2rrts2re: Th HR DONNER Hi te tas téreice disissisr Harssiis ADN fit 544 [RTE | insve +7 HIT s. ans ( HE HEEn . Ha vbs rss ri € ; H H d HT Pret tn vas ses HR DRE CHE NE » mis HHpHHIES AÉFUTET EHE AUTÉENN CUV awi3425 412425 -5c0r) ee , PLCECONS D'ANATOMIE COMPARÉE 5 DE G. GUVIER. - MEMBRE DE L'INSTITUT NATIONAL, Professeur au Collége de France et à l’Ecole centrale du Panthéon, etc. ; Recueillies et publiées sous ses yeux par C. DumÉRIL , chef des travaux anatomiques de l'École de Médecine de Paris. Xttf, TOME TI. Cowzzxaxr LES ORGANES DU MOUVEMENT. fs M MUS 14 LR, \ PARI tee 4 “Aurourx, IMPRIMEUR DE L'INSTITUT 1 NATIONAL DES SCIENCES ET DES ARTS. ux VTITX, as veu R fe 5 Poe ds, Eds. E D.E..Gii2,C UUV EE Rs De l'Institut national de France, etc., A JEaAN-Cr4 ne MERTRUD ; professeur de l’anatomie des animaux ‘au Muséum . æHistoire naturelle de Paris. 1e livre que je vous adresse vous doit som. existence ; car, si mes leçons ont eu quelqu’in- térêt, élles le tiennent sur - tout de l’usage que vous et vos collèoues , m'avez permis de faire de la belle collection qui est maintenant confiée à vos soins, et à la formation de la- quelle vous avez tant contribué , lorsque Dau- benton la créoit , lorsqu'il y puisoit les maté- riaux de la partie la plus importante d’un ouvrage immortel (1). (1) Le citoyen Mertrud à été démonstrateur d'anatomie au jardin des Plantes, depuis.1750 jusqu'à l'époque de l'érec- tion dé cet établissement en école spéciale d'Histoire naturelle, qu'il fut nommé professeur d'Anatomie comparée ; c’est lui qui a travaillé avec Daubenton à l'anatomie de la plupart des L 4 «a i) Lettre & J. C. Mertrud. Aujourd’hui que cette collection, enrichie par une administration sage et par un travail dssidu , surpasse toutes celles qui existent dans son genre; aujourd'hui qu’elle présente, dans le plus bel ordre et dans le plus grand développe- ment, toutes les parties du corps animal prises, dans les espèces les plus éloignées, depuis celles qui RpechEn le plus de l’homme par leur per- fection , jusqu’à celles où l’on n’apperçoit plus qu’une pulpe à peine ‘organisée, la-simple: ana- tomie comparée est presque devenue un jeu : il suffit d’un coup-d’œil pour äppércevoir les varia- tions, les dégradations successives de chaque or- gane; et si re effets que, ces organes produisent ne sont pas encore expliqués » c'est qu'ilÿ.a.dans les corps vivans quelque chose de plus.que ces fibres, que ces tissus. qui frappent nos yeux ; c'est que la partie mécanique de l'organisation n’est, pour ainsi dire, que l'instrument passif quadrupèdes décrits dans la grande Histoire naturelle. Buffon, qui l’aimoit ét qui l'estimoit, a parlé de lui avec Éloge. dans plusieurs volumes de son immortel ouvrage. Son: attachement à sa patrie lui a fait refuser des postes brillans qui lui ont été offerts par des puissances étrangères, et entre autres celui de premier chirurgien du roi de Naples, qui lui fut offert en : 770 , et celui de premier chirurgien du roi d'Espagne, auquel il a réellement été nommé en 1772. Il est l'inventeur de plusieurs procédés ingénieux relatifs aux préparations ana- tomiques. » [ + Lettre à JC. Mertrud. de la vitalité, et qu'entre le premier ébranle- ment. des élémens imperceptibles et le mouve- merit sensible qui en est le dernier résultat, il se passe une multitude de mouvemens in- termédiaires dont nous n’avons aucune notion. Combien de combinaisons, de décomposi: tions ont eu lieu dans cet intervalle ? com- bien d’affinités ont joué F Et quel seroit le phy- siologiste qui oseroit seulement hasarder quel- ques conjectures sur le plus grand nombre des opérations qui se passent dans cet impénétra- ble laboratoire ? tant la chimie humaine, malgré les heureux efforts de nos contempo: rains, est encore dans l’enfance, lorsqu'on la compare à celle de la nature! ! à: Cependant ces ténèbres ne doivent point nous effrayer ; c’est à l’anatomiste à y porter les premières lueurs,: c’est à lui de faire con- noître au. physiologiste la partie! matérielle des phénomènes et les instrumens des opéra- tions ; de décrire les canaux que les liquides parcourent , les condutteurs qui transmettent les fluides , d'en suivre les embranchemens et d'en reconnoître toutes les communications : c'est à lui de mesurer la vitesse de chaque mou- … xemient et d’en déterminer la direction. Mais, pour remplir cette tâche d’une ma- mière satisfaisante , il re doit pas s'arrêter mniquement à ce que les phénomènes ont d’in- aÿ iv Lettre à J. C. Mertrud. dividuel ; il faut qu’il distingue sur-tout ce qui fait la condition générale et nécessaire de chacun d’eux : et pour cela, il faut qu’il les examine dans toutes les modifications que peu- vent y apporter leurs combinaisons avec d’au- tres phénomènes ; il faut aussi qu’il les isole, qu’il les débarrasse de tous les accessoires qui les voilent ; en un mot, il faut qu’il ne se borne point à une seule espèce de corps vi- yant, mais qu'il les compare toutes, et qu’il poursuive la vie et les phénomènes dont elle se compose dans tous les êtres qui en ont reçu quelque parcelle, Ce n’est qu’à ce prix qu’il peut espérer de soulever le voile mystérieux qui en couvre l'essence. En effet, la physiologie doit nécessairement suivre la même marche que toutes celles des sciences physiques que l’obscurité et'la com- plication des phénomènes n’ont point encore permis de soumettre au calcul ; ne possédant aucun principe démontré, d’où les faits parti- culiers puissent se déduire comme des consé- quences, c’est dans la série de ces faits séule- ment que la science consiste jusqu'ici ; et nous ne pouvons espérer de remonter à des. causes générales qu’autant que nous aurons classé les faits, et.que nous serons parvenus à les ranger sous quelques lois communes: mais la physio- logie n'a pas pour cet effet le même avantage Lettre à J. C. Mertrud. (e que les sciences qui opèrent sur des substances non. organiques ; que la chimie et la physique expérimentale , par exemple. Celles-ci peuvent réduire à une simplicité presque indéfinie les problèmes qu’elles se proposent ; elles peuvent isoler les substances dont elles veulent recon- noître les rapports et La nature, et les com- biner ou les rapprocher successivement de toutes les autres. Il n’en est pas de même de la phy- siolosie. Toutes les parties d’un corps vivant sont liées; elles ne peuvent agir qu’autant qu'elles agissent toutes ensemble : vouloir en séparer une de la masse, c’est la reporter dans l’ordre des substances mortes, c’est en changer entièrement l'essence. Les machines qui font l’objet de nos recherches ne peuvent être dé- montées sans être détrnites; nous ne pouvons connoître ce qui résulteroit de l'absence d’un ou de plusieurs de leurs rouages, et par con- séquent nous ne pouvons savoir quelle est la . part que chacun de ces rouages prend à l’effet total. [h Heureusement la nature semble nous avoir préparé .elle-même des moyens de suppléer à cette impossibilité de faire certaines expériences - sur les corps vivans. Elle nous présente dans les differentes classes d'animaux presque toutes les combinaisons possibles d'organes; elle nous . Les montre réunis, deux à deux, trois à trois, a 11} Y) Lettre à J. C. Mertrud. et dans toutes les proportions ; il n’en est, pour ainsi dire , aucun dont elle n’ait privé quelque classe ou quelque genre ; et il suffit de bien examiner les effets produits par ces réunions , et ceux qui résultent de ces priva- tions, pour en déduire des conclusions très- vraisemblables sur la nature et l’usage de cha- que organe et de chaque forme d’organe. On peut observer la même marche, pour déterminer l’usage des diverses parties d’ur organe, et pour reconnoître celles qui sont essentielles ,, et les distinguer de celles qui ne sont qu'’accessoires. Il suffit de suivre cet organe dans toutes les classes qui l'ont recu et d'examiner quelles sont les parties qui s’y trouvent toujours , et quel changement opère dans les fonctions relatives à cet organe , l’ab- sence de celles qui manquent dans certaines classes. Maïs il n’est pas permis de borner ses re- cherches à quelques espèces: souvent une seule négligée recèle une exception qui détruit tout un système. Cette méthode de raisonner en phy- siologie ne peut devenir rigoureuse qu’autant qu'on approchera de la connoiïssance complète de l’anatomie des animaux; cependant, si dans son état actuel, cette dernière science ne peut nous conduire encore directement à des décou- vertes certaines, elle ést déja du moins la pierre Lettre à J. C. Mertrud. vi} de touche des résultats obtenus par toutes les autres voies , et il a souvent suffi d’un seul fait d'anatomie comparée, pour détruire un échafaudage entier d’hypothèses physiologiques. Aussi a-t-on reconnu dans tous les temps l’im- portance de l’anatomie comparée; et si l’abus qu'on en avoit fait vers la fin du siècle dernier, en donnant trop souvent pour humaïnes des organi- sations propres aux animaux, avoit porté à la négliger dans la première moitié du siècle présent, on l’a reprise avec ardeur, et une multitude . d'hommes recommandables s’y sont livrés de préférence depuis un certain nombre d’années. On doit au Muséum national d'histoire na- turelle de Paris la justice de dire que les sa- vans qui y ont été employés, ont coritribué dans tous les temps à encourager et à pro- pager cette étude. Les noms de Dzverne” , de l'errein , de Petit sont célèbres dans les fastes de la science; Buffon lui donna un nouvel essor , en faisant voir son importance dans la partie caractéristique de l’histoire na- turelle; son digne collaborateur , Dauberton , ent fit par ses immenses travaux la base désor- mais inébranlable de la zoologie ; il encourag'ea , il aida de ses conseils , et de la communica- tion des objets confiés à sa garde, cet autre de vos élèves qui auroit porté à son faîte l’ana- tomie comparée, si le malheur des temps me a iv vi) Lettre à J. C: Mertrud. nous l’eùt enlevé dans la force de l’âge. Ecrivain élégant, physiologiste ingénieux , anatomiste profond , Ficg - d’Azyr ne sera jamais rem- placé; mais du moins ceux qui le formèrent existent encore; les trésors qu'ils lui confièrent sont augmentés ; leurs dépositaires trouveront pour en faire usage des hommes aussi dévoués et aussi reconnoissans. Les savans qui composent l’administration actuelle du Muséum étoient dignes de suivre les glorieux exemples de leurs prédécesseurs ; aussi aï-je reçu de leur part, comme de la vôtre , tous les secours que je pouvois atten- dre d’un amour éclairé pour la science, embellis de toutes les graces dont pouvoit les orner la plus noble amitié. Rien n’a été épar- gné de ce qui pouvoit conduire à des décou- vertes , ou seulement à compléter le système de nos connoïissances en anatomie comparée. Les correspondans du Muséum ont imité l’exem- ple de l’administration. Le citoyen Baïllon sur-tout , ce naturaliste si connu par les obser- vations précieuses qu'il a fournies à Buffon, et par celles qu’il continue de faire , m’a pro- curé , avec un empressement et une ’généro- sité sans égale , les oiseaux et les poissons les plus rares. Le citoyen Hombert du Havre , qui se livre avec le plus grand succès à l’étude des mollusques et des vers marins , m'en a Leitre à J. C. Mertrud. ix communiqué un grand nombre qui m'ont été très-utiles par leur conservation parfaite; les citoyens Beauvois, Bosc et Olivier , revenus, les deux premiers, de l'Amérique septen- trionale ; le troisième, du levant de l'Egypte et de la Perse, ont bien voulu me donner quelques -uns des objets précieux qu’ils ont rapportés ; aussi je crois n'avoir aucun sujet d’envier la position où se trouvoit Aristote, lorsqu'un conquérant , ami des sciences , et savant lui-même, lui soumettoit des hommes et lui prodiguoit des millions pour le mettre à même d'avancer l’histoire de la nature. Cette assertion n’étonnera point lorsqu'on saura qu'il m'a été permis de disséquer , non seulement les animaux qui sont morts à la mé- nagerie, mais encore ceux qui avoient été ras- semblés depuis un grand nombre d’années de toutes les parties du monde , et conservés dans la liqueur ; collection que le temps seul a pu porter au degré de perfection où elle est au- jourd’hui , et pour laquelle aucune puissance mauroit pu suppléer à celle du temps. En m'ouvrant yos trésors, en m’associant aux travaux nécessaires à leur arrangement « et à leur augmentation, vous ne m'avez im- posé qu'une condition ; c’est d’en faire fjouir les naturalistes, par une description digne de leur importance. x Lettre à J. C. Mertrud. Vous savez avec quelle assiduité jy travaille, mais vous savez aussi mieux que personne Com- bien de temps un pareil ouvrage exige; les faits appellent les faits. Quelque -riche qu’on en’soit, on en desire toujours. Tantôt c’est une espèce que l’on voudroit comparer à celles que l’on connoît déja ; tantôt c’est un organe sur lequel on youdroit encore tenter quelques essais pour en mieux développer la structure. Dans d’autres endroits on a besoin de réflexions plus pro- longées ; on ne sent pas encore assez bien l’en- semble de son objet, les rapports de ses parties. C’est sur-tout en histoire naturelle qu’on est toujours mécontent de ce qu’on a fait, parce que la nature nous montre à chaque pas qu’elle estinépuisable. La partiemécanique seule, comme les préparations , les dessins et les gravures, exi- geront un temps qu'aucun soin, aucune dépense ne pourroient abréger. Ainsi je ne puis raisonnablement espérer de terminer mon ouvrage d’ici à plusieurs années; cependant je m’efforce de faire jouir , autant qu’il est en moi, les jeunes anatomistes de tout ce que les collections contiennent déja de neuf et d’important; je leur développe les rap- ports que les faits nous laissent déja entrevoir; ét ne me bornant point à leur exposer dans un ordre quelconque les observations consignées dans les ouvrages imprimés, je ne leur cache Lettre à J. C. Mertrud. x) aucune de celles que j'ai eu occasion de faire, en marchant, quoique de loin, sur les traces des auteurs célèbres qui m'ont précédé. Cette cor- fiance de ma part, et ces efforts pour rendre le . corps de la science aussi complet que l’état actuel des observations le permettoit, ayant attiré à mes cours quelques élèves pleins de talens et d’assi- duité , ils ont pris la peine de recueillir mes leçons avec beaucoup d’exactitude , et il en est résulté divers manuscrits, qui pourroïent être considérés comme des ouvrages élémentaires différens pour la marche , et, à ce que je crois, plus complets pour la matière que ceux qui ont paru jusqu'ici sur l’ensemble de l’anatomie comparée ; et tout imparfaite que devoit être léur rédaction , il en a couru des copies qui ont été employées utilement dans quelques autres cours , et même dans quelques ouvrages imprimés ; abus très-léger , à la vérité , et qui ne m'empêchera point de continuer à faire con- noître les observations qui me sont propres , à tous ceux qui pourront le desirer , mais suffi- sant cependant pour que je tâche de m’assurer par l'impression la date et la propriété de quel- ques-unes. Une raison d’un autre genre a encore contribué à me déterminer à consentir à la publication d’un de ces manuscrits; c’est le besoin réel où sont la plupart des élèves qui fuivent un cours quélconque, d’avoir un ouvrage xi) Lettre à J. C. Mertrud. qui contienne , dans un ordre convenable |: le détail des faits qui en font l’objet ; détail qu'il est presque impossible de rendre avec exacti- tude dans un débit oral, où l’on se laisse tou- jours emporter davantage aux vues et aux ré- flexions propres à captiver l’attention des audi- teurs, et où ceux-ci d’ailleurs ne pourrroient saisir assez rapidement ces faits, sur-tout quand ils sont aussi nombreux et aussi variés que dans l’anatomie comparée. Enfin j'ai pensé que cette impression pourroit encore être agréable et utile, non seulement aux anatomistes qui ne peuvent suivre mes leçons, mais à toutes les personnes qui s'occupent de physiologie et d’histoire naturelle, et qui n’ont cu jusqu'à présent aucun livre qui contint un ensemble systématique sur l’organisa- tion interne des animaux. Quoiqu’on ne puisse et ne doive considérer celui-ci que comme un espèce d’abrégé ou de programme de l’ouvrage auquel je travaille , il n’en est pas moins vrai qu'il contient déja un ensemble imposant de faits, et qu’il peut servir de base à des recher- ches ultérieures très - multipliées. Peut - être donnera-t-il lieu aux personnes qui s’intéres- seront à son objet, de publier les faits neufs ou isolés qui se seront présentés à elles , et qui pourront occuper une place dans le grand plan; peut-être m’indiquera-t-on des vues ct des cor- rections importantes ; en un mot, je ne regret L Lettre à J. C. Mertrud. xl} terai point d’avoir livré à la critique un Ouvrage | imparfait , s’il peut en revenir, par moi ou par d’autres , quelque bien à la science. Ces leçons ont été rédigées, comme le titre l'indique , d’après mes démonstrations orales, par l’un de mes plus chers élèves et de mes meil- leurs amis , le citoyen Duméril , dont les talens viennent d’être récompensés Er place impor- tante de chef des travaux anatomiques de l’école de médecine, qui lui a été décernée après un con- cours solemnel. Ayant suivi mes cours pendant quatre ans , il a recueilli si exactement tout ce que jy ai développé, qu’il auroit été dif- * ficile à moi-même de le faire mieux. J'ai revu son manuscrit avec le plus grand soin ; j'ai suppléé par-tout les faits de détail qui n’étoient point susceptibles d’être exposés dans des leçons publiques; j'ai rectifié les choses que j'avois pu avancer trop légèrement ; j'ai ajouté ce que mes dissections ou mes lectures m’ont appris depuis que j'ai fait les leçons auxquelles’ elles se rap- portent , et je n’hésite point aujourd’hui à re- connoître cet ouvrage comme le mien, et à avouer ‘toutes les ‘assertions qui y sont con- ténues. ‘Au reste, ce n ’est point dé'sa plume seu- lement que le citoyen Duméril à contribué à cet ouvrage. Il im’à toujours secondé dans les bé nues dissections qu’il m'a fallu faire; xiv Letire à J. C: Mertrud. il en a suivi plusieurs d’après des vues qui lux étoient propres , et que lui suggéroïent, ses connoissances étendues en histoire naturelle et en physiologie ; et je dois à sa perspicacité un multitude d'observations piquantes et de faits curieux qui m’auroient échappé. Je dois aussi beaucoup à la complaisance du citoyen Rousseau , votre aide -anatomiste au Muséum d'histoire naturelle. Cet homme aussi modeste qu'infatigable méritera la re- connoissance de tous les anatomistes par les travaux pénibles qu’il a exécutés, sous..vos. or- dres , pour la restauration et laugmentation de la collection d’anatomie ; et'il m’auroit été impossible sans lui de rendre mes leçons dignes de paroître en public. On concevra aisément la nécessité d’un tel secours , si on réfléchit combien les dissec-: tions ont besoin d’être multipliées pour un ou- vrage du genre de celui-ci, et combien sont rares les occasions de faire celles de certaines espèces. Celui qui ne décrit que le corps hu- main , travaille tranquillement sur un, objet dont il ne lui reste que quelques parcelles à découvrir, et qu'il peut retrouver chaque fois qu'il veut vérifier ou corriger ses observations. Celui quis’occupe des animaux, lorsqu’ilktrouve l’occasion d’en disséquer un qui ne l’a point été, est obligé de tout décrire; si l'espèce est Leitre à J. C. Mertrud. XY rare , s’il n’a pas l'espoir de la voir plus d’une fois, ni de rien rectiñer , il faut qu’il mette plus d’exactitude dans ses recherches, en même temps qu'il en doit faire un plus grand nom- bre ; il faut alors passer les jours et les nuits dans un travail aussi mal-sain que fatisant. | Aussi la proie purement mécanique dus étu- des nécessaires à celui qui se livre à l'anatomie comparée, est-elle si pénible qu’il seroit im- possible à un seul homme d’y suflire , s’il w’étoit secondé par des amis aussi zélés que. lui. Ils m'ont été d’autant plus nécessaires , que mes lecons , aïnsi que les lecteurs s’en appercevront aisément:, sont par-tout fon- dées sur l’observation , et que, hors quelques faits. sur lesquels j'ai: soigneusement allégué mes autorités , j'ai vu par moi-même tout ce -que j'avance. C’est ce qui a rendu peu né- cessaire , dans l’abrégé actuel , les citations multipliées que je ne négligerai cependant point dans mon grand ouvrage ; car je reconnois qu'il est juste de consacrer la mémoire des pre- imiers -Observateurs d’un fait utile. Ainsi dans les endroits où je ne cite personne, je ne pré- tends. nullement être regardé comme inven- teur, mais je crois devoir être considéré comme un autorité à ajouter à celles qui peuvent déja exister sur les mêmes faits. Au reste, ce défaut de citations dans les choses xvj Letire & J. C. Mertrud. qu'il m'a été possible de vérifier moi-même, et que j'ai le plus souvent démontrées publique- ment dans mes cours, ou dont les preuves sont déposées dans la collection d'anatomie du Mu- séum , vient plutôt de ce que ces démonstra- tions et cette exposition publique rendoient toute autre autorité inutile, que de ma néoli- gence à m'enquérir de ce qui avoit été fait avant moi. Je ne crois pas être resté très en arrière de mes prédécesseurs ; et si jai cru dans beaucoup de cas qu’il étoit plus aisé de recourir à la nature, que de chercher à ex- pliquer les descriptions obscures ou insuffi- santes de plusieurs modernes, ou que de passer LE aa Fe pour rencontrer quelques pierres précieuses, enfouites dans les discussions dé philosophie scholastique qui remplissent les auteurs du seizième siècle : je regarde ‘cette méthode comme un avantage que mon heu- reuse position me procuroit, en me dispen- sant d’avoir recours à la compilation , et point du tout comme un sujet de reproche. Ce qui’m'a sur-tout guéri de l’envie de cons- truire avec des matériaux étrangers, ce sont les résultats informes qu’ont obtenus de cette facon quelques auteurs estimables , mais dé- pourvus des moyens d’observer. Ils n’ont pu éviter de reproduire des choses fausses , d’au- tres inexactes ou même contradictoires ; et Leitre à J. C. Mertrud. xvij comme l'aspect constant de la nature ne maï- trisoit point leur imagination, ils n’ont pu s'empêcher de créer des systèmes, ni de mettre dela partialité dans leur jugement sur les faits, en choisissant de préférence ceux qui favori- soient leur manière de voir. Vous devinez aisément que le plus grand. mombre de ces auteurs se trouve dans une nation , qui, toute excellente qu’elle est par son. génie inventif et par son infatigable patience dans les recherches de tout genre , n’a pas tou- jours su contenir dans des bornes convenables son penchant à montrer de l’érudition, penchant qui ne vient peut-être que de trop de modestie et d’une déférence mal entendue pour les autres. Une autre nation non moins admirable par la bardiesse de ses vues , et la force qu’elle déploie dans les travaux relatifs aux sciences, semble avoir donné dans un excès opposé à celui que je viens de reprendre ; en méprisant, un peu trop les étrangers, en n’estimant et même en ne consultant presque que ses compa-- triotes. Cette espèce d’orgueil , utile peut-être en. politique, ne peut, dans les sciences et sur-tout dans les sciences de faits, que rétrécir les idées , et conduire à une sécheresse qui fait le caractère de quelques-uns de ses auteurs en histoire naturelle et en anatomie comparée. "Vous trouverez, j'espèré ,.que j'ai fait mon z u xvij . Lettre à J. C. Mertrud. possible pour éviter ces deux écueils, et qu’en m’efforçant d'observer toujours la nature, jem’ai point voulu marcher sans guide , et que j'ai étudié ceux qui pouvoient m'indiquer des sen- tiers nouveaux ou utiles. Je crois avoir employé les principales dé- couvertes des auteurs modernes qui ont traité l'anatomie d’une manière physiologique. Les Stenon, les Swammerdam, les Collins, les Du verney , les Petit, les Lyonnet, les Haller, les Monro , les Hunter , les Geoffroy, les Vicq-d’Azyr , les Camper, les Blumenbach, les Scarpa , les Comparetti , les Kielmeyer., les Poli, les Harwood , les Barthez, m'ont fourni les données d’où je suis parti; et quoique j’aie revu par moi-même une grande partie de ces don- nées, ce n’est pas moins à ces hommes célèbres que la gloire en est due, puisque , sans leursécrits, le plus grand nombre des faits consignés dans cet ouvrage me!seroient échappés. Je dois aussi reconnoîtreles services que m'ont rendus les naturalistes les plus récens. Depuis que l’histoire naturelle prend enfin lanature pour base de ses distributions, ses rapports avec l’ana- tomie sont devenus plus intimes ; l’une de ces sciences ne peut faire un pas sans que l’autre en profite. Les rapprochemens que la première établit indiquent souvent à Vautre les recherches qu’elle doit faire. Aussi, sans parler de Daubenton + Lettre à J. C, Mertrud. xix et de Pallas, également placés au premier rang dans l’une comme dans l’autre science, je suis redevable de beaucoup de vues, et sur-tout de plus de régularité dans ma marche, aux nou- veaux zoologistes , parmi lesquels je dois sur- tout nommer Ray, Klein, Linné, Buffon, Lacé- pède, Lamarck, Bloch, Fabricius, Latreille » et tous ceux qui ont tenté par différentes voies de s'approcher de cette méthode naturelle unique, qui doit faire le but de tous les efforts des natura- listes quoiqu’elle soit peut-être la pierre philo- sophale de leur art. Quelques-uns de ces hommes célèbres m’ho- norant de leur amitié, je n’ai pas moins pro- fité de leurs Conversations que de leurs écrits; et plusieurs de mes idées ont pris leur source dans les leurs, dont je me suis tellement nourri, que j’aurois souvent peine à reconnoître ce que je dois plus particulièrement à chacun d’eux. J'ai cherché à me rapprocher un peu plus de cette méthode naturelle, dans les tableaux qui sont dans ce volume, que je ne l’avois fait dans mes élémens de zoologie : et je crois avoir fait dans la distribution des animaux plusieurs changemens avantageux, dont je dois aussi une partie aux recherches des hommes que je viens de nommer ; ainsi on reconnoîtra . . sans peine que j'ai profité du travail du citoyen Lacépède sur les oiseaux et sur les mammifères, bi } xx Lettre à J. C. Mertrud. et de celui du citoyen Lamarck sur les testacés, et que la division des reptiles est celle ‘qu’a proposée récemment le citoyen Brongmiard. Vous reconnoîtrez , sans doute, dans ces aveux, le desir de rendre un témoignage écla- tant de reconnoiïssance à tous ceux dont les idées ou les travaux m'ont été utiles; mais je souhaite encore plus que vous y voyiez celui d'encourager et d’entretenir cet esprit commu- nicatif, si noble, si touchant , qui règne au- jourd’hui parmi la plupart des naturalistes. Occupés de défricher ensemble le vaste champ de la nature, ils sont, pour ainsi dire, en communauté de travaux et de succès ; et pourvu qu’une découverte soit faite, il leur importe peu qui d'eux ou de leurs amis y attachera son nom. Je me repose d’ailleurs sur le jugement des personnes instruites en anatomie, pour discerner les observations qui me sont absolument propres ; et jespère qu’on les trouvera assez nom- breuses pour me justifier d’avoir consenti à l'impression prématurée de ces leçons. Il m'est d'autant plus permis d’exprimer cet espoir, que je n'ai d’autre mérite, à cet égard, que : celui d’avoir profité d'une position favorable. Ce n’est point dans la partie qui concerne le corps humain que j’ai pu prétendre à donner des observations neuves ; je n’en ai dit que ce Lettre & J. C: Mertrud. Xx}j qui est nécessaire pour en rappeler l’idée au lecteur : et quoique mes descriptions soient faites sur le cadavre, :à l'exception de quel- ques détails de névrologie pour ‘lesquels j'ai suivi Sabattier et Sæmmering , elles ne diffè- rent de celles de mes prédécesseurs que par l'expression. ra . Le citoyen Durmnéril a inséré presque par- tout sa nouvelle nomenclature , qui est analo- gue à celle qu’avoit proposée le citoyen CAaus- sier, et qu'ont modifiée, chacun à leur ma- rière, les citoyens Dumas et Girard. Sans at- tacher à cet objet une grande importance , il sera cependant intéressant que les anatomistes conviennent de quelque fixation dans leur idiome. La physiologie n’occupe aussi qu’une place accessoire ; je n’en ai inséré quelque chose, que pour diminuer un peu la sécheresse des dé- tails anatomiques , et pour indiquer diverses vues que l’anatomie comparée peut lui fournir. C’est dans le même esprit que j'ai cité des traits qui n’appartiennent qu’à l’histoire na- turelle proprement dite : il s’agissoit presque toujours de rappeler au lecteur quelque fait propre à appuyer les théories anatomiques, ou d'indiquer quelques,corrections que les ob- Servations d'anatomie comparée rendent nécess Saires dans les distributions méthodiques. D ii Xxij Lettre à J. C. Mertrud. Tels sont les motifs qui m’ont dirigé dans la publication de ces leçons. Il ne me reste qu'à exprimer le desir que les naturalistes ne m'accusent point d'y ‘avoir cédé trop tôt, et que l’ouvrage leur paroïsse assez utile pour les engager à me pardonner les imperfections qui s'y trouvent encore. Accordez-moi en ‘particulier l’indulgence que méritent, sinon l'importance de mon travail, du moins les sentimens: respectueux et sincères avec lesquels vous l'offre votre PRE et votre ami. Au Jardin des Plantes, le 28 ventose an 8; * AN. SEE 5 RO D 0 DES MATIÈRES Contenues dans ce premier volume. L si pages: ETTRE à à Av Mere L'UASS ch PREMIÈRE LEÇON. Considérations sur, l'co- Dmoniennimale ; date jeeuee ein paul e 18 + 2 Anricie I. Esquisse générale des fonctions que Le corps Wnemalexerce. + x r «= =. 20 Sym Ne à « e 2010, Anrierë Il. Idée générale des organes dont le corps animal ‘est composé. « ‘à ee + © © + = + 19: Anricie . Tableau des cles différences que Les animaux présentent dans chacun de leurs systêmes d'organes. + + +... + + + + 34. Arricre IV. Tableau des rapports qui existent entre Les variations des divers systémes d'organes, » + 45. A: V. Division des animaux d'après l’ensemble de Leur organisation. ee + + + = + e 60. DEUXIÈME LE CON. Des organes du. mouve= ment en général... . . «+ + + + 5 ++ + 89. Arricus L De la fbre musculaire. LD APE 0) 77 4 AnTiçe I. De La substance des os, et des parties «dures qui en tiennent lieu « , . à + «+ + + 103, b 1e XxIV L IR STE Arrticre III. Des jonctions des os et de leurs mouve-, , MERS Meier Te cher 0. Ve. ok 6 + ARTICLE IV, Des tendons , de la composition des musoles et de leur action: fe A » 5 ea 133. Arricre V. Remarques générales sur le squelette. . . 144. TROISIÈME LE CON. Des os et des ele | du {ronc, à . .. . > L2 [2 L2 . e e e C2 L] > o C2 150. Agrtccr I. Dés os de l'épine. «. = = » 12 ee 0» Did. MMM Dans l'homme. + + à =) +101 où ee en: celà ZDTEe B.: Dans les mammifères A M US UE J:54. Nombre des vertèbres. . à + + + « . 1bid. +. PFôportions entre Les-Yébions de ren té ir58. 3°. Formes des diverses vertèbres. . . © #60. ces Wertèbres di cols. ans me ere Te à suc ibid. 8. Vertèbres.du dos... » » » 3 ave \nme 203. y. Vertèbres des lombes;s + 1e sers je : 2,164. À Wertèbres du sacrum. « se à CE 4 Ibid. . Verièbres F la queue « Te ee Es . 3 3 165. re GES Les. OISEAUX « RER PER À ge er u 167. UN R CL ne e AT" F7 D. Dans les reptiles. Da AR de {A L: Ë. Dans les POISSORS «| RC Re AD ar. 477 Arricur Il. Des muscles de l'épine Nat 355 chui tp À. Dans l'homme. "7 2 SOS EE NERSSSE TATEe B. Dans les mammifères. D res 2 AT + 94 185 Le ss # a. Les relèveurs de la queue. EE VS, 187. _b. Les abaisseurs de la queue. + ° c. Les latéraux de la queue. * à C-Dbns Les oiseaux. LAINE TE D. Dons les! réptiles. "ONCE E° Dans Les poissons à à = a 1 SLR T201T9E. ARTIÔLE TI. Des côtes et du sternurm, . 2 ? 7, = a02 +. + -« pages 123; pESs MADIÉRES. A. Dans l'homme. à » à + pages 2 B. Dans Les mammifères. . + + ou + ee : C: Dans ‘Les oiseaux. “« ° *e D: Dans Les repniles. . 1. l E..Dans Les poissons... ArTicce IV. Des muscles .des + A.-Dans l’homme. à + °B. Dans les mammifères. > C. Dans Les oiseaux + « » D. Dans les reptiles... L1, E. Dans les poissons » « Anrrceze V. Des mouvemens de La ANS À. Dans d'homme. + + « © B.-Dans les: mammifères. + C.. Dans les, oiseaux: + “AN D. Dans Les reptiles. « e E.. Dans les poissons... ° tête sur Arricze VI. Des muscles -de. La tête.. : A. Dans l'homme. « + + ec B. Dans les mammiferes. ù C.. Dans les ciseaux. » « \, D. Dans Les reptiles. + . Cias Le Dans Les PORSORS > è Ep QUATRIÈME LECON. De l'extrémité Lirieure, ou du membre. pectoral . AnTteux TI. Des ‘os dt para site A. Dans l'homme. : : : si @£ - B. Dans les 17 LC, Dans les oiseaux.” . D. Dans les repriles.. :. Le] 2 L Arricie Il. Des muscles de l'épaule, STETTLINL. ee e + > L] XXV) TABLE A. Dans. l'homme. ; à à «à + + = + « « pages 293. . «+ B. Dans Les mammifères. .- . « « « + + e: C;. Dans Les oiseaux. » + 0 eo 0e D. Dans Les reptiles. « . + « «+ ArTicce HI: De- l'os du bras. « + + à A. Dans l'homme. . « … . + » + 0 B. Dans les mammiferes. « + «+ « C. Dans Les oiseaux. « à + + + ee D.. Dans Les reptiles. « » # + « «+ Arricze IV. Des muscies dy bras. « À. Dans l'homme. « » +" + % ° B. Dens les mammifères. «jure. C Dans Les oiseaux. «+ + ne etat D. Dans les reptiles. , «+ ere ARTICLE V. Des os de l'avant-bras. » « À." Dans l'homme. ” ” = 2% 4 B. Dans les mammiferes. + + « . C:- Dans les. oiseaux, à As re rases le D., Dans les. reptiles. s° …. à + etats ArTicze VI. Des muscles de l’avant-bras. I. Les-fléchisseurs + à + A."Dars l'homme. + » 7 1 NN à B. Dans les mammiferes. ‘à : « +. Durs desioiseaut ts Te LR re Il Des exrénsenrs à «46 Q AS A À. Dans l'homme : 5 4 PVR, B. Dans les mammifères, 4 à « CDans des, oiseaux « . «à RL MF Des oupinereurs. |: «4 en Dies homme: . 3.3 LES . Dans Les mammiferes. « « + +. + oO & »- Mans des oiseaux... =, 74 14 * . 255, + 262. : 263 : 265 + ibid. _h 266. 4 268. ‘. 269. « 290. À 2092 . 2bid. « zbid. - ibid. « 293. . 294. + 1bid. « ibid. » 206. . 6 297... , ibid. s ibid. 208 pres MATIÈRES. XXVŸ Anricze VII. Les pronateurs. » + + + + + + pages 298. MM ns l'homme + + ee ee ee "ed à 3 2bid B. Dans les mammifères. « « + + + + à - + + 2bid. PR Dons As: oPseaux, à un sbero nm X 5:5:299%ù "Anrieze VIII. Muscles de: l'avant-bras des reptiles . ibid. ARricce IX: Des os de: la main + "1e iv « + 300. 1. Des os du carpe ou poignet. à .. + « + +. + ibid, DA, Dans l'honfme. : 5 5 3-5 , 'aeuis te 8 Kd 1bid. B. Dans Les mammifères. + + + + + le à ee 302« MD os dumétacarpe. «à à + stnoNe amis: à 200 A..Dans l'homme. . « & +. see à eee + 307e B. Dans les mammifères. . , 4 5e, % + 41e à ibide MIE Des os; des doigts à à +» aiatmer ernà envie (d 200e A° Dans l'homme. "ee « cris ++ ibid B. Dans les mammifères. . . . . . . . . . . 300. IV. Des os de la ‘main dans les oiseaux PORN A V. Des os de la main dans les reptiles, + +. +315. DC XX. Des muscles de la main; + … exe de 317. I. Muscles du carpe et du métacarpe. AN 4 p: RE 777 Ms l'homme ny a Sie UE ete Ne dre PB Dôns Les mammiferes, ;. + . eV. ) . , 42318. MD ns les oiseaux, à 2 4 2 10e du Le 31 9e DD Les répriles, ms UN Te Sue ot a 220 DRE les des derpis à 4e. D'ata eee + IEEE À. Dans l’homme et les mammiféres. + + + + 321. BNP rs des oiseau e Je 4 Eh RP AT 305, Rs Hestréprnles. à à 1 SUN NE ne 329. III. Täbleau de la longueur des différentes parties du membre pectoral dans Les mammifères... » + + 330 Ânriere XI. De l'extrémité antérieure dans Les pois- Ne DU US Sr Ne 992 AU RNA 0 at IE A rest nf 2 7 à Re AP ERRRE R N 3 XXVit) TABLE CINQUIÈME LEÇON. De l'extrémité postérieure lou du membre abdominal. , +.» + « Amrieze L. Des os du bassin. à ‘eo so. + + 0 A. Dans l'homme. s » + + + + +. B. Dans les mammiferes. « C. Dans les oiseaux. . + e «+ D. Dans Les reptiles, + + + à «.% e ARTICLE Il. Des muscles du bassin «1... A. Dans l'homme, « + « en. B. Dans les mammifères. : % +... *C. Dans les. oiseaux. » à 3 ee. D. -Duns- Les: reptiles, « + + te te ARTICLE III. De l'os de la cuisse. ". à ALT rST homme. 3 NS NRNEEERRNE B. Dans les mammifères. + "2." C. Dans Les" oiseaux: CRAN D." Dans frs Yephites Te NN ARTICLE IV. Des muscles de La cuisse... I. Muscles du grand trochanter. + « . À. Dons l'homme. : : 2. B. Dans les mammifères. SA NUE CDs Les co rbatie Ne NON ES L e LI L . e CU 6 e C3 - ° . … . pages 338, . 2bid. + 2bid, à 341. . 346. 347. . 349. . ibid. + 2.1bid. . cbid. : 350. . ibid. * JA. 502. +953, ES 0 . 1bid. . ibid. ibid. Of 13 OR IT. Muscles du petit trochanter et de La face interne ARR SRE TR de La cuisse. + ee + « « ss « + À, Dans l'homme. sEa B. Dans Les mammifères. F'ÉÉTR SRE C. Dans Re OISEAUT: à SUR o ll. Muscles de la cuisse des reptiles. . ARTICLE V. Des os 2 la jambe. de a à À. Dans l'homme. : . : CE EU B. Dans les mammifères. SR errO TE +. 1b1d. 3 359. . zbid. . « 362. $ . ébri!. BETA DEs MATIÈRES. XXIX C. Dans Les oiseau. VE, EU 1, + + pages 366. Mens des )repuiles NS PONS Res 5: d 367. ArrTicre VI. Des muscles de la jambe. . « . . . . ibid. Mers lhommenses ee tel ste telie te ee + 201Qe B. Dans Les mammifères. 4 + + + + + « + + - 369, DES les oise ee Neo: Me Pen. M Dinstlee reptiles ns NAN d'a + 10 1072 Arricze VII. Des os du cou de pied, ou du tarse, et PE Cdt du TAC ATSE. nd à. (0, «ie besreperpa re à DTA M BDars l'horme: . his) es (8e 0 in ele à IDiGe B. Dans les mammiferes.. . . . . «+ + « + . . 376. Dans les aiseants re (à Note ie hate \e le ,te le 2007 Dr ans des reptiless de 2 eieliel ue ete te JO, ArTticze VIII. Des muscles du coude-pied ou dutarse, ME ceux du metatarse nn Lee ln ea elre ere here O2 À. Dans l'homme, les mammiferes et Les oiseaux . ibid, D Dis lesirepiuies 2 ESC ONU TE à 1e etat in le JO0. ArTicre IX. Des os des doigts du pied, et de leurs RMADETRENS. ele te, me ete le ee ne ee 1e 210 007. Mibuss homme. dE à louis nel OU ANR bide D Dbrs lesmammrperesss 27." NT 295868: M Ders les oisenut els 2e 0 el 3090. DDens Les\rèpriles, se LR BREL zh. AnTicre X. Des muscles des doigts du pied... . . . 391. | I. Les muscles extenseurs des doigts. 4 9 + + + 2bid. ns l'homme ©). Vs unie (ie +, + 11de B. Dans Les Manrmiferess Sale ali fe ie cos. +, 292% Tes 0 NA EN RR EREN T 15RA Il. Les mustles fléchisseurs des doïgts.. . « + . . 303. CDR lobe. À 2,0 USD SR GENS, 14, B. "Dans les : mammifères. . 1." 304. CDans let optanne sr Es 8 1 D, 1306, XXX TABLE IT. Muscles des doigts dans les reptiles. . pages 397. IV. Tableau de La longueur en mètres des différentes parties du membre abdominal dans les mammi- re D 5 Lion Ve + NE APN Arricis XI. De l'extrémité postérieure dans les pois- dans = - ou «à + + + opt + © PU 300 I. Des Sue sin + + + 7e Luis a. ve et Ma alle COTE M RS muscles... 7e ae MIO CS UT 403. SIXIÈME LEÇON. Des organes du mouvement * dans les animaux sans vertebresi . . , + . + +." 406. Arricze I. Organes du mouvement des mollusques cé- ie à DE ts Mae ROME TUE . Muscles du corps." à à e à + « + « « + ibid. Se Mascles "des piéds "TTL SR Mers 39, Muscles des Ventouses. "2". 5.20. 3 409. Arrice Il. Organes du mouvement des mollusques gas- ÉÉTODOMES.. +. eme heat 1e - se, aa e NME Anrice III. Organes du mouvement des mollusques acéphales ee ee - A1 Arricre IV. Organes du mouvement des crustacés. … 423. ds Ne 9e: CNSDHE Li Dee queue 1er re) dite dr. 10e Parties. Spldes VS 1 Sale ete 2°. Museles SOA US SRE 423. Tres pates" MSP LPTEANTE Le 28 ce 19. Parties S01et & ete let elle 21 eee (NS TELE 2 Mnsees INR" TE da «Sr ue JS .« 428. Sétest eS à ce dde RON NS ST ESS LsMuscles des chenilles, se see a le el IT. Muscles de La larve d'un scarabé « . © + core + 438. III. Muscies dé la larve d'un hydrophile. ; v. - = 441. DES MATIÈRES. XXX) IV. Muscles de la larve d'un capricorne. . à pages 443. Arricce VI. Organes du mouvement dans les insectes RTS ENTRE RTC 7 444 1°, De la tête . nieunetie tenais) tele "me ll" . 445. 2°, Du corseler ou du thorax. + à » + + 448. D De la ponrine sen le Te,» 0 3 1e 449% 4°. De l'abdomen ou du ventre . . . . . . 450. DD asimremaress le Ts OR es à "9 408 Anrricze VII. Organes du mouvement dans les vers . . 462. Arricce VIil. Organes du mouvement dans les 700- phytes. ss... eu ee ee + : 467. SEPTIÈME LE CON. Des organes du mouvement, e A . considérés en action, + + + + + + » +» = © + + 471. MCE Le Le Stertan! 0 0" Me tn 1bid, A. Station sur deux pieds à corps vertical. . . . . 473. B. Station sur deux pieds à corps non vertical. + . 470. Ge Sranon sur quatrespiedss in le ee = pee ABlx ce ll De le marche. ue sis e ds 4842 iMarche) sur deuxipieds. à 24 nie ee à «485 Be Marche, sur quatre, pieds. e die sise) 2e 480) Arricre Il. De l'action de saisir et de celle de grimper . 493. Ne Das: Sn du set PL nee 496. MncLE V. Dé la naration!. 7 5o1. A D vor D Je ON ROUE RE ro Fin p5 14 Taszes, L \ due AU PECONS D'ANATOMIE COMPARÉE. PREMIÈRE LECON: ConNsIDÉRATIONS préliminaires sur Péconomie animale. ARTICLE PREMIER. Esquisse générale des fonctions que le CRT animal exerce. Lo $E de la pie est une de ces idées générales et obscures produites en nous par certaines suites - de phénomènes, que nous voyons se succéder dans un ordre constant et se tenir par des rapports mu- “tuels. Quoique nous ignorions la nature du lien qui les unit , nous sentons que ce lien doit exister , et cela nous suffit pour nous les faire désigner par un nom que bientôt le vulgaire regarde comme le signe d’un principe particulier, quoiqu’en effet ce nom ne puisse jamais indiquer que l’ensemble . des phénomènes qui ont donné lieu à sa formation. Ainsi notre propre corps, et plusieurs autres À 1 À Fe J°'° Lecox. Économie animale. qui ont avec lui des rapports de forme et de struc- ture plus ou moins marqués, paroissant résister pendant un certain temps aux lois qui gouvernent les corps bruts, et même agir sur tout ce qui les environne, d’une manière entièrement con- traire à ces lois , nous employons les noms de we etde force vitale pour désigner ees exceptions, au moins apparentes , aux lois générales. C’est donc en déterminant exactement en quoi ces exceptions consistent, que nous fixerons le sens de ces mots. Considérons pour cet effet les corps dont je viens de parler , dans leurs rapports actifs et passifs avec le reste de la nature. Examinons, par exemple, le corps d’une femme dans l’état de jeunesse et de santé : ces formes arrondies et voluptueuses, cette souplesse gracieuse de mouvemens, cette douce chaleur, ces joues teintes des roses de la volupté, ces yeux brillans de l’étincelle de l'amour ou du feu du génie ; cette - physionomie égayée par les saillies de l’esprit, ou animée par le feu des passions; tout semble se réunir pour en faire un être enchanteur. Un instant suilit pour détruire ce prestige : souvent sans aucune cause apparente le mouvement et le sentiment viennent à cesser ; le corps perd sa cha- leur ; les muscles s’affaissent et laissent. paroître les saillies anguleuses des os; les yeux, deviennent ternes , les joues ét les lèvres livides, Ce.ne sont là que les préludes de changemens plus. horribles: les chairs passent au bleu, au verd, au noir ; elles Ant. I. Fonctions organiques. 3 aiürent l'humidité ; et pendant qu’une portion s'évapore en émanations infectes, une autre s’écoule en une sanie putride , qui ne tarde pas à se dissiper aussi : en un mot, au bout d’ an petit nombre de jours , il ne Lite plus que quelques pr incipes terreux ou salins ; les autres élémens se sont dis- persés dans les airs et dans les eaux pour entrer dans de nouvelles combinaisons. IL est clair que cette séparation est l’effet naturel de l’action de l’air, de l humidité, de la chaleur , en un môt de tous les corps extérieurs, su le hs mort, et qu’elle a sa cause dans l’ AÉrAHOÉ élective de ces divers agens pour les élémens qui le com- posoient. Cependant ce corps en étoit également entouré pendant sa vie ; leurs affinités pour ses molécules étoient les mêmes ; et celles-ci y eussent cédé également, si elles n’avoient pas été retenues ensemble par une force supérieure à ces affinités , qui n’a cessé d’agir sur elles qu’à l'instant de la mort. < Voilà de tous les phénomènes dont les idées par- ticulières entrent dans l’idée générale de la vie celui qui paroït d’abord en constituer l’essente , puisque nous ne pouvons concevoir la vie sans lui, et qu'il existe évidemment sans interruption jusqu’à l'instant de la mort. Mais V’étude suivie d’un corps vivant quelconque nous montre bientôt que cette force qui retient ensemble les molécules malgré les forces exté- rieures qui tendent à les séparer , ne borne pas A 2 À 1° Lecox. Économie animale. son aclivité à ce résultat tranquille , et que sa sphère s'étend au-delà des limites du corps vivant lui-même. Il ne paroît pas du moins que cette force diffère de celle qui attire de nouvelles mo- lécules pour les intercaler entre celles qui existoient déja ; et cette action du corps vivant pour aitirer les molécules environnantes n’est pas moins con- tinuelle que celle qu'il exerce pour retenir les siennes propres: car, outre que l’absorption des matières alimentaires, et leur passage dans le fluide nowrricier et par lui à toutes les parties , ne souffrent guère d'interruption, et se continuent d’un repas à l’autre, il ÿ a une autre absorption qui se fait continuellement à la surface extérieure, et une troisième qui a lieu par l'effet de la respi- ration. Ces deux dernières sont même les seules aui existent dans tous les corps vivans qui ne di- gèrent pas , r’est-à-dire dans toutes les plantes. Or, comme les corps vivans ne croïssent pas D Befmnent : mais que la nature a assigné à chacun d'eux des dites qu’il ne peut passer, il faut qu'ils perdent d’un côté au moins une grande partie de ce qu'ils reçoivent de l’autre; et en effet une obser- vation attentive a appris que la transpiration et une multitude d’autres voies leur enlèvent conti- nuellement de leur substance. Cela doit modifier l’idée que nous nous étions formée d’abord du principal phénomène de la vie : au lieu d’une union constante dans les molé- cules , nous devons y voir une circulation conti- P Arr. IL. Fonctions organiques. 5 nuellé du dehors au dedans, et du dedans au dehors , constamment entretenue et cependant fixée entre certaines limites. Aïnsi les corps vivans doï- vent être considérés comme des espèces de foyers, dans lesquels les substances mortes sont portées suc- cessivement pour s’y combiner entre elles de di- verses manières, pour y tenir une place et y exercer une action déterminées par la nature dés combinaisons où elles sont entrées, et pour s’en échapper un jour afin de rentrer sous les lois de la nature morte. Seulement il faut observer qu'il y a une diffé- rence dépendante de l’âge et de la santé, dans la proportion des parties qui entrent dans ce torrent , et de celles qui en sortent ; et que la vitesse du mouvement général varie également selon les diffé- rens états de chaque corps vivant. Il paroïit même que la vie s'arrête par des causes semblables à celles qui interrompent tous les autres mouvemens connus, et que le durcis- sement des fibres et l’obstruction des vaisseaux rendroient la mort une suite nécessaire de la vie, \ comme le repos est celle de tout mouvement qui ne'se fait pas dans le vide, quand même l'instant n'en seroit pas prévenu par une multitude de causes * étrangères au corps vivant. Ce mouvement général et commun de toutes les parties est tellement ce qui fait l'essence de la vie, que les parties que l’on sépare d’un corps vivant netardent pas à mourir, parce qu’elles n’ont point À 5 6 1°° Leçon. Économie animale. elles-mêmes de mouvement propre , et ne font que participer au mouvement général que produit leur réumion, en sorte que, selon l'expression de Kant , la raison de la manière d’être de chaque partiemd’un corps vivant réside dans l’ensemble , tandis que, dans les corps bruts , chaque partie l'a en elle-même. Cette nature de la vie une fois bien reconnue par le plus constant de ses effets , il étoit naturel qu'on recherchât quelle est son origine, et com- ment elle est communiquée aux corps qu’elle doit animer. On est remonté à l’enfance des corps vi- vans ; on a cherché à se rapprocher le plus qu’il a été possible de l'instant de leur formation: mais on ne les a jamais apperçus que tout formés, et jouissant déja de cette force vitale, produisant déja ce mouvement de tourbillon dont on vouloit connoitre la première cause. En effet, quelque foibles que soient les parties d’un fœtus où d’une graine dans les premiers instans où il nous est pos- sible de les appercevoir , ils exercent cependant dès lors une véritable vie, et ils ont déja en eux le germe de tous les phénomènes que cette vie doit développer par la suite. Ces observations s’étant étendues à toutes les classes de corps vivans, elles nous ont amenés à ce fait général , qu'il n’est aucun de ces corps qui nait fait autrefois partie d’un corps semblable à lui, dont il s’est détaché ; tous ont participé à la vie d’un autre - corps avant d'exercer par eux-mêmes le mouve- Arr. I. Fonûtions organiques. 7 ment vital, et c’est même par l'effet de la force vitale des corps auxquels ils appartenoient alors, qu'ils se sont développés au point de devenir sus- ceptibles d’une vie isolée : car , quoique plusieurs espèces aient besoin pour produire de l’action par- ticulière de l’accouplemeut , il en est beaucoup qui produisent sans cela ; aïnsi cet accouplement n’est qu’une circonstance particulière dans certains cas, qui ne change point la nature essentielle de ja génération. Le mouvement propre aux corps vi- vans a donc réellement son origine dans celui de leurs parens ; c’est d’eux qu'ils ont reçu l’impulsion vitale , et il est évident d’après cela, que, dans l’état actuel des choses , la vie ne naît que de la vie, et qu'il n’en existe d’autre que celle qui a été transmise de corps vivans en corps vivans par une succession non interrompue. Ne pouvant donc remonter à la première ori- gine des corps vivans, nous n'avons de res- source pour chercher des lumières sur la vraie nature des forces qui les animent , que dans l'examen de la composition de ces corps, c’est-à- dire de leur tissu et du mélange de leurs élémens : car, quoiqu'il soit vrai de dire que ce tissu et ce mélange sont en quelque façon le résultat de l’ac- tion des forces vitales qui leur ont donné l’être et qui les ont maintenus, il est clair aussi que ces forces ne peuvent avoir que là leur source et leur fondement ; et si la première réunion de ces élé- mens mécaniques et chymiques d’un corps vivant À 4 L 8 1° Lecon. Économie animale. quelconque a été effectuée par la force vitale du corps duquel il descend, on doit trouver en lui une force semblable et les causes de cette force, puisqu'il a à exercer une action pareille en faveur des corps qui doivent descendre de lui. Mais celle composition des corps vivans nous est trop imparfaitement connue, pour que nous puissions en déduire clairement les effets qu'ils nous présentent. Nous voyons qu’en général ils sont composés de fibres ou de lames, dont l’en- semble forme une suite de mailles plus où moins serrées, qui fait la base de tous leurs solides , tant de ceux qui ont de l'épaisseur en tout sens, que de ceux qui représentent eux-mêmes des lames et des filamens : nous connoissons les formes , la consistance, la position des plus grands de ces solides , les ramifications des plus considérables de leurs vaisseaux , la direction des fluides qu'ils con- tiennent ; mais leurs branches délicates et leur texture intime échappent à nos instrumens. De même nous connoissons les caractères chymiques des divers fluides les plus apparens, ainsi que des substances concrètes ; nous les décomposons jus- qu’à un certain point : mais non seulement cette analyse est très-imparfaite , puisque nous ne pou- vons les recomposer ; les phénomènes nous ap- prennent encore qu'il doit exister plusieurs fluides qu'il nous est jusqu’à présent impossible de saisir. On auroit donc tort de s'appuyer sur l'inutilité des efforts que les physiciens ont faits jusqu'ici v Arr. I. Fonctions organiques. 9 pour lier les phénomènes des corps vivans aux lois générales de la nature , et d’en conclure que ces’ phénomènes sont absolument d’un ordre dif- férent. Mais , d’un autre côté , il seroit téméraire d’en- treprendre de nouveau cette tâche , tant que nous n’aurons que des connoissances si bornées des corps dans lesquels ces phénomènes se manifestent : nous ne pourrons en donner qu’une exposition empi- rique , et non un sysléme raisonné ; et tous nos travaux sur l’économie organique se réduiront à en faire l’histoire. Cependant , si nos connoissances sur la composi- lion des corps vivans ne suffisent pas pour l’ex- plication des faits qu’ils nous présentent , nous pouvons du moins les employer pour reconnoître ces corps, même hors de leur action, et pour en distinguer les débris long-temps après leur mort; car nous ne trouvons dans aucun des corps bruts ce tissu fibreux ou cellulaire, ni cette multiplicité d'élémens volatils, qui forment les caractères de l'organisation , et des corps organisés, soit qu'ils vivent actuellement , soit qu'ils aient vécu. | Ainsi, tandis que les solides bruts ne se com- posent que de molécules polyèdres qui s’attirent par leurs faceties et ne s’écartent que pour se séparer, qu'ils ne se résolvent qu'en un nombre très-borné de substances élémentaires pour nos ins- trumens , qu’ils ne se forment que de la combinaison de ces substances et de l’aggrégation de ces molé- L, . . 30 1°"° Leçon. Économie animale. cules, qu’ils ne croissent que par la juxta-posilion de molécules nouvelles qui viennent envelopper par leurs couches la masse des premières, et qu’ils ne se détruisent que lorsque quelque agent méca- nique vient en séparer les parties, ou que quelque agent chymique vient en altérer les combinaisons , les corps organisés, tissus de fibres et de lames dont les intervalles sont remplis de fluides, se ré- solvent presque entièrement en substances vola- tiles , naissent sur des corps semblables à eux, et ne s’en séparent que lorsqu'ils sont assez développés pour agir par leurs propres forces , s’assimilent continuellement les substances étrangères, et, les in- tercalant entre leurs molécules, croissent par une force intérieure, périssent enfin par ce principe intérieur et par l'effet même de leur vie. L'origine par génération, accroissement par nutrition, la fin par une véritable rnort, tels sont donc les car actères généraux et communs à tous les corps organisés : mais si plusieurs de ces corps n’exercent que ces fonctions-là et celles qui en sont les accessoires, et n’ont que les organes né- cessaires à leur exercice, il en est un grand nombre d’autres qui exercent des fonctions particulières , lesquelles non seulement exigent des organes qui leur soient appropriés , mais encore modifient nécessairement la manière dont les fonctions géné- rales sont exercées , et les organes qui sont propres à ces fonctions. | De toutes ces facultés moins générales , qui sup- 2 Arr. L Fonctions organiques. 11 posent l’organisation ; maïs qui n’en sont pas des suites nécessaires , la faculté de sentir et celle de se mouvoir à volonté , en tout ou en partie, sont les plus remarquables, et celles qui ont la plus grande influence dans la détermination des autres fonctions. Nous avons la conscience que ces facultés existent en nous, et nous les attribuons, par analogie et d’après les apparences, à un grand nombre d’autres êtres , que nous nommons, à cause de cela, les étres animés, ou , d’un seul mot, les arzimaux. Ces deux facultés paroissent être nécessairement liées. D'abord l’idée même de mouvement volon- laire contient en elle celle de sensibilité; car on ne conçoit point de volonté sans desir, et sans sen- timent de plaisir ou de peine. Il peut bien exister des corps qui, quoïiqu’inanimés , manifestent à l’ex- lérieur des mouvemens produits par un principe interne ; mais ces mouvemens sont de même nature que tous ceux qui constituent les fonctions essen- tielles à la vie, et ne peuvent mériter le nom de volontaires. D'un autre côté , la bonté avec laquelle la na- ture a traité toutes ses productions ne nous permet guère de croire qu’elle ait privé des êtres sus- cæptibles de sensation , c’est-à-dire de plaisir et de peine, du pouvoir de fuir l’une et de tendre vers autre jusqu’à un certain point ; et si parmi les malheurs trop réels qui affligent notre espèce, un des plus touchans est celui de l’homme de cœur qu'une force supérieure retient dans l'impuissance 12 | bi Lecox. Économie animale. de résister à l'oppression, les fictions poétiques les plus propres à exciter notre pitié sont celles qui nous représentent des êtres sensibles enfermés: dans des corps immobiles ; et les pleurs de Clo- rinde , sortant avec son sang du tronc d’un cyprès, devoient arréter les coups de l’homme le plus fa- rouche. Mais indépendamment de la chaîne qui lie cés deux facultés, et du double appareil d’organes qu’elles exigent, elles entraïnent encore à leur suite plusieurs modifications dans les facultés communes à tous les corps organisés; et ces modifications, jointes aux deux facultés propres, sont ce qui constitue plus particulièrement la nature des ani- maux. Par exemple, pour ce qui concerne la nutrition, les végétaux, qui sont attachés an sol, absorbent immédiatement par leurs racines les parties nu- tritives des fluides qui l’imbibent : ces racines, subdivisées à l'infini, pénètrent dans les moindres intervalles, et vont, pour ainsi dire, chercher au loin la nourriture de la plante à laquelle elles appartiennent ; leur action est tranquille , continue, et ne s’interrompt que lorsqne la sécheresse les prive des sucs qui leur sont nécessaires. Les animaux, au contraire, qui ne sont point fixés , et qui changent souvent de lieu, devoient pouvoir transporter avec eux la provision de sucs nécessaire à leur nutrition ; aussi ont-ils recu une cavité inférieure dans laquelle ils placent les rma- Arr. I. Fonctions organiques. 13 tières qui doivent leur servir d’alimens , et dans les parois de laquelle s’ouvrent des pores ou des vais- seaux absorbans , qui sont, selon l’expression éner- gique de Boerhaaye, de véritables racines inté- rieures. La grandeur de cette cavité et de ses orifices permettoit à plusieurs animaux d’y introduire des substances solides. Il leur a fallu des instrumens pour les diviser , des liqueurs pour les dissoudre : en un mot la nutrition n’a plus commencé immé- diatement par l’absorption de substances telles que le sol ou atmosphère les fournissoient ; il a fallu qu'elle fût précédée d’une multitude d'opérations préparatoires , dont l’ensemble constitue la di- gestion. Ainsi la digestion est une fonction d’un ordre secondaire , propre aux animaux , et dont l’exis- tence, ainsi que celle de la cavité alimentaire dans laquelle elle s'opère, est nécessitée chez eux par la faculté qu’ils ont de se mouvoir volontaire- ment ; mais ce n’en est pas la seule conséquence. Les végétaux ayant peu de facultés , ont une organisation très-simple ;- presque toutes leurs par- ties sont composées de fibres parallèles, ou peu divergentes. De plus, leur position fixe permettoit que le mouvement géñéral de leur fluide nourri- cier füt entretenu par les simples agens extérieurs : aussi paroït-il qu'il se porte de bas en haut par l’effet de la succion de leur tissu spongieux ou capillaire et de l’évaporation qui se fait à leur cime , et que son mouvement dans ce sens est d'autant plus 34 °° Lrecon. Économie animale. rapide que cette évaporation est plus grande ; quäl peut même devenir rétrograde lorsqu'elle vient à cesser, ‘ou à se changer en absorption par la frotheur et l'humidité de l'air. Non seulement les animaux, destinés à changer continuellement de lieu, et à se treuver dans toutes sortes de situations et de températures, devoient avoir en eux-mêmes un principe actif de mouvement pour leur fluide nourricier ; maïs leurs facultés plus nombreuses et plus développées, exi- geant une complication d'organes beaucoup plus grande, leurs diverses parties étant très-compo- sées, souvent très - divergentes, pouvant même värier leurs positions et leurs directions respec- tives, il falloit, pour porter ce fluide dans des détours si multipliés, des moyens plus puissans et autrement disposés que dans les végétaux. Aussi, dans la plupart des animaux , est-il con- tenu dans des canaux innombrables, qui sont tous des ramifications de deux troncs qui communiquent ensemble, de manière que l’un reçoit dans ses ra- cines le fluide que l’autre a poussé dans ses branches, et le rapporte au centre d’où il doit être chassé de nouveau. C’est à cet endroit où les déux grands troncs communiquent, qu'est placé le: cœur, qui n’est autre chose qu’un organe dont les contractions poussent avec violence ce fluide dans tous les rameaux du tronc artériel ; car il y a aux deux orifices du cœur des soupapes disposées de ma- Arr. I. Fonctions organiques. 15 nière que le fluide contenu dans tout le système vasculaire ne peut marcher que dans le sens que nous venons d'indiquer , c’est-à-dire du cœur vers les parties par les artères, et des parties au cœur par les veines. C’est dans ce mouvement de rotation que consiste la Girculation du sang , qui est, comme on voit, une autre fonction d’un ordre secondaire propre aux animaux , et dont le cœur est l’agent prin- tipal et le régulateur: mais cette fonction est moins nécessairement lice à la faculté de sentir et de se mouvoir que ne l’est la digestion ; car nous verrons que deux classes nombreuses d'animaux sont entiérement privées de circulation, et se nourrissent , à la manière des végétaux, par une sunple imbibition du fluide préparé dans le canal _ intestinal. Dans ceux qui ont une circulation, le sang paroit m'être qu'un véhicule, qui recoit continuellement de la cavité alimentaire, de la surface extérieure du corps et des poumons , des substances di- verses qu'il s’incorpore d’une manière intime, et par lesquelles il remplace celles qu'il fournit ‘4, toutes les parties pour leur conservation et pour leur accroissement. C’est lors de son pas- sage aux dernières extrémités des artères, que le sang opère la véritable nutrition des parties; aussi change-t-il, dans ce passage , de nature et de couleur, et ce nest que par l’accession des diverses substances que. je viens d'indiquer, que le sang 6 °° Lecon. Économie animale. veineux redevient propre à la nutrition, ou, en un seul mot, redevient du sang artérie L. C’est par des vaisseaux particuliers, nommés lymphatiques, que le sang veineux reçoit les substances que la peau et le canal alimentaire lui fournissent ; c’est aussi par eux qu'il reçoit le ré- sidu même de la nutrition, et les molécules qui se détachent des différentes parties, pour être trans- mises hors du corps par les différens couloirs. F Quant aux poumons, l’air qui y pénètre opère sur le sang veineux une espèce de combustion , dont il paroïît que tous les corps organisés ont besoin pour vivre ; car elle à lieu dans tous, quoique de manières fort différentes. Les végétaux et les animaux qui n’ont point de circulation , respirent (c’estle nom que porte cette action de l'air sur le fluide nourricier ) par toute leur surface, ou par des vaisseaux qui introduisent l’air dans les divers points de l’intérieur de leur corps. Il w’y a que ceux qui ont une circulation véritable, qui respi- rent par un organe particulier , parce que le sang venant chez eux d’une source commune qui est le cœur , et y retournant sans cesse, les vaisseaux qui le contiennent ont pu être tellement disposés, qu'il ne se rendit aux autres parties qu'après: avoir passé par le poumon ; ce qui ne pouvoit avoir lieu dans ceux où ce fluide est répandu par-tout d’une manière uniforme , sans être contenu dans des vaisseaux. Ainsi la respiration pulmonaire ou branchiale Arr. E Fonctions organiques. 17 est. une fonction d’un troisième ordre, dont l’exis- tence dépend de celle de la circulation, et qui est une suite éloignée des facultés qui caractérisent les animaux. . Il n’est pas jusqu’à la génération dont le mode dans les animaux ne soit dépendant de leurs facul- tés particulières, du moins pour ce qui concerne la fécondation des germes ; car la faculté qu’ils ont de se mouvoir et de se porter l’un vers l’autre : de désirer et de sentir , a permis de leur accorder toutes les jouissances de v amour : et quant à la par- tie purement mécanique, leur fluide spermatique a pu rester à nud , et être porté immédiatement sur les germes ; tandis que dans les végétaux, qui n'ont par eux-mêmes aucun moyen de lancer ce fluide, il a fallu qu'il fût renfermé dans de pe- tites capsules , susceptibles d’être transportées par les vents, et qui forment ce qu’on nomme la pous- sière des étamines. Ainsi, pendant que, pour la plupart des autres fonctions, les animaux ont reçu des appareils plus compliqués, à cause des fa- cultés qui leur sont païticulières , ces mêmes fa- cultés ont permis que celle-ci s’exerçät chez eux d’une manière plus simple que dans les végétaux. Ces exemples montrent combien les seules fa- cultés de sentir et de se mouvoir, que les animaux ont reçues de plus que les végétaux , ont d’in- fluence sur Îles organes de toutes celles qui sont ‘communes à ces deux sortes d'êtres. La compa- aison que nous ferons dans la suite des divers Dr 2 B 18 19e Lecow. Economie animale. ordres d'animaux , nous montrera de même que les modifications de chacune de leurs fonctions principales exercent une influence pareille sur toutes les autres : tant il y a d’ensemble et d’har- monie entre toutes les parties d’un corps vivant quelconque. T'elles sont les fonctions principales qui composent l’économie animale ; on voit qu’elles peuvent se rap: porter à trois ordres. Il en est qui constituent les ani- maux ce qu’ils sont, qui lesrendent propres à remplir le rôle que la nature leur a assigné dans l’arrange- ment général de l’univers; en un mot, qui seroient suffisantes pour les faire exister, si leur existence ne devoitêtre que momentanée. Ce sont la faculté de sentir et celle de se mouvoir ; celle-ciles met en état d'exécuter certaines actions, et l’autre les déter- mine pour telle ou telle des actions dont ils sont capables. Chacun d’eux peut être considéré comme une machine partielle, coordonnée à toutes les autres machines dont l’ensemble forme ce monde ; les organes du mouvement en sont les rouages, les leviers, en un mot toutes les parties passives : mais le principe actif, le ressort qui donne l'im- pulsion à toutes les autres parties, réside unique- ment dans la faculté sensitive, sans laquelle Pani- mal, plongé dans un sommeil continuel, seroit réellement réduit à un état purement végétatif ; et la plante elle-même pourroit être appelée , comme l’a dit Buffon, un animal qui dort. Ces deux fonctions forment le premier ordre, et portent le nom de fonctions animales, Ar. IL. Séruciure des organes. Mais les machines animales ot de plus Au telles que nous construisons, un principe intérieur d'entretien et de bases : il consiste dans l’ensemble des fonctions qui servent à nourrir le corps , c’est-à-dire la digestion , l'absorption , la circulation , la respiration, la transpiration et les excrétions ; ; elles forment le second ordre, et portent le nom de fonctions vitales. Enfin , la durée de chaque animal étant déter- minée selon son espèce, la génération est une fonc- tion d’un troisième ordre, destinée à faire rem- placer les individus qui périssent par des individus nouveaux ;, et à maintenir l'existence de chaque espèce. Après avoir considéré ces fonctions en elles- mêmes et dans leurs rapports réciproques, exa- minons les organes par lesquels elles s’exercent. ARTICLE IT Pdce générale des organes dont dé corps er) est comnposé,. Aucuxe partie du corps animal n’est enlière- ment composée de molécules solides ; toutes don- nent des fluides par l’expréssion ; où en perdent par l’exsiccation : aussi présentent - elles toutes un tissu aréolaire , ou semblable à des mailles. La division Haiaue des solides conduit tou- jours en dernier résultat à de petites lames, où B a I" Leçon. Économie animale. 2 filamens qui semblent en être les molé- cules élémentaires. Lorsque les petites lames sont écartées, et qu’elles interceptent des vides sensibles, elles forment ce qu'on nomme de Ia cellulosité. Non seulement cette ;cellulosité enve- loppe et pénètre les parties les plus denses, mais elle paroît presque toujours .en former la base ; car les membranes ne consistent qu’en unk cellulo- sité plus serrée , dont les lames sont plus rap- prochées , et plus exactement couchées les unes sur les autres, et la macération les résout en une cellulosité ordinaire. Les vaisseaux ne sont que des membranes contournées en cylindres ; et toutes les parties molles du corps, si on en excepte les fibres, semblent être 1in assemblage de vais- seaux , et ne différer entre elles que par la na- ture des fluides que ces vaisseaux contiennent ;, par leur nombre , leur direction , et la consistance de leurs parois. L'analyse chymique de ces substances tanf solides que fluides nous y démontre un assez petit nombre de principes qui se trouvent presque tous dans chacune d’elles , quoique dans des pro- portions très-différentes. Quelques terres, quelques sels, le phosphore, le carbone, l’azoth, l'hydrogène, Voxygène, un peu de soufre, un peu de fer, com- binés d’un grand nombre de manières , produisent divers composés | comme la gélatine , l’albumine } la fibrine , etc. , qui, en s’unissant à leur tour , forment les solides et les fluides animaux tels que Arr. Il. Structure des organes. 23 nous les connoiïssons. Maïs, tout éloignés que nous sommes d’une analyse complète, nous voyons assez, non seulement que nous altérons ces composés par nos expériences, mais encore que plusieurs de leurs principes échappent tout-à-fait à nos inctru- mens. L’organe général par lequel nous exercons la faculté de sentir , est la substance médullaire. Dans tous les animaux où nous pouvons la distinguer , élle est divisée en filets, qui, partant de certains centres, se distribuent à un grand nombre de parties du corps, où ils paroissent avoir encore d’autres usages que celui de procurer des sensations. Les centres dont ces filets partent, communiquent en- semble d’une manière plus ou moïns intime, et il y a plusieurs de ces filets qui semblent n'avoir d'autre usage que celui d'établir ces communica- tions. Le nerf, touché immédiatement par un corps étranger , nous fait sentir de la douleur, quoique son contact avec les parties du corps qui lui sont naturellement contiguës , n'ait point d’eflet sen- sible: dans l’état de santé. Ceux des nerfs par les- quels nous avons la sensation des objets exté- rieurs, sont pourvus, à leurs extrémités, d'organes disposés chacun d’une facon particulière , et qui sont toujours dans un rapport admirable avec la nature des objets que chacun de ces sens doit nous faire connoitre. …L'organe général du mouvement est la fibre B5 22 pee LEcox. Économie. animale. chartue ou musculaire. Cette fibre se coentracta en se fronçant par lempire de la volonté, mais la volonté n'exerce ce pouvoir que par l’inter- mède du nerf. Il n’est aucune fibre charnue qui ne reçoive un filet nerveux, et l’obéissance de la fibre cesse lorsque la communication de ce filet avec le reste du système est interrompue. Certains agens extérieurs, immédiatement appliqués sur la fibre , la font aussi se contracter , et ils conser- vent leur action sur elle , même après la section de son nerf, ou sa séparation totale du corps, pendant un temps plus où moins long, selon les espèces d'animaux. Cette faculté de la. fibre est ce que l’on nomme son irritabilité. Dépend-elle encore dans ce dernier cas de la portion nerveuse qui est demeurée dans la fibre après la section, et qui en fait toujours partie essentielle ? ou bien l’action de la volonté elle-même n'est-elle qu’un ças particulier et l'effet d’une action irritante du merf sur la faculié inhérente à la fibre? Cette dernière opinion est celle de Haller et de son école ; mais chaque jour semble ajouter à la vrai- semblancé de Popinion opposée. è ÿ Quoï qu'il en soit, toutes les parties intérieures dur corps: qui doivent produire quelque compres- sion sur les substances qu’elles contiennent , ont leurs parois garnies de fibres charnues , et recoï- vent des filets nerveux ; telles sont les artères, les intestins , le cœur, etc. Mais le principal usage de ces.fibres ‘c’est la formation des r1uscles : ‘on Arr. I. Structure des organes. 3 nomme ainsi des faisceaux de fibres charnues s. dont les deux extrémités sont altachées à des par- ties mobiles du corps animal ; lorsque les fibres qui composent le muscle se raccourcissent, les deux points auxquels il s’insère se rapprochent, et c’est par ce seul moyen que sont produits tous les mou- _vemens extérieurs du corps et des membres , même ceux qui sont nécessaires pour transporter le corps en totalité d’un lieu à un autre, Les animaux qui ne peuvent que ramper n’ont leurs muscles attachés qu’à divers points de leur peau , à laquelle ils impriment les dilatations et les contractions alternatives. qui sont les seuls mouvemens dont ils soient susceptibles ; mais ceux qui se meuvent, en tout ou en partie avec quelque vitesse et par des pas ou des sauts marqués, ont leurs muscles attachés à des parties dures, soit intérieures , soit extérieures , qui servent comme de leviers, et qui prennent les unes sur les autres des points d’appui que l'on appelle. leurs articulations. f On nomme squelette. l’ensemble de toutes ces. parties dures : lorsqu'elles sont recouvertes par les muscles, elles portent le nom d’os ; lorsqu'elles. les recouvrent, elles prennent ceux de test, de coquille ou d’écaille , selon leur plus où moins de consistance. Dans les deux cas , elles renfer- ment toujours les viscères , et elles déterminent la forme extérieure du corps et les proportions de ses diverses parties. B 4. 24 1°" Leçon. Économie animale. Les articulations sont pourvues d'autant de mus- cles qu’il est nécessaire pour les différens mouve- mens dont elles sont susceptibles, chacun de ces muscles entraînant l’os auquel il s’attache dans sa propre direction. Ils peuvent être considérés comme les puissances motrices ; leur force , le point de leur insertion, la longueur et le poids des parties attachées au levier qu’ils doivent mouvoir , déter- minent la vitesse et la durée du mouvement qu’ils peuvent produire. C’est de ces diverses circons- tances que dépendent la force du saut, létendue du vol, la rapidité de la course, l'adresse pour la préhension , qui ont été attribuées aux diffé- rentes espèces d'animaux : mais, comme nous l'avons vu plus haut , tout cet appareil resteroit immobile sil n’étoit animé par le système -ner- veux. La substance blanche et molle qui fait l’essence de ce système est divisée en filets , qui se rappro- chent les uns des autres pour s’unir en faisceaux, qui deviennent toujours plus composés jusqu’à leur union au faisceau commun de tous les nerfs, qui porte le nom de moelle épinière, et dont l’ex- irémité antérieure aboutit au cerveau , c’est-à-dire à une masse médullaire plus ou moiïns grande, et diversement figurée selon les espèces. Nous ne nous apperceyons de l’action des corps extérieurs sur le nôtre qu’autant que les nerfs qui en sont affectés communiquent librement avec le faisceau commun, et celui-ci avec le cerveau. Une ArT: II. Sfructure des organes. oh ligatare ou une rupture, en intérceptant la com- munication physique, détruisent aussi la sensation. Le seul sens qui appartienne généralement à tous les animaux, et qui s'exerce dans presque toute la surface du corps de chacun d'eux , c’est le toucher. IL réside dans les extrémités des nerfs qui se distribuent à la peau, et il nous fait con- noître la résistance des corps et leur température. Les autres sens semblent n’en être que des mo- difications plus exaltées , et susceptibles de per- cevoir des impressions plus délicates. Tout le monde sait que ces sens sont la vue, qui réside dans l’œil ; l’ouie, qui réside dans l'oreille; l’odo- rat, qui réside dans les membranes de l’intérieur du nez ; et le goût, dont le siége est sur les tégu- mens de la langue. Ils sont presque toujours situés à la même extrémité du corps , qui contient le cer- veau, et que nous appelons la tête ou le chef. La lumière , les vibrations de l’air, les émana- tions volatiles , flottantes dans l’atmosphère, et les parties salines ou dissolubles dans l’eau et dans la salive , sont les substances qui agissent sur ces quatre sens ; et les organes qui en itransmettent Paction aux nerfs sont appropriés à la nature de chacue d'elles. L’œil présente à la lumière des len- tilles transparentes qui en brisent les rayons; loreille offre à l’air des membranes et des fluides qui en reçoivent les ébranlemens ; le nez aspire l’air qui doit aller aux poumons , et saisit au passage les Napeurs odorantes qu’il contient ; enfin la langue 96 1° Lecox. Économie animale, est garnie de papilles spongieuses qui s’imbibenê des liqueurs savoureuses qu’elle doit goûter. : C’est par ces moyens que nous avons le sentia ment des choses qui se passent autour de nous : mais le système nerveux nous procure aussi celui d’un grand nombre de celles qui se passent en. nous ; et indépendamment des douleurs internes qui nousaverlissent de quelque désordre dans notre. organisation , et de l’état désagréable où nous met- tent la faim , la soif et la fatigue, c’est par lui que. nous ressentons les angoisses de la crainte, les. émotions de. la pitié, les desirs de l’amour. Ces. dernières sortes de sensations semblent être plu- tôt les effets de la réaction du système nerveux que d’impressions immédiates ; et comme à la vue. d’un danger imminent nous nous écartons sans, que la volonté paroisse avoir eu le temps d’inter- venir , elle ne paroït de même entrer pour rien. dans le transport où nous met la présence de l’objet aimé , ni dans les larmes que nous arrache laspect. de la vertu malheureuse. Ces effets du système. nerveux tiennent aux communications nombreuses. que des nerfs particuliers, nommés sympathiques, établissent entre divers rameaux du tronc général, et par le moyen desquels les inpressions seftrans- mettent plus rapidement que par le cerveau. Ces nœuds, qui portent le nom de. gangéions lorsqu'ils. sont renflés , sont des espèces de cerveaux secon- daires, et l’on observe qu’ils sont d'autant plus gros. et plus multipliés que le cerveau principal est moins. considérable, Arr. Il. Structure des organes. 