LEÇONS SUR LES PROPRIÉTÉS PHYSIOLOGIQUES ET LES ALTÉRATIONS PATHOLOGIQUES DES LIQUIDES DE L'ORGANISME II ^^yf OUVRAGES I)E M. CL. BERI»iARD CHEZ LES MÊMES LIBRAIRES. leçons de Physiologie expérimenlale appliquée à la médecine, faites au Collège de France. Paris, 1855-1856, 2 vol. in-8, avec figures interca- lées dans le texte 14 fr. Le tome II. Paris, 185G, in-S, avec figures 7 fr. Cours de médecine du Collège de France. Paris, 1857-1839, 5 vol. in-8, avec ligures intercalées dans le texte 35 fr. On peut se procurer séparément : Leçons sur les effets des Substances toxiques cl médicamenteuses, 1857, 1 vol. in-S, avec 32 figures intercalées dans le texte 7 fr. Leçons sur la physiologie et la pathologie du Système nerveux. 1838, 2 vol. iu-8, avec 80 figures intercalées dans le texte 14 fr. Leçons sur les proprie'te's physiologiques et les altérations pathologiques des différents Liquides de l'organisme. 1859, 2 vol. in-8, avec figures intercalées dans le texte 14 fr. TtZémoire sur le pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses neutres. Paris, 1856, iu-4 , avec 9 planches gravées, en partie coloriées 1 2 fr. Ij Pjiis. - liiii)iimeiie de L. MARTINET, lue Mignon, 2. COURS DE MÉDECINE DU COLLEGE DE FRANCE. LEÇONS sua r T LES PROPRIETES PHYSIOLOGÏOUES ET LES ALTÉRATIONS PATHOLOGIQUES DES LIQUIDES DE L'ORGANISME PAR M. €BaBB«!e BEKl^'AM®, MEMCHE DE L'iNSTITLT DE FRANCE, Professeur de médecine au Collège de France, Professeur de ptiysiologie générale à la raculle des sciences. Meml)ic des Socie'tesdcBiologir, Philoniatique de l'jiris, correspondant de l'Académie de médecine de Tuiin, des sciences rnedicul.'s ei .les sciences naliirclles de Lyon, Conslanlinople, Edimlioiu g, Slockholm, Franci'ort-siir-le-Mein, Munich, de Suisse, de Vienne, de Florence, eic, etc. Avec Ggures intercalées dans le texte TOME SECOND. 141 PARIS J.-B. BAILLIÉRE et FILS, LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, Rue Hautefeuille, 19. Londres, New -York, UIPP. BAILIIÈRE , 219, HE^.E^T-STnEET. ( BIPP. BAILLIÈIIE , 290 , BROiDWAî. SIADniD, C. BAILLT-BAILLIÊHE, GALLE UHL PHI^CIPE, H. M DCCC LIX t'ail'eui et Ki cditc: rs s^- rctcivci l le diuit Je UaduLtiun, ^i€31 ""'^ LEÇONS SUR LES PROPRIETES PHYSIOLOGIQUES ET LES ALTÉRATIONS PATHOLOGIQUES DES DIFFÉRENTS LIQUIDES DE L'ORGANISME PREMIERE LEÇON. 21 AVRIL 1858. SOMMAIRE : Liquides sécrétés et liquides excrétés. — Urine. — Importance médicale de son étude. — L'urine est-elle un produit de sécrétion ou d'excrétion ? — Variations de composition de l'urine. — Influence de l'état d'abstinence ou de digestion sur la constitution de l'urine. — Urines de la digestion chez les herbivores et chez les carnivores. — Actions chimiques qui s'accomplissent dans le rein. c — Urine nori'aale : urine de l'abstinence. — De Thypoibèse d'une communication directe entre le rein et l'estomac. — Héaclion de O l'urine sous l'influence de l'alimentation. — Expériences, o a* Messieurs, ce a_ •< CM Nous avons fait précéder l'étude des liquides de l'éco- iiomie de quelques recherches sur le sang ; c'était un préliminaire nécessaire, parce que autour du sang se groupent tous les liquides organiques : ils y vont ou en viennent. Tandis que certains d'entre eux sont aban- donnés comme détritus devenus inutiles, d'autres pré- B. LlQUID. DE L'OKGAN. — H. "^-jT» * ^ LIQUIDES ORGANIQUES. "parenUa répnération du sang par l'introduction do matériaux nouveaux; ces derniers renouvellent le sang, les premiers le purifient en le débarrassant des élé- ments qui doivent être rejetés au dehors. C'est d'après cette considération qu'on a été conduit à diviser les liquides organiques en deux grandes classes : les liquides sécrétés et les liquides excrétés. Les sécrétions concourent à régénérer le sang : beaucoup se versent à l'extérieur, mais loin d'être éliminées, elles sont utilisées dans la série d'actions chimiques qui font pénétrer dans le sang la partie nutritive des matériaux venus du dehors. Quant aux excrétions, elles éliminent purement et simplement des liquides qui sortent du sang et n'ont plus aucun rôle physiologique à remplir. Cette distinction des liquides d'après leur destination fonc- tionnelle est physiologique et commode pour l'étude : nous la conserverons, sans garder pour cela aucun ordre systématique dans l'étude des liquides considérés en particuher. Il faut se rappeler que ces liquides, dont l'existence est liée à l'accomplissement d'un cercle d'ac- tions toujours les mêuies. ne sauraient varier isolément; ils sont tous solidaires quant à leur constitution. Nous commencerons par un liquide excrété très intéressant, je veux parler de l'urine. L'urine est le liquide excrété par excellence; elle n'a plus aucun rôle physiologique à remplir. Cette expulsion caractéris('^e par son produit est un acte très général, et qu'on retrouve dans toute la série animale, tantôt sous une forme et tantôt sous une autre : lic[uide chez les mammifères, l'urine se retrouve chez les ophidiens sous. URINE. . iV ;/;3. forme solide, mais toujours caractérisée par une com- position qui lui est propre. De tout temps on a dans la pratique médicale attaché une grande valeur diagnostique aux signes fournis par Texamen des urines, signes qui sont quelquefois con- sultés à l'exclusion de tous les autres : vous avez certai- nement entendu parler des médecins des urines. Cela ne doit pas surprendre, lorsqu'on réfléchit que l'urine représente en quelque sorte le détritus résultant des phénomènes chimiques intimes qui s'accomplissent dans l'organisme. Il est aussi naturel de jugf.'r par sa consti- tution de la nature des phénomènes nutritifs qu'il le serait de juger de ce qui se passe dans un fourneau par la nature des produits que laisse échapper sa che- minée. Les études chimiques modernes n'ont rien retranché de Timportance qu'on avait autrefois attri- bué à la composition, à la couleur, à la densité, etc., de l'urine. Ce liquide présente, comme disait Fourcroy, la lessive du corps : il a tout traversé et emporte les substances de toutes provenances qui doivent être ex- pulsées de l'organisme. D'après ces idées, l'urine étant considérée comme un produit purement excrémentitiel, il était naturel de considérer le rein comme un organe passif, comme un filtre qui laisse passer les matériaux qui le traversent, sans les former. Cette idée est en effet celle qui a prévalu; nous l'examinerons et rechercherons jusqu'à quel point on peut admettre d'une manière absolue que le rein ne crée rien, et ne fait que filtrer. Les organes sécréteurs au contraire, outre les substances qu'ils séparent simplement du sang, offrent toujours Il LIQUinnS OPiGAMQUES, des produits spéciaux caractéristiques de leur activité fonctionnelle. C'est à l'occasion de l'urée et de Tacide urique, qui existent constamment dans l'urine, que la question d'excrétion a été surtout agitée. Ces produits étaient-ils formés dans le rein ou existaient-ils préalablement dans le sang ? Les expériences, portant presque toutes sur la question ainsi posée, ont prouvé que Turée est produite dans le sang et que le rein ne fait que l'éliminer. On avait en effet constaté la présence de l'urée dans le sang d'un animal auquel on avait extirpé les reins. On ne saurait objecter que l'opération constitue une condition anormale qui pouvait enlever à l'expérience une partie de sa valeur; aujourd'hui que des procédés d'analyse plus délicats permettent de constater dans un liquide la présence d'une quantité d'urée très minime, on a pu la constater dans le sang d'animaux qui avaient encore leurs reins. îl en est de même de quelques autres éléments de l'urine. On admet donc aujourd'hui que le rein est un filtre, un organe purement excréteur. Il en résulte que dans l'expérimentation on ne recherche plus aujourd'hui que le rôle mécanique du rein. Quelques observa- teurs, en tète desquels doit être cité Ludwig, ont, recherchant l'influence qu'exercent sur la filtration uri- naire certaines conditions physiques, dit que cette influence est bien différente de celle que les mêmes conditions exercent sur les sécrétions proprement dites. Ludwig a vu que l'excrétion de l'urine suit d'une ma- nière très remarquable les variations de la pression du URINK. 5 sang artériel, tandis que ces variations resteraient sans influence sur les sécrétions. Ces études montreraient donc que le rein est autre qu'un organe sécréteur; Fanatomie semblerait d'ailleurs être d'accord avec cette conclusion. Il est pourtant des arguments à faire valoir à l'appui de l'autre opinion ; c'est sur ces arguments, et sur le double rôle qu'ils porteraient à attribuer au rein, que je veux appeler un instant votre attention. Certains produits qui se rencontrent dansl'urine sont, il est vrai, éliminés sans avoir subi aucune altération : l'urée et l'acide urique sont dans ce cas; il en est de même du cyanoferrure jaune de potassium introduit dans les voies digestives. Dans d'autres cas, au contraire, les substances se modifient en traversant le rein ou les voies urin aires. Mais disons d'abord qu'à l'état physiologique, la sécrétion urinaire varie à chaque instant dans ses caractères. Il en est de même dans les circonstances pathologiques. Où faut -il chercher la source de ces changements? Est-ce dans le sang ou dans le rein? A cet égard, il y a lieu de distinguer deux ordres de phénomènes : la séparation de l'urine et son expulsion. Là se trouvent des différences. Prouvons d'abord par quelques exemples que la com- position de l'urine est essentiellement mobile suivant des circonstances très variées. Suivant l'état delà digestion, les urines peuvent être claires ou troubles, chargées ou non de carbonates, acides ou alcalines. Or, il est impos- sible d'admettre que, lorsque l'urine renferme un dépôt terreux, sa précipitation se soit effectuée dans le sang. 6 LIQUIDES ORGANIQUES. 11 faut que le phénomène chimique qui a donné lieu à cette précipitation se soit produit hors des voies circulatoires, dans les voies urinaires. Toutes les sub- stances qui fournissent la matière de ces sédiments proviennent généralement des aliments, mais elles ont dû traverser le sang avant d'être éliminées par les urines; il est donc nécessaire pour cela qu'elles aient été à l'état liquide avant de se retrouver à l'état solide, soit dans les reins, soit dans la vessie. Chez l'animal herbivore à jeun, les produits de l'urine changent parce que l'animal se nourrit alors de sa propre substance et devient Carnivore ; les urines ne contiennent plus alors autant de carbonate de chaux. On conçoit donc que les propriétés chimiques de l'urine, pouvant varier d'un instant à l'autre, produisent cette succession d'urines de qualités diverses, et amènent dans les voies urinaires, où elles se réunissent, des réactions, des combinaisons chimiques qui alors ont lieu en réalité hors de l'or- ganisme. C'est à l'ensemble des phénomènes qui se passent ainsi qu'il faut attribuer la formation et l'ac- croissement des calculs, etc. Mais les urines peuvent encore éprouver des modi- fications qui se pussent dans le rein lui-même. Parmi le très grand nombre de substances qui sont éliminées par le rein, les unes, telles que le prussiate jaune de potasse, sont éliminées sans avoir subi aucune modification; d'autres se trouvent au contraire modi- fiées. C'est ainsi que le prussiate rouge de potasse, injecté dans les voies circulatoires, se retrouve dans les URINE. 