort, et devant ce même tribunal auquel appartient seul « la connaissance de l'exécution du jugement arbitral ; « Par ces motifs, et statuant en premier ressort, « Déclarons G....et U..., non recevables en leur demande, les « en déboutons et les condamnons aux dépens. » L'histoire ne dit pas que G... et U... aient fait appel de ce jugement. O DaGuix. LE NATURALISTE 13 ÉTUDE SUR LE MOUCHERON DES CUVES Ce moucheron aux formes variées, quoique peu distinctes, apparaît tout à coup en très grand nombre, à l'époque des ven- danges, grâce à ses rapides évolutions. Lorsqu'on s'approche d’une cuve en fermentation, on est aveuglé par des nuées de ces bestioles, qui ont pris naissance dans le marc, pendant la transformation du moût sucré en vin. Les moulins et pressoirs à cidre sont également encombrés par d'innombrables légions de moucherons, qui prennent nais- sance dans la pourriture des fruits, dans le marc et les résidus de fabrication. ; Il semblerait résulter des observations faites sur le rôle de ces moucherons, dans la fermentation vinaire, que leur présence serait un indice d’un commencement d’acétification. M. Léon Garnier, dans son étude Ferments el Fermentalions, dit en par- Hant de la fabrication du vinaigre : « Le germe initial, point de départ de la fermentation acé- tique, se trouve, soit dans le vinaigre ajouté au liquide, soit dans les poussières de l'atmosphère ; très souvent, il est apporté par la mouche du vinaigre (Drosophilla cellaris L.), qui appa- rait très rapidement sur les liquides à odeur acétique, abandon- nés à l'air dans une étuve, et qui emporte partout avec elle, attachés à ses pattes, les germes qu'elle a pris sur les liquides vinaigrés. » D'après M. Deresse, ces insectes (les Drosophiles) peuvent pénétrer dans les cuves de deux manières réunies ou-distinctes. En cueillant des raisins avant l’époque de la vendange et en les isolant sous une cloche de verre pour suivre les ravages de la cochylis, il a été obtenu de nombreux moucherons, parmi les- quels dominaient les trois espèces suivantes : Drosophilla fune- bris, D. melanogaster et Sciaria Intidicolis. D'autre part, des conserves de raisins pour collections avaient été préparées, en plaçant des spécimens parfaitement sains dans des bocaux remplis d’eau sucrée, suffisamment salicylée pour ne pas fermenter. Beaucoup de ces récipients présentaient, moins d'un mois après, une couche de plusieurs centimètres d'épaisseur, de mou- cherons entassés au-dessus du liquide, sur une surface de plus d’un décimètre carré. Ces faits ont permis de conclure, que l'invasion des mouche- rons dans la cave, peut se faire par des raisins infestés au préa- lable ou par leur arrivée subite au moment de la fermentation, et le plus souvent de ces deux façons simultanément. D’après M. Deresse, il résulte des observations rapportées et des expériences : 1° Que l’acide carbonique tue le moucheron ; - 20 Que la permanence et la multiplication de cet insecte dans le moût, coïncident avec la disparition de l'acide carbo- nique; à 3° Qu'en conséquence, les moucherons peuvent être considérés comme les avertisseurs de l’acétification, parce que cette altéra- tion — dans le vin qui imbibe le marc — commence avec la disparition de l'acide carbonique, disparition qui est le point indiqué par l'invasion des moucherons. M. Deresse ajoute que, quoique l’insecte ailé se montre très impressionnable au gaz délétère, il est certain que ses autres états d'œuf, de larve et de pupe sont plus réfractaires, et suf- fisent parfois pour conserver, malgré les émanations meurtrières, les germes latents de la survivance de l'espèce. Pauz NoEL. CHRONIQUE & NOUVELLES La caprificalion des figues. — L'incubalion buccale chez les poissons. La question de la « caprification » est extrêmement difficile à comprendre et, pour ma part, bien qu'ayant lu de nombreux mémoires, Je n'ai jamais réussi à avoir des idées nettes sur le phénomène. M. Marin Molliard vient cependant, d’après un mémoire de M. Trabut, de mettre de l'ordre dans l'affaire. Suivons-le. On sait que la figue n'est pas un véritable fruit, au sens botanique du mot; elle ne résulte pas, en effet, de la transfor- mation d'une fleur, mais de celle d’une inflorescence entière, dont la forme est très spéciale; l’axe sur lequel s’insèrent les différentes fleurs, se creuse à la partie terminale, et c’est dans la cavité résultant de l’invagination de cet axe, qui peut devenir charnue et par suite comestible, que se trouvent de nombreuses petites fleurs; celles-ci sont séparées de l'extérieur par un orifice rétréci qui est lui-même obturé par des écailles, se recouvrant en grande partie les unes les autres, Le Caprifiguier ou Figuier sauvage présente par an trois générations de figues; l’histoire de chacune d'elles est intime- ment liée à celle des autres. A la fin de l'automne, alors que les feuilles tombent, on voit persister sur les rameaux de petites figues dures que les Kabyles appellent des Ouaha ; à leur inté- rieur, on n’observe que des fleurs femelles ; mais celles-ci se distinguent des véritables fleurs femelles, que nous verrons se constituer dans d’autres figues, par un style très court et un stigmate fortement réduit; on les appelle des Jleurs-qalles, parce qu'elles sont destinées à recevoir les œufs d’un petit hyménop- tère, le Blastophaga Psenes ; chacun de ces œufs donne nais- sance à une larve qui occupe la place d’une graine, et passe ainsi l’hiver à l’intérieur des Ouaha. Au printemps, on voit se développer à l'aisselle des feuilles tombées à l’automne dernière, de nouvelles figues plus volumi- neuses, les Dokkar ou figues mâles ; cette dernière désignation vient de ce qu’à l’intérieur de la cavité, on trouve au voisinage de l’orifice de nombreuses fleurs mâles; plus bas, on observe les mêmes fleurs galles que dans les figues de la précédente génération, Les Blastophaga femelles, sorties des Ouaha, viennent dans les nouvelles figues pour y déposer, à l’aide de leur tarière, leurs œufs qui se développent dans l'ovaire des fleurs-galles ; vers le mois de juin, les insectes ont achevé leur évolution; les mâles, dépourvus d'ailes, déchirent avec leurs puissantes mandi- bules, la paroi de la galle où ils sont enfermés, et viennent pra- tiquer une ouverture aux galles qui contiennent les femelles, à travers l’orifice ainsi percé, ils fécondent ces dernières qui ne tardent pas à leur tour à sortir des galles. Le moment où les insectes effectuent ainsi leur éclosion coincide avec la maturité des fleurs males ; les Blastophaga femelles retiennent sur toutes les parties de leur corps la fine poussière pollénique qu'elles vont porter dans les figues de la troisième génération qu'il nous reste à envisager. Sur les rameaux de l’année naissent, pendant l'été, de nouvelles figues, appelées Djeha, dans lesquelles on reconnait trois sortes de fleurs : au voisinage de l’orifice, des fleurs mäles qui ne seront mûres que deux mois plus tard, plus profondément des fleurs galles et de véritables fleurs femelles, capables de donner des graines si elles viennent à être fécondées; c'est aux Blaslophaga femelles, sortes de figues Dokkar qu'est dévolu le rôle d'effectuer cette fécondation ; les fleurs mâles des figues considérées, ne seront müres, en effet, que longtemps après queles fleurs femelles auront cessé d’être aptes à la pollinisation. Les insectes pénètrent par l'orifice de la figue d'été, -après avoir souvent laissé entre les écailles leurs ailes arrachées; ils déposent leurs œufs dans les fleurs galles, en même temps qu'ils laissent à la surface des stigmates des fleurs femelles le pollen dont ils sont saupoudrés. L'adaptation des fleurs galles consiste avant tout dans le raccour- cissement, du style, dont toute la longueur permet, étant donné celle de la tarière de l’insecte, le dépôt de l'œuf. Dans l'ovule de la fleur, les dimensions du style des fleurs femelles proprement dites rendent impossible ce dépot. Les Blastophaga qui ont effectué leur développement dans les figues d'été, passeront de la même façon que précédemment dans les figues d'automne, les Ouaha qui nous ont servi de point de départ; le pollen qu'ils pourront emporter n'aura cette fois aucun rôle, puisque les Ouaha n’ont pas de fleurs femelles. On voit, en résumé, que le Caprifiguier ne présente, parmi les trois sortes de figues qu'il possède, qu'une seule génération de figues fertiles, les Djeha qui sont fécondées, grâce à l'interven- tion d'insectes, par le pollen du Dokkar. Toutes ces ligues sont d'ailleurs sèches; seules les Djeha peuvent devenir un peu charnues : et c’est grâce à la culture qu'on a pu oblenir les diverses variétés comestibles, qui dérivent d'une des (rois géné- rations du l'iguier sauvage. , C'est ainsi que certaines figues dérivent du Djeha par la dis- parition complète des fleurs galles et des fleurs mâles ; d’autres, sont des figues Dokkar dans lesquelles les étamimes ont disparu et dont les fleurs galles sont devenues complètement stériles ; ce sont les igues-fleurs ou Bakor : aux figues Ouaha correspondent | enfin des figues comestibles, dont toutes les fleurs sont stériles. 14 LE NATURALISTE Dans ce dernier cas et dans tous les autres analogues, la fécondation est inutile, mais lorsque les figues contiennent les fleurs femelles, il faut, pour qu'elles deviennent charnues, qu’elles soient fécondées, et elles ne peuvent l’étre que par l'intervention des Blastophaga amenant dans ces figues le pollen du Caprifi- guier, Cette nécessité explique lopération à laquelle on se hvre dans les pays où se cultivent de tels Figuiers et qu'on désigne sous le nom de caprification; elle consiste à placer sur les figuiers cultivés, des figues sauvages de la génération du prin- temps, des Dokkar qui viennent d'être cueillis et qui contiennent en même temps que du pollen, des Blastophaga prèts à effectuer leur sortie. Lorsqu'on a cherché à transporter dans des pays lointains, en Amérique, par exemple, des figuiers cultivés pour qui la fécon- dation des fleurs est indispensable au développement des fruits, on n’a pu obtenir ces derniers que le jour où on a introduit des Dokkar. * * * Tout le monde connaît le cas du Chromis « père de famille (1) » qui conserve ses œufs dans sa bouche jusqu'à leur éclosion et même quelques jours après. Ce fait n’est pas aussi isolé qu'on le croit généralement ; il se rencontre chez divers autres poissons et particulièrement dans la famille des Cichlidés (à laquelle appartient le Chromis) et que M. J. Pellegrin vient d'étudier. Déjà, dès 1855, Castelnau, dans ses Poissons de l'Amérique du Sud, avait fait une curieuse remarque à propos de ses Chromis lapidifera, qu'on doit ranger dans le‘genre Geophagus. Il lui avait donné ce nom à cause des soins qu'il prodiguait à sa progéniture. € Au lieu, dit-il, de l’abanäonner au sens des eaux, ce qui est le cas presque universel des Poissons, celui-ci porte une à une dans sa bouche et à une assez grande distance sur le rivage de petites pierres dont il forme un lit dans lequel il dépose ses œufs. » Toutefois, c’est Louis Agassiz qui, un peu plus tard, a décou- vert que certaines Cichlidés du Brésil présentaient des phéno- mènes d'incubation buccale, analogues à ceux observés chez les Siluridés. Dans la narration de son voyage au Brésil, accompli en compagnie de Mme Agassiz, récit qui renferme tant de détails intéressants sur les Poissons en général et sur les Cichlidés en particulier, se trouve la reproduction d'une lettre datée de Teffé, adressée au professeur H. Milne-Edwards et contenant le passage suivant : « J'ai observé une espèce de Geophagus dont le mâle porte sur le front une bosse très sail- lante (2), qui manque entièrement à la femelle et aux jeunes. Ce même Poisson a un mode de reproduction des plus extraordi- naires. Les œufs passent je ne sais trop comment dans la bouche, dont ils tapissent le fond, entre les appendices intérieures des arcs branchiaux et surtout dans une poche, formée par les pha- ryngiens supérieurs qu'ils remplissent complètement. Là ils éclosent, et les petits, libérés de leur coque, se développent jusqu'à ce qu'ils soient en état de pourvoir à leur existence. » D'ailleurs, d'après les pêcheurs brésiliens, l'incubation buccale se rencontre à un plus ou moins haut degré dans toute la famille des Acaras, terme général sous lequel ils englobent l’ensemble des Cichlidés de forme ovale. Quelques « Acaras » pondent leurs œufs dans le sable et forment, comme l'avait déjà signalé Castelnau, une sorte de nid sur lequel ils veillent avec la plus tendre sollicitude. Ge sont les Astronotus et les Chælobranchus. D'ailleurs, les soins ne se bornent pas aux œufs, mais sont poursuivis après la naissance. Les jeunes viennent se réfugier dans la bouche de leur parent en cas de danger. L. Agassiz dit, en parlant des Geophagus : « Il n'est arrivé de rencontrer la cavité branchiale, aussi bien que la membrane branchiostège remplit, non pas d'œufs, mais de petits déjà éclos. » L. Hensel a observé aussi ce fait sur son Geophagus scymnophilus. Parmi les Cichlidés de l'Ancien Continent, le D' L. Lortet, qui a éludié les mœurs curieuses des Poissons de la Syrie, a donné des détails fort intéressants sur les espèces du genre Chromis : « La plupart, dit-il, incubent leurs œufs gros et verdâtres, et élèvent leurs petits dans l'intérieur de la bouche. On trouve sou- vent, dans la gueule d’un poisson de 20 centimètres à peine, plus de deux cents petits d’une couleur argentée. Ces alevins restent pendant quelques semaines dans cette singulière demeure (1) Voir Il. Cour, Les animaux excentriques. 2 édition. Paris, 1904. (2) Voir Le Naluralisle, n° 425. CET RETRO DT TRE TER REA 4e | protectrice. Une de ces espèces, le Chromis Simonis, a une- gueule énorme comparée aux dimensions de son corps, et, au printemps, les joues du mâle sont gonflées par des œufs ou le fretin qu'il transporte toujours avec lui. » , . D'après Lortet, c'est le mâle qui prend soin de sa progéniture. Suivant lui, lorsque la femelle a terminé sa ponte, le mäle féconde les œufs, puis, quelques minutes plus tard, il les avale et les garde dans sa cavité buccale. L'animal ne les lâche jamais quand il est dans l’eau. Les œufs subissent en quelques jours leurs métamorphoses. Les petits, malgré leur volume con- sidérable, ne quittent la bouche paternelle que lorsqu'ils sont longs de 10 millimètres. Parmi les poissons du lac Tanganyika, Boullenger a observé l'incubation buccale dans les genres Eclodus et Tropheus. Le type d'Ectodus longianalis à la bouche et le pharynx remplis d'embryons. C’est une femelle : chez d’autres individus femelles contenant des œufs prêts à être pondus, la dimension de ceux-ci est de 2 millimètres. M. Pellegrin a pu constater sur un exemplaire de Pelmalo- chromis lateralis du Congo, que la bouche:et le pharynx contien- nent neuf œufs assez volumineux. Les œufs étaient protégés par un voile membraneux, situé en arrière du bord denté de la mâchoire supérieure, ils ne pouvaient ainsi s'échapper au dehors. M. Pellegrin a pu faire aussi des observations suivies sur le Tilapia galilæa, de la Menzaleh, et a été amené à poser les conclusions suivantes : 40 c’est à la femelle qu'incombe l’incuba- üon bucco-branchiale ; 2° les soins se poursuivent après la nais- sance au moins Jusqu'à complète résorption de la vésicule des alevins ; 3° tandis que les œufs se développent dans la cavité branchiale, les ovules dans les ovaires s’accroissent parallèle- ment, de sorte que lorsque les jeunes assez grands s’échappent, une seconde ponte peut s'effectuer à bref délai; 4° dans cette espèce, le nombre des œufs et des embryons doit être évalué de 100 à 200. Henri Cour. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES DES LÉPIDOPTÈRES DU GENRE HÉPIALE Les Hépiales, à l’état adulte, apparaissent dans nos pays au printemps ainsi qu'en été, en plaine comme en coteau ou à la montagne. Aussitôt éclos, les mâles se livrent avec ardeur à la recherche de leurs femelles, dont l’éclosion ne se fait pas encore, elle n’aura lieu que deux ou trois jours après ; celles-ci, dès qu’elles se sont délivrées de leur suaire, prennent position sur une tige de plante, conire un tronc d’arbuste ou sous une pierre, et attendent là que le régé- nérateur de l'espèce vienne les féconder ; c'est de nuit, au crépuscule, que se fait cette chasse à l’hyménée; de leur vol bas mais bien soutenu, les deux sexes arrivent en peu de temps, à se trouver en contact, et de’ suite se fait le rapprochement par superposition, le mâle dessus, mais dès que les organes génitaux sont parfaitement unis, le copulateur quitte le dessus de la position pour se mettre bout à bout avec sa femelle, et la copulation se continue ainsi par juxtaposition durant toute la nuit, puis le couple ne tarde pas à se désunir, le mâle est épuisé, il a rempli sa mission, la femelle se fixe le long d'une tige, sous une touffe d’arbuste ou sous le rebord d’une pierre, elle est fécondée, son rôle va commencer; sans quitter son abri, elle procède au dépôt de sa ponte, ce qui se fait avec une rapidité à nulle autre pareille; en effet, après le premier œuf pondu et lancé un ‘peu loin, LE NATURALISTE 15 en vient un deuxième, un troisième, et ainsi des autres. un par seconde, jusqu'à épuisement de l'ovaire qui en contient une centaine environ: — pour pondre cette masse d'œufs qu’elle a eu soin d’éparpiller en les diri- geant dans des directions différentes au moyen d'in- flexions imprimées à son abdomen ; la femelle n’a mis que deux à trois minutes au plus. Comment expliquer pour cette mère, cette hâte à se débarrasser en si peu de temps du produit de son ovaire ?.… Œuf. Longueur 4 millim. 5, diamètre 0 millim. 8. Ovalaire, brun terne, finement pointillé, à pôles arron- dis, à coquille assez consistante. Ainsi abandonnés, ces germes ne tardent pas, sous l’action de la température, à éclore, six à huit jours leur suffisent en temps normal, huit à dix par des temps frais ou humides; les chenilles nouvellement écloses, cherchent aussitôt un refuge contre les ardeurs du soleil en s’enfonçant légèrement dans le sol et non loin des plantes environnantes, dont le chevelu des racines leur servira désormais de nourriture ; en effet, sans trêve ni repos autre, que leur procure l’entre-temps des mues, elles rongent, corrodent et progressent si bien, qu’en automne déjà, elles ont atteint un grand développement qu'elles complèteront au printemps suivant; mais dès qu'arrive l'époque des frimas, elles s’enfoncent plus pro- fondément en terre, se mettant ainsi à l'abri des rigueurs de la température; c’est ce moment que nous allons prendre pour donner la description de la chenille; ce sera celle de l’Hepialus Pyrenaicus que nous allons prendre pour modèle, parce qu'elle n’est pas connue encore, et ce que nous dirons de celle-ci, peut s’appli- quer en général aux autres chenilles du genre. Chenille. Longueur 30 millimètres, largeur 4 à 5 millim. Corps allongé, subcylindrique, charnu, blanc terne, lisse et luisant, imperceptiblement pointillé, ridé, avec poils noirs épars, convexe en dessus, un peu moins en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure arquée en dedans et tronquée. Téte orbiculaire, cornée, rouge de brique, finement ridée, avec cils roux épars sur la surface; ligne médiane pâle, bifurquée au vertex en deux traits noirâtres, abou- tissant au-dessus de la base des antennes; épistome très étroit, transverse, labre large à bords arrondis; mandi- bules fortes, arquées, à base rougeâtre, à pointe noire et bidentée; mâchoires à tige forte, cylindrique, dans laquelle est invaginé le lobe maxillaire qui est conique, ainsi que les palpes maxillaires qui sont biarticulés; l’article basilaire court, annulaire, le terminal plus déve- loppé conique; menton étroit, encastré entre les deux montants des mâchoires, lèvre inférieure bilobée avec courts palpes biarticulés et rudiment de languette ciliée; antennes rétractiles, à base annulaire très développée, à üige très courte, conique, biarticulée; ocelles, sur les joues au-dessous de la base antennaire sont, sur une légère excroissance noirâtre, six gros points blanchâtres, -cornés, disposés sur deux rangées parallèles, de trois chacune. Segments thoraciques blanchâtres, fortement convexes, transverses, avec rangées de six à huit poils noirs, dis- posés en travers, le premier en entier, couvert d’une plaque jaunâtre, triponctuée de noir sur ses côtés et à base uniciliée, les deuxième et troisième semi-circulai- rement incisés, par suite formées de trois bourrelets couverts d’une plaque cornée, jaunâtre clair, leurs flancs tuméfliés et cihiés. Segments abdominaux blanc terne, avec ligne médiane sombre, fortement convexes, finement ridés, avec quatre longs cils noirs géminés, disposés en rangée transverse, les huit premiers transversalement incisés, par suite formés de deux grands arceaux, le neuvième arqué en dedans, couvert d’une plaque cornée, jaunâtre pâle, à bords tronqués et courtement spinulés, formant pseudo- pode; sur lequel s'appuie la larve durant sa marche. Dessous subdéprimé, de couleur plus pâle qu’en dessus, transversalement incisé, les deux premiers segments thoraciques avec tuméfaction blanchâtre; aux segments abdominaux, cette tuméfaction sur laquelle s’appuyent les pattes, est plus ou moins accentuée et à base ciliée; tous ces segments sont en travers incisés, leurs flancs tuméliés et ciliés de noir, le segment terminal est échancré et d’un brun terne; un fort bourrelet longe les flancs servant de trait d'union aux deux régions dorsale et ventrale. Pattes thoraciques bien développées, arquées, jaunâtres et ciliées, hanches massives, trochanters peu accusés, cuisses fortes, jambes réduites, prolongées par un onglet noirâtre acéré; pattes membraneuses, garnies d’une double rangée concentrique, de très courtes spinules noirâtres. Stigmates elliptiques, flaves, à péritrèeme noirâtre,; la première paire sur le bourrelet de séparation latéral des deux premiers segments thoraciques, les suivantes au- dessus du bourrelet latéral et près du bord antérieur des huit premiers segments abdominaux. Les traits particuliers à cette chenille sont : les plaques prothoraciques avec leurs trois points noirs, les longs poils noirs épars sur le corps, la forme et la dispo- sition des ocelles et des antennes. Provenant d'œufs éclos vers la fin août, cette chenille vit, progresse sous les pierres, à l'altitude de 2.200 mètres etau-dessus, des racines, des plantes basses et arbustes, de l’airelle en particulier, qui poussent dans ces lieux élevés et exposés à une température rigoureuse : aux premiers froids, elle s’enterre plus profondément, pas- sant ainsi l'hiver à couvert des frimas; aux premiers jours de mai, elle reprend de son activité première, ronge sans trêve ni repos autre que l'entretemps des mues; fin juin parvenue à son complet développement, elle se faconne sous la pierre qui l’abrite une longue loge oblongue, dans laquelle s’accomplira son évolution nymphale. Chrysalide. Longueur, 21 millimètres; largeur, 5-6 mil- limètres. Corps allongé, subcylindrique, corné, rougeûtre, avec poils épars et courtes spinules noirâtres dorsales, dispo- sées en rangées transverses au bord postérieur des seg- ments abdominaux ; masque céphalique strié, voilé ; les troisième et quatrième arceaux ventraux, garnis de deux arêtes cartilagineuses noirâtres, au sixième arceau est une plus forte arête entière et striée; segment anal tronqué, terminé par quatre petites ém'nences coniques, les deux médianes moindres, fente anale en long : spi- nules et arêtes servent d'appui à la chrysalide lors de son éclosion, pour avancer dans le long boyau qui l’abrite : la phase nymphale dure de trois à quatre semaines, puis l'adulte formé avance jusqu'à l'orifice du conduit, crève la partie inférieure céphalique, et s'échappe au dehors pour se lancer à la recherche de l’un de ses semblables, avec lequel il puisse s’accoupler et renouveler ainsi une nouvelle génération. 16 LE NATURALISTE ER A Ré Adulte. On trouve notre espèce pyrénéenne en août, au pied des plantes, sous les pierres ; rarement il se déplace de jour, c’est de nuit que le mâle seul vole à la recherche de sa femelle, dont les ailes peu développées la rendent incapable de se transporter d’un endroit à un autre. La France possède huit espèces d'Hépiales, dont les premiers états sont encore peu connus : le département des Pyrénées-Orientales à lui seul en contient quatre, qui sont : 19 Velleda, Hubner. 20 Pyrenaïicus, Douzel, dont nous venons connaître le cycle biologique. 30 Gamma, Hubner, dont nous observons la vie évolu- tive. 4° Alticola, Oberthur. de faire Capitaine XAMBEU. ACADÉMIE DES SCIENCES Recherches sur la germination des spores chez quel- ques levures, — (Note de M. A. GuiLLIERMOND, présentée par M. Gasron Bonnie.) Les observations ont porté sur le Schizosaccharomyces Mel- lacei, le Saccharomyces Ludwigii, le S. Salurnus et sur la levure de Johannisberg IT. — Dans la première de ces levures, les spores germent toujours isolément en formant de petits tubes ; on ne constate jamais de fusion entre les spores. On observe au contraire une fusion très nette des spores du S. Ludwigii : on rencontre des stades à deux noyaux très rappro- chés l’un de l’autre, situés dans le canal de copulation et d’au- tres avec un seul noyau un peu plus gros que les précédents, au milieu de ce canal. La fusion nucléaire ne peut faire ici aucun doute. On ne pourrait en effet expliquer la présence d’un seul noyau que par la dégénérescence de l’un des deux noyaux pri- milifs. Or, s'il y avait dégénérescence, on apercevrait probable- ment des traces de cette dégénérescence et, en tout cas, on ne rencontrerait pas de stades à deux noyaux très rapprochés l’un de l’autre, Les spores de levure de Johannisberg II peuvent germer iso- lément,mais environ la moitié d’entre elles se fusionnent deux à deux au moment de leur germination; cette fusion s’accomplit à peu près comme dans le S, Ludvigii. — Quant au S. Saturnus, le plus grand nombre des spores germent isolément, il n’y à guère qu'un peu plus du quart d’entre elles qui se fusionnent. La conjugaison étant définie comme une fusion de deux cellules accompagnée de la fusion des noyaux, l’auteur conclut qu'on est manifestement ici en présence d'une conjugaison isogamique pour ces trois dernières levures. Quant aux spores qui germent isolément, elles représentent sans doute des cas de parthéno- génèse. Sur une nouvelle pomme de terre propre à la culture en terrains humides. — (Note de M. LABERGERIE, pré- sentée par M. Gasron BonNiEr.) Cette nouvelle pomme de terre est le Solanum Commersoni Dunal. Cette plante avait été recommandée jusqu'ici comme plante fourragère, mais à la suite d'essais de cullure en grand à Verrières dans le département de la Vienne, l’auteur a pu constater qu’elle fournissait des tubercules très nutritifs et excellents au goût. Cette nouvelle pomme de terre présente en outre l'avantage de préférer les terrains humides nuisibles à la culture des pommes de terre actuellement cultivées. En terrain très sec les rendements étaient à peu près les mêmes que ceux des pommes de terre locales, pour les dépasser dans des proportions d'autant plus considérables que le terrain élait plus humide. L auteur chiffre les rendements de 10.000 kilogrammes en ter- ram très sec à 90.000 kilogrammes au moins à l’hectare en ter- rain très humide. Il à pu obtenir des tubercules pesant plus de 1.600 grammes. Le «Lernæenicas Sprattæ », parasite de la sardine en Vendée. — (Note de M. Marcez BaupouIN, présentée par M. Bouvier.) En 1903 les marins de Vendée ont rencontré au début de la campagne de pêche à la sardine, un assez grand nombre de spécimens de ce poisson présentant un parasite très analogue à celui signalé en 1888 par M. Joubin et différent du Peroderma cylindricum qui, d’après M. Giard, serait commun en Bretagne. Les pêcheurs de la région le connaissaient depuis longtemps et lui avaient donné le nom de Pavillon ainsi qu'au Peroderma. M. Bouvier pense qu’il s’agit d'un Lernæenicus semblable au L. Sprallæ, mais que c’est probablement une espèce propre à la sardine qu'on devrait appeler Lernæenicus sardinæ. On trouve souvent six à sept parasites sur le même animal rarement placés au niveau des yeux, ils sont généralement fixés à la hauteur de l'opercule, sur le corps même, ou parfois sur la queue. La sardine infestée est petite parce qu’elle est malade, atteinte depuis plusieurs mois et frappée dès sa jeunesse. Le poisson infesté est presque toujours pris à la drague; on le rencontre rarement lors de la pêche au filet trainant. Les grands bancs de sardines du large sont beaucoup moins atteints par le parasite que ceux qu'on trouve sur les côtes et principale- ment à l'embouchure des baies ou des estuaires. Les pêcheurs ont conclu, —et cette conclusion parait exacte, — que ce poisson qu'ils prennent pour des sardines jeunes n'arrive pas du large, mais qu'il a passé l'hiver sur le rivage et à l'embouchure des rivières. L'hôte du parasite est bien la sardine le Clupea pilchardus. Le terrain houiller en Lorraine française, (Note de M. Francis Laur.) Le terrain houiller, prolongement du bassin de Sarrebrück dans la Lorraine française vient d’être rencontré par deux son- dages à Eply et Lesmenils, ayant 700 mètres de profondeur après avoir traversé régulièrement sans incident le Kreuper, le Mus- helkak, le Grès bigarré et le Grès des Vosges; peu ou point de Permien. Ce qui vient confirmer ce qui jusqu’à présent n’était qu'une hypothèse, savoir l’existence d’un pli Sarrebrücki, Pont-à- Mousson et le parallélisme de ce pli avec les trois plis houillers Essen-Douvres, Ville-Autun et Ronchamp-Creusot. Cet anti- clinal houiller s’étendrait de Pont-à-Mousson à Nancy et jusqu’au nord de Commercy : il passerait sous le Crétacé parisien et émer- gerait de nouveau dans l’ouest de la France. Sur la constitutionde la terre arable. — (Note de MM. A. Derace et H. Lacaru, présentée par M. Tu. SonLosiNG.) Les auteurs se sont proposé d'analyser qualitativement la terre arable de façon à avoir la liste complète des espèces miné- rales qui entrent dans sa composition. Leur méthode d'observation consistait à préparer, à l’aide de la partie fine de la terre, une plaque mince à faces parallèles et à examiner cette plaque mince au microscope polarisant et à la lumière parallèle, à la façon des roches. Ils ont pu constater que la terre arable présentée jus- qu'ici comme le résultat d’une désagrégation et d'une décompo- sition des minéraux essentiels des roches n’est qu'un simple pro- duit de désagrégation. Les minéraux y sont à l’état où on les rencontre ‘dans les roches d'origine. Ils n’ont subi ni décomposition, ni corrosion. Ces minéraux livrent aux dissolvants, à l'eau principalement, en proportion très faible mais constante, la totalité de leur substance, et ces dissolutions laissant intacte la partie non dissoute des mi- néraux sont l’acte préparatoire et nécessaire aux réactions chi- miques ultérieures. M. G. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris, — Imp. F. Levé, 11, rue Cassette. 27° ANNÉE 2e EURE o À SAN. DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX dr} Jr Metopodontus biplagiatus, var. nigripes. Le Metopondontus biplagiatus Westwooda les pattesrougeätres, rembrunies aux articulations, et la face inférieure du corps d’un brun rougeâtre obscur. Les dessins des élytres sont assez cons- tants, mais la macule centrale et les deux macules latérales du pronotum sont très variables. Tantôt la macule centrale s'étend d'un bord à l’autre et affecte un contour un peu rhomboïdal bien défini, occupant une large surface, tantôt elle s’éclaircit tout en conservant la même forme, tantôt au contraire ses contours se fondent et deviennent tout à fait indistincts ; le même phénomène se produisant en même temps pour les macules latérales, de sorte que la teinte rougeâtre peut ainsi envahir presque toutle pronotum. Les joues sont toujours plus ou moins rougeâtres et s’éclaircissent parfois notablement. Des variations du même genre s’observent chez les femelles. Au Tonkin, au Siam, en Cochinchine se trouve une variété qui paraît bien tranchée et qui, avec une coloration invariable, pré- sente quelques légères différences de structure. Les mandibules sont semblables, mais le bord frontal est un peu plus échancré, la lèvre supérieure est plus concave, le men- ton est plus densément ponctué, le prothorax est un peu plus long, tout en restant très transversal. La tête est entièrement hoire, ainsi que toute la surface infé- rieure du corps et les pattes. Le pronotum à sa bande médiane élargie au milieu, toujours noire et très nettement limitée; les macules latérales s'étendent du bord antérieur au bord posté- rieur et sont à peine un peu rétrécies en avant. Le bord anté- rieur et le bord postérieur sont bordés de noir, le premier un peu plus largement que l’autre. Les élytres portent les taches noires habituelles. La femelle a la tête noire, le pronotum marqué des mêmes bandes noires que le mâle ; les élytres ont généralemeut la bande suturale noire plus large que chez l'espèce typique. Le dessous du corps est entièrement noir ainsi que les pattes. Plusieurs mâles ayant de 24 à 36 millimètres de longueur to- tale et plusieurs femelles ayant de 18 à 25 millimètres. Eurytrachelus (Serrognathus) Titan, var. Typhon, n. var. L'Eurytrachelus Titan, Boisduval, dont la distribution géo- graphique est très étendue, varie un peu suivant les localités. Toutelois, d'une manière générale, soit chez le Titan propre- ment dit, soit chez les espèces ou variétés voisines (platymelus, Weste»manni, elegans, consentaneus, etc.), la partie palmée et dentée des mandibules commence toujours très près de la base. Je crois donc intéressant de signaler une variété remarquable, qui existe dans plusieurs collections et qui présente avec quel- ques détails de structure différents de ceux de la forme typique, une armature mandibulaire très distincte. ct Mandibules aussi longues ou presque aussi longues que la tête et le prothorax pris ensemble. La grande dent, générale- ment placée entre le quart et le tiers de la longueur à partir de la base est ici rejetée après le milieu et se trouve parfois aux trois cinquièmes, Elle est, de plus, notablement moins forte. Cette disposition subsiste, bien qu'atténuée chez les petits mâles, la dent restant toujours beaucoup plus loin de la base que chez les exemplaires de même taille appartenant à la forme ty- pique. Bien que la grande dent soit ainsi déplacée, la forme de la partie apicale ne change pas et la partie élargie et dentée devient relativement courte. Les dents qui existent sur cette région ont sensiblement même forme et même grandeur que chez l'espèce type, mais leur nombre se trouve réduit. Il y a habituellement trois dents entre la grande dent, toujours beaucoup plus sail- lante que les autres, et la dent terminale un peu plus forte que les intermédiaires et légèrement tournée vers l'avant. On compte donc cinq dents en tout sur la partie palmée (parfois quatre, exceptionnellement six) au lieu des sept à neuf dents que l’on trouve chez la forme ordinaire. La tête est généralement moins massive que chez les exemplai- res de même taille de Sumatra ou Bornéo, les joues sont un peu moins renflées derrière les yeux et les canthus un peu plus effacés en avant. Les antennes ne sont pas tout à fait pareilles, les derniers Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. 15 JANVIER 1905 2) ‘articles avant le peigne étant ici un peu plus comprimés et le -prolongement du septième article un peu courbé en avant; mais ces différences sont faibles, ainsi que celles de la partie infé- rieure de la tête. La forme du prothorax est un peu modifiée. Les côtés sont moins parallèles, leur courbe est plus convexe vers les angles antérieurs et les angles médians sont ordinairement plus ef- facés. L’écusson, les élytres, la ponctuation générale, sont sensible- ment pareils dans les deux formes. Eurytrachelus Titan, var. Typhon n. var. Les tibias antérieurs sont multidentés mais un peu moins for- tement que chez le type, et les denticules disparaissent assez souvent sur le premier quart de la longueur à partir de la base. Il y à une épine assez forte, au delà de la moitié, sur les tibias intermédiaires ; l’'épine des tibias postérieurs, placée de même, est faible ou même presque nulle. © Les femelles ont les canthus plus étroits en arrière que chez les exemplaires typiques, le prothorax est plus arrondi après l’angle latéral, les élytres moins ponctuées à la base, les tibias antérieurs un peu plus faiblement armés, mais elles ne présen- tent en somme, à ce qu'il me parait, aucun caractère permettant de les distinguer avec quelque certitude, Les exemplaires que je connais viennent principalement des Philippines (Luçon), mais la variété existe à Célèbes (Bua- Kraeng, Indralaman) en même temps que la forme typique, qui est décrite de cette provenance. Toutefois les exemplaires de Célèbes semblent plus petits que ceux de Luçon et ont le pro- thorax moins arrondi vers les angles antérieurs. Les mâles de Lucon atteignent souvent des dimensions très considérables et dépassent les plus grands exemplaires de la forme typique. Ægqus Jansoni, n. Sp. Grande et belle espèce voisine du plalyodon Parry. Les man- dibules ont la même forme générale mais sont un peu plus cour- tes et plus cintrées ; l'angle basal externe et la carène apicale interne sont plus saillants; la grande dent médiane, beaucoup plus’ étroite, parait seulement double, elle porte cependant un 18 LE NATURALISTE RE oo troisième denticule très petit sur son bord antérieur. La tête est plus large, l’échancrure frontale plus ouverte, les canthus ocu- laires plus saillants. Un peu en arrière du bord frontal on dis- tingue une ligne de séparation entrela partie déclive formée par la région antérieure et la partie supérieure légèrement bombée. La région postérieure ne présente pas le renflement en crois- sant que l’on voit chez platyodon, mais est plutôt un peu dé- primée. Le prothorax est plus large ; il est très finement granuleux e dépoli comme la tête et les mandibules, sauf sur la région mé- diane qui est brillante. La ponctuetion latérale est plus fine que chez platyodon, elle n’est guère marquée qu’au voisinage des angles latéraux antérieurs. Les élytres sont brillantes ; les intervalles portent une ponc- tuation peu serrée, disposée en lignes régulières et plus distincte que chez platyodon, ils restent cependant plus apparents au voi- sinage des marges externes. Le menton, plus large et moins en forme de selle que chez platyodon, est finement dépoli ainsi que le sous-menton. Il n’y a pas de ponctuation cicatricielle grossière et confluente sur ces pièces, mais seulement quelques points cicatriciels, isolés et presque effacés. Le prosternum est canaliculé entre les hanches. Les tibias antérieurs sont multidentés, les intermédiaires por- tent deux épines, les postérieurs sont nettement inermes, simple- ment ciliés, caractère exceptionnel pour un Ægus. Un seul mâle, de grand développement, Provenance : Cairns, Queensland. Longueur totale, mandibules incluses : 35 millimètres ; largeur maxima : 43 mm. 3. Nigidius Bonneuili, n. sp. Insecte robuste, plus grand, plus large et moins convexe que le N. lævicollis Westwood. Tête très large, bord frontal en forme d’accolade avec la par- tie médiane fortement avancée et tronquée. Cette partie porte la lèvre supérieure séparée du front par un léger sillon ponctué et constituée par deux lobes arrondis inégaux, celui de droite étant le plus saillant. La région antérieure de la tête est constituée par une surface légèrement déprimée, peu ponctuée, lisse et bril- lante le long du bord frontal et sur deux dépressions obliques voisines des angles antérieurs; elle est limitée en arrière par un arc de cercle. La région postérieure est densément ponctuée. Les angles antérieurs de la tête sont séparés des canthus par une légère sinuosité. Les canthus sont forts, lèëgèrement coudés et convexes, divergents, prolongés au delà des yeux et terminés par un angle aigu émoussé au sommet. C’est à cet angle que se trouve la plus grande largeur de l'insecte. Mandibules assez courtes, fortes; celle de gauche est tridentée à l'extrémité avec deux dents dans le plan supérieur et la troi- sième placée entre elles mais au-dessous; celle de droite est bi- dentée mais porte une trace de denticule sur le côté de la pointe apicale qui se trouve ainsi renflée en dessous. La dent supérieure médiane en forme de corne est très développée et régulièrement cintrée; son extrémité est élargie et se trouve précédée d'un petit denticule distinct. La surface est fortement granuleuse en dessus, plus lisse, mais ponctuée en dessous. Menton large, grand, sensiblement lobé en avant, la surface est brillante, avec de très gros points cicatriciels. Prothorax presque aussi large que la tête aux canthus. Le bord antérieur est dépourvu de tubercule médian. Les angles latéraux antérieurs sont arrondis et forment une expansion mar- quée suivie par une petite échancrure. Derrière celle-ci, les côtés divergent légèrement jusqu'à l’angle médian, qui est bien ar- rondi. L'angle postérieur est également arrondi. Entre ces angles, le côté est concave. Le bord postérieur est un peu sinueux, convexe. Le disque, lisse et brillant, porte sur la ligne médiane une fossette brillante et ponctuée qui prend naissance au voisinage du bord postérieur et s’efface sans atteindre le bord antérieur. Les côtés sont fortement et densément ponctués. A peu près au milieu de la longueur du prothorax, il existe, de part et d'autre du sillon médian, une petite dépression poncti- forme. Elytres longues, parallèles, puis ovalaires, portant chacune neuf côtes carénées brillantes (en comptant la suture). Les inter- valles, larges, concaves, portent une ligne de très larges points contigus, peu enfoncés, qui dessinent une grosse chaînette. Celle- ci est encadrée de chaque côté par une fine rangée de petits points plus nombreux, placés sur une région lisse et étroite qui borde les nervures. Ces dernières, très étroites et brillantes, ont un aspect bien spécial. La partie inférieure du corps est fortement ponctuée. Les pattes sont robustes, Les tibias antérieurs ont la fourche termi- nale plus forte que les autres dents, au nombre de quatre, qui décroissent vers l'articulation basale: à ces dents succèdent deux ou trois denticules dont le premier est seul bien visible. Les tibias intermédiaires et postérieurs portent deux épines dont l’in- férieure est la plus forte. : Longueur totale, mandibules incluses : 20 à 22 millimètres: largeur maxima : 8 millimètres. Deux exemplaires de Mindoro. Nigidius Baeri, n. sp. Très voisin du N. lævicollis Westwood, mais distinct. Les mandibules sont conformées comme celles du Zævicollis mais sont plus faibles; la dent supérieure est beaucoup plus courte, elle ne porte pas de denticule médian sur le bordinterne, mais est pourvue d’un petit denticule immédiatement voisin de l'extrémité. La mandibule gauche est tridentée et la droite biden- tée comme chez lævicollis. La tête est moins large; la région antérieure déprimée a la même forme générale mais est plus densément ponctuée ; le bord frontal est plus sinueux, la lèvre su- périeure moins avancée; les angles antérieurs sont séparés des canthus par une échancrure plus profonde. Les canthus, relati- vement étroits et bien moins saillants que chez Zævicollis sont plus convexes et se prolongent à peine au delà des yeux. Le pronotum est lisse et très brillant sur le disque, les côtés portent une ponctuation qui n’est bien visible qu’à la loupe; les points sont moins serrés et bien plus fins que chez lævicollis où ils sont toujours très apparents. Le bord antérieur porte un tubercule médian plus marqué que chez lævicollis et la région voisine est limitée en avant par un contour moins arrondi, Les bords latéraux forment en avant une légère expansion arrondie bien différente du crochet du lævicollis œ' et moins saillante que celle que présente la Q® de cette espèce. Le prothorax est un peu élargi en arrière. Le disque bien que tout à fait brillant ne forme pas une surface régulièrement arrondie comme chez lævicollis, mais porte une légère dépression longitudinale non ponctuée de chaque côté de laquelle se voient trois dépressions également faibles qui contribuent à donner à la surface un as- pect bien distinct. Les élytres sont du même type, mais sensible- ment plus longues chez la nouvelle espèce; les intervalles por- tent trois lignes depoints; ceux de la ligne principale sont plus petits que chez lævicollis, ceux des lignes secondaires sont plu- tôt plus forts. Les intervalles relevés sont lisses, brillants et plus étroits chez Baeri. Le menton est moins lobé en avant, le métasternum moins ponctué avec un sillon médian mieux marqué, la ponctuation des segments abdominaux un peu plus forte. Les tibias antérieurs sont plus fortement dentés, les intermé- diaires portent trois épines de grandeur décroissante en allant vers la base, les postérieurs ont deux épines. Les deux exemplaires, rapportés par M. Baer viennent proba- blement des environs de Manille. Le plus grand mesure 20 mil- limètres, le plus petit 18 millimètres. Ce dernier exemplaire est un mâle. H. BorcEau. CHRONIQUE & NOUVELLES Traumatismes héréditaires chez les plantes. — Les mœurs d'une petile araignée. — La faune de la mer Rouge. — La résistance vilale des fourmis. — Métis du chien et du chacal. Par des traumatismes divers, M. L. Blaringhem a réussi à provoquer l'apparition d'anomalies florales dont certaines sont héréditaires. En voici un exemple relatif à Viola fricolor, var. MATIN. Un pied vigoureux de Pensée présente, au milieu de nom- breuses tiges normales et abondamment fleuries, une tige fasciée sur une longueur de 8 centimètres et terminée par trois rameaux, dont deux latéraux simples, le troisième étalé à section rectan- gulaire avec de nombreux bourgeons non développés. Les bractées sont insérées irrégulièrement et à la base du rameau fascié sont groupées deux par deux. Dans ce cas, elles n’ont que trois stipules, deux latérales normales, une médiane à symétrie bila- térale et résultant de la soudure complète de deux stipules voi- sines. Le pédoncule floral placé à leur aisselle est unique, mais sa section montre 7 faisceaux libéro-ligneux au lieu de 4. Il porte trois bractéoles. La fleur unique se compose de 8 sépales, 8 pétales, 8 étamines et 8 carpelles, chaque verticille alternant avec le précédent; deux pétales ont des éperons et les quatre étamines correspondantes des appendices nectarifères; les huit carpelles forment un pistil très spécial dont le stigmate bilobé laisse une trace de la fusion de deux ovaires simples (normale- ment à trois carpelles chacun). Les organes reproducteurs ont conservé toute leur fertilité. L'examen de la tige fasciée a permis à M. Blaringhem de déterminer la cause de cette anomalie. Sur les faces inférieure et supérieure, les tissus sont déchirés en plusieurs points, éche- lonnés sur deux génératrices opposées; les blessures sont cica- trisées en partie, mais laissent encore des orifices béants. La fasciation de la tige parait être la conséquence d’un écrasement accidentel à une époque où les bourgeons floraux n'étaient pas encore développés. Pour vérifier cette hypothèse, M. Blaringhem a écrasé avec précaution les extrémités de dix jeunes rameaux portés par des pieds différents. Un mois plus tard, un des rameaux donnait à la fois la fasciation et la duplicature de la fleur moins régulière que la précédente, mais comparable. A l’aisselle de deux bractées munies de deux oreillettes laté- rales simples et d'une oreillette médiane à symétrie bilatérale, un pédoncule floral est soudé à l’axe même de la tige sur une longueur de 3 centimètres. Il porte quatre bractéoles et, à l’ais- selle de l’une d'elles, en arrière de la Pensée double proprement dite, une petite fleur formée de deux sépales, deux pétales à éperon et une étamine. La Pensée double à six pétales, dont deux soudés par leurs bords; un pétale sépaloïde forme la tran- sition entre le calice et la corolle dont deux pétales ont un éperon, les cinq autres étant simples; l’androcée a sept étamines normales et une étamine pétaloide munie d'une anthère et de l'onglet rougeûtre qui le recouvre normalement; les carpelles, au nombre de six, renferment de nombreux ovules. x LE] On sait que certaines araignées placent le cocon qui contient leurs œufs à l’intérieur du nid complèiement clos et dans lequel elles s’enferment elles-mêmes, La progéniture se trouve ainsi protégée doublement par le nid lui-même et par la mère. M. A. Lécaillon vient de montrer que les Théridions se com- portent d’une manière fort curieuse dans diverses circonstances, particulièrement quand on détruit leur nid ou qu’on le place dans de mauvaises conditions de milieu. Le Theridium lineatum et le Theridium bipunctatum construisent leur nid, pendant l’été (surtout en août), dans les feuilles (peuplier, ronce, noisetier, etc.) qu'elles replient sur elles-mêmes de manière à en faire des cornets ou des boîtes grossières destinées à contenir le cocon et la mère. Les bords pliés de la feuille sont rapprochés au moyen de fils de soie qui les maintiennent en place. Le cocon, de cou- leur vert päle, de la taille d'un gros pois, est beaucoup plus volumineux que l’Araignée et renferme souvent jusqu'à trois cents petits œufs de forme sphérique et de couleur blanc jau- nâtre ; il est relié à la paroi du nid par de nombreux fils de soie constituant un tissu lâche. La femelle se tient dans le nid, sur le cocon ou près de lui. Si l’on cueille la feuille contenant la femelle et sa ponte, elle se flétrit pour se dessécher à l'endroit où on la dépose; on cons- tate alors que le T'héridion ne tarde pas à quitter son nid, mais en emportant son cocon. On obtient le même résultat plus rapi- dement en dépliant la feuille ; dans ce cas, l'Araignée subitement dérangée, commence immédiatement le déménagement de son cocon. L'animal dont le transport de ce dernier s'effectue est très curieux : l'animal, au lieu de porter directement son fardeau en ‘le saisissant avec ses chélicères, commence par le suspendre en l'air. Pour cela, des fils de soie sont d’abord attachés, d’une part, sur le cocon, et, d'autre part, sur les objets voisins plus élevés que lui. Puis d’autres fils sont tendus entre les précédents et les objets voisins plus élevés, et entre le cocon et les nouveaux fils. Ensuite, en coupant les anciens fils qui retiennent le cocon aux parois du nid, et en exerçant des tractions sur ceux qu'il a nou- vellement tendus, le Théridion parvient à hisser son fardeau qui se trouve ainsi suspendu en l'air. À partir de ce moment, le déplacement se fait facilement, dans la direction où l’Araignée veut conduire le cocon, au moyen de tractions exercées sur les LE NATURALISTE 19 fils de soie qui ont été placés ou qui le seront au fur et à me- sure des besoins. Quand un fil précédemment tendu s’oppose au déplacement du fardeau, l'animal le coupe avec ses chélicères. Si l'on place le Théridion et son cocon sur une plante, l’ani- mal emporte sa ponte quelque part entre deux feuilles qu’il accole l'une à l’autre autour de lui et de son cocon, reconstituant ainsi son nid. Si on les dispose sur un support quelconque placé dans un appartement, le cocon est emporté dans quelque coin obscur. Si le support est une table horizontale où ne se trouve aucun objet susceptible de servir de point d'attache aux fils de soie sécrétés par le Théridion, le transport du cocon est rendu presque impossible. Enfin, si l’on dispose le cocon et l’Araignée au fond d'un bocal dont le bouchon ne ferme pas hermétique- ment, de manière à laisser entrer l'air, le Théridion remonte le cocon contre le bouchon, l'y attache par des fils et s'établit à côté. La ténacité et l'ingéniosité dont font preuve les Théridions lorsqu'il s’agit d'emporter leur ponte, sont vraiment surpre- nantes, ainsi que le montre l’expérience suivante : Si, en vue d’opposer un obstacle insurmontable au transport du cocon, on fixe celui-ci sur une table au moyen d'une épingle, on constate que l'Araignée, après avoir vainement tenté d'emporter sa ponte par les procédés habituels, s’avise de ronger le tissu de soie autour de l’'épingle, jusqu'à ce que le cocon soit dégagé de l'obstacle qui s'oppose à son transport, M. Ch. Gravier a accompli dernièrement une mission scienti- fique à la côte française des Somalis. Il vient d'en publier le compte rendu sommaire qui fera venir l’eau à la bouche de tous les vrais naturalistes, tant la faune qu'il décrit parait luxuriante et riche à tous les points de vue. Tous les endroits accessibles à mer basse ont été soigneuse- ment explorés. Tout auprès de la Résidence, les sables vaseux ont fourni des formes variées et notamment des Holothuries, des Nématiens, des Annélides Polychètes (Euniciens, Phyllodociens, Ariciens, Nephthydiens, Chétoptériens, Sabelliens), des Mol- lusques (Murex, Bulla, Vénus, Solen, etc.), une Virgulaire, des Crustacés fouisseurs, etc. Dans les flaques d’eau circonscrites à mer basse par les rides de la surface, où la température peut s'élever jusqu'à 35 degrés et au-dessus, on voit assez fréquem- ment des Méduses voisines des Cassiopea, ayant jusqu'à 15 cen- timètres de diamètre. Sur la plate-forme calcaire située à l'Est du plateau du Serpent, on a recueilli, dans les mêmes conditions, de superbes colonies de Zoanthes, des Thalassèmes, des Euni- ciens, de nombreux Mollusques, notamment des Chames, des Arches, des Doris, des Chitons, etc. Mais ce sont surtout les récifs coralliens qui constituent, pour le naturaliste, une mine pour ainsi dire inépuisable. Rien ne saurait donner une idée de la suprême élégance de forme et de Ja richesse de teinte de ces polypes coralliaires et de leurs com- mensaux ; l'observation d'un de ces récifs par un temps calme, sans une ride à la surface de la mer, est l’un des plus beaux spectacles qu'il soit donné à un zoologiste de contempler. On y peut voir alors jusqu'à 7 et 8 mètres de. profondeur tous les détails du fond. Lorsque le bateau passe au-dessus des parties vivantes du récif, on a sous les yeux les Polypiers avec leurs formes si diverses, leurs teintes si fraiches et parfois si vives, surtout aux extrémités des ramifications des Madrepora ; dans ces édifices calcaires animés fourmillent des commensaux, notam- ment des Poissons, aux colorations les plus chaudes et les plus étonnantes, et, çà et là, on aperçoit d'immenses Holothuries noires, longues de 60 à 80 centimètres, larges de T à 8 centi- mètres, étendues paresseusement sur le sable. Dans la rade de Djibouti, aucun de ces récifs n'est à sec à marée basse, de sorte que c'est seulement grâce aux indigènes que l'on peut se procurer les animaux qui peuplent ces forma- tions coralliennes. Les Somalis, très habiles plongeurs, apportent assez ponctuellement les objets qu’on leur désigne de l’'embarca- tion où l’on se tient, muni du miroir des pêcheurs de perles. En brisant en très menus fragments les Polypiers ainsi ramenés à la surface et qui paraissent être absolument compacts, on trouve une foule d'animaux qui se sont creusé un gite à l'intérieur de la massé calcaire : Actinies, Annélides, Polychètes, Géphyriens, Crustacés, Tuniciers, etc. Il ne suffit pas de placer ces polypiers dans des cuvettes remplies d’eau de mer; il faut les diviser en parties aussi petites que possibles : autrement, la plupart des organismes ne quittent pas leur habitat et meurent sur place. Lorsque la profondeur dépasse 5 à 6 mètres, il est nécessaire 90 LE NATURALISTE d'avoir recours à la drague; le travail au marteau et au ciseau qu'exige la capture de certaines formes comme les Bénitiers, devient alors beaucoup trop pénible, même pour les plongeurs les plus endurants. Dans les environs de Djibouti, il existe une nappe d’eau douce souterraine qui se maintient à une très petite distance de la sur- face. Là où l’on a percé des puits, on a transformé le désert en oasis; c'est ainsi qu'a été créé le Jardin d'Ambouli, où l’on cul- tive avec succès des légumes et même des fleurs pour la colonie européenne. Des Arabes de l’Yémen ont étendu ces essais pour leur propre compte et ont, entre autres, de superbes plantations de tabac. Au voisinage de la Douhah, — rivière dont le lit ne contient de l’eau que quelques heures par an, après les rares pluies de ces régions, — on a creusé des puits dans une exploi- tation agricole, où diverses plantes, notamment le cotonnier, paraissent bien prospérer. Dans ces puits, où la nappe d’eau est accidentellement mise en communication avec la surface, M. Gravier a trouvé des insectes aquatiques et aussi des espèces de poissons, dont un certain nombre d'individus ont la rétine presque complètement dépigmentée ; cette particularité est sans doute en relation avec la vie obscuricale, Il y aurait grand profit à faire une étude de ces eaux d'infiltration, au moyen desquelles on pourrait créer dans le désert somali des centres de culture et fixer les populations pastorales essentiellement nomades qui l’habitent. * # + Mlle A. M. Fielde — tant de cruauté peut-elle se trouver dans le cœur d’une jeune fille? — vient de faire des recherches sur la ténacité de la vie chez les fourmis. Voici, d'après M. Henry de Varigny, quelques-unes de ses expériences. Sur 18 S/enamma fulvum restées quatre jours sous l’eau, 17 sont revenues à la vie, et 12 ont survécu. Sur 14 autres fourmis de la même espèce, submergées six jours, 6 sont reve- nues, mais une seule s’est entièrement rétablie. Enfin sur 12 indi- vidus encore noyés pendant huit jours, T ont réchappé. On voit par là que les inondations ne doivent pas être aussi fatales aux fourmilières qu’on serait tenté de le croire. La résistance des fourmis à l’inanition n’est pas moins remar- quable. Il s’agit de l’inanition alimentaire; car la privation d’eau les tue assez rapidement. Mais si les fourmis privées d'aliments ont de l'eau à leur disposition, elles peuvent vivre plusieurs jours. Dans les expériences de Mlle Fielde, les fourmis ont été gardées dans des boîtes de verre stérilisées et qui, tous les quatre jours au plus, étaient lavées à l’alcool pour empêcher le développement de moisissures dont les insectes auraient pu se nourrir : les boites étaient ventilées et conservées à l'obscurité ou à la lumière faible : un bout d’éponge saturé d’eau donnait aux captives l’eau dont elles avaient besoin. Il faut remarquer que, de façon générale, on ne constate pas de signes d’affaiblis- sement graduel chez les fourmis inanitiées, elles gardent toute leur activité et toute leur force, semble-t-il, jusqu'à la fin : elles tombent tout d’un coup au lieu de décliner lentement. La résis- tance est très longue dans certains cas. Sur 30 Crematogastler lineolata, 10 ont survécu 10 jours, et 1, 18 jours. Sur 13 Camponolus heraleanus pictus, 2 ont survécu 1 jours; 2, 14 jours; 1, 18 jours; 4, 23 jours; 2, 24 jours; 1, 26 jours et 1, 29 jours. Sur 9 Sfenamma fulvum, la résistance a variée de 18 jours à 46 jours. Ce dernier chiffre est très supérieur à celui qu’on a obtenu, pour le chien, par exemple, qui peut vivre une trentaine de jours sans manger, à condition de boire. Chez 8 Camponotus pennsylvanicus, la survie a variée de 44 à 47 jours. Les deux individus qui ont subi 47 jours de jeûne étaient plus gros que leurs congénères morts plus tôt. Chez 10 Formica lasiodes, la résistance a varié de 10 à 39 jours. Une reine de cette espèce a vécu exactement 60 Jours : et, pendant cette dure épreuve, elle a continué son métier, pondant quelques œufs. Chez la Formica fusca subsericea, à côté d’un individu qui a résisté 10 jours, un autre a résisté 11 jours, et d’autres plus de 110 jours, vivant encore au bout de ce temps. Chez les Campo- nolus, Mile Fielde a également obtenu des résistances de 100 jours. Des expériences ont été faites aussi sur la décapitation. La tête coupée de la Formica fusca reste vivante pendant un cer- tain temps : les antennes s’agitent encore sept heures après la séparation d'avec le tronc. Le fait est intéressant. Le corps, privé de tête, peut, lui, présenter une survie remarquable. Il renferme des provisions, sans doute; mais ce qui intéresse le plus, c'est l’activité de l'organisme décapité. Mile Fielde a vu un Slenamma vivre 10 jours; un Formiea, 15 jours, etc., sans tête. Sur T Camponotus décapités, 3 ont vécu 5 jours ; 2, 21 jours; 1, 30 jours et 1, 45 jours. Jusqu'à la dernière heure, ou à peu près, ces fourmis se promenaient dans leur prison, allant de droite et de gauche. En enlevant l'abdomen au lieu de la tête, la survie est moins longue. Les fourmis ainsi mutilées ne semblent pas se rendre compte de leur mutilation : elles vont et viennent comme de coutume, faisant toutes leurs besognes, soccupant des jeunes, s’'empoignant avec les intrus, nettoyant le logis. La survie varie : elle peut n’être que de 5 jours ; mais elle a été de 14 jours chez une reine de Sfenamma, qui a continué de manger comme si tout était normal en elle. Remarquons enfin, que, dans l'ensemble des expériences de Mlle Fielde, les femelles et les ouvrières témoignent d’une résis- tance vitale très supérieure à celle des mâles. Le Muséum possède en ce moment deux animaux fort inté- ressants. C’est un couple de métis provenant de l’union d’une femelle chacal et d’un chien collie. D’après les renseignements donnés par M. Oustalet, de ces deux métis, qui sont de taille un peu plus faible qu'un chien de berger ordinaire, l’un, le mâle, qui est né au mois d'avril 1903 et qui a reçu de son premier maître le nom de Triboulet, a le museau allongé et effilé, les oreilles dressées, la queue touffue, généralement tombante, le pelage bien fourni, d’un roux fortement mélangé de noir sur la tête, le dos et la queue, d’un fauve pâle sur la gorge et les parties inférieures du corps ; il rappelle le Collie par la forme de son museau, mais il en diffère par le port des oreilles et de la queue et par les teintes de sa robe, qui sont toutefois plus rembrunies que chez le Chacal. L'autre métis, la femelle, appelée Cora, qui a juste un an de plus que le mâle, étant née en avril 1902, est plus petite, plus svelte et revètue d’un pelage moins épais et de teintes plus claires, le bout des pattes étant même d’un blanc pur; par sa physionomie elle ressemble davan- tage aux Chacals, mais elle a la queue un peu relevée dans sa partie terminale, à la manière du Collie. Sous le rapport du caractère, les deux métis offrent aussi certaines dissemblances, le mâle se montrant plus craintif et plus farouche que la femelle qui est très douce. Hexri Cours. LE « LECANIUM PERSICÆ » (KERNÉS DU PÊCHER) Il n’a été adressé d'Avignon des branches de pêcher cou- vertes de petites galles, que j'ai reconnues comme étant des coques du Kermès du pêcher, Lecanium persicæ. Le mâle de ce Kermès est extrêmement petit, d’une couleur brunätre avec les antennes plus claires, ses ailes sont blanches avec la tête lisérée de rouge. La femelle, ou plutôt sa coque, est un peu oblongue, d’un brun café, avec quelques dépressions sur le dos, et une petite échancrure au bout postérieur. Vers le commencement de juin, les galles qui ont atteint tout leur développement, sécrètent une sorte de coton blanc qui les entoure complètement. A cette époque, la femelle qui est fécon- dée, se met à pondre des œufs excessivement petits et en nombre prodigieux, qu’elle fait passer sous son ventre, et qui, par suite, se trouvent placés en tas sur le lit de coton qu'elle a sécrété. L'insecte meurt aussitôt sa ponte terminée, et sa coque dessé- chée, forme comme un couvercle qui protège les œufs. Une dizaine de jours après, ces œufs éclosent et donnent nais- sance à de petites larves qui s’échappent de leur abri par la petite ouverture placée à la partie postérieure de la coque, et s’éparpillent bientôt sur les feuilles les plus tendres et sur les bourgeons, pour y prendre leur nourriture. Elles sont alors rou- geâtres, en forme d’ovale allongé, et sont pourvues de six pattes. Elles prennent leur nourriture par le moyen d’un petit bec qu'elles enfoncent dans l'écorce pour y sucer la sève, et causent ainsi à l'arbre de grands ravages qui occasionnent souvent son dépéris- sement et quelquefois sa mort. La croissance de ces larves s’opère pendant l'été et une partie LE NATURALISTE 21 EE RE TT OR oo de l’automne, et lorsque les feuilles tombent, toutes celles qui étaient dessus, les abandonnent et se réfugient sur les branches où elles se fixent définitivement. La gallinsecte passe l'hiver dans cette position, le froid l’en- gourdit sans la faire périr, et elle se ranime au printemps pour recommencer à pomper la sève et à continuer ses dégâts. On remarque, dit M. Goureau, dès le commencement d'avril, qu'il y en a de beaucoup plus petites les unes que les autres, et que ces dernières sont nombreuses. Si l’on surveille ces petites galles vers la fin du mois, on en voit sortir, le derrière le premier, un très petit insecte de couleur rougeàtre ayant de fines antennes, l'abdomen terminé par quatre soies et deux ailes d’un blanc sale, bordées antérieurement d’une ligne rouge. Il est pourvu de six pattes et porte au derrière, entre les quatre soies, une petite queue inclinée en bas. Ce petit insecte est le mâle qui se porte aussitôt sur les grosses galles, qui sont les femelles, se promène sur leur dos, s’accouple avec elles et les féconde, après quoi il meurt. Aussitôt les femelles fécondées, elles grossissent rapidement et commencent leur ponte comme je l’ai dit plus haut. Pour détruire le Kermès du pêcher, il faut brosser énergique- ment pendant l'hiver, avec une brosse de chiendent, toutes les | branches des pêchers portant des galles, de façon à détacher ces dernières qui ne tardent pas à mourir après être tombées. Pauz Noer. CATALOGUE SOMMAIRE DE LA COLLECTION DE GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE EXPOSÉE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) 118. — Cristallisation des aluminates sous l'influence d'une brasque fluorée. Synthèse du spinelle, par la fusion dans un creuset de graphite brasqué de fluorine, un mélange d’alumine et de magnésie chromée. (Stanislas Meunier. Bulletin de la Société de Minéralogie, t. X, p. 190.) - Un certain nombre d’échantillons exposés sont desti- nés à montrer comment l'intervention de substances mi- néralisatrices volatiles est décisive, pour déterminer la cristallisation des espèces minérales de synthèse. Par exemple si l’on fait fondre un mélange d’alumine et de magnésie (un peu chromatée) dans un creuset brasqué de fluorine, le fluor, sans entrer en combinaison avec le pro- duit, amène le spinelle à un état cristallin aussi parfait que l’était précédemment celui qui a été préparé par Ebelmen. 119. — Synthèse du corindon. Dans les mêmes expériences, une partie de l’alumine a cristallisé sans se combiner à la magnésie et s’est consti- tuée à l’état de corindon. 120. — Synthèse du péridot par scorification de sili- ciures. En soumettant à l’action du chalumeau oxhydrique du siliciure de fer, dans un creuset brasqué de magnésie, on produit du péridot. Daubrée a décrit cette reproduction dans ses Etudes synthétiques de Géologie expérimentale, p. 524, 1879, Fig. 111. — Synthèse du pyroxène augite par voie de scorification. La figure 111 représente l'échantillon qu'il a déposé dans les collections du Muséum. On voit en O des cris- taux parfaitement déterminables d’augite. 121. — Synthèse de la molybdénite et des sulfures analogues. En chauffant le molybdate d'ammoniaque mélangé à un excès de fleur de soufre, on obtient la reproduction de la molybdénite. (Stanislas Meunier. La Nature, t. XXXVI, p. 32, 13 décembre 1890.) L'opération se fait dans un petit creuset de terre qu'on chauffe au gaz après y avoir mis le mélange des corps réagissants, L’excès de soufre se volatilise en même temps que le sel ammoniacal se décompose et le sulfure de mo- lybdène se présente absolument pur, avec tous les carac- tères physiques, chimiques et cristallographiques de la molybdénite naturelle. On peut préparer par la même méthode les sulfures de tungstène, de vanadium et des autres métaux analogues. 122. — Méthode de Gay-Lussac. Synthèse du fer oligiste par la réaction mutuelle dans un tube de porcelaine chauffé au rouge de la vapeur de chlorure de fer et de la vapeur d’eau. L'appareil mis en œuvre, et qui est exposé, est repré- senté figure 112. Fig. 112. — Appareil de Gay-Lussac pour les synthèses minéra- logiques. Il consiste en un fourneau à tube, dans lequel est dis- posé un tube de porcelaine C. On Y fait arriver deux 22 LE NATURALISTE substances gazeuses capables de réagir mutuellement en produisant le minéral dont on veut réaliser la syn- thèse. Ces matières peuvent résulter de ébullition de produits placés dans les deux cornues Het E ; mais, sui- vant les cas, on est conduit à modifier de diverses façons cette portion de l'appareil. Il peut même se faire qu’un seul des deux réagissants gazeux arrivant dans le tube, l'autre résulte du chauffage d'un produit solide préala- blement placé dans une nacelle introduite dans le tube. C’est ce dernier dispositif qui convient le mieux pour la synthèse de l'oligiste. Une nacelle de porcelaine pleine de sesqui-chlorure de fer est placée dans le tube, et dès que la température estconvenable, c'est-à-dire nettement supérieure à 400 degrés, on commence à faire arriver dela vapeur d’eau. On chauffe alors progressivement jusqu’au rouge et on continue l'expérience tant qu'il se dégage de l'acide chlorhydrique. Après refroidissement on trouve la capsule et le tube tapissés de cristaux d'oligiste ayant rigoureusement tous les caractères du minéral naturel. La méthode de Gay-Lussac, exceptionnellement satis- faisante au point de vue théorie, s’est montrée pratique- ment d’une très grande fécondité. Elle à rendu compte de l'origine de tous les minéraux (gangues et minéraux) des gites dits stannifères. Les deux numéros suivants sont relatifs à des variantes choisies entre bien d’autres. 123. — Synthèse de la cassitérite par la réaction du chlorure d’étain et de la vapeur d’eau (Daubrée). 124. — Synthèse du corindon en lamelles hexagonales par la réaction du chlorure d'aluminium et de la vapeur d'eau (Stanislas Meunier). 125, — Synthèse de silicates anhydres par la réaction mutuelle de vapeurs : a) Pyroxène magnésien; b) Péridot ; c) Amphigène, etc. La méthode consiste à faire réagir, dans le tube de Gay- Lussac, la vapeur d’eau sur la vapeur de chlorure de silicium et sur la vapeur de magnésium (M. Stanislas Meunier). Ce procédé a jeté le plus grand jour sur l’histoire des roches primordiales : il a étendu ses conséquences, non seulement à tous les types de roches silicatées magné- siennes qui font la coque initiale de notre globe, mais Fig. 113, — Pyroxène magnésien obtenu par la réaction mutuelle des vapeurs (Méthode de M. Stanislas Meunier). Echantillon très fortement grossi (Dessin de Carl Vogt\. même à ceux des roches analogues qui tombent des es- paces célestes sous la forme de météorites. À ce dernier égard, il y aura lieu d'y faire allusion un peu plus loin. 126. — Synthèse des fers nickélifères par la réaction du chlorure de fer sur l'hydrogène dans le tube de Gay- Lussac. Application à la synthèse des roches à fer natif du Groënland (M. Stanislas Meunier). Fig. 114. — Granules de fer mickelifères obtenus dans les inter- stices de fragments pierreux qu'ils cimentent en reproduisant un des traits des roches à fer natif du Groenland. On a exposé des granules de fer qui présentent les mêmes caractères de composition, de structure et de forme que les grenailles renfermées dans la dolérite d'Ovifak, dans l'ile de Disko. La figure 114 montre ce qu'on obtient quand on réalise la synthèse dont il s’agit. dans un tube où on a préalablement accumulé des frag- ments de roches et par exemple des fragments de dolérite ou un mélange de grains cristallisés de pyroxène et de labrador. L’alliage se constitue dans tous les interstices, avec la forme même de ces interstices et l'allure ramu- leuse ou même capillaire quand les vides sont suffisam- ment petits. C'est exactement l’allure qu'on trouve dans les roches naturelles et c’est aussi celle qu’on observe pour les granules métalliques des fers météoriques. 427. — Synthèse du platine ferrifère de l’Oural. L'expérience précédente réalisée avec le mélange du chlorure de fer et du chlorure de platine tous les deux en vapeur procure des alliages de platine et de fer ayant la composition de ceux qu'on exploite dans l'Oural et la forme en granules bosselées qu'on leur à signalée. 128. — Synthèse de la Daubréelite ou sulfure double de chrome et de fer. Elle se fait en deux temps : 1° Production d’un alliage, de fer et de chrome par réduction des chlorures par l'hydrogène ; 2° Sulfuration de cet alliage, par l'hydrogène sulfuré au rouge (Sianislas Meunier). 129. — Synthèse du fer chromé. Elle se fait en deux temps : 1° Production d'un alliage de fer et de chrome par réduction des chlorures par l'hydrogène; 20 Oxydation de cet alliage, par la vapeur d’eau au PR rouge (Stanislas Meunier). $ 2. — Méthode de la voie mirte. 130. — Appareil de Sénarmont. , Il consiste en un tube de verre scellé à la lampe dans lequel on a mis des corps destinés à réagir à la tempé- rature de 200 à 300 degrés où l’on réalisera l'expérience. Pour empêcher que la réaction soit prématurée, l’une des deux dissolutions est enfermée dans une ampoule dont l'explosion est assurée par la présence d’une bulle d'air. Le tube, convenablement chargé, est placé dans un canon de fusil fort résistant contenant un peu d’eau pour pré- server le verre de rupture, grâce à la contrepression des vapeurs sur ses deux faces. Le canon est fermé d'une manière étanche. LE NATURALISTE 23 La figure 115 montre en coupe la construction du tube de fer C, fermé par un bouchon à vis B. Les espèces minérales qui ont été reproduites par son emploi sont innombrables et comprennent d’abord toutes celles qui constituent les gangues aussi bien que les mi- nerais des filons et des gites dits plombifères. On a exposé quelques-uns d’entre eux comme la galène, le quartz, la calcite. On sait que postérieurement aux célèbres travaux de Sénarmont on a perfectionné beaucoup le mode opéra- Fig. 415. — Tube de fer employé par Sénarmont pour les syn- thèses minéralogiques de la voie mixte. toire qui permet d'en reproduire les résultats. Les spé- cimens exposés tirent une partie de leur très vif intérêt de leur caractère historique. 131. — Appareil préparé par M. Daubrée. Cet appareil n’a qu'un intérêt historique ; on réalise maintenant la fer- meture bien plus simplement. | Il n’a d’ailleurs jamais été utilisé. "432. — Tubes de fer déchirés pendant les expériences. Ils témoignent de l’énergique pression sous laquelle on opère. Fig. 116. — Tube de Fénarmont ayant fait explosion au cours - de lPexpérience. - La figure 116 fait voir que parfois, malgré leur très grande résistance, les tubes employés dans les expé- riences de Sénarmont peuvent faire explosion. On voit comment la crevasse C s’est ouverte dans une région V M. qui s'était préalablement gonflée. Ce tube a été donné au Muséum par Daubrée et il provient de l’une des expé- riences de ce savant. 1433. — Tubes de verre transformés par l'eau suré- chauffée. M. Daubrée a étudié l’action de l’eau suré- chauffée sur le verre. et les résultats ont pu être étendus, par comparaison, à l'histoire de certaines roches sili- Fig.117. — Tube de verre soumis à l’action de eau suréchauffée dans l'appareil de Sénarmont. (Double de grandeur.) catées. La figure 117 fait voir au grossissement de deux diamètres l’état auquel le verre est parvenu : il s’est gonflé et est devenu friable; en même temps il s’est dé- composé en plusieurs parties : une matière blanche la mn Sen 4 à is plus volumineuse et qui est un silicate très hydraté, et en même temps en minéraux cristallisés qui sont expo- sés à côté du tube et dont les plus nets sont le quartz ou cristal de roche etle pyroxène diopside ; en outre l’eau est chargée de silicate alcalin. 134. — Application de la méthode de Sénarmont à l'étude des minéraux et des roches dites métamor- phiques. Imitation des empreintes végétales du terrain houiller. Une fronde de fougère a été comprise entre deux plaques d'argile plastique bien malaxées et gorgées d’eau: elle s’esttrouvée comme dansun tube fermé, Après dessic- cation,on a chauffé au rouge naissant et,après l'expérience, on a trouvé la plante carbonisée, enchässée dans une roche de nature schisteuse imprégnée de matière charbonneuse et ressemblant intimement aux productions houillères. Fig. 118. — Imitation expérimentale des empreintes fossiles des terrains métamorphiques et spécialement des vestiges de plantes de terrain houiller. — 2/3 gr. n. La figure 118 représente le résultat obtenu et son étude est très instructive par rapprochement avec les fossiles paléozoïques. On voit que la matière végétale a subi une distillation partielle etque sa substance à acquis, par une marche convenable de l'expérience, une compo- sition fort approchante de celle de la houille. En outre, . la roche encaissante a été pénétrée d'émanations venant du végétal et elle a été noircie, comme sont noircis de charbon les schistes du terrain houiller, (A suivre.) STANISLAS MEUNIER 24 | LE NATURALISTE Les Plantes NOMBREUSES SUPERSTITIONS AUXQUELLES ELLES ONT DONNÉ LIEU ALOËS L'aloès (Man, ahdlôth, pronx, ahälim; &ï6n; aloe) est mentionné plusieurs fois dans la Bible, tantôt comme végétal, tantôt comme parfum. Dans le livre des Nombres, ahälim désigne une espèce d'ambre; dans les autres passages, ahälim et ahälôth signi- fient une espèce de parfum. Les Septante et la Vulgate traduisent ces mots par « tentes » (fabernacula) — cxnvoar, — dans les Nombres, verset 6 du chapitre XXIv; dans les autres passages, les Septante traduisent par ann et/la Vulgate par gutta (Psaume XL, 9) ; dans le Cantique des Cantiques, les Septante ont conservé le mot hébreu, sans le traduire : 466, &w% (IV, 14); ils l’ont omis dans le verset 17 du chapitre vir des Proverbes, dans lequel ils ne parlent que de la myrrhe ou du safran seulement, et non de l’ahâlim (xsoxivoy). La Vulgate, dans ces deux derniers passages, traduit par aloe. Saint Jean, qui mentionne ce parfum dans son Évangile (x1x, 39), l'appelle également «104. Ce mot grec n’est sans doute qu'une altération du mot oriental (ahdlim, alohim, &ot). « Le mot hébreu lui-même, dit Vigouroux {1}, est vrai- semblablement d’origine étrangère : on l’a rapproché du nom malais de ce parfum agila (sanscrit : agura); les Portugais le recurent sous ce nom dans son pays d’ori- gine, et l’appelèrent, en conséquence, pao d’aguila, d'où est venu, en donnant au mot oriental un sens portugais, le nom bizarre de bois d’aigle, lequel est l’origine de sa dénomination scientifique : aquilaria. » ù Le mot ahälim est employé pour la première fois dans la prophétie du prophète paien Balaam, s'adressant à Israël : Qu'elles sont belles, tes tentes, 6 Jacob! Tes pavillons, 6 Israël ! Comme des vallées ombreuses, Comme des jardins sur les rives d’un fleuve, Comme les « ahälim » que Jéhovah a plantés. Comme les cèdres près ‘des eaux. (Nombres, XXIV, 5 et 6.) Quoique les anciens traducteurs : la version syriaque, les Septante et la Vulgate (saint Jérôme), aient donné à ahälim, dans ce passage des Nombres, la signification de tabernacula, — c'est le sens ordinaire de ce substantif, si on le prononce ohâlim, — on ne peut guère douter, d'après le contexte et le parallélisme, qu'il ne signifie un arbre : « Déjà, dit l’abbé Vigouroux dans l’ouvrage cité, le Targum d'Onkelos le traduit par aromatis, traduc- tion encore inexacte, mais qui montre que le targumiste avait bien vu que ahälim était ici la même expression qui, dans les livres sapientiaux, indiquait un parfum. » On s'accorde généralement aujourd’hui à reconnaitre que Balaam parle d'un arbre précieux et odorant, digne d’être comparé au cèdre; mais quel était cet arbre ? Son iden- tification souffre des difficultés ; nous verrons tout à l'heure comment on croit les avoir résolues.Il ne saurait être question ici de l'aloës socotrina, qui n'est pas un arbre, mais une liliacée de taille variable, une plante grasse. RETENIR EEE TPE CETTE NTI TE CR PR SES D (4) L'abbé Vicouroux. Dictionnaire de la Bible, t. Ier, p. 398. Depuis Olaüs Celsius, qui a consacré un fort long article à l’Ahälim dans sa Botanique biblique (1), on sup- pose communément que ce mot désigne l’aquilaria agal- locha, appelé d’abord par les Grecs àyé\ioyoy, pUIS Evian (bois d’aloës) ; cet arbre croît dans l'Inde septentrionale, et atteint jusqu’à 35 mètres de hauteur et plus de 3 mè- tres de circonférence. Est-ce de lui qu'a voulu parler le prophète Balaam ? Beaucoup le nient, parce que, disent- ils, cet arbre ne poussait point dans le pays de Moab ni en Mésopotamie, patrie du devin paien (2). Il est pourtant possible que ce dernier, connaissant le bois, qu'on im- portait comme parfum, ait réellement voulu parler de l'arbre qui le produisait. Plusieurs commentateurs pen- sent également qu’il s’agit de l’aquilaria agallocha dans le Cantique des Cantiques. Quant au parfum d’aloes dont il est question au Psaume XLV, 9 ;aux Proverbes, VII, 17 ; et dans l'Évangile de saint Jean, xIX, 39 ; c'est un bois fourni par l’Agallocha ou l'essence qu’on en tire, Ce bois et cette résine devaient venir des Indes par l’Arabie ; Dioscorides en'parle en ces termes : « Le bois d'Agallochos est importé de l’Inde et de l’Arabie; il est semblable au bois de thuya, exhale une bonne odeur, et est très amer au goùt... on le brüle comme l’encens. » C'est ce qu’on appelle aujourd’hui le Calambac (ca- lamba, calambart, calambon, calambouc, calampart, etc.). Il en existe deux espèces, comme on sait : l’Agallo- chum primarium, la plus estimée, à laquelle s'applique réellement le nom de Calambac; et l’Agallochum secun- darium, vulgairement appelée Garo. A cause de son prix élevé, on mélait ordinairement le parfum d’aloès avec des parfums moins coùteux, comme nous le voyons dans l'Évangile de saint Jean (xIx, 39): « Nicodème vint aussi, apportant un mélange d’envi- ron cent livres de myrrhe et d’aloès, pour embaumer le corps du Seigneur. » Il est à croire qu'il y avait fort peu d’aloès mais beau- coup de myrrhe, substance bien plus commune. Du reste, dans tous les passages de l'Ancien Testament où ce parfum est nommé, il est toujours cité avec d’au- tres aromates, dont la myrrhe fait également partie : Psaume XLV, 9. — « La myrrhe,l’aloès et la casse par- fument ses vêtements. » Proverbes, VII, 17. — « J'ai parfumé ma couche de myr- rhe, d'aloès et de cinnamome. » Cantique des Cantiques, 1V,13, 14. — « Làätout le nard et le safran, la canne odorante et le cinnamome, avec tous les arbres aromatiques, la myrrhe, l’aloës, et tous les parfums les plus précieux. » Aujourd'hui encore, en Orient, le parfum d’aloès est un des plus estimés (3). (A suivre.) SANTINI DE RIOLS. (4) Ouaüs CeLsius. Hierobotanicon, sive de Plantis Sanctæ Scripluræ dissertaliones breves. Upsal, 1141, 2 vol. in-8o, t. Ier, p. 135-471. (2) La raison, ou du moins l'objection, n'a sans doute qu'une valeur relative. Autrefois, dans les temps reculés, il y avait du lion en Grèce ; longtemps avant notreère, ce n’était plus qu'un vague souvenir. L'arbre en question n’aurait-il pas existé en Mésopotamie ?..… On trouve bien, en Sibérie, des restes d'élé- phants. La flore a dû suivre la faune. (3) Vicouroux, op. cit. ACADÉMIE DES SCIENCES PRIX DÉCERNÉS EN 1904 Prix Binoux. — Ce prix a été décerné à MM. BarATIER, BenarD et Bercer. M. Baratier faisait partie de l'expédition du colonel Marchand dans l'Afrique centrale: il a coordonné les nombreux et importants travaux géographiques exécutés pendant les trois années 1896 à 1899, qu'a duré cette expédition. — Dans son livre, La conquête du Pôle, M. Charles Bénard s’est cons- ciencieusement attaché à réunir tous les documents relatifs à l’histoire des missions arctiques, depuis la découverte du Groenland par Erik le Rouge, jusqu'aux dernières tentatives du duc des Abruzzes, de Sverdrup, de Peary et de von Toll. —M. Alphonse Berget à résumé dans son ouvrage Physique du Globe et Météo- rologie toutes les notions de géographie physique indispen- sables à l'intelligence de la vue extérieure de notre pla- nète. Prix Gay. — Ce prix a été attribué à M. Bezz Dawson pour son ouvrage, Niveaux de marée et plans de référence dans le Canada oriental, sous le titre anglais Tide levels and datum-planes in Eastern Canada. C'est un résumé du travail considérable accompli depuis dix ans par M. Bell Dawson en vue de l’étude pratique du régime des marées dans la vaste étendue de côtes comprise entre le Labrador et la frontière sud du Canada. Prix Tchihatchef. — Ce prix a été attribué au lieutenant- colonel LuBanskt qui à organisé et dirigé au Tonkin suivant des méthodes scientifiques des explorations géographiques, et y à également fondé un service complet pour l'exécution des cartes régulières de cette colonne. Prix Delalande-Guerineau. — Ce prix a été décerné à M. Auguste PAvIE pour son ouvrage sur l’Indo-Chine. Cet ouvrage comprend la description de collections anthropologiaxes et zo0o- logiques recueillies dans les régions du Cambodge, du Siam et du Laos. Prix Desmazières. — Ce prix a été décerné à M. GuiLLier- MOND pour son ouvrage dans lequel il publie le résultat des recherches qu'il a poursuivies pendant près de six années sur la cytologie des végétaux cryptogames. Prix Montagne. — Ce prix a été décerné à M. Camille SAUVAGEAU pour ses remarques sur les sphacélariacées, ouvrage plein de faits importants et nouveaux sur l'anatomie, la morpho - - logie et la biologie de ces algues. Prix Savigny. — M. Krempr, qui a obtenu l'an dernier une mention, est considéré par la Commission comme ayant maintenu sa candidature et le prix de 1904 lui à été attribué. M. Krempf a exploré pendant plusieurs mois les récifs du golfe de Tadjoura où il a séjourné en différents points : Djibouti, îles Maskallé et Massaha, Obock, en recueillant de riches et nombreux matériaux zoologiques qu'il a étudiés lui-même et utilisés pour l'achèvement d’un travail anatomique, embryogé- nique et taxonomique sur les hextaciniaires et les coral- liaires. Prix Thore. — Ce prix a été décerné à M. Henri D'ORBIGNY. Ce prix devait être attribué à un zoologiste dont les recherches auraient porté sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d’Insecles d'Europe. M. d'Orbigny s’est attaché spécialement à l'étude des coléoptères et, dans cet ordre immense, à celle des types coprophages qui forment la tribu des Onthophagides. Parmi les nombreux mémoires que M. d Orbigny a consacrés à ce groupe, il en est un qui répond complètement à l'esprit des con- ditions fixées par le fondateur du prix Thore, c’est le Synopsis des Onthophagides paléarctiques, où se trouve exposée l'histoire des onthophagides européens et du nord de l'Asie. Prix Montyon. — Le prix Montyon de Physiologie a été décerné à M.J, Jouy pour son travail : Recherches expérimen- tales sur la division indirecte des globules rouges. Une men- tion très honorable est accordée à M. G. Fleig pour son travail intitulé : Du mode d'action des excitants chimiques des glandes digestives. Prix Philippeaux. — Ce prix a été décerné à M. Cristrant pour ses études sur les greffes thyroïdiennes. Cet auteur n’a cessé pendant quinze ans de travailler ce sujet à l’aide de la méthode expérimentale. LE NATURALISTE 25 Une mention honorable a été accordée à M. Joseph No pour son ouvrage intitulé : Recherches sur la vie oscillante. Prix Pourat. — Ce prix a été décerné à M. J. Tissot pour ses études sur Les phénomènes physiques el chimiques de la respiration aux grandes allitudes, sujet qui avait été proposé par l'Académie. Prix Martin-Damourette. — L'Académie à partagé ce prix entre MM. A. FrouIx pour ses Eludes sur la sécrétion gastrique et MANQUAT pour son ouvrage sur la Thérapeulique. PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES ANNÉES 1905, 1906, 1907, 1908 et 1909. Prix Gay(15.000 fr.).— L'Académie a décidé que le prix Gay, qu’elle doit décerner dans sa séance publique de l’année 1905, sera attribué à un explorateur du continent africain qui aura déterminé avec une grande précision les coordonnées géogra- phiques des points principaux de ses itinéraires, Prix Tchibatchef (3.000 fr.). — M. Pierre de Tchihatchef à légué à l'Académie des Sciences la somme de cen{ mille francs. Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuelle- ment une récompense ou un encouragement aux naturalistes de toute nationalité qui se seront le plus distingués dans l’ex- ploration du continent asiatique (ou îles limitrophes), notamment des régions les moins connues. Prix Delalande-Guerineau (1.000 fr.). — Ce prix biennal sera décerné en 1906 au voyageur français ou au savant qui, L'un ou l'autre, aura rendulle plus de services à la France ou à la Science. Prix Binoux (2.000 fr.). — Ce prix annuel, attribué alterna- tivement à des recherches sur la Géographie où la Navigation et à des recherches sur l'Histoire des Sciences, sera décerné, en 1906, à l’auteur des travaux sur la Géographie ou la Navi- gation. Prix Gay (1.500 fr.). — L'Académie a mis au concours pour sujet du prix Gay, qu’elle doit décerner en 1907, la question sui vante : Étude des conditions naturelles dans les régions po- laires. Les mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l’Institut avant le 1e janvier 1907. Prix Delesse (1.400 fr.). — Ce prix biennal, fondé par Mme Vve Delesse, sera décerné, dans la séance publique de l'année 1905, à l’auteur, français ou étranger, d'un travail con- cernant les sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail con- cernant les sciences minéralogiques. Prix Fontannes (2.000 fr.). — Ce prix friennal, attribué à l'auteur de la meilleure publication paléontologique, sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance publique de 1905. Prix Alhumbert (1.000 fr.). — L'Académie a mis au con- cours, pour sujet de ce prix quinquennal à décerner en 1905, la question suivante : Étude sur l’âge des dernières éruplions volcaniques de la France. Grand Prix des Sciences physiques (Prix du budget : 3.000 fr.). — L'Académie a mis de nouveau au concours, pour l’année 1905, la question suivante : Rechercher el démontrer les divers modes de formation et de développement de l'œuf chez les Ascomycètes el les Basidiomycèles. | Prix Desmazières (1,600 fr.). — Ce prix annuel est attri- bué « à l’auteur, français ou étranger, du meilleur ou du plus « utile écrit, publié dans le courant de l’année précédente, sur « tout ou partie de la Cryptogamie ». Prix Montagne (1.500 fr.). — M. C. Montagne, membre de l'Institut, a légué à l'Académie la totalité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année, sur les arrérages de la fon- dation, un prix de 1.500 francs ou deux prix : l'un de 1 000 francs, l’autre de 300 francs, au choix de la Section de Botanique, aux auteurs, français ou naturalisés français, de travaux impor- tants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développe- ment ou la description des Cryptogames inférieures (Thallo- phytes et Muscinées). ne Prix Thore (200 fr.). — Ce prix annuel est attribué alter- pativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. | Il sera décerné, s’il y a lieu, dans la séance annuelle de 1905 au meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. Prix de Coiney (900 fr.). — Ce prix sera décerné pour la première fois,-s’il y a lieu, dans la séance publique de 1906 à 26 LE NATURALISTE l’auteur d’un Ouvrage de Phanérogamie écrit en latin ou en français. Prix de la Fons-Melicoeq (900 fr.). — Ce prix friennal sera décerné dans la séance annuelle de 1907 au meilleur Ouvrage de Botanique, manuscrit ou imprimé, sur le nord de la France, c’est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de- Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. Prix Savigry (1.300 fr.). — Ce prix annuel, fondé par Mlie Letellier pour perpétuer le souvenir de Le Lorgne de Savigny, ancien membre de l’Institut de France et de l’Institut d'Egypte, sera employé à aider les jeunes zoologistes voya- geurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s’occuperont plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. Prix Thore (200 fr.). — Ce prix alternatif sera décerné, s’il y a lieu, en 1906, au meilleur travail sur les mœurs et l’anato- mie d’une espèce d’Insectes d'Europe. Prix Da Gama Machado (1.200 fr.). — Ce prix ériennal, attribué aux meilleurs mémoires sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés, sera décerné, s’il y a lieu, en 1906. Prix Montyon (750 fr.). — L'Académie décernera annuelle- ment ce prix de Physiologie expérimentale à l’ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui Jui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. Prix Philipeaux (900 fr.). — Ce prix annuel de Physio- logie expérimentale sera décerné dans la prochaine séance publique, Prix Lallemard (1.800 fr.). — Ce prix annuel est destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au (système ner- veux, dans la plus large acception des mots ». Prix Pourat (1.000 fr.). — La question proposée pour 1905 est : Les origines du glycogène musculaire. Prix Pourat (1.000 fr.) — La question proposée pour l’année 1906 est : Nouvelles recherches sur le pholotactisme et le vholotropisme. Les mémoires devront être envoyés au secrétariat de l’Ins- ütut avant le 17 janvier 1906. Prix L. La Caze (10.000 fr.) — Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de 1907, à l’auteur, français ou étranger, du meilleur travail sur la Physiologie. Prix Cuvier (1.500 fr.): — Ce prix triennal, attribué à l'ouvrage le plus remarquable sur la Paléontologie zoologique, l’Anatomie comparée ou la Zoologie, sera décerné dans la séance annuelle de 1904, à l'ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le 187 janvier 4906. LES CRIS DES ANIMAUX , ESSAI LEXICOGRAPHIQUE DICTIONNAIRE DES CRIS DES ANIMAUX Aigu. — Du latin acutus, terminé en pointe ou en tranchant, propre à percer où à fendre. — $e dit au figuré des sons per- cants et élevés qui blessent l'oreille où qui expriment la douleur : « Pousser des cris aigus. » Comparer avec acéré et aigre, déjà cités; consulter aussi ce que nous dirons plus loin des cris et des sons s/ridents, avec la famille de mots : s{rider, strideur, striduler, stridulalion, qui servent à caractériser la voix de divers animaux, sans préjudice d'autres verbes, couiler, liler, griler, etc, qu'on trouvera çà et là à leur rang alphabétique. En musique proprement dite, aigu se dit, sans mauvaise part, d'un ton perçant ou élevé par rapport à un autre ton bas ou grave : « Passer des {ons aigus aux {ons graves », ou substan- tivement : « Passer de l’aigu au grave. » _Ï ÿ a d’autres acceptions encore plus figurées, qui ne ressor- tissent pas à l’acoustique. Aiguiser. -— Dans le sens d'émoudre ou rémoudre, se dit du chant d'amour très caractéristique des tétras; mais rémoudre est plus usité. Voir RÉMOUDRE, et aussi BALZER OU FALZER el DO- DELDIR. Alalie. — Impossibilité de parler, mutisme accidentel. Ne se dit que médicalement, et de l’espèce humaine. Pour les animaux, dits supérieurs, que l’on a pu croire exceptionnellement privés de toute voix, consulter MUTISME OU MUTITÉ. Alectorophonème. — Mot composé tiré du grec pour dé- signer substantivement lé chant du coq. Voir COQUEDAQUER, co- QUELINER, COQUERIQUER, COQUELIQUAIS, etc. Alitonus. — Mot de la basse latinité, qui veut dire « bruit d'ailes », et d'où serait dérivé, d'après certains philologues, le vieux français alleton où hallelon, qui est notre moderne han- neton. Cette étymologie, adoptée par Boiste et Napoléon Lan- dais, nous parait au moins aussi bonne que celle admise par Littré et par Larousse, faisant dériver lhanneton de l'allemand hahn, proprement coq, qui sert à désigner, dans quelques parties de l'Allemagne, plusieurs coléoptères parmi lesquels le hanneton. Alitonus est à rapprocher des qualificatifs altisonus et altito- nans, dont le premier a été, dans un sens figuré, accordé au « sublime » Virgile, et dont le second désigne poétiquemeut Jupiter tonnant. Allilonnant s'est dit aussi quelquefois en français. Allegretto, allegro. — Le mot italien allegro et son dimi- nutif allegretlo s'emploient pour désigner un certain degré de vitesse dans le mouvement d’un morceau de musique, abstraction faite de son caractère gai ou triste. Allegro, pris substantivement, se dit aussi de l'air lui-même ou de la partie de l'air qui se chante ou se joue vivement et légèrement. L'allegro est intermédiaire entre le preslo, qui est l'excès du vif, et l'andante qui va vers l'adagio. Dans la gradation de l'allegro de plus en plus vif, àl y a de nombreux termes accessoires, comme il en est aussi pour la vitesse descendante. Les deux termes extrêmes sont l’allegro vivace et l'allegro maëstoso. Pour le chant des oiseaux, voir au mot ALLURE (DE LA MÉLOPÉE), consulter aussi ANDANTE, ADAGIO, LARGO, SMORZANDO, etc. Nous avons précédemment cité une jolie phrase de George Sand, où les mots andante et adagio sont, au figuré, ingénieu- sement opposés l'un à l’autre; en voici une non moins spirituelle de Balzac : « Vous avez passé de l’allegro sautillant du céliba- taire au grave andante du père de famille. » Allure (de Ia Mélopée.) — Très incomplet dans les accep- tions qu'il donne du mot allure, Littré ne cite aucune application de ce terme à la musique ni à l’art d'écrire. On n'en comprend pas moins facilement ce que, dans son intéressant ouvrage sur LES ANIMAUX EXCENTRIQUES, au chapitre des Chanteurs en plein air, M. Henri Coupin a voulu dire par « l'allure de la mélopée » chez divers oiseaux chanteurs, à propos de laquelle il y a lieu de citer une belle tirade du maitre écrivain qu'est Champfleury : « Ne chantent qu’en presto, ou tout au moins en allegro, l'ar- dent pinson, l’agile fauvette. « Le Largo, l'adagio, l'andante, sont au contraire l'allure favorite de la draine ou grosse grive, cantatrice épaisse et senti- mentale, du merle mélancolique et de l'élégiaque rouge-gorge. « D'autres, d'expression plus variée, offrent dans leur chant la transition fréquente du joyeux allegretlo au smorzando volup- tueux : tels sont les charmants fitis et la tendre alouette des bois, » On a pu également avancer que, parmi les oiseaux chanteurs, il faut distinguer les fantaisistes, les romantiques et la phalange classique des virtuoses. Pourquoi n’y aurait-il pas, de même, des « symbolistes » et des « décadents »? Il ÿ a bien les ironiques, les comiques et les parodistes! Toute plaisanterie à part, du fait seul que les oiseaux chan- teurs sont à la fois compositeurs et virtuoses exécutants, il résulte que leur « personnalité musicale », s'il est permis de s'exprimer ainsi, peut varier à l'infini. Alphabet des bêtes. — Il ne s’agit pas ici des alphabets illustrés que l’on donne aux enfants, et où les diverses lettres sont accompagnées d'animaux du nom desquels chacune est l'initiale. Il est bel et bien question des voyelles et des consonnes dont les principaux animaux de la faune terrestre, aérienne ou aquatique, sont capables, du plus au moins, d’articuler les sons. C’est là une étude beaucoup moins oiseuse et puérile que ne se le figure le vulgaire. Sans vouloir aller jusqu'à donner, comme Pierquin de Gembloux et le professeur anglais Garner, le Dic- LE NATURALISTE 27 EC D me EEE mm tou tionnaire des Singes; comme l’auteur de Gil Blas, Lesage, le Dictionnaire des Chats; comme Dupont de Nemours, le Dic- tionnaire des Corbeaux et même des Poissons et des Araignées; sans vouloir, dis-je, tomber dans l’exagération de l’InIoMOLOGIE DES ANIMAUX, il est bien certain qu'on ne peut pas refuser aux bêtes un certain langage vocal; et dès lors, naturellement, ce langage est susceptible d'être, avec plus ou moins d’exactitude, phonétiquement noté avec les signes de l'alphabet humain. C’est, du reste, ce à quoi se sont évertués, avec plus ou moins de succès, de nombreux naturalistes, à commencer par Buffon. Il n’est pas un de nos zoologues modernes qui n’ait tenté, dans cet ordre d'idées, d'ajouter quelque chose aux travaux de ses devanciers. Tous ont noté avec soin, toutes les fois qu'ils l'ont pu, l'expression syllabique des cris des animaux et surtout du chant des oiseaux : cris d'appel, d'amour, d'alarme, de détresse, de joie, de colère, etc., etc. On ne s’est pas contenté de consigner la notation musicale des chants du rossignol, de la fauvette, de la grive, du merle, du pinson, du serin, du loriot, de combien d’autres! d'essayer même opération pour le chant des grenouilles, pour celui des cigales et des autres orthoptères, pour le bourdon- nement des hannetons, des abeilles, de la guëépe, du frelon, du bourdon, de la mouche; de mettre en musique même le braiement de l'âne et les divers hennissements du cheval; on a voulu, je le répète, reproduire syllabiquement la voix ou le chant de beau- coup d'animaux. Qui ne connaît, en ce sens, les notations assez concordantes du chant du rossignol données par Bechstein et Bettini entre autres, et qu'on a fini par reconnaitre plus ou moins exactes après avoir commencé par s’en égayer ? Donc, nombre de savants, en France, en Allemagne, en Angle- terre et ailleurs, n’ont pas dédaigné d'étudier scrupuleusement V’'ALPHABET DES BÊTES, avec une méthode absolument scientifiqué, et de consigner les résultats de ces études dans des livres fort intéressants. Il n’est pas jusqu'à Charles Dickens, l’exquis ro- mancier anglais, grand ami des animaux, qui n'ait, lui aussi, précisé cet alphabet dans un opuscule qne M. Henri Coupin a mentionné comme curieux et remarquable. Puisque le nom de M. Coupin vient, une fois de plus, se pré- senter sous ma plume, répétons une confidence que me faisait récemment ce distingué écrivain, auteur des ANIMAUX EXCENTRI- QUES, des ARTS ET MÉTIERS CHEZ LES ANIMAUX, de L'AMOUR CHEZ LES Bères, de toute une série d'ouvrage originalement scientifiques qui attendent des frères encore en gestation. M. Coupin donc m'a confié que l’idée lui était venue de prendre l’ensemble de tous les cris d'animaux déjà connus et notés syllabiquement et d'en faire un glossaire alphabétique avec des observations physiolo- giques et des gloses philologiques. IL à momentanément reculé devant l'abondance cahotique des matériaux et les difficultés de la tâche consistant à les débrouiller, mais peut-être un jour reprendra-t-il son projet. Subsidiairement, et en attendant mieux, aux personnes qui seraient curieuses d'en savoir un peu plus long sur ce sujet, signalons certain TRAITÉ DE L'ONOMATOPÉE, par Adrien Timmer- mans, un des rares ouvrages qui soient venus combler, avec une méthode scientifique, une petite partie des innombrables lacunes du très démodé DICTIONNAIRE DES ONOMATOPÉESs de Nodier. Ce traité se trouve à la Bibliothèque Nationale, sous la cote 80X. 4901. On pourra encore consulter avec quelque fruit, sous le même rapport, en dépit de sa forme un peu ardue et sèche, un livre de M. Félix Thessalus : TRAITÉ DE L'ORIGINE DU LANGAGE, imprimé seulement à trois cents exemplaires, mais que l’on trouve aussi à la Bibliothèque Nationale, 8°X. 2201. Enfin, rappelons pour mémoire les auteurs déjà cités dans notre AYANT-PROPOS, et qui font partie des sources auxquelles nous avons nous-même puisé. Altitonnant. — Francisation, qui n'a pas besoin d’être expli- quée, du latin alfilonans qui était une des épithètes de Zeus ou Jupiter, maître du tonnerre. — Voir ALITONUS. Nous pourrions nous contenter de ce renvoi; mais nous sera- t-il permis, pour égayer un peu notre sujet, de citer à côté de cet adjectif, éminemment classique et noble, son frère bâtard alli- foirans, qui en latin macaronique fut jadis enchâssé dans ce vers dont l’auteur m'échappe : Jupiler allifoirans totum embrenavit Olympum. N'insistons pas sur la fausseté prosodique de cette parodie d'un vers virgilien. Quant à me demander de vous le traduire, vous sentez bien que cela né m'est pas possible. Anonner. — Le verbe énonner se dit, dans le sens propre, de l’âänesse qui met bas un ânon. Au figuré, il veut dire : parler, réciter en hésitant, en bégayant d’une manière désagréable. Dans ce dernier sens, il n’est pas téméraire de penser avec M. Louis Nicolardot, auteur d’une assez bonne étude sur le langage des animaux, que l’âne « à le droit du seigneur sur ce mot », sans doute parce qu'il fait allusion aux cris entrecoupés et tenant du hoquet de maitre Aliboron. — Voir : BRAIRE, RUDIR, ONQUER, HIHANQUER, RENASQUER, RENACLER, etc. Antenmal (Langage). — Un certain nombre d'insectes, no- tamment la fourmi, ont un langage mimique ou antennal qui a été maintes fois constaté par des observateurs. Chez l'abeille, ce langage est à la fois mimique et vocal; chez la fourmi, il est mimique, tactile, et de plus, très probablement, vocal. Si pen- dant longtemps l'oreille humaine n’a pas réussi à le percevoir, même avec l'aide du microphone, il semble résulter d'expériences faites, vers 1893, par M. C. Janet, que les fourmis même des petites espèces font entendre, dans certaines conditions, des bruils stridulants assurément minimes, mais fort nets, au moyen des- quels elles conversent entre elles. M. Janet en a fait l’objet d’un travail dans les Annales entomologiques de Fränce . (Vol. LXII, p- 159.) Déjà, il y a un siècle, M. Huber qui avait étudié de fort près les mœurs des fourmis, et dont les travaux font encore autorité en cette matière, inclinait à penser qu'à côté de leur langage factile, et que lui appelait maçonnique, si remarquable à tous égards, les fourmis en avaient un autre phonique et non moins parfait. C'était aussi, cela va sans dire, l'opinion de Dupont de Nemours, qui l'appuyait d'assez bonnes raisons. On peut lire à ce sujet, dans un livre devenu rare de cet auteur : QUELQUES MÉMOIRES SUR DIFFÉRENTS SUJETS (Paris, 1807), son mémoire SUR L'INSTINCT où se trouvent ses observations sur le langage des fourmis, des araignées, des corbeaux, des animaux en général, et ses fameuses trois Chansons du Rossignol, traduction verbale des sentiments de cet oiseau au moment de la pariade, pendant la nidification et après la ponte. Sir John Lubbock ayant, de son côté, complété les observations de Huber, les expériences de M. Janet paraissent décisives en faveur du langage vocal des fourmis. Déjà, il y a bien longtemps, pour exprimer le bruit confus qu'on peut entendre, avec un peu d'attention, dans une fourmilière en travail, les écrivains de la basse latinité avaient un verbe, burire ou burrire, qui se trouve dans le Dictionnaire de Du Cange où il est donné comme étant d'Apulée cité par Cazaubon. (Voir BURIR ou pur.) — Nos bons aïeux, décidément, paraissent avoir eu de curieuses intui- tions. Le fameux écrivain grec Théophraste, l'auteur des Carac- tères, et quelques vieux scoliastes de la même nation, attri- buaient une voix à certains vers de terre ou même intestinaux. Qui sait si, sous ce rapport encore, ils n'avaient pas raison ? « Jacques Réais. RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS VULGAIRES ET LOCAUX DES POISSONS D'EAU DOUCE DE FRANCE Rosse (nombreuses localités). Gardon commun et, par confusion, * Rotengle. Rosserte (nombreuses localités). Petit Gardon, petit Rotengle. — (Moselle, Longwy). Rotengle. = pr FOND (Wallon). Rotengle. Rossi (Dauphiné). Gardon commun; par confusion Rotengle, Rosrre (diverses localités). Variété de Chevaine commun,” RorrauGEe (Alsace). Rotengle. Rorisson (Yonne). Chevaine commun. Rorra (lac de Genève). Gardon commun. Rorre (Neufchâtel). Gardon commun. Rorrez (Alsace). Gardon commun; Chevaine vandoise, RouerauD (Charente). Gardon commun. Rouezrro (Languedoc). Gardon commun. Rouczr. Voir RouGEAUD. 98 LE NATURALISTE Roucgro (Provençal). Gardon commun; Chevaine vandoise. Roucrriro (Rouergue). Gardon commun. ; ?ouGiero. Voir ROUGIEIRO. Rouraup. Voir RouG1EïRo. Rouyaz. Voir RouGIEImo. Rousarp. Voir RouGtetRo. RousaT. Voir RouGtEIRo. Rouzau. Voir RouGrerRo. Rousné (Gard). Vairon. Rousou. Voir RouGtErRo. Rousse (nombreuses localités). Gardon commun et souvent, par confusion, Rotengle. — cARPE (Montbéliard). Gardon commun. Rousseau. Voir Rousse. RousserTEe. Voir RossETTE. Rousso. Voir Ross. Rurrozx (Alsace). Lote commune. 8 SaparTÈ (Gascogne). Epinoche, Epinochette. SagaTer (Bordelais). Epinoche, Epinochette. Saparié, SABaTiè (Languedoc, Nice). Epinoche, Epinochette. Sazor (Normandie). Chabot de rivière. Sagre (Loire-Inférieure). Alose commune. SALNE (Provençal). Saumon commun. Sazmon (Languedoc, Toulouse). Saumon commun. SaLouaxe (diverses localités). Gardon commun. Sazouze (Moselle). Brême bordelière. Sama (Cette). Muge à grosses lèvres. Saumon (Wallon). Saumon commun. SANDINE (lac de Genève, lac du Bourget). Ablette commune. Saxçar (Gard; Provençal). Gardon commun; Rotengle. Saxs Nom (Anjou). Brême bordelière. Saparë (Bordelais). Epinoche, Epinochette, SarDiNe (lac de Genève; lac du Bourget; Savoie). Ablette commune, var. Mirandelle, — (Annecy), Vairon. SARDINETO (Provence). Petite Sardine. SarniGNo (Marseille). Sardine. Sarpino (Provence). Sardine. SARDO. Voir SARDINO. SarGuer (diverses localités). Gardon commun. Sarre (Lorraine). Rotengle. Sars (lac du Bourget; Aix). Chevaine soufie. Sarve. Voir SARRE. SassEau (Suisse). Chabot de rivière. Sassor (lac de Genève ; lac du Bourget). Chabot de rivière. SaToiLLe (Haute-Marne). Lamproie de Planer. SATOUILLE (nombreuses localités). Lamproie de Planer. — ’ (Quelques localités, notamment de la Moselle.) Loche de rivière. Saumon (PErIT...) (Suisse romande). Vairon. SAUMONEAU (partout). Jeune saumon. SAUMONETTE (Coutances). Jeune saumon. Saumon (Languedoc). Saumon commun. SauMoux (Provençal). Saumon commun. SAUTEREAU (Bayonne). Muge céphale. Savari (Dauphiné). Epinoche, Epinochette. SAvATIÉ. Voir SAVATI. SavariER (diverses localités). Epinoche, Epinochette. Scarr (Lorraine). Chondrostome nase. SCHNEIDERKARPFEN (Alsace). Bouvière amère. Scre (Gascogne). Chondrostome nase. - Sécxau (lac de Genève). Chabot de rivière. Sécaor. Voir SECHAU. Sèce (Languedoc). Chevaine vandoise. : SEIzLé£e (Sologne). Carpe à son premier âge de jeunesse. Seso (Toulouse). Chevaine vandoise. SErr œILs (diverses localités). Lamproie marine, Lamproie fluviatile. E— AVEUGLE (diverses localités). Lamproie de Planer. — ROUGE. Voir SEPT OŒILS AVEUGLE. Sert TReus (Picardie). Lamproie marine, Lamproie fluviatile. — uzs (Pyrénées-Orientales). Lamproie marine. Lamproie fluviatile. SERGENT (Landes; Basses-Pyrénées). Rotengle. SEerGuEr (diverses localités). Gardon commun. SERPENT D'’AIE (Côte-d'Or). Anguille commune, — D'EAU (Loiret; Haute-Marne). Anguille commune. .n SETGE (Gascogne). Chondrostome nase.: SETzAU. Voir SECHAU. SEurrE (Côte-d'Or). Chevaine vandoise; Chevaine soufie. SEUrFrLE (Côte-d'Or; Lyon; Montbéliard). Chondrostome nase. — (quelques localités de Bourgogne). Ablette commune. SEUFFRE (Côte-d'Or). Chondrostome nase. SEycne (Gascogne). Chondrostome nase. SIÈGE (Toulouse). Chevaine vandoise. — (Lot, Lot-et-Garonne, Hérault). Chondrostome nase. Sue161 (Rouergue; Marseille). Chevaine vandoise. SIEJ0 (Toulouse ; Languedoc). Chevaine vandoise. — (Provence). Ombre commun. SIETGE (Languedoc). Chevaine vandoise. SirrE (Jura). Chondrostome nase. SirFLarD (Nord). Loche d'étang. Sizt (Bretagne). Anguille vulgaire. SILIEN. Voir Sir. Smorr (diverses localités). Jeune Saumon à son deuxième âge. Soare (Lyon). Chondrostome nase. Sozrre (Doubs). Chevaine vandoise. SOŒUR PAUVRETTE (Sarthe). Ablette commune. Sorrt (Vaucluse, Drôme, Gard). Chevaine soufie. Sorrio (Avignon ; Languedoc; Lauragais). Chevaine vandoise. — (Avignon) Chondrostome nase. — (Gard). Ablette spirlin. SorrLE (Montbéliard). Chondrostome nase. Sori (Provence). Chevaine vandoise ; Chevaine soufie; parfois Ablette commune; parfois aussi Ombre commun, — (Toulouse). Chondrostome nase. — PLATO (Provence; Avignon). Ablette spirlin. Sorio (bords du Rhône ; Languedoc). Chevaine vandoise; Che- vaine soufie; parfois Ablette commune. — (Alais). Ombre commun. — (Haute-Garonne). Chondrostome nase. — PLATO (Avignon). Ablette spirlin. Sotrre (lac du Bourget). Chevaine vandoise. — (Jura). Chon- drostome nase. ; SoLouGxE (Moselle ; Lorraine). Rotengle commun. Somox (Bretagne): Saumon commun. Sorxie (Toulouse). Chondrostome nase, SorciER (Lyon; cours du Rhône et de l'Ain). Apron commun ; — (Jura). Chabot de rivière. Souaro (Dauphiné). Chevaine vandoise; Chevaine soufie; Ablette commune. SourrEe (Jura). Chondrostome nase. Sourta (Alpes-Maritimes). Chevaine soufie. Souriero (Dauphiné). Ablette commune. Sourio, Sourio. Voir SoUAFO. SouLouGxE (Allier). Rotengle commun. Soumou (Vienne ; Haute-Loire). Saumon commun. Sooumoux (Var). Saumon commun. Srina (Wallon). Epinoche, Epinochette. SriNAUBÉ (Provençal). Epinoche, Epinochette, SPINETTE. Voir SPINA. Srissert (Lorraine allemande). Epinoche, Epinochette. Srirrar (Wallon). Jeune saumon. STEINBESsER (Alsace). Loche de rivière. STicHLinG (Alsace). Epinoche, Epinochette. SrLAoN (Bretagne). Petite Anguille. STURGEON (Wallon). Esturgeon commun. STurIOUN (Nice). Esturgeon commun. Srurk (Bretagne). Esturgeon commun. Suce pierre (Moselle). Lamproie de Planer. — ROSEAU (Nord). Rotengle, Sucer (nombreuses localités). Lamproie de Planer. Surio. Voir SouAro. Suirre (Isère ; Rhône). Chevaine vandoise. SuIro. Voir Souaro. Suisse (Isère). Chevaine vandoise. (A suivre.) Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. LP 27° ANNÉE ë _ 2e SÉRIE — IN° “13 FÉVRIER 1905 LES CHENILLES DU RHAMNUS INFECTORIUS C'est pour l’entomologiste parisien, un étonnement véritable, de voir dans les campagnes du Midi, — les en- droits arides et incultes, bien entendu, — la quantité de végétaux armés d'aiguillons ou d’épines qui y croissent. Ici, c'est le Capparis étalant ses rameaux gracieux sur les murailles ou les rocailles, mais cachant, sous ses feuilles d’un vert si gai et ses houppes purpurines si élé- gantes, de traîtresses épines en crochet. Là, c'est le Genista scorpius D. C., arrondissant parfois ses formes par ses rameaux enchevêtrés, se couvrant de belles fleurs jaunes, qu'il ne garde pas longtemps, ainsi que les feuilles, mais conservant toujours ses longues et Fr nombreuses épines acérées. Ailleurs, le Calycotome spinosa L. allonge ses grandes tiges épineuses comme des bras menaçants, interdisant l'approche des terrains qu’il couvre et envahit. Ailleurs encore, se dresse le Paliurus australis Gärtn. (aculeatus Lamk.). Avec ses curieux petits Chapeaux, vert jaunâtre pendant l'été, brun rougeâtre Île reste de l’an- née, avec ses rameaux inclinés comme les baleines d’un parasol, cet arbrisseau ne manquerait pas d'attrait; mais ses épines que dissimulent mal ses feuilles étroites sont terribles. Accouplées, mais dirigées dans deux sens op- posés, elles ne laissent pas s'éloigner sans déchirure la main imprudente qui a voulu s'emparer de ses fleurettes ou de ses fruits à larges bords. Ses épines sont si meur- trières que, selon une vieille tradition, les bourseaux de Notre-Seigneur Jésus-Christ n’en voulurent pas d’autres pour lui tresser sa couronnne d'épines. Il n’est pas jusqu'à d’humbles crucifères qui ne se donnentle luxede la « spinosité ». L’Alyssum spinosum L. vous fait si bien son hérisson, qu'on ne sait d'abord par quel bout le prendre. Sans aucun doute, pour tous ces végétaux, de telles épines ne sont pas des armes de défense vaines. Ils sont non seulement protégés contre la dent du bétail, mais encore respectés par tous les ramasseurs de bois, pauvres gens qui usent et abusent du droit d'affouage. Dans les environs immédiats des petites villes méri- dionales, les arbrisseaux non épineux sont rares. Les phillyrea, les chèvrefeuilles, les grands cistes, les buis, les clématites mêmes, tombent sous les coups de serpe et finissent en fagots de boulange. Par contre, les églantiers, les ronces, les aubépines, les prunelliers et autres épineux restent. Heureusement pour le naturaliste de passage! Qu'il ne néglige donc pas la chasse sur ces arbrisseaux, même sur ceux qu'il est accoutumé de battre et de fouiller ailleurs. Dans le Midi, ces plantes peuvent lui réserver plus d’une surprise (1). Parmi ces arbrisseaux épineux, il faut, dans le bas Lan- guedoc, faire une bonne place au Rhamnus infectorius L. Ses épines ne le cèdent à aucune autre et elles sont crüuelles, je le garantis, en ayant plus d’une fois subi les atteintes. Mais, baste! une douleur cuisante sur le moment, quelques gouttelettes de sang et un bon juron qui vous échappent après la piqüre, ce n’est pas encore (4) Témoin la découverte de la Teleia thomeriella Chrét. sur le prunellier, dans l'Hérault. Bull. Soc. Ent. Fr., 1904, p. 10. Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. — ça qui peut décourager le vrai naturaliste, surtout quand il trouve quelque bestiole intéressante sur une plante, tant méchante soit-elle. Je crois même que ni l'ombre perfide, ni l'odeur léthifère, à ce que l’on dit, du Mance- nillier, ne seraient capables de l'arrêter, si dans ses fleurs notre chasseur espérait récolter quelques che- nilles de Tephroclistis, par exemple, ou quelque Carpo- capsa dans ses graines. Pour en revenir au Rh. infectorius, on est donc heu- reux de le rencontrer, soit qu'il pousse isolé, soit qu'il forme des buissons, parce qu'il semble avoir été délaissé par les observateurs. Le nombre, en effet, des espèces de chenilles qu’on y a trouvées jusqu'ici est fort restreint: on dirait qu'effrayé par ses épines menacantes, on a redouté de le battre au parapluie ou de le toucher... même du regard, Ai-je mal compulsé mes auteurs, ou a-t-on vraiment négligé la chasse sur cet arbrisseau? , Toujours est-il, qu'une seule chemille est signalée sur lui : c'est la Tham- nonoma vincularia Hb. Ayant examiné attentivement et à diverses reprises le Rhamnus infectorius, jy ai naturellement trouvé un cer- tain nombre d'espèces de chenilles; mais je n'ai pas la prétention de croire que la liste que j'en vais donner ren- ferme toutes celles que cet arbrisseau peut nourrir. Il faudrait, pour les connaître toutes ou à peu près, résider dans! le pays où il croit et pouvoir l’inspecter en toute saison ; ce que je n'ai pu faire. Tout d'abord, parmi les Diurnes, le Rh. infectorius offre en mai et juin les chenilles de Gonepteryæ rhamni L. et de Thecla spini. Schilf. En raison du petit nombre de chenilles de Gonepteryx que j'ai élevées, je ne puis affirmer que le Gon. Cleoputra vit aussi bien sur le Rh. infectorius que sur le Rh, alater- nus. Les quelques papillons obtenus d'éclosion étaient des G. rhamni pur sang. Comme Bombycides, on trouve Orgyiu trigotephras B. en juin et juillet et Epicnaptera (Lasiocampa) tremulifolia Hb. en septembre. L’arbrisseau paraît être respecté, du moins ostensible- ment et durant le jour, par les Noctuelles. Les phalènes ou géomètres qui s’en nourrissent sont : les Scotosia vetulata Schiff. et surtout rhamnata Schiff. en mai; la Selenia lunaria Schiff. en juillet; Biston stra- taria Hfn. en juillet et août, Boarmia gemmaria Brabhm 2e génér. en juillet; Ematurga atomaria L. et Thamnoma vincularia Hb. en juin et juillet. L'unique Pyralite nourrie par Rh. infectorius est la Rho- dophæa legatella Hb., qui arrive à taille en mai et juin. Deux Tordeuses s'en accommodent également bien ce sont Eudomis botrana Schilf. et Steganoptycha oblusana Hw. Enfin, deux Tinéites, communes à d’autres Rhamnus, se prennentl'une en avril, ’autre en juin, sur l’infectorius. Ce sont : Blastodocna rhamniella 7%. dans les jeunes pousses et Nepticula rhamnella HS. dans les: feuilles minées. A ces espèces de chenilles, toutes connues depuis long- temps, est venue s’en ajouter une autre, dont la décou- verte à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault), remonte seu- lement à peu d'années, C'est, en effet, en juin et juillet 1900, que j'ai trouvé pour la première fois cette chenille et, en mai suivant, que j'ai eu l’éclosion de l'insecte parfait. C'est une Tinéite remarquable sous beaucoup de rapports, n’appartenant à aucune espèce déjà connue e ET ER ER ne DT ne pm 30 LE NATURALISTE offrant même, avec les genres près desquels il convien- drait de la placer, des différences telles que la création d’un genre nouveau en devient nécessaire. En voici les caractères : Artenacia, gen. n. Tête fortement poilue, pourvue d’ocelles, antennes pectinées &, filiformes ©, atteignant ou dépassant peu les deuxtiers de l’aile supérieure ; palpes maxillaires très petits, palpes labiaux médiocrement allongés, dirigés en avant, à deuxième articles garni d’écailles légèrement en brosse en dessous, à dernier article épais, obtus, plus long que le deuxième. Ailes supérieures lancéolées, étroites, à douze ner- vures ; 1? longuement fourchue à la base, 2-7 aboutis- sant au bord externe, 8-12 à la côte, 8 et 9 longuement. tigées ; stigma allongé, borné par les nervures 12 et 10; cellule discoïdale deux fois divisée. Aïles inférieures irrégulièrement ovalaires, à extrémité largement lan- céolée ; avancement de l’aile sensible à la côte, de la base au milieu de l'aile; huit nervures ; # et 5 partant du même point, 7 et 8 aboutissant à la côte, cette dernière aux trois quarts de Paile; cellule indivise et fermée. Artenacia jaurella sp. n. Envergure 16-19 millim. Ailes supérieures blanchä- tres, ternies par un cendré bleuâtre, avec la côte large- ment teintée d’ocracé jaunâtre jusqu'aux trois quarts et présentant des stries ou taches brunes irrégulière ment disposées, donnant naissance à une sorte de bande extrabasilaire, oblique, fourchue à la côte, étroite et brusquement coupée avant d'atteindre le bord interne, une autre bande plus large et trapézoïdale, située avant le milieu, figurant un trident grossier et plus courte que la précédente. une troisième bande plus large, mais moins continue, moins bien délimitée et composée plutôt de nébulosités ou d’atomes bruns, touchant au sommet à la deuxième bande, formant un angle rentrant très aigu au milieu et descendant jusqu'au bord interne où se trou- vent des taches noirâtres qui semblent la terminer; le bord interne ne présente qu'une tache noirâtre plus ou moins grande selon les individus et située au milieu ; enfin, le bord externe est bordé par une fine ligne noire. Les franges ont une forme remarquable : elles sont écourtées sous l’apex et celui-ci, par suite, figure une sorte de bec très prononcé; leur couleur est blanche vers l’apex, jaunâtre vers le côté interne ; elles sont ensuite partagées par une ligne noire et ont leur extrémité noire au milieu du bord externe, immédiatement sous l’échan- crure, qui s’en trouve plus accentuée encore. Ailes inférieures d'un gris soyeux, luisant; franges d’un gris légerement jaunâtre, avec une bande plus foncée le long de la base et l'extrémité blanche au bord externe. Tête et thorax de la couleur du fond des ailes supé- rieures, antennes grises finement annelées de noir, palpes blanchâtres à dernier article zoné de noir en dessous ; abdomen gris jaunâtre ; pattes gris foncé annelées de blanc au commencement des articles des tarses. ® semblable, à l'exception des ailes inférieures qui ont une teinte plus sombre. Chenille. — Adulte, la chenille d'Artenacia jaurella mesure de 15 à 17 millimètres de long. Son corps est fusiforme, allongé, présentant un rétrécissement ou étranglement très marqué entre le deuxième et le troi- sième segment ; sa couleur est entièrement verte ou bien rougeâtre, sans autre ligne que le commencement d’une dorsale fine et visible seulement sur les trois premiers segments et une stigmatale large sur les trois premiers segments, interrompue et visible dans les incisions des autres segments. Ces lignes sont de couleur jaune serin. Le dessous présente une large tache d’un brun rougeâtre foncé aux trois premiers segments, entre les pattes écail- | leuses. Les verruqueux sont très petits et noirs ; ceux des trois premiers segments sont les plus visibles ; les poils sont bruns. Les stigmates sont indistincts. La tête est forte, arrondie au sommet, élargie à la base, d'un brun ferrugineux ou même noir brülé chez certains sujets; épistome et organes buccaux d’un brun ferrugineux ; an- tennes noires. L’écusson du premier segment est brun rougeûtre foncé bordé de noir antérieurement ; le clapet est d’une couleur à peine plus foncée que celle du corps de la chenille. Les pattes écailleuses sont très fortes, longues, à articles noirs bordés de brun rougeâtre au sommet; les pattes membraneuses ontleur colonne courte et leurs crochets bruns. Cette chenille vit en juin et juillet. Jeune, elle se trouve de préférence à l'extrémité des rameaux; plus tard, elle se déplace, trois ou quatre fois peut-être dans le cours de son existence, à en juger par les « demeures » vides qu'elle a laissées ; mais, elle se tient toujours dans une légère et transparente galerie soyeuse au milieu de fils tendus dans toutes les directions parmi les feuilles, qu’elle ronge selon ses besoins. Cocon. — Le cocon de l'Artenacia jaurella est double: l'enveloppe intérieure est fusiforme et s'adapte étroi- tement au corps de la chenille et de la chrysalide comme un vêtement fait sur mesure ; elle est constituée par un tissu de soie blanche longitudinal, serré, imper- méable, mais un peu transparent, ouvert aux deux extrémités. L’enveloppe extérieure est ample, quasi globulaire, faite d’un réseau ou cloisonné à mailles larges, polygonales, irrégulières, de soie jaunâtre ou roussâtre, avec un col sans évasement à une extrémité et une ouverture pour faciliter la sortie du papillon. Cet orifice correspond à une extrémité du cocon interne, lequel est suspendu et maintenu au centre de l'enveloppe externe par des fils ou cordonnets lancés dans les direc- tions vouiues pour qu'il reste dans une position hori- zontale. L'enveloppe externe ‘est également attachée aux objets qui l’environnent par de semblables moyens. L'ensemble égale en volume la grosseur d’une petite noisette. Quand le cocon est installé au milieu de brindilles ou de petits rameaux de l’infectorius, l'enveloppe externe est entière, s’il est près du sol, adossé à une petite pierre ou à une feuille, l'enveloppe externe n'ayant pu être fermée, se trouve accrue de la partie du corps étranger sur lequel adhèrent ses bords, et le cocon en paraît plus volumineux. S Chrysalide, — Peu de jours après s’être enfermée dans ce singulier cocon, la chenille d'Arfenacia jaurella se transforme en chrysalide. Celle-ci est médiocrement allongée, épaisse antérieurement, c’est-à-dire à la région thoracique, longuement atténuée vers l'extrémité pos- térieure, et finement chagrinée sur toute la surface. Sa couleur est d’un brun rougeâtre mat, avec le bord infé- rieur des segments abdominaux lisse et luisant, comme corné. Ces segments abdominaux présentent sur les LE NATURALISTE 31 côtés de petites saïllies pointues. L’enveloppe des palpes est légèrement saillante ; l'extrémité des enveloppes des ailes, des antennes et des pattes postérieures est libre. Enfin, le mucron est plus étroit que le segment qui le précède et prolongé horizontalement par deux fortes épines légèrement infléchies et terminées par une soie fine. Cette chrysalide passe l'hiver et donne son papillon en mai suivant, après neuf à dix mois de sommeil. J'indiquerai, dans un prochain article, quelle place doit occuper le nouveau genre dans la famille des Hypono- meutides. P. CHRÉTIEN. PLANTE FOSSILE NOUVELLE DES SCHISTES LIGNITIFÈRES DE MENAT Cinnamomum Martyi, Fritel. C'est à l’obligeance de M. Pierre Marty que nous devons la connaissance des empreintes qne nous signalons aujourd’hui à l'attention de nos lecteurs; elles proviennent des schistes lignitifères de Menat, habituel- lement placés, dans la série stratigraphique, à la base de l'étage Aquitanien (Oligocène supérieur). Leur découverte est due aux patientes recherches de M. Vernière, géologue distingué de Clermont-Ferrand. Les trois empreintes figurées ici nous semblent appar- tenir à une espèce unique, bien que chacune d'elles présente quelques particularités qui ne se montrent point chez les voisines. C’est ainsi que la plus petite de ces feuilles parait avoir de grands rapports avec l'espèce des gypses d’Aix, décrite par de Saporta, sous le nom de C. tenuinervium, mais cette dernière n'étant représentée que par un échan- tillon unique et incomplet ne nous parait pas avoir grande portée et pourrait bien être qu’un organe jeune, D'ailleurs, l'embarras dans lequel on se trouve pour délimiter les espèces de Cinnamomum de l'Oligocène a déjà été signalé par de Saporta dans son travail sur les flores tertiaires du Sud-Est. _ Heer a reconnu la présence, dans les lignites de Menat, de deux espèces fort répandues aux époques Oligocène et Miocène : Cinnamomum lanceolatum et C. polymorphum. Il est évident que, si l’on compare certaines feuilles appartenant à ces deux espèces avec les empreintes de M. Marty, on trouvera quelque ressemblance quant à l'aspect général, mais en analysant de plus près ces types, on y découvre également des différences qui jus- tifient, à notre avis, une distinction spécifique pour les empreintes de Menat. _ Dans le C. polymorphum, en effet, même chez les feuilles les plus rapprochées comme forme générale, la base du limbe est toujours beaucoup plus atténuée en pointe que dans notre espèce, il en est de même, et à un degré encore plus accentué, dans le C. lanceolatum. La forme du pétiole, sa longueur relative, l'insertion assez nettement basilaire des nervures latérales et la tendance marquée par le limbe à un développement inégal, nous semblent, d'autre part, autant de particula- rités suffisantes pour spécialiser l’espèce nouvelle de Menat, que nous nous faisons un plaisir de dédier au sympathique paléobotaniste qui a bien voulu nous la faire connaitre et dessiner, avec son habituelle exacti- tude, d’après les originaux de sa collection, les excel- lentes figures qui accompagnent notre texte. Voici les caractères que nous assignons à cette espèce: Cinnamomum Martyi, Nopb. Feuille lancéolée, limbe régulier ou irrégulièrement déve- loppé, l'un des côtés étant plus large que l'autre, à peine atténué à la base, qui peut étre, dans certains individus presque arrondie, sommet inconnu. Rapport de la largeur à la hauteur du limbe (:: 1 : 3 dans les feuilles les plus larges. Pétiole très court, recourbé obliquement. Nervures laté- rales peu recourbées, subbasilaires, nettement opposées, FE nt 7! S = xs vu: ns MÉNRER SUIS Fig.1. — Cinnamomum Martyi, Frit. Feuilles grandeur naturelle du gisement de Menat. (Collection Marty, leg. Vernière.) montant au moins jusqu'au quart supérieur du limbe et présentant de nombreuses nervures externes assez régulière- ment espacées. Le réseau veineux très net sur certains exemplaires est formé de mailles assez régulières et serrées. Comme nous venons de le dire, le sommet de ces feuilles est malheureusement inconnu et cette circons- tance nous oblige à quelques réserves quant à l'impor- tance de la distinction que nous venons de faire. Quoi qu'il en soit, pour nous, C. Martyi provient des formes allongées du Paléocène, telles que C. formosum et C. sillyense, tandis que le C. lanceolatum, comme l’a d’ailleurs indiqué M. de Saporta, proviendrait de C. Se- zannense. Quant au C. polymorphum, nous pensons ancêtres doivent être recherchés dans les formes paléo- cènes du C. Larteti ou du C. ellipsoideum de Gelinden, Nous chercherons, d’ailleurs, dans un prochain article, à faire comprendre les liens qui relient les espèces paléo- cènes parmi lesquelles nous distinguerons trois groupes de formes, avec les espèces qui se rencontrent dans les formations plus récentes. Il serait désirable que des recherches ultérieures de M. Vernière viennent compléter la connaissance de la forme qui fait le sujet de cette étude. P.-H. FRITEL. que ses 32 LE NATURALISTE L'ANTHONOME DU FRAIÏSIER En Amérique, les fraisiers ont été attaqués par un insecte appelé l'Anthonomus signatus. Cet insecte a été signalé pour la première fois comme nuisible aux fraisiers en 1871, par M. Townend Glovel., Depuis celte époque, sa présence avait été constatée dans les plantations de fraisiers par plusieurs entomologistes, notamment dans l'Etat d’Island et la province de Québec. Ce n’est qu’en 1890, que l’on commença à conuaître ses habitudes et sa façon d'opérer. L’Anthonome du fraisier commence à apparaître dans les premiers jours de mai, il pique le pédoncule floral à une petite distance au-dessous du bouton, puis dépose un œuf dans le bou- ton complètement formé; la tige ainsi attaquée au-dessus de son point d'attache, cause l’atrophie de la fleur qui se dessèche et tombe à terre. Toutefois, les bourgeons floraux ne sont pas complètement séparés de leur support, ils restent sur les branches un temps plus ou moins long avant de tomber. Les pédoncules sont coupées à des distances variables du bourgeon ; les enveloppes extérieures de la fleur restant pliées, protègent la larve en même temps que le pollen, lui sert de nourriture. L'aspect des champs, infestés par l’Anthonome, est tout parti- culier, surtout en mai, au moment où tous les plants sont en fleurs. Sur chaque pied, deux ou trois fleurs seulement sont intactes, ainsi qu'un petit nombre de fraises déjà mürissantes. Parmi les bourgeons attaqués, environ la moitié sont déjà tom- bés ; les autres, encore attachés à la tige, sont languissants et à moitié desséchés; sur d’autres pieds, tous les boutons sont com- plètement détruits. A cause de sa petitesse et de ses habitudes, l’insecte échappe presque toujours à l'attention des cultivateurs qui ne s’aper- çoivent de ses dégâts qu'au moment de la récolte, et ne soup- çonnent pas la véritable cause de la diminution de cette der- nière, l’attribuant le plus souvent au froid, à la gelée ou à la grêle. Les diverses variétés de fraisiers ne sont pas attaquées de la même manière,les variétés à étamines, destinées à la féconda- tion, le sont plus fortement que les variétés à pistils, et on à remarqué que l'importance des dégâts est en, raison directe de la quantité de pollen produit et de l'exposition plus ou moins directe aux rayons du soleil. L'œuf de l’Anthonomus signatus est ovale; sa couleur est jaune pâle; la femelle le dépose dans le bourgeon, après avoir percé les écailles de celui-ci avec son rostre. La larve se nourrit des parties les plus tendres de la fleur, dans laquelle elle se creuse une cavité qui lui sert d'abri pour le reste de son déve- loppement. Les bourgeons du fraisier sont attaqués aussitôt qu'ils sont formés. L’Anthonome du fraisier possède plusieurs ennemis naturels qui détruisent les larves et rendent ainsi d'importants services, ce sont notamment : Calyplus tibrator, Bracon anthonomi et Catolaccus anthonomi. Pauz No. Les Plantes NOMBREUSES SUPERSTITIONS AUXQUELLES ELLES ONT DONNÉ LIEU ALOËS J'ai quelques raisons de croire que ce fameux parfum d’aloès ne nous est guère encore connu, au moins au point de vue de son origine, pas plus que le bois d'aloëès d’où on l'extrait. Voici ce qu'on peut lire dans la Collec- tion académique ; c'est un extrait des Transactions philo- sophiques de l’année 1668 (4) : (4) COLLECTION ACADÉMIQUE, composée des Mémoires, Actes, ou Journaux des plus célèbres Académies et Sociétés littéraires étrangères, des Extraits des meilleurs ouvrages périodiques, des Trailés particuliers et des Pièces fugilives les plus rares ; contenant, elc., elc., t. IT, p, 175. Dijon, 1755, 9 vol. in-4°. « Le boïs d’aloès est une partie d’un arbre vivant, qui est ordinairement gâtée lorsqu’on la trouve. L'arbre lui- même est d'un bois blanc et mol, qui donne un suc lai- teux si venimeux, qu'une goutte, qui tomberait dans l'œil, suffirait pour rendre un homme aveugle et excite- rait une galle ou un ulcère partout aïlleurs. On trouve le bois d’aloès, ou Calembac, dans l’intérieur du bois blanc, mais non pas partout. Lorsque l'arbre meurt, le bois blanc se gâte bien vite.et devient vermoulu; son lait se sèche de facon qu’on peut aisément le séparer avec la main; le meilleur se trouve dans le cœur de l'arbre (Philippe Venatti, président à Java). » À Reste à savoir quel est cet « arbre vivant, qui donne un suC Si venimeux ». Guibourt s'exprime ainsi dans son Histoire des dro- ques : « Il existe une première espèce de bois d’aloès, nom- mée aussi Calambac, qui est très rare, même en Asie, et qui s’y vend au poids de l'or. Ce bois paraît être très rési- neux, comme onctueux, d’une couleur jaspée, et doit ré- pandre, lorsqu'on le brüle, une odeur des plus suaves. Il est réservé pour parfumer les temples et les palais des grands, et ne vient que très rarement en Europe. On cite comme un fait curieux, qu'au nombre des présents envoyés par le roi de Siam à Louis XIV, se trouvait une certaine quantité de bois de calambac. Ce bois est attri- bué à un arbre de la Cochinchine, nommé par Loureiro Aloexylum Agallochum, et rapporté à la décandrie de Linné (4). » Quant à l’aloès succotrin, l’aloès de la pharmacopée,le médecin hispano-arabe Ibn-el-Beïlhar, dans son Traité des simples, écrit en arabe, lui consacre sept pages in-4°; c’est une panacée universelle, convenant à toutes les maladies internes ou externes. Pline, au chapitre v du livre XXVIII de son Histoire naturelle, ne tarit pas, lui non plus, sur les innombra- bles vertus de ce médicament. Dans son poème De viribus herbarum (cap. LXXvn), Macer Floridus décrit ainsiles vertus de l’aloës : « 11 y a deux espèces d’aloès, dont l’une qui est rou- geñtre à l'extérieur, et qui a intérieurement la couleur du foie, est appelée hépatique. Elle a des propriétés mé- dicinales très développées; aussi est-elle plus utile que l’autre, dont la cassure offre la couleur de la poix. Elle purifie l'estomac, la tête et les articulations, en expul- sant les humeurs nuisibles par des évacuations qui ne fatiguent pas le corps. Elle dissipe la jaunisse et remédie aux affections du foie. Réduite en poudre et injectée dans les plaies, elle les déterge et les cicatrise; employée de la même manière, Præcipuè veretri dicunt et testiculorum Ulcera curari vel vulnera pulvere tali. Détrempée dans l’eau et appliquée en cataplasme, elle dissout les tumeurs des lèvres et des narines, et dissipe Ja teinte livide qui flétrit le tour des yeux. Mélée avec du vinaigre et de l’huile rosat, et employée en fomentation, elle calme d’une manière merveilleuse le mal de tête et apaise la démangeaison des yeux. Un cataplasme com- posé d’aloès bien broyé avec du vin fortifie les cheveux et les empêche de tomber. Trituré avec du vin et du miel, et employé en collutoire, l’aloès guérit les affections (1) Guisourr (N.-J.-B.-G.). Histoire abrégée des drogues sim- ples. Paris, 1820, 2 vol. in-8°. LE NATURALISTE 33 ‘de la langue, des gencives, et toutes les affections de la bouche. Pris en boisson, il relâche doucement le ventre. Sui- vant Oribase, il est stomachique, quoique, en général, tout ce qui relâche le ventre soit contraire à l'estomac. Suivant le même auteur, deux drachmes d’aloès, mélées avec de l’hydromel, chassent la bile et les flegmes. Deux ou trois pilules composées d’aloës et de jus de chou vert de la grosseur d’une fève ou d’un poischiche,provoquent des évacuations qui débarrassent le corps des humeurs nuisibles. $’il s’agit de remédier à une forte constipation, en broyant ensemble de l’aloës et de la scammonée, dans la proportion de deux parties du premier et d’une de la seconde, on obtiendra le soulagement désiré. » L'École de Salerne n’a eu garde d'oublier l’aloës : Il sèche une blessure, il ravive la chair; Du prépuce malade il détruit le cancer; Purge d'humeur les yeux, la tête dégagée, L'oreille oblitérée et la langue chargée ; D'un débile estomac ranime la vigueur; Arrête des cheveux la chuteet la langueur; Il soulage le foie et guérit les ictères : Pris seul, il est trop fort et blesse les viscères. Pour Léonard Fuchs (1), comme pour tous les auteurs cités ci-dessus, l’aloës étaitce que sont devenus l'ail etle camphre pour Raspail. Je prends les quelques formules suivantes dans la masse de celles qu'il donne: «— Pillules de Ruffus, dites Pillules simples, lesquelles, ainsique les anciens ont tousiours creu, sont excellentes pour conserver la santé, et spéciallement en tems de peste, elles sont ainsi ordonnez chez les Apoticaires. — Prenez d’aloès demie once; de safran et myrthe, de chacun deux drach- mes, et du tout assemblé auec de bon vin, faites pillules, « Toutefois, Mauardus, l’un des plus apparens médecins de ce siècle, est d’aduis que ce n’est la description des vrayes pillules de Ruffus, ains qu’elles sont composees en la sorte suyuante : _ «Prenez d'aloës hepatique, et goutte hammaniaque, de chacun deux parties; de Myrrhe fine, vne partie ; du tout, auec du vin odorant, formez pilules. « Etc., etc. « — Pillules bonnes contre pestilence. — Prens Mirrhe, Saffran, Anna, liure une d’aloès epatic ou cicotrin, bon et esleu; liures deux pillules etces chosessoyent formees auec bon vin et odorant, et soyent prinse trois ou quatre fois pour le moins, selon qu'il en sera nécessité et que l’aer ou le lieu sera infect ou corrompeu. «— Autres pillules confortatiues des cinq sens de nature. — Prens aloës epatic, drachmes deux; Saffran de Lom- bardie, drachme vne: soyent ces choses puluerisees, et en soyent faites pillules chacune de drachme vne; soyent confites en Hyver en tresbon vin odorant; et faites ius de # F- .. } roses, et en soyent prins trois, quand l’homme sent la douleur ou en l’estomac, ou vomissement. » L’aloës, pas plus que les autres plantes, pas plus que les animaux quelconques, ne pouvait échapper à la légende, La légende est le cresson autour du beefsteak; c'est l'as- saisonnement de la salade; c'est un accompagnement obligé, comme on dit en musique. La légende de l’aloès est qu'il fleurit tous les centans, et que cette floraison s'accompagne d’une détonation formidable : (1) Fucus (Léonard). Histoire générale des Plantes et Herbes avec leurs propriélés, etc. Rouen, 1583, in-4°. « Quelques naturalistes, dit Lémery (1), ont dit que l’aloës ne fleurissait que tous les cent ans; que lorsque la fleur s’ouvrait, elle produisait un bruit aussi violent qu'un coup de pistolet, et qu'alors sa tige s'élevait tout d’un coup et croissait prodigieusement en très peu de temps. Cette opinion n’a pas été confirmée à Paris, dans le jar- din du Roy ; au contraire, on a vu fleurir des aloès sans qu’il se soit fait aucun bruit. On peut direque ce qui n’est point arrivé sous notre climat tempéré peut arriver en des espèces degrandsaloès sous desclimats chauds; mais nous n'avons pas assez d’apparences nide preuves tou- chant ce prétendu fait pour y ajouter foy. » Cette légende a parfaitement cours en Algérie, et je l'y ai entendu raconter bien souvent. Seulement, per- sonne, bien entendu, n’a vu le phénomène : comment sa- voir qu'un aloès va entrer dans sa centième année ou en sortir? Si l'on objecte que l’aloës porte des fleurs, quoi- qu'il n'ait pas l'air d’un centenaire, on vous répond im- perturbablement que ce ne sont pas les vraies, les fati- diques fleurs, et qu'il faut attendre... Attendre soixante- dix ou quatre-vingts ans n'est pas à la portée de tout le monde. Pomet parle aussi de cette légende dans son Histoire des drogues : « … Du reste, dans l’'Hortus Regius Parisiensis, àla pages, dans l’article concernant l’aloès, se trouve cette phrase : « Floruit in Horto Regio, anno 1663 et 1664, quod ignotum hactents fuerat Lutetiæ, idque nullo strepitu, nullà subitaned caulis eruptione, ut perperäm multi fabulan- tur (2).» Et Pomet ajoute que Tournefort lui montra «une demi-aulne de dentelle de la hauteur de quatre doigts et d'une couleur rougeâtre, qui est faite d'unesoye que l’on tire des feuilles'de cette plante. » En Algérie, de mon temps, nos soldats se procuraient la fibre des feuilles d’aloès d'une facon très simple : ils appliquaient la feuille sur une planche, puis, avec un morceau de bois rond (manche de pelle ou de balai) tenu à deux mains, ilsla frottaient vigoureusement, toujours dans le même sens. Toute la pulpe était extraite, et il ne restait bientôt plus qu'un bel écheveau de filaments qui, séchés, servaient à fabriquer toutes sortes d'objets, bla- gues à tabac, tapis, ete. J’ai même vu des ouvrages con- sidérables fabriqués avec cette matière ; entre autres un vaste tapis multicolore destiné à S. M, l'Impératrice des Français; c'était une de nos cantinières (6e escadron) qui avait entrepris ce travail de Pénélope, — si castæ Pene- lopæ licet componerelibidinosam sociam militarem nostram. Pour en revenir à la floraison de notre Hliacée, voici encore comment fleurit en 1826, en Angleterre, et sans le moindre feu d'artifice, un superbe aloës : « Unindividu del’espèce aloës américain a fleuri, l'au- tomne dernierdansles jardins du duc de Devonshire,à Chis- wick. La plante dontil s’agit s'élève à plus de vingt-qua- tre pieds du sol {8 mètres). Ses feuilles ont environ quatre pieds et demi de long, sur environ sept pouces de large (189 millim.). La circonférence de la plante à sa base est d'à peu près quatre pieds, et celle de la tige qui porte la fleur, de seize pouces (43cent.). Les fleurs ont duré à peu prèstrois semaines, et, comptées exactement, elles gntété trouvées au nombre de 2,112. Cette plante appartient à la classe hexandrie monogynie ; elle est connue dans les jar- (1) Traité universel des drogues simples, etc., par Nicolas Lémery, docteur en médecine. Paris, 1698, in-40. (2) Revue Brilannique, avril 1826, p.355. —_—_—_—————————————“— —— —_————— —————û— —"———" — ———û— —— —— ————————— "7 34 LE NATURALISTE dins de Chiswick depuis près de cinquante ans, et l'on croit qu’elle en a plus dequatre-vingt-dix (4). » Les anciens, outre son emploi en médecine, se servaient aussi &e l’aloès pour donner Ja couleur (et peut-être un mordant particulier) à leurs vins. Plutarque nous dit, en effet (Symposiaques, liv. VI, question VII) : «... Pareil- lement donc, ceux qui colorent le vin avec de l’aloës, ou qui l’adoucissent avec de la cannelle et du safran, le traitent comme une femme que l’on parerait pour un festin, et que l’on voudrait prostituer. » h Dans ses Préceptes conjugaux (ch. xxvn1), il dit en- core : « Sans doute, chez une femme mariée il faut de la sé- vérité de principes; mais je veux que cette austérité res- semble au vin, qui, tout en étant un peu rude, doit être salutaire et agréable, et n'avoir pas l’amertume etla sa- veur médicinale de l’aloès., » Enfin l’aloès a trouvé, de nos jours, un emploi autre- ment utile que la confection de blagues à tabac, de den- telles ou de tapis destinés à des pieds appartenant à des têtes couronnées (Oh! Oh! c’est une impératrice !.. disait le tapis du Compiégnois Rostand); on en confectionne de solides câbles destinés à des manœuvres de force, et voici ce qu'on lisait dans la Revue industrielle de juillet 1876 : « Un certain nombre de membres du congrès del’Indus- trie minérale ont visité, pendant leur séjour à Douai, la manufacture de câbles mécaniques de Lens (Pas-de-Ca- lais), où la fabrication des câbles plats et des courroies en aloës à l’usage des mines, des élévateurs, ete., a pris, depuis quelques années, une extension considérable. L’aloès, ou chanvre de Manille, est le textile décidément préféré pour ces engins, et, après une expérience de dix ans, il a remplacé complètement les chanvres d'Europe. Il offre sur ces derniers une résistance ou accroissement de durée qu’on peut évaluer à 20 0/0 en plus ; son poids spécifique est moindre, etil ne s’altère pas à l'humidité: ces avantages réunis font que les câbles ou courroies en aloès procurent une économie de 30 0/0 environ sur les câbles en chanvre d'Europe, et cela, non compris la dif- férence du prix d'achat, qui est moindre, Les câbles en aloès coûtent actuellement 20 francs par 100 kilogrammes meilleur marché que ceux en chanvre d'Europe. L'avantage total, comme accroissement de durée et prix, peut donc se chiffrer à environ 50 0/0. Enfin, on les préfère fréquemment aux câbles en fils de fer, qui ont l'inconvénient grave de se rompre sans pré- venir, et d'exiger un entretien coûteux, tout en ne durant pas plus, à poids égal, que les câbles en aloës. La manufacture de Lens estactionnée par une machine à vapeur de 100 chevaux. Le filage, le goudronnage des câbles, s’opèrent mécaniquement et par des appareils très ingénieux. Les câbles se font entièrement seuls, et, par suite, la tension des fils, latorsion et le câblage des torons sont parfaitement uniformes; aucune déperdition de force ne peut, comme cela a notablement lieu par les procédés ordinaires, se produire. Le cousage, qui ne saurait résis- ter qu'à la condition de voir les4,6 ou8 aussières qu'il a pourbut deréunir, mécaniquement fabriquées, et s’allon- geant bien également toutes, s'effectue au moyen d’énor- mes machines à coudre fort curieuses. (1) Histoire générale des drogues simples el composées ,par le sieur PonEr, marchand épicier etdroguiste. Paris, 1135, 2 volu-: mes in-4°. Les câbles demines opérant aujourd’hui par leur inter” médiaire la circulation quoditienne de plusieurs centai- nes d'ouvriers par puits, en outre d’une extraction con- sidérable de houille, on comprend la nécessité absolue d’avoir des câbles parfaitement fabriqués, composésde matières de toute première qualité et sans mélanges, pour éviter des ruptures qui entraineraient, à tous les points de vue, les conséquences les plus graves. » E. N. SANTINI DE RIOLS. CHRONIQUE & NOUVELLES La phylogénie des Buprestes. — Le cheval le plus savant du monde. — Une plante aux anthères sensibles. — Une belle exposition de papillons. Dans une monographie qui commence à paraître (1) sur les Buprestides, M. Ch. Kerremans fait quelques remarques sur la phylogénie de ces superbes insectes, dont]on ne se préoc- cupe généralement pas assez. Il paraît acquis que les Buprestides doivent provenir d’une série de Coléoptères très anciens et qu'ils viennent, chronolo- giquement, se ranger vers le bas de l'échelle de l'ordre. On peut remarquer incidemment que, parmi les insectes fossiles, on remarque deux Chrysobothris; l'un (Ch. velerana, Heyden), dans les terrains jurassiques de Solenhofen, l’autre (Ch. Heydeni, Scudder) dans les terrains tertiaires du Colorado (Texas); dès l’époque secondaire, il existait donc un genre qui s'est perpétué jusqu'à nos jours, sans modifications sensibles dans son carac- tère; il touche même de très près à la série des Buprestes supé- rieurs. Certaines espèces de cette famille, à part des exceptions inévitables, semblent avoir très peu modifié leur régime; une grande partie d'entre elles, parmi les espèces paléarctiques, vit de préférence sur les conifères, tandis que beaucoup d'espèces intertropicales se plaisent sur les fougères, d’après les observa- tions que M. J.-L. Weyers aeu l’occasion de faire pendant un séjour prolongé aux fles de Sumatra et de Bornéo. Or, les fou- gères et les conifères sont classées parmi les végétaux les plus anciens, et ils abondaient à l’époque où l’on signale les familles Chrysobothris fossiles. On peut admettre, en principe, que les insectes descendant d’une famille ancestrale unique, provenant d'un Myriapode et, logiquement, on pourra en déduire que les plus anciens Bupres- tides seront ceux qui auront conservé, jusqu'à notre époque, la segmentation la plus complète :et sinous examinons un Bupreste, nous remarquerons une série de douze segments bien définis : tête, prosternum, mésosternum, métasternum, pièce antécoxale et sept segments abdominaux, dont les dernières sont rétractiles : le premier de ces segments supporte les antennes, ainsi que les appendices buccaux. L'examen de la segmentation sternale permet tout d'abord de diviser la famille des Buprestides en trois branches principales : la première comprenant une série de Buprestes ayant le méso- sternum entier; la deuxième, dans laquelle ces insectes ont le mésosternum divisé parle milieu, et la troisième, qui comprend les Buprestes ayant le mésosternum refoulé sur les côtés et extré- mementréduit; chacune de ces branches pourrait logiquement descendre l’une de l’autre, et la première, ayant conservé la segmentation encore complète, constituerait le troncoriginal ou la souche ancestrale, encore existante de la famille. La disposition des pores antennaires permet ensuite d'éche- lonner les représentants actuels de chacune de ces branches principales suivant un second phénomène de transformation normale. À l'origine les articles dentés sont couverts de pores, siège probable de l'organe olfactif; ils sont diffus sur les deux (1) Imprimerie J. Janssens, Bruxelles. LE NATURALISTE faces des articles. Plus tard, ces pores se concentrent dans des fossettes éparpillées sur ces deux faces d’abord, puis sur l'une de celles-ci; ensuite, ils s’agglomèrent dans une fossette unique avec chaque article et successivement cette fossette, d’interne qu’elle était primitivement, devient inférieure ou,enfin, termi- nale, suivant qu’elle vient se placer, d'abord à la base de la tranche interne, ensuite sur la partie antérieure de leur région interne ou, enfin, à la troncation terminale. Si, comme on est en droit de le supposer, les antennes sont le siège du sens olfac- tif, les pores antennaires ont dû acquérir graduellement une ten- dance à venir se placer à l'extrémité des articles et, dans la série des groupes, ceux- ci seront d'autant plus récents que les fossettes porifères seront plus avancées vers les sommets; et il y a lieu de faire remarquer incidemment l’analogie qui existe entre la situation des antennes chez les insectes et celle des narines chez les animaux supérieurs. : Dans ce que l’on peut considérer comme la souche ancestrale vivante, l’écusson n’est pas distinct; il se peut qu'il ait existé à l'orighie et que certains groupes primitifs, aujourd'hui disparus, aient possédé un écusson qui aura pu s’éliminer pour une cause inconnue. Mais il est à remarquer que cette pièce est extrème- ment variable dans la famille des Buprestides; elle manque à la base de chacune des branches inférieures (Julodines, Acmæo- dora, Chrysochroines), se développe graduellement à mesure que l’on avance vers les séries inférieures, et atteint son maxi- mum d'accroissement chez les Buprestides les plus récents (4grilines, Trachytes), où chez ceux qui atteignent le sommet de certains rameaux (Sphenoplera, Belisnota). Remarquons, en outre, que l'écusson est un des éléments de la région dorsale du mésosternum, qu'il existe dansla majeure partie des cas, mais qu'il est plus ou moins caché par les élytres qui le recouvrent; c’est donc improprement que l’on dit que l’écusson est absent ou nul ; il serait préférable de dire qu'il est visible ou invisible, mais sa présence où son absence n'en sont pas moins dignes de remarque. Ces trois organes, sternum, antennes et écusson, sont autant de facteurs venant confirmer, dans une certaine mesure, la des- cendance des groupes, et il importe de noter que, plus on avance vers les séries supérieures, plus les appendices ont une tendance à s’insérer dans des cavités, des creux ou des rainures, ce qui fait, par exemple, que certaines espèces, parmi les Agrilines et surtout parmi les Trachytes, ont, au repos, les antennes logées dans un sillon prosternal, les fémurs insérés dans des dépres- sions thoraciques ou coxales, les tibias cachés dans une rainure du fémur et les tarses repliés dans un creusement du tibia, de sorte que l'insecte, qui a acquis la faculté éminemment protec- trice de se laisser choir au moindre danger, peut tomber de très haut sans dommage, grâce à l'insertion de ses membres dans ces cavités et à la solidité de sa carapace. M. von Osten possède un cheval qu'il prétend étre le plus savant du monde, mais, chose bizarre et qui fait penser à une vague mystfication, il ne Fexhibe que dans la cour de sa mai- son, jamais sur une scène publique. : Une des premières notions acquises par Hans — c'est le nom du cheval en question — a été celle des couleurs. Quand il lui en faut désigner une, il frappe sur le sol avec son pied droit un nombre de coups correspondant au numéro attribué par son maître à la couleur. — « Hans, quelle est la couleur de la robe de cette dame? » En genre de réponse, Hansfrappe cinq coups : cela signifie que la robe est rouge. Même procédé pour les sons. Chaque note de musique a son auméro, et, de son sabot, Hans indique si telle note est un sol ou un ré, quand une fausse note se fait entendre, l'animal dilet- tante dresse la tête et son attitude exprime le mécontentement. Hans sait aussi lire, son professeur à inventé pour lui un al- phabet formé d’une table quadrillée sur laquelle la lettre A se trouve dans la première case de la première rangée, S dans la troisième case de la cinquième rangée, etc. On présente à Hans une grande feuille de papier, sur laquelle une phrase estécrite, par exemple : Hans est le plus intelligent des chevaux; il se met à l’épeler avec son pied. H se traduit de la façon suivante : 4 coup (c'est la rangée), une pause, 4 coups (c'est la case), et ainsi de suite. Pour que Hans épelle un mot, il n'est pas nécessaire que ce mot soit écrit devant lui, il suffit qu’on le prononce distincte- ment. À une séance donnée par M. Von Osten, un zoologiste alle- mand, M. Schillings prononça devant le cheval le nom d'une dame de Berlin, la comtesse Schlieffen, qui était parmi les Spectateurs ; puis il lui dit : « Hans, veux-tu épeler le nom que Je viens de prononcer devant toi ? » Gravement, Hans bat- Ut le sol de son pied et épela comme il entendait : comtesse Schliffen, sans e. Il y a mieux, Hans connait les noms de plu- sieurs objets usuels : chapeau, canne, parapluie, etc., et, quand on lui montre ces divers objets, il les épelle couramment, tou- jours en supprimant les lettres qui nese prononcent pas. Il pra- tique l'orthographe « fonétique », très à la mode en ce moment. Mais le triomphe de Hans, c'est l’arithmétique, la numération n'a plus de secrets pour lui ; il n’ignore rien des quatre règles et il jongle avec les fractions. C'est à l’aide de boules, de quilles et d'une machine à compter que M. Von Osten procède avec son élève. Il place devant lui plusieurs boules, et celui-ci en indique le nombre — cinq, par exemple — toujours en frappant avec son pied droit. Son maitre en ajoute 2. Hans frappe 7 coups. On peut lui demander les doubles de 20, de 30, de 42. Aussi habilement il soustrait 10 de 16, 32 de 75, multiplie 4 par T et 9 par 5, prend le tiers de 24 et le huitième de 48. Les carrés des nombres ne le rebutent pas et il fournira, par exemple, celui de 9, frappant sans impatience 81 fois le sol à petits coups réguliers. Durant les séances publiques, Hans, nullement intimidé, pro- mènera un regard observateur sur l'assistance. Il sera ensuite capable de répondre aux questions de ce genre : Combien de personnes présentes, combien de dames, d'enfants, de personnes portant des chapeaux? Une fois, M. Schillings lui demande : € Hans, combien y a-t-il d'officiers? — Six. — Non, Hans, compte encore une fois. » Hans frappe de nouveau six coups. M. Schillings savait qu'il n'y avait que cinq officiers dans la salle ; mais il n'avait pas remarqué un agent de police en tenue qui venait d'entrer. Hans, lui, l'avait vu et avait groupé ensemble toutes les personnes portant un uniforme. Qu'y a-t-il de vrai dans tout cela? Peu de choses sans doute. Les Lectures pour lous auquel nous avons emprunté les détails ci-dessus rappelle, fort à propos, qu'au temps de Louis-Philippe, le célèbre chien Munilo excita une curiosité et une surprise égales à celle que Hans excite à l'heure actuelle. Munito, lui aussi, lisait l'heure et calculait. Mais, un beau Jour, on apprit que ses réponses étaient réglées par le bruit d’une plume d'oie que son maitre faisait claquer dans la poche de son gilet. Ce bruit léger n'était perçu que par l'animal et suffisait à le guider... L'androcée de la plante appelée Sparmannia africana présente de curieux mouvements. À l'état de repos, étamines et stami- nodes sont serrés autour du pistil. À la moindre excilalion de contact, ces organes s'incurvent vers l’extérieur de la fleur, en s’éloignant du pistl. Si l'excitation ne se produit plus, la posi- tion de repos est rapidement reprise. Il suffit de toucher une étamine pour que le mouvement d'incurvation se transmette à tout l’androcée. La température a une influence très nette qu’on peut évaluer par la vitesse avec laquelle ladivarication se produit. Le mouvement très lent jusquà 42 degrés, augmente jusqu à 36-37 degrés, diminue ensuite Jusqu'à 60, et à 70 degrés, les mou- vements sont supprimés. Il y à donc un optimum de température. Les courants interrompus et les courants d'induction produisent des mouvements de divaricalion. Dans ces cas, il existe une période d'excilation latente dont la durée est d’une fraction de seconde. Une étamine détachée de la fleur et soumise à l'excita- tion électrique se courbe sans jamais expulser de gouttes d’eau. Des chocs électriques répétés amènent un état tétanique. La plasmolyse, qui s'oblient très facilement en vingt-cinq minutes dans une solution de chlorure de potassium à 10 0/0, ne déter- mine aucun mouvement. M. Dop, qui vient de faire l'anatomie de ces curieuses éta- mines, croit pouvoir placer dans leur épiderme le siège du mou- vement. L'épiderme de la face interne est formée de cellules en papilles, allongées suivant l’axe de l’étamine. Elles renferment des gouttelettes d’huile rouge. A l'état de repos et à l'état de mou- vement, elles paraissent avoir à peu près la même force et les mêmes dimensions. Sur sa face extérieure ou dorsale, chaque étamine porte une rangée de saillies, qui, à l'état de repos, sont peu accentuées. Dans l’étamine divariquée, ces saillies sont au contraire fortement indiquées et peuvent se comparer à des plis de l'épiderme, dont le sommet serait déjeté vers la base du filet. En coupe longitudinale, on voit que la saillie est formée de quatre cellules, dont le protoplasma se colore vivement en noir 36 | LE NATURALISTE par l'acide osmique, et cela grâce à la présence d’une quantité considérable de gouttelettes d'huile rouge. La cellule inférieure est allongée dans le sens longitudinal. Il est bon de remarquer aussi que ces diverses cellules ne sont reliées entre elles que par des surfaces relativement restreintes, Au-dessus et au-dessous des saillies, l’épiderme du filet est normal, mais ses cellules sont plus courtes dans le sens longitudinal que celles qui garnissent la face interne du filet. Les cellules qui forment la saillie limi- tent une lacune. A l’état de divarication, tout se passe comme si la cellule inférieure s'était déformée et déjetée vers le bas de la fleur, entraînant dans son mouvement les trois cellules supé- rieures. On conçoit comment la fermeture de ce pli est facilitée par la lacune sous-jacente. Dans ce mouvement, il se produit des réactions sur la face dorsale de l’étamine; cette face se recon- nait et produit par conséquent l’incurvation du filet vers l’exté- rieur. La cellule inférieure parait donc être la cellule motrice, Sous l'influence d’une excitation, le protoplasma sensible de ces cellules se déforme dans un sens déterminé et cette déformation amène la courbure du filet. * x x Au Muséum a eu lieu dernièrement une fort belle exposition de papillons donnés par un généreux naturaliste, M. Boullet, de Corbie. Cette collection se confondra peu à peu avec celle du Muséum, suivant un plan méthodique et avec le concours du donateur. « C’est, dit M. E.-L. Bouvier, M. Boullet lui- même qui à établi ce plan et offert son concours; non con- tent de nous apporter ses richesses et de consentir à leur disso- ciation en proposant de les fusionner avec les nôtres, il a mani- festé le désir d'être l'agent actif de cette fusion et de la rendre aussi parfaite que possible en procédant famille par famille, au fur et à mesure du classement. Ces conditions avantageuses et très pratiques sont la marque d’un esprit libéral et très géné- reux; elles furent acceptées avec reconnaissance, et depuis deux ans le travail de fusion est commencé. Ce travail s’effectue selon les règles suivantes : le Muséum réunit tous les papillons qu'il possède dans une famille déterminée, il les adresse à M. Boullet qui compare ces matériaux avec les siens, fait le tableau des espèces qui manquent à l’ensemble; puis, dans la mesure du possible, se procure ces dernières, les ajoute aux deux collec- tions réunies, et nous renvoie le tout pour la distribution et le classement définitif. C’est par la famille des Satyrides que ce groupement a commencé, et c’est au classement des nombreux spécimens de cette famille que M. Boullet, secondé par le per- sonnei, travaille depuis deux ans. Les visiteurs de l’exposition Boullet ont pu examiner, dans une vitrine spéciale, 25 cadres de Papillons qui, par leur médiocre taille et leurs couleurs modestes, faisaient un contraste frappant avec les Morphos nacrés et les splendides Ornithoptères de la salle. C'’étaient les derniers Satyrides des deux collections réunies: ils vont aller prendre place dans nôs meubles, à la suite des spécimens bien plus nombreux qui les y avaient précédés. Le classement de cette famille touchant à son terme, il est possible de fixer par des chiffres l'importance des richesses que nous apporte M. Boullet; avant la fusion, notre collection de Satyrides comp- taità peu près 500 espèces; elle en renferme aujourd’hui 1.473. Sa valeur scientifique a donc très sensiblement triplé. J'ajoute que sa valeur vénale à augmenté dans des proportions plus ‘con- sidérables encore, car les spécimens (2.000) que M. Boullet a introduits parmi les nôtres (1.500) sont en général mieux conser- vés et d'une fraicheur beaucoup plus grande. » Un cadre exposé par M. Boullet vaut à lui seul près d’un mil- lier de francs et ne compte pas plus de six exemplaires : trois mâles et trois femelles de l'Ornithoptera paradisea, espèce recherchée qui n'existait pas au Muséum. A citer encore deux exemplaires rarissimes, l'Ornithoptera lithonus dont M. Boullet n'a pu se procurer le mâle, el une femelle de Morpho relenor, var.carica, qui fut payée plus de 300 francs, un groupe intéres- sant de Morpho œæga, où l'on voit des femelles acquérir peu à les teintes plus brillantes des mâles, un hybride de Morpho hecuba et de sa variété phanodemus, enfin une longue série d'Ornithoptera priamus où sont représentées les anciennes variations locales de cette espèce très répandue. À propos de cette belle collection qui vient s'ajouter à tant d’autresrichesses, M. E.-L. Bouvier réclame de nouveaux cré- dits pour l'agrandissement du service de l’entomologie, qu'il dirige si admirablement : tous les naturalistes s'associent à :sa demande, mais ceux qui savent ce que sont les crédits attachés en France à l’enseignement supérieur ne compteront guère voir tomber une augmentation dans l’escarcelle du Muséum ni d’ail- leurs. Hexri Cour. NOS REPTILES : LA COULEUVRE, L'ORVET ET LA VIPÈRE Quant une couleuvre voit un orvet, son premier désir est de le dévorer; car c’est une proie séduisante pour elle, en raison dela facilité de sa déglutition: un corpslong etétroit, n'est-ce pas l'idéal, à son point de vue? Oui, mais c’est que l’orvet a une bouche, et que dans cette bouche il y a deux rangées de dents triangulaires et pointues, disposées en grand nombre les unes à la suite des autres. Comment faire pour les éviter ? C'est bien simple! La couleuvre se jette perpendiculairement sur l’orvet surpris, et le saisit au cou entre ses larges mâchoires. En même temps, elle l’enlève de terre assez haut, et s’enroule autour de son corps pour l'étouffer entre ses puissants anneaux. Il est vrai que si l’orvet casse comme du verre, il n’en a pas moins la vie dure, et qu'on peut le comprimer longtemps sans l'étouffer; mais la couleuvre est patiente, et elle saura y mettre tout le temps nécessaire pour cela. Elle est de plus très maligne, et elle se rend parfaitement compte du plus ou moins de vigueur qui reste encore à sa victime. C’est ainsi qu'elle desserre de temps en temps ses mâchoires, afin de se rendre compte de l’état de l’orvet, à la suite d'une compression de plus en plus prolon- longée. Elle sent très bien que sa résistance s’affaiblit de plus en plus. Le troisième moyen c'est la ruse, dit la Sagesse des nations. Bien que l’orvet n'ait pas un cerveau très développé, l'expérience développe ses facultés ; il fait le mort pour tromper son ennerni, afin de se débarrasser de sa redoutable étreinte qui l'empêche de se défendre. Malgré toute sa malice, la couleuvre s’y laisse prendre ; on croit facilement ce qu’on désire! Voyant les mou- vements de l’orvet s’affaiblir de plus en plus et à la fin sa résis- tance tout à fait épuisée, elle le croit à point et bon pour être englouti. Servez frais, c'est le moment se dit-elle. Alors, non seulement elle desserre les mächoires, mais elle éloigne la tête pour regarder sa victime qu'elle croit morte ou mourante, et elle ouvre la bouche! C’est le moment décisif; sans perdre une seconde, l'orvet a ouvert les yeux et a déjà saisi entre les dents, le museau de son bourreau, qu'il mord de toutes ses forces. Sans doute, la nature a pourvu le dessus de la tête de la couleuvre de plaques larges et résistantes, qui lui forment une véritable cui- rasse ; mais l’orvet sent que ses dents pénètrent aisément dans la muqueuse du palais du serpent, et de plus, il a dans sa gueule l'œil droit de ce reptile; l’autre étant placé trop à gauche pour pouvoir l’atteindre, car sa bouche n’est pas assez large pour arriver à les saisir tous les deux à la fois. Il semble que la couleuvre n'aurait qu'à fermer sa gueule pour croquer le menton de l'orvet qui s’y trouve engagé jusqu’au cou; mais deux choses l’en empêchent : 10 la douleur qu'elle ressent au palais; 20 ses dents ne sont pas faites pour croquer, mais pour saisir et retenir, car elles sont recourbées en minces crochets. Que faire alors, pour se délivrer de cette position incommode ? Elle resserre ses anneaux autour du corps de l’or- vet pour lui faire lâcher prise. Sans doute, il presse moins fort avec ses dents, mais il ne lâche pas pour cela le museau de la couleuvre ; décidément, le moyen est insuffisant. Alors, le serpent en imagine un autre avec une habileté diabolique. Puisque la mächoire de sa prisonnière presse moins fort, n'y aurait-il pas moyen de lui faire desserrer les dents tout à fait, en tirant dessus par des mouvements saccadés? — Non? Hé bien! alors, elle songe à lui tordre le cou! Pour cela, elle profite de son long corps à elle pour porter la tête à gauche, en décrivant une demi- circonférence; de façon à tordre la colonne vertébrale de l’orvet, qui tourne autour d’un axe presque vertical. Les vertèbres de l'orvet résistent; la couleuvre fait décrire à sa tête un autre mouvement demi-circulaire en sens inverse, de sorte que le cercle est presque complet! Les vertèbres de l’orvet résistent encore. C’est en vain que la couleuvre répète, dans tous les sens, ces mouvements de torsion; la colonne vertébrale de sa victime est solide. A la fin cependant, celle-ci est épuisée. Il y a une demi- heure que dure cette lutte, et la pauvre bête n’en peut plus ; elle est étouffée et son cou est à moitié tordu! Alors, en désespoir de cause, elle finit par ne plus pouvoir mordre et elle relâche ses mächoires. La couleuvre est enfin débarrassee de sa gueule, mais sa tête est dans un triste état; elle saigne et elle a l'œil droit tout brouillé. Süre que sa victime ne lui échappera plus désormais, réduite qu'elle est à: l'impuissance, la couleuvre songe alors à panser LE NATURALISTE 37 Lo »— ses blessures, tout en serrant plus que jamais l’orvet dans ses replis. Elle se frictionne vigoureusement la tête contre des mousses humides. La fraicheur de l'eau arrête l’hémorragie et calme ses cuisantes douleurs; la friction de cette éponge natu- relle finit même par faire disparaitre la congestion de son œil, qui apparaît bientôt aussi brillant que l’autre; tant les reptiles ont la vie dure! Chez eux, un œil crevé se cicatriserait comme un bobo, en laissant à peine une légère taie, qui finirait par se résorber à son tour, avec le temps et les frictions, sur des mousses couvertes de rosée. On lira avec intérêt, dans la Feuille des jeunes naturalistes, la facon dont s’y prennent les reptiles de nos pays pour avaler leurs aliments. Ce qui nous intéresse, c'est ce que nous avons vu nous- même chez ces deux animaux, si différents par leurs mœurs et par la forme de leurs écailles; bien que le vulgaire les prenne volontiers l’un pour l’autre, sauf dans le cas où l’orvet se brise comme du verre; on pense alors au nom du serpent de verre qui lui a été donné à cause de sa cassure si nelte : Anquis fragalis, lézard sans pattes, dont la queue se casse comme celle des autres lézards. On pourrait encore l’appeler l’anguille d'argent, à cause du reflet argenté de son dos se déroulant au soleil; quand il se réveille le jour après s'être endormi à sa bienfaisante chaleur. En déroulant ses anneaux, 1l parait alors deux fois plus gros qu'il ne l’est réellement, et beaucoup plus grand que quand il se contracte; il peut ainsi se dilater du double, dans les deux sens, en longueur aussi bien qu'en largeur. Si vous le saisissez par la queue, en le secouant d'un coup sec, elle vous restera dans la main ! Mais surtout, gare à la morsure de ces deux reptiles! De ce qu'ils ne sont pas venimeux comme la vipère, ce n’est pas une raison pour les croire inoffensifs. À moins d’être élevés en cage et apprivoisés, l'orvet et la couleuvre à collier, surtout quand ils sont gros, font de cruelles morsures; elles saignent bel et bien, surtout celles de la couleuvre, et elles ne se ressemblent pas du tout. Celles de l’orvet sont elliptiques, tandis que celles de la couleuvre ont la forme de trois fers à cheval! Il y en a deux concentriques, qui sont opposés au troisième par la concavité ; cela tient à ce que la couleuvre à collier a deux rangées de dents à [a mâchoire supérieure: une rangée curviigne très allongée, aux os palatins et aux os maxillaires supérieurs. On sait que les os des mâchoires, chez les reptiles comme les serpents, se dilatent si fort en s’écartant les uns des autres, que leur bouche peut avaler les proies les plus disproportionnées, Une belle couleuvre se ferait un jeu d’avaler la main d’un homme, incomparablement plus grosse qu'elle! Il est mème curieux de la voir fonctionner, en procédant par des mouvements alternatifs des os maxillaires de droite et de gauche qui lui permettent d'avancer son corps tout entier sur sa proie immo- bile. Nous avons surpris plus d’une fois l’orvet et la couleuvre endormis. Par le fait, cés animaux n'ont pas d'oreilles exté- rieures, de sorte qu'ils n’entendent pas aussi bien qu'on le croit généralement, surtout les serpents dont le tympan est à l'intérieur du corps, au dedans des écailles. Il en est autrement chez l'or- vet, où la membrane tympanique est entre les écailles, mais elle est si peu apparente! C’estlà ce qui explique qu'on peut appro- cher aisément de la couleuvre endormie, sans qu’elle se réveille, et qu'on manque presque de marcher sur les vipères en embus- cade le long d’un sentier. Elles ne se sauvent effrayées que quand on ést sur le point de les fouler aux pieds, à bien moins d'un mètre de distance. C’est même parfois fort gênant, quand il y en a tous les cent mètres, à certaines époques de l’année, Nous en avons vu-beaucoup jadis, avec M. Joret, dans la forêt de Chan- tilly, sur le plateau qui borne la vallée des étangs. En une demi-heure, nous avions déjà manqué de marcher sur une tren- taine, d’entre elles. Comme notre compagnon était un peu en arrière et ne les entendait pas, nous en avons fait lever une sous ses yeux, et enfin convaincu, il la poursuivit jusque sous un tas de fagots, où elle se cacha. C'était au milieu de juin, tout près du viaduc du chemin de fer. Malheureusement, un orage était imminent, et nous n'avions pas de temps à perdre pour gagner la gare d’Orry-la-Ville. C’est le matin au printemps, qu'on a chance de rencontrer des couleuvres à collier endormies, sous l'herbe qui verdoie. Elles sont alors enroulées sur elles-mêmes, d’une façon tout à fait dif- férente de celle de l’orvet. Tandis que l’orvet fait une grande ellipse avec son corps, le nez près de sa queue, comme un chien couché en rond; au con- traire, notre couleuvre décrit trois ou quatre cercles concen- triques avec son corps, la queue en dehors et sa tête au centre, reposant comme sur un coussin, inclinée sur le premier petit Ü cercle, qu'elle limite ainsi. Il est alors facile de compter les autres, en partant de là. On croirait presque voir une aune de boudin, étalée sur une assiette ronde. On peut alors facilement s'approcher d'elle, à cause de la faiblesse de son ouïe. L’orvet, au contraire, est déjà à demi réveillé, quand vous arrivez sur lui, il vous a déjà entendu; mais sortant à peine de son somme, ilne déroule encore que paresseusement ses anneaux d'argent, qui luisent de tout leur éclat. Quand on le frappe, il commence à peine à se sauver. Au contraire, la couleuvre n’est éveillée que par le premier coup de bâton, qui ne fait que l'étourdir. Même rendue absolument immobile par quelques coups bien assénés sur la tête,une couleuvre n’est pas nécessairement morte pour cela. On peut dire qu'il faut tuer les serpents deux fois, pour être certain qu’ils sont bien morts, et même dans cet état, une vipère peut encore vous mordre, plusieurs heures après sa mort, quand on lui ouvre la bouche sans précaution. Il se pro- duit alors un mouvement réflexe, qui permet aux muscles de la tète et du cou de se contracter synergiquement et de vous piquer bel et bien de ses deux crochets relevés. La douleur peut être alors déchirante, au point que la surprise et l’effroi qui accom- pagnent la piqüre chez ce cadavre ouvert qui semble ressuscité, font pousser au blessé un grand cri! Nous ne croyons pas qu'il meure une personne en France, sur cinq cents piqüres de vipère; malgré cela, tout le monde peut en mourir, à tout âge : les enfants, les adultes et les vieillards. En voici une preuve typique. Un vieux bücheron s’occupait à ébrancher des ramées. Devant lui était un tas de branchages, provenant de cépées abattues. A chaque minute, il venait prendre une ramée au tas, puis, faisant sept ou huit pas en arrière, il coupait ses branches avec une serpe; en jetant les rameaux abattus à droite, et en accumulant ses perches à gauche. Déjà, il ne restait plus au tas qu'une demi- douzaine de ramées; encore cinq minutes, et il n'en resterait plus une seule ! Malheureusement pour lui, une vipère était nichée dessous, et elle s’inquiétait de voir diminuer de hauteur, à chaque minute, son abri de branchages. Déjà, le bücheron se disposait à aller chercher la sixième ramée, quand il vit venir à lui la vipère, sortant hardiment de sa cachette! Jamais notre bücheron n'avait encore rien vu de semblable armé de sa serpe, il l'attendit de pied ferme, sans même avoir l'idée de fuir, per- suadé que la vipère ne tarderait pas à déguerpir devant sa résolution et son attitude hardie. Il se trompait du tout au tout, et tout le monde doit le savoir comme moi; caril ne faut pas que cette expérience soit perdue, d'autant plus quelle détruit une dangereuse légende; la vipère n’attaque pas l'homme, c'est vrai, mais il y a des exceptions qui confirment cet autre adage : Cet animal est très méchant; Quand on l'attaque, il se défend. Or, la vipère se considérait comme attaquée, en voyant cet homme armé, qui enlevait ce tas de ramées, qu'elle regardait comme sa propriété. D'un coup de sa serpe, le bûcheron trancha net le corps de la vipère en deux, car il avait le coup d'œil juste : mais celle-ci était plus leste que lui, et elle avait eu le temps de le piquer à la main; de sorte que le tronçon y aurait pu demeurer suspendu siles muscles n'avaient pas achevé leur mouvement. On sait que la vipère se rejette toujours en arrière, après avoir piqué : c'est-à-dire qu'elle a toujours bien soin de retirer ses crochets de la blessure qu’elle a faite, à moins qu'ils ne se cassent. Dans ce cas, elle en a d’autres en réserve qui viennent prendre leur place. | Il n’en est pas moins vrai que ce bücheron mourüt en rentrant chez lui, en proie à la fièvre, aux vomissements et à la syncope Il ne survécut guère plus de trois quarts d'heure à sa blessure. La vipère était très ordinaire comme taille et comme grosseur. C'était au mois de septembre, époque où les vipères viennent de mettre bas. Peut-être était-elle dans ces conditions et avait-elle autour d'elle une nichée de vipéraux abrités sous ce tas de branchages. Dans cette circonstance, les animaux ne redoutent personne et sacrifient volontiers leur vie pour leurs petits. C’est là l'hypothèse qu'il est naturel de faire, en pareil cas, pour expliquer cette attaque extraordinaire. En Crimée, un soldat français avait déjà dû fuir devant un serpent qui l'attaquait dans des terres labourées, lors de l’arrivée des alliés ; il était alors sans armes et isolé des siens. La nature du terrain le sauva, car les sillons géênaient les mouvements du reptile dans un sens, et le soldat ne courait pas très vite. C'était un cavalier descendu de cheval, qui était alors à pied et s'était égaré. Dr Boucox. ——_— EE — 9: LE :'NATURABISTE DESCRIPTION D'UN COLÉOPTÈRE NOUVEAU Fiqulus cicatricosus, n. sp. Remarquable et très distinct, de pelite taille, entièrement ponctué, rugueux, mat en dessus, plus brillant en dessous. Les mandibules sont régulièrement arrondies, faiblement carénées extérieurement, armées intérieurement d'une dent médiane simple peu développée. La tête est petite, le bord frontal à peine concave, la lèvre su- périeure assez avancée, coupée droit; les angles latéraux anté- rieurs très arrondis; les canthus légèrement sinués en avant, convexes latéralement, assez brusquement coupés en arrière. À l'exception d’un petit espace triangulaire lisse au voisinage des angles antérieurs, la surface est entièrement couverte par une ponctuation grossière. Le menton, dont les côtés sont parallèles et le bord antérieur arrondi, est bombé, brillant, fortement et régulièrement ponctué. Le prothorax plus long que large a les angles antérieurs sail- lants et arrondis, le bord antérieur dépourvu de protubérance médiane, les côtés convexes avant l'angle latéral, puis légère- ment concaves, les angles postérieurs arrondis et le bord posté- rieur faiblement convexe. Sa surface supérieure est entièrement couverte par une ponctuation grossière et confluente. La partie longitudinale médiane est surélevée mais ne porte pas de fos- sette. L'écusson, très réduit, est linéaire. Les élytres sont entièrement striées et ponctuées: chacune porte neuf côtes entre la suture et la marge externe. Les côtes paires sont un peu plus élevées, la sixième et la huitième se réunissent à l'angle huméral où elles sont particulièrement mar- quées. Les intervalles portent des points peu enfoncés, assez gros; les côtes sont divisées en petits tronçons assez réguliers par d’autres gros points qui ne laissent aucune côte intacte même sur une faible longueur. Le dessous du corps est entièrement et fortement ponctué mais reste partiellement brillant, les points étant moins serrés qu'en dessus. Les pièces thoraciques sont plus densément ponc- tuées que les segments abdominaux. Les fémurs antérieurs sont très élargis, les autres sont robustes; les tibias antérieurs portent cinq à six dents en plus de la fourche terminale qui est forte, les intermédiaires sont armés d’une forte épine et de deux autres plus petites, les postérieurs ont aussi trois épines, mais moins fortes et plus aiguës. Tous les tibias portent des soies courtes et raides. Monts Neilgherries. Deux exemplaires, longueur totale : T mm.8: largeur : 2 mm. 5. H. BorLEau. ACADÉMIE DES SCIENCES L'homme et le mammouth à l'époque quaternaire sur l'emplacement de la rue de Rennes. — (Note de M. Cariran, présentée par M. ALBERT GAUDRY.) . Les fouilles pratiquées pour l'établissement du métropolitain au sud de Saint-Germain-des-Prés sous la rue de Rennes ont permis de constater à 8 mètres sous le pavé de la rue et sur une épaisseur de 2 à 3 mètres, l'existence de sables et de graviers quaternaires reposant sur les marnes du gypse. L'épais- seur de ces dépôts quaternaires va en diminuant du nord au sud, et disparait à peu près à la hauteur de la rue Saint-Placide. Ces couches quaternaires ont fourni un certain nombre de silex taillés, très gro-siers, une dent de Mammouth et une molaire de Rhinoceros tichorhinus. On peut déduire de ces observations qu’au moment où se déposaient les graviers du Quaternaire infé- rieur, des hommes, des éléphants et des rhinocéros vivaient dans la vallée de la Seine, précisément sur l'emplacement du Paris actuel. D'ailleurs d'autres découvertes antérieures d’ossements quater- naires dans les alluvions sableuses du sol de Paris indiquent un mouvement intense de vie à Paris durant l'époque du Quaternaire inférieur. Esquisse orogénique des chainons de l'Atlas au nord- ouest du Chott el Hodna. — (Note de M. SavorniN, pré- sentée par M. Micuez Lévy.) L’orographie de l'Algérie se résume en deux grandes chaînes convergentes : l'Atlas tellien au nord et l'Atlas saharien au sud. Les deux Atlas se distinguent nettement par leur direction géné- rale, par leur aspect extérieur, par les terrains qui les consti- tuent, et enfin par l'architecture de leurs chaînons. Les plis de l'Atlas saharien ont existé, avec tous leurs carac- tères propres, dans la région actuellement occupée par J'Atlas tellien au norddes plaines de Hodna et de l’oued el Ham. L'âge de ces plis est ordinairement compris entre le Crétacique Supé- rieur ct l'Eocène inférieur. Un géosynclinal miocène s’est constitué au nord du Hodna. De ce géosynclinal sont sortis des plis d'âge miocène qui ont rénové la structure primitive,en la compliquant de plis étirés et de grandes fractures accompagnées ou non de chevauchements. Les effets physiologiques de l'ovariotomie chez la chèvre. — (Note de MM. P. OcEanu et À. Bases, présentée par M. A. CraAuveaw.) Le but poursuivi par les auteurs en pratiquant l'opération chez la chèvre a été de connaître les effets de l'ovariotomie sur la composition des éléments constituant du lait, sur l'engraissement, la prolongation de la sécrétion lactée, sur le mauvais goût et l'odeur hircine du lait de chèvre. L'opération a été pratiquée par les flancs et non par le vagin à cause de l'étroitesse vulvaire et de celle du canal vaginal, les sujets ayant élé soumis pendant trois jours à une demi-diète. Par cette opération on fait disparaitre l'odeur hircine du lait: l'ovariotomie est un moyen plus simple et moins coûteux dans ses effets que la sélection, pour obtenir le même résultat; on ac- tive et prolonge la durée de la sécrétion lactée; on favorise l’en- graissement et le rendement en viande de qualité supérieure sans mauvais goût et sans odeur hircine. On fait augmenter le rende- ment en lait: on modifie avantageusement les éléments physiolo- giques constituants du lait en augmentant la quantité du beurre, du caséum et de l'acide phosphorique et en diminuant le lactose. Graisse intranucléaire dans les surrénales des ma- mifères. — (Note de M. P. Muzox, présentée par M. Joanxes CHATIN.) En examinant des dissociations de capsules surrénales fraîches de cobaye, l’auteur avait remarqué que les noyaux des cellules graisseuses de la corticale, isolés de leur corps cytoplasmique, présentaient parfois à leur intérieur des amas sphériques ou irré- guliers d’une substance presque incolore et plus réfringente que les nucléoles. Ces enclaves nucléaires sont constituées par une graisse. Depuis cette observation surle cobaye, l’auteur a retrouvé chez d'autres Mammifères la présence d’enclaves graisseuses du noyau. De ses observations il résulte que, chez certains Mammifères, aussi bien jeunes qu'adultes, les noyaux des cellules de la sub- stance corticale des surrénales peuvent présenter des enclaves graisseuses et que ces noyaux, de forme normale, à chromatine parfaitement colorable, existant dans des cellules dont la fonc- tion est d'élaborer de la graisse et qui ne sont nullement en dé- générescence ou en surcharge, rencontrés enfin chez des animaux sains de tout âge, sont des noyaux normaux, L'existence de cette graisse dans le noyau, c’est-à-dire dans un milieu phosphoré est particulièrement remarquable au niveau de cellules glandulaires dont le cytoplasma contient lui-même une lécithine, graisse phosphorée. En effet, la présence d’encla- ves de même nature chimique dans le noyau et dans le cyto- plasma d’une cellule sécrétante semble bien une preuve tangi- ble de la participation effective du noyau à l'acte sécrétoire. Sur les migrations des glucosides chez les végé- taux. — (Note de M. W. RusseLr, présentée par M. GasrTon BoNNIER.) Les recherches ont été effectuées sur une vingtaine de plantes de la région parisienne chez lesquelles l’auteur à étudié la répar- tition de glucosides tant dans les organes souterrains que dans les organes aériens pendant toutes les phases de la végéta- tion. he Des variations de la teneur en principes glucosidiques au cours de la végétation, des déplacements qu'éprouvent ces corps, LE NATURALISTE 39 de leur concentration pendant le repos hivernal en des régions déterminées, et de leur présence fréquente dans les graines, l'au- teur conclut qu’il n’est pas permis de considérer les glucosides comme de simples déchets et que ce sont sinon des matières de réserves proprement dites, tout au moins des produits de l'acti- vité cellulaire utilisables dans une certaine mesure, Il tire au point de vue pratique deux conclusions intéressantes : La teneur en principes glucosidiques augmente considérable- ment chez les plantes que l'on soustrait à l’action de la lumière, soit en faisant végéter à l'obscurité, soit en procédant à l'opéra- tion du buttage; le maximum de concentration de ces principes s’observé en hiver dans les parties souterraines. Assimilation “hlorophyllienne en l'absence d'oxy- gène. — (Note de M. Jeax Fræper, présentée par M. Gas- - TON BONNIER.) En expérimentant sur des feuilles d'Evonymus Japonicus, M. Friedel a pu constater qu'une feuille placée dans une atmo- sphère confinée et privée d'oxygène continue à assimiler l'acide carbonique. Par suite de cette assimilation chlorophyllienne, il apparaît dans cette atmosphère confinée une certaine quantité d'oxygène grâce à laquelle le phénomène de la respiration peut reprendre. Une Bignoniacée à gomme de Madagasenr. — (Note de M. Henri JUMELLE, présentée par M. G. BoxxiEr.) La Bignoniacée dont les écoulements gommeux ont été étudiés est le S{ercospermum euphorioides. C'est un arbre de 10 mètres qui vita Madagascar et spécial aux forêts sèches de tous les terrains siliceux. Les Sakalaves lui ont donné le nom de man- garahara. Le tronc est droit et cylindrique à bois blanc et très dur, que recouvre une écorce grisätre sans crevasses. Pour obtenir la gomme on enlève cette écorce par plaques ; au bout de deux ou trois mois, de grosses larmes blanc laiteux perlent sur les sur- faces dénudées; cette sécrétion prend ensuile une coloration brune. Cette gomme est une gomme vraie, contenant un peu de tanin et entièrement soluble dans l’eau quoique sa solubilité soit très faible : aussi n'est-ce que théoriquement qu'il faut classer cette substance parmi les gommes arabiques. Cette gomme est en outre soluble dans l'alcool, l’acétone. LA PRÉHISTOIRE EN FRANCE Haches polies. — L'instrument néolithique typique est la hache polie avec le ciseau et la gouge, la hache varie de forme et surtout de dimensions (de quelques centi- mètres). Elle a 40 et 50 centimètres. Pour la fabriquer, on dégrossissait, dans un bloc de silex qui avait la dimension désirée, puis on la taillait avec soin, pour lui donner la forme voulue, Plus cette ébauche était parfaite, plus le polissage était rapide, On ‘ conçoit le soin et le fini apportés à ce travail, si l’on con- sidère le temps que devait prendre le polissage de ces outils. La partie la plus retouchée était toujours l'extrémité la plus large, destinée à devenir le tranchant rectiligne ou convexe. Le polissage était obtenu par le frottement de l’ébau- che sur une pierre gréseuse ou siliceuse d'abord enduite de sable humide, pour faciliter le travail. Polissoirs. — Les polissoirs ont servi à donner à la hache de pierre la dernière façon. Quelques-uns sont mobiles et alors de très petite dimension. En général ils étaient fixes et mesuraient environ 2 m. 50 de long. Ils présentent des cuvettes ovales à fond uni et des rai- nures plus ou moins profondes dont la concavité admet facilement une hache. : La matière des polissoirs est souvent la roche dure do- minant dans le pays. Dans l'Yonne, l’Aube et la Seine- et-Marne, ils sont eu grès. Dans la Corrèze, la Haute- Vienne, l’Iadre-et-Loire, ils sont en granit. Il en existe également en jaspe. Cet instrument a étè trouvé parfois isolé, mais quel- quefois aussi, réuni avec un nombre considérable d’au- tres, constituant de grands ateliers. En outre des ébauches, on repolissait à nouveau les haches dont le tranchement était brisé, ce qui épargnait du temps, étant donnée la longueur du travail. On a retrouvé beaucoup de ces haches remises à neuf, Ceci établit indéniablement la grande valeur que l’homme néolithique donnait à ces instruments. Ciseau néolithique. — Le ciseau est fréquemment poli, tantôt au tranchant seulement, tantôt sur toute sa sur- face. C’est un présure de silex, en général étroit, allongé et bien travaillé au tranchant, épais et large à l'extrémité opposée. Il se rapproche, par sa forme, de la hache néolithique et dans une nombreuse collection d'objets néolithiques, on trouve une foule d’intermé- diaires entre ces deux instruments. Gouge néolithique. — Cet instrument, poli tout entier ou sur son tranchant seulement, rappelle la hache dans quelques-unes de ses formes lorsque au lieu d’être longue et d'une largeur uniforme, comme le type ordinaire des ciseaux, elle reste courte en se rétrécissant à l'extrémité non tranchante. Ce qui la distingue, c’est que son tranchant est con- cave et que cette concavité se continue sur la plus grande partie de l'instrument. Sa confection était identique à celle de la hache: l’ébauche lui donnait sa forme,et pour l’achever, le polissage faisait disparaitre les petites arêtes restées entre les éclats. Poterie robenhausienne. — C'est la première fois que la poterie paraît en France. Les vases, grossièrement faits n'ont subi qu'une cuisson incomplète, la surface seule ayant subi l’action du feu. L'intérieur de la pâte est noirci par du charbon et du noir de fumée et renferme de petits fragments anguleux de diverses roches ou co- quilles, destinées à donner de la consistance à l'ouvrage. Ils n’ont pas de pieds et ne pouvaient tenir à terre que calés. Ils devaient être suspendus au moyen de cordes passées dans les anses, Les ornements qu'ils présentent sont simples et devaient être exécutés avec l'ongle ou ie doigt. Toutefois quelques-uns portent des ornements plus riches, tracés avec des instruments spéciaux. Ce sont des assemblages de lignes droites parallèles, de points et de cereles concentriques, de triangles placés à la suite Les uns des autres. 5 Dr ETIENNE DEYROLLE. UN INSECTE BESTRUCTEUR DE L'ORANGER Un insecte l’Aonidiæ Awrantii a fait son apparition en Espagne dans la province d'Alicante, et ses ravages paraissent aussi re- doutables pour l'oranger que le phylloxera l'est pour la vigne. On a employé plusieurs moyens pour combaltre ce nouveau fléau ; mais aucun, jusqu'à ce jour, n'a donné de résultat appré- ciable. Le meilleur, jusqu'ici, semblerait étre la fumigation. On fait ces fumigations avec l'acide cyanhydrique produit par la réaction de l'acide sulfurique commercial dilué dans l’eau avec le cyanure de potassium. Si les vapeurs de cette fumigalion se répandaient dans l’air, elles seraient dangereuses pour les ou- —— 10 LE NATURALISTE vriers et ne tueraient pas l’insecte. On remédie à ce grave incon- vénient en recouvrant l’oranger avec une toile imperméable en forme de tente de campagne. Cette toile est légère afin de ne pas endommager les branches délicates, et de couleur noire pour éviter que la lumière décompose l'acide cyanhydrique gazeux. A défaut de toile noire, on procède à cette opération après le coucher du soleil. Pour rendre la toile imperméable au gaz, on la soumet deux fois et pendant quinze minutes chaque fois dans une solution chaude d'alun ordinaire au 10 0,0 et, ainsi impré- gnée, on la soumet de nouveau à une autre solution chaude de savon noir au 10 0/0. Pour faciliter la mise en place de la toile sur l'arbre, on la roule sur ses bords et quand on l’a placée au moyen d’une échellé ou autrement, sur la cime de l’oranger, on la déroule jusqu'à ce qu'elle couvre l'arbre entièrement jusqu'au tronc. On suspend alors à une des branches du milieu de arbre un pot en terre où se trouve le mélange indiqué plus haut. Comme l'emploi direct de l'acide cyanhydrique est très dange- reux, on le produit sous l'arbre seulement en plaçant dans un pot en terre cuite 100 grammes d’eau, T0 grammes d'acide sul- furique et 50 grammes de cyanure de potassium. À ce moment, on plie la tente contre le tronc de l'arbre et on lattache pour permettre à l’acide cyanhydrique qui se dégage de rester com- plètement isolé du reste de l'atmosphère. Chaque fumigation doit durer une heure environ. RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS VULGAIRES ET LOCAUX DES POISSONS D'EAU DOUCE DE FRANCE T Tacon (Auvergne). Jeune Saumon de moins de 40 centimètres. Taconner (Nivernais). Jeune Saumon de moins de 40 centimètres. Tamncue (Haute-Marne ; Côte-d'Or). Tanche vulgaire. TaLan (Hérault). Espèce de Muge de qualité médiocre. Tancx (Bretagne). Tanche vulgaire. TaxcuertEe (diverses localités). Petite 'l'anche. Tancuo (Var). Tanche vulgaire. Tanco. Voir Tancro. Tar (Languedoc). Chevaine vandoise® TarniNEAU (Côtes de l'Ouest). Pleuronecte plie. Tarcer (Noirmoutiers). Pleuronecte plie. Tenasor (Luxembourg wallon). Chabot de rivière. TexarvaissoN (Montbéliard). Chevaine commun. Tenaxa. Voir TcHasor. Teuasso (lac de Genève). Chabot de rivière. FenevanNe BLANC (Luxembourg wallon). Chevaine commun. Tenovousné. Voir TcraArvaIssoN. Té (Haute-Marne). Chabot de rivière. Técon, Voir Tacon. : Técou (Limousin ; Corrèze). Jeune Saumon. Tecoun. Voir Tecou. TéLagno (Cette; étangs de la Camargue). Espèce de Muge de qualité médiocre. Tezan. Voir TELAGNO. Texcuo (Auvergne; Limousin). Tanche vulgaire. — (Gard). Loche de rivière. Texco (Auvergne; Limousin; Gard; Gers; vulgaire. — AMOURRADO (Gard). Tanche cachée dans la vase. Texque (Rouergue). Tanche vulgaire. Tenrene (Montbéliard). Tanche vulgaire. Trrorrz (Normandie). Les Truites, surtout Truite commune. Tenvire. Voir TERoITE. TesrarD (divers départements). Chabot de rivière. — (Quelques localités). Chevaine commun. Tesru (diverses localités). Chabot de rivière. TérarD (nombreuses localités). Chabot de rivière. Toulouse). Tanche Térau. Voir TÉrARD. : TÊTE D'ANE (quelques localités). Chabot de rivière. Tère n'aze (Languedoc; Gard). Chabot de rivière. Téreau. Voir Térar». Téror. Voir Téranp. THaounezra (Cette). Variété d'Anguille de l'étang de Thau. Tayoure (Bayonne). Bar ponctué. Tixca (Pyrénées-Orientales). Tanche vulgaire. Tincue (Wallon ; Vienne; Ouest). Tanche vulgaire. .Tncro (Dauphiné). Tanche vulgaire. TinqQue (Rouchi). Tanche vulgaire. Tocax (Provençal). Jeune Saumon de moins d’un an. Toucanx. Voir Tocan. Toucox (Rouergue).-Goujon de rivière. TourGAn (Marseille). Chevaine vandoise ; Barbeau commun. TraGan (Pyrénées-Orientales). Goujon de rivière. TrarrA (Suisse romande). Les Truites, surtout Truite commune. TRAUGUEN (Gascogne). Goujon de rivière. TRAUQUEN. Voir TRAUGUEN. Traw-pr (Wallon). Lamproie de Planer. TRawE-pIRE. Voir TRAWE-PI. TRéGan (Toulouse; Tarn; Rouergue). Goujon de rivière. Treus (sept...) (Picardie). Lamproie marine, Lamproie fluvia- tile. (Saint-Amé-en-Vosges; Haute-Marne). surtout Truite commune. Treûre (Wallon). Les Truites, surtout Truite commune. Treurieu (Haute-Marne). Les Truites, surtout Truite commune. TriGax (Lot-et-Garonne). Goujon de rivière. Trocra (Menton). Les Truites, surtout Truite commune. Trocou (Lot-et-Garonne), Goujon de rivière. TroGue (Guyenne; bords de la Leyre). Goujon de rivière. Tnorre (vieux français). Truite. Trorra (Suisse romande). Les Truites, surtout Truite commune, Frouax. Voir Toucox. Trousan. Voir Toucon. 1 TroucnAa (Hérault). Les Truites, surtout Truite commune. Froucno (Nice; Var; Bouches-du-Rhône; Toulouse). Truites, surtout Truite commune, — cADETO. Truite d'un an et de grosseur moyenne. Troucaouno (Bouches-du-Rhône). Petite Truite. Troucra (Nice). Les Truites, surtout Truite commune, Trouco. Voir Troucra. Trouëre (Cauchois), Les Truites, surtout Truite commune. Trousro (Toulouse; Bagnères-de-Bigorre). Les Truites, surtout Truite commune. Trouriro (Bordelais). Les Truites, surtout Truite commune. TrouGio (Toulouse). Lotte commune; parfois aussi les Loches, surtout Loche franche. Trourro (Vivarais). Les Truites, surtout Truite commune. Trouxeur (Toulouse). Epinoche, Epinochette. Trouxo (Toulouse). Les Truites, surtout Truite commune. Trucuar (Poitou). Les Truites, surtout Truite commune, Trucuo (Alpes Cottiennes; Gard; Gascogne). Les Truites, surtout Truite commune. Truriro (Dauphiné). Les Truites, surtout Truite commune. TRuIE ARGENTÉE (diverses localités), Truite de mer. Truite ps Dierre (Paris). Truite de mer. — SAUMONÉE. Ce noi est donné d'une facon abusive au Tacon qui, devenu grisle, fait sa première montée en eau douce, à la Truite de mer, et encore à la Truite commune, dont la chair est ‘rougeatre (Moreau, Manuel). Trurro (Bouches-du-Rhône ; Gard: Toulouse: Auvergne). Les Truites, surtout Truite commune, Fruirreu, Voir TREUTIEU, Taurmu (Haute-Marne; Bussy-le-Grand en Trutes, surtout Truite commune, Trurre (Saintonge). Les Truites, surtout Truite commune. Tauyire (Pyrénées-Orientales). Les Truites, surtout Truite com- TREUTE Les Truites, Les Côte-d'Or). Les mune, TurGan (Provençal). Barbeau commun. — (Provençal; Gard). Chevaine vaudoise. — (Rouergue). Goujon de rivière. (A suivre.) Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. De 27° ANNÉE SÉRIE — N°0 43 1 FÉVRIER 1905 Le Héron cendré ET LA LÉGENDE DU PHÉNIX Il n’y a pas une scène de chasse au marais, reproduite sur les parois des syringes, égyptiennes, où l'on ne voie, dans les fourrés de papyrus, quelque héron cendré (fig. 1). De nos jours, encore, on le rencontre par bandes, accompagné de pélicans, de spatules blanches et autres échassiers. Posé, d’un pied sur les bancs de sable qui émergent du Nil, le cou replié sur la poitrine, il passe des Fig. journées entières à guetter les poissons (fig. 2), les gre- nouilles, ou toute autre proie dont il fait sa subsistance. Dans l’âge adulte, sa longueur totale mesure de 95 cen- timètres à 1 m. 05 et son envergure 1 m. 60. Il ale bec jau- nâtre, l'iris jaune, les pieds verdâtres, les ongles noirs. Son plumage est d’un blanc cendré et sa tête ornée d’une huppe faite de longues plumes noires qui, avec grâce, flottent sur son dos. Le front, le cou, le milieu du ventre et les cuisses sont d’un blanc de neige. Au-devant du cou, sur lequel s’enlèvent, en noir intense, de longues taches superpo- sées, un jabot formé de plumes lustrées et blanches, des- cend jusqu’au-dessous de l'abdomen, Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. 4. — Le Héron cendré. om mm mn Mélancolique, parfois solitaire, de son bec robuste, réduisant à merci l'aigle et l’épervier, en un vol superbe s’élevant au-dessus de la région des nuages, les Esyptiens consacrèrent à Osiris cet oiseau magnifique et en firent un emblème de résurrection, Ils le nommaient bennou. L’éternelle jeunesse de la divinité étant conçue comme le résultat d’un perpétuel renouvellement, on élevait à Héliopolis, un bennou dans le temple du Soleil où il sym- bolisait le retour d'Osiris à la lumière. Aussi, dans les hypogées et sur les papyrus funéraires, voyons-nous ce héron fréquemment adoré par le défunt (fig. 3). Quelquefois, debout à l'avant de la barque solaire, un PHippolyte-Boussac del (Peinture de Beni-Hassan.) bennou, coiffé de l’atef (1) vogue sur l'océan céleste; des peintures nous le font voir encore posé sur la plus haute branche de l'arbre sacré qui ombrage la châsse d'Osiris (fig. 4); au cours de ses transformations, le défunt se montre « en bel épervier d'or à tête de bennou »; et, au jour de la résurrection, identifié à Osiris lui-même : «Je suis, s’écrie-t-il, ce grand bennou qui apparaît dans An, je suis la loi de existence et des Êtres (2). » Sur les papyrus funéraires, ce dieu est souvent repré- (1) Atef, coiffure d'Osiris. (2) Riluel funéraire, ch. mystiques d'Héliopolis. Lxxvir et xvi. An l'un des noms 43 LE NATURALISTE senté avec un corps humain surmonté d'une tête de héron (fig. 5). Par ses apparitions successives, soir et matin, les Egyp- tiens, voyant dans la planète Vénus, un bel exemple de renouvellement, symbolisèrent cet astre, àla voûte du tombeau de Séti Ier, par un héron cendré, mêlé aux cons- tellations et aux décans (1) (fig. 6). À à P Hippe Fig. 2. — Héron cendré. (Bas-relief de Déir-el-Bahari.) yle-Boussac de). Dans la suite, les Grecs etles Romains se représentant le bennou comme un oiseau merveilleux, créèrent la légende du Phénix. Le premier qui en fasse mention est Hésiode (2), Hérodote (3) l’a ensuite décrit plus longue- ment ; apres lui le poéte hébreu Ezéchiel raconte que cet oiseau étrange apparut aux émissaires envoyés par Moise en reconnaissance dans la Terre promise (4) D'autres écrivains l’ont dé- peint tour à tour, y ajoutant Chacun sa part d'imagina- tion. Voici la version la plus accréditée de cette légende telle qu'elleexistait au temps de la domination romaine. Cet admirable oiseau avait la taille d’un aigle, la tête ornée d’une huppe éclatante, les yeux fulgurants d’où jaïllissaient des flammes ; un plumage diapré de pour- pre et d’or, des crêtes sous la gorge, une queue d'azur mêlée de plumes roses. Il ha- bitait l'Arabie, dans un boissacré et vivaitcinq cents ans. Quand l'aurore commençait à blanchir l'horizon, le Phénix faisait ses libations dans une fontaine aux eaux vivifiantes et de là, s’envolant sur l'arbre le plus haut de (1) De RouGé. Etudes sur le Riluel funéraire des anciens Egypliens, p. 46. (2) PrurarQue. Œuvres morales : Sur les sanctuaires dont les oracles ont cessé, XI. (3) Livre II, 73. (4) Voirle Phénix, par Larcrer, dans les Mémoires de l'Institut royal de France, classe d’histoire et de littérature. Paris, 1815, t. I, p.168 et suiv. Frers: la forêt, il attendait le lever du soleil en modulant des chants harmonieux. Dès qu'apparaissaitl’astre de lumière, l'oiseau divin se prosternait devant lui et l’adorait en inclinant sa tête rayonnante. Comme l'Egypte, le Phénix se suffisant à Iui-même, niles hommes, ni les dieux immortels neprenaient soin de lui fournir des aliments. L’haleine des zéphyrs, le suc des parfums suaves, les larmes de l’encens formaient sa nourriture et son breuvage. Lorsque sa fin approchait, recueillant lui-même, les plus précieux aromates, il en construisait un nid sur le palmier dominant les alentours, l'exposait aux rayons du soleil et s'y consumait. Ses cendres engendraient un œuf d’où sortaient un nouveau Phénix. Celui-ci, escorté, à travers les airs, par des oiseaux sans nombre, prenait son essor vers Héliopolis pour déposer, sur l’autel du Soleii, les dépouilles de son père enveloppées de myrrhe. Ce spectacle plongeait dans l’allégresse l'Egypte tout entière qui, par d'enthousiastes acclamations, saluait le retour de l'oiseau merveilleux (1). Nous trouvons le premier écho de cette fable dans le livre des morts où le défunt, assimilé à Osiris, se pro- clame « le grand bennou qui apparaît dans An » (Hélio- polis) (2). Hérodote nous transmet l'opinion des Héliopo- litains et rapporte que le Phénix, venant d’Arabie, n'appa- raissait à Héliopolis que tous les cinq cents ans, pour déposer le corps de son père sur l’autel du Soleil (3). A la fin du premier siècle, le pape saint Clément tient un discours semblable (4), Tacite, après nous avoir appris que l'oiseau fabuleux apparut, pour la première fois, au temps de Sésostris, ensuite sous Amasis, une A JP Hippolyte-Boussac del: — Défunt en adoration devant le bennou. troisième fois pendant le règne de Ptolémée-Lagus, con- clut ainsi que ces prédécesseurs (5). Au 1v° siècle, quoiqu’un peu altérée, c’est encore .la même croyance. Selon saint Jérôme, lorsque le Phénix avait achevé son nid, il avertissait le prêtre d'Héliopolis, dans le mois de Phamenoth ou Pharmuthi. Ce prêtre (1) Héropore, liv. IT. 73; Ovine. Métamorph. ; Prune. Hist:nat.— Tacrre,LacrTancs,etc., ont parlé du Phénix. (2) Voir plus haut. (3) Livre II, 73. À (4) Saint Clément, voir sa première épitre aux Corinthiens. (5) Tacrre. Annales, VIT, 28. 3 4 ù M ni mont US EDR | | | LE NATURALISTE mime ares à] | | Wu À ul ASS QUES AN a È ù ARAKÇS ITEMS AK 7777108 F/1TL à ntnttEn PHippolyte-Boussac del. Fig. 4. — L'âme d’Osiris sous la forme d’un héron, (D'après Wilkinson.) Fig. 5. — Le dieu à tête de héron. Fig. 6. — Emblème de la planète Vénus. déposait sur l'autel, du bois de sarment auquel le Phénix ; mait ce bûcher où ilne tardait pas à être réduit en cen- ajoutait del’ambre et des aromates. Aux premiers rayons | dres. Le lendemain, ces cendres engendraient un ver, le du soleil, par le battement de ses ailes, l'oiseau enflam- | surlendemain ce ver avait des ailes, le troisième jour, / 44 LE NATURALISTE 7 reprenant sa forme primitive, il s’en retournait en Arabie (1). D'après ces versions, il serait difficile de ne point recon- naître à la légende du Phénix une origine égyptienne ; elle est bien une adaptation hellénisée du mythe osirien, lequel nous apprend qu'aussitôt après sa mort, Osiris (le soleil) renait dans son fils Horus, sous la forme du soleil levant. Mais là ne se borne point la ressemblance; afin de rendre l'identification plus complète, serrer de plus près la tradition primitive, les Grecs ont traduit bennou, qui en égyptien sert à désigner la fibre ou le filament de la Fig. T — Le Phénix. feuille de palmier (2), par le mot phænix, signifiant aussi palmier dans la langue grecque. Par la suite, l'arbre et l'oiseau furent si étroitement associés l’un à l'autre, que dans sa description des diverses espèces de palmiers, Pline raconte que celui qui porte les dattes appelées syagres meurtet renaît de lui- mème avec le Phénix, lequel, pense-t-on, a emprunté son nom à ce palmier, à cause de cette particularité (3). S'inspirant de ces paroles de Job : «Je mourrai dans mon nid et je multiplierai mes jours comme le Phénix (4) »,les Pères de l'Église, voyant dans la légende du Phénix une preuve de la résurrection, contribuërent puissamment à la propager. « Ne regardons pas comme une merveille, dit le pape saint Clément, que le Créateur de l'Univers ressuscite ceux qui l'ont servi saintement dans la persuasion de la foi, lorsqu'il nous donne, par un oiseau, des preuves de la magnificence de ses pro- messes, » a ———— 2 nn Do ON (1) S.Hiéronvu., in Epistola ad Præsidium de ceres Paalisch. (2) Brucscu. Dict. hiéroglyph., t. II, p. 390. (3) Puine. Hist. nat., liv. XIII, 9. (4) Livre de Job, xx1x; 18. L'image du Phénix, telle que l'avait fixée la tradition, nous est conservée par quelques monuments. On la trouve sur une médaille d'Alexandre à l'effigie d’'Antonin le Pieux; sur une monnaie de bronze de Constans et sur un globe que porte l’empereur Constantin dans une de ses médailles. Les artistes chrétiens ont aussi fréquemment repro- duit cet emblème. L’apôtre saint Paul esttoujours accom- pagné d'un Phénix placé sur un palmier{(fig. 7) ; nous voyons le même dessin exécuté en mosaique, peint à fresque, gravé sur des urnes cinéraires, des sceaux, des sarcophages etc. Sainte Cécile le fit représenter sur le tombeau de saint Maxime martyr. Durant toutel’antiquité, la légende du Phénix fut con- sidérée comme une véridique histoire, Nul ne doutait qu'une ère de prospérité et de bonheur n’accompagnât le retour du mystérieux oiseau, Lactance lui a consacré un long poème ; au vire siècle, le poète byzantin Pisidès l’a chanté en vers iambes et, quoique affaiblie par le temps, cette fable avait encore cours au xr1e siècle. P. HIPPOLYTE BOUSSAC. LE DERMESTES LARDARIUS Des insectes trouvés en grand nombre da“s les tiroirs d’une commode m'ont été adressés de Sanvic (Seine-[nférieure). Ces insectes communs dans différents endroits, appartiennent à l’ordre des Coléoptères et à la famille des Dermestides, leur nom entomologique est Dermestes lardarius. L'adulte mesure environ 7 millimètres de longueur, il est facilement remarquable à ‘la large bande roussâtre qui occupe la partie antérieure des élytres, et tranche sur la livrée noire du reste du corps. Cette bande est dentelée en arrière, et montre trois petites taches noires en son milieu sur chaque élytre. La larve, lorsqu’elle à atteint toute sa croissance, mesure de 10 à 12 millimètres de longueur, elle est blanche sur le ventre, brune sur le dos et couverte de poils dirigés en arrière, dont les plus longs forment des pinceaux à la partie postérieure ; sur le dernier anneau se dressent deux épines cornées et rejetées en arrièré. Après l’accouplement qui a lieu au printemps, la femelle dépose ses œufs à tout endroit renfermant des débris de matières animales. Les petites larves qui éclosent de ces œufs, se nour- rissent de cette matière depuis le mois de mai jusqu'en septembre ; à l’aide de leurs six pattes et de l'anus qui peut se retourner en dehors, ces larves peuvent se déplacer assez rapidement. Pendant le courant de leur existence, elles changent quatre fois de peau, en trahissant leur présence par leur dépouille qu’elles abandonnent à l'endroit où ce travail a eu lieu. Puis, enfin, la larve devient plus massive, moins velue, et se dispose à se transformer. Elle se cache le mieux qu'elle peut à un des endroits où elle à vécu, puis la peau se fend sur le dos et laisse apercevoir la nymphe encore enfermée en grande partie dans la dépouille. Cette nymphe à la partie antérieure blanche, et la postérieure rayée de brun, elle s'agite vivement si on l'inquiète, et conserve les deux appendices postérieures de la larve qui lui servaient à se soulever ou à s'appuyer. Ce n’est qu'un mois après environ, que l’insecte parfait se dégage et acquiert sa liberté. Il passe l'hiver en cet état. Les Dermestes à l'état adulte ne sont pas nuisibles, mais il n’en est pas de même de leurs larves qui sont redoutables par leur excessive voracité. On les trouve non seulement dans les garde-manger, mais partout où il y a des restes d’origine ani- male, dans les maisons, les cabinets d'histoire naturelle, les magasins de pelleteries, les collections entomologiques, etc. Au laboratoire, j'en ai trouvé des quantités dans des caisses grilla- gées, dans lesquelles étaient restés des cadavres de hannetons qui avaient servi à des expériences, ainsi que dans des nids de frelons conservés, qu'elles avaient ravagés pour se nourrir du couvain desséché que ces nids renfermaient. LE NATURALISTE 15 Pour éviter la présence des Dermestes, il faut qu'une grande propreté règne dans les endroits où sont déposées les collections d'histoire naturelle, les fourrures, etc., puis placer dans un coin du tiroir ou de la boîte où sont renfermés ces objets, de la naphtaline, produit qui a la faculté d'éloigner les insectes de toute sorte. | Pauz Nozt. MINÉRAUX NOUVEAUX . La beckelite se trouve dans une syénite éléolitique particu- lière, la mariupolite, dècrite dans le Naturalistle, p. 67, 1904, et qui a été rencontrée dans l'ile Komandor (mer d'Azow). Ce minéral est cubique, de couleur jaunâtre, transparent en lames minces, et se présente, en général, en cristaux, qui sont dodé- caédriques quand ils ont une certaine grosseur (de 1 à 5 milli- mètres), où en octaèdres réguliers, et avec parfois les faces du cube quand ils sont plus petits. Il existe un clivage facile pa- rallèle aux faces du cube. La beckelite a un indice de réfraction très élevé, et est en général isotrope. Sa densité est de 4,15 et sa dureté est celle de l’apatite. Elle est infusible au chalumeau, et donne avec le sel de phos- phore une perle jaune verdâtre, qui a la même couleur aux feux d’oxydation et de réduction, ce qui la distingue du pyro- chlore, Elle est facilement soluble dans les acides. La composition chimique est assez complexe, c'est un silico- zirconate de calcium et de terres rares (yttrium, cérium, lan- thane, didyme). Sa composition est la suivante : DCE ne rene te le ated ete 17,13 ZITCONE SN EVE ta run msleu disc nas see Ds OU) Chatenet ei ER ne 15,46 Oxydes d’yttrya, d’erbium, de cérium, delanthane er de didyme..........… …. 62,50 Elle correspond à la formule Cas (Y, Ce, La, Dit (Si, Zr)3 ON. - La beckelite appartient donc au groupe du pyrochlore. Dé- crite par M. Morozewicz, elle a été dédiée à M. F. Becke, le savant professeur de l’Université de Vienne. La coronadite est opaque, de couleur noire, possède une structure fibreuse et cimente des grains de quartz. Sa densité est de 5,246 et sa dureté est celle de la fluorine. C'est surtout un composé d'oxyde de manganèse et d'oxyde de plomb. Ce minéral est soluble dans l’acide chlorhydrique. La coronadite se trouve dans un filon d’or du district de Clefton-Morenci, Arizona (Etats-Unis). Elle a été dédiée à l'ex- plorateur des territoires formant aujourd'hui le Nouveau Mexique et l’Arizona. La hellandile se présente en cristaux monocliniques qui se trouvent dans un filon de pegmatite près de Kragerü (Norvège). Ils sont très altérés, isotropes et sont constitués par un silicate de calcium, de cérium, de didyme, de lanthane, d’alu- mine et de manganèse. Ce minéral décrit par M. Brogger a été dédié à M. A. Helland, professeur à Christinia. La morencile est un minéral dont les fibres examinées sous le microscope sont transparentes, jaune brunâtre, un peu poly- chroïques, très biréfringentes et à extinction longitudinale. La composition est très complexe, mais le minéral est essen- tiellement composé de silice (45,14 %), de sesquioxyde de fer (29,68 %), de chaux (1,61 %), de magnésie (3,99 %) et de 13,92 % d'eau, dont 8,84 se dégagent au-dessous de 105°. Ce minéral qui se trouve dans des couches calcaires, où il est associé à de la pyrite, de la chlorite, etc., a été rencontré à Morenci, Arizona, à 200 pieds de la surface du sol. P. Gauperr. Sur la symétrie fréquente DES GROUPES CRISTALLINS ET DES CONCRÉTIONS La collection de géologie du Muséum s’est enrichie de l'échantillon représenté dans la figure ci-jointe et qui parait intéressant à divers égards. 11 provient des assises de la craie blanche exploitées autour de Saint-Parres-au- Tertre, dans le département de l'Aube, et consiste en une coquille fossile de genre Terebratula sur laquelle a cris- tallisé en abondance le minéral connu sous le nom de Marcasite. C'est, comme tout le monde le sait, un com- posé de soufre et de fer ayant exactement le composition chimique de la pyrite, mais différant radicalement de cette dernière par sa forme cristalline qui, au lieu d’être cubique dépend du système orthorhombique. Cette cir- constance, quitient à la structure moléculaire du sul- fure, entraîne tout une série de propriétés spéciales et explique la grande altérabilité à l’air de la marcasite, comparée à la résistance pour ainsi dire indéfinie de la pyrite. L'origine de la marcasite de la craie blanche est bien connue : il faut la rattacher à des suintements de sulfate de fer, en solution aqueuse extrêmement diluée et qui peut dériver, suivant les cas, de plusieurs causes dis- tinctes. Cette liqueur métallique rencontrant, en certains points de la craie, des substances organiques, cède à celles-ci tout son oxygène qui les brüle plus ou moins complètement et réduite alors à ses deux éléments fer et soufre, apparaît à l'état de sulfure métallique. Le plus souvent toute trace de la matière organique génératrice a disparu et c’est en vain qu’on le recherche dans les boules radiées de marcasite qui portent dans tant de régions le nom. aussi imprévu qu'inexact de pierre de foudre ou de pierre de tonnerre. Quelquefois il en subsiste encore des vestiges, et c’est ce que présente notre échantillon actuel par la coquille fossile qui lui sert de substratum. On peut croire que c’est bien la matière organique qui composait les tissus du brachio- pode maintenant fossilisé qui a dérobé pour se brüler, l'oxygène de sulfate de fer. Cependant cette conclusion n’est pas aussi certaine qu'on pourrait le croire, et c'est ce qu'il va être aisé de comprendre. Le volume en effet des agrégats de marcasite est par- fois considérable et nous connaissons des pierres de foudre plus grosses que le poing, parfois grosses comme la tête. Or si on admet qu'une particule organique a déterminé le commencement de la concrétion, il faut reconnaître aussi qu’elle devait être extremement petite par rapport à la dimension de la concrétion produite et que, par conséquent,son oxydation devait être absolument complète dès les premiers moments du phénomène. Pour comprendre que celui-ci ait pu se continuer, il est nécessaire de supposer que la matière organique à été apportée d'une façon continue dans la région où le sel | ferrique arrivait lui-même; et il faudrait préciser l'ori- gine et la nature de cette substance combustible. 