27 Lafaculté de-sentir , et celle de se contracter, qui dans la plupart des animaux sont exclusivement propres, l’une à la substance nerveuse , et l’autre à la fibre charnue , paroissent être également ré- pandues dans toutes les parties de certains ani- maux gélatineux dans lesquels on napperçoit ni fibres ni nerfs. C’est par le moyen de ces deux facultés que les animaux sentent , desirent et se procurent” leurs besoins. Le plusirrésistible de tous est celui de la faim , qui rappelle sans cesse à l'animal la néces- sité de fournir de nouvelles matières à sa nutrition. Cette troisième fonction commence dans la bouche, où lestalimens sont pris , et , lorsqu'ils sont solides, mâchés , et imbibés de liqueurs dissolvantes. De la üls traversent le canal alimentaire , qui est plus ou-moins long , plus ou moins contourné et dilaté, dont les parois sont composées de plusieurs tuni- ques continues et analogues à celles qui forment les tégnimens extérieurs du corps. | + Ces parois agissent d’une manière mécanique sur les substances qu’elles contiennent par les con- tractions légères des fibres qui les revètent, et d'une manière chymique par les liqueurs qui s’y versent. - La premitre dilatation du canal alimentaire se nomme lPestomac. Il est quelquefois multiple, et ses parois produisent un suc qui y réduit les ali- mens en une bouillie homogène pendant le séjour qu'ils y font. Le reste du canal porte plus parti- b8 1° Leçon. Économie animale. culièrement le nom de boyaux ou d’intestins. In- dépendamment des humeurs que leurs parois pro- duisent , il y en a qui sont séparées de la masse du sang par des glandes , et qui pénètrent dans l'intestin par des conduits particuliers. Les plus remarquables et les plus générales de ces glandes sont le foie et le pancréas. La première sur-tout, qui produit la bile , est toujours d’un volume con- “sidérable ; et indépendamment de leffet de sa biqueur sur les intestins , elle en a un autre très- marqué sur le sang lui-même , qu’elle débar- rasse de plusieurs principes. C’est dans les intestins que les alimens aché- vent de devenir propres à fournir les matières né- cessaires pour la nutrition. Ces matières sont ab- sorbées pendant l’acte de la digestion, soit par les pores mêmes de ce canal dans les animaux qui n'ont pas de circulation, soit, dans ceux qui en ontune , par des vaisseaux très-déliés qui les por- tent dans le système général des vaisseaux nour- riciers. Ce sont les vaisseaux lymphatiques qui, trés distincts des veines sanguines dans les animaux voisins, de l’homme, s’en rapprochent par degrés dans les animaux inférieurs, et ne peuvent plus en étre distingués dans ceux dont le sang est blanc. Les vaisseaux lymphatiques et les veines sanguines ont des parois minces sans fibres apparentes, et sont garnis intérieurement de vealvules toutes diri- ges dans le sens que doit avoir le fluide qu'ils charient, c’est-à-dire du côté du cœur. Les artères « Arr. TI. Structure des organes. 29 au contraire sont robustes et musculeuses , mais n’ont point de valvules, lPimpulsion violente du coeur suffisant pour y imprimer au sang une direc- tion constante. : Mais le chyle, ou la liqueur produite par la digestion, ne suilit pas pour renouveler le sang veineux, et pour lui rendre la faculté de nourrir les parties ; il faut qu’il éprouve le contact de l'air ayant de rentrer dans le torrent artériel. C’est ce qui s’opère par la respiration. Ses organes con- sistent en général, dans les animaux qui ont des vaisseaux sanguins, cn une ramification de ces vaisseaux , qui multiplie leur surface à tel point, que presque toutes les molécules du fluide ne sont séparées de l’élément ambiant que par une pellicule assez mince pour ne pas en arrêter l’action. Cette ramification se fait sur les parois de certains feuillets dans les animaux aquatiques , et sur celles de cer- taines cellules dansles animaux aériens. Dans le pre- mier cas, l’organe se nomme branthie ; dans le _ deuxième, poumon. Lorsqu'il n’y a point de vais- seaux, Pairarrive dans toutes les parties du corps et agit sur le fluide nourricier à l'instant même où ikse combine avec les parties du corps qu’il doit nour- rir : c’est le cas des insectes qui ont des trachées. On sent aisément qu'il doit y avoir des organes musculaires appropriés à chacune de ces espèces de respiration pour attirer ou chasser le fluide ambiant vers l’endroit où il doit agir sur le sang. Oest l’oflice des côtes , du diaphragme , des muscles 50 Ï°". Lëcon: Économié animalé, du bas ventre, des couvercles des ouïes, et dé plusieurs autres parties selon les diverses espèces, L'air n’a pu être employé à la formation de la voix que dans les animaux qui respirent par des poumons cellulaires , parce que ce n’est que chez eux qu’il entre et sort par un tnbe unique et alongé. À un ou à deux endroits de ce tube se trouvent des membranes susceptibles de tension , que l’air fait vibrer en passant contre elles, et qui pro- duisent alors les sons variés que nous appelons voix. Les animaux qui n’ont point de voix pro- prement dite ne sont pas pour cela tous dé- pourvus de la faculté de produire un son , mais il a lieu chez eux par d’autres moyens. Le sang éprouve à son passage, dans l’organe respiratoire , une espèce de combustion quile dé: barrasse d’une partie de son carbone en l’enle- vant sous forme d’acide carbonique , et qui aug- mente par là la proportion de ses autres élémens. L'effet de cètte opération sur l’air respiré est de le priver de son oxygène , qui est le seul des flui- des aériformes qui puisse servir à la respirations Son effet sur le sang est moins connu : on sait que dans les animaux à sang rouge il en rehausse la couleur , et lui donne la faculté de déterminer le cœur à se‘contracter. Il y a même lieu de croire que c’est celte action de l'air sur le sang qui donne médiatement aux fibres charnues leur faculté con- tractile. Le sang a besoin de perdre encore plu sicurs autres principes ; les reins , qui en séparent Arr. IL Structure des organes. 3 Vurine et qui se trouvent dans tous les animaux à sang rouge ; lui en enlèvent plusieurs par cette voie. Les différentes substances qui s’échappent par les pores de la peau , et celles qui coulent con- tinuellement par ceux du canal intestinal ; et dont une grande partie passe avec les excrémens, le -débarrassent des autres. Ces trois sortes d’excré- tions se suppléent l’une l’autre jusqu’à un certain point, et paroissent en cela tendre toutes à un but commun. 3 Tel est l’ensemble des organes qui constituent Vanimal considéré individuellement , et qui suffi sent à son existence isolée, tant qu’il ne s’agit point de multiplier son espèce ; tel est , dis-je, leur en- semble dans les animaux d’un ordre élevé : mais il s’en faut bien qu’ils soient tous réunis dans tous les animaux, Nous verrons. qu’à mesure qu’on descend dans l’échelle des êtres , ils disparoissent successivement , et qu’on finit par ne trouver dans les derniers des animaux que ce qui est nécessai- rement lié à l’idée d'animal , c’est-à-dire un sac sensible, mobile, eticapable de digérer. En are bien la manière d’agir de tous ces organes , on s’apperçoit que tout ce qui se passe dans le corps animal s’opère par la combinaison et la décomposition des fluides qui y sont con- tenus. On donne à l'opération animale par laquelle un fluide est séparé d’un autre, ou est formé d'une partie des élémens de l’un mélés avec une Partie de ceux d’un autre , le nom de secrétion 2 L : ñ - “ 82 1° Lecow. Économie animale: et on borne ordinairement ce nom à ceux de ces changemens qui se font dans les diverses espèces de glandes, c’est-4-dire dans les corps plus ou moins épais, dans lesquels les vaisseaux sanguins -se subdivisent à l'infini pour laisser transsuder de leurs extrémités l’humeur que la glande doit sé= parer du sang. Mais l’économie animale nous pré- sente une foule d’autres transformations ou sépaz rations d’humeurs qui méritent également ce nom. On ne peut guère concevoir que les nerfs agis- sent sur les fibres musculaires , sans qu’il arrive un changement chymique dans la mature d’un fluide quiseroit contenu dans les uns par l’acces- sion de celui qu'y transmettraient les autres, ni que les objets extérieurs agissent sur les nerfs au trement qu’en produisant un changement du même genre : ce fluide, contenu dans le système ner- veux, aura du être séparé du sang par le cerveau, eten général par tout l’organe médullaire. Le sang lui-même n'arrive à son état parfait qu’a- prés avoir laissé une multitude de substances se séparer de lui dans les poumons, les reins, le foie, étc., et en avoir reçu d’autres qui elles- mêmes avoient éte séparées de la masse alimen- taire par les vaisseaux lactés. Cette masse ne de- vient propre à fournir le chyle qu'après avoir à son tour reçu du sang des liqueurs diverses qui ‘en ont été séparées par plusieurs organes, et le sang ne nourrit les parties qu’il arrose que par les molécules qui se séparent de sa masse , dans le Arr. Il. Structure des organes. 36 même temps que d’autres molécules se séparent des parties pour retourner à la masse du sang par les vaisseaux Iymphatiques,. Enun mot , toutes les fonctions animales parois- sent se Due à des transformations de fluides ; ; et c’est dans la manière dont ces transformations s’opérent , que giît le véritable secret de cette ad- mirable économie , comme c’est dans leur bon état et leur marche régulière que consiste la santé. Si nous n’appercevons pas d’une manière aussi nette ce genre de changement , lorsque les germes d'individus nouveaux se développent sur ou dans le corps de leurs mères, on le retrouve du moins dans la manière dont se prépare la liqueur du male , qui, dans les espèces où l’accouplement est nécessaire , excite ou occasionne ce développement par sa présence ; et comme ce développement lui- même se fait de la même manière que l’accroisse- ment ordinaire , il rentre dans la règle générale. Ces organes de la génération , les seuls dont il nous reste à parler , sont ceux qui préparent la liqueur prolifique et la portent sur les germes, et ceux qui doivent contenir et protéger les germes pendant les premiers temps de leur développement. Les premiers constituent le sexe masculin, et les seconds le féminin. Les testicules sont les glandes qui séparent la - liqueur séminale; plusieurs autres glandes prépa- rent des humeurs qui doivent s’y mêler. La verge ést traversée par le canal de la semence : elle se 1 C 34 1° Lecox. Économie animale. gonfle par l’accumulation du sang qu’y produisent les nerfs excités par le desir , et devient par là en état de pénétrer dans le vagin, qui conduit à la matrice ou'aà l’oviductus, et d’y lancer le fluide qui doit réveiller les germes. L’oviductus, ou la trompe , recoit l’œuf au moment où il se détache de l'ovaire , le conduit au dehors si l’animal est ovipare , ou dans la matrice s’il est vivipare. Le petit germe se développe, et tire sa nourriture soit du corps de sa mère par la succion d’un tissu considérable de vaisseaux qui tiennent à ceux de son propre corps, soit d’une masse organisée qui lui est attachée de la même manière , et qui forme ce qu’on nomme le jaune de l’œuf, ou le vitellus. Lorsqu'il est parvenu au poïnt convenable ; la ma- trice le repousse au dehors , où il brise la coque de Vœuf pour s’échapper. . ARTICLE IIT. Tableau des principales différences que les animaux présentent dans chacun de leurs systémes d'organes. . OK voit, par l’article précédent , que ce qui est commun à chaque genre d'organes, considéré dans tous les animaux , se réduit à très-peu de chose, et qu'ilsne se ressemblentsouvent que par l'effet qu’ils produisent. Cela a dû frapper sur-tout à l’égard de la respiration, qui s’opère dans les différentes Le Art. IL Différences des organes. 55 classes par des organes si variés , que leur struc- ture ne présente aucun point commun. Ces diffé- rences dans les organes de même genre sent pré- cisément l’objet de l’anatomie comparée ; et l’ex- posé rapide que nous allons faire des principales, sera , pour ainsi dire , le ‘plan général de ce cours. Nous allons donc reprendre chaeune des fonc- tions dont nous venons de traiter, et examiner les. divers degrés d’énergie He a, et les moyens particuliers par lesquels’ elle s’opère Se les dif- férens animaux. Les organes du mouvement noûs présentent d’abord deux grandes différences dans leur posi tion respective : tantôt les os forment un squelette intérieur , articulé, recouvert par lés ‘muscles ; tantôt il n’y a point d’os à l’intérieur, mais seule- ment des écailles ou des coquilles qui recouvrent la peau, au dedans de laquelle sont le$ muscles; . ou bien enfin il n’y a aucune partie dure qui _ puisse servir de levier ou de point d'appui dans les mouvemens. Les animaux qui sont dans le premier cas ont tous lé corps soutenu dans son milieu par une co- lonne formée de plusieurs pièces osseuses, em- pilées les unes sur les autres, et nommée épine du dos, ou colonne vertébrale: aussi portent-ils le nom d'animaux vertébrés. Ce sont les manimi- Jères , les oiseaux , les reptiles et les poissons. Les animaux sans vertèbres, ou sont entière- ment mous et sans aucune partie dure , ou ont C 2 356 1°"° Leçon. Économie animale. le corps et les membres enveloppés dans des pièces ccailleuses articulées les unes sur les autres, où bien enfin ils sont enfermés dans des coquilles. Ce sont les vers mous , les insectes , et les testacés. C’est ensuite par le plus ou le moins de déve- loppement de certaines parties que Îles animaux de ces diverses classes deviennent susceptibles des diverses sortes de mouvemens. Les organes des sensations présentent plusieurs sortes de différences : les unes ont rapport à la partie interne du système nerveux , les autres aux sens extérieurs. Les premières produisent trois classes : celle des animaux qui n’ont point de sys- tême nerveux apparent, et dans lesquels on ne découvre ni vaisseaux ni nerfs ; ce sont les zoo- phytes ou les polypes : celle des animaux dans lesquels il n’y a que le cerveau qui soit au-dessus du canal alimentaire, et dont tout le reste du fais- ceau commun des nerfs est situé au-dessous , et contenu dans la même cavité que les autres vis- cères ; ce sont les mollusques, les crustacés , les insectes, et une partie des vers articulés : enfin celle des animaux dont le faisceau commun des nerfs est tout entier du côté du dos, au-dessus du tube alimentaire , et renfermé dans un canal qui traverse la colonne vertébrale; ce sont tous les animaux vertébrés. Leurs ganglions sont placés aux côtés de leur cordon médullaire , ou épars dans les grandes cavités, Parmi les animaux sans Arr. II Différences des organes. : 57 vertèbres , il y en a qui n’ont de ganglions que dans les grandes cavités , comme les mollusques , et d’autres qui les ont tous sur le cordon médul- laire même, dont ils paroissent être des renîle- mens : ce sont les insectes et quelques vers arti- culés. Les différences dans les sens extérieurs concer- nent leur nombre , ou le degré d'énergie de cha- cun d’eux. Tous les animaux vertébrés ont les mêmes sens que l’homme. La vue manque aux zoophytes , à plusieurs vers articulés, à plusieurs larves d’insectes , et aux mollusques acéphales, L’ouïie ne se retrouve, au moins nous n'avons encore apperçu ses organes, que dans quelques mollusques et dans quelques insectes. Les trois autres sens , mais sur-tout le toucher et le goût, ne paroïssent jamais manquer. Mais chacun de ces sens peut varier beaucoup par son énergie et par le degré de complication de ses organes. La perfection du toucher, par exemple , dépend de la délicatesse des tégumens extérieurs , et de la division des extrémités qui exercent plus particulièrement ce sens, en s’appli- quant d’une manière plus ou moins exacte aux corps que lanimal peut eonnoître. C’est sur-tout dans le nombre , la mobilité des doigts et la peti- _tesse des ongles, que l’anatomiste trouve des carac- tères importans. Les yeux peuvent être plus ou moins mobiles, C3 58 1° Leçon. Économie animale. plus ou moins couverts, plus où moins nombreux. Les oreilles peuvent être plus enfoncées dans l’inté- rieur du crâne , ou plus exposées au dehors ; elles peuvent même être pourvues de cornets extérieurs qui rassemblent les rayons sonores. Les membranes dans lesquelles l’odorat réside, peuvent être plus ou moins étendues ; celles qui sont le siége du goût, plus ou moins tendres et humides : mais ce n’est qu'aux articles particuliers de chacun de ces sens que mous pourrons nous étendre sur les différences qui en résultent. j Les organes de la digestion offrent deux grandes différences dans leur disposition générale. Dans certains animaux ( la plupart des zoophytes ) les intestins forment un sac qui n’a qu’une seule ou- verture , laquelle sert à la fois d'entrée aux alimens et d’issue aux excrémens : tous les autres ont pour ces usages deux ouvertures distinctes aux deux extrémités d’un canal unique ; mais les replis de ce canal peuvent être Lels, que ces deux ouvertures soient plus ou moins rapprochées. Une auire dif- férence qui influe beaucoup sur la nature des ali- mens appropriés à chaque espèce , c’est que dans certains animaux la bouche est armée de denis ou d’autres parties dures , propres à broyer des subs- tances solides, tandis que dans d’autres elle en est dépourvue : dans ce dernier cas, l’animal ne peut qu'avaler des corps entiers si sa bouche est large , ou seulement sucer des substances fluides , si sa bouche est en forme de tube. La forme de AnT: II. Différences des organes. 39 ces dents influe elle-même beaucoup sur la nature des corps que l’animal peut soumettre à sa masti- cation ; et le reste du canal alimentaire est aussi très-différent en structure , selon les différentes matières que la bouche peut lui envoyer : de la la plus ou moins grande longueur de ce canal, le nombre plus ou moins grand des estomacs et des. coœ- cums , etc. Tout ce détail doit être renvoyé aux articles particuliers. ? Le chyle, produit par l’action des organes digestifs sur les substances alimentaires, est transmis aux parties de deux manières différentes : ou il transsude simplement au travers des parois du canal intestinal pour baigner tout l'intérieur du corps, ou bien ilest absorbé par des vaisseaux particuliers qui le portent dans la masse du sang. Le premier cas est celui des zoophytes, et, selon moi , aussi celui des insectes ordinaires, qui ne paroïssent avoir \ aucune sorte de vaisseaux propres à la cir- culation. Quant aux autres animaux , savoir, les mollusques et tous les animaux à vertèbres qui ont des vaisseaux absorbans , ils offrent deux nou- - velles différences. Les derniers ont le sang rouge , et. la lymphe et le chyle blancs; les. autres ont presque tous ces deux fluides de la même couleur. Les'animaux vertébrés eux - mêmes différent entre eux par la couleur du chyle , qui est blanc opaque dans,les mammifères , . et transparent comme d'autre lymphe dans les oiseaux , les reptiles et les poissons. Aussi ces trois dernières C 4 4o 1°" Lecon. Économie animale. classes n’ont-elles point de glandes conglobées à leurs vaisseaux chylifères, tandis qu’elles sont très-nom- breuses dans la première. La circulation du sang fournit dans ses organes des différences très -importantes. D'abord il y a des animaux qui n’en ont point du tout, les z7- sectes ‘et les zoophytes. Ceux qui en ont une l'ont double où simple. Nous nommons circula- tion double celle où aucune partie du sang vei- neux ne peut rentrer dans le tronc artériel qu’a- près avoir fait un circuit particulier dans l’organe de la respiration , qui doit être formé des expan- sions de deux vaisseaux , lun artériel , l’autre veineux , à peu près aussi gros chacun, quoique moins longs que les deux principaux vaisseaux du corps. Telle est la circulation de l’homme, des z"ammifères, des oiseaux , des poissons , et de beaucoup de r10/lusques. Dans la circulation simple, une grande partie du sang veineux rentre dans les artères sans passer par le poumon, parce que cet organe ne reçoit qu’une expansion d’une branche du tronc arté- riel ; telle est la circulation des reptiles. Il y a encore d’autres différences dans l'existence et la position des cœurs ou des organes muscu- laires destinés à donner l’impulsion au sang. Dans la circulation simple il n’y en a jamais qu’un : mais lorsqu'elle est double , il y en a quelquefois à la base de lartère principale, et à celle de artère pulmonaire ; d’autres fois il n’y en a qu'à l’une des deux seulement. ; _— æ, Arr. II. Différences des organes. 41 Dans le premier cas , les deux cœurs , ou plutôt les deux ventricules , peuvent être unis en une seule masse, comme dans l’homme , les mammi- fères et les oiseaux , ou bien ils peuvent être sé- parés comme dans les sèches. Dans le cas où il n’y a qu’un seul ventricule, il peut étre placé à la base de l’artère du corps, comme dans les /imaçons et d’autres mollusques, ou à la base de l’artère pulmonaire, comme dans les poissons. . Les organes de la respiration sont également féconds en différences remarquables. Lorsque l’élé- ment qui doit agir sur le sang est de l’air atmo- sphérique, il pénètre dans l’intérieur même de l’organe respiratoire ; mais lorsque c’est de l’eau, elle glisse simplement sur une surface plus ou moins multipliée. Ces feuillets sont ce qu'on nomme des bran- chies. On en trouve dans les poissons el dans beau- coup de mollusques. Au lieu de feuillets, on y voit quelquefois des franges où des houppes. L'air pénètre dans le corps par une seule ou- verture ou par plusieurs. Dans le premier cas, qui est celui de tous les animaux qui ont un poz- mon proprement dit, le canal qui a reçu l'air se subdivise en une muititude de branches qui'se ter- minent dans autant de petites cellules réunies or- dinairement en deux masses, que l’animal peut comprimer ou dilater. | Lorsqu'il y a plusieurs onvertures, ce qui ne ‘ 42 I Luçon. Économie animale. se voit que dans les insectes, les vaisseaux qui reçoivent l’air se ramifient à l'infini pour le porter à tous les points du corps sans exception ; c’est ce qu’on nomme la respiration par des tra- chées. Enfin les zoophytes, si on en excepte du moins les échinodermes, n’ont aucun organe apparent de la respiration. Les organes de la voix ne présentent que deux différences qui puissent être regardées comme gé- nérales, elles dependent de la position de la glotte où se forme le son. Dans les oïseaux elle est au bas de la trachée ou du tube qui conduit l’air , à l’endroit où il se divise en deux branches pour aller aux poumons : dans les quadrupèdes et les reptiles , elle est au haut de la trachée , à la base de la langue. : Il n’y a que ces trois classes qui aient une glotie; mais les autres animaux produisent des sons par d’autres moyens. T'antot ils y emploient le frot- tement de certaines parties élastiques, tantôt le battement de quelques autres parties dans l’air, ou même le mouvement rapide de certaines por- tons d’air qu’ils retiennent en quelque endroit de leur corps. La génération nous fournit des différences de deux genres. Les unes sont relatives aux actions qui l’occasionnent , les autres à son produit, Dans un petit nombre d'animaux qui appar- tiennent presque tous à la classe des zoophytes, / "à Arr. II. Différences des organes. 43 la génération so fait sans aucun accouplement, et e jeune animal croît sur le corps de l'adulte comme un bourgeon sur un arbre. Les autres ne pro- duisent qu’en vertu d’un accouplement, et sont par conséquent pourvus des deux sexes ; mais ces deux sexes peuvent être séparés dans des individus dif- férens ou réunis dans le même. Ce n’est que dans des mollusques et des zouphytes que ce dernier cas a lieu : tous les animaux à vertébres, et les insectes, ont les sexes séparés. Les animaux qui sont hermaphrodites peuvent se satisfaire seuls , comme les coquillages bivalves : ou bien ils ont besoin d’un accouplement réci- proque, dans lequel chacun des deux individus fasse à la fois les fonctions de mâle et de femelle ; c’est ce qui arrive dans les limaçons et les autres mol- lusques qui rampent sur le ventre. Le produit de la génération est ou un bour- geon qui se développe en un animal demeurant quelque temps sur le corps dont il provient, et en formant comme une branche où un fœtus qui se développe dans la matrice de sa mère, à la- quelle il tient par un plexus de vaisseaux, et qui en sort vivant; ou enfin un fœtus enveloppé dans une coque , avec une substance qui lui adhère par des vaisseaux, et qu'il doit absorber avant que d'éclore. Ce sont les générations rar vivipare , et ovipare. La première n’a lieu que dans Le zoophytes et quelques vers ,arti- culés ; la seconde , que dans l’homme et les mam- &4 I°'* Lecox. Économie animale.: mifères seulement : la troisième est commune à tous les autres animaux ; et lorsque leurs petits sortent vivans de leur corps, comme cela arrive dans la vipère , c’est que les œufs sont éclos dans l'oviductus. Enfin, si nous considérons les états par lesquels le jeune animal est obligé de passer avant de devenir lui-même propre à perpétuer son espèce , nous trouvons encore deux principales différences : les uns ont à peu près en naissant la ferme qu’ils conserveront toujours, à quelques parties peu consi- dérables près , qui devront encore se développer, ou qui devront changer leurs proportions : les autres ont au contraire une forme toute différente de leur état parfait, et doivent non seulement produire et développer des parties nouvelles, mais encore en perdre des anciennes ; ce sont les animaux qui doi- vent subir une rnétamorphose. On n’en a observé encore que parmi les insectes et parmi les reptiles sans écaille , c’est-à-dire les grenouilles et les sa- lamandres. : Telles sont les principales variétés que nous offrent les organes affectés à chacune des fonctions animales. Nous devons encore en observer une bien im- portante , qui s'étend à plusieurs de ces fonctions : c'est celle qui concerne les organes secrétoires. Dans les quatre classes d'animaux à vertébres, et dans celles des mollusques , ce sont ou des glandes, ou au moins des expansions de vaisseaux sanguins, per: Arr. IV. Rapports des organes. 45 Ce nom de glandes leur est appliqué en par- ticulier, lorsqu'ils forment des corps d’une cer- taine épaisseur. C’est ce qui n'arrive point dans les insectes, qui n’ont pour organes secrétoires que des tubes plus ou moins longs qui attirent dans le tissu SpONSIEUx de leurs parois toute la partie qu'ils doivent sé- parer de la masse du fluide nourricier. On connoît bien peu encore les organes secré- toires des zoophytes , si toutefois ils en ont de particuliers. ARTICLE IV. Tableau des rapports qui existent entre les variations des divers systêmes d'organes. L’arricre précédent nous a fait connoître les principales différences dont les organes affectés à chaque fonction animale sont susceptibles, dans leur structure , ou dans leur manière d'agir. Le nombre de ces différences auroit été beaucoup plus grand , si nous avions pu entrer dans le détail , et descendre aux choses moins importantes; cepen- dant, telles que nous les avons énoncées , on voit qu’en supposant chacune de celles d’un organe unie successivement avec celles de tous les autres, on produiroit un nombre très-considérable de com- binaisons qui répondroient à autant de classes d’a- nimaux, Mais ces combinaisons, qui paroissent pos- 46 I Leçon. Economie animale. sibles , lorsqu’on les considère d’une manière abs- ; q traite, n'existent pas toutes dans la nature, parce ue, dans l’état de vie, les organes ne sont pas que, ) £ simplement rapprochés, mais qu’ils agissent les uns sur les autres, ét concourent tous ensemble à un but commun. D’aprés cela‘les modifications de l’un d’eux exercent une influence sur celles de tous les autres. Celles de ces modifications qui ne “peuvent point exister ensemble, s’excluent récipro- quement, tandis que d’autres s’appellent, pour ainsi dire, et cela non seulement dans les organes qui sont entre eux dans un rapport immédiat, mais encore dans ceux qui paroissent au premier coup d’œil les plus éloignés et les plus indépendans, En effet, il n’est aucune fonction qui n’ait be- soin de l’aide et du concours de presque toutes les autres , et qui ne se ressentent plus ou moins de leur degré d'énergie. La respiration , par exemple , ne peut s’opérer qu’à l’aide des mouvemens du sang , puisqu'elle ne consiste que dans le rapprochement de ce fluide avec l’élément environnant ; or, comme c’est la circulation qui imprime les mouvemens au sang , elle est, pour ainsi dire, un moyen néces- saire pour procurer la respiration. La circulation elle-même a sa cause dans lac- tion musculaire du cœur et des artères; elle ne s’opère donc qu’à l’aide de l'irritabilité. Celle-ci, à son tour, tire son origine du fluide nerveux, et par conséquent de la fonction de la sensibilité, ART. IV. Rapports des organes. 47 qui remofite , par une espèce de cercle , à la cir- culation , cause de toutes les secrétions, et de celles du fluide nerveux comme des autres. Que seroit la sensibilité , si la force musculaire ne venoit à son secours , jusque dans les moindres circonstances ? À quoi serviroit le toucher, si on me pouvoit porter la main vers les objets palpa- bles? et comment verroit-on, si on ne pouvoit tour- ner la tête ou les yeux à volonté ? C’est dans cette dépendance mutuelle des fonc- tions , et ce secours qu’elles se prêtent récipro- quement , que sont fondées les lois qui déterminent les rapports de leurs organes, et qui sont d’une nécessité égale à celle des lois métaphysiques ou mathématiques : car il est évident que l’harmo- mie convenable entre les organes qui agissent les uns sur les autres, est une condition nécessaire de l’existence de lêtre auquel ils appartiennent, et que si une de ses fonctions éloit modifiée d’une manière incompatible avec les modifications des autres , cet être ne pourroit pas exister. Nous allons voir les principaux de ces rapports, en comparant deux à deux les diverses fonctions animales. Ainsi, pour commencer par un des plus évidens , nous voyons que le mode de la respira- tion est dans une dépendance constante de la ma- nière dont se fait le mouvement du fluide nour- ricier. Dans les animaux qui ont un cœur et des Vaisseaux , ce fluide se rassemble continuellement "dans un réservoir central, d’où il est lancé avec / 48 Ie LEcon. Économie animale. force vers toutes les parties: c’est toujours du cocur qu'il y arrive, et il retourne toujours au cœur avant d'y revenir. Il pouvoit donc ètre ex- posé dès sa source à l’action de l’air : et en effet, avant de se rendre par: l'aorte et ses rameaux aux parties qu'il doit nourrir, ïl commence par faire un tour dans les poumons ou dans les bran- chies pour y subir cette action. Mais il n’en étoit pas de même dans les animaux qui , comme les insectes , n’ont ni cœur ni vaisseaux : leur fluide nourricier n’a point de mouvement régulier , il ne part point d’une source commune, et il n’étoit pas possible que sa préparation s’opérât dans un organe séparé avant qu'il se distribuât dans le reste du corps, puisque , sorti comme une rosée des pores du canal intestinal, il baigne continuel- lement toutes les parties, et qu’elles y puisent sans cesse les molécules qui doivent s’interposer entre celles qui les constituent déja. T/action de l’air ne pouvoit donc s'exercer qu’au lieu et au moment même de cette interposition ; et c’est ce qui arrive très-parfaitement par la disposition des trachées, n’y ayant aucun point solide du corps des insectes où les fines ramifications de ces vais- seaux aériens n’aboutissent et où l’air n’aille immé- diatement exercer son action chymique. Comme nous voyons clairement les causes de ce rapport entre. les organes de ces deux fonctions , nous sommes autorisés à présumer que d’autres rap- ports également constans qui existent entre elles ; Val 2 : ART. IV. Rapports des organes. 49 sont aussi fondés sur quelques causes du même genre, quoiqu'elles ne soient pas aussi évidentes pour nous. | C’est ainsi que parmi les animaux qui ont des vaisseaux , et qui jouissent d’une double circula- tion, ceux qui respirent lair immédiatement en le recevant dans les cellules de leurs poumons, ont toujours les deux troncs de leurs artères rap- prochés , et armés de ventricules musculaires unis en une seule masse, tandis que ceux qui ne res- pirent que par l’intermède de l’eau qu'ils font passer entre les feuillets de leurs branchies, ont toujours ces deux troncs séparés, soit que l’un et laütre soit pourvu de ventricules, comme dans les sèches, soit qu'il n’y en ait qu’à l’un des deux seulement , comme dans les poissons et les mol- lusques. …. @ On appercoit un peu mieux la raison des rap- ports qui lient l'étendue et le mede de la réspi- ration aux diverses espèces de mouvemens géné- vaux dont chaque animal est susceptible ; et qui font que l’air leur est d’autant plus nécessaire, ‘que leur manière de se mouvoir les met à même de s’en procurer davantage , ou, ce qui revient au même , que ceux qui peuvent le plus aisément chercher l’air pur sont précisément ceux qui ont le plus de besoin de le respirer. — Les expériences modernes ont montré qu’un des principaux usages de la respiration est de animer la force musculaire , en rendant à la fibre J D 5o 1e Lecon. Économie animale. son irritabilité épuisée ; et nous voyons en effet que parmi les animaux qui respirent l’air immé- diatement, ceux qui ont la circulation double, et dont chaque molécule de sang veineux ne peut retourner aux parties qu’après avoir respiré , c’est- à-dire les oiseaux et les mammifères, non seu- lement se tiennent toujours dans l’air même, et s’y meuvent avec plus de force que les autres ani- maux à sang rouge, mais encore que chacune de ces classes jouit de la faculté de se mouvoir, pré- cisément dans le degré qui correspond à la quan- tité de sa respiration. Les oiseaux, qui sont, pour ainsi dire , toujours dans l’air, en sont autant im- prégnés au dedans qu’au dehors : non seulerent la partie cellulaire de leurs poumons est fort con- sidérable , mais ces organes ont encore des sacs ou des appendices qui se prolongent par tout le corps. Aussi les oiseaux consomment-ils , dans un temps donné, une quantité d’air beaucoup plus grande, à proportion de leur volume, que les quadrupèdes; et c’est-la sans doute ce qui donne à leurs fibres une force instantanée si prodigieuse, et ce qui a rendu leur chair propre à entrer comme puissance motrice dans des machines qui exigeoient des mouvemens si violens pour être soutenues dans l'air par les simples vibrations des ailes. Les mammifères semblent tenir, pour la force des mouvemens et pour la quantité de la respi- ration, une espèce de milieu entre les oiseaux et ART. IV. Rapports des organes. 51 les reptiles , qui forment l’extrémité opposée. La respiration semble n’être chez ceux-ci qu’une chose accessoire; ils peuvent s’en passer presque aussi lon g- temps qu'ils veulent : leurs vaisseaux pulmonaires ne sont que des branches des grands troncs. Aussi d’une part leurs organes du mouvement les rédui- sent-ils, à rester contre terre dans les endroits obscurs et étouffés au milieu des miasmes ; leur instinct les porte à s’enfermer souvent dans des cavités où l'air ne peut se renouveler , ou même a s’enfoncer sous les eaux pendant une grande partie de l’année : et de l’autre part, leurs mou- vemens sont assez généralement lents , et ils pas- sent une partie de leur vie dans un repos presque complet. Et comme c’est une des conditions de l’existence de tout animal que ses besoins soient froportion- nés aux facultés qu’il a pour les satisfaire , l’irrita- bilité s’épuise d'autant moins aisément que la respi- ration est moins ellicace et moins prompte à la répa- rer. C’est ce qui fait qu’elle se conserve si bien dans les reptiles , et que leurs chairs palpitent si long- temps après qu’ils sont morts, tandis que’ celles des animaux à sang chaud perdent cette faculté en se refroïidissant. Ce rapport du degré de la force motrice aÿec la quantité d’action de l'élément ambiant se trouve confirmé par l’exemple des poissons , qui, ayant le sang froid comme les reptiles, ont aussi comme eux peu de force musculaire, et une irritabilité D 2 r, À , 52 1°° Lecon. Économie animale. susceptible de se conserver long-temps : il ne faut pas que la vélocité avec laquelle plusieurs d’entre eux nagent, fasse iilusion à cet égard, parce que, se trouvant dans un élément aussi pesant qu'eux, ils n’ont aucune force à employer pour se sou- tenir. Au reste, si leur respiration a le même résultat que celle des reptiles , c’est par d’autres moyens qu’elle l’obtient. Leur circulation est double, à la vérité, comme dans les animaux à sang chaud ; mais conne il n’y a que l'air mélé à l’eau qui agisse sur leur sang , le peu d’activité de l’élé- ment a besoin d’être compensé par le prompt re- tour des molécules du sang dans l’organe pulmo- naire : et nous trouvons encore ici un nouveau rapport entre les modifications des organes respi- ratoires et de ceux de la circulation; cest que les animaux , de quelque classe qu’ils soient, qui res- pirent par des branchies et par l'intermède de l’eau , ont tous la circulation double , tandis que parmi ceux qui respirent l’air lui-même, il y en a plusieurs qui l’ont simple , savoir ceux qui n’a- voient pas besoin d’une irritabilité excessive : mais il paroît qu'un degré au-dessous auroit été insuflisant à l’entretien de la force musculaire, et que la réunion de ces deux modes qui affoiblissent Vun cet l’autre l'effet de la respiration, auroit empêché le renouvellement de l’énergie de la fibre. Le système nerveux a aussi des rapports ayec Art. IV. Rapports des organes. 53 la respiration , relativement aux variétés qu’on observe dans l’une et l’autre de ces fonctions. Les sens extérieurs sont beaucoup moïins énergiques , et le cerveau beaucoup moins grand , dans les animaux à sang froid , où il n’occupe qu’une pe- tite partie du crâne , que dans ceux à sang chaud, où il en remplit toute la cavité. C’est sans doute le peu de mobilité de la fibre qui. exigeoit ce peu d'activité dans les organes qui la mettent en jeu ; des sensations vives et des passions fortes au- roient épuisé trop vite les forces musculaires : et voilà comment les modifications des organes des sens se trouvent liées médiatement à celles des organes de la respiration. Mais quelle est la cause secrète qui fait que , dans tous les animaux qui respirent par des organes sé- parés , les masses médullaires sont en petit nombre, ét rassemblées dans le crâne , ou du moins écartées de la moelle épinière , tandis que, dans ceux qui respirent par des trachées, des ganglions presque égaux sont répartis sur toute la longueur de ce cordon? Et pourquoi ne trouve-t-on jamais de sys- tême nerveux apparent dans les animaux qui n’onf point d'organes particalièrement destinés à la respi- ration? Ces deux rapports rentrent dans la classe de ceux dont les causes nous sont inconnues. La digestion elle-même n’est pas exempte de rap- port avec la respiration : celle-ci étant une des fonc- tions qui consomment et expulsent avec le plus de rapidité les substances dont notre corps est composé, D 5 54 I Lecox. Economie animale. les forces digestives sont généralement d’autant plus puissantes que la respiration est plus complète, afin que la quantité des molécules qui arrivent soit proportionnée à celle des molécules qui s’é- chappent. C’est , pour ainsi dire , par l’entremise de ces liai- sons qui existent entre les modifications des organes de la respiration , et celles des organes de plusieurs autres fonctions , qu’une partie de ces derniers se trouvent avoir entre eux des rapports que rien ne sembloit d’abord nécessiter. Voilà pourquoi les oiseaux ont en général l’estomac le plus robuste et la digestion la plus prompte ; voilà pourquoi ils répètent si souvent leurs repas , tandis que les rep- tiles , qui semblent en tout point leurs antipodes parmi les animaux à sang rouge, nous étonnent par le peu d’aliment qu’ils prennent, et la longueur des jeûnes qu’ils peuvent soutenir. Ce n’est point par la nature des organes du mouvement qui caractérisent ces deux classes, que ces différences. dans les forces digestives sont nécessitées | mais bien par celle des organes de la respiration, dont les modifications sont en rapport immédiat avec celles des organes du mouvement. On sent aisément que ces deux degrés si dif- férens de force digestive dépendent de deux dis- positions également différentes dans les erganes alimentaires , et que chacune de ces dispositions ne pourra coexister qu'avec celle qui lui corres- pondra dans les organes respiratoires ; et celle-ci ArT. IV. Rapports des organes. 55 étant aussi toujours liée avec une disposition éga- lement déterminée dans ceux du mouvement , dans ceux des sensations , dans ceux de la circu- lation, ces cinq systèmes d’organes sont , pour ainsi dire, tous régis et gouvernés par chacun d’eux en particulier. - Au reste, le système des organes digestifs a aussi des rapports immédiats avec ceux des organes du mouvement et de la sensibilité : car la dispo- sition du canal alimentaire détermine d’une ma- nière absolue l’espèce d’alimens dont l’animal peut se nourrir ; et on sent que sil ne trouvoit pas dans ses sens et dans ses organes du mouvement les moyens de distinguer et de se procurer ces sortes d’alimens, il ne pourroit subsister. Ainsi un animal qui ne peut digérer que de la chair , doit , sous peine de destruction de son espèce, avoir la faculté d’appercevoir son gibier, de le poursuivre , de le saisir, de le vaincre, de le dépecer. Il lui faut donc, de toute nécessité, une vue perçante, un odorat fin, une course rapide , de l’adresse et de la force dans les pattes et dans les mâchoires. Ainsi jamais une dent tranchante et propre à découper la chair ne coexistera dans la même espèce avec un pied enveloppé de corne, qui ne peut que soutenir l’animal, et avec lequel il ne peut saisir. De là la règle que tout animal à sabot est herbivore ; et ces règles encore plus détaillées, qui ne sont que des corol- laires de la première, que des sabots aux pieds D 4 56 [Ie Lxcox. Économie animale. indiquent des dents molaires à couronne plate, un canal alimentaire très long, un estomac ample ou Pre , et un grand nombre d’autres rapports de même genre. Ces lois, qui déterminent Îles rapports des sys- tèmes d'organes affectés aux différentes fonctions , exercent également leur puissance sur les diffé- rentes parties d’un même systême , et en lient les variations avec la même force. C’est sur-tout dans le système alimentaire, dont les parties sont plus nombreuses et plus distinctes , que ces règles trou- vent des applications plus évidentes. La forme des dents, la longueur, les replis, les dilatations du canal alimentaire, le nombre et l'abondance des sucs dissolvans qui s’y versent , sont toujours dans un rapport admirable entre elles et avec la nature, la düreté , la dissolubilité des matières que lPani- mal mange, au point que l’homme exercé, qui connoit une de ces parties, peut aisément deviner la plupart des autres , et qu’il petit même, d’après les règles précédentes, étendre ses conjectures aux organes des autres fonctions. La même harmonie existe entre toutes les parties du système des organes du mouvement. Comme 3l n’y en a aucune qui n’agisse sur les autres et qui n’éprouve leur action, sur-tout lorsque l’animal se meut en entier, toutes leurs formes sont en rapport. Il n’est presque aucun os qui varie dans ses facettes, dans ses courbures, dans ses pro- éminences , sans que les autres subissent des Arr. IV. Rapports des organes. 57 variations proportionnées; et on peut aussi, à la vue d’un seul d’entre eux, conclure jusqu’à un cer- tain point celle de tout le squelette. Ces lois de coexistence que nous avons indi- quées jusqu'ici, ont, pour ainsi dire, été déduites, par le raisonnement , des connoïssances que nous avions de l'influence réciproque des fonctions et de l'usage de chaque organe. L'observation les ayant confirmées, nous nous trouvons en droit de suivre une marche contraire dans d’autres circonstances ; et lorsque l’observation nous montre des rapports constans de forme entre certains organes, nous devons en conclure qu'ils exercent quelque action Vuri sur l’autre; nous pouvons même être menés par-là à des conjectures heureuses sur les usages de l’un ou de l’autre. C’est ainsi que la grandeur plus considérable du foie dans les animaux qui respirent moins , et la privation totale où en sont les insectes dont la respiration est la plus com- plète qu'il soit possis'e, puisque tout leur corps est, pour ainsi dire, un poumon, ont fait penser que le foie supplée jusqu’à un certain point à ce dernier organe , en enlevant comme lui au sang ses deux principes combustibles. C’est ainsi qu’on se rend raison de la blancheur et de l’opacité du chyle dans certains animaux, tandis que dans d’autres il est aussi transparent que la lymphe, lorsqu'on sait que les premiers sont précisément tous ceux qui ont des mamelles et qui allaitent leurs petits. C’est même principa- 58 1° Leconw. Économie animale. lement par l’étude approfondie de ces rapports, et par la découverte de ceux qui nous ont échappé jusqu’à présent , que la physiologie a le plus d’es- poir d’étendre ses limites : aussi doit-elle regarder l'anatomie comparée comme une des plus riches sources de son perfectionnement. Au reste, en demeurant toujours dans les bornes que les conditions nécessaires de l’existence pres- crivoient, la nature s’est abandonnée à toute sa fécondité dans ce que ces conditions ne limitoient pas; et sans sortir jamais du petit nombre des combinaisons possibles entre les modifications essen- telles des organes importans, elle semble s’être jouée à l’infini dans toutes les parties accessoires. Il ne faut pas pour celles-ci qu’une forme, qu’une dis- position quelconque soit nécessaire ; il semble même souvent qu’elle n’a pas besoin d’être utile pour être réalisée : il suffit qw’elle soit possible, c’est- à-dire, qu’elle ne détruise pas l’accord de l’en- semble. Aussi trouvons-nous,, à mesure que nous nous éloignons des organes principaux , et que nous nous rapprochons de ceux qui le sont moins, des variétés plus multipliées ; et lorsqu’on arrive à la surface, où la nature des choses vouloit que fussent précisément placées les parties les moins essentielles , et dont la lésion est la moins dan- gereuse, le nombre des variétés devient si consi- dérable , que tous les travaux des naturalistes n’ont pu encore parvenir à en donner une idée. Dans toutes ces combinaisons , il s'en trouve ART. IV. Rapports des organes. 59 nécessairement beaucoup qui ont des parties com- munes , et il y en a toujours un certain nombre qui ne différent que très - peu , en sorte qu’en plaçant les unes auprès des autres celles qui se ressemblent le plus , on peut en établir une espèce de suite qui paroïtra s'éloigner comme par degrés d’un type primitif, C’est sur ces considérations que reposent les idées. que certains naturalistes se sont formées d’une échelle des êtres qui les rassemble- roit {ous en une série unique, commençant au plus parfait et finissant au plus simple, à celui qui seroit doué des propriétés les moins nombreuses et les plus communes, et telle, que l’esprit passe- roit de l’un à l’autre sans presque appercevoir d'intervalle , et comme par nuances insensibles. En effet , en restant dans certaines limites, et sur-tout en considérant chaque organe isolément et en le suivant dans toutes les espèces d’une classe, on le voit se dégrader avec une uniformité singulière ; on l’apperçoit même encore en partie, et comme en vestige, dans des espèces où il n’est plus d’au- cun usage , en sorte que la nature semble ne l’y avoir laissé que pour demeurer fidèle à la loi de ne point faire de saut. Mais d’une part les organes ne suivent pas tous le même ordre de dégrada- tion : tel est à son plus haut degré de perfection dans une espèce , et tel autre l’est dans une espèce toute différente, de manière que si on vouloit ranger les espèces d’après chaque organe considéré enparticulier , il y auroit autant de séries à former | D L . 60 I Læcon. Economie animale. que l’on auroit pris d’organes régulateurs, et. que, pour faire une échelle générale de perfec- tion , il faudroit calculer l’effet résultant de chaque combinaison ; ce qui n’est presque pas possible. D'un autre côté, ces nuances douces et insen- sibles s’observent bien tant que l’on reste sous les mêmes combinaisons des organes principaux, fant que ces grands ressorts centraux restent les mêmes. Tous les animaux chez lesquels cela a lieu semblent formés sur un plan commun, qui sert de base à touies les petites modifications extérieures : mais du moment où on passe à ceux qui ont d’autres combinaisons principales , il n’y a plus de ressem- blance en rien , et on ne peut méconnoître l’inter- valle ou le saut le plus marqué. Quelque arrangement qu’on donne aux animaux à vertèbres et à ceux qui n’en ont point, on ne parviendra jamais à placer à la fin de l’une de ces grandes classes , ni à la tête de l’autre, deux animaux qui se ressemblent assez pour servir de lien entre elles. ARTICLE V. Division des animaux d’après l’ensemble de leur organisation. L’ANATOMIE comparée ayant pour but d'indiquer les différences que présente chaque organe consi- déré dans tous les animaux , son exposition seroit Arr. V. Division des animaux. 62 trés-longue et très-embrouillée, si on étoit obligé de nommer chaque fois tous les animaux dans lesquels tels ou tels organes ont une structure uni- forme. Il seroit beaucoup plus commode d'en indi- quer la totalité sous un nom de classe ou de genre qui les comprendroit tous : mais, pour que cela se püt , il faudroit que tous les animaux qui composent un genre ou une classe, eussent de la ressem- blance , non pas dans un organe seulement, mais dans tous; autrement on seroïit obligé d’adopter des classes et des genres nouveaux , et une nomencla- ture particulière , chaque fois que l’on traiteroit d’un nouvel organe, ce qui produiroit une confu- sion plus grande que celle qu’on vouloit éviter. C’est cependant ce qui arriveroit, si on prenoit les caractères de ses subdivisions des différens degrés dans des organes et dans des modifications d’or- ganes choisis au hasard et arbitrairement. Pour peu que l’organe qu’on auroit choisi se trouvât étre parmi les moins importans, parmi ceux qui ont le moins d'influence sur l’ensemble, il n’y auroit pas de raison pour que les autres organes se ressemblassent dans tous les animaux où celui-là se ressembleroit : ainsi on ne pourroit rien affirmer touchant ces autres organes, qui convint à toute une des classes on à tout nn des genres d’animaux que l’on auroit distingués par des caractères pris dans cet organe peu important. Supposons, par exemple, qu’on ait divisé Îles animaux en volatiles, en terrestres et en aquatiques, 62 I° Lecox. Economie animale. comme on le faisoit autrefois ; il se trouveroit dans la première classe, outre les oiseaux ordinaires , des mammifères (les chauves-souris ), des reptiles ( le dragon ), des poissons ( les diverses espèces de poissons volans ) , et une multitude d'insectes. Il en seroit de mème, plus ou moins, des deux autres classes. Ainsi, si on vouloit parler d’un seul de leurs organes , du foie, par exemple, on ne trouveroit pas une seule qualité qui püt lui être attribuée dans toute une classe, ni une qui füt affectée exclusive- ment à l’une des trois, à l'exception des deux autres. Cet exemple est propre, par son évidence, à montrer de quelle importance il est de bien choisir les caractères de ses divisions ; car, quoiqu’on ne fasse plus aujourd’hui, dans la formation des mé- thodes et des systèmes d'histoire naturelle, des fautes aussi grossières que celle-là , plusieurs natu- ralistes n’ont pas laissé d’adopter, même dans ces derniers temps, des divisions qui ont aussi , dans le détail , de ces sortes de résultats. Le but de toute bonne méthode est de réduire la science à laquelle on l’applique, à ses moindres termes, en élevant les propositions qu’elle comprend à la plus grande généralité dont elles soient suscep- tibles. Ainsi , pour en avoir une bonne en anatomie comparée, il faut qu’elle soit telle, que l’on puisse assigner à chaque classe, et à chacune de ses sub: divisions, des qualités communes touchant la plus grande partie des organes. On peut arriver à ce but par deux moyens différens , qui peuvent se servir ‘Arr. V. Division des animaux. 63 de preuve et de vérification l’un à l’autre : le pre- mier , et celui auquel tous les hommes ont dû avoir recours naturellement, c’est de passer de l’obser- vation des espèces à leur réunion en genres, eten collection d’un ordre supérieur , suivant qu’on s’y voit conduit par l’ensemble de leurs attributs ; le second, que la plupart des naturalistes modernes ont employé, est de fixer d’avance certaines bases de division , d’après lesquelles on range les êtres à mesure qu’on les observe. Le premier moyen ne peut tromper ; mais il n’est applicable qu’aux êtres dont on a une connois- sance parfaite. Le second est d’un usage plus géné- ral; mais il est sujet à erreur. Lorsque les bases qu'on a adoptées ne rompent point les combinai- sons auxquelles l’observation conduit, et lorsque ces bases sont indiquées par les résultats de l’ob- servation , les deux moyens se trouvent d’accord, et on peut être certain que la méthode est bonne. Mais, dans le cas où il n’est pas possible d’em- ployer le premier moyen, il faut calculer par le raisonnement la valeur de ses bases ; et c’est là que l’importance des organes dans lesquels on les prend est d’un grand secours. Les naturalistes n’ont pas ignoré ces principes; et c’est sur ces considérations qu'ils ont établi leurs distinctions entre les organes du premier, du second , du troisième rang, etc. Mais ils auroient dû porter plutôt leur attention sur les fonctions elles-mêmes que sur les organes : car toutes les parties , toutes les formes, toutes les Ê D L L2 L 64 J°"° Lecon. Économie animale. qualités d’un organe du premier rang , ne sont pas également propres à fournir des caractères pour les classes supérieures ; ce sontseulement celles de ces formes et de ces qualités qui modifient d’une ma- mère importante la fonction à laquelle cet organe est affecté , celles qui lui donnent, pour ainsi dire, une autre direction et d’autres résultats. Toutes les autres considérations auxquelles un organe, de quelque rang qu'il soit, peut donner lien , ne sont d'aucune importance tant qu’elles n'influent pas directement sur les fonctions qu’il'exerce. C’est ce qui a égaré quelques naturalistes, qui ont cru que tout étoit important dans un organe important , et qui ont bouleversé sans raison des divisions bien faites. Au reste, ce n’est pas ici le lieu de nous appesantir sur ces principes, et encore moins de les appliquer : la formation des méthodes est l’objet de l’histoire naturelle proprement dite ; l’anatomie les reçoit, pour ainsi dire , toutes faites. C’est d’elles qu’elle prend ses premières directions : mais elle ne tarde pas à leur rendre la lumière qu’elle en a reçue d’abord ; elle est-:même la plus forte épreuve de leur bonté ; et c’est en appliquant une méthode d'histoire naturelle à l’anatomie comparée, qu’on est bientôt en état de reconnoître si elle s’écarte ou non de la marche de la nature. Nous allons donc porter nos regards sur l’en- semble du règne animal, et reconnoître ce que les familles des divers rangs qui le partagent , ont chacune de commun dans leur organisation. Cette M" | ART. V. Division des animaux. , 65 revue générale nous est encore nécessaire pour une autre fin : dans les descriptions que nous ferons dans la suite de ce cours , des différens organes et de leurs conformations variées, nous serons à chaque instant obligés de citer les divers genres et les diverses familles d'animaux ; il faut donc que nous en ayons au moins une connoissance sommaire , et c'est ce que nous procurera l’examen que nous allons en faire. Le règne animal entier se divise d’abord en deux grandes familles : celle des animaux à vertèbres et à sang rouge, et celle des animaux sans verté- bres, qui ont presque tous le sang blanc. * Les premiers ont toujours un squelette intérieur articulé , dont le principal soutien est la colonne. vertébrale, qui porte la tête à son extrémité anté- rieure, et dans le canal de laquelle est renfermé le faisceau commun des nerfs; son extrémité posté- rieure se prolonge le plus souvent pour former la queue ; les côtes, qui manquent rarement , s’atta- chent aux deux côtés de cette colonne. Iln’y a jamais plus de quatre membres, dont il peut manquer cependant une paire, quelquefois même les deux. Le cerveau est toujours renfermé dans une cavité: osseuse particulière de la tête, nommée le crâne. Les nerfs de l °F tes tous , par des filets, à la formation d’un cordon nerveux, qui tire son origine de quelques-uns des nerfs du crâne, et qui se distribue à la plupart des viscères. Les sens sont toujours au nombre de cinq. IH ya 1, " E 66 y I°"° Leçon. Economie antmale. toujours deux yeux mobiles à volonté ; l’oreille a toujours au moins trois canaux semi-circulaires; le sens de l’odorat réside toujours exclusivement dans des fosses creusées au devant de la tête. La circulation se fait toujours au moins par un ventricule charnu ; et lorsqu'il y en a deux, ils ne sont jamais séparés. Les vaisseaux lymphatiques sont distincts des veines sanguines. SR Les deux mâchoires sont toujours horizontales, et la bouche s’ouvre par leur écartement de haut en bas. Le canal intestinal est continu depuis la bouche jusqu’a l’anus, qui est toujours situé derrière le bassin , c’est-à-dire derrière la ceinture osseuse qui porte les extrémités postérieures. Les intestins sont entourés d’un sac membranéux nommé péri- toine. Il y a toujours un foie et un pancréas qui y versent des liqueurs dissolvantes , et une rate dans laquelle une partie du sang qui doit se rendre au foie, subit une préparation préalable. Il ÿ a toujours deux reins pour la séparation de urine , situés aux côtés de l’épine et hors du péri- toine ; les testicules sont au nombre de deux. Sur les reins sont toujours deux corps dont l’usage est inconnu ;, et qu’on a nommés capsules atrabilaires. Ces animaux à vertèbres se subdivisent à leur tour en deux branches : ceux à sang chaud, et ceux à sang froid. _ Les animaux vertébrés et à sang chaud ont toujours deux ventricules au cœur et une circula- tion double. Ils respirent par des poumons, el ne æ Arr. V. Division des animaux. 67 peuvent se passer de respirer. Leur cerveau remplit exactement la cavité du crâne; leurs yeux se fer- ment par des paupières. Leur oreille a son tympan enfoncé dans le crâne ; toutes les parties du laby- rinthe sont étroitement enveloppées par les os, et on y voit toujours, outre les canaux semi-circu- läires, un organe à deux loges, analogue au lima- cou. Leurs narines communiquent toujours avec Varrière-bouche , et servent au passage de l'air pour la respiration. Leur tronc est toujours envi- ronné de côtes, et ils ont presque tous quatre membres. C’est plutôt par des privations que par des pro- priétés communes, que les animaux vertébrés et à sang froid se ressemblent. Plusieurs d’entre eux sont privés de côtes; il y en a qui n’ont aucun membre. Leur cerveau ne remplit jamais toute la cavité du crâne; leurs yeux ont rarement des pau- pières mobiles. Le tympan de leur oreille, lorsqu'il existe, est toujours à fleur de tête ; il manque sou- vent, ainsi que les osselets : le limaçon manque toujours. Les diverses parties de l'oreille ne sont point attachées au crâne d’une manière très-serrée ; souvent même elles sont libres dans la même cavité que le cerveau. Chacune de ces deux branches se subdivise en deux classes. . Celles des animaux à sang chaud sont les 71am- mifères et les oiseaux. Les mammifères sont vivipares, et nourrissent E 2 68 I°° Leçon. Economie animale. leurs petits, dans le premier âge , du lait fourni var. leurs mamelles; ils ont, en conséquence, toujours une matrice à deux cornes : les mâles ont toujours une verge qu'ils peuvent introduire. Leur tête est portée sur la première vertèbre par deux éminences. Les vertèbres du cou ne sont jamais moins de six, ni plus de neuf. Leur cerveau est plus compliqué que dans les autres animaux : il a des parties qu’on ne trouve point dans les autres classes , telles que le corps calleux , la voûte, le pont, etc. . Leurs yeux n’ontque deux paupières ; leur FE a quatre osselets articulés, et un limacon vérita- | blement spiral ; leur langue est entièrement molle et charnue ; leur peau est recouverte de poils dans le plus grand nombre, et il y en a au moins quel- ques-uns dans tous. ” Leurs poumons sont étroitement resfonnés dans la poitrine, qui est séparée de l'abdomen par un diaphragme charnu. Ils n’ont qu’un larynx, situé à la base de la langue , et recouvert par une épiglotte lorsque l’animal avale. Leur mâchoire inférieure est seule mobile; toutes les deux sont garnies de lèvres. Leur canal bihiaire et le pancréatique s’insèrent au même point. Leurs vaisseaux lactés charient un chyle blanc laïteux , et ils traversent une multitude de glandes conglobées situées dans le mésentère. Une membrane nommée épiploon, suspendue à. l'estomac et aux parties voisines , recouvre les Arr. V. Division des animaux. 69 intestins par-devant. La rate est toujours dans le côté gauche , entre l’estomac, les côtes et le dia- phragme. ! Les oiseaux sont ovipares. Ils n’ont qu’un seul ovaire et un seul oviductus ; ce qui leur estentiere- inent particulier. La tête ne porte sur la première vertèébre du cou que par une seule éminence. Les Yértèbres du cou sont très-nombreuses ; le Sternum . est fort large. Les membres de devant ne peuvent servir qu'à voler, et l’oiseau ne marche que sur ceux de derrière. | Leurs yeux ont trois paupières. Leur oreille n’a jamais de pavillon extérieur: son tympan n’a qu'un osselet; son limacon est en cône légèrement courbé. Leur langue a un os intérieurement. Le corps est fecouvert de plumes. Les poumons sont attachés aux côtes , et se laissent traverser par Vair, qui communique dans tout le corps, ay ayant aucun diaphragme. La trachée a un SU à chacune de ses extrémités ; le supérieur n’a point d’épiglotte. Leur bouche est un bec revêtu de corne, sans vres, ni dents, ni gencives, dont les deux mandi- buüles sont mobiles. Le pancréas ét le foie produisent chacun plu- sieurs canaux excréteurs, qui entrent dans l’intestin par divers points. Le chyle est transparent , et 1l ny a point de glandes mésentériques, ni d’épiploon. La rate ést au centre du mésenttre. Les uretères aboutissent dans une cavité commune aux excré- mens solides et aux œufs, nommée cloaque. I n’y a point de vessie, E 5 70 I" Leçon. Économie animale. Les classes des animaux à sang froid sont les reptiles et les poissons. Les reptiles diffèrent entre eux par des points trés-importans, et ils n’ont pas peut-être des qualités communes en aussi grand nombre que les autres classes. Il y en a qui marchent, d’autres qui volent, d’autres qui nagent ; un grand nombre ne peut que ramper. Leurs organes des sens, et sur-tout l’o- reille , varient presque autant que ceux du mouve- ment ; elle n’a cependant jamais de limaçon. Leur peau est ou nue , ou revêtue d’écailles. Leur cerveau est toujours trés-petit. Leurs poumons floitent dans la même cavité que les autres viscères, mais ne se laissent point traverser par l'air ; les cellules en sont fort grandes. Il n’y a qu’un larynx sans épi- glotte. Les deux mâchoires sont mobiles. Il n’y a ni épiploon , ni glandes mésentériques; la rate est au centre du mésentère. La. femelle a toujours deux ovaires et deux oviductus. Il ya une vessie. … Les poissons respirent par des organes en forme de peignes, disposés aux deux côtés de leurcou, entre lesquels ils font passer l’eau ; ils n’ont eñ conséquence ni trachée , ni larynx, ni voix. Leur corps est disposé, pour nager ; leurs nageoires man- quent quelquefois. Outre les quatre qui représen- tent les membres, ils en ont de verticales sur le dos , sous la queue et à son extrémité. Leurs narines ne servent point à la respiration ; leur oreille est entièrement cachée dans le crêne; leur peau est nue, ou recouverte d’écailles; leur ArT. V. Division des animaux. 71 langue est osseuse; leurs deux mâchoires sont mo- biles ; le pancréas est souvent remplacé par des coœæcums ; il y a une vessie ; les ovaires sont doubles. Les animaux privés de vertèbres n’ont pas au- tant de choses communes , et ne forment pas une série aussi régulière que ceux dont nous venons de parler ; cependant leurs parties dures, lorsqu'ils en ont, sont généralement à l'extérieur, du moins lorsqu'elles sont articulées. Leur système nerveux n’a pas sa partie moyenne renfermée dans un étui osseux ; elle flotte dans la même cavité que les autres viscères. | Il n’y a que le cerveau qui soit au-dessus: du canal alimentaire ; il fournit deux branches qui enveloppent l’oœæsophage comme un collier , et dont Ja continuation forme le reste du faisceau commun ; des nerfs. Îls ne respirent jamais par des poumons cellu- laires , et aucun d’eux n’a de voix. Leurs mâchoires ont hote sortes de directions ; souvent même ils n’ont que des suçoirs. Ils n’ont jamais de reins, ni d'urine. Ceux d’entre eux. qui ont des membres articulés , en ont toujours au moins six. . Considérés anatomiquement , ils doivent étre di- visés en cinq classes. Les mollusques forment la première. Leur corps est charnu , mou, sans membres articulés , quoiqu'il ait quelquefois en dedans des pièces dures, et qh’il soit souvent recouvert par des écailles pierreuses. Tls ont des. vaisseaux artéricls E 4 4 { 72 I°"° Leçon. Economie animale. et veineux, dans lesquels le sang subit une véri- table circulation. IT Ils respirent par des branchies ; leur cerveau est une masse distincte, de laquelle partent les nerfs et une moelle alongée ; il y a des ganglions en divers endroits du corps. Les sens extérieurs varient pour le nombre, quelques-uns ayant des yeux et des oreilles bien marqués, tandis que d’autres paroïissent réduits au goût et au toucher. Il yena beaucoup qui peuvent macher , et d’autres qui ne peuvent qu avaler. I y a un foie volumineux qui fournit beaucoup de bile ; les organes de la génération sont fort variés. Les crustacés forment la seconde classe. : Leur corps est revêtu de pièces écailleuses. lÎls ont des membres articulés souvent très- nombreux. Leur système nerveux consiste dans un Tong cordon noueux; des ganglions duquel partent tous les nerfs. On leur voit des yeux composés, durs, mobiles, et des ortilles , maïs très- imparfaites. Ils ont, pour le toucher, des antennes ét des palpes comme les insectes. Il y a un cœur, dés vaisseaux artériels et veineux, et des nantes pour la respiration. Leurs mâchoires sont transversales, fortes et nom- breuses ; leur estomac a des dents à l'intérieur ; de ide cœcums fournissent une humeur brune qui tient lieu de bile. Le mâle a deux verges ; la femelle deux ovaires. Les insectes forment la troisième classe. Dans leur état parfait , îls ont, comme les crus- ART. V. Division des animaux. 73 tacés, des membres articulés et des antennes ; la plupart même ont des ailes membraneuses qui leur permeitent de voler : ceux-là ont tous passé par d’autres états, dont l’un est souvent entièrement immobile. Tous ont le système nerveux semblable à celui des crustacés; mais ils n’ont ni cœur ni vaisseaux , etne respirent que par des trachées. Non - seulement le foie, mais toutes les glandes secrétoires, sont remplacés chez eux par de longs vaisseaux qui flottent dans leur abdomen. La forme de leur canal intestinal est souvent très- différente dans le même individu , selon ses trois états. Les animaux qui ressemblent à des larves d’in- sectes, et ont, comme elles, le cordon médullaire noueux , peuvent étre joints aux insectes, quoi- qu ils ne se métamorphosent point : mais il y en a dans le nombre qui ont des vaisseaux sanguins bien éyidens, et qui doivent faire une classe à part, inter- médiaire enire les mollusques , les crustacés et leÿ insectes ; tels sont les vers de terre et les sangsues. . Cette classe étant, la quatrième , les zoophytes fpmeront la cinquième. g ; Hs. ont, les parties. de leur corps s disposées en étoile, ou en rayons d’un cercle. &u,centre duquel ! seroit "F bouche; ils n’ont:ni coœur-ni vaisseaux, S et. on ne leur apperçoit ni cerveau ni nerf. … Reprenons chacune de, ces neuf grandes classes, qu forment le règne animal , et divisons-les elles- mêmes en Lenllos d’un ordre inférieur. La classe des manumifères nous.présente d’abord ee C 74 I°'° Lecon. Economie animale. “un ordre dont les espèces sont privées de pieds de derrière, et ont le cou si court et la queue si épaisse, qu'on les prendroit, au premier coup d’œil , pour des poissons : aussi se tiennent - ils constamment dans l’eau , quoiqu’ils ne puissent respirer que l'air ; maïs leurs nayines s’ouvrent au sommet de leur tête, afin qu’ils puissent inspirer cet air sans faire sortir leur museau de l’eau. Ces narines leur servent aussi à expulser l’eau superflue qui entre dans leur bouche chaque fois qu'ils veulent avaler leur proie. Elles sont par-là peu propres à exercer le sens de l’odorat , pour lequel la nature a pratiqué des cavités particulières. Les cétacés , c’est le nom qu’on donne & à cet ordre de mammifères , ont la peau lisse’, recou= vrant un lard épais; point de pavillon à l'oreille ; des dents qi servent à retenir la proie et non àla mâcher , et qui sont quelquefois remplacées par des lames de corné ; un estomac multiple; un canal intestinal uniforme, sans coecum ; des reins très- divisés ; des poumons et un foie dont les lobes sont peu nombreux ; un larynx en forme de pyramide, qui va s’ouvrir dans les narines ; des testicules cachés en dedans, et des mamélles situées aux côtés de la vulve. Leurs pieds de devant sont tellement raccourcis , les os et les articulations en sont telle- ment Cactiés sous la peau, qu'ils représentent des espèces de rames, uniquement propres à nager. Parmi les mammifères à quatre extrémités, il y en a un assez grand nombre qui ont les doigts telle- Ant. V. Division des animaux. 95 ment enveloppés de corne , que leurs pieds ne peuvent servir qu’à les soutenir dans la course et dans la marche. Ils sont tous herbivores , et ont en consé- quence des dents disposées pour broyer les subs- tances végétales; leurs intestins sont très-longs, et rendent leur ventre gros. Ils forment trois familles. Celle des ruminans, qui est la plus nombreuse , a le pied fourchu ; leur mâchoire supérieure manque de dents incisives, elles y sont remplacées par un bourrelet de substance calleuse. Leur estomac est divisé en quatre cavités, et les alimens qui ont tra- versé les deux premières, reviennent à la bouche pour être mâchés une seconde fois. Leur canal intestinal est extraordinairement long, ainsi que leur cœcum. Leur graisse devient dure et cassante par le refroidissement. Leurs mamelles sont situéès entre les cuisses de derrière. La verge du mäle n’a point d’os à l’intérieur. «Celle des pachy dermes a plus de deux doigts aux pieds, et des incisives aux deux mâchoires,, souvent d'énormes canines. Leur estomac a quelques étran- glemens , mais il n’est point divisé en. plusieurs. poches, et ces animaux ne ruminent point. Leurs mamelles s'étendent sous le ventre lorsqu'elles sont nombreuses. Celle des solipèdes n’a qu’un doigt apparent à | chaque pied ; des incisives aux deux mâchoires; un estomac simple, petit; mais de trés-gros irtestins, y a". $ 76 T° LÆçox. Economie animale. et sur -tont un énorme coœcum. Leurs mamelles sontda ns l’aîne, commé celle des ruminans. Les cétaeés et les animaux à sabot, en général, ont le foie très-peu divisé. Les mammifères, dont les doigts sont distincts, et seulement armés d’onglets à leur extrémité, pré- sentent aussi plusieurs familles, auxquelles on peut assisoner des caractères communs , tirés de l’en- semble de leur organisation. Ta moins noïnbreuse et la moins parfaite est celle des paresseux. Quoique leurs doigts ne soient pas enveloppés de corne, ils sont réunis par là peau, et ne peuvent se mouvoir séparément; ils sont d’ailieurs peu nombreux. Les dents incisives manquent aux deux mâchoires. L’estomac est qua- druple , comme dans les ruminans; mais les ali- mens ne reviennent point à la bouche. Les ma- melles sont placées sur la poitrine ; et les pieds de dévant sont si longs, qu’ils gênent beaucoup l4 marche de l’animal. NA ae: ‘Une setonde famille, qui ressemble aussi à la précédente par le peu de liberté des doigts et par le défaut dincisives, est céllé dés édentés : “praseere de leurs espèces manquent mêmé absolument de dents. Leur estomac est simple; leurs mamellés sont sous l’abdomen ; ils ont tous le museau plus ou moins alongé, etsont la plupart couverts d’armes défenbives éomime des écailles ; des cuirasses, etc. ‘Les rongeurs forment une troisième famille de mammifèrés ‘onguiculés , caractérisée par deux Art. V. Division des animaux. 77 longues incisives a l’extrémité de chaque mâchoire, que suit un intervalle vuide, sans canines. Cette organisation les force de limer leurs alimens, ou de les réduire en petits fragmens , au lieu de les couper en morceaux , comme font ceux qui ont beaucoup d’incisives courtes. Les rongeurs se nour- rissent de matières végétales ou animales, ou mêlent les unes aux autres , selon que leurs molaires ont des couronnes plates, ou armées de peintes, ou seulement éleyées en tubercules mousses. Leurs intestins sont longs, leur estomac simple ; ils ont presque toujours un grand coœcum. Leurs pieds de derrière sont plus longs que les autres, et leur donnent une marche sautillante ; quelquefois même ils sont si longs , que ces animaux ne peuvent em- ployer ceux de devant à la marche. Les carnassiers , qui ne différent pas beaucoup des rongeurs par la disposition de leurs ongles, ont une denture bien plus complète ; leurs incisives sont courtes et fortes , leurs canines grosses et poin- tues , et leurs molaires dentelées et tranchantes ; et ces rois sortes de dents forment ensemble une série non interrompue. Le canal alimentaire des camnassiers est court; leur estomac et leur coœcum petits. Ce dernier n’existe même pas dans ceux d’entre eux qui marchent sur la plante entière du pied, ou dont le corps très-alongé est porté sur des pieds très-courts : tous ont le ventre plus ou moins grêle, à cause de la petitesse de leurs intestins, 78 F'° Leçon. Economie animale. Ces deux familles , les rongeurs et les carnassiers, ont les mamelles situées sous le ventre , et l’urètre enveloppé en partie dans un os. T'ous les quadru- pèdes dont nous venons de parler , ont la verge renfermée dans un étui attaché au ventre. Les mammifères amphibies forment une petite famille semblable aux carnassiers par beaucoup de circonstances, mais dont les membres sont si courts, qu’ils ne peuvent guère s’en servir que pour nager. Les chauves-souris sont encore une petite famille assez semblable aux carnassiers par ses dents et ses intestins, mais dont les doigts, très -alongés, ont ‘Jéurs intervalles remplis , ainsi que ceux des mem- bres , par ‘une peau fine qui les met en éiat de voler. Elles n’ont point de cœcum. Leurs mamelles sont sur la poitrine , et leur verge est pendante. Ces deux dernières circonstances se retrouvent dans les quadrumanes , ceux de tous les mammi- fères qui ressemblent le plus à l’homme. Ils ont, comme lui, le pouce des mains séparé des autres doigts , et suscepüble de leur être epposé lorsqu'il s’agit de faire quelque opération délicate : celui des pieds l’est de même ; mais il est plus court que les autres doigts, qui sont aussi longs que ceux des mains. Les dents sont comme celles de l’homme ; seulement les canines sont plus alongées que les autres dents. Le canal alimentaire est composé , comme dans l’homme , d’un estomac simple, de petits et de gros intestins, et d’un coœcum gros “et court, excepté dans quelques espèces. Le foie‘ Arr. V Division des animaux. 