7 urines à l'état de prussiate jaune; que l'acide [Jen- zoïque se retrouve transformé en acide hippurique. J'ai vu, il y a déjà quelques années, que certains sels peuvent se modifier et arriver dans les urines dans un état aiitre que celui dans lequel ils avaient été ingérés : les sels de fer sont dans ce cas. Normalement, les pré- parations ferrugineuses ne passent pas dans les urines; toutefois elles peuvent être éliminées par celte voie lorsqu'elles ont été portées directement dans le sang; mais elles ne le sont pas sans avoir subi d'impor- tantes modifications : tous les sels de peroxyde sont désoxydés et se retrouvent dans F urine à l'état de sels de protoxyde. Où se sont opérées toutes les modifications pré- cédemiïient signalées ? L'expérience montre pour plusieurs d'entre elles que c'est dans le rein lui- même. L'urine emprunte encore ses caractères particuliers à d'autres influences très manifestes, mais dont le mode d'action est inconnu. Ainsi l'essence de térébenthine, qu'elle soit absorbée par la surface stomacale ou par la surface pulmonaire, communique à l'urine une oïïéù'r dé violette très prononcée. Il en est de même d'autres substances, des asperges, par exemple, qui communiquent à l'urine une odeur excessivement (îésagréable. Faut-il admettre que ces substances, une fois entrées dans la circulation veineuse, sont modi- fiées à leur passage da'ns le foie, dans le poumon? — Noù, messieurs, puisque ces effets se produisent lorsque Tés substances dont je viens de vous signaler l'action 8 LIQUIDES ORGANIQUES. ont été introduites dans le tissu cellulaire, aussi bien que lorsqu'elles ont été introduites dans l'estomac. La réaction dont nous jugeons par ses effets ne peut donc s'être accomplie que dans le sang ou dans le rein. Tout porte à penser que c'est dans le rein. En effet, on a vu que ces phénomènes n'ont pas lieu dans la néphrite albumineuse (maladie de Bright). Il y a donc, dans l'étude des modifications de l'urine, à tenir compte de conditions extrêmement variées. Dans le passage des produits de décomposition tirés du sang et qui constituent l'urine, le rein peut inter- venir pour modifier certains corps qui sont expulsés sous un état autre que celui dans lequel ils existaient dans le sang. Le rein ne doit donc pas être considéré comme un filtre d'une manière absolue; il faut tenir compte de l'action propre qu'il exerce sur les produits qui le traversent, action très intéressante au point de vue du diagnostic de trois sièges de maladies : état pa- thologique du sang, du rein, des voies urinaires. Dans les cas, par exemple, où l'urine contient de l'albu- mine, du pus, des calculs, etc., il y a généralement des altérations d'origines diverses. La composition de l'urine devra donc être étudiée avec ces différents points de vue; les analyses chimiques ne sauraient nous conduire à aucune conclusion utile, si elles étaient faites sans ([u'on se préoccupât de toutes les causes organiques ou physiologiques qui peuvent agir sur la constitution de ce liquide. Nous devrons commencer par l'étude de l'urine phy- siologique ; il est indispensable d'établir la composition LUINE. 9 do ce liquide dans des conditions données comme normales. Si les renseignements qu'a fournis l'analyse chimique sont encore si obscurs, cela tient moins à l'insuffisance du procédé qu'à ce qu'on a trop négliajé les conditions physiologiques et qu'on s'est ainsi privé d'un terme de comparaison auquel on pût rapporter les résultats obtenus, pour en saisir la signifi- cation . Quel sera maintenant ce point de départ, cette va- riété normale qu^oïrprend^i\a"conTme~ urme type. Ici, messieurs, nous n'avons pas la ressource de déclarer urine physiologique toute urine fournie par un animal bien portant; la condition de santé serait tout à fait insuffisante et pourrait répondre à des variétés très diverses du liquide urinaire. Nous ne trouvons qu'un moyen d'avoir des urines comparables à elles-mêmes, soit chez le même animal, soit chez des animaux diffé- rents. Ce sont les urines de l'abstinence, qui ne peuvent plus être influencées par les conditions de l'alimentation. Dans cette situation, carnivores, herbivores, omnivores, ne se distinguent plus les uns des autres : leur urine offre autant que possible les mêmes caractères. C'est donc do ce type primitif que nous partirons poursuivre les modifications qu'y surajoutent les diverses condi- tions physiologiques ou pathologiques et pour chercher la loi de ces phénomènes. ,-. ^^^y.^^ > ,,(>t| , Soumis à labslinence , un chien adulte peut vivre vingt jours environ, un cheval autant, un lapin de huit à douze jours. Pendant les premiers jours, l'animal se nour^t de ses propres tissus, et aux dépens du sang; 10 LIQUIDES ORGANIQUES. ce qui lui constitue une nourriture aussi exactement comparalDle qu'il est possible. L'examen de cette urine nous montre immédiatement une simplification très grande. Les variations que présentent d'ordinaire les urînês~clés mammifères, carnivores, herbivores, omni- vores :Tiïrine du sommeil, de la digestion, etc., ont disparu. Une foule de produits, au nombre desquels on doit compter les acides urique et hippurique, ne se retrouvent bientôt plus dans cette urine de l'abstinence; un seul produit y demeure constamment en proportion notable, c'est l'urée. On peut dire d'une manière générale que, chez les mammifères et dans ces conditions, l'urine est une dis- solution d'urée, dissolution acide, concentrée, au point que chez des chevaux à jeun depuis sept ou huit jours, j'ai vu l'urée cristalliser spontanément en longues ai- guilles par le refroidissement de l'urine. Le professeur Schmidt (de Dorpat) a fait la môme observation sur les urines de carnivores. Une des causes importantes de variations du liquide urinaire est donc l'alimentation. C'est par elle que nous commencerons l'étude des modifications physiologiques et pathologiques de l'urine; mais je désire auparavant vous soumettre une question préalable sur laquelle on n'est pas encore complétenient d'accord. Lorsque, partant de ce type normal de cette urine de Fabstinence, nous aurons à suivre et à expliquer les modifications qu'elle subit dans sa composition, nous devrons rechercher comment ces changements peuvent s'opérer et quelle est la voie par laquelle divers matériaux URINE. 11 arrivent dans l'urine. Examinant le rein à ce point de vue, nous le voyons parcouru par des vaisseaux de trois ordres : des artères, des veines et des vaisseaux lympha- tiques; de plus il est l'origine de conduits excréteurs. Nous trouvons là tous les éléments qui entrent dans la constitution d'un organe sécréteur ou excréteur : ca- naux afférents et efférents; puis des nerfs qui apportent l'excitation au système. Cela posé, quand arrivera une modification dans la constitution de l'urine, par où serait-elle venue? par tous les vaisseaux ou par ceux d'un seul ordre? On admettait autrefois que les substances ingérées dans l'estomac pouvaient arriver dans le rein par une autre voie que celle du sang. On le croyait, en raison de la difficulté qu'on éprouvait à expliquer certains faits relatifs à la rapidité avec laquelle certaines sub- stances introduites dans le canal alimentaire passent^ dans les urines. L'observation pathologique montrait, d'autre part, que dans des maladies du rein cer- tains éléments de l'urine pouvaient passer dans les voies digestives et y provoquer des désordres considé- rables; enfin, on était arrivé à déclarer qu'il était impossible qu'une substance qui, introduite dans l'esto- mac, se retrouvait quelques secondes après dans l'urine, y fût parvenue par les voies ordinaires de la circulation : veine porte, veine cave, cœur droit, poumon, cœur gauche, aorte, artère rénale. Pour expliquer alors ce passage si prompt, on admit qu'une communication directe devait exister entre l'estomac et les reins. Le fait delà rapidité du passage des substances dansl'urine 12 LIQUIDES ORGANIQUES. ne pouvait être repoussé : des observations faites sur des malades atteints d'extropliie de vessie montraient qu'au bout de deux ou trois minutes des substances ingérées dans l'estomac se trouvaient quelquefois dans l'urine; mais la conséquence qu'on en tirait n'avait rien d'absolument nécessaire. Cette question est aujourd'hui jugée : il n'existe pas de communication directe entre l'estomac et les reins; la sécrétion rénale ne peut être miodifîée que par la circulation sanguine. Une expérience avait encore conduit à admettre une communication cachée entre l'estomac et le rein. Cette expérience consistait à examiner comparativement le sang et l'urine d'un animal qui avait reçu dans l'esto- mac du prussiate jaune de potasse ou quelque autre substance passant facilement dans les urines. Quelques minutes après Fingestion du réactif, on en retrouvait dans le rein, tandis qu'une saignée faite à ce moment à la veine jugulaire ne permettait pas d'en constater l'existence dans le sang. Or, le résultat négatif de l'examen de la saignée tient uniquement à ce que la quantité de la substance ingérée y est trop faible pour que sa présence puisse être constatée. J'ai trouvé un moyen de mettre en évidence le prussiate de potasse (jui, placé dans l'estomac, a passé dans le sang veineux : ce moyen consiste à constater sa présence par une réac- tion lente, qui, opérant sur de plus grandes quantités, donnera des résultats facilement perceptibles. On sait que le prussiate de potasse est facilement reconnais- sable par la réaction qu'il donne avec les sels de fer; or quand la solution est placée dans le tissu cellulaire, les sels URINE. 