46 LE NATURALISTE A cetégard des hypothèses nous sont seules permises, mais elles sont dignes d'intérêt. Pour le premier point il n’est pas douteux que les matières réductrices orga- uiques ne proviennent de la décomposition post mortem de plantes où d'animaux, ou de produits provenant de ceux-ci. Et ce qui paraît le plus simple, c'est de supposer qu'il s'agit de la substance même des êtres qui se sont fossilisés et dont on retrouve dans la craie les parties dures, sous les formes variées d’où la paléontologie tire ses enseignements. Il est en effet très facile de démontrer la présence nor- male d’une matière organique dans la craie. La pous- sière de cette roche traitée par l’alcool et mieux par l'éther abandonne par l'évaporation spontanée des traces de substances qui donne du charbon par décomposition ignée à l'abri de l'airet dont la combustion développe Marcasite cristallisé sur une coquille fossile de T'erebratula de Saint-Parres-au-Tertre (Aube). Grandeur naturelle. de l’acide carbonique. Ce résultat est à rapprocher de celui que Fournet a signalé naguère à propos du silex d'où il retirait un composé remarquable auquel il donnait le nom bizarre de Caméléon organo-minéral. En tout cas, il est certain que les substances dont il s’agit sont éminemment favorables à la réduction du sulfate de fer en sulfure et par conséquent à la cristal- lisation et à la concrétion de la marcasite. Il faut reconnaitre aussi que la présence danslamasse de la craie d’un petit grain de fer sulfuré produit des effets comparables à celui d’une sorte de germe cristallogénique autour duquel de nouveaux cristaux ont la plus grande tendance à se développer. Bien qu’il s'agisse ici de liqueurs extrêmement étendues, les choses se passent de façon à rappeler les phénomènes développés dans les dissolutions sursaturées par l'introduction d’un germe cristallin. Mais il est un autre genre de remarques qui trouvent tout naturellement leur place ici et qui ne manquent certainement pas d'intérêt en signalant une disposition naturelle dont les conséquences peuvent être de genres très divers. Ces remarques concernent la symétrie si fréquente dans les assemblages cristallins constitués au sein de la craie. Le plus souvent, les rognons de marcasite sont sphé- roidaux, ellipsoïdaux ou cylindroiïdes, Dans tous les cas, leur symétrie saute aux yeux, et l’on a une tendance à l'attribuer à la forme primitive du grain autour duquel la concréuon s'est produite, S'il était extrêmement petit, il est compréhensible que son action se soit fait sentir également de tous les côtés et qu'un sphéroïde en soit résulté; s’il était un peu plus allongé selon une direction que selon les autres, il s’est fait, comme conséquence, un ellipsoïde, et la forme cylindroide provient que ce que le corps précipitant était lui-même filiforme. Tout cela n'est pas absolument prouvé, mais on peut le regarder comme très vraisemblable. Cependant, en examinant de plus près les résultats produits, on y voit encore bien des particularités problématiques; il y a fréquemment une symétrie spéciale dans l'ordonnance des pointements cristallins des différentes dimensions par rapport au centre et à l’axe de la concrétion tout entière. Et c’est justement ce que nous permet de cons- tater le spécimen de Saint-Parres-au-Tertre. En l'examinant, on est frappé, tout d'abord, de trouver la cristallisation développée presque exclusivement sur la ligne de jonction des deux valves de la coquille fossi- lisée, En outre, et en suivant cette ligne de jonction, on voit que les pointements cristallins sont très symétri- quement distribués. À la partie mise en haut dans le dessin, c’est-à-dire suivant le plan de symétrie même du brachiopode, il y a un minimum de dimension des cristaux, mais on trouve un pointement bien visible. À droite comme à gauche, se détachent deux autres pointements bien plus volumi- neux et dont les plus internes sont un peu moins haut que les externes. Ces pointements sont, d’ailleurs, très multiples et, dans chacun d'eux, il y a une coordination très stricte des sommets élémentaires en conséquence de leurs dimensions relatives. En fin de compte, il y a à droite comme à gauche de la coquille, une frange cristallisée, exactement symétrique de celle qui est du côté opposé et, quand on y réfléchit, il y a de quoi s'étonner de la rencontre d’une discipline aussi précise, imposée aux individus cristallographiques. Sans doute, le fait ne se renouvelle pas, et surtout avec une égale précision, dans tous les cas d’incrustations cristallines, mais il est plus fréquent qu'on ne le croirait a priori, et sa signification peut vraisemblablement se rattacher à d’autres exemples de groupements dont il faut rappeler quelques-uns. Tout d’abord, tout le monde a remarqué la régularité très souvent réalisée dans des concrétions qui ne sont pas cristallines; par exemple, dans des rognons de silex, ou d’opale, ou de marnolite, ou de grès de divers com- positions, etc. Non seulement, on trouve, dans toutes ces séries, des boules parfaites ou des ovoïdes réguliers, mais aussi solides des branchus, des plaques à contours simples ou compliqués dont les parties se répètent avec une régularité plus ou moins parfaite, autour d’un point, autour d’un axe, ou de part et d'autre de certains plans de symétrie. C’est, par exemple, ce qui fait qu’on a remarqué, depuis si longtemps, comme des curiosités les « pierres d’'Imatra » en Finlande. Les choses se passent comme si les particules miné- rales étaient distribuéesen conséquence d’un plan général et par l'effet d’une force particulière, Et, dès qu’on a fait cette réflexion, on est porté à se demander si la force dont il s’agit ici est bien différente de celle qui donne leur forme à des colonies d'animaux très inférieurs. La vue de certaines éponges ou de certains polypiers, de dimension gigantesque (dépassant plusieurs mètres) et de régularité quasi géométrique, en forme de coupe LE NATURALISTE A7 ou de massif symétriquement ordonné, provoque la supposition d’une sorte de conscience commune qui ferait agir tous les individus distincts confondus dans ces grandes colonies. Cependant, il ne faut pas oublier que, dans l'éponge dite « Coupe de Neptune » et qui peut avoir 2 mètres de diamètre sans que sa régularité presque géométrique soit le moins du monde altérée, il y a des milliers d'individus éponges, dont chacun est de dimension extraordinairement réduite. On répéterait la même observation pour de gigantesques madréporaires qui ne sont pas moins symétriques, et qui reproduisent une architecture générale qu'on retrouve chez les plus grands arbres où elle a certainement la même signifi- cation générale. Ici, l'individu, c’est le bourgeon; il est innombrable et il est fort petit; sa collaboration à l’œuvre commune est bien visible. x Tous ces faits, à côté desquels beaucoup d’autres pourraient être mis en valeur, en rapprochant mutuel- lement bien des forces qui agissent dans le monde orga- nique de forces véritablement physiologiques, sont de nature à élargir beaucoup notre conception générale de la nature, en révélant, une fois de plus, la majestueuse uniformité des moyens mis en œuvre pour soin lieu à des résultats d’une prodigieuse variété. STANISLAS MEUNIER. DESCRIPTION DE COLEOPTÉRES NOUVEAUX Odontolabis Parryi, n. sp. Grande et belle espèce qui représente à Formose l'O. Siva Hope, dont elle est voisine, mais distincte. La tête est moins plate et moins transversale que chez Siva ; le bord frontal, presque droit, forme une arête saillante qui s’avance au-dessus de la lèvre supérieure. Les angles antérieurs et les canthus ont sensiblement la même forme que chez Siva, mais sont moins sinués en avant; la saillie des joues derrière -les yeux est moins forte, elle est droite et légèrement oblique vers - l'arrière au lieu d’être plus ou moins crochue et tournée vers - l'avant. La carène émoussée qui part de l’angle de la tête et passe au-dessus de l’œil est moins prolongée en arrière ; la zone ponctuée voisine de cette arête est très peu étendue. La surface de la tête, au voisinage de la carène frontale, est plane au lieu d être déprimée, la régionpostérieure est plus renflée que chez Siva Les antennes sont plus gréles chez Parryi, surtout comme scape, et présentent quelques différences de détail dans les articles du fouet. à Les mandibules sont plus fines et un peu plus droites chez Parryi, la dent basale est double et assez faible, la fourche ter- minale a la même forme que chez Siva et présente également deux denticules secondaires, mais l’impression longitudinale su- périeure, plus ou moins irrégulière et un peu ridée, d’aspect cica- triciel, du Siva, est remplacée par une carène à courbure régu- lière qui naît et s'efface presque insensiblement. Les mandibules et la iête sont très régulièrement et très fine- ment granuleuses et ne présentent pas les reflets brillants que l’on voit chez Siva. Il en est de même pour la surface supérieure du prothorax, aussi terne que la tête et dépourvue de zone bril- Jante sur le disque. Le prothorax a une forme très distincte. Les angles antérieurs ont une troncature convexe échancrée au milieu, l'angle externe de cette troncature fait une légère saillie sur les côtés. Ceux-ci, vus par-dessus, paraissent presque droits; ils sont en réalité bisinués et divergent fortement jusqu'à l'angle médian, qui est placé bien plus en arrière que chez Siva, ce qui donne au cor- selet une forme générale nettement trapézoïdale. L’angle latéral est fort, mais paraît moins saillant que chez Siva à cause de la forme des côtés, il n’est nullement crochu vers l'arrière. L’échancrure derrière cet angle est plus courte et moins con- cave chez Parryi et l'angle postérieur est moins développé. L’écusson est un peu plus grand, sa surface est légèrement granuleuse, Les élytres sont plus longues que chez Siva et tout aussi brillantes. Le menton est petit, plus finement granuleux, moins long et un peu plus rétréci à la base chez Parryi; les joues, plus creuses, sont un peu moirs ponctuées. Les rides longitudinales des épisternes prothoraciques sont moins nettes, la saillie postérieure du prosternum est à peine in- diquée, elle est courte et tronquée. Le mésosternum n’est guère plus saillant en avant que chez Siva, mais la zone ovale renflée est plus nettement dessinée. Les tibias antérieurs sont moins carénés en dessous, les dents de la fourche terminale sont plus verticales, il n’y a que trois autres dents au lieu de quatre. Les Odontolabis Parryi, n. sp. autres tibias sont inermes. Dans leur ensemble, les pattes sont moins fortes. L’exemplaire décrit et figuré est un © telodont de grande taille, de 87 millimètres de longueur totale. Formose. Nigidius Helleri, n. sp. Voisin du N. obesus Parry. La forme générale de la tête est la même que chez cette espèce; le bord frontal fait au milieu un angle très obtus, la lèvre supérieure est à peine un peu échancrée, les angles anté- rieurs sont tronqués et arrondis; les canthus ressemblent beau- coup à ceux d’obesus, ils sont formés d’une première partie con- vexe, peu saillante, séparée par une échancrure concave du lobe principal, très proéminent, dont l'angle antérieur est arrondi et le côté postérieur coupé à peu près normalement à l'axe du corps. De chaque côté, au voisinage de l'angle antérieur de la tête, existe une forte dépression ovalaire peu prolongée vers le vertex et dont le fond est lisse. Tout le reste de la surface est densé- ment ponctué; les points de la région voisine de l'articulation sont plus gros et cicatriciels; les canthus sont très densément ponctués. Les mandibules sont ponctuées, elles sont carénées sur l'arête externe, l'extrémité est tridentée à la mandibule gauche, bidentée à la mandibule droite. La dent supérieure, oblique extérieure- ment, peu inclinée en avant, légèrement courbée à son extrémité, 48 LE NATURALISTE est dépourvue de denticule secondaire, mais porte à sa base; du côté de la tête, une forte saillie dentiforme analogue à celle du N. obesus Q®. Le menton est plat, élargi en avant, avec les angles arrondis et le bord antérieur concave. Il porte des points cicatriciels oblongs disposés en chapelets concentriques assez écartés les uns des autres. Le prothorax à la même forme que chez obesus, il est fine- ment bordé sur tout son contour. Les angles antérieurs sont tronqués en avant et à peine renflés latéralement. Les côtés sont droits jusqu'à l'angle médian arrondi, puis un peu concave, jus- qu'à l’angle postérieur qui est arrondi et presque entièrement effacé. Le long de la marge antérieure,la surface est renflée, mais il n'existe aucune trace de tubercule central. Toute la surface est régulièrement et densément ponctuée; il y a quelques points plus gros sur la ligne médiane, où la fossette longitudinale est à peine indiquée par une faible dépression, et sur deux autres im- pressions peu marquées situées de chaque côté de l'axe. Il existe une troisième dépression voisine de l'angle médian, mais la ponctuation n’y est pas plus forte que surles parties voisines et immédiatement en avant les points sont moins serrés. Il n'y a aucune partie brillante et lisse sur le pronotum, L'écusson est ovalaire. ponctué dans la région médiane. Les élytres, très ponctuées, sont plus longues que chez obesus. Chacune porte huit côtes entre la suture et la marge externe. Dans les intervalles concaves se trouvent les trois lignes ponctuées habituelles. La ligne du milieu est formée de gros points très serrés, mais distincts. Leur forme n’est pas très régulière et leur alignement n'est pas toujours parfait. Les deux lignes secondaires sont constituées par des points de gros- seur moyenne, peu régulièrement disposés. Enfin sur l’axe même des côtes est une ligne intermédiaire, dont les points, quoique petits, sont encore bien distincts; ils sont irréguliers comme alignement et espacement. La surface inférieure des segments thoraciques et abdominaux est entièrement et densément ponctuée, toutefois les points sont moins gros sur la région centrale du métasternum. Les fémurs sont fortement ponctués; les tibias antérieurs sont brillants, ils portent, outre la fourche apicale, trois dents assez écartées, précédées elles-mêmes par des denticules serrés. Les tibias intermédiaires sont armés d’une épine robuste pré- cédée par une autre plus petite; les tibias postérieurs ne portent qu'une seule épine, bien développée. Un seul exemplaire. Longueur totale, mand, incl. : 21 mm. 7; largeur maxima, au prothorax, 6 mm. 5. Palembang, Sumatra. H. BorrEau. CHRONIQUE & NOUVELLES Les moisissures dangereuses. — Les primevères dont il faut se méfier. — Les causes de la disparition du Bison d’Améri- que. — Un nouveau sondeur pour explorer le fond de la mer. Plusieurs moisissures, même parmi les plus communes, sont parasites de l’homme et des animaux. Les plus connues à cet égard sont les Aspergillus et les genres voisins. Mais les Mucor eux-mêmes peuvent aussi étre nuisibles, c'est ce que vient de montrer M. le Dr Barthelat, dans un travail que nous allons résumer d’après M. Beauverie. Neuf espèces de Mucorinées pa- raissent réellement pathogènes : le Mucor corymbifer, avec les trois espèces suivantes qui en sont très voisines : le Mucor ra- mosus, le Mucor Truchisi et le Mucor Regneri; le Mucor pu- sillus, le Rhizomucor parasiticus et probablement le Rhizo- mucor seplatus etle Rhizopus niger. Par contre l’expérimentation avec les Mucor mucedo, Mucor racemosus, Mucor allernans, Rhizopus nigricans, cités par certains auteurs comme patho- gènes, a montré que ces espèces sont complètement inoffensives à l'égard dés lapins et des cobayes. Toutes ces espèces sont susceptibles d'une vie saprophyte et peuvent acquérir la viru- lence plus ou moins graduellement. Le plus souvent les Mucorinées parasites 'se fixent et se dé- veloppent sur un tissu déjà pathologiquement modifié et ne jouent alors qu'un rôle secondaire. = ILest cependant des cas où l'invasion mycosique est vraisem- blablement primitive et où les désordres existants doivent être rapportés exclusivement au champignon. L'auteur a fait des inoculations de différentes facons : L’ino- culation intra-veineuse des spores virulentes est celle qui produit les plus grands effets, elle cause la mort des lapins, cobayes poules. La rapidité de l’action dépend de l'espèce de Mucorinée et de la quantité de spores dont on a fait usage, le chien paraît réfractaire à l'infection. Il est facile de voir chez le lapin, que le champignon à ses organes d'élection. Ce sont, -par ordre de gradation descen- dante : les reins, les ganglions mésentériques, les intestins, les muscles striés, le foie, le cœur, la rate, le poumon. Dans les cas d'Aspergillose, il n’en est pas de même ; les reins et le fore sont les premiers atteints, puis la rate, le poumon, le tissu mus- culaire et les intestins. Dans le rein, la Mucormycose se manifeste par des lésions, surtout au niveau des tubes où le parasite végète en abon- dance; l'organe tout entier présente les caractères d’une né- phrite généralisée. Dans l'Aspergillose, ce caractère manque. L'inoculation sous-cutanée des spores produit une simple réac- tion leucocytique. L’injection dans la trachée ne donne aucun résultat, sauf chez les oiseaux. L’injection dans le tube digestif né donne également rien. Les Mucormycoses ne sont pas directement contagieuses d’in- dividu à individu; elles se transmettent par l'intermédiaire de l'air, des aliments ou de toutes substances pouvant servir de véhicule aux spores virulents. * # + Les Primevères cultivées, avec leur air bon enfant, sont quel- quefois à redouter. C’est ainsi que l'on a décrit à plusieurs re- prises des cas d’irritation de la peau de la main ou du bras, dues au contact du Primula obconica et du Primula sinensis. M. Nestler vient d'étudier la question dans un long. mémoire, dont nous donnerons l'analyse d’après M. Molliard. Les dermatites provoquées par les Primula débutent par la formation de nombreuses petites vésicules rouges qui vont en augmentant de volume et qui sont accompagnées d’une légère enflure de la région correspondante; ces vésicules deviennent de plus en plus confluentes, puis se vident au dehors, et ce n’est qu'au bout de trois semaines environ après le début du mal, qu’il s'opère une desquamation et une cicatrisation. Des recherches expérimentales ont montré que les plantes en question étaient bien la cause directe de ces dermatites et que c'était par le produit de sécrétion des poils qui se retrouvent à la surface de tous les organes aériens qu’elles agissaïent. Ces poils sont constitués par une file d'environ quatre cel- lules, dont la dernière ou les deux dernières sont seules sécré- trices ; le produit qu’elles élaborent se diffuse au dehors et ap- paraît à l'extrémité du poil sous forme d’une masse sphérique, puis se répand irrégulièrement le long du poil; il se constitue dans cette masse des cristaux jaunes ayant la forme d’aiguilles ou de prismes plus ou moins allongés; ce produit d’excrétion est insoluble dans l’eau à la température ordinaire, soluble au contraire dans l'alcool à 960, le chloroforme, la benzine. Si on le fait agir sur la peau, on obtient des dermatites en tout semblables comme aspect et évolution à celle qu’on observe chez les personnes maniant les Primevères, alors qu’il ne se produit rien sous l’action du liquide de sudation qui apparaît sur le bord des feuilles, du jus exprimé des feuilles ou des poils non sécréteurs. Toutes les parties du corps semblent pouvoir subir l’action de cette sécrétion; c’est ainsi que Nestler cite l'exemple d’une dame qui eut la poitrine ulcérée par un bouquet de Primevères qu’elle portait à son corsage; on cite de même des cas de der- matites apparus aux paupières, aux oreilles, aux lèvres, à la cuisse. S D'après un certain nombre d'observateurs, toutes les per- sonnes maniant les Primula obconica et quelques ‘autres es- pèces, ne seraient pas forcément atteintes; celles qui présentent une immunité à cet égard seraient au contraire de beaucoup les plus nombreuses; mais il y a lieu d'autre part de faire observer que certains jardiniers qui avaient longtemps échappé à l'action de ces plantes présentèrent tout à coup des ulcérations; si donc il existe des différence entre les individus, il semble aussi que les plantes soient plus virulentes dans certaines conditions qui ne sont pas encore précisées. Quoi qu’il en soit, il est bon d’avertir les personnes dont la j peau est délicate et facilement irritable qu’elles feront bien de LE NATURALISTE 49 s’abstenir de toucher à ces plantes dont la culture tend à se pro- pager à cause de leurs qualités ornementales, LI x-* La quasi-extermination complète du Bison d'Amérique est un des faits les plus navrants de la zoologie contemporaine; aux détails déjà connus sur cette question, M. Henry de Varigny vient, d'après M. Bunn, d'en ajouter d’autres qui ne manquent pas d'intérêt. En 1870, les Bisons étaient encore innombrables, les tétes y étaient au nombre de plusieurs millions. Mais la construction de la grande ligne de chemin de fer transcontinentale eut pour conséquence la scission du troupeau en deux parties, au nord et au sud de la voie. A la même époque, la chasse du Bison prit un développement extraordinaire. Les Indiens le tuaient pour s’en nourrir; le chasseur pour la peau, d’autres pour la langue — On à vu des amaleurs s'amuser à tuer jusqu'à 2.500 Bisons en une saison, rien que pour la langue qui se vendait 1 fr. 25 ; — d’autres encore pour le sport. L’extermination d'un animal utilisable comme le Bison a été un acte de barbarie. Le mas- sacre fut épouvantable et conduit dans les conditions les plus répugnantes. En trois ans, de 1872 à 1875, le troupeau sud fut exterminé. Ce troupeau devait compter quelque chose comme 6 millions d'animaux. On sait par les registres du chemin de fer que près de 4 millions de peaux furent prélevées sur ce troupeau. Certains camps durent déménager, tant le massacre avait été abondant, et tant il y avait de carcasses en putréfac- tion à l’entour. L’extermination du troupeau nord est de date plus récente. Le massacre se fit vers 1880, dans les mêmes conditions qu’au sud. Le résultat est que, maintenant, il ne reste aux Etats-Unis que quelques Bisons épars, recueillis par le gouvernement ou par les particuliers. Récemment, un éleveur américain, M. R. N. Bunn, a expliqué la destruction du troupeau nord. Cette des- truction ne serait pas en entier imputable à l’homme, la nature y aurait pris sérieusement part. Il faut accorder qu'il y a quel- que vérité dans la thèse soutenue par M. Bunn. En effet, après la destruction du troupeau sud, auquel était dévolu l'habitat le plus favorable, le plus clément, l'espèce ne pouvait continuer à exister qu'à condition que le troupeau nord, exposé à un cli- mat rigoureux, füt protégé. Or, un hiver épouvantable, celui de 1880-1881 acheva le mal commencé par l’homme. Le froid fut intense : mais le pire fut la neige. Celle-ci tomba en abondance, de janvier à mars, arrêtant les trains, faisant obtacle à toutes communications entre les villes et villages, recouvrant toute la végétation, et réduisant, par conséquent, à la famine tous les herbivores. Dans ces conditions, les Bisons devaient périr en grand nom- bre. Plus tard, M. Bunn a rencontré de nombreux amoncelle- ments de squelettes de Bisons, et il a eu la curiosité d'examiner ces restes. Fait singulier, tous ces squelettes étaient intacts. Dans un amas de 200 squelettes, un seul présentait trace d’une blessure : une pointe de flèche dans l’omoplate. Evidemment, ces animaux n'avaient pas été tués par les chasseurs; ils avaient péri de froid. L Le Dakota et le Manitoba présentent des froids terribles ; les blizzards, tempêtes de neige, y sont assez fréquentes, et il n’en fallut pas tant pour tuer les pauvres animaux. Ils erraient de droite et de gauche, cherchant lherbe que la neige leur déro- baïit; cherchant à boire aussi, mais en vain; et, de guerre lasse, ils s’'assemblèrent les uns contre les autres, non point aux lieux accoutumés, mais dans les rares endroits où quelque abri leur était offert par un bouquet d'arbres, par un talus, et la, ils moururent de faim, de soif et de froid. Ils étaient peut-être vingt millions-dans la région; tous ont disparu. Ce n'est pas seulement au Manitoba et dans le Dakota que la neige à tué le Bison; elle a opéré aussi dans la région du Saskatchervan. Quand la ligne du Canada au Pacifique fut construite à travers la vallée di Saskatchervan, les ingénieurs rapportèrent qu'ils voyaient des prairies blanches de squelettes de Bisons. Par mille carrés, il y avait en moyenne 5.000 squelettes. * # M. Léger vient de décrire, dans le Bullelin du Musée océa- nographique de Monaco, un sondeur à drague destiné à pren- dre des échantillons de sable, vase ou gravier constituant le fond de la mer; il a l'avantage de ramener un échantillon de ce fond quel qu'il soit, alors que les sondeurs employés jusqu’à ce jour remontent quelquefois sans rien ramener. Ainsi le tube-sondeur Buchanan, constitué par un tube ver- tical pesant, formant emporte-pièce, prend un échantillon du fond en découpant dans celui-ci un cylindre qui se trouve forcé à l’intérieur du tube, et tient ainsi pendant que l’on remonte l'appareil jusqu’à la surface. Il est bien évident que ce procédé ne convient pas aux sables et graviers, qui, étant par coustitu- tion, incompressibles, ne laissent, en général, pas entrer le tube emporte-pièce ; et, s'ils le laissent entrer, s’écoulent de son intérieur dès qu'il remonte. Ce sondeur Buchanan est cependant le meilleur pour les fonds où il réussit parce qu'il montre la succession des couches suivant une certaine épaiséeur. Le sondeur à cuillère et le sondeur du Bull-Dog sont cons- titués par deux sortes de cuillères formant mâchoire, l'appareil est descendu, la mâchoire étant ouverte; en touchant le fond, un déclenchement permet aux mächoires de se fermer, un fort ressort les applique alors l’une contre l’autre et l'appareil, peut être remonté. Ce sondeur donne de meilleurs résultats que le tube sondeur et remonte toujours un échantillon du fond, sauf dans le cas où un gravier se trouve pincé entre les deux mä- choires de l’appareil; celui-ci peut se vider alors complètement pendant la remontée. Enfin le sondeur à coupe est constitué par une sorte de cône dont la pointe est dirigée vers le bas; au-dessus de l'ouverture se trouve ure rondelle de cuir qui est repoussée vers le haut pendant la descente et vient au contraire s'appliquer sur l'ou- verture du cône, et la refermer pendant la montée. Le cône n'entre le plus souvent pas dans le fond quand celui-ci est un peu résistant, et, par suite, remonte assez souvent sans rien apporter. Le sondeur à drague agit d'une facon toute différente et comme une drague ou mieux comme deux petites dragues opé- rant systématiquement. Chaque drague est constituée par une poche à bords coupants. Quand le sordeur arrive sur le fond, un déclenchement libère les deux parties du sondeur, qui peu- vent alors se rapprocher; à ce moment, l'échantillon n'est pas encore pris, mais les deux petites dragues sont fortement appli- quées contre le fond et même le pénètrent un peu. Dès que l'on tire sur la corde à laquelle est attaché le sondeur, les deux parties tendent à se rapprocher à cause de leur poids et de la position de leur centre de gravité, et, pendant ce mouvement, travaille le fond en le draguant. Le fond se trouve alors pris entre les deux parties. En remontant, le poids de ces dernières les appliquent fortement l’une contre l’autre. Il est à remarquer que, si un gravier empêche l'appareil de se fermer complètement (ce qui arrive rarement dans la pratique), l'appareil remonte encore un échantillon du fond, mais cet échantillon est moins important. | Cet appareil a été expérimenté vingt-deux fois à bord du yacht du prince de Monaco; il a servi à prendre des échantil- lons de fonds depuis 18 jusqu'à 4.560 mètres, et a toujours donné des résultats entièrement satisfaisants, qu'il s'agisse de sable, de vase ou de gravier. On ramasse, en général, 500 grammes de sable environ à chaque opération. Henri Courin. ACADÉMIE DES SCIENCES Action de l'acide azotique dilué sur les fibres végé- tales. — (Note de M. JarpiN, présentée par M. HaLLer.) Le procédé de blanchiment des fibres végétales par exposi- tions nombreuses sur prés étant extrêmement dispendieux et con- sistant en des oxydations produites par l'air et la lumière, l'au- teur propose de le remplacer par une immersion à froid pendant cinqousix heures dans une solution d'acide nitrique dilué à 5 p. 1000 qui joue le rôle d'agent oxydant au mêmetitre que l'air et la lumière. Le procédé offre, sur le procédé d'oxydation par expo- sition sur prés, de nombreux avantages : économie de temps et de main-d'œuvre, homogénéité parfaite de la fibre se prêtant à une imprégnation régulière dela matière colorante. Préparation de moûts de pommes pratiquement stéri- les.— (Notede M. G. Perrier, présentée par M. A. Hazrer.) Dans la fabrication habituelle du cidre, les moûts obtenus par pression ou par diffusion sont abandonnés à la fermentation qui 50 LE NATURALISTE marche tantôt bien, tantôt mal, et fournit des cidres de qualité souvent médiocre, en tout cas rarement constante. De nombreuses expériences ont été faites dans le but de stéri- liserles moûts de manière à pouvoir les ensemencer avec des levures pures, mais toutes ont montré la grande altérabilité du Jus de pommes sous l'influence des divers traitements. Ne pou- vant donc stériliser les moûts qui renferment déjà les levures, l'auteur s’est propose de chercher s’il était possible d'obtenir directement des moûts sans levures. S'appuyant sur ce fait démontré par Pasteur pour le raisin, à savoir que les germes sont uniquement à la surface du fruit, lau- teur stérilise les fruits avant leur broyage en lesmaintenant pen- dant cinq à dix minutes dans l'eau formulée à 8 p. 1000. Leur broyage et leur pressurage s'effectuent ensuite à la manière habi- tuelle en prenant la précaution de laver au préalable les appa- reils à l'eau formulée à 4 p. 1000. Les moûts obtenus sont sté- riles au point de vue des levures seulement : ce n'est pas la sté- rilité telle que l'entend les bactériologistes puisque, dans toutes les Opérations ultérieures, les fruits subissent le contact de l'air. Ces moûts ne renferment que des traces de formol qui disparais- . Sent Spontanément au bout de quelques jours. Le bassis houiller de la Lorraine française. — (Note de M. Francis LauR.) Comme suite à la communication signalée dans un précédent numéro (1), 1l résulte des travaux de sondage entrepris déjà sur plusieurs points à Eply, à Lesmenil, à Pont-à-Mousson, à Four- à-Chaux, etc., que les terrains traversés pour arriver au Houiller sont d’une remarquable régularité. L'auteur donne une idée de leur puissance : La coupe moyenne des sondages exécutés Jusqu à ce jour donne pour le keuper 260 mètres, le mushelkalk 170 mètres, le grès bigarré 70 mètres, grès des Vosges 230 mètres. et enfin le permien 10 mètres. Ce permien manque souvent, sauf au nord du bassin, vers Lesmenil. Aucun de ces terrains ne présente de difficultés réelles pour le sondage, LIVRES NOUVEAUX . Iconographie complète des coquilics fossiles de l'Écecène des Environs de Paris, par MM. Cossmanx et G. Pissarro. Une importante lacune vient d'être comblée par l'apparition tant attendue de l'ouvrage de MM. Cossmann et Pissarro. Jus- qu'alors les nombreux savants où amateurs qui excursionnent aux environs de Paris étaient fort embarrassés pour déterminer leurs récoltes, s'ils ne possédaient les deux ouvrages de Deshayes, d'un prix fort élevé, et déjà anciens, et le Catalogue illustré de M. Cossmann, qui commence à devenir rare. Les auteurs, cédant à de nombreuses sollicitations, ont entrepris la publication d'un Atlas in-40, imprimé en phototypie, d’après les photographies directes des échantillons, et qui reproduit toutes les espèces, actuellement connues, SANS EXCEPTION, que l’on peut trouver dans l'Éocène parisien. Le premier fascicule qui vient de paraître se compose de 16 planches, en regard desquelles une légende indique le nom de l'espèce, son grossissement, sa provenance et les divers étages où on la rencontre. Il comporte environ 4.100 figures reprodui- Sant 430 espèces, de Clavagella à Cyprina inclus. L'ouvrage complet comprendra 5 fascicules qui paraïtront à raison de un par an. Nous engageons vivement nos lecteurs à se procurer cet ouvrage qui est tiré à peu d'exemplaires (2). Les Bizarreries des Races humaines, par Henri Cou- PIN (3). Où s'arrête la fiction, où commence la réalité? se dit le jeune lecteur en fermant un des innombrables livres de voyages parus (1) Voirle Naluraliste, n° du 1° janvier 1905. (2) Le premier fascicule est en vente aux bureaux du journal, au prix de 20 francs. (3) Un volume 28 cm. X 19 cm., illustré de 214 jolies gravures et d'une aquarelle, broché, #4 francs. Avec reliure genre amateur, tête dorée, dos et coins percaline, 6 francs. Avec reliure d’ama- teur, coins, tête dorée, 40 francs (port en sus 0 fr. 85). En vente aux bureaux du Journal. jusqu'ici, où trop souvent aux récits exacts s’entremélent adroi- tement les aventures imaginées.. « À beau mentir qui vient de loin! » C’est en toute tranquillité, au contraire, que pourra se lire cet attrayant ouvrage. La sûreté de documentation de l’auteur nous en est un gage. C’est aux sources authentiques qu'il a puisé, comme toujours. Et de même que, dans les précédents volumes de cette précieuse collection, il nous initiait tour à tour, de si aimable façon, aux industries remarquables, aux excentricités des animaux, aux originalités des plantes, il nous promène au- jourd’hui principalement parmi les races sauvages ou à demi civilisées, nous montrant, avec l'humour qui lui est si particu- lier, mille traits de mœurs singulières, mille faits étranges, dont le prémier mérite est d’être vrais. L'occasion était belle d'accompagner le texte de séduisantes et curieuses gravures. On n'y à pas manqué, et celles-ci, très abondantes, ajoutent à l'intérêt de cet instructif et amusant vo- lume. LES CRIS DES ANIMAUX ESSAI LEXICOGRAPHIQUE DICTIONNAIRE DES CRIS DES ANIMAUX Autienne. — Chant liturgique fait par deux chœurs qui se répondent alternativement. Le mot comporte des acceptions figurées, en mauvaise part. Le poète Jean Rameau, dans une pièce de son recueil LA vie ET LA Mort, intitulée La Bohémienne, l’'applique au pépiement plaintif de moineaux tourmentés par le froid et la faim : Oh! les pauvrets! Autour de la bohémienne, Ainsi douillets, frileux, ils marmotlaient en chœur Je ne sais quelle élrange et plaintive anlienne Qui vous troublait l'oreille et vous sonnait au cœur. Aphonie. — Impossibilité radicale ou accidentelle, pour le larynx, de produire des sons. Adjectif : aphone. — Voir ALALIE et MUTISME. Appeau (ou appels on disait autrefois l'un et l'autre). — Silflet d’oiseleur qui sert à contrefaire les différents cris des oiseaux et, par ce moyen, à les attirer dans les pièges. Synonyme : RÉCLAME (masculin), ou encore PIPEAU. (Piper, en aviceptologie, c’est imiter le cri d’un oiseau, surtout celui de la chouette, et ce genre de chasse s'appelle pipée.) On distingue de nombreuses sortes d’appeaux : 1° L'appeau à sifflet, avec lequel on imite le cri des aloueties, des perdrix, des cailles, des merles, des rossignols, de beaucoup d’autres oiseaux. Certains des sifflets employés à cet usage ont des formes distinctes et portent des noms spéciaux : c'est ainsi qu'on appelle courcaillet où carcaillet celui destiné à la caille, dont le chant propre est désigné par cette même dénomination; coutouliou (en patois landais), un sifflet destiné au cochevis, qui par onomatopée porte le même nom; sublel où subliau, un sifflet à sons très doux, ete. Citons aussi quelques verbes : flüler, flaüler où flahuler est le fait de l'oiseleur qui, avec où sans instrument, imite la flûte (anciennement flaülelle ou flahutelle), dont le son se trouve dans la voix de divers oiseaux, même de certains autres animaux; flageoler (de flageol ou flageolet) exprime à peu près le même son; rossignoler se définit de lui- même ; éurluler se dit et du chant du turlut et de l'oiseleur qui le contrefait, etc. ! : 20 L'appeau à languette ou pipeau proprement dit (on dit ‘aussi pipoir), consistant en une feuille de chiendent, de laurier ou de poireau (remplacée quelquefois par un ruban), qu'on insère en guise d'anche dans une tige creuse ou un bâtonnet fendu. Il sert pour le rossignol, le merle, pour quelques-uns encore des oiseaux auxquels convient l’appeau à sifflet, et en outre pour le geai, la grive, la draine, le pivert, le pinson, la fauvette, le ver- dier, le bruant, le gros-bec, etc. Il est évident que l'homme, pour « décevoir » et attirer les perdrix, les alouettes, les geais, les courlis, les piverts, les coqs de bruyère, les bécasses, les étourneaux, les chardonnerets et LE NATURALISTE 51 tutti quanti, doit savoir caccaber, grisoler, cajacter, querluter, picuner, rémoudre, triler, pisiter, quiser, comme ces OiSeaux ; mais aller plus loin dans cette voie de l’analogie ferait ici double emploi, car on retrouvera tous ces verbes, avec bien d’autres, à leur rang alphabétique. — (Voir Piper.) 30 L'appeau à frouer, formé d'une feuille de lierre disposé en cornet, employé à contrefaire le soufflement tremblotant (appelé chouchement où chuinlement) qui caractérise la chouette, l'effraie, la chevèche. et presque tous les oiseaux de nuit. Au frouement répondent et accourent, par animosité naturelle contre ces ennemis, une foule de petits oiseaux : rouge-gorge, roitelet, mésange, une infinité d’autres, dont on s'empare au moyen de gluaux. j Il existe un instrument spécial appelé chavon (en terre cuite, et généralement de la forme d'un oiseau), pour imiter le cri du chat-huant aux mêmes fins que ci-dessus. Chavonner, c'est se servir du chavon. Nos idiomes provinciaux ont une foule de verbes pour le fait des oiseaux qui, à la tombée de la nuit, pour- suivent leur ennemi le chat-huant en s’animant les uns les autres : Chahuaner ou chahouaner, achavanter, cahuer, acahuer, etc. Ces termes se peuvent, par analogie, étendre à l'espèce humaine. — (Voir CHOUCHER, CHUINTER, FROUER, FRÔLER, HÔLER, etc.) 4° Enfin, on désigne sous le nom de chasse au hutteau un procédé spécial par lequel l’oiseleur combine les moyens précé- dents avec l'emploi d'oiseaux en bois ou empaillés, qu'on appelle élombis en patois picard. Cette chasse est spéciale à certains échassiers (pluviers, chevaliers, bécasseaux, barges, courlis, tournepierres, combattants, sanderlings, avocettes, spatules, etc.), dont le hutlier contrefait les cris soit avec les lèvres, soit à l’aide d'un sifflet taillé le plus ordinairement dans un os de mouton. — On appelle aussi appeau ou appelant, en termes de chasse, l'oiseau même qui sert à appeler les autres: Dans cette même acception on dit encore chanterelle, surtout pour la perdrix femelle enfermée dans une cage. Appel. — Action d'appeler soit avec la voix, soit autrement : « Cri d'appel, — sifflet d'appel, — mot d'appel, — appel de la femelle par le mäle, et réciproquement. » Les cris ou chants d’appel jouent un grand rôle dans la vie de tous les animaux. De nombreux zoologues les ont soigneusement notés. Quant aux nombreuses acceptions, propres ou figurées, que les mots appel et appeler présentent dans une foule de domaines, nous n'avons pas à les énumérer. Limitons-nous à citer : en termes de chasse ou de manège, appel de la langue, pour exciter un chien ou un cheval; encore en termes de chasse, et exténsi- vement dans une symphonie, les appels de cor. Ajoutons-y pour- tant, à propos de musique, les appels de trompette ou de tam- bour, et surtout ceux des cloches : Les cloches dans les airs, de leurs voix argentines, Appelaient à grand bruit les chantres à matines. (BoiLEAU.) Apre. — Outre ses autres acceptions naturelles ou analo- giques, ce mot se dit quelquefois de ce qui affecte désagréablement l'oreille : « Des sons âpres, — une voix äpre, —. des inflexions fortes, rudes et äpres. » Cet adjectif se peut appliquer à la voix de divers animaux. : À é &ra. — Sorte de perroquet, ainsi nommé de son cri. Archet. — Chacun sait que, dans son acception la plus usuelle, l'archel est cette baguette tendue par des crins qu'on frotte de colophane, et qui sert à jouer de certains instruments à cordes comme le violon, le violoncelle, etc. Mais on donne aussi ce nom à la partie du corps des insectes stridulants, bourdon- nants où bruissants, qui, dans leur appareil de phonation, joue le rôle d'un archet; c'est ce qu'on voit chez les criquets qui, de ce fait, peuvent être appelés violonistes; les cigales, au contraire, à cause de leur tambourin, sont des {imbaliers ; enfin, on range parmi les cymbaliers les sauterelles et les grillons qui, n'ayant pas d'instrument propre, frottent leurs élytres l’un contre l’autre. — (Voir CYMBALE et TAM8OURIN, et aussi les nombreux verbes qui servent à définir les cris des insectes dans leurs divers modes : STRIDER, STRIDULER,CRIQUETER, GRILLOTER, GRÉSILLONNER, GRILLONNER, CICELLER, (CRÉCELLER, VIELLER; BOURDONNER, BOMBILER, BRUIRE, SUSURRER, etc.) Argemtim. — Adjectif qui, dans son acception phonique, signi£e : « qui a le son clair et retentissant comme l'argent ». On dit : son argentin, voix argentine, timbre argentin, cloche argentine; el pour les cloches cette épithète est si classique, que Béranger a pu diré par périphrase métal argentin au lieu de cloche : Le son retentissant du #6/al argentin. On cite beaucoup d'oiseaux dont le timbre de voix ou le chant, rappelant la cloche, la sonnette ou le grelot, peut être qualifié d'argentin : grand Beffroi et petit Beffroi, Grallarie sonneuse ou . Roi des fourmiliers, Carillonneur, Arada chantant, Guëpier, etc. . — Comme famille analogique, voir les mols cLochr, cLocHETTE, CARILLON, SONNETTE, BEFFROI, TINTER, TINNITER, TINTINER, TINTINULER, TINTINNABULER, BRIMBALER, TRÉZELIR. Argot. — En zoologie, ce mot ne saurait êlre employé comme synonyme de jargon, pour caractériser le cri ou le chant de quelques animaux. L’argot est purement humain. Toutefois, nous avons semé quelques termes d’argot moderne dans le présent Lexique, mais simplement à titre de synonymés plus où moins connus de mots formant la langue courante en matière de pho= nation. — Voir JARGONNER, JABOTER, JASPINER, JASTOISER, BARA=— GOUINER, RADOTER. Arnoqueter. — Arnoqueler ou renoqueler, en Nivernais, a de l’analogie avec rendcler (Académie), et se dit quelquefois de l'âne. — Voir RENACLER, RENASQUER, RECHANER, ORCHANER, RENAFLER, RENINFLER, HENDINER, et quelques autres verbes qui, à côté du braire et du hennissement, expriment des manifes{ations phoniques, dictées par la peur ou la colère, chez l'âne et le cheval. Voir aussi: BRAIRE, RUDIR, ONQUER, HINHANQUER, CARNOUNER, CARNUCHER, pour l'âne; HENNIR, S'ÉBROUER, COUINER, HOUINER, pour le cheval; HINNILITER, pour le mulet; MUGILER, BRAMER, pour le zèbre et l’onagre, etc. Arpège. — Tialien : arpegqio, de arpa, harpe. — C’est un accord dont les notes sont entendues successivement, au lieu de l'être simultanément. \ Les arpèges se font généralement sur les violons, le piano et la harpe, en allant du grave à l’aigu et revenant sur les mêmes notes de l'aigu au grave. Parmi les instruments à vent, seuls le saxophone, la flûte et le basson, peuvent arpéger convenable- ment. Les arpèges donnent à la mélodie de la légèreté et de la grâce. On a constaté des arpèges dans le chant de quelques oiseaux. mais surtout du rossignol. En sa magnifique description, juste- ment célèbre, de l’incomparable ramage dans lequel ce « coryphée du printemps » chante « l'hymne de la nature », Buffon détaille avec enthousiasme tous les agréments musicaux qui s'y trouvent prodigués. Nous aurons occasion d'en noter quelques-uns, en suivant l'ordre alphabétique. Aubade. — Se dit de tout concert donné en plein air, soit à l’aube du jour, soit même pendant la nuit. La sérénade est un concert de voix ou d'instruments donné le soir dans les mêmes conditions. Les oiseaux ne se privent ni d'aubades ni de sérénades. Néan moins, assez rares sont ceux qui chantent le soir; avant tous autres il faut noter le rossignol dont les concerts nocturnes ont, de tout temps, fait l'admiration universelle. En revanche, nombre d'oiseaux ou, pour mieux dire, tous, chantent aussitôt éveillés ; et ce réveil, pour beaucoup d'espèces, n'attend pas l'aurore. M. Dureau de la Malle a donné, sur l'heure du réveil des oiseaux, les renseignements suivants : « Depuis trente ans, le printemps et l'été, je me couche régu- lièrement à sept heures et je me lève à minuit. Voici ce que j'ai observé pour les huit espèces d'oiseaux suivantes, que je range selon l’ordre d’antériorité de leur réveil et de leur chant, depuis le 4er mai jusqu’au 6 juillet « 19 Le pinson s'éveille et chante à une heure ou une heure et demie du matin; « 2 La fauvette à tête noire, vers deux à trois heures; «39 La caille, de deux et demie à trois heures; « 40 Le merle noir, de trois et demie à quatre heures; « 5° Le rossignol de murailles, ou fauvette à entre rouge, à trois ou trois heures et demie; « 6° Le pouillot, à quatre heures; , « 70 Le moineau franc, de cinq à cinq heures et demie ; « 8° Ja mésange charbonnière ou grosse mésange, de cinq à cinq heures et demie. h> « On voit par ces chiffres que le pinson est le‘plus matinal, et le moineau franc le plus: paresseux des oiseaux que j'ai observés. » Il est d'usage de dire : « s'éveiller, se lever, partir, travailler au chant de l’alouetle », pour signifier « de très grand matin ». 52 LE NATURALISTE Mieux que l'alouette, le pinson mériterait les honneurs d’une telle locution. Mais nous comprenons fort bien que les amants de Vérone se soient contentés de l’alouette pour les avertir du moment où ils ne pouvaient plus, sans imprudence, prolonger leurs tendres entretiens. Ce diable de pinson, en vérité, ne leur aurait laissé le temps de presque se rien dire! A viciniume, — Ancien jeu d'orgue qui, ainsi que l’étymologie latine l'indique, imitait le gazouillement des oiseaux, au moyen de tuyaux plongeant dans l'eau. Il y a eu aussi un registre d'orgue, nommé Merula, qui, sans l'emploi de l’eau, imitait le chant des oiseaux et principalement du merle. Babiller. — Se dit surtout des oiseaux parleurs comme la pie, le perroquet, la corneille, etc., encore que ces oiseaux aient d’autres verbes spécifiques pour leur cri. — (Voir : JACASSER, JASER, JASARDER, JABOTER, CANCANER, CAUSER, PARLER, CROASSER, CROCITER, CORAILLER, CROAILLER, GRAILLER, CORBINER, etc.) Souvent, aussi, BABILLER s'emploie, dans une acception quelque peu différente, comme équivalent de gazouiller, ramager, dégoiser, zinziluler, etc. Il s'applique alors à une foule de petits oiseaux gazouilleurs : hirondelle, bouvreuil, fauvette, chardon- neret, gobe-mouche, roitelet et fulti quanti, dont beaucoup ont par surcroît des verbes particuliers pour leur chant. Substantifs : babil, babillage, babillement. — Adjectif : babillard. On désigne substantivement sous le nom de babillarde une espèce du genre fauvette : Molacilla curruca (L.). — Babillard est aussi le nom donné, à cause de son gazouillement perpétuel, au gobe-mouche vert de la Caroline (Buffon), Muscicapa viridis de Linné. : Citons le cas d’un poisson du genre pleuronecte, assez sem- blable à la petite sole, qu'on a nommé babillard parce qu'il fait continuellement un bruit pareil au babil d'une personne. Tous ces termes : babiller, babil, babillard, sont d'usage, en vénerie, pour les chiens qui crient à droite et à gauche sans raison. Tout le monde, enfin, connaît l'emploi fréquent de ces mots dans le langage courant pour l'espèce humaine. — (Voir BAVARDER, CAQUETER, JASER, JASPINER, etC.) Parmi les êtres les plus babillards de la création, il faut nécessairement compter... la femme. Un jésuite littérateur du xvut siècle, le Père Caussin, a écrit dans sa Cour sAINTE que les hommes ont bâti la {our de Babel et les femmes la {our de babil! RÉGIS. OFFRES ET DEMANDES A céder : fossiles du Lutétien (Grignon, Parnes, Septeuil, Begnes, Berchères, Vaudoncourt, Chaussy, Fontenay), de l'Yprésien (Liancourt, Hérouval, Lagus, Pont-Pourquey, Le Peloua, Le Brede, Soubrigues), du Barthonien (Le Fayel, Le Ruel, Ile de Wight, Le ‘Gugepelle, Mortefontaines, Ver, Barton), de l’'Eocène de l’Alabama. Les listes avec prix à la pièce seront adressées sur demande à Les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris. M. Georges Durand, à Beautour, près La Roche-sur-Yon (Vendée), serait heureux d’entrer en relations avec d’autres na- turalistes, tous pays, surtout France (principalement hautes montagnes et Corse) pour faire échanges : plantes d’herbier, et aussi lépidoptères et coléoptères, oiseaux et ophidiens. M. Joannes Clerc, 2, quai de Bondy (Lyon), offre des lépi- doptères de France en échange de papillons français et euro- péens. On demande en quantité des fossiles des terrains primaires ; envoyer listes avec prix et quantité à Les Fils d'Emile Deyrolle, naturalistes, 46, rue du Bac, Paris, RÉPERTOIRE ALPHABÉTIQUE DES .NOMS VULGAIRES ET LOCAUX DES POISSONS D'EAU DOUCE DE FRANCE U Uzs (ser...) (Pyrénées-Orientales). Lamproie marine; Lamproie fluviatile. x Umsra (Pyrénées-Orientales). Ombre commun. V Varmon (lac d'Annecy). Gardon commun, var. pâle. : — DE SAÔNE (Côte-d'Or). Ablette spirlin. VanpessE (Allier). Chevaine vandoise. VannÈèze (Lorraine ; Metz). Chevaine vandoise. VaNDoIsE (nombreuses localités). Chevaine vandoise. VanpouëËze. Voir VANDÈZE. VANGERON (nombreuses localités). Variété du Gardon commun. Vare (Saint-Claude-en-Jura; montagnes d’Aubrac). Vairon, var. montagnard. Vépr (Montbéliard). Chevaine commun. VEiLLiARD (Velay). Goujon de rivière. VenrourA (Suisse romande). Chevaine commun. VEIRET (Provençal). Vairon. VEiRoN (lac de Genève). Goujon de rivière. Verroou (Alais). Vairon. VeiroU (Gard; Languedoc). Vairon. VetroUN (Provence; Languedoc). Vairon. VÉNent. Voir VéÉpr. VENGERON. Voir VANGERON. Venroise (vieux français ; Picardie). Chevaine vandoise. VERDELET (Auvergne). Vairon. Vernon (Vienne). Vairon. VERGNOLE (Auvergne). Vairon. VÉRICLE (Sarthe). Vairon. VÉRIQUE. Voir VÉRICLE. VERNUE (Saint-Claude en Jura; montagnes d'Aubrac). Vairon. var. montagnard. VERNIAU (diverses localités). Anguille à bec moyen. VERNIEIRO (Gard). Vairon. VÉRON (nombreuses localités). Vairon. — (Laffrey-en-Isère), Chevaine vandoise. — (lac de Genève). Goujon de rivière, VERRE. Voir VARE. VEZzoN (Picardie). Vairon. VizaiN (Lorraine). Chabot de rivière. — (Franche-Comté; Aube; etc.) Chevaine commun. Vizna (Troyes; Haute-Marne). Chevaine commun. Viznacaox (Troyes). Chevaine commun de moyenne taille. VinGeroN (Neufchâtel). Variété de Gardon commun. Virox (Montbéliard). Vairon. Viroun (Provence; Languedoc). Vairon. VirvoLce (Anjou). Ablette spirlin. Vive (Genève; Neufchâtel). Perche de rivière. Voiron (Jura). Vairon; — (Jura; Franche-Comté). Chevaine commun. Voz xéGRé (Cette). Muge capiton. VouarRoux (lac de Genève). Goujon de rivière. Vouaron (Suisse romande). Vairon. VRepon (Vienne). Vairon. W WoEron (Picardie). Vairon. Z Zieux pe VERRE (Isère). Ablette commune. DaGuIx. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 97° ANNÉE jA 2e SÉRIE — N° 4532 © MARS 1905 OBSERVATIONS Sur le Mode de formation des fers Météoriques re Nous n’avons pas à rappeler à nos lecteurs l'intérêt tout à fait exceptionnel des météorites et des résultats si largement philosophiques auxquels leur étude a conduit. Ces roches qui tombent du ciel à la suite de phénomènes lumineux et sonores si imnosants, et qu'on doit se garder | de confondre avec les particules d’une tout autre nature, qui pénètrent dans notre atmosphère sous la forme d’étoi- les filantes et comme produit dela désagré- gation des queuës de comètes, nous per- mettent de comparer à la structure de la Terre celle de corps planétaires différents. Grâce à elles nous pouvons fournir une base positive à la branche de science, connexe à la fois à la géologie et à l’astro- nomie physique, et qui à recu tout natu- rellement la dénomi- nation de (Géologie comparée. La consé- quence des travaux qui la concernent, c'est que les météo- rites sont les débris spontanément dissO- ciés d’un astre qui était construit sur le même plan général que la Terre et où Von reconnait les principaux types de formations géologi- ques. Il n’y manque guère que des vestiges fossiles et des roches nettement stratifiées pour que la corres- pondance puisse être complètement poursuivie entre elles et les masses qui constituent par leur ensemble la masse terrestre tout entière. Mais comme compensation à cette lacune, les météorites nous permettent des vues très sérieuses sur les régions de notre propre globe qui sont inaccessibles à nos investigations directes. Ces circonstances expliquent le nombre considérable des naturalistes qui font de l’histoire des roches extra-ter- restres leur occupation principale. Et tandis que les uns les soumettent à des études chimiques ou microsco- piques, d’autres les réunissent en collections qui s’ac- croissent tous les jours. De grands établissements scien- üfiques dans tous les pays, rivalisent entre eux par l’importance des séries météoritiques qu'ils exposent au SIDA UT naturelle.) Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. Fic. 1. — Plaque coupée en travers de la grosse masse de fer météorique de Charcas conservée au Muséum d'Histoire naturelle. (1/4 de la grandeur — regard du public. A côté dé notre Muséum d'Histoire naturelle, il convient de citer daus ce sens le British Museum de Londres,le K.K. Naturhistorisches Hof-Museum de Vienne, la K. Friedrich- Wilhelm Universität de Berlin, le Musée minéralogique de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, le National Museum à Washington, le Riksmusei Mineralogiska Afdelning de Stockholm, le Peabody Museum of Yale College à New-Haven, le Museo de Ciencias Naturates à Madrid, le Harvard University Mu- seum à Cambridge, le Muséum national hongrois à Buda- pesth, le Museum des Hoofbureau van het Mynioezen à Ba- tavia, l'Indian Mu- seumàCalcuttaet un très grand nombre d'autres, En outre, beaucoup de particuliers ont réuni des collections extrêmement pré- cieuses de roches tombées du ciel, et parmi eux il con- vient de faire une place tout à fait exceptionnelle à M. Henry A. Ward, de Chicago. À côté de ce collectionneur qui possède, avec un poids total de 2.495 kilogrammes, des représentants provenant de 603 chutes météoriti- ques il y a toute une phalange d'ama- teurs quon pour- rait mentionner dans tous les pays. jitons,par exemple : pour la France, M. le marquis de Mau- ryo; pour l’Allema- one, MM. Trenzel, Goldschmidt, Neu- mann, Pech, Schil- ling ; pour l’Améri- que, MM. Bailly, Bé- ment, Howell, Kunz° Newton; pour l'Au- triche, M. de Braun; pour la Belgique, M. Bayet; pour la Hollande, M. Krüger. Malgré le nombre très considérable,comme on le voit, des amateurs de météorites, on peut à bon droit s'éton- ner que les études relatives à ces corps si intéressants ne soient pas poussées avec toute l'ampleur qu'elles mé- ritent. Certes les chimistes les ont très activement ana- lysées et les théoriciens n'ont pas manqué pour édifier des systèmes destinés à expliquer l'origine des roches tombées du ciel; mais les savants vraiment préparés à l'étude des roches, c'est-à-dire les géologues, sont géné- ralement tout à fait incompétents en cette matière spé- ciale. C’est là une condition très regrettable, car elle est la cause non seulement de beaucoup de lacunes dans 54 à LE NATURALISTE nos connaissances, mais encore de l'encombrement d’une partie de l'astronomie physique de notions tout à fait erronées et qui reposent sur de flagrantes confu- sions. En effet, les personnes qui n’ont pas manipulé long- temps les météorites et qui, par conséquent, ne savent rien de leur histoire naturelle, ont universellement été séduites par les beaux travaux qui ont conduit M. Schiap- parelli à montrer dans les étoiles filantes le résultat de la désagrégation spontanée et progressive de la matière des comètes le long de leur orbite circumsolaire. On a eu beau faire remarquer à ces astronomes purs que la chute des vraies météorites ne ressemble en rien à celle’ des étoiles filantes, pas plus par les phénomènes accessoires quil’accompagnent que par la périodicité si évidente pour les étoiles filäntes et étrangère aux météorites, ils ont persisté à vouloir recueillir dans les roches tombées du ciel des fragments cométaires. Une seule fois, cependant, une seule, la chute d’une météorite a eu lieu au cours d’une pluie d'étoiles filantes mais tout indique qu'il y a eu là une simple et fortuite coincidence. C’est pourtant là-dessus que des hommes de science se basent pour confondre en un seul les deux phé- nomènes. Pourtant de deux choses l’une : Ou bien les étoiles filantes sont des météorites qui arrivent dans des conditions telles que l’'échauffement résultant volatilise toute leur masse, et alors le fer de Mazapil n'aurait pas pu parvenir sur le sol; — ou bien cet échauffement n’est pas aussi fatal qu'on le dit, et alors on devrait voir fréquem- ment des météorites se mélanger aux étoiles filantes. On ne saurait sortir de ce dilemme. Mais on acquiert une notion tout à fait différente et que le temps ne fait que confirmer, quand à l’étude chi- mique des masses d’origine extra-terrestre, on ajoute l'examen convenablement suivi de leur structure intime. Alors ce qui se révèle c’est la ressemblance des météo- rites avec les roches terrestres, c’est l'existence parmi elles d'échantillons qui se classent comme d'eux-mêmes soit parmi les roches éruptives, soit parmi les roches filoniennes, soit parmi les roches métamorphiques, soit parmi les roches clastiques; c’est-à-dire parmi des roches dont le mode de formation suppose nécessaire- ment, dans leur milieu d’origine, la coexistence de divers types lithologiques. Il résulte de cette nécessité que le milieu où ces masses ont acquis les caractères qu’elles nous présentent devait avoir avec le milieu géologique proprement dit, ou si l’on veut, terrestre, les analogies les plus intimes. Et. dès lors, les notions acquises dès main- tenant dans le domaine de notre globe peuvent légiti- mement s'étendre à l’histoire de beaucoup de roches tombées du ciel et jeter sur leur histoire une lumière aussi décisive qu'imprévue. Par exemple une fois placé à ce point de vue, on recon- nait tout de suite comment l'origine et le mode de for- mation des météorites métalliques ou fer météoriques sont plus compliqués qu'on ne l’eùt imaginé de prime abord. La figure jointe à cet article est destinée à mettre ce fait en évidence. Elle représente une plaque prélevée au travers de la masse de 780 kilogrammes, recueillie en 1866 à Charcas, au Mexique, où elle était tombée à une époque inconnue. On y voit que le métal est bien éloigné d'y présenter une structure homogène. La surface polie montre un réseau compliqué de vermiculures noires constituées surtout par de la matière charbonneuse à laquelle est associé, en proportion très variable d’un point à l'autre, du sulfure de fer (troilite) en particules plus ou moins fines. Chacune de ces vermiculures examinée à la loupe se signale par sa structure hétérogène et compliquée ; on y trouve des lamelles plus ou moins parallèles les unes aux autres, onduleuses, et d'épaisseur un peu variable d’un point à l’autre, parfois même discontinues et qui sont formées surtout de graphite et de troilite, Leur disposi- tion générale est éclairée par la structure de rognons cylindroides de même nature et dont on voit plusieurs exemples dans la figure. Deux de ces rognons ont été coupés à peu près per- pendiculairement à leur axe, d’autres le sont dans une direction plus où moins obliques et même presque paral- lèlement à ce même axe. On reconnait que la troilite a ten- dance à occuper l’axe de ces nodules, et le graphite leur périphérie. Mais ce départ est bien éloigné d’être exact. De même qu'on trouve de la troilite jusque dans les feuillets les plus externes de la robe graphitique, de même on trouve des écailles de graphite jusque dans la partie la plus interne des amas sulfurés. Même, cette partie affecte en plusieurs points une structure spéciale due à la situation relative et à l'alternance de ses deux éléments principaux. Une semblable structure, dont la description détaillée nous entrainerait trop loin, est très riche en indication quant au mode de formation des masses qui la pré- sentent. Elle suflit en effet pour montrer, et quoi qu’on en puisse dire, que les fers météoriques du type de la météo- rite de Charcas ne sont pas des produits de fusion. C’est pourtant la première supposition qui s'était présentée à l'esprit et cela vient sans doute de la ressemblance exté- rieure des fers météoriques avec les produits de notre industrie sidérurgique. Mais quand on veut soumettre cette supposition au contrôle de l’expérience, on la voit s’évanouir tout de suite. Il y a longtemps déjà que M. Daubrée à fait fondre des fers météoriques et nous conservons au Muséum les résul- tats de ses expériences. On y voit que si les culots obte- nus ont conservé à peu près la composition chimique des masses originelles, ils en ont absolument perdu la structure. Ce sont des véritables résidus de désorganisa- tion des masses tombées du ciel. Celles-ci, comme tout le monde le sait, sont remarquables par la régularité de leur anatomie qu’on révèle en soumettant à l’action d'un acide, une surface préalablement polie. Il s’y dessine des dessins géométriques qualifiés de figures de Widmannstætten et qu'aucun fer artificiel n’a jamais données. Or le produit de fusion des fers météoriques, même de ceux qui donnent les « figures » les plus nettes, est absolument dépourvu de ce caractère et ne se dis- tingue plus ce point de vue des fers industriels. Cette conclusion est d’ailleurs entièrement confirmée par les essais de laboratoire. Les tentatives d'imitation des fers météoriques par voie de fusion ont tous échoué, sans exception, en ce qui concerne la structure des masses métalliques. Même en ménageant le refroidisse- ment de la manière la plus graduelle, on n’a rien obtenu qui ressemble au modèle. Non seulement les figures de Widmannstætten ne sont jamais réalisées, et l’on est réduit à leur comparer quelques cristallisations dendri- tiques qui n’ont avec elles aucune analogie sérieuse, mais l'interposition des rognons de troilite avec robe de gra- phite et des vermiculures décrites tout à lheure manque toujours. On ne conçoit pas comment elle pourrait se réaliser, étant donnée la prodigieuse distance qui sépare LE NATURALISTE bb) les uns des autres les points thermométriques où fondent les substances en présence : sulfure de fer, carbure de fer, fers nickelés de diverses teneurs, etc. Enfin, l'opinion que nous défendons est encore con- firmée et de la manière la plus éclatante par le succès d'expériences conduites non plus par fusion, mais par réaction mutuelle de matériaux gazeux qui sont certai- nement intervenus dans les phénomènes naturels. Il y a vingt-cinq ans maintenant que j'ai décrit des expériences qui procurent la reproduction synthétique, par des ren- contres à hautes températures de substances élastiques, de tous les éléments des météorites depuis les silicates, comme le pyroxène et le péridot, jusqu'aux différents métaux, alliages de fer et de nickel, carbure de fer, sulfure de fer, phosphure de fer, ete. (1). Pour ce qui est du carbure de fer et du graphite, j'ai fait usage d'oxyde de carbone comme agent de réduction du protochlorure de fer et du chlorure de nickel, placés l’un et l’autre dans un tube de porcelaine chauffé au rouge. Un métal a ainsi été produit et il a été facile d'y reconnaitre la présence d’une grande quantité de carbone combinée : c’est donc un fer carburé ou une fonte. Celle-ci, riche en nickel, s'est présentée sous les mêmes formes que j'avais déjà reproduites pour les alliages non carburés de fer et de nickel, c'est-à-dire en filaments placés entre les frag- ments rocheux et les agglutinant entre eux, en gre- nailles dans les interstices des pierres, en végétations ramuleuses, en enduits continus sur tous les corps placés dans le tube et sur les parois internes de celui-ci, enfin en petits boutons grossièrement sphéroidaux, dont l'examen paraît spécialement intéressant au point de vue où nous sommes placés aujourd'hui. En effet, outre que par la forme générale ces boutons rappellent, à une échelle extrêmement réduite, les blocs de fer du genre de celui de Charcas, on y reconnaît une structure vermiculée, due à l'alternance de particules plus métalliques et de particules plus charbonneuses, struc- ture qui vient d'être décrite dans la météorite. D'ailleurs, en remplaçant l’oxyde de carbone par l'hydrogène sulfuré, j'ai produit des associations très variées de fer métallique etde troilite reproduisant égale- ment les particularités des masses naturelles. Et il suffi- rait de faire agir concurremment l'hydrogène carboné et l'oxyde de carbone pour déterminer le mélange de la troïlite avec la fonte et avec le graphite, c'est-à-dire pour imiter la structure si complexe de la masse qui nous occupe. L'intérêt de ces observations s’est encore très consi- dérablement augmenté si l'on a remarqué que, théori- quement au moins, on peut répéter les expériences précé- dentes à des pressions très supérieures à la pression ordi- naire. Si l'on admet le grand fait des relations stratigra- phiques des météorites, c'est-à-dire leur coexistence passée dans l'épaisseur d'un globe céleste qui les a engendrées par sa désagrégation spontanée, il faut recon- naître que les réactions génératrices des roches cosmiques se sont développées à des profondeurs parfois très grandes et par conséquent avec la collaboration de fortes pressions. Cela explique sans difficulté bien des traits des météorites et par exemple la présence dans les masses de quelques-unes d’entre elles comme le fer de Cañon (1) Mon travail fait partie du tome XXVII des Mémoires pré- senlés par divers savants à l'Académie des sciences. Il porte le numéro 5 el à paru en août 1S80. Diablo, ou la pierre de Nowo-Urej, de poussière de dia- mant, ce minéral était un résultat de la polymérisation du graphite. C’est donc une occasion de montrer que si M. Moissan a mille fois raison de proclamer que la pression est nécessaire à la cristallisation du diamant, on aurait le plus grand tort d'en conclure que les météorites dia- mantifères se sont produites par le procédé mis en œuvre dans le laboratoire. Plus on étudie le fer de Cañon Diablo, plus on accumule des preuves de sa pro- duction par réactions gazeuses et j'ai bien confiance qu’un jour où l’autre on arrivera unanimement à le reconnaitre. Déjà, et bien postérieurement à mes travaux, puisque c'est en 1893, j'ai obtenu l’acquiescement de deux savants célèbres, MM. Daubrée et G. Friedel. Ce dernier après avoir étudié Ja composition du fer de Cañon Diablo, décrit une expérience destinée à tenter la synthèse du diamant en chauffant au sein d’un bloc d'acier porté à la température du rouge cerise une petite quan- üté de sulfure de carbone. Puis il ajoute : « Le sulfure a été décomposé en laissant la cavité remplie de carbone amorphe. Le soufre s'était comme diffusé dans le bloc d'acier, sans que l’on trouvât à la surface de la cavité autre chose qu'une mince pellicule de sulfure. Le métal du bloc n'avait pas changé d'aspect, mais renfermait du soufre jusqu’à une assez grande distance du centre. A 1 cm. 5 environ on en a trouvé 0,20/0. Cette réparti- tion du soufre semble prouver‘que le fer de lArizona, dans lequel on trouve des nodules de troïlite au milieu de fer métallique, et d’un sous-sulfure particulier, n’a pas été porté à une température aussi élevée (1). » On remarque que cette température élevée est elle-même peu éloignée du point de fusion du fer. Quant à M. Daubrée, il est beaucoup plus explicite encore. Après avoir rappelé que dès 1870, il avait, d’après la structure intime des pierres météoriques, comparé leur état cristallin à celui du givre, produit par la con- densation brusque de la vapeur d’eau sans lintermé- diaire de la fusion, il ajoute: « Les innombrables gra- nules de fer disséminés dans les météorites témoignent clairement par leurs formes qu’ils ne s’y sont pas isolés à la suite d'une fusion : au lieu d’être globulaires, ils s’insi- nuent en se ramifiant et se moulent au milieu des miné- raux pierreux. L'idée que j'émettais a été confirmée par les très intéressantes expériences de M. Stanislas Meunier quiest parvenu à imiter les divers minéraux météoritiques métalliques et pierreux, au moyen de réactions gazeuses c’est-à-dire par une décomposition mutuelle de vapeurs. Ainsi l'observation et l'expérience s'accordent pour con- duire à admettre que, dans les corps célestes dont elles proviennent, les météorites n’ont pas été formées par une simple fusion, mais plus probablement par une participation de vapeurs amenées brusquement de l’état gazeux à la forme solide (2). » En présence de ces souvenirs déjà lointains, on com- prendra l’étonnemert que m'ont faitéprouverles dernières publications de M. Moissan, persistant à rattacher à la fusion les circonstances qui ont accompagné la genèse des fers météoriques. STANISLAS MEUNIER. (1) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CXVI, p. 225, 6 février 1893. (2) Comples rendus de l’Académie des Sciences, t. CXVI, p: 346-347, 20 février 1893. 56 LE NATURALISTE CHRONIQUE & NOUVELLES La brunissure des végétaux. — Les mousses des cavernes siliceuses. — Les poisons d'épreuves. — Les migralions des mollusques. — Comment se nourrissent les éponges. — Le champignon des maisons. A quelle cause doit être attribuée la « brunissure » des végé- taux ? Un certain nombre de botanistes regardent sa cause dans un champignon qui envahit les tissus. Tel n’est pas l'avis de M. V. Ducomet, qui estime que la brunissure ne saurait être considérée comme une maladie spécifique. L'étude critique de ses manifestations extérieures, aussi bien que de ses caractères microscopiques, montre, d'une façon péremptoire, qu'il s’agit simplement en l'espèce d’un facies de désorganisation cellulaire sous l'effet d'un déséquilibre de nutrition aboutissant à la mort, suivant un processus morphologiquement défini. Les altérations observées sont simplement le résultat d'un exosmose de l’eau du cytoplasme et des leucites assez lents pour permettre à ces deux éléments de la cellule de réagir de façon à modifier à la fois leurs relations, leur architecture physique propre et leur organisation moléculaire. Toutes les causes capables de provoquer cet état de choses de porter l’exosmose au delà de ses limites normales, sans cependant l’exagérer au point d'amener la déshydratation proto- plasmique, caractéristique du grillage, où plus simplement de rompre d'une façon convenable, ni trop lente ni trop longue, l'équilibre entre la transpiration normale et l’arrivée de l’eau dans les organes d'assimilation, sont, par cela même, des causes déterminantes du phénomène. * # # D'une note de feu Géneau de Lamarlière et de M. J. Maheu, il résulte que les cavernes des terrains siliceux possèdent un certain nombre de Muscinées silicicoles qui leur sont propres, comme Plagiolthecium elegans, P. silvalicum, Mnium hornum, : Webera albicans, etc., et, chez ces espèces, on observe des modifications parallèles à celles qui ont été constatées par les espèces propres aux cavernes des terrains calcaires. Chez les espèces indifférentes à la nature du sol et qui ont été trouvées dans les cavernes des deux sortes de terrains, lorsque les variations sont poussées à l’excès, on constate la production de variétés et de formes semblables des deux côtés. Cependant, il est à présumer que des recherches plus prolongées pourront amener la découverte de variations propres, dues à la nature chimique du sol. Le climat et l'altitude ne paraissent pas avoir une influence aussi sensible dans les cavernes qw’au dehors. C’est qu'en effet, la température, qui est le facteur variant le plus avec l'altitude et le climat, varie beaucoup moins à l’intérieur des cavités qu'à l'extérieur, les autres conditions externes pouvant rester à peu près semblables. Aussi, voit-on le Webera albicans présenter les mêmes variations à Cherbourg, presque au niveau de la mer, et dans un climat maritime et au Frankenthal, au-dessus de 1.000 mètres d'altitude et dans un climat très rude, tandis que même Webera, dans les régions alpines, en dehors des cavernes, présente une variation notable, la variation glaciale. Le Thamnium alopecinum et VEurhynchium prælongum varient à peu près de la même façon dans les cavernes du Lot, entre 200 et 300 mètres, dans un climat subméditerranéen, et dans les Hautes Vosges. Cependant, la dernière espèce, dans les régions méridionales et en dehors des cavernes, produit des formes spéciales, en particulier la variation rigidum. Enfin, il faut remarquer que la population biologique des cavernes, quoique tendant à s’uniformiser, grâce à l’uniformisa- tion des condiitons extérieures d'existence, ne perd pas tout caractère individuel, où au moins régional. À côté d'espèces ubiquistes, il s'en trouve d’autres, plus spéciales aux cavernes de chaque région. Ce fait est dù à ce que la population bryolo- gique des cavernes est toujours sous la dépendance étroite de la flore de l'extérieur qui lui fournit des germes plus ou moins fréquemment renouvelés qui sont l’origine des individus cavernicoles : les cavernes sont, en effet, peuplées nniquement d'espèces appartenant à la région siliatique au voisinage des- quelles elles se trouvent. * x * Malgré la civilisation qui pénètre de plus en plus en Afrique tropicale, le féticheur possède encore une influence considérable sur le noir: c'est lui qui lui impose les épreuves du poison, si fréquentes dans lPAfrique centrale. Les poisons employés par ces jugements des dieux sont malheureusement encore bien peu connus, et le blanc est souvent impuissant à combattre leurs effets. Le gouvernement de l'Etat Indépendant du Congo a eu à sévir maintes fois contre ces terribles pratiques indigènes, et il a cherché à connaître de quels éléments étaient constitués ces poisons d'épreuves. Contrairement à ce que l’on a cru pendant longtemps, il n'y a pas, pour une région un peu étendue, une seule plante bien spéciale entrant dans la préparation du poison. Dans certains cas, la plante n’entre même pas du touten ligne de compte, et l'indigène se sert, pour préparer le poison d'épreuves, d'eau dans laquelle il a délayé de la pourriture, ce qui suffit souvent pour engendrer le tétanos; dans d’autres cas, une plante constitue l'élément principal du poison. M. E. de Wildeman a reçu du district des Cataractes (Etat Indépendant du Congo) des fragments d’une plante, racine et branches feuillues, qui entraient dans la préparation d’un poison et qui portait le nom de n’Kasa. L'examen des matériaux incomplets lui permit de rapporter la plante au genre Sfrychnos. * x + La distribution géographique de quelques organismes habitant la terre ferme s'est souvent trouvée brusquement étendue sous l'influence volontaire ou involontaire de l'industrie humaine. Plusieurs mollusques pulmonés se sont ainsi acclimatés dans des pays très éloignés de leur mère patrie. Mais, pour les animaux marins, sur lesquels M. Paul Pelseneer vient de publier une note que nous analysons ici, le phénomène est beaucoup moins fré- quent, et il est même très rare que des formes aient pu passer d’une rive à l’autre d’un grand Océan, ou d’une mer dans une autre mer distante ou séparée. On a bien vu certaines espèces s'adapter brusquement dans la même mer et sur la même rive, à quelque distance de son habitat normal : l’huître portugaise, dans l’embouchure de la Gironde ; d’autres organismes ont aussi pénétré d’une mer dans une mer voisine jointe à elle par un moyen artificiel, comme ce fut le cas pour le canal Empereur- Guillaume (entre la Baltique et la mer du Nord) et pour le canal de Suez; ce dernier, notamment, a fait passer Solen vagina et Pholas dactylus de la Méditerranée dans la mer Rouge, et Mactra olarina, Mytilus variabilis, Meleagrina Savignyi et peut-être Murex lribulus en sens inverse. Parfois même, l’on a observé une acclimatation femporaire, comme celle de Mylilus crenatus, venant de Bombay, à Ports- mouth, vers le commencement du siècle passé. Mais les condi- tions thermiques très différentes (la température moyenne de l’eau étant inférieure à 10° C. à Portsmouth et supérieure à 250 à Bombay) s'opposent à ce que des animaux des mers tropi- cales se fixent définitivement dans les mers froides ; les inverté- brés marins sont, en effet, moins enthermes que les terrestres. Au contraire, on a pu constater l’acclimatation définitive du Vignot où pilot (Littorina litlorea) d'Europe, en Nouvelle- Ecosse, vers 1837; il y a prospéré et s’est étendu vers le sud du littoral oriental d'Amérique, jusquà New-Haven. Inversement, un lamellibranche du littoral E. de l'Amérique du Nord a été observé, la première fois, à l'embouchure de l'Humber, en 1864 et y a prospéré ainsi: c'est Venus mercenaria (une Vénus mer- cenaire!!). Pour ces deux mollusques, l’acclimatation à été rendue possible par la similitude des conditions physiques d'existence (notamment de température) sur les deux’côtes de l'Atlantique Nord et, si Venus mercenaria vit en Amérique jusqu'en Caroline du Sud (à la latitude du Maroc), cest que, dans cette partie, à latitude égale, l'Atlantique Ouest est moins chaud qu'à l'Est. ; Un second lamellibranche américain, ayant la même aire de distribution originelle que Venus mercenaria, depuis l'Etat de Massachusetts jusqu'à la Caroline du Sud vient de se faire sur les rives occidentales du continent européen; elle s’y étend même plus abondamment et plus rapidement que Venus merce- naria : c'est Pelricola pholadiformis. Cette forme vit en très grande quantité sur la côte belge de la mer du Nord, depuis plusieurs années, aux environs d'Ostende; elle n'existait pas avant 1900; mais, sur les côtes orientales d'Angleterre, elle avait été signalé dès 1893, et s’y trouve très abondant, notamment en LE NATURALISTE 27 face de la côte belge, dans le comté de Kent. Cette espèce semble avoir été importée en Europe avec des huîtres envoyées pour l'élevage. On connaît de nombreux cas de formes importées, se substi- tuant plus ou moins rapidement à des races indigènes. En Amé- rique, il parait que Liftorina littorea d'Europe se substitue loca- lement à Liltorina palliata autochtone ; en Angleterre, on à signalé la tendance de Venus mercenaria à disputer la place à Cardina edule (ça, ce n'est pas bien). Il est vraisemblable que les éponges se nourrissent en grande partie des particules solides, vivantes où inertes, qui sont en suspension dans l’eau. M. J. Cotte a pu constater que les Calci- sponges ingèrent avec la plus grande facilité les bactéries ou les grains d'’amidon de riz qui traversent leur système de canaux. L'ingestion se fait par les choanocytes, ces cellules à collerette qui bordent les corbeilles vibratiles, par un phénomène de véri- table phagocytose, et les cellules actives parviennent à englober des proies dont le volume est supérieur à celui de la cellule active. Ce sont également les choanocytes qui s'emparent des particuies de carmin et de charbon. Les substances ingérées qui ne sont pas alimentaires, sont rejetées parles choanocytes en grande partie. Un certain nombre d’entre elles, cependant, sont cédées aux cellules migratrices, et sont transportées dans tout l'organisme. Celles qui sont alimen- taires sont digérées. Les expériences d'alimentation d'éponges calcaires, aux dépens de grains d’amidon ou de bactéries, ont montré à M. Cotte, que ces substances nutritives subissent ultérieurement une attaque profonde à l'intérieur des cellules qui les ont englohées : les grains d’amidon émoussent leurs angles, élargissent leur hile, font apparaître plus vives leurs stries concentriques; les bactéries sur lesquelles il à opéré, et qui avaient la propriété de se colo- rer en violet par la-méthode de Gram au violet de gentiane et à l’éosine, se coloraient en rouge lorsqu'elles avaient subi pendant un certain temps, l’action des sucs ‘ntra-cellulaires,. Chez les Acalcaria, la faible valeur des cellules à collerettes, semble leur interdire de jouer un rôle aussi actif; de plus, elles sont beaucoup moins nombreuses, par rapport aux cellules méso- gléiques, que chez les éponges calcaires. En outre, chez les Acalcaria, les particules de carmin et de charbon sont cédées aux cellules migratrices après,qu’elles ont été ingérées par les choanocytes. Tous ces faits prouvent que chez les Acalcaria les ceilules migratrices jouent un grand rôle dans la digestion des aliments. La digestion semble être chez les éponges strictement intracel- lulaire, il ne parait pas y avoir sécrétion de sucs digestifs en dehors des cellules. En effet, on voit sur les coupes que les grains amylacés et les bactéries restent intacts tant qu’ils sont en dehors des cellules ingérantes. En essayant de nourrir des éponges avec des fragments volumineux de fibrine de veau, on n’a pas obtenu le moindre résultat. La fibrine aurait diminué de poids si des sucs digestifs avaient été sécrétés autour d'elle. Il est aisé de comprendre, d’ailleurs, qu'il ne peut guère en être autrement. On sait que les éponges sont traversées par un cou- rant d’eau continuel ; ce courant est assez actif et, si l’on admet- tait qu'il y a émission continuelle de produits digestifs à l’inté- rieur de l’eau circulante, il faudrait admettre aussi qu’il existerait en pure perte, une intensité de sécrétion qui excéderait de beau- coup celle qui est en état de produire un organisme vivant. * XX Il se développe souvent dans les maisons et surtout dans les charpentes un champignon dont les effets sont terribles. M. J. Beauverie vient de publier une longue étude sur cette espèce connue sous le nom de champignon des maisons, en latin Merulius lacrymans. Dans certaines villes, il produit de véritables épidémies, cau- sant des effondrements de maisons, ou nécessitant du moins une réfection totale des charpentes et boiseries. A Breslau, en Silésie, notamment, le champignon s’est propagé de maison en maison et de rue en rue, causant de vrais désastres. Boussin- gault rapporte le cas d’un magnifique navire de guerre, de quatre-vingts canons, le Formidable, qui fut détruit peu de temps après sa construction par le Merulius. Il est cependant certain que les cas de destruction sont plus fréquents à notre époque qu’autrefois du fait du Merulius. Cela tient à la trop grande rapidité avec laquelle on procède à l'édification des mai- sons, sans laisser un temps suffisant pour que les matériaux en dessèchent avant l'achèvement. Le Merulius est rare sur les arbres vivants; on ne le trouve guère que sur les troncs morts. Le mycélium est d'un blanc pur ou rougeätre où même gris jaune. Les filaments restent rarement isolés: ils se réunissent généralement en lames ou peaux, parfois très minces. Lorsque le champignon végète entre un mur et ses boiseries, il ne peut, le plus souvent, atteindre qu’une faible épaisseur; par contre, les peaux qu’il produit s'étendent indéfiniment dans tout l’espace qui lui est offert. Ces toiles feutrées peuvent se continuer par place en cordons blancs qui vont s'épanouir en lames feutrées sur les pièces de bois, les murs, les pierres, le sol, etc. Ces cor- dons peuvent s’épaissir et acquérir le diamètre d’un crayon; ils sont alors durs. Ces cordons peuvent résister à des conditions passagèrement mauvaises, particulièrement à la sécheresse qui tue si rapidement les filaments mycéliens isolés, à tel point, qu'une exposition d'une dizaine de minutes, dans une atmosphère sèche, suffit à détruire en eux toute vitalité. Cette faculté de résistance des cordons mycéliens permet d'expliquer la promp- titude de l'envahissement d’une maison où le mal sommeillait parce que l'atmosphère était trop sèche. Survienne une période d'humidité pour une cause quelconque, immédiatement les cor- dons mycéliens qui restaient inactifs, épanouissent dans tous les sens des filaments qui ne tarderont pas à se feutrer en larges peaux gagnant toujours, entre les boiseries et les murs ou sous les parquets. Dans les milieux humides, le mycélium laisse suin- ter des gouttes d’eau qui lui ont fait donner le nom de /acry- mans. Lorsque le mycéliun vient s'étaler à la lumière et à l'air libre, il ne tarde pas à donner naissance à l'appareil fructifère, caractéristique de l'espèce. Ces fructifications se produisent sur les peaux feutrées, qui couvrent la surface des bois ou des murs humides. Ce sont généralement de larges plaques, de formes assez irrégulières, mais à contour le plus souvent arrondi. Elles sont d'abord blanches comme la craie et prennent, dans les par- ties centrales, une couleur rougeätre et finalement brun orange ; en même temps, la surface se couvre de plis sinueux, se réunis- sant en réseaux, dont les mailles circonscrivent des dépressions que l’hyménium ne tarde pas à tapisser. Ces mailles peuvent avoir À à 2 millimètres de diamètre et parfois un peu plus. Ces appareils fructifères atteignent souvent un demi-mètre de diamètre, mais dans des conditions très favorables ; ils peuvent avoir une largeur encore plus considérable. La portion externe limitante reste blanche ou rougeâtre et toujours stérile, elle donne en milieu humide des gouttelettes de liquide comme le mycélium. Le stroma qui supporte le réceptacle, forme un coussinet où le mycélium émanant des espaces aérifères, tandis que la partie qui soutient immédiatement l’hyménium est de consistance plus ou moins gélatineux. L’hyménium lui-même est constitué par des basides claviformes, placées côte à côte et portant des spores elliptiques ou ovoïdes, un peu bombées d’un côté et concaves de l'autre. Hexrt Courin. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES de l'EXORISTA ARISTELLA Rondoni DIPTÈRE DU GROUPE DES TACHINAIRES Mœurs et mélamorphoses de l'« Exorisla aristella » Rondoni, Diplère du groupe des Tachinaires. Sur les coteaux bien insolés des environs de Ria, la Zygæna fausta Linné, fait son apparition dès le mois de juillet; ce beau petit papillon provient d'une chenille qui vit surle genèt épi- neux et qui, vers la{fin de juin, atteint son complet développe- ment; à ce moment, elle quitte la plante nourricière pour gagner la tige d'une graminée ou d’une lavande, y prend position et se prépare aussitôt à se façonner une coque de couleur jaunàtre, ovoide, à enveloppe consistante, sous le couvert de laquelle aura lieu, si rien ne s’y oppose, sa transformation en chrysalide : du- | ant ce travail préliminaire de la nymphose, notre chenille es | surveillée de près par un diptère, l'Exorista Aristella, ainsi 58 LE NATURALISTE - que par des Hyménoptères chalcidiens qui viennent pondre sur son corps des œufs qui donneront la vie à de petits vers assas- sins : la chenille confiante en une nouvelle destinée, se met en devoir de confectionner la coque dans laquelle elle s'enfermera avec son ennemi à l’état embryonnaire encore. Le couvert est à peine achevé que l'œuf du Diptère éclôt, le ver qui en est issu, suce, aspire le suc nourricier aux dépens de sa victime incapable dès lors de se défendre et impuissante à se transformer en chrysalide; huit à dix jours après, c'est-à-dire fin juillet, parvenu à son entier développement, notre ver pré- sente les caractères suivants : Ver. Longueur, 7 millimètres ; largeur, 2 mm. 5. Corps allongé, oblong, mou, charnu, jaunâtre, verruqueux, glabre, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et faiblement bifide. Téle petite, transverse, en entier invaginée dans le premier segment thoracique, diversement incisée, organes buccaux cachés au fond d’un orifice formé par un rebord circulaire, seules les antennes composées de deux articles coniques émergent au bord latéral de ce pertuis. Segments thoraciques transverses, s’élargissant d'avant en arrière, coupés par deux fortes incisions relevant l'intervalle de chacun en trois bourrelets, leurs flancs fortement dilatés. Segments abdominaux, les cinq premiers larges, incisés comme les précédents, le bord du premier bourrelet garni d'une crête de courtes arêtes, leurs flancs dilatés, les quatre segments suivants non incisés, atténués vers l'extrémité qui se termine par deux très courtes pointes. Dessous déprimé, finement granuleux, les segments faible- ment incisés, leur milieu garni d’une légère crêle d’arêtes, seg- ment anal à fente en travers : une profonde incision provoquant la formation d'un double bourrelet longe les flancs. Palles nulles, le ver n’en avait point besoin pour se mouvoir dans le corps qui lui a donné la vie. Sligmales très petits, orbiculaires, flaves à péritrème rous- sâtre. ; La verrucosité du corps, l’orifice buccal, les incisions trans- verses et les crètes d'arêtes, sont des traits particuliers à ce ver qui se développe, avons-nous dit, dans l'intérieur de la coque formée par la chenillede la Zygœna fausla. Pupe. Longueur, 5 millimètres; largeur, 3 millimètres. Corps large, arrondi, charnu, blanc jaunâtre, glabre, lisse et luisant, tête affaissée, ridée, finement pointillée, front avance, à bord médian bilobé, premier segment thoracique grand, biea développé, deuxième et troisième blanchätres, transverses, diver- sement ridés ; segments abdominaux larges, jaunâtres, lisses, à bords arrondis, à segmentation peu accusée, segment anal tron- qué; dessous déprimé à la région abdominale et à flancs avancés en forme de lame, pièces buccales et pattes jointives rassem- blées sur la région sous-thoracique. La dépression de la région ventrale avec ses lames latérales ainsi que les lobes frontaux sont des traits particuliers à cette pupe qui est enfermée dans une enveloppe rougeûtre, ridée, cylin- drique, arrondie aux deux pôles qui s’avancent en pointe obtuse et noirâtre, longue de 6 millimètres, du diamètre de 2 mm. 5. La phase pupale dure de dix à douze jours, ce qui correspond aux premiers jours d'août; à ce moment le Diptère est formé, il serait bien désireux de sortir de son réduit, maisil est trop faible encore, il faut qu'il s'échappe de la double cloison qui le sépare du dehors; l'enveloppe de la pupe d’une part, la coque filée par la chenille d'autre part; comment s’y prendra-t-il pour sortir de ce double réduit ? De la manière la plus simple, le Créateur n’a pas oublié dans ses sages lois la protection qu'il doit aux faibles : — le ver en se transformant en pupe s’est ménagé au pôle supérieur de l’en- veloppe un point peu résistant, la mouche n'a qu’à pousser avec sa tête et cette calotte supérieure s'ouvre en forme de clapet; le voilà affranchi de ses premiers liens; il faut maintenant sortir du second réduit ; icile moyen est tout trouvé, l'Exorista n'aura qu'à exercer une forte poussée sur les parois de la calotte supé- rieure qui correspond à sa tête et que la chenille avait préparé d'avance pour la sortie du papillon et le pôle s'ouvrira, cédera comme la porte d'une prison en se rabattant sur les parois exté- rieures. Tous ou presque tous les vers d'Exorista arrivent comme para- sites au premier degré, àse transformer en pupe, mais toutes les pupes sont loinde donnerleur Diptère, un petit Hyménoptère du groupe des Protoctrupiens, dont les larves vivent aux dépens du ver du Diptère, en réduit sensiblement le nombre. Quand et comment ce minuscule hyperparasite s’introduit-il dans la coque du Diptère? C’est encore un coin du voile quienve- loppe le secret des métamorphoses de ce double parasitisme et qu'il conviendra de soulever, ce qui ne sera pas aisé, ce travail s'accomplissant sous le couvert d'une double enveloppe résis- tante. Cette malheureuse chenille de Zygæna fausla est, en outre du parasite décrit, infestée par un autre parasite du groupe des Hyménoptères Chalcidites, dont nous ferons connaitre plus tard la vie évolutive. Capitaine Xampeu. LA PRÉHISTOIRE EN FRANCE CAVERNES HABITÉES PENDANT LA PIERRE POLIE Ce sont, dans les Pyrénées ariégeoises, les grottes de Bedeilhac, de Sabart, de Niaux, de Castel-Audry, des Eglises d'Ussat, Dans les Hautes-Pyrénées, les grottes du Pontil et de Lourdes. Dans l'Aveyron, la caverne sépulcrale de Saint-Jean- d’'Heos. La Faune se compose des animaux suivants : Bos pri- migenius, Urus, un petit bœuf, Cervus, Elaphus, mouton, chèvre, chien, renard, antilope, chamois, cheval, san- glier, loup, blaireau, lièvre. On trouve également de nombreuses coquilles d’escargots. Les os sont brisés et les crânes fracturés. Les matériaux employés sont l’ophite, le quartzite, le schiste siliceux, le quartz en cristaux. Les polissoirs sont formés par des dalles de grès et les meules sont en granit. HABITATIONS NÉOLITHIQUES Les traces laissées par les habitations néolithiques sont peu nombreuses, car elles ont été détruites par la culture, et les objets qu’elles contenaient sont moins bien ‘conservés que dans les palafittes. A la station de Campigny, à Blanzy-sur-Bresle (Seine- Inférieure), sur un plateau formant un oppidum naturel de 20 hectares, on à trouvé une quantité de fosses de 3 mètres de diamètre et d’un mètre ou deux de pro- fondeur, pleines de cendres de charbon, de tessons de poteries grossières, des éclats et des outils de silex par- fois craquelés au feu, restes d’une agglomération évidem- ment robenhausienne. La station du camp de Chassey (Saône-et-Loire) est analogue et a fourni des instruments d'os et de corne de cerf, l’une des habitations avait 3 mètres de diamètre. On y a trouvé un atelier pour les pointes de flèches. STATIONS NÉOLITHIQUES PRÈS DES POINTS D'EAU On à trouvé des gisements importants d'objets néoli- thiques près de certaines sources : $S. de Villepeuple, à Fontenay (Indre); $. de Las-Fonds, à Combiers (Cha- rente); $S. de Saint-Saturnin, à Saint-Alban (Savoie); Etang de Fontloreau, à Colombiers (Charente-[nférieure); et surtout aux sources thermales : à Bourbonne-les- Bains (Haute-Marne); au bord de certains cours d’eau de la Seine, à Villeneuve-Saint-Georges, de la Saône ; dans les gués (Pas de Grigny). Dans les fleuves, les silex subissent un polissage parti- culier quileur a donné un aspect vernissé ; dans les lacs, | LE NATURALISTE 99 ils prennent un enduit tuffeux, dépôt de calcaire blan- châtre : le calcin. On a trouvé quelques gisements sur le bord de la mer, à Boulogne, à Pontrieux et à Saint-Quay (Côtes-du-Nord). CITÉS LACUSTRES Vers le milieu de la période néolithique (Irc lacustre), puis pendant l'âge du bronze (II: lacustre), et même celui du fer (III° lacustre), les peuples qui habitèrent la Suisse et ses environs, en Allemagne, dans le nord de l'Italie et en Autriche, en Savoie, se sont construit des habi- tations sur pilotis, sur les bords des lacs, et dont on retrouve les traces sur le bord des lacs et dans les tour- bières. Dans le lac de Neuchâtel, 1l y a, par exemple, douze stations néolithiques, vingt-cinq de l’âge du bronze et une de l’âge du fer. La station de Robenhausen avant donné la meilleure caractéristique industrielle de cette époque, M. de Mor- tillet a donné à cette époque le nom d'époque Roben- hausienne. Ces stations sont parfois considérables, et celle de Morgues, dans le lac de Genève, a 60.000 mètres de super- ficie. Au village de Wangen, sur le lac de Constance, on a planté environ 40.000 pilotis. Ce mode de construction était connu du temps d'Héro- dote, au pied du Caucase, en Macédoine. Il a persisté en Irlande jusqu’au siècle dernier et est encore en usage chez des peuplades papoues, comme au havre de Doréi en Nouvelle-Guinée et chez les Dajaks de Bornéo. Pilotis. — Les pilotis ont été d'abord formés de troncs entiers, dont l'extrémité a été brusquement fenüue après avoir été entaillée circulairement. A l’âge du bronze, ces troncs sont souvent partagés en quatre. Lorsque le fond rocheux du lac n’a pas permis de planter les pilotis, ils sont retenus dans des amas artifi- ciels de pierre, et ces empierrements atteignent parfois le niveau de l’eau. Certaines de ces iles artificielles qui portent le nom de Renevières, n’ont pas cessé d’être habitées (ile des Roses dans le lac de Steinberg, en Bavière). En général, ils sont enfoncés dans une couche de cal- caire formée de coquilles vivant encore actuellement et appelée blanc-fond, dont la formation a dü être assez longue et qui repose sur le gravier quaternaire. L'épais- seur de ce dépôt marque le temps qui sépare les construc- tions sur pilotis ou palaffittes (de l’italien palafiitta) du début du quaternaire. Les traces de l'industrie des lacustres sont toujours au-dessus de cette couche. La solidité des pilotis était assurée, même lorsqu'ils étaient enfoncés de plusieurs pieds dans le fond du lac, par une série de planches entre lesquelles s’entassaient de l'argile et des brindrilles de bois. Les cabanes qui les recouvraient devaient être recou- vertes de paille enduite de boue. Dans la cabane, un trou du plancher devait permettre aux habitants de jeter les -immondices dans le lac. Ces constructions étaient très exposées à l'incendie, soit par cause naturelle, ou par le fait d’une attaque. Beaucoup de pilotis sont carbonisés : on trouve entre eux des amas de cendres, de charbon, mais le feu, à cause du défaut d’air, à l’intérieur des cabanes, n’a pu carboniser les objets qui se sont recouverts d’une couche goudronneuse qui les a préservés de la destruction dans l'eau. Les grains de céréales, nettoyés de leur gangue de limon, sont d’un noir brillant. Outre les pilotis on trouve encore : lo Des Traces d'approvisionnements. A.— Amas de grains de froment sans leur glume ana- logue à notre froment actuel. B.— Desépis en grand tas. © C. — De l'orge à six rangs, espèce qui fut le plus fré- quemment cultivée dans l’antiquité, D.— Des graines de framboises ou de müres de ronces. E.— Des poires et des pommes carbonisées, cultivées ou sauvages, ordinairement coupées en deux morceaux qui paraissent avoir été préparées par dessiccation au soleil comme provision d'hiver. Une espèce de poire qui n'est [pas originaire de nos contrées devait, par consé- quent, être déjà cultivée. F. — Des faines. G. — Des noisettes, amassées dans le même but; on a retrouvé de grands amas de noisettes brisées. On ne sait pas au juste comment ils cultivaient le sol; il est probable qu'ils employaient, comme charrue, un tronc d'arbre à branche recourbée, comme l'ont fait nombre de peuples, jusqu'à nos jours. 29 Des Restes d'animaux. A. — Le sanglier, ancêtre de nos pores à longues oreilles, ne se trouve domestiquée qu'à Concise, où la civilisation de l’âge de la pierre a atteint son plus haut degré. : B. — Le porc des marais. Ce dernier, sauvage, à Moo- redorf, à Wangen, fut domestiqué peu après. C. — Le chien, à l’état domestique dans les plus an- ciennes stations. D. — L'auroch (Bos urus), ou bœuf primitif, qui eut dès lors quelques tentatives de domestication et d'où descen- drait la race actuelle des Pays-Bas. E.— Le bœuf des tourbières (Bos lalifrons), domes- tiqué à Wangen, espèce au membre grêle, qui a donné naissance à la race laitière de Schwitz, dite race brune. F. — La chèvre, très abondante dans les anciennes stations. G.— Le mouton des tourbières, petite espèce à cornes de chèvre, supplanté depuis par le mouton à corne re- courbée, d’un meilleur rapport. | H.— Le cheval qui ne parait pas être domestiqué. 1, — Le chevreuil. J. — Le cerf. K. — Le castor. A mesure que les stations sont plus récentes, la proportion des espèces domestiques l'emporte sur les sauvages, montrant que les hommes lacustres abandon- nent peu à peu la chasse pour devenir un peuple de pas- teurs et d'agriculteurs. 30 Des Poteries. A.— Vases grossiers d'argile crue, généralement sans anses, sans couvercle et sans pieds, que ‘’on maintenait droits en les posant sur des anneaux de terre cuite ; l’or- nementation, souvent obtenue avec les doigts, est rudi- mentaire comme celle des dolmens. B. — Vases percés de séries de trous allant jusqu'à la base, impropres à recevoir des liquides, mais pouvant recueillir la partie caïillée du lait et laissant égoutter le petit lait. 40 Des Objets fabriqués. 60 LE NATURALISTE A. — Des étoffes tressées avec un lin d’une très petite espèce, et non tissées, dans les anciennes stations; tissées dans les dernières, des broderies sur lin. B. — Des cordes propres à la fabrication des instru-: ments de pêche, du fil, du fil en pelotons. C. — Des filets (Lac de Robenhausen) à grandes et à pe- tites mailles. D. — De l’étoffe ou du feutre en écorce d’arbre. E. — Des objets de vannerie. 5° Des Pierres rondes polies, retrouvées en grande quantité, entre lesquelles 1ls brisaient et écrasaient les céréales. Les grains, sans doute préalablement grillés et broyés, devaient être introduits dans des vases et hu- mectés avant d’être mangés. On a trouvé en outre, des galettes de froment avec leur glume, suivant un mode de préparation quel’on retrouve encore aux îles Canaries. La cuisson se faisant sur des pierres rougies. 6° Des Objets en bois. À. — Un grand arc. B. — Une massue en bois d’if. C. — Un agitateur à beurre. D. — Des flotteurs de filet en écorce de pin. 1° Des Objets en os ou en bois decerf. A. — Graines de haches et manches d'outils en bois de cerf. Quelques-unes des gaines de haches ont un talon fendu. B. — Des ciseaux. C. — Des lissoirs. D. — Des poincons. E. — Des peignes. F. — Des peignes à lin à dents réunies par de la poix. G.— Des forets. H. — Des hamecons. 8° Des Outils en silex, tous destinés à être emmanchés et plus petits que ceux des époques précédentes. A. — Des éclats. B. — Des grattoirs. C. — Des pointes. D. — Des scies, dont l’une emmanchée dans du bois. 9° Des Objets en pierre polie (en jadéite, isocrase, saus- surile, serpentine). Ces haches ne sont pas comparables aux haches de Bretagne par le travail ou les dimensions. A. — Des haches, soit directement fixées dans le bois, ou s'emmanchant dans un gaine de bois de cerf, où l’on a fait pénétrer ensuite un manche en bois. B.— Des marteaux à douille de bois de cerf. C. — Des ciseaux. D. — Des pendeloques. On percait le trou central des marteaux en enlevant un noyau de pierre intérieur à l’aide d’un foret qui attaquait successivement l'outil de chaque côté. 10° Des Objets en pierre brute. . — Des poids de filets. — Des broyeurs. Des percuteurs. Des polissoirs. 1. — Pierre à aiguiser. F, — Des brunissoirs. G. — Des cailloux présentant des traces de sciage. 119 Des Objets de luxe. A. — Perle en ambre. B.— Haches de jadéite de petite dimension qui sont des objets votifs ou amulettes. HHobe L État social. — Le groupement social des lacustres a dû évoluer de l’état de tribu à celui du municipe agricole. La cité va devenir possible et de la cité sortira la nation. Stations lacustres en France, — La France n’est pas aussi riche que la Suisse au point de vue des stations lacustres. On a trouvé ces gisements dans les lacs de Palandru (Isère), d'Annecy (âge du bronze), du Bourget (trois sta- tions de l’âge du bronze). On a en outre reconnu cinq em- placements lacustres le long de la chaîne des Pyrénées et - une autre sur les bords de la Saône en un point où a dû exister un lac. Les pilotis des Pyrénées sont postérieurs et syndromiques des nécropoles de la Marne. Dr ETIENNE DEYROLLE. DESCRIPTION DE COLÉOPTÉRES NOUVEAUX PRE P SPP E Se Nigidius impressicollis, n. sp. Tête élargie en arrière avec le bord frontal presque droit, un peu avancé au milieu, et la lèvre supérieure très large, légère- ment convexe. Les canthus brusquement et fortement saillants, arrondis sur l'angle antérieur et un peu rentrants à l'angle pos- térieur, ont une forme à peu près rectangulaire et, vus de côté, sont presque horizontaux. La surface de la tête est très bril- lante avec le bord frontal tout à fait lisse. La plus grande partie de la surface est occupée par une seule dépression, limitée anté- rieurement par une ligne droite interrompue au milieu par une large saillie rectangulaire et postérieurement par une courbe en accolade dont la pointe tronquée est tournée vers l'arrière. Cette région porte des points enfoncés peu nombreux. Les parties renflées, derrière la dépression, présentent aussi une ponctuation éparse, mais un peu plus petite et plus serrée. Les canthus, beau- coup plus ponctués, portent un léger bourrelet le long de leur contour externe. Les mandibules sont lisses et brillantes; celle de gauche est ter- minée par trois dents, celle de droite n’a que deux dents bien caractérisées, mais la dent apicale porte un petit denticule secondaire. La saillie supérieure en forme de corne relative- ment courte, est faiblement inclinée vers l'avant : elle est assez robuste, un peu cintrée à son extrémité, qui est émoussée et simple. Le menton est brillant, assez densément ponctué, les côtés sont convexes, les angles arrondis, le bord antérieur à peine concave. Le prothorax est brillant, ses angles antérieurs forment une expansion latérale coupée presque droit en avant et sinueuse latéralement. Les côtés sont un peu divergents jusqu'à l’angle médian qui est arrondi, puis un peu concaves jusqu'à l'angle postérieur, également arrondi. Le bord antérieur est ponctué devant le bourrelet formé par le disque; le milieu de la partie relevée forme un tubercule assez peu saillant. Sur la ligne médiane, plus près du bord postérieur que du bord antérieur, est une fossette assez courte marquée par deux lignes de points. De chaque côté de cette dépression, à peu près à la hauteur où elle commence, existe une petite fossette ronde, profonde et bien marquée, derrière laquelle se voit une impression linéaire, oblique, très courte. Enfin il y a une troisième dépression plus rapprochée de la marge externe, plus grande, ovalaire irrégu- lière, un peu oblique. Ces fossettes et la région qui les entoure immédiatement sont ponctuées, le reste de la surface est lisse. L'écusson est étroit, arrondi à l'extrémité, ponctué sur la ligne médiane. Les élytres, longues et parallèles; sont assez brillantes. Cha- cune porte neuf côtes saillantes entre la suture et la marge externe. Les six premieres à partir de la suture sont arrondies, lisses et brillantes. Les autres, envahies par la ponctuation sont moins marquées et s’effacent vers l'extrémité. Les intervalles concaves portent une ligne de gros points peu enfoncés, très serrés, mais non confluents, de chaque côté de laquelle se trouve une ligne de points secondaires bien marqués, également très rapprochés les uns des autres. Le dessous du corps est brillant, les pièces thoraciques densé- LE NATURALISTE GA ment ponctuées sauf sur la région centrale du métathorax où les points deviennent épars et très fins. La ponctuation des seg- ments abdominaux est plus forte lelong de leur marge postérieure. Les tibias antérieurs sont brillants et multidentés, les inter- médiaires portent une épine principale précédée de deux ou trois épines secondaires, les postérieurs n’ont qu'une forte épine. Khasia Hills, trois exemplaires, © et ©. Longueur totale, mand. incl. : 13 mm. 7 à 17 millimètres. Largeur maxima, au prothorax : # mm. 1 à 5 mm. 1. 8 » P Nigidius Lewisi, n. sp. Tête de forme carrée, bord frontal coupé droit, présentant au milieu une saillie lisse servant de base à la lèvre supérieure légèrement bilobée. Les angles antérieurs sont faiblement arrondis, les côtés un peu concaves. Les canthus forment en avant une petite saillie arrondie, ils sont étroits, régulièrement concaves et font en arrière un angle aigu dont le côté postérieur est perpendiculaire à l’axe du corps; vus de côté, ils partent du haut de l'angle antérieur et descendent très bas au-dessous de l'œil. Le dessus de la tête porte, près des angles antérieurs, deux fortes impressions qui se prolongent obliquement en s’atténuant en arrière et se réunissent, formant une sorte d'accent circon- flexe renversé. La surface de la tête, sauf la partie profonde de ces impressions, est couverte de gros points semi-circulaires à convexité antérieure, serrés, mais non conflents. Les joues sont hautes et portent une ponctuation effacée. Les mandibules ont l'extrémité droite bidentée et l'extrémité gauche tridentée; la saillie supérieure cornue est bien déve- loppée, elle est un peu’inclinée en avant, plus longue et un peu dilatée à son extrémité chez le mâle, mais dépourvue de denti- cule seccndaire. Le menton élargi en avant, légèrement bilobé, est couvert de gros points cicatriciels très rapprochés dont les intervalles forment réticulation polygonale. Le prothorax n’est pas plus large que la tête, ses angles anté- rieurs forment une expansion latérale arrondie, plus développée chez le mâle ; les côtés s’élargissent jusqu'à l'angle médian, qui est arrondi, et se raccordent ensuite par une courbe légèrement concave avec les angles postérieurs, également arrondis. Le bord antérieur, limité en arrière par le relèvement du pronotum, est ponctué et plus large que chez Zævicollis. Au milieu se trouve un petit tubercule prolongé en avant par une faible ner- vure, Toute la surface est brillante, quoique ponctuée. Les points sont faibles sur le disque, plus forts sur les côtés. Il existe une impression longitudinale médiane marquée par deux lignes de points et, de chaque côté,près du bord antérieur une dépression arrondie fortement ponctuée. L’écusson est étroit, ponctué et brillant. -Les élytres, longues et parallèles, sont plus finement sculptées que chez lævicollis. Chacune porte neuf côtes étroites et bril- lantes entre la suture et la marge externe. Les intervalles con- caves présentent trois lignes de points. La ligne médiane est formée par des points ronds, bien alignés mais non confluents ; les lignes latérales ont leurs points bien marqués et sont facile- ment visibles. Le dessous du corps est brillant, entièrement ponctué, sauf sur la région médiane du métasternum. Les tibias antérieurs sont multidentés, les médians portent une forte épine précédée de trois où quatre plus petites, les pos- rieurs une forte épine précédée par deux ou trois plus faibles. Tes Liou-kiou, trois mâles, deux femelles. Longueur totale, mand. incl. : 14 mm.7 à 16 mm. 2. Lar- geur maxima : # mm . 9 à 5 mm. 1. Syndesus Mac Leayi, n. sp. Voisin du S. cornutus Fab. et de taille au moins égale, mais sensiblement plus large. Les angles antérieurs de la tête sont un peu plus saillants, la lèvre supérieure n'est pas échancrée à l'extrémité, les mandibules sont un peu plus courtes et autrement armées. La carène externe ne porte en effet qu'une petite dent au lieu de la forte saillie oblique qui existe même chez les très petits exemplaires du cor- .nutus. La carène interne, très distincte, est armée d’une autre petite dent, sensiblement égale à la première, mais un peu plus voisine de la base. La pointe terminale un peu relevée, est simple comme chez cornutus. Le prothorax est plus large, sa sculpture est tout à fait analogue, mais le sillon médian est moins ponctué en arrière ef, d'une manière générale, la ponctuation est plus effacée que chez cornulus. Les angles antérieurs sont moins obtus, la bosse antérieure un peu moins forte, porte un tuber- cule médian notablement plus faible. L'’écusson est plus allongé, en ogive aiguë. Les élytres ont la même sculpture, mais peut-être un peu plus grossière et plus effacée; les côtes sont un peu plus larges et plus ponctuées. Le dessous du corps paraît présenter peu de différences; les tibias antérieurs sont armés de dents moins nombreuses et plus fortes. La couleur est un roux clair, comme chez cornultus. Un seul mâle, longueur totale, mandibules incluses : 15 mm. 2; longueur des mandibules : 2 mm. 1, largeur maxima, au pro- thorax : 5 mm. 5. Australie, Victoria. Syndesus punctatus,n. sp. Très voisin du S. cancellatus Montrouzier, mais un peu plus grand et proportionnellement plus large. La tête est plus large, l’'échancrure frontale moins concave, les mandibules sont plus longues, mais différent peu comme forme. Le prothorax est plus développé, ses angles antérieurs sont aigus comme chez cancellatus. L'expansion latérale qui existe en arrière de l'angle antérieur est crénelée ; elle est échancrée avant son angle postérieur et forme ainsi une sorte de crochet émoussé. Après cette saillie, les côtés nettement crénelés con- vergent un peu en arrière jusqu'à l’arrondi qui rejoint la marge postérieure. Toute la surface est densément et uniformément ponctuée; les points plus serrés que chez cancellalus et beau- coup plus gros, ne laissent aucune région lisse. Le sillon longi- tudinal médian, si apparent chez cancellatus, est peu marqué, et la protubérance antérieure, moins arrondie, porte une lamelle très mince au lieu du tubercule comprimé du cancellatus. Les dépressions circulaires, placées de chaque côté de la ligne médiane, sont peu marquées et à peine visibles. Les élytres sont plus larges et plus profondément sculptées que chez cancellatus ; les côtes et la suture sont plus ponctuées, les côtes impaires sont presque complètement effacées à la base, alors qu’elles sont encore bien distinctes chez cancellalus. Le dessous du corps diffère peu, cependant la courbure anté- rieur du prostérnum est moins régulière, et les tibias sont un peu plus fortement dentés. Un seul mäle. Longueur totale, mandibules incluses : 13 mm. 4; longueur des mandibules : 2 mm. 8; largeur maxima au prothorax : 5 millimètres. ; L’'exemplaire que j'ai trouvé dans une collection anglaise, était étiqueté cancellatus. Nouvelle-Calédonie, mais il ne me parait pas impossible que la provenance réelle soit des Nou- velles-Hébrides. H. BoiLeau. LES CRIS DES ANIMAUX ESSAI LEXICOGRAPHIQUE DICTIONNAIRE DES CRIS DES ANIMAUX Ballade. — Entre autres acceptions, ballade désigne : en poésie, un petit poème à forme fixe dont on distingue plusieurs variétés ; en musique, une chanson à danser composée de strophes ou couplets, comme toute autre espèce de chant. Toutefois, on ne dit guère des oiseaux chanteurs qu'ils disent des ballades ; pour eux, les termes d’hymne, ode, chanson, chansonnelle, romance, strophes, couplets, stances, etc., sont plus souvent employés. | En revanche, nombre de poètes se sont complu à écrire des ballades en l'honneur de tel ou tel animal. Bornons-nous à citer la Ballade du Rossignol, de Théodore de Bainville, et la Ballade des Grillons, de François Fabié, toutes les deux de belle facture. Balzer. — Les traducteurs français de l'ouvrage de Karl Groos : LES JEUX DES ANIMAUX, reproduisent sous sa forme alle- mande le verbe balzen ou falzen, par lequel les chasseurs allemands prétendent bien désigner le cri du coq de bruyère et de quelques autres tétras à l'époque des amours ; et ils regrettent de ne pouvoir franciser ce mot, dont ils ne nous donnent même pas une explication approximative. Nous allons la donner pour eux. 62 LE NATURALISTE Balzen ou falzen, en allemand, signifie proprement s’accou- pler, en parlant des oiseaux de lorêts : coire jungique, dit le grand Dictionnaire de Grimm. Mais le même lexicographe ajoute que ce verbe est susceplible aussi de désigner la voix de ces oiseaux en amour. Le substantif balz ou falz, d'où ce verbe dérive, signifie de même, soit coùtus sylvestrium avium, soit vox falconidum ad coilum prurentium, et par extension les chants d'amour de quelques autres oiseaux parmi lesquels notre auteur énumère le coq de bruyère, le lyrure de bouleau, la grue, l'outarde, le faisan, même la bécasse. Il nous parait qu'on peut bien, osant ce que n’ont pas osé les traducteurs de Groos, franciser le verbe en question sous ses deux formes pour en faire balzer ou falzer. Nos pères avaient un joli verbe pour exprimer le core jungique dont il a été ques- lion ci-dessus; ce verbe, c’est jardir, qui se dit encore dans nos idiomes du Centre, ainsi qu'en témoignent ces exemples cités par Jaubert : « Les oiseaux Jardissent. — Au mois de mai tout jardit. » Et disons en passant que nous désirerions voir cette acception primitive s'étendre, comme le balzen ou falzen des Allemands, au chant d'amour qui sert de prélude ou d’accompa- gnement et, en quelque sorte, de piment à l'acte divin qui est la fin suprême de toute créature. Nous avons un autre verbe, qu'on peut qualifier de classique, S'appliquant en général au cri du coq de-bruyère : c’est dodeldir, avec le substantif dodel. Baudrillard dans son grand Dicrion- NAIRE DES CHasses, Boissière dans son DICTIONNAIRE ANALOGIQUE, d'autres lexicographes encore donnent ce mot, sans toutefois nous renseigner aucunement sur son origine et son étymologie. — (Voir DODELDIR.) Et ce n’est pas tout : il y à encore un autre terme, {out spécial et bien imagé, pour caractériser tant en français qu'en allemand une des parties du chant d'amour des tétras. Les ornithologues qui ont bien étudié ces oiseaux sont d'accord pour dire que le coq de bruyère et le lyrure des bouleaux, après avoir essayé de charmer la femelle par une phrase chantante qu’on à pu assez facilement noter en musique, font ensuite entendre « un bruit singulier, fantastique, que personne n'a pu imiter jusqu'à présent et n'imitera probablement jamais ». (A.-E. Brenm.) Ce bruit est analogue à celui que fait un rémouleur en aiguisant sur la pierre tournante une lame d'acier : et c’est pourquoi l'on dit alors que l'oiseau rémoud ou fait du rémoulage. Le verbe allemand est schleifen, qu'on traduit quelquefois simplement par aiguiser ; mais rémoudre (ou émoudre) est meilleur et plus usité. — Voir : RÉMOUDRE. Baragouin. — Ce mot, qui est synonyme de jargon ou d'argot, vient, d'après Larousse, « du celtique bara, pain, et guin, vin, mots qui, exprimant les premiers besoins de l’homme, devaient être souvent entendus par les Francs, chez les peuples conquis. Comme ils n’en comprirent pas tout d’abord la signifi- cation, les vainqueurs les francisèrent pour en faire le synonyme, l'équivalent de langage inintelligible ». De là toute une famille de mots baragouin, baraaouiner, baragouinage, baragouineur, d'un assez fréquent usage au propre et au figuré. On a parfois qualifié de baragouin le langage de certains ani- maux sociables, celui, par exemple, des corbeaux et des singes, inintelligible pour le commun des mortels. Mais contre cette expression irrévérencieuse protesteraient, sans nul doute, et Pierquin de Gembloux, Fauteur de l'IbIoMOLOGIE DES ANIMAUX où se trouve en appendice un Glossaire ouistiti, et Dupont de Ne- mours qui nous à donné les Dictionnaires des Corbeaux et des Poissons, et l'Américain Garner qui s'efforça lui aussi; il y a peu d'années, de nous initier au langage des Singes. Barboter. — Outre son sens habituel de « s’agiter dans l’eau plus ou moins bourbeuse », ce qui est le fait ordinaire des canards, le verbe barboter a eu l'acception de marmotler; Mo- lière à dit : « Il barbote je ne sais quoi entre ses dents », et Saint-Simon à usé du même mot aux mêmes fins. — Voir MAR- MOTTER. Jacques Reis. ACADÉMIE DES SCIENCES Recherches expérimentales sur les relations entre la pression artérielle et les doses de chloroforme absorbées; l'examen continu de la pression arté- rielle permet d'éviter sûrement tous les accidents de l'anesthésie chloroformique,quel que soit le pro- cédé de chloroformisatiom. — (Note de M. J. Tissor, présentée par M. Crauveau.) Le chloroforme provoque la mort par son action toxique sur le cœur ou les centres nerveux cardiaques. L'auteur s'est pro- posé d'étudier cette action toxique sur le cœur en remplaçant l'examen direct de la contraction cardiaque par celui de la pression artérielle qui en reproduit fidèlement les modifications et les relations qui existent entre les doses de chloroforme absor- bées etles modifications de la pression artérielle qu’elles déter- minent. Ses expériences l'ont conduit aux conclusions suivantes : L'action déprimante du chloroforme sur le cœur ou sur la pres- sion artérielle croit régulièrement avec la dose de chloroforme absorbée. Les doses de chloroforme qui, chez le chien, n’abais- sent pas la pression artérielle au-dessous de 10 centimètres de mercure, ne déterminent jamais d'accidents. Les doses de chlo- roforme qui produisent seulement l'arrêt respiratoire chez le chien sont celles qui abaissent la pression entre 10 centimètres et 6 centimètres de mercure. Les doses de chloroforme qui pro- duisent la syncope cardiaque, où plus exactement, le fléchisse- ment brusque de la contraction cardiaque et de la pression artérielle sont celles qui abaissent la pression artérielle au voi- sinage de à centimètres de mercure cu au-dessous. Lorsque la dose de chloroforme devient assez considérable pour déterminer des accidents, la pression artérielle est influencée bien avant que l'arrêt respiratoire où même une modification alarmante de la mécanique respiratoire se produise. Anmomalies héréditaires provoquées par des trau- matisimes. — (Note de M. BLARINGREMN, présentée par M. Gaston Bonnir.) Des expériences ayant porté sur plus de trente variétés de maïs, diverses variétés d'orges et d’avoines cultivées, le sorgho, le Coix lacryma, la mercuriale annuelle et le chanvre semblent justifier l'hypothèse suivante. Lorsqu'on coupe les tiges aériennes de certaines plantes herbacées, à une époque de développement rapide, on provoque l'apparition de nombreux rejets qui présen- tent pour la plupart des anomalies de l'appareil végétatif et de la grappe florale. On observe des fascies des panicules du maïs, des rameaux de la mercuriale, suture des rameaux du panicule du sorgho; une {orsion destiges du maïs, de l'orge, de l’avoine des rameaux de la mercuriale; des déplacements des feuilles de maïs qui sont groupées en verticilles, disposition alterne des feuilles de mers curiale ; une métamorphose des fleurs mâles oustériles, en fleurs femelles ou hermaphrodites dans le maïs, l'orge à deux rangs, le chanvre, le Coix lacryma; mulliplication du nombre des éta- mines dans les fleurs mäles du mais, du nombre des épillets de l'orge, des épis sur un axe latéral du maïs, sur du chaume d'orge et des panicules sur un chaume d’avoine. Sur la cause de l’appauvrissement des sources dans des régions de plaine. — (Note de M. Houzrier, présentée par M. ne LAPpPARENT.) La diminution progressive du débit des sources est une chose connue. Les causes en ont été particulièrement bien étudiées dans les régions de montagnes; mais dans les régions de plaines, les conclusions auxquelles on est arrivé sont loin d'être péremp- toires. 6 En ce qui concerne le bassin de Ja Somme, des observations poursuivies pendant plusieurs années autorisent à affirmer que l’'appauvrissement progressif des sources de cette région résulte du perfectionnement de l'exploitation agricole des terres, entrai- nant une augmentation importante de l'évaporation par transpi- ration végétale. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. LE NATURALISTE 63 Rostre très court avec une espace bril- GENERA ANALYTIQUE ILLUSTRÉ lant au sommet (fig. 206)... 16 Le l Rostre court sans espace brillant à l’ex- | trémité (ie 205). LC, Polydrosus Germ. COLEOPTERES DE FRANCE { Sillons antennaires droits, très courts | (OR 20) RER RE er, Homopterus Frm. | AN CES ORNE cnrs Sillons antennaires courts, arqués (fig. | SÉRIE CURCULIONIENNE 2DA) Re RER ER Me à Scythropus Sch. | (CURCULIONIDES — SCOLYTIDES) Corps hérissé de poils courts ; élytres | grises (ne 200) PRE ne: Chærodrys J. du Val. NT Re simplement pubescent ou re- Rostre fortement échancré au sommet couvert d’écailles (fig. 210)........ Metallites Sch. le 107) 6e RAR Re REA 7 & Rostre faiblement échancré au sommet; antennes hérissées de poils (fig. 188 CRT PR nr einen cotes dou à Thylacites Germ. alone (ter 190). nn 8 Premier art. du funicule seul allongé (es 0 RAMAN RER PR RER EEE }) Scrobes courts en forme de V renversé (HE 100) RER SRE Sciaphilus Sch. Scrobes assez allongés, venant se termi- ner sous les yeux (fig. 193)....... Strophosomus Sch. Ë É deux premiers articles du funicule | (incl. Sérophomorphus). HO SSSR CREER EEE Foucartia J. du Val. Rostre plus ou moins allongé,plus étroit que la téte (fig195). sat 10 Ecusson très petit mais visible (fig. 195) Cneorhinus Sch. % ce aussi large que la tête (ig. 1 Boussontnul\(hg496).%:.: 210: Platytarsus Sch. Jambes antérieures, non terminées par unACrocnel (fee 4197)... 220 RARE 11! Jambes antérieures terminées par un crochet; roslre fortement échancré au sommet (fig. 198).......... Chlorophanus Germ. VOUS (ES IP) ARE NE P ER RA Re 13 | Prier: rt. des antennes n’atteignant Rbasres Jeux fig. 200).............. Sitona Germ. | | Premier art. des antennes dépassant les __ {Crochets des tarses soudés à la base ‘ag (CHR ER RE REnTe 14 | Crochets des tarsesnon soudés (fig.202) Tanymecus Germ. Les deux premiers articles des tarses allons Ie OPAAE TE. 0h AbE [Premier art. des tarses seul allongé de (HA NA CORP ENS dj NE 0E 1% 64 LE NATURALISTE 41° TriBu. — OTIORHYNCHIENS Cette tribu est assez nettement caractérisée par la forme de la fossette (scrobe), destinée à loger le premier article des antennes; cette fossette, placée sur les côtés et approximativement dans l'axe du rostre, s élargit plus ou moins fortement en approchant des yeux (fig. 6). Dans les au- tres groupes, au contraire, celte fossette est presque toujours courbe et infléchie en dessous sur les côtés du rôstre (fig. 5). nr Le genre le plus important de cette tribu est le genre Otiorhynchus, qui lui donne son nom; il comprend à lui seul, en France, près de 90 espèces ou variétés. Toutes sont privées de la faculté de voler; par” conséquent, elles ne possèdent pas d'ailes membraneuses sous leurs élytres qui sont soudées, L'espèce la plus répandue est 0. (Crypiphorus) ligustici L., qu'on rencontre parfois en si grand nombre le long des routes et au pied des murs, dans les environs de Paris. } Les Phyilobius, comme nous l'avons dit, ressemblent beaucoup aux Polydrosus et aux Meltalliles: ils possèdent, comme eux, une couleur grise ou verdâtre à reflets métalliques, et sont couverts de squamules bronzées. - Ils vivent sur les plantes les plus variées, mais sont toujours facile- ment reconnaissables à la forme de leurs fossettes antennaires. On en connait jusqu'ici 16 espèces. Les genres Trachyphlæus et Cathormiocerus font partie des Brachy- derini de M. Fauconnet; ils renferment une quinzaine d'espèces que l’on rencontre dans les stations les plus diverses. Enfin les nombreuses espèces du genre Peritelus sont surtout nuisibles aux arbres fruitiers, en rongeant les jeunes bourgeons au printemps, et en détruisant parfois, de cette façon, les greffes des pommiers ét des poiriers. (E. Olivier. Faune de l'Allier, Coléoplères, p. 210.) Corps allongé, ailé, élytres à épaules fortement marquées (fig. 211)..... Phyllobius Sch. Corps sans ailes; élytres à épaules ar- \… rondies Ou:obtuses (flg. 212)::.- 08" 2 { Rostre court, ayant l'extrémité épaissie k et dilatée (Otiorhynchides) (ig.213). OtiorhynchusGerm. 2 (Incl. Dichotrachelus Stierl). Rostre court cylindrique (Cyclomides) (GR D PARA ES Re EE 3 Tête très large, égalant le prothorax et souvent convexe [fig. 214) ste joie ee eee À Ptochus Sch. (1) Tête de forme ordinaire, plus étroite que le prothorax (fig. 215 et 216)..... ... 4 écartés à la base (fig. 217): :-.: D PA Crochets des tarses soudés à la base CHE AS ET ETS AU PR TAN Aie AT Corps allongé ; antennes insérées vers Crochets des tarses toujours simples et | le-milieudubec(hg1219):. 2200 Stomodes Sch. 5 | Corps ovale ; antennes insérées vers le milieu dubec/(i9 22%), 0720 SHEMLO ! Jambes antérieures terminées par plu- 1 sieurs épines (fig. 221)........ Trachyphlæus Germ. Jambes ant. terminées par un petit Crochet (fe 2929) ere, ee Catñormiocerus Sch. a ———————— "TT (1) Tous exotiques et rares; par conséquent toujours prendre la se- conde ligne lorsqu'il s'agit de la détermination insecte francais. Le premier article du funicule seul allon- gé ; antennes courtes et très épais- ses (084229) SLR RRotRe) Les deux premiers art. du funicule al- longés; antennes plus ou moins grê- les (222) EL MERE A) 7 rs antennaires atteignant les yeux ; | rostre entier au sommet (fig. 225 et DD) RER Re fee AS AS Meira J. du Val. Sillons antennaires n'atteignant pas les yeux; rostre bifide au sommet (fig. DOTÉ DB) Lee RENE EN Pseudomeira St. 230. (A suivre.) C. HoULBERT. 97 ANNÉE ©5 Le genre ARTENACIA et les genres des HYPONOMEUTINÆ Ce que j'ai dit du cocon de l’Artenucia Jaurella donnait bien à entendre que la nouvelle espèce appartenait à ce groupe de Tinéites, dont.les chenilles comptent parmi les plus industrieuses et les plus habiles à se confectionner un cocon « ouvragé » et qui comprend les Hyponomeu- tides, les Plutellides, les Acrolépides. ne Fileuses ou dentellières, certaines d'entre elles exécu- tent des travaux surprenants de délicatesse, de régula- rité, parfois même de solidité. Mais, d'ordinaire, chaque espèce se cantonne dans sa spécialité. Les chenilles sont fileuses ou tisseuses comme les Hyponomeuta, Siammer- -damia, dentellières ou tullistes, comme les :Wockia, Atemelia. Aucune, jusqu'à présent, n'avait poussé l'art au point d’être à la fois tisseuse et tulliste (1). En cela, l'Artenacia jaurella se place tout à fait à part dans la ‘famille des Hyponomeutidæ. Dans le catalogue Staudinger et Rebel de 1901, cette grande famille est divisée en deux sections ou sous-fa- milles : les Hyponomeutinæ et les Argyristhinæ, renfer- mant seize genres, dont un seul, le genre Distagmos, n’est pas représenté en France. En raison de ses ailes inférieures qui sont plutôt ova- laires que lancettiformes, l’Artenacia jaurella appartient “à la première sous-famille, les Hyponomeutinæ. Les onze genres qui composent cette sous-famille peu- vent également se subdiviser en deux groupes : le premier renferme ceux dont la nervulation est normale et com- plète, c’est-à-dire qui possèdent 12 nervures aux ailes supérieures et 8 aux inférieures ; le deuxième contient les genres dont la nervulation est anormale ou incom- plète. Le tableau suivant en indique la position respective. Les diagnoses sommaires, qui viennent après, Carac- térisent suffisamment chacun de ces genres. I) Nervulation normale ou complète : 12 nerv. supérieures, 8 aux inférieures, aux ailes A) Aux supérieures, nervures toutes libres. a) Aux inférieures, 2 nervures tigées ou partant du même point. 1) Aux inférieures, 3 et 4 partant du méme point ou àpeine tigées. 2) Aux inférieures, 3et 4 du même point, 6 et 7 longuement tigées. b) Aux inférieures, toutes les nervu- res libres ou écartéesà leur point d'origine. 1) Aux supérieures, 6 nervures (1- -12) aboutissant à la côte.... 2) Aux supérieures, 5 nervures (8- 12) aboutissant à la côte..... Galantica Z. Phrealcia Chrét. (2) Wockia Hein Scythropia Hb. B) Aux supérieures, 2nervures tigées.. Artenacia Chrét. 11) Nervulation incomplète. A) Aux supérieures, 12 nervures ; aux inférieures, 1. a (4) Certains cocons — de Choreutides ou de Pyralides, par exemple — ont parfois une double et même triple enveloppe ; mais, dans tous ceux que Je connais, cette enveloppe estde même nature, c'est-à-dire d’un même genre de tissu. (2) Depuis que ce genre a été décrit (Bull. Soc. ent. Fr., 1900, p. 90), j'ai pu examiner un plus grand nombre de sujets de Phrealcia brevipalpella, provenant des Hautes et Basses-Alpes (Digne, notamment) et me suis convaincu qu'il était mieux à sa lace près du genre Calantica que près du genre Cerostoma. n outre, j'ai reconnu que le genre Procalantica Reb. est syno- nyme de Phrealcia. Le Naluraliste, 46, rue du Bac, Paris. 2 SÉRIE — N° 123% ASH MÜE SN, $ à Le” MARS 1905 a) Aux supérieures, À .clée. : 1) Troisième article des palpes labiaux caché par les écailles fdéuxième:.rie ir 25. 2) Troisième article des palpes labiaux dégagé d’écailles, ap- PATENT EE un rire. Paradoxus Stt. Hyponomeuta Latr b) Aux supérieures,l longuement bouclée. 1) Palpes légèrement recourbés 2) Palpes petits et pendants..…. Prays Hb. Atemelia Hs. B) Aux supérieures, 11 nervures. a) Aux inférieures, 8 nervures..... b) Aux inférieures, 71 nervures.... Herrichia Stgr. Swammerdamia Hb. DIAGNOSES SOMMAIRES 1. Genre Calantica. — Tête hérissée, front lisse; an- tennes crénelées, article basilaire élargi et bordé anté- rieurement de quelques poils; palpes labiaux pendants, 3e article plus long que le 2 et aigu. Ailes supérieures courtes, larges, à 12 nervures libres, 8-12 aboutissant à la côte, 14 fourchue à la base ; ailes inférieures courtes, à 8 nervures, 3 et 4 du même point ou à peine tigées, 7 et 8 aboutissant à la côte, 8 aux 3/4. | 2. Genre Phrealcia. — Tête et front hirsutes; antennes ciliées, article basilaire élargi, nu; palpes labiaux très courts et pendants, 3° article plus court que le 2e et co- nique. Ailes supérieures élargies, cellule appendiculée, 12 nervures libres, 8-12 à la côtè, 12 fourchue; ailes infé- rieures à 8 nervures, 6 et 7 longuement tigées, 8 aboutis- sant au delà du milieu de la côte. 3. Genre Wockia. — Tête « légèrement velue au som- met », front lisse; antennes «très fortement ciliées », article basilaire élargi, bordé de quelques poils; palpes labiaux « seuls visibles, tombants, à extrémité obtuse ». Aïles « passablement larges, arrondies à l'extrémité, les supérieures à côte très arquée », cellule appendiculée, 12 nervures libres, 7-12 à la côte, 12 bouclée; les infé- rieures à 8 nervures libres, 6 à l’apex, 8 au milieu de la côte (CF. Bruand, Cat. Tin., 50). 4. Genre Scythropia. — Tête et front hirsutes; an- tennes crénelées, article basilaire faiblement épaissi et bordé antérieurement de poils; palpes labiaux générale- ment pendants, 3° article plus court que le 2° et obtus; palpes maxillaires très petits. Ailes supérieuresallongées, cellule appendiculée, 12 nervures libres, 8-12 à la côte, 12 fourchue; ailes inférieures, 8 nervures libres, 3 et 4 très rapprochéesà leurpoint d’origine, 8 aux 3/4%dela côte. 5. Genre Artenacia. — Tête hirsute; antennes créne- Jées à article basilaire faiblement élargi, bordé antérieu- rement de poils; palpes labiaux porrigés, 3 article plus long que le 2e, épais, obtus ; palpes maxillaires très pe- tits. Ailes supérieures lancéolées, étroites, cellule appen- diculée, 12 nervures, 8-12 à la côte, 8 et 9 longuement tigées, 12 longuement fourchue ; ailes inférieures ovales lancéolées, 8 nervures, 4 et 5 du même point, 8 aboutis- sant aux 3/4 de la côte. 6. Genre Paradoæus. — Tête hérissée; antennes créne- lées, article basilaire élargi, bordé de poils antérieure- ment; palpes labiaux porrigés, à 3° article caché par les squames (poils-écailles) du 2e. Ailes supérieures allon- gées, légèrement falquées, cellule appendiculée, 12 ner- vures toutes libres, 8-12 à la côte, 12 à peine fourchue; ailes inférieures lancéolées, aiguës avec une petite pla- que transparente à la base, 7 nervures libres, #4 man- quant, 8 au milieu de la côte. 66 LE NATURALISTE 7. Genre Hyponomeuta. — Tête hérissée et front lisse; antennes brièvement ciliées, article basilaire un peu renforcé et bordé antérieurement de quelques poils; palpes labiaux faiblement recourbés, à 3° article égal au 2, un peu grêle et obtus. Ailes supérieures, 12 nervures libres ou 7 et 8 parfois tigées, 12 à peine fourchue; ailes inférieures lancéolées, petite plaque transparente à la base, à 7 nervures, 4 manquant, 8 aboutissant non loin de l’apex. 6 : 8. Genre Prays. — Tête poilue, lisse; antennes faible- ment crénelées, article basilaire médiocrement renflé, paraissant nu; palpes labiaux légèrement recourbés, 3e article égal au 2e et obtus. Ailes supérieures un peu allongées, 12 nervures, 3 et 4 de l’angle inférieur de la cellule, 7 et 8 tigées, 14 longuement fourchue; ailes inférieures à 7 nervures Jibres, # manquant, 8 aux 3/4 de la côte. 9. Genre Atemelia. — Tête lisse, excepté le collier hé- rissé; antennes faiblement crénelées, article basilaire peu élargi, bordé de quelques poils; palpes labiaux très courts et pendants; ailes supérieures allongées, arron- dies à l'extrémité, 12 nervures, 3, 4 et 5 très rapprochées à leur origine, 7 et 8 tigées, 1 longuement fourchue; ailes inférieures peu aiguës, 7 nervures, # manquant, 8 aboutissant non loin de l’apex. Nota. — Un rudiment de nervule supplémentaire, A1 bis, se distingue plus ou moins nettement aux ailes supérieures entre les nervures 11 et 12 ou le plus sou- vent tigées sur la 11e. 10. Genre Herrichia. — Tête et front non hérissés, lisses; antennes ciliées, article basilaire peu renflé et nu; palpes labiaux, longs, recourbés en faucille, 3e ar- ticle plus long que le 2° et très aigu. Aïles supérieures allongées, 11 nervures libres, 7 manquant, 1* fourchue; ailes inférieures à 8 nervures libres, 3 et 4 très près l’une de l’autre, 8 aboutissant au milieu de la côte. 11. Genre Swammerdamia. — Tête et front hérissés, antennes crénelées, article basilaire un peu élargi, bordé de cils antérieurement ; palpes labiaux pendants, 3° ar- ticle velu, épais, obtus. Ailes supérieures allongées, 11 nervures libres, 7 manquant, 14 un peu fourchue; ailes inférieures à 7 nervures libres, # manquant, 8 au milieu de la côte. Comme on a pu s’en rendre compte, le nouveau genre appartient au premier groupe. Sa nervulation, en effet, est complète : 12 nervures aux ailes supérieures, 8 aux inférieures. De plus, les genres dont ïl est le plus voisin dans le tableau ci-dessus, se trouvent être ceux avec lesquels il offre des rapports plus frappants, à l’état parfait, comme aux premiers états de l'insecte. La couleur des ailes d’Artenacia jaurella s’harmonise très bien avec celle de la race méridionale de Scythropia cratægella L., où le blanchâtre est la couleur du fond et qui, en outre, est seule parmi les Hyponomeutines à montrer des bandes brunes bien caractérisées. Comme le Paradoæus osyridellus Stt., Art. jaurella a des ailes supérieures prolongées et paraissant falquées à l’apex. Tous deux ont, au repos, une attitude semblable : les ailes appliquées au corps et le recouvrant comme d'un fourreau; la dernière paire de pattes également allongée le long du corps. Celui-ci n’est donc supporté que par les deux premières paires de pattes et, comme elles sont d'inégale grandeur, il s'ensuit que, sur un plan horizontal, la tête du papillon, très abaissée, touche pres. que le plan, tandis que l'abdomen est fort relevé. Parfois, le papillon se suspend à un objet, mais il est toujours retenu par ses quatre premières pattes. A l’état de chenille, c’est encore de l’osyrideilus que la Jjaurella se rapproche le plus. Mais la tête est plus forte, l'étranglement entre le premier et le deuxième segment est beaucoup plus prononcéchez jaurella que chez osyri- dellus. La manière de vivre des deux chenilles offre aussi de grands rapports. Elles se tiennent dans une galerie soyeuse au milieu de fils tendus dans toutes les direc- tions, s’accrochant aux rameaux et aux feuilles de la plante nourricière. Par contre, le cocon des deux es- pèces est très différent. Ainsi que je l’ai dit, le cocon d’Artenacia jaurella ne ressemble à aucun de ceux des autres genres d'Hypono meutides. En général, ces cocons sont formés de soie molle et sans consistance, se déformant aussitôt qu'on essaie de les détacher des objets auxquels ils étaient fixés. Le cocon de jaurella, au contraire, conserve tou- jours sa forme, car son réseau externe est comme empesé et le cocon interne a des attaches solides. Il n’y a que les cocons de Wockia asperipunctella Br. (4) et d’Atemelia {1) Le mérite de la découverte de la chenille de Wockia asperipunctella Br.revient à notre collègue M.R. Brown, de Cau- déran (Gironde). — Cf. Bulletin de la Société entomologique de France, du 10 octobre 1894. Ayant retrouvé cette chenille en 1901 et 1903 à Digne, je puis ajouter quelques détails à ce qui a été déjà dit sur cette rare espèce. ‘ Par sa forme relativement courte et épaisse, la chenille de W. asperipunclella ressemble plus à celle des Prays qu'à celles d’aucun autre genre d’Hyponomeutides. Ses segments les plus épais sont les troisième, quatrième et cinquième; les suivants sont atténués progressivement jusqu'au dernier, qui est très petit : petitesse qui est encore accentuée par le prolongement des pattes anales. Les chenilles connues des autres genres, sont plus allongées, plus étroites, plutôt longuement atténuées en avant, et par conséquent ayant les plus épais de leurs segments reculés aux septième et huitième. La forme de la tête d’asperipunctella est très semblable à celle de Scythr. cralægella ; toutes les deux sont fortes; leur couleur est jaunâtre avec des marbrures ou des bandes noi- râtres. Celle d’asperipunctella présente une ligne noire épaisse, qui borde le sommet de chaque calotte, descend ensuite, et, se courbant, traverse au milieu chaque calotte, de façon à figurer grossièrement une paire de lunettes. Dans le bas, on voit une rangée de quatre pelits points noirs, dont deux internes sont situés sur l’épistome près de la bordure. Les organes buccaux sont jaunâtres, la filière noirâtre, les antennes noires. En outre, la tête porte des poils noirs plus nombreux, plus longs et plus forts que ceux des Prays. Chez les autres espèces, la tête des chenilles est pour ainsi dire rase ou n’a que des poils courts et très fins. Par les aspérités de sa peau, cette chenille se distingue encore entre toutes celles des Hyponomeutides. Non seulement, ses ver- ruqueux sont saillants, surtout les trapézoïdaux antérieurs du huitième segment qu'une large tache noire rehausse encore; mais les côtés des segments sont boursouflés par places. Le pre- mier segment en particulier, présente de chaque côté, près du verruqueux stigmatal, un petitmamelon de couleur orangée. Les quelques aspérités qu'offre la chenille de Scythr. cralægella sont d'autre nature, et sont situées sur les côtés du dos des trois premiers segments. Les pattes écailleuses d’asperipunclella sont fortes, les mem braneusessontlonguesetminces. Aucune autre chenille d'Hypono- meutide n’en possède de semblables. Par leur colonne allongée et mince, elles rappellent les pattes membraneuses de beaucoup de chenilles de Pyralides et de Ptérophorides, sorte de pattes que Réaumur appelait « Jambes de bois ». C’est donc une chenille bien caractérisée et qu’on n'oublie pas quand on l’a vue une fois. 6 Cependant dans son jeune âge, à cause de sa couleur verdäâtre, de ses poils assez longs et surtout de la tache et légère saillie LE NATURALISTE 67 torquatella 7. qui puissent lui être comparés sous le rap- port de la rigidité du tissu. Le réseau du cocon de Wockia asperipunctella, formé généralement de carrés, est peut- être plus régulier et plus solide, plus raide; celui de torquatella est aussi irrégulier et plus souple que celui de jaurella. N'oublions pas cependant que le cocon de jaurella est volumineux et double, tandis que les deux autres sont petits et simples. Quant à la chrysalide, elle offre également des diffé- rences très sensibles avec celles des genres voisins. Elle ne saurait d’abord être comparée comme forme à celle de Scyth. cratægella, qui, on le sait, a la partie antérieure très infléchie et prolongée en bec, possède des protubé- rances assez larges et courtes sur le dos et les côtés, mais dont le mucron est aussi prolongé en dessus par deux pointes, beaucoup plus petites et plus courtes, 1l est vrai, que celles de jaurella, et en outre droites ; de plus, le dessous est armé de deux forts crampons. dont on ne voit que des rudiments sur la chrysalide de jaurella. Bien différente encore est la chrysalide de Wockia asperipunctella Br., qui a des rangées doubles de deux ou quatre petites épines apprimées sur le dos des seg- ments abdominaux. Son mucron présente aussi deux toutes petites pointes un peu redressées et est garni d’une dizaine de soies assez longues dont quatre un peu recourbées en crochet; en outre, l'enveloppe des an- tennes et des pattes postérieures ne dépasse pas l’extré- mité des ptérothèques ; — ce qui est aussi le cas de la chrysalide d'Atemelia torquatella. Enfin, la chrysalide de Paradoxæus osyridellus présente bien des saillies sur les côtés des segments abdominaux, mais ces saillies sont arrondies, mamelonnées et non pointues. Le mucron porte aussi, sur le dessus, deux pointes très courtes et écartées. Le genre Artenacia trouve donc naturellement sa place entre les genres Scythropia et Paradoæus, desquels 1l diffère beaucoup, c’est certain, mais avec lesquels il offre des rapports importants, surtout avec Paradoxus. P. CHRÉTIEN. noires du dos du huitième segment, elle ressemble beaucoup à ‘de toutes petites chenilles de Lithosia. J'ai failli m'y tromper la première fois et, n'avaient été l’atténuation postérieure de son corps très prononcée et surtout ses longues pattes anales, je l’au- rais négligée ! : A Digne, la chenille d’asperipunctella se nourrit de Populus nigra et des Salix incana et rubra. Quand elle est jeune, elle se tient allongée sous les feuilles, dont elle mange le parenchyme, respectant les petites nervures et la marge supérieure. Plus grosse, elle attaque la feuille par les bords. Adulte, elle prend souvent une position singulière. Ramassant sous elle ses pattes ventrales, elle simule une boucle avec le milieu du corps, s'appuyant d'un côté par ses pattes anales, de l’autre par la troisième ou la deuxième paire de pattes thora- ciques, puis elle contourne en faucille et relève la partie anté- rieure du corps, c’est-à-dire les premiers segments et la {tête. Elle est douée d’une grande vivacité ; elle frétille, saute et se laisse choir au moindre heurt, en se suspendant néanmoins à un fil. La nuit, quand le temps est calme, ce qui est la règle presque générale à Digne, elle se laisse pendre ainsi à 2 ou 3 centimètres au-dessous des feuilles et se tient courbée en hamecon. ï Son cocon est ovalaire, renflé, avec un petit prolongement tubulaire ou col à chaque extrémité : l’un pour la sortie du papil- lon et l’autre, à l'opposé, pour l'expulsion de la peau de la che- nille. Il est constitué par un réseau à mailles assez larges et presque régulières en forme de carrés. Ce réseau, qui parait empesé, gommé, puisqu'il est brillant, est hérissé de petites soies très courtes, qui lui donnent un aspect duveteux. Quelques jours avant l'éclosion, la chrysalide présente une CATALOGUE SOMMAIRE DE LA COLLECTION DE GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE EXPOSÉE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) $ 3. — Les méthodes de la voie humide. 435. — Synthèse de l’opale hyalite par l'acide sulfu- rique fumant. Elle est obtenue en plongeant un vase poreux rempli d'acide sulfurique de Nordhausen, dans une solution sirupeuse de silicate de soude, Le produit lavé a toutes les propriétés chimiques et physiques de l’hyalite (Stanislas Meunier). On voit dans la figure 120 comment l'expérience a été conduite. Fig. 420. — Imitation artificielle de l'opale hyalite. Les applications qu’on peut en faire à la géologie sont un peu éloignées, et il ne faut pas supposer que l'acide sulfurique fumant soit jamais intervenu dans la na- ture ; on doit la regarder comme représentant seulement une action déshydratante dont la cause peut être toute différente. teinte laiteuse et opaline sur les ptérothèques, puis elle devient toute noire. La dépouille conserve les taches et lignes d'un brun ferrugineux plus ou moins foncé que la chrysalide présen- fait vivante, c'est-à-dire la dorsale fine, interrompue, les sous- dorsales plus larges et formant de grandes taches sur les troi- sième, quatrième et cinquième segments abdominaux, et des taches semblables sur les côtés du ventre des mêmes segments. Pour terminer, disons que la Wockia asperipunctella à cer- tainement deux générations par an. Les papillons de la première paraissent de fin avril au commencement de juin; ceux de la deuxième, de fin juillet au commencement de septembre. Quant à la chenille, elle se trouve une première fois en juin et juillet, et une deuxième fois en septembre et octobre. 68 LE NATURALISTE er co RE 136. — Précipitation des solutions métalliques par la galène et les autres sulfures métalliques. C'est un ensemble considérable d'expériences qui a jeté beaucoup de jour sur l'économie des filons métallifères en expliquant de nombreuses associations de substances. a) Argent métallique précipité par la galène. b) Or métallique précipité par la pyrite de fer. c) Brochantite précipitée par la galène, ete. (Stanislas Meunier. Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. LXXXIV, p. 638, 1877, et t. LXXXVI, p. 686, 1878.) La figure 121 est relative à la précipitation de l'argent métallique, réalisée par la galène. C’est une expérience élégante et qui consiste à abandonner un cube de clivage de galène dans la solution aqueuse de nitrate d'argent. Au bout de deux ou trois jours on voit se faire une végé- tation d'argent métallique qui grandit progressivement surtout si On ajoute de temps à autre des cristaux de sel d'argent. À première vue il y a ressemblance entre cette expérience et le célèbre arbre de Diane des alchimistes ; mais la théorie de la réaction est toute différente, et il y a ici du soufre libre qui est précipité. Fig. 121. — Précipitation métallique réalisée par les sulfures naturels. On doit croire que cette synthèse jette du jour sur la présence si fréquente de l'argent dans la galène qui peut en même temps être sulfurifère, 137. — Cristallisation lente du gypse dans l'acide chlorhydrique. Un fragment d’albâtre de Thorigny,abandonné pendant plusieurs années dans de l'acide chlorhydrique pur, a donné peu à peu naissance à une magnifique cristallisa- tion qui explique une foule de particularités de structure de maintes roches naturelles. Les cristaux absolument limpides, présentant les faces ordinaires du gypse de l'argile plastique de Paris, mesurent jusqu’à 6 centi- mètres de longueur. Quoiqu'on puisse varier beaucoup les conditions de cette expérience, l'exemple choisi et qui est représenté dans la figure 122, offre un intérêt pratique tout par- ; AN AS pl | 1 VE F &\ ) “1 à be É ; es ë = : 1 à Ye > Le. Fig. 122. — Transformation artificielle de l’albâtre de Thorigny en gypse cristallisé à larges lames. ticulier, car il est très fréquent de trouver en pleine masse de l’albâtre de Thorigny des régions qui sont for- mées de gypse lamellaire ayant la plus grande analogie avec les groupes cristallisés représentés. STANISLAS MEUNIER. CHRONIQUE & NOUVELLES L’ostréicullure au Japon. — L'intelligence des singes. — Pro- verbes ornithologiques. — La photographie de la verdure. M. le professeur Bashford Deau, de la Columbia University, vient de publier, sur l'ostréiculture au Japon, un rapport que nous allons résumer d’après M. Pierre de Mériel. Les eaux japonaises nourrissent trois espèces d’huiîtres qui se consomment plus ou moins : une petite, naine même, l’Ostrea cucullata, que l'on rencontre en abondance dans les eaux peu profondes, formant des couches serrées sur les rochers qui se découvrent à marée basse; elle est large comme l’ongle à peu près, et sa longueur ne dépasse pas 5 centimètres; elle est, du reste, d’une saveur exquise. C’est ensuite une seconde forme de l'Ostrea cucullata, celle qu'on cultive et qui est de la taille de l’huitre indigène (la native) anglaise ; sa coquille nacrée inté- rieurement, avec des imbrications à l’extérieur, rappelle assez l’huitre comestible européenne. Elle abonde avec la mer Inté- rieure, dans les petites baies de la côte nord-est de la grande ile japonaise, quelque peu à Yeso. Son naissain se rencontre dans les eaux peu profondes et légèrement douces ; les meilleures de taille marchande croissent à une ou deux brasses au-dessous de la limite de basse mer, et dès que les eaux ont plus de huit brasses, on n’en rencontre plus. La troisième forme de mollusques est l'Ostrea gigas qui pèse souvent avecla coquille 2.200 grammes et plus; elle se rencontre par des fonds de dix brasses et en quan tité relativement faible. Nous ne nous occuperons que de l'Osfrea cucullata. La région ostréicole, par excellence, au Japon. est la mer Intérieure qui peut être regardée comme un énorme réservoir naturel de poissons et de coquillages; c’est presque un vaste lac marin, mais où les animaux, tout en étant abrités, jouissent d'une eau convenablement renouvelée. Cette mer s'ouvre à l'Est sur l'Océan par le détroit de Naruto et celui de Izuminada, et à l'Ouest, sur la mer du Japon, par le détroit de Shimonoseki,. tandis que le canal de Bungo établit, dans le Sud, une autre communicalion avec le Pacifique. Et c’est dans la partie de cette mer où abondent les îles, que se trouvent réunies les conditions. LE NATURALISTE 69 RM CCC ---o-Z---OT-T,OTo-U-oOOO-OOOC a ——— les plus favorables à la culture des coquillages en général. Les fonds sont de sable ou de gravier, la dénivellation due à la marée varie entre 3 et 4 m. 50 ; toutes conditions essen- tiellement précieuses pour l’ostréiculture. Le siège véritable de cette industrie se trouve, d'une part, à Okayana, et d’autre part, aux environs d'Hiroshima, les établissements de Niïhojima, de Kaïda et de Kusata méritent une mention particulière. Du reste, ces centres diffèrent quelque peu, par suite des conditions locales, en ce sens, que le premier se livre surtout à la produc- tion du naissain dans des eaux adoucies par l’afflux d’une rivière ; le second pratique la production des jeunes et l'élevage, tandis que le troisième présente la meilleure structure pour l'élevage proprement dit. C'est d'ailleurs à Kaïda que les méthodes sont les plus simples ; elles sont plus compliquées à Kusatsu ; enfin la spécialisation des procédés de culture à Niho- jima, n’est surpassée que sur bien peu de points en Europe. Dans la baie de Kaïda, de grands espaces plats découvrent à mer basse, mais on trouve trop peu d'emplacements où les huîtres puissent demeurer constamment sous l'eau à toute époque; et c’est pour cela que les huitres y croissent peu, après leur deuxième année. A marée basse, on y aperçoit des séries de parcs serrés les uns contre les autres, où les bambous plantés dans le sol donnent à l'ensemble un faux aspect de vignobles. On ne pouvait manquer d'employer ici le bambou, qui répond déjà à tant d’usages, et qui a cet avantage de se conserver trois ou quatre années dans l’eau de mer; on laisse les tiges, ou shibi garnies de leurs ramilles et de leurs feuilles, ce qui aug- mente dans une proportion considérable la surface offerte aux jeunes huîtres qui veulent s’accrocher. Ces bambous peuvent être facilement enfoncés dans le sol ou enlevés ; on se les pro- cure partout à bon marché. On les repique chaque année vers la mi-avril sur les concessions accordées par le gouvernement. On en trace d’abord des sortes de haïes suivant les limites du pare, puis on dispose des haies parallèles entre elles et perpendicu- laires au grand axe de ce parc, en laissant au milieu une sorte d’allée qui permettra la circulation facile; de cette allée cen- trale partent donc des allées latérales qui ont environ 1 m. 80 de large. Les haies s'élèvent à peu près à la hauteur de la poi- trine; elles sont généralement formées, sauf au pourtour du parc, de deux rangées de bambous inclinées l’une vers l’autre : une des séries de collecteurs servant aux huîtres d’un an, et les autres aux huîtres de deux ans. Les ramilles s’enlacent et donnent de la solidité à la double haie. A la fin de la seconde année, on n'a tout simplement qu'à £ es > - Pour avan. — Communs aux deux sexes, badlagoule, bagoulant, bagoulier, baveux, clabaudier, clapotier, claquart, goule, goulias, jabotier, jacard, ragotier, lavelineux: côté spécial des dames, badebec (prononcez badebè; nom de la femme de Gargantua), badoire où badouère, itppe ou jappe, Jappillon, jagouasse, parlouère où parloire, mème jasson ou Jesson qui, en patois nivernais, désigne V'aiguillon des guêpes ! On remarquera, d’ailleurs, que plusieurs de ces mots ont trouvé place, presque sans modification de sens ou d’ortho- graphe, dans la langue française elle-même, ou tout au moins dans le langage familier. Bavardiner est un diminutif de bavarder, complété par les mots bavardinage, bavardin et bavardine. Mme de Sévigné s'est servie plaisamment de cette expression par allusion aux Lavardin dont elle fréquentait la maison. Aller en bavardin se disait pour « aller quêter des nouvelles et causer par la ville ». À noter encore le substantif bavardise, employé par Jean- Jacques Rousseau et Voltaire, et le verbe bavasser, que l’on trouve dans Montaigne. Nous aurions tort d'oublier le vieux et très joli mot bavette qui, par une sorte de calembour, s’est conservé dans l'expression figurée, tailler des baveltes. Ce sont les pies ou les geais assemblés qui en taillent, des bavettes ! Et il est tels autres des termes précités qui, sous la plume de très spirituels écrivains comme M. de Cherville et M. Aristide Couteaux, par exemple, grands amis des animaux dont ils se sont plu à étudier les mœurs sur le vif de leur inti- mité, ont été appliqués analogiquement au bavardage des bêtes, bavardage innocent qui du moins, chez elles, ne dégénère jamais en calomnie ni même en médisance. Une remarque de M. G. de Cherville : « On dit à tort: bavard comme une pie. Les paroles oiseuses, voilà le criterium du bavardage ; or, la pie ne cause jamais inulilement. » En ce qui concerne spécialement les oiseaux bavards, voir BABILLER, CAQUETER, DÉGOISER, JABOTER, JASER, JACASSER, €t aussi le mot PALABRE. Bé ou Bée. — Sortie d'interjection, mimologisme du béle- ment des moutons, de la chèvre, etc. On peut à volonté faire béler les brebis et béloter ou béliler les agneaux, même les faire accourir, en poussant comme eux un Bée qui les amadoue et les trompe; ce Bée dont le poëte Maurice Rollinat a dit : Cri tendre, exprimant tout, la peine, L'amour, la peur, — cri saisissant Qui rappelle par son accent L'enfance de la plainte humaine. Dans la farce populaire de l'Avocat Pathelin, il est fait un plaisant usage de Bée, conseillé par l'avocat au berger Agnelet, qui le lui retourne ensuite pour tous honoraires de sa plaidoirie. L'oreille de certaines gens entend quelquefois Mée au lieu de Bée. Voir BÈLER, BÉLITER, BÈLOTER, et aussi, pour la chèvre, BÉGUETER OU BECGUETER et BEZIGUER; pour le chevreau, VAGIR ; pour le bêlier, BLATIR, BLACTÉRER OU BLATÉRER, CRISSITER, LORET- TER; pour le bouc, micciR et MOUÉTER Où MOUETTER. Bec. — En style burlesque ou bien dans la conversation, se dit de la bouche ou de la langue d’un homme... et, « fortiori, d’une femme. Ce mot entre dans une foule de locutions bien « Avoir bon bec, — avoir le bec bien ettilé, — n'avoir connues : que du bec, — se prendre de bec avec quelqu'un — donner un coup de bec, — être pris par le bec, — etc. » En patois nor- mand, bécancer veut dire bavarder, et une becquerelle est un réel coup de bec, ou, par extension. une bavarde. Enfin, tout le monde connaît la qualification de Caquet-bon- bec, donnée soit à la pie, soit à une femme jaseuse et médi- sante. Becguetter ou Bégueter. — Se dit du cri de la chèvre. Bescherelle prétend à tort, croyons-nous, qu'il est mieux de dire 100 LE NATURALISTE becqueter. Cette dernière forme, en effet, prêterait à la confusion par des diversités de sens. En tout cas, il n’y a pas lieu d’affec- ter à la voix des chèvres le vieux substantif becquètement, qui se rapportait à un verbe réfléchi, présentant deux significations bien différentes : 1° se battre à coups de bec : « Les coqs se becquettent à mort »; 2° se caresser avec le bec : « Les pigeons se becqueltent avant de s'accoupler. » Autres verbes pour la chèvre : béler, béloter et béliter qui est un diminutif applicable aux chevreaux dont on dit aussi qu'ils vagissent; avec une acception uniquement analogique, chevroter qui se dit de la voix humaine, dans la conversation comme dans le chant, et qui pour la chèvre signifie simplement « mettre bas des chevreaux ». Mais au cri de cet animal nos idiomes du Centre attribuent un autre joli verbe, beziguer ou, par élision d’une lettre, b’ziguer, que-l'on trouvera plus loin à son rang alphabétique. Nous avons déjà dit plus haut (voir BÉE) que le bouc mouette, mouèle où miccil. Beffroi. — Se dit soit d’une tour ou d’un clocher où il y à une cloche pour sonner l'alarme, soit de la cloche elle-même. En ornithologie, on a donné le nom de beffroi à des oiseaux qui ont un cri semblable au son d’une cloche qui sonne l'alarme ; tels le grand beffroi et le petit beffroi, appartenant au genre des fourmiliers qui comprend aussi le roi des fourmiliers ou grallarie sonneuse, le carillonneur, l'arada chantant, etc. Voir : BRIMBALER, CARILLONNER, CLOCHER, SONNER, TINTER, TRÉZELIR, etc. Bégayer. — Radical latin barbare bigare, répéter, faire deux fois, ou du français béler, parce qu'on répète le même son avec des inflexions tremblantes, comme les animaux bélants. Dans ses Problèmes, où il expose les observations les plus sagaces sur l’homme et les animaux, Aristote déjà constatait que le bégaiement et le balbutiement étaient propres à l'homme, et il en énumérait les causes, inutiles à étudier ici. Le mot bégayer toutefois, comme batbultier et bredouiller, se peut appliquer aux bêtes par analogie approximative. On l’'emploie aussi dans une acception figurée pour l'équitation : en termes de manège, d'un cheval qui secoue la main du cavalier en remuant la têle pour se dégager du mors, on dit: « Ce cheval bégaie. » Jacques Réers. Bibliographie 3%. Piollet (P.). Sur la direction des artères nourricières des os longs. ‘ Journ. de l'Anal.et de ta Physiol., 1905, n° 1, pp. 40- 57, fig. 38. Regan (C.-T.). A. Synopsis of the Species of the Silurid Genera. Parexostoma, Chimarrhichthys and Exostoma. Parexostoma maculalum. Exostoma Vinciguerræ. Ann. Mag..of Nat. Hist., feb. 1905, pp. 182-185. 39. Regan (C.-T.). Descriptions of five new Ciprinid Fishes from Lhasa, Tibet, Coll. by Capt. H. J. Walton. Schizopygopsis Younghusbandi, Schizothorax dipogon, S. Waltoni, S. macropogon, Nemachilus tibetanus. Ann. Mag. of Nat. hist., feb. 1905, pp: 185-188. 40. Regan (T.-C.). On à Coll. of Fishes from the Inland Sea of Japan made by Mr. R. G. Smith. Ann. Mag. of Nal. hist, janv. 1905, pp. 17-26, 2 pl. 41. Richard (Ad). Sur les cristaux de bourbonite d'Ally (Haute-Loire). Bull. Soc. fr. Minéral., 1904, n° 8, pp. 218-220. 42, Rosén (N.). List of the Snakes in the Zool. Mus. of Lund and Malmô, with Descriptions of new species and a new genus. : Coluber fasciatus, Anisodon Lilljeborji, Distira longis- sima, Denisonia fasciata, Dipsas infrenulis. Ann. Mag. of Nat. hist, feb. 1905, pp. 168-181. 43. Salmon. Notes on Limonium. Journ. of Bot., janv. 1905, pp. 5-14. 44. Schneider (C.-K.}. Die Gattung Berberis (Euberberis). Vorarbeiten für eine Monographie. Bull. de l'Herb. Boissier, 1905, n° 1, pp. 33-48. 45%. Shelford (R.). A new Lizard and a new Frog from Bor- neo. ; Ligosoma Vyneri, Rana sariba. à Ann. Mag. of Nat. hist., feb. 1905, pp. 208-210. 46. Soulié et Bonne. Recherches sur le développement du système veineux chez la Taupe. Journ. de l'Anat. et de la Physiol., 1905, n° 1, pp. 1-39, SHDIe 4%. Swinhoe (C.). New Species of Eastern Heterocera in the National Collection. Ann. Mag. of Nat. hist., feb. 1905, pp. 149-167. 48. Thomas (O.). New African Mammals of the genera Glau- conycleris, Lulra, Funisciurus, etc. Ann. Mag. of Nal. hist, janv. 1905, pp. 11-83. 49. Waters (Arth.). Notes on some Recent Bryozoa in d'Or- bigny’s Collection. Ann. Mag. of Nat. hist., janv. 1905, pp. 1-16, 1 pl 50. Wieler (A. Ucber das Auftreten organismenartiger Ge- bilde in chemischen Niederschlägen. Ber. Deulsch. Bot. Ges., Heft 9, 190%, pp. 541-544. 51. Williams (F.-C.). Liste des plantes connues du Siam. Bull. de l'Herb. Boissier, 1905, n° 1, pp. 17-32. 52. Williston (S.-W.). New Reptiles from the Upper Trias of Wyomine. The Journ. of Geology, XI, n° 8, pp. 688-697, fig. 53. With (C.-J.). On Chelonethi, chiefly from the Australian Region, in the Collection of the British Museum. Ann. Mag. of Nat. hist, janv. 1905, pp 94-143, 5 pl. 54. Bartel (M.). Neue Æthiopische Rhopalæera des Kel. Museum f. Naturkunde in Berlin. Novil. Zool., XII, 1905, pp. 129-152 53%. Bigle de Cardo. La ramie ef ses analogues aux Indes anglaises (suite). L'Agric. prat. des Pays chauds, 1905, n° 23, pp. 112-125. 56. Boulenger (G-A.) An account of the Reptiles and Batrachians, coll. in (he Atlas of Morocco. Novil. Zool., XII, 1905, pp. 13-71, 2 pl. OFFRES ET DEMANDES M. Arthur Tourte, rue des Récollets (Verdun), échan- gerait des lépidoptères européens et exotiques contre co- cons ou chrysalides. Le Comte L. de Kersanson désirerait échanger miné- raux du Morbihan ({{menite, Disthène, Staurotide, Anda- lousite). À Vendre.— Un lot de fossiles des Terrains Tertiai- res, très bien déterminés et en parfait état, ayant servi à la revision des genres fossiles du Bassin de Paris, par MM. Pissaro et Cosmann. Lutétien. — Grignon. Parnes. Septeuil. Bègues. Ber- chères. Fontenay. Vaudoncourt. Chaussy, Yprésien. — Liancourt. — Hérouval. Miocène. — MNanthelan. Ferriére. Pont-le-Voy. Bossée. Lajus. Pont-Pourquey. Le Peloua. La Brède. Soubrigues. Bartonien. — Le Fayel. Le Ruel. Le Guépelle. Morte- fontaines. Ver Barton. Ile de Wight. Eocéne de l'Alabama.. Environ 370 espèces et plus de 1200 exemplaires pro- venant des localités précitées : 150 fr. S'adresser aux bureaux du Journal. On demande. Exogyra virgula, Gryphæa arcuata. Annonites margaritatus, Calceola sandalina, etc., etc. par 100, 200 et 500 exemplaires. Envoyer liste et prix à Les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — mp. F. Levé, 17, rue Cassette. 97 ANNÉE 8 MA 120 2, SÉRIE — N° 436G 1° MAI 1905 LA MÉTÉORITE DE CEYLAN La collection de Météorites du Muséum d'Histoire patureile vient de s'enrichir d’un échantillon tout spé- cialement précieux au point de vue historique,et j’accom- plis un véritable devoir en adressant un souvenir recon- naissant à feu M. Émile Nève, à la générosité duquel nous en sommes redevables. Il s’agit d'une pierre tombée le 13 avril 1795; vers 8 heures du matin, à l’île de Ceylan, et qui ne figure jusqu'ici dans aucun catalogue. La chute a été décrite avec détail dès l’année 4800 par Henrich Julius Le Bek, qui était directeur de la Monnaie à Batavia (1). Chladni, à la page 262 de son célèbre ouvrage intitulé Feuermeteore, publié en 1816, a repris le récit de Le Bek d’où il résulte qu'à la date qui vient d’être indiquée, « on entendit dans la province de Carnawelpattu, à quatre « milles de Mülletiwa, un bruit très violent ressemblant « à une canonnade, pendant laquelle furent précipitées « sur le sol beaucoup de pierres brülantes qui, une fois « refroidies, furent recueillies et apportées au gouver- La météorite de Ceylan, d’après l'échantillon du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. (Gr. nat.) « neur ». « Une de ces pierres, ajoute Chladni, dont Le Bek possédait le quart, pesait 7 onces. Cet auteur l’a décrit comme un {rass où brèche de lave, consistant en un mélange de terre à porcelaine d’un gris de perle et d’un mortier jaunâtre, avec des parties finement grenues, des grains cristallins de fer sulfuré, avec une épaisse croûte ferrugineuse noire, une densité assez forte, etc. (1)» Et le célèbre physicien de Wittemberg conclut en disant: « On voit, d’après tout cela, que cette pierre ne peut pas être distinguée des autres pierres météoritiques. » Depuis cette époque, la chute et la description som- maire ont été répétées dans toutes les listes chronolo- giques d’apparitions de bolides, mais aucune collection ne renferme d’échantillon de la pierre, de Ceylan. On conçoit avec quel intérêt j'ai recu le spécimen qui est maintenant au Muséum et avec quel soin j'ai cherché à vérifier l'authenticité de sa provenance. (1) Bemerkungen über einige Ceilonische Fossilien und ihre Schleif-Methode (Der NarTurrorscHER, 29° cahier, 242 à 252, Halle, in-8°). Voir aussi Moll's Annalen der Berg-und Hutten- kunde, vol. Il, 1803, p. 97-98. : (2) Dans sa Dissertation publiée en 1859 (page 63), Harris lraduit partiellement le passage de Chladni. Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. Or, celle-ciine me parait aucunement douteuse. M. Émile Nève avait obtenu la pierre avec des quantités d’autres échantillons précieux,à la vente de la très belle collection de minéraüx qu'avait réunie M. Georges Nais- sant, ingénieur civil des mines, fils de l’ancien architecte de la Ville de Paris, et décédé en mars 1886. Le spécimen est accompagné d’une étiquette qui montre qu’il a été acheté chez Sæmann, directeur d’un comptoir de minéralogie que tous les savants ont bien connu, il y a une trentaine d'années. Cette étiquette n’a rien de très intéressant, si ce:n’est d’en porter une seconde qui lui est collée em appendice et qui a un carac- tère particulier. Celle-ci, qui est ‘recoupée sur son bord, est divisée en deux partiespar une double ligne verticale, à gauche de laquelle sont gravées les unes au-dessus des autres des mentions des différents caractères distinétifs des minéraux pendant qu’à droite une ligne tracée d'avance a recu les indications relatives à l'échantillon. On y lit : (CENRES aromates Fer. Fer natif nickelifère. MARIE TER ee Geecuee Météorique. a ACCOMPAGNEMENT.......... Silicate alumino-magnésien. puis, en face de quatre autres lignes, intitulées respecti- vement : gisement, localité, forme ét formule, et qu'on m2 pas pu remplir comme pour les minéraux terrestres, cette mention : « Aérolithe entière, tombée le 15 avril 1795, à Ceylan, rapportée par M. E. Delessert de qui je la tiens. » De quelle main est cette étiquette ? C’est ce que je n'ai pas pu savoir, mais elle porte à sa partie inférieure, et d’une écriture toute différente, qui pourrait être celle de Naissant : « Vue par M. le Pr Daubrée et reconnue..... juin 1870 ? » Ce qui manque a été enlevé par les coups de ciseau déjà mentionnés. J'ai naturellement cherché à préciser ce qui peut con- cerner M. E. Delessert, mentionné comme ayant rap- porté la pierre, et je n'ai rien trouvé de très précis. Cependant il résulterait des lettres conservées par M. Nève, et venant de M. Naissant, qu'il s'agit d'un Lyonnais qui aurait exploité une ferme aux environs du Cap de Bonne-Espérance, et qui a fait des voyages en Asie et er Amérique. En tout cas, l'examen du spécimen s’imposait et on ne peut qu'être frappé de la conformité de ses caractères avec ceux dont Le Bek nous a transmis l'observation. Tout d’abord l'échantillon, qui pesait exactement 50 grammes, est intéressant par sa forme, que j'ai con- servée par le moulage, avant de procéder à la section nécessaire à la fois à l'étude et à la remise entre les mains de M. Nève, du petit fragment qu'il désirait légi- timement conserver pour sa collection personnelle. C’est (comme le montre la figure ci-jointe) un tronc de pyramide triangulaire, dont la base, légèrement convexe et à peu près équilatérale, mesure 25 millimètres de côté. Posée sur cette base, la pierre à 35 millimètres de haut, et elle a trois pans dont deux sont plans un peu 102 LE NATURALISTE concaves en leur milieu, et l’autre très convexe, de façon à représenter presque une portion de cylindre. La face inférieure, modifiée par une cassure, mais visible encore sur la moitié de son étendue, a 20 millimètres de côté environ. La croûte est en très bon état de conservation, elle enveloppe l'échantillon d’une façon uniforme; elle est très noire,mate,avec quelques ponctuations brillantes ; son épaisseur est de 4/2 millimètre au maximum. Les cassures qui se sont produites sur les quelques arêtes, et Spécialement vers la petite base, permettent de voir une roche grise un peu ocracée par place, et dont le grain un peu irrégulier est compliqué de particules sphé- roidales de la catégorie des chondres. J'ai scié la pierre suivant son plan de symétrie, et la surface obtenue a été polie. On y reconnait les caractères d’un très grand nombre de météorites, celles qui étaient surtout connues du temps de Chladni, dont l’apprécia- tion finale, citée tout à l'heure, se trouve ainsi tout à fait justifiée. C’est une roche d’un gris très clair, sur le fond de laquelle se détachent, par leur éclat, de nombreuses granules métalliques très branchues et de grandeur très inégale. Elles consistent en fer nickelé. Presque toutes sont environnées d’une auréole, où la roche ambiante est ocracée, etil est manifeste que la cause en est dans quelque principe très oxydable, renfermé originellement dans les grenailles. Ce principe consiste, pour une bonne part, en sulfure de fer dont il a été très aisé de mettre la présence en évidence; mais il y a aussi du chlorure de fer, et l’eau dans laquelle avait bouilli un peu de pous- sière de la météorite, précipitait nettement par le nitrate d'argent. fl Sur la surface polie, on voit des globules de di- verses grosseurs et de diverses couleurs, depuis le gris un peu bleuté jusqu'au gris noirâtre, et il en résulte que la masse rappelle les roches terrestres dites oolithiques. Cette observation, comme les résultats d’un examen plus approché, conduit à placer la météorite de Ceylan dans le type lithologique dit Montréjite, si fréquemment re- produit par les pierres tombées du ciel. Il faut rappeler que toutes les Montréjites ne sont pas rigoureusement identiques entre elles, attendu que les globules, ou chondres, peuvent y être plus ou moins rap- prochés les uns des autres, c’est-à-dire réunis par un. ciment plus ou moins abondant et que, d'un autre côté, elles peuvent être plus ou moins friables. La variété qui nous occupe en ce moment est à ciment abondant, ou si l’on veut à chondres relativement écartés et à cohésion notable; la pierre de Ceylan est tout à fait semblable à la météorite tombée à Utrecht, le 2 juin 1843, ou à celle qui est tombée à Pnompenh (Cambodge), en juin 1868, et qui peuvent nous procurer d'excellents termes de comparaison. L'examen microscopique d’une lame mince taillée dans la météorite de Ceylan, confirme et complète l'étude de la surface polie. Elle montre la coexistence, dans la masse rocheuse, de l’olivine, de l’enstatite, d’un pyroxène magnésien et d'une substance vitreuse très peu abon- dante, interposée entre les minéraux précédents. L'olivine et la bronzite constituent parfois chacun pour son compte des chondres admirablement constitués, et dont l'apparence est très diverse, selon le sens de la section qui les traverse. Les granules de fer nickelé se prolongent par des apophyses plus ou moins grêles, qui se logent dans les interstices, et jusque dans les plans de clivage : des minéraux silicatés. De très petits grains, d’un noir profond, paraissent d'autant plus légitimement être du fer chromé, que le chrome a pu être directement reconnu dans la météorite. L'analyse chimique a permis de séparer 17,23 % de fer nickelé à 8 % de nickel. On a ensuite constaté la présence de 41,22 % de silicates attaquables à l’acide chlorhydrique et formé, pour la majeure partie, d’olivine, avec un peu de composés alumineux, vraisemblablement feldspathiques, ainsi que de 32,27 % desilicatesinsolubles, de nature pyroxénique. On a trouvé 10,11 % de sulfure de ïer, d’après la proportion d’acide sulfurique produite par l'attaque de la roche à l'acide azotique fumant. La densité de la météorite de Ceylan est égale à 3,677. STANISLAS MEUNIER. NOTES SUR LES CIRRIPÈDES rar Les Cirripèdes constituent un groupe de Crustacés parfaite- ment défini et intéressant à divers points de vue. Ils avaient été relativement peu étudiés jusqu'à présent. En effet, depuis la monographie publiée par Darwin en 1851, on ne possédait aucun travail d'ensemble sur ce groupe remarquable, M. Gruvel, pro- fesseur à l'Université de Bordeaux, vient de combler cette lacune (1). Son ouvrage étudie la classification, l'anatomie, la physiologie et l'embryologie de tous les Cirripèdes connus à ce jour ; et l'on conçoit que les explorations marines, si fréquentes depuis une vinglaine d'années, ont considérablement augmenté le nombre des espèces connues. Il ÿ avait donc un grand intérêt à introduire un peu d'ordre dans ce chaos ; et nul n’était mieux à même de le faire que M. Gruvel, déjà connu par ses travaux sur les Cirripèdes du Muséum et sur ceux du Travailleur et du Talisman. Les tableaux synoptiques et les nombreuses illustra- tions de l’ouvrage permettent une détermination facile dans tous les cas. L’exécution matérielle du livre fait le plus grand hon- neur à la librairie Masson. Je ne chercherai ici qu'à dégager quelques idées générales, susceptibles d'intéresser nos lecteurs. Les Cirripèdes sont curieux à la fois par leur évolution indi- viduelle, leur phylogénie et leur vie sexuelle. Si nous prenons le Cirripède à l’état adulte, soit, pour fixer les idées, un Anatife (Lepas analifera) qui peut être pris pour type de tout le groupe, nous trouvons un être fixé par un long pédoncule sur un support inerte quelconque. Au bout de ce pédoncule se trouve le corps de l'animal, qui est protégé par une coquille à cinq pièces. C'est même la présence de cette coquille qui avait fait prendre autrefois les Cirripèdes pour des Mollusques. Cette coquille s’entr'ouvre pour laisser passer les six appendices ou cirres, dont les mouvements servent à l’animal à attirer à lui des particules alimentaires. A l’état jeune, le Cirripède est bien différent. C’est une larve mobile, un nauplius, semblable à celui des autres Crustacés. Ce petit être nage activement dans l’eau au moyen de ses quatre membres. Mais bientôt il subit une mue et se recouvre d’une carapace bivalve, analogue à celle des Cypris de nos eaux douces; ses pattes se transforment les unes en antennes, les autres en mâchoires. En même temps apparaissent trois paires de rames bifurquées, les futurs cirres. Bientôt le jeune animal se fixe par la ventouse, dont sont pourvues ses antennes, et c'est dans cette attitude, la tête en bas; les pieds en Pair, qu'il va passer sa vie. Il pourra d’ailleurs rester sessile comme les Balanes, si communs sur les rochers, où bien se munir d’un long pédoncule comme les Anatifes. É Si nous étudions la phylogénie des Cirripèdes, nous consta- tons que l’évolution du groupe s’est faite par réduction du nombre des plaques et par différenciation de plus en plus grande de ces plaques. Nous trouvons dans le monde actuel des formes, dont la carapace a des pièces très nombreuses, mais peu 0 (4) A. Gruver. Monographie des Cirripèdes ou Thécostracés. Paris, Masson, 1905, in-8°, xu-472 p., 421 fig. LE: NATURALISTE 103 différenciées, par exemple les Scalpellum et les Pollicipes. Elles paraissent provenir directement des Turrilepas du Silurien, dont les écailles sont toutes semblables entre elles, en passant par des Loricula du Crétacé, dont les plaques de la rangée supé- rieure se sont développées davantage. Par réduction numérique et spécialisation des plaques on arrive aux Lepas qui repré- sentent le summum du groupe. De là, on passe à des formes comme Dichelaspis, Conchoderma, Alepas, plus ou moins para- sites sur des êtres vivants, et chez lesquelles le squelette protec- teur entre en régression et peut même disparaitre entièrement (Anelasma). Ces formes conduisent directement aux Rhizocé- phaies, où la réduction parasitaire a atteint son maximum. On suit donc, chez les Lépadides, tout le développement du groupe, depuis les formes primitives peu différenciées jusqu'aux types les plus parfaits, puis on assiste à sa décadence chez les espèces parasites. Quant aux Balanides, qui forment un second groupe de Cirri- pèdes non moins remarquable, un examen attentif de leur muraille a montré à M. Gruvel qu'elle provient de la soudure plus ou moins complète des écailles pédonculaires des Lépatides ances- traux ; le mode d’imbrication des écailles persiste jusque dans ses détails malgré leur coalescence. La grande majorité des Cirripèdes sont hermaphrodites et se fécondent réciproquement, un individu jouant par rapport à l’autre le rôle de mâle.et vice versa.Dans les genres Scalpellum et Ibla,il y a, en outre, des mâles nains, incapables de se nourrir par eux-mêmes, et qui vivent en parasites sur la forme herma- phrodite. Celle-ci peut donc soit se féconder elle-même, soit être fécondée par le mäle nain. D’après M. Gruvel, ces mäles nains seraient d'anciens hermaphrodites dont les organes femelles ne se seraient pas développés, et dont les autres organes seraient entrés en régression par parasitisme. On observe tous les stades de cette régression chez les diverses espèces de Scalpellum. De plus, chez certaines d’entre elles, la fécondation étant assurée par des mâles nains nombreux et parfaitement adaptés à leur fonction, les organes femelles de l’hermaphrodite deviennent superflus et finissent par s’atrophier. On a dès lors une grosse forme exclusivement femelle sur laquelle sont fixés de petits mâles, dont la présence est constante. Aiusi, par atrophie des organes mâles ou femelles sur des êtres primitivement herma- phrodites, on arrive, par gradations insensibles, à la séparation des sexes. D' L. Laroy. CHRONIQUE & NOUVELLES Les pleurs chez l'homme el les animaux. — Un nouveau bas- sin houiller en France.— Les plantes à parfum. — La sérici- culture en Indo-Chine. Les pleurs que nous versons dans diverses occasions de la vie constituent un phénomène encore peu connu au point de vue psychologique. M. le D' Bridou vient de faire à leur propos quelques remarques intéressantes. Chez les animaux, les pleurs font généralement défaut comme le sourire. [1 en est de même chez l'enfant nouveau-né à cause du retard que présente chez lui le développement de l'intelligence et de la faculté optique. C’est au vingl-troisième jour que le petit garçon de Preyer commença à suivre des yeux le dépla- cement d’une bougie avec un plaisir manifeste, et c'est le même jour qu’il versa ses premières larmes de chagrin. Suivant Dar- win, les nourrissons n’émettent pas de véritables pleurs avant le deuxième ou quatrième mois ; c'est aussi l’époque du premier sourire, Chez les quadrupèdes, le nez et les oreilles sont au guet et pressentent la proie ou l'ennemi lointain parmi les brous- sailles et les ténèbres; les yeux moins favorablement placés que chez l’homme ne sont pas aidés par le concours de l’abstraction verbale dans leur analyse des formes et des espaces ; on peut dire des animaux comme des jeunes enfants, qu'ils ne voient guère au sens intellectuel du mot; leur activité visuelle est peu étendue et participe à l'émotion d’une façon fort restreinte pour en être bouleversée jusqu'aux pleurs. Les rares observations de larmes chagrines enregistrées chez eux, sont d'autant plus curieuses, qu'il s’agit des types les plus intelligents. « Lorsqu'il î l fut attaché et vaincu, dit Darwin en parlant d’un éléphantindien, sa douleur fut extrême; la violence fit place à une complète prostration; il tomba par terre, poussant des cris étouffés et la face baignée de pleurs. » Dans les souffrances physiques surai- guës qui avilissent la conscience et qui abaissent le centre dyna- mique de l'émotion, l'homme redevient pareil à la bête ; il crie sans verser de larmes. Quand les enfants commencent à sortir de la vie instinctive, toutes les mères savent distinguer en leur visage la révolte brutale qui hurle les yeux secs, de la détresse intellectuelle qui pleure en gémissant. À mesure que la capacité d'attention et de réflexion s’affermit, le désarroi mental qui provoque les larmes ne se produit plus guère chez l’homme fait que dans des circonstances exceplion- nelles et par une sorte de surprise. [l lui suffit de penser que les pleurs sont un signe de défaillance morale pour que sa volonté se relève et avec elle la qualité de l'expression affective. En revanche, lorsque l'âge a suffisamment développé les connexions héréditaires qui relient la fonction de l'œil aux facultés mentales, c'est chez les idiots, chez les hémiplégiques, chez les déments qu'on observe la tendance la plus abusive à larmoÿyer au moindre propos. Les pleurs supposent l’action des facultés supérieures, et ils en trahissent la faiblesse ; ils manifestent du méme coup l'inter- vention de la pensée et son impuissance à résoudre le problème qui lui est soumis. Schopenhauer a saisi le rapport des larmes avec la réflexion lorsqu'il a dit : « Ce n’est pas la souffrance qui fait pleurer, c'est la représentation de la souffrance. » Et M. Camille Mélinand qui nous rappelle cette remarque, ajoute très justement « que les larmes jaillissent au moment où la volonté cesse de luiter et de reconnaitre sa défaite ». On ne pleure qu'après un temps de délibération intérieure au sujet de l'événement déplorable. Observez une personne qui apprend un malheur imprévu ; elle pousse des exclamations et se récrie, puis elle fait un retour sur elle-même ef elle fond en larmes. Un enfant tombe à l'improviste, ses yeux restent secs; approchez- vous pour le secourir, il cherche à vous expliquer son mal etles causes de sa chute, et il se prend à pleurer. Les pleurs ne sont donc pas l'expression générale de la dou- leur, ils constituent le signe particulier du chagrin, c'est-à-dire des pensées accablantes et de la défaillance intellectuelle ; par leur siège oculaire, ils indiquent la qualité réfléchie de l'émo- tion qui les provoque, par leur origine glandulaire ils en tra- hissent la tendance régressive et désagrégeante. Cette conception est générale ets'applique aux quelques larmes qui s’échappent dans les abandons de la tendresse et du bonheur, aussi bien qu'aux larges effusions de la tristesse et de l'ennui. Même dans les pleurs qui accompagnent le fou rire, on retrouve la coïncidence de deux éléments : le caractère intellectuel de l'excitation première, puis le laisser-aller de la pensée et l'avi- lissement de la volonté. Si les larmes de joie offrent à première vue un caractère paradoxal, c’est que, dans l’évolution ascendante du plaisir, elles marquent un retour mélancolique et une oscil- lation rétrograde. * LI: On sait que l'on a découvert en Meurthe-et-Moselle un nou- veau bassin houiller qui, vraisemblablement, sera exploitable. Voici, d'après M. L. Bailly, ingénieur au corps des Mines, quelques détails sur la question. L'idée de rechercher la houille en Meurthe-et-Moselle sur le prolongement du grand bassin allemand de _Sarrebrück est ancienne. Elle remonte évidemment à la constitution même de ce département, à la suite du traité de Francfort, qui laisse à l'Allemagne le bassin houiller du département de la Moselle, prolongement vers Forbach et l'Hôpital de celui de Sarrebrück. L’essor donné, vers 1880, à l’utilisation du minerai de fer ooli- thique phosphoreux lorrain, par l'intervention du procédé Tha- mas pour la déphosphoration des fontes, rendit particulièrement intéressante la recherche de la houille, à proximité de la sidé- rurgie. Un sondage forcé à Ménil-Flin, non loin de Lunéville, de 1886 à 1890, poussa cette recherche jusqu'à 901 mètres de profondeur, sans parvenir à traverser le terrain permien, SOUS lequel aurait pu se trouver le terrain houiller, plus ancien. En 1909, la question était müre. Les recherches furent entre- prises par les Sociétés lorraines de charbonnages réunies qui groupaient les principaux éléments industriels du pays, et elles aboutirent, au milieu de 1904, dans le sondage d'Eply, à la constatation officielle du terrain houiller à moins de 700 mètres de profondeur. La géologie a remporté là un succès qu'il con- vient de signaler pour mettre en évidence, une fois de plus, luti- 104 LE NATURALISTE lité pratique de la science pure. C’est elle qui a déterminé l’em- placement du sondage d'Eply comme le plus propice à une pre- mière tentative, en se fondant sur les directions générales des plissements. Le premier sondage fut commencé en janvier 1903, au bord de la Seille, à 4.500 mètres au Nord-Ouest du village d'Eply. Dix-huit mois plus tard, vers 680 mètres, après avoir traversé un minimum d'épaisseur de morts-terrains, la sonde remonta des schistes gris, garnis d'empreintes végétales, qui ont permis la détermination de l'horizon du faisceau, reconnu comme le plus riche de Sarrebrück, et veinulés d'une houille, inexploitable pour sa propre épaisseur, mais dont l'analyse mdustrielle corres- pondait bien à celle des belles couches du bassin allemand. C'était une houille collante, fournissant un coke non pulvérulent avec un éclat métallique. Un second sondage, commencé un an plus tard à Les Menils, 4 kilomètres plus au Nord-Ouest, maisexécuté par des procédés plus rapides, parvenait, peu de temps après, aussi au bassin houiller, à une profondeur un peu inférieure à 800 mètres. Le facies de la formation y est analogue à celui d'Eply. Ces deux sondages ont dû depuis être approfondis aussi soigneusement que l'exige une reconnaissance minutieuse du gite, dont il s'agit maïntenant de déterminer la valeur auetrielle. leristence géo- logique étant seule prouvée jusqu'ici. Si l’on compare le bassin de Sarrebrück à un bassin de même richesse, qui serait exploité près de Pont-à-Mousson, on peut estimer que ce dernier, en raison de sa présence à la fois à l'in- térieur de nos frontières et plus près des centres de consomma- tion de la région de l'Est, aurait un avantage pour les prix de vente d'au moins 2 fr. 50. Ce chiffre, augmenté du bénéfice uni- taire réalisé dans les mines de Sarrebrück, conduit à un avan- tage total d'au moins 4 francs. En admettant donc que le prix de revient de la tonne de houille soit de 4 francs plus élevé en Meurthe-et-Moselle qu'à Sarrebrück, il resterait. pour nos grands consommateurs lorrains, l'inappréciable avantage de devenir indépendants au point de vue du combustible. Il suffit de se reporter à la crise houillère de 1899-1900, pour se faire une idée de l'importance de cet avantage. Si l’on trouve de la houille en Meurthe-et-Moselle, elle sera grevée de quelques frais supplé- mentaires par rapport aux concurrents allemands de Sarrebrück. LS * + s M. Eugène Charabot a fait à l'Association française pour l'avancement des sciences, une conférence sur l'industrie des parfums, conférence au cours de laquelle il a donné quelques intéressantes généralités sur les fleurs qui les produisent dans le Midi de la France. Dès la première quinzaine de janvier apparait, à l'ombre des oliviers séculaires, la violette dont la récolte se prolonge jusqu'au mois d'avril. On extrait de cette fleur un parfum incomparable- ment exquis par macération et aussi à l’aide de dissolvants vola- tils. Le traitement de la violette est très important : la récolte annuelle peut être évaluée à plus de 200.000 kilogrammes. Telle usine en reçoit des quantités qui se sont élevées, certains Jours, jusqu’à 9.000 kilogrammes. La fleur du Mimosa dealbata, que l'on récolte en février, a été, durant ces dernières années, utilisées pour l'extraction de son puissant parfum, grâce à l'emploi des dissolvants volatils. Avec la floraison de l'oranger commence, fin avril, la récolte dans les usines de (rasse et dans des jardins imposants qui bordent la Méditerranée non loin de Nice. On distingue l’oran- ger à fruits doux et l’oranger à fruits amers. C’est ce dernier cs fournit la fleur employée dans l’industrie où elle est traitée, soit par distillation, soit par macération, soit à l’aide d’un dissol- vant volatil. La distillation donne, en même temps que l’eau de fleur d'oranger, l'essence appelée Néroli, constituant la base des eaux de Cologne les plus fines. Les fleurs valent en moyenne 0 fr. 60 le kilogramme, et la récolte annuelle s'élève à environ 2 millions et déni de kilogrammes. Dans une usine importante, l'arrivage des fleurs d'oranger atteint quelquefois, en une seule Journée, 35.000 kilogrammes, en même temps que la réception des roses se chiffre par 15.000 kilogrammes. La rose fleurit principalement en mai. Elle est ou bien sou- mise à la distillation pour l'obtention de l'essence et de l'eau de rose, ou bien épuisée au moyen de dissolvants volatils. Les pétales, préalablement séparés d'avec les autres organes floraux, un aussi traités par macération. La récolte à Grasse s’élève à 1.500.000 kilogrammes par an. La Bulgarie produit des quantités importantes de roses; mais ces fleurs n’y sont traitées que par distillation, uniquement en vue de l'obtention de l'essence dont le prix est sensiblement moins élevé que celui de l’essence de Grasse. À la différence de prix correspond d’ailleurs une diffé- rence de qualité très notable. Le jasmin fleurit pendant les nuits d'août et septembre. Cette fleur suave, répandant une odeur à grande distance, embaume l’atmosphère dansles énvirons immédiats de Grasse. On la cueille à l’aurore pour la traiter par les dissolvants volatils et aussi par le procédé de l’enfleurage. La production annuelle atteint 600.000 kilogrammes. En même temps que le jasmin, fleurit la tubéreuse que l'on soumet à des traitements identiques. Aux récoltes du jasmin et de la tubéreuse succède, pendant le mois d'octobre, celle de la cassie qui s'élève à 35.000 kilogrammes. Les fleurs de cassie, jaunes et très odorantes, disposées en capitules globuleux, sont produites par l'arbuste connu en Provence depuis un temps immémorial sous le nom de « cassier ». Cet arbuste n'est autre que l’Acacia farnesiana. On extrait le parfum de la cassie par macération, ou bien à l’aide de dissolvants volatils. Un certain nombre d’autres fleurs ont fourni des produits qui ont été très favorablement accueillis par la parfumerie propre- ment dite. On peut citer, dans cet ordre d'idées, la jonquille, la jacinthe, l’œillet, le narcisse, le réséda. On peut, d’ailleurs, dire que les principes odorants de toutes les fleurs sont susceptibles d’être fidèlement captés, grâce à la méthode perfectionnée consis- tant dans l'emploi de dissolvants volatils. Toutefois, un grand nombre d’entre eux ne possèdent pas une originalité suffisante pour justifier l'exploitation des fleurs qui les offrent. C'est cette seule considération qui vient limiter les emprunts de l’industrie à la flore provençale. La distillation de la menthe poivrée et du géranium donne à Grasse des essences très appréciées. Enfin, il convient de signa- ler, pour compléter cette énumération, un certain nombre de plantes de montagne qui sont distillées sur place dans les Alpes et dans le Dauphiné; la lavande, l’aspic, l’absinthe;,le thym, etc. Tandis que l'industrie de Grasse applique à l'extraction des parfums des fleurs indigènes des méthodes de travail variées et perfectionnées, de divers points du monde arrivent sur les mar- chés, soit des matériaux pour la distillation, racines ou feuilles sèches, soit des huiles essentielles obtenues sur les lieux même de production. L'Angleterre, par exemple, fournit de l'essence de lavande et de l'essence de menthe; l'Amérique, également de l'essence de menthe; la Calabre et la Sicile, des essences de citron, de ber- gamote, d'orange; les environs de Florence donnent des racines d'iris; l'Algérie et la Réunion produisent de l'essence de géra- nium. Des Philippines nous arrive l'essence d'ylang-ylang; de Java, l'essence de cananga. La bonne essence de cannelle est originaire de l'ile de Ceylan, qui produit aussi la citronnelle, Les racines et l'essence de vétiver viennent des Indes Orientales et de la Réunion; par les Indes est fournie l'essence de lemon grass, source du citral servant à la fabrication d'un parfum arti- ficiel de violette. Des iles de Pemba et de Zanzibar sont envoyés les clous de girofle, dont l'essence renferme un produit, l'eugé- nol, employé pour fabriquer chimiquement la vanilline. À men- tionner encore le bois de santal, originaire des Indes Orientales, le bois de rose femelle d’où l'on extrait, à Cayenne, une essence très appréciée; les feuilles de l'essence de patchouly venant de la presqu'île de Malacca et de l'ile de Java. * x * La sériciculture commence à prendre de l'extension en Indo- Chine, surtout depuis que l’on a créé à Nam-Dinh une station spéciale pour la perfectionner. D'après les renseignements don- nés par M. Ernest Dadre sur la question, dès sa première année, en 1899, cette station ‘produisit des soies de qualité supérieure. Il fut, dès lors, établi que les cocons indo-chinois, bien que poly- voltins de qualité inférieure, peuvent produire, lorsqu'ils sont filés à l’européenne et avec des soins appropriés, une soie de bonne qualité, supérieure aux soies de Canton, du Bengale et du Kashmir, et pouvant trouver de nombreux emplois sur le marché français. Cette démonstration a été le point de départ d’un mouvement qui a amené, en 4902, la création en Annam, province de Quin- hon, d’une filature de soie à l’européenne, et d’une fabrique de pongés installées avec le plus grand soin. A la même époque, le gouvernement général de l’Indo-Chine transformait la magna- nerie modèle de Nam-Dinh en Ecole de sériciculture et de filature de soie, et concédait différents avantages ayant pour but princi- pal de permettre de grouper les concours financiers, nécessaires à la création d'une grande filature de soie à Nam-Dinh:. Pa me | LE NATURALISTE 105 7 Aujourd'hui, la magnanerie modèle de Nam-Dinh a été doublée, et une filature de soie de 150 bassines a été construite à ses côtés. Cette usine modèle a été installée avec tous les perfec- tionnements de l'outillage moderne, et peut rivaliser avec les premières filatures de Changhaï et du Japon; elle a été mise en marche le 1er mai 1904, et ses envois de soie ont produit la meil- leure impression sur le marché de Lyon. Chaque année, l’éta- blissement distribue gratuitement 150 onces de graines sélec- tionnées d’après le système Pasteur et reçoit cinquante élèves, qui lui sont envoyés par l'administration pour étudier les meil- leures méthodes d'élevage des vers à soie et de filage des cocons. Il est à prévoir, et il y a tout lieu d'espérer, que l'exemple donné par les filatures de Quinhon et de Nam-Dinh sera suivi, et que d’autres établissements de ce genre pourront brentôt être créés en Annam et au Tonkin. Dans ce cas, il se produirait pour notre belle colonie d'Extrême-Orient la même évolution indus- trielle que celle dont Canton a bénéficié, il y a une trentaine d'années. En 1870, les Cantonnais ne savaient encore filer leurs cocons que par des procédés grossiers, semblables à ceux des Annamites ; ils ne produisaient aussi que des soies très infé- rieures etexploitaient à peine 300.000 kilogrammes desoie grège par an. En 1871 et 1872, des filateurs français installèrent dans la pro- vince de Canton les premières filatures à l'européenne et virent leur exportation de soie augmenter au fur et à mesure dela création des filatures. Aujourd’hui, ils exportent pour près de 3.000.000 de kilogrammes de soie, d’une valeur de 100.000.000 de francs. M. Ernest Dadre ajoute, avec juste raison, que les premiers résultats obtenus en Annam et au Tonkin permettent d'espérer pour l'Indo-Chine un développement semblable de l'industrie de la soie, apportant avec lui dans notre belle colonie, un nouvel élément de richesse. Her: Cour. LE TIGRE DU POIRIER Tingis pyri Voici encore un insecte qui, l’an dernier, a causé de notables dégâts en France : c'est le Tigre du poirier (Tingis pyri), sur lequel suivent quelques renseignements. Longueur, 2 millimètres, corps brunâtre, dilatations des élytres et du corselet, blanches; celui-ci avec un ren- flement vésiculeux en forme de capuchon, les côtés et la carène médiane, dilatés en folioles visiblement réticulées, élytres présentant de chaque côté et vers la base une tache brune et une autre semblable placée aussi de chaque côté vers l'extrémité; ces taches sont plus ou moins grandes, et se réunissent de manière à former une tache cruciforme. Le dessous du corps est d’un vert olivâtre plus ou moins foncé, avec le bord des anneaux noirâtres, les pattes sont pâles. La larve est blanche, à exception du premier et du quatrième article des antennes, ainsi que les tarses qui sont d’un brun plus ou moins foncé, quelquefois noirs. La tête porte trois pointes aiguës, allongées et dirigées horizontalement en avant. L'abdomen est cordiforme, deux fois aussi long que la . tête et le corselet réunis. Le dessus du corps est blanc avec des taches brunes sur les côtés de l'abdomen et de la poitrine. Mœurs. — Les Tingis vivent en sociétés fort nombreuses et se tiennent sous les feuilles des poiriers, dans le parenchyme desquelles ils enfoncent leur trompe pour y pomper la sève. Les nombreuses piqüres faites aux feuilles sont très préjudiciables à l'arbre, mais ce qui l’est encore plus, c’est la déperdition de la sève qui s’opère par les milliers de piqüres ; cette sève extravasée s’agglomère en goutte- lettes, s’altère, se dessèche et forme une grande quantité de petites taches visqueuses, luisantes, brunes ou noi- râtres, qui font par leur ensemble paraitre la feuille comme tigrée. Cette matière gluante continuant à se dessécher et à augmenter, les pores de la feuille s’en trouvent obstrués; alors celle-ci,ne respirant plus, jaunit à la face supérieure, se dessèche et finit par tomber. Un arbre placé dans de telles conditions, et cela pen- dant les mois d’août et de septembre, ne tarde pas à languir ; les fruits restent petits et chétifs, et les boutons à fruits ne se développent que très difficilement. C’est pendant les mois d'août et de septembre que les Tingis font le plus de ravages ; on trouve sous chaque feuille des arbres envahis de véritables colonies, compo- sées de larves de nymphes et d'insectes parfaits, la ponte étant continue; ils n’abandonnent les feuilles, même celles qui sont desséchées que lorsque ces feuilles se détachent de l'arbre, ils se portent alors sur les feuilles les plus voisines, de sorte que, de proche en proche, l'arbre tout entier finit par être complètement envahi. Quoique les Tingis paraissent peu agiles, ils s’envolent facilement au moindre danger, mais ne tardent pas à retourner rapidement sous leur abri. Moyens de destruction. — Pour les poiriers en espalier, il est bon de couper à la fin du jour les feuilles malades et de les brüler immédiatement; à cette heure-là, les Tingis ne s’envolent pas, et on en détruit une grande quantité à l’état de larves et d'insectes parfaits. Au moment de l'apparition des insectes parfaits, pul- vériser sur les feuilles attaquées, de bas en haut, une solution composée de : SAVON NO. ce en 0 kg. 500. Pétroleisn. 2 inucemes-comeo eee 0 — 500. À A ee 10 litres. Le tout bien délayé. PAUL NOEL. LA PRÉHISTOIRE EN FRANCE RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES DOLMENS Ils manquent dans le nord de la France, sont rares sur la rive gauche du Rhône, quelques-uns très dissé- minés dans les Alpes et le Var. La carte des dolmens la plus complète est, sous le second Empire, celle de la Commission topographique des Gaules. La géologie donne l'explication de la répartition des dolmens. Les pays où le terrain est sablonneux et la roche fragile n'ont pas fourni de dolmens. En France, on peut distinguer deux groupements principaux parmi les 3.410 dolmens indiqués par la Com- mission des Monuments mégalithiques. 1° Celui de Bretagne, se répartissant ainsi : Morbihan..." 306 (8,97 % ou environ 9 %) Tinistèrens.. ARE 110 (4,9 % —- d %) Côtes-du- Nord." 132 (2 100) Loire-Inférieure........ 54 (1,5 %) Ille-et-Vilaine.......... 15 (0,4 %) Soit cs 618 (18,1 %) 106 LE NATURALISTE | . 2 ; e . { 20 Celui des Causses et des Cévennes, se répartissant ainsi : AVEYION AMD AE 435 (12,7) Lozère. MAP 164 ( 4,8) Ardèche ss tisnsnene 241 (05712) Gandi re rater 159 ( 4,6) Hérault ere 115 ( 3,4) SOA APE 1.114 (32,7 %, soit 1/3 environ) Les autres 1.834 (54 %) se répartissent entre 70 dépar- tements (en moyenne 28 par département, ou 0,82 %). En outre de ce groupement géographique, ces dolmens présentent des caractères bien distincts. SCULPTURES DES DOLMENS BRETONS Elles sont très variées et présentent parfois un carac- tère purement ornemental, comme à Gavr'inis où une série de courbes, de spirales, de traits parallèles, figurent les lignes compliquées de la main. D’autres ont un caractère symbolique, peut-être même hiéroglyphique, comme les dalles du Mané-er-Kroeg, où la hache de pierre avec Où sans manche, avec ou sans attache, est figurée très souvent. On trouve encore la figuration d’un pied nu {au Petit Mont en Argor). A l’Ile Longue, à Keryaval, au Mané-lud, on trouve encore des figures ayant l'air de lettres parmi lesquelles une sorte d’'U, aux boucles très écartées, un peu retour- où l’on a voulu voir l'image d’un bateau. Les points en rangées représentent peut-être des colliers de perles. Des crosses simples ou croisées, figurées en relief ou en creux, enfin les cupules dont nous reparlerons. nées, MOBILIER FUNÉRAIRE DES DOLMENS 'BRETONS Trois de ces sépultures ont fourni des haches très belles et en roche rare, souvent inconnue dans le pays. : Mané-er-| Mont | Tunis lot Michel Haches de jadéite........ 15 11 36 — de fibrolithe... . 15 90 Les perles de turquoise ou de callais sont très com- munes; C’est ainsi que le : Mané-er-Kroeg, près Locmariaquer, a fourni 50 Une crypte à la Trinité-sur-Mer........... 1 AS KÉDY AVAL RSR. Re EN A PAU 2 — LeiMonliSaint-Michelie mem PRE 107 Ces grains de callais sont de deux sortes : tantôt de gros grains semblables à des cailloux roulés; d’autres fois, des grains plus petits ont nettement une forme lenticulaire. Dans diverses cryptes bretonnes, on a trouvé des silex taillés, provenant de Pressigny. Un anneau de jadéite trouvé au Mané-er-Kroeg est d'une rare beauté. Théorie bretonne sur l'origine des dolmens et des tumulus. — Quelques archéologues bretons admettent une autre origine pour les dolmens. Pour eux, la sépulture primi- tive aurait été une pierre roulée, puis un petit tumulus ; le tumulus se serait agrandi jusqu’à devenir le grand tumulus avec Galgal. Le demi-dolmen avec un pilier dériverait également de la pierre roulée; elle aurait donné naissance à l'allée couverte en V renversé ou en chevron, au dolmen à porte, à une ou plusieurs pierres de couverture, enfin au petit dolmen des temps protohistoriques, au stone-cist, au sarcophage sous tumulus. DOLMENS DES CAUSSES L’Aveyron et la Lozère ont fourni des dolmens remar- quables par la conservation des squelettes qu'on y a trouvés et qui manque aux dolmens de Bretagne, sans doute à cause des conditions géologiques et météorolo- giques différentes. On a trouvé 16 pièces présentant des pointes de flèche engagées dans des os humains. On y a trouvé des crânes ayant subi la trépanation. On y a ren- contré 4 grains de callais démontrant que ces dolmens doivent être contemporains de ceux du Morbihan et de la crypte du Castellet, ce qui les range également à la fin de la période néolithique. Les coquilles de cordium et de pétoncles perforés étaient fort recherchées comme objet de parure; en Bre- tagne, ces ornements étaient sans doute dédaignés. Quant au dolmen lui-même, il est petit, formé de quatre pierres formant une chambre rectangulaire dont deux longues et deux courtes. L'une de ces dernières est maniable et tient lieu de porte. À Gramat (Lot) et à Lodève (Hérault), on en connait ayant la forme en « gueule de four ». L'orientation est dirigée vers l'est. DOLMENS DES ALPES Les dolmens des Alpes sont situés sur le Jurassique et sur le Crétacique. On connait ceux de Draguignan, Saint-Paul-lès- Fayence, Saint-Vallier, Saint-Césaire, 6 autres en Savoie et l'allée couverte du Tallard. Ils sont recouverts de blocs de grès et précédés d'une antichambre en pierres sèches. POTERIE DES DOLMENS La poterie est rudimentaire, formée d’argile, de sable et de quartz. Les vases sont très petits. Quelques-uns destinés à être suspendus; d’autres ont un fond rond et ont dù être cassés par des pierres. Les poteries devaient être fabriquées dans chaque famille par les femmes. Il est remarquable que dans les dolmens bretons il n’y a pas rapport entre l’ornementa- tion des vases er celle des parois. MENHIRS OÙ PEULVANS Du breton men : pierre; hir : élevé, ou peulvan, pilier de pierre. Ces monuments mégalithiques consistent en piliers de pierre généralement plus hauts que larges, dressés et implantés dans le sol. Ils ne surmontent point une sépulture comme on se l'est figuré longtemps. On ne connait point leur destina- tion précise, mais on suppose qu'ils ont été érigés comme ‘monuments commémoratifs de quelque fait important. Ils se rencontrent partout où il y a dolmens, par toute la France par conséquent; souvent ils se retrouvent au voisinage de ces tombeaux, LE NATURALISTE . Au Mané-lud, il y avait toute une série de piliers enfouis dans les tumulus et chacun portait un crâne de cheval. La même disposition existe au tumulus de la Haye-en- Sainte-Grève (Morbihan). Parfois les menhirs sont placés sur des tumulus à crypte (Tréhoranteuc, Moustier de Carnac). Dimensions. — Ils sont répandus par toute la France, mais les plus grands sont en Bretagne. Ils sont parfois de dimensions considérables. Le grand de Locmariaquer (Morbihan), brisé par la foudre, mesurait 21 mètres sur 4 et pesait 250 tonnes. Ceux de Plesidy (Côtes-du-Nord) et de Plouazel (Finis- tère) atteignent 11 mètres. ; Soixante menhirs bretons dépassent 5 mètres. Dans les autres régions, ils sont en général plus petits. En Auvergne, le menhir de Davaynt mesure 4 m. 60; quelques autres ne dépassent pas À mètre. On à fouillé au pied d’une vingtaine de menhirs bre- tons ; on y a trouvé : du charbon et des cendres, des pierres rougies au feu, de la poterie, des vases calici- formes, de la poterie samnienne, des rondelles de poterie, des éclats de silex, deux flèches, un fragment de hache, des percuteurs, des cailloux roulés, des débris de meule, des coquilles, un os de cheval, en somme rien de très particulier. D'ailleurs les terres avoisinantes et les objets indiquaient des remaniements. Les menhirs ont subi quelquefois un léger épanelage dont il reste des traces; parfois aussi ils présentent, outre les cupules ou écuelles qui méritent une descrip- tion particulière (tel celui de Saint-Urnel-en-Plomeur, Finistère), des sculptures assez semblables à celles des dolmens. Ce sont des tiges recourbées en crosse, croisées, des arcs de cercles conceutriques coupés par une barre ver- ticale (crach). Il est d’ailleurs probable qu'une grande partie de ces sculptures exposées aux intempéries a dù disparaitre. Souvent la matière des menhirs provient de gisements très éloignés du point d’érection, c’est le cas de ceux de Belle-Ile et de Locmariaquer. Dans certains endroits, les menhirs sont réunis en de longues séries parallèles ou alignements dont le plus célèbre est celui de Carnac composé de trois alignements se faisant suite : celui de Menec composé de 11 lignes, celui de Kermario 10 lignes et de Kerlescan 13 lignes. Les pierres qui les composent diminuent de taille d’un bout à l’autre des rangées. Il n’y en a plus guère qu’un millier environ, mais au xvI® siècle il y en avait encore 15.000 environ. Les pierres vont en diminuant de taille de l'extrémité au centre, Les alignements sont plus nombreux en Bretagne que partout ailleurs; il en existe 56, en comptant ceux des Pyrénées, d’après Mortillet, mais beaucoup se relient à des cromlechs contenant du métal. Le Morbihan en possède 10, d’après Cartailhac : les 3 de Carnac et ceux d’Erdeven, Plouharnel, Plouhinec, Quiberon, Saint-Marcel, Tréhoranteuc. Le Finistère en a 9 moins importants: Argel, Brasparts, Camaret, Crozon, Plomeur, Plougastel-Daoulas, Plu- guffan, Plobannalec, L’Ille-et-Vilaine, # : Landeau, Mangon, Sixt, Saint- Just, le Teil, On en cite 6 autres pour toute la France, peu nets d’après Mortillet, 107 CROMLECHS Ce sont des enceintes de pierres, parfois circulaires (les deux cercles tangents d'Erlanic, golfe du Morbihan ou celui du petit Saint-Bernard, Savoie), mais parfois aussi ovales ou rectangulaires. Quelquefois ils se réunissent aux alignements. Par exemple, il en existe 4 dans l’Ille-et- Vilaine : Saint-Ger- main-sur-Ille, Plechatel, Bain, Louvigner-du-Désert. 11 dans le Finistère : Crozon, Kerfuntun, Plounéour- Lauvern, Plouezel, Lochrist, Saint-Jean Trolimon, etc. Dans l'Indre : Moulins, Chavin. Les cromlechs pyrénéens paraissent appartenir à une époque plus récente; on connaît à Bilhères (Basses- Pyrénées) 12 cromlechs divisés en trois groupes. PIERRES A ÉCUELLES Certains mégalithes portent un nombre plus ou moins considérable de petites cuvettes, cupules ou écuelles, situées souvent de telle façon qu’elles sont absolument inutilisables pour recevoir le liquide. On les a signalés entre autres lieux dans les cryptes du petit mont en Arzon, au plafond des cryptes du Mont- Saint-Michel et de Kerveres en Morbihan, sur la tranche de l'allée couverte de Taïllout dans les Pyrénées, sur divers menhirs, sur les blocs formant des alignements autour de Bagnères-de-Luchon, sur le Caïilhou des Pourics. Celles-ci doivent dater de l’âge de bronze et être contemporaines des enceintes des alignements qui couvrent la montagne d'Espian, sur des blocs erratiques, Sur une de ces pierres (du Finistère), un officier de marine a fait la curieuse remarque qu'ils se groupaient exactement comme les étoiles d’une constellation qu'il n’a pu déterminer. 11 serait peut-être possible d'identi- fier ces monuments, dont la signification était absolu- ment inconnue jusqu'ici, à de véritables cartes célestes, TRÉPANATION À L'ÉPOQUE NÉOLITHIQUE Cette opération, qui a pour but d'enlever une rondelle au crâne, a été pratiquée à l'époque néolithique. On a retrouvé des crânes trépanés sans doute par raclage au moyen d'un silex et sur lesquels le travail de cicatrisation de l'os est assez avancé pour dire que les patients ont guéri de cette opération. Sur d’autres crânes l'os a été soit scié avec une scie de pierre, soit perforé à l’aide du percçoir, animé d'un mou- vement rotatoire qui détermine un trou parfaitement rond à bords verticaux. Ces deux moyens ne paraissent pas avoir été employés sur le vivant, car on n’a jamais observé de commence- ment de cicatrisation sur les crânes ainsi traités. On se demande le but d'un tel travail sur le cadavre. Sans doute à procurer des rondelles de crâne qui ser- vaient d'amulettes, car on a retrouvé des pendeloques de cette nature. On trouve parfois des morceaux des plaquettes osseuses provenant d'un crâne à l’intérieur d'un autre également trépané. Broca admet que le fait de choisir pour enle- ver des rondelles le crâne d'individus trépanés prouve qu'on attribuait une vertu magique toute particulière à ces crânes ouverts pour laisser passer le mauvais esprit, et que les victimes devraient acquérir un caractère sacré. Les rondelles provenant d'un autre individu indique probablement le dessin de donner à cet individu trépané 108 LE NATURALISTE le complément de substance qui lui manquait, pour qu'il puisse se retrouver intact dans une vie future. Broca a tiré une autre conclusion du fait que ces opé- rations étaient pratiquées sur des individus jeunes. Il pense que ce devait être le signe de quelque initiation, ce qui indiquerait l'existence d’une caste religieuse. (A suivre.) Dr ETIENNE DEYROLLE. LE BLANIULUS GUTTULATUS Bosc ET SES DÉGATS CCS Le Blaniulus quitulatus Bosc, désigné vulgairement sous différents noms, tels que : Blaniule moucheté, Iule des fraises, Tlule guttulé, faisait autrefois partie du genre Tulus et était appelé scientifiquement lulus guttulatus Bosc ou lulus fragariarum Lamark. Plus tard, il fut rangé dans le genre Blaniulus, qui diffère du premier par l'absence totale d’yeux ; il doit donc s'appeler maintenant Blaniulus guttulatus Bosc. C'est la plus petite espèce d’Iulide de nos pays; elle ne dépasse guère en effet un centimètre de long. Son corps filiforme (fig. 1) a une teinte générale brun-rouge, Jes pattes étant légèrement rougeâtres. Ce Blaniule est caractérisé par la présence d’une ligne longitudinale rouge, qu'on aperçoit de chaque côté du corps. Cette Fig. 1. — Plusieurs individus de Blaniulus guttulatus. (2 fois et demie grandeur naturelle). ligne est due à l'existence d’une tache pigmentaire rouge vif, située sur les parties latérales de chaque seg- ment, à l'exception toutefois de la partie antérieure et de la partie postérieure du corps qui en sont dépourvues. La région dépourvue de taches rouges est du reste variable de longueur avec les individus, ainsi que j'ai pu le cons- tater. Ces petits animaux s'installent d'habitude sous des décombres ou parmi les feuilles mortes, principalement dans les tas d'engrais où l’on jette les ordures du jardin. Ils commettent leurs ravages dans certaines grandes cultures, mais c’est surtout dans les jardins etles cultures maraichères en général, qu'ils causent un préjudice appréciable. Ils attaquent : des graines semées (haricots, pois, raves, etc.), dont ils dévorent les matières de réserve et entravent ainsi la germination; des racines charnues, telles que carottes, betteraves, où ils creusent des cavi- tés ; des tubercules de pomme de terre, des feuilles de chou, etc. De plus, ils se montrent particulièrement friands des fruits muürs tombés à terre, et des fraises qu'ils dévorent avidement (1). Les femelles pondent leurs œufs en terre; les jeunes n'arrivent qu’au bout de deux ans à leur taille définitive et à maturité sexuelle. Pendant l’été dernier, j'ai. eu l’occasion de visiter un jardin des environs de Nancy qui a eu considérablement à souffrir de ces hôtes malfaisants, car il en était litté- Fig. 2. — Germination de haricot, attaqué par des Blaniules. Un individu est vu en place. ralement infesté. Au printemps, d’après le propriétaire, toutes les graines semées avaient été attaquées immédia- tement, sans produire aucune germination. Au mois de juillet, de nouveaux semis donnèrent cependant quelques résultats : des haricots et des pois germèrent et furent mis en observation (fig. 2 et 3). En les examinant au début, on se rendit compte immédiatement des attaques du Blaniule. Certains haricots hébergeaient une dizaine Fig. 3. — Germination de pois attaqué par des Blaniules. Les cotylédons ont été écartés pour montrer les dégâts. d'individus enroulés en spirale, en train de dévorer les cotylédons, respectant toutefois la radicule et la gem- (4) Blaniulus quttulatus s'attaque aussi aux jeunes bour- geons de la vigne qu'il creuse en poussant des galeries jusque _ dans les rameaux (FonTaINE, V. Mayer). LE NATURALISTE mule. Les graines dans cet état se sont bientôt arrêtées dans leur développement, tandis que d’autres, ayant moins souffert, ont donné des pousses très chétives avec peu ou pas de fruits. On pouvait observer dans toutes les transitions entre les haricots n'ayant même pas pu germer, et les plants de taille à peu près normale. Bien entendu, les fraises de ce jardin ne furent pas épargnées; mais, chose curieuse, les petits animaux se sont attaqués exclusivement aux fraises de variété blanche; malgré toutes les recherches, on n’a pu en découvrir aucun sur une fraise de variété rouge. Destruction. — Il n'y a que quelques années seulement que les dégâts des Iulides et en particulier du Blaniule qui nous occupe, sont devenus appréciables et ont attiré l'attention. C’est pourquoi on trouve peu de chose publié sur les moyens de se préserver et de détruire ces petits mille-pattes. Comme moyen préventif, on recommande de ne pas introduire dans les cultures maraïichères et jardins cer- tains matériaux utilisés comme engrais, tels que décombres, feuilles mortes, végétaux en décomposition, ordures de toute sorte pouvant renfermer des Iulides et des pontes. Lorsqu'on à reconnu qu'un endroit quelconque est infesté de Blaniules, il faut labourer la terre, et avant d'y faire des semis, opérer un arrosage avec certains liquides destructeurs, tels que : solution forte de sel ordinaire, de nitrate de soude, de sulfate de fer (100 gr.) dans du jus de tabac à 1° B (10 litres) ; eau de suie obte- nue en mettant deux poignées de suie dans # ou 5 litres d’eau. Un procédé très avantageux consiste à se servir de plantes-pièges. Comme les Blaniules sont très friands de betteraves, on en répand des tranches sur le sol; elles ne tardent pas à se couvrir de Blaniules qui viennent les dévorer. On recueille ces morceaux de bet- terave avec les petits mille-pattes qu'on détruit d’une façon quelconque. R. FLORENTIN. ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. LA TAUPE om (Choled, que quelques-uns ont traduit par belette, ainsi que nous le verrons plus loin) paraît avoir signifié en hébreu la taupe. Les Septante et la Vulgate traduisent par àcnäkaë et falpa. D'autres disent que la. taupe était désignée par le mot nw2n, fhinschemeth; d'autres enfin assurent que ce dernier mot signifiait belette. La Bible parle trois fois de cet animal : Lévitique, XI, 29. — Entre les animaux qui existent sur la terre, vous considérerez encore ceux-ci comme im- purs : la belette (ou la faupe), la souris et le crocodile, chacun selon son espèce. 