79 des animaux onguiculés est divisé en lobes plus nombreux que dans l’homme et les animaux à sabots. Laglasse des oiseaux ne présente pas autant de caractères anatomiques que celle des mammifères , pour distinguer en familles les espèces qui la com- posent. La forme de leurs pieds ne détermine pas, comme dans les quadrupèdes, le genre de leurs alimens, parce que la faculté de voler, et celle de _ nager et de plonger, leur donnent d'autre moyens de poursuivre leur proie. Les oiseaux de proie proprement dits ne sont pas les seuls qui vivent de chair. On les distingue à ‘ leur bec et à leurs ongles crochus. Leur estomac est membraneux ; leurs cocums très-courts ; leur larynx inférieur n’a qu’un seul muscle. Les oiseaux piscivores, de la famille des oiseaux de rivage, tels que les Aérons, etc. ont un grand estomac membraneux , et un cocum unique et très- court. D’autres piscivores, de la famille des oiseaux nageurs, les cormorans, pélicans, etc., et de celle des passereaux , les martins-pécheurs ; ont aussi un estomac membraneux. Il se retrouve tel dans des oiseaux vivant de vers, comme les pics. elé.s mais il esttrès-musculeux dans la plupart des ailes oiseaux , et sur-tout dans ceux qui vivent uniqué-: ment de grains. e Les autres parties intérieures ne fournissent point des caractères assez saillans ; où bien ces parties 80 1° Leçon. Économie animale. m’exerçant point une grande influence sur len- semble , elles sont trop variables dans leurstructure. En nous bornant donc à la considération des organes du mouvement, nous trouvons, outFe la famille des oiseaux de proie, dont nous venons de parler , celle des ozseaux nageurs, quiont les pieds courts, palmés, le plumage serré , huilé , et qui se tiennent sur les eaux ; celle des oiseaux de rivage, qui ont les pieds longs, les jambes nues par en-bas, le cou et le bec alongés , et qui marchent à gué sur le bord des eaux , ou dans les ruisseaux et les ma- rais ; celle des gallinacés, qui ont les‘ pieds courts, le vol pesant , ou même qui ne volent point du tout, le bec court et voüté , et qui se tiennent à terre, où ils vivent de graïns : ceux-ci ont tous un jabot très- ample , un gésier fort charnu, des intestins , et sur- tout deux coœcums très-longs ; leur larynx inférieur n’a point de musele propre. La famille des grim- peurs se distingue par ses doigts disposés deux en avant et deux en arrière , et par la faculté que cette organisation leur donne de grimper dans toutes les directions sur les troncs des arbres. Ïl y en a parmi eux qui ont un estomac membraneux , et mänquent de cœeum, les pics ; d’autres l’ont mus- culeux, et manquent également de coœcum , les perrôquets ; d’autres enfin ont des coccums et un gésier, les coucous, etc. : les uns vivent d'insectes, les autres de fruits. Les genres très-nombreux d'oiseaux qui n’ont pu entrer dans les familles précédentes, sont connus Arr. V. Division des animaux. 82 sousles noms généraux de passeres et de coraces par les naturalistes. 11 est difficile de leur assigner des caractères communs ; mais on peut encore établir parmi eux des tribus d’un ordre inférieur , qui forment des réunions assez naturelles. Telles sont : celle des petits oiseaux à bec fin , qui vivent d'insectes, et quittent nos climats en hiver; celle des petits oiseaux à gros bec, qui vivent de graines, et dévastent les champs cultivés ; celle des oiseaux à bec long et épais, qui vivent de fruits , dé grains et de substances animales , et dont plusieurs ne dédaignent pas même les charognes , etc. Les reptiles se prêtent beaucoup mieux que les oiseaux à une division régulière : ceux d’entre eux qui n’ont point de pieds, ou les serpens, ont une forme de corps très-alongée, à laquelle celle des viscères correspond ; leurs mâchoires sont mobiles l’une et l’autre, et les deux branches de chacune peuvent s’écarter au point que l’animal avale des corps plus épais que lui; leur langue cartilagi- neuse et fourchue rentre et sort à volonté d’une . espèce de gaîne ; leur estomac est alongé, mem- braneux ; leur canal alimentaire est court et sans coœcum. Le male a deux verges hérissées de pointes: la femelle produit des œufs revêtus d’une coque , qui éclosent quelquefois dans l’oviductus. Il n’y a que très-peu de reptiles à deux pieds. Parmi ceux qui en ont quatre , on doit distinguer les tortues ,. qui sont en partie couvertes d’un test osseux , et les lézards, qui ont la peau écaïlleuse , ‘4 F " 4 ‘ 82 1° Leçon. Economie animale. d’avec les grenouilles et les salamandres, qui'ont la peau nue, parce que les deux premiers genres pondent des œufs tout fécondés , dont la coque est dure , et que les petits qui en sortent ont la forme qu'ils.doivent toujours conserver; tandis que les deux autres pondent des œufs mous, qui s’enflent après être entrés dans l’eau, et que leurs petits ont d’abord une forme assez semblable à celle des poissons , vivent comme eux dans l’eau , et res- pirent ‘par des branchies pendant un temps assez long, après lequel ils prennent la forme de leurs parens. | Les poissons se distinguent en deux familles prin- cipales , trés-diférentes en nombre. La plus petite, celle descko ndroptérygiens , ressemble assez à certains reptiles, surtout par les organes de la génération de ia femelle , qui consistent en deux oviductus très-longs , aboutissant d’une part aux ovaires, et de l’autre à une matrice commune. La seconde famille comprend tous les autres poissons , parmi lesquels Panatomiste ne peut établir d'autre distinction que celle qui est fondée sur la dureté des os, et qui sépare les poissons cartilagi- neux des poissons osseux. Les autres caractères employés par les naturalistes ont rapport à la position respective des nageoires, et à quelques pièces peu importantes qui peuvent se trouver de plus ou de moins dans les parties qui recouvrent extérieurement les brarclmies ; mais elles n’indi- quent rien de constant dans l’organisation interne. Se 1 PR PR EE AnT. V: Division des animaux. 85 Ta classe des mollusques se divise en trois ordres , qui paroissent parfaitement naturéls. Le premier comprend les animaux nommés céphalopodes, parce qu'ils portent les pieds sur la tête’; leur corps est en forme de sac; ils ont trois cœurs ; ils respi- rent l’eau par des branchies ; leur bouche est au centre des pieds , et ressemble à un bec; leùr tête porte aussi des yeux très-srands, et’a des oreilles dans l’intérieur ; leur estomac est musculeüx éomme ungésier ; leur foie est très-volumineux: Une glande particulière produit une liqueur noire, qu'ils répan- dent dans le besoin pour obscureir l’eau dela mer et s’y cacher. Leurs sexes sont séparés! 111 | Les gastéropodes , ainsi nommés parce qu'ils rampent sur le ventre; forment le second ordre. Is ontune tête mobile, souvent pourvue de tenta- cules ; leur cœur est simple; leurs orgänes de la respiration varient em forine et en position ; selon les genres ; leur foie est trés-volumineux. Les deux sexes:sont réunis dans tous les individus : maïs ils newpeuvent se féconder eux-mêmes, et ils ont besoin, pour cela , d’un accouplement réciproque. Un grand nombre d'espèces sont pourvues de co- quilles, mais ces coquilles ne sont jamais bivalves. C’est dans le troisième ordre , celuides acéphales, qu'on entrouve de telles. Il y a bien quelques-uns de ces animaux qui rampent aussi sur le ventre : mais leur tête est enveloppée sousle manteau charnu dont les coquilles sont doublées ; où plutôt il n’y a Point de tête du tout , mais seulement une bouche. F 2 \ 84 I°'° Leçon. Economie animale. Le cœur est simple , situé vers le dos , et les bran- chies sont des feuillets placés des deux côtés, en dedans du manteau. Ces animaux n’ont point d’ac- couplement du tout. Plusieurs ne peuvent même changer de place , et restent perpétuellement atta- chés aux rochers. ts Les vers, que nous plaçons à la suite des mol- lusques, sont ceux dés animaux qui portoient autre-: fois ce nom, dans lesquels. on observe un système vasculaire , uni à une moelle épinière, noueuse comme celle des insectes. Ils forment deux familles ; ceux qui ont dés branchies apparentes au dehors, et ceux qui en sont privés. Ces derniers paroissent avoir les sexes réunis comme les gastéropodes. | Les crustacés ne fournissent non plus que deux divisions. Les insectes se divisent d’abord en deux grands, embranchemens. Le premierscomprend ceux qui ne peuvent mâcher des corps solides, et ne vivent. qu’en suçant des liqueurs végétales où animales. Les uns (les Aémiptères ou ryngotes) ne subissent qu’une demi-métamorphose, c’est-à-dire que les larves ne diffèrent des-insectes parfaits que par les” ailes dont elles manquent. Ces insectes ont un bec aigu , qui contient plusieurs soies capables d'entamer ‘la peau. Leur estomac est simple , musculeux ; leurs intestins assez courts. D’autres ( les diptères ou antliates ) subissent une métamorphose complète. Leur larve ressémble à un ver; leur nymphe est immobile. L’insecte ART. V. Division des animaux. 85 parfait n’a que deux ailes ; son suçoir est armé de soies ou de lancettes, et ils ont souvent en outre une trompe charnue à deux lèvres; les trachées don- nent dans des sacs à air , qui occupent souvent la plus grande partie de l’abdomen. Un troisième ordre, celui dés papillons (Zépi- doptères ou glossates ), subit aussi une métamor- phose complète. Sa larve (la chenille) est pour- vue de fortes mâchoires, d’un canal intestinal, court, droit, gros, très-musculeux, de vaisseaux hépatiques très-longs, et de vaisseaux propres à produire de la soie. L/insecte parfait a des boyaux très-minces, tortueux ; un estomac boursouflé , des trachées garnies de vésicules, etc. Sa bouche est un double siphon contourné en spirale. Enfin il y a un petit nombre des insectes de cet “embranchement qui n’ont point de métamorphose du tout , et ne prennent jamais d’ailes. L'autre embranchement , celui des insectes pour- vus de mâchoires et se nourrissant de substances solides , comprend aussi plusieurs ordres. Les coléoptères ont deux ailes qui peuvent se replier sous deux étuis, Leur métamorphose est complète ; leur larve a six pattes courtes, un corps en forme de ver, une tête écailleusé , des mâchoires fortes, un intestin court et gros, quatre longs vaisseaux hépatiques, des trachées tubuleuses, etc. L’insecte parfait a quatre mâchoires, dont les deux infé- rieures portent les palpes , et sont en partie recou- vertes par la lèvre inférieure > qui en porte aussi. F 3 86 [°° Leçon. Economie animale. Son canal intestinal est souvent beaucoup plus long que celui de la larve. Les parties de la génération remplissent la plus grande partie de l'abdomen. Cet ordre pourroit être lui-même subdivisé en fa- milles, dont plusieurs ont de trés-bons caractères ana- tomiques ; par exemple : Les scarabées ; leur larve a un canal alimentaire divisé en estomac, intestim grêle, colon et rectum ; le colon est gros êt bour- souflé ; l'estomac a plusieurs couronnes de cœcums; les trachées sont tubuleuses, L’insecte parfait a des intestins très-longs, minces, sans dilatations sen- sibles : ses trachées sont vésiculaires ; ses testicules sont très-nombreux. Les carnassiers , qui ont six palpes : leur canal intestinal, dans l’état parfait, est trés-court ; ils ont deux estomacs, dont le se- cond: est velu par dehors, etc. Le second ordre des insectes à mâchoires est celui des orthoptères ou ulonates. Les étuis de leurs ailes sont mous; elles se replient en éventail dessous. Leurs mâchoires sont recouvertes par une pièce particulière, nommée galète. Leur estomac est quadruple ; souvent même il y en a plus de quatre: leurs vaisseaux hépatiques sont extrêmement nom- breux et multipliés. Ces insectes ne subissent qu’une demi-métamorphose ; on voit même souvent dans leurs larves l’ébauche des parties de la génération. Le troisième de ces ordres comprend les névro- pières , dont les quatre ailes sont garnies de ner- vures qui se croisent en forme de treillis. {1 paroit peu naturel dans son ensemble , n'ayant pas beau- Arr. V. Division des animaux. : 87 coup de caractères anatomiques communs ; mais il comprend quelques familles naturelles remarqua- bles, comme : Les Zibelles ou odonates ; leur larve atteint sa proie de loin , par l’extensionsubite qu’elle peut donner à la lèvre inférieure ; son canal ali- mentaire est court, droit, et peu dilaté à l’endroïit de Pestomac ; le rectum est en même temps l'organe principal de la respiration , les trachées y prennent presque toutes leurs racines : les parties internes de l’insecte parfait sont plus grêles que celles de la larve , et ses trachées sont vésiculaires. Les agna- thes : leur larve est long-temps sans se métamor- phoser , mais l’insecte parfait périt au bout de quelques heures; il n’a que des vestiges de mä- choires, etc. Le quatrième ordre est celui des zyménopières ou piézates, qui ont quatre ailes veinées ,maïs non en treillis. Ces insectes out des rapports avec les coléoptères par la disposition de leurs mâchoires et par leur métamorphose complète. Leur canal intestinal , fort gros dans l’état de larve , l’est beau- coup moins dans l’insecte parfait, où il n’a qu’une où deux légères dilatations, C’est parmi les hymé- noptéres que se trouvent les insectes les os indus- trieux, et notamment les abeilles. Enfin il y a un petit nombre d'insectes à mâ- choires, sans ailes, dont il n’y a rien à dire de général concernant leur anatomie. Les zoophytes se divisent très- naturellement, selon l’ordre de leur simplicité. Le premier ordre, F 4 “ 88 ‘© I‘ Leçon. Economie animale. les échinodermes, comprend des zoophytes pourvus de pieds , de dents, d’un estomac et d’un canal intestinal distincts, et qui ont des organes respira- toires bien marqués ; ce sont les oursins, les étoiles de mer, etc. On peut faire un second ordre de ceux qui ont encore des organes digestifs , ou des organes respiratoires distincts, sans dents; ce sont les rré- duses, les actinies , etc. Enfin les polypes, tant ceux qui sont nus , que ceux qui se forment ces demeures pierreuses appelées coraux, semblent ne consister qu’en un sac gélatineux dont l’ouverture est entourée de quelques tentacules, et ils se trou- vent placés au dernier rang de l’animalité. N. B. Les tableaux placés à la fin de ce volume contiennent le résumé du chapitre précédent, et l’'énumération de tous les genres qui entrent dans les différentes divisions et subdivisions que nous venons d'exposer. DEUXIÈME LECON. Des organes du mouvement en général. } Not s allons employer la première partie de ce cours à décrire les organes du mouvement, c’est- à-dire les os et les muscles ; mais, avant de traiter de ce qui regarde chaque os et chaque muscle en particulier , ex@minons la structure mécanique, la nature chymique et les fonctions organiques du système osseux et du système musculaire en général, et les variations qu’ils subissent sous ces trois" Tap- ports, dans les diverses classes d'animaux. ARTICLE PREMIER De la fibre musculaire. Ux£ portion quelcohque de muscle présente , au premier coup d’œil, des filamens tantôt rouges, tantôt blancs, selon l'espèce d'animal dent elie vient , qui sont rangés aux côtés les uns des autres, el semblent former des faisceaux minces, ou plutôt des filamens plus gros, qui eux-mêmes constituent le muscie par leur réunionsOn voit quelques inter- valles entre les faisceaux : dans les animaux à sang rouge et les mollusques, ces intervalles sont remplis par une ceLulosité plus fine que celle qui sépare les go II Leçon. Des organes du mouvement. muscles, et moins serrée que celle qui forme leurs enveloppes. Les filamens qui composent chaque faisceau sont unis par une cellulosité encore plus fine que toutes les autres ; et lorsqu'on examine un de ces filamens au microscope, on voit qu'il se divise encore en filamens plus petits, quoique sem- blables et réunis de laméme manière. Cette divi- sion se continue aussi loin que nous pouvons la suivre, et nos instrumens ne nous en montrent point le terme. Les derniers de ces filamens, gu les fibres lès plus déliées que nous puissiens appercevoir, ne paroissent point creuses : on ne voit nullement qu’ellesicontiennent une cavité ; et il semble qu’on peut'les regarder comme les réunions les plus sim- ples des molécules essentielles de la substance charnue. En effet, elles se forment , on pourroit même dire se crystallisent à vue d’ocil, lorsque le sang se fige; car lorsqu'un muscle a été débarrassé, par l’ébullition et la macération, du sang, des autres humeurs, et en général de toutes les subs- tances étrangères à sa fibre , qu’il pouvoit contenir, il présente un tissu filamenteux, blanc, insoluble , même dans l’eau bouillante, et ressemblant, par toutes ses propriétés chymiques , à la substance qui reste dans le caillot du sang, après qu’on en a enlevé la partie colorante par le lavage. Cette matière a sur-tout, par l’abondance d’azote qui entre dans sa composition , un caractère d’animalité peut-être plus marqué que les autres substances 4 Arr. I. De la fibre musculaire. 91 animales. Les élémens de la substance fibreuse paroissent donc tellement rapprochés dans le sang, qu'il suflit d’un peu de repos pour qu’ils se coa- gulent; et les muscles sont sans doute, dans l’état de vie, les seuls organes capables de séparer cette matière de la masse du sang , et de se l’approprier. Ce n’est pas seulement le sang rouge qui con- tient de la fibrine (les chymistes ont donné ce nom à la substance qui nous occupe ): le fluide blanc qui tient lieu de sang à tant d'animaux , en contient également ; mais elle ne s’y prend pas en caillot ; et ses filamens nagent seulement dans le sérum (1). k Comme les substances dont se forme le sang ne contiennent ; au moins dans les animaux qui se nourrissent d'herbe , rien qui ressemble à cette matière fibreuse, et que, même dans ceux qui vivent de chair, elle paroît se décomposer par l’acte del a digestion, et n’est plus manifestementconte- nue ni dans leur chyle ni dans leur lymphe, on peut croire que c’est par la respiration que la composition du sang se trouve altérée , de manière à le rendre propre à engendrer cette substance. Cette idée s’appuie sur la nature des opérations (1) Cette observation n'ayant point encore été publiée par son auteur, je dois dire qu’elle appartient au citoyen Hombert (du Havre), chymiste très - ingénieux , qui | IR \ : < , soccupe avec succès de la chymie animale comparée. 2 II Læcon. Des organes du mouvement. LT » le] chymiques qui constituent Pacte de la respiration , : et sur l’effet de cette fonction dans le système orga- nique. En effet, la respiration enlevant sur-tout au sang de l’hydrogène et du carbone, elle y aug- mente la proportion de l’azote ; et, comme on sait que c’est elle qui entretient l’irritabilité musculaire, il est naturel de penser qu’elle le fait en augmen- tant la quantité de la substance dans laquelle seule cette irritabilité réside. | Mais , quoiqu'il n’y ait point d’irritabilité sans fibrine , ceite propriété ne se manifeste point dans la fibrine pure , isolée, et hors de l’agrégation organique ; elle ne la conserve que dans l’état de vie , eltant que subsistent ses connexions naturelles avec les nerfs et les vaisseaux, ou du moins avec leurs dernières branches. En effet , 1l n’est point de chair distinctement telle , qui ne soit pénétrée dans tous les sens par des filets nerveux ; et quoiqu’on ne puisse suivre ces filets jusqu’aux endroits où ils se distribuent à chaque fibre en particulier , la sen- sibilité de toutes les portions , même les plus exiguës, de la substance musculaire, ne permet pas de douter que cette distribution m’ait lieu. Les animaux qui n’ont point de nerfs distincts et séparés n’ont point non plus de fibres charnues visibles ; et, comme nous l’avons déja vu, l’irritabilité et la sensibilité ne paroïssent point exclusivement attri- buces chez eux àdes systèmes particuliers d'organes. L'existence des vaisseaux et celle de la cellulosité ne sont ni aussi nécessaires ni aussi générales ; Arr. I. De la fibre musculaire. 93 . car'les muscles des insectes , quoique très-distincts et très-puissans , ne contiennent ni l’une ni les autres. Les fibres qui composent ces muscles sont simplement contiguës.et parallèles, sans être adhé- rentes ; et comme elles ne sont fixées que par leurs extrémités , si on coupe leurs attaches, elles s’écar- tent , se séparent, comme les fils d’une toile dont on arrache la trame. La cellulosité est même déja très-rare dans les muscles des mollusques, quoi- qu’ils aîent des vaisseaux assez nombreux; mais, dans tous les animaux à sang rouge, les fibres mus- culaires sont fortement unies par le tissu.cellulaire, et elles sont par-tont entrelacées de nombreux vaisseaux sanguins. La substance colorante du sang paroïît même s'attacher iéflavec une sorte de préférence à la sub- stance fibreuse ; comme lors de la formation du caillot , puisque la couleur rouge paroît plus particulièrement propre à la chair musculaire , quoique d’autres espèces d'organes paroissent bien contenir autant de sang à proportion. Au reste, à la couleur près , la tibre des animaux à sang blanc est absolument semblable à celle des animaux à sang rouge : ceux-ci présentent plusieurs nuances de rouge, certaines classes ayant en général les muscles plus pâles , savoir , les reptiles et les pois- sons , etles muscles eux-mêmes n'ayant pas tous la même intensité de rouge. L'irritabilité museulaire est cette propriété qu'a la fibre charnue de se raccourcir en oscillant, et en 94 IT Leçon. Des organes du mouvement. se fronçant à l’occasion de certaines actions déter. minées , extérieures à la fibre elle -même, et dans lesquelles on ne voit point de cause mécanique d’un tel raccourcissement. Cette propriété est bien dis- tincte de leur élasticité qui leur est commune avec beaucoup d’autres corps naturels, et d’une auire faculté qui léur est commune avec beauconp de parties du corps vivant, par laquelle elles tendent continuellement à se raccourcir , et le font en effet, sitôt qu’elles sont libres: l’irritabihté n’est point continuelle ; et lorsqu'elle existe, elle les fait se raccourcir, malgré les obstacles ordinaires. - Les choses qui excitent occasionnellement les fibres à s’'irriter, sont de cinq ordres : la volonté ; des actions extérieures dirigées sur les nerfs; des actions extérieures dirigées sur la fibréèlle-même ; des actions mixtes, dans lesquelles on opère sur le nerf et sur la fibre; et enfin certains états maladifs, ou certaines passions violentes. La volonté, dans l’état de santé et de veille, exerce l'empire le plus constant et le plus prompt sur ceux des muscles qui, pour cette raison, ont été nommés volontaires. Il y en a un petit nombre qui ne lui sont point soumis ; ce sont ceux qui produisent dans l’intérieur les mouvemens nécessaires à la vie, et qui ne peuvent être interrompus, comme le cœur et les intestins. Il faut remarquer que quel- ques-uns de ces muscles, qui sont involontaires dans l’homme et dans plusieurs animaux, obéissent à la volonté dans d’autres; tel est, par exemple, / ART. I De la fibre musculaire. 95 Vestomac des animaux ruminans, dont les mouve- mens se dirigent à leur gré dans deux sens différens. Quelques autres paroissent d’une nature mixte, en ce que la volonté peut bien en arrêter l’action , mais que l'habitude nous les fait mouvoir, sans même que nous y pensions, ni que nous ayons besoin de le‘vouloir formellement ; tels sont les muscles de la respiration. Les muscles absolument involontaires sônt con- tinuellement exposés à l’action d’une causeirritante, de l’ordre des extérieures, puisque le sang veineux qui arrive à chaque diastole détermine le cœur à se contracter, et que les alimens en font autant sur les intestins. On conçoit par-là qu'ils n’ont pas besoin de la volonté pour agir, et que la volonté ne peut les arrêter ; car un muscle exposé à nu à l’action de causes irritantes se contracteroit même dans l’homme vivant , indépendamment de toute partici- pation de la volonté. On doit même remarquer que les nerfs de ces muscles involontaires sont généra- lement moindres que ceux des autres muscles, au point qu'on a douté long-temps que le cœur en eût véritablement, et cependant l’irritabilité des premiers est plus durable et plus facile à ré- veiller.que celle des seconds; ce qui prouve que cette faculté n’est pas entièrement en rapport avec la grandeur des nerfs, quoiqu’elle dépende , au. moins en partie, de ces derniers organes. ” En effet, la cause irritante dont nous parlons, la volonté, n’agit que par l’intermède des nerf ; É Ne 6 II° Lrcon. Des organes du mouvement. 9 8 et si un nerf est coupé ou lié, les muscles auxquels il se distribue n’obéissent plus. On peut imiter cette action de la volonté en ébranlant, ou piquant, ou déchirant les troncs nerveux ; il en résulte sur-le- champ des convulsions dans toutes les parties mus- culaires auxquelles leurs ‘branches aboutissent, et cela a lieu même après la mort. L’irritation de la moelle alongée après la décollation agite tous les muscles du visage , et celle de la partie cervicale de la moelle épinière met tout lé corps en con- vulsion. On pourroit , jusqu’à un certain point , regarder les passions violentes comme des actes d’une volonté fortement excitée , et alors il se trouveroit des cas où celle-ci agit même sur les muscles involontaires : les palpitations du cœur et des grands vaisseaux , la suspension même de leurs mouvemens, en sont des exemples. On sait qu'onpeut empêcher ces accidens en modérant par la sagesse l'exaltation des sentimens qui les occasionnent ; la volonté a même, dans les maladies nerveuses qui pareissent avoir le moins _ de rapport avec les passions, du moins avec celles qu'on peut ressentir dans le moment, le pouvoir d’en empêcher les accès, lorsqu'on prend sur soi d'y résister avec fermeté. L'action de la volonté snr les muscles n’est donc pas immédiate ;, elle dépend d’une action du nerf sur la fibre , que nous pouvons déterminer en vertu de cet empire à jamais incompréliensible que l’ame # Arr. I. De la fibre musculaire. 97 : exerce sur le système nerveux : mais si ce rapport de l’entendement avec le nerf estau-delà des bornes _ fixées à nos: connoissances , il n’est pas impossible _quenous découvrions un jour la nature du rapport du-nerf avec la fibre, qui ne peut être que pure- ment physique , et de corps à corps. | Les expériences galvaniques rendent extrème- ment probable que cette action s'opère par un fluide invisibie , dont les nerfs sont les conducteurs dans le corps ohne et qui change de nature ou de quantité sur la fibre, dans des circonstances déterminées. Ces expériences consistent, comme ôn sait, à établir entre un muscle et le tronc des nerfs qui s'y * rendent, une communication extérieure , au moyen d’une substance, ou d’une suite de substances, qui s'étendent de l’un à l’autre. Les métaux ne sont pas les seules substances qu’on puisse employer, et en général ces conducieurs ne sont pas exclusivement les mêmes que ceux de l’électricité. On a réussi quelquefois en laissant de l’intervalle dans la série des excitateurs ( c’est le nom qu’on donne à ces substances étrangères ); ce qui prouve qu'il y a une - atmosphère. A instant où le contact a lieu , le muscle éprouve … de violentes convulsions; ces expériences réussissent sur le vivant, et sur les animaux récemment morts, 4 même sur les parties séparées du corps, absolument gomme celles de lirritabilité hallérienne , sans qu’il nullement besoin de corps pointus, ou de soi ps P ; 1 , G 98 II° Leçon. Des organes du mouvement. hiqueurs âcres, et même dans des cas où ces moyens ont perdu leur effet. Il est évident que les convulsions galvaniques ne peuvent être rapportées qu’à un changement d’état intérieur du nerf et de la fibre, à la production duquel ces deux organes concourent. On a même, dans les sensations galvaniques qui arrivent sur le vivant , lorsqu’on établit la communication excita- trice entre deux branches nerveuses , la preuve que ce changement d’état peut avoir lieu dans le nerf seul, soit qu’il consiste en un simple mouve- ment de translation, ou en une décomposition chy- mique. La fibre seroit donc simplement passive dans ces contractions : mais il faudroit toujours reconnoiïtre qu’elle est la seule partie du corps constituée de manière à recevoir cette sorte d’im- pression de la part du nerf; car des nerfs se distri- buent à une multitude d’autres parties sans leur communiquer la moindre apparence d’irritabilité. Ainsi l'influence et le concours du nerf sont bien démontrés dans quatre des causes irritantes que nous avons établies plus haut; c’est-à-dire la volonté, les passions et maladies nerveuses, une action mécanique dirigée immédiatement sur le nerf, et le galvanisme , où l’on agit a la fois sur le nerf et sur la fibre. Il reste un cinquième ordre de causes irritantes à examiner: celles qui agissent, lorsqu'on les applique iramédiatement sur la fibre , et sur la fibre seule; c’est-à-dire tous les stimulus extérieurs, #5 + Arr. I. De la fibre musculaire. 99 comme des corps pointus, etc. Comme il ny a aucune portion musculairé qui ne soit pénétrée par la substance nerveuse , il est difficile de ne pas Vaffecter en touchant la fibre, et il peut paroître probable que les contractions que celle-ci éprouve dans ce cas, proviennent, comme dans tous les précédens, de l'influence du nerf dont le fluide intérieur aura changé d’état par l’action du stimulus. Un muscle arraché du corps conserve sans doute encore assez de portion nerveuse pour être quelque temps irritable , et les muscles sur lesquels la volonté a perdu son empire par une paralysie, ou par la hgature du nerf, peuvent également obéir aux stimulus extérieurs, parce que le nerf, dans cet état, conserve la faculté de produire ou de trans- mettre le fluide qui doit faire contracter la fibre ; car, comme nous ignorons absolument la manière dont la volonté agit sur les nerfs, nous ne pouvons pas prétendre fque l'interruption de son action doive être constamment accompagnée de l’interrup- tion de celle que les nerfs eux-mêmes exercent sur les muscles. # … Au reste, tout prouve que cette action du nerf sur la fibre n’emporte pas nécessairement con- science et sensation. Cela se voit par ces exemples de membres insensibles , qui non seulement se contractoient par les stimulus, maïs qui obéissoient même quelquefois à la volonté; par ceux des vis- cères , qui sont dans un mouvement continuel en nous sans que nous nous en appercevions; et enfin G 2 100 II= Leçon. Des organes du mouvement. par les expériences faites sur des fragmens d’ani- maux : car'il paroît répugner aux notions que nous avons du 105, et de l’unité de notre être, d’accorder des sensations à ces fragmens , quoiqu'il faille ayouer que nous avons plusieurs exemples d’ani- maux dans chaque partie desquels il se forme , à l'instant même de leur division , un centre particu- lier de sensations el de volonté. Cette différence de V'irritabilité , même de celle qui est volontaire, d'avec la sensibilité proprement dite, est encore mieux prouvée par les expériences d’Arnemann, dans lesquelles un nerf coupé et réuni a recouvré, au bout de quelqme temps s la première de ces facultés, et non l’autre. Les nerfs et leurs fonctions ne dépendent de l'intelligence qu’autant qu’ils tiennent à l’arbre général des nerfs: mais ils pa- roissent pouvoir exercer par leur prôpre substance la partie purement physique de ces fonctions ; et si elles dépendent d’un fluide, ce fluide doit pouvoir naître de tous les points de la substance médullaire. C’est l’opimon de Reil, et elle s’appuie sur des expériences déja anciennes de Stenon et d’autres , dans lesquelles la ligature d’une artère paralyse les muscles auxquels elle se rend. Tout ce que nous venons de dire s’applique éga- lement aux diverses classes d'animaux. T'outes sont irritables , et toutes celles où il y a des nerfs et des muscles distincts sont sujettes au galvanisme. M. Humboldt en a même tiré un moyen ingénieux ‘de distinguer dans les plus petits animaux les nerfs L. Arr. L De La fibre musculaire. 101 d'avec les artères, ou d’autres parlies, en se servant d’une aiguille d’or et d’une d'argent , qu’on applique Vurne aux museles , l’autre au filet dont on veut reconnoître la nature, et qu’on fait se toucher par leur autre extrémité. Si c’est un nerf, des contrac- tions doivent s’ensuivre. Une fois qu’on a reconnu que le concours du nerf est nécessaire pour produire la contraction de la fibre, et que de son côté la fibre charnue est seule susceptible de subir cet effet de la part du nerf, il resteroit à savoir comment, par quel agent, par quel intermède, le nerf produit cet effet sur elle. Ce qui fait la principale difhculté de cette question, est la force prodigieuse avec laquelle les muscles se contractent, et la grandeur des poids qu'iis peu- vent soulever dans l’état de vie, tandis qu'immé- diatement après la mort ils sont déchirés par des poids infiniment moindres. Cela porte à croire qu’au moment de l’action , non seulement les particules qui composent la fibre tendent à se rapprocher dans le sens de sa longueur , mais encore que leur cohé- sion ; ou la ténacité de la fibre , devient à l'instant même beaucoup plus grande ; sans quoi sa tendance à se raccourcir n’empécheroit pas sa rupture. Or, en supposant même, ce qui paroît au moins bien difficile, qu’on puisse imaginer des textures de fibres telles que l’accession d’un fluide où d’une vapeur puisse leur donner cette tendance , il faudra tou- jours convenir qu'il n’y a qu’un changement subit dans leur composition chymique, qui puisse en G 5 { 102 IE Leçon. Des organes du mouvement. augmenter aussi vite et aussi fortement la cohésion. Nous ayons déja des exemples de la prodigieuse force avec laquelle ies molécules des corps tendent à prendre une nouvelle situation, pour peu que leur mélange chymique soit changé ; et le plus connu de tous est celui que fournit l’eau qui se glace. La perte d'un peu de calorique dispose ses molécules à se solidifier en aiguilles ; et elles le font avec tant de force, qu’elles font éclater les vases lés plus solides. La fibre vivante et contractée n’est donc plus , absolument parlant, le même corps, n’a plus le même mélange chymique que la fibre lâche; et ce sont les diverses causes irritantes qui opèrent sur elle ce changement par le moyen du nerf. Est-ce en perdant eten abandonnant au nerf quel- qu’un de ses élémens, ou bien est-ce en recevant du nerf quelque élément nouveau , que la fibre change aïnsi sa composition ? car on ne peut choisir qu'entre ces deux partis. Quel est d’ailleurs cet élément qui passe de l’un à l’autre ? existoit-il tout formé dans lun des deux , et est-il simplement iransmis à l’autre ? ou bien se forme-t-il à l'instant de l’irritation par composition ? ou enfin se déve- loppe-t-il par décomposition? Voilà les questions dont 1l faut s'occuper ; les nouvelles expériences galva- niques, et celles plus anciennement connues sous 1e nom impropte de #7agnétiques , jointes aux dé- couvertes de la chymie moderne , et suivies avec la délicatesse et la précision qu’on met aujourd’hui dans la physique, nous permettent d’en espérer la Anr. IL. De la substance des os. 103 sélution. Mais pour engager les hommes à se livrer à ces recherches, il ne faut pas les habituer à rap- porter chaque effet particulier à une fo rce propre et occulte. ARTICLE IL. De la substance des os et des parties dures qui en tiennent lieu. Les os des animaux à sang rouge ont une orga- nisation et une manière de croître toutes différentes de celles des parties qui les remplacent dans les autres animaux; il faut donc en traiter séparé- ment. La substance des os, abstraction faite de la moelle et des autres corps ho dont on ne peut la débarrasser complétement , donne à l'analyse une quantité variable de gelée animale, ou gélatine, dissoluble dans l’eau bouillante , se prenant en ge- lée par le refroidissement , altérable par le feu et la putréfaction, et d’une matière terreuse , disso- luble dans les acides, que l’on a reconnue être une combinaison de chaux et d’acide phosphorique , ou un phosphate de chaux. La quantité du phosphate de chzux sugmente avec. l’âge dans les os: la gélatine, au contraire, s’y trouve d’antant plus abondante, que Von se rapproche davantage de l’époque de la naïssance ; et dans les premiers temps de la gestation, les os | G 4 \ 104 IT Leçon. Des orsanes du mouvement. du fœtus ne sont que de simples cartilages, ou de la gelée durcie ; car le cartilage se résout presque entièrement en gelée par l’action de l’eau bouil- Jante. Dans les très-jeunes embryons, il n’y a pas même de vrai cartilage, mais une substance qui a toute l’apparence et même la demi - fluidité de la gélatine ordinaire, mais qui est déja figurée et enveloppée par la membrane qui doit par la suite devenir le périoste. Dans ce premier état, les os plats ont l’air de simples membranes ; ceux des o$ qui doivent se mouvoir les uns sur les ‘autres ont déja des articulations visibles, quoique le pé- rioste passe de l’un à l’autre et les enveloppe tous dans une gaîne commune : mais ceux qui nie seront distingués que par des sutures, ceux du crâne, par exemple, forment un tout continu , où rien n’an- nonce que ces sutures existeront un jour. C’est dans cette base. gélatineuse quese dépose, par degrés, le phosphate de chaux ; qui doit donner aux os leur opacité et leur consistance : mais il ne s’y dépose pas uniformément; encore moins s’y mêle-t-il de manière à former avec elle un tout homogène. I s’y développe des fibres ou des lames d’abord séparées, que des fibres ou des lames nouvelles viennent réunir, et qui finissent par s’étendre en tout sens. La surface est plus généralement formée de fibres serrées et rapprochées plus ou moins régu- liérement ; c’est-à-dire divergentes en rayons dans rs ré Anr. IL De la substance des os. 105 lestos plats, et parallèles dans les os longs. Ces fibres maissent de’ certains centres que l’on nomme points d’ossification. Chaque os long en à ordinai- rement trois : un vers son milieu, qui l'entoure comme un anneau, et dont les fibres s'étendent parallèlement à Paxe ; et un principal à chaque extrémité, accompagné quelquefois de plusieurs plus petits: même lorsque les trois pièces osseuses - qui résultent de l'extension successive dé ces trois centres d’ossificalion, sont parvenues à se toucher, elles démeurent quelque temps sans se souder, et il ya entre elles'une coùche purement gélatineuse, que l’eau bouillante du la macération peuvent dé- truire! Ces extrémités portent , tant qu’elles sont ainsi distinctes , le'nom d’épiphyses*, par oppo- sition avec lé corps de Pos, qui porte celui de dicphiyse. Dans les o$ plats, les’centres d’ossifi- cation représentent, pour aisi dire, des soleils dont les rayons sont les fibres osseuses que leur blan- cheur opaque fait ressortir à œil, sur le fond deti-transparent du cartilage dans lequel elles se développent. Dans les os ronds, ces centres res- semblent à des grains ou à des noyaux. Dans les oS"très-anguleux , ils ont des positions et des formes variées. Lorsque’ les fibres d’un centre sont parvenues, à toucher de toutes paris celles des centres voisins , lesros ne sont plus séparés que par des sutures, qui peuvent. s'effacer plus ou moins promptement. Plusieurs’des fibres s’écartent pour se rapprocher 106 Il‘ Lecçox. Des organes du mouvement. de leurs voisines, à droite ou à gauche ; en sorte qu’au total il en résulte un véritable réseau: des couches nouvelles se placent sur ou sous les pre- mières, et donnent à cette partie extérieure des os un aspect lamelleux. On a coutume de regarder comme des os simples ceux dont les parties ossifiées se soudent dès la première jeunesse, comme les vertèbres , los occipital, le ‘frontal, etc. ; tandis qu’on regarde comme des os distincts ceux qui ne se soudent avec les os voisins que dans un âge très-avancé , et on leur donne des noms particu- liers. Ainsi le frontal, qui demeure quelquefois séparé des pariétaux jusque dans la dernière vieil- lesse , est regard comme un os. distinct ; maïs en. même temps on le regarde comme un os simple, quoique les deux parties qui le composent toujours dans les premières années, restent souvent séparées jusqu'a trente et quarante ans. Pendant que la surface des os arrive, par cette accumulation successive de phosphate calcaire , à une consistance plus ou moins grande, leur inté- rieur reçoit aussi des lames et des fibres de cette même substance, mais qui s’y rapprochent ordinai- rement beaucoup moins : les lames y sont jetées, pour aïnsi dire, au hasard, comme les lames molles le sont dans le tissu cellulaire ordinaire ; en sorte que leur ensemble représente une véritable cellu- losité durcie par l’accession de la matière terreuse. À mesure que ce tissu spongieux prend de la con- sistance , la substance gélatineuse qui remplissoit - Arr. II De la substance des os. 107 d’abord toute la solidité de l'os, semble disparoître, et se concentrer dans les parties vraiment ossifiées. 11 se forme par là des vuides qui viennent à être occupés graduellement par une malière grasse, appelée suc moelleux. Les choses restent toujours ainsi dans les os plats, où cette partie spongieuse el imbibée de moelle , comprise entre deux sur- faces compactes, est nommée diploé. Mais dans les os longs il se forme au milieu du corps de l’os un vuide plus considérable , qui s'étend successi- yement vers les extrémités, en faisant disparoitre la substance spongieuse ; de façon qu’à la fin les forme un véritable tube, dont les extrémités seu- lement sont remplies par une spongiosité osseuse, et dont toute la partie moyenne est occupée par une espèce de cylindre d’une moelle renfermée dans une membrane très-fine, et pourvue de vais- seaux et de nèrfs abondans, qui y pénétrent par les trous de la substance compacte de l’os. L’ossification ne se fait pas avec la même rapi- dité dans tous les animaux, ni dans tous les os du même animal. Ainsi nous voyons que dans l’homme êt dans les autres mammifères, les os que ren- ferme l'oreille interne sont non seulement ossifiés avant tous les autres, mais encore qu'ils les sur- passent tous par leur densité, et par la quantité proportionnelle de phosphate de chaux qu’ils con- tiennent. L’os de la caisse du tympan, dans les cétacés, et sur-tout dans la baleine et le cachalot, devient d’uné densité et d’une dureté supérieures 108 Il° Lecox. Des organes du mouvement. à celles du marbre. Sa coupe paroïît aussi homo- gène , et ne laisse appercevoir aucun vestige ni de fibres, ni de tissu cellulaire, ni de vaisseaux. Il est au contraire d’autres os qui ne prennent qu’assez tard la {consistance qu’ils doivent avoir : les épi- physes, par exemple, ne s’ossifient qu’assez long- temps après le corps des os auxquels elles appar- tiennent. Il y a enfin des cartilages qui, dans cer- taïnes classes d'animaux , n’admettent jamais assez de phosphate calcaire pour obtenir une consistance entièrement osseuse ; tels sont ceux des côtes et du larynx : en sorte que, malgré la propension qu’a en général la gélatine à recevoir la substance cal- caire, comme on le voit par l’exemple des tendons et des autres organes blancs qui s’ossifient plus aï- sément que les autres, et quoiqu'il n’y ait aucun os qui n'ait été auparavant à l’état de cartilage, il y a plusieurs cartilages qui ne se changent jamais en os. ÿ Les mêmes différences qui existent à cet égard entre les divers os d’une même espèce, se re- trouvent d’espèce à espèce à l’égard du squelette entier. Non seulement les os d’un animal prennent d'autant plus tard la dureté qu'ils doivent avoir, que cet animal est plus de temps à prendre son accroissement ; mais il y a des animaux dont l’os- sification n’est jamais complète, et dont le sque- lette demeure toujours cartilagineux. Tels sont les squales, les raies, les esturgeons, et tous les Arr. II. De la substance des os: 109 poissons nommés à cause de cela les cartilagmeux, ou les chondroptérygiens ; et quoique les os des poissons ordinaires , des reptiles et des serpens ; durcissen: davantage, ils conservent cependant tou- jours beaucoup plus de flexibilité, et la partie gé- latineuse y reste dans une proportion beaucoup plus considérable que dans ceux des animaux à ._ sang chaud. Aussi ces animaux-là croïissent-ils pen- dant toute leur vie; car on a remarqué que c’est le cartilage seul qui croit, et qu'une fois que l’os a atteint toute sa dureté, il a aussi atteint toutes ses dimensions. Alors l’animal ne peut plus prendre que de la grosseur ; c’est même là l’époque où commente la marche rétrograde de son économie, et où il fait les premiers pas vers la vieillesse et la décrépitude. Indépendamment de la rapidité de l’ossification et des proportions entre les partiès constiluantes des os, les animaux différent entre eux par le tissu de ces os, et par les cavités de différente nature qu'on y observe. L'homme a un tissu intérieur très-fin ; les lames de sa spongiosité sont minces et rapprochées ; les endroits où ce tissu approche da- vantage de l’apparence d’un réseau, présentent des fibres longues et déliées. Les quadrupèdés ont gé- néralement ce tissu plus grossier ; les cétacés l'ont plus lâche : leurs cellules sont plus grandes ; les lames qui les forment , plus larges ; et il est facile — de distinguer les fibres de la partie extérieure, » qui, dans les mâchoires et les côtes des baleines / a10o I° Lecçox. Des organes du mouvement. et des cachalots, deviennent, par la macération ; aussi distinctes que celles d’un bois à demi pourri, quoiqw’elles ne suivent pas à beaucoup près pour la grandeur la proportion des animaux. auxquels elles appartiennent, la fibre osseuse ayant en gé- néral , ainsi que la musculaire , des dimensions qui paroissent dépendre plutôt de son mélange chy- mique que d’autres circonstances. Les os des oiseaux sont d’une substance mince, ferme , élastique , et qui semble formée de lames collées les unes sur les autres. Les reptiles et les poissons montrent en général plus d’homogénéité : la matière calcaire semble plus uniformément ré- pandue dans la gélatineuse ; et cela devient d’au- tant plus marqué, qu’on s'approche davantage des poissons cartilagineux , dans lesquels la gélatine prend le dessus et semble masquer les parcelles de phosphate qui s’y mêlent. Plusieurs animaux n’ont point de grandes ca- vités médullaires, même dans leurs os longs. On n’en trouve aucune dans ceux des cétacés et des phoques. Caldesi avoit remarqué cela, il y a long-temps, à l’égard de la tortue ; et je l’ai ob- servé comme lui: cependant le crocodile en a de très-marquées. . Il se développe encore dans certains os d’autres cavités qui ne contiennent point de moelle, et qui portent le nom de szrzus : elles communiquent plus ou moins immédiatement avec l'extérieur. L'homme en a dans l'os frontal, dans le sphé- ART. TI. De la substance des os. 111 noïde, dans les os maxillaires qui communiquent avec la cavité nasale. Dans plusieurs mammifères , ces sinus s'étendent beaucoup plus loin ; ils pénètrent dans une grande partie de l’épaisseur du crâne; ils vont jusqu’à V’occiput dans le cocon ; et ce sont eux qui gon= flent si singulièrement le crâne de l'éléphant. Ils pénètrent jusque dans l’épaisseur des os des cornes dans les bœufs , les boucs et les moutons. Les gazelles ont seules, parmi les animaux à cornes creuses, le noyau de leur corne solide ou spon- gieux, sans grande cavité. Nous avons d’autres sinus dans l’os temporal, qui communiquent avec la caisse du tympan. C’est sur-tout dans les oiseaux que ceux-ci s'étendent ; ils y occupent autant de place que les sinus du nez dans les quadrupèdes; ils ont même sur le crâne de la chouette le même effet que les autres sur celui de l'éléphant. Les oiseaux ont à cet égard une structure fort particulière : tous leurs os, presque sans exception, sont vuides à l’intérieur ; mais leurs cavités ne con- tiennent que de l’air, et jamais de moelle. Ce sont de véritables sinus dans leur genre, qui, au lieu de se borner à la tête, comme ceux des quadru- pèdes , s'étendent à tout le squelette et qui sont en communication directe avec les poumons; l’air qu’on pousse dans la trachée artère, sortant par un trou fait à un os quelconque, et réciproquement. Ceite or- ganisation réunit dans leurs os la légéreté et la force \ a12 IT Lxçon. Des organes du mouvement. dont ils ayoient besoin pour le genre de mouvement qui leur avoit été assigné ; et elle les éloigne comme tout le reste de leur structure, des animaux à sang froid, dans les os desquels les cavités quelconques sont rares ou peu considérables. Le périoste est une membrane blanche, forte, qui adhère à toute la superficie des os, excepté à leurs facettes articulaires : on lui donne le nom de périchondre, lorsqu'il ne recouvre que des car- tilages. Cette membrane a beaucoup de vaisseaux ; c’est par elle que passent ceux qui portent le sang aux cartilages et aux os. On sait que la gélatine est contenue en nature dans le sang, et qu’elle fait une assez forte partie du sérum, ou de la portion .de ce fluide qui demeure liquide lors de la formation du caillot. On sait également qu’il y a du phosphate de chaux dans le sang , et sur-tout que le lait, nour- riture naturelle de l’homme et de plusieurs ani- maux à l’époque où leur ossification est la plus active, contient beaucoup de cette substance. Ainsi on conçoit aisément d’où les os tirent leur nourri- ture ; maïs on n’est pas d’accord sur la manière dont le phosphate calcaire s’y dépose : les uns pen- sent qu'il transsude des parois des artères; d’autres, qu'iltraverse simplement leursextrémités ouvertes; d’autres enfin , que les artèress’ossifientelles-mêmes. 11 seroit peut-être plus probable qu’il se combine avee la gélatine du cartilage, et que ceite combi- naison a lieu sur-tout à l’époque où l’abondance du phosphate est plus considérable dans le sang par ee Ave: II. De la substance des os. 113 Îe genre, de nourritufe queprend l’animal, ou par la disposition. générale des organes qui agissent dans la foymation de son sang. On ne sait que trop qu'il ya dés maladies dans lesquelles le phasphate -culéaire se trouve enleÿé aux os par des aflinités- -pluspuissantes ; et d’autres où sa:trop grande abon- _ «dance porté la rigidité dans des organes auxquels _elle est nuisible, où produit des excroissances plus Low imoms -monstrueuses. Sa mauvaise proportion dans le corps vivant y cause les maladies les plus douloureuses et les plus. incommodes. -n Parmi les phénomènes les plus singuliers de : Vostéogénie ; ou du développement de a substance osseuse, l'anatomie comparée nous présente sur< stout la formation du'bois du cerf. Ce bois, dans son état parfait, est un véritable os, et par sontissu:, et par ses élémens : sa partie extérieure est dure, compacte, fibreuse ; l’interne est spongieuse, très-solide, sans grands vuides, sans scavitémédullaire , et sans sinus. On sait assez quelles sont ses formes extérieures, soit dans les différentes espèces ; telles que: l'élan, le renne , le daim, le -cerf > le cheyreuil, etc., soit aux différens âges -d’üne même espèce, Ces objets apparliennent à histoire naturelle proprement dite. Sa base adhère et fait corps avec l’os frontal, de manière qu’à cer- “aines époques on ne pourroit point déterminer dans leur tissu intérieur de limite entre l’un et l’autre: mais la peau qui recouvre le front ne va point au- “delà ; un bourrelet osseux et dentelé l’arrête ; et il M H 114 Il° Leçon. Des organes du mouvement. n’y a sur ce bourrelet et sur le reste du bois, ni peau ni périoste. On y voit seulement des sillons plus ou moins profonds, qui sont des vestiges des vaisseaux qui rampoient à sa surface lorsqu'il étoit encore mou. Ce bois, ainsi dur etnu, ne demeure jamais qu’une année sur la tête du cerf : l’époque de sa chüte varie selon les espèces; mais lorsqu'elle est prochaine, on voit, en le sciant longitudinalement, une marque de séparation rougeâtre entre lui et la proéminence de l’os frontal qui le porte. Cette marque devient de plus en plus forte ; et les par- ticules osseuses qui se trouvent en cet endroit fi- nissent par perdre leur adhérence. À cette époque, un choc, souvent léger , fait tomber l’un et l’autre de ces bois, à deux ou trois jours de distance au plus. La proéminence de l’os frontal ressemble alors à un os rompu ou scié en travers, sur lequel on apperçoit à nu le tissu spongieux. La peau du front ne tarde pas à la recouvrir ; et lorsque le bois doit repousser , on voit s’élever un tubercule, qui est et qui demeure couvert par une production de cette peau, jusqu’à ce qu’il ait acquis son par- fait accroissement. Pendant tout ce temps, ce tuber- cule est mou et cartilagineux : sous sa peau est un véritable périoste sur lequel rampent des vaisseaux , souvent gros comme le petit doigt, qui pénètrent dans tous les sens la masse du cartilage. Celle-ci s’ossifie petit à petit comme tout autre os ; elle passe par les mêmes états qu’un os’de fœtus ou Arr. Il! De la substance des os. 115 d’enfant , et elle finit par devenir un os parfait. Pendant ce temps le bourrelet de sa base, entre les dentelures duquel passent les vaisseaux ; se dé- veloppe aussi. Ces dentelures , en grossissant, res- serrent les vaisseaux, et enfin les obstruent : alors la peau et le périoste du bois se dessèchent, meurent et tombent ; et l’os se retrouvant à nu , ne tarde pas à tomber luimême pour renaître de nouveau, et toujours plus considérable. Les bois de cerf sont sujets à des maladies abso- lument semblables 4 celles des os ordinaires. On en voit dans lesquels la matière calcaire s’est extravasée, et a formé différentes exostoses ; et d’autres où elle s’est trouvée trop peu abondante, et qui sont restés poreux , légers et sans consis- tance. Les coquilles sont des enveloppes d’une substance calcaire, d’un tissu tantôt feuilleté , et tantôt aussi dense et aussi dur que le marbre : elles servent d’enveloppe à un grand nombre d’animaux de la classe des mollusques ; et chacun sait que la va- riété de leurs formes , les nuances plus ou moins tranchées de leurs couleurs, et l’éclat de leur nacre, en font un des plus beaux ornemens des cabinets des curieux. L'histoire naturelle fait suffisamment * connoître leurs formes, et les rapports de ces formes avec les. ordres et les genres des animaux qui les habitent : il n’est question ici que de leur texture, de leur accroissement , et de la manière dont elles sont liées au reste du corps. H 2 #16 II° Leçon. Des organes du mouvement. Elles sont composées, comme les os, d’une ma- tiére calcaire , intimement unie à une substance gélatineuse , et qu'on peut également en séparer par le moyen des acides : mais cette matière n’est point disposée par lames ou par fibres ; elle est uniformément répandue dans tout le corps de la coquille ; on distingue seulement dans quelques espèces des couches assez faciles à séparer, et collées les unes sur les autres, comme les feuilles de papier qui forment un carton. L'observation a appris que ces couches n’existent point toutes dans à à eue RE les jeunes animaux ; il n’y a que les plusintérieures, qui sont en même temps les plus petites. À mesure que l'individu avance en àge , il se forme à la face interne de la coquille une couche nouvelle qui dé- borde toutes les couches précédentes ; en sorte que cette coquille prend à chaque fois un accroissement en longueur et en largeur, comme en épaisseur. Voila des faits certains : il suffit, pour s’en assurer, de comparer des coquilles de même espèce qui aient appartenu à des individus de différens âges ; on verra toujours moins de couches à celles qui proviennent d'individus plus jeunes. Les jeunes moules, qu’on peut observer avant même qu’elles aient quitté la matrice de leur mère, n’ont alors qu’une seule couche à leur coquille, et cette co- quille n’est pas pour cela molle ou gélatineuse : elle a la même rigidité que la coquille adulte ; et si elle est beaucoup plus fragile, c’est qu’elle est beaucoup plus mince. Art. IL. De la substance des os. 117 Mais ces couches qui doivent successivement venir en augmenter l'épaisseur , sont-elles produites par développement , ou par simple juxta-position ? Des vaisseaux nourriciers vont-ils déposer le suc cal- caire dans les divers points de leur épaisseur , où transsudent - elles seulement au travers de la peau de l'animal pour se coller aux couches préexis- tantes ? Voilà des questions sur lesquelles les phy- siologistes ne sont point d'accord. Le CORPS des limaçons ne paroïît adhérer à la coquille qu’à l'endroit des muscles seulement ; et Réaumur ayant placé entre ce corps et les en- droits de la coquille qu’il avoit cassés exprés, des pellicules minces , ces cassures ne se sont point ré- parées , tandis que celles où aucun obstacle n’ar- rétoit les sucs qui pouvoient y arriver de la sur- face de la peau, se remplissoient promptement. Ces faits prouveroïient en faveur de la simple juxta-position , d’une matière transsudée ; cepen- dant on voit, d’un autre côté, que l'huître et la moule adhèrent à leur coquille non seulement par les muscles , mais encore par tout le bord de leur manteau. De plus , l’huitre a toujours à sa valve convexe , entre les deux dernières couches calcaires , un vuide considérable , rempli d’une eau fétide et amère , etqui communique avec lPintérieur du corps par une ouverture particuliere. Comment ce vuide se formeroit-il , et sur-tout comment se détruiroit-il à chaque nouvelle formation de couche, si des vaisseaux artériels et des vaisseaux absorbans H 3 118 II° LEcon. Des organes du mouvement. ne pénétroient dans l’intérieur des couches , n’en déterminoient la position, et n’en enlevoient de temps en temps les molécules ? Quelques observations semblent prouver qu'il y a des testacés qui se dépouillent entièrement de leurs coquilles à certaines époques, pour en pro- duire de nouvelles : mais cette reproduction pour- roit bien aussi se faire par développement comme celle des bois de cerf; el si c’est aussi un dévelop- pement qui produit les couches intérieures des co- quilles qui ne tombent point , on pourra le, com- parer à celui qui produit les couches intérieures des cornes creuses des bœuf, des moutons, et de tant d’autres mammifères ruminans , et même à celui qui produit l’épiderme dans tous les animaux ; c’est- _à-dire que ce sera un desséchement , une espèce de mort d’une membrane qui sembloit avoir une sorte d'organisation tant qu’elle étoit restée à l’abri du coniact de l’élément extérieur , ou qu’elle n’avoit pas acquis toute la solidité qui lui convenoit. Il paroït que c’est la la manière dont se déve- loppent toutes les parties dures qui remplacent les os dans les animaux sans vertèbres. Dans les écre- visses , par exemple, la croûte calcaire, qui leur tient lieu en même temps de peau et de squelette, ne croît plus lorsqu’elle a une fois atteint son degré de dureté ; l’animal n’en continue pas moins pour cela à développer toutes ses parties molles. Lors- qu’elles sont trop serrées par l’enveloppe , celle-ci se fend et se détache; mais il s’en trouve à point ‘ Aer. Il. De la substance des os. 119 nommé une autre dessous , qui se formoit pen- dant que l’autre perdoït sa connexion avec le corps, et mouroit, pour ainsi dire. Cette enveloppe nou- velle est d’abord molle, sensible, et même pourvue de vaisseaux ; mais une quañtité de molécules cal- caires , amassées auparavant dans l’estomac , ne tardent pas à y être portées, à la durcir, à en obs- truer les pores et les vaisseaux , à la rendre, enun mot , toute semblable à celle qu’elle a remplacée. Les insectes ne prennent leur dureté complète que lorsqu'ils ont acquis leur dernière forme , et qu'ils ne doivent plus changer de peau ; mais toutes les peaux qu’ils ont rejetées auparavant , quoique plus molles , étoient mortes , et déja remplacées par d’autres qui s’étoient développées dessous lors- qu’elles sont tombées. Ainsi toutes ces parties dures extérieures dans les animaux à sang blanc , quelles que soient d’ail- leurs leur consistance et leur nature chymique , doivent plutôt être comparées à l’épiderme , aux ongles et aux cornes.creuses , qu’à de véritables os, par leur manière de croitre. On doit peut-être en dire autant de certaines parties extérieures des poissons , quoique leur substance soit véritablement osseuse : je veux parler des boucliers de l’estur- geon et du cycloptère, et des tubercules épineux de la raie. Quelques animaux à sang blanc ont aussi des parties dures dans leur intérieur ; mais elles ne sont point articulées de maniére à servir de base à H 4 120: II° Læcon. Des organes du mouvement. des membres mobiles , et leur tissu diffère aussi considérablement des os ordinaires. Les plus re- marquables de ces sortes de parties dures sont les deñts de l'estomac des écrevisses, dont nous ren voyons la description , ainsi que celle des dents or- dinaires , à l’article où nous traiterons de la diges- tion , et les os des sèches et des So or dont nous allons donner une idée. . La sèche ordinaire ( sepia officinalis ) a dans les chairs de son dos un corps ovale, convexe en avant et en arrière , blanc , ferme , friable , de substance calcaire. Ce corps n’a point d’adhérence avec les chairs , dans lesquelles il se trouve, pour . ainsi dire, comme un corps étranger qui s’y seroit introduit : aucun vaisseau, aucun nerf visible, ne le pénètre, et il ne donne attache à aucun tendon. Il est composé de lames minces , parallèles, qui ne se touchent pas immédiatement , maïs dans les in- iervalles desquelles sont une infinité de petites co- lonnes creuses qui vont perpendiculairement d’une lame à l’autre , et qui sont disposées en quinconce très-régulier, Comme les lames sont planes, et que les deux faces de l’os sont convexes, elles les cou- pent nécessairement. Les endroits de ces intersec- tions sont marqués sur les faces par des stries cur- vilignes trés-régulières. Cet os a des espèces d’ailes qui sont d’une nature moins opaque , moins cas- sante , et plus ressemblante à une corne mince et élastique. C'est aussi à cette dernière substance que res- Aer. IT. De La substance des os. 121 semblent les parties qu’on a appelées os dans les calmars ( sepia loligo:): elles sont transparentes , élastiques , assez cassantes ; leur forme est tantôt celle d’une feuille, tantôt celle d’une lame d’épée. Leur connexion avec les parties molles est la mème que celle de l’os du calmar. On trouve aussi une petite plaque , demi-cornée, denu-friable, dans l’épaisseur du lobe charnu qui recouvre les branchies de l’aplysie, et même üil y en a une encore plus petite dans le manteau de la limace. Tout fait croire que ces diverses parties dures de l’intérieur des mollusques se développent par couche , comme leurs coquilles, et que ce sent des espèces de coquilles internes. Deux genres que nous plaçons parmi les z00- phytes , mais qui devront peut-être être rangés plus haut lorsque leur organisation sera plus compléte- ment connue , les étoiles de mer ( asterias } et les oursins ( echinus ), ont une espèce de squelette, dont la nature paroît se rapprocher aussi de celle des coquilles des mollusques. … Dans les oursins, c’est une enveloppe calcaire solide , souvent très-dure , percée d’une foule de petits trous qui laissent passer des pieds, membra= neux , et garnis de tubercules, sur lesquels jouent librement des pointes d’une substance analogue à celle de la coquille. Dans les étoiles de mer, la partie calcaire forme une tige composée de beaucoup de petites ver- :22 II° Leçon. Des organes du mouvement. tèbres artieulées, qui règne sous le milieu de cha- cune des branches du corps , et à laquelle tient une sorte de grillage osseux qui soutient tout le reste de l'enveloppe de cette branche , et qui se fait remar- quer même à l’extérieur par sa saillie et par les tubercules de différentes figures qui hérissent toute la surface. | Cette tige osseuse ne peut pas être regardée comme absolument extérieure , parce qu’elle est recou- verte en dehors par un épiderme et par d’autres parties molles. C’est peut-être la plus forte excep- tion à la règle que les animaux à sang blanc nent jamais de squelette intérieur articulé. On n’a point suffisamment examiné comment se {ait l’accroissement de ce squelette de l’étoile de mer. Ceux de quelques 2o/othuries sont absolument de la même nature. Enfin les coraux et les autres zoophytes et litho- phytes ont des parties dures, tantôt cornées , tan- tôt calcaires , tantôt spongieuses , mais qui croissent par simple juxta-position., ou tout au plus par dé- veloppement successif de plusieurs couches, comme les coquilles. Il en est dans lesquels ce développe- ment se fait à l’extérieur , et où la substance sen- sible enveloppe les couches anciennes par des couches nouvelles qu’elle recouvre elle-même. Tels sont tous les Z#hophytes etles cératophytes. Dans d’autres, les parties qui ont une fois atteint leur dureté n’augmentent plus en grosseur ; mais il se forme seulement de nouvelles pousses , où ART. IL Des jonctions des os. 123 mème de nouvelles branches, à leursextrémités.T'els sont tous les zoophytes articulés. Toutes ces pro- ductions contiennent un mélange de matière ter- reuse et de gélatine animale, comme les os et les coquilles. : ARTICLE IIL Des jonctions des os , et de leurs mouvements. ON sait que les os se divisent , d’après leurs formes, en os longs, en us plats, et en os dont toutes les dimensions sont à peu près égales. On connoît les noms imposés à leurs éminences , à leurs creux , à leurs échancrures , et ceux qui désignent l’état de leurs surfaces ; toutes ces choses sont de simple description , et auroient pu s’expri- mer sans un si grand appareil de termes techniques. Nous ne nous arrêterons qu’à ce qui concerne leurs articulations , parce que ce sont elles qui dé- terminent les mouvemens dont les os sont suscep- tibles | et qu’elles ont une trés-grande influence dans l’économie des divers animaux. Il y a de ces articulations qui ne permettent aucun mouvement ; d’autres laissent exécuter un mouvement obscur et très-borné ; d’autres enfin sont disposées de manière que les os qui les com- posent se meuvent l’un sur l’autre librement , soit dans un seul , soit dans plusieurs sens. Non seulement les os correspondans ne sont pas 124 II° Leçon. Des organes du mouvement. toujours articulés de la même manière dans tous les animaux , mais encore il y en a qui , ne se tou- chant même pas dans la plupart , s’articulent ou s’engrènent les uns avec les autres dans quelques espèces : il y a même des animaux dans lesquels on observe des espèces d’articulations particulières qui n'existent point dans les autres. On nomme suture une sorte d’articulation sans mouvement ; ou de syrarthrose , qui a lieu lorsque deux os plats se touchent par leurs bords sans intermédiaire : elle est dentée , lorsque ces bords ont des dents qui engrènent les unes dans les autres; harmonique ; lorsqu'ils se touchent simplement ; et écailleuse , lorsque le bord aminci de l’un re- couvre celui de l’autre. Les os du crâne et de la face de l’homme présentent des exemples de ces diverses sortes de sutures : ce sont même les seuls qui soient unis de cette façon dans le corps humain; mais on en trouve d’autres exemples dans les ani- maux. Les côtes de la tortue sont extrêmement élargies, et s’engrènent entre elles et ayec les ver- tébres du dos pour former le test. Ces sutures en ont même imposé à plusieurs naturalistes , qui ont pris des fossiles de tortue pour des fragmens de cränes humains. Les pièces du sternum de la tortue, ou plutôt de son plastron , sont aussi unies entre elles par des sutures dentées. Il en est de même de plusieurs des os qui forment la ceinture osseuse à laquelle sont attachées les nageoires pectorales des poissons. L'union inférieure et mitoyenne est une Arr. IL Des jonctions des os. 125 suture dentée très-parfaite dans les si/ures , et dans quelques autres genres applatis horizontalement par-devant. Les unions des os de la tête des mammifères sont à peu près semblables à ce qu’on observe dans celle de l’homme , et les unes et les autres dis- paroissent avec l’âge par les progrès de l’ossifica- tion. Les os de la tête des oiseaux et dés poissons s'unissent presque tous par es sutures harmo- niques et écailleuses , et ils paroïssent se souder ensemble avec plus de promptitude que ceux des quadrupèdes. On remarque dans les parties latérales de la tête des poissons , et dans les couvercles de leurs branchies , une espèce particulière d’articulalion , qui ressemble à la suture écailleuse , en ce qu’elle consiste dans le recouvrement des bords amincis de deux os plats , mais qui en diffère , parce qu’elle permet un mouvement plus ou moins étendu , par lequel ces os peuvent se ployer ou glisser l’un sur l’autre. La gomphose est une seconde espèce d’articu- lation sans mouvement , dans laquelle un os entre comme un pivot dans une fosse d’un autre os , où il est contenu comme un arbre l’est dans la terre par sa racine. Les dents en sont le seul exemple dans l’homme et dans les quadrupèdes. Le poisson scie en offre un second dans les crochets -qui sont en- foncés aux deux côtés de son long museau , et qui lui ont donné le nom qu’il porte. ’ 126 II° Lecox. Des organes du mouvement. En revanche , ses véritables dents , non plus que celles des raies et des squales , ne sont point atta- chées ainsi, mais tiennent seulement à la peau; tandis que dans d’autres poissons elles sont entière- ment soudées aux os des mâchoires , ou même que ces os tiennent seuls lieu de dents. Nous devons rapporter ici une troisième espèce d’articulation immobile , dont l'homme n’offre point d'exemple. C’est celle où un os , ou autre partie dure recue dans une cavité , reçoit lui-même dans une cavité de sa base une éminence du fond de celle dans laquelle ïl est recu. Les ongles des chats ‘et de plusieurs autres quadrupèdes à fortes grifles s’unissent ainsi avec les dernières phalanges des doigts. Les défenses du r10rse sont de même en- filées par un pivot qui tient à la base de leur alvéole. Les articulations qui ne permeltent qu’un demi- mouvement, ou les anphiarthroses, sont telles, non par la figure des parties osseuses qui les consti- tuent , mais par des substances cartilagineuses ou ligamenteuses , placées entre les os qui forment les articulations, et qui s’y unissent étroitement. Les os du bassin sont tellement liés par ces sortes de cartilages intermédiaires , que leur mouve-. ment est presque nul, à moins d'efforts très-con- sidérables. Les corps des vertèbres ont beaucoup plus de jeu les uns sur les autres, parce que la substance qui les unit est plus épaisse et plus flexible, Leur union DIN DU TC LL, vs. CR is Ed ES Arr. IT, Des jonctions des os. 127 se fait dans les quadrupèdes et les poissons de la même manière que dans l’homme : mais, dans le cou des oiseaux et dans toute l'étendue de l’épine des serpens , leur articulation est entièrement mo- bile ; elle se fait par des facettes que rien ne joint ensemble , et qui ne sont retenues que par une capsule ligamenteuse , comme celles de nos os du bras ou du pied : de là vient en partie leur grande mobilité. On pourroit encore rapporter aux articulations demi-mobiles celles des os du carpe et du tarse, qui , quoique pourvus de facettes articulaires, Die et lisses, sonttellement serrés dans les ligamens en- vironnans, qu’ils ne se meuvent les uns sur les autres qu’ayec beaucoup de peine , et dans un espace très- petit. Mais la disposition de leurs facettes donne un caractère plus important , qui doit faire ranger les articulations dans la troisième classe ; celle des ar- ticulations libres, , ou diarthroses. En effet, dans les jonctions des deux classes pré- cédentes, és bords ‘ou les faces des os qui forment Vunion , ou se touchent immédiatement , ou sont collées Votes l’autre par une NS qui s’at- tache elle-même à toute l'étendue de ces faces ou - de ces bords; le périoste se continue d’un os à l’autre, et s’attache plus intimement encore à l’endroit de Punion qu’à tout le reste de leur superficie. Au contraire , dans les articulations mobiles dont nous allons parler , les faces des os qui se regar- dent sont libres et distinctes ; elles sont enduites 128 IT° Lrçow. Des organes du mouvement. chacune d’uñ cartilage lisse et poli, et leur inter- valle est rempli par une liqueur, et quelquefois par des corps solides , comme des glandes ou un disque cartilagineux. Les deux os sont attachés par une continuation du périosté , qui ne revêt point les cartilages arti- culaires, mais qui passe d’un os à l’autre , et forme aïnsi une espèce de capsule däns laquelle les faces articulaires sont renfermées, de manière que rien me peut sortir de leur intervalle ni y entrer. Al y a souvent encore d’autres igamens , soit en dedans, soit en dehors de la capsule, qui la fortifient , où qui bornent le mouvement des os plus que la cap- sule seule ne lauroit pu faire. C’est du nombre et de la roideur de ces liga- mens, et encore plus de la forme des creux et des éminences des faces articulaires dés os , que dépen- dent l'étendue et la direction des mouvemens: ‘Un os qui s'articule avec ‘un autre par une de ses extrémités ; ne peut se mouvoir sur lui que de deux manières : par flexion, où par torsion. La flexion a lieu lorsque los mu rapproche de lossur lequel il se meut celle de ses extrémités qui est 6pposée à l’articületion ; car c’est lorsque les deux os sont en ligne droite} que cette extrémité ‘estle plus éloignée. : La torsion ‘a lieu lorsque los mu tourne autour de son propre axe , ou autour d’un ‘axe imaginaire pris dans l’espace , et passant par + Varticulation.” * On sent aisément que la torsion ne peut avoir ART. II. Des jonctions des os. 199 lieu qu'antant que les faces articulaires sont planes ou sphériques , et qu'il n’y a que ces dernières seu- lement qui puissent permettre les flexions dans tous les sens. Mais pour peu que ces faces soient en portion de cylindre , ou qu’elles soient chacune en partie convexe ct en partie concave , le mou- vement de flexion sera borné en un seul sens ; l’os demeurera toujours dans le même plan, tant que celui auquel il tient ne sera pas déplacé , et il dé- crira un secteur de cercle , dont le centre sera dans Farüculation. L’articulation qui né permet de flexion que dans un seul sens, se nomme ginglyme ; celle qui la permet dans tous les sens, ézarthrose , ou ar- throdie , selon que les faces sont plus où moins convexes , et qu’elles permettent des flexions plus. ou moins complètes. Lorsqu'un os tient à un autre par deux extré- mités , il est réduit à tourner autour ; c’est une espèce particulière de ginglyme, à late on à donné le nom de rotation. La têle est attachée an tronc , la mâchoire l’est à latête, et toutes les parties des extrémités le sont . entre elles par ces différentes espèces d’articula- _ “ions mobiles ; mais elles ne le sont pas toujours de la inême manière : ainsi la tête des mammifères s'articule par ginglyme ; célle des oiseaux par arthrodie ; le radius de l’homme s'articule par -arthrodie avec l’humérus, et par rotation avec le gubitus ; dans les rongeurs, les cochons , etc., il : A5 130 11° Leçon. Des organes du mouvement. tient à l’'humérus par ginglyme, et il est immo- bile sur le, cubitus ; il s’y soude même entièrement dans certaines espèces. Quelques poissons présentent des modes parti- culiers d’articulations mobiles , dont le squelette de l’homme et des mammifères n’offre point d’exemple. Le premier, qui pourroit aussi se rapporter au ginglyme, est l’articulation en anneau , dans lequel un os est comme enfilé par une branche, ou du moins par une proéminence cylindrique et presque détachée d’un autre os. Les premières épines des nageoires anales de quelques chétodons sont atta- chées ainsi. Le second est une articulation qui peut devenir immobile au gré de l’animal. L’os mobile a un petit crochet, et l’animal peut, en tordant cet os, faire entrer ce petit crochet dans une fosselte, de l'os immobile ; et en lui faisant faire une légère flexion - il V’y accroche, de manière que l’os ne peut plus étre dérangé qu’en reprenant une marche préci- sément contraire à celle qui l’a mis dans cet état, et que tout effort dans un autre sens est inutile. C’est ainsi que les silures et les épinoches fixent les pre- mières épines. de leurs nageoires pectorales , lors- qu’ils veulent s’en servir pour le combat. Nous ayons déja. parlé plus haut de lespèce d’articulation mobile qui a lieu entre les bords amincis de deux os plats, et qui leur permet de glisser l’un sur l’autre. On trouve dans les oiseaux une autre espèce d’articulation qui permet aussi Anr. HI. Des jonctions des os. 13t ce glissement, mais qui a lieu entre des facettes planes. Les arcades palatines du bec supérieur des canards en ont de telles , qui correspondent à d’au- tres situées à la base du crâne. Les mollusques n’ont d’articulations qu’à leurs coquilles : celles des coquilles bivalves se réduisent en général à des ginglymes plus où moins com- posés , selon le nombre plus ou moïns grand des dents et des fossettes qui entrent les unes dans les autres. Il n’y a ni capsule ni cartilages articulaires: en dehors est un ligament élastique qui force les valves à s’ouvrir lorsque les muscles qui les tiennent ordinairement fermées se relachent. Les coquilles multivalves ont leurs pièces attachées ensemble par une membrane cartilagineuse commune, ou bien ces pièces sont toutes attachées immédiatement au corps de l'animal. Dans les chitons, elles se meuvent les unes sur les autres en faisant glisser leur bord en recouvrement. Dans les anatifes, il n’y a qu’un mouvement commun d'ouverture et de fermeture, qui à lieu par ginglyme comme celui des bivalves. Les opercules de quelques univalves , notamment des mérites, sont aussi articulés par ginglyme à la coquille principale. Les crustacés et les insectes ont un systême com- mun d’articulations, qui tient à la position de leurs parties dures en dehors des muscles. Ces parties dures étant faites en étui, et les muscles remplis- sant leur milieu, elles ne peuvent pas s’articuler par des surfaces simples et pleines ; il ne peut donc 1 2 352 IF Leçox. Des organes du mouvement. point y avoir chez eux d’arthrodies ni d’énarthrose, Toutesleurs articulations mobiles se réduisent à trois. Le ginglyme est la seule dans les parties qui ont besoin d’un point d'appui solide, parce que les enveloppes écailleuses des membres , étant tubu- leuses, doivent s’appuyer au moins par deux points: de leur contour ; ce qui détermine nécessairement le ginglyme. Quant aux parties qui n’ont pas be- soin d’un appui solide, elles sont simplement sus- pendues par des ligamens , ou bien elles s’articulent par emboîlement. ‘L/emboîtement se fait lorsqu'une partie entre et- est emboîtée dans une autre. C’est ainsi que les hanches des insectes sont emboîtées dans le thorax, et que les anneaux de leur abdomen le sont les uns dans les autres. Comme la partie qui reçoit etscelle qui est reçue sont l’une et l’autre des segmens de sphéroïde , celle-ci peut exécuter le mouvement de torsion : elle peut s’enfoncer plus ou moins, soit également dans tout son contour, soit plus d’un: côté que de l’autre ; mais elle ne peut point avoir de flexion proprement dite. Les parties des insectes qui sont articulées en ginglyme, et qui sont principalement les différentes portions de leurs jambes, sont fortement échancrées du côté où la flexion doit être plus complète ; Pin- tervalle est garni d’une membrane souple , et il n’y a point d’autre ligament. Les tubercules et les Lossettes articulaires sont tellement arrangts, qu’on ne peut les luxer sans les rompre ; des courbures Arr. IV. Des tendons ei des muscles. 