13 de fer n'y sont pas sensiblement absorbés. Nous avons donc, chez un lapin, placé du lactate de fer sous la peau de la cuisse en même temps que du prussiate de potasse était injecté, soit dans l'estomac, soit dans le tissu cellulaire de la nuque. Ce dernier sel était seul absorbé, et bientôt il y avait formation de bleu de Prusse là où avait été déposé le sel de fer. Le prussiate de potasse, soit qu'on l'eût déposé dans le tissu cellulaire, soit qu'on l'eût ingéré dans l'estomac, était donc absorbé par les voies ordinaires et circulait dans le sang. C'est ce que nous avons constaté encore en injectant du prussiate de po- tasse dans l'estomac d'un lapin qui avait du lactate de fer sous la peau de la nuque : le sel de fer devint bleu, bien que le sang de la veine jugulaire ne donnât pas la réaction caractéristique du prussiate de potasse. Une expérience d'une autre nature peut encore servir à montrer la non-existence d'une communication directe entre l'estomac et le rein. En effet, si l'on pose une ligature sur l'artère rénale, les substances intro- duites dans l'estomac ne sont plus éliminées par le rein. Toutes les substances qui sont éliminées par le rein semblent donc arriver à cet organe par le sang artériel. \ Relativement à la quantité de matière qui est éliminée ) pendant que le sang traverse le rein, nous devons noter j seulement que tout ce qui doit être éliminé ne l'est pas ordinairement dans un seul passage; il faut, pour que l'élimination soit complète, que le sang traverse le rein plusieurs fois. En résumé, nous admettons que toujours les sub- stances qu'élimine le rein lui arrivent par l'artère ik URINE. rénale, et nous rejetons comme tout à fait gratuite l'hypothèse qui confie cette élimination à des voies ca- chées, qu'aucun anatomiste n'a jamais vues. Toutefois nous aurons à voir plus tard si la circulation veineuse du rein ne peut pas aussi avoir quelque influence sur la formation de l'urine. Examinons actuellement l'in- fluence de l'alimentation sur les qualités de l'urine. Chez les herbivores et chez les carnivores, l'urine présente des différences sensibles ; mais ces différences tiennent, non à l'espèce des animaux, mais à la nature de leur alimentation. Ce fait avait été déjà noté par MM. Magendie et Chevreul. J ai renverse la réaction habituelle des urines en soumettant un chien à un régime végétal non azoté, et un lapin au régime de la viande. J'ai répété souvent ces expériences, et j'ai re- connu ensuite qu'à jeun ces animaux avaient les mêmes urines. Quel rapport y a-t-il entre ces varia- tions de l'urine et les variations des phénomènes diges- tifs?— C'est ce que nous allons examiner actuellement, en nous bornant pour le moment à un seul des caractères de l'urine : sa réaction.. La réaction acide de l'urine est en rapport avec une alimentation azotée. C'est pour cette raison que les animaux à jeun ont Turine acide, parce que vivant de leur propre substance, ils se trouvent à un régime azoté. Peu importe que les matières azotées soient d'origine animale ou végétale; c'est à leur composition élémen- taire que se rattache la réaction. Voici trois lapins qui, nourris différemment, nous offriront des urines qui ne se ressemblent pas. Chez SA RÉACTION. 15 le premier, l'urine est jaunâtre, trouble et alcaline. Ce sont les caractères les plus fréquents de l'urine de ces animaux. Chezle second, elleestmoinstrouble, brunâtre, et sensiblement neutre. Enfin, chez le troisième, qui est resté à jeun depuis quelque temps, Furine est claire, citrine, et très acide. Il nous manque encore, dans cette variété, l'urine rendue acide par l'alimentation azotée. On a préparé l'expérience en donnant à l'animal de l'avoine où prédominent les principes azotés. Nous verrons plus tard qu'il y a un rapport à établir entre ces variations de réaction de l'urine et les varia- tions de réaction de l'intestin grêle. Les fonctions du foie, la respiration, peuvent avoir encore, avec la réaction de l'urine, des rapports que nous étudierons plus tard. Partant de l'état sous lequel se présente l'urine de l'abstinence, nous devions examiner les modifications qu'y apportent les phénomènes physiologiques dont l'intestin est le siège. Nous avons signalé quelques-uns des caractères que pouvaient donner à l'urine les actes digestifs; nous nous arrêterons maintenantsur les rapports qui existent entre les états de l'urine et les conditions physiologiques auxquelles ils répondent. A jeun, nous savons que chez tous Jes janimaux les urines sont acides. Sous l'influence de certaines conditions physiologiques, elles peuvent présenter au contraire une réaction alcaline; quant aux conditions qui déterminent cette dernière réaction, elles peuvent présenter des phénomènes variés, parce qu'il est pos- sible d'observer toutes les réactions intermédiaires entre l'acidité et Talcalinité très prononcées. 16 URINE. Vous savez qu'au point de vue de la digestion, les urines d'herbivores et de carnivores diffèrent, non par l'animal, mais par l'aliment: voici l'urine d'un lapin nourri d'avoine; elle est acide, ce qui tient à la grande quantité de gluten que contient l'avoine. Cette autre urine, prise sur un lapin nourri de carottes, est alcaline. L'alimentation non azotée entraîne l'alcalinité; l'ali- mentation azotée produit l'acidité; si l'animal à jeun a les urines acides, cela tient à ce qu'il vit de sa propre substance, et est ainsi Carnivore quand môme. On a fait autrefois à ce sujet des expériences qui avaient fait révoquer en doute la complète exactitude des propositions que je viens de formuler. On croyait avoir prouvé que Talimentation féculente n'est pas une cause d'alcalinité de l'urine, parce qu'un homme ayant pris 60 ou 80 grammes de fécule, trouva néanmoins son urine acide. Le fait est exact, mais ne prouve rien. Lorsqu'au lieu d'être à jeun, un animal est soumis à une alimentation insuffisante, il vit à la fois aux dépens ^ de sa propre substance et aux dépens des aliments qu'on lui donne; c'est là une alimentation mixte, qu'on * n'appréciera convenablement qu'en tenant compte des deux éléments qui y prennent part. On avait négligé un de ces éléments pour ne tenir compte que de la nourriture ingérée dans l'estomac; c'est ce qui fait l'insuffisance de la conclusion. Pour que l'urine représente la réaction propre à une alimenta- tion, il faut que celle-ci soit prépondérante ; les herbi- vores, qui pendant la digestion ont les urines alcalines, mangent en général beaucoup plus que les carnivores. SA RÉACTION. 17 J'ai fait autrefois sur moi-môrac. l'épreuve du ré- gime non azoté : ce n'est que le lendemain que la réac- tion de mes urines a changé et est devenue alcaline. Linné avait vu les urines alcalines après avoir mangé une grande quantité de cerises. Dans l'appréciation des effets d'une alimentation donnée sur la constitution de l'urine, nous devrons donc toujours tenir compte de deux influences: de celle exercée par l'alimentation qu'on examine, et de celle des substances abandonnées par les tissus. Cela s'accorde avec les remarques de Chossat, qui montrent que l'alimenta- tion insuffisante produit les mêmes effets que l'inanition ; elle les produit seulement plus lentement. Nous pouvons donc conclure de nos observations que chez les animaux qui mangent en excès des substances féculentes non azotées, la réaction de l'urine est alcaline. Il en résulte qu'on peut voir cette réaction varier suivant les différentes périodes d'une même digestion. Chez le lapin nourri d'herbes ou de carottes, c'est au milieu de ladigestion que l'on trouve l'alcalinité la plusgrande, elle est presque neutre dans l'intervalle des repas. Je vous ai dit, messieurs, que chez les animaux en pleine digestion, la réaction de l'urine est la même que celle de l'intestin grêle. Ce rapport est toutefois subor- donné à l'harmonie physiologique des fonctions, et il est telles circonstances dans lesquelles on peut ne plus le trouver. Ainsi, chez un animal auquel on a coupé les pneumogastriques, cette identité de réactions est détruite. Aussitôt après l'opération, la digestion est arrêtée, et en une heure ou d^ux les urines devien- B. LiQijiD. DE l'ouga:*. — 11. 2 18 URINE. lient acides. Voilà donc une nouvelle condition capable de changer la réaction de l'urine. Il existe chez les herbivores d'autres états naturels ou accidentels qui peuvent modifier de môme ces phéno- mènes. Autrefois j'ai fait respirer des lapins dans une atmos- phère d'oxygène pnr. Afin que le railien dans lequel ils étaient placés ne fût pas vicié par les produits de l'expi- ration, l'oxygène était renouvelé à mesure qu'il était consommé. Dans ces conditions, l'urine, qui était alca- line au commencement de l'expérience, devint bien- tôt très acide. En replaçant le lapin dans l'air ordi- naire, son urine redevint assez rapidement alcaline. C'est là un fait que j'ai observé plusieurs fois dans les mêmes circonstance. Un autre phénomène singulier, que j'ai aussi quel- quefois observé, est la modification apportée dans la réaction de l'urine par l'introduction de certaines sub- stances dans les poumons. Ayant injecté de l'huile dans les poumons de lapins à urine alcaline, celle-ci devint rapidement d'une acidité très marquée. Tous ces faits ont été observés chez les animaux sur lesquels il est le plus facile de suivre les variations de réaction de l'urine, chez des lapins dont l'urine est nor- malement alcaline pendant la digestion. Chez les carnivores, nous avons vu que les urines sont ordinairement acides. On peut cependant les y rencontrer alcalines sans que cette alcalinité soit liée à l'ingestion deniatières non azotées; c'est une alcalinité toute particulière et liée à d'autres conditions organi- SA RÉACTION. 19 ques. L'urine alcaline des animaux soumis à un régime non azoté doit son alcalinité à ce qu'elle renferme une"" quantité notable de carbonates alcalins; si on la îait bouillir, elle reste alcaline, d'où l'on doit conclure qu'elle doit sa réaction à la présence d'un alcali fixe. Or il n'en est pas de même de l'alcalinité qu'offre l'urine des carnivores pendant une période de la pleine activité de leur digestion. C'est quatre ou cinq heures après l'ingestion des aliments que peut s'observer cette réac- tion, qui est très nette, mais fugitive. L'urine recueillie à ce moment, et laissée exposée à Tair, devient plus ou moins rapidement acide. L'acidité apparaît l3ien plutôt encore si on la fait bouillir. L'alcalinité dans ce cas sem- blait due à la présence d'un alcali volatil, à du carbo nate d'ammoniaque. C'est sur un animal tué pendant la digestion, et dans des circonstances assez singulières, que j'ai observé pour la première fois cette alcalinité normale et passa- gère des urines des carnivores. Après avoir sacrifié l'animal, on pratiqua la respiration artificielle. Sous cette influence, la digestion continuait, des mouvements péristaltiques faisaient passer les aliments dans les intes- tins; l'urine recueillie alors fut trouvée alcaline. Je crus d'abord que cette alcalinité de l'urine devait être attri- buée à l'entretien artificiel de la respiration; mais depuis j'ai pu me convaincre qu'il n'en était rien. La réaction de l'urine est encore sous l'influence de conditions pathologiques variées. Indépendamment des maladies générales et des maladies des reins, on trouve souvent dans les voies excrétoires de l'urine les causes 20 URIXE. d'altération de ce liquide. On sait,, par exemple, qneles inflammations de la vessie ou des uretères peuvent amener une décomposition de l'urée en sels ammonia- caux qui amènent une réaction alcaline. Cette décom- position de l'urée en sels ammoniacaux se fait avec une facilité extrême au contact des muqueuses ; elle peut, dans l'intestin, se produire au contact de la muqueuse intestinale. Quand elle est saine, la muqueuse urinaire ne semble pas opérer cette transformation; mais il n'en serait plus de même quand elle est malade. Si, dans les expériences sur des chiens, il devient impos- sible, après avoir enlevé les reins, de trouver l'urée dans les liquides intestinaux, c'est sans doute qu'elle s'y transforme en sels ammoniacaux. On a donné de l'urée aux diabétiques ; malgré cela l'urée n'a pu passer dans l'urine, en raison sans doute des transformations qu'elle subit dans les voies digestives. Les faits que je vous ai signalés jusqu'ici suffisent à montrer qu'on ne saurait attacher une valeur absolue à la réaction de l'urine; elle est bée à trop de condi- tions variables. De môme que nous avons vu son alca- linité dépendre de causes multiples, nous reconnaîtrons sans doute aussi que son acidité dépend de conditions variées. Quant aux questions d'altération de ee liquide, nous aurons à les examiner plus tard. L'urine est donc un liquide variable dans sa réaction ; ce caractère ne saurait par conséquent la définir. Exp. — De l'urine d'un fœtus de veau était alcaline, claire. Cette urine a été évaporée à feux doux jusqu'à siccité.Yersla findel'évaporation il était resté un résidu SA RÉACTION. 