109 30. — La musaraigne, le caméléon, le stillion, le lézard et la taupe. Isaïe, 11, 20. — En ce jour-là, l’homme rejettera loin de lui les idoles d'argent et ses statues d’or, les images des éiaupes et des chauves-souris, qu'il s'était faites pour les adorer. Le mot de ce verset d’Isaïe, traduit par taupes, estn1n2 s2n (for foroth); l'un de mes dictionnaires hébreux, et dont la page du titre manque, ce qui fait que j'ignore de quiilest, mais qui esttoutefois postérieur à Bochart (1793), puisqu'il cite cet auteur, s'exprime ainsi au sujet de ce mot, lequel, quoique divisé, n’en forme qu'un : « Ita dicuntur {alpæ, a quærendo et fodiendo, quia a quæren- dum et fodiendum a naturâ factæ videntur. Radicales duæ posteriores geminatæ. sunt, ut significatio fiat in- tensior. Quamvis autem vox una sit, divisim tamen scri- bitur, quasi duæ essent voces. Hinc Aben-Esra inquit : Scribitur ut duæ dictiones, sed, med opinione, est unica. » Du reste, ce même dictionnaire attribue à la belette le nom de choled. Scheuchzer (Jean-Jacques),dans sa Physica sacra (4 vol. in-folio, cap. xt, v. 30, Levitici. Augsbourg, 1734), s’ex- prime ainsi, ce qui prouve surabondamment qu'adhuc sub judice lis est : « Le dernier animal cité dans le verset 30 du Léviti- que est Tinschemeth. Les Septante, saint Jérome, Onkelos, Selomo, Kimshs, Pomarius, Aquinas, Pagninus, Muns- terus, Arias et autres commentateurs; les versions gene- voise, anglaise et l'allemande de Zurich, prétendent qu'il s’agit de la taupe (de laquelle nous avons déjà parlé sous le nom de choled); l'interprète samaritain veut que ce soit la belette, appelée par les Chaldéens carcustha; le Syriaque l'appelle Jodaida, une chenille ; les manuscrits arabes, albedal, au lieu duquel il faut lire nedal ou nedel, animal qui a quarante-quatre pieds et plus, c’est-à-dire le jules ou la scolopendre. Les Chaldéens et les Talmu- distes l’expliquent de même. Tinschemeh, selon Jona- than, signifie n472200 slamandra, une salamandre: l'arabe d’Erpenius met Senabras ; Bochart (liv. IV, ch. vi) prétend que Tinschemeth et Senabras signifient Caméléon. L'origine du mot Tinschemeth, qui vient de pus, respi- rer, lui a donné lieu de se déterminer pour cet animal, parce que l’on croit que le caméléon vit tout bonnement de l'air du temps. Pline (lib. VIII, cap. xxxH1) rapporte que c’est « le seul des animaux qui ne boit nine mange. Il se tient debout, la bouche ouverte, et l'air lui sert dali- ment ». Ovide (Métamorphoses, 1, IV) en parle de la même facon : Id quoque, quod ventis animal nutritur et aurà. Vallisnieri, dans son savant Traité du Caméléon d'Afri- que et de divers animaux d'Italie (Venise, 1715), plaisante sur cette légende des anciens et de beaucoup de moder- nes. Bien avant lui d’ailleurs on avait observé que la langue du Caméléon, longue et gluarte, lui sert à pren- dre les insectes qui sont à sa portée. Caméléon est encore. mis pour Tinschemeth dans la version latine de Zurich. Dans tous les cas, la taupe a toujours été, chez les an- ciens, considérée comme privée de la vue. Virgile dans ses Géorgiques (lib. I, v. 181) dit : CEUBE Sæpe exiguus mus Sub terris posuitque domos, atque horrea fecit ; Aut oculis capti fodere cubilia talpæ. 110 LE NATURALISTE « Souvent le mulot exigu a creusé sa demeure sous la terre et y a établi ses greniers; la faupe aveugle s’y est ménagé une retraite. » C'était le lynx, parmi les animaux supérieurs à l’homme par l’acuité de leurs sens, qui brillait par l’excel- lence de sa vue, selon ce distique mnémotechnique : Nos aper auditu, 1ynx visu, simia gustu, Et canis olfactu, præcessit aranea tactu. « Le Sanglier nous est supérieur par l'ouie, le lynx par la vue, le singe par le gott, le chien par l'odorat,'et l’araignée par le toucher. » Aristote enseigne que la taupe a des yeux, sans toute- fois en avoir; il n’est pas tout à fait fixé à ce sujet : (Traité de l'âme, liv. III, ch..r, $ #4): « .… Il ya même, dans l’état actuel, des animaux qui remplissent toutes ces conditions. Donc,tous les sens sont possédés, sans excep- tion, par les animaux qui ne sont ni incomplets ni muti- lés. La taupe même, à ce qu'il paraît, a des yeux sous la peau... » (Histoire des animaux, liv. I, ch. 1, $22) : « .…. Il y a des animaux qui ont des demeures; d’autres n’en ont pas ; ainsi la faupe, la fourmi, l'abeille en ont. » (lbidem, Liv. I, ch. vint, $ #) : « … Toutes les espèces d'animaux ont des yeux, à l'exception des crustacés (!!!) ou de tel autre genre, aussi imparfait. Tous les vivipares en ont, excepté la taupe. On peut bien dire tout à la fois qu'elle a une sorte d'yeux ou nier tout à fait qu’elle en ait. D'une manière absolue, elle ne voit pas, et elle n'a pas certainement d’'yeux qui soient apparents. Mais, en lui enlevant la peau, on reconnait qu’elle a la place des veux, et les parties noires de l’œil,dans le lieu et à la posi- tion que la nature assigne aux yeux qui saillissent au dehors. On dirait que ceux de la taupe ont été inutiles au moment de la naissance, et que la peau a poussé par- dessus... » | (Ibidem, Liv. IV, ch. vin, $ 2) : « .… L’hommea les cinq sens ainsi que les ont les animaux ovipares qui ont du sang. Il n’y a guère d’exception que quand un genre d'animaux est privé d’un sens, comme l’est l'espèce des taupes, qui ne jouit pas de la vue. Du moins, elle n’a pas d’yeux apparents; mais si l’on enlève la peau très épaisse qui recouvre sa tête, à la place que devraient oc- cuper les yeux s'ils étaient extérieurs, on remarque des yeux intérieurs, tout déformés, qui ont absolument les mêmes parties que de vrais yeux. Ainsi, ces yeux, ont le noir de l’œil, et la partie centrale du noir,qu’on appelle la pupille, et la graisse circulaire ; seulement, toutes ces parties sont plus petites que dans les yeux extérieurs. Mais rien de tout cela ne parait au dehors, à cause de l'épaisseur de la peau, et l’on dirait que, dès sa naissance, la nature de ces yeux aété incomplète et mutilée. (1bidem, Liv. VIII, ch. xxvu, $ 2) : « .… En Béotie, il y abeaucoup de taupes aux environs d'Orchomène; tandis que dans la Lébadie, qui en est toute voisine, iln’y en a point; et sion y enapporte,elles ne veulentpoint y fouiller la terre. Si cela est vrai, c’est sans doute en raison des éléments dont se compose le terrain, éléments répugnant à ces petits animaux. » Voici maintenant ce que nous dit Pline : (Histoire naturelle, iv. VIII, ch. XLII1) : « … On trouve des exemples célèbres de destructions dues même à des animaux méprisés. M. Varron rapporte qu’une ville fut ruinée en Espagne par les lapins, en Thessalie par les taupes. » (Livre IX, ch. vi): « .. Pourquoi s'étonner que le souffle vital pénètre dans les eaux, puisqu'on voit les eaux mêmes l'exhaler à leur tour, et puisqu'il entre dans la terre, dont la densité est bien plus grande, ainsi que le prouvent les animaux qui, comme les faupes, vi- vent toujours ensevelies sous le sol ?... (Livre X, ch. LxxXvIIT) : «.... Parmi les sens, le toucher, puis le goût, excellents chez l’homme; pour les autres, il est surpassé chez divers animaux. Les aigles ont une vue plus étendue; les vautours, l'odorat plus subtil; les taupes, enfouies sous la terre, élément si dense et si sourd, entendent mieux que lui. Elles enten- dent la parole, bien que la voix monte toujours; et, si vous parlez d'elles, on dit qu’elles comprennent et s’enfuient.…. » (Livre XXX, ch. Vi} : @.... Je citerai une preuve particulière de la vanité de l’art des magiciens : de tous les animaux, c’est la taupe qu'ils admirent le plus; la taupe, maltraitée à tant d'égards par la nature, con- damnée à une cécité perpétuelle, et ajoutant à ces ténèbres les ténèbres souterraines où elle est comme enfouie et comme enterrée. « Les entrailles de la taupe sont celles auxquelles ils ont le plus de confiance; c'est l'animal qu’ils regardent comme le plus propre aux mystères religieux; si bien, qu’à celui qui avalera un cœur de taupe récent et palpi- tant, ils promettent le don de deviner et la connaissance des événements futurs. Ils assurent qu’on guérit le mal des dents en y attachant une dent arrachée à une taupe vivante. Ce qu’on trouvera de plus vraisemblable dans ces assertions, c'est que les taupes guérissent la mor- sure de la musaraigne, puisque la terre prise aux ornières est aussi un remède dans ce Cas... » Saint Jérôme nous déclare, dans les Commentaires sur Isaïie (IT, x1X), que « la taupe est un animal dépourvu d'yeux, qui fouille continuellement la terre, mangeant les racines qu’elle contient, ce qui la rend excessive- ment nuisible aux fruits ». Dracuntius, poète espagnol qui vivait sous Gonderic, roi des Vandales (lequel régna de 411 à 428), dit, dans son poème intitulé Satisfactio : …. Despicit irasci pastoribus optima tigris, Despicit et talpas et vespertiliones. « Le tigre superbe dédaigne de s’irriter contre les bergers ; il dédaigne les taupes etles chauves-souris. » Hugo de Saint-Victor (De bestiis et aliis rebus lib. III, cap. xxvi) dit que « la taupe est noire et condamnée à une cécité perpétuelle; en effet, outre ses yeux aveugles, elle est toujours dans les ténèbres, creuse continuellement la terre, soulève le sol, et mange par- dessous les racines des plantes ». : Plus loin, au livre IV, ch. xvir (De his quibus prima littera est T), il dit : « La noire taupe mange la terre, la fouille, et, en la creusant, l’accumule sur elle-même ; plus elle creuse, plus elle augmente la quantité de terre qui est sur elle. Elle a la peau douce et demeure sous le sol, car elle ne pourrait vivre dessus. Elle est appelée aondraë chez les Grecs. » Isidore de Séville (Etymologiæ, lib. IIT, cap. 111) parle aussi de la cécité de cet animal : « La taupe est ainsi nommée parce qu'elle est condamnée aux ténèbres perpétuelles par la cécité; en effet, elle est privée d’yeux; elle creuse continuellement la terre et la rejette au LE NATURALISTE li ”: dehors; elle se nourrit des racines des plantes. Les Grecs l’appellent &ordhaë. » Hraban Maur (De Universo, lib. VITY, cap. 11) répète absolument la même chose que l’évêque de Séville, et il ajoute : « La taupe, condamnée à une cécité perpétuelle, représente les idoles, sourdes, aveugles et muettes, ou les idolâtres eux-mêmes, qui errent sans cesse dans les ténèbres de l'ignorance ; selon ce qui est écrit dans Isaiïe : Ut adoretis talpas et vespertiliones; c’est-à-dire les aveugles adorent les aveugles. C’est d'eux encore que l'Écriture dit autre part: Similis illis fiant qui faciunt ea, et omnes qui confidunt in eis (Paul, cx111). Ou bien encore les hérétiques ou faux chrétiens; parce que, comme la taupe, privée d’'yeux, creuse sans cesse la terre et la rejette au dehors, se nourrissant des racines des plantes, ils sont privés des lumières de la vraie science, ne s’oc- cupent que d'actes profanes, terrestres, des désirs de la chair, &es voluptés honteuses et défendues, et ils s’effor- cent de ronger, d’une dent malicieuse et pécheresse, les racines des bonnes œuvres, et de les rendre nulles et improductives !.. » Que de choses, bon Dieu, dans la taupe! Ajoutons, à propos du nom grec de la taupe, äondhof, que les Grecs nommuaient gomdhaxoc ruyhôtepos Celui qui avait la vue très basse ou qui même était aveugle. D’autres encore, et bien nombreux, ont parlé de la cécité des taupes et de leur goût pour les racines des plantes; les anciens auteurs arabes, entre autres. Is appellent la taupe « alchold », mus cæcus. Dans le livre intitulé L'Agriculture perse, par Aben-Bitarem, on lit : « La taupe, animal aveugle, mangeant sous la terre les racines des arbres, recherche tellement l'odeur des oignons et des poireaux, que leurs seules émanations la font sortir de son terrier. » Dans Giahid on lit : « La taupe est un petit animal aveugle et sourd, ne pouvant se rendre compte des objets que par l’odorat. Lorsqu'il sort de sa retraite, n’ignorant pas qu’il est privé de l’ouie et de la vue, il se tient près de son trou, la bouche ouverte; les mouches vagabondes y entrent et déambulent entre ses mâchoires, puis elles sont attirées dans son estomac par son haleine. Il ouvre largement sa bouche aux heures précisément où les mouches sont les plus nombreuses. » Un autre auteur arabe, Damir, dit : « Tout animal a des yeux, excepté la taupe, qui en est privée en raison de ce qu’elle passe sa vie en la terre, par l’ordre exprès de Dieu, comme les poissons passent la leur dans l’eau. De telle sorte qu’elle ne trouve d’aliments que dans la terre seulement, et que, lorsqu'elle en sort, elle perd toute force et toute agilité. Mais Dieu a compensé chez elle l'absence de la vue par une excessive acuité du sens de l’ouie, qui lui fait percevoir même des bruits lointains imperceptibles; dès qu’elle les entend, elle s’en- fuit dans ia terre. » Dans son Enigme XXI, Cœlius Symposius nous montre également la taupe aveugle. TALPA Cæca mihi facies, atris obscura tenebris. Nox est ipsa dies, nec sol mihi cernitur ullus; Malo tegi terrâ; sic me quoque nemo videtur. « Ma figure est aveugle et je vis obscure dans de noires ténèbres; la nuit est mon jour, et jamais je ne vois aucun soleil; je préfère être cachée par la terre : personne ainsi ne me voit. » Il ne faudrait pourtant pas croire que la taupe était un vil animal, chez les anciens; elle était d’illustre origine, si nous en croyons Oppien, qui nous dit, dans son livre II de La Chasse, v. 612 et sq. : OÙ pëv Ghv &onadxoy adroyiovx qua Iorupiyov, dhadv, mére é0£)oustv &oida, Et at Baëis dnioros èn ? avhpwmous ÊTÉPNGEV, UT « Mes chants se refusent à célébrer la race autochtone des taupes aveugles, dont l'herbe est la nourriture. Cependant, s’il faut croire l'incroyable opinion accré- ditée chez les mortels, elles tirent d’un sang royal leur glorieuse origine. Le dieu brillant du jour, autrefois irrité contre Phinée, souverain de la Thrace, d’avoir été vaincu par lui dans la science de l'avenir, le priva de la lumière et le fit tourmenter par les Harpies, monstres ailés, infâmes, qui, par leur présence odieuse, venaient infecter ses repas. Mais lorsque les deux illustres fils de Borée, Zéthur et Calais, vinrent en Thrace avec Jason, qu'ils suivaient sur le navire Aygo à la conquête de la Toison d'Or, ils eurent compassion de ce vieillard malheureux, tuèrent les monstres qui le tourmentaient, et rassasièrent Phinée des mets les plus exquis. Cependant Apollon, dont la colère n’était point assoupie, le changea en taupe, dont la race n'existait pas encore. Voilà pourquoi ces animaux sont aveugles et gourmands. » Cette dernière phrase pèche par la limpidité. E. SANTINI DE RIOLS. (A suivre.) ACADÉMIE DES SCIENCES Sur le tremblement de terre de Lahore et les varia- tions de l'aiguille aimantée à Paris. — (Note de M. Tu. Moureaux, présentée par M. Mascarr.) Des secousses de tremblement de terre, d’une grande violence, ont été ressenties le 4 avril, dans la journée à Lahore (Indes Britanniques). Les dégâts sont considérables, un grand nombre de maisons et de monuments se sont écroulés. Sur les courbes de variations magnétiques relevées à l’obser- vatoire du Val-Joyeux le 4 avril, on remarque des épaississe- ments dus aux vibrations des aimants, depuis 1 h. 19° jusqu'à 4 h. 41' du matin (temps moyen de Paris); or, on peut affirmer qu’à cette heure, au milieu de la nuit, aucune cause accidentelle w'a pu troubler les aimants, et que cette agitation est certaine- ment d'origine sismique; d’ailleurs, les courbes magnétiques obtenues à l'observatoire de Nantes témoignent, moins nettement toutefois, des mouvements vibratoires analogues. La relation entre ces observations et le tremblement de terre de Lahore est subordonnée à la connaissance de l'heure où s’est produit le phénomène, et qui, malheureusement, n’a pas été communiquée d’une manière précise. Une nouvelle Euphorbe à caoutchoue. — (Note de M. Henri JUMELLE, présentée par M. Gasron Bonnier.) La seule Euphorbe à caoutchouc, connue jusqu'alors à Mada- gascar, était l'Euphorbia Inlisy qui pousse exclusivement dans cette brousse rocailleuse et aride du Sud de l'ile, dite brousse à Intisy. Cette note a pour objet la description d’une nouvelle Euphorbe à caoutchouc qui croît dans le Nord-Ouest de Madagascar dans l'Ambongo, et à laquelle les Sakalaves ont donné le nom de 112 LE NATURALISTE pirahazo. L'auteur propose pour cette nouvelle espèce le nom de Euphorbia elastica. C’est d’ailleurs un arbre assez rare, mais dont la richesse en caoutchouc est assez grande et le caoutchouc est de bonne qualité. Le latex coagule assez facilement et par simple ébullition. Sur la formation et le rôle des matières grasses chez les champignons. — (Note-de M: A. PERRIER, pré- sentée par M. Roux.) L'étude des matières grasses a donné lieu, ‘chez les animaux, à un grand nombre de recherches expérimentales, Chez les végé- taux, on ne possède à leur sujet que quelques observations rela- tives à la production des huiles dans les fruits et les graines oléagineuses, . leur, origine a été attribuée, soit à la fonction chlorophyllienne elle-même, soit à latransformation des hydrates de carbone élaborées dans les parties vertes de la plante, sans qu’il soit facile de faire la part qui revient à chacune de ces deux hypothèses, en raison de la connexion des différentes fonc- tions et de leur répercussion les unes sur les autres. Avec les champignons, on est plus maître des conditions d’ex- périence; la présence de matières- grasses avait déjà été signalée par quelques! auteurs. L'auteur conclut de ses diverses expé- riences que les matières grasses chez les champignons appaz raissent dès le début de la culture; elles vont en augmentant, peuvent atteindre et dépasser 30 p. 100 du poids sec. Elles se maintiennent à peu près constantes en présence d’un excès d’ali- ment; elles disparaissent, au contraire, dès que celui-ci vient à manquer dans le milieu; on est donc amené à les considérer comme des substances de réserve, on doit les considérer comme des produits de synthèse complexe se produisant par l’intermé- diaire de la matière albuminoïde elle-même. Action de l’éther et du chloroforme sur des graines sèches. — (Note de M. Paur BEcQuEREL, présentée par M. Gasrox BoNNier.) Les graines de pois, de luzerne, de trèfle, de lupin, aux tégu- ments intacts, et desséchées après un céjour de 360 jours dans les liquides et les vapeurs de chloroforme et d’éther, peuvent toutes germer, mais ces mêmes graines perdent leur pouvoir germinatif, après un séjour dans ces anesthésiques, si leurs téguments ont été préalablement perforés. Dans le premier cas, les téguments secs des graines qui sont composés de plusieurs assises de cellules à parois fortement cutinisées, et d’un reste d’albumen desséché mucilagineux, paraissent être aussi imperméables aux liquides et aux vapeurs de chloroforme et d’éther que pour l'alcool absolu. Par contre, la membrane des cellules de la plantule et leur cytoplasme, à leur état ordinaire ou au maximum de dessicca- tion, sont perméables à ces liquides et à ces vapeurs qui, une fois qu’ils ont pénétré, déterminent la perte du pouvoir germi- natif. Le chloroforme et l'éther dissolvent les matières grasses de la cellule ; mais le chloroforme produit une plasmolyse, une contraction du protoplasma et du noyau beaucoup plus éner- gique que l’éther, et commence à désorganiser les substances albuminoïdes. Bibliographie 5%. Butterfield (W.-R.). Remarks upon some theories in regard to the Migration of Birds. Novit. Zool., XII, 1905, pp. 15-20. 58. Ciaussen (P.). Zur Entwickelungsgeschichte der comyceten. Boudiera. Bot. Zeit., 1905, I Abth., Heft. 4-2, pp. 1-27. 59. Czapek (F.). The Anti-ferment Reaction in Tropistic Movements of Plants. Ann. of Bot., XIX, 1905, pp. 75-98 60. Delacroix (G.). Les maladies des plantes cultivées dans s pays chauds (suite). L'Agric. prat. des pays chauds, 1905, n° 23, pp. 154-167. 61. Dubard (M.). Les caféiers sauvages de la montagne d’Ambre (Madagascar). Coffea Gallienii, C. Bonnieri, Mogeneti. L'Agric. prat. des pays chauds, 1905, n° 23, pp. 92-100. As- 62. Eriksson (J.). 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Pour se procurer cependant ces chenilles, point n’est besoin de se fatiguer la vue à leur recherche : un para- pluie, ou mieux un parasol, puisqu'il s’agit du Midi, tenu renversé sous les tiges, et une canne pour les frapper, cela suffit. Les chenilles tombent naturellement sans peine dans le parasol, et on fait son choix. Mais, pour les espèces dont il va être maintenant question, il n’en est pas de même : presque toutes vivent bien cachées. Pour les récolter, il faut avoir de bons yeux — tous les entomologistes en ont, — un couteau pour couper les morceaux de tiges habitées et une boîte pour les mettre. Dans cette chasse, le parasol abrite le chasseur : ce dont il n’est pas fâché, car, à battre les plantes dans le parasol, 1l voit bientôt le dessus de ses mains prendre une patine de bronze... florentin ? Non pas, disons africain, coulé dans les fonderies du Sahara! Mais si le soleil nous tanne la peau de cette sorte et si vite encore quelle influence désastreuse n’exerce-t-il pas sur de frêles organismes, sur de petites chenilles, par exemple, à peau tendre et nue? Combien en ai-je vu de ces délicats petits êtres, expo- sés par hasard à l’action directe des rayons du soleil, s'enfuir vivement, rechercher le premier abri veau, s’y blottir àla hâte, ou bien se débattre, se crisper,se tordre, se raidir dans la mort, si par malheur ils ne trouvaient aucun refuge, tués par celui qui soutenaient leur vie, en somme. Méridionaux cependant, ces insectes vivant dans une atmosphère souvent embrasée, se nourrissant de plantes qu'un chaud soleil peut seul faire croitre et fructifier ! N'importe, ils le craignent à l’égal du feu. Heureusement pour nos chenilles, la nature les a pré- munies contre... cet accident. Elle leur a donné d’abord l'instinct de se cacher sous la feuille, lestiges, puis les a dotées d’une filière. Grâce à cet instrument d’une appa- rence bien chétive, elles peuvent lutter contre l’astre du jour et neutraliser en quelque sorte son action meur- trière. Par des fils ténus, mais nombreux, par un tissu lâche ou serré, la plupart des chenilles de micros des Santo- lines se confectionnent soit des toiles légères, sortes de vélum, qui tamiseront les rayons solaires, soit des gale- ries, des tuyaux, qui les arrêteront d'autant mieux, que ces tuyaux seront en outre entourés de feuilles ou même de tiges rapprochées et attachées par des soies. D'autres sont bien mieux encore à l'abri, emmurées qu'elles sont dans des galles complètement fermées ou dans des four- reaux portatifs. Deux seulement, des plus petites, vivent à découvert, mais sous les feuilles. Passons-les donc en revue maintenant. Le Naluraliste, 46, rue du Bac, Paris. mr 1° Phlyctænodes comptalis Frr. Dans la même localité, je suppose, des environs de Digne, où cette espèce a été découverte par Donzel, en juin 1837, j’ai pris quelques exemplaires de cette johe pyralite en 1901. Très voisine, comme l’on sait, de sa congénère Phlyct. æruginalis, dont j'ai fait connaitre les premiers états dans le Naturaliste (1891, p. 186), elle s’en différencie surtout par son extrabasilaire très oblique, il est vrai, brisée, irrégulière, mais très distincte. Convainceu, en la voyant s'envoler sous mes pas, que Sa chenille, inconnue jusqu'alors, devait vivre sur les Santolines de l'endroit, je me décidai aussitôt à en faire l'éducation ab ovo. OŒuf. — L'œuf de Phlyrt. comptalis a la forme d’une calotte elliptique, un peu bomhée au centre; sa surface, sans trace de dépressions polygonales, est presque lisse où un peu plissée, chiffonnée par places et brillante, iri- sée; sa couleur est blanchâtre. ILéclôt au bout de six jours. Chenille. — Au sortir de l'œuf, la petite chenille est assez allongée, de grosseur presque égale, de couleur vitreuse, légèrement teintée de verdâtre, sans ligne dis- tincte; les verruqueux invisibles, poils bruns; la tête forte, noire, ainsi que l’écusson, les pattes écailleuses noirâtres et le clapet brun clair, Dès que la petite che- nille a mangé un peu, elle verdit.et ses verruqueux appa- raissent : ils sont petits et noirs ; les trapézoidaux anté- rieurs sont remarquables en ce qu'ils affectent la forme d'un trait. Au deuxième âge, elle est verdâtre avec les lignes sous- dorsales et stigmatales blanchâtres, les verruqueux noirs et ceux des deuxième et troisième segments bien plus gros que les autres; la tête et l’'écusson noirs. Au troisième âge, elle offre à peu près le même aspect; mais la tête est brun jaunâtre avec une grosse tache noi- râtre au milieu de chaque calotte, et une autre tache placée latéralement à la base, près de l’'épistome. Comme elle à les mêmes mœurs que l’æruginalis, je ne m'étendrai pas davantage sur ce sujet, me bor- nant à dire qu'elle mange de préférence les petites feuilles à peine naissantes et les plus tendres de la San- toline ; qu’elle vit dans un tuyau de soie plus épais, plus solide que celui d’æruginalis, qu’elle rapproche plus étroi- tement les petites branches de Santoline, et que l’en- semble de sa demeure est plus volumineux ; enfin qu’elle subit le même nombre de mues, tous les six ou huit jours en moyenne. Adulte, la chenille de comptalis peut mesurer 28 milli- mètres environ. Elle est moniliforme, légèrement atte- nuée aux extrémités, avec les incisions des segments bien prononcées, Sa couleur est d’un vert sombre en des- sus, plus clair sous le ventre. Le dos présente quatre lignes longitudinales blanches : les deux internes bien marquées, bien nettes, les deux autres plus fondues, parfois obsolètes, surtout quand la chenille est près de la nymphose; ces lignes encadrent les verruqueux; la bande stigmatale est large et blanche. Le ventre présente trois lignes blanches : la ventrale est nette et continue. Les verruqueux sont noirs et entourés d’une plaque chi- tineuse arrondie et noire; les plus grosses de ces plaques sont celles des deuxième et troisième segments et les trapézoidaux antérieurs des autres; parfois, le noir dis- parait plus ou moins autour des verruqueux des seg- ments postérieurs et du ventre; leur poil est blond. 114 LE NATURALISTE RTE TEEN EURE EP ETUI TN NT NT LUE “ La tête est d'un blanc verdàtre disparaissant presque entièrement sous des mouchetures fauves; les taches du milieu et de la base des calottes se voient toujours en brun noirâtre; les ocelles sont noirs, les antennes blanchätres à extrémité brune ; l’écusson est verdâtre, marqué de taches noires aux bords; les pattes écailleuses verdâtres, avec de petites plaques où anneaux noirâtres; les membraneuses à colonne relativement courte et à crochets roux; les stigmates sont petits et noirâtres. Cette chenille ressemble beaucoup à celle de l’ærugi- nalis, et on l’en distinguerait difficilement si on les trou- vait toutes deux sur la même plante; mais comptalis se différencie surtout par la deuxième sous-dorsale, moins nette que chez æruginalis et par sa tête sur laquelle les mouchetures sont moins accentuées et de couleur plus claire que chez æruginalis. La chenille de PAlyct. turbidalis Tr. a ses bandes dor- sales plus larges et se touchant parfois, les externes surtout plus sinueuses ; les mouchetures de la tête très nettes et brun noirâtre. Les chenilles de Phlyct. nudalis Hb. et palealis Schiff. n'ont pas de lignes longitudinales blanches; leur tête est plus noire ou plus tachée de noir. Chez la Phlyct. verticalis L..les lignes sont plus larges, distinctes soulement après les mues, obsolètes ensuite ; la stigmatale, par contre, est moins large; la tête est plus fauve; les verruqueux des segments postérieurs, sont souvent les plus larges, et ceux qui persistent le plus à paraître noirs. Chez Phlyct. sticticalis L., les lignes longitudinales sont toutes peu marquées; la stigmatale parait géminée; les mouchetures de la tête sont noires; les plaques des verruqueux sont claires et cerclées de noir. Chrysalide. — La chenille de Phlyct. comptalis descend à terre pour se métamorphoser. Son cocon a une forme singulière ; il semble fait de deux parties : l’une large, arrondie, horizontale, ressemblant à une lentille épaisse; l’autre plus longue, plus étroite et verticale, s’enfonçant dans la terre, comme un gros clou. Ce cocon est fait de soie et de terre agglutinée, à parois épaisses; l’in- térieur est revêtu d’un tissu serré, imperméable, de soie blanche. Comme tous les cocons des chenilles de ce genre, il est spacieux et même hors de proportion avec la longueur de la chrysalide. L'ensemble, en effet, dépasse 25 millimètres, tandis que la chrysalide n’en mesure que 6 à 7. La chrysalide de comptalis est d’un brun jaunâtre, plus foncé aux lignes des segments ei au pourtour des ptéro- thèques, plus clair à l'abdomen; la surface est lisse sur le thorax, un peu plissée ou ridée ailleurs ; les nervures sont légèrement saillantes sur les ptérothèques; les stig- mates petits, noirâtres, le dernier très gros; le mucron est large, en éventail avec six soies raides, blondes; l’ex- trémité des enveloppes des aïles, des pattes et antennes libre. Caractéristiques. — Pour terminer, il convient de don- ner les caractéristiques biologiques de l’espèce : Imago. — Deux générations par an juillet; deuxième, août-septembre. : première, juin- OŒuf. — Six à huit jours d’incubation, selon la tem- pérature. Chenille. — Subit cinq mues; première génération, juillet-août; deuxième génération, fin aoùt-octobre. Les chenilles de cette deuxième génération, passent l'hiver dans leur Cocon et ne se chrysalident qu'au prin- temps suivant. Nourriture : Santolina chamæcyparissus. Chrysalide. — La durée de cet état varie de trois à six semaines, selon la génération. 2° Eulia (tortrix) Mabilliana Rag. La chenille de cette tordeuse qui a été primitivement. trouvée sur le Pistacia lentiscus, a été prise aussi sur d’autres plantes, telles que Micromeria græca et Santolina chamæcyparissus (CF. Wals., Entomol. monthly Mag., novembre 1896), en Corse. ü 30 Tortrix croceanu Hb. Cette Tordeuse méridionale vit sur les plantes les plus diverses, telles que Pistacia . L., Doryenium suffruticosum Will. (Millière, Icon., II, 255), Daphne gni- dium L., helianthemum (Stgr., Stett., e. Z.. 1859, 227), qurrcus ilex L. (Martorell): Thymus hu mastichina, Cistus laurifolius L., Lavandula spica L., , et même Umbilicus ne D. C. L'espèce a deux générations par an. Le papillon se prend d’abord en juin, puis en août et septembre. L'œuf de Tortrix croceana a la forme d’une calotte elliptique très aplatie. Sa surface est ridée, chiffonnée, présentant des traces de petites plaques polygonales à bords non saillants; sa couleur est jaune orangé. Les pontes forment des plaques arrondies, elliptiques, com- posées de 20 à 30 œufs imbriqués, c'est-à-dire se recou- vrant les uns les autres presque à moitié. ; Au bout de six à huit jours, il en sort une petite che- nille jaune avec tête et écussons noirs, vérruqueux indis- tincts et poils blonds. Adulte, la chenille de T, croceana est entièrement vert clair, la vasculaire à peine distincte en plus foncé, la région stigmatale un peu blanchâtre; les verruqueux légèrement saillants et blanchâtres, poils blonds; la tête et l'écusson verts, devenant cornés, le dernier à peine rembruni au bord postérieur; les pattes écailleuses concolores, à onglet brunâtre; les membra- neuses à crochets roux, La chenille de croceana vit dans les feuilles roulées ou réunies en paquets, en juin et juillet pour la première génération, et de septembre à mai pour la seconde. La chrysalide est brun rougeûtre, finement chagrinée sure thorax, à nervures des ptérothèques saillantes; les crochets de la rangée antérieure des segments abdomi- naux sont espacés; ceux de la rangée postérieure sont très serrés et peu saillants. Le mucron est prolongé en bec, plat; il porte, peu après le milieu, de chaque côté, deux soies raides, courbées en crochet et, au bout, quatre soies pareilles, mais plus recourbées encore. Ces soies sont rousses. Le cocon est fait d’une toile légère et peu abondante. puisque la chenille se chrysalide souvent dans une feuille pliée. Les papillons de la première génération ont de 24 à 26 millimètres d'envergure, taudis que ceux de la seconde sont beaucoup plus petits vont parfois 15 mil- limètres seulement. P. CHRÉTIEN. (À suivre.) LE NATURALISTE AS CATALOGUE SOMMAIRE DE LAY COLLECTION DE GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) 139. — Imitation expérimentale des dendrites de fer et de manganèse sur les roches calcaires. En immergeant des échantillons de calcaires cristal- lins ou compacts dans des solutions aqueuses de sulfate de manganèse additionnées de sulfate de fer, on a vu se faire des dendrites noires identiques dans leur composi- tion et dans leur allure aux dendrites de la nature (Sta- nislas Meunier). Fig. 123. — Reproduction artificielle des dendrites de manganèse. — 1/2 G. N. : On voit, figure 123, comment les choses se présentent quand on opère avec du calcaire lithographique immergé dans le mélange des deux sulfates. Pour bien réussir il faut rapprocher l’un de l’autre deux fragments de cal- caire de facon à ne laisser entre eux qu'un espace très étroit. 140. — Imitation des dendrites de manganèse sur des roches non calcaires par le permanganate de potasse. En gâchant du plâtre à mouler avec une solution de permanganate de potasse, On a vu la plaquette solide se moucheter de très petites dendrites qui sont à rapprocher des précédentes (M. Stanislas Meunier). 141. — Cristallisation du gypse sous l'influence miné- ralisatrice du sel gemme. l Fig.124. — Cristallisation du gypse sous l'influence de l’eau salée. On gâche du plâtre de Paris et on en fait, par moulage dans des ballons de verre, des boules de 3 à 4 centi- mètres de diamètre. Après la prise, on brise les ballons et les boules sont abandonnées pendant vingt-quatre heures dans une étuve à une température de 4100 et quelques degrés. Quand elles sont ainsi bien sèches et apres leur refroidissement, on les immerge dans une dissolution, saturée et froide, de chlorure de sodium et on les y laisse jusqu’à imprégnation complète, c'est-à- dire jusqu’à ce qu'il ne reste plus dans le plâtre aucune bulle d'air. Les boules sont alors déposées sur du papier à filtrer et abandonnées à la dessiccation. Au bout de quelques jours on les voit exsuder des aiguilles et des petits cubes de sel gemme, et très fré- quemment elles se crevassent en sens divers. Si on les brise après leur dessiccation achevée, on constate qu'elles sont extrêmement cristallines. Le gypse qui s’y est reconstitué a repris ses formes naturelles et ses cristaux ont fréquemment 3 millimètres de longueur. Bien des fois on les a vus se réunir en espèces d'oolithes radiés atteignant 1 centimètre de diamètre. Ces faits, qui s’ex- pliquent par une espèce de propriété cristallogénique du sel gemme, sont de nature à élucider beaucoup de par- ticularités de l’histoire du gypse. Les chlorures de strontium et de baryum jouissent de propriétés compa- rables à celles du sel marin. 442. — Imprégnation des caïtcaires par des minéraux histoire des roches bituminifères. solubles : Fig. 195. — Calcaire grossier imprégné de bitume et présentant les mêmes particularités de structure que les calcaires natu- rellement bituminifères. Lame mince vue au microscope: “grossissement 60 diamètres. Des fragments de calcaire à milliolites, comme il en existe en si grande abondance dans les zones moyennes du calcaire grossier de Paris, sont bien séchés, puis immergés dans du bitume tenu en dissolution à l’aide du sulfure de carbone, Après quelques jours, ces blocs étant sortis du liquide, on les coupe en lames minces et on les étudie au microscope. On constate que le bitume s'est insinué dans les intervalles des éléments rocheux, avec ung allure identique à celle qu’on voit dans Îles roches naturellement bitumineuses. Ces expériences ont été répétées avec des substances très diverses. 116 LE NATURALISTE PE ER AS A 0 Ce M TROISIÈME PARTIE PHÉNOMÈNES MÉCANIQUES D'ORIGINE PROFONDE $ 1. — Orographie ou histoire des chaînes de montagnes. A. — Schistosite. 143. — Expériences de Tyndall. Structure argileuse développée dans de l'argile par la pression. 144. — Expériences de Daubrée, Argile rendue schisteuse par la pression. De Pargile mélangée de paillettes de mica est bien malaxée avec une quantité convenable d'eau, puis placée en D (fig. 126) dans une caisse située au-dessus du piston d’une presse hydraulique. L’argile comprimée est amenée à sortir par un orifice ménagé à la partie supé- ri ure et se présente sous la forme du prisme A. En Fig. 126. — Argile soumise à la presse hydraulique et prenant par écoulement la structure feuilletée. examinant celui-ci, on s'aperçoit qu’il est devenu schis- teux et feuilleté par suite de l’orientation uniforme de toutes les paillettes qui se sont disposées de facon à opposer au courant boueux le minimum de résistance. L'application de ce fait à l’histoire des phénomènes naturels est de tous les instants. 445. — Fragment de brique présentant la structure schisteuse en conséquence des conditions de sa fabri- cation. Fig. 127. — Brique devenue schisteuse à cause du laminage qu'elle à subi avant sa cuisson. On a exposé des fragments de briques et de poteries qui présentent une structure feuilletée, ressemblant à celle des roches schisteuses, pour montrer avec quelle facilité la pression détermine l'orientation des éléments des pâtes plastiques. Il s’agit en effet du résultat déter- miné exclusivement par le laminage de la terre avant sa cuisson. : Beaucoup d'autres substances éprouvent les mêmes effets dans les mêmes circonstances, et c’est ce que mon- trent les deux spécimens suivants : 146. — Fragments de stéarine en pains, présentant la structure schisteuse à la suite de sa compression dans un sac de crin. 147. — Lame de fer présentant la structure schisteuse à la suite de son passage au laminoir. 148. — Fragment de craie cylindro-conique imitant la forme d’une bélemnite et qui a été tronconné par le laminage de l'argile où on l'avait empâté (Daubrée). La déformation des fossiles dans les roches schisteuses a été l’objet de très nombreuses expériences, Parmi elles, nous avons choisi, pour en exposer le résultat, celle qui est représentée figure 128. Un cylindre de craie est en veloppé d'argile plastique convenablement corroyée et le tout est passé au laminoir. L'’argile s'aplatit, se feuillette, et s'étire et le cylindre de craie, entrainé par l’écoulement boueux, se tronçonne en frag- ments qui s écartent les uns des autres. C'est une imitation remarquablenrent exacte de l'état des bélemnites dans beaucoup de régions schisteuses et spécialement dans les phyllades liasiques du mont Lachat, en Haute-Savoie. Fig. 198. — Cylindre de craie tronçonné par le laminage de l’ar- gile dans laquelle on l’avait empâté. / 149. — Étirement et tronconnement d'un test de bélemnite par le laminage d’un prisme de plomb dans lequel elle était encastrée (Daubrée). 450. — Production de la structure en éventail dans une masse d'argile qui s’est écoulée entre deux plaques très rapprochées l’une de l’autre (Daubrée). Un bloc d’argile bien corroyée et mélangée de paillettes | de mica, est placé entre deux plaques de fonte et soumis .à l'effort de la presse hydraulique. En se rapprochant ji LE NATURALISTE 117 l’une de l’autre, les plaques déterminent l’écoulement transversal et par conséquent la schistosité de l'argile, conformément aux faits qui viennent d'être mentionnés. Mais au moment où l'argile, en s'écoulant, déborde les Fig. 129. — Imitation artificielle de la structure en éventail. plaques, elle se gonfle et ses feuillets se mettent à diverger les uns par rapport aux autres. Il en résulte une disposition en éventail, bien visible dans la figure 129 et qui présente de grandes analogies avec la disposition générale des masses rocheuses constitutives des grandes chaînes montagneuses. . 151. — Production de la structure en éventail dans une lame de plomb. C’est une variante de l'expérience précédente. 152. — Schistosité obtenue dans le même sens de la pression par glissement le long d’une bande de caout- chouc (Stanislas Meunier). STANISLAS MEUN'ER. APPARITION des espèces du genre RHIZOTROGUS, Lat. COLÉOPTÈRES DU GROUPE DES LAMELLICORNES RHIZOPHAGES . Les espèces françaises du genre Rhizotrogus ont chacune des époques d'apparition différentes; leurs heures de sortie ne sont pas non plus les mêmes pour chaque espèce; nous allons faire connaître brièvement ces époques ainsi que leurs heures, mais avant, cherchons à connaître la cause de ces dissemblances. Si la venue de chaque espèce avait lieu à la même époque, à quelques jours près, quoique à des heures différentes, qu'en un mot, l'apparition avec sa durée normale, commencée le matin. se terminàt le soir, chaque espèce se succédant dans le courant de la journée, par périodes de temps intermittentes, on pourrait voir dans cet ordre régulier un effet de la création, un jeu har- monique à faire venir chacun à son heure; — cet ensemble révé irait trop bien au gré de nos désirs, le Créateur voulu s’asireindre à uñe régularité si parfaite, il à assigné à chaque espèce une période différente en même temps qu'une heure particulière. Dans l’ordre préexistant, en hiver comme en été, au printemps aussi bien qu'en automne, les espèces nocturnes du monde ento- mologique ont pour partage les heures sombres, les espèces diurnes ont en apanage les moments dans le cours desquels l’astre solaire inonde læ terre de ses rayons bienfaisants, et cela avec un ensemble parfait, chaque espèce venant à son époque, conservant son activité propre de la première à la dernière heure du jour ou de la nuit; on ne voit pas chez elles ce con- traste frappant qui caractérise les espèces du genre qui nous occupe, et dont nous cherchons à nous expliquer les causes, étant donné d’abord que toutes leurs larves sont rhizophages, vivant à couvert dans le sol, qu'ensuite arrivés à l'état parfait, les adultes qui sont nés d'elles, sont d'assez bons voiliers, el qu'une fois leur course achevée, ils s'enterrent pour ne reparailre n'a pas que le lendemain exactement à la même heure qu'au jour précé- dent, et l'apparition se continuant ainsi chaque jour, jusqu'à ce que le sort de la génération à venir soit assuré par un rappro- chement; larves et adultes ont bien leurs ennemis, mais quel est l'insecte qui n’a pas le sien dans l'une ou dans l’autre de ses phases biologiques, et, bien plus. quel est le parasite qui n’est pas ichneumoué à son tour; — rien n'explique donc au point de vue de la conservation de l'espèce, les causes qui font sortir à des époques et à des heures différentes les espèces du genre Rhizolroqus, et cela n'est pas l’effet du hasard, non plus une bizarrerie de la nature; — à ce fait particulier est liée une cause dont l'importance nous échappe, tant est peu élevée notre conceplion dans les décrels de la création. Les époques et les heures qu'il nous a été donné d'observer, sont les suivantes : 1° Fin février à fin mai, — de 5 à 7 heures du soir. Rh. cicalricosus, Muls., sort de terre au coucher du soleil. s’enterre à la, nuit close, son vol ne dépasse pas les hauteurs des buissons; le rapprochement des deux sexes a lieu au ras du sol; spécial aux coteaux de moyenne élévation. 2° Avril à mai, — de 4 à 6 heures du soir. Rh. æslivus, Oliv., vole le soir à la lisière des bois des coteaux moyens, disparait à la tombée de la nuit après s'être accouplé. 39 Avril à juin, — de 4 à T heures du soir. Rh. marginipes, Muls., sort de terre dès que le soleil baisse ; son vol est bas, stationne sur nos coteaux de faible hauteur, le rapprochement à lieu à terre. 4° Juin à mi-juillet, — de 7 à 8 h. 1/2 du soir. Rh. rufescens. Lat., vole en troupes nombreuses, autour des buissons formant bordure aux champs de la plaine; l’accouple- ment a lieu sur les buissons ; plusieurs mäles se groupent par- fois en forme de grappe vivante autour d'une même femelle, chacun cherchant à obtenir ce qu un de plus heureux à déjà EE ° Première quinzaine de juillet, — de T à 10 heures du matin. a fuscus, Oliv., fin voilier, particulier aux hauts plateaux au vol bas et soutenu; recherche sa femelle dans le gazon où elle se dissimule et où elle attend que le mâle vienne la féconder. 6° Deuxième quinzaine de juillet, — de 10 heures du matin à 2 heures du soir. ! Rh. pini, Muls., particulier aux bois de pin de la haute et de la moyenne montagne; son vol élevé est bien soutenu; s’ac- couple sur le branchage des conifères où l’attend sa femelle. Ces six espèces sont de nos contrées roussillonnaises. 7° Fin mai, — en plein midi. Rh. ruficornis, Fab., particulier à la plaine; en envirous de Montélimar, vol bas et soutenu. 8° Première quinzaine de.juin, — dans l'après-midi. Rh. solstilialis, Linné, pas rare aux environs de Lyon, son vol est bas et soutenu. Ainsi, pendant cinq longs mois, à des heures bien différentes, apparaissent des espèces de Rhizotrogus affines, mais dissem- blables les unes des autres; une fois leurs lues d'apparition terminées, toutes s'enterrent peu profondément où se dissi- mulent au pied des végétaux, et cela aussi bien en plaine qu'en coteaux d’altitudes différentes et qu'en haute ‘ou en moyenne montagne. Cette que stion si intéressante de l'apparition des espèces du genre Rhizolrogus, est indépendante de l'époque d’ap parition des insectes en général. nombre aux Capitaine NamBEu. CHRONIQUE & NOUVELLES La récolle des œufs de poissons pour la pisciculture marine. — Les mœurs du Coendou velu. — Influence de l'électricité sûr le mouvement des élamines. — La cullure des plantes alpines dans le sphagnum. Dans un travail sur le développement et la pisciculture de Ja Sole MM. Fabre-Domergue et Biétrix donnent d'intéressants détails sur l'obtention et la collecte des œufs de poissons ma- rins. La première condilion requise pour ment de pisciculture publique ou privée, c'est de pouvoir compter n'impor te quel établisse- 118 d'une façon absolument certaine et régulière sur la quantité d'œufs nécessaire à son fonctionnement. En pisciculture d'eau douce ce résultat s'obtient aisément — pour les Salmonides tout au moins — grâce à la conservation dans les bassins fermés d'une collection de reproducteurs. Le moment venu, ces reproduc- teurs sont capturés, les femelles débarrassées en une ou deux fois de la totalité de leurs œufs ; ceux-ci sont fécondés par la laitance que l’on obtient en abondance des males et l’incubation s'effectue dans des appareils bien connus. Mais les Salmonides constituent une heureuse et trop rare exception dans la classe des poissons osseux, Chez la plupart des femelles appartenant aux autres fa- milles de la même classe, la maturation des œufs n’est pas simul- tanée ; elle exige un temps variable souvent fort long et qui, pour Certaines espèces. n’est pas inférieur à plusieurs mois et, par surcroit, ce temps ne se trouve pas encore très exactement déter- miné., On comprend que dans cesconditions toutetentative de ponte arüficielle par expression des œufs n'aboutit qu'à l'obtention d'une très petite quantité de produits müûrs mélangée à des éléments imparfaitement développés quoique assez avancés pour se détacher des parois ovariennes sous l'influence d’une pression un peu brutale. Les fécondations artificielles réalisées par ce procédé son{ bonnes tout au plus à fournir les éléments d'une étude embryo- logique, elles ne sauraient servir de base à une exploitation in- dustrielle que si une observation attentive du développement imtra-ovarien des œufs de l'espèce visée démontrait la parfaite uniformité de leur maturation. Certaius faits semblent venir à l'appui de cette dernière hypothèse et on a tout lieu de croire que chez plusieurs poissons marins, la durée de la ponte est extré- mement courte. Quand, par exemple, on ouvre une femelle de sardine parvenue à parfaite maturité, on trouve ses ovaires gon- flés d'une matière rosée, transparente, un peu analogue à de la la gelée de groseille, matière qui n’est autre chose que la masse des œufs arrivés à leur complet développement. Dans ce cas évi- demment la fécondation artificielle peut donner des résultats ap- préciables. Quelques formes plus intéressantes au point de vue de la pisciculture marine sont peut-être dans le même cas, et le Bar notamment paraît avoir une période de ponte si abrégée qu'il possède vraisemblablement des ovaires à maturation extrêmement homogène. D’autres espèces par contre mettent trois ou quatre mois à se défaire de leurs œufs. Earll admet le premier chiffre pour la Morue. Butler, sans fixer un terme aussi précis pour la Sole, a observé qu’elle émet ses œufs un à un à intervalles réguliers, fait qui, joint à l'examen des ovairesckez les femelles mûres de cette espèce, laisse pressentir pour elle une période de ponte de très longue durée. Eufin, pour la Plie, les naturalistes de Dumbar ont reconnu également que la maturation et l'émission des œufs de- mandent un certain temps. Dans l'état actuel de nos connaissances, le seul moyen rationnel, employé jusqu'ici en pisciculture marine pour se procurer des œufs parfaitement mürs d'une espèce de poisson donnée, consiste à réunir dans un espace closun certain nombre d'individus adul- tes, mâles et femelles, de cette espèce, à les y laisser pondre na- turéllément et à en recueillir tous les jours les œufs flottants à mesure que le courant d’eau les emporte dans un récipient adapté au trop-nlein du bassin. Pour si simple que paraisse ce programme, il n’est pas sans présenter quelques difficultés. N'oublions pas que si, chez l’im- mense majorité des poissons osseux, il n’y a pas accouplement, la sortie des éléments sexuels n’en est pas moins soumise chez ces êtres à l'empire de la volonté. Cette sortie s'accompagne de jeux variés, de manœuvres parfois compliquées précédant la féconda- tion, l’assurant même, parce qu'elles ont pour but la rencontre des œufs et des spermatozoïdes, et les poissons ne procèdent à ces exercices, ne frayent en un mot, que s'ils trouvent dans leur pri- son toutes les conditions de sécurité, de bien-être, toute la liberté d'allure qu'ils sont habitués à avoir dans la nature. Il importe donc de réaliser avant tout ces conditions et de les déterminer pour chaque espèce Or, leurs exigences à cet égard sont d'im- portance fort inégale. Certaines espèces peuvent en effet procéder au frai dans des bacs de quelques centaines de litres, tandis que d’autres, dans les conditions les plus favorables en apparence, re- tiennent leurs œufs jusqu'à complète altération. À Dumbar, les plies destinées à la reproduction sont contenues au nombre de deux ou trois cents dans un bassin alimenté par une pompe et d’une capacité de 270 mètres cubes et d'une profon- deur de 3 m. 50. On en obtient régulièrement plusieurs milliers d'œufs fécondés susceptibles de se développer normalement. Une espèce voisine, le Flet, a toujours, à Concarneau, présenté cer- taines tendances à la rétention. À Plymouth, par contre, Butler à conservé des soles mûres, dans un aquarium de 300 litres à parois LE NATURALISTE de verre et y a étudié de très près le phénomène de la ponte chez cette espèce. MM. Fabre-Domergue et Biétrix ont, mêmes conditions, obtenu de façon répétée des œufs de Tacaud (Gadus luseus), et l'émission nocturne des produits sexuels était accompagnée de jeux si vifs qu'il est souvent arrivé de retrouver le matin sur le carrelage de l'aquarium un ou deux des reproduc- teurs qui avaient bondi par-dessus les bords de leur bac. Dans des conditionstoutes différentes, c’est-à-dire dans un bassin extérieur comuniquant par des vannes avec la mer et alimenté d'eau seulement grâce au jeu des marées. des Bars eu petit nom- bre ont donné chaque année du 235 avril au 15 mai une abondante récolte d'œufs. Enfin la Morue, dans divers établissements euro- péens ou américains, n’a fait aucune difficulté de frayer même dans des viviers flottants en bois. Lorsque, dans un bassin pour si vaste qu'il soit, des poissons émettent leurs œufs flottants, il suffit, si la surface n’est pas agi- tée, de promener un filet fin le long de ses bords pour trouver à coup sûr un certain nombre de ceux-ci. Tous les dispositifs des- tinés à la collecte des œufs pélagiques sont donc basés sur le fait què ces œufs sont entraînés par le courant de surface que déverse au dehors le trop- plein du bassin. On a imaginé, en vue de la collecte des œufs flottants, plu- sieurs appareils, tous basés sur l'emploi de cribles à mailles assez fines pour les retenir sans s'opposer au passage de l’eau. A Dun- bar, par exemple, le trop-plein du bassin est formé d'un large canal en maçonnerie en travers duquel, à l’époque du frai, on place des cadres garnis de soie à bluter à mailles de 1 millimètre. On facilite la chasse des œufs vers ce canal en élevant lésèrement le niveau de l’eau un peu avant le moment où on désire les re- cueillir. L'installation plus modeste de MM. Fabre-Domergue et Biétrix consiste simplement en un vase à tubulure supérieure dans le- quel plonge un cylindre également en verre portant un crible en soie à son ouverture inférieure. L'eau tombe dans ce cylindré, en sort par le crible et les œufs se trouvent ainsi retenus sans dan- ger d'altération. : Tout dispositif approprié à l'importance du débit de l’eau etau nombre des œufs à recueillir donnerait en réalité d'aussi bons ré- sultats ; l'essentiel est d'éviter l'obstruction des mailles, l’accu- mulation des œufs contre elles et par là leur rapide détériora- tion. + + x Il existe actuellement au Jardin des Plantes de Parisun intéres- sant mammifère, une sorte de porc-épic américain, qui lui a été donné par M. Lyonnet. C'est un Sphingure connu sous le nom vul- gaire de Coendou velu, sur lequel M. Oustalet vient de donner d’intéressants détails. Les Coendous sont des rongeurs essentiellement organisés pour mener une existence arboricole. En effet, quoique leurs pieds de derrière ne possèdent pas, comme chez beaucoup d’autres ani- maux grimpeurs un pouce susceptible de s'opposer aux autres doigts, ils peuvent néanmoins saisir une branche avec beaucoup de force, grâce à la largeur de leur face plantaire, qui est extrêé- mement rugueuse et prolongée du côté interne parun lobe semi- circulaire. Ce lobe, supporté intérieurement par les os du doigt interne et par des pièces empruntées au tarse, est représenté, aux membres antérieurs, par une expansion analogue, mais de dimen- sions plus réduites. En outre, les pieds sont tournés en dedans et, comme chez les autres quadrupèdes grimpeurs, les tibias sont largement séparés sur la plus grande partie de leur longueur. Enfin, la queue, très développée et renflée à la base en une masse charnue et musculeuse, s'atténue dans sa portion terminale, qui est complètement ou presque entièrement dénudée et qui peut s’enrouler autour d’une branche, de manière à constituer un or- gane de préhension on plutôt de suspension. La queue remplit donc le même rôle que chez certains singes américains, en con- solidant la position de lanimal perché sur une branche, en lui permettant, au besoin, de faire libre usage de ses pattes anté- rieures pour saisir une autre branche ou pour porter les aliments à sa bouche. La tête des Coendous se termine par un museau épais, obliquement et couvert en partie par une sorte de duvet. Les Coendous vivent actuellement dans la zone tropicale du Nouveau Monde et se trouvaient déjà, pendant la POyoIe qua- ternaire, dans les mêmes régions. Chez le Coendou velu, lé corps estrevétu d’une abondante four- rure, sous laquelle se dissimulent des piquants extrêmement aigus qui sont pour la plupart assez grêles, sauf vers leur point d’atta- ches. Ces piquants sont marqués de trois couleurs, de blanc jau- tronqué TMS dans les _ LE NATURALISTE 119 nâtre à la base, de noir au milieu, et de jaune-orangé à la pointe, tandis que les poils allongés qui les recouvrent sont d'un blanc noirâtre, avec l'extrémité rousse ou jaunâtre, ce qui donne au pe- lage un aspect tiqueté. Des poils plus courts et plus raides gar- nissent le dessous du corps, la face interne et les extrémités des membres. Dans sa portion basilaire, la queue est hérissée d’ai- guillons, au moins au-dessus; mais vers le bout, elle se découvre et montre une peau écailleuse. Les Coendous velus habitent les provinces méridionales du Brésil, ainsi que le Paraguay, où ils forment une race à peine distincte. Ils se tiennent généralement au milieu des taillis ou dans les grandes forêts et se nourrissent de feuilles, de bourgeons, de fleurs et de fruits. Après avoir passé la plus grande partie du jour à se reposer en se tenant pelotonnés à la bifurcation d'une branche, les Coendous se mettenten campa- gne au crépuscule et rodent pendant toute la nuit. Ils grimpent et se servent alternativement de leurs mains et de leurs pieds,che- minent prudemment le long des ruisseaux et passent d'une bran- che à l’autre énse suspendant par la queue et par les pattes de derrière et en se balançant, la tête en bas, jusqu’à ce qu'ils aient saisi un nouveau point d'appui. Les Coendous sont d'un naturel apathique et peuvent rester des heures où même des journées entières sans changer de place. Ils se tiennent accroupis, le dos voûté, le pelage hirsute, les pieds de devant rapprochés et le museau touchant presque les pieds de derrière, ou bien ils s'arc-boutent sur leur perchoir, autour duquel l'extrémité de leur queue est enroulée. On ne les voit presque Jamais boire et ils se montrent beaucoup moins vo- races que d'autres rongeurs. Comme aliments, ils acceptent volontiers du pain, du maïs, du manioc, des herbes, des lé- gumes, des fruits, à l'exclusion de la viande, et aiment à varier leurs aliments, dont ils ne prennent, à chaque fois, qu'une petite quantité. Ils attaquent avec leurs dents le morceau qu'ils ont choisi et qu'ils soutiennent avec leurs pattes de devant, à la facon des Agoutis, mais ils hésitent à entamer un fruit revêtu d'une écorce un peu épaisse, quoiqu'on les ait vus ronger des morceaux de bois et même de la cire vierge. D'Azara avait rémarqué que, lursqu'on lut apportait son chocolat ou qu'on en- tait dans sa chambre avec un bouquet de fleurs, le Coendou qu'il gardait en captivité ouvrait les narines et élargissait son museau comme pour aspirer largement leur parfum qu'il perce- vait à plusieurs mètres de distance. Ce Coendou tournait par- fois la tête quand on l'appelait par son nom, mais n'émettait presque jamais aucun son; c'est tout au plus si rarement, quand il avait froid, quand il était tourmenté par la faim ou parles piqüres des parasites, il faisait entendre un petit bélement sourd à peine perceptible. Quand on les touche légèrement, les Coendous ne bougent pas, mais si on insiste un peu brutalement ils hérissent leur ar- mure épineuse et les longs poils qui les recouvrent et doublent ainsi le volume de leur corps. Il arrive parfois que la contrac- tion des muscles peauciers, en redressant brusquement les piquants, en détache quelques-uns et les fasse tomber. Le Coendou velu, qui est connu au Brésil et au Paraguay sous Je nom de Couuiy, est l'objet d’une chasse active de la part des Indiens, qui en mangent la chair, malgré son odeur désa- gréable. Les colons d'origine européenne, sans partager le goût des indigènes, n'épargnent guère cet animal innoffensif, envers lequel les chiens eux-mêmes manifestent de l'antipathie. * # Les étamines de Mahonia nepalensis et de quelqurs espèces voisines sont capables d'accomplir des mouvements sous l’in- fluence d’un contact. À l'état de repos, elles sont éloignées du pistil; £i on touche très légèrement leur filet, qui est aplati aussi bien sur sa face externe que sur sa face interne, elles se re- courbent de façon à venir s'appliquer le long du pistil, l'anthère venant au Contact du stigmate. l'étude physiologique de ces mouvements à conduit M. Paul Dop aux résultats suivants : Les deux faces du filet sunt également sensibles. Il suffit pour s’en convaincre de toucher avec une aiguille la face interne, ou de serrer très légèrement la fleur entre les doigts; dans ce deuxième cas, on comprime la face externe des étamines qui entrent im- médiatement en mouvement. Dès que l'excitation a cessé, les étamines reviennent lentement à leur position de repos, qu’elles atteignent au bout de dix à quinze minutes. On peutainsi faire mou- voir cinq à six fois les étamines d'une fleur séparée de Aa plante, ou même encore une élamine détachée de la fleur. Ces mouve- ments sont influencés par la température, la sensibilité maxima ayart lieu entre 25 et 30 degrés. a ——————————_—_—_—_—_— M. Dop a étudié l’mfluence de l'électricité sur ces mouve- ments. On peut, pour faire agir l'excitation électrique, isoler une étamine de la fleur et placer les deux électrodes l’une à l'anthère, l'autre à la base sectionnée du filet. Cette méthode, qui a cependant donné quelques résultais, est incertaine, en ce sens que le contact est plus où moins mauvais entre l’électrode et l'étamine. Il est préférable d'opérer de la façon suivante: on fait tomber dans la fleur une goutte d'eau rendue conductrice par une faible trace d'acide ou de sels. £n général, la goutte est retenue par capillarité à l'entrée de la fleur, mais il suffit qu'elle baigne les anthères. On place alors les deux électrodes dans cette eau, dans le voisinage ou au contact des deux anthères opposées. Ces deux anthères et les filets qui les supportent, ferment le circuit. Pour avoir des résultats comparables, on place en outre les fleurs à la température optima. Dans les électrodes, disposées comme il vient d'être indiqué, on fait passer un courant. Dès que celui-ci s'établit, les deux éta- mines voisines des électrodes se rabattent brusquement sur le stigmate, et, si l'intensité du courant a une valeur suffisante, l'excitation s'irradie, et toutes les élamines obéissent à l'excita- tion. Cette intensité, d'ailleurs, est impossible à déterminer en valeur absolue, car la résistance de la fleur varie à chaque ins- tant, par suile de l'imbibition des parois cellulaires. Que la fer- meture du courant s'opère sur l’anode où sur la cathode. Le résultat est le même, c'est-à-dire se traduit en mouvement. Si on continue alors à laisser passer le courant, on voit les éta- mines revenir en dix minutes à leur position de repos. Ainsi donc se trouve démontrée la loi suivante : la fermeture, c'est-à- dire l'établissement du courant, détermine un mouvement ; dés que le courant est établi, l'état de mouvement cesse. M. Dop a cherché ensuite quelle était l'intensité minima né- cessaire à la production du mouvement. Il a trouvé que cette intensité minima était comprise entre 4 et 6 milliampéres. En élevant progressivement l'intensité, 1l est arrivé jusqu’à 2 am- pères, intensité à laquelle les mouvements se produisaient encore, mais moins énergiquement qu'avec les intensités faibles Enfin on peut constater que les chocs d'induction répétés à de courts intervalles, produisent un état tétanique, de courte durée, car la fatigue de l'étamine se fait très vite sentir. * x « Les horticulteurs italiens emploient avec grand succès la tourbe pour la culture des plantes alpines. M. Henry Correvon l'a également employé à Genève, où il a pleinement réussi. « Le 20 mars 1901, dit-il, je fis aménager, au sommet d'un mur qui recevait le soleil depuis neuf heures du matin jusqu'a la nuit, un emplacement plat sur lequel je déposai un certain nombre de terrines de sphagnum sec dans lesquelles je plantai à racines nues : Arnica rnontana (en assez mauvais élat), Asérantit mi- nor (soufre teux également), Graphalium Leontopodium (un semis d'un an), Leucanthemum alpinum, Androsace Helve- lica, Purnassia mysorensis, Sarifraga aizoides, Saxifraga Carpathica, Saxifraga stelluris. Soldanella alpina Tous ceux qui s'intéressent aux cultures alpines conviendront qu'il s'agit là, le Gnaphalium Leontopodium excepté, des espèces les plus difficiles à culuver et à faire fleurir sous le climat continental. Je n'étais jamais, parvenu à faire fleurir à (enève:l'A4rnica, le Leucanthemum, les Saxifraga aisoides et stellaris ; et quant à la Soldanella, je ne l'avais eue en fleurs que sous une cloche de verre qui maintenait l'humidité autour de sa toutle, Un connais- seur verra aussi d'emblée que l'essai portait sur des plantes de nature différente quant à leurs affinités chimiques. Les unes {Gnaphalium, Androsace) sont franchement calcicoles, tandis que d’autres (Saæifraga stellaris, Arnica) sontsilicoles. D'autre part, tandis que les unes (So/danella, Saxifragal'arnassix, Astrantia) appartiennent aux lieux frais et humides, les autres (C er Androsace, Leucanthemum, Arnica) recherchent les lieux secs Il fallait donc s'attendre à des résultats bien différents. Oril n'en fut rien, et toutes réussirent à peu près compièlement. In effet, au Bou de peu de jours, nous pûmes constaler une activité re- doublée dans le développement de toutes ces plantes; les feuilles chlorosées et jaunes de l’Arnica se veinérent de vert et devinrent bientôt tout à fait luxuriantes ; le cœur de la Soldanelle se gonfla et-de très nombreux boutons apparurent; l'Astrance émit de nombreuses feuilles bien saines et bien vigoureuses; le Leucan- themum, dont je n'avais jamais pu oblenir le moindre bourgeon, auparavant, donna naissance à de nombreux er vigoureux ra- meaux. L'année suivante, les résultats dépassérent toutes mes espérances. La Soldanelle avait, en avril, plus de cinquante fleurs, 120 LE NATURALISTE ce qui ne s’est jamais vu dans la nature, et le Gnaphalium por- tait douze très beaux capitules tandis que l’Arnica était resplen- dissant et que l’Androsace helvétique se couvrait de ses fleurs blanches sessiles. » Ces résultats sont très encourageants. Hexr: Cour. HÉTÉROCÈRES NOUVEAUX DE L'AMÉRIQUE DU SUD Lasiocampidie. Hydrias qurda, sp. nov. 40 à 42 millimètres. Dessus des supérieures gris brunâtre, tra- versé par plusieurs lignes brun noir, savoir : une antémédiale plus ou moins épaissie d'ombres brun noir, et immédiatement suivie d'un trait anguleux discocellulaire noir, une médiane cour- tement dentée, bien coudée extérieurement au départ de la côte, courant assez droite au bord interne, d'ordinaire mal indiquée et parfois accompagnée de petits points nervuraux päles, suivie de près d’une troisième ligne encore plus effacée et un peu plus tourmentée, enfin une subterminale bien dessinée, fortement dentée, rentrant vivement à l’intérieur sur la côte et, entre 3 et 5, sur la 4; suivant les individus, les trois premières lignes s’ombrent plus ou moins de brun noir, et dans l’un de mes spé- cimens, toute cette partie est d’un brun uniforme, ne laissant plus que deviner les lignes ; la base est saupoudrée de quelques poils blanchätres, et les nervures sont teintées de brun, notam- ment sur le bord terminal; la frange concolore s’éclaire à l’ex- trémité des nervures. Dessus des inférieures gris brunâtre, la région costale teinfée de brun noir, avec une subterminale den- tée, accompagnant le bord, mieux marquée au départ de la côte, l'extrémité des nervures brunissant et la frange comme aux pre- mières ailes. Dessous des quatre ailes gris brunätre avec une subterminale commune, dentée, accompagnant les bords; les franges comme en dessus. Le corps concolore, le thorax garni de poils d’un gris plus pâle. Santo-Domingo, Carabaya, Pérou Sud-Est; trois c'e. Cette espèce est fort voisine d'Hydrias adustä WIk. (rubigi- nosa Feld.), mais elle s’en distinguera au premier coup d’œil par l’absence des plaques ferrugineuses dans l’aile et notamment à la base inférieure des premières ailes; adusta est, aussi, bien marquée de cendré sur le thorax, la première paire de pattes et l'extrémité anale, Hydrias congruens, Sp. nov. Egalement de la mème localité, je possède un seul C* qui me semble différer de gurda. La teinte en est plus rousse, la seconde ligne (médiane) est non plus coudée au départ de la côte mais à peine arrondie, fort bien dessinée et courtement dentée; à la rentrée sur 4, la subterminale forme une large tache couleur du fond; l'espace entre les troisième et quatrième lignes se teinte de blanchâtre, sauf à la côte ; enfin les supérieures et la côte des secondes ailes sont parsemées de fins poils rouges qui manquent absolument dans gurda, le reste étant d’ailleurs pareil Santo-Domingo, Carabaya, Pérou Sud-Est; un Hydrias canescens,sp. nov. 39 à 41 millimètres. Dessus des supérieures d’un gris légère- ment roussâtre, éclairé de blanchâtre dans les régions apicale et terminale, et traversé par trois lignes plus sombres : une anté- médiale irrégulière, immédiatement suivie d’un point cellulaire, une extra-cellulaire coudée extérieurement au départ de la côte, puis courant droit sur le bord interne, peu dentée et bordée extérieurement de blanc, enfin une subterminale également peu dentée, rentrant intérieurement sur la côte, et entre 3 et 5, et s'arrêtant sur la 2; frange grise éclairée de blanc à l'extrémité des nervures. Dessus des inférieures blanc, la région costale teintée de gris, le centre et la région abdominale garnis de longs poils fauve pâle avec une amorce de ligne centrale à la côte et une subterminale dentée rentrant un peu entre 3 et 5, l'extrémité des nervures grise, la frange grise plus largement tachée de blanc qu'aux premières ailes. Dessous des quatre ailes blanc, les supérieures avec l'espace basilaire, en partie ombrée de noirâtre et les seconde et troisième lignes assez bien indiquées et épais- sies: les inférieures avec l’amorce de lalligne centrale, mais la subterminale mal dessinée; les franges blanches.et grises. Tho- rax gris roussâtre ; corps et pattes roussâtres. Merida, Vénézuéla; trois co Egalement du groupe d'adusta WIk, Perophoridæ. Perophora iniperila, Sp. nov. 35 millimètres. Dessus des quatre ailes d'un brun roux, variant d'intensité, semé d'atomes noirs assez clairsemés, mais gros el traversés par une ligne commune, centrale aux secondes ailes, plus extérieure et légérement courbée en dehors aux premières ailes chez lesquelles elle finit sur la 7. Cette ligne brune s'appuie sur une partie intérieure foncée, extérieurement la ligne est bordée de rosé pâle, etle fond de l'aile s’éclaircit plus où moins; chaque aile avec un petit point noir sur la discocellulaire, les supérieures ayant en outre une ombre extrabasilaire arrondie et un gros point sous-costal noir au troisième quart de la côte, celle-ci est finement brune avec la région sous-costale rosée; les franges brunes en partie finement lisérées de pâle. Dessous des supérieures brun roux, semé de quelques gros atomes noirs avec le trait discocellulaire noir bien marqué, la ligne comme en des- sus noire mais coudée intérieurement après la 6 et rejoignant le point sous-costal dans l'exemplaire le mieux marqué (dans l'autre, la ligne commune reparait à peine), l’espace terminal en dehors de la ligne, plus pâle et lilacé. Dessous des inférieures pâle, presque sans atomes noirs (sauf à l'angle anal dans l'un de mes spécimens), la ligne plus pâle. Franges comme en dessus. Tête, corps et pattes garnis de longs poils brun roux, tachetés irrégulièrement de gros atomes noirs. Santo-Domingo, Carabaya, Pérou Sud-Est; deux CO. Cette espèce a les mêmes dessins que Perophora inscila Schs, mais son port est moins élancé, les saillies de ses ailes sont moins accentuées et sa leinte est plus sombre. Perophora rosea, Sp. nov. 29 millimètres. Supérieures avec le bord terminal assez profon- dément échancré au milieu, l'angle interne fuyant; inférieures à bord terminal bien coudé sur la 4, l'angle anal coupé carrément. Dessus des quatre ailes d’un blanc carné päle, semé parçimo- nieusement de gros atomes noirs, traversé par une fine ligne commune, extracellulaire, peu sinuée, assez bien arrondie aux inférieures, chaque aile avec un petlt trait discocellulaire noir, plus apparent aux premières ailes, les supérieures ayant, en outre, la vague indication d'une fine extrabasilaire et la côte fine- ment jaune; la frange concolore. Dessous des ailes avec la même ligne commune mal indiquée; les supérieures rosées dans toute la partie supérieure jusqu'à la ligne, d’un blanc carné dans la partie interne et brunissant sur le bord terminal, avec quelques atomes, la côte jaune et la tache discocellulaire noire, bordée de poils blancs ; les inférieures blanc carné semé d’atomes, le bord terminal brunissant. Paipes, antennes'et extrémités de la première paire de pattes rosés, thorax et corps garnis de longs poils blancs, la tête et l’anus jaunissant. Popayan, Colombie ; un Me semble devoir se placer auprès de grisea Schs. Limacodid:., Edebessa albida, sp. nov. 28 à 30 millimètres. Les quatre ailes blanches; les supérieures avec la côte jaune, traversées comme dans Edebessa dimas Cram. par une série oblique de points intranervuraux noirs ; les franges blanches. Dessous pareil, mais sans la série de points qui ne se voit que par transparence. Tête, dessus de l'abdomen et cuisses jaune orangé ; thorax et base de l'abdomen blancs, tachés de jaune orangé; antennes noires, extrémités des pattes noires coupées de blanc: ventre blanc. Santo-Domingo, Carabaya, Pérou Sud-Est; plusieurs CC. Docnix. LE NATURALISTE ‘ 121 LE DACUS OLEÆ Je vais entretenir les lecteurs du Naturaliste d'un diptèere appelé le Dacus oleæ qui à causé aux environs de Nice d'importants dégâts aux récoltes d'olives. Au Congrès oléicole organisé il v a quelques années par la Société d'agriculture des Alpes-Maritimes, l’atten- tion de l’assemblée a été attirée par la situation déplo- rable dans laquelle l’oléiculture se débat par suite des ravages que continue à causer cet insecte vulgairement appelé Keiroun. Or, pour enrayer ce fléau et empêcher le Dacus olex de se reproduire, le Congrès a demandé la réglementation de la cueillette des olives, complétée par d’autres me- sures dont je crois utile de faire connaitre les princi- pales : Ê 14o Qu'un comité central de défense de l'olivier soit créé dans les Alpes-Maritimes; 20 Que chaque année, sur la convocation du préfet, le comité central de défense de l'olivier se réunisse dans la première quinzaine de janvier au plus tard pour déter- miner les dates auxquelles la récolte des olives devra être terminée dans les diverses localités du département; 3° Que tous les moulins ainsi que tous les locaux où l’on emmagasine les olives avant leur trituration, soient nettoyés et fermés quinze jours après la date fixée pour la localité dans laquelle ils se trouvent et que les _balayures qui en proviennent ‘soient jetées au feu. Dans tous les locaux hermétiquement clos, il sera brûlé du soufre en quantité suftisante pour détruire par l'acide sulfureux qui s’en dégage les keirouns qui au- raient pu échapper à ce nettoyage ; 4° Que les propriétaires d'oliviers soient tenus d’éla- guer leurs arbres pour les maintenir constamment pro- pres, c'est-à-dire dépourvus de branches ou de brindilles mortes, afin de ne pas favoriser le développement des insectes qui porteraient préjudices aux voisins; 5° Que du 1e février au 31 juillet les gros bois et bois moyens provenant de l’éfagage et‘de l'abatage des oliviers soient immédiatement rentrés dans des locaux clos et couverts. Dans le cas où ces bois devraient rester quelque temps exposés à l'air, ils devront être énergiquement flambés, de manière à dessécher complètement l'écorce, ou écorcés, où désinfectés dans un délai de quinze jours; 6° Que les menus bois, broussailles, brindilles et feuil- lages provenant de l'élagage ef de l’abatage des oliviers soient ramassés minutieusement et incinérés au fur et à mesure qu’ils sont coupés et, au plus tard, dans les vingt- quatre heures ; 1 Qu’aucun dépôt de bois d'olivier ne puisse être établi en plein air ou dans des locaux ouverts à une distance d'au moins un kilomètre de toute plantation d’oliviers, à moins que ce bois n'ait été au préalable écorcé ou flambé. J'approuve entièrement l'initiative prise par les mem- bres du Congrès oléicole des Alpes-Maritimes au sujet des mesures à prendre pour combattre un insecte qui tend à se développer de plus en plus et fait éprouver chaque année aux plantations d'oliviers de réels dégâts. PauL NOEL. ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d'attachement, de reconnaissance, etc. LA TAUPE La taupe, — pour le populaire antique, ancien et mo- derne, — étant un animal excessivement nuisible, on a dû le chasser de tout temps et chercher tous les moyens possibles de le détruire. Pline nous dit (Histoire naturelle, iv. X VIT, ch. XLV11) : C1: Beaucoup de cultivateurs tuent les taupes avec du mare d'olives. » Palladius (De re rustica, Gb. 1, Cap. XXXv) nous dit : «….… Voici comment les Grecs font la chasse aux taupes: ils percent une noix ou tout autre fruit aussi solide, la bourrent de paille, de cire et de soufre, ferment avec soin tous les petits passages des taupes et tous les endroits par où elles respirent, à l'exception d'un seul, qui doit être large, et à l'entrée duquel ils piacent la noix allumée en dedans, de manière qu’elle recoive le vent d’un côté et le renvoie de l’autre. Ainsi enfumées dans leurs retraites, les taupes déguerpissent aussitôt où sont asphyxiées. (Ibidem, lib. IV, cap. IX) : « On garantit les artichauts des taupes en les semant dans un sol ferme, afin que ces animaux pernicieux ne le fouillent pas aussi aisément...» — « Pour garantir des taupes les plants d’artichauts, il est souvent utile d'y aposter des chats. Beaucoup de gens ont, à cet eflet, des belettes apprivoisées. Quelques- uns bouchent les trous des taupes avec de la terre rouge et du jus de concombre sauvage; d’autres pratiquent plusieurs trous près de la retraite de ces animaux, dans le but d'y faire pénétrer les rayons du soleil, qui les effraie alors au point de les mettre en fuite. La plupart dressent, à l'entrée de leurs souterrains, des pièges sus- pendus à des soies. » Dans son Prædium rusticum, lib. IX, le-P. Vaniere nous dit : (ÉHEbEe Quand vous aurez semé vos graines, écartez la taupe de vos jardins, de peur qu'elles ne les ravage et que ses dents ennemies ne détériorent tous vos légumes. Lorsque vous verrez de petites pyramides de terre s'élever insensiblement dans votre potager, approchez- vous sans bruit, et jetez dessus quelque morceau d'étoile épaisse : la taupe s’y embarrassera la tête en jetant la terre au dehors, et vous lui ferez aussitôt porter la peine de ses dégâts. » Jean-Paptiste Lalanne, dans son Potager, dit égale- ment : Parfois, s'ouvrant à l'ombre un tortueux chemin, La taupe, en serpentant, soulève le terrain. Épiez son séjour; que votre main y plonge, Ce piège, dont la forme en tube creux s’allonge (1); Elle entre ; un ressort cède, et soudain ramené, Emprisonne, en tombant, le captil élonné. 2 —— (1) Le piège du chasseur de taupes, LA FAILLE. 192 On le serait à moins. À son tour, dans son poème des Plantes, chant I, Castel déclare : Malheur aux rats des champs, aux taupes souterraines, Si quelque tour antique, assise en vos domaines, Suspend au haut des airs ses créneaux menaçants! Mille chasseurs ailés, mille corbeaux bruyants, Du fort abandonné s’élancent à toute heure, Et de ces maraudeurs purgent votre demeure. Dans les niaiseries qui courent les campagnes sous son nom (Les admirables secrets du Grand Albert, etc.), Albert le Grand dit que : « Si l’on veut chasser les taupes d'un endroit, il faut en prendre une et la mettre en ce même endroit avec du soufre vif qu'on fera brüler. Aussitôt toutes les autres taupes s’assembleront auprès. » — Ainsi, loin d’écarterles taupes,les vapeurs asphyxiantes du soufre les attireraient! Dans le même ouvrage, Albert le Grand dit que si l’on enveloppe un pied ou une. main de taupe dans une feuille de laurier et qu'on la mette dans la bouche d’un cheval, il prend aussitôt la fuite, saisi de frayeur; si l'on met cet objet dans le nid d'un oiseau, les œufs devien- dront stériles: si on frotte un cheval noir avec de l’eau où aura cuit une taupe, incontinent il deviendra blanc comme neige... (Je livre volontiers ce truc aux bons maquignons de France et de Navarre.) Dans ses Symposiaques (iv. VIT, question 2 : Ce que c'est que le cérasbolos dans Platon, et pourquoi sont malai- sées à cuire les graines qui tombent sur les cornes des bœufs pendant que l'on sème; $ 2), Plutarque nous en raconte une bien honne : €... Comme, par exemple, à propos de la grèle, on croit que ceux qui sont chargés d’en pré- venir les effets la détournent avec le sang d’une taupe, ou avec des linges trempés de menstrues. » La peau de la taupe fournit peu à l'industrie humaine; ou faisait cependant autrelois, d’après Agricola, des chapeaux très beaux et très fins avec son poil, si supé- rieur à celui du castor par son moelleux et la douceur de son duvet. Les anciens en fabriquaient des fourrures fort estimées. Pline nous dit, au chapitre LXXXIHT du livre VIII de son Histoire naturelle : « En Béotie, les taupes, portées à Lébadie, fuient le sol, elles qui, dans le voisinage, à Orchomène, minent des champs entiers. Nous avons vu des couvertures de lit faites avec leurs peaux ; tant il est vrai que la religion n'empêche pas le luxe de porter la main sur des prodiges (? 2?) » Le Dictionnaire des Sciences naturelles, par plusieurs ‘professeurs du Jardin du Roi, etc., t. LIT, p. 337, dit également : « Le pelage de cet animal, doux et fin, a été employé comme fourrure, mais rarement, parce qu'il est difficile de trouver un nombre considérable de peaux qui offrent les mêmes teintes. Sous le règne de Louis XV, quelques femmes du bon ton, non contentes de couvrir leur visage de blanc, de rouge et de mouches de tafferas noir, remplacçaient encore leurs sourcils par de pète bandelettes de peau de taupe. » Si maintenant nous consultons Toussenel sur les soi-disant méfaits de la taupe, nous lirons des affirma- tions étonnantes, qui ne le sont guère, d’ailleurs, sous la plume de cet excentrique personnage. Dans son Esprit des bêtes, zoologie passionnelle (???), pages 466 et suivantes, on peut lire : « J'ai beaucoup entendu parler de la force de l’élé- phant, qui porte sur son dos des tours armées de com- 2 LE NATURALISTE SATA NN PIN ONE ARE UE CES See battants. Je me suis laissé dire bien des choses sur la. puissance de la baleine, qui ne met pas plus de quinze jours à faire le tour du globe. Enfin, on m'a cité le tigre du Bengale comme un buveur de sang difficile à rafrai- chir. Or, les prouesses de l’éléphant et celles de la baleine ne sont que des jeux d'enfants au regard des tours de force de la taupe, et le Créateur a dépensé plus de génie mécanique dans la construction de la seule main de la taupe (!!!) que dans la bâtisse de toutes les char- pentes de tous les géants de la terre et des eaux. Le tigre du Bengale est un lézard pour la sobriété, et un agneau comparativement à la taupe, etc., etc. « . l'existence de la taupe est une orgie de sang due ses accès de rage d'estomac la prennent trois à quatre fois par jour. Elle meurt d'inanition pour dix heures d’abstinence. ….. la taupe s’élance sur sa proie d’un bond prodi- gieuæ (l!!)... une taupe affamée sauta un jour à la gorge d'une jeune fille et lui perca le sein, avant qu'on eût le temps d'accourir à son «ide. COR la taupe ne symbolise pas un seul vice; elle les symbolise tous : elle porte LA S Se Ce AN NE Pr Es 2 es } LA [IN ma Sa: PL _ NS — 5 LIST — = Fig: 4:à 4. 1. C. lancéolatum, Sap. Cinnamomum n'a pas été constatée jusqu’à ce jour; il n’y aura donc pas lieu de s’en occuper dans cette étude. Quant au gisement de Menat, bien que nous le clas- sions, jusqu’à nouvel ordre, dans l’Aquitanien, ainsi que Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. _ le fait de Saporta, nous devons dire que les études en cours de M. Marty sur la flore des schistes lignitifères de cette localité, tendent à faire descendre, de plusieurs degrés dans la série stratigraphique, ce dépôt qui paraît renfermer un bon nombre d’espèces paléocènes, nous croyons ne pouvoir faire mieux, à ce sujet, que de ren- voyer le lecteur à la note que vient de faire paraître M. Marty, et dans laquelle il donne une liste des espèces dont il à pu constater la présence à Ménat (1). Nous passerons maintenant en revue les diverses formes de Canneliers qui se présentent dans la série oligocène, en suivant l’ordre chronologique, comme nous l’avons fait pour les espèces paléocènes, c’est-à-dire en commençant par celles qui se montrent dans les termes inférieurs de la série (étages Sannoisien et Stam- pien). Quant aux flores aquitaniennes qui fournissent des représentants du genre qui nous occupe, ce sont celles des lignites de Menat, des schistes de Manosque et Bonnieux et des marnes d'Armissan, Ce sont d’ailleurs dans ces formations que le genre semble atteindre son plus grand développement. _Étage Tongrien Série calcaréo-gypseuse de la Provence. — Cette série comporte différents niveaux stratigraphiques caractérisés par un certain nombre d'espèces particulières à chacun d'eux, mais qui renferment également des formes com- munes à tous les termes de la série. Le tableau suivant donne, par niveaux et localités, les espèces ou variétés KY| DA) | Se — Cinnamomum de la flore d'Aix (1% groupe). k DER 2. C. elongatum, Sap. — 3. C. polymorphum, Heer. — 4. C. polymorphum, var. lransversum Heer. — &: C. camphoræfolium, Sap.(Etudes sur les flores tertiaires du Sua-Est de la France.) (Ces figures sont copiées sur celles de de Saporta. admises jusqu'à présent; nous présentons ces horizons dans l’ordre de superposition. RO SN IE GUN RSR NOR ERE EU uns tte ST (4) Prerre Mary. Les etudes de M. Laurent sur la Flore du Cantal. Aurillac, 1904. Horizon de St-Jean-de-Garguier et argiles du bassin ) C. polymorphum \ LE NATURALISTE . lanceolatum. a ellipticum. B geminum. de Marseille C. Buchi. C. spectabile. Horizon de St-Zacharie. C. lanceolatum, var. aptensis. C. lanceolatum. C. elongatum. C. sextianum. C. aquense. Horizon d'Aix C. emarginatum. ï en C. ovale. Provence C. polymorphum et variétés. C. subtilinervium. C. rotundatum. C. minutulum. Horizon { C. lanceolatum, v. aptensis. de Gargas | C. spectandum. Quant aux grès de Célas, étudiés par M. Laurent, ils ne semblent renfermer qu’une espèce, comme les schistes de Céreste d’ailleurs, le €. Scheuchzeri. y acuminatum. à transversum. En résumant le tableau précédent, on obtient donc pour l'étage Tongrien un total de quatorze (14) espèces, (variétés non comprises) dont 10 pour le gisement d'Aix seul: ce chiffre nous paraît quelque peu excessif, aussi 5 Da NN Si ©, RES RE S LT Q [I Q En effet, tandis que dans le C. spectabile la largeur du limbe atteint les 2/3 de la hauteur et atteint son maximum dans la partie supérieure de celui-ci, qui se termine assez brusquement en pointe, rien de semblable n'existe dans le spectandum, qui présente une feuille régu- lièrement ovale-lancéolée, assez également rétrécie aux deux extrémités et dont la largeur du limbe, à peine égale à la moitié de la hauteur, atteint son maximum plus près de la base que du sommet de la feuille. Or ces caractères se retrouvent bien plutôt dans l'espèce des grès de Belleu précitée que dans les figures données par Heer de son C. spectabile, qui, pour nous d’ailleurs, rentre dans le groupe du C. polymorphum comme nous le ferons voir plus loin. Horizon d'Aic. — Ici se présente un fait remarquable : c'est la coexistence d'espèces spéciales à ce niveau avec d’autres qui se montrent dans les différents termes de la série oligocène et qui montent même au delà de cette série; ce qui permet d'établir de suite une division en deux groupes pour les formes de cet horizon l’un (a) comprenant les espèces propres à ce niveau, l’autre (8) les formes à plus grande extension : ŒS S/ ï K NES Œ « SA NE (RO S° SN 22% FA) : RS 1 18È Ne DE SE NET a É ex SES NI7 A 22 NE NI£7 == A SZ: N\# 22 S2/ NY 45 He \ 7 l' à î 8 Co] 10 Fig. 5 à 10. — Cinnamomum de la flore d'Aix (2° groupe). 5. C. sextianum, Sap. — 6. C. aquense, Sap. — 1. C. minutulum, Sap. — 8. C. emarginatum, Sap. — 9. C. subtilinervium, Sap. — 10. C. rotundatum, Sap. Sud-Est de la France). croyons-nous qu'il est de toute utilité de chercher aujourd’hui à restreindre le nombre des espèces et à faire entrer dans des groupes peu nombreux les formes fossiles désignées spécifiquement et qui ne sont, comme nous espérons le démontrer, que des variantes plus ou moins importantes de certains types fondamentaux plus anciens. C'est ainsi que nous nous efforcerons de ramener les formes oligocènes dans les limites des groupes que nous avons admis pour les formes paléo- cènes. Horizon de Gargas. — Cet horizon comprend les gise- ments de la vallée du Sault et de Gignac (Vaucluse) et ceux des environs de Castellane (Basses-Alpes). Le C. spectandum établi par de Saporta sur une feuille mutilée aux deux extrémités reproduite par la figure 255 de notre paléobotanique de la France et qu’il est facile de restaurer par la pensée, est rapproché par son auteur du C. spectabile de Heer, dont, dit-il, il semble être l'ancêtre direct. Nous ne partageons pas entièrement cette manière de voir et nous croyons plus rationnel de voir dans cette forme de Gargas un descendant d’une forme plus ancienne, comme on en trouve dans le Paléocène et parmi lesquelles nous citerons le C. Larteti. (Toutes ces figures sont copiées sur celles de Saporta. œ C. polymorphum et ses va- riétés. C. camphoræfolium C. elongatum. C. lanceolatum. | | Î Etudes sur les flores lertiaires du 8 C. sextianum. — aquense. — ovale. — rotundatum. — subtilinervium. C. Scheuchzein. — emarginatum. — minutulum. Or il convient de faire remarquer que ce groupement coincide avec celui que l’on obtiendrait en tenant compte de l'ampleur du limbe, celui-ci étant en général très réduit dans les espèces qui sont spéciales au niveau d'Aix, relativement à celui des espèces à plus grande extension. Sur les onze espèces citées dans cette localité par de Saporta quatre peuvent entrer dans notre premier groupe, les sept autres constituent le second. Dans le premier de ces gronpes nous n'admettons que deux formes : 1o le C. lanceolatum, 2°le C. polymorphum, considérant le C. camphoræfolium comme appartenant à la variété transversum du C. polymorphum, ce qu'avait d'ailleurs reconnu de Saporta. Quant au C. elongatum que cet auteur distingue, tout en indiquant qu’il donne l'im- pression d’une forme allongée du C. Buchi ou du C. poly- morphum, nous n'hésitons pas à le faire entrer dans cette LE NATURALISTE 127 dernière espèce, car on trouve dans celle-ci des formes qui font le passage insensible de l’un à l’autre, comme nous le montrerons par des figures choisies à cet elfet. On est également tenté de.diminuer le nombre des espèces qui constituent le second groupe. C'est ainsi que si l’on met en parallèle les figures que de Saporta donne de son C. sextianum (fig. 5)avec celles de la var. acuminatum du polymorphum de Manosque et } 2 | a =? LEE La IA ï “ LE PT Fig. 11. — Cinnamomum ovale, Sap. et var. (d’après de Saporta). de Marseille (fig. 12c). On ne voit guère les différences qui peuvent justifier la distinction spécifique pour la forme d'Aix. f EE NK Te) _a b c Fig. 12. — Cinnamonum polymorphum, Heer., var. acumina- lum, Sap. des argiles du bassin de Marseille et des schistes de Manosque (d’après de Saporta). En ce qui concerne le €. rotundatum (fig. 10), nous ferons remarquer que la feuille que de Saporta donne Sous ce nom parait avoir quelque analogie avec ceile qu'il décrit, du même gisement sous le nom d’ovale (fig: 41 a); il comprend méme sous cette dénomination trois types dont deux sont plus dissemblables avec le troisième que celui-ci ne l’est de la forme désignée sous le nom de C. rotundalum. C. ovale parait également voisin de C. subratundum, Al. Braun Sp. et particulièrement de la forme que Heer reproduit dans sa planche XCIII (fix. 2). Cette dernière parait seulement un peu courte. Le fragment, assez peu significatif d’ailleurs, pour lequel le Saporta a créé le C. subtilinerinum (fig. 9) pour- Fig. 14. — C. polymorphum, var. {ransversum, Heer. Des argiles du bassin de Marseille et d'Armissan (d'après de Saporta). Fig. 13. — C. polymorphum, var. geminum, Sap. rait facilement être assimilé, à notre avis, à l’une des espèces déjà connues, comme forme réduite du C. lanceo- latum par exemple, avec cette seule différence que les nervures latérales commencent plus près de la base du limbe. Le C. emarginatum (fig. 8) présente un aspect bien spé- cial, et l’ensemble des caractères militent en faveur de la manière de voir de M. de Saporta et semble justifier sa spécialisation, Quant au €. minutulum (fig. 7), nous croyons utile de faire remarquer avec de Saporta qu'il semble présenter les plus grands rapports avec les formes que Heer désigne sous le nom de C. relusum et qu'il représente dans sa planche XCIII, de Flor. tert. Helvét. C. aquense (fig. 6) représente bien pour nous un type * distinct que nous sommes tenté de regarder comme un descendant des cinnamons paléocènes à base arrondie et à sommet aigu, tels que C. formosum, et principalement de la forme de Gelinden que nous avons rattachée à cette dernière espèce. En résumé il n’y a donc lieu de considérer parmi les formes naines d'Aix que quatre et peut-être même trois espèces qui seraient s C. aquense, Sap.; C. ovale, Sap. (y compris C.roltunda- tum) ; C. emarginatum, Sap., et peut-être minululum? Le nombre totale des formes reconnues dans le niveau d'Aix se réduisant ainsi à cinq au lieu de onze primitive- ment admises par de Saporta. Si l’on compare les espèces d'Aix aux types actuelle- ment vivant, son peut établir, selon ce dernier, les rapports suivants : Le C. lanceolatum, Heer, qui est l’une des espèces les 128 LE NATURALISTE plus répandues dans la végétation de l'Europe tertiaire se rattache directement à une espèce chinoise actuelle, recueillie en février 1887 par le Dr Henry qui la désigne | sous le nom de €, pedunculatum, N., var. angustifolia, mais qui paraît nouvelle en réalité. On peut la nommer C. Henrici dit le savant botaniste d'Aix. Le C. aquense est excessivement voisin du C. pauciflo- rum, N. ab E. qui vit de nos jours au Népaul. Quand C. emarginatum, c'est pour M. de Saporta une forme analogue au C. brevifolim, H. P. et au C. daphnoi- des du Japon. Argiles du bassin de Marseille. — Les espèces qui se présentent dans ce gisement sont les mêmes que celles que nous retrouverons plus haut dans les schistes aqui- taniens de Manosque. Ce sont : C. lanceolatum A. C. C. polymorphum T. C. qui présente ici les variétés suivantes : > ellipticum. B geminum. À acuminatum. à transversum. C.Buchi. Heer. A. C. C. spectabile, Heer C. Les caractères distinctifs de ces deux derniers ne nous semblent pas avoir d'importance réelle. Comme nous le montrerons ultérieurement, on peut trouver toutes les formes intermédiaires entre eux et le polymorphum, c'est pourquoi nous proposons de les réunir à titre de variétés. Fig. 18. — Cinnamomun Buchii, Heer.,des schistes aquitaniens d'Armissan (Aude), (d'après de Saporta). Calcaires de Célas (Ardèche) et schistes de Céreste (Basses- Alpes). — D'après l'étude faite par M. Laurent de la flore des calcaires de Céias, le genre Cinnamonum ne semble a représenté dans cette flore que par une forme, d’ailleurs peu répandue dans le gisement, et que l’auteur assimile au C. Scheuchzeri de Heer. La même espèce se retrauve, comme nous l'avons dit plus haut, dans les schistes de Céreste. Étage Aquitanien. Schistes de Manosque. — Cet horizon est représenté, d’après de Saporta, par les gisements du bois d'Asson, de la vallée du Largue, de la mort d'Imbert et par ceux de la Bastide-Jourdans et des environs de Forcalquier (Basses-Alpes). Les Cinnamons, qui se rencontrent dans ces différen- tes localités, sont, comme nous l’avons vu plus haut, les mêmes que ceux qui se montrent dans les argiles du bas- sin de Marseille, à la Pomme par exemple; ce sont égale- ment les mêmes espèces que nous allons retrouver dans le célèbre gisement d'Armissan et celui de Peyriac (Aude). ‘ Nous ne reviendrons done point sur l’énumération de ces espèces, nous ajouterons cependant les observations suivantes déjà signalée par de Saporta dans ses beaux travaux sur les flores tertiaires du Sud-Est de la France. Les feuilles du C. lanceolatum que l’on rencontre à Armissan se rapprochent plus de celles de Manosque que ‘ de celles des étages antérieurs, elles sont moins étroite- ment linéaires, moins longuement atténuées vers la base que celles des gypses d'Aix, par exemple. Le C. polymorphum, assez répandu à Armissan et à Peyriac, reproduit la physionomie du Camphora officina- rum, Bauh. dont il est quelquefois difficile de le distin- guer. Les C. Buchii, Heer et C. spectabile, Heer se rencontrent aussi dans les gisements del’Aude mais y paraissent plus rares que les deux précédents. Nous répéterons ici ce que nous avons déjà dit plus haut, à savoir que toutes les formes intermédiaires entre les types des trois espèces précédentes peuvent se ren- contrer et qu'il est dès lors difficile d’assigner des limites précises à chacune d'elles, comme l'avait d’ailleurs cons- taté de Saporta. Ce fait semble militer en faveur de notre opinion qui consiste à croire que ces trois espèces ne sont que des variantes plus ou moins accentuées d'un type unique dont la polymorphie s’est remarquablement développée durant les temps oligocènes, mais qui dérive en réalité d'une souche plus ancienne qu'il faut recher- cher selon nous dans les formes paléocènes du genre; le C. Larteti, lui-même assez variable, nousparaît être l’es- pèce qui remplirait le mieux ce rôle de précurseur. Dans un prochain article nous donnerons des figures qui montreront les relations qui nous paraissent exister entre les espèces paléocènes et celles qui leur ont suc- cédé dans la suite des temps. ; C’est ce que semblerait indiquer d'ailleurs la présence simultanée, indiquée par M. Marty, du C. lanceolatum et du C. Larteti dans les lignites de Menat, dans lesquelles nous avons de plus signalé la présence d’une forme voi- sine de C. formosum, qui se trouve à Gelinden, et à laquelle nous avons donné le nom de C. Martyi (voir Naturaliste, n° 430 du 1er février 1905). Nous ajouterons que M. Marty vient de nous commu- niquer un fragment de feuille recueilli dans les argiles miocènes de Joursac (Cantal) qui nous parait très voisin de la forme elongatum du C. polymorphum qui se montre à Aix; nous ferons cependant des réserves quant LE NATURALISTE 129 Fig. 16. — Cinnamomum spectabile, Heer., des schistes aquitaniens d'Armissan (Aude), (d’après de Saporta). à l’attribution de ce fossile, vu son état de conservation défectueux. Notre figure 47 donne un essai de restaura- tion de cette feuille qui peut être comparée, comme nous l'a d’ailleurs fait remarquer M. Marty, avec celles du Fig.17. — C.polymorphum, Reer, var elongatum, Sap. argiles miocènes de Joursac (Cantal). — a. d’après nature. — b. essai de reconstitution. Cinnamomum glabrum, Hort. actuel qui est originaire de la Martinique. PR=HMERITEL, LES CHENILLES DES SANTOLINES Amphisa Joannisiana Rag. Cette tordeuse, de découverte relativement récente, n’habite pas seulement la Basse-Provence où sa chenille se nourrit de romarin; elle se prend aussi dans la Haute-Provence où sa chemlle vit sur la Santolina cha- maæcyparissus, et dans la Vieille-Castille sur le Thymus mastichina. Sa chenille se trouve également en Corse sur la Lavandula stæchas (Cf. Walsingham, Entomol. monthly Magazine, mai 1891). Sur la Santolina chamæcyparissus, plante sur laquelle je l’ai observée à plusieurs reprises en avril; la chenille d'Amph. Joannisiana ne se contente pas d'attirer près d'elle, par quelques soies, les tiges dont elle doit dévorer les feuilles; elle les attache solidement par un tissu serré, se formant une sorte de tuyau dans lequel elle se calfeutre pour ainsi dire; ce qui ne l'empêche d’être parfois victime d’un parasite, dans une proportion peu commune, puisque les neuf dixièmes au moins des chenilles de cette espèce m'ont donné un hyménoptère au lieu d’un papillon. La chenille de Joannisiana est de longueur et de gros- seur variables : les ® © étant très sensiblement plus grosses que les oo”. Elle mesure de 18 à 22 milliraètres à peau tendue ; elle est moniliforme et un peu aplatie en dessous; atténuée modérément en avant, à partir du quatrième segment, et brusquement en arrière à partir du onzième, les segments intermédiaires 5-10 étant à peu près égaux. Sa couleur est d’un gris verdâtre sale, uniforme, devenant jaunâtre quand la chenille se ren- ferme dans son cocon; ses verruqueux sont de grosseur médiocre, un peu nébuleux, fondus, bruns, avec poil blond, les trapézoïdaux antérieurs plus gros que les pos- térieurs. Sa tête est fauve avec des mouchetures d’un brun plus ou moins foncé, selon l’âge de la chenille; les antennes ont la base jaunâtre et les extrémités brunes; l’écusson du premier segment est fauve ou brunâtre, avec le bord postérieur plus foncé; les pattes écailleuses de même couleur, les membraneuses ont leur extrémité blanchâtre et les crochets en couronne, roux, avec une petite plaque chitineuse près de la base, du côté externe, étroite et noirâtre. La chenille se confectionne un cocon spacieux parmi le détritus de la plante nourricière, ou au milieu des tiges qu’elle rassemble et maintient en paquets par de fortes séies. Le tissu de ce cocon est épais, résistant, imperméable ct de couleur blanchâtre ou cendrée. Devant se chrysalider vers la fin de l’été seulement, cette che- nille ne saurait donc prendre trop de précautions contre les ardeurs du soleil et les inconvénients de la séche- resse, La chrysalide d'Amph. Joannisiana est assez allongée, très atténuée postérieurement; sa couleur est d’un brun cannelle. Surface presque lisse sur le thorax; nervures des ptérothèques peu saillantes; dents de la rangée anté- rieure des segments abdominaux fines et très aiguës ; mucron formant une sorte de bec incliné, rugueux, por- tant latéralement à moitié de sa hauteur, deux soies courtes, raides, courbées en crochet, et quatre autres soies semblables sur le bord de son extrémité arrondie. Le papillon éclôt fin septembre et octobre, 130 LE NATURALISTE ù Conchylis corsicana Wals. Cette conchylis, voisine de C. pontana Stgr., a une chenille qui produit une galle sur les tiges de Santolina chamæcyparissus, en Corse (Cf. Walsingham, Entomol. M. Mag., août 1898). Conchylis austrinana Chrét. J’ai donné dans le Naturaliste du 15 novembre 1902, l'histoire de cette nouvelle espèce, dont la chenille pro- duit des galles sur les tiges de la Santolina rosmarini- folia, en Castille (fig. 1), et de la S. chamaæcyparissus, dans l'Hérault. lig. 1. — Galle de Conchylis austrinana Chrét., sur Santolina rosmarinifolia. Dans les Basses-Alpes, cette dernière plante porte aussi des galles qui donnent naissance à une Conchylis qui, à mes yeux, ne diffère pas spécifiquement de l'aus- lrinana, mais présente des caractères particuliers et constants, propres tout au moins à une race locale, à laquelle je donnerai le nom de floruna. La variété florana peut se différencier de l'austrinana et de lacorsicana, d'abord par sa taille beaucoup plus petite, 10-12 millimètres, ensuite par sa teinte générale d'un Jaune ocracé beaucoup plus clair, par l’absence à la côte et dans la bande médiane des ailes supérieures d’écailles brun noirâtre, par la bande subterminale formant dans son milieu un angle très sensible au lieu d’être arrondie, comme dans austrinana et corsicana, et enfin par la cou- leur des ailes inférieures, d’un gris plus blanchâtre chez le et presque blanche chez la ©. La chenille ne se distingue guère de l'austrinana que par sataille ; mais les galles offrent des différences appré- ciables. Celles de la variété florana n'ontjamais l’ampleur de celles d’austrinana; elles n’occupent pas non plus la inème position sur les tiges. Elles sont toutes à la base des tiges : pour cette raison, cachées dans le fouillis des tiges et des feuilles de la Santoline, elles ne tirent pas l'œil comme celles de l’austrinana. En général, les tiges qui portent une galle sont arrêtées dans leur déve- loppement et ne donnent point de fleur ; mais la plupart émettent latéralement des tiges secondaires ‘et flori- fères (fig. 2). Fig, 2.— Galles de Conchylis, v. florana Chrét., sur Sanlolina chamæcyparissus. Les époques de la fflorana sont identiques à celles de l’austrinana. Conchylis santolinana Stgr. Autre Conchylis cécidogène spéciale à la Santolina rosmarinifolia en Castille, où j'ai pu l’étudier. D’un œuf pondu en mai au sommet de la tige de cette Santoline, la petite chenille sort et pénètre ensuite dans la calu- thide naissante, se loge dans le placenta ou réceptacle, dont elle dévore le centre, puis gagne la tige, dans laquelle elle avance rarement au delà de 5 millimètres. Dans les premiers jours de juillet, on voit avec sur- prise un grand nombre de calathides jaunes de Santolina chargées de petits grains noirs : ce sont les excréments de la chenille. En août, ces grains noirs diminuent, dis- paraissent même. Entre temps, un léger renflement s’est produit à la base de la calathide (fig. 3), dans la partie de Fig. 3. — Galle de Conchylis santolinana Sigr., sur Santolina rosmarinifolia. la tige attaquée et vidée par la chenille et le centre du placenta, devenu noir, s'est durci. En septembre, la chenille qui s’était tenue jusque-là la tête en bas, se retourne et, après avoir tapissé sa demeure de soie blanche, attend la métamorphose dans la calathide même. LE NATURALISTE La chrysalide, formée en octobre, passe l'hiveret donne le papillon en mars et avril suivants. Très souvent la même tige de Santolina porte la galle de C. austrinana et celle de C. santolinana. En général ces galles sont séparées, distantes; mais, quelquefois elles sont contiguës et, dans ce cas, il semble n’y avoir qu'une seule cécidie dont la longeur alors peut dépasser 50 millimètres. L’œuf de C. santolinana est un ellipsoide peu régu- lier, très aplati. Sa surface présente de petites dépres- sions polygonales irrégulières à fond concave, à bords informes, épais. Sa couleur est vert jaunâtre devenant orangé. Dix-huit à vingt jours après la ponte, éclôt la petite chenille. Elle est courte, épaisse antérieuremeut, atténuée postérieurement, de couleur jaunâtre, avec le vaisseau interne visible en orangé; verruqueux indistincts; tête noirâtre, écusson, pattes écailleuses, clapet et plaque étroite chitineuse qui le précède, brun foncé. Adulte, la chemille de Conch. santolinana mesure près des 10 millimètres de long et 2 de large, à peau tendue. Au repos, elle est presque ovoïde, atténuée brusquement du troisième au premier segment, et modérément du septième au dernier : les segments les plus épais sont les cinquième et sixième. Sa couleur est blanchâtre. Tête petite, arrondie, jaune de miel, avec les organes buccaux ferrugineux; écusson et clapet corné clair; pattes écailleuses très courtes, cornées, celles de la pre- mière paire très rapprochées l’une de l’autre; pattes _membraneuses presque sessiles, couronne de crochets brunâtres, à peine visibles avec une forte loupe; verru- queux indistincts, si ce n’est sur les derniers segments où les trapézoidaux forment quelques callosités peu sen- sibles. Le cocon est de soie blanche; il affleure le sommet de la galle. La chrysalide est courte, brusquement atténuée vers les derniers segments de l’abdomen ; le sommet de l’en- veloppe des palpes est armé d’une pointe destinée sans doute à faciliter lissue du papillon hors de la galle; sa couleur est brun cannelle foncé; sa surface est presque lisse ou très finement striée, les nervures peu apparentes sur les ptérothèques, les dents des rangées abdominales très fines. Le mucron est large, très bas et conique, le sommet paraît nu, mais la base est garnie en dessus d'une rangée de petites dents, et en dessous de quatre tout petits mamelons coniques, auxquels la soie du fond du cocon reste attachée. L’extrémité des enveloppes des ailes et des pattes postérieures paraît libre. (A suivre.) P. CHRÉTIEN. NOTE SUR DEUX LAMELLICORNES EXOTIQUES Il est utile que je donne quelques notes ou renseignements concernant plusieurs Lamellicornes, soumis à M, Brenske (le savant spécialiste récemment décédé), et qui m'ont été retournés quelque temps avant sa mort. Adoretus philippinicus (Brenske) de Luzon. Petite espèce de 8 à 8mm,5ÿ de long, ciliée de longs poils et pubescente de gris, testacée, parfois un peu rembrunie, avec la partie posté- rieure de la tête noire à chaperon arqué et relevé en avant, : ponctuation forte et assez rapprochée sur le front, très éparse Sur le prothorax, celui-ci très transversal, à angles antérieurs 431 saillants et postérieurs nuls, écusson subarqué, élytres à ponc- tuation forte et large, irrégulière avec quelques côtes faibles, pattes robustes, tibias antérieurs bidentés, les autres épineux. Schisonycha obscuricolor (près errabunda Brenske) de Tom- bouctou. Espèce de 13 millimètres de long, un peu allongée, convexe, d'un noir de poix, ciliée de longs poils clairs, à ponc- tuation large et profonde, émettant un poil blanc court, cette ponctuation dense sur l’avant-corps, chaperon arqué-sinué en avant assez relevé, front muni d’une forte carène un peu arquée, prothorax distinctement crénelé sur les côtés, diminué en arrière et surtout en avant, caréné et impressionné devant la base de chaque côté; écusson subtriangulaire presque lisse; élytres un peu élargis après le milieu et déprimés prés de la suture au sommet; fibias antérieurs tridentés, les autres épineux. M. Prc. CHRONIQUE & NOUVELLES APP La vision dans les grandes profondeurs de la mer et la phos- phorescence. — Les mœurs alimentaires des moustiques. — L'imilalion du parfum des fleurs. M. Maurice Caullery a fait dernièrement une intéressante con- férence sur la vision dans les grandes profondeurs de la mer, au cours de laquelle il a, naturellement, été amené à parler des animaux phosphorescents qui pullulent dans les abysses et éclairent ces régions qui, sans eux, seraient obscures. La struc- ture des organes phosphorescents n’est pas sans analogie avec celle d’un œil, et les premiers auteurs qui les ont trouvés les ont considérés comme des yeux accessoires. Ces analogies ne sont pas aussi surprenantes qu'on pourrait le penser, car l'œil est un appareil disposé pour recevoir et concentrer des rayons lumineux sur la rétine; les organes lumineux sous leur forme la plus parfaite projettent, à partir d’un centre, des faisceaux de rayons. Il y a,entre les deux dispositifs physiques, le même rap- port qu'entre un appareil photographique et une lanterne à pro- jections. On peut avoir une idée de ces appareils en considérant ceux des crustacés schizopodes du groupe. des euphausides. Si on observe bien vivant un de ces êtres, on voit un faisceau lumineux placé à la base de certaines pattes thoraciques ou sur le milieu des anneaux abdominaux. Considérons d’abord ces derniers. Ce sont de pelites perles sphériques, revêtues d'un pigment rouge vif et mobiles grace à des muscles ; de là s’échappent des fais- ceaux de rayons projetés en tous sens, grace à la mobilité de l'appareil. Ce sont en somme de véritables projecteurs, comme ceux avec lesquels un navire fouille l’espace. Si on examine leur structure, on voit que le fond est formé par une sorte de réflecteur sphérique derrière lequel le pigment rouge fait écran au centre, se trouve le tissu qui émet le faisceau lumineux, et en avant le faisceau est concentré par une lentille ; la partie externe du tégument est transparente. Ces divers éléments : tissu produc- teur de lumière (qui est généralement de nature glandulaire), miroir réflecteur, écran pigmentaire postérieur, lentille condensa- trice antérieure, se retrouvant avec de multiples variations dans les divers organes lumineux. Des organes analogues se rencontrent chez la plupart des ani- maux des grands fonds et surtout chez ceux qui mènent une vie pélagique, c’est-à-dire qui nagent entre deux eaux. Malheureu- sement, on ne peut toujours les voir luire. Ils ne jettent leurs feux, souvent multicolores, que quand l'animal est bien vivant, et la plupart du temps, le zoologiste ne les recueille que mourants ou déjà morts, et c'est la structure anatomique des organes qui conduit à faire supposer qu'ils émettent de la lumière. Le nombre et la répartition de ces organes varie presque à l'infini, suivant les espèces. Chez un céphalopode récolté par la Valvidiaet que les naturalistes de cette expédition purent voir briller de feux rouges et bleus magnifiques, les organes lumineux sont disposés autour des yeux, sur les deux longs tentacules el jusque dans le sac palléal. Les vingt-six fanaux qu'il porte appartiennent à dix types différents de structure. C'est surtout chez les poissons que la disposition de ces organes est variée ainsi que leur structure et leur nombre : tantôt ils forment une où deux lignes lumineuses latérales, tantôt des plaques brillantes au voisinage des yeux; tantôt, serrés les uns 132 LE NATURALISTE contre les autres, ils forment sur le fond noir de l'animal tout un dessin compliqué. Le rôle de ces organes doit être d'éclairer l’espace autour de l'animal et de permettre à ses yeux de discerner les objets ou les proies voisines. Mais ce ne saurait être le rôle de tous, car beau- coup projettent leurs rayons dans des directions où l'œil ne peut regarder. On à formulé l'hypothèse que ces organes,-par leur lumière, attiraient des animaux, qui deviendraient la proie du porteur de fanaux, et cette hypothèse se justifie {par l'attraction bien connue qu’exerce dans notre zone terrestre la lumière sur les animaux nocturnes. Mais on a fait aussi une troisième hypothèse non moins plau- sible. On à remarqué que la disposition des organes lumineux, si compliquée et si variée, en général, est constante dans une espèce donnée. Elle est même pour le zoologiste un excellent moyen de distinguer les espèces ; et on emploie ce moyen surtout chez les poissons. Souvent les deux sexes d’une espèce ont des différences caractéristiques. On peut donc dire que chaque espèce et même chaque sexe à sa silhouette lumineuse propre; très fré- quemment aussi, les faisceaux lumineux projetés par les divers organes sont diversement colorés. C’est donc une silhouette mul- ticolore qui est ainsi réalisée et qui doit, dans ces régions obscures, jouer le même rôle biologique que les colorations et les dessins de la peau chez les animaux terrestres ou marins qui vivent à la lumière, Le rôle des couleurs et des dessins qui forme leur groupement est des plus complexes et des plus importants. Il y a lieu de supposer qu'il en est de même pour les organes lumineux. Peut-être, en particulier, les individus d'une même espèce, les deux sexes de l'espèce, se reconnaissent-ils à cette silhouette lumineuse, particulièrement brillante chez les types nageurs dont la rencontre est problématique. La phosphorescence est donc un phénomène des plus répandus dans les abysses ; et grâce à cette lumière animale, les yeux des animaux abyssaux ont pu continuer à percevoir des sensations lumineuses. On s'explique donc qu'ils aient subsisté. Mais pour- quoi alors disparaissent-ils chez certaines espèces ? Un examen plus minutieux en a fourni la raison. Les types aveugles sont en général ceux qui vivent immobiles, enfoncés dans la vase ou inertes. Les formes agiles, au contraire, ont conservé l'organe visuel. Le genre de vie a une influence décisive, comme le fait prévoir la doctrine évolutionniste, et on comprend que les pro- grès de cette question consisteront à saisir de plus en plus net- tement les liens entre la structure de l’œil et le genre de vie. Malheureusement, s’ilest relativement facile d'observer comment vit un insecte autour de nous, il n’en est pas de même pour les animaux des grands fonds que les engins ramènent toujours morts ou mourants, On ne peut s’en faire une idée qu’indirecte- ment, soit par la structure générale de l’animal, soit en sachant avec plus de précision dans quelles conditions il a été capturé, et précisément, après les premières explorations abyssales, qui avaient révélé les faits généraux dont nous venons de parler, les” dernières, grâce aux données précédemment acquises ou au per- fectionnement de l'outillage, se sont attachées à mieux détermi- ner les conditions de vie des animaux abyssaux : en même temps, les progrès de la technique histologique permettaient de mieux conserver les matériaux qui étaient propres, dès lors, à une étude plus minutieuse. Les moustiques continuent à faire parler d'eux depuis que l’on sait qu'ils nous inoculent toutes sortes de vilaines maladies. M. Gœldi, directeur du Muséum de Para, dont nous analysons le travail d’après M. Pierron, a procédé à des séries fort inté- ressantes d'observations et d'expériences, afin de résoudre un certain nombre de questions biologiques ayant, indirectement, une réelle importance au point de vue sanitaire. Il a recherché l'influence de l'alimentation sur la durée de la vie en captivité de mäles ou de femelles du Culex faligans (ce fatigans n’est pas mal), nocturne, et du Séegomyia fasciala, diurne; les principaux aliments étant divisés en deux catégories, le miel et le sang, ce qui représente la vie du moustique ne piquant pas où piquant l'animal; cette influence de l’alimenta- tion a été examinée aussi en rapport avec la fécondité des femelles de Sfegomyia, en en variant les conditions. Enfin, l’au- teur a examiné quel était l'effet de la copulation sur la fécon- dité et l’hémophilie, c’est-à-dire l'amour du sang, de femelles nées en captivité de larves recueillies avant l’éclosion. Les expériences ont porté sur 220 individus de S{egomyia et 160 de Culex. Le miel apparait comme un aliment de choix pour assurer une grande longévité aux individus conservés en captivité, mâles ou femelles, les premiers marquant pour le miel une grande avi- dité. C’est ainsi que des Sfegomyia purent être gardés de trente à plus de cent jours avec du miel, des Culex de vingt-cinq à cinquante-six jours avec du miel ou de l’extrait de viande. Le sang, puisé à la surface du corps des vertébrés supérieurs, est un aliment recherché par les femelles avec persistance, aux dépens de leur longévité, la durée de la vie étant en effet nette- ment écourtée par cette nourriture. Du sang présenté dans des récipients, refroidi, est refusé ou à peine accepté par les mâles comme par les femelles. Ainsi, le sang directement puisé est recherché par les femelles, bien qu’il raccourcisse leur vie par rapport aux aliments végé- taux qui l’allongent. Mais cette alimentation à un autre effet dont le premier n’est au fond que la conséquence, et qui permet de comprendre une électivité, attribuable à la sélection de la race; en effet, les aliments végétaux exercent sur l'ovulation un effet généralement retardateur ou interrupteur, tandis que le sang puisé dans les organismes supérieurs favorise et accélère la formation des œufs, par une réaction énergique et immédiate provoquée chez la femelle, et constatable dès la première ration de sang : la ponte survient, en moyenne, quatre-vingt-dix heures après la première piqûre chez le Sfegomyia, quatre-vingt-quatre heures chez le Culex. D'après ces résultats, on voit qu'il est possible de garder long- temps en captivité, en supprimant la ponte, des moustiques femelles, par une alimentation au miel, et, au contraire, de hâter la ponte en leur faisant puiser du sang, mais aux dépens de la vie du moustique, qui ne survit guère à la ponte : l’auteur a cons- taté que 40 p. 100 mouraient dès les premières heures, et le maximum de service constaté exceplionnellement une fois a été de quatorze jours (S{egomyia): chez le Culex, la mort immé- diate représente 80 p. 100 des cas, et le maximum n’est plus que de deux jours et demi. Le miel apparaît donc comme favorable à l'individu et préju- diciable à l'espèce, le sang comme préjudiciable à l'individu et favorable à l'espèce. Enfin, M. Gœldi a démontré — ce qui n’était jusqu'ici qu'hypo- thétique — que le sang était nécessaire pour que les femelles puissent pondre des œufs fertiles, car dans toute autre alimenta- tion il n’y avait pas de développement d'œufs. En revanche, le sang n'est pas un aliment normal et régulier; pour le Stego- myia et le Culex, du moins, c’est un aliment passager donnant une excitation nécessaire pour provoquer l'ovulation; mais la copulation préalable n’est pas nécessaire pour l'apparition de cette hémiphilie passagère des femelles : à la suite d'absorption de sang, les femelles non fécondées pondent bien des œufs, mais ils ne se développent pas, c’est une pseudo-parthénogénèse. Quand les œufs se développent, on voit apparaître les larves en moyenne 108 heures (S{egomyia) ou 43 heures (Culex) après la ponte. Ces particularités biologiques, en particulier en ce qui con- cerne le Sfegomyia, montrent combien il est facile pour des femelles de diminuer la fièvre jaune dans les régions tropicales, avéc la facilité qu’elles ont de vivre très longtemps, même après la copulation, comme l'auteur l’a constaté, à condition de se nour- rir d'aliments végétaux, puis, aussitôt après avoir sucé du sang, de pondre des œufs féconds, et cela jusqu'à cent deux jours après la copulation. Cette espèce de moustique, si l'on examine la dis tribution des S{egomyia, semblerait être déjà venue d'Afrique dans l'Amérique du Sud, La quarantaine favorise d’ailleurs la dissémination de la mala- die, et il est temps qu'on songe, ce à quoi on s'est enfin décidé, à la remplacer par des désinfections et par la protection des voyageurs à bord des navires contre les piqûres. Diverses observations de M. Gœldi présentent, sinon un inté- rêt sanitaire, du moins un intérêt biologique ; il montre que la Slegomyia femelle, très photophile, pique surtout dans les heures très chaudes du jour, mais qu'il lui arrive cependant parfois de piquer la nuit; le mâle, très acharné après l’homme, se contente de pomper sa sueur, probablement par faiblesse de l'appareil buccal. Le nombre des mâles et des femelles est sensiblement équivalent. Le suc produit par la femelle est de 480 vibrations, et celui du mâle 880 environ. Le Sfegomyia parait enfin tres supérieur au Culex au point de vue de l'intelligence biologique, si l’on peut employer cette expression, ce que l’auteur rapproche de la différence des hôtes, l’un: s’attaquant à l’homme et l'autre aux animaux. LE NATURALISTE 133 Les parfums des plantes présentent une telle variété et une telle finesse, qu’il parait presque impossible de les imiter. C’est cependant à quoi arrivent les chimistes qui, depuis quelques années, perfectionnent leur art d’une manière remarquable. Nous allons, d’après M. Charabot, en faire connaitre les principaux produits, suivant l’ordre de leur importance industrielle. En premier lieu, il faut mentionner le muse artificiel dont l'emploi est devenu considérable, et dont la découverte a certai- nement contribué, dans une large mesure, à la diffusion des par- fums dans les classes les plus modestes de la société. Depuis longtemps, on avait constaté que la nitratation de certaines subs- tances fournissaient des composés doués d'une odeur musquée, mais ces composés n'avaient jamais été isolés à l’état d'individus chimiques. En 1888, M. Baur fit breveter un procédé pour la fabrication du musc artificiel, prenant comme point de départ un composé appelé toluène et extrait de cette mine inépuisable qui est le goudron de houille. Il annexa à l'édifice moléculaire du toluène un autre édifice sous forme d’un groupement d'atomes convenablement choisi, et obtint ainsi un monument plus impo- sant, le butyltoluène, qu'il traita par l'acide nitrique pour y adjoindre d’autres éléments encore. Une substance à odeur mus- quée prit alors naissance qui ne tarda pas à devenir d'une appli- cation courante dans l'industrie de la parfumerie. Et depuis lors, de nombreux composés doués des mêmes caractères aro- matiques, composés dont la série n'a été interrompue que par l'expiration du brevet Baur, ont été préparés, les uns en vue de consolider ce brevet, les autres en vue d'en partager le bénéfice. Et quel bénéfice ! Les chiffres sont là qui permettent d’en mesu- rer l'importance : le musc artificiel s’est maintenu pendant quinze ans au prix formidable de 20.000 francs le kilogramme pour tomber brusquement à 100 francs, le jour même où le bre- vet qui en protégeait le monopole est passé au domaine public. La découverte du musc artificiel est due à un simple caprice du hasard. Elle ne nous apparait point comme une vraie con- quête de la pensée, comme le résultat qu'un chercheur inspiré prévoit d’abord et poursuit méthodiquement ensuite. Il n’en est pas de même de la découverte de l’ionone ou violette artificielle, réalisée en 1893 par Tiemann et Krüger. A l’origine de leurs recherches, ces savants, voulant dégager un enseignement de l'observation rationnelle des faits, choisirent comme modèle, non pas la matière odorante de la violette même, dont l'étude eût été particulièrement onéreuse, mais un corps possédant des carac- tères aromatiques analogues, l’irone, principal constituant de l'essence d'iris. Ils examinèrent attentivement ce corps au point dé vue de sa composition, de ses propriétés, de sa structure intime, et tentèrent finalement de préparer un composé possédant une architecture moléculaire analogue, pensant que la parenté chimique des deux substances entrainerait une certaine simi- litude entre leurs qualités organoleptiques. Par l'union intime des deux produits, l’acétone que l’on trouve abondamment dans le commerce, et le citral que: l’on extrait de l'huile essentielle, produite par une graminée, le lemon-srass ou verveine des Indes, ils réussirent bien à obtenir une substance possédant la même composition que l’irone, mais cette substance, qui reçut le nom de pseudo-ionone, ne possédait ni l'odeur de la violette ni celle de l'iris. C’est que la pseudo-ionone et l’irone, tout en étant formées des mêmes éléments assemblés en quantités identiques, proviennent des dispositions différentes de ces éléments. Ces deux individus chimiques ont des physionomies dissemblables. Il fallait donc, pour réaliser l’analogie désirée, modifier la physio- nomie de la pseudo-ionone. En termes plus précis, il fallait effectuer, dans la molécule préalablement obtenue, des transposi- tions d’atomes sans changer ni le nombre ni la nature de ceux-ci. Effectivement, par une telle métamorphose, la pseudo-ionone, convertie en ionone, acquit un parfum rappelant à la fois celui de l'iris et celui de la violette. Tandis que, selon toute probabilité, ni le musc ni l’ionone ne sont chimiquement identiques aux produits naturels avec lesquels ces corps présentent des analogies de parfum, la vanilline est‘ la reproduction fidèle du principe aromatique le plus actif de la gousse de vanille. Elle s'obtient en oxydant l'eugénol, composé que l’on extrait de l'essence des clous de girofles. L'oxydation produit une rupture de la molécule, et l'un des fragments obte- nus est précisément la vanilline. Mais cette rupture se produit le plus facilement là où une brèche est déjà pratiquée. Or, la brèche que présente l’eugénol, n’occupe pas une position favo- rable à la formation de la vanilline. Il y a donc lieu de la dépla- cer avant d'opérer la rupture complète. La chimie donne le moyen de produire de semblables migrations, et c'est ce que l’on fait en convertissant tout d’abord l’eugénol en iso-eugénol, sans modifier sa composition. Cet iso-eugénol possède une odeur agréable et trouve lui-même un emploi dans la parfumerie : c'est l'œillet artificiel. On peut encore préparer la vanilline au moyen du gaïacol que l'on trouve dans le goudron de hêtre, et que l’on fabrique aussi artificiellement. La vanilline, qui a valu plus de 8.000 francsle kilo, se trouve aujourd'hui à un prix très bas, descendant même au-dessous de 60 francs. : L'héliotropine a fait en 1879 son entrée dans la parfumerie. Mélangée à la vanilline, elle constitue la base des parfums à l’héliotrope. Tout comme on prépare la vanilline en partant de l'eugénol, on obtient l'héliotropine à l’aide du safrol extrait de l'huile de camphre. Le prix de vente de cet intéressant produit a fait une chute considérable tandis qu'il s'élevait à 3.100 francs le kilo à l’origine, il est tombé aujourd'hui au-des- sous de 20 francs. Comme d'ailleurs la vanilline et l'héliotropine, le terpinéol, qui sert de base dans la composition à odeur de lilas ou de muguet, a contribué dans une large mesure à la vulgarisation des parfums, en permettant de préparer à bas prix des extraits et des savons de toilette. Sa formation est due à la fixation des éléments de leau sur un composé, qui constitue la moyenne partie de l'essence de térébenthine. Henr: Courin. ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d'attachement, de reconnaissance, etc. LA TAUPE La taupe, cela va de soi, ne pouvait être oubliée dans la thérapeutique semi-sérieuse, semi-charlatanesque de l'antiquité et du moyen âge. Dans son Livre des Propriétés, IBN-Z0oHR dit que « si l'on fait des frictions sur les scrofules avec le sang de sa queue, on les guérit. Si l’on brûle sa tête, que lon tri- ture les cendres avec du colcothar, et qu'on insuffle cela dans le nez d’un individu affecté de punaisie, on le dé- barrasse de cette affreuse odeur. Le port de sa lèvre supérieure guérit de la fièvre quarte ». Le livre de l'agriculture persane, cité par IBN-EL-BEIT- HAR dans son Traité des Simples, dit : « La taupe est un animal aveugle et souterrain, qui mange les racines des plantes, et recherche l'odeur de l'oignon et du poireau ; il sort de sa retraite pour jouir de cette odeur. Si l’on met sur une pierre du poireau ou de l'oignon, la taupe court après, et on peut iui faire la chasse. » Un autre médecin arabe, ManHraris, déclare qu’en mélangeant la cervelle de taupe avec l'huile de roses, on fait une mixture infaillible pour la guérison, par frictions, du vitiligo, de la lèpre, de la gale, de l’impétigo, des lentilles, des scrofules, et généralement d? toutes les éruptions qui se font parle corps... Sainte Hildegarde, dans son Paysica (lib. VIT, De animalibus, cap. XXXvI1), s'étend complaisamment sur les vertus médicales de la taupe : « La taupe est froide, et se plaît dans un terrain limo- neux et gras; elle évite les terrains maigres, et elle rejette au dehors la terre mauvaise et inutile. Elle n’y voit pas, parce qu’elle ne vit pas à l'air, mais elle a une srande science des manœuvres souterraines; elle sait et 134 comprend parfaitement comment et où se diriger, et elle se nourrit de terre. Sa chair ne vaut rien pour l'homme, parce qu’elle est nourrie d'humidité; néanmoins la médecine peut l’em- ployer. Car l'homme qui se pourrit intérieurement, ou qui a une grande infirmité dans le corps, peut faire bouillir une taupe dans de l’eau, et la manger; ou bien il peut la pulvériser, et absorber cette poudre d'une manière quel- conque, — et 1l sera guéri : car, de même que la taupe rejette au dehors la terre mauvaise, elle rejette toute corruption hors du corps de l'homme. Et que cet homme mange également le foie de la taupe avec le corps, mais qu'il s’'abstienne de toucher ni au cœur ni au poumon. Celui qui tombe du haut mal, qu'il prenne du sang de taupe, et le bec d'une cane, et les ongles d'une oie fe- melle, et qu'il pulvérise ce bec et ces ongles, de façon que la poudre du bec de la cane soit deux fois la quan- tité de celle des ongles de l'oie, et que le sang de la taupe soit, lui aussi, de deux fois la quantité de la poudre du bec de cane. Qu'il lie le tout dans un morceau de linge, et le mette pendant trois jours dans un endroit où la taupe a nouvel- lement fait une motte ; puis, qu’il mette ce Focus dans de la glace, pour le ie congeler. Qu'il le remette encore dans le sol pour le faire sécher. Qu'il prenne ensuite une partie des foies des deux vola- tiles; qu’il en fasse un mélange avec un peu de farine et un sachet semblable, après y avoir ajouté un peu du mélange ci-dessus et un peu de cumin, — et qu'il le mange. Qu'il fasse cela pendant cinq jours, et, si la guérison ne s’est pas produite, qu'il recommence pen- dant cinq autres jours, et s’il n'est pas encore guéri, qu'il recommence pendant sept fois cinq jours. Pendant ce temps, qu'il mange du pain et de la chair de bouc cuite avec du persil; il pourra aussi absorber de la chair de mouton et d'agneau; mais il devra soigneu- sement éviter le cochon, le Ho l'anguille, les fromages, les œufs, les fruits et les légumes crus. Il ne boire d’ cle vin coupé d’eau, et de la cervoise. » Comme suite à cette consultation de notre sainte abbesse du monastère de Saint-Rupert de Binghen, nous pouvons ajouter cette phrase de l'Encyclopédie de Di- derot : « Le sage Juncker lui-même compte le cœur et le foie de taupe parmi les bons remèdes des convulsions épileptiques. Le bouillon de taupe est un remède de bonne femme pour guérir les enfants de l’incommodité de pisser au lit, » Dans les Croyances du Centre de la France, M. Laisnel de la Salle rapporte qu'on recommandait jadis, pour combattre les effets d’une intoxication venimeuse, d'étouffer trois taupes dans la main, en prononcant cer- taines formules cabalistiques. Suivant le même auteur, on désignait, et on désigne encore dans certaines par- ties du Berry, sous le nom de vertaupe, tantôt un engor- gement glandulaire, tantôt une douleur rhumatismale: et l'on conseille, pour faire disparaitre cette indisposi- tion, de laisser frictionner et presser en tous sens la partie malade par la main d’une personne à laquelle on a fait étouffer sept taupes, avant qu'elle ait mangé de la soupe à la graisse (!!!). Ce nombre de sept taupes corres- pond avec sept variétés que les paysans distinguent dans l'affection désignée sous le nom de vertaupe, et l’on admet, par suite, qu'un enfant qui n'a étouffé que trois LE NATURALISTE ou quatre taupes n'est apte à guérir que trois ou quatre variétés de la maladie en question. Dans le Centre de la France, on avait imaginé de porter sous l’aisselle gauche un os de taupe, pour se préserver des rhumatismes, et les paysans coiffaient la tête de leurs enfants d’une calotte faite de peaux de taupes, où mettaient autour du cou de leurs nouveau-nés un collier fait de pattes de ces animaux, afin de prévenir les convulsions que détermine souvent la dentition. Enfin, M. Rolland, dans sa Faune populaire de la France, cite encore un extrait des Cris populaires de Mar- seille, de Régis de la Colombière, relatif à un préjugé non moins cocasse : dans le Midi, de bonnes gens espé- raient se garantir du mal de dents en tenant constam- ment dans leur poche les pattes postérieures d’une taupe (1). Dans la Collection académique (actes de Copenhague ; année 1676 : Sur un épileptique guéri pour avoir pris pen- dant trois jours un cœur de taupe, par le D" Olaüs Bor- richius), nous trouvons la relation suivante : « Les remèdes les plus vantés contre l'épilepsie man- quent très souvent, surtout quand la maladie est hérédi- taire ou invétérée; et, s'ils réussissent quelquefois, ce sera chez les enfants, ou bien lorsque la maladie est dans son commencement, Je vais vous faire part d’un nouveau spécifique qui m'a réussi, et dont je crois qu’au- cun médecin n’a eu connaissance. Un habitant de cette ville qui, depuis plusieurs années, tombait du mal caduc, avait épuisé inutilement tous les remèdes qu'on connait. Je m'avisai de lui donner, pendant trois jours de suite, un cœur de taupe un peu séché et pulvérisé, que je lui fis avaler dans de l’eau de fleurs de tilleul, avec quel- ques grains de pivoine mâle, et un scrupule d'yeux d’écrevisses en poudre. Ce simple remède arrêta, au bout de trois jours, les accès épileptiques, qui étaient très violents, et il n'en a point eu depuis trois ans (2). » Quant à Cadet de Vaux, il se moque carrément de la médecine talpique dans son livre intitulé : De la taupe, de ses mœurs, de ses habitudes et des moyens de la détruire (Paris, 1803, in-12) : On nous demandera peut-être compte, dit-il, des vertus médicinales de la taupe. Ceux pour qui il n'existe pas de plantes, même d'insectes, qui n'aient quelques propriétés, — jusqu'au pou, le plus dégoütant de tous les insectes, dont on a fait un fébrifuge, qui consiste à en avaler dix ou douze dans un œuf frais, — ont dû, à plus forte raison, attribuer à la taupe, animal tout à fait extraordinaire, de grandes vertus médicales; au moins lui en a-t-on donné de très fabuleuses. Tout, dans ce quadrupède, le sang, le cœur, le foie, la peau, jusqu'à sa cendre, sont des spécifiques, dans nombre de maladies, et, bien entendu, les moims curables : rhumatismes, lèpre, hernies, vapeurs, tranchées, gangrène du sein, convulsions des enfants, coliques, etc., etc. Enfin une taupe, étouffée vivante dans la main, entre les deux Notre-Dame d'août et de septembre, est un très bon fébrifuge, et, le fébricitant guéri, il devient à son tour guérisseur : cette suffocation de la taupe donne à sa main la vertu, en la posant seulement sur la partie ma- lade, d'apaiser les maux de dents, et de guérir écrouelles et cancers, » (1) E. Ousrazer. Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, t. XCXV, p. 163. (2) Collection académique, t. VII, 1776. Paris. LE NATURALISTE Que signifiait la taupe, dans l'antiquité et au moyen âge? Une infinité de choses. Horus Apollo (Horapollo), dans les Hiéroglyphes égyp- tiens, livre IT, Lvr1e hiéroglyphe, dit : LA TAUPE « Cet animal est la vive image de l’homme aveugle; car il ne voit point, et n'a même pas d'yeux. » Jean-Pierre Valérien (Les Hiéroglyphiques, Liv. XITI, ch. xx11r et suivants) déclare : « Aveuglement. — C'est vne chose toute vulgaire que la Taulpe se met pour l’aueuglement, et plus vulgaire encore le prouerbe : plus aueugle que la Taulpe, parce que cest animal est condamné aux tenebres d’vne perpétuelle cæcité; et la lumiere luy est si contraire, qu'aussi-tost qu'il vient à voir la clairté du iour, il meurt. C’est ce que dist Ciceron dans les Questions académiques : Et lu taulpe, quoy ? pensez-vous qu’elle désire la lumière ? Elle ne void goutte, et n’a point d’yeux, mesmement, selon le dire des anciens; mais, comme aucuns ont remarqué, elle a toutes les mesmes parties desquelles les yeux entiers constent; scauoir est ce petit rond noirastre, et ce qu'il contient au-dedans, qu'on nomme prunelle, voire mesme vne portion de blancheur tout autour, mais non si visiblemeut que les yeux ouuerts et éminents. « Ouye de loing. — Il s'en treuue aussi qui veulent faire entendre par la Taulpe l’ouye qui vient mesmement d’vn lieu bien esloigné.Car les Taulpes, enfoncees dedans la terre, element quoyque grossier, espais et lourd, oyent neantmoins plus clairement. Voire mesme les espies et guetteurs ont accoustumé de baisser la teste dans quelque fossé pour praesenter et scauoir si les trouppes de cheual ou de pied desquelles ils ont l’alarme s'approchent : « Praesage. — Aucuns ont pareillement soubstenu que cest animal denote le praesage des choses à venir. Car les Mages ont esprouué (comme dit Proclus) que le cœur de la Taulpe est d’vne merveilleuse efficace pour prae- dire. Et selon le tesmoignage de Porphyre, les anciens auteurs de deuinailles, aiant auallé des cœurs de Taulpes, receuoyent à mesme instanc l'esprit de prophetie, ce qui a quelque similitude auec ceste si prompte ouye, attendu que ne voyants pas ce que nous praedisons, il semble toutes fois que nous le sentions. Au demeurant que l’ancienne ignorance ait reuéré la Taulpe, Esaie le nous apprend quand il nous dict : Les images qu'ils’estoit faictes, pour adorer les Taulpes et les Chauuesouris. » Enfin la taupe, sans s’en douter le moins du monde, figure dans les armoiries des gentilshommes, paraissant généralement en pal, tournant le dos, — (elle craint la lumière), — et ayant la tête vers le haut de l’écu; son émail particulier est le sable : Faydide de Chalandras (Auvergne). — D'or, à trois taupes de sable, deux et un. E. N. SANTINI DE RIOLS. ACADÉMIE DES SCIENCES rare Sur l’action de l'acide formique dans les maladies à tremblements. — (Note de M. E. CLÉMENT, présentée par M. K.-H. Amacar.) Parmi les actions de l’acide formique, il en est une très remar- quable, c'est celle qu'il a sur le tonus de tous les muscles. Elle se traduit chez les sujets par une sensation de fermeté des 135 mp me masses musculaires. Il était tout indiqué de rechercher ce que l'acide formique pouvait produire dans certaines formes de trem- blements, où le tonus est affaibli. L'acide formique à été administré avec succès dans deux cas de tremblements très intenses, chez une femme de soixante-cinq ans et un homme de soixante-douze ans. La première avait son tremblement depuis dix ans et le second depuis dix-huit ans. Ce n'étaient pas des tremblements séniles, car le menton, les lèvres, la têle étaient immobiles. Ces tremblements étaient très exagérés dans l'exécution des mouvements volontaires, au point que ces deux malades ne pou- valent porter un verre à la bouche, qu’en se servant des deux mains. Dans ces deux cas, l'acide formique, administré à la dose ha- bituelle de 4 grammes de la solution normale, a donné des résul- tats aussi rapides que surprenants. En deux jours, le tremble- ment a été assez modifié pour que ces malades aient pu boire aisément d'une seule main sans faire répandre un verre à moitié plein. Les jours suivants, l'amélioration s’est accentuée, mais le trem- blement n'a pas complètement disparu. Il serait peut-être illu- soire de compter sur un succès plus complet, puisque les troubles moteurs sont anciens et datent de dix et de dix-huit ans. Ce qu'il y a de bien établi par ces faits, et bien d’autres ana- logues, c’est qu'aucun médicament n'agit d'une manière aussi rapide et aussi nette, sur ce trouble de la motilité, L'hyoscya- mine, qui est le médicament de choix, ne peut pas entrer en ligne de compte. Terminaison des nerfs moteurs dans les muscles striés de l’homme. — (Note de M. R. Onrer.) Chez l’homme comme chez les divers animaux supérieurs, un nerf afférent aborde perpendiculairement une fibre musculaire et s'engage sous le sarcolemme. L'auteur s'est proposé de rechercher les terminaisons motrices humaines. Chez l’enfant de cinq mois, le plus jeune examiné, le nerf rampe parallèlement au muscle sans se bifurquer. Il présente sur ces côtés des épines espacées, insérées par une base large : le nerf et ces épines donnent absolument l'image d'une branche de rosier. Les épines doivent être considérées comme des bour- geons destinés à donner naissance à des branches secondaires. Dans un stade plus avancé, en effet, chez l'enfant de six à sept mois, le nerf terminal a conservé la structure générale, mais il est plus long. Par suite, il est plus mince. De même, les épines sont longues et effilées. Alors que chez l'enfant de cinq mois on trouve au plus cinq à six épines sur un même nerf, chez celui de six à sept mois, il y en a souvent quinze à vingt et elles sont bifides à maints endroits. Chez l'enfant de huit mois, les épines ant totalement disparu, et les terminaisons motrices semblent arrivées à leur complet développement. Elles sont de deux ordres : Les unes, comme chez la Grenouille, forment un véritable réseau qui recouvre la musculature : les mailles en sont étirées dans le sens de la longueur des fibres. Les autres-se terminent par une sorte de boucle semblable à celle qui se voit chez le Cobaye. Comme chez ce rongeur, on rencontre souvent dans les muscles de la jambe humaine (chez l'enfant de huit mois) un gros tronc nerveux d'où émerge un véritable bouquet de plaques motrices en forme de boucie, sup- portées chacune par un filament cylindraxile unique. Nouvelles espèces d'endophytes d'Orchidées. — (Note de M. Noëz BERNARD», présentée par M. Gaston Bonnier.) L'auteur a montré que la germination des graines d'Orchidées exige le concours des champignons endophytes qui vivent avec ces plantes, et qu'un même champignon peut habiter indifférem- ment des Orchidées diverses (Cattleya, Cypripedium) et servir aussi bien à la germination des unes que des autres. De nouvelles expériences ont démontré que certaines Orchi- dées (Odontoglossum, Phalænopsis, Vanda), connues des horti- culteurs pour la difficulté exceptionnelle de leur germination, dépendent d'espèces spéciales d'endophytes. En particulier, lau- teur a obtenu, à partir de racines de Phalænopsis amabilis et d'Odontoglossum grande, des champignons qui appartiennent manifestement à des espèces assez voisines de l'endophyte des Catlleya, Cypripedium, ete., mais qui en différent et qui dif- fèrent entre eux par des caractères morphologiques facilement appréciables. Il à obtenu des cultures pures de ces endophytes, et a comparé l’action de ces trois champignons sur des semis de 136 LE NATURALISTE diverses Orchidées. Il cite les résultats d'expériences faites avec des graines hybrides de Phalænopsis. Les graines ont été semées dans des tubes stérilisées, sur des plaques de coton hydrophile imbibées d'une décoction de salep. En semis aseptiques, ces graines, comme celles de Cattleya, présentent wr début de développement, verdissent, différencient des stomates, mais ne forment jamais de poils et meurent au bout de quelques mois. Le champignor des Cattleya, introduit dans les cultures à une époque quelconque, non seulement ne provoque pas la ger- mination, mais encore amène la mort rapide des embryons qu'il envahit complètement. Dans ce cas, le Phalænopsis ne peut limiter l'invasion de l’endophyte par une digestion des hyphes, comme cela se passe à l'ordinaire dans un grand nombre de cellules. Il y a là simplement une maladie parasitaire contre laquelle la jeune plante n’a pas de moyens de défense efficace. Avec l’endophyte du Phalænopsis, on obtient la germination régulière. En même temps que l’infestation progresse, le déve- loppement se poursuit : la plantule forme d'abord des poils absorbants, puis donne, comme à l'ordinaire, un tubercule embryonnaire portant un bourgeon au sommet. Dans ce cas, la vie en commun se prolonge; on est dans les conditions de la symbiose normale pour l'espèce. Avec le champignon de l'Odontoglossum, tout se passe de même au début : l’infestation se produit par le mode habituel, le champignon envahit une partie de l'embryon et le développement commence. Mais, au plus tard, dès que la poussée des poils absorbants s’est effectuée, une réaction phagocytaire intense se produit, le champignon est digéré et détruit dans toutes les cel- lules qui sont à l'avant de la région infestée; les progrès de l’infestation sont ainsi totalement arrêtés, et, dès lors, le dévelop- pement s’arrête de même ; les plantules de ces cultures restent stationnaires, tandis que celles des cultures faites avec l'endo- phyte du Phalænopsis continuent à progresser. La plantule a donc l’immunité vis-à-vis de ce parasite et la symbiose est impos- sible. A un point de vue théorique, il résulte de ces constatations, que l’état dit de symbiose est en quelque sorte un état de maladie grave et prolongée, intermédiaire entre l’état des plantes atteintes d’une maladie rapidement mortelle et celui des plantes qui jouissent d’une immunité complète. Au point de vue pratique, il devient vraisémblable que les difficultés exceptionnelles, rencontrées par les horticulteurs pour faire germer les graines de certaines espèces d’Orchidées, tiennent en général, pour une large part, à l’existence d'espèces particulières d’endophytes. LIVRE NOUVEAU F. Rive. — Étude pratique des roches, à l'usage des ingénieurs et des étudiants ès sciences naturelles, traduit et adapté par L. PerviNQuièRE, docteur ès sciences, chef des tra- vaux pratiques de Géologie à la Sorbonne. Avec une pré- face de M. A. Lacroix, membre de Institut. Un volume in-18 de 670 pages, avec 258 figures, dont 2 hors texte. Prix : 12 fr., franco 12 fr. 80. (En vente aux bureauxdu journal.) Alors qu'à l'étranger les ouvrages consacrés à l'étude des roches se multiplient avec une rapidité surprenante, les lecteurs français en étaient réduits à se servir de quelques livres très vieux ou très incomplets. C'est pour remédier à cet inconvénient que M. Pervinquière a entrepris la traduction d’un petit traité qui jouit en Allemagne d'une juste réputation et dont les éditions se succèdent à brève échéance ; il forme naturellement suite au petit volume paru l'année dernière sous le titre : Le Microscope polarisant, qui était consacré aux méthodes optiques pour l'étude des roches. L'ouvrage que nous présentons aujourd’hui au public n’est d’ail- leurs pas une simple traduction, mais plutôt une adaptation. Tout d'abord la classification suivie par l'original a été fortement modifiée, pour la mettre en harmonie avec celle qui a cours en France. En outre, les roches françaises ont recu une attention spéciale ; le traducteur a ajouté maint passage à propos des an- ciens volcans du Centre de la France; certains chapitres on ———": même été complètement réécrits. Enfin, grâce au bienveillant concours des pétrographes les plus éminents, l’édition française bénéficie d’un bon nombre de figures, illustrant la structure et les conditions de gisement des roches françaises. Nous ne doutons donc pas que ce petit traité ne soit favora- blement accueilli du public'et ne rende les plus grands services aux étudiants, comme à tous ceux qui ont à s'occuper des roches à un titre quelconque. Voici d’ailleurs comment M. Lacroix, le savant professeur du Muséum, apprécie cet ouvrage pour lequel il a bien voulu écrire une préface : « Le livre de M. Rinne, que M. Pervinquière à traduit et complété si heureusement sur beaucoup de points, vient donc à son heure et comble une véritable lacune. Ce n’est pas un traité destiné à des spécialistes; l’auteur ne s’est pas confiné dans l'étude chimique et minéralogique de toutes les roches; il a fait un choix judicieux de celles dont la connaissance est indispen- sable et des types rares qu'il était préférable de laisser dans l'ombre, puis il à insisté sur les données pratiques, sur les pro- priétés utiles, sur l’emploi des roches étudiées. Des notions sommaires, mais suffisantes, sur leur rôle géologique, sur leurs conditions de gisement, éclairées par des photographies fort bien choisies, complètent et égayent les chapitres minéralogiques de l'ouvrage. « C’est avec plaisir que je présente au lecteur ce livre; ilrendra, jen suis certain, des services à ceux qui débutent dans l'étude des sciences de la terre, ainsi qu'à tous ceux qui cherchent seu- lement à se documenter au point de vue de leur instruction générale, 11 suscitera, je l'espère, parmi les étudiants qui le liront le désir de pousser plus à fond encore la connaissance de notre belle science. » OFFRES ET DEMANDES — M. Paul Pietri, 8, rue des Maltais, Tunis, échange coléoptères tunisiens contre coléoptères exotiques. — On demande : Antilope des Indes femelle, antilopes de toutes espèces, surtout chamois, et cervidés de toutes espèces, sauf élaphes, jeunes animaux. Albert Raphaël, à Frénouville, par Cagny (Calvados). — À céder : Leconssur la Physiologieet l'Anatomie com- parée de l'homme et des animaux, par H. MILNE-EbwaRpDs. — 14 volumes élégamment reliés, absolument neufs. Prix 130 francs. S’adresser aux bureaux du Journal. Bibliographie 89. Suchard (E.). Des vaisseaux sanguins et lymphatiques du poumon de la grenouille. Arch. d'Anal. micros, VIT, 2, 1905, pp. 239-256, # pl. 90. Tate-Regan (C.). Description of a New Loricariid Fish of the genus Xenocara from Venezuela. Novit. Zool., XII, 1905, pp. 242. 94. Ward (H.-M.). Recent Rescarches of the Parasitism of Fungi. Ann. of Bol., XIX, 1905, pp. 1-54. 92. Warren (W.). New species of Geometridæ from the Æthio- pian Region. Novit. Zool., XII, 1905, pp. 34-40. 93. Warren (W.). New species of Thyrididæ, Uraniidæ and Geometridæ from the Oriental Region. Novit. Zool., XII, 1905, pp. 6-15. 94. Warren (W.). New Thyrididæ, Uraniidæ and Geome- tridæ from south and Central America, Novit Zool., XII, 1905, pp. 41-72. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 11, rue Cassette. ans De UO ? du ÀÈ 27* ANNÉE A Le Scarabée Sacré Ce coléoptère, au corps épais, convexe, pourvu de quatre ailes et vulgairement connu sous le nom de sca- rabée, appartient à la famille des lamellicornes, section des coprophages, genre Afeuchus. Les Latins le nom- maient Scarabæus; les Grecs, Cantharos; les Égyptiens, Khépra. Les ateuques se reproduisent au printemps, époque d'universelle renaissance; doués d’un instinct merveil- leux, ils roulent, jusqu'à leurs terriers, avec leurs pieds de derrière et à reculons, des boules de matières sterco- raires dont ils se nourrissent. Cette boule, grossie en route, arrive à former une sorte de pilule, ce qui a valu à ces insectes le nom de pilulaires. On a cru longtemps qu'ils déposaient leurs larves dans ces pelotes roulées avec tant de persévérance et que chacune d’elles renfer- mait un œuf, mais, comme il est désormais acquis qu’elles ne contiennent rien de semblable, les mœurs du ŸS <Ÿ SÉRIE — N° 439 15 JUIN 1905 ”] Les interprétations pharaoniques, généralement styli- sées, en sont assez arbitraires; il est figuré, tantôt avec le prothorax ponctué, tantôt lisse; les antennes ne sont jamais indiquées, le nombre des dentelures n’est pas tou- jours rigoureusement précis, les articles tarsiens sont rarement détaillés. Même inexactitude dans l'application des couleurs. La principale caractéristique de cette espèce, fixée par les artistes, consiste surtout dans lPal- longement du chaperon (fig. 2 et 3). L'ATEUCHUS DES ÉGYPTIENS. Afeuchus Ægyptiorum, Latreille. — Celui-ci diffère du précédent par sacoloration d'un vert intense à reflets dorés, son chaperon a le même nombre de découpures, mais il est moins allongé et offre l'aspect d'un arc de cercle (fig. 4), particularité fidèlement observée sur les ateuques peints ou sculptés (fig. 5 et 6) (1); les deux tubercules du vertex sont rem- placés par une faible éminence lisse et luisante, les autres parties du corps rappellent celles du Scarabæus sacer. Il est propre à la Haute-Égypte etau Sennaar. Au rapport de-Pline, ce sont des scarabées de ce genre que les graveurs en pierres fines fixaient du regard pour reposer leur vue fatiguée (2). a = SES SE SS SERRES RS Ps t ès fe Le scarabée sacré, d’après Cailliaux, voyage à Méroé. — Fig. 2. oussac del 1ppo yte- Pectoral orné des déesses Isis et Nephthys, en adoration devant le scarabée sacré. — Fig. 3. Scarabée sacré en pierre dure. scarabée sacré sont encore aujourd’hui assez mal con- nues, et la science en est restée à quelques-uns des pré- jugés ayant cours au temps des Pharaons (1). Les anciens Égyptiens nous ont laissé la reproduction d’un grand nombre d'espèces de ces coprophages; les plus fréquentes sont celles du Scarabée sacré et de l’Ateu- chus des Égyptiens. Le SCARABÉE SACRÉ, Scarabæus sacer, Linn. (2), a le chaperon allongé muni de deux antennes et de six den- telures, deux petits tubercules sur le vertex, deux yeux à facettes, le corselet ponctué, les élytres finement striées de sillons longitudinaux, les dents extérieures, des jambes de devant très fortes, sa couleur est d’un noir - brillant (fig. 1). On le rencontre dans le Midi de la _ France, en Espagne, en Afrique, particulièrement en Égypte où il est abondamment répandu. (1) J.-H. Fasre. Souvenirs enlomologiques, 18179. (2) L'Ateuchus sacer de Fabricius. Le Naluraliste, 46, rue du Bac, Paris. Certains naturalistes ont vu dans cette dernière espèce le vrai scarabée symbolique, d'autres au contraire ont cru le reconnaitre dans le Scarabæus sacer. L'étude des monuments, (fig. 2 et 6) permet d'affirmer que les Égyptiens les considéraient l’un et l’autre comme sacrés, Cependant, les images du Scarabæus sacer étant plus nombreuses, on doit, je crois, en attribuer la cause à ce qu'il est beaucoup plus commun et répandu dans toute l'Égypte. Horapollon (3) mentionne trois espèces de scarabées sacrés. « La première, dit-il, est rayonnante et consa- crée au soleil, elle a trente doigts, symbole du nombre de jours que met le soleil à parcourir chaque signe du zodiaque. » Si l’on considère que l'un des caractères distinctifs du scarabée sacré et de l’Ateuchus des Egyp- EE (1) Même inexactitude dans l'interprétation que pour le scara- bée sacré. a (2) Hist. nal., XXIX, 38,12. (3) Livre T, hiérogl. 10, 138 LE NATURALISTE Le tiens est d’avoir le contour de la tête divisé en six den- telures, que-chacun des tarses, au nombre de ‘six, est muni de cinq articulations, dans lesquelles Horapollon a pu reconnaitre autant de doigts; on obtient, en-effet, | Je nombre de trente. Cette explication nous est en outre fournie par un abraxas:où l'on voit, surmonté d’une | tête humaine rayonnante, un scarabée dont les pattes | antérieures possèdent une main ouverte à cinq doigts Fig. 4. — Ateuchus des Egvptiens, d’après Cailliaux, voyage à Méroé. (fig. 7j. La description, donnée par Horapollon, de la première espèce de scarabée, peut donc s'appliquer indistinctement au ‘Scarabæus sacer et à l’Ateuchus Ægyptiorum. La seconde espèce avait deux cornes et la forme d’un taureau, elle était consacrée à Isis, parce que, suivant les Égyptiens, cette déesse séjourne dans la constellation “ Fig. 5. — Aleuchus des Egyptiens, sculpté à l'entrée d’une syringe de Biban-El:Molouk. du’taureau, Ce coléoptère, que Savigny soupçonneêtre un bousier à deux cornes, voisin du midas (1)‘et trouvé par lui dans la Haute Égypte, ne figure pas:sur les monuments, mais il est mentionné au livre des morts : «°O Ammon! $'écrie le défunt, d taureau scarabée, maitre desdeux yeux! terrible de prunélle est ton (4) Voir dans les Mémoires du Muséum d'hist. nal., t. V, année 1819, p. 249 : Des insectes peints ou sculptés sur les monuments antiques de lÉgypte, par Latreille. Wilkinson, IIIe vol., p. 346, nous dit que le British Museum, possède un scarabée de bronze à deux cornes, mais il ne mentionne ,pas l'espèce. nom ! » Un autre passage y fait allusion : « Si je passe, si je suis emporté vers l’Est, on connaiïtra les choses mauvaises commises à la fête des ennemis contre moi, par l’enchaînement des cornes de Khepra (1). » Fig. 6..— Pectoral de momie, portant l'Afeuchus des Egyptiens adoré par les déesses Nephthys et Isis. La troisième espèce n'avait qu’une corne et ressem- blait à l’ibis, aussi croyait-on qu'elle était, comme cet oiseau, consacrée au dieu Thoth. Latreille inclinerait à l'identifier avec le bousier paniscus commun dans les Fig. 1. — Abroxas. d'une secte ophite. contrées méridionales ‘de l’Europe, en Barbarie et en Égypte (2). D'après ce qui précède, les scarabées vénérés des Égyptiens comprendraient quatre sortes de coléoptères : le Scarabæus sacer, l'Afeuchus Ægyptliorum, un géotrupe Fig. 8. — Gymnopleurus rutilans (Castelnau) ? (Description de l'Egypte antiq., t. IT, pl. 34). à deux cornes et un bousier .ou copris armé d’une seule corne. (1) Livre des Morts, ch. cLxImM, 1.9, 10; ch. xorn, l. À à 6: (2) Mémoires du Muséum d'hist. “nal.,"t. V, 1819, -p.-249 Wilkinson rapporte qu'on voit occasionnellement de petites figures de scarabées à une corne, mais il n'en donne ni le dessin, ni l'identification, II: vol., p. 346. : LE NATURALISTE 139 Mais dans leurs représentations figurées, les artistes pharaoniques ne se sont pas toujours astreints à imiter fidèlement les types consacrés et ont souvent, à leur place, tracé des images rebelles à toute identification. Parmi ces innombrables espèces, reproduites d’une facon plus ou moins arbitraire, je signalerai toutefois un lamellicorne coprophage d’un ton cuivré, à la tête échancrée (fig. 8), qui pourrait bien être un Anachalcas cupreus (Fabricius), ou plus vraisemblablement encore un Gymnopleurus rutilans (Castelnau). Les Anciens attribuaient au pilulaire de grandes vertus médicinales. Entre autres prescriptions, Pline recom- mande, contre les maux d'oreilles, de placer sur le corps, soit à l’état d’onguent, soit comme amulette, l’un de ces coléoptères. De nos jours encore, ce remède est en usage dans la Haute Égypte où l’on voit des mères suspendre au cou de leur enfant malade un scarabée vivant enveloppé dans un tissu. Il serait difficile de trouver dans la nature un animal d'aussi faible importance que le pilulaire, ayant joué, dans l’histoire des mythes, un rôle plus considérable. Comme ces insectes ne diffèrent presque pas entre eux, que mâles et femelles prennent une part égale aux tra- vaux exigés pour la conservation de la race, les Égyptiens les croyant tous du sexe masculin, admettaient pour le scarabée la génération spontanée. « Il représente l'être né d’un seul être, dit Horapollon. Quand il veut engen- drer, il prend de la fiente de bœuf qu'il roule, avec les pattes de derrière, d'Orient en Occident, puis d'Occident en Orient; il l’enfouit ensuite dans la terre pendant vingt-huit jours, durée d’une révolution lunaire, au cours de laquelle le globule se vivifie. Le vingt-neuvième jour, il ouvre cette boule, la jette dans l’eau et il en sort un nouveau scarabée (1). » (A suivre.) HIPPOLYTE BOUSSAC. Le Plectrophane des Neiges Plectrophanes nivalis, Meyer et Wolf. MŒURS, MIGRATIONS, DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE Je rencontre assez fréquemment, dans mes chasses d'automne et d'hiver sur le littoral, un petit passereau, fils des âpres pays du Nord, que la rigueur du froid fait descendre tous les ans jusque sur les côtes maritimes de nos départements septentrionaux: c'estle Plectrophane, ou Bruant des neiges. Bruant, en effet, par l’ensemble des caractères, alouette par certaines convenances d’ha- bitudes et aussi par un signe organique extérieur : le développement et la forme de l'ongle du pouce, Au demeurant, forme de transition entre les Embériziens et les Alaudiens. Aussi voyage-t-il souvent en compagnie des alouettes. Il se tient presque toujours à terre comme ces dernières, court comme elles sur le sol avec agilité, et s’élève dans les airs en chantant. Il se perche cepen- dant quelquefois, et en Laponie, par exemple, on le voit (1) Honirorrox. Liv. I, hierogl. 10. se balancer longuement sur les rameaux tremblants des saules. Dans leurs migrations, les plectrophanes se réunissent quelquefois en bandes innombrables, et en Russie notam- ment, ils tombent du ciel sur les champs comme des flocons de neige, nom pittoresque et charmant que leur donne le vulgaire en ce pays. Mais sur notre littoral, les flocons de neige sont beaucoup moins épais. Ils ne forment ordinairement que de petites troupes d'une trentaine de sujets, souvent moins. La plupart de ceux que je ren- contre habituellement au pied des dunes ou dans les « mollières », voyagent avec les bandes d'otocoris alpestres, l’alouetle de Sibérie de Buffon, dont j'ai signalé il y à quelques années, aux lecteurs du Naturaliste, le passage régulier sur les côtes de Picardie. Ils cherchent ensemble leur nourriture qui se compose des petites graines qu'ils peuvent trouver et des menues bestioles qui circulent sur la grève. Je n’ai pas besoin de dire que nos froids les plus durs ne font rien perdre de leur vivacité à ces enfants des régions arctiques. Ils sont sans cesse en mouvement, on les voit courir de côté et d'autre sur les terres humides des « mollières », probablement en quête ou à la poursuite des petits insectes marins, car le régime du Plectrophane est aussi animal que végétal. Il parait même qu'en été, dans son pays, il se nourrit presque exclusivement d'insectes et surtout de mouches, ne touchant aux graines qu’à l’arrière-saison, lorsque ses proies favorites ont disparu. Naumann raconte que quand une bande de Plectro- phanes cherche sa nourriture, « elle se roule sur le sol,et pendant qu'une partie de la bande est posée, l’autre volette au-dessus d'elle (1) ». J'avoue que, jusqu'à ces derniers temps, je ne me rendais pas parfaitement compte de ce qu'avait voulu dire Naumann. Un ornitho- logiste très averti est venu récemment nous apporter une explication. M. Cretté de Palluel a observé en Bre- tagne des troupes de plectrophanes arrivés au mois d'octobre à la pointe de Pléneuf où elles séjournèrent trois semaines. Il a vu ces oiseaux se livrer à une sorte de jeu des plus singuliers. « Un Plectrophane, après s'être placé sur son voisin s'envole, puis se repose, et le second se place à son tour sur le premier (2). » Cette observation jette, en effet, quelque lumière sur le pas- sage de Naumann, et offre un trait curieux des habitudes de ces oiseaux qu'il est intéressant de connaître. C’est bien réellement un jeu, car on ne voit pas de quelle utilité serait un pareil exercice pour la recherche de la nourriture. M. Cretté de Palluel nous rappelle ensuite que dans l’extrême Nord, les Plectrophanes « habitent volontiers les tombeaux, faisant leurs nids dans les pierres, au moyen desquelles on protège les cadavres que la dureté du sol empêche d’enterrer souvent pendant longtemps, ils utilisent même les cheveux et les poils de barbe ». J'ai lu quelque part aussi, qu'un voyageur trouva au Groënland un nid de Plectrophanesinstallé dans la calotte osseuse d'un crâne brisé d'Esquimau. Mais il est bien entendu que le Plectrophane ne choisit ces sites macabres qu'exceptionnellement, Il établit ordinairement son nid dans une fente de rocher ou à l'abri d'une grosse pierre. Les matériaux qu'il emploie pour le construire, sont simplement des brins d'herbe, de la mousse et du (1) Naturgeschichte der Vügel Deutschlands. (2) Communication à la section d'Ornithologie de la Société nalionale d'Acclimatation. Séance du 7 mars 190#. 140 LE NATURALISTE lichen, et il tapisse l’intérieur de plumes et de duvet. L'ouverture en est très étroite, juste suffisante pour laisser entrer l'oiseau, sans doute afin de mieux conser- ver la chaleur. Sur la couche molle, la femelle pord cinq ou six œufs d'un blanc azuré, marqués de petits points gris et noirs, très vartables de couleur et de dessin, Pendant l'incubation, le mâle se tient sur une pierre, une saillie du rocher, ou tout nniment sur la neige, et fait entendre un gazouillement assez semblable à celui de l’alouette. Son chant sonore est le charme des soli- tudes glacées. :« Le 28 mai, dit le capitaine Markham, nous voyons un bruant des neiges voltiger sur les hum- mocks ‘en poussant son pépiement joyeux, suave musique pour des hommes qui n'avaient pas ‘entendu d'oiseau depuis'si longtemps! Depuis plus de neuf mois, on n'avait pas vu ces « fleurs aïlées »; nos malades les plus abattus eux-mêmes demandèrent qu’on les soulevât dans leur traineau et qu’on leur découvrit le visage afin d'admirer et d'écouter le petit ami venu de si loin pour nous fêter. Nous le suivimes du regard pendant qu'il regagnait à tire d'ailes la côte vers laquelle nous nous trainions avec tant de lenteur (1). » On se trouvait alors sur la mer de glace, au delà du 82e parallèle. Dans les jours de détresse que traversèrent Greely et ses compa- gnons après leur désastreuse retraite de la terre Grinnel au cap Sabine, la voix de ce petit oiseau apportait un peu de joie au cœur de ces hommes héroïques. « Le dimanche de Pâques, écrit leur chef dans son Journal, le premier messager du printemps, un bruant des neiges, vient gazouiller sur notre toit. Tous les bruits cessent comme par magie; On ne prononce pas un mot que la charmante créature n'ait repris son vol. Son apparition le matin de ce jour de fête nous semble un heureux présage (2). » Tous les navigateurs des mers polaires connaissent le Plectrophane., Il arrive souvent que soit des troupes en voyage, soit des individus isolés, viennent chercher un refuge sur leurs navires. Ainsi Malmgren, qui explora le Spitzberg, en vit une bande s’abattre le 17 mai sur les bastingages de son navire et reprendre, après quelques instants de repos, leur route vers le Spitzherg. Holbüll (3) et d’autres voyageurs citent des faits semblables. Le 15 avril, deux Plectrophanes s’arrétèrent près de la Jean- nette, de tragique mémoire, élevée dans les glaces, le 23 ce navire recut encore la visite d’un de ces oiseaux (#4). La patrie du Plectrophane des neiges, le pays où il niche, est la région du cercle arctique. On le trouve en été, dans la Scandinavie, mais il n’y est pas très répandu, moins dans tous les cas qu'une espèce voisine dont je parlerai, si ce n’est dans les montagnes les plus élevées des Alpes scandinaves et au nord de la Laponie. Il pré- fère, pour passer la saison des amours, les iles les plus septentrionales, le Spitzherg, la Nouvelle-Zemble et les terres polaires. Le docteur Pansch, de l'expédition alle- mande de la Germania, dit que le bruant des neiges est l'oiseau terrestre le plus commun sur la côte orientale (1) La mer glacée du Pôle,trad. de Frénéric BervarD (1880), p. 270. (2) Dans les glaces arctiques, ad. de Mme L. Tricanr (1889) p. 419. Relation de l’expédilion américaine à la baie de Lady Franklin, 1881-1884. (3) Ornilhologischer Beilrag zur Fauna Groenlands. (4) Voyage de la {Jeannette », Journal de l'expédition, trad. de Frépéric BERNARD (1885), p. 235-2#4. ar du Groënland (1). Kane le rencontra en grand nombre dans le port Van Rensselaer où il hiverna, par 78937 L. N.,et ne le vit partir que le 4 novembre (2). Hayes en trouve à la mi-mai, au delà du 84e parallèle (3). L’ex- pédition du Polaris signala un bruant solitaire le 11 mars 1872, au havre Grâce à Dieu (Thanks God), sur la côte septentrionale du Groënland, à 81038. On l’a vu à la pointe Barrow dès le 9 avril, en livrée d'amour, 710 23° de latitude boréale. Le 28 août le capitaine Feilden, natu- raliste de l’Alerte, de l'expédition anglaise commandée par Sir George Nares, en a noté un vol de 80 environ, et a constaté qu'il niche par 820 30° N. (4). Parr en a rencontré vers le 83e parallèle. Enfin, les #13 et 15 mai1882, Lockwood, heutenant de Greely, et lesergent Brainard en virent à 83° 24’, dans ie nord du Groën- land (5). Le Plectrophane des neiges est peut-être l'oiseau fer- restre qui s’avance le plus loin dans le Nord. Si l'on excepte certains échassiers qui sont plutôt des oiseaux de rivage, je ne connais guère que le lagopède alpin, le ptarmigan, qui fréquente d'aussi hautes latitudes, car les autres oiseaux terrestres dont on a constaté la pré- sence au milieu des glaces polaires, tels que le gerfaut, la chouette harfang, le pygargue, le grand corbeau, ne poussent pas, je crois, jusqu’à 83° 24, et à cette latitude élevée, Lockwood releva sur la neige des traces de ptar- migan (61. Mais le ptarmigan est sédentaire, à la terre Grinnel, par exemple, tandis que le Plectrophane ne vient qu'en été pour nicher. L'instinct persistant qui ramène, chaque printemps, dans des régions désolées où pointe à peine, par places, une végétation misérable, un petit passereau plutôt fait, semble-t-il, pour habiter la terre féconde, pourrait venir appuyer la théorie de l’ornithologiste anglais Tristam sur l’origine polaire de la vie (7). Nous ne voyons guère le Plectrophane, dans nos con- trées, que sous son plumage d'hiver qu'assombrissent des teintes brunes et rousses, mais en été le mâle revêt un costume d’une blancheur éclatante comme la neige de sa froide patrie, et que relève le noir profond du dos-et des deux rectrices médianes. La femelle a-le blanc moins pur, nuancé à la tête, au cou et à la poitrine, de roux de rouille, les plumes noires sontaussi bordées deroussâtre. a —————_— —— ———"— ——— (1) Die Zweite deutsche Nordpolarfahrt in den Jahren 1869 und 1870, etc. (1873). (2) Exp. 1853-1855. (3) Voyage à la mer libre du Pôle arctique, 1860-62. (4) Un voyage à la mer polaire, 1815-16, par Sir GEORGE Nares. Appendices. Trad. (1880). (5) Dans les glaces arctiques. Appendices, p. 552. : (6) Gerraur (Hierofalco candicans), cap. Saint-Patrick (Terre Grinnel) 81055’; Port Repulse (Groënland septentrional), 82 58. — Chouette harfang (Surnia nyctea), Fort Conger (Terre Grinnel) 82° 40°. — Pygargue (Haliœtus albicilla), Fort Conger: Port Repulse : 82058. — Corbeau (Corvus corax), Feilden regarde comme son établissement le plus septentrional, le cap Lupton où le docteur Coppinger l'a vu nicher au mois de juillet 1876. Lie 28 septembre 1882, on en tua un à Fort Conger. (1) On sait que le chanoine H. B. Tristan, dans un mémoire célèbre où il considère que la véritable patrie d'un oiseau est le lieu où il se reproduit, et qu'un très grand nombre d’espèces répandues sur le globe, reviennent toujours micher vers le Nord, conclut que les régions polaires ont-été le berceau de la plupart des types ornithologiques qui peuplent aujourd’hui la terre, les conditions climatériques ayant changé depuis l'époque tertiaire et le déplacement des faunes s’en étant suivi (The Polar Origin of Life, in : The Ibis, 1887, p. 236; 1888,p. 204). Cette livrée, où le blanc domine dans les deux sexes, est une sorte de mimétisme passif qui protège ces oiseaux, appelés. à célébrer leurs noces et élever leurs petits au milieu des neiges et des. glaces, contre les ennemis qui leur fontla guerre. Les Plectrophanes visitent, en hiver, plusieurs régions de l’Europe centrale. En France, on en a vu, en cette saison, dans un grand nombre de nos départements, même les pius méridionaux, mais ce n’est que dans ceux du Nord qu'ils sont de passage annuel. Une autre espèce, le Plectrophane lapon (Plectrophanes laponicus) se montre aussi dans notre pays, mais avec beaucoup moins de régularité que le Plectrophane des neiges, ses migrations d'automne ne paraissant pas dépasser le sud de la Scandinavie. Elle ne s’aventure pas non plus aux hautes latitudes affectionnées par son congénère, et niche en Laponie. MAGAUD D'AUBUSSON. CHRONIQUE & NOUVELLES Les crabes. des Grandes profondeurs el les habiludes de leur progénilure. — Les hirondelles apprivoisées. — La domesti- calion du zèbre. — La pollinisation expérimentale des fleurs. On trouve au fond de la mer un certain nombre d’espèces de crabes dont l’anatomie: et le développement viennent de faire l’objet d’un travail de Doflein, mémoire dont nous allons citer quelques faits, d’après M. Caullery. Il y a entre les espèces des différences de mœurs considérables. Les:uns courent avec agilité; les autres, paresseux, ne se: dépla- cent guère, vivent même parfois enfoncés dans le sable ou la vase. Doflein a étudié la structure des yeux d’un grand nombre d’espèces provenant des abysses ef y a constaté une grande variété, qui tient sans doute des différences correspondantes dansle mode de vie. Toutes ces espèces ont d’ailleurs en com- mun certaines particularités qui indiquent l'adaptation à l’obscu- rité, comme par exemple la disparition des pigments. Mais, en outre, l’étude des matériaux mis à sa disposition à suggéré à Doflein une remarque très judicieuse, et qui, si elle n'a pas la portée logique d’une preuve; est au moins une hypothèse extrême- ment plausible et bien en harmonie avec le transformisme. Parmi les crustacés abyssaux, vivant dans le fond, chez les uns les yeux ont persisté, chez les autres se sont atrophiés, et l'anatomie montre que les premières sont des espèces agiles, les autres des espèces paresseuses et sédentaires: Examinons avec Doflein dans quelles conditions se développent les embryons de ces crabes. Chez les crustacés supérieurs dont ils font partie, la femelle porte sa portée fixée sous l’abdomen. L’embryon se déve- loppe là, protégé par la coque de l'œuf, jusqu'à un certain stade où il devient libre. Chez les langoustes et les crevettes, dont les œufs sont petits, l’éclosion a lieu d’une façon relativement pré- coce et le jeune animal, en devenant libre, n’a pas sa forme défi- nitive, Il doit subir une métamorphose. C'est'une larve qui n'a pas le même mode de vie que l'adulte. Celui-ci rampe dans le fond. Elle nage pélagiquement, jusqu'au jour où, métamorphosée, elle retombe au fond. Chez l'écrevisse, au contraire, dont les œufs sont plus gros et moins nombreux, l’éclosion est plus tar- dive. Le jeune, en sortant de l'œuf, est semblable à l'adulte dont il ne diffère que par la taille et mène immédiatement le même genre de vie. Or, les crabes, en général, se comportent comme les langoustes et les crevettes Ils sortent de l'œuf à l’état de larve, d’une forme toute différente, quon appelle Zoæa, armée de longues épines et qui nage à la surface. Elle subit une série de transformations et, une fois celles-ci accomplies, retombe au fond. Si l’on examine maintenant les crabes abyssaux, on peutavoir une idée de leur mode de développement, en considérant les femelles chargées d'œufs qu'ont rapportées les diverses expédi- tions. Or, on constate qu’une partie des espèces se comporte comme les crabes littoraux, a de petits œufs se développant avec LE NATURALISTE ST 141 larves pélagiques et métamorphoses. Ces jeunes larves quittent le fond, remontent plus ou moins près de la surface et sont, pen- dant leur métamorphose, entrainées par les courants, parfois à de grandes distances: elles retombent ensuite dans les abysses, en des points parfois très éloignées de leur lieu d’origine ; tandis que les autres espèces ont de gros œufs d’où sortent de petits crabes, déjà semblables à l'adulte et vivant immédiatement sur le fond, sans s'éloigner beaucoup de leur lieu de naissance. Voilà donc, au point de vue du développement, deux catégories: Doflein a remarqué que les premiers, c’est-à-dire ceux qui ontune larve pélagique, sont précisément les espèces où les yeux ont per- sisté, tandis que les seconds, ceux dont le jeune ne quitte pas le fond, sont les espèces où les yeux se sont plus ou moins atrophiés. On peut donc conclure avec beaucoup de vraisemblance que la conservation où la perte des yeux pour les crabes abyssaux est liée à leur mode de développement, et l'on conçoit très bien la vertu des idées lamarckiennes, que l'œil se soit conservé chez les espèces où la larve remonte et vit: temporairement dans la zone éclairée. Mais l'analyse peut être poussée plus loin. Nous venons de voir que chez les crabes à éclosion tardive, les jeunes ne quit- taient guère leur lieu de naissance, tandis que, chez ceux à éclosion précoce, les larves pouvaient être dispersées au loin. Il en résulte que les premiers vivent groupés (et en effet on les trouve par tas, en quelque sorte); ils forment dans les diverses points de l'Océan des agglomérations sans rapports les unes avec les autres; en particulier il ne se produit pas de croisements entre ces groupes, ce qu'on exprime en disant qu'ils sont dans un état d'amitie ; tandis qu'au contraire chez les crabes à larves pélagiques, grâce au transport des larves par les courants, il y'a mélange de sang incessant entre les individus composant l'espèce dans les divers points. Or, et c’est là une loi facile à comprendre a priori, la première condition, l’amixie, c’est-à-dire l'isolement de groupes d'individus se reproduisant entre eux, est favorable à la formation de races locales et finalement d'espèces différant par quelque détail morphologique; tandis qu'au contraire la seconde condition, le mélange incessant d'individus d'origines diverses, tend à conserver le type spécifique: C'est précisément ce qui arrive ici. Les crabes à yeux très développés, c’est-à-dire d’après l'analyse précédente, répondant à la seconde condition, sont assez constants dans de grandes étendues, tandis qu'au con- traire, parmi les autres, qui forment des groupes d'individus cantonnés et indépendants on trouve de nombreuses espèces dis- tinctes, différant l'une de l’autre par de petits détails, en des points divers de l'Océan, et ilest fort probable que ces espèces ne sont que des variétés locales, ou n’ont été que cela tout d'abord, et qu'elles se sont formées par amixie. Un excellent exemple en est offert par le genre Cymonomus qui a été ren- contré dès le début des explorations abyssales. Sir Wyvwille Thomson avait constaté, entre des individus de provenances diffé- rentes et qu'il attribuait à la même espèce, des variations, en particulier dans la structure des yeux, lun des types ayant des yeux bien plus réduits que l’autre. Il croyait pouvoir les attribuer à l'influence directe de la profondeur; les types à yeux les plus réduits auraient été ceux qui habitaient le plus profondément. L'étude de documents plus nombreux a montré qu'on ne pouvait accepter cette interprétation,que le degré de régression de l’œil ne dépendait pas de la profondeur, que d’ailleurs ce n'était pas le seul caractère qui variait. Il ya d’autres différences encore. Ce sont deux formes différentes provenant de points de l'Atlantique assez éloignés, deux variétés géographiques où deux espèces locales. Et d’ailleurs les expéditions ultérieures ont fait connaitre plusieurs autres formes de Cymonomus, en des localités dis- tinctes, avec des différences de même ordre. En somme, il paraît bien y avoir là des variations d’une- espèce fondamentale, dues à la vie sédentaire de ces crabes, vie dont la régression de l'œil est une manifestation caractéristique: *x #.% Les hirondelles ne sont pas aussi farouches qu'on le croit généralement. M. Mellier vient par exemple d'entretenir la Société d'acclimatation de ses essais d'élevage de cetoiseau, dont il soigne plusieurs nichées tous les ans. « Et rien, dit-il, n'est plus joli, rien n’est plus curieux que de voir ces oiseaux en pleine liberté: dès le mois de mai, volant à grande hauteur et venant toujours au moindre appel, se poser sur mon doigt. I y a quelques jours, j'avais, au château de la Pataudière, plusieurs visiteurs grands amateurs d'oiseaux, et, pendant la longue pro- menade à travers le parc zoologique, je les intriguais fortement en me faisant suivre partout par de gentilles hirondelles que j'appelais et qui, planant à perte de vue, venaient toujours se 142 LE NATURALISTE poser sur ma main tendue. On put voir une hirondelle perdue dans les nues, tombant à chaque appel sur mon doigt, y restant sans peur des nombreux étrangers qui étaient avec nous, et se laissant prendre par eux toujours très facilement. Cet oiseau revenait toujours docile, happait adroitement les mouches qu’on lui présentait. M. de Parville, qui rapporte ce fait, ajoute que les hirondelles apprivoisées de M. Mellier sont complètement libres toute la journée et qu'on les voit sans cesse tantôt volant avec leurs com- pagnes sauvages à de grandes hauteurs, tantôt rasant la terre et saisissant au vol les mêmes insectes, diptères, névroptères, petits papillons, coléoptères qui font leur nourriture habituelle. En se reposant souvent, perchées au rebord des toits élevés de la Pataudière, elles font entendre leurs délicieux gazouille- ment qui charme toujours et qu’elles répètent sans cesse jusqu'à l'automne avant leur départ pour les contrées lointaines. Quand elles voient passer M. Mellier dans le jardin, elles arrivent à tire d’aile et c’est à qui saisira le plus vite le ver de farine ou le coléoptère qu'il leur offre toujours. Ordinairement, M. Mellier fait rentrer, le soir, ses hirondelles apprivoisées et les fait passer la nuit dans une grande cage; il ne leur rend leur liberté que le matin, dès l'aube. Autrefois il les gardait toute l'année et, pendant la mauvaise saison, il les enfermait dans une volière bien chauffée, avec beaucoup d’autres oiseaux insectivores frileux. Il les conservait assez bien ainsi, Mais l'hirondelle captive en cage s'ennuie; elle devient triste. Aussi depuis quelques années, il se borne à élever ses hirondelles et les garde en liberté, mais toujours apprivoisées, jusqu'en octobre; puis vers l’époque du départ, il les laisse se réunir aux bandes considérables de leurs compagnes et il les voit, un beau matin, prendre leur vol toutes ensemble et disparaitre pour ne plus revenir. Mlle L. Reyen a aussi écrit à la Société d’acclimatatien sur le même sujet. Son père et elle élevaient des hirondelles depuis dix ans et dans un modeste appartement, en plein Paris. Chaque année, on leur apporte un ou plusieurs nids d'hirondelles acci- dentellement abandonnées, et jusqu'à présent Mlle Reyen n'a jamais eu d’insuccès dans ses élevages. Un grand nombre d’hirondelles, après élevage, furent lâchées; elles sont toujours revenues et, pendant trois ans, Mlle Reyen à vu nicher dans le même nid des oiseaux qu’elle avait marqués. Elle nourrit les jeunes à la becquée, avec uné pâtée spéciale composée de viande, de biscuits, de graines, etc., le tout intime- ment mélangé et parfaitement séché. Elle considère cette pätée, qui reste toujours fraiche,comme absolument nécessaire ; pourtant elle ne la croit pas suffisante à elle seule: elle y ajoute des insectes vivants, tous ceux qu'elle peut trouver : mouches, cou- sins, papillons, petits coléoptères, vers de farine, etc., mais Sur- tout, et avant tout, des araignées. Les araignées sont, àson avis, indispensables aux oiseaux insectivores.Il est nécessaire d’ailleurs, de donnner fréquemment des rafraichissements aux insectivores. Elle mélange à la pâtée des carottes fraiches râpées et, environ tous les quinze jours,elle faire boire à ses hirondelles de l’eau dans la- quelle macère de la graine de lin. Et cela lui réussit parfaite- ment aussi pour les rossignols, les bergeronnettes, etc. Les fau- vettes, au contraire, préférent de l’eau miellée. Mlle Reyen a conservé un rossignol pendant dix-sept ans. C’était un chanteur infatigable. Il en est un autre qui, sauf deux mois de l’année, ne passe pas un seul jour sans chanter. Depuis treize ans aussi, une fauvette à tête noire vit parfaitement et est une chan- teuse vraiment exquise. Le pauvre oiseau a, cependant, chaque année, une crise aiguë de goutte. En somme, selon Mlle Reyen, avec une nourriture appropriée, relativement facile à se procurer, tous les oiseaux insectivores peuvent être élevés et conservés ; il leur faut, en général, de la chaleur. Si les hiron- delles émigrent, ce n’est pas, comme on le dit, parce qu'elles manquent de nourriture, mais simplement parce qu’elles ont froid. Si, en effet, elles ne souffraient pas de la température, elles trouveraient facilement de quoi vivre pendant l'hiver. Le lieutenant belge Nys a obtenu d'importants résultats dans la domestication du zèbre. Ayantcapturé quatre-vingt-dix zèbres à Sampwé, dans le Katanga, le 30 juillet 1904, il a pu, comme nous allons l'expliquer d’après M, G. Regelsperger, en apprivoi- ser le plus grand nombre et il en a entreprisle dressage. Après une battue énergique, ce troupeau fut, en une fois, enfermé dans un kraal, vaste de 18 à 20 hectares, qui avait été édifié à cette fin. Se sentant prisonniers, les zèbres se mirent à galoper éperdument pendant deux heures. Quand ils furent cal- més, ils commencèrent à brouter l'herbe du kraal. Comme il n'y avait pas d’eau dans cet espace, on se mit en devoir de leur en fournir; ce ne fut pas une petite opération : car il fallut transporter journellement 2.700 litres d’eau que l’on allait prendre à un kilomètre de là. Pour faire boire les animaux, ce fut une autre difficulté. Comme ils n’osaient pas s'approcher des réci- pients de zinc qu’on leur offrait, on enterra les caisses en dissi- mulant leurs bords sous l'herbe ; mais ces délicats animaux s’en éloignèrent encore, sans doute à cause de l'odeur des nègres qui avaient touché les récipients, Il en résulta des décès dans les premiers jours qui suivirent la capture : certains animaux s’obstinèrent à ne vouloir ni boire ni manger; des juments pleines avortèrent ou mirent bas dans des conditions défavorables; des poulains, incapables de manger: de l'herbe, moururent de faim, leur mère n'ayant pas de lait; quelques animaux après avoir longtemps jeüné, se mirent à manger et à boire si gloutonnement qu'ils en moururent. Quand Les survivants eurent repris leur calme, après une quin- zaine de jours, on commença à en tenter la capture individuelle, ce qui devait aboutir à les enfermer dans des écuries, chacun dans un box différent. Ce ne fut pas du goût des zébres qui se Jetérent comme des forcenés contre les parois de leur loge, se déchirant ainsi la peau du front et du chanfrein, si bien qu'il y eût encore cinq nouvelles victimes. Des quatre-vingt-dix zèbres capturés, il n'en restait plus au lieutenant Nys que soixante, mais ils étaient bien vivants et étaient devenus bien dociles. On pouvait s'en approcher sans qu'ils essayassent deruer ou de mordre.L'officier belge avait bon espoir, vu la docilité qu'il avait déjà obtenue de ses zébres, dans le succès du dressage qu'il allait tenter. On a pendant longtemps considéré le zèbre comme un animal indomptable qui ne serait susceptible d'aucune domestication, mais depuis que les explorateurs africains sont entrés en con- tact avec lui et en ont mieux étudié les mœurs et le caractère, cette opération s'est sensiblement modifiée. Les premiers voyageurs qui ont parcouru l'Afrique centrale ont signalé le grand nombre de zèbres qui vivent dans certaines régions, en même temps qu'ils se sont plu à vanter leur grâce. Le major belge Cambier, qui, en 1879, fonda la station de Karema, sur le bord du lac Tanganyika, était déjà parvenu à apprivoiser un jeune zèbre, dont la mère avait été tuée à la chasse, I] l'avait nourri au moyen de farine délayée dans de l’eau tiède. Le petit animal le suivait comme un chien. Quelques années après, le Dr Paul Reichard, membre de l’ex- pédition allemande qui, de 1881 à 1884, s’avança jusqu'au Ka- tanga, dépeignait à son tour le zèbre comme susceptible de rendre les plus grands services en Afrique surtout au point de vue des transports. « Le zèbre, disait-il, est sobre, courageux, vif, résistant à la fatigue et insensible à la chaleur comme au froid. » Le Dr Reichard avait vu à Zanzibar un zèbre qui ser- vait de monture à un Arabe et obéissait comme un cheval. Le voyageur allemand von Netchtriz raconte qu'en 1893, un marchand de bêtes qu'il vit à Capetown, avait trente-quatre couaggas,espèce de zèbre de l'Afrique australe,qui avaient été pris au lasso dans l’espace de six mois et dont quelques-uns étaient si bien apprivoisés qu'ils s’approchaient pour se faire caresser quand leur gardien entrait dans leur enclos. En 1891, le même explorateur avait vu aussi au Namakualand un commerçant qui se servait d’un couagga domestique et le montait, sellé comme. un cheval. M. von Netchtriz signale, pour ces pays, où tout Européen qui voyage ou s'occupe d'élevage a besoin d’une mon- ture, un avantage à l'emploi du zébre, c'est qu'il est réfractaire à une maladie qui, sur la côte, pendant la saison des pluies, fait disparaitre près de la moitié des chevaux. Un croisement d’éta- lons couaggas et de juments pourrait, d’après lui, donner d’excel- lents résultats. Quelques personnes sont arrivées à atteler des zèbres et à obtenir d'eux une docilité parfaite. Certains propriétaires de cirques sont parvenus aussi à des résultats très concluants et ont pu faire évoluer les zèbres dans l'arène, aussi bien que des chevaux. M. Hagenbeck, le marchand bien connu d'animaux sauvages, à Hambourg, qui a eu beaucoup de zèbres dans son établissement, déclare qu’ils s’apprivoisent très rapidement. Il semble donc hors de doute que les nombreux zebres qui peuplent toute la partie sud-est du continent africain pourront être employés un jour d'une façon pratique. x # x M. Pierre-Paul Richer vient de passer une très intéressante ihèse sur la pollinisation. LE NATURALISTE Il appelle pollinisation directe la pollinisation réalisée entre organe d’une même fleur, pollinisation indirecte, la pollinisation réalisée entre fleurs différentes d'un même pied, et pollinisation croisée, la pollinisation entre fleurs de pieds distincts. Ses expé- riences ont porté sur 21 plantes, 16 non hétérostylées et 5 hété- rostylées. Les 16 plantes non hétérostylées peuvent se répartir en trois groupes : Le premier groupe renferme des plantes également fertiles; après les trois modes de pollinisation, ce sont : Nico- tiana sylvestris, Datura stramonium, Chelidonium majus, Œnothera biennis, Saponaria officinalis, Gilia tricolor, Lunaria biennis, Brassica oleracea. Le deuxième groupe ren- ferme des plantes inégalement fertiles après les trois modes de pollinisation; elles sont plus fécondes après pollinisation croisée qu'après pollinisation directe ou indirecte; ce sont : Geranium Sanguineum, Campanula rotundifolia, Salvia pralensis, Ornithogalum pyrenaicum. Le troisième groupe renferme des plantes fertiles seulement après pollinisation croisée; ce sont : Endynion nutans, Convolvulus arvensis, Vinca minor, Vin- cetoxicuin officinale. De ces diverses expériences découlent les conclusions sui- vantes, relatives à chaque mode de pollinisation : Dans les cas de pollinisation directe, l’autopollinisation donne des résultats posi- üifs chez un grand nombre de plantes. Dans une moitié des expé- riences, elle a donné des résultats semblables à ceux de la pol- linisation croisée, mais elle ne lui a jamais été supérieure, sauf toutefois pour une seule plante, le Dafura ; et dans l’autre moi- tié elle s’est montrée médiocre ou inefficace. Quant à la pollinisation indirecte, elle se rapproche tout à fait par ses résultats de la pollinisation directe. Enfin la pollinisa- tion croisée s’est montrée souvent supérieure aux deux modes précédents; elle est même seule efficace dans un certain groupe de plantes, Pour les plantes hétérostylées, dans les cinq espèces étudiées, la pollinisation croisée entre fleurs de formes différentes s’est montrée la plus efficace : elle a toujours produit le maximum de fruits et le maximum de graines. Par contre, les autres modes de pollinisation ont donné des résultats différents suivant les espèces. Chez le Linum grandiflorum, ces autres modes de pollinisation ont été tous complètement stériles, faisant de cette plante, pour ainsi dire, le type de l’hétérostylie. Chez le Sarra- sin, les pollinisations directes et indirectes comme chezle Linum ne donnent rien, mais la pollinisation croisée entre fleurs de la même forme a réussi quelquefois. Chez la Pulmonaire, on observe, en outre, quelques cas de succès par la pollinisation directe. Enfin, chez les Primevères tous les modes de pollinisation sont efficaces et il n'existe entre eux qu’une différence de degré tou- jours en faveur de la pollinisation croisée hétéromorphe, mais qui peut même disparaitre, de sorte que ces dernières plantes constituent un type atténué de l’hétérostylie dont le Sarrasin et la Pulmonaire sont des formes intermédiaires. Hexrt Courin. LES CHENILLES DES SANTOLINES tease sesesd Paltodora lineatella %. Cette gracieuse petite bête n’est pas rare dans les Basses-Alpes et en Castille, où elle vole en juillet et août dans le voisinage des Santolina. On trouve déjà en sep- tembre sa petite chenille dans les calathides dont elle mange les graines; elle y passe l'hiver et n’atteint tout . son développement qu’au mois de juin suivant. Presque toujours, elle se tient en travers dans la ca- lathide, c’est-à-dire au centre des graines qu’elle a transpercées sur le côté et dévorées; parfois, elle des- cend dans la tige et va se loger dans les galles de C. san- tolinana ou même celle de C. austrinana, vides naturelle- ment de leurs propriétaires. Cette chenille de grosseur variable, mesure 4 milli- 143 mètres de long, est fusiforme, également atténuée en avant et en arrière; les segments les plus épais sont les cinquième et sixième; elle est blanchâtre, teintée de rose vers les derniers segments. Verruqueux indistincts; tête noire; écusson, clapet et pattes écailleuses très petites, à peine plus foncés que le reste du corps; pattes membraneuses presque rudimendaires, Elle se chrysalide à la place qu’elle occupe dans l'anthode où la tige, s'étant fait un cocon léger, sans consistance et de soie grisâtre. La chrysalide est allongée (près de 4 millimètres sur1), atténuée postérieurement; couleur brun jaunäâtre clair; surface presque lisse ou très finement chagrinée; ner- vures non ‘apparentes; mucron arrondi, nu au sommet; entouré à la base de quelques soies raides et portant près du dernier segment en dessus, une petite pointe droite. L’extrémité des ptérothèques est très prolongée et atteint presque le dernier segment. Le papillon éclôt en juillet et n’a qu'une génération. Sophronia humerella Schiff. La chenille de cette vulgaire espèce est connue de- puis longtemps comme vivant principalement sur les Thymus serpyllum L., Artemisia campestris L., Gnaphalium arenarium, dans un petit paquet de feuilles à l’extré- mité des tiges. Je l’ai trouvée, en outre, sur Pimpinella sarifragu L., Achillea millefolium L., dans les Hautes-Alpes; sur Lavandula spica L. et Santolina chamæcyparissus, dans les Basses-Alpes. Sophronia santolinæ Stgr. La chenille de cette espèce voisine de l'humerella est fusiforme, d'un gris verdâtre ; bandes sous-dorsales ob- solètes; verruqueux indistincts, poils blonds; tête, écus- son et pattes écailleuses, noires, clapet corné; premier segment entièrement zoné de brun rougeûtre; pattes membraneuses à colonne brunâtre, àcrochets ferrugineux. Elle diffère de la chenille d’humerellu par sa forme plus épaisse, moins allongée : humerella a des bandes sous- dorsales très visibles, des verruqueux petits, très distincts et noirs et le premier segment à peine teinté de brun rougeâtre ou pas du tout. Comparaison faite avec des chenilles de provenances diverses: $. humerella d'Allemagne (Gnaphalium arena- rium), d'Ardèche (Thymus serpyllum), des Basses-Alpes (Santolina chamæcyparissus); S. santolinæ, de Castille, Cette chenille vit, en mai-juin, à l'extrémité des pousses de la Santolina rosmarinifolia, dont les feuilles sont liées ensemble faiblement par des soies. Elle se chrysalide un peu partout dans le détritus de la plante nourriciere, où elle se fait un cocon léger de soie blanchâtre. La chrysalide est courte, très atténuée en arrière, d’un brun rougeûtre foncé. Surface presque lisse sur les ptérothèques, rugueuse ou plissée sur le dos des segments abdominaux; mucron élargi, tronqué au sommet, avec l'extrémité garnie de quelques soies en dessus et d’une proéminence épaisse en dessous. L'éclosion du papillon a lieu en juillet. Coleophora santolinella Cst. Espèce de Corse. « Son fourreau est court, hérissé des follioles minées de Santolina chamaæcyparissus dont la chenille se nourrit. » (Constant. Bullet. soc, entomol. fr. juin 1889.) 144 LE NATURALISTE D Coleophora ventifuga Wals: Espèce de Corse. La chenille vit en mai et juin sur les feuilles blanches de la Sant. chamæcyparissus ; à cause de sa couleur, le fourreau, qui mesure 10 millimètres de long environ, s’en distingue difficilement (Cf. Walsingham, Entom. m. mag., juillet 1898). Coleophora involucrella, n. sp. Au mois de mai, on trouve sur les Santolina rosmarini- folia de San Idefonso, un fourreau de Coleophora noir et large. La chenille qui l'habite alors attaque de préférence les jeunes tiges et ne mine pas les feuilles. Elle vit ainsi jusqu'en. juillet, où pendant la première quinzaine, on peut la voir placée au-dessous de la fleur de la Santo- line, qu’elle ronge en perforant l’involucre (fig. 4). C’est le bon moment de la récolter, car, passé cette époque, elle descend au pied de la plante, pour se fixer sur les tiges près de terre et s’y transformer. Alors, il devient difficile de l'y rechercher. Le papillon éclôt pendant le mois d'août. Il appartient au groupe de C. cœlebipennella, mais forme une espèce nouvelle dont voici la description: Fig. 1. — Fourreau de la Coleophora involucrella Chrét. sur. Santolina rosmarinifolia. Envergure du & : 18-20 millimètres, © un peu plus petite. Ailes supérieures, étroites, allongées, d’un brun jaunâtre, un peu plus clairet légèrement doré vers la base, plus foncé au delà du milieu, avec une bande costale d’un blanc d'argent allant de la base à l’apex, élargie brusque- ment à parür du quart de laile, une autre bande plus étroite dans tout le pli, et une troisième légèrement con- cave au milieu, située près de l'angle et du bord externes ; base de l'aile au bord interne également d'un blanc d'argent; franges brunes avec la base blanche du bord externe à l’apex. Ailes inférieures brun clair, avec les franges de même, mais jaunâtres à la base et blanchâtres à l’extrémité. Tête et thorax blancs ; antennes blanchâtres avec la base garnie d’un long pinceau de poils jaunâtres ; palpes blancs, à dernier article très court; abdomen grisâtre, avec des traits bruns sur le dos des segments. ® semblable, mais à franges plus claires. La nouvelle espèce se distingue de ses congénères les plus voisines par sa bande costale. En effet, cette bande touche la côte chez Col. cœlebipen- nella, mais n’atteint pas la base de l'aile. Chez Col. conspicuella Z. et solenella Stgr., la bande costale commence loin de la côte et n’atteint pas la base de l’aile. La chenille de Col. involucrella mesure environ 8 mil- limètres. Elle est fusiforme, plus atténuée antérieurement que postérieurement; incisions des segments peu pro- fondes ; couleur brun rougeâtre jusqu'au 5° ou 6° segment, puis devenant jaunâtre ; verruqueux indistincts;tête brun jaunâtre, écusson de même, mais bordé en avant eten arrière de brun foncé ou noirâtre; plaques écailleuses du 2e segment noires; celles du 3, noirâtres ; pattes écail- leuses brun rougeâtre avec de petites plaques noirâtresiet le dernier article noir; pattes membraneuses en forme de petits mamelons avec crochets indistincts ; clapet noi- râtre; stigmates indistincts. La chenille de C. cœlebipennella a la tête, l’écusson du premier segment large et le clapet entièrement noirs et luisants, les plaques écailleuses du 3° segment peu dis- tinctes, les pattes écailleuses noires. Celle de C. conspicuella a la tête d’un noir luisant, l’écusson et les plaques écailleuses des 2e et 3° segments d'un noir mat, celles du 3° segment, très distinctes. Le fourreau de Col. involucrella est relativement court (11 millimètres), mais épais, très arrondi et fortement re- courbé postérieurement; partie antérieure légèrement re- courbée avec bouche ronde; carène ventraleun peu ailée, le plussouventen lignedroite, desanaissance à l'extrémité du fourreau, parfois légèrement convexe au milieu; dessus du fourreau présentant de finesstries transversales; extré- mité du fourreau bivalve. Couleur entièrement d’un noir _luisant, à l'exception du bord de la carène qui est d’un brun jaunâtre foncé. Les fourreaux de cœlebipennella et conspicuella sont plus longs, 14-15 millimètres, moins recourbés en arrière avec carène plus ailée. Celui de cœlebipennella présente en outre de profondes stries longitudinales qui n'existent ni sur celui de conspicuella, ni sur celui de l'involucrella. La chrysalide est modérément allongée, peu atténuée postérieurement, couleur de liège; surface striée, ridée sur le dos du thorax, lisse sur les ptérothèques, sans ner- vures saillantes, garnie de petites verrues sur le dos des segments abdominaux ; mucron épais, élargi horizonta- lement et comme trigone, Le sommet paraît nu, mais la base est armée d’une pointe de chaque côté. Extrémité des enveloppes des ailes, antennes etpattes, libre. Bucculatrix santolinella Wals. Espèce de Corse, dont la chenille vit sur la Santolina chamæcyparissus, en mai (Cf. Walsingham. Ent. m. mag., août 1898). Je l'ai trouvée également dans les Basses-Alpes ; mais elle y est très rare. Sa petite chenille ne se distingue guère de la feuille vert cendré de la Santoline, et comme son corps paraît rugueux et couvert d'aspérités en raison de ses verruqueux un peu saillants, cela complète la res- semblance. Ce petit objet de 3 à # millimètres de long présente des bandes sous-dorsales d'un ton plus foncé, verdâtre, et la région stigmatale en outre est plus blan- châtre. La tête est jaune de miel; l’écusson et le clapet se distinguent peu du fond, les pattes écailleuses sont cornées; Le cocon, commetous ceux des Bucculatrix, est allongé,. naviculaire, ridé et de soie blanche. P. CHRÉTIEN. LE NATURALISTE CATALOGUE SOMMAÂTRE DE LA GOLLECTION DE GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE EXPOSÉE AU MUSÉUN D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) B. — Production des plis. 453. — Appareil de James Hall pour l'étude expéri- mentale des.plis. C’est une caissé rectangulaire en bois dont un des petits côtés verticaux peut étre progressivement rap- proché de son vis-à-vis à l’aide d'une vis. Des feuilles de papier ou des étoffes ou des plaques d'argile ou de cire peuvent être ainsi déformées de façon à imiter les couches en C, les couches en U et les couches en S des montagnes. Cet appareil a été mis en usage plus récemment par M. B. Wüllis. La figure 130 montre la forme que nous avons donnée à cet instrument qui peut être utilisé dans une foule de circonstances et qui a rendu les plus grands services. 145 deux planches AA et BB. Avec la vis V, on peut la refouler comme dans l'appareil de James Hall (V. n°153), mais avec les vis V'V' on peut la maintenir. e— v Fig. 131. — Appareil de Daubrée par l'étude expérimentale des plis. On a placé à côté de ce cadre quelques-uns des pro- duits qui ont été obtenus par son moyen. 155. — Appareil d'Alphonse Favre pour la production des plis. Il consiste en une feuille épaisse de caoutchouc forte- ment tendue et qui, par sa contraction, refoule des lits d'argile dont on l’a recouverte. Cet appareil a été repris par M. Schardt et par d’autres expérimentateurs. On en voit les parties principales dans la figure 132 qui a été dessinée d’après le modèle construit par la maison Deyrolle. Pour en faire usage, on distend la feuille de caout- chouc à l’aide de la manivelle, puis on dispose sur elle _ Fig. 130. — Appareil de James Hall pour l'imitation expéri- mentale des plis. Dans l’un des côtés de la caisse © pénètre une vis V dont la tête est prise dans la planche I, qu’elle peut faire avancer ou reculer. Des feuilles de papier P, pla- cées d’abord horizontalement les unes sur les autres, représentent les assises du sol; on les surcharge d’une planchette et du poids P et on les refoule. En variant les dispositions, on arrive à imiter une foule de cir- constances relatives aux roches pliées et contournées des pays de montagnes. 154. — Appareil de Daubrée pour l'étude expérimen- tale des plis. C’est un cadre en fer M,N,O, P (fig. 131), présentant des vis convenablement disposées sur ses bords et dans lequel on peut contourner des lames de plomb de différentes facons. La figure suffit pour qu'on saisisse la manière d’em- ployer l'appareil. Une lame de plomb L est placée entre Fig. 132. — Appareil d'Alphonse Favre, pour la production des plis par la rétraction du caoutchouc préalablement distendu. une plaque d'argile convenablement gâchée avec ou sans mélange de sable ou d’autre substance étrangère. On laisse alors le caoutchouc revenir sur lui-même et celui- ci, en «entrainant la masse qui le recouvre, y détermine des ondulations et des plis qui ont été étudiés avec grand profit pour les notions tectoniques maintenant acquises. On a par exemple précisé les conditions où se font les ploiemernts en U, en C et en $ qui.sont si fréquents dans l'architecture des grandes chaines de montagnes. En superposant plusieurs lits d'argile aÿant des qua- lités différentes, on a compliqué les effets obtenus de la manière la plus intéressante. 136. — Plis obtenus artificiellement sur de la cire (Daub'rée). 457. — Appareil propre à l'étude expérimentale des crochons «de roches. Il consiste en deux lames quadrangulaires en plomb 4146 LE NATURALISTE retenues par des colliers et entre lesquelles on peut placer une plaque d'argile ou de plâtre ou d’autres substances. En tordant ces lames on amène, dans la matière pierreuse, des accidents analogues à ceux qu'on observe dans les crochons naturels et en les étudiant on arrive à préciser le fait si important de la fausse plasti- cité des roches qui, malgré leur grande fragilité et à cause des raccommodages qui relient leurs débris, peuvent prendre successivement des allures diverses (Stanislas Meunier). Fig. 133. — Appareil propre à limitation artificielle des crochons de roches. Parmi les effets que cet instrument à permis d'ob- server, On signalera spécialement la production d’une schistosité dans le sens même de la pression et qui se retrouve dans les crochons naturels, C. — Faillage et phénomènes connexes. 158. — Imitation des stylolithes. Pain de savon à la glycérine soumis à la presse : production de surfaces internes de glissement (Daubrée). Fig, 1434. — Stylolithes artificiels produits par la pression dans un pain de savon à la glycérine. Les expériences montrent combien l’on s'était trompé parfois en croyant voir dans les stylolithes des vestiges de corps organisés fossiles : ce sont exclusivement des résuitats de glissements internes. 159, — Imitation des galets impressionnés par voie de compression (Stanislas Meunier). On a vu au n° 23 que l’imitation des galets impres- sionnés a été tentée par voie chimique. Mais, comme nous l'avons dit alors, le phénomène est d'essence essen- tiellement mécanique. C’est ce que démontrent les expé- riences par voie de pression. On commence par préparer des boules de plâtre, comme nous l'avons indiqué au n° 25, et quand elles ont acquis, par immersion dans l’eau salée, une consistance favorable, on les soumet à une pression convenablement mesurée, On voit alors ces boules en contact mutuel, et, bien qu’elles aient la même dureté, se faire éprouver des déformations réciproques et des impressions qui repro- duisent rigoureusement tous les accidents des galets du Nagelflhue par exemple, La figure 135 reproduit un des Fig. 135. — Reproduction artificielle des galets impressionnés. spécimens obtenus, à côté duquel on en a exposé plu- sieurs autres. 8160. — Parallélipipède de cire soumis à la pression et présentant des réseaux réguliers de cassure (Daubrée). On commence par préparer un mélange de cire et de plâtre dans des proportions convenableset qui correspon- dent à certain degré variable d’un cas à l’autre de plas- ticité ou de fragilité. Après quelques essais, on choisit le terme le plus favorable qui est alors moulé sous la forme de prismes droits à base carrée de 20 centimètres de côté et à 40 centimètres de hauteur. Fig. 136. — Production d'un réseau régulier de cassure dans un prisme de cire soumis à la compression. Une fois fabriqué, le pain de cire est déposé sur un plateau de bois P et recouvert d’un plateau pareil, puis on le soumet à l’action progressive de la presse hydrau- lique. On constate alors la production de cassures G et G7, imitant, dans leur coordination, la disposition des grandes cassures terrestres où géoclases. Dans les inter- vases elles montrent de fins réseaux de cassures plus petites, tendant elles aussi à affecter deux sens également inclinés sur la direction de la pression génératrice. STANISLAS MEUNIER. LE NATURALISTE 147 DESCRIPTION DE COLÉOPTÈRES NOUVEAUX PP PP LPS PL PRES Prosopocælus femoratus,n. sp. Appartient au groupe du P. Oweni Hope. La partié supérieure est d'un brun marron brillant, la partie inférieure d’un brun rougeâtre plus clair, nuancé de brun foncé, les fémurs sont rougeûtres. c*La têtea la même forme que-chez Oweni,avec le bord frontal à peine moins concave et les saillies anguleuses des joues aussi prononcées, mais un peu moins’ larges à la base. Les canthus oculaires arrondis en avant,-sont obliques et moins larges que chez Oweni: ils entaillent à demi les yeux, dont la forme est sphérique. La surface supérieure est aplatie sur une région limitée par le bord frontal et par une ligne postérieure en ovige: elle est finement granuleuse, avec une ponctuation éparse assez fine, plus serrée sur les joues et vers le bord frontal. Les mandibules sont régulièrement convexes sur leur bord externe et légèrement infléchies vers le bas à leur extrémité. La denticulation est analogue à celle des espèces voisines (Oweni, ovatus, sericeus, etc.), mais moins caractérisée. La partie apicale depuis la dent médiane, placée un peu au delà du milieu, porte des denticules inégaux irrégulièrement espacés. La pointe est simple. La carène qui joint la base à la dent médiane, ne se relève pas pour former une arète supérieure comme chez Oweni, mais reste dans le même plan que la partie.apicale et aboutit à une petite saillie dentiforme basale; elle cache presque entière ment la face latérale interne de la mandibule, visible chez Oweni. La carène inférieure porte une dent basale simple, visible en dessus, plus proche de la base que le denticule de la :carène supérieure. Sur la face interne de chaque mandibule existe, vers le milieu de la longueur, une dent conique aiguë, moins déve- loppée que chez Oweni. Les antennes, un peu plus robustes que chez Oweni, ont les parties pectinées plus larges et moins arrondies, l'éperon du sep- tième article est plus court. L'’épistome forme une pointe conique aiguë; le menton a les côtes très obliques, le bord antérieur arrondi, un peu bombé au milieu ; il est finement granuleux et porte des points peu enfon- cés, disposés en rangées assez régulières au voisinage du ‘bord antérieur. Le prothorax, très transversal, est moins large que chez Oweni: le bord antérieur est arrondi au milieu; les angles antérieurs sont très arrondis et assez saillants; les côtés sont parallèles jusqu’à l'angle médian, marqüé par une pelite épine aiguë, puis obliques jusqu'à l'angle postérieur qui est arrondi. Le disque. est assez brillant, les côtés sont finement dépolis. L'écusson, ogival.obtus, arrondi-à la ‘pointe, est petit, brillant, et porte quelques-points épars. Les élytres sont notablement plus’allongées que chez Oweni et un peu moins régulièrement ovalaires. L’angle huméral n’est pas-épineux, la base-est coupée ‘presque droit; la surface, lisse et brillante sur la moitié voisine de la suture, est très finement dépolie au voisinage de la marge externe. En dessous, la pointe du prosternum est un peu plus aiguë que chez ‘Oweni. Les pattes sont un peu plus courtes; les fémurs, rembrunis aux articulations, sont rougeàtres sur la plus grande partie de leur longueur; les tibias sont dépolis et d'un brun foncé; les tarses sont noirs. Les tibias antérieurs sont plus faibles et armés de dénticules plus petits que chez Oweni, la fourche terminale est petite, le premier denticule en est très rapproché ainsi que le suivant. Les deux ou trois autres, très réduits, sont séparés par des intervalles très faiblement crénelés. Les tibias médians et les postérieurs sont inermes. Les tarses portent, aux extrémités des articles, des soies peu serrées de longueur médiocre. Kina-Balu, deux males. : Longueur totale, mandibules incluses : 21 à 29 millimètres. Longueur des mandibules : 3,2 à 5 millimètres. Largeur maxima, aux élytres : 8 à 9 millimètres. Odontolabis imperialis Müll. 9, M Müllenkamp n'a décrit que le mâle de:cette belle ‘espèce. ©. Elle ressemble beaucoup, comme forme générale, à la Q du Wollasloni Parry, mais les élytres sont entièrement noires. La tête est très forte; les mandibules, denticulées intérieure- ment, ont leur bord externe régulièrement convexe. Le bord frontal est concave, la partie déclive, au lieu d’être granuleuse comme chez Wollastoni,-est ponctuée; les canthus sont arrondis Î en demi-cercle, mais leur courbure n'est cependant pas tout à fait continue. Lia surface est très finement dépolie. Le prothorax a sensiblement la même forme que chez Wollas- toni, toutefois les côtés sont encore plus convexes au voisinage des angles antérieurs, et les angles postérieurs sont un peu moins saillants. Le disque est poli et très brillant, les côtés :sont finement dépolis et ont un éclat soyeux comme la tête. L'écusson porte une ponctuation effacée. Les élytres, :sont moins longues que chez Wollastoni et un peu plus cordiformes ; elles sont d’un beau noir miroitant. En dessous, le menton est plat, dépoli près de la suture, ponctué vers le bord antérieur : il est plus arrondi en avant que chez Wollastoni. La pointe:sternale est forte mais moins longue et de profil moins concave en ‘arrière que celle du Wollastoni. Tout le corps est d’un beau noir brillant, mais les fémurs sont très largement cerclés de jaune orangé. Cette zone claire s'étend jusqu'à l’articulation des tibias, qui est à peine rembrunie; au contraire, la partie voisine des hanches est fortement teintée de brun et passe au noir vers l'articulation. Les tibias sont noirs avec une teinte rougeâtre à leur extrémité; les tarses sont noirs. Les tibias antérieurs sont plus plats et plus lisses que chez Wol- lastoni, les dents de la fourche sont aiguës, presque parallèles; elles sont précédées. de trois petites dents aiguës, tournées vers l'avant, de grandeur décroissante en s’éloignant de la fourche. Kina-Balu, un exemplaire. Longueur totale,mandibules incluses : 39 millimètres. Largeur maxima au prothorax : 12 mm. 5. H. BorLeau. ACADÉMIE DES : SCIENCES Recherches sur l'adhérence comparée des sulutions de verdet meutre et des bounillies cupriques em- ployées dans la lutte contre le Mildiow. — (Note de MM. E. Cauarp et F. Porcer.) Dans diverses régions, l'emploi de solutions à environ 1 0/0 de verdet neutre (acétate neutre de cuivre) tend à se substituer, depuis quelques années, à celui des bouillies cupriques, dont la préparation et la manipulation ne sont pas sans quelques diffi- cultés pour le viticulteur; facilement soluble dans Peau, inoffensif pour le feuillage de la vigne aux faïbles concentrations (0,5 à 1,5 0/0) le verdet neutreest d’une application très commode et s’est montré, dans de nombreux essais d'une efficacité :au moins égale à celle des bouillies à la chaux où à la soude. Etant donné a grande solubilité de ce produit, on peut se demander si l'eau de pluie n’entraîne ‘pas rapidement le résidu laissé par un traitement au verdet; orce-fait n'est pas à craindre car par la shnple-évaporation‘à l'air:de la solution diluée appli- quée sur les feuilles au moyen d'un pulvérisateur, le verdet neutre-se transforme en verdet basique difficilement soluble dans l’eau, de telle sorte qu'un lavage même très prolongé laisse tou- jours une certaine proportion de cuivre sur les feuilles traitées. De nombreuses expériences de laboratoire ont confirmé ce fait. Puis ces essais de laboratoire ont été contrôlés par des essais en grand portant sur l'efficacité comparée des trois traitements principaux :- 10 A Ja bouillie bordelaise; 9v A la bouillie bourguignonne (soude) ; 3° Au verdet neutre. Ces expériences ont nettement mis en évidence le fait de la fixation d'une notable proportion du cuivre du verdet à la surface des feuilles de vigne et de plus le verdet neutre s’est montré plus adhérent que les bouillies si lon lient compte des quantités de cuivre appliquées dans les traitements. -Sur le « Stearophora radicicola », champignon des racines de Ia vigne. — (Note de MM. L. Maxa et P.'Vraza, présentée par M. GuienaRp.) Au cours des recherches faites en 1899 sur la Phthiriose de la vigne, les auteurs avaient observé dans les tissus des acines de vignes mortes où mourantes, un champignon qu'ils retrouvaient ensuite dans des racines attaquées par le Phyÿlloxéra, le Cœpo- phagus, l'Onguillule du Chili, le Gribouri, racines dont il com- plétait la destruction; ils l'ont retrouvé en 1901, 1902, :i904, 1905 dans des racines de vignes provenant d'Algérie.et surtout = > ©0O LE NATURALISTE > 9 de Tunisie qui dépérissaient sous l’action de causes non déter- minées. La présence de ce champignon dans les tissus encore vivants des racines de vignes algériennes et tunisiennes peut faire penser qu'il joue un rôle parasitaire. Ce champignon auquel les auteurs donnent le nom de S{earo- phora radicicola a été isolé et cultivé, depuis 1900, sur milieux solides et liquides. Ils: avaient d’abord songé à le rattacher au groupe des Endoconidium, mais les données sont trop vagues et insuffisantes pour confirmer l'assimilation; les auteurs préfèrent le rattacher à un groupe spécial représentant vraisemblablement un type primitif d'Ascomycètes à asques dissociés. Action pathogène du « Stearophora radicicola » sur les animaux. — (Note de MM. Cuarnin et LE PLay, présentée par M. Gurcxarn.) Grâce aux cultures pures de MM. Mangin et Viala, ces auteurs ont pu établir que le Stearophora est apte à déterminer chez les animaux des troubles graves. A la suite d’injections sous-cutanées ou intra-péritonéales, on voit se développer, sous la peau où dans les séreuses, une série de nodosités de volume variable de nature’à la fois inflamma- toire et parasitaire, ces RASE sont constituées par de rares fibrilles conjonctives, des lymphocytes et -quelques-leuco- cytes polynucléaires ; elles renferment en outre le champignon à l'état de sclérotes, de filaments mycéliens. On retrouve le S{earophora dans les viscères. Dans le foie on rencontre des lésions disposées en ilots. Les altérations rénales portent de préférence sur les celiules du tubuli. Dans la rate, dans la partie médullaire des capsules surré- nales, dans le système nerveux, on découvre des foyers hémor- ragiques de variable importance. Les globules rouges et l'hémoglobine du sang sont en diminu- tion. On est en présence d'une anémie d’origine parasitaire. Ces infections sont causes de profondes altérations du squelette (nodosités, courbures), ces modifications s’accompagnant d’une diminution d’eau, d'acide phosphorique et de chaux. Le Stearophora radicicola est ainsi capable de provoquer une série de désordres et apparait comme une espèce nettement pathogène. Sur la valeur alimentaire de différents pains. — (Note de M. PrerRe FauveLz présentée par M. Enmonn PERRIER.) L'auteur s’est proposé de comparer la valeur alimentaire, du pain blanc de farine de cylindres de première qualité, du pain complet contenant tout le grain y compris le son et un peu de seigle, et du pain de munition fortement bis. De ses expériences il conclut qu'en ce qui le concerne le pain complet n'offre aucun avantage sur le pain bis, il ne fournit pas sensiblement plus d'acide phosphorique assimilable et qu'il a en outre l'inconvénient d'apporter une quantité sensible de purines, il irrite l'intestin et entrave l'assimilation des autres aliments. Le pain bis, au contraire, donne des résultats supérieurs au pain blanc, sans avoir aucun des inconvénients du pain complet. Sur quelques minéraux du Diebel-Ressas (Tunisie). — (Note de-M. L. Jrcxer présentée par M. A. Lacroix.) La mine du Djebel-Ressas, située à 25 kilomèttes au sud-est de Tunis, a été exploitée par les Romains pour l'extraction du plomb. Depuis 4868, elle est exploitée pour minerai de zinc, mais, depuis quelques années, elle fournit surtout des minerais de plomb. Les minerais de zinc consistent essentiellement en smithsonite ferrifère et en hydrozincite blanche, très légère. La smithsonite se rencontre en masses compactes et fibro-bacillaires et dans ce dernier cas elle est parfois associée à de la calamine fibro- lamellaire, ces deux minéraux sont souvent colorés en jaune d’or par du sulfure de cadmium; les minerais de plomb, en galène, mélangée de blende. Le sulfure de plomb est souvent en partie transformé en un mélange compact de cérusite et d'anglésite. Il existe un assez grand nombre de minéraux accessoires, qui sont surtout ceux présentant de l'intérêt au point de vue scientifique. Les deux minéraux les plus intéressants de ce gisement sont la cérusile et la leadhillile dont les plus beaux cristaux se trou- vent dans des poches tapissées d’hydrozincite; grâce à la struc- ture terreuse de celle-ci il est parfois possible de les isoler com- plètement. Les cristaux non maclés de cérusite sont tous allongés suivant J'arête pgt; il existe de fréquentes macles suivant m et g?; ces dernières par leur beauté, placent ce gisement sur le même rang que la mine de Monteponi en Sardaigne. Le plus souvent elles sont composées par deux individus et peuvent être isolées à l'état complet de leur gangue. La leadhillite est beaucoup plus rare que la cérusite; elle se présente sous la forme de lames à contours hexagonaux, empilées à axes imparfaitement parallèles. Ces cristaux blancs ou d’un jaune d’or, présentent presque toujours d'assez nombreuses facettes présentant de nombreuses stries. L'auteur n'a trouvé dans ce gisement ni voltzile, ni willemile, ni zincile. LES CRIS DES ANIMAUX ESSAI LEXICOGRAPHIQUE DICTIONNAIRE DES CRIS DES ANIMAUX Bégueter. — Voir BecGuETTER (Chèvre). Bêler. — Se dit dé l'agneau, de la brebis, de la chèvre, du chevrotain, des jeunes bouquetins (les vieux sif/lent comme les chamois), de la gazelle, de diverses antilopes (d'autres siff{lent ou gémissent, et d'ailleurs font rarement entendre leur voix en dehors de l’époque du rut). Substantif : bélement. Adjectif verbal : bélante. La chèvre domestique ou vulgaire a des bélements de ten- dresse, d'anxiété ou de douleur ; un bêlement de désespoir quand elle est habituée à la socièté de ses semblables et qu'on l’a ren- fermée seule; un bélement affectueux pour les gens qui la soignent, des cris pitoyables quand on la maltraite, et enfin des élernuements caractéristiques, ‘indice de joie, pont saluer le chien gardien du troupeau. Peuvent encore être considérés comme animaux bélants : le barasinga du continent indien, cervidé du genre récurve; le cariacou de Virginie, autre cervidé; le blatocère ou cerf des pampas ; d’autres quadrupèdes, appartenant à: des familles très diverses, qu'il serait oiseux de citer Béler est aussi le fait des jeunes phoques urignes. On parle même du bélement des bécasses, mais il s’agit moins d'un cri que d'un bruit particulier produit par le vol de ces oiseaux à l’époque des amours. Voir : Bée, et les autres verbes que nous avons, à ce mot, indi- qués pour les ovidés et capridés, tant mâles que femelles. animaux bélants, race Béliter, Béloter. — Diminutif ou fréquentatif de BËLER. applicable aux agneaux, aux chevreaux, voire à leurs nourrices, Se reporter aux mots BÉ OU BÉE BECGUETTER et BÈLER. Bélotter. — D'après plusieurs lexicographes, se dit du cri de la belette; a pour synonyme DRINDIR, qu'on peut appliquer extensivement à des animaux similaires. Substantif : bélol{ement. Bé£Lorter, par le sens et l'orthographe, est distinct de BÉLOTER. Voir ci-dessus. Berceuse. — Chanson pour endormir un enfant, ou air de cette chanson. Ce genre musical a heureusement inspiré même de grands compositeurs. Les Latins avaient un joli verbé, lallare, pour dire « chanter avant d’endormir un enfant ». Les Grecs usaient de même des verbes Bavrxd\dw etxatabauxakdw, avec les substantifs Bavxanue aarabavxaors, qu'on a pu franciser. Les oiseaux aussi ont leurs € berceuses », du moins s'il faut en croire Dupont de Nemours, puisque des trois couplets de sa fameuse Chanson du Rossignol le troisième est une véritable berceuse. Mais le baucalème, ici, ce n'est plus la mère qui le chante, c’est le père, à la double intention de sa femelle et des petits : x « C'est après la ponte, — dit notre auteur, — que, perché sur une erande branche toute voisine de celle qui porte sa famille, un peu au-dessus d’elle, battant la mesure par le petit balance- ment qu'il imprime au rameau, et quelquefois par un léger mou- vement des ailes, il amuse ordinairement pendant la nuit, féli- cite, loue son épouse et ses pelits, avec toutes les tendresses de l'amour conjugal et paternel. (A suivie.) Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. _ Fate ira) e 38 AGO ame ANNÉE 49 dl 2 SÉRIE — Ri° AA) 1° JUILLET 1905 ONE un ie LU CORRE RER Le Scarabée Sacré " Aux yeux des Égyptiens, cet insecte qui sort de l’or- dure et par une admirable métamorphose, avec ses ailes multicolores etsa cuirasse d'émeraude ou d'ébène devient un des plus beaux spectacles de la nature, représentait un être engendré de lui-même, une naissance, un renou- vellement, et le mot Khepra, SOUS lequel on désignait le scarabée, signifiait le devenir, l'être né de lui-même, la | transformation. Telles sont les causes pour lesquelles ils concurent le dieu Khepra dont ils firent l'emblème dusoleil.« Salut à toi, 7 Harmakhis-Khepra qui se donne la forme à lui-même! Splendide est ton lever à l’horizon illuminant (2). » Les monuments nous montrent cette divinité avec un corps humain scara- béocéphale, aux membres entièrement dégagés (fig.9), ou bien assise dans une barque et enveloppée de toutes parts. Toutefois son image la plus répan- due est celle qui la représente sous la forme d’un pilulaire aux ailes éployées, tenant au-dessus de sa tête Je disque du soleil et avec ses pieds de derrière le globule dont il fait sa sub- sistance. Emblème de virilité, le scarabée est fréquemment associé au bélier, autre symbole de force génératrice. A l'entrée des syringesroyales, on voit souvent le pilulaire et le dieu Khnoum placés côte à côte dans le disque s0- laire. Une tombe de Sakkarah nous offre l'image de deux âmes en adora- tion devant un scarabée criocéphale, debout dans la nacelle halant la bar- que du soleil. A Deir-el-Médheïin un scarabée à tête de bélier, muni de quatre ailes éten- dues, sert à désigner le vent de l'Est. Le pilulaire hiéracocéphale était un -emblème du dieu Phré. Dans la frise du grand temple d'Edfou, latête de l’épervier et celle du bé- lier réunies surmontent le corps d’un scarabée qui plane au milieu du disque émergeant de l’horizon (fig. 10). Phtah, le démiurge, est quelquefois représenté avec un pilulaire posé à plat sur son crâne; les autres dieux primordiaux, Noun, Heh, Ka, âme du père des pères de tous les dieux, Ni avaient également le scarabée comme ‘emblème. Par un changement de peau annuel, le ser. pent évoquant une idée de renouvellement, il n’est pas (4) Voir le n° 439 du 45 juin. (2) Livre des morts, ch. xv, 1. 3. D'accord avec le témoi- gnage d'Horapollon et celui des monuments, Clément d'Alexan- drie rapporte que le scarabée figurait le soleil. Le Naluraliste 46, rue du:Bac, Paris. os: mu pe nenen EX, cs rare de voir des pierres gravées portant l'image d’un scarabée debout entredeux vipères.Ce symbole se trouve aussisur une coupe de bronze découverte à Ninive. Un vase semblable, de même provenance, nous montre le pilu- laire entre deux taureaux ailés à tête humaine. Dans quelques zodiaques, le scarabée figure parmi les cons- tellations et remplace parfois le signe du bélier, souvent même, en vertu de son caractère vivifi- cateur, il se dirige vers le pubis de la déesse Nout, person- nification du ciel (1). F-Hippolyte-Boussac del. 1. — Le dieu Khépra. Fig. J'appellerai maintenant l'attention du lecteur sur un rôle très spécial joué par le scarabée, et qui jusqu'à ce jour n’a été l'objet d'aucune remarque particulière. Je PAREIL TR RE EE ETS (4) Le ciel était féminin chez les Égyptiens, aussi le conce- vaient-ils sous la forme d’une femme pliée en trois dont le torse, indéfiniment allongé, formait la voûte, supportée d'un côté par les jambes reposant sur le sol, et de l’autre, par la tête et les bras inclinés vers la terre. Flaubert qui avait vu cet emblème en Egypte, probablement au tombeau de Ramsès IT, en a, dans Salammb6, orné le temple de Tanit. LE NATURALISTE veux parler de quelques scènes mystiques où le pilulaire est placé, semble-t-il, comme initiateur aux secrets des métamorphoses et en indique les différentes phases. Voici dans quelles circonstances. Les Égyptiens assimilant à la vie de l’homme la course du soleil, celui-ci devait, une fois mort, passer par les Enfers pour s’en retourner en Orient y reprendre une nouvelle existence. Les divers épisodes de cette course nocturne forment une série de: tableaux symbo- liques représentant le soleil dans sa barque sacrée par- courant, sur le ténébreux Oirounas (1), les douze régions du monde infernal, assimilées aux heures de la nuit. Somptueusement traitées, ces compositions couvrent les parois des syringes royales, nous les voyons aussi, gra- vées avec un art extrême, sur quelques sarcophages ou reproduites, en brillantes miniatures, dans des papyrus funéraires. Le dieu y est toujours représenté par un per- sonnage à tête de bélier, portant le nom d’Afou, c’est le cadavre de Ra, sa forme est invariable, seuls les attri- buts et les êtres imaginaires qui l’entourent permettent, quand le texte manque, de distinguer les heures entre elles. Soumis au cours de ce voyage à des transforma- tions successives, c’est un scarabée qui nous les révèle au fur et à mesure qu'elles se produisent. La première heure embrasse la période durant laquelle le soleil, parcourant les premiers détours du sombre Tiaou (2), est complètement éteint, phénomène signalé à notre attention par la présence du scarabée Fig. À. — Motif ornant la frise du grand temple d’'Edfou. (Descript. de PEgypt. Antiq., t. I, PI. LX.) d’Osiris (le soleil défunt) debout, entre deux personnages qui l’adorent au fond de la nacelle précédant la barque divine. À l'heure suivante, le changement de place du pilulaire nous avertit qu'une légère transformation com- mence à se produire dans la matière dont se compose le dieu mort. Il n’est plus debout, immobile, mais placé horizontalement et tourné vers le côté d’où vient le jour. Ce n’est pas encore la vie, mais au milieu de la cin- quième heure nous la voyons apparaître sous l'aspect d’un scarabée en partie invisible qui, lentement, descend vers la barque du soieil et se mêle aux voix mysté- rieuses de l’autre monde. La sixième heure, minuit! Afou, les membres inférieurs encore inertes, le haut du (1) Grand fleuve de l'enfer égyptien; prototype du Styx ou de l’Achéron. (2) L'autre monde. corps animé du principe vital que lui insuffle le scarabée descendu jusqu’à lui, est étendu au milieu du monde infernal, représenté ici par le dragon Asch-Herou qui, de son corps aux monstrueuses écailles, le circonscrit de toutes parts (1). Cependant l'étoile du matin se montre au firmament qu'éclairent peu à peu les blancheurs de l’aube; voici la douzième heure et avec elle la limite des ténèbres concrètes, l’éclat du grand jour. Maintenant Afou a repris de Khépra la forme adolescente, animé d’une nouvelle existence, il est posé à l’avant de la barque divine d’où, prenant son essor, il franchit soudain la barrière qui sépare les deux mondes, et de ses feux embrasant l’ho- rizon, se lève rayonnant dans un ciel d’apothéose. . Sa faculté de pouvoir se renouveler perpétuellement fit aussi considérer le scarabée comme un emblème d'éternité : « O Khepra dans sa barque! la société des dieux est son corps même, autrement dit c’est l’éter- nité (2). » | Si l’onen juge par les monuments, les récits des vieux auteurs et quelques débris humains parvenus jusqu’à nous, le scarabée se manifestait à l'Égyptien dès son ap- parition sur la terre, lui servait de talisman au cours de l'existence et descendait avec lui dans la tombe. À Her- monthis, 1l préside à la naissance de Césarion sculptée sur la paroi orientale. du sanctuaire. À gauche nous voyons Cléopâtre à genoux, les bras levés et maintenue dans cette pose par la déesse Neït, personnification de l’espace qui chaque jour voit naître le soleil (3). Faisant face à la reine et également agenouillée, l’accoucheuse recoit entre ses mains l’enfant qui sort des entrailles maternelles Dansle ciel, le vautour et l'épervier, agitant leurs éventails pour détourner les influences malignes, répandent sur le nouveau-né des panégyries et des féli- cités sans nombre; des deux côtés, sous forme d’éper- viers androcéphales, les villes de l'Egypte assistent au royal enfantement. C’est au centre de cette composition et bien en évidence que, les ailes étendues, plane silen- cieux le scarabée symbolique (fig. 11). Suivant Plutarque, les gens de guerre avaient l’image de cet insecte gravée sur le cachet de leur anneau. Un bas-relief nous montre un ror d’Ethiopie le haut du bras gauche entouré d'un cercle où se détache un sca- rabée couronné de hem-hem (4). Un usage à peu près semblable nous est révélé par les momies de la XI° dy- nastie qui, presque toutes, ont un pilulaire au doigt de la main gauche (5). « Un scarabée de pierre faconné et enduit d’or, est-il dit au rituel funéraire, sera placé sur la poitrine de l’homme auquel on aura fait l'ouverture de la bouche (6). » Ces scarabées, dont le but était de remplacer le cœur embaumé à part, portent des invoca- tions tirées du livre des morts et adressées par le défunt à son propre cœur : « Mon cœur qui me viens de ma mère, ne te dresse pas contre moi, ne te sépare pas de moi devant le Dieu grand, seigneur de l’Amenti (7), » A {1) Les Égyptiens représentaient le monde par un serpent qui se mord la queue. Voir la figure 7. (2) Livre des Morts, ch. xvn, 1. 74, 75. (3) Cléopätre étant qualifiée ici de Nuterit Mout en Ra, divine mère de Ra, c’est-à-dire du Soleil, c’est bien comme personnifi- cation de l’espace céleste que Neit figure dans cette scène. (4) Coiffure symbolique. (5) Marrerre. Catalogue du Musée de Boulaq, p. 34. (6) Chapitre Lx1v, 1. 33. (7) Chapitre xxx, 1. 1 et 2, Livre des Morts. LE NATURALISTE oo Memphis, depuis la XIXe dynastie jusqu’à la XXVIe on rencontre des scarabées analogues dans le corps même du défunt, et au temps des Ptolémées, tous en sont pour- vus. Enfin la plupart des toiles servant à envelopper les momies sont ornées de pilulaires aux ailes éployées et rehaussées d’éclatantes diaprures. D'après une formule souvent répétée dans les textes funéraires, les Égyptiens aimaient la vie et détestaient la mort; aussi pour eux la fin de l’être n’existait-elle << FAO 0 ER EPL AR N (l } | } | 0 | l | ! 1 l | Ï | | | | | | | | | | | | | | | delle agile, d’un bel épervier d’or, d’un lotus épanoui.…. La matière, la divinité elle-même, tout se transforme dans le monde. Voilà pourquoi l'importance du scarabée futsi grande dans la religion pharaonique; il synthétisait, à lui seul, la transformation, l'existence et le créateur. Vénéré de son vivant, il était soigneusement embaumé après sa mort. A l'exemple des gnostiques qui empruntèrent à la vieille Egypte tant de symboles, les Pères de l'Église a & 7 } SK «@ D ee | | © || 2 EME J Le Hippolyte-B oussac del. Fig. 3. — Naissance de Césarion. (Bas-relief du temple d'Hermonthès.) point. « Rien ne meurt, dit Hermès, mais ce qui était composé se divise, cette division n’est pas une mort, c'est l'analyse d’une combinaison ; mais le but de cette ana- lyse n’est pas la destruction, c’est le renouvellement (4). » Les méchants seuls étaient voués à un complet anéantis- sement, on les appelait : les morts pour la seconde fois. Quant à l’homme juste, il ne passait par la tombe que pour se préparer à de nouvelles métamorphoses, à des palingénésies sans nombre, durant lesquelles il prenait tour à tour la forme d’une âme vivante (2), d'une hiron- (1) Heruës Trisméciste, liv. 1, 12. (2) Expression tout égyptienne. nommaient quelquefois Jésus-Christ le bon scarabée. Un insecte qui a tenu dans l’histoire des mythes une place aussi considérable, ne pouvait manquer de laisser d’ineffaçables traces de son passage à travers les siècles. La fable nous l’a transmis avec son vrai caractère de dieu osirien ; génie protecteur, luttant sans cesse pour le triomphe du bien, mais implacable justicier (1). L'esprit mordant d'Aristophane s’en est impitoyablement mo- qué (2). Les artistes en ont tiré un grand parti et su (1) Esors. Fables, 223,2 l'Aigle et l'Escarbot, II, 8. (2) Dans les Guépes, mais surtout et très longuement dans la Paix. : Aquila et scarabeus; La FONTAINE, 2 2 1 1 1 A 1 A 1 RE 2 A o S LE NATURALISTE & Fig. 4. — Frise sculptée sur la paroi orientale de la chambre d’Oidis, à Philæ. l’approprier aux combinaisons les plus ingénieuses. Ici, alternant avec divers emblèmes,le scarabée forme de longues frises sculptées dans la pierre (fig. 12), peintes sur des tentes funéraires, brodées sur des tissus précieux, voilant les tabernacles ; là, mêlé à une végétation exubé- rante, il voltige gaiement dans un plafond d'azur. Les voûtes des syringes ont souvent comme unique orne- ment, un scarabée gigantesque qui, toutes ailes éployées, plane dans un ciel jaune d’or. Son image, habilement ciselée, figure aussi sur des pièces d’orfèvrerie telles que vases à libations, pectoraux cloisonnés d'émail, coupes de bronze et autres œuvres d’art d’une infinie variété. Mais c’est surtout sous forme d’amulettes que les sca- rabées sont arrivés jusqu’à nous en quantités vraiment prodigieuses (1); il yen a de toutes dimensions et de toutes matières : or, argent, lapis-lazuli, jaspe, cristal de roche; un grandnombre sont en granit ou en terre émaillée d’un outremer profond, bleu turquoise ou vert émeraude. Sur les uns on a gravé des noms royaux, des invocations religieuses, des récits de chasse, etc.; surles autres des images d'animaux, de plantes, des signes mystiques. Beaucoup sont amalgamés avec les perles d’ur collier, quelques-uns disposés en boucles d'oreilles, la plupart forment des sceaux,montés sur des bagues en chatons mobiles. Par leur exécution, ces menus objets offrent une telle grandeur de style, révèlent une habileté technique si. extraordinaire qu’on les à, à juste titre, considérés comme le prototype du camée. De la vallée du Nil, ils pénétre- rent de bonne heure dans le monde oriental, en Pales- üne, en Phénicie, en Assyrie, etc. Dès les temps homé- riques, les relations entre la Grèce et l'Egypte les firent connaître dans les iles de la mer Egée, et au vie siècle avant notre ère, nous voyons des artistes samiens se rendre en Egypte pour y étudier les secrets de leur pro- fession, graver des scarabées plus ou moins inspirés du type primitif, mais avec cette touche originale qui carac- térise le génie des Hellènes. De leur côté, les Phéniciens propagèrent ces amulettes en Etrurie, en Sardaigne et dans tout l'Occident (2). Au v° siècle de notre ère, quoique éloignées de leur lieu d’origine, elles évoquaient sans doute encore, une idée religieuse, car, lors de la découverte des restes de Childéric Ier, entre autres objets trouvés dans le tom- beau royal, figuraient un scarabée percé de part en part (1) Ils sont en si grand nombre et tellement variés qu'on les prit, tout d'abord, pour une sorte (le. monnaie. (2) Voir le Calalogue des intraillesel, camées de la collection Pauvert de la Chapelle, par E. BAseLown. Préface, p: xvi et sui- vantes. et un scarabéoïde à l'effigie d’une grenouille, autre ani- mal sacré des anciens Egyptiens (1). P. HIPPOLYTE BOUSSAC. DESCRIPTION D'UN BUPRESTIDE NOUVEAU de l'Amérique Centrale An Ectinogonia Camposi. Longueur, 13-27 millimètres, Largeur, 3mm.5-10mm,B Dessus d'un bronzé cuivreux souvent varié de vert, les élytres bordés d'un sillon finement ponctué el pubescent; dessous cuivreux rougeâtre avec les tarses bleus. Tête très grossièrement et très irrégulièrement ponctuée, avec une forte impression transversale sur le devant, granuleuse dans son fond et densément pubescente; cavités antennaires séparées du front par une forte carène très saillante, remontant sur les côtés vers les yeux; épistome largement échancré en are de cercle peu accentué; vertex finement sillonné ; premier article des antennes cuivreux, les autres noirs, pubescents. Pronotum, assez rétréci antérieurement, avec la marge anté- rieure finement ciliée, formant au mulieu un lobe saillant, arrondi sur les côtés sans carène latérale, avec les angles posté- Eclinogonia Camposi, grandi de 1/#. rieurs à peine aigus, la base largement bisinuée avec le lobe médian formant un angle très obtus, la surface assez unie, sauf une large impression au-devant de l’écusson et quelques légères impressions latérales; au-devant de l'écusson se trouve un petit espace triangulaire bombé, séparé du disque par deux stries profondes convergentes et aboutissant chacune à une petite fossette profonde; la surface est grossièrement et irrégulièrement ponctuée, et la ponctuation est beaucoup plus rugueuse vers les bords. a ——_—"————"—— (1) Cette découverte eut lieu à Tournai, le 27 mai 1658. Voir Montraucon, Monuments de la monarchie française,t. L,p. 10, pl. VI, fig. 2 et 8. Il est bien probable que ces amulettes étaient d’origine gnostique. < LE NATURALISTE 3 Ecusson très petit, arrondi, placé au fond d’un enfoncement des élytres. Élytres un peu plus larges que le pronotum à l'épaule, atténués en courbe assez régulière jusque vers le sommet où ils sont légèrement prolongés en une sorte de queue; quelquefois, chez les ©œ'o* sans doute, subparallèles jusqu'au tiers postérieur, tronqués, légèrement sinués à l'extrémité, la troncature garnie de chaque côté d'une dent assez forte, divariqués légèrement à l'extrémité de la suture, impressionnés le long de celles-ci, ornés sur le disque de séries bien régulières de très gros points. Cer- tains intervalles entre les lignes ponctuées, sont souvent garnis d’une ponctuation forte et irrégulière, tandis que d’autres sont lisses et élevés en forme de côtes très sensibles seulement au sommet; les bords latéraux sont longés par un large sillon fine- ment granuleux et pubescent, plat dans le fond, partant du des- sous de l'épaule et se dirigeant en droite ligne vers le sommet, sans suivre la courbe du bord de l’élytre. Ce sillon est bordé extérieurement d’une forte carène, laquelle est elle-même située à une certaine distance du bord latéral qui est également caréné et est, au-dessous de l'épaule, déchiqueté en forme de dents ou de tubercules arrondis et lisses. Dessous assez fortement ponc- tué, avec la saillie du prosternum lisse, bordée d’un sillon peu rapproché des bords, les côtés du prosternum bordés d’une impression allongée, finement -granuleuse et pubescente, assez large, la saillie intercoxale de l'abdomen sillonnée au milieu et bordée de chaque côté par une carène lisse arrondie. Les se distinguent des 99, abstraction faite des caractères habituels au genre, par leur forme étroite et presque parallèle ; certaines 99, au contraire, ont une forme très large et presque triangu- laire. Cette espèce doit être voisine d'E. bilineata Latr. (bistrigosa Gory), que je ne connais pas, mais la description de cette espèce indique des différences suffisantes pour que je puisse considérer la mienne comme bien distincte. Elle m'a été en- voyée, il y a quelques années par le Dr W. Horn, de Berlin, et depuis j'en ai reçu, de M. F. Campos, quelques exemplaires provenant de Guayaquil. ANDRE THÉRY. CHRONIQUE & NOUVELLES Comment l'araignée construit sa toile. — La position de repos des papillons et la couleur de leurs ailes. — La cassure et la régénération des altés chez les Orthoptères. La toile de l’araignée est un travail merveilleux que l’on n’a pas encore étudié avec suffisamment de soins, et qui mériterait d’être scruté à la fois par un naturaliste et par un mathémati- cien. M. Maurice Kæchlin vient de faire à ce sujet quelques observations dignes d'être rapportées. La toile se compose de trois parties : un cadre suspendu dans l’espace ; les rayons partant d’un centre commun et aboutissant à ce cadre; enfin, une spirale longue tournant un grand nombre de fois autour de ce centre. La suspension du cadre est le pro- blème le plus difficile dans la combinaison d’une toile ; il varie à l'infini. Tout d’abord, il faut choisir l'emplacement qui doit être exposé de préférence au soleil du matin, et sur une grande route fréquentée par la gent des insectes ailés. Et lorsqu'un endroit déterminé remplit ces conditions, il s’agit de trouver des points d'attache convenables qui, par la force des choses, seront toujours séparés les uns des autres par un gouffre qu’il faudra franchir, au moins une fois, sans câble, tant que le premier fil ne sera pas posé. Un grand principe que l’araignée n’oublie jamais, c’est qu'elle doit toujours développer, derrière elle, un fil qui lui permette de retrouver les points qu'elle a quittés; il devient et son fil conduc- teur pour le retour, et le chemin sur lequel elle marchera. Une conséquence de ce principe, c'est que le point de départ, le centre des premières opérations, se trouve au sommet de la toile -ef souvent même bien plus haut, de manière à tout dominer. De ce point, l'explorateur se laisse descendre suspendu à son insé- _parable fil, se balance, et lorsqu'il ne trouve pas le point d'ap- pui cherché, il remonte le long du fil qu'il absorbe en remontant. H ya forcément des tâtonnements au début, des fils inutiles, 153 d'autres qui servent de passerelles ou d’échafaudages, mais jamais un câble auxiliaire n’est laissé dans le réseau définitif. Les difficultés les plus grosses n'existent que pour la première toile; les jours suivants, celle de la veille sert de réseau auxi- liaire, et une fois qu’elle devient inutile, elle est soigneusement enlevée par l’ouvrière. L’araignée se rend compte, au toucher, du degré de tension des fils. Elle peut donc, et les tendre comme il convient à la pose, et consolider ceux d’entre eux qui, au cours de la construction, se trouveraient trop chargés. Il n’est pas rare de voir l’ouvrière s’interrompre dans la marche normale de son travail, au passage d’un fil, pour le consolider.en le dou- blant; puis reprendre ses opérations courantes. Un examen attentif des toiles, permet de constater d’ailleurs, que plus un fil est chargé, plus il est gros. Jamaïs on n’observe une rupture de fil. Lorsque le temps est favorable, elle se fait chaque nuit une nouvelle toile, excepté toutefois lorsque sa chasse lui a donné des provisions pour le lendemain, et, dans ses vieux jours, lorsque son embompoint a diminué son activité et l’a rendue moins régulière. Une toile ne peut d’ailleurs servir qu’un seul Jour, parce qu'elle perd'rapidement ses merveilleuses propriétés comme piège à la fois élastique et gluant. Les dimensions des toiles grandissent dans les mêmes propor- tions que leur constructeur. Celui-ci commence peu après sa naissance à confectionner des toiles, et l’on peut voir, au prin temps, des multitudes de nouveau-nés travaillant tout près les uns des autres à des toiles microscopiques ayant à peu près un centimètre carré. : Mais revenons à la construction de la toile commencée par le cadre. Ce qui semblerait le plus pratique, après la pose du pre- mier fil transversal, ce serait de tourner autour du centre, en plaçant les rayons dans l’ordre où ils se suivent; mais on arri- verait ainsi à les tendre très inégalement; aussi le petit ingé- nieur adopte-t-il une marche plus rationnelle. Il pose d'abord quelques rayons, cinq par exemple, également répartis sur le cercle, puis il remplit les vides par de nombreux fils intermé- diaires, en ayant soin chaque fois que l’un d’eux est posé, de lui faire équilibre par un autre diamétralement opposé. L’inconvé- nient des tensions inégales se trouve ainsi tout à fait évité. L’ingénieux opérateur s'applique à conserver toujours un même angle entre deux rayons consécutifs; ceci Poblige à calculer, car, en attachant les fils sur une des lignes du cadre, ils s’inclinent de plus en plus sur elle, et leurs points de fixation vont en s’écar- tant suivant une loi géométrique que l'opérateur ne manque pas de suivre, avec une exactitude qui parfois est mathématique. M. Kœchlin a relevé les distances sur une toile particulièrement soignée, puis il a fait, avec une échelle millimétrique, le tracé de la toile; il a pu constater qu'il se confondait exactement avec celui de l’araignée. Quand tous les rayons sont en place, l’ouvrière revient au centre, elle touche un à un tous les fils, comme si elle les comptait; mais, en réalité, elle vérifie si elle n’en manque pas, et lorsque, par erreur, un vide trop grand subsiste, elle le comble par un fil supplémentaire. Il faut signaler aussi un détail intéressant : lorsque, par suite'de l’obliquité sur la ligne du cadre, les rayons deviennent trop longs, l’araignée crée une nouvelle ligne d'attache transversale. La dernière partie du tra- vail, la longue spirale, demande de la patience, car elle tourne un grand nombre de fois autour du centre de la toile, et chaque spire doit s'attacher à tous les rayons. Ceux-ci, à cause de leur élasticité, sont très mobiles, il faut donc les maintenir. De même qu'une couturière, en assemblant deux morceaux d'étoffe, com- mence par les faufiler ensemble à gros points, l’araignée faufile sa toile en développant une spirale provisoire à grandes mailles qui lui sert ensuite à faire les spires serrées et définitives. Elle a soin, au fur et à mesure qu’elle les rencontre, d'enlever com- plètement les faufils. Outre celles qui précèdent, d’autres précautions sont néces- saires pour assurer aux fils une égale tension, et pour éviter que les rayons aient des brisures au leu de rester droits. Voici comment l'animal procède : il applique une patte sur la spire précédente pour régler l’écartement de la nouvelle, ses pattes de devant tiennent les rayons qu’il s’agit de réunir, tandis qu'avec la seconde patte de: derrière qu'il étend, il règle la tension de fil au toucher, en l’écartant plus ou moins. * x x M. Oudemans vient de publier un intéressant mémoire sur la position de repos des papillons et ses relations avec la disposi- tion des couleurs sur les ailes. En voici l'analyse, d'après M. le docteur Laloy. Tout d'abord, il existe non pas deux, mais trois positions fon- damentales. Car, chez certains papillons, les ailes sont à demi relevées au repos. Dans ce cas, elles sont exposées à la lumière sur leurs deux faces; lorsqu'elles sont entièrement relevées, elles ne subissent cette influence que sur leur face inférieure; lors- qu’elles sont rabattues, leur face supérieure seule est exposée à la lumière. Examinons d’abord ce dernier cas. C’est la position la plus ordinaire chez les lépidoptères ; c’est aussi celle que l’on ren- contre le plus communément dans tous les autres ordres d’in- sectes, de sorte qu'on peut la considérer comme la position typique du repos. Quatre cas peuvent se présenter : ou bien les ailes postérieures sont entièrement recouvertes par les anté- rieures. C’est la position typique des Noctuides. Dans ce cas, la couleur des ailes supérieures, seules visibles, s’harmonise par- faitement avec celle des plantes sur lesquelles se pose d’ordi- naire l'insecte; celle des ailes postérieures, invisibles au repos est, au contraire, souvent très brillante, et forme un contraste marqué avec la couleur des ailes antérieures. Ce contraste paraît destiné à dérouter les ennemis de ces papillons; ils pour- suivent un insecte qui leur parait très brillant au vol, et qui, brusquement, lorsqu'il se pose, devient invisible parce que ses taches colorées sont cachées par les ailes supérieures de colo- ration terne. Dans les autres cas, les ailes postérieures débordent plus ou moins les antérieures. Elles peuvent les déborder en avant (bord costal) ; en arrière (bord anal), ou bien à la fois en avant et en arrière. Dans tous ces cas, on observe que si l'aile postérieure présente des taches colorées, elles sont toujours entièrement cachées par l’aile antérieure. Au contraire,la portion débordante et visible de l’aile postérieure est toujours en harmonie parfaite de couleur et de dessin avec l'aile antérieure, de sorte qu'au premier abord on a peine à distinguer ce qui appartient à chaque aile. Parfois la différence entre lés deux parties visibles et invisible de l'aile postérieure est telle qu'on peut, à leur simple inspection, sur un exemplaire étalé, déterminer quelle est la position de repos de l’insecte. La position où les ailes postérieures débordent les antérieures en avant se rencontre dans les familles les plus variées; on la trouve souvent chez certaines espèces, alors que des espèces toutes voisines, appartenant parfois au même genre, ont une position différente. La position où les ailes postérieures débor- dent les antérieures en arrière est caractéristique des Géomé- trides. Dans ce cas, le coin postérieur de l'aile de la seconde paire est en harmonie parfaite avec les parties avoisinantes de l'aile antérieure. Quant à la position où l'aile postérieure déborde l’antérieure à la fois en avant et en arrière, on ne l’a encore rencontré que chez le Smerinthus ocellala ici encore il y à harmonie parfaite entre les parties visibles des deux ailes. Dans les genres Deilephila, Chœrocampa, Dilina et Smerin- thus, les ailes ne sont ni rabattues, ni relevées ; elles sont dans un seul plan. La face ventrale est donc un peu exposée au jour; elle présente les mêmes harmonies de couleur et de dessin que la face dorsale. Ceci conduit au second groupe où les aïles sont mi-relevées au repos. Celte position n’a été observée que chez trois espèces de Géométrides : Hygrochroa syringaria, Selenia tetralunaria, Ennomos autumnaria. Les couleurs et les dessins sont à peu près les mêmes aux deux faces des ailes. Chez Hygrochroa syringania, une bande étroite du bord anal de l'aile postérieure porte un dessin différent du reste du côté dorsal; ce même dessin se retrouve sur toute la face ventrale des ailes. Or, au repos, cette bande.se replie en bas, de sorte qu’elle devient ventrale. L’habit est donc en rapport avec la face à laquelle il appartient par sa position et non avec la face dont il fait partie dans le sens morphologique. Il ya de nombreux exemples du même fait. Nous arrivons enfin à la position des Rhopalocères, celle où les ailes sont entièrement relevées. Cette position n’a été admise que chez trois Hétérocères, dont deux volent pendant le jour : Aglia tan, Bupalus piniarius, Selenia bilunaria. Dans cette position, c'est la face verticale des ailes qui devient visible et c’est l'aile postérieure qui cache plus ou moins l’antérieure. Mais celle-ci n’est Jamais cachée en entier, son sommet et une position plus ou moins grande du bord costal sont toujours visibles ; en revanche, il n’y a jamais de partie anale apparente. Chez les Piérides la portion de la face ventrale de l’aile anté- rieure cachée au repos, est blanche, plus ou moins décorée de noir, de même que la face supérieure. La partie visible est d’une teinte jaunâtre, sans dessin spécial, absolument comme la face inférieure de l’aile postérieure. ñ LE NATURALISTE Les effets de contraste, si marqués chez certains Hétérocères s’observent aussi chez les Rhopalocères. Chez l'Anthocharis cardaminis, la grande tache orangée de l'aile antérieure est entièrement recouverte, au repos, par l’aile postérieure. Elle est d’ailleurs bien plus développée sur la face supérieure que sur l'inférieure. Le bord de cette aile antérieure présente les mêmes marbrures que la postérieure. Ici encore l'oiseau qui poursuit cet insecte est dérouté par la brusque disparition de la couleur bril- lante lorsque le papillon se pôse. Les marbruresde la face visible des ailes se confondent pérlatenens avec les écorces ou les lichens. Il est inutile, dit M. Laloy, de multiplier des exemples. Ils suffisent à montrer qu'il y a chez les lépidoptères un habit de repos, qui forme un tout harmonieux sur les parties de l’insecte visible dans cette position. La tête, le thorax et l'abdomen pren- nent part à la constitution de cet habit, c’est-à-dire que leurs parties visibles au repos met en harmonie de couleur et de dessin avec les parties visibles des ailes. Les parties de ces organes sont cachées par la position même de l’insecte, soit recouvertes par les ailes, peuvent être en harmonie avec les parties cachées de celles-ci, ou bien avoir des colorations spéciales. La constitu- tion de cet habit de repos est èvidemment favorable à l’insecte. En effet, ses taches brillantes disparaissent et sa coloration générale plus terne s’harmonise admirablement avec le milieu végétal qui l'entoure. Par cette homocromie temporaire, il de- vient invisible à ses ennemis et leur échappe facilement quand ils sont maladroits. * X * On sait que certains animaux ont la propriéte de casser eux- mêmes le membre par lequel ils sont pris et de le voir repousser ensuite; c’est ce que l’on appelle l’autotomie et la régénération. M. Edmond Bordage vient de publier un travail sur ces deux phénomènes en prenant comme exemple divers arthropodes. Les phénomènes d’autotomie sont très marqués chez les Phas- mides et surtout chez les larves à partir de la troisième mue. Ils sont bien moins nets chez les deux autres familles d’Orthoptères pentamères, c’est-à-dire les mantides et les blattides. Cela pro- vient de ce que, chez les Phasmides, la soudure entre le tro- chanter et le fémur est parfaite, et de ce qu'aucun muscle ne passe du trochanter au fémur. Il en resulte un locus minoris resistentiæ admirablement favorable à l'amputation spontanée. Après autotomie, les phénomènes de la régénération se mani- festent d’une façon très nette chez les Orthoptères pentamères. Le jeune membre en voie de développement, caché sous la produc- tion cicatricielle, demeure invisible jusqu'au moment de la mue qui suivra la mutilation. Il est enroulé sur lui-même ou com- primé dans le sens de sa longueur, de façon à remplir la cavité coxale du moignon demeuré en place; cette cavité étant devenue à peu près vide à la suite de l’histolyse des parties molles qui l'emplissaient avant la mutilation. Le membre régénéré présente certains caractères spéciaux, dont le plus important est la tétra- mérie du tarse; cette loi ne présente que peu d’'exceptions. Les phénomènes de régénération se constatent aussi à la suite de résections expérimentales, à condition que celles-ci soient opérées dans certaines régions particulières des membres des arthropodes considérés. La partie en voie de régénération, encore enroulée sur elle-même, demeure cachée sous la production cica- tricielle jusqu'à la mue venant après la mutilation. Là encore il y a tétramérie tarsienne pour le membre régénéré. Le processus histologique de la régénération est le même pour les représentants des trois familles d’'Orthoptères pentamères. Une assise hypodermique, en continuité avec l’hypoderme des parois du moignon, vient tapisser la face interne de la production cicatricielle. En même temps que certaines modifications de structure se produisent, l’hypoderme subit ensuite un décollement qui le détache de la production cicatricielle et des parois chiti- neuses du moignon. Îl remonte alors vers la partie supérieure de la cavité coxale et forme, par évagination, une papille qui constitue la première ébauche du membre de remplacement. Cette papille s'accroît et se pelotonne ou s’enroule sur elle-même. Des néoformations musculaires apparaissent à l'intérieur de cette papille; elles semblent provenir d’un tissu à aspect mésenchy- menteux. On observe tous les termes de passage entre les cellules étoilées et anastomosées de ce tissu et les amibocytes très abon- dants dans la cavité du membre. Il y a concomitance des phé- nomènes histologie et d'histogénèse; les premiers ayant pour but de faire momentanément disparaitre les vieux muscles du moignon qui seront ensuite réédifiés par l’histogénèse. Les phénomènes de régénération ne se bornent donc pas ici à un LE NATURALISTE simple bourgeonnement, il y a refonte ou remodelage plus ou moins complet de la partie demeurée en place après la mutila- tion. Les expériences que M. Bordage a entreprises sur les Orthop- tères pentamères notamment, indiquent qu'il existe une relation entre la fréquence des mutilations et la puissance régénératrice. Henri Courin. LA PRODUCTION DU COTON DANS LE MONDE L'utilisation du coton parait remonter à la plus haute antiquité; qu'elle eût été enseignée aux hommes par Noëma, sœur de Tubalcain, par Mercure l’Egytien, par Isis et Osiris, peu nous importe. Il ne semble pas moins avéré que les Egyptiens connaissaient déjà les tissus de coton. Mais ce n’est réellement que trois siècles environ après la Renaissance que le coton commence à prendre de l'importance en Europe, et dès ce moment la produc- tion du coton devient le monopole des Etats-Unis. Le coton est constitué par les poils qui recouvrent les graines des cotonniers, plantes du genre Gossypium, de la famille des Malvacées. Les espèces de Gossypium cul- tivées sont au nombre de 2 pour Bentham et Hooker, de 45 pour Walpers, d'où une synonymie très confuse et inextricable. Dans les unes les graines sont recouvertes par des poils longs qui s’enlèvent complètement ( G. barbadense Li.) ; dans les autres il existe deux sortes de poils, les uns longs, les autres courts formant un duvet autour de la graine quand les premiers ont été enlevés (G. herbaceum L., religiosum L., arboreum L.). Ces quatres espèces four- nissent la plus grande partie du coton exploité pour l’in- dustrie. La fibre de coton est formée d’une cellule unique, en forme de tronc de cône, lisse, aplatie et plus ou moins contournée sur le sec. Elle est plus ou moins longue : cotons longue soie ( 25 à 40 millimètres et au delà); cotons courte soie (10 à 25 millimètres). Mais ce n’est là qu’une classification un peu arbitraire puisque des cotons de la Réunion courte soie arrivent quelque fois àmesurer 36 mii- limètres. La fibre est formée presque entièrement par de la cellulose et est recouverte d’une cuticule très fine. Les graines du cotonnier servent à la fabrication d’une huile très employée actuellement. En 1898 les Etats- Unis en ont expédié en Europe pour 30 millions de dollars et l'Egypte 8 millions d’hectolitres. Le coton sert en outre à la fabrication du coton-poudre. Les Etats-Unis ont eu de bonne heure le monopole de la production du coton et en 1747 ils en exportaient en Europe 7 balles. En 1899 la production montait à 11 mil- lions de balles dont plus de 7 millions venaient en Eu- rope. La culture s’en faisait sur 330 kilomètres carrés, d’après des méthodes basées sur des principes rigoureux et scientifiques ; elle s'étend sur 24 degrés delongitude et 10 de latitude où règne une température moyenne de 15 degrés. On sème, suivant les régions, du 1° mars au 20 mai ; la floraison a lieu du 15 mai au 25 juillet; les capsules se forment du 45 mai au 15 septembre et la cueil- lette se fait du 10 juillet au 1er octobre. } 155 L'influence exercée par le régime des pluies est de la plus haute importance. Lors de la floraison, les pluies con- tinues compromettent les résultats ; les pluies tardives prolongées nuisent à la récolte qui de ce fait peut parfois manquer en tout ou en partie. De plus, il ne faut oublier que des ennemis de toutes sortes s’abattent sur les cultures : cryptogames, insec- tes et affections d’ordre physiologique qu'il faut toujours être prêts à combattre. L'état du Texas fournit à lui seul 33 % de la récolte et en 1897 le port de Galveston en a exporté pour 51 millions de dollars. Au Mexique, au Pérou, à la Guyane, le coton est également cultivé, mais la production est infime par rap- port à celle de la grande République américaine, A la Guadeloupe la culture semble être abandonnée,et la Mar- tinique est obligée d'acheter ses cotonnades à Manchester. En Afrique le coton est d’un bon rapport. Aucun pays n'offre autant que l'Egypte « un ensemble de conditions aussi favorables àla culture du cotonnier », nature du sol, climat régulier, irrigations faciles, température moyenne de 220. En 1897-98 l'exportation était de 374 millions de livres anglaises dont 308 millions pour l'Angleterre seule. En Tunisie, en Algérie, pour des causes diverses la culture du coton ne parait pas avoir jusqu'ici donné des résultats très satisfaisants. Il n’en est pas de même dans PAfrique occidentale où le cotonnier pousse à l'état sauvage sur toute la côte jusqu’à l'embouchure du Congo, à Fernando-Po, à San- Thomé, à l'ile des Princes, etc. Au Sénégal et au Soudan, le cotonnier est cultivé un peu partout et de tout temps, dans le Congo, l'Oualo, le Fouta, le Gabon, etc., mais pendant longtemps sa culture n’a pas été encouragée par les commercants européens qui craignaient de ne plus pouvoir écouler les produits manufacturés. Au Sénégal et au Soudan les conditions sont excel- Jentes. Il faudra tâcher d'améliorer les espèces indigènes sans chercher à introduire les formes américaines ou autres. De plus la main-d'œuvre n’y ést pas très onéreuse et les irrigations, en beaucoup de points, sont facilement pratiquables. De vastes plantations pourraient être eflectuées au Dahomey qui a déjà exposé d'excellents cotons. Il en est äe même pour la Guinée, Assinie, le Grand-Bassam, à la Côte d'Iyoire où le cotonnier pousse bien à 100 kilome- tres du littoral. Au Congo, l'industrie indigène est moins développée qu'au Sénégal etau Soudan. On n'y fait pas de fils assez fins pour le tissage, En ce qui concerne la cul- ture dans ce dernier pays, l'atmosphère parait être trop humide; malgré cela des essais sérieux doivent être ten- tés. Au Lagos, les Anglais, au Togo, les Allemands ont entrepris des essais sur une grande échelle. A Madagascar, certains points de la colonie pourraient donner de bons résultats mais la main-d'œuvre est trop chère. À la Réunion la qualité rappelle celle des meilleurs cotons américains, mais là encore la cherté de la main- d'œuvre a empéché les plantatious de se développer comme il aurait fallu. Le travail, pour un salaire seule- ment de moitié moindre, y est sept fois plus faible qu'en Amérique. En Asie, la Chine est appelée à devenir un des plus grands centres de production quand elle aura des voies de communication suffisantes. Le Japon produit aussi du coton en assez grande quantité. Le Turkestan à fait subir 156 un développement considérable à la production du coton depuis quinze ans environ et a pu déjà en expédier en Europe en une seule année 45 millions de livres. Le sol est propre à la plantation du coton dans les établissements français de l'Inde, mais le terrain est plus restreint et pris déjà par d’autres cultures. Dans l’Indo-Chine, l’Annam et le Cambodge, les con- ditions sont favorables sur beaucoup de pointset les pro- duits ont été supérieurs parfois à ceux des Indes Anglaises. Près de Pnom-Penh une usine modèle a été créée et en 1896 on a pu égrener 51.000 piculs et exporter 5.600 balles. La plus brillante période pour les Indes anglaises est celle qui s’est écoulée de 1865 à 1867 pendant la guerre de Sécession, mais la: production et l’exportation se sont abaissées depuis cette époque. Les fils sont en général courts, grossiers et rudes, souillés de boue et de paille, [les pratiques agricoles défectueuses et les systèmes d'irri- gation laissent à désirer. En Océanie, la: Nouvelle-Calédonie et Tahiti convien- draient fort bien à la culture. Dans ce dernier pays, les conditions sont très favorables, maisles moyens de com- munication difficiles avec la France ont découragé les co- lons qui ont peu à peu abandonné la culture du coton. Nous ne ferons que signaler en Europe la Turquie, la Grèce, le sud de l'Italie et de l'Espagne et même la France où le coton était cultivé vers 1566, dans quelques contrées de la Provence. On voit par cet exposé rapide quels sont les centres de production du coton, et quels sont les points où la culture est pratiquée, ou peut l'être avec succès. En 1898 les États-Unis ont fourni 14.972.000 balles de 450 livres; les Indes anglaises, 2.222.000; l'Egypte, 1.373.000 ; la Chine et la Corée 1.600.000 ; l'Asie centrale (Turkeskan) 400.000, etc.;en tout 18.065.000 de balles,5 mil- liards 600 millions de kilos. L'Europe a reçu 16 millions de balles. Ajoutons qu'aux États-Unis, aux Indes et en Egypte les plantations occupent plus de 16 millions d'hectares. Les grands marchés régulateurs sont, en Europe, Liverpool et Londres en Angleterre, le Havre en France. Nous venons de voir que les Etats-Unis fournissaient la plus grande partie du coton utilisé dans les usines du monde entier. Mais les monopoles de toutes sortes, les trusts s’y établissent d’une maniére inquiétante pour les industries européennes. Détenteurs de la matière première les Américains prétendent de plus en plus être les seuls à la transformer en tissus. Près de Saint-Louis, une seule usine occupé 12.000 métiers et 500.000 broches, ce qui représente le dixième de la force de production de la France. En sus il ne nous arrive plus que les qua: lités secondaires de coton, les meilleures étant manufac- turées dans le pays même de production. Il n’est pas téméraire de supposer qne le coton puisse un jour venir à nous manquer, ce qui entrainerait la ruine, en. France, de 300 filatures, de 650 tissages et en- lèverait: les moyensd’existence à 250.000ouvriers. Il faut que l'on cherche où pourraientse trouver les 800.000 bal- les qui arrivent chaque année des Etats-Unis et pour lesquelles nous dépensons 250 millions de francs. C’est ce dont s’est préoccupée l'Association cotonnière coloniale. Il faut que sous son inspiration nos colonies se livrent corps etâme à la production du coton, chacune dans la mesure de ses moyens d'action. LE NATURALISTE très sérieuses espérances, particulièrement au Soudan où ou rencontre toutes les conditions exigées par la culture. En 1898, le général de Trentinian avait envoyé en Europe du coton indigène, récolté au Soudan. Une pre- mière tentative avait fait voir quelles étaient les difficul- tés à vaincre, mais le général de Trentinian fut relevé de ses fonctions et l’œuvre commencée fut interrompue. Il faut donc se remettre délibérément à la besogne, pro- céder avec méthode, améliorer les races indigènes par. sélections. Et ce qui se fera dans l'Afrique occidentale, il faut le faire également en Extrême-Orient et en Océa- nie. Le gouvernement s’est ému de cet état de choses, et de tous côtés arrivent à l'Association cotonnière coloniale des marques de sympathie très précieuses, il est vrai, mais’ qui auraient besoin d'être appuyées par de gros capitaux ; l'argent sera toujours le nerf de toute manifes- tation d'intérêt commercial ou industriel. En attendant, l'Association se propose de chercher les régions où pousse actuellement le coton, d'acheter ces cotons pour les étudier, de créer des moyens de transport, de donner des subventions aux colons de bonne volonté,de chercher à obtenir des indigènes l’amé- lioration deleurs méthodes de culture d'étudier comparati- vement parensemencement les graines indigènes perfec- tionnées et les grainesexotiques, de créerdes centres d’a- chat, d'égrenage et de pressage, d'agir près des pouvoirs publics pour obtenir l'extension des moyens de commu- nication et de transport. En agissant ainsi, l'Association cotonnière conte aura pour elle tous ceux qui s'intéressent à la prospérité de notre pays, elle sera assurée du concours de tous les bons Français. P. HARIOT. CATALOGUE SOMMAIRE DE LA COLLECTION. GÉOLOGIE EXPEÉRIMENTALE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) 461. — Production des miroirs de frottement sur la paroi des cassures des roches (Stanislas Meunier). On peut employer l'appareil d'Alphonse Favre (v. no 453) pour étudier la production et l’origine des miroirs de frottement. Pour cela, on remplace l'argile employée par les expérimentateurs suisses par une couche épaisse de plâtre tout récemment gâché. Quand la consistance en est convenable, on laisse la bande élas- tique revenir sur elle-même et l’on voit des cassures s'y produire, sur lesquelles nous allons revenir, En poussant assez loin on voit, comme le montre la figure 137, des La côte occidentale d'Afrique laisse déjà concevoir de { rejets très considérables se faire et après ee Cracc, LE NATURALISTE 157 les parois des cassures se montrent très fortement striées comme dans les accidents naturels qu’on voulait imiter. 162. — Lames de glace soumises à la torsion autour de leur ligne médiane et présentant des réseaux de cas- sures en éventail (Daubrée). sion ne sont pas intervenus dans l'ouverture des feuilles, au moins avec une allure pareille à celle qu’on leur donne dans l'appareil. 163. — Système de cassures parallèles entre elles, produit dans une couche de stéarine par l'extension de la feuille de caoutchouc qui la supportait. Ressemblance avec les déchirures des calschistes du Val- Fig. 131. — Production artificielle des miroirs de frottement. L'appareil consiste en une lame de glace épaisse VV, que l’on fixe solidement par une de ses extrémités sur une table T. On engage l’autre extrémité dans un tourne-à-gauche dont on pourra saisir les deux poignées à l’aide des mains en M M. En fléchissant alors progres- sivement la glace autour de son axe, on la voit se réduire en fragments par l’entre-croisement de fines pousses qui affectent une disposition très spéciale. Elles sont en effet distribuées en éventails disposés alternati- vement sur les deux bords de la plaque et qui s’enchevé- trent les uns dans les autres. Malgré les efforts qui ont été tentés pour voir dans Fig. 138. — Production par torsion de réseaux de cassures dans une lame de verre. ces résultats une reproduction des dispositions natu- relles, on est forcé de reconnaître que dans aucune région de la terre on n’a jamais rien observé qui soit comparable et on doit en conclure que les effets de tor- de-Tignes et de beaucoup d’autres localités (Stanislas Meunier). Surle caoutchouc, simplement maintenu, mais non distendu, de l'appareil d’Alphonse Favre, on coule une couche mince et bien uniforme de stéarine fondue. Après refroidissement complet, on tend progressive- ment la lame élastique et l’on voit alors de fines fissures transversales s'ouvrir et s’élargir parallèlement les unes aux autres. Fig. 139. — Système de cassures parallèles entre elles, obtenu par extension d’une lame mince de stéarine. On peut, par cette méthode, étudier tous les faits relatifs à l’étirement des roches et des fossiles dont il à déjà été question au n° 148. La ressemblance du produit est surtout frappanteaveclesschistes étirés du Val-de-Ti- gnes, dont les crevasses parallèles entre elles ontété ulté- rieurementremplies de minéraux de concrétion récente. 164. — Réseau très régulier de cassures produites dans une couche de stéarine par la contraction de la feuille de caoutchouc qui la supportait. Ressemblance avec la réduction de maintes couches du sol en rhom- boïdes pseudo-réguliers (Stanislas Meunier). Fig. 140. — Système de cassures orthogonales obtenu par contraction d’une lame mince de stéarine, Sur la lame de caoutchouc de l'appareil Favre, préa- lablement étirée à l’aide de la manivelle, on coule comme précédemment une couche mince et bien uni- forme de stéarine fondue. Après refroidissement, :on laisse le caoutchouc revenir tout doucement sur lui- même. La figure 140 représente l'effet qui se produit alors et l’on ne peut qu'être frappé de l'identité des contours des L 158 petits polyèdres de cire ainsi produits, avec les formes des rhomboïdes dans lesquelles sont débitées tant de couches de sol, spécialement des couches anciennes qui ont pu éprouver une rétraction sur elles- LE NATURALISTE A D SA RS SERRES plâtre dont l’épaisseur, qui est de 3 centimètres à un bout, va progressivement en se réduisant Jusqu'à 8 ou 9 millimètres à l’autre extrémité. mêmes, du fait de leur déshydratation pro- gressive et de la cristallisation de leurs éléments constituants. 165. — Réseau régulier de cassures produites, dans une plaque épaisse de plâ- tre encore mou, par la rétraction d'une lame de caoutchouc qui la supportait. Nombreuse série de résultats montrant l'influence sur la distribution et le plonge- ment des cassures, de la forme desplaques de plâtre soumises à l'expérience. S Production des principaux accidents de structure qui caractérisent les massifs montagneux (Stanislas Meunier, Géol.expérim., 2e édit., p. 71 et suiv.). Une longue série d'échantillons concerne l'application de l'appareil Favre à l'étude des géoclases où cassures terrestres, et l'on peut remarquer que l'inventeur ne s’en était servi que pour la synthèse des plis et des contour- nements de couches. On étale sur la feuille de caout- chouc, préalablement distendue, une couche de plâtre à mouler de 3 centimètres environ d'épaisseur. On attend que, par les progrès de la prise, ce plâtre ait acquis une consistance pâteuse, et alors on laisse le caoutchouc revenir progressivement sur lui-même. Fig. 141. — Production d'un système de cassures orthogonales, par rétraction d'une plaque de plâtre de 3 centimètres d’épais- seur. La figure 141 montre comment il se produit alors un système de cassures grossièrement orthogonales et qui se font mutuellement éprouver des rejets plus ou moins accentués. Dans la figure 142, on à fait usage d’une plaque de Fig. 142. — Disposition des cassures dans une pique de plâtre dont l'épaisseur va régulièrement en croissant d’une extrémité à ‘autre (de gauche à droite). On voit que la portion droite, qui est la plus épaisse, a donné des cassures beaucoup plus écartées les unes des autres que la portion gauche, qui est la plus mince. Fig. 143. — Production de cassures anticlinales dans une plaque de plâtre plus mince au milieu qu'aux extrémités. Si on fait varier l’épaisseur de manière qu'elle soit plus faible au milieu qu'aux deux extrémités, on voit, en regardant la plaque de profil, c'est-à-dire comme le montre la figure 143, que les cassures produites plon- gent de façon à adopter une disposition anticlinale. Au contraire, en employant une plaque qui est plus épaisse au milieu qu'aux deux bouts (fig. 144), on pro- Fig. 144. — Production de cassures synclinales dans une plaque de plâtre plus épaisse en son milieu qu’à ses extrémités. duit l'effet inverse, c’est-à-dire qu’on réalise des cassures synclinaies. En prenant une plaque carrée ou circulaire plus épaisse au milieu qu’à son pourtour, on produit la sur- rection de sa région centrale encadrée de cassures syn- clinales et réalisant la disposition dite en champignon, qu'on a prétendu reconnaître dans la constitution géo- logique de Chablais. Les expériences de cette série ont été beaucoup variées et, parmi les résultats exposés, nous mentionnerons encore ceux que représentent les figures 145 et 146. Dans les deux cas, la pression est exercée de l’extré- mité inférieure vers l’extrémité supérieure. On voit que l’un des systèmes de cassures prédomine beaucoup sur l’autre et qu'il s’est fréquemment détaché (comme on l'avait d’ailleurs vu dans beaucoup des expériences pré- cédentes) des noyaux amygdaloïdes analogues à ceux qu'on a signalés dans bien des régions montagneuses, et par exemple au mont Blanc. Fig. 145 (à gauche) et 146 (à droite) montrant les effets obtenus quand la plaque de plâtre a reçu la forme d’un triangle tronqué. Cettesérie d'expériences permet de reproduire tous les faits relatifs aux nappes de charriage qui sont si à la mode en ce moment parmi les tectonistes. STANISLAS MEUNIER. LA CULTURE DE LA RAMIE AUX INDES La crise prolongée que subit la culture du coton, et la baisse constante du cours de l’indigo, ont déterminé les agriculteurs à chercher dans la plantation de la ramie, des ressources nouvelles. Ce textile jouit, on le sait, d’un renom qui grandit sans cesse, et l’on s'accorde générale- ment à lui prédire un merveilleux avenir. Il y a lieu de croire que la culture de cette plante ne tardera pas à prendre un grand développement aux Indes. Cette perspective mérite d’être envisagée par l'industrie européenne, On sait que la ramie appartient à la famille des orties ; son nom scientifique est : Bæhmeria nivea; on l'appelle aussi, urtica, rhea, recha et china-grass. Son habitat est très vaste; elle croît facilement dans tous les pays tem- pérés; il lui faut de la chaleur et de l'humidité. Sa cul- ture est des plus simples. Sa hauteur moyenne, à matu- rité, est d’un mètre et demi. Les fibres qu'on en extrait se trouvent entre l’écorce et la partie ligneuse. Ces fila- ments sout clairs et ont une frappante analogie d'aspect avec la soie. Ils sont très résistants et supportent un poids de 160 kilogrammes, ainsi que l'ont établi des ex- périences autorisées. La résistance du lin de Russie ne dépasse pas 80 kilogrammes. Il faut ajouter que le lavage n’altère ni la blancheur ni la force de ces filaments. La ramie, d'autre part, n’a pas besoin d'être soumise à un LE NATURALISTE 459 rouissage préalable; elle brave aisément les agents de putréfaction, et elle se prête à des emplois nombreux et variés; on en fait des câbles, on s’en sert dans la fabri- cation des dentelles ; elle entre dans le tissage des toiles pour sacs et du linge damassé; elle fournit la matière première des chapeaux de paille et des manchons pour becs de gaz ; des étoffes pour ameublements, pour habits, pour broderies, etc. La ramie est cultivée en Chine de temps immémorial. On l'y emploie à la confection des cordages et des filets de pêche. L’exportation en Europe est peu considérable et ne dépasse guère trois à quatre mille tonnes, qui sont expédiées par Hong-Kong, Fou-Tcheou et Shang-Haï. Les pays importateurs sont l'Angleterre, la France, l'Al- lemagne et l'Autriche. On ne compte que six filatures de quelque importance, mais qui ne sauraient être com- parées aux fabriques où se manipulent les autres fibres textiles, car les qualités de ramie fournies à l’industrie européenne sont trop limitées pour permettre de donner un développement sérieux aux usines qui emploient cette matière première. La mise en œuvre de la ramie rencontre deux difficul- tés graves : la décortication de la tige et le dégommage des lanières, qui contiennent environ 30 p. 100 de subs- tance mucilagineuse. En Chine, ce travail se fait à la main. Il consiste à débarrasser, tout d’abord, la tige des ramilles et des feuilles ; ensuite, l'ouvrier gratte l'écorce avec l’ongle ou à l’aide d’un petit couteau de bois et dégage insensible- ment la fibre. Il ne peut guère décortiquer que deux ou trois cents tiges par jour. Les journées sont de dix heures et donnent une production moyenne de 1.250 grammes de fibre par ouvrier. Apres le défibrage, on procède au dégommage. A cet effet, on met les lanières en petits paquets et on les expose au soleil pendant queiques jours. L'ouvrier muni d’une espèce de dé, comprime fortement les lanières, qu'il trempe ensuite dans de l’eau tiède, d’où il les extrait après une courte macération et les fait sécher, On le voit, ce procédé est tout à fait primitif. Il ne peut guère être pratiqué qu'en Chine, pays où la main- d'œuvre est à un bas prix qu'on ne trouve point ailleurs. La grande industrie réclame des moyens plus expéditifs, et la machine seule peut les fournir. Pour le défibrage, il faudrait recourir à des opérations mécaniques, et pour le dégommage à des traitements chimiques. Le gouvernement des Indes, pénétré de cette néces- sité absolue, ouvrit, en 14870, un concours pour la cons- truction d’un appareil de défibrage à la fois rapide et sûr. Les résultats ne répondirent pas à l'attente des pro- moteurs, et la culture de la ramie ne prit pas l'essor qu’on s'était proposé de lui donner. Au surplus, l'industrie de la ramie aux Indes n'a cessé dese mouvoir dans un cercle vicieux. D'un côté, les planteutrs n’ont opéré que sur des surfaces restreintes, craignant, non sans apparences de raison, de ne pouvoir écouler leurs produits, eu égard au très petit nombre de filatures existantes; d’un autre côté, les industriels ont hésité à créer de nouvelles usines dans la crainte de ne pas trouver de la matière première suffisante pour les alimenter. S C'est ainsi que la culture de ce textile, tant exalté dans le monde entier, se trouve paralysée depuis trente ans et reste circonscrite dans quelques districts du Ben- 160 LE NATURALISTE gale-et de la Birmanie auxquels on peut ajouter encore la vallée d'Assam. Aujourd’hui, toutefois, le gouvernement des Indes se prépare à renouveler la tentative faite en 1870. Grâce aux encouragements qu'il a promis, l'initiative des indus- triels s’est réveillée. Il vient de se fonder à Calcutta, sous ce titre : Bengal Rhea Syndicate, une société qui a pour objet d'entreprendre la culture de la ramie du Bengale, sur une très grande échelle, et de fournir aux filatures européennes toute la matière première dont elles auront besoin. Déjà des contrats ont été passés avec d'anciens planteurs d'indigo disposant de 2.000 hectares de terres propres à la culture de la ramie. L'année pro- chaine, le syndicat sera en mesure de Livrer 4.000 tonnes de fibres. Si la tentative est couronnée de succés, les plantations seront augmentées dans toute la proportion des besoins de l’industrie. ACADÉMIE DES «SCIENCES Sur la gladkaïte, nouvelle roche filonienne dans la dumite. — (Note de MM. L. Durarc et F. PEARCE, présentée par M. A. Lacroix.) En explorant le bassin supérieur de la rivière Wagran (Oural du Nord), les auteurs ont trouvé un gisement de dunite massive qui perce en boutonnière au milieu des gabbros ouralitisés, qui affleurent sur de grandes étendues dans cette région. Dans la partie sud de cette dunite qui forme une assez longue crête rougeàtre orientée à peu près nord-sud, on trouve un gros filon d’une roche grisâtre, à grain fin, paraissant à l'œil nu feld- spathique et micacée. Ce filon perce nettement la dunite qui l’environne de toutes parts. Au microscope, les éléments constitutifs de cette roche sont la magnétite, l’apatite, le mica noir, le mica blanc, la horn- blende, l’épidote, les plagioclases et le quartz. La magnétite est très rare, elle se présente en petits grains de forme plus ou moins octaédrique, dispersée entre les autres élé- ments. L'apatite est, rare également et forme quelques petites aiguilles à ailongement négatif. Elle se rencontre à Pétat libre dans les feldspaths ou en inclusions dans la hornblende. La structure est panidiomorphe grenue. Les auteurs proposent pour cette roche le nom de GLADKAÏTE. Le grisou aux sondages de Lorraîine. (Note de M. Francs LAUR.) Le sondage d'Atton (à 4 kilomètres au sud-est de Pont-à- Mousson) a rencontré une seconde couche de houille qui a donné, à l’orifice du trou de sonde, du gaz inflammable venant du fond, à travers la colonne d’eau de 900 mètres, crever à la surface sous forme de grosses bulles. La présence du grisou dans les couches du nouveau bassin houiller indique la nature des charbons qui donneront certainement des cokes industriels. Sur les effets de la décortication anmulaire. — (Note de M. Lecrerc pu SABLON, présentée par M .Gasron Bonnrer.) Des expériences sur la décortication mettent en évidence, d’une façon très claire, les échanges de réserves qui ont lieu entre la tige et la racine, échanges dont on connaissait d’ailleurs l'existence par l'étude directe dé la répartition des réserves dans un arbre non décortiqué : à la fin de l'hiver et au commen- cement du printemps, les réserves vont de la racine vers la tige, déterminant ainsi dans le liber un courant ascendant de sève élaborée; du mois de mai au mois d'octobre, elles vont de la tige vers la racine. Les analyses comparatives montrent de plus l'importance quantitative de ces échanges. Sur les réserves hydrobarbonées des arbres à feuil- les persistantes. — (Note de M. Leccerc pu SABLON, pré- sentée par M. Gasron BonniER.) M. Leclerc du Sablon constate que le maximum des réserves, L qui chez les arbres à feuilles caduques a lieu en automne an moment de la chute des feuilles, est atteint chez les arbres à feuilles persistantes au commencement du printemps, lorsque les bourgeons vont s'ouvrir. Le minimum, qui est en mai chez les arbres à feuilles caduques est reporté en juillet où en août chez les arbres à feuilles persistantes. Ces différences s'expliquent facilement par ce fait que, dans les feuilles persistantes, l’assi- milation a lieu pendant toute l’année avec une intensité relati- vement faible, tandis que les feuilles caduques assimilent seule- ment de mai en octobre, mais avec plus d'intensité. Un nouveau Bamanier de Madagascar. (Note de M. PascazCLAvERIE, présentée par M. Gaston BonniEr.) On n'avait pas encore signalé d'espèces de Musa spéciale à Madagascar. Plusieurs espèces de Musa indigènes sont connues dans l'Afrique orientale, mais on n'a jamais sienalé de représentant du genre qui soit spécial à Madagascar. Tel serait le cas cepen- dant pour le Bananier que M. Perrier de la Bathie a rencontré à Ankaladina, dans la région du Betsiboka, ainsi que sur les plateaux d'Ankara et du Tampoketsa sur le Mahavavy. Ce Bananier, appelé {sirohoroka par les Sakalaves, est une erande plante de 5 à 6 mètres de hauteur, et dont le tronc est renflé à la base en un épais tubercule de 2m50 de circonfé- rence. L’auteur propose pour ce Musa le nom de Musa Perrieri. Bibliographie 93. Allis (E.-P.). The Latero-Sensory Canals and related Bones in Fishes. Internal. Monatsschr. f. Anal. und Physiol. Bd, XXI, ht. 9-12, 1905, pp. 401-500, pl. VIII-XX. 36. Anthony et Calvet. Rech. faites sur le Cétacé capturé à Cette Le 6 oct. 1904. (Balaenoptera physalus Linné.) Bull. Soc. Philom., VIT, 1905, pp. 75-85. Ë 9. Bavay (A.). 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Sur quelques formes d’Iso- podes appartenant à la faune souterraine d'Europe. Ann. Sc. nat., Zool., 8° sér. XX, n0S 5-6, pp. 365-412. 405%. Dresser (H.-E.). An Oological Journey to Russia. The Ibis, april 1905, pp. 149-158. 406. Elliot (R.-H.). À Contribution to the study of the Action of Indian Cobra venom. Phil. Trans. Roy. Soc. London, 197, 1905, pp. 361-406. 40%. Freyn (J.). Plantæ ex Asia media. Bull. de l'Herb. Boissier, 1905, n° 6, pp. 557-572. 108. Mac Gilchrist (A.-C.). Nat. hist. Notes from the R. I. M. $. « Investigator ». — Ser. II, n° 6. An Account of the new and some the rarer Decapod Crustacea obtained during the surveying seasons 1901-1904. Benthesicymus armatus, Heterocarpus longirostris, Ico- naxiopsis spinigera, Munidopsis spinipes, Eumedonus granulosus, Ixoides cornutus, Xanthodes cumatodes, Actumnus margarodes, Ceratoplax granulosa, Pteno- plax dentata, Ann. and Mag. of Nat. hist., mars, 1905, pp. 233-268. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 27° ANNÉE 2 SÉRIE — N° AA 1 15 JUILLET 1905 pour passer ensuite au brun et se confondre entièrement UN INSECTE À PONTE PARADOXALE avec la teinte de l’écorce; en automne et en-hiver, les JUL VA pontes d'hyponomeutes sont aussi peu apparentes que ? S rnanrananannes possible, et se présentent sous la forme de petites plaques écailleuses et brunes fixées contre les rameaux, Chez tous les animaux actuellement connus, l’œuf émis C’est autour de ces pontes que les Encyrtus voltigent par la femelle donne naissance à un individu, soit sem- | comme des farfadets : de temps à autre, on voit l’un blable à l'animal d’où il provient, soit différent chez ceux | d'eux s’abattre à la surface, où il apparait comme un qui ont des générations alternantes, mais cet individu | atome noir. Campé sur la ponte de l’hyponomeute, bien est toujours unique. Chez l’insecte dont nous allons résu- | petite à nos yeux, mais qui, pour lui, constitue un véri- mer l’histoire, d’après un travail de M. Paul Marchal (1), | table champ de manœuvres, il palpe les œufs avec ses antennes qui, recourbées en avant, sont animées d’un rapide mouvement de vibration. Il choisit ainsi sa place, puis il fait un pas en avant, de facon à mettre exacte- ment la pointe de son extrémité postérieure en contact avec la place choisie. On voit alors sa fine tarière sortir de la face ventrale de l'abdomen et se diriger obliquement en.arrière,de facon que son-extrémité postérieure vienne se placer sur la ponte de l’hyponomeute, juste à l'endroit marqué par la pointe des valves du fourreau (fig. 1); ainsi un chirurgien marque de l’index de sa main gauche le point où il veut donner un coup de stylet pour y pla- cer ensuite la pointe de ce dernier. L’insecte ayant ainsi fixé l'extrémité de sa tarière à l'endroit voulu, il relève sa pointe abdominale postérieure qui, ayant maintenant rempli le rôle d'indicateur qui lui est dévolu, n’a plus besoin de rester en contact avec la ponte; en même temps, le corps étant légèrement ramené en arrière, la tarière, d'oblique qu’elle était, prend une position perpen- diculaire par rapport à la surface sur laquelle elle s’im- plante. On voit faire à l’insecte quelques efforts se tra- duisant par de légères pulsations du corps, puis, tout à coup, la tarière s'enfonce entièrement dans la ponte jus- qu'à sa base, puis il la retire. Le travail maintenant est terminé : l'Encyrtus a déposé son œuf (fig. 2) dans l'œuf même de l'hyponomeute, l'opération à duré un peu plus d’une demi-minute. Il va de suite sur un autre œuf pour recommencer le même travail. Ceci se passe au milieu du mois d'août. Quelques jours avant, avait eu lieu l’accouplement. Lorqu'on vient Fig. 1. — Encyrtus fuscicolls, enfonçant sa tarière dans un œuf k à € d'Hyponomeute pour y déposer un œuf. Gr. : 37. à les enfermer dans un tube de verre ils manifesten il n’en va pas de même : l’œuf, une fois pondu, se divise en une multitude d'autre œufs, lesquels évoluent chacun en autant d'adultes. Cet insecte est un tout petit hyménoptère appelé Encyrtus fuscicollis. Il mérite notre amitié, car il détruit les chenilles des hyponomeutes, chenilles qui attaquent beaucoup de nos arbres et les rongent d’une façon par- fois affreuse. Afin d’arriver-à ce massacre, il n'attend pas que ces chenilles soient formées : pour être sûr de son | une agitation fébrile fort curieuse. Les mâles rencontrent coup, il dépose, en effet,ses propres œufs dans les pontes | les femelles et, après quelques coups d'antennes échan- mêmes des hyponomeutes, ce qui ne manque pas d’as- | gés, on voit les couples se former. Quelques secondes tuce, car ces pontes, naturellement abandonnées à elles- | après, les deux insectes se séparent et reprennent leur mêmes, sont incapables de se défendre. Chaque ponte des | course affairée sur les parois de leur prison. Lorsqu'on hyponomeutes constitue une petite plaque légèrementcon- | les met à l'obscurité, par exemple dans un tiroir, avec vexe, collée contre l'écorce des arbres, et formée de 40 | le flacon dans lequel ils se trouvent, ils deviennent à 70 œufs étroitement serrés et imbriqués les uns sur | immobiles et conservent cette immobilité quelques ins- les autres en rangées régulières; le tout est abrité par | tants après avoir été retirés de l'obscurité. On constate une sorte de carapace écailleuse, d’abord souple, mais | alors que le réveil des Encyrtus se fait progressivement qui durcit progressivement, en même temps que la teinte | et d’une facon très particulière. Les premiers réveillés, qui était d’abord d’un jaune assez vif, se marbre de rouge | en passant auprès des autres qui sont encore dans une RE ON Re en "| immobilité complète; se détournent .de leurs ‘antennes, (1) Archives de Zoologie expérimentales, 1904. Schleicher, | puis, aussitôt, les insectes touchés se mettent en branle, édit., Paris. et bientôt tout ce monde de lilliputiens ‘se trouve en Fig. 2. — Œuf d'Encyrlus avant la ponte. Gr. : 511, 162 LE NATURALISTE A mouvement, et parcourt, d'une facon désordonnée, les parois de verre qui les séparent du monde extérieur. On croirait assister au lever des collégiens dans un dortoir…. Mais revenons à l’œuf de l’hyponomeute, qui à main- tenant du plomb dans l'aile. Malgré la présence de son parasite, il accomplit toute son évolution, et finalement, Fig. 3. — Œuf d'Encyrtus entouré de son kyste adventice. Gr. : 500. donne une petite chenille quiéclôtet ne diffère pas exté- rieurement de celles qui sont indemnes. À leur intérieur, cependant, l’œuf de l’'Encyrtus a évo- lué. Au moment de l'éclosion de la chenille, il se pré- sente sous la forme d’une masse arrondie, enveloppé de cellules polygonales (fig. 4). Dans le protoplasma même, le noyau.unique d’abord, s’est multiplié beaucoup et en a donné une vingtaine, dont l’un beaucoup plus grand que les autres (fig. 3). Les choses restent ainsi pendant tout l'hiver, époque Fig. 4. — Kyste d'Encyrlus. durant laquelle les chenilles hibernent dans une immo- bilité complète. Mais au printemps, tout va changer. L'œuf, dès le retour des beaux jours, s’accroit avec une rapidité extrême. Restant encore sphérique pendant quelque temps, il ne tarde pas à prendre une forme ellipsoïde allongée (fig. 5), l’un des pôles étant souvent plus étroit, plus acuminé quel l’autre. Cet œuf, ou plutôt cette masse s'allonge ensuite de plus en plus, de facon à prendre la forme d'une saucisse (fig. 6), puis d’un véri- table cordon (fig. 9) flottant à côté du tube digestif de son hôte. A mesure que se font ces modifications, l'intérieur présente des changements non moins considérables : les noyaux se multiplient et donnent en quelque sorte autant d'œufs secondaires, lesquels à leur tour, se changent en embryons. : ARTE : A mesure que l’évolution des cordons avance, le dia- mètre des embryons très facilement visibles par transpa- rence, se rapproche graduellement de celui du cordon dans lequel ils sont placés, et ils tendent de plus en plus à se disposer sur un seul rang. Le cordon de l’Encyrtus augmente pendant la deuxième moitié du mois de mai et les premiers jours de juin dans des proportions invraisemblables. C'est vers le 10 juin, que les cordons polyembryon- naires atteignent tout leur développement dans les che- milles des hÿyponomeutes du fusain; à cette époque, même, certains d’entre eux commencent à se dissocier et à égrener, dans la cavité générale de la chenille, l’es- saim de larves qu'ils renferment. Ils atteignent alors Fig. 5. — Œuf polyembryonnaire de l'Encyrlus vers le milieu du mois d'avril. Gr. : 120. fréquemment iusqu'à 5 centimètres de long et pré- sentent souvent en outre des ramifications latérales ; leur diamètre est de un demi-millimètre à 2 milli- mètres. Des trachées assez nombreuses, disposées en bou- quets, se ramifient à leur surface. Re Plus ou moins contourné sur lui-même (fig. 11), le cor- don parasite occupe une place considérable dans la cavité générale, à côté des organes de la chenille. A cette époque la chenille a atteint toute sa taille; et présente alors un aspect faiblement gonflé; souvent elle est un peu plus grande et surtout plus grosse que les autres, avec une teinte jaune pâle et un éclat légèrement translucide, de sorte qu'avec un peu d'habitude, on la distingue assez facilement; mais c’est seulement à cette époque que les chenilles parasitées deviennent reconnaissables. A la fin de juin ou dès les premiers jours de juillet, au moment où les chenilles se mettent en cocons, les larves LE NATURALISTE 163 Fig. 6. — Œuf polyembryonnaire de l'Encyrtus fuscicollis, dans les derniers jours d'avril; pièce entière isolée et vue en coupe optique,mo,morula, &, amnios, dérivé du paranucléus et du plasma ambiant. Gr. : 159. (fig. 10), rompant la gaine qui les entoure, sont mises en liberté dans la cavité générale de leur hôte. Elles ont alors une taille un peu plus grande que pendant la période précédente et mesurent de 1 à 2 millimètres (fig. 7). Elles respectent les organes essentiels de la che- nille et épargnent sa vie aussi longtemps qu’elle est né- cessaire à leur propre conservation. Ce n’est qu’arrivées Fig. 7. — Larve d'Encyrtus fuscicollis au moment où elle est libérée dans la cavité générale de la chenille. Fig. 8. — Chenille d'Hyponomeute réduite à son enveloppe tégumentaire et cloisonnée en loges ovoïdes occupées chacune par une larve ou une nymphe d'Encyrlus prête à se trans- former. à la fin de la phase larvaire, qu’elles dévorent tout l'intérieur, et se préparent ainsi par un dernier et copieux repas à la période de jeüne dans laquelle elles vont entrer, Vers le 8 juillet en moyenne, mais parfois dès le 20 juin, les viscères de la chenille sont déjà dévorés par les larves qu’elle héberge, et celles-ci se trouvent conte- nues dans un sac formé par la peau de la chenille. Cette peau se moule alors sur son contenu, et il se dessine à la surface un grand nombre de petites saillies ovoides, qui correspondent chacune à une larve (fig, 8); en même temps, un cloisonnement s'effectue à l’intérieur, et le sac formé par les téguments de la chenille se trouve partagé Fig. 10. — Embryon d'Encyrlus. Gr, : 159. ainsi en un grand nombre de petites loges polyédriques dont chacun renferme une larve d'Encyrtus. # Le changement de la larve en nymphe alieu au moyen d'une mue, peu de jours après le cloisonnement de la Fig. 11. — Chenille d'Hyponomeulus cognatellus ouverte et contenant plusieurs chaines polyembryonnaires d'Encyrtus, arrivées au terme de leur évolution (10 juin). chenille, et, à dater de cette époque, il faut compter une vingtaine de jours jusqu’à l’éclosion, Pendant la première 464 LE NATURALISTE: Fig. 9. — Deux chaines polyembryonnaires provenant chacune d'un œuf d'Encyrlus et retirées d'une même chenille. L'une des chaines est vue à la lumière réfléchie, el a élé représentée à l'état frais. L'autre chaîne, afin d'éviter toute confusion, n'a été figuréé qu'au poimtillé. Gr. : 20. huitaine, la nymphe est blanche; peu à peu le thorax et l'abdomen prennent une teinte grisâtre et, si l'on ouvre les alvéoles dix jours avant l’éclosion, on trouve les nymphes entièrement formées, déjà colorées en noir intense, mais absolument inertes. Le moment de l’éclo- sion venu, l’Encyrtus se débarrasse de la membrane qui l'entoure, taille à l’aide de ses mandibules, une ouver- ture arrondie dans Ja peau de la chenille, développe ses ailes et s'échappe de sa prison. Le nombre des insectes qui se dégagent ainsi d’une seule chenille, atteint en moyenne la centaine et peut s'élever jusqu’à 180. On se demande comment une pareille nuée n'arrive pas à détruire toutes les chenilles de la terre! VICTOR DE ÜLÈVES. MŒURS ET MÉTAMORPHOSES du VALGUS HEMIPTERUS, Linné, COLÉOPTÈRE DU GRAND GROUPE DES LAMELLICORNES Au premier printemps, au réveil de la végétation, le Valgus hemiplerus quitte l'abri dans lequel il avait passé la saison hivernale, il cherche de suite à se rapprocher avec l’un de ses semblables de manière à provoquer un accouplement duquel naîtra le fruit d'une nouvelle génération : dans les vieux troncs d'arbres surtout, dans les restes de ceux qui ont été recépés, cette espèce abonde, mäle et femelle s’y rencontrent en nombre ; dès que les deux sexes sont en contact a lieu l'accouplement, le mäle, après quelques aftouchements des antennes, monte, avec la lenteur qui le caractérise, sur le dos de :la femelle, introduit son pénis dans le vagin qui le sollicite; une fois les organes génitaux bien en contact, le copulateur se renverse en position de supination, tout en continuant la copulation et la femelle ainsi le traîne pen- dant lacourte marche que le couple est appelé à faire, et c’est ainsi que se continue la copulation dont la durée est d’une jour- née environ, puis a lieu la disjonction des parties génitales; dès lors la femelle est fécondée, le mäle n'a que le temps de gagner un abri où se terminera paisiblement son existence ; la femelle se met aussitôt en quête d’un vieux bois, d’une vieille souche dans laquelle sera déposée sa ponte. Œuf. Longueur, 1 mm. 2; diamètre, 0 mm. 6. Allongé, oblong, blanchätre, finement pointillé, ridé, à pôles arrondis, à coquille peu résistante. Pondus au nombre de dix à douze, ils éclosent quelques jours après, donnant la vie à une jeune larve à tête grosse, à corps arqué, qui aura pour mission de ronger à son profit le vieux bois si bien mis à sa portée ; durant toute la belle saison elle vit, elle progresse ne cessant son alimentation que dans l’entretemps des mues; en aufomne, parvenue à son entière expansion, elle se caractérise par les traits suivants : LUS Larve. Longueur, 12 millimètres; largeur, 3 millimètres. Corps arqué, charnu, blanc jaunâtre, couvert de courts cils roux, convexe en dessus, déprimé en dessous, arrondi aux deux extrémités. Téle petite, arrondie, cornée, jaunätre, à disque bifavéolé, épistome transverse, avec carène transverse, labre grand, semi elliptique, frangé de courts cils très raides; mandibules courtes, épaisses, bitridentées, avec forte molaire noire; mâchoires larges, coudées à lobe pectiné avec palpes coniques tri-articulés, lèvre bilobée, antennes coudées, de cinq articles, les deux premiers courts globuleux, les deux suivants allongés, le cinquième petit, conique; pas de traces d’ocelles. if Segments thoraciques fortement convexes, transverses, jaunâ- tres, couverts de courts cils, transversalement incisés, à flancs dilatés. ÿ Segments abdominaux arqués, les sept premiers couverts de A LE NATURALISTE 165 RER RER TO TO IR RE EU NE PT EE LISE Dm PU granules, éparsement ciliés en travers incisés, la neuvième se termine par un fort lobe. Dessous déprimé, plus pâle qu’en dessus, sans cils ni granules. Pattes longues, fortes, coudées, garnie de cils et de courtes spinules, de cinq pièces terminées par un court onglet rougeûtre, arqué et acéré. Stigmales grands, semi-lunaires, jaunâtres, à péritrème déprimé, rougeâtre. Cette larve vit, avons-nous dit, de matières ligneuses diverses : tout vieux bois ouvré ou non, à la condition qu'il soit pourvu de son aubier, lui est bon; troncs d’arbres divers, fruitiers ou fores- tiers, branches ou piquets plantés en terre en forme de pieux ou de palissades soudronnés ou non, poutres, poutrelles, même en- terrées, rien ne rebute la mère dans son choix de l'aliment im- posé par elle à son nourrisson qui durant de longs mois ronge, corrode, réduisant ainsi en vermoulure au profit de la végétation environnante, ces vieux restes ligneux, la plupart sans emploi ; son passage dans le bois, elle le comble au ‘moyen des restes de sa digestion : lorsque son accroissement est complet, elle cesse alors seulement son alimentation, à l'endroit même où elle se trouve, elle se façonne au fond de la galerie qu'elle occupe une loge de forme oblongue et y prend position; après quelques jours de re- pos, son corps perd insensiblement de sa forme courbe pour de- venir droit, sa couleur passe au jaunâtre et en fin d'élément, elle se dépouille de sa peau larvaire qu’elle accroche à l'extrémité de sa loge et alors elle apparait à l'état de nymphe. Nymphe. Longueur, 10 millimètres; largeur, 4 millimètres. Corps oblong, massif, un peu arqué, mou, charnu, jaunâtre glabre, luisant, finement pointiilé, ridé, convexe en dessus, un peu moins en dessous, étroit et arrondi à la région antérieure, la postérieure atténuée et bi-épineuse. Têle petite arrondie, déclive, disque quadrimamelonné, labre avancé en forme de museau arrondi; premier segment thoracique grand, clypéiforme, à disque bicaréné, à flancs excisés, deuxième réduit, à milieu avancé en pointe triangulaire sur le troisième qui est un peu plus grand; les six premiers segments abdominaux courts, égaux fransverses en travers incisés, avec courte apo- physe latérale, les suivants atténués vers l'extrémité, le septième bien développé, garni de deux courts tubercules et d'une apo- physe latérale, huitième à milieu canaliculé, neuvième réduit, prolongé par deux courts styles arqués: segment anal en forme de gros mamelon prolongé en dessous par deux fortes apophyses ; chez les nymphes femelles, ce mamelon est peu accentué : la peau larvaire couvre les derniers segments de la nymphe qui a pour propriété d'imprimer à ses segments abdominaux des mouve- ments défensifs latéraux. Adulle. Quitte au printemps les lieux où se sont écoulés ses premiers états, erre à pas lents le long des routes, des sentiers; vole bien; on le trouve en mai et en’ juin sur les fleurs de ciste, de caïlle-lait, de la vigne, de divers arbres fruitiers; s'accouple ainsi que nous l’avons mentionné, et c’est ainsi que d'année en année l'espèce se renouvelle sans que rien n’apporte, dans les générations suivantes, le moindre changement ni dans la forme ni dans le fond. î Capitaine Xampeu. CHRONIQUE & NOUVELLES La baleine disparaît-elle ? — Les mœurs des moules el leur forme. A quoi lient la morphologie des animaux nageurs. On dit souvent que la baleine disparaît peu à peu des mers et qu'elle ne tardera pas à être complètement anéantie. Cela est-il exact? C'est la question que vient d'aborder M. Pierre de Méril d’après des chiffres précis. Dans le monde entier, les pêcheries de baleines produisent annuellement 12 millions de litres d'huile, huilede lard de baleine proprement dite où huile de spermacéti; sur ce total, les Etats- Unis en donnent 3 millions, la Norvège 3.600.000, le reste, pro- venant d’Ecosse, de Russie, du Japon, de Terre-Neuve. Néan- moins, la pêche à la baleine a perdu de son activité, mais cela tient pour une bonne part à ce fait que la demande d’huile a sen- siblement diminué elle-même. Ces chiffres donnés plus haut montrent que les Etats-Unis se -Bvrent encore fort activement à lachasse du cétacé, en employant ces petits canons qui lancent le harpon du pont même du balei- neir, sans faire courir aux équipages les dangers auxquels il fal- lait s'exposer quand le harpon était lancé à bras. D’après les dernières statistiques, la flotte baleinière de la confédération com. prend 8 steamers, 18 voiliers gréés en bricks ou en barques et 13 schooners, représentant ensembleun tonnage de 8.400 tonneaux : ils se livrent à la pêche à. la fois dans l'Atlantique et dans le Pacifique nord ou arctique. Ils ne se contentent pas de poursuivre la baleine proprement dite, mais ils s’attaquent aussi au cacha- lot et aussi à certains animaux de plus petite taille, susceptibles de fournir néanmoins du lard et de l’huile. Et, à ce propos, il est bon de faire remarquer que si l'huile se vend beaucoup moins bien que jadis, par contre les fanons de baleine sont de plus en plus demandés; ce sont eux qui permettent réellement à cette industrie de s'exercer fructueusement. Ce qui n’empêche point du reste les armements à la baleine d’être bien moins importants qué jadis aux Etats-Unis; à une certaine époque, cette flotte spéciale comprenait plus de 700 unités. L'industrie norvégienne analogue disposait en 1899, pour la pêche à la baleine rostrée, de 53 navires, dont 5 vapeurs, jau- geant ensemble 4.840 tonneaux et portant 820 hommes, dont 101 ti- reurs; le résultat de la chasse avait été de 1.716 baleines tuées etayantfourni15.500 fûts d'huile, pour une valeur de 150.000 francs: en Laponie, 25 steamers jaugeant 646 tonneaux et porlant 504 hommes, dont 25 tireurs, avaient capturé 1.223 baleines et re- cueilli 37.900 fûts d'huile; pour la baleine d'Islande, on avait armé 21 steamers dont les captures s’élevèrent à 796 animaux, pro- duisant 5.460 fûts d'huile ; enfin, aux Feroë, on comptait 3 stea- mers, 118 baleines prises et 4.980 fûts d'huile. On peut comparer avec ces chiffres quelques-uns de ceux four- nis pour la dernière campagne : pour la baleine de Laponie, la pêche a été exercée par 20 vapeurs et 584 hommes ; en Islande, on trouve 30 vapeurs et 864 hommes d'équipage, enfin 7 vapeurs et 139 pécheurs au Feroë. Les captures ont été respectivement de 1.305, 718 et 309 baleines. Inutile de dire que les Norvégiens, eux non plus, ne se livrent pas uniquement à la capture de la baleine fraiche ; et c’est même un Norvégien, Füyn, de Tünsberg, qui eut l’idée du harpon spé- cial lancé par un canon, qui seul permit de se livrer efficacement àla chasse des balénoptères. C'est qu’en effet, ceux-ci, au con- traire des baleines franches, qui flottent après leur mort, coulent à pic lorsqu'elles ont été tuées, etil ne fallait pas songer à les rele- ver ensuite et à les trainer jusqu’à un point où put se faire le dépeçage avec les canots « baleinières » d’où on lançait l’ancien harpon à main. Le harpon moderne Füyn, dont la pointe est sou- vent fermée par une obus éclatant dans le corps du malheureux animal, entraine avec Ini (telles leslignes des canons porte-amar- res) une forte corde lovée à l'intérieur du navire d’où se fait le ür. Et quand l’animal meurt sur le coup, ou au bout d’une lutte plus ou moins longue, s'efforçant d’entrainer le petit vapeur qui fait machine en arrière pour l’épuiser plus vite, on peut, par les moyens mécaniques dont on dispose, le haler le long du bord du bateau; ainsi soutenu, il sera conduit vers une grève où on l'échouera pour le dépecer. Le lard estdébité en énormes morceaux qui sont déposés par un treuil, dans une chaudière à double fond chauffée à la vapeur ; un balénoptèremoyen donne environ 17 hec- tolitres d'huile brute, valant quelque 40 francs l’hectolitre, et 150 à 200 francs de fanons. Généralement un vapeur effectue une quarantaine de prises dans son année. * XX Dans une thèse sur la morphologie des mollusques, M. A. An- thony’donne quelques détails bons à connaître sur les moules. Au point de vue éthologique, les Mylilus edulis de nos côtes océaniques, et plus particulièrement celles qu'il a étudiées sur les côtes du Finistère, comprennent deux types principaux bien dis- tincts : les unes vivent soit fixées aux bouées flottantes, soit agelomérées à l’aide de leur byssus, en paquets, qu'on rencontre le plus souventaux embouchuresdes rivières ; ces agglomérations sont constituées de telle façon que les crochets de tous les indi- vidus qui les composent sont dirigés vers le centre, les autres vivent fixées à des rochers à l’aide de leurs byssus, le crochet dirigé vers le substratum, et serrées les unes auprès des autres. Les moules de la première catégorie, qui vivent dans les eaux tranquilles sont en général lisses, de forme régulière et de grande taille. On les appelle souvent, dans le pays, moules de vase, et, ainsi que l’a fait justement remarquer Pelseneer, elles rappellent la Mytilus gallo-provincialis de la Méditerranée. Celles de la deuxième catégorie son plus petites, irrégulières, de surface sou- vent rugueuse; leur angle est plus réduit et leur crochet, non seulement est aigu, mais même est souvent recourbé en avant. Ce 166 LE NATURALISTE CR EE sont ces dernières qu’en Bretagne on désigne sous le nom de moules de roches, par opposition aux premières. Malcré ces différences de forme, toutes deux font incontesta- blement partie de l'espèce Mytilus edulis qui a si souvent été subdivisée à tort parles conchyliologistes. F M. R. Anthony a étudié d'un façon plus particulière, sur les côtes de la baie de Douarnenez (Finistère), les conditions d’exis- tence de ces moules dites de roches. Si l’on parcourtune des pla- ges de la région nord-est de cette baie, où les rochers, constitués de schistes siliceux très durs, forment des pointes déchiquetées qui, à marée haute, s’avancent dans la mer et sont complètement recouvertes de petites moules de forme irrégulière, et dont la coquille est tapissée parfois d'incrustation d'algues calcaires ou de balanes. Leur disposition sur les rochers est la suivante. Supposons la coupe schématique faite d’un rocher à marée basse, depuis le sommet de la falaise, où la flore et la faune terrestre commen- cent, jusqu’au sable de la plage. Supposons que le niveau des plus hautes mers soità mi-chemin de la paroi verticale. Au point de vue des algues et des animaux qui vivent sur ce rocher, son profil peut être divisé en deux régions : d’abord une région infé- rieure, sans cesse découverte et recouverte chaque jour par la mer, qui estsurtout caractérisée par la présence du Fucus vesi- culosus et serralus; ensuite une région supérieure, arrosée cha- que jour par les embrans à marée haute, et recouverte seulement aux très grandes marées, qui est caractérisée par la présence du Pelvelia canaliculata, algue brune sensiblement moins vigoureuse que la précédente ; parfois même, et dans les régions les plus éle- vées, celte dernière zone est dépourvue de toute algue. Dans l’une et l’autre de ces régions, on peut signaler la présence de Mytilus edulis, accompagnant d’autres nombreux animaux. Dans ces deux régions, les moules sont réparties de façons très différentes. Dans toute la région inférieure, là où les Fucus sont nombreux, très vi- goureux ettrès développés, recouvrant complètement le substra- tum comme une sorte de chevelure, on peut apercevoir, en les écartant, une couche continue, une nappe pour ainsi dire de moules, s’étalant sur tout le rocher, aussi bien sur ses parties saillantes que dans ses anfractuosités. Dépassons la zone des Fucus : là seulement où il y a une ré- gion, un retrait, une anfractuosité, une fissure, on est sûr de ren- contrer des moules. Plus on monte, plus elles deviennent rares et petites, et bientôt on ne les trouve qu’en regardant avec soin et minutie dans les fentes les plus profondes. A partir d’un cer- tain point même, on n'en rencontre plus. Tout ceci, d’ailleurs, peut également se constater en un point quelconque du littoral, depuis Douarnenez jusqu'à Crozon (lieux dits Lestrevet, Pentrez, Cameros, Kerric, Porz-Lous, Rostegoff, Lecaon, etc.). De l'observation de ces faits, deux conclusions sont à tirer : 1° Que la variété de Mytilus edulis, qui vit sur les rochers de la baie de Douarnenez, est adaptée à des conditions d'existence spéciales consistant sur une immersion et une émersion aiter- natives. En effet, tous ces individus passent une partie de leur existence (d'autant plus grande qu'ils habitent une région plus élevée du rocher), au moment des marées basses, complètement hors de l’eau; on n'en trouve aucun dans les plaques où l’eau est d’ailleurs à une salure très variable parle fait des évaporations et des pluies, et pourrait peut-être, par ce simple fait, ne pas convenir à leur existence. Quoi qu'il en soit de l'importance de cette variabilité de salure, pour la non-existence de moules dans les flaques, il est un fait certain, c'est qu'une moule prise en un point quelconque de la surface du rocher et mise brusquement au fond de l’eau, même renouvelée, ne tarde pas, dans la plupart des cas, à périr au bout de quelques jours. Les formes de Myti- lus, qui, commele Mytilus gallo-provincialis de la Méditerranée, vivent toujours sous une certaine couche d’eau, se sont adaptées à d’autres conditions d'existence et ne pourraient vraisemblable- ment supporter celles qui sontindispensables à la vie desindivi- dus dont il vient d’être question. 2 Que, quoique n'étant pas continuellement immergées, les moules doivent pour vivre, être constamment maintenues à l’hu- midité. Voyons si toutes ces conditions se rencontrent dans les moules dont nous parlons plus haut. D'abord, celles qui vivent dans les régions inférieures, uniformément répandues à la surface du ro- cher, ne sont hors de l’eau qu'un temps très court, puisque lors- que la mer monte, cette région est recouverte la première, et qu'au moment où la mer descend, elle est découverte en dernier lieu. Pendant le court intervalle où elles se trouvent à découvert, les moules n’ont donc pas le temps de se dessécher à l'air, ni méme au soleil, d'autant plus que les Fucus, très touffus, les re- couvrent complètement, empêchant encore ainsi l’humidité de disparaître et les rayons du soleil de les atteindre. À mesure que l'on monte, le rocher se trouve être découvert chaque jour pendant un temps de plus en plus long, les algues deviennent de moins en moins touffues et vigoureuses, et à partir d'un certain niveau même, disparaissent complètement. Les mon- les ne se voient plus alors à la surface des rochers, on ne les rencontre plus guère que dans les fentes et les anfractuosités, où le soleilne pénètre pas et où l'humidité a quelques chances dese conserver. Il est évident que les jeunes moules. dont les facultés de dépla- cement sont très considérables, beaucoup plus que celles des moules adultes, se rendent d’elles-mêmes pour y effectuer leur développement dans ces anfractuosités où les conditions sont plus propices à leur existence, et que celles qui, par hasard, sont restées sur les parties convexes des rochers meurent rapide- ment par dessiccation. En résumé, outre l’immersion et l’émersion alternatives, l'humidité continuelle est nécessaire aux jeunes mou- les de roche pour leur développement et leur existence, et, comme cette humidité ne peut exister que dans des anfractuosités, c’est là que les moules viennent d’elles-mêmes se fixer, se pres- sant les unes contre les autres. La fixation des moules sur le substratum se fait toujours de telle sorte que la région antérieure et le crochet confondus soient du côté de ce substratum, tandis que la région postérieure du corps, celle par laquelle se font l'entrée et la sortie de l’eau, soit dirigée du côté opposé, c'est-à-dire en haut. Il en résulte que les moules agglomérées dans des espaces restreints, se pressent les unes contre les autres; leurs extrémités antérieures se resserrent de plus en plus, tandis que les extrémités postérieures, celles qui forment la périphérie, s’élargissent s’épanouissent comme des fleurs dans un bouquet. Ce mode d'existence caractérisé, en somme, par la compression de l'extrémité antérieure, est particulièremen marqué chez les moules de roches des régions supérieures. * x « M. Frédéric Houssaye vient de faire quelques remarques sur la forme des poissons, qui, dit-il, est de mêmeorigine que la «veine inversée ». On sait que ce dernier phénomène est celui qui con- siste en ce qu'une veine liquide qui s'écoule par un trou n'a pas à toutes ses distances la même forme. D'une façon générale on peut dire que tous les poissons ont à des degrés divers, la forme de la veine inversée, car leur corps se décompose en une région anté- rieure aplatie horizontalement, une région postérieure aplatie verticalement et une région de raccord entre les deux : d’où la subdivision mécaniquement imposéeen tête, tronc et queue. Le phénomène est tout à fait visible chezles Squales et sur- tout chez certains d’entre eux: Marteau, Scies, ou chez des Ga- noïdes, comme les Spatules. À la vérité, ces formes sont plutôt considérées comme paradoxales, et l’on est fort en peine d’expli- quer les expansions horizontales de leurs têtes. Ce sont au con- traire les plus normales, les plus typiques des veines inversées. Mais chez tous les poissons on peut en voir autant, et l’agilité de chacun dépend de la proportion plus ou moins conservée entre son plan antérieur horizontal et son plan postérieur vertical. Quand l’un devient prédominant sur l’autre, l’animal ne progresse plus et se tient sur le fond. Ainsi font les Raiïes par exagération du plan antérieur ou les Pleuronectes (Soles, Plies, Turbots, Bar- bues, etc.) par exagération du plan postérieur. Le curieux Pois- son-lune, fort aplati dans le plan vertical, ne se tient plus en marche que par l'étalement horizontal de ses nagoires pectorales. Encore son équilibre est-il instable et, pour le maintenir, l'ani- mal opère une véritable réduction de son plan vertical en usant, dit-on, sur les rochers, sa nageoire caudale. Quoi qu'il en soit, cette nageoire esttoujours rognée au ras dela queue. Si, chez certains téléostéens bons nageurs, le modelage bi-pla- naire du corps lui-même est un peu effacé, c’est à la suite de di- verses adaptations. Il est au reste important de noter que le phénomène est d'autant plus net qu'on examine des poissons plus primitifs et moins différenciés. \ En tous les cas, le modelage bi-planaire, première conséquence du déplacement dans l’eau, a eu lui-même un énorme retentisse- ment sur la répartition des organes profonds. C’est la clef de la différenciation régionale. Originellement, la métamérie, résultat des complications croissantes de la nutrition et du reploiement de la surface interne, avait préparé un corps semblable à lui-même en toutes ces régions : Celles-ci maintenant vont se différencier. La région antérieure aplatie transversalement, avec des dimen- sions exagérées en dessus et en dessous en même temps que ré- duites sur les côtés, aura pour cela même une grande place pour LE NATURALISTE 167 ————— le système nerveux et la condition physique qui règle la vitesse | tendant sur une demi-sphère de bois soutenue par un détermine en même temps un encéphale, c'est-à-dire que l'animal se trouve du coup mieux doué pour les fonctions intellectuelles et de relation. À la face inférieure, le tube digestif s'étale trans- versalement, conserve et développe les fentes branchiales d'abord fermées partout; ainsi se localise la fonction respiratoire avec, pour conséquence, le développement d’un cœur et toutes les modi- fications corrélatives de l'appareil circulatoire. Dans la région moyenne, on sent à la fois l’ellipse horizontale, antérieure, el l’ellipse verticale postérieure, raccordée l’une à l’autre par des traits continus. Dans la région de la queue, les dimensions latérales prédo- minent. Ceci amène M. Houssaye à rectifier une idée fausse assez ré- pandue. On croit volontiers d'ordinaire que le poisson progresse à la rame avec ses nageoires et que la queue est un gouvernail. C’est tout à fait inexact; l'importance musculaire de la queue comparée au faible développement des muscles moteurs des na- geoires en est déjà une preuve. L'observation directe d'un pois- son qui nage nous montre au surplus que l'action énergique où molle de la queue est celle d'une godille ou d’une hélice, tandis que les nageoires étalées horizontalement servent au glissement “et peuvent aussi fonctionner comme gouvernails à l'aide de lé- géres inclinaisons exigeant une faible force. Chez les êtres légers, la propulsion est ordinairement à l'ar- rière et la direction à l’avant, maisil n’y à point àcela de néces- sité et les cétacés réadaptés montrent l'inverse. Dans les aéro- planes animaux, la propulsion est à l'avant et cela paraît plus général. Les oiseaux, dérivés d’un type à propulsion postérieure ont acquis la propulsion antérieure, mais au prix d'une recons- truction complète de leur thorax. Les êtres plus lourds que le fluide où ils se meuvent n’y sont justement soutenus que par la résistance offerte à son écoulement en arrière. C’est la disposi- tion du cerf-volant, et le corps des animaux de ce type sera uni- planaire ou étalé dans un plan, Les oiseaux, les crustacés, les insectes, etc., réalisent ce dispositif. Les crustacés, qui sont au reste de médiocres nageurs, sont plutôt aplatis latéralement (Branchipe), mais en ce cas ils se meuvent sur le côté. L’aplatis- sement horizontal, visible chez la plupart, s’exagère parfois (apus, limule) et devient maximum chez les Copépodes pélagiques dont quelques-uns, avec toutes leurs appendices divisés en filets plu- meux, font tout à fait songer aux oiseaux. Henri Cour. CATALOGUE SOMMAIRE DE LA COLLECTION GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE EXPOSÉE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) D. — Distribution des montagnes. 166. — Appareil de M. Stanislas Meunier pour la pro- duction de ridements concentriques par la contraction d’une calotte hémisphérique de caoutchouc. Cet appareil, dont le modèle exposé a été construit par la maison Deyrolle, a pour but de permettre l’étude des phénomènes de refoulement réalisés dans la croûte solide de la terre par la contraction spontanée du noyau fluide du globe, La matière nucléaire y est représentée par une épaisse feuille de caoutchouc qu’on peut étirer (pour la laisser ensuite revenir sur elle-même), en la support très résistant. La substance corticale est imitée par une calotte de plâtre qu'on coule sur la feuille de caoutchouc tendue, grâce au moule représenté figure 147 et qui laisse entre lui et elle un espace convenable. Fig. 147. — Appareil propre à l'étude expérimentale de l’orogénie générale. 167. — Résultats obtenus avec des calottes de plâtre encore mou par la rétraction de la feuille hémisphé- rique de caoutchouc qui lui servait de support. Imitation des grands traits orogéniques des masses continentales (Stanislas Meunier, la Géologie générale, p. 70 et suiv., 1903). Si, après avoir produit, comme on vient de le dire, une calotte de plâtre de corisistance convenable et avoir supprimé le moule, on laisse le caoutchouc revenir lentement sur lui-même, on assiste à la production de cassures grossièrement concentriques au pôle. En outre, Fig. 148. — Moule propre à la confection des calottes de plâtre nécessaires à l'expérience. on constate que ces cassures ne sont pas simultanées et que, malgré la continuité de la contraction, elles se pro- duisent successivement de plus en plus loin du pôle. Enfin on voit fréquemment les cassures dont il s’agit se continuer dans une direction plus ou moins voisine des méridiens, Tous ces détails sont conformes à ceux qu'on 168 LE NATURALISTE ‘ a observés en étudiant la distribution générale des mon- tagnes sur la terre, soit dans l’Eurasie, soit dans le bloc contimental des Amériques. 1) | wi d A ii ul fi No, ui IF a sus Æ a po à il . Fig. 149. — Résultat obtenu avec l'appareil représenté figure 141. $ 2. — Activité volcanique et sismique. 168. — Imitation expérimentale des cratères volcani- ques. C’est le procédé d’abord mis en œuvre par Poulett- Scrope. Dans un plat en fer battu, on fait bouillir du plâtre à mouler gâché dans de l’eau de façon à présenter une consistance convenable, Les bulles de vapeur se succèdent bientôt en certains points d'élection autour desquels se constituent des pustules entourées d’un cirque et ayant avec la forme des montagnes volcaniques une analogie très frappante (Stanislas Meunier, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CXX, p. 225, 28 jan- vier 1895). autour des cratères et se répandre à l’entour, de façon à rappeler les couléès volcaniques (Stanislas Meunier, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. CXX, D'12927 28 janvier 10 Fig. 151. — Imitation expérimentale des épanchements volca- niques sur le sol superficiel. 170. — Imitation des éruptions volcaniques par foi- sonnement de substances convenablement constituées. (Stanislas Meunier.) L'appareil employé est représenté dans la figure 151. Il1se compose de deux coins de bois ou de plâtre présen- tant sur leur surface commune deux petits réservoirs situés en C pour le coin de soubassement et en $S pour le coin de superposition. Fig. 150. — Imitation expérimentale des cratères volcaniques 169. — Imitation expérimentale des épanchements volcaniques. En recouvrant d’une couche de sable fin la matière pâteuse en ébullition de l'expérience précédente on voit des portions de la boue de plâtre faire éruption ï Fig. 152. — Appareil propre à l'imitation des phénomènes qui précèdent et qui accompagnent les éruptions volcaniques Pour faire l'expérience, on remplit le réservoir C d’un mélange fluide d'argile et de carbonate de chaux préci- pité et on met dans le réservoir $ de l'amiante imprégnée d’eau aiguisée d’acide sulfurique. Pour réaliser l'expérience, on place en avant de l’appa- reil et verticalement une feuille de verre épais et bien transparent, à travers laquelle on pourra observer les effets produits; puis on fait doucement le coin de super- position sur le coin de soubassement jusqu’à ce que le réservoir S vienne se placer au contact du réservoir C, ainsi que le montre la figure 132. Immédiatement, on voit une violente effervescence se 34 secs dite *% 1 dé gén: Et ne Gr à ds : LE NATURALISTE 169 produire, et il se fait par le canal V, qu'on a ménagé à | Lavriano où l’on arrive à 7 h. 44: « Argiles écailleuses, Calcaires dessein, une montée de la matière argileuse en même temps qu'un dégagement d'acide carbonique et de vapeur d’eau. Les principales particularités de l’éruption volca- nique sont réalisées. Il serait facile, en effet, de montrer que l'appareil re- produit les conditions naturelles : il représenteune petite portion de l'écorce terrestre et présente comme elle deux zones superposées : la zone H, à laquelle appartient le N EN alberesi (Eocène), » Départ en tramway, à 10 h. 44, de Lavyriano pour Grassino. — Déjeuner. Visite aux « carrières du Calcaire de Gassino (Bartonien) et aux formations arénacées conglomératiques de l'Oligocène ». Retour en tramway à 6 h. 15; arrivée à Turin, à 7 h. 30. Diner et coucher à Turin. Jeudi 7 septembre. — Matinée : Séance et visite aux Musées. . Après-midi: « La Superga (Miocène) » en funiculaire. SE Diner et coucherà Turin. Vendredi 8 septembre. — Départ vers 7 heu- res en chemin de fer pour « Asti (Pliocène) ; Sables jaunes fossilifères de l’Astien ». Le soir, départ en chemin de fer pour Sera- valle-Scrivia. — Diner et coucher à Seravalle. Samedi 9 septembre. — Matinée « Visite du Tortonien fossilifère des collines de Stazzano et de Sant'Agata. » — Déjeuner. Après-Midi : « Etude (course en voitures) de la série typique de la vallée dela Scrivia (Mio- cène, Oligocène, Eocène). » Départ vers6 heures par le chemin de fer de Ronco pour Gênes. — Coucher à Gênes. « Séance le soir. » Dimanche 10 septembre.— Visite de la ville de Gênes: « Calcaires à Fucoïdes de l'Eocène et du Plaisancien fossilifères » ; ascension en funi- Fig. 153. — Réalisation de l'expérience avec l'appareil de la figure précédente. réservoir C, maisquiest censée avoir tout entière la même composition que son contenu, c’est-à-dire posséder une substance contenant de l'acide carbonique qui, en deve- nant gazeux, entraînera avec lui la matière pâteuse à laquelle il est associé, et la zone F, chargée d’un agent (c’est l’acide sulfurique) capable de déterminer le déga- gement dont il s’agit s’il se met en contact avec la zone H. Le plan oblique sur lequel se fait le glissement imite une faille orogénique, celle où le toit monte sur le mur et qui a été si bizarrement qualifiée de faille inverse. Le glissement représente le contre-coup de la contrac- tion spontanée du noyau terrestre. Il va sans dire que l'argile est mise ici pour tenir la place des laves fondues, l'acide carbonique celle de l’eau qu’elles contiennent à l’état d’occlusion et l'acide sulfu-. rique celle de la haute température dont les masses pro- fondes sont pourvues. STANISLAS MEUNIER. RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOCIQUE DE FRANCE EN ITALIE (PIÉMONT), EN 1905 La Société tiendra ses séances : à Turin, le mardi 3 septembre, à 10 *eures du matin ; — à Turin, le jeudi 1 septembre, dans la matinée ; — à Gênes, le samedi 9 septembre, à 8 heures du soir ; — à Turin, le mardi 12 seplembre, à 10 heures du malin (clôture). PROGRAMME DES EXCURSIONS Dirigées par M. le professeur Sacco. ÉTUDE DES TERRAINS TERTIAIRES ET QUATERNAIRES ET DE LA ZONE DES ( PIERRES VERTES » DU PIÉMONT. Mardi 5 septembre. — Séance d'ouverture, à 10 heures du matin, à Turin, dans une salle du Palais Carignano. Déjeuner. f Visite des Musées géologiques et de la Ville. Diner et coucher à Turin. Mercredi 6 septembre. — Départ en tramway à 5 h.25 pour culaire au fort de Castellaccio : panorama général du golfe de Gênes. Départlesoir en chemin de fer.Coucher à Turin. Lundi 11 septembre. — Départ en tramway pour « Pianezza € (conglomérats sous-glaciaires et dépôts morainiques). Bloc «erratique (Roc Gastaldi). Couxse en voiture à travers l’'amphi- € théâtre glaciaire de Rivoli. Gorges de là Dora à Alpignano. «Examen de la formation des « Pierres vertes » (Serpentines, « Euphotides, Lherzolites); carrières de Magnésite et d'Opale »: Déjeuner à Avigliana. « Excursion aux vieux châteaux d’Avigliana (Prasinites et Ser- « pentines ; terrains morainiques ; phénomènes de moutonnement, « roches striées). Panorama général de l’amphithéâtre morainique « de Rivoli. Mardi 12 septembre. — Matinée : « visite du læss de la « Colline de Turin. Ascension en funiculaire du Monte dei Cap- « puccini. Panorama général des Alpes ». À 10 heures, « Séance de clôture. » Déjeuner. Départ vers 2 heures par l’express de Paris. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur les variations simultanées des acides orga- niques chez quelques plantes grasses. — (Note de M. G. Anpré.) La plupart des végétaux renferment généralement dans les sucs cellulaires de leurs divers organes plusieurs acides ou sels d'acides organiques. Les variations qu'éprouve chacun de ces acides ont été rarement étudiées au point de vue quantitatif. Le problème est fort compliqué à cause de l’absence d’une méthode, rapide de séparation des acides les plus communs que l'on ren- contre’ dans les plantes (oxalique, tartrique, citrique, malique). L'auteur a essayé d'aborder cette question en utilisant deux plantes grasses : Mesembrianthemum cristallinum et Sedum, azureum. Les échantillons de ces deux plantes ne renfermaient en quantités dosables que les acides oxaliques et maliques, l'acide tartique faisait absolument défaut et la présence de l'acide citrique y était douteuse. L'auteur a employé pour le dosage de ces acides la méthode de précipitation à l’aide de l’acétate de plomb. Chez le Mesembrianthemum cristallinum la formation de l'acide oxalique a lieu surtout dans les feuilles et les oxalates solubles y dominent à tous les moments de la végétation. Lorsqu'on rapporte à un pied sec moyen du végétal la quantité d'acide oxalique total dosée, on remarque que celle-ci va en diminuant à, mesure que la plante avance en âge. Au contraire, la quantité de l'acide malique va sans cesse en croissant. La somme des acides oxalique et malique est à peu près constante pendant toute la durée de la végétation. L'acide oxalique se détruit donc peut-être par simple oxydation, et la formation de l'acide malique est indépendante de cette destruction. 170 Ilest, en effet, naturel de penser que l'acide oxalique représente l’avant-dernier terme de l'oxydation des hydrates de carbone, le terme ultime étant évidemment l'acide carbonique. Peut-être aussi l’acide malique prendrait-il naissance par réduction de l'acide oxalique des oxalates solubles sous l'influence de la fonction d’assimilation. Chez le Sedum azureum la proportion de Pacide oxalique total y est toujours très faible: les oxalates solubles disparaissent même vers la fin de la vie de la plante. Au con- iraire, l'acide malique existe, même dans la plante très jeune, en quantité notable, demeurant à peu près constante pendant tout le cycle de la végétation. La différence entre leur teneur respective en acides oxalique et malique chez ces deux végétaux doit être imputée à la nature et aux quantités différentes des bases qu'ils contiennent, ainsi qu'à leur teneur inégale en hydrates de carbone solubles. Sur la présence du venin dans les œufs de vipère. (Note de M. C. Prisauix, présentée par M. A. CHAuvEau.) Au moment de l’ovogénèse chez la vipère, les principes actifs du venin s'accumulent dans les ovules. Il est probable que d’autres substances spécifiques passent aussi du sang dans l’ovule et que ces substances, de même que le venin, interviennent dans le développement de l’œuf. S'il en est ainsi, les phénomènes méca- niques de l’ontogénèse seraient accompagnés de phénomènes chimiques qui joueraient un rôle essentiel dans la formation des organes et dans le mécanisme de l’hérédité. Action de l'air liquide sur la vie de la graine. — (Note de M. Pauz BrcquerEt, présentée par M. Gasron BoNniER.) La résistance des graines aux basses températures dépend uniquement de la quantité d'eau et de gaz que renferment leurs tissus. Si cette quantité d’eau et de gaz est suffisante, le froid désorganise le protoplasma et le noyau et rend tout retour à la vie impossible, mais si le protoplasma a atteint déjà par la dessic- cation son maximum de concentration, et, par là même, son mi- nimum d'activité, il échappe complètement à l’action des basses températures, il ne gèle pas et la graine, alors, conserve son . pouvoir germinatif comme par le passé. D'ailleurs les expériences de M. d’Arsonval sur la levure de bière nous montrent que le secret de la résistance de ces organismes à la congélation doit être cherché dans les énormes pressions osmotiques combinées à la tension superficielle que peut supporter le protoplasma con- centré des cellules. è Dans ces conditions, il est impossible de voir dans cette résis- tance des graines à l’action des basses températures un argument en faveur de la suspension de la vie. Pour résoudre ce problème, il faudrait des expériences d’une durée qui dépasse de beaucoup la longévité du pouvoir germi- natif des graines et ne jamais constater, même après des années d'immersion dans l'air liquide, aucune baisse dans leur aptitude à germer. Un ennemi du café au Tonkin ; le « Xylotrechus » du Bambou see. — (Note de M. Louis Bouxan, présentée par M. Yves DELAGE.) Les colons du Tonkin avaient remarqué que le voisinage des Bambous nuisait à la bonne venue des caféiers et que les ravages des XYLOTRECHUS se trouvaient exagérés dans ces conditions. Les bambous secs qui servent dans les plantations de couvertures d'étables, de charpentes ou de clôtures sont parasités par un Xylotrechus qui vit également dans le bois du caféier et en est un ennemi redoutable. Aussi est-il bon de conseiller aux planteurs d’éloigner soigneusement les bambous secs de leurs plantations ou de ne les utiliser qu'après les avoir mis à l'abri du parasite. PRÉHISTOIRE EN FRANCE AGE DU FER Cet âge peut être divisé, en ce qui concerne la France, en trois périodes que l’on a appelé, d’après les grandes influences qui ont agi sur l’art et l’industrie : La première, Etrusque ou Galatienne ; La deuxième, Romaine; La troisième, Mérovingienne. LE NATURALISTE Au cours de ces trois périodes, l’histoire et la préhis- toire s’entremélent; dès la première période, apparais- sent des documents épigraphiques, des pièces de monnaie, mais elles ne sont pas, au début au moins, le produit des races indigènes, et lorsque celles-ci appa- raissent définitivement dans l’histoire, notre pays rentre dans la barbarie par suite des invasions germaniques, les races venues du Nord-Est n’entrent en eftet dans l'histoire qu'après avoir franchi le Rhin. Aussi l’archéologue se trouve-t-il à chaque instant en présence d'objets qui indiquent des mœurs, des rites, une industrie, un art dont l'étude de la préhistoire lui permet de retrouver le sens et l'origine. Le tableau ci-contre donne les divisions de l’âge du fer en France : PÉRIODES ÉPOQUES PHASE EG | { Ph. Hallstatienne, 1re époque du Fer proprement dite. I ou Hallstatienne À rs (préhistorique) Ph. des Tumuli, de la Côte-d'Or. ÉTRUSQUE Ph. des Tombelles OU 2° époque du Fer de la Marne. Sn PERIOEe Ph. de la Tène Il. GALATIENNE ((historique) ses Synchronique de la] Phase des Cités Ie Lacustre. gauloises Epoque de la Têne.\ou Th. des Arvennes Belle époque gallo-romaine ou Il Lugdunienne. ROMAINE Epoque de la Décadence + gallo-romaine ï ou Champdolienne. Avec des faciès III peu différents pour Los Wabenienne. chaque peuple MÉROVINGIENNE (Francs, Burgondes, Wisigoths, etc.). I PÉRIODE ÉTRUSQUE OU GALATIENNE On distingue, au cours de cette période, deux époques : l’une préhistorique, c’est-à-dire caractérisée par l'absence de documents écrits : c’est la première époque du fer à laquelle on a donné le nom d’Hallstatienne. Il a existé, en effet, à Hallstatt un centre important où la métallurgie du fer est arrivée à un haut degré de per- fection. C’est de ce centre qu'est partie l’industrie du fer. La deuxième époque du fer est historique : on trouve des pièces de monnaies dans les tombes de cette époque, à laquelle se rapportent d’ailleurs d’autres documents épigraphiques ; c’est l’époque Gauloise. Les monnaies n'apparaissent dans les tombes que vers 390 avant J.-C., c’est-à-dire au moment de la prise de Rome par les Gaulois. I — EPOQUE HALLSTATIENNE OU PREMIÈRE DU FER Origine du fer. Le fer parait avoir été découvert par des populations nègres sauvages du Soudan, avoir passé de là en Egypte LE NATURALISTE 174 ———_—_——— à l'époque de l’ancien empire, de là en Assyrie vers 2500 avant J.-C., en Grèce vers l’an 1000. Il passa en Etrurie, rapporté d'Egypte par des merce- naires ligo-tyrrhéniens vers l’an 1500; de là dans les Alpes vers 1200. C’est de cette époque que date le premier âge du fer ou Epoque Hallstatienne. Les habitants de la Gaule le re- çurent de leurs voisins vers 800 avant J.-C. Pendant la période Hallstatienne, nous distinguerons une phase particulière : c'est l’époque des Tumuli de la Côte-d'Or. A. — Phase hallstatienne proprement dite. Des témoignages recueillis à Hallstatt, il résulte qu'à cette époque, les hommes de la classe dominante étaient plutôt incinérés et que les mobiliers métalliques de leurs tombes se composent principalement d'objets en bronze. En cas d’incinération, les cendres étaient placées dans des urnes. Les inhumations pourtant n’étaient pas rares. On a retrouvé de nombreuses sépultures de l’âge de fer à Saint-Jean-de-Belleville (Savoie), où l’on a recueilli beaucoup d'objets de parure en bronze, et quelques-uns en fer : des bracelets et des armilles, des fibules ou agrafes, des colliers en ambre. Les corps étaient étendus sur le dos sans traces d'in- cinération, et tous les crânes furent trouvés brisés par l’affaissement des lourdes pierres brutes non cimentées des tombes; plusieurs squelettes entièrement fracturés paraissent être les restes des victimes sacrifiées à quelque chef par une lapidation effrénée. Pendant l'époque du fer, on a déposé dans les sépul- tures, près des restes des morts, des haches à douille en bronze. L'exiguité de certaines est telle qu'il était im- possible qu’elles fussent de quelque utilité. C’étaient là des symboles, et leur dépôt indique une particularité du culte rendu aux morts. Elles se retrouvent fréquem- ment en Bretagne et en Normandie, quelquefois même, ces haches étaient de plomb. On a signalé également des sortes de haches, plates sur les deux faces, dépourvues de rebords, analogues à des coins. Beaucoup de ces objets sont formés de cuivre pur ; il est peu probable que ces haches aient été des ins- truments tranchants; ce ne sont probablement que des lingots dont chacun pouvait fournir la quantité de cuivre nécessaire à une hache. Poterie de l’âge de fer. Elle est en progrès sur la poterie de l’âge de bronze pour sa forme, ses dimensions, son ornementation. Pour- tant elle reste grossière, mal cuite; les vases sont des ovoides à pied rudimentaires ; les ornements restent géo- métriques, ce sont des incisures rectilignes, des dents de loups. On ne rencontre pas encore de vases à figures noires importés de la Grèce. A l’âge du fer, on a fait des poteries sur des plaques tournantes, mais qui n'étaient pas le tour; les poteries devaient être faites par des ouvriers professionnels. Industrie du fer. En dehors des épées toujours très communes, les sta- tions Hallstatiennes ont fourni des couteaux, des rasoirs, des faucilles, des faux, des ciseaux à ressort, des haches de fer à douille ronde ou carrée, des pointes de flèches ou de lances offrant toujours une nervure centrale. Les poignards sont grands avec une poignée à antenne. L'épée est caractéristique, c'est la grande épée en fer à crans, à soie plate et à rivets, prototype de l’épée de bronze. Les fourreaux sont en bronze et ils présen- tent une grande bouterolle scaphoide à ailettes. Elle s’accompagnait de ceinturon et de plaques estampées, On à aussi retrouvé des restes de chars, des mors de chevaux, Les casques sont bivalves, en fer massif, avec une chenille et à bords estampés. Objets de bronze. On rencontre d’abord des objets étrusques et hellé- niques : des trépieds, des rasoirs, des vases, des situles gravées, des cistes à cordon. Les fibules sont caractéristiques de l’époque. Ce sont : 1° Des fibules à arc simple, en barque, c’est-à-dire avec un renflement marqué à la panse; 29 Des fibules serpentiformes ; 3° Des fibules à arc simple, dont la panse présente des renflements en disques ou en sphères (f. crénelées et à nœuds). Jamais ces fibules n’ont la queue retroussée de l’époque marnienne. Les Torques qui sont des ornements masculins et fémi- nins, mais surtout masculins. Bijoux., L'ambre était répandue à cette époque, mais on ne trouve jamais de corail, de pierres gravées ou de mon- naies. | B. — Phase des Tumuli de la Côte-d'Or. On pratiqua, à cette époque, un genre d'inhumation , Qui nous a été révélé par plusieurs tumulus : en parti- culier celui de la Motte-d’Apremont (Haute-Saône) peut servir de type. À 2 m. 30, on trouve les restes d’un char avec des fer- rures rouillées et des débris d’étoffes. Le corps avait complètement disparu, mais on retrouvait sa position par la position des objets qu'il portait lors de son enseve- lissement. Le corps avait été placé au milieu de son char, des perles d’ambre indiquent la place du cou ainsi qu'un collier d’or massif, la poitrine par trois fibules (agrafes) d’or; à droite était un bassin de bronze à . poignées de fer, une coupe d’or, ure tête d’épingle en or. Des Tumuli. Il convient ici de définir les Tumuli : ce sont des tas de terre en forme de cônes aplatis, élevés sur un cadavre inhumé. Lorsque le tumulus est composé de pierres brutes, il s’appelle Galgal. Les tumuli les plus anciens sont de l’époque néoli- thique; les plus récents datent de l’époque mérovin- CRNRE et les tumuli de la Côte-d'Or ne représentent, qu'une phase dans l’histoire de ces monuments funé- raires. Selon certains auteurs, les dolmens étaient toujours’ recouverts d’un tumulus destiné à protéger les cadavres, contre les intempéries ou la dent des carnassiers. On peut admettre le fait pour la plupart de nos dolmens’ sinon pour tous. À une époque particulière de la civiliz sation dolménique, que l’on peut placer à l’aurore de 472 LE NATURALISTE A l'âge du bronze, à l’âge de l'or ou âge du cuivre, si l'on veut, appartiennent les gigantesques tumuli du Morbihan qui sont caractéristiques d’une belle civilisa- tion, très localisée. Le tumulus du Mont Saint-Michel formait : ainsi au-dessus du dolmen. une colline de 40.000 mètres cubes formée de couches alternées de pierrailles et de vases de mer amenées de fort.loin. Les tumuli sans dolmen sont fréquents. C’est ainsi que dans les Causses où ces deux monuments funéraires existent conjointement, on peut passer de l’un à l’autre, mais les tumuli sans dolmen sont les plus fréquents et les corps étaient déposés dans des cercueils. Nous pouvons distinguer deux sortes de Tumuli selon les rites funéraires auxquels le cadavre était soumis : l'incinération et l’inhumation. (A suivre.) Dr ETIENNE DEYROLLE. LIVRES NOUVEAUX A. Dorexeau. — Nos ancêtres primitifs. Avec une préface de M. le Dr Carrraw, professeur à l'Ecole d'Anthropologie de Paris. 1 vol. in-8 de 202 pages, avec 109 figures dont 2 hors texte, prix 5 francs. — Franco 5 fr. 60. — (En vente aux bureaux du Journal.) Tous les ouvrages connus traitant spécialement le préhistori- que présentaient une lacune, en ce sens qu'ils étaient tous pour la plupart destinés aux spécialistes d'où il résultait pour le débu- tant un effort considérable afin d'arriver au classement des quel- ques pièces qu'il avait récoltées, ce qui le faisait délaisser préma- turément, l’étude la plus intéressante ; l’histoire des ancêtres de Fhomme. C'est ce qu'a compris A. Doigneau, professeur de préhistori- que à l'Association philotechnique, où dans un ouvrage de vul- garisation il a passé en revue les différentes périodes qui se sont succédé pendant l’évolution de l’homme primitif. Passant des traditions anciennes aux plus récentes découvertes, il nous mon- tre, à l’aide de nombreuses figures, les principaux types, marquant les différents passages de l’évolution humaine dans l’antiquité. Nous ne doutons pas que ce petit ouvrage de vulgarisation scientifique ne soit favorablement accueilli du public et ne rende les plus grands services, au débutant comme au collectionneur possédant même une importante collection. Voici d’ailleurs comment M. le Dr Capitan, le savant professeur d'anthropologie, apprécie cet ouvrage pour lequel il a bien voulu écrire une préface. «… G. de Mortillet, par son analyse minutieuse des documents archéologiques, par leur classement systématique pour lequel il imagina sa classification célèbre, fit beaucoup avancer l'étude de la préhistoire. Il inculqua à ses nombreux élèves le goût de la récolte de nombreux matériaux d'étude qui sont, nous l'avons vu, la source des indications servant de base à nos études. « Elève du maître éminent, chargé de la lourde tâche de conti- nuer son enseignement à l’école d'anthropologie, j'ai toujours recommandé cette méthode à nos élèves et à nos auditeurs, en Jeur demandant de les considérer comme des documents qu'il faut savoir mettre en œuvre au moyen des méthodes scientifiques variées. « C’est ce que mon ami Doigneau s’est efforcé de faire depuis qu’il s'occupe de préhistoire. Il à recueilli beaucoup de pièces; mais au lieu de les accumuler en ses tiroirs et de se contenter de les admirer, il a voulu en tirer des enseignements. Aussi les prenant pour base de ses études, a-t-il cherché à reconstituer en un résumé concis, l’histoire de nos primitifs ancêtres. C’est une tentative fort intéressante, la première faite avec la mise en œuvre de cette méthode d'analyse des objets figurés et montrés tout d'abord, à l'appui de l'exposé théorique. « Aujourd’hui, la curiosité a pénétré partout. On veut être ren- seigné rapidemént et facilement. « Pour qui désire savoir en peu de pages ce qu’estla préhistoire, ce petit volume, d’une lecture facile, avec ses nombreuses figures toutes originales, donnera d’excellentes et générales indications. À ce titre il rendra certes des services et pourra, nous l’espérons, mciter quelques-uns de ceux qui le liront, à s'occuper plus spé- ee cialement de ce si intéressant sujet qu'estl’histoire de nos ancêtrès depuis les temps les plus reculés jusqu’au début de l'histoire. » Zoologie agricole, par G. GuénAUx, répétiteur à l’Institut agronomique. 1 vol. in-18 de 563 pages, avec 168 figures. Broché : 5 francs, franco 5 fr. 50; cartonné : 6 francs, franco 6 fr. 60. A côté de la Zootechnie, c'est-à-dire de la connaissance des animaux exploités industriellement, l’agriculteur est contraint de posséder celle des animaux qui se comportent vis-à-vis de lui en amis et en ennemis : sa profession exige qu'il s'efforce de réduire au minimum les dégâts des bêtes nuisibles, et il ne lui est pas permis non plus d'ignorer ses auxiliaires naturels. C’est précisé- ment le but de la Zoologie agricole de donner une idée nette de l’organisation des êtres qui vivent autour de nous, de leurs mœurs, des services qu'ils nous rendent et des dommages qu'ils nous causent; elle établit le rôle qu'ils jouent dans la nature, indique les espèces utiles et les espèces nuisibles, et dévoile les préjugés souvent fâcheux qui accablent certains de nos meilleurs auxiliaires. L'étude du genre d'existence des bêtes de proie conduit naturellement à celle de leurs procédés de destruction : les moyens à employer pour atténuer ou prévenir leurs ravages ne peuvent résulter que de la connaissance de leurs mœurs. Après avoir étudié dans un précédent volume l’Entomologie et la Parasitologie agricoles. M. Guénaux publie aujourd'hui un volume relatif aux Animaux vertébrés. La classification naturelle lui a servi de plan; seule elle pouvait donner la clarté nécessaire, car elle reproduit l’ordre même dans lequel les caractères se trouvent coordonnés et subordonnés chez les différents êtres. L'auteur a tenu à mentionner la presque totalité des Mammi- fères vivant à l’état de liberté sur notre sol; tous ont des rap- ports avec l’agriculture, bien qu'à des degrés différents, mais il a accordé à chacun une place en rapport avec son importance agricole et insisté comme il convenait sur les animaux les plus répandus et les plus nuisibles. C’est ainsi que les Rongeurs occupent 70 pages. Dans l'étude des Oiseaux, qui constitue avec celle des Mam- mifères le fond de l’ouvrage, le côté agricole.a seul été envisagé. - Parmi les multiples espèces sédentaires ou de passage en France, M. Guénaux a choisi, pour les examiner en détail, celles qui se rendent plus particulièrement utiles ou nuisibles. Les espèces franchement nuisibles sont heureusement moins nombreuses que les espèces utiles; les Rapäces eux-mêmes nous rendent sou- vent des services; quant aux Passereaux, beaucoup d’entre eux sont de bienfaisants auxiliaires dans notre lutte contre les in- sectes. Un chapitre spécial est consacré à la Protection des Oiseaux. Les Reptiles et les Balraciens, ayant une importance secon- daire, sont traités avec concision. Le texte est accompagné de nombreuses figures. Ce livre ainsi conçu aidera à faire mieux connaître l’histoire des animaux et à montrer l'influence qu'une semblable étude peut exercer sur l'accroissement de la production agricole. Bibliographie 108 bis. On a new genus of Teleostean Fish closely allied to Chiasmodus. Dysalotus Alcocki, pp. 268-270. 109. Gœldi (D' E.-A.). On Myiopatis semifusca, a small Neotropicai Tyrand-bird, harmful to Tree-culture as a Disseminator of the parasitic Loranthaceae. The Ibis, april 1905, pp. 169-170, fig. 410. Gravier (Ch.). Sur le Ptychodera erythræa Spengel. Bull. Soc. Philom., VII, 1905, pp. 69-74, fig. . 114. Herdman (W.-A.). Note on some Points in the structure of the Gill of Ceylon Pearl-Oyster. Journ. of the Linn. Soc. Lond., XXIX, n° 191, 1905, pp. 226-229, 1 pl. 112. Herzog (D' Th.). Die Laubmoose Badens. Eine bryo- geographische Skizze. Bull. de l’'Herb. Boissier, 1905, n° 6, pp. 573-587. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. FN SERRES 27° ANNÉE Une 2e LES GLANDES DÉFENSIVES DE QUELQUES COLÉOPTÈRES Les Coléoptères possèdent un grand nombre de moyens de défense contre les attaques de leurs ennemis. C’est tantôt leur carapace dure et leurs élytres chiti- neuses qui jouent le rôle de cuirasse protectrice ; tantôt, au contraire, ce sont des produits de sécrétion glandu- laire qui sont subitement expulsés au moment opportun et qui leur permettent, soit de se défendre contre leurs agresseurs, soit de se dérober à leur vue ou à leur pour- suite. Les Cantharides et les Méloés fabriquent la canthari- dine, produit excessivement caustique qui les protège contre toute attaque, Les Carabes expulsent un liquide à odeur repoussante, contenant de l'acide butyrique; les Cicindèles répandent une forte odeur de rose ou de jacinthe due à une sécrétion glandulaire. Les Brachines (Bombardiers) projettent également, par deux petits ori- fices abdominaux, un liquide brûlant, acide, qui attaque la peau et se vaporise instantanément en produisant Fig. 1. — Ensemble des glandes anales du Carabe (Carabus catenulalus). Gl, lobules glandulaires; ce, canaux efférents; Ÿ, réservoirs glandulaires; £Æ, conduits excréteurs avec leurs orifices externes 0; R, rectum et orifice anal a. Ce dernier est situé un peu en avant des orifices des glandes. quand l’insecte est poursuivi ou attaqué, une série de dé- tonations; les Paussus, qui vivent dans les fourmilières, rejettent également un liquide extrêmement corrosif, contenant, d’après Loman, de l’iode libre; les Blaps ré- pandent aussi un liquide à odeur fétide, sécrété par les glandes anales; les Timarcha expulsent un liquide rouge de sang, très caractéristique. Quant aux Dytiques, ils lancent, par les orifices de leurs glandes anales, un pro- duit nauséabond et légèrement brunâtre ; celui des Silphes a une odeur ammoniacale repoussante, etc... Nous pour- rions allonger notre liste et continuer encore notre énumération au sujet des Coléoptères,mais nous voulons borner actuellement notre étude aux glandes défensives et à leur sécrétion chez les Carabides et les Dytiscides. SÉRIE — N° 442 1% AOÛT 1905 =] Les glandes anales, ainsi que nous le verrons par la suite, sont, en effet, des appareils défensifs destinés à protéger l’insecte contre les attaques de ses ennemis. Elles ne s'ouvrent pas dans le rectum, comme on l'écrit encore dans bon nombre d'ouvrages classiques, mais bien sur le dernier segment abdominal, un peu en arrière Fig. 2. — $Section transversale faite à travers un lobule sécré- teur de glandes anales de Carabide (Harpalus). mc, mem- brane recouvrante externe, très mince; €, assise cellulaire sécrétante, constituée par des cellules coniques; au centre de chaque élément épithélial, se trouve une vésicule radiée r infracellulaire, qui se continue par un fin canalicule débou- chant dans le réservoir central ce; ce, cellules avec leur mem- brane cuticulaire interne qui entoure le réservoir ce; &, ca- nalicule excréteur, avec les disques chitineux annulaires internes b. et de chaque côté de l'anus. De plus, leur mode tout particulier d'embouchure nous permet de les considérer comme des glandes appendiculaires du dernier segment abdominal et de les homologuer aux glandes coxales et aux glandes venimeuses des Hyménoptères. Carabides. — Les glandes défensives des divers Carabides sont paires et situées de part et d'autre du tube digestif. Chacune d'elles se compose d’une grappe Fig. 3. — Ensemble des glandes anales ou défensives d’un Dy- tiscide (Cybister). Gl, glandes anales tubuleuses, avec quelques petits diverticules latéraux d; V, vésicule; ca, canaux excré- teurs et leurs orifices 0; PI, dernière plaque de l'abdomen. formée d'un grand nombre de lobes sécréteurs, d’un canal efférent et d’un réservoir collecteur se continuant par un court conduit terminal (fig. 1). La partie sécrétrice est constituée par une série de 174 LE NATURALISTE lobules ou glomérules (20 à 25), généralement ovoides ou piriformes et disposés en grappe à l’extrémité du caual efférent. Ce dernier se ramifie latéralement, et ce sont les ramuscules, ainsi formés, qui se terminent par les lobules glandulaires, Ces derniers sont entourés par une mince membrane et comprennent un grand nombre de cellules internes cylindriques, disposées en une seule assise et allant converger vers un réservoir central, d’où part le canal efférent. Ce dernier est long, mince et très flexueux. Il va s’ou- vrir, par sa partie terminale élargie, vers la base du réser- voir glandulaire. La vésicule collectrice (fig. 1, V) a une forme nette- ment ovoide, à extrémité antérieure légèrement renflée et à portion postérieure un peu amincie; elle se continue sans ligne de démarcation bien nette, avec le conduit excréteur. Le réservoir est généralement gonflé par un liquide blanchâtre provenant de la sécrétion des lobules terminaux. Le conduit excréteur est un tube cylindrique, peu sinueux, qui ne s'ouvre ni dans le rectum, comme on l’a écrit, ni à l'extrémité du pygidium, mais bien aux angles antéro-externes de la face supérieure du dernier segment abdominal, un peu en arrière de l’anus. Les pores terminaux sont recouverts par l’avant-dernier anneau de l’abdomen. Les glandes anales ou glandes défensives des Bra- chinus crepitans sont bien développées et présentent à peu près la même conformation anatomique que celles des Carabes, Elles comprennent quatre parties princi- pales : les lobulesou aciniglandulaires, les canaux efférents, les réservoirs collecteurs et les conduits terminaux. Elles sout situées dans les derniers segments abdominaux, de chaque côté de la portion terminale du tube digestif, au- dessus des glandes génitales et de l’armure copulatrice. La partie glandulaire de l'organe est constituée par une série de lobuies ou follicules ovoiïdes où même légè- rement cylindriques, se continuant par un court et très fin canicule efférent qui prend naissance à la base du glomérule et va déboucher dans le canal excréteur com- mun. Les vésicules collectrices sont relativement volu- mineuses et très apparentes à cause de leur couleur blanchâtre. Elles sont situées de chaque côté de la por- tion terminale du tube digestif, de part et d'autre de l’ampoule rectale. Les deux orifices des glandes sont placés à l'extrémité du cloaque, sur le bord postérieur du dernier segment abdominal, à côté de l'ouverture anale. La figure 2 nous montre, à un fortgrossissement, la struc- ture d'un petitglomérule (Gl. fig. 1) sécréteur, dont l’ensem- ble constitue les grappes formant les glandes anales des Carabides. L'examen de cette figure nous permet de dis- tinguer une assise sécrétante constituée par une série de cellules allongées (c), coniques et convergeant toutes vers la cavité centrale (cc) de la logette. Le liquide sécrété par la cellule passe dans une petite vésicule centrale et de là, tout d’abord par l'intermédiaire d'un canalicule très fin, dans la cavité du lobule. A ces lobules glandulaires font suite des canaux excréteurs caractérisés par la présence d’une lamelle chitineuse interne, présentant des épaississements en forme de disques circulaires dis- posés parallèlement. Dytiscides. — Les Dytiscides sont des Coléoptères voraces et exclusivement carnassiers ; ce ne sont, à pro- prement parler, que des Carabes modifiés per le milieu et adaptés à la vie aquatique. Leurs glandes anales pré- sentent de grandes différences avec celles que nous venons de décrire. Elles sont doubles et comprennent deux longs tubes sécréteurs très sinueux, avec deux ou trois diver- ticules latéraux très courts. Vient ensuite un réservoir ovoide pourvu d’une faible musculature, communiquant au dehors par un canal tortueux dont les pores excré- teurs se trouvent dans le pli postérieur du pygidium, au-devant du sphincter anal (fig. 3). Les tubes glandulaires sont blanchâtres, souvent entor- üllés et pelotonnés en une masse ovoide d'apparence intestiniforme et située dans les derniers segments abdominaux, en avant et au-dessus du rectum, Chaque tube dépasse, quand il est complètement déroulé, trois ou quatre fois la longueur totale du corps de l’insecte. La vésicule ou réceptacle de la glande est constamment distendue par un liquide huileux, nauséabond et d’une teinte vert foncé, analogue à celle que prend la bile quand elle à subi l’action du suc gastrique ou de l’oxy- gène. Peu à peu la coloration change-et,; après un séjour plus ou moins long de l'animal dans l'alcool, la teinte du contenu de la vésicule devient jaunâtre, tandis que les tubes glandulaires conservent toujours leur coloration blanc foncé. Le conduit excréteur fait directement suite au récep- tacle (réservoir) glandulaire et peut être considéré comme son prolongement postérieur. Il a environ de 9 à 12 millimètres de longueur. Son orifice est situé au coin antéro-externe de la face supérieure de la dernière plaque abdominale, dans la cavité cloacale, un peu en avant de l'anus (fig. 3). PHYSIOLOGIE C’est au moyen des organes que nous venons de décrire que les Carabes et les Dytiques se défendent contre leurs ennemis ou se dérobent à leurs poursuites. Les Carabes sont parfois désignés sous le nom de vinaigriers, à cause de la propriété qu’ils possèdent de lancer, par l’extrémité postérieure abdominale, un liquide âcre, caustique et d'odeur nauséabonde qui, projeté dans l'œil, y cause, sur le moment, une douleur très vive, analogue à celle que pourrait produire un acide ou un alcali très dilué. Il suflit de poursuivre ou d'irriter l'in- secte pour amener l'expulsion de ce liquide corrosif dont la nature chimique a été tout d’abord déterminée par Pelouze en 1857. D'après ce chimiste, le liquide lancé parles Carabes est de l'acide butyrique, analogue à celui du beurre rance. Ce liquide, caustique et d’odeur fétide, est sécrété par les glandes anales où glandes défensives. Les organes défensifs des Brachines sont encore plus puissants et plus perfectionnés que ceux des Carabes. Tous les Brachinus possèdent la remarquable propriété d'expulser, par l'extrémité postérieure du corps, quelques gouttes d'un liquide corrosif, à odeur très forte, qui a la propriété de se vaporiser instantanément en produisant une crépitation des plus vives ; aussi, est-ce pour rappe- ler ce phénomène qu’on désigne vulgairement ces insectes sous le nom de bombardiers (fig. 4). La volatilisation peut s'effectuer, en l'absence de l'oxygène, sous l’eau ou même dans les liquides fixateurs, tels que l'alcool. Pour bien observer le phénomène, dit Künckel d'Herculais, il suffit de plonger une brachine dans un flacon d'alcool : on entend alors une série de petites détonations, souvent assez fortes, qui se continuent jusqu'à ce que notre artil- LE NATURALISTE 175 ————————_—_—_—_—— EEE ——_———_—_— leur, condamné à mort, ayant épuisé sa poudre et ses forces, se rende et dépose les armes. Les Brachinus, sont-ils, à un moment donné, poursui- vis ou attaqués? ils lancent aussitôt un liquide âcre, qui se volatilise et fait brusquement explosion au contact di l'air. Une crépitation se produit subitement, un petit nuage de vapeurs piquantes et corrosives sort du voisi- nage de l’anus et met en fuite l’agresseur (fig. 4). Les fumées, ainsi formées, sont acides, rougissent le tour- nesol et répandent une odeur analogue à celle du gaz nitreux. Certaines espèces sont même phosphorescentes pendant la nuit. Grâce à ces crépitations insolites, Kirby assure avoir vu certains Brachinus échapper à leur ennemi le plus acharné, le Calosome inquisiteur.Ces détonations peuvent se répéter dix, quinze et même vingt fois de suite, Le la forme d’une légère croûte et qui,observéeimmédiate- ment après son émission, laisse échapper des bulles d'air comme si elle fermentait. L'insecte a la faculté de diriger sa fusée dans tous les sens, soit à raison de la mobilité particulière des derniers abdominaux, soit par le jeu des diverses pièces ou panneaux de la vulve exté- rieure. L'irrite-t-on en dessous du corps ? Il courbe en bas l’extrémité de son ventre et lance entre ses pattes sa fusée caustique. Sent-il que c’est sur le corselet au tho- rax qu'il est atteint ? Il réfléchit l'anus en dessus, et la surface de ses élytres est bientôt saupoudrée d'une poussière jaunâtre déposée par l'explosion. Le liquide des Brachinus est incolore, limpide, à odeur faible mais caractéristique. Il irrite légèrement la peau et y produit des taches brunâtres, pénétrantes et capables de persister pendant plusieurs jours. Sa propriété la plus remarquable Fig. 4. — Brachine crépitant poursuivi par un Carabe et se défendant en lançant contre son agresseur son venin caustique et irritant, On voit une petite fumée blanchâtre résultant de l'explosion du liquide sécrété par les glandes anales, Brachinus complanatus produit des explosions si fortes et l’action corrosive de la sécrétion vaporisée est si active qu'elle occasionne une douleur intense et prolongée, Ce sont même ces crépitations qui ont fait donner à ces Coléoptères les noms significatifs de canonniers. D’autre part, L. Dufour, qui a fait de très intéres- santes observations biologiques sur l’Aptinus diplosor, espèce méridionale qu'on trouve dans les Pyrénées- Orientales et aux environs de Port-Vendres, a écrit, au sujet de cet insecte, les lignes suivantes : L'Aptinus, dit-il, lance avec explosion, par la région anale, une fumée blanchâtre dont l'odeur, forte et piquante, a la plus grande analogie avec celle qu’exhale l'acide nitrique. C'est une vapeur caustique qui produit sur la peau la sensation d’une brülure et y détermine sur- le-champ des taches rouges qui passent promptement au brun et persistent plusieurs jours, malgré des ravages répétés. L’Aptinus pressé, inquiété, peut fournir dix ou douze décharges bien conditionnées ; mais, après qu’il a été fati- gué, l'explosion avec bruit ne se produit plus, et, au lieu de fumée, il ne peut plus répandre qu’une liqueur brune ou jaunâtre qui se fige ou se concrète aussitôt sous est sa grande volatilité. Cette propriété est instantanée chez cet insecte, bien que le réservoir collecteur ne soit entouré que d’une très faible musculature, Chez les Carabes, pourvus d’une vésicule puissamment musclée, leliquide ne s'échappe que goutte à goutte de l’orifice glandulaire. La crépitation du liquide peut même être provoquée chez l’insecte mort depuis plusieurs jours. Il suffit, pour cela,’ de dégager l'organe et de presser légèrement le réservoir à l’aide d’une fine aiguille à disséquer. Au point de vue chimique, le liquide des Brachinus ou Bombardiers s'écarte un peu de celuides autres Carabides. Il rougit à peine le papier bleu de tournesol, s’altère assez rapidement au contact de l'air, tandis que celui du Carabe le teinte énergiquement en rouge. Quand le sphincter obturateur se relâche, le produit accumulé dans la vésicule s'échappe sous sa propre pression, se pulvérise sans doute sur les soies chitineuses du pore de sortie et se résout en un petit nuage. Les glandes anales des Dytiques sont certainement des organes de défense dont le contenu, lancé par l’insecte, sert à écarter l'ennemi et à se dérober à ses poursuites. De plus l’odeur nauséabonde et «d'une puanteur 476 insupportable » doit également servir à cette fin. Il n’est pas douteux, dit Em. Blanchard, que des animaux voraces renoncent souvent à s'emparer des Dytiques qui, tout à coup, répandent autour d'eux une odeur fétide et très pénétrante. D'autre part, quand on excite l’animal, on le voit, avant de s’enfoncer dans la vase, lancer, dans le milieu ambiant, un liquide jaunâtre ou blanchâtre, qui trouble l’eau momentanément. Pour d’autres auteurs, la glande anale des Dytiques servirait également à faciliter la fonction respiratoire au moyen du produit, légèrement gras et huileux, de sa sécrétion. En effet, les Dytiques respirent dans l’eau en puisant l’air dans un réservoir compris entre la concavité du dos et la convexité des élytres. Or, nila face interne des élytres, ni les ailes membraneuses, ni le tégument dorsal duveteux ne sont mouillés, grâce sans doute au transport, jusqu'aux différentes pièces de la chambre res- piratoire, par les brosses de la dernière paire de pattes, du produit graisseux sécrété par la glande anale. D' BORDAS. LA CHELONIA CAJA Appelé à Montpellier, il y a quelques années, pour y faire, sous les auspices de la Société d'Encouragement à l'agriculture de l'Hérault, une série de conférences sur l'élevage pratique des abeilles, j'ai été à même de voir les dégâts causés par cette che- nille aux vignobles de l'Hérault, où dans certains cas on pourrait ramasser jusqu'à 30 kilogrammes de chenilles par jour. Aussi je m'étendrai un peu longuement sur cet ennemi de la vigne. Description de la chenille. — Longueur de 5 à 6 centimètres, de couleur noire avec des bouquets de poils très longs de même couleur supportés par des tubercules également noirs. Les trois anneaux (horaciques sont garnis de poils d’un roux vif insérés sur des tubercules d’un blanc bleuàtre. Les stigmates sont blancs, les pattes brunes, la tête d'un noir brillant. Chrysalide. — La chrysalide est d'un noir brillant, avec l'extrémité abdominale garnie de petites épines ferrugineuses. Descriplion du papillon. — Longueur, 4 centimètres environ et 6 centimètres d'envergure. Ailes antérieures d’un blanc rou- geâtre avec de grandes taches irrégulières d’un brun café au lait, ailes postérieures d’un rouge vif, avec plusieurs taches d’un bleu foncé métallique. La tête et le thorax sont d'un brun café au lait avec un collier rouge. L'abdomen est rouge, avec trois rangées longitudinales de taches noires. Mœurs. — Le papillon apparaît fin août et commencement de septembre. Après l'accouplement, la femelle pond ses œufs en demi-bagues répandus autour d’un rameau quelconque, lesquels œufs donnent naissance à des chenilles qui hivernent cachées dans la mousse. Au printemps (avril), elles dévorent les feuilles de la vigne et rongent les bourgeons. Non seulement la chenille de la Chelonta caja vit sur la vigne, mais encore sur beaucoup de plantes basses et au besoin sur les arbres et arbustes. Arrivées à toute leur croissance, les chenilles se crysalident et donnent l’insecte parfait qui se montre fin maiet commencement de juin, lequel produit la seconde génération dont les chenilles passent l'hiver. Moyens de destruction. — Je crois pouvoir décrire actuelle- ment plusieurs procédés de destruction de la Chelonia caja. 19 Placer dans les champs de vignes attaquées, des pierres plates assez lourdes et que l’on aura soin de changer de place le moins possible, de façon à ce que des fourmilières puissent s'établir dessous et former ainsi une véritable armée qui se chargera facilement de la destruction de toutes les jeunes che- nilles. 29 J'ai pu constater cette année qu'une grande partie des chenilles de la Chelonia caja que j'ai recueillies étaient attaquées par une maladie cryptogamique contagieuse, maladie qui a la propriété de tuer la chenille au moment où elle est prête à se transformer en chrysalide. ï LE NATURALISTE La chenille file son cocon, s’y enferme, et au bout de quelques jours on trouve à l’intérieur de celui-ci, au lieu d’une chrysa- lide, une chenille toute recroquevillée sur elle-même, dure et cassante. J'ai constaté également que cette maladie pouvait se commu- niquer d’une chenille à l’autre. Il serait donc bon, au moment d'une forte invasion de chenilles, d'en placer dans une boite, sans leur donner de nourriture pendant trois jours, puis ensuite de les remettre dans le champ attaqué. Toutesles chenilles contenues dans la boite se seront commu- niqué la maladie que certainement plusieurs d'entre elles possé- deront et ne manqueront pas de la communiquer aux autres. Sur trois litres de chenilles que j'avais ramenés de Montpel- lier à Rouen, six chenilles seulement sont arrivées à l’état de papillon; toutes les autres sont mortes attaquées par cette mala- die cryptogamique dont je parle plus haut. 30 Je conseille de placer dans les champs de vignes attaquées au moment de l’éclosion du papillon, quatre tonneaux réflec- teurs par hectare, appareil décrit précédemment dans le Natura- liste; les papillons de la Chelonia caja sont attirés par la lumière etne manqueront pas de venir s’engluer dans le tonneau. 49 Il serait bon également, au moment de la ponte du papillon, de laisser pousser de place en place dans les vignobles quelques. touffes d'orties, qui seraient choisies par les femelles pour y déposer leur ponte de préférence à tout autre endroit. Les jeunes chenilles aussitôt écloses envahiraient les touffes d’orties, d'où il serait facile de les détruire avant qu'elles se soient dispersées. Pauz No. DESCRIPTION DE COLEOPTÈRES NOUVEAUX Ceratognathus flabellatus, n.sp. Insecte court et robuste, ponctué, rugueux, d’un noir terne, partiellement revêtu de squamules d'un gris jaunâtre. c* Les mandibules régulièrement cintrées, fourchues et rele- vées à l'extrémité, sont dépourvues de dent médiane. La dent supérieure de la fourche est élargie à sa base et comprimée latéralement, la dent inférieure est gréle et conique. Le côté externe est ponctué. Toute la surface porte des soies hérissées. éparses. La tête est moins large que le prothorax ; la partie frontale, échancrée en avant, s'élève de façon à former la face antérieure d’une forte protubérance, bituberculée au sommet, qui occupe la région centrale de la tête. Les angles antérieurs sont sail- lants, lisses, brillants et un peu relevés, comme chez certains Prismognathus. Les yeux, peu développés en dessus, sont entiers. Les antennes ont le scape fortement courbé, convexe en avant, plus court que le fouet. Le peigne est formé par les trois. derniers articles, disposés en éventail, et dont les lamelles: sont presque aussi longues que l’antenne entière. Les différents, articles portent des soies hérissées assez courtes, Le menton, à peu près rectangulaire avec les angles arrondis, est perpendicu- laire à la surface inférieure de la tête; il est ponctué, légère- ment convexe et couvert de soies raides couchées. Le prothorax est transversal ; ses angles antérieurs, brusque- ment formés, sont aigus. Le bord antérieur est droit avec une faible échancrure derrière la protubérance céphalique. Les côtés sont presque droits; les angles postérieurs ne sont pas arrondis; le bord postérieur forme au milieu une saillie convexe, La sur- face est partiellement ponctuée; les régions lisses sont recou- vertes d’un revêtement pruineux comme chez certains Sclero- slomus : elles dessinent une sorte de croix à bras rétrécis, placée entre deux zones semi-elliptiques. La plupart des points portent des squamules jaunâtres. L'écusson est concave, fortement et densément ponctué. Les élytres sont parallèles, brusquement arrondies à leur ex- trémité, un peu plus larges que le prothorax. Elles sont ponc- tuées et partiellement revêtues de squamules. Chaque élytre porte quatre côtes presque effacées, entre lesquelles la ponctua- tion assez grossière, est plus serrée. La plupart des points voi- sins de la base des élytres sont squamifères et déterminent une bande jaunätre assez large. Au delà du milieu, quelques squa- mules sont disposées en bande oblique, l'ensemble des deux LE NATURALISTE © 177 bandes dessinant une sorte de chevron à pointe tournée en arrière. Enfin, il existe un certain nombre de squamules le long de la marge externe. Les dessins ainsi formés sont peu distincts sur mon exemplaire. En dessous, la surface du corps est fortement ponctuée et abondamment revêtue de courtes soies dressées, d'un gris jau- nâtre. Les fémurs sont robustes et renflés. Les tibias antérieurs portent à leur extrémité deux fortes dents aiguës, ils présentent de plus trois ou quatre dents plus petites, et de nombreux denti- cules bien développés. Les tibias intermédiaires sont armés de nombreuses petites épines inclinées dont une, très voisine de l'extrémité, est plus grande, légèrement courbée et très aiguë. Les tibias postérieurs sont aussi pourvus de nombreux denticules un peu irréguliers ; ils forment à leur extrémité un prolongement externe, tronqué, aussi long que les deux premiers articles des tarses. Ceux-ci portent en dessous quelques soies raides; l'article terminal est sensiblement égal aux trois qui le précèdent immé- diatement, pris ensemble. Ceratognathus flabellatus (n. sp.) Q De taille égale ou supérieure à celle du ©" et encore plus massive. La tête est petite, ponctuée, avec une saillie rudimen- taire à l'endroit où se trouve la forte protubérance céphalique du mâle. Les angles antérieurs sont formés chacun par un petit tubercule lisse, roussâtre, sur le côté duquel s'implante le scape de l’antenne. Les yeux sont entiers, peu développés en dessus et peu saillants. Les joues sont fortement ponctuées; plusieurs points donnent naissance à des écailles allongées, d’autres à des soies courtes et raides. Les antennes ont le scape plus court que le fouet et fortement courbé. Les trois articles du peigne sont bien développés, leurs lamelles sont relativement longues et grosses, peu aplaties latéralement,ñavec quelques soies fines éparses. Les mandibules ponctuées, surtout à leur base, sont armées d’une petite dent vers leur extrémité. La pointe est simple, assez aiguë. Le dessous de la tête est ponctué et revêtu de soies courtes, dirigées vers les côtés. Le menton est saillant, d'aspect un peu spongieux, couvert de nombreuses soies longues et dressées. Son bord postérieur est concave, son contour antérieur, elliptique, est légèrement échancré au milieu. Le prothorax, plus large que la tête, est légèrement rétréci en avant. Les angles antérieurs forment une saillie aiguë; les côtes sont légèrement convexes avec une faible inflexion vers les angles antérieurs et les angles postérieurs. Ces derniers sont rectangulaires. Tandis que le bord antérieur est coupé droit, le bord postérieur forme une saillie convexe vers l'arrière, La surface est fortement ponctuée, sauf sur quelques régions lisses et brillantes, qui font un peu saillie sur le reste et dontla forme est peu caractérisée. On distingue, sur la ligne longitudinale médiane, un espace étroit un peu triangulaire, à pointe tournée vers l'arrière, de chaque côté duquel se trouve une zone lisse assez large, mal définie, qui semble formée par la réunion de deux ou trois espaces plus petits, ponctués sur leurs limites. Les points doivent être probablement pourvus de squamules sur les exemplaires frais, il n’en reste qu'un petit nombre irréguliè- rement réparties sur mon exemplaire. Les élytres, encore plus larges que la base du corselet, sont plus longues que chez le mâle. Elles sont coupées droit à la base, avec l’angle huméral arrondi, les côtés parallèles, l’extré- mité brièvement arrondie. Leur surface est légèrement pruimeuse; elles portent chacune deux côtes arrondies et la trace d’une troi- sième. La ponctuation est forte, plus marquée entre les côtes qui ne portent elles-mêmes que quelques gros points épars. Les points doivent pour la plupart être squamifères, mais il ne reste que quelques squamules isolées sur l’exemplaire que je possède. La partie inférieure du corps est fortement ponctuée et revêtue de soies d’un jaune grisâtre, assez courtes. Les fémurs sont robustes; les tibias antérieurs sont terminés par deux dents courbées vers le bas, assez rapprochées, et sont crénelés. Les tibias intermédiaires sont garnis d’épines aiguës, inclinées vers l'extrémité ; les tibias postérieurs sont denticulés ; leur extrémité apicale, longuement prolongée, forme une saillie pourvue de trois dentelures. Les tarses garnis de soies peu serrées ont leur article terminal à peu près égal à l’ensemble des deux qui le précèdent. Un couple de Cairns, Queensland. ©*. Longueur totale, mandibules incluses : 45 mm. 5. -Lon- gueur des mandibules : 2 mm. 7. Largeur maxima, aux élytres : 5 mm. 7. Q. Longueur totale, mandibules incluses : 15 mm. 8. Largeur maxima, aux élytres : 6 mm. 6. H. Boizzau. LES SCIENCES NATURELLES AU SALON DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DEN REAUX-ARTS Dans les Expositions les plus artistiques et les plus primesautières, dans celles qui, de prime abord, paraissent presque exclusivement réservées aux imagi- natifs et aux poètes, la science trouve cependant de nos jours à glaner, tant il est vrai que rien ne se crée de rien, que toute inspiration, que toute œuvre même la plus éthérée, prend sa source dans la vulgaire nature ! En veut-on une preuve ? Il suffit de parcourir, en homme de science et en chroniqueur attentif, le salon de la Société nationale des Beaux-Arts par exemple, qui vient de fermer ses portes, pour faire ample moisson de documents relatifs soit aux sciences naturelles, soit aux sciences appliquées, c’est-à-dire à la Technologie la plus moderneet la plus perfectionnée. La GÉOLOGIE, on le concoit facilement, est une des mieux représentée, surtout en ce qui concerne la Géo- graphie physique. On y voit d'innombrables paysages, représentant des rivières, des étangs, des vallées, des landes arides, des rochers abrupts, des falaises hautes ou basses, des côtes accidentées, des montagnes, des océans, etc., etc., à la section de peinture bien entendu. Quelques-uns de ces tableaux méritent vraiment qu’on les examine, non seulement en artiste ou en amateur, mais en critique scientifique. Les vues de ruisseaux et de rivières abondent ; mais les fleuves sont plus rares ; on en trouverait presque à chaque page du catalogue ! Anoter des coins de Seine à Paris (n° 350), le Loing à Saint-Mammès (n° 423), le Thonet à Saumur (n° 346), | la Meuse en Hollande (n° 317), ete., etc. Les Etangs sont bien moins fréquents ; et on pourra étudié à ce propos le n° 303, un de ceux reconnus ! Les Cascades ne tentent guère les artistes, malgré leur beauté; et comme elles sont petites (n°751, n° 716) ! Les Rochers (n°s711,627, etc.), Les Landes (n° 743, 1192) n’ont qu'un intérêt fort mé- diocre ; mais les côtes et les falaises, de même que les plages et les bords de la mer et les vagues sont plus communs. Quelques belles vallées sont à rappeler dont celle de Saint-Palais, due à Jean Cabrit (n° 235). Une Sablière à Grenelle, qui donne une mauvaise coupe de 178 LE NATURALISTE a ————————_————————’’’“————————————— terrain (n° 1010), intéressant les paléthéologues ; le n°134 est par contre, un tableau plus alléchant, de Millotte, quoiqu'il ne représente que les Carrières d'Argenteuil, lors d’un lever de lune, qui ressemble presque à un soleil couchant. La BOTANIQUE et l’agriculture ont de nombreux repré- sentants. Des Oignons brillent au n° 848; Mortenard a peint des Orangers; on voit des (Grenades au n° 0056, mélangées avec des Pommes, qu’on retrouve seules au n° 800. Un magnifique champ de Sarrasin en fleurs, de haute envergure, est dû au pinceau d’un maitre R. Gaspézi, qui habite Brise (Corrèze) ; 1l correspond aux envois d'Obazine dans le même département, et constitue vraiment une belle œuvre. Citons les Bois des n°s 140, 398, 678, etc., et surtout les nombreuses toiles, qui ont trait à la Culture du blé (1). Près d'eux, remarquez la Charrette à foin de Louis Gros (n°587), vulgarisée par la carte postale illustrée ; et nombre d'autres relatifs à la fenaison (no 293, 215; n° 173 à la sculpture, etc.)..Il y a là tout un stock de figures toutes faites par un manuel d'agriculture !. La Z00LOGIE, pure ou appliquée à l’agriculture ou à l’industrie, nous fournit un assez grand nombre de tableaux et de sculptures. Signalons d’abord les trois poissons dressés dans une vasque, sculpture (n° 1872); et parmi les oiseaux, les Poules (n° 597),les Dindons (n° 463 et 459), les Canards (n° 284), les Oies (ne 111), etc. Les Mammifères sont plus abondants. Notons les Cerfs (n° 486), les Porces (n° 491), les Chèvres (n° 480), l'Eléphant (n° 1303), les Chiens (n° 1586, meute, etc.). Mais ce qui domine, ce sont : Sans compter l'Homme et... la Femme (dont les por- traits encombrent toutes les cimaises!), les bœufs, les moutons, et les chevaux. Chose curieuse, les bœufs et les moutons ne paraissent attirer l'attention que des peintres seulement; mais, par contre, la sculpture ne dédaigne pas du toutle cheval, ce grand ami de l’homme, de même que le chien, voire même le singe macaque, qui au n° 1931, est représenté, en plâtre et accroupi! Il fau- drait jeter à la sculpture un coup d’œil sur les chevaux (nos 1828, 1833, 1844, 1875, etc.) et surtout sur le bel attelage de favier (n° 1710), dont il faut rapprocher un attelage de bœufs (n° 1790). A la peinture, les Bœufs sont très envahissants ; on en a mis partout, avec leurs compagnes, les Vaches, ou avec des Veaux et des Taureaux, Attirons seulement l'attention sur la Vache à grandes cornes et clochette du n° 1304, simple pastel. Quant aux moutons, il y ena dans toutes les positions : à l’étable {n° 601), sur le bord de l’eau (n° 1217), en troupeaux, etc. Les SCIENCES APPLIQUÉES en technologie sont surtout représentées dans les expositions de ce genre par l'Art de l'Ingénieur. Nous sommes obligés d'aller vite et de ne consacrer qu’une mention aux moulins de tous ordres (no 1208, 513,1047, etc.), aux places(nos 779 et 244) qui sont rares; aux voutes, qui abondent, on le concoit (nes 356, etc.); aux forts de pêche, très nombreux, car nombre d'artistes fréquentent la Bretagne, qui, comme chacun sait, est entourée d'eau et de bateaux à sardine (nos 777, 718, 911, 970, 780, etc., etc.) ; aux bateaux de (1) Parmi eux se signalent les tableaux de Lhermite et son Repos en moisson (n° 819), et ceux qui portent les n°s 912, 4120 et 1124 de A. Smith (La moisson), n°814, 214 (Battage de blé à D'oélan, Finistère). pêche hautes rives,ou autres, aux navires de commerce, aux voiliers, qui eucombrent nombre de toilés où l’on ne trouve guère en outre qu'un morceau d’océan.…., Dans un autre ordre d'idées, il faut citer les vues de fortifications anciennes et modernes, lestorpilleurs et les cuirassés ; et enfin, la haute industrie avec ses hauts four- neaux (n° 487 et 488) ou ses fondeurs primitifs (sculp- ture, 1738), Ajoutez à cela tout ce qui se trouve à l'Architecture et tout ce qui concerne les Arts décoratifs, et vous com- prendrez facilement comment un salon des Beaux-Arts pourrait devenir une véritable Exposition scientifique, si les organisateurs, au lieu de tout classer au hasard ou plutôt suivant l’influenceet lasituation sociale de l'artiste, voulaient bien disposer les toiles et les plâtres envoyés dansunORDRE LOGIQUE, analogue à celui que nous venons d'ébaucher. Mais il est probable que cette idée si simple ne sera pas aussitôt mise en pratique par les juges... Elle rendrait trop deservices au grand public et l’instrui- rait en l’amusant, sans nuire pour cela le moins du monde bien entendu aux œuvres d'art exposés — pour qu’en haut lieu on y réfléchisse une minute ! MARCEL BAUDORIN. INSTALLATION ET DIRECTION D'UNE PLANTATION DE CACADYERS Le cacaoyer est un arbre de taille moyenne, originaire de l'Amérique centrale, appartenant à la famille des Buettnériés; il est caractérisé par des feuilles alternes, simples, pétiolées, accompagnées de deux petites stipules latérales et caduques et par des fleurs hermaprodites et régulières à réceptable convexe. Le fruit appelé Cacao ou Cabosse est une baie charnue dans toute son épaisseur lorsqu'elle est fraîche, mesurant 12 à 20 cen- timètres dans sa longueur et ayant à peu près la forme d'un con- combre ; sa surface violette jaune ou rouge est rugueuse, mame- lonnée et sillonnnée de 10 côtes longitudinales; intérieurement le fruit est divisé en 5 loges contenant 25 à 40 graines de forme ovoïde fixées à un placenta commun et disposées à plat les unes sur les autres au milieu d’une pulpe molle. SA Il existe plusieurs espèces de Cacaoyer, l'espèce la plus im- portante est le Theobroma Cacao, originaire du Mexique dans les Antilles et propagé aujourd'hui en Asie et en Afrique, il atteint 10 à 13 mètres de hauteur, son fruit est ovale, piriforme à sa base, pointu à son extrémité. La culture du Cacaoyer a pris aujourd’hui une très grande importance, aussi est-il intéressant de connaitre tout ce qui est relatif à son exploitation et à sa culture. Nature du sol favorable à la culture du cacaoyer. La terre doit être, autant que possible, vierge, c'est-à-dire prise dans les forêts ou grand bois, n'ayant reçu aucune culture. On recherche surtout les sols argilo-siliceux ou sableux, c’est- à-dire une terre légère et perméable pouvant absorber facilement les eaux. Les terres à sous-sol rocailleux qui pourraient empè- cher la pénétration perpendiculaire du pivot du cacaoyer doivent être évitées. On préfère généralement pour la culture du cacao les surfaces légèrement inclinées, afin de faciliter l'écoulement des eaux, l’eau stagnante étant nuisible au cacaoyer. Les terrains accidentés conviennent aussi, mais comme la terre choisie est légère et que les cacaoyers ne sont pas fortement en- racinés, on craint au moment des grandes pluies, les térres étant détrempées, que les arbres se déracinent. Il faut aussi que l'emplacement choisi, soit abrité le mieux possible contre les vents du Nord, par des collines environnantes LE NATURALISTE 179 Re UE Nm 10 so a Re Me me eng le in in ct he) Vapeur ou par de grands arbres appelés « Bocare » ou « Immortelle », ou tout autre bois. Le sel est nuisible aux cacaoyers, il faut donc qu'une planta- tion se trouve assez éloignée de la mer. Le cacaoyer demande beaucoup de chaleur et n'aime pas les terrains trop élevés au- dessus du niveau de la mer, c'est-à-dire à partir d’une altitude de 600 mètres. Achat et défrichement de forêts. Les termes usités' à la Trinidad sont : « L’acre, le carré et le pied ». Le carré vaut environ un hectare un quart ; Deux acres et demi représentent un hectare ; Dix acres représentent trois carrés. Le gouvernement vend les terres de la « Couronne » en grands bois ou forêts à raison de 4 £ l'acre, ou 4 $ 80 (quatre dollars 80 cents). En prenant, par exemple, une propriété de forêts de 400 carrés (environ 333 acres). : Le prix d'achat sera d'environ...........:... 1.600 dollars. Les frais d’arpentage..:..:...:............. 200 — Les frais pour abattre les arbres à l'exception - des bois de valeur à raison de 18 dollars PATÉCATRÉ EN TE Ride ere ed die e RU 1.800 — Tracés pour préserver les terres voisines au momentdu-brülage:...4{7,..:.4...181 42 144 — Brüûlage des terres : 30 hommes pendant 10 jours 20$/20fCéntsipar our 2-2... ie 120 - — Rhum et menus frais.............. AO AE AU 36 —» Notal race De a .. 3.900 dollars. Je dois faire remarquer que ces chiffres ne sont qu'approxima- tifs, car dans la pratique les circonstances peuvent les modifier. Contrat. L'établissement d'une plantation de cacaoyers se fait de deux façons : 1° Plantation par contrat ; 2° Le propriétaire établit lui-même sa plantation. Plantation par contrat. S Le propriétaire qui possède une certaine étendue de terre s’en- tend avec un « contractor » (contractant), ce dernier est un cul- tivateur qui, n'ayant pas de capitaux suffisants pour acheter des terres pour son propre compte, prend un engagement vis-à-vis du propriétaire de planter une certaine superficie moyennant un prix déterminé. Un bon « contracior » peut avoir jusqu'à 3 carrés de terre. Il existe maintenant des formules de contrat, imprimées avec des conditions bien déterminées afin d'éviter toute discussion. A la prise en possession de la terre à planter, le propriétaire et le « contractor » signent un engagement dont les principales clauses sont : HAS Emplacement et désignation de la quantité de terre que le «contractor » aura à planter; Nombre de cacaoyers et d'arbres à ombre qui devra être indi- qué dans le contrat ainsi que les distances que devront avoir les arbres entre eux : st Se La faculté est accordée au « contractor » de planter du ma- nioc et même du maïs ; - Engagement par le « contractor » d'avoir dans un délai de six mois (environ) planté en cacaoyers toute la terre qui lui a été confiée. Le prix par pied de cacao en rapport à l'échéance du contrat, et la durée dudit contrat ; Cette formule est signée en partie double par les deux contrac- tants devant le « Warden » (magistrat du district). Les deux copies sont ensuite enregistrées. La durée du contrat est spécialement de cinq ans et sa nature est de deux sortes : . 1° Le propriétaire donne au « contractor » la terre telle qu'il l’a achetée du gouvernement. : Le « contractor » doit alors la défricher, la brûler, en somme faire toutes les opérations nécessaires à la mise en culture. Quant au propriétaire, il devra fournir les semences, les plants de bananes et faire faire, si la culture est en plaine, un système de canalisation. A l'expiration du contrat le « contractor » aura droit à : 0 $ 24 cents par pied de cacao en plein rapport; 0 D AD pue en demi-rapport ; OISE 2 pour les jeunes arbres. La plantation des arbres à ombre ne donne lieu à aucune indemnité. Ce système de contrat est le plus avantageux pour le proprié- taire. 2 Le propriétaire prépare la terre avant de la livrer au « con- tractor ». Ce système de contrat est le plus usité. Le propriétaire s'occupe du défrichement et de brüler le ter- rain, une fois le sol propre à la culture du cacaoyer, on le jalonne (« piqueter », expression employée à la Trinidad), c'est-à-dire qu'il faut mettre des piquets de 4 ou 5 pieds de haut à une dis- tance régulière les uns des autres.afin d'indiquer la place que devra occuper chaque pied de cacao. Ce travail se fait à raison de 0 $ 60 cents par 100 piquets. Les cacaoyers sont généralement plantés à une distance les uns des autres de 12 pieds, dans les deux sens et les arbres à ombre à 40 pieds. | Quelquefois on plante les cacaoyers à une distance de 16 pieds, mais c'est assez rare, La terre ainsi préparée est livrée au « contractor » aux condi- tions déterminées dans le contrat et à l'expiration dudit contrat le « contractor » a droit seulement à : 0 $ 15 cents par pied de cacao en plein rapport. 0 $S10 — — en demi-rapport. 0 $05 — par jeune pied de cacaoyer. Les conditions de semence, plants de bananes, canalisation restent à la charge du propriétaire. En tout cas, que le premier système de contrat ou le second soit employé, le propriétaire devra toujours veiller à ce que chaque « contractor » ait sur son contrat une ou plusieurs pépt- nières qu'il aura charge d'entretenir trés soigneusement. Ces pépinières sont très utiles, car elles évitent aux planteurs une perte de temps très appréciable, Il arrive souvent, par exentple, qu'une sécheresse prolongée vienne à détruire quelques plants de cacao. Si l'on était donc obligé de remplacer ces plants morts par des graines, on aurait une grande perte de temps en supposant qu'ils aient péri à l’âge de deux ans ou trois ans. Le remplacement des plants morts par des pieds de cacaoyer de même âge pris dans une pépinière ne cause qu'un petit sur- croit de travail ou « contractor ». Les cacaoyers ne commencent à bien rapporter aux proprié- taires qu'au bout de sept ans et même quelquefois dix, car les petites récoltes qu'ils peuvent faire après quatre ou cinq ans ne compensent guère encore les dépenses et soins apportés à la pro priété. Afin de pouvoir mieux se rendre compte du rapport des plan- tations et des dépenses pour l'installation d’une cacaoyère, je me suis adressé à quelques vieux planteurs qui m'ont donné les ren- seignements suivants : Le planteur qui aura l'intention d'établir une plantation de cacaoyers devra s'installer dans un quartier déjà exploité et se réserver des terres environnantes appartenant au gouvernement afin de s'étendre au fur et à mesure que ses premières planta- tions commenceront à prospérer. Voici les dépenses qu'aura à supporter un planteur qui pos- sédera une propriété de 100 carrés (nous avons vu que 100 carrés coûtaient 3.900 dollars). Achat du terrain, arpentage, déboisement, etc. 390 dollars. Jalons, à 900 cacaoyers par carré, soit : 9.000 pi- quets pour 10 carrés à 0 $ 60 cts pour 109 pi. 54 — Canalisation à raison de 1.000 pieds par carré, soit : 10.000 pieds à 0 $ #0 cents par 100 pieds eENAMOYENNC Le rare eee ina 40, : — Destruction des fourmis, insectes, etc., en ad- ‘mettant 10 dollars par carré .............. 100 — Jmprévus, menus frais. #2... 1.1... Aal — Capital de la première année... 125 dollars. Intérêts composés à 8 % pendant 10 ans 839 Taxes à raison de 1 sh. par acre, et par an, soit: 40 sh:ïen Dans. #...1.1...:: 96 935 — Montant du capital au bout de dix ans. 1.660 dollars. Si le planteur a pu obtenir 5 bons « contractors » à chacun desquels il aura denné la première année un carré à cultiver, ils auront pu prendre chacun un carré l'année suivante et couvrir ainsi les 10 carrés. 180 LE Au bout de dix ans, ils pourront livrer leur contrat plantés en arbres en plein rapport (full bearing trees). Il faut cependant prendre note que quelques arbres ont pu souffrir pendant ces dix années et qu'il aura été nécessaire de les replanter. En pratique on peut admettre qu'au moment de la livraison des contrats 80 % des cacaoyers sont en plein rapport ; 10 % sont en demi-rapport ; 10 % sont de jeunes plants. A son premier capital le planteur devra ajouter les frais sui- VAN Se Een Eternal de eee Meet 1.660 dollars. ‘1.200 arbres a 06 Ab eee em. 1.080 900 AU NUS STARS 90 900 Na 0 A0 Be ele edit sos 45 1.215 — En outre avant de commencer l'exploitation pour son compte, le planteur devra faire cons- truire : 19 Une case à suer (ou à fermenter).... 200 2° Une case à sécher (ou séchoir)....... 500 30 Une case pour le gérant.....:: #1. 500 De plus, achat d'un mulet.............. 100 Fraissdivers re sean eue Er cars 25 41.325 — 4.200 dollars. On calcule qu'au bout des dix années la plantation rapportera environ 90 sacs d'une fanègue et demie (soit 165 livres anglaises). Montant au moment de la mise en exploitation. En prenant le cours de 14 dollars la fanègue, nous aurons pour CÉSAJDESACS RER LEE MER AS ES OR 1.890 dollars. Frais d'exploitation on compte environ 6 dol. PARS AC RP LME se cie Ciel d40 Intérêts 8 % sur un capital de 4.200.... 336 876 Revenu nets. .n.2 Lu 1.014 dollars, Soit environ 25 % pour un capital de 4.200 dollars. Il est entendu que ces chiffres ne sont qu'approximatifs et tout dépend du planteur et de ses « contractors ». Plantation cultivée par le propriétaire lui-même. Pour cette seconde façon d'opérer supposons qu'il s'agisse d’une culture de 100 carrés avec un capital de 75 ‘à 100.000 dol. En dehors de ces 100 carrés de terre à cultiver il faut avoir environ 10 carrés pour les constructions des cases, savanes, etc. Soitensemble 370 acres (111carrés) à4$80l'acre 1.776 dollars, APPENTASO MR Rene sieste eee de 224 — Logement pour le « manager » (directeur de l'établissement de la cacaoyère)............ 1.000 — Chambres ou cases pour cultivateurs......... 4500, .— Ecuniesretdépenses 2.00 Re 300 — AChatide:6muléts seen done ete 600 — (Chiffre approximatif.) Premières dépenses 5.400 dollars. Tout naturellement dépend des difficultés de transports. On peut commencer par prendre 28 laboureurs, 2 surveillants « overseers » et deux « grooms », le tout sous la direction d’un «manager » connaissant à fond son métier de planteur. On supposera l'exploitation cacaoyère commencée en janvier. Le premier travail consistera à défricher. En défrichant un carré par jour à raison de 0 $ 50 cents par tâche (la tâche est l'unité de travail la plus employée, elle représente un carré de 70 pieds de côté, soit 4.900 pieds de superficie) (le carré comprend 98 tâches), nous aurons : Pour les 100 carrés à 28 tâches le carré... On calcule pour les « traces » (pour brüler les terres) environ 1.400 dollars. Dix journées avec les 28 hommes pour brûler les terres à raison de 0 $ 40 cents par journée Jalons. — Si on place les piquets ou jalons à ‘une distance de 12 pieds, le « carré » com- prendra 9(0 arbres ou 900 piquets (90.000 arbres pour les 100 carrés). — Un homme peut placer 100 jalons dans une journée, — Pour les 90.000 piquets à raison de 0 $ 40 cts par 100 piquets (on compte généralement 0 $ 40 cents) 360 1.997 dollars NATURALISTE En supposant que la terre soit prête à être plan- tée au mois de juillet, le capital engagé à cette période sera : Achat de terre, arpentage, constructions, etc.. 5.400 — Défrichement:..:.......... RS ES D ND E 4.400. — Traces cree DO ORALE SR ST 00 a d 1925 — Brülage de la terre......... AMAR Un 4492 — Jalonnement et liner. LEE ë 360 — 1.397 dollars. Je ne vais mentionner dans ce rapport que les grandes lignes de la culture du cacaovyer. Nous porterons d’abord le nombre des laboureurs à 56 au lieu de 98, soit le double, de façon à faire chaque jour le travail de deux carrés (nous emploierons donc 50 journées pour les 100 carrés de terre). La journée de travail coûtera (56 hommes >» 0 $ 40 cents — 22 $ 40 cents). Capital employé au mois de juillet... Le capital dépensé au 15 juillet.......... He 391Adollarse (Du 15 juillet au 31 décembre) 144 jours de tra- vail à 22 $ 40 cents la journée. .......... + 3.223 — Manager, appointements à 75 dollars par mois, DOUTAUN OU RM N A Ne ra let PART 900 — Deux surveillants (overscers) à 15 dollars par mois chacun, pour un an............ Géot 460 — Deux grooms à 10 dollars par mois chacun, POURIUTIANN PET eee He ErRS D 240 — 12.120 dollars. Intérêts 8 % sur 13 mois (le capital ayant été versé depuis le 1° décembre de l’année pré- cédente) 27. SARA RANT MAC PEL ER 1.049 Dépenses totales au 31 déc. de la 1° année 13.169 dollars. La deuxième année, au 31 décembre, les dépenses seront : 300 journées de travail à 22 $ 40 par jour.. 6.720 dollars. Manager (directeur eunhan se "teen 900. — Deuxtsurveillantsaunean creer 360. — Deuxfsr0oms unian rer Meet 240 — Montant des dépenses pour la 2° année.. 8.220 — Capital dépensé au 31 décembre de l’année précédente mere Rnete OMS OS 13.169 — 21.889 — Intérêts de 8 % sur cette somme.......... S A.TIL — Dépenses totales au 31 déc. de la 2° année... 23.100 — Montant des dépenses de la 3° année... 8.220 — Capital précédemment employé....... 23.100 — 31.420, — Intérêts à 8 % sur cette sommme........... 2.505 — 33.825 — Montant des dépenses de la 4° année.... 8.220 — Capital précédent .......... GRR ME SR SER ES 33.825 42.045 — Intérêts à 8 % sur cette somme.:..,......:. 3.360 — 45.410 — Montant des dépenses de la 5e année... 8.220 — Capital précédemment employé ............ 45.410 — 53.630 — Intérêts de 8 % sur cette somme............ 4.290 — 57.920 dollars. A partir de la 6° année la plantation doit en réalité commencer à donner un certain rapport. Si l'on suppose par exemple qu’au bout de dix ans une plantatien cacaoyère donne une moyenne de 10 sacs par 1.000 pieds de cacaoyers, on peut admettre qu’à partir de la 6° année le rapport peut être de 3 à 4 sacs par 1.000 pieds de cacaoyers (90.000 arbres donneront environ 350 sacs) soit 350 sacs à 21 $ en moyenne par sac — 7.350 $. A partir de la 7° à la 10° année les bénéfices auront successi- vement augmenté et dépassé les dépenses. A la 10° année la plantation cacaoyère sera alors traitée comme une plantation Somme employée au 31 déc.de la 5° année... LE NATURALISTE 181 ordinaire, les 90.000 pieds de cacao en plein rapport donnant une moyenne de 4.000 sacs d’une fanègue et demie, à raison de 4 dol- lars la fanègue, soit 24 dollars par sac; Soit pour. 1.000 sacs... rue Travail à raison de 6 dollars par sac (et même 5 dollars) en prenant une moyenne de 5 $ 50 pour 1.000 sacs on a.............. 5.500 Intérêts à 8 % sur un capital de60.000$ 4.800 10.300 — 21.000 dollars. ejesie Bénéfice net.......... 10.700 dollars. On peut, tous ces chiffres étant approximatifs, les considérer comme plus forts. Aussi, par exemple il a été négligé comme dépenses : achats de plants, de bananiers, etc., d’un autre côté nous n'avons pas porté aux bénéfices, la vente des bois précieux, récolte de maïs ou manioc. On pourrait aussi planter comme arbres à ombre des essences à caoutchouc au lieu de l’erythrina ou bois «immortelle » (il y a deux espèces d’érythrines : l’ananco etle bocare) qui est un arbre improductif et qui a le désagrément de s’abattre très facilement par les grands vents et de briser les cacaoyers qui l’environnent. En un mot, une plantation cacaoyère cultivée d’après les con- ditions indiquées peut donner un rendement de 18 % en moyenne. G. CHAUVELON. (4 suivre.) DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Euschema auriplena, n. sp. — Coupe d'ailes de Euschema agorius Bdv. et remota Walk, c* 61 mill.,antennes pectinées, noir violacé, avec la tige en partie jaune. Aïles noir violacé, les su- périeures avec de nombreuses taches et traits jaune d’or ainsi répartis : deux traits à la base, avec une tache entre eux. Un trait sur la côte à 7 mill. de la base, suivi d'un vaste espace jaune d’or, large de 5 mill., qui, traversant obliquement le milieu des ailes, se termine au milieu du bord interne en envoyant deux prolongements dans la direction de la base. Enfin, de la côte, à 11 mill. de l’apex, partent trois taches superposées, larges de 3 mill. environ, celle du milieu est plus grosse. Aux inférieures,les taches jaune d’or sont ainsi réparties : deux fortes taches à 5 mill. de la base, dont une longe le bord abdominal ; une indication de tache au milieu du bord abdominal, et enfin une série transverse de taches formant bande et ainsi composée : trois taches, larges de 4 mill., rappelant celles de l’apex des su- périeures et séparées du bord externe par un espace de 9 mill., et des traces de taches finissant au bord abdominal. Dessous des ailes pareil au dessus, avec la bande de taches des inférieures plus large qu'en dessus. Front jaunâtre avec centre gris violet, devant du thorax jaune d'or, ptérygodes violets suivis d’un pin- ceau de poils jaunes, dessus de l'abdomen gris violet, côtés et dessous velus et rouge brique. ‘ Q 68 mill., antennes plus faiblement pectinées, avec les taches (ou bandes) du milieu des ailes plus larges, et une tache ronde (jaune d’or) de 3 mill., au bout de la cellule des supérieures ; La bande des inférieures, au lieu de s’atténuer fortement en ap- prochant du bord abdomnal, comme chez le ©, est large de 5 mill. environ sur tout son parcours. Dessous pareil au dessus, avec la bande des inférieures encore plus large qu'en dessus et une tendance à la jonction de toutes les taches qui couvrent l'aile. Waigiu, une paire, ma coll. Euschema malayaria Guenée (Doubledayi suellen), var. pau- peran. var. — Guénée à décrit une Euschema (Hazis) qu'il rap- portait à tort à malayanus Guérin. Suellen à relevé le fait, et la figure de Guérin étant parfaite, on s'étonne de la confusion de Guenée. Le © de malayaria Guenée a une tache jaune d’or (plus ou moins grande), sur l’angle anal. Chez la ©, cette tache est beaucoup plus grande, et elle a, en outre, une petite tache jaune à l’apex (des inférieures, naturellement). J'ai reçu un C* appartenant sûrement à cette espèce, mais wayant pas la tache jaune d’or de l'angle anal, Il mesure 60 mill. et est, pour le reste, absolument pareil aux exemplaires typiques. Bien entendu, je ne le confonds pas avec des espèces ee proba Butl., fransversa Wkr., elc., que je possède en collection. à Padang Panjang (ouest Sumatra), 1 G*, ma coll. Pareuschema, nov. genus. — Une des caractéristiques du genre Euschema (Hazis) consiste en ce que le dessous de l’abdomen des co est très velu et les tibias postérieurs renferment un gros pinceau de poils. Une espèce de Bornéo, Æ. regalis Butl., n’a pas le dessous de l'abdomen velu, et les libias postérieurs ne sont pas renflés. Il faudra donc séparer cette espèce des autres Euschema. Euschema remota Walk.,:v. auctala n. var. — Walker décrit, de Mysol, une Euschema à ailes bleu violet, avec taches où bande blanche au centre des supérieures (notons, en passant, que les Q, sauf les antennes, sont semblables aux ©, et non pas à taches jaunes d’or, [cf. Euschema binotata WKk.] comme Walker le croyait). J'ai recu remota Wk. en types variés © et, et,en plus, une variété de waigiu, dans laquelle la tache blanche centrale des su- périeures est large de 5 mill. environ et longue de 11 muill., on pourrait la nommer auctala. Les ® ont de plus, un espace mar- qué de trois taches blanches très vagues à 11 mill. de l’apex des supérieures, près de la côte. En dessous, cet espace est agrandi et bien plus net. Waigiu, 2 C' et 2 ?, ma coll. Euschemaremota Walk., v. albimacula n. var., semblable à la varité auctala, mais, de plus, une petite tache blanche dans la cellule des inférieures. Elle rappelle E. Bernsteinii Feld., mais chez cette dernière les taches sont jaune d'or. Waigiu, 4 ©", ma coll. Milionia glauca Cr., v. basirubra n. var., en tout conforme au type de Cramer, mais, en plus, une tache allongée, rouge brique, de 7 mill., à la base des supérieures, en dessus. Ceram, 1 ©; amboine, 1 ®, ma coll. Nelo decipiens, n. sp. — c° 30 mill., antennes noires, pecti- nées. Ailes arrondies, d’un noir profond. Supérieures avec une tache allongée, rouge brique, partant de la côte à environ 6 mill. de l’apex et finissant près du bord externe à 3 muill. de l'angle interne. Cette tache a 6 mill. de long sur 2 à 2 1/2 mill. de large. Un reflet d'un bleu profond, mais non mélallique, couvre le dessus des supérieures depuis près de la base jusqu’à la tache rouge, mais sans recouvrir la tache. Dessous noir brun, avec les nervures noires, et la tache rouge du dessus. Equateur, 4 ©, ma coll. Nelo tricolor, n. sp. — c* 27 à 28 mill., antennes noires, pec- tinées. Cette espèce a beaucoup de rapport avec la précédente, ? mais elle s’en distingue sûrement. Aïles arrondies, d'un noir pro- fond, avec une tache rouge brique placée un peu plus au centre de l'aile que chez decipiens. De plus, cette tache est plus arron- die. Elle à environ 5 mill. de long sur 4 mill. de large. On voit un reflet bleu métallique (du même bleu que chez Sangala glo- riosa Wk.) depuis la base du dessus des supérieures jusques et 7 compris sur la lache rouge. Dessous comme chez decipiens, avec la tache rouge plus grande qu’en dessus. Une tache rouge brique sur le dessous du thorax, à la base du dessous des ailes supérieures. Mes trois exemplaires ont cette tache, qui n'existe pas dans l'espèce précédente, du moins dans mon exemplaire. Yungas de la Paz, Bolivie, 3 o@* identiques, ma coll. Cidaria selika, n. sp. — c* 38 mill., antennes veloutées. Ailes bien entières. Les supérieures vert mousse clair, avec quatre bandes fransverses noirâtres, qui néanmoins laissent voir des écailles vertes. Les deux premières bandes près de la base, la troisième, qui commence sur la côte à 7 mill. de la base, est très légèrement encadrée de blanc près de la côte. Cette bande est irrégulière, elle à 6 mill. de large au début, et est un peu étranglée au milieu de son parcours. Enfin une dernière bande est formée de 2 grandes taches près de l'apex, deux points au milieu du bord externe et une tache à l'angle interne. Inférieures gris noir, pas très foncé, avec une lache rouge brique à peu pres carrée, de 5 mill. environ, au milieu du bord externe et se ter- minant un peu avant la cellule. Dessous des ailes assez vague, gris blanchätre, avec de légères traces de rouge brique à la côte, à l’apex et au bord externe des supérieures, ainsi qu'au bord externe des inférieures. Longueur des ailes inférieures depuis la base jusqu'au milieu du bord externe, 416 mil. Huancabamba, haut Pérou, 1 ©@*', ma coll. Ourapteryx mullistrigaria, Walk., v.purissima, n. var.— J'ai reçu quatre espèces différentes sous le nom de sambucaria, v. persica Men. La description incomplète, le type perdu, je crois, font que l’on pourrait reconnaitre presque toutes les Ourapteryx blanches asiatiques (et elles sont nombreuses!) dans cette va- riété. De plus, des descriptions qui ne parlent ni du front, ni des taches si caractéristiques qui se trouvent juste avant la queue des inférieures, sont impossibles à reconnaitre. J'ai reçu d’Alexan- 182 LE NATURALISTE dergebirge (Asie centrale) deux paires bien identiques et d’une fraicheur absolue que je rapporte comme var. très pâle à multi- striqaria Wk. L'espèce de Wk. a un reflet jaunetrès léger aux quatre ailes, et les franges rouge päle, méme aux supérieures. La var. purissima a le fond des ailes à peine lavé de jaune, presque blanc, parsemé de fines stries de la couleur des lignes transverses, qui sont d’un gris très pâle, la frange des supé- rieures de La couleur dufond celle des inférieures (au bord externe) rouge très pâle, enfin on voit deux petits traits noirs in médiatement avant la queue des inférieures, le trait supérieur renferme quelques écailles rouges à son milieu. Les deux lignes transverses des supérieures sont éclairées d'un espace blanc sur toute leur longueur, la première intérieurement, la deuxième exté- rieurement. La première moitié des ailes inférieures, en partant de la base est très blanche, sans stries. Dessous des quatre ailes d'un jaune serin très pâle. M. Hampson (Faune of british India) dit que laQ® d'Ou. multi- strigaria est blanche. J'en ai trois des Indes, et elles sont pa- reilles au ct comme teinte. Quant à Ourapt. KantalariaK.etR:, il est considéré par tous les auteurs comme synonyme de multi strigaria. Je n'ai pas vu le type de Felder, mais il est probable- ment de la méme teinte jaune pâle que multistrigaria; la figure donnée par Felder esthlanchâtre, mais les erreurs de teinte sont nombreuses dans cet ouvrage, et il ne donne aucune description. En tout cas, sa taille et sa provenance indienne la rapprochent de mullistrigaria. En ce qui concerne la remarque faite par Hampson que mul- listrigaria n'a pas de stries épaisses sur la côte des supérieures, elle est bonne, maison pourraitencore mieux dire, il me semble, queles ailes étant entièrement parsemées de fines stries, celles que l'on voit à la côte des supérieures ne se différencient pas des autres. ©? 43 mill. ® 48 mill. Front blanc, brun päle au sommet, an- tennes simples, d’un jaune brun, un peu épaissies chez le GC. Alexandergebirge (Asie centrale), deux paires, ma coll. Pau Tarerry-Miec. LES CARACTÈRES NOUVEAUX FT LE DARWINISME Les liens multiples de structure et de fonction qui existent entre tous les êtres, les documents acquis par la paléontologie, les faits découverts par l’embryologie, ne laissent plus de doute sur la réalité de l'évolution dans la nature vivante. Mais les causes qui déterminèrent et dirigèrent cet immense mouvement ascensionnel restent encore obscures. Aux yeux de beaucoup la théorie darwinienne, qui semblait presque avoir résolu ce pro- blème, est devenue insuffisante, inexacte, on déclare presque sa banqueroute. Ce que l'on reproche surtout au darwinisme de ne pas expli- quer, c'est : 19 Les causes qui déterminent les changements évolutifs où porte la sélection ; 20 Les causes qui empêchent les mélanges entre les espèces en voie de différenciation; 3° La persistance des organes rudimentaires qui n’ont plus d'u- sage ; 49 Le développement des organes nouveaux. Nous nous bornerons, dans cet article, à examinerla dernière question. Nous reporterons d’abord la manière de l'envisager de quelques naturalistes distingués. Grassr dit : « Les caractères nouveaux, pour avantager vrai- ment l'individu qui les présente, doivent être déjà développés; s'ils sont à peine initiés, ils ne peuvent avoir de valeur dans la lutte pour l'existence, ni être assujettis aux sélections naturelle et sexuelle... » Decacr dit : «Il est de nombreux caractères utiles que la sélection n'a pu former, parce que leur utilité ne se montre que lorsqu'ils sont complètement développés. » Henrx dit : « Il faut démontrer que la variation qui, certainement, doit se produire à partir de petits changements, réussit à être utile à ceux qui la possèdent même dans ses commencements.» WALLACE s'exprime ainsi : « L'’objection qui a trait aux commencements des organes importants, tels, par exemple, que les ailes, les glandes mammaires et nombre d'autres organes a été, peut-être, plus souvent posée qu'aucune autre, et Darwin lui-même en sen- tait le poids. » . On est donc d'accord sur les termes généraux de cette ques- tion. Pour la préciser davantage, prenons des exemples. Les appendices des animaux destinés au vol doivent possé- der un minimum de surface, en rapport avec le poids du corps qu'elles ont pour rôle de soutenir dans l'atmosphère, avéc la den- sité de ce milieu; nous l’appellerons limite de fonctionnalité. Au-dessous d’une telle limite, elles ne peuvent absolument pas accomplir leur fonction. Comme ce sont des organes complexes, elles doivent s'être constituées graduellement dans une très longue série de générations, d'après les principes darwiniens; mais, avant d’atteindre la limite de fonctionnalité, elles ne pouvaient pas donner prise à la sélection, car elles ne réussissaient pas à être utiles; les avoir ou ne pas les avoir c'était la même chose, car le vol n’était pas possible. On ne comprend donc pas de quelle manière elles peuvent s'être développées jusqu'à atteindre cette limite, et la théorie de la sélection se trouve en défaut. L'œil nous offre un exemple encore plus frappant. Bornons- nous à considérer, avec HENLE, la genèse d’une de ses parties, le cristallin. Qu'est-ce qu’on veut dire quand on parle de la forma- tion graduelle de cet organe par voie de la sélection? Une len- tille qui soit imparfaite, à surfaces irrégulières, à contenu inho- mogène, empécherait ou troublerait la vision; l'individu chez lequel se serait produit, par hasard, au moyen d’une invagination du tégument extérieur, un premier commencement rudimentaire de lentille, serait tombé dans la lutte pour l'existence, car en aucune manière, cette particularité de structure lui aurait permis de rien voir, ni, en conséquence, lui aurait valu aucun avantage sur les autres individus de son espèce, de manière à assurer le développement ultérieur de. l'organe dans les générations suc- cessives. Ces conditions changent seulement lorsque l’organe est développé et fonctionnel; ce n’est qu'alors qu'on comprend ses perfectionnements ou ses modifications ultérieures. L'explication des phénomènes sexuels, présente aussi beau- coup de difficultés. Nous comprenons que les cellules sexuelles, présentes d’abord chez un seul individu, se soient localisées ensuite chez deux individus différents ; mais de quelle manière et pourquoi s’étaient-elles constituées ? Il est impossible de con- cevoir qu'elles soient surgies tout à coup; pourtant, nous devons nous borner à considérer leur évolution à partir du moment où elles sont déjà différenciées et possèdent déjà leurs fonctions. Mais c'est à propos du mimétisme que l'insuffisance de la sélection semble surtout évidente. La démonstration en a été répétée maintes fois: afin qu'une imitation protectrice devienne utile, elle doit être presque parfaite; alors seulement la confu- sion de l'être qui la présente avec les objets dont il est entouré, ou avec des êtres différents, peut devenir possible. Avec ces quelques exemples, nous croyons avoir posé le pro- blème dans ses termes précis. ï Pour guider vers sa solution, il nous semble que, dans beau- coup de cas, on doit tenir compte des changements possibles de fonction; d'autres fois les évolutions corrélatives entre espèces différentes doivent intervenir; dans certaines conditions, enfin, il doit s'agir de simples perfectionnements dans une direction déterminée, que les progrès de nos connaissances rendront tou- jours plus intelligibles. Les changements de fonction sont bien connus dans les déve- loppements phylogénétiques; ainsi, les pattes deviennent des nageoires chez certains mammifères, oiseaux et arthropodes ; l'intestin terminal se transforme en un organe de respiration chez beaucoup d'animaux aquatiques ; les poumons des vertébrés terrestres proviennent de la vessie natatoire des poissons, etc. Dansles développements ontogéniques, les changements de même nature sont aussi très nombreux ; par exemple, une partie de la vessie allantoide devient la vessie urinaire; certaines glandes donnent des corps lymphoïdes ; beaucoup de vaisseaux se trans- forment en ligaments; etc. é Appliquons ce principe à la formation des ailes. Très probablement, les causes qui ont donné naissance à ces organes n'ont pas été les mêmes chez tous les animaux volants. Supposons que d’abord elles aient été des pattes. Celles-ci servent déjà normalement, chez un grand nombre d'animaux terrestres pour nager; elles remplissent donc parfaitement bien la condition des limites de fonctionnalité pour les déplacements dans l’eau. Cela n'arrive pas pour le vol; c’est que le poids spé- cifique des êtres vivants est presque égal au poids spécifique de l’eau, tandis qu’il est supérieur de beaucoup à celui de l’air; de plus, la résistance rencontrée dans le premier milieu est de beau- coup plus élevée que celle rencontrée dans le deuxième. Dans l'eau donc il doit être plus facile, non seulement de vaincre la LE NATURALISTE 183 tendance dù corps à descendre, mais aussi de trouver la résis- tance nécessaire afin que les pattes puissent fonctionner comme des leviers, et pousser le corps en avant. Si une espèce animale est obligée de conduire continuellement une vie aquatique, on conçoit qu'elle puisse avoir avantage à posséder des pattes légèrement aplaties. En effet, dans ces con- ditions la résistance qu'elles rencontrent dans le milieu quand elles se déplacent en arrière devient plus élevée, et la poussée du corps en avant est rendu plus facile. Rien ne s'oppose à ce que, dans ce cas, la sélection s'exerce d'apres les principes darwiniens, car'il s’agit d'organes capables de fonctionner. Les mêmes causes continuant à agir longuement, les pattes s’apla- tissent toujours davantage, jusqu’à atteindre une certaine limite, qui est en rapport avec les habitudes de l'animal, la forme de son corps, la densité et la résistance du milieu, etc. Ainsi, elles se modifient graduellement et deviennent des nageoires. Une fois que la transformation des pattes en nageoires à eu lieu, elles peuvent avoir acquis la surface minime nécessaire pour les déplacements dans l'air, c'est-à-dire avoir atteint la limite de fonctionnalité requise pour ce nouveau milieu. Dans des conditions favorables, par exemple, quand les pattes anté- rieures sont les seules intéressées, si les animaux sont assez agiles, un nouveau changement de fonction peut se produire, et une fonction quine pouvait pas être atteinte directement, peut devenir un fait accompli grâce à ce détour. Ensuite, au moyen de la sélection, l'organe est rendu toujours plus apte à sa nouvelle fonction. Il est possible que les reptiles volants, d'où proviennent nos - oiseaux, aient différencié de cette manière leurs ailes; en effet, ils ont paru sur la terre après les reptiles nageurs. Maintenant éncore on voit, du reste, que certains poissons adaptent leurs nageoires au vol (poissons volants). Il se peut que, dans d’autres cas, des êtres de petite taille qui, par une loi physique, rencontrent déjà une forte résistance quand ils tombent dans l'air (par exemple, du haut d'un arbre) aient différencié des plis latéraux entre leurs pattes de même côté, ou autour de leurs pattes antérieures ; ces plis rendaient encore moins dangereuse la chute. D'abord à peine accusées, elles se seraient élargies graduellement par sélection; ensuite elles auraient changé de fonction et seraient devenues aples.au vol. C’est peut-être ce qui est arrivé pour les cheiroptères et pour certains rongeurs. Pour les insectes, MüLcer, GEGENBAUR et d’autres ont admis que les ailes aient été d'abord des expansions aptes à la respi- ration dans l’eau, c’est-à-dire des branchies. On peut concevoir d’autres possibilités encore. Nous nous garderons bien de donner ces explications comme définitives; ce que nous voulions, ce n'est pas la réalité d'une explication dans le sens darwinien, mais seulement sa possibilité. On peut appliquer à la lentille de l’œil le méme principe. Nous ne devons pas admettre que la fonction de cet organe ait toujours été celle de donner des images ; apercevoir les faibles degrés de lumière pouvait déjà, en effet, être un perfectionnement notable pour des êtres primitifs, dont les sens étaient rudimentaires ou indifférenciés. Pour atteindre ce but, il n'était pas nécessaire d'une grande précision dans la forme et dans la structure des moyens dioptriques, car, même en étant très imparfaits, ceux-ci pouvaient concentrer les rayons dans quelques points plus que dans quelques autres de la surface sensible ; ils pouvaient donc faire atteindre le seuil de la sensibilité, dont parlent les physio- logues. Ensuite, les moyens dioptriques se seraient améliorés, de manière à concentrer le maximum de lumière compatible avec l'intégrité des tissus sensibles dans une surface restreinte, de forme circulaire, et à y reproduire la forme et les couleurs des objets; on aurait eu donc une fonction récente, plus compliquée (la vision proprement dite), surajoutée à une ancienne, plus gros- sière et plus rudimentaire (la perception de la lumière), Il est plus difficile de comprendre de quelle manière se sont différenciés les phénomènes sexuels. On a des raisons pour croire que la vie limitée des individus d'une part, et les phénomènes sexuels de l’autre, entrainent comme conséquence inévitable des changements faciles et nom- breux dans les formes de la vie. De cette manière, la sélection peut s'exercer sur un champ plus vaste et l’évolution est rendue plus facile et plus sûre. La sexualité et la mort seraient donc deux facteurs importants de l’évolution ; ils se seraient déve- loppés et se seraient fixés en raison même de leur utilité. Sur cette question, c’est WEIsmanN qui a fait les études les plus complètes et les plus approfondies. La démonstration du rôle qui revient à ces deux facteurs est simple. A part d’autres considérations, si les individus ne mour- raient pas, la sélection ferait défaut et, comme ils seraient tou- Jours les mêmes, on n'aurait point de progrès. D'autre part, les individus de sexe différent donnent, par conjugaison, des pro- duits qui ne peuvent être égaux à aucun des deux parents, mais doivent participer, dans une mesure plus ou moins des formes large, des caractères de tous les deux; ils’origine donc nouvelles, où la sélection peut porter. Les produits ainsi engendrés ne sont jamais une moyenne arithmétique des parents, comme l'ont prétendu quelques auteurs : dans ce cas, on aurait une tendance à l’uniformité et pas à la différenciation. Il est bien de rappeler ici que l'applica- tion des formules mathématiques aux phénomènes complexes de la vie a échoué presque toujours, et dans ce cas aussi. Les pro- duits engendrés diffèrent souvent, au contraire, et entre des limites vastes des parents ; ainsi, les fils de.deux personnes petites, maigres, peu intelligentes peuvent être respectivement hauts, gras, intelligents ; nous en voyons des exemples chaque jour (1). C’est un phénomène que nous nommerons «{logénèse. Dans les cas d'hermaphroditisme fonctionnel, un seul individu suffit à la reproduction ; mais dans ce cas il y a aussi fusion de deux cellules, qui diffèrent plus ou moins qualitativement et qui, en s’unissant, doivent donner naissance à une cellule dissemblable de toutes les deux, qui n'est pas un simple mélange de leurs substances et qui doit être capable, en se développant,. d’engen- drer un être qui diffère de celui dont elles-mêmes proviennent. Cela doit arriver encore, malgré une évidence toujours moins grande, si les cellules dont nous parlons sont proches parentes, ou même dérivées d'une cellule mère unique, comme cela arrive ‘chez un certain nombre de cas. Enfin, dans un certain nombre de cas, une seule cellule suffit à la reproduction; mais alors on constate souvent, sinon toujours, des changements intimes, dans cette cellule. Des faits d’allogé- nèse peuvent en être la conséquence. Les différentes régions d’où résulte une cellule, ne peuvent pas, en effet, être homogènes ; les parties qui composent le noyau ou le protoplasma, en se désa- grégeant et en s’unissant sous d'autres rapports, doivent donc donner naissance à un produit qui diffère quelque peu de son précurseur ; et le changement ainsi produit, si faible qu’il soit, peut être avantageux et donner prise à la sélection: Peut-être le rejet d'une partie de la substance cellulaire, phé- nomène connu avec le nom de réduction où de maturation, a-t-il un résultat tout à fait analogie. Les considérations que nous venons de faire peuvent, à notre avis, nous expliquer l'origine des phénomènes sexuels. Ceux-ci se rangent dans une série graduelle et ininterrompue. où les changements allogénétiques deviennent toujours plus faciles et mieux assurés. Le degré le plus simple y est représenté par ce qu'on a appelé aulogamie où pseudogamie. Dans ce cas, le noyau d’une cellule se divise en deux parties qui, après avoir rejeté une partie de leur substance par le phénomène dit de réduction ou de maturation, se fondent de nouveau. Un degré ultérieur de différenciation est celui de la pædogamie ; dans ce processus, toute la cellule se divise en deux parties qui, après quelque temps, se rapprochent, mélangent leurs protoplasmas et unissent leurs noyaux, en donnant de nouveau une cellule unique; entre temps ont lieu des phénomènes de réduction nu- cléaire comme dans le cas précédent. L’autogamie et la pædo- gamie ne sont pas des phénomènes séparés nettement Pun de l'autre, mais il existe des formes de transition entre les deux. En effet, dans la pædogamie les cellules filles ne sont pas toujours détachées l'une de l’autre, ni bien individualisées. Il semble que, chez certaines espèces, ces processus remplacent complètement tous les autres phénomènes sexuels plus com- plexes; par exemple, chez Trichomastix lacertæ et chez cer- tains blastomycètes (Voir Prowazex, Arb. a. d. K.Gesundheil- samte, 1904; GuizrrermonD, Rev. gén. de Botanique, 1903). Ce sont là certainement les premiers commencements de la vie sexuelle. La pædogamie peut être considéré comme une conjugation entre deux cellules sœurs. Après, tout naturellement, la conju- gation se serait produite entre deux cellules qui r’étaient plus sœurs : c’est ce qu'on peut appeler exogamie. Cela assurait encore mieux les changements allogénétiques. D'abord iso- morphes, les deux cellules qui se conjuguent seraient devenues ensuite hétéromorphes, d'où la distinction en iso et hélérogamie qui sont des degrés successifs de la même série. 1) On entrevoit les raisons de ces différences dans des con- ditions complexes de la mécanique moléculaire du protoplasma. 184 LE NATURALISTE 2 0 ON ee SU Chez les êtres unicellulaires, le maximum de différenciation possible dans ces phénomènes a été atteint avec l’exogamie hétéromorphe. Chez les êtres pluri-cellulaires, l’auto et la pædo- gamie ont été aussi retrouvées, surtout chez les plantes (voir GuizLiERMOND, /. c.; DELAGE, La structure du protoplasma, 1895, p. 150); mais d'ordinaire on rencontre l’exogamie. Les deux cellules qui se fondent sont toujours différentes; d’abord, elles proviennent d'un seul individu (hermaphroditisme fonctionnel) ; ensuite de deux individus égaux et capables de produire les deux espèces de cellules (hermaphroditisme non fonctionnel); enfin de deux individus plus où moins dissemblables et aptes à engendrer des cellules d’une seule espèce (sexes séparés) (1). Le noyau semble jouer toujours le role le plus important, peut-être même exclusif, dans ces phénomènes ; quelquefois, le protoplasma n’y prend aucune part, comme cela arrive chez les ciliés. Tous les faits découverts jusqu'ici se suivent et s'enchainent donc bien lesuns avec les autres, et cela nous autorise à croire que nous avons sous les yeux la succession réelle des phéno- mènes, telle qu'elle s'est produite dans la nature, à partir de commencements tout à fait simples. Les moyens mis en jeu rendent toujours plus grande et plus sûre la différenciation allogénétique et, en conséquence, la sélec- tion plus efficace et l’évolution plus rapide, IL s'agirait donc d’un perfectionnement graduel. Des changements ainsi produits ne se conserveraient que ceux capables de se fixer ou de s'exa- gérer dans les générations successives (2). Examinons encore le cas du mimétisme. On connait déjà nombre de changements corrélatifs néces- saires entre les différents organes d’un individu, ou entre des espèces lointaines; ainsi, le cou de la girafe et des oiseaux trampoliers s'est allongé en même temps que les jambes, proba- blement afin de permettre à ces animaux d'atteindre le sol avec la tête; et après les travaux de Darwin et les recherches dés paléontologues, nous savons que l’évolution des insectes à été parallèle avec celle des fleurs. Dans le cas du mimétisme, admettons qu'il ait existé aussi une adaptation réciproque et graduelle entre les espèces inté- ressées dans le phénomène. Le mimétisme est toujours provoqué par une espèce animale qui poursuit de ses attaques une autre espèce, animale ou végé- tale. Celle-ci modilie la forme et la couleur de son corps, en imi- tant une autre espèce ou bien un objet de la nature environnante. Or, de nos jours, on observe que l'espèce persécutrice, possède une grande finesse de perception visive, de manière que l'es- pèce persécutée où mimañte ne peut y échapper qu'àla condition de ressembler d'une manière presque parfaite à la forme imitée. Mais les choses ne se sont certainement pas passées toujours (1) Il existe beaucoup d'incertitudes dans la terminologie des phénomènes sexuels. Toute réunion de deux noyaux ou de deux cellules a été indiquée par HArToG avec le terme de syngamie (Quart. Journ. of micr. Science, 1904). Chez les êtres pluri-cellulaires, la syngamie précède presque toujours la reproduction, mais on aurait tort de l’assimiler avec elle comme on le fait souvent (HArToG). D'habitude, on donne le nom de conjugation à la syngamie des êtres monocellulaires et celui de fécondation à la syngamie des êtres pluricellulaires. Dans le premier cas, les cellules s’ap- pellent gamètes (iso, hétéro, etc.) ; dans le deuxième cas, on les appelle éléments reproducteurs, car elles servent toujours à la reproduction; on leur donne aussi des noms variés (oufs, ovo- celles, oosphères, spermatozoïdes, némaspermes, etc.); elles ne sont pas toujours bien individualisées (par exemple, chez les plantes supérieures). Beaucoup de naturalistes entendent par autogamie la parthé- nogénèse physiologique. Ce sont ScHAuDINN, Prowazek et quelques autres auteurs qui, tout récemment, ont employé ce terme dans le sens que nous lui avons donné dans notre article : pour éviter des confusions, il vaudrait certainement mieux lui en substituer un autre (par exemple, endogamie). Les termes de pseudo-fécondalion, que nous croyons dû à DaxcrarD et de endocariogamie, employé par Harroc, indiquent la même chose, mais nous les croyons peu appropriés. Celui de pædogamie à été introduit par Lüne. (2) Les lois de l’hérédité mendélienne ne tiennent pas compte des changements allogénétiques ; elles ne contredisent donc pas l'explication que nous venons de donner sur la genèse des phé- nomènes sexuels. < ainsi. Il a dû y avoir un moment où la puissance de différen- ciation visive de l'espèce persécutrice était beaucoup plus faible, et dans ces conditions une ressemblance même minime, et pour nos yeux peut-être négligeable, entre l'espèce mimante et la forme imitée devait suffire pour distraire quelque peu son atten- tion. Naturellement, les individus qui composaient l'espèce mi- mante n'ont pu jamais disparaitre tout à fait, car alors l'espèce ne serait plus représentée. Deces individus, ceux qui montraient les modifications minimes dont nous venons ‘de parler, devaient apparaitre toujours parmi les survivants dans une percentuelle plus élevée que les autres; à la fin ils devaient presque les sup- planter. Mais, en même temps, les individus de l'espèce persécu- trice étaient obligés d'acquérir une plus grande aptitude d’aper- cevoir les différences, qui existaient pourtant toujours, entre la forme imitée et l'espèce mimante. A son tour, celle-ci se dif- férenciait davantage, et ainsi de suite. On a eu donc une évolu- tion parallèle entre deux espèces. La genèse du mimétisme donc, qui serait difficile à comprendre si l'espèce persécutrice avait toujours eu la même finesse de per- ception visive qu'elle démontre maintenant, il devient intelli- gible dès qu’on l'admet une évolution corrélative et parallèle entre les deux espèces intéressées. Si la forme imitée était une espèce animale ou végétale qui se modifiait à cause de ses conditions de vie, l'espèce mimante devait en suivre les changements : on aurait donc eu une évolu- tion corrélative et graduelle entre plusieurs espèces. Ce n’est qu'après ces longues séries de modifications que les conditions actuelles, où la ressemblance est souventremarquable, ont été atteintes. Nous espérons avoir contribué à montrer, par ces remarques, qu'une au moins des critiques que l’on fait souvent au darwi- nisme n'est pas toujours justifiée. Dr Lorenzo VERNEY, à Rome. Bibliographie 8 413. Johnson (D.