133 très légères, qui en font des espèces de crochets, produisent cet effet avantageux. LA AëR TICLE IV. Des tendons, de la composition des muscles, et de leur action. LA forme de l'articulation détermine le nombre, l’espèce et la direction des mouvemens que les os qui la composent peuvent exécuter. Le nombre et la direction des muscles qui s’y attachent déterminent ceux de ces mouvemens qui s’exécutent en effet. Le muscle s’aitache à l’os par le moyen du tendon. Le tendon est d’une texture fibreuse comme le muscle : mais ses fibres sont plus serrées, plus fermes, d'un blanc argenté ; il s’y rend moins de vaisseaux, et point de nerfs : sa substance est esque entièrement gélatineuse , et il ne possède A sensibilité, ni irritabilité ; ce n’est qu'un lieu passif par lequel le muscle agit sur l'os. Il y a cependant des plans ou des intervalles ten- dineux , soit dans l’intérieur , soit à la surface de plusieurs muscles : ceux même qui servent à leur insertion pénètrent plus ou moins dans la substance charnue , et s’y mêlent ou s’y entrelacent de diffé- rentes manières. La forme des tendons varie autant que celle des muscles : ceux qui sont larges et minces portent le nom d’ aponéyroses. | 154 IT° LEçox. Des organes du mouvement. En qualité de gélatineux, le tendon a une grande affinité pour la substance osseuse ou le phosphate calcaire ; il la reçoit facilement, sur-tout lorsque son action est très-souvent répétée, et qu'il est employé à des mouvemens violens, Les oiseaux pesans , et qui marchent beaucoup, ont les tendons de leurs jambes ossifiés de très-bonne heure. Il en est de même des gerboises et des autres quadrupèdes qui sautent toujours sur les jambes de derrière. Les tendons des crustacés et des insectes, dans les muscles des cuisses et des jambes, sont d’une nature différente de celle des tendons des animaux à sang rougé ; ils sont durs, élastiques , et sans fibres apparentes : les fibres charnues les enve- loppent et s’insèrent à leur surface. Souvent le tendon s'articule lui-même avec l’étui écailleux qu’il doit mouvoir , comme un os pourroit s’arti- culer avec un autre : il est joint à cet étui par un ligament membraneux. C’est ce qu’on peut voir sur-tout dans les grandes pattes des écrevisses. Les mollusques n’ont point de tendons ie à leurs museles, ce qui provient sans doute de ce que la couleur est la même dans la partie ten- dineuse et dans la partie charnue ; car, quant à la nature chymique , il est certain que la macération et la coction détachent nettement les muscles des parties dures, ce qui ne peut avoir lieu que par la dissolution de leur moyen d’union. Ce moyen n'est donc pas de la fibrine comme le reste du muscle, puisqu'il seroit alors indissoluble. Arr. IV. Des tendons et des muscles. 155 Il est probable que les fibres musculaires élémen- taires exercent toutes une force égale au moment où elles se contractent : mais la manière dont elles sont disposées dans chaque muscle , et celle dont le muscle lui-même l’est par rapport à l’os où à la partie quelconque qu’il doit mouvoir, donnent à cette force un emploi plus ou moins avantageux. On ne peut donc pas estimer l’action d’un muscle par sa masse seule , ou par la quantité des fibres qui le composent ; il faut encore considérer tes deux autres circonstances : la composition du muscle, et son insertion. Les muscles se divisent en simples et en com- posés. Les simples sont ceux dont toutes les fibres ont une disposition semblable : les plus ordinaires “sont les muscles ventrus ; leurs fibres sont presque parallèles, et forment un faisceau alongé, dont le contour est arrondi; leur partie charnue est plus où moins renflée dans le milieu, qui se nomme le ventre , et elle s’amincit vers les deux extrémités , où eile se termine dans les tendons. Une autre espèce est celle des muscles plats, à fibres paral- lèles : ils forment des espèces de membranes char- nues, qui, au lieu de se terminer dans des tendons amincis , finissent par des aponévroses ou des mem- branes tendineuses. Ces deux espèces peuvent avoir et ont quelquefois des tendons ou des aponévroses dans leur milieu ou dans d’autres points de leur étendue. On voit que dans l’une et dans l’autre l'action totale est égale à la somme de toutes les I 4 156 IT° Lecow. Des organes du mouvement. aclions particulières des fibres ; et que s’il y a du désavantage, il vient de l'insertion générale ; non de la HRONHERS Il n’en est pas de même dans deux autres espèces de museles simples, les rayonnésetles penniformes. Les muscles rayonnés sont ceux dont les fibres sont disposées comme les rayons d’un cercle, et. viennent d’une base plus où moins étendue se - réunir à un tendon mince, en s’inclinant plus ou moins les unes vers les autres. Les penniformes sont ceux dont les fibres sont disposées en deux rangées , qui s’unissent dans une digne moyenne en faisant deux à deux des angles plus où moins ouverts, à peu près comme les barbes d’une plume. Le tendon est la continuation de cette ligne moyenne. | Il est facile de voir que, dans ces deux sortes de muscles, la force totale, ou la résultante , est moindre que la somme totale des forces compo- santes , et qu'elle égale seulement la somme des diagonales des parallélogrammes , que l’on forme- roit en prenant deux à deux les fibres qui font angle ensemble. Le muscle composé est celui qui consiste dans T'assemblage de plusieurs muscles qui s'unissent en un tendon commun. Ces muscles composans peuvent être semblables ; mais on en voit quelquefois de irès-différens, des rayonnés , des ventrus, etc., se réunir pour former un musc'e composé. L'action particulière de chacun d’eux peut s’estimer d’après Arr. IV. Des tendons et des muscles. 147 les ebservationis précédentes : on calenie ensuite leur action totale selon leur plns ou moins d’inclinaison. + Ily a enfin des muscles qui n'ont qu'un seul ventre et des tendons divisés ; et d’autres qui ont plusieurs parties charnues , et plusieurs tendons en- trelacés ensemble de diverses manières. Cette der- nière espèce peut se nommer zzuscles compliqués. De ces diverses dispositions résultent les forces absolues des muscles ; leur insertion détermine leur effet réel. On peut rapporter à huit les rc espèces d’insertions musculaires. Les muscles peuvent être destinés à comprimer les parties molles contenues dans une cavité quel- conque ; alors ils enveloppent cettecavité dans divers sens , comme des membranes ou des rubans. Telle est la disposition des muscles de notre abdomen et de notre diaphragme ; telle est celle des muscles _des limaces, et des autres mollusques" et vers nus, qui peuvent se contracter en tous sens. Lorsque ces sortes de muscles agissent simultanément , c’est pour faire sortir quelque matière du corps ; comme des œufs, des excrémens, ete, mais d'ordinaire ils agissent alternativement , et alors leur effet est d'augmenter un des diamètres de la cavité qu’ils en- tourent en diminuant l’autre. C’est ainsi qu’à chaque inspiration l’abdomen grossit en se raccourcissant, et que le contraire arrive à chaque expiration. C'est ainsi que lès Zimaces , les sangsues , etc. s'alongent et se raccourcissent en faisant agir, dans le premier cas, leurs muscles transverses ou 158 II° Lxçox. Des organes du mouvement. annulaires, et dans le second , leurs muscles Fe tudinaux. C’est ausside cette manière qu’agissent les muscles qui doivent alonger ou raccourcir , relâcher ou roidir quelque partie molle du corps , comme la langue de l’homme et des quadrupèdes , les cornes du limaçon. Le cœur, les intestins , les artères , ont aussi des muscles de cette espèce. D'autres muscles sont destinés a ouvrir ou à fermer quelque ouverture molle : alors les uns l’entourent comme des anneaux ; on les nomme sphincters : les autres s’insérent done manière plus ou moins directe aux bords de l’ouverture. Lorsqu'ils sont étendus uniformément autour , elle conserve sa _ figure, et se dilate ou se resserre uniformément. La paupière du poisson lune, l'anus du limaçon, en sont des exemples. Lorsque ces muscles ont des di- rectiomfs différentes , et forment divers angles avec les bords qu'ils doivent écarter , la forme de Pou- verture est fort variable ; telles sont les lèvres de l'homme, : aucun animal n’approche de lui pour ‘la mobilité de cette partie; aussi aucun d’eux-n’at-il "une physionomie aussi expressive. Un troisième emploi des muscles est d'étendre ou de replier comme un rideau une membrane qui doit couvrir quelque partie , telle que les paupières de l’homme , des quadrupèdes et des oiseaux. Lorsque ces muscles sont dans l'épaisseur même de la membrane , leur disposition est pareille à Arr. IV. Des tendons et des muscles. 159 celle dont nous avons parlé tout à l’heure ; mais lorsqu'ils sont placés en dehors , il y a des dispo- sitions de poulies assez compliquées. Nous les ex- poserons en parlant de l’œil des oiseaux. Un quatrième emploi des muscles peut être de faire tourner ou rouler une masse globuleuse, libre et appuyée de toutes parts , comme l’œil dans l'or- bite, ou la bouche du limaçon dans sa tête. Ils en- tourent alors cette partie comme des portions de cerceau , et elle se tourne du côté du muscle qui se coutracte le plus. , Ces quatre modes d’action reviennent , au fond , tous , à celui des sphincters , ou des muscles circni- laires : ce sont toujours des portions de ceinture ou des ceintures entières, qui se rétrécissent ou se serrent sur les parties qu’elles ceignent. . Les suivans, dans lesquels les muscles agissent sur des os ou d’autres parties dures, peuvent être comparés à l’action des cordes au moyen desquelles on tire quelque objet résistant. La partie tirée peut Vêtre également dans toutes ses parties, de manière qu’elle demeure toujours parallèle à elle-même. Tel est le mouvement par lequel nôus élevons ou nous abaissons notre os hyoïde et notre larynx. Les fibres musculaires peuvent y être considérées comme des cordes qui tirent dans le sens même dans lequel le mouvement doit se faire ; ce qui est leur emploi le plus avantageux : c’est ce que nous voyons dans les muscles sterno-hyoïdien, et gémio-hy oidien : ou si elles divergent , elles sont en | 10 Il° Leçon. Des organes du mouvemént. égale quantité des deux cotés , et la résultante du muscle est employée de la manière la plus avan- tageuse ; c’est ce que nous voyons dans le r7ylLo- lyoïdien , le scapulo-hyoïdien. Mais lorsque l'os tiré est articulé en un point quelconque , il ne peut plus être tiré en masse, et il doit être considéré comme un levier , dent le point d’appui est dans l’articulation. * Lorsque l’articulation est entre les deux extré- mités , et que les muscles sont placés à l’une d'elles, - l'os forme.un levier du premier genre. Nous en avons un exemple dans la mandibule des écre- visses. Les muscles qui s’attachent à l’olécrâne et au talon, nous en fournissent aussi. Le plus remarquable est le tibia des oiseaux nommés grèbes et castagneux, qui porte une longne apo- physe , élevée RE du genou, et qui luitient lieu de rotüle. : Mais le cas le plus ordinaire est celui où l’articu- lation est à une des extrémités de l'os ; alors la position la plus favorable pour le muscle, c’est de venir d’un autre os parallèle à celui qu’il doit mou- voir , ou ne faisant ayec lui qu’un angle fort petit : tel 2 le cas des muscles intercostaux , des 1nter- épineux et intertransversaires » Cf dé ceux qui rapprochent certains os disposés en éventail , comme ‘ ceux des membranes qui couvrent les branchies des poissons, ou ceux des ailes du dragon volant ; encore ces muscles ont-ils presque toujours une obliquité qui n’étoit point nécessitée par la posi- VER Arr. IV. Des tendons et des muscles. 2141 tion de leurs attaches , et qui en diminue considé- räblement la puissance. Les muscles qui ferment la bouche de l’homme et le bec des oiseaux , peuvent aussi être comparés aux précédens par leur position avantageuse, rela- tivéement à leur peu d’obliquité ; mais ils s’insèrent beaucoup plus près qu'eux du point d'appui, ce qui leur Ôte beaucoup de force. Le dernier mode d'insertion des muscles, et celui qui est le plus ordinaire de tous , est lors- qu'un muscle attaché à un os s’insère à un autre qui, s’articulant médiatement ou immédiatement avéc le premier, peut être étendu de manière à former avec lui une ligne droite , et peut se fléchir sur lui jusqu’à former un angle souvent très-petit. Cë mode est le plus désavantageux de tons, à cause de Pobliquité extrême de l'insertion , lorsque l’os mobile est dans l’état d'extension, et à cause de Sa proximité du point d'appui. Le premier de ces désavantages est en partie corrigé par ce qu’on ap- . pelle les têtes des os. Leurs extrémités articulaires sontordinairement renflées , en sorte que les ten- dons des muscles, se courbant autour de cette con- vexilé pour s’insérer au-dessous , font avec le corps de l’os ou le levier un angle plus ouvert que si ces têtes n’existoient pas ; ce qui rend V’obliquité ce Pinsertion moindre et moins variable. Quant à la proximité du point d'appui, elle étoitnécessaire pour ne point rendre les membres monsirueusement gros dans l’état de flexion, mais # a42 T° Leçon. Dés organes dumouvement. sur-tout pour pouvoir produire une flexion prompte et complète : car, la fibre musculaire ne pouvant perdre qu’une fraction déterminée de sa longueur dans la contraction , si le muscle s’étoit inséré loin de Particulation, l'os mobile ne se seroit rapproché de l’autre que d’une petite quantité angulaire ; au lieu qu’en s’insérant très-près du sommet de Pangle, un pelit raccourcissement produit un rapproche ment considérable. C’est aux dépens de la force musculaire que cet effet a lieu : aussi ces sortes de muscles exercent-ils un pouvoir qui surpasse l’ima- gination. Noustrouvons cependant, en anatomie comparée, des exemples de muscles qui s’insèrent très-loin du point d'appui. Les oiseaux en ont un qui s’étend du haut de l'épaule à l'extrémité de l’avant-bras la plus voisine du poignet ; mais c’est que tout l’angle formé par le bras et l’avant-bras est rempli chez eux par une membrane destinée à augmenter la surface de l’aile. | | j C’est aussi le peu de raccourcissement de la fibre musculaire qui fait que les os courts , qui doivent être entièrement fléchis , le sont par des muscles at- tachés à des os éloignés. Les vertèbres et les pha- langes des doigts sont dans ce cas. Des muscles qui se seroient étendus de l’un à l’autre de ces os seu- lement , n’auroient pu leur imprimer des inflexions suiEsantes : ceux des phalanges auroient de plus beaucoup trop. grossi les doigts. Ces sortes de muscles ayoient besoin que leurs tendons fussent Art. IV. Des tendons et des muscles. 14% fixés sur tous les os sur lesquels ils passent : sans quoi, lorsque ces os se fléchissent de manière à former un arc, les muscles et leurs tendons restés en ligne droite en auroient formé comme la corde a £ de là les ligamens annulaires , les gaînes, et les per- forations. Ce dernier moyen , qui n’a lieu que pour les fléchisseurs des doigts des mains et des pieds de l’homme, des quadrupèdes et des reptiles, et pour ceux des pieds seulement des oiseaux , consiste en ce que les muscles qui doivent aller plus loin sont placés plus près des os, et que leurs tendons per- forent ceux des muscles qui s’insèrent plus près , et qui sont placés sur les premiers. Il n’y a qu’une seule perforation lorsqu'il n’y a que trois phalanges ; les oiseaux qui ont un doigt à quatre , et un à cinq phalanges, y ont deux perforations , et par:consé- quent trois muscles, un perforé , un perforant et perforé , et un perforant. Les vertèbres qui doivent exercer de grands mou- vemens, comme celles du cou des oiseaux et celles de la queue des quadrupèdes , ont aussi des muscles trés-éloignés ; mais leurs longs et minces tendons sont renfermés dans des gaïînes , dont ils ne sortent que vis-à-vis du point où chacun d’eux doit s’insérer. xä& II° Leçon. Des organes du mouvement. ARTICLE VV. Remarques générales sur le 6quelette. : Nous avons déja vu que le squelette est l’as- semblage des parties dures qui soutiennent le corps, et qu’il en fait comme la charpente. Dans les ani- maux sans vertèbres eu à sang blanc , il est exté- rieur ; et sa forme est la même que celle de l'animal, puisqu'il en renferme toutes les parties. Dans les anunaux vertébrés , il ne détermine que les pro- portions et les formes les plus importantes : aussi leur squelette ne diflère-t-il Fe autant que leur. figure extérieure , et il y a même éntre toutes ces! charpentes osseuses des rapports dont on né se dou-: teroit point, à l’aspect des parties qu'ils soutiennent. En général , les os qui composent les squeleltes sont tous articulés de manière à former un en- semble dont toutes les parties sont liées ; cepen- - dant il y a des exceptions à ceite règle. L’os qui sou- &ent la langue n’est attaché aux autres que par des parties molles dans les quadrupèdes et les oiseaux , quoiqu'il soit vraiment articulé au reste du sque- lette dans les poissons. L’extrémité antérieure toute entière n’est attachée que par des muscles dans les quadrupèdes sans clavicules ; mais elle tient au sternum par une clavicule , simple dans les quadru- pèdes qui en ont, et double dans les oiseaux. Les poissons l'ont Gare liée à l'épine par une cein- ture osseuse. Arr. V. Remarques sur le squelette, 145 En revanche , leur extrémité postérieure est gé- néralement libre , et située simplement dans les chairs, tandis que les autres animaux l'ont forte- ment aitachée au reste du squelette par le moyen du bassin. s Les os qui composent le squelette se rapportent à trois divisions principales ; le tronc, le tête, et les extrémités. La tête ne manque jamais : les deux extrémités ‘ manquent aux, serpens et à quelques poissons ; l'extrémité postérieuremanque aux poissons apodes, c’est-à-dire saus nagtoires ventrales , et aux mam- mifères cétacés. L’extrémité aniérieure ne manque seule qu’à une espèce de lézard. Aucun animal ver- iébré n’en a plus de quatre , à moins qu’on ne veuille mettre dans ce nombre l'espèce d’aile du dragon-volant, petit animal voisin de nos lézards. Le tronc est formé par les vertèbres , dont l’en- semble se nomme l’épine du dos , par les côtes et par le sternum. Les vertèbres ne manquent jamais , quoique leur nombre soit extrêmement variable. Le sternum manque aux serpens et aux poissons, à moins qu’on ne veuille donner le nom de sternum à la partie antérieure de la ceinture osseuse qui sup- porte les nageoires pectorales , ou les extrémités antérieures des poissons. Les côtes manquent aux grenouilles, aux raies, aux squales, et à un grand nombre des poissons cartilagineux. Les vertèbres qui portent des côtes , se nomment vertèbres dorsales ; celles qui sont entre les dor- À K. 146 II° Leçon. Des organes du rnouvement. sales et la tête , se nomment cervicales ; celles qu# sont derrière les dorsales, lombaires ; celles qui tiennent au bassin ou à l’extrémité postérieure , sacrées ou pelviennes ; et celles qui forment la queue , coccygiennes où caudales. Il wy a que quelques mammifères en très-petit nombre (les rous- settes) et le genre des grenouilles , qui n’aïent point de coccyx. Plusieurs poissons n’ont pas de cou. On sent que , dans les animaux qui n’ont pas de côtes, la distinction entre les trois premières espèces de vertèbres n’a plus lieu , ét que celle entre les trois dernières disparoit dans ceux qui n’ont point d’ex- trémité postérieure , ou chez qui elle n’est’ me attachée à V épine. | Les côtes qui vont des vertèbres au stérnum, s se nomment vraies côtes : celles qui n’atteignent pas jusque-là, se nomment fausses côtes. Ces dernières sont toujours postérieures dans les quadrupèdes. II y en a enavant et en arrière dans les oiseaux. Cette distinction cesse d’avoir lieu dans les animaux où il n’y a point de sternum. Il faudroit établir des dénominations particulières pour les côtes qui tien- nent au sternum sans aller jusqu'aux vertèbres , comme le crocodile nous en offre, où pour celles qui viennent des vertèbres et s’unissent en avant à la côte correspondante , sans que le sternum existe entre elles, comme on en voit dans le caméléon. . La tête est toujours à l’extrémité antérieure de a colonne vertébrale , à celle qui est opposée à la queue. Elle se divise en trois parties , qui peuvent Anr. V. Remarques sur le squelette. 147 être entre elles dans des proportions différentes , mais qui ne manquent jamais : ce sont le crâne, qui contient le cerveau , et dans les paroïs duquel sont creusées les cavités de l'oreille interne , et souvent uve partie de celles du nez; la face , qui contient les orbites, les fosses nasales , et qui se termine en bas par la mâchoire supérieure ; enfin la mâchoire inférieure. Celle-ci est toujours mobile , même dans le crocodile, quoiqu’on aït dit le contraire : la supérieure est immobile dans l’homme , les qua- drupèdes, et quelques reptiles , comme les fortues, le crocodile , etc. ; mais elle est plus ou moins mo- bile dans les oiseaux , les serpens et les poissons. Les extrémités , lorsqu’elles sont complètes , se divisent en quatre parties , qui sont, pour celles de devant , l'épaule , le bras , l’avant-bras et la main ; pour celles de derrière , la hanche, la cuisse, la jambe et le pied. Cette distinction n’a pas lieu dans les poissons , dont les extrémités ne consistent qu’en osselets rayonnés ; c’est-à-dire , disposés en éven- tail, et articulés avec la partie correspondante à l'épaule ou à la hanche : encore pourroit-on trouver quelque analogie entre les os qui composent ces parties , et les divisions des extrémités dans les autres animaux qui en onf. L’épaule est composée d’une omoplate couchée contre le dos, et d’une clavicule attachée au ster- num, qui manque à quelques quadrupèdes et aux cétacés , comme nous venons de le voir , maïs qui est double dans les oiseaux , les tortues , les gre- K 2 148 II° Lecon. Des organes du mouvement. nouilles et plusieurs lézards. L’omoplate ne manqué jamais, tant que l’extrémité existe. Le bras n’est jamais formé que par un seul os : l’avant-bras l’est, presque toujours de deux ; lors même qu’il en a qu’un , on y voit un sillon, ou quelque autre ves- tige de sa composition la plus ordinaire. La main varie pour le nombre des os ; mais ceux qui y sont forment toujours un poignet ou carpe , un corps de main ou métacarpe , et des doigts. Cela a lieu même -dans les oiseaux , dont les doigts sont enveloppés dans une peau recouverte de plumes , et dans les cétacés, où toute l’extrémité antérieure est réduite à une figure de rame ou de nageoire. Les parties du squelette sont généralement dis- posées d’une manière symmétrique; en sorte que ses deux moitiés sont les contrépreuves l’une de Vautre. Il n’y a que le genre de poisson nommé pleuronectes , qui comprend les solés, les plies, les turbots, etc. dans lequel la tête est tellement con- tournée , que les deux yeux et les deux narines sont du même côté ; mais la symmétrie existe dans le reste du squelette. Chaque classe et chaque ordre d’animaux ont ‘des caractères particuliers, relatifs à leur squelette ; ils consistent dans la forme générale du tronc et des extrémités, dans la présence eu l’absence de celles- ci, et dans le nombre et la forme particulière. des os qui composent ces différentes parties. Nous exposerons tout cela en détail dans les le- çons suivantes : il convient seulement de remar- Arr. V. Remarques sur le squelette. 149 quer ici que lorsqu'un animal d’une classe a quelque ressemblance avec ceux d’une autre classe par la forme de ses parties et par l’usage qu’il en fait, cette ressemblance n’est qu’extérieure , et n’affecte le squelette que dans la proportion , mais non pas dans le nombre ni dans l’arrangement des os. Ainsi , quoique les chauves-souris paroissent avoir des espèces d’ailes , un examen attentif démontre que ce sont de véritables mains , dont les doigts sont seulement un peu plus alongés. De même, quoique les dauphins et les autres eétacés paroïssent avoir des nageoires toutes d’une pièce , on trouve sous la peau tous les os qui composent l’extrémité an- térieure des autres mammifères , raccourcis et rendus presque immobiles. Les ailes des manchots, qui ressemblent aussi à des nageoires d’une seule pièce, contiennent également à l’intérieur les mêmes os que celles des autres oiseaux, TROISIÈME LEÇON. Des os et des muscles du tronc. ARTICLE PREMIER; Des os de l’épine. A Dans l'Homme. L: ÉPINE de l’homme est divisée en cinq régions > savoir , celle de la queue, caudale ou eoccygienne; celle du bassin , sacrée ou pelvienne ; celle des lombes, ou /ombaire ; celle du dos, ou dorsale ; et enfin celle du cou , cervicale ou trachélienne. La région de la queue a très-peu d’étendue; elle est composée de trois ou quatre petits os articulés les uns avec les autres , et supportés par la pointe du sacrum, avec lequel la première pièce se soude souvent. La région pelvienne est composée de cinq ver- tébres soudées , et ne formant qu’un seul os , qu’on nomme le sacrum. Il est parabolique , plat et mince en bas, concave en avant , convexe en arrière. Il s’articule en haut avec le corps de la dernière ver- tébre des lombes par une facette ovale , coupée obliquement de devant en arrière , et forme avec les lombes un angle saïllant en avant , plus aigu \ Anr. I. Des os de l’épine. 151 dans la femme. Deux autres facettes, dirigées en arrière, servent à sa jonction avec les os des îles. Cet os est percé de quatre paires de trous pour la sortie des nerfs. On apperçoit en arrière des émi- mences qui correspondent à toutes les apophyses des vertèbres qui ont formé cet os dans le jeune âge. Les apophyses épineuses , sur-tout, sont très- distinctes : les deux dernières sont fourchues. ILy a cinqvertèbres aux lombes. Leur corps est plus large que haut ; leurs apophyses épineuses sont horizontales, comprimées, et comme tronquées à leur pointe. Leurs apophyses articulaires supé- rieures ont leur facette tournée en dedans ; les inférieures l'ont en dehors : enfin les apophyses transvérses sont longues , applaties , dirigées di- rectement sur les. côtés. Les vertébres dorsales, qui sont au nombre de douze , vont en diminuant de grosseur depuis la dernière jusqu'à la quatrième ou cinquième , et ensuite en augmentant jusqu’à la première. Leur corps est semblable à à celui des vertèbres lombaires. Leurs apophyses épineuses sont plus longues , en prisme triangulaire, et dirigées en bas ; les trois su- Périeures se redressent et deviennent presque ho- rizontales. Les apophyses articulaires supérieures ont leur facette dirigée en arrière, et les inférieures en avant. Les apophyses transverses soni courtes , horizontales, un peu dirigées en arrière : elles ont en avant une facette contre laquelle appuie le “ubercule de la côte correspondante. Ces facettes K 4 4 152 III° Lecox. Des os ei desmuscl. du tronc. regardent obliquement en bas dans les vertébres supérieures , et en haut dans les inférieures. Il ya de plus sur le bord latéral de chaque articulation du corps des vertèbres , un petit enfoncèment commun aux deux vertèbres, dans lequel est reçue la tète de la côte. Des sept vertèbres cervicales , les cinq inférieures sont semblables à celles du dos, mais plus petites, La face supérieure de leur corps est échancrée , et reçoit l’inférieure de la vertèbre précédente. Le plan de ces faces est incliné en avant. Les apo- physes transverses sont dirigées un peu en ayant, et en bas, excavées en un demi-canal , et percées d’un trou. Les épineuses sont fourchues , excepté les deux plus basses. La seconde vertèbre du cou , nommée axis ou odontoide, diffère des autres par son apophyse épi- neuse, qui est beaucoup plus longue et plus haute; par le trou dont est percée son apophyse transverse, qui , au lieu de la perforer verticalement, s ‘y di- rige d’une manière transversale , et Scribe ainsi un canal oblique; par une apophyse pointue , por- tant une facette articulaire en devant, qui s’élève de la face supérieure du corps ; enfin, parce que son articulation avec la première vertébre se fait seulement par deux facettes applaties qui correspon- dent aux apophyses articulaires desautres vertèbres. La première vertèbre cervicale , qu’on appelle encore l’ailas , est un simple anneau qui n’a presque point d’apophyse épineuse , point de Arr. L Des os de l’épine. * 153 corps ; mais deux facettes pour l'articulation avec la seconde, et deux autres qui reçoivent les con- diles au moyen desquels elle s’articule avec la tête. Les apophyses transverses sont très-longues et percées d’un trou. La longueur du cou est à peu près moitié de celle dudos , et les deux tiers de celle des lombes. Lorsque l’homme se tient debout, la colonne ver- tébrale a quatre courbures. La région du sacrum est concave en devant, celle des lombes est con- vexe ; celle du dos est concave , et celle du cou est convexe. | Les vertèbres de l’homme sont susceptibles de divers petits mouvemens les unes sur les autres; mais ces mouvemens , quoique très-marqués dans la totalité de l’épine , sont très-petits pour chacun des os qui la composent. Chaque vertèbre peut se porter un peu en avant en appuyant sur la partie antérieure de son corps ; en arrière , en se flé- chissant dans le sens des apophyses épineuses ; et enfin de côté, en glissantun peu sur les apophyses articulaires. Un grand nombre de ligamens affer- missent ces articulations ; mais les indiquer pour une des vertèbres, c’est à peu prés les faire con- noître pour la totalité. Le corps de chacune des vertèbres est revêtu , tant en dessus qu’en dessous, d’une substance carli- lagineuse élastique , dont la solidité diminue gra- duellement du centre à la circonférence. Les apo- physes obliques ont aussi chacune leurs capsules 154 III° Leçon. es os et des muscl. dutronc. articulaires, Mais toute la partie antérieure du corps des vertèbres est recouverte d’un surtout large de fibres tendineuses ou ligamenteuses, très-solides , qui s'étendent de la première vertèbre à l'os sacrum. Il y a de même en arrière du corps, dans l’mté- rieur du canal vertébral , une autre toile tendi- neuse qui s'étend depuis l’apophyse odontoide jus- qu'à l'os sacrumm. Chacune des apophyses , tant épineuses que transverses, a aussi un petit liga- ment qui l’unit à celle qui la précède ou qui la suit. La dernière vertèbre s’unit absolument de la même manière avec l’os sacrum. B. Dans les mammiféres. L’épine des quadrupèdes. peut différer par le nombre des vertèbres, par les proportions respec- üves du cou, du dos, des lombes , du sacrum et du coccyx, par la courbure totale et par la forme de chaque vertèbre. 1°. Nombre des vertèbres des mammifères. Les vertèbres cervicales sont toujours au nombre de sept, excepté dans le paresseux à trois doigts, qui en a neuf. Les cétacés en ont souvent deux où plusieurs de soudées ensemble : par exemple , les deux premières, dans les dauphins et narsouins 3 les six dernières , dans les cachalots ; maïs on en voit toujours les parties. Seulement il y a alors an- kilose. Arr. I. Des os de l’épine. 155 © Quantaux autres vertèbres, leurs diversnombres, dans les différentes espèces , n’ont point de rapport constant avec les familles maturelles , ainsi qu’on peut le voir par la table ci-dessous. Dans les cétacés , il n’y a point de bassin pro- prement dit, et par conséquent on ne peut établir ‘aucune distinction entre les vertèbres des lombes , celles du sacrum , et celles de la queue. Il n’y a qu’un trés-petit nombre de mammifères qui n'aient point de vertèbres de la queue. T'elle est la roussette. TaBgrEeAau du nombre des vertèbres dans les mammifères. VERTÈBRES | VERTÈBRES | VERTÈBRES |. VERTÈBRES ESPÈCES. dorsales. lombaires. cacrées. [coccygiennes. °F AU ete 12 5 5 4 ; Orang-outang. . 12 4 3 4 HAücko! |. . : 13 5 4 5 Gibbon 14 3 6 Coaïta ef 14 3 2 32 : : "PAR 14 7 4 25 Marikina , . . . 12 7 I 26 RAM. . . 12 7 3 plus de 16 FMaïmon . . . . 12 7 1 13 | Macaque 3 Lo AE 12 7 1 5 Bonnet-chinois . 11 7 3 20 Bapton. .|. . - 12 7 1 31 Magot,. . . . . 12 7 I 3 7 3 13 156 III° Leçon. Des os et des musel. du tronc. VERTÈBRES | VERTÈBRES | VERTÈBRES | VERTÈBRES dorsales. lombaires, sacrées. |coccygiennes: IPongo, . .". 12 4 - 4 H'Alouate . . .. 14 4 5 25 HIMococo . . . . 12 7 3 18 tek) OURS, 15 9 1 + 9 B|Tarsier, . , « . 14 5 3 plus de 17 \ Roussette . . . 4 z o | Chauve-souris. . 5 4 12 EI Noctul . . 7 3 6 lIFer-à-cheval. . 6 5 12 ë Galéopithèque . 6 è 27 A Hérisson. . . . 7 4 12 HTanrecitt Lee 6 3 8 Musaraigne. _ . 7 3 17 iTaupe .: : /.1 4.0. 6 7 11 H|Ours blanc. . . 6 7 ii É|Ours brun. . . 6 5 plus de 4 h Blaireau . . . 5 3 16 HiGlouton . . . . 5 3 18 Coati 6 AR PME 6 1 plus de 10 RATON: 7 k 3 20 Loutre Ge 6 3 21 Marke, c11fe, 6 3 18 Belette. 6 3 14 ACivetté. . . . . 6 3 20 PREAON eme à 6 3 23 AI Tipres ed, 7 4 19 Panthère . . . . 7 3 24 H|Couguar . . . . 7 3 22 RL Ghat 2 PENREMERN 7 3 22 Dhien 02 1 6 3 22 Ant. I. Des os de l’épine. 157 VERTÈBRES | VERTÈBRES | VERTÈBRES | VERTÈBRES ESPE # Fes: dorsales lombaires. secrées. coccygiennes. F7 | DD + - 13 7 3 19 | enard. . . . - 15 HN 3 20 Hièue . 16 4 2 plus de 8 Crabier 13 ; 6 5 plus de 16 Marmose. … « . 15 6 I 29 Phalancer . 13 6 1 30 Porc-épic. be 14 5 4 plus de 8 HLièvre LL. . 12 7 4 20 Een SIL 12 7 2 20 Cabine À. . 13 6 2 a de 4 Cochon-d’Inde , 13 6 4 6 @ 13 6 5 7 . 12 8 #4 7 dise TR 15 5 3 23 12 8 3 13 13 7 6 22 13 7 3 15 13 7 4 23 biere 13 7 3 26) M Ne 13 3 7 4 23 said: » 12 7 4 24 Do due 12 7 3 23 ? 13 6 4 15 LÉ 13 7 2 18 sole 13 7 4 ME. Fourmilier:. . . 16 2 4 RE Pangolin .. . . 15 | 5 3 23 Phatagin. . . . 13 5 2 45 AA. 0. 11 4 3 39 T7 23 2 4 plus de7 19 ALTER 14 4 3 358 III Lrçon. Des os et des muscl. du tronc. VERTÈBRES | VERTÈPRES | VERTÈBRES | VERTÈBRES ESPÈCES. dorsales. lombaires, sacrées. [côccygiennes. RS 20 3 #4 . 24. 14 5 3 “plus de 4 20 4 3 PQ 19 3 4 D 22 . a 7 4 17 Dromadaire.. . 12 7 4 - 18 BR aile. 15 6 3 11 Girafe. . . . « 14 5 4 18 Antilope. . - 13 6 PAUL . 19 Gazelle. , . . . 13 5 5 11 | Chamois 5 13 5 4 Tue de 7 Hot he CRUE 13 6 4 12 Brebis. . |. 15 6 4 16 BŒR Se + 9 ele 13 6 4 16 Cheval. 18 6 2 17 Couaga È 18 6 7 18 Phoque 15 + Fo ne 2 Ex 12 Dauphin . . . . 13 V6 A2 PR Marsouin. , + . 13 J 2°. Proportions entre les régions de l’épine des quadrupèdes. La longueur du cou ne dépend point dunomb re des vertèbres cervicales , puisque ce nombre ne change presque point, conne nous l’ayvons vu, - Arr. L Des os de Pépine. 159 | En général , la longueur du couesttelle, que, _ jointe à celle de la tête , elle égale celle du train de devant ; autrement les quadrupèdes n’auroient pu ni F paître , ni boire. Dans tous ceux où cette règle a lieu, la grosseur de la tête est en raison inverse de la longueur du cou; autrement les muscles n’eus- _ sent pu la soulever. * Cette règle n’a pas licu dans les animaux qui portent les objets vers leur bouche au moyen des inains , mi dans l’éléphant , qui supplée aux mains par sa trompe , ni dans les cétacés qui vivent dans Veau même où se trouve leur nourriture. Ces der- miers sont de tous les mammifères ceux qui ont le cou le plus court. C’est principalement de la longueur des lombes, laquelle tient au nombre des vertèbres qui les com- posent, que dépend la taille-grêle ou ramassée des animaux, ainsi qu’on le voit dans le /ori, etc. Mr 4B1LEAU de la longueur en mètres des régions de D ni. l’épine dans les mammifères. LOMBES. | SACRUM. QUEUES. Homme ‘ 0,14 0,03 Danse" at: 0,11 0,05 Ô,04 0,02 0,29 0,13 0,10 0,02 0,09 0,09 0,03 «1. 0,42 ln PE ÉTAR Roussette . . . 0,07 0,05 0,04 |Chauve-souris . 160 IIT° Lrcos. Des os et des muscles du tronc. ESCEUFEURE BPRE FOIS TENTE . Cochon-d’Inde Éléphant. AS lICochon . . . à Rhinocéros. , Dromadaire . HiGirafe . . . . Boutin... 1: Denis seu { « V’ertèbres du cou. LOMBES. SACRUM. —_——— 0,03 0,03 0,03 0,04 0,02 0,04. 0,28 0,17 0,19 0,15 0,06 0,15 0,13 0,04 0,20 0,10. 0,04 0,30 0,13 0,03 0,47 0,32 0,09. 0,36 0,13 0,03 0,32 0,21 0,05 0,36 0,10 0,02 0,40 017 0,03 0,09 0,06 0,02 0,02 0,04 0,08 0,10 0,06 0,04 0,61 0,25 0,21 1,02 0,25 o,11 0,30 0,20 0,22 0,69 0,49 9529 0,44 0,35 0,24 0,93 0,35 0,20 0,60 0,30 0,12 0,15 24 | où17 | o,47 0,9 a Vn. -d 0,82 SE, nn À 3°. Forme des diverses vertèbres dans Les mnaïnmifères. Les vertèbres cervicales des singes ne diffèrent guère des nôtres que parce que leurs apophyses cm un mé not Es nes. 2, “ Ant. I Des os de l’épine. ET Epineuses sont plus fortes et non fourchues , et que leurs corps empictent plus les uns sur le autres en devant, ce qui sert à mieux soutenir la tête. C’est sur-tout dans le porgo que leurs apophyses épineuses sont excessivement lon gues , sans doute à cause de la grosseur de sa tête et de la longueur de son museau. Dans les carnassiers , les apophyses transverses des vertèbres cervicales moyennes Peut une orme comprimée d'avant en arrière : il n° y aque les deux dernières qui forment gouttière. Leurs trous sont presque dans le corps de la vertébre. L’atlas et l’axis sont beaucoup plus grands. Les apo- physes transverses de l’atlas sont trés-grandes : » ef plates d'avant en arrière ; l’apophyse épineuse de V’axis est très-haute , el se prolonge tant sur l’atlas que sur la troisième vertèbre : elles fournissent par- dà des attaches suffisantes aux muscles qui doivent mouvoir et soutenir la tête de ces animaux ; qui est placée très-désayantageusement. Les antres apo- … physes épineuses sont courtes , excepté la dernière; elles sont dirigées plus ou moins vers la tête. Dans les taupes et les mnusaraignes, iln'y a point _ du tout d’ apophyses épineuses aux vertèbres cervi- cales : elles forment de «simples anneaux , entre - lesquels il y a beaucoup de jeu. » Parmi les édentés , les fourmiliers et les tatous 26 les six dernières vertèbres cervicales soudées ensemble. Le cerps de toutes ces vertèbres est large ebapplali en avant, et forme une espèce de gout- NX L 162 III Lecon. Des os et des muscl. dutronc, tière pour loger l’oœsophage dans toutes les espèces de cette famille. ÿ : Les rongeurs ont à peu près la même disposition des corps de leurs vertèbres, ainsi que le cochon, le tapir et le rzinocéros. Les apophyses transverses du cochon ont la partie antérieure de leurs extré- mités comprimée et élargie , en sorte qu’elles pa roissent doubles. L’éléphant, dont le cou est très-court , a des ver- tébres qui ressemblent assez à celles des singes. ‘ Dans les ruminans |, à mesure que le cou s’a- longe , les apophyses épineuses diminuent. Elles sont presque nulles dans les chameaux , la gi- rafe, etc. ; sans cela elles auroïent empêché le cou de se ployer en arrière. Les transverses sont com- primées , et forment deux angles ; un supérieur dirigé. en avant, et un inférieur qui se ‘porte de côté. Dans ceux qui ont le cou court, ces deux angles forment des apophyses transverses doubles. Tels sont le bœuf, la chèvre, le mouton, etc. Les vertèbres cervicales du cheval sont assez sem- blables à celles des ruminans. Dans les uns et dans les autres, les corps des vertèbres ont en avant des espèces de crètes longitudinales. En général, dans les quadrupèdes, l’avant-der- nière cervicale porte sur les parties latérales du corps deux éminences applaties qui forment une espèce de gouttière. Dans le dauphin , l’atlas ressemble assez à celui de l’homme : l’axis est très-mince , et soudé à l’atlasi ‘ Arr. I. Des os de l’épine. 165 les cinq autres sont presque aussi minces que du papier. | Dans le cachalot , les sept vertèbres sont sou- dées ensemble : les cinq intermédiaires sont exces- siyement minces. g Les vertèbres du dos. Les vertèbres dorsales des singes ne diffèrent pas beaucoup des nôtres ; seulement leurs apophyses ‘ épineuses s’alongent et se redressent un peu dans les 72acaques et les magots. Les chauves-souris n’ont point du tout d’apo- physes épineuses ; elles sont remplacées par de -très-petits tubercules qui manquent même dans quel- ques espèces, de sorte que la colonne vertébrale ne présente aucune aspérité en arrière. Leur canal ver- tébral est d’un très-grand diamètre dans cette région. Dans les vrais quadrupèdes , ces apophyses sont d'autant plus longues , plus droites et plus fortes, que la tête est plus lourde , ou portée sur un plus long cou ; il falloit en effet qu’elles fournissent au ligament cervical des attaches proportionnées à l'effort qu’il avoit à supporter. Ainsi la girafe , le chameau , le bœuf , le rhunocéros , l'éléphant , sontles quadrupèdes chez lesquelselles sont les plus longues. C’est une erreur decroire qu’elles soutiennent la bosse du chameau ; car cette bosse n’est composée que de graisse. Le dauphin les a médiocres , mais droites, et moindres que celles des lombaires , ‘parce que L 2 164 ITL° Lecox. Des os et des muscl.du tronc. celles-ci donnent attache aux énormes muscles de la queue. y. Les vertèbres lombaires. Les vertèbres lombaires des singés ont des apo- physesépineuses et transverses un peu dirigées vers la tête. Cette direction est encore bien plus mar- quée dans les chiens et les chats, qui ont ces pro- éminences plus longues. Dans les quadrumanes et, les carnassiers, en général, il y a au côté extérieur de chaque apophyse articulaire postérieure une, pointe dirigée en arriere ; en sorte que l’apophyse articulaire antérieure de la vertébre suivante est prise ainsi entre deux proéminences , ce qui en gêne beaucoup le mouvement. Cette pointe existe aussi dans les rongeurs , mais elle est générale- . ment plus courte. Cette disposition ne se retrouve point dans les autres ordres. La grandeur des apophyses tranëverses est un signe de la force des reins : c’est ce qu’on voit dans le bœuf, le cheval, le rrarsouin, etc. à. Les vertèbres sacrées. Le sacrum des mammifères est , en général, beaucoup plus étroit que celui de l’homme , et forme avec l’épine une seule ligne droite ; en sorte qu'il ne lui présente pas une base solide pour la station , comme nous le verrons mieux en traitant du bassin. Sa forme est presque toujours en triangle alongé. ART. I Des os de l’épine. 165 Dans chaque ordre , les espèces qui ont l'habitude de se tenir quelquefois debout , l'ont , proportion gardée, plus large que les autres: tels sont les singes, les ours, les paresseux. Les apophyses épineuses, qui sont très-courles dans l’homme et les singes, s’alongent un peu dans les carnassiers : elles viennent à se rapprocher et à former une crête continue dans le rAinocéros , la plupart des ruminans, mais sur-tout dans la {aupe, qui a cette crête très-longue , ainsi que l'os lui- même. Dans la roussette , Vos sacrum forme une longue pointe comprimée , dont l’extrémité se soude avec les tubérosités des ischions , sans porter de coccyx. e Les vertèbres de la queue. Les vertèbres de la queue des mammifères sont de deux sortes : celles qui conservent un canal pour le passage de la moelle épinière, et celles qui n’en ont plus. Ces dernières ont généralement une forme , prismatique ; elles vont en diminuant de grosseur vers l'extrémité de la queue ; elles n’ont que de légères proéminences pour les attaches des muscles. Les autres sont les plus voisines du sacrum : elles ont des apophyses articulaires et transverses, et des épineuses d'autant plus marquées , que ces ani- maux meuvent leur queue plus souvent et plus for- tement. Ceux qui l’ont prenante , comme les sapajous , ont en dessous, à la base du corps de chaque ver- L 5 166 III° Lxcow. Des os et des muscl. dutronc. tèbre, deux petites proéminences, entre lesquelles passent les tendons des muscles fléchisseurs. Les mammifères qui ont la queue longue et mo- bile , ont souvent deux ou trois petits os surnumé- ‘raires , situésà la face inférieure sur l’union de quel- ques vertèbres , ordinairement depuis la troisième ou la quatrième jusqu’à la septième ou huitième. On a dit de ces os qu'ils avoient la forme d’un V. Ils donnent attache à des muscles. Le castor , qui emploie sa queue comme une truelle , est remarquable par la grandeur de ses apophyses transverses, et parce que ses apophyses épineuses inférieures sont plus grandes que les su- périeures ; ce qui lui donne la force avec laquelle il abaisse sa queue pour gâcher la terre. _Comme l’épine des cétacés diffère absolument de celle des quadrupèdes par sa forme , qui approche beaucoup de celle des poissons , nous croyons utile d’en rapprocher ici les particularités. Des sept vertèbres cervicales , la première seule est bien distincte et porte une apophyse épineuse très-prononcée. Les vertèbres dorsales ont d’abord des apophyses articulaires à la base des apophyses transverses : mais vers la neuvième vertèbre il n’y en a que de supérieures ; car, à cette hauteur, ces apophyses articulaires se reportent à la base des apophyses épineuses du côté de la tête, en formant une espèce de coulisse dans laquelle est reçue l’apophyse épi- neuse qui précède, Arr. I. Des os de l’épine. 167 Les vertèbres lombaires et caudales ne peuvent ètre distinguées en aucune manière , puisqu'il n’y a point de bassin. On peut remarquer cependant que les apophyses transverses, qui sont très-longues dans les premières lombaires , se raccourcissent sensiblement en avançant vers la queue , et s’effa- cent enfin tout-à-fait dans les dernières. C, Dans Les oiseaux. Le nombre des vertèbres qui composent les di- verses régions de l’épine , est ausi irréguliérement variable dans les oiseaux que dans les quadrupèdes, comme on peut le voir par le tableau ci-dessous. T14BLEAU du nombre des vertèbres dans Les oiseaux. E Gobe-mouche. . . . . 10 < < NES a & ee FE H £ : ER ES PRET ON NP) SP MSPEÉCIES fer Ses Se Men EE = & © & S & DIE A | x g # LS E ea ä > à UE Le) [7] a . Manon. 0. 13 7 11 7 Bent. SL Lo 13 8 11 8 Mlbusard eue. 14 8 11 7 Pneiene te die 20 11 8 11 8 LEE ATEN MAR 11 7 10 8 | Me A 6. 12 8 11 8 Grand-duc.. ... , . 13 7 12 ô Ghouette-tpe 2 11 ) 11 8 » 8 | 10 | ( | 168 IIT° Lxecon. Des os et des muscl. du tronc. x) = en < n < 2e e el [ol 2 [ol £ EU E # APM 2 alt ESPÈCES. ge le bi] o D ee FE. à MARNE LE | SRE Drerie is VMRAETSe 21 2 11 8 10 7 Tangara 1. ... . . 10. 8 9 8 Cornellét: +, 0; . » 13 8 13 ‘27 Re de ee, 13 S 13 8 [IGeai. . . . . . . .. 12 7 11 8 HEfoneant! .:. 1.2, 10 8 10 9 Gros-bec.…. . DCR SO IE 10 7 12 7 iBouvreuil. .\, ... .. 10 6 11 6 HMomeau., "1 1. ji 9 9 10 f|Chardonneret.,. . . : 11 8 11 8 Mésange... . . EDEN 11 Fa 11 7 Movette il: 41, 7 Ve Melle de 9 10 7 Rouge-gorge. 4 Re 10 8 10 rs ; Hirondelle... . . 2 8 11 9 ffEngoulevent., HD “à 8 11 8 Colibri.. . a 9 9 8 LEippert 4 5h." mn SE 7 10° 7 j Martin-pécheur. .. . . ie 7 pit 7 RE NUE ae der Ur 12 8 10 9 Lloucan. : |. 2:15. 12 8 12 plus de7 : Perroquet.. . . 9 11 8 HlPigeon.. . « . : . … . 13 7 13 7 ER AE TER AE 14 7 12 8 A MORE 13 7 15 5 J Dinde ele lle Ne 15 7 10 5 RiHocco.. . : . : AD 15 8 10 7 Autruches ss se. 18 8 20 9. Hénsoar. ‘Dir 15 11 19 7 BICanard . . AnT. I Des os ESPÈCES. Gigogne.. , . 2 RENOMMER JISpatule. . . « . 'Avocette... . 2 ON TE 50 PRG TANT S 2 Penaree tt, RICHES. L7. Huitrièr. AV Cet TNENT, LENES SNS houlque. : . , : Jacana. .. . Pélican.. . . dencre Cormoran, . . . . . Hirondelle de mer. . . Goéland. NCAA LOIS ES RSR RS Cygne. . Den nes Bérnachen ie Tadorne.. , Tee ©) ei fre A no9 up STUAALUX de l’'épine. A À *s0p np SAUITLUT À “UUIIES NP STUAALUT QUNEN = Le] œ © © ai S C9 io I co ji (ep) co | i *x{9900 np STUTTLNT À. ce. © 1 © TN © © NI { © ©o 2 © 170 IIT° Lecox. Des os et des muscl. du tronc. ÆEn général, il y en a beaucoup au cou. Leur nombre s’élève de dix à vingt-trois : celles du dos va- rient de sept à onze. Il n’y a point de vertèbres lom- baires proprement dites , toutes celles qui s’étendent depuis le thorax jusqu’à la queue, étant soudées en une seule pièce avec les os des îles : la queue est courte, et n’en a qu'un petit nombre, desept à neuf. La partie la plus variable pour sa longueur pro- poitionnelle est le cou ; il est d'autant plus long que les pieds sont plus élevés, excepté dans quel- ques oiseaux nageurs , où il est beaucoup plus long, parce qu’ils devoient chercher leur nourritureau- dessous de la surface des eaux sur laquelle ils flottent. Les corps des vertèbres cervicales s’articulent , non par des facettes planes, qui ne souffriroient qu’un mouvement obscur, mais par des facettes en portions de cylindre , qui permettent une flexion trés-grande. Les trois, quatre ou cinq vertèbres supérieures ne peuvent se fléchir qu’en avant, et les autres ne le peuvent qu’en arrière. Cela fait ressembler le cou des oiseaux à la lettre S ; et c’est en rendant les deux arcs qui composent cette cour- ‘ bure , plus convexes ou plus droits, qu’ils raccour- cissent ou qu'ils alongent leur cou. Les apophyses articulaires de ces vertèbres su- périeures regardent en haut et en bas ; les autres en avant et en arrière. Au lieu d’apophyses transverses , ces vertèbres cervicales d'oiseaux n’ont qu’un bourrelet placé à Arr. I Des os de l’épine. 171 la partie supérieure , et dont l'extrémité antérieure produit un stylet qui descend parallèlement au corps. 1 n’y a que les plus inférieures et les plus supé- rieures qui aient des apophyses épineuses bien mar- quées ; mais elles en ont en avant comme en ar- rière. Les intermédiaires ont en avant deux crêtes qui forment un demi-canal , et en arrière un tu- bercule souvent fourchu , ou, lorsqu'elles sont alongées , deux lignes âpres. Ces dispositions étoient nécessaires pour loger les tendons nombreux des muscles qui produisent les mouyemens si compliqués du cou des oiseaux. L’atlas a la forme d’un petit anneau. Ïl ne s’ar- ticule avec la tête que par une seule facette. Autant le cou des oiseaux est mobile , autant leur dos est fixe. Les vertèbres qui le composent ont des apophyses épineuses qui se touchent : elles sont liées ensemble par de forts ligamens. La plus ” grande partie de ces apophyses est souvent soudée en une pièce unique, qui règne comme une crête tout le long du dos. Les, apophyses transverses pro- duisent , par leurs extrémités, deux pointes, diri- gées l’une en avant , et l’autre en arrière : elles vont rejoindre celles des deux autres vertèbres; _. quelquefois même elles se soudent avec elles, comme le font les apophyses épineuses entre elles. Cette disposition étoit nécessaire pour que le tronc restât fixe dans les violens mouvemens que le vol exige. Aussi les oiseaux qui ne volent point, comme : 192 IIT° Leçon. Des os et des muscl. du tronc. l’'autruche et le casoar , ont-ils conservé de la mo- bilité dans la colonne épinière. Les dernières vertèbres dorsales se trouvent sou vent placées. sous la crête de l’os des îles , et alors elles se soudent, comme les lombaires, dans la grande pièce des hanches; ce qui fait que ce n’est souvent que par les trous des nerfs qu’on peut esti- mer le nombre des vertèbres qui y entrent. * Les vertèbres de la queue sont plus nombreuses dans les espèces qui la meuvent avec plus de force, comme la pie , l’hirondelle. Elles ont des apophyses épineuses en dessous comme en dessus , et des apo- physes transverses fort longues. La dernière de toutes , à laquelle les pennes sont attachées, est plus grande, et a la forme d’un soc de charrue , ou d’un disque comprimé. Le casoar, qui n’a point de queue visible , a ce dernier os conique : dans le paon , au contraire , il a la figure d’une plaque ovale , située horizontalement. D. Dans les reptiles. Le nombre des vertébres et tous les autres attri- buts de l’épine varient plus dans cette classe d’ami- maux que dans toutes les autrés. Dans les tortues, on compte sept vertèbres au cou ; la première n’est qu’un simple tubercule, dont la portion annulaire est distincte. La facette par laquelle il s'articule avec la tête est formée de trois plans , un antérieur , et deux latéraux. Le point auquel ils se réunissent est plus saillant’, A2 AnT. I. Des os de l’épine. 173 et donne attache à un fort ligament. La facelte arti- culaire qui l’unit à la vertébre qui suit, est une cavité glénoïde ; la seconde vertébre , et celles qui viennent ensuite ; portent une crête saillante et lon- gitudinale au devant de leur corps. Les apophyses articulaires descendent plus bas que le corps. Il n’y a point d’apophyse épineuse , excepté à la seconde, où elle se dirige en avant , et à la troisième, où elle n’est qu’un simple tubercule, Les deux dernières se soudent à un certain âge. Il y a huit vertébres au dos : elles sont toutes sou- dées avec les côtes et la carapace, en une seule pièce immobile. Aussi n’ont-elles ni apophyses , ni facettes articulaires. Chacune d’elles est plus étroite dans son milieu qu’à ses extrémités. Celles des lombes et du sacrum sont aussi soudées dans la carapace ; mais celles de la queue sont libres et mobiles. Le condyle que forme leur corps par son arti- culation avec la vertèbre voisine, au lieu de regarder la tête , comme dans les cervicales, est au contraire tourné en arrière. Ïl y a aussi au bas du corps, en avant, deux petits tubercules; mais toutes les apophyses de ces vertèbres sont comme dans les mammifères. Parmi les lézards, le crocodile a sept vertèbres cervicales , dont les cinq dernières ont les apophyses transversestellement engrenées, qu’il ne peut point fléchir le coude côté.Ce nombre de septse trouve dans la plupart des lézards ; cependant le caméléon n’en 194 IT° Lrcox. Des os et des muscl. du tronc. a que deux. Dans tous, les vertèbres sacrées sont em petit nombre,et ne forment point un grand ossacrum. - Les grenouilles n'ayant point de côtes, on ne pêut établir de distinction entre les trois premiers ordtes de vertébres. : Elles en ont généralement huit de la nuque au bassm , toutes pourvues d’assez longues apophyses transverses ; la derniére les a plus longues, et tou- chant aux os des iles : dans les crapauds , les apo- physes transverses sont très-larges, et semblables à des fers de hache. Il n’y a pour tout os sacrum qu'un os long, pointu et comprimé, sans coccyx. La dernière vertèbre est soudée avec cet os dans le pipa, qui a aussi les apophyses transverses de la deuxième et troisième vertèbre bien plus longues que les autres, et presque semblables à des côtes. Les salamandres ont quatorze vertèbres de la tête au sacrum ; toutes sont de forme à peu près semblable, à l'exception de la première , qui reçoit la tête, et de la dernière, qui s’articule avec le sacrum. Ces deux extrêmes seulement manquent des rudimens de côtes, qui sont de petits os alongés, mobiles , et véritablement articulés sur les apo- physes transverses qui se dirigent en arrière. Les apophyses articulaires sont larges, imbriquées ; les postérieures appuient sur les antérieures, de ma- nière à s'opposer au mouvement de l’épine en arrière. Il n’y a qu’une seule vertèbre pour le sacrum ; mais il y en a vingt-sept à la queue. Dans les serpens , les vertèbres forment à elles 1 \ Arr. I. Des os de l’épine. 175 seules presque tout le squelette ; elles ont, à peu de ehose près, la même figure depuis la tête jusqu’à la queue; on y distingue très-bien un corps, des apophyses épineuses , articulaires et transverses. Dans quelques espèces, comme dans le boa, les apophyses épineuses qui règnent le long du dos, sontséparées les unes des autres, et se permettent ré- ciproquement un mouvement assez marqué. 'l'outes les fois qu’on observe cette disposition des apophyses épineuses, le corps des vertébres ne présente du côté du ventre qu’une ligne saillante peu marquée. Dans d’autres espèces de serpent, au contraire, _ comme celui & sonnettes, les apophyses épineuses . sont longues et si larges , qu’elles touchent les unes aux autres ; elles ont pour base les apophyses obliques, qui s’entrecouvrent comme des tuiles. Il résulte de cette disposition, que le mouvement de l’épine est très-borné du côté du dos, mais que son mouvement du côté du ventre est beaucoup plus étendu. Les corps des vertèbres jouent là facilement les uns sur les autres, et portent une épine trés-aigué, dirigée vers la queue, qui ne borne le mouvement qu’autant qu’il pourroit pro- duire une luxation. Les premières vertèbres ne différent de celles du reste du corps que par les rudimens des côtes, qui sont beaucoup plus petits: aussi n’y a-t-il point de cou dans ces animaux. Les vertèbres dela queue sont seulement dis- tinctes , parce qu’elles ne portent point de côtes , » 176 IE° Lecox. Des os et des muscl. du tronc. et que leurs épines, tant ventrales que dorsales ; sont doubles , où forment deux rangées de tuber- cules. L’articulation du corps des vertèbres les unes sur les autres est très - remarquable. La partie antérieure du corps de la vertèébre présente un tubercule arrondi demi - sphérique ; et la partie postérieure offre, au contraire, une cavité corres- pondante; de sorte que chacune des vertèbres est articulée en genou avec celle qui la suit et avec celle qui la précède. Ce mode d’articulation explique très bien le mouvement du corps des reptiles, qui, en général, s'exécute sur les côtés, et non de haut en bas, comme le représentent les peintres. Tableau du nombre des vertèbres dans les reptiles. i De QE ” << 2 || , EE ERRE ME € Eee "5 PESPÉGES, Fier ET io | © Me IRD ! GE OÙ. 5 à 5 E à | FAN PUS à l'IE | Ë are ee) Nes 1 1 [Tortue frarche . 8 11 © 3 20 (Crocodile 8 11 5 2 36 ppnanbis Se 7 18 4 2 104 Iguane. TUE 5 11 9 2 7e Caméléon . . . 3 17 3 1 69 APE | 7 Salamandre. . . 1 _12 1 1 26 | . RÉ LELELELELELELL S ‘Grenouille . . . 10 en tout. EP & RS RTS, pus: SC SUR ë& en tout. : EE Re en nf Arr. I. Des os de Pépine. F. \ 177 29 SERPENTS. SU 2 ? VERTÈBRES VERTÈÉRES MUEISPECES. portant les côtes. | à la queue. Mipère ( berus ). .. . . . She 100 Fes 55 Serpent a lunetttes (naia). | . . 192 . . |. . 63 Couleuvre à collier (natrix). | . . 204 . . |, . 112 Mmphisbeneis ie 1020 DO IIpZ Ge Dir 7 Boa-devin (constrictor.) . . | . . 252 ee. 52 HERVE RENAN NAN RE PME 77 SU plus de 6o Serpent à sonnettes. . . . | , . 175 . .|.. 26 te 32 102.01 E. Dans les poissons. Les vertébres des poissons osseux ont des corps » tantôt cylindriques, tantôt anguleux , tantôt com- primés; elles ne s’articulent que par leurs corps seulement. Leurs parties annulaires ne se touchent point , et elles n’ont point d’apophyses articulaires, On! peut les diviser en deux classes : les caudales, qui ont une apophyse épineuse en dessus, et une en dessous ; et les abdominales ou dorsales, qui en ont en dessus seulement. Celles-ci ont ordinairement aux côtés des apophyses transverses auxquelles les côtes sont aitachées. Les apophyses épineuses, tant supérieures qu'in- férieures, sont trés-longues, sur-tout dans les pois- L | M CR CE - ' 1798 UT Lecon. Des os et des muscl. dutronc. sons comprimés latéralement , comme les pleu- ronectes , chétodons , etc. C’est dans la base des supérieures qu'est creusé le canal dans lequel passe la moelle épinière ; il y en a dans la base des infé- rieures un autre pour les vaisseaux sanguins. -Cette disposition est à peu près la même dans les poissons cartilagineux ; mais tous les cartilages sont soudés ensemble , et l’on ne peut guère y distinguer is les apophyses épineuses. Une vertèbre de poisson est très-facile à recon- moître d'avec celle de tout autre animal par la configuration du corps qui présente en devant et en arrière des cavités coniques qui, étant réunies avec de semblables enfoncemens du corps de la vertèbre voisine , forment, dans toute la lon- gueur de la colonne vertébrale , des cavités com- posées des deux cônes qui se joignent par leur base. Ces cavités renferment une substance car- tilagineuse , composée de fibres concentriques , dont celles du centre sont beaucoup plus molles. C’est sur ce cartilage que s’exécutent les mouvemens ‘ de chacune des vertèbres. La dernière vertèbre de la queue est ordinaire- ment de forme triangulaire applatie, et dans une direction verticale ; elle porte, sur son extrémité posenenres des empreintes articulaires qui corres2 pondent à de petits osselets alongés qui soutiennent la nageoire de la queue. Outre les parties durés qui soutiennent le corps des poissons, il y a quelques petits os absolu- ART. 1. Des os de l’épine. 179 ment hibres, et sans articulation , qui servent seu- lement de point d'appui aux muscles du corps. Il en est d’autres qui ont la même direction que les apophyses épineuses de la colonne vertébrale, et qui soutiennent les nageoires du dos et de l'anus. Ces derniers diffèrent beaucoup de forme dans les espèces diverses de poissons. T'antôt ils sont trian- gulaires , et tantôt applatis, arrondis, .ou dentés en scie sur un ou plusieurs angles. Ces petits osselets sont maintenus en situation par un ligament qui les unit aux apophyses des vertébres. Ils sou- üennent chacun un ou plusieurs des rayons des | nageoires. 14 TABLEAU du nombre des vertèbres dans Les poissons. 5 o | d 8 à 2 5 ; & É o © .< É oi É 5 2% El es Doreces |'S Es) te es — © ® t& H' = & ® CRE] 8 Das LE 1 a, os Hi a C2 CRE D } Lt : soudées en REUO epe lee e 7% 0 É 4 plus de 80. une seule. Ce ne, Ale D CRE 7 1) 4 oar'enrtont: NX 180 III° Lecow. Des os et des muscl. du tronc. \ ESPÈCES, *SO[EIIAIII STUTALUT A *82 [US10P STUSTLUI À Saxtequot STUSALUX À JEsturgeon . . . fl . . \ [Syngnate Aiguille . . . plus de 5o en tout. | — Hippocampe. . - . . 62 en tout: Pibalrste 2 4010 nn | Coffre quatre aiguillons 1 EnTon j'Anguille eV DR CUS H'Anarrhique. . « «+ « + Vive. . É'Uranoscope. . « .« « tIMerlan. . A |Chabot SCOTPION. « » « HMalarmat, . . . . . . Ronret. Ve eee HiTriglevolant . . . . . É|Sucet (echeneïs). . HiZeus-Vomer . . « H|Chétodon cornu. . H|Chctodon zèbre. . Arr. II. Des muscles de l’épine. 181 Pal 1ù à RE 2 | 8 el = “ © VE CUS NT CHE ER y ESPÈCES. Panne dar vie Ace Eo| e NES + =Ù Ÿ ASE ei [e] d œ œ De n À D Da A COS *œLh D Pre | (.] a [2] Le à | À 22 ADD EC EE EE SD Barpelenst 0. 1. 1 15 9 16 Carpe nez . . + + « + 1 19 5 19 Hareng.. . . . . « . 4 38 ll 18 Saumon rhomboïde. . I 12 1 20 Brochet (Lucius) . . . 4 35 u 20 |Brochet espadon . . . nm 34 3 1 Silure matou . . . . 1 12 és 30 MIOIIGAMRER Se eee ei 1 6 1 28 Fistulaire. . . +. . . ü 59 1 22 À RIT LOL E ET Des muscles de l’épine. 4. Dans l’homme. Lépine de l’homme dans sa portion lombaire et dorsale n’a qu'un mouvement obscur de chaque vertébre en tous sens sur sa voisine, duquel il résulte, au total, des inflexions assez considérables. La portion cervicale est un peu plus mobile. En général, la colonne vertébrale peut aussi se tordre jusqu’à un certain point sur elle-même. Ses muscles sont nombreux et compliqués. En arrière , il y a, 1°. les iuterépineux : ils sont disposés en deux rangées entre les apophyses épineuses de toutes les vertèbres ; il y en a vingt- M 5 182 IE Lecox. Des os et des muscl. du tronc. trois de chaque côté ; ils peuvent courber l’épine er arrière. 2°. Les inter-transversaires, qui ont à peu près la même forme que les précédens ; ils sont placés entre une apophyse transverse et celle qui la suit. Lorsque ceux d’un côté agissent séparément , ils courbent l’épine de ce côté la; lorsqu'ils agissent ensemble, ils la maintiennent dans l’état de rec- titude. , 3°. Les épineux transversaires , qui s'étendent obliquement des apophyses transverses inférieures, et des tubercules du sacrum aux apophyses épi- neuses supérieures , et forment une masse serrée qui garnit toute l’épine, et se nomme le srand muscle épineux transversaire(multifidus spinæ). 4°. L’épineux du cou, qui s’attache aux apo- physes transverses des vertébres eervicales, depuis la seconde jusqu’à la sixième , de manière à ce que les languettes supérieures recouvrent les inférieu- res. il s’insère inférieurement aux sept premicres apophyses épineuses des vertèbres dorsales par des languettes tendineuses distinctes. 5°. Le demi-épineux du dos : il est situé trans- versalement sur l’épine , plus bas que le précédent. 11 s'attache d’une part aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres du cou, et des cinq pre- mières du dos; et de l’autre il s’insère aux apophyses transverses des vertèbres du dos, depuis la septième jusqu’à la dixième. | 6°. L’épineux du dos, couché transversalement, 3 À Arr. IL Des muscles de l'épine. 183 plus bas et en partie au-dessôus du précédent, forme des faisceaux concentriques, qui en haut s’attachent aux apophyses épineuses des vertèbres dorsales : depuis la deuxième jusqu’à ia huitième, et qui s’in- sèrent par en-bas aux trois dernières apophyses ponenses des vertèbres dorsales, et aux deux pre- micres des lombes. 7°. Le long dorsal. Il est plus superficiel , situé a des précédens. La direction de ses fibres gst inverse de la leur ; il prend naissance sur le sacrum par un fort tendon ; il s’attache aussi aux épines lombaires, et il monte ensuite jusqu’à l'apo- physe transverse de la septième vertébre du cou , en donnant une rangée interne de languettes à toutes les apophyses transverses du dos, et une rangée externe aux huit dernières côtes. 8. Le transversaire du cou, ou grand trans- versaire ; qui est situé entre le haut du long dorsal et les précédens. Il s’étend des cinq lou six pre- mières apophyses des vertèbres du dos jusqu’à la troisième, quatrième et cinquième apophyse trans- verse des vertèbres du cou. On le regarde comme un accessoire du long dorsal. 0. Le sacro- lombaire: placé en dehors des précédens, il s’attache aux mêmes points que le long dorsal, avec lequel il se confond inférieurement en haut. Il s’insère, par autant de languettes tendi- neuses , à l’angle de toutes les côtes, et à l’apophyse transverse de la dernière vertèbre cervicale. 10°. Enfin le cervical descendant, où transver- M # 184 TIT° Lecon. Des os et des muscl. du tronc. saire gréle, qui est situé entre le long dorsal et le. sacro-lombaire. 11 s'attache supérieurement aux apophyses transverses des vertèbres cervicales qui suivent la troisième, et il se termine par des lan- guettes tendineuses , qui croisent celle du sacro- lombaire, aux angles de toutes les côtes. Ce muscle est encore un accessoire du sacro-lombaire. Tous ces muscles de l’épine doivent être consi- dérés en masse si on veut se former une idée nette de leur manière d’agir et des mouvemens qu’ils opèrent. Ainsi cette masse de fibres charnues et aponévro- tiques qui occupe la partie postérieure de lépine , et qui semble prendre naiïssance sur le sacrum, peut _être considérée comme un seul muscle ( sacro- spinien ) formé .de trois branches principales. L'une, la plus interne, la plus rapprochée des apophyses épineuses , répondant aux muscles nom- més l’épineux du cou et l’épineux du dos, qui doit maintenir l’épine dans un état de rectitude et la porter en arrière lorsqu'elle s’est inclinée en devant. - La seconde portion, qui est intermédiaire, et qui forme ce que les anatomistes ont nommé le sacro- lombaire, et son accessoire ou transversaire gréle, qui agit comme les précédens. Enfin la troisième portion est externe ; ‘elle est formée par le long dorsal et son accessoire ou grand transversaire du cou ; elle a absolument les mêmes usages que les deux autres. vs, Viennent ensuite les petits muscles situés entre chaque paire dé vertèbres. Ils forment trois séries. AnT. Il Des muscles de l’épine. 185 Les transversaires épineux ( tansverso - spi- niens ) ; Les interépineux ( 2z{erspiniens ) ; Les inter-transversaires ( inter-transversiens ), I n'y a qu'un seul muscle situé au devant de l’épine, qui agisse spécialement sur elle; c’est le /ong du cou ( præ-dorso-atloidien ) qui est attaché sur le corps des trois premières vertèbres du dos, et qui s’insère au tubercule antérieur de l’atlas ; il doit fléchir le cou en devant. Les vertèbres de la queue ou du coccyx sont susceptibles d’un pètit mouvement en arrière et en devant , qui est opéré par deux paires de muscles qu’on nomme : L'ischio - coccy gien ( ischio-caudien ) ; il s’at- tache sur l’épine de lischion et s’insère aux parties latérales des os du coccyx. Lorsque les deux muscles agissent ensemble , ils portent un peu les os en arrière. Le sacro-coccygien ( saero-caudien ): il vient de la face interne de l’os sacrum , et s’insère à la face interne des os du coccyx, qu'il relève par sa con- traction. B. Dans les mammifères. Les muscles de l’épine des sirges sont , à peu de chose près , les mêmes que ceux de l’homme. Ils ne différent guère que par la force de leurs tendons. Ceux des chauve-souris sont si grêles, qu'on 186 IT Leçox. Des os et des muscl. du tronc. n’appercçoit qué quelques fibres tendineuses à la face spinale. Les autres mammifères n’offrent aucune diffé- rence que celle du nombre des languettes , qui dépend de celui des vertèbres. Dans le cochon , par exemple ; l’épineux du dos commence bien sensi- blement sur la première apophyse épineuse du dos, par une languette toute charnue. Il y en a une toute semblable à chaque apophyse épineuse qui suit, Elles se joignent toutes ensemble pour former des tendons qui s’insèrent aux apophyses épineuses. de chaque vertébre des lombes. Les mouvemens de la queue dans les mam- mifères sont beaucoup plus sensibles que dans . l’homme. C’est un membre de plus que la nature leur a accordé ; car quelques-uns s’en servent pour se suspendre et s’accrocher aux arbres. Le plus grand nombre l’emploient comme un fouet pour . chasser les insectes parasites ; d’autres, comme les cétacés , la meuvent pour diriger leur corps en nageant. Les castors l’émploient comme une truelle pour construire leurs habitalions, etc. etc. On con- çoit qu'il a fallu un plus grand nombre de muscles que ceux de l’homme pour opérer ces mouvemens divers. ; La queue des mammifères est susceptible de trois sortes de mouvemens : | L'un par lequel elle se redresse ou s'élève ; un autre par lequel elle se fléchit ou s’abaisse ; et un troisième par lequel elle se porte sur les côtés. Arr. Il. Des muscles de l’épine. 187 Ces mouvemens par leur combinaison en pro- duisent encore de secondaires ; elle peut se tordre sur son axe , se rouler en spirale dans le même plan et en tire-bourre, comme dans les animaux à queue préhensile. Trois classes de muscles opèrent ces mouvemens ; ils diffèrent beaucoup de ceux de l’homme, comme nous allons le voir. a. Ceux qui relèvent ou redressent la queue : ils sont toujours situés à la face supérieure ou spinale. . 1°. Les sacro-coccygiens supérieurs( lombo- sus-caudiens ). Is commencent sur la base des apophyses articulaires des trois ou quatre dernières vertèbres des lombes, sur celles du sacrum et des vertèbres caudales qui en sont pourvues, par des languettes charnues qui diminuent insensiblement de largeur. Il part dela masse commune des tendons grèles opposés aux digitations charnues. Le premier de ces tendons est le plus court. Il se porte du côté interne, et s’insére à la base de la première des ver- tèbres caudales qui n’ont point d’apophyses articu- laires. Le second tendon se porte à la suivante, et ainsi de suite. Il y a ordinairement treize tendons. Ils sont reçus chacun dans une gouttière ligamenteuse qui leur sert de gaïîne. Toutes ces gaines sont réunies par un tissu ligamenteux qui les enveloppe comme dans une espèce d’étui. 188 III° Lecon. Des os et des musclL. du tronc. Lorsque les deux muscles agissent ensemble , ils doivent relever la queue ou la plier en dessus. 2°. Les inter- épineux, Vépineux oblique ou Zombo-sacro- -coccygien, Vicq d’Azir. Ces muscles sont la continuation des muscles inter-épineux de l’épine ; mais comme les apophyses épineuses de la queue sont courtes et souvent remplacées par deux tubercules qui #épondent aux apophyses obliques , les attaches varient un peu. Voilà peut-être la raison qui a fait regarder ces muscles comme dis- tincts par beaucoup d’anatomistes. b. Les muscles qui abaissent ou plient la queue en dessous. Ceux-ci prennent tous naissance dans l'intérieur du bassin, et se prolongent plus ou moins sous la face inférieure de la queue. Ils forment quatre paires. 1°. L'iléo-sous- caudien ou iléo coccygien de* Vicq-&’Azyr. Il vient de la partie interne où pelvienne de l’iléon, forme une portion charnue alongée dans l’intérieur du bassin , et se termine à l'un des os en forme de V, placés au-dessous de la queue ; quelquefois, comme dans le raton , entre le cinquième et le sixième os ; quelquefois entre le septième et le huilième, comme dans le sarigue. Ce muscle doit abaisser la queue et l’ apps for- er contre l’anus. Le sacro-sous-caudien ou sacro-coccygien inférieur , Vicq-d'Azyr. Ce muscle est l’antago- iste du lombo-sus-caudien ; il lui ressemble absolu Arr. Il Des muscles de l’épine. 