21 cristallin très salé ; et à ce moment la liqueur, qui était restée alcaline pendant presque toute Tévaporation, était devenue très acide, ce qui tenait sans doute à un déga- gement d'ammoniaque provenant de la décomposition d'un sel ammoniacal (phosphate d'ammoniaque?). Ce résidu fut repris par un peu d'eau; on y ajouta un peu d'acide azotique, et l'on plongea le liquide dans un mélange réfrigérant. 11 se précipita des cristaux de nitrate d'urée qui, traités par l'acide azoteux, disparurent en produisant une vive effervescence. Après la naissance, l'urine de veau change de réac- tion, suivant la nourriture. Chez deux veaux de deux à trois mois, et nourris avec de la farine et des œufs, j'ai constaté que l'urine de la vessie était acide et claire. J'ai souvent constaté que chez des petits lapins qui tétaient, les urines étaient claires et acides, de même que chez les petits chiens : de sorte qu'à cette époque d'alimentation uniforme, la réaction de l'urine était gé- néralement la même chez les herbivores et chez les carnivores. "" Toutefois, dernièrement, chez un petit lapin de deux jours en pleine digestion, j'ai vu l'urine claire et alcaline. Chez les lapins et chevaux, j'ai observé que l'urine devient acide et gluante lorsqu'ils sont nourris avec de l'avoine. Il en est souvent de même pendant Tabstinence, comme on va le voir par les expériences suivantes : Exp. — Un lapin mâle, adulte, venant du marché, ayant les urines fortement alcalines, épaisses et troubles, fut mis à jeun le 9 août \Slil, à huit heures du matin. 22 URINE. A six heures du soir, les urines sont encore troubles et alcalines. Le 10, à huit heures du matin, urines acides, claires; l'animal, comme tous les animaux à jeun, a les oreilles froides et la respiration moins fréquente que la veille. Le 11, à huit heures du matin, urines très acides; même état que la veille. Alors on donne à manger à l'animal du foin avec de l'avoine, et l'on cessa l'expérience. Exp. — Sur un autre lapin mâle, nourri d'avoine et de foin, les urines étaient troubles et alcalines. Le 10 août 1847, à sept heures du matin, l'animal fut mis à l'abstinence. Le soir, à cinq heures, les urines, toujours alcalines, le sont peut-être moins, et sont aussi moins troubles. Le matin, l'animal, en pleine diges- tion, avait les oreilles chaudes; le soir il les a plus froides. Le lendemain 1 1 , à huit heures du matin , urines jaunes, claires, très acides. L'animal a les oreilles froides, et respire plus lentement. On le fait pisser le soir à quatre heures : les urines sont toujours acides et un peu gluantes, comme celles des chevaux à jeun. Le 12, l'animal rend des urines colorées, gluantes et très acides. Par l'addition de l'acide nitrique, il se pré- cipite du nitrate d'urée. Les urines de ce lapin nourri avec l'avoine et le foin présentent ceci de particulier, qu'elles sont restées très colorées, bien que l'animal fût à jeun, tandis que chez d'autres lapins nourris avec de l'herbe, les urines de l'abstinence sont claires. (A ce sujet, on a dit que les bœufs nourris avec du SA RÉACTION. 23 foin présentent souvent des calculs biliaires, qui dispa- raîtraient lorsqu'on les met au vert.) On mit ensuite ce lapin au régime de la luzerne, et le lendemain les urines examinées étaient troubles, alcalines, et ne donnaient plus d'urée par l'acide azo- tique. On laissa ce lapin au même régime jusqu'au 23 août. Ce lapin offrait toujours alors des urines ayant la môme réaction, car il était resté au mèm.e régime. Alors ce lapin, étant en digestion et ayant les oreilles chaudes, fut mis à l'abstinence. Le lendemain, vingt-quatre heures après, les urines sont ambrées, claires, acides; l'animal avait les oreilles froides. L'addition d'acide azotique précipite directe- ment du nitrate d'urée en les mettant dans un mélange réfrigérant. Exp. (26 mars 18/i9). — Sur un gros lapin on coupa les deux values à quatre heures du soir. Le lendemain matin l'animal était mort. Les poumons sont altérés par des épanchements san- guins; le foie est noirâtre et donne une décoction claire qui ne fournit pas de sucre ; les urines sont acides. DEUXIEME LEÇON. 23 AVRIL 1858. SOMMAIRE : Urée. — Condilions qui en font varier la proportion dans un même poids d'urine. — Origine de l'urée. • — Distril)ution de l'urée dans l'économie. — Le rein élimine l'urée, il ne la sécrète pas. — Extirpation des reins. — Effets de raccuniulation de l'urée dans le sang. — L'urée est-elle un poison ? — Destruction des nerfs du rein. — Expériences d'ablation des reins. Messieurs , Nous nous sommes occupés jusqu'ici des modifica- tions que sul)it la réaction de l'urine sousTinfluence de différentes causes, et spécialement suivant les variations de l'alimentation. Nous rechercherons aujourd'hui, en dehors de ces caractères mobiles, le produit spécial qui pourra carac- tériser l'urine, dans toutes ses conditions de formation et d'expulsion. On s'accorde généralement à caractériser l'urine par la présence de l'urée : à l'état physiologique, l'urine contient toujours cette substance. Tous les autres maté- riaux que l'on rencontre dans l'urine sont en rapport avec l'alimeiitation variable, tandis que la présence de l'urée se rattache aux phénomènes constants de la nutri- tion. L'urée peut seulement varier de quantité; l'étude de ses variations a été considérée comme pouvant servir à apprécier l'intensité des phénomènes nutritifs. Arrêtons-nous donc à l'examen de ces questions. A l'état physiologique, vous avons-nous dit, l'urée se ren- PRÉSENCE DE l'uIIIÎ!:: DANS L URINE. 25 contre toujours dans l'urine des mammifères; on n'a pas signalé d'exceptions à ce fait. A l'état pathologique, il semblait qu'il pouvait en être autrement; on avait, en effet, cité autrefois les diabétiques comme n'ayant pas d'urée dans les urines. Mais on a vu depuis que cette assertion était la conséquence d'une appréciation er- ronée. Le fait est que chez les diabétiques l'urée, n'aug- mentant pas de quantité, se trouve donc dès lors ne plus représenter qu'une fraction excessivement faible de la masse totale. Mais ce serait là une diminution toute relative, et qui tient uniquement à l'accroissement énorme delà quantité d'urine rendue par le rein chez les diabétiques. On retrouve l'urée chez les diabétiques lorsqu'au lieu d'opérer comparativement chez eux et chez un sujet sain, sur un poids donné d'urine, on opère sur la masse totale de l'urine rendue en vingt-quatre heures. Cette variation de l'urée est donc relative; sa quantité absolue n'est pas sujette à varier entre des limites aussi éloignées. La proportion d'urée, au contraire, paraît plus con- sidérable lorsque l'urine se concentre par son séjour prolongé dans la vessie. Quand on amène dans le labo-^ ratoiredes chiens qui se retiennent d'uriner, l'absorption d'une partie de l'eau qui est accumulée dans leur vessie amène une concentration telle de l'urine, que lors- qu'on y ajoute de l'acide nitrique, on obtient un préci- pité qui se produit en masse. Ce précipité, qui pourrait, au premier abord, en imposer quelquefois pour de l'albumine, est formé par du nitrate d'urée. H y a plus, lorsqu'on soumet un animal à l'abstinence com- 26 URINE. plète, son urine peut devenir une dissolution d'urée excessivement concentrée. Je l'ai vu sur des chevaux qui, au bout de sept ou huit jours d'abstinence, ren- dent une urine visqueuse, abandonnant par le refroi- dissement des cristaux d'urée. Voici un flacon qui contient des cristaux en aiguilles, cristaux d'urée ob- tenus par décantation d'une urine de cheval recueillie dans ces conditions. Il peut donc y avoir des différences extrêmement grandes entre les quantités relatives d'urée contenues dans l'urine. Mais, dans tous les cas, que l'urine soit très aqueuse ou qu'elle soit concentrée, elle renferme de l'urée. Si maintenant on vient à enlever un rein, il faut que l'urée totale soit éliminée par celui qui reste. Dans les premiers jours qui suivent l'opération , l'insuffisance fonctionnelle du rein qui a été laissé peut amener le passage de l'urée dans d'autres liquides organiques. Mais cela ne dure que quelques jours, et l'organe augmente de volume assez rapidement pour être bientôt en état de suppléer celui qui a été enlevé. C'est donc par l'urée, principe constant et considéré comme caractéristique de l'urine, qu'il convient de com- mencer l'histoire des éléments de ce liquide. L'urée est une substance azotée qui représente le résultat de la décomposition des matières azotées. f^ On s'est demandé pendant longtemps où se produisait l'urée; question importante en ce que la locahsation de sa production était le premier pas à faire dans la con- naissance du mécanisme de sa formation. On a cru URÉE. 27 d'abord que Purée se formait dans le rein ; je vous ai déjà dit que cette opinion avait dû être abandonnée lorsque des recherches chimiques plus délicates avaient montré que cette substance existe normalement dans le sang. L'urée se produit donc dans le sang. Mais dans quelle partie des voies circulatoires? — Il est impossible aujourd'hui de localiser dans un organe la formation de l'urée. Elle paraît se faire dans tous les tissus, au sein desquels le sang se décompose et se recompose sans cesse dans le double mouvement de la nutrition intime. Chez les animaux auxquels on a extirpé les reins, l'urée se trouve dans le sang de toutes les parties du corps. Cependant, dans ces derniers temps, des analyses ont été publiées, qui sembleraient indiquer que l'urée circule plus spécialement dans certains vaisseaux. Déjà, autrefois, j'avais remarqué que chez les ani- maux à jeun le système lymphatique tend à prédominer sur le système sanguin; j'avais aussi noté que dans ces conditions l'urine renferme plus d'urée. Je vous ferai connaître les expériences qui montrent ce rapport entre l'activité de la circulation lymphatique et la pro- duction de l'urée. Or, la circulation lymphatique rap- porte un liquide qui vient