-W.). The tertiary history, of the Tennessee River. Journ. of Geol., april-may, 1905, pp. 194-231. 114. Jourdain (Rev. On the Discovery of the Nest and Eggs of the Solitary Sandpiper (Totanus solitarius). The Ibis, april 1905, pp. 158-161. 145. Kemp (R.). On the Birds of the south-eastern Part of the Prolectorate of Sierra-Leone. The Ibis, april 1905, pp. 213-247, pl. V. 446. Kirby (W.-F.). Description of a new species of Palo- phus (Phasmidae) from West Africa. Ann. and Mag. of Nat. hisl., mars 1905, pp. 279-281, 41%. Kirby (W.-F.). List of a small Collection of Odonata from Ceylon. Ann. and Mag. of Nat. hist., mars 1905, pp. 270-278. 118. Kœhler (R.) et Vaney (C.). Description d’une nouvelle ‘ Holothurie des côtes de France (Pseudocucumis Cuenoti nov. Sp.). Rev. suisse de Zool., XIII, 1, 1905, pp. 395-400, fig. 119. Lessert (R. de). Note sur trois espèces d'Araignées du genre Drassodes Westring. : Rev. suisse de Zool. XIIT, 1, 1905. pp. 185-194. 2 120. Linden (Comtesse von). Recherches morphologiques, physiologiques et chimiques sur la matière colorante des Vanesses. : Ann. Sc. nat. zool., 8° sér., XX, n°5 5-6, pp. 295-363. 421. Mazé (P.). L'Humus et l'Alimentation carbonée de la cellule végétale. 2e partie : l'assimilation des substances ternaires. Rev. gén. des Sc. pures et appl., 5, 1905, pp. 208-217. 422. Matson (G..-C.). Peridotite Dikes near Ithaca. Journ. of Geol., april-may 1905, pp. 264-275. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. nous sommes bientôt à Médinet- 2 AIS. Le 27° ANNÉE EXCURSION À LA NÉCROPOLE DES CYNOCÉPHALES SACRÉS Les anciens Egyptiens, considérant le cynocéphale comme un vivant emblème du dieu Thoth, avaient pour . ce quadrumane une vénération profonde, Quelques-uns de ces animaux étaient non seule- ment élevés dans les temples où ils jouissaient de tous les privilèges attribués à la divinité (fig. 1), mais à leur mort, après les avoir em- baumés avec le plus grand soin, on les déposait dans des nécropoles spéciales quileur étaient consacrées. Sur la rive gauche du Nil, au fond d’une vallée sauvage, encais- sée dans les premiers contreforts de la chaine libyque, la ville de Thèbes entretenait une de ces né- cropoles, Connue de temps immé- morial par les Arabes, ils la nom- ment Djabanht-el-Grood(1).En ayant maintes fois entendu parler, je ré- solus un jour d'aller y glaner quel- que sujet d'étude. Au printemps dernier (exacte- ment le 29 mai 1904), je fis donc un matin seller les baudets et, escorté de Célémann, qui, pour la circons- tance, s’étaitadjoint son frère Mous- sé, je me mis en route. Autorisé à nous accompagner, le petit Tar- 2 SÉRIE — N° AA43 15 AOÛT 1905 nement, en tout point semblable à celui qu’on voit flot- ter au-dessus des matières en fusion. Haletants, la gorge desséchée, nous transpirons comme des Cyclopes. Tar- chann, lui-même, naguère si dispos, si bruyant, a perdu son entrain. J’oubliais de vous dire que Tarchann est un tout jeune chien de deux mois, fils d’un loup et d’une chienne, tenant de son père et de sa mère par la couleur de sa robe, d'un beau roux lustré, marqué de noir. Dans les commencements nos rapports étaient plutôt tendus, je ne disais rien qui vaille à ce petit sauvage ; quelques os de pigeons, généreusement offerts et acceptés avec chann est gai, content, ne se pos- sède pas de joie. Prenant par Deir-el- Médineh, Abou dont nous voyons en passant les ruines grandiosés qu'échancrent le ciel bleu (fig. 2). Là chevau- chant vers le sud, nous nous en- gageons sur le chemin royal (2) ni- velé jadis parles pharaons, à travers le désert,pour relier les cénotaphes thébains au grand temple d’Her- monthis. Après quelques minutes de marche, nous nous enfonçons résolument dans le désert. Dès lors, la steppe, sillonnée de ravins, hérissée de monticules qu'il faut tourner où gravir, rend la marche de nos baudets fatigante et pénible, plus lente leur allure. Il fait une chaleur d'enfer, l'atmosphère est tellement sur- chauffée et le sol si brülant, qu'on éprouve la sensaticn de marcher dans le feu, de respirer des flammes. Jusqu'à la hauteur d'un mètre environ, le sol dégage un rayonne- (1) Mot à mot cimetière des singes. Prononcer Guiabanhat- el-Groud. à (2) Cette voie pharaonique a 6 mètres de largeur. Pour conser- ver partout le même niveau, elle est, en certains endroits, formée par un remblai s'élevant parfois jusqu’à 70 centimètres, et accoté «de talus dépassant 2 mètres de large. P. Hipp clyte-Boussac del: Fig. 4. — Adoration du Cynocéphale. enthousiasme, ne tardèrent pas à faire de nous deux les meilleurs amis du monde. Il recoit bien de temps en en temps quelque bourrade, car il a le coup de dent facile et très leste, maisentre nous cela ne tire pas à con- séquence. Après avoir franchi vallons et collines, nous chemi- nons sur une épaisse couche de poudre blanche impal- pable; elle comble le lit d’un large torrent desséché lequel va toujours se rétrécissant jusqu'au cimetière des singes qu'il sillonne dans toute sa longueur et où nous voici arrivés. Un ilot circulaire, qui semble vouloir en défendre l’accès, précède l'entrée. Celle-ci, orientée au sud, est 186 LE NATURALISTE a ————— 2 ——"—"—"—…—"—"—"—""——— "——"—…—…—…—…— — dominée à droite et à gauche par des masses rocheuses, couleur de rouille, et couvertes d'une multitude de cail- loux violacés ou noirâtres qui, de loin, produisent leffet de longues traiînées fuligineuses. Sans quitter le lit du torrent, nous traversons cette passe et pénétrons dans la nécropole. C'est une vallée assez étroite, terriblement accidentée et ravagée en tous sens par deseaux diluviennes. Elle se dirige d’abord vers le nor, comme pour rejoindre la val- lée des reines dont elle est séparée par un large massif montagneux ; là, bifurquant du côté de l’ouest (fig. 3), elle vient buter contre un rocher à pic. Jamais endroit ne fut mieux approprié à sa destination. Ce siteest un des plus sauvages de la terre; on s’y croirait au lendemain de quelque immense cataclysme, d'un bouleversement cos- mique. Roches blanches dont la réverbération obsède les veux et les fatigue, pierres calcinées de toutes formes et de toutes couleurs, blocs erratiques, coquilles pétrifiées Fig. 2.— Ruines de Médinet-Abou. gisent péle-mêle dans un désordre sublime. Partout ce sableimpalpable, aveuglant de blancheur. Rien ne pousse dans cette région désolée, aucune plante n'y égaye la vue qu'exaspère l’éblouissante lumière du soleil, pas le moindre cours d'eau pour apaiser la soif qui nous dévore, nulle brise n’y adoucit l'atmosphère suffocante et, au-des- sus de’ nos têtes, toujours ce ciel d’airain d’une impla- cable sérénité. Nous allions mettre pied à terre, quand tout à coup nos baudets dressent leurs oreilles, s'arrêtent et refusent obstinément d'avancer. Coups de bâton, énergiques dis- cours, rien n’y fait, Nous découvrons bientôt la cause de cet entêtement, À une centaine de mètres, en haut d’une colline, un loup tout habillé de blanc est en train de faire sa promenade quotidienne, monsieur est là chez lui, il ne se presse pas, regarde à droite, à gauche, s'arrête où bon lui semble. Comment faire! Nous n'avons point de fusils et Tarchann ne peut nous être d’un grand secours. Mes Arabes ramasseut des pierres et, poussant de grands cris, courent sus au macédon (1) qui, d’ailleurs, ne tarde pas à disparaitre sur le versant opposé. (1) Macédon, fils d'Osiris, accompagnait son père couvert d'une peau de loup, de là le nom donné à ce carnassier. € I est allé chercher du renfort », me dit Célémann. Cette réflexion ne manquait point de vraisemblance, car lorsqu'il est seul, le loup d'Egypte n’attaque jamais l’homme, mais s’il est provoqué, il se sauve et ne tarde pas à revenir avec un ou plusieurs camarades. Continuant notre marche jusqu’à la bifurcation, nous y laissons nos ânes à l'ombre d’un rocher, sous la garde de Tarchann et commencons à gravir le flanc de la mon- tagne. À droite, à gauche, partout, disséminés parmi des repaires de chacals des puits indiquent l'emplacement des tombés composées d'une ou plusieurs salles creusées à 2 ou 3 mètres en contre-bas du sol extérieur. C’est là que, dans des coffres en bois de sycomore reposaient les momies des cynocéphales sacrés ; auprès de chacune d'elles gisait l'effigie du défunt représentée par un man- nequin fait de toile durcie, bourrée de grains d'orge et portant sur la face un masque d'or. Ces tombes, depuis longtemps violées, ne contiennent aujourd'hui que des ossements épars ; comblées à nouveau, quelques-unes sont recouvertes d’une lé- gère couche de sable qui, arrosée par les pluies d’o- rage, offre l'aspect d’une surface craquelée où l’her- be des montagnes forme parfois un éphémère tapis de verdure. Nous en comp- tons 36, sûrement il devait yen avoir beaucoup plus, il est même hors de doute que des fouilles méthodi- ques en feraient découvrir de nouvelles. Mais je ne suis pas venu pour cela, et la saison est trop avancée pour songer à une sembla- ble entreprise. Malgré le peu d'intérêt que peuvent offrir ces cham- bres vides, je tiens,cependant à connaître leurforme,leur disposition, leur grandeur. Moussé dévale dans l’un des puits, après quoi Célémann, me soutenant par le haut du corps, m'aide à descendre jusqu’à son frère qui me recoit dans ses bras. Depuis le jour où je me suis trouvé en tête à tête avec un serpent, ce n'est point sans une certaine appréhen- sion que je pénètre en rampant dans les entrailles de la terre ; sais-je ce que je vais rencontrer là dedans, quelle surprise m'y est réservée ? Ici surtout, ce puits en partie comblé, seule une ouverture n’excédant point 0 m. 50 donne accès au caveau. Je m'y engage à la suite de Moussé, il allume une bougie et nous nous trouvons dans une salle où, mélés à des pierres sans, nombre, gisent quelques rares ossements. À la voüte, sur les parois, aucune enluminure, rien. Je fais mon relevé et me dispose à sortir, lorsque mon compagnon me montre une poignée de poudre blanche qu'il vient de ramasser. C'est du sel aussi blanc et aussi fin que notre sel de table. Je visite une tombe voisine, celle-ci composée de deux salles (fig. 4). Comme tous ces sépulcres sont à peu près pareils, j'arrête là mes investigations, car le soleil va bientot disparaitre et il serait dangereux de nous attar- der en un lieu fréquenté par les fauves. LE NATURALISTE 187 Fig. 3, -— Nécropole des Cynocéphales sacrés (côté ouest). Nous rejoignons nos baudets et prenons pour rentrer un plus court itinéraire, la nuit venant à grands pas. La nature apaisée, l’air ambiant est plus doux, presque / LL PRE. Fig. 4. — Tombe d’un Cynocéphale sacré. tiède. L’immense solitude, la grandeur des sites qu'éclai- rent la lumière frisante du soleil à son déclin, tout porte à la rêverie. Je chemivais silencieux au pas de ma mon- ture, hanté par le souvenir dé cette civilisation brillante mais barbare, qui, prodiguant ses bienfaits à des bêtes immondes faisait, sans pitié, mourir sous le bâton des milliers d’ètres humains, lorsque là-bas, devant nous, mon attention fut attirée par une chose étrange. Sur une vaste étendue, le sol, tout bouleversé, offrait l'aspect d’une gigantesque fourmilière où, çà et là, des masses aux formes indécises paraissaient se mouvoir. Je m'in- formai. « Ce sont, me dit Célémann, des femmes à la re- cherche du sel (1), tiens en voila deux qui nous ont vus et se sauvent, elles ont peur. — Peur de quoi? . — Elles ont peur, parce que le pacha ne veut pas qu'on vienne prendre du sel ici, tt aime mieux (!) qu’on aille l'acheter au bazard. » P. HiPPOLYTE-BOUSSAC. LE CEPHUS PYGMÆUS J'ai reçu de Dreux des spécimens de tiges de seigle dont les épis, d’une couleur blanchâtre, ne renfermaient que quelques grains petits et tout rabougris. Ayant ouvert ces tiges, J'ai trouvé dans chacune d’elles au quart environ de leur hauteur une larve que j'ai examinée atten- tivement et que j'ai reconnue être celle d’un hyménoptère nommé Cephus pygmaæus. L'insecte parfait mesure une longueur de 8 à 9 millimètres, il est noir, les ailes sont transparentes avec les nervures noires, les pattes postérieures sont noires sauf les articulations qui sont grises, les antérieures sont jaunes avec les cuisses noires, la tarière de la femelle dépasse. légèrement ‘l'extrémité du dernier segment de l'abdomen. La larve est d’un blanc laiteux et mesure à la fin de sa crois- (1) Ce sel diffère de celui dont il est fait mention plus haut, en ce qu'il est gris et cristallisé de manière à former des cailloux quelquefois de la grosseur du poing. L88 LE NATURALISTE , sance de 12 à 14 millimètres; sa tête ronde est brune et armée de deux fortes mâchoires. Elle est apode, mais les trois segments du thorax offrent à leur partie inférieure des sortes de petits mamelons destinés à remplacer les pattes; par suite, les facultés locomotrices de cette larve sont très limitées et elle ne peut que s’avancer et reculer dans un tube en s'appuyant contre les parois au moyen (les segments de son corps. Le Cephus pygmæus parait vers la fin de mai, aussitôt l’ac- couplement opéré, la femelle pique la tige de seigle au-dessous du premier nœud et y dépose un œuf qui ne tarde pas à éclore et à donner naissance à une petite larve qui se nourrit de la partie intérieure de la paille en suçant la sève qui doit aider à la for- mation des grams de l’épi. Lorsqu'elle à atteint une certaine lorce, cette larvée perfore les nœuds de cette paille, passe au tra- vers et monte à plus ou moins de hauteur; elle redescend ensuite et atteint le pied de la tige à l’époque où toute sa croissance est terminée. Alors elle ronge cette tige circulairement, de manière que le moindre vent la renverse et que par suite linsecte parfait n'éprouve aucune difficulté à s'échapper, puis elle se construit tout près des racines, dans l’intérieur de la paille, un cocon de soie transparente dans lequel elle se renferme et passe l'hiver. L'insecte parfait fait son apparition en mai. Le moyen de destruction le plus efficace consiste à déchaumer après la moisson au moyen de la charrue, puis à réunir les chaumes en tas et à les brüler avec les larves qu'ils contiennent. Pauz Noez. LA PLUME D’AUTRUCHE A TRAVERS LES TEMPS À maintes reprises, le Naluraliste à déjà entretenu ses lec- teurs de l'Autruche, cet animal si utile et si intéressant, mais beaucoup ignorent encore que ce coureur émérite, le plus gra nd des oiseaux actuels, a été connu et même utilisé on pourrait dire de tout temps, grâce à ses plumes incomparables. C'est donc uniquement de cet intéressant sujet que je me pro- pose de vous instruire aujourd'hui. La plume d'Autruche a, en effet, été employée depuis la plus haute antiquité et à l’origine, alors qu’elle était encore fort rare, on la portait comme amulette. Les fresques des hypogées et des nécropoles de l'Egypte nous montrent des guerriers coiflés de plumes et des chars atielés de chevaux empanachés, et Polybe raconte que les soldats romains avaient un panache de trois plumes noires ou rouges d'environ 40 centimètres de haut. Aldrovande nous apprend à son tour que l’on voit encore, dans les environs de Rome, deux statues anciennes, l’une de Minerve et l'autre de Pyrrhus, dont le casque est orné de plumes d'Autruche (?). Sous Sésostris, l'éventail en plumes est déjà le complément d'une dame de la cour etles Grecs, avant les Romains, ornaient leur front d'une de ces légères plumes. C’est vers le x siècle que le panache ou bouquet de plumes fit son apparition en Occident, où il resta essentiellement un ornement masculin. françois I porte une toque bordée d’une passe de plumes d'Autruche et, sous Henri II, les Médicis introduisent en France la mode des plumes d’Autruche dans les coiffures féminines. En 1590, à la bataille d'Ivry, Henri IV illustra le panache blanc et les mousquetaires de Louis XIII achevèrent de le rendre complètement populaire. Au xvn® siècle, les majestueux lits à colonnes des princes et des grands ont leurs baldaquins surmontés de panaches superbes et, sous Louis XIV, les dames portent le tour de plumes au chapeau. En 1750, l'usage de la plume d'Autruche, après s'être un moment affaibli, est remise en honneur par la célèbre Mme de Pompadour. Les jolies bergères du peintre Watteau sont coiffées de cha- peanx ornés de grandes plumes et, Marie-Antoinette exagère tellement la mode du panache que cela tourne en véritable pas- sion et que certaines plumes sont payées jusqu'à 800 et même 1.000 francs la pièce! Trois plumes ne suffisant plus, on invente la coiffure dite à la Minerve, cimier de dix grandes plumes d'Autruche, mouchetées d'yeux de paon. Aussi, lorsque la reine passe dans les galeries de Versailles c'est une réelle forêt de plumes qui ondule au-dessus des têtes. On raconte même que Marie-Antoinette se rendant à un bal donné par le duc d'Orléans fut obligée de faire ôter son panache pour pouvoir monter en carosse ! L'emploi de la plume d’Autruche fut introduit en Angleterre par lord Stermont, ambassadeur près de Louis XIV, qui avait emporté de Paris une plume d’un mètre de long pour l'offrir à duchesse de Dewonshire qui s'en para aussitôt. Aujourd’hui, l'usage de la plume d'Autruche est universel et, à Londres, elle s'est tellement déniocratiséé que la première pauvresse venue arbore quelques plumes. Aux Etats-Unis, les plumes de dimensions extraordinaires sont l’attribut des dignitaires de certains ordres de franc-maçonnerie. L'industrie de la plume d’Aütruche qui, jusqu'en 1870, avait toujours été le monopole de le France, est, aujourd'hui presque passée entièrement aux mains des Anglais. Le Cap exporte, chaque année, pour 35.000.000 de francs de plumes qui four- nissent la matière première d'une industrie dont le chiffre d’affaires n’est pas loin de 125.000.000 de francs. À Paris, le mouvement d’affaires n’est plus que 12.000.000 de francs, mais il occupe ‘encore environ 4000 ouvriers des deux sexes. L'usage des plumes d'Autruche qui s'est continué depuis près de quatre mille ans, est donc loin de se terminer de sitôt. Gasron ToUuRNIER. TECTONIQUE DU JAPON Le Japon n'est pas digne de fixer l'attention seulement par son développement économique et ses succès militaires. Sa structure géologique est très intéressante à divers points de vue. Avec ses dépendances des Kouriles, des Pescadores, de Formose et des iles Bonin, l'archipel japonais n’embrasse pas moins de 30 degrés de latitude (du 21° au 51°) et comprend 3.850 iles de toutes dimensions, avec environ 6.000 kilomètres de côtes. Ces îles peuvent être considérées comme les sommets d’une chaine sous-marine, séparée du continent asiatique par des mers dont la profondeur ne dépasse en général pas 2.000 mètres et tombe même à 130 mètres dans le détroit de Corée. A l’est de l'archipel l'océan Pacifique a des profondeurs de #4 à 6.000 mètres, et dépasse même 8.500 mètres près des Kouriles. Un courant chaud, le Kouro-Sivo, baigne les côtes occiden- tale et orientale de la moitié sud du Japon. Il réchauffe Kiou- Siou, Sikokou, le sud de Hondo jusqu'au 36° lat. nord, et la mer Intérieure. À partir de là ce courant tourne vers l’est et abandonne les-côtes du Japon. C’est à cette cause que sont dues les différences si remarquables du climat, de la flore et de la faune dans le nord et le sud de l'archipel. : Les îles japonaises forment en face du continent asiatique une succession d'arcs à convexité orientale qui ont été bien étudiés par Richthofen. D’après cet auteur, l'Asie orientale est traver- sée par une série de gradins plus ou moins arqués, qui séparent la région occidentale et montueuse des plaines littorales. Les rivages de la mer ont eux-mêmes une forme arquée; puis vient un gradin en partie noyé formé par les chapelets d'îles de l'ar- chipel japonais; enfin on arrive dans le grand bassin d’effondre- ment du Pacifique. Celui-ci est donc bordé par une sorte d’es- calier gigantesque à marches convexes vers l’est et le sud-est et dont les sommets successifs sont : le Japon, le Sikhotan-alin et le Khingan. : L'arc japonais le plus méridional est formé par les îles Riou- Kiou qui relient Formose à Kiou-Siou. Il comprend deux zones; l’externe, longue de 1.200 kilomètres, représente les fragments d'une chaîne paléozoïque, à laquelle sont accolés, du côté de l’Océan, des terrains tertiaires. L’interne, séparée de la précédente par une distance moyenne de 60 kilomètres, est for- mée d’iles entièrement volcaniques. Les Kouriles ou Tchisima des Japonais forment au nord de l'archipel un arc symétrique, long de 1.270 kilomètres, reliant Yéso au Kamtchatka. Cet arc est en partie double; il renferme 23 cônes volcaniques dont 16 en activité. Cette chaîne volca- nique se prolonge sur 200 kilomètres dans l'ile de Yézo. Elle LE NATURALISTE 189 rencontre la chaine maitresse de l'ile, formée de granits et de roches paléozoïques sous un angle de 75°. L’arc médian est formé par les grandes îles de Hondo, Kiou- Siou et Sikokou. La moitié nord de Hondo est sensiblement parallèle au méridien, tandis que sa partie sud est presque dans la direction du parallèle. On y distingue des chaînes volcani- ques, les unes parallèles aux axes successifs de l'ile, les autres transversales à cette direction générale. Parmi ces dernières, celle du Figi est la plus intéressante, parce qu'elle a un prolon- gement sous-marin qui conduit, par une série d'iles et d'ilots volcaniques d’origine récente jusqu'à l'archipel des Mariannes. Il est à remarquer que cette zone volcaniqne transversale forme une sorte de déchirure, la « fossa-magna » de Naumann, située précisément au point où l’axe de Hondo change brusquement de direction. Les formations primitives et paléozoïques du reste de l'ile et des îles voisines ne nous arrêteront pas. Il nous suffit d'avoir montré que la vaste cuvette du Pacifique a provoqué sur ses bords des effondrements à travers lesquels les matériaux éruptifs ont pu se faire jour et que sur la côte orientale de l'Asie ces effondrements affectent la forme de gradins successifs à con- vexité tourné vers l'Est; le plus oriental de ces gradins est en majeure partie noyé. Ses sommets seuls visibles constituent l'archipel japonais. Dr L. Larovy. CATALOGUE SOMMAIRE DE LA COLLECTION DE GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE EXPOSÉE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) 472. — Tableau à glissement sur verre permettant de reconstituer les conditions souterraines qui amènent Ja constitution de la matière foisonnante génératrice des éruptions volcaniques (Stanislas Meunier, Revue scientifique du 2 août 1902). C’est une planche transparente propre à être placée dans le porte-image des lanternes à projection et qui per- met de faire assister tout un auditoire aux phénomènes Fig. 154 — Imitation artificielle de la structure des laves volcaniques bulleuses. que nous venons d'énumérer. Ce tableau a déjà été exhibé en de nombreuses conférences. 173, — Imitation des cavités sphéroïdales dont sont criblées les portions hautes des coulées de lave et qui caractérisent les roches de tous âges qualifiées d'amygda loides. On mélange du plâtre à mouler d'une petite quantité de carbonate de chaux précipité; eu bien on a simple- ment recours à du plâtre éventé, c'est-à-dire conservé depuis longtemps au contact de l'air et dont la chaux libre s’est par conséquent carbonatée. On gâche ce plâtre dans une solution d'alun de chrome et l’on observe que la pâte chtenue fait effervescence, mousse beaucoup et tend à sortir du vase dans lequel on l’a préparée. Après la prise, on constate, en la brisant, qu’elle est remplie de bulles (fig. 154), dont la ressemblance est complète avec celle des laves. 174. — Perforation des roches par des jets de gaz chauds à très forte pression (Daubrée). Affouillement de plusieurs roches par les gaz du coton poudre. Prisme et sphère d'acier affouillés par les gaz de la dynamite. Poussières de diverses roches produites par les jets de gaz. Lames de plomb refoulées par les gaz. Fig. 155. — Perforation d’une roche par un jet de gaz à forte pression ; imitation des diatrèmes. Un cylindre de roche étant coupé suivant un plan dia- métral, on ébauche un sillon sur l'une des moitiés, puis ayant rapproché les deux demi-cylindres, on les met ensemble en rapport avec l’orifice de sortie d’une éprou- velte à essayer les matières explosibles. Les gaz, en se dégageant, élargissent le sillon et en creusent un tout pareil sur la moitié laissée intacte. On a rattaché cet effet aux causes qui ont ouvert les cheminées volca- niques. En faisant partir des cartouches de coton poudre ou de dynamite au contact de roches variées, on les a affouitlées et on en a détaché des particules qu'on à voulu comparer à certaines poussières volcaniques. 175. — Appareil destiné à tenter l’infiltration capil- laire de l’eau à travers des roches poreuses, malgré une contrepression de vapeur (Daubrée). Une lame de roche volcanique (téphrine de Volvic) est placée en R de façon à constituer le fond du réservoir S ; on la chauffe en la placant dans une caisse de tôle A, B, C, D, dont la température peut être portée à 1450 degrés. Quand elle est arrivée à ce degré thermo- métrique, on verse de l’eau à sa surface et l’on observe le manomètre M pour voir si l’eau ne passe pas par capillarité dans le réservoir inférieur V où sa vapeur s’accumulerait. Fig. 156. — Appareil destiné à démontrer l’infiltration souter- raine de l'eau dans les laboratoires volcaniques. Malgré les illusions premières, venant de quelque cause accidentelle, on est obligé de reconnaitre que l’in- filtration n'a pas lieu dans ces conditions. 176. — Cylindres -de lave de Volvic et de terre cuite, destinés à varier les expériences précédentes. Bien que le résultat ait été définitivement reconnu comme négatif, ces appareils imaginés et .mis en œuvre par Daubrée ont un intérêt historique. 177. — Appareil destiné à imiter les chocs de tremble- ment de terre par le chauffage brusque de roches impré- gnées d’eau (fig. 156). : Fig. 157. — Appareil propre à sismiques. limitation des secousses Cet appareil consiste en un petit fourneau à moufle m LE NATURALISTE — | ordinaire, qu'on chauffe et dans lequel on introduit ensuite les roches à l'étude. Un sismographe tout à fait rudimentaire f permet d'apprécier les secousses produites (Stanislas Meunier, Géologie expérimentale, 2e édition, p. 103). PR RPPLEPIÉ PS PRET SS SIDE PI PPIPIS QUATRIÈME PARTIE EXPÉRIENCES RELATIVES A LA GÉOLOGIE COMPARÉE L’étude géologique des astres autres que la Terre s’est enrichie dans ces dernières années d’un certain nombre de tentatives expérimentales. Quelques-unes, qui sont représentées dans la Collection du Muséum, méritent d’être énumérées. $ 1. — ntude des effets de la force centrifuge. 178. — Appareil destiné à l'étude des effets de la force centrifuge dans le classement de matériaux divers mé- langés ensemble. Il consiste en un châssis qu'on peut animer à l'aide d’une petite turbine d'un mouvement rotatif plus ou moins rapide autour d’un axe; on peut y fixer un ballon de verre, où sont disposées les matières en expérience, tantôt simultanément tantôt successivement, par un canal ouvert suivant le col du ballon. Fig. 158. — Appareil propre à l'étude des effets géologiques de la force centrifuge. 479. — Imitation expérimentale des bandes de Jupiter. Le ballon contient de l’eau bouillante et une certaine quantité d’alliage fusible. On peut le remplir de stéarine et y déposer des grains pierreux. Après le refroidisse- ment opéré pendant la rotation, on voit les corps denses former une ceinture équatoriale. Dans l'expérience représentée par la figure 156, on avait mis dans le ballon de l’alliage fusible, de la pous- sière de pyrite de fer, de la poussière de sulfate de baryte et assez de stéarine pour compléter le remplis- sage. Après refroidissement, on a trouvé dans le ballon arrêté : une zone équatoriale A, d'alliage fusible, une double bande B, B de pyrite, une double bande C, C de barytine et deux calottes D, D de stéarine. Les bandes ne sont pas tout à fait symétriques, à cause de l'influence de la pesanteur terrestre. 180. — Disposition périsphérique des particules solides successivement constituées dans un milieu jusque-là entièrement fluide. Application à l’histoire de la photo- sphère du soleil et de l'écorce initiale de la terre, Le ballon tournant étant plein d’une dissolution de Fig. 159. — Imitation expérimentale des bandes de Jupiter. sulfate de soude, on y fait tomber avec une pipette et goutte à goutte une petite quantité de nitrate de baryte. À chaque goutte on voit le précipité produit aller se con- centrer dans la bande superficielle de plus grande vitesse, c’est-à-dire de situation équatoriale. 181. — Etude expérimentale de la gémination des canaux de Mars. L'appareil (fig. 160) consiste en une plaque de cuivre argenté rendue spéculaire par le polis- sage et sur laquelle on a dessiné en noir une carte Fig. 160. — Appareil propre à la reproduction expérimentale des phénomènes de gémination des canaux de Mars. de Mars avec ses canaux. On la recouvre d’une gaze tendue parallèlement à quelques millimètres de distance. En éclairant la plaque obliquement, on voit l'ombre de LE NATURALISTE 191 chacun des canaux dessiner sur la gaze une ligne noire parallèle à la raie portée par la plaque. La gémination obtenue est extrêmement ressemblante au phénomène naturel. Une photographie exposée à côté de l'appareil fait voir sans peine le résultat, (Stanislas Meunier. Géologie com- pdrée, p.771). Fig. 161. — Schéma expliquant l'expérience précédente. Il est facile de comprendre par la figure 161 la théorie de l'expérience. M M représentant la plaque d'argent sur laquelle on a dessiné la carte de Mars, on voit comment l’ombre réfléchie d’un point I, pris comme exemple, est arrêtée en R par la gaze transparente G, G. L’œil placé en O voit donc à côté du point I son ombre R qui en réalise la duplication ou gémination. STANISLAS MEUNIER. DESCRIPTION DE LÉPIDOPTÈRES NOUVEAUX Ourapteryx gisela, n. sp. — ©* 41 mill., antennes jaunâtres, filiformes. Bord externe des supérieures très droit. Aïles blan- ches, avec une infinité de stries transverses, grisâtres, très fines, couvrant toutes les ailes supérieures et la seconde moitié des inférieures près du bord externe, côte des supérieures teintée de jaune d'ocre pale et légèrement picotée de noir. Ces mêmes ailes traversées de deux fines lignes transverses, d’un jaune roux, la première droite mais oblique, éclairée de blanc intérieurement, part de la côte à 6 mill. de la base et se termine au bord interne à 8 mill. de la base. La deuxième, un peu courbe inté- rieurement, et éclairée de blanc en dehors, part de la côte à 7 mill. de l’apex et aboutit au bord interne à 3 mill. de l'angle interne. Un trait cellulaire de même couleur, de 3 mill. Frange d’un jaune roux, à extrémité grise. Inférieures avec la ligne cen- trale habituelle des Ourapteryx, droite mais oblique, d'un jaune roux, éclairée de blanc en dehors, et une queue courte, pointue ; les deux taches habituelles qui précèdent la queue chez les Ou- rapteryx sont ainsi disposées : la supérieure est noire, avec le milieu rouge brique, le tout éclairé intérieurement d'un espace un peu grisätre, peu étendu. La tache inféricure est très petite, et formée uniquement de quelques écailles noires. Frange comme aux supérieures, sauf à la partie supérieure de la queue, où elle est rouge brique, avec le centre (des pluraules) blanchâtre, et l'extrémité grise. Palpes, front et vertex d'un jaune roux, corps blanc, dessous des ailes blanc, légèrement picoté de noir à la côte des supérieures, près de la base, et picoté de gris à l'apex et au bord externe des supérieures et depuis la queue jusqu'à l'angle anal aux inférieures. Les deux lignes transverses des su- périeures sont à peine indiquées. Dessous des franges des supé- rieures plus grises qu'en dessus, dessous des franges des infé- rieures gris foncé, presque noir depuis la queue jusque près de l'angle anal. 192 © 44 mill., semblable au CA. Mont Gede, Java, H. Fruhstorfer, 2 ©", 1 ®, ma coll. Ripula mahometaria, H. s., var. chiffa, n. var. — OT 4T mil. En tout conforme au type d'H. s., sauf les différences suivantes : elle est plus grande, et le fond des ailes est blanc légèrement jaunâtre. Les deux taches qui se trouvent près de l'apex et de l'angle interne, aux supérieures, sont reliées par une petite ligne jaunâtre : traces de jaune au bord externe, près de l’apex, et à l'angle interne. Ailes inférieures avec tout l’espace compris entre la coudée et le bord externe fortement lavé de jaune. Dessous des ailes comme chez le type, par conséquentavec la tache noire carrée à la côte des supérieures, à 3 muill. de l’apex. © semblable, à antennes filiformes. Colombie, 5 ©*', 1 ©, tous conformes. rapportés par W.-E. Pratt, ma coll. Problepsis Venus, n. sp. — c©* 29 mill. Antennes noires, for- tement pectinées. Aïles blanches, les supérieures avec trois bandes transverses gris brun pâle, à peu près à égale distance les unes des autres, la deuxième bande s’arrondit fortement sur l’extrémité de la cellule, et y donne naissance à une grande tache presque ronde (un peu ovale), argentée, de 2 mill. de large. La troisième bande part du bord externe à 5 mull. de l’apex, et courbée extérieurement près de l'apex, longe tout le bord externe sans l’atteindre. Quelques écailles métalliques à la base des ailes. Inférieures avec deux bandes gris brun pâle, la première au centre des ailes, la deuxième longeant le bord externe sans l’atteindre. Pas d'œil métallique, mais des écailles métalliques partent de près -de Ia base pour finir, plus abon- dantes, sur la première bande gris brun, au centre des ailes. Un peu plus loin, et partant de la nervure au-dessus de l’indépen- dante (la 6 des anglais) une bande métallique descend jusqu’au bord abdominal, à 2 mill. de l'angle anal, et longe ensuite tout le bord abdominal, jusque près de la base. Comme on le voit, cet espace métallique, qui naît à l’intérieur de l'aile un peu avant la bande externe gris brun, forme un V assez bien dessiné. Je ferai remarquer que toutes ces écailles que j'appelle métalliques, et qui, vues à l'œil nu, paraissent argentées, ont, vues à la loupe, des reflets roses et vert bleuâtre, comme la nacre. Franges des quatre ailes blanches, avec quelques plumules grises. Des- sous des ailes blanc, avec les lignes du dessus assez vagues et pas d’écailles métalliques. Palpes brun foncé, front brun à som- met noir, vertex noir. Thorax blanc, abdomen blanc avec l’extré- mité feintée de gris brun. © semblable, 31 mill., à antennes légè- rement pubescentes. ‘ Amboine, une paire, ma coll. Problepsis maxima, n. sp. — ® 47 mill., antennes brièvement pectinées. Aïles blanches, les supérieures avec un gros œil brun, rond, large de T mill., à peu près au centre des ailes, quoiqu’un peu plus rapproché de la côte. Le centre de l'œil est plus pâle, avec ane lunule blanche, dont les pointes regardent le bord externe finement entourée de noir, fermant la cellule. Un peu avant (dans l’espace cellulaire), l'œil est limité par un espace noir, et un autre espace noir se voit, toujours sur l'œil, au point de jonction des trois et quatre (système anglais). Quelques écailles métalliques (même observation pour leur couleur que pour Problepsis Venus) au centre de l'œil. (Les ailes supérieures de mon unique exemplaire sont un peu défraichies.) Une tache brun jaunâtre pâle au milieu du bord interne, et plusieurs autres, sur deux rangs et internervurales, au bord externe, principale- ment visibles à l’angle interne. Frange blanche avec le bord des ailes, avant la frange, légèrement gris. Ailes inférieures avec une tache cellulaire brun jaunâtre, précédée, à l'intérieur de l'aile, d'une lunule entourée d’écailles métalliques dont les deux extré- mités sont tournées du côté du.bord externe. Quatre lignes ou bandes brun jaunâtre pâle, plus ou moins effacées, courbées extérieurement, sont formées soit de taches, soit de points. La première traverse la tache cellulaire centrale brun jaunâtre, la troisième est formée de taches internervurales, la quatrième n’est qu'une ligne fine longeant le bord externe. Frange comme aux supérieures. Dessous des supérieures blanc, avec la côte gris brun, l'œil central et deux lignes externes de même couleur. Des- sous des inférieures blanc, les lignes du dessus ne sont pas appa- rentes. Front brun, vertex noir, thorax et abdomen blancs, mais toute la deuxième moitié du dessus de l'abdomen, l'anus, est gris foncé. Japon, 19, ma coll. Problepsis mozambica, n. sp. — CAT mill. antennes pecti- nées, à tige couverte d’écailles blanches. Ailes blanches, avec,au centre de chacune, un espace irrégulièrement bordé, un peu ovale, formé par places d’écailles noires, ailleurs d’écailles brun rouge ; tout cet espace est partiellement recouvert d’écailles métalliques. jusque près de LE NATURALISTE Une petite tache blanche, ronde, au centre de chacun de ces espaces, Sur le milieu du bord interne des supérieures, on voit une très petite tache ronde, formée d’écailles noires et quelques écailles, métalliques. Une fine ligne noire, dentée, qui se maintient à 2 mill. du bord externe part de la côte des supérieures et vient aboutir au bord abdominal, près de l’angle anal, aux inférieures. Entre cette ligne et le bord externe, on voit par places des écailles noires, et le bord des ailes (avant la frange) est marqué d'espaces internervuraux noirs, principalement aux supérieures. Franges blanches, un peu grises vers le milieu du bord externe. Dessous blanc, les espaces noirs du milieu des ailes ne sont pas visibles, mais, aux supérieures, on voit la ligne transverse du dessus, suivie d’écailles gris brun et une ligne gris brun borde les ailes. La côte est également gris brun. Front noir, vertex blanc, thorax et abdomen blancs. Ibo (Mozambique), 2 <*, ma coll. Scardamia ditissima, n. sp. — c'. 18 mill., ailes grises, les supérieures avec la côte striée de noirâtre et cinq bandes à peu près droites, transverses, mais ne recouvrant pas la côte. La pre- mière bande, à la base, est jaune orange, extérieurement bordée de rouge vif, les deuxième et troisième sont rouge vif, celte der-: nière (la troisième) s’élargit au bout de la cellule etlaisse voir un petit trait cellulaire gris. Quatrième bande jaune orange, avec des stries noires par places, principalement sur la 2 (syst. anglais) ; cette même bande est bordée extérieurement et inté- rieurement d'écailles roses. Cinquième bande longeant le bord externe, composée de taches internervurales rouge vineux mé- langé de rose, avec des stries grises de-ci de-là. Points inter- nervuraux au bord externe. Frange rose, ailes inférieures avec les cinq bandes des supérieures, les couleurs sont les mêmes, la troisième bande s'agrandit également pour encadrer un tout petit trait cellulaire gris. Les stries noires sont disposées comme aux supérieures, mais il n’y en à pas à la côte. La tête manque. Devant du thorax gris blanchâtre, avec une partie des ptérygodes et l'arrière du thorax, roses. Abdomen gris blanchâtre, zoné de rose. Dessous des ailes jaune d’ocre clair, avec une bande externe noire, commune aux quatre ailes, large de 2 mill. Dessous de l'abdomen paraissant jaune d'ocre. Espèce remarquable par l'extrême richesse de ses couleurs. Moluques, 1 S*, ma coll. Acidalia perornata, n. sp. — ® 19 mill., antennes veloutées. Voisine du decorata Bkh., à laquelle je la comparerai. Aïles d'un blanc pur, supérieures avec une ligne transverse médiane, noire, très fine, traversant un petit trait cellulaire de même cou- leur. La coudée est un peu plus en zigzag, suivie de taches d'un brun noirâtre, mais aucune d’un aspect bleuâtre, comme chez decorata Bord externe des quatre ailes marqué de noir entre les nervures surtout près de l’apex. Pas de ligne centrale aux inférieures, mais un pelit trait cellulaire noir, et non pas un point comme chez decorala. Lestaches qui suivent la coudée sont de même couleur qu'aux supérieures. Dentelure des ailes iuférieures comme chez decorala. Franges des quatre ailes blanches, mouchetées de noir. Dessous des ailes d’un blanc pur, sans aucun dessin. Front blanc, gris au sommet, vertex blanc. Ibo (Mozambique), une Q, ma coll. Tephrina Bleusei, n.sp. — © 26 mill. Antennes pectinées, Ailes supérieures d’un jaune d’ocre clair, avec lacôte etla frange d'un jaune serin päle. Une ligne extrémement vague un peu courbe extérieurement, formée de petites taches brunes surtout visibles près de la côte, part de la côte à 4 mill. de l’apex et abou- tit au bord interne à 3 mill. de l’angle interne. Inférieures jaune serin pâle à la côte et sur toute la région avoisinante. Sur le reste des ailes on voit des écailles jaune d'ocre clair, fondues dans la couleur dn fond, qui est jaune serin pale. Frange comme aux supérieures. Dessous de ailes jaune serin, supérieures avec un petit trait cellulaire jaune d'ocre et une trace très vague de la ligne du dessus. Inférieures avec un point eellulaire jaune d’ocre et une ligne de même couleur, courbée extérieurement, et se trouvant entre le point cellu- laire et le bord externe, Mais cette ligne est si vague qu'il faut beaucoup d'attention pour la remarquer. Palpes jaune brun, à dernier article un peu plus foncé. Front jaune d’ocre. Thorax et abdomen jaune d'ocre, jaune serin en dessous. Aïn-Séfra, Oran, en juillet, 4 ©", ma coll. recueilli par M. L. Bleuse, à qui je dédie cette espèce. Une ® décrite par M. Oberthür sous le nom de Tephrina bis- kraria se rapproche de cette espèce, dont il faudrait voir plu- sieurs exemplaires. Pseudobryophila, nov. genus.— Palpes très fournis à la base, à dernier article court et peu fourni. Côte des supérieures bom- ‘ARE LE NATURALISTE 193 bée près de la base, bord externe des supérieures un peu proé- minent près de la base. Dessus des supérieures orné de couleurs très vives, comme marbrées, dessus des inférieures obscur. Pseudobryophila preciosa, n. sp. — 9®,2#mull, antennes jaunes, filiformes, à base entourée d'écailles roses. Ailes supé- rieures dun vert lichen très päle, avec quatre lignes blanches, irrégulières, recouvertes de petits points roses, les deux pre- mières lignes avant la tache cellulaire, qui est allongée, rose, sur fond blanc. La troisième ligne blanche est très ondulée, et ren- ferme une petite: tache noire entre la première et la deuxième (syst. anglais). Un petit trait rose, venant juste au-dessous de cette tache relie les deuxième et troisième lignes blanches. La quatrième ligne blanche est plusdroite, elle longe le bord externe dont elle est séparée par deux espaces roses, l'un qui couvre l’apex, l’autre au milieu du bord externe. On voit en outre deux taches noires, à peu près carrées, au bord externe, la première entre les deux taches roses, la deuxième, plus grande, près de l'angle interne, qui est vert, quatre ou cinq litures noires dissé- minées sur la côte, la troisième est beaucoup plus grande, et, partant de la côte à 5 mill. de la base, pénètre dans l'aile pour finir un peu au-dessous du trait cellulaire rose. Ailes inférieures gris noir uni, à angle anal obtus, avec deux ou trois petits es- paces blancs, peu visibles, avoisinant l’angle anal. Un de ces espaces est au bord externe et renferme également un peu de rose. Bord externe des quatre ailes un peu ondulé. Franges par- ticipant de la couleur qui les borde. Dessous des supérieures gris noir assez vague, avec le bord interne blanc, inférieures blanches, avec un gros trait cellulaire et deux lignes gris noir, avoisinant le bord externe. L’apex est obscur. Front et vertex blanc, antéthorax vert. puis rose, le reste du thorax est blanc. Dessus de l'abdomen à crêtes mélangées de blanc et de rose. Rio-Colorado, Pérou 1 Q, ma coll. — Ravissante noctuelle, que je ne puis rapporter à aucun genre connu. Stigma Kuldschaensis, Alph., v. negrila, n.var.—c, 18 mill. antennes noires, ciliées comme chez le type. Cette variété, qui habite Issykkul, est un peu plus grande que le type, ets'en dis- tingue par l'absence complele de la lache centrale jaune aux quatre ailes, tant en dessus qu’en dessous. Par conséquent, les quatre ailes sont entièrement noires. Issykkul, Turkestan, 2 c*, ma coll. Angerona simulalrix, n. sp. — ©, 35 mill., antennes presque filiformes, avec quelques cils isolés. Les quatre ailes sont d'un jaune d’ocre clair, un peu rougeätre (d'une teinte qui se rap- proche un peu de celle de d'Ephyra punctaria L.), marquées d'une infinité de stries transverses gris noir, très fines. Franges gris noir, à extrémité blanchâtre. Le dessous des ailes est plus pâle. Le corps parait étre de la même couleur des ailes, mais mon exemplaire est mauvais, et je ne puis préciser. Cayenne, 1 ©, ma coll. Ophtalmophora Chouya,n. sp.—o", 25 mill., antennes grises pectinées, à extrémité fiiforme. Ailes supérieures grises, avec une ligne jaunâtre, très vague, arquée extérieurement, partant de la côte à 6 mill. de l’apex et venant se fondre vers l'angle interne dans une bande blanchätre qui occupe l'angle interne et la moi- tié du bord interne. Inférieures grises à la base, puis, presque immédiatement, traversées par une bande blanche ombrée de jaune extérieurement et suivie d'une bande métallique brisée, en deux parties, qui ne sont pas au même niveau. La deuxième par- tie va rejoindre la côte. Le reste des ailes est gris, avec tout le bord externe garni d’une bordure jaune brun, large d’un mill., ladite bordure longée intérieurement dans toute sa longueur par une fine ligne métallique. Deux yeux métalliques, sur fond noir finement cerclé de blanchâtre. Le premier œil, situé à environ 3 mill. de l'apex, est rond et a un mill. de large. Le deuxième est plus petit, un peu ovale, et est situé à 2 mill. du bord externe à peu près au milieu dudit bord externe. Franges des quatre ailes grises, sauf le bord interne et l'angle interne, aux supé- rieures, où elle est jaunâtre. Dessous des supérieures gris, avec le bord externe blanc ; dessous des inférieures blanc, avec la frange grise. Palpes et front gris, thorax blanchâtre, abdomen gris partiellement cerclé de blanc. Yungas de la Paz, Bolivie, 1 o*, ma coll. Pauz Taierry-Misc. | CHRONIQUE & NOUVELLES Les fiançailles des scorpions. — L'oblention des organismes microscopiques pour l'élevage des poissons comestibles de la mer. — La géologie du Bas-Valais et l'âge du granite. Les scorpions sont d'humeur taciturne; jamais on n’en trouve deux sous la même pierre, et si l’on s’avise d'en mettre un couple dans le même repaire, l'un ne tarde pas à dévorer l’autre. Bien que d'apparence peu sentimentale, il y à cependant une époque de l’année, où germent en eux quelques sentiments affectifs : c'est, on le devine, au printemps, à l’époque du renouveau, au moment où toute la nature chante son hymne d'amour. De la part de spadassins aussi bien armés que les scorpions, on pour- rait s'attendre à des luttes épiques, comme nous en offrent tant d'espèces de bètes (1), et d’où l'un des combattants sort généra- lement meurtri et mal en point. Il n'en est rien ; les scorpions se témoignent leur affection d'une façon très calme, peut-être moins poétique que le duo de Roméo et Juliette, mais qui, néanmoins, fait contraste avec leur vie habituellement si prosaïque. Et, pour s'en convaincre, il suffit de lire l’admirable description qu’en vient de donner J.-H. Fabre dans la neuvième série de ses impé- rissables Souvenirs enlomologiques et que nous allons résumer. Voici par exemple une scène à laquelle il n'est pas rare d’assis- ter, Deux scorpions sont en face l'un de l'autre, les pinces ten- dues et les doigts saisis. Ce sont d’amicales poignées de main. et non des préludes de bataille, car les deux associés se com- portent de la facon la plus pacifique à l'égard l’un de l’autre. Il y a là les deux sexes. L'un est pansu et rembruni, c’est la femelle; l'autre est relativement fluet et de teinte pâle, c’est le mâle. Le couple déambule tranquillement. Le mäle est en tête et marche à reculons, sans secousses, sans résistance vaincue. La femelle suit obéissante, saisie par le bout des doigts et face à face avec son « entraineur », La promenade à des haltes qui ne changent rien au mode de liaison; elle à des reprises, tantôt par ici et tantôt par là, d'un bout à l’autre de l'enceinte. Rien n'indique vers quel but tendent les promeneurs. Ils flaänent, ils musent. Souvent ils virent de bord. C’est toujours le mâle qui décide de la nouvelle direction - à prendre. Sans lâcher prise des mains, il fait gracieusement demi-tour et se range flanc contre flanc avec sa compagne. Alors un moment, de son post-abdomen couché à plat, il lui caresse l'échine. L'autre ne bouge, impassible. Et cela dure pendant une heure ou deux, sans grand change- ment : c'est le promis faisant sa promenade avec sa promise. Mais, finalement, le mâle parvient à une pierre dont l'abri parait lui convenir. Il läche sa compagne d'une main, d’une seule, et, tenant toujours bon de l’autre, il gratte des pattes, il balaye le sol de la queue. Une grotte s'ouvre Il y pénètre, et, petit à petit, sans violence, il y entraine la patiente scorpionne. Bientôt tout à disparu. Un bourrelet de sable ferme la demeure : le couple est chez lui; il y reste toute la nuit pour se séparer le lendemain. Ë La pariade, cependant, ne se fait pas sans choix, ainsi qu'on vale voir par la scène suivante que décrit Fabre. Un male, tout guilleret, tout pétulant, dans sa course précipitée à travers la foule, se trouve soudain face à face avec une passante qui lui convient : celle-ci ne dit pas nonet les choses vont vite. Les fronts se touchent, les pinces besognent; en larges mouvements les post-abdomens se dressent verticalement, s'accrochent par le bout — la bouteille à venin — et doucement se caressent en lentes frictions. Bientôt cette « pyramide » s’affaisse, les doigts se trouvent saisis, et, sans plus, le couple se met en marche. Le mâle se hâteà reculons et s’en va tout fier, semble-t-il, de sa conquête. D’autres femelles sont rencontrées, qui font galerie et regardent. L'une d'elles se jette sur l’entrainée, l'enlace des pattes et fait effort pour arrêter l'équipage. Contre pareille résistance, le mäle s’exténue; en vain il secoue, en vain il tire. Voyant que l'équipage ne marche plus, il en prend son parti et abandonne l'affaire. Une voisine est là, tout près. Brusque en pourparlers et sans autre déclaration cette fois, il lui prend la main et la convie à la promenade. Elle proteste, se dégage et fuit. Du groupe des curieuses, une seconde est sollicitée, avec la mème sans-façon et se laisse entrainer. De toutes ses forces, il (1) Voir Henrt Cour, L'amour chez les béles. Tallandier, édit., Paris, 1905. 194 LE NATURALISTE ———————————————————————————————— ————— ’’—————————— —— secousses si l’autre refuse douceur s'il obtient docile obéissance. quentes, parfois assez prolongées. : Alors le mâle se livre à de curieux exercices. Ramenant à lui les pinces, puis de nouveau les tendant en ligne droite, il con- traint la femelle à semblable jeu alternatif. Ils forment à eux deux un système de tringles articulées ouvrant et fermant alter- nativement leur quadrilatère : c'est un exercice d'assouplisse- ment, qui cesse bientôt d'ailleurs, et, finalement, la femelle est entraînée sous une pierre faverable. d'avancer ; il agit en Des pauses sont fré- tire à lui par x x * On peut considérer comme à peu près résolue, du moins en ce qui concerne un certain nombre de poissons marins, la question de l'obtention de leurs œufs et de leur incubation. Quelques espèces se montreront évidemment plus ou moins réfractaires à l'emploi des méthodes générales; elles exigeront peut-être des conditions différentes, mais il s'agira alors de cas particuliers et probablement assez rares. Le seul point noir à l'horizon de Ja pisciculture marine est le problème beaucoup plus complexe de l'élevage des larves et de leur développement jusqu'à leur forme adulte. En supposant même en tous points rationnelle la méthode actuellement en honneur en pisciculture publique, qui consiste à conserver le moins longtemps possible les petits êtres provenant de l'incubation artificielle, une pareille technique ne saurait, cela va sans dire, s'appliquer à la pisciculture privée dont le but consiste à pousser l'élevage de ses produits jusqu'à leur utilisa- tion commerciale. Et le problème consiste dès lors beaucoup moins à produire des millions de larves qu'à conduire quelques milliers d’alevins jusqu'à cette phase d'utilisation, C'est à sa solution que MM. Fabre-Domergue et Biétrix se sont attachés, avec la conviction que de là dépendait non seulement l'avenir de la pisciculture en bassins fermés, mais aussi celui de toutes les tentatives futures de repeuplement des eaux libres. I s'agissait donc, avant tout, de trouver un moyen véritable- ment pratique de conserver les poissons — en l'espèce il s'agis- sait surtout de soles — après leur naissance, de leur faire fran- chir, en les nourrissant dès le moment opportun, cette redoutable période critique qui caractérise les derniers jours de la résorption vitalline. Il s'agissait enfin, cette période critique franchie, de leur assurer, dans des bassins convenablement amé- nagés, les conditions d'existence requises pour en obtenir le plus rapide accroissement. MM. Fabre-Domergue et Biétrix sont arrivés à obtenir sans cesse sous la main la nourriture nécessaire en s'adressant à un flagellé, le Monas Dumali, excessivement abondant dans les ma- rais salants auxquels il communique pendant l'été les curieuses colorations rouges et vertes bien connues de tous ceux qui les ont visités. Dès le début de leurs recherches, ils avaient pensé à utiliser ce matériel si a'sé à se procurer et ils s'étaient assurés des envois réguliers de ces organismes. Chacun sait que la fabrication du sel en marais salants con- siste à recueillir l'eau de mer dans des bassins extrêmement plats, les œillets des saulniers et à l'y abandonner à une lente évaporation sous l'action des rayons solaires. L'eau ainsi traitée éprouve donc une augmentation progressive de densité jusqu'au moment où, sursaturée, elle commence à laisser déposer les sels qu'elle tenait en dissolution. Or, c’est à partir de ce moment que commence à se dév elopper dans les € œillets » le Monas Dumali, et l’on se trouve ainsi en présenc e d'un- être qui, par une lente adaptation, s'est accoutumé à voir dans un milieu si habituelle- ment nuisible aux protophytes et aux protozoaires qu'il constitue, dans la vie pratique, le meilleur liquide conservateur de nos matières alimentaires, la saumure. Que se passe-t-il dans les « œillets » au moment de l'apparition des Monas ? Pourquoi ceux-ci s'y développent-ils en si grande abondance et aux dépens de quoi vivent-ils ? Autant de questions fort intéressantes puisque d'elles dépendait pour les expérimen- tateurs la possibilité de cultiver à volonté leur précieuse denrée, l'hypothèse suivante qui leur vint à l'esprit et que confirma l’expérimentat'on leur donna la clef du problème. L'eau de mer qui pénètre dans les bassins d'évaporation con- tient à l’état normal un grand nombre d'organismes fort divers, dont beaucoup trouvent là des conditions de milieu éminemment favorables (chaleur, lumière, stagnation), se multiplient d'abord rapidement. Peu à peu cependant, la concentration. augmentant, cette population commence à nuancer et il arrive un moment où l’eau saturée des œillets ne renferme plus que les êtres adoptés à ce milieu spécial. Mais aivrs ce milieu n'est plus seulement une solution saline concentrée ; par le fait que ne peuvent s'y déve- lopper les microbes habituels de la putréfaction dont le rôle naturel est la transformation des matières organiques, il renferme, en dissolution, une proportion considérable de substances aibu- minoïdes résultant de la destruction où, pour mieux dire, de la macéralion de tous les organismes qui y sont morts après y avoir prospéré. Ces matières albuminoïdes si rapidement dé- truites par les saprophytes en eau normale forment ici évidem- ment un excellent milieu de culture pour qui sait se les appro- prier, et c'est à leurs dépens que doivent vivre les Monas, défiant désormais, de par leur spéculation physiologique, toute concur- rence vitale étrangère. Pour vérifier cette hypothèse, ils firent concentrer de l’eau de mer Jusqu'au voisinage de la saturation, ils y ajoutèrent une. assez forte proportion de matière albuminoïdes sous forme de bouillon de morue salée et ils y ensemencèrent un peu de l’an- cienne provision conservée de l’année précédente. Soumise à l'agitation dans un cristallisatoire, cela donna au bout de quel- ques jours une magnifique purée de Monas.Renouvelé à plusieurs reprises ce même essai de culture a constamment donné les mêmes résultats, abstraction faite de la coloration des organis- mes quine revêtent dans les vases de culture que la couleur verte, forme sous laquelle on les avaient utilisés au début. La culture en grand des Monas fournit non seulement un moyen très pratique de subvenir immédiatement aux premiers besoins des larves de poissons comestibles ; mais encore, par la facilité d'y procéder sur une échelle aussi vaste qu'on peut le désirer elle servira sans doute par la suite de matériel intermé- diaire pour l'élevage des organismes plus élevés qu'exigent ulté- rieurement certaines de ces larves. Presque dès le début de la phase alimentaire, la jeune sole, admirablement organisée pour la préhension de grosses proies, s'attaque aux larves de poissons qui vivent dans son voisinage et fait notamment de celle des Sprats une consommation à laquelle permet heureusement de subvenir l'abondance considérable dans la mer des œufs de cette espèce au momentoù l’on ena besoin. Mais il n'en va pas de même de toutes les autres espèces de poissons comestibles. Le Bar, par exemple, qui au début se contente de Monas, ne tarde pas à exiger des larves de copépodes en quantité d'autant plus considérable que ce matériel est plus ténu. 11 en sera probablement de même du Turbot; or si pour des essais de laboratoire qui ne portent jamais que sur quelques centaines d'œufs ou de larves, on peut toujours, au prix de quelques eflorts et de beaucoup de soins, récolter en mer du plankton en quantité suffisante, le trier au retour pour en écarter les organismes nuisibles où dangereux, le séparer du déchet résultant de la mort d'une partie de ces organismes et le verser enfin dans les tonneaux d'élevage, on ne. saurait songer à compter sur un pareil moyen pour assurer les besoins autrement importants d'une « industrie » publique ou privée. * X *k M. C.-G.-S. Sandberg vient de passer une thèse sur la géo- logie du massif de la Pierre à voir, dans le Bas-Valais. L'examen pétrographique de diverses roches des Alpes et les constatations sur le lerrain, joints à une étude approfondie des cartes géologiques de la Suisse l’ont conduit à constater que, dans les Alpes occidentales et Suisses, les parties frontales et médianes des anticlinaux ne présentent que peu ou point de métamorphisme. Au contraire, dans leurs parties profondes, le métamorphisme va en augmentant à mesure qu'on se rapproche de leurs racines. Par contre les charnières des synclinaux sont fortement méta- morphosées, et Ja transformation diminue d'intensité à mesure qu’ on s'éloigne de ces charnières. Enfin, le phénomèné va tou- jours en s’accentuant quand on marche de l’extérieur vers l'in- térieur des Alpes. Il s'ensuit forcément que la cause à laquelle est dû le méta- morphisme agissant encore pendant la période du plissement et que son siège doit être.cherché dans les parties profondes du géosynelinal, que seule l'intensité du plissement a pu tenir éloi- gnées des têtes anticlinales en les rapprochant des dernières synclinales. De plus, en cherchant la cause de ce métamorphisme, M. Sandherg a constaté, et les travaux des divers auteurs l'ont confirmé dans cette hypothèse, que, dans quelques-uns des syn- clinaux, des dépôts d'âge relativement récents sont transformés de telle sorte que l'on ne peut attribuer cette transformation LE NATURALISTE 195 qu'à l'influence directe de roches éruptives non encore consoli- dées, c'està-dire au métamorphisme de contact. C’est donc à des roches éruptives sous-jacentes qu'il convient d'attribuer cette action. Comme d’ailleurs le plissement alpin est d’âge oligocène et que dans les synclinaux en question, il y a des sédiments d’âge oligocènes qui sont devenus cristallins, il en résulte que ces roches éruptives doivent être considérées comme oligocènes. Enfin, les manifestations dynamiques étant allées en s'accen- tuant de l'extérieur à l’intérieur de la chaîne, on doit s’attendre à constater, dans cette direction, une augmentation de l'intensité du phénomène, dû aux mouvements de la roche éruptive sursa- turée d’agents minéralisateurs, mouvements qui facilitaient la sortie de ces derniers. Il suit également de là que les représentants non métamorphi- ques des terrains sédimentaires doivent se rencontrer, dans les nappes de charriage, en compagnie des témoins étirés du noyau éruptif qui a pris part au plissement. Ces témoins se trouvent, en effet, dans certains blocs exoti- ques des klippes, lesquels, comme on sait, sont de la même nature que le granite des Alpes. M. Sandberg est ainsi conduit à regarder le granit des Alpes occidentales comme étant d'âge oligocène. Il y voit une explica- tion rationnelle du mode d’accentuation du métamorphisme alpin, question qui, soulevée en 1903, comme l'une des plus importantes, au Congrès géologique de Vienne, y était restée sans solution, aussi bien que celle des blocs exotiques cristal- lins. Henry CouriN. LIVRES NOUVEAUX L'Évolution inorganique étudiée par l'analyse spectrale, par Sir Norman Locxver. 1 vol. in-8 de la Bibliothèque scientifique internationale, cartonné à l'anglaise : 6 francs; franco, 6 fr. 60). L'auteur expose dans cet ouvrage le résultat de ses recherches les plus récentes sur la chimie du soleil et des étoiles, ainsi que ses théories sur la dissociation et sur l’évolution inorganique, _ déduites de ces recherches. Ces travaux et leurs résultats sont appuyés sur l'analyse spectrale. L'hypothèse de la dissociation émise dès 1873 par le savant anglais suppose qu'à haute température les unités chimiques, sur lesquelles nous opérons à température plus basse, se trou- vent émiettées en masses plus petites et cette idée lui a permis d'expliquer les phénomènes spectraux observés aussi bien dans les laboratoires que dans les astres. Après avoir répondu aux diverses objections que ses théories ont soulevées dans le monde savant, M. Norman Lockyer envi- sage les phénomènes, non plus dans l'hypothèse d’une dissocia- tion, mais avec les idées d'évolution. Celle-ci ne s'applique pas seulement au monde organique, animal ou végétal, mais aussi au monde inorganique. Dans l’évolution inorganique, les changements chimiques pro - duits par les changements de température doivent être le guide principal, et l'on doit chercher les formes les plus simples et les plus anciennes dans les régions où règne actuellement la plus haute température. L'analyse spectrale est du plus grand secours dans l'étude de ce problème et l’auteur arrive à cette conclusion : que le produit final de la dissociation où de la séparation des éléments des corps par la chaleur doit être la forme chimique primitive. En descendant des étoiles les plus chaudes vers les plus froides, le nombre des races spectrales augmente et, avec leur nombre, le nombre des raies et celui des éléments chimiques. A chaque stade, avec l'introduction de certaines formes nouvelles disparaissent certaines formes anciennes. En résumé, les étoiles présentent une progression des formes organiques dans les ter- rains géologiques. LA PRÉHISTOIRE EN FRANCE a. Tumuli à incinération. On peut les classer en série : 1° Tumulus à urne ; 20 Tumulus à urne sous un galgal intérieur; 3° Tumulus à urne sur dalle d’incinération ; 4° Tumulus à dalle d'incinération reposant sur un mur de pierre sèche et portant des urnes et des vases funé- raires ; 5° Tumulus à plusieurs dalles d’incinération superpo- sées et placées dans une fosse; 6° Tumulus à urnes placées dans des caissons de pierre reposant eux-mêmes dans une fosse et recouverts d'un galgal, puis de terre; 70 Tumulus à urne placée dans une chambre formée d’un cercle de pierres sèches recouvertes d’une dalle. Des sortes de menhirs forment un cromlech ou un alignement dans l’intérieur du tumulus. Ce type est répandu le long du rivage des Côtes-du-Nord. 8. Tumuli à inhumation. Il en existe de plusieurs types. Voici les principaux : 1° Les cadavres couchés sur le flanc gisent au milieu d’un tumulus composé de pierrailles et de terre; 20 Les cadavres sont soùs un Cairn recouvert de terre: 3° Le cadavre est couché sur le dos; au-dessous de lui sont des vases et au-dessus, de la terre coupée par un lit de pierres sèches; 4° Le cadavre git sous de larges dalles en chevrons, recouvertes de couches alternatives de terre et de pierres; 5° Le cadavre git sous des dalles en chevrons au-dessus et au-dessous desquelles il existe de larges dalles hori- zontales, le tumulus englobant le tout ; 6° Le tumuli comprend une enceinte circulaire qui contient plusieurs couches de cadavres isolés dans des caissons formés de dalles verticales ; les couches sont recouvertes par des dalles horizontales. Lorsque les tumuli ne contiennent pas de dalles, les corps ont pu être déposés dans des cercueils composés soit : 49 D'un tronc d'arbre fendu dans le sens de l'axe et dont les deux moitiés sont excavées et plus fortement à l'extrémité destinée à recevoir la tête à la facon des boites à momies égyptiennes, avec deux trous à la partie inférieure pour laisser écouler les liquides cadavériques; 20 De deux madriers placés de champ au fond d’une fosse, dans l'intervalle desquels trois branches de bois supportaient le cadavre, un plancher rejoignait les ma- driers à la partie supérieure et le tumulus recouvrait le tout. Localisation des Tumuli, type de la Côte-d'Or. Les tumuli du type de la Côte-d'Or ont été retrouvés dans les départements suivants : Côte-d'Or (T. de la Butte à Sainte-Colombe; T. de Villaines-en-Duesmois ; T.de Monceau-Lorent et de Vic- de-Bagneux, à Magny-Lambert; T. de Cosne, du Bois de la Pérouse, de Rivanet, du Bois d'[vry, de Créancey, de Montrichard, de Vauxhaulles, d'Aubigny-la-Ronce; les 196 LE NATURALISTE RE PT D TT NV ENT TENTE TEE SR or QU EURO OUR OU EG 64 UGS pe RE cinq tumuli de Melorsey, celui de la Garenne à Châtillon- sur-Saûne),. Haute-Saône (T. d'Apremont, de Mercy). Ain (T. de Saint-Bernard). Haute-Marne (T. de la Combe Martin, de Cussey). Doubs (T. de Cadamen, d'Amancey, de Ferlans, de Flagey, de Guyanvesme, de Nyon, de Refranche, de Saroz, d'Amodan, d’Alaisc). Vosges (T. de Surcauville, de Sauville, de They-sous- Montfort). Jura (T. de Clijey, de Condes, de Chilly). Vienne (T. du Gros-Guignon, à Savigné). Haute-Vienne (T, de Niscon). Cher. Lot (T. de Gramat). Aveyron, Drôme, etc. Mobilier des Tumuli de la Côte-d'Or. Les objets recueillis dans ces Tumuli sont : Objets de Fer. — Epée de fer de 1 mètre ressemblant au type en bronze de Barésia ; certaines épées ont des fourreaux de fer avec bouterolle en bronze. Au début, l'épée gauloise de fer présente la soie plate à rivets et tous les autres caractères particuliers de lépée en bronze qu’elle a remplacée. Telles sont les 9 épées du tumulus de Cosne. Le retour au tvpe primitif mar- quera un progrès sur la longue épée faussante sans pointe, cette classique épée que le guerrier, au bout de quelques coups, était obligé de redresser sur son genou, au milieu de la bataille. Le type se modifie vers le 1v° siècle avant Jésus-Christ ; la soie plate disparait et est remplacée par une sorte de tige terminée par un bouton (Epée d'Alésia). Une épée de fer à poignée de bronze, trouvée dans le lac de Bienne, est la reproduction exacte d’une épée de bronze avec côtes sur la lame. Les tvpes variés des épées de bronze en France indiquent que leur usage fut longtemps prolongé avant qu’elles ne fussent définitive- ment remplacées par des épées de fer, Poignard. — Le poignard de fer du type à antenne est absolument le poignard de bronze de Hallstatt. Certains poignards ont des manches recouverts de cuir. Lame de couteau. Boucle de fer. Parmi les objets de fer, on a trouvé des pièces de char coulées et moulées, avec une ornementation surprenante, non seulement sur la face externe de ces pièces, mais encore sur leur face interne, cela prouve une facilité d'exécution extraordinaire. Les artisans en fer de cette époque étaient donc des maîtres instruits par la pratique du coulage du bronze. (A suivre.) Dr ETIENNE DEYROLLE." Bibliographie RRRRRRRRRRAR AI 423. Marval (L. de). d'oiseaux. Gigantorhynchus mirabilis. Rev. suisse de Zool., VIT, I, 4905, pp. 195-387, pl. I-IV. . Meade-Waldo (G.-B.). À Trip to the Forest of Mar- mora, Morocco. 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Nous commencerons par la France; notre pays, bien que n'étant pas un pays de tremblements de terre, n'apporte pas moins un contingent assez sérieux à la liste des phénomènes sismologiques, ces phénomènes sont ordinairement des secousses assez faibles, mais qui ont cependant une intensité et une durée appréciable. | En exceptant certaines secousses qui se produisent sans que l'on puisse leur assigner une cause quelconque, les régions de secousses, en France, sont situées aux environs des chaines de montagnes : Pyrénées, Alpes et Vosges. Dans la région des Pyrénées, nous pouvons signaler: la secousse qui eut lieu le 11 mai, dans la vallée d'Ossau, près de Pau; les oscillations qui étaient dirigées de l'Est à l'Ouest ont duré environ dix secondes. Dans les nuits du 17 au 18 octobre et du 18 au 19, des tremblements de terre ont été ressentis dans toute la région montagneuse du Pays-Basque. Le 13 juillet 1904, ce sont les environs de Bordeaux qui ont été éprouvés, la secousse a eu lieu entre 3 h. 10 et3 h. 15, à Bordeaux, Pau, Agen et Tarbes. Dans le Lot-et-Garonne, à Clairac, au moment d’une secousse, des verres se sont entrechoqués. A Montclar, deux fortes secousses ont eu lieu à 3 h. 6; après des trépidations verticales est venue une secousse horizontale dans la direction du Nord- Sud et qui a duré trois secondes. On a également observé des secousses à Moissac, La Réole, Auch, Argeles, Lectoure Mirande. Le 22 juillet, une nouvelle secousse avait lieu à Bordeaux à 6 h. 45. Au bureau de poste, les appareils télégraphiques et téléphoniques ont été violemment secoués; les vitres du bureau ont été brisées, le même jour une secousse s’est fait également sentir à Tarbes et à Pau. Nous pouvons également signaler, dans la même région, le tremblement de terre de Saintes qui a eu lieu le 23 mai à 9 h. 55 du soir; la secousse a été accompagnée d'un bruit sourd qui a duré quatre à cinq secondes. Plus au Nord, une secousse s'est produite dans la région de la Vendée, le 15 février 1904, à dix heures du soir; elle a eu lieu à Cholet (Maine-et-Loire) et a duré quinze.secondes; dans les habitations, les lits, tables et chaises ont été renversés. A la même heure, deux fortes secousses ont été ressenties aux Herbiers (Vendée). Dans les Alpes, le 12 juillet, un tremblement de terre a eu lieu à Briançon, vers 5 h. 45, du matin; M. A. Martel, le grand spaeologue qui se trouvait dans la région, rapporte que la secousse a été forte et a duré plus de deux secondes, avec cinq à six oscillations horizontales, dans la direction approximative Sud-Est, Nord-Ouest. À Briançon et à Sainte-Catherine, beau- coup de maisons ont été lézardées, des cheminées ont été em- portées et des plafonds écroulés; néanmoins, les dégâts ont été insignifiants. Dans la région des Vosges, nous n'avons à signaler que la secousse avec grondement souterrain, allant du Nord à l'Est qui a été ressentie le 17 août, à Remiremont et celle qui a été res- sentie le 2 mai, vers minuit et demi, à Strasbourg et dans les environs ; sa durée a été de trente secondes et sa direction était de l'Est à l'Ouest, elle aurait été également ressentie dans la Haute-Alsace, aux environs de Colmar. En dehors de la région française, nous pouvons signaler la secousse de tremblement de terre qui a eu lieu le 23 avril à 4 h. 35 de l'après-midi, à Fleurus (Belgique), elle n’a occasionné aucun accident de personne, ni aucun dégât. Si nous envisageons le Nord de l’Europe, nous signalerons des tremblements de terre en Angleterre et dans la péninsule scandinave. En Angleterre, une secousse à eu lieu le 21 juin, dans la matinée, à Leicester, au centre de l'Angleterre et, le # juillet, plusieurs secousses ont été ressenties dans les comtés du Nord, ces secousses n’ont déterminé aucun dégât. 9 SÉRIE — IN° A A4. 1° SEPTEMBRE 1905 Æ, En Suède et Norvège, des ‘secousses se sont fait sentir. le 24 octobre, dans toute la Suède méridionale; le 26 octobre, à 6 h. 27 du matin, dans la partie méridionale du district de Smaalenene; le 25 octobre, à 6 h. 10 äu soir, au phare de Stræmlanger et le 18 novembre, à 3 h. 30 du matin, deux secousses ont eu lieu dans la région de l'Ullemaker et de l'Eidswolet. Les autres tremblements de terre intéressant l'Europe se sont tous produits dans le bassin méditerranéen. En Espagne, deux tremblements de terre: le premier compre- nant deux secousses a eu lieu le 28 février à Velez Rubio, dans le Sud de l'Espagne; le second, le 15 juin, à Lugo, dans le Nord de l'Espagne et qui intéresse plus tôt la région pyrénéenne, fut cause de la rencontre de trains dans un tunnel entre Turbia et Puerta. L'Italie reste toujours, en Europe, la terre classique des trem- blements de terre. Si nous examinons l'Italie du nord au sud, nous pouvons signaler le tremblement de terre de Magliano di Mani, qui s’est produit le 24 février; dans la soirée, un certain nombre de mai- sons ont été endommagées, les dégâts ont été plus considérables dans le village voisin de Rosciolo. Le lendemain dans la matinée, un tremblement de terre s'est produit à Avezzano, au sud de Naples; la même secousse s’est fait sentir à Rocca di Papa et Velletri, aux environs de Rome, et, le même jour, à 8 heures du soir, un tremblement de terre a été signalé dans l'Italie du centre ef a intéressé la région Modène, Florence, Urbino. Ces différents tremblements de terre paraissent avoir été pro. duits par une même secousse qui à intéressé presque toute la péninsule italienne et s’est répercutée sur une longueur de plus de 400 kilomètres. Dans la même localité de Magliano di Mani une nouvelle secousse a eu lieu le 10 mars à 10 h. 30 du matin; cette secousse assez forte à été suivie de quatre autres, elle s’est étendue d’un côté à travers l'Adriatique et a intéressé le port de Trieste et de l'autre à travers les Alpes du Tyrol jusqu'à la ville de Bozen. Nous ne quilterons pas cette région sans parler des secousses qui se sont produites dans les Alpes Autrichiennes, à Brasso et à Kezdi-Vasarhely (Hongrie). A Brasso la secousse s’est produite à 3 h. 56 minutes du matin le 6 février et a consisté en une forte secousse suivie de quatre autres plus faibles et à Kedzi-Vasarhely le même jour à 3 h.52 minutes, c’est-à-dire quatre minutes avant, ily a eu trois fortes secousses suivies de deux autres plus faibles. A Pise et Livourne, deux fortes secousses ayant une durée de 5 secondes ont été ressenties le 17 novembre à 6 h. 45 minutes du matin. Dans le nord de la Calabre, à Castrovillari, une secousse de tremblement de terre s'est produite le 15 mars à 11 h. 40 minutes et n'a occasionné aucun dégât. Durant cette même année, le Vésuve n’est entré en éruption que deux fois, en août et en septembre. Le 4 août, des quantités de matières incandescentes ont été projetées en dehors du cratère central, avec de formidables détonations ; le lendemain le volcan était rentré dans son état normal. Le 22 septembre le Vésuve a lancé des pierres calcinées, et des coulées de lave se sont produites sur le versant nord-est. Dès le 23 septembre, l'activité du Vésuve était très forte, les parois éboulées du cratère tendaient à en obstruer le fond d’où partaient de violentes détona- tions et des projections de poussières volcaniques. Le courant de lave de la vallée d’Atrio del Cavallo formait de petits volumes dont les explosionsavaientjusqu'à 150 mètres de hauteur. De larges fissures se sont produites dans le grand cône dont on considérait le déchirement éopmme possible. Le 2% et le 25 septembre, l'ex- plosion continuait et le volcan lançait des matières ignées à de grandes hauteurs. Quelques jours après le calme était rétabli. Si nous examinons maintenant la péninsule des Balkans, nous voyons le 4 avril un tremblement de terre intéressant tout le nord de la péninsule et s'étendant à la région : Bucarest, Sofia, Belgrade, Philippopoli. À Bucarest le tremblement de terre a eu lieu à midi 26 minutes et a duré 75 secondes ; à Solia trois fortes secousses ont été ressenties entre midi et midi et demi. À Bel- grade il n’y a eu qu'une faible secousse. Mais à Philippopoli trois violentes secousses se sont produites entre midi et une heure. Le mouvement sismique qui allait de l'Ouest à l'Est était accom- pagné de forts grondements. Au méme moment deux fortes secousses de tremblement de terre ont été ressenties à Salonique à environ 250 kilomètres de la première région. Dans une école serbe une personne à été tuée et une autre blessée, il y a eu également des dégâts dans quelques stations de chemins de fer, Sinous examinons le sud de la péninsule Balkanique nous 198 LE NATURALISTE oo ———————_—_————]—]—]— Ï voyons que le 29 août 1904, vers 2 heures de l'après-midi, la ville de Pyrgos, dans la Grèce péninsulaire, à été fortement éprouvée. Cinquante maisons se sont écroulées, et le même nombre d'habi- {alions ont été endommagées. Le jour précédent, dans l'ile de Samos, de faibles secousses auraient été ressenties à des inter- valles plus où moins éloignés. Nousne quitlerons pas le bassin méditerranéen sans parler des phénomènes sismiques qui ont pu intéresser notre colonie de l'Algérie. Les secousses se sont principalement fait sentir dans la région Nord-Est comprenant la province de Constantine et la Tunisie. Deux secousses ont été ressenties le 18 février dans toute la région de Tiberguent à environ 50 kilomètres de Constantine entre la- chaine de Babor et les monts Ouled Kebbah. A Pautre extrémité de l'Algérie une secousse a eu lieu à Oranle 28 août. En Tunisie c’est surtout la région de Tunis qui est la plus éprouvée. Dans la nuit du 27 au 28 février 190% à 2 heures 6 mi- nutes, une secousse sismique à éprouvé la ville de Bejda sur l’'oued Medjerda à environ 40 kilomètres de Tunis, l’oscillation s'est produite de l’est à l'ouest. Ce tremblement de terre parait avoir coincidé avec celui qui, à la même date, a ébranlé toute l'Italie péninsulaire. La ville de Tunis elle-même a ressenti une secousse dans la nuit du 43 au 14 novembre, les mouvements sismiques se sont fait sentir dans les quartiers du nord-est de la ville. Avant de quitter l'Afrique, nous citerons l’éruption volca- nique qui eut lieu le 25 février dans l'ile de la Grande Comore au nord de notre colonie de Madagascar. À cette date, le volcan du mont Kartola, situé à 2.200 mètres de hauteur, envoyait des coulées de lave dans la province d'Orchini jusqu'à la mer. Les laves sortaient par trois cratères éloignés les uns des autres de 1.000 mètres environ. Presque en même temps une autre coulée s'échappait du mont Rosso vers la partie sud-est de l'ile. L'éruption avait débuté par des détonations formidables et de violentes secousses. Cette éruption volcanique a duré jusqu'au 5 mars, elle ne parait pas avoir occasionné de dégâts. En Asie signalons le tremblement de terre de Bakou qui a eu lieu le 6 juillet et qui a duré près d'une minute, et dans la même région celui qui a eu lieu à Askabad (Turkestan), le 9 novembre, dans la matinée. Dans une autre partie de PAsie, il faut signaler, dans l’île de Java, l'éruption du volcan Mérapi qui a enseveli une ville tout entière sous des torrents de lave et où des centaines de personnes ont péri, ainsi qu'une violente secousse de tremblement de terre qui à été ressentie à Formose, à Kiayih :150 maisons ont été démolies et 33 endommagées, 78 personnes ont péri et 23 ont été blessées. En Sibérie, le tremblement de terre qui eut lieu en Trans- baïkalie le 28 septembre 1904 a intéressé une aire de 11.000 à 12.000 kilomètres carrés, formant un ovale irrégulier dont le grand axe est dirigé du nord-ouest au sud-est; ses points extrêmes étaient Troïtzkovok dans le sud-est et Bagalansk dans le nord-ouest, le centre de ce phénomène se trouve à Preym- naya sur la rive sud-est du Baïkal. En Amérique, nous aurons à signaler l'éruption de la Mon- tagne Pelée à la Martinique qui a été en activité à la fin de sep- tembre et dans les premiers jours d'octobre, l'éruption heureu- sement n'a pas causé de grands dégâts. D'énormes quantités de vapeurs et de cendres ont été lancées par le volcan; des vapeurs ont plané au-dessus du cratère pendant toute la journée du 29 septembre, formant un nuage qui s'élevait à 2.400 mètres de hauteur. Une grande quantité de matières volcaniques sont sor- ties de la ‘partie inférieure du volcan, mais n’ont pas envahi la vallée. Un violent tremblement de terre a eu lieu le 34 janvier dans la région! de FOrénoque, près du golfe Paria au Vénézuéla, et un tremblement de terre ayant occasionné des secousses considé- rables s'est fait sentir le 4 mars à 5 h. 20 minutes du matin à Lima, Pérou. Dans le nord de l'Amérique, au Canada, nous devons signaler les violentes secousses sismiques qui se sont fait sentir dans les provinces de Québec et d'Ontario; un grand nombre d'habitations ont été ébranlées et menacent ruine. En Océanie, il nous reste à parler de la secousse de tremble- ment de terre qui a été ressentie à 10 h. 22 du matin, le 9 août 1904 à Vellington, Australie. Si maintenant nous examinons les régions terrestres où se sont produits les tremblements de terre et que nous divisions le globe terrestre en trois régions : régions sismiques, régions per- sismiques et asismiques, nous voyons que la plupart des phéno- mènes sismologiques se sont produits dans la première de ces régions : Bassin méditerranéen, région du Caucase, Java, For- mose, Antilles, Pérou. Quelques phénomènes ont intéressé la seconde de ces régions, c’est-à-dire celle où existent d'anciennes chaînes de montagnes qui ont été détruites par la dénudation terrestre, ce sont les tremblements de terre s'étant produits en Suède, Norvège, Angleterre, France, Sibérie, Canada et Austra- lie. Quant à la région asismique, nous n’aurons aucun phéno- mène à signaler. .On voit par l'exposé des phénomènes volcaniques et sismolo- giques qui ont intéressé l’année 1904, que notre globe est loin d'avoir atteint la stabilité qu'on est en mesure de lui supposer. Ces diverses manifestations de la surface terrestre prouvent que si la géologie est une science qui s'occupe des phénomènes de la vie passée, elle s'occupe aussi des manifestations véritablement vivantes de la terre; élle n’est pas, comme plusieurs personnes se plaisent à la nommer, une science morte, elle est une science bien vivante puisqu'elle cherche l'activité actuelle de la planète sur laquelle nous demeurons. E. Massar. CHRONIQUE & NOUVELLES Une nouvelle espèce de gorilles. — Le sens du retour chez le pigeon voyageur.— La sélection naturelle chez les papillons. — Le culle des sources el les sorciers en Lorraine. On a, à plusieurs reprises, parlé de singes énormes qu'on aurait vus dans les hautes vallées du Lôm et de la Sangha et qui auraient, dit-on, attaqué des caravanes. Le fait est exact, car M. Eugène Brussaux vient d'envoyer une photographie de ces monstres à M. Hanry. L'animal, que l'examen de sa tête et en particulier de son crâne, de sa face, de son oreille, montre bien être un gorille, se différencie de celui qu'on rencontre au Gabon par sa taille gigantesque. Il ne mesurait pas moins de 2 m. 30 et son cadavre assis atteignait la taille d'un Pahouin debout. Ila été tué près de Ouessou, le chef-lieu de la moyenne Sangha et faisait partie d’une bande composée de trois sujets dont on à parfaitement reconnu les empreintes sur le sol. Son crâne est très fuyant et porte une crête très saillante et coupée à pic en arrière. Le prognathisme est très accusé, mais la dentition est peu apparente. L'’oreille est remarquablement petite. L'animal est presque nu sur la poitrine et sur le ventre, tandis que ses épaules et ses cuisses sont couvertes d'un poil long et épais. La largeur des épaules est de 1 mètre 10 centimètres el sa main défachée pèse 2 kilogrammes et demi. Il n’a pas fallu moins de huit tirail- leurs pour apporter à la résidence la dépouille à demi-décom- posée du géant; elle pesait 350 kilogrammes. M. Hanry croit qu'il s’agit là, sinon d'une espèce particulière, du moins d'une race du gorille déjà connu. LS x * Dans ces derniers temps, on a fait beaucoup de lächers de pigeons voyageurs, dans le but de résoudre diverses questions pratiques. Celles-ci ont eu aussi pour conséquence d'attirer une fois de plus l'attention sur l'éternelle question du sens de la direction; chacun a dit son mot, sans d’ailleurs résoudre l'affaire. M. Pierre Bonnier a fait cependant des remarques fort intéres- santes, ce qui n'a pas lieu d'étonner, puisqu'il s'occupe depuis de longues années de tout ce qui touche à l'orientation. Cette faculté, dit-il, commune à tous les animaux, semble prodigieuse- ment développée chez certaines espèces, dont les pigeons voya- geurs, et a pu faire croire à un don merveilleux, alors que rien n'est plus simple en réalité au point de vue physiologique. Ce point vers lequel s'oriente le pigeon, ce n’est pas un point quelconque; c'est toujours un point de départ et il est toujours plus facile de savoir d’où l’on vient que de savoir où l'on va. Quel que soit le mode de déplacement qui nous éloigne d'un lieu quelconque, que nous nous soyons mus librement ou qu'on nous ait transportés, nous restons rattachés, comme par le fil d'Ariane, à notre point de départ par la notion du chemin par- couru. Il s'agit de savoir garder cette notion. LE NATURALISTE EE RP A A Ne D'autre part, la question de distance perd beaucoup de son importance quand il s’agit d'animaux doués d’une grande vitesse de locomotion. Tel animal qui pourra aisément couvrir 100 et 200 kilomètres en une heure sera vraisemblablement mieux doué, quant à la faculté de se diriger et de connaitre sa direction, qu'un autre animal lent à se mouvoir. En outre, cette faculté, bien que commune à toutes les espèces animales, les plus rapides comme les plus lentes, sera bien autre- ment développée chez celles dans la vie desquelles l’orientation jouera un rôle plus considérable, comme chez les espèces migra- trices, et en général chez toutes celles qui ont à parcourir de grands espaces, relativement à leur taille, bien entendu. Mais cette faculté existe très nettement chez les espèces les plus séden- taires. Dans une méme espèce, elle est susceptible d'entrainement et de développement très variables. Tous les pigeons ne se valent pas, il s’en faut. De même, chez nous autres hommes, les habi- tants des steppes, des solitudes glacées, des déserts de sable, des forêts infinies de l'Afrique centrale, s’orientent à des distances énormes et parcourent sans s’égarer d’interminables routes, tan- dis qu'il est des gens qui ne peuvent visiter un appartement sans s'y perdre presque aussitôt. Si, au lieu de considérer la vitesse du retour au gîte d'un pigeon, ou la vitesse relativement bien plus considérable encore de certains hyménoptères, nous nous bornons à observer des prouesses moins extraordinaires, des espaces plus petits et des vitesses moindres, nous rapprochons peu à peu les données du problème de celles d’actes que nous accomplissons nous-mêmes tous les jours. Si, entrant pour la première fois dans une ville inconnue, nous nous aventurons dans le dédale des rues, nous pouvons rester attachés par la pensée à notre point de départ de deux façons. La première sera de nous rappeler la série des détours, des changements de direction suivis, assez fidèlement pour revenir sur nos pas, en refaisant inversement le chemin parcouru. C’est ce que font beaucoup d'animaux qui reviennent. au gite en reprenant inversement la route qu'ils ont suivie à l'aller, comme l’a montré Russel Wallace. C’est ce que le com- mandant Feynaud appelle la loi du contre-pied. Cette loi n’en est pas une, dit M. P. Bonnier, car elle est loin d’être générale. Le plus souvent, nous nous bornons à observer mentalement les changements d’orientation que subit notre point de départ, à mesure que nous nous déplaçons nous-mêmes en différents sens. C'est de cette seconde façon que nous nous rattachons d’une façon continue à notre point de départ. On ne fait pas un mou- vement, dans un sens ou dans un autre, sans que ce point de départ, auquel on pense machinalement, ne se soit déplacé de son côté par rapport à notre individu. Par une sorte d'attraction, on le sent derrière soi, plus à droite ou plus à gauche, qui semble suivre tous nos mouvements. Et, à un moment donné. _on peut dire : « Telle gare est dans cette direction; tel monument que j'ai dépassé est par là; je puis revenir à mon point de départ en coupant directement par ici », etc. Notre locomotion, à nous, hommes, est relativement lente, et la vue nous guide habituellement, au point même d’endormir la vigilance de cette observation du chemin parcouru et de l'orien- tation du point de départ. Il ne peut en être de même chez les animaux au vol rapide, chez qui la faculté d'orientation domine au contraire de beaucoup l'exercice de la vue. Comment s'effectue cette orientation ? On à fait toutes les hypothèses. La vue? Mais le pigeon, dans son panier, au fond du fourgon qui l'emporte, ne voit rien de la route. L'odorat? Mais il fait tout son voyage au milieu des mêmes odeurs, ou à peu près, et aucune des odeurs qu'il a pu traverser n'est restée en place quand il revient, et bien peu atteignent la hauteur de son vol. On a pensé à des perceptions magnétiques, à la reconnaissance des vents, à l'attraction infini- tésimale du gite, La chose, assure M. Pierre Bonnier, est bien plus simple. Quel est l’organe dont les perturbations donnent des sensations illusoires de déplacement en avant, en arrière, de tous côtés ; des impulsions réelles ou imaginaires dans les directions les plus diverses ; des vertiges avec déplacement, tournoiement des objets que l’on voit, des ascensions, des effondrements, bref des troubles les plus remarquables dans la représentation des atti- tudes et de la situation? Cet organe est la partie fondamentale de uotre oreille, bien plus ancienne et plus importante que celle qui nous sert à entendre : c'est l’appareil des canaux semi-cir- culaires de l'oreille interne. Quand il fonctionne correctement, il informe celui qui les possède deses variations d’attitudes, de ses déplacements, lui fournit des notions de déplacement angulaire, circulaire, des notions de vitesse, de déplacement rectiligne, etc. 199 Les pigeons et presque tous les vertébrés en ont comme nous, et c'est même sur des pigeons que cette fonction a été reconnue d’abord par Flourens. Les invertébrés n’en ont pas, mais ils ont des agents équivalents. Ces organes permettent l'observation de l'équilibre, c’est-à-dire l'orientation de la pesanteur; ils permet- tent aussi l'orientation du mouvement, du déplacement, par un mécanisme très simple, assez analogue à celui par lequel les aéronautes et les navigateurs évaluent leur vitesse et leur direc- tion — et qui est très connu aujourd'hui, L'animal enregistre la série de ses déplacements, s’il en est capable, pour la reprendre en sens inverse. Ou, plus simple- ment, il garde constamment, même en dormant, la notion des dépiacements apparents de son point de départ, déplacements liés à ses déplacements réels à lui. Et, dès qu'il est lâché, il éclaircit, il affine, il aiguise par quelques circuils réguliers sa notion de cette direction gardée à travers les vicissitudes du transport, et file bientot sans hésiter vers son gite, que son regard ne fera que guetter quand il se présentera dans la direc- tion projetée devant son vol rapide, * x * M. Arnold Pictet vient de faire quelques expériences sur la sélection naturelle chez les papillons; donnons-en le résumé d’après M. Henry de Varigny. Chez beaucoup d'espèces, chez Ocneria dispar, chez nombre de Bombycides et de Géométrides, les mäles éclosent plus vite que les femelles, et apparaissent quelques jours avant celles-ci. Les mâles ont donc plus d'intérêt que les femelles à être modifiés, car le temps pendant lequel ils peuvent être détruits est plus long. La sélection naturelle a pu agir, par conséquent, et elle a dû agir, car les mâles sont modi- fiés. Mais chez les mäles de la même espèce, on constate souvent d'importantes variations dans la couleur des ailes. Celles-ci peu- vent présenter une coloration protectrice avantageuse : elles peuvent aussi rappeler celles de la femelle, ce qui est désavan- tageux. Ce phénomène ne devrait pas exister et pourtant il se présente assez souvent Il peut s'expliquer : supposons deux pontes À et B d'une même espèce, dans une même localité. Les mâles éclosent avant les femelles. Mais si, pour une raison quelconque, la ponte B est avancée de quelques jours, et cela arrive assez souvent, l'éclosion des mâles À coïincidera avec celle des femelles B et l'accouplement pourra se faire de suite. Les chances de destruction des adultes seront très réduites; par con- séquent, les mâles défavorablement colorés auront toutes les chances de pouvoir perpétuer leur caractère désavantageux. La sélection ne pourra s'exercer que sur les mâles B qui, naissant les premiers, ne trouveront pas de femelles à féconder et auront le temps d'être détruits avant d’avoir fécondé celles-ci, s'ils sont désavantageusement colorés. Certains cas au moins de dimor- phisme sexuel s'expliqueraient par les faits et considérations qui précèdent. Si, de l’insecte adulte, nous passons à la chenille, qui, chacun le sait, a généralement une durée d'existence beaucoup plus longue que l'adulte, nous constatons que chez elle il y a des variations importantes de coloration, et il serait intéressant de savoir si ces variations ont une utilité, si la sélection peut y avoir eu quelque part. Il semble qu'elle n’a pas été sans action, et trois raisons paraissent pouvoir être invoquées à l’appui de cette opinion. Tout d’abord, les variations dont il s’agit sont souvent hérédi- taires et même ataviques ; elles sont de deux sortes : albinisantes et mélanisantes. Or, les chenilles claires, qui sont aussi plus petites; se tiennent sous les feuilles; invisibles d'en haut, elles sont peu visibles d'en bas, leur clarté se fondant avec la lumière claire filtrée par la feuille. Les foncées, qui sont aussi plus grosses, se tiennent dans les branchages, qui constituent un milieu plus foncé. En second lieu, on observe chez les chenilles élevées en capti- vité, où la destruction est nulle, où il ne peut être question d’une élimination des types aberrants, beaucoup plus de variations qu'on n’en trouve à l’état de nature. Ceci semlierait indiquer qu'à l’état de nature, les chenilles qui se produisent, désavantageu- sement colorées, sont détruites et éliminées : il y aurait sélection naturelle. Enfin, un cas de sélection naturelle frappant existe chez la chenille de l’'Abraxas grossulariata. Blanche en Europe, géné- ralement, elle est devenue presque noire dans le voisinage des grands centres manufacturiers anglais, dans un milieu que les fumées d'usines ont considérablemeut obscurci. Ce dernier cas est bien étrange. 200 LE NATURALISTE ————————_— © © Un peu d’ethnographie. M. Labourasse a publié dernièrement sur le culte des sources et les sorciers en Lorraine, un intéressant mémoire dont nous dirons quelques mots d’après M. E. Beauguitte. Les fontaines réputées miraculeuses ne manquent point dans nos trois départements lorrains, et nombre de gens n'ont pas cessé d’avoir en la vertu de leurs eaux la même confiance que les ancêtres. Au sud-ouest de la Meuse, entre Gondrecourt et Ligny surtout à Reffroy, à Badonvilliers, à Tourailles, saint Christophe, sainte Anne, saint Michel ont gardé leurs parti- sans convaincus. Là-bas, lorsqu'un jeune enfant souffre et lan- guit, sa mêre ou quelque autre de ses proches s’achemine, avec une chemise du malade, vers l’une des sources consacrées à ces élus. La chemise est jetée sur l’eau du bassin. Surnage-t-elle ? L'enfant est condamné comme ne tenant pas du saint. Si, au contraire, elle coule au fond tout entière, l'enfant lient tout en- lier du saint, patron de la fontaine ; il est sauvé, immanquable- ment, il guérira! Dans l’un et l’autre cas, la famille fait une neuvaine de prières qui hàâtera la mort ou le rétablissement de l'enfant. Il se peut qu'une partie seulement de la chemise soit immergée. Il est dès lors certain que seule la partie correspon- dante du corps est atteinte; toutefois la neuvaine s'impose en- core : En d'autres villages de la Meuse, si la chemise plonge, c’est, au contraire, de mauvais augure. À Vaux-la-Petite, jusqu'en 1865, on faisait sécher, sans la tordre, la chemise immergée dans la fontaine consacrée à saint Julien et l’on en revêtait le petit malade pour assurer la gué- rison. Ces usages ne sont pas particuliers au département de la Meuse; ils existent aussi en Meurthe-et-Moselle, près de Toul. De telles pratiques, est-il besoin de l'ajouter ? ont causé la mort de bien des enfants, privés des soins qui auraient pu les sauver, si leurs mères trop crédules n’eussent aveuglément ajouté foi aux indications d'une épreuve jugée infaillible. Un humble médecin l'emporte si souvent sur un empirique, voire sur un glorieux et céleste thaumaturge! L'instituteur de Grimaucourt-en-Woëvre, M. Migeon, a consigné le fait suivant : « On sonne, à l'instant où j'écris, l'enterrement d’un enfant mort d'une affection catarrhale. Les parents ont fait dire pour lui l'oraison du catarrhe par un empirique qui estima le mal incu- rable. Dès lors, ils se croisèrent les bras en attendant le dénoue- ment fatal que les soins d'un habile docteur eussent peut-être conjuré. » Il serait oiseux de citer les sources de Lorraine réputées mira- culeuses, celles qui passent pour souveraines entre la fièvre, les maux d'yeux et d'oreilles, les coliques. Contentons-nous d’indi- quer la fontaine de la Pichée, près Pintheville (Meuse), douée d'innombrables vertus curatives, parce que la Vierge yest venue se laver les pieds. Ne demandez pas aux gens du village dans quelles circonstances la Vierge procéda à ces ablutions, vous risqueriez de vous faire écharper. Par contre, les habitants d’Arrancy, tout au nord de la Meuse, ont perdu toute confiance en saint Martin. La légende rapporte que le saint voyageait en ces parages, quand le pied de sa mon- ture, rencontrant un caillou, y creusa un trou de 12 centimètres de diamètre en forme de fer à cheval. Toujours, même par les plus grandes sécheresses, cette cavité contient de l’eau, une eau curative, ou plutôt qui l'était jadis. Saint Martin a eu évi- demment à se plaindre des gens du cru, puisque l’eau du caillou ne guérit plus. Le Caillou de Saint-Martin n'est aujourd'hui qu'un but de promenade et un objet de curiosité. Chaque saint a naturellement sa spécialité; le même ne sau- rait tout faire. Mais il est des cas embarrassants où l’on ignore lequel il faut invoquer pour obtenir la guérison d’une personne gravement malade. Cruelle perplexité! La famille devra recourir à la lireuse de serviette, Voici comment on procède au centre de la Meuse, notamment dans les cantons d’Etain, de Fresnes et de Spincourt. Une espèce de mégère tend au consultant une serviette dont il prend l’un des bouts, tandis qu’elle tient l’autre ; elle la tord, puis en longueur à la coudée. Elle pose alors diverses questions à la serviette, et pendant que celle-ci, par quelque habile tour de main de l’opératrice, se raccourcit ou s’allonge, elle est censée répondre oui ou non. Et l’on est obligé, si le malade est laché du bain de tel ou tel Saint, d'entreprendre un pèlerinage vers celui qu’elle indique, de lui faire des offrandes, de brüler des cierges et d'accomplir en son honneur des neu- vaines de prières. Ces neuvaines dont, moyennant finances, se charge la sybille, hâtent la mort ou la guérison du malade. Plus on est généreux, plus ses prières sont efficaces. Tout le monde ne tire pas la serviette; c'est une spécialité. Une femme de Béchamp (Meurthe-et-Moselle) excellait, il y a quelques. années, dans cet art facile de rançonner, en frisant la correctionnelle, les paysans plus que naïfs. Et l’on se moque des pratiques des sauvages ! Dans quelques localités du canton de Fresnes-en- Woëvre, à Haudiomont, par exemple, la serviette est remplacée par une nappe. Partant, qu’il s'agisse d’une serviette ou de sa grande sœur la nappe, si le malade ne guérit pas, c’est que lui ou son délé- gué manque de foi. Et il ne faut pas croire que la coutume tend à disparaître. Dans leurs monographies de communes, les instituteurs signalent qu'on se fait encore tirer la serviette dans au moins dix-huit ou vingt communes de trois cantons. Au sud de Verdun, à Génicourt-sur-Meuse, et près de Vau- couleurs, le secret à conservé de chauds adeptes parmi ceux qui sont affligés d’entorses, de foulures, etc., mais ici c’est un homme qui opère. Après avoir mis à découvert la partie malade, il se déchausse le pied droit et fait sur le siège de la douleur un signe de croix avec le gros orteil en disant : Panem nostrum quolidianum; puis il marmotte une formule composée de mots absolument incohérents. D'un linge trempé dans lurine d’un homme (quel que soit cet homme) il fait une compresse qu'il chauffe sous la cendre et qu'il applique ensuite sur le point dou- loureux. Le patient est tenu à réciter cinq pater et autant d’ave en mémoire des cinq plaies du Christ ou de faire à des heures fixes une neuvaine de prières déterminées. La guérison survient après un laps de temps égal, à celui qui s’est passé entre l’acci- dent et l'intervention de l'opérateur. Le guérisseur ne peut se soulager lui-même. En cas d'accident, il communique son secrel à quelque autre qui le traitera et, dès lors, conservera le pouvoir de guérir. Le traitement par le secret s'étend également aux animaux atteints de coliques. Les oraisons varient; chaque guérisseur par le secret à la sienne. Nous ne citerons que deux de ces prières, celle qui dé- livrera du mal de dents, et celle qui débarrassera le cheval de ses tranchées. Voici la première : « Sainte Apolline assise sur la pierre de marbre, Notre-Seigneur, passant par là, lui dit: « Apolline, que fais-tu là? — Je suis ici pour mon chef, pour mon sang, pour mon mal de dents. — Apolline, retourne t'en... Si c’est une goutte de sang, elle tombera; si c'est un ver, il mourra. » Réciter ensuite cinq pater et cinq ave, puis faire le signe de la croix, avec le doigt, sur la joue en face du mal que l'on ressent, en disant : « Dieu t'a guéri par sa puissance. » L'oraison suivante chassera les tranchées des chevaux : € Che- val noir ou gris il faut indiquer soigneusement la couleur du poil de la bête) appartenant à un tel, si tu as les avives de quel- que couleur qu’elles soient, ou les tranchées rouges, ou trente- six sortes d'autres maux, en cas qu'il y soit, Dieu l’a guéri et le bienheureux saint Eloi... Au nom du Père, du Fils et du Saint- Esprit. » Ensuite cinq pater et cinq ave pour remercier Dieu de sa grâce. On voit que la sorcellerie n’est pas morte, dans un pays où jadis sorciers et sorcières étaient assez malmenés puisque, en 1583, deux sorciers et huit sorcières furent brûlés vifs à Saint- Mihiel, en une seule fois. Henri Cour. DESCRIPTIONS DE COLEOPTÈRES NOUVEAUX RAP PPS ; Ceratognathus macrognathus. n. sp. Insecte allongé, parallèle, d’un brun marron, revêtu de squa- mules jaunâtres éparses. ©. Mandibules longues pour le genre, presque droites, bifurquées à l'extrémité avec la dent apicale supérieure plus forte et plus saillante que les deux inférieures. La carène supérieure externe est saillante depuis le voisinage de la base jusqu'aux deux tiers de la longueur où elle se termine en formant une dent émoussée. La surface est ponctuée sur la face externe et sur la carène supérieure; elle porte des soies pâles, peu nombreuses, inégales, disposées normalement au bord interne. Le bord frontal est concave et fait saillie au dessus du clypeus. LE NATURALISTE 201 incliné; les angles latéraux antérieurs sont assez saillants; les yeux sont sphériques, proéminents et entiers. La surface de la tête est densément et régulièrement ponctuée; il existe, sur le disque, une courte crête transversale, très légèrement échancrée au milieu, mais non bituberculée. ‘ Les antennes sont plus courtes que les mandibules, leur scape est cintré et plus court que le fouet; le peigne est formé par les trois articles terminaux spongieux, assez gros, dont la lamelle est aussi longue que le fouet tout entier. Les articles pectinés sont presque complètement dépourvus de soies; il en existe quelques-unes sur les autres articles. Le menton est nettement trapézoïdal, avec le bord antérieur arrondi; sa surface, un peu concave, porte une ponctuation éparse: les palpes maxillaires et labiaux sont longs et grêles. Le prothorax est plus large que la tête; ses angles antérieurs un peu saillants, mais émoussés, sont écartés de la tête; le bord antérieur convexe est un peu sinué vers les angles. Les côtés sont presque droits,un peu divergents avant l'angle médian,qui est obtus, puis un peu convergents après cet angle. Les angles postérieurs sont un peu atténués, sans être arrondis; le bord postérieur bisinué, convexe et assez saillant au milieu. La surface est con- vexe, assez brillante, avec une ponctuation peu serrée, moins forte que sur la tête, inégalement répartie et laissant de chaque côté de la ligne médiane deux zones obliques moins ponctuées, l’une voisine de l'axe, l’autre plus près de la marge externe. On distingue, indépendamment de la ponctuation. une fovéole ponc- tuée, petite, ovalaire, à peu près au milieu de la longueur et à mi-distance de l'axe et de la marge externe, et une autre dépres- sion plus grande, à peu près elliptique, immédiatement voisine de l’angle médian. Il existe quelques squamules le long des côtés, au milieu du bord postérieur, et de part et d’autre du centre. L’écusson est petit, ponctué, en ogive équilatère. : Les élytres sont très longues, parallèles, régulièrement arrondies à l'extrémité. Leur surface est fortement ponctuée, les points sont un peu plus abondants sur des alignements dont les intervalles sont légèrement relevés, formant ainsi des côtes effa- cées, un peu plus distinctes au voisinage de la suture que près des marges externes. Elles paraissent être au nombre de huit ou neuf et sont plus étroites et moins marquées que la suture. La sur- face est parsemée de squamules allongées, assez irrégulièrement réparties mais cependant plus nombreuses le long de la suture, sur une ligne partant de la dépression qui précède l’angle huméral, et sur une zone transversale comprise entre la moitié et les quatre cinquièmes environ de la longueur à partir de la base. Il est difficile de se rendre compte si ces squamules forment un revêtement général ou des dessins sur un exemplaire tout à - fait frais. En dessous, les pièces thoraciques sont densément ponctuées. Les segments abdominaux manquent sur mon exemplaire. Les fémurs sont ponctués, les antérieurs partiellement, les autres plus régulièrement. Les tibias antérieurs ne sont pas sem- blables comme armature. Celui de droite (l’insecte supposé vu par-dessus) porte, comme d'habitude, deux dents assez déve- loppées, simples, l’une apicale, l’autre un peu en arrière, le bord externe est denticulé entre ces dents et au delà, mais, dans cette dernière région, certains denticules sont un peu plus forts que les autres, de sorte qu'il existe en somme trois très petites dents, deux dents, et des denticules. Cette disposition est beaucoup plus accusée sur le tibia de gauche où les petites dents sont bien développées, surtout les deux qui précèdent les grandes dents; elles sont alors tout à fait distinctes des denticules qui les séparent. Les tibias intermédiaires portent un grand nombre de petites épines inclinées, qui augmentent de grandeur à partir du côté: de l'articulation fémorale et aboutissent à une épine plus forte un peu avant l'extrémité. Les tibias postérieurs sont armés de denticules assez aigus, légèrement inclinés, plus petits et moins nombreux que sur les tibias médians. Les denticules les plus forts ne sont pas tout à fait les derniers, mais se trouvent à peu près aux deux tiers de la longueur. Le bord interne est en ligne brisée, formant un angle saillant vers le milieu de la longueur. L'extrémité apicale est assez longuement prolongée, en pointe denticulée, du côté externe. Les tarses, moins longs que les tibias, sont revêtus en dessous de soies peu nombreuses. fines et longues. Les quatre premiers articles, pris ensemble, dépassent à peine la longueur du cin- quième. - Cette espèce parait devoir être placée près des C. Westwoodi Thomson et rufipennis Westwood. Les mandibules diffèrent notablement du dessin donné par Westwood pour son punclalissimus (= WestwoodiTh.),et il n’y a pas de ligne imprimée longitudinale sur le pronotum. Les petites mandibules et le dessin des élytres du rufipennis diffèrent également des caractères présentés par l'insecte que je viens de décrire. Le seul exemplaire qui me soit connu est un mâle assez bien conservé quoique défectueux, reçu d'Australie en 1897 par M. Donkier. La provenance précise m'est inconnue. Longueur totale, mandibules incluses : 12 millimètres 5 ; lon- gueur des mandibules, 2 mm., 6. Largeur maxima aux élytres : £ mm., 5. Lissotes cornulus, n. sp. Espèce curieuse et très distincte. Les deux sexes sont aptères. Le mâle possède une protubérance céphalique dont il existe une trace chez la femelle et qui manque aux autres espèces congues du genre. o*. Les mandibules, très fortement cintrées, sont relevées vers l'extrémité et légèrement dissymétriques. L'extrémité de la mandibule gauche est constituée par une pointe émoussée, pré- cédée en dessus par une dent presque verticale et en dessous par un faible tubercule, immédiatement voisin de la partie ter- minale. L'extrémité de la mandibule droite ne présente pas ce tubercule inférieur, elle est simplement tronquée et arrondie, avec une petite dent verticale supérieure. À la base interne, chaque mandibule forme une saillie obtuse. La tête est arrondie; le bord frontal est concave; l’épistome descend en pointe conique entre les dents basales des mandi- bules. Au milieu du front, se trouve une petite corne droite, à pointe émoussée, dont l'extrémité arrive au niveau des angles latéraux antérieurs. Ces derniers sont faiblement arrondis ; les côtés sont presque droits, divergents, directement prolongés par les canthus qui entaillent faiblement les yeux. Ceux-ci sont petits et assez fortement enchâssés en arrière dans la saillie des joues. La surface de la tête est un peu aplanie en croissant sur la région voisine du bord frontal, elle est légèrement déprimée derrière la corne et un peu renflée sur les bords postérieurs du croissant. La ponctuation est assez forte, plus abondante en arrière et sur les joues que sur la région antérieure et le disque où elle est irrégulièrement distribuée, laissant lisses la partie déclive du bord frontal, la protubérance céphalique et quelques espaces plus ou moins elliptiques de part et d'autre de la corne. Les antennes sont assez grèles, avec le scape égal au fouet; le peigne est formé par les trois articles terminaux, dont les deux derniers ont leur surface entièrement spongieuse, le hui- tième article porte une ligne lisse sur la partie non pectinée. Le menton est très transversal, ses côtés sont arrondis, la base et le bord antérieur sont droits, la surface est irrégulièrement ponctuée. Le prothorax est très large, le bord antérieur est faiblement convexe, les angles latéraux antérieurs sont peu avancés, mais vifs ; les côtés sont presque parallèles jusqu'aux angles médians, très obtus, puis obliquement convergents jusqu'aux angles pos- térieurs, qui sont bien marqués. Le bord postérieur est réguliè- rement convexe. La surface supérieure présente sur l'axe longi- tudinal un méplat ovalaire bordé, seulement en avant, par une zone lisse, un peu saillante. Le reste de la surface est entière- ment ponctué, à l'exception d'une petite partie lisse au voisinage de chaque angle médian. L'écusson, en ogive assez aiguë, est petit, brillant, éparse- ment ponctué. Les élytres sont entièrement soudées; leur base est concave avec l'angle huméral aigu et saillant, elles sont un peu rétrécies à la base, ensuite parallèles, puis ellipliquement arrondies à leur extrémité. Leur surface est régulièrement et densément ponctuée. toutefois la suture est assez lisse et il existe trois bandes longi- tudinales un peu moins ponctuées que le fond, qui semblent les vestiges de trois côtes, voisines entre elles, mais séparées de la suture par un intervalle assez large. Le dessous du corps est fortement ponctué ; le prosternum est assez relevé entre les hanches et forme en arrière une petite bosse arrondie ; le mésosternum est arrondi et ponctué. Les fémurs sont ponctués; les tibias antérieurs sont vigou- reux et fortement dentelés ; les deux dents terminales sont plus fortes que les autres et ont tendance à former fourche; les tibias intermédiaires ont quelques denticules rudimentaires et une seule épine bien développée au delà du milieu; les tibias postérieurs, sensiblement plus longs que les médians, ont une épine au delà du milieu. Les tarses, plus courts que les tibias, ont l’article terminal à 202 LE peu près égal aux trois qui le précèdent immédiatement, leur surface inférieure est garnie de soies hérissées. ®. Les mandibules sont fortes, en arc de cercle, terminées en pointe simple, armées, peu au delà du milieu, d’une dent simple placée plus près de la pointe sur la mandibule gauche que sur la droite. La surface supérieure est plane, triangulaire, ponc- tuée; le bord interne forme biseau. La tête est arrondie, le bord frontal est légèrement concave, l’épistome est en triangle à pointe échancrée. Au milieu du front se voit une pelite corne simple, beaucoup moins développée que chez le mâle, mais encore bien distincte. Les angles antérieurs de la tête et les canthus ont la même forme que chez le mâle. Toute la surface est fortement ponctuée. Les antennes sont assez longues et grèles, avec le peigne plus développé que chez le mâle. Le menton est trapézoïdal, élargi en avant, légèrement arrondi aux angles antérieurs; sa surface est brillante et fortement ponctuée. Le prothorax est aussi large que les élytres, le bord antérieur est légèrement convexe au milieu; les angles latéraux antérieurs sont en ogive arrondie au sommet; les côtés sont presque régu- lièrement arrondis, l'angle médian étant arrondi et peu prononcé; l'angle postérieur est bien marqué, non arrondi; le bord posté- rieur est convexe. La zone longitudinale médiane porte un méplat rétréci en ellipse à la partie antérieure, la séparation entre cette partie aplatie et les côtés est indiquée par une sorte de côte effacée, qui n’est pas lisse comme chez le mâle, mais seulement moins ponctuée que le reste. La surface au voisinage des bords latéraux est un peu irrégulière, sans cependant former des creux et des bosses bien définies. Toute la surface est forte- ment ponctuée ; les points, plus gros vers les côtés, sont parfois confluents. L'écusson est petit, ogival, ponctué et brillant. Les élytres, un peu rétrécies en avant ef arrondies en arrière, ont une forme générale assez elliptique; elles sont anguleuses aux épaules, concaves à la base, entièrement ponctuées, avec, sur chacune, une trace de côte, faiblement en saillie et un peu moins ponctuée que le reste. Cette côte correspond comme position à la première bande lisse après la suture chez le mâle. Le dessous du corps est un peu moins densément ponctué que chez le mâle. Les fémurs sont robustes; les tibias antérieurs sont armés de deux fortes dents terminales précédées de quatre autres plus petites, de grandeur décroissante vers l'articulation fémorale. Les tibias intermédiaires ont une fôrte dent au delà du milieu, et quelques denticules tronqués, mal formés, avant et après cetlé dent. Les tibias postérieurs, sensiblement plus longs que les autres, ont une seule épine au delà du milieu. Les tarses sont grèles, plus courts que les tibias, l’article terminal égal aux trois qui la précèdent immédiatement pris ensemble; ils sont revêtus de soies raides et éparses. La cou'eur est un brun obscur, plus rougeätre chez le mâle, avec le dessous du corps et, d’une manière générale, les parties lisses ou moins ponctuées que le reste, noires. Un seul couple, Australie, sans provenance précise, mais pro- bablement de la côte orientale. o*. Longueur lotale, mand. incl. des mandibules : 7 mm. 2. 1$ millimètres; longueur 3 mm. à; largeur maxima au prothorax 2. Longueur totale, mand. incl. : 14 mm. 7; largeur maxima, aux élytres : 6 mm. 5. I. BorLEau. SAMOYÈDES, OSTIAKS, VOGOULES & ZYRIANES Les peuples dont je viens d'écrire les noms occupent le nord du gouvernement sibérien de Tobolsk etles régions avoisinantes. M. A. A. Dounine nous donne dans le tome XIV, 1904, p.31, des Izveslia de la Société de Géographie de Saint-Pétersbourg, d'intéressants détails sur leur etnographie. Voici schématique- ment exposé, le genre de vie commun à tous ces peuples. Leur principale industrie est l'élevage du renne qui leur sert de moyen de transport, et leur fournit sa viande pour leur alimenta- tion, sa peau pour leurs vêtements et leurs huttes. En été, ils errent dans la toundra qui borde l'océan Arctique et l'estuaire de l'Obi. Vers la fin de septembre ils commencent à remonter ce fleuve et viennent hiverner dans la zone où la toundra fait NATURALISTE place à la forêt. En mars a lieu tout le mouvement inverse. Tout en gardant leurs troupeaux, ils se livrent à la chasse et à la pêche. Pendant l’hivernage ils viennent vendre des poissons con- gelés, des peaux de rennes, des fourrures d'animaux arctiques aux marchés d'Obdorsk et de Sourgout et s'y fournir des objets nécessaires à la vie. Parmi ceux-ci le vin et l'alcool jouent un grand rôle. Il se vend à la foire de Sourgout près de 200 hectolitres de vin. Cer- tains Samoyëdes en achètent de grandes quantités et se portent à la rencontre d’autres tribus de Samoyèdes en route pour le Sud, auxquelles ils le revendent à raison de 2 bouteilles pour un jeune renne, 5 à 6 bouteilles pour un renne adulte. Mais c’est surtout chez les Zyrianes que nous allons trouver développées ces dispositions au commerce. Ce peuple, de race mongole comme ses voisins, est réputé pour son âprelé au gain. Un grand nombre de Zyrianes sont établis dans les villages et font aux Russes une forte concurrence dans toutes les branches du commerce. D'autres errent avec leurs troupeaux entre l'Oural et l'Obi. On les accuse d'épuiser entièrement le sol en faisant paitre un trop grand nombre de rennes sur un territoire déterminé, et d'envahir les pâturages de leurs voisins pour aller leur offrir leurs marchandises. Leur esprit individualiste se tra duit par ce fait que, dans leur émigration bisannuelle, chaque propriétaire conduit séparément son troupeau. Aussi trouve-t-on sur leur territoire de parcours un certain nombre de chemins parallèles les uns aux autres et espacés de 4 à 5 verstes; chacun est destiné à un troupeau. Les Zyrianes s'entendent fort bien à griser les nomades avec qui ils font commerce et à leur vendre des marchandises à crédit, de façon à tirer d'eux un bénéfice usuraire. Il est hors de doute qu'ils contribuent à propager l’alcoolisme qui fait des ravages effroyables parmi toutes les populations indigènes du nord de la Sibérie et qui est la cause principale de la misère dans laquelle végètent la plupart d’entre elles. L’animosité des Russes contre les Zyrianes provient moins de causes humanitaires que de la concurrence que leur font ceux-ci. Cette animosité est telle qu'il a été sérieusemant question de déporter en masse cette population. Des remèdes beaucoup plus simples suffiraient cependant à guérir le mal. Si l’on veut com- battre l'alcoolisme, il suffit d'interdire aux Russes de Sourgout et d'Obdorsk de vendre de l’alcool aux Zyrianes et aux autres indigènes. Quant à l'épuisement des pâturages, un cantonne- ment des diverses populations sur des territoires déterminés et une limitation du nombre des rennes par pâturage suffiraient à enrayer le mal. D'ailleurs, de même que les Juifs, auxquels on les a com- parés, les Zyrianes ne sont pas exclusivement nuisibles aux populations au milieu desquelles ils vivent, Ils créent un mou- vement commercial intense. Il y a entre l'Oural et l'Obi une circulation continuelle de Zyrianes transportant des peaux de rennes et des fourrures. Ils franchissent même la chaine pour porter leurs marchandises dans la vallée de la Petchora. Ils forment ainsi le trait d'union entre l'Europe et l'Asie par la route de l'Extrème-Nord et remplissent une mission dont aucun autre élément ethnique ne saurait s'acquitter. Ils ont même fondé, il y a une cinquantaine d'années, une colonie, qui estun lieu de transit des plus importants situé entre les marchés d'Obdorsk et de Mouji et le village industriel d'Ijma où les peaux subissent une première préparation avant de partir pour l'Europe. Les Zyrianes qui habitent cette colonie sont des arti- sans, des commerçants où des entrepreneurs. Eu somme Jes Zyrianes constituent une population très active, très habile au commerce et qui, grâce à ses qualités et à ses défauts, a attiré sur elle les haines des populations avoisinantes moins aptes qu'elle-même pour le trafic. C’est à ce titre qu'il m'a paru intéressant de les présenter aux lecteurs du Nalura- liste. Il y à dans l’Extrêéme-Nord une « question zyriane », analogue aux problèmes qui naissent partout où deux races sont en contact, l’une peu active, vivant d'agriculture ou d'élevage, l'autre industrieuse, remuante, attirant à elle tous les profits mais rendant possible le progrès. Dans le cas particulier des Zyrianes, il est assez difficile de déterminer sous quelles influences ils ont évolué vers le commerce, alors que leurs frères de race sont restés pasteurs et chasseurs. Rappelons cependant que certains Samoyèdes font un peu de commerce et servent ainsi de transition entre les pasteurs de rennes et les commerçants exclusifs. Dr L. Lazoy. LE NATURALISTE! 203 CATALOGUE SOMMAIRE DE LA COLLECTION DE GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE EXPOSÉE AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS (Suite.) 182. — Extension des résultats qui précèdent à une surface sphérique. La plaque plane spéculaire de l'expérience précédente a été remplacée (fig. 162) par une demi-sphère creuse en cuivre argenté à l'extérieur et parfaitement polie. Après avoir dessiné en noir la carte de Mars, on y a appliqué un demi-globe de verre incolore et mince sur lequel on a étendu une fine gaze. La gémination s’est réalisée aussi bien que dans le pre- mier cas, et c’est ce que prouve une photographie exposée. (Stanislas Meunier. Géologie comparée, p. 80.) Fig. 162.— Réalisation de l'expérience précédente sur une surface spéculaire hémisphérique. La théorie de l'effet obtenu est la même que précé- demment, comme le montre le schéma (fig. 163). M représentant la coupe de la demi-sphère argentée sur laquelle on a dessiné la carte, V est une calotte de verre très mince sur laquelle on soutient la gaze G. Un point choisi spécialement étant situé en I, on comprend Fig. 163. — Schéma expliquant l'expérience précédente. comment son ombre réfléchie est arrêtée en R par la gaze de sorte que l’œil supposé en O voit cette ombre à côté de l'objet qui la procure et éprouve par conséquent la sensation d'une gémination. Les brumes de l'atmosphère de Mars doivent jouer dans la nature le rôle des gazes employées dans les expériences. 183. — Imitation expérimentale des traits géologiques de la surface lunaire. Les cratères volcaniques de la lune s’imitent comme ceux de la terre par les expériences dont nous avons parlé aux n° 168 et 169. On peut par la même méthode reproduire les cratères conjugués qui sont si fréquents sur notre satellite (fig. 164). Fig. 164. — Imitation des cratères conjugués si fréquents sur la surlace lunaire. 20% LE NATURALISTE RO ne On peut également, en poussant l’ébullition jusqu’à dessiccation complète de la pâte plâtreuse, déterminer des crevasses qui se développent sur de grandes longueurs en traversant tous les accidents de la surface consolidée exactement comme font les sélénoclases. La figure 165 représente l'un des spécimens exposés. . : a. ie Lu fr LE nTEE Es . . eo ho) a Fe ee Re = le FL APRES LE oo a ; Ë Ha ||) PQ . . : \ à - TT AE ee | De l ) L _ “ a : _ . . . D : oi EE | À ii 3 - | _ . on | ê SE = oo Fig. 165. — Imitation artificielle des sélénoclases. 184. — Imitation expérimentale des formes extérieures des Météorites ou pierres tombées du ciel. L'émoussement de fragments anguleux de craie, placés dans de l'acide chlorhydrique étendu d'eau, a reproduit les détails de forme des météorites d'une manière très frap- pante. Les tourbillonnements d'acide carbonique dégagés ont eu les mêmes résultats sur la pierre immobile que le violent déplacement des météorites contre l'air en repos qu'elles traversent tout à coup. Une série d'échantillons qu’on a peints en noir pour en rapprocher l'aspect de celui des météorites est très éloquente à cet égard. La figure 166 permet de constater l’analogie de ces produits avec les météorites. l ci ù | il ii Fig. 166. — Imitation expérimentale des formes extérieures des météorites. 185. — Imitation des cupules des météorites par l’ac- tion des explosifs. Blocs d'acier corrodés par les gaz de la poudre ou par ceux de la dynamite (Daubrée),. j 186. — Production de l'écorce noire caractéristique des météorites par l'échauffement superficiel des météo- rites grises. 187. — Production des météorites noires du type tad- jérite par l’échauffement des météorites grises du type aumalite. 188. — Imitation de la composition chimique des météorites,. Les principaux spécimens relatifs à cette série sont exposés dans la collection spéciale des Météorites. On se borne à mettre ici quelques produits de fusion des roches météoritiques. La reproduction des minéraux des pierres tombées du ciel a déjà été mentionnée plus haut dans la partie rela- tive aux synthèses minéralogiques. 189. — Imitation des poussées vésiculaires si fré- quentes dans l'atmosphère. On sait que l'examen microscopique des poussières en suspension dans l'atmosphère y fait découvrir: avec abondance des vésicules creuses avec ou sans tubulure et qui consistent ordinairement en oxyde magnétique de fer. Ces granules creux sont attribués à la combus- tion dans l'atmosphère de matériaux ferrugineux (fer natif) venant des espaces célestes, 4" . . . LS . = & Fig. 467. — Imitation expérimentale des poussières vésiculaires de l'atmosphère. L'expérience représentée figure 167 montre que l’ori- gine de ces globules est due à des phénomènes de capil- larité; des lamelles d'oxyde de fer fondu se constituent en petits ballonnets, On fait fondre de la cire à éacheter et, l'ayant fait pénétrer dans une pipette, on insuffle le liquide dans l’eau froide. On recueille alors des myriades de petits globules (représentés en marge avec un fort grossissement) et qui ont exactement les formes des pro- duits naturels, STANISLAS MEUNIER. LE NATURALISTE 203 LE COSSUS LIGNIPERDA Un grand nombre d’ormes de nos promenades publiques sont actuellement attaqués par les chenilles du Cossus ligniperda. Voici la description, les mœurs et moyens de destruction de cet insecte, que je suis heureux de communiquer aux lecteurs du Naturaliste. Description de la chenille. — Longueur à l’âge adulte, 8 à 9 centimètres. Sa couleur est le blanc rosé avec le dos d’un rouge brun ou d’un rouge vineux et sa tête est brune, tirant sur le noir et armée de deux fortes mandibules. Cette chenile pos- sède six pattes écailleuses et dix fausses pattes, Descriplion de la chrysalide. — Molle, de couleur blanche, avec une teinte de rouge sur le dos; un peu plus tard, cette chrysalide devient dure, sèche et de couleur marron: sa partie antérieure est garnie de deux pointes, placées, l’une au-dessus de l’autre, au-dessous des yeux; plusieurs autres rangées de pointes sont également placées sur le dos. Descriplion du papillon. — Longueur de 40 à 45 millimètres, envergure 15 à 85 millimètres; corps gros et velu, ailes anté- rieures marbrées de blanc et de gris cendré, traversées par un grand nombre de petites lignes noires, ailes postérieures grises avec des lignes ondulées plus obscures. Le corselet participe de la couleur des ailes, il estmarqué sur sa partie postérieure d’une bande noire en fer à cheval. Mœurs. — La ponte a généralement lieu en juillet. La femelle dépose plusieurs centaines d'œufs disséminés de place en place par petits tas d'une quinzaine environ. Ces œufs éclosent vers la fin d'août et donnent haissance à de petites chenilles qui pénètrent dans le bois et creusent des gale- ries, principalement à la partie inférieure du tronc. La chenille du Cossus ligniperda vit trois années; la première année et même la seconde, elle ne s’enfonce pas profondément dans les parties de l’arbre, mais la troisième année elle cause des dégâts incroyables, elle plonge dans les parties vives du bois, atteignant même le cœur, si l'arbre est jeune. Elle attaque le bois après l'avoir ramolli au moyen d’un liquide fétide qu’elle dégorge. Les dégâts occasionnés par cet insecte aux ormes et à plu- sieurs autres variétés d'arbres sur lesquels il vit.sont incalculables; l'arbre attaqué depuis plusieurs années s’affaiblit considérable ment, la sève s'écoule par les trous pratiqués par la chenille et la mort ne tarde pas à se produire. Au mois de mai de la troisième année, lorsque la chenille du Cossus est arrivée à toute sa taille, elle se rapproche de la sur- face de l’arbre, perce l'écorce, se fait contre l'issue une coque avec de la sciure de bois dont elle lie les grains avec de la soie, en ayant soin de placer la tête du côté du trou. On reconnaît la présence de cette chenille au suintement de la sève qui se produit au travers de l'écorce et à la sciure de bois et aux fibres hachées qu'elle rejette de sa galerie au pied des arbres qu'elle ronge. Moyens de destruction du « Cossus ».— Le meilleur moyen de destruction des chenilles de Cossus consiste à enlever, avec un écorçoir, lés vieilles écorces mortes qui recouvrent généralement les trous où sont réfugiées les chenilles, à bien dégager à l’aide d'un couteau l'ouverture de ces trous, puis enfoncer dans la galerie aussi loin que possible un tampon de coton imprégné de brome, puis à boucher l'ouverture avec un peu d'argile, I est bon, si l'on a attaqué le bois de l’arbre, de faire, pour en éviter la pourriture, sur les parties mises à vif, un badigeon- nage au sulfate d’alumine à 30 p. 100, puis le lendemain un badigeonnage à la chaux; ces deux compositions, en pénétrant dans le bois, forment un enduit de sulfate de chaux et d’alumine qui empêche toute décomposition des parties ligneuses du bois, décomposition qui a souvent lieu et qui produit des arbres chancreux sécrétant continuellement un liquide brunâtre qui les affaiblit. Pauz Noer. INSTALLATION ET DIRECTION D'UNE PLANTATION DE CACAOYERS NOTES RELATIVES A LA CULTURE DU CACAOYER Plantation. Lorsque le terrain a été déboisé, brülé, jalonné et drainé (si nécessaire), on commence par planter des bananiers qui servi- ront à abriter les semis de cacaos plantés six semaines après ces plants de bananiers. On met, non seulement des bananiers (mokos ou figues), mais aussi des maniocs ef camaniocs qui donnent une ombre plus basse et qui, par conséquent, protègent mieux les jeunes plants. Les bananiers se placent entre les plants de cacaoyers, dans les deux sens, de manière qu'un pied de bananiers se trouve entre quatre pieds de cacaoyers ou réciproquement un pied de cacao entre quatre pieds de bananiers. Si le terrain est trop exposé au vent, il est bon de doubler le nombre des bananiers. En défrichant, on abat indistinctement tous les arbres, sauf ceux qui peuvent avoir une valeur quelconque comme bois ou qui, par leur position, pourraient être utiles à la cacaoyère (soit contre le vent, soit pour retenir les terrains glissants). Les arbres à ombre se plantent généralement à 40 pieds de distance dans les deux sens. Tous les arbres ne sont pas propres à donner de l'ombre aux cacaoyers. Il faut des arbres qui croissent rapidement, de haute taille, de façon à ce que l’air puisse aisément circuler entre leurs branches et celles des cacaoyers. En outre, les racines de ces arbres doivent être d'une nature assez spongieuse pour absorber l'excédent d'humidité du sol. Ces arbres auront donc des racines très étendues et presque au niveau du sol, afin d’épuiser la terre le moins possible. L'essence qui semble réunir le mieux toutes ces conditions est l'Erythrina, vulgairement appelée « Immortelle ». Comme il a été dit, il y a deux sortes d'Érythrines : l’'Omamo, qui se plante de préférence dans les parties montagneuses, et le Bocaro dans les plaines. L” « immortelle » a aussi la propriété d'emmagasiner les nitrates et fournit ainsi un aliment précieux aux cacaoyers. L’ «immortelle » est une légumineuse. Divers planteurs disent avoir essayé de planter, à la place de P« immortelle », le Manihot Glaziovic du Brésil, qui réunirait, parait-il, les conditions voulues. ‘ Cacaos. Ghoix des semis. Les différentes espèces qui existent à la Trinidad sont : !e Criollo (assez rare), le Forastero, l' Amelonado et le Calabacilto. Cette dernière est considérée comme inférieure, fournissant des fèves plates et petites. Le cacaoyer se plante de deux manières : 1° Par graines ; 20 Par «pilon » (repiquage). Plantation par graines. — Autour du piquet, ou jalon, indi- quant la place que doit occuper le pied de cacao, on plante trois graines à une distance les unes des autres d'environ 25 à 30 cen- timètres et à une profondeur de 5 centimètres. Les graines plantées doivent être choisies, afin d'obtenir de beaux plants. Le Calabacillo devra autant que possible être éli- miné (c’est une sorte quoique inférieure qui est très employée par beaucoup de petits planteurs, car elle pousse plus vite que les autres et done des fruits, bien avant les autres sortes). Pour les semis, on profite généralement des premières pluies (depuis avril jusqu’en juin et de novembre en janvier). Les semences sont, par certains planteurs, mises en terre avec leur partie gommeuse, d’autres les entourent de chaux pour les protéger contreles insectes. Aussitôt que les tiges de ces jeunes plants ont atteint 1 pied environ de haut, des trois on laisse le plus vigoureux et on trans- plante les deux autres dans un terrain préparé pour faire une pépinière. Le plant laissé en place à côté du piquet formera l'arbre définitif. Plantations par pilon. — S'il s’agit de remplacer soit les graines qui n'auraient pas réussi autour du piquet, soit des arbres presque morts, on commencera par creuser à l'endroit 206 désigné un trou de À pied environ de profondeur sur 6 pouces de diamètre et dans la pépinière on prépare un « pilon », c’est-à- dire que tout autour du plan choisi, on creuse la terre en lui donnant la forme et la dimension du trou préalablement creusé. C'est cette motte de terre contenant la tige et ses racines qui s'appelle le « pilon ». On introduit ce pilon dans un trou pré- paré, en ayant soin de bien tasser la terre de manière à ne laisser aucun espace entre le « pilon » et le trou. Pépinière. Une pépinière sert à remplacer les arbres qui viendraient à manquer dans Ja cacaoyère: Pour l'établissement d'une pépinière, on choisit un terrain abrité contre le vent. Les graines de cacao plantées en pépinière devront au préalable être choisies (fèves grosses et bien nour- ries). Elles seront plantées à la distance de 1 pied et demi de chaque côté, pas trop profondément (2 pouces environ), la terre est recouverte de paille qu'on arrose au temps de sécheresse, deux fois par jour (malin et soir), ou bien de feuilles fraiches de bananiers où mokos, afin que la terre conserve sa fraicheur. Toutes les mauvaises herbes devront être arrachées. Une pépinière bien fournie et bien entretenue peut donner des sujets ayant jusqu'à trois ans de plantation. Canaux de drainage. Dans les terrains ayant un écoulement naturel, aucune canali- sation n'est nécessaire, Mais comme le cacaoyer, s'il aime l’hu- midité, ne peut supporter les eaux stagnantes, on devra pratiquer un système de drainage, afin de permettre aux eaux pendant les grandes pluies de s’écouler facilement. La longueur et la profondeur de ces canaux n'ont pas de règles fixes, ils dépendent de la situation du terrain. En général, pour creuser les canaux, on compte environ 0 $ 30 cents par 100 pieds. Ces canaux de drainage peuvent servir aussi à lutter la sécheresse, mais ce moyen est très coûteux. Soins de la culture du Cacaoyer. contre Une fois la cacaoyère disposée, on s'occupe de l'entretenir en ayant soin d'enlever toutes les mauvaises herbes, de fournir une ombre plus épaisse en raison de la croissance des jeunes plants. Lorsque les cacaoyers ont atteint une certaine hauteur, on a soin d'abattre les bananiers ou le manioc qui pourraient géner la croissance des plants de cacaos. On fait généralement trois net- toyages par an. Ë Au bout de dix mois, quand les cacaoyers ont atteint environ 50 à 60 centimètres de haut, sur les trois graines plantées on en retire deux qui sont placées dans les pépinières. La taille des arbres se fait à peu près tous les trois ans, c’est- à-dire que tous les ans, on taille un tiers de la plantation. L'époque la plus favorable est celle où les arbres sont le moins chargés de fruits. La taille des cacaoyers est faite par des hommes spéciaux, très soigneux. La taille ne se fait jamais pendant que la sève est en mouvement ascendant dans les arbres, c'est-à-dire à l'époque de la lune croissante ou pleine lune. Le cacaoyer est taillé en forme de parapluie renversé. Les planteurs désignent cette forme sous l'expression de « bâton lélé ». L'opération de la taille est faite au moyen d’un coutelas appelé « machete ». Toutes les branches trop longues ou trop chargées de petites branches sont supprimées. On a soin d'enlever aussi des branches inutiles qui poussent sur les branches du cacaoyer et qu’on appelle branches « gourmandes ». Cependant, lorsque ces branches prennent naissance au pied de l'arbre et que cet arbre est déjà vieux, on les laisse et elles remplacent plus tard les vieux arbres qui sont alors abattus. La taille se paye à raison de 0 $ 50 cents à°0 $ 60 cents par 100 pieds. Diverses maladies du Cacaoyer. Les maladies qui attaquent les cacaoyers à la Trinidad sont relativement très rares et semblent provenir en très grande géné- ralité soit de la mauvaise qualité du sol, soit du manque d’en- tretien des cacaoyers. Parfois les branches et même l'écorce de l'arbre se trouvent attaquées par un parasite Neatrice Baïnii,dont l'apparition est due généralement au mauvais entretien de l'arbre. On s’en débarrasse en supprimant les branches malades ou quand la larve se trouve entre l'écorce et l'arbre, on enlève la partie attaquée au moyen d’un coutelas. C'est surtout en veillant à l'entretien des arbres (enlever LE NATURALISTE toutes les plantes parasites) et en drainant le terrain convena- blement, qu'on arrive à avoir une cacaoyère en bon état. Il y a aussi, pendant la saison humide, un cryptogame (Phy- tophthora) qui attaque les fruits et les noircit. Pendantla saison sèche, généralement, il disparaît. Les écureuils, les rats détériorent aussi les fruits. On se débar- rasse assez facilement de tous ces ennemis du cacaoyer. Le « Manicou gros yeux », espèce de rat, est très friand des fèves. On donne généralement pour chaque queue d'animal 10 cents. (Le soin rèste au propriétaire de contrôler si l'animal a été réellement pris chez lui!) L'ennemi du cacaoyer, le plus à redouter, est la « fourmi- parasol » où fourmi qui s'attaque surtout aux jeunes plants, sans toutefois négliger les arbres en plein rapport. Dans une seule nuit, ils font un ravage considérable et les planteurs n'hésitent jamais à détruire ces « fourmis-parasol » et leur nid coûte que coûte. La plus grande surveillance est à observer dès les premiers indices de la présence d’un nid de fourmis. La « fourmi-parasol » est d'une couleur marron rouge, corps trapu, tête assez grosse. La manière la plus ordinaire de détruire les nids de fourmis élait autrefois « la boue ». On attaquait les nids à coups de pioché et au moyen d’une grande quantité d’eau, on piétinait cette terre mouillée ; cette opération formait une espèce de boue. Les hommes qui piétinaient la terre étaient payés de 0 $ 30 cents à 0 $ 50 cents par jour. Ce travail de la «boue » n'est guère aujourd'hui employé. Il avait l'inconvénient de détruire souvent les cacaoyers. Maintenant le moyen employé pour la destruction de ces nids de fourmis est l’asphyxie avec l'acide prussique ou bien l'acide sulfureux. È Au moyen d'un appareil, on introduit dans le nid des vapeurs ou fumées d'acide sulfureux, afin qu'elles pénètrent bien jusqu'au fond de toutes les galeries. Le cyanure de potassium est d'un emploi plus simple et plus rapide. Après avoir bouché soigneusement toutes les issues du nid de fourmis, sauf l'entrée principale, on fait fondre le cyanure (1 livre dans 2 litres d'eau) ; quand il est complètement fondu, on verse le liquide par l'entrée principale du nid, puis on ferme cette ouverture. Les vapeurs du cyanure pénètrent dans les gale- ries les plus éloignées et asphyxient toutes les fourmis du nid. On est quelquefois obligé de renouveler l'opération afin d'obtenir un résultat tout à fait satisfaisant. La destruction d’un nid de forte dimension peut nécessiter l'emploi d'environ 15 à 20 livres de cyanure de potassium valant 0 $ 60 cents la livre Récolte du Cacao. À partir de la quatrième année, le cacaoyer commence à donner des fruits. Vers la septième année, le cacaoyer commence à pro- duire sérieusement et vers la dixième ou douzième année, il est en plein rapport. Les cacaoyers portent des fruits pendant presque tout le cou- rant de l’année, il y a cependant deux récoltes principales : la récolte de « Natividad » ou de Noël, qui est la plus importante, et celle de Pâques. Mais ces époques ne sont pas régulières et tout dépend de la pluie qui est la grande régulatrice. Il faut une certaine habitude pour se rendre compte de la matu- rité complète des fruits (cabosses). Le point de maturité d'une cabosse se reconnaît d'abord d’après sa couleur, mais comme les couleurs sont différentes, il faut un œil très exercé. D'une manière générale, on peut dire qu'un fruit est mür quand sa couleur primitive s’atténue et qu'il a atteint une certaine grosseur. ë Ainsi : le rouge d’abord écarlate devient rouge pâle; Le vert jaune devient jaune paille ; ) Le jaune foncé devient aussi jaune paille ; Le vert foncé, vert blanc; Le rouge foncé à côtes jaunes, sa couleur ioués devient rose et les côtes jaune blanc (pâle). Par le toucher, on arrive aussi à reconnaitre LÉ maturité d'un fruit. Toute cabosse müre rend un son creux, si on la frappe avec le doigt. En ouvrant la cabosse (par le travers), si la chair (partie gommeuse) est dure, le fruit n’est pas mür ; au contraire, si elle a presque disparu et que la partie qui entoure les fèves est d’une couleur chair ou violet pâle, le fruit a atteint alors sa maturité. (4 suivre.) CHAUVELON. PL d 7 LE NATURALISTE 207 4 LIVRES NOUVEAUX Cours de Botanique (1° volume), par MM. Gaston BoNNIER, membre de l'Institut, professeur à la Sorbonne, et LECLERC pu SaBLon, doyen de la Faculté des sciences de Toulouse. (1.328 pages et 2.389 figures.) L'achèvement de ce premier volume du Cours de Botanique de MM. Bonnier ét Leclerc du Sablon était impatiemment attendu des étudiants en sciences naturelles de nos Facultés. Entre les manuels élémentaires qui ne dépassent pas de beaucoup, sinon en étendue, du moins en profondeur, les programmes des bacca- lauréats, et les traités volumineux et complets qui constituent de précieux répertoires pour les lecteurs déjà familiarisés avec la science botanique, il y avait place pour un ouvrage qui vint initier méthodiquement nos étudiants aux faits les plus essentiels dans les branches les plus diverses de cette science; et c'est cette lacune que MM. Bonnier et Leclerc du Sablon viennent très heureusement combler. Dans une première partie, consacrée aux Généralités (130 et quelques pages), les auteurs exposent d'abord les caractères généraux des êtres vivants, puis ceux, plus spéciaux, des plantes, dont l'étude fait l’objet de la Botanique; ensuite, les traits essen- tiels de l’organisation végétale, dont la connaissance leur permet d'établir les grandes lignes de la classification; enfin, après un exposé rapide du plan de l'ouvrage, ils donnent sur la cellule et sur les tissus végétaux tout ce qu'il est indispensable de connaître pour aborder de plain-pied les parties suivantes. L'étude de la morphologie devait nécessairement précéder celle de la physiologie. Mais, comme cette morphologie varie très sensiblement dans l'étendue du règne végétal, il était nécessaire aussi d'en diviser l'étude en autant de chapitres qu'il existe de groupes fondamentaux, et ainsi la deuxième partie de l'ouvrage (plus de 600 pages) est consacrée à la Morphologie des Angiospermes. La tige, la feuille, la racine sont successive- ment passées en revue, dans leur forme extérieure, leur structure (primaire et secondaire), leur ramification, leurs diverses adapta- tions, etc. Puis vient une comparaison des plus intéressantes entre les trois membres de l'appareil végétatif, comparaison qui a le double avantage de fournir au lecteur attentif les éléments d’une revision très instructive et de lui montrer tout l'attrait que peuvent exercer les sujets les plus arides en apparence, quand ils sont éclairés par l'esprit de généralisation. L'étude de l’inflores- cence, de la fleur, de la formation de l'œuf, du développement (fruit, graine, germination et développement total de la plante), termine la deuxième partie. Dans cette étude générale de l'organisation des Angiospermes, les auteurs ont tenu à s'écarter le moins possible de la réalité. C'est, par exemple, de Fétude et de la comparaison de quelques types bien choisis, et aussi vulgaires que possible (Mercuriale, Véronique, Liseron, Maïs, etc.), qu'ils ont dégagé les caractères généraux de la structure de la tige et les définitions qu'elle com- porte. Et ils ont fait de même pour tous les organes. On ne pouvait souhaiter une meilleure méthode : elle permet au lecteur de contrôler toutes les affirmations de l'auteur, établissant ainsi entre l'étudiant et le maître cette intime collaboration qui est l'idéal de l’enseignement universitaire : l'élève prend con- science de ses propres facultés d'investigation et s'initie insensi- blement à l'esprit de recherche. La troisième partie a pour objet l'étude des Divers groupes d'Argiospermes (près de 530 pages). Toutes les familles de Dicotylédones (dialypétales, apétales et gamopétales) et de Mono- cotylédones sont successivement passées en revue. Ici encore, c'est à la méthode inductive que les auteurs se sont, autant que possible, tenus. Pour chaque famille, l'étude d'un ou de plusieurs types leur fournit les caractères généraux de l’organisation florale, du développement et de la structure; puis vient l'énumé- ration des principaux genres, avec leur distribution géographique, leurs adaptations, et, quand il y a lieu, leur répartition en sous- familles et tribus, les applications principales à l’agriculture, à l'industrie, à la thérapeutique; enfin les auteurs donnent des notions sur l’évolution de la famille dans les périodes géologiques, Des signes commodes permettent au lecteur de distinguer d'em- blée les familles ou les genres exotiques ou éteints. Les familles - voisines sont réunies par séries (7 séries pour les Dicotylédones dialypétales, 3 pour les Apétales, 4 pour les Gamopétales, 6 pour les Monocotylédones), et l'étude de chaque série est complétée par l'exposé des affinités qu'offrent entre elles les familles qui les composent : ces affinités, souvent multiples, sont exprimées sous une forme synoptique par un tableau d'une heureuse disposition typographique, dans lequel chaque famille à été figurée par un cercle dont la grandeur correspond à son importance numérique. Un dernier tableau, d'une disposition semblable, résume les affinités qu'offrent elles-mêmes, entre elles, les 20 séries de familles d'Angiospermes. La quatrième partie (63 pages) comprend l'organisation et la classification des Gymnospermes. Elle estiraitée dans le même esprit et suivant le même plan que les deux précédentes, et elle se termine par un essai bien captivant de mise au point de la comparaison que permeltent d'établir entre le développement des Gymnospermes et celui des Angiospermes les acquisitions récentes de la science relativement à la fécondation chez les Gymnospermes (anthérozoïdes des Cycadées et de Ginkgo) et à la double fécondation chez les Angiospermes. 1 Il faut se rendre compte de la somme considérable de documents que MM. Bonnier et Leclerc du Sablon ont dû condenser en si peu de pages, pour apprécier comme il convient le choix judi- cieux qu'ils ont su faire des faits les plus essentiels et payer un Juste tribut d'hommages au résultat qu'ils ont obtenu. Quoi de plus tentant, par exemple, que de faire entendre à leurs lecteurs les plus récents échos des controverses, toujours ouvertes. sur telle ou telle question passionnante de biologie cellulaire? Les auteurs ont eu la sagesse de résister à la tentation et ont pensé qu'au risque de paraître retarder, il valait peut-être mieux ne livrer aux étudiants que des faits solidement établis. Mais, sous cette réserve, on ne saurait leur reprocher de n'avoir pas puisé leurs informations aux meilleures sources, et aux plus fraiches; il suffit, pour s'en rendre compte, de parcourir les notes bibliographiques qui suivent chaque partie et qui indiquent au lecteur, non pas tout ce qui a paru sur les sujets traités dans cette partie, mais du moins les mémoires auxquels les auteurs ont emprunté plus particulièrement des faits où des arguments. Trop souvent les traités didactiques, se tenant uniquement à l'exposé de nos connaissances actuelles, négligent complètement l'histoire de la science. Les auteurs du Cours de Botanique ont réagi avec raison contre cet oubli systématique, et ils ont pensé qu'il y avait quelque intérêt à faire parcourir au lecteur les étapes successives par lesquelles la science s'est acheminée vers les solutions qu'elle nous offre aujourd'hui. Ils ont encore pensé qu'il ne convenait pas de laisser le lecteur, comme on le fait aussi trop souvent, sous cette impression que la science «est faite » et que tout est connu; ils ont tenu, au contraire, à montrer, à la fin de ces aperçus historiques, les lacunes de nos connaissances etles directions dans lesquelles pourraient être utilement orientées les recherches futures. : Est-il nécessaire d'insister longuement sur l'esprit de méthode qui à présidé à la composition de l'ouvrage et sur la lucidité parfaite de la rédaction? Qui n'a déjà profité, pour soi-même ou pour ses élèves, des livres d'enseignement de M. Gaston Bon- nier? Son nom seul serait une garantie, et il suflit de feuilleter le Cours de Bolanique pour s'assurer que, dans cette sphère nouvelle, M. Bonnier a fait preuve des mêmes qualités que dans les ouvrages dont il a déjà fait bénéficier les élèves de nos écoles et de nos lycées. Le texte est illustré d'une profusion de figures, très bien choisies et très bien exécutées, les unes schématiques, les. autres réelles, dessinées d’après nature ou empruntées à des mémoires originaux, voire aux œuvres anciennes que signalent les aperçus historiques. Ce n’est pas seulement aux étudiants des Facultés des sciences, préparant le certificat P. C. N. ou le certificat d’études supé- rieures de Botanique, c'est encore aux élèves des Ecoles de Mé- decine et de Pharmacie, à ceux des Ecoles d'Agriculture et à tous les étudiants désireux de ne pas s'en tenir à une étude superfi- cielle de la Botanique, que le Cours de MM. Gaston Bonnier et Leclerc du Sablon rendra les plus précieux services, et la lecture du premier volume nous fait souhaiter bien vivement l'apparition des premières feuilles du second, qui, avec les Cryp- togames, la Physiologie, la Morphologie expérimentale, la Géo- graphie botanique, la Paléobotanique, l'étude des questions de variation et d'évolution, viendra terminer l'ouvrage. Ê AUG. DAGuILLON. 908 : LE NATURALISTE GENERA ANALYTIQUE ILLUSTRÉ COLÉOPTÈRES DE FRANCE SÉRIE CURCULIONIENNE | Funicule de 4 articles ; 3° art. des an- tennes entier (fig. 243)............ Polygraphus Er. 3/ Funicule de 5 articles (fig.244)....... ... 4 Funicule de 6 articles (fig. 245)...... 5410 | Funicule de 7 articles (fig. 246)...... Hylesinus Fabr. | Massue des antennes courte et solide, | formée d’articlesindistincts (fig.248) ... 5 Massue des antennes longue, formée de 3 articles très distincts (fig. 247). Phlæophthorus Wall. Premier article des tarses le. plus long de tous; corps longuement vel (Men 229) AR ET Aer Dendroctonus Er. vi (incl. Phlæosinus). Premier article des tarses le plus court (fes 9250) 40. ne Rte Carphoborus Er. Massue des antennes ovale-oblongue (fig. 252)..... A ut LORIE Blastophagus Er. (incl. Kissophagus). pe des antennes conique (fig. 251) Hylurgus Latr. | 248 243 pr 9° TriBu. — SCOLYTIENS. Ne comprend qu'un seul genre renfermant une douzaine d'espèces en France; toutes sont nuisibles, mais au lieu de s'attaquer aux bois rési- M neux, elles vivent de préférence sur les Amentacées et les Rosacées; leur … prothorax conique et très large permet de les reconnaitre au premier coup d'œil. Un seul genre en Europe (fig. 253)..... Scolytus Geoff. 3° TriBu. — TOMICIENS. Dans la famille des Scolytides, une mention particulière est due au genre Tomicus Latr. (— Bostrichus Fabr.) qui donne son nom à cette. tribu : les espèces les plus répandues T. {ypographicus et T. stenogra- phus vivent par sociétés nombreuses dans les arbres résineux, et l’on cite même ce fait, qu'en 1783, la forêt du Hartz perdit un million et demi … d'arbres par l’action de ces Insectes; les deux sexes vivent soùs les écorces, dans les galeries les plus superficielles, mais les œufs sont dé- … posés dans de petites fossettes latérales. Quand les larves éclosent, cha- cune creuse, pour son compte, une galerie qui s'élargit de plus en plus, … à mesure que la larve grossit; toutes ces branches rayonnantes, à partir d’une galerie principale, produisent des dessins très élégants, et repré sentent, comme on le voit, le travail de toute une famille (fig. 253 bis). Les genres Crypturgus et Cryphalus, Xyloterus, Xyleborus et Dry ocætes ont des mœurs semblables à celles des Tomicus et vivent sur les! essences forestières les plus variées. Funicule de 2 articles (fig. .254)...... Crypturgus Er. Funicule de 3 articles (fig. 255)...... Cryphalus Er. Funicule de 4 articles (fig. 256) Hypothenemus Westw.. Funicule de 5 articles (fig. 257)...... red Yeux partagés en deux ; massue des antennes solide (fig. 258)......... Xyloterus Tr. Yeux entiers,massue des antennes dis- tinctement articulée (fig. 259)...... ES Troisième article des tarses plus long | que le 2° (fig: 260);;2 une A 3 joies art. des tarses égal au 2° (fig. 264). (Bosrichus).........:12 es) Fig 255 bis Fragment d’écorce attaquée par le Scolylus destructor OI. (4 ie) - C. HOULBERT. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris, —älmp. F. Levé, 17, rue Cassettes 27e ANNÉE LES OISEAUX SACRÉS DES ANCIENS ÉGYPTIENS L'IBIS Cet échassier a joué, dans la religion pharaonique, un rôle tellement considérable, que son image est l’une des plus fréquentes sur les parois des temples et des syringes. Nous en connaissons trois espèces : l’ibis blanc, l'ibis falcinelle et l'ibis ohvâtre. Le premier (fig. 1) qu’on appelle aussi IBIS SACRÉ, Ibis religiosa,. Cuvier, n’est pas, comme l'ont cru Buffon et d'autres naturalistes, le Tantalus ibis, mais plutôt un courlis plus grand que celui d'Europe et au bec moins long, plus robuste. A l’état adulte, sa tête et la partie du cou dépourvue de plumes sont d'unnoir velou- té, le plumage du corps est d’un blanc pur, un coloris verdâtre, très soutenu, cou- vre les extrémités des sca- pulaires et des rémiges, l'iris est brun, le bec, les pieds et les tarses sont noirs. Ilme- sure de 77 à 80 centimètres de long et 1 m. 40 d’enver- gure (1). Son alimentation se compose de poissons, d'insectes, de rentiles. Sauf, de loin en loin, quelques rares individus, cet oiseau qui, au témoignage d'Hérodote, était jadis très commun dans toute l'Égypte, ne s’y rencontre plus aujourd'hui; c’est au sud de Ja Nubie qu’il se montre, annonçant l’inondation. Il est connu des indigènes sous le nom d’Abou-Hennès (père Jean); les anciens Egyptiens l’appelaient Lab ou habou. On le trouve abondamment répandu en amont de Khartoum, et, selon von Heuglin, il couve à Wady-Halfah (2). Cette espèce, plus petite de taille que l'ibis blanc momifié, à les tarses variant de 89 à 96 millimètres de longueur; chez l’ibis antique, ils ont de 102 à 124 mil- limètres (3). L'IBIS FALCINELLE, Ibis falcinellus, Wagl. — Ila le der- rière de la tête, le cou, le ventre et le dessus du dos d’un beau marron foncé ; les ailes, les flancs et la queue sont d’un vert métallique à reflets de pourpre; le bec, les pieds et la partie nue de la jambe sont d’un noir olive, l'iris est brun. (1) Mémoire sur l’ibis des anciens Égyptiens dans les Annales du Muséum d'hist. nat., année 1804, t. IV, p.116, par G. Cuvrer. Descript. de l'Égypte, ies Oiseaux, par Saviexy. PI. VIL, fig. 1. (2) Suezrey. À handboock to the birds of Égypte, p. 261. | (3) Comptes rendus de l'Académie des sciences, vol. CXXXIIT, année 1901, p. 854-517. Les oiseaux momifiés, par LonTer et GaiL- LARD. Photos 2 SÉRIE — N° AAS Fig. 4. — L’Ibis blanc. 15 SEPTEMBRE 1905 — —————_————————___—_—" + L’aire de dispersion de cet oiseau s'étend sur l’Europe centrale et méridionale; en Asie, elle arrive aussi loin que la Cochinchine ; en Afrique, jusqu'au Zambèze; en'Amé- rique, elle atteint le sud du Mexique. Très abondant sur les bords de la Caspienne, assez rare en Palestine, on le trouve toute l’année en Égypte et en Nubie, Cette espèce se nourrit de reptiles, de limaces, d'insectes aquatiques de vers, de crustacés. Quelques auteurs ont affirmé, pro- bablement par erreur, qu’il mange aussi de la charogne. Sa longueur est de 52 à 63 centimètres et son enver- gure de 96 centimètres à 1 m. 05 (1). A l'époque pharaonique, il était beaucoup moins répandu dans la vallée du Nil que l’ibis blanc, et si l’on en croit Aristote, on ne le trouvait qu'à Peluse (2). On s'accorde à reconnaitre dans le falcinelle l'ibis noir des anciens. Non seulement son nom égyptien leheras fourni par Aristote, suivant Savigny, correspond pres- que sans altération à la dénomination arabe el-he- reis: mais les quelques spé- cimens momifiés qu'on a recueillis de cet oiseau permettent, en outre, d’é- tablir cette identification. L'IBIS OLIVATRE, Ibis oli- vacea, Du Bus. — Celui-ci se distingue, surtout, par la présence à locciput et à la nuque d’une crête formée de longues plumes noires, arrondies à leurs extrémi- tés et rayées longitudinale- \ ment d’un trait fauve. Ses joues sont d’un vert mat P Hippoly tirant sur le bleu; le man- teau offre un beau coioris olivâtre foncé, à reflets métalliques légèrement pourprés ; sur le cou, le thorax et l'abdomen, s’étale une teinte châtain clair imbriquée de noir; le bec est d'un brun rougeâtre assez soutenu, les pieds et les jambes, bruns aussi, sont plus clairs et jaunâtres, Sa longueur totale est de 67 centimètres; l'aile pliée dépasse de 5 centimètres environ l'extrémité de la queue. Cette espèce se rencontre au Congo et sur la côte de Guinée (3). Une fidèle reproduction de ce bel oiseau nous est fournie par une tombe de Beni-Hassan (fig. 2). Dans l'écriture hiéroglyphique, l'ibis olivâtre corres- pond à-la syllabe Khou et figure dans les groupes ayant le sens de lumière, splendeur, etc. Champollion lui attribue également celui de cérémonie. Khouw ou akou évoque aussi l’idée d’un être bon, excellent, digne, ver- tueux (4). Au temple de Deir-el-Bahari, la reiné Hatasou te-Boussac del. (1) Dresser. À hislory of birds of Europe, vol. Vi, p. 335, PI. 409. (2) Hénronore, Il 76. Anisrote. Hist. des anim., liv. IK, Chi ixix: 627: (3) Cette description est faite d’après un sujet du Muséum d’hist. nat. de Paris et rapporté du Congo par de Brazza. Voir la reproduction d’un oiseau de même espèce par Du Bus dans le Bulletin de l'Académie de Bruxelles, 18317, p. 105, PL TI. (4) CHampozuion, Grammaire égyplienne, p. 502; Brucscx, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 113-114. LE 210 présente en offrande l'oiseau Khou à la déesse Hathor, (fig. à) et dans le livre des morts, Akou sert à désigner les resplendissants, les lumineux, noms que l'on donne habi- tuellement aux défunts. Leurs âmes sont quelquefois représentées avec une tête d'ibis. L’ibis était de la part des Egyptiens l’objet d'une véné- Fig, 2 — Ibis olivätre. ration profonde. Quelques auteurs de l'antiquité attri- buaient ce respect aux services que rend cet oiseau en détruisant une grande quantité de serpents. D'après . Fig. 3. — [L'oiseau Khou présenté à la déesse Hathor. Hérodote, des bandes d’ibis noirs allaient, au printemps, à la rencontre de dragons ailés venant des marais d’A- rabie, les combattaient dans les airs et les dévoraient, les empêchant ainsi de pénétrer en Egypte (1). Pline semble confirmer ce fait lorsqu'il dit que les Egyptiens invo- quent aussi leurs 1bis contre l'incursion des serpents (2). Cette croyance populaire était si bien accréditée dans tout l’ancien monde, que des monnaies de Juba II, roi de Mauritanie, portent au revers un ibis combattant un serpent ailé (3). On assurait que l'ibis blanc rendait les mêmes ser- vices sur la frontière méridionale. Josèphe raconte que dans une campagne contre les Ethiopiens, Moïse ayant dû, pour les surprendre, s'engager dans un chemin rendu impraticable par la multitude de serpents dont il était infesté, emporta, dans des cages de papyrus un grand nombre d'ibis. Arrivé avec son armée à la passe dangereuse, il lâcha ces oiseaux contre les reptiles et la franchit sans encombre (4). Des débris, non digérés, de peaux et d’écailles de ser- pents, trouvés dans des momies d’ibis, nous obligent à reconnaitre qu'en effet, cet oiseau est ophiophage, mais (1) Héropote, II, 15. Voir aussi AMMIEN-MarceLLIN, 1. XXII, ch: xv: (2) Hist. nal., X, x1, À. (3) Numismalique de l'Afrique ancienne, par Muzrer, 3° vol., p:100%n000 (4) Josirug. Hist. ancienne des Juifs, liv. IT, ch. v. NATURALISTE la faiblesse de son bec ne lui permet de s'attaquer qu'à des individus de petite taille (1). Selon Diodore, il dévo- rerait aussi les sauterelles et les chenilles. Au témoignage de Strabon, l'ibis était pour l'Egypte l'oiseau domestique par excellence. Errant en liberté dans les carrefours d'Alexandrie, des bandes d’ibis assai- nissaient la ville en la débarrassant des bêtes nuisibles et de tous les détritus provenant des boucheries ou des marchés aux poissons (2). Les prêtres les plus scrupuleux en matière de rite ne prenaient pour eau lustrale que celle où l'ibis s'était désaltéré, car non seulement cet oiseau ne boit jamais de l’eau qui soit malsaine ou corrompue, mais il n’en approche même pas (3). On raconte que l’ibis se purge avec. des lavements d'eau de mer, et que c'est en observant son manège que les Égyptiens, ayant eu l'idée de limiter, inventèrent le clystère (4). Suivant Elien, cet échassier n'était pas seulement propre à l'Égypte, mais il n’en pouvait vivre éloigné : « S'il arrive, dit-il, qu’on transporte l’ibis loin de sa pa- trié,ilse venge d'une semblable violence, à l'instant même où il en devient la victime, car, se laissant consumer par la faim, 1] montre à ses injustes ravisseurs combien leurs espérances sont vaines (5). » Fig. 4 — Le dieu Thot. Le respect que les Égyptiens témoignaient à l'ibis semble, toutefois, s'être montré plus grand envers l'ibis blanc. Son arrivée coincidant avec la crue du Nil, son départ n'ayant lieu que lorsque les campagnes fertilisées sont couvertes de végétation, cet échassier était insépa- rable pour eux de l’idée d’abondance et de salubrité. Ils en firent le vivant emblème du dieu Thot ou Thoti, in- venteur des sciences, des lettres et des arts (6). Thot (1) G. Cuvier. Mémoire sur l'ibis des anciens Égyptiens (Annales du Muséum, ete., 180%, vol. IV, p. 132). (2) SrraBon, XVII, ch. 11, 14. (3) Pziurarque. Trailé d'Isis et d'Osiris. (4) Puine. Hist. nat., VIII, 46. . (3) Eux. Hist. nal. des anim., X, 29. Saviany, Hisl. nat. el mylhologique de l'Ibis. (6) Les Grecs l'ont assimilé à Hermès, et Cicéron l'appelle le cinquième Mercure (De la nat. des dieux, II, 22). Ù deux fois grand, qui, après avoir transmis aux hommes les connaissances utiles, descendit du ciel et se manifesta sous forme d'ibis. Aussi est-ce par un personnage ibio- céphale qu'il est le plus souvent figuré. Rappelons ici quelques attributions propres à cette LE NATURALISTE A1 Ce rôle de scribe était, chez Thot, si prédominant, qu'au temple d'Edfou, Ptolémée IX (Evergète IT) lui pré- sente en offrande, avec la palette, l'encre noire et l'encre rouge, contenues dans deux godets réunis, sous forme de cartouche (fig. 5). P.-HiPpPOLYTE Boussac. divinité, pour bien comprendre l'importance qui fut donnée à son oiseau symbolique. Le rôle de Thot, sur lequel les textes insistent de préférence, est celui de pondérateur, d'intelligence directrice de l'univers qui, en chas- sant lesténèbres primordiales, cons- titua le monde, fit triompher la véri- té. Il est le calculateur du ciel, de ses astres; le mesureur de la terre et de ce qu'elle contient (1). Un texte de Dakkeh dit que Thot a ramené de Nubie l’œil de Ra (2). Voilà pour- quoi il est fréquemment: représenté tenant l'œil sacré. C’est le créateur du langage, une personnification du logos de Platon. « Des charmes magiques sont en lui, sa parole est une substance, et son charme est dans le charme de sa bouche. » Les prêtres le considéraient comme étant l'auteur de quarante-deux li- vres traitant de la religion, du gou- vernement, de toutes les connais- sances humaines. Il est constamment appelé le scribe divin des divines paroles, conseiller et historiographe des dieux. A ce titre, il accompagna Horus dans la guerre typhonienne, dont le calendrier Sallier nous conte le dernier épisode. La déesse Isis, s'étant interposée pour empêcher son fils d’occire Typhon son rival, Horus, furieux comme une pan- thère, trancha la tête de sa mère, lorsque, intervenant, Thot, par sa puissance magique, colla sur les épaules de ja déesse une tête de vache. En sa: qualité de scribe divin, Thot, ibiocéphale est fréquemment reproduit, écrivant sur des tablettes avec un calam, incisant, dans un tronc de palmier, les années d'existence dévolues aux pharaons; il est, dans ce rôle, parfois assisté de Safex, la déesse des livres. C’est Thot qui récite, sur le défunt, les prières consacrées, lui donne le sceau d'or, fabrique pour lui des couleurs excellentes, lui permettant d'illustrer son nom à jamais. Enfin, c’est encore le dieu Thot, qui, après avoir conduit l'âme dans la salle du jugement (3), debout auprès de la balance où se pésent les actions humaines, enregistre les sentences prononcées par Osiris (fig. 4). (1) Il est aussi le Dieu poids, et son autre animal symbolique le cynocéphale, exprime l'équilibre de la balance (Cf. Prerrer, Panthéon égyptien). (2) La lumière. Les deux yeux de Ra ou d'Horus étaient le soleil et la lune. (3) Ce fut surtout à cause de cette particularité que les Grecs l’assimilèrent à Hermès. ' / FFE PF Hippolyte-Boussac del: Fig. 5. — Ptolémée IX offre la palette et les couleurs à Thot ibiocéphale. À PROPOS DE L'ÉLÉPHANT DU JARDIN DES PLANTES DE PARIS On a lu dans la presse quotidienne la mort tragique du gardien Neff, étouffé à la fin d'août au Muséum de Paris, par l'éléphant dont il avait soin depuis plus de vingt ans. Cet accident suggère quelques réflexions. L'éléphant est un animal très intelligent et très doux; il est vindicatif; mais dans le cas actuel il est certain qu'il n'avait pas à se venger de son cornac qui l’aimait et le soignait avec dévouement. Comment donc expliquer ce brusque accès de fureur? Je crois qu'on peut l’attribuer tout simple- ment à la captivité. Qu'on se représente ce qui doit se passer dans l'esprit d’un animal intelligent qui depuis de longues années se voit enfermé dans un espace res- treint, sans avoir même comme les éléphants du Jardin d’Acclimatation le dérivatif d’un léger travail. Voyez- vous ce colossal éléphant d'Afrique confiné tout l'hiver dans une écurie mal éclairée et n'ayant pour toute dis- traction en été que de faire quelques pas dans sa cour en quêtant des gourmandises. Un accès de nervosité est bien excusable, et, dame! la nervosité d'un éléphant a vite fait de broyer un homme, Ce qui contribue certainement aussi à exciter ces ani- maux c'est l’état hygiénique déplorable où ils se trouvent. Les éléphants ont l'habitude de se baigner tous les jours et de se couvrir le corps de fange, qui se dessèche au soleil et tombe ensuite par plaques en emportant les déchets de l’activité cutanée. Or aucun bassin n’est amé- nagé pour faire baigner les éléphants du Jardin des Plantes. Le plus vieux d’entre eux, l'auteur de l’acci- dent, a la peau couverte de croûtes qui atteignent une grande épaisseur, surtout sur la trompe. Je l’ai vu s’as- perger de son propre crottin pour se procurer un peu de rafraichissement, On manque d'argent, me dira-t-on, pour améliorer le parcage des animaux. C’est possible: mais cela tient à ce que personne ne s'intéresse à la ménagerie. Les collections d'animaux vivants ne sont instructives que si ces animaux sont placés dans des conditions aussi voisines que possible de leur état naturel. La première chose à faire est d’aug- menter l’espace qui leur est consacré en réunissant plu- sieurs espèces dans un même enclos. C’est ce qu'on a fait pour les oiseaux d’eau dans la grande volière, En ce qui concerne les éléphants, on favoriserait ainsi leur repro- duction, ce qui diminuerait saus doute leur état nerveux et on obtiendrait peut-être des hybrides d’éléphant d’A- frique et d’éléphant de l'Inde, ce qui ne serait pas sans intérêt. Il serait possible de réunir aussi dans de vastes enclos des cerfs, des antilopes, des camélidés, au lieu d'isoler chaque individu dans un espace insuflisant, On verrait alors ces animaux se livrer à leurs ébats naturels. Comme on la fait pour la grande volière, un croquis placé à côté de chaque étiquette permettrait au public de voir à quel animal elle se rapporte. Pour gagner de la place il faudrait aussi pouvoir se débarrasser des animaux qu'on possède en nombreux exemplaires, et cela par dons, échanges ou vente. Cer- tains animaux sont encombrants soit parce qu'ils se reproduisent en captivité, comme les mouflons, soit parce que, comme les lions, ils représentent des cadeaux faits par des souverains exotiques. Pour diminuer le nombre des premiers, on en lâche, parait-il, quelques-uns dans les chasses présidentielles. Je n’ose proposer d’en faire autant des seconds. Mais serait-il impossible d'é- changer ou de vendre les exemplaires superflus, de façon à se procurer les espèces qui font défaut. Le Jar- din des Plantes possède actuellement cinq éléphants dent trois de l'Inde. Il pourrait sans inconvénient sacrifier deux de ces derniers: en revanche depuis longtemps il n’a plus de girafe ni de rhinocéros. Je n'y ai jamais vu de tapir. En somme la ménagerie ne se recrute guère que par dons, et les animaux qui y sont entrés semblent ne pouvoir en être distraits sous aucun prétexte. C’est ce règlement absurde qu’il faudrait modifier. Maintenant on pourrait se demander, pour terminer, si l'utilité des collections d'animaux vivants est bien grande. Au point de vue de l'instruction des masses, elle me semble à peu près nulle. En tout cas la claustration de nombreux animaux dans un espace insuffisant ne s’excuserait que si l'on rendait ainsi un service véritable LE NATURALISTE à la science. Il serait intéressant notamment d’étudier les mœurs et les instincts des animaux exotiques. Dans les déplorables conditions actuelles cette étude est par- faitement impossible. La ménagerie du Jardin des Plantes est une institution traditionnelle qui ne sert pour le moment qu'au délassement de la population. On ne saurait songer à la disperser, mais il est urgent d'y introduire un certain nombre de réformes de facon à rendre la coliection plus intéressante, à mettre les ani- maux dans des conditions d'existence plus naturelles, et à éviter les accidents comme celui que je rappelais plus haut. Dr L. LALOY. DESCRIPTION d’un Lucanide Nouveau Pseudolucanus Lesnei — mihi (sp. nov.) Ce Pseudolucane m'est connu par un exemplaire de grand développement et en parfait état de conservation qui figurait dans un lot d'insectes recueillis et donnés au Muséum d'Histoire naturelle de Paris par feu le capi- taine Grillières, lieutenant à l’époque, au cours de la Fig. 1. — Pseudolucanus Lesnei C7, nova species mission accomplie par lui, de décembre 1902 à décembre 1903, dans les régions du Set Chouen, du Yunnan et du Thibet. J’ignore la provenance exacte de ce bel insecte dont la découverte porte à huit le nombre des espèces connues du genre Pseudolucane, soit à cinq celui des Pseudolu- canes asiatiques (1);,mais, dans tous les cas, il appartient très nettement au groupe de ces derniers et la conforma- tion de ses mandibules permet d'affirmer qu'il est voisin du Pseudoltucanus Davidis, Deyr., dont le rapprochent éga- lement la forme parallèle de ses élÿtres et la structure de sa massue antennaire. La femelle n’est pas connue mais, selon toute vrai- semblance, elle est également voisine de celle de cette dernière espèce. Le mâle du Pseudol. Lesnei(ig. 1) est un insecte fort élé- gant, moins déprimé que le Pseudol. Davidis et qui s’en (1) Essai monograph. sur les Coléopt. des genres Pseudo- lucane et Lucane. Les Fils d'Emile Deyrolle, éditeurs. LE -NATURALISTE 213 distingue aisément, tout autant par son corselet à disque beaucoup plus convexe et à contours plus arrondis, que par sa coloration nettement métallique, d'un bronzé obscur rappelant, mais en plus foncé, la couleur des élytres du Lucanus Mearesi, Hope. Seules les mandibules, les antennes, les pièces buccales et les pattes sont noires. La tête et le thorax sont lavés de violet et présentent un aspect mat dû à une granulation d'une extrême finesse qui est cependant un peu plus grossière et plus forte sur la partie céphalique. Les élytres sont lisses et brillantes; elles sont moins violacées et plus verdâtres que la tête et le thorax. Le dessous, entièrement noir et granuleux sous la tête et le thorax, est nettement ponctué sur le métasternum et les segments abdominaux; la ponctuation du métaster- num est serrée et très régulière; celle de l'abdomen est plus forte et un peu plus espacée; le tout est recouvert d’une pubescence dorée formée de poils très longs et très denses. Les mandibules, voisines de celles du Pseudol. Davidis leur ressemblent surtout par la forme si particulière de leur courbure, mais, au lieu de s’atténuer insensiblement en dedans jusqu'à l'angle arrondi de cette courbure, leur bord interne subit un arrêt brusque donnant nais- sance à une excavation circulaire. C’est au bord opposé Fig. 2.— Antenne des Ps. Lesnei. de cette excavation que se trouve la dent médiane qui est unique et rejetée beaucoup plus en arrière de la dent terminale que chez le Pseudo. Davidis. Cette dent médiane qui est suhdéprimée, affecte nette- _ment la forme d’un fer de lance légèrement excavé en son milieu, excavation qui n’est au reste visible que sous un certain angle. La tête tient le milieu entre celle de l'espèce précé- dente, dont elle possède l’épistome, et celle du Pseudol. Oberthüri — mihi, dont elle présente les larges bourrelets postérieurs. Les yeux. sont fort gros et saillants; les antennes (fig. 2-A) rappellent celles du Pseudol. Oberthüri; les palpes sont grêles et aplatis; les pattes sont longues, très fines et élégantes, ainsi que les tarses; celles de la deuxième et de la troisième paire sont garnies latérale- ment et en leur milieu de poils roux, espacés mais très longs. : Le prothorax est bombé, très arrondi et rabattu latéra- lement; son bord antérieur est bien échancré de chaque côté, disposition qui a pour effet de dégager nettement le cou et contribue dans une large mesure à donner à cette espèce plus d'élégance que n’en possèdent les autres Pseudolucanes asiatiques: le bord postérieur est sinué, avec les angles saillants ; Pécusson est large, cordiforme et couvert de longs poils épars: sa ponctuation est très rare et espacée. Les élytres, bombées et nettement parallèles, sont lisses et luisantes, presque miroitantes; leur tégumenta- tion et leur couleur rappellent beaucoup, comme je l'ai dit précédemment, celles du beau Lucanus Mearesi, Hope. Je me fais un réel plaisir de dédier ce nouveau Pseu- dolucane à mon excellent et savant collègue M. Pierre Lesne qui a bien voulu appeler mon attention sur l’exis- tence de cet insecte dans la collection du Muséum. LOUIS PLANET. CHRONIQUE & NOUVELLES PRESS SPP RP PTT Re Nouvelles observations biologiques sur les fourmis. — Les Néo- Zélandais ont-ils connu les Dinornis? — Nouveaux cépha- lopodes producleurs de lumière. Les fourmis sont toujours pour les naturalistes un sujet presque indéfini d'observations intéressantes. En voici tout un lot que nous fait connaître M. Pierron, d’après un article du Biologisches Centralblaëtt. M. E. Gœldi a notamment étudié les nids que construisent diverses espèces brésiliennes du genre Azfecu. Ces nids avaient êté longtemps considérés comme des nids de termites qu'utili- saient les fourmis. Mais il est établi maintenant que le carton qui sert à la construction de ces nids est bien fabriqué par les fourmis. et ilest d'ailleurs plus délicat et plus mou que celui des termites, L’Azteca barbifex construit un nid fort curieux, fait de longs filaments de carton donnant l'aspect de véritables stalactites ; ce n'est d’ailleurs pas la seule espèce qui procède ainsi dans son industrie de nidification : l'Azteca chartifex slalactitica et l'Azteca chartifex decipiens, var. Lanians, font de même. Aucune des soixante-dix espèces connues d'Azfeca n'habite à terre. Indépendamment de cellessqui font ainsi de ces nids en carton, on en rencontre dans les creux des arbres pourris, ou au milieu de branchages, dans les racines d’épiphytes ou dans les feuilles de plantes souples qu'elles réunissent au tronc; certaines espèces semblent vivre en symbiose avec des plantes déterminées, L’Azteca Forelli, var. æyslicola, vit dans des galeries car- tonnées dont on ne sait si elles sont un produit propre de son industrie ou si elles sont utilisées aux dépens de quelque autre insecte. Enfin l'Azsteca construclor et l'Azleca velox-nigriventris construisent bien des nids de carton, mais dans les cavités natu- relles des plantes, soit des arbres pourris, soit des entrenœuds des espèces de Cecropias. Cette industrie des fourmis n'est cependant pas aussi curieuse que celle qui consiste à filer et à tisser, comme Ridley l'a signalé chez l’'OŒcophylla smaragdina, fourmi de l'Inde. Ces insectes prennent leurs larves dans leur bouche comme des navettes, et, comme ces larves sécrètent un fil pour se tisser leur cocon, en les passant dans une série de trous, ils arrivent à coudre ensemble les feuilles pour se former un nid d'un tissu résistant. La produc- tion du fil des larves s'est d’ailleurs exagérée, probablement sous l'influence de cette utilisation indirecte. Il me semble aussi « exagéré » de dire que la fourmi fait passer le fil de couture dans les trous, car, dans ce cas, il faudrait qu'elle y fasse passer aussi la larve, ce qui n'est pas. Il semble plus logique d'admettre que la couture se fait par la simple adhérence du fil, là où la fourmi applique plus fortement la bouche de sa larve. Tout récemment M. Doflein a pu même assister à une séance de couture, qu'il a reproduite dans une curieuse figure (d'une régu- larité quelque peu forcée, me semble-t-il), où l’on voit des ouvrières archoutées de leurs six pattes sur une feuille, tirer avec les mandibules pour en juxtaposer les bords sur une autre feuille, pendant que d’autres fourmis qu'on voit par-dessous, tenant les larves dans leurs mandibules, effectuent la couture. Cette colla- boration est vraiment très curieuse. Sans connaitre les observa- tions de Ridley, M. Gœldi a constaté le même fait chez une espèce toute différente, le Camponolus senex, var. teætor. Il à vu lui aussi des fourmis piquer des feuilles avec leurs larves tenues dans la bouche et coudre un zigzag pour juxtaposer ensemble des feuilles dont se constitue leur nid. Dans un autre ordre d'idées, M. Gœldi a confirmé des observa- tions antérieures sur les jardins de champignons de deux espèces d'Atta, VAtta sexdens et l'Afta octospinosa. Dans les constructions colossales de l’'Afta sexdens, on trouve un très grand nombre de ces jardins de champignons qui occupent des cavités souterraines. M. Forel avait émis l'hypothèse que la femelle fécondée fondant une colonie devait emporter quelques spores du champignon, et fonder avec ses premières ouvrières écloses un jardin au moyen de feuilles fraîchement coupées. Or, en 1898, M. von Ihering signala ce fait curieux que toutes les femelles sortant d'un nid d'Atla sexdens portaient dans l'hypo- pharynx une boulette spongieuse d'un demi-millimètre de dia- mètre, constitué par des filaments du champignon, le Rhoziles gongylophora, avec, à l'extérieur, des fragments de feuilles privés de chlorophylle er des poils chitineux. | Après le vol nuptial, la femelle fécondée s'enterre à environ 20 ou 40 centimètres de profondeur, et elle construit une chambre avec un couloir d'entrée. Après quelques jours, elle pond environ 20 à 30 œufs. A côté, une masse blanche de 4 à 2 nullimètres constitue la première ébauche du jardin de champignons qui croit jusqu'à occuper un espace de 2 centimètres, et la femelle se nourrit de la végétation qui en naît. M. Gœildi a refait au Brésil les mêmes observations que von Ihéring, et il les a même complétées. Les débuts sont pénibles en effet pour la femelle qui n'a rien à manger, et qui doit nourrir ses larves et aussi ses champignons : c’est grâce à ses œufs qu’elle s’en tire; elle pond des œufs qui, broyés, servent d’aliment pri- mordial pour le développement des champignons et dont le reste est divisé en deux parties, l’une qui se développe et passe à l’état de larves, et l'autre qui sert à nourrir les larves développées et la mère elle-même. Ensuite les premières ouvrières développées vont couper des feuilles qu'elles rapportent et qui servent pour le développement de leur culture de champignons. Il n'est pas rare de constater que des femelles fécondées fon- dant une colonie dévorent une partie de leurs œufs, comme MM. Emery et Forel l'ont noté et comme M. Pierron s’en est aperçu pour des mères de Formica cinerea vivant en captivité avec un très petit nombre d'ouvrières, mais privées de nourriture, et pour une mère d'Aphænogaster barbara nigra fondant une colonie. Mais la question ne paraît pas résolue par là de façon satisfaisante en ce qui concerne les aliments initiaux. Car, si une femelle se nourrit avec ses œufs, elle se nourrit en somme de sa propre substance et, pour pondre des œufs nouveaux, où va-t-elle chercher les matériaux nécessaires ? Ce serait un singulier cercle vicieux que de pondre des œufs pour en manger et d'en manger pour en pondre. M. Charles Janet à indiqué la solution de ce problème au dernier Congrès de zoologie de Berne : il se produit chez la femelle fécondée une histolyse des muscles énormes du vol qui remplissent son thorax, et c'est cette substance muscu- laire qui fournit à la formation des œufs qu'elle pond les maté- riaux indispensables. En fin de compte, on peut dire que c’est avec les muscles alaires que la mère d'Afta sexdens se nourrit elle-même et nourrit ses champignons et ses larves. x 7% Ces singuliers oiseaux gigantesques de la Nouvelle-Zélande appelés Dinornis,'vulgo Mous, et aujourd’hui disparus, ont-ils été, comme on l’a dit souvent, anéantis par les parents des indigènes actuels ? A cette question, M. Jean Lafitte fait quelques remarques intéressantes. Il est vrai, dit-il, que certains Maoris affirment que leurs pères ont vu des Moas et se sont nourris de leur chair. Ils disent aussi qu'il existe un vieux Moa réfugié dans la montagne Wakapunaka, et gardé par Tuataras ou lézards géants : ce serait un oiseau colossal à figure humaine, vivant d'air comme seule nourriture. Le reste de l'espèce aurait été détruit par le feu de Tamatea qui, il y à quelques siècles, passe pour avoir dévoré les plaines de Canterbury. Faut-il croire cependant que les Maoris ont connu les Moas? Il ne le semble pas. Du reste, la haute antiquité de ces oiseaux est démontrée par les couches géologiques où l'on ren- contre leurs débris et confirmée par la découverte, dans les couches postpliocènes de la Nouvelle-Galles du Sud, d’un Dinornis Australis analogue au Dinornis Crassus de la Nouvelle-Zélande. Ainsi ces animaux ont vécu aussi loin de notre époque que le mammouth, le rhinocéros etles animaux des cavernes en Europe. Or, dans les pays les plus civilisés de l'Ancien Continent, il n'existe aucune espèce de tradition à l'égard de ceux-ci: il serait bien extraordinaire d’en trouver au sujet des Moas chez des peu- plades qui, à l’époque où les Européens les découvrirent, en étaient encore à l'âge de la pierre polie! Aucun explorateur n'a recueilli de traditions pouvant se rapporter aux Moas. Ni Cook, ni Vancouver, ni l'amiral d'Entrecasteaux, ni le capitaine King n'en ont entendu parler. Cook a seulement noté des récits se rapportant à des sauriens gigantesques dévorant les hommes, et détruits par le feu. Il serait étonnant, si les Maoris avaient connu le Moa, qu'ils ne lui aient pas donné la chasse et, s’ils lui avaient donné la chasse, il serait encore plus étonnant qu'il ne soit resté aucun récit se rapportant à ces chasses. Qu'on songe à ce que Î LE NATURALISTE devait demander d'adresse et de force la poursuite et la destruc- tion d'animaux si bien organisés pour fuir ou se défendre. Il y a là de quoi fixer à jamais l'admiration et donner lieu à d'intermi- nables légendes. Les Maoris n'ont pas de récits de chasse. C’est donc qu'ils n’ont pas connu le Moa. Aussi on est en droit d'affir- mer qu'ils n'ont pas de tradition au sujet du Moa. Cellés que nous signalions plus haut peuvent s'expliquer facilement si, comme il est probable, les Maoris sont d'origine malaise : elles sont dans ce cas un souvenir des casoars poursuivis avant l’émigration de la race. Toutefois, bien des faits attestent que l’homme fut contem- porain de Dinornis. Nombreux sont les endroits où l'on ren- contre pêle-mêle- des débris, parfois calcinés, d'hommes, de chiens et de Moas. Le plus célèbre de ces gisements est celui de Moa bones Point (Pointe des os de Moas); là, sont associés aux débris de Moas et d'hommes, des os de baleines, des armes, des coquilles, etc. L'homme a donc connu le Moa. Mais l’époque où ils ont vécu ensemble est considérablement antérieure à celle où les Maoris ont envahi la Nouvelle-Zélande. Elle est contempo- raine de la faune du mammouth en Europe. Il ya cependant un singulier proverbe maori qui semblerait contredire ce qui précède. Il dit, en effet, en parlant du Moa : l'oiseau qui mange le vent. L’autruche a l'habitude de se tenir le bec ouvert contre la direction du vent. Il serait curieux qu'il y ait cette ressemblance entre des types si voisins par l'allure et l'attitude. Y a-til dans ce dicton une traduction exacte transmise de généralion en génération? Dans ce cas, étant donné l'âge géologique des couches à Dinornis, il faudrait que les Maoris l’aient recueilli de la bouche des peuples qu'ils sapplan- tèrent. Mais il est plus vraisemblable d'admettre qu'ils appliquent au Moa, sans l'avoir connu, une observation faite autrefois sur le Casoar. M. le Pr Joubin vient de décrire les organes lumineux très spéciaux d’un céphalopode recueilli entre lesiles Canaries et les Açores, dans une des croisières du prince de Monaco. Les yeux de cette espèce — la Leachia cyclina — ressortent sur les côtés de la tête comme deux gros boutons noirs qui tranchent sur la teinte jaune et la transparence du corps. Le cristallin, fortement proéminent, est enchâssé au milieu dé la surface noire. Et, sur le bord ventral de l'œil, on remarque cinq perles brillantes, d'aspect argenté, et qui sont enchässées dans la peau transparente qui recouvre le globe oculaire, entre le cristallin et le bord ventral. Les dimensions et la structure de ces organes varient, répondant, pour chacun, à un {ype constant, ce qui permet de supposer entre eux des différences fonctionnelles définies. D'une manière générale, les organes ont l’aspect d'une cupule surmontée d’une lentille transparente enchâssée dans un cercle noir devant lequel la peau s'arrête, où continue, accom- pagnée de chromatophores, et constituant alors une sorte de cornée. Les cellules photogènes sont eñfermées dans une gaine conjonclive qui est peu pigmentée dans l'organe isolé, le sixième, alors que dans les cinq autres organes margimaux elle est abon- dammeént pourvue de chromatophores. La lentille est enchâssée dans une gaine cartilagineuse. Un cul-de-sac postérieur conte- nant des cellules assez semblables aux cellules photogènes peut s'isoler complètement dans certains organes marginaux de la région antérieure au point de paraitre former un second organe photogène; mais son enveloppement complet par une gaine pigmentée rend cette hypothèse moins plausible. Lorsque l’or- gane est adossé à la rétine, les chromatophores de la gaine pig- mentée forment un épais rideau qui empêche évidemment la lumière d'impressionner directement la rétine. M. Joubin à, d’autre part, indiqué le fonctionnement très par- üculier des appareils photogènes d'un autre céphalopode non moins rare, le Meleagrotheulis Hoylei. Celui-ci avait été capturé au nord de Sumatra, à 600 mètres de profondeur. Il porte des organes photogènes, non seulement sur le ventre, comme la plu- part des animaux pélagiques, mais encore sur les côtés et même sur le dos. Chacun de ces organes comprend un appareil pro- ducteur de lumière, une lentille, un miroir, avec, autour, un cercle de chromatophores noirs, et, au-dessus de la lentille, un volumineux chromatophore rouge. Tous les chromatophores étant fermés, la lumière émise, au: maximum d'intensité, est blanche. L'ouverture des chromatophores noirs diminue la quantité de lumière émise au dehors, jusqu'à la supprimer, au maximum d'extension, par la formation d'un véritable écran continu. Lorsque le chromatophore rouge s'ouvre à son tour, le rayon LE NATURALISTE 25 central devient rouge, pendant que les rayons blancs passent tout autour si les chromatophores noirs sont fermés. Mais la lumière devient totalement rouge si l'ouverture des chromato- phores noirs intercepte le cercle extérieur des rayons blancs. La mobilité des chromatophores, la rapidité avec laquelle les cépha- lopodes la font varier, permettent des jeux de lumière variés en chaque point. La lumière peut, suivant les régions, être blanche, rouge, ou à la fois blanche et rouge, faible ou intense. Enfin la possibilité pour deux chromalophores jaunes surmon- tant le miroir, de s’étaler, créerait une nouvelle source de varia- tions lumineuses. Henri: Courin. PAPILLONS NOUVEAUX DE L'AMÉRIQUE DU SUD Adelocephala erispula, sp. nov. oo”, 39 à 43; 09, 45 à 52 mill. Cette espèce a leport d'Ade- locephala crocata Bdv., mais les supérieures, no‘amment, sont plus allongées, elle a les mêmes dessins, mais le point disco- cellulaire est brun et non plus blanc. La -couleur des ailes varie, semble-t-1l, extrémement; du moins, pas un seul des sept exemplaires que je possède n'est-il pareil à- l’autre sous ce rap- port, elle passe du jaune safran au violacé, au jaune fauve et au jaune brun, toujours saupoudrée d'assez nombreuses petites stries brunes ; la teinte, parfois unie dans les quatre ailes, est souvent composite, la moitié inférieure des secondes ailes et la région de l’angle interne des supérieures s’éclaircissant dans ce cas. Les deux lignes transversales des premières ailes sont fines, brunes, parfois à peine indiquées et comme fondues dans le fond; la première, extrabasilaire, est arrondie extérieurement; la seconde, dont le départ du bord interne est peu éloigné de la première, se coude peu après et atteint la côte tout juste avant lapex; point discocellulaire brun fondu, dans le fond, comme les lignes; franges concolores. Le dessous varie moins; il est d’un jaune violacé fauve, plus pâle chez les GC, à peine accompagné de quelques rares petites stries, sans aucun dessin, dans plusieurs exemplaires; le mieux marqué indique le point discocellulaire et la seconde ligne aux supérieures et, en outre, un commencement de ligne extracellulaire aux inférieures (ce départ de ligne s'aperçoit également en dessus sur plusieurs spécimens). Tête, corps et pattes, couleur du fond. Tucuman (P. Girard), los Vasquez, République Argentine; cinq c'O*, deux 90. 5 Adelocephala isara, sp. nov. ©", 52; 9,65 mill. Cette espèce ressemble à Adelocephela sub- angulala H. Sch. mais les supérieures sont moins acuminées ef les inférieures, bien coudées au départ, ont le bord terminal arrondi et non coupé assez carrément comme dans l’espèce brési- lienne. Le type ©* a les supérieures avec la partie centrale (entre les deux lignes) jaune roux, la base et la partie terminale jaune Jilacé, le tout semé de stries brunes; le type © est de tonalité rousse plus uniforme, mais il est probable que !a teinte varie beaucoup, suivant les individus, comme dans l'espèce précé- dente. Les supérieures sont traversées par deux lignes brunes ; l’extrabasilaire assez rapprochée de la base sinueuse et rentrant à la côte; la seconde ligne, à peu près droite, allant du deuxième tiers du bord interne à la côte, immédiatement sous l'apex; un gros point discocellulaire, brun; ces lignes et ce point, beau- coup moins distincts dans le type ® qui, d’ailleurs, n’est pas rais. Dessus les inférieures jaune rosé, les poils abdominaux, d'un rose plus vif, ® l'aile coupée par une ligne éxtracellulaire rosée, fondue dans le fond, droite et ne paraissant que dans le 7. Dessous du &* bien semblable à celui de subangulata Herr. Sch. (fig. 305); mais le rosé moins vif et la forme des infé- rieures, très différente, comme est dit plus haut. Dessous de la © analogue, mais plus pale. Tête, corps et pattes, jaune roux lilacé. k De la même localité, je possède une seconde paire; le ©* a le dessus des premières ailes d'un roux brun lilacé, assez uniforme et bien strié; la © est entièrement jaune ocre, coupé d'un peu de rosé, seulement sur la ligne des inférieures, les lignes à peine teintées, le dessous ocre pâle. San Salvador, Amérique Centrale; deux paires. Cette espèce est voisine d’Adelocephala isias Bdv. dont le c* porte deux points discocellulaires blanc pur aux supérieures. En serait-ce une variété ? Pauz Doënix. INSTALLATION ET DIRECTION D'UNE PLANTATION DE CACAOYERS NOTES RELATIVES A LA CULTURE DU CACAOYER Cueilletle. — Les hommes qui ont été choisis sont armés de « machete » où « coutelas » et de crocs à cacao. Cet outil est emmanché à l'extrémité d'un bambou de 10 à 12 pieds de long. Ces hommes qui sont chargés de cueillir les fruits sont payés environ 0 $ 40 cents par jour. Les cabosses müres placées sur les branches basses des arbres sont cueillies à l’aide du coutelas, les autres placées au haut des branches sont récoltés au moyen du croc à cacao. Lorsque les cabosses sont à terre, des femmes ou des enfants les ramassent et en forment des tas dans les différentes parties de la cacaoyère. Ceux qui ramassent les cabosses sont payés de 0 $ 30 cents par jour les femmes, et de 0 $ 20 cents les enfants. Lorsque les tas formés sont suffisants (de 5 à 25 paniers de fèves), on commence à casser les cabosses. Quelquelois ces tas restent huit jours avant de procéder à la casse. Cassage. — L'extraction des graines de la cabosse se fait au moyen d'un coutelas à lame courte. L'homme chargé de casser les cabosses place le fruit dans la main gauche et brise au moyen de son coutelas la cabosse par le travers et fait un mouvement de droite à gauche pour la séparer en deux parties. Il faut que l'homme ou « casseur » aït assez d'habileté pour fendre la cabosse sans entamer les graines. Les cabosses ainsi ouvertes sont jetées aux « tireurs » qui ont charge de retirer les fèves de leur enveloppe. Les graines ainsi retirées des cabosses ont encore leur prin- cipe gommeux, elles sont placées dans des paniers qui sont frans- portés à dos de mulets aux cases à suer (ou cases à fermenter). Quant aux cabosses vides, elles noircissent, pourrissent et servent ainsi d'engrais. Fermentalion. — Les fèves, à la sortie de leur enveloppe, doivent subir deux opérations successives. La première opération consiste dans la fermentation afin de modifier la graine et de la débarrasser de son principe gom- Imeux. La fermentation se fait dans des cases spéciales appelées « cases à fermenter ou à suer ». Leur dimension dépend de l'importance de la plantation, de facon qu'elle puisse contenir le produit de la cueillette faite pendant sept à huit jours. Les cases à fermenter ont généralement quatre chambres (ou compartiments) les unes à côté des autres; la division ou sépa- ration est faite par une cloison mobile (cette cloison est souvent représentée par des planches qui glissent sur les deux parois latérales de la case). Le pourtour de la case est fait en maçonnerie, quant au sol, il est généralement bélonné avec une dépression au centre (le fond a la forme d'un V). Cette dépression permet au liquide de la fermentation de s'écouler par un orifice, à l'extérieur. Sur ce fond bétonné, on place des lattes (fond mobile en bois) qui s'appuient sur les bords de la maçonnerie; de cette façon, le liquide peut circuler facilement et sortir par les orifices situés sur les cotés de la case à fermenter. On place le cacao (fèves) dans la cuve où chambre n° 1, dès qu'il arrive, jusqu'à la hauteur de ? m. 50 environ, puis on place sur la partie du tas nivelée des feuilles fraiches de bana- nier, puis des planches pour hâter la fermentation. Après deux jours, on retire les planches et les feuilles et les 216 LE NATURALISTE cacaos de la cuve n° 1 sont placés dans la cuve n° 2, puis de la cuve n° 2 dans la cuve n° 3 et de la cuve n° 3 dans la cuve n° 4. Les graines de cacao restant ainsi deux jours dans chaque cuve subissent huit jours de fermentation. En transvasant ainsi les graines d’une cuve dans une autre, on obtient une fermentation régulière. Quant à la durée de la- dite fermentation, elle dépend du temps et des espèces de cacao. D’après les essais qui ont été faits, on a constaté que le Cala- bacillo ne fermentait presque jamais où très peu. Quant au Forastero, il fermente beaucoup plus vite que les autres sortes. Les différentes espèces se trouvant mélangées, il est très dif- ficile d'obtenir une fermentation uniforme. Quelques planteurs emploient le liquide de la fermentation pour faire du vinaigre. Séchage. — La deuxième opération consiste dans le séchage des graines de cacao. Ê A Ja sortie de la case à suer, on place les graines sur des séchoirs à cacaos ou cases à sécher. Elles sont recouvertes de toits roulants placés sur des rails qui se meuvent à volonté, un seul homme suffit pour pousser ces toits en avant ou en arrière. Le résultat de Ja fermentation est de modifier intérieurement la graine de éacao, de lui faire perdre son amertume et de lui donner intérieurement et extérieurement un aspect plus ou moins foncé, suivant la durée de la fermentation (plus les graines fer- mentent, plus elles deviennent foncées). Quant au séchage, il a pour but d'arrêter la fermentation. Les graines de cacao placées sur le plancher sont étendues en couche uniforme, pas frès épaisse, avec des râteaux en bois. Un homme, pendant que les graines sont ainsi sur le plancher du séchoir, est chargé de remuer avec ses pieds nus de long en large le cacao étendu sur le plancher. Cette opération à pour but d'activer la dessiccation. Un enfant placé sur le séchoir a charge de retirer les fèves pourries et fout ce qui peut nuire à la qualité du cacao, (Cette opération ne se fait pas toujours.) Souvent aussi chez les petits planteurs, ils ne prennent pas le temps de faire fermenter les fèves et passent immédiatement au séchage. Naturellement les graines de cacao conservent intérieu- rement leur aspect naturel, c'est-à-dire une couleur noirâtre ou violacée. En ce qui concerne le séchage au moment de la pluie, on pousse les deux parties du toit qui recouvrent ainsi le cacao placé sur le plancher. Suivant les circonstances atmosphériques, on ‘laisse les graines de cacao plus où moins de jours sur le séchoir. Généralement après trois jours, les fèves sont placées en tas, presque complètement sèches, et on leur fait subir l'opération du « dausage ». Le « dausage du cacao », qui dure quelquefois deux heures, suivant la quantité de fèves, a pour but d'éliminer tous les corps étrangers qui se trouvent sur les graines et de les polir. C’est en un mot l'opération du bonifiage : ? Lorsque les graines sont entièrement sèches, c'est-à-dire qu'elles craquent ‘lorsqu' on les serre dans les mains, on passe au Wiage (opération qui n’est faite que pour la bonne qualité de Cacao : Estale cocoa (cacao d'habitation), quant au cacao ordi- naire, je ne l’ai pas vu faire). Le triage se fait au moyen d'un crible qui contient des cylindres de différentes dimensions permettant aux débris, déchets, de sortir d’une part et aux fèvés petites, moyennes et grosses, de se trouver à la sortie du crible, séparées en tas. Les personnes chargées de la fermentation, du séchage et du dausage sont payées : 0 $ 40 cents les hommes, 0 $ 30 cents les femmes et 0$ 25 cents ou 0 $ 20 cents les enfants. Le cacao, après avoir été trié, est mis en sacs. Quant au poids des sacs, il varie suivant les différents marchands, en moyenne, ce sont des sacs de 75 à 80 kilogrammes. Renseignements sur le commerce du cacaw à la Trinidad. Le cacao Trinidad est généralement expédié de la campagne à Port-of-Spain par un chemin de fer qui dessert tous Les districts de l'ile (les plus importants). Les planteurs munis d'un petit échantillon vont visiter les principaux « dealers in cocoa » et livrent leur marchandise à celui qui offre le prix le plus élevé. Souvent les planteurs dirigent directement leur cacao chez les marchands avec lesquels ils se trouvent engagés, c'est-à-dire que certains petits planteurs reçoivent des « dealer » où maisons de commerce de la place des avances en espèces sur leur récolte et par suite se trouvent dans l'obligation d'apporter leur cacao aux- dits « dealers ». (Cependant quelquelois ils ne se gênent guère de porter leur marchandise chez un voisin pour en obtenir un meilleur prix!!) Le cacao ainsi apporté par petits lots de : un sac, deux sacs, cinq sacs ou dix sacs sur le marché, est généralement ce qu'ils appellent du Red ordinary cocoa (cacao rouge ordinaire). Un sac de ce cacao contient souvent des fèves provenant de cinq ou dix planteurs différeits. Il est donc dans ces conditions bien dif- ficile d'avoir une qualité uniforme. On l'appelle aussi SAop coco. C'est un cacao qui a à peine fermenté deux à trois jours au plus, ce qui lui permet de garder son aspect rougeâtre extérieu- rement, autrement une fermentation de sept à douze jours donne aux fèves une couleur foncée extérieurement et intérieurement, on à alors de l'Æstate cocoa (cacao d'habitation). Ce long séjour dans la case à fermenter a permis aux fèves de se débarrasser entièrement de leur gomme ou lanin, qui donne au cacao ordi- naire sa teinte rougeâtre. A l'intérieur, les fèves sont souvent (pour le cacao rouge ordi- naire) noires ou violettes (manque de fermentation), elles ne se sont pas débarrassées de leur principe gommeux. Bien souvent aussi ces graines ont conservé extérieurement leur gomme qui se fixe, au séchage, sur la pellicule et qui donne alors au cacao un aspect noirâtre. Une autre cause donne aussi aux fèves ce même aspect, c'est l'humidité (la pluie). Maintenant souvent on trouve dans ce cacao rouge ordinaire des fèves moisies à l’intérieur (moisissure appelée dans le commerce vice-propre). Ceci provient des cacaos non fermentés ou bien encore de ceux qui, pendant le séchage, n'auraient pas été bien remués; leur gomme se dépose sur le plancher du séchoir, atteint l'intérieur des fèves et peu à peu elles se moisissent. Quelquefois aussi les graines se recouvrent extérieurement d'une teinte blanchâtre ou grisätre, c’est le principe gommeux qui n’a pas entièrement disparu à la fermentation et qui, au séchage, apparait à la surface de la fève. A l'intérieur, la fève est généralement saine. Tout provient donc de la fermentation, qui opère sur le cacao des transformations chimiques, en lui faisant subir divers chan- gements : disparition de son amertume, de sa couleur interne noi- râtre où violette, qui devient brun clair ou foncé (couleur cho- colat). Ce cacao «rouge ordinaire », ou Shop cocoa, arrive sur le marché généralement humide. Les marchands sont obligés de le faire sécher à nouveau; quelques-uns ont dans leur magasin des séchoirs, avec toits roulants, d’autres font sécher le cacao dans d'immenses plateaux en bois (2 ou 3 mètres sur 1 ou 2 mètres de large) qu'ils exposent dans la rue au soleil. Lorsque ces marchands ont acheté une certaine quantité de cacao (100 -à 200 sacs) et qu'ils ont obtenu un séchage complet, ils le mettent en un seul tas dans leur magasin et au moyen de pelles en bois le mélangent, cette opération s'appelle « the bucking » (to buck, lessiver). Elle permet d'obtenir une qualité et couleur à peu près uniformes, c’est-à-dire que les grains rouge clair se trouvent mélangés avec ceux foncés ou presque noirs et l’on a alors «le cacao rouge à moyeu rouge ». Souvent vers la fin des récoltes, le cacao est de qualité infé- rieure. Il est extérieurement noir ou grisâtre. Afin de lui donner un aspect plus où moins rouge (pouvant le faire passer du moins comme cacao rouge), ils font subir aux cacaos diverses opéra- tions (secret du métier), appelées « washing » ou lavage. Ce « washing » se fait de différentes manières : 1° Le cacao est lavé, très légèrement, dans une dissolution d’eau, d'amidon et d'alun. Ils arrosent le cacao plutôt qu'ils ne le lavent, car une trop grande quantité de cette dissolution pour- rait atteindre Piniérieur. des fèves etles moisir. Une fois l'opéra- tion terminée, ils font sécher le cacao qui acquiert une teinte rougeätre et brillante. 29 Au moyen de vinaigre, très petite quantité, qui donne un aspect aux grains moins terne et plus agréable à l'œil. 30 Un autre lavage très employé est celui de l’ocre rouge et de la gomme arabiqué. Après toutes ces opérations, le cacao est toujours exposé au soleil avant la mise en sacs. Il y à aussi à la Trinidad une maison F... qui possède toute une installation marchant à la vapeur pour la coloration des fèves de cacao. Dans cette opération, la base est l’ocre rouge. Ce procédé est rarement employé, car il cause, paraît-il, un gros déchet et coûte 25 cents par sac. \ C'est une opération qui n’est bonne que pour le cacao habita- tion d'aspect trop foncé. On peut arriver par le système F... à obtenir alors une teinte rouge presque naturelle. Après avoir fait subir au cacao toutes ces diverses opérations, on procède à la mise en sacs. Elle se fait au moyen de pelles en bois et très légèrement, afin de ne pas briser les grains. Les fèves qui se trouvent brisées, soit pendant l'opération du « dausage » ou par la mise en Sacs, sont vendues séparément sous le nom de Passillas (poussière). Achats et ventes du cacao. À la Trinidad, le gouvernement a établi une législation non seulement pour l'achat et la vente du cacao, mais aussi pour toutes les autres denrées. Tout commerçant doit avoir une licence qui lui est délivrée par la police, moyennant le versement annuel de £ 2. Cette licence consiste en un livre d'achat et de vente qui porte le contrôle de la police. Sur ce livre, le commercant est tenu d'y inscrire les noms des vendeurs et acheteurs. et les quan- lités. De plus, ils doivent avoir une enseigne placée à l'extérieur portant l'inscription suivante : Cette licence a pour but d'empêcher les vols qui se commet- taient chez les planteurs et dont le produit était vendu chez les commerçants, à bas prix. à Le commerçant qui s’aviserait de faire le commerce des den- rées sans licence serait très sévèrement puni par la loi. Renseignements sur la façon de transporter les fruits de cacao d’une colonie dans une autre. La meilleure manière de transporter les plants est de choisir les gousses commençant à mürir et de les mettre dans des barils percés de trous de distance en distance, de manière à établir un courant d'air. Les gousses ou cabosses devront être arrimées soigneusement, de façon qu’elles ne subissent aucun choc violent pendant le transport. La sorte le plus souvent choisie est le Forastero qui se con- serve le mieux à cause de l'épaisseur de sa cabosse. Venezuela. La culture du cacao et sa préparation se font au Venezuela dans les mêmes conditions qu'à la Trinidad. Cependant au Venezuela, le cacao subit généralement après le séchage une opération qui s'appelle le « terrage » et qui n'est jamais appliquée au cacao Trinidad, du moins très rarement. Cette opération se fait de la façon suivante : Après avoir fait sécher le cacao plus ou moins bien, on le place dans un baril qui contient auparavant de l'argile humide en poudre, en petite quantité. Ce baril une fois fermé est remué (mouvement de rotation) pendant environ dix à quinze minutes, et lorsque les grains sont couverts de cette poudre d'argile, on les expose de nouveau au soleil sur des petits chariots montés sur rails qui se glissent très facilement sous le plancher du magasin. Les grains à l'état bien sec sont tamisés afin de leur enlever l'excédent de la poudre rouge argileuse, puis passés au crible. Cette opération du « terrage » tend peu à peu à disparaître, elle cause des frais de manipulation et de déchets, sans bonifier la marchandise. Les cacaos ainsi terrés se vendent surtout en Espagne, où les gens prétendent que le cacao qui a subi celte opération conserve toujours mieux son arome. Les fèves du cacao Venezuela sont micux préparées et moins plates que celles du cacao Trinidad. Grenade. A la Grenade, on procède de la même façon qu'à la Trinidad, en ce qui concerne la culture du cacao. Mais comme la Grenade est très montagneuse, les cacaoyers se trouvent abrités tout natu- rellement et les arbres à ombre « Immortelle », comme à la Tri- nidad ne sont par conséquent pas plantés. Les planteurs de cet endroit prétendent que les cacaoyers bien abrités du vent,mais exposés en plein soleil, produisent davan- tage que ceux protégés par les arbres à ombre. On plante les cacaoyers jusqu'à une altitude de 500 pieds au- dessus du niveau de la mer. ! ‘Les arbres, comme à la Trinidad, portent des fruits pendant presque toute l’année, mais il y à deux principales récoltes, l’une d'octobre à janvier et l’autre d'avril à juin. Le tableau ci-contre donne une idée de l'augmentation de la production du cacao à la Grenade. LE NATURALISTE DE Quantité de cacao récoité depuis 1889 jusqu’en 1899 et prix. , , NOMBRE PRIX OBTENUS A LONDRES ANNLES DE Dm — RE sacs (1)| Janvier Juillet Décembre PEINE CSN EMEEMENTETNNIEES | É sh. 1S89 39.264 De 56 à 64 1900 Me 7e 40 54 64 1894.....| 44.787 55 63 1892... 44.833 632167 1e 49.627 61 64 180% | 53.665 57 5s 1895... 42.827 45 . 52 1896: ....! 46.504 41 46 TOUTE 54.597 70 73 1898.%:::10593.384 Ê Ô 65 11 SOLE 524241 » » » » » » | (1 Sacs d'environ 180 Ib anglaises (453 grammes la livre anglaise). Au mois de décembre dernier, les cataoÿers étaient attaqués par un insecte /hrip, qui les détruisait peu à peu. On est arrivé, parait-il, à le détruire. Il existe encore à la Grenale beaucoup de cannes à sutre employées par les rhumeries, la consommation rhum étant à peu près de 60.000 gallons. Une autre production importante est la noix de muscade. Le cacao de la Grenade est de qualité inférieure à celui de la Trinidad. La fermentation et le séchage sont insuffisants; aussi le cacao est-il presque toujours humide et de casse noirâtre et violacée. Les fèves sont plus petites et plus plates que celles du Trinidad. annuelle de Tobago. A Tobago, île voisine de la Trinidad, on à commencé depuis quelques années à planter du cacao. Le terrain est très propice à cette culture. Les plants proviennent de la Trinidad. On récolte environ 5.000 sacs par an. Saint-Vincent. A Saint-Vincent, la production du cacao est encore insigni- fiante. Les planteurs cultivent surtout la canne. Cette petite colonie produit environ de 1.800 à 2.000 sacs par an. Sainte-Lucie. La production du cacao s'est beaucoup développée, 1ls ont encore des jeunes plants qui viendront augmenter leur produc- tion d'ici trois où quatre ans. Actuellement, ils récoltent de 6 à 7.000 sacs. Le cacao Sainte-Lucie est un peu dans le genre du Grenada quoique bien moins beau comme aspect. Î Martinique et Guadeloupe. Le cacao Martinique est généralement très amer, casse vio- lacée et noirâtre. : La préparation laisse à désirer; afin d'obtenir plus de poids, ils font à peine sécher les cacaos, qui ont encore leur gomme par suite aussi du manque de fermentation. Ces cacaos ainsi expé- diés arrivent souvent en Europe gommeux extérieurement el moisis intérieurement. La production du cacao Martinique est d'environ 10.000 sacs ; elle n’a pas augmenté, en proportion, autant que dans les autres iles voisines. La Martinique est exposée aux cyclones, aussi beaucoup de planteurs hésitent à remplacer la culture de la canne par celle du cacaoyer qui demande plus de temps à pro- duire. Ainsi, malgré la prime qui leur est accordée, de 50 cen- times par pied, lorsqu'ils ont aiteint une certaine hauteur, préfè- rent-ils planter la canne. La préparation du cacao Guadeloupe est mieux faite, aussi obtient-il sur le marché un prix supérieur au cacao Martinique. La production du cacao Guadeloupe est à peu près la même que celle de la Martinique. République de Santo-Domingo. La République de Santo-Domingo est aujourd'hui, en ce qui concerne la culture du cacaoyer, un point mtéressant. Il est assez difficile de donner exactement le chiffre de la pro- 248 LE .NATURALISTE + duction de la dite République, les sorties à la douane étant plus ou moins bien faites. : Approximalivement, on estime la totalité de la production de l'ile de : 140 000 à 150.000 sacs d'environ 50 kilogrammes qui se répartissent comme suit : — Sanchez MANS Er ne er | 90.000 ait SNS AN ANA RNE NI \ — : Santo-Domingo....... 25.000 — Le cacao porte le nom du port d'embarquement, ainsi Puerto- Plata ne produit-pas de cacao, celui-ci provient de l'intérieur, environs de Santiago d'où le cacao est expédié à Puerto-Plata par un petit chemin de fer à crémaillère (Société américaine). De même pour le cacao Sanchez qui provient de La Véga, Moca, Macoris (San-Francisco) et de Samana-la-Wiar. Le cacao de Samana et Sanchez, qui est, en réalilé, le même, provenant de la Balna de Samana, porte tantôt le nom de Sanchez et tantôt le nom de Samana. Le cacao Puerlo-Plata est moins bien préparé que celui de Sanchez et les fèves sont plus plates. GABRIEL CHAUVELON. ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres. célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. LE CHAMEAU G I est parlé cinquante-huit! fois du chameau dans la Bible ba Gamal; arabe : ia djemel; xéunos, Camelus). Le nom hébreu ou chaldéen du chameau est passé dans la plupart des autres langues. Les Arabes et les autres Orientaux ont d’ailleurs une infinité de noms différents pour désigner cet animal, suivant son âge, sa grandeur, sa couleur, sa bonté, sa méchanceté, etc. Au mot hébreu gamal se rapportent guimel (3e lettre de l'alphabet hébreu et arabe), genil, guinal, egmal, quimalet, quima- lat, etc., etc.; le chameau porte encore un nom diffé- rent selon qu'il sort du ventre de sa mère, qu’il est tout petit, dans la fleur de l’âge, un peu plus âgé, qu'il est venu avant l’époque fixée par la nature, qu'il est mâle, qu'il est femelle, qu'il tette, qu'il est sevré, qu’il com- inence ses dents, qu'il les a toutes, qu'il commence à marcher, qu'il commence à s'agenouiller, qu'il s’age- nouille, qu'il commence à porter la charge, qu'il sait se charger lui-même, etc., etc. Dans sa Sepraine, touchant la création du monde (Paris, 1584), Guillaume de Salluste, seigneur du Bartäs, s'exprime ainsi, au chapitre concernant le sixième jour de la création : Le Hirable cornu, le Chameau trouble-rive, Voisinent l'Eléphant, et non loing d’eus arrive Le superbe Toreau, l’Asne laborieus, Le Cheval corne-pied, soudain ambitieus, Aime-maistre, aime-Mars; et dont la brusque adresse Sert volontairement à la dextre maitresse, Etc... etc. Quant au savant Bochart, il estime que b53 ayant eu en hébreu une autre signification, celle de rétribuer, rendre (le mal pour le mal, le bieu pour le bien), le cha- meau doit ce nom de gamal à son caractère éminemment vindicatif. Dans son Homélie VIII de l'Hexaemeron, saint Basile dit: « Quel est l'animal marin qui possède Je caractère du clrameau, jamais oublieux d’un injure et conservant pendant très longtemps heures. B. — EXxcCuRSIONS GÉNÉRALES Vendredi 29 septembre. — Excursion à Brantome et visite, au relour, à Bourdeilles, Chancelade (Raymonden), etc. Samedi 30 seplembre. — Excursion aux Eyzies-de-Tayac : LE NATURALISTE le matin, visite des principaux gisements préhistoriques de la région; l'après-midi, visite des grottes à gravures et à peintures. Dimanche 1 octobre. — Excursion au Mouestier : le matin visite de cette station; l'après-midi, visite de la Madeleine, de Marzac et de Liveyre. En Pour tous les renseignements concernant le séjour à Péri- gueux et les excursions, s'adresser directement à M. Charles . Aublant, secrétaire du Comité local, 28, rue de Strasbourg, à Périgueux. Bibliographie 448. Alluaud et Pellegrin. Mission scientifique de Ch. Al- luand en Afrique orientale (juin 1903-mai 4904). Pois- sons. (I. Hydrographie et procédés de pêche. — II. Sys- tématique.) Mém. Soc. Zool. Fr., XVII, pp. 167-185, phot. et fig. 149. Andersen (K.). On the Bats of the Rhimolophus philip- pinensis Group. Rlinolophus sedulus, lanosus, solilarius, geminus, Bed- domei. Ann. Mag Nat. hist, août 1905, pp. 243-9256. 250. Bavay (A.). Espèces nouvelles du genre Pecten prove- vant de «l’Indian Museum de Calcutta ». Mém. Soc. Zool. Fr., XVII, pp. 186-190, pl. XVII. 451. Bonnier (G.). Les plantes du plateau des Nilghiwris (Inde méridionale) comparées à celles des environs de Paris. Rev. gén. de Bot., 199, 1905, pp. 289-304, fig. 152. Boule (M.). L'origine des éolithes. L’Anthropologie, n° 3, 1905, pp. 157-267, fig. 153. Boulenger (G. A.). A List of the Batrachians and Reptiles coll. by D' Ansorge in Angola, with Descrip- lions of new species. Rana Ansorgi, Arlthrolepis xenochirus, parvulus, Psam- mophis Ansorgii. Ann. Mag. Nat. hist., août 1905, pp. 105-115, pl. IV. 454. Boulenger (G. A.). Descriptions of new Tailless Batra- chians in the Collection of the British Museum, Ann. Mag. Nat. hist., août 1905, pp. 180-182. 455. Calman (W.T.). On a new species of River-Crab from Yunnan. z Ann. Mag. of Na. hist., août 1905, pp. 153-158, fie. 456. Cameron (P.). On some new Genera and species of Parasitic Hymenoptera from Borneo. Ann. Mag. Nat. hist., août 1905, pp. 159-169. 45%. Candolle (C. de). Observations tératologiques. Bull. trav. Soc. bol. de Genève, n° 11, 1905, pp. 3-18, L pl. fig. 458. Chodat et Lendner. Une excursion botanique à Ma- jorque. Bull. trav. Soc. bot. de Genève, n° 11, 1905, pp. 19-109. nombr. phot. 459. Cockerell (D. À.). Descriptions and Records of Bees. Ann. Mag. Nat. hist., 1905, pp. 216-225. 4690. Distant (W. L.). Rhynchotal Notes. Ann. Mag. Nal. hist, août 1905, pp. 203-216. 464. Doncieux (L.). Catalogue descriptif des fossiles nummu- litiques de l'Aude et de l'Hérault, 1r partie : Montagne Noire et Minervois. Ann. Univ. de Lyon I, Sciena, fasc. 17, 184 p., 5 pl. 462. Fantham (H. B.). On Hermaphroditism and Vestigial structures in the Reproductive Organs of Testudo graeca. Ann. Mag. Nat. hist., août 1905, pp. 120-126, pl. VI. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — mp. }. Levé, 11, rue Cassette. 97° ANNÉE : LES OISEAUX SACRÉS DES ANCIENS ÉGYPTIENS L’IBIS : C’est à Hermopolis, où s'élevait son principal sanctuaire, que Thot recevait les plus grands honneurs, : mais il possédait des temples dans toute l'Egvpte, et la 2, -SÉRIE —.N° AG 1°" OCTOBRE 1£{05 idées égyptienves, qu'on attribuait le principe de la con- naissance des nombres et des mesures à libis lui-méme, son pas servait d'étalon métrique, etau temple de Dakkeb, un ibis accroupi porte le titre de « Scisncur des divines paroles, maitre de Schmoun (1) ». | / D'une natuie différente à celle du faucon, image du soleil, Pibis recherchant de préférence les lieux bas.et humides, où il trouve sa nourriture, représentait la lune, dont la lumière douce versant, disait-on, dans l’atmos- Fig. 1. — Cérémonie isiaque. (Teinture antique d’Herculanum.) \ u milieu de la composition, un curtel embrasé au bas duquel se meuvent deux ibis blancs consacrés à la déesse Isis. Répartis dans l'enceinte, « les initiés hommes, femmes, de tout rang, de tout àg?, en robes de lin d’une blancheur éblouissante; les femmes entou- rant de voiles transparents leur chevelure inondée d'essences, les hommes, etc. {Voir la suite dans les légendes.) ville d'Ibium était renommée pour le culte qu’elle ren- dait à l'ibis (1). AE Le dieu et l'oiseau étaient si bien identifiés dans les : AD (4) Wizrixson. The manners and cusloms of. he ancien. Egyplians, vol. IT, p. 325 (1878). 2 À 1 phère, une abondante rosée, concourait aux bienfaits de l'inondation. Voilà pourquoi, dans leurs festins solen- nels, entre autres idoles, les Egyptiens promenaient (1) Ville des huit dieux élémentaires, dont Thot était le chel suprème; de là son titre de maitre de Schmoun, nom égyptien d'Hermopolis, aujourd'hui Achmounein. L1Q io re) devant leurs convives, un ibis au plumage blanc et noir, emblème de cet astre, tantôt éclatant de lumière, tantôt plongé dans les ténèbres (4). Ce rapport entre l'ibis et la lune, est, en outre, confirmé par les monuments où l’on voit le dieu Thot, la tête surmontée d’un disque et du croissant lunaires. L'ibis était également consacré à la déesse Isis, épouse d’Osiris (le soleil); aussi remarque-t-on fréquem- ment la présence de cet échassier dans les scènes isiaques. Des peintures d'Eerculanum représentant ces sortes de cérémonies, nous montrent des ibis blancs devant l’autel embrasé, autour duquel les initiés cé- lèbrent leurs mystères (fig. 1). Nous voyons, en outre, des médailles du nome Memphites, frappées sous Adrien, portant au revers la tête d'Isis, ornée d’une dépouille d’Ibis (2). Suivant Horopollon, cet oiseau était aussi le symbole du cœur, parce que lorsqu'il cache sa tête et son cou dans les plumes qui sont sous son estomac, il a la res- semblance d’un cœur. Cet organe, indispensable pour la résurrection, ne pouvant être replacé dans le corps de l'homme qu'après avoir fait équilibre à l’image de la vérité, les Egyptiens en tirèrent un rapprochement avec le dieu Thot dont la parole amène le triomphe de la vé- rité (3). Le premier mois de l’année égyptienne portait le nom de Thot en l'honneur de l'ibis, parce que c’est l’époque où cet échassier commençait à faire son apparition. La vie de cet oiseau divin était, croyait-on, excessive- ment longue, et les prêtres d'Hermopolis montrèrent à Apion un ibis si vieux qui, disaient-ils, ne pouvait plus mourir (4). Enfin l'ibis est mentionné au rituel funéraire où le chapitre Lxxxv nous révèle que le défunt se meut parmi les lumineux, à l'horizon occidental de l’ibis (5). Un oiseau si précieux annonçant toujours la fertilité, l'abondance, devait posséder des qualités mystérieuses en harmonie avec la configuration d’un pays dont il était le protecteur vénéré. Suivant Plutarque, les jambes de l'ibis et son bec pouvaient former un triangle équila- téral (6); d’autres prétendent que dans sa marche, l’ou- verture de ses jambes forme également, avec le sol, un triangle emblème de l’une des plus fertiles provinces de l'Egypte qu’on nomme le Delta. Cet échassier était l’objet d'un tel respect dans toute la vallée du Nil, que son meurtrier, même involontaire, ne pouvait éviter le derrier supplice (7). Après leur mort, les ibis sacrés étaient soigneusement embaumés et envoyés dans des nécropoles spéciales af- fectées à leur usage. Leurs momies, arrivées jusqu'à nous en quantités prodigieuses, proviennent surtout d'Hermopolis, de Thèbes et de Memphis. Elles sont gé- néralement entourées de fines bandelettes, habilement enchevêtrées, de manière à former, avec des carrés et (1) CLÉMENT D'ALEXANDRIE. Stromates, Liv. V. (2) Tocon n'Annecy. Recherches sur les médailles des nomes de l'Egypte, p. 137. (3) Livre I, hiérogl. 36. Peut-être aussi y avait-il un simple jeu de mots, le nom du cœur «b étant le même que celui de l'Ibis. (4) Apion dans Elien. (5) Chapitre zxxxv, lig. 10-11. (6) Pzurarque. De Isis el Osiris. (1) Héronores, II, 65. LE NATURALISTE des losanges, les plus ingénieuses combinaisons. Ainsi préparées, elles étaient : à Hermopolis, placées dans des sarcophages de bois ou de pierre, de forme oblongue (4); à Thèbes on se bornait à les déposer dans des cavernes où elles ne tardaient pas à se dessécher peu à peu. Celles qu'on trouve à Memphis sont renfermées dans des vases coniques en terre rougeâtre (fig. 2), mais comme elles ont préalablement subi un enduit de bitume, cette substance les a décom- posées et elles n'of- frent plus qu’une masse compacte (2). Un vase de terre cuite et à fond blanc, trouvé à Abvdos,porte une prière adressée à Thot, lui de- mandant d’être favorable à la dame Bouâaou qui, à ses frais, avait fait em- baumer l'ibis renfermé dans le vase. À Mem- phis ce soin était réservé aux prêtres de Thot et constituait un monopole en leur faveur.Nous pos- sédons la requête d’un certain Héréius, tari- cheute d’ibis à Hermopo- lis qui, de passage à Memphis, y ayant sans en avoir le droit, embau- mé l’un de ces oiseaux, n’en demande pas moins à être rémunéré pour ce travail, déclarant y avoir été contraint par la force. Au temps de Ptolémée Philadelphe, deux ibio- bosques ayant vu mourir leur ibis et empêchés, faute d'argent, de le faire embau- mer, le trésor leur avanca 70 drachmes pour leur per- mettre d'offrir à cet oiseau un enterrement de première classe (3). Le culte de l'ibis était encore en si grand honneur sous la domination romaine, que les médailles d'Hermo- polis, frappées à l’occasion du voyage d'Adrien en Egypte, représentent, au revers, avec l’image du dieu Thot, portant sur la main un cynocéphale accroupi, celte d’un ibis qui, dans le champ, s’enlève debout sur un piédestal (4). ; Fig. 2. — [un des vases de terre rougeâtre où étaient déposées les momies d'Ibis. P.-HIPPOLYTE BoUssAC. (1) Waicxinson. The manners and customs, elc., vol. IIT, p. 325. SE À (2) Description de l'Egypte. Antiquités, atlas, vol. IT. Expli- cation de la Planche LIV, G. Saint-Hiramme. (3) Revue Egyptologique, II année, p. 75. La requête d'un taricheute d'Ibis à l'administration du sérapeum et,p. 266, billet à ordre du temps de Philadelphe, par E. Revicrour. Taricheute d'Ibis, embaumeur d'ibis. On appelait ibiobosques les éleveurs d’Ibis. (4) Tocnox, d'Annecy. Recherches sur les médailles, etc., p- 114. LE NATURALISTE 995 CAS PARTICULIER DE DÉPLACEMENT DES INSECTES Le 20 juin dernier, à 8 heures du matin, alors que le soleil dardait ses chauds rayons sur le sol, une grosse larve de Carabus rutilans, Dejean, traverse le pont de Lloubouls, à Selaber, non loin de Ria. Pour qui sait lire dans le livre de la nature, cette larve nocturne, se faisant voir au dehors, en plein jour, con- trairement à ses habitudes, marquait le moment exact où elle devait se transformer, accomplir une phase pres- sante de son évolution quine supportait ni retard, ni prudence, se trouver sans tarder un lieu sùr, propice, pour opérer sa transformation en nymphe; et il en est de cette lirve comme de toutes les autres larves, vers ou chenilles épigées, aussi bien pour l’ordre des Coléoptères que pour tous les autres ordres d'insectes arrivés à la veille de leur transmutation; pareil fait se produit pour les femelles en quête d'un lien approprié à recevoir leur ponte; qu'elles soient nocturnes ou non, de jour, elles volent ou traversent les terres, les sentiers, se font voir un peu partout jusqu'à ce qu’elles aient trouvé l'endroit convenable pour le dépôt de leurs œufs; tous les ento- mologistes ont pu observer cette particularité dans le cours de leurs pérégrinations. Dans les deux cas précités, combien en est-il, larves ou adultes, qui deviennent la proie de leurs ennemis? On pourrait croire que le nombre en est grand, pas du tout; dans leur état d'inquiétude, le terrain découvert qui les expose aux vues est bientôt parcouru, l'endroit propice, instinctivement pressenti, est aussitôt trouvé. Citer les ordres, les familles auxquels appartiennent les espèces qui se font plus particulièrement remarquer dans ces déplacements serait trop long : en général, tous les insectes rentrent dans ces deux cas, et c’est ainsi que Von a pu arriver à connaitre certaines de ces espèces, dont la vie hypogée ou l'existence nocturne les avait cachées au regard des observateurs. Les vertébrés prennent les précautions les plus minu- tieuses pour assurer à leurs nouveau-nés un gite sür et en rapport avec leurs habitudes ; loiseau dérobe aux regards le moelleux duvet qui garantira sa progéniture ; l’insecte agit de même avec cette différence que sa pre- mière transformation l'oblige à un premier déplace- ment, le second se produisant lorsque, devenu adulte il dépose sa ponte, espoir de sa future génération, en un lieu où sera garanti l’élément nourricier nécessaire à ses besoins de début. Capitaine XAMBEU. CHRONIQUE & NOUVELLES Les poissons entrant dans la composition de la « Poulina » à Nice. — Les renseignements à recueillir dans une herborisa- tion exotique. — La fabricalion de l'huile de palme. Sur le littoral de la région de Nice, on désigne d’une façon générale, sous le nom de Poutines, les jeune sardines (Aosa sardina) de quelques centimètres à peine formant des agglomé- rations considérables et pêchées en quantité prodigieuse puis apportées sur le marché en compagnie de petits Gobiidés, les Nonnats (Aphya pellucida). Le terme de Poutina réservé plus spécialement aux jeunes sardines finit par englober tous les petits poissons vendus et pêchés avec elles. M. Jacques Peliegrin s’est livré à l'analyse de cette Poutina et, de ses divers examens, les faits suivants paraissent se dégager. Il y a lieu de distin- guer : 15 La Poutine rouge constituée par les Aphyes pellucides ou Nonnaits; 2° La Poutine blanche formée de très jeunes sardines. Ces deux espèces peuvent rester isolées surtout lorsqu'on à affaire à des individus de taille un peu considérable, de # à jcentimètres par exemple, ou se mélangeant dans les proportions les plus variables dans la Poutine ordinaire du commerce. On peut formuler toutefois, d'une façon générale, que les lots sont très homogènes et qu'en dehors des Aphyes et des sardines, des espèces différentes ne viennent s'ajouter qu'à titre accidentel et ne sont représentées que par un nombre d'individus tout à fait minime. Ce sont, parmi les espèces ayant une valeur alimen- taire de jeunes Muges, Maquereaux, Rascasses ou Picarels et, parmi celles sans usage comestible, quelques Gobies sans impor- tance, de petits mollusques céphalopodes, certains crustacés isopèdes. Les lots formés par des Aphyes ou Nonnats comprennent en majorité des individus adultes ou presque, comme l’a révélée l'examen de plusieurs pris au hasard et qui se trouvaient étre des femelles remplies d'œufs. La taille des adultes de cette espèce ne dépasse pas, en elfet, 5 centimètres. : La Poutine formée par de jeunes sardines, au contraire, est constituée par des spécimens très jeunes et loin d'être arrivés à maturité sexuelle, mais la séparalion entre les deux espèces semble pratiquement à peu près impossible dans certains cas. La pêche de la Poutine se faisait avec des filets à mailles nécessairement très fines, étant dontiées les faibles dimensions des poissons à capturer; divers auteurs se sont étendus sur les ravages qu'elle pouvait produireset l'ont dénoncé comme une des causes de l’appauvrissement de la partie du littoral où elle se pratique. Des faits énoncés plus haut il parait cependant se dégager comme conclusion pratique, en ce qui concerne les licences ou les restrictions à apporter à la péche de la Poutine, qu'en dehors des jeunes sardines, pour lesquelles la question doit être réservée, cette pêche ne peut pas être considérée comme nuisible aux jeunes des autres poissons comestibles, puisque ceux-ci n'y figurent que dans une proportion infime, et que, d'autre part, la capture des Nonnats où Poutine rouge ne saurait être empéchée puisqu'elle ne s'exerce que sur des pois- sons adultes constituant une ressource élémentaire nullemert négligeable pour la population littorale des Alpes-Maritimes. Le » Les échantillons de plantes rapportées par les explorateurs si nombreux aujourd'hui n'ont pas toujours une très grande valeur parce qu'ils ne sont pas accompagnés de renseignements suffisam- ment détaillés. M. Beauvisage donne quelques conseils sur ces derniers. Des photographies, dessins noirs ou coloriés sont souvent précieux. Mais d'ordinaire les renseignements seront écrits d'abord sur les étiquettes collées ou épinglées aux échantillons, ou sur les sachets, boites où locaux qui les renferment, ensuite sur un carnet spécial qui accompagnera l'envoi, où ce qui est préférable en cas d'accident, qui sera expédié à part, par un autre courrier, et dont copie sera conservée par l'auteur. L'envci de la collection elle-même pourrait utilement aussi être fait en double exemplaire par deux courriers différents, pour le même motif. Chaque échantillon recevra, dès sa récolte, un numéro d ordre, qui sera répété sur les étiquettes et sur le carnet. Les échantil- lons successifs d’une même espèce recevront autant de numéros distincts qu'il y aura de récoltes successives et de localités différentes. On pourra rappeler les numéros précédents des échantillons analogues, identiques ou supposés tels, mais on ne devra jamais ranger sous le même numéro les récoltes diffé- rentes d’une même plante ou d'un même produit, car des diffé- rences peu où point apparentes peuvent être constatées par la suite. Les étiquettes devront, avant tout, porter “toutes ce numéro ; elles devront étre multipliées autant que possible, c'est-à-dire que le numéro devra être reporté sur chacun des morceaux de la même plante récoltés simultanément, dans chaque chemise d'herbier, sur chaque branche feuillée, sur chaque sachet, boîte, bouteille où autre récipient. Sur cesjrécipients, sur les gros 224 fruits, morceaux de bois, les étiquettes seront collées; quant à celles des échantillons d’herbier, elles porteront deux fentes parallèles en boutonnières, dans lesquelles on enfilera la branche, tige, leuille, inflorescence, etc., en la fixant en outre solidement avec une épingle ou de la gomme. Une de ces étiquettes numérotées, plus grande que les autres, devra, dans l’herbier au moins (ainsi que sur la plupart des fragments détachés correspondant où non à des échantillons d'herbier), porter soit tous les renseignements, soit au moins un certain nombre de renseignements sommaires, tels que : nom indigène, habitat, station, date de récolle et signature du collec- teur; toujours y laisser une place sullisante pour permettre au botaniste d'y ajouter d’autres indications ultérieures. On peut même joindre aux échantillons (à ceux d’herbier surtout) une feuille de papier aussi grande qu’il sera nécessaire pour repro- duire la totalité des renseignements détaillés consignés sur le carnet. Le carnet, en effet, doit contenir tous les renseignements recueillis sur l'échantillon et sur la plante dont il provient, dans l'ordre des numéros, mais en réservant toujours un peu de place en blanc à la fin de chaque article pour intercaler des renseigne- ments ultérieurs et des renvois aux numéros sous lesquels seront rangés par la_suite. les spécimens analogues. Pour ce carnet, le format de poche est préférable, alin qu'on puisse le porter sur sol. : é : La valeur scientifique d'un renseignement dépend presque enlièrement de sa source, c’est-à-dire de la valeur morale du témoin et du degré de confiance qu'il mérite. Donc toujours indiquer la source d'une information quelconque. Les plus précieuses sont celles qui proviennent des constatations faites de visu par le collecteur lui-même. Elles peuvent être mention- nées dans des phrases affirmatives à la première personne. Mais comme il convient d'éviter les longueurs, on peut le plus souvent se contenter d'un signe conventionnel universellement admis en pareil cas, le point d'exclamation entre parenthèse (!). Cela veut dire, en écriture scientifique, qu'on l’a vu et constaté par soi- même. Au contraire le point d'interrogation est un point de doute (?) qu'on peut aussi employer souvent, en indiquant au besoin les motifs de l'incertitude. Les renseignements obtenus par oui-dire sont en général de valeur très inférieure, mais toutefois bien différentes suivant le degré d'instruction où de moralité, connu où présumé, de l’informateur. Donc toujours indiquer les noms et qualités, Ja compétence et la véracité probables de ceux qui ont fourni les renseignements. Indiquer tout cela en détail la première fois qu'on à l’occasion de citer un témoin; pour les fois suivantes, la mention de son nom suffit avec un renvoi au numéro sous lequel on trouvera les détails sur la valeur probable de ses affirmations, à moins que par la suite, le collecteur n'ait l'occasion de modifier sa première opinion sur son compte. Les valeurs des renseignements tiennent encore à ce fait qu'ils sont écrits aussitôt que recueillis. Ne jamais se fier à sa mémoire sous peine de commettre des erreurs grossières, en écrivant tardivement ce qu'on croit se rappeler. Avoir soin de mentionner ce détail, si les circonstances ont empêché l’enregis- trement immédiat de l'information. ë On ne saurait être trop précis dans l’indictaion d'un fait constaté. Exprimer par des nombres (en chiffres ou en toutes lettres) tout ce qui est susceptible de l'être, tout ce qu'on peut compter, mesurer, peser, etc., dates, dimensions, coordonnées géographiques (latitude, longitude, altitude), poids, densité, prix, etc., autant qu'on peut le faire. Cette précision augmente beaucoup la valeur des renseignements. Préciser encore, à propos des noms indigènes, à quel idiome ils appartiennent, dans quelle localité, province, région, tribu, peuplade, village, ils sont employés. S'attacher à bien préciser la signification et éviter en particulier de prendre un nom com- mun (arbre, fleur, racine, etc.) pour le nom propre du végétal dont on se préoccupe comme cela est arrivé trop souvent (même sans sortir de France, où l’on peut voir dans la carte de l'État- Major des noms communs d'accidents géographiques pris pour des noms propres de lieux, de cours d'eau, de montagnes. Si les noms propres ont un sens figuré, métaphorique ou significatif à un litre quelconque, en donner la traduction. Bien préciser encore sile nom propre est celui de la plante entière, d’une de ses parties, où de son produit, où d'une de ses préparations artifi- cielles. À l’occasion de la valeur des renseignements à fournir, il faut ajouter ceux qu'il convient de noter particulièrement. D'abord, ses constatations personnelles sur tous les caractères distances, LE NATURALISTE de la plante ou du produit, que le botaniste ne pourra pas cons”. tater sur les échantillons qui lui parviendront, soit que ceux-ci ne les comportent pas, soit que ces caractères soient susceptibles d’être altérés par la dessiccation. Par exemple, dans le premier ‘cas, pour les grandes plantes dont l’herbier ne contiendra que des fragments, noter le port du végétal (dressé, grimpant, rampant, plus ou moins rameux, élancé ou trapu, rameaux dressés, horizontaux où tombants, cime aiguë, arrondie ou irrégulièrement diffuse, etc.), ses dimen- sions (hauteur totale, circonférence du tronc à la base ou à une hauteur indiquée au-dessus du sol, etc.) et tous les détails ana- logues sur les portions de la plante qui sont trop £randes pour être expédiées en entier, puis la date précise du jour de la récolte, l'habitat (indication géographique de la localité, village, province, contrée, île, montagne, bassin, versant, etc.) et la sta- lion, c'est-à-dire l'ensemble cles conditions du milieu où la plante croit, Savoir : 1° Conditions physiques : dans l'eau courante où stagnante, dans un sol sec ou humide, poreux ou imperméable, à l'ombre ou au soleil, forêts, plaines ou coteaux, parasites ou non sur d'autres plantes, sauvages ou cultivées ; 2e Conditions chimiques : sol calcaire, argileux, siliceux, gra- nilique, ferrugineux, riches ou non en humus., Beaucoup de ces conditions peuvent d’ailleurs être exposées une fois pour toutes, dans une courte notice géographique et météorologique sur la contrée. Ensuite viendront les détails sur l'exploitation (récolte, préparation, emballage et transport du produit utile). Enfin, les dates de récolte de l'échantillon, de floraison, de fructification, d'exploitation. ‘ Dans le second cas (caractères altérables pour la dessiccation), on devra noter la consistance (molle ou coriace, charnue ou sèche, flexible ou rigide, fragile ou résistante), la couleur, l'odeur, la saveur, la causticilé, l'impression au toucher, les propriétés médicinales, alimentaires, toxiques, les usages domes- tiques où imdustriels, expérimentés personnellement où au moins constatés de visu. Un bon nombre des renseignements ci-dessus peuvent être avantageusement exprimés par une photographie où par des cro- quis coloriés à l'aquarelle ou aux crayons de couleur. La pho- tographie pourra montrer en même temps le port du végétal et en partie sa station et son exploitation, s'il y a lieu. Le croquis coloré pourrait indiquer la couleur des feuilles (face supérieure et face inférieure), des diverses parties de la fleur, des fruits charnus et la forme de ces derniers à l’état frais. Ces photogra- phies et croquis. devront être datés et porter le numéro d'ordre des échantillons correspondants de la collection. Après les constatations personnelles (et non intercalées au milieu d'elles autant que possible), viendront les informations verbales, fournies soit par des Européens, soit par des indigènes de telle ou telle race, connus ou inconnus. Ces informations devront être sollicitées sur tousles points ci-dessus énumérés qui n'auraient pu être observés directement par le collecteur, en par- ticulier en cas d'apport d'un produit provenant d'une autre région et dont il ne pourrait encore voir la plante originelle. Mais en dehors de cela, il y a des renseignements qui appar- tiennent exclusivement à la catégorie des informations verbales. Ce sont tout d’abord les noms indigènes employés par diverses tribus de la région; les noms scientifiques par des Européens plus ou moins botanistes, ou les noms vulgaires en français ou autre langue européenne, l'aire de dispersion, ou l'extension géographique plus ou moins grande dela plante dans des régions circonvoisines, les propriétés qu'on lui attribue, les superstitions ou légendes qui s'y rattachent. * LE Pour ne pas abandonner les pays chauds dont nous venons de parler, donnons, d’après M. Pierre de Mériel, quelques renser- gnements sur une industrie botanique peu connue, la fabrication de l'huile de palme. Cette huile et le palmier qui la donne font l'objet d’un trafic, sinon d’une culture, particulièrement impor- tant : on évalue ce trafic approximativement à 60 ou 65 millions de francs par an. Le palmier utilisé, Elæis Guineensis, que les noirs appellent deli ou abeïdona, suivant les régions, abonde sur la côte occidentale d'Afrique, du Cap Vert à l'Angola, sur des milliers de kilomètres par conséquent, et pénètre jusqu'à Ja région des Grands Lacs. Le voisinage de la mer ne lui est point nécessaire ; il pousse bien dans des sols très secs; cependant, il n'est vraiment florissant et ne donne un grand rendement que : le long des cours d’eau où dans les vallées chaudes et humides, LE NATURALISTE 225 nombreuses dans l’ouest de l'Afrique, et en particulier dans notre domaine colonial. : Le palmier à huile est, dans ces pays, de végétation sponta- née; il pourrait, du reste, prendre place dans nos serres et dans nos appartements; son feuillage, d’un très bel effet ornemental, pousse lentement et forme d'abord une grosse touffe ; peu à peu le tronc surgit de cette touffe; il reste couvert à la base des attaches des feuilles tombées, et, dans sa partie haute, devient presque lisse; il s'élève en un fût droit et grêle de 15 mètres de hauteur, couronné de grandes feuilles pendantes en bouquet, d'un beau vert, feuilles fermées à rachis jaunätre, épineux sur les côtés, les folioles disposées sur deux rangs et alteignant fré- quemment une longueur de 10 centimètres. L'Elœis donne aux indigènes le fameux vin de palme; le bois peut servir pour les charpentes, les feuilles pour la couverture des maisons. Mais les meilleurs produits sont la graisse et l'huile extraites de ses fruits, produits que les noirs vendent aux factoreries de la côte et qu'ils emploient aussi à leur usage. D’après M. Lindsay, les noirs de la Côte d'Or estiment à 25 francs la valeur d'un palmier à huile. à La floraison se fait plusieurs fois par an et donne des fruits de la grosseur d'une prune, d’une couleur rouge ou orangée, très vive quand le fruit est sain; ils sont groupés en régimes à Faisselle des feuilles et protégés par des épines; un arbre porte une douzaine de’ces régimes; c’est la chair fibreuse et jaunâtre qui donne l’huile; elle entoure un dur noyau renfermant une amande blanchâtre, dont on tire aussi en Europe, par des pro- cédés vraiment industriels, une substance graisseuse. [huile est fabriquée pour ainsi dire uniquement par les nègres, et suivant des méthodes traditionnelles et pittoresques. C'est de janvier à juin que se fait la cueillette des fruits et la préparation de l'huile. Le noir escalade le tronc du palmier, porteur d’un coutelas avec lequel il abat les régimes de noix ; après qu'on a débité les régimes en morceaux, les fruits sont mis à fermenter durant quelques jours, généralement dans un trou creusé dans le sol et recouvert de feuilles. On procède ensuite à l’égrenage, après quoi il faut attendrir les fruits; ensuite, on empile ceux-ci dans deg grandes marmites en terre rouge, que l’on dispose sur un fourneau ventilé de temps à autre et chauffé à feu doux, mais continu; on ajoute un peu d'eau et l’on brasse énergiquement et souvent, pendant sept à huit heures, opération qui a pour but de ramollir les fruits. Vient alors l'extraction de l'huile. On jette tous les fruits, soit dans des troncs d'arbres creusés dans de vieilles pirogues, où des femmes les piétineront pendant trois à quatre jours en chan- tant des complaintes monotones, soit dans des cuves en pierre ou en terre cuite; cette dernière façon de faire, moins primitive, est pratiquée surtout dans la Côte d'Or; ce sont alors les hommes qui battent la masse pour séparer le péricarpe du noyau. Puis . les femmes mettent de côté le noyau et font de nouveau bouillir la chair dans les marmites avec un peu d'eau; au fur et à mesure que l'huile se sépare et monte à la surface, elle est recueillie avec des calebasses et versée dans des récipients de terre où, en refroidissant, elle durcit presque jusqu'à la consis- tance de la cire. Quand l’ébullition a donné tout ce qu’elle pou- vaif, on recueille la pulpe, on l’enferme dans un tissu grossier qu'on tord et presse pour en exprimer l’huile qui reste, ou du moins ce que ces procédés primitifs peuvent encore faire rendre. -Ces produits s'en vont sur Marseille, La Rochelle, Liverpool, Hambourg, etc. L'huile se vend aux traitants quelque 190 francs la tonne; elle est d'ailleurs souvent fraudée intentionnellement par les noirs où contient de nombreux détritus. Les noyaux sont parfois exportés tels quels sous le nom de palmistes, et les industriels’ européens, extraient de l’amande une graisse supé- rieure employée surtout en parfumerie; le plus souvent, les nègres les cassent et vendent aux exportateurs les amandes qui s'expédient en sacs; ces amandes fournissent 45 p. 1000 de graisse. Il y aurait beaucoup à faire pour améliorer cette industrie de l'huile de palme. Tout d'abord, remplacer les méthodes primi- tives d'extraction par des procédés véritablement industriels : quand la pulpe traitée par les noirs est envoyée en Europe, on arrive à en extraire 30 à 35 % de son poids en huile. D'autre part, la fermentation donne des huiles très foncées. D’après le Dr Preuss, les procédés nègres n’enlèvent souvent au péricarpe que le tiers de l'huile qu'il contient. Il a constaté que certaines variétés de palmiers ont un rendement en huile beaucoup plus élevé que d’autres. Normalement, un bon arbre moyen fournit | 7 kilogrammes d'huile de péricarpe, et 13 à 14 kilogrammes de graisse d'amandes par récolte. Herr Courin. LES CRABES FOSSILES DE FRANCE, CANCÉRIENS Nous avons vu, dans un précédent article (Naturaliste, no 434, du {er avril 1905) que la famille des Cyclomé- topes était divisée en deux groupes très importants à connaître pour le paléontologiste, car ils ont laissé des restes nombreux dans différents sédiments de l’époque tertiaire. Le premier de ces groupes est celui des Portuniens, il a été étudié dans l’article précité; celui qui nous reste à examiner comprend les animaux connus sous le nom de Cancériens, il comporte lui-même un certain nombre de subdivisions basées sur les caractères énoncés dans le tableau suivant : [l Front relevé k : ou horizon- très large à bords à Meme : tal, cara- latéro-antérieurs ace peu rès fortement ar- de ; Re très fortement a ombée... — Cancérides. Carapace fortement qués,recourbés en { dedans postérieu- | Front très arquée rement. déclive, ca- en avant rapace très bombée... — Carpilides. médiocrement élargie à bords la- téro-antérieurs non recourbés en dedans postérieurement. ....... — Xanthides. CANCÉRIENS « Front très large, orbites closes Cerapace || onde dansi ed Au — Eriphides. peu arquée enavant, presque quadran- | gulaire. Front médiocrement large, or- bites présentant en dedans un hiatus qui loge la tigelle anten- MALE ee Eee ES nee nr — Galénides. Nous étudierons les différentes sections en commen- çant par celles qui sont le mieux représentées à l’état fossile, c'est-à-dire par les Carpilides et les Xanthides, qui, à eux seuls, ont laissé beaucoup plus de traces que les trois autres sections réunies. Section des Carpilides marginés. Atergatis dubius, I. (fig. 1). Cette espèce semble assez rare. Edwards n'en connais- Fig. 4. — Atergalis dubius, grandeur nature. sait qu'un seul individu, provenant des couches nummu- litiques des environs de Dax. Cet individu que nous figurons est malheureusement en mauvais état; le test ayant disparu. Les représentants actuels du genre sont abondants dans l'océan Indien et dans les région chaudes de l’autre hémisphère, Section des Carpilides bombés Genre Palæocarpilius. Ce genre est surtout caractérisé par la présence des 226 LE--NATURALISTE ——_—_—_—_————————…—…—…—…—…—…—…— —…"… _…—…"_…"…"…"—— ——…….…— —….—…——_—…—. ——.—…—— ——.——.— —__—_—_—_—_ __——— —— — tubercules tant sur le bord postérieu r de‘l2 main que sur la face externe de l'avant-bras; par la longueur extrême de l’article basilaire des antennes externes; enfin,par son enchâssement entre le bord frontal inférieur et le bord antérieur des régions ptérygostomiennes. P. macrocheilus, Desm. (fig. 2). Cette espèce, dit A. Edwards, peut être comptée au nombre des fossiles caractéristiques du terrain nummu- Fig. 2. — Palæocarpilius macrocheilus, réduit 1/5. htique. Elle se rencontre, en effet, dans cette formation, aussi bien dans le sud-ouest de la France que dans l'Inde, dans la chaine d'Hala. La synonymie de cette espèce est assez compliquée, mais ces différences de dénomination sont dues soit à des différences individuelles, soit à un état plus ou moins parfait de conservation. de l'individu. P. Aquitanicus, À. M. Edw. (fig. 3). Comme la précédente, cette espèce. provient du terrain nummulitique, mais o6 ne l’a trouvée, jusqu’à présent que dans le sud-ouest de la France. Les échantillons connus, jusqu'à ce jour, viennent, en effet, de Saint-Vivien, la Réole, et quelques autres loca- lités du lassin de la Gironde. La taille du P. Aquitanicus est quelquefois consi- dérable; certains individus présentent une carapace qui peut atteindre 0 m. 130 de largeur sur 0 m. 090 de longueur. P. ignotus, À. M. Ed. Cette espèce n’é- tait connue, lors de la publication du travail d'Edwards, que par des doigts qui se rencontrent MN dans le calcaire y) D), 78) urossier des envi- ARE, À STrOSS es envi- LS A Ne LIN ons de Gisors, .à | Mont-de-Magny, à Parnes, à Mouchy- le-Château. On en connait aussi quel- ques exemplaires qui proviennent de sables bartoniens de Valmondois. Ces doigts, de très forte taille, in- diquent une espèce dont les dimensions devaient être considérables si on les compare à celles des crahes les plus voisins qui vivent actuellement dans la mer des Indes. Genre Phlyctenodes. Ce genre est principalement caractérisé par la pré- sence, sur la face supérieure de la carapace, de gros tubercules espacés; d’après les caractères de cette cara- pace, le genre Phlyctenodes vient se placer à côté de Actæa et des Actæodes vivants. LE. NATURALISTE 297 P. tuberculosus, A. M. Edw. (fig. 4). qui se compose d'un nombre assez considérable d'espèces Cette espèce, qui semble rare, vient du terrain nummu- | fossiles. CEE A 3 A , < 1 tique du département des Landes; on n’en connait, H. punctulatus, Desm. (fig. 5). jusqu'à présent, que la carapace; c’est l'échantillon décrit par Edwards, que nous figurons ici, et qui vient du village d'Hastingues. Cette espèce est surtout répandue en Italie, en Es- pagne, elle se trouve aussi en Suisse. Dans le sud-ouest de la France, elle parait plus rare, mais existe cependant; elle a été, en effet, recueillie dans les calcaires marneux de Nousse et à Saint-Laurent-de- Gosse, département des Landes. La synonymie de ce fossile est assez compliquée. À. M. Edwards a fait voir que, sous des noms variés, on n'avait signalé que des variations d'âge et de sexe. Dimensions de la carapace : Fig. 4 a. — Phlyctenodes luberculosus, À. M. Edw. Fig. 4 b. — Phlyclenodes pustulosus, A: M. Edw. … Longueur : 0 m. 08. Largeur moyenne : 0 m. 10. P. pustulosus, A: M. Edw. (fig. # b). Cette seconde espèce, également du terrain nummuli- H. Souverbiei, À. M. Edw. (fig. 6). tique des Landes, à été rencontrée à Nousse, aux envi- Cette espèce semble spéciale au terrain nummulitique rons de Dax; elle se distingue de la pré- cédente par sa cara- pace plus longue et moins large, les bords en sont beaucoup plus découpés; et les tu- bercules y sont plus petits et plus nom- breux. Aucune espèce ac- tuellement vivante ne se rapproche de cette forme fossile. 7 Un LS WE Genre Harpactocarcinus.. Ce genre estvoisin des Palæocurpilius par l'existence des poin- tes du bord latéro- antérieur et des tu- bercules du bord su- périeur de la main, Fig. 5. — Harpactocarcinus punctulatus, réduit 1/5. mais il s’en éloigne par la forme beaucoup moins bombée de la carapace et |-du sud-ouest de la France; elle n’atteint jamais la taille par la disposition des antennes externes et du front. de la précédente et sa carapace est peu élargie et peu On ne connait aucun représentant vivant de ce genre | bombée. a ERY "À à N Near mn 2177710 Fig. 6. — Harpactocarcinus Souverbiei, toutes ces figures de grandeur nature. 9298 Le H. Souverbiei se reconnait de suite aux cinq dents du bord latéro-antérieur, alors que l'espèce précédente en compte au moins une douzaine. H. quadrilobatus, Desm. (fig. 7). Cette espèce est commune à Nousse, près de Dax, on la rencontre également aux environs de Perpignan; elle atteint souvent à une taille considérable et la carapace, fortement bombée, est aussi longue que large. Toute la NS ER À ANA ÿ Ni RAR ARE HENENT NL 4 ui LE NATURALISTE H. Jacquoti, A. M. Edw. Cette espèce, trouvée dans les falaises de Biarritz, pourrait être, à première vue, confondue avec l’H. punc- tulatus, mais cependant sa carapace est moins élargie, plus longue et moins bombée. Elle se distingue du Sou- verbiei par l'existence de dix à quinze dents coniques sur les bords latéro-antérieurs, mais ces dents sont plus peutes et beaucoup moins régulières ‘que dans le punc- \} ÈS à; KA Fig. T. — Harpactocarcinus quadrilobalus, Desm., réduit 1/3. partie antérieure des bords latéro-antérieurs est lisse; mais ces bords présentent deux ou trois tubercules au lieu d’une série continue de 12 à 44, comme dans le H. punctulatus. On peut considérer cette espèce comme un type de transition entre les genres Palæocarpilius et Harpacto- carcinus. tulatus. Largeur de la carapace : 0 m. 062; longueur: 0 m. 055. Nous verrons prochainement que la section des Xan- thides n’est pas moins riche en espèces fossiles et que les restes de ces espèces sont également fort nombreux dans les dépôts tertiaires du Sud-Ouest. P.-H. FRITEL. LE LAIT EN TURQUIE Bien que la Turquie soit surtout un pays agricole puisqu'elle ne possède, pour ainsi dire, aucune industrie, l’agriculture y est peu organisée. L'élevage, notamment, qui pourrait y être pros- père, y est pratiqué dans des conditions tellèment peu ration- nelles, qu'il donne des résultats fort médiocres. Les animaux parcourent les champs en liberté. Lorsqu'une femelle a mis bas, il arrive fréquemment qu'elle soit couverte à nouveau moins d'un mois après. Par suite, la santé de l'animal S'en ressent ainsi que la valeur des produits; la quantité et la qualité du lait en souffrent également. L'alimentation des animaux n'est pas moins défectueuse; les troupeaux sont laissés dans les pâturages toute l’année; au prin- temps, les prairies naturelles qui ne donnent à ce moment-là que quelques jeunes pousses sont tondues avec avidité, l'herbe n’a pas le temps de croître à nouveau et les animaux ne trouvent pas de quoi se nourrir dans les pâturages. Le soir, cependant, rentrés à l'étable, ils reçoivent un peu de son, d'orge et de paille, avec parfois de l’avoine et des tiges de maïs. On ne cultive ni bette- raves ni carottes. Les bœufs et les vaches ainsi nourris sont d’une taille inférieure à celle de nos bretonnes ; les vaches, en l'urquie, ne donnent pas beaucoup de lait; l'on en recueille rarement plus de quatre litres par jour, la plus grande partie est réservée à la consommation du propriétaire et de sa famille ou à la fabrica- tion des beurres et fromages ; les veaux se trouvent ainsi privés de leur nourriture naturelle et contraints de brouter trop jeunes. Les troupeaux de moutons et de chèvres sont peut-être un peu plus favorisés. Ils trouvent plus facilement leur nourriture dans les endroits escarpés et dans les bois. Ils détruisent, il est vrai, les forêts et les plantations, mais ils procurent certains bénéfices aux cultivateurs; ce sont les brebis notamment qui donnent presque tout le lait destiné à la fabrication des fromages. De plus, l’on fait en Turquie une grande consommation de jeunes agneaux, ce qui permet de réserver une grande quantité de lait pour nourrir ceux qui sont conservés pour la reproduction ou pour être conduits adultes à la boucherie, et de vendre encore du lait, ou du yoghourt (1) ou yaourt, où des fromages. Il se consomme, en Turquie, peu de lait à l’état naturel, sauf dans les villes. Le lait se vend à Constantinople 2 piastres l'ocque (1 piastre vaut 21 centimes; 1 ocque — 1.282 grammes), et dans les campagnes, 1 piastre généralement. Les bergers du (1) Le yoghourt constitue avec le pain la base de l’alimenta- tion de la population rurale dans l'empire ottoman. C'est un pro- duit fabriqué avec du lait de vache, de bufflonne, de chèvre ou de brebis. Il se vend de 2 à # piastres l’ocque. Ib E NATURALISTE 279) littoral qui Souvent ne fabriquent pas eux-mêmes le yoshourt, rendent le lait de leurs brebis pour cette destination et font le plus souvent à leur acheteurs un prix pour la saison entre 40 et 45 paras (1 piastre = 40 paras). La Turquie consomme une quantité importante de beurre; mais on est étonné de constater que la plus grande partie vient de . l'étranger. On apprécie à près de 3 millions de kilogrammes représentant une valeur de à millions de francs, la quantité de beurre importée actuellement dans l'empire ottoman. La France ue participe que fort peu à cette importation, elle fait cependant vendre à Constantinople un peu de beurre d'Isigny, de Bretagne, et surtout de beurre des Alpes, qui tous se vendent d'ailleurs trop cher — sans cependant laisser de gros bénéfices aux com- merçants — et ne peuvent pour cette raisou prendre une grande pläce dans la consommation locale. Le beurre des Alpes se vend à Constantinople environ 24 piastres l’ocque, à peu près 4 francs le kilogramme. Il vient de Suisse une quantité assez sérieuse de beurre qui est vendu également à des prix élevés. Mais c’est le beurre de Milan qui représente la principale importation des beurres frais; 6n évalue cette importation à un mullion et demi de kilogrammes par an. Le beurre de Russie, ou plus exactement de Sibérie, beaucoup plus grossier que les précédents, entre aussi pour une forte part dans la consommation. La Turquie en reçoit près de 2 millions de kilogrammes par an; ces beurres se vendent un peu moins de 2 francs le kilogramme. Quant aux beurres du pays, ils sont fabriqués d’une façon toute primitive. Les meilleurs sont ceux d’Anatolie dits {chilgi. 11 faut mettre à part le beurre dit d'Ada Bazar (en Asie Mineure), qui provient d’une ferme appartenant à la liste civile impériale et dirigée par un Français. On peut dire que le principal emploi du lait en Turquie réside dans la fabrication du yoghourt. Un autre produit de la laiterie spécial à la Turquie, est le caïimak qui est généralement préparé avec le lait de bufflonne. Il se vend environ 20 piastres l’ocque et on le consomme avec des confitures, du sucre, etc. La Turquie possède divers fromages qui lui sont propres. Le salamour est certainement le plus répandu; il est vendu 3 à 6 piastres l’ocque. Lorsqu'il est resté longtemps dans la saumure, il prend un goût trop fort; on peut alors Putiliser pour fabriquer un nouveau fromage appelé {ouloum-peinir. Pour cela, on ràpe le salamour, on le pétrit fortement, et de cette façon on en extrait Veau salée. Il se vend de 6 à 8 piastres l’ocque. Le kacher se fait également avec le salamour avant que celui-ci n'ait été mis dans la saumure. Il se vend en gros 4 à 8 piastres le kilogramme. Malgré l'importance de la fabrication des fromagesen Turquie, l'importation est considérable. Ceci s'explique par le fait que le fromage entre pour une grande part dans l'alimentation d’ailleurs très frugale de l'Oriental. On apprécie à plus de 3 millions de francs la valeur des fromages qui se consomment annuellement dans ce pays. : ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d'attachement, de reconnaissance, etc. LE CHAMEAU D’un autre côté Hérodote (Liv. VII, Polymnie, ch. LxXXxVI) dit que « les cavaliers arabes avaient le même habillement et la même armure que les gens de pied ; maisils avaient tous des chameaux, dont la vitesse n’était pas moindre que celle des chevaux ». ‘Ces animaux étaient possédés en grand nombre par les riches orientaux. Avant les malheurs qui l'accable- rent, l’Arabe Job en possédait 3.000, Il en posséda 6.000 après ses épreuves. \ XXVIIT, VI), illés par les Barbares, D'après Ammien Marcellin (liv. ch. « les Leptitains, attaqués et dépor demandèrent du secours au comte Romain, gouverneur de l'Afrique. Celui-ci vint, en effet, troupes. Mais quand il s’agit de ravagés, il refusa d'entrer en campagne avant qu'on n'eût mis à sa disposition d'immenses approvisionne- ments en vivres et 4.009 chameaux ». Dans la Vie d'Héliogabale, de Lampuide, chapit nous lisons : « Quand il reçut la « fut ni des pièces d'or ou d'argent, ni des pâtisseries, amenant avec lui des e porter sur les points COENALILS ICCne nl ignité de consu des viandes découpées, mais des bœufs engraissés, des chameaux, des ânes et des cerfs, qu'il Bt distribuer au peuple, disant qu'il était de la dignité impériale dele traiter ainsi. » (Chapitre xx11.) — « Il inscrivait sur des cuil ainsi, l’un gagnait 10 livres ers les lots. qu'il destinait à ses convives : 10 chameaux, un autre 10 mouches, celui-ci d’or, celui-là 10-livres-de plomb: un-autre-10 autruches, un autre 10 œufs de poule... ù (Chapitre XXx1.) — « Une fois empereur, on dit qu'ilse faisait accompagner de 600 voitures; et il rappelait à cette occasion que le roide Perse ne s’était jumais mis en voyage qu'avec dix mille chameaux. » Les chameaux étaient employés souvent comme bêtes de trait. En 790, Caligula dédia un temple à Auguste, commeaundieu,ditl'histoirien Dion : Ex dE toutoy To ñpwov rù s09 Avyodotou boiwce, Il donna à cette occasion, dansle cirque, des jeux dans lesquels on mit à mort #00 ours et 400 tigres. Des chameaux, attelés à des quadriges, disputérent le prix de la course, spectacle dont 1l fait mention ici pour la premiere fois (Dion, Histoireromaine, liv. LIX, ch. vi). Cela fut renouvelé Ch xx), Le même Lampride dit que ce souverain parut dans le cirque monté sur un char que trainaient quatre chameaux. Suétone dit également (Vie de Néron, ch. xt) : « Au cirque, il assigna aux chevaliers des places séparées, et 1l fit courir des quadriges atteiés de chameaux. » De là à employer leschameaux à la guerre, soit comme monture, soit pour trainer les chariots armés, il ny avait qu'un pas. Déjà Isaie, prophétisant sur les Mè- des et les Perses, les voit venir sur des chariots attelés de chameaux (XXI, 7). #. . Mais c’est surtout comme montures qu'on les utili- sait. Donnons quelques extraits d'auteurs anciens : Pline (iv. VIII, ch. xvur, $ 26) : « Ils sont également montés dans les combats. » Strabon (liv. XIX) : « Les Arabes combattent montés sur eux.» Diodore (liv. Il) : « En Arabie, les chameaux sont conduits dans les combats, montés par deux archers. tournés dos à dos, l’un repousse les assaillants par ‘devant, et l’autre en fait autant par derrière. C'est ainsi ‘que les Arabes de l’armée de Xerxès moataient tous des ‘chameaux aussi rapides à la course que le meilleur ‘cheval. » ; ([lest très facile en wagon, en voiture, de tourner le ‘dos à la direction de la marche du support; mais sur un ‘cheval, et surtout sur un chameau, dont les réactions sont abominables, cela n’est guère possible. Bonaparte, — nous le verrons plus loin, — avait formé en Égypte par Héliogabale (Lampride, 230 LE un régiment de dromadairiens qui rendit d'éminents ser- vices. Comme il avait lu Diodore de Sicile, il voulut expérimenter les deux. cavaliers dos à dos : dès les pre- exercices de ce nouveau genre d'équitation à rebours, qui n’a sans doute jamais existé, il fallut don- ner un chameau à chaque homme, et le laisser normale- ment monter sur sa bête.) Hérodien, dans Histoire romaine, livre IV, parlant d'Artabane, roi des Parthes, qui s’avançait pour combat- tre l’empereur Antonin, dit : « Artabane approchait avec des troupes nombreuses, très fortes en cavalerie etenar- chers, parmi lesquels il avait mêlé des hommes armés de toutes pièces qui combattaient avec de longues piques de dessus leurs chameaux. » Végèce, au livre III, ch. xxx de ses Institutions mili- taires, dit aussi : « Anciennement, quelques nations ont combattu sur des chameaux, comme font encore en Afrique les Ursiliens et les Macètes. » Tite-Live (Histoire romaine, liv. XXXVIH,. ch. xL), décrivant la bataille de Magnésie, dit également: « Devant cette cavalerie (du roi Antiochus) étaient rangés les quadriges armés de faux, et les chameaux qu'on appelle dromadaires, Ces chameaux étaient montés par des archers arabes armés d’épées à lames étroites, mais longues de quatre coudées, afin de pouvoir atteindre l'ennemi d’une si grande hauteur. » C’est encore ainsi que combattent les Touaregs. Plutarque (Vie de Lucullus, ch. XVI : Que Les Romains connaissaient les chameaux bien avant la bataillede Cysique, remportée par Lucullus sur Mithridate) fait cette remarque : «Je m'étonne que l'historien Salluste ait dit que les Romains virent alors des chameaux pour la pre- mière fois. Avaient-ils pu, longtemps auparavant, vaincre Antiochus sous les ordres de Scipion et, tout récemment encore, battre Archélaüs à Orchomène et à Chéronée, sans avoir vu de ces animaux ?...., » ù Le passage de Salluste dont parle Plutarque n’est point dans ceux de ses ouvrages qui nous sont parve- nus. Les historiens sont d’ailleurs d'accord pour dire que, bien avantla bataille de Cysique, les Romaïiens avaient vu des chameaux (Voir plus haut, la citation de Tite- Live). Les chevaux, peu habitués tout d’abord à la vue des chameaux, les redoutaient beaucoup, et très souvent on utilisa cette frayeur particulière pour mettre en désordre et même en fuite un cavalier redoutable. Polven, dans ses S{ratagèmes (iv. VIT, ch. vi), nous dit que « Cyrus était campé devant Crésus; les Lydiens avaient une cavalerie nombreuse et étaient fiers de cet avantage. Pour rendre ce corps inutile, Cyrus mit à la tête de ses cavaliers un grand nombre de chameaux; et comme la vue et l'odeur du chameau fait fuire le che- val, les chevaux des Lydiens emportèrent leurs maitres et prirent la fuite; en sorte que Cyrus remporta la vic- toire sans même avoir combattu », Hérodote (lv. VIT, Polymnie, ch. LxxxvI1) : « Les Arabes occupaient le dernier rang de la cavalerie, afin de ne point effrayer les chevaux, parce que cet animal ne peut souffrir le chameau. » Xénophon, dans la Cyropédie (liv. VII, ch. rer), expli- que longuement la bataille de Sardes, et comment les chameaux de Cyrus mirent en fuiteles chevaux de Cré- SUS : À (Livre VI, ch. 1.) « ... D'ailleurs ils ont des chameaux montés par des soldats, et dont:un seul peut épouvanter miers NATURALISTE cent chevaux » (Discours de Cyrus à ses troupes, avant la bataille). (Livre VII, ch. rer). «.. ,Artagersas, jugeant que Cyrus avait engagé l'action, marche à l’aile gauche précédé des chameaux, suivant l’ordre qu'il avait reçu. Les chevaux ne purentsoutenir, même à une grande distance, la vue de ces animaux; ils se cabraient, se renversaient les uns sur les autres et s’enfuyaient. C'est l'effet ordinaire qu'un chameau produit sur les chevaux... Les chameaux ne servirent qu'à épouvanter les chevaux. Ceux qui les montaient ne furent point à portée d’en venir aux malus avec là cavalerie assyrienne, parce que les chevaux n'osèrent les approcher, Ainsi, quoiqu'ils paraissent avoir été utiles dans cette occasion, aucun brave guerrier ne voudrait aujourd'hui nourrir un chameau pour Île monter ou le dresser aux combats.On leur a donc rendu leur ancien harnais et on les a renvoyés aux bagages. » Parlons maintenant des ressources que produit le cha: meau avec son poil, sou lait et sa chair. L'usage de confectionner des vêtements avec le poil de chameau est fort ancien; du reste, les pasteurs primitifs, habitants du désert. ne tissaient leurs vêtements qu'avec la laine du chameau, celle des moutons, et le lin, quand ils pouvaient en semer dans les terres arables. Il leur était défendu de mélanger ces diverses substances : « Vous ne vous revêtirez point d’un vêtement issu de deux fils différents (Lévilique, XIX, 19), » — « Vous ne vous revêtirez point d'un habit qui soit tissu de laine et de lin (Deutéronome, XXI, 11). » L’Ecriture (MATTHIEU, 111, 4; et MARC, 1, 6) nous ap- prend que saint Jean-Baptiste portait un vêtement tissé en poils de chameau. Elien (liv. XVII, ch. xxxIv) nous dit que «les peu- ples riverains de la Caspienne possédaient de nombreux chameaux bien plus grands que les plusgrands chevaux, et dont les poils étaient d’un grand prix ; ces poils étaient si doux qu’on pouvait parfaitement les opposer à la plus fine laine de Milet. Leurs prêtres en confectionnaient leurs vêtements, ainsi que les plus riches Caspiens ». Néarque, amiral d'Alexandre, dans son ouvrage sur la navigation des Macédoniens, dit qu’en arrivant à Canate (qui parait être Calat), les Macédoniens virent près de la mer de misérables villages que leurs habitants venaient d'abandonner ; ils y trouvèrent une petite quantité de froment, de figues, et sept chameaux dont ils dévorerent les chairs. Hérodote (liv. 1, Clio, ch. cxxxIH) dit que « les Perses pensent devoir célébrer plus particulièrement le jour de leur naissance que tout autre, et alors leur table doit être garnie d’un plus grand nombre de mets. Ce jour-là, les riches se font servir un cheval, un chameau, un âne et un bœufentiers, rôtis aux fourneaux ». Diodore de Sicile (liv. IF, ch. LIv) : « Leur lait et leur chair fournissent aux habitants une nourriture abon- dante. Ceux qui sont habitués à recevoir des fardeaux portent sur leur dos jusqu'à dix médimnesde froment (1), y compris cinq hommes qui les montent. Les droma- daires étant plus légers et ayant les jambes plus grêles, supportent de grandes marches à travers les contrées désertes et sans eau. » Aristote (Histoire des Animaux, Liv. VI, ch. xxv, S 1): (4) Environ cinq hectolitres. LE NATURALISTE 231 ——— —_—__—— A « La chair de la chamelle est excellente, et son lait, le plus agréable de tous. On le boit en y mélant de l'eau, deux parties contre une, Où trois contre une. » Quant aux médecins arabes dont Ibn-el-Beïthar cite les prescriptions dans son Traité des simples, voici ce qu'ils disent du chameau : IBn-Massouix (Traité des correctifs des aliments) : « Quand on veut manger un chameau, il faut le choisir jeune, de race arabe et non du Khorassan ; le prendre de couleur rouge et fauve, pâturant, et non pas nourri à l'étable; le manger rôti et sec, avec de l'huile qu’on im- porte à Damas (ricabi}, du poivre, du carvi sec et du cu- min. Ou bien, on le fait bouillir dans de l’eau avec du sel, et on le mange avec de la graine de moutarde ; puis on prend du vin vieux et pur (1), de même qu'après toute viande lourde. » IBN-ABIL-ACHA'TH. dans son Livre des animaux : « La viande du chameau a la propriété d’exciter au coit et de fortifier lesérections ; et cette propriété tient à sa grossièreté ; les vapeurs qu'elle engendre dans les veines et les artères se dissipent difficilement, d'où la cause des érections. » RazÈs, dans Le Continent : « La chair de chameau donne un sang atrabilaire et se digère difficilement. On aide à sa digestion en le fatiguant auparavant, puis en exécutant des lotions et en prenant, après son ingestion, un léger exercice, afin de faciliter son séjour dans l’es- tomac et son absorption. Puis on se couche sur le côté gauche pour l'échauffer par le sommeil. » Le CHÉRIF : « Le poumon du chameau est un remède éprouvé contre le lentigo, employé chand comme topi- que. L'usage prolongé de la viande de chameau affaiblit la vue. La moelle de la jambe du chameau, portée en suppositoire par une femme, avec de la laine ou du co- ton, trois jours consécutifs après ses règles, l’aidera à concevoir si elle cohabite. Lalaine de chameau desséchée et insufflée dans le nez, arrête l’épistaxis. l'urine de ‘chameau est utile contre les humeurs du foie et, prise à l'intérieur, excite au Coit. » _ AVICENNE : « L’urine du chameau est salutaire aux narines, et très efficace pour les obstructions de l'echmoïde. On dit généralement qu’elle agit immédiate- ment contre l’ivresse,si l’on en boit. Elle est utile contre l’hyäropisie et les indurations de la rate, surtout si on la prend avec du lait de femme. La tique du chameau, por- tée aans la manche d’un amoureux, lui enlève son amour. » Autres vertus spéciales attribuées aux diverses parties du chameau : Serenus Sammonicus (De medicinæ præcepta, Cap. xXn) déclare : «S'agit-il de ranimer un teint hvide ou de faire dis- paraître de noires meurtrissures ?... brülez les excré- ments du chameau au dos recourbé, et mêlez-en la cen- dre avec du vinaigre et de l’encens : cette mixtion, appliquée sur la peau, est d’une merveilleuse efficacité. » L'abbesse sainte Hildegarde (PHYSICA; de animalibus, lib. VIE, cap. u) s'exprime de la manière suivante : «Le chameau a en soi quelque chaleur, mais il est plutôt tiède; c'est selon l’état de santé dans lequel il se (4) Et les prescriptions du Coran, défendant le vin et autres boissons spiritueuses, qu’en fait notre docteur? [ l trouve. Il a dans ses bosses la force du lion, du pard et du cheval; dans le reste du corpsil a la nature de l’âne. Car la bosse qui est le plus rapprochée de son cou est douée de la force du lion; la suivante est de la force du pard et la dernière (???) a la force du cheval, Et ainsi il croit en grosseur et en hauteur, et sa puissance devient telle que, s’il n’était pas aussi doux, il terrasserait faci- lement le lion et les autres bêtes féroces. «Tout homme atteint d’une maladie de cœur prendra l'os de la bosse qui a la force du lion, la fera cuire dans de l’eau, et en boira souvent; la douleur sera vite dissi- pée. Que celui qui souffre de la rate prenne l'os de la bosse qui a la force du pard ; il fera la même chose et sera promptement guéri. Celui qui a la gale prendra los de la bosse avant la force du cheval et fera la même opération ; son infirmité disparaîtra promptement. Met- tez un pied de chameau dans votre maison ou dans tout autre lieu que vous voudrez; les esprits aériens se garde- ront bien dé venir vous tracasser, car, par la vertu et la force du chameau, le diable fuit les endroits où se trouve son pied. Les autres choses qui se trouvent en cet animal ne peuvent guère servir pour la médecine, » Horus Apollo, dans ses explications des Hiéroglyphes égyptiens, dit que « le chameau représente l’homme qui a de la peine à marcher, parce qu’il est le seul animal qui fléchisse la cuisse ». Le commentateur de l’auteur grec dit à ce sujet : « Dans le chameau l'os de la cuisse est petit en compa- raison de la grandeur de l'animal, et son extrémité infé- rieure est courbée en arrière raitre cette cuisse pliante. » : ce qui fait peut-être pa- (A suivre.) E. SANTINI DE RIOLS. ACADÉMIE DES SCIENCES Germination et croissance de la cellule artificielle.— (Note de M. SrérHane LEbuc, présentée par M. D'ARsONvaL.) Dans une solution étendue de sulfate de cuivre, on laisse tom- ber une goutte d'une solution concentrée de saccharose, contenant des traces de ferrocyanure de potassium : le contact du ferro- cyanure de potassium avec le sulfate de cuivre produit une membrane de ferrocyanure de cuivre ; cette membrane est per- méable à l’eau mais imperméable au sucre: la goutte de la solu- tion sucrée concentrée se trouve donc enveloppée dans une membrane semiperméable. Cette solution concentrée donne dans l’intérieur dela soutte une grande pression osmotique et une forte cohésion ; sous l'influence de la différence de pression osmotique entre la goutte et le liquide dans lequel elle est plongée, l'eau pénètre à travers la membrane d'enveloppe quele sucre ne peut traverser : la cellule grossit, puis en un point de la surface jaillit un bourgeon qui l'entoure immédiatement d'une membrane semiperméable; sur les sommet de ce bourgeon s'en produit un second et ainsi de suite On voitles cellules s’aligner lentement à la suite les unes des autres. Cette croissance se fait ainsi sous forme de tige parce que le bourgeon terminal à toujours la membrane la plus faible, la plus mince, cédant la première sous l'accroissement de la pression osmotique. Parfois une gouttelette est projetée au loin par la goutte, dont elle se détache complètement ; on la voit alors grossir, bourgeonner, émettre des tiges, et finalement reproduire une forme semblable à celle d’où elle est sortie. 19 Q2 [RS] Sur la régénération de la radicule 1ésée.— (Note deM.P. LEpoux, présentée par M. Gasron Boni.) Presque toutes les recherches sur la régénération des végétaux, ayant été faites sur des végétations jeunes ou adultes, ont conduit les auteurs à conclure à la non-génération des parties lésées: la racine n’est pas régénérée et lesorganes de remplacement acquiè- rent une structure qui, généralement, esttrès voisine de la struc- ture normale de l'espèce étudiée. L'auteur à repis ces expériences sur la radicule de quelques grosses graines avant le semis. Au point de vue anatomique, lès racines latérales nées par suite des lésions pratiquées avant le semis sur la radicule, se distinguent par les irrégularités dans l'orientation et le nombre des faisceaux ligneux ou libériens, par une structure différente de celle des racines témoins, par le retard ou l'absence des formations secondaires. Il n'y a jamais régéné- ration des parties lésées. Les combustions intra-organiques mesurées par les échanges respiratoires me sont pas modifiées par un séjour prolongé à l'altitude de 4.350 mètres. — (Note deM. G. Kuss, présentée par M. CHauveau.) L'auteur a entrepris l'étude de cette question dans deux expé- ditions au mont Blanc, dans l'observatoire de M. Vallot, situé à 4.350 mètres d'altitudes. L'auteur est amené aux conclusions suivantes. Les combuüstions intra-organiques mesurées par les échanges respiratoires ne sont pas sensiblement modifiées par un séjour prolongé à l'altitude de 4.350 mètres : elles ne subissent que les mêmes variations observées en plaine sur tous les sujets. Dans les cas où l’on constate une légère augmentation de la quantité absolue d'oxygène consommé, elle s'explique par le sup- plément de travail des muscles respiratoires, occasionné par une augmentation concomitante de la ventilation pulmonaire. Le quo- tient respiratoire ne subit pas dé variations caractéristiques. Le débit respiratoire est habituellement plus élevé qu’en plaine, mais, dans la majorité des cas cette augmentation estlégère ; lé volume absolu d'air inspiré est toujours beaucoup moindre qu’en plaine. Les combustions intra-organiques ne sont pas influencées par une atteinte légère de mal des montagnes. Culture pure des plantes veries dans ume afmo- sphère confinée, en présence des matières organi- ques. — (Note de M. Morrarp, présentée par M. G. Boxer.) Les plantes vertes sont capables d'absorber et d'utiliser un certain nombre de substances organiques qui leur sont artificiel- lement fournies. D'ailleurs l’auteur à montré qu'en cultivant des radis dans des solutions minérales additionnées d'une quantité suffisante de glucose, on observe des modifications profondes dans la forme extérieure, ainsi que dans la structure de ses dif- férents membres : La chlorophylle devient plus abondante, le lime de la None offre une région palissadique beaucoup plus différenciée ; et toutes les cellules de parenchyme apparaissent bourrées de grains d'amidon alors que le saccharose est la forme normale de réserve dans la plante considérée. L'auteur a pu vérifier que ces caractères provenaient de ce que l'assimilation chlorophyllienne était augmentée : pour les feuilles d'une plante développée dans une solution de glucose, la décomposition de l'acide carbonique est beaucoup plus grande à surface égale que pour les feuilles d’une plante à laquelle on n’a fourni que des matières minérales. É Pour faire le départ entre l’action indirecte du sucre sur Ja fonction chlorophyllienne et l’utilisation directe de ce sucre par l: plante, l’auteur a expérimenté sur des cultures pures de radis en des tubes fermés à la lampe alors que ces plantes s'étaient déjà développées pendant deux mois environ dans des conditions nor- males d'aération. Elles ne tardent pas, après locclusion du tube, à perdre les feuilles précédemment constituées, et en même temps apparaissent de nouvelles feuilles dont le pétiole reste court, le limbe petitet plissé. Les plantes mises en contact avec un volume limité de gaz étaient laissées à la lumière : elles n'avaient d'autre source de carbone capable d'assurer leur développement que la matière organique qui jieur était fournie; seul le gaz carbonique rejeté par la respiration était décomposé par la plante à la lumière; le gaz de l'enceinte reprenait chaque jour exactement la composi- tion de l'air atmosphérique. A l'obscurité, l’utilisation des sucres est très faible et la lumière: nous apparait comme nécessaire à son ulilisation. LE NATURALISTE Bibliographie 163. Fuschini (C.). Le « Galle Fillosseriche » corrose dalla ue quadripunclata Burm. Redia,T, fasc. 1, pp. 121-126, fig, 464. Gallaud (J.). Etudes sur les Mycorhizes endotrophes. : Rev. gén. de Bot., 199, 1905, pp. 313-395. 463%. Guercio (G. del). Contribuzione alla conoscenza delle forme e della biologia del Par acletus cimiciformis Heyd. Redia, IT, fasc. 1, pp. 90-98, pl. VIII. #66. Martin (C. E.). 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Trotter (A. )- Osservazioni e ricerche sulla malsania del Nocciuolo in provincia di Avellino e sui mezzi alti à combatterla. Redia, I, fasc. 4, pp. 37-67, fig. V.'VAUTIER Le Gérant : PAUL GROULT. Puris — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. ont accompagné leur ge- + Q LU 97: ANNÉE 0 9e SÉRIE — [N°0 A4 15 OCTOBRE 1905 LA PIERRE MÉTÉORIQUE DE LANÇON Il s’est produit, le 20 juin 1897, à 8 h. 1/2 du soir une chute de météorites, à Lançon dans le département des Bouches-du-Rhône, et l’on y a assisté à cette occasion à la série si importante des phénomènes lumineux et sonores qui ne manquent jamais en semblables cir- constances. Grâce à M. le marquis de Mauroy, que je me fais un devoir de remercier très vivement, la collec- tion du Muséum d'Histoire naturelle possède de cette chute un excellent échantillon de 700 grammes qui permet d'étudier complètement la substance de ce visi- teur céleste. Comme il arrive si souvent, la roche constitutive est d’un gris de cendre clair, dont la nuance contraste avec le noir profond de l'écorce dont elle s’est re- couverte pendant son ra- pide trajetatmosphérique: on y voit pourtant de fines lignes noires qui repré- sentent les sections de surface dé rupture et de frottement, qui traversent la masse dans une direc- tion dominante et avecun parallélismeapproximatif. On sait que, malgré les époques très éloignées l'une de l'autre, où la croûte et ces surfaces ont pris naissance et malgré aussi les conditions ab- solument différentes qui nèse, elles résultent de phénomènes communs : la transformation méta- morphique grise constituante sous l'influence d’un échauffe- ment locai. À la surface c'est au moment de la précipitation sur le sol, que la transformation . s'est opérée et dans l'épaisseur de la roche c’est très antérieurement et au sein même du gisement originel de la masse. La densité de la météorite prise sur six petits frag- ments assez petits pour entrer dans le flacon de Kla- proth et pesant ensemble 3 gr. 452 a été trouvée égale à 3,482 à la température de 120. Pour l'analyse, j'ai soumis d’abord à l’aimant et avec toutes les précautions nécessaires, 2 grammes de pous- sière amenée à l’état de finesse maxima par un long broyage dans un mortier d'Abich, puis dans un mortier d’agate. On à séparé ainsi 0 gr. 176 de grenailles très malléables, c'est-à-dire sensiblement 8,80 %. Ces gre- nailles sont presque absolument invisibles sur les sur- faces de cassures de la météorite, mais elles appa- raissent très nettement sur les surfaces polies et on les voit encore mieux dans les lames minces où le micros- cope permet d'apprécier les traits de leurs formes qui «2 ra bcmull : + sont très remarquables (fig. 1). Elles sont, en effet, plus ramassées que d'habitude, et, tout en présentant des ra- mifications compliquées, elles ont cependant beaucoup moins de tendance à se transformer en filaments et en feuilles enrobant les éléments pierreux. Souvent aussi, dans quelques régions de leurs contours, elles offrent des profils anguleux qui font penser d'autant plus à des sections de cristaux que les angles mesurés approxima- tivement se rapprochent assez souvent de 90 degrés. Il a été très facile sur un petit lot de ces grenailles, séparées par plusieurs triages successifs des matières différentes, de reconnaitre la présence du nickel dont la proportion a été trouvée de 8,21 % du poids total de ces grenailles, Avant d'analyser la partie pierreuse, j'ai fait quelques essais pour en isoler des minéraux métalliques non ma- gnétiques qui peuvent y être mélangés, D'abord il a été facile d’y recon- naître le mélange d’une notable proportion de sulfure de fer, car la poussière fine placée, même à froid,au contact de l’acide chlorhydrique étendu, a dégagé beau- coup d'hydrogène sulfu- ré. Dix grammes de la poussière fine de la mé- téorite privée des gre- nailies métalliques (et correspondant dès lors à 10 gr. 8 de la roche normale) a été attaquée avecles précautions vou- lues par l'acide azotique fumant.La solution éten- due d’eaua été précipi- tée par le chlorure de baryum qui a donné Igr.812 de sulfate, cor- de la roche Fig. 1. — Météorite de Lançon réduite en lame mince et observée au respondant à 6,35 % de microscope au grossissement de 60 diamètres. On y voit les grenailles pyrrhotine dans la mé- métalliques tuberculeuses, noyées dans une masse constituée de pé- ridot et de minéraux pyroxéniques mélangés. téorite. Cette pyrrhotine est en grains extraordi- nairement fins etimprègne pour ainsi dire toute ia masse. On a tenu compte, en outre du sulfure de fer, d’une petite quantité de grains noirs très visibles dans cer- taines parties des lames minces et que l'emploi de la li- queur lourde de Thoulet a permis de séparer. Ils sont formés presque exclusivement de fer chromé, dont la nature a été démontrée par la production du chromate de plomb après fusion avec le nitrate et le carbonate de potasse. La proportion dans la météorite en a été éva- luée à 0,54 du poids total. Pour ce qui est de la portion pierreuse ou silicatée de la météorite, j'ai d'abord recherché la proportion des minéraux attaquables aux acides et celles des miné- raux qui résistent à ces réactifs. Pour cela 5 grammes de roche pulvérisée furent abandonnés à une douce tem- pérature (50° environ) pendant une centaine d'heures avec de l'acide chlorhydrique étendu de deux fois son poids d’eau. On agitait de temps en temps le ballon à fond plat dans lequel se faisait l'attaque et où l’on avait placé deux petits éclats de quartz destinés à rendre cette agitation plus efficace pour prévenir la réunion des ma- tières par l’interposition de la silice gélatineuse. Le produit de cette réaction bien lavé à l’eau distillée chaude, puis mis ensuite en digestion avec une lessive de potasse de concentration moyenne et enfin lavée de nouveau, donna un résidu pesant 2 gr. 6105, ce qui fait 52,21 % de la météorite. Par différence on trouve que les parties solubles représentent 32,10 %. Il m'a paru inutile de faire de chacune de ces portions une analyse chimique complète. En effet la partie so- luble n’a donné aux réactifs que la silice, la magnésie, le fer et le nickel en quantité notable, et l’on est d’au- tant plus autorisé à le regarder comme formé de péri- dot, que l'examen microscopique des lames minces montre dans la roche une grande abondance de ce mi- Fig. 2. — Lame mince de la météorite de Lançon montrant au grossissement de 60 diamètres, un rayonnement de cristaux péridotiques. néral parfaitement caractérisé (fig. 2). On a si souvent analysé cette portion dans des météorites ayant la plus grande analogie de caractères physiques avec la pierre de Lancon qu'on est autorisé à se considérer comme dé- finitivement éclairé à cet égard. La partie insoluble est un peu plus complexe et l'examen microscopique nous conduit à y admettre le mélange de minéraux pyroxéniques et spécialement l'enstatite (fig. 3) avec quelques minéraux alumineux et avant tout des feldspaths plagioclases. Cette analyse peut donc se résumer par la composition minéralogique suivante : Fér-nickelé ane A nl STAR 8, S0 Pyrhotinene einen sise 6, 35 Fer-Chromeninnnn Er AU AE 0,54 Enstatite (avec plagioklase).......... D2 21 Péridot:(par différence)...... A2... 32,10 100, 00 En somme la météorite de Lançon appartient litholo- giquement au type qualifié de Chantonnite et qu'on peut LE NATURALISTE définir en disant qu'il consiste en Aumalite traversé de veines noires. Il y aurait lieu cependant à cette occasion de rechercher quelles sont les limites réciproques de ces deux types Aumalite et Chantonnite, car la question est plus intéressante qu'on ne le croirait tout d’abord. Il arrive en effet que la veine noire n’est pas parfaitement définie et qu’on peut tout de suite en, reconnaître de deux genres très nettement différents : les unes assez diffuses, larges, se fondant plus ou moins dans les ré- gions voisines, — et c'est ce que montre la pierre de Chantonnay que j'ai choisie naguère comme type de comparaison; les autres, au contraire, sont de simples lignes si fines et si régulières qu’on les dirait tracées à la plume et qui contrastent absolument avec la blancheur des points immédiatement voisins, Les actions qui ont développé les unes et les autres ne RAIEE 48 /aeautt À° Fig. 3.— Lame mince de la météorite de Lançon montrant, au grossissement de 60 diamètres, de très longues aiguilles d’ens- tatite, sensiblement parallèles les unes aux autres. sont pas identiquement semblables, et on pourrait appe- ler les premières des marbrures, en conservant aux autres le nom de lignes cosmiques, qui leur à été attribué naguère. La vraie Chantonnite c'est la roche à mar- brures; la météorite de Lançon ne présente que des. lignes cosmiques et à ce titre il ne serait pas incorrect de la classer dans le type aumalite. La question a d’ailleurs surtout cet intérêt de montrer que la classification litho- logique stricte des types de méléoriles n'est pas possible et qu'il faut fréquemment lui apporter du fait des consi- dérations géologiques, une espèce de tempérament. STANISLAS MEUNIER. LE NATURALISTE HO Ce ce ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement de reconnaissance, etc. LE CHAMEAU Jean-Pierre Valérien est beaucoup plus explicite dans ses Hiéroglyfiques, livre IT, ch. xxx11 : « Le Discoureur impertinent. — On note-en sens mystic par le chameau ceux qui n’ont pas le sens ni l’industrie de discerner ou mettre difference entre les choses ; ains pesle-meslent sans discrétion,et confondent les profanes auec les sacrées, les humaines auec les diuines, rumi- nants à part eux comme font les chameaux, conceuants quelques formes d'arguments, et debatans en leur esprit -ores vne opinion, ores vne autre sans rien resoudre. Et de fait, les ignorants (quels sont ceux que nous appellons communément piedplats), ne pouuants dresser la poincte de leur esprit à distinguer entre les choses et les mots, brouillent si tellement bien tout ce qu’ils ne scauroyent recongnoistre, le tort d’auec le droict, etc., etc. Chapitre xxx1V. — L'homme fort. — Le chameau tou- tesfois a le dos merueillement fort et vigoureux à porter des fardeaux sans se lasser, tolerant d'vne grande obs- tination la faim et la soif, et perseuerant soubs la charge plusieurs iours. Pour ce, les Mathematiciens rapportent sa figure au XVIIe degré du Lion, au XVI* de la Balance et au XXe du Scorpion, promettans que celuy-ci sera fort et. robuste qui naistra soubs le leuer de l’un de ces degrez sur l’Horisou. Chapitre xxxv. — Le riche. — Et pour ce qu'aucuns prennent ces paroles de Nostre Seigneur contre les riches, qu'il est plus facile qu'unchameau passe par le per- _ tuis d’une aiguille qu'un riche entre au royaume des cieux, en sorte qu'il neles faille pas entendre de l'animal dont il est icy question, mais bien d’vn gros cable; il faut sçauoir que, de l’aduis d’Origenes, il vaut mieux les prendre comme dictes de l'animal; et que le chameau ‘est comparé au Riche, pour ce que si vous considerez sa forme, c'est le plus tortu animal qui soit au monde; tellement que pour ce regard il semble avoir plusieurs cuisses et plusieurs genoulx. Ainsi les riches ont plu- sieurs négoces, plusieurs et diuers destourbiers, plusieurs conuoitises, qui les empestrent, les distrayent et les em- portent nécessairement. Mais le pertuis estroict de l’ai- guille monstre le sentier estroict qui mène à la vie, comme dit le mesme Adamance, etc. Chapitre XxXXVI. — Jalousie. — Aucuns signifient par le chameau la ialousie ; d'autant que les autresanimaux, picquez des aiguillons de Venus, ou poussez plustost de la rage d'amour, ne s’attachent qu’à ceux de leur espèce ; mais le chameau s’effarouche mesme contre l’homme et contre tout animal, et les craind tous en general, de telle facon qu'il fait quartier à part, et, durant sa chaleur, se sequestrant de toute compagnie, ne s’adonne qu'à sa femelle. (Ce discours pèche par la limpidité, dirait Murger.) Chapitre XxXVII. — Reuerence enuers les mères. — Noicy qui sert aussi tant pour l'instruction que pour les bonnes mœurs, qu'aucuns signifient par le Chameau la reuerence } qu'on doibt aux mères. Car il ne monte iamais sur sa mère ; ains qui plus est, si quelqu'vn l'y contraint, il ne l'endure pas. Vne fois, à faute d’estallon, celuy qui les pansait fit saillir à son poullain la mère affublée d'vne couuerture, laquelle tumbée par hasard au milieu du coit, il recongneut sa mère, et paracheua neantmoins sa besongne. Mais se ressouuenant ensuite du mesfaict, à la première occasion, il imprima si furieusement ses dents sur son auteur, qu’il luy fit perdre la vie. Ceste pieuse modestie tant familière aux chameaux me faict aisement croire que les filles à marier en prindrent an- ciennement subiet d'addresser leurs prières aux cha- meaux vierges. » Cette légende a la vie dure. En voici une autre que le Père de l'Histoire, Hérodote, a mise en mouvement (Histoire, iv. III, ch: cri) : « Dans les déserts de sable voisins du pays de certains Indiens, naissent des fourmis d’une tailleextraordinaire, moindre que celle d’un chien, mais plus grande que celle d’un renard (le roi de Perse en fait nourrir quelques-unes qui ont été prises dans le désert). Ces fourmis, pour se construire leur habitation souterraine, soulèvent le sable de la même manière que les fourmis ordinaires, auxquelles elles ressemblent tout à fait par la figure, ont coutume de le faire en Grèce, Mais le sable qu’elles re- tournent est aurifere. Quand les Indiens veulent péne- trer dans le désert, chaque homme de la troupe attache ensemble trois chameaux, ùun mâle de chaque côté et une femelle au milieu, et il monte sur celle-ci, qu’il a l'attention de choisir lorsqu'elle vient de mettre bas, ayant encore des petits extrêmement jeunes. Pour la course, les chameaux ne sont pas inférieurs aux che- vaux, etils portent des fardeaux bien plus considérables. Chapitre cv. — C'est sur cette monture, et avec des attelages ainsi disposés, que les Indiens vont à la re- cherche de l’or, en prenant soin de choisir, pour s'en emparer, l'époque de la plus grande chaleur, pendant laquelle les fourmis se tiennent ordinairement sous terre:.e Les Indiens arrivent dans le désert munis de sacs qu'ils se hâtent de remplir de ce sable aurifère et revien- nent promptement sur leurs pas, car les fourmis, exci- tées, à ce que les Perses disent, par l'odeur, se mettent à leur poursuite ; et la rapidité de ces animaux est telle, que si, pendant le temps que les fourmis mettent à se rassembler, les Indiens ne prenaient de l'avance, aucun d'eux ne pourrait échapper. Il arrive même souvent qu'ils sont obligés de lâcher, hon pas tout à la fois, mais l'un après l’autre, les deux chameaux mâles, qui sont moins rapides que les femelles. Mais celles-ci, animées par le désir de revoir leurs petits, ne fablissent pas et soutiennent la course. C’est de cette manière, suivant le récit des Perses, que les Indiens se procurent la plus grande partie de l’or qu'ils possèdent ; celui qui provient de l'exploitation des mines du pays est beaucoup plus rare. » Les Turcs ont pour cet animal une espèce de vénéra- tion, et croient que c’est un péché de le trop charger ou de le faire travailler plus qu'un cheval. La raison qu'ils en donnent c'est qu'il est très commun dans les lieux sacrés de l'Arabie et que c’est lui qui porte le Coran quand on va en pèlerinage à la Mecque. Les conducteurs de ces animaux, après les avoir fait boire, prennent la bave qui découlent de leur bouche et s’en frottent dévo- 236 LE NATURALISTE RO NRA TRS SE PERSO SEE EE A ee ee tement la barbe, en répétant religieusement ces paroles : Hadgi baba ! Hadgi baba! — O père pèlerin! ô père pèle- rin ! Dans sa Vie d'Héliogabale (ch. xx), Lampride dit que ce souverain se fit souvent servir, à l'exemple d'Apicius, des talons de chameaux, des crêtes prises sur des coqs vivants, des langues de paonset de rossignols, parce que c'était, disait-on, un préservatif contre la peste. Au cha- pitre xxvirr, on lit qu’il fit quelquefois servir sur sa table des autruches et des chameeux, disant qu'il était com- mandé aux Juifs d'en manger, — Or, précisément la loi de Moïse défend aux Juifs de manger de tout animal dont le pied est fendu (Lévitique, x1, 3 etk). Les Arabes disent que c’est Jacob qui interdit aux Juifs de manger du chameau, parce qu'il leur occasion- nait fréquemment la sciatique ; c’est ce que le savant Damir, dans le chapitredu chameau, explique ainsi: « Le Dieu Très-Haut a dit. aux Hébreux :je vous permets de manger du chameau; la défense d’user de cette nourri- ture fut faite par Israël, c'est-à-dire Jacob (auquel soit la paix !). Lui-même mangea longtemps de cette viande et but le lait des chamelles, et, aussi longtemps qu'il fut en santé, il en usa largement et avec plaisir. Mais la cause pour laquelle il la prohiba c’est que, pendant ses pérégrinations dans le désert, il fut atteint du mal scia- tique; or, ne pouvant attribuer cette maladie qu'au lait et à la chair du chameau, il se décida à prohiber l’un et l’autre. » Marmolius, dans sa Description de l'Afrique, dit : « Les Africains et les Arabes remplissent des pots et des tinettes de chair de chameau qu'ils font frire avec la graisse, et ils la gardent ainsi toute l’année comme base de leurs repas ordinaires. » (C'est absolument notre oie conservée dans sa graisse.) Prosper Alpinus, dans son Histoire naturelle, dit égale- ment qu «en outre de la chair de nombreux animaux dont se nourrissent les Arabes, le chameau est chez eux en grand honneur. Dans les principaux camps, on tue des chameaux d’un an ou de deux ans, dont la chair est avidement mangée. Cette’ chair est excellente, fine, odo- rante et suave, à ce qu'on dit ». C’est en nivôse an VIT {décembre 1798) que le général Bonaparte concut le projet de faire monter des soldats à dos de dromadaire ; l’ordre du jour qui eréa le régiment est du 20 nivôse; le voici : « Ordre du jour du 20 nivôse an VIT. « BONAPARTE, GÉNÉRAL EN CHEF, ordonne : « ARTICLE PREMIER. — Il sera créé un régiment de dro-- madaires qui sera composé de deux escadrons ; chaque escadron, de quatre compagnies; chaque compagnie,d’un capitaine, d’un lieutenant, d’un maréchal des logis chef, de deux maréchaux des logis, d’un brigadier fourrier, de quatre brigadiers, d’un trompette, et de cinquante dro- madaires. « ART. II. — Chaque escadron sera commandé par un chef d’escadron; le régiment par un chef de brigade, un adjudant-maior, un quartier-muitre et des chefs ouvriers aécessaires, «ART. IT, — Les hommes seront montés sur un dro- madaire, armés de fusil, baionnette, giberne, comme l’in- fanterie, et d’une très longue lance. Ils seront habillés de gris, avec un turban et un manteau arabe, conformé- ment au modèle qui sera fait. «ART, IV. — L’ordonnateur en chef, les chefs de bri- gade Bessières, Detrée, Duvivier, se concerteront pour faire confectionner un modèle d’harnachement et d’habil- lement complet, qui sera remis à l'état-major général le25 nivôse au plus tard. Signé : « BONAPARTE. » Pararrêté du 28 nivôse,le chefde brigade (colonel) Ca- valier, de la 12e demi-brigade légère, est nommé com- mandant du 1° escadron du régiment des dromadaires. L'arrêté de nomination est ainsi conçu : « Le général en chef, connaissant la bravoure, la capacité et l’activité du chef de brigade Cavalier, ordonne qu'il prendra le com- mandement du 1er escadron durégiment des dromadaires. Il s'occupera sur-le-champ des quatre compagnies à ses ordres.» Voici guerre. La bosse servait de noyau à une large selle armée d’étriers. Dans le principe, comme je l'ai dit plus haut, on y fit asseoir deux hommes se tournant le dos ; l’un des deux servait de guide, l’autre était plus libre de ses mouvements; mais on vit promptement les inconvé- nients de ce mode de locomotion et l’on y renonca, l’homme qui faisait face en arrière étant jeté à bas dès le premier temps de trot. Ce fait, mal connu, explique la contradiction qui existe entre les différents rapports que l’on a faits sur ce nouveau genre de cavalerie. M. Martin, dans son Histoire de l'Expédition d'Egypte, est de ceux qui ont avancé que l'animal portait toujours deux hommes adossés, regar- dant, l’un devant, l’autre derrière, sans faire remarquer qu'il fut promptement abandonné, quoiqu'il eût été, comme on l’a vu, mis en pratique par les anciens. Une des deux narines, la droite, était percée et l’on y passait un anneau {1}, auquel s’attachait une corde- lette simple ou double servant à arrêter ou à avertir l'animal ; un licou servait à le diriger. Une partie des bagages et des vivres était placée dans les poches de la selle sur les flancs de la bête; le fusil, attaché à la selle du côté droit, comme d'ordinaire; tout le hanarche- ment était parfaitement combiné, comme l’équipe- ment. Il y avait aussi des chameaux et des dromadaires non montés,chargés des bagages, tentes, entraves, outres pleines d’eau, munitions, vivres, tels que fèves, orge, etc. Pour dresser le dromadaire, il suffisait d’une semaine, quelquefois plus, suivant son âge. D'abord, le militaire se faisait suivre à pied par l’animal, en faisant toutes sortes d’évolutions et sans le tenir: ensuite il montait le quadrupède ; puis il l’accoutumait à se laisser diriger avec les guides. On sait que le chameau, chargé ou non, s’agenouille et s'accroupit à certain cri des chameliers ; ce cri, est ana- logue à celui que pousse l’animal lui-même; avec un autre cri on le fait se relever; nos soldats, enimitant ces cris, vinrent facilement à bout de faire accroupir leurs dromadaires, chose nécessaire pour les monter commo- dément ou pour en descendre, car les étriers n'auraient pas suffi pour cela. Ce régiment était entièrement composé de fantassins, pour ne pas affaiblir la cavalerie, L’empressement fut comment était harnaché le dromadaire de (1) Cet usage est très ancien. Voyez Bochart, Hierozoicon, tape LE NATURALISTE grand de la part de ces soldats, maïs on rejeta plus de la moitié de ceux qui se présentèrent, afin de n’avoir que les meilleurs hommes. Du commencement à la fin, plus de 1.500 hommes en firent partie, sans que l’ensemble dépassât jamais 450 à 500 soldats; beaucoup de mili- taires ne pouvaient supporter la fatigue de ce service à cause des mouvements allongés et saccadés de l’animal, qui provoquaient le mal de mer etlecrachement de sang; c’est pourquoi il fallait fréquemment les remplacer par des hommes valides. Ordinairement, quand ils s’enfonçaient dans le désert, les dromadaires portaient pour dix jours de vivres. Kléber avait dessiné et colorié lui-même l'uniforme du régiment, qui se composait de trois tenues différentes. La grande tenue consistait en pantalon rouge, un dol- man bleu de ciel, des bottes à la hussarde, un turban blanc surmonté d’une haute aigrette jaune, et un ample burnous rouge fixé sur la poitrine par deux rangs de brandebourgs. Cet éclatant uniformeressemblait à celuique Davidavait dessiné pour l'Ecole de Mars :, « Aussi ce grand artiste, dit un des officiers de l'armée d'Égypte dans le Journal des sciences militaires), s'anima-t-il d’uu vif intérêt quand, dans les récits qu’il sollicita souvent de nous sur l’expé- dition d'Egypte, nous lui racontâmes l'effet produit par ce costume aux obsèques de Kléber, à l'instant où, l’armée pénétrant dans l’enceinte où nous venions de déposer les restes de notre général en chef, les droma- daires parurent à leur tour au débouché d’une gorge étroite. Lorsqu'ils se furent formés en bataille devant le cercueil, et que, relevant rapidement leurs armes incli- nées, les cavaliersexécutèrent leurs feux, en jetant sur le corps de Kléber un faisceau de couronnes de lauriers et de cyprès entrelacés, un mouvement prononcé d’admira- tion chez tous les assistants manifesta l'impression que produisait ce costume à la fois antique et moderne, asia- tique et européen. » Ce beau régiment fut toujours sous les ordres du colo- nel Cavalier, tant qu’il demeura en Égypte ; au retour de l’armée d'Orient en France, on en dissémina le person- nel dans les divers corps de cavalerie ou d'infanterie. _ Presque de nos jours,les généraux Yuzuf, Carbuccia et Marey-Monge ont essayé de ressusciter en Algérie le régiment des dromadaires au moyen de meharis, faisant, au trot, jusqu’à 60 et même 100 lieues par jour (1). Mais on se heurta, paraît-il, à l’insouciance et surtout au mau- vais vouloir de nos soldats et de l'Administration. (A suivre.) E.-N. SANTINI DE RIOLS. CHRONIQUE & NOUVELLES Les bœufs momifiés de l’ancienne Égypte. — Les protozoaires venimeux. — Les épines des plantes dans les proverbes. — Les poissons de la vallée de Grésivaudan. On sait que les Égyptiens avaient la manie de la momification et le nombre des animaux qu'ils ont ainsi conservés est invrai- semblable. M. le Dr Lortet étudie depuis quelques années cette faune momifiée, dans le but surtout dela comparer avec la faune actuelle. D'après ses études, par exemple, les squelettes de (1) Mémoire du baron Henri Aucapitaine sur le Mehara. Bulle- tin de la Société zoologique d'acclimatalion, année 1854 t. I, p. 229. 237 bœufs appartiennent tous à une même espèce qu'il assimile au Bos africanus qui se trouve encore aujourd'hui en troupeaux immenses dans l'Afrique centrale. C’est évidemment cette race qui fournissait aux prêtres les animaux vénérés dans les temples sous les noms d’Apis ou de Mnœvis. Plusieurs momies complètes de ces Bovidés viennent de Sakkara ou d'Abousir. Ces animaux appartiennent tous à des mâles et ont pu être admirablement remontés. Ces taureaux, ainsi que le raconte Hérodote, ont dû être enterrés ; puis les ossements ont été exhumés lorsque les chairs étaient tombées en putréfaction ; alors seulement les diffé- rentes pièces du corps et des membres ont été barbouillées de bitume étendu par des coups de pinceau et irrégulièrement dis- tribué. A Sakkara et à Abousir, lieux de sépulture pour les bœufs, ces squelettes, entourés de nombreuses bandelettes, présentent la forme d'un bœuf vivant, la tête haute, les jambes de devant repliées sous le ventre ainsi que les jambes de derrière. C'est la position des énormes taureaux de marbre qui couronnent les hautes colonnes de Suze. Un seul animal n’est pas renfermé dans une de ces momies factices, mais ordinairement les ossements plus ou moins incomplets de sept à huit individus. Le bœuf Apis, à sa mort, est toujours momifié isolément, et sa momie est toujours reconnaissable au triangle équilatéral, en toile brune, cousu sur les bandelettes recouvrant la région frontale. Les lieux de sépulture où l’on ensevelissait les restes des bœufs mâles étaient nombreux, car on rencontre un peu partout des cime- tières à l'usage de ces animaux renfermant une immense quan- tité de momies entassées dans les galeries creusées à l'extrémité de puits très profonds. Les principales de ces nécropoles sont très certainement celles de Sakkara et d'Abousir, oùles premiers voyageurs qui ont exploré cette région, ont vu d'innombrables momies qui, malheureusement, ont été souvent recueillies pour le service des raffineries de sucre. A côté de ces tombes de bœufs vulgaires, se trouvent des Serapeum où étaient ensevelis, avec de grands honneurs, les restes des Apis sacrés, vénérés surtout à Memphis. Ces bœufs Apis, comme on le sait par Hérodote, devaient être de couleur noire avec des taches blanches disposées régulièrement. Ils avaient sur le front un triangle blanc et, du côté droit, une autre tache en forme de croissant, Les autres taureaux sacrés, de couleur claire, appelés Mnœvis, étaient consacrés à l’Afoum, ou le soleil couchant, dieu d'Héliopolis. Les nécropoles bovines de cette ancienne ville n'ont pu encore être découvertes. On ignore donc à quelle race pouvait appartenir le bœuf Mnaævis adoré dans cette localité comme étant l’incarnation du dieu Rä Cependant, d’après quelques ossements trouvés dans un tombeau par M. Maspéro, on peut croire que le bœuf Mnævis était d’une autre race, bien plus forte, que celle du bœuf Apis. Les bœufs dessinés sur les monuments de l’ancienne Égypte, temples ou tombeaux, montrent des animaux de deux races bien différentes l’une de l’autre. La première, la plus commune, est représentée par de grands animaux, toujours très hauts sur jambes, à cornes très développées, dirigées suivant le plan du front en demi-cir- conférences, ou bien disposées en forme de lyre. La seconde race est figurée par des animaux également élancés, mais armés de cornes très courtes, dirigées en dehors et en haut. Presque tous ces animaux portent une bosse plus où moins développée sur le garrot. Sur certains monuments, les Égyptiens ont figuré une race privée de cornes, portant uu chignon très élevé. M. Lortet a reçu des crânes de cette espèce provenant de la tombe d’une prêtresse de la déesse Hathor. Les Égyptiens avaient donc déjà su, à une époque très reculée, créer par sélection une race de bœufs sans cornes semblables à celle dite d’Argus, si recherchée actuellement par les éleveurs anglais. Il est intéres- sant à noter que, de nos jours, depuis Wady Halfa jusqu’au Caire, c’est le Bos brachyceros, à cornes très petites, à robe de couleur ordinairement de rouge foncé, rarement noir ou blanc, qui domine dans la campagne. En Haute-Égypte, M. Lortet n’a pu voir un seul animal à longues cornes, tel qu'il est représenté si souvent sur les monuments, et semblables à ceux qui se trouvent dans les nécropoles d’Abousir et de Sakkara. Partout on ne rencontre aujourd'hui que le Bos brachyceros, de même stature que celui qui se trouve communément dans les vallées du Liban, de la Bahâa ou en Mésopotamie. Seulement en Syrie, la robe du Brachyceros est généralement noire avec des taches blanches. A cause du manque absolu de bons pâturages, il est toujours d'une taille très inférieure à celui d'Egypte. On peut donc affirmer que le véritable Bos brachyceros n'était que très rarement élevé par les Égyptiens de l'Ancien Empire, ou, du moins, qu'ils ne l’ont pas jugé digne d’être momilié. Les bœufs à longues cornes des anciens Egyptiens sont tout 238 simplement ceux qui habitent par milliards depuis Khartoum jusque dans la région des grands lacs et peut-être plus loin. encore, dans l'Afrique centrale. C’est certainement celle qui est très bien représentée par Schweinfurth dans son ouvrage inti- tulé : Au cœur de l'Afrique. Ce sont de grands bœufs, hauts sur jambes, portant une bosse plus ou moins prononcée ou gar- rot, à cornes en forme de lyre ou en croissant. Chez les Dinka sur le Bahr el Gazal, les enclos à bestiaux renferment presque toujours de deux mille à dix mille têtes de bœufs; il y a là par- tout des troupeaux immenses comme chez les anciens Égyptiens et constitués évidemment par la même espèce. Comme nous le disions plus haut, les restes d'une autre race ont été envoyés à M. Lortet. Ce sont des cranes de bœufs sans cornes trouvés dans le tombeau d'Ament, prêtresse de la déesse Hathor (pourquoi a-t-elle tort cette déesse?) à Deir el Babari, près de Thèbes. Cette tombe dont la date est très précise, ser- vait de sépulture à la onzième dynastie des princes de la Haute- Égypte ; ces ossements appartiennent tous à de jeunes individus, âgés probablement de moins de deux ans, n'ayant point été momifiés, et ne portant aucune trace de badigeonnage au bitume ou au natron. Ils proviennent certainement de veaux dépecés au moment des funérailles et dont certaines parties musculaires ont été placées, après avoir été trempées dans le natron, dans la caisse funéraire où elles ont été trouvées. Les os des membres du bassin et de la colonne vertébrale manquent entièrement. Les crânes de ces animaux ne portent absolument aucune trace d'une encornure quelconque, mais sont caractérisés comme ceux des Angus, bœufs actuellement vivants, par un chignon extrêmement soulevé, qui leur donne un facies tout à fait spécial Il était donc du plus haut intérêt de rechercher, en comparant les crânes de Deir el Bahari à ceux d’Angus naturellement privés de cornes, Où à des individus privés de ces appendices pendant le jeune âge, si ceux de l’ancienne Égypte provenaient d'une race ou bien d'animaux traités par la cautérisation de leurs cornes. Un examen de toutes ces pièces a prouvé que l’ablation des cornes produite facticement par la main de l'homme ne se reproduit jamais par la génération. Il est donc permis aujourd’hui d'affirmer que les anciens Égyptiens ont su créer par sélection sexuelle une ancienne race de bœufs sans cornes, semblable à celle d'Angus, à la suite d'une monstruosité qui a dû se produire spontanément. Il en est certainement de même pour les races sans cornes signalées par Stanley au sud-ouest du lac Albert-Nyanza. * x # On trouve des animaux venimeux un peu dans tous les groupes d'animaux, même, comme le dit M. Phisalix dans un article sur ce sujet, chez les Protozoaires. On sait que les Infusoires pré- sentent un corps ovoide, recouvert de cils vibratiles, et une bouche entourée d’une armure de crochets et de flagelles qui leur sert d'arme offensive pour saisir d’autres Infusoires dont ils se nourrissent, À côté de ce type très répandu, il existe d’autres espèces qui rampent lentement et qui décochent contre les pre- miers leur arme empoisonnée. Ces Infusoires venimeux qu'on désigne, à cause de la lenteur de leurs mouvements, sous le nom d'Acinètes (de deux mots grecs voulant dire : sans agilité), ne possèdent ni bouche, ni cils vibratiles ; leur corps, formé par une masse protoplasmique, est limité par une mince membrane cuti- culaire. Ce qui les distingue des autres Infusoires, c’est la pré- sence de nombreux tentacules terminés par une sorte de bouton ; on pourrait croire tout d'abord que ce sont des organes de loco- motion ; il n’en est rien, car ces tentacules existent aussi sur des Acinètes fixés au sol et complètement immobiles. Leur usage est tout autre ; ils servent à la capture de la proie. Il est curieux de constater que ces êtres, si agiles à l’état normal, restent accro- chés à l'extrémité d'appendices si ténus. Dès qu'ils ont été tou- chés par le bouton terminal, ils demeurent comme stupéfiés, et l’Acinète les vide au moyen de ses suçoirs. C’est que l’Infusoire sécrète un poison d'une grande énergie, un venin qui anesthésie et qui paralyse. D'autres espèces d'Infusoires non seulement pos- sèdent un venin, mais aussi un appareil d'inoculation spécial. Ainsi, le Plagyopyla fusca possède sous sa cuticule un nombre considérable de capsules ovoides appelées trichocystes, contenant en même temps le dard et le poison. Quand l'animal attaque ou se défend, il contracte ces capsules et projette sur la proie ou sur l'ennemi des flèches empoisonnées. x %% M. Charles Rozan vient de publier un intéressant ouvrage sur les végétaux dans les Proverbes (1), faisant en quelque sorte (1) Ducroco, éditeur. Paris, 1905. LE NATURALISTE suite à un précédent relatif aux animaux considérés au même- point de vue. Il serait trop long, bien entendu, de dire tout ce qu'il contient, mais à titre d'exemple de la « manière » dont le sujet est traité, nous reproduirons en partie ce qu'il dit des épines. De même que la rose est l'emblème de ce qui est doux. agréable et charmant, l'épine sert par opposition, à représenter ce qui est dur, disgracieux et pénible : « Tel ne trouve que des roses, à dit Pétrone, {el autre que des épines. » La plainte est trop familière à la voix humaine pour qu’on n’entende pas mur- murer souvent : La vie est hérissée d'épines. Il y a aussi les difficultés de la science, les côtés arides de certaines études : « Après avoir cueilli avec. votre Altesse Royale les fleurs de la poésie, il faut passer aux épines de la métaphysique. » (Voltaire, Lellres au prince de Prusse, 19.) Fénelon a parlé, dans Télémaque, des épines du mariage. Etre sur des épines, avoir une épine au pied, c'est être dans. une conjoncture difficile ou dans une grande inquiétude. On dit dans le même sens et avec plus d’anxiété encore, être sur des charbons ardents. Un chemin d'épines est celui où les obstacles surgissent, où la douleur et parfois même le remords se font sentir. « Avant de vous engager dans la voie où l'on se perd, a dit un moraliste, songez qu'il vous faudra marcher sans cesse et souvent malgré vous, avec des pieds toujours plus sensibles, sur des épines toujours plus dures, jusqu'à Ja fin d’une pénible et détestable route. » Je vais par un chemin d'épines et de flammes Te retenir un lieu digne de ta vertu. {RoTrou, Saint-Genest, acte IV, sc. 1v.) Marcher sur des épines impliquant l’idée d’une situation très pénible, l'expression de soulagement devait être tout naturelle ment se tirer une épine du pied, surmonter une difficulté, être délivré d’un grand embarras ou échapper à un ennemi. Il a pris l’hamecçon, Courage ! s’il se peut enferrer tout de bon, Nous nous ôtons du pied une fâcheuse épine. (MoLièrEe, L'élourdie acte III, sc. 11.) L'épine autrefois, désignait le mal même, le méchant : L'épine en naissant va la pointe devant, voulait dire que le naturel du méchant se révèle dès la plus tendre enfance ; c’est dans ce sens que les Anglais disent : De bonne heure pique ce qui deviendra une épine. Autrefois aussi, on invitait à ne pas marcher nu-pieds ceux qui rendaient eux-mêmes les chemins impraticables, en disant : Qui sème épines n'aille déchaux, qui travaille à faire le mal ne s'expose pas à en subir les consé- quences. Enfin, comme il y a des plaisirs et aussi des honneurs qui ne s’obtiennent qu'au prix de grands sacrifices à notre dignité ou à nos goûts, il y avait un proverbe énergique pour dire : Trop cher achète le miel qui le lèche sur des épines. Mais le grand proverbe... épineux, celui qui date de loin et qui se répète toujours, c’est : [ll n'y a pas de roses sans épines. Nulle vérité n’a été moins contestée, nulle n’a été proclamée plus universellement sur tous les tons et sous toutes les formes. Rose ne naïîl pas sans piquerons, dit le vieil adage. La rose et l'épine sont sœurs, elles naissent d’une même tige, elles sont inséparables. L'amour d'épines : est, comme on sait, tout particulièrement doté Seais-tu bien qu'amour a de coustume D'entremesler ses plaisirs d’amertume ? (MAROT.) Mais ces épines-là, parait-il, ne sont pas de la même espèce que les autres : s’il faut en croire les poètes, elles sont cruelles avec délices : pod Ce que m'ont appris les ronces et les épines, C'est qu'il n’est rien de bon au monde que d’aimer, Que même les douleurs de l'amour sont divines. \ (E. AUGIER.) S'il est vrai qu'il n’y à pas de roses sans épines, il est rare. que les unes ne soient pas toujours là pour consoler un peu des. autres, à moins qu'on ne soit, momentanément, si l’on en croit la légende, dans le cas du grand poète Milton, à une certaine époque de sa vie. Devenu aveugle, il avait épousé en secondes. noces une femme très belle, mais d'un caractère violent et d’une LE NATURALISTE 239 humeur difficile ; lord Buckingham ayant dit un jour au poète que sa femme était une rose, il lui aurait répondu : «Je n'en puis juger par les couleurs, mais j'en juge par les épines.» Dans ce mélange de roses et d'épines, de joies et de tris- tesses, qui constitue notre passage ici-bas, le mieux, le plus sage surtout, pour ne pas assombrir volontairement sa vie, est de suivre l'exemple de Joubert : « Au lieu de me plaindre, dit- il, de ce que la rose a des épines, je me félicite de ce que l'épine est surmontée de roses, et de ce que le buisson porte des fleurs. » De leur meilleur côté, sachons prendre les choses : Vous vous plaignez de voir les rosiers épineux ; Moi, je me réjouis et rends grâces aux dieux Que les épines aient des roses. Il est bon, du reste, qu'il n'y ait pas de bonheur parfait, et que l’aiguillon de la douleur nous fasse parfois apprécier les dou- ceurs du bien-être. Que serait la vie sans ses épreuves ? x 74 D'après M. Louis Léger, on peut grouper ainsi les poissons qu'on rencontre dans les cours d’eau de la magnifique vallée du Grésivaudan, que connaissent tous ceux qui sont allés dans le Dauphiné : 1° Ceux qui se tiennent constamment dans les eaux du torrent et s'y reproduisent sans les quitter : Truite, Omble, Apron, Chabot, Suiffe, Chevaine, Goujon ; 2 Ceux qui vivent par troupes au moment du frai remontant des régions basses (Rhône) : Barbeau, Chondrostome, Lam- proie ; 3° Ceux qui vivent dans les marais à eau plus chaude de la vallée, et gagnent activement ou passivement l'eau courante : Carpe, Rosse, Gardon, Brochet, Perche, Anguille. Si nous comparons maintenant la faune ichtyologique de l'Isère et du Drac, nous voyons que dans ce dernier cours d'eau manquent la plupart des poissons de la troisième catégorie et quelques-uns de la seconde catégorie éloignés par la température plus froide (Lamproie, Chondrostome). Ainsi, la topographie des vallées et la température des eaux expliquent suffisamment la différence des faunes du Drac et de lIsère. Envisagée au point de vue plus général, la faune ichtyolo- gique de l'Isère dans le Grésivaudan, est une faune pauvre, due à la basse température de ses eaux, au limon qu’elle charrie et surtout à la rareté ou l'absence de nourriture, ses bords cons- tamment érodés par la violence du courant, et les brusques varia- tions de niveau ne supportant que peu ou pas de végétation aquatique. L'enseignement important qui découle de ces constatations, c’est que, à raison de la pauvreté nutritive des deux grands cours d'eau du Grésivaudan, Isère et Drac, il n'y a pas lieu d'attendre de brillants résultats des repeuplements effectués dans leurs eaux. Ceux-ci seront bien plus profitables si on les effectue dans les petits ruisseaux qui constituent les affluents de la rive gauche de l'Isère, et dont. les eaux sont beaucoup plus pures et plus riches au point de vue nutritif, en raison de la riche végé- tation qui ombrage leurs bords. Particulièrement, en ce qui concerne l'Isère, le seul moyen d'augmenter un peu sa richesse ichtyologique serait de ménager, de place en place, dans les régions marécageuses qui les bordent, des lônes où la reproduction des poissons de la troi- sième catégorie : Carpes, Gardons, Brochets, etc., s'effectuerait avec intensité sans même qu'il soit nécessaire d'y apporter des œufs, les reproducteurs s’y rassemblant d'eux-mêmes au moment du frai. Malheureusement, ces marais, dont il existe encore quelques- uns dans la haute région du Grésivaudan, disparaissent de jour en jour pour faire place à des cultures au détriment de la richesse des eaux. Enfin, en ce qui concerne le peuplement de l'Isère en Salmo- nides, M. Léger estime que l'immersion méthodique d’alevins dans les ruisseaux affluents suffirait amplement pour l’assurer. Henri Couris. | ARAIGNÉES ET FORFICULES Une circonstance fortuite m'a tout récemment arnené à faire sur l'attitude réciproque de forficules et d’arai- gnées, quelques curieuses observations qu'il me parait intéressant de relater ici. J'avais capturé dans le voisinage du bois de Boulogne,un mâle adulte de l’Atype brun (Atypus piceus, Sulz.) (fig .1) etje l'avais rapporté vivant chez moi, me réservant d’étu- dier la facon dont il se comporterait en captivité; d’autre part, je n'étais pas fâché de chercher à connaitre le genre de nourriture qui lui conviendrait, car, une jeune femelle d'Atype que j'avais également capturée vivante au prin- En ANSE AL |] l Fig. 1 — Atypus piceus. temps précédent, s'était laissée mourir,sans y toucher, à côté des mouches vivantes mises à sa portée. Toutefois, n'ayant pas le temps, avant le lendemain, de m'occuper utilement de ma nouvelle capture, je me contentai de la placer dans un large flaconen compagnie d’une femelle de perce-oreilles commua (Forficula auri- cularia Lin.), que j'avais récoltée le même jour; j'étais curieux de savoir si mon araignées’eu nourrirait et je ne doutais pas, en tout cas, qu'à l’aide des énormes chéli- cères dont la nature a gratifié les Atypes, celle-ci ne sût mettre promptement à la raison sa compagne de captivité Fig. 2. — Mandibule d’Afypus piceus. en cas d’une attaque imprévue, d’ailleurs peu vraisem- blable, de la part de cette dernière. Or, quelle ne fut pas ma surprise, le lendemain matin, en constatant que mes prévisions ne s'étaient nullement réalisées, tout au con- traire. La Forficule,en effet, n’avait rien trouvé de mieux que de tuer l’Atype et de s’en nourrir et, bien qu'elle eût déjà presque doublé de volume par suite du repas qu’elle avait fait avec l'abdomen de cette dernière, elle n’en con- tinuait pas moins de dévorer avec avidité ce qu'elle pou- vait arracher de l’intérieur du céphalothorax. 240 LE NATURALISTE ———_—_—_—_—_—_—aa J'étais si surpris de ce spectacle que je pensai tout d’abord que l'Atype avait pu être blessée accidentelle ment et que la Forficule avait mis à profit cet état d'infé- riorité pour s’en rendre maîtresse. Cependant je voulus recourir à d’autres expériences, et, comme l’Atype n'est pas une espèce facile à se procurer, je la remplacai par une Epéire, l’Araneus diadematus CT, très abondante comme chacun sait, vers la fin de lété et pendant une partie de l’automne. L'Ar. diadematus est, à coup sûr, fort éloigné d’avoir des chélicères aussi puissanres que celles de l’Atype, mais ses dimensions, du moins celles de la femelle, sont beaucoup plus robustes que celle d’un mâle d’Atypus piceus (1). De plus, il possède des mouvements brusques, très rapides et il attaque toujours sa proie avec beau- coup d’ardeur; je choisis donc une belle Epéire bien mordante et jel’enfermai, dans les mêmes conditions que l'Atype, avec un mâle de Forficule, à pinces de longueur moyenne, mais extrêmement robustes. Oh! ce ne fut paslong,; dix minutes à peine et l’Epéire était hors de combat. Voici comment les choses se pas- sèrent. La Forficule n'avait pas fini de faire le tour de sa prison qu’elle rencontrait l’araignée, mais celle-ci, au lieu d'attaquer, se contenta de se mettre sur la défen- sive, les mandibules grandes ouvertes,et cherchant, d'une facon évidente à éviter l'attaque du perce-oreilles; celui-ci, tout au contraire, après ne s'être aucunement gêné pour aller placer sa tête tout à côté des chélicères de l’Epéire se mit à l’ausculter sans vergogne à l’aide deses antennes puis, brusquement, il fit volte-face, présentant ses forci- pules largement ouvertes tout en tenant son abdomen très fortement relevéet incliné de trois quarts, de façon à laisser le moins de prise possible aux chélicères de l’araignée. Celle-ci, après avoir reculé petit à petit, toujours pour- suivie par les forcipules de son ennemi qui s’obstinait à les lui fourrer sous le nez (c’est le mot), se décida à se jeter sur lui avec cette vertigineuse rapidité qui carac- térise la tactique de ses pareilles, mais cette marque d'énergie, d’ailleurs tardive, ne fut couronnée d'aucun succès. Tout d’abord étourdi par la soudaineté de l'attaque, maître Forficule qui avait, au reste, pris le soin d’opposer à l'atteinte des chélicères le dernier arceau si accidenté et si fortement chitineux de son abdomen, ne tardapas à se ressaisir et se mit à se promener tran- quillement, tirant après lui l’araignée dont ilavait serré une des pattes entre la denticulation bastlaire de ses for- cipules. Que s’était-il passé exactement, t-il ensuite quand, après une seconde lutte aussi violente que rapide, l’araignée resta définitivement étendue sur le dos, sans plus faire aucun mouvement? Il me serait très difficile de le préciser, car l’araignée, évidemment serrée à un moment donné (mais où ?) par lesredoutables pinces de sonadversaire, ne portait aucune trace apparente et ne laissait échapper aucune sérosité indiquant une blessure. Le lendemain de cette expérience, je la renouvelai dans lesmêmes conditions avec une Epéire de la même espèce, mais, cette fois, je m'ingéniai à choisir ce que je pus trouver de mieux dans le genre, c'est-à-dire un spé- que se passa- (1) Voir Hist. nat. de la France, 14° partie : Araignées (Ou- vrage couronné par la Société Entomologique de France, prix Dollfus, 1905), cimen très vigoureux, gras à faire plaisir et dénotant une grande combativité, en un mot une bête superbe. Le mâle de Forficule choisi était le vainqueur de la lutte de la veille, soit un animal déjà fatigué et d'autant plus affaibli qu’à l'encontre de la femelle, vain- queur de l’Atype, il n'avait, lui, entamé en quelque par- tie que ce fût, le corps de sa victime. Or, à quelques variantes près, dues, soit à la plus grande vigueur de l'araignée, ou à toute autre cause, les choses se passèrent exactement comme elles s'étaient passées la veille. J'avais pu croire un moment qu'il en serait autrement, car, après être restée assez long temps sur le dos, dans une immobilité absolue, l'Épéire s'était brusquement relevée et avait rageusement enfoncé ses chélicères sous les élytres de la Forficule qui avait été un peu longue à se remettre de cette attaque. Il faut croire cependant que les replis des ailes fines ou l’arceau correspondant avaient suffi à neutraliser les morsures de l’araignée, car, après reprise de la lutte, ce fut encore elle qui resta définitivement sur le carreau. De même que pour la précédente, pas de blessure ap- parente. Il est donc bien certain que c’est l’armure de la Forfi- cule qui lui sert admirablement à braver l’action et l'effet des chélicères de nos araignées même volumi- neuses, car, ayant fait avec une forte larve de Staphylin la même expérience qu'avec des Forficules, cette larve ne tarda pas à être tuée et dévorée par l'Épéire malgré qu'elle se fût admirablement défendue tant avec ses mandibules qu’au moyen de soubresauts extravagants bien propres à effrayer et à décourager un animal aussi nerveux et aussi impressionnable qu’une araignée. Mais pour si utile que puisse être cette armure, le point intéressant à élucider n’en reste pas moins celui de savoir quel est exactement le moyen d'action qui per- met à la Forficula auricularia de mettre si subitement hors de combat les grosses araignées enfermées avec elle. L'’odeur si caractéristique que dégage cette espèce y entre-t-elle pour une bonne part? En même temps qu’elle leur oppose ses forcipules fortement écartées, met-elle en jeu des sécrétions glandulaires qui affec- tent l'organisme de ces animaux? Je l'ignore abso- lument, n'étant pas en mesure de me livrer à des recherches approfondies à ce sujet. Ce qui paraît certain est, qu'enfermées avec des Forfcules, les Epéires cher- chent à les éviter et que leur attaque lorsqu'elle se pro- duit, n'est qu'un moyen extrême de défense, défense, comme nous l'avons vu, extrêmement précaire. LOUIS PLANET. LA PRÉHISTOIRE EN FRANCE Objets de Bronze. — Un Seau à côtes (type d'Hallstatt). Vases de bronze de fabrication étrangère. Ecuelles. Œnoché. Vase surmonté d'un coq. Plateau avec orne- ments. Epingles; les fibules, plus fréquentes qu'à l’époque du Bronze. Un magnifique trépied en bronze avec 4 têtes de grif- fons et un trépied en fer. Fils et filigrane. Boutons. Rasoir. Bracelets. Torques simples et à pendeloques. Anneaux simples et à enrou- LE NATURALISTE 241 lement. Croissants et anneaux de suspension, Appliques Rondelles. Simpulum (cuillère à sacrifice). Brassards. Jambières. Cuirasse gravée d’origine grecque. Bande de roues. Boîtes à essieux. Plaques de ceinturon gravée et re- poussée. Objets de Cuivre. — Grelot. Objets en Or. — Grand diadème. Grand cercle. Coupe. Bracelet fermant par un double crochet. Torques. Bijoux. Disques. Coupes. Ornements de casque. Objets de Terre. — On trouve une poterie indigène grossière, quoiqu'en progrès sur l'âge précédent, de grandes amphores de terre cuite et de la Poterie noire. Verre. — Perles bleues de fabrication étrangère. * Ambre. — Perles en ambre. Ambre faconné, Rondelles. Silex. — Eclats de silex et silex taillés. Dents. — Dents d'animaux, de sanglier. Lignite. — Bracelets de lignite et de jais. Brassards Pierre à aiquiser. Ornements en cuir repoussé. Traces d’étoffes. Bois carbonisé. Le mobilier des Tumuli de cette époque présente un curieux mélange d’un art indigène encore grossier avec des produits de l’art gréco-étrusque amenés au fond de la Gaule par des guerres heureuses et plus encore par le commerce. 2. — ÉPOQUE GAULOISE. Cette époque a une durée de deux siècles et se termine à l’époque de la conquête romaine. Elle se divise en trois phases : 4° Phase caractérisée par les belles tombes de la Cham- pagne à inhumation, alors que les Gaulois de l'époque de César professaient l’incinération ; 20 Phase caractérisée par les restes recueillis dans les blockhaus de la Tène (Suisse) ; 30 Phase caractérisée par les objets provenant des cités de Saint-Maur, de Bibracte, d'Alésia. A. — Phase des tombelles de la Marne. Elle a duré de 420 à 250 avant J.-C. environ. Durant cette phase, le seul mode de sépulture a été l’inhuma- tion. Les tombes de la Marne ne présentent jamais de monnaies. L’épée gauloise de la Marne est plus courte que celle de la Côte-d'Or; se rapproche de l’épée romaine. Les vases en argile, habilement façconnés et décorés, ont remplacé les vases de bronze qui paraissent indi- quer des populations plus sédentaires que celles des tri- bus gauloises de la Côte-d'Or. Il existe dans le bassin de la Marne plus de 100 cime- tières gaulois, et on y a fouillé plus de 5.000 tombes. Le type est la tombe la Gorge Meillet (M. de Fourdri- gnier) et qui a été reconstituée. La tombe quadrangulaire est creusée dans la craie ; il y a deux sépultures superposées : Au niveau supérieur, un squelette avec une épée de fer, que l'on avait cru être celui de l’écuyer ou le con- ducteur de char du chef enseveli, mais c’est une sépul- ture plus récente, adventice surajoutée. Plus bas, dans son char dont on voit les bandes de roues en fer et les essieux en bronze, était la sépulture d'un chef, il avait au bras gauche un bracelet d'or; sur | a ————_—_—_—_—_ ——_——————" —— la poitrine, quatre boutons en bronze à dessins géomé- triques retiennent une étoffe dont on a trouvé les restes, une fibule en bronze à tête dorée, des pointes de lance et de javelot, une épée de fer, un casque conique pointu. Localisation des Tombes de la Marne. C’est surtout dans le département de la Marne qu’on les rencontre. Outre la tombe de Somme-Tourbe, celle de La Cheppe et de Somme-Bionne, tombe à char où l’on a trouvé une coupe peinte à figure rouge représentant un discobole et qui permet de la dater comme postérieure au ve siècle avant J.-C., on peut citer encore celles de Saint-Jean-sur-Tourbe, de Berru, de Warge-Moulin, de La Cheppe, de Bussy-le-Château, d’Auves, de Vitry- lez-Reims, de Jonchery-sur-Suippes. La tombe de Catillon est une sépulture sous Tumulus. Dans l’Aisne, on trouve encore la tombe de Chas- semy. En rapport avec les tombes de Berru et de Bussy- le-Château, on a découvert des campements gaulois où l’on a rencontré des débris de cuisine, des fragments de poterie, des revêtements de cabanes en terre grasse por- tant l'empreinte des branchages qui formaient les parois et le toit, des ossements d'animaux, etc. Les tombes de la Marne nous indiquent un foyer de civilisation de deux à quatre siècles antérieurs à la con- quête romaine et qui sera remplacé par la civilisation plus rude des Belges de César : c’est une civilisation de populations plus sédentaires que celles des Gaulois de la Côte-d'Or; aussi la poterie est plus développée et les vases de verre sont plus rares. Mobilier des tombes de la Marne. Objets de fer. — Epées. — On a trouvé dans les tom- belles des épées avec leurs fourreaux de fer; les unes ont une soie plate; d’autres sont terminées par un bouton de fer, mais en général elles sont d’un type plus ancien que celles d’Alésia et plus courtes que celles de la Côte- d'Or. Le type caractéristique est à soir ronde ou carrée, terminée en tête de clou ; le fourreau est en fer, parfois en bois, avec une bouterolle indépendante, en Iyre, maintenue par une double agrafe parfois en bronze; le mode de suspension est un petit pontet perpendiculaire, attaché à de grosses chaines de fer tordu, sans ceinturon à plaques estampées. Poignards à manche en os, le fourreau est parfois en bronze. Pointes de javelot et de lance. — Le fer de lance est grand, à nervure et à douille élancée. Des débris de chars. — Ces chars avaient des roues très hautes, à bandes très minces, qui convenaient aux plaines du nord de la Gaule bien mieux que les roues, beaucoup plus fortes, des chars des Tumuli de la Côte- d'Or. (Cercles de roues en fer, garnitures de roues, ron- delles d'essieux et de moyeux, garnitures et armatures de timons.) Mors de fer (filets), Ornements de chars ornés de corail. Autres objets de fer : couteaux, ciseaux, rasoirs, un umbo de bouclier, clous, crochets, poignées, fibules, fibules en arbalète. Les Torques des tombes de la Marne paraissent réser- vées aux femmes; on ne les retrouve jamais associées aux armes. On a aussi trouvé de grandes phalères de fer ajourées 242 de dessins compliqués et délicats comme de la dentelle, d'un travail semblable à d’autres phalères de bronze, ornées de corail : c’est un travail de ciselure très habile qui devait demandèr sans doute l'emploi de la lime d’acier trempé. Des objets de bronze : anneaux, bracelets, fibules, dont un couple de fibules réunies par des chaines de bronze, pendeloques, godets, clous, rivets, rouelles, phalères. Les fibules très nombreuses à queue retroussée rejoignant l'arc, en tête de canard, souvent ornée de corail, sont caractéristiques. Torques de bronze réservées aux femmes comme les torques de fer, Ces torques, en général à bouton, peu- vent être plus compliquées que celles de l'âge du bronze; parfois elles sont lisses, mais elles peuvent pré- senter des reliefs, des enroulements tors, des bos- settes, des ornements soudés ou superposés, se ter- miner en coin ou par des cupules, des disques opposés, des anneaux, des crochets, ou même avoir leurs extré- mités soudées de facon à présenter un cercle complet. Bracelets de bronze ouverts ou fermés, avec ou sans ornements, avec ou sans bélière. Parmi les objets de bronze, on trouve des œnochoes caractéristiques. de la phase, mais ni cistes, ni situles, ni rasoirs, ni trépieds. Les casques sont coniques, en tôle de bronze gravée, avec ornements de corail. Objets d'or. — Boucles d'oreille et nombreux bijoux. Bijoux divers. — Colliers avec des perles de verre de couleurs, des perles d'ambre, de fer, de jayet, d’os, de pierre. Anneaux de bronze avec ou sans chaton de verre de couleur, Anneaux de verre faisant pendeloques. Les perles de verre sont bleues, blanches, vertes. Pende- loques. Dents perforées. f Corail, — Les tombes de la Champagne ont encore fourni des fibules à boutons de corail et d’ornements de corail. Cette matière qui provenait des îles d’Hyères manque complètement à Alésia et à Bibracte, comme elle manquait à l'époque Hallstatienne. (A suivre.) Dr ETIENNE DEYROLLE. LES CHENILLES DU « RHAMAUS INFECTORIA » L. () Voici une très intéressante addition à faire à la liste des chenilles qui se nourrissent du Rhamnus infectoria L. C’est celle de la chenille de la Gnophos Daubearia B., sur la nourriture de laquelle on ne possédait que des rensei- gnements très incomplets sinon tout à fait erronés. En 1900, j'avais trouvé déjà cette chenille sur le Rham- nus alaternus L., mais, cette année, je l'ai prise sur l’in- fectoria, toujours dans l'Hérault. : Voici les époques de cette Gnophos : L'œuf passe l'hiver et éclôt en avril. La chenille est à taille en mai et se chrysalide au commencement de juin. Le papillon paraît en septembre. P. CHRÉTIEN. (1) Voir le Naturaliste, n° 430 du 4er février 1905. / LE NATURALISTE = LE « VESPERUS XATARTI » Un certain nombre de larves s’attaquant aux vignes m'ont été adressées des Pyrénées-Orientales. Ces larves appartiennent à un insecte coléoptère de la famille des longicornes nommé Vesperus Xatarti, et causent aux vignes dans certains endroits du Midi, de sensibles dé- gâts. L'insecte parfait (mâle) mesure de 18 à 22 milli- mètres de longueur, de couleur grisâtre, tirant sur le brun, prothorax long, étroit en avant, s’élargissant peu à peu en arrière; élytres parallèles, planes, recouvrant en- tièrement l'abdomen et sur lesquelles on remarque ordi- nairement quelques traces! de nervures, antennes dépase sant la longueur du corps. La femelle est un peu plus longue (20 à 33 millimètres), prothorax plus globuleux, élytres plus courtes que labdomen, ailes inférieures avortées, ne permettant pas le vol, abdomen brunâtre, très renflé avant la ponte, antennes dépassant à peine la moitié de la longueur du corps. La larve au moment de son éclosion diffère beaucoup par la forme de celle adulte en ce qu’elle est aussi allon- gée que cette dernière est courte, la partie latérale des segments est garnie de longs poils groupés par trois, for- mant pinceau. A l’âge adulte cette larve mesure environ 25 milli- mètres, le corps est de couleur blanchâtre composé de douze segments non compris la tête, qui est également blanchâtre et couverte de poils blonds, mandibules blan- ches à la base, brunes à l'extrémité, fortes et peu arquées, abdomen composé de neuf segments, les six premiers aplatis sur le dos en forme de plaques, pattes assez déve- loppées. Cette larve qui est aveugle a les segments éga- lement munis de longs poils. Aussitôt après l’accouplement qui a lieu dans le cou- rant de janvier, la femelle dépose ses œufs au nombre de 200 à 500 sous les exfoliations des souches, dans les fentes des pierres, sous les écorces des arbres, etc.; ces œufs sont blancs, très allongés, ayant 3 millimètres de long sur à peine 1 de large, assez souvent serrés les uns . contre les autres en larges plaques adhérentes à l'écorce. Ils donnent naissance dans le courant d'avril, à de petites larves fort agiles qui, d’après M. Olivier, commencent par manger la coque de l’œuf avant de s’enfoncer dans le sol puis elles se laissent choir à terre et pénètrent dans les fissures du sol. De même que les mans, les larves du Vesperus Xatarti s’enfoncent l'hiver à plus de profondeur dans la terre et réapparaissent au printemps, quoique cependant M. Oli- vier en ait trouvé l'hiver immobiles, presque à fleur de terre, mais dans les crevasses des vieilles souches ou sous l’angle formé par le pivot et une racine. Ces larves subissent plusieurs mues sous la terre et passent trois années avant de se transformer en nymphes ayant atteint toute leur taille, et l'époque dela métamor- phose arrivée, elles construisent assez profondément dans le sol une coque de terre dans laquelle elles passent à l'état de nymphes au moment des fortes chaleurs, en juil- let ou en août. Les nymphes donnent naissance à l'insecte parfait à compter de la fin septembre, mais ces individus restent dans le sol jusque vers la fin de décembre, époque où les premiers insectes sortent de terre, D’après M. Mayet, plus l’on descend vers le sud, plus LE NATURALISTE 243 l’époque d'apparition est devancée. Si l’on s’élève, au con- traire, dans la région montagneuse des Pyrénées, l’insecte ne parait qu'au printemps. Le Vesperus Xatarti à l’état parfait reste caché pen- dant le jour sous les bras de la vigne, dans les troncs caverneuse des arbres environnants, notamment des oli- viers, à l’abri de la lumière. Ce n'est qu'à la tombée du jour que les femelles, ainsi que l’a constaté M. Olivier, montent sur les souches ou de préférence sur les arbres s’il y en a dans le voisinage, tandis que les mâles dirigent leur vol vers le même point. Si la nuit est calme, on trouve des insectes accouplés presque au sommet des branches; si le vent souffle, ils se trouvent assez rapprochés du tronc. Les larves de Vesperus Xatarti sont polyphages. Dans certains endroits montagneux, à un altitude variant entre 1.200 et 1.600 mètres, elles vivent soit de racines des graminées dans les pâturages, soit de celles des arbrestels que les hêtres et les frènes ; elles s’attaquent également aux racines des melons et autres cucurbitacées, mais c’est principalement dans les vignes que les dégâts se font le plus sentir. C'est surtout, dit M. Oliver, pour les jeunes plantiers que les attaques des larves de Vesperus sont à craindre. A la première année de plantation, on trouve fréquem- ment le sarment coupé en deux, et si celui-ci a pris racine, la première ou la seconde année on voit dans le mois de juin surtout, la végétation faiblir, et quelque temps après, le sujet mourir. En arrachant la jeune plante, on observe une incision annulaire entre le point d'émission des premières racines et le collet de la souche. À la troisième année on n'observe plus d'incision annulaire complète et le pivot est trop épais pour pou- voir être sectionné. La vigne résiste momentanément aux blessures faites par les larves, qui cependant fini- ront par avoir raison de la souche. Dans certains en- droits, ainsi qu'il l’a été constaté, des ceps âgés de vingt à trente ans n’ont plus de pivots ; aussi peut-on facilement les ébranler. Ils ne tiennent au sol qu’à l’aide de racines latérales qui ont pris naissance à proximité du collet, lesquelles, attaquées à leur tour et à plusieurs reprises, ne peuvent plus fournir l’aliment et entrainent avec leur perte la mort de la plante. Moyens de destruction. — Contre l’insecte parfait, les procédés de destruction sont restreints. La capture au moyen de la lumière ne sert à rien, les mâles seuls pos- sédant des ailes se laissent prendre. On pourrait essayer, à l'époque de l’éclosion, de placer un collier de glu autour des ceps ou plutôt du tronc des arbres à proxi- mité des champs de vigne, tels que : amandiers, oli- viers, etc.; d’après les remarques qui ont été faites, les ‘femelles montent le long de ces arbres où se pratique l’accouplement; par ce moyen, peu coûteux, un grand nombre d’entre elles seront capturées et engluées. Au début du printemps, époque où se termine leur hibernation, les larves, si la terre est humide, montent jusqu’à la surface. On choisit alors ce moment pour bêcher les parties de vigne les plus attaquées pour mettre les bestioles à découvert. Elles s’aperçoivent facilement, leur couleur blanche tranchant sur celle de la terre, et de cette façon on en tue des quantités. De tous les insecticides injectés ou enterrés dans le sol, essayés par M. Oliver, le sulfure de carbone est le seul qui, sans nuire à la vigne, ait donné d'excellents résultats. Se basant sur ce que les vapeurs de sulfure de car- bone sont plus denses que l'air, ce dernier a appliqué de préférence le traitement l'hiver, en novembre et dé- cembre; du même coup on tue les larves de Vesperus ainsi que les insectes parfaits avant leur sortie de terre: Les larves se trouvant ordinairement très rapprochées de la souche, deux trous pratiqués autour de chaque pied de vigne à 25 centimètres du pied dans chacun des- quels on injecte 7 grammes de sulfure de carbone, sont suflisants. PAUL NoEL. ACADÉMIE DES SCIENCES «Sterigmatoeystis nigra » et acide oxalique. — (Note de M. P.-C. CHarrenTIER, présentée par M. ScaLossiNG père.) Le Sterigmatocyslis nigra peut, en consommant le sucre du liquide Raulin produire de l'acide oxalique, mais ce champignon ne sécréte Jamais cet acide avant de sporuler, la sporulation n’agit qu'indirectement sur cette sécrétion : c’est l'épuisement du milieu qui la provoque. La plante ne produit pas d'acide avant de faire ses conidies, parce qu'elle ne saurait épuiser le milieu sans as- surer sa reproduction. Contribation à l'étude cytologique des Cyanophycées. — (Note de M. À. GurczrermonD, présentée par M. G. Bonnir.) Cette étude a porté spécialement sur le Phormidium favosum, qui, par suite de la forte dimension de ses cellules, est très favo- rable à l'observation. On observe dans chaque cellule de cette espèce, une partie centrale incolore et une mince zone corticale renfermant le pigment bleu. Le cytoplasme cortical se colore faiblement par les réactifs colorants. Le cytoplasme médian qui correspond au « corps central » des auteurs, renferme une partie fondamentale qui parait souvent homogène et se colore de la même facon que le cytoplasme cortical. On y observe un réti- culum fortement coloré. Ce réticulum chromatique ressemble tout à fait à un réseau chromatique de noyau; lors de la division de la cellule, le réseau se partage en deux réticulums fils, par un étranglement médian, Plusieurs auteurs ont rapproché ce mode de division de la karyokinèse, mais on doit en réalité assimiler plutôt ce processus à une amitose. Outre le réticulum, on observe, dans les cellules de Phormi- dium, du glycogène, surtout localisé dans le corps central et des grains de sécrétions de plusieurs catégories : 10 Des corpuscules métachromatiques présentant des caractères identiques à ceux des levures; ils se rencontrent uniquement dans le corps central où ils sont surtout accolés aux filaments du réticulum, ce qui parait indiquer que ce dernier joue un role prépondérant dans leur élaboration ; 20 De grosses sphères réfringentes (au nombre de une à trois par cellule) difficilement colorables, localisées dans le corps central ; 3° Des granulations correspondant aux Cyanophytinkürner de Palla et Nadson, situées dans la zone corticale. Les nostocs présentent la même structure que le Phormidium, mais le corps central est plus réduit et le réticulum très condensé rappelle davantage un noyau: cette condensation du réticulum est encore plus caractéristique dans Rivulariu bullata. Sur Ia sensibilité de lappareil chlorophyllien des plantes ombrophobes et ombrophiles. — (Note de M. W. LupimEnko, présentée par M. Gasron Bonnier.) Les essences forestières ombrophiles, c'est-à-dire celles qui sont adaptées à une lumière vive exigent pour décomposer le gaz carbonique une intensité lumineuse minima beaucoup plus faible que les plantes ombrophobes, c’est-à-dire celles qui croissent de préférence à une lumière atténuée, et l'énergie assimilatrice des plantes ombrophobes croit sans cesse jusqu'à la limite extrême d'intensité de l’insolation naturelle, tandis que celle des plantes ombrophiles présente un optimum correspondant à une intensité moindre. L'auteur a également montré que ces particularités physiologiques devaient être vraisemblablement attribuées à une concentration différente du pigment vert dans les chloroleucites de ces plantes. Il est, en outre, intéressant de remarquer que dans chacun des groupes d'espèces étudiées, les essences ombrophiles contiennent des grains de chlorophylle plus grands que les es- sences ombrophobes. En étudiant, de plus, spectroscopiquement des dissolutions alcooliques de chlorophylle de poids égaux de ces deux catégories de feuilles, l’auteur a pu constater que la con- centration du pigment vertest toujours plus faible chez les espèces ombrophobes que chez les espèces ombrophiles. Nouvelles recherches sur l’appareilreproduceteur des Mucorinées. — (Note de M. J. DauPuin, présentée par M. Gaston BonNiEr.) L'auteur s’est proposé d'étudier l'influence de quelques hydrates de carbone sur la croissance du Mortierella polycephala et la formation des différents appareils reproducteurs. Ces cultures ont été faites en tubes de Roux ou dans les ballons stérilisés à l'autoclave, en milieu neutre. Le mycélium apparait au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures, puis un jour plus tard, les fructifications se développent. Les hydrates de carbone avec les- quels l’auteur expérimentait étaient raffinose, dextrine, ‘amidon, dulcite, érythrite, glycérine, alcool ordinaire, salicine, quercite. Le mycélium, très abondant avec le raffinose, diminue de plus en plus dans l'ordre de ces produits. Un fait surtout est intéressant à signaler, c'est l'influence de l'alcool : Falcool ordinaire, quoique très nuisible en général au développement du champignon, peut à faible dose permettre la formation de chlamydospores et d'œuf. L'auteur eut alors l'idée de comparer ces résultats à ceux que luiavaient donné le glucose, le galactose et le lévulose : dans ces milieux le Morlierella polycephala donne des sporanges et des œufs; or ce sont des-sucres directement fermentescibles, et par suite il venait naturellement à l'esprit de penser que la forma- tion des œufs pouvait être précédée du dédoublement de ces sucres en alcool et gaz carbonique. Dans aucune expérience la présence d'alcool n’a pu être constatée, ou bien donc il n'y a pas formalion d'alcool, ou bien il y a formation d’alcool, mais dans ce cas il est digéré au fur et à mesure de la formation. Le clignement vibraioire des paupières et les affec- tions rénales. — (Note de M. G. ULLMANN, présentée par M. Boucrano.) Le cliquement vibratoire des paupières est l'indice d’une affec- tion aux reins, n'importe quelle en soit la cause. Ce signe pa- thognomonique se manifeste surtout lorsque l'affection est à son début, c’est-a-dire lorsqu'elle est encore bénigne, même lorsqu'elle n’est qu’une simple irritation. Le clignement vibratoire se mani- feste de préférence aux paupières supérieures, la plupart du temps à une seule paupière, rarement aux paupières inférieures ainsi qu'à la commissure externe. Lorsque cette dernière est le siège du clignement, elle entraine tout l'œil dans son mouvement vibratoire. Ce signe pathognomonique doit être dû à une auto- intoxication dont les conséquences se manifestent sur l'appareil visuel et particulièrement sur les filets qui émanent de la 5° paire et sur ceux qui viennent du facial. Sur l’évolution dun foie. — (Note de M. Camicre Spiess, présentée par Yves DELAGE.) L'appareil digestif des Vers se distingue essentiellement de celui des Invertébrés supérieurs et des Vertébrés par l'absence d'une glande annexée au tube digestif (hépato-pancréas, foie, pancréas). Ù Le revêtement coloré du tube digestif (zone verte des auteurs), que l’on rencontre dans plusieurs groupes de Vers, constitue la première ébauche phylogénique du foie. Au point de vue mor- phologique, on a affaire ici à un foie épithélial, c'est-à-dire diffus : il est représenté par certaines cellules de l’épithélium intestinal des Polychètes, disséminées entre les cellules épithé- liales glandulaires à sécrétion digestive. Dans un stade ultérieur de son évolution, il y a tendance à lindividualisation morphologique de la glande hépatique, qui est le cæcum hépatique. Il est représenté en particulier par les appendices cæcaux du tube digestif des Aphroditiens. Outre.ces deux formes, qui représentent les stades tout à fait inférieurs de l’évolution morphologique du foie, et qui caracté- risent en général le tube digestif des Vers, il existe chez les Hirudinées et les Olgochètes un revêtement particulier de cellules pigmentées, entourant leur tube digestif et en rapport intime avec les. vaisseaux sanguins. Les fonctions de ces cellules ont été longtemps méconnues, aussi ont-elles reçu un grand nombre de dénominations arbitraires. L'auteur a montré que, chez la Sangsue médicinale, ces élé- ments, cellules périlonéales de l’endothelium cœlomique, rem- 944 LE NATURALISTE plissent des fonctions d’excrétion et accumulent en outre un pigment biliaire, à la façon des cellules du foie des animaux supérieurs. Les cellules péritonéales de la Sangsue médicinale représen- tent un rein au point de vue morphologique, mais remplissent une partie des fonctions qui, chez les Vertébrés, sont dévolues aux cellules de l’épithélium intestinal différenciées physiologi- guement et morphologiquement en cellules hépatiques. La présence de pigments biliaires chez la Sangsue médicinale est une Conséquence de son régime alimentaire (nutrition exclu- sive de sang, de présence d'hématine dans le tube digestif); elle apporte une nouvelle preuve de l'origine hématique des pig- ments biliaires des animaux supérieurs. Trombe du 28° août 1905 à Saint-Maur et à Cham- pigny. — (Note de M. Tu. MourEaux, présentée par M. Mas- CART.) Une trompe s'est abattue sur le territoire des communes de Saint-Maur et de Champigny le 28 août; sa direction était ouest-sud-ouest, est-nord-est. Elle semble s’être formée au sud de Saint-Maurice sur le domaine de Charentonneau ; entrée dans la boucle de Marne aux environs de l'usine municipale des eaux où ont élé constatés les premiers dégâts, elle a traversé Saint-Maur en est sortie près de l’ancienne pompe à feu et a gagné le plateau de Champigny, où elle s'est éteinte avant le village de Villiers, ayant parcouru environ 5-kilomètres en vingt- cinq minutes, de 3 h. 10 à 3 h.35 du soir. Les dégâts ont été considérables dans la portion de la trajec- toire comprise entre Saint-Maur et le cimetière de Champigny. À Saint-Maur, sur la place de la Pelouse, un énorme tilleul à été arraché; les maisons avoisinant l’église ont eu leurs toitures enlevées et leurs cheminées abattues ; dans les jardins, de nom- breux arbres ont été tordus et déracinés; le réseau téléphonique et celui de l'éclairage électrique ont été fortement endommagés par suite de la rupture des fils ou de la chute de poteaux; un hangar et un kiosque ont été entièrement démolis et les maté- riaux dispersés au loin dans la direction du nord-est, avec les tables et les chaises de la terrasse ; un bateau de pêcheur, à fond plat, posé sur le sol près du chemin de halage, a été enlevé, et réduit en morceaux projetés à plus de 160 mètres de distance, également au nord-est; on n’a malheureusement aucun témoin du passage du tourbillon sur la Marne. À la traversée de la route de Joinville, plantée d'arbres, deux énormes acacias ont été arrachés; une personne a été blessée mortellement par la chute d’une branche. Dans le cimetière de Champigny, une centaine de monuments funéraires ont été plus ou moins endommagés ; les directions danslesquelles les pierres tombales, les entourages, les arbres, ont été renversés et quel- quefois transportés à distance, montrent très nettement que le mouvement de rotation de la trombe était en sens inverse de celui des aiguilles d'une montre. Plus loin, boulevard de Nogent, une voiture chargée de paille a été renversée sur le charretier qui la conduisait. Le phénomène a été observé de l'observatoire du parc Saint- Maur; son passage était accompagné d’un bruit qu'on a comparé à celui d’une batterie d'artillerie entraînée au galop sur une route pavée. A la base d’un nimbus très étendu pendait le cône ren- versé caractéristique des trombes. La partie inférieure de ce cône se confondait en un tourbillon de feuilles et de menus débris de toutes sortes, soulevés du sol. { Au parc Saint-Maur, le baromètre, déjà en baisse de 11 milli- mètres depuis la veille au soir, était à 745 mm. 4 (altitude, 50 m. 3); à 3 h. 5, le mouvement de baisse s’est accentué; puis à 3 h. 10, heure correspondant au début de la trombe, la pres- sion s’est élevée brusquement de 0 mm. 5, pour redescendre ensuite plus lentement. Le vent était sud-sud-ouest assez fort, et la température de 150. Ces deux éléments n’ont subi aucune variation pendant le phénomène, qui, à son point le plus rap- proché, passait à 1 kilomètre au nord de l'observatoire. La trombe a été précédée d’une forte pluie et d’un orage dans la matinée, une averse est encore tombée après sa disparition; on a recueilli 27 millimètres d'eau dans la journée. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. dise. — ét à Cd de dd are (As EN 0 27° ANNÉE 2° LA CALABRE GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — GÉOLOGIE. TREMBLEMENTS DE TERRE La Calabre, province de l'Italie, en forme l'extrémité sud-ouest, comprise entre la mer Tyrrhénienne et le golfe de Tarente, ayant,au Nord, les Pouilleset la Basi- licate, et au Sud, le détroit de Messine qui la sépare de la Sicile. Cette région est parcourue du Sud au Nord par l’ex- trémité des Apennins qui, du côté de la mer Tyrrhé- nienne, forment une pente abrupte, tandis qu'ils s’étagent en pentes douces du côté du golfe de Tarente, formant une plaine inculte et malsaine. Le point culminant de PApennin en Calabre est le mont Pollino (2.248 mètres) au point d’attache de la Calabre à la péninsule, et la chaîne d’Aspromonte (1.958 mètres), promontoire terminal vis-à-vis de la Sicile entre ces deux éminencesextrèmes,se trouventles hautes plaines de Castrovillari, Sila et Monteleone. La haute plaine de Sila formeun puissant massif, d'où surgissent au-dessus des forêts de pins, châtaigniers et chênes, la Botte Donato (1.930 mètres) et le Montenero (1.881 mètres). Les fleuves sont peu importants et aucun n’est navi- gable, la côte découpée donne naissance à de nombreuses anses qui sont habitées par une active population de pêcheurs. On peut aussi rattacher à la Calabre le groupe des îles Lipari ou Eoliennes, renfermant un volcan en acti- vité, le Stromboli; nous verrons l'influence de ce noyau volcanique sur les tremblements de terre de la Calabre. La Calabre contient une succession presque complète - de toutes les assises géologiques; ces différentes forma- tions ont été étudiées par nombre de géologues, notam- ment par M. Cortèse dans sa description géologique de la Calabre. La chaine des Apennins est en grande partie grani- tique et laisse apparaître entre ses cassures et ses plis, des terrains plus récents. Du côté de l’Adriatique, l'on voit un grand dévéloppement du flysch, tandis que de l’autre apparaissent des lambeaux du terrain archéen. Ces lambeaux font supposer une ancienne terre aujour- d’hui effondrée, dont la Sardaigne et la Corse sont les restes. Et l’on peut signaler les caractères différentiels des mammifères pleistocènes, découverts en Sardaigne par M. Stefani, et qui ne ressemblent en rien à ceux du continent. Cette ancienne terre Tyrrhénienne aurait été, avant son écroulement, l’axe cristallin contre lequel les plis des Apennins se seraient formés d’abord à la fin de l'Eocène avec les Pyrénées, puis à la fin du Miocène avec les Alpes. Si nous examinons la chaine des Apennins du Nord au Sud, nous la voyons, aux confins de la Lucanie et de la Calabre, formée d'un substratum triasique et rhétien, doucemement plissé avec lambeaux jurassiques. crétacés et éocènes pris dans les plis. Puis au Sud, l’Archéen apparait en anticlinal et près de Reggio à la pointe sud- est de la Calabre un fond plissé de phyllades supporte V'Eocène dénudé après plissement et dont les creux sont remplis par des dépôts miocènes un peu inclinés. Quant aux sables jaunes, fossilifères du Pliocène, ils sont portés en couches horizontales à 866 mètres d’altitude au mont Maracani. Le même Pliocène supérieur, également hori- zontal, repose à 1.000 mètres d'altitude à lextrémité nord du massif d’Aspromonte sur les marnes blanches un peu inclinées du Pliocène inférieur. Le sol de la Calabre a une grande analogie avec celui de la Sicile.et diffère quelque peu du reste de l'Apennin, le détroit de Messine qui la sépare de la grande ile ita- henne, n'a qu’une faible largeur de 3 kilomètres, et une profondeur de 700 à 800 mètres; on trouve même au commencement du détroit de Messine une traverse qui a seulement 150 mètres de profondeur. C’est pour cela que quelques géologues considèrent le relief de la Calabre inférieur comme indépendant de celui de l’'Apennin. Nous allons, d’ailleurs, chercher en détail les diffé- rentes assises géologiques de la Calabre. Le noyau central de l’Apennin est formé principale- ment de granit quiest nettement visible à la partie infé- rieure de la péninsule dans le massif de l’'Aspromonte. Dans les plis de ce granit se trouve l’Archéen qui est représenté par des gneiss : gneiss granitoide, gneiss gneissique et gneiss rubané, puis par des micachistes et des schistes argileux micacés; toutes ces roches pro- viennent des premiers terrains déposés, ayant subi les atteintes du métamorphisme.s Terrain primaire. — Seulement représenté en Calabre par le Dévonien inférieur qui consiste en schistes à Phacops, à Pazzano. Terrains secondaires, — Le trias moyen est représenté par des calcaires marbres, il forme des assises apparte- nant au Virglorien et que l’on trouve aux mines de Gemmanari et au cap Pécora. Le type alpin du trias supérieur se trouve dans la Basilicate à Lagonegro et se continue en Calabre ou près de la Lucanie, on a observé la coupe suivante : Hauteur des couches, 2.000 mètres. 40 Calcaire à Dolomie et à Gervillea exilis ; 3° Schistes jaunes et bruns; 20 Calcaires noirs à Diplopora et Turbo solitaris ; 1° Schistes violets. Au mont Cocuzzo, le calcaire à Megalodontes contient à sa base des grains de quartz qu'il a dû emprunter à un massif ancien peu éloigné. Le rhétien, partie inférieure du lias, est représenté par des calcaires à Megalodus qui reposent sur la dolomie à Gervillea exilis et Turbo (Pleu- rotomaria) solitarius. Il est surmonté par 500 mètres de calcaires blancs cristallins, plus ou moins dolomitiques, qui représentent l'Hettanghien et le Sinémurien; au Cozzo Pellegrino, ces calcaires sont accidentés de nom- breux gouffres connus sous le nom de Dolines. Ces cal- caires sont entremêlés de bancs de quartzistes etde pou- dingues ; ils supportent des calcaires compacts où mar- neux d’un gris noirâtre à de nombreux brachiopodes : Spiriferina rostrata, Spiriferina pinguis, Waldheimia cornul«. Le Charmontien, qui vient ensuite, est composé de calcaires gris, à Harpoceras, Cœloceras et Belemnites que surmontent 500 mètres de calcaires noirs ou gris avec petits Megalodus couronnant le Pollino et le Dolce- dorne ; dans ces calcaires, on a recueilli : Terebratula Remeri et Terebratula Rotzoana. 246 LE NATURALISTE Le Bajocien et le Bathonien n'existent pas en Calabre, mais le Callovien et l'Oxfordien sont représentés par des calcaires rouges, cristallins, schisteux et brechoïdes avec crinoides, qui supportent des calcaires blancs ap- partenant au Portlandien, et qui existent autour du massif d'Aspromonte et du massif de Sila. La série infra-crétacée est représentée par le Barrémien supérieur formé de puissantes assises de calcaires à ru- distes et à nérinées qui se poursuivent des environs de Rome à la Calabre; ces calcaires ont des caractères si uniformes, que c’est surtout sur l’abondance relative des Toncasia et des Hippurites ainsi que de la présence de lambeaux marneux à Orbitolines qu'on peut se fonder pour en soupconner le dépôt. Ala première assise du Crétacé, le Cénomanien est formé par des calcaires marneux à Acanthoceras Rotomagense où abondent des huîtres, tels qu'Exogyra ratisbonensis ; il est surmonté par le Turonien qui est représenté en Calabre par des calcaires à rudistes, ces calcaires blancs ou gris ont fourni : Plagroptychus Aguilloni, Sphæruli- tes Sauvagei, Acteonella Levis ; ils s'étendent principale- ment au Sud, autour du massif d'Aspromonte. Terrains tertiaires. — Le Lutétien estlonguement déve- loppé au Nord du bassin du Crati; il débute par un cal- caire épais d'au moins 600 mètres, contenant avec des fragments de calcaire sous-jacents de grosses nummu- lites, notamment Nummulites complanata; le Bartonien, lui, n'existe qu'à l’état de traces, sous forme de macigro contenant Nummularia variolaria et Assilina exponens. L'Eocène supérieur, selon M. Cortèse, offre une grande épaisseur en Calabre où il est représenté par des argiles écailleuses, des schistes divers avec lentilles de calcaires renfermant nummulites et orbitoides. La succession des dépôts littoraux de l'Oligocène est complète, le Stampien est caractérisé par Scutellà stria- tula. ; Le Miocène est représenté en Calabre par deux étages, Tortonien et Pontien, le Tortonien inférieur est sableux avec brachiopodes et clypeasters, il supporte des argiles et des sables où les clypeasters sont associés à Picten scabellus, et où l’on trouve aussi Heterostegina. Le Pon- tien, lui, comporte des lits de tripoli séparant le Torto- nien de la formation sulfogypseuse renfermant des con- géries : Congeria simplex, Congeria rostriformis. Le Pliocène de la Calabre est venu remplir les inéga- lités préexistantes des terrains, depuis PArchéen jusqu'au Miocène. Respectant les hauteurs d’Aspromonte, de la Sila et du cap Vaticano, il débute par un conglomérat à éléments grossiers, surtout autour de Cantazaro;il conti- nue par 300 mètres de marnes à fossiles de mer pro- fonde supportant 400 mètres de conglomérats supérieurs à Castrovillari, puis vient le calcaire à polypiers et les sables à Amphistegina de Reggio; enfin 150 à 200 mètres de sables jaunes à faune marine : Pecten opercularis, Pectunculus pilosus, Venus casina, relevés jusqu’à 1.000 mètres autour d'Aspromonte. En concordance par- faite avec cet Astien, se développent les sables jaunes et argiles sableuses du Sicilien à Fusus contrarius, Lucina borealis, Cardium Norvegicum, Ciprina islandica, Tere- bratella septata. Terrains quaternaires. — On a décrit,sous le nom de terrain Saharien, un dépôt qui atteint, près de Reggio, 830 mètres d'altitude, et comprend sur 300 mollusques, 9 espèces septentrionales. Au-dessus vient un autre dépôt marin où manquent les . types du Nord, tandis qu’on y observe quelques espèces appartenant à des mers plus chaudes que la Méditerra- née actuelle. Si nous remontons encore plus haut dans l’époque quaternaire, nous voyons que des dents de Mammouth (Elephas primigenius) ont été découvertes en Calabre par Botti. La Calabre ne renferme qu'un seul volcan éteint, le Vultur, mais ne possède aucun volcan en activité, si ce u'est en dehors de son territoire, dans les îles Lipari ou Eoliennes. Ces îles forment un groupe d’iles et d'ilots, dont la plus au Sud l'ile de Stromholi, renferme le vol- can en activité qui lui a donné son nom. Ce volcan, haut de 926 mètres, possède son cratère sur le fleuve de la montagne à 750 mètres d'altitude. Quand il n’est pas en pleine éruption, il fait un sourd grondèment, puis une violente émission de vapeurs qui dure cinq minutes, suivi d’une éruption de cendres et matières incandes- centes. Puis, le volcan s'arrête quelques instants pour reprendre haleine, et la série des phénomènes volca- niques recommence. Vulcano, qui est l'ile la plus rapprochée de la Sicile, est un cône de 500 mètres de haut qui émet de nom- breuses vapeurs utilisées pour l'extraction du soufre et du chlorure d'ammonium, le sol de Vulcano est composé de pierres ponces et de scories. Dans l'ile de Lipari, la reine de l’archipel, le mont Chirica, haut de 600 mètres d'altitude, est exploité pour sa pierre pence que l’on envoie dans toutes les parties du monde; on y exploite aussi une lave antique, couleur verte, tachetée de blanc, la liparite. Entre Vulcano et Lipari, les iles de Panaria et Sahrna projettent des cônes de 600 à 600 mètres d’a)- titude. La Calabre se trouve sur une ligne directe qui jointle Vésuve, le Vultur et ?Etna. Cette ligne forme un demi-cercle qui se continue jus- qu'en Sicile, et qui n’est divisée que par le détroit de Messine, une ligne de fractures suit ce demi-cercle, et c'est, d'après Suëss, selon cette ligne, que se propagent les différents séismes qui ont dévasté la Calabre. Un autre centre volcanique est formé par les îles Lipari dont nous avons parlé précédemment. De ce centre partent trois lignes: unese dirigeant vers l'Ouest; une autre, passant par Lipari, Vulcano, Vulcanello, croise en Sicile la ligne qui se dirige vers l’Etna. Une troisième fracture porte le Stromboli, se prolonge en Calabre à travers le golfe de Santa-Eufemia jusqu'à Cantazaro sur la côte Est. : Il y a des relations étroites entre les éruptions volca- niques des îles Lipari et les ébranlements de la Calabre comme cela a été signalé dès 1638 par Vicher et par Grimaldi en 1783, il en est de même pour le tremble- ment de terre qui a eu lieu ces temps derniers, et qui coincide avec une violente éruption du Stromboli. On doit, dit M. Suëss, imaginer que, dans un espace limité par une ligne périphérique, l'écorce terrestre s’est enfoncée sous forme d’une écuelle; dont les iles Lapari occupent le centre. Des lignes convergentes de fratures se trouvent en rapport dans le voisinage du centre avec le lieu des éruptions volcaniques. Toute rupture d’'équi- libre des divers morceaux de cette écuelle donne lieu dans les îles à une activité volcanique plus grande et sur la terre ferme à des tremblements de terre. Le sol de la Calabre a été souvent soumis à des se- cousses sismiques. Ces secousses ont été particulière- : LE NATURALISTE 247 ment terribles, car elles ont lieu dans un pays qui ren- ferme, comme nous l'avons vu, des couches géologiques de différentes natures, le danger est le plus grand à la jonction de deux couches distinctes, quand des masses meubles reposent sur un terrain d'une certaine épaisseur. Lors du tremblement de terre de1783, les localités situées sur la chaine granitique d'Aspromonte soufirirent peu, tandis qu’il y eut, dans la plaine formée de grès grossier et de cailloux, de grands ravages surtout à la jonction de cette plaine et du massif granitique. Le plus terrible des tremblements de terre des temps anciens est celui de l'an 526 de notre ère qui fit périr de 120.000 à 200.000 personnes. Puis, jusqu'en 1783, on n'entend plus parler de rien; à cette époque la secousse fut des plus violentes, deux villes, Oppido et Terranova, furent détruites, 60.000 personnes périrent, les maisons Sautaient en l'air comme si une mine avait fait explosion à leur pied. Tout le sol de la Calabre était crevassé, à la base de la chaine granitique, le sol s'était lézardé sur plus de 30 kilomètres, en plusieurs endroits, les crevasses avaient plusieurs mètres de largeur, à Cergulli il existait une crevasse mesurant deux kilomètres de long sur 10 mètres de large et 40 mètres de profondeur. Le centre d'ébraulement de ce tremblement de terre fut calculé: il a été trouvé à41 kilomètres! de profon- deur. En 1886, une éruption violente du Stromholi provoqua en Calabre des mouvements sismiques durant les douze Premiers jours de février, le fléau se répéta en mars et avril. Le 27 janvier 1887, une forte secousse eut lieu à Aguila. En novembre 1894, nouvelle secousse qui fit de nom- breuses victimes : 94 morts et 800 blessés. La grande secousse initiale fut suivie de beaucoup d'autres, 40 et même “0 en quelques localités. * Mais tous ces désastres ne sont rien auprès du trem- blement de terre du 8 septembre dernier, qui embrasse une longueur de 100 kilomètres sur une largeur de 20 environ. Sur le parcours de l’onde, des villes importantes se rencontrent: Palmi, Mileto, Monteleone, Pizo, Cortale. Les habitants épouvantés fuyaient et emplissaient les campagnes de leurs gémissements. À Monteleone, Pizz0, il y eut de nombreuses victimes ; toutes les maisons de Stefanaconi sont à terre, de même à Piscopio età Tri- parni, on signale dans ces deux villages 50 à 60 morts. À Reggio, la violence a dépassé celle du tremblement de terre de 1904, la secousse s’est continuée jusqu’en Sicile, et à Messine de nombreuses maisons se sont écroulées. On compte environ un total de 600 morts et un nombre beaucoup plus considérable de blessés. Ce tremblement de terre a été accompagné de phénomènes secondaires ; à Tiriolo il y a eu une pluie de poussières et des phéno- mènes lumineux ont eu lieu, ils étaient sans doute d’ori- gine électrique. - Cette secousse a coïncidé, comme toutes les secousses précédentes, à une violente éruption de Stromboli, ce qui à forcé les habitants à quitter l'ile. Les phénomènes sismiques de la Calabre ne sont pas encore finis, et les journaux quotidiens nous apportent encore, journellement, le récit de nouveaux sinistres causés par des secousses qui se succèdent continuelle- ment, Telle est l'histoire géologique et seismologique de la Calabre ; espérons que ces faits, bien que cruels dans leur brutalité, nous permettront de connaître des faits nouveaux qui nous permettront dans l'avenir de prévoir ces phénomènes, et par cela même d'éviter qu'il ne fasse un aussi grand nombre de victimes. E. MAssAT. LES SCIENCES NATURELLES DANS LA LITTÉRATURE Les hommes de lettres n’ont d'ordinaire qu'une culture scientifique tout à fait insuffisante. Ce n'est pas seule- ment dans les productions hâtives publiées par les jour- naux, mais même dans les romans les plus documeutés que l’on rencontre des erreurs et des confusions tout à fait invraisemblables. Je me propose d’en signaler quel- ques-unes, au fur et à mesure de mes lectures. Ce sera souvent assez amusant et, d'autre part, peut-être finirons- nous par convaincre les littérateurs de la nécessité de posséder quelques connaissances en histoire naturelle, ou de faire relire leurs manuscrits par un homme de science lorsqu'ils ont la prétention de faire revivre une époque et de nous donner une documentation sérieuse. Lorsqu'on voit dans Minne, de Villy, un rayon de soleil filtrer à travers un trou percé dans un volet par un taret; on se dit qu'il n'y a là qu’une inadvertance et que, en- trainé par l’étymologie, l’aimable fantaisiste a confondu le taret, mollusque marin, avec quelque larve de Coléop- tère lignivore. Dans En route, de Huysmans, des fau- cheuæ circulent sur l'étang de l’abbaye. Cela n’a aucune importance; il s'agit évidemment d'Hydromètres. Mais, comme leprécédent, ce roman n'a aucune prétention à la documentation exacte, du moins en ce qui conferne l'histoire naturelle. Il n'en est pas de même de l’'Orgie latine, ce chef- d'œuvre de Félicien Champsaur, qui nous présente un tableau si vivant et si réaliste de la Rome impériale. L'action se passe en l’an 48, comme l’auteur nous en prévient dans son Introduction; or page 168 on nous parle de « Néapolis, où les vendanges mettent en joie la con- trée sulfureuse et fertile, que le Vésuve perpétuellement menace de son cratère fumant le jour, fulgurant les nuits ». Or le Vésuve n'existait pas à cette date, puisque sa première éruption a eu lieuen l’an 79. D'ailleurs l’au- teur se contredit lui-même puisque, p.151,il nous parle de Pompéi, qui devrait ne plus exister si le Vésuve était déjà en éruption, Les autres anachronismes sont moins choquants et ne frappent que le naturaliste. Voici, p. 7 et p.33, des acacias « aux grappes de fleurs blanches », bien étonnés de se trouver mêlés à pareille aventure, puisqu'ils ne furent importés d'Amérique qu'en 1601. Plus loin, p. 142, nous promenant sur les remparts de Rome, nous sommes agréablement surpris d’y trouver des eucalyptus, « aux feuilles en forme de serpe ». On sait que ces arbres, tous originaires d'Australie, n’ont été naturalisés dans l’Europe méridionale qu’au cours du siècle dernier, Enfin, p. 315, nous trouvons des fuchsias, originaires du Chili, et des magnolias qui nous viennent de l'Améri- que du Nord. Outre ces erreurs concernant des plantes inconnues des Romains, nous en rencontrons d’autres d'ordre plu- tôt chimique. Notreauteur semble considérer l’antimoine 248 LE NATURALISTE comme un métal précieux; il en fait des mitres (p. 313) et même des plats pour les aliments (p.36). Ilest fâcheux que ce métal n'ait été décritpar Basile Valentin qu'au xve siè- cle; ses propriétés émétiques le rendent d’ailleurs impro- pre à tout usage dans les festins. Rappelons qu'on en faisait autrefois des coupes, dites. « vomitoires », dans lesquelles on faisait macérer du vin qui acquérait ainsi des propriété émétiques. Quant aux casques d’antimoine ils auraient été bien cassants, même pour des dan- seurs, Je me rappelle qu'à l'époque déjà lointaine où je fai- sais mes classes il était sans cesse question dans nos traductions d'Homère ou de Virgile, d’un métal presque fabuleux, l’airain, Notre professeur nous faisait traduire aes par airain, sans jamais s'être demandé s’il s'agissait de cuivre, de bronze ou même de fer. La prédilection de M. Champsaur pour l’antimoine me rappelle cet effet d'hypnotisme qu'exercait sur nos jeunes cerveaux l’ai- rain, J’ignore d’ailleurs si les professeurs actuels de l’enseignement secondaire se sont décidés à tenir compte des découvertes archéologiques qui ont fait re- vivre les antiques civilisations de la pierre et des mé- taux et qui ont jeté un jour si nouveau sur la période préhellénique de la Grèce. C’est peu probable, Pour en revenir à l'histoire naturelle, citons encore ces quelques vers détachés de l'œuvre de Verlaine : ose où mainte floraison, Dalhlia, lis, tulipe et renoncule, S'élance autour d’un treillis et circule Parmi la maladive exhalaison De parfums lourds et chauds, dont le poison, Dablia, lis, tulipe et renoncule, Noyant mes sens, mon âme et ma raison... Il est fâcheux que parmi ces quatres plante aux « par- fums lourds et chauds », trois sont inodofes. Mais cela n'embarrasse pas les littérateurs : ils choisissent les mots non pour leur signification, mais pour leur consonance plus ou moins harmonieuse. Dr L. LaALoy. CHRONIQUE & NOUVELLES Comment on éludie les trypanosomes. — La rascasse est-elle venimeuse? — La résine de la morlification ? Il y à quelques années, nous n'avions qu'à avoir peur des microbes qui se glissent dans notre économie pour y danser une sarabande déplacée; depuis quelque temps, il faut y ajouter les trypanosomes du moins dans les pays chauds. Que sont exactement ces vilaines bêtes et comment faut-il les étudier? M. Brumpt va nous le dire. Considérés autrefois comme une simple curiosité zoologique, les trypanosomes ont pris une place importante en pathologie, depuis le jour où le médecin anglais Ewans découvrit ces pro- tozaires dans le sang d'animaux atteints de surra, maladie épi- démique qui produit de grands ravages parmi les troupeaux de l'Inde. En 1880, Ewans établissait par l’expérimentation les re- lations de cause à effet entre le parasite et cette grave maladie. Bruce, dans le Zoulouland, fit des observations identiques pour le nagana et établit, par de très curieuses expériences, que cette maladie est transmise par la piqûre de certaines mouches tsé- tsé. La même année, Rouget découvrait en Algérie le trypano- some de la dourine, En 1901, Elmassian découvrait à Assomp- tion un trypanosome qui est l'agent causal du mal de cadare. Enfin, en 1903, Castellain découvrit chez les nègres atteints de la maladie du sommeil le trypanosome qui est le curieux agent de cette maladie. Telles sont les grandes étapes parcourues dans ces dernières années; ce sont elles qui nous ont permis d’avoir à l’heure actuelle des connaissances aussi précises que possibles sur ce sujet. ë Quand les trypanosomes existent chez un animal ou chez l’homme, il est très facile de les voir par un examen direct: il suffit pour cela d'examiner, à l’état frais, une goutte de sang entre lame et lamelle, les mouvements actifs des parasites, ainsi que leurs dimensions assez considérables (entre 10 et 20 milliè- mes de millimètre) permettent de les distinguer aisément. Mais, s’il est facile de reconnaître ainsi des flagellés parasites du sang, leur structure intime nous échappe. Pour mettre celle- ci en évidence, il faut les colorer avec un mélange de bleu de méthylène et d’éosine, ou mieux par la méthode de Laveran, telle que M. Brumpt l’a modifiée. Le sang est étalé en mince couche sur une Jame, puis desséché et fixé à l’alcool absolu où il séjourne cinq minutes; on le dessèche de nouveau et on le colore avec un mélange composé de 10 à 20 gouttes d'une solution d’'éosine à l’eau de Hôchst à 1 pour 4.000 d’eau distillée pour une goutte de bleu Borrel, bleu qui, malheureusement, s'altère très vite. Suivant la qualite du bleu, la coloration s’effectue plus ou moins rapidement (de cinq à vingt minutes). Quand la colora- tion est assez intense, ce qu'il est facile de vérifier en regardant les parasites au microscope, on lave rapidement à l’eau et on ajoute quelques gouttes de la solution de tanin orange de Unna, il'est bon également de surveiller la décoloration qui se pro- duit, au microscope. On obtient ainsi de très belles prépara- tions. ; Cette technique permet de reconnaitre que les trypanosomes sont des protozoaires flagellés. Le protoplasme semble, dans la majorité des cas, dépourvu de membrane d’enveloppe, il ren- ferme deux corpuscules qui se colorent différemment, l’un volu- mineux prend une teinte violacé clair, c'est le noyau; l’autre, de petite dimension, se colore en violet foncé, c’est le blépharo- plaste que certains auteurs considèrent comme un centrosome. De ce blépharoplaste part un filament coloré d’une façon in- tense, c’est le flagelle ; en se séparant du corps du parasite, il entraîne avec lui une mince lame de protoplasme avec laquelle il forme une membrane ondulante. [l ne mérite le nom de fla- gelle qu'à l'extrémité antérieure, où il est absolument libre. La membrane ondulante n’est qu'une formation secondaire adapta- tive comme le démontre nettement l'étude de l’évolution des di- verses espèces de trypanosomes. Malheureusement, s’il est facile par la morphologie de diflé- rencier certaines espèces, cette ressource nous manque pour un grand nombre d’autres ayant une structure à peu près iden- tique. Il faut alors employer ici les mêmes méthodes qu’en bactériologie, c’est-à-dire faire des cultures et des inocula- tions. La méthode des cultures, qui est due à Novy et Mal Neal, à donné à ces deux auteurs des résultats tout à fait remarquables. Leur milieu de culture est composé d'un mélange de gélose nu- tritive stérile, additionnée de son volume environ, quelquefois davantage, de sang défribriné aseptique de diverses espèces animales; ce mélange se fait à 400. Quand les tubes sont refroi- dis, les trypanosomes à cultiver sont ensemencés d’eau de con- densation. Cette méthode a surtout donné de beaux résultats pour les trypanosomes du rat et du lapin ainsi que pour ceux des oiseaux. En 1902, le professeur Léger, de Grenoble, à la suite de re- cherches sur les flagellés parasites de l'intestin des insectes, émettait l'hypothèse que les Herpetomonas et les Crithidia étaient probablement une forme appartenant au cycle évolutif des trypanosomes; cela est exact. Quand on examine les cul- tures de trypanosomes du rat ou des oiseaux, on constate que ces parasites y revêtent la forme Herpetomonas; il est donc bien certain que les cultures réalisent les conditions de développe- ment que les trypanosomes rencontrent dans leur hôte intermé- diaire à sang froid (tsé-tsé, puce, moustique, sangsue); c’est ce qui explique également pourquoi ces cultures réussissent mieux à une température moins élevée que la température des ani- maux à sang chaud. De même que les Herpetomanas qui se trouvent dans le cycle évolutif des trypanosomes de poissons varient de structure, de même les Herpetomonas des cultures ont entre eux des carac- tères morphologiques ou biologiques suffisamment tranchés pour que l'on puisse établir des différences spécifiques, même quand les formes adultes se ressemblent étroitement. Le procédé de culture est même si précis qu'il a permis à Novy et Mac Neal de mettre en évidence des trypanosomes chez LE NATURALISTE 249 des oiseaux qui en avaient si peu dans leur sang qu'ils avaient échappé à l'examen direct. Malheureusement, cette préciense méthode ne peut s'appliquer à toutes les espèces de trypanosomes, beaucoup d'entre eux ne veulent pas se développer dans des cultures artificielles. Il faut alors avoir recours aux inoculations. Prenons un exemple et Supposons connu ce fait que le trypanosome du lérot vulgaire est identique morphologiquement à celui du rat. La méthode des inoculations va nous permettre de les différencier, car le trypa- nosome du rat n’est inoculable que du rat au rat, il ne peut infecter le lérot, et, inversement, celui du lérot s’inocule très facilement du lérot au lérot et n’est pas inoculable au rat; nous avons donc affaire à deux espèces différentes. Le = x % La rascasse, poisson cher au cœur des amateurs de bouilla- baisse, est-elle venimeuse ? Pour le savoir, M. A. Briot a coupé les épines qui se trouvent sur l'opercule et les épines dorsales en laissant adhérer tout le tissu qui les entoure. Après les avoir broyés avec de la glycérine, il les laissait macérer quelque temps, vingt-quatre ou quarante-huit heures, et il inoculait la liqueur filtrée soit à des grenouilles, soit à des rats blancs. Les résultats de ses expériences ont été presque complétement négatifs et seules les grenouilles, qui recevaient une injection sous-cutanée à l’une des pattes arrière, manifestaient une gêne passagère. La dose, qui génait ainsi momentanément la gre- nouille, était la dose extraite de six rascasses de moyenne taille. La même dose de venin, préalablement chauffé un quart d'heure à 100 degrés ne provoquait plus qu'une très légère indisposition de la grenouille. Quant à un jeune rat blanc de 73 grammes, il reçut la dose correspondant à douze rascasses, en injection sous-cutanée à l'une des pattes arrière, sans manifester la moindre indisposition même passagère. Ces expériences montreraient donc que, si la piqûre des ras- casses est réputée dangereuse sur les bords de la Méditerranée, il faut y voir un peu de l’exagération méridionale, car M. A. Briot n'a pu personnellement encore constater aucun cas un peu grave de piqûre, et les expériences négatives, qui viennent d’être rela- tées, montreraient l'existence d’un venin si faible que son action passe inaperçue sur la plupart des animaux. Pal J'ai déjà parlé précédemment des recherches de M. Lortet sur la forme momifiée de l'ancienne Egypte, mais il faut y revenir. Dans un tombeau, on a trouvé dix grandes jarres en terre, bou- chées avec soin, renfermant une matière pulvérulente jaunâtre qu'on soupçonne avoir été employée à la momification des corps. M. le professeur Hugounenq en a fait l'analyse exacte et a trouvé la composition: ci-dessous. RÉSIne odonante he Ans VPN TR 19,53 % Sciure de bois et débris organiques......... 3,68 DADICREL ATEN TRS SLR mn 12,44 Bauetipertesassasnii some tee 9,52 ( Chlorure:de Sodiuma 2145. m0 14,88 Natron /Sulfate de.sodium.;.1,........7. 22,90 l Sesquicarbonate de sodium. ....... 17,05 Il a été facile de séparer la résine mêlée du natron afin de la comparer aux produits analogues des droguiers de nos Facultés. Mais cette comparaison n'a pas permis de l'identifier d’une fa- çon certaine. En tenant compte des modifications que le milieu et le temps ont dû apporter à l'odeur, on peut cependant affir- mer que cette substance n’est pas de la résine de cèdre qui, du reste, n'a jamais vécu en Egypte. Elle paraît plutôt être un mé- lange de diverses substances aromatiques. La myrrhe devait dominer dans ce mélange, mais accompagnée d'oliban et de bdellium. Les balsamodendron et boswellia, arbres producteurs de ces gommes-résines, vivent en Nubie, Abyssinie et Arabie Heureuse. Ils fournissent la myrrhe si recherchée dès la plus haute antiquité par les populations de l'Orient. La poudre anti- septique en question renferme des débris de tissu parenchyma- teux, contenant de nombreux grains d’amidon, appartenant cer- tainement à des rhizomes odorants du cyperus rolundus qui se rencontre aujourd'hui en très grande abondance en Egypte et en Lybie. La poudre odorante, renfermée dans les amphores de Mahen-Pra, lorsqu'on la dissout dans l’eau, colore en brun des morceaux de toile qu'on y plonge. Ces tissus présentent alors la même coloration que les bandelettes des momies, coloration et odeur dues au dépôt du savon alcalin produit par la résine mélangée au natron. Ce qu'on a dépensé de toile de lin pour entourer les momies humaines ainsi que celle des animaux qui, pendant tant de mil- liers d'années, ont été cachées sous les sables des déserts ou dans les galeries des nécropolés, est quelque chose de vraiment prodigieux, Pour habiller une seule momie humaine, il faut au moins 70 mètres d’une toile large de 40 centimètres. Pour les momies des bœufs, on employait près de 200 mètres d'une toile de même largeur. Les tisserands devaient donc être très nom- breux dans l'ancienne Egypte. On peut se demander dans quel but ce peuple si intelligent s'est livré, seul au monde, à une pratique aussi extraordinaire; quelles sont les idées philosophiques ou religieuses qui lui ont fait trouver les moyens les plus pratiques et les plus scientifi- ques pour empêcher la disparition des cadavres des hommes et des animaux par le travail des microbes et de la putréfaction. Les inscriptions murales, comme les papyrus, sont muets sur ce point et ne peuvent en rien faciliter la solution de ce problème obscur. Il nous est malheureusement presque impossible, maintenant, de pénétrer dans les idées ou la foi relisieuses des hommes qui vivaient il y a sept ou huit mille ans, qui se trouvaient dans des conditions biologiques absolument différentes de celles qui nous impressionnent actuellement, et chez lesquels la vitalité des croyances premières devait se transmettre de génération en gé- nération, avec une énergie toute spéciale. M. Lortet ne peut admettre, comme le fait remarquer M. Pierret, que ce peuple, dont les anciens sont unanimes à vanter la sagesse, ont adoré les animaux. Aucun texte, aucune inscription ne peut nous faire croire à une pratique aussi absurde pour des hommes si bien doués. Quelques savants pensent que les Egyptiens, n’élant pas ca- pables de différencier par l'expression du visage humain les membres de leur Panthéon, ont placé sur les statues de leurs dieux des têtes d'animaux afin de mieux les distinguer les uns des autres. Ces animaux seraient ainsi devenus sacrés et au- saient été l’objet d'un culte superstitieux, exploité plus tard par la classe des prêtres. Il n’est évidemment pas possible d'accep- ter cette explication, car ils étaient d'habiles sculpteurs. M. Lor- tet croit que c'est bien plutôt le privilège attribué aux dieux de pouvoir» revêtir telle ou telle forme animale, qui les à fait repré- senter avec ces masques bizarres, à peu près toujours les mêmes, mais pouvant cependant changer suivant les localités ou les épo- ques de la vie du peuple. Les dieux comme les hommes pou- vaient s'incarner dans certains êtres; cela résulte directement du dogme de la métempsycose auquel on a paru jusqu'ici attribuer trop peu d'importance. : Les Egyptiens, en effet, croyaient à la transmigration de l’äme humaine dans le corps des animaux. Certains chapitres du Livre des morts sont consacrés à la transformation _de l’homme en épervier, vanneau, hirondelle, serpent, crocodile, lotus, etc. Les élus avaient la facilité de prendre toutes les for- mes qu'ils désiraient et de revenir ainsi sur la terre. Ce que rap- porte Hérodote est très explicite à cet égard: «Les Egyptens, dit-il, sont les premiers qui aient parlé de cette doctrine selon laquelle l’âme humaine est immortelle et, après la destruction du corps, entre toujours en un autre être naissant. Lorsqu'elle a parcouru tous les animaux de la terre, de la mer et tous les o1- seaux, elle rentre dans un corps humain; le circuit complet dure trois mille ans. » Les Egyptiens ne devaient donc pas laisser disparaitre par la putréfaction les corps de ces animaux habités par les esprits de leurs parents, de leurs amis, de leurs concitoyens. Henri CouriN. LE TETRANYCHUS TELARIUS Des feuilles de vigne maladesnous ontété adressées de Nimes à notre Laboratoire de Rouen. L'examen de ces feuilles, sur lesquelles j'ai découvert plusieurs acariens, m'a démontré qu’elles étaient atteintes dela maladie rouge, maladie déterminée par un acarien nommé Tetranychus telarius. Les feuilles malades, dans les endroits attaqués, commencent par se gaufrer, les poils des variétés tomen- teuses sèchentet se crispent; plus tard, les feuilles se gondolent à l'endroit lésé, qui tout d'abord devient d'un jaune livide, et se dessèchent partiellement. D'après MM. Mayet et Viala qui ont étudié cette mala- die dans tous ses détails, si c'est au printemps que la feuille est piquée, alors les acariens sont peu nombreux etla végétation active, elle ne paraît pas souffrir, elle se développe presque normalement, et vers le mois de juillet commence à prendre une teinte d’un rose carmin clair et vif, visible d'abord à la face inférieure et tran- chant ensuite fortement à la face supérieure sur le fond normalement vert. Cette teinte légère s'étend peu à peu et finit par envahir partie ou totalité du limbe, mais les nervures restent vertes ou jaunâtres et la feuille très attaquée est uniformément colorée avec les nervures et les sous-nervures jaunâtres nettement imprimées et tranchant beaucoup sur le fond carminé du paren- chyme. À la fin de la végétation, la teinte carmin clair fait place à une coloration carmin violacé qui tourne en se fonçant de plus en plus au brun rougeâtre. Finalement les feuilles sèchent: elles sont cassantes et tombent tardivement à l’automne, mais avant leur époque nor- male, Lorsque la coloration carmin violacé ou brun rou- geâtre se produit, fait bizarre, les accariens n'existent qu’en petit nombre sur les feuilles Les jeunes feuilles attaquées en été ne se développent pas, la végétation reste stationnaire. Lesrameaux cessent de s’allonger, les fruits n’atteignent pas leur grosseur normale, ils restent rougeûtres. ; Cette maladie de la vigne a quelques points de res- semblanceavec d'autres connues depuislongtemps,comme par exemple la rougeole, le rougeot, la brunissure. Mais dans aucune de ces dernières, on ne trouve exactement les caractères assignés à la maladie rouge, de plus on ne trouve pas sur la surface des feuilles les acariens que l’on remarque en grand nombre sur celles atteintes de cette dernière maladie. Le Tetranychus telarius qui occasionne à la vigne la maladie que je viens de décrire, est un petit acarien dela famille des trombidides, long de 0 mm.60, un peu plus petit chez le mâle, ayantle corps en ovale peu allongé, possédant huit pattes à l’état adulte, et dont la couleur varie du blanc hyalin au rouge minium. Le corps sur lequel on remarque des poils assez longs est finement strié transversalement, et deux yeux, peu saillants de couleur brun verdâtre, apparaissent sur la partie anté- rieure, L'acarus tisserand vit sur une infinité de plantes et est bien connu des jardiniers sous le nom de grise. Il court assez vite et paraît agile. Il se tient cramponné aux feuilles, à la partie inférieure, par les cupulesi contrac- les qui terminent ses pattes, et il enfonce son rostre dans le tissu de la feuille afin d'opérer la succion de la sève. Cet acarien tisse une sorte de coque soyeuse sous le revers des feuilles et les femelles, se glissant sous ces toitures légères, pondent continuellement des œufs enduits d'une matière collante, les abritant surtout contre les nervures des feuilles. De ces œufs sphériques, SE 2 — - LE NATURALISTE et à peu près incolores, sortent des larves qui n’ont que six pattes; ce n’est qu'à l’état adulte qu'elles acquièrent les deux autres pattes qui leur font défaut. Les tétra- nyques quittent alors les feuilles sous lesquelles ils se sont développés pour aller fonder de nouvelles colonies sur les parties des plantes encore indemnes. Ces bestioles se propagent avec une rapidité désolante. A l'approche des froids elles abandonnent les feuilles sur lesquelles elles avaient vécu pendant toute la belle saison et vont se réfugier dans les écorces, les lichens, les mousses, attendant le printemps pour se montrer de nouveau. L’Acarus telarius a été observé depuis longtemps sur un grand nombre de plantes, mais sur la vigne sa pré- sence n’a été constatée pour la première fois à Besplas par le sous-directeur, M. Gaides, qu'en 1884. En Italie, M. Targioni Tozzetti a signalé la maladie rouge de la vigne depuis plus de vingt ans. Le tétranyque étant la cause de la maladie dont j'ai parlé, il faut donc combattre cet acarien. En le détrui- sant, on met fin à la maladie qu'il occasionne. À cet effet, on devra faire le soir sur les feuilles habitées, des pulvérisations de jus de tabac à 1 degré Baumé. Se ser- vir pour cela d’un pulvérisateur à jet recourbé de façon à bien mouiller la partie inférieure des feuilles, endroit où se trouvent les ravageurs. Répéter plusieurs fois cette opération à quelques jours d'intervalle dans le but d'atteindre ceux nonéclos lors de la première pulvérisation, les œufs n'étant pas sensibles au jus de tabac. Pour le traitement d'hiver, sachant que dès la fin octobre, les acariens se réfugient sous les écorces et les lichens, il est nécessaire de gratter les écorces que l’on ramassera soigneusement et brülera ensuite ; puis on badigeonnera la souche ou la tige de l'arbre avec le mélange suivant : eau, 40 litres; chaux vive, 3 kilo- grammes; savon noir, 0 kg. 300. MM.Mayetet Viala recommandent, pour le badigeon- nage dessouches de la vigne, la solution faite dans les pro- portions suivantes : huile lourde de houille, 4 kilo- grammes; naphtaline brute, 12 kilogrammes; chaux vive, 14 kilogrammes ; eau, 60 kilogrammes. PAUL. NOEL. LA PRÉHISTOIRE EN FRANCE Poteries des Tombes de la Marne. On y a trouvé les formes suivantes Vases ovoides avec peinture non fixée au feu; Vases d'argile lisse à couverture souvent noire ou noi- râtre, sans anse et sans couvercle, le plus souvent (vases fumigés). La forme dominante est anguleuse, carénée, formée d’une terre fine, bien cuite, presque à reflets métal- liques, celle de l’urne à bords convexes ou concaves, avec des ornements creux, remplis quelquefois de cou- leur blanche (cercles, dessins géométriques, séries de points incisée, des spirales, des grecques). Les vases à figures rouges, de style grec, sont, LE avec les vases de forme carénée, caractéristiques de la phase. Quelques vases présentent des décorations peintes en blanc et en rouge, des ornements en rouge sur fond noir, en blanc sur fond rouge, quelques spécimens en forme de seaux, soupières, bassins. B. — Phase de la Téne. On a primitivement cru rencontrer à la station de la Tène, dans le lac de Neufchâtel, une industrie corres- pondant à une époque comprenant toute la deuxième époque ou deuxième Age du fer. En réalité, la station de la Tène fournit des objets caractérisant trois phases bien déterminées dont la première correspond à la phase des Tombelles de la Marne et la dernière à celle des cités gauloises. 2e Époque du Fer. NATURALISTE # | CORRESPON- OBJETS CARACTÉRISTIQUES Es DANCE —_ S ET DATES 4 | SYNONYMIE fibules épée bouterolles 222 2 Eee 0 4 6 QG Ç QU OR RE GRR URL TR CR | Marnien. |à appendice| àsoie [en lyre fisée|de 400 à ça — retroussée | terminée | au fourreau |25favant | Phase des | sur base à | en bouton par un J=C: = tombelles de nœud, anneau de | age d’or la Marne crénelée bronze numisna- : tique = Tène baguée à soie |enlyre avec 5 terminée double S en bouton | aorafe en-i = gainant le fourreau Beuvraysien jé QUE bordant le ES à archet ASDIeFCns | Re = TR pointe lourreaucon E Ph.desCitées solidé par £ | gauloises.— des bandes a È Es Ph. des transver- Arvernes sales C’est à la Tène IT qu'il convient de rapporter la Phase moyenne de la deuxième Époque du fer. La station de la Tène consiste en une sorte de block- haus construit sur pilotis et est essentiellement militaire. Cette phase est peu connue en France et parait être localisée aux Helvètes primitifs. Armes. On a trouvé à la Tène les armes suivantes : Épées. — De grandes épées de fer à deux tranchants avec marque de fabrique. Les épées de l'époque de la Tène ont été retrouvées en France (Ablon) à Alise-Sainte-Reine. Quelques-unes portent des gravures circulaires à la partie supérieure de leur fourreau. L'épée type de la Tène est caractérisée par une soie terminée par un bou- ton. Au fourreau, est adapté un pontet de moyenne gran- deur. Les parties démontables de la bouterolle sont allon- gées, conservent un peu laspect d’une lyre etune double agrafe; elles encadrent entiérement le fourreau de tous les côtés, comme s’il était dans une gaine. Des javelots, des flèches. Des pièces de harnachement. Des éperons de- fer. Il n’existe ni poignards, ni casques coniques. 19 © = Fibule. Le type de la fibule est la fibule-bague, c’est-à-dire que le bec de canard de l’époque marnienne est main- tenu au cintre par une bague dans laquelle il glisse. Certaines de ces fibules-bagues sont fort délicates, très fines et à ressort compliqué. Monnaies. On rencontre à la Tène II des types gaulois, imitations des statères des rois de Macédoine, avec des deniers de la République romaine. C. — Phase des Arvernes ou des Cités gauloises. Beuvraysien. — Phase de la Tène TIT. Les gisements de cette époque consistent surtout dans les ruines de grandes cités célèbres dans l’histoire, en particulier Bibracte, Gergovie; c’est surtout dans les fouilles entreprises pour retrouver Alésia que l’on à retrouvé les documents les plus sérieux. Le nom de Beuvraysien, donné à cette phase par cer- tains auteurs, est tiré du Mont Beuvray où était située la Bibracte de César, la capitale des Ednens. Cimetières gaulois. Les cimetières gaulois de cette époque ont fourni également beaucoup de renseignements. La nécropole gauloise de, Saint-Maur-les-Fossés pa- rait peu antérieure à la conquête romaine. On y a recueilli des épées defer, pointes de lance, ‘fragments de boucliers, grandes fibules de fer, anneaux en fer et en bronze. Cités gauloises. Enfin l'emplacement des cités gauloises, à Bibracte par exemple, a fourni des traces d’ateïiers de divers mé- tiers De forgerons et de fondeurs (brique réfractaire, enduit de fourneau, moules d'épée en terre, scories de forges «£ des objets ouvrés, rouelles, boutons, fibules) ; D'’émailleurs (émail à l’état de déchets ou de lingots, perles de verre, clous de bronze travaillés pour recevoir l'émail); De tisserands (pesons de fuseaux, contrepoids de métier). | Sans parler d’une foule d'objets de fer, d'objets d'usage journalier (trépieds, pelles, pinces, pinces à épiler, haches, gouges, dents de herse, éperons, chaines, clefs, anneaux, gâches, clous) et d’autres objets de toutes natures (tuyaux de plomb, pierres à aiguiser, etc.). Murs vitrifiés. A côté des murs d'enceinte des cités défendues par des fosses et faits de couches alternatives de pierres et de poutres liées entre elles par des chevilles transver- sales, et le tout consolidé par d'énormes clous de fer que l’on a retrouvé en grande quantité, on a retrouvé des murs dits vitrifiés appartenant à cette époque. Ce sont des murs de terre et d'argile, dont les parties extérieures ont été vitrifiées par un feu intense, ce qui leur donnait une grande solidité. Ces murs appartenant à des en- ceintes fortfiées, on peut supposer que ces grands feux étaient des incendies allumés par les assiégeants, mais il est plus probable qu'ils ont été allumés intentionnel- lement par les constructeurs. Les meilleurs exemples de 19 OZ Le) LE NATURALISTE ces monuments sont le camp vitrifié de Saint-Péran, près de Saint-Brieuc, les vieux remparts de Sainte-Suzanne (Mayenne) et plusieurs forteresses des environs de Guéret. Un autre moyen de défense consiste en refuges sou- terrains qui méritent un paragraphe spécial, Mardelles et Refuges souterrains. Au milieu de quelques plaines, il existe des excava- tions larges de plusieurs dizaines de mètres, profondes de 2 ou 3 mètres, destinées à dérober aux vues de l'ennemi des troupes, des animaux surpris en plaine. Ce sont des mardelles attribuées aux Gaulois. On a découvert des refuges souterrains dans un grand nombre de points de la France où le sous-sol est formé d'une roche àla foistendreet résistante, comme la Beauce, la Champagne, PArtois. Tels sont les souterrains de Maves ; à Balatre, en Suevres (Loir-et-Cher) ; à Brétigny, près de Chartres; à Fontaine-Ozillac (Charente-Infé- rieure), au Rugéré-en-Plouvorn (Finistère). Ce sont de longs corridors avec des entrées en plan incliné pour permettre l'entrée aux animaux, avec des étranglements pour faciliter la défense et où il faut ramper, des chambres s’ouvrant dans ces couloirs, avec des bancs aménagés dans la pierre, des puits d’aérage, des trous percés à la tarière dans le schiste, au Ru- géré. Parfois 1ls sont fort étendus à Brétigny, il y à 8 chambres; à Hermies, 8 galeries et 300 chambres ; à Arleux, 5 galeries; à Morchies, 3 étages. Les anciens avaient signalé le fait (César, Tacite, Pline, Florus, Baldéric). C’est évidemment dans un de ces souterrains que se sont cachés Eponine et Sabinus. En outre de réduit, ces cavités servaient encore de grenier, de cachette et de refuge contre les rigueurs des hivers. : Armes et épées gauloises au moment de la conquête. L'épée des Gaulois était longue, à un seul tranchant, si mal trempée qu'elle se pliait et se tordait dès les pre- miers coups, de sorte que le guerrier était souvent obligé de la redresser pour continuer le combat, Les autres armes offensives des Gaulois étaient : Le gais, Le matras, La catéie (couteau à dos arrondi), La flèche, La fronde, La saume, pique à fer très long et très large recourbé vers la base en forme de croissant. Les armes défensives étaient : Le bouclier, aussi haut qu’un homme, La cuirasse en métal battu ou cotte de mailles, Les casques ronds ou coniques étaient surmontés de cornes ou de longues crêtes, avec de larges jugulaires qui leur couvraientles joues. À l'époque de la conquête romaine, les Gaulois n'avaient plus de chars de guerre. Poteries gauloises au moment de la conquête. Les Gaulois ont connu l'usage du tour, mais leurs po- teries sont faites de matières peu homogènes ; ils sont gé- néraklement noirs, la pâte en est poreuse et fragile ; il en est tout autrement des poteries gallo-romaines, ensuite de la poterie des Romains, rouge, luisante et fine, avec de riches ornements en saillie. Ils firent d'énormes jarres, d'élégantes amphores à base très étroite, souvent pointue qui devait s'engager dans un anneau de terre cuite for- mant support. Les invasions germaines firent oublier cet art, et les poteries de l'époque mérovingienne rappellent celles des peuples barbares ; les vases ont perdu de leur élégance, leur pâte est grossière et poreuse, leur ornementation appauvrie ne consiste qu'en cordons et rubans ou des- sins géométriques imprimés en creux sur la terre molle avant la cuisson. Les vases de terre sont de formes variées, s'adaptant à tous les usages (amphores, grandes urnes, écuelles à trois pieds, bouteilles, assiettes, creusets). Bibracte a, en outre, fourni des vases de style hellé- nique avec des ornements en relief et en creux ou des lettres grecques. _ Émail. On a trouvé à Bibracte de nombreux ateliers où l’on fabriquait un émail rouge cerise destiné à remplacer le corail, devenu rare en Gaule. D’après les auteurs anciens, les Gaulois ont émaillé leurs armes dès le 11° siècle avant notre ère. Monnaies gauloises. Les Gaulois ont commencé par avoir comme moyen d'échange des Rouelles, sortes de disques en métal, sans signe ni inscription. On a trouvé des rouelles d'or. On a divisé l'histoire de la numismatique gauloise en quatre périodes : Les âges d'or, d'argent, d'airain et lu période épigraphique. 1o Age d'or, de 337 à 260 avant J.-C., ne comporte que de rares monnaies d'argent et aucune de bronze. Les premières monnaies de la Gaule y furent impor- tées par des Gaulois qui s’établirent sur les bords du Danube et chez lesquels les pièces macédoniennes eu- rent cours : statère de Philippe, en forme de godet, dont la forme concave portait une tête et la face convexe avec une baye {char à deux roues traîné par deux chevaux avecle mot DIAIHIOY). Ces monnaies sont aussi appe- lées scaphoides. Les premières monnaies gauloises sont les imitations de ces pièces grossières, altérées,symbolisées, et sur les- quelles les inscriptions inutiles finissent par disparaitre, ainsi que les diverses parties du char et des chevaux (cheval désarticulé). En même temps,les Gaulois frappent des pièces d’ar- gent : 14° Drachme à la tête barbue; 20 — à tête imberbe naturelle; 3° — à tête imberbe symbolisée. 20 Age d'argent, de l'an 260 à l’an 160 avant J.-C. — Les Volks Tektosages de Toulouse adoptèrent une monnaie d'argent de # grammes avec une croix à branches élargies, reliées par un cercle et cantonnées de 4 croissants sur la face convexe avec une tête difforme. Les Volks Trekomiks eurent une monnaie semblable, mais où la tête n'existe plus. Alors apparaissent différents coins avec des emblèmes différents : les Belges adoptent le cheval, le char, le gui, le fourchon. LE NATURALISTE Les Armoricains qui ne connurent pas d'âge d’or, eu- rent à l’âge d’argentla monnaiede Potin, mélange d’étain et de cuivre, avec un cheval à tête humaine (cheval an- drocéphale) avec d’autres emblèmes variés : char, guidon, patère, corbeau, conducteur ailé, la rose bardique, ou d’autres lignes sans signification appréciable. Les em- blèmes les plus fréquents des pièces gauloises sont : la torche, la foudre, l'astre, la branche, le croissant, le disque, le serpent, le cheval marin, la maïn, le vase, la corbeille, le soleil, la fleur, la roue, le poisson, l'oiseau, l'homme, la mas- sue, l'épée, la lyre, l'anneau, le dauphin, le sanglier, le génie. 3° L'âge d'airain va de 160 à 60 avant J.-C. — Le diamètre des pièces diminue et les pièces d’or et d'ar- gent diminuent; elles deviennent planes, sauf en Armo- rique. Elles sont coulées au lieu d'être frappées. Outre les parties démembrées du cheval et du char, on voit ap- paraitre des animaux fantastiques ou naturels : le cerf, le boue, le lion, le bélier, le lièvre, l'ours, l'éléphant. Le cheval naturel réapparait en même temps que des animaux fantastiques : sphinx, licorne, griflon, capri- corne, pégase, et, vers la fin de l’âge d’airain, des oi- seaux, des poissons, des reptiles, des insectes. La confédération des Eduens adoptele sanglier, celui-ci accompagné du taureau chez les Rémois. du cheval chez les Andécaves, du cheval androcéphale chez les Armori- cains. Les Santons avaient le bouc, le lion et le tau- reau, les Catalauniens, les Véromandiens, les Rémois,le lion seul : chaque peuple a son coin particulier. 4° Epoque épigraphique. — Vers l'an 60 avant J.-C. réapparait l'écriture avec lettres latines seules ou mêlées aux lettres grecques, les inscriptions ont des Orthographes très variées et souvent défectueuses dans les noms d'hommes ou de localités. (A suivre.) Dr ETIENNE DEYROLLE. LES PERLES Les perles peuvent être produites par d’autres mollus- ques que l’Avicule perlière. Les plus importants de ces der- nierssont les Mulettes perlières (Unio margarilifera), qui vivent dans les eaux douces, notamment en Angleterre et en Scandinavie. On en trouve aussi dans les ruisseaux des Pyrénées. Von Heszlingdonne sur leur biologie les ren- seignements quisuivent : « Ces animaux mènent une existence uniforme, tantôt isolés parmi un petit nombre de Compagnons, tantôt en colonies pressées et épaisses qui semblent paver de vastes étendues de ces ruisseaux; souvent, ils sont à une profondeur difficile à atteindre, parfois ils ne sont couverts que d'une couche d’eau peu épaisse, Ils en. foncent dans le fond sablonneux la moitié ou les deux tiers de la longueur de leur coquille, suivant le sens du courant, ils forment souvent ainsi deux ou trois couches séparées par des couches de sable d'un à deux pouces d'épaisseur; la couche inférieure renferme les animaux les plus vieux, la couche supérieureles plus jeunes. Dans cette situation, ils sont en contact avec l'eau qui glisse au-dessus d'eux, par l'extrémité postérieure de leur coquille dont l'ouverture mesure un demi-pouce de large. Pendant qu'ils reposent sans trouble dans les endroits peu profonds du ruisseau, on peut voir l'eau aspirée, avec les corpuscules en suspension, au travers des tentacules appliqués en forme d’entonnoir, à des intervalles quelconques qui ne sont assujettis à aucun rythme; on la voit rejetée ensuite avec les matières excrémentitielles, à travers une fente rapprochée du joint, avec une impulsion assez forte, et souvent sous la forme d'un jet puissant perpendiculaire au muscle obturateur postérieur; la surface du ruisseau dans un rayon de plusieurs pouces, est soumise alors à un mouvement de tourbillon. Ce courant branchial, que l'animal produit pendant qu'il se soulève avec la partie postérieure de sa coquille et s’enfouit de nouveau, atteint sa plus grande force quand le coquillage est exposé directement aux rayons du soleil, où à sa réverbération dans le cas où la température de l'atmosphère est élevée; ce courant dure des heures et se suspend aussi longtemps alterna- tivement; dans l'obscurité, il cesse habituellement tout à fait, et lorsque le temps est trouble, souvent il devien£ de plus en plus rare pendant plusieurs jours. » Bien que ces auimaux s'adonnent à un repos des plus tranquilles, on remarque pourtant chez eux les traces d’une faculté de locomotion. Des individus qu'on à remis dans l’eau après les avoir examinés au point de vue de la pêche, se sont reculés, au bout de quelques jours, jusqu'au milieu du ruisseau, ainsi que le montrent les rainures qu'ils ont laissées à leur suite sur le sable. Mais ces déplacements sont peu considérables, et les, mouvements sont loin d'être vifs. D'aulres,qu'on a mar- qués, se retrouventsouvent, auboutdesixàhuitans, dans, le voisinage à peu près immédiat du point où on les a placés, à moins que des influences extérieures ne soient venues les déranger, Les déplacements qu'ils effectuent. en masse pour se rassembler dans les places libres pen- dant la saison douce de l'été, ceux qu'ils accomplissent en automne pour gagner les endroits plus profonds du. sol, et les trajets qu'ils parcourent individuellement pen- dant le jour et pendant la nuit, ne s'étendent jamais à une distance de plus de 20 à 30 pas environ. Walter, inspecteur des forêts à Hohenbürg, raconta à Von Heszling, qu'un coquillage avait de 8 heures du matin à 5 heures du soir, un trajet de deux pieds et demi. Lorsqu'il se remettait en mouvement, après chaque pause, il lui fallait trente minutes pour fran- chir une distance égale à Ia longueur de sa coquille entière. Ces déplacements, dus à des causes variables plus ou moins connues, telles que l'entrainement du fond, les variations de l’eau et de la température, les troubles extérieurs, etc., ne s'observent que dans les points où le mollusque repose dans le sable ou le gravier, et où il peut creuser un sillon, Ceux qui se tiennent parmi les pierres où dans un milieu rocailleux, où ils se trouvent enclavés, sont incapables d'aucun déplacement, La pro- gression a lieu en deux actes qu'on peut distinguer net- tement : le pied étendu comme une larguette entre les deux valves, pénètre dans le sable par sa pointe et tantôt il s’y étend, tantôt il s’y contracte. Fa Pendant ce temps, les valves immobiles demeurent ouvertes à leur extrémité postérieure d'où émergent le tube anal et l’ouverture du manteau qui dépassent les bords de la coquille. Après une pause, il se produit dans les branchies un courant très vif; au bout d’une ou deux ! minutes, le tube anal se rétrécit, les tentacules se rap- parcouru 254 prochent, et l'eau aspirée est expulsée en un jet serré, hors du tube anal; à ce moment, l'extrémité postérieure de la coquille se ferme pour se rouvrir ensuite rapide- ment, La partie libre du pied, en dehors de la coquille, demeure immobile; la partie intérieure rétracte la partie Hibre en se raccourcissant. Alors, survient une nouvelle pause, après laquelle le premier acte se répète; et quand le mouvement du pied, ainsi que le rejet de l’eau se sont reproduits plusieurs fois en faisant avancer la coquille, l'animal se repose pendant une pause plus longue. Si, pour une cause quelconque, le mollusque se trouve repo- ser sur l'une des faces de la coquille, il incurve la portion proéminente de son pied vers son bord inférieur pour l'enfoncer dans le sable d'abord en arrière contre fa coquille, ensuite en avant; puis, prenant un point d'appui sur le sable, il soulève avec force la coquille horizontale et continue à la déplacer, toujours dans la même position et par le même procédé vers son but, C'est ainsi que ces animaux mènent une existence très longue, pendant laquelle ils sont à peu près immo- biles et gardent généralement un repos tout à fait apa- fhique, à moins qu'elle ne soit écourtée par les flots printaniers qui font rouler sur ces créatures des roches ei des éboulis, ou par les froids qui gèlent le fond des peuts ruisseaux, ou bien encore par la cupidité des kommes et la rapacité des Loutres, des Pies, des Cor- beaux et des Corneilles. On ne sait quel âge avancé peuvent atteindre ces coquillages; l'épaisseur de leur coquille relativement à Ïa pauvreté calcaire de l’eau qu'elles habitent, indique une existence fort longue; en moyenne, on peut compter &inquante à soixante ans. Mais des exemplaires marqués chaque année ont montré que leur vie pouvait s'élever jusqu'à soixante-dix ei quatre-vingts ans. La croyance, d’après laquelle on leur attribue une existence plus longue encore, et même ane durée de deux cents ans, reste sujette à caution. » Le D: Sauvage a recueilli, de son côté, d'intéressants documents sur la pêche de la Mulette perlière. « Les pêcheries de perles de la Grande-Bretagne ont joui d’une certaine renommée, elles étaient connues des anciens. Ea pêche des perles dura en Écosse jusque vers la fin du siècle dernier, surtout dans la rivière Tay, où les moules d’eau douce étaient récoltées par les paysans avant l’épo- que de la moisson. Il existait une pêcherie considérable à Perth. Tenant rapporte que, de 1761 à 1764, il fut envoyé à Londres pour 10.000 livres sterling, c'est-à- dire 250.000 de perles; certaines de ces perles ayant près d'un volume d'un pois et parfaites soustous les rapports, ralaient de 75 à 100 francs. » D'après Octave Sachot, la méthode employée pour a pêche dans le Tay, est ainsi décrite dans la vieille Statistique de l'Evosse. « Les moules se pêchent avec un barpon d’une espèce particulière, qui consiste en une iongue perche emmanchée dans une sorte de pincette dont les branches longues et flexibles se terminent par deux cuillers s'appliquant l'une contre l’autre. Avec cet #strument en guise de bâton, le pêcheur, plongé jus- qu'au cou dans l’eau, explore avecses pieds la vase et le sable du fond pour y trouver les moules. Dès qu'il en sent une, 1l appliqué sur la coquille l'extrémité de sa pincette, dont les branches s'ouvrent par la simple pres- sion et se referment d'ellesmêmes sur la proie. Le pêcheur s'empare alors de la prisonnière dans le filet qu'il porte à sa ceinture; puis la pêche achevée, il LE NATURALISTE regagne la rive et se met en devoir d'ouvrir les moules. Quand l'eau est profonde, cette opération est bien plus facile. » Les perles se trouvaient ordinairement dans les vieilles coquilles déformées. Outre le Tay, l'Écosse possède d’autres rivières où l'on pêchait des perles dans l'antiquité. Voici comment Boèce décrit la pêche des perles dans le Don et le Doe : quatre ou cinq personnes entrent ensemble dans la rivière et se mettent en cercle, debout, avec de l'eau jusqu'aux épaules. Chacune tient un bâton à la main pour s'empêcher de glisser. Dans cette position, elles regardent à travers l’eau limpide si elles apercoivent des moules, et quand elles en découvrent, ne pouvant les prendre avec Jes mains, elles les saisissent entre les doigts des pieds et les lancent sur la rive. Les perles qu'on trouve en Ecosse, ajoute ce vieux chroniqueur, ont une certaine valeur, car elles sont très rondes, excessivement blanches et quelquefois aussi grosses qu l’'ongle du petit doigt. ; (A suivre ) VICTOR LE CLEVES. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur la dessiceation absolne des matières végétales. (Note de M. L. Maquennt.) Il est fort difficile d'amener une matière végétale à l'état de des- siccation absolue, même par un séjour prolongé à l’étuve. Dans ce cas le départ de l'eau hygrométrique est d’ailleurs souvent accom- pagné de phénomènes chimiques complexes. On n'arrive guère à une dessiccation parfaite sans qu'on ait à craindre aucune altéra- tion d'ordre chimique qu’à l'aide du vide et en présence de baryte anhydre vers 40°. Ce qui témoigne d'une avidité considérable de ces substances pour l'eau. M. Berthelot a récemment montré qu'il existe entre une matière végétale et l'atmosphère, un état d'équilibre qui est fonction de l’état hygrométrique de l'air et qui permet à la substance sèche de récupérer rapidement, lorsqu'on l'abandonne à elle-même, l'eau qu'on lui avait fait perdre par la chaleur ou le vide. Une substance végétale qui a été maintenue à 110 ou 1200 dans l'air ordinaire, jusqu’à poids constant, renferme encore une cer- taine dose d'humidité, variable avec la température et l’état hygrométrique de l'air qui ne s’en échappe que si on annule la tension de la vapeur d'eau dans le milieu ambiant. Pour remédier à cet inconvénient la matière est placée dans des tubes, maintenus par un thermostat à température constante et dans lesquels on envoie un courant d’air sec. Les pesées sont faites dans un pèse-filtres bouché à l’émeri. Avec un semblable dispositif, il est facile de constater qu'une matière végétale préalablement desséchée à 100 à 1209, augmente notablement de poids quand on substitue un courant d'air ordi- naire au courant d'air sec, sans changer la température. En résumé, l'auteur a été amené à conclure que les malières amylacées, et en particulier l’amidon pur, se laissaient très facis lement etrapidement dessécher dans l'air sec ; dans ces condi- tions, la perte d’eau est plus grande qu’à l’étuve, ce qui permet d'expliquer ainsi pourquoi les graines diminuent davantage de poids dans le vide à 400 que dans Pair à 1100. La constance de poids d’une matière végétale (et probablement aussi de beaucoup de composés minéraux ou organiques), après quelque temps de séjour à l'étuve, dans l'air commun, ne peut être, à aucune température considérée comme un critérium de dessiccation parfaite. L'emploi de l'étuve ordinaire doit étre absolument proscrit dans l'analyse rigoureuse des corps très hygrométriques, tels que l’amidon, les farines ou les graines entières; la dessiccation abso- lue de ces substances ne peutêtre réalisée, même à haute tempé- rature, que dans un milieu dépouillé de vapeur d’eau; elle paraît être complète après une heure de chauffe à 1200 et deux heures de chauffe à 100°, dans un courant d'air sec. LE NATURALISTE Dans ces circonstances, la matière reste inaltérée, et la teneur en eau est trouvée supérieure de 1 % environ à celle qu'auraient donnée, en un temps beaucoup plus long, les méthodes ordi- naires. Sur le développement de l’amylase pendant la ger- mination des grains. — (Note de M. JEax Errronr, pré- sentée par M. MAGuENxE.) ‘L'auteur a constaté que le pouvoir liquéfiant et le pouvoir sac- -charifiant des graines en germination se développait inégalement. Le pouvoir saccharifiant augmente irrégulièrement avec la durée de la germination et, après avoir atteint son maximum, diminue graduellement. Le développement du pouvoir liquéfiant est plus -lent, mais plus régulier, jusqu’à ce qu'il arrive à son maximum, auquel il se maintient assez longtemps. La différence dans le dé- veloppement des deux propriétés de l’amylase est particulière- ment marquante lorsque la germination se produit au soleil : le grain acquiert alors au maximum le pouvoir liquéfiant, tandis que la valeur du pouvoir liquéfiant se trouve réduite de 40 à 50 %. Le malt préparé à l’ombre et exposé ensuite à l’action des rayons solaires conserve très longtemps son pouvoir liquéfiant, mais perd de sa propriété saccharifiante. Pour ce qui est des conditions dans lesquelles on obtient un malt d'activité maxima, on arrive au maximum de diastase après dix ou onze jours en conduisant la germination à 150 C. Les conditions chimiques jouent aussi un très grand rôle dans le développement de la diastase ainsi qu'on peut le constater en ajoutant différentes substances à l’eau de trempage des graines; elle porte soit sur le pouvoir germinatif, en augmentant on dimi- nuant le nombre des grains germés, soit sur le pouvoir saccha- rifiant, soit sur le pouvoir liquéfiant. Bibliographie . Andersen (K.). Onthe Bats of the Rhinolophus arcuu- tus Group, with descriptions of five new forms. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1905, pp. 281-288. . Andersen (K.). On the Bats of the Rhinolophus ma- crotis Group, with Descriptions of two new Forms. Ann. Mag. of Nat. hist., sept. 1905, pp. 289-292. . Anthony (R.). Influence de la fixation pleurothétique sur la morphologie des mollusques acéphales dimyaires. Ann. Sc. nat. Zool., 9° sér. I, pp. 165-396, pl. VIT-IX . Bangs and Zappey. Birds of the Isle of Pines. Ardea repens, Grus nesiotes, Amer. Nat., 1905, pp. 479-215, fig. . Banks (N.). 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Beugler. — Se dit proprement du cri du taureau, du bœuf, de la vache, du veau, voire du buffle (quoique pour ce dernier, dont la voix est plus forte et plus grave, le terme plus noble de mugir convienne mieux). Se dit encore de quelques autres bovidés, mais non pas de l’auroch, de l’yack et du zébu, dont la voix est plutôt un gr'o- gnement. Synonymes : meugler, mugir. Substantif : beuglement. Analogiquement, beugler, meugler et mugir s'appliquent avec justesse : au cri du butor, de qui l’on dit aussi qu'il, butit ou qu'il bouffe ; à la voix de plusieurs grands mammilères marins ; au formidable coassement de la Grenouille-Taureau ou Bull- Frog d'Amérique, dont la dénomination latine est Rana mu- giens ; à certains cris de colère du chameau dromadaire, qui en a de très divers. C'est à tort qu'on dit quelquefois : Beugler comme un âne, attendu que l'âne brait et ne beugle pas. Au figuré, on fait souvent beugler les mauvais chanteurs, les mauvais avocats, etc. Familièrement, on appelle beuglant un café-concert de genre inférieur. Beugler et meugler, au figuré comme au propre, sont moins nobles que mugür. ù Beziguer. — Dans nos idiomes provinciaux du Centre, bezi- quer ou, par contraction, b’ziguer, se dit du cri de la chèvre : « As-tu entendu noul'chieuve? all a b'ziqué. » — Pour la chèvre et le chevreau, voir BECGUETTER et vaGIR; pour le bouc, MOUETTER OU MICCIR. Biauler. — S'est dit du cri des enfants d’un certain âge; conséquemment, c'est un peu plus que vagir. — Voir viper, PLEURNICHER, COUILER, CHEMICHER. Biniou. — Sorte de cornemuse bretonne dont il est fréquem- ment question dans les romances. M. Henri Coupin à écrit que « les notes acérées de l’hippolaïs et des rousserolles ont de l'analogie avec les sons du biniou ». Bioler. — Voir BÉRIOLER et KIAULER. Blactérer, blatérer, blatir, blattérer. — Se disent de la voix des chameaux, du lama, de la vigogne, de l’alpaca, mais aussi et surtout du bélier: Blacterat hinc aries (PHILOMELA). Les quatre formes susdites ont été le plus souvent confon- dues; toutefois, il y a une distinction à faire : en latin, blatire et blaterare (avec un seul T) sont surtout employés par Horace, Plaute et les autres écrivains lorsqu'il est question d’humains qui déblatèrent ou, par analogie, de grenouilles qui coassent à l'unisson : et dans ce cas, chez les poètes, la première syllabe de blaterare est tantôt longue, tantôt brève. C’est ainsi qu'en français, aussi, blatérer se dit encore quelquefois, comme débla- térer, pour signifier « parer avec assurance, sans Suite et sans idées ». Mais Bescherelle, pensons-nous, a tort de croire que c'est la simplement le sens figuré du verbe blatérer dont l'ac- ception primitive, suivant lui, serait «€ crier comme les cha- meaux, les béliers, les grenouilles ». Ce serait, à notre humble avis, plutôt le contraire : blatérer devrait se dire des grenouilles tout au plus, analogiquement. Quant à blactérer où blaltérer (par deux T), transcription syllabique en français du blacterare de l’auteur de la PHILOMÈLE, mieux vaut le réserver aux béliers et aux chameaux. Incidemment, ajoutons que, d’après A.-A. Brehm, dans sa VIE DES ANIMAUX ILLUSTRÉE, les malheureux ‘dromadaires que leur chamelier maltraite ou excède de travail ont des colères et des révoltes terribles, au cours desquelles leur voix est un horrible hurlement où toutes sortes d'accents, grondemenlis, grogne- ments, cris, beuglements, rugissements, sont affreusement et douloureusement mêlés. JAcQuEs RéaIs. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 97° ANNÉE de HISTOIRE NATURELLE DE LA PROMASIA ATAXELLA Chrét. Dans le Bulletin de la Sociélé entomologique de France du 13 mars 1904, j'ai signalé la capture, en Provence, de la Dysmasia petrinella HS., et dit quelques mots sur les mœurs de cette espèce, considérée jusqu’à ce jour comme très rare. Son aire géographique en France est plus étendue que je ne le pensais tout d’abord, car cette Dysmasia petri- nella se trouve également dans plusieurs départements du Languedoc, venant à son tour apporter une preuve nouvelle de la quasi-conformité de la faune lépidopté- rique de ces deux anciennes grandes provinces : la Pro- vence, dont on ne peut raisonnablement détacher le comté de Nice, etle Languedoc, auquel il convient d’ad- joindre le Roussillon. Les plus belles, les plus intéressantes ou les plus rares de nos espèces de Lépidoptères s'y rencontrent. Faut-il citer les Charaxes Jasius L., Melanargia syllius Hbst., Deilephila Nicæa Prun., Epicnoptera suberifolia Dup., Agrotis Constanti Mill., Thalpochares scitula Rbr., Eucrostis indigenata Vill., Acidalia mediaria Hb., Te- phroclistia rosmarinata Müill., Tephr. liguriata Mill, Gnophos Daubearia B., Cimelia Margarita Hb. Eromene ocellea Hw., Oxybia transversella Dup., Pempelia sororiella Z., Acrobasis glaucella Stgr., Cryp- toblabes gnidiella Mill., Aglossa Brabanti Rag., Actenia borgialis Dup., Phlyctænodes comptalis Frr., Pionea testacealis Z., Alucita adamas, Cst. Tortrix croceana Hb., Conchylis impurana Mn., Reti- nia tessulatana Stgr., Zelleria phillyrella Mill., Gelechia plutelliformis Stgr., Gel. astragali Stgr (= aristotelis Mill), Lita stæhelinella Walsm., Nothris senticetella Stgr., Nothr. limbipunctella Stgr., Symmoca cryptoga- _morum Mill, Psecadia bRQ ie Hb., Cacophyia per- mixtella H.