189 ment ‘par sa structure. Il vient de la face inférieure du sacrum et des apophyses transverses des ver- tèbres caudales qui en sont pourvues, par une por- tion charnue qui diminue insensiblement de grosseur et forme autant de tendons qu’il y a de vertèbres caudales sans apophyses transverses. Ces tendons sont recus dans des gaines semblables à celles du lombo-sus-caudien, et s’insèrent à la base de cha- cune des vertèbres en dessous , à commencer ordi- nairement par la septième. 5°. Les sous-caudiens ou inter -coccygiens, Vicq-d’Azyr, sont situés sous la ligne moyenne infé- rieure de la queue. Ils commencent sur l’union de la première avec la seconde vertébre caudale , et forment une portion allongée qui s’insère d’abord à Vos en forme de V des quatrième, cinquième et sixième vertcbres. Ils reçoivent en même temps de: petites portions charnues qui vont toujours en dimi- nuant de grosseur , et qui se portent de plus en plus loin en s’insérant inférieurement à la base de chaque ôs de la queue. 4. Le pubo-sous-caudien ou pubo-coccygien de Vicq-d’Azyr. Ce muscle n’existe pas dans le raton; mais il est très-distinct dans le chien et le sarigue. Il est mince , s’attache à tout le détroit supé- rieur du bassin, comme une toile charnue qui se termine en pointe et va s’insérer au-dessous de læ queue sur les apophyses ou tubercules de la base de la quatrième et cinquième vertèbres. Il pro- dujt le même effet que l’iléo-sous-caudien. #90 ITI° Lecox. Des os et des muscl. du tronc. c. Les muscles qui portent la queue sur les côtés. 1 n’y en a que deux , qui sont : 1°. L'ischio - caudien ow ischio - coccy gien externe, Vieq-d'Azyr. Il s’attache à la face pel- ® wienne ou interne de l’ischion au-dessous ét der- rière la eavité cotyloïde, et il se porte en arriére sur les apophyses iransverses des vertèbres de la queue. Dans le chien il n’a qu’une languette charnue qui s'insère à la quatrième vertèbre. Dans le raton, qui n’a pas de pubo-sous-cau- diens , il s’insère par autant de digilations charnues aux sept vertèbres caudales qui suivent la troisième, Dans le sarigue il se termine aux quatre pre- micres vertèbres de la queue. 9°, Les inter-transversiens ou inter-transver- sal, Vicq-d’Azyr. Ces muscles sont étendus en une seule bandelette musculaire et aponévrotique entre toutes les apophyses transverses. Leurs tendons sont plus distincts à la face supérieure de la queue. En résultat il y a donc huit paires de muscles à la queue. C. Dans Les diseaux. Les oiseaux n’ont point de muscles pour la partie dorsale de lPépine. Leur cou seul est mobile; il _ porte beaucoup de muscles. Ce sont : Des inter-transversaires, qui sont à peu près dis- posés comme ceux des mammifères, Des épineux transversaires, qui vont oblique- Arr, Il. Des muscles de l’épine. 191 ment des apophyses transverses inférieures aux apo- physes épineuses de la vertébre supérieure , mais seulement du côté où chaque vertèbre se fléchit. Ainsi dans les premières vertèbres ils sont situés en devant , et dans les autres en arrière. Un muscle analogue au cervical descendant ou au sacro-lombaire qui vient des apophyses épi- neuses du dos , et qui se termine à l’apophyse trans- verse de la seconde vertèbre par un très-long tendon. Selon les espèces , il s’en détache des langueltes charnues dont cinq ou six se portent sur les apo- physes transverses des vertèbres inférieures du cou. Chacune de ces languettes reçoit à son inser- tion deux ou trois petits trousseaux musculaires qui viennent ces deux ou trois apophyses épineuses inférieures. Dans la buse, par exemple, le tendon qui s'in- sère à lasseconde vertèbre recoit cinq languettes qui viennent des cinq apephyses épineuses du cou qui suivent la troisième. La seconde languette , qui s’in- sère à l’apophyse transverse de la cinquième ver- tébre , en recoit des apophyses énincuses des trois cervicales qui la suivent. De même le troisième ten- donqui s’insère à la sixième apophyse transverse , reçoit quatre languettes qui viennent des apophyses épineuses des vertèbres cervicales , depuis la sep- tième jusqu'a la dixième , et ainsi de suite. Mais on retrouve d’autres nombres pour d’autres espèces. Toutes les languettes accessoires sont placéés entre les deux grands cervicaux descendans. 192 H° Lxçox. Des os et des muscl, dustronc. Le long antérieur du cou: c’est un muscle très- composé dans. les oiseaux, Chaque stylet des apo- physes transyerses de celles des vertèbres qui se flèchissent.en arrière , en reçoit un tendon ; et ce tendon en descendant reçoit des languettes muscu- laires de plusieurs des vertèbres qui sont au-dessous. Dans la buse, que nous, prendrons encore ici pour exeniple., les tendons. des stylets supérieurs recoivent leurs langueites des vertèbres plus hautes. Dans le héron, les tendons desstylets snpérieurs ont leurs ventres ou parties charnues attachés aux vertébresles plus basses ; etenveloppent en-partie lestendons des stylets inférieurs ,exéepté cependant ceux des trois dernières vertèbres cervicales qui sont conime dans la buse. D. Dans, les reptiles. er I] y a peu dé muscles de l’épine dansla grenouille. L'analogue de l’ischio-cocey gien est un muscle large, mince, : qui occupe iout lintervalle compris entre le long os du coccyx et.les iléons ; ses fibres sont obliques. IL doit rapprocher le coccyx de la direction de l’épine. ii : :T’analogue du Zombo-costal, naït 1, ie du précédent par une sorte dé pointe attachée au coccyx. Il s'étend jusqu’àla tête, où il s’insère ; mais il donne des fibres en passant à chacune des apo- physes transverses , ce in forme à sa surface des espèces d’interseclions. L’oblique supérieur vient dé la tête sur les bords à Arr. IL Des muscles de l’épine. 193 du trou occipital , et s’insére à la premicre apo- physe transverse de l’épine dorsale. Il n’y a qu’un petit droit antérieur. Il vient de la base du crâne au-dessous du trou vertébral, et s’insère à la première apophyse transverse. Les znier - transversaires sont comme dans l’homme. Les muscles de l’épine de la salamandre res- semblent beaucoup à ceux de la grenouille. Ceux de la queue ont beaucoup de rapport avec les muscles des poissons. L’épine de la 1ortue n’a de mouvemens que dans les portions du cou et de la queue ; celles du dos et des lombes ayant les vertèbres soudées, n’ont aucun muscle. Les muscles du cou diffèrent beaucoup de ceux de l’homme. Les mouvemens qu’ils opèrent sont ceux de l’alongement, par lequel la tête est portée - en avant , au-dela du test, et ceux de rétraction , qui ramènent la tête sous la carapace en produisant la flexion du cou en Z. Le premier des muscles propres au cou s’atlache sous le bord antérieur latéral de la carapace, et s’insère à l’apophyse transverse de la première ver- #ébre. If relève le cou et le porte en arrière. Un autre vient de la partie moyenne antérieure de la carapace, et s’insère par quatre languettes _charnues, qui restent long-temps séparées, aux apo- l physes articulaires des troisième , quatrième , cin- quième et sixième vertèbres du cou. Il ramène le 1 N 104 IIT° Leçon. Des os et des muscl. dutronc. cou en arrière lorsque la tête est très-alongée , et ïl la porte en devant lorsqu'elle est en arrière. Des troisième, quatrième et cinquième vertébres du cou naît, sur leurs apophyses articulaires, un muscle formé de trois languettes, lesquelles, après s’être réunies, forment deux tendons dont l’un s’insère à l’apophyse transverse de la première , et l’autre à l’apophyse épineuse de la seconde. Ce muscle fléchit le cou sur lui-même en lui faisant décrire une courbe dont la convexité est en dessous, mouvement qui ramène la tête sous le test. L’analogue du long du cou naît sous la carapace au-dessous du corps de la seconde vertèbre dorsale, et monte le long du cou en fournissant des lan- guettes aponévrotiques à toutes les apophyses trans- verses jusqu’à la deuxième où il s’insère. C’est en- core un rétracteur de la tête, Il y a des muscles interarticulaires bien pronon- cés, qui, par leur contraction, doivent relever chacune des vertèbres et par conséquent étendre le cou. : L'’analogue du transversaire épineux , situé à la partie postérieure du cou, vient de toutes les apo- physes transverses supérieures, et s’insére aux , apophyses épineuses jusqu’à la sixième. Enfin un muscle court qui vient de dessus le corps % des prenüères vertèbres dorsales au-dessous de la carapace , s’insère aux apophyses articulaires de la sixième et de la septième vertèbre cervicale. C’est un muscle propre à cet animal qui commence à OpÉ- Arr. IT. Des muscles de l’épine. 195 rer l'extension du cou , lorsque la tête est cachée sous le test, E. Dans les poissons. Les muscles de l’épine des poissons sont très- différens de ceux des autres animaux à sang rouge. Leur situation et leur action sont absolument chan- gées. … Dans les mammifères , les oiseaux et les reptiles, ces muscles sont situés au-devant ou en arrière des vertèbres. Dans les poissons , au contraire , ils sont placés latéralement. De cette différence de posi- tion dépend celle du mouvement produit. Chez les premiers, la colonne vertébrale se fléchit princi- palement en avant , ou se redresse enarrière. Son mouvement latéral est moins sensible : il est beau- coup plus marqué dans les poissons chez lesquels il produit l’action de nager ; tandis que le mouve- ment de l’épine, du côté du: ventre ou du dos, est presque nul. Les fibres charnues qui déterminent le mouve- ment de la colonne vertébrale ; sont entrelacées dune manière si compliquée , qu’on ne peut guères les distinguer que par plans, et c’est ainsi que nous allons les considérer. Lorsqu'on a enlevé les écailles et la peau , on trouve au-dessous une masse charnue , composée 1°. de fibres réunies en petits trousseaux , parallèles et longitudinaux, disposés en ares, dont la convexité regarde la tête. Tous ces arcs sont reçus les uns N 2 196 Ie Lecow. Des os et des muscl. du tronc. dans les autres , et la ligne d’intersection qui les dis- tingué paroît produite par une aponévrose , dans l'épaisseur de laquelle on trouve souvent une arête ou petite portion osseuse flexible. C’est ce qu’on ob- serve très-facilement dans la carpe , le brochet, le merlan , etc. 2°. Aux extrémités de ces arcs, vien- nent se joindre, du côté du dos et du ventre, d’autres fibres musculaires qui ont une direction différente. Les supérieures ou dorsales suivent deux lignes, en forme de V ou d’angle, dont l’ouverture regarde la tête. Elles fournissent, par leur surface , beaucoup de filamens aponévrotiques qui se terminent par de petits tendons : ils s’attachent et se perdent dans la peau. Le plan de fibres inférieures ou coslales est composé de petits muscles intercostaux , dont la longueur est égale à la distance respective de cha-- cune des côtes ou des apophyses épineuses infé- rieures. Ces trois plans de fibres sont tellement unis entre eux , qu'ils ne peuvent être considérés que comme un seul et même muscle qui s’attache au corps et aux apophyses de toutes les vertèbres et à la tête. On l’a nommé muscle latéral, Il produit tous les mouvemens latéraux du corps, et principalement ceux de la queue : il est trés-facile d’expliquer sa manière d’agir. En eflet, la contraction des fibres de l’un des côtés du corps, produit le rapproche- ment de la queue vers la tête dans le même sens. Lorsque la queue est une fois dans cet état de flexion latérale, elle ne peut être ramenée à sa direction Am. Îl. Des muscles de l'épaule. 197 naturelle que par le raccourcissement des fibres du côté opposé ; mais quand , par l’action de celle-ci , elle est entraînée au-delà de la ligne droite , elle produit le mouvement contraire. C’est par suite de ces directions latérales et alternatives que s’exé- cute principalement l’action de nager ou la progres- sion propre au poisson. Les ostracions dont tout le corps , à l’exception des mächoires et des membres , est renfermé sous ” un test corné , dont la solidité approche de celle de Vos , ont des muscles latéraux un peu différens. On les retrouve sous les parois de la peau, Ils ont à peu près le même volume , mais ils ne s’attachent qu’à la têtc et à la queue uniquement. Les attaches sur les vertèbres du corps auroient été inutiles , puis: qu’il n’y a que la partie de la queue, située hors du coffre , qui puisse se mouvoir. La texture de ces muscles latéraux est aussi beaucoup plus simple : leurs fibres sont presque toutes longitudinales. Comme les côtes et les muscles manquent, ces parties sont remplactes par une aponévrose de couleur argentée brillante, qui forme le parois de l'abdomen et double la face interne du test. La queue de ce genre de poissons a une paire de muscles particulière qui paroît accessoire du latéral. Leur forme est pyramidale; ils sont situés à la face abdominale ou inférieure du corps , depuis environ sa partie moyenne jusqu’à la partie de la queue qui est au dehors du test. Ils s’attachent à la face in- terne de la paroi ventrale du coffre , et se terminent AN 18 108 IIT° LEcox. Des os ei des muscl. du tronc. par de petits tendons au dessous et sur les côtés des trois dernières vertèbres de la queue, qu’ils doivent abaisser un peu en la portant de côté. | Dans l'intervalle que laissent entre eux les deux muscles latéraux du corps dans les poissons ; on trouve, du côté de la carène dorsale , des muscles très-grèles et très-longs , dont le nombre varie sui- vant l’existence , ou le nombre des nageoires dor- sales. On les a nommés les r7uscles du dos. Iln’y en a qu’une paire dans ceux qui n’ont point de nageoires dorsales , comme quelques espèces de gymnotes. Ils viennent de la nuque et se terminent à la nageoïre de la queue : ils sont formés de petits ventres charnus , très-courts , avec de longues inter- sections tendineuses. Dans les poissons , qui n’ont qu’une seule nageoire dorsale , comme les /oches, la carpe, la tanche , etc. il y a deux paires de ces muscles : la première est située dans l'intervalle de la nuque à la nageoire; et la seconde , dans celui de cette nageoire dorsale à celle de la queue. Quand il y a deux nageoires du dos, comme dans le zzuge, les zées , etc. on trouve trois paires de muscles : une entre la nuque et la première na- geoire; une seconde entre les deux nageoires du dos; et la troisième entre la seconde rageoire du dos et celle de la queue. Tous ces muscles s’attachent aux premiers rayons de chacune des nageoires , et les meuvyent en les re- levant ou Les développant. Arr. II. Des muscles de l’épine. 199 - T1 y a des muscles absolument analogues à ceux- ei sous la carène du ventre. Dans la carpe, par exemple, il y en a deux paires : lune s’étend de la symphyse des os , en forme de ceinture , qui reçoivent les nageoires pec- torales; et elle se termine , de l’un et de l’autre côté , dans le tissu ligamenteux qui unit les deux nageoires ventrales. Les petits ventres charnus qui la composent sont au nombre de quatre ou de cinq, très-distans les uns des autres ; ils ressemblent à des grains de chapelet. L'autre paire s’étend de la réunion des nageoires de l’anus aux premiers rayons de la nageaire de la queue. Les ventres charnus sont encore plus grêle : et les tendons beaucoup plus alongés. Les nageoires du dos , de l’anus et de la queue , ont de petits muscles particuliers , destinés à les étendre et à les plier. La direction et les attaches des petits muscles de la nageoire de la queue varient. Les plus longs viennent ordinairement des trois avant-dernières - vertèbres de la queue ;, ils sont les plus extérieurs ; ils se terminent aux cinq ou six rayons externes, ou les plus longs , de chaque côté. D’autres naissentsur les deux dernières vertèbres; ils ont la même direction en éventail que les pré- cédens ; mais ils se terminent aux rayons intermé- diaires. : Enfin il y a , à la base des rayons mêmes , deux muscles à fibres courtes obliques, qui se terminent N 4 200 JII°. Lecon. Des os et des muscl. du trone. sur chacnn d’eux par autant de digitations. Ceux-ci servent à fermer la nageoire , tandis que les pre- miers servent à l’ouvrir , ou à l’épanouir. Les muscles des nageoires dorsales sont à peu. près disposés de la même manière : ceux qui sont destinés à les étendre , s’attachent aux apophyses épineuses dorsales des vertèbres : ceux'qui les plient sont courts, et s'étendent obliquement sur les petils osselets ou raÿons qui composent ces nageoires. Les muscles extenseurs de la nageoire de l'anus s’attachent sur des épines particulières des verté- bres à leur face abdominale : ceux qui sont propres à la plier, sont courts et couchés à la base des rayons. Nous terminerons cet article des muscles de l’é- pine des poissons par lexposition de ceux de la raie. Ces muscles se rapprochent beaucoup de la forme de ceux que nous avons reconnus dans la queue de quelques quadrupèdes. Ils sont disposés sur deux plans et sont an nombre _ de quatre ; deux latéraux supérieurs, et deux laté- raux inférieurs. Les latéraux supérieurs viennent de la partie moyenne de la colonne vertébrale, au-dessus de lab domen, par une portion charnue , reconverte de fortes aponévroses. Arrivée à la hauteur du bassin, il s’en détache de petiles portions tendineuses qui glissent dans des gaines parallèles , et qui se portent Arr. IL Des muscles de l’épaule. 20ù successivement vers la ligne moyenne où elles se fixent à la partie supérieure de chacune des ver- tèbres de la queue. La fibre charnue accompagne ces tendons quelque temps après leur séparation du faisceau commun. Dans la partie inférieure de la queue , ces mus- cles latéraux supérieurs reçoivent des accessoires de chaque côté; mais ce sont de simples tendons qui paroissent seulement destinés à s’opposer à une extension trop violente dans l’un ou dañs l’autre sens. Chacun des tendons des muscles latéraux tire la vertèbre de la queue sur laquelle il s’insère dans le sens de son'ction ; et du mouvement commun de rétraction , résulte la flexion ou la courbure géné- rale de la queue en dessus. Les muscles latéraux inférieurs de la queue pren- . nent aussi naissance sur les lombes, comme les pré- cédens ; mais plus extérieurement. Ils ont la même disposition à peu près, avec cette différence cepen- dant que leurs tendons se contournent un peu et se placent sous la queue où ils se fixent à chacune des vertèbres. Ils reçoivent aussi des accessoires tendi- neux , et produisent des mouvemens dans un sens opposé aux premiers , c’est-à-dire , qu’ils recour- bent la queue en dessous : leurs tendons sont beau- coup plus grêles que ceux des latéraux supérieurs; ils se bifurquent à leur extrémité, et chacun d’eux laisse passer dans sa bifurcation celui de la vertèbre suivante , de sorte qu’ils se servent mutuellement de 202 IIT° Lxrcow. Des os et des muscl. du tronc. gaines , et qu'ils sont tous , excepté le dernier, père forés et perforans. ARTICLE IIL Des côtes et du sternum. À, Dans l’homme. LA poitrine de l’homme a la forme d’un cône applati, dont la base est en bas et le sommet tronqué en haut. Elle est formée en arrière par la portion dorsale de la colonne vertébrale , que nous ayons déja décrite ; en devant pÿ un os DE appelé le sternum , et sur les côtés par vingt-: qualre arcs osseux qu’on nomme les côtes. Le sternum est un os applati, alongé, L’une de ses extrémités , la supérieure , s’articule ayec les clavicules ; l’autre est libre , inférieure. Celle-ci ) | , supporte, un cartilage , qui quelquefois s’ossifie , et qu’on nomme le cartilage xyphoïde ou ensi- forme ( appendice sternale). Les deux longs côtés de cet os recoivent, dans de petits enfoncemens y 9 : 2 les cartilases des sept premières côtes. Le sternum 5 Pptp est souvent formé de deux portions ; mais elles se soudent le plus ordinairement avec l’âge. Cet os est enveloppé d’une toile ligamenteuse , extré- mement solide tant au dehors qu’au dedans de la poitrine. Son appendice abdominale est retenue en outre par un fort ligament, qui, de sa surface Arr. III Des côtes et du sternum. 205 externe , se porte obliquement vers le cartilage de la dernière côte sterno-vertébrale. Ce ligament s'oppose au renversement de Vappendice du côté le l'abdomen , dans les efforts violens de la poi- ane! ” Les côtes sont au nombre de douze de chaque côté. Ce sont des os longs, un peu applatis, qui sont courbés dans leur longueur, et dont la con- cavité regarde l’intérieur de la poitrine. L'une de leurs extrémités se termine par deux petites fa- cettes articulaires, séparées entre elles par une ligne saillante. Elle est reçue sur les parties la- iérales du corps de deux vertèbres. Cette extré- mité vertébrale de la côte se rétrécit ensuife un peu ; puis elle présente, à sa face postérieure , une nouvelle facette articulaire qui répond à l’a- pophyse transverse de la vertébre la plus infé- rieure des deux avec lesquelles la côte s'articule. La côte continue de se porter ainsi en arrière dans la même direction : mais bientôt elle pré- sente une espèce de déviation subite pour se por- ter en devant- Le point où se fait ce changement diffère dans chaque côte. Dans les supérieures il est plus près de la vertèbre , mais inférieurement il en est très-éloigné. On nomme ce point, qui donne attache à quelques tendons, l'angle de la côte. L’extrémité sternale a une petite fossette dans laquelle est reçu le cartilage, intermédiaire qui l’'unit au sternum. Iln’y a que sept côtes qui se rendent directement au sterrurr. On les a nommées 204 IIT° Leçon. Des os et des muscl. du tronc. . vraies côles, où mieux sterno-vertébrales. Les cinq autres ont des prolongemens carlilagineux par lesquels elles s'unissent les unes aux autres. On les appelle fausses côtes, ou simplement verté- brales. Les côtes de l’homme sont comme tordues sur leur axe , de sorte que, lorsqu'on les pose sur un plan horizontal , l’une de leurs extrémités est tou- jours soulevée. Les côtes n'ont qu'un mouvement borné d’élé- vation et d’abaissement. Leurs articulations sont affermies par un grand nombre de ligamens. Les facettes articulaires de l’extrémité vertébrale ont des capsules qui les maintiennent sur le corps des vertèbres et sur leurs apophyses transverses. L'espace qui est compris entre ces deux facettes est aussi maintenu fixe, à l’aide de deux liga- mens, dont l’un se porte à l'apophyse transverse de la vertèbre supérieure, du côté interne , et l’autre à l’apophyse oblique inférieure de cette méme vertèbre , mais du côté externe. L’extré- mité sternale est aussi entourée d'une petite cap- sule , qui la joint à son cartilage de prolongement. Il y a en outre, dans chacun des espaces inter- costaux, une toile ligamenteuse qui unit le bord Aou d’une côte avec le bord supérieur de celle qui la suit. La dernière côte vertébrale a un petit ligament particulier, qui la fixe inférieurement aux apo- RE”. Arr. III. Des côtes et du sternum. 205 physes transverses de la premitre et de la seconde vertèbre lombaire. B. Dans les mammifères. La configuration de la poitrine des mammifères est sujelte à varier. Dans ceux qui ne sont point claviculés , elle est en général comprimée par les côtés, et le sternum forme en devant une saillie plus ou moins marquée. Dans les carnassiers, la poitrine est plus alongée. Le nombre et la forme des côtes varient aussi beaucoup selon les familles. Dans les quadrumanes, elles sont toujours au nombre de douze à quinze. Dans les carnassiers vermiformes, il y en a ‘quelquefois jusqu’à dix-sept, ordinairement très- étroites. Elles différent peu en nombre dans les autres familles. Dans les herbivore, elles sont larges et épaisses. Le cheval en a dix-huit, le rhinocéros dix-neuf, et l'éléphant vingt. Celui des animaux qui en a le plus est l’urau, quien a vingt-trois de chaque côté. Le tatou a les deux premières côtes extrêmement larges en comparai- son des suivantes. Le fourmilier. à deux doigts a les côtes si larges , qu’elles sont placées les unes au-dessus des autres comme les tuiles d’un toit. . Cette disposition rend très-solides les parois de la poitrine de cet animal. Le sternum de l’orang et du pongo est large Dans toutes les autres espèces de singes, il est - étroit et formé de sept à huit pièces. 206 III° LEcow. Des os et des muscl. du tronc. La roussette et toutes les chauve - souris ont le sternum étroit , mais présentant antérieurement une carène élevée et une extrémité antérieure, élargie sur les côtés, en forme de ‘T', pour recevoir les clavicules. Dans la taupe l'extrémité claviculaire du ster- num est prolongée en avant des côtes; elle s’ap- platit latéralement , et reçoit sous le cou les deux courtes clavicules. Le cochon a un sternum fort élargi en arrière et étroit en devant. Dans le rhinocéros, le cheval et l'éléphant, le sternum est prolongé antérieurement et applati sur les côtés. Les cétacés ont un sternum large et peu épais, sur-tout à la partie antérieure. TagzirreAau du nombre des côtes dans Les | mammifères. ESPÈCES. TorTarxz. VRAIES. | Fausses. Homme .,.1.1.1|1.4 12002 Ft 5 DA O7 At are tel IN VE DA Ne a Pr. A Tate One Pier NT NN UN 5 Pongo. . + « OL er MESA 7 120 Roussette.@.1.0:710402/23 20e CAT er 6 Chauve-souris « . | . . 12 ,. 7 Fe Taupe de ONMMNE Les 19 © 8 : 5 1Hérisson. 4.4. botte setir d'|era SAGE Arr. IL. Des côtes et du sternum. 207 ESPÈCES. ToTaz. VRrAreESs. | FAUSSES. 14 0 Me ee O NN ae 5 el] DR RO LS ETOILES, DONS d'A TO LDC 2° NAS CAN RS TE r CNEN E ONCE ANODEL RMOTAE) SAN EUR SOS TRTA AUS Le UT ete he OiRte > VOLE Ge a 2 Pl US PRE Ce) RCE ; 13 9 - Pt 4 et AU 13 …. 9 . SE TAN à ee eZ IN ON TS à D 12 MAL OVAEMAUT aide Un omis 26 ST . || - . 16 8 SUPER - Nes te "6 7 an Éléphant MOSS DE RAS ONE ENT ST HET EURE 15 LT: Cochon. . . .:. L'24 14,4 ler, 7 ARE Rhinocéros - , . | « . 19 . . |. . 7 . 12 . || Dromadaire. . . | - . 12 AR 05 1.-. ll Girafe .-. + 5 . |. . 14 8 . 6 ,.|i Bœut. … ./". 101". 13 CRAN AULe sn BEA Cerf . ent) ne 8 . DT. te Cheyal . . . . . | . . 18 se 10475 .-0 Dauphin. . . . .| . . 13 .. |... 6 MRSRR USA Darsouin. ONE ya vire ré AE tr El C. Dans Les oiseaux. La poitrine des oïseaux est en général fort éten- due : elle n’est cependant formée que par des côtes et le sternum ; mais ce dernier os a d’autres formes et d’autres dimensions que celui des mammifères. Les côtes présentent plusieurs particularités. On peut les distinguer aussi en sterno-vertébrales et s08 IIT° Leçon. Des os et des muscl. du tronc. ke en vertébrales proprement dites; mais elles ne sont pas situées de même que celles des mammi- fères. Les vertébrales sont le plus ordinairement en devant ; il y en a quelquefois aussi en arrière. L’extrémité vertébrale est bifurquée ; l’une des : fourches porte sur le corps de la verièbre, et l'autre sur son apophyse transverse. L’extrémité sternale reçoit une portion osseuse qui remplace le cartilage sterno-costal ; elle fait avec cette por- tion un angle obtus , dont la partie rentrante est dirigée en devant. La partie moyenne de la côte présente en outre une particularité caractéristique, Elle porte à son bord postérieur une apophyse applatie , alon- gée , dirigée. obliquement en arrière, au-dessus de la côte qui suit; de manière que toutes ces côtes prennent des points d'appui les unes sur les autres. Le sternum des oïseaux est très-large, presque quarré. Il a peu d’épaisseur. Il recouvre non seulement le thorax, mais une grande parlie de l'abdomen. Sa face interne ou postérieure est concave , l’antérieure convexe ; et dans tous ceux qui volent, elle porte sur sa ligne moyenne une crête saillante en forme de quille de navire. L’extrémité claviculaire de l'os est comme tron- quée pour recevoir latéralement les deux grosses clavicules. T/extrémité abdominale est plus mince ; souvent elle est percée de trous pour rendre los plus léger, Elle est aussi tronquée quelquefois, et AnrT. III. Des côtes et du sternum. 209 ne porte que deux angles plus où moins alongés, quelquefois trois très - distincts de chaque côté, comme dans le jacana, le martin-pécheur. La grandeur du sternum et la forme de sa crête étoient destinées à donner aux muscles abais- seurs de l’aile des attaches trés-étendues. Elles va- rient selon que l’oiseau a besoin de voler plus ou moins haut, plus ou moins vite, plus où moins long-temps. Le sternum de l’autruche et du casoar , qui ne volent point, n’a point de crête ; mais il est grand et bombé comme un bouclier. C’est l’étroitesse du sternum qui donne aux réles et aux poules d’eau cette forme comprimée qui . caractérise leur habitus. ILest de même fort étroit et entièrement osseux dans les grues et les demoiselles de Numidie, dont les mâles ont , en outre , le haut de la quille creusé - pour ioger les circonvolutions de la trachée artère. Dans les gallinacés , la crête du sternum ne commence que fort bas, et elle n’est indiquée vers le haut que par deux lignes saillantes qui s'élèvent insensiblement en courbe concave pour former. cette quille. Elles sont aussi doubles, mais petites, dans la chouette etla spatule. Les hérons , le cygne, les morneaux, le cor- beau ; n’ont qu’une ligne saillante à l’origine de la quille. Dans le Aéro, elle est très-saillante et à tranchant convexe ; dans le cygne et le canard, elle est en ligne droite. , 1 O 210 III° Lucow. Des os et des muscl. du tronc. D. Dans les repliles. Le thorax des reptiles varié beaucoup pour la composition. Les grenouilles ont un sternum et point de côtes ; les serpens , des côtes et point de sternum ; les Zortues , des côtes soudées à la cara- pace , et un sternum confondu dans le plastron ; le crocodile et les lézards, des côtes parfaites, mais un sternum en grande partie cartilagineux. Le crocodile a la première portion du sternum osseuse , prolongée , recevant les deux clavicules ; le reste de sa longueur est cartilagineux ; il va s'unir au pubis , et il fournit aux parois de l’ab- domen huit cartilages cylindriques. Les côtes sont en tout au nombre de douze: Les deux premitres et les deux dernières ne s’aitachent pas au ster- num. Les côtes intermédiaires portent sur leurs bords postérieurs des cartilages en partie ossi- fiés, qui tiennent lieu des angles de celles des oiseaux. Toutes les dernières côtes, à commen- cer de la cinquième, ne s’articulent plus que sur les apophyses transverses des vertèbres qui sont là très-alongées. Les cinq premières s’arti- culent en deux points de la vertèbre, sur le corps et sur l’apophyse transverse. L’iguane et le tupinambis n’ont que la pre- mière portion du sternum ossifiée. Elle est large, reçoit six côtes et les clavicules. Les autres côtes sont libres. Le caméléon a aussi la première pièce du \ Arr. HI. Des côtes et du sternum. on sternum ; mais presque toutes les côtes recoivent des cartilages , qui , se portant vers la ligne moyenne , se réunissent avec leurs opposés. Les grenouilles, qui sont privées de côtes, ont cependant un sternum très-prononcé ; 1l forme en devant un appendice, cartilagineux, terminé par un disque, qui se trouve placé sous le larynx ; il reçoit ensuite les ciavicules ; puis il s’élargit, et se termine enfin par un autre disque placé au- dessous de l’abdomen , et servant à l’attache des muscles. Les salamandres ont des côtes si courtes, qu’elles ressemblent aux apophyses transverses des vertèbres ; elles n’ont qu’un seul point d’articu- lation sur lequel elles sont peu mobiles. Ces rudi- mens de côtes sont au nombre de douze de chaque côté. Ces reptiles n’ont pas de sternum propre- ment dit, mais l’épaule en tient lieu en partie, comme nous le verrons par la suite. La carapace des tortues est formée par les dilatations de huit côtes ou bâtons osseux qui prennent naissance sur les unions des vertèbres, et se terminent à un rebord qui entoure toute la carapace. Ces dilatations sont unies ensemble par de véritables sutures , qui sont situées transver- salement. On remarque en dessus, le long de la partie moyenne , une rangée de petites plaques osseuses presque quarrées, unies intimement entre elles par O 2 912 II Læçow. Des os et des muscl. du tronc. synarthrose, qui sont en même nombre que les ver- tèbres dont elles font partie. Le rebord osseux est formé d’un grand nombre de pièces soudées entre elles, qui, par leur réu- nion , forment un limbe à trois faces, une supé- rieure qui appartient à la carapace , une inférieure qui se joint au plastron à l’aide d’une peau très- coriace , et une interne qui présente une rainure dans laquelle sont reçues les extrémités des côtes. Cependant le rebord osseux n’a pas la même forme à sa portion antérieure. Il y a là une pièce osseuse quarrée , convexe en dessus, concave en dessous , qui porte une épine pour l’attache des muscles. Son bord antérieur est de plus découpé en crois- sant. Il y a aussi quelques petites pièces particu- lières au-dessus de la queue. Le plastron de la 1ertue, dépouillé de la peau épaisse qui le recouvre, offre dans quelques es- pèces une seule plaque solide, formée de plu-: sieurs pièces unies par synarthrose ; dans d’autres, cette plaque est percée à jour, et formée de plu- sieurs os, dont les uns sont situés dans la ligne moyenne en devant et en arrière , et les autres placés latéralement et unis à l’aide des premiers qui les soutiennent. E. Dans les poissons. Les poissons n’ont pas de poitrine proprement dite ; toute la cavité du tronc est occupée chez eux par les viscères de l’abdomen. Cette cavité Arr. III. Des côtes et du sternum. 219 varie beaucoup en figure et en étendue ; elle est comprimée par les côtés, applatie horizontalement, ou à peu près arrondie. Son étendue fait une partie plus ou moins considérable de la longueur du corps, selon les espèces. En général, les pais- sons de l’ordre des abdominaux ont cette cavité plus longue, mais cette règle nest pas du tout constante. La cavité est bornée en arrière par l’apo- physe inférieure de la première vertèbre caudale, qui a souvent un volume très-considérable , et presque toujours une forme particulière. Ainsi, dans les pleuronectes, elle est grosse , arrondie en avant, et se termine en bas par une forte épine , etc. La cavité abdominale est enfermée latéralement “par les côtes, ivrsqu’elles existent. Les raies, les squales, les syngnathes , les tétrodons, les diodons, les cycloptères, les Jistulaires, etc. par exemple, n’en ont pas. L’esiurgeon , le ba- liste , Vanguille, V'uranoscope, les pleuronectes, l’anarrhique,les zées, n’en ont que de fort courtes. Les trigles , la loricaire , l’uranoscope , les cottes ont leurs côtes à peu près horizontales ; elles embrassent presque toute la hauteur de la cavité dans les perches, les carpes, les brochets , les chétodons , etc. Enfin elles s’unissent à un ster- num dans le zeus vomer , les harengs où elu- pées, le salmone rhomboïde , etc. Le syng- rathe hippocampe, ou petit cheval marin, à des espèces de fausses côtes produites par les tu- O 3 214 JII° Leçon. Des os et des muscl, du tronc. bercules osseux de sa peau, qui entourent son corps comme des ceintures. Il n’y a qu’un petit nombre de poissons dont on _ puisse dire qu’ils aient un sternum. Outre ceux que nous venons de nommer , il y en a dans lesquels le sternum ne sert point à attacher les côtes : telle est la dorée ( Zeus faber), si toutefois on peut nommer sternum la série de petits os plats non articulés, qui règnent le long du tranchant infé- rieur de son abdomen. Le nombre des côtes et leur grosseur varient aussi beaucoup. Les silures, les carpes , les ché- todons, les ont plus grosses à proportion. Dans le genre des Aarengs, au contraire, elles sont fines comme des cheveux. Beaucoup de poissons les ont fourchues , d’autres les ont doubles, c'est à-dire que deux côtes partent de la même ver- tébre de chaque côté. ARTICLE I V. Des muscles des côtes et du sternum. À. Dans l’homme. Les côtes ne servent guëre qu'aux mouyemens de l'inspiration et de l'expiration. Les muscles qui agissent sur ces os les élèvent ou les abaïssent. Les releveurs des côtes sont : le scalène (tra- chélo-costien ) qui naît des apophyses transverses des’ cinq dernières vertèbres du cou, et s’insère par AT. IV. Des muscles des côtes. 215 quatre digitations à la partie postérieure des trois premières côtes. Les intercostaux internes et externes (inter- costiens ). Ces muscles forment deux couches et occupent tous les intervalles compris entre les côtes. La direction de leurs fibres est oblique en sens contraire : celles de la couche externe se portent d’une côte supérieure vers le cartilage de la côte qui suit ; celles de linterne se dirigent du cartilage de la côte inférieure jusqu’à la supérieure du côté de l’angle , ou postérieurement. Les releveurs des côtes (transverso-costiens ) s'étendent des apophyses transverses de la dernière vertèbre du cou, et des onze premières du dos jus- qu’à l’angle des este Le petit dentelé postérieur supérieur ( dor$o- costien) vient des apophyses épineuses des deux dernières vertèbres du cou et des deux premières du dos, et s’insère aux trois ou quatre vraies côtes supérieures , la première exceptée. Les abaisseurs des côtes sont: Le petit dentelé postérieur inférieur (lombo- costien ), qui naît sur les apophyses épineuses des trois dernières vertèbres du dos et sur les deux pre- mières des lombes , et s’insère par des digitations aux quatre dernières fausses côtes. I les tire en bas et en dehors. Le sternum n’a qu’un muscle qui agit manifeste- ment dans l’abaissement des côtes. On l’a nommé è triangulaire du sternum ( sterno-costien ) ; O # 216 IITI° Leçox. Des os et des muscl. du tronc. vient de la re inférieure et moyenne de cet os, et monte jusqu'aux cartilages des cinq dernières vraies côtes. D'autres muscles s’attachent encore aux côtes ; mais ils ont une action moins marquée sur ces os , qui paroissent en grande partie destinés seu- lement à leur donner des points fixes. Ce sont le diaphragme et les müscles de l’abdomen qui servent à la respiration et à la formation des paroïs mobiles du bas-ventre, Le diaphragme est une cloison charnue et ten- dineuse qui sépare la cavité de la poitrine de celle du bas-ventre. Il est situé obliquement entre l’ap- pendice sternale et les de des vertèbres lom- baires. Ce muscle s’attache à l’appendice sternale, aux deux dernières vraies côtes , et au bord des cartilages de toutes les fausses côtes. Il s’insère en arrière au corps des vertèbres lombaires par deux co- lonnes charnues, qu’on nomme piliers. Ce muscle “est tendineux dans sa partie moyenne, charnu sur ses bords. Il est recouvert en dessus par la plèvre, en dessous par le péritome.Nous reviendrons plus particulièrement sur ses usages en trailant de la respiration. Il est percé de trois trous en arrière : celui qui est à droite donne passage à la veine cave, par celui qui est à gauche passe l’œsophage ; enfin le postérieur laisse passer l’aorte , la veine azygos , et le canal thorachique. Il y a cinq paires de muscles, qui forment les. parois de l'abdomen. Ce sont : Arr. IV. Des museles des côtes... °17 L’oblique externe où grand oblique ( costo- abdominien }; il s’attache aux huit dernières côtes par autant de digitations, et s’insère à la crête des os des îles et du pubis. Ses fibres descendent de dehors en dedans. ? L’oblique interne ou petit oblique ( iléo-abdo- minien ), qui nait sur la crête des iléons et du pubis, et s’insère au bord de toutes les fausses côtes , et même à la dernière des sterno-vertébrales et à lappendice sternale. Ses fibres descendent de de- dans en dehors. Les droits du bas-ventre ( sterno-pubiens ) s’at- tachent à la branche supérieure du pubis , et s’inse- rent sur les trois dernières côtes siterno-vertébrales, sur la première vertébrale et sur l’appendice ster- nal par quatre digitations. Dans leur trajet, ces muscles sont recouverts par une gaine aponévro- tique que produisent les muscles obliques. Ils s’y insèrent même en quelques points ; ce qui forme plusieurs lignes tendineuses transversales ordinai- rement au nombre de quatre. Les pyramidaux ( pubo-ombiliens ) naissent aussi sur la branche supérieure du pubis , et se terminent , en diminuant beaucoup de largeur, dans la ligne blanche, près de l’anneau ombilical. Les transverses du bas-ventre( lombo-abdomi- riens ) s'attachent, d’une part , par un tendon large et mince presque aponévrotique aux apophyses iransverses et épineuses des quatre vertèbres supé- 218 III° Lecon. Des os ei des muscl. du tronc. rieures des lombes. Ils portent leurs fibres presque transversalement à la ligne blanche. Les muscles droits et pyramidaux fléchissent le tronc en avant : les obliques peuvent Te fléchir la- téralement : enfin les transverses agissent sur les parois de l’abdomen , comme une sangle , et le compriment de toutes parts. B. Dans les mammifères. Les muscles des côtes ne présentent pas de dif- férences remarquables dans les mammifères. Ceux du bas-ventre diffèrent un peu de ceux de Phomme dans ieur longueur proportionnelle. C’est sur-tout dans les muscles droits et pyramidaux que cette différence est trés-sensible ; car , dans les carnas- siers , les droits se portent souvent jusqu’à l’extré- mité antérieure du sternum , et alors les pyrami- daux le plus ordinairement n’existent pas. Le diaphragme des chauve-souris a deux piliers trés-forts qui forment une espèce de cloison charnue sur la longueur de l’épine, en dedans de l’abdomen. Nous décrirens, à l’article de la génération , les muscles propres à la bourse abdominale des didel- phes où sarigues , etc. C. Dans les oiseaux. Le scalène des oïseaux ne diffère aucunement des releveurs des côtes, qui des apophyses"‘trans- verses de chaque vertébre se portent au tranchant antérieur de chaque côte : les plans supérieurs sont Î 1 Le À Arr. IV. Des muscles des côtes. 219 les plus épais ; ils deviennent très-minces sur les dernières côtes. Lés intercostaux internes et externes ont aussi une direction contraire dans leurs fibres ; mais ils moccupent que les intervalles compris entre les coudes des articulations et les apophyses angu- leuses , à l’exception des dernières côtes où ces muscles existent en devant el en arrière, parce qu'il n’y a pas la d’apophyses. Le triangulaire du sternum vient de la partie supérieure et latérale de cet os , etse porte au tran- chant de la seconde articulation de la première des côtes sterno-vertébrales. Il part de la d’autres fibres qui se portent à la deuxième, et ainsi de suite. Ces fibres deviennent de plus en plus minces. Leur direc- tion est presque parallèle à l’axe du corps de l'oiseau. € n'y a point de diaphragme dans les oiseaux. Leur bas-ventre est recouvert de trois couches de muscles bien distinctes , toutes transversales ; mais leurs fibres ont des obliquités diverses. L'analogue de l’oblique externe ases fibres trans- verses. Il s’attache à la crête de l’os des îles, re- couvre les prolongemens du sternum, et s’insère à la seconde où à la troisième côte. Son aponévrose postérieure est très-mince : celle qui l’unit à celui du côté opposé est très-forte. L'analogue du petit oblique est entièrement charnu ; il est un peu moins large que le précédent. Il s’attèche au tranchant postérieur de la dernière côle , ets’msère au tranchant antérieur de l'iléon. 290 IIT° Lecon. Des os el des muscl. du tronc. L’analogue du transverse forme la troisième couche. Ses fibres transverses sont un peu séparées entre elles, et comme par faisceaux ; il a les mêmes attaches que les précédens. I n’y a ni rnuscles droits, m1 pyramidaux. D. Dans les reptiles. Dans les grenouilles, qui sont privées de côtes, et dans lés tortues, chez lesquelles ces os sont im- mobiles , les muscles qui doivent s’y attacher se portent sur d’autres parties. Ainsi dans les tortues , dont le plastron tient lieu des muscles abdominaux , ceux-ci se portent sur le bassin qu’ils meuvent. En général, on peut faire pour ces animaux cette observation très-remarquable , que les formes si singulières des muscles et des os semblent étrelé- pendantes l'une de l’autre. En effet, les muscles n'étant pas situés au-dessus des os, ne les ont pas modelés, pour ainsi dire; et l’immobilité de ces derniers , en dénaturant la forme du tronc, a donné _à ces muscles d’autres figures , d’autres usages. Les muscles du bas-ventre de la grenouille n’of- frent aucune particularité, si ce n'est que la peau n'est point adhérente à leur surface , et qu’au lieu de s’attacher aux côtes, ils sont unis au sternum par de fortes aponévroses. On peut faire la même observation dans les sa- lamandres. <- 4 Arr. V. Des mouvemnens de la tête. 9921 E. Dans les poissons. Les espaces compris entre les côtes sont occupés par des muscles à fibres courtes et obliques, ana- logues aux intercostaux ; mais les grands muscles latéraux du corps qui s’insérent aussi aux côtes , les font mouvoir en masse, à peu près de la même ma- nière qu'ils agissent sur les vertèbres de la queue. ARTICLE V. Des mouvemens de la tête sur l’épine. Nous devons considérer la tête sous deux as- pects : 1°. comme une cavité osseuse qui contient et protége le cerveau et les principaux organes des sens ; c’est ce que nous ferons dans la seconde partie de ce cours : 2°. Comme une masse plus ou moins pesante, articulée avec le cou, et qui peut être mue sur lui en différens sens. C’est sous ce dernier rapport qu’elle va nous occuper ici. À. Dans l’homme. La tête de l’homme est composée de deux parties: une boîte ovale , nommée créne, dont le dessus-et les côtés sont presque également convexes , et dont la face inférieure est plus plane , et monte oblique- ment d’arrière en avant , le corps étant supposé vertical. Sous la portion antérieure de cette der- 220 Il° Lrcow. Des os et des muscl. du tronc. nière , est située la seconde partie de la tête , qu’on nomme la face. Sa forme est presque celle d’un prisme, dont la base , où est le palais, seroit une parabole ; elle est traversée directement d’avant en arrière par le canal des narines , et s’élargit vers le haut, en devant , pour fournir la place des or- bites ; de chacun de ses côtés part une espèce de branche , qui se porte en arrière pour se rejomdre au crâne , el qui porte le nom d\urcade zygoma- tique. C’est sous l’endroit où elle s’unit au crâne, qu'est articulée la #74choire inférieure, qui, avec la portion cylindrique indiquée plus haut , achève de compléter la face ou le visage. Un des carac- tères particuliers à l’homme , est que les deux mâ- choires ne se portent que très-peu plus en avant que l’extrémité supérieure et antérieure de la boîte du crane , que nous nommons le front. Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans un plus grand détail sur les trous, les sutures , les éminences et les cavités de toutes ces parties: Nous y revien- drons dans un autre article. La partie du plan inférieur du crâne , située plus en arricre que la face , est ce qu’on nomme l’oc- etput, où plus particulièrement la base de crâne. L'occiput a une convexité irrégulière d’une autre courbure que celle du crâne lui-même , et en est séparé en arrière par une ligne saillante, qui représente deux. arcs de cercle ; qu'on nomme arcades occipitales. -: Les extrémités latérales de cette ligne produisent ! mn bna à nu Ati Arr. V Desmouvemens de la léte. 293 chacune une grande tubérosité | nommée l’apo- physe mastoide , qui est située dernière le trou de l'oreille ; et un peu plus bas. Au côté interne de sa base, est un creux , nommé la rainure mas- toïdienne. Précisément entre les deux apophyses mastoides , est le grand trou occipital qui donne passage à la moelle de l’épine , laquelle se rend du crâne dans le canal commun des vertèbres. La partie osseuse, située devant ce trou , jusqu’à. la base postérieure du demi-cylindre qui forme la face , se nomme apophyse basilaire. | Du milieu de l’arcade occipitale au bord pos- térieur de ce trou , va une ligne saillante , droite, nommée l’épine de l’occiput. Son extrémité pos- térieure forme une éminence , nommée tubérosité occipitale. La tête est articulée sur la première vertèbre, de manière que le canal de celle-ci répond au grand trou occipital. ; Cette articulation se fait par deux facettes sail- Jantes , situées au bord antérieur du trou occipital, regardant un peu en avant et en dehors. On nomme ces éminences condyles occipitaux. Elles sont re- çuëés dans deux cavités correspondantes de l’atlas, et forment avec cette première vertèbre un gin- glyme qui ne permet de mouvement bien marqué à la tête , que celui par lequel elle décrit une portion de cercle dans un plan vertical d’avant en arrière. L’atlas est articulé également par deux facettes latérales et un peu antérieures avec l’axis. Ces \ 994 IIL° Læcow. Des os et des muscl. du tronc. facettes étant plus planes , permettent un mouve- ment de rotation de l’atlas et de la tête sur l’axis, qui en a tiré son nom. La partie antérieure de cette seconde vertébre produit une apophyse qui monte derrière la partie antérieure de l’atlas, et s’articule avec elle par une facetie. On la comparée à une dent, et on l’a nommée odontoide. Le veste du mouvement rota- toire de la tête est produit par la torsion de la por- tion cervicale de l’épine. Enfin ses mouvemens d’inclinaison à droite et à gauche sont produits en partie par son articulation sur atlas, mais sur-tout par les cinq vertèbres cer- vicales inférieures, auxquelles leurs facettes articu- laires, tournées directement en arrière , laissent beaucoup de liberté dans le sens latéral. . Plusieurs ligamens affermissent cette ar üiculation, et facilitent ses mouvemens: les uns unissent les arcs de l’atlas avec l’occiput , et forment là deux fortes membranes; les autres enveloppent les condyles dans leur articulation avec l’atlas, et en font la capsule articulaire. De plus , il part du sommet de l’apophyse odontoïde un ligament qui va s’msérer au bord antérieur du grand trou occipital , et qui détermine l’axe du mouvement... Il ÿ en a aussi de latéraux. Enfin, pour que cette apophyse ne blesse, point la moelle épinière contenue dans Île canal vertébral , il y a un ligament situé Lransversale= ment dans l’intérieur de Panneau de 1 l’ailas ,; qui la maintient en situation. = LI FE AÂnr. V. Des mouvemens de la téle. 995. La position des deux condyles sur lesquels la tête porte , est telle, qu'ils partagent , à très-peu près, en deux parties égales , une ligne qu’on ti- reroit de la partie la plus sællante en arrière, jus- qu'aux dents incisives. Il en résulte que , dans la station verticale, la tête est en équilibre sur Pépine. béts — - de + Le plan du trou occipital est presque perpendicu- laire à celui des yeux, et parallele à celui du palais; ce qui fait que, dans la station verticale , les yeux et la bouche sont dirigés en avant. L'homme est le seul dans lequel ces deux dispo- sitions aient lieu complétement. Les nègres mêmes ont déja la portion antérieure de la ligne ci-dessus indiquée, plus grande que la postérieure , parce que leurs mächoires s’alongent un peu. B. Dans les mammifères. Dans lorang -outang, non seulement les mä- choires s’alongent encore plus , mais le trou occi- pital semble se porter en arrière , et remonter vers la face postérieure du crâne , de manière que son plan forme avec celui des orbites un 2e de 60° seulement. Ce prolongement va toujours en augmentant dans les autres quadrupèdes , à mesure qu’ils s’éloignent de l’homme. Non seulement les mâchoïres, ou plu- tôt la face, finissent par former plus des trois quarts de la tête , mais encore l’apophyse basilaire s’a- longeant repousse graduellement le trou , et la face occipitale en arrière et en haut, en sorte qu'ils he ‘ P 226 IL Leçow. Des os et des muscl. du tronc. finissent par étre non plus dessous , mais derrière le crâne, et que le plan de ce trou, faisant toujours avec le plan commun des orbites des angles plus petils, lui devient parallele, et finit par re plus le croiser au-dessous, mais au-dessus de la tête. De là la différence de direction de la tête des auadrupèdes , qui est telle, que , si l’épine étoit verticale , il faudroit , pour que la tête fût en équi- libre , que les yeux fussent dirigés en arriére, et la bouche vers le ciel. Dans la station à quatre pieds , la tête des qua- drupèdes n’est point soutenue sur l’épine par son propre poids, mais seulement par les muscles et les ligamens , et sur-tout par celui nommé cervi- cal, qui vient des apophyses épineuses des vertèbres du cou et du dos , pour s’attacher à l’épine de l’oc- ciput. Comme l’homme n’a pas besoin de ce ligament dans sa position ordinaire , il y est si foible , que plusieurs anatomistes en ont nié l’existence. Les quadrupèdes , au contraire , l’ont d'autant plus fort, qu’ils ont la tête plus pesante , ou le cou plus long. Dans le cheval , il tient aux apo-. physes épineuses des vertèbres du dos dans une largeur de deux mains ; et il se porte par des la- nières à trois ou quatre de celles du cou. Les car- nivores l'ont un peu moindre , mais c’est dans l’é/é- phant qu’il est le plus fort ; il y entre dans un creux particulier de l’occiput. La taupe a ce ligament en grande partie ossifié , parce qu'elle l’emploie non- a PPT ES EN FPT AnrT. V. Des mouvemens de la tête. 227 seulement pour soulever sa tête, mais encore des masses de terre considérables. La face occipitale du crâne faisant dans les mam- mifères, par sa position , un angle beaucoup plus aigu avec sa calotte que dans l’homme, l’arcade occipitale y est plus vive et plus aiguë; elle forme des figures différentes selon les espèces. Les apo- physes mastoides , gardant toujours la même incli- naison avec le plan du palais, diminuent par degrés l'angle qu’elles font avec la face occipitale, et finissent par être dans le même plan qu’elle. Dans les singes , en général , les éminences mas- toides sont presque effacées. Dans toutes les espèces qui ont le museau alongé et de fortes dents laniaires, les arcades occipitales supérieures forment une crête saillante. T'els sont particulièrement , le bonnet chunois , le magot , le cynocéphale , le macaque, le papion, le traite et le pongo. La chauve-souris a la base du crâne comme courbée. Le grand trou occipital se trouve absolu- ment en arriere : les apophyses transverses de la première vertébre sont applaties sur les côtés : les caisses de l'oreille , qui sont très-grosses et comme soufflées, présentent une grande saillie à la base du crâne. La base du crâne et l’occiput de la taupe n ont aucune apophyse saillante. Les ours, et en général les gros carnassiers , portent à la face postérieure de la tête des crêtes sail- lantes , et dans une direction presque perpendicu- P 2 598 III° Leçon. Des os et des muscl. du tronc. laire au trou occipital : les apophyses transverses de l’atlas sont aussi très-larges. Le lion, le tigre, le loup et le renard ont la ‘protubérance eccipitale extrèmement saïllante : leur téle est presque triangulaire en arriére. : Dans les rongeurs, la face est très-prolongée, le crâne alongé , arrondi en dessus, plat en dessous ; l'articulation en arrière, l’atlas élargi dans ses apo- physes transverses. La tête du fourrnilier est arrondie, et n’a au- cune apophyse saillante , quoique la face soit co- nique et très-prolongée. L'éléphant a la tête tronquée presque vertica- lement en arrière. [’occiput est comme cubique : les condyles sont sur le bord postérieur. La protu- bérance occipitale externe est remplacée par un enfoncement considérable dans lequel est une crête longitudinale pour l’attache du ligament cervical. Dans le cochon, la tubérosité occipitale est large, échancrée et presque perpendiculaire aux condyles. Le rhinocéros a l’occiput plus oblique , et l’atlas aussi large que la tête. Les solipèdes et les ruminans ont les apophyses transverses de l’atlas applaties, dirigées en devant, et l’apophyse mastoïde alongée ; de sorte que le mouvement latéral et antérieur de la tête sur la première vertébre est très-borné par cette confor- mation. . Enfin les cétacés ont un atlas large, soudé avec l’axis. Ses deux fosses condyliennes correspondent ArT. V. Des mouvemens de La téte. 329 aux larges condyles de l’occiput, qui est arrondi. L’articulation se fait à son extrémité la plus pos- térieure. C. Dans les oiseaux. La tète des oiseaux est disposée de manière 4 exercer des mouvemens trés-marqués sur la co- lonne vertébrale : elle est toujours articulée en arrière par un seul condyle ou tubercule demi- sphérique , situé au bas du grand trou eccipital. Ce tubercule est reçu dans une fossette correspondante du corps de la première vertébre. Il en résulte non seulement que le mouvement a plus d’étendue dans les sens verticaux, mais qu'il y a une rotation horizontale : aussi voyons-rous les oiseaux tourner leur tête au point de placer leur bec entre les ailes, lorsqu'ils veulent dormir, tandis qu'aucun quadrupéde ne peut porter le museau dans cette direction. Les apophyses mastoïdes se prolongent en une crête saillante qui se porte en dessous et en avapt vers la ligne moyenne où elle se réunit avec celle de l’autre côté. L'occiput est arrondi dans ceux qui ont le -bec court ; il est applati et offre quelque crête dans ceux qui l’ont alongé. Dans le cormoran , la protubérance occipitale supporte un os alongé, triangulaire , qui paroît pro- venir de l’ossification du ligament cervical. La première vertébre des oiseaux est un simple P 5 250 II Leçon. Des os et des muscl. du tronc. anneau osseux un peu plus épais en devant , où il s'articule avec le condyle occipital , et en dessous par une facette plane avec la seconde vertèbre. La seconde vertèbre des oiseaux présente aussi sur la fàce supérieure une apophyse odontoïde ; mais elle est très-courte et proportionnée à la hau- teur de l’anneau de l’atlas, D. Dans Les reptiles. La tête des reptiles est toujours articulée très en arrière ; mais les mouvemens dont elle est suscep-' tible varient beaucoup selon les espèces. Dans le crocodile , il n’y a qu'un seul condyle, situé au dessous du trou occipital ; l’atlas est formé de deux portions ; une postérieure, qui a la forme d’un segment d’anneau ; une antérieure , qui est plus épaisse , reçoit le condyle et s'articule avecla seconde vertébre : il a deux apophyses latérales , longues , applaties , dirigées en arrière , qui rem- placent les apophyses transverses. #* L'apophyse odontoïde de la seconde vertèbre est courte et srosse ; elle s’articule dans une cavité du corps de l’atlas. Cette seconde vertèbre a des apo- physes transverses, semblables à celles de la pre- mière. Les auires lézards ont à peu près la même con- formation ; maïs le tubercule paroït comme par- tage en deux par un sillon longitudinal superficiel. Les tortues n’ont aussi qu’un seul condyle. Dans celles de terre , ïl est prolongé, divisé en deux Li Apr. V. Des mouvemens de la tête. 931 comme celui des lézards : dans celles de mer, il présente trois facettes articulaires en forme de treffle. Comme ce tubercule est trésenfoncé dans la cavité correspondante de l’atlas , le mouvement de la tête sur le côté doit être extrêmement gêné. Les autres mouvemens de la tête des tortues sont ceux de protraction et de rétraction : ils dépen- dent de la flexion et de l’extension des vertébres cervicales. Nous les ayons déja décrits. Les grenowlles,les crapauds et les salamandres ont la tête articulée par deux condyles sur une pre- miére vertèbre peu mobile. Les serpents ont trois faceltes disposées en trefle, rapprochées en un tubercule au dessous du trou occipital. La tête n’est pas plus mobile sur l'atlas , que les autres vertèbres ne le sont entre elles. E. Dans les poissons. L'occiput des poissons est comme une troncature verticale du crâne. Le tubercule par lequel il s’unit aux vertcbres, est unique et placé au-des- sous ‘du trou occipital. Cette union se fait à l’aide de cartilagés, par des surfaces plates ou concaves ; de sorte que le mouvement doit être très-borné dans tous les sens. La partie supérieure de l’oc- ciput, dans quelques espèces , présente des apo- physes latérales , applaties , très-saillantes , et par- ticulièrement une épine longitudinale, qui se ter- P 4 252 III° Læecow. Les os et des muscl. du tronc. mine au-dessus du grand trou de la moelle épi- nière. 1 | La base du crâne dans le plus grand nombre n’est formée que par une crète longitudinale plus . ou moins arrondie. ‘ Dans quelques espèces , comme le 72erlan, la perche, le salmone, etc. la protubérance occipi- tale est très-prolongée en une vive arrôûte. Les squales et les raies ont la tête articulée avec la colonne vertébrale par deux condyles ; mais cette articulation est peu mobile et maintenue fixement par des fibres ligamenteuses. À. PR: ET C'LIB AVE Des muscles de la téte. À. Dans l’homme. Les muscles qui. meuvent la tête de l’homme viennent de la première, de la séconde, ou de plusieurs autres vertèbres cervicales. Ceux qui viennent de l’atlas sont : 1°. Le petit droit postérieur , ( atloïdo- occi= pitien) qui, de l’apophyse épineuse de la première vertèbre , se termine au milieu du bord ‘posté- rieur du trou occipital. Il-porte l’occiput directe- ment en arrière , et meut la tête sur l’atlas, « Le petit droit antérieur (trachéli-sous- occipilien). Ce petit muscle s'attache à la portion annulaire antérieure de l’atlas , et il s’insère à Arr. VI. Des muscles de la tête. 253 l'apophyse basilaire. Il produit absolument le mou- vement contraire du précédent. Il ramène la face en devant et en bas. 5°. Le petit droit latéràl {mastoïdo-atloïdien), dont l’attache la plus fixe est sur l’apophyse trans- verse de l’atlas, et l’insertion à l’apophyse mas- toïide du même côté. Il fléchit un peu la tête de côté en la portant vers l'épaule. 4°. Le petit oblique, ou oblique supérieur (at- loïdo-sous-mastoïdien ), qui va de la même apo- physe, en montant en dedans, vers le bord pos- térieur du grand trou , du côté de l’apophyse mas- toide, Ce muscle produit une petite rotation de la tête sur l’atlas, en même iemps qu'il la flé- chit en arrière. je Les muscles qui viennent de la seconde vertèbre ne sont que deux : L'un appelé le grand droit postérieur ( axoëdo- occipitien ). I1 s'attache à l’apophyse épineuse de Vaxis, et s’insère à l’occipital en recouvrant le petit droit postérieur aux usages duquel il participe, en opérant cependant un mouvement en arrière beaucoup plus marqué. L'autre a été nommé le grand oblique, ou oblique inférieur (axoïdo-atloidien). I va de la même apophyse épireuse, en se portant en de- hors vers l’apophyse transverse de l’atlas où il s'insère ; de sorte que c’est plutôt un muscle : de Vépine que de la tête, IL fait tourner l’atlas sur 254 II Leçox. Des os et des muscl. dutronc. l’axis, ce qui produit le mouvement latéral de la première vertèbre que suit la tête. Il y a cinq muscles de la tête qui viennent des autres vertèbres cervicales. Ce sont : 1°. Le grand complexus (trachélo-occipitien), qui tient par des digitations aux apophyses trans- versales des quatre dernières vertèbres cervicales, et des trois premières dorsales. Il se porte sur le derrière du cou, et va s’insérer à l’occiput au- dessus de tous les précédens. Il est intimement uni, par son bord postérieur , ayec un autre ap- pelé le digastrique. Ce muscle est manifestement un extenseur ou un fléchisseur de la tête en arriére. 2°, Le digastrique du cou ( dorso-trachélien), qui vient également par des digitations , des apo- physes transverses des cinq vertèbres du dos, de- puis la deuxième jusqu’à fa sixième , et de l’apo- physe épineuse de la première, s’insère à l’occiput sur le précédent : il a le même usage. Son milieu est étroit et tendineux, ce qui luia fait donner le nom de digastrique. 3°. Le petit complexus (trachélo-mastoidien), qui vient par des digitations des apophyses trans- versés des six dernières cervicales et des trois premières dorsales, et se porte, en montant le long du cou , à l’apophyse mastoide. Il reçoit près de son insertion une longue digitation du muscle appelé le /ong dorsal. 1] fléchit la tête en arrière en la faisant tourner un peu sur son axe, lors- Arr. VI Des muscles de la téte. 235 qu'il agit sans celui du côté opposé ; lorsque ces deux muscles se contractent ensemble, ils main- tiennent la tête droite. Ils sont opposés au sterno- mastoidien. Ces trois muscles sont recouverts par : 4°, Le splénius de la téte (cervico-mastoïdien), qui vient des apophyses épineuses des cinq der- nières vertèbres cervicales et des deux premières dorsales. Il s’insère à l’arcade occipitale près de l’'apophyse mastoïde. 11 à le même usage que le petit complexus. Sa portion externe qui vient des deux vertébres dorsales suivantes, et qui se porte aux apophyses transverses des deux premières cervicales, peut être regardée comme ün muscle de l’épime : on l’a nommée splénius du cou. 5°. Enfin le grand droit antérieur (trachélo- sous-occipitien). Il est étendu sur toute la lon- gueur des vertèbres cervicales en devant, depuis la deuxième jusqu’à la sixième , et il s'insère à Vapophyse basilaire de l’occipital. C’est un flé- chisseur de la tète en devant. "Quelques muscles de l'épaule, qui ont des at- taches à la tête , comme le srapèze, le sterno- mastoidien , et les muscles du Zarinx, de Pos hyoide, et de la rnéchoire , agissent aussi sur la tête , et pourroient être indiqués ici. B. Dans les mammifères. Les petits muscles de la tête existent dans Îles quadrupèdes comme dans l’homme , et y ont les 256 IT Leçon. Des os et des muscl. du tronc. mêmes attaches ; seulement ils sont d’autant plus grands, que les deux premières vertèbres le sont elles-mêmes. Ainsi, excepté dans les singes et les cétacés, le grand oblique et le grand droit pos- térieur sont généralement fort considérables. En général le digastrique du cou n’est point divisé en deux ventres, par un tendon ‘intermé- diaire. Dans les carnivores il a sur toute sa lon- gueur des inscriptions tendineuses , transversales, et il est couché sur le grand complexus , dont il est fort distinct ; en sorte que ces animaux sem- blent avoir trois complexus ; mais dans le cheval, il lui est entièrement uni par le haut. Le spléniuss’attache auligament cervical danstous les animaux qui ont ce ligament trés-élevé au-dessus des vertébres. Il y est toujours plus considérable que dans l’homme. C’est dans ja taupe qu’ilest. le plus fort. Ce muscle n’a point de portion qui s’attache aux apophyses iransverses cervicales , dans les carnivores ; celles de ses fibres qui vont à l’apo- physe mastoide s’y insèrent par un tendon qui leur est commun avec le petit complexus. Dans le cheval, la portion du splémius qui appartient ! à la tête , s’insère toute entière à l’apophyse mas- toïde par un tendon grêle, qui lui est commun avec le petit complexus, lequel ne reçoit de lan- guettes que de la troisième vertébre cervicale , et des deux premières dorsales. Quant au splénius , il fournit en outre trois languettes aux apophyses transverses des trois vertèbres cervicales qui ArT. VI. Des muscles de La téte. 237 suivent l’atlas. Le tendon de la première lui est commun avec celui du grand transversaire du cou. C. Dans les oiseaux. Les oiseaux n’ont point de splénius. Le digastrique du cou est très-isolé du com- plexus. Il s'étend depuis le milieu du dos, ;usqu’à l’arcade occipitale. Ses deux ventres sont simples et sans languettes. Son tendon mitoyen est trés- grèle. Il paroït manquer dans ‘les oiseaux à très-long cou, comme le éron. Le grand complexus ne tient qu'aux apophyses articulaires et aux faces latérales de quelques ver- tebres cervicales, comme à la troisième ou’ à la quatrième , ou bien à la seconde et à la troisième. Le petit complexus vient des crètes antérieures des trois vertèbres qui suivent la seconde , ou bien de la seconde et de la troisième. Il s’attache à Poccipital en dehors du précédent. Ces trois paires de muscles en occupent toute l’arcade. Les oiseaux ont trois muscles droits postérieurs. Le petit et le grand, analogues à ceux de l'homme ; et le très-grand, qui, venant aussi de lapophyse épineuse de l’axis, recouvre les ‘deux autres. Il y a un grand oblique ; mais point de petits. 1 y a aussi un droit latéral. Enfin, les deux 258 III° Læecon. Des ns el des muscl. dutrone. droits antérieurs existent. Le grand ne vient que des trois où quatre premières vertèbres. D. Dans les reptiles. Les muscles de la tête des tortues ne peuvent recevoir les mêmes dénominations que ceux des mammifères et des oiseaux , parce que le test donne attache au plus grand nombre. Nous nous contenterons donc de les indiquer par leurs attaches. Ainsi, le cou étant vu par derrière , on remarque : 1°. au bord antérieur de la carapace, vers l’angle de la lunule , un muscle large qui se porte aux parties latérales et postérieures de la tête, où il s’insère. 11 porte la tête en arrière. 2°, Au dessous et du milieu de la lunule anté- rieure de la carapace , prend naïssance un autre muscle mince , arrondi, qui, en s’éloignant de celui de l’autre côté, décrit une figure de V, et va s’insérer au côté externe du précédent. Il a le même usage. 5°. L'analogue du splénius de la téte provient des apophyses épineuses des troisième , quatrième et cinquième verlébres du cou , par des languettes distinctes , et s’insère sur l’arcade occipitale. C’est un releveur de la tête. 4°. L’analogue du grand droit antérieur s’at- tache aux tubercules inférieurs des quatre ver- tèbres cervicales qui suivent la première, et s’in- sère , par uné portion toute charnue et plus grosse, dans la fosse basilaire au-dessous du condyle. Arr. VI. Des muscles de la téte. 259 5°, Le trachélo-matoïdien vient des tubercules inférieurs de la seconde et de la troisième ver- tèbres cervicales, par deux tendons minces et aponévyrotiques. Il s’insère , par une portion plus épaisse et toute charnue , à l’éminence qui corres- pond à l’apophyse mastoide. C’est un fléchisseur latéral de la tête. 6°. Enfin, à la partie supérieure de l’épine cer- vicale est un muscle court, qui, du bord infé- rieur du trou que forment les fosses temporales, vient s’insérer sur les apophyses épineuses de la première, seconde et troisième vertèbres cervicales. ! Le cou vu en devant, on remarque : L’analogue du sterno-mastoïdien s'attache sur les fortes aponévroses qui recouvrent l'os du bras vers son articulation avec l’omoplate. Son tiers infé- rieur seul est visible, lorsqu'on a enlevé la peau, les deux autres étant recouverts par un muscle à fibres transverses, qui tient lieu de 7y/0o-hyoïdien et du peaucter. I s’insère sous l’apophyse qui correspond à la mastoïde. Il doit tirer la tête en dedans, et relever un peu l'épaule. |, Le long antérieur de la tête s'attache à l’épine, .sur la troisième vertébre du dos, et s’insère, par un tendon grêle, à l’apophyse basilaire de l’occi- pital. Les grenouilles ont très-peu de muscles de la tête , le plus grand nombre de ceux qui s’y at- tachent étant des moteurs de l'extrémité antéricure, ou des muscles propres à la colonne vertébrale. 240 III° Leçon. Des os et des muscl. du tronc. L’analogue de l’oblique supérieur vient de la première apophyse transverse de l’épine, et s’in- sère à la partie supérieure de l’occiput. Sa direc- tion est oblique de dehors en dedans. L’analogue du petit droit antérieur est attaché sur l’aphophyse transverse de la première vertèbre, et s’insère à la base du crâne , au-dessous du grand trou occipital. Voilà les deux seuls muscles propres à la tête. Ils sont les mêmes dans la salamandre terrestre. E. Dans les poissons. _ Les poissons osseux n’ont point de muscles par- Bculiers pour mouvoir leur tête. Les muscles laté- raux du corps qui s’y insèrent, lui impriment des mouvemens peu sensibles : maïs les raies ont trois muscles destinés à cet usage, que nous croyons devoir faire connoïlre ici. L'un sert à mouvoir la tête sur le tronc, ét les autres à relever et à abaisser l'extrémité du museau: Le premier est situé au-dessus du corps et de la cavité des bran- chies. Il est attaché à. la colonne vertébrale et à la portion antérieure de l’arc osseux qui soutient - les grandes aïîles : il s’insère à l’extrémité posté- rieure de la tête , qu’il relève sur l’épine. Des deux muscles du museau , le supérieur vient aussi de la portion antérieure de la ceinture, qui soutient les aïles ou nagcoires , par une por- tion charnue courte , dont le tendon grêle et cylin- drique est recu dans une gaine muqueuse, qui se / DEP T ee? Arr. VI. Des muscles de la tête. 941 glisse au-dessus des branchies, et se porte à la base du museau , où il s’insère et qw’il releve. L'inférieur est situé au- du corps et dans, la its des branchies, où “1.5: ’attache'sur les premiers cartilages de la colonne. vertébrale. Il se porte HS eï-dehors et puis en dedans, _ de maniere à décrire une courbe dont la convexité est extérieure. Il s’msère presque tout charnu à la base du bec, qu il fléchit où courbe du côté du ventre. QUATRIÈME LEÇON. L De l’extrémité antérieure , ou membre pectoral. ARTICLE PREMIER. Des os de l’épaule. À. Dans l’homme. box uLE de l’homme est formée de deux os, qu’on nomme l’omoplate et la clavicule. L’omoplate ou scapulurn a la figure d’un triangle presque rectangle , dont la situation dans l’état du repos est telle , qu’un des côtés est parallèle à l’é- pine. Son plus long côté regarde obliquement en de- hors et en bas : on le nomme bord castal. Le plus court côté est vers le haut : on l’appelle cervical ou supérieur. L’angle supérieur , antérieur ou ex- . terne , est tronqué par une facette articulaire , ovale, sur laquelle se meut la tête de l’os du bras, ce qui l’a fait nommer Auméral. Au-dessus de cette facette articulaire est une saillie du bord supérieur, qui se porte en devant et se recourbe en bas. C’est ce qu’on nomme l’apophyse coracoïde. La face convexe de l’omoplate porte vers son tiers Arr. I. Des os de l’énaule. 243 supérieur une apophyse ‘qui la coupe transversale- ment ; et qu'on nomme l’épine. Cette éminence se prolonge en une portion libre applatie ; qui se porte au-dessus de l’angle huméral : c’est l’acromion. La partie de cette face , qui est au-dessus de l’é- pine , se nomme fosse sus-épineuse ; et l’on ap- pelle sous-épineuse celle qui est au-dessous. La clavicule est un os long et fort à double courbure , appuyant l’une de ses extrémités ; celle qui est applatie, contre le haut du sternum; et l’autre, contre la concavité de l’acromion. Cette dernière extrémité suit les mouvemens de l’omo- plate, qui glisse en tous sens sur la partie pos- térieure des côtes auxquelles il n’est point articulé, mais seulement attaché par des muscles. Chacun de ses bords , ou.de ses angles, peut aussi s’en écarter, ou se presser contré elles. L’épaule de l’homme , et par conséquent toute son extrémité supérieure , n’est articulée au reste du squelette que par le bout de la clavicule qui se joint au sternum. Quelques ligamens unissent l’omoplate à la cla- vicule , et ce dernier os au sternum. Les premiers viennent de son apophyse eoracoïde , et se fixent à l'extrémité acromienne de la clavicule. Les seconds . sont : d’abord , ’interclaviculaire , qui unit en- semble les deux extrémités des clavicules en arrière du sternum ; ensuite d’autres fibres qui, de la face inférieure de la clavicule, se portent obliquement au cartilage de la première côte. Enfin , chacune Q 2 o44 IV° Lzucon. De l'extrémité antérieure. des extrémités de la clavicule porte sa capsule ar- ticulaire , dont l’une s’attache au pourtour de la fa- cette acromienne , et l’autre à celle du sternum. B. Dans les mammifères. F Les épaules des mammifères diffèrent de celles de l’homme par l’absence ou les proportions de la clavicule , et par la conformation de l’omoplate. La clavicule existe dans tous les quadrumanes , ä-peu-près comme dans l’homme : elle manque entièrement dans tous les animaux à sabots ; tels que les éléphans , les pachydermes , les ruminans et les solipèdes. Quant aux animaux onguiculés , il n’y a rien de général. En effet, parmi les carnivores, les chéiroptéres, (les chauve-souris particuliére- ment l’ont très-grosse et très-forte } des pédimanes et la plus grande partie des plantigrades : savoir, les taupes , les musaraignes et les hérissons l'ont parfaite : le reste , c’est-à-dire les carnassiers , comme chiens , chats, belettes, ours , coatis , ratons ,loutres , phoques , etc. n’ont que des oscla- viculaires , suspendus dans les chairs , qui ne tou- chent ni le sternum, ni l’acromion, etqui manquent même entièrement be quelques individus. La clavicule de la taupeiest sur-tout remarquable par sa grosseur qui l'emporte sur sa longueur ; ce : qui lui donne une forme très-singuliére. Elle est liée à l’acromion par: un ligament , et elle s’arti- cule avec l’humérus par une large facette.. Parmi les rongeurs, la clavicule est partaite dans CT + gs Arr. I. Des os de l’épaule. 