des tissus, aux dépens des- quels il se forme. Dans la trame de ces tissus, l'activité des circulations artérielle et veineuse est, dans son rapport constant, inverse de l'activité de la production lymphatique. Un autre fait va venir maintenant corroborer ces diverses observations physiologiques. Récemment, M. Wurtz a fait des analyses de lymphe 28 URINE. et y a trouvé une grande quantité d'urée. La lymphe paraîtrait, d'après cela, être le véhicule principal, sinon unique, de l'urée ; on ne peut nier qu'il y en ait dans le sang, mais c'est en proportion infiniment moindre que dans la lymphe. L'urée serait donc un produit de la décomposition qui se fait dans les tissus, et que charrient plus spécialement les vaisseaux lympha- tiques. Telles sont, à défaut de notions ahsolues, les idées auxquelles nous devons aujourd'hui nous arrêter relati- vement à l'origine de l'urée. En continuant son his- toire, nous aurons à examiner quel rapport existe entre sa production et l'intensité des autres phéno- mènes nutritifs. M. Millon, qui a recherché l'urée dans différents liquides organiques, l'a trouvée en très grande quantité dans un produit de sécrétion où sa présence n'aurait certainement pas pu être soupçonnée à priori: dans l'humeur vitrée de l'œil. Comment se fait cette accu- mulation d'urée dans un liquide dont le rôle paraît avoir si peu d'analogie avec l'urine? Quelle est, dans ce cas, la destination physiologique de l'urée? • — Ce sont là des questions auxquelles il est encore impossible de répondre; questions qu'il serait peut-être même pré- maturé de cherchera résoudre. Ayant recherché l'urée, non-seulement dans les liquides directement séparés du sang, mais encore dans des liquides sécrétés, on est arrivé à cette conclusion qu'il y en avait dans une foule de liquides autres que l'urine, et que dès lors l'urée pouvait être considérée comme un produit très généra- URÉE. 20 lement répaiiclu dans l'organisme, existant à peu près partout. Je ne m'arrêterai pas à vous décrire le procédé em- ployé par Liebig pour mettre l'urée en évidence; il me suffit de vous indiquer que par ce procédé, qui est assez généralement employé, on a pu en montrer dans la salive, dans le suc gastrique, dans le lait, etc., et que ces constatations ont été faites par plusieurs obser- vateurs. A ce sujet, je vous rappellerai encore qu'il ne faut pas voir dans les organes excréteurs desiuslruments chargés de l'élimination exclusive de telle ou telle substance. Sans doute l'organe excréteur par lequel s'accomplit plus ^ spécialement cette élimination offre à cet égard une aptitude particulière ; mais cette aptitude n'est pas ex- clusive, et tous les organes par lesquels s'effectuent des élimmatious partagent plus ou moins avec lui la pro- pilété_diî- donner passage au produit qui caractérise^^ son rôle physiologique. J'ai déjà eu occasion de vous signaler ces faits lorsqu'il a été question ici de l'élimina- tion de certaines substances étrangères à l'organisme, notamment de l'iodure de potassium et du prussiate "^ jaune de potasse, qui, bien qu'elles aient des organes d'élimination particuliers, passent cependant par d'autres voies, lorsque celles (|ui leur sont naturelles deviennent insuffisantes, soit accidentellement, soit par suite d'une trop grande accumulation dans le sang du produit f[ui doit en être expulsé. Les exemples de la dissémination normale ou acci- dentelle de l'urée prouvent donc encore que cette sul)- 30 URINE. stance n'est pas un produit né dans le rein, mais que sa formation est générale dans l'organisme. L'urée se forme aux dépens des matières organiques azotées. M. Béchamp a pu, hors de l'économie, réaliser cette transformation. """ Ici, messieurs, permettez-moi de revenir sur une distinction que je vous ai déjà indiquée entre les organes éliminateurs et les organes sécréteurs. Dans le^sang qui sort des organes sécréteurs, on doit trouver une substance qui n'existait pas dans le sang qui arrive à ces organes, substance dont la formation caractérise leur rôle physiologique. C'est par ce caractère surtouFque les organes sécréteurs différent des organes élimina- teurs. Relativement à l'urée, le rein est un organe éli- minateur, parce que le sang qui arrive au rein contient l'urée et en contient plus que le sang qui en sort. Lorsqu'il s'est agi de montrer que le sucre se formait dans le foie, nous avons examiné comparativement le sang qui entre dans cet organe et celui qui en sort ; le premier ne contient pas de sucre, on en trouve au con- traire dans le second. Ainsi s'est trouvée résolue la ques- tion de savoir s'il y avait formation de sucre dans l'or- gane. Pour l'urée, la question a été posée de la même façon, et les expériences ont conduit à une conclusion inverse. Je vous ai déjà rapporté les expériences in- stituées autrefois par MM. Prévost et Dumas et les nôtres, qui consistaient à analyser le sang d'animaux aux- quels on avait extirpé les reins. Il était clair, d'après ces expériences, que l'urée n'était pas sécrétée par les reins, puisque leur ablation ne la faisait pas disparaître. URÉE. 31 Plus récemment, M. Picard (de Strasbourg) a fait l'analyse comparative du sang qui entre dans le rein et de celui qui en sort. Il a trouvé de l'urée dans le sang de l'artère rénale, dans celui de la veine rénale et aussi dans l'uretère. Un grand nombre d'analyses lui ont donné, pour le sang veineux rénal, une quantité d'urée sensiblement égale à la moitié de celle qu'of- frait le sang artériel. Tandis que dans le sang de l'ar- tère rénale on trouvait 0,0/i centièmes d'urée, on en trouvait seulement 0,02 dans le sang de la veine' rénale. ^ " Les résultats de ces analyses concordent avec bien d'autres expériences faites pour juger de l'élimination d'autres substances par le rein. J'avais étudié autrefois l'élimination par le rein du prussiate jaune de potasse, et vu qu'une portion seulement du prussiate contenu dans le sang artériel était éliminée. Pour que l'élimina- tion soit complète, il faut donc que le sang passe plu- sieurs fois par le rein. L'urée est donc éliminée par le rein. Cette élimina- tion peut se faire en quantité variable suivant une foule de conditions que nous aurons à examiner. Observant sur lui-même, Bischoff a constaté, pour vingt-quatre heures, une élimination de 35 grammes environ d'urée. MM. Dumas et Prévost avaient trouvé 6 grammes par vingt-quatre heures pour un chien, toujours dans les conditions physiologiques. Quels sont maintenant les phénomènes patholo- giques qui surviennent lorsque l'élimination de l'urée est empêchée ou pervertie? 3^ URINE. Récemment on a étudié les effets de l'accumnlation de l'urée dans le sang. Et d'abord, après l'extirpation des reins, l'urée ne s'élimine plus par la voie naturelle : des vomissements, dans la matière desquels on trouve parfois de l'urée, en sont ordinairement la conséquence. En dehors de ces conditions artificielles, il est chez l'homme des maladies du rein dans lesquehes l'urée s'élimine difficilement, la maladie de Bright, par exem- ple. Dans ces conditions, il survient nne série de phé- nomènes pathologiques intéressants. De l'urée passe dans les autres sécrétions, et plus spécialement dans les sécrétions intestinales. C'est là une élimination sup- plémentaire qui peut toutefois être modifiée sous l'in- fluence d'une aggravation de Tétat morbide. Alors l'urée s'accumule dans le sang. L'urée, qui dans la néphrite albumineuse passe dans les sécrétions intesti- nales, se décompose dans l'intestin en sels ammonia- caux. M. Rayer, dans son Traité des maladies des reins, a insisté sur les effets fâcheux que cette formation de produits ammoniacaux exerce sur les fonctions diges- tives. jlais à ces troubles prochains ne se bornent pas les effets de raccunuilation de l'urée dans le sang. Dans un travail sur l'urémie, Frerichs a insisté sur les phénomènes nerveux qui en sont la conséquence; ces phénomènes consistent en synq^tômes cérébraux ana- logues à ceux que produirait l'action de l'opium, avec des convulsions graves qui peuvent quelquefois emporter les malades presque subitement. Comment expliquer ce nouvel ordre de phénomènes? UR!ÎF. ?)?> On a dû pour cela se poser plusieurs questions. On s'est demandé d'abord si l'urée n'était pas un poison. La présence normale de l'urée dans l'organisation ne suffisait pas à faire déclarer oiseuse cette question, car une substance toxique n'est pas toxique à toutes les doses. Un poison violent pourrait donc exister dans le sang et s'y produire en proportion notable sans occa- sionner d'empoisonnement si l'élimination en est suffi- samment rapide; on n'est par conséquent pas autorisé à déclarer que l'urée n'est pas un poison, d'après cette seule raison qu'elle se forme dans le sang en assez grande quantité. Pour résoudre cette question de savoir si l'urée est un poison, on a eu recours au procédé le plus direct, qui consiste à en injecter dans le sang une quantité assez considérable. Ces expériences ont été faites ; M. Gallois les a reproduites ici et a vu que l'injection de l'urée dans le sang est innocente, qu'on peut en injecter beaucoup sans déterminer de désordres remar- quables et surtout sans rien produire de semblable aux accidents observés dans les maladies qu'on a con- sidérées comme dues à l'accumulation de l'urée dans le sang. L'innocuité de l'urée étant reconnue, il a fallu se rejeter sur une autre explication pour rendre compte des désordres qui, chez l'homme, étaient considérés comme coïncidant avec sa présence dans le sang. Les désordres observés ont été dès lors attribués, non plus à l'action de l'urée, mais aux produits de sa décom- position et spécialement au carbonate d'annnoniaque. B. LiQUID. DE 1,'ORGAN. — II. 3 3fl URÉE. Toutefois cette hypothèse est encore insuffisante à ré- soudre la question. Si le carbonate d'ammoniaque est injecté en petite quantité, il ne produit rien. Lorsque nous l'avons injecté en proportion plus considérable dans le sang d'un chien, l'animal a poussé des cris et a été pris d'une agitation extrême qui a dnré quelque temps ; néanmoins il est revenu à la vie. On a donc attribué les phénomènes nerveux à la présence du carbo- nate d'ammoniaque dans le sang : mais en examinant le sang sain on malade, on a vu que le carbonate d'am- moniaque existe presque toujours dans le sang de l'homme. Dès lors il ne pouvait expliquer les accidents particuliers à l'urémie. On n'a donc pas trouvé dans ces expériences une solu- tion complète de la question qui les avait fait instituer. 11 me semble qu'il serait cependant possible de rendre compte des faits autrement. Dans les observations patho- logiques de maladies du rein, des désordres graves ont été notés du côté du système nerveux : convulsions, etc. Ces désordres arrivent d'ordinaire alors que l'afïection rénale est très avancée, que le rein malade depuis long- temps vient à se désorganiser, qu'il se ramollit et tend à se résoudre dans une fonte putride. Or, je vous ai déjà dit que lorsqu'on a enlevé un rein à un animal, cet animal vit; que si, au lieu de lui enlever un rein, on détruit simplement les nerfs qui se rendent à ce rein, l'animal meurt constamment. Marchand, J. Mïdler, Peipers ont fait ces expériences et oni'constaté la dés- organisation des reins. Des désordres analogues ont été retrouvés ici par M. Armand Morcau, lorsqu'il a URÉMIE. 