-$., Epermenia ile Stt., Stagma- tophora rosmarinella Walsm., Urodeta cisticolella Stt., Coleophora Giraudi Rag., Ornix caudulatella Z., Litho- colletis joviella Cst., Nepticula promissa Stgr., Atelio- tum hungaricellum Z. et tant d’autres espèces que j'ai prises dans l’une et l’autre province? Mais ces deux régions gardent néanmoins leur origi- nalité particulière, en ce sens que certaines espèces de Lépidoptères paraissent être l'apanage exclusif de l’une ou de l’autre, puisqu'elles n’ont pas encore été capturées dans elles deux. Si l'une, par exemple, nous présente Psyche apiformis Rossi, l’autre offrira Sesia leucopsiformis Esp.; si la Provence nous invite à prendre dans ses montagnes des espèces étrangères, comme Teleia macu- lata Stgr., Didactylota kinkerella Suell., le Languedoc nous sollicitera pour aller chercher sur ses coteaux Lithocamga millierei Sigr., Pyrausta acontialis Stgr.; si la première possède l’Acidalia attenuaria Rbr., la seconde nourrit l'Acidalia subsaturata Gn. (miserata Sigr.). Sans doute, le voisinage de l'Italie, d’une part, et celui de l'Espagne, d’autre part, exercent une influence sen- sible, prépondérante peut-être, sur cette production ento- mologique; car, ni le Mont-Agel, ni les Mille-Fourches, ni les sommets des Alpes maritimes pour la Provence, SÉRIE — N° 449 15 ment les organes principaux de ces insectes, NOVEMBRE 1905 — —————————————————_—————…—…— —…———— ni les Albères, le Canigou, le pic de Carlitte pour le Languedoc, ne sauraient opposer une barrière insurmon- table à la pénétration des DéPRopières la plus pacifique du monde, celle-là. Mais le Languedoc est actuellement, et peut-être pour longtemps encore, dans un état d'infériorité marquée sous sa rivale. Tant qu'un lépidoptériste zélé, un Mil- lière, un Constant, n'aura pas habité des années et fouillé en tous sens ce riche pays, on ne connaitra pas ses res- sources, On ne saura pas ce qu'il peut donner et on le croira indigne d’être comparé à la Provence. Et, cepen- dant, quels espaces, quelle longueur de belles plages sur les bords de la Méditerranée, de Collioures à Aigues- Mortes, quelle quantité de terres incultes sur les collines, les Corbières, la Montagne Noire, les Cévennes, partout où la vigne, l’éternelle vigne, que ni les ordres trop bien exécutés d’un barbare Domitien autrefois, ni les menées souterraines d’un infime Phylloxéra, de nos jours, n’ont pu détruire, partout où l’envahissante vigne n’étend son domaine exclusif, quels variés, quels vastes champs d'exploration! À coup sùr, des espèces nombreuses vivent là ignorées, attendant leur découvreur. En vérité, nous voilà loin de la Done petrinella! Je reviens à elle. Dans le courant de mai dernier, j’ai capturé une Teigne d’une couleur jaune ocracé pâle, ayant des écailles brunes parsemées sur les ailes supérieures, d'une façon assez semblable à celle de la Dysmasia petrinella et, à première vue, j'ai cru à une variété de couleur claire de cette dernière. J'étais d'autant plus fondé dans cette opinion que, quelques jours plus tard, plusieurs Dysma- sia petrinella types furent prises en compagnie de la prétendue variété. Mais, à la vue de la femelle qui se fit prendre à son tour fin mai et commencement de juin des doutes s’élevèrent. J'avais constaté auparavant que les ® © de Dysmasia petrinella étaient sensiblement de plus petite taille que les oo”; or, les ® © nouvellement prises étaient de taille égale et même supérieure à celle des oo”. Il était donc nécessaire d'examiner attentive- afin de saisir des différences autrement essentielles que la taille etla couleur. Cet examen a conduit à un résultat inattendu. Non seulement, ces Teignes jaunes n'étaient pas une variété de Dysm. pelrinella, mais devaient appartenir à un genre différent, quoique très voisin. Ce nouveau genre, Promasia, dont les caractères vont être exposés, est intermédiaire entre le genre Myrmeco- zela Z. et le genre Dysmasia HS. Promasia n. g. Tête hérissée, stemmates nuls, palpes maxillaires nuls, spiritrompe nulle; palpes labiaux assez longs, légère- ment ascendants, à 2° article longuement velu, à 3° ar- ticle court, conique ou aigu, égalé ou dépassé parfois en dessous par la touffe des poils du 2° article; antennes épaisses et lisses jusqu’à la moitié ou aux deux tiers, plus grêles et crénelées à la fin, article basilaire presque nu. Aiïles supérieures étroites, ayant 12 nervures, 7 et 8 tigées, 7 à 12 à la côte, cellule divisée; ailes inférieures un peu plus larges, arrondies à l’apex, ayant 8 nervures, 5 et 6 partant du même point; cellule divisée. Abdomen des © ® garni de poils soyeux à l'extrémité. Le genre Eumasia Chrét. n’a que 9 nervures aux ailes 258 LE NATURALISTE —_—————————————————————…————…———_ …"…—_…——— —— —..….— .…—.….….—....….——.——…—….—.….…— ….… —. ——…— …——… ——……._….…__. _ ____ supérieures, le genre Dysmasia en à 11, le genre |Proma- sia en a 12. Le genre Myrmecozela a 12 nervures toutes libres, Promasia a 7 et 8 tigées. Ces genres peuvent se classer ainsi : 1. Ailes supérieures à 12 nervures. A. 12 nervures toutes libres.... Myrmecozela. Bet TIBÉESM ER restes Promasia. 2, Aïles supérieures ayant moins de 12 nervures. A. Aïles supérieures ayant 11 ner- VUTE SPA EN 2 nat Dysmasia. B. Aïles supérieures ayant 9 ner- VUTO SRE Relais ee se ieieiee Eumasia. Promasia ataxella n. sp. Taille variable : le plus petit sujet que j'ai pris, un ©”, mesure 17 millimètres d'envergure; le plus grand, une ©, atteint 23 millimètres. 2 millimètres. Ces poils servent à accompagner les œufs et à les recouvrir quand la © les a déposés dans l’en- droit qu’elle a jugé le plus convenable. Elle s’en dégar- nit de la même facon que j'ai déjà indiquée pour la Dys- masia petrinella, c'est-à-dire en imprimant à son oviducte un mouvement giratoire. Le léger frottement qui se pro- duit alors sur les soies suffit à les détacher de la toufte et la © , en allongeant et en télescopant son oviducte ar- ticulé, les amène sur les œufs. Œuf.— L'œuf de Promasia ataxella est de forme ova- laire, légèrement comprimé latéralement; sa surface présente des traces de petites dépressions polygonales formant facettes, mais très peu prononcées; sa couleur est blanche, très briliante et prend ensuite une teinte légè- rement jaunâtre clair. Autant que je puis en juger par ce qui s’est passé sur mes pots d'éducation, ces œufs sont pondus à terre, en petits amas, près d'objets divers, tels petites pierres, menus morceaux de feuille morte, sous les plantes basses ou abrisseaux : chêne kermès, roma- Fig. 4. — Nervulation de Myrm. ochraceella Trigth. La taille moyenne des oo” est 19 millimètres, celle des oo” au moins 21 millimètres. C’est donc une de nos plus grandes Teignes. Ailes supérieures d’un jaune ocracé très pâle, parse- mées de rares écailles brunes, parfois bistres, rarement noires, formant un pointillé assez régulièrement espacé sur les bords interne, externe et costal jusqu’au milieu, puis sur la sous-costale; la moitié du bord costal vers la base est dépourvue de ce pointillé, elle est simplement rembrunie surtout près de la base, Un pareil pointillé terminé par un point plus gros ou même parfois par un amas d’écailles brunes, se voit dans le pli et autour de Ja cellule discoïdale. Ces petits points sont très fugaces et ne sont bien distincts que sur les sujets très frais. Cer- tains exemplaires n'en possèdent qu'un petit nombre. Les plus persistants sont ceux du bord interne et du pli, au milieu. Franges d’un jaune plus clair, traversées et terminées par une ligne ocracée plus foncée. Ailes inférieures d’un gris clair ou blanchôtre, soyeuses, luisantes avec franges d’un jaune pâle ou | blanchâtre. Tête, antennes, palpes et thorax de la couleur des supérieures; abdomen d’un gris légèrement plus foncé que les ailes inférieures, avec la touffe anale jaune pâle extérieurement; pattes jaune pâle. L'’abdomen de la © est garni à son extrémité de nom- breux poils soyeux, très serrés et longs de près de Fig. 2. — Nervulation de Prom. ataxella Chrét. rin, cistes, thym, etc. toutes plantes communes dans les localités fréquentées par Prom. ataxella. La bourre soyeuse qui les recouvre est bouffante, agrippante, c’est-à-dire ayant de l’adhérence aux objets près desquels elle est déposée et sa couleur est légèrement rosâtre. L'œuf éclôt dix à douze jours après la ponte. Chenille. — La petite chenille, au sortir de l'œuf, est médiocrement allongée, de grosseur presque égale par- tout, un peu épaissie aux premiers segments, nullement atténuée aux derniers; sacouleur est d’un blanc laiteux “mat; ses verruqueux indistincts avec poils blancs; sa tête cordiforme, d’un corné clair ; écusson et clapet de la couleur du corps. Mes petites chenilles ne se sont pas montrées difficiles sur le chapitre de la nourriture : tout leur était bon et de leur gout. Placées au milieu de toutes sortes de détritus, elles se sont enfoncées dans le tas, ne filantpas beaucoup de toile, juste le nécessaire pour fixer et maintenir leær nourriture à leur portée. Elles ont mangé ou grignoté des feuilles pourries, du bois mort, de la mousse, même des plumes et des débris de papillons. Si je remuais par- fois l’amas de ces objets, j'en voyais aussitôt sortir vive- ment mes élèves, comme font les vers de vase quand celle-ci est fouillée ou agitée avec un bâton. Sur le même pot, j'élevais des Penestoglossa dardoïnella Mill., elles ont eu un triste sort. Ces chenilles, qui se blottissent et LE NATURALISTE 259 ET se cachent dans leur fourreau à la moindre alerte et n’en bougent plus que le danger ne soit passé, ont vu leur fourreau éventré, ont ensuite été dévorées, elles pourtant carnassières aussi, parles Promasia ataxella, plus agiles et moins peureuses. Adulte, la chenille d’afaella mesure environ 145 milli- mètres quand elle marche. Corps allongé, à peine atténué postérieurement, — les segments #-6 sont insensible- ment plus épais que les autres, — arrondi sur le dos, aplati en dessous et un peu caréné en bourrelet à la région stigmatale. Peau blanchâtre sale, transparente, laissant voir les aliments ingurgités brun noirâtre ; plaques verruqueuses grandes, d'un blanc mat; celles des trapézoïidaux antérieurs grandes et rondes, celles des inférieurs elliptiques, les deux à peine saillantes, celles du premier segment réunies; celles des stigmataux rondes assez saillantes eten formede mamelon, avecune dépres- sion centrale, au fond de laquelle se trouve le point pili- fère; poils blanchâtres. Tête fauve, bordée de brun au sommet; organes buccaux ferrugineux, mandibules fortes ; écusson d'un corné clairet transparent; clapet de Fig. 3. — Nervulation de Dysm. petrinella HS. la couleur du corps; pattes écailleuses petites, corné clair; membraneuses courtes, à crochets très petits, bru- nâtres. Cette chenille adulte se retire dans une sorte de four- reau cylindrique fixe, formé de soie et de grains de terre, de parcelles de détritus, etc., aux deux bouts duquel se trouvent des soies tendues dans diverses direc- tions, servant de chemin à la chenille pour sortir à la recherche de sa nourriture ou fuir quand un danger quelconque la menace. Elle se transforme dans ce fourreau, après l'avoir écourté, rendu elliptique ou ovoïde et en avoir clos les orifices. Chrysalide. — La chrysalide est jaunâtre, assez courte, atténuée postérieurement; sa surface est presque lisse ou imperceptiblement chagrinée et ridée; les extrémités des enveloppes des ailes, des pattes postérieures et des antennes sont libres. Les segments abdominaux portent, surle dos, deux rangées de petites épines brunes ou mieux de dents aiguës de différentes grandeurs et dirigées en arrière; le dernier segment est comme tronqué, à som- -met arrondi cependant et couronné à sa base de dents aiguës, à peine plus fortes que celles du dos des segments abdominaux. Stigmates jaunes au fond d’une petite dépression. A ma grande surprise, j’ai obtenu une seconde géné- ration de cette espèce. Nouveau caractère qui différencie l’ataxella des genres voisins, dont les espèces connues n’ont qu'une seule génération annuelle. Les caractéristiques biologiques de ataxella sont les suivantes : Espèce bivoltine. Imago. — Époque de l'apparition : 1re génération, mai- juin; 2°, septembre. la Promasia Œuf. — Durée de l'incubation : 1re génération, 10-12 jours; 2e génér., 15 jours. Chenille. — Epoque : 1re génér., juin-août; 2e génér., d'octobre à avril très probablement. Nourriture : détritus de végétaux et d'animaux. Chrysalide. — Durée : ire génér., 15 à 20 jours; 28 génér., 3 ou # semaines très probablement. Comme conclusion, il m'a paru utile de dresser la liste des genres de Teignes dont les? © ont l'extrémité de l'abdomen garnie de poils soyeux destinés à accom- pagner la ponte, soit que cette ponte demeure dans le fourreau où a vécu et s’est transformée la chenille, soit Fig. 4. — Nervulation d'Eum. parietariella HS. qu'en petits amas elle soit déposée parmi les rides des écorces, les petites pierres, les mousses, les débris et détritus de toutes sortes. Dissoctena Sigr. Talæporia Hb. Bankesia Tutt. Luffia Tutt. Solenobia Dup. Narycia Steph. Diplodoma 2. Penestoglossa Rghf. Melasina B. Euplocamus Latr. . Episcardia Rag. Ateliotum Hb. Myrmecozela Z. Promasia Chrét. Dysmasia HS. Eumasia Chrét. Genres : P. CHRÉTIEN. 260 LE NATURALISTE UTILITÉ DE LA DOULEUR PHYSIQUE On peut poser en principe que toute douleurest sous la dépendance de conditions nocives à l'individu. Elle appa- rait donc de prime abord comme destinée à protéger celui-ci contre les dangers venant du milieu ambiant. Maïs, comme le fait remarquer M. Castex (1) dans un ouvrage récent, ce rôle de protection peut avoir lieu sans intervention dela douleur. Sens parler des Protozoaires, des Cœlentérés et autres animaux inférieurs, chez: les- quels l’existence de sensations douloureuses est au moins douteuse et qui savent néanmoins se défendre par des mouvements appropriés, nous voyons l’animal supérieur auquel on a enlevé le cerveau, ou l’homme chloroformé, exécuter des mouvements de protéction aussi sûrs, aussi ordonnés, aussi puissants, que si l'excitation avait été consciente. Ilsemble donc que la douleur est une cruauté inutile, puisque, à elles seules, ces défenses mécaniques peuvent et doivent suflire à protéger l'intégrité individuelle. Mais M. Castex fait remarquer avec raison que les réflexes sont simplement des réponses à l’excitation, et qu'ils lui succèdent. Ils permettent donc de fuir le danger,- mais non les approches du danger, et souvent, malgré leur énergie, 1lest trop tard pour que leur secours soit effi- cace. De là l'utilité de la sensation douloureuse, développée surtout chez les animaux supérieurs. Non seulement la douleur portera à fuir le danger actuel, mais le souvenir dune douleur déjà ressentie fera éviter le danger avant qu'il soit devenu pressant. À ce point de vue les animaux supérieurs, et spécialement les Vertébrés à sang chaud sont donc favorisés par rapport aux autres, car, indépen- damment du mécanisme automatique des réflexes, ils ont, pour fuir le danger, une arme autrement souple : le souvenir des sensations douloureuses déjà éprouvées. L'efficacité de la douleur ressort de lobservation des malades frappés d’analgésie et qui subissent, sans en avoir conscience, les plus graves mutilations accidentelles; tandis que le sujet sain se soustrait rapidement à toute causé de douleur. À mésure que la structure des êtres vi- vants devient plus complexe, nous les voyons perfection- ner leurs défenses et acquérir des moyens de protection nouveaux, sous forme de fonctions psychologiques plus développées et plus variées. La douleur en particulier a pour fonction la protection de l’individu et sa descen- dance, elle est utile et même nécessaire. Mais cette proposition n'est vraie que dans un sens très général. D'une part la douleur ne saurait prophétiser les conséquences éloignées des actions : elle en exprime seulement l'impression actuelle sur notre organisme. C'est ainsi qu'une opération chirurgicale utile, peut être très douloureuse, tandis que les excès alcooliques, à con- séquences toujours fâcheuses, font sur bien des individus une impression agréable. D'autre part,la douleur est loin d’être proportionnée au danger réel que court l'organisme : les lésions traumati- ques des viscères profonds, quoique très nuisibles, ne provoquent cependant qu'une douleur fort supportable: C'est que dans ce cas la douleur ne servirait de rien: quand ces organes sont mis à nu la mort s'ensuit forcé- ment, sauf intervention thérapeutique. Au contraire, les _ (1) G. Casrex. La douleur physique. Paris, Jacques, 1905. | | lésions desparties superficielles,en général assez bénignes, sont cependant très douloureuses. Mais l'utilité de cette douleur ressort de ce fait que ces parties sont capables de se défendre par des mouvements appropriés et, par là même, de protéger les organes profonds que:le: trau- matisme ne peut attemdre qu'après lésions des couches périphériques: D'où l'utilité de cette enveloppe: sensible quisert pour ainsidire de cuirasse aux organes réelle- ment vitaux; Aussi toute la puissance de souffrir s'est- elle concentrée dans les parties le plus habituellement en rapport avec les agents extérieurs. Si la douleur pro- voquée par le traumatisme n’a pas provoqué dans les or- ganes périphériques des mouvements réactionnels effi- caces, l’animalne saurait plus être protégé quand le trau- matisme atteint les viscères profonds. Mais si les rapports dela nocivité: et de la douleur sont constants en ce qui concerne les lésions traumatiques - il n’en est plus de: même: pour les douleurs liées aux. états morbides. Nicomme intensité, ni même parfois comme siège, elles ne peuvent nous fournir aucune in- dication sur la gravité des lésions. C’est ainsi qu'il faut souvent rapporter à une lésion du foie les douleurs de l’épaule droite ou soupconner une coxalgie chez un en- fant qui se plaint du genou. D’autre part des maladies bénignes comme la carie dentaire donnent lieu à des dou- leurs parfois atroces, tandis que le tuberculeux vit sou- vent jusqu’à la fin dans un état d’euphorie complète. La cause prochaine de ces faits tient à la distribution des. nerfs sensitifs et à ce que certains d’entre eux sont ou non englobés par le processus pathologique. Mais, en envisageant le problème de plus haut, on peut dire, ceme semble, que le mécanisme protecteur contre les maladies est moins évolué que celui destiné aux traumatismes. Ceux-ci ont, depuis l’origine même des choses, pu agir sur les organismes et développer en eux la formation d’arcs réflexes, ou de sensations doulou- reuses, qui ont, en définitive, une action protectrice. Les états pathologiques sont au contraire, pour la ‘plupart, l'expression d’une civilisation déjà avancée : ils sont rares chez le sauvage etchez l'animal, parce que, à l’état de nature, les individus affaiblis meurent rapidement. Au contraire dans les sociétés les plus évoluées on con- serve d’une manière artificielle les malades et les mal venus, qui transmettent leurs tares à leur descendance. La maladie n'ayant acquis toute son importance qu'à une période relativement récente de la vie des sociétés, n’a pas eu le temps de développer dans les organismes des mécanismes protecteurs du genre des réflexes ou:de la douleur. Celle-ci serait pourtant bien utile dans cer- taines affections graves, en prévenant les malades de leur état eten les forçant à se soigner. Lorsque la ma- ladie développe des réactions protectrices, elles rentrent le plus souvent dans le cadre de l’immensité, ce serait sortir du sujet de cette étude que de les envisager ici’, Il m’a suffi d’avoir montré le rôle utile de x douleur envisagée comme mécanisme psycho-physiologique de protection contre les attaques venues du monde exté- rieur, Remarquons d’ailleurs en terminant qu'il faut faire rentrer dans ce cadre non seulement les douleurs proprement dites, mais les sensations gustatives, olfac- tives, tactiles, ete., dont le souvenir, sous forme de dé- goût, nous fait éviter une foule d'objets nuisibles. Dr L. LALOY. |) CHRONIQUE & NOUVELLES Les nids artificiels pour les oiseaux insectivores. — Considé- ralions générales sur les coléoptères de la faune alpine. — Ce que font les insectes devant une glace étamée, mise dans un jardin. — La biologie de la petite chrysomèle bleue de l'osier. On sait l'importance qu'a, au point de vue de la culture, la conservation des petits oiseaux; M. le Dr Laloy donne à ce sujet quelques conseils bons à suivre. Depuis une dizaine d'années, en effet, un mouvement puissant a pris naissance en Allemagne : ce sont tantôt l'administration forestière, tantôt des sociétés ou des particuliers qui s'occupent d'acheter et de mettre en place des nids artificiels. Ceux-ci sont fabriqués couramment et coûtent, suivant l'espèce d'oiseaux à laquelle ils sont destinés, de 0 fr. 50 à 1 franc. Mais on peut assez facilement en faire construire par un menuisier ou un sabotier, ou même entreprendre soi-même ce travail. Les meilleures boîtes à nicher sont celles que fournit la nature, c’est-à-dire les fragments de troncs d'arbres creusés. naturellement ou artificiellement. Ce bois sera coupé en hiver, de facon que l'écorce reste adhérente. On y vissera un fond et un couvercle, qui ne doivent pas être rabotés : le mieux est de les frotter avec un peu de terre mouillée, de façon qu’ils n'effraient pas les oiseaux par leur couleur. Dans le même but, on se gar- dera d'appliquer une couche de peinture ou de vernis : tout l'appareil doit avoir un air aussi naturel, aussi rustique que possible. On peut à la rigueur faire des boîtes en planchettes ; celles-ci doivent avoir l'épaisseur du pouce et ne pas être rabo- tées; elles peuvent être en tilleul, en peuplier, en saule ou en bois résineux. Le trou de vol sera percé au vilbrequin ou à la scie; ses dimensions dépendront de l'espèce d'oiseaux qu'on cherche plus particulièrement à attirer. Lorsque les boîtes auront une fois servi, on se gardera de les nettoyer : les débris de nid attirent les oiseaux et ils se contentent de rejeter ce qui n’est plus utilisable. Le mode de fixation a la plus grande importance. Le meilleur moment pour procéder à cette opération est la fin de l'automne, de façon que les insectivores qui restent dans nos pays puissent S’abriter dans les boîtes pendant l’hiver. On peut également pla- cer des boites au début du printemps, au plus tard en mars. On prendra toujours soin que la boîte soit légèrement inclinée en avant : dans le cas contraire, l'humidité y pénètre et les oiseaux refusent de s’en servir. Il est bon que le trou de vol regarde le côté opposé à celui d’où vient d'ordinaire la pluie. Les boîtes seront toujours fixées solidement au moyen de clous et de fils de fer. Chacune renfermera une couche de 1 à 3 centimètres de sciure de bois destinée à remplacer l’humus et les détritus qui se.trouvent toujours dans les cavités naturelles. L'endroit où on doit fixer les boîtes, varie suivant l'espèce d'oiseaux qu'on a en vue. Pour les mésanges, la sitelle, le grimpereau, le gobe-mouche, le rouge-gorge, le rossignol des murailles, le torcol, le dendrocope, on placera les boites dans les vergers et les forêts. Lorsqu'il s'agira de bois de haute futaie, on choisira le voisinage des chemins, le bord des clairières où se trouvent des taillis à branches basses. Les boites seront fixées à une bauteur de 2 à 4 mètres en s’arrangeant pour les cacher partiellement par quelques rameaux. Dans les vergers, on peut les attacher aux tuteurs des arbres fruitiers, dans la partie qui pénètre dans la couronne. On ne mettra qu'une boîte par arbre, et on les espacera de vingt à trente pas, de façon que chaque couple soit assuré de trouver sa provende. Dans tous les cas, les boîtes doivent être très solidement fixées. Le diamètre du trou de vol sera de 3 centimètres. S'il était plus grand, les moineaux pourraient s'emparer de la boîte; plus petit, les mésanges ne pourraient y pénétrer. Pour les étourneaux, les boîtes auront 11 à 12 centimètres de largeur, et 25 à 30 centimètres de hauteur. Le trou de vol aura 5 à 6 centimètres de diamètre; on ne mettra pas de bâton au- dessous, car il servirait aux pics, geais, corneilles, etc., à se poser pendant qu'ils massacreraient la couvée. Les boîtes pour- ront être fixées sur des arbres ou sur des murs de maisons à ‘moins de 8 mètres de hauteur. Dans ce dernier cas, on fixera quelques rameaux dans le voisinage. Les diverses espèces de grimpereaux et de pics méritent d'être protégées avec le plus grand soin :les premiers débar- ; LE NATURALISTE ; 261 A rassent les arbres des parasites nichés dans les fentes de l'écorce ; les seconds vont chercher les larves qui rongent le bois. Ce sont donc les meilleurs auxiliaires de l’arboriculteur et du forestier. Les boîtes qui leur seront destinées doivent étre fixées à une hauteur de 5 à 15 mètres. La huppe a à peu près le même habitat que les pics. Pour tous ces oiseaux, il serait bon de con- server dans les forêts quelques vieux troncs d'arbres où ils puissent établir leur convée. Le martinet ne manque généralement pas d’endroits pour nicher. Il accepte cependant volontiers les boîtes qu’on fixe à l'abri d’un toit élevé. On y mettra des débris de feuilles, de plumes et de monsses. Les boîtes pourront être horizontales avec le trou percé dans le couvercle. On sait combien les martinets méritent notre protection en détruisant les insectes à vol élevé, notamment les pissodes si nuisibles aux forêts. Les gobe- mouches ne sont guère moins utiles. Ils ne craignent pas non plus le voisinage de l’homme. Les boites qu'on leur destine seront fixées beaucoup moins haut que pour les martinets, à 2 ou 3 mètres de hauteur seulement, sur une paroi ou un arbre. Les bergeronnettes acceptent également les boites placées à 4 ou 8 mètres de hauteur sous les pignons. On peut encore se proposer de favoriser la propagation d’oi- seaux non inseclivores, mais destructeurs de rongeurs, comme. les chouettes ou les crécerelles, ou bien celles d'oiseaux utiles comme gibier, les colombes par exemple. Dans tous les cas, l’ex- périence et la connaissance des mœurs des oiseaux indiquent quel genre de boites il convient de leur offrir. On peut croire que les oiseaux ne s’habituent que difficilement à nicher dans des conditions si spéciales. Mais il n’en est rien, et lorsqu'une mésange, poussée par la nécessité, s’est décidée à élablir son nid dans une de ces caisses; les jeunes, guidées par le souvenir des licux où s’est écoulée leur enfance, viendront à leur tour y nicher. En Thuringe, les étourneaux nichent mainte- nant presque exclusivement dans les caisses préparées à leur intention. En Alsace, on commence à placer des boîtes dans les jardins et les vergers, et on se propose d'interdire la destruc- tion complète des haies, qui servent d'abri à beaucoup d'oiseaux chanteurs. x * Si, de Grenoble, on jette les yeux sur les Alpes, on voit au flanc du massif de Belledonne comme une écharpe sombre, for- mée par les forêts de sapins. Leur limite supérieure qui corres- pond à peu près à l'altitude de 4.800 mètres, marque la sépara- tion de deux zones bien distinctes par leurs productions natu- relles; la zone subalpine et la zone alpine; on peut dire la zone des sapins et la zone des rhododendrons désignant chacune par le végétal qui, couvrant de grandes étendues, lui donne un aspect particulier. ; Cette zone de rhododendrons, privée d'arbres, couverte de pâturages au gazon serré, auxquels se mêlent, de plus en plus, à mesure qu'on s'élève les rochers et leurs éboulis, parcourne par des torrents et semée de pelits lacs, a une forme spéciale qui donne lieu à quelques considérations auxquelles vient de se livrer M. le Dr Guédel en ce qui concerne les coléoptères, Tout d'abord, nous remarquons le petil nombre «des espèces. Peu sont capables de résister à la rigueur du froid, la longueur de l'hiver, la différence de température du jour et de la nuit pen- dant l'été. Par contre, les chances de destruction sont peut-être moins nombreuses pour celles qui sont acclimatées, la lutte pour la vie semble moins ardente, d'où un grand nombre d'individus. Dès que la neige commence à disparaitre, les insectes se hâtent de se transformer et sous leur dernier état d'assurer la propagation de l'espèce. C'est au voisinage des nappes de neige qui se retirent pour laisser place au développement rapide des visoureuses plantes alpines, qu'on les trouve en plus grand nombre, soit sous les pierres, soit courant sur le gazon. rs ee À.la rareté des espèces, etla multiplicité des individus, s'ajoute une autre particularité, la fendance aux variations. La plupart de ces insectes sont privés d'ailes. Confinés dans une région limitée par la configuration du sol, soumis à moins de chançes de dispersion, on constate chez eux quelque chose d'analogue à ce que l'on voit pour la faune souterraine. Là aussi, les insectes sont depuis un temps indéfini emprisonnés dans un espace res- treint, variant et évoluant dans un sens déterminé ; de là, pour chaque grotte, des formes un peu différentes ayant donné lieu à la destruction d'un grand nombre d'espèces. Cette facilité de variations rend la classification de certains 262 groupes difficile, les Oliorhyncus notamment. Dans d'autres cas, elle donne naissance à des formes localisées dans des chaînes de montagnes voisines quoique séparées. M. Guédel en cite un exemple : Sur toute la chaîne de Belledonne et des Sept-Laux,on rencontre vers 2.000 mètres, un petit Péerostichus noir, Pt. Baudii; d'autre part, sur les sommets calcaires du sommet de la Chartreuse et du Vercors (Grand Suse, col del’Arcet Grand Veg- mont) se trouve dans les mêmes conditions, sous les pierres plates, un Pleroslichus très voisin du précédent, mais constam- ment distinct. On a rapporté cet insecte au P£. parallelipennis de Chaudoir. Dernièrement, le capitaine Sainte-Claire Deville, étudiant la distribution géographique des Plulysma, a été amené à consi- dérer ces deux insectes comme deux formes du P£. maurus Duft, espèce largement répandue dans toutes les hautes mon- tagnes de l'Europe méridionale, et dont les diverses variétés locales ont reçu des noms différents. M. Guédel cite encore non loin de Grenoble deux formes intéressantes du Pt. rutilans, l’une paraissant venue du Nord, l’autre se rattachant aux localités méridionales, et se rejoignant en Maurienne; la première se trouve au col d'Isereau, la seconde au mont Cenis. Dans la même région, autour de Bonneval, on rencontre fré- quemment le P£. Peyrolerei avec des pattes rouges; au fond de la vallée du Guil dans le Queyras, tous les exemplaires de la même espèce ont les pattes noires. On pourrait multiplier ces exemples de la tendance aux variations. En dehors des espèces propres à la zone alpine et ne descen- dant jamais au-dessous, on rencontre quelquefois des insectes de la zone subalpine et même de la zone des basses montagnes, émigrant dans les hautes régions. Il est curieux de constater chez eux certaines modifications : le Carabus auronitens de la Pra est de couleur plus sombre en général; le Carabus catenu- latus est plus petit, plus court ; la Ckrysomela cerealis prend une coloration qui la rend méconnaissable au premier abord. On sait que certains naturalistes prétendent que les fleurs attirent les insectes non par leur couleur, mais par leur odeur. Pour le démontrer, M. Félix Plateau a, par exemple, utilisé des fleurs artificielles fort bien faites, et a constaté qu’elles n'étaient qu'exceptionnellement visitées par les insectes; mais on a objecté à cette conclusion que, peut-être, ceux-ci savaient reconnaître l'origine artificielle des organes floraux mis en expérience. Et M. Félix Plateau a changé de dispositif et fait appel à l'emploi d'une glace étamée. Il faut bien avouer que rien n’imite mieux une fleur naturelle que son image réfléchie par une bonne glace étamée; port, forme, dimensions, couleurs, détails, rapports avec d’autres fleurs de la même inflorescence, tout s’y trouve rendu avec perfection, excepté le parfum. Ici il n’y a véritablement pas moyen de parler de copie grossière. . Partant de cette notion élémentaire, M. Plateau a donc fait usage d'une glace et, après diverses tentatives préliminaires, au moyen d'un simple miroir de toilette, il s’est arrêté au dispositif suivant, en employant une bonne glace de plus grande surface et quelques végétaux choisis, cultivés dans son jardin en vue des expériences. La glace neuve, bien pure, ne modifiant pas les couleurs et ne déformant pas les objets, mesure 83 centimètres sur 50. Le cadre de la glace, cadre indispensable pour pouvoir la manier, est une simple latte de chêne, sans vernis, sans dorure, n'ayant que la coloration naturelle du bois. Il est, de plus, lors des expériences, masqué par du feuillage frais attaché par des liens à quelques pitons. Enfin, la face postérieure de la glace est revêlue d’une feuille épaisse de carton gris. De sorte que toute objection basée sur l'idée que les insectes pouvaient être effrayés par des objects d’aspect insolite, doit être immédiatement écartée. Il est inutile d'entrer dans des détails sur la façon de placer la glace et de la maintenir en bonne position. Il suffira de dire qu'un des bords du cadre (l’un des petits ou l’un des grands, d'après les cas) reposant horizontalement sur son support en bois brut d’une hauteur variable, suivant la circonstance et la taille de végétaux, la glace est légèrement inclinée vers le sol, de façon à faire avec la verticale un angle d'environ 10 degrés. On évite par cette faible inclinaison la réflexion du ciel, qui pourrait avoir pour résultat d'amener les insectes à se précipiter contre le verre, en croyant s’élancer vers l’espace. On dispose naturellement les choses de manière que les = LE NATURALISTE plantes soient directement éclairées par le soleil et que la glace ne les couvre pas de son ombre. Il convient enfin de prendre quelques autres précautions utiles : 19 Autant que possible, la glace ne doit pas toucher les fleurs, mais se trouver à une certaine distance, à 20 ou 40 centimètres par exemple; 2° La glace doit être orientée de manière à être à peu près perpendiculaire à la direction d'arrivée des insectes ; 39 Enfin, l'observateur ne se mettra pas en face de la glace. mais un peu latéralement; c'est le seul moyen de ne pas com- mettre d'erreurs et de bien voir comment se comportent réelle- ment les animaux. Les plantes, presque toujours en touffe compacte, très fleuries et bien visitées, sur lesquelles M. Plateau a opéré, sont Cheiranthus Cheiri, Myosolis alpestris, Geranium sylvaticum, Saxifraga umbrosa, Salvia officinalis, Salvia Horminum, Papaver orientale, Scrofularia nodosa, Borrago officinalis. Plusieurs de ces espèces ont été l’objet d'expériences répétées. La glace réfléchissait soit la totalité des fleurs, soit une grande partie de celles-ci, Les images, d’une netteté et d’une fraicheur charmantes, faisaient tellement illusion, que si l'observateur, au lieu de se placer latéralement, se mettait en face de la glace, il lui arrivait de confondre, en fait d'insectes et de fleurs, les images avec la réalité. La durée totale de chaque observation n’a jamais été moindre qu'une heure entière. Voici les résulats généraux obtenus : 19 Sauf de très rares exceptions, les insectes, à leur arrivée, se rendent directement aux fleurs réelles, et cela immédiatement, dès le début de chaque expérience. L'hypothèse d’une éducation faite par des individus qui auraient heurté le verre, peut donc être définitivement abandonnée ; 2° Le très petit nombre d'insectes qui, arrivant au vol, se pré- cipitèrent contre la glace, n'étaient — l'observation attentive la démontré — pas attirés par les images des fleurs en expérience. La glace prolongeant en apparence le jardin, ils croyaient trou- ver un passage libre pour se rendre à d’autres plantes qu’ils fréquentaient d'habitude et situées en effet au delà ; 3° D'une façon presque générale, les insectes butinent de fleur réelle en fleur réelle, sans plus se préoccuper des images cepen- dant nettes et brillantes que si elles n’existaient pas ; 4e Les quelques insectes qui, tandis qu'ils visitent les fleurs réelles, se jettent contre la glace, sont presque toujours des individus qui, ayant terminé leur récolte de pollen ou de nectar, quittent les fleurs pour partir. Is heurtent alors la glace dans leur vol ascendant de départ, croyant s'élancer librement vers le haut ; 59 Enfin, mais ceci est plutôt un cas particulier, les mâles de certaines espèces, comme l’Anthidium manicatum, qui ne souffrent pas la présence d'individus de même sexe sur les fleurs qu'ils ont choisies et les pourchassent avec ardeur, peuvent se précipiter contre la glace à plusieurs reprises, trompés par le mouvement de leur propre image et sans être attirés par les images florales. x # x Les oseraies situées dans la vallée de la Loire, d'Ingrandes au Pellerin, sont, à l'heure actuelle, menacées d'être détruites, comme elles l’ont été, il y a vingt-cinq ans, par un coléoptère, la petite chrysomèle bleue de l'osier (Phyllodecta vulgatissima), communément appelée bleu de l’osier. M. Le Danguy vient de donner sur celle-ci quelques détails. Les bleus passent l'hiver à l’état parfait, sous les rugosités de l'écorce, dans les vieux murs, sous les toitures, dans les maisons même; dès que la végétation commence à se réveiller, au prin- temps, l'insecte se rend dans les oseraies. Dans les iles de la Loire, à Ancenis, sa présence a été constatée dès la fin de mars. Le bleu s'attaque d’abord aux variétés les plus délicates, comme l’osier jaune, l’osier blanc, l’osier des vanniers ou lusse, le plus répandu, et néglige la variété la moins appréciée, le quettier. Mais lors de la grande invasion, de 1879 à 1885, toutes les variétés ont fini par être atteintes. Les saules même onteuleurs feuilles détruites. Les bleus rongent les feuilles en respectant celles du sommet; celles de la base sont peu atteintes; ils détruisent le parenchyme sans toucher aux nervures. Les insectes se rassemblent sur les . pieds d’osier et sont peu actifs du soir au matin. Dans le miliew du jour, surtout si la température est élevée et si le soleil brille d'un vif éclat, l’insecte vole au-dessus des oseraies et s’en va même assez loin dans les oseraies non aftaquées pour déposer LE NATURALISTE 263 e 2 œufs, créant ainsi de nouveaux centres d’invasion. L'’accou- plement se produit peu de temps après l'apparition de l’insecte» et la ponte commence de suite pour $e poursuivre pendant fort S longtemps. Les conditions extérieures de température et d’humi- dité influent sur l’évolution de l'insecte. Les œufs sont déposés à la face inférieure des feuilles par plaques, le plus souvent renfermant quelques œufs, jusqu’à vingt- cinq et plus : l'accumulation des œufs est quelquefois énormes Sur certaines feuilles, les œufs forment un amas de plus d’un millimètre d'épaisseur. Lorsque la ponte ne s'effectue pas sur les touffes où viventles insectes, que les femelles se sont transpor- tées dans des oseraies indemnes, les œufs sont déposés sur la face inférieure des feuilles supérieures par petites plaques de deux à quatre rangs d'œufs contenant au total une vingtaine d'œufs. Il y a rarement plus d’une plaque par feuille atteinte. Les œufs sontoblongs et ont moins d’un millimètre de longueur; ils sont d'un blanc opalin caractéristique. Ils éclosent au bout de trois à dix jours, selon la température et l'humidité de l'air. Les larves, sitôt après l’éclosion, ne se distinguent bien qu’à la loupe, la coloration noire de la tête et des pattes n'apparaissent nettement qu'un peu plus tard. Elles atteignent environ un cen- timèêtre de longueur. \ Henri Coupin. ANIMAUX Mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement de reconnaissance, etc. LE CHAMEAU (1) Le chameau a inspiré un certain nombre de Fables, dont je citerai les moins connues. Dans les Préceptes d'hygiène, de Plutarque, nous trouvons celle-ci (ch. xxvH1) : LE BOEUF ET LE CHAMEAU Le chameau ne voulait pas soulager le bœuf d’une partie de sa charge : — « Bientôt tu porteras tout, lui dit le bœuf, et tu me porteras par-dessus le marché. » C’est ce qui advint, en effet, quand le bœuf fut mort. Autant en arrive à l'âme quand elle ne veut pas donner un peu de relâche et de trêve au corps épuisé qui lui en demande. Alors survient la fièvre, les vertiges. I1 faut laisser là l'étude, les livres, l’école: et l’âme cest forcée de souffrir avec le corps, forcée de partager son mal. Celle-ci est du fabuliste latin Avianus (fable VIII). LE CHAMEAU Cette fable montre que le sage vit content de ce qu'il possède, sans convoiter les avantages d'autrui. Un chameau de dimensions colossales se dirigea, dit- on, vers le séjour des dieux, et adressa une supplique au grand Jupiter : sa difformité, disait-il, le rendait pour tous un objet de risée; le bœuf marchait fièrement, armé de ses deux cornes, et le chameau seul était dépourvu de moyens de défense, exposé à toutes les insultes, et à la merci des autres bêtes. Jupiter sourit, rejeta sa requête, et, de plus, lui raccoureit les oreilles : — « Estime-toi heureux de ce quite reste, lui dit le (4) Voir le Naturaliste, n°S 445, 446, 447. maître des dieux, toi qui n'as pas su te contenter de ton sort, et déplore à jamais la perte que t'a fait éprouver ta jalousie. » Voici enfin une fable du célèbre persan Mola-Djami : LE CHAMEAU ET LE RAT Un chameau paissait dans une prairie. Un rat l’aper- çut, et, voyant que son maitre était absent, il lui prit fan- taisie de le tirer par sa corde er de l'emmener dans son trou. Le chameau, naturellement docile, le suivit sans faire aucune résistance ; mais arrivé près du trou où le rat faisait sa demeure et voyant son extrême petitesse, il lui tint ce langage : — Insensé! que prétends-tu faire? Ne vois-tu pas mon énorme grosseur et la petitesse de ton trou? Il est également impossible que tu le fasses plus grand et que je devienne plus petit; quelle société pourrait-il donc exister entre nous ?... » Et le poète termine par cette réflexion : « Comment veux-tu faire le voyage de l'éternité, à homme, avec ces poids de désirs et de cupidités dont je te vois chargé? Allège ton fardeau ; le sépulcre est trop étroit pour contenir cette masse immense. » Je terminerai cette étude par une petite observation qui a sans doute frappébien des gens, mais dont le pour- quoi n’a jamais été élucidé, que je sache : on s’est donc souvent demandé pourquoi le nom de cet animal si pai- sible, si patient, si fort, si sobre, si travailleur, est em- ployé comme une suprême injure à l'égard du beau sexe ?.…. Lorédan Larchey fait remonter l’origine de cette épi- thète à la campagne d'Egypte, où nos soldats gouailleurs avaient été frappés de la docilité avec laquelle cet animal se couche pour recevoir son FARDEAU. Mais l’origine de cette expression injurieuse serait plus ancienne, suivant Francisque Michel, qui cite divers passages du Cabinet satirique de 1634. D’autres prétendent que cette expression malsonnante est plutôt due au deux proéminences pectorales de la femme, qui ressembleraient aux deux proéminences dor- sales de l'animal. — C’est un peu tiré par les cheveux. Du reste, les noms d'oiseaux et de quadrupèdes ne manquent pas pour accabler les faibles femmes du faux mépris dans lequel feignent de les tenir certains esprits forts: c’est une oie, une buse, une dinde, une grue, une serine, une pie borgne.…. | Et à ce propos, je vis un jour deux belles créatures, deux rouquines, marcheuses, sans doute, dans un théa- tricule de quarante-cinquième ordre, en contemplation devant une superbe vache laitière au poil roux bien lui- sant : — Pourquoi donc, demanda l’une à voix basse, ap- pelle-t-on vache cette pauvre bête ?.. Elle ne nous res- semble pourtant pas ?.. — Sais pas... ; C’est peut-être rapport à son poil, des fois ?.… O innocence des champs! E.-N. SANTINI DE RIOLS, 264 GES PERLES (Suite) (1). La rivière d’Irt, dans le Cumberland, était également renommée pour ses moules à perles. Le fameux naviga- teur sir John Hawkins obtint une patente pour la pêche de cette rivière. La rivière de Conway, au nord du pays de Galles, était vantée pour ses perles au temps de Cam- dem, et l'on dit que sir Richard Wynm de Gwydir, chambellan de Catherine, femme de Charles IT, présenta à la reine une perle tirée de cette rivière, qui figure encore aujourd’hui sur la couronne royale d'Angleterre. La pêche se pralique encore au même lieu et le recueil d'histoire naturelle appelé le London magazine of natural History cite une dame du comté qui se faisait, avec le privilège de cette pêche, un revenu annuel] de 10.000 livres sterling. La pêcherie est située à l'embouchure de la rivière de Conway; son exploitation fait vivre un grand nombre d'habitants du pays. A la marée basse, les pêcheurs se rendent dans des barques à l'embouchure de la rivière et ramassent le plus de moules qu'ils peuvent avant le retour du flot. Ils les mettent ensuite cuire dans de grandes chaudières pour les faire ouvrir. L'animal est alors arraché de la coquille sans difficulté et jeté dans une cuve dans laquelle l’un des pêcheurs, les pieds nus, fait une bouillie générale de toutes les pauvres bêtes. Puis, au moyen d’un lavage à grande eau, on sépare la substance animale, appelée solach, des parties plus lourdes composées de sable, de petits cailloux et de perles qui restent au fond de la cuve. Ce sédiment, s'il est permis d'employer ce mot, est exposé à l’air dans de grandes sébiles de bois, et quand il est sec on y cherche les perles qu'on sépare du gravier avec les barbes d’une plume. Lorsque le pêcheur en a obtenu ainsi une cer- taine quantité, il les porte au surveillant qui les lui paye à tant l'once. L'Irlande fournissait aussi des perles; on en trouvait principalement dans les comtés de Tyrol et de Donegal, sir Robert Redding nous apprend, en 1693, que dans le pays de Tyrone il y a quatre rivières abondantes en moules qui fournissent des perles. Dans les mois chauds, lorsque les rivières sont basses et l’eau limpide, les gens de pays entrent dans l’eau et prennent les coquilles avec leurs pieds, d’autres avec de longues pinces, d'autres encore en introduisant un morceau de bois pointu par l’entre-bâillement des valves. Beaucoup de ces moules d’eau douce sont usées, brisées même vers l'une de leurs extrémités; les perles ne se trouvent jamais que chez les vieux individus; elles sont toujours situées à la petite extrémité de la coquille, à l’orifice de l'intestin et grossissent par l'addition successive de diverses couches. Sir Robert rapporte que l’on trouve dans beaucoup de moules une liqueur claire et brillante fuyant sous la pression des doigts, et que cette liqueur doit sans doute être regardée comme la matrice des perles. Il ajoute que lorsque l’on recueille une perle dans cent moules, et que sur cent perles une est sans défaut, il faut considérer la pêche comme rémunératrice, cer- taines perles pèsent jusqu’à 36 carats et valent au moins 4.000 francs. (4) Voir le Naluraliste, n° 448 du 1er novembre 1905. LE NATURALISTE Sachot rapporte que « l'on trouve des perles dans plusieurs rivières du continent européen ; en Saxe, par exemple, dans l’Elster, depuis sa source jusqu’à la ville d’Elsterberg et dans les différents affluents de cette rivière, Depuis 4621, on y a établi une pêcherie dont le gouvernement a naturellement le monopole. On trouve aussi quelquefois des perles d'une grande beauté et qu'on distingue difficilement des perles d'Orient, dans la rivière de Watawa, en Bohême, et dans celle de Mol- dau, de Kraman à Fraccenberg. La pêche appartient là au propriétaire du sol ». Boëtius de Boet nous apprend, en 1647, que des moules perlières existent en Écosse, en Silésie, en Bohême, mais que les perles ont souvent l’in- convénient de jaunir avec le temps; il ajoute que cer- taines de ces perles peuvent rivaliser en éclat avec les perles orientales. L'Unio margaritifère existe en France; elle a été anciennement introduite dans le ruisseau d'Orval, à quelques lieues de Montmédy, par les moines du célèbre couvent de cette localité. M. Guérin cite la découverte de perles dans de gros Unios récoltés dans un des affluents de l'Allier; il parait même que ces perles ne sont pas très rares et qu'il s'en trouve une certaine quantité dans le commerce de la joaillerie. M. Lefèvre-Duruflé a fait jadis des essais de production artificielle de la perle par la moule margari- tifère à Pierrefonds, près de Compiègne. Une moule perlière se trouve aussi en Sibérie. On pou- vait voir à l'Exposition universelle de 1867 la merveille des merveilles, la rarissime perle rose provenant des possessions russes en Asie. Des perles roses provenant de coquilles marines, et fort estimées dans la joaillerie: sont, depuis quelques années, exportées de Bahama. On peut aussi trouver des perles, — quoique beaucoup plus rarement, — dans l’huitre ordinaire, la moule com- mune (on en a récolté qui valaient 25 francs), l'Arche de Noé — où elles sont violettes, l’'Anomie où leur couleur est pourprée, l'Haliotide où M. Boutan est arrivé à en faire produire à volonté, les Tridacnes ou Bénitiers, la Pinna, la Turtinelle — et ces perles peuvent être de toutes les couleurs. Disons maintenant quelques mots des perles mortes. « L'action du temps et celle des agents extérieurs font perdre aux perles les beaux reflets qui constituent toute leur valeur; souvent même, sous ces influences, elles deviennent plus ou moins jaunâtres. Il existe aussi des perles naturelles d’une belle forme, assez volumineuses, qui ne montrent pas ces reflets, et dont la couleur est généralement assez foncée, On les désigne, dans les deux cas, sous le nom de perles mortes. Comme, sous cet état, elles n’ont que très peu de valeur, on n’a pas manqué d'essayer de mille moyens pour leur rendre leur éclat. Dans certains cas, l’opération réussit, dans d’autres elle échoue complètement. J’ai pu me procurer, avec une peine infinie, un certain nombre de recettes secrètes, à l’aide desquelles on arrive quelquefois à rendre aux perles mortes leur éclat primitif. Dans la confection de l’une d’elles figurent quatre-vingt-trois substances plus bizarres les unes que les autres. Dans une seconde, la base est de l’eau de rosée recueillie dans certaines con- ditions et sur les feuilles de certaines plantes. On re- connait là facilement l’influence de l’idée que se faisaient les anciens sur l’origine de la perle. En voyant ces ré- coltes dans lesquelles viennent s’associer les éléments les plus hétéroclites, on est tout d’abord porté à penser qu'elles ne peuvent avoir aucune efficacité; mais si le chimiste examine chacune d'elles, il en résulte bientôt pour lui un fait extrémement remarquable, c’est que, après les réactions complexes de ces substances les unes sur les autres, il reste toujours pour résultat définitif une liqueur acide. Qu'on se rappelle maintenant la constitu- tion de la perle formée de couches concentriques, et la facilité avec laquelle elle est dissoute par un liquide acide on comprendra immédiatement qu'une perle plongée dans une liqueur de cette nature sera attaquée, et, au bout d’un temps plus ou moins long, sa couche la plus extérieure disparaîtra complètement. Si la perle soumise à cet opération est seulement jaune et opaque extérieurement, l'enlèvement de la couche ainsi modifiée remettant à nu les couches normales, la perle reprendra son éclat. Si, au contraire. les couches sont co- lorées et opaques jusqu'au centre, l'enlèvement de l’une ou de plusieurs de ces couches ne modifiera en rien celles qui resteront. Dans le premier cas, l'opération aura réussi; dans le second elle aura échoué. On en voit maintenant facilement la raison. » (L. Dieulafait.) De toutes les recettes, la plus bizarre est celle qui consiste à faire avaler la perle par un canard ou un poulet, puis à la retirer cinq ou dix minutes après avoir sacrifié celui-ci. Cette pratique est, parait-il, des plus efficaces et due cer- tainement à l’acide de l'estomac de l'oiseau, acide qui Mssout la partie externe de la perle. Ce qui le prouve bien, c’est que celle-ci diminue de poids; si même on la laissait trop longtemps, elle disparaitrait complètement. Le résultat serait plutôt fâcheux.… On est arrivé à fabriquer artificiellement des perles fausses qui ressemblent à s'y méprendre aux perles vraies. Le plus beau produit est obtenu avec des écailles de ce petit poisson des eaux douces bien connu sous le nom d’ablette. Voici ce qu’en dit M. Fatio, le savant zoologiste de Genève : « La coloration des perles de poissons, qui, par leur reflet argenté, rappellent si extraordinairement les perles véritables est, comme on le sait, produite par une subs- tance tirée des écailles de divers poissons, des écailles latérales de l’ablette (Alburnus lucidus), en particulier. . On met dans un grand plat creux 1 ou 2 kilo- grammes d'écailles (4) On recouvre celles-ci d’eau froide pour les laisser ainsi macérer environ deux heures, puis on fait écouler l’eau. Les écailles sont alors placées dans une baratte et on y ajoute environ 6 litres d’eau fraiche, puis cette masse est travaillée ferme deux heures durant au moyen du pilon, comme s’il s'agissait de battre du beurre. Après cela, les écailles sont recueil- lies et vigoureusement pressées dans un linge de forte toiles à trame peu serrée. Le liquide laiteux et argenté ainsi exprimé est versé dans un récipient, et la même opération se renouvelle avec de l’eau fraiche jusqu'à ce que les écailles soient devenues transparentes et aient perdu tout reflet métal- lique. Pour activer le dépôt de la matière argentée con- (1) Deux kilos d'écailles argentées pures peuvent être fournis par 5.000 à 5.500 ablettes adultes, pesant 110 à 415 kilos, et donner en moyenne 25 à 30 grammes d'essence pure. Cependant il est impossible de donner des chiffres et. proportions tant soit peu fixes pour ces différents rapports, car le nombre des poissons nécessaires, le poids des écailles et le rendement en essence varient énormément, soit avec la nature, l'âge et les dimensions des poissons mis en usage, soitavec l'importance de là surface argentée pure de ceux-ci et le mode de préparation, LE NATURALISTE 265 tenue dans le liquide, celui-ci doit rester quelques jours immobile dans un erdroit frais, et pour combattre toute tendance à la putréfaction, il est nécessaire d'y ajouter un peu d'ammoniaque. Après trois ou quatre jours de repos, lorsque le préci- pité est suffisamment formé, on enlève avec précaution la couche supérieure du liquide jusqu’au ‘dépôt [laiteux et brillant, puis on la remplace par de l’eau fraîche, qu’on laisse de nouveau reposer quelques jours et l’on répète cette même opération jusqu'à ce que la partie liquide au-dessus du dépôt laiteux soit tout à fait claire. Ce renouvellement de l’eau additionnée d'ammoniaque a pour but d'enlever à l'essence toutes ses impuretés. Ces opérations terminées, l'essence est mise dans des bouteilles, qu'on ne remplit qu’à demi; puis on y verse de l'alcool, en laissant encore un certain vide, et on agite fortement le mélange. Les bouteilles sont alors bouchées au liège et placées dans un endroit frais. En été, il faut les mettre dans la glace. Quelque temps après, le liquide aura déposé un précipité, et la partie supérieure, la plus claire, sera enlevée pour être remplacé par de l'alcool nouveau, Puis on agitera encore fortement le mélange, on remplacera les bouchons, et les bouteilles seront mises au frais. À chaque renouvellement d'alcool, le précipité devient plus compact et finit par avoir la consistance du beurre frais, parce que, chaque fois, l'alcool s'assimile une partie de l’eau restée dans la masse, jusqu'à ce qu'enfin celle-ci en soit tout à fait débarrassée. Cette substance à consistance de beurre est l'essence d'écailles dite d'Orient, et, pour en former la matière colorante, mate et brillante des perles de verre, on pro- cède de la manière suivante. On fait bouillir de l’eau pure dans un récipient et, en même temps, on met dans un plat de la gélatine, de première qualité, en ayant soin de la couvrir d’eau froideet de l'y bien laver. Cette gélatine, devenue molle, est pressée pour en extraire l'eau, puis mise dans l'eau bouillante, on retire alors le récipient du feu et on le couvre. Quelques minutes après, on mélange bien la masse et, quand la gélatine est dissoute, on passe le tout à travers un linge. On ajoute alors de l'alcool à ce liquide, mais, comme celui-ci est encore très chaud, l’adjonction ne doit se faire que par petites quantités et avec précaution ; enfin, on y mélange soigneusement les quantités d'essence nécessaires. C’est ainsi qu’on obtient la matière qui servira à colorer les perles. Il ne reste plus ensuite qu’à injecter ces derniers et à les remplir de cire. » À Paris, on paye jusqu’à 24 francs le kilogramme d’écailles d’ablettes de rivière. On fabrique également de belles perles fines avec des pétales de roses triturés avec de l’eau de rose et surtout du verre soufflé et dépoli avec de l'acide fluorhydrique. On à essayé sans succès d'en découper dans de la nacre. L'industrie des perles fausses atteint, en France, plus d’un million par an. VICTOR DE CLÈVES. 266 E DISCOGLOSSE PEINT (Faune du Maroc.) ! Les Discoglossidés peuvent être considérés comme les Batraciens les plus élevés en organisation à cause des perfectionnements que présentent leur squelette. En effet, leurs vertèbres ont la concavité articulaire tournée en arrière; les apophyses de leurs vertèbres sa- crées sont dilatées, ils possèdent des côtes et, à l'épaule, le coracoïde et le précoracoïde sont réunis par un carti- lage spécial, l'épicoracoïde. La présence de dents sur la mâchoire supérieure de ces animaux a été le motif qui, dans les classifications anciennes,a fait ranger les Disco- glosses parmi les Grenouilles. Le genre Discoglosse ne comprend qu'une seule espèce, le Discoglossus pictus. L'aspect général de cet animal est celui de la Grenouille rousse, mais il s’en dis- tingue facilement par l'aplatissement du crâne et du museau, le tronc relativement grand, les membres et particulièment les antérieurs plus courts, le museau est plus pointu. La pupille est dans son ensemble triangulaire, avec des bords un peu arrondis, liris est jaune d’or sablé de brun. La forme de la langue est particulière comme l'in- dique le nom générique. Elle consiste en une large masse charnue, fixée au plancher de la bouche dans la plus grande partie de son étendue et libre seulement à son extrémité antérieure et sur ses bords. Les dents existent non seulement sur les maxillaires mais encore sur le palais. Ces dents vomériennes for- ment deux longues rangées situées en arrière des orifices nasaux. Le tympan est en général caché, parfois on peut l’aper- cevoir, mais en ce cas il est petit. Le mâle se distingue de la femelle en ce que la pal- mure des doigts est plus grande chez celui-ci. La peau du Discoglosse est extrêmement onctueuse au toucher : cet animal est glissant comme une anguille, ce qui rend sa capture difficile à la main. Cette peau, loin d’être lisse pourtant, présente une série de petites papules irrégulières; le pli glandulaire des flancs se voit très nettement. La coloration est assez variable. La partie dorsale du corps et des membres est d’un brun roux ou d’un fauve clair ou foncé dans quelques cas, mais le plus souvent sur le fond uniforme se détachent des taches brunâtres, grisâtres, roussâtres. Ces taches sont entourées d’un liséré plus clair presque blanc sur les échantillons que J'ai trouvé en Tunisie (Hammam-Djedidi}. Elles sont plus ou moins irrégulièrement distribuées, parfois elles sont réunies en une large bande marron foncé commen- cant derrière l'œil qui est entouré d’un cercle blanchâtre. Le milieu du dos est occupé par une large bande jaune claire. La face dorsale des cuisses subit les mêmes variations que le dos, elle est tantôt d’une teinte uni- forme, tantôt marquée sur un fond uniforme de taches, de barres, de marbrures allant du brun au noir. Le ventre est en général d’un jaune clair brillant. Les tétards ont le corps de forme ovalaire. Ils ont le spiraculum (orifice de sortie de l’eau qui a passé sur LE NATURALISTE II — les branchies), situé sur la ligne médiane, tandis que chez les Anoures à langue distincte, cet orifice est placé à gauche. Tout jeunes, ces tétards sont d’un brun foncé uniforme en dessus, blanchissant au ventre; plus tard, lorsqu'ils approchent de la métamorphose, leur colora- tion est comparable à celle des adultes; ils présentent, en effet, quatre ou cinq séries de taches se détachant sur un fond plus clair, parfois un peu roussâtre. On rencontre le Discoglossus pictus en Europe : dans le sud de l'Espagne et de l'Italie, en Grèce, dans les iles Baléares, en Sicile, en Sardaigne; il n’existe ni en Corse, ni dans la France continentale, En Afrique il est répandu dans l'Afrique Mineure, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, mais il ne parait pas exister en Tripolitaine ; il reste confiné à la zone médi- terranéenne et ne s’avance pas dans la région des oasis. Dr ETIENNE DEYROLLE. ACADÉMIE DES SCIENCES Observations relatives à quelques plantes à caout- choue. — (Note de M. A. CHevaLier, présentée par M. P#. VAN TIeGnEM.) Le caoutchouc est produit par quelques plantes fropicales : appartenant aux familles des Asclépiadées, Apocynées, Euphor- biacées, Artocarpées. Or, dans quelques genres, Funltumia, Landolphia, le latex de certaines espèces en se coagulant donne un caoutchouc très élastique, tandis que les latex d’autres espèces des mêmes genres donnent des substances résineuses, gluantes et non élas- tiques; on avait admis jusqu'à présent que deux plantes donnant l’une du bon caoutchouc, l’autre une résine, représentaient né- cessairement deux espèces distinctes, pouvant être différenciées par des caractères macroscopiques. Or des recherches récentes ont montré que, quelle que soit la famille à laquelle appartient une plante à caoutchouc, sa richesse caoutchoutifère est une aptitude individuelle ; le rendement peut étre très différent sur deux individus de même âge, de même dimension, vivant côte à côte et saignés au même moment; mais lorsqu'une espèce donne du bon caoutchouc, tous les troncs et rameaux des divers indi- vidus de cette espèce, parvenus à un certain âge, contiennent une substance élastique, en quantité plus ou moins grande. Enfluence des diverses radiations Iumineuses sur la migration des albuminoïdes dans le grain de blé. — (Note de M. J. Dumont, présentée par M. MAQUENNE.) | L'auteur opéra sur du froment cultivé dans les cases de végé- tation du champ d'expériences de Grignon. Aussitôt la fécon- dation accomplie, il disposait autour des tiges des bâtis rectangu- laires en bois dont les côtés et la partie supérieure étaient munis de verres colorés. : L'influence des verres colorés sur l'enrichissement du grain de blé en azote permet de les classer dans l’ordre suivant en com- mençant par le plus efficace : noir, vert, bleu, rouge; les ra- diations qui contribuent avec le plus d'efficacité à la migration des albuminoïdes dans le grain de blé sont celles qui agissent le moins sur la fonction chlorophyllienne. Nouvelles recherches sur le développement des plantes vertes, en inanition de gaz carbonique, dans un sol artificiel amidé. — (Note de M. Juzes LErèvre, présentée par Gasron Bonxier.) L'auteur à montré précédemment que, dans un sol convena- blement amidé, à dose non toxique, on peut faire développer des plantes vertes maintenues en inanition de gaz carbonique atmosphérique ; les plantes quintuplent, décuplent parfois leur faille, multiplient leurs feuilles, créent des tissus normaux. Pour cette expérience, les plantes étaient placées sous cloche LE NATURALISTE 267 hermétiquement close, en présence de baryte qui devait absorber le gaz carbonique de la respiration et celui que la terre artifi- cielle pouvait éventuellement produire. Or on pouvait objecter que, malgré la présence de la baryte, il restait sans doute dans l’atmosphère de la cloche une petite quanfié de gaz carbonique, peut-être suffisante pour rendre compte de la croissance de la plante. L'objet de cette note est de montrer qu’un faible dégagement de gaz carbonique n'a pas d'influence sensible sur le développe- ment des plantes vertes mises, sous cloche, en présence d’une grande quantité de baryte, et qu'au contraire un sol conve- nablement amidé permet le développement de ces plantes. Deux hématozoaïres de la perdrix et du dindon. (Note de MM. A. Laveran et Lucer.) Au printemps de cette année le propriétaire d’une chasse du Loiret avait acheté 100 perdrix de Hongrie pour le repeuplement de sa chasse; or les perdrix qui étaient en parfaite santé en arrivant ne tardèrent pas à tomber toutes malades: elles man- geaient mal, maigrissaient, faisaient le gros dos et finissaient par succomber, les unes rapidement en quatre ou cinq jours, les autres plus lentement en huit ou quinze jours. Cette maladie était due à la présence de nombreux hématozoaires dans le sang de ces oiseaux; ceux-ci se fixaient sur les globules rouges (hématies) ; une même hématie contenait souvent deux ou trois parasites; elles subissaïent alors des altérations profondes; le noyau se déplacait, s’accolait à la paroi de l’hématie, parfois mème il disparaissait, sans doute expulsé au dehors. Il ne paraît pas douteux que ces perdrix élaient parasitées par le Hæmamæba relicla, dont les propriétés pathogènes sont d’ailleurs bien établies. Le Hæmamæba relicta accomplit plusieurs phases de son évo- lulion chez les moustiques qui propagent l'infection ; les perdrix de Hongrie infectées pourraient donc répandre cette maladie en France si elles étaient importées pendant l'été et dans une ré- aïon à moustiques ; comme le repeuplement en perdrix de Hongrie est assez fréquent dans le Loiret, l'étude de cet hématozoaire présente donc un grand intérêt au point de vue pratique. D'autre part, les auteurs ont trouvé un autre hématozoaiïre dans des frottis du foie de dindonneaux (Meleagris gallopavo domes- tica), qui avaient succombé à une pérityphlo-hépatite; les héma- tozoaires se fixaient non plus dans les hématies, mais dans les leucocytes. Ce parasite n’est connu que très peu; il n'est pas encore possible de dire s’il est pathogène ou non ; en touf cas, Th. Smith pense qu'il n’est pas la cause de la maladie des din- - dons : l’agent pathogène serait, dans ce cas, une amibe qui se rencontrerait dans la muqueuse du cæcum et dans le foie : Amæba meleagridis. “Etade dn sang daas un cas d'hémophilie. — (Note de M.P. Euxe Werx, présentée par M. LanneLoxGue.) La raison pour laquelle le sang n’a aucune tendance à se coa- guler, au niveau d'une plaie même petite, chez les malades dits hémophiles, échappe jusqu'ici complètement. On a incriminé tour à tour la crase du sang, les vaisseaux, les tissus, sans four- nir la preuve de leur rôle ni arriver à fixer le déterminisme du pliénomène. L'auteur a eu l’occasion d'étudier un cas très intéressant sur, un suef bhémophile. Le malade était un homme de quarante- cinq ans jouissant d’une bonne santé habituelle, sans antécé- dents héréditaires ni personnels importants; depuis son enfance, tube plaie provoquait une hémorragie interminable. Il était entré à l'hôpital pour une hémorragie gingivale, due à l’avulsion | de trois dents et qui, datant de huit jours, l'avait mis dans un état de faiblesse profonde; l'hémorragie cessa le onzième jour : on est ici en présence d'un cas d'hémophilie sporadique, par | opposition aux cas héréditaires qui se montrent dans certaines familles, où tous les mâles sont [rappés. Des expériences qu'il à faites sur ce sujet l’auteur à pu con- clure que l’anomalie de coagulation, que présentent les hémo- philes, ne tient pas à la présence de substances anticoagulantes dans leur sang ; elle est provoquée par l'absence ou l’altération de certaines substances normales, probablement du ferment coagulant, la thrombose. Il suffit d'en remettre des traces avec du sérum normal pour rendre la coagulation normal. Le sérum humain peut être suppléé par un sérum animal. Il est vraisem- blable qu'il y a chez les hémophiles non athrombasie, mais dystrombasie, puisque la coagulation finit par se faire sponta= nément in vitro, et que les sels de chaux la favorisent, Ces faits paraissent avoir une grande importance au point de vue de la pathogénie et de la thérapeutique des états hémophi- liques. Bibliographie . Bornmüller (J.). Beiträge Zur Flora der Elbursgebirge Nord-Persiens (suite). Bull. Herb. Boiss., oct. 1905, pp. 969-972. 251. 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Les sifflements du Boa imperator ou Serpent devin, étudiés par les anciens habitants du Mexique, seraient longs et aigus, souvent plus longs ou plus fréquents dans les temps qui précè- dent les grandes tempêtes, les maladies pestilentielles, les guerres civiles ou les autres calamités publiques. Ceci s’expliquerait, d’après Lacépède, par une chaleur violente, une sécheresse extraordinaire, une électricité abondante de l'air, toutes choses qui, précédant les grands maux physiques, peuvent agiter les serpents et leur faire pousser des sifflements plus forts qu'à l'ordinaire. Schomburgk parle des sifflements aigus d’un Boa constrictor blessé, attaché à un poteau, et que des Indiens en cercle exci- taient par leurs agaceries. Parmi les Crotales, dont les grelots ou. sonnettes font le bruit de crécelle que l’on sait, il en est qui, comme l’espèce dite Casca- vella, peuvent en même temps siffler. Toutes les couleuvres peuvent siffler plus ou moins fort. La Couleuvre maillée (Cælopellis insignilus), assez commune aux environs de Montpellier et de Nice, trahit souvent sa présence par un sifflement violent, Le genre vipère se signale aussi sous ce rapport. La Vipère heurtante (Vipera arielans) a un sifflement fort et prolongé; le Céraste ou Vipère à cornes en a de violents, évoquant l’idée d'un vaisseau chassé par les vents et repoussé en tumulte par les vagues, et qu'accompagne un frottement d’écailles. Quant à l’Aspic ou Serpent à lunettes, par la piqûre duquel, dit-on, Cléopâtre se donna la mort, il y a lieu de rappeler à son propos un des mots les plus piquants qui aient été dits au théâtre. Certaine tragédie de Cléopâtre n'avait eu qu’un mince succès à la première représentation, malgré la great attraction (comme on dirait aujourd'hui) d’un aspic automate fabriqué par Vaucanson et que l’on voyait, sur la scène, se mouvoir et siffler comme s'il eûl été vivant. Le rideau baissé, comme on demandait à un critique son sen- liment sur la pièce, il répondit: « Je suis de l'avis de l'aspic! » Si le bon Nodier s'était souvenu de cette anecdote, il se fût peut-être épargné l'impair, inexcusable chez le naturaliste qu’il prétendait être, d’attribuer des beuglements de bœuf au Boa, : simple siffleur comme tous les serpents. Il n'en est pas moins que ce mot de Boa paraît apparenté à Bos et à Bouc, qui sont les noms latin et grec du bœuf. Il y a là-dessus plusieurs versions. 10 Pline dit : BOA serpentis genus est, à bubulo lacte, quo alitur, sic dictum. La croyance popu- laire, en effet, a longtemps prêté aux boas l’habitude de téter les vaches. — 20 Saint Jérôme, cité par saint Hilarion, croyait plutôt que les Dalmates avaient appelé Boas ce genre de ser- pents ab eo quod täm grandes sint, ut boves glutire soleant. — Enfin, il est des étymologistes aux yeux desquels il n'y a ni bœuf ni vache dans le baptême du Boa; pour eux, ce nom aurait son origine dans le grec dine où Bünc (dialecle éolien) qui signifie plongeur, à cause des habitudes aquatiques de ce gigantesque ophidien. « Décide, si tu peux, et choisis, si tu l’oses ! Jacques Récis. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. 9 DES: 97° ANNÉE 2% SÉRIE — N° 4150 1 DÉCEEMBRE 1905 Les Méduses Fossiles Parmi les exemples remarquables de fossilisation il convient de signaler les cas qui ont permis la conserva- tion, dans des sédiments à pâte très fine, des méduses ou ombrelles de mer qui naviguaient au sein des eaux dans lesquelles se déposèrent ces sédiments. En effet, l'absence totale, chez ces organismes, de parties dures, et la grande délicatesse de leur corps, qui contient une énorme proportion d'eau, en rendent la décomposition extrêmement facile; il a donc fallu des | conditions toutes spéciales de la sédimentation pour que la fossilisation de ces corps ait pu s’accomplir avant que la décomposition se manifestât. Les conditions de sédimentation favorables à la conser- vation de tels êtres ne se sont trouvées réalisées que fort rarement durant l'édification de la croûte terrestre. Des débris de méduses se rencontrent cependant à l’état fossile, d'abord dans certains dépôts de l’ère pri- maire, puis dans les calcaires en plaquettes de l'étage Kiméridgien, enfin il s’en trouve qui sont conservés dans des rognons de silex du crétacé de l'Allemagne du Nord. Voici, d’ailleurs, un tableau qui donne, avec la nomen- clature des espèces reconnues jusqu’à ce jour, leur distribution stratigraphique et géographique. 1 } soUs- ; DISTRIBUTION STRATIGRAPHIQUE f ORDRE FAMILLES GENRES ET ESPECES ORDRE ET GÉOGRAPHIQUE i RE ERRE ( | Brooksellasaltérnatas Ph pen te nn | — CONMUS DAME NPA re tale ee à a 18 be à Cambrien moyen Alabama. Brooksellidæ....... TaotiraiCambrIas FAP Le t L \Dactyloïdites.asteroides:24 40.40... x. | Cambrieninférieur| New-York. Eq & Lithosænidæ..... — Semæostomites Zitteli......................... | | A un D 3 g ; : A A Eulithotidæ ..... —+#Eulithota fasciculata "mentir... A » Le) PS) . . . < 5 Pelagidæ..::.... —MACTASDe dites BANTIQUUS EAP P ER MERS. LEE À ea 5 Calcaires Æ a Fe ; : à , ; D = Rhizostomites admirandus.................... lithographiques — HENOSTAPRICUS EE En 0 du de la Bavière. \ WPtERorizostomæe.n tHexarhizitestinsiemsi(d) mere" ne, RAR Leptobrachites trigonobrachius................ | = cisanteade) ere remets | | Medusina CoStatal() ne erReARAEnr EP RR n e | | Ë — PINCE ps A AE PA es nn gs 1, Cambrien moyen } Suède, Russie | ; | et Bohème. j — A NON A En UE TE LE MER — AtAVA den sde PH de 3 te | Permien de la Saxe. — d'épée dia ER RE SE Nr — qu'a a fa ER PRE ALES re. MÉDUSES 2j SN RADICINC TAN SE ME ee cn a nico à À ; ; dont 1 Ho aatématre Kiméridgien de Bavière. Ce OPA LORS alIqUe — STAUTOPROTS RE entente qe . . L est incertaine. — CITOUT AIS AT SEA ENEr En ee — porpifna amener 0. == GLOLACE ARR PPRETASNAERNAtES AE Ale QT PU | ù NE Due Ne A Allemagne — latiobataAnseMUNnmenNRS nn Crétacé supérieur du Nord _ helsolandicasnnpes ons. ete \ : Discophylumipeltatumi taime Ordovicien New-York. 1) Ce genre ne doit être considéré que comme une variété morphologique du Rhizostomites lithographicus. ; 2) Espèce extrêmement douteuse qui ne doit être considérée, paraît-il, que comme les restes de la tète d’un fort céphalopode. 3) La plupart de ces espèces ont été décrites sous le nom générique de Médusites. Walcott a proposé en 1898 celui de Medusina, en montrant que le premier avait été employé pour des restes qui ont été depuis rapportés au genre Lumbricaria. j Le Naturaliste, 46, rue du Bac, Paris. LE Comme l'on peut s’en rendre compte par l'examen du précédent tableau, les espèces les plus anciennes, c'est- à-dire celles qui se montrent dans les sédiments cam- briens, forment un groupe spécial avec lequel M. Ch. Walcott forme sa famille des Brooksellidæ, qui comporte trois genres: Brooksella, Laotira et Dactyloidites. On rencontre, en outre, dans les mêmes formations des restes que l’on ne peut classer d’une façon précise et quirentrent dans le genre Medusina du même auteur. Le genre Brooksella est représenté par des méduses discoïdes présentant une ombrelle dont le diamètre oscille entre 30 et 53 millimètres. Cette ombrelle est lobée, le nombre des lobes pouvant varier de 6 à 12 et même davantage. Il est difficile de dire, étant donné l'état Fig. le — Brooksella allernata, Walcott. Grandeur nature. la méme vue du dessous : 0,0’ bras a, ombrelle, "vue du dessus; b, æ, dépression centrale. Fig. 2. — Brooksella allernata, Walc., du Cambrien inférieur. de conservation de ces restes, s’il existait des tentacules et même une ouverture orale centrale. Selon M. Walcott la plaque orale est quadripartite, accompagnée de quatre bras oraux qui pouvaient s'écar- ter loin d'elle; mais ces bras nous sont encore inconnus. Les lobes interradiaux représentent peut-être aussi un second type de bras oraux, L'espèce type est Brooksella alternata, Walc, dont nous donnons la représentation (fig. À a et b). La figure 1 a montre l’ombrelle vue du dessus. Elle pré- sente neuf lobes dans l'individu figuré, lequel à conservé la trace de la couronne représentée par un sillon circulaire tracé autour du disque central. La figure 1 b représente l’ombrelle vue du dessous, les NATURALISTE lobes rétrécis de la sous-ombrelle sont très apparents ainsi que les bras oraux 0 0’, qui paraissent être du même type que ceux de Laotira cambria dont nous par- lerons plus loin. Une légère dépression circulaire du centre x indique probablement la position de l’ouverture orale primitive ou bien encore la dépression située au-dessous de l’es- tomac buccal. Notre figure 2 donne le schéma d'une section verticale de Brooksella alternata. En a on voit la membrane supérieure de l’ombrelle avec le canal radial (exumbrella). En b l'estomac central, c représente l'axe central non différencié qui servait probablement de siège aux organes génitaux (Genitalia) quand l'animal vivait, comme cela se voit encore dans les formes similaires actuellement vivantes. En d la section des lobes de l'ombrelle, e indique la position de l'estomac buccal et f la par- tie s'étendant au-dessous de l'estomac de façon à former l'ouverture de la bouche {centrale;"g sont les bras oraux et en hkcourent les canaux axiaux quicor- respondent aux capaux des piliers de la figure 3. Celle-ci représente une section longi- tudinale pratiquée sur le Cannorhiza con- neza, Hæckel, espèce vivante qui habite les mers. Dans cette figure, « représente l’om- brelle gélatineuse; b l'estomac central; OTaUXx ; Fig. 3.— Cannorhiza connexa, Hæckel, actuelle des mers. Coupes longitudinales montrant la similitude d'organisation qui existe entre une méduse cambrienne et une espèce vivante. c le fond de cet estomac ou membrane gastro-génitale avec les genitalia; en d on voit le portique sous-génital, et en e 6 la plaque branchifère; f f représente les bras colonnaires auxquels font suite les bras oraux À k'; en g se montre l'estomac buccal auquel aboutissent différents canaux soit colonnaires à, soit brachiaux 7; enfin la lettre k désigne les organes en forme d’entonnoirs froncés qui constituent les bouches sucoirs. La comparaison de ces deux figures montre combien sont grands encore les rapports qui existent dans l’ana- tomie et la morphologie des méduses les plus anciennes avec celles des espèces qui vivent de nos jours. P.-H. FRITEL. (A suivre.) LE NATURALISTE 271 LES RACES DE L'INDE Les Kurawars. Cette race correspond à ce que nous appelons en Europe Bohémiens, Gypsies, Gitanos. C’est une tribu nomade, et la plus nombreuse même des tribus nomades. Les représentants de cette tribu se livrent à divers métiers. Les uns font la navette, allant de la côte à la montagne et de l’intérieur à la côte. Ils emportent sur leurs ânes ou sur leurs bœufs le sel dont ont besoin les Indous et l’'échangent contre des grains ou des fruits qu'ils rapportent vers la côte. Les autres s’adonnent aux travaux de vannerie, fabriquent des paniers, des cor- beilles et des nattes en osier ou en bambou, et circulent sans cesse de village en village. C’est parmi eux que l’on rencontre les prestidigitateurs, les diseurs de bonne aventure, les mendiants et les voleurs de profession. Rappelons à cette occasion que, dans le sud-est de l'Inde, les voleurs forment une caste importante qui prélève le tribut sur tous ceux qui luisont étrangers et qui possèdent quelque bien. Le gouverne- ment anglais lui-même s’est longtemps soumis à leurs exigences. Moyennant une redevance, d’ailleurs légère, on est garanti contre les pillages ou incendies possibles. En somme, c’est une assurance peu banale contre le vol. Veut-on avoir une absolue sécurité? Le meilleur moyen est de prendre à son service un voleur qui se chargera, le cas échéant, de faire restituer l’objet qui vous aura été dérobé par l’un de ses confrères, Mais revenons à nos Kurawars, appelés aussi Kourou- marous, du mot Kuram, qui signifie : divination. Ce sont non seulement des charlatans mais encore de très adroits chasseurs. Vifs, alertes, de formes robustes, ils par- viennent, avec une incroyable adresse, à s'emparer du gibier tout vivant qu’ils prennent à la main. Leurs mœurs et leur physionomie sont à peu près identiques à celle de nos Bohémiens avec lesquels ils ont peut-être quelques mystérieuse parenté. En religion, ils pratiquent la démonolâtrie. Quant à leur langue, elle ne semble pas homogène et ils n’ont pas de langage particulier. Les mots dont ils se servent sont empruntés aux langues des pays qu'ils parcourent et forment un dialecte composé et bizarre. Les Grassyas. Très différente est cette race composée de propriétaires fonciers jouissant parfois de droits féodaux. Bandits et pillards à l’origine, par le volet le brigandage, les Grassyas acquirent des droits ou même des territoires qui leur sont demeurés depuis, et qu'ils ont toujours revendiqués avec opiniâtreté, Ce n’est que plus tard qu'ils se consti- tuërent en caste. Le nom de Grassya désigne et le pos- sesseur du droit et l'agent qu'il emploie pour revendi- quer ce droit. Habitants du Guzerat et des régions voi- sines, ils obtinrent des nababs de Surate, au moment des incursions des Bhills et autres bandits, des concessions de terre et des rentes en espèces. Ces droits allèrent en augmentant jusqu'à l'établissement des Anglais dans l'Inde, et ce ne fut pas une mince affaire pour ceux-ci de mettre un terme aux rapines et aux déprédations des Grassyas et de satisfaire leurs exigences. Pour eux un droit acquis, qu'il fût légitime ou non, ne s'éteignait jamais, Que quelqu'un donnât à un Grassya une somme de vingt roupies, la famille du bénéficiaire héritait de ce droit et s’en prévalait à l'avenir. C’est ce que nous appelons la réversion. On aura une idée de la situation intenable des propriétaires et cultivateurs, à l’égard de ces êtres rapaces, quand on saura que les Grassyas char- geaient des aventuriers de faire rentrer les revenus et que ceux-ci se déchargeaient souvent de ce soin qu'ils con- fiaient à un ramassis de bandits. Enfin, comme chaque membre d'une même famille prétendait hériter intégra- lement des droits de ses ancêtres, le pauvre cultivateur indou ne savait plus auquel entendre, et, pour lui, dans ces régions, l'occupation anglaise a été un véritable bienfait. H. LÉVEILLÉ. LES VERS D'EAU DOUCE Les vers sont plus nombreux qu’on ne le croit géné- ralement dansles eaux douces. Nous ne parlerons pas des sangsues, qui sont trop connues pour que nous ÿ Insis- tions. Dans l’eau des maresnous pourrons souvent voir nager ‘un petit vers de 10 à 12 millimètres de long, fin comme un cheveu et transparent, c’est la Naïs à trompe (Naïs proboscidea). On devra, l’étucier avec une forte loupe ou mieux avec un microscope. On verra alors un corps, divisé en anneaux portant latéralement des soies. La tête porte deux yeux etse prolonge en avant par une trompe qui s'agite en tous sens. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que l’on trouve souvent deux ou trois Naïs placées à la suite les unes des autres et soudées, intimement entre elles. Puis elles se séparent pour vivre chacune de son côté. Ce phénomène provient de ce qu'une Naïs grandit constamment et différencie un de ces anneaux moyens en une tête, ce qui a pour résultat de créer deux indivi- dus d'abord soudés, puis libres. « La Naïs proboscidea, dit M. E. Perrier, se partage d’abord en deux, à peu près vers le milieu du corps, pen- dant que l'anneau placé en avant, de la cloison qui a été le point de départ de cette division se met à bourgeonner à ses deux extrémités : les deux bourgeons nouvellement formés grandissent, s’avancent à la rencontre l’un de l'autre et absorbent peu à peu toute l'étendue de l’anneau primitif, en même temps qu'ils se multiplient, les seg- ments constituant ces bourgeons s’accroissent ; le premier d’entre eux se transforme en tête, le dernier en segment anal. L'anneau devient ainsi un nouvel individu. Bien avant que cette métamorphose ait atteint son terme, les mêmes phénomènes s’accomplissent dans l'anneau qui précède immédiatement et ainsi de suite, en remon- tant, de sorte que l'individu primitif se trouve porter quelquefois, à son extrémité postérieure, une chaine de trois à quatre individus. » Il y a donc chez les Naïdes, reproduction par bourgeonnement, reproduction agame. Mais il ya en outre une reproduction par œufs. * + + On peut observer des phénomènes analogues chez le Dero obtusa, qui vit dans les eaux dormantes, sous les 19 eu LO LE NATURALISTE pierres ou sous les feuilles, où il se promène très lente- ment. Son corps se termine enarrière par un large pavil- lon qui se rétrécit ou s’épanouit à la volonté de l'animal en montrant quatre digitations que l’on doit considérer, comme des branchies. A cette extrémité, les anneaux augmentent constamment en nombre, Voici comment M. Ed. Perrier décrit la reproduction agame du Dero : « L'animal est donc en voie constante d’accroissement : des anneaux nouveaux se forment sans cesse à la partie postérieure de son corps; ces anneaux se forment immé- diatement en avant du dernier segment transformé en appareil de respiration. C’est déjà ce qui devrait être si le Dero était une colonie linéaire, Dans ces conditions, il semble que le jeune Ver doive grandir indéfiniment; il n'en est rien. Dès qu'il a aquis un nombre de segments variables de quarante à soixante, on voit, vers le milieu de son corps, à la hauteur du dix-huitième anneau en général, les téguments devenir opaques etcomme granu- leux; c’est toujoursimmédiatement en avant etenarrière de l’une des cloisons qui séparent, deux anneaux consé- cutifs que ce phénomène se produit. La région opaque grandit de plus en plus ; bientôt on distingue en elle des segments parfaitement évidents d'autant plus marqués que l’on s'éloigne en avant ou en arrière de la cloison; il est évident qu'un bourgeonnement très actif se produit à la fois des deux côtés de celle-ci, et ce double bour- geonnement a pour point de départ l'extrémité antérieure de celui qui le suit. « Ce faitn'est pas sans importance; il montre que dans- ses anneaux intermédiaires du corps dont les deux extré- mités se trouvent placées dans des conditionsidentiques, la faculté de reproduction agame peut se réveiller, Les bour- geons qui se forment en arrière et en avant de la même cloison ont d’ailleurs des sorts bien différents. Le premier produira seulementle segment qu’on désigne d'ordinaire sous le nom de téte, plus quatre anneaux qui différeront toujours des anneaux suivants parl’absence des faisceaux de soies ventrales ; le second produira un pavillon respi- ratoire etun nombre indéfini de nouveaux anneaux. Lors- que la tête et le pavillon respiratoire qui lui est contigu ont acquis un développement suffisant, ils se séparent l’un de l’autre etles deux Dero, désormais indépendants, qui se sont ainsi constitués, continuent à grandir chacun par son extrémité postérieure, jusqu’au moment où peut se produire une nôuvelle division. » On peut encore constater un semblable bourgeonne- ment linéaire chez les Chœætogasters qui vivent en abon- dance dans le mucus qui recouvre le corps des mol- lusques, tels que les Lymnées, et même ici le bourgeon- nement est tellement rapide, que l’on trouve fréquem- ment des chaînes de douze à seize individus. Ces ani- malcules ne sont parasites des Lymnées que pendant leur jeune âge. Plus tard, ils vivent librement, nageant dans l'eau avec une agilité excessive. Ils sont fort trans- parents et possèdent des soies en crochet. Les Naïs, Dero et Chœtogaster constituent le groupe des Naïdes, qui sont fort intéressantes, tant en elles- mêmes qu’au point de vue philosophique. « Leurs mœurs, dit avec raison Brehm, leur dévelop- pement fourniront sans aucun doute des faits nouveaux, à la suite de nouvelles études; leur habitat facile à découvrir, la commodité de se les procurer avec abon- dance, la transparence dont elles sont douées permettent de les examiner à l’aide de forts grossissements, et de reconnaitre leurs organes internes sans le secours de dissections longues, difficiles, répugnantes souvent pour quelques-uns. Tout, comme on le voit, concourt à aug- menter l'intérêt que présentent ces petits animaux, et à procurer à ceux qui voudront se livrer à leur recherche, tout au moins une saine et utile distraction. » On pour- rait en dire autant de tous les hôtes de nos mares. * x # Un ver également intéressant est le Tubifex des ruis- seaux (Tubifex rivulorum), qu'il ne faut pas confondre avec le ver rouge ou ver de vase des marchands de pois- sonsrouges, animal qui estla larve du chironome, insecte diptère. La facon dont je fis connaissance avec ce dernier, mérite peut-être d'être contée. C'était dans les premiers jours du mois d'août, le jardinier de la propriété où j'étais allé passer quelque temps, vint me dire qu’au fond de la rivière qui coule dans la prairie, il y avait des taches de sang. J’accours pour voir ce que cela voulait dire, et j'aperçois, en effet, trois taches; l’une assez grande, les deux autres plus petites, du rouge le plus vermeil que l’on puisse désirer. Je rassure de suite le jardinier en lui disant que ce n'étaient certainement pas des caillots de sang, et que ce ne pouvait être que des petits animaux ou des algues. Pour m'en assurer, je m'approche de la rive,je plonge ma main dans l’eau et... je ne vois plus rien! Grande est ma surprise : Aurais-je été le jouet d’une illusion! Mais non, ce n’est pas pos- sible. C'est probablement la réfraction de l’eau, le jour tombant à faux, que sais-je? qui est la cause de cette disparition ? Et en effet, en me relevant, j'aperçois les taches aussi visibles qu'auparavant. Je passe alors de l’autre côté du ruissseau, je m’accroupis et je m'assure que je vois encore fort bien les taches en question. Je plonge ma main dans l’eau, et de nouveau plus rien! Le mot de l'énigme me vint alors tout d’un coup à l'esprit. Les taches sont produites par des animaux qui, à l’ap- proche de ma main, sont rentrés dans la vase. Et en effet, je pris une poignée de cette boue du fond, et je l’appor- tais telle quelle, dans un flacon quelconque que je rem- plis d’eau, Quand le calme fut rétabli, je ne tardai pas à voir, de-ci de-là, un point rouge se montrer, émerger timidement, et enfin se montrer sous la forme d’un petit ver à moitié enfoncé dans la vase, Bientôt, tout le fond du flacon fut couvert d'une nuée de ces petits vers rouges qui s'agitaient constamment en tous sens, oscillant à droite, à gauche, en avant, en arrière, comme pour tâter les environs. Mais venait-on à donner un choc au flacon, tout disparaissait comme par enchantement, pour repa- raitre bientôt après. AGE Ces vers rouges sont des Tubifex. Une remarque très importante à faire ici pour le débutant : il ne faut pas confondre ces Tubifex avec ce que le public appelle des Vers rouges et que l’on emploie comme appâts pour la pêche à la ligne. Ces prétendus vers sont beaucoup plus gros que les précédents; ce sont des larves d’un insecte aérien qui s'appelle le Chironome plumeux. Dans certaines régions, les Tubifex sont extrêmement abondants. Témoin le récit suivant qu'a bien voulu rédiger à mon intention mon excellent ami Joanny Martin. « Vous m'avez demandé de vous faire le récit de ma première rencontre du Tubifex. Je suis heureux de vous l'envoyer, car cette première observation esttrop curieuse et a laissé dans mon espritune trop profonde impression LE NATURALISTE 273 pour que j'aie pu l'oublier.Je vous transmets donc ce récit aussi fidèlement qu'il m'est possible. Pendant les va- cances dernières, par un chaud après-midi de la fin août, j'étais sur la route qui va d'Autun à Saint-Léger-Sully (Saône-et-Loire). Je cheminais depuis longtemps, en rase campagne, lorsque sortantbrusquement d’une rêverie pro- voquée par l'allure monotone et cadencée de mon coursier, j'entrevis tout à coup une maisonnette, sorte d’auberge isolée sur la route et un peu dissimulée derrière quelques arbres séculaires. Attiré par ce changement de paysage et de perspective, mon regard se porta, indifférent, du côté de la maison. C'était, en effet, une simple hôtellerie. Je l'avais à peine dépassée, que j'apercus dans le ruis- seau bordant la route, entre celle-ci et l'auberge, une longue flaque rouge. Tiens, du sang, pensais-je, mais cependant il m'avait semblé, en cette vision rapide et fugitive, que cette flaque sanglante était agitée, tour- mentée. Intrigué, curieux, comme tout naturaliste doit l'être, de connaître la cause de cette singulière colora- tion tremblotante, j'arrétai mon cheval et me retournai cherchant du regard le ruisseau. Je ne vis plus rien,rien que la trace du sillon au fond duquel se trouvait un peu d’eau stagnante. Ma surprise fut immense. J'étais ému méme, et je crus que j'avais été le jouet d'une hallucina- tion passagère, et pourtant !... En un instant, je descen- dis de cheval. À peine avais-je mis pied à terre que je vis le point, objet de toute mon attention se teinter légère- ment en rose, puis tout le ruisseau fut bientôt coloré en rouge foncé par une masse grouillante de petits animaux qui se remuaient dans cette eau vaseuse avec une éton- nante et remarquable agilité, J'admirai longtemps. Vou- lant recueillir quelques-uns de ces petits êtres filiformes, rouges, je pris un flacon et le plongeai dans le ruisseau, mais aussitôt que j'eus ébranlé la surface liquide, tous disparurent, et s’enfonçant dans la vase noirâtre qui leur servait de support et d’abri. L’eau devint tranquille. Alors, je m'expliquai facilement pourquoi, tout à l'heure, j'avais vu succéder apparemment le calme de la mort à cette vie si active. Le galop de mon cheval avait suffi pour effrayer ces bestioles qui, aussitôt, s'étaient terrées, attendant ainsi, dans leur humide retraite, que le danger fût passé. Mais j'étais prévenu. Je plongeai hardiment mon flacon dans la boue même, et j'en retirai un grand nombre de ces animaux. Arrivé chez moi, je ne tardai pas à les déterminer. C’étaient des vers linicoles, des Tubifex. : « Voilà comment, mon cher ami, entrainé tout d’abord par un simple désir de curieux, il me fut permis d’obser- ver pour la première fois ces charmants petits vers. Mon plaisir et ma joie furent si grands ce jour-là, que je crus avoir fait une découverte ou gagné une bataille. On a le droit en effet d’être heureux et fier de retrouver des choses connues, il est vrai, mais que l’on sait être le fruit de ses propres obervations. Je dois ajouter que j'ai toujours rencontré les Tubifex, en grande abondance, surtout au voisinage des habitations àlacampagne, dans les ruisseaux collecteurs des eaux de ménage. Je les ai vus couvrir de longues distances, 10, 15 même 20 mètres, dans les ruisseaux peu profonds, bien aérés, aux environs d'Autun et comme je vous l’ai dit, près dè Lyon, au mois d’avril dernier.» Les Tubifex sont longs de 2 à 3 centimètres; ils ressemblent un peu à de petits vers de terre et portent quatre rangées de soies simples ou bifurquées en forme de crochets et à extrémités libres. Leurs œufs sont rela- tivement gros, ils les enveloppent dans des cocons. Ces vers ne se reproduisent pas par bourgeonnement comme les Naïdes, mais ils jouissent de la propriété de ne pas mourir quand on les a mutilés, mais pas trop fortement. Si, par exemple, on sectionne les trois ou quatre der- niers anneaux, la blessure se cicatrise rapidement et ré- génère bientôt la partie enlevée. VICTOR DE CLÈVES. (A suivre.) LES ODYNÈRES Ces insectes appartiennent au groupe des hyménop- tères paralysants, c’est-à-dire qu'ils nourrissent leurs larves avec des proies qui ont été étourdies, mais non tuées, au moyen d’un ou plusieurs coups d’aiguillon Pour les Odynères, sorte de petites guêpes reconnaissa- ‘bles à une bande noire plus large située vers le milieu de l'abdomen, ces proies sont des chenilles. Des circon- stances particulièrement favorables m'ont permis d'étu- dier à loisir ces charmants insectes et de rectifier sur quelques points les observations faites par Fabre dans ses Souvenirs entomologiques. J'ai disposé dans monjardin une ruche formée de tubes de verre de toutes dimensions enfoncés dans la paroi d’une boîte en bois et ouverts à l'extérieur. A l'extrémité postérieure, les uns sont ouverts, les autres fermés. Au printemps, diverses espèces d'Osmies viennent y nicher. Je raconterai quelque jour les observations que j'ai pu faire sur elles. À plusieurs reprises, j'ai vu des Odynères (Odynerus parietum) pondre dans mes tubes de verre. Une première fois c'était aux environs de Bordeaux en 1904. Le 28 avril un Odynère ferme l'extrémité postérieure d’un tube de verre avec une cloison de terre. Le 29, il fait à 1 centi- mètre en avant une deuxième cloison, de facon à consti- tuer une vaste loge vide, je le vois apporter des pelotes de boue et les appliquer avec son front et ses mandibules. Une dernière fois, après avoir examiné sa cloison, il en ressort puis y rentre à reculons. Après avoir longuement palpé la cloison avec l'extrémité de son abdomen, il pond péniblement un œuf allongé qui reste suspendu à la paroi parun filament très fin. Cet Odynère, victime sans doute de quelque accident, n’a jamais reparu. En revanche le 30 avril, dans un tube de 4 millimètres de diamètre intérieur, fermé à l'extrémité postérieure, Je vois un œuf collé contre la paroi de verre, je vois ensuite l'Odynère apporter successivement # chenilles et les pla- cer sans ordre au-devant de l'œuf. Les unes sont allon- gées, les autres plus ou moins recourbées. L'Odynère les pousse dans le tube avec son front ; l'une des chenilles est même recourbée en sens contraire, de façon que son dos soit concave. Un cloison de boue est ensuite cons- truite, l'Odynère rentre à reculons, effectue sa ponte et garnit cette seconde loge de petites chenilles. Le soir l'Odynère a fermé cette loge d’une cloison et pondu en avant un troisième œuf, Celui-ci est abandonné tel quel pendant la nuit. Jamais je n'ai vu l’'Odynère passer la nuit dans son tube. Le 1er mai, il fait froid, le soleil ne se montre pas. Les chosesrestent en l’état, Cependant vers 1 heurede l’après- 974 LE NATURALISTE midi, l'Odynère vient s’abriter dans le tube, maïs ne tra- vaille pas. Le 2 mai, le troisième œufest approvisionné, une cloison est construite, et un quatrième œuf pondu devant elle. Le 3 et le 4 mai, il pleut, les travaux sont abandonnés, Le 5 mai, l'Odynère ferme le tube en avant, en laissant son quatrième œuf sans provisions, dansune loge énorme. Il y alà une déviation curieuse de l'instinct ; il semble que la longue interruption des travaux le 3 et le 4 mai ait fait perdre à l’insecte la suite normale des opé- rations à effectuer. Il a oublié qu’il lui restait à approvi- sionner son dernier œuf et à fermer sa loge au moyen d’une cloison placée à la distance réglementaire de 10 à 12 millimètres environ, et il s’est contenté de clore le tube en avant. Je me trouvais finalement en possession de 3 loges renfermant chacune un œuf, et, en avant de lui, une provision de # à 8 chenilles de toutes tailles et de cou- leurs très variables; elles n’ont qu’un caractère commun, c’est qu'aucune n’est velue, Le 7 mai, l'œuf du fond est éclos et la larve, blanche, longue de 7 millimètres environ, ‘circule sur les chenilles. Elle ne reste pas attachée à Ja coquille de l’œuf, pour y remonter en cas de danger. Le filament auquel est suspendu celui-ci ne semble donc pas avoir l'importance que lui attribue Fabre. Le même soir cette larve est attablée sur une grosse chenille verte du milieu du tube et son tube digestif commence à se colorer en vert; si les chenilles voisines remuent, la larve ne se dérange en général pas; pourtant je la vois parfois lâcher prise et reprendre sa proie. Dans les deux autres loges l’éclosion a lieu le 8 et le 9 mai. Le 10 je vois distinctement ces deux larves au milieu des chenilles; dans les 3 loges les chenilles sont plus flasques et par suite bien moins serrées. Le 12 mai l'œuf sans provision éclôt à son tour; la larve parcourt toute l'étendue de sa loge à la recherche de vivres. Je lui offre une grande chenille à laquelle j'ai écrasé la tête. La larve s’attable aussitôt, maïs le lendemain elle meurt, noyée dans les liquides sortis de la chenille. C’est d' ail- leurs le sort réservé aux trois autres larves qui meurent toutes du 15 au 18 mai. Cet insuccès parait dû à ce que le verre n’absorbe pas l'humidité comme la terre, où l'Odynère établit normalement son nid. En tout cas il prouve que les larves d'Odynère ne connaissent pas cet art de manger décrit par Fabre sur les Hyménoptercs paralysants. Elles ne savent pas ménager leur proie, de manière à la maintenir vivante jusqu’à la fin; mais elles l’attaquent un peu au hasard et finissent par se noyer dans les liquides cadavériques A les loges sont insuffisamment poreuses. J'ai pourtant réussi à mener à bien cet élevage cette année dans mon jardin de Seine-Port. Le 2 2? juin je trouve dans un tube de verre de 8 millimètres de diamètre intérieur, fermé à l'extrémité postérieure, trois loges renfermant chacune un œuf au foud, et, en avant, des cheniiles paralysées, la troisième loge n’est pas ferméc. Désirant voir l'Odynère piquer une chenille, je place à l'entrée du tube une petite chenille d'hyponomeute du pom- mier, vivante. L'Odynère revient avec, aux mandibules, une pelote de terre destinée à construire la cloison. Il passe : sur la chenille, applique la pelotte, et, en sortant, refoule avec ses pattes la chenille vivante sur le tas des che- nilles paralysées, mais sans la piquer. L'expérience a donc échoué à ce point de vue. Aux voyages suivants, l'Odynère s’interrompt de temps en temps de maçonner pour pousser de la tête la chenille qui s'agite et pour la refouler sur les autres. Il lui malaxe un peu la tête entre les mandibules, de sorte qu'elle finit par être engourdie et par rester à peu près immobile. Vers 6 heures du soir cette loge est entièrement fer- mée par une cloison de terre, concave en avant. Le len- demain matin à 8 heures, je trouve en avant de cette loge un œuf et deux chenilles paralysées. Je place à l’en- trée du tube une chenille vivante, de mêmes dimensions, Quand l'Odynère revient, apportant sa proie, il passe sur cette chenille à l’arrivée et au départ sans y toucher. Ceci nous montre ce qu'il y a de machinaldans l'instinct. L'Odynère, habitué à poursuivre les chenilles loin de son nid, ne fait pas attention à la proie qu’on lui offre à la porte méme du logis. Il m'a doncété impossible d'assister à l’actesi dramatique de la paralysie de la chenille, piquée méthodiquement dans chacun de ses centres nerveux. À 8 h. 20, pendant une absence de l'Odynère, un inci- dent se produit. Un petit hyménoptère, de couleur métal- lique brillante, un Chrysis, pénètre dans le tube et en ressort aussitôt. Je ne puis voir s’il à pondu, auquel cas l'œuf de l’'Odynère serait bien compromis, car les Chry- sides vivent en parasites aux dépens d’autres Hymé- noptères. Quoi qu'il en soit l’'Odynère complète l’approvisionne- ment de cette quatrième loge, sans se préoccuper de la chenille vivante déposée à l'entrée du tube. Il fait une cinquième loge pourvue d’un œuf et de chenilles paralysées et ferme le tube en avant par une épaisse cloison de terre. Il n’a pas réservé, comme les Osmies, en avant de la dernière loge peuplée, une loge vide servant de chambre à air. D'autre part, on sait que lorsque les Odynères creusent leur nid dans un talus de terre, ils disposent les déblais à l’entrée du nid, sous forme d’un tube recourbé formé de parcelles de terre légèrement agglutinées, qu’ils reprennent ensuite pour fermer le nid. Ici, rien de pareil. L’insecte a parfaite- ment su se plier à des conditions nouvelles. Ayant trouvé un tube de verre à sa convenance, il a apporté de la boue pour former les cloisons intermédiairee et la muraille terminale. Les trois premières loges ne me donnèrent pas de ré- sultat. Je vis bien éclore les larves, mais les cheniiles en- trèrent bientôt en déliquescence. Le 5 juin, je vois dans la quatrième loge, la coquille vide de l'œuf qui se balance à son filament, et la larve qui a entamé une chenille, loin de la coquille et sans possibilité de remonter le long du fil en cas de péril. Il est à noter que les chenilles sont insuffisamment paralysées, car quelques-unes remuent dans le tube, sans que la larve en soit troublée. Le 12 juin, les larves des quatrième et cinquième loges sont très grasses, rougeûtres, longues de 5 millimètres. Elles se promènent sur les chenilles et mangent tantôt de l’une, tantôt de l’autre. Il n’y a pas dans le repas cette régularité que Fabre avait crue nécessaire à la réussite de l'élevage. En tout cas les larves n’attaquent pas, comme il le dit, d’abordles chenilles du fond dela loge paralysées depuis plus longtemps pour terminer leur repas par celles de l'avant, plus vigoureuses. Le 2ï juin, ces deux larves sont en train de terminer leur cocon. Il est ovale, brun, entouré de quelques fila- ments de soie blanchâtre qui le maintiennent en place vers le fond de la loge. Il ne reste plus trace des che- nilles qui ont été entièrement dévorées. La réussite de ces deux larves doit être attribuée à ce que, placées plus près de l'entrée du tube, leurs provisions étaient moins LE NATURALISTE sujettes à se corrompre. Il n’y a plus qu’à attendre l'éclosion de l'adulte au printemps prochain. Le principal résultat à retenir de ces observations, c'est que l'Odynère est capable, tout comme les Osmies, de s’accommoder d'un tube de verre pour y loger sa progéniture. Il n’y a pas de régularité dans le choix de la proie : toutes les chenilles de dimensions moyennes lui sont bonnes pourvu qu’elles ne soient pas velues. Ces chenilles sont placées dans le tube dans un ordre quel- conque et non régulièrement roulées en anneaux, comme l'a décrit Réaumur, et, après lui, Fabre. Enfin, du moins dans l'espèce que j'ai observée, la larve consomme au hasard, elle ne cherche pas à épargner, par une attaque lente et calculée, la vie des chenilles, et elle n’est, en gé- néral, protégée contre la noyade dans les liquides cadavé- riques,que si les parois de la loge sont assez poreuses pour absorber ces liquides. Dès lors on peut se demander s’il est bien nécessaire que les chenilles soient paralysées. Elles pourraient être tout à fait mortes, ou au contraire vivantes, Nous avons vu en effet qu'une chenille vivante a été fort bien acceptée et que l’'Odynère l’a simplement étourdie en lui mâchonnant la tête pour calmer ses mou- vements. Il semble que, tout au moins chez les Odynères, la paralysie n'ait pour but que de faciliter le transport de la proie au nid. Le problème ne pourra être entière- ment résolu que lorsque j'aurai réussi à voir l’Odynère pratiquer sa chirurgie et à en varier les conditions. Dr L. LALOY. CHRONIQUE & NOUVELLES Les caraclères de la lumière des plantes lumineuses. — La parure chez les béles. — Les caractères des premiers mam- mifères. Dans une conférence (1) faite sur les plantes lumineuses, M. H. Molisch vient de donner d’intéressants détails sur celles- ci, qui sont représentées surtout par des bactéries et quelques champignons. La lumière des champignons est de couleur blanche, verdâtre, ou bleu verdâtre. Contrairement à l'opinion ancienne, elle n’est jamais parcourue par des ondes comme la lumière du phosphore, elle n’est jamais agitée ou étincelante, mais toujours calme et régulière, et cela qu'on la regarde à l’œil nu ou sous le micros- cope. Son intensité est en général faible; mais il y a des bacté- ries qui brillent assez pour qu'on puisse distinguer leur lumière en plein jour, même sans accoutumer d’abord ses yeux à l'obscurité, à condition seulement de placer la préparation dans un angle peu éclairé d’une chambre. A ce point de vue, l'un des objets d'étude les plus remarquables est le Bacterium phos- phoreum, la bactérie photogène de la viande de boucherie; et, à un degré encore plus élevé, le Pseudomonas lucifera que M. Molisch a découvert, il y a deux ans, sur des poissons de mer, et qui dépasse en intensité lumineuse toutes les bactéries photogènes connues jusqu’à ce jour. C’est à M. Raphaël Dubois que revient le mérite d'avoir le premier essayé d'employer la lumière bactérienne sous forme d'une lampe. En possession des deux bactéries très lumineuses que l’on vient de citer, M. H. Molisch a repris les essais de Dubois et a construit de la façon suivante une lampe à bactéries. Un ballon d’Erlenmeyer, en verre, d’une contenance de un à deux litres, reçoit 200 à 400 centimètres cubes de gélatine au sel et à la peptone; on le bouche avec un tampon de coton et on le sté- rilise. Après refroidissement, et avant quela gélatine se solidifie, on l’ensemence, au moyen d’une aiguille de platine, avec une culture jeune et bien brillante. Puis, tenant le ballon presque horizontalement, on le fait tourner lentement sous un robinet (1) Traduction par le Dr Laloy. 2175 ———————— d’eau fraîche; la gélatine se prend en quelques minutes, sur toute la surface interne. Tout le ballon est alors revêtu d'une couche de gélatine plus ou moins épaisse. En l4 laissant séjour- ner dans une chambre fraiche, on voit en un ou deux jours se développer sur toute la surface interne des colonies si nom- breuses, que le ballon émet une magnifique lumière d'un vert bleuâtre, et que son éclat tranquille et mat offre un spectacle inoubliable. M. Molisch a constaté qu'on augmente notablement l'intensité lumineuse de cette lampe, si l’on fait l’ensemencement de la gélatine sous forme de traits nombreux espacés de un cen- timètre, et allant de la base du ballon jusqu'à son goulot, et si on ajoute à la gélatine 1 à 2% de peptone, et 1/2 % de glycérine. Une pareille lampe conserve sa luminosité pendant quinze jours dans une chambre fraiche, non chauffée; elle per- met, si l'on a l'œil adapté à l'obscurité, de voir l'heure à une montre, de distinguer les degrés du thermomètre ou de lire des caractères d'impression pas trop fins. Dans l’obscurité, le ballon est encore visible à soixante-quatre pas de distance. Cette source lumineuse est très économique et presque dépourvue de rayons calorifiques. Les expériences de M. Molisch l’autorisent à penser qu'on réussira peut-être plus tard à la rendre pratique et à augmenter son intensité lumineuse par une composition spéciale du milieu nutritif et par la sélection arti- ficielle des bactéries lumineuses. La lumière régulière et froide de cette lampe, son absence de danger, recommanderaient son usage pour des poudrières, les galeries de mines à température modérée. M. Molisch a continué les recherches de F. Ludwig et de Forster, et il a pu, avec ses bactéries et ses champignons lumi- neux, montrer que les spectres de leurs lumières sont continus, sans lignes obscures; à cause de leur faible intensité lumineuse, ils ne permettent pas de distinguer les couleurs. Le spectre des bactéries nommées plus haut, est plus étendu du côté du violet, que celui des champignons supérieurs. Dans la lumière des champignons, de même que dans celle des coléoptères, les radia- tions vertes dominent, tandis que les jaunes et les bleues ne jouent qu’un rôle secondaire. Dans la lumière intense du Pseudo- monas lucifera, M. Molisch a même réussi à distinguer des couleurs au moyen du spectroscope : vert, bleu et violet. C'est la première fois qu'on à vu des couleurs dans le spectre de la lumière d’un végétal. La composition spectrale de la lumière des champignons per- mettait de soupconner qu’elle peut agir sur une plaque photogra- phique, et, en fait, les observations de divers expérimentateurs, ont montré qu'on peut photographier à la lumière bactérienne. Si l’on emploie des bactéries très lumineuses, on peut, après une exposition de cinq minutes, photographier distinctement des colonies bactériennes dans leur propre lumière, et, avec les lampes bactériennes, il est possible d'obtenir de bonnes images de divers objets : bustes, thermomètre, feuilles d'impression. Dans le dernier cas, l’exposition doit durer plusieurs heures. En revanche, si l'on veut seulement prouver l’action sur la plaque, il suffit de placer une culture sur celle-ci pendant une seconde. Toutes les images qui ont été faites jusqu’à présent, proviennent de la lumière des colonies ou des cultures en masse. Mais avec la sensibilité accroissante des plaques ‘photographiques, il ne paraît pas impossible qu'on parvienne dans l'avenir à photogra- phier une seule bactérie dans sa propre lumière. Il n’est pas sans intérêt de constater que la lumière bacté- rienne à aussi une action physiologique sur les plantes. Wiesner a montré que la sensibilité héliotropique est très grande chez les germinateurs et colies de certaines plantes; le végétal réagit mieux que notre œil à de minimes différences d'intensité lumi- neuse; on peut, à juste titre, le considérer comme un exquis photomètre physiologique. Cette sensibilité extraordinaire des germes à la lumière amène à étudier sur eux la force héliotro- pique des radiations bactériennes, En fait, cette lumière peut provoquer de l’héliotropisme positif chez diverses plantes en ger- miuation (lentille, pois, vesce) et chez des champignons. C’est un spectacle curieux de voir une plante influencer les mouvements d’une autre, une bactérie produire de l'énergie rayonnante sous forme de lumière et forcer une tige de plante à pousser presque droit vers la source lumineuse. En revanche, la lumière bacté- rienne s’est montrée incapable de provoquer la formation de chlorophylle, probablement parce qu’elle est trop peu intense. * # x A la séance annuelle des cinq académies, M. Edmond Perrier a prononcé sur la parure un discours magistral, autant par ses idées philosophiques que par son allure littéraire — digne, comme 276 LE NATURALISTE tout le monde l’a dit, de l’Académie francaise, Après avoir, en termes charmants et chatoyants, décrit les admirables ornements des insectes et des oiseaux, lesquels sont particulièrement déve- loppés chez les mâles, M. Perrier a cherthé à établir l’origine de ces parures et des différences qui s'observent, à ce point de vue, dans les deux sexes : on peut les expliquer facilement en disant que le sexe féminin est le sexe de la prévoyance physio- logique, de l’économie, de la richesse ; le sexe masculin, celui de ia dépense luxueuse, mais improductive, de la vie au jour le jour. Inutile de rappeler, n'est-ce pas, qu'il s’agit des Animaux, car, pour ce qui est de l'homme ou plutôt de la femme... Des deux sexes, dit M. Ed. Perrier, celui qui est étranger à l'épargne est naturellement le plus atteint. Le dommage n’est guère apparent chez les formes supérieures du règne animal, capables de se soustraire aux influences ambiantes, et dont la force comme la résistance croissent avec l'activité; mais, chez les formes inférieures, prisonnières du milieu, faute de réserves, des parties essentielles de l'organisme sont sacrifiées à la multi- plication des éléments les plus actifs; dès lors apparaissent ces stupéfiantes déchéances qui aboutissent à ce résultat, dépassant les plus audacieuses revendications féministes : la suppression du sexe masculin. Dans certains groupes, cette suppression est encore inachevée, de telle sorte qu'on en peut reconstituer toutes les étapes et que sa réalité est par cela même démontré : on observe des mâles complémentaires chez les Cirrhipèdes, et d'assez nombreux Nématodes libres. Dans des ordres entiers, cette suppression est générale : les vers de terre, les sangsues, les gastéropodes pulmonés et les opisthobranches qui en descendent; les vers plats qui descendent des sangsues et dont un des types est le ver solitaire. Dans les deux cas, une compensation en apparence paradoxale se produit. Atteint, lui aussi, par la disette, le sexe subsistant ne peut, malgré ses aptitudes particu- lières, faire que de maigres réserves nutritives. Pendant les pre- miers temps de la vie, ces réserves doivent pourvoir simultané- ment à l'édification ou à l'achèvement de l’organisme maternel et à la formation, dans cet organisme, des éléments chargés de la conservation de l'espèce. Ces derniers sont obligés de disputer leur part; ils se trouvent dès lors dans les mêmes conditions d'alimentation que dans le sexe dépensier; ils évoluent comme dans ce sexe qui se trouve un moment reconstitué. Cela dure jusqu’à ce que l'organisme en évolution soit arrivé à la période d'état; il thésaurise alors les réserves qu'il emploie pour son accroissement et reprend peu à peu, dans toute leur intégrité, les fonctions qu'il exerçait seules au temps de l'abondance. Le méme individu passe donc successivement, au cours de son évo- lution, par les deux sexes, et durant une courte période, les réunit même tous les deux : c'est ce qu'on nomme l’hermaphro- disme protandre, de beaucoup le plus répandu. La touchante légende des fils d'Aphrodite et d'Hermès n'avait pas imaginé un ètre aussi merveilleux. Les choses peuvent d'ailleurs être poussées plus loin. Chez certains animaux, en général de petite taille, le sexe féminin lui-même peut s’effacer ; les œufs n’achèvent pas leur évolution ; ils ne présentent pas certaines réductions de substance qui carac- térisent les œufs mürs, et se développent directement en orga- nismes nouveaux, comme les spores des végétaux inférieurs. On les nomme ordinairement œufs parthénogénétiques, parce qu'ils se développent sans fécondation; mais ce ne sont pas de véri- tables œufs; ils sont identiques, quant à leur constitution aux éléments indifférenciés, issus de la segmentation des œufs véri- tables qui existent chez ces mêmes animaux. On les observe notamment chez les Phyllopodes, les Cladocères, les Pucerons, les Rotifères, etc. D’autres animaux, beaucoup d'Oursins ou d'Etoiles de mer, par exemple, ont de véritables œufs qui sont parthénogénétiques naturellement, sans avoir eu à passer par le détour que nous venons d'indiquer. Cette parthénogénèse primi- live est souvent très instable; elle se manifeste ou demeure latente suivant les substances qui sont introduites dans l'eau de mer où les œufs sont en suspension; ces faits sur qui les recherches de Læœle, Delage et autres ont appelé l'attention, ont été souvent considérés comme des phénomènes de fécondation chimique; le Dr Camille Viguier a bien nettement distingué de la fécondation, résultant de la fusion des deux éléments égale- ment vivants, cette parthénogénèse provoquée qui peuvent déter- miner aussi des phénomènes physiques, comme la déshydratation, ou même mécaniques. Les conditions de disette qui ont amené ces étonnants résultats, se sont plus d’une fois produites. La vie ne s’est perpétuée sur la terre, ni par une monotone succession de formes immuables, ni par une lente, majestueuse et calme transformation des formes existantes, à un moment déterminé; l'incessante et inexorable bataille qu’on a donnée à nos sociétés modernes, comme la condi- tion naturelle et nécessaire du progrès, n’est pas davantage l'exacte formule de l'évelution des formes animales. Mobiles, actifs et doués tout au moins de la faculté d'apprécier le bien- être, comme l'avait si bien compris Lamarck, les animaux ont, par leur activilé même, joué un rôle important et direct dans la détermination de leur forme; souvent ils ont choisi leur genre de vie, et se sont volontairement pliés aux circonstances quand ils ne pouvaient choisir. Tous n’ont pas le même tempérament : s’il y à parmi eux de terribles batailleurs, il y à aussi d'irréduc- tibles pacifistes qui ont obstinément refusé d'accepter la lutte pour l'existence et se sont enfuis des rivages de la mer — centres primitifs de la vie devenus trop encombrés, — pour voguer loin des côtes, à la surface- des océans, se dissimuler dans leurs abimes ténébreux et glacés, se rélugier dans les eaux douces, se terrer dans le sol, se hisser à la surface, en attendant que des facultés nouvelles leur aient permis de s’élancer triomphalement dans les airs. Dans cette fuite éperdue, ils ont souvent rencontré des difficultés d'existence, en apparence désastreuse; ils ont déployé pour les vaincre une inlassable ingéniosité; l’histoire de leurs efforts est écrite, pour qui sait la lire, dans leurs trans- formations embryogéniques, dans leurs attitudes successives ou définitives, dans leur organisation même. On les voit revêtir méthodiquement, l’une après l’autre, les formes des aïeux, prati- quer momentanément leur genre de vie, devenu suranné, et pour mieux utiliser les circonstances ambiantes, se cacher sur le côté (les ancêtres des Echinodermes et des Vertébrés, les peignes, les huitres et les mollusques analogues, les soles et autres poissons pleuronectes), s'étendre sur le dos (les Vertébrés dont l'attitude est inverse de celle des autres animaux segmentés, les Béni- tiers, etc.), nager tournés vers le ciel (les ancêtres des Mol- lusques, les Notonectes, beaucoup de Mollusques actuels, par exemple les Nautiles, les Janthines, les Carinaires, les Pétro- podes), se tendre en hélice (les ancêtres des Echinodermes, les Mollusques gastéropodes), parfois se dérouler plus tard (certains Gastéropodes pulmonés et opisthobranches), piquer dans le sol, la tête en bas (tous les Mollusques acéphales pourvus de siphons), se fixer même aux corps submergés (Éponges, Polypes, Bryo- zoaires, Cirrhipèdes, Huitres, Vermets, Brachiopodes, L'uniciers). Chacune de ces attitudes anormales correspond à une période de lutte, marque une difficulté vaincue et laisse dans l'organisme une trace si profonde, qu'elle devient ie point de départ de quel- qu’un de ces grands types organiques, dont la raison d’être à Si longtemps échappé à la sagacité des naturalistes. Et M. Edmond Perrier termine son discours par cette très belle «envolée » : «Et cependant, pour remplir le monde de poésie, pour faire épanouir dans une floraison sans cesse renouvelée, les plus magnifiques chefs-d'œuvre de la littérature et de l’art, pour créer Faust et Marguerite, Roméo et Juliette, Hamlet et Ophélie, pour former le cortège éternel de couples charmants ou doulou- reux d’où montent entremélés vers le ciel tant de sanglots et de chants d’allégresse, il a suffi que l’activité organique de deux êtres presque pareils se dépensät chez l'un en manifestations extérieures, en vaines et égoistes parures, s’employät chez l’autre à un travail intérieur de prévoyance auquel toutes les produc- tions de luxe et l'achèvement même de l’organisme ont été sacri- fiés. La moitié du monde des papillons y a perdu quelques vives retouches, la moitié du monde des oiseaux quelques plumes. Vous y avez gagné, Mesdames, l'éclat de votre teint, la pureté cristalline de votre voix, la moelleuse élégance de vos gestes et vos gracieuses lignes qui ont inspiré le caressant pinceau de Bouguereau et baigné de lumière celui de Henner. Ces tendances opposées se manifestent déjà, l’une ou l’autre, dans le premier élément de l'organisme dont elles dominent toute l'évolution, imprimant leur cachet particulier à toutes ses parties, façonnant même sa psychologie et trouvant enfin leur expression ultime dans les microscopiques corpuscules, dont l’union fait un être nouveau. » PR « On admet généralement que les ancêtres des mammifères étaient arboricoles. Mais comment étaient bâtis ces bêtes, nos ancêtres à tous? M. W. Matthews (1) croit qu'ils présentaient les caractères suivants : 10 Ils devaient être petits, avec crâne plutôt court, cerveau complètement inclus, et de type plus élevé que celui des reptiles, bien qu’inférieur à celui des mammifères modernes. Tous les ancêtres de nos mammifères modernes sont en effet (1) American Naturalist, analysé par la Revue scientifique. ’ LE NATURALISTE 277 d'autant plus petits que plus anciens. Les ancêtres du cheval et du chameau, aux temps premiers du tertiaire, n'étaient pas plus gros que des lapins. Pareillement, les ancêtres de l'éléphant, du rhinocéros, du tapir, sont très petits. Et, à l'opposé, les gros animaux du début du tertiaire, ont été des formes spécialisées hâtivement, qui ont disparu ; 2° Leurs dents devaient être bunodontes, à couronne basse, composée de quelques cônes bas, larges, arrondis ; les molaires tuberculeuses faites pour broyer; les prémolaires coupantes; les canines perforantes; les incisives coupantes. C’est bien ce qu'on trouve, d’après Cope et d’autres paléontologistes, chez les mam- mifères primitifs ; 30 Le cou était court, mince, flexible, permettant les mouve- ments de la tête rapides. Tronc mince, flexible, côtes courtes et peu nombreuses; région lombaire longue et assez flexible. Ces caractères se trouvent chez tous les mammifères du début du tertiaire ; 4° Queue longue, flexible, fortement musclée à la base, proba- blement préhensile ; 5o Clavicule présente même chez les ancêtres de groupes qui ne l'ont plus. Coracoïdes douteux ; 60 Ilions étroits. Muscles fessiers longs et minces; 19 Segment proximal des membres long, articulation lâche, permettant beaucoup de liberté d'action. Ce lrait est très marqué: avec le temps, le fémur et l'humérus se sont raccourcis, le bras et la jambe s’allongeant, au contraire chez les descendants; 89 Radius et cubitus séparés, égaux, radius à tête arrondie, permettant la supination et la pronation libres. Tibia et péroné séparés, à jeu probablement plus limité ; 9° Poïgnet et cheville très flexibles; os du carpe séparés; os central présent. Astragale à trochlée aplatie, cou distinct, et tête arrondie. C’est le type qu'on trouve chez tous les mammi- fères de la base de l’éocène. Il persiste chez les primates, insec- tivores et la plupart des rongeurs; ailleurs, on le voit se trans- former ; 10° Cinq doigts à chaque pied, à mouvements terminés par de petites griffes. Les Ongulés dérivent d'Ongui- culés ; 11° Premier doigt plus ou moins opposable à la main et au pied. Le pied et la main des premiers mammifères du tertiaire présentaient évidemment ce caractère. Hexri Cour. * LE Legs Irénée Longchampt à l'Académie des Sciences. — Les secrétaires perpétuels de l'Académie des Sciences sont autorisés à accepter, aux clauses et conditions imposées, le legs fait au profit de l’Académie des Sciences par M. Irénée Longchampt, en vertu de son testament olographe du 19 mai 1896, et consis- tant en une somme de quatre mille francs de rente annuelle. Ce revenu sera employé à la fondation d’un prix annuel décerné à l’auteur du meilleur mémoire qui lui sera présenté sur les mala- dies de l’homme, des animaux et des plantes, au point de vue plus spécial de l'introduction des substances minérales en excès comme cause de ces maladies. Mention sera faite sur le titre de la destination des arrérages. LA TORTUE À ÉCAILLES DE MADAGASCAR Les Thalassites ou tortues de mer de Madagascar appartiennent à la tribu des Chélonées qui comprend la Tortue franche (Chelonia viridis), que l’on rencontre particulièrement dans le canal de Mozambique, et le Caret ou (Chelonia imbricata). Ces deux espèces ont d'ail- leurs une aire d'habitation considérable, et se retrouvent dans les trois grands océans. Au sud du Tropique, elles vivent en pleine mer et ne se rapprochent de la terre qu'au moment de la ponte. Les autres espèces qui viennent de Madagascar n’y viennent qu'exceptionnelle- ment. C’est le Caret qui fournit l’écaille. C’est une des très libres,. ressources de la province de Vohemar. Elle se montre entre le Rodo au Nord, le Manambato au Sud ainsi que dans les ilols Loeven. Plus au Sud, on la rencontre aux embouchures du Lokoho, du Mahanara, sur les côtes d’'Antaloko, mais les indigènes ne les chassent pas en ces points. La chasse n’est d’ailleurs pratiquée que par une cinquantaine d'individus au plus. Ce sont des Saka- laves et des indigènes de la côte Ouest qui doublent le cap d'Ambre sur leurs pirogues à balancier. Les pécheurs s'entendent entre eux pour la réparti- tion du territoire de pêches qui sont les points de ponte, etils s'y établissent pour deux ou trois mois, d'octobre à décembre. Ces points sont des plages, des côtes décou- pées, des embouchures de rivières plus favorables à la ponte que les plages longues et rectilignes. Les tortues montent à terre une première fois pour choisir le point de pontes, et reviennent une deuxième fois au bout de douze ou quinze jours pour une première ponte, et une troisième fois dix-sept jours après pour une seconde. C’est à ce moment qu'on peut les prendre facilement. Elles vont à terre avec la marée montante, déposent leurs œufs dans le sable à deux pieds de profondeur et à 50 mètres de la mer. Une tortue peut pondre de 150 à 200 œufs en deux fois. Les jeunes écloses au bout de vingt jours prennent aussitôt la mer. Le pêcheur retourne la tortue sur le dos pour l'em- pêcher de fuir, puis, après avoir enlevé le plastron dont l'écaille est sans valeur, il enlève la chair. Celle-ci passe pour dangereuse à ce moment et n’est pas consommée. Cette croyance existé à Ceylan. On connaît un cas d'em- poisonnement par la chair du Caret dans cette ile. Qua- torze personnes sur vingt-huit qui en avaient mangé succombèrent: les autres ne se rétablirent que lente- ment. La chair n'avait, dirent celles-ci, aucun gout par- ticulier. La carapace dorsale est approchée d'un feu dont la chaleur fait tomber les plaques d’écailles, larges de 42 à 45 centimètres et longues de 20 à 25. Ces plaques sont ensuite frottées de graisse pour éviter qu'elles ne se dessèchent. Les Carets qui n’ont guère que 50 ou 60 centimètres de long donnent deux ou trois livres d’écailles. Celle-ci est vendue de 35 à 40 francs le kilo, mais, très belle, elle atteint 50 francs et, avariée, elle ne vaut guère plus de 10. Ce sont les Hindous qui achètent l'écaille à Vohemar et à Antsirane. M. Vergnes, administrateur à Vohemar, dit qu'un pêcheur peut, dans une bonne saison, prendre une ving- taine de tortues; mais, dans de mauvaises années, 1l n’en prend pas le quart de ce nombre. La saison rap- porte donc de 200 à 1.000 francs suivant les années. Il y aurait lieu de prendre des mesures pour la pro- tection de la ponte afin de sauvegarder l'avenir de ce commerce, dont une exploitation sans frein pourrait tarir les sources, É Dr ÉTIENNE DEYROLLE. 278 LE NATURALISTE VA NÉRIGICULTURE ET L'INDUSTRIE SÉRICICOLE À JAVA. On semble croire, à tort, que la culture des vers à soie a atteint un grand développement aux Indes néerlandaises. C'est une erreur qu'il importe de dissiper, attendu qu'il n'existe à Java que deux ou trois magnaneries. Le plus important de ces éta- blissements, situé à Pangkalän (résidence de Batavia), appartient à un Chinois qui n'a pas mantué d'y adjoindre, il y a quelques années, une filature de soixante-deux bassines. Le mürier pousse partout à Java; mais le climat de l'ile qui anémie les gens amène naturellement la dégénérescence des séricigènes. surtout dans les régions basses; l'humidité de l’at- mosphère leur est également contraire dans les parties monta- gneuses. Les cocons vivants importés du Japon portent environ 900 yards de fil; les larves qu'on en obtient ne donnent, après quelques années, que des cocons de 600 yards. La chaleur étant continuelle, les vers qui songent surtout à multiplier filent leur cocon à la diable; ils travaillent en tout temps et perdent ainsi leur énergie vitale, alors qu'au Japon et ailleurs ils se reposent pendant l'hiver. Le croisement opéré par le magnanier chinois précité du Bombyx mori avec un ver indigène ‘provenant du Lampong (sud de Sumatra) a déjà donné un lépidoptère qui résiste aux injures du climat. Des expériences fort intéressantes pourront, d’ailleurs, être tentées avec différentes chenilles à soie de Java, notamment le Circula trifenestrata qui. pullule dans l’île à certaines époques, et dont les cocons, d'un beau jaune d’or et à structure fenêtrée, se trouvent disposés en grappes sur le Canarium commune, le Mangifera indica, le Persea gratissima, etc., ete. Ce cocon, très commun également aux Indes anglaises, ne peut être dévidé, mais on en tire, notamment en Angleterre, une bourre qui est employéedans la filature de la schappe. L'Atiacus atlas qui vit sur le Nephelium lappaceum, V'Ery- thrina indica, le Cinnamonum zeylanicum, ete., et dont le superbe papillon fait le bonheur des touristes, file un cocon énorme; mais celui-ci ne peut être dévidé jusqu'au bout, et la soie qu'on en retire est.inférieure. L'Allacus cynthia est digne également d'attirer l'attention des magnaniers locaux, ainsi que l'Ocinara lida que l’on trouve jusqu’à une altitude de 5.000 pieds sur le Ficus venosa, voire même la chenille Actias leto. Un séricaire métis obtenu du croisement du Bombyx mori, par exemple, avec le Cricula, pourrait être très vigoureux, rebelle à la flacherie, à la fébrine et autres maladies des sérici- gènes, et donner une soie de bonne qualité. Le magnanier de Java, dont il est parlé plus haut, exporte trois qualités de soie blanche (vers importés du Japon) filées à 6-8; 10 et 16 cocons et une soie jaune (ver métis du Lampong) à 10 cocons. Le titre de ces soies grèges est assez ferme, mais on pourrait filer à partir de cinq cocons et obtenir un titre plus fin. Des soies javanaises ont été expédiées déjà en France par l'intermédiaire de commissionnaires de la place de Batavia, mais on obtient de meilleurs prix en les envoyant à Hongkong où se trouvent d’ailleurs un grand nombre de courtiers achetant notam- ment pour l'Amérique. La quantité de soies grèges expédiées de Java n'est pas suffi- samment importante pour figurer dans les statistiques doua- nières, et l’on ne saurait même l’évaluer d’après le nombre des bassines, car les dévideuses doivent chômer quand il y a disette de cocons. En manière de conclusion, on peut émettre l'opinion que la sériciculture ne prendra jamais une grande extension à Java, pays chaud et humide en tout temps. Rappelons ici que les premiers essais d'élevage furent tentés vers 1720 sous la vice-royauté de Zwaardecroon et repris cent ans plus tard par du Bus de Gisignies. En 1899, on arrivait à filer 67 livres de soie. Le gouverneur général van den Bosch donna l’ordre, en 1831, de planter 565 hectares de müriers dans douze départements de Java. On importa des graines de tous les pays séricicoles : d'Italie, dé France, des Indes anglaises, de la Chine, du Japon. Un Français, nommé Diard, installa une magnanerie sur le versant du volcan Gedeh, mais ses vers dégé- nérèrent dès qu'il les ramena à une basse altitude. Moringher essaya de placer les œufs dans des chambres froides. Enfin, en 1838, le gouvernement abandonna la partie, mais Rollin Cou- querque, envoyé en mission en France, arrive ensuite avec quatre sériciculteurs de la vallée du Rhône, et l’on recommence à élever des vers dans les Préangers et les districts de Tjirebon et Rembanq. En 1839, on possède soixante hectares complantés de müûriers et environ un million de vers dans cinq magnaneries, mais la sole qu'on obtient revient à un prix fabuleux. Beaucoup plus: tard, Holle fait venir des graines du Japon et fonde un établis- sement d'élevage à Waspada; enfin, sous la direction de Teys- mann, de nouveaux essais sont tentés à l'institut botanique de Buitenzorg avec l’aide d’un magnanier cochinchinois. C’est à un Céleste qu'il était réservé de tirer profit de l’éle- vage des vers à Java et d'obtenir, le premier, des résultats vrai- ment pratiques. LIVRES NOUVEAUX Manuel de recherches préhistoriques, publié par la So- ciété préhistorique de France. 1 vol. petit in-8, avec 205 fig. dans le texte et plusieurs tableaux hors texte, 8 fr., franco, 8 fr. 70. (En vente chez les Fils d'Emile Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris.) L'ouvrage que nous présentons aujourd’hui au public est l’une des premières manifestations de la Société préhistorique de France, et l’une des plus importantes de sa première année d'existence. Il à été concu par le Bureau de cette Société dans une réunion ‘qui fera date ; et l’idée de cette publication a été approuvée à l'unanimité en séance plénière, le 4 mai 1904. Pour mener à bien cette entreprise délicate, une commission composée des personnalités les plus compétentes et toutes dé- vouées aux progrès de la science préhistorique, fut nommée et se mit immédiatement à l’œuvre. L'esprit de solidarité a dirigé l'exécution de cette œuvre essen- tiellement neuve dans sa forme ; on peut même dire que les idées originales y sont si abondantes que ce manuel constitue vraiment un livre digne de la Société qui en a pris l'initiative avec une hardiesse jusqu'ici sans égale. Ce Guide rendra les plus grands services aux débutants et à toutes les personnes désireuses de profiter de l’expérience des anciens et de s’instruire à l’école des pionniers modernes de la vraie science préhistorique. C’est à dessein qu'il a été rédigé de manière à être à la portée de tous ; mais il a pour base la méthode scientifique la plus rigou- reuse. Rien n’a été sacrifié aux principes fondamentaux qui doi- vent diriger les recherches de l’avenir. Son plan a été élaboré à la manière des guides du géologue ou du zoologiste, c'est-à- dire à la façon des naturalistes. C’est assez dire que, dans l’esprit des auteurs, on ne doit désormais aborder de tels travaux sur le terrain qu’avec un but bien arrêté : celui d'acquérir, grâce à des procédés ayant fait leur preuve, une expérience personnelle, capable de faire profiter cette branche nouvelle des sciences naturelles de toutes les trouvailles faites ; en un mot, d'étudier à l'infini le champ de cette géologie du quaternaire, dont l'étude a été si délaissée et si négligée jusqu'à présent. Rien de ce qui touche à l’homme fossile ne peut plus être indifférent au préhistoricien. Aussi a-t-on voulu ne pas ménager les illustrations, et chaque fois que cela a été possible a-t-on prodigué les figures, sans toutefois tomber dans une exagération qui aurait transformé un volume devant rester portatif en une trop volumineuse encyclopédie. s Jusqu'à présent, les manuels d'archéologie sur le terrain n'a- vaient pas osé aborder la plupart des questions étudiées dans ce traité et surtout les développer sous cette forme purement tech- nique. C’est qu’en effet un te] livre eût été impossible à mener à bien il y a quelques années. Maïs aujourd’hui, grâce aux travaux effectués en rase campagne, les spécialistes français ont pu se faire une opinion très arrêtée sur la manière d'opérer propre à tel ou tel cas, et c’est.ce qui a permis aux habiles et expérimentés techniciens de décrire, d’une plume aussi alerte et aussi sûre, les méthodes qu’ils emploient dans les fouilles effectués chaque année aux quatre coins de notre pays. È LE NATURALISTE A —— Dans le Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, nous remarquons quelques intéressants articles du distingué professeur M. Alfred Giard, dont nous nous faisons un plaisir de donner un rapide aperçu. : Tout d'abord, l’auteur traite une question tant agitée ces dernières années sur la prétendue nocivité des huîtres : « Il est nécessaire, dit-il, de renseigner plus complètement l'opinion publique, de signaler les exagérations mises en circu- lation par les journaux quotidiens et la presse de vulgarisation dite scientifique. » — Il estutile, tout d'abord, de combattre une fois de plus un préjugé qui, cent fois réfuté, tend néanmoins à rester gravé dans l’esprit des populations. Dès 1888, les études très documentées de Bouchon-Brandely et de M. le docteur Grancher ont établi d'une façon péremptoire que la consom- mation des huîtres n’occasionnerait pas plus d'accidents pendant les mois sans », c’est-à-dire à l’époque de la reproduction, que dans les autres mois de l'année : tout au plus, peut-on dire que pour les huîtres, comme pour tous les poissons et autres animaux marins destinés à l'alimentation, les précautions sont plus néces- saires pendant les chaleurs pour en assurer la bonne conserva tion dans les transports; l’huitre dans ses conditions normales d'existence n'est malsaine en aucune saison. Les maladies microbiennesde l’huitre ne sont pas transmissibles ‘à l’homme: ces maladies sont rares, d’ailleurs, et inconnues dans la plupart de nos établissements ostréicoles. II existe chez les huitres d'autres affections d'apparence infectieuse dont il importe de se préoccuper également, bien que la cause en soit moins net- tement définie; ce sont la leucocytose verte, résultat d'un état pathologique lié à une altération spéciale du foie et à la pré- sence dans les cellules d'une quantité de cuivre supérieure à la normale; en fout cas, cette petite quantité de cuivre est parfaite- ment insuffisante pour déterminer le moindre accident; en outre, il n’est pas douteux que si l'huitre, comme la moule, est placée dans certaines conditions d'existence défectueuses, son action sur l'organisme humain n'est pas sans danger, cependant il est fort probable que, le plus souvent, les empoisonnements par les moules ou par les huitres, qui se caractérisent par un malaise de courte durée et sans gravité, ne doivent pas être attribués aux mollusques eux-mêmes, mais aux Actinies qui couvrent leur coquille. Les huîtres draguées au large et sur les bancs naturels sont à l'abri de toute contamination. Elles peuvent, dans certains cas, devenir impropres à la consommation, mais ne constituent pas un danger pour la santé publique. L'auteur arrive ensuite au reproche le plus sérieux qu’on ait pu adresser à l'huitre et aux mollusques comestibles parqués, à savoir que ces mollusques pourraient servir de véhicules aux microbes de diverses maladies infectieuses, contenus dans les eaux des parcs, et plus spécialement des cas nombreux de fièvre typhoïde ne seraient-ils pas dus à une pareille origine ? D'après les divers travaux entrepris à ce sujet, l’auteur a été amené à conclure que la transmission du bacille d'Eberth (fièvre typhoïde) par les huitres est chose possible, mais que les cas. bien démontrés sont excessivemént rares et exigent un Concours de circonstances tout à fait exceptionnel. Les établissements de. production de naïssain, par leur nature même, sont à l'abri de toute suspicion. Pour ce qui est des parcs; les parcs d'expédition seuls exigent une surveillance très active. Cette surveillance doit s'exercer également dans les dépôts transitoires des bassins des ports où les huitres séjournent souvent avant leur transport dans les gares ; et toute surveillance des parcs serait illusoire si elle n’était suivie d’une surveillance beaucoup plus nécessaire des huîtres mises en réserve chez les marchands en détail, les restaurateurs, etc. Il convient de rappeler au public que, dans beaucoup de petites stations balnéaires du littoral où lon à attribué aux huîtres des endémies d’affections typhoïdiennes, les sources d'infection sont nombreuses, surtout à la fin de la saison des bains qui coïncide justement avec la reprise de la consomma- tion. Les eaux de source sont souvent suspectes, les égouts mal entretenus. L'hygiène de la plupart de nos petits ports est tout à fait déplorable, et c'est de ce côté qu'il convient d’attirer l’at- tention au lieu de prendre comme bouc émissaire une industrie nationale très intéressante et digne de tous les encouragements. Pal” Dans un autre article, M. Giard aborde une étude comparée sur la pœcilogonie : « Une des questions les plus importantes et ‘en même temps un des problèmes les plus difficiles à résoudre 2179 de la zoologie moderne, est de savoir si, dans l'appréciation des rapports de parenté eñtre animaux semblables à l'état parfait, mais présentant une emhryogénie différente, il convient d’atta- cher plus d'importance aux dissemblances évolutives qu'à la similitude des adultes ». On peut distinguer deux grandes catégories d'animaux se ressemblant à l’état adulte et présentant des dissemblances plus ou moins grandes : 19 Certaines formes appartenant à un même genre ou à des genres distincts, présentant des larves bien dif- férentes, ont des états adultes très voisins, par suite de conver- gences dues aux conditions de milieu; 2° chez d'autres ani- maux, les divers individus ou les diverses générations d’une même espèce, considérés en des points variés de la distribution géographique aux diverses saisons de l’année, ou dans des con- ditions de nutrition différentes, ont des larves qui ne se res- blent pas, bien que l'adulte reste constamment semblable à lui- même, ou ne présente que des modifications très légères : le résultat final est en tout cas le même : variété dans l'évolution, ressemblance très grande ou presque identité à l'état parfait. Mais dans le premier cas, les espèces peuvent n'avoir que des rapports phylogéniques assez éloignés et doivent être considérées comme nettement distinctes. Dans le deuxième cas, les espèces voisines ont entre elles la parenté la plus étroite et doivent être rapprochées les unes des autres malgré leurs. divergences embryonnaires ; c'est cette catégorie que M. Giard a désignée naguëre sous le nom de pæcilogonie. Puis, l’auteur étudie ia pæcilogonie chez les Cœlentérérés, les Echinodermes, les Annélides, les Plathelminthes, les Néma- todes, les Crustacés, les Arachnides, les Insectes, les T'uniciers et chez les Vertébrés. L'auteur a apporté de nombreuses données nouvelles, grou- pées à des faits déjà connus, dont quelques-uns n'avaient pas attiré l'attention d’une facon suffisante. « En créant le mot de pœcilogonie pour désigner tout un ensemble de phénomènes évolutifs, en apparence assez dissem- blables, j'ai parfaitement conscience de n'avoir pas supprimé du même coup toutes les difficultés de la question. Mais il y à déjà un progrès réalisé quand les problèmes, même non résolus, sont rattachés à un autre problème, considéré jusque-là comme dis- tinct, et nos explications scientifiques ne sont généralement pas autre chose ». LONGÉVITÉ DES INSECTES Aux exemples de. longévité chez les insectes déjà mentionnés par les auteurs, nous pouvons ajouter les suivants : I. — Coléoptères. Cicindela connata, Heer., une larve prise dans son réduit fin octobre et placée dans un tube sans aucune nourriture a vécu jusqu'à la fin de juillet. Une autre larve de la même espèce, prise dans les mêmes conditions, puis placée dans une boîte grillagée, approvisionnée de vivres, est restée en vie huit mois durant, ne prenant qu'un peu de nourriture. Helops cerberus, Muls., un exemplaire, ex larva 9, épinglé le 31 août, a vécu jusqu'au 20 octobre suivant, soit un peu plus de un mois et demi. Helops pyrenæus, Muls., un exemplaire eæ larva ©, a vécu du 48 août au 1° mars suivant, soit sept mois et demi. Mesosa curculionides, Linné, femelle une vierge épinglée le 28 juillet, est morte le 20 août suivant. Cerambyx miles, Bon., une femelle vierge prise le 24 juin et épinglée le même jour, n’est morte que le # août sui- vant, soit un mois et onze jours après. Cerambyx cerdo, Linné, un mâle éclos ex larva le 6 juin et laissé dans la boîte d’éclosion, a vécu jusqu’au 6 août, soit deux mois, 280 LE NATURALISTE Rhagium indagator, Fab., mâle et femelle épinglés le 28 septembre ne sont morts que deux mois après. Rhagiz:n bifasciatum, Fab., une femelle enlevée le 20 mars d’une souche de châtaignier et épinglée de suite n’est morte qu'un mois et demi après. Clytus arietis, Linné, une femelle vierge prise le 25 avril d’une boîte d'élevage s'est maintenue en vie jusqu’au 15 juin, près de deux mois. Rhagium indagator, Fab., une femelle prise en mon- tagne le 4 octobre et mise dans une boîte a vécu jusqu’au 1er mars suivant, soit cinq mois. Sympiezocera Laurasi, Lucas, une patte, l'intermédiaire droite, arrachée du corps a conservé un reste de vitalité deux jours durant lesquels elle exécutait des mouvements des cuisses et des jambes. Lacon murinus, Linné, une femelle ex larva épinglée le 22 octobre n’est morte que le 6 décembre suivant, soit un mois et demi. Blaps plana, Solier, une femelle épinglée un 1er mai a vécu deux mois et demi. : Pytho depressus, Muls., deux. femelles transportées fin septembre de la montage et épinglées ne sont mortes que vers le 14 novembre. IT. — Orthoptères. Acridium lineola, Oliv., une femelle prise le 21 sep- tembre mangeant un grain de raisin est morte le 14 décembre suivant, ayant ainsi vécu épinglée bien près de trois mois. De cette courte liste, il résulte que ce sont les Longi- cornes, dans l’ordre des Coléoptères, qui conservent la plus longue vitalité. Capitaine XAMBEU. ACADÉMIE DES SCIENCES Consommation des produits odorants pendant l’ac- complissement des fonctions de la fleur. — (Note de MM. Euc. Cuarasor et ALex HéBerTt, présentée par M. A. HALLER.) Les auteurs ont expérimenté sur le Ocymum basilicum. Une plantation de basilic avait été divisée en deux lots, dont l’un renfermait des plantes témoins et l’autre des plantes qui, dès le début de la floraison, étaient journellement débarrassées de leurs inflorescences naissantes. Ces expériences leur ont permis de constater que le poids d'essence produit par chaque pied s'est trouvé presque doublé ; que les vieilles inflorescences qui ont accompli leurs fonctions essentielles, ont conservé moins de produits odorants que n’en ont emporté les inflorescences écartées au fur et à mesure de leur apparition. Le poids absolu d'essence qui demeure dans les parties vertes de chaque pied se trouve accru. Pour un même poids de matière végétale formée, la plante dont on a enlevé les inflorescences naissantes, a produit sensi- blement plus d'essence. En résumé, il ressort de cette étude, que le travail de la fécondation et de la fructification entraine une consommation de produits odorants. Observations relatives à la morphologie des bul- billes. — (Note de M. Marcez DuBarp, présentée par M. Gasron BoNNiEr.) s Pour faciliter l'interprétation de cette condensation des tissus dans les bulbilles, l’auteur s'est proposé d'étudier les cas où la tubérisation des rameaux aériens est pour ainsi dire accidentelle. De ses observations faites sur des. plants de Coleus Dazo, culti- vés dans les serres du Jardin Colonial, il résulte que le Coleus Dazo présente une tendance manifeste à accumuler ses. réserves dans ses organes aériens, lorsque les conditions de végétation ne | k Î sont pas favorables à la formation des tiges souterraines : que ces résérves, de nature amylacée, se déposent dans les bourgeons axillaires destinés primitivement à former des inflorescences ; l'axe d’inflorescence se tubérise en conservant d’abord une forme cylindrique, puis, le phénomène s’accentuant, il se renfle en massue à la base et tend de plus en plus vers la formé ordi- naire des bulbilles ; que les bourgeons floraux inférieurs prennent part également à la tubérisation et, par suite d’une abréviation considérable des entre-nœuds, peuvent donner l'illusion des bourgeons axillaires multiples ; et que les bourgeons floraux supé- rieurs ont une évolution de plus en plus limitée, à mesure que la tubérisation s’accentue ; la région florale terminale tend par conséquent à disparaître, à mesure que les bulbilles se différen- cient davantage; la reproduction par graines est donc compen- sée par la multiplication facile que permettent ces organes de réserve. Ces phénomènes, quoique décrits sur un exemple particulier, présentent une portée plus considérable, si l’on songe qu'ils doivent retracer, à quelques détails près, l'histoire de la forma- tion des bulbilles chez les plantes où ces organes sont devenus normaux et qu'ils expliquent la suppression fréquente des fleurs chez les plantes qui ont des bulbilles. Sur la trombe du 4 juillet 1905 dans l'Orléanais. (Note de M. Marranp, présentée par M. DE LAPPARENT.) Le 4 juillet 1905, une trombe a ravagé les environs de Cra- vant près de Beaugency. Le fléau a sévi presque exactement en ligne droite, sur une longueur de 12 kilomètres depuis Cernay jusqu'au château de Touanne. Vers neuf heures du soir, à la suite d’une journée exceptionnellement chaude, un nuage d’un noir d'encre s’avança rasant le sol, avec une vitesse de 12 mètres à la seconde. Les habitants ressentirent une oppression subite qui les empêchait de respirer, et, en chaque point du parcours, l'œuvre dévastatrice s’accomplit en une trentaine de secondes, Le carrelage d’une cuisine à été soulevé en dos d'âne. A Cra- vant, à la sortie de la route de Beaugency, une trappe de grenier, sur laquelle reposaitune balance-bascule d'environ 50 kilogrammes, s’est ouverte en projetant la bascule à un mètre de distance, sans que le grenier éprouvât d’autres dégâts que l'enlèvement de quelques tuiles à la toiture. Au presbytère, les deux vasistas du grenier ont été enlevés et retrouvés, l’un sur les moissons voi- sines, l’autre dans la gouttière. Une mansarde, tenant par trois côtés au grenier et prenant jour au dehors par une fenêtre sur le quatrième côté, a subi un dommage très caractéristique : deux des cloisons se sont écroulées, notamment celle qui faisait face à la fenêtre, et des panneaux de briques de ces cloisons, de 4 mètre carré de superficie, ont été projetés de la mansarde dans le gre- nier. Il a été aisé de constater qu'avant de se rompre, les cloisons s'étaient incurvées de ce côté. On peut donc dire que la man- sarde a éclaté comme ferait une vessie pleine d'air sous la cloche d’uné machine pneumatique. Dans une des fermes de Villecéry, où les volets avaient été fermés, les vitres des fenêtres se sont brisées de l’intérieur vers l'extérieur. Enfin, dans une maison, une plaque de tôle semi- circulaire, fermant la gueule d’un four, fut projetée au dehors _et retrouvée au milieu de la rue. Il s’est donc produit un abaissement subit de la pression atmo- sphérique dans certaines régions du tourbillon. On peut dire que le phénomène à été instantané; car, la vitesse de translation étant de 12 mètres, en moins d'une seconde un local d’une dizaine de mètres de côté passait de l’extérieur à l’intérieur de la tornade, La différence des pressions a produit des effets d'autant plus sensibles que le local était mieux clos. Aïnsi, en bordure de la trombe, les toitures dont les éléments, ardoises ou tuiles, repo- saient sur de simples lattes, n’ont subi d'autre dégât que la dis- parition de ces éléments. Au contraire, une toiture neuve, com- plètement appuyée sur un plancher, a été soulevée d'une pièce et emportée dans les champs voisins. Une toiture vermoulue, très voisine de la précédente, s'est montrée peu endommagée. Dans un autre bâtiment, la partie nord-est du toit, directement heurtée par la tornade, a été soulevée comme le couvercle d’un pupitre, en restant appuyée sur deux chevrons, de sorte que le lendemain il fut possible de la replacer sur les murs. La toiture à jour du clocher de l’église n'eut pas à souffrir, alors que la couverture de l'édifice, qui faisait du grenier un vase clos, a perdu ses ardoises tout le long de l’arète faitière. Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. DEC 27° ANNÉE Observations SUR LA LARVE ET LA NYMPHE du PROCRUSTE CHAGRINÉ (Procrustes coriaceus Lin.) De nos Carabes français le Procruste est un de ceux que sa grande taille, son abondance dans nos régions agricoles et sa fréquence dans les collections d'his- toire naturelle désignent le plus à l'attention. Il est, en quelque sorte, un insecte classique, au même titre que le Carabe doré, le Hanneton commun, le Lucane Cerf-volant, le Grand Capricorne du Chêne. Son utilité est incontestable puisqu'il paraît faire exclusivement sa nourriture de limaces et de colima- cons, aussi bien lorsqu'il est devenu insecte parfait que lorsqu'il est encore à l’état de larve. Celle-ci est connue, et Schiüdte, dont on ne saurait trop louer le merveilleux travail sur les larves de Coléoptères, en a donné la figure (Nat. Tidsskr., 1867, tab. 16, fig. 1-4). . Fig. 1. — Procruste chagriné. La présente note a donc beaucoup moins pour objet de faire connaître la structure même de cette larve que de relater mes observations sur la manière dont elle se comporte jusqu'à sa transformation définitive. Sans être très abondant dans les environs de Paris, le Procruste chagriné (fig. 1) s’y rencontre cependantsans trop de difficulté, en particulier au printemps et à l’automne, tantôt sous les pierres, parfois sous la mousse, le plus souvent sous les fagots, dans les localités cultivées ou voisines des cultures, surtout de celles qui sont plantées en vignobles. Je l'ai pris, pour ma part, à Neuilly-sur-Seine, Cour- bevoie, Nanterre, Sannois, Port-Marly et Maison- Laffitte ; jen ai même trouvé un superbe exemplaire en plein Paris, au parc Monceau. Je crois superflu de dire qu'il est nocturne, et que lorsqu'il se sent capturé, il procède comme les autres Carabes, c’est-à-dire qu'il dégorge par la bouche un liquide noirâtre qui marque la peau, et par les glandes abdominales une bonne dose d'acide butyrique qu’il ne manque jamais de vous envoyer en] pleine figure. SÉRIE — N° 45 1 15 DÉCEMBRE 1905 Ses téguments, d’une grande dureté, sont fréquem- ment encroûtés de terre dont il est malaisé de les débar- rasser d’une façon complète. Le mâle et la femelle présentent les plus grandes ana- logies ; cependant celle-ci se reconnaît sans peine non seulement à ses tarses antérieurs non dilatés, mais à ses cuisses moinsrobustes, à sa taille un peu plus avantageuse et à sa conformation générale plus élargie et moins élé- gante; la partie sécuriforme du dernier article des palpes maxillaires est, en outre, moins accentuée, La larve, encore plus franchement nocturne que l’adulte, est aussi beaucoup plus difficile à trouver; son éducation en captivité est par contre à la portée de tout entomologiste tant soit peu soigneux. Les observations qui vont suivre portent sur trois larves récoltées par moi dans les environs de Paris et dont j'ai été à même de suivre les évolutions, mais des exemplaires de provenances diverses ont également passé entre mes mains, entre autres quelques larves qui m'ont été communiquées par le Muséum de Paris et qui pro- viennent des chasses de M. Fernand du Buysson dans les environs de Clermont-Ferrand (plateauide Chan- turgue). La figure 2 ci-jointe a été précisément exécutée d’après une de ces larves. Cette figure dispense d'entrer dans une description détaillée ; nous dirons toutefois que la coloration des té- guments est entièrement noire et que ceux-ci, lisses en Fig. 2. — Larve du Procruste chagrine. apparence, sont en réalité recouverts d’une granulation assez irrégulière affectant dans sa majeure partie la forme de petites craquelures. Les anneaux sont imbriqués, mais lorsque la larve a fait un repas copieux, ils sont susceptibles de s’écarter suffisamment pour donner beaucoup de jeu et laisser apercevoir la membrane qu'ils recouvrent. Les larves qui font l’objet de cette note furent prises à des époques différentes, les deux premières le 17 et le 30 avril de la même année, la troisième deux ans après, le 12 janvier. Les observations faites sur les unes et les autres diffèrent peu dans l’ensemble; toutefois celles qui ont trait à la troisième de ces larves présentent dans le détail quelques particularités intéressantes, et comme je les notai d’une facon spéciale au jour le jour, je crois bien faire de scinder cette étude en deux parties : PREMIÈRE PARTIE Les deux larves que je recueillis en avril, Pune sur le pourtour même du mont Valérien, face à Buzenval, l’autre dans la plaine de Nanterre, se trouvaient toutes 282 LE NATURALISTE deux sur un sol tiède et humide, la première sous un paquet de brindilles de bois, la seconde sous des griffes d’asperges mises au rebut. Celle-ci profita de l'expérience que la première m'avait value ; javais, en effet, mais en vain,essayé de nourrir cette première larve avec de la viande crue, des vers de terre er même des chenilles à peau nue, maisle tout avait été refusé avec un dédain qui me prouvait surabon- damment que je faisais fausse route. Les escargots seuls eurent du succès mais un succès complet, j'en prends à témoins tous les Pocrustes du monde. Tout d’abord mise en déroute par la chute d’un limacon dans le bocal où je l'avais enfermée, ma larve, après avoir fait le tour de sa prison et constaté qu'au- cun danger ne la menaçait, se dirigea sans aucune hési- tation vers cette proie inattendue, se glissa entre la terre et la coquille, puis brusquement enfonca ses man- dibules dans le corps de l’animal avec une satisfaction évidente. Je n’eus donc pas d’hésitation à avoir pour la seconde larve et je la soumis, dès le début, au même régime que safcongénere, ce dont elle se trouva fort bien. Par contre je pris la précaution d'isoler mes deux pensionnaires l’une de l’autre, car la voracité et la promp- titude qu’elles mettaient à faire disparaître leurs colima- cons me faisaient craindre, probablement à juste titre, qu’elles n’eussent pas l’une pour l’autre le respect exigé par mon très grand désir de mener mes études à bonhe fin. Mon installation était d’ailleurs des plus simples et je ne saurais trop la recommander pour quantité de larves de coléoptères : un bocal quelconque pourvu qu'il soit à large ouverture, quelque peu de terre végétale et la larve, livrée à elle-même avec une nourriture appropriée ; la seule précaution indispensable à prendre est d’humecter de temps en temps, de façon que la terre ne se dessèche pas complètement. Il va sans dire que l’on doit changer le tout si l’on perçoit la moindre trace de moisissure ou de végétations cryptogamiques.'Tl convient également, à mon avis (et c'est ce que j’ai toujours soin de faire), de placer les bocaux, aussitôt les observations terminées, soit dans une armoire bien close, ou tout au moins, dans un coin obscur de l’appartement. Ainsi traitées, avec leur escargot journalier, mes larves ne tardèrent pas à prendre un embonpoint de bon aloi; la peau membraneuse de l'abdomen commenca à se distendre et à se laisser voir entre les arceaux qui finirent même par s’espacer de plus en plus. Vers le milieu du mois de mai, la larve que j'avais captivée la première commenca à pénétrer sous terre pour y rester parfois enfouie toute une journée. Au bout de quelques jours, ne la voyant plus remonter à la sur- face, je défis avec précaution la terre de mon bocal et je constatai alors que la larve s’y était construit une sorte de loge au fond de laquelle elle se trouvait étendue sur le dos, immobile et recourbée, latête légèrement inclinée en avant, les pattes étendues latéralement. Cette loge, plate à sa partie basilaire et disposée en dessus et latéralement en forme de dôme, était parfaite- ment aménagée de façon à permettre tous les déplace- ments possibles, non seulement à la larve si elle venait à être dérangée, mais à la nymphe et à l’adulte au cas où ils auraient à s’y mouvoir avant le parachèvement de l’éclosion définitive. Cependant, comme je voulais pouvoir observer lalarve tout à mon aise, sans avoir à la déranger, je la replaçai sur la terre du bocal, espérant qu'elle finirait par y rester et s'y transformer. Mes premières tentatives furent infructueuses, mais, au bout de trois jours, soit qu’elle füt lasse ou qu'elle fût sollicitée par le besoin de la métamorphose, la larve resta définitivement à la surface de la terre du bocaloù elle se tint sur le dos, la tête incli- née, la peau tendue et l'extrémité du corps légèrement soulevée. Il ne me fut pas possible de l’observer pendant le cours de la journée, mais je pus remarquer, dans la soirée, qu’elle quittait parfois son attitude couchée pour se remettre sur ses pattes. Danstous les cas, lorsqu'elle était étendue sur le dos, elle inclinait de temps à autre la tête sur l'abdomen non pas brusquement mais à inter- valles réguliers et comme faisant un effort. Enfin le 1er juin, dès le matin, je trouvai à la place même occupée précédemment par la larve, une nymphe entièrement blanche, d’un beau blanc d'ivoire, à l’excep- tion des yeux qui étaient légèrement teintés de brun sépia. — La dépouille larvaire était à côté, avec les pre- miers anneaux du corps présentant en dessus une fente longitudinale restée béante, seule issue par laquelle la nymphe avait quitté sa dépouille. Cette nymphe avait déjà pris dès lendemain une teinte légèrement jaunâtre , petit à petit les yeux secolorèrent, les griffes tarsales apparurent d’un rose carmin, puis les tarses eux-mêmes, les pattes, enfin les antennes ; ce ne fut que par degrés que cette belle couleur rosée se rem- brunit jusqu’à devenir d’un marron obscur, — Par mal- heur mes observations sur cette première nymphe furent de courte durée ; trop fréquemment répétées sans doute, elles eurent pour résultat de la faire mourir avant qu’elle eùt donné naissance à l'adulte. Elle n’en continua pas moins de se colorer en passant du carmin au brun foncé puis au noir, mais la peaufinissant par se dessécher, elle ne fut bientôt plus bonne qu’à être sacrifiée. Tout se passa exactement de même à huit jours d’in- tervalle pour la seconde nymphe, mais, rendu prudent par ma mésaventure, je ne touchai plus à celle-ci pen- dant la durée de son évolution. Comme pour la précédente, ce furent les yeux d’abord, puis les antennes, les pièces de la bouche, les derniers arceaux de l’abdomen, enfin les pattes qui arrivèrent au noir absolu après avoir passé par les phases de coloration que j'ai indiquées ci-dessus. Enfin le soir du quinzième jour après l’éclosion de cette deuxième nymphe, je trouvai, en ses lieu et place, un adulte accompagné de la dépouille nymphale. Cet adulte était sur ses pattes et immobile, sauf les antennes qui étaient agitées d’un léger frémissement. La tête, le corselet etles élytres étaient entièrement blancs, de la teinte de l’ivoire nouvellement travaillé. Seuls les yeux, les antennes, les pattes et les parties de la bouche étaient noirs, tels qu’ils le sont chez l’insecte à terme. Le désir que j'avais de suivre les phases de la colo- ration fit que je m’éveillai au milieu de la nuit ; je courus aussitôt examiner mou élève, mais ces quelques heures avaient déjà suffi à faire disparaître la teinte blanche primitive et à la remplacer par une coloration brunâtre semblable, quoique peut-être un peu plus claire, à celle des Nebria brevicollis Fab., immatures que l'on ren- contre parfois au premier printemps. Le lendemain, au matiu,.la coloration noirâtre avait envahitous les téguments, mais ceux-ci, surtout ceux des élytres, étaient encore très mous. LE Je pense que plusieurs jours sont nécessaires pour que cet insecte puisse acquérir toute sa consistance, mais je ne saurais me prononcer à ce sujet, car ayant eu le tort de laisser mon Procruste exposé au soleil, cette imprudence eut pour fâcheux effet de l'envoyer dans un monde meilleur un peu plus vite que je l’eusse souhaité pour le plus.grand bien de mes observations. LOUIS PLANET. (A suivre.) Les Méduses Fossiles” Le genre Brooksella renferme une seconde espèce B. confusa, Walc., très voisine de la première par la forme extérieure et l'apparence de l’ombrelle, mais qui en diffère cependant par l'arrangement des lobes de la sous-ombrelle, qui sont moins régulièrement agencés que dans B. alternata, Walc. Genre Laotira, Walc. Comme le précédent, dont il Fig. 4. a, individu composé, à cinq centres de développement, grandeur nature; b, schéma du même montrant le parcours des canaux radiaux. se rapproche beaucoup, ce genre présente une assez grande irrégularité dans la disposition des lobes de l’ombrelle; en effet alors que dans les formes simples, on n’en compte que quatre, plus ou moins profondément découpés, il n’est pas rare de rencontrer des individus beaucoup plus compliqués et chez lesquels le nombre des lobes n’est pas inférieur à quatorze. Le genre Laotira présente un fait remarquable qui consiste dans la multiplication des centres de dévelop- pement des lobes, si bien qu'on rencontre, assez com- munément (d'ailleurs, des individus composés, comme celui que représente la figure 1, lequel comporte cinq centres distincts de développement, ce nombre peut d’ailleurs être de beaucoup dépassé. Quand aux caractères anatomiques de cette méduse, ils sont, à très peu de chose près, les mêmes que ceux du genre précédent, c’est-à-dire que l’on compte de quatre à douze lobes dans les formes simples et un plus grand nombre encore dans les formes composées. Il n’y (1) Voir le numéro 450 du 1° décembre 1905. NATURALISTE 283 a chez l'adulte ni tentacules ni ouverture orale centrale; chaque lobe de l’ombrelle reçoit un canal radial simple ainsi que chacun des lobes interradiaux attachés à l'axe central, quand celui-ci existe (voyez fig. 2). Les bras oraux sont représentés par des lobes inter- radiaux attachés à l'axe central et par les lobes inter- radiaux de l’ombrelle. La reproduction devait se faire par fissiparité. Fig. 2. — Coupe transverse de Laotira cambria, Walcott., a,a, partie supérieure de l'ombrelle; g, canal interne correspon- dant à l'estomac central supérieur de Brooksella; 0,0, bras oraux avec canaux internes. Ce genre Laotira ne comporte Jusqu'à présent qu'une seule espèce, le Laotira cambria, Walcott, qui semble être relié aux formes typiques de Brooksella par la B. confusa, forme intermédiaire entre les deux genres. Genre Dactyloidites, Walc. — Ce genre créé pour les plus anciens représentants des méduses ne comporte À @---" TL, 77/1 b — Laolira cambria, Walc. qu'une espèce qui est d’ailleurs très abondamment ré- pandue dans les schistes arénacés (arenaceous shale) du Cambrien inférieur de Penrhyn quarry,Middle Gran- ville, Washington county et de New-York. Ces fossiles, malgré l’état insuffisant de conservation de l'individu type, ont déjà reçu plusieurs noms : Buthotrephis (?) asteroïides, Fitch, 1850. Dactyloidites bulbosus, Hall, 1886. Dactyloidites steroides, Walcott, 1891. Cette méduse se rencontre à profusion dans les pla- quettes d’ardoises employées comme dalles de trottoirs de Middle Granville. Le tableau suivant indique, d’après Walcott, le nombre des individus observés sur des dalles de ces ardoises cambriennes. SURFACE DE LA DALLE NOMBRE EN DES INDIVIDUS CENTIMÈTRES CARRÉS OBSERVÉS 149 centimètres carrés............... 42 79 — sen de eue 19 6% — ET ES PAPE EE CIRE il 281 LE NATURALISTE Fig. 3. — Plaque de schiste ardoisier présentant des empreintes de cinq délicates méduses (Dactyloidites asteroïides, Walc.). — a, grand spécimen qui, avec b ; montre la compression subie par l'extrémité externe des lobes ; celle-ci est moindre sur ec ete: la forme 4 peut être rapportée à certains types de Laotira cambria, Walc. Réd. 1/5 environ. La figure que nous donnons de cet intéressant fossile montre combien il est répandu et donne mieux que toute description une idée des variations individuelles. Nous ferons remarquer que quelques individus de Dactyloidites ne sont pas sans analogie avec certaines formes appartenant aux deux genres étudiés plus haut. P.-H. FRITEL. (A suivre.) | L'Exposition de Champignons du Muséum de Paris L'exposition de champignons organisée au Muséum (63, rue Buffon) par M. le professeur Mangin, a remporté le plus éclatant succès. L'étude de ces singuliers végé- taux est de plus en plus à l’ordre du jour, et les amateurs sont, cette année, encore plus nombreux. Les uns s’at- tachent à la partie difficile de la Mycologie, à la recherche des caractères parfois ardus qui distinguent les espèces les unes des autres; la plupart veulent avant tout savoir si tel champignon peut être impunément consommé, si tel autre doit être rejeté comme nuisible ou meurtrier, Aussi les demandes de renseignements étaient-elles nombreuses de la part des visiteurs (plus de 2000 pen- dant la semaine qui s’est écoulée du 22 au 29 octobre) ; le professeur et ses collaborateurs se sont empressés de les donner. Dans la vaste salle du laboratoire de Cryptogamie, remise à neuf dans le courant de l’année et parfaite- ment disposée en vue de sa destination par l’éminent architecte M. Blavette, plus de 300 espèces de champi- gnons étaient étalées, Les types nuisibles étaient dis- tingués par des étiquettes rouge foncé (champignons meurtriers) ou roses (espèces malfaisantes ou suspectes n'amenant pas la mort). Des étiquettes violettes indi- quaient les formes comestibles, et certaines d’entre elles portaient en sus la mention « comestible recherché ». Quant aux champignons indifférents — le plus grand nombre — et à ceux dont les qualités n’ont pas été expérimentées, une étiquette blanche les signalait aux visiteurs. Cette innovation a été très goûtée des visiteurs qui pouvaient ainsi se renseigner facilement. De nombreux envois avaient été faits de tous les points de la France (la région parisienne, le Loiret, la Dordogne, le Lot-et-Garonne, les environs de Lyon, la Marne, l'Aube, etc.), qui permettaient de fenouveler chaque jour les échantillons exposés. Le fond de l’expo- sition était formé des récoltes effectuées aux environs de Paris par le professeur et ses collaborateurs. En outre, beaucoup de visiteurs ont tenu à fournir leur contingent, et journellement de nombreux et intéres- sants apports affluaient,. L'organisateur de l'Exposition rompant avec le vieux système artificiel de classification, basé sur la teinte des spores, avait adopté celui qui à été récemment proposé par un éminent mycologue français, M. Patouillard, LE NATURALISTE 285 TE ———_—_———— …—— — — …— — fondé sur les affinités naturelles. C’est ainsi que dans un | Mandibules atteignant la moitié de la longueur totale de l'in- se même groupe on trouve côte à côte les grandes Lépiotes à spores blanches, les Pratelles (champignons de couche à spores violettes) et les Coprins à spores noires. Les Amanites, touchent de près aux Volvaires, les premières avec des spores blanches, les secondes avec des spores roses. Signalons parmi les champignons rassemblés au Muséum : une belle série d'Amanites renfermant les espèces mortelles, Amanita phalloides et Mappa, celles qui sont réputés malfaisantes telles que la Fausse Oronge et l'Amanita pantherina; trois autres espèces comestibles : l'A. rubescens, bien connue sous les noms de Goulmotte Royale, l'Oronge vraie, le Cibus Deorum des anciens ; et l'A. strobiliformis consommé sous le nom de Pomme de Pin; les Lépiotes ou Coulmelles; les Psalliotes ou Pratelles dont le Champignon de couche est le type le plus connu; les Pleurotes ou Oreilles ; les Chanterelles, dont une passe à tort ou a raison pour suspecte, le Cantharellus aurantiacus qui croit sous les pins ; lanombreuse cohorte des Tricho- lomes avec le Tricholoma medium ou Pied bleu, des Colly- bia, des Clilocybe, des Bolets très bien représentés. Le Cep y côtoyait le Bolet granulé, le Bolet scabre, tous deux comestibles et les Boletus luridus, calopus, bleuissant au toucher, dont il est prudent de se méfier, etc., etc. Une belle série de gros champignons ligneux appelait l'attention : le Polypore amadouvier, qui sert à la fabrication de l’amadou; le P. du Bouleau, à la chair d’un beau blanc avec lequel on prépare des cuirs à rasoir; la Mérule, champignon redoutable, dont le mycélium serpentant dans le cœur même des boiseries a parfois provoqué l'effondrement des habitations, etc. On a beaucoup remarqué une belle série de Morilles, ces délicieux champignons du printemps, conservés dans une solution de formol, des Truffes, les singuliers Phallus -impudicus et caninus, etc. Le public, qui se pressait en grand nombre à cette exhibition d’un haut intérêt, avait été préparé par une conférence substantielle et documentée que le professeur Mangin avait faite le matin même de l'ouverture de l’exposition. Les visiteurs ont été captivés parles superbes aquarelles que notre ami Patouillard avait gracieusement prêtées et par les tableaux de cours dus au talent de M. Ludwig. Résumons-nous en disant que l'exposition de 1905 a été de tous point réussie, grâce au talent d'organisation de M. le professeur Mangin, assisté de ses collaborateurs MM. Hariot et Biers, préparateurs Patouillard, Dr Camus, Ludwig, et faisons des vœux pour que celle de 4906 lui soit encore supérieure, si possible. Noblesse oblige !! PAUL HARIOT, Préparateur de cryptogamie au Muséum. DESCRIPTIONS DE COLEOPTÈRES NOUVEAUX Cyclommatus imperator, n. sp. Très grande et belle espèce, appartenant au groupe du C. metallifer Boisduval, et remarquable par l'énorme dévelop- pement mandibulaire des grands mâles. o*. Tête large, presque plane; bord frontal concave; angles antérieurs saillants, carénés; joues portant trois carènes plissées et quelques granulations. Epistome à contour arrondi, peu sail- lant. Menton très petit, trapézoïdal, finement granuleux, ainsi d’ailleurs que la presque totalilé de la surface du corps, à l’ex- ception des parties indiquées plus loin. cte. Elles sont très fortes, horizontales, carénées coupantes sur le bord interne, depuis la base jusqu'à la dent médiane. Celle-ci est grêle, contournée, dirigée vers le bas, puis recourbée vers le haut; elle porte trois ou quatre petits denticules émoussés, dont le plus fort est seul visible par-dessus. Au delà de cette dent, les mandibules, cintrées vers l'extérieur et vers le haut, deviennent beaucoup plus grêles et s’amincissent graduel- lement vers la pointe. Entre la grande dent et l'extrémité se trouve une dent médiocre placée dans le plan supérieur et nor- male à la mandibule. La région apicale, légèrement palmée, porte trois à quatre denticules à gauche, un à trois à droite, entre la dent anté-apicale et la pointe extrême. Antennes longues ; peigne de quatre articles, dont le premier forme une large lamelle plane normale à l'axe ; articles du fouet entre le deuxième et le peigne sensiblement aplatis et de gran- deur décroissante, Cyclommalus imperalor, n. sp. Prothorax très transversal, à surface régulière, ne présentant ni bosse, ni sillon bien défini. En dessous, la saillie du pro- sternum est tronquée verticalement en arrière, elle n’est pas très forte et porte un léger duvet soyeux. F Écusson ogival, à sommet plus où moins arrondi. Élytres larges, arrondies à l’angle huméral, relevées le long de la suture qui est assez brillante, finement dépolies sur le reste de leur surface. Chacune porte deux lignes très faiblement sail- lantes, à peine visibles. En dessous, le mésosternum est légèrement canaliculé; le métasternum, entre les hanches médianes, est lisse et brillant; il forme, en contournant ces hanches, une bordure brillante, légèrement relevée, qui tranche nettement sur le fond dépoli, Les anneaux abdominaux dépolis sont plus brillants sur leurs bords postérieurs. Les pattes sont concolores, dépolies; les tiblas antérieurs, inermes comme ceux des autres paires, sont légèrement convexes vers le haut et portent une bande soyeuse sur leur bord interne. Les tarses sont fortement soyeux. La couleur est variable; certains exemplaires sont d'un noir bronzé, d'autres d’un roussâtre un peu métallique, mais la cou- leur normale semble être un beau bronzé rougeàtre sombre, L’exemplaire figuré ici est le plus grand de la série; les exemplaires un peu plus petits ont les mandibules presque aussi longues, mais plus gréles; ceux de la forme moyenne les ont très grêles et dépourvues de la deuxième dent; chez les mâles de forme mineure elles sont simples, horizontales, faiblement et régulièrement cintrées comme chez melallifer, mais avec l’extré- mité denticulée moins élargie, En même temps que la taille décroit, la tête se rétrécit et le 286 LE NATURALISTE carènes plissées des joues s’atténuent pour disparaître entière- ment chez les petits mâles. Q. Toutes les femelles des Cyclommatus d'un même groupe se ressemblent étroitement et ne différent que par des caractères peu appréciables et difficiles à préciser. La femelle du C. impe- rator est voisine de celle du C. metallifer, mais semble plus forte. Elle est plus granuleuse, avec les angles antérieurs du prothorax, plus saillants latéralement, et les élytres sensiblement plus larges. Les pattes sont fortes, concolores, d’un bronzé noir. Les tibias antérieurs sont sinueux sur le bord interne et portent, outre la fourche terminale, deux dents et les traces de deux den- ticules. Les autres tibias ont, comme d’ordinaire, une épine voisine de l'extrémité. à La couleur est, en dessus, un brun noir terne, passant au brun sur les élytres; en dessous, un brillant bronzé noirâtre un peu violacé sur les pièces thoraciques, un bronzé cuivreux sur les segments abdominaux. Plusieurs exemplaires © et ©. Ougara, Nouvelle-Guinée. c*. Longueur totale 36 à 80 millimètres. Longueur des mandi- bules, 10,5 à 40,5. Largeur maxima, 11 à 20 millimètres. Q. Longueur totale 23 à 26 millimètres. Largeur maxima, aux élytres, 9,5 à 11 millimètres. Cyclommatus lunifer ©. La femelle du C. lunifer se rapproche beaucoup comme forme et couleur de celle du C. De Haani Westw., qui appartient au même groupe. La tête est plus forte, avec le renflement sur le disque plus étendu, la coloration noire est mal définie et a une tendance à envahir toute la tête. Il n’y a pas de ipetites taches noires dis- tinctes sur le milieu du disque comme chez De Haani. Le prothorax est à peu près pareil, mais l'angle médian est plus atténué. La disposition des bandes noires sur le fond jaune est pareille, la largeur des bandes sensiblement la même. Les élytres sont jaunes, légèrement noircies sur le contour et un peu plus courtes que chez De Haani. En dessous, les différences sont très peu apparentes; la couleur est plus sombre et plus métallique. Un exemplaire, Sumatra, Médan, environs de Dolok-Baros, recue avec plusieurs mäles. Longueur totale, 48 millimètres. Largeur maxima aux élytres, 1 millimètres. Prosopocælus laminifer, n. sp. Espèce très voisine du passaloides Hope, mais d’une taille plus forte. o*. La tête, légèrement bombée, avec les joues à peine ren- flées, les angles antérieurs arrondis et le bord frontal sinueux, ressemble beaucoup à celle du passaloides. Mais les canthus oculaires sont plus étroits et l’épistome, dépourvu de saillie médiane, est légèrement concave entre les deux saillies latérales. Les mandibules, plus longues proportionnellement, portent une sorte de longue lame coupante, à peine ondulée sur le bord interne, qui occupe toute la partie où existent des denticules irréguliers chez passaloides, cilipes et autres espèces voisines. A la naissance de cette carène tranchante, est un denticule basal un peu en saillie; à la fin, la carène forme une petite dent pro- jetée vers l'avant. L’extrémité de la mandibule est assez brus- quement courbée et se termine par une fourche à dents sensibie- ment égales. Les antennes sont du même type que chez passa- loides. Toute la surface de la tête est très finement granuleuse et porte une ponctuation serrée qui donne naissance à des soies dorées très courtes. En dessous, la surface est glabre, finement granuleuse, avec des points cicatriciels plus serrés sur les joues. Le menton, également granuleux, porte une ponctuation assez écartée, régulièrement disposée ; il est légèrement trapézoïdal avec les angles antérieurs brièvement arrondis. Le prothorax présente la même granulation ponctuée que la tête, et le même revêtement soyeux en dessus; sa forme est tout à fait pareille à celle du passaloides. Il en est de même pour ce qui concerne les élytres qui sont ponctuées et soyeuses. Elles ne diffèrent de celles du passaloides que par l'effacement presque complet des stries, à peine visibles chez les grands mâles. En dessous, l’insecte est brillant avec des parties ponctuées, surtout sur les côtés du thorax et de l'abdomen. Les points donnent naissance à des soies longues où même très longues. Les fémurs sont partiellement ponctués et soyeux; les tibias antérieurs ont un long prolongement terminé par une petite fourche ; ils portent, de plus, cinq ou six dents de grandeur décroissante vers l'articulation fémorale. Les tibias des autres paires sont inermes. Les tarses sont longs, garnis de soies bien développées. Chez les petits mâles, les mandibules, de longueur réduite, sont plus nettement denticulées sur la partie élargie. La couleur est un brun noirâtre, masqué en dessus par les reflets un peu jaunâtres du revêtement formé par les soies, courtes et très nombreuses, qui garnissent tout le dessus du corps à l'exception des mandibules. 9. La femelle ressemble extrêmement à celle du passaloides. Il n’y a pas de différence bien appréciable dans la forme de la saillie intermandibulaire, mais les canthus oculaires restent plus étroits. La ponctuation est beaucoup plus fine, de sorte que tout l'insecte est brillant. Les élytres présentent le même système d'intervalles faiblement striés et de petites côtes mieux marquées, mais le premier intervalle après la suture, qui est divisé en trois par des stries chez passaloides, est entier, de même que la base de l'intervalle suivant. Il n'ya pas trace de revêtement soyeux sur la partie supé- rieure. Quatre mâles, Dolok-Baros. ©". Longueur totale, mandibules incluses : 22 à 30 millimètres. Longueur des mandibules, 4 à $S millimètres. Largeur maxima, au prothorax : 7 à 9 millimètres. @. Longueur totale, mandibules incluses : 171 millimètres. Largeur maxima, au prothorax : T mi une femelle. Sumatra, Médan, environs de 1 millimètres. H. Borreau. LES VERS D'EAU DOUCE ‘ Un autre ver voisin des Tubifex est le Phréorycte de Menke (Phræoryctes Menkeanus), que l’on rencontre dans les puits profonds et dans les sources. Voici ce que Leydig nous raconte sur ses mœurs : «Ilse tient volontiers dans les fontaines et notament dans celles de l'Allemagne du Sud, et parait se réfugier dans la terre pendant l'hiver. C’est en mai et en juin qu'on le rencontre le plus fréquemment dans les aqua- riums, dont le fond vaseux est recouvert de pierres. Ces vers se maintiennent longtemps en bon état. Ils demeurent généralement volontiers en groupes compacts. Par les temps froids ou pluvieux, ils restent cachés sous les pierres; mais par les jours de grande chaleur ou d'orage, ils rampent çà et là avec agitation. Pendant tout l'automne et l'hiver, ils demeurent invisibles, et ne reparaissent qu'aux approches des premières journées chaudes du mois de mars. Comme les plantes des aqua- riums se trouvaient peu à peu dépouillées de leurs racines, on en a conclu que ces Phéoryctes avaient une nourri- ture végétale. En raison de l’épaisseur de leur tégument et de la minceur de leur couche musculaire, leurs mou- vements de reptation manquent de souplesse et d’agilité. Ils sont très longs, minces, avec une peau épaisse, de couleur terne. Tous les vers que nous avons étudiés jusqu'ici appar- tiennent à la division des Annélides. Nous pouvons aussi observer des vers appartenant à la division des Turbellariés : les Planaires et les Mésostomes. , L. x x Les Planaires sont assez communes dans les eaux douces. Au premier abord on est tenté de les prendre pour de petites sangsues, mais on s'aperçoit bien vite de sa méprise en constatant qu'ils n’ont pas trace de ven- touse, Ce sont essentiellement des vers plats : ils sont très mous, avec un corps allongé, terminé en arrière par une pointe mousse et en avant par une ligne arron- (4) Voir le numéro 450 du 1% décembre. LE NATURALISTE 287 TND LA ee a eee die, un peu anguleuse : on peut voir en avantet sur la face dorsale deux yeux, tantôt blancs, tantôt noirs. Ce qui frappe chez ces animaux c’est leur locomotion, ils glissent en effet avec une vitesse remarquable, à la sur- face des pierres, des plantes, de l’aquarium, etc., et cela sans qu’on puisse apercevoir la moindre trace d'on- dulation de leur corps : c’est une lame vivante, qui glisse en se moulant sur les aspérités qu'elle rencontre. Leur corps est d’une mollesse excessive ; il est presque impossible de les toucher sans les mutiler, mais ils jouissent de la propriété de régénérer les parties enlevées. Ils fabriquent pour leurs œufs un cocon arrondi noirâtre que l’on prendrait pour une perle, et qu’ils fixent par un fil résistant aux plantes aquatiques. Les Planaires com- portent beaucoup de genres et d’espèces, leur couleur est souvent grisàtre. Citons seulement la Planaire gonocéphale (Planaria gonocephala) remarquable par sa grande taille et sa cou- leur blanc de lait. Elle se nourrit par succion. Ses yeux ne semblent pas bien voir. Si l’on met un obstacle devant une Planaire en train de marcher, on la voit venir butter contre lui. Par contre, l’odorat parait assez développé; lorsque, dans l’aquarium, on jette loin d'elle un objet pouvant lui servir de pâture, elle se dirige dessus avec empressement. Le Mésostome d’Ehrenberg (Mesostomum Ehrenbergii) diffère des Planaires proprement dites en ce que, chez lui, l'intestin est droit, tandis que chez ces dernières, il est très ramifié. C’est une belle espèce, intéressante par sa grande taille (45 millimètres de long sur 5 de large) et par sa parfaite transparence. Elle a une forme ovoide, pointue en arrière, avec une sorte de tête peu nette en -avant. Sur la face dorsale de celle-ci, on voit deux petits yeux noirs. Sur la face ven- trale, on voit surle milieu du corps une sorte de rosette rayonnante ; c’est le pharynx vu par transparence. Tous ses téguments sont revêtus de cils vibratiles, et c'est au moyen de leurs mouvements invisibles, que l'animal progresse. « Malgré sa transparence cristalline et sa fragilité apparente, c’est un des animaux qui nagent avec le plus de souplesse et d’agilité. D’habitude, il traverse les eaux sans remuer Ou en imprimant aux côtés du corps des oscillations isolées, ou bien, il glisse autour des tiges des végétaux. Lorsqu'il est heurté, par exemple, par la rencontre brusque d’un Coléoptère nageant avec vigueur, il se secoue entremblotant et en se tortillant avec autant de rapidité et de souplesse qu'une sangsue, La facon dont il attaque les petits crustacés, plus grands que lui, ne manque pas d'intérêt. Il les saisit à peu près comme on prend une mouche avec la main, en les enserrant dans une cavité formée par le rapprochement des extrémités antérieures et postérieures de son corps, et par l’incur- vation de ses bords latéraux. Le Crustacé emprisonné se démène d’abord vigoureusement, mais le Mésostome parvient bientôt à fixer sur sa proie son puissant pha- TVnx. Les tentatives d'évasion de la Daphnide ne tardent pas à cesser, et son vampire s’étire alors tout du long ; j'ai vu souvent survenir un second mésostome auquel le vainqueur accordait paisiblement une part du butin, » (A. Schmidt.) Leur locomotion sans ondulation esttrès remarquable; elle le devient encore plus lorsque l'animal glisse à la surface de l’eau, comme s’il prenait une surface d'appui dans l'air. Ajoutons enfin que, dans leur peau, on ren- contre des nématocyses ou cellules urticantes, analogues à ceux des Hydres. x # x Nous avons réservé pour la fin de cet article les Roti- fères, animaux extrêmement curieux, mais qui, malheu- reusement, sont fort petits et exigent l'emploi du micros- cope. On les verra fréquemment nager lorsqu'on portera sous cet instrument un fragment de Spirogyre ou d'une autre algue. Au premier abord, il semble qu'on ait sous les yeux un Infusoire ; les anciens observateurs se sont laissé prendre à cette apparence, et ont placé les Roti- fères parmi les Protozoaires. Aujourd'hui, on sait que leur organisation est assez complexe, et qu'ils doivent prendre place dans l’'embranchement des Vers. Le Rotifère commun (Rotifer vulgaris) a un corps ovoïde, se prolongeant à la partie postérieure par une série de trois à quatre anneaux qui s’allongent et se raccour- cissent absolument de la même facon que les diverses pièces d’une lunette rentrent les unes dans les autres. En avant, le corps se prolonge par une sorte de trompe large, au sommet de laquelle se trouve la bouche. A droite et à gauche de celle-ci se voient deux organes extrêmement curieux, garnis sur leur bord de cils vibra- tiles, très puissants. En examinant l’animal dans l’eau, on voit ces appendices en mouvement, et semblant tourner sur eux-mêmes comme une roue : l'illusion est parfaite; ce sont ces organes qui ont fait donner aux animaux dont nous nous occupons, le nom de Rotateurs ou de Rotifères. Inutile de dire que ce n'est là qu’une illusion produite par les mouvements des cils vibratiles. C'est au moyen de ceux-ci que le Rotifère nage, et, en même temps, attire vers sa bouche les matières nutri- tives en suspension dans l’eau, que l’on voit tourbillon- ner autour de l'animal. Les Rotifères, comme tous les animaux du même groupe, présentent le phénomène si curieux de la revivescence. Torsque la mare où ils se trouvent se dessèche, ils se contractent, deviennent informes et sont entraînés par le vent qui les dissémine, toujours dans le même état, sur les plantes, sur l'écorce des arbres, et surtout sur les mousses des toits. Ils peuvent rester ainsi plusieurs années sans bouger et sans périr; mais si l’on met un morceau de mousse dans l'eau, leur corps devient transparent, s’allonge, s’épa- nouit, la queue s’allonge, l'appareil rotateur se déploie, et l'on a un nouveau Rotifère qui se remet à vivre, comme précédemment. En réalité, la vie n'avait pas été abolie, elle avait été séulement très diminuée. « Bien que les Rotifères, dit M.de Quatrefages, puissent mourir et ressusciter à diverses reprises, cette faculté à pourtant des bornes; ainsi, en mouillant et desséchant alternativement le même sable, on voit chaque fois diminuer le nombre de ceux qui reviennent à la vie. Spallanzani n’en vit aucun revenir après lasixième alter- native d'humidité et de sécheresse. Dans le siècle der- nier, ce phénomène était expliqué par l'extrème simpli- cité d'organisation que l’on croyait être le partage des Rotifères; mais lorsque Ehrenberg eut démontré le degré relativement élevé de leur organisation, on se demanda si les expériences de Spallanzani et autres avaient été sérieusement faites, si la dessiccation des animaux avait étécomplète. Doyère repritces expériences avec toute la rigueur des procédés modernes, et les résul- tats furent les mêmes. Enfin, des mousses peuplées de 288 LE NATURALISTE Rotifères furent desséchées sous la cloche de la machine pneumatique ; elles y restèrent huit jours à côté de vases pleins d'acide sulfurique, qui devait absorber les der- nières traces d'humidité; au sortir de ce récipient, les mousses furent portées dans une étuve dont on éleva la température jusqu'à 125 degrés, pourtant, quand elles furent remises dans l'eau, je puis constater avec Dumas, Milne-Edwards et Adr. de Jussieu, qu'un certain nombre d'individus avaient résisté à toutes ces épreuves et reve- naient à la vie comme si rien ne s'était passé. Pour nous tous, il ne rèsta plus aucun doute sur l'exactitude des faits annoncés par Spallanzani. » Tant il est vrai que des observations consciencieuses sont toujours exactes, malgré les progrès de la science. Parmi les autres Rotifères que nous pourrons étudier, citons le Brachion de Baker, remarquable par ses deux épines postérieures et ses deux cornes antérieures, le Noteus à quatre cornes, remarquable par ses quatre cornes antérieures ; le Notomate à oreilles, que l’on peut étudier à l'œil nu; la Flosculaire ornée, où l'appareil rotateur est remplacé par des houppes de longs filaments. Une mention spéciale doit être faite sur l’Hydatina- senta, qui est d’une prodigieuse fécondité. « Chez l’ani- mal jeune, dit Ehrenberg, les premiers ovules se forment déjà deux ou trois heures après son éclosion. Dans l’es- pace de vingt-quatre heures, j'ai vu deux individus don- ner naissance à huit autres, un individu plus grand à quatre, un individu plus petit à deux. Une production journalière de quatre œufs, venant à éclore, peut fourmir au bout de dix jours consécutifs, 100.048.576 individus émanant d'un être unique, et au bout de onze jours, quatre cents millions de créatures. » Ces calculs sont évidemment approximatifs. VICTOR DE CLÈVES. LIVRES NOUVEAUX eee d Nous avons reçu un certain nombre d'ouvrages publiés par le Musée d'histoire naturelle .de Valparaiso, sous la haute direc- tion du distingué professeur M. Carlos E. Porter : Indice Alfabetico i Sinonimico. Cet ouvrage publié par M. Carlos E. Porter, est un index alphabétique et synonymique en langue espagnole de l'ouvrage d’Anatomie humaine du pro- fesseur Ph. C. Sappey : cet ouvrage rendra les plus grands ser- vices pour l'étude de ce travail en facilitant les recherches. Les années VIT et VIIT de la Revista Chilen a de His- toria Natural. La publication de cêtte revue, à laquelle M. le professeur E. Porter se consacre avec tant de dévouement, a pour objet l'étude des sciences naturelles au Chili. Chacune de ces deux années contient plus de cent articles originaux sur la faune, la flore, la géologie et la minéralogie de cette région, plus de cent analyses d'ouvrages étrangers, des extraits et des citations d’autres revues, des articles d’anthropo- logie et l’histoire du Musée de Valparaiso durant l’année écoulée. Un grand nombre de ces articles sont signés par l’éminent pro- fesseur Porter. Citons entre autres articles : Une Carcinologie chilienne, comprenant la description d’une nouvelle espèce récoltée en Coquimbo, une note bibliographique sur Don Edwyn C. Reed, une étude sur le mouvement scientifique au Chili pendant l’année 1903, une liste de Vespides du Chili, etc. Nous avons à signaler encore un Catalogue illustré des prin- cipaux ouvrages d'histoire naturelle; une étude bibliographique des ouvrages ayant rapport à l'histoire des sciences natu- relles parus de 1894 à 1903; la deuxième édition du Memoran- dum de Zoologia, dont nous avons déjà donné un compte rendu dans le n° 310 de février 1900. Ajoutons encore un opus- cule de J. Riviera sur la bruche des vesces. Toutes ces publications font honneur au distingué directeur du Musée d'Histoire naturelle de Valparaiso, le professeur Carlos E. Porter. * x x Dans le Monde des Animaux, Scènes de la vie inlellec- tuelle et morale des bêtes, par G. LaBanre-LaGrAve. 1 vol. grand in-8° raisin, avec 18 gravures, broché 5 francs; franco 5 fr. 80. Les Fils d'Emiie Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris, VII. Les histoires d'animaux conviennent à tous les âges, elles amusent les enfants et font réfléchir les hommes mürs. Mais elles ne justifient ce privilège qu'à deux conditions. En premier lieu les faits qui mettent en relief les aptitudes in- tellectuelles des bêtes doivent reposer sur des témoignages sérieux, et par-dessus tout ils doivent être présentés sous une forme pit- toresque et divertissante. Le présent livre répond à cette double exigence. Les révélations les plus inattendues sur l'intelligence, sur les sentiments de famille et les instincts de solidarité des ani- maux sont soumises à un examen consciencieux, et le lecteur peut apprécier lui-même le degré de confiance qu'elles méritent. L'auteur s’est dégagé de parti pris et s'est attaché surtout à ne pas donner à son ouvrage une allure didactique. Pour raconter des histoires d'animaux, une extrême variété de ton assaisonnée d'une pointe de gaîté est absolument indispensable. Cette inépui- sablé diversité de manière et de touche dans une série de tableaux où presque tous les habitants de la planète terrestre sont plus ou moins passés en revue, est le caractère essentiel de ces Scènes de la vie intellectuelle et morale des bétes. L'art d'apprivoiser des papillons est une touchante idylle ; les aventures, absolument authentiques d’ailleurs, d’'Un cerf qui n'avail qu'une corne res- semblent à un roman dont la fin tourne au drame, et l'histoire de Deux araignées a d'un bout à l’autre les allures d’une sombre tragédie. Toutefois, c’est la note divertissante qui domine. Le Duel entre deux lièvres serait digne de fournir matière à un procès- verbal en bonne forme; les Espiègleries d'un hérisson ont un côté plaisant qu'on ne s’attend guère à rencontrer chez cet ani- mal, etles Colères d'un crocodile ennuyé par des singes sont d’un comique irrésistible. Ajoutons que le crayon du dessinateur, M. Guya, a traduit avec fidéiité la pensée de l’auteur et a ap- porté aux scènes décrites dans ce livre un surcroît d'intérêt et de vie. Le Solanum Commersoni et ses variations, par M. La- BERGERIE. Un vol. in-8° de 112 pages, avec 15 figures et 2 plan- ches hors texte. Prix : 2 fr. 50, franco 2,90 (En vente chez Les Fils d'EmiledDeyrolle, 46, rue du Bac, Paris). Il y a cinq ans à peine que M. Labergerie a observé les pre- mières variations spontanées du Solanum Commersoni, et en- trevu la possibilité de tirer du type sauvage de l'Uruguay une nouvelle race de pommes de terre comestibles, très productives, très rustiques, résistant bien à la maladie, et possédant en outre la précieuse propriété de pousser parfaitement dans les terrains humides. Cette découverte à fait grand bruit, et des légendes n’ont pas tardé à se former au sujet de la pomme de terre pro- tée. L'ouvrage que publie aujourd'hui M. Labergerie vient à point pour dissiper les exagérations contenues dans ces légendes et satisfaire, par des documents précis, la légitime curiosité du monde savant et du monde agricole. C’est un exposé méthodique des faits observés depuis 1901 par M. Labergerie, avec la des- cription détaillée des procédés de culture appliqués et des résul- tats obtenus. L'auteur indique la nature des terrains de planta- tion et leur composition chimique, les engrais employés, le ren- dement constaté, la composition des tubercules, le mode de végé- tation des plantes, etc.; il suit pas à pas les transformations ob- servées dans les diverses variétés et leur évolution. La variété violette, la plus comestible et la plus intéressante à divers égards, occupe naturellement une place très importante dans cette étude. Enfin M. Labergerie reproduit en annexe divers documents, communications à des corps savants et comptes rendus des ob- servations de MM. Grandeau, Gaston Bonnier, Heckel, Ed. An- dré, Schribaux, etc., qui sont de nature à éclairer l’histoire des variations du Solanum Commersoni. Ces variations ont été si rapides, elles ont fourni des tuber- cules si différents du type primitif et si semblables à ceux de pommes de terre de diverses variétés cultivées, que l'on s’est de- mandé si les cultures expérimentales de M. Labergerie n'auraient pas été mélangées de quelqu'une de ces variétés, la Géante bleue, par exemple. Il répond très nettement à cette objection LE NATURALISTE AR 289 par des comparaisons détaillées. En un mot, on aura sous les yeux, en lisant son ouvrage, tous les éléments d’information et d'appréciation nécessaires pour se faire une opinion raisonnée dans cette question si discutée ‘des variations du So/anum Com- mersoni, question qui présente assurément, au point de vuescien- tifique et au point de vue économique, un intérêt très considé- rable. Ajoutons que cet exposé, qui comprend jusqu'aux varia- tions constatées en 1905, est fait de la façon la plus méthodique et la plus claire. ACADÉMIE DES SCIENCES Sur les fruits parthenocarpiques. — (Note de M. Tu. SoLacoLu, présentée par M. Gaston Bonnier.) L'auteur s'est proposé d'étudier la structure et le développe- ment des fruits parthénocarpiques et de les comparer aux fruits normaux. Ces fruits parthénocarpiques étaient obtenus expéri- mentalement en empêchant l’élément mâle (pollen) d'arriver au contact de l’élément femelle (ovule), et cela en arrachant les étamines et en enduisant les stigmates avec du mastic à greffer. La comparaison du fruit parthénocarpique avec le fruit normal montre qu'il en diffère, par une diminution du volume de ses cellules dont le nombre ne change pas et par une réduction du tissu vasculaire, réduction qui porte surtout sur les faisceaux placentaires et résulte de ce que, dans les fruits parthénocar- piques, les ovules n'étant pas fécondés et ne se développant pas sensiblement, le besoin nutritif des placentas et des ovules est très minime. Toxicité du liquide séminal et considérations géné- rales sur la toxicité des produits génitaux. — (Note de M. Gusrave Loisez, présentée par M. ALFRED GraRp.) Après avoir montré que les produits rejetés par les ovaires ren- fermaient des substances toxiques, l’auteur s’est proposé de rechercher si les produits rejetés par les testicules étaient égale- ment toxiques. [Il a pu montrer que l'extrait salé de sperme de chien, injecté dans les veines du lapin, déterminait la mort ; que le sperme de cobaye, injecté périodiquement sous la peau de jeunes cobayes, modifiait la croissance. Ayant constaté une toxi- cité plus ou moins grande des produits sexuels dans les types d'animaux appartenant à des groupes très différents du règne animal Oursin, Grenouille, Tortue, Poule, Canard, Chien, Cobaye, l’auteur conclut que cette toxicité est une caractéristique générale des sécrétions sexuelles, Ces phénomènes d'intoxication produits par les œufs doivent être ramenés à la présence de névrine pour une faible part et de toxalbumine pour la plus grande part. L'auteur se trouve alors naturellement amené à envisager l'intérêt que ces remarques peuvent avoir pour le médecin et le physiolo- giste. Le médecin y verra une nouvelle raison d'alimenter ses mala- des avec des jaunes d'œufs, car les substances toxiques ovulaires absorbées lentement doivent agir comme simples stimulants du système nerveux central et, par suite, de la nutrition en général. Mais il verra aussi le danger possible de prescrire cette alimen- tation aux personnes dont l’épithélium digestif, n'étant pas en bon état, peut permettre une absorption plus rapide de toxines ovulaires. Ces recherches expliquent enfin les phénomènes d’in- toxication observés à la suite d'ingestion de gâteaux aux œufs et font comprendre comment certaines personnes, adultes ou enfants, plus spécialement sensibles aux toxines, ont pu être intoxiquées par des œufs crus ou peu cuits. Au point de vue physiologique, ces recherches montrent que les glandes génitales élaborent des substances excitatrices du système nerveux central qu’elles rejettent en partie avec les œufs ou avec le sperme ; ces glandes doivent donc être considérées, à ce point de vue, comme des organes excréteurs. Par contre, ces substances excitatrices rentrant lentement dans l'organisme lors des réabsorptions ovulaires, on comprend mieux ainsi cer- tains phénomènes de la vie des individus, telle que l'excitation particulière des femelles qu'on empêche de pondre. Cette exci- tation peut amener un état maladif ou même la mort, chez les femelles de Grenouilles, par exemple ; ou bien une survie de quelques jours, chez les femelles des Insectes qui gardent leurs œufs. Ces recherches doivent enfin ettirer l'attention du biologiste, au moment où la théorie de la mutation vient montrer de plus en plus l'importance des éléments sexuels dans la transmission des caractères héréditaires. Ces expériences prouvent, en effet, qu'il faut tenir compte, dans la fécondation, non seulement de la chro- matine des éléments sexuels, comme on l’a fait jusqu'ici, mais encore des substances solubles qui les imprègent. Le sperme testiculaire étant toxique, il est probable que le spermatozoïde est porteur lui-même d’une certaine quantité de toxalbumine qui vient exciter la matière vivante. De leur côté, les substances toxiques solubles contenues dans l'œuf viennent à leur tour réagir surla tête du spermatozoïde et ainsi seraient déterminés les phénomènes des cinèses successives qui suivent la fécondation. REVISION DES BUPRESTIDES DE MADAGASCAR Madagascar est une des contrées qui, de tout temps, mais plus particulièrement depuis l'établissement de la domination fran- çcaise, a donné le plus de documents au monde entomologique. Considérable est le nombre des insectes madécasses aujourd'hui connus, et, comme conséquence, considérables sont aussi les descriptions génériques et spécifiques, éparses dans une foule de périodiques et de bulletins de sociétés savantes. Cette dissémination des écrits sur la matière est cause que les entomologistes n'arrivent à se tenir au courant des faits les plus intéressants qu'au prix de recherches fort longues, et qu'il leur est parfois très difficile de discerner le vrai du faux. Aussi, pour avoir éprouvé ces difficultés, avons-nous pris connaissance, avec un réel plaisir et un vif intérêt, d’un travail tout nouvellement publié, qui remédie à cet état de choses pour l'une des plus inté- ressantes et des plus recherchées familles de Coléoptères, les Buprestides. Cet ouvrage, intitulé Revision des Buprestides de Madagascar, est dû à la plume de M. Théry. Préparé par de longues années d’études sur les Buprestides, possesseur d’une importante collec- tion où les types fourmillent, ayant eu en communication de nombreux matériaux, M. Théry était tout ce qu'il y a de plus qualifié pour mener à bien une œuvre aussi ardue. Cet important travail se divise comme suit : 4° Une introduction où l’auteur bat en brèche l'hypothèse si controversée d’un continent Lémurien, et cela en comparant les faunes africaine, malgache et indo-malaise. En établissant un tableau de la répartition des genres et des espèces, l’auteur donne une singulière autorité à ses hypothèses. 20 Cette partie de l'ouvrage comprend le catalogue synony- mique de tous les Buprestides de Madagascar décrits au 17 jan- vier 14904. Le bilan de nos connaissances sur ce sujet, ainsi dressé, rendra dorénavant faciles les recherches, et permettra au simple amateur de voir enfin clair dans l’arrangement systé- matique de sa collection, 3° La troisième partie est la plus importante; elle comprend la revision sommaire des espèces de Buprestides malgaches, et la description de quatre-vingt-neuf espèces nouvelles, dont cin- quante-trois sont figurées en noir sur sept planches hors texte. Des tableaux dichotomiques complètent cette partie, où l’auteur a fait preuve de connaissances profondes, qui lui ont permis d'établir une meilleure classification, et de discuter la valeur spécifique des espèces. M. Théry a fait œuvre utile, et nous ne croyons pas être pré- somptueux en lui prédisant un succès, d’ailleurs mérité. (4) 4 volume broché, avec 7 planches hors texte. Prix 15 francs, et franco 15 fr. 50. (Les fils d'Emile Deyrolle, édi- teurs, 46, rue du Bac, Paris.) Le Gérant : PAUL GROULT. Paris. — Imp. F. Levé, 17, rue Cassette. \ LE NATURALISTE, REVUE ILLUSTRÉE DES SCIENCES NATURELLES TABLE DES MATIÈRES DU DIX-NEUVIÈME VOLUME DE LA DEUXIÈME SÉRIE 1905. Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Poissons, GÉNÉRALITÉS Animaux mythologiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, ÿ; curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. Chameau (le). 218,229, 235, Paupes (la): Sense te STE pee Ar 109,121, Autruche (la plume d’) à travers les temps, Gaston Tournier Baleine (la) disparaît-elle? Henri Coupin......................:. Bison d'Amérique (causes de la disparition du), Henri Coupin.... Cheval (le) le plus savant du monde, Henri Coupin Cæœndon-Velux (les mœurs du), Henri Coupin Discoglosse pente) ADEE: Deyrollé: "ere een Effets (les) physiologiques de l'ovariotomie chez la chèvre, P. Ocea- nus’et; AH Babes RER PR in. Men Ste a ER ea Ds Fiphèns (à propos de l’) du Jardin des Plantes de Paris, Dr L. Halo TS ER MORE ARR qe LE A RE Re Gorille (nouvelle espèce de), Henri Coupin Graisse intranucléaire dans les surrénales des mammifères, PAMUlOn RE SR Rene an enane eat ne ve eV MPa re ee te Harles (les), description, mœurs, migrations, chasse, Magaud d'Aubusson Héron (le) cendré et la légende du Phénix (avec fig.), Hippolyte Boussac M Rd beneiare ee date need te en ne ANA UT 2 ee Hirondelles (les) apprivoisées, Henri Coupin Echtyologie AMD'apuin is NS, Se SAS ne NO AE REP RTE «fee Incubation (1) buccale chez les poissons, Henri Coupin Intelligence(l’} des singes *Henri-Coupin....\. "HP. Maladie (sur la) des jeunes chiens, H. Carré Métis du chien et du chacal, Henri Coupin....:....:............! Migrations (les) du Pluvier doré en Amérique, Henri Coupin Morphologie des animaux nageurs, Henri Coupin................ Oiseaux sacrés (les) des anciens Egyptiens. L'Ibis, Hippolyte Boussac (avec fig) AN AE En Ne Nr 209 et Pigeon voyageur (le sens du retour chez le), Henri Coupin....... Plectrophane (le) des Neiges, Magaud d'Aubusson............... Poissons (les) de la vallée de Grésivaudan, Henri Coupin......... (les) entrant dans la composition de la poulina à Nice, Henri Coupin sit MaNr nee Re en Au Ve Rascasse (la) est-elle venimeuse? Henri Coupin.................. Récolte (la) des œufs de poisson pour la pisciculture marine, Hen- FCO PIN RE ES MR SO re eee Re ee ste CU Ne Répertoire alphabétique des noms vulgaires et locaux des pois- sons d'eau douce de France, A. Daguin 27, 40, Repties (nos), la Couleuvre, l’Orvet et la Vipère, D' Bougon..... Tortue (la) à écailles de Madagascar, D: Etienne Deyrolle Venin (présence de) dans les œufs de Vipère, C. Phisalix Zèbre (la domestication du), Henri Coupin PRINCIPAUX GENRES DÉCRITS OU CITÉS Chelonia viridis:..!...1:. 2e IL, Felis taupe eRenenTienssLe — imbricata./. "102. 2114 Mer vus er ÉCRAN Clangula. rene 7 Arthropodes, Mollusques, Rayonnés, etc. GÉNÉRALITÉS Anthonome (l’) du fraisier, Paul Noël..….........:........4.:.... Araignée (comment l’) construit sa toile, Henri Coupin (mœurs d'une petite), Henri Coupin et'Forficules;LouisbPlanets ere Re ARTE Artenacia (le genre) et les genres des Hyponomeutinæ, P. Chré- den Sonore dune meme pe sms se ss ose ee 263 133 185 165 49 34 AM 266 Æ Blaniulus (le) gutullatus et ses dégâts, R. Florentin.............. Buprestide nouveau (description d’un) de l’Amérique central(fig.), André They. en Mae en en ARE Ne PERLE Céphalopodes (nouveaux) producteurs de lumière, Henri Coupin,.. Cephus pygmæus, Paul Noël Chélonia!(la).caja PauliINoel Re Re Ne ee er Chenilles (les) des Santolines, P. Chrétien (fig.), Macrolépidoptères. Microlépidoptères 143429; Chenilles (les) du Rhamnus infectoria, P. Chrétien......... 29, Chrysomèle bleue de l'osier (sa biologie), Henri Coupin.......... Cirripèdes:(notes sur/les) Dr Laloy (rer RCE eNRE Colécptèéres’de/France 1C-*Houlbert 60 Reese de la faune alpine (considérations générales sur les), Henri @oupin:i tt RAR RARE A exotiques nouveaux (description), Pic................ nouveaux (description), H. Boileau... 17, 38, 47, 60, 71, 147,176, 200, Cossus'ligniperda (le) #PaulINoël 0 MR ReR Re ne Crabes (les) des grandes profondeurs et les habitudes de leur pro- géniture "Henri COPINE RER Are EEE EC RIT Cyclommatus unifer M Sprs. Rene ae nee RENE Dacus/[le):Oleæ;sPauleNoel 2 RL en r ReLeE Dermestes (le) Lardarius;/Paul Noël... 540 Se ne Dorthésie (mœurs de la), Henri Coupin.......................... Eponges (comment se nourrissent les), Henri Coupin............. ‘ÆEscorista Aristella (mœurs et métamorphoses), capitaine Xam- LOU AS Er ds A RATE EE HITS O0 0 CUS A DU D ob 9 910 db. din AO Exposition (une belle) de papillons, Henri Coupin............... Foie (sur l’évolution du), Camille Spiess......................... Forficule (note sur la) de Lesne (e Louis-Planet AMP ErAMErere Fourmis (la résistance vitale des), Henri Coupin................. le observations biologiques sur les), Henri COUPIR EN En ARR RU Rene ee Me RE ON eo Galleria (les) de la cire, P. Noël.......:..:..,.......400. CADDIE à Genera analytique illustré des Coléoptères de France. Série curcu- lonienneC:=Houlbert:. "us ee nee 63, Glandes défensives de quelques coléoptères (fig.), D' Bordas. ..... Hématozoaires (deux) de la perdrix et du dindon, Laveran........ Hétérocères nouveaux de l'Amérique du Sud, Dognin............. Influence de la température sur la distribution géographique de Colias Palæno, Li Pr A een este CÉNAO eee Insecte (un) à ponte paradoxale (fig.)}, Victor de Clèves........... Insecte (un) destructeur de l’oranger............ SABRE JE MATE — cas particulier de déplacement des), capitaine Xambeu.. — ce qu'ils font devant une glace étamée), Henri Coupin... — longévité des), capitaine Xambeu....................... Lamellicornes (note sur deux) exotiques, M.Pic.................. Lecanium persicæ (le) (Kermes du pêcher), Paul Noël........... Lépidoptères nouveaux (description de), Paul-Thierry Mieg. 181, (description de) nouveaux de l'Amérique du Sud, Paul Dognin — (mœurs et métamorphoses) du genre Hépiale, Capi- taine Xambeus ts ARR net en nr ANSE tone Lernæenicus Sprattæ, parasite de la sardine en Vendée, Marcel Baudouin ner M PSS NN eee) ri iss Lucanide nouveau (description d'un), Louis Planet.............. Metopodontus biplagiatus, var. nigripes......................... Migrations (les) des mollusques, Henri Coupin................... Moustiques (mœurs alimentaires), Henri Coupin.................. , Moucheron (étude sur le) des cuves, Paul Noël................... Moules (les mœurs GES) et leur forme, Henri Coupin............. Odynères (les), D' L. Laloy............ OA ADR on ton Orthoptères (la cassure et la génération des pattes chez les), Henri, Coupine see cle MODO NBeUec 00000 Ostréiculture (l’) au Japon, Henri Coupin........................ +». LE NATURALISTE Papillons (la position de repos des) et la couleur de leurs ailes, HÉTIMCOUPIN EN PARTS ae te rn lee l En esta rer sea fe) er ete ele ge isie Papillons (la sélection naturelle chez les), Henri Coupin.......... nouveaux de l'Amérique du Sud, Paul Dognin......... Parasites (deux nouveaux) du tigre royal, J. Dramard et H. Be- MONS A ZI RS nee aheteie ele PAT a el AN RAS ue m0 den 19 ee eoNIe ae Phylogénie (la) des Buprestes, Henri Coupin...............:..... Procruste chagriné (observations sur la larve et la nymphe, avec es) ous Planet 2 el M Re nu Lie Dane datée Promasia Ataxella (histoire naturelle de la), avec figure, P, Chré- Brotozaires-venimeux, Henri Coupin:::..21.....2.............. Rhizotrogus (apparition des espèces du genre), capitaine Xam- Scarabée sacré (le), (fig.), Hyppolyte Boussac............... Scorpions (les fiançailles des), Henri Coupin.................... Satlon entomolosique, Houlbert.. 4.12... ss... HRetranychus (le)-telarius, PauRINoël.#.:....,.....0... Hisre te) du Poirier, Paul Noël. -p2..2.0:.,..... ns Trypanosomes (comment on étudie les), Henri Coupin............ Valgus hemypterus (mœurs et métamorphoses du), capitaine Xam- PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES Acidalia perornata (n. sp.).. 192 , Lernæenicus sardinæ (n. Adelocephala crispula (n. SAVE le lee en ete ete fées cs aile ra SD) le ta sie 215 | Lissotes cornutus (n.sp.)... Adelocephala isara (sp.nov.). 215 | Milionia glauca, v. basiru- Adoretus philippinicus..... 131 bra (néevar) ess ner es Ægus Jansoni (n. sp.)...... 17 | Naïs proboseidea.......... Angerona simulatrix (n. sp.). 193 | Nelo decipiens (n. sp.)...... ATÉNONOMUS EE LR eue 32: |P Nelortricolor (ne spi) .:20# Aonidia Aurantii........... 39 | Nigidius Bœri (n. sp.)...... Artenacia (gen. n.).:.. 30, 65 — Bonneuili (n. sp.)... Astylus argentinus (n. sp.).. 92 | Nigidius Helleri (n. sp.).... Atemeliass recu en iun ee ue 66 — impressicollis (n. Attalus Fruhstorferi........ 92 Spa rrseenneenione Bucculatrix santolinella..... 444% — Lexvisi (n. sp.).... CalantiCA ER aise 65 | Odontolabis imperialis...... Cannorhiza connexa........ 170 — Parryi (n. sp.).. Cathorama cribrata......... 92 | Ophtalmophora Chouya (n. : = oyosensis...... 92 SD A Rent ae here este lle ae Ceratognathus flabellatus, n. Ourapteryx gisela (n. sp.).. SD Rens esse e 176 — multistrigana, v Ceratognathus macrognathus purissima (n. Se SPA Ne emule 200 Var) Run Cidaria selika (n.sp)........ 181 Oxyrhynquess 1... 00 Coleophora involucrella.... 4144 | Oxystoma.................. = santolinella..... 143 | Paltodora lineatella........ — ventifuga ...... lLAParadoxus. 1.222. Conchylis Corsicana ........ 130 | Perophora imperita (n. sp.). = austrinana ....... 130 — rosea (n. Sp.).... — santolinana ....... 130 PB RTEAlCIA es te trie Cienuchærubicunda (n:Sp.):.::410 | Prays. 24... Cyclometopes 4... sat 18 | -Pristoma minuta........... Cymbalophorapolluta(n.sp.). 10 | Problepsis maxima (n. sp.). Dero obtusa....1....,... RATE — mozambica (n.sp.). Dibothriocephalus felis..... 10 _ Venus (n.sp.)... Dromiacears:..0,00.. Fi = Tr Brocrustes COorIaceus. 2... Drosophila serres. 13 | Promasia de pas Ebœus carinatipennis..... . 92 | Prosopocælus femoratus (n. Edebessa albida de SDS): 420 SD) in ae rte nee ie Encyrtus fuscicollis........ 161 | Pseudobryophila (nov. gen.). Eucereon formosum (n. Li s) — preciosa (n.sp.)