245 les écureuils, les rats , les castors , les porces- épices ; elle manque aux darnans et aux cabiais. Les lièvres ont la clavicule suspendue dans les chairs. On retrouve cet os dans beaucoup d’édentés , tels que les tatous, les fourmiliers , lès paresseux. Dans ces derniers , il porte à son extrémité sternale une apophyse qui sort de l’axe de l'os presqu’à angle droit ; mais la clayvicule manque entitremen dans les pangolins. Les cétacés n’ont aucun vestige de clavicule. On voit par cet exposé, que la clavicule existe dans tous les animaux qui portent souvent leurs bras en ayant, soit pour saBir , comme les singes, les rongeurs, soit pour voler , comme les chauve- souris ÿ etc. Qu'elle manque tout àfait dans ceux qui ne se servent de leurs extrémités antérieures que pour marcher, et qu’il y en a des rudimens dans ceux qui tiennent le milieuentreces deux classes opposées. En effet , la clavicule est un puissant arc-boutant qui empêche le bras («e se porter irop en avant ; aussi verrons-nous: cet os double dans les oiseaux. L’omoplate des sages a l'angle spinal, celui qui répond au postérieur -supérieur, plus obius, et par conséquent le côté qui lui est opposé plus long ; ce qui fait que celui qui regarde l’épine se rétrécit. On observe la même conformation dans les z2akis. Dans l’omoplate des carnivores, le bord spinal ( celui qui regarde l'épine ) s’arrondit ; ce qui fait Q 3 246 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. que l’angle postérieur est aussi très-obtus. La fosse sur-épineuse devient presqu’autant , et même quel- quefois plus grande que l’autre, Dans ceux quine sont point claviculés , l’apophyse acromion devient moins saillante , et il y a une autre éminence di- rigée en arrière , presque perpendiculairement à Vépine de l’omoplate : elle se trouve aussi dans les hérissons et les pédimanes. F/apophyse cora- coïde manque dans la plupart : on la retrouve ce- pendant dans le hérisson , les chéiroptères et les pédimanes. Le corps de l’omoplate s’alonge dans le érisson et encore beaucoup plus dans la taupe, dans laquelle il ressemble à un os long , et n’a de vestige d’épine que vers le tranchant postérieur et au-devant du tnbercule qui tient lieu d’acromion. La situation de los est telle, que sa longueur est parallèle à la colonne épinière. Les chéiroptères ont seuls le bord spinal tres- long , et l’angle postérieur aigu. Dans les rongeurs, l’omoplate a, en général; la même forme que dans les carnivores ; car la lon- gueur de l’acromion dépend de l'existence de la cla- vicule. Il en est de même de celle de l’apophyse coracoïde. Les Zièvres ont sur l’apophyse acromion une autre saillie osseuse qui s'élève à angle droit et se porte en arrière. Cette apophyse récurrente est fort longue ét assez grêle : elle fait, vers la partie postérieure , un angle saillant assez marqué. Les ruminans et les solipèdes ont l’omoplate étroit vers le dos, et alongé vers Le cou ; comme les ami- Arr. IL Des os de l'épaule. 24 maux précédens. L’épine est plus rapprochée du bord antérieur ( celui que nous avons nommé cer- vical ou supérieur dans l’homme ) : elle est comme tronquée , et n’a ni acromion ni apophyse récur- rente ; il n’y a point non plus d’apophyse cora- coïde. Le cochon et le rhinocéros présentent dans l’é- pine de l’omoplate une particularité très - remar- quable : cette épine s’efface presqu’entièrement vers l’angle huméral ; mais il s’élève à peu près vers sa moitié une apophyse extrémement saillante qui se porte vers le bord costal. l'éléphant a un omoplate figuré en lozange , dont l’épine se termine par deux grosses apophyses, dont l’une se dirige en avant et forme l’acromion ; et l’autre ; qui est beaucoup plus forte , se porte en arrière. Celle-ci a quelque rapport avec cette apo- physe récurrente, qu’on remarque dans quelques rongeurs , et particulièrement dans le Zièvre. Parmi les cétacés, le Zauphin et le marsouin ont le bord spinal de l’omoplate arrondi et fort grand: lépine est trés-rapprochée du bord cervical ; elle ne se distingue point du plan Je la fosse sous-épineuse. La fosse sur-épineuse a une échancrure profonde qui paroît provenir d’un défaut d’ossification. Au- dessus de l'angle huméral , on voit une lame sail- lante qui se continue avec l’épine \ et qui semble correspondre à l’acromion : dans d’autres mam- mifères de la même famille , la fosse sur-épineuse est encore moins prononcée. Q 4 288 IV° Lëécon. De l'extrémité antérieure, On voit que l’omoplate est d'autant plus étendu , dans le sens parallèle à lépine , que l'animal fait faire à ses bras des efforts plus violens , parce que cette configuration fournit aux muscles qui le fixent contxe le tronc des attaches plus étendues. Aussi Vhomme et les singes , maïs sur-touties chauve souris et les taupes, approchent-ils le plus de l’ex- trême alongement qu’on trouvera dans les oiseaux. C. Dans les oiseaux. . ù Fr Es s L'épaule des oiseaux est composée de trois os, qui sont : la c/avicule, la fourchette et Vomoplate. . La clavicule est un os droit, large ; applati d'avant en arrière , qui s'articule par une tête large et comme tranchante dans une fosseite cerrespon- dante, au coté du bord antérieur du sternum, dans laquelle elle a peu de moüvement. Elle se porte en ayant el un peu de côté , où elle s’élargit pour se diviseren deux courtes apophyses : l’une antérieure, inférieure et interne , s’unit à la fourchette ; l’autre postérieure , supérieure et externe, s’articule avec Vomoplate, et forme avec elle une fossette dans la- quelle est reçue la tête de l’humérus. L'ormoplate est alongé dans le sens qui est pa - rallèle à l’épine , et très-étroit dans le sens op- posé , souvent pointu , mais quelquefois tronqué postérieurement , toujours plat et sans épine. La tête où l'extrémité humérale devient plus épaisse. pour -s’unir à la clavicuie. En dehors, est la por- tion de la facette que ces os présentent en commun ART. I. Des os de l'épaule. 249 à la tète de l’humérus ; en dedans, est une petite poiñte qui répond à l'extrémité de la fourchette: cependant ces trois os , dans leur réunion , laissent entr'eux un petit intervalle, ou espace libre. La fourchette ou V'o$ furculaire est impaire et commune aux deux épaules : elle est élastique et a la forme d’un V. Sa pointe est dirigée en arrière : ses deux branches appuient contre les têtes humé- rales des deux clavicules. Par son élasticité , elle les empêche de se rapprocher dans les mouvemens violens du vol. Les oiseaux de proie diurnes ont une fourchette très-forte dont les branches sont courbées : leur convexité est en avant, et l’angle de leür réunion est arrondi et éloigné du sternum. Les oiseaux de proie nocturnes ont la fourchette foible ; a branches presque dreites, à angle obtus, rapproché du sternum. Les perroquets Vont foble : la convexité des branches est en dchors. L’angle ; formé par leur rencontre, est obtus et distant du sternum. Dans les passeraux , cet os est de figure presque parabolique , à angle rapproché du sternum. Il faut ‘enexcepter cependant les 2/rondelles et les engou- levents, qui l'ont petit comme les oiseaux de proie. Les gallinacés l'ont presque parabolique. L’angle est prolongé en une apophyse applatie latérale- ment , d’où part un Bgament qui va aïteindre Îa quille du sternum, qui est très-basse dans ces oi- sceaux. . 250 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. Les canards, les harles, les flamants ont une fourchette conformée comme celle des oiseaux de proie. Dans les Aérons et le cormorun , l'angle de la fourchette s'articule avec Îe sommet de la quille du sternum. Il est soudé avec cet os dans les grues, les cigognes , le jabiru , et dans le pélican. Les deux branches de la fourchette sont sépa- rées dans l’autruche | et chacune se soude avec la clavicule et avec l’omoplate du même côté, de manière que ces trois os n’en forment plus qu’un seul éxtrémement applati et percé d’un trou vers l'extrémité qui s’unit au sternum. Dans le casoar , il n'existe de la fourchette qu'une sorte d’apophyse , au bord interne de da tête de la clavicule, quien est comme un rudiment. On voit que la fourchette est d'autant plus libre, plus forte et plus élastique , que l’oiseau vole mieux, et que les fonctions de cet os sont plus nécessaires. Quant aux oiseaux qui ne volent point du tout, il y est à peu près réduit à rien , ou du moins il est hors d’état d’écarter , par sa résistance , les têtes des clavicules ; il n’y en a plus qu’un rudiment. D. Dans les reptiles. Dans les quadrupèdes ovipares , la cavité hu- mérale de l’épaule est formée en partie par Pomo- plate , et en partie par la clavicule. L'omoplate est sans épine ; il est alongé ; il se rétrécit et devient plus épais vers son cou. bé 1 Arr. I. Des os de l’épaule. 251 La clavicule est simple , courte et plate , unie au sternum dans le crocodile et les lézards. Elle est large et presque quarrée dans l’iguane'et le caméléon. Dans le tupinambis , elle est très- grande, ovale , plus longue d’avant en arrière , et elle a deux espaces non ossifiés. La grenouille etle crapaud ont deux clavicules à chaque épaule ; elles s’attachent aux deux extré- mités du sternum. Leur omoplate est brisé , formé de deux pièces articulées, dont la supérieure se reporte vers l’épine. C'est la même chose dans le pipa. Les clavicules antérieures paroissent cor- respondre ici à la fourchette des oiseaux. La cla- vicule , le sternum et la première pièce de l’omo- plate sont soudés. _ Les salamandres ont l'épaule conformée d’une manière toute particulière. L’omoplate , la clavi- cule et le siernum ne font qu’une seule pièce qui reçoit la tête de l’os du bras. Cette épaule est car- tilagineuse dans sa majeure partie. La portion qui correspond à l’omoplate est plus distincte que les autres : elle se porte vers l’épine , où elle recoit les muscles qui doivent la mouvoir. La portion cla- viculaire regarde la tête : celle qui tient lieu de sternum se porte sous la poitrine , sans s’unir ce- pendant à celle du côté opposé ; celle du côté droit glisse au-dessus de celle qui est à gauche. Cette dis- position permetune plus grande dilatation de la poi- trine dans l'inspiration. Les tortues ont aussi les trois os qui se réunis- te de. "4 252 IV° Læcçon. De extrémité antérieure. sent pour former la cavité humérale!, et qui COTTES- pondent à l'omoplate , à la fourchette et à la cla- vicule. Mais comme la disposition respective de ces os est extrémement remarquable , nous avons cru ne- cessaire d’en donner une description particulière: L’un des os s’étend de la base du rudiment de la première cote, sur laquelle il est attaché par um Lgament , jusqu’à la hauteur de la cavité humérale où il s’unit intimement avec les deux autres. Le second os pourroit êlre regardé commela continuation du premier, auquel il s’unit à la hau- teur de la cavité humérale qu’il forme en partie. II est attaché , par son autre extrémité , au plastron : de forts ligamens unissent cette extrémité à celle de los postérieur. Ces deux os ainsi unis sont légèrement courbés en dehors; de manière à laisser entr'eux et ceux de l’autre côté un espace ovalaire , par lequel pas- sent l’oœsophage, la trachée et plusieurs muscles. . Le premièr paroïf correspondre à la clayicule; et le second à la fourchette. 65120 Enin le troisième os de l’épaule est placé dessous les viscères de Fabdomen ét de la poitrine ; plus près du plastron ; il est alongé et s'étend depuis \la cavité humérale, dont il forme la portion inférieure, jusques sur le bas-ventre, Il semble tenir lieu d’o- moplaie par le nombre de muscles auxquels ll donne aitache : mais sa situation est entièrement opposée. Un ligament tres-fort unit cet os au second. Es Ant. IL Des muscles de l’épaule 253 Notu. Comme le membre pectoral des poissons ne peut pas être comparé d’une manière positive à celui des autres animaux vertébrés , nous avons cru devoir en faire une description particulière , qu'on trouvera à la fin de cette leçon. PAR TTCLENTE Des muscles de l’épaule. 0] À. Dans l’homme. L’épaule de Phomme est mue par plusieurs mus- cles qui lui impriment quatre sortes de mouvemens principaux , qui souvent se combinent. Dans l’un de ces mouvemens ,; l'épaule se-porte au-devant de la poitrine ; par le second , qui est opposé au premier , elle est ramenée en sens contraire , et le : corps s’e//ace ; par le troisième , les épaules sont tirées en bas et maintenues abaissées : on dit alors que le cou est dégagé ; et par le quatrième, les LA L A r €paules sont portées vers la tête ou relevées. Ces muscles sont au nombre de huit. 1. Le grand dentelé ( scapulo-costien }) est at- taché en dessous au bord spinal de l’omoplate. Il s’épanouit, pour se fixer par des digitations à la face externe des côtes, depuis la première jusqu’à la neuvième. Par ses digitations inférieures , ce muscle attire l'épaule en bas en même-temps qu'il la ramène en devant; par la contraction des digi- 254 IV° Lecon. De l'extrémité antérieure. tations supérieures , il la porte en haut, ou vers la tête : enfin, par l’action des digitations moyennes, il maintient fixement l’épaule en ayant. 2. Le dentelé antérieur ; qu’on nomme aussi petit pectoral ( costo-coracoidien ) tient, d’une part , à l’apophyse coracoïde ; et de l’autre, il s’at- tache par trois digitations à la face antérieure des côtes depuis la troisième jusqu’à la cinquième. L’o- bliquité des fibres de ce muscle détermine l’abais- sement de l’angle huméral de l’omoplate , en même temps qu’elle attire l’épaule en devant. 9. Le releveur, ou l’angulaire de l’omoplate ( trachélo-scapulien ) est attaché à l’angle posté- rieur supérieur de l’omoplate. Il se porte vers le cou , où il s’attache par des languettes sur les apo- physes transverses des vertèbres, depuis la seconde jusqu’à la cinquième. Il relève l’omoplate en ar- rière, en abaissant un peu l’angle huméral, cet os faisant alors une espèce de bascule. 4. L’omo-hyoidien , ou coraco-hyoidien ( sca- pulo-hyoïdien)s’étend du bord supérieur de l’omo-- plate, près de l’apophyse coracoïde, jusqu’à la base et sur les cornes de l’os hyoïde où il se fixe. Il doit abaïsser un peu l’os hyoïde et servir ainsi à la dé- glutition plutôt qu'aux mouvemens de l'épaule. 5. Le trapèze, ou cuculaire ( dorso-sus-acro- mien) a ses attaches, d’une part, à l’arcade occipitale et à toutes les apophyses épineuses , tant cervicales que dorsales ; et de l’autre , il s’insère sur toute la longueur de l’épine de l’omoplate et Ji Arr. II. Des muscles de l'épaule. 255 sur une parlie de la clavicule. Ce muscle agit en sens opposé dans ses contractions partielles, comme le grand dentelé : en effet ;, sa partie supérieure re- lève l'épaule , sa portion moyenne la porte en ar- rière , et l’inférieure l’abaisse. 6. Le rhomboïide ( dorso-scapulien ) est situé sous le précédent. Il s’attache aux apophyses épi- neuses de la cinquième , de la sixième et de la sep- tième vertèbres cervicales, etaux quatre premières des dorsales : de-là il se fixe sur le tranchant de l’épine de lPomoplate au-dessous de son arète. Sa direction est oblique ; il se porte en dehors en des« cendant. Ce muscle paroît propre à porter l’omo- _ plate en arrière , en même-temps qu'il le relève un peu en raison de l’obliquité ascendante de ses fibres. 7. Le sous-clavier ( costo-clavien) est situé sous la clavicule , et n’a d’étendue que l'intervalle com- pris entre cet os et la première côte , espace dans lequel il est situé obliquement. Il fixe la clavicule sur la poitrine dans les mouyemens violens de l’é- paule. 8. Les terno-clerdo-mastoïdien, dont nous avons parlé en traitant des mouvemens de la tête, peut aussi agir dans ceux de l’épaule par la portion qui s'attache sur la clavicule ; mais le mouvement qu’il produit est très-borné. B. Dans les mammifères. Le grand dentelé est plus étendu dans les mam- s 256 IV° Lrcon. De l'extrémité antérieure. miferes que dans l’homme ; car il s’y attache par des digitations non-seulement aux côtes , mais en- core aux apophyses transverses des vertèbres du cou. Cela étoit nécessaire aux animaux qui mar- chent sur les quatre pieds, pour empêcher plus efficacement lomoplate d’être repoussé vers l’épine. Ce muscle forme , avec son correspondant , une espèce de sangle qui soutient le thorax. Comme il a la même éiendue dans les singes, c’est une des preuves que ces animaux sont destinés à marcher à quatre. Leur grand dentelé donne même des di- gitations à toutes leurs vertèbres cervicales , tandis que dans plusieurs carnivores il n’en donne qu'à une parlie. À quatre, par exemple , dans le chaï : à cinq , dans le chien, ainsi que dans l'ours et dans le lapin. Dans le dauphin qui ne marche point , le grand dentelé ne se fixe point aux vertèbres du cou. Le petit pectoral manque dans les carnivores et dans les animaux a sabots. Le cheval a un muscle qui le remplace : 1l prend naissance sur les côtes par des digitations ; puis il va se rendre au bord antérieur de l’omoplate ; maïs il s’umit en passant aux fibres du grand pectoral pour s’attacher en partie à l’humérus. Dans le dauphin , il est remplacé par un muscle qui n’a qu’une digilation insérée sur le sternum vers l’extrémité antérieure : elle se fixe au-dessus de la cavité humérale de l’omoplate. Le releveur de l’omoplate présente des variétés nombreuses par le nombre et l'insertion de ses at- taches. Dans les singes , par exemple , il ne se hd An. II. Des muscles de l'épaule °5, se fixe point à l’angle , mais à l’'épine même de l’o- moplate , près de l’acromion. Il est là recouvert par le trapèze qui n’est point divisé. Dans les carni- vores et les rongeurs, son trajet est plus grand ; il s'approche davantage de l’extrémité humérale de l’épine de l’omoplate, et le trapèze étant par- tagé , il passe entre ses deux portions. Dans le chat , il n’a. que deux attaches supérieures : l’une à l'apophyse transverse de la première vertébre cervicale ; et l’autre à l’apophyse basilaire de l’oc- cipital. Dansle chien et dans l’ours , il ne s’attache qu’à la première vertèbre du cou. Dans le /apin, iln’a d'attache qu’à l’apophyse basilaire seulement. Vicq- d’Azir l’a regardé comme un muscle particulier , et l’a nommé acromio-basilaire. Dans le mouton , il vient de la première ver- tèbre , et s’insère à la portion antérieure de l’épine de l’omoplate ; il manque tout-à fait dans le cheval. Dans le dauphin , il s’attache à l’apophyse trans- verse de la première vertèbre ; mais son tendon s’épanouit sur toute la face externe de l’omoplate. Le irapèze et le sterno-cléido-mastoïdien sont àä-peu-près dans les siges comme dans l’homme ; mais dans les autres mammifères , ils se compli- quent tellement, que l’on est obligé de les décrire ensemble. Ainsi, dans ceux des carnivores et des rongeurs qui n’ont point de clavicules parfaites , le cléïdo - mastoidien ( qui est fort distinct du sterno-mastoidien ), etla portion clayiculaire du 1 R 258 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. delioïde n'étant point séparés par un os fixe PE forment ensemble qu’un seul muscle , qui agit im- médiatement sur l’humérus. On pourroit l’appeler masto-hurnérien. La portion claviculaire du tra- pèze vient aussi s’attacher à leur point de réunion, et ces trois muscles forment ensemble celui que les anatomistes appellent r7uscle commun de la téte, de l’encolure et du bras. Cette portion claviculaire du trapèze est très-distincte de la portion scapu- lire : elle en est même séparée par le releveur de l’omoplate qui passe entre elles ; elle est plus ou moins étendue , selon les espèces. _ Ainsi, dans le chien et dans le chat, ses fibres viennent en partie du ligament cervical. Dans le lapin , il n’en vient que de l’occiput. Dans l’ours, cette portion antérieure du trapèze se divise encore en deux muscles. Les fibres qui viennent de l’occi- pital , forment un tendon qui va s'attacher au ster- num , au même point que le sterno-mastoïdien. Dans le mouton , il ne naît de l’apophyse mas- toide qu’un tendon qui se partage bientôt en deux . faisceaux musculaires, dont l’un va au sternum , et l’autre, qui est analogue du c/é;do mastoïdien , va se confondre dans la portion du frapèzé corres- pondante à la claviculaire , à peu près vis-à-vis le milieu de la longueur du cou , et forme avec elle et avec la portion claviculaire du deltoïde un seul muscle qui va jusqu’à l’humérus, comme dans les espèces précédentes. Dans le chesal, il n'y a que cette portion du Arr. Il. Des muscles de l'épaule. 259 trapèze que l’on nomme ascendante dans l’homme, et qui s’insère à la partie postérieure de l’épine de l’'omoplate. Il y a aussi un s{erno-mastoïidien ; mais au lieu du releveur , du clédo-mastoïdien et des portions claviculaires du trapèze et du del- loïde , on rie trouve qu'un seul muscle attaché à Vapophyse mastoide , et aux apophyses transverses de quelques vertèbres cervicales, supérieures, qui passent au-devant de la tête de l’humérus : ce muscle descend le long de la face interne du bras pour s’y insérer inférieurement. _Le dauphin n’a point de portion clavicuülaire du muscle trapèze. Ce muscle est lui-même très-mince, couvre tout l’omoplate et s’insère vers son cou. Le sterno-mastoidien est très-épais, très-Véhtru , ét il y à à son côté externe un muscle à peu près pareil qui va de l’apophyse mastoïde, s imsèrer sous la tête de l’humérus. : | Nous devons encore indiquer ici un muscle mince, atiaché dans le /apin à l’épine de l’omoplate , recou- vrant le sur-épineux, et s'insérant à l'os claviculaire. Le rhomboïde s'étend, dans les singes, jusqu’à Vocciput. Ses fibres occipitales, qui y sont quelque- fois séparées des autres, le sont toujours dans les carnivores , et elles y forment un muscle particu- lier que les anatomistes ont appelé occipito sca- Pulaire, ou grand releveur de l’ormoplate. Dans le cheval, cette portion antériéure du rhomboïde ne s'attache qu’au ligament cervical, C’est le releveur propre de l’omoplate des hip- potomistes, R 2 260 IV Leçon. De l'extrémité antérieure. Le rhomboïde du dauphin est petit, et n’a point de portion antérieure distincte. Le coraco-fyoidien ne présente aucune parti- cularité dans le sirge. Il n’existe pas dans les ani- maux qui n’ont pas de clavicule , nid’apophyse co- racoïide, pas même dans le chien. Le sous-clavier n’a rien de remarquable dans les singes ; il n’existe point dans les mammifères non claviculés. Nous sommes obligés de décrire à part les mus- cles de l’épaule de la taupe, à cause de leur sin- gularité. La portion cervicale du grand dentelé est simple, “extraordinairement épaisse , ventrue, el ne s’at- tache qu'aux dernières vertèbres. Il n’y a pour tout trapèze , que deux trousseaux de fibres char- nues qui viennent des lombes , er qui s’insèrent aux extrémités postérieures des omoplates. Ces deux faisceaux étant à peu près parallèles, écarteroient ces extrémités plutôt que de les rapprocher , si elles n’étoient pas unies par un ligament trans- versal trés-fort. L'usage de ces deux bandes mus- culaires est donc de faire faire à toute la partie antérieure du corps un mouvement de bascule vers lé haut. Le rhomboide a presque toutes ses attaches sca- pulaires à ce même ligament transversal , commun aux deux omoplates. Il s’insère au ligament cervi- cal qui est toujours ossifié ; ainsi son usage est de relever la tête avec force. Arr. Il Des muscles de l'épaule. 261 C’est ce que fait encore plus efficacement le muscle analogue à sa portion occipitale, Les fibres en sont parallèles à l’épine ; elles passent sous celles du rhomboïde proprement dit , pour s'attacher au ligament transverse , et leur extrémité anté- rieure s’insère sur le milieu du crane. Le sterno et le cléido-mastoidien n’ont rien de particulier , et le releveur de l’omoplate manque. Le petit pectoral’est fort grêle ; 1l s’attache aux parties antérieures des premières côtes et au li- gament qui joint la clavicule à l’omoplate. La clavicule a deux muscles : l’un qu’on pour- roit nommer swrclavier , s'attache au premier os du sternum et à l’angle antérieur de la grosse tête de la clavicule ; l’autre s’attache aussi sur le ster- num, mais plus bas, etil se fixe auprès de l’autre. Nous décrirons aussi particulièrement les mouve- mens de l'épaule dans les chauve-souris,parce qu'ils différent beaucoup de ceux des autres mammifères. Le grand dentelé est situé au-devant du petit pectoral ; il s’attache à toutes les côtes et non au cou ; il s’insère au bord externe et inférieur de l’omoplate. Le sous-clavier n’est remarquable que par son volume , qui est respectivement très-considérable. Le petit pectoral'a trois digitations ; il s’insère à l’apophyse coracoïide, qui est très-forte, par un tendon large. : Le trapèze ne s'attache ni à l'arêle , ni aux apo- physes cervicales , mais aux onze premières dor- R 5 262 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. sales ; il s’insère à la facette triangulaire de l'angle cervical de l’omoplate. Le rhomboiïde n'offre aucune particularité. Le releveur de l’omoplate vient des cinquième et sixième vertébres du cou. Le sterno-mastordien ne s’attache pas a la cla- vicule. ra C. Dans Les oiseaux. L’omoplate des oiseaux est mü par quatre mus- cles, qui sont analogues à ceux des mammifères ; mais , en général, ceux de la partie supérieure sont trés-petits et grêles ; ils n’ont point d'attache au cou ni à la tête. Cette disposition tient probablement à la longueur et à la mobilité du cou. Le grand dentelé, ou sous scapulaire de Vicq- d'Azir est partagé en quatre ou cinq languettes plates, qui proviennent de la moitié du bord infé- rieur de l’omoplate vers l'extrémité libre , et qui vont s’insérer aux cinq premières côtes. La première est presque parallèle à l’épine : la seconde est plus oblique ; les trois dernières sont épaisses et vont directement à l’épine ; c’est-à-dire , qu’elles lui sont perpendiculares. | Le costo-scapulaire, de Vicq-d’Azir , est un muscle qui ressembleroit assez à une languette, sé- parée du grand dentelé ; mais qui, attaché plus en devant sur le bord inférieur de l’omoplate, va en descendant s’insérer à la première côte. Le trapèze est composé de deux portions : l’une ART. II. Des muscles de l'épaule. 263 est attachée aux apophyses épineuses de la der- nière vertébre du cou et de la première du dos; elle se porte vers la partie inférieure et interne de la branche de la fourchette : l’autre portion est beau- coup-plus longue ; elle tient aux apophyses épi- neuses des vertèbres du dos quisuivent la première, et va obliquement en devant se fixer au tranchant supérieur ou spinal de lPomoplate. Le rhomboïde est recouvert en partie par le tra- pèze, et en partie par le grand dorsal immédiate- ment. Il tient aussi aux apophyses épineuses des vertèbres dorsales : il s’attache à la partie la plus postérieure du bord spinal de l’omoplate, D. Dans les reptiles. ’ Dans la grenouille qui n’a pas de cotes , le muscle grand dentelé a ane tonte autre forme qui paroît aussi dépendre en partie de l'absence des vertèbres cervicales : il forme trois muscles dis- tincts. ' | Le premier vient de l’occiput prés du trou occi- pital ; ilse divise en deux ventres , qui s’insérent à Vangle spinal supérieur de l’omoplate : lun , du côté interne; l’autre , du coté externe. Le second provient de la deuxième apophyse transverse , et se porte sous la portion dorsale de l’omoplate vers son bord spinal. + Le troisième s’attache à la troisième apophyse transverse , et se porte sous le précédent en s’ap- A prochant davantage du bord. R 4 264 IV° Fecon. De l'extrémité antérieure. Il y a de plus à l’omoplate un muscle propre, situé à la face interne entre les deux portions qui la constituent et qui la représentent brisée ; il doit rapprocher ces deux parties, et, par ses contrac-: tions,rendre l’angle qu’elles font ensemble plus aigu. Il n’y a point de muscle analogue au petit pec- toral. _ Le releveur , ou angulaire de l’omoplate , est remplacé par un muscle très-considérable qui naît de la base de l’occiput ; il diminue sensiblement en se portant vers l’épaule , et il s’insère sous le bord postérieur de la partie cartilagineuse de l’o- moplate. . L'omo-hyoidien est long et grêle : il vient de la grande corne inférieure de l’os hyoïde , et s’insère sous le cou de l’omoplate. | Le trapère n'existe point: L’analogue du romboïde est très-mince ; il naît sur les apophyses dorsales , et s’insère au tranchant spinal de l’omoplate. Il n’y a point de muscle sous-clavier. Le sterno-mastoïdien n'a qu’un ventre qui est étendu obliquement , de la partie postérieure de la tête derrière l’oreille , au cou de la partie osseuse ded’omoplate : il doit rapprocher l’épaule de la tête et la relever. Nous décrisigns à part les muscles de la tortue, car ils différent considérablement de ceux des autres animaux à sang rouge : ils sont au nombre de trois seulement. " Arr. IL De l’os du bras. 265 Lun qui, quoique très-différent du trapèze, pourroit lui être comparé pour Pusage , s’attache sous le bord de la carapace entre les côtes, depuis la seconde jusqu’à la ciñquième. Il est très-mince, et se porte au bord externe du troisième os de l’é- paule , qui paroît correspondre à l’omoplate. L’analogue du releveur de l’omoplate s’insère au milieu de la courbure que forment, par leur réu- nion , les deux premiers os de l’épaule , et il s’at- tache par sept languettes charnues aux apophyses transverses des sept vertèbres du cou. Un autre petit muscle alongé est attaché sous la carapace, vers l'extrémité sternale de la premiere côte, et s’insère à l’extrémité dorsale du premier os de l'épaule. C’est peut-être l’analogue du costo- clavien. . AR EI C LE: LIT De l'os du bras. À. Dans l’homme. Le bras est formé d’un seulos, nomméAwmérus, qui s'articule avec l’épaule et avec l’avant-bras. Il est reçu dans une facette articulaire de lomoplate , qui est de figure ovale , et sur laquelle ses mouve- mens s’exercent en toussens. L’os du bras est alonge: nous ne considérons ici que son articulation avec l’omoplate ou son extrémité scapulaire. Elle se termine par une portion arrondie , convexe cl 266 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. oblique , qu’on nomme la tête de /’humérus. Cette portion est distingute du reste de l'os , par une petite rainure circulaire , qu’on appelle le cou. On y remarque aussi deux apophyses peu saillantes : l’une postérieure , plus grosse | qu’on nomme la grosse tubérosité ( trochiter ) ; l'autre antérieure, plus petite , appelée la petite tubérosité ( trochin.) Ces éminences sont séparées l’une de l’autre par une espèce de canal, ou de goutière longitudinale, dans laquelle glisse le tendon du muscle scapulo-" radien ou biceps. La tête de l’humérus est main- tenue .dans la fosse articulaire de l’omoplate , à l’aide "d’une capsule ligamenteuse , qui, du bord osseux et cartilagineux de la cavité, se porte au cou de l’humérus. Le tendon du muscle biceps qui pénètre dans celte arliculation , produit aussi l’effet d’un ligament. La partie moyenne de l’os est à pew près cylindrique. Dans l'extrémité scapulaire , il y a cependant quelques éminences pour l'insertion des muscles. L’os s’élargit et s’applatit vers l’extré- mité cubitale , que nous ferons connoitre en traitant de l'articulation de l’avant-bras. B. Dans les mammifères. L’humérus est toujours simple dans toutes les classes : il y varie peu par sa forme ; quant à sa proporlion'avec le reste de l’extrémité antérieure, on remarque dans les mammifères qu’il se rac- courcit à mesure que le métacarpe s’alonge. C’est ainsi que , dans les animaux à canon, il est caché bé. nr: } Arr. II. De l'os du bras. ‘ 267 jusqu’au coude sous la peau ; il est trés-alôngé, pro- portionnellement à tout le corps, dans les chauve. souris et dans les paresseux. Les guenons ont l’humérus plus arqué en arrière que l’homme. Sa partie supérieure y est en prisme triangulaire , tant ses crêtes sont aiguës. La grande tubérosité s’y élève davantage au-dessus de la tête. Le pongoetles autres sirgesl’ontcommel’homme, seulement un peu plus court ou plus iong. Les grands carnassiers ont l’humérus arqué : sa tête sort beaucoup de l’axe. La grande tubéro- sité est fort large , applatie, et élevée au-dessus de la tête. Du reste, ils ne présentent entre eux , non plus que les rongeurs et les édentés, d’autres différences bien sensibles que dans la longueur proportion- nelle de, cet os et dans la saillie de ses crêtes. Dans le castor, par exemple , il est extrémement élargi à son extrémité cubitale , et il porte vers son tiers supérieur une large apophyse transversale. Sa figure est triangulaire. La grande tubérosité du cockon, celle du tapir et du rAinocéros se partagent en deux. La ligne àpre de ce dernier se termine en bas par une tu- bérosité très-saillante. On la retrouve, quoique moindre, dans le cheval, dont la petite tubérosité est aussi creusée en canal. Les ruminans , en général, ont la grande tubé- rosité très-élevée, et la ligne âpre saillante. Dans le chameau, la petite tubérosité est plus élevée que l’autre , et creusée en canal, 3 . 268 IV° Lzecon. De l'extrémité antérieure. Dans les cétacés , l'os du bras est extrêmement court , arrondi vers le haut , avec une légère tubé- rosité extérieurement. Le plus singulier de tous les humérus des mam- mifères , est celui de la taupe. I] ne s’articule pas seulement avec l’omoplate par une petite tête , mais encore avec une facette de la clavicule , par une autre que l’on peut regarder comme apparte- nante à la grande tubérosité. Entre celle-ci et la tête de l’os est une fosse profonde. La crête de la pe- tite tubérosité est si large , que cette partie de l’hu- mérus représente un quarré placé verticalement , de manière que la ligne äâpre est supérieure. Le reste du corps de l’os qui est très-court se courbe vers le haut, défaçcon que la partie qui s'articule avec l’avant-bras resarde le ciel. Il résulte de cette disposition, que le coude est en l’air, au-dessus de l'épaule, et que la paume de la main regarde en dehors, ce qui étoit nécessaire pour le genre de vie de cet animal. (l C. Dans Les oiseaux. : «+ L’humérus des oiseaux s'articule à la fois avec d’omoplate et avec la clavicule , par une éminence en portion de roue qui est à peu près dans le plan des deux crêtes. Sous sa tête, derrière la crête in- terne, est une cavité profonde. La crète externe ou supérieure est mince et fort saillante; l’interne est plus courte et plus mousse. En général , lhumérus des oiseaux est cylin- Arr. If. De l'os du bras. 259 drique dans sa partie moyenne , excepté dans le manchot, où il est singuliérement applati de droite à gauche, de sorte qu’à son extrémité radiale , les osdé l’avant-bras s’articulent l’un au-dessus de l’autre sur une même ligne. Dans l’autruche, lhumérus est très-long et courbé sur la convexité des côtes. Il est très - court dans le casoar. D. Dans les reptiles. L’humérus des tortues a une forme tout-à-fait singuhère. Comme dans les oiseaux il s'articule à la fois avec l’omoplate , la clavicule et la fourchette, par une grosse tête de forme ovale, dont le grand diamètre est dans le sens de l’applatissement de l’os. Au-dessus de cette grosse tête, s’élève une éminence considérable, qui, par sa courbure et ses fonctions, a des rapports avec l’olécräne,apophyse qui manque ici à l'os de l’avant-bras. Au-dessous de la tête est une autre éminence moins saillante, mais plus âpre, qui donne aussi attache à des muscles, et qui tient heu de petite tubérosité. Le reste du corps de l'os est applati, plus étroit dans la partie moyenne. Dans le crocodile , los du bras est arrondi, mais un peu courbé, en forme d’S sur sa longueur. Cet os , par son extrémité scapulaire , ressemble un peu au tibia. Sa tête, au lieu d’être arrondie, est plate, et sa tubérosité qui est unique , est antérieure, en forme de crête , un peu contournée du côlé in- terne. 270 IV° Exçon. De l’extrémilé antérieure. Dans les autres Zézards et dans les grenouilles, l'humérus ne présente aucune particularité. Il n'y en a point dans les serpens, puisqu als sont U privés de membres. ARTICLE I V. s Des muscles du bras. . À. Dans l’homme. L’humérus de l’homme est mis en mouvement par des muscles qui s’attachent au tronc, et par d’autres qui sont fixés à l’épaule. Les premiers sont : Le grand pectoral ( sterno-humérien) ; il s’at- tache au sternum, à la portion sternale de la cla- vicule et aux sept premières côtes. Il couvre le de- vant de la poitrine, et s’insère à cette portion de la ligne äpre de l’humérus qui fait le rebord extérieur de la gouttière bicipitale. Il porte l'os du bras en avant et en dedans dans quelque position qu’il soit ; il le fait aussi tourner un peu sur son axe. Le grand dorsal ( lombo-humérien ) s'étend depuis los sacrum , la crête de Vos des îles, les épines des ee lombaires, les sept dernière du dos , et enfin les quatre dernières côtes verté- brales, jusqu’à la partie postérieure et inférieure de la grosse tubérosité de l’humérus , où il msère son tendon grêle et large. Ce muscle enveloppe le tronc par derrière; il porte l'humérus en arrière et un peu en bas. | ne Arr. IV. Des muscles du bras. 271 Les seconds sont : 1°. Ceux qui s’attachent aux faces de l'omop late- Le sur-épineux (sus-scapulo-trochitérien); :l est situé dans la fosse sus-épineuse. Son tendon passe au-dessus de l'articulation, et se fixe à la grosse tubérosité de l’os du bras qu'il relève. Le sous-épineux ( sous-scapulo-trochitérien ), qui occupe la fosse sous-épineuse : son tendon s’in- sère à la face antérieure de la tête de l’humérus : qu'il tourne en dehors sur son axe. Le sous-scapulaire ( scapulo-trochinien ) qui est attaché sur toute la face costale de l’omoplate, et qui insère son tenden sur la petite tubérosité de los du bras qu’il fait tourner en dedans sur son axe, et qu’il rapproche contre le corps. 2°. Ceux qui s’attachent aux éminences de l’omo- plate. 1 Le deltoide ( sous-acromio-humérien. ) Ce muscle est fixé à tout le. bord inférieur de la clavi- cule, vers sa moitié scapulaire , à l’acromion et à üne portion de l’épine de l’omoplate. Il est com- posé de plusieurs portions ventrues penniformes et radiées, qui se réunissent en un tendon commun qui s’inseré à la ligne âpre intérieure de lPhumérus, vers son fiers scapulaire, en dehors du. tendon du grand pectoral. C’est le plus puissant releveur du bras. Le petit rond paroît être une portion du muscle sous-épineux : il vient du tranchant inférieur de 272 IV° Lecox. De l'extrémité, antérieure. l’'omoplate , et se fixe à la face externe de la têle de l’humérus. | MU Le grand rond( scapulo-humérien) ; 1 vient de Vangle inférieur ou costal de l’omoplate, et se porte un peu au-dessous de la tête de l’humérus, à la face interne ; il produit la même action que les pré- cédens. | * Le coraco-brachial ( coraco-humérien ) s'étend de l’apophyse coracoïde, où il prend naissance par un tendon commun avec la tête coracoïdienne du biceps, jusqu’au milieu de l’humérus, dans la di- rection duquelil se porte le long de la face interne. Ce muscle relève le bras sur l’épaule , et, dans quel- quelques circonstances , peut mouvoir l’omoplate sur-le brass 0h B. Dans les mammifères. Tous les muscles du bras existent dans les mam- miféres , avec quelques modifications cependant. Ainsi le grand pectoral est généralement plus charnu et composé de faisceaux plus distinets. Dans les singes , sa portion claviculaire va à la ligne âpre en descendant plus bas. Les fibres de la portion sternale s’y rendent aussi dans trois direc- tions. Îl y a de plus deux portions costales : une antérieure , plus grande, qui va à la grande tubé- rosité ; une postérieure , plus petite , qui se porte au cou de los sous la tête, de sorte que ce muscle pa- roit composé de quatre ou cinq autres. Dans les mammifères, qui n’ont point de clavi- 2 ut T.,.6.n Arr. IV. Des muscles du bras. 215 cules parfaites. même dans {e dauphin , il y a une première portion sternale qui va perpendiculaire- ment à la ligne âpre, et qui forme avec la portion correspondante de l’autre côté , ce que l’on a appelé le muscle commun aux deux bras ; c’est lui qui produit l’entre-croisement des jambes de devant. Dans les carnivores, en général, ce muscle com- mun se subdivise encore en plusieurs portions , dont une partie se rend vers le bas de l’humérus em se portant très-obliquement en arrière. Ce muscle commun existe aussi dans les ruminans. Le mouton a de plus un autre rnuscle commun tout différent, qui s'étend de la région sternale au cubitus , et acheve ainsi d’enfermer le bras dans letronc. Il paroît devoir se rapporter plutôt au pannicule charnu qu’au grand pecteral. Dans le cheval, c’est ce dernier muscle commun qui porte chez les hip- _potomistes le nom de muscle commun aux deux bras , et qui produit ce croisement des deux avant- bras que les écuyers nomment chevaller. Une seconde portion du grand pectoral, plus profonde et beaucoup plus considérable que le muscle commun, se porte de toute la lorigueur du sternum, obliquement vers la tête de l’humérus. Elle est quelquefois elle-même divisée en plusieurs faisceaux. Le grand dorsal des quadrupèdes differe peu "de celui de l’homme!, mais ces animaux ont un muscle de plus; car le pannicule charnu( cutano- humérien ) produit un tendon très - remarquable 1. S 274 1V° Lircçon. De l'extrémité antérieure. qui s’insère à l’hamérus tout près du grand dorsal. Celui-ci unit le sien à celui du grand rond, et donne attache à l’une des portions de l’extenseur du coude. Dans le dauphin il y a un petit muscle dont la. direction et les usages paroissent les mêmes que ceux du grand dorsal ; mais qui prend ses attaches aux côtes par des digitations. Il est tout-à-fait recou- vert par la portion dorsale du pannicule charnu. Les muscles sur-épineux , sous-épineux, sous- scapulaire , grand et petit ronds, ne different de ceux de l’homme que par leur proportion que dé- termine la figure de l’omoplate. Le sur-épineux est généralement plus grand que le sous-épineux , ce qui est le.contraire de l’homme. Dans le dauphin ces muscles sont peu distinctset oblitérés , excepté le sous-scapulaire. Nous avons déja vu comment, dans les animaux qui n’ont point de clavicules parfaites, la portion claviculaire du deltoide s’unit à celle du trapèze. Il ne. nous reste donc plus à traiter que de sa por- tion scapulaire. | Cette portion scapulaire paroît elle-même divisée en deux ; celle qui vient de l’acromion et celle qui provient de l’épine et plus souvent de toute la por- tion sous-épineuse de lomoplate. Elles s’unissent , s’entre - croisént, et forment un tendon commun . qui se fixe à la ligne äpre de l’humérus. Dans le rnouton, la portion acromiale est très-" petite , et dans le cheval il n’y en a plus du tout. L +: LRFR Le AnT. IV. Des muscles du bras. 275 Aussi son deltoïde qui a la même direction que le sous-épineux , porte-t-il le nom de Zong abducteur du bras. Le coraco-brachial existe , même dans ceux qui m'ont point d’apophyse coracoïde, et s’attache là à une petite éminence du bord supérieur de l’omo- - plate. Son tendon est commun avec celui de la por- | tion du biceps qui naït de l’apophyse coracoïde , dans ceux où le biceps a deux têtes. …. Les singes ont le coraco-brachial divisé en deux portions , dont l’inférieure règne tout le long de la » face postérieure et interne de l’humérus, - Dans l'ours, la portion inférieure est grêle et va s’'insérer au condyle externe. Elle donne, de son milieu , une languette qui va se joindre au biceps etrqui en représente la tête coracoïde. "Dans les chiens , les chats, les lapins, le cheval, le biceps n’a qu’une tête ,et le coraco-brachial une seule portion qui n’a rien de commun avec le biceps. » Dans la taupe, le grand pectoral! est d’une … épaisseur-extraordinaire et presque aussi grand que - dans. les oiseaux. Il est formé de six portions qui toutes s’attachent à la face antérieure de la portion quarrée. de l’humérus. Quatre de ces portions viennent du sternum pour s'attacher aux différens sles et bords de cette face. La cinquième vient de a clavicule et couvre cette face tonte entière ; enfin a sixième va transversalement d’un bras à dabtre: L Le, grand dorsal-est considérable. Il est divisé S 2 276 IV° Lecox. De l'extrémité antérieure. en deux portions et s’insère à là face postérieure de la portion quarrée de l’humérus. Le grand rond, qui s’insère au même endroit que lui , est d’une gros- seur énorme. C’est au moyen de ces trois muscles que l’animal creuse et pousse la terre en arrière. Les autres muscles de l’humérus de la taupe ne présentent d’autres différences que celles qui sont déterminées par la figure singulière des os. Le muscle analogue au grand pectoralest formé de trois portions, ou plutôt detrois muscles bien distincts dans les chauve-souris. L'un, situé au lieu ordinaire, s’étend de Ia ligne saillante du sternum à la tête de l’humérus qu’il recouvre , et il s’insère à la grosse tubérosité anté- rieure. Le second vient de toute la longueur de la clavi- cule et de la partie antérieure de l’épine du ster- num, et s’insère derrière la grosse tubérosité au- dessus du précédent, dont il aide l’action dans les mouvemens de l’aile. Le troisième est recouvert en partie par le pre- mier. Il s’attache aux dernières côtes près de leurs cartilages sternaux. Ses fibres remontent presque verticalement sous l’aisselle pour s’insérer à la crête de l'os du bras, qui est ici très-longue. Le grand dorsal n’est qu’une bandelette charnue qui vient des tubercules épineux des denx dernières veriébres dorsales. Il a quelques connexions avec. \ . x x r . ds le trapèze. Il s’insère à l’humérus en unissant son. tendon à celui du grand rond dans le creux de laisselle, À = Arr. IV. Des muscles du bras. 277 Les muscles sur et sous-épineux , ainsi que le sous-scapulaire , n’offrent aucune particularité qui soit digne de remarque. Le delioide ne s’aitache point du tout à la clavi- cule, à moins qu’on ne regarde la seconde portion du grand pectoral comme en faisant partie ; il est étendu sur toute la face externe de l’omoplate où il forme deux portions, dont l’une est inférieure et plus mince que l’autre. Leur tendon réuni passe au-dessus de l’articulation et s’insère à la crête de l’humérus. Il n’y a point de muscle petit rond. Le grand rond n'offre rien de particulier ; il unit son tendon à celui du grand dorsal. - I n’y a point de coraco-brachial. C. Dans Les oiseaux. Les oiseaux ont trois muscles pectoraux, tous attachés à leur énorme sternum et agissant sur la tête de l’humérus. 1°. Le grand, qui à lui seul pese plus que tous les autres muscles de l’oiseau pris ensemble , s’at- tache à la fourchette, à la grande crête du sternum etaux dernières côtes ; il s’insère à la ligne âpre trés - saillante de leur humérus. C’est par son _ moyen que les oiseaux. donnent les violens coups d’ailes nécessaires pour le vol. 2°, Le moyen ( Vicq-d’Azyr) placé dans l’angle que fait le corps du sternum avec sa crête et daus S 9 278 IV Lecox. De l’extréinité antérieure. l'intervalle de la fourchette et de la clavicule. Son tendon passe dans le trou formé par l’union de la fourchette , de la clavicule et de l’omoplate, comme sur une poulie, et s’attache au-dessus de la tête de lhumérus qu'il releve. C'est au moyen de cette disposition de poulie que la nature a pu placer ainsi un releveur à la face inférieure du tronc et abaisser d’autant le centre de gravité, sans quoi l'oiseau auroït été exposé à culbuter dans l’air. 8°. Le petit ( .Vicq-d’Azyr ) attaché à l’angie latéral du sternum et à la base de la clavicule , se” «porte sous la tête de l’humérus et rapproche cet os du corps. + Il y a de plus deux petits muscies attachés à lu face interne du haut de la clavicule , qui s’insèrent à la grosse tubérosité inférieure de la tête de l’humé- rus, et rapprochent cet os du tronc. Le-grand dorsal des oiseaux.est formé de deux parties. L’antérieure va; directement s'insérer à la face postérieure du milieu de la ligne âpre. La pos- térieure va en montant obliquement s’insérer sous la tête de l’os. L'une et l’autre est très-mince. Quoiqu’ils n’aient ni épine, ni apophyse coracoïde à leur omoplate , on y voit des muscles analogues aux sur et Sous-épineux et'au grand rond. Leur deltoïde peutse distinguer en deux parties, une claviculaire et une scapulaire. Cette dernière n’est attachée que vers le cou de l’omoplate, Leur insertion s'étend fort bas sur l’humérus. Ÿ ñ A "4, N à vz \ Arr. IV. Des muscles du bras. 279 D. Dans les reptiles. Le muscle grand pectoral de 1 grenouille est formé de deux portions placées l’une au-dessus de Vautre. Elles produisent deux tendons qui s’in- sérent sur les deux bords de la gouttière humérale. Le grand dorsal vient de la partie inférieure du dos où il est nunce. Il devient plus épais et s’attache sur la partie large de l’omoplate qu’il recouvre en-, tiérement; il s’insère à l’humérus par un tendon fort vers son tiers supérieur et interne. Iln’y a dansla grenouille ni sur nisous-épineux. Le sous-scapulaire ou le coraco-brachial (var le muscle dont nous parlons ici les remplace l’un et l’autre ) s’attache à la face interne de l’omo- plate à à son union avec la clavicule , et s’insère à l'humérus vers son tiers supérieur à la face interne. Le deltoïde est ici formé de trois portions. Une grêle , qui est la plus longue, vient de la partie antérieure du 'sternum. La seconde s’attache sur l'union de la clayicule avec l’ omoplate à‘la face in- terne, se contourne sur l'os au-dessus de l’articula- tion, se joint à la première en passant sur un tendon grèle, et s’insère enfin en partie à la ligne âpre et en partie au bas de l’humérus. La troisième por- tion de ce deltoïde est distincte : elle vient en partie de l’omoplate et de la clavicule, et s'attache à l’extré- mité scapulaire de l’os du bras. * In’ya ni petit m grand rond. Outre ces muscles dont nous avons trouvé les S 4 280 IV° Lrcow. De l'extrémité antérieure. analogies , il en est un qui vient de la partie posté- rieure de la seconde branche transversale du ster- num, et qui se fixe à l'humérus par une attache large au bord interne de la gouttière. IL peut être regardé comme un accessoire du grand pectoral. Cette conformation paroïît être la même dans les salamandres. Si les Zortzes ont moins de muscles de l’épanle , elles en ont beaucoup plus qui s’insèrent au bfâs. L’analogue du grand pectoral est composé de : cinq portions : Deux superficielles, dont l’une s’attache à une arête de la partie antérieure du plastron, et va s’insérer à la petite tubérosité de l’os du bras. L'autre est beaucoup plus étendue. Elle s’attache à une grande partie de la face interne du plastron, et s’insère aussi par un tendon applati à la petite tubérosité de l’humérus ; mais elle se continue par une aponéyrose qui se répand en éventail sur la face inférieure du bras et même de l’avant-bras. Des trois portions profondes du grand pectoral , l’une est attachée à la majeure partie du second os de l’épaule , et s’insère à l’os du bras au-dessous de son articulation scapulaire; l’autre s’attache sur V’épa- nouissement du ligament inter-osseux qui réunit le second os de l’épaule avec le troisième , et va jomdre intimement son tendon à celui de la portion précé- deunte. Enfin la troisième , qui est la plus profonde de toutes , s’attache à la face supérieure du troisième os de l’épaule, c’est-à-dire à celle qui regarde la Arr. IV. Des muscles du bras. 281 carapace. Elle unit son tendon aux deux précé- dentes. L'analogue du deltoide est formé aussi de deux portions : l’une est attachée à une crête de la por- tion antérieure du plastron; l’autre , qui est son accessoire, est plus profonde , et se joint à sa corres- pondante. Elles s’insérent par un tendon commun à la petite tubérosité de l’humérus, qu’elles rappro- chent du cou dans l’action de nager. Un autre muscle beaucoup plus profond paroit encore accessoire du deltoïde. Il s’attache à l’extré- mité dorsale et à tout le bord interne de l’os de l’é- paule qui correspond à la clavicule, et vient s’insé- rer à l’humérus au-dessous de la petite tubérosité. On trouve à la face interne du bras un muscle qui s’attache à l’extrémité libre de la face sternale du troisième os de l’épaule, et qui s’insère vers le tiers inférieur de l’humérus par un tendon grêle. Il a quelque analogie avec le sterno-radien de ae gre- nouille , dont il fait l’oflice. Le releveur du bras est un très-gros muscle qui s’attache à la face sternale du troisième os de l’é- paule en embrassant son bord externe!, et qui s'in- sère à l’apophyse olécraniforme du bras qu'il porte en haut et en dehors. L’analogue du grand rond s'attache au cou du troisième os de l’épaule du côté externe , et s’instre à l’humérus entre ses deux tubérosités. Il porte le bras en arrière. Un autre muscle qui paroïît remplacer le grand 282 IV° Lecox. De l'extrémité antérieure. dorsal, vient de l’intérieur de la carapace, où 1l: s'attache obliquement dans l'intervalle compris entre les deux premières côtes. Il s’insère au corps de l’os du bras derrière la grosse tubérosité , par un tendon applati: Il vorte l’os du bras vers la cara- pace quand l’animal est à quatre pattes. Un muscle dont l’action paroït être la même que celle du releveur du bras , s'attache à toute la face interne de l’os de l'épaule qui répond à la clavicule, et s’insére à toute la longueur de l’apophyse olécra- niforme ou grosse tubérosité de l’os du bras; il est trés-charnu et comme formé de deux portions. Enfin l’analogue du scapulo-radien s'attache au bord antérieur de la cavité humérale , et s’insère sur Ja face externe et supérieure de l’os du bras par un tendon grêle qhi s'étend même jusqu’à la base du radius : il étend le membreet le porte versla tête. ARTICLE Vi Des. os de l’avant-bras. » À. Dans l’homme. Dans l’homme, le quart inférieur de l’humérus 9 q | s’élargit insensiblement par deux lignes saillantes qui, nées de ses deux côtés, s’écartent pour finir par deux tubercules considérables nommées con- dyles : interne épitrochlée , Vexterne épicondyle. La ligne du côté interne est plus courte ; maïs son condyle est plus saïillant. Cette portion de l’humérus nt EE Ant. V. Des os de l’avant-bras. 283 est, donc comprimée d'avant en arrière ; la face antérieure est convexe , la postérieure plane: Entre les condyles le bord inférieur a deux éminences qui contournent ce bord. L'interne, en forme de poulie , c’est-à-dire de canal circulaire légérement concave , est un peu oblique et son extrémité pôsté- rieure est plus large et plus en dehors; il y a au- dessus un grand creux pour recevoir l’o/écräne. La seconde éminence est simplement convexe, et finit en arrière , précisément sous le bord infé- rieur de l'os , ensorte que son circuit n’est que moitié de celui de la poulie. Los du coude, plus gros vers l’humérus , a une cavité sémi-eirculaire , dite sy gmoide , qui reçoit la poulie de l'humérus sur laquelle elle est comme moulée. Son bord postérieur est formé par lofé- créne. L’antérieur , plus saillant , par l’apophyse coronvide. LLe plan dans lequel se fait le mouvement est dans l’axe du cubitus, et non dans celui de l’hu- mérus , à cause de l’obliquité de la poulie; ensorte que dans la flexion l'extrémité inférieure du cubitus estrapprochée du corps. Cette extrémité est moins grosse que l’autre; elle a une petite tête à face plate, à bord externe rond et saillant , à bord interne présentant une apo- physe styloïde. L'os du rayon a une tête ronde , à face articu- laire. légèrement cave, répondant à l’apophyse externe , Ou petite tête de l’humérus , et pouvant \ 284 IV° Lecow. De l'extrémité antérieure. s’y mouvoir comme le cubitus sur la poulie. Mais cette tête peut encore tourner sur son centre ; cela est facilité par une facette articulaire du bord ex- terne de l’apophyse coronoïde du cubitus , sur la- quelle appuye le bord cylindrique de la tête du radins. La tête inférieure , qui est beaucoup plus large , sur-tout en dehors , a une facette semblable qui appuye sur le bord externe de la tête inférieure du cubitus ; et comme le bord opposé de cette tête inférieure du radius est plus éloigné de l’axe de mouvement , lorsque la tète supérieure tourne sur son centre , ce bord décrit un cercle autour de la petite tête du cubitus, et entraîne avec lui la main qui tourne alors sur los sémi-lunaire , lequel pose sur cette petite tête du cubitus , comme une porte sur son gond. De-là les mouvemens de supination , lorsque le radius fait le bord externe de l’avant-bras; et que la paume de la main est tournée en avant, et de pronation , lorsque le radius fait le bord interne de Vavant-bras, et que la paume de la main regarde en arrière. Les Hgamens qui unissent à l’humérus et entre eux les os de l’avant-bras sont de plusieurs sortes: il y a d’abord autant de capsules articulaires que de facettes correspondantes ; ensuite il y.a , sur les côtés du coude, deux ligamens. L'un vient du con- dyle interne , et se porte à l’apophyse coronoïde ; et l'autre , venant de l’épitrochlée, se fixe au ligament capsulaire du rayon. Quant aux deux os de l’avant- Anr. V. Des os de l’avant-bras: 285 bras , il sont maintenus en situation par le ligament inter-osseux, qui, du bord cubital du rayon, se porte au bord radial du cubitus, et par un petit ligament oblique , qui ; du petit tubercule de lolé- érâne, se porte obliquement à la tubérosité du radius. B. Dans les mammifères. Dans les singes, les os sont arrangés de même, excepté que, dans quelques-uns , comme le éyno- céphale , les mandrills, les magots, les guenons, : Vapophyse coronoïde du cubitus est plus étroite , et sa facette radiale plus profonde. Dans les sapa- jous', en général, on remarque un trou dont la ligne saillante interne de l’humérus est percée. Cet os est souvent percé au fond de la cavité qui re- . Goit l’olécrâne dans l’extension. Leur cubitus est plus comprimé. * L’articulation de l’avant-bras des pédimanes res- semble à celle des sapajous. "Les chauve-souris et le galéopithèque n’ont point de cubitus, ou au moins elles n’en ont qu’un rudiment qui a la forme d’un stiletgréle, placé au-dessous du radius , qui demeure distinct jus- ques vers le quart inférieur. Il résulte de-là , que ces amimaux n’ont point les mouvemens de pronation et de supination. Dans les carnivores , l’olécrâne est comprimé , et prolongé plus en arrière que dans l’homme. La - poulie west plus concave en avant, parce que la 286 IV° Ixcon. De l'extrémité antérieure. facette radiale , en grandissant avec la tête du ra- dius , a trop entamé l’apophyse coronoïde. Dans les chiens , la tête du radius a une cavité pour la petite tête de l'humérus , et une saïllie pour le sillon qui la sépare ée la partie antérieure de la poulie. La rotation du radius devient par-là obscure. Le bord postérieur de l’échancrure sig- noïde entre dans le trou , dont le fond de la cavité postérieure de l’'humérus est percé. La saillie de la ligne âpre extérieure est plus considérable. L’interne a un trou comme dans les sapajous. Malgré la briéveté des os dans la phoque, leur articulation est la mème. Il en est de mème dans quelques rongeurs, comme le paca , l’'agouti , le castor (ce dernier a la ligue âpre externe très-saïllante ); dans d’autres, comme le cabiai, le lièvre , le rat , lapophyse coro- noïde du cubitus est entièrement effacée; et on ne voit que le radius à la partie antérieure de l’ar- ticulation. Sa tête forme un ginglyme , ayant une cavité pour la petite tête de l’humérus , et une saillie pour la portion antérieure de la poulie. . La rnarmotte , le porc-épic, etc. tiennent une espèce de milieu par la petitesse de leur apophyse coronoïde ; il n’y a point de trou à la ligne âprein- terne de l’humérus dans le dernier de ces ani- maux. 5 La gerboise a ses apophyses comme les singes. Les pachydermes , ( comme le rhinocéros ; le cochon, le tapir ) ont le radius entièrement an- Anr. V. Des os de l’avant-bras. 287 térieur,, et le cubitus postérieur ; ils font ensemble un seul mouvement de ginglyme dans une poulie unique. La petite tête de l’humérus est tout-à-fait effacée par en bas ; le radius est au bord interne , et le cubitus au bord externe de l'avant - bras. Quoique ces os soient distincts, il n’y a plus du tout de rotation possible. Dans l'éléphant , la partie antérieure de la ca- .vité sigmoïde , on lapophyse coronoïde , se par- tage en deux saillies à facettes caves, tournant sur «les bords saillans d’une poulie unique. Entre elles est la tête de radius : elle est petite et appuie sur la saillie externe et sur le canal moÿen de cette poulie ; car , comme elle est oblongue , elle ne peut , y tourner. La partie inférieure du radius se porte au côté interne ; ainsi le bras est toujours en pro- mation. La tête inférieure du cubitus est plus grande "que celle du radius, ce qui ést unique parmi les ‘mammiféres. Dans les animaux qui suivent, le eubitns n’est plus qu'un appendice immobile dis radius, et sa ncavité sigmoïde une continuation de la facètte arti- culaire de la tête du radius, qui ne décrit sur une “poulie unique qu’un mouvement dé ginglyme. Lercubitus est soudé au radius dans presque toute sa longueur chez les ruminans. On ne l’en distingue que par un sillon qui laisse cepeudant une fente en haut et en bas dans la girafe ; les cerfs et quelques gazelles ; en ‘haut.seulement dans les vaches et moutons , nulle part dans le chameau et le dro- madaire, 288 IV° Lecon. De l'extrémité antérieure. On voit dans les solipèdes un sillon et une fente en haut. Les pachydermes, les ruminans et les solipèdes ont la tête inférieure du radius comprimée d'avant en arrière, et le dos de la main toujours tourné en avant. On voit par cette série de conformations que la rotation de la main devient d'autant plus difficile , que l'animal s’en sert moins pour la préhension, etqu’il emploie plus exclusivement son extrémité antérieure pour la station et la marche. En effet, ces derniers usages exigeaient une pronation cons- tante et une fermeté qui était incompatible avec la possibilité de la supination. ; C’est par une raison semblable que les chauve- souris et les oiseaux sont privés de. cette rotalion. Si leur main et leur radius avoient pu tourner, la résistance de l'air anroit produit ce mouvement à chaque coup d’aile , en auroïit rendu le plan vertical , et le vol eût été impossible, Voyons maintenant quelques animaux dont la structure n’a pu entrer dans l’aperçu général que nous venons de présenter. Dans la éuupe , la position de l’humérus est telle que sa tête inférieure est la plus élevée; ensorte que quoique l’avant-bras soit dans un état moyen entre la pronation et la süpination , le coude se trouve en l’air, le radius et le pouce en dessous, et la paume tournée en dehors. Chaque condyle a une apophyse en forme de crochet regardant vers Arr. V. Des os de l’avant-bras. 289 l'épaule. L’olécrâne est très-prolongé , terminé par une lame transverse. Le cubitus est comprimé en lame long#udinale. Un ligament très-fort unit l’apo- névrose palmaire et le poignet au condyle interne. Le bord de la tête du radius se prolongeant sous la petite tête de l’humérus , elle paroît ne pouvoir tourner. Le trou existe à la ligne âpre intérieure de l’humérus. Dans le phoque, le cubitus est comprimé ; il y a, au lieu de la grande échancrure sigmoïde , une facette pour l'articulation avec l’humérus, et une autre oblique pour celle du radius. Celui-ci a une large tête qui frotte par son bord interne dans la poulie. Son corps est comprimé et très-large par le bas. Le trou existe à la ligne äpre interne. [olé- crane est comprimé , haut et court. Dans le /amantin , les têtes supérieure et infé- rieure des deux os sont soudées. à Dans le dauphin , ces deux os sont comprimés ef plats , et paroissent unis par syncondrose avec l’hu- mérus et le carpe. Il en est de même dans le cachalot , et sans doute dans tous les autres cétacés. C. Dans Les oiseaux. Le bas de l’humérus des oiseaux est à-peu-près comme dans l’homme. Il y a de même entre les condyles deux apophyses articulaires, dont l’externe n’est pas en portion de sphère , mais au contraire , comme une portion de roue ; de sorte que le radius 1. T 290 IV* Leçon. De l'extrémité antérieure. peut bien se fléchir et s’étendre dessus, mais non y tourner sur son centre. Celle qui répond à la poulie est toute convexe et arrondie. Le cubitûs s'étend et se fléchit dessus par une cavité qu'il a, et il porte aussi sur l’apophyse externe par une autre cavité moindre. L’olécrâne est très-court. Le radius plus grêle que le cubitus lui demeure parallèle. Sa tête inférieure est plus petite que celle du cubitus ; elle se termine par une facette trian- gulaire. La tête inférieure du cubitus se termine en por- tion de, poulie , sur laquelle le deuxième os du carpe exécute ses mouvemens pour l’adduction et l’'abduction de la main. Le manchot s'éloigne un peu de cette disposition. Les os de l’aile de cet oiseau sont étendus sur un même plan en forme de nageoire. Le radius et le cubitus sont entiérement applatis , et s’articulent par arthrodie à deux tubercules placés l’un au- dessus de l’autre, au-bas du tranchant antérieur de lhumérus. Ensorte que l’aile du manchot est à celle des autres oiseaux , ce que le membre thorachique des cétacés est à celui des autres mammifères. D, Dans les reptiles. L’humérus du crocodile se termine par deux tubérosités arrondies. Sur l’externe tourne la tête cave du radius. Entre deux appuie la tête ronde, convexe du cubitus, sans olécrâne ni cavité sig- moide. Elle est la plus grande; c’est le contraire. pour celle d’en bas.’ Art. V. Des os de l’avant-bras. 291 C’est à peu près la même disposition dans le ca- méléon ; mais les os y sont plus alongés, et la tête inférieure du radius est plus petite que celle du cubitus. Dans la grenouille , los unique de l’avant-bras s'articule par une tête concave sur une grosse ‘tubé- rosité ronde du bas de l’humérus entre ses deux ondyles. On voit, vers le bas élargi de cet os, un sillon de chaque côté , seul vestige d’une distinction en deux 05. Les deux os de l’avant-bras des De: Ar sont situés l’un au-dessus de l’autre. Le cubitus qui est mférieur , et qui est un peu plus long que le ra- dius, n’a point d’olécräne ; mais il y a une espèce de rotule dans le tendon de ses muscles exienseurs, L’extrémité cubitale de l’os du bras.est très-élargie ; la facette articulaire qui la termine est convexe, et permet au radius et au cubitus de tourner ensemble en tous sens. | Les deux os de l’avant-bras des £ortues de mer -sont toujours dans un état forcé de pronation. Le radius qui est beaucoup plus long que le cubitus, auquel il est uni par une. substance cartilagineuse , est inférieur et s’avance jusques sous le poignet. Ces deux os se ressemblent beaucoup par leur extrémité humérale, formée d’une seule facette con- cave reçue sur une poulie correspondante de Los du bras: Leur articulation est telle qu’ils peuvent se . mouvoir ensemble latéralement et un peu de haut en bas pour l’action de nager. . dE 202 IV° Lecox. De l’extrémité antérieure. ARTICLE VI. Des muscles de l’avant-bras. I. Les fléchisseurs. À. Dans l’homme, L’avant-bras de l’homme se meut sur le bras par un seul mouvement de flexion et d’extension. Les muscles fléchisseurs sont : 1°. Le biceps ou fléchisseur de l’avant-bras ( scapulo-radien) qui prend son attache par deux tendons ; l’un interne , qui lui est commun avec le muscle coraco-brachial , sur l’apophyse coracoïde ; il est fort court : l’autre externe , beaucoup plus long , qui naît du bord supérieur de la cavité glé- noïde de l’omoplate , et glisse sur la tête de l’humé- rus, dans la gouttière qui est entre ses deux tubéro- sités. Il s’insère inférieurement à un tubercule de la face cubitale du radius , un peu au-dessous de son cou. À 1 2°, Le brachial interne ( huméro-cubitien ) a son attache au tiers cubital de la face antérieure de l’humérus , et s’insère par un tendon à unie tu- bérosité qui est au-devant de l’apophyse coronoïde du cubitus. | B. Dans les mammifères. Ces deux muscles sont dans les sirges comme Arr. VI. Des muscles de l’avant-bras. 293 dans l’homme ; mais le brachial interne ÿ remonte jusques vers le cou de l’humérus. Dans les carnivores , le scapulo-radien ne peut plus porter le nom de biceps ; attendu qu’il n’a plus qu’une seule tête attachée au bord de la cavité glé- noïde de l’omoplate : cependant la tête coracoï- dienne de ce muscle est représentée dans l’ours par une petite languette que lui fournit le coraco- brachial. Quant au brachial interne , il s’attache à la partie postérieure et externe de l’humérus , et il est situé au côté externe du scapulo-radien ; il s’insère au cubitus comme dans l’homme. Il en est de même dans les rongeurs , les rumi- nans et les solipèdes : cependant , dans cette der- nière famille , les hippotomistes ont donné à ces deux muscles les noms de /ong et court fléchis- seur de l’avant-bras. C. Dans Les oiseaux. Dans les oïseaux , le long fléchisseur ; qui re répond pas précisément au biceps , a une aïtache scapulaire tendineuse longue, et une humérale très- courte sous la tubérosité inférieure ; il s’insère au cubitus. Le court est extrémement petit ; il a son attache à la ligne âpre interne, et se porte ; en s’é- panouissant un peu, sur la face interne de la tête du cubitus. Il y a de plus le profond fléchisseur de Vicq- d’Azir, Il est attaché au condyle externe sous le court T5 294 IV° Lecown. De l’extrémité antérieure. supinateur , et s'étend à tout le tiers supérieur du cubitus , où il s’insère à sa face radiale. II. Les extenseurs. À. Dans l’homme. Dans l’homme , l’avant-bras est étendu par le triceps brachial( scapulo-olécranien ) composé de trois portions qui se réunissent en un tendon com- mun inséré à l’olécräne. On leur a donné des noms différens. La première , qui’ a son attache au bord de l’omoplate , sous la cavité glénoïde , a été ap- pelée le /ong extenseur. La seconde , le court extenseur ; elle vient de la face postérieure de l'humérus au-dessous de sa tête. Enfin la troisième, qu'on nomme le brachial-externe , s'attache à da face latérale externe de ce même os. Il y a en- core un petit trousseau de fibres charnues qui vient du condyle externe de l’humérus , et qui s’insère à la partie supérieure du cubitus ; il est accessoire des précédens. On l’a nommé anconé ( épicondylo- cubitien.) B. Dans les mammifères. . Dans les singes , il y a de plus une quatrième portion , qui a son attache au tendon commun du grand,dorsal et du grand rond. En outre , le tendon supérieur du long extenseur règne sur presque tout le bord inférieur ou costal de l’omoplate. ., On retrouve aussi dans les carnivores cette qua- trième portion; mais, dans ces animaux , la partie ‘ Ant. VI. Des muscles de l’aveant-bras. 205 qui répond au court extenseur de l’homme se sub- divise en plusieurs , qui ont leurs attaches en dif- férens points de l’humérus. Cette portion se divise en-quatre dans le chien , chez lequel le brachial interne est extrémement large , et le long exten- seur occupe tout lé bord postérieur de l’omoplate; elle se partage en deux dans le cat , qui a le long extenseur et le brachial externe semblables à ceux de l’homme. Parmi les rongeurs, le lapin a trois portions semblables à celles de l’homme. Il a de plus celle qui vient du tendon commun du grand dorsal et du grand rond , et un faisceau qui , ayant la même origine que le long extenseur , se confond très-haut avec le brachial interne. 1 Le cheval a les trois portions de l’homme ; sa- voir, le long extenseur , que Bourgelat appelie gros extenseur ;il est triangulaire et extrémement épais. Le brachial externe ou court extenseur; et le court extenseurourmoyen extenseur de Bourgelat. Il a de plus la quatrième portion attachée au ter- don commun du grand dorsal et du grand rond, mais qui paroît tenir d’une manière plus évidente au bord de l’omoplate. Il semble que cette grande force et ceite multipli- cation des extenseurs de l’avant-bras dans les qua- drupèdes', tiennent à leur utilité dans le mouvement progressif ; ils remplissent dans ces animaux , pour l'extrémité antérieure , les mêmes fonctions que lès extenseurs du talon pour l'extrémité postérieure, T4 4 296 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. et ils font effort pour porter en avant le corps de l'animal quand le pied du devant a pris son point d'appui. Ces muscles n'existent pas dans les cétacés chez lesquels les deux os de l’avant-bras ne sont point mobiles sur celui du bras. . On trouve le petit muscle , appelé anconé dans l’homme , chez tous les animaux ci-dessus. Les chauve-souris n’ont qu’un muscle fléchis- seur de l’avant-bras et un extenseur. Le fléchisseur est formé supérieurement de deux ventres charnus, dont l’un s’attache au-dessus de la cavité humé- rale de l’omoplate , et l’autre à l’apophyse cora- coïde. Leur ‘tendon commun commence vers le tiers supérieur de l’os du bras, et s’insère à la face antérieure de l’extrémité humérale de l’os unique de l’avant-bras. L’extenseur est aussi formé supérieurement par deux ventres, dont l’un des tendons s’attache der- rière , et sur la grosse tubérosité de l’os du bras, et l’autre au-dessus de l’angle huméral de l’omoplate. Leurs fibres se réunissent vers le tiers supérieur du bras : elles forment bientôt après un tendon, qui passe derrière l'articulation et se fixe à l’olécrâne. Il y a dans son épaisseur une espèce de rotule. C. Dans les oiseaux. Les oiseaux ont le muscle extenseur de l’avant- bras, composé de deux portions une scapulaire, que Vicq-d’Azir a nommée long extenseur , etune autre Aumérale , qui forme le court extenseur de ret anatomiste. Il v a aussi wn netit anconé. Arr. VI. Des muscles de l’avant-brus. 297 « II. Les supinateurs. Les os de l’avant-bras se portent l’un au-dessus de l’autre, et entraînent la nain dans leur mouve- ment , de manière à ce que la paume regarde le ciel ou la terre : c’est ce qu’on appelle mouvemens de supination et de pronation. A. Dans l’homme. “ La supination s’opère dans l’homme, à l’aide de deux muscles, qu’on nomme /ong et court supi- nateurs. Le court. ( épicondylo-radien ) tient au condyle externe de l’humérus, et à la partie voisine de la capsule articulaire. Il va obliquement embrasser la partie supérieure du radius qu’il fait tourner sur son axe de dedans en dehors. Le long supinateur ( huméro-sus-radien ) at- taché également au condyle externe, mais au-dessus du précédent , produit un tendon grêle qui s’insère au bord externe de la tête inférieure du radius, qu’il fait tourner sur celle du cubitus de dedans en dehors. B. Dans les mammifères. Les singes ont absolument les mêmes muscles. Les chauve-souris n’ont point de muscles des- tinés à produire la supination. Ce mouvement les auroit privées de la faculté de voler. Le chat et le chien ont le court supinateur seu- lement ; le long leur manque. 298 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. Le lapin n’a ni lun ni l’autre. Ils manquent également aux pachydermes , ; AUX ruminans , et aux solipèdes. C. Dans Les oiseaux. Ces animaux n'ont point de muscles supina- teurs. IV. Les pronateurs. À. Dans l’homme. La pronation s’effectue par deux muscles ; le rond et le quarré pronateurs. Le rond ( épitrochlo-radien) est placé à l’op- posé du court supinateur. Il s’attache au condyle in- terne de l’humérus , et vient s’insérer à la partie supéricure interne du radius. Le quarré ( cubito-radien) est étendu directe- ment entre les quarts inférieurs ou carpiens des os du coude et du rayon, à leur face interne. B. Dans Les mammifères. Les singes et les carnivores ont ces deux mus- cles disposés de la même manitre. Les chauve-souris, qui n’ont qu’un os unique à l’avant-bras, où seulement un rudinent d’os du coude , sont privées de muscles pronateurs. Le lapin n’a que le rond pronateur, dont l’effet est extrémement borné , vu le peu de mobilité du rayon. | Les ruminans et les solipèdes n’ont aucun prona- teur. AnT. VI. Des muscles de l’avant-bras. 209 Dans les cétacés, qui n’ont point l’avant-bras mo- bile sur le bras’, il n’y a aucuns des muscles propres à le mettre en pronation ou en supination. Des ru- dimens aponévrotiques des muscles sont seulement étendus sur toute la surface des os et affermissent leur articulation. C. Dans Les oiseaux. Les oiseaux ont deux muscles qui occupent la place du rond pronateur , et qui ont des atlaches semblables ; ils paroissent servir de fléchisseurs. Il y en a aussi un petit au même lieu que le court supinateur qui semble destiné à fléchir l’avant bras; leur usage est absolument changé. V. Muscles de l’avant-bras des reptiles. La grenouille n’a point de muscle biceps, pro- ‘ prement dit; il est remplacé par un autre beau- coup plusfort , qui est situé à la poitrine au-dessous du grand pectoral. Il a les mêmes attaches. Arrivé sur l'articulation du bras , il produit un fort ten- don qui passe dans la gouttière humérale, et dans un anneau tendineux produit par les deux por- tions du grand pectoral , au-dessous du deltoïde ; il va s’insérer à l’extrémité humérale du radius, av- dessous de la capsule : on pourroit le nommer sterno-radien. Il n’y a point de brachial interne. 