35 reproduit sur des chiens les expériences de section de nerfs des reins. Qu'arrive-t-il dans ce cas? — Sans troubler directe- ment la circulation générale, on a perverti complètement les phénomènes de nutrition rénale au point qu'avec une rapidité incroyable, le rein se décompose, et qu'une sub- stance putride se trouve entraînée dans le torrent circu- latoire et détermine un empoisonnement. 11 y aura, pour vider cette question, de nouvelles expériences à faire : il faudra voir quels seront les effets de l'injection dans le sang d'un animal sain, de la substance fournie par la fonte d'un rein dont on a coupé les nerfs, et si les acci- dents ultimes rappelleront la physionomie des désordres nerveux observés dans l'urémie. Ce fait de la fonte putride d'un rein privé de ses nerfs mérite encore d'être étudié à un autre point de vue : celui de l'influence du système nerveux sur des affections qui lui paraissent complètement étrangères. Ici les tissus et les vaisseaux ont été respectés; seuls les nerfs ont été détruits, et une maladie putride en a été la conséquence. Supposez qu'au lieu de la section une paralysie spontanée ait été produite, une affection ner- veuse deviendra donc le point de départ d'une maladie septique. L'urée se produit à tout âge, non-seulement chez l'adulte, mais même chez le fœtus; toutefois elle se produit en moindre quantité dans le jeune âge ; c'est un produit essentiel de la décomposition organique. On ne connaît à l'urée aucun rôle physiologique. C'est une substance purement excrétée, non sécrétée. Elle 36 URÉ!-: D.^.NS LE SAXC. est régulièrement éliminée par le rein; lorsque cette élimination se trouve gênée, on voit des phénomènes graves survenir sans qu'il soit actuellement possible de dire si ces phénomènes sont la conséquence directe ou secondaire de l'accumulation de l'urée dans le sang, ou s'ils sont sous la dépendance de la lésion qui a causé cette accumulation. C'est à ces phénomènes, observés surtout dans la maladie de Bright, qu'on a donné le nom d'urémie. Convient-il d'en rapprocher les convulsions des femmes enceintes? — C'est une question à examiner et qu'il serait prématuré de prétendre résoudre actuellement. En résumé je crois que, lorsqu'il s'agit de rendre compte de ces désordres, il faut renoncera l'explication qui les attribue à une intoxication par l'urée ou le car- bonate d'ammoniaque. L'expérience de la section des nerfs rénaux me paraît bien plus propre à fournir les éléments d'une solution vraie. Je terminerai ce sujet en vous rapportant quelques expériences que j'ai faites en ISi? avec M. Barreswill, dans le but de rechercher quelles sont, après l'extir- pation des reins, les voies d'élimination de l'urée. Pour rechercher l'urée dans le sang, nous avons suivi en tout point le procédé de M. Dumas, qui traitait le sang desséché par l'eau bouillante, reprenait par Falcool pour en séparer les matières organiques; l'eau de lavage était concentrée par l'évaporation. M. Dumas traitait ensuite par l'acide nitrique les résidus des traitements alcooliques pour convertir l'urée en nitrate d'urée, d'où elle était extraite eiisuite pure et cristallisée. APRÈS l'extirpation DES REINS. 37 Les quelques modifîcalioiis que nous avons apportées à ce procédé ne changent en rien le fond du procédé d'analyse lui-même. Ainsi nous avons ordinairement coagulé le sang encore chaud au moyen d'une quantité suffisante d'alcool, après quoi nous avons exprimé for- tement la masse dans un linge de toile. Les produits de ce premier lavage étaient évaporés à sec au bain-marie, puis repris par l'alcool concentré jusqu'à séparation aussi complète que possible de la matière animale. Enfin, le dernier résidu alcoolique, également évaporé à sec au bain-marie, et redissous dans une très petite quantité d'eau, était traité par l'acide nitrique et soumis à une température basse dans un mélange réfrigérant (de sulfate de soude et d'acide chlorhydrique) pour favoriser la cristallisation du nitrate d'urée. Comme la présence de l'urée dans le sang après la néphrotomie était un fait démontré, nous n'avions d'autre but que de déterminer le moir^ent où cette substance apparaît dans le sang ; nous nous sommes donc, en général, borné à constater les caractères chi- miques de l'urée; savoir: sa solubilité dans l'eau et l'alcool, sa précipitation par l'acide nitrique. Puis, agissant sur le nitrate d'urée, nous avons constaté son dédoublement par la potasse à froid, dans les liqueurs concentrées sans dégagement d'ammoniaque, sa régé- nérescence par l'acide nitrique et sa destruction avec effervescence par l'acide nitreux. L'ensemble de ces caractères nous paraît plus que suffisant pour distinguer l'urée entre toutes les autres matières organiques, sans qu'il fût nécessaire de recourir à l'analyse. Des analyses 38 URÉE DANS LE SANG élémentaires avaient d'ailleurs été faites par M. Dumas, dans des circonstances exactement semblables ; il était inutile de les reproduire. Nous ne nous sommes pas trop préoccupé non plus de ce fait, qu'une petite partie de l'urée se trouvait, ainsi que l'avance Marchand, retenue par la fibrine et l'albumine du sang. Les expériences sur lesquelles cet auteur s'appuie pour soutenir cette opinion, et en con- clure qu'il est impossible de doser exactement l'urée contenue dans le sang, ne sembleront peut-être pas suffisamment convaincantes, quand nous verrons plus loin avec quelle facilité l'urée peut se décomposer en présence des matières animales placées dans certaines conditions. Il serait d'ailleurs difficile de comprendre comment l'albumine et la fibrine pourraient retenir l'urée. Ce ne serait pas par une simple action méca- nique, puisqu'on peut les diviser à l'infini. Ce ne serait pas non plus par combinaison à la manière d'un acide, car on sait que des acides, même énergiques, tels que l'acide lactique, ne peuvent se combiner à l'urée; et, à ce sujet, des expériences de M. Pelouze ont prouvé depuis longtemps que l'urée pouvait cristalliser au sein de l'acide lactique concentré et sirupeux, sans produire de lactate d'urée. Il nous importait seulement, pour juger la sensi- bilité du procédé que nous avons mis en usage, de savoir qu'en injectant 1 gramme d'urée dans le sang d'un chien de taille ordinaire, et le saignant quel- ques instants après, on pouvait facilement trouver les caractères du nitrate d'urée, et de l'urée dans 100 gram- APRÈS l'extirpation DES REINS. o9 mes de ce sang, traité ainsi que nous l'avons tlit. Nous rappellerons que i gramme d'urée représente à peu près la sixième partie de ce qu'un chien peut fournir en vingt-quatre heures. Notre procédé d'analyse possé- dait donc un degré de sensibilité plus que suffisant pour juger les questions que nous nous étions proposé d'élucider. Exp. — On enleva les deux reins à un chien adulte, de taille moyenne, bien portant, et ayant Itiit avant l'opération un repas de viande très copieux. L'expé- rience n'offrit rien de particulier; le soir, le chien mangea encore avec avidité des os de volaille et du laiL Le lendemain, vingt-quatre heures après l'opération, on trouva, en entrant dans le laboratoire, des matières vomies et acides, et non fétides, parmi lesquelles on distingua des fragments d'aliments pris la veille. On constata également que l'animal avait rendu pendant la nuit des matières excrémentitielles dures et noirâtres. Le chien ne paraissait pas abattu ni malade; cependant il refusa toute nourriture solide, et ne voulut prendre que do l'eau. Le surlendemain, sans cause particulière appréciable, le chien fut pris d'accès de convulsions épileptiformes, qui se succédèrent sans relâche, et amenèrent la mort dans le milieu de la journée, quarante-huit à cinquante heures après l'opération. A l'autopsie, faite immédiatement après la mort , l'estomac contenait environ 150 grammes d'un liquide brunâtre non fétide, et à réaction légèrement acide; l'intestin grêle renfermait une petite quantité d'un liquide llO URÉE DANS LE SANG visqueux brunâtre, non fétide ; le gros intestin contient des excréments noirâtres en petite quantité. Le foie est frialjle, ramolli, et la vésicule du foie dis- tendue par une grande quantité de bile noire et filante. Le cœur et les poumons n'offrent rien de particulier. Le sang est encore chaud et fluide dans le cœur et les grosses veines; on en recueille 120 grammes pour les soumettre à l'analyse ; on n'y trouva pas d'urée. La vessie urinaire, fortement contractée, ne contient absolument rien. Le sang examiné n'a donné aucun des caractères qui pouvaient indiquer la présence de l'urée. Le liquide stomacal, d'une réaction faiblement acide, ne dégage pas spontanément d'odeur ammoniacale; mais, en y ajoutant de la potasse caustique, il s'en exhale aussitôt une odeur suffocante d'ammoniaque. Le liquide de l'intestin et la bile, trailés comme le fluide de l'estomac, dégagent également de grandes quantités d'ammoniaque. Exp. — On enleva les deux reins à un chien dogue, de très forte taille, bien portant et encore jeune. L'opé- ration n'offrit rien de particulier. Le lendemain, vingt-quatre heures après l'opération, le chien, sans être affaibli, paraît triste ; sa respiration est gênée et suspirieuse; il a vomi pendant la nuit des matières liquides et rendu des excréments noirâtres; il refuse toute nourriture et répugne au mouvement; le chien paraît souffrir et crie par fois. Pour que les cris n'incommodent pas les voisins, on lui attache une muse- lière assez serrée. On revient au laboratoire dans la APRÈS l'extirpation DES REINS. 