..... — rabusculum(n.sp.). 10 | Pseudolucanus Lesneï(sp.n.) Eupactus testaceipes........ GR ANINOIUdeR sen ue Eurytrachelus Titan var. Ty- Ripula mahometaria, var. phon (nivar).- 04... 17 Chiffa (nsvar.)eiut Euschema auriplena (n.sp.). 181 | Tephrina Bleusei (n. sp.)... Euschema malayaria(n. sp.). 481 | Tingis pyri...............,. Euschema remota, var. albi- LÉTnIaSerTaAtd nd MACUlA(N. Var.)s-: 2.0 181 | Saturnia rubella (n. sp.).... Euschema remota, v. auctata Scardamia ditissima (n. sp.). PANVAr) en ee Gi …. 181 | Schizonycha obscuricolor... Figulus cicatricosus (n.sp.). 38 | Scythropia........,........ Forficula auricularia....... 81 | Sophronia humerella....... ne IHÉSNEl. sueur 81 — santolinæ....... Galleria melonella.......... 98 | Stigma Kuldschaensis, v. Hepialus Pyrenaïcus........ 15 negrita (Nn:=var.).. 12% Herrichians sue 66 | Swammerdamia............ Hydrias canescens a sp.).. 120 | Syndesus Mac Leayi (n. sp.). — congruens (n. sp.).. 120 — punctatus (n. ne —. gurda (sp. n.)...... 120 | Tubifex rivulorum......... Hyponomeuta #55. 1.42..h 661" Wockias remis Lecanium persicæ.......... 20 ME Xylotrechus entree Arr 153 198 215 10 34 281 Botanique. GÉNÉRALITÉS Action de l'acide azotique dilué sur les fibres végétales, M. Jardin. de l'air liquide sur la vie de la graine, Paul Becquerel..... de l’éther et du chloroforme sur des graines sèches, Paul Bécquerel in TL ne re, Mafia aie lai lire eee Énomanss héréditaires provoquées par les traumatismes, Blarin- SRE RC An M nn TA es ee crea eu Da eus eee nee Ets 1e Appareil (sur l') sécréteur des Diptérocarpées, P. Guérin........ Assimilation chlorophyllienne en l’absence d’oxygène, Jean Friedel. Bananier (un nouveau) de Madagascar........................... Bignoniacée (une) à gomme de Madagascar, Henri Jumelle....... Brunissure(la) des végétaux, Henri Coupin...................... Bulbilles {observations relatives à la morphologie des), M. Dubard. Caprification des figues, Henri Coupin........................... Champignon (le) des maisons, Henri Coupin..................... Chlorophyllien (sur la sensibilité de l'appareil) des plantes om- brophobes et ombrophiles, W. Lubimenko.................... GOSSORS (sur les) de développement du mycélium de la morille, DS A A ER CE de eee le ie EE QU Consommation de produits odorants pendant l’accomplissement des fonctions de la fleur, Eug. Charabotet Alex. Hébert...... de Culture (la) des plantes alpines dans le sphagnum, Henri Coupin. Culture pure des plantes vertes dans une atmosphère confinée en présence de matières organiques, Molliard.................... Cyanophycées (contribution à l’étude des), À. Guilliermond....... Décortication annulaire (sur les effets de la), Leclerc du Sablon... Dessiccation (sur la) absolue des matières végétales, L. Maquenne. Développement (sur le) de l'amylase pendant la germination des BralTies JEAN TOME en cn ea ee-esec ce c Lhbe Développement des plantes vertes en inanition de gaz carbonique, JUS Ne EnTE en en PRE nes e etre celte Euphorbe (une nouvelle) à caoutchouc, H. Jumelle.............. Exposition de champignons du muséum, P. Hariot............... Flore (la) des momies d'Egypte, Henri Coupin................... Formation (sur la) et le rôle des matières grasses chez les cham- DIPRONS AS PETrIEL: 68 Rae ste Me mnt du al erla ec e coue Fruits parthénocarpiques, Th:.Solacolw.,:,%..2,...45 25005 Imitation du parfum des fleurs, Henri Coupin........ see en DV Influence de l'électricité sur le mouvement des étamines, Henri COUDIN SUR mairie ae ei elles ein elele Men nie dE pe cles clefs Influence des radiations lumineuses sur la migration des albumi- noiïdes-dans\le-grain derblé, Dumont: ...e12.. 4.20, ste Migration des glucosides chez les végétaux, W. Russel........... Mildiou (recherches sur l’adhérence comparée des solutions de Verdet neutre et des bouillies cupriques employées dans la lutte contre le),.#. Chuard'et K} Poxchets 220" 43. st Moisissures dangereuses, Henri Coupin........ PT ares ere ee Monstruosités héréditaires, chez les plantes, Henri Coupin. ..... Mousses (les) des cavernes, Henri Coupin....................... Orchidées, nouvelles espèces d’endophytes, Noël Bernard......... Barasites (nouveaux) de laVione- re Mesrine. eee Plantation de Cacaoyers. — Installation et direction, G. Chauve- Ton RE ele ete pne ne late dope fe cs es jeNe ee an sieseie oiata Lee 178,205, Plantes ascaouchouc ARChevalier Miele. : Plantes (les) à parfum, Henri Coupin...........:.......:....:... Plante (une) aux anthères sensibles, Henri Coupin................ Plantes grasses, variations simultanées des acides organiques, GAndre ris RENE rene ce a reeleet one elfe steel à Plantes lumineuses (caractères de leur lumière), Henri Coupin.... (les), nombreuses superstitions auxquelles elles ont donné lieu, —=%L’Aloës, Santini de Riols-25.L 2.2... ROSE 24, Pollinisation expérimentale des fleurs.,................,.. be Pomme de terre (sur une nouvelle) propre à la culture en terrains humides, laberperie.sr "Un en. Ait eee are sue Préparation de moûts de pommes pratiquement stériles, G. Perrier. Primevères dont il faut se méfier, Henri Coupin................. Production expérimentale de l’appareil ascosporé de la morille, MONA PA Le AN te el ete eee nn eee Ramie (culture. aux Indes).:.:..::.:..:.....,..,.,.4......56 Recherches sur la germination des spores chez quelques levures, AM Guillier monde TR rames ei eds ciel sie steis ee Régénération (sur la) de la radicule lésée, P. Ledoux............ Renseignements à recuelllir dans une herborisation exotique, Hen- THACOU PI: 0 RSR ee de een esse eine ie Réserves (sur les) hydrocarbonées des arbres à feuilles persis- tantes, Leclerc du Sablon ii... ne enr Dee Stearophora radicicola (surle), champignon des racines de la vigne, L'iMangin.et PVialas sen einer. eee OR ERe ee Sterigmatocystis nigra et acide oxalique, C. Charpentier......... Traumatismes héréditaires chez les plantes, Henri Coupin,....... ne LE NATURALISTE Géologie et Minéralogie, GÉNÉRALITÉS Appauvrissement (sur la cause de l’) des sources dans des régions de plaine, *HOUINEr: PRE NO AE MRe. LEE Application (sur l’) de la thermométrie au captage des eaux d’ali- mentation; Hs A Mar(e li Rite Calabre (la). Géographie physique. — Géologie. — Tremblements desterre, E.-Massati Re Re dense ie nent een Catalogue sommaire de la collection de Géologie expérimenlale ex- posée au Muséum d’histoire naturelle de Paris, Stanislas Meu- nier {avec fig.) : 225 cu lue 91,67,115,,145,157,161, 189, Charbonneuse (la formation) sénonienne des Balkans, L. de Lau- ES SO OI ES UE 0 PL SN OR AM NE RE SE LS Hoi eo Concrétions quartzeuses renfermées dans la craie blanche de Mar- gny (Oise) (3 fig.), Stanislas Meunier........................... Cinnamomum fossiles (les) de France (espèces oligocènes) (fig.), PH Eritel en RER Re RE Ne ten A ele Crabes (les) fossiles de France (fig.), P.-Kritel............. Esquisse orogénique des chainons de l’Atlas au nord-ouest du ChottelLHodna, MESavornn ste rene ere nA NT Fers météoriques (observations sur le mode de formation des), Stamislas Meunier ne ne NE PE En Rene ee ie Fossiles (examen de) rapportés du Yunnan par la mission Lante- nois He MAnSUy RE ee rte em ere eerer HANOCCECE Géologie (la) du. Bas-Valais et l’âge du granite, Henri Coupin.... Gladkaïte (sur la), nouvelle roche filonienne dans la dunite, L. Du- parc et FiPearce.n.nsi encre celui ste cent Grisou (le) aux sondages de Lorraine, Francis Laur.............. Homme (l’) et le mammouth à l'époque quaternaire sur l’emplace- ment de la rue de Rennes, M. Capitan.........:.............. Houille (découverte de la) exploitable en Lorraine française, Fran- CS Laure Men Ne Taic ie die teldte eee et ne Ci mn nee Houiller (le bassin) de la Lorraine francaise, Francis Laur....... — (le terrain) en Lorraine française, Francis Laur......... — (un nouveau bassin) en France, Henri Coupin........... Mammifères (les caractères des premiers), Henri Coupin......... Méduses fossiles (les) (avec fig.), P.-H. Fritel ............. 269, Météorites d'Amana (sur l’uniformité de composition des), G.-D.Hin- FLE) RÉ ES FRE A AN A PR an PE Eu O0 à D Météorites (sur les) d’'Amana, G.-D. Hinrichs:................... — (la pierre) de Lancon (fig.), Stanislas Meunier......... — (la) de Ceylan (fig.), Stanislas Meunier............... Minéraux du Djebel-Ressas, L. Jecker.......................... — nouveauxibe Gauberter- Here er reet Plante fossile nouvelle des schistes lignitifères de Menat (fig.), PHP Pritel enr ea e e Pre ne DR EU De Préhistoire (la) en France, Etienne Deyrolle, 39, 59, 71, 81, 171, 105, 495, 240, Symétrie (sur la) fréquente des Groupes cristallins et des concré- tons: Stanisias Meunier ete. MR SR Nat ler Tectonique\dusJapon, Du DbBaloy.-...2.tiemnr Reese rere Terre arable (sur la constitution de la), A. Delage et H. Lagatu.. Tremblements (les) de terre en 1904, E. Masset.................. — (sur le) de terre de Lahore et les variations de l’ai- guille aimantée à Paris, Th. Moureaux......................... Trombe du 28 août 1905 à Saint-Maur et à Champigny, Th. Mou- TAUX à 22 2 DEN ent re Re RM AM En LD IS DO EN PRINCIPALES ESPÈCES DÉCRITES OU CITÉES Beckelites peur nie 35 Gladkaïtes een mec Brooksela Eee 1G9MEEHellandite een Sea Cinnamomum::.:4 125,496 197 | :Medusina; "22h — Maryse 246 =MOorencite rene Goronadite re teen 45/4 Prosopon (fin) rene Dromiopsis (fig.)........... PAL É Divers, Action pathosène du Stearophora radicicola sur les animaux, Charrin et Le Playa TR Rectorat e Âzotate (|) de calcium en agriculture, E.-S. Bellenoux........... Bibliographie, Vauthier, 15, 100, 112, 136, 160, 172, 184, 196, 220, 232,231, 200, Café (un ennemi du) au Tonkin, Louis Bouhan................... Caractères (les) nouveaux et le Darwinisme, D' Lorenzo Verney... Charmeurs (à propos des) de serpents, Henri Coupin............. Clignement vibratoire des paupières et les affections rénales, G. Man ee TS tete tee ele sal RP EE ie Er ON Combustions (les) intra-organiques mesurées par les échanges res- piratoires ne sont pas modifiées par un séjour à l'altitude de : k:350 mètres. GK uss rene sucette Me Congrès international de botanique de Vienne................... Congrès préhistorique de France................................ Coton (la production du) dans le monde......................... Cris (les) des animaux. — Dictionnaire, Jacques Régis 26, 50, 64, 74, 99, 148, 256, 148 124 269 170 182 93 244 232 73 220 155 263 Culte (le) des sources et les sorciers en Lorraine, Henri Coupin.. Cynocéphales sacrés (excursion à la nécropole des) (fig.), Hippolyte BOUSSAC RE RAM Eee ce NA I EN PAU Douleurphysique/(utilité/de la): 717 PME EEE nn Epines (les) des plantes dans les proverbes, Henri Coupin........ Excitation des nerfs par les ondes électriques très. brèves, Louis La- PICQue. MR et eee Re Core RD Fabrication de l’Huile de Palme, Henri Coupin Faune. (la). de la mer Rouge, Henri Coupin.:..............1.0... Flore (la) et la Faune du Japon, Henri Coupin...:............... Gé aus et croissance de la cellule artificielle, Stéphane Le- uc Histoire (l’) naturelle et ses applications au temps d’Homère, A. Daguin ete stress DA CHAR D ME ODA TOUR à 8 à 0 DEC LME EE Indépendance (sur l') foie Séréné ARE RIRE, OO ROM IR TEE NN Te Lat(le)-én Turquie nee ee UN NN PARU Rs Legs [rénée Longchampt à l’Académie des sciences Leucite (emploi industriel de la), Henri Coupin.................. Maladies à tremblements (sur l’action de l'acide formique dans lés)=E}Clémenthrnne nr rt ASS NE NT ER ANNEE INR Néozélandaiïs (les) ont-ils connu les Dinornis ? Henri Coupin...... Nerfs moteurs (terminaison des) dans les muscles striés de l'homme, MARS Oder ER Re ete ter Re ee PC Nids (les) artificiels pour les oiseaux insectivores, Henri Coupin.. Obtention des organismes microscopiques pour l'élevage des pois- sons comestibles de la mer, Henri Coupin Parure (la) cheziles bêtes Henri: Coupine. ct Ce ner Peuples (les) de l'Amérique du Sud, Dr L. Laloy Perles{(les);SVictoride Cléves ini Pt en RSR Photographie (la) de la verdure, Henri Coupin................... —. (la) des animaux sauvages en liberté, Henri Coupin. Pleurs (les) chez l'homme et les animaux, Henri Coupin Poisons (les)tdépreuves, Henri Coupine 2 PRE Pouvoir (sur le) sécréteur du rein, H. Lamy et A. Mayer......... Prix (programme des) de l’Académie proposés pour les années 1905 4906519076190081et190 FE RSRPE CEA RSR Re RS Prix de‘lAcadémie décernés en 19026 RARE SP ENS RUE Propriétés (sur les) antiseptiques de certaines fumées et sur leur utilisations A MDENMNaL SRE NE A ESC ED AR Proverbes ornithologiques, Henri Coupin Races!(les) del MA Léveillé. 2 REP rs Recherches expérimentales sur les relations entre la pression arté- rielle et les doses de chloroforme absorbées, J. Tissot Résine (la) de la mortification, Henri Coupin........... ..,..... Réunion extraordinaire de la Société géologique de France en Itahe (Piémont)enéo0 RE EE cree Per ne Samoyèdes, Ostiaks, Vogoules et Zyrianes, Dr L. Laloy Sang (étude du) dans un cas d'hémophilie, Emile Weil........... Sciences (les) naturelles au salonde la Société nationale des Beaux- Arts Marcel Baudouin 22e Re RP SR ARR nr Sciences (les) naturelles dans la littérature, D' Laloy Sériciculture (la) en Indo-Chine, Henri Coupin — (la) et l’industrie séricicole à Java.................. Sondeur (un nouveau) pour explorer le fond de la mer, Henri COUpin ER LA NN a ee a RE RAT RU Stérilité et alopécie chez les cobayes soumis antérieurement à l’in- fluence d’extraits ovariens de grenouille, Gustave Loisel Temps/(au) d'Homère, A2Da9 tin Re Er CRC Toxicité desproduits génitaux, G. Loisel.-.2..... 0m E "eee 0R nee Trombe du # juillet 1905 dans l'Orléanais, Mallard.............. Valeur (sur la) alimentaire de différents pains, Pierre Fauvel...... Variations subies par le glucose, le glycogène, la graisse et les albumines solubles au cours des métamorphoses du ver à soie, CVanez'et-F:Maronon st RER EE CR Vision (la) dans les grandes profondeurs de la mer et la phospho- rescence, Henri Coupin Livres nouveaux. Bizarreries (les) des races humaines, Henri Coupin............... Bulletin scientifique de la France et de la Belgique............... Cours de Botanique, Gaston Bonnier et Leclerc du Sablon Dans le monde des animaux, G. Labadie-Lagrave Etude pratique des roches’ PF Rinne:.....:.7. Mimet Evolution (l) inorganique, Sir Norman Lockyer................. Iconographie complète des coquilles fossiles de l’Eocène des envi- rons de Paris, Cossmann et Pissarro Nos ancêtres primitifs, A. Doigneau.................. HÉROS Publications du musée d'histoire naturelle de Valparaiso Recherches préhistoriques (manuel de)....:..................... Revision des Buprestides de Madagascar, Théry................ Solanum Commersoni et ses variations, M. Labergerie 198 ill \ | Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction | SONARE À RER ET du n° 4eS du 1°" janvier 1905 : | Les Harles, description, mœurs, migrations, chasse. Macau» D’AUBUSsON. — Remar- | quables concrétions quartzeuses renfermées dans la craie blanche de Margny (Oise). SranisLas Meunier. — Description de lépidoptères nouveaux de l'Amérique du Sud. Paul DocniN. — Deux nouveaux parasites du Tigre royal. J° Dramarp et H. Benorr- Bazire. — Ichiyologie. Daeui. — Étude sur le moucheron des cuves. Paul Norr. — Chroniques et Nouvelles. Henri Cour. — Mœurs et métamorphoses des lépidoptères du genre Hépiaie. Capitaine XamBeu. — Académie des Sciences. M. G. ABONNEMENT ANNUEL- Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU l* DE CHAQUE MOIS Hrance et-Aleërie >. 5... A0fr. Tous les autres pays... . . : : 42 (r » Pays compris dans l’Union postale. . , , A4 » Prix du nuMÉRO 0 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux | BUREAUX DU) JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Maison ÉMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Helix VENTE Provenant des Collections ANCEY, BRAZIER & SAUZIER En Vente chez CONCHYLIOLOGISTES A6, rue du Bac, PARIS GASTÉROPODES INITONSNTENS EAN PEN An ONCE ete led non Aone Dale Se Paen De ne PRUUTLCU EE de figulina..... SU Sn on STADE Mae ER een ee GRATOS acer eV ee galactostomar. tu 44.02. gualter ana stereo glastana pere nee DAMELAN MERE Re ER UN RUES ET A aribee D à LA Grassetis Rennes a SIODUIUSE EE È SRCSaTIA Er 20e RE ne hœmacstomantt ARE EME HOMDrONE ET RREREnNEE AN CANTAL A EPA UE OR ERE InFleCIA EMA Res RER bupoides ere eee TAPER OT RTE Hanle ie er ee DAÉOPNN SAME AT LE use l EEE Eee ae Hamiltont eue TND LH ÉORNIS EEE ANR RISPIT A RER Pen e eS instabilis Josephinæ lavandulæ FA Ne RERRRSUe Pulmones 10e BImbhAatA A Ne MENT RER » 15 Dar ne lasse re ie Re 1 50 » 13 | — Jlancestonensis................ 2 50 » 30 = T'AS RES RER D 5) ADN MERE) en Culasse ere » 30 » 30| — Korringensis................. 3 15 LIU CIN CSA EE EE » T5 DDR lioranensis errors » 30 LENS te D ee Ne te 1 25 (RÉ RSleucos bla een eee » 75 JU PESTE UCOphEa ee PARA 1225 SON ADIOS a nn Porn Re L » OST orICata re dre LE Abe » 15 DÉS TR RS er A REG ten 2 50 1NEDNEAeptomphala.: 0 ere » 50 DD A PRE ATEN A TA PSN LT OR ARRETE » 15 RENE etinanella rer eee » 50 DD MloucouDensIS ee MM ER 2 25 DO RATE mi € 1e ee PR Eee 305) DRE eleburianas te PRIS 1 50 DÉBUT UCASI en RE » 75 DD El NS AMEL MR SN TERRE ee » T5 20 la pic da eee » 40 GONE RES CSS OR PO SE ARE 2 » 19 SNS SSI ae A RS 1 25 CARBONE SE € AE RSR Eee 1 » APS EAST ADI OS RER ER RCE ee 1825 ODA PINCE Lao roule » 50 DS IEEE me lien sise ee Ne 1 >» AD Remo hometan arr MERE EURE A 50 DONC RMUENUS REP E UEE , » 75 1e au los a en Een » 50 15 EE EMACrOS TOMATE ER VARIE 1 50 AO 0 EmManet ee Ce Sean) 0 1050) ME Enaculanias ee ee 1 25 21951 "= melanostoma 1 50 DD EE Emalantanenst Res eee Rent 4 » DE ESS aUTAa Er RQ CRE » A man la 12 » OU SEmonodone re Te 1125) 125 LES SMaClo nee te tnt 1 50 DE nn de a te Done eg 2 50 Helix Maddocksi MICROPISIS Re ee MnultlinentAre ENTREE mMisratoria.s "te AE Mitchellanarc rene miancinella 2e re me Mooreanat 2e ro Maddoxi. Var. gelata......... Mauritianella mere NON ILAN AN ARE RES MABNIICA ER FR MAULAÏIS LL NE ANR MAUTA ne LAN CANIN EQEEEe MINOPICÉNSISE ES UN AT -e Pensylvanicus Mau EE Re Se hipponensis 7 ae Malacensis eee notables RE Te NEWKA NE RE UE DR NÉMOTAlS ER NT NEC E EE nux-denticulatas enter DEWSDEr CYAN PAPIER CEE NIVOS ANS M Pt NE OVALOTMIS RE RER En lePOMNA PEER ER RARES panthermas ere RER Phaleratar tetes PERSON AAC EEE ENT PERRET DETSPEC VA Er CE PrOVISOTI AE EEE CAN DIALYOTONE EEE EE pellis-serpentis ........,...... Plan OS pee Eee PuniCa LA. PROÏUSAR PE PE AUTRES ITA ONUMEEEE EEE pseudentalia........ RE RS punctata .... RUDIAN ARTE TRS SE PRESS RAM EAN EEE ERS POEVTAAAT ENS EC PEP PRE palliatas es etre ARAREue Phlebophorase terre palawanica DOME ALARME RTE Pouzolzrreerne PACS AS tra EE PEER PATIS NI Re re Sr PEL TAN RES NE RE PITCANA ES RER ER : RMELLE RSA EEE RTS ES Ramedenene rt re RAS ER RER RUES rufescens ......... Richmondiana Rivolnes DS enr ne SeMICASIAN CARRE RNA SeCerNeNTd de Are et re dr CO CSS NS Se © CG © Ge T 25 LES FILS D’'ÉMILE DEYROLLE,. Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr!) VIENT DE PARAITRE Histoire Naturelle de la France 14° PARTIE ARAIGNEES Par LOUIS PFILANET Membre de la Société Entomologique de France Spécimen des planches. 1 volume in-80 de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant un total de 372 figures. Prix : broché, 5 francs ; franco, 5 fr. 50. Cartonné, 0 fr.'75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araïignées de France. IL est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses: L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un G À ÿ 1 style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 312 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. aa ad 8 2 9 ; 1, Epeira marmorea ©, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var. Scala- LES FILS D’EMILE DEYROLLE ris ®, 20 %. — 3. Epeira carbonaria Q, 15%,5. — 4. Epeira US ] sclopetaria ®, 19 %. — 5. Epeira cornuta ®, 20 %. — 6. Epeira adianta ©, 9 %, — 7. Epeira adianta ®, 11%. — 8. ÆEpeira diodia ei = 9. Éece diodin ©. 6 . 7 . _ AG, rue du Bac, PARES, 7° — EL CRIESHARER € Ce] ANATEURS PHO PARS. 1O©. rue du Trésor (V) ESSAYEZ ET por ADOPTEREZ USE SINE MODÈLE à à Sail ni-Mfaur (Seine) ||" "PAPIERS : AS DE TRÈFLE” FRERES NT AN) HS Le TURELLE = ANATOMIE - NICROGRAPHIE LIBRAIRIE … °°°" PA 2 bons al | La Compagnie des chemins un l ad ï t les di h e septem ZOO0LOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE A de pie de dt CR MAISON EMILE DEYROLLE | DIEPPE, prenant et laissant des voyageu | Asnières. | \ Q DE Y - Le prix de ces billets aller et retour est fix LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS Rnb an de clacce 0 D 46, BUE DU BAC: PARIS Les heures de départ et d'arrivée sont fix | USINE A VAPEUR A AUTEUIL, 9, RUE CHANEZ hante Aller : départ de Paris Saint-Lazare à 6 h. 1/2 matin. — Arrivée à Dieppe à 10 h.1/2. ne d instruments pour les recherches | Livres d'histoire naturelle. LA a Da BE 42 du =. ER et leur | mrieroscopes, NHCroromes Arrivée à Paris RARE, vers minuit et dem Pièces d’amatomie humaine et | Préparations microscopiques, RE md Ch | Le ‘| us Y. ane] ae Les Catalogues suivants sont adressés gratis et franco sur demande f comparée, en matière élastique, instruments pour la Micrographie. P lee | staff et cire. te Meubles pour ie rangement des col- Cartes OS È | Niammifères, prix à la pièce. lections d'histoire naturelle. SOUS LE TITRE 4 hi Oiseaux, prix à la pièce. . PE = Reptiles et poissons, prix à la Installations complètes de mu- TOUT ROYAN ET GES ENVIRO pièce. sées et cabinets d'histoire naturelle. Coléoptères d'Europe, prix à la | H'ableaux d'histoire naturelle, M. Victor BILLAUD, éditeur à Royan,a réuni di | pièce. collés sur toile avec bâton hautet bas, une élégante pochette, 60 Cartes Postales très an | Coléoptères exotiques prix à la mesurant 1,20 X 0,90, destinés à tiques de Royan et du littoral royanais, toutes pièce. . l’enseignement secondaire. centes et tirées avec le plus grand soin. Papillons d’Hurope, prix à ‘la ) 60 Cartes Postal at pièce. Mobilier et Matériel d’ensei- Pour recevoir ces 60 Cartes Posta es franco, Ga è Papillons exotiques, prix à la | gnement. ser 6 fr. à M. Victor Billaud, éditeur, à Ro pièce. - ON TROUVE CIEZ LE MÊME ÉDITEUR É Coqauiiles, prix à la pièce. Rusée scolaire pour lecons de CET Fossiles. prix à la pièce. choses comprenant 700 échantillons en AU V 1llage Minéraux, prix à la pièce. nature, 3,000 dessins coloriés. | i Collections d’histoire matu- Pochette de 12 Cartes Postales dessinées © Ï relle pour l’enseignement primaire, | Fableaux et Cabinets de Phy- | par René Billaud, avec légendes en patois = A sique. : nt hors et l'ensei one franco contre À fr. 20 gnement supérieur. : LA MAISON EMILE DEYROILLE Paysanrneries D" ù de 12 autres” Cartes ER 46, RUE DU BAC, PARIS | Envoi franco contre Si 20 ; Restauration des contours des mers anciennes Paris à Londres : x = Ë A ppoaton de coute nono 0 Douce comparée. Re LR . re Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. = L'atlas. — Un volume in-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du millio- nième : 4° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- _ étages et aux étages des ères mésozoïque et néozoïque; 2e toutes les restaurations anciennes, - d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyell, Maillard, de Saporta, etc. L’ atlas est en français et en latin. Le texte.—Un volume in-8° raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient l'exposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la méthode analytique permettant la restauration rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte. Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément. Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. Services rapides de jour et de nuit tous les jows (dimanches et fêtes compris) et toute l’année. ‘[rajet de jour en 8 h. 1/2 (l'e et 2e classe seulems GRANDE ÉCONOMIE pes simples, valables pendant 1 jours : Le clas 43 fr. 25 ; 2e classe 32 francs ; 3e classe 23 fr. à Le aller et retour tds pendant un mois qre classe 72 fr. 15; 2e classe 52 fr. 15: 3e classe 41 fr MM. les voyageurs effectuant, de jour, la travers entre Dieppe et Newhaven auront à payer une suntax de 5 francs par billet simple et de 10 francs par d'aller et retour en {re classe de 3 (rancs par b simple et de 6 francs par billet d'aller et retoti ESSAI DE PALEOGÉOG RAPHIE CHEMINS DE, FER DB L'OUEST ee 2e classe. 4 France GI M | = N T=- =} VU T Départs de Paris Saint-Lazare AR 20m. 9h.s0 Pays & 1 ù 1. Soir 9 Arrivées à | London -Bridge. x Londres 1| Victoria........ Th. — 1 9 8 RER POUR LUTER BOCAUX À DISQUE OBTURATEURS : £ j Départs de || London-Bridge. 10 h. matin ET MATÉRIEL || amuse | éme da, DONNANT UNE FERMETURE HERMETIQUE & IMMEDIATE Les trains du service de jour entre Paris et Diep) ! À AN vice-versa comportent des voitures de 1re et de 2° clas N ( () | À IR | N S'EMPPOS De Sun à couloir à We C. et toilette ainsi qu'un rase E\ rant, ceux du service de nuit comportent des voi | ‘ Lt F PRIX DU CI MENT = LUT couloir des trois classes aveo W.-C. et toilette. I - Q ture de dre classe à couloir des trains de nuit comp CATALOGUE GRATIS le kilogramme 14 fr. 50 des compartiments à couchettes (supplément de 5f | le 1/2 kilogramme 8 fr. | par place). Les couchettes peuvent être retenu { n h h h h LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE les 250 grammes & fr. 50 vance aux gares de Paris et de Dieppe moyenna #6; rue du Bac, surtaxe de À franc par couchette. PARIS à ee La compagnie de l'Ouest envoie franco. su affranchie, un bulletin spécial du service LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES Londres. Æ4G, rue du Bac, Paris DA DTIQ.. TAMDDIMRDEN Ex Drm A AQQ 2 SÉRIE. — N° A29 15 JANVIER 1905 PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOTS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 429 du RS janvier L9DOS : Description de Coléoptères nouveaux. H. Borzgau. — Chroniques et Nouvelles. Henri Cour. — Le Lecanium persicæ (kermès du pêcher). Paul Noez., — Catalogue som- maire de la Collection de Géologie expérimentale exposée au Muséum d'histoire de Paris. Sraniscas Meunier. — Les plantes, nombreuses superstitions auxquelles elles ont donné lieu. Sanrinr pe Riozs. — Académie des Sciences. — Le cris des animaux. essai lexicographique. Dictionnaire des cris des animaux. Jacques RéGis. — Réper- - toire alphabétique des noms vulgaires et locaux des poissons d'eau douce de France. A. Dacur: ABONNEMENT ANNUEL. Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1° DE CHAQUE MOIS Hraneeret Aloétie.. .... ..... 2 10 fr, .» - Lou-les autres pays... . .... 12h 7 Pays compris dans l'Union postale. . , . 141 » PHX du numero... 0. 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux . BUREAUX DU JOURNAL : _ Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Maison ÉMILE DEYROLLE à (EE Ming LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Mint le Te hydrophand ere te 2 50. =, Modtéiesese AO or den DD | dou SE RARES 2 50 | PARIS ar? 46, Rue du Bac, 46 — PARIS — despecta. "4 ré 1 50 i : DS ENV Prier Tee 1 25 | elesantissina PERRET “ | VENTE = CONNIVENS er re 0) Hi despectar ter See 2 50 DE End CXPANSAT AR Ne PURE EE 2 50 ‘3 - de CILTINA 2 RE SRE NE 2 » C O © LJ j : LE S Intorta. MAR MeERRee Provenant des Collections Os ne 7 | ANCEY, BRAZIER & SAUZIER) same. | L Rs | EN RD vieil ee ee 0 en tn CUT OU | En Vente ehez LME Tertre eq ON DIDIER ET On Di: 0 1 29 F - se eo | LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE | CONCHYLIOLOGISTES 2222 2 0 0 | let | 46, rue du Bac, PARIS Done RS ne Poe MEL CAlONI AR EEE RC PER 1 50 ; an DIMMISTIOMNACA er EEE 1 25 { = ABannerie Eee ARE k » | GASTÉROPODES nt VUIOIVAS TE PE En 1 50 = SerpentNa Re Se 1 50 | Pulmones SUPCASTANC A ER EES :) | Helix sphœrostoma................. 2 50 | Helix Towsendiana................. 1 50 CRE ONE : Sn SCPIEMVOlVA RER er eee LD RS RAUNITeNtAtAR 2e UN NME 3 25 A RC D SpinplAn a A TT URSS EE ADO EE Free Pau UE NON TRES = ne A ne Se ae » 75| — Waltoni..... ne ue He FE a FA ne . = | = strobilus ie PP dep ADO VO OXIS CU UT Mronprse ie moe AE RSS nes ! = ISUDTOS TA PE ee Nr ae D AUICiNa Re Le A AD DE 125122 parietidentata. . : ; re RES Fe = NSErpenINa pee re » 50] — Valenciennesi... .....,..... RD Re de anis plendida seen no » OU Evindobonensis.... 1 50 a à = nstriatellarnee ne ED ER » b0| — vancouverensis............... ADR ARR dE SIDA TA ARR dE le CA PROSPER RATE A ta NN) eue ADD ER RER IS HPARUM EE M CA oo ce 50e virgo OT EAN SR NAS nue à DS ER ER PA SN FR Asirigosa ete ee one DD ON A VAMIAIS En 2 Roots AÉOS ER RRSS RRRS e R — striolata....-..... SR See DORE MARNE S ae re e e E SSte ADD er de RSS = 0}Savalonianas ME re DONS 7Qnula tar 2 NES PROD EE Ce Ne SR RES IS AN ZINTAN A RER ee DONS Al OUTIANA se NES DO | SU See Se = 21StearnSIan de CRU NID ES 7repleriens.; le Re 1 25 RE a — StUderaNna nr nr RON TE ee A re RAR ee nr ie = skinneris se RE A ae 2 90 Xanthocheila.. 00 SN ee — salvatoris. ...... RE en PEN Home ne Ds) 2 SSoNtarIa se PAR re 1 25 ATOS ANSE ER AE I ARE ER E OR reRI nee © NE ne "0 SolenOntiINAsen nee Me CN 1 O0 ES Brandit. RE ANR HQE SU VE PARA ENS RS Eee 1 ne ADrIUSCUla RE Eee 4 »| — Brocheri 3 RS ne jee 0 SCADrIUSCUl A RE RER CU CM D ES BrocheL 2 me 1 25 } PPSetIBeras tee cr et ete oO BClansen eee ee 3e te Re ee : è SO TATIANA Re ESA AU DA A UE SR PR PURE Non Ce STE 12 : ZA STCAN A NS MN ON RE LH0N CES omtnar eee ON ee 1 25 = nn. Rte 2 : t = ISIMOChellar ee vtr es roRe 22e 100 bal ea ta ee ee Aa ADN ne 3% | — subulata Se ENS RUE PTS DD an EU la tarte ee" ST A deban dee o 8 » EE, re DT PAS PAR ae à : — a PTE UN AD Eee LES TE M ; 25 Cochlostyla cincinnilormis … os 2 50 ; Er INeStA NS PAPER ENTER AA 2 ID AE A eo CA CORTE » : 3 2 SMrOCh Tea ES Re LA » 00 | =” cerina..... . ..: OR Re 2 »|, a pu “e : - = MONO ossnacesacosn Jouc DD AE TD cincta D RO 0 OP DIRE DR EC ee NN A nr 5 DS TI dE) 2 RE EEE DD NCalzon ae re En 2 » ee . Rs er : = Ne X ASIN PRE Er eee D e VONCIIS: PE DORE contre ae Re So — troostiana ont desde nr 1) PA OCOSSONMÉRE AN PAR Tan 1 55 Cochlostyla Ro ayna 1 95 Se = 2, Lrothe li ER ne DO AR CyMatol es Re nn TS 5 » e chrysalidiformis ........ E ne TIdentata re EE 2 »| — Cazenayetti.........:., 4 » a Simplex ei ee j 0 (NzZOnd 0 re PCR Den EE EP 200 MS Caracolla Re ete Bo) Fe annulala 2 tonne = biais. D » 50 | — exoleta. D nc 1 50 a de | men CUICOlO ere Pen are 00 TANIA nr 2) Las PYthogaster.. Ï ER UNIS DIS et NN te BIO PEER AD) ES Cle va ta Re RE es 1 50 Ke monozona | mn udiculat 150 rene ee, 3 50 PR Re de js ne DOUTANENSIS 0 EE 1250 =" Feisthamell Ne 21) ne ignobilis.… : : : ; ù : ; î : : à _ LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr°) VIENT DE PARAÎTRE : Histoire Naturelle de la France | 14 PARTIE ARAIGNEÉE Par LOUIS PFILANET Membre de la Société Entomologique de France a Spécimen des planches. 4 volume in-80 de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant un total de 372 figures. Prix: broché, 5 francs ; franco, 5 fr. 50. Cartonné, 0 fr. 75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. IL est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées ; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 372 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. 1, Epeira marmorea ©, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var. Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ®, 20 . — 3. Epeira carbonaria 9, 15%,5. — 4. Epeira sclopetaria @, 19 %. — 5. Epeira cornula ©, 20 %X. — 6. Epeira ÉDITEURS, diant .— 7. Epeira adi M — 8. Epeir eo SL ne atnis Mae — 8 Eïa 46, rue du Bac, PARIS, 7 E CRIESHABER @ cl PARIS. 1O, rue du Trésor (IV) USINE MODËLE à Saint-Maur (Seine) PLAQUES LES TE HISTOIRE NATURELLE - ANATOMIE -- MICROGRAPHIE - LIBRAIRIE ZLOOLOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE MAISON EMILE DEYROLIE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS 46, RUE DU BAC, PARIS USINE A VAPEUR A AUTEUIL, 9, RUE CHANEZ Les Catalogues suivants sont adressés gratis et franco sur demande Instruments pour les recherches des objets d'histoire naturelle et leur classement en collection. Pièces d’anatomie humaine et comparée, en matière élastique, staff et cire. Mammifères, prix à la pièce. Oiseaux, prix à la pièce. Reptiles et poissons, prix à la Livres d'histoire naturelle. Nicroscopes, Microtomes. Préparations microscopiques, instruments pour la Micrographie, Meubles pour ie rangement des col- lections d'histoire naturelle. Installations complètes de mu- sées et cabinets d'histoire naturelle. pièce. Coléoptères d'Europe, prix à la | —Mableaux d’histoire naturelle, pièce. : os collés sur toile avec bâton haut et bas, Coléoptères exotiques prix à ja mesurant 12,20 X 0,90, destinés à pièce. ete ; l’enseignement secondaire. Papillons d°’Europe, prix à la ; piece. 3 ’ .- Mobilier et Matériel d’ensei- Papillons exotiques, prix à la gnement pièce. Musée scolaire pour lecons de choses comprenant 700 échantillons en nature, 3,000 dessins coloriés. Coqauilles, prix à la pièce. Fossiles. prix à la pièce. Minéraux, prix à la pièce. Collections d’histoire aa ÉUR- elle pour l’enseignement primaire, l’enseignement secondaire et l’ensei- gnement supérieur. MAISON ÉMILE DEYROLLE . LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS 46, RUE DU BAC, PARIS Restauration des contours des mers anciennes EN FRANCE ET DANS LES PAYS VOISINS Application de géologie nouvelle et de géologie comparée. Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. L'atlas. — Un volume in-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du 5 millio- nième : 1° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- étages et aux étages des ères mésozoïque et néozoique; 2e toutes les restaurations anciennes, d’après MM. Bertrand, Gollot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyeil, Maillard, de Saporta, etc. L’atlas est en francais et en latin. Le texte.— Un volume in-80 raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient l'exposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la méthode analytique permettant la restauration rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte. Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément. Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FLACONS A BOUCHONS, ETC, 'ableaux et Cabinets de FPhye sique. ESSAI MOBILIER ET MATÉRIEL S’'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT CATALOGUE GRATIS le kilosramme 14 fr. 50 ARE le 1/2 kilogramme 8 fr. LES FILS D'EMILE DEYROLLE les 250 grammes 4 fr. 50 A6, rue du Bac, 46 PARIS PRIE RATER EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES AG, rue du Bac, Paris Dre Sois DA AWATEURS PHOTOGRAPHES ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ ‘is AS DE TRÈFLE” DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE |. CHEMINS DE FER DE L'OUEST. La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest ox nise tous les dimanches jusqu’à fin de septembr trains de plaisir à marche -rapide de PAR DIEPPE, prenant et laissant des voyageurs Asnières. Fe RS Le prix de ces billets aller et retour est fixl 6 francs en 3e classe — 9 francs en 2e classe. 4 Les heures de départ et d'arrivée sont fixe] | comme suit: ! > . Il Aller : départ de Paris Saint-Lazare à 6 h. 1/2 | | matin. — Arrivée à Dieppe à 10 h. 1/2. | 10 heures de séjour au bord de la mer. 4 Retour : départ de Dieppe à 8h. 1/2 du soir Arrivée à Paris Saint-Lazare, vers minuit et dem | Cartes Postales SOUS LE TITRE TOUT ROYAN ET SES ENVIRON M. Victor BILLAUD, éditeur à Royan,a réuni à une élégante pochette, 60 Cartes Postales très an tiques de Royan et du littoral royanais, toutes centes et tirées avec le plus gränd soin. Pour recevoir ces 60 Cartes Postales franco, al ser 6 fr. à M. Victor Billaud, éditeur, à Roy ON TROUVE CNEZ LE MÊME ÉDITEUR Au Village Pochette de 12 Cartes Postales dessinées 1 par René Billaud, avec légendes en patois: Eenvoi franco contre À fr. 20 Paysanneries Pochettes de 12 autres Cartes Postales, par René Billaud, avec légendes en patois Envoi franco contre À fr. 20 CHEMINS DE FER DE L'OUEST Paris à Londres : {(Vià Rouen, Dieppe et Newhaven) par la gare Saint-Lazare, : Services rapides de jour et de nuit tous les jouts (dimanches et fêtes compris) et toute l'annéess Trajet de jour en 8 h. 1/2 (1°e et 2e classe seulemé GRANDE ÉCONOMIE Ë Billets simples, valables pendant T jours : 470€ 43 fr. 23: 2e classe 32 francs ; 3° classe 23 fr. 251 Billets d'aller et retour valables pendant un-m6 Are classe 12 fr. 15; 2e classe 52 fr, 15; 3e classe 4 MM. les voyageurs effectuant, de jour, la tra entre Dieppe et Newhaven auront à payer une,st de 3 francs par billet simple et de 10 francs pad d'aller et retour en Are classe’ de 3 francs pa simple et de 6 francs par billet d'aller et vetoti 2e classe. : Départs de Paris Saint-Lazare 10 h. 20 m. Arrivées à | London-Bridge. h.soir Londres | Victoria Th. — Départs de || London-Bridge. 10 h. matin Londres Victontasertrr 10h. — 6 h. 40s, Les -trains du service de jour entre Paris et vice-versa comportent des voitures de Îre etde2: :à couloir à W.-C. et toilette ainsi qu'un wagons rant, ceux .du service de nuit comportent desvo couloir des trois. classes aveo W.-C: et toilette ture de dre classe à couloir des trains de nuit co des compartiments à couchettes (supplément di par place). Les couchettes peuvent être reten vance aux gares de Paris et de Dieppe moye surtaxe de 1 franc par couchette. ; La compagnie de l’Ouest envoie francoms affranchie, un bulletin spécial du serv Londres. Arrivées à Paris Saint-Lazare A FÉVRIER 1905 e PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMABRE du m° 430 du 1° février 1905 : | Les Chenilles du rhamnus infectorius. P. Curémex. — Plante fossile nouvelle des schistes lignitifères de Menai. P.-H. Frirer. — L'Anthonome du fraisier. Paul Nozr. — Les plantes, nombreuses superstitions auxquelles elles ont donné lieu : Aloës. E. Sanmm pe Rious. — Chronique et Nouvelles. Henri Courix. — Nos reptiles : la | _couleuvre, l'orvet et la vipère. D' Bouconx. — Description d’un Coléoptère nouveau. æ ; Il. Borreau. =" Académie des Sciences. — La préhistoire en France. D° Étienne Dex-- ROLLE. — Répertoire alphabétique des noms vulgaires et locaux des poissons d’eau é & douce de France. A. DaGuin. ABONNEMENT ANNUEL. Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU I!‘ DE CHAQUE MOIS ' France et Algérie he Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » Pour changement d'adresse, Joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande. D di ia | Tous les autres pays. . .... .... 42 fr. » Pricdu numéros tre. ue e0 50 = BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Maison ÉMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉWILE DEYROLLE, Naturaltes PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS VE Re Provenant des Collections ANCEY, BRAZIER & SAUZIER En Vente chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE CONCHYLIOLOGISTES A6, rue du Bac, PARIS $ GASTÉROPODES Pulmones Cocniostyia polychroa.............. 2 Caetoe HOCITUS EU NN IRAANRE 2» me SALCINOSA NN UN EPS 6 » = dimeras ts is SRE 2 » — mindorensis............ 4 25 Lib romblonensis.......... 2 » — BUtIen es MR een 4 > ce lichnifer te ANSE 2 50 — Puzonca POLE 2 5» — balteatas prenne 1 50 — romblonensis........... 2 » | Phœnicopus campanula............. 12 » — RUfOSAStER A ELA & » | Amphidromus entobaptus ........... 3 50 — NÉE A EE ON à 2 50 — annamitiCuS.......... 2, » — SPÉCIOSA NEA EN ERE 3 50 = adamanensis ......... 1 50 mms 0 NVO0Odiana et ere 3 5( ne SCI ISA NARERS 4 » — DL DITS MAP TAR 2 » = maculiferus........... 3 ) — VOIS ETES NRA SD _ CONTATIUS AE AN CERN 4 » — hydrophanes ........... 200) — DERVÉTSUS EE AA 1 50 — fuleens Re een 2 50 — sinistralis ........... 1 50 — melanocheïla..:........ 2, » Ua ASTM EEE 2» — ZONITETA EN rl ENS 2:50 — ChlOriS PE PERMRUEE 1 50 — SPRINT UE 3 75 | Bulimus Loyaltyensis ............... 2 » _ Cuyonensis Fret 5 » rs DIVATICOSUSA EL A ARTE 2 » = SON TICA RENE PNEUS 1 95 — 4 miltocheilus "F0 RENE 3 50 — metal formis et. 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PNR 10 » odontostomus............... 2 50 LPROTAIUS RTE AIN EEE 1 » Tayloanus nee 3 » TICOÏOT HSE RENNES 3 » SEMMPICIUS A NSP 3 » Bulimus oblongus ................... 1 25 on do Sobocacé 3100) HAUT AVS PA APE 2 50 Ye MINE EE TES 4 » pale CEUS ARR MENU 2 50 alla x AU ERREUR RS nl 1 50 Bulimulus Dormanni............:... 5-» schideanus .*...... » 15 VIROUT AUS ARR EEE » 75 Bahamensishe eee 1 95 PAPTACEUS EEE CPE 1 25 ACHINATICUS ENTER ER Re » 50 multilineatus ............. » T5 Laurenzi ..... ad Sotoc » Tà MITLAUS RASE PERS Re El DD CRISE RENTREE Re PAS AND Fasciolarié. :.: oc. 4 » GCHENSIS A ARR AE EREERS 1 25 HSUTAUUS RES ER EEAS 1 50 PEDPpH A et ER 4 25 AIDIGANS PPS SEE RS » 50 PETUVIANUS CR DRAP 4 25 MOUES LUS HALEINE » 50 Coquimbensis ............ 1 25 DUSLORES SCENE » 50 dealbatusseis ir ess » 5) ClOnEAUSEA ER NES » 50 TÉRUISSINUSE EEE SR MERE » 50 LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr) HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE Cette collection comprendra vingt-sept volumes in-8°, qui paraitront successive- ment et qui formeront une Histoire Naturelle complète de la France. — Nous donnons ci-après la nomenclature des diverses parties de l'ouvrage. Are PARTIE. De 3e Le 5° 17e 8° Les 19 volumes parus sont indiqués en caractères gras Généralités. Mammifères. 360 pages et 143 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 95. Oiseaux. 304 pages, 35 planches, dont 27 en couleurs et 144 figures dans le texte, br. 5 fr. 50, franco 6 fr. 10. Reptiles et Batraciens. 186 pages, 55 figures dans le texte, br. 2francs, franco 2 fr. 30. Poissons. Mollusques. Cephalopodes, Gastéropodes. 272 pages, 24 figures dans le texte, 18 planches, br. 4 francs, franco 4 fr. 40. Mollusques. Bivalve:. Tuniciers. Bryo- -zoaires. 256 pages, 15 figures dans le texte, 18 planches, br. 4 francs, franco 4 fr. A0. Goléoptères. 336 pages, 27 planches en couleurs, br. 6 fr. 50, franco “frs 407 Orthoptères. Névroptères. Hyménoptères. Hémiptères. 236 pages et 9 planches, . br. 3 francs, franco 3 fr. 35. Lépidoptères. 206 pages, 27 planches en couleurs, br. 5 francs, franco 5 fr. 45. Diptères. Aptères. Arachnides. 330 pages, 18 planches, 233 figures dans letexte,br.5francs, franco 5 fr. 50. 15° PARTIE. Acariens, 16° 17e 18° 19° 20 21° 292 23° 24° 24° 25° 26° bis Crustacés, Myriapodes. 248 pages, 18 planches, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 90. Vers. 248 pages, avec 203 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 90. Gœlentérés, Echinodermes, Proto- zoaires, etc. 390 pages, avec 187 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 4 francs. Plantes vasculaires (Nouvelle flore de - MM. Bonnier et de Layens). 2.145 figures, br. 4 fr. 50, franco 4 fr. 90. Mousses et Hépatiques (Nouvelle flore des Muscinées, par M. Douin). 1.288 figures, br. 5 francs, franco 5 fr. 40. Champignons (Nouvelle flore de MM. Costantin et Dufour). 3.842 figures, br.5 fr. 50, franco 6 francs. Lichens (Nouvelle flore de M. Boistel). 1.178 figures, br. 5 fr. 59, franco 5 fr. 90. Algues. : Géologie. Paléontologie. 379 pages, 27 planches et 600 figures, br. 6 francs, franco 6 fr. 60. Paléobotanique. 325 pages, 36 plan- ches et 412 figures dans le texte, br. 6 francs, franco 6 fr. 60, Minéralogie. 260 pages, avec 18 plan- ches en couleurs, br. 5 francs, franco 5 fr. 40. Technologie (Application des Sciences naturelles). Chaque volume cartonné toile anglaise : 0 fr. 79 en plus LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr') PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, ]1. RS - nice | USINE MODÈLE à Sad Grec n Pers PILRS. 1O©. rue du Erésor (IN) HISTOIRE NATURELLE -- ANATOMIE -- MICROGRAPHIE -- LIBRAIRIE ZLOOLOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE MAISON EMILE DEYROLIE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS RUE DU BAC, A VAPRUR A AUTEUIL, 9, 46; USINE PARIS RUE CHANEZ Les Catalogues suivants sont adressés gratis et franco sur demande instruments pour les recherches des objets d'histoire naturelle et leur classement eu collection. Pièces d’anatomie humaine et comparée, en matière élastique, staff et cire. Mammifères, prix à la pièce. 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Les heures de départ et d'arrivée sont fixée} comme suit : Aller : départ de Paris Saint-Lazare à 6 h. 1/2 dif matin. — Arrivée à Dieppe à 10h. 1/2. 10 heures de séjour au bord de‘la mer. ] Retour : départ de Dieppe à 8h. 1/2 du soir, = Arrivée à Paris Saint-Lazare, vers minuit et demie} oN DEMANDE | A ACHETER DES FOSSILES DES TERRAINS-PRIMAIRES (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) Espèces très communes par 100 ou 200 exemplaires et bien déterminée S ADRESSER : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALINTE 46, rue du Bac, PARIS ESSAI DE PALEOGÉOGRAPHIE Restauration des contours des mers anciennes EN FRANCE ET DANS LES PAYS VOISINS Application de géologie nouvelle et de géologie comparée. Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. L'atlas. — Un volume in-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du millio- nième : 1° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- étages et aux étages des ères mésozoïque et néozoïque; 2° toutes les restaurations anciennes, d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyell, Maillard, de Saporta, etc. L’atlas est en français et en latin. Le texte.—Un volume in-8° raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient Vexposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la méthode analytique permettant {a restauration rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte. Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément, Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, à 46, rue du Bac, Paris. 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Büllets d’aller et retour valables pendant un moi qre classe 12 fr. 15 ; 2e classe 52 fr. 15; 3e classe 41 fr. à MM. les voyageurs effectuant, de jour, la have entre Dieppe et Newhaven auront à payer une surta) de 5 francs par billet simple et de 10 francs par bill d'aller et retour en dre classe de 3 francs par bill simple et de 6 francs par billet d’aller et retour 2e classe. Départs de Paris Saint-Lazare Arrivées à | London-Bridge. Î 9 h. SO 7 h. 40! 10 h. 20 m. 1 h. soir Th. — Londres MNictoria- #2 A. ar h. 504 Départs de || London-Bridge. 10 h. matin 9h.s Londres Victorrateescve 10 h. — 8 bh. 50 Arrivées à Paris Saint-Lazare 6 h.40s Th.15! Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe vice-versa comportent des voitures de Axe et de 2e cl à couloir à W.-C. et toilette ainsi qu'un wagon-resf{ rant, ceux du servite de nuit comportent des voiturell couloir des trois classes ayeo W.-C: et toilette. La ture de {re classe à couloir des trains de nuit compo} des compartiments à couchettes (supplément de 5 & ail par place). Les couchettes peuvent être retenues a | vance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant] surtaxe de 1 franc par couchette. h. La compagnie de POuest envoie franco: sur demäi} affranchie, un bulletin spécial du service de Londres. he Pere. É MUS FR TX PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Rat HIT a Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction | SOMMAIRE du n° £31 du 15 février 1905 : | Le Héron cendré et la légende du phénix. P.-Hippolyte Boussac. — Les dermestes lar- 5 darius. Paul Noëz. — Minéraux nouveaux. P. Gaugert. — Sur la symétrie fréquente des groupes cristallins et des concrétions. Sraniscas MEUNIER. — Description de Coléoptères nouveaux. H. Borreau. — Chronique et Nouvelles. Henri Cour. — Académie des Sciences. — Livre nouveau. — Les cris des animaux essai lexicogra- phique : Dictionnaire des cris des animaux. Jacques Réçrs. — Offres et demandes. — Répertoire alphabétique des noms vulgaires et locaux des poissons d’eau douce de - France. À. Dacu, ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, | LES ABONNEMENTS PARTENT DU !‘ DE CHAQUE MOIS Brance ct AlSérie. .:. .... A0 fr » Housles autres pays et 42 fn à Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » Énix du numéro CHA hi NL Eten 50 Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux 41 BUREAUX DU JOURNAL 1 Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs N 46, RUE DU BAC, PARIS h TN RES D , = = Cent. ee MD Maison EMILE DÉVROLLE Partula faba. ..... HA ÉD UNSS ded » 50 0 Û Ant ILVAlIN EN ASE) PAS » 0 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes| = Me: . 4 hebensrs mens » 50 PARIS ns 46, Rue du Bac, 46 — PARIS I Reeveana sr tt 0e 1 95 ne Lavande Eee 1 25 Et Otaheitanatee rene » 50 nt. MBNartar A MARS 4 » V ENTEÉ nm CUAMENSIS RER ME ANSE 1) un AUTICOIODA SAR NN RES 1 50 : PE ni SDAICER ES CERN » 50 n: = iStramimnen A ROMANE 1 50 : 2 gibbat ee ANNEES » 50 F < 4 2 um Ca ta RENE » 15 ‘ ei VADIA 2 Et ANNE » 50 Provenant des Collections ec palli de eee » 50 Achatinella mustellina.. ..!........ » 50 APTER, & SAUTZIER Se biplicate Lt PE DATE ANCEVY, BR | — VUIDINAEE ER ER » 50 : 2 — Mighelsiana........ 4 25 — CaStan ea 0 PETER DS) En Vente chez — PLOAUC ASP TEA » 75 ? a ; — plicatas er ses » 50 5 w- F — Johnson FREE 1 25 LES FILS D EMILE DEYROLLE — VAT ADUIS EE PER » 50 — dÉCOrA RNA ES AUMEENNe » 50 CONCHYLIOLOGISTES — SPITZ ON AR NE RE 1 50 — pulcherrima ......., re ele) AG, rue du Bac, PARIS ua a 1 1 ; — COlOrAtA PAR ICE SIE » 50 Stenogyra calcarea. .. ....... 4. 5 » É Stenogyra Balstoni..,............... 10 » GASTEROPODES = CUNEUS PEER SE NRC 250 — décolatar Reset 2 50 . Pulmones ‘ SITOphia \proteus 2 2 » Bulimulus Chilensis................. 1 25 — collaris........ ob eCo Re 16) = Sinate la een 1 50 — RUÉOPIC US AE PCR » 75 — elongatar CFP ERA ASS) DE nas OCTO odeur 4 » A lleRnaUs AE CEE 4 50 — elegans (free 1 50 em anna ado nc UPS) Se Hi nens Reno Ne D Ho C'orona doit NN À 95 — martiniana Moon o ouioui 1 50: = Mérelictus Ne le 1 50 — intecrass er MANIERE 1 25 = Striatellatet var... ner 2 » = chrysalis De AA AS RD der AE 4 25 — torquata. PRET Re 2 50 OI ZEDrA CR TEE ER 4 50 NID LOLEUS Nr 5n EAN hr rie 2 » — arOUALA UN NE DAME 2 » Fri 2 marmoratar. CE EtS 1 95 TT. | decussatus. :.:..:. SA A D — ROSCA a aie 2 Te UT 2 50 nn DANS RRe A PAPA ES 4 50 = membielnas eee ee ne 2 50 — Guigouana ......... Rue SH) ere à RSAGTAVANa ER PE NC EE RREERE À T5 Périderistalapaster 20277 4 » _ SPACIUS 2 TAN RP L 4 » TT Martima....1........ 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DS) — borneensis DÉCO ST OU S Colümna flammes teen 3 50 ni ASCIAUS RARE NON tn 2 25 — speciosus DE PANNE Cylindrella irrorata . 12... A 50 = BlaMTANUS EM Et ee 4 y» = Schmithi A SR à — Camoensrs ren 1 » | Megaspira elatior..-............... 3 )» — DreviS LL RUNESRRE — VAN CRAN ERP RENE 1h} Glessula intense PRE PARC rE EE » Tà Far validus ............... LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr) OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT Histoire Naturelle de la France of ANIMAUX FOSSILES Invertébrés et Vertébrés (PALÉONTOLOGIE) Par P.-H. FRITEL RARE au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris | volume de 379 pages, avec 27 planches hors texte et 600 dessins dans le texte formant un total de 869 figures Prix : broché, 6 fr; franco, 6 fr. GO; cartonné, 0 fr. 75 en plus 24° BIS PARTIE PLANTES FOSSILES (PALÉOBOTANIQUE) Par P.-H. FRITEL Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris À volume in-8° de 325 pages, avec 36 planches hors texte et 412 fiqures dans le texte formant un total de 546 figures Prix : broché, 6 fr.; franco, 6 fr. 60; cartonné, 0 fr. 75 en plus Les deux volumes Paléontologie et Paléobotanique (24° partie et 24° bis partie de l'Histoire naturelle de. la France) forment l’histoire des fossiles de France. Prix: brochés, les deux, 12 francs, franco, 42 fr. 85 ; et cartonnés, = fr. 50 en sus pour les deux volumes. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, P ARIS (7° Arr!) ( Î | | USINE MODÈLE | PARIS. 1O, rue du Trésor (IV) à Saint-Maur (Seine) SR ASS 2 EL POS PRE TETE ER TERTRRETN TRE PERRET ne PERIRERTESTETETE LOT MNT NME UNE ETR EU 7 Ex sue TE CRIBSHABER & cel] AMATEURS PHOTOGR ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ « PLAQUES LES PA HISTOIRE NATURELLE -- ANATOMIE -- MICROGRAPHIE — LIBRAIRIE ZOOLOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE MAISON EMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS 46, RUE DU BAC, PARIS USINE A VAPEUR A AUTEUIL, 9, RUE CHANEZ Les Catalogues suivants sont adressés gratis et franco sur demande instruments pour les recherches des objets d'histoire naturelle et leur classement en collection. Pièces d’anatomie humaine et comparée, en matière élastique, staff et cire. Mammifères, prix à la pièce. Oiseaux, prix à la pièce. Reptiles et poissons, prix à la pièce. Coléoptères d’Europe, prix à la pièce. Coléoptères exotiques prix à la pièce. Papillons d’Europe, pièce. Papillons exotiques, prix à la pièce. 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MAISON ÉMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS 46, RUE DU BAC, PARIS - ESSAI DE PALEOGÉOGRAPHI Restauration des contours des mers anciennes EN FRANCÉ ET DANS LES PAYS VOISINS Application de géologie nouvelle et de géologie comparée. Par F, Canu, membre de la Société de géologie de France. L'atlas. — Un volume in-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du5 millio- nième : 4° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- étages et aux étages des ères mésozoique et néozoique; 2e toutes les restaurations anciennes, d'après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyell, Maillard, de Saporta, etc. L'atlas est en français et en latin. Le texte.— Un volume in-8° raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient Vexposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la méthode analytique permettant ja restauralion rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte. Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément. Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. MOBILIER ET MATÉRIEL | CATALOGUE GRATIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE 46, rue du Bac, 46 CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FLACONS A BOUCHONS, ETC, DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE S'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT le kilogramme 14 fr. 50 le 1/2 kilogramme 8 fr. les 250 grammes 4 fr. 50 EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILEDEYROLLE, NATURALISTES AG, rue du Bac, Paris PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 11 PIE a La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest ol nise tous les dimanches jusqu'à fin de septembre trains de plaisir à marche rapide de PARI DIEPPE, prenant et laissant des voyageurs Asnières. Ë Le prix de ces billets aller et retour est fixe 6 francs en 3° classe — 9 francs en 2e classe. {| Les ‘heures de départ et d'arrivée sont fix comme suit : \ Aller : départ de Paris Saint-Lazare à 6 h. 1 matin. — Arrivée à Dieppe à 10 h. 1/2. 10 heures de séjour au bord de la mer. Retour : départ de Dieppe à 8h. 1/2 du soin Arrivée à Paris Saint-Lazare, vers minuit et der ON DEMANDE A ACHETER . | DES FOSSILES DES TERRAINS PRIMAI | (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE). Espèces très communes par 100 ou 200 exemplaires et bien déterminé | S'ADRESSER : - LES FILS D'ÉMILE DEYROLEE, ATURALINE 46, rue du Bac, PARIS 1 CHEMINS DE FER DE L'OUEST Paris à Londres (Wiâ Rouen, Dieppe et Newhaven) par la gare Saint-Lazare. Services rapides de jour et de nuit tous les jours (dimanches et fêtes compris) et toute l’année, M ‘Trajet de jour en 8 h. 1/2 (1°e et 2e classe seulemeï] GRANDE ÉCONOMIE 1 Billets simples, valables pendant 1 jours : 1re cla 43 fr. 25 ; 2e classe 32 francs ; 3e classe 23/fr. 25. M Billets d’aller et retour valables pendant un moil Are classe 12 fr. 15 ; 2c classe 52 fr. 15; 3e classe 41 fra] MM. les voyageurs effectuant, de jour, la trave entre Dieppe et Newhaven auront à payer une sur de 5 francs par billet simple et de 10 francs par d'aller et retour en 1e classe de 3 francs parbil simple et de 6 francs par billet d'aller et reto L 2e classe. | Départs de Paris Saint-Lazare 10 h. 20 m. Arrivées à | London-Bridge. h.soir Londres | Wictoria tree ne ire. Départs de || London-Bridge. 10 h. matin Londres || Victoria ....... j h. — Arrivées à Paris Saint-Lazare 6 h. 40: Les trains du service de jour entre Paris et Diep) vice-versa comportent des voitures de Are et de 28] à couloir à W.-C. et toilette ainsi qu'un wagon-rés rant, ceux du service de nuit comportent des voiti couloir des trois classes aveo W.-C. et toilette. 1 ture de 1re classe à couloir des trains de nuit co des compartiments à couchettes (supplément de 5 par place). Les couchettes peuvent étre retenue vance aux gares de Paris et de Dieppe moyennanl) surtaxe de À franc par couchette, | La compagnie de l'Ouest envoie franco. sur. demi} affranchie, un bulletin spécial du service. demR Londres. % Série. — N° 432 à 5 MARS 1905 ‘1 E : : | PARAISSANT LE 1% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS 12 ES S Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction 1! — SOMMAIRE du n° 432 du 1° mars 1905 : 4 l me Observations sur le mode de formation des fers météoriques. STAnISLAS MEUNIER. — | Chronique et Nouvelles. Henri Courin. — Mœurs et métamorphoses de l’Exorista 16 : Aristella Rondoni : Diptère du groupe des- Tachinaires. Capitaine XamBeu. — La Pré- s| histoire en France. Dr Étienne Devrorze. — Description de Coléoptères nouveaux. à H. Borreau. — Les cris des animaux essai lexicographique : Dictionnaire des cris A | : Liu a des animaux, Jacques RéGis. — Académie des Sciences. — Genera analytique illustré ler 3 des -Coléoptères de France. Constant Hourserr. dE pes. 5,01 ABONNEMENT ANNUEL n'É SF RENUU £ 11N Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, tr : RS à Al re LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°” DE CHAQUE MOIS qu tt | France et Algérie . Afro | Housiles autres Days: . .... dir à 4 Pays compris dans l'Union postale. . , . 41 » Pnidu numéro ele. 0e 00 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 30 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS pda us. 1 î De BTE SE EP CRT EEE ST LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes COQ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Maison ÉMILE DEYROLLE PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS VENTE Provenant des Collections ANCEY, BRAZIER & SAUZIER En Vente chez CONCHYLIOLOGISTES A6, rue du Bac, PARIS GASTÉROPODES Cyclophorus Schrammi..,.......... _ QUE ON AA UOS AS ENS a VOUS AE IAR PAU k = Menkeanus. ... ....... = INVOlVUIUS EAP EE See — AQU la AAA MENNAES = punctatus.......1...1... == MexiCcanus ie Lee - annulatus at er nee = Dehaïstandis. Mere — HU PER EEE — Guimaracensis . ....... Leptopoma sericatum ............... = SONMOS OMAN PE PAT EEE — fuleurans......... NE 2, MitreumEne oran — balophilum:Pe AE — PÉLDIER UNE PE EPP ARMES 2 Doro ne A NAN Megalomastoma cylindraceum. ....... — bicolore _ UNS UE SPAIN EU — CORTE EN RENE — seminudum. . 1... — APTE VER EAP Choanopoma majusculum ........... = Er anu nn = finbriatulunn ae MMS En bilabiatume pee Chondropoma pictum.::....1...... — ODESUMEMAMAAEN NEC ns CHENE MEN AME TUE — dentata ner Cyclostoma carinatum UNICArINATUNNN EE EN CUES ASDERUM NN XAUNOChIUS AMEN ENNEN ILLES Pulmones 3 » | Oyclostoma Madagascariensis ........ 2 » 2 50; — Barclayana #0 DS) 2 50 — VALLA LUN TN ER RS DAOË) 2 » — COStTU LA LUN ANNE MEME 1 25 4 50 — SOWCLDYA MM EENNNPEEE 4 50 2» — UNICOÏO re: net » 50 1 50 — Deénansi teens D » 4 » — SpECtabi les Are ENeRs 2 25 1 25 — Cuvierrianumi 0 LEUR 5 y» 1 50 — Délai eee es 2 » 1 50 — Kreplini ea 1015 CSI — DicarinatuntetenMEnEeeRnr 10) 1 50 — tICaTINatUnN RE 2 y» 9 50 — Michaud enr LnENs 2 » EU = OCCIUSUS TPE TUE LS) 9» | Otopoma naticoïdes..:. 000.0 3 50 1 PÉelicmalpictan Eee RIRES » 35 1 95 = Sasraana 21e ANEr PEN) 9 95 EE ANA UM EAN EEE 1 » 2 » — SUPrATASCIA A AMAR GS) 4 50 — SAGE AS PNR A en 425 1 95 a platyChilas ARMES NE EU 1 2 50 — (ROPICAS. LA MATIERE » 15 2 » — CUS SIN NE ERA L 25 4 50 _ LeCHLONMIS NE RER Al) 4 50 — OCCUL ANA ASE RATE RARE » 50 2 50 — MaUSer ee AAA L » 1 50 — SUDMAP SIN AA 0 NANTES 1 25 AUS DURE Moquiniana .......:......: 1 25 RS = (Oise bin eee CAEN) 1 25 — CARACONA TE 7 NES L » A » —ANISUDUNEUTCULA A2 LMP 1925 1 » — CUMART A CACEReN AE 1 50 DE) —— pulChenTonar. AMEN N 1 50 2H) Ceresisalleana MER M ENERLEEEERr 10 » 1 50 | 'Trochatella reeina he .ne. A CP a) 1 50 CGéphalopodes Areonauta arso Let Hians Gladius de Loligo vulgaris... ...... Sepion de Sepia officinalis ..... ... : Spirula Peronii|. AA een Nautilus Pompilius "te "CFE eee umbilicatus Ses. Ptéropodes Hyalea tridentata S10buloS A EE RP ATEN ERA quadridentata Hyalealuncinata tete nee longi'ostris FLE Ka ee Pate RER Cleodora compressa............1.. lanceolatas ares Cuvieria columnella Balantium australe Creseis acicula DOOIDIO OI ICI EDIT) ennnen so nnrnrssse Creseis spinifera!: virgula striata ÉLOCHAONMISE PE ERP RRR Le ventricosa Chelitropis minor Hétéropodes Janthina rachis A/R rotundata pallida Montrouzieri SlOboS ares CAN CUS ARE PERSAN exigua nitens Janthina planospira umbilicata Recluzia Rollandi Calcarella Spinosa, APM NEEES Atlanta Kerandreni Peronii ct 1 MIICLEIIŒUUTE TS ENS \ Gastéropodes Murex-aduncus Nec Troscheli affinis DEMI ONS AMENER PERS orne MICTOPRIALUS EP PATTERNS MON ACAUS ES ER PETER DOSSIERS AN AMEL RE EMEA RREREE HIPIeRUS ER EEE RAA (SONUIUS AE RE ETEE ES LORRENACEUS RME ERA PIN AUS FER ECRIRE o MOT ARTE ANT RUE MÉRAORENE aCanthopterus eee . HAlCAUUS AR) PARA A AR AEE Oxyacanthe NES Jcodob CMANSINALUS Le Le CEE HICOlODAES SRE OEM PORN LE ERIC RRERNE Do Hess A abe AN die 6 » & » 2 » 1 50 8 » 15 » 1 50 4 » 1 » A » » 15 4 » 4 » » 60 » 60 1 » » 60 AP) » 65 1 50 1 » » 15 1 1» » 60 qe) » 60 » 60 » 60 » 60 » 60 » 50 2 50 DE) 4 » » 15 2 50 6215) » 15 » 60 1 50 » 75 2 50 1 25 D) 1 50 » 50 4 50 k » HOT) 1 50 2 » 2 50 3 » 3 50 3 » 5 » 20h) 3 » D) & » 3 » 5 » 10 » 5 » 3 » 4 3 )» 2 50 Z » 10 » 2 » D Po É a a OI d'A dE A ER Gé SEA SEE SAR Er LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr') VIENT DE PARAITRE .: Histoire Naturelle de la France 14 PARTIE ARAIGNÉE Par ILOUIS PILANET Membre de la Société Entomologique de France nn Spécimen des planches. 4 volume in-80 de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant un total de 372 figures. Prix: broché, 5 francs; franco, 5 fr. 50. Cartonné, 0 fr. '75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 312 figures, toutes dessinées par l'auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. À, Epeira marmorea ©, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var. Scula- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris Q, 20 %. — 3. Epeira carbonaria Q, 15%,5. — 4. Epeira 2 sclopetaria ®, 19 %. — 5. Epeira cornuta Q, 20 %. — 6. Epeira BORNERS) adianta ©, 9%. — 7. Epeira adiant , 11%, — 8. Epeira Le 0 diodia ©, 4 A 9. ne ro # F. 46, rue du Bac, PARIS, ti EST TORRES E CRIESHABER @ Ce] AMATEURS PHOTOGRAPHES | ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ AS DETRÈPLE" CHEMINS DE FER DE L'OUEST - PARIS. 1O©. rue du Trésor (IV USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) HISTOIRE NATURELLE -- ANATOMIE -- LES ZOOLOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE MAISON EMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS ‘46, RUE DU BAC, PARIS USINE À VAPEUR A AUTEUIL, 9, RUE CHANEZ Les Catalogues suivants sont adressés gratis et franco sur demande instruments pour les recherches des objets d'histoire. naturelle et leur classement en collection. Pièces d’anatomie humaine et comparée, en matière élastique, staff et cire. Mammifères, prix à la pièce. Oiseaux, prix à la pièce. Reptiles et poissons, prix à la pièce. Coléoptères d’Europe, prix à la pièce. Coléoptères exotiques prix à la pièce. Papillons d’Europe, prix à la pièce. : ; Papillons exotiques, pièce. Coquilles, prix à la pièce. 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MICROGRAPHIE = LIBRAIRIE | gnement supérieur. ; MAISON EMILE DEYROILILE | LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS 46, RUE DU BAC, PARIS ESSAI DE PALÉOGÉOGRAPHIE Restauration des contours des mers anciennes EN FRANCE ET DANS LES PAYS VOISINS Application de géologie nouvelle et de géologie comparée. Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. L'atlas. — Un volume in-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du5 millio- nième : 4° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- étages et aux étages des ères mésozoïque et néozoïque; 20 toutes les restaurations anciennes, d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyeïl, Maillard, de Saporta, etc. L’atlas est en francais et en latin. Le texte.— Un volume in-8° raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient Vexposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la méthode analytique permettant ja restauration rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte, Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément, Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FLACONS A BOUCHONS, ETC, MOBILIER ET MATÉRIEL SCO LAIRES S’'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT CATALOGUE GRATIS le kilogramme 4% fr. 50 È le 1/2 kilogramme 8 fr. LES FILS D'EMILE DEYROLLE les 250 grammes % fr. 50 46, rue du Bac, 46 PARIS EN VENTE CHEZ , LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES AG, rue du Bac, Paris DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE a Compagnie des chemins de fer de l'Ouest nise tous les dimanches jusqu'à fin de septembre trains de plaisir à marche rapide de PARIS DIEPPE, prenant et laissant des voyageur Asnières. - Le prix de ces billets aller.et retour est fix 6 francs en 3e classe — 9 francs en 2e classe. Les heures de départ et d'arrivée sont fixé comine suit : Aller : départ de Paris Saint-Lazare à 6 h. 1/2 matin.— Arrivée à Dieppe à 10 h. 1/2. 10 heures de séjour au bord de la mer. Retour : départ de Dieppe à 8h. 1/2 du soir. Arrivée à Paris Saint-Lazare, vers minuit et demif#> ON DEMANDE A ACHETER DES FOSSILES DES TERRAINS PRIMAIRE (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) MP, Espèces très communes | par 100 ou 200 exemplaires et bien déterminé S ADRESSER : LES FILS D'ÉMILE DAVROLEE, NATURAL 46, rue du Bac, PARIS | CHEMINS DE FER DE L'OUEST PARIS A LONDRES (Viä Rouen, Dieppe et Newhaven) par la gare Saint-Lazare. Services rapides de jour et de nuit tous les jours (dimanches et fêtes compris) et toute l’année. Trajet de jour en 8 h. 1/2 (1*e et 2e classe seulemef Billets simples, valables pendant 1 jours : ire claëih | GRANDE ÉCONOMIE 1 | | 48 fr. 25; 2e classe 35 francs ; 3e classe 23 fr. 25. | Billets d’aller et retour valables pendant un moi} q£e classe 82 fr. 15; 2e classe 58 fr. 75; 3e classe 41 fra}, Départs de Paris Saint-Lazare 10h.20 m. 9h. 30h Arrivées à | London-Bridge. Th.soir 7 h.30m Londres Î| Victoria. ......…. Th. — 7h.30) Départs de || London-Bridge. 10 h. matin 9h Londres NACIOTAN RENE 10h. — 9h.10S Arrivées à Paris Saint-Lazare 6 h.40s. Al Th. 5m Les trains du service de jour entre Paris et Diepp vice-versa comportent des voitures de 1re et de2e cla couloir avec W.-C. et toilette ainsi qu’un wagon-re rant, ceux du service de nuit comportent des voitures couloir des trois classes avec W.-C. et toilette. La ture de dre classe à couloir des trains de nuit compo} des compartiments à couchettes (supplément de 5 frame par place). Les couchettes peuvent être retenues 244 yance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant surtaxe de À franc par couchette, 4 La compagnie de l’Ouest envoie franco, sur dem affranchie un bulletin spécial du service de R Londres. ‘ _ PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 17 MARS 1905 vi li il PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS nil ï FE Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction (RATÉ - 7 > SOMMAIRE du n° 233 du 13 mars 1905 : 4 |. # ! : Le genre Artenucia et les genres des Hyponomeutinæ. P. CurËTiEN. — Catalogue som- -f maire de la collection de géologie expérimentale exposée au Muséum d'histoire natu- relle de Paris. Sranrscas Meunier. — Chroniqueet Nouvelles. Henri CouriN. — Descrip- tion d'un Coléoptère nouveau. H. Borreau. — La Préhistoire en France. Dr Etienne DEYRoLLE. — Académie des Sciences. — Congrès international de botanique de Vienne. — Sfation entomologique annexée au laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences de Rennes. C. HouLsert. — Lies cris des animaux, essai lexicographique : Dictionnaire des cris des animaux. Jacques Récis. — Bibliographie. — Génera ana- lytique illustré des Coléoptères de France. Constant HourserrT. ABONNEMENT ANNUEL Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, : LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS L nee ct lbérie 4. 0. AO fr. » | Nous les auiresipays ee Le 12) fps 1 ’ays compris dans l'Union postale, . . . 11 » PTS du NUMÉL ORNE PSN RNA] 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction eb l'Administration aux .. BUREAUX DU JOURNAL È Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Eu Ë y Pleurotoma tornata .., ..... ne Maison EMILE DEYROLLE de = funiouatas 7) D OMR 4 et Ent no — abredati uit. RS LES FILS D ÉMILE Û EYROLLE, Naturalistes | =. api à A » — LASCIANS RE EU 1:50 PARIS = 46, Rue du Bac, AG — PARIS — mMaculosa... 4... 1 50 — mitnœæformis ........ v0 A0 | — flavidula 11%. 1250 HPusionella nifate su ne 2 50 VENTE [Triton cynocephalum ..........,... t ES. ISTHENS ISA APM R ONE RU DÉ : 2 OO UM At ARE 2 » ï 2 UUSTONMIS 0e MEN Tes 150 ‘ | à MTIDUS Re Re À 50 - : LT — ‘clandestinum. 4, 0 4 » 2 métueus PI AE HAN Provenant des Collections ee aquatilis .....,.. MAO Me 4 25 2. \olathretusrersc 00e 1 75 : à i —_ipiledres SU EE Ve 4 50 ANCEY, BRAZIER & SAUZIBR ce À ? = ODONAlENELEe ne CRUE 3 1 = ULEMOLA SN TERRES A NAN — tuberosus...... NT VE Fr ICO OTTUS ES I Et 2 9 En Vente chez — tuberculatm ..... LEA NEIE IRON D 19 y ee ADO ER ME ee 2 » LES FILS D EMILE DEYROLLE mn. tiTanquebariCuns 0 1 50 = QUndatUMeN Eee Rene 1 50 CONCHYLIOLOGISTES TO lCATIU NE SD EE REX ge) A IGUIaCeUMI AN EAN Eee 1 50 ; S er SG CI UN RENE 1 » A6, rue du Bac, PARI . PE SGa Der RCI 1 25 - — chlorostomum.......... 1 95 TUEUR A DURER DT Fusus pulchellus 4.0, LE HIDE 2 AUTEUS a AE ARR » ÿ ; ie lamellosus ........... are 450 GASTEROPODES HP antiques 2e Re 4 50 Ë NE : Es COTONAUUS A NTIUE AS AN PEAR 1 » — Sstriatus ......... 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Epeira cornuta ©, 20 %. — 6. Epeira adianta ©", 9 %X. — 1. Epeira adianta Q, 11 %. — 8. Epeira diodia , À %. — 9. Epeira diodia Q, 6%: 1 volume in-8o de 330 pages, avec 48 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant un total de 372 figures. Prix: broché, 5 francs; franco, 5 fr. 50. Cartonné, O fr. '75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Hisloire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 372 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE ÉDITEURS, 46, rue du Bac, PARIS, 7° HISTOIRE NATURELLE -- ANATOMIE — NICROGRAPHIE- LIBRAIRIE. | "#2 ren pe monmn) ZOOLOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE TARA MAISON EMILE DEYROLL.E LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SU 46, RUE DU BAC, PARIS- D USINE A VAPEUR A AUTEUIL, 9, RUE CHANE Les Catalogues suivants sont adressés gratis et franco sur demande instruments pour les recherches des objets d'histoire naturelle et leur classement en collection. a Pièces d’anatomie humaine et comparée, én matière élastique, staff et cire. Mammifères, prix à la pièce. Oiseaux, prix à la pièce. Reptiles et poissons, prix à la pièce. Coléoptères d°’Europe,prix à la pièce. Coléoptères exotiques prix à la pièce. on Papillons d’Europe, prix à la pièce. ANS AS Papillons exotiques, prix à la pièce. is Coqduiïilles, prix à la pièce. Fossiles, prix à la pièce. Minéraux, prix à la pièce. * Collections d'histoire nmatu- relle pour l’enseignement primaire, l’enseignement secondaire et l’ensei- Livres d'histoire naturelle. -- Microscopes, Microtomes, |. ÿ AE Préparations microscopiques, "instruments pour la Micrographie, : Meubles pour le rangement des .col- lections d'histoire naturelle. : \ Installations complètes de mu- : .-sées'et-cabinets d'histoire naturelle. Tableaux d’histoire naturelle, collés sur toile avec bâton hautet bas, mesurant 12,20 X 0,90, destinés à l’enseiënement secondaire. Mobilier. et Matériel d’ensei- gnement. : ARS Musée scolaire pour leçons de choses comprenant 700 échantillons en nature, 3,000 dessins coloriés. Tableaux et Cabinets de, Phye° sique. |. ï RIESHABER & cel] ANATEURS PHOTO PARIS, 1O, rue du Trésor (IV) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ ne in Gain) > SES AS DE TRÈTLE” nise tous les dimanches jusqu'à fin de septembre trains, de plaisir à marche rapide de PARIS DIEPPE, prenant et laissant des voyageurs Asnières. À . Le prix de ces billets aller. et-retour est fix °6 francs en 3e classe — 9 francs en 2e classe. :‘Les heures de départ’ et d comme suit : CCESSEURS matin. — Arrivée à Dieppe à 10 h. 1/2. Arrivée à Paris Saint-Lazare, vers minuit et den | ON DEMANDE! FOSSILESDES TERRAINS PRIMARÉS par 100 ou 200 exemplaires et bien déterminée snement supérieur. : MAISON EMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS 46, RUE DU BAC, PARIS ( ESSAI DE PALÉOGÉOGRAPHIE) cms mr m vous Restauration des contours des mers anciennes ie EN FRANCE ET DANS LES PAYS VOISINS Application de géologie nouvelle et de géologie comparée. Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. RAA L’atias. — Un volume in-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du millio- nième : 4° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- étages et aux étages des ères mésozoique et néozoïque; 2° toutes les restaurations anciennes, d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyell, Maillard, de Saporta, etc. L’atlas est en francais et en latin. Le texte.— Un volume in-8° raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient Vexposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la-méthode analytique permettant ja restauration rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte. Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément, Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. é CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE MATURATEURS, FLACONS A BOUCHONS, ETC, | DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE S'EMPLOYANT A CHAUD : PRIX DU CIMENT -LUT le kilosramme ‘MZ "fr. 50 le 1/2’kilogramme : 8 fr. les 250 grammes 4 fr. 50 MOBILIER | ET MATÉRIEL À SCOLAIRES | CATALOGUE GRATIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE À A6, rue du Bac, 46 l: PARIS EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES 46. rue du Bac, Paris PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 11 LES BIS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURAL GX par la gare Saint-Lazare. fure de dre classe à couloir des trains de nuit cor : des compartiments à couchettes (supplément de 5 vance-aux gares de Paris et de Dieppe moyen J R | a Compagnie des chemins de fer de l'Ouest p) arrivée sont fixé q Aller : départ de Paris Saint-Lazare à 6 h. 1/2M 10.heures de séjour au bord de la mer. . 4 Retour : départ de Dieppe à 8h. 1/2 du soirs A ACHETER DES (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) | En ‘4 Espèces très communes S'ADRESSER : ji 46, rue du Bac, PARIS PARIS A LONDRES (Viâ Rouen, Dieppe et Newhaven) Services rapides de jour et de nuit tous les Jours (dimanches et fêtes compris) et toute l’année. ‘[rajet de jour en 8 h. 1/2 (1°e et 2e classe seulemel] GRANDE ÉCONOMIE Billets simples, valables pendant 1 jours : {re class 48 fr.-25 ; 2e classe 35 francs ; 3° classe 23 fr. 25. Biliets d’aller et retour valables pendant un m@ re classe 82 fr. 75 ; 2e classe 58 fr, 15; 3e classe 41 Départs de Paris Saint-Lazare 10 h. 20 m. 9 ha 30 Arrivées à | London-Bridge. Th.soir 7h30 Londres | Victoria. ...... Th. — 1 h. 307 London-Bridge. 10h.matin 9h Victoria AREAS 101 _ 9 Départs de nee 6h.40s Th: Londres e Arrivées à Paris Saint-Lazare Les trains du service de jour entre Paris et D vice-versa comportent des voitures de 17e et de26c couloir avec W.-C. et toilette ainsi qu’un wagon -rant, ceux du service de nuit comportent des y couloir des trois classes avec W.-C. et toilette. La | par place). Les couchettes peuvent être retenues surtaxe de 1 franc par couchette, l La compagnie de l’Ouest envoie franco, sur affranchie un bulletin spécial du service de Londres. æ r { AVRIL 1905 PARAISSANT LE 14% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SONNIAERE du n° 234% du A avril 1903 3: F Les Crabes fossiles de France, Décapodes Brachyures. P.-H. Frirer. — Notes sur la For- ficule de Lesne, Forficula Lesnei Finot. Louis Praner. — La Préhistoire en France. Dr Etienne Deyrorre. — Chronique et Nouvelles. Henri Courix. — Influence de ‘la température sur la distribution géographique de Colias Palæno L. — Au temps d'Ho- : À mère, l'histoire naturelle et ses applications. A. DAGuiv. — Académie des Sciences. ni : Sosa El ABONNEMENT ANN:EL 1 : Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, d LES ABONNEMENTS PARTENT OU ll‘ DE CHAQUE MOIS ju ES LÉAS RRESE 5 ; EE rie un. . AO0'fr »7 4 Jousies autres pays 2 . : :. 42 fr » “|ays compris dans l'Union postale. . . . 411 » REC eNUMÉr Or Er 0 50 | Pour changement d'adresse, joindre 9 fr. 50 c. à la dernière bande, BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DÉYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS D" 20, LL de D'AN PP Frs RTE ERS PO 2 LE RENE PNR TERRES Te Maison ÉMILE DEFROLLE je LES FILS D'ÉFILE DEYROLLE, Hahraïatel 2 AMIS UA EEE TERRE PARIS — 46, Rue du Bac, A6. — PARIS = SUDSPINOSA ee ere » 35. Eburnea canaliculata........ Rte 1225) 7 CEVlANICA EEE NES L » areola ta NES ER VENTE a à JAPONICA rer FE ee = ceylanicas, PR 2 50 4 PUTpUrA SPINOSa ee 1 » . a taANCONNA Re Pr ere 125 à Provenant des Collections ee . — buffo ne, LISE VERRE » 50 ANCEY, BRAZIER, & SAUZIER) a mes oo à _ PETSIC A: RENE RER 9: 50 & — aperta ..... Robes venv does 1 50 À — Néemaostomar AN Eee » 15 En Vente chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE | - à —= haustrum ... DO EE 05 Do 0 1 50 CONCHYLIOLOGISTES — MancInella PA RSRsRerS 1 95 ; — CAN AlICU ALAN" » 35 — COlUMELANIS EEE AP APRES L >» 46, rue du Bac, PARIS — RU STI CAMES MCE RP Ant 1 50 — bitubercularis. RS) — delttoïea 2 mes 1 25 = atromarginata......... PPS) 0) “4 — DEXTIILOS ARR EP AR ETES 1 25 À — Melon es AS RER Re 1 50. GASTÉROPODES — fiscella. . MNT MESURE Mt DT. — BUOlPh PE Re 1 50 — CANOSA EST MS 05) Pulmones = SUCCINCtA EE REED) \ — CROCOLATA A RP PRE DER) ‘à Gastéropodes Nasa OSole a ee RS » 50 NO EE Do ee nomma names ot ASE US D à =; gibbosula D A Mn e Rire à » 50 == NELIOIAE A EPP EE 4 25 $ re CM ER Re » 35 — luteostomar ee tre » 15 — POrCatumi en 2 ds » Fa SR 1 50 = NAPIlOSar re ee Re À » — (UMUIOS a RE EE ee 1 25 IS EMINALUM... eee DE ETE NE ee 0 » 15 | Ricinula modus. RÉPARER » 75 Re ee à on fee pe CNE » 60 lRicinula Todostomus.......... 1 25 RS de sen Le olivacea. 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LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr:) _ VIENT DE PARAITRE : Ehstore Naturelle dé 14 France 14 PARTIE ARAIG Par LOUIS PLANET Membre de la Société Entomologique de France ra Spécimen des planches. 8 2 9 1, Epeira marmorea 9, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var. Scala- ris ®, 20 %. — 3. Epeira carbonaria Q, 15%,5. — 4. ÆEpeira sclopetaria Q®, 19 %. — 5. Epeira cornula 9, 20 %. — 6. Epeira adianta ©", 9%. — 1. Epeira adianta Q®, 1%. — 8. Epeira diodia ©*, 4 %X. — 9. Epeira diodia ©, 6 %. 4 volume in-80 de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant un total de 372 figures. Prix : broché, 5 francs ; franco, 5 fr. 50. Cartonné, O f».'75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle dela France aura pour heureux ré- sultat d’engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses pelites bêtes que sont les Araignées ; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 372 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ÉDITEURS, 46, rue du Bac, PARIS, 7° E. GRIESHABER & C°|| AMATEURS PHOTOGRAPHES! 7 ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ HAE, AS DE TRÈTLEN DS PAPIERS CHEMINS DE FER DE L'OUEST PARIS, 1©. rue du Trésor (IV) USINE MODÈLE à Saint-Ma LES RS Een As NÉE ORPI RER HISTOIRE NATURELLE -- HICROGRAPHIE -- LIBRAIRIE | ZOOLOGIE, BOTANIQUE, GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE MAISON EMILE DEYROLLIE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS : 46, RUE DU BAC, PARIS USINE A VAPEUR A AUTEUIL, 9, RUE ile D esee Compagnie des chemins de fer de l'Ouest org nise tous les dimanches jusqu'à fin de septembre ds trains de plaisir à marche rapide de PARISA DIEPPE, prenant et laissant des voyageurs Asnières. Re | Le prix de ces billets aller et retour est fixé 6 francs en 3° classe — 9 francs en 2e classe. Les heures de départ et d'arrivée sont fixée comme suit : s 5 l Aller : départ de Paris Saint-Lazare à 6 h. 1/2 © matin. — Arrivée à Dieppe à 10 h. 1/2. 10 heures de séjour au bord de la mer. CHANEZ Les Catalogues suivants sont adressés gratis et franco sur demande les recherches , Livres d'histoire naturelle. imstruments pour des objets d'histoire naturelle et leur classement en collection. Pièces d’anatomie humaine et comparée, en matière élastique, staff et cire. Mammifères, prix à la pièce. Oiseaux, prix à la pièce. Reptiles et poissons, prix à la pièce. Coléoptères d’Europe, prix à la pièce. Coléoptères exotiques prix à la pièce. Papillons d’Europe, prix à la pièce. Papillons exotiques, prix à la pièce. Coquilles, prix à la pièce. Fossiles. prix à la pièce. Minéraux, prix à la pièce. Collections d’histoire natu- relle pour l’enseignement primaire, Ricroscopes, Microtomes, Préparations microscopiques, instruments pour la Miicrographie, Meubles pour ie rangement des col- lections d'histoire naturelle. Installations complètes de mu- sées et cabinets d'histoire naturelle, WMableaux d’histoire maturelle, collés sur toile avec bâtan haut et bas, mesurant 4,20 X 0,90, destinés à l’enseignement secondaire. Riobilier et Matériel d’ensei- _snement., Musée scolaire pour lecons de choses comprenant 700 échantillons en nature, 3,000 dessins coloriés. Kableaux et Cabinets de Phy- Arrivée à Paris Saint-Lazare, vers minuit et demi ON DEMANDE: FOSSILES DES TERRAINS PRINAIRE Retour : départ de Dieppe à 8h. 1/2 du soir. + À A ACHETER DES = \ À| | 1 me ire (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) = S'ADRESSER : l’enseignement secondaire et l'ensei- sique gnement supérieur. MAISON ÉMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES, SUCCESSEURS 46, RUE DU BAC, PARIS 1! D ESSAI DE PALEOGÉOGRAPHIE) cn sn o cour Restauration des contours des mers anciennes | | EN FRANCE ET DANS LES PAYS VOISINS : | Application de géologie nouvelle et de géologie comparée. PARIS A LONDRES Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. : L'atlas. — Un volume in-4° raisin de 36 cartes en noir donne à l'échelle unique dus millio- nième : 4° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- étages et aux étages des ères mésozoïque et néozoïque; 2% toutes les restaurations anciennes, d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyell, Maillard, . de Saporta, etc. L’atlas est en français et en latin. Le texte. —Un volume in-8 raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient Vexposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la méthode analytique permettant la restauration rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte. Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément. Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. LES FILS D'ÉMILE DAYROLLE, NATURALISTE] 46, rue du Bac, PARIS | (Viâ Rouen, Diepperet Newhaven) par la gare Saïnt-Lazare. Services rapides de jour et de nuit tous les jours (dimanches et fêtes compris) et toute l’année, ‘[rajet de jour en 8 h. 1/2 (1'e et 2e classe seulement # GRANDE ÉCONOMIE Billets simples, valables pendant T jours : 1re class 48 fr. 25; 2e classe 35 francs ; 3e classe 23 fr. 25. À Billets d’aller et retour valables pendant un mois} 1re classe 82 fr. 75 ; 2e classe 58 fr. 15; 3e classe 41 fr, 5( 9 h. 30 S 1 h. 30m Départs de Paris Saint-Lazare 10 h. 20 m. Arrivées à | London-Bridge. 1h.soir CIMENT-LUT MOBILIER Londres a Ne 7 b. . 1 h.30 | POUR LUTER BOCAUX A DISQUE ABTURATEURS, bépas de] Lente. 14h main 4h 10 6h. 405. ET MATÉRIEL SCO LAIRES Arrivées à Paris Saint-Lazare FLACONS A BOUCHONS, ETC, DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE S'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT Les trains du service de jour entre Paris et Dieppe vice-versa comportent des voitures de 1re et de2 e classés couloir avec W.-C. et toilette ainsi qu'un wagon-restais rant, ceux du service de nuit comportent des voitures couloir des trois classes avec W..-C. et toilette. La vo} ture de dre classe à couloir des trains de nuit compor CATALOGUE GRATIS le kilogramme 14 fr. 50 des compartiments à couchettes (supplément de 5 frani} RNA CEA) TT ne En le 1/2 kilogramme 8 fr. par place). Les couchettes peuvent être retenues à LéJs LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE les 250 grammes k fr. 50 vance aux gares de Paris et de Dieppe moyennant ui} surtaxe de À franc par couchette, La coinpagnie de l'Ouest envoie franco, sur demand affranchie un bulletin spécial du service de Pariss Londres. EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES AG, rue du Bac, Paris 46, rue du Bac, 46 CO 2 | PARIS. — IMPRIMERIE FE. LEVÉ, RUE CASSETTE 17 PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du m° 438 du 1% avril 1905 : Les Chenilles des Santolines. P. Carérien. — Les peuples de l'Amérique du Sud, Dr 1. Laroy. — Coléoptères exotiques nouveaux, M. Pic. — Chronique et Nouvelles. Henri CouriN. — Au temps d' Homère, l’histoire naturelle et ses applications. A. DaGumn. — . Volcans et tremblements de terre au Japon. E. Massar. — Les Galleria de la Cire. Paul Nogz. — Académie des Sciences. — Les cris des animaux essai lexicographique : Dictionnaire des cris des animaux. Jacques RéGis. — Bibliographie. — Offres et demandes. ABONNEMENT ANNUEL- Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll‘ DE CHAQUE MOIS France et AISÉE... .. 4 A0 fre» Pays compris dans l’Union postale. . , . 41 » Pour changement d’adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, Tous les auires pays... ..400. 12 Fr. Pr du numero Rens ee 0 Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS 2 Série. — N° 435% | {5 AVRIL 1903 50 Maison ÉMILE DEYROLLE . ee undatella … PO AeEe — columellaris LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes| racine amants... 0: 2 — AUTOUR APE REP 2 50 PARIS Co 46, Rue du Bac, 46 SEE PARIS — (APE ZUNE EEE 2 » ee AiStAN SERRE a) — tÜlpar, A nee Eee 3 » — ÉMRONNNNE EU n0 pe Lo 00 0. 0 1 » VE NY Ne | — flamentos ae een 1 » — CRANOS EPA CCE 3) DE S Patirusnodatus MAMEPENEEP ER 2 » - ni CINE UIATUS EP EE UE 2 » À + smarasdulus eee ne 1 » * = LI PTAtUS CR RE RES 1 25 — É : =. CrafICulA US TN TRE L » Provenant des Collections _ Das atune AN SR nn RDA NEA NE) AC ILINIELUS ERA EMETRNES Le) ë | ni ONE RES RE Re ÉLUS 1025 ANCEY BRAZIER, & SAUZIER Rurbinella pyQUn RER rer 2 50 4 = DA PUS D) Vasumicapite une ee Pre Enr PAR) Voluta cassidiforme .............,.. 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Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Hisloire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs el tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites: bêtes que sont les Araignées; il fera, tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont ‘ des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 372 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ÉDITEURS, 46, rue du Bac, PARIS, 7° ra LE | He | ÈS 0 PARS, 1O©, rue du Trésor (I USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) PLAQUES I LES DAPIERS ET EI |. , CSlantimels és re Mo SDiutelarclathra tte eee HA) TDR L Rostellaria curvirostris ............ 3 80 | Cyproea cameleo pardalis............. Jo | = REG D PR 2 NL 125 | Éd ne — testudinaria RE NE A RS EE 6 » == AUPICAIT- RSR ANS (l RS de is de Re Rent 1 50 == augulata TR A LME 19) E | SA A A en SUN Etre DRE Be UE 125 — Broderipiana..........,,... 2 3, D SE GÉVIREUS RONA AE EE GE è vel MAN) AE PNR ON ATAPNNERe % 50 P australis $ DD 4 mn NVCSDINEN UN EU » 50 s s CRE PAM re Chu 2 E | ae DO an à à 80 à aus Nate 1 25 A As se = Me St SE : ue + re SONT TARDE 150 PSS ee A PRE ae : de Ro ER RSS 225 | Re ACL OS A RP AN RE A SUR On à » 15 Le PE à : 2 er re PE nr LR a SRE ee | D dr à 2 80 = tabescens.. De BAG on n 6 0 a (l à NN DipliCata te ce 1 25 Ÿ 25} Malpo A te 12 SR de =. He Nes Len | Sc AOrIbellumee tr ere 1) de ee RS ce 4 POP n ro D. 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Voiei un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est - certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- . Sanles à étudier, leurs mœurs sont _ des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n'est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au liltérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texle, mais dans le texte même, le tout formant un tolal de 372 figures, toutes dessinées par l'auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. 1 Epeira marmored à 20 %. — 2. Epeira marmorea, var, Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ®, 20 %. — 3. Epeira carbonaria 9, 15%,5. — 4. EÆEpeira : sclopetaria ®, 19 %. — 5. Epeira cornuta 020 %. — 6. Epeira EDITEURS, diant , 9 = 315 : NE o diodia it 2.0. péadiodies. on 46, rue du Bac, PARIS, 7 tribu des Crépoïdées (zenres C à s : 1! (genr EE) Chondi A, Taraxacum, Lacluca, Sonchus, | deuxième classe, permettent de visiter les points les Zacintha, Pterotheca, Barckhausia, Crepis, Soyera, Hieracium, Andryala 45) 4 volumegrandin-8°, 490 pages. Prix: 8 fr., franco 8 fr. 80 | | A ACHETER Picridium, Mulgedium, Prenanthes). E CRIESHABER & C'° ANATEURS PHOTOGRAPHES ARS, 1O, rue du 'Erésor (IV ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ LSINE MODÈLE à Du on One, I Ls - AS DE TRÉFLE” Ï | ï | la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, pars gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après Qfe||\ comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix AA ; Ë tarif ordinaire. à LE | OÙ l'itinéraire suivi et peuvent étre prolongés d'une ou CHEMINS DE FER DE L'OUEST 1° Bains de mer eteaux thermales. ; en France. 2 il ARCE CN Corse et en Alsace-Lorraine à deux périodes de 30 jours, moyennant supplément E PARAI Î RE 2 Voyages à prix réduits. à RAT NT te NN Re CAE La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui dessoB} è les Stations balnéaires et thermales de la Normandie e Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 35 jou | ee É : ’ z | ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pen | Description des plantes qui croissent spontanément 48 heures etes et au retour à une gare au oe 2 10 % pour chaque période. | 2Ercursions sur les côtes de Normandie, en Bretagif D ‘1 RP IES PPS PE PLIS = ï el à l'ile de Jersey. : TOME IX : Pues ou valables un no (in compris 2 2 départ) et pouvant être prolongés dun nouvelle Composées : CYNAROCÉPHALES (sui moÏs mo fment 10 6. ° Û yennant supplément 10 %. 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Mœurs, migration, distribution géographique. Macau n'Au- : BUSSON. — Chronique et Nouvelles. Henri Cour. — Les chenilles des Santolines. P. CurémiEN. — Catalogue sommaire de la collection de géologie expérimentale exposée au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Stanislas Meunier. — Description de Coléo- ptères nouveaux. H. BoiLeAu. — Académie des Sciences. — Les cris des animaux, ” éssar lexicograptiiquer Dictiomrairerdes-cris-desvammaux, Jacques REcrs. | ABONNEMENT ANNUEL. Payable en an mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE; DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il” DE CHAQUE MOIS % ‘rance et Algérie . ee ce 0 ir 0 | Tous les autres DAS 20... d2-fr ays compris dans l’Union postale. . , . 11 » Prix du numéro. . . . . . .. … . . .. 0 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DE JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS Pdir PT PSN, UE PC ci Maison ÉMILE DEYROLLE nn TR D DT qu TM QT 0 Te UE En LE CURE 4 VUE TE SE EE Ra eng eee eee te Re, —— toire LR SN EE mn 9 ‘ar je — communis.............. RE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Haturalistes | Seau : — crepidularia....: RME DD) à oo) PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS =; sHecomiel 422 EC CPR 130 PE RTE ea de dar eo 0 à 9 1 25 — subsulcata .......... PSS » 3 ë — VERS PAPER PE SALUE » 30° | V ENTEÉ 7 | VEISpErINA bone » 304 | — TOI PE AT PU » 30 DE 2 — Vatiesala ere CRE » 50 | : nn) DIOMSONE soos-aoaenvec de » 50 = Pritchardi .. . nn I AUTE 0e » 50 _ MElCACrIS ERNEST » 30 | — AURICUIA A PARA ENAEEE » 30 Provenant des Collections: == Mahitensis ei D 1 250 — melanotrogus............... » 15 | — circumvoluta.......... "> 15 4 ANCEY, BRAZIER & SAUZIER. 2. 14 2 — CANANSE ERP TEE RER 150" EPS N Éporcaltats AE APR » 30m & Paludomus loricatus........... SAS 1 50 — CARD REPARER 1 50" En NREELE nee Phasianella bulimoïdes .............. 2 50 7 L E Phasianella abbreviatus ........,.... 1 50 LES FILS D EMILE DEYRO L — SPECIOS A EE Te » 5 — VENDSA RS RNA e 2 50 CONCHYLIOLOGISTES Too a 1 100 De — petholatus..................... 1 25 A6 rue du Bac, P ARIS = FMaSUSE 22 AN STE LoRre » 50 | ) — chrysoSstomUus PANNE 4 50 | — ATSYrOSIOMUS....... 0... 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Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle : de la France aura pour heureux ré-. sultat d’engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera . tomber cette répugnance qu’elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 372 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. 4, Epeira marmorea ©, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var. Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ®, 20 %. — 3. Epeira carbonaria Q®, 15%,5. — 4. Epeira Sclopetaria Q®, 19 %. — 5. Epeira cornuta ®, 20 %.— 6. Epeira ÉDITEURS, adianta ©, 9%. — 1. Epeira adianta ©, 11%. — 8. Epeir diodia ON À 9. Epeña dde SO FF 46, rue du Bac, PARIS, 7° |E CRIESHABER & ç<| AMATEURS PHOTOGRAPHES ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ LES PART ERS : DETRÈFLE” PAR, 1O, rue du Trésor (IV) USINE MODÈLE à, Saint-Maur Fine VIENT DE PARAITRE FLORE DE FRANCE Des Don d- he cù croissent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine TOME IX Composées : CYNAROCÉPHALES (suite et fin); LIGULIFLORES : tribu des Crépoïdées (genres CAondrilla, Taraxacum, Lactuca, Sonchus, Zacintha, Pterotheca, Barckhausia, Mulgedium, Crepis, Soyera, Hieracium, Andryala 1) Picridium, Prenanthes\. Œœ. ROUTY Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’Instruction Publique 1 volumegrandin-8, 490 pages. Prix : 8 {[r., franco 8 fr. 80 An. VOLUMES PARUS ANTÉRIEUREMENT Tome I. Renonculacées à Crucifères (partie) .... 6 fr. franco 6 fr. 60 Tome IT. Crucifères à Cistinées ........... ... Gt. — 6Gfr. 60 Tome IIT. Vio/aréesa Hypéricinées. ......... 6 fr. — 6 fr. 60 Tome IV, Droséracées à Léqumineuses (parlie) 40e 6e 60 Tome Ve. LeUmAnEUss En 6 fr. — 6 fr. 60 TomesVT- ROS GC ie Re 8 fr. — 8 fr. 50 Tome VII. Rosacées Saxifragacées, Crassulacées AEOMOEN ALES Re Sfr. — Sfr. 60 Tome VIII. Rubiacées à Composées ............ Sfr, — 8 fr, 60 En vente chez LES FILS D'EMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, PARIS MOBILIER CIMENT-LUT | à POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS,. 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La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui de les Stations balnéaires et thermales de la Normandie. la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, pan gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après comportent jusqu à 50 % de réduction sur les prix ‘tarif ordinaire. 1° Bains de mer eteaux Hhermales. = Billeïs valables suivant la distance 3, 4 10 ou 33jo ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pend 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d’une où deux périodes de 30 jours, moyennant supplément 10 % pour chaque période. 2*Excursions sur les côtes de Normandie, en Br ele et à l’île de Jersey. . Billets circulaires valables un mois (non compri jour-du départ) et pouvant être prolongés d'un nou mois moyennant supplément 10 %. Dix itinéraires différents dont les prix varient € | 50 et 115 fräncs en première classe et 40 et 100 franc deuxième classe, permettent de visiter les points les} intéressants de la Normandie, de la Bretagne et del de Jersey. Pour plus de renseignements consulter le livret Gu illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans les. bliothèques des gares de la Compagnie. on DEMANDE{ À ACHETER É DES LA FOSSILESDES TERRAINS PRIMAIRE . (SILURIEN, DÉVONIEN, FAN 1 _ S'ADRESSER : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, MATURALINIE 46, rue du Bac, PARIS Voyages d’excursions. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait dél vrer pendant la saison d’été par ses gares et bureaux ville de Paris,des billets à prix trésréduits permettantsaï touristes de visiter la Normandie et la Bretagne, savoÿ 1° Excursion au mont Saint-Michel par Pontorson avec passage facultatif au retour pa Granville. Billets d’aller et retour valables 7 jours : 4 re classe, 41 fr. 10 ; 2° classe, 35 fr. 15; 3° classe, 26 fr. 2 Excursion de Paris au Havre avec trajet en bateau dans un seul sens entre Rouen etl |: Havre. fance ] 4 L || CHEMINS DE FER DE L'OUEST. E | | | ‘| | 4 | Billets d'aller et retour valables à jours : | Dhs ire classe, 32 fr.; 2e classe, 23 fr.; 32 classe, 16 frù 30 Voyage circulaire en Br elagne Billets délivrés toute l’année, valables 30 jours permé | tant de faire le tour de la presqu'ile bretonne. - re classe, 65 francs ; 2€-classe, 50 francs. Itinéraire. — Rennes, Saint-Malo, Saint-Servan, Dinà | Dinard, Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion, Morlaix, Li coff, Brest, Quimper, ‘Douarnenez, Pont- l'Abbé, Con& neau, Lorient, Auray, Quiberon, Vannes,. Savenay. Croisic, Guérande, Saint- Nazaire, Pont- Château, Red | Rennes. 4 Réduction de 40 % sur le tarif ordinaire accordée a voyageurs partant de Paris, pour rejoindre l'itinéraire en revenir. à Pour plus de renseignements consulter le livret Guïde} illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 30, dans. È bibliothèques des gares de la Compagnie. =, au! | | Æ: 97e ANNÉE RTE 2 SÉRIE. — N° 440 1 JUILLET 1905 S TL LR Mrs AC INR ZE PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE/ CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 22 du 1° juillet 1903 : Le scarabée sacré. Hippolyte Boussac.— Description d'un Buprestide nouveau de l'Amé- _ rique centrale. André Taéry. — Chronique et Nouvelles. Henri Cour. — La produc- tion du coton dans le monde. P. Harior. — Catalogue sommaire de la collection de géologie expérimentale exposée au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Stanislas Meunier. — La culture de la Ramie aux Indes. — Académie des Sciences, — Biblio- graphie. ABONNEMENT ANNUEL- Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1°" DE CHAQUE MOIS Pays compris dans l'Union postale. . , , 11 » TX du UMErO ee 0 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, France et Algérie. . . . eee A0 | Tous les/outres pays 222... 20. 12-fr> Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS ne nt" 4 Maison ÉMILE DEYROLLE LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS VENTE COQUILLES. Provenant des Collections ANCEY, BRAZIER & SAUZIER En Vente chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE CONCHYLIOLOGISTES 46, rue du Bac, PARIS GASTÉROPODES Gastéropodes HUrbPoOCOStatunee VN PR QUOI RCE PARA vS — Ssanguineus = VETSICOlOT PE TRES M PUNCIUIAUS AE nine Guüilfordia triumphans Bolmañmodestume Pere LuReue MORE ; à à 010 0 80 208 OU Pachypoma hermatrogus Pyramidea pyramis — ObeliSCUuS RER ie — TENESITAUS PEAU OL — virgatus Polydonta obesusee — CTENITÉT A ARR EME ANA — IN QUANIS EEE RES ATEN — incrassata moi SUPOTDa CET EN TEL Chlorostoma Pfeifferi — DUSTIC A NP Pulmones — ÉNO MPS ERE out é 200 0 € il Æ DIBLICOlOT PRE EEE il = JUCLUOSUS RENE À Oxytelepmernla re eee 1 Turcica argenteo-nitens.............. 0) Tegula pellis serpentis........... rl Clanculus#Pharaonise eee re » — DUNICEUS CAPE EP RES 1 Delphimula lacinata ...... 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"0e 1 | 2 = SGnemunRes onbiochocaovooobo 1 25e Dolabella gigas...................... 3001 | a Rhumphiere Ce 27» à M Umbrella mediterranea .............. 3 ». | — Indica A GO Si ER | — Comme RER CEENPEE. PR ET LAMELLIBRANCHES Pholas dactylus 1." "ne 1 27 PP CRIS de CCR 2 2 l Candida 0 D ee 4 ». HR ACOS AIR L A ET en OUT 0 & 2» Cala ete CCE EEE 2:50 0 hnlemaeencecvadivdcodvcuo 1 50 HONENTANS ee co een 2 » A Tallonnicar res res e E 5 = rChiloensis--ce re ee Aspergillum vaginiferum............- 8. — Delessertianum....,..... 12. — dichotomum.........… 10. Xylophaga dorsalis................. Fistularia Clava.... 4"... LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr') VIENT DE PARAITRE : Histoire Naturelle de la France 14° PARTIE. ARAIGNEÉES Par LOUIS PLANET Membre de la Société Entomologique de France Spécimen des planches. 4 volume in-8° de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant y un total de 372 figures. ÿ Prix: broché, 5 francs; franco, 5 fr. 50. Cartonné, 0 fx. '75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Hisloire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d’engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte mème, le tout formant un total de 372 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. 4, Epeira marmorea Q®, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var, Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ©, 20 %. — 3. Epeira carbonaria Q, 15%,5. — 4. Epeira sclopetaria Q, 19 W,. — 5. Epeira cornuta Q, 20 %. — 6. Epeira ÉDITEURS, dianta ©, 9%. — 1. Epeir j ), 11% — 8. Epeir dde QE MS. paadoda 6e + 46, rue du Bac, PARIS, 7° ÿ À Rens SE EE MER TENTE ES de |E CRIESHARER & C'° AMATEURS PHOTOGRAPHES Fe PARIS, LO, rue du Trésor (IV) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ ee PLAQUES 6 S (nent à Sainirfeur (eine) [| iris AS DE TREFLE” VIENT DE PARAÎTRE CHEMINS DE FER DE L'OUEST : Voyages à prix réduits. 3 La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui desse les Stations balnéaires et thermales de la Normandie e la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, par gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après al comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix diiE FLORE DE FRANCE tarif ordinaire. » 1° Bains de mer eteaux thermales. F. Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jour ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pendant 48 heures à l'aller et au retour à une gare au choix l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une ouM£ deux périodes de 30 jours, moyennant supplément 10 % pour chaque période. 2%Excursions sur les côtes de Normandie, en Brela TO et à l'ile de Jersey. | ME IX Billets circulaires valables un mois (non compris | | OÙ | ee ù Ê Description des plantes qui croissent spontanément | en France, en Corse et en Alsace-Lorraine _ Composées: CENAROCÉPHALES (suite et fin); LIGULIFLORES : | mes mormenc supplément 10e à" à mois moyennant supplément 10 %. 4 t ibu d ee Dix itinéraires différents dont les prix varient ent | ribu des Crépoïdées (genres CZondrilla, Taraxacum, Lactuca, Sonchus, Zacintha, Plerotheca, Barckhausia, Crepis, Soyera, Hieracium, Andryala, 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 francs € deuxième classe, permettent de visiter les points les pl Picridium, Mulgedium, Prenanthes). | / intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de LE de Jersey. à Pour plus de renseignements consulter le livret Guide Û illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans les b PAR bliothèques des gares de la Compagnie. à ROUS Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’Instruction Publique oN DEMANDE M A ACHETER l 1 volume grand'in-8", 490 pages. Prix : 8 fr., franco 8 fr. 80 nr. DES f VOLUMES PARUS ANTÉRIEUREMENT Tome I. Æenonculacées à Orucifères (partie) .... 6 fr. franco 6 fr. 60 FOSSILES DES TERRAINS PRIMAIRES | | | (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) | ’ - | | Tome ll Cruciferes alCishinées 07 Le 6 fr. — Gfr. 60 Tome Ill. Violaréesa Hypéricinées.............. 6 fr. — G fr. 60 Tome IV. Droséracées à Léqumineuses (parie) ... 6 fr. — G fr. 60 S'ADRESSER : À Rome Ne LeqQUMINeUSCS RENE PEAR ERERE 6 fr. — 6G fr. 60 2 ä PÉomenNl. ROSACCeS nr ee eu Se "#8 fr 50 LES FIL D'EMILE DEXROLEE, NATURALISTHSS Tome VII. Rosacées Saxifragacées, Crassulacées LOmbellarées RE RS Re 8 fr. — 8 fr. 60 Tome VIII. Rubiacées à Composées ............. 8 fr. — 8 fr. 60 : | 46, rue du Bac, PARIS | | CHEMINS DE FER DE L'OUEST. Voyages d’excursions. D! La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait délisr vrer pendant la saison d’été par ses gares et bureaux deu ville de Paris,des billets à prix trèsréduits permettant aux touristes de visiter la Normandie et la Bretagne, Savoir 4° Excursion au mont Saint-Michel par Pontorson avec passage facultatif au retour pain Granville. |! Billets d’aller ct retour valables 7 jours : E. 1re classe, #1 fr. 10; 2° classe, 35 fr. 15; 8° classe, 26 fr. 10 99 Excursion de Paris au Havre fan CI RA E N T- LU TE ous en bateau dans un seul 2. entre Rouen et] " # Billets d'aller et retour valables à jours : POUR LUTER BOCAUX À DISQUE OBTURATEURS, {re classe, 32 fr.; 2e classe, 23 fr.; 3° classe, 16 fr. 30 Voyage curculaire en Bretagne : FLACONS A BOUCHONS, ET, Billets délivrés toute l’année, valables 30 jours permet de E É É ire let del ’île bret : Le D | DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE | tire classe, 69 francs: 2° classe, 50 francs. ip ù D 0 Itinéraire. — Rennes, Saint-Malo, Saint-Servan Dinan N () LA A À ù 22 S'EMPLOYANT A CHAUD Dinard, Saint-Brieuc, Guingamp, aanes Morlaix, Roë 4 À Ê coff, Brest, Quimper, Douarnenez, Pont-l'Abbé, Conca D PRIX DU CIMENT LUT neau, Lorient, Rae Quiberon, Vannes, Savenay.4Æ Croisic, Guérande, Saint-Nazaire, Pont-Château, Redol CATALOGUE GRATIS : le kilogramme 14 fr. 50 Rennes En vente chez LES FILS D'EMILE DEYROLLE 46, RÜE DU BAC, PARIS | MOBILIER ET MATÉRIEL z le 1/2 kilogramme 8 fr Se : et, 0 ; De Ô Réduction de 40 % sur le tarif ordinaire accordée aë LE Fe D'EMILE DEVROLCE 5 les 250 grammes 4 fr. 50 voyageurs partant de Paris, pour rejoindre l'itinéraire 46, rue du Bac, 46 AR SR en revenir. 4 PARIS c QU Pour plus de renseignements consulter le livret Guiïd Fe LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES | illustré du réseau de l'Ouest, vendu 0 fr. 30, dans bibliothèques des gares de la Compagnie. 6, rue du Bac, Paris PARIS. — IMPRIMERIE EF. LEVÉ, RUE CASSETTE 11. DRE liens Pumr © ie . RES et nr — An Re > 15 JUILLET 1905 = ANSE | PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS_ Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° ZZ1 du 15 juillet 1905 : Un insecte à ponte paradoxale. V, pe CLèves. — Mœurs et métamorphoses du Valgus hemipterus, Linné (Coléoptères du grand groupe des Lamellicornes), Capitaine : XamBeu. — Chronique et nouvelles, H. C.. — Catalogue sommaire de la Collection de Géologie expérimentale exposée au Muséum d'histoire naturelle de Paris, Stanislas | Meunier. — Réunion extraordinaire de la Société Géologique de France en Italie, | (Piémont), en 1905. — Académie des Sciences. — La Préhistoire en France, Dr Elienne Dexrorce. — Livres nouveaux. — Bibliographie. ABONNEMENT ANNUEL- _ Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE : DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, . LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll‘ DE CHAQUE MOIS | Haneeret Aloérie x... +... A0 fr,» = ous les autrespays #24... . 424» Pays compris dans l’Union postale, . , . 11 » PE du numéro ER. Le 00 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande, BURRBAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D’'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS + | Psammobia rosea............. ER Maison ÉMILE DEYROLLE _ VaginoÏdes =... 1.0 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes |" eue | Soletellina biradiata.........,........ | PARIS Dr 46, Rue du Bac, 46 a PARIS ee VIOlACe dE RER . — - Boddinghausi ..... | Sanguinolaria rosea....... 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CONCHYLIOLOGISTES HS Striatula Re ee » 15, RC PDT A ER CET et » 15 | A6, rue du Bac, PARIS remet ee ee de 1 50 | LT ANCEr AS ME RS Me » 15 = eos ren ee » 75 = h CRUCISETA EE Re ee 12252 — natalensis....... à PR Se ns AS) 4 ne DUDICOA RE ee ee ee l » SE CARNA TI CR Eee » 25 LAMELLIBRANCHES = SUICAd Te ee te 1 » no calbinela er 1 50 en MACUIOSA EEE Ce re 125 MONS re er cree » 50 Gastrochæna dubia.................. » 50 | DUT As ee CN ES LR balaustinasse ee » 75 Solen GOUT Er Pr Re ee 10 polie FER OUPS ES le visata ee nn ee 4 » Sn LEUNGAIUS be ocre A ET ONE se eco touee 2 50| — opercularis................ 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Pandora inæquivalvis.. 2... ) — Ducola are Peters 1 25 mn DU OS 0 RE CR » 20 | Mactraitr'aneula er ere » 50 — SONT PEER CE CRE ONE RAC AN ONNICUS ERA » 30 \l (8 LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr°) VIENT DE PARAITRE : Histoire Naturelle de la France 14 PARTIE ARAIGNEÉES Par LOUIS FLANET Membre de la Société Entomologique ds France Spécimen des planches. 4 volume in-8° de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant s un total de 372 figures. # } Prix: broché, 5 francs franco, 5 fr. 50. Cartonné, O fx.'75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- “veau volume de l'Histoire naturelle : de la France aura pour heureux ré- sultat d’engager les amateurs et ‘ tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera. tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont ‘des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 312 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. 1 Epeira marmorea Q, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var. Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ®, 20 W. — 3. Epeira carbonaria 9, 15%,5. — 4. Epeira sclopetaria Q®, 19 %. — 5. Epeira cornula ©, 20 %. — 6. Epeira ÉDITEURS, adianta ©, 9%. 7. Epeira adianta 9, 11 %. — 8. Epei : de a a te à ie 46, rue du Bac, PARIS, 7 [B. CRIESHABER & C°]] AMATEURS PHOTOGRAPHES ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ [USE nopËLE à Saint-Maur (Seine) LES PÉRTERS : AS DE TRÉÈTLE’ PARIS. 1O, rue du Trésor (IV) VIENT DE PARAITRE FLORE DE FRANCE Description des plantes qui croïssent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine TOME IX Composées : CYNAROCÉPHALES (suite et fin); LIGULIFLORES : tribu des Crépoïdées (genres Crondrilla, T ATAXACUM, Lactuca, Sonchus, Zacintha, Plerotheca, Barckhausia, Crepis, Soyera, Hieracium, Andryala, Picridium, Mulgedium, Prenanthes). PAR RO T Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’Instruction Publique 1 volume grand in-8°, 490 pages. Prix : 8 fr., franco 8 fr. 80 er. VOLUMES PARUS ANTÉRIEUREMENT Tome I. Renonculacées à Urucifères (partie) .... 6 fr. franco 6 fr. 60 Tome 1 CrvceresaOistinées RE ARR 6 fr. — 6G fr. 60 Tome III. Väiolaréesa Hypéricinées.............. 6 fr. — 6 fr. 60 Tome IV. Droséracées à Léqumineuses (partie)... 6 fr. — 6 fr. 60 Rome Ne > LeJUMINEUSES EL PT ER 6 fr. — 6 fr. 60 Tome:Vl. "ROSES ER RES RSS RE RS 8 fr. — 8 fr. 50 Tome VII. ÆRosacées Saxifragacées, Crassulacées | H'OMDEUACEeS ER ES Re 8 fr. — 8 fr. 60 — Tome VIIL. Rubiacées à Composées ......,...... 8 fr. — 8 fr. 60 En vente chez LES FILS D'EMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, PARIS CHEMINS DE FER DE L'OUEST CIMENT-LUT POUR SI BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, | Dans le but de faciliter les relations entre le Havre, LACONS À BOUCHONS, ETC, 2 Basse-Normandie et la Bretagne, il est délivré, | DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE u réseau de l'Ouest et aux guichets de la Compagnie | EE EN ee S'EMPLOYANT A CHAUD fant le parcours, par mer, du Havre à Trouville et bar voie ferrée, de la gare de Trouville au point de PRIX DU CIMENT -LUT Mestination et inversement. 2 À 3 Ecru le kilogramme 14 fr, 50 Le prix de ces billets est ainsi calculé : Trajet en le 1/2 kilogramme 8 fr themin de fer. Prix du tarif ordinaire. — Trajel en les 250 2 : es 1 fr. 60 pour les billets de 1rtet 2e cl. (che- FAT EMAUNER) k fr. 50 Unin de fer) et 1e cl. (bateau), et O0 fr. 85 pour les E 1 lillets de 3° cl. (chemin de fer) et 2° cl. (bateau). SE PLNENRUSEES l LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES | AG, rue du Bac, Paris ; RTE ER ER EEE | PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 11. CHEMINS DE FER DE. L'OUEST Voyages à prix réduits. À La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui desser les Stations balnéaires et thermales de la Normandie et la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, par gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-apr comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix tarif ordinaire. s 1° Bains de mer eteaux thermales. Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jours} ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pendaf 48 heures à l'aller et au retour à une gare au choix M l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une ou& deux périodes de 30 jours, moyennant supplément 10 % pour chaque période. 2Exceursions sur les côtes de Normandie, en Brelagt et à l'île de Jersey. / ë . Billets circulaires valables un mois (non compris jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nouves mois moyennant supplément 10 %. Dix itinéraires différents dont les prix varient en 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 franc deuxième classe, permettent de visiter les points les intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de l de Jersey. 4 Pour plus de renseignements consulter le livret Guide illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans les bi bliothèques des gares de la Compagnie. : ON DEMANDE A ACHETER | DES FOSSILESDES TERRAINS PRIMAIRES (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) ea | S'ADRESSER : LES PUS D'ÉNILE DEVROGLE, NATURAUITEN) 46, rue du Bac, PARIS CHEMINS DE FER DE L'OUEST 4 | | Dans le but de faciliter la visite de l’Ile de Jersey, | Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait déllvrer,auk È départ de Paris, des billets directs d'aller et retour vala=|n bles un mois permettant de s'embarquer à Carteret, à Granville ou à Saint-Malo. | Billets valables par Granville à l'aller et au retour dre cl. 63 fr. 15, 2e cl. 44 fr. 25, 3€ cl. 29 fr. 8. Di Billets valables par Carteret à l'aller et au retour Frar pre cl. 63 fr. 15, 2e cl. 44 fr. 25, 3e cl. 29 fr. 85. LP Billets valables à l'aller par Carteret et au retour pars » Saint-Malo ou inversement : Are cl. 72 fr. 53, 2e cl. 49 fr. S0MR 3e cl. 35 fr. 50. ; 1 Billets valables à l'aller par Granville et au retour pan Saint-Malo ou inversement: Are cl. 14 fr. 85, 2e cl. 50 fr. 05,4 3e cl. 37 fr. 30. 1 ” Billets valables à l'aller par Carteret et au retour park | Granville ou inversement: Are cl. 65 fr. 45, 20 cl. 44 fr. 502 3e cl. 31 fr. 10. ! Li Les billets délivrés à l'aller par Granville ou Carteret el} au retour par Saint-Malo permettent d'effectuer l'excuræ sion du Mont Saint-Michel. é { Les billets valables par Granville et Saint-Malo sont dép livrés toute l’année ; ceux valables par Carteret sont déli | vrés du 12 Mai au 14 Octobre. : Pour plus de renseignements, consulter le Livret-Gu illustré du réseau de l'Ouest, vendu Ofr. 30, dans les bi bliothèques des gares de la Compagnie. E h u fi ' Excursions à l’Ile de Jersey | LS Les glandes défensives de quelques coléoptères Dr Borpas. — La Chelonia caja, Paul | Le AOÛT 1905 Z EE PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS | Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction re _ SOMMAIRE du m° 442 du 1° août 1905 : fl ; f Nogc. — Description de coléoptères nouveaux. H. Borreau. — Les sciences naturelles au Salon de la Société nationale des Beaux-arts. Marcel BaunouIx. — Installation et direction d’une plantation de cacaoyers. G. CHAuveLon. — Description de lépidoptères Fa nouveaux. Paul Taerry-Mire.—TLes caractères nouveaux etle Darwinisme. D' Lorexzo | Verney. — Bibliographie. : ABONNEMENT ANNUEL. Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1!‘ DE CHAQUE MOIS K Hanee el AlSémer ne 020 10 tn ous les'autres pays #20 ot 2e MAL fr 0 … Pays compris dans l’Union postale. . , . 41 » Enidu numéro es er es 0 50 Ê Pour changement d’adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux : BUREAUX DU JOURNAL Au nôm de « LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS geographica........ ; DB a Maison ÉMILE DEYROLLE 7 n Hosieee ous SU CAT IA EPA EN VAT AE SEAT ERS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes = robundat | — Phiippi . Re ER A A : PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS ES OTAER, de De I AE 2 50 : 4 — TUNER VE UE More 4 50 | NA NiippinaTumneR Er DDËE 0 | = rimulanis ee EE TEEN 1 50 | | VENTE ; NA teRA A A NE Ar sets 2: DEN 1 — oi PA NEED en co À 15027210 DE VARICES AA NM OR ONE 2 50 | = SCHneliana Eee ne ere RAS DANS) | C 'eX Ë = S Mercenarianotatah eee EE AE DRE AI | “ À — loteries 4 25 | — SUITE NU A RUN 1 50 Provenant des Collections Anaitis lamellata ste RE EPA LS) | A bla PA Ur AE M MENT CAN SENS SAND S | = en CPISTATA MENT REUPRE APE » 15 | ANCEY, BRAZIER & SAUZIER — PETITE CNRS 1,95 | VAteste RAR I ANR nO 2 50 - Cryptogamma Kokii......,.......... » 7à | — flexUoSa RARE PRE » 75 | En Vente chez pi (DHESES, Brasilianate 141444 CNT | = squamosa......... AE) sw j : — SCa bia RM Etre ) LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE : | Gomphina melanegis................. CONCHYLIOLOGISTES VENUS COR DIS Aer EE ECM = MANEUTOENSIS ER MERE MAN ETRUCOS ARRETE RPRSE A6, Tue du Bac, PARIS Chionerreticulata eee Ana e = NOUNDAUIOSA ere NPC D SCADTAR RE Re RATE PAIE — cochinchinensis...........,... » 50 | k SIG OS AREA Te CNE CEE 1 25 / 2 Cancellata Per PERNRRE 1 50 7 LAMELLIBRANCHES é ML AYSET ANT TN TAN ETS » 50 te = EE EMEA AR 0 Blois à étais dla ADO 1 nn MEL At EEE AE ES DHEA STE 1 25 ; ni ammea RE PIRERARENeS LS) Donaxiradiaius rech PRenree CAE ra CONTES AS ER CR Ut 3 50! — Sturchbyriji.......:.......... 1 50 ——yelOn SALUE EEE MINS ARE AE Émemetata. "RECENSE Cet Utr 1 50 1 SONme Ha s#pc oo iusne » 15 : MOSS ONE RS ART ME NE POS Ur AN ta CA LE SE Tes OU RO ET OR Poe Monde don Ce SD) = vartaDile np es EAN sRee SOA" db de A Na boue. Dombheyi ere AEES 1 50 “ 2 ringens issu MAMA ENS D A MIA Ci n an EL NEA Re AA DD MIDUERPETA SE EE CERN EEEECE 1 25 k Cralathearadiatas ren 00 REED) | Em NerelNIXe NE Cr APPRIS 2850) Dosmialsubrosed ee PR PER REE Per 1 50 | — Bernard rer NUE 5 » Dione multispinosa.............. OT 0 | Dosimiaiconcentricare Per E CE CEE 2 50 HA TUbICund ae ec CPE TION EE TT DUT R TE RIRE AND 01RMEEMEMRCxAS perata PE EE PRE PRE EERE 1 25 Caps levis aa restes ABOU ATOS 120) APN ARRETE VISE DPÉDIPAECrocea e T EE 1 50 A TA AMAR AM as ne. Eee 2 » D OIIPPINATUNEEE RES PACAPES AGE ASUS EN CR PEN NE t Er 2) Amphidesma corrugata...:.......... 1 15 Neryaus alpine ren Eerr A » 0 | Dunkennenes eee » 15 Scrobicularia Cottardi..:.:,...1...%. 19251 — ta. Rae nr At 10) ET teen a: M A MR RTES 1 50 ! _ Compressas ete 105 NEA Convexa ii pin MON PEN anSOne ee RCE Eee eDMo0 F Paphia/Spissas presenter 1,25 /Orista/pectinata "012 ET tro CO ESdbandentee ee Hi » TD Hola rater etes eee DO AD IC A IA PARC ee Dee 1 » — --Sinensiss..................... » d0 : Mesodema complanata .......... .... ne) RP SIDA AAA NERE ere AE 1 50 — radiata.................. ne. 125 À —= PRO CIS a Sn EVE INA CiITCe SCD REP PENSE 4 » —{ concentrian T- CRC 1 50 is — élonSatane PME AND enuS li ttenata Are RenAe EAN An » 75 | — Sscalaris...................... 1 50 ; — donACUla ERA ARE ES DATES /Casina ina An Re AE 1 93 — Trostheli............. 0. 2 25 | — Novæ-Zelandiæ..,........ 125) = oallina teste ere ere 1 » | Anomalocardia SEEN... SO SEE 1 50 | — donaCIa APE UE 2 25 PE ORrUCO dE er 1 50 | Cyclas JéGuStrs 1e 1e ARR CEE LED Tivela planulata...#.1.....%./. 4 50 MTapes decussata. Peer ... » 75) — solidula...,...,.............. En NO DE MO ES I onde scores ADR » 50] — cornea........ poseeeceeeeire » 40 ! : Meretrix WE UuSora ERP eee OA) MERE IUOS A MER Re UE FREE MON ON ENS SEE catrsthoreee ne) 40. ï ; — morphina........ TA AE fe { 50 OR AE Cu ANG) GI es | EGtaSne Mossedesseeere DOUOCRE » 40 \ Fa petechials sas ere HMS ee TEXIUrAtA SL PM ARTE AODES 0 nv AlIS AU EAP REEE ..1; ©) 40 h — QUPAN TA EEE ES SO Ne iedlactites ire PARA OS EU AD) | NUClEUS PRE TUE EEE » 40 à == IMDUAIC AE PERMET ET ARS) OR AR NE Pre » 50 — Scaldiana.................... » 40 (se Ervillasntens etre res OS) ) = UndU lat Ne. ee rie » 15 | DESCARTES Er) PES () | Cytherea/rudis. 2.1..." Head ee DD DR A Varie S AUS Re ce ane Ne occidentalis eee mrsssee SRE » 40 | 10 Castanea re PINS ne 417) AR ITEL A TARN LE ARE PER MATE » 50 AAACUS LS EEE see DODAAU | 2 CON SN US ME Ce TE Re es Neene PAUi it 1R5 0 ES nicolas RESTE Eee » 0 7 Npapilionacea ne PEER Den) — pullastroæa OR AL AE EE 1 » | Cyclina chinensis....:..::........2. 1 50 | NM ET € PT IST AM A ADR ES en CA EEE LA Na .. 1 »|Vencrupis Bajonkaneis PAPE APSEENE » 50 Callista panosa...... SU SRE ET EIRE M On D Re CE 15 — Rus. SN OT SPA ES à 5 0 0 » Tà EU Ho panels sdanse 2 »|Tapesrariflamma....,............... 1-28 — exotica LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7: Arr) HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE Cette collection comprendra vingt-sept volumes in-8°, qui paraitront successive- ment et qui formeront une Histoire Naturelle complète de la France. — Nous donnons ci-après la nomenclature des diverses parties de l'ouvrage. 47 PARTIE. De 3° & 5° 6° 7e 8° 9e 10° «44° 42° 13° 14° Généralités. Mammifères. 360 pages et 143 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 95. Oiseaux. 304 pages, 35 planches, dont 27 en couleurs et 144 figures dans le texte, br. 5 fr.50, franco 6 fr. 10. Reptiles et Batraciens. 186 pages, 55 figures dans le texte, br. 2francs, franco 2 fr. 30. Poissons. Mollusques. Céphalopodes, Gastéropodes. 272 pages, 24 figures dans le texte, 18 planches, br. 4 francs, franco 4 fr. 40. Mollusques. Bivalves. Tuniciers. Bryo- zoaires. 256 pages, 15 figures dans le texte, 18 planches, br. 4 francs, franco 4 fr. A0. . Coléoptères. 336 pages, 27 planches en couleurs, br. 6 fr. 50, franco 1 fr. 10. Orthoptères. Névroptères. . Hyménoptères. Hémiptères. 236 pages et 9 planches, br. 3 francs, franco 3 fr. 35. Lépidoptères. 206 pages, 27 planches en couleurs, br. 5 francs, franco 5 fr. 45. Diptères. Aptères. Arachnides. 330 pages, 48 planches; 233 figures dans le texte, br.5 francs, franco 5 fr. 50. : 15° PARTIE. Acariens, 16° 17° 18° 19° 20 21° 22° 23° 24° 24° bis 25° 26° ‘ Les 19 volumes parus sont indiqués en caractères gras Crustacés, Myriapodes. 248 pages, 18 planches, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 90. Vers. 248 pages, avec 203 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 90. Cœlentérés, Echinodermes, Proto- zoaires, etc. 390 pages, avec 187 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 4 francs. Plantes vasculaires (Nouvelle flore de MM. Bonnier et de Layens). 2.145 figures, br. 4 fr. 50, franco 4 fr. 90. Mousses et Hépatiques (Nouvelle flore des Muscinées, par M. Douin). 1.288 figures, br. 5 francs, franco 5 fr. 40. Champignons (Nouvelle flore de MM. Costantin et Dufour). 3.842 figures, br.5 fr.50, franco 6 francs. Lichens (Nouvelle flore de M. Boistel). 1.178 figures, br. 5 fr. 59, franco DS DOS E IE Algues. Géologie. “ Paléontologie. 379 pages, 27 planches et 600 figures, br. 6 francs, franco 6 fr. GO. Paléobotanique. 325 pages, 36 plan- ches et 412 figures dans le texte, br. 6 francs, franco 6 fr. 60. Minéralogie. 260 pages, avec 18 plan- ches en couleurs, br. 5 francs, franco 5 fr. 40. Technologie (Applicalion des Sciences naturelles). Chaque volume cartonné toile anglaise : O0 fr. 70 en plus LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr) PARIS. == ! MPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 11. nero me 2 GRIESHABER & USINE MODÈLE à 04 arr RENE ARR RE FLOR Description des plantes PARIS. 1©@, rue du Ærésor (IN) int-Maur (Seine) D. PLAQUES LES PAPIERS VIENT DE PARAITRE DE FRANCE qui croissent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine TOME IX Composées : CYNAROCÉPHALES (suite et fin); LIGULIFLORES : tribu des Crépoïdées (genres Chondrilla, Ti araxacum, Lactuca, Sonchus, Zacintha, Pterotheca, Barckhausia, Picridium, Mulgedium, Prenanthes). RO US Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’Instruction Publique 4 volumegrandin-8°, 490 pages. Prix : 8 fr., franco 8 fr. 80 VOLUMES PARUS ANTÉRIEUREMENT Tome I. Renonculacées à Crucifères (partie) .... 6 fr. franco 6 fr. 60 Tome 11 Cruceresta Cistinéest.. 00 NUE 6 fr. — Gfr. 60 Tome III. Violaréesa Hypéricinées. ............. 6 fr. — 6G fr. 60 Tome IV. Droséracées à Léqumineuses (partie) ... 6 fr. — 6 fr. 60 Dome NV AS LeOUMINEUSCTSRR SERRES 6fr. — 6 fr. 60 Home VIT AR OSaceRs AE EP EE SE tee 8 fr. — 8 fr. 50 Tome VIT. Rosacées Saxifragacées, Crassulacées 0 \Ombeliacésss A PANNES SE 2 Sr. 0 Tome VIII. Rubracées à Composées ............. 8 fr. — 8 fr. 60 Yn vente chez Crepis, Soyera, Hieracium, Andryala, PAR LES FILS D'EMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, PARIS CHEMINS DE FER DE L'OUEST Dans le but de faciliter les relations entrele Havre, la Basse-Normandie et la Bretagne, il est délivré, du 4e Ayril au 2 Octobre 1905, par toutes les gares L du réseau de l'Ouest et aux guichets de la Compagnie Normande de navigation, des billets directs compor- & tant le parcours, par mer, du Havre à Trouville et pb. par voie ferrée, de la gare de Trouville au point de LL destination et inversement. Le prix de ces billets est ainsi calculé : Trajet en chemin de fer. Prix du tarif ordinaire, — Trajet en baleau. 1 fr. 60 pour les billets de {72 et 2e cl. (che- » min de fer) et 17€ cl. (bateau), et 0 fr. 85 pour les } billets de 3° cl. (chemin de fer) et 2€ cl. (bateau). CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, | FLACONS A BOUCHONS, ETC, DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE | S'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT le kilogramme 14 fr. 50 le 1/2 kilogramme 8 fr. les 250 grammes k fr. 50 EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILEDEYROLLE, NATURALISTES 46. rue du Bac, Paris ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ TRÈFLE" CHEMINS DE FER DE L'OUEST Voyages à prix réduits. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui dé les Stations balnéaires et thermales de la Normandié la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, pa gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-aprê comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les pr tarif ordinaire. L 1° Bains de mer eteaux thermales. 1 Billets valaëles suivant la distance 3, 4, 10 ou 33/7 ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pen 48 heures à l'aller et au retour à une gare au choï l'itinéraire suivi et peuvent être prolongès d’une @ deux périodes de 30 jours, moyennant suppléme] 10 % pour chaque période. 2Excursions sur les côtes et à Vile de Jersey. Billets circulaires valables un mois (non compri jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nouWälh mois moyennant supplément 10 %. 4 Dix itinéraires différents dont les prix varient 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 fran deuxième classe, permettent de visiter les points les intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de de Jersey. É Pour plus de renseignements consulter le livret G illustré du réseau de l'Ouest vendu Ofr. 30, dans le bliothèques des gares de la Compagnie. | ON DEMANDE A ACHETER FOSSILESDES TERRAINS PRIMAIR (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) S'ADRESSER : LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURAL 46, rue du Bac, PARIS ; de Normandie, en Brel CARTES D'ABONNEMENT D'EXCURSIONS EN BRETAGNE de Abonnements individuels. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait Mlle vrer jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spécl} permettant de partir d'une gare quelconque (grandes lisnSlh du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des lg désignées ci-dessous en s’arrêtant sur le parcours; de culer ensuite à son gré pendant un mois, non seulenl sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs embrancheni qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l’excursionk minée de revenir au point de départ avec les mêmes lités d'arrêt qu'à l'aller. À Carre I. —Surla côte Nord de Bretagne : 1re classe, A0 2e classe, 15 fr. — Parcours : Gares de la ligne de G ville à Brest (par Folligny, Dol et Lamballe) et les emb chements de cette ligne conduisant à la mer. 1 Carre II. — Sur la côte sud de Bretagne : 1re cl 100 fr.:; 2e classe, 15 francs. — Parcours : Gares d liene du Croisic et de Guérande à Châteaulin et les em chements de cette ligne conduisant à la mer. É Carre III. — Sur les côtes Nord et Sud de Bre re classe, 130 francs; 2e classe, 95 francs. — Par Gares des lignes de Granville à Brest (par Follien et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande lignes d'embranchements conduisant à la mer. Carre IV. — Sur les côtes Nord et Sud de Bret lignes intérieures situées à l'Ouest de celle de Saint=} | | -| CHEMINS DE FER DE L’OUE s' | À | te] Redon : lre classe, 150 francs ; 2e classe,110 francs. — Gares des lignes de Granville à Brest (par Rolligny Lamballe), de Brest au Croisic et à Guérande et des4l d'embranchement vers la mer, ainsi que celles des Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe de Dinan à Questembert, de Saint-Brieuc à Auray, déac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Ro: PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE AT. LL É D 15 AOUT 1905 Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction ——_—— SOMMAIRE du n° 2443 du 15 août 1905 : pygmæ us. Paul Noec. — La plume d’autruche à travers les temps. Gaston Tournier. — Tectonique du Japon. D° L. Laroy. — Catalogue sommaire de la Collection de Géologie expérimentale exposée au Muséum d'histoire naturelle de Paris, Stanislas Meunier. — Description de Lépidoptères nouveaux. Paul Tarerry-Mreic. — Chronique . et nouvelles. Henri Cour. — Livres nouveaux. — La Préhistoire en France, Dr . Excursion à la nécropole des cynocéphales sacrés. P. Hippolyte Boussac. — Le Cephus | Etienne Devrozze. — Bibliographie. | F ABONNEMENT ANNUEL. Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU |‘ DE CHAQUE MOIS | | France et Algérie . A et AO Es Lous'les autres pays 2%. 20 +22) fr. - | Pays compris dans l’Union postale. . ., . 411 » Prix dunuméro en CS 0 50 - Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 30 c. à la dernière bande. Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DÜ JOURNAL Dee Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS | LES FILS Maison ÉMILE DEYROLLE ÉMILE DEYROLLE, Naturalistes PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS tenant des Collections ANCEY, BRAZIER & SAUZIER En Vente chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE CONCHYLIOLOGISTES 46, rue du Bac, PARIS LAMELLIBRANCHES Pisidiumsfontmale MARINE » = atten ut M PENANNNS fOSSanunUumE Re » ' — SELLALUDT PEER IE pÜulChellun EMEA RENNES » 30 | Hemicardiumiunctlo. 2 2207/P0 VATSDI GUN RE Mn ANR ie — CaTAISSa EAP OCCdenta SEEN IEEE » — fragum ..-.. PR EU MED Ie ERPRPA PEER » 30 | Jsogardie MUST ATIS I MAR ADN REA RE oise » — COR 1 AN DRE Ro Een QU SD EVA non » 30! De APN CT RTE CRETE AMICALE : 1» 30 | Chama gryphoides...,. ANNE Obiusale RER CEE ARE ») ASDERA TA AR ASE 3 A LD GUN A A PAER Nate » peluCIda ASS PERNeUE Rennes tuberculatum Va album..... 1 NCIS TOllds: : Pt NRA pPaucicostatum. 247 ARE Le » Cypricardia-angulata.: 20000 DIEU EURE ÉRRDERS 22 0 RetoColar strate CRE ReEUeA etes COL DIS EE MEURT A il — dacthylus 2er tr HAS in Ce Ant n IMaCUlaAtUM EEE PP EE » — pholadifornisS Peer EXLQUUN EAN EACE PRANER » Cyrena cyprinoides hi HAMMAM à IMDNIC AU ET ERA TEE 1 mn ICAROlNIENSIS Ne A TEE CYÉDOTUME SET ENTRER 1 NUE yIanCa re MRENUIREPN ER ‘ nie AE EN AP UNE 1 ID UD ON ELLE LT SAN SE NNAGURs laHCOS ALU ENREe Al Corbiculaconsobrina een pseudo Nm PA EMPIRE 4 — SUDIÆNIOA1an RE costatum..... d'au n poele de 6] — Crosscana een CEE RTADS ÉCRAN Nr 8 = HMINEDEalensiSE ERP E TES tenuicosltatum ........... 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EP IET A AE » D Uno ee bhOSUS FARMER ES 1 ANANUIEILAANIS UE R L a SICRATIUS ee METIERS RER 1 ES LITIS LEON ONE AR AE RU Res » AICOMDIANAIUS PEAR TERRE 1 nn tinNceanue EEE 1 —Hhochraceusi: PIN 1 NE) DOSUS A RENNES 15 Ho CITCULUS A REP ET RE À mn CUTYSSUS CE RR EEE doies 3 HAE » mANONOTONIUS AMEN RER abs are NRÉCIUS 4 0e DIE Re NP PSES RQ 1 ab. US LUTTER RUE 1l me OIULDIICATUSLERREE CEE ERREREEN dl RS CIPErplexus LE EEE CCR ER ERRRE 2 ST ANUS EC SN EE EEE R ASS 2 er luteolus RETIRE RL En PUSIUIAUUS Se LE FER ERP PEER 2 2 M ATOLERUS 2e (4 ANTOINE À LE CATIOSUS TE PE NA AR TN EAU À — (donaCÆIOrMIS eee 1 US CAUSE NATALIE HR NE 1 AOL AUS EN EEE] PLopInquUS ET CRETE Al MIA leCOStatUS TR EC EEE 2 AIO NCUS ee ER Re jh MANU EE eECE RTE AE == MPorsheyis.t tr eee L DENT PICÆNSIS RME 3 MURS A PEN RER RES — paramensis , — Adelghinus enr ERPeT EE —“tiemarainatus "2e eee eee ES MÉAl SUIS EE ARLES MER AI RE PS ETUI ETES MR DR Ste 2e 20 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE. Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr) 47e PARTIE. DETTE Ze 5e 6° 7e S° HISTOIRE NATURELLE DE LA FRANCE Cette collection comprendra vingt-sept volumès in-8, qui paraïtront successive- ment et qui formeront une Histoire Naturelle complète de la France. — Nous donnons ci-après la nomenclature des diverses parties de l'ouvrage. Les 19 volumes parus sont indiqués en caractères gras Généralités. Mammifères. 360 pages et 143 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 95. Oiseaux. 304 pages, 35 planches, dont 27 en couleurs et 144 figures dans le texte, br. 5 fr.50, franco 6 fr. 40. Reptiles et Batraciens. 186 pages, 55 figures dans le texte, br.2francs, franco 2 fr. 30. Poissons. Mollusques. Céphalopodes, Gastéropodes. 272 pages, 24 figures dans le texte, 18 planches, br. 4 francs, franco 4 fr. 40. Mollusques. Bivalves. Tuniciers. Bryo- zoaires. 256 pages, 15 figures dans le texte, 18 planches, br. 4 francs franco 4 fr. 40. Coléoptères. 336 pages, 27 planches en couleurs, br. 6 fr. 50, franco 1 fr. 10. Orthoptères. Névroptères. Hyménoptères. 1 Hémiptères. 236 pages et 9 planches, br. 3 francs, franco 3 fr. 35. Lépidoptères. 206 pages, 27 planches en couleurs, br. 5 francs, franco 5 fr. 45. Diptères. Aptères. Arachnides. 330 pages, 48 planches; 233 figures dansle texte, br.5francs, ‘franco 5 fr. 50. 15° PARTIE. Acariens, 16° 17° 18° 19° 26° bis Crustacés, Myriapodes. 248 pages, 18 planches, br. 3 fr.50, franco 3 fr. 90. Vers. 248 pages, avec 203 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 3 fr. 90. Gœlentérés, ÆEchinodermes, Proto- zoaires, etc. 390 pages, avec 187 figures dans le texte, br. 3 fr. 50, franco 4 francs. Plantes vasculaires (Nouvelle flore de MM. Bonnier et de Layens). 2.145 figures, br. 4 fr. 50, franco 4 fr. 90. Mousses et Hépatiques (Nouvelle flore des Muscinées, par M. Douin). 1.288 figures, br. 5 francs, franco 5 fr. 40. Champignons (Nouvelle flore de MM. Costantin et Dufour). 3.842 figures, br.5 fr. 50, franco 6 francs. Lichens (Nouvelle flore de M. Boistel). 1.178 figures, br. 5 fr. 59, franco 5 fr. 90. Algues. Géologie. "° Paléontologie. 379 pages, 27 planches et 600 figures, br. 6 francs, franco 6 fr. 60. Paléobotanique. 325 pages, 36 plan- ches et 412 figures dans le texte, br. 6 francs, franco 6 fr. 60. Minéralogie. 260 pages, avec 18 plan- ches en couleurs, br. 5 francs, franco 5 fr. 40. Technologie (Applicalion des Sciences naturelles). Chaque volume cartonné toile anglaise : O0 fr. 75 en plus î U LES FILS D'ÉMILE DEYRO — LLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr‘) PARIS. == ! MPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE, 11. ADTT HAÎE | PR, 1O, rue du Trésor (IV) (Seine) | USINE RODÈLE à RENTE TEE LANARRE Pl: Saint-Maur MAO PEU PLAQUES LES PAPIERS LP: HN 20 AÎTRE DE FRANCE Description des plantes qui croissent spontanément _en France, en Corse et en Alsace-Lorraine TOME IX Composées : CYNAROCÉPHALES (suite et fin); LIGULIFLORES : : tribu des Crépoïdées (genres Crondrilla, Taraxacum, Lactuca, Sonchus, Zacintha, Pterotheca, Barckhausta, Crepis, Soyera, Hieractum, Picridium, Mulgedium, Prenanthes). PAR +, ROUS. Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Instruction Publique 1 volume grand'in-8°, 490 pages. Prix : 8 fr., franco 8 fr. 80 VOLUMES PARUS ANTÉRIEUREMENT Tome I. ÆRenonculacées à Crucifères (partie) .... 6 fr. franco 6 fr. 60 Tome IF Crucifèresa Cishinées ... 1. un -6 fr. — 6 fr. 60 Tome II. Vrolaréesà Hypéricinées.............. Gfr. — 6 fr. 60 Tome IV. Droséracées à Léjumineuses (partie) ... 6fr. — 6 fr. 60 Tome NV" LeouminenstoNtes es ras Gite 1 6:60 Home VI Posaces trees" Le PRE Sr 8-0 500. Tome VIT. Rosacées Saxifragacées, Crassulacées à Ombellacées.…........., no Sfr Sfr 00 Tome VIIT. Aubiacées à Composées ............. 8 fr. — Sfr. 60 Xn vente chez LES FILS D'EMILE DEYROLLE 46, RUE DU BAC, PARIS CHEMINS DE FER DE L'OUEST Dans le but de faciliter les relations entre le Havre, la Basse-Normandie et la Bretagne, il est délivré, du 4er Avril au 2 Octobre 1905, par toutes les gares du réseau de l'Ouest et aux guichets de la Compagnie Normande de navigation, des billets directs compor- tant le parcours, par mer, du Havre à Trouville et | par voie ferrée, de la gare de Trouville au point de destination et inversement. Le prix de ces billets est ainsi calculé : Trajet en chemin de fer. Prix du tarif ordinaire. — Trajet en bateau. À fr. 60 pour les billets de 11e et 2e cl. (che- min de fer) et 1r€ cl. (bateau), et 0 fr. 85 pour les billets de 3£cl. (chemin de fer) et 2e cl. (bateau). a ———————— PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 11. CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FLACONS A BOUCHONS, ETE, DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE : S EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT le kilogramme 14 fr. 50 le 1/2 kilogramme ST, les 250 grammes 4 fr. 50 EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES G. rue du Bac, Paris Andryala; FOSSILESDES TERRAINS PRIMAIRE @ ll AMATEURS PHOTOGRAPHES ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ AS DE TRÉFLE”_ | CHEMINS DE FER DÉ L'OUEST Voyages à prix réduits. ; La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest quidessil les Stations balnéaires et thermales de la Normandie ef | la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, par il gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-aprèsh]| comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix tarif ordinaire. | 1° Bains de mer eteaux thermales. . Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jou ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pendal 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une ou deux périodes de 30 jours, moyennant supplément 10 % pour chaque période. : : 2°Excursionssur les côtes de Normandie, en Bretag et à l'île de Jersey. Billets circulaires valables un mois (non compris jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nouvel mois moyennant supplément 10 %.. Dix itinéraires différents dont les prix varient en 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 franc deuxième classe, permettent de visiter les points les pl intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de À de Jersey. ; Pour plus de renseignements consulter le livret Gui 7 illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans les | bliothèques des gares de la Compagnie. ON DEMANDE A ACHETER (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) S'ADRESSER : LES VILS D'ÉMILE DIXROLLE, NATURALISIÉ 46, rue du Bac, PARIS | CHEMINS DE FER DE L'OUEST 1 CARTES D'ABONNEMENT D’EXCURSIONS EN BRETAGNE Abonnements individuels. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait dell} vrer Jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spécial permettant de partir d'une gare quelconque (grandes ligné du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des hgnt désignées ci-dessous en s’'arrétant Sur le parcours; de cp culer ensuite à son gré pendant un mois, non seulemek Sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs embranchemenl} qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l'excursion tel} minée de revenir au point de départ avec les mêmes fad] lités d'arrêt qu'à l'aller. ; 1 Cars 1. —Surla côte Nord de Bretagne : 1reclasse, 100%} 9e classe, 75 fr. — Parcours : Gares de la ligne de Grall ville à Brest (par Follieny, Dol et Lamballe) et les embraï}s chements de cette ligne conduisant à la mer. 4 Carte II. — Sur la côte sud de Bretagne : 1re class@h 100 fr.; 2° classe, 15 francs. — Parcours : Gares de LL ligne du Croisicet de Guérande à Châteaulin etles embrai chements de cette ligne conduisant à la mer. À Carre IT. — Sur les côtes Nord et Sud de Bretagnekh 1e classe, 130 francs; 2° classe, 95 francs: — Parcoursh Gares des lignes de Granville à Brest (par Kollieny, DIR et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande. et ds lignes d'embranchements conduisant à la mer. \ 1 Carre IV. — Sur les côtes Nord et Sud de Bretagne lignes intérieures situées à l'Ouest de celle de Saint-Malqÿ Redon : Are classe, 150 francs ; 2 classe,110 francs. —Parcou Gares des lignes de Granville à Brest (pan Follieny, Dol Lamballe), de Brest au Croisic et à Guérande et des lien d'embranchement vers la mer, ainsi que celles des lignes Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe à Renneÿ de Dinan à Questembert, de Saint-Brieuc à Auray, de L@h déac à Oarhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rospordoh Rss | / | a FES RARET 2%". = us 7e 3 Pays compris dans l’Union postale. . , , A1 » — =7- | PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 24242 du 1° septembre 19OS% : Les tremblements de terre en 4904. E. Massar. — Chronique ef nouvelles, Henri Couri, — Description de Coléoptères nouvéaux. MH. Borrrau. — Samoyèdes, Ostiaks, Va- ï - goules et Zyrianes. D' L. Laroy. — Catalogue sommaire de la Collection de Géologie A expérimentale exposée au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Stanislas Meunier. ! — Le Cossus Ligniperda. Paul Norz. — Installation et direction d'une plantation de | cacaoyers. G. Cnauveron. — Livres nouveaux. — Genera analytique illustré des | Coléoptères de France. C. Hoursert. ABONNEMENT ANNUEL- Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU Ii” DE CHAQUE MOIS Hance cUAlaérie sn." 2". A0 fr Tous les auinespays 4 no Dir Pre du numero 0 ee res en 50 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. Adüresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURHAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, lmistes | = COQUILLES ANCEY, BRAZIER & SAUZIER | - Maison ÉMILE DEYROLLE PARIS — 46, Rue du Bac, 46 — PARIS . VENTE Provenant des Collections En Vente chez LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE CONCHYLIOLOGISTES A6, rue du Bac, PARIS LAMELLIBRANCHES heterodon Present ER ensS SUD OA IUS MAO AR ur CE VAT ADS AAA AURA ER deCliyLS ARRET EE ne Blandigianuserreet AAA Ta Ta ST MARRAINE JUS ACLyMOSUS ERA EME Buddhanus Ne Ex Ebenus Aer en aneanE tie MANU SNA SNS AE PARA PRE MES SUN ALU SAR EE LEUR PGA US EN ENEMENES OUR INR node fe nu Se RNA AS COPRUS AUS EE RE ER et CE UE EL ANUS RAR SPA TE DS ATCU AUS PE PEN ARE AE luteolus 24 PRIE RSR CRU purpuratus petnnus rs LRO TND S C'IM et Lincecurmii coccineus tequienii trigonus Er rk À Baader et EE EErRRees plicatus SD OAI DES ES à area Coloradænsis(e te \mneE etes ME CUS EL NE nee AT GONSCElALOT NE APP PERSS ee Dronmass nt ARR Rte VETHUCOSUS Ut Sr (Gooperianus Peters SDECIOSUS LUE IRAETES DÉS GOMPIAN AUS PARMESAN AN OTANUS ET RENE RS MoqumaNUs es AMANERENREREERES JitD'o pha aus PMP RE HorMaANANUS. SAMI RENE ODLIQUUS AE EPA EMEA EN RnTe MéMENTNUS ARR EERe Dore Ars PETER AMIE ÉD 60 8 0 ILORAUS CES PA SURESNES ÉDENDS PARUS TE NRA PANIMALIENSIS Nr 2 LE RO HUPDERCUIATUS MEME PAQUETS SEE VESCOÏME PRE PMEMENNUE 7". À ER AA S PNR EAN. RS ARCUALU SR ER PERRIN EU E er ROCR IE AMENER ES GOMPTESSUS NN TE UE manubrius ::. ie da à declivis 0 SAR DE NO — occidens... — quadrulus... macrodon... — Œgyptiacus . — Tappanianus...... : — Buckleyi — Phascolus — mefanaver... — Crassus — gangrenosus truncatus . ... orne ressens NZD ZAR CCC TE ANR RARE e ODIQUAIUS ER NN PRET Re AClANUS Ur VMS en cdilatatu st ie Enr RCA eRe Dre MAN 25102 AR Aer EIRE = RAAULEOIUS LS ANR UN AE EE AE CATIOSUS A5 ARR RTE RSR Ruüttersvillensis "000. Circulus RATER PRTARNE se complanatus................ HE INaSUtUS, 2 NRA Are — Kertlandianus ........ 0 = | SyMeErIQUS.. ut UN — parvus......... SAS De d =» Lima excavatast. RAR ER en x » = SCaDras ie art CORNE 94) LAMELLIBRANCHES ALES inflata de EE Ar EnMene 4 » Fe ÉTACIA SEA RAS Re 1 50 Spondylus chinensis..............| Le MN25 | — spatuliferus........... ... 1 25 Ætheria plumbea..........:...1. A Men An ei MN RE) A NAMAUCAlS ER ERP RENE PEER 4 » Mytilus achatinus................... HONOR conne OR NRA 4 25 — MAVICUlATIS EP PR EEE 3 » m0 Cal ONNICUS ER LIEN Pin MIA CEæ A TL ARS re 1 » En MR GRUGNIUS EE RES NE PEERTE 3 » ES ANERUS DU Se ia en LD A ADO PA neEriCAN AL. EAN AR 1 25 — gaederopus................ 2 » D HUNEU AUS ANNEE 11251 Ca pad si UPS A Aer 2 50 — imperialis,..............., > » l — smaragdinus ...... ......... 1 »| — occidentalis................... 2 » — nicobaricus........... bre, M0 AA en EPeRNE Ns LE ES ATRE ANOONERESISCa brain 1 50 | Pedum spondyloideum.. .... NRA 4 » Septifer biocularis................... CH Nc LUN (ES A AR AAC . À 25 | Anomia ephippium.. .......... .... 125 Crenella discors,#9%10.7 90022 1 25 A NeqQUalis 10 AIENE 1 25 | Placenta orbicularis.................. 4 » Modiola madiolus................... 2 » SN faSCiatas tin Sn eneetnt 4 50 | Placuna papyracea........... 2 » in DArbata Pere cesse DO M An Spa veste 4 50 | Vulsella lingulata. ........ Fe HER 2 » — plicatula................... DO ncongrua Le Re AR 1 75 ; As Gyanensis GE NE AIRE LA ANA DOUÉ Hankeyanas 00e 1 25 Brachiopodes. T plicatula................... O0 Bo ucandt le à RS À 50 | SIC A ta Penn Rntr ER 20 ME ET aneén sise 0 At EN pr 9 | Lithodomus caudigerus............... MR EE Dee CA RUE PACE PRE L Terebratula rubella . ANR NS DU : À | Dreyssenna africana............ ..\. 4 95 Parallelipipedum tortuosum. ........, 2 50 Sa magellanica........... 3 ? | Avicula sagittatas Men een 4 » | Anomalocardia inflata. ........ ..... 2 » | A cruenta.. RP EU PARC ei 10 » AA tan ti A US ranNs 2 » : “a Blandfordi.............. +0 | Fe — . | granosa.............. 1 >» e 2 . 260 | Tr tarentina... ,............... 1 » | Anomalocardia antiquata ............ 1 25 Fouent A Men te 2 — margaritifera.,........ AU 10 » 2 Deshayesi............ A » A dilatata................. ATX 1 | UN Mar ten Sie DNnAPNs ARE net 3-0 » — (ra pezla ete re Rares 4 25 an dorsata DCE Heard e 4 20) 100 | Nbre vICau Ta PTE st 1 50 | Cucullaea auriculifera............ .. 4 » FER vitrea. ..........:, .... 30 1 | Meleagrina margaritifera.. ........... 2 »| — | 1 È a ABONNEMENT ANNUEL. : Payable en un mandat à l’ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, © ; à LES ABONNEMENTS PARTENT DU ll‘ DE CHAQUE MOIS k : : | France el Algérie ©... ..... 10 fr» ÆouSles autres pays. 0 es, #42 fr » L Pays compris dans l’Union postale. . , . 11 » PEREUNnUMEÉLO EN CE EU 50 + Ph Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 30 c. à la dernière bande. = RE at À Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux Ê UURABAUX DU JOURNAL, : : Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs | 46, RUE DU BAC, PARIS 7 snuojody | RANCE Hi HOPOOUUSS etutoS0) EN TD TO E) ] MONCTON EET Te Ô *::"-:-eœdoine eUOPeIS m "tt: suoprAæ] .uonsd£ RE SHEI09 "hit ross0} ee “Her ... eUTAIT) : BJO2IpUOAIY seule *eSNnJIoN] BIOU9I9Y ‘stuuodipunjox ces. sodyna :: ‘1 SNnau On : 1 ©: 2 *SIT[O9/Na ‘A ct: 22: snsoqo[3 PS nee LOS PL snuiqes 1: DE! OÙ _ Composées : CYNAROCÉPHALES (suite et fin); LIGULIFLORES : tribu des Crépoïdées (genres Chondrilla, Taraxacum, Lactuca, Sonchus, ra PARIS, 1O,. rue du Trésor (IV USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) PLAQUES LES PAPIERS VIENT DE PARAITRE Description des plantes qui croissent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine TOME IX Zacintha, Pterotheca, Barckhausia, Crepis, Soyera, Hieracium, Picridium, Mulgedium, Prenanthes). | À volume grand in-8°, 490 pages. Prix : 8 fr., franco 8 fr. 80 HEMINS DE FER DE L'OUEST Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’Instruction Publique Tome I. Tome Il. Tome III. Tome IV. Tome V. Tome VI. Tome VII. Tome VIII. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE Dans le but de faciliter les relations entre {e Havre, 1 Basse-Normandie et la Bretagne, il est délivré, u 4e Avril au 2 Octobre 1905,.par toutes.les gares. u réseau de l'Ouest et aux guichets de la Compagnie \ormande de navigation, des billets directs compor- ant le parcours, par mer, du Havre à Trouville et er voie ferrée, de la gare de Trouville au point de estination et inversement, Le prix de ces billets est ainsi calculé : Trajet en hemin de fer. Prix du tarif ordinaire, — Trajet en aleau. À fr. 60 pour les billets de 1'cet 2e cl. (che- ïin de fer) et 1re cl. (bateau), et 0 fr. 85 pour les illets de 3° cl. (chemin de fer) et 2e cl. (batean). | \ PAR Ar. VOLUMES PARUS ANTÉRIEUREMENT Renonculacées à Crucifères (partie) . Cruciferes a Cishinees/. eee G fr. — Violaréesa Hypéricinées.............. G fr. — Droséracées à Léqumineuses (partie) ... 6 fr. — DEGUMINEUSES ER EE 6 fr. — ROSOCÉES RES TEE Ro Le NO IT Rosacées Saxifragacées, Crassulacées D'Ombellaceps ERA SRE Eee . Sfr — Rubiacées à Composées :.......,..... 8 fr. — En vente chez 46, RUE DU BAC, PARIS . le kilogramme le 1/2 kilogramme les 250 grammes DABPT TAADDTAIIDIN M TAXI DIIN MACGQDIMIE 17 8 fr. . 8 fr. Andryala, 6 fr. franco G fr. 60 6 fr. 6 fr. 6 fr. 6 fr. 8 fr. 60 60° 60 60 50 60 60 CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, ….....FACONS A AOUCHDNS, ETC, DONNANT. UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & LNNÉDIATE S'EMPLOYANT À CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT 44 fr. 50 8 fr. k fr. 50 EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES 46, rue du Bac, Paris [EL CRESHABER € Cl AMATEURS PHOTOGRAPHES , ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ AS DETREFLE" | 46, rue du Bac, PARIS 0 . minée de revenir au point de départ avec les mêmes fac W. CHEMINS DE FER DE L'OUEST à Voyages à prix réduits. 4 La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui desser les Stations balnéaires et thermales de la Normandie et/di 1° Bains de mer eteaux thermales. 4 Billets valables suivant la distance 3, #, 10 ou 38 jours ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pendam 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix Q l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une ou 4 deux périodes de 30 jours, moyennant supplément dé 10 % pour chaque période. : ss 2°Eæcursions sur les côtes de Normandie, en Brelagnm et à l'ile de Jersey. - ES Billets circulaires valables un mois (non compris de jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nouvea mois moyennant supplément 10 %. 3 à ; Dix itinéraires différents dont les prix varient en 50 et 115 francs en premièré classe et 40 et 100 francs deuxième classe, permettent de visiter les points les plu intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de PA de Jersey. : ne Pour plus de renseignements consulter le livret Guides illustré du réseau de l'Ouest vendu Ofr. 30, dans les bi} bliothèques des gares de la Compagnie. ON DEMANDE À, |. A ACHETER FOSSILESDES TERRAINS PRIMAIRES (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) | S'ADRESSER : 4 M LES FILS D'ÉMILE DENROLLE, NATURAISTEN) 2 ä CHEMINS DE FER DE L'OUEST CARTES D'ABONNEMENT D'EXCURSIONS … EN BRETAGNE Abonnements individuels. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait délis vrer jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spéciales permettant.de partir d'une gare quelconque (grandes ligne du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des lignes désignées ci-dessous en s'arrétant sur le parcours; de cï = | culer ensuite à son gré pendant un mois, non seulement sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs embranchemen qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l'excursion lités d'arrêt qu'à l'aller. Carre l.— Surla côte Nord de Bretagne : 1re classe, 100 fr. Franc 2e classe, 15 fr. — Parcours : Gares de la ligne de Gran: | p ville à Brest (par Folligny, Dol et Lamballe) et les embran ) Cays. chements de cette ligne conduisant à la mer. 4 Carre II. — Sur la côte sud de Bretagne : 1re classé 100 fr.: 2 classe, 15 francs. — Parcours : Gares de À ligne du Croisic cine à CRE Q et les embr. ments de cette ligne conduisant à la mer. Co Te — Sur les -côtes-Noxd et Sud de Brelag - re classe, 130 francs; 2€ classe, 95 francs. — Parcou Gares’ des-Hgnes- de Granville à, Brest (par Folleny, et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et. lignes d'embranchements conduisant à la mer. ; CARTE IV. — Sur les côtes Nord et Sud de Breta La) lienes intérieures situées à l'Ouest de celle de Saint-Malo Redon : lreclasse, 130 francs; 2° classe, 110 francs. —Parct Gares des lignes de Granville à Brest (par Folligny, D Lamballe), de Brest au Oroisic et à Guérande et-des d'embranchement vers la mer, ainsi que celles des ligne Dol 4 Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe à R ée Dinan à Questembert, de Saint-Brieuc à Auray, d déac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rosp FEU DAS (N di \ di = nr D = NN PARAISSANT LE 1° ET LE 15 DE CHAQUE MOIS PAS D SOMMAIRE du n° Z247 du 1% octobre 190% : | Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction La pierre météorique de Lancon. SranisLas MEUNIER. — Animaux mythologiques, légen- 1 : daires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelligence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. E.-N. Sanrini »E Riozs. — | s Chronique ef nouvelles. Henri Cour. — Araïgnées et Forficules. Louis PLaner, — “ La préhistoire en France. D' Etienne Devrozze. — Les chenilles du Rhamnus infectoria. | L.-P, Carbmen. — Le Vesperus Xatarti. Paul Noëz. — Académie des Sciences. î | ABONNEMENT ANNUEL. À Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, . dl CT ee LES ABONNEMENTS PARTENT DU !l* DE CHAQUE MOIS |, France et Algérie . D Ne ne AO fre 0 Tous les autres pays, : . . . . , . .. ddr … Pays compris dans l'Union postale. . ; . 11 » cPTIX dUNUMEÉRO Se RER de Net 50 | ës . Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. | | Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux E BURKÉAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS. COLÉOPTÈRES EUROPÉENS EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES A6, rue du Bac, Paris Anthia sexmaculata....,...... venator........ HANSETE Graphipterus IUCLUOSUS AREA TR ere TOLUNAALUS 1 2e ete SELLATOT A RER ter eee MODS Er Eeere cephalotes............ Jævigatus #5. 0e Miscodera APCICA Ne NUL Limnæum NIgrOPICEUM. ee... Bembidium argenteolum. .,:4..:. laticolle .........2 20 pygmæum..:... ei v. bilunulatum....... e AMPDISUUMRE ASUS VACUTEU UM ARC lampros 4 TA ERR RE V. properans.......... punctulatum .......... MADUTOUTIÉ RETRO RE pallidipenne.......... Kusteri:. 24 HOBUTES bipunctatum....,..... dentéllumes 2 mettre adustum.......... dede ObiqUUMEN EE eee ephippium......... us Pfeiffi prasinum fulvipes ripicola fluviatile ustulatum . modestum decorum fasciolatumer 2 PR ain RS UE MON ICONE EEE AE » NYPOCTI AREA EE ART sl Dale » TURCOrNE LA » v. Müilleriarum. ....... » stomoides............. » decoratum............ » elongatum............ » ANIMUNA COTE » glaciale ........... » pyrenæum:........... » quadriguttatum ....... » V-Genel ire À -v. tetragammum. ..... 6 laterale :..,...:...... » quadripustulatum. ... » quadrimaculatum...... » tenellum Pere » SiVIpes An ere D) dois te ste » fumigatum..........:. » obtusum....... . DÈEEO » VC IQUM AE CUEEANNRE » Mannerheimi.......... » BULHUlA EE ER RARES » biguttatum ........... » 20 ANCOLOL AE OS » Ocys harpaloides ........... » Tachys Slobulus ere Rte » bisulcatus ............ » hæmorrhoidalis....... » VAISOCIUS 2. PR » Pucas trees » quadrisignatus........ » parvulus ...... SANS » fulvicollis ......:..... » Ë bistriatus...........:. °» v. elongatulus .......: » scutellaris............ » OPNATUS es ER ET (il Tachyta NAN A MSN RENASE » Anillus CŒCUSE PE RINIPPRAR EN 2 hypogæus............ 3 Scotodipnus SChaumI re PA dl subalpinus............ 1 21pINUS 20 REA COPSICUS RAR ACTE 2 Aëpus MATIQUS A PER NUS 2 RODIN RER EN L » Perileptus ALCOlAUS 2 PNR AN » Thalassophilus Jongicornis even » Trechoblemus MICTOSY SENTE » Lasiotrechus TUDeNse ae ie quadristriatus......... obtusus..... REIMS LAURE liopleurus ............ palpalis ........... Fos Fairmairei......1..... subnotatus............ splendens......... die gravidus........ ave quadrimaculatus . ....…. maculicornis:.,...2... Pandellei............. diStiamane rennes STATUS ET EEE NEA marginalis............ pulchellus ............ rotundatus............ HHamper--# #65 Dejéams teens CLOAICUS RS MEN ES AlPICOla RE REe EN ECR rotundipennis OUR RE strigipennis....:...... OVALUS AL ANNEE procerus........., : Anophthalmus Hacqueti............. oszailensis............ MHaretonne (rene Ramorinii............ AUbDER HE N MEET EN Raymondi..,......... NoallCuss ec are OPPReUSE PAPERS Aphænops Epaphius SCANS EP ER Len Pogonus pallidipennis.......... luridipennis..:........ iridipennis............ SILVIPES RE MERE TEE TetiCDlatUS. MR Aer littoralis ee Re rRe ChAlCeUS TP EPP EURE DPANUS EEE SRACILIS Re CARE teslaceus rer er ee filiformis. .. Rs 2 Patrobus septentrionis.......... » atrorufus............. » 2 Deltomerus StarcRi ren niiRe 2 FATRICUS RER SAME TE » rufipennis ........ Ê 1 Cardicmera Genet 2 Bonvouloiru.......... 4 Platynus ruficornis.,.... Fa » obscurus ............. » scrobiculatus ......... » assimilis : .....:..... » cyaneus. 2.2.4 » Agonum quadripunctatus....... 1 IMpPressus ............ » sexpunctatus...n..... » V. austriaCus ......... » marginatus........... » Mulleris SR .» gracilipes......:..,... » JUPÉNSE RC RES RS » VITUUS TE NE APN ACERE » Ve mMŒEStUS 2. » atratus ER TEEN » piceus..... Race » Olisthopus glabricollis........... » Synuchus DIVANS ANSE » Dolichus halensis ee FER et » Bedelius circumseptus ......... » Calathus IUCIUOSNS LE EUARENE » fuscipes 20 CR Ne » v. punctipennis......, » CRRATUS PROMESSE °» fUSCUS AURA EUR AEAONESS _» metallicus:. ........ UP) micropterus....... NAN) melanocephalus....... » MOIS EEE EE" SAC) PICEUS ARR EME ES » Læmosthenes CASPICUS Tec Lie il complanatus.:........ » dalmatinus ....... PEN UD) teRMICOla CRETE » Schreibersi........... » Cavicolan 24 eee ( Platyderus DUNCOINS ER MES AERE ER » STeSariUS ee eee el Lagarus Vennalis PAT EUR EEC » Pœcilius punctulatus........... » fOntIpeS rer » Gebleri........ Ga 0 » KOYIS EN NNIEERRRNE » marginalis............ » Je PIdUSE REP ENTERr D) CUPrEUS ENT CE SN) .v. affinis .…. v. erythropus....... se quadricollis.......... 4 V.) VICINUS ......,..... mauritanicus .,... FT 2 puncticollis. ........:. coarctatus....... FAR Pterostichus inæqualis....... Cbne barbarus ............. v. berytensis ....... la AqUITa EE REE Se elongatus............. oblongopunctatus ..... VITICUS Re CCR VUISARIS A NE RCE nigPita Re eee anthracinus........... SÉTENUNS Ce ete diligens 112077 M0rrRr NeSIIRENS EE MENT abacoides ........,... ITS ATEERE rar brevisi HORREUR COpnatus.n.... M. Illigeri........ Se ÆURIOPS EN ENONCE madidus.......... we V. CONCINNUS....... A globosus ............. Ghiliani.............. MElASE PERTE Rene Kokeih Serre Rene dilutipes.............. mongolicus ........... foveolatus ............ Findeli........ SNS etes Tieslert ae one baldensis............. trUNCALUS, 1. CRUE CHDEAUS EEE RCE Lasserel.. .:::.....2: cristatus RON TER EE Hagenbachi .......... Honnorati............ fasciatopunctatus...... Dufouris EF ere Justusi....... STORE STA]US RCA Ce dE ambiguus.....:. EN SiATCKI AR RENTREE SPINOlER ER MEETERETE MAUTUS EEE EC LEE v. erythromerus ...... HSCheR = RAS RECEES À externepunctatus . ..... » 2 JUrNEL SP ERA v.-Heydeni. NRC" DICOLOR EE RENE parallelus..... SSD Beckenhaupti....... is FE LS De RAT AN RE EDR EE SE ES NN AE NT nn SAS ITA 2 a 14 L “£ LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE. Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr!) OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT Histore Naturelle de la France 24 PARTIE ANIMAUX FOSSILES Invertébrés et Vertébrés (PALÉONTOLOGIE) Par P.-H. FRITEL Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris 1 volume de 379 pages, avec 27 planches hors texte et 600 dessins dans le texte formant un total de 869 figures Prix : broché, 6 fr.; franco, 6 fr. 60; cartonné, 0 fr. 75 en plus 24 BIS PARTIE: PLANTES FOSSILES (PALÉ OBOTANIQUE) Par P.-H. FRITEL, Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris 4 volume in-8° de 325 pages, avec 36 planches hors texte et 412 fiqures dans le texte formant un total de 546 figures : Prix : broché, 6 fr.; franco, 6 fr. 60; cartonné, 0 fr. 75 en plus Les deux volumes Paléontologie et Paléobotanique (24° partie et 24° bis partie de l'Histoire naturelle de la France) formént l’histoire des fossiles de France. Prix : brochés, les deux, 12 francs, franco. 12 fr. 85 ; et cartonnés, : fr. 50 en sus pour les deux volumes. LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bee, P ARIS (7° ae | k . Picridium, Mulgedium, Prenanthes). Pour plus de renseignements consulter le livret Gui É à tribu des Crépoïdées (genres Chondrilla, Taraxacum, Lactuca, Sonchus, | deuxième classe, permettent de visiter les points les f 4 volume grand in-8°, 490 pages. Prix : 8 fr., franco 8 fr. 80 AWATEURS PHOTOGRAPHE PILES, 1O., rue du Trésor (IV) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ | LINE RODÉLE à Saint-Maur (Seine) | FF PAPIERS AS DE TRÉFLE” NT DE PARAITRE CHEMINS DE FER DE L'OUEST Voyages à prix réduits. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest quid! s les Stations balnéaires et thermales de la Normandi la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, par ‘gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix tarif ordinaire. ; OU i l 1° Bains de mer eteaux thermales. 4 Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jou cés derniers donnent, le droit de s'arrêter pen Description des plantes qui croissent spontanément ‘| 48 heures à l'aller et au retour à une gare au choïs : l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une où en France, en Corse et en Alsace-Lorraine déux | Périodes. de 0 one 0 cl Dot 10 % pour chaque période. ee de sur les côtes de Normandie, en Bretai et à l'île de Jersey. ‘4 TOME IX Billets circulaires valables un mois (non compris jour du départ) et pouvant être prolongés d'un, nou Composées : CYNAROCÉPHALES (suite et fin); LIGULIFLORES : | mois moyennant supplément 10 Vi. Dix itinéraires différents dont les prix varient er 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 francs intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de Zacintha, Pterotheca, Barckhausi rep » er AC , » ) ausia, Crepis, Soyera, Hieracium, Andryala, | à Jersey. illustré du réseau de l'Ouest vendu 0fr. 30, dans less PAR bliothèques des gares de la Compagnie. œ. ROUY CAN PEOUA 1 Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’Instruction Publique 2 e N D E MAN D E 1 A ACHETER , FOSSILESDES TERRAINS PRIMAIRE VOLUMES PARUS ANTÉRIEUREMENT (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) | Tome I. Renonculacées a Crucifères (partie) .. 6 fr. franco G fr. 60 S ADRESSER : . Tome Il. Crucifères à Cistinées ................ DOME EE 6-fr: 60 LES FILS D'ÉMILE DEYROLEE, XATURALINT mer. Tome III. Violaréesà Hypéricinées.............. Gfr. — 6 fr. 60 46, rue du Bac, PARIS Tome IV. Droséracées à Léqumineuses (partie) ... 6 fr. — 6G fr. 60 LÉSS ROUE ER É RAP EURE FA CRONESS Tome NV Le UmMAInEUses RETURN sERS 6 fr. — G fr. 60 me ; mi Home MT POS OCERS NPA EEE ENTER RRCeR 8 fr. — 8 fr. 50 CHEMINS DE FER RL Tome VII. Rosacées Saxifragacées, Crassulacées . CARTES D'ABONNEMENT D'EXCURSION EN BRETAGNE Abonnements individuels. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait dé En vente chez vrer jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spécia permettant de partir d’une gare quelconque (grandes/ligr y) é l du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des ln : ILE D E ÿ ROLLE désignées ci-dessous en s’arrêtant sur le parcours; de cl} 7 culer ensuite à son gré pendant un mois, non seulem@lh sur ces lignes, maïs aussi sur (ous leurs embranchemiel 46 , R UÜ E D 6] BA GC, PA BR l S qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois less AOMOELIA CES SN NE NEA RER 8 fr. — 8 fr. 60 Tome VIIL Rubiacées à Composées ........... ENS D 8 En OD: 3 USER RER Te T7 Ru Que minée de revenir au point de départ avec les mêmes lités d'arrêt qu'à l'aller. ” 4 Carre I. —Surla cote Nord de Bretagne : Are classe, 100 2e classe, 73 fr. — Parcours : Gares de la ligne de G# : ille à Brest (par Folligny, Dol et Lamballe) et les embre di. CHEMINS DE FER DE L'OUEST CI M = N T- LU T Dent de se ligne conduisant à la . ; | POUR LUTER BOCAUX = Carre II. — Sur la côte sud de Bretagne ta [| DISQUE OBTURATEURS 100 fr.:2° classe, 15 francs. — Parcours : Gares d il; at; 2 liene du Croisicet de Guérande à Châteaulin et les emb Dans le but de faciliter les relations entre le Havre, FLAGONS À BOUCHONS, ETC, ne de cette ligne conduisant à la mer. la Basse-Normandie et la Bretagne, il est délivré, | DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE 3 Carre III — Sur les côtes Nord et Sud de Bret er rril : 9 re A9NS ar à: e Fa Fee on ai En Co Are classe, 130 francs; 2e classe, 95: francs: fc Re D aux £ e C . À e 1 > ER 1 É Normande de navigation, des billets directs compor- S'EMPLOYANT A CHAUD CR Nés tant le parcours, par mer, du Havre à Trouville et 1 ï : : 3 : LÉ EE : 2 € s d’e ranck nts conduisant à la mer. ‘ par voie ferrée, de la gare de Trouville au point de PRIX DU CIMEN Ï cr LU Ï nee ee cote Ni et Sud de Breta destination et Inversement. le kiloscramme 1% fr. 50 lignes intérieures situées à l'Ouest de celle de Saint- 16 prix s bi s es insi calculé : ‘A7 GES 7 A -Ar £ franes ; 2 ss — Le prix de ces billets est ainsi calculé : Trajet en le 1/2 kilogramme Se Redon: lreclasse, 130 franes ; 2° classe, 110 francs.—P chemin de fer. Prix du tarif ordinaire. — Trajet en Eee ù jones de Granville à Brest (par Follieny, bateau. À d 60 pour les billets de Arcet 2e CARE les 250 grammes 4 fr. 50 au Croisic et à LS dd min de fer) et 1'e cl. (bateau), et 0 fr. 85 pour les EN VENTE CHEZ d'embranchement vers la mer, ainsi que celles des # a Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES BED on à Questembert, de Saint-Brieuc à Auray: AG. rue du Bac, Paris déac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à R billets de 3£ cl. (chemin de fer) et 2€ cl. (bateau). PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 11. 97e ANNÉE 1 NOVEMBRE 1905 PARAISSANT LE 4% ET LE 15 DE CHAQUE MOIS È cs Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° Z44S du 1: novembre 190% : La Calabre. Géographie physique, géologie, tremblements de terre. E. Massar. — Les sciences naturelles dans la littérature. D° L. LaLoy. — Chronique et nouvelles, Henri Courn. — Le Tetranychus telarius. Paul Nogz. — La préhistoire en France, Dr Etienne Devrorze. — Les Perles. Victor DE CLEvVES. — Académie des Sciences. — Bibliogra- | phie.— Les Cris des animaux, essai lexicographique. Dictionnaire des cris des animaux. Jacques Récrs. : ABONNEMENT ANNUEL- D Pavable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, Re LES ABONNEMENTS PARTENT DU l‘“ DE CHAQUE MOIS D Hrance et Aleénel. 6... - . 10 fr. | … Tous les autres pays: 0 tr 42 fr Fe Pays compris dans l'Union postales 14 » Péodunumeéronen sine Re ere 0 50 25 CPR TRENIENRSE Pour changement d’adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. | . Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS 4 LCD ps ee à id" COLÉOPTÈRES EUROPÉENS EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES 46, rue du Bac, Paris gploncus suis : OUAIS MP TEE ns CATINATUS 0e AE v. Reudschmidti ...... CONLIQUUS ER Es alter DCRUPpel essaie Percus Dilineatus eee HRSTS ReIChe nee GCOLSICUS EL AAAUMBREAELE SÉLICEUS ae meme lAcertosus er eee er Dejeanie ne es DODLUS ANR EREMINESEES RTE RAS EE ER Myas chalybæus. 22.00" Molops SIDOIA ta RE É AIDES LISE RTE AE PIC AR NE MR austriaca ...... DA PEER OV. v. medius......... Stomis PUMIGAEUS EEE LS AN RENE Abacetus Salzmanni.......... ne RUES ND Rien HACUSDITa ta EEE ES pleDeas ten ass SNA a eee Ut MONIVAS A CAM AT mitida COMMUNISE se ENS RnreO ITS ETES ænea Doyen Er ; fulva SDECHADih SE 2e eee ER SAXICOIA ee curtus neglectus Seidlitzi incrassatus D sosrsvosee . araxidis gibbosus .... » tenebrioides ....,...., PICIDES PME TEA ; eV AUS NN ET CU megacephalus.......:. Arstuis capito.... obscurus ClypealUS A RER sphærocephalus .. ,.... Ditomus calydomust.2."."77%% tricuspidatus.......... dama GRACE NS ES ANNEES Pachycarus eos brevipennis....... Ophonus MUPICO IA RACE COrdATUS Ne EME TEEN puncticollis AZUPEUS EE APCE cribricollis PIAnICOISEEPERS EEE Gynandromorphus CLLUSCUSE PAPA EVER 08 Diachromus SÉrManus een enE AU Pseudophonus pubescens ....... d0 5 SIISCUSE USE HE Pardileus calceatus EDEN ses Anisodactylus ÉIDOLAIUSE EE ETAPE 0 V. Spurcaticornis...... signatus..-..... Stone pœciloides tenir Harpalus punetatostriatus....... ÆNEUS, A AE DER PSIHACINUS PER EPA do smaragdinus .......... QUadra USER EEE Le CDI TUS RAR ERENERNS : dIMITALUS ELA RENUE læviCols rec PYSMEUS PEER EC TRENE ATAUS ERP ARR ER ET EME latus quadripunctatus rubripes. » 25 d0 20 ND © NO NT 3 À N © À = wow © Se Æ & > © SUIPhUrIPES AE PER hONCS US RE PETER fuscipalpis ........... ZAbrOIT ESA RME EIRE CERVICIS PE AE E AR PICIPENTISE PREMENt ARGUS EP CREME Dichirotrichus DUDESGENS EEE obsoletus..... . Trichocellus cognatus DAC AUS APE EE RES discophorus .......... M'APSINALUS AE. mixtus Bradycellus harpalinus. ........... COURTIER IE Acupalpus lan Re Ne flavicollis brunmipesten #10 meridianus dorsalis Heteracantha depressa Badister bipustulatus .......... SOdANS Ann ee DElTATUSE RP AREN EE NE helopioides ...... Dés t Chlænius chrysocephalus ....... æneocephalus......... ÉrISUS SE a PE REA nigricornis nitidulus v. tibialis DAIIPES ER PEER vestitus » » » » = NN 1 ND NN ON) =] variesatus... FeSTVUS M ENENEn CRE Cælatus SRE quadrisulcatus ........ Chlaenites SpODAtUS EE MERE re Callistus lumatus AE REPRe : Panagæus CrUX-MAJOr + .......... Corsyra fus URSS Test cyanocephala ......... chlorocephala......... rufipes VARTISRIpeS eee cu trimaculata. . :........ MArSNA LAN ET MUEERN humeralis ............ Lionychus quadrillum AalbOnOtaTUS EEE NE Metabletus exclamationis......... parallelus obscuroguttatus .... DATIPESEAERENEEEPETE truncatellus ÉOVCALUS REPAS Blechrus plagiatus...... épée ë CONÉICAIS EEE minutulus ARTS ESA ENNEr EP PM nnR ns lens US Eee NET quadrimaculatus quadrinotatus......... melanocephalus ....... nigriventris.-.....:... Demetrias imperialis monostigma atricapillus .......... Plocionus Cymindis humeralis ........ SU AXUILALIS EE PAPERS TULÉSCEN SERRE OC SCAPUlARIS ER AE CEE EEEE Vaporiorum .......... VALENE) DOTOUE 0 DD 0 do Polystichus CONNEXUS . .. me.» . Drypta dentatas"AeRReRee ob NV angUs tata. enr . Odocantha melanura......... » 25 » 25 Brachinus bipustulatus .......... ExXhAalANS ECS INCEUSE RCE EE RTE se VE RUES 0 crepitans ...... SU UG ee obloneus MER : PEOpa RE CRPEEE EE - v. plagiatus . ...... SClopeta 2" Pere GEO exploOdenS ie eee 5 v. nitidulus........... Pheropsophus afrICANUS 2 Aa ES hispanicus........ Nr Aptinus HISPIOSOL ARE EEE sn bombarda ....... ASE Brychius elevatus See Haliplus VATIUS EEE GER ODlIQUUS PAPER EEE lines een ANArES mucronaltus .......,... GUUIALUS FERRER EEE fUIVUS A SERRE : la VICOILS ERA F laMINna USER PERS HOUSE Lou our FLUVIAL RAP EE lineatocollis ...... ARE * Cnemidotus TOLUNAAIUS RER E EE LEE CHSUS LE TS à Pelobius tarQuS PSE ke Hyphydrus OVATUS MC PERTE EE VATIeSATUS- PER E CE Hygrotus MUSICUS SERRE He IN QUAI AE EREERREE VETACOÏOT PEER LE ER TeCOLAUSE PE NENEES Ë Cœlambus CorpulentuS eee rEence parallelogrammus . .... enneagrammus........ CONMIUENS EEE ET ESC Bidessus bicarinatus ........ 5e GoudotL EEE RER Re UNIS LUS RENE geminus......- DCÉLOE ther. v. signatellus.... confusus....... SERRE Deronectes AUDETAS NET HA ESe platynotus ....... coenc opatrinus.......... 8e 12-pustulatus ...:..:.. canaliculatus ..... A Ceresyi ...... 1 DEC luctuosus ........ SUB elegans.......... te depressus......... thermarum ........... » 40 ESS EPA RSR ED EN eu à 0" : nl ï À ; LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7° Arr‘) OUVRAGES PARUS RÉCEMMENT Histoire Naturelle de la France ——————— 24 PARTIE ANIMAUX FOSSILES Invertébrés et Vertébrés (PALÉONTOLOGIE) Par P.-H. FRITEL Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris À volume de 379 pages, avec 27 planches hors texte et 600 dessins dans le texte formant un total de 869 fiqures Prix : broché, 6 fr; franco, 6 fr. 6Q; cartonné, 0 fr. 75 en plus 24° BIS PARTIE (PALÉOBOTANIQUE) Par P.-H EFRITEL, Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris 1 volume in-8° de 325 pages, avec 36 planches hors texte et 412 figures dans le texte formant un total de 546 fiqures Prix : broché, G fr.; franco, G fr. 6O ; cartonné, 0 fr. 75 en plus Les deux volumes Paléontologie et Paléobotanique (24° partie et 24° bis partie de l'Histoire naturelle de la France) forment l’histoire des fossiles de France. Prix : brochés, Îes deux, 12 francs. franco, 12 fr. 85 ; et cartonnés, ! fr. 50 en sus pour les deux volumes. LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bee, P ARIS {7° Azz*) E ET qd ct eee S SÈS PES PE ELU NT R One IS se CE LEGS, D A TT NS : { lignes, mais aussi sur tous leurs embranch sh CHEZ LESQUELS SE DISTRIBUE LE CATALOGUE se. CE cal ae es de } ÎE CRIESHARER & C'°Ù AMATEURS PHOTOGRAPHES ! LIVRES D'HISTOIRE NATURELLE PARIS. 1O, rue du Trésor (IV) ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ SE NÉE à Saint Maux (eine) LES PAPIERS : AS DE TRÈFLE’ | CHEMINS DE FER DE L'OUEST VENTE AUX ENCHÈRE SR 1 S PUB LIQUE S La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui desser les Stations balnéaires et thermales de la Normandie et la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, par se gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après qu comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix d tarif ordinaire. D 1° Bains de mer eteaux thermales. Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jours ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pendan 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix à l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une ou M deux périodes de 30 jours, moyennant supplément dl 10 % pour chaque période. 9Excursions sur les côtes de Normandie, en Bretagñ et à l'ile de Jersey. RE. Billets circulaires valables un mois (non compris M jour du départ) et pouvant être prolongés d'un noures ET D’UNE mois moyennant supplément 10 %. < 3 à Dix itinéraires différents dont les prix varient ent 50 et 415 francs en première classe et 40 et 100 francse deuxième classe, permettent de visiter les points les plus] A rs intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de PR | de Jersey. : L | l Pour plus de renseignements consulter le livret Guideë}s 9 illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans les bi bliothèques des gares de la Compagnie. QUI AURA LIEU A PARIS | e N DEMANDE MAISON SYLVESTRE A ACHETER SALLE 3 | de FOSSILES DES TERRAINS PRIMAIRES) (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) S'ADRESSER : LES 18 ET 14 NOVEMBRE 1905 LES KILS D'ÉMILE DEYROLE, WATTRALNTE 46, rue du Bac, PARIS A 8 HEURES TRÈS PRÉCISES DU SOIR : PAR LE MINISTÈRE DE M° MAURICE DELESTRE, COMMISSAIRE-PRISEUR CHEMINS DE FER DE L'OUES as >, rue Saint-Georges, Paris 4 CARTES D'ABONNEMENT D'EXCURSIONS ASSISTÉ DE EN BRETAGNE D | : Abonnements individuels. n] ) | T k LES FILS D'EMILE DEY ROLLE, EXPERTS-NATURALISTES La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait dés} $ vrer jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spéciales \l 26, rue du Bac, Paris. permettant de partir d'une gare quelconque (grandes lignes)Mh du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des lignes désignées ci-dessous en s’arrêtant sur le parcours; de cir=h culer ensuite à son gré pendant un mois, non seulemen : qui conduisent à | Ë à minée de revenir au point de départ avec les mêmes faci lités d'arrêt qu'à l'aller. | 3 Carre I. —Surla côte Nord de Bretagne : Are classe, 100 fe 2e classe, 1 fr. — Parcours : Gares ds " jee de ca | Franc M ille à Brest (par Folligny, Dol et Lamballe) et les embranssy DUMNS DE FERDE L'OUEST. CI EN T-LUT Re de ligne conduisant à la mer. : | Pays | Carre II. — Sur la côte sud de Bretagne : 1°e classesp Dansle but de faciliter les relations entre le Havre, FLACONS A BOUCHONS, ETC tte lie luisant à la mer la Basse-Normandie et la Bretagne, il est délivré, 95 LIL, : chements de cette ligne conduisant à la mer. | Mes Ari au à Octobre 4908, par toutesles gares | DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE& IMMÉDIATE |, Ce Se. dec on ans 2e Daeois du réseau de l'Ouest et aux guichets de la Compagnie ; 1re classe, 180 fra ;. à sse, : D rs Have dE SENS UD et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et Due de le condo Toul ones lignes d'embranchements conduisant à la mer. à D 4 SRE ai poAS e PRIX DU CI MENT - LUT Came IV. — Sur les côtes Nord et Sud de Bretagne | ; POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, 100 fr.: 2° classe, 15 francs. — Parcours : Gares de, ligne du Croisic et de Guérande à Châteaulin et les embra Gares des lignes de Granville à Brest (par Folligny, le kilogramme 44 fr. 50 liones intérieures situées à l'Ouest de celle de Saint-Mal (! Le prix de ces billets est ainsi calculé : Trajet en : R : : Ë :2e classe,110 fr —P É Ê : ? } f edon : re classe, 150 francs ; 2€ classe, 110 francs: ar chemin de fer. Prix du tarif ordinaire. — Tréÿet en ne 12 kilogramme 8 fr. Gares des lignes de Granville à Brest (par Folligny, Dol Daleau. À fr. 60 pour les billets de 1**et 2e cl. (che- es 250 grammes 4 fr. 50 Lamballe), de Brest au Croisic et à Guérande et des lis min de fer) et 1re cl. (bateau), et 0 fr. 85 pour les E d'embranchement vers la mer, ainsi que celles deslig billets de 3€ cl. (chemin de fer) et 2€ cl. (bateau). NVENTERRE 1} | Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe à LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES | de Dinan à Questembert, de Saint-Brieuc à Auray, de ÂG. rue du Bac, Paris déac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rospo PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 11. 15 NOVEMBRE 1905 EN D — HE RTL PARAISSANT, LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS SOMMAIRE du n° Z29 du 1% novembre 190% !: Histoire naturelle de la Promasia Ataxella Chrét. P. Curérien. — Utilité de la douleur ! F | : À physique. Dr L. Laroy. — Chronique et nouvelles. Henri Courin. — Animaux mytho- logiques, légendaires, historiques, illustres, célèbres, curieux par leurs traits d'intelli- gence, d'adresse, de courage, de bonté, d’attachement, de reconnaissance, etc. Le Cha- | Ë meau. E. N. Sanmmnr DE Riozs. — Les Perles. Victor pe CLéves. — Le Discoglosse à peint (Faune du Maroc). D: Etienne D. :1E. — Académie des Sciences. — Biblio- | graphie. — Les Cris des animaux, essai lexicographique. Dictionnaire des cris des ani- 1 RE maux. Jacques Réas.| ABONNEMENT ANNUEL- Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, LES ABONNEMENTS PARTENT DU Il‘ DE CHAQUE MOIS France et Algérie . Me re . Dee à (OP E ousles autres payss 0... .. 12 fr Pays compris dans l'Union postale. . , . A1 » Prix AU HUMÉTO et nu. 0 0 50 : 3 Pour changement d'adresse, joindre 0 fr, 50 c. à la dernière bande, Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BURKHAUX DÜU JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs 46, RUE DU BAC, PARIS AE 2 PCT Eee Er LAS COLÉOPTÈRES EUROPÉENS EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEVROLLE, NATURALISTES AG, rue du Bac, Paris Hydroporus AIDIDUS ET PCR CI Dorealis is AA rPOTENEU lepidus SRE ARE Sexpuftatus . =... PICHUS Eee bilineatus ............ halensis re mnsNarsaLe erythrocephalus....... MUITONS TEEN en PAlUS IS RE PEER EC ÉS DS ER A EN EE UMDrOSUS 2 Te 02 DICEUS Re EP REC Lt lIMDALUS AA EAN URAS Planus pre rente pubescens............ tessellatus ............ MOULE MATE DIV AISNE PME PR ENTENTSES ISCTETUS RE LESC RE montant eee ee memnonius. . ... SAS ObIONnCUS EE LEE MelanaTIUS 2 AE Noterus ClAVICORNIS LR CPE ; SPaTSUS ........ VISE SET RS & .…...e Hydrocanthus FDA EN RAM AR ANDRE Laccophilus variegatus ........... ODSCUEUS Fe n INFErPUPIUS EE Eee Vertestaceus rene DTrUNNEUS Ne CUEES SULEAUS. 2. 0 LN Ne. US EN PP NRA Dieuttatus eee Hinotatus Men SONEnI AE EEE MURS chalconotus........... DAludOSUuS EEE uliginosus........ ere CONCENCLE EE CARE LÉ TS SE le La » 25 Liopterus FUACOIIS AE ER EEE » Colymbetes CAD EEE PRE » Rantus conspersus...........: » NOLALUSE TEE EAP ANCE » DiSta pus Peer » adspersus cie EC » exoletus.....:.... SORA v, melanopterus ...... 2 Cymatopterus ÉASCUS RM Re » PaykUIHE EEE EE » SÉDIA LUS AN ER RES » Melodema Coriaceum ete » Eunectes SCÉLCUS EE PET ER » Hydaticus transversalis.......... » Graphoderes AUSIPIACUS A ETES SD ZOnNaAtUS NA CEE ES EU » Acilius : sulcatus........ Ua » Dytiscus latissimus ............ » marginalis. .......... » pimidiatus.... ....... » punctulatus........... » ! circumecinc{us.:. .. .. » l'aPPONICUS EE AE TEE EAU Cybister laterimarginalis....... » tripunctatus .......... 1 Aulonogyrus CONCINNUS MEANS » Gyrinus MINUEUS 2e PP EEE » bicolore PEER » MEPBUS A er CCE » NALALOPA EN EAP » ULIN ATOME ARES » Dejeani 1". » ODACUS NAN RANCE » MALINUS MINS » NIOTICUS VAE ER » STATUS EE EP EN il Orectochilus MILLOS US RSR EE » Hydrous AEPLIDIUS SES ER REN » DICEUS AR EE RIRE Un » Hydrophilus Caraboides » FlaVIpES 0 ARR EN » 25 25 90 20 25 40 Hydrobius fuSCIpES EE EPS » v. Rottenbergi........ » Helochares PVIAU SE PRE ET » dilttuss eee » Sternolophus DORE UE 2 Philydrus FeSTACeUS A A ERETENE RER ») marilimus . ..2......0. » melanocephalus....... » Danibe Li PA PES 1 ANS 2 RENE AIRES » coarctatus ..........., » Cymbiodyta marginella.: .......... » Paracymus scutellaris ............ » æneus te. Aa » Anacæna bipustulata . ..:....... » OVALA TES Pan CEE ERCS » Dnmbata enr nr Se » globulus.............. » Laccobius alternust ie een ». decornus. Meur EL palliduss "nee » MIENIGE PS. NEC PRE » ASCULELIANIS MN 1 NULS LEE SNA » bipunctatus. .......... » Limnebius DAPDOSUS EPA REIENR » GHIIGL CU PANNE » truncatellus........... » Chætarthria MSeNMINULUM A0 LEE » Acanthoberosus SDIDOSUS ER PES » Berosus TUTAUS EME EME » DISDAR EEE TERMEN CE 1 signaticollis........... » ATLAS SARA AS » Cercyon dEPreSS USER EAN » ARENALIUS AT RER » hæmorrhoiïdalis....... » flaVIpes eee PEU ED) centrimacuiatus ....... » an als ee TEA En » DNU DU SA MIA ESS SLANATIUS CN MAL » JUSUDRIS SAN » Megasternum CAUCASICUNE PANNE » ObSCULUM, AREA » » 20 25 25 Cryptopleurum CrenatUTMe EEE CURE » atomarium............ » Sphæridium bipustulatum ......... » scarabæoides ......... » Cœlostoma hispanicum........... » orbiculare.::. 0" » Dactylosternum insularess 212, nt À Spercheus emarginatus .......... » Helophorus . tuberculatus. ......... 1 HULOSUS Er EN » DORCULUS ERP REA ERAEE » DDASS ARR » nivalis . ..... RARE EURE » Slacra lister etre » AQUATICUS = AN » limbalus 5 er ner » NANUSÉE NASA At » PUMIIO RENE PRE RERX » Erichsontt. 0020 » æneipennis .-......... » obscurus............. » granularis............ » Hydrochus CATINAUS EN, ANA » brevis PAIE eue » eloncatus ee CEE » angustatus ........... » Ochthebius gibbosus ............. » quadricollis........... » Leyoli see enr » subtinger............. » foveolatus ............ » EXATAIUS EE 1 0 LE » punctatus........... A) DICOlOr AAA EEE CE » HIPABIUS EEE RCE » margipallens......... » lividipennis........... » MAFINUSE EE SERRES » Hydræna LESLACCAÉ ONE EE EEE 20 TUTOSA AD PAS » MIA ee CC » SACS ANT PMR » pulchella......... SEA atricapila ete r2Crre » Georyssus crenulatus ee... » COSTALUSA EEE PER EE TEE » Limnius troglodytes ........... » Elmis Germari........... » VolRMan EEE MTrEReE » Muller RER » Esolus AMOUSTALUS EE EEE EE » parallelipipedus....... » Lareyna Mage eee » ObsCUrA ARARER EEE » NCA ARTE AUS Rate ED 90 95 25 40 CUPrEUS EPP RE EE subviolaceus....:.... Dryops substriatus ..... ..... » _. Parnus striatopunctatus. .... 510) lutulentus ............ » Striatellus eee ; AISITICUS LE PAC AC TER ) prolifericornis ........ » JuridnS ere » OPSCUTUS EURE UE » auriculatus...:....... », nitidulus ...... ...... ». Heterocerus | flexuosus............. pl marginatus........... » hispidulus............ » SOLICANS EEE MERS » Obsoletus. 200 » fusculus MERS ) læyigatus:... 000 D HavIAuS Er CNED » Ocalea puncticollis.......,.... » baiser ass ) PiCata tree » Chilopora longitarsis 2e ENTRE ». rubicunda .. :..... 1 SDS Calodera UTDROSA EEE vn Phloeopora CORTICALIS ANSE » latensi RSR PRET » Ocyusa PLOCIALAR SERRE PRES A DOAUTAREER EE ET EE »n. Ischnoglossa CONHCINAL EEE PETER » Thiasophila ANGUIA TA NON 32250 Oxypoda lividipennis........... » VittAta SERRE » lateral MERE » Opacar MEURTRE » ND RAA ANNE » longiuscula ........... » TOLMOSA ERA or AlENATS EEE EEE » ANNULALDIS EEE NES » formiceticola.......... » Microglossa BeNUIS CAPES » PUNAE SARA .») SULULANS ARRETE RTE 46 Aleochara lafa ETS RE TRReS » TUSIPÉS EC EEE Re CTASSICOTNIS.. ........ bipunctata........ ë crassiuscula ......... ÉLISTIS RL RES lævigata............ lanuginosa ....-.. PNR I TR RE 1: here J'ÉDIEE r LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (T-Arr‘) r) VIENT DE PARAITRE : Histoire Naturelle de la France 14 PARTIE ARAIGNEÉES Par LOUIS PLANET Membre de la Société Entomologiqué de France Spécimen des planches. 1 volume in-80 de 330 pages, avec É 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant y un total de 372 figures. Ÿ Prix: broché, 5 francs: franco, 5 fr. 50. Cartonné, O fx.'75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Hisloire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d’engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées; il fera tomber cette répugnance qu’elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 3172 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. 4, Epeira marmorea ©, 20%. — 9, Epeira marmorea, var. Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ®, 20 %. — 3. Epeira carbonaria 9, 15%,5. — 4. Epeira e sclopetaria ©, 19 %. — 5. Epeira cornuta Q, 20 %. — 6. Epeira EDITEURS, dianta ©, 9%. — 7. 7 g f . — 8. ir diodi Où À Le 9, Epeñe diode QG, — + PE 46, rue du Bac, PARIS, 7° HS LIN APAT RC E ORTS U v ep TRE ITS [TU Fee LAC NÉ NA UT Ps Lee Gp LS ste TE CRIESHABER @ CI] AMATEURS PHOTOGRAPHES ! ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ “ASDE TRÈFLE” PARIS. 1O©. rue du Trésor (If à : : PLAQUES USINE MODÈLE à Saint-Maur (Seine) || ues ÉPICES Histoire Naturelle de la France f 24 PARTIE ANIMAUX FOSSILES Invertébrés et Vertébrés (PALÉONTOLOGIE) Pac 1 RI-t | Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris - | volume de 379 pages, avec 27 planches hors texte et 600 dessins dans le. texte formant un total de 869 figures broché, 6 fr.; franco, 6 fr. 60: Prix : _ cartonné, O fr. 75 en plus ESSAI DE PALÉOGÉOGRAPHIE Restauration des contours des mers anciennes EN FRANCE ET DANS LES PAYS VOISINS. Application de géologie nouvelle et de géologie comparée É Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. L atlas. — Un volume 1n-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du milli nième : 1° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes au Ron étages et aux étages des ères mésozoïque et néozoique; 2° toutes les restaurations nee re d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyell, M de de Saporta, etc. L’atlas est en français et en latin. ne RU ne Le texte.— Un volume in-8° raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient Vexposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la mé 1yti ja resiauralion rapide des rivages et des on discutée des contours adoptés pour chaque carte. a Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément. Prix : texte et atlas, 10 francs En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs ï 46, rue du Bac, Paris. CIMENT-LUT POUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FLACONS À BOUCHONS, ETC, DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE& IMMÉDIATE S'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT | MOBILIER ET MATÉRIEL SCOLAIRES le kilogramme 44 fr. 50 le 1/2 kilogramme 8 fr. ; CATLOQUE CRT les 250 grammes & fr. 50 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILEDEYROLLE, NATURALISTES GG, rue du Bac, Paris 46, rue du Bac, 46 PARIS PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ, RUE CASSETTE 117. Gares des lignes de Granville à Brest (par Folligny . Redon: lreclasse, 150 francs; 2e classe,110 francs: —P CHEMINS DE FER DE L'OUEST Voyages à prix réduits. : La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui des les Stations balnéaires et thermales de la Normandiese la Bretagne fait délivrer jusqu’au 31 octobre, pan gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix tarif ordinaire. - 1° Bains de mer eteaux thermales. a Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 Joù .ces derniers donnent, le:droit de s'arrêter pen 45 heures à l'aller et au retour à une gare au choïs l'itinéraire Suivi at peuvent ètre prolongés d'une où deux périodes de 30 Jours, moyennant supplément 10 % pour chaque période. ê 2Excursions sur les côles de Normandie, en Bneta eli à l'ile de Jersey. . Bïllets circulaires valables un mois (non compris jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nou mois moyennant supplément 10 %. : Dix itinéraires différents dont les prix varient 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 francs deuxième classe, permettent de visiter les points lesi intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de de Jersey. 4 . Pour plus de renseignements consulter le livret Ga illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans les bliothèques des gares de la Compagnie. J ON DEMANDE A ACHETER FOSSILES DES TERRAINS PRIMAIRE (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) S'ADRESSER : i | | LES DIS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURAS 46, rue du Bac, PARIS 1 | | | | | | | CHEMINS DE FER DE L'OUEST CARTES D'ABONNEMENT D'EXOURSIONS EN BRETAGNE Abonnements individuels. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait d vrer jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spéci permettant de partir d'une gare quelconque (grandes du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des désignées ci-dessous en s’arrêtant sur le parcours; de culer ensuite à son gré pendant un mois, non seu sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs embranche qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l’excursiom minée de revenir au point de départ avec les mêmes lités d'arrêt qu'à l'aller. 4 Carte I. —Surla côte Nord de Bretagne : Are classe, 100 : Gares de la ligne de Gx ville à Brest (par Folligny, Dol et Lamballe) et les embx chements de cette ligne conduisant à la mer. 2 Prune Carre II. — Sur là côte sud de Bretagne : 1xe Pas c 100 fr.; 2 classe, 15 francs. — Parcours : Gare Rap ligne du Croisic et de Guérande à Châteaulin et les emb chements de cette ligne conduisant à la mer. k Carre III. — Sur les côtes Nord et Sud de Bre Are classe, 130 francs: 2e classe, 95 francs. — Par et Lamballe) et de Brest au_Croisic et à Guérand lignes d'embranchements conduisant à la mer. Carre IV. — Sur les côtes Nord et Sud de Bret lignes intérieures situées à l'Ouest de celle de SaintMai Gares des lignes de Granville à Brest (par Rolligny Lamballe), de Brest au Croisic et à Guérande et de d’embranchement vers la mer, ainsi que celles des Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe de Dinan à Questembert, de Saint-Brieuc à Auray, déac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp. à Ros TT I UE O E CE mé re = A\ss RE Lea ETES PARAISSANT LE 1* ET LE 15 DE CHAQUE MOIS. Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction SOMMAIRE du n° 4SO du 1: décembre 1903 : F2 Les méduses fossiles. P.-H. Frirez. — Les races de l'Inde. H: Lévesré. — Les vers d'eau douce. Victor ne Crèves. — Les Odynères. Dr L. Lazoy. — Chronique et nou- velles. Henri Cour. — La tortue à écailles de Madagascar. D: Etienne Dryrorze. — Livres nouveaux. — Académie des Sciences. 2 ABONNEMENT ANNUEL- Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, ; Pays compris dans l'Union postale. . , ,/ 11. » SO Fit . Pour changement d'adresse, joindre O fr. 30 c. à la dernière bande. _Ee FAR _ Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs | 46, RUE DU BAC, PARIS France et SÉRIE de 10 fr. » Tous les autres pays . . Did NE A2 re» | Pak duinumern ee"... 0200 LE Adresser tout ce qui concerne la Rédaction ét l'Administration aux )) COLÉOPTÈRES EUROPÉENS EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES 46, rue du Bac, Paris Dinarda Mare Ana -» 25 dental er RER ANR » 40 Lomechusa SÉTUMOSAS CAE CEE » 40 Atemeles emarginatus.......... » 25 Zyras CONATIS ERA EEE » 25 Myrmedonia SIMS AR MR Use Le 1 » QUGCRS UP MEN » 25 TUNCOIIS PEER PEINE » 40 ATCONÉRS TANIA » 25 Drusilla canaliculata .......... » 20 Golpodota SOL a SN » 25 melanariar 220 » 40 consanguinea ,........ » 50 DYSMeA TRE CERN » 20 DOS SOA SRENEUNE » 25 DAV ACER EC CINE » 40. lafiCOII SE REA ER » 20 Amischa Ana IS AR Re ALAN » 20 SOLOT PP AN » 25 CAVTIRONS EPA ANA » 50 AID a ARR NU eee » 25 AIMER S DR eee » 25 IN AOCIIIS EE PAPER » 75 Taxicera dEDIAN a RE EAN » 25 Dinaræa near seen ere » 75 ANSUSLUlA FEAT » 25 HQUA‘A ES »\ 25 Liogluta HEUNNeR AU DAC » 25 melanocephala....... NUS OPIOn SAC NET » 40 Atheta INCONNU AA E EEE RAS » AAQUAÎICAS 2 COUPER » 40 LED A SL NORMES ER » 25 euryptera............: » 25 SpelRAaP RAR AE » 25 SN SOA OR LRU » 25 myrmecobia ..... .... » 40 CORAN AR NAN » 40 MA LIN AP ANNEE CU 1 » CAN A ET E PR EN ENNIre » 75 CibralTS NE UMRRLEEs » 20 AJPICO la MR AE » 60 elongatula Me AAA » 25 FT ILLS RER » 50 Tachyusa Date A (a nr EI) » 40 Fer ANS OA REP » 50 CONS EIrICtA NT IN » 25 Cyanea, 1 » 40 Myrmecopora UV a RARE EE » 50 Falagria NAVARRE ARE » 50 SUICAtA ER Pr ur » 20 SUICATUIa EE MANIA » 20 OBSCUT AN PE MEANS » 20 Autalia IMpPressa ............. » 20. DIMUIARIS AE NE RTNURE » 25 Bolitochara IUCIAA RAT ORNE » 25 lunula ta RER » 25 Della A ENS » A0 ObPQUAREEE EC ECANPENE » 20 Stenusa BUDT AR ANR MEANS » 40 Euryusa brachelytra..........:! » 15 Leptusa ANUS TA NET » 20 VenUSta NL TE RCE » 40 eximIa, Me. 0 ER CO) 75 AlPICO Ar EE PERS SD orlentalis. :.......... 4 » AAA AE I AAGEE 1 » Placusa Eds db nee do des o » 25 Gyrophæna APANIS AA EMEARPANE » 25 Gent SARNIA CNRS » 20 lucidula PE PEAR » 50 MINIMALES Ne » 25 DO LH A NME USA » 25 boletit ANA » 20 Hygronoma AIN IAtA Re RP EU » 25 Myllæna AUDI A EE UC » 50 INFUSCALA EE ERA RE EN » 40 Dinopsis CROSS NAS » 50 Oligota pusillima............. » 25 INA ta SIRET » 40 Hypocyptus DNICOLOP EEE 4 » longicornis........... » 20 Habrocerus Capillaricornis ........ » 90 Tachinus flavipes et ARE » 25 humeralis PAR » 95 PAlID ES CRAN RENE » 125 TURPpES ARS ARE Mo » 20 marginellus.....,...... » 25 flavolimbatus ......... » 75 CON AIS EMULE » 20 AIME LAUSANNE MEN » 20 Tachyporus ODIUSUS ETS RE » formosus ............. » chrysomelinus ....... » hypnorum............ » atriceps.............. » ItAUlUS LEE » Conurus pubescens ..........., » immaculatus...... RES RS pedicularius .......... » bipustulatus .......... » Bolitobius lunulatus............. _» trinotatus.........,... » exoletus........... AL) pygmæus............. » Mycetoporus splendidus............ » MANUS EMA SE UE » Quedius DUICROPS ET PAC AN » DTEVIS MEME Te) CASE » lateralis..... ........ » ochripennis... ....... » fulgidus...... LR REA) abietum .............. » CRUCNEUS EE LE CEE » fuliginosus............ » DICIDES eee CUE Ne » | umbrinus... ........ » limbatus: 27°" » obliteratus............ » ROMUS AS EE A NNENEACURX 1 IuCIdulus ee PMR » pyrenœæus.......... 1 attenuatus............. » Emus DUDEU SR AR PSN PANNES » Creophilus maxillosus............ » Leïstotrophus nebulosus ........:... » MUDINUS EEE NS » Staphilinus chrysocephalus ....... » pubescens............ » chalcocephalus........ » stercorarius........... » CÆSATEUS EEE Lie » Ocypus CESSER De. » tenebricosus .......... » AIPESINIS ES EEE » ophthalmicus ........, » NILONS SR RUE » ÆLRMOPS CE PERTE » picipennis............ » US CAUSE ERA » edentulus EEE » Tasgius ALCR PERS - AS PEUT a EU » 60 20 Orthidus GHIDrALUS EEE EPS fUCICO LAN EAP AE SéTICEUS A A 1 Hesperus rufipennis..........,.. Philonthus punctus ...... ROBES splendens ............ intermedius......... laminatus ............ cyanipennis.. DIS ERP PER RER politus ........ DEAR AUES carbonarius...... .... Cephalotes er tete SORUIAUS ME ER SR AA ventralis.............. immundus. ... fimetarius ............ splendidulus.......... MenTUlUS EE EEE EEE vernalis..... fuscipennis........... VATIUS SAN REA longicornis ........... DICANS ER POLE CALE .Othius fulvipennis ........ Mais PallIduS EEE EN » Baptolinus PIICORMIS ÉRPPE EEE AffNIS ER MAANETE Metoponcus brevicornis\ .......... Nudobius Xantholinus punctulatus......... 55 angustatus.... JÉCORUS RE EEE Dolicaon densitiventris......... SPATSUS RE EC sure IVAICUSS EEE ERERE biguttulus ............ Lathrobium CAVICOlA RP TER AN EE testaceum .......... brunnipes ............ eMINUME ET EC elongatum.......... HOME PRE PPERPEE Achenium ephippium............ depressum............ brunneus...... ...... FUSCUIUS EE CREATOR APICaliS, EAP RSMREE SemiNiSen RER EEE melanocephalus. ...... 20: » 40 LUSOSUSEMEMRRRE TEE TEE » 2 ODACUSEE CE CPE TEE > LUS LONS A RE CETTE l insecatus. .... . RÉ ET » 2 fuIViIpES PERTE RER DICEUS Ye FENTE APTE . » 4 SUP IUSÉE REP PEER INUS US SE EEE $ sculpturatus . ......... MITIAUIUS RER CET : intricatus........... | complanatus......... Oaulcyiee = -MÉPREE tetracarinatus...... hamatus:...... ERACIlIS EEE ERR Se lævigatus........… cognatus.......... ne Stilicus festivus PE PEAR angustatus.....:...... vu orbiculatus ... ....... PUNDESE EEE PERTE CE »2 PEChSONPEMEENEAPEE » 2 sunius CUBIUIUS ERP EEE CRC EEE » 6 FORMS PE EEE TRES » A HER AE MESA » 2È ANSUSTAUS » nenleclus ee 0 » 2 immaculatus .......... » 2( Nazeris pallidipes ............ 2 5l Pæderus Baudii er Pee CeEe » 24 PEliK an SARA 20 JLOT AIS APS ERP ENCRES » DIVARIUS EEE AC ne » 2 TUSCIPES APE TOURS » 2[ caligatus. ............ _» SI limnophilus... ....... » 2 EUNCOÏIS EME PAREN _» 2 Sanguinicollis......... » 2 Stenus bisuttatus ............ »u bipunctatus..........! » 21 M'ANUS EEE EEE TETE » 24 circularis...... DSEPAUE » 2{ HUANNS RARE » 2 Clayicorn ee » 4 fossicollis ...........…. 102 PrOUIOREREESERP ER » A JUNO AE AIT » 2 ATELIER PNR » 2 MElANATIUS A EEE » 5 MOTO RE te » 2 :'fUSIpes PE RER + »2 ODHCUS ARRETE LE » A cicindeloiïdes.......... » À pallitarsis ........... » 20 PIGIPERDIS EL ne » Al languidus............. D coacticollis. .......... » à grossepunctatus .:..... 14 MOnfIVAgUS .+ ......... » À CIAVUIN SE EAP REPARER » 1 te eu en Gt 21, LA don FO tt aies | LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS (7°Arr') VIENT DE PARAÎTRE : Histoire Naturelle de la France 14 PARTIE | ARAIGNEÉES Par LOUIS PLANE'T Membre de la Société Entomologique de France Spécimen des planches. . 4 volume in-8o de 330 pages, avec 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant y un total de 372 figures. Ÿ Prix:broché, 5 francs; franco, 5 fr. 50. Cartonné, O fx.'75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en . à effet, aucun ouvrage élémentaire | sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Histoire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d’engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses pelites bêtes que sont les Araignées,; il fera tomber cette répugnance qu'elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrêmement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 372 figures, toules dessinées par l'auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. è à 4, Epeira marmorea Q, 20 %. — 2. Epeira marmorea, var, Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris. ®, 20 %. — 3. Epeira carbonaria 9, 15%,5. — %. Epeira sclopetaria Q, 19 %. — 5. Epeira cornula ©, 20 X. — 6. Epeira ÉDITEURS, adianta ©, 9 %. — 7. Epeira adi ANS St 3 diodin OÙ E D 0. Epebu dog g Ge | 4e AG, rne du Bac, PARIS, 7° ent LE CRIESHARER @ CI AMATEURS PHOTOGRAPHES ! | 5 4 ET VOUS | | ARS. 10. rue du Trésor (IV) ESSAYEZ US ADOPTEREZ use mnëe à Saint-Afaur (eine) || rimes AS DE TREFLE” PERTE TL SEE TR PR Se EG SC RE ï LR AMC ; RER PE # CHEMINS DE FER.DE L'OUEST Voyages à prix réduits, ne ni ne ac 4 () ()] 7 à Kesape Hi \ à 3 \ À: | La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest qui des c : ; 1. - | les Stations halnéaires et thermales de la Normandi L Wu Le J | 1à Bretagne fit délivrer jusqu’au 31 octobre, pars ne ne : à Re Er | gares et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après! { | comportent jusqu'à 50% de’réduction sur les prix tarif ordinaire. à 4 | SN ù À ” 1° Bains de mer etedux thermales: : S Tes Pl valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jour D AU AE VS ces derniers donnent, le droit de s'arrêter pendai Î 24° PA BTI E s 48 heures à l'aller et au retour à une gare au choix, l'itinéraire suivi et peuvent être prolongés d'une oui #2 Ne A es f: ES | deux ‘périodes ‘de 30 jours, moyennant supplément k é Re 10° % pour chaque période. D dE à à 2Excursions sur les côles de Normandie, en BretagiMn : el à Vile de Jersey. 4 ce de” : Se è Billets circulaires valables un mois (non compris jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nouvë mois moyennant supplément 10 %. : y PAC ONDE - CORRE ENS AUS ASE Ver + : 1 Invertébreés et Vertébrés de ? Dix itinéraires différents dont les prix varient ent A A NE ne 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 francsk deuxième classe, permettent de visiter les points les pl Hi (PALÉONTOLOGIE) i Do intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de b de Jersey. À 4 Pour plus de renseignements consulter le livret Gui illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans lesA nu ‘Par P.-H. FRITEL He ë bliothèques des gares de la Compagnie. Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris SUR 0 N DE M À N D E à 1] volume de 379 pages, avec 97 planches hors a et 600 dessins | A ACHETER à dans le texte formant un total de 869 figures ne | FOSSILES DES TERRAINS PRIMAIRE Prix : broché, 6 fr. ; franco, 6 fr. 60; cartonné, O fr. 75 en plus co : di à j pie (SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) | S'ADRESSER : | RE OR ET ES TN RM RES PT SE SR NT ET ET nl ï l “ E] y É » + ; s # 3 £ [2 | 1 (l: | : a ; £ f \ I ESSAI DE PALÉOGÉOGRAPHIE | PS DIE DENUE, MIUMUNÉ Es. Restauration des contours des mers anciennes : Fi nn | ÿ EN FRANCE ET DANS LES PAYS VOISINS ———— : | Application de géologie nouvelle et de géologie comparée. Par F. Canu, membre de la Société de géologie de France. _ L'atlas. — Un volumein-#° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du millio- . nième : 1° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- . étages et aux étages des ères mésozoïique et néozoique; 2 toutes les restaurations anciennes d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent Lyeil Maillard - de Saporta, etc. L’atlas est en français et en latin. à - SUR _ Le texte.— Un volume in-8c raisin avec figures, divisé en deux parties. La première contient . Vexposé des principes fondamentaux de la Paléogéographie et la méthode analytique permettant . fa restauralion rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification discutée des contours adoptés pour chaque carte. . Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément, Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez; LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. sh je . CHEMINS DE FER DE L'OUEST | CARTES D'ABONNEMENT D'EXCURSIONS EN BRETAGNE 4 Abonnements individuels. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait dé vrer jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spécis permettant de partir d'une gare quelconque (srandesili du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des désignées ci-dessous en s’arrêtant sur le parcours; di culer ensuite à son gré pendant un mois, non seul sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs. embranche qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l’excursio minée de revenir au point de départ avec les mêmes lités d'arrêt qu'à l'aller. ;. Carrel. — Surla côte Nord deBretagne : 1re classe, 100) 9e classe, 15 fr. — Parcours : Gares de la ligne de ville à Brest (par Kolligny, Dol et Lamballe)et les embx chements de cette ligne conduisant à la mer. Carre II. — Sur la côte sud de Bretagne : 1 100 fr.; 2 classe, 15 francs. — Parcours : Gares, ‘ligne du Croisic et de Guérande à Châteaulin et les em | chements de cette ligne conduisant à la mer. ë Carre III. — Sur les côtes Nord et Sud de Bret 1re classe, 130 francs: 2e classe, 95 francs. — Parc Gares des lignes de Granville à Brest (par Hollion et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande lignes d'embranchements conduisant à la mer. . Carre IV. — Sur les côtés Nord et Sud de Bre CIMENT-LUT “14 MOBILIER POUR LUTER BOCAUX À DISQUE OBTURATEURS, FLACONS À BOUCHONS, ETC. |} ŒET MATÉRIEL DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE& IMMÉDIATE | | HR ee | SCOLAIRES | PRIX DU CIMENT-LUT |À cilogre : j PARUS EPS | Jiones intérieures situées à l'Ouest de celle de Sain É ile ue . ne _ GATALOGUE. GRATIS VAR douce clisee 100 francs ; 2e en POELE en [8 LE S D'ÉMIL EVE en Gares des lignes de Granville à Brest (par Follign He, grammes ++ 00 LES FILS D EMILE DEYROLLE Len Le Brest au Croisic et à Ce et des d'embranchement vers la mer, ainsi que-celles des” Dol à Redon, de Messac à Ploérmel, de Lamballe à de Dinan à Questembert, de Saint-Brieuc à Aura déac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à 46, rue du Bac, 46 PARIS EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES 2G, rue du Bac, Paris | COTE PARIS. — IMPRIMERIE F. LEVÉ. RUE CASSETTE 17 (III ll = Paul GROULT, Secrétaire de la Rédaction (LÉ D << Er : Es | SOMMAIRE du n° SI du 135 décembre 1908 : | Observations sur la larve et la nymphe du Procruste chagriné. Louis PLANET. — Les | Méduses Fossiles. P.-H. Krirez: — L’Exposition de Champignons du Muséum. Paul ! | Harior. — Description de Coléoptères nouveaux. H. Borzrau. — Les vers d’eau douce. | Victor DE OLèves. — Livres nouveaux. — Académie des Sciences. — Revision des } Buprestides de Madagascar. — Table des matières du dix-neuvième volume de la - deuxième série (1905). ri 2 a ABONNEMENT ANNUEL. Payable en un mandat à l'ordre de LES FILS D'EMILÉ DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, PARIS, rence et Algérie . ES 0 L Tous les autres pays. douce 12- Pays compris dans l’Union postale. . . . 11 » Prkdunuméor ee... 0 50 _ Pour changement d'adresse, joindre 0 fr. 50 c. à la dernière bande. a Adresser tout ce qui concerne la Rédaction et l'Administration aux BUREAUX DÜ JOURNAL Au nom de « LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE » éditeurs _ 46, RUE DU BAC, PARIS di liée … La tft hs COLÉOPTÈRES EUROPÉENS EN VENTE CHEZ LES FILS D'ÉNILE DEYROLLE, NATURALISTES AG, rue du Bac, Paris Haploderus CATAUUS RER ET Bledius fURCAUS LEE CCE spectabilis. - :...... Se GraéliS ee rene fricornis..... erraticus .. Baudie rt ee OMIS snoncoomcence ; hispidulus............ angustus..... Trogophlœus Miro SC PreAEre ALCUALUS Rene bilimeatus te ere e CORCINUS eee punctatellus........:.. balophilus. "rt ce DUSIlUS EEE EEE RE SUDUIIS ECC CXIQUUSEE eee CAcire Thinobius longipennis........... Anthophagus DICOLIS eee re ÉOLHCONMS ere er Cr A OMALNMUS APE AIDES IS EE LEE Lesteva PUDeSCEnSR Pre longel "race Rene rer punctala ............. SONE 824080 ob non Amphicroum canaliculatum. . ... ie Arpedium ŒUaUn eee ste 6 Philorinum SOLAR Omalium DIEU re eme e lODPONCUMIR ne te DUB ee Dent EN rivulare 20 0 » DO 20 20 » læviusculum riparium :-... Allardi. cæsum .. Vue florale. INA Ne EURE é Anthobium abdominale. . signatum .. limbatum.. robustum nitidicolle .. clavipes. longipenne.….. alpinum.. anale... Protinus OVAS See Le brachypterus . macropterus .... atomarius... Megarthrus deépressus APE AR ATANIS EEE PAPERS denTICOÏNSE ERP PET hemipterus ...... SH O Phlæobium CPE LUMER ER RE Phlæocharis subtilissima Micropeplus staphilinoïdes......... VU SEE PO Re OCCIPHAIISR EEE 6 sanguineus Karsteni ambiguus,........... minutissimus Bibloporus bicolore Dane e 5e Scotoplectus Capelle rer Ce 0 0 Trichonyx SUICICOÏS AA NE Bergrothia Saulcyi Batrisus OCUIATUS ER PRE Bryaxis Lefebvre... tibialis. .... xanthoptera fossulata N NN N OT Or © LL] ©t » L2 - Opuntiæ longispina............ transversalis..... ne Schuppeli . hæmatica.... nodosa....... jJuncorum impressa. . antennata... Rybaxis Saneunea Bythinus SACS EP Pe RME EX COSPULEN LUS ERA CE crassicornis clavipes. …. Picteti ROSITATUS EEE PRE bulbifer. tr Chen eo VASE PT EN ERU PUNCICOIIS ER Tychus AIDÉ ANR an SE VA CTONONSS NE Pselaphus CASPICUS: re ne dresdensis.... ....... Reveliere. 0% Centrotoma lucifuga. . Ctenistes Palpals: Kiesenwetteri......... Enoptostomus Tyrus mucronatus........, 39 Claviger Cephennium Kiesenwetteri CARO EAU perispinctum......... : thoracicum re AE Euthia JUTIE ANA SRE ER à Neuraphes CLONSAUS AE PPS myrmecophilus........ aneulatus.. Gyrtoscydmus Godarti ...…. scutellaris. ......0 Callarshpstee POSTUSCPEEREE EE 1 » » 60. 40 20 25 50 d0 50 Euconnus anisotomoides ........ CJaviser es ere AUS) denticornis..........:. » 25 promptus... ......... » 75 hirticollis = er ER ANUS v. fimetarius.......... » 75 Wetterhali ... ....... » 20 INTTUSUS ER En ». 56 pubicollis.. .......... » 25 hæmaticus........... . 150 Scydmænus TATSAIUS EEE 2 0 20 » 20. CONspiCuus ...... » 60 DUTUS RP A » 25 Hello np, » 25 Mastigus Heydent- ee 4 25 pPalpalSn sense rte » 00 Leptoderus Hohenwarti.......... 30 Astagobius anoustalUS ere 2 50 Propus SCPICEUSR NRA ED » 60 Apropeus leptodenus Peer 2 50 Pholeuon angusticolle........... JO) gracile, Arena 2 » Anthrocharis Qverilhacier ere » 60 Diaprysius CAUTALUSS ER EE 425 Oryotus SCHNIAU . & » Drimeotus NOVACS ARR NES Al EN) Kraft eee 4 50 Bathyscia INSEE Ce » T7. Khevenhulleri......... 1) Erbermee 7 SEE 1 » montanas............0) 40 PUS EEE se » COLSIC ARE PRE EE AND) ‘sarteanensis......,.... Te) : galloprovincialis...... 41 50 (CESR soeonnonanes 00 EÙ Wollastoni..... Abo (1) Directe . À 50 PyreEPRA 0 0620002 0) longiconnis PRET ; 50 Bonvouloiri..:......, » 50 Clavata re RAP ARE . _» 60 Abeïller........ LISE inferna....... ee le) SChiætte re "tree 20100 Lrndenwecmse PAR DE AOD OVATARE EEE EC PET RE EE D) () Uhasont 2 ere 20050 Leptinus LÉECELEE 045 >oocovode 4. A5) Choleva intermedia...... ee ET) cisteloides......... ... » 40 Nargus VElOx ARR M DD umbrinus....... affiner: meer ee angulare branneum enter , | SEPUDES A RE AE : | Viennense:.}.. | Necrophorus interruplus ,..,....... À investigator ....... VA sepultor, ... | vespilloides.f- "22 » 208) nigricornis ,.......... 1 250) VESUGAlDEe RE tee D , VeMDIERRUPLUS 2-0 NESPII ORNE TULOSA NL CA NT JAP POI CARRE EEE RES tHOrACICa EP -CERE Blithophaga DOUVErRIEl..... 000 Aclypea UN TA AR REA EAP EEE Xylodrepa & punctata.......... 50 Silpha ANS Dencooove . PENORAAAEPEEP EEE 53 OPSCUTA TERRE EEE CLASS NSCOS MAP RTER ER NRE OMONENSRE crosso0 as punctlicollis........ 526 ÉANUIA Ar PRE (VROÏGNSISERREPEE EEE : VAE 06 600000 Don VRAI AA EE otre Olivier eee us Peltis ANA LAN PMENNE DR OO Ablattaria E Ilævigata se... » 20 Necrophilus subterraneus...... Le) Ptilium CæSUM , ..,....... Neuglenes APLELUS en RS ne Astatopteryx Jaticolis PEER er Trichopteryx atomaria ............ fascicularis, ......... dispar.se. + ET D LES FILS D’ÉMILE DEYROLLE, Éditeurs, AG, rue du Bac, PARIS (T°Arr!) VIENT DE PARAITRE : Histoire Naturelle de la France 14° PARTIE ARAIGNEES Par LOUIS PFLANET Membre de la Société Entomologiqué de France Spécimen des planches. À volume in-8o de 330 pages, avec ‘« 18 planches hors texte et 233 figures dans le texte, formant y un total de 372 figures. Y } Prix:broché, 5 francs; franco, 5 fr. 50. Cartonné, 0 fx. 75 en plus. Voici un ouvrage qui vient de paraître et qui est encore le pre- mier de ce genre: il n'existe, en effet, aucun ouvrage élémentaire sur les Araignées de France. Il est certain que l'apparition de ce nou- veau volume de l'Hisloire naturelle de la France aura pour heureux ré- sultat d'engager les amateurs et tout le monde enfin à considérer de plus près ces merveilleuses petites bêtes que sont les Araignées, il fera tomber cette répugnance qu’elles inspirent, sans raison, à beaucoup de personnes. Les araignées, en effet, sont extrémement intéres- santes à étudier, leurs mœurs sont des plus curieuses. L'ouvrage de M. L. Planet n’est pas rédigé en un style aride d’uniques descriptions; les observations sont nombreuses et le naturaliste a souvent laissé la place au littérateur. Cet ouvrage comporte un grand nombre de figu- res, non seulement dans les plan- ches hors texte, mais dans le texte même, le tout formant un total de 312 figures, toutes dessinées par l’auteur. Cet ouvrage traite des quatre ordres des araignées de France, qui comprennent : les Araignées vraies, les Chernètes, les Scorpions et les Opilions. 4, Epeira marmorea ©, 20 %. _ 2..Epeira marmorea, var. Scala- LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE ris ®, 20%. — 3. Epeira carbonaria ©, 15%,5. — 4. Epeira sclopetaria Q, 19 %. — 5. Epeira cornuta Q, 20 7%. — 6. Epeira ÉDITEURS, adianta ©, 9%. — 7. Epeir diant ), . — 8. Eper diodia 4% 9 Entadodag om 7 + EP 46, rue du Bac, PARIS, 7° He tr TT | TE A [ 1 {) — / j Il {fl il l } ne vom nn mg WrÉ PLAQUES UY USINE MopëLE à Saint-Maur (Seine) || LES 3, pfrps Histoire YA PARTIE 24° ANIM Invertébrés et Vertébrés (PALÉONTOLOGIE) Par PEL PRHIIEL Attaché au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris 1 volume de 379 pages, avec 27 planches hors texte et 600 dessins dans le texte formant un total de 869 figures broché, 6 fr.; franco, 6 fr. 60: cartonné, 0 fr. 75 en plus Prix : — =—— DE PALÉOGÉOGRAPHIE Restauration des contours des mers anciennes do. 2 nes ET DANS LES PAYS VOISINS pplication de géologie nouvelle et de géologie comparé Par F. Canu, membre de la Société de to de biences : Latlas. — Un volume in-4° raisin de 56 cartes en noir donne à l'échelle unique du5 millio- nième : 1° La restauration des mers anciennes à toutes les époques correspondantes aux sous- étages et aux étages des ères mésozoïque et néozoique; 2e toutes les restaurations anciennes d’après MM. Bertrand, Collot, Fabre, Gosselet, Guillier, Hébert, De Lapparent, Lyell, Mailla d, Donne etc. L’atlas est en français et en latin. : : — Le tex e.—Un volume in-8° raïsin avec figures, divisé en deux parties. 1 ji Vexposé des principes fondamentaux de la A et la M othode ja restauration rapide des rivages et des accidents topographiques. La seconde est la justification ESSAI « discutée des contours adoptés pour chaque carte. 19 LL le Le texte et l’atlas ne sont pas vendus séparément. Prix : texte et atlas, 10 francs. En vente chez, LES FILS D'EMILE DEYROLLE, éditeurs, 46, rue du Bac, Paris. CIMENT-LUT COUR LUTER BOCAUX A DISQUE OBTURATEURS, FLACONS A BOUCHONS, ETE, DONNANT UNE FERMETURE HERMÉTIQUE & IMMÉDIATE S'EMPLOYANT A CHAUD PRIX DU CIMENT -LUT | MOBILIER ET MATÉRIEL SCOLAIRES e kilogr: D CATALOGUE GRATIS Jes 250 grammes L fr. 50 LES FILS D'EMILE DEYROLLE EN VENTE CHEZ 46, rue du Bac, 46 LES FILS D'ÉMILE DEYROLLE, NATURALISTES PARIS 46, rue du Bac, Paris PARENT EEE PARIS. — IMPRIMERIE F, RIESUABER & c'°Ù AMATEURS PHOTOGRAPHE ESSAYEZ ET VOUS ADOPTEREZ “AS DE TRÈTLE” LES FILS D'ÉMILE DAYROLLE, NATURALIST LEE S | CHEMINS DE FER DE L'OUEST Voyages à prix réduits. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest quidesser les Stations balnéaires et thermales de la Normandie etdi la Bretagne fait delivrer jusqu’au 31 octobre, par sel garés et bureaux de ville de Paris, les billets ci-après qu comportent jusqu'à 50 % de réduction sur les prix di tarif ordinaire. 3 Ke 1° Bains de mer eteaux thermales. 3 54 Billets valables suivant la distance 3, 4, 10 ou 33 jours ces derniers donnent, le droit de s’arréter pendan 48 heures à l’aller et au retour à une gare au choix di l'itinéraire suivi et peuvent étre prolongés d'une ou« deux périodes de 30 jours, moyennant supplément « 10 % pour chaque période. 2Excursions sur les côles de Normandie, en Bretag et à l'ile de Jersey. ; : 4 Billets circulaires valables un mois (non compris jour du départ) et pouvant être prolongés d'un nouvea mois moyennant supplément 10 %. "| Dix itinéraires différents dont les prix varient entr 50 et 115 francs en première classe et 40 et 100 fencen deuxième classe, permettent de visiter les points les plu intéressants de la Normandie, de la Bretagne et de l de Jersey. Le Pour plus de renseignements consulter le livret Gui illustré du réseau de l'Ouest vendu 0 fr. 30, dans les bliothèques des gares de la Compagnie. à ON DEMANDE. A ACHETER 4 £ ne FOSSILESDES TERRAINS PRIMAIRE ‘(SILURIEN, DÉVONIEN, CARBONIFÈRE) S'ADRESSER : | 46, rue du Bac, PARIS CHEMINS DE FER DE L'OUEST CARTES D'ABONNEMENT D'EXOURSIONS EN BRETAGNE =) Abonnements individuels. La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest fait déli vrer jusqu'au 31 octobre, des cartes d'abonnement spéciale permettant de partir d'une gare quelconque (grandes lignes du réseau de l'Ouest pour une gare au choix des lien d désignées ci-dessous en s’'arrêtant sur le parcours; de cir culer ensuite à son gré pendant un mois, non seulemer sur ces lignes, mais aussi sur tous leurs embranchement| qui conduisent à la mer, et, enfin, une fois l’excursionvte minée de revenir au point de départ avec les mêmes facr lités d'arrêt qu'à l'aller. s “4 Cartel. —Surla côte Nord de Bretagne : 1re classe, 100fr 9e classe, 15 fr. — Parcours : Gares de la ligne de Gr ville à Brest (par Folligny, Dol et Lamballe) et les embr chements de cette ligne conduisant à la mer. Cane IL. — Sur la côte sud de Bretagne : 4re clas 100 fr.: 2e classe, 15 francs. — Parcours : Gares de ligne du Croisic et de Guérande à Châteaulin et les embr chements de cette ligne conduisant à la mer. < Carre III. — Sur les côtes Nord et Sud de Bret 1re classe, 130 francs; 2€ classe, 95 francs. — Parcou Gares des lignes de Granville à Brest (par Follieny, et Lamballe) et de Brest au Croisic et à Guérande et lignes d'embranchements conduisant à la mer. Carre IV. — Sur les côtes Nord et Sud de Breta lignes intérieures situées ‘à l'Ouest de celle de Saint= Redon : Le classe, 150 francs ; 2€ classe,110 franes.—Pa Gares des lignes de Granville à Brest (par Rolligny,. : Lamballe), de Brest au Croisic et à Guérande et des d'embranchement vers la mer, ainsi que celles des! Dol à Redon, de Messac à Ploërmel, de Lamballe à de Dinan à Questembert, de Saint-Brieuc à Auray, del déac à Carhaix, de Morlaix et de Guingamp à Rospo LEVÉ, RUE CASSETTE 11, PE Se