300 IV° Lecox. De l’extrémité antérieure. Le triceps brachial est composé de trois por- tions , à peu-près comme dans l’homme , mais elles. sont proportionnément plus Se ln "y a qu’un supinateur qui s’insère sur le pHsnet ; ; il vient du condyle externe. I n’y à aussi qu’un pronateur qui naît sur + condyle interne , et s’attache au poignet. Dans la tortue de mer, ces muscles sont presque tous aponévrotiques ,et ne produisent qu’un très- petit mouvement , le membre étant changé en na- geoïre comme dans les cétacés. Ce sont les muscles du bras qui, en général, produisent les mouve- mens de l’avant-bras. ARTICLE VII. Des os de La main. La main est composée d’un grand nombre d’os ‘qui en rendent les plus petites parties très-mobiles. Les uns sont situés dans sa partie supérieure , ou la plus voisine de l’avant-bras. On les nomme os du carpe ou du poignet. I. Des os du carpe. A. Dans l’homme. Ils sont petits , et présentent beaucoup de facettes qui correspondent aux différens points de leur arti- culation ; ils sont disposés sur deux rangées , com- posées chacune de quatre os : la première de ces rangées s'articule dans les fossettes des extrémités ArT. VII. Des os de la main. 501 carpiennes du radius et du cubitus. Le radius leur présente une grande facette un peu cave , trenquée vers le cubitus, et portant une pointe au côté interne. La facette du cubitus est beaucoup plus petite. Deux des petits os de la première rangée s’arti- culent avec la facette du radius. On nomme lun ; le scaphoïde ; et l’autre, le séni-lunaire. Untroi- sième est reçu sur la facette du cubitus ; c’est celui qu’on appelle cunéiforme. Ce dernier porte sur sa face interne , vers son bord cubital, un petit os arrondi , qui fait saillie vers la paume de la main. D’après sa forme , ou d’après sa situation, on l’a nommé pisiforme , ou hors de rang. Les trois os de la première rangée qui s’articu- lent avec l’avant-bras , sont maintenus par un liga- ment capsulaire très-lâche , qui contient intérieu- rement un cartilage inter-articulaire, dont la forme est triangulaire: Il se porte aussi des fibres ligamen- teuses à l’os cunéiforme ; elles viennent de l’é- chancrure articulaire du cubitus. On les nomme le ligament transverse externe. Il y en a deux autres à peu près semblables du côté interne qui viennent de Vapophyse stiloïde du radius : l’un se fixe à l’os scaphoïde , et l’autre au tubercule de l'os sémi- lunaire. Quant à la seconde rangée des os du poignet , deux sont articulés avec le scaphoïde. Ce sont, le trapèze qui supporte la première phalange du pouce ; il a une éminence saillante au-dedans de la main et le érapézoide , sur lequel s’articule l'os 302 IV° Lecox. De l'extrémité antérieure. métacarpien de l'index. Vient ensuite le grand os qui s'articule , tant sur le scaphoïde que sur le ‘sémi-lunaire, et qui supporte l’os métacarpien du doigt du milieu, et une petite portion de celui de l’annulaire. Enfin /’unciforme ou os crochu ÿ qui s'articule sur le cunéiforme , supporte le doigt annulaire et l’auriculaire ou petit doigt | et pro- duit à la paume de la main une grande apophyse en forme de crochet. Le carpe se meut sur l’ayant-bras en avant, en arrière et sur le côté ; mais les mouvemens de ses parties entre elles et ävec le métacarpe sont à peine sensibles, quoique très-réels , afin de donner . plus de douceur à ses mouvemens. Leur union est telle cependant, que toute la main peut être mue par un seul muscle , inséré à l’un des os qui la composent. Une capsule articulaire unit la première rangée des os du carpe à la seconde , et une autre joint celle-ci aux bases arliculaires des os métacarpiens, Quant aux autres ligamens du carpe , ils sont des- tinés à unir entre eux, de diverses manières, chacun des os, de sorte que leur figure et leur direction varient beaucoup. B. Dans les marnmifères. Le carpe des singes a un os de plus que celui de l’homme. I] est sitné entre les bases du pyrami- dal et du grandos ; il semble résulter d’un partage de l'os trapézoïde, Leur ‘os pisiforme est plus ArT. VII. Desos de la main. 503 saillant, parce que sa forme est beaucoup alongée, et qu'il sert, pour ainsi dire , de talon à la main. Il y a de plus, presque une » Quelques points ossifiés dans les tendons des muscles ; on. les re. garde ordinairement comme des osselets surnumé- raires. Il y en a deux, par exemple, dans le £gibbon et le z72agot : l’un, dans le tendon du cubital ex- terne , sur le joint du pisiforme avec le cunéiforme ; l'autre , hors de rang , sur le bord du scaphoïde et du trapèze : le premier manque dans les sa- pajous. Dans les rousettes, il y a deux os au premier rang : savoir , un grand au bord radial:; et un très- petit à celui qui répond au cubital ; on retrouve les quatre os ordinaires du second rang : le troisième, celui qui correspond au second doigt, a une très- grande face au-dedans de la main. Dans les carnivores , en général , mais particu- lièrement dans les chiens , les chats les hérissons, les mmusaraignes , les ours et les phoques, le scaphoïde et le sémi-lunaire ne forment, par leur réunion, qu'un grand os. Dans les chats il y a sur le bord interne du carpe un petit os surnuméraire, semblable au pisiforme de l’homme, mais situé au bord opposé. Le pisiforme des carnivores est fort alongé , effournit une espèce de talon aux pattes eue Cette dernière particularité n’a pas lieu dans le phoque. L'os qui répond à celui qu’on nomme grand »s dans l’homme , est fort petit du côté du dos de la main, 304 IV° Lzecçon. De l’extrémité antérieure. Ceux qui n’ont qu’un vestige de pouce , comme la 2yène , ont le trapèze très-petit. Le glouton est dans le même cas ; aussi a-t:l un appendice stiliforme de plus au carpe ; il est situé sous l’os scaphoïde. Dans la taupe , il y a les mêmes neuf os que dans les singes , et de plus un grand os semblable à un fer de faux qui garnit le bord radial de la main dans toute sa longueur, et lui donne cette largeur et cette figure de pelle qui la rend propre au genre de vie de l’animal. La taupe a encere ceci de singulier , que ses doigts sont très-courts , recou- verts par la peau , et qu'il n’y a que ses grands ongles qui soient visibles au-dehors. Parmi les rongeurs , le lièvre a les os comme les singes ; mais le castor , la marmotte , l’écu- reuil et les rats ont , comme les carnivores , un os unique pour le scaphoïde et le sémi-lunaire. L’os surnuméraire est aussi grand que le pisiforme or- dinaire, et souvent beaucoup plus. Il porte même quelquefois un second os surnuméraire , comme dans la gerboise etla marmotte ; ensorte qu'il y a de chaque côté un os hors de rang d’égale grosseur. En général, dans les rongeurs , le pyramidal est divisé en deux, comme dans lesysirges. Le porc-épic n’en diffère qu’en ce que le pyramidal n'y est point divisé et qu’il y a un os surnuméraire entre le pisiforme et l’os métacarpien du cinquième doigt ; il est attaché sur l’os crochu. | Dans les cabiais, le scaphoïde et le sémi-lunaire . AnT. VII Des os de la main. 305 men font qu'un sans os surnuméraire. Il y en a cependant un petit dans le cochon d’inde. Le paca et l'agouti n’ont pas l’os pyramidal divisé, quoi- qu'il lewsoit dans le cabiai proprement dit , ainsi que dans le cochon d’inde.Ces deux animaux ont, pour tout rudiment du pouce , un petit os , situé sur le trapèze , avec lequel il est articulé. Dans la mar. motte et les «gouts, ce rudiment est composé de trois osselets. _ Le fourmilier didactyle a quatre os au premier rang du carpe ; deux radiaux , un cubital et un long pisiforme , ou hors de rang. Il n’y a que deux os à la seconde rangée ; ils correspondent au se- cond et au troisième doigt. Sur le bord radial du premier, est un vestige de pouce , formé d’une seule pièce. Sur l’extrémité cubitale de l’autre , est un vestige bi-articulé du doigt annulaire où qua- trième doigt, et un beaucoup plus petit, d’une seule pièce , rudiment du cinquième doigt. Le paresseux à trois doigts n’a que cinq os au carpe : trois à la première rangée , parce qu’il n’y a point de pisiforme , et deux seulement à la seconde. Le carpe des pangolins paroît avoir sept os comme celui des carnivores. Le cachicame en a huit , et un rudiment du petit doigt. L’éléphant a huit os au carpe comme l’homme; mais ils ont une autre configuration. Le pisiforme est alongé ; les autres sont en forme de coins. Parmi les pachydermes , le cochon a, à sa pre- mière rangée , les quatre os de l’homme ; mais à 1 V x 506 1V° Lecon. De l’extrémilé antérieure. la deuxième, le trapèze est tres-petit, et il ne porte ‘pas même de vestige de pouce. C’est la même chose dans le tapir , dont la main ne diffère de celle du co- chon,que parce que les doigts latéraux sont plus longs. L'hippopotame est absolument dans le même cas. Quoique le rAinocéros n'ait que trois doigts ; comme le pyramidal , le grand os et l’unciforme appartiennent chacun à un des trois, il ne manque que le trapèze; mais il y a un os surnuméraire sur le bord du scaphoïde , et un sur celui de Punci- forme , comme dans le porc-épic. | Les ruminans ont les quatre os ordinairesa la pre- mière rangée ; mais ils sont plus étroits, à propor- tion de leur hauteur. La plupart en ont deux à la seconde : le chameau cependant en a trois. Les solipèdes en ont quatre à la première rangée, et: trois à la seconde. Les os du carpe des dauphins et des autres cé- tacés sont extrémement applatis, presque tous de figure hexagone , formant comme un pavé par leur réunion, Ils ont trois os à la première rangée, et deux seulement à la seconde. II. Os du métacarpe. Chacun des doigts de la main est supporté à sa base par un os alongé, qui est uni avec les pareils des autres doigts , de manière à ne faire sur eux que des mouvemens obscurs. On l'appelle os du métacarpe, Art. VIL Des os de la main. À. Dans l’honrme. Le pouce, qui n’a que deux phalanges , est le seul Lund 907 doigt dont l'os du métacarpe puisse s’écarter , et se rapprocher des autres d’une manière sensible; aussi est-il opposable aux autres doigts. Tous les autres ne peuvent s’écarter au-delà de l'étendue que leur fixent des lisamens situés dans les espaces qui sont entre eux, et qu'on nomme n{er-métacarpiens. Ces os sont en outre retenus sur la seconde rangée de ceux du poignet, par des ligamens articulaires qui sont en grand nombre. On les distingue en pal- mnaires , en sus-palmaires , et en latéraux. Les os du métacarpe présentent à leur extrémité digitale un tubercule arrondi , sur lequel est reçue la pre- mière phalange de chaque doigt. À leur extrémité carpienne , on remarque plusieurs facettes : la principale correspond aux os du carpe , et les autres, plus petites et latérales, aux os métacarpiens oisins. Ces os sont à peu près droits dans l’homme. B. Dans Les mammifères. Les mammifères ont généralement autant d’os du métacarpe qu'ils ont de doigts : à l'exception des ruminans , dans lesquels ces deux os se soudent dès la première jeunesse en un seul , qu’on nomme l'os du canon. 1! Ces os du métacarpe s’aléngent d’autant plus, que les animaux marchent davantage sur l'extrémité des doigts, et qu'ils se servent moins de la main Pour saisir, V 2 508 IV° Lecox. De l'extrémité antérieure. Tout le métacarpe est relevé, et forme ce que l’on nomme vulgairement la jambe de devant dans les chiens , les chevaux , les moutons. Dans le paresseux à trois doigts , les trois. 05 du métacarpe sont soudés entre eux par leur base, et avec le rudiment d’un quatrième doigt, au moins dans l'individu adulte qu’on conserve au Muséum. Les os du métacarpe sont aussi soudés les uns aux autres, et extrémement applatis dansles cétacés. III. Os des doigts. Les doigts sont les avances libres et mobiles qui terminent la main. A. Dans l’homme. Ils sont au nombre de cinq. Chacun d’eux , à l'exception du pouce , est composé de trois phalanges ou arlicles , dont le premier , ou celui qui est recu sur l'os du métacarpe , est le plus long. Le plus petit est celui qui termine le doigt et qui porte ongle ( ongueal ). TI est facile de reconnoître ces pha- langes les unes des autres. La première porte à sa _ base une facette articulaire concave , arrondie , qui _ correspond à l'extrémité digitale du métacarpe. La seconde porte à sa base une facette articulaire , formée par deux petites fosses , séparées l’une.de Vautre , au moyen d’une petite ligne saillante ; et la den enfin est terminée par une surface ra- boteuse et non articulaire. Li Ces trois os vont en diminuant insensiblement Ron. - Cacao "Hu" à Es \ ART. VII, Des os de la main. 909 de grosseur , et ils sont à peu près droits dans toute leur ‘longueur. Iis portent à chacune de leurs extrémités une capsule articulaire et des ligamens latéraux : beaucoup de fibres et de gaines ligamen- teuses maintiennent en outre e@situation les ten- "dons des muscles de la main qui s’y insèrent. … B. Dans les mammifères. En.comptant les rudimens imparfaits et souvent cachés sous la peau, il n’y a jamais moins de trois doigts, ni plus de cinq dans les mammifères. Les solipèdes en ont deux imparfaits et un par- fait , en tout trois. Le rhinocéros , trois parfaits. Les-ruminans , deux imparfaits , deux parfaits, en tout quatre. Le tapir et l’hippopotame, quatre parfaits. Tous les animaux onguiculés en ont cinq, tant parfaits qu'imparfaits. Tout doigt parfait a trois phalanges , Ps le premier du côté radial , ou le pouce, qui n'en a jamais que deux. Elles peuvent se fléchir tout-à- fait, mais non s'étendre au-delà de la ligne droite, exceptée la première phalange , et quelquefois les dernières , dans quelques genres. Les quadrumanes ont, comme l’homme , le pouce séparé et opposable aux auires doigts. C’est ce qui forme le véritable caractère de la main ; mais le pouce est toujours plus long dans l’homme , à pro- portion des autres doigts,que dans les quadrumanes, V 5 510 IV°. Lecow. De l'extrémité antérieuré. dont la main n’égale point à cet égard la perfection de la nôtre. Il est même oblitéré et caché sous la peau dans le coaïta ( Simia paniscus. Lin.). | La dernière phelange , ou celle qui porte l’ongle, est moins applaué et plus pointue que celle de l’homme. Les os du métacarpe et les premières phalanges sont aussi beaucoup plus courbés du coté de la paume de la main. Les roussettesetlès chauve-souris ont les phalan- ges excessivement alongées, principalement les der- niéres qui sont très-pointues , et qui ne portent point d'ongles : le pouce ne participe point à ces chan- gemens. Il est court et onguiculé. Dans les carnivores, le pouce reste parallèle aux autres doigts ; aussi ces animaux sont-ils privés de la faculté de pincer ou de saisir les petits objets. Dans le phoque, le pouce est plus long que les autres doigts Il leur est presqu’égal en longueur dans les ours, les blaïreaux, les ratons , les coatis. \ Les sarigues l’ont de très-peu plus court. Il est manifestement plus court dans les belettes, les civeites, les chats et les chiens. Il est oblitéré et réduit à une seule phalange dans la Ayène. La forme des dernières phalanges et des sccohes est très-remarquable dans la famille des chats , ‘animaux qui ont la faculté de relever leuxs ongles, afin qu’ils ne s'émoussent pas en appuyant sur le sol dans la marche. La seconde phalange est triangulaire. Deux de LT 1 Arr. VII Des os de la main. 311 ses faces sont latérales , et la troisième plantaire, où inférieure. Du côté interne ou de celui qui re- garde le pouce , la face latérale présente une espèce de torsion telle , que la partie moyenne est oblique et comme échancrée. Latroisième phalange, ou celle qui porte l’ongle, est plus singulière encore par sa forme, ses articu- lations et ses mouvemens. La figure de cette phalange est celle d’un cro- chet fait de deux parties : l’une, dirigée en avant, courbée, tranchante et pointue , reçoit l’ongle, dont la forme est à peu près la même. La base de cette première portion fait une espècé de capuchon os- seux dans lequelest reçue la base de l’ongle comme dans une gaine , mais de manière à ne pouvoir être repoussée en arrière. La seconde partie du crochet est placée en arrière : elle s'élève presque vertica- lement, et n’est articulée qu’à sa portion la plus inférieure : elle se prolonge au-dessous de l’arti- culation en deux appendices, qui donnent attache aux muscles propres à fairesaillir l’ongle, ou à fléchir la phalange, ce qui revient au même. L’articulation de cet os est en effet disposée de manière que, dans son extension , qui se fait beaucoup au-delà de la ligne droite , il éprouve un véritable renversement _ en-dessus et en-arrière sur la seconde phalange du côté interne ou radial, de sorte que l’échancrure latérale de la seconde phalange sert alors à loger la troisième , et que, dans cet état, la pointe de Vongle , bien loin de toucher le sol , regarde le ciel. V 4 512 IV° Eecon. De l'extrémité antérieure. Cette position renversée est celle du repos. Ea phalange y est maintenue par deux sortes de liga- mens : savoir, la capsule articulaire , et deux liga- mens latéraux qui viennent de la seconde phalange. Dans l’ordre des rongeurs, il y a un pouce par- fait, mais plus court dans les lèvres , les castors , : les gerboises : un pouce oblitéré de deux phalanges dans les écureuils , les rats , les porcs-épics , le paca, l’agouti, etc. enfin un pouce oblitéré d’une seule pièce dans le cabiaï , le cochon dinde, la marmotte, elc. En général , les dernières phalanges sont trés-étroites |, alongées ; presque droites et pointues. Il faut en excepter cependant le grand cabiai , dont les dernières phalanges sont triangu- laires et enveloppées dans un véritable sabot corné. Les édentés offrent beaucoup de variations dans le nombre des doigts du pied de devant. Eneffet, le famnanoir et le fourmilier & quatre doigts ; ou tarnandua , ont le pouce oblitéré. Il est aussi obli- téré , de même que le cinquième doigt, dans le pa- resseux tridactyle ou l’ai, qui présente beaucoup d’autres particularités très - remarquables ; car ses trois doigts parfaits se soudent quelquefois entre eux par les bases des os métacarpiens , ce qui gène considérablement leurs mouvemens ; ensuite chacun de ces doigts n’est composé que de deux phalanges , dont les articulations , tant sur les os du métacarpe que sur elles-mêmes, ont lieu par des poulies , dont les rainures sont étroites et très-pro- fondes. Il résulte de cette disposition, que les moû- ArT. VII. Des os de la main. 313 vemens latéraux sont absolument impossibles. Enfin la dernière phalange est beaucoup plus longue que la première : elle est recouverte par l’ongle dans presque toute sa longueur ; elle présente aussi à sa base üne espèce de gaine osseuse ou de capuchon, qui est beaucoup plus profond en dessous qu’en dessus. ; Le pouce , le deuxième et le cinquième doigt sont oblitérés dans le fourmilier didactyle, et le pa- resseux & deux doigts ou unau. … L’éléphant a cinq doigts parfaits ; mais tous les cing sont presque entièrement cachés sous la peau épaisse qui enveloppe le pied. Dans les animaux à sabots qui ont quatre doigts, comme le cochon, le tapir et l’hippopotame, on voit aussi un petit os qui est le rudiment du pouce. Le cochon a ses deux doigts de côté plus courts et ne touchant point à terre : ils sont cependant par- faits quant au nombre des os qui les composent. Dans ces animaux , la dernière phalange est moulée dans intérieur de la corne qui termine le pied. Lés ruminans n’ont , comme nous l'avons vu, qu'un seul os du métacarpe qui supporte les deux doigts, qui forment ce que l’on nemme le pied fourchu. Plusieurs espèces ont encore à la racine des deux doïgts parfaits deux petits os, souvent revétus d'ongleis, qui représentent deux autres doigts. La dernière phalange de chaque doigt est toujours de formetriangulaire. Deux des faces sont latérales : celleiqui regarde le doigt voisin est plane ; l’autre est convexe. 314 IV° Lecox. De l’extrérnité antérieure. Dans le cheval et les autres solipèdes, iln’ya, pour tout vestige des doigts latéraux , que deux stilets placés aux deux côtés de l’os du canon. Les trois phalanges du doigt unique qui existe portent le nom de paluron , de couronne , et d’os du petit pied. Cette dernière phalange a la forme du sabot; elle est arrondie, plateen dessous,convexe endessus. Les cétacés ont toutes les phalanges applaties , réunies en nageoire et souvent cartilagineuses. Tels sont, en particulier, le r12arsouin , le dauphin , le cachalot. IV. Des os de la main dans les oiseaux. Il n’y a qu'une seule rangée au carpe des oi- seaux ; la seconde paroissant soudée à la a qui représente le métacarpe. Cette rangée n'est formée que de deux os. Un radial de figure rhomboïde , qui empêche le mé- tacarpe de trop s’étendre , et un cubital , en forme de chevron , dans l'angle rentrant duquel sem- boîte le bord cubital de l'os du métacarpe. Il a sou- vent un tubercule qui répond au pisiforme des mam- mifères. L’os du métacarpe est fait de deux branches sou- ‘dées par leurs extrémités. Ilporte , au côté radial de sa base , sur une apophyse particulière , ou même sur un petit os séparé , un os stiloïde, qui lient lieu de pouce. Sur l’extrémité de cet ° os du métacarpe , il y a un long doigt , composé de deux phalanges. La première est presquerectangu- # Art. VIL Des os de la main. 315 laire, comprimée comme un couteau ; la seconde ést stiloïde. IL y a aussi un doigt court, aride seule pha- lange , qui a la figure d’un stilet. Le pouce porte les pennes bâtardes. Le grand doigt et le métacarpe , les pennes primaires. Le … petit doigt n’en perte aucune ; il est caché sous la peau. Tous les os de la main, ou de l’aile des nanchots, sont applatis comme des lames minces. V. Des os de la main dans les reptiles. … Ja grenouille le crapaud et la salamandre ont lle carpe formé de trois rangées : la première est _ faite de deux os, un radial et un cubital ; la se- (4 conde de trois, dont le plus grand porte un rudi- À ment de pouce à deux articles ; la troisième rangée ; rest aussi composée deitrois os ; le second doigt porte sur le premier de ces os ;-le quatrième doigt est f articulé sur le second os 5 le doigt du milieu sur | l'un et l’autre ; le petit ii sur le troisième os : F la première rangée touche la troisième en dessous, parceque la deuxième est cunéiforme. Il n’y a point d'os hors-de rang. Dans la tortue bourbeuse , la première rangce “est d’unsseul os qui sépare le radius du cubitus : la seconde: rangée est formée de deux os et d’un petit à hors de: rang ; situé sur le bord cubital : la troisième rañgée est composée de cinq ; dont un pour chaque : os di métacarpe. ut la tortue franche ; 1 y a trois os au 516 IV° Lecox. De l’extrémilé antérieure. premier rang : le. cubital étant plus long, les deux du devant ne vont pas plus ayant. La, troisième rangée est composée de trois os seulement pour les cinq os métacarpiens, et d’un petit os hors de rang , situé du côté radial. Le crocodile a la première rangée formée de deux os longs parallèles : plus, deux petits os, hors de rang radiaux. RARE D nombre des ,phalanges varie dans ces ani- maux. Le crocodile a la main arrondie; deux phalanges au pouce , trois au second doigt.,iguatre au doigt du . milieu et au quatrième; “et trois seulement au cin- qpièmee À, {ii Le carnéléon a trois doigts. dun doté , et deux de l’autre , qui forment , avec les trois qui leur sont opposés , une “espèce de tenaille. Le nombre des phalanges, est le même que dans le:erocodile., à l'exception du cinquième-doigt qui en a quatre... La salamandre a le cinquième doigt oblitéré,;;.€t : son pouce n’a qué deux-phalanges. Hoi si La grenouille m'a; quune seule phalange, au pouce , qui ést oblitéré ; elle en a deux ,seulément aux. deux doigts qui suivent.,.'et trois äux;deux aulres. ab pr al sich a tr D 429 La, main de la 1ortue franche est applatie, alongée, en forme de nageoïire , terminée,en pointe; ellé à; deux ‘phalanges au ‘pouce ,. trois aux trois doigts suivans , et deux seulement.au dernier. La même conformation a lieu dans la tortue bour- beuse , si ce n’est que sa main est plus arrondie. Arr. VIIL Des muscles de la main. 317 DPARTICLE, VITIT Des muscles de la main. TI. Muscles du carpe. et du métacarpe. A. Dans l’homme. Lés muscles qui agissent sur le carpe et le méta- carpe prennentles noms de radiaux et de cubitaux, selon le bord de l’avant-bras , le long duquel ils sont étendus ; et ceux d’internes et d’externes, d'après le condyle de l’humérus auquel ils s’attachent. \ Il n’y a, parmi les os du carpe, que l'os pisi- “ jorme qui donne insertion à un de ces muscles. C'estle cubital interne ( epitrochlo-carpien ) qui a son attache fixe au condyle interne de l’humérus, et à la face postérieure du cubitus, et s'étend le long du bord cubital de l’avant-bras. _ Le cubital externe ( cubito sus-métacarpien ) attaché à l’autre condyle , et marchant en dehors du muscle précédent , se porte à la base externe de los métacarpien du petit doigt. … Leradialinterne ( epiutrochlo-métacarpien) ve- nant du condyle interne de l’hamérus , donne un tendon qui passe sous lè crochet de los unciforme pour aller s'attacher à la base de l’os métacarpien de l'index. thai Il y a deux radiaux externes véhant du condyle externe , marchant au-dessus l’un de l’autre au côté externe du radius , et allant s’insérer: le premier, (Aumero sus-métlacarpien ) à la base externe de 318 IV° Leçon. De l'extrémité antérieure. l'os métacarpien de l'index ; le second, ( epicondylo sus-métacarpien ) à celle du rnédius. B. Dans les rnammifères. Les singes ont ces cinq muscles comme l’homme, ainsi que le chat et l’ours. Le chien n’a qu’un seul radial externe qui se di- vise en deux tendons. Le /apin est dans le même cas. Dans tous les animaux multidigités, les muscles externes approchent , en agissant de concert, le dos de la main de celui de l’avant-bras. Les internes produisent le mouvement contraire. Les cubitaux , en agissant de concert , portent la main en dehors vers le bord cubital de l’avant-bras, et les radiaux opèrent le mouvement contraire. Dans les animaux à canon , chez lesquels la main ne peut se fléchir et s’étendre , le radial externe ( extenseur droit antérieur du canon, Bourgelat ) s'attache à la base antérieure du métacarpe ou canon , et l’étend. Le radial interne ( fléchisseur interne, Bour- gelat ) s’insère à sa base postérieure. Le cubital interne ( fléchisseur oblique, Bourgelat ) s’insère à l’os analogue au pisiforme; et le cubiial externe (fléchisseur externe , Bourgelat) à ce même os, et se prolonge sous ceux du carpe. 6 Tous ces muscles sont autant de fléchisseurs. Les muscles qui meuvent la main ou le poignet de la chauve-souris sont en petit nombre , mais ils sont très-remarquables. CE { Arr. VIIL Des muscles de la main. 319 L’analogue du cubital externe s'attache à l'humé- rus, et à la convexité du radius jusqu’à sa moitié. Sontendon s’insère à la partie supérieure et interne du carpe, qu’il étend par un mouvement d’ab- duction. L’analogue du cubital interne vient d’une por- tion charnue, commune à tous les muscles de l’avant- bras ; il s’imsère au côté externe de la première pha- lange du dernier doigt. C’est un fléchisseur, ou adducteur du carpe. L’analogue de l’adducteur du pouce vient aussi de la portion charnue commune : il porte oblique- ment son tendon sur la face supérieure de l’avant- bras, en croisant le tendon du cubital externe. Il “ se fixe au côté interne du carpe , à la base du | pouce, C. Dans Les oiseaux. . Le métacarpe des oiseaux ne peut ni se fléchir, … ouse rapprocher de la face interne , ni s'étendre ou se rapprocher de la face externe de l’avant-bras. Il ne peut exécuter que l’addnction en se rappro- - chant du radius , et l’abduction en se rapprochant du cubitus. Mais comme il n’y asque ces deux mou- yemens , on pourroit leur donner les noms d’exten- sion et de flexion, comme l’a fait Vicq-d’Azir ; néan- “moins, pour qu'il soit plus aisé de les comparer à … ceux de l’homme, nous leur laisserons les premiers noms. Le cubital interne a la même position que dans ‘520 IV° Leçon. De Pextrémité antérieure. les marimifères. Il s’aitache de même au condyle interne , et va s’insérer au tubercule de los en forme de chevron. Il y a-un petit muscle sous le précédent, auquel il est parallèle ; il produit un long tendon , qui donne des languettes à toutes les pennes secondaires, et qui s’insère au bord posté- rieur du métacarpe. Le cubital externe est placé sur la face posté- rieure du cubitus. Son tendon passe entre la pre- micre penne secondaire et la dernière primaire , pour s’insérer au bord interne de la base de l’os du métacarpe. Le radialest unique, mais composé de plusieurs portions qui viennent du condyle externe, et une du radius. Le tendon commun s’insère au tubercule du métacarpe qui porte le pouce : c’est quelquefois un osselet séparé , comme nous l’avons vu. Le D. Dans les reptiles. Dans les {oriues de mer qui ont le carpe applaf et propre à nager , les muscles ne sont que de simples bandelettes de fibres aponévrotiques , qui affermissent chacune des articulations. Nous n’avons pu “encore examiner ceux des autres reptiles. II. Muscles des doigts. Les muscles des doigts sont des extenseurs , des fléchisseurs , des adducteurs , des abducteurs : ils \ sont communs ou propres, et longs ou courts c’est- En 7 ne tt Arr. VIT. Des muscles de la main, ; 32x a-dire, ou’ situés le long de l’avant-bras , ou prove- nants.seulement du carpe et du métacarpe. À. Dans l’homme et les mammifères. Les muscles longs des doigts. 1°. Les extenseurs , ils sont tous situés à la face externe. L'extenseur commun (epicondylo sus-onguien) vient. du condyle externe de l’humérus. Il donne des languettes a tous les doigis , excepté au pouce. On le trouve dans tous les quadrupèdes. Le nombre de ses languettes égale celui des doigts, sans comp- ter le pouce : quatre dans la plupart ; deux dans les ruminans , un dans les solipèdes. C’ést l’extenseur antérieur de Bourgelat , et l’exienseur du pied de la Fosse. L'extenseur propre du petit doigt (epicondyli Sus-orrguien ) placé du côté cubital du précédent , a les mêmes attaches. Dans l’homme, il ne donne de languette qu’au petit doigt. Dans les sz2ges , il, en donne aussi une au quatrième. Dans les chiens ët les ours , il en donne une troisième au médius. Dans le chat , au lieu d’un seul muscle , il yena deux, un pour le petit ou dernier doigt , et un pour de quatrième et le troisième. Dans le Zapin, il n’y en a qu’un seul qui donne deux languettes, comme dans les singes. Dans les ruminans , l’extenseur du petit doigt . étend le doigt externe; et l’extensenr de l’index le doigt interne. À 1 X. 52e IV° Lecox. De l’extrémité antérieure. ‘Dans le cheval , il y a deux muscles : un plus éloigné de l’extenseur antérieur analogue de l’ex- tenseur commun. Il a été nommé l’extenseur latéral par Bourgelat, et l’extenseur du paturon par la Fosse. Son tendon va au côté de la première pha- lange du doigt unique. Un second placé entre deux, dont le tendon, après être passé au-devant du carpe, va s’unir obliquement à celui du précédent. Les hip- potomistes cités regardent ce tendon comme une di- gitation de l’extenseur antérieur. L’extenseur propre de l'index ( cubilo sus-on- guien ) est situé profondément contre la partie infé- rieure externe des os de l’avant-bras dans l’homme. 11 ne donne de tendon qu’à l’index ; mais il est quelquefois accompagné d’un extenseur propre du médius. Dans les singes, il donne un tendon à l'index et un au médius. Dans le chien et le chat, il est comme dans l’homme , mais il s’étend j usqu’à la dernière articu- lation. 11 manque tout-à-fait dans le lapin, les ru minans et le cheval. Le pouce a deux extenseurs propres. LeZong(cubito sus-phalangien ) placé au-dessus de l’extenseur de l’index , passant sous le ligament annulaire externe , et étendant son tendon jusqu’à la première phalange. © Le court ( cubito sus-onguien ) placé au bord radial du précédent, dont le tendon accompagne Anr. VII. Des 1nuscles de la main. 595 celui de l’abducteur, et s'étend jusqu’à la deuxième phalange. Dans les singes , le dernier unit intimement son tendon à celui de l’abducteur, ou manque tout-à- fait. Le court extenseur du pouce manque dans le chat , le chien, l'ours et le lapin. Le long existe dans ces‘espèces , et donne dans l’owrs un tendon à l'index. Lés ruminans et le cheval n’ent ni l’un ni l’autre. 2°. Les abducteurs des doigts. Le long abducteur du pouce ( cubito sus-méta- carpien) placé au-dessus et du côté radial des pré- ‘cédens, croise les tendons des radiaux sur la tête inférieure du radius, se porte au côté radial de los métacarpien du pouce. Il existe de même dans les singes , les chiens, les chats , les ours , les lapins , etc. . Dans le cheval etdansles ruminans,il s'attache au côté interne de la base de l’os métacarpien unique, et devient /’extenseur oblique ducanon de Bourgelat. 5°. Les fléchisseurs des doigts , ls sont tous à la face interne. | Le fléchisseur sublime ( epitrochlo-phalangi- rien ) est un composé de plusieurs muscles distincts , qui s'unissent de différentes manières , et finissent par fournir des languettes tendineuses perforées aux doigts qui suivent le pouce, X 2 524 IV° Lxcon, De l'extrémité antérieure. Le long fléchisseur du pouce { radio-sous- onguien ) paroït lui être uni d’une manière fort intime. Il est à son côté radial ; il s’étend jusqu’à la deuxième phalangc. , Le fléchisseur profond ( cubito-sous.onguien), placé contre les os, donne des languettes perfo- rantes aux quatre doigts qui suivent le pouce. T'elles sont les choses dans l’homme. Dans les sirges, 11 n’y a pas de {ong fléchisseur du pouce ; mais le profond se partage en cinq lan- guettes , dont une va au pouce, doigt auquel le sublime n’envoye pas de tendon. Dans le chien , le fléchisseur du pouce unit son tendon à celui du profond , duquel il se resépare ensuite pour se porter au pouce , à sa deuxième phalange. Le fléchisseur sublime donne une languette à la première phalange du pouce , mais elle n’est point perforée. Ïl en est de même dans le chat ; maïs le fléchis- seur du pouce n’y est pas si distinct du profond, qui, au reste , se divise assez visiblement en autant de muscles que son tendon produit de languettes, Dans le Zapin , le profond donne une languette au pouce , mais non le sublime. Dans les ruminans , le fléchisseur sublime et le profond donnent chacun deux languettes , et le flé- chisseur du pouce unit son tendon à celui du fléchis- seur profond. Aer. VII. Des muscles de la main. 395 Dans le cheval, il y a deux muscles également ; Vun perforant, et l'autre perforé , mais qui ne don- nent chacun qu’une languette. _B. Dans Les oiseaux. Les doigts des oiseaux ne pouvant exécuter que l’adduction et Tabduction , les muscles précédens ont changé d'usage chez ces animaux, ét ces deux fonctions ont été réparties entre les nées? sans rapport constant avec la face de l’avant-bras à la- quelle ils adhèrent; ensorte que si on donnüit à l'ad- ductionle nom d'extension, et à l'abduction eclai de flexion, comme on le pourroit, les fléchisseurs he seroient pas tous à là facé interne , ni les exten- seurs tous à l'externe. Les fléchisseurs dé Phone séroïent même devenus extenseurs.. 1°. Les adducteurs. (Æxtenseurs de Vi léa-d'À Azir.) TL’adducteur. de. la première phalenge xépond au fléchisseur, sublime. Al est attaché. au condyle interne, marche au-dessusdu cubital interne, passe sur, la face interne de l’os en chevron, le long du dos du métarcarpe , et s’insère à la base de la première, phalinge du grand doigt. L'adducteur interne de la deuxième phalange répond au fléchisseur profond. 1 marche le long de la face interne du cubitus. Son tendon s'étant rapproché de celui du précédent va plus loin jus- qu'à la base de la deuxième phalange ; il n’y a pas de perforation. X 3 526 IV° Ercox. De l'extrémité antérieure, L'adducteur du pouce répond au long fléchis- seur du pouce; il est placé entre le précédent et l'os cubitus. Son tendon va à la base du bord radiak de l’os du pouce. L’adducteur externe de la deuxième phalange répond, à l’extenseur propre de l’index ; il est attaché.au condyle externe , et situé. le long de la face. externe du radius. Son tendon s'étend sur le. dos. du mé stacarpe , CE va jusqu’à la base radiale de Ja deuxième. phalange du grand doigt. + \ 2°, Les abducteurs (fiéchisseurs Virq- d'Azir ). . L abducienr €omnun qui répond a l’ extenseur commande. l’homme, Il s'attache au condyle.. ex; terne , marche en dehors du précédent le long, de la face, externe. du xadius. Son tendon. , parvenu vis-à-vis le carpe, se divise en deux : un pour la base cubitale de l'os du pouce ; l’autre poux celle de la prémière phalange du grand doigt. La main de l’homme a encore un grand nombre de muscles courts qui viennent des os du carpe on du métacarpe , et qui se ‘termineñt aux doigts. Lun est superfeiel, placé sousla peau dela paumo de la main, à laquelle il est attaché d'ume part; etde. l’autre , aux aponévroses palnaires. On le nomme /& chair quarrée, le palmaire cutàäné (palmo-cutien). Des autres muscles, les uns appartiennent au pouce. Tels sont: Le court abducteur ( Ve 2 sus-phalangien); it vient de l’oë trapèze , et s’insère au bord externe des deux phalanges du pouce. Arr. VIIL Des muscles de la main. Say Le court ftéchisseur ( carpo-phalangien.) naït de presque toute la face inférieure des os du carpe, et se termine à la première phalange. . L’opposant (carpo-métacarpien ); il vient duli- gament du carpe et de l'os trapèze , et s’insère à l’os du métacarpe qui soutient le pouce. L'adducteur ( métacarpo-phalangien ) ; il s'étend du premier -et du second os du PAC ERPS à la première phalange du pouce. Le petit doigt a aussi deux petits muscles propres, qu'on nomme : l’un, Le court fléchisseur ou opposant ( carpo- -mnéta- carpien ) ; il s'attache à l'os crochu, et s'insère à los du métacarpe du côté'interne ; ilrend concave la paume de la main , et fléchit le petit doigt. L'autre, /’abducteur ( carpo-phalangien) ; il nait aussi sur l'os crochu , et s'attache au bord ex- terne de la première phalange. Œnfin il est de petits muscles de la main com- muns à tous les doigts. Ce sont : Les Zormnbricaux (palino-phalangiens); ils sont au nombre de quatre ; ils s’altachent sur les ten- dons du muscle fléchisseur: profond , et s’insérent aux côtés internes des premières phalanges des doigts excepté le pouce. ls sont auxiliaires du muscle fléchisseur profond. Les inter-osseux inférieurs ou inlernes , et les supérieurs ou externes (rmélacarpo sus - - phalar- giens), qui occupent les intervalles compris entre les X 4 558 IV° LeEcox. De lextrémité antérierre. os métacarpiens , et qui s’insèrent aux deux cotés et au-dessus de la première phalange de chaque doigt. ” Les chauve-souris n’ont qu'un seul extenseur et des fléchisseurs des doigts. L’extenseur des doigts est un petit muscle qui vient du condyle externe de l’hnmérus , passe sur le carpe , et produit un tendon extrémement fin qui se porte sur la convexité de chacune des pha- langes , et se termine à la derniére. Le /léchisseur commun vient de la masse charnue du bord interne de l’avant-bras ; ïl produit un ten- don grêle qui passe sous le carpe , où il produit cinq petites languettes qui vont s'unir au fléchis- seur propre de chacun des doigts, Enfin iles fléchisseurs propres , qui sont au nombre de quatre , prennent naissance sur le carpe, à la base des premières phalanges , où ils forment üm petit corps charnu qui reçoit le tendon: du flé- chisseur commun , et il se continue avec lui jusqu'à Pextrémité du doigt, dont äl fléchit les phalanges les’ unes sur les autres. Le pouce paroît avoir aussi de petits muscles par- tüiculiers, dont les fibres courtes viennent de toute la face palmaire du earpe, et forment une petite pyramide , dont le sommet se fixe à la base de la ? première phalange, Dans les cétacés , les muscles des doigts ne sont que de simples bandelettes aponévyrotiques,.propres Arr. VII. Des muscles de la main. 529 à affermir les rudimens des os qui ne sont plus mo- biles les uns sur les autres. \ C. Dans Les reptiles. Les muscles de la main de la grenouille et de la s&lansandre sont à-peu-près les mêmes que ceux de l’homme. Ceux du pouee manquent , excepté l’extenseur: Il vient du condyle externe, et s’insère aux der- nières phalanges. Il Y a un extenseur des deux derniers doigts qui nâîl aussi du condyle externe, et qui s’insère à leurs dernières phalanges. Les autres muscles varient peu. Dans les tortues de mer , les muscles de la main sont remplacés par des irousseaux de fibres apo- -névrotiques et tendineuses qui affermissent les ar ticulations dans l’action de nager. Nous n'avons pas eu encore occasion de les étu- dier dans les autres reptiles, 830 IV° Eco. De l'extrémité antérieure. \ Tarrrau de la longueur en mètres des différentes: parties du membre pectoral dans les mammifères. NOMS. Homme . . . . | 0,79 0,33 0,26 0,03. 0,97 9,10 AL + MON. |. 0,28 0,10 O,LL 0,01 0,02 0,04 Orang nt. . | 0,38 0,12 | 14 0,01 0,04 0,07 Pongow at. 1,00 0,35 0,38 0,03 | o,10. 0,14 Roussette . .. .| 0,575. | o,1 0,19 0,015 | o,11 0519 Chauve-souris . 0,19 0,035 | 0,06 2,005 | 0,05 0,04 tn Taupe. RARE 0,105 0,02 0,02 o,0û, 0,015 Héri MS ÉTISSON . « « «| 0,14 0,04 0,04 0,03 O,0I 5 0,01 2 Ours marin. . . 0,88 0,30 0,33 0,03 0,10 0,12 Glouton . . . .| 0,34 0,12 0,12 o,01 0,03 0,06 Le] 2 2 Raton. . . . .| 0,35 0,10 0,13 o,01 0,03 0,06 Loutre.. . . . 0,24 0,09 0,08 0,01 0,03. 0,03 Phoque PACE Mr 0,08 0,11 0,02 0,02 . 0,07 Ligns: stp 110 0,85 0,32 0,30 0,03 0,10 0,11 OT ESMRNENNR L 0,27 0,09 * O,11 0,01. 0,03 0,93 Loupe 2.0 0,53 0,18 0:19 | o,o2 0,07 0,07 Sarigue . . «4 0,19 0,06 0,08. 0,01 0,02 a,02 Hrèvre. . Le 0,29 0,10 0,12 0,01 0,03 | 0,03 Cochon-d'Inde . | 0,12 _0,04 0,04 0,01 0,01 0,01 NE: Lu < 0,19 0,15 o,01 0,03 0,10 Phatagin. . . | 0,15 0,05 0,05: 0,005 | o,o1 0,04 Éléphant. . « .| 1,53 0,77 0,45 O;11 0,10 GO Cochon . . . . | 0,67 0,20 0,24, 0,04 0,09 KT Rhinocéros, . . | 1,42 0,46 | 0,55 0,08 0,20 0,19 Dromadaire . .| 1,49 0,35 0,97 0,06 0,30 0,21 Giraffe « . . .| 2,44 0,51 0,91 0,08 0,72 L'Lu Bœuf . . . . . | 1,00 0,26 QE 9:04 CPE ve Cerf... ..| 110 | o25 | 038 | o,of | o,27 | on16 Cheval... . . .| 0,92 DEA 0,34 0,04 018, si NS D | Dauphin... .[+ + «+ . . . . . 0,22 en tout. «1 ro IRON. 1. Jus e «à «ik 2 "0,10 EN TOUL: . ? Arr. IX. De la nageoire pectorale. 551 ARTICLE IX. De l'extrémité antérieure danses poissons. "1°. Des os. L’extrémité antérieure des poissons est leur na- gcoire pectorale. Elle est composée , comme toutes leurs nageoires, d’un certain nombre de rayons où de filamens osseux , formés chacun d’une multitude d’articulations , et soutenant une mem- brane commune. Il y a quelquefois un ou deux de ces rayons qui sont d’une seule pièce osseuse. On les nomme épineux. » Dans la plupart des poissons ;: cette nageoïire se meut dans un plan horizontal, qui ‘est; a:peu-près perpendiculaire à son propre plan;; c’est-à-dire, que dans l'état de repos , elle est collée icontre le coté du corps , et qu’elle: peut s’en écarter plus où moins jusqu'à faire avec lui un angle droit ou plus que droit. J Mais dans quelques-uns , comme les raies, les squales ,-etc, les deux nageoires sont dans un même plan horwontal , et, lorsqu'elles se meuvent, elles frappent de haut en bas, ou de bas en haut, sui- vant une direction verticale. La nageoire pectoralè ne manque qu’à un trés- petitnombre de poissons ; comme les r1wrènes , les cécilies , etc. ù 352 IV® Leçon. De l'extrémité antérieure. Dans ceux qui l'ont, elle est généralement arti- culte et attachée fixement avec la tête, dans les poissons osseux , ou avec l’épine dans les raies, etc. Dans les raigs , les nageoires pectorales forment les grandes ailes qui donnent au corps une forme _rhomboïdale. Elles sont formées d’une quantité immense de rayons, très-rapprochés , à beaucoup d'articles ; ils tiennent tous à un cartilage parallèle à l’épine; qui. peut se subdiviser en deux ou trois, et quis’articule lui-même par le haut, à un autre qui tient fixement à l’épine. En dessous ,-il y'a une forte barre transversale , commune aux cartilages des deùx nageoires ;, et qui sert à la fois de sternum et de clavicule. Cette barre inférieure existe aussi dans les squales ; maïs on n’y voit pas d’articula- tion avec d'épine ; leurs nageoires pectorales sont beaucoup plus ‘petites. Dans les poissons osseux ,'‘et dans plusieurs qui doivent être regardés comme tels, quoique lesichtio- logistes les-aient rangés parmi les cartilagineux ; (tels sont les’ balistes', ete. ) les nageoires pec- torales sont attachées à une ceinture osseuse, qui exñtoure le corps derrière les branchies , et qui sou- tient le bord postérieur de leur ouverture. Cette ceinture est formée d’un os de chaque coté, articulé à angle postérieur supérieur du crâne, et descendant sous la gorge pour s’unir à son corres- pondant. Ces os peuvent être regardés comme des omoplates. La portion. située au-dessus de la na- geoire est simple , mince ; celle qui estau-dessous, Arr. IX. De la nageoire pectorale, 553 a en avant une lame saillante qui tient lieu d’épine, et c’est dans l’angle que cette lame forme avec le corps de l'os, que sont logés les muscles abduc- teurs , etc. La portion du corps de l’os, située derrière cette lame, est plus ou moins large, selon l’étendue que ces muscles ont dû avoir. Il y a quelquefois à cet en- droit un intervalle non ossifié : c’est le cas du trigle volant , des zées , etc. La vive en a deux , ainsi que le z2erlan. Cette lame est extrémement large dans les ché- todons , les zées , les anarrhiques. La figure de cet os , l'angle sous lequel il se joint à son correspondant, ceux qui le découpent , va- rient selon les espèces. Dans les poissons, compri- méswverticalement, ils s'unissent par un angle aigu. Dans ceux qui sont déprimés , ils se contournent en dedans , ensorte que leur union fait ter une li gne droite. Dans beaucoup de poissons , sur-tout dans ceux _ de la famille des thorachiques , comme pleuro- mectes , cottes, zées, chætodons , perches, etc. dans les balistes et plusieurs autres , la partie su- périeure produit une grande épine , qui descend directement derrière la nageoire ; et qui sert d’at- tache aux adducteurs. Cette épine est mobile , et a recu le nom impropre de clavicule par quelques anatomistes. Les rayons qui soutiennent Ja membrane ne s’ar- ticulent pas immédiatement à cette ceinture, Il y a 554 IV° Läsçon. De l'extrémité anicrieure. entre elle et eux un rang de petits os plats, sé- parés par des intervalles cartilagineux qwon pour- roit comparer aux os du carpe. Ïl y en a quatre très-grands dans {’anarrhique, le rouget (trigla cucullus) le malarmat , le trigle volant ; quatre petits dans le z7erlan , le pleuro- necte; huit en deux rangées dans la dorée, ( Zeus Faber.) trois grêles et cylindriques dans le si/ure, cinq dans les chœtodons , les perches, etc. Lorsque le premier rayon de la nageoire pec- orale est épineux , comme dans la /oricaire , quelques silures , etc. il s'articule immédiatement ‘avec l'os en ceinture. s Cette articulation est remarquable dans quelques silures , et quelques épinoches qui peuvent à vo- lonté tenir cet aigwllon couché contre le corps, ou perpendiculaire et fixementarrèlé ; ce qui leur sert d’un très-bon moyen de défense. Los en ceinture a pour cet objet un tubercule en forme de cylindre, en avant duquel est un trou. L’épine de la nageoire s'articule sur ce cylindre par un creux , en avant et en arrière duquel est une apophyse saillante. Lorsque cette épine est dans état d'extension, l’apophyse antérieure qui est en forme de crochet entre dans le trou que nous venons d'indiquer ; et l’épine se tournant un peu sur son axe, cette apophyse s’accroche contre le bord du trou , de manière que l’épine ne peut plus être fléchie à moins que de refaire sur son axe un tour en sens contraire du premier, Cette épine est armée Arr. IX. De la nageoire pectorale, 555 de dentelures , qui funt partie de la substance même de l'os. Il y ena de directions opposées sur les deux côtés de l’épine du silure asprède , et d’un seul côté dans les espèces nommées casquée, matou et plusieurs autres. Les nageoires pectorales sont excessivement lon- gues , et servent à voler dans les trigla hirundo, volitans et evolans ; scorpæna volitans ; exo- cœtus volitans , et quelques autres poissons. Leursituation varie beaucoup, suivant lesespèces: elles sont très-près des branchies dans les exocètes ; elles sont au contraire très - éloignées dans les @lennies , etc. _2°. Des muscles. La nageoire pectorale des poissons osseux est maintenue fixement par l'os plat qui s'articule avec l'angle postérieur du crâne, et qui correspond à l’o- moplate. Deux muscles forts s’attachent à la partie inférieure ou la plus large de cette espèce d’omo- plate, et s’insèrent à l’extrémité élargie ou posté- rieure de Pos en forme de cœur qui soutient la langue. Ce sont les analogues des sterno-hyoïdiens. * Un autre muscle qui fait l'office de diaphragme , et qui sépare la cavité des branchies de celle de l'abdomen, s’insère d’une part à la pointe de l'os qui soutient les branchies, et de l’autre se termine à la crête interne de la base de l’omoplate. La clavicule est aussi mue par un petit muscle qui s’attache à son extrémité libre , et qui s’insère en 556 IV° Lzaçon. De l'extrémité antérieure. partie sur l’omoplate , et se perd en partie dans ceux qui recouvrent le ventre. Mais la nageoïire est mue en particulier sur l’o- moplate par deux ordres de muscles , dont les uns sont situés à la face externe et inférieure, et les autres à la face interne ou supéricure. Le premier muscle de la face externe recouvre tous ceux de cette même face ; il occupe la partie antérieure de la fosse sous-épineuse , et il s’insère par un grand nombre de digitations tendineuses à chacune des éminences des rayons de la nageoire. Ce muscle écarte la nageoire du flanc et la porte en devant en lui faisant couper l’eau. ” Le premier enlevé, on en trouve deux autres; l’un plus interne , dont les fibres se dirigent oblique- ment au-dehors , et se terminent aussi par de petites languettes aux éminences de chacun des rayons. Il abaisse la rageoire, la rapproche de sa cor- respondante , la rend verticale et la dirige en bas. Le troisième muscle est plus externe : il s'attache dans presque toute la largeur de la fosse ; maïs en s’approchant de la nageoire , il diminue de largeur et se termine enfin en s’attachant aux rayons les plus externes. Par ses contractions , il éloigne du corps la nageoire et la porte vers la {ète en lui faisant frapper l’eau. : Les muscles de Ja face interne sont aussi dis- posés par couches. Le plus lopg et le plus externe s'étend depuis l’épine supérieure de l’omoplate qui s'articule ayec le crâne jusqu’à la base des rayons Arr. IX. De la nageoire pectorale 937 de la nageoire. Dans ce trajet, il augmente considé- rablement de volume, et il se trouve croisé par la clavicule. En se raccourcissant, il ramène directe- ment en dehors le plan de la nageoire en l’éloi- gnant du corps. Ce muscle en recouvre un autre par sa partie inférieure. Ce dernier a beaucoup plus de fibres ;. il occupe toute la partie de la fosse sous- scapulaire qui se trouve au-dessous de la clavicule; il opère absolument le même eflet que le précé- dent, en ramenant cependant davantage le plan de la nageoire vers la tête. Il y a de plus des fibres musculaires attachées à la base des rayons , dont les directions diverses rapprochent ou éloïgnent les uns des autres tous ces. petits:os , de manière à épanouir ou. à fermer l’espèce d’éventail qu'ils constituent. … Les muscles des nageoires pectorales dé la raie, » forment deux couches charnues très-épaisses, qui couvrent ces nageoires en dessus et en dessous, et. … quissont divisées en autant de faisceaux que ces: na- geoires ont de rayons. Ç CINQUIÈME LEÇON. De lextrémité postérieure, ou membre abdominal. ARTICLE PREMIER. Des os du bassis: À. Dans l’homme. Le bassin de l’homme est une espèce de ceinture osseuse qui entoure obliquement le bas du tronc, de manière que sa partie postérieure ;, qui est fixe- ment attachée aux côtés de l’os sacrum ;‘est plus élevée , et que la partie antérieure est plus basse. Cette partie supérieure et postérieure :est faite comme de deux ailes de forme presque demi-cireu- laire, dont la face antérieure et concave regarde un peu en dedans, et dont la face postérieure con- vexe se prolonge € Fe côté de l’épine pour Cas la portion qui s'attache à l’os sacrum. Le bas de chacune de ces deux ailes se rétrécit en une espèce de cou , et se prolonge un peu infé- rieurement jusqu'à une grande cavité hémisphé- rique, nommée la cavité cotyloïde , qui sert à loger la tête du fémur. Du bord antérieur de cette cavité, part une branche qui se dirige en avant et en dedans jusqu'à ce qu’elle rencontre la branche correspon- ART. 4 Des os du bassin. 559 dante de l’autre côté pour'achever la portion an- térieure de la ceinture. Du bord inférieur de cette même cavité, part une aûtre branche qui se dirigé en bas , de manjiére à laisser entre elle et le sacrinn, une grande échancrure , nommée échancrure is- chiatique. Après être descendue ün peu plus bas que le coccix , cette branche remonte en avant et en dedans jusqu’à ce qu’elle se réunisse à la pre- mière , à l'endroit où celle-ci touche sa correspon- dante de l’autre côté ; ensorte qu’il reste de chaque coté , dans cette partie antérieure de là ceinture Rise par le bassin ; un intervalle yuide , en- touré d’un cercle osseux , et nommé trou ovalaire ou sous-pubien. Le plan de chaque moitié de cette portion an- térieure regarde age mens en bas ét de côté. La suture qui sépare en avant ces deux moitiés sé nomme syr2phise du pubis. Les deux os qui, joints à l'os sacrum , forment le bassin , portent le nom d’oscoxaux ,d’os des hanches, où d’os innominés. Dans la jeunesse , cés os sont divisés en trois partiés, qui contribuent toutes les trois à la forma- tion de la cavité cotyloïde. On les à long-tenps regardés comme des os particuliers , au*quels 6n & donné des noms différens. Savoir : 1°. l’z/é0n ou Vos des îles , qui est cétté portion supérieure en forme d’aile, dont le hord supérieur et demi-cir- Culaire se nomme la créte de l’os des les , et dont l'angle que produit sa jonction avec la courbe réntrante qui va former le cou, se nomme l’épiné : d'a \ 340 V°Lecox. De l'extrémité postérieure. 2°. le pubis ; qui forme la barre transverse an- térieure, et la portion qui descend le long de la symphise ; et 5°. l’ëschion qui entoure le trou ovalaire en arrière et en dessous. Sa portion la plus inférieure se nomme la {ubérosité de lis- chion ; c’est sur elle que nous nous asseyons. Le bord de cette dernière portion qui regarde l'os sa- crum,, a, à la hauteur de la cavité cotyloïde, un petit crochet dirigé en arrière. On l’appelle l’épine ischiatique. Le bord supérieur du pubis se continue sur le bas de la face interne de l’iléon , en une ligne saillante qui règne jusqu’à lendroit où celui-ci se joint au sacrum , et qui, conjointement avec la saillie que fait l’os sacrum lui-même par son angle avec le reste de l’épine, divis@ le bassin en deux _ parties ; le grand bassin, qui est supérieur , et le petit , qui est inférieur. Cette saillie rentrante se nomme le détroit an- térieur du bassin. Elle forme unetespèce d’ellipse , dont le plan fait avec le sacrum un angle très- marqué , et un autre avec la partie lombaire de l’é- pine. Son axe d’avant en arrière est un peu moindre que le transverse. ‘ Tous les os qui forment le bassin sont maintenus entre eux par des ligamens très-forts , dont quel- ques-uns même concourent à former sa cavité. Ceux * qui unissent la portion iléale de l’os des hanches au sacrum , viennent de l’apophyse transverse de la dernière vertèbre lombaire , ou de la base et'des cit "4 Art. Ï. Des os du bassin. 541 apophyses de l'os sacrum. Les trousseaux qu’ils forment sont plus où moïns longs et étendus. Ils vont se fixer à la partie postérieure de la crête de l'iléon. + La portion ischiale est aussi fixée par deux forts ligamens qui complettent la cavité du petit bassin enarrière. F/un vient de la tubérosité , et se porte au bord latéral du sacrum : l’autre naît aussi de Vischion ,. maïs particulièrement sur son épine , et se porte fransversalement sur les bords du sacrum et du coccix, en unissant ses fibres à celles du précédent. Le pubis d’un côté est uni à celui de: Pautre côté par un cartilage intermédiaire, qui forme ce que nous ayons nommé la symphise. Cette articu- lation est recouverte d’un fort ligament qui la rend immobile. Enfin les os de la queue ou du coccix sont fermement attachés à l’os sacrum. par des capsules articulaires et des ligamens qui les revétent entière- ment. On les a distingués en antérieurs ,. latéraux et postérieurs. , _B. Dans Les mammifères. Nous avons vu que dans les quadrupèdes, en général, le sacrum se continue presque dans la même ligne que lépine. On peut encore remarquer que Si on les plaçoit de manitre que leur épine ft verticale , les plans des deux moitiés antérieures du bassin regarderoient en avant et en dehors, V 3 . . 942 V° Leçon, De l'extrémité postérieure. et non en bas comme dans l’homme. Ils regarde- roient même en haut dans les animaux à sabot , c'est-à-dire que ces plans étant prolongés , rencon- treroient la prolongation de l’épine, au-dessous du. bassin dans l’homme , au-dessus dans les animaux à sabot , et qu’elle lui demeureroit parallèle dans. Ja plupart des animaux disités. Cette remarque est importante à cause de la position du fémur. Les os iléons des singes sont plus étroits que ceux de l’homme, plats , regardans en avant ; leur cou est plus alongé : il en résulte que le plan est presque en ligne droite avec l’épine, et que son diametre d'avant en arrière est plus long que le transverse. Le bassin fournit par-là au tronc une base beaucoup moindre , car cette base doit être estimée d’après une coupe perpendiculaire du FOBE ou du cylindre auquel elle appartient. Le pongo de Batavia a les iléons beauconp plus, larges que les autres singes ; mais leur direction est la même. Les espèces qui ont des callosités aux fesses, ont les tubérosités ischiales très-grosses. Dans les carnivores, les os des îles ne regar- dent pas en avant par leur face abdominale ; mais celle-ci est dirigée du coté de l’épine. Leur portion supérieure n’est guères plus large que leur cou. C’est leur face externe qui est concave. Leur crête a si peu d’étendue , que leur figure est presque celle d’un fer de hache. ‘ Arr. I. Des os du bassin. AE DansV'ours’, elle est un peu élargie , et l’épine se détourne en dehors, maïs la position totale resté la même. La branche de l’ischion qui va en arrière se continue avec le cou de l’iléon en une ligne droite, quifaitavec l’épine un angle d'environ trente degrés. Comme le diamètre d’avant en arrière du détroit antérieur est moins long que dans les singes , ses proportions particulières se rapprochent de celles de l’homme ; mais la base qu'il fournit au tronc n’en est que plus petite. On obsérve parmi les carnivores deux anomalies remarquables : l’une dans là taupe , dont les os coxaux'sont presque cylindriques et si serrés contre V’épinedans toute leur longueur; que 1é détroit an- tétieur est d’une petitesse extraordinaire. La por- tion ischiale de cet os est aussi très-prolongée en arrière ; l’autre dans la rowssette, qui a les deux tubérôsités dé l’ischion soudées ensemble et avec Véxtrémité du sacrum. | Däns les pédimanes, où animaux à bourse, comme lesarigue , la marmotte , le kanguroo , etc. le bassin est aussi trés-remarquable , non-seulement en ce que les trous ovalaires sont trés- grands et le délrôitd’un petit diamètre ; mais sur-tout par la présence d’un 6s articulé et mobile sur le pubis. Cet os donné attache à des muscles particuliers qui sou- tiénnent uñe ‘bourse dans laquelle sont les ma- melles : nous les ferons connoître à Particle dé {a génération. On a nommé ces os z2arsupiaux ; ils sont de forme alongée, un peu applatie. Y 4 | 544. V° Lrçow. Îe l'extrémité postérieure. Dans les rongeurs, la forme générale et la position du bassin est à-peu-près la même que dans les. car-!. nassiers ;. les os des îles regardent plus où moins en. avant ,: ou plutôt en dessous , selon les. espèces ; la, ligne saillante, de leur face abdomirale se continue. parallèlement à l’épine,, jusqu’à leur crête qui est très-étroite.. Cette saillie donne quelquefois à ces os. une forme prismalqtér dont leur tranchant véri- table ne,seroit qu'une arète. Leur épine se recourbe en dehors. - C'est. aussi là Ia forme des iléons dans les {atous, les pangolins et les fourmiliers , tandis que les. paresseux.les, ont très-larges 7 regardant en avant, avec un.pubis circulaire. très-grand:.,..ce, qui. Lun [ donne un détroit fort: large .et peu, oblique... Ces quatre genres ayant la tubérosité de.Fischion rap- : pasphres où même. soudée au sacrum, ‘il. n’y & qu un trou au lieu d’ une échancrureïischiatique., Le bassin du cochon ne diflère -guêres de. celui { des carnassiers que paree .que ses ischions se pro- iongent, davantage en arrière , et que l’échancrure ischiatique entame davantage l'os des. iles... : Dans le tapir, et surtout dans les ruminans,, l’éz chancrure s’élargissant encore davantage, le: cou de liléon s’alongeant , et son épine se prolongeant en dehors, cet as prend la figure d’un T ou d’un. marteau, articulé par une branche au sacrum., et dont le cou feroit le manche. Sa face sbeoniNe regarde obliquement du côté de lé épine du dos. Son cou forme avec lischion un angle très-ouvert. On ArrT. I. Des-os du bassin. 545 voitsaillir son épine au dessous de la peau , ainsi que Jastubérosité de l’ischion. La ligne qui passe pances deux points, forme avec l’épine unangle très: prononcé. La cavité cotyloïide est à-peu-près au mi- lieu de cette ligne. Dans les ruminans fortement rablés, comme les bœufs, la partie antérieure est tres-large. Le bufle Va même plus large que Vos n’est long , et presque perpendiculaire au cou. Dans les espèces moindres. elle devient de plus en plus étroite, et oblique en dehors et en avant. Les chameaux l’ont arrondie. C’est la. face externe de l’os qui est concave dans ces-animaux. Le détroit antérieur forme , avec l’é- pine du dos, un grand: angle; :ce qui donne bien plus d’ampleur au,ventre. La. figure de cet.os est. à-peu-près la même dans le cheval, mais il a les ailes trés-larges , et le cou font court. La cavité cotyloïde répond à-peu-près au tiers postérieur de la ligne ci-dessus indiquée: L'éléphant et le rhinocéros ont la partie anté-. rieuretrés-large en tout sens ; la crête en est ar- rondie ;, la face abdominale concave. L’aile qui est durcôté du sacrum est plus grande que l’autre dans Véléphant ; elles sont à-peu-prés égales dans le rhinocéros , et le cou y est proportionnellement plus long. Ces énormes bassins donnent aux ventres de ces deux animaux leur monstrueuse capacité. Leplan du détroit antérieur est presque _perpen- diculaire à l’épine.…. Le bassin des phoques ne diffère de celui des 546 V° Lecox. De l'extrémité postérieure. carnassiers, et sur-tout des /outres, que parce quil est étroit et fort alongé , et que les pubis , ainsi que ceux des loutres , se portent beaucoup en arrière; mais les cétacés n’ont pour tout vestige de bassin que deux petits os plats et minces , suspendus dans les chairs aux deux côtés de l'anus. -C, Dans Les oiseaux. Les os coxaux ne font avec les vertèbres des lombes et le sacrum qu’un seul os dans les oiseaux. Ce n’est plus alors que les linéamens du bassin: On reconnoît cependant, en général , le trou ova- laire dans les squelettes. Commie la ‘portion ischialé est presque toujours soudée au saérum, l’échan- crure ischiatique devient un. trou: Le pubis, au lieu d’aller rejoindre son correspondant, se porte directement en arrière sous la forme d’un stilet. Dans les oiseaux qui sont jeünés encore , la partie correspondante au sacrum est percée äjour entre les apophyses transverses des vertèbres qui ont formé cet osrdans son principe ; alors le ‘trou oYalaire et l’ischiatique ne sont. que deux échan- crures qui indiquent très-bien les trois portions de V’os coxal. Dans les oiseaux de proie , le trou ovalaire est petit et le pubis très-gréle , alongé , souvent-articulé sur la portion ischiale. Dans les passereaux, le trou ovalaire s’alonge beaucoup et devient même plus grand que l’ischia- tique. Cet alongement est encore plus sensible dans. les oiseaux de rivage. Arr. I. Des os du bassin. 347 Le plongeon a l’os des îles extrémement petit ; Vischion très-volumineux est soudé, dans toute sa longueur, avec le sacrum. Les pubissonttrès-grèles ; ils se rejoignent en s’élargissant beaucoup, maisils ne sont pas complètement soudés. C’est ce qu’on remarque, en général , dans tous les oiseaux d’eau. Dans l’'autruche et le casoar, Vischion est tout- à-fait séparé du coccix, qui s’unit avec une longue production de l’iléon. Le bas du pubis s’élargit heaucoupi, se recourbe. et s’unit à son correspon- dant dans l’autruche , mais non dans le casoar , chez lequel les ischions sont en outre entièrement séparés des pubis , et.se portent dans la même di- rection. 18 Dans les reptiles. ei - Dans. la tortue de, mer franche, c’est la partie : de, lfos. coxal qui correspond au pubis qui est la plus considérable. Elle vient-de la cavité cotyioïde, par une portion épaisse qui se porte en avant, et s’élargit, en une lame. plate et mince ; divisée en deux, parties : l’une, qui se porte vers la ligne moyenne: par laquelle les deux os correspondans sejoignent ; l’autre est. libre, et se dirige. du côté externe. La portion qui est analogue à l'iléon est courte , étroite et épaisse ; elle appuie sur le test, et se joint au sacrum ; enfin la partie qui corres- pond à l’ischion , se porte en arrière et en bas , et forme le véritable cercle osseux du bassin. Cette conformation est si singulière , que le bassin 348 V° Lecon. De l'extrémité postérieure. de cette tortue, vu hors de sa situation naturelle, pourroittrès-aisément être confondu dans ses parties; car les pubis ressemblent aux iléons, les ischions aux" pubis, et les iléons aux ischions. I1 y a de plus une particularité très-remarquable- dans le bassin des tortues ; c’est que l'iléon , et par conséquent la masse entière du bassin auquel cet os est soudé, est mobile sur la colonne verté- brale. Dans le crocodile et le tupinambis ; la‘ dispo- sition du bassin a béaucoup de rapport aveéc'celur des tortues. Dans le crocodile | les pubis reçoivent les côtes ventrales. Dans le caméléon et Piguane , ils sont étroits , et les ischions forment une crête saïl- lante par Fe réunion. Dans la grenouille , le pipa et le crapaud , les iléons sont très-alongés ; les pubis et les ischions sont courts et soudés en une seule pièce solide, dont la symphise forme une crête plus où moïns ar- rondie. 18 C’est absolument la même conformation dans la salamandre. Les féons sont étroits et presque cy- lindriques , et les PE soudés entièrement aux 1s- chions ne forment qu’une ÉxR plaque osseuse sans: aucun trou. Arr. II. Des muscles du bassin. 549 ARE GE. LI ' Des muscles du bassin. A. Dans l’homme. Les muscles du bassin de l’homme sont en petit nombre : 1°. le guarré des lombes ( iléo-costien ) occupe l'intervalle compris entre l'os des îles au- quel il s'attache , et la dernière fausse côte à laquelle il donne une de ses insertions ; les autres se portant aux apophyses transverses des quatre premières verlébres lombaires. Tl agit ici plus manifestement sur l’épine que sur le bassin. 2°. Le petit psoas ( prælombo-pubien ) naît sur le corps de la dernière vertèbre dorsale, et forme un tendon plat et mince qui s'attache à l’éminence iléo-pectinée : il fléchit le bassin sur l’épine. B. Dans les mammifères. Dans presque tous les quadrupèdes , ces muscles ont les mêmes attaches ; ils ne différent que par les proportions qui dépendent du nombre des vertèbres lombaires. Le petit psoas manque dans le rat. Dans les chauve-souris, il n’y a point de quarré des lombes ; mais le petit psoas est très-fort et son aponévrose fort large. C. Dans Les oiseaux. Dansles oiseaux, il n y anipetit psoas, ni quarré des lombes. 550 V° Lrcox. De l'extrémité postérieure. D. Dans les reptiles. Dans la tortue , le muscle analogue au quarré des lombes s’épanouit sous la carapace entre les deux avant-dernières côtes, et il s’attache à l’iléon vers l'articulation de cet os avec le sacrum, cette arti- cula'ion étant ici mobile. _ Cette même mobilité du bassin est aidée par l’a-. nalogue du muscle droit du bas-ventre , qui, comme nous l’avons vu, au lieu de s’étendre sous le ventre, s'attache sous l’extrémité postérieure du plastron par deux ventres charnus , l’un en devant , l’autre en arrière, qui viennent s’insérer tous deux au bord antérieur de la branche externe du pubis. Il n’y a pas de petit psoas dans les grenouilles. Le quarré des lombes s’élend de la longue spo physe transverse de la troisième vertèbre_ jusqu’à TEE du long os du bassin qui répond à l'iléon; il s’insère sur cel os qu al porte vers la tête, parce qu’il est mobile comme dans les tortues. . N. B. Nous ne traiterons de l’extrémité posté- rieure, ou de la nageoire ventrale des poissons ; qu’à la fin de cette leçon. ARTICLE II. PE De l’os de la cuisse. La cavité cotyloïde est creusée en demi-sphière. Son bord a une échancrure vis-à-vis le trou ovalaire ou sous-pubien qui répond à l’axe de l’os de la cuisse Torsque Phomime est debout. La direction de cette - Arr. II. De l’os de la cuisse. 551 cavité est de côté, en bas , et très-peu en avant. Le bord de cette cavité articulaire est garnie d’un li- gament très-fort qui augmente beaucoupson étendue dans l’état frais. Dans les mammifères , l’échancrure de la cavité cotyloïde répond aussi au trou sous-pubien ; mais la différence de position da plan de ce trou fait qu'il faut que l’os de la cuisse soit perpendiculaire à l’épine ; ou fasse avec elle un angle aigu en avant, afin que son axe réponde à cette échancrure. C’est en effet là la position du fémur lorsque ces ani- maux sont tranquilles sur leurs quatre pattes. L’angle que fait le fémur avec la colonne vertébrale dans les carnivores est presque droit ; il est aigu dans les ani- maux à sabots. La direction de cette cavité dans les . mammifères est aussi conforme à celte position du. fémur; elle est telle, que lorsque l’épine est ho- mizontale , elle-regarde en dehors et en bas : cepen- dant dans les animaux qui nagent beaucoup , comme la loutre et le castor , elle regarde directement de côté ; et même un peu vers le haut. de Dans l’homme. Le fémur lui-même est un os simple presque cylindrique , légèrement arqué en dedans et en ariière, Son extrémité supérieure. est élargie et @ dénx/apophysesiune , présque dans la direc- tion ‘de l’axe | nommée le grand trochanter ;;'et üné autre -qui rentre en dedans, et fait avec l'axe un angle obtus par en bas: On la nomme 552 V° Lrçox. De l’exirémilé postérieure. cou ; elle se termine par une tubérosité sphé- rique , qui joue en tous sens dans la cavité coty- loïde, et qui s’appelle la 1éte du fémur. Cette ar- ticulation est maintenue par un ligament éapsulaire qui vient de tout le pourtour de la cavité , et qui s’insère autour du cou et de la tête du fémur. ILy a en outre dans l’articulation un ligament rond.qui naît dans la petite fossette de la cavité cotyloïde, et qui s'attache dans un enfoncement de la partie moyenne de la tête de l’os de la cuisse. Sousle cou, un peu en arrière , est un. petit tubercule , nommé petit trochanter ou trocantin, et le long d la face postérieure règne une ligne saillante ; nommée ligne âpre du fémur. B. Dans les mammifères. . L'os de la cuisse est toujours unique dans toutes les classes d'animaux. Sa forme varie peu ; maïs sa proportion, avec les autres parties du membre abdominal, dépend en général de celle du métatarse. Dans les ruminans et les solipèdes , par exemple, ilest si court, qu’il est comme caché contre l’abdo- men par les chairs. C'est ce qui a fait qu’on nomme vulgairement cuisse dans ces animaux , la partie qui correspond réellement à la jambe. 119 Le fémur n'est point arqué dans les mammi- | fères. Son cou yest aussi beaucoup plus.court,i, et | plus perpendiculaire à l’axe,,.de sorte que. la tête | st tout-à-fait dirigée en dedans, et.que le, grand trochanter s’y élève au-dessus d’elle. » Aer. I. Des os de la cuisse. 353 Dans les singes , le fémur est absolument cylin- drique , etn’a, pour ainsi dire, point de ligne âpre. Dans lé tapir , la partie moyenne de los de la 2 cuisse est très-applatie : elle a, à son bord externe, une crête saillante quise termine par une apophyse, en forme de crochet. Cette conformation est encore plus frappante dans le rinocéros. Le grand trochanter , et cette apo- physe en forme de crochet, sont très-prolongés et se rejoignent presque de manière à former un trou entre eux et le corps de l’os. Ce crochet existe aussi dans le cheval, dans le tatou et dans le castor. Dans le phoque , le fémur est si court, que ses deux extrémités articulaires font plus de la moitié - de sa longueur. C. Dans les oiseaux. Los de la cuisse des oiseaux na qu'un seul tro- chanter. Il est toujours trés-court, én proportion des os de la jambe. Sa forme est cylindrique. Il est presque toujours droit , rarement arqué, comme dans le cormoran, le plongeon , le castagneux. Dans l’autruche , los de la cuisse est très gros, en comparaison de celui du bras. Il en a près de quatre fois le diamètre. Ses deux extrémités sont Plus grosses que sa partie moyenne qui est presque triangulaire. 1 Z « 354 V° Lrcçon. De l'extrémité postérieure, \ D. Dans les reptiles. . L'os de la cuisse des quadrupèdes ovipares res- semble à celui des autres animaux, : cependant il a une double courbure , plus où moins prononcée ; il présente en devant une convexité vers l’extré- mité tibiale , et une concavité du côté du bassin. Dans la tortue , il y a des trochanters bien pro- noncés ; mais on n’en retrouve plus dans les Zézards ni dans les grenouilles. La coupe du fémur est en général arrondie, ‘excepté dans le pipa où elle est trés-applatie. ARTICTE.IY. Des muscles de la cuisse. 4. Muscles du grand trochanter. Les muscles qui se portent au grand trochanter du fémur , font tourner cet os sur son axe dans la cavité cotyloïde ; soit en portant la pointe du pied de dedans en dehors, soit en opérant le mouve- ment contraire : ils peuvent aussi éloigner un peu la cuisse de la direction de l’épine , ou, ce qui re- vient au même , l’écarter de l’autre cuisse. À. Dans l’homme. La couche la plus voisine des os est composée des suivans : s 1°, Le petit fessier ( iliitrochantérien ) quis’at- | Anr. IV. Des muscles de la cuisse. 555 1 tache à la partie antérieure et inférieure de Vos des îles, et qui s’insère par un tendon mince au bord antérieur et supérieur du grand trochanter ; il relève directement la cuisse de côté. 2. Le pyramidal ( sacro-trochantérien ) qui vient de l’intérieur du bassin, où 1l s'attache à la partie supérieure du bord latéral de los sacrum , et qui s’insère par un tendon grèle au haut du grand trochanter , derrière le précédent ; il fait tourner la cuisse sur son axe de dedans en dehors. 5°. Les muscles jumeaux (ischii-trochantérien ) prennent leurs attaches au bord postérieur de lis- chion , et s’insèrent au sommet du grand trochan- her. Rire le précédent , auquel leurtendon s’unit . un peu ; aussi produit-il a-peu-prés le même effet, 4°, L'obturateur interne ( sous-pubo-trochan- “iérien ) dont l’attache est à la face interne du rebord fu + x et de Ja membrane du trou ovalaire ou sous- pubien , RC Pers ee LL lé “et qui s’insère, par un tendon grêle qui se contourne “autour du bord postérieur de l’ischion , au sommet “du grand trochanter , entre les deux jumeaux qui lui forment une espèce de gaine. 11 agit comme eux, mais avec beaucoup plus de force ,; à l’aide de la poulie dérivative sur laquelle il glisse. m 5% Le quarré de la cuisse ( ischio-trochanté- rien ) qui s'attache à la tubérosité de l'ischion ; et #insère au bord postérieur du grand trochanter sous les précédens. C’est un rotateur de la cuisse quil porte de dedans en dehors. 6°. Sur le petit fessier et le pyramidal est couché 745 + - 2 856 V° Lecow. De l'extrémité postérieure. le moyen fessier (ilio-trochantérien ). I] s'attache à toute la grande circonférence de l’os des îles, et ramasse ses tibres pour les insérer au grand trochan- ter. Il relève la cuisse, et la porte en dehors , comme le fait le petit fessier. 