41 journée, et ou trouve le chien étendu mort, le museau baigné dans un liquide fétide qu'il a vomi. La muselière ayant empêché l'expulsion facile des matières, le vomis- sement avait fait périr l'animal par suffocation, comme l'autopsie l'a démontré. A l'ouverture de l'abdomen, il s'en exhala une odeur excessivement fétide. Le péritoine est le siège d'une pé- ritonite générale, et sa cavité contient environ 80 à 100 grammes d'un liquide séro-puruient très fétide. L'estomac renferme un liquide ii réaclion alcaline et très fétide. Il y a une rougeur générale de la membrane intestinale. Le foie, friable, présente sa vésicule dis- tendue par une grande quantité de bile. La plèvre contient un liquide séreux rougeàtre, n'offrant pas l'odeur fétide que dégage le liquide péritonéal. Les poumons sont gorges de sang et engoués; les bronches, grosses et petites, sont remplies de mucosités écumeuses rougeàtres. On retire du cœur et des grosses veines 150 grammes de sang noir et en partie coagulé. Dans le sang retiré, après la mort, du cœur et des gros vaisseaux, on ne constate aucune trace d'urée. Les liquides recueillis dans l'estomac et la cavité périto- néale, ainsi que la bile, dégagent de grandes quantités d'ammoniaque sous l'influence de la potasse caustique. Dans les expériences qui précèdent, on n'a donc pas trouvé d'urée dans le sang d'animaux qui avaient sur- vécu peu de temps à l'ablation des reins. Voici d'autres expériences dans lesquelles l'opération n'ayant pas en- traîné la mort rapidement, la présence de l'urée a été constatée dans le sang. 42 URÉE DANS LE SANG Exp. — On enlève les deux reins à un autre chien dogue, adulte, bien portant et d'une très forte taille. Aussitôt après l'opération, qui n'offrit rien de particu- lier, le chien urina abondamment. Le lendemain matin, vingt-quatre heures après l'opé- ration, le chien est vif, paraît bien portant et mange avec avidité de la viande qu'on lui offre. Dans la jour- née, l'animal n'a pas vomi ni rendu d'excréments. Le soir, il mange encore de la viande. Le surlendemain, quarante-huit heures après l'opé- ration, même état, toujours satisfaisant : l'animal boit et mange, mais il a vomi pendant la nuit. Dans la jour- née, il vomit encore une fois des matières légèrement acides, dans lesquelles on reconnaît des aliments à moi- tié digérés; le soir, le chien mange encore, mais avec moins d'avidité. Le quatrième jour, apparence de tristesse et d'abat- tement-, l'animal refuse toute nourriture ; la respiration paraît suspirieuse. Le chien, sans vomir, paraît avoir fréquemment des nausées. Dans la journée, l'état s'ag- grave progressivement, et craignant que l'animal ne passe pas la nuit, on le sacrifie par hémorrhagie, soixante-dix ou soixante-douze heures après l'opération, afin de recueillir le plus de sang possible. La quantité de sang obtenue est de 330 grammes. L'autopsie est faite immédiatement après la mort. A l'ouverture de Tabdomen, il ne s'en dégage pas d'odeur fétide. La péritonite est limitée au pourtour des plaies lombaires. Cependant la cavité péritonéale con- tient un peu de sérosité rougeâtre. L'estomac ne con- APRÈS L EXTIRPATION DES REINS, /j3 tient que peu de liquide mélangé d'aliments en partie ramollis. Cette bouillie stomacale, d'une réaction bien franchement acide au papier de tournesol, n'exhale pas d'odeur fétide. Le duodénum contient un liquide jau- nâtre à réaction très légèrement acide. Dans le reste de son étendue, l'intestin grêle revenu sur lui-même ne renferme que fort peu de matières jaunâtres demi- concrètes. Les chylifères partant du duodénum ainsi que le canal thoracique contiennent un chyle blan- châtre. Le foie ne paraît pas sensiblement altéré dans son tissu ; néanmoins, la vésicule contient une grande quantité de bile. La vessie urinaire est complètement vide. Les poumons, le cœur et la rate sont sains. Les centres nerveux ne présentent pas non plus d'altération apparente, si ce n'est une grande quantité de fluide céphalo-rachidien. Le sang, soumis à l'analyse, donne de la manière la plus évidente les caractères de l'urée. Les liquides stomacal et céphalo-rachidien dégagent parla potasse de grandes quantités d'ammoniaque. Exp. — On enleva les deux reins à un gros chien de chasse bien portant et à jeun depuis vingt -quatre heures. Le lendemain, vingt-quatre heures après l'opération, l'animal, sans être très malade, est triste et refuse de boire et de manger. Le surlendemain, quarante-huit heures après l'opé- ration, le chien est triste et abattu. Il refuse toute espèce de nourriture et faiblit évidemment. Le soir, craignant que l'animal meure pendant la nuit, on le sacrifie par M URÉE DANS LE SANG hémorrhagie. La quantité de sang recueillie est de 225 grammes. Dans le sang soumis à l'analyse, on constate très net- tement la présence de l'urée. Les liquides intestinaux, traités comme le sang, ne contiennent pas d'urée, mais dégagent de grandes quantités d'ammoniaque sons l'in- tluence de la potasse caustique. Exp. — On enleva les deux reins à un chien d'assez forte taille, bien portant et en pleine digestion. L'opé- ration n'offrit rien de particulier, si ce n'est que l'ani- mal urina abondamment pendant qu'on la pratiquait. Le lendemain, le chien ne paraît pas malade; il n'a pas vomi et a conservé sa vivacité habituelle ; cepen- dant il refuse de boire et de manger. Pendant la jour- née, vingt-quatre heures après l'opération, on lui retire par la veine jugulaire 150 grammes de sang. Le surlendemain, quarante-huit heures après l'opé- ration, le chien refuse toujours de boire et de manger; il n'a pas eu de vomissements ni d'excrétions alvines, mais il est affaibli, triste et abattu. Le ([uatrième jour, soixante heures après l'opération, le chien est très malade. On le sacrifie par hémor- rliagie. L'autopsi(; est faite six heures après la mort. A l'ouverture de l'abdomen, il s'en exhale une odeur très fétide. Il existe seulement un peu de péritonite cir- conscrite au niveau des plaies lombaires. L'estomac contient environ 200 grammes d'un liquide jaunâtre floconneux, à réaction très alcaline, et répandant une odeur pénétrante ammoniacale très caractéristique. APRÈS l'extirpation L'ES REINS. /!5 L'intestin grèle renferme une assez grande quantité d'une bouiHie noirâtre très fétide. Le gros intestin con- tient des excréments solides. Le foie est noir et friable, sa vésicule distendue par une grande quantité de bile noirâti^e. La rate, les poumons et le cœur n'offrent rien de particulier. Les 150 grammes de sang retirés par la veine jugu- laire , vingt-quatre heures après la néphrotomie, ne contenaient aucune trace d'urée. Le sang, recueilli le quatrième jour, soixante heures après la néphrotomie, au moment de l'agonie, contient de l'urée de la manière la plus évidente. La réaction très alcaline du liquide sto- macal, son odeur pénétrante et les vapeurs épaisses qui se formaient au-dessus du liquide quand on en approchait le bouchon humide d'un flacon d'acide chlorhydrique, ne laissaient guère douter de la présence des sels am- moniacaux dans la sécrétion gastrique. Ce liquide, traité comme le sang, ne contenait aucune trace d'urée. La bile n'a pas été soumise aux réactifs. Comme conséquence générale des deux séries d'expé- riences qui précèdent, nous remarquerons : 1" Que chez tous nos animaux sans exception on a trouvé, après l'extirpation des reins, une grande quan- tité de produits ammoniacaux dans les fluides de l'in- testin ; 2° Que l'urée, au contraire, ne s'est pas constamm.ent montrée dans le sang des animaux néphrotomisés; elle n'a été retrouvée, en effet, que chez les trois chiens, sujets de la seconde série d'expériences. Examinons maintenant chacun de ces résultats, afin /|6 URÉE DANS LE SANG d'en apprécier la valeur et de saisir, s'il se peut, la raison de leur différence. Il est incontestable que la présence de l'ammoniaque en grande quantité, dans les sécrétions intestinales, est la conséquence directe de la soustraction des reins. Mais, ce qui nous importe pour le moment, c'est de savoir si cette excrétion ammoniacale commence à se produire aussitôt après l'ablation des reins, si elle reste la même ou diminue lorsque l'urée vient à se montrer dans le sang, et s'il existe, en un mot, une corréla- tion quelconque dans l'apparition de ces deux pro- duits. L'expérience qui suit va nous éclairer à ce sujet. Exp. — Nous enlevâmes les deux reins à un chien de taille moyenne, en bonne santé, et porteur d'une ouverture fistnleuse à l'estomac parfaitement organisée depuis plus de deux mois. Pendant ce temps, nous avions, à différentes reprises, analysé le suc gastrique de ce chien, et nous avions constaté que le fluide sto- macal de cet animal, de même que celui qui provenait d'autres individus de son espèce, ne contenaient que des traces insignifiantes d'ammoniaque. La double néphrotomie fut pratiquée sur cet animal. L'expérience n'offrit rien de particulier. Le chien était en pleine digestion. Le même jour, huit heures après l'opération, on retira par la canule du suc gastrique qui coula en assez grande abondance. Le liquide stomacal, clair, à réaction très acide, n'offrait en apparence au- cune modification. Cependant les réactifs y décelaient des (piantités d'ammoniaque très notables et plus con- APRÈS l'extirpation DES REINS. kl sidérables que dans l'état ordinaire. L'animal n'avait pas vomi et ne paraissait nullement incommodé. Le lendemain, vingt-quatre heures après l'opération, le chien continue d'être dans un état très satisfaisant. On débouche la fistule de l'estomac, et, chose singulière, il s'en écoule une quantité énorme (plus de 150 gram- mes) de suc gastrique clair, limpide et sans odeur fétide. Cette circonstance est d'autant plus remarquable que l'animal se trouvait à jeun, et que dans cet état l'esto- mac est d'habitude complètement vide de suc gastrique. On donna alors à manger à l'animal de la chair de porc qu'il mangea avec avidité. Le suc gastrique retiré de l'estomac, dégageait par la potasse de très grandes quantités d'ammoniaque. Pour- tant le fluide n'avait pas perdu ses propriétés diges- tives, ainsi que nous l'avons vérifié en opérant avec lui des digestions artificielles. Dans le reste de la journée, on retira encore à différentes reprises, par le canal, du suc gastrique acide, non fétide et mélangé avec les ali- ments que l'animal avait mangés. Il n'y avait eu depuis l'opération ni vomissements ni excrétions de matières alvines. Vers la fin de la journée, trente-six heures après l'opération, on saigne l'animal, et on lui retire par la jugulaire 120 grammes de sang. Le surlendemain, quarante-huit à cinquante heures après l'opération, le chien paraît moins vif que le jour précédent. On lui retire, étant à jeun, 80 grammes environ de suc gastrique, toujours acide et clair, mêlé de quelques flocons muqueux, mais sans mauvaise odeur. Par la potasse caustique, il s'exhale de ce fluide sto- /|8 URÉE DANS LE SANG macal une odeur ammoniacale pénétrante et suffocante. L'animal refusant de manger, on lui ingère de la viande par sa canule ; il ne la vomit pas. Dans la journée, le chien faiblit progressivement; on lui retire encore de temps en temps du suc gastrique par sa canule; mais la quantité obtenue chaque fois diminiie de plus en plus. Le quatrième jour au matin, soixante-cinq à soixante- huit heures après l'opération, on trouve en arrivant dans le laboratoire le chien agonisant. On débouche sa canule stomacale, et il s'en écoule à peine une cuillerée de suc gastrique acide, sans mauvaise odeur et mélangé d'un peu de mucus. On sacrifie l'animal par hémorrha- gie, et on obtient 215 grammes de sang. A l'autopsie faite aussitôt après la mort, on ne trouve pas de liquide dans le péritoine. L'estomac ne présente pas d'altération sensible et renferme quelques grumeaux jaunâtres. Le foie est ramolli et friable ; la vésicule biliaire remplie par une bile épaisse et noirâtre. La muqueuse intestinale présente une rougeur par plaques vers sa portion inférieure. Le cœur et les poumons n'of- frent rien de particulier. La vessie urinaire est