7°. Enfin le grand fessier ( sacro-fémorien ) recouvre une partie des précédens et tous les petits - muscles ci-dessus. Il vient du bord postérieur de l’os des îles et même du sacrum , et il s'attache à la face postérieure du fémur, plus bas que-le grand trochaniter. C’est un muscle très-fort, qui redresse puissamment le tronc sur la cuisse, porte la cuisse en arrière , et est un de ceux qui agissent le plus puissamment dans les mouvemens du membre ab- dominal. B. Dans les mammifères. Dans les singes , l'alongement de l'os des îles rend le moyen et le petit fessier plus considérables ; mais l’analogue du grand fessier est le plus petit des trois. ; Le quarré est proportionné à la grosseur de la tubérosité de l’ischion. Les chauve-souris ont un petit fessier qui des- cend presque verticalement de Piléon sur la cuisse ; elles n’ont point de pyramidal , de jumeaux, d’ob- turateur interne, ni de quarré. | Dans les carnivores et les rongeurs , on retrouve la même petitesse proportionnelle du grand fessier que dans les singes. | a te Arr. IV. Des muscles de la cuisse. 557 Le moyen et le grand fessier n’offrent aucune par- ticularité. Dans le cheval , l’analogue du grand fessier {nommé par Bourgelat petit fessier ) est en grande partie aponévrotique : outre le ventre ordinaire, il en reçoit un long et grèle, dont l’attache supé- rieur est au sommet de l'os des îles. Le fessier moyen est très-considérable , s’atta- chant aussi au sacrum et à toute la membrane qui est entre cet os, celui des iles et l’ischion. C’est principalement ce muscle qui produit les ruades ; il s'attache à celte apophyse particulière , qu'on peut regarder comine un troisième trochanter. Lesautres petits muscles du grand trochanter sont dans les quadrupèdes comme dans l’homme. C. Dans Les oiseaux. Les trois fessiers ont lès mêmés proportions que dans les quadrupèdes. L’analogue du grand est le muscle nommé py- ramidal par Vicq-d’Azir. Le petit, qui est attaché au tranchant antérieur de l'os des îles , est son iliaque. _ Le véritable pyramidal manque , ainsi que Îles jumeaux. L’analogue du quarré est fort grand. L'obiurateur interne, aa lieu de passer par le row qui correspond à l’échancrure ischiatique , passe par le haût de celui qui est analogue à l’o- a 4 . Li 5 = 558 V° Leçon. De extrémité postérieure. valaire. Il ÿ a même dans qhelques oiseaux une trayerse pssifiée qui lui forme un trou particulier. IT Muscles du petit trochanter et de la face interne de la cuisse. Les muscles qui. vont au petit trochanter et à la face interne de la cuisse, la fléchissent ou la rapr prochent .de l’autre. Ce sont : de Dans Phorime. 1. Le psoas ( (prélombo-trocantinien ) qui s’at- tache supérieurement aux côtés des vertèbres lom- baires el des dernières dorsales , et s’insère par un tendon grêle au petit trochanter ; il relève la cuisse ou Ja porte directement en devant. 2. L'iliaque ( ilio-trocantinien ) qui s’attache supérieurement à la face interne de l’os des îles, dont l’insertion au petit trochanter est commune avec Île psoas et produit le même effet que lui. . 5. Le pectineus ( pubo-fémorien) qui s'attache au bord supérieur du pubis., et s’insère par un ten- don gréle au-dessous du petit-trochanter. I] aide un peu l’action des muscles précédens. 4. Les trois adducteurs ( sous-pubo , sous- pubi, ischii Jémor 1ens) , OU triceps adducteur, qui prennent leurs attaches : savoir ; le premier au- dessus de la symphise du pubis ; le second , sur sa branche descendante ; le troisième , sur la tubéro- sité de l’ischion, et qui s'étendent à la ligne âpre du fémar , où le second s’insère entre les deux autres Art. IV. Des muscles de la cuisse: 359 et un peu plus hant qu'eux ; ils portent la cuisse en dedans , ou les rapprochent l’une de l’autre. 5. L’obturateur externe (sous-pubo-trochanté- rien externe ) couvre le trou ovale, et s’insère der- rière et dans la cavité du grand trochanter ; il fait tourner la cuisse sur son axe de dehors en dedans. B. Dans les mammifères. Dans les quadrupèdes , en général, le psoas et l'iliaque sont beaucoup plus alongés que dans l’homme. | Le pectineux du chien est ventru, et prolonge son tendon inférieur jusqu’au bas du fémur ; cela n’est pas ainsi dans les autres quadrupèdes. Les chauve-souris n’ont ni psoas , ni iliaque. Leur pectiné est long et gréle , ainsi que lobtura- téur externe. Elles n’ont qu’un adducteur de la cuisse qui vient de la symphise du pubis , et qui s'insère à la partie du fémur qui répond à son tiers coxal ou supérieur. Lies cétacés n’ont aucun rudiment des muscles de la cuisse. 4 C, Dans Les oiseaux: lies oiseaux n’ont ni psoas , niilraque, ni obtu- rateur externe. Le muscle que Vicq-d’Azir a nommé iliaque, n’est autre chose que le petit fessier. Ils ont deux adducteurs aux places ordinaires. fl y à, dans le lieu qu’occupe le pectineux des quadrupèdes , un petit muscle grêle, qui se pro- | Ze 560 V° Leçon. De l’extrémilé postérieure. Jonge jusqu’au genou. Son tendon passe oblique- ment pardessus, et se glisse derrière la jambe pour s'unir au fléchisseur perforé du second et du unquième doigt. Nous en parlerons par 14 suite. D. Dans les reptiles. Dans la grenouille , il n’y a qu’un seul fessier ; il remplace le moyen ; il vient de la partie alongée qui tient lieu d’iléon , et se fixe au-dessous de la tête du fémur. Le pyramidal vient directement de la pointe du coccix , ets’attache vers le tiers supérieur du fémur. Les jumeaux et l’obturateur interne n'existent point. | Le quarré de la cuisse est alongé ; il vient de la symphise postérieure de l’ischion , et s’attache au côté interne du fémur , vers son tiers supérieur. Il n’y a ni grand ni petit psoas. L'iliaque est plus alongé. Le pectiné descend jusques vers la moitié du fémur. CE Les trois adducteurs ont les mêmes attaches que dans l’homme. L’obturateur externe existe , quoiqu'il n’y ait point de trou ovalaire. Il vient de la symphise du pubis, et ses fibres s’attachent sur la capsule arti- culaire. Dans les tortues , les muscles de la cuisse pro- duisent les mouvemens prepres à nager, c'est-à- ArT. IV. Des miiscles de la cuisse. 561 dire Vabduction , l’adduction , l’abaissement et l'élévation de la cuisse. L’analogue du long adducteur prend naissance sur la symphise du pubis, et s’insère au fémur vers son liers tibial , du côté interne. Unautre muscle, dont l’analogie avec ceux de l’homme , ne peut être facilement reconnue, s’at- tache sur le sacrum en-dedans , et s’insère au petit trochanter. C’est encore un adducteur de la cuisse. Un muscle , composé de différens, faisceaux ra- diés , s’attache à la large face inférieure du pubis, et forme un gros tendon qui s’insère au pelit tro- “chanter. Il remplace le psoas et l’iliaque dont il produit Leffet. L'analogue du court adducteur vient dela sym- © hise des ischions , et du ligament inter-osseux des ; 5 pubis , et il s’insère au fémur au-dessous du petit trochanter. Le muscle qui correspond au grand fessier sat. tache à l’épine vis-à-vis de la dernière côte, et P € » . s’insère à l’os de la cuisse au-dessous du grand tro- chanter, - Les analogues du moyen et du petit fessier sont à peine distingués l’un de l’autre. Ils s’attachent à la face interne du pubis , et s’insérent au grand trochanter. L’analogue de l’obturateur interge s'attache à la face interne de l’iléon , et au bord supérieur de la cavité cotyloïde , et s’insère au grand trochanter. 562 V° Leçon. De l'extrémité postérieure. A'R T I CHEN WA Des os de la jambe. Fos de la cuisse dans l’homme devient plus épais: à son extrémité tibiale. Il forme là deux éminences qui sortent de l'axe de los; on les nomme condyles du fémur (intra et extra condyles ). Hs portent chacun une facette articulaire en portion de roue, qui correspond à celle du tibia , l’un des os, de la jambe. Ils sont aussi comme séparés en devant par une large rainure ou enfoncement articulaire dans lequel glisse la rotule, petit os situé sur le genou. Derrière ces condyles est un enfoncement qu’on. nomme la fosse poplitée. Les deux condyles du fémur sont inégaux ; de sorte que si on élève le fémur en les appuyant sur un plan horizontal , l’axe de l’os penche en dehors. Cette observalion est digne de remarque; car dans. les quadrupèdes la coupe des condyles est hiorizon- tale, et les deux axes des fémurs sont parallèles dans l’état de repos ; tandis que dans les oiseaux la coupe oblique des condyles est telle que les extré- mités coxales et tout l’axe de l’os se reportent vers Ja ligne moyenne en sens contraire de celui de l’homme. 10 M A. Dons lhômme. à La jambe est formée de deux os. L'un plus gros, Arr. V. Des os de la jambe. 563 appelé tibia; Vautre plus grêle , attaché au côté externe du précédent , nommé le péroné. Le tibia s'articule avec le fémur par une large face qui présente deux légers enfoncemens corres- pondans aux condyles du fémur. L’extrémité {emo ralé de cet os est beaucoup plus large que la parte moyenne , et a trois arêtes longitudinales 1 continuentisur près des trois quarts de sa long, Celle qui est antérieure se nomme créle du til. elle s’applanit dans le haut en une large face trian- gulaire rûde. Celle du côté externe regarde le pé- roné , et sert d’attache à une membrane qui remplit “intervalle de ces deux os et qu’on nomme /ga- ment inlerosseux. La troisième arète est interne et un peu postérieure. L'extrémité supérieure du péroné est attachée ‘sous une avance de celle du tibia à son angle externe étpostérieur ; et comme le corps de Pun’etde l’autre #'amincit , il y a entre eux un intervalle plus large vers le haut, qui se rétrécit vers le bas. Le péroné a aussi trois arètes longitudinales. Les deux os ne sont pas susceptibles d’un mou- vement de rotation l’un sur l’autre, comme le sont ceux de Pavant-bras. Trois sortes de ligamens fixent le péroné a L'un est une capsule qui unit la facette de 1 inité supérieure à celle de la tête dutibia. Le second est une membrane ligamenteuse qui remplit tout l’espace compris entre les deux os et s'attache aux deux angles qui $e regardent. La troisième sorte ia. xtré- 364 V° Lrcon. De l'extrémité postérieure. est produite par des fibres qui viennent obliquement … du tibia et se portent à la malléole externe en devant et en arrière. | | Sur l'articulation du fémur avec le tibia ; entre les condyles du premier, est placé un petit os: presque circulaire, un peu pointu vers le bas, con- vexe et rude en avant, ayant en arrière deux facettes qui correspondent à celles du fémur. Il est suspendu à cet endroit par des ligamens et des muscles , et empêche le tibia de s’étendre au-delà de la ligne droite ; on le nomme la rotule. C’est cet os qui forme l’angle du genou. T?articulation des quatre os qui forment le genou est affermie par un grand nombre de ligamens. Il y a d’abord une capsule qui vient du pourtour des condyles du fémur, et qui s'attache eux bords de la rotule et du tibia. Des trousseaux ligamenteux se portent ensuite dans diverses directions. Les uns naissent sur le condyle externe du fémur , et se fixent au côté interne de la tête du tibia. Un autre venant du condyle interne s’attache au côté externe de l'os de la jambe ,et même au péroné. Dans l’in- térieur même de l'articulation sont situés deux liga- mens placés en sautoir l’un au-dessus de l’autre ; on nomme les {igamens croisés ; ils viennent de | den postérieure des condyles du fémur, et se portent au milieu de la ligne saillante qui sépare les deux fosseites articulaires de la tête du tibia. Deux ligamens inter-articulaires , de figure sémi- lunaire , sont aussi interposés entre le tibia et le Arr. V Des os de la jambe. 365 fémur ; ils sont maintenus en situation par de petits trousseaux de fibres ligamenteuses qui viennent de différens points de la capsule. Enfin la rotule a un ligament particulier très-fort, qui de sa pointe se porte à l’épine du tibia. Il paroïît être de nature tendineuse , et produit par la terminaison du tendon . des muscies extenseurs dans l’épaisseur desquels se développéroit cet os sur-articulaire. B. Dans les mammifères. Les os de la jambe sont généralement les mêmes dans les mammifères que dans l’homme. Dans les singes la crètè antérieure du tibia est peu marquée. Dans la chauve-souris le péroné est extrême- ment grêle; et comme les fémurs sont tournés en arrière, il arrive que les jambes se regardent par leur coté péronien. Dans la taupe le péroné se soude au tibia vers son liers inférieur. Le tibia de l’ours est un peu arqué en devant : la tubérosité de son arête antérieure est très-sail- lante, et les faces articulaires très en arriere. Le chien a le péroné attaché dans toute la ne gueur. du tibia en arrière. Le phatagin, le tatou, les paresseux ont le péroné assez gros, éloigné du tibia et courbé. Les rongeurs ont le péroné tout-à-fait en arrière. Dans les r'ats il se soude au tibia vers le tiers infé- 366 V° Leçon. De l'extrémité postérieure. rieur. Il forme un grand espace triangulaire vuide dans le haut. Dans l’éléphant , le rhinocéros et le cochon , le péroné est applati et collé dans toute la longueur du tibia. Dans les ruminans il n’y en a plus du tout. Cet os paroît remplacé par une petite pièce osseuse placée sur le bord externe de l’astragal au - déssous du tibia, et formant la malléole externe. Enfin dans le czeval le péroné n’est plus qu’un rudiment stiloïde qui se soude avec l’âge à la à PAFÈe supérieure du tibia. À / - C. Dans Les oiseaux. Les oiseaux ont la partie inférieure du fémur disposée à peu-près comme celle de l’homme. Leur jambe est aussi formée par le tibia, le péroné et la rotule. Le tibia ne diffère guère de celui des mammi- fères que par son extrémité inférieure, comme nous le verrons à l’article du tarse. La tubérosité antérieure et supérieure a presque toujours deux crêtes saillantes. Le péroné se soude toujours avee le tibia , et ne parvient jamais jusqu’à l’extrémité inférieure. Le plongeon et le castagneux ont le tibia pro- longé en avant de son artEt tion avec le fémur. Cette avance a trois faces. Elle remplace la rotule et donne attache aux muscles. Dans le #17anchot cette prolongation du tibia se + Aer. VI. Des muscles de la jambe. 367 fait déja remarquer ; mais la saillie qu’elle forme au devant du genou n’est guéres que d’un centi- mètre. D. Dans les reptiles. Les quadrupèdes ovipares ont le tibia et le pé- roné disüncts et séparés l’un de l’autre dans toute leur étendue. Ce sont deux os à peu près d’égale grosseur dans les fortues et les lézards. Les grenouilles n’en ont qu’un cependant ; mais une rainure indique le point de leur réunion. En général le péroné et le tibia s’articulent immé- diatement avec le fémur dans ces animaux. ARTICLE VI . Des muscles de la jambe. A. Dans l’homme. Les extenseurs de la jambe se terminent tous par un tendon commun qui s'attache à la rotule , et se continue jusqu’à la tubérosité antérieure du tibia. Ces muscles sont au nombre de quatre, dont les trois premiers , savoir , le vaste interne, le vaste externe et le crural, sont regardés par plusieurs comme un seul muscle qu’ils nomment {riceps de la cuisse ( trifémoro-rotulien ). Le crural est attaché à toute la face antérieure du fémur; le vaste externe vient de la région du grand trochan- ter et Vinterne de celle du petit. 568 V° Leçon. De l'extrémité postérieure. Le quatrième extenseur est le sréle où droit antérieur (ileo-rotulien ). I tient à lépine de l’os des îles, et s'étend tout le long du devant de la cuisse. Les fléchisseurs de la jambe s’attachent au côté interne de la tête du tibia, excepté un seul qui s'attache au péroné. C’est le biceps ( ischio-péro- nien ) qui reçoit une partié de ses fibres de la tubé- rosité de l’ischion, et une autre du milieu de la ligne àpre du fémur. Ces deux portions s'unissent en un tendon grèle qui s’insère à la téte du péroné. De la même tubérosité de l’ischion , viennent deux autres muscles placés derrière le biceps. Le demi-membraneux ( ischio-soustibien ) et le demi-nerveux (ischio-prétibien ). Le premier s’insère au tibia par un tendon plat et mince, et le second un peu plus bas par un tendon grèle et rond. Sous le demi-nerveux s’insére le couturier ( iléo- prétibien ), qui vient de l’épine de l'os des îles, et passe en écharpe sur le devant et le dedans de la cuisse, et un peu plus bas: Le gréle ow droit interne ( pubio-prétibien ) qui vient du bas de la symphise du pubis, ét descend droit le Iông de la face interne de la cuisse. Enfin ke poplité ( poplito-tibien j est un petit muscle situé derrière lé genou , et qui va du con- dyle externe du fémur obliquement à la tête interne du tibia. pat & Tous ces muscles forment, conjointement avec les adducteurs du fémur, ete. cette masse longue et Arr. VI. Des muscles de la jambe. 359 arrondie qui entoure cet os et que nous appelons la cuisse, Ils sont tous renfermés dans.une gaîne aponéyrotique nommée fascia-lata; qui est pour- vue d’un muscle particulier ( z/é0-fascien) , dont les fibres sont recouvertes entièrement par les aponé- yroses. B. Dans les mammifères. Les singes ont la cuisse un peu moins ronde que l’homme ; leurs muscles différent PP des siens ; excepté le biceps. | Dans les quadrupèdes en général la cuisse étant pressée contre le flanc, la masse charnué! qui là forme est comprimée. C’est le couturieret le gréle antérieur qui en forment le tranchant antérieur dans les carnivores et les rongeurs. Dans le cheval le conturier devient plus cénsi- dérable , et porte le nom de long adducteur, par opposition avec le grêle interne , qui $y nomme le court adducteur. Dans tous les quadrupèdes et même: dans les singes ; le muscle analogue du biceps de l’homme n'a qu'une seule tête à l’os ischion; il couvré une grande partie de la face externe de la cuisse , ét «donne »non-seulement des fibres aù péroné , mais } EF. 1. Lrs QuapnuMANEsS, Pouces séparés aux quatre pieds. 1 = SRE Indtise : Indris. : Makisssoseonss Lemur.sesees Loris + Loris. Galhgos « + Galago: ; Tarsiers - Tarsius. | ps j IAURFLEES =: => Preropus. Les trois sorFs delents: -. Chiauvessouris. Wespertilios à Chaures-sourise« éspertilo.s noloph inoloplus. | 1 A. Les Cnemorrbnes. Mains alongées : haures-souris spertilia. se se ai HT s. branes s'étendant du col à l'anus, yllostomes:-« PAyl/ostoma. | membre s Noctilions +... Noctilio. entre les pieds + + + «+ + » + : = * "VGaléopithiques: Gakcopithcuse + Erinaceus. + Sétiger. Hérissons Hénssons«."**« Eyfnaceus, Tenrecs Sorez- Musaraigne » | Désman » : Mygale: ‘ ji e pouces D. Les PLANTIGRADES, Point d P séparés : plante entière du pied appuyée, sur le sol... -. eee Ghryso-Clore--« Chryso-CHloris. Seilopesr-==--- Seslopse Taupes ses. Tu/pa. I Tr eo. f F. HI. Les Cannasstens. Ours pau Pointde poucesiséparés, Dhireeux . a us. | aux pieus de devant. Tr ee . ne L | atons =. Procyon. Kiukajous «2e Potos. Mangoustes «+. JeAneumon. Martes =. Musrelas .. »-... Lutra. Mephtis. Martes srsmns. Mustelaisnss Loutres- Mouffètes» "+ Wiverra. Felis. À oxczrs.. Janniyonrs. Point de pouces sé-) Civertes. Chats : pieds n'appuyantquesurlesdoigts: Chiens» « Canis. Hyaens. : ‘ ñ . RÉ us Sarigues 2 Ditéphss D. JADE Pouces séparés dux pied { RE Dites Fe de derrièreseulement, . « . y: Phalingists. | À | Kanguroos += Aangerais % | Y Porc-épics <=» Aystrirs ; ñ | à Lidrres-erreee Zepus- eve Lo $ } a Cabiais ++ Cavia tr TER : ne { « Cave. =. k Castorssesss..« Custor-el F. IV. Lus Ronçzuns. Défaut de canines seulement . : + «he + ei. Soumettre Polatouchess+.. Preromys. fs q Écurcuils:..... Scivrus. s AycAyonce..e Cheironiie È Marmottes | î Cain pagnols + ' | k + Dates. : à 4] Ratsesssssses Musrs DE = Défaut d'unbsorte de dents. { nee: MIFÈRES. . h: + Myrmecophoge. Echidnar Manis. Échidnéss see Pasgol Fourmiliers + Orycteropus. Dusypurs F. V, Lns Épnxris. Défalt d'incisives et de canines. + +: * : | F. VI, Lis Tanoronanss Délaut d'nentVes coule | » Reader Mégiher ser c+ Mgachrium. + Eliphas. . Tapir Tapies F. VIT. Les Pacurpanatsss Plus de deux doigts : plus de deux sabots .4 Cochon" Su Hippopotame. … AÆippogétimus. Dimans Rhinocéros E, VIII Les Nusmwaxs Deux doigts: deux sabots. + EF, JX, Lus Soriniis, X. Lis Aston ( U Wailies.-cerese. COLurrix. A Bon) Faisans. cr. Phasiannus, Cogs esse Gallus, (22 DTIS « A réa TIUS« oma. icopterus. Bec-ouvert-sese /Jians, | Héronssss..sss Ardea. sssssres Cicogne «+... Ciconsa. TI. Grtige sc ou sole ee Grus. As. Ombrette--.+.+ Scopus. 1 ni TVZrOSÉTA. Vanneaux +++: Tringa. Chevaliers s+s1°+ 7Totanus. Maubèches +. Calidris, drius. Æ see Bécasse-.-.-... Scolopaz: à AT °°° À Courlisressrss. Numenius. CPC A De ...… Gallinula. Pélicanessessre Pelecanus. Cormorane++-.+ Phelacrocorax. Frégatessesss.e Fregafa. RSR Sue. aATIUSesse.ess ;4e { Foulque +.+..+. Tulica. | _— SFR OMNEN PANB INE AU, CLASSIFICATION DES OISEAUX Tête et partie du col sans plumes .., Nupicozres....... Vaulours«-+.« Wufturi Pieds courts; doigts armés d'ongles « Gynaëtos. forts ; bec crochu. . , . , Ds - Tuwo. - Mileus. + Taleo: Tête) couverte de plur ù nes; cire à la RArAcEs 4, + Æccrrirres..(Lase dubec Ë S Coacc sasssues.. PLUBCOLLES...... Fauconses--t+ Füléosr.…..... Faucons + dête applatie de deyant en arrière; Een ent tr Hibous----.-.. Our. ...... Nrcréninxs . Chouitiess- ee. Srire ouettosseerss Srriretrersurs k fes-giclles.. Lanise Tyrans=ec..... Tyrannus. A bec dont la mandibule/est échan- [éEmades: More. CT ra ur crée vers le bout ....., + CRÉNIROSTRES. Merles «+ Turdis: Gobc=motchies - Muscicopa. Côtingas + Arpelis. Tangaras Tanngrsr Phytotoma. «+ Momatus. Dücerès: A bec dont les bords sont dentelés, Dunrinosrnes .. Pliytotome Momot.» Calao «- A bec droit, fort, comprimé, sans mener. ue. échancrure....,,..,,,....,.,... Préninosrnes. Rolliers = Corucias Oeaux-depare ++ Paradisea Casques... (Orpi. Gaciques.» Troupiales. Curoug Quatre doigts; trois devant, un derrière. Doïgts externesunis en tout où en partie. . . . . Étourneaux Sturnks. Loxia. Crcérostre: Chtoris. Dyrrhulas Colius. "+. Passenraux. , . Pyssenrs. « . \(A bec conique. tetenesr..s CoxinOsTnes..... Moïneaux..-- Trngilla. Pinsons: Cælebs cé nerets.. Corduelis. .. Widua. Moineaux. » Tringillas ==. Bruants + « Enberiza Mésanges «+ Manskins: Alouettes ecs-fins «+ Veuve Silria. Fauyettes . EE Rouge-gorges--+ Erithacus. A bec grêle en poinçon ou en alène. Sururinosrnxs. 2 D 4 F $ REC F SE A 8 £ + —— + Ficedule. - Tegulus. = Motailla, Hocliequeues A beccourt, core horizontalement, Hirondelles fendu très-avant. 2.9 Pranmmosters: Martünets. + Hirmdo. + Apur. f Hirondelles.»-+ Airundo Lnpoulevents: -« Coral Sitelle Grimpereaux «- Certhia. Colib Trochyl da: e Colibris. Trckÿlus, .. DA Neon enr A bec grêle, alongé, solide. ....... Ménurnosraxs.... .{ Huppes- Upnpas {LOkerunoudie + Oxnrhiness. Mero, 720 Alcedor Todurs ». Gallula. + Picus, Jynz, Cuculis. 1. CuxÉInOsTnEs. A deux doigts en avant etdeux en ss arrière, « «.. «. « « « «+ GRIMPEURS+., SCANSORES. .. LSPSUET Crobphaga. Turacus, Musophaga. Couroucous Trogon, Barcbuste Bucco J'oucans --... Mamphastos, Perroquats «+. Psitfacus veve ee Pigeonst+..-« + Colunla. A bec gros et léger. .…,........... LivInOsrnrs...... .«. Psittacula. Tetmro. Tétras. rs (e | . FAC Aïles ordinaires propres au yol..... Azrcrnipes ..... | Tiense Paiansse allie Doigts de devant réunis à leur base ‘ par une courte membrane, .... GArrinacÉs, . GarriNar... « Struthios . Aïles trop courtes pour le vol: . Bnévrrexnss SAR, és Didus. Ps0) qe ñ Palaneder. A bec court et gros ...,.,.....,.... BRÉVInOSTRES. Scrpestariuse Coneroma, 1 Phenkopicrus. HS Bac-ouvert-+se+ JJiant, L Ardea. Ciconia. A bec long et fort, en couteau... Currnimosrnns., Gras | Séopus, A tarses élevés, nuds : les deux al É A bec long, foible, applati horizon | doigts externes réunis. © COS CHASSIERS, ,.. GRAZLAr, , . .| tülement.....…. ve . Larmosrnes... Platéles. Ë Rccurvirostras { anneaux Tringa. v : 1 {NGlievaliers Totanus. A bec grêle, long et foible.+...... Loxcmosrars, id Phaliropus. Maubêches «++ Calidrir, 2 Scolopazt Bécassesssnerce Séalpersr ve CNET Jaematopus. alles. TFulica, À beo médiocre, comprimé....,.,, Phessinosnnes + 1 Gullinula. Foulque ++ Poule-d'eau Pelecanus. Phelacrocoras+ Ë LE u-en-queuc» PAgon. Anes Plobx A doigts réunis xpa membranes. # Jarges .,:. Parwimbpes, « ANSERES à 0 Kurtus. ymése.es Callionymus. fo eco Trachinus. {|| he scopes «+ Uranoscopus. LA ts se... Cottus. Sses se... Scorpaena. Sd. Drr0ld: eoil 9 '4 Server Gobius. | let sers Muilus. [us +... Scomber. ches + ++. Gasterosteus., ures +... Macrourus. le ..... Lonchiurus. S eousvese JOhTNIUS. RL Min in Qc Le ....... Ecleneis. payres ve. Mormyrus. 15 : ...... Cyprinus. t!S 0... Mugil. | L'ætse.sere. Exocætus. nèmes-... Polynemus. | ngsees.e.. Clupea. -tines ...... Athérina. ditines se... Argentina, | jonseesesss Salmo. | netseosssse Esor. Î | ES. Cobitis. lèpes ++. Anableps. B'éocssoee ISLUTUSe stats... Platysomarus. hractes --+ Cataphractus. SSierS cvs Loricaria. Sooonssrse AmiGe canthes +++ Acanthonofus. laires se. Fistularia. Une carapace À deux oreilltites au cœur, . REPTILES. 4... À une seule oreillette au cœur. . TRIO SEM TAB IE AU: CLASSIFICATION DES REPTILES. ; dés mûchoires reyètues : Tortues... Tosru detcorne ee eU MR M ere Les CIÉLONIEAS . + Tortues srrsess Tesfudo {fGhelemtes... génee Grocodiles ..... Crocodilus. Jguanes: Ar aTES Dragons + Draco. Stellion ...... S4/he. Corps couvert d'écuilles; des dents: + + Les sAuRIENS 44 Lérrdirstite Zaeeréaistit*t( Gecko... Gao. Scinques «2, Seine, Clialgides.... Chaleis. Sépatrnsre, Ses, Orrets + Anguis. Amphisbè: Amphisbæna . Cécilies *Crecilia Corps couvert d'écailles ; point de pieds; Acrocordes =... Acrocordon: 3 rl re L : lb PARLE Vipérenes. pz jamais de branches... CS OPHIDIENS + .{ Angahas Ang A iperas Couleuvre . Colaer =... | Aspicsese Une Dos. Couleuvres Coluber, Serpens à son- metlés sevtuue Croralus. Grenouille ana. Grenouilles «+. Rana se... 4 Rainélies + Hjla. Peau nue ; des pieds; des branchies dans Gi CURE leurpremier Agen, 4 MN Les BATRACIENSE A anren. ce OL Salamandres-«+ Sa/amandra:»1« Tritonsuss.... Triton: Sirônesr cree. Siren. CO) Ari A branchies fixes. Les Cnonpnorténrorens. . A squelette carti- lagineux.. .... POISSONS. Point de nageoires ventrales-...,., Lrs Arones...,.,,.,... Nageoireyventrales i siluéen en avant des péttorales.., LEs JUGULAIRES ..,,. su A squelette os- Nageoïres ventrales BCUXS ere 0 000 situées sous les pectorales....., Les DnonAcrqure ..,,... Nageoires ventrales situées en arrière de es... Lus Anpomrxaux.,, C EL AS SMIC ANT-LOUN=SDAErS L A branchies libres. Les BnAncurosrècrs. ... | Def dont AV ED A BR LE À U: POISSONS. Des Lamproies +... Petromyzon. Doulhe ronde au bout du museau. , . . ss. st tt" Gastrobranches + Myzine. aies! Roja. 5-9 GEO : 4 + + + { Squiles Squelus. Bouche transverse sous lo museau, » + + + « : : » « { Suis Snene RER Datrachus* » Batrachus. 2 ouche transverse sous lo museau; des dents. . «+ + + ++ - + * : . Polyodon(#«--. Polyodon. $ Esturgeons Acipenser. Douche transverse sous le museau; point de dents n + + + : : « + : : dé vd bd era rs { Syngnatese Syngnathus. Bouche au Lout du museau; point do dents . «+++ d'u bd Centrisques «+. Centriseus. Balistes. Houche au bout du museau des dents, « « « : - «+ + + +: DE Oitracior, Tetrodons +... Téfmodons, Ovoï. » Ovoïdes. Les os des môchoires tenant lieu de dents. - + : « + - » D Ro on 20 S FR Diodons. =. Diodon. { Baudrbies-----. Lophius Bouche très-fendue ; beaucoup de potites dents: «+ » - + + « CHOC AE NO à GES * À Cycloptères--. Cyclopreres. Anguilles - Murnens. Murèsess: Gymnothoraz. Synbranelies + Cécilies Gymnotes Synbranchus. Sphagebranchue. Gymnotus. Bla e LEE 0 0 © do à à CO OT ot En no CLÉS 0 OC re Lrichiurus. Gymneterus. Ophidiume Aumodytes Ammodyres. Anarrhiques..- Anarrlichas, Boucle sous le museau, ; + ++ sets D Co eo A-tbte non-ouirassdes à «ne num de me tits. | Cullionymies-.« Colfonymus. À te" cuirassé. TT 0 DOPRUD CN A CR LE ET AE RAI Uranoïcopes +" Uranoscopus. » Cottus. + Scorpaena. Nagtôices dorsales en partie épiueuses ; tte TU + Gasterosteus, « Macrourus. + Lonchiurus. «+ Johnius. » Soiuena, » Zeuss « Srromateus. » Theuthis, Napeoîres dorsales en partie épineuses ; tête non cuirassée,, Une seule nageoire dorule . + Epineleplus. Lobrus Sparus. Os des müchoires nuds, tenant lieu de dents: sn. Scarésensrsss.s Srarus. Les deux yeux du même côté. + + +: » « ' “+ Pleuroncctes + Pleuronectes, Le corps téds-alongés « « « : « “On dique Mioé ur Tltéte ee Poiut d'opereula aux branchiea » Point de dents ss + ES (M poiat de “barbillons ». 'lanteau mere, | | LERERI) Huîtresesssss. Osfrez. Houlettes cos Pedum. YOIELS Se0606s6e DOLET: Sanguinolaires « Sanguinolaria. per, Glycimères: . . Glycimeris. Myes. 0.06. Mya. Cyrtodaires +. Cyrtodaria. Pholades «es. Polas. Chars cer 0. Giœnia. NE .s Er ie k | % Tarets-ssvssose Teredo. 1] À Fistulanes-ecre Fistulana. À à Térébratulesese Terebratula. À ulases.$ Calcéoles.--..e Calceola. è À Hyales ....s Hyalaea. Î L | Î Î l | te CINQUIÈME TABLE A 0 CLASSIFICATION DES MOLLUSQUES. Dont la tête est ù Couro) = cules qui serve nnée de tenta. NT, RUE ieds MU Fan. l, Cérmaroronm, « É PDO TES S Eine . Sciches- Téstacés : Sepiae 1. Loligo: o Ch { Argonautes Argonauts. Lopus Nautiles se Nautilus. San coquille ; ou dont la coquille est cachte par les chiai Testacella, Sigarets. Sigarituss Aflysiessee-<. Aplyaiae D, De plusieurs pièces, Muvrivarres, , Oscabrions. r-= Chiton: Re eine i Fissurelles +++. Fissurella, sur le ventre , di qurampent Patellesr+ Patellas Entelles ni Grépidules Crpidul. Calyptrées Calyptrara. Ormier.…...-. Halyotis. 2 ee pe rites Nerita. Néritesrssmss.. Neritas sesuss ces Nafica, Sabots... Turbo. Sabotss.s..e... Turboesss..s.«Q Cyclastomes--+ Cyclostoma. Turritelles ss. Türritellas g__n Ouverture entire - » En conc. Contyazyrs Il. Gasrénoropss. . . Vermets-..s.. WMermetus. Pyramidelles ++ Pyramidella. Trochise Tonpies.---- = ZYchms sr eee Se Sotartume Bulles-.-...... Dulla. Planorbis. Helir: PE on JF er llaires +++ Ampullaria. + Mélania. À coil apparente fl + Bulimus + Achatina. + Voluta. . Mitra. OLLUSQUES En spirale, Srrnirauves folutes: +++. Folure re À Crea «2e Moninelles Ouverture … échancrée De OMR par en bas, . . . Gtiooce Ovula. Porcelaines. + Cypraea. Cônes Conus. Tarrières Terebellums : Génie... Cent: Pleurotonioss «= Plrétômes RÉEL omau PA Pourpress- ce. Marezvess.es (0 Fascioläires =. Fosciolaria. Pyralerserec Pyrale Roche: Murez. ee on Mn Te Un a ne Strombes Stronbus. urerture cansliqulée.{ Strombes.+++s+. Srrombus see... Plérocères....« Péerocéns, Rostellaires: + Ros#élaréa. Casques « Cassie Harpes Harpa. Duccins + Buccinum: mice SR TI Aec L Térebræ. «« Purpura. Nusses Nasa. + Ascidia. K nee) ri + Salpa. A Bantesu membranoux ou corince, sans coquilles eue « Thalia. $ Huitres Ostreze À Houlettes Pedum. Laz Inéquivalres. » : - - cree Spondylus. A4 : Placuna. : Anomia. - Pecten. Équivalves; un pied : otre anper ton) And tree Dar RS Mulètes ter. Unio: Arondes « Avicula dé tenracules articulés | propre à filer; jroint Sans tête distincte . Marteaux Malleus. Arondes «e..- Avicula.! II. Acérmazes, ni de bras ciliés, . . Ç de tub Fiona % Moules « Mjtuluse Modioles Mouiolus. Limes- + Lima. Ouvert parilerant; point | Équiralves ; un pied] Pernes, + Pere Moulosssess ce Aya eee Jambonneaux+-: Pinna. Tellin, “ Tellinas 3 cdi. Bucardes «=-.. Cardism pe Fo Jsocardes Tiocardia. Crussatelles Crassatellas Vénus Mérétrices Mactres « Mactra. Muctres « + Müctraw- amies Lurraria Des tubes au manteau pour l'anus A la res. piration: Le picd son= Nent propre &Bler, ; ( Vépussssrsres. Penusrsssss Le ia, Copie. Cardites + Curdita. Cames» Chamassrssuss «À Mridacuess.sss Midacna. Hippopes eee. Hippopus. Donacess..""." Donaz. À manteau * Arca. Archésis#ressie Arca 2 fans n Fine | | | bras ciliés se roular pre | ina pieds ui tul SIXIÈME TABLE AU. CEASSIFICATION DES VERS. Des organes extérieurs pour la respiration : des soies aux côtés du corps dans cet ordre ou en former un voi Siliguaria: - Amphitrite. BREPRES Terre re Dentalione Des soies aux côtés du COTE NC 0 0e … fre " ee Va Thialas Point d'organes extérieurs pour la respiration . . . . . . . . . Sang Point de soies aux côtés du corps Moio ou | [ou es (rer Planaria Dragonneaux Gordius Tœo: . - Tœnia. ne Hyditides » 2 à Le Re ; à ñ . ;: : remière famille . . . - + .« + « + {Lipules. Animaux semblables aux vers, dont l'organisation n’est pas encore suflisamment connue pour déterminer s'ils doivent entrer - Linguatules » n des zoophytes. . . . . . . "(seconde famille. . . fAscarides Ascoris. VEtitousiles autres vers intestins. SERPENT EUR AN BE ANUS CLASSIFICATION DES CRUSTACÉS Limulus Calÿgus. Jpus. Cyclops. Polÿphemur. Moxocres.. Cyclopes Polyphème CRUSTACÉS... 2 TInachus. Pagurus. Astacus: Palinurus Scyllarus: Écnévrsses.., Langoustes + Gigales de mer Mantes de mere. Squillas Anatomie comparée. Premier volume, ICORNES. | VORES. . Antexes. : | RS IES, « Tronromess.. AntenSTOMES. ANOTOXES .....,, Cardinales. .... Lagries...,.... Cisteles ,...,., Œdémères. .….. Charensons..…., Attélabes..,... Brentes,..,,,,, Anthribes ...., Brachycères ... Rhinomacres .. Bruches ...,.., Noloxrus. Pyrochroa. Lagria. Cistela. Œdemera, Curculio. Altelabus. Brentus. Anthribus. Brachycerus, FRhinomacer. Bruchus. Priones........ Prionus. Lamies,....... Lamia. Capricornes ... Cerambrir. Saperdes ... Saperdu. Callidies ., Callidiurn. Spondiles .,... Spondilis. Rhagies ...,,., Rhagium. Leptures ..,.., Leptura. Donacies..,... Donacia. Necydales .,.., Necydalis, fEostriches. .. Bo strichus. (Gi PS es COST, Hépiales ...... ÂMepialus. Noctuelles..... ÆMoctua. Phalènes ....., Phalæna. Pyrales......., Pyralis. Teignes ....... Tinea. Allucites ....., _A/lucita. Ptérophores ... Pierophorus, Tipules......., Tipula. { Cératoplates... Ceratoplatus. Scatopses..,... Scalopsus, Mouches ...... ÂMusca. Syrphes sus. Syrphus. Rhingies .. Rhingia. Strstiomes. .... #Slralyornis. Éries.......e. Ceria. PA EM .... Nemotelus, Anthrax....... ÆAnthrax. Bibions ....... Bi010. Rhagions.. R'agio. Taons..... Tabanus. Empis......... Æmpis. Bombiles.,...,. Bombilius. Myopes ......, Myopu. Conops......., Conops. Stomoxes...... S/omoxris. Asiles ,...,... Asilus. Cousins ....... Culez. Hippobosques.. Ærrpobosca, Oestres..,.,s.. Oestrus. Puces....",.... Pulez. TES. + pes .. Pediculus. Mitesresossoss. ACarus. A mûchoires: . CLASSIFICATION DES INSECTES. Pont ailes nt. se. GNATHAPTÉNEG re ee Quatre nilos réticulées +. . « . .. . . NÉVROPTÈRES. . , -- À bilomen pédieulés,e (Quatre ailes veindes. + . . . . . . . . . . . HYMÉNOPTÈRES,. A sbdomen fPalpes à peine apparens; tarrière trés-auillante sessile. Quatre ailes ; les supérieures dures, les inférieures pliées transveralement. . , . . . . ., . . COLÉOPTÈRES. . . . , . . Quatre iles; lesMPérieuros dures, les inférieures pliées longitudinfement , : 4 , , . .. , ORTHOPTÈRES. , . « «. « + {Corcelet tr-alongé : ss. Quatre ailes sourit croisées ; bec articulés « HÉMIPTÈRES, . . . Quatre ailes couvertes d'écaillesy trompe roule en Apitales à eee eee due e ee à LÉPIDOPTÈRES, "44. DAME MEMSU U Plusieurs) paires de mâchoires Cut lan, Deux mchoires ; des pattes à chaque anneau du corpr + D. rMivurian , =... Anxéton. ; { . .... Potrofiraus, {oi Téte réunio au corcelet; 8 pattes; alulômen sans PALLES = + 2" "" [Täte distincte; 6 pattes Tite rlistinere 4. + Sérica go! à shdomen terminé par des soies - + te" G pattes ; sbdomen sans poils + = = + + = on Ono#atus . , -{ Le Libellales boucle; ailes étendues dans le repos»: Terrolles Aie Pre te 'Lèrre recouvrant la Pts © Bouche saillante; ailes /couchéos sur le carpe dans le réponde nr 7 0 Ter “AK e rgases Bouche très-perite ; potut de mandibules Re htc A0. Qt nn Ent Étrérs DEVIS. « = dRamlis. ue Nues Lärre prolôngée, formant une trompe 5 Otto 0 0 OH dope fs. Dr fouLe bieur £ e xunes. - Lun Taupe Ailes supérieures ployées dans leur longueur; antennes grossissant à l'extrémité » DURLEPEME : : Lotuis Area Antennes Lrfides 1 abdomen concate en de RE A Tin Chr sions Dee Lee Phanheere PAendur seu Sas NTNOPuILES LÀ Cabane. Cas Antennes Gliformes ailes non ployéesÿ abilomens rond, Avr courte ot,» MANTHOPNTEES É EE Bénbiens Member Lars Tara Foussseuns. - {seu sr Antennes sétacéen, de 1a à 13 articles, se roubnelen spirale - + = = +: = + "MOIHR Rs [ET TPM. Donne Dior Antennes sétacéces ; brisées ; abilomen arrondi; aïguillons + » + - ##» * : : 2 * tMrnuèonr. pense nm Fraofes..". Even Antennes , brisées de 30 articles; tarribre aaillante=e » =» = + 2 2 eee © «+» IMAMCTIRODES: Lrehorumantss. Laharomen Antennes fliformes on en masse j tarridre en ppirales = = = + nee en Csimn Onr eee at «en UReet Palpes trés-sillans; tarrière dentélée en acie RO Ce cle Rrmnrr A G palpes. . | 4palpos. } Antennes 6n masaue. : + Ailes se pliant en long et en travers ÿ aus lérminé par une pince « - - . + « ee Corps applati y tête rentrant sous le corcelet « + » Antennes fliformes on sétacées. à à +» » « + - » »» - CAnsANIERS 2 =: « 2 LameutiGonmEs. (sure CEE Aphoie Saab Cerfrolnsss LHNTTEER Pamlaeres ‘ Snedradiere 4 Searaber Antennes en masi feuilletée. . . .. ... Nleropheres» - & É At _…....,. - DRACHÉLITR us mrnterras (EH Antennes en masse perfôliée ou sole Criyiconxes. Antennes moniliformes ; élytres courtes . « AMélyires duress +» ++. =. «4 à Prncrmots. Antennes fliformes. Aélytres molles , : -.- 2... Arivrrnes A'élyires dures +. - Fire 4 Antennes yariabl A élyiren molles + « Antennes grenues, renflées au out; corps applati, . . . . . PLamironues. T bai Antennes Gliformes ou moniliformes, corps|bombé, . ….. Hensironss Gel Gribsars. Antennes porlées sûr un bec. 4 +. ,, , «. . « - . -. . . - ROSRICOnxES. È Antennes sétiformes ; , . 44 ,....,".Lioxirvons. . s Craans Antennes en massue ; corps souvent cylindrique. . . -. «+ TÉmÉrironmrs QApae Celyäios péstérieures, longues} propres au Haut ; Corps cylindrique + » . ‘Bec naissant à la partie antérieure de In ÉLE MEN es [Bec paroissant naltre du col,» » Ailes non croisées, étendues, : : : esse use Prat Antennes terminées par une masse aollde « « «sr. Antennes courbôcs à leur extrémités à ms. Antennes repilées vers Hour milieu : «+ see es. :Funconnm, fé à Es té Hemarsstur 2 semble armee Ebfémtteiorer EpRemee ne { se } ru. Mais: ETS Chteles scie Œlémdrens de | at APE, Tera TA taes Ursserar. + Tenthreds Drtlieur. Teams. 1 Phatreere Patrsti Srraterdron. || Gsrapers Coprs | ArSätar, Sara) Da Cristian Trier. Tran Nicrophorur. Spa. Na Elopherur Hyper. Histers + Labrer Byrriur. Anirerur. Déermaster. Siertrtaur. |] Paderas Oxrpsrus. Anobium Pilisur, Srélarie, Dépresir, ob To air cos Prie. Lire eur Uum. Wule. V 1 OPHYTES. \Attachés A un troncsolide. phone j' NRÉRUMVA INA NE ME CRIER AN CINE RO CA BI E A CLASSIFICATION DES ZOOPHY A enveloppe calcaire ou coriac intéricure . intestins flottans dans la cayité , one ere ee » .. ÉcurNonenmes,, . Asterie Holothiure Siponcles + A enveloppe charnue ou gélatineuse; intestins creusés et adhérens Oursinsessss.... Echinbstesss U. T ES: Asterkte Holobirias Sipunbllas, l Actinies ss Actiniatsere dans la masse du corps. - , « Me 4. . . . +. Onrrss Ds Be. - . . os Méduse =... + Medias. Rotifères Robifer. Urachions. + Brachionus. Crès-petits; nageant dans les liqueurs. +. . . . . : . . -. Ixrusommrs. D. Deus Ter richodes - richoda Leuc Leucopkrus Ettous les autres vers infusoires, A corps gélatineux, croissant par bourgeons . . . . . , . .. Povrrs . Polÿpes à quets, +. Dont la substance médullaire traverse un axe corné en polypes sur les rameaux . . + , ét se termine Capsulaires - Dont chaque polype est renfermé dans une cellule comée ou Cellulaire calcaire, sans tenir à un axe médullaire . + = + dFlustres - - + Escanss . Corallines ++ Antipaile e, des creux axe solide est recouvert d'une chair sensi de laquelle sortent les polypes + . « - .. CénatoruvTeS « « + « « » (sis ennalules Véretilles- Ombellules Dont l'axe ou la base pierreuse a*des creux qui servent de réceptacles aux polypes « Me + cie eme de Ltriorirrashes AN Dont la base est spongieuse, friablesou fibreuse . DC CIO bn one ie iüfomie compa «. Premier volume. Polypes à bras +» Flosculaires + à + « -: Zoornvrss proprement ais fr Hicoce Sertulaires +++ jores + rai : {üilicpores = Hydra. Wortitella Floscalria. Tububria: Caprilria» Sertuleria Cellilæia. Flustra, Corallso, Antipithe. - Gorgoua: + Côralliim, + Madrnora .. Milo + Aleyoïium. + Spongi. Brisses (ous Spatagues » Actinie + lLoantke see Echine. =. Drissus, :+ Spatagis. Actinias * Zounthurs Art. IV. Du saut. 497 ment, qui avoient êté ployées auparavant plus que de coutume. Ce déploiement inprime aux os qui les composent des mouvemens violens de rotation, dont l'impulsion se communique au centre de gra- vité du corps, et le lance ayec une vitesse déter- minée , plus ou moins directement opposée à la pesanteur. Le corps sautant doit être considéré comme un projeclile qui perd par degrés la vitesse qu’il a acquise pour monter, parce que la pesanteur lui imprime à chaque instant une vilesse contraire. Ainsi sa vitesse de départ étant donnée, on peut déterminer le chemin qu’il décrira dans l'air, l'instant et le lieu de sa chüte. Va La vitesse du départ, et par conséquent l’éten- due du saut, dépend de la longueur proportion- nelle des os, et de la force des muscles. Aussi les animaux qui sautent le mieux sont-ils ceux qui ont les cuisses et les jambes de derrière les plus longues et les plus épaisses , comme les £ar- guroos, les gerboises, les grenouilles, les allises, des sauterelles, les puces, etc. L'espace que les petits animaux franchissent d’un seul saut est plus considérable, à proportion, que celui que franchissent les grands animaux , parce que, lorsque les forces sont propoïtionnelles aux masses , elles leur impriment des vitesses égales , et les espaces parcourus dépendant uni- quement des vitesses , ils doivent être à peu près 1. Ji 498 VII Lecon. Des mouvemens. les mêmes pour les petits animaux que pour les grands. La direction du saut dépend de la position du centre de gravité par rapport au membre dont il reçoit l'impulsion : c’est pourquoi l’homme et les oiseaux sont les seuls qui puissent sauter vertica- lement , parce qu’ils sont les seuls où le trenc soit verticalement au-dessus du membre qui produit le saut ; cependant ils peuvent aussi sauteren avant, en donnant plus de force à la rotation de la cuisse qu’à celle de la jambe, ou même en arrière, en faisant le contraire. Les quadrupèdes et les insectes ne peuvent sauter qu’en avant. Les araignées, qui ont de chaque côté plusieurs longues pattes, sautent de côté comme en avant. La course est une suite de sauts bas faits alter- nativement sur chaque jambe. Elle ne diffère de la marche que parce que le corps est élancé à chaque pas, et que le pied postérieur est élevé avant que l’antérieur soit posé. Elle est plus rapide que la marche mème à grands pas, parce que la vitesse acquise se conserve et s’augmente à chaque élan, par la nouvelle vitesse qui vient s’y ajouter: aussi ne peut-on s’arrèter subitement en courant, tandis qu'en marchant on peut s'arrêter à chaque pas. C’est cette vitesse acquise par la course, qui favorise les sauts en avant, en ajoutant à celle que le saut lui-même peut denner dans ce sens, mais elle nuiroit à un saut vertical ; elle l’empécheroït | ART. IV. Du saut. 499 Ce même entièrement. Le coureur penche son corps en avant , afin que son centre de gravité soit dans la position nécessaire pour être poussé dans ce sens par la jambe postérieure ; il est obligé aussi de porter l’autre jambe rapidement en avant pour empêcher la chûte. Le moindre obstacle qui ar- rête celte jambe , et l'empêche d’arriver assez tôt pour soutenir le corps, fait tomber le coureur : les retards de ce genre étant beaucoup plus dange- reux dans la course que dans la marche, à cause de la plus grande vitesse, les chûtes y sont plus fréquentes. L'homme ne varie sa manière de courir qu’en faisant ses pas plus ou moins longs, ou plus ou moins rapides ; mais les quadrupèdes les varient encore par l’ordre selon lequel ils élévent chacun de leurs pieds ou le ramènent à terre. Le trot est une course dans laquelle les pieds opposés en diagonales partent à la fois, et tombent à la fois, chaque paire alternativement , de ma- nière cependant qu’il y a un instant très-court où ils sont tous les quatre en l’air. Cela produit une allure égale, dont les pas se font entendre en deux temps. Le galop est une course dans laquelle l’animal soulève , à chaque pas, son train de devant, et Vélance par le déploiement de celui de derrière. Lorsque les deux pieds de devant tombent à la fois, et ensuite les deux pieds de derrière aussi à la fois, c’estle galop forcé, qui est l’espèce de course Ji 2 500 VII° Lxcow. Des mouvemens. la plus rapide que le cheval puisse exécuier, et la seule qu’aient lés chiens, les lièvres, etc. Dans cette sorte de course, les pas du cheval se font aussi enten- dre en deux temps. Le galop ordinaire est lorsque les deux pieds de devant sont inégalement avancés et tombent l’un après l’autre. On le divise en galop à trois et quatre temps, parce que les pieds de derrière peuvent aussi ne retomber que l’un après l’autre. Au reste tous ces objets ont été suffisamment déve- loppés par les écuyers et les hippotomistes. Ii y a plusieurs genres d'animaux qui sautent au moyen d'organes différens des pieds, mais toujours par un déploiement subit de plusieurs articulations successives. Les serpens sautent en ployant leur corps en : plusieurs ondulations qu'ils détendent toutes à la fois , ou successivement, selon qu'ils veulent se donner plus ou moins de vitesse. Ils peuvent être aidés par les écailles de leur ventre, qui se re- dressent, et ensuite se reportent contre le corps, mais il n’y a que quelques genres qui puissent employer ce moyen. _ Certains poissons sautent aussi au-dessus des cataractes, en ployant leur corps fortement ét en le débandant ensuite. Les écrevisses à longue queue, sur-tout les salicoques, sautent en déployant leur queue qu’elles avoient recourbée sous le corps. La larve de mouche , appelée vulgairement ver du fromage , se contourne en cercle, se contracte ArT. V. De la natation. 5oz1 le plus qu’elle peut ; puis se débandant subitement, elle est lancée à une distance assez considérable. Les podures ont une queue formée de deux arti- culalions , qu’elles reployent sous leur abdomen, et qui leur fait faire des sauts très-considérables en se détendant. Au RUE EC Ta Ve De la natation. Le saut ordinaire a lieu sur un sol fixe, qui résiste parsa masse ef son peu de flexibilité. Si ce sol cédoit jusqu’à un cerlain point, en vertu de ce qu’il seroit mou ou élastique, le saut pourroit avoir lieu cependant; mais le mouvement en ar- rière que le sol auroit reçu seroit autant de dimi- nué sur la vitesse du saut, qui est produite par la résistance du sol, et qui est par conséquent d'autant plus grande que cetie résistance est plus complète ; car pour suivre l’exemple que nous avons pris d’abord d’un ressort à deux branches, quise débande , il est clair que si l’une des extré- mités n’éprouvoit pas plus de résistance que l’autre, le milicu duressort ne changeroiïit point de place: mais pour peu qu'il y ait de différence, il faut qu'il y ait un mouvement vers l’opposite du corps résistant. La natation et le vol sont des sauts qui ont lieu dans des fluides, et qui sont produits par la ré- li5 502 VII® Lecow. Des mouvemens. istance de ces fluides à admettre le mouvement que les animaux qui nagent ou qui volent leur im- priment par l’impulsion de certaines surfaces qu’ils meuvent ayec beaucoup de vitesse. Cette vitesse a besoïn d’être d’autant plus grande que le milieu est plus rare , et il faut que les muscles qui la produisent aient une force bien supérieure à celle qui est exigée pour le simple saut sur un milieu solide ; mais il y a encore ure condition de plus pour les mouvemens qui ont lieu dans des fluides. Comme l'animal est entièrement entouré par ces milieux , il trouveroit une résistance égale de toutes parts, et la vitesse qu’il auroit acquise, en frappant le fluide en arrière, seroit bientôt perdue par celui qu'il seroit obligé de déplacer en ayant, s’il ne pouvoit diminuer considérable- ment sa surface immédiatement après s’en être servi pour donner le coup, La natation et le vol ont été attribués à des animaux de classes très-différentes : il y en a même qui réunissent ces deux espèces de mouvement ; mais cependant l’une se trouve exécutée de la manière la plus parfaite par la classe des pois- sons, et l’autre par celle des oiseaux. Nous consi- dérerons’d’abord les moyens que ces deux classes y employent, el nous les comparerons ensuite à ceux des espèces des antres classes. Les poissons eux-mêmes ne nagent pas {tous bien , comme tous les oiseaux ne volent pas. Ceux ArT., V. De la natation. 5oË qui nagent le mieux sont ceux qui ont le corps un peu alongé, et médiocrement comprimé. La natation peut se faire dans un plan hori- zontal , ou dans des directions plus ou moins in- clinées. Voyons d’abord celle qui a lieu dans un plan horizontal. Le poisson supposé en équilibre avec l’eau (et ii a des moyens de s’y mettre que nous indiquerons ), lorsqu'il veut se porter en avant , ploye sa queue en deux sens diflérens , comme en S, parle moyen des muscles latéraux, si forts et si compliqués, que nous avons décrits. Il étend ses mageoires du dos, de l'anus et de la queue , le plus qu’il peut, pour augmenter d’au- tant la surface de sa queue. Alors il la déploye avec une grande vitesse, et selon que nous l'avons exposé ci-dessus , la résistance du fluide, c’est-à- dire la différence de la vitesse qu'il admet ; d'avec celle que l'effort du poisson tendoit à lui imprimer , tient lieu , pour ainsi dire, d’un appui solide, qui force la machine entière du poisson à se porter en avant avec le reste de cette vitesse. L'eau qui est au-devant du poisson résiste moins à son mouvement en ayant, d’abord parce que la vitesse avec laquelle il avance est beaucoup moindre que celle avec laquelle ïl tendoit à étendre sa queue ; ensuite parce que sa queue est revenue à la ligue droite, et qu'il ne présente plus au fluide que la largeur peu considérable de son corps. Comme il faut qu'il reploie sa queue pour frap- per un second coup, ce mouvement se faisant en Ji 4 .5o4 VII Tzrcon. Des mouvemens. sens contraire de l'extension , produiroïit de la part du fluide une résistance égale en sens con- traire, qui anéantiroit le mouvement , si les sur- faces étoient restées les mêmes; mais alors lés nageoires du dos et de l’anus sont couchées contre le corps. Celle de la queue est serrée et rétrécie: d’ailleurs ce ployement se fait avec beaucoup plus de lenteur que le. développement, qui est subit et violent. C’est après avoir passé par la ligne droite que la queue se reploye une seconde fois. Elle se fléchit alors précisément en sens contraire; et l’impulsion qui en résulte ayant ‘une obliquité égale, mais opposée à celle qui a résulté du pre- mier coup, la direction du corps reste droite” C'est en frappant plus fort dans un sens que dans l’autre que le poisson se dirige à droite ou à gauche, et qu’il tourne horizontalement. Quant à ses mouvemens en haut et en bas, ils paroissent dépendre , dans la plupart des poissons , de leur vessie natatoire. Nous décrirons la forme, les connexions et la structure intime de cet organe important, lorsque nous traiterons des sécré- tons. Îci, où nous ne considérons que son usage dans le mouvement progressif : il nous sufit de dire que c’esb une vessie plus ou moins grande, tantôt simple, tantôt double, mais dont alors les deux parties communiquent ensemble par un canal étroit, qui est situé dans l’abdomen des poissons, tout contre l’épine du dos. I y a le plus souvent un conduit qui mène de cette vessie dans Poœso- ART, V. De la natation. 5o5 phage, ou dans l’estomac; mais il paroït que ce conduit ne laisse passer l’air contenu dans la vessie, qu'autant que l’animal y consent. Cet air est pro- duit , du moins-je crois pouvoir le prouveridans le chapitre déja annoncé , par le moyen de cer- tains organes qui le séparent de Ia masse du sang, et dans un poisson bien portant, il tient toujours la vessie distendue. Lorsque l’on crève la vessie natatoire, le poisson ne peut plus s'élever dans l’eau, et il se tient tou- jours couché sur le dos. Il en résulte que cette vessie donne au dos la légèreté convenable pour qu’il demeure en haut, et que dans son état de plus grande extension, elle rend le corps entier du poisson assez léger pour s'élever dans l’eau. Il y a même des poissons dans lesquels la chaleur la dilate tellement, que lorsqu'ils sont restés quelque temps à la surface de l’eau à un soleil ardent, ils ne peuvent plus la comprimer assez pour redes- : cendre. Mais, dans l’état ordinaire, le poisson la comprime précisément au degré qu'il faut pour être en équilibre avec l’eau, lorsqu'il vent demeurer dans un plan horizontal ; il la comprime encore davantage lorsqu'il veut s’enfoncer. Cette compression a lieu au moyen des muscles latéraux du corps , qui tendent à rétrécir cette vessie en l'alongeant. Alors, sous une surface égale elle renferme moins de capacilé, puisqu'elle s'éloigne davantage de la forme sphérique. 4 Les poissons qui n’ont point de vessie natatoire bof. VIT. Leçon. Des mouvemens. ont beaucoup moins de moyens de changer leur hauteur dans l’eau. La plupart restent au fond, à moins que la disposition de leur corps ne leur permette de frapper l’eau de haut en bas ayec beaucoup de force : c’est ce que font les raies avec leurs vastes nageoires pectorales , qui portent avee raison le nom d'ailes , puisque le moyen que ces poissons employent pour s'élever, est absolument le même que celui des oiseaux. Les pleuronectes frappent l’eau de haut en bas avec les côtés de leur corps, parce qu’ils ne nagent pas comme les autres poissons le dos en haut et le venire en bas , mais dans une position très-oblique, à laquelle ils sont aussi forcés par la position de lcurs yeux, qui sont tous les deux du même côté. Ces raies et ces pleuronecles ne pouvant com- modément frapper l’eau à droite et à gauche , sont obligés, pour conserver au total une direction hori- zontale, de faire une suite de sauts, c’esta-dire , de frapper plus fortement avec leur queue vers le bas ; ce qui les élève un peu: et ce mouvement, en se combinant avec la pesanteur , les ramène par une courbe près de la ligne horizontale, d’où ils repartent par un nouveau saut, comme nous Pexpliquerons plus au long en parlant du vol des oiseaux. C’est aussi le même moyen qu’employent les cétacés , dont le corps est d’ailleurs aussi parfaite- ment organisé pour la natalion que celui des pois- sons ; dont ils diffèrent cependant en ce point, que PORN ITS ART. V. De la natation. 507 les principaux efforts de leur queue sont dirigés dans le sens vertical. La vessie natatoire est sup- pléée chez eux par les poumons, qu’ils peuvent comprimer et relächer au moyen des muscles inter- _costaux et du diaphragme. Les nageoires pectoraleset ventrales ne paroissent pas être d’un grand usage dans le mouvement progressif des poissons ; mais ils s’en servent pour se tenir en équilibre et en repos, en les étendant chaque fois qu’il faut corriger une vacillation, Ils les employent aussi pour les ‘égères inflexions de leur mouvement progressif, et pour s’empêcher de tomber sur le côté en nageant. Cependant ceux qui les ont très-grandes en font sans doute un usage plus eilicace : mais on n’a point d’obserya- tions 25sez exactes sur cet objet. 11 y a plusieurs classes d’animaux qui nagent à la manière des poissons , c’est-à-dire par les inflexions . de leur corps. T'els sont les serpens et les larves d'insectes à corps alongé et sans nageoires , comme celles des dytisques, des hydrophiles , des éphé- mères , des tipules aquatiques , des cousins, etc. Mais les quadrupèdes, les oiseaux aquatiques , les quadrupèdes ovipares et les crustacés nagent au moyen de leurs pieds, qui sont pour eux ce que les rames sont pour un bateau. . La rame, dans son état tranquille , fait avec le bateau se angles ; un en avant et un en arrière , qui peuvent être égaux ou différens. Le batclier meut cette rame de manière à rendre l’ingle 508 VII LEGON. Des mouvemens. qu’elle fait en avant plus ouvert , et celui qu’elle fait en arrière plus aigu. Si l’eau ne résistoit point , le bateau ne changeroit pas de place ; mais sa résis- tance arrétant le mouvement de la rame, l’angle en question s'ouvre par le mouvement que le bateau prend en avant. Cette impulsion une fois donnée , le batelier retire sa rame ou lui fait tourner son tranchant , pour qu’elle n'arrête point le mouvement, et il recommence les mêmes opé- rations pour donner une seconde impulsion. Le corps des oiseaux d’eau est naturellement plus léger que l’eau, à cause de leurs plumes grasses et imperméables à l’humidité, et à cause de la grande quantité d’air contenue dans les cellu- les de leur abdomen. Ils sont donc absolument dans le cas du bateau, et n’ont besoin d'employer leurs pieds que pour se mouvoir en avant. Ces pieds sont très en arrière, parce que leur effort est plus direct, et qu'ils n’ont pas besoin de sou- tenir le devant du corps que l’eau soutient suffi- samment. Les cuisses et les jambes en sont courtes, pour laïsser moins d’effet à la résistance de l’eau sur les muscles. Le tarse en est comprimé pour fendre l’eau; et les doigts sont très-dilatés, ou mème réunis par une membrane, pour former une rame plus large, et frapper l’eau par une plus grande surface : maïs lorsque l’oiseau reploye son pied pour donner un nouveau coup, il serre les doigts les uns contre les autres pour diminuer la résistance. Arr. V. De la natation, 5og Lorsque ces oiseaux veulent plonger, ils sont obligés de comprimer fortement leur poitrine pour chasser l’air qu’elle peut contenir, d’alonger le cou pour faire pencher leur corps en avant, et de frapper avec leurs pattes en haut, pour rece- voir de l’eau une impulsion vers le bas. Quelques oiseaux d’eau, notamment le cygne, prennent le vent avec leurs aïles en nageant , et s’en servent comme de voiles. | Les quadrupèdes quinagent le mieux sont ceux qui ont les intervalles des doigts garnis de membranes, comme la foutre, le castor, etc. ; maïs les autres peu- vent aussi nager plus ou moins facilement , en se servant de leurs quatre pieds : ceux de derrière ser vent à lancer le corps en avant, et ceux de de- vant à soutenir sa partie antérieure, qui est la plus lourde. L'homme est de tous les mammifères celui qui a le plus besoin de se servir de ses mains, à cause de la pesanteur de sa tête. Il est même à peu près le seul qui ne sache pas nager natu- rellement. Les phoques et les morses , dont le corps ap- proche le plus de celui des cétacés et des poissons pour la forme, sont aussi de tous les mammifères ceux qui nagent le mieux ; et ils sont nommés à juste litre amphibies, 510 VII. LECON. Des mouvemens. A: RON CE EJENIT. Du vol. Lorsq@un oiseau veut voler , il commence d’abord par s’élancer dans l'air , soit en sautant deterre , soit en se précipitant de quelque hau- teur. Pendant ce temps-là, il élève l’humérus, et avec lui toute l’aile, encore ployée ; il la déploye ensuite dans un sens horizontal , en étendant l’avant- bras et la main : l’aile aÿant acquis ainsi toute l'étendue de surface dont elle est susceptible , loiseau l’abaisse subitement, c’est-à-dire qu'il lui fait faire, avec le plan vertical de son corps, un angle plus ouvert par en haut ,-et plus aigu par en bas. La résistance de l’air à admettre ce mou- ,vement qui lui est subitement imprimé, reporte une partie de l’eflort vers le corps de l'oiseau, qui est mis en mouvement de la même manière que dans tous les autres sauts. Une fois l’impul- sion donnée , l'oiseau serre l’aile, en reployant les articulations, et illa relève pour donner en- suite un second coup. ; La vitesse que Poiseau acquiert ainsi pour mon- ter , est graduellement diminuée par l’effet de la pesanteur , comme celle de tout autre projectile, et il arrive un instant où cette vitesse est nulle, et où l'oiseau ne tend ni à monter ni à descendre. S'il prend précisément cet instant pour donner un Lu ArT. VI, Du vol. 51 nouveau coup d’aile , il acquerra une nouvelle vitesse ascendante , qui le portera aussi loin que la première , et en continuant ainsi il montera d’une manière uniforme. S'il donne le second coup d’aile avant d’arriver au point où la vitesse acquise par le premier est anéantie, il ajoutera la nouvelle vitesse à celle qu’il avoit encore, et en continuant ainsi il mon- tera d’un mouvement accéléré. S'il ne vibre pas à l'instant où sa vitesse ascen- dante est anéantie , il commencera à redescendre avec une vitesse accélérée. S'il se laissoit retomber jusqu’à la hauteur du point de départ, il ne pour- roit remonter aussi haut que la première fois, à moins d’une vibration d’ailes beaucoup plus forte ; mais en saisissant dans sa chüte un point tel, que la vitesse acquise pour descendre , et le moindre espace qu’il y a à redescendre, se compensent réci- proquement, il pourra, par une suite de vibrations égales, se maintenir toujours à la même hauteur. S'il veut descendre, il n’a qu’à répéter moins souvent ses vibrations, où même les supprimer tout-à-fait. Dans ce dernier cas, il tombe avec toute l’accélération des graves : c’est ce qu’on nomme fondre ou descente foudroyante. L'oiseau qui descend ainsi peut retarder subite- . ment sa chüte en étendant ses ailes, à cause de la résistance de l'air qui augmeme comme le carré de la vitesse; et il peut , en y ajoutant quelques Yibrations, se mettre de nouveau en état de s’éle- ver. C’est ce qu’on nomme-une ressource, 512 VII LEÇON. Des mouvernens. Nous avons jusqu'ici considéré le vol comme simplement vertical , sans avoir égard à ses autres directions. Il ne peut être tel que dans les oiseaux dont les ailes sont entièrement horizontales , et il est probable qu’elles le sont dans les alouettes, les cailles et les autres oiseaux que nous voyons s’élever verticalement; maïs dans la plupart des autres , l'aile est toujours plus ou moinsinclinée, et regarde en arrière. La cause en est sur-tout dans la lon- gueur des pennes , qui présentent plus d'avantage à la résistance de l’air qui agit sur leur extrémité, et qui en sont plus élevées à cause que leur point fixe est à leur racine. Il paroït cependant que cette inclinaison peut varier jusqu’à un certain point par la volonté de l’oiseau. ) Quoi qu’il en soit, on doit considérer les mouve- mens obliques comme composés d’un mouvement vertical sur lequel seul peut agir la pesanteur, et d’un mouvement horizontal qu’elle ne. peut al- térer. Ainsi , lorsque l'oiseau veut voler horizontale- ment en avant , il faut qu'il s’élève par une direc: tion oblique , et qu’il donne son second coup d’aile lorsqu'il est près de retomber à la hauteur dont il est parti. Il ne volera point dans une ligne droite ; mais il décrira une suite de courbes d'autant plus surbaissées ; que son mouvement horizontal l’em- portera davantage:sur le vertical. S'il veut monter obliquement , il faudra qu'il vibre plutôt; s’il vent descendre obliquement , il ART. VI. Du vol: 513 vibrera plus tard ; mais ces deux mouvémens se feront également par une suite de courbes. Il paroît qu’il y a des oiseaux qui ne sont pas maîtres de diminuer autant qu’ils veulent l’obli- quité de leurs'ailes , et dans lesquels le mouvement horizontal est toujours très-considérable, Si ce mou- vement vient encore à être favorisé par le vent, ces sortes d'oiseaux ne pourront monter que par une ligne trés-inclinée. C’est pourquoi les oiseaux de proie, appelés mobles par les fauconniers , sont obligés de voler contre le vent, lorsqu'ils veu- lent, s’élever perpendiculairéement; autrement ils seroient émportés à de grandes distances. Ces oiseaux ont un mouvement horizontal plus grand a proportioh , parte que les pennes antérieures de leurs ailes sont fôrt longues, et que les extré- mités en sont serrées les unes contre les autres. Dans les oiseaux ignobles , au contraire , les pen- nes du bout de l’aile ont leurs extrémités écartées et laissant passer l’air entre élles; ce qui lui donne moins de prise pour rendre l’aile oblique. *Les inflexions du‘ vol, à droite ou à gauche, se font principalement par l'inégalité des vibra- tions des aïles. Pour tourner à droite , l'aile gauche vibre plus souvent ou avec plus de force ; le côté! gauche est alors mu plus vite , et il faut bien que le corps tourne : l'aile droîte fait de mémetoürner à gauche. Plus le vol est rapide en avañt, plus il est difficile à une aïle de surpasser l’autre en vitesse, et moins les inflexions sont brusques. 1 Kk 514 VII Leçon. Des Mouvemens. Voilà, pourquoi lesoiseaux à vol rapide ne ven nent que par de grands circuits. 1191508. SrrOWE . La: queue, en s’étalant, contribue à soutenir la partie: postérieure du corps; en l’abaissant lors- que d'oiseau a acquis une vitesse en avant, elle, produit un retardement qui fait relever 'la partie! postérienre.-du corps; etabaisse l’antérieure. Elle: produit. un. effet contraire en se relevant. Cer- tains. oiseaux l’inclinent de côté ,. pour:/s’en äider: comme. d’un gouvernail, lorsqu'ils veulent changer leur. direction horizontale. do inoe ‘Le premier élan que l'oiseau se ne est pro-! duit par un saut ordinaire dés pieds:: Ceux; qui ont les pieds. trés-courts et les.ailes très-longues ,» comme les.mnartinets ,! les fous, etc. me; peuvent sauter. assez.haut pour avoir l’espace nécessäiré: au développement de ces 'ailes : ‘aussi, lorsqu'ils: sont. à terre. ils ne, prennent leur vol, qu'avec! beaucoup de peine. | 1od ub est IL.est:à peine besoin de SE que la résistance les l'air est d'autant plus grande que. la masse-frappée: à Ja.fois est, plus considérable, et que c’est pouf celaïque-les oiseaux à ailes courtes sont, obligés: d’en répéter si souvent.les, vibrations, qu'ils: se! fatiguent vite, et ne peuvent. voler long-temps. Tels sont les mouvemens qui constituent. le vol | des oiseaux: Voyons comment ces tres ;ont été xendus capables de les exécuter. | Leur, tronc est un ovale plus large. par Had ar plus étroit par derrière ; leur épine est à ;peu près, Arr. VI, Du vol. ‘515: inflexible et plus courte à proportion que dans les quadrupèdes : ce qui fatigue moins les muscles de l’épine, et rend plus facile le changement de ‘position du centre de gravité, qui devoit être sus- pendu entre les ailes dans le vol, et sur les pieds dans la station. Leur tête est généralement petite, et le bec acéré en pointe , forme commode pour fendre l'air. Leur ‘cou est plus long, beaucoup plus flexible que celui des mammifères, pour suppléer au défaut des bras et à l’inflexibilité du tronc , et pour changer, suivant le besoin, la position du centre de gravité, en portant la tête en avant ou en la retirant en arriére. Il falloit que ce centre de gravité fût constam- ment dans la partie inférieure du corps, autre- ment l’oiseauw n’auroit pu s'empêcher de tomber sur le dos. C’est ce que produisent la grandeur des muscles pectoraux abaïsseurs de laile , et la position des releveurs, qui sont situés sous le tho- xax et non dessus, comme dans les quadrupèdes. La légèreté du corps des oïseaux leur donne lauési plus de facilité pour s’élever. Elle est pro- duite par les vuides de leurs os , qui les allègent sans les afloiblir ;. un cylindre creux étant plus robuste qu’un plein de même poids et de même. longueur : et encore mieux par les grandes cel- lules aériennes qui occupent plusieurs parties de deur.eorps, et qui sont toutes en communication “avec le poumon. Fair que les oiseaux respirent les, -goufle de toutes parts , sur-tout à cause de la dila.. KK à 516 VII° Leçon." Des mouvemens. tation. qu'il reçoit par la igrande chaleur de leur corps. Nous décrirons toutes ces cellules en trai- tant des organes de la respiration. | Enfin, le tissu des plumes , et sur-tont celui des pennes , et leur fermeté élastique , contribuent pussamment au vol par. la légèreté et la ‘grande étendue qu’elles . donneht aux ailes. Nôus les décrirons en détail, en traitant des tégumens de ces animaux. Mais ce ne sont pas seulement leurs plumes qui servent à agrandir l'aile ; l'angle com- pris entre l’humérus et l’avant-bras, et celui qui est entre l’humérus et le tronc, sont garnis: d’une expansion de la peau, qui est tendue ‘par des muscles particuliers que nous décris en trai- tant du pannicule charnu. Il y a des oiseaux qui ne volent point du tont : ce sont les autruches, parmi les terrestres , et les pingoins et les manchots, parmi les aquatiques. Leurs ailes sont si petites qu’elles paroissent n’être là que pour ne pas faire d'exception trop marquée aux règles de ressemblances des classes. En revanche , il y a des mammifères qui volent assez bien, quoique sans avoir d’ailes., Ce sont les chauve-souris ; leurs bras, leurs avant-bras, et sur-tout leurs quatre doigts sont excessivement alongés, et interceptent un grand espace, qui est rempli par une membrane fine, qui s’étendencore jusqu'aux pattes, et des deux côtés de la queue. Elle forme une surface assez étendue et assez ferme pour élever dans l’air l’animal auquel elle appar- - d Arr. VI. Du vol. 517 tient Les chauve-souris ont d’ailleurs des muscles pectoraux très-puissans, un corps court, étroit et grèle en arrière, de manière que le centre de gravité est sous les ailes; mais cette disposi- tion-de leur corps , qui les rend propres au vol, ‘fait aussi qu’elles ne peuvent que ramper, parce que leurs jambes de derrière ne peuvent pas les soutenir seules. D’autres mammifères, savoirles galéopithèques , les polatouches ou écureuils volans, et les phalan- gers volans , ont des membranes entre les pattes, mais sans alongement des doigts; elles ne peuvent servir à les élever, mais elles les soutiennent as- sez bien en l'air pendant quelque temps, et les mettent à même de faire de très-grands sauts en descendant , auxquels on ne peut point donner le nom de vol. É Le dragon est un petit lézard des Indes orien- tales, qui se soutient aussi en l’air pendant quel- ques instans, au moyen d’une membrane soute- nue comme un éventail, sur quelques rayons osseux articulés à l’épine du dos. Les ailes des poissons volans sont assez analogues, pour la structure , à celles du dragon; mais elles sont formées par l'extension des nageoires pecto- rales , ou de quelques rayons situés au-dessous de ces nageoires. Elles ne fournissent pas non plus à un vol continu. N. B. En décrivant les muscles et les autres Kk 5 L 518 VII. Lecon. Des mouvemens, etc. ‘organes du mouvement des animaux à sang blanc ; nous en ayons assez expliqué l’emploi pour que nous n’ayons pas besoin d’y revenir ici. Fin du premier volume, A DDITIONS Au premier volume. Page 84, après la ligne 17: Ces deux divi- sions correspondent aux deux genres établis par Linnæus sous les noms de cancer et de m0- nocles. Page 192, après la ligne 16: Les muscles de la queue des oiseaux sont courts, mais très-marqués et faciles à disséquer. Les uns sont destinés à relever ou à abaisser la queue; les autres la portent sur les côtés. ‘1 ny a que deux muscles releveurs de la queue, un pour chaque côté. Vicq-d’Azyr les a nommés releveurs: du cocceyx ( sacro-sus-cau- diens }; 1ls tiennent à la partie postérieure et su- pétieure des os du bassin et du sacrum , et se portent à la face externe des apophyses trans- verses des vertèbres de la queue , par des lan- guettes tendineuses , qui descendent obliquement ; aux apophyses épineuses supérieures de ces ver- tèbres et au dernier os de la queue , sur lesquels ils s’insèrent. Lorsque l’un d’eux agit isolément, ik doit porter la queue de: côté , en même temps qu'il la releve. Les abaisseurs de la queue sont aussi au nom- bre de deux seulement, un pour chaque côté: Vicq- d’Azyr les a appelés abaisseurs du cocey x ( sacro- so 520 à Additions: : sous-caudiens ). Ils sont placés dans l’intérieur du bassin. Leur forme est pyramidale , ils tiennent par leur base à l’échancrure postérieure de l’os des îles et à la pointe du sacrum: Ils viennent aussi , en partie des apophyses transverses des premières vertèbres de la queue, et ils s’insèrent par des languettes tendineuses aux apophyses épineuses des mêmes vertèbres , et à la lozange saillante du dernier os qui porte les pennes. Il .. absolu- ment comme le précédent ; mais. én'senis con- traire. Les fléchisseurs latéraux dela queue sont-tous éloignés de la ligne moyenne et au nombre de quatre de chaque côté. RTE Le premier et le pluslong de tous a: été nommé cruro-coccygien par Vieq-d'Azyr (fémoro-cau- dien ). Il vient du fémur , sur lequel il s'attache postérieurement vers son fiers supérieur, ét il va ,s'insérer au côté supérieur de la lozange du der nier os de la queue. Il porte la queue de ‘côté lorsqu'il agit seul. Lorsque les deux se contrac- tent, ils fléchissent la queue inférieurement où l’a: ‘baissent. C’est à ce muscle qu’on doit attribuer cet abaissement forcé de la queue qui a liew lorsque l'oiseau court. ‘ Le second s’insère d’une part au ligament qui re- tient la penne la plus extérieure de la queue sur le dernier os , et il s’attache au tranchant postérieur de la branche de l’os pubis. Lorsque ces deux mus- cles agissent ensemble , ils étalent les plumes en Additions. | 521 éventail ; ils font faire la roue à la queue des paons, des dindons ; des faisans , etc. Le troisième est presque parallèle au précédent; mais il est situé à son côté interne. Il s'attache aussi au pubis, mais un peu à la branche de l’ischion , et va se fixer à l’angle latéral de la lozange sail- lante , qui est située , comme nous l’avons dit , au- dessous du dernier os de la queue. Le quatrième est le plus court de tous ; Vicq- d’Azyr l’a nommé moteur latéral du coccy x. {tient à la pointe externe des apophyses épineuses des quatre vertèbres de la queue qui suivent la pre- mire, et il s’insère au bord latéral du ligament qui joint les pennes de la queue. Il étale aussi les pennes , mais moins fortement que le second ; dont on doit le regarder comme un accessoire. Page 565, ligne 25 : Le péroné des sarigues est fort gros et très-arqué ; ce qui l’écarte beau- coup du tibia. * Es {Fu vu Tzs à corriger avant la lecture, dans j le premier volume. Pages 20, ligne 26 : au lieu de azoth, lisez azote. 34, ligne 17: au lieu de où, lisez ou. 37, ligne 27 : au lieu de peut, lisez veut. 46, ligne 18 :’au lieu de représente, lisez ressente. 47, ligne 3: au lieu de celles ; lisez celle. 62, ligne 11 : au lieu de exception, lisez exclusion. 116, ligne 12: au lieu de intérieures , lisez extérieures. 123, ligne 9 : au lieu de us, lisez os. 124, ligne 24 : au lieu de des fossiles , lisez des tests fossiles. 239, ligne 30: au lieu de hoïdien, lisez hyoïdien. 144, ligne 14 : au lieu de qu’ils, lisez qu’elles. 156, ligne 9 : au lieu de noctul, Hsez noctule. 180, ligne 19 : au lieu de épinohe, lisez épinoche. 183, ligne 26: au lieu de inférieurement en haut , lisez inférieu» rement, En haut. 184, ligne 22 : au Heu de intermédiaire, lisez externe. 1bid., ligne 26 : au lieu de externe, lisez intermédiaire. 197, ligne 1 : au lieu de de l'épaule, lisez de l’épine. 201 , ligne 1 : au lieu de de l'épaule , lisez de l'épine. 205, ligne 16: au lieu de herbivore, lisez herbivores. 239 , ligne 2 : au lieu de matoidien, lisez mastoïdien.. 255, ligne 25 : au lieu de les terno- , lisez Le sterno-. 259, ligne 9: au lieu de passent, lisez passe. 291, ligne 8 : au lieu de oudyles, lisez condyles. 295, ligne 6 : au lieu de interne, lisez externe. 303, ligne 12: au lieu de rousettes, lisez roussettes, 318, ligne 18 : au lieu de ne peut se, lisez ne peut que se. 326, ligne 19 : ajoutez entre les lignes 19 et 20, en titre ;. Muscles courts des doigts, 353, ligne 1 : au lieu de des os, lisez de l’os. 359 , lignes 12 et 28 : au lieu de pectineux , lisez pectineus.. 389, ligne 12 : au lieu de calcanum, lisez calcaneum. 384, ligne 15 : au lieu de bifulques , lisez bisulques. 457, ligne 2 : au lieu de asyles, lisez asiles, 462, ligne 7 : au lieu de forts, lisez fort. 466, ligne 22: au lieu de échinorinque, lisez échinorinques.. 499, ligne 10: au lieu de pied gauche, lisez pied de derriéres. RÉEL heu ne ur a! AB NS AI | ei ED RNA TUE Q EC L'ROUPE FES Ju anne LA ‘ a SE de po se : Me 0 as \ 2 + Vie 1m Aa FEAT SAR (Etes tés ré ii LE EN 4 | Pad Ut mp A € Ven: rider EN ET ADR ARE x { 4" CNE Lt FRE ‘ te val # fe” <] LÀ # 4 AL | , a AL UMTS NRA Los ARONE 7" pp CRUE” " FA SO TA TOM Tea AJ Lun (T4 4 à HN PT | 6 2 poil ME NE FERA AE CN QT ARE GA is M aude, Cr: “ MALTE CO SENTE NEVER QU PATES ” y El Pr ee