com- plètement vide, Le premier sang, retiré trente-six heures après la néphrotomie, ne contient pas de traces d'urée. Le second sang, obtenu au moment de l'agonie de l'animal, en présente des quantités énormes. Il sulfit d'agir sur 50 grammes seulement de ce sang pour démontrer la présence de l'urée d'une manière non équivoque. En traitant par l'hydrochlorate de platine les liquides tirés à différentes époques de l'estomac, il s'est formé un sel APRÈS l'extirpation DES REINS. llQ double d'ammoniaque et de platine qui, par lacalcina- tion, laisse pour résidu du platine pur. Ce caractère, joint à l'absence d'effervescence par l'acide nitreux et au dégagement d'ammoniaque à froid par la potasse, nous semble indiquer que l'ammoniaque de ces liquides stomacaux ne s'y trouvait pas à l'état d'urée, mais bien sous forme d'un sel ammoniacal (phosphate ou lactate). Cette expérience, qui forme le complément des deux séries de faits qui précèdent, nous permet de conclure : 1° Qu'après l'ablation des reins, les sécrétions intes- tinales , et particulièrement la sécrétion gastrique , augmentent considérablement en quantité et qu'elles changent de type, c'est-à-dire qu'au lieu de rester intermittentes et de ne se former que dans le moment du travail digestif, ces sécrétions se produisent comme le faisait l'urine, d'une manière continue, aussi bien pendant le jeûne que pendant la digestion; 2° Qu'indépendamment de cette augmentation dans la quantité des sécrétions gastriques, il intervient encore après l'ablation des reins, dans ces mêmes sécrétions, un élément chimique de plus, qui est l'ammoniaque sous forme de combinaison saline; 3° Que cette production de sels ammoniacaux clans' le suc gastrique devient évidente au bout de quelques heures après la néphrotomie, et que, malgré cette mo- dification, le suc gastrique resté acide n'a pas paru perdre sensiblement ses propriétés digestives; li" Enfin, que cette élimination en quantité considé- rable de liquides ammoniacaux par l'intestin persiste tant que l'animal reste vivace. C'est seulement au mo- B. LlQUID. DE L"0P.GAN, — II. * 50 AMMONIAQUE DANS l'iNTESTIN ment où les chiens faiblissent et deviennent languis- sants que les sécrétions intestinales diminuent et se tarissent progressivement, et c'est aussi à cette période de l'expérience que Turée commence à s'accumuler dans le fluide sanguin. Puisque la formation de l'urée commence dans le sang lorsque les sels ammoniacaux cessent de s'éliminer par l'intestin, il paraît légitime d'admettre que les sécrétions intestinales, pendant qu'elles existent, sup- pléent l'excrétion urinaire tant par leur abondance que parla nature des produits nouveaux dont elles se char- gent : je vous ai cité déjà les faits empruntés, soit à la physiologie expérimentale, soit à l'observation patholo- gique, qui tendent à confirmer cette manière de voir : tels sont l'élimination du prussiate de potasse par l'es- tomac chez les animaux néphrotomisés, les cas rap- portés par Nysten, où la sécrétion urinaire supprimée peut être suppléée par des vomissements périodiques plus ou moins urineux, qui cessent à leur tour lorsque l'urine reprend sou cours habituel. Enfin de sembla- blesphénomènes réactionnels ont été sionalés par pWJTO^î^ii/dans son Traité des maladies des reins, a examiné les rapports de solidarité pathologique qui unis- sent l'appareil rénal à l'appareil digestif. Nous arrivons à une dernière question relative aux recherches que nous venons de vous rappeler. Nous vous avons dit dans le cours de cet exposé que l'urée, pendant les premiers temps qui succèdent à la néphro- tonne, s'éliminait par l'intestin; nulle part cependant nous n'avons dit avoir retrouvé de l'urée dans les fluides APRÈS l'extirpation DtS REINS. 51 intestinaux. Nous avons même ajouté que nous n'avions pu en découvrir, et que l'on y rencontrait seulement de l'ammoniaque sous forme de combinaison saline (phosphate ou lactate). Au point de vue chimique, ces différences sont très facilement explicables : tous les chimistes savent, en effet, que l'urée ou les sels ammo- niacaux peuvent être considérés comme une seule et même chose sous des états différents. Mais au point de vue physiologique, comme on pourrait peut-être déduire que, dans les cas particuliers, l'urée s'est séparée du sang sous forme de sels ammoniacaux, nous devons donner quelques explications pour prévenir contre une semblable erreur. Nous pensons donc que l'urée existe dans tous les cas à l'état d'urée dans le sans:; mais ce qui fait qu'elle se montre dans les fluides intestinaux sous l'apparence de sels ammoniacaux et non avec les caractères propres à l'urée, c'est que, à l'instant même où celte substance parvient dans le tube intestinal, elle se trouve en dissolution dans des fluides au sein desquels s'opèrent des phénomènes de la nature, des fermenta- tions qui. d'une manière incessante, la détruisent en sels ammoniacaux a mesure qu'elle arrive. • •; • Des expériences directes nous ont confirmé l'exac- titude de cette assertion. De l'urine ou des dissolutions faibles d'urée ayant été introduites dans le tube intestinal de chiens vi- vants, nous n'y avons plus trouvé d'urée, lorsqu'au bout de quelques instants nous avons sacrifié ces animaux : elle avait été remplacée par des sels ammoniacaux. En mettant de l'urée ou de l'urine en contact avec les 52 URÉE ET SELS AMMONIACAUX. membranes intestinales d'un animal récemment mort, et exposant le tout à une douce température de 38 à ko degrés centigrades , on observe bientôt le même phénomène, seulement avec plus de lenteur, c'est-à- dire que le liquide renfermant l'urée contient ensuite des sels ammoniacaux, et finit par prendre une réaction très alcaline. Quand on administre très peu d'urée parles voies di- gestives, il peut arriver, d'après nos expériences, qu'elle ne soit absorbée qu'à l'état de sels ammoniacaux. Ceci expliquerait pourquoi MM. Vauquelin et Ségalas, après avoir administré de l'urée à un diabétique qui n'en offrait pas dans les urines, n'en retrouvèrent pas dans l'urine du malade. Cette décomposition de l'urée en sels ammoniacaux dans le tube gastro-intestinal, n'est en réalité qu'acci- dentelle, et nous n'en conclurons pas moins que les intestins suppléent les reins après la néphrotomie, en éliminant les matériaux de l'urine. Seulement, il faut ajouter que l'urine ne s'altère pas habituellement dans les voies urinaires, tandis que, dans l'intestin dont la fonction ordinaire est de détruire et de décomposer, à l'aide de phénomènes analogues aux fermentations, les différentes matières organiques végétales ou animnles nonmiées aliments, l'urée se trouve entraînée elle- même dans cette décomposition ; et c'est la cause de cette présence des sels ammoniacaux à la place de l'urée dans les voies digestives. TROISIEME LEÇON. 28 AVRIL 1858. SOMMAIRE : Acide inique. — Rapports entre les variations de l'urée et de l'acide urique. — Des variations de l'acide urique suivant les conditions fonctionnelles. — Expériences sur l'acide urique et l'urée. — Acide hippurique. — L'abstinence le fait disparaître chez les her- bivores. — Hypothèses sur son origine. — De la glycosurie. — Con- dition du passage du sucre du sang dans l'urine. — Accumulation du sucre dans le sang. — Injections de sucre dans les vaisseaux. — Le suc gastrique peut contenir du sucre. — L'état morbide du rein n'est pour rien dans le diabète. — Diabète passager par absorption. — Diabète permanent ; ses causes prochaines. Messieurs, Nous continuerons aujourd'hui l'histoire de l'urine, en prenant un autre corps parmi ceux qui s'y ren- contrent. La substance qui, après l'urée, se rencontre le plus constamment dans l'urine est l'acide urique. L'acide urique est un élément constituant essentiel de l'urine. Comme l'urée, il est éliminé par le rein, mais n'est pas formé dans cet organe ; on peut le prouver comme on l'a fait pour l'urée: en effet, Tacide urique se rencontre non-seulement dans le sang , bien qu'en proportion moindre que l'urée, et la quantité que le sang en ren- ferme doit se trouver augmentée après l'ablation des reins, dans les circonstances mêmes qui permettent d'observer l'accumulation de l'urée en grande propor- tion dans le sang. Il est extrêmement probable que ce que nous avons 54 URINE. dit de l'urée , relativement à son élimination possible par d'autres voies que le rein , lorsque celui-ci est en- levé, doit être applicable à l'acide urique. Toutefois, les observations n'ont pas été faites sur ce sujet, et il y aurait lieu d'examiner si après ral)lation des reins l'acide urique ne peut pas être trouvé dans l'intestin. Je viens de vous dire que cela me paraissait infiniment probable, et l'anatomie comparée justifierait cette idée en nous montrant que chez les insectes , qui n'ont pas de reins , l'acide urique est normalement éliminé par l'intestin. L'acide urique qu'élimine le rein a été considéré comme un produit qui avait, avec l'urée, une origine commune; on l'a fait provenir de la combustion des matières azotées, le considérant comme le résultat d'une combustion moins avancée que celle qui donne lieu à l'urée. A l'appui de cette opinion, on a noté que l'acide urique existe en plus grande proportion dans les urines lorsque les phénomènes de combustion nutritive sont ralentis par le mauvais état de la fonction respira- toire, ou même par une perturbation dans les condi- tions fonctionnelles du foie. On a fait remarquer que là où la respiration est très lente, chez les animaux à sang froid, l'urine contient de l'acide urique en assez forte proportion et ne contient pas d'urée. Ces raisons sont assurément très séduisantes, mais il ne faudrait pas asseoir une opinion arrêtée sur ces analogies, car des faits contraires pourraient lui être opposés. Ainsi, les oiseaux dont la respiration est très active ont, comme les animaux à sang froid, des urines chargées d'acide ACIDE URIOUE. 55 liriquc. Si donc un rapport existe entre la production de l'acide nriqiie et l'intensilé des phénomènes respi- ratoires, ce rapport est éloigné et subordonné à des conditions qui ne permettent de lui attribuer qu'une importance physiologique très secondaire. Quoi qu'il en soit, on a donné à l'acide urique la môme origine qu'à l'urine, le faisant provenir comme elle de la combustion des matières azotées; et si les études qui ont été entreprises sur ce sujet présentent encore de nombreuses lacunes, je dois cependant vous indiquer les résultats obtenus et les faits qui ont été constatés. Les expériences sur lesquelles on s'est fondé pour at- tribuer à l'acide urique et à l'urée une origine commune, viennent de ce que dans certaines conditions on peut changer l'acide urique en urée, en même temps que d'autres produits prennent naissance. Frerichs et Vœhler ayant fait bouillir de l'acide urique avec de l'oxyde de plomb l'ont vu donner lieu à de l'acide oxalique, à de l'urée et à de l'allantoïne. Ap- pliquant à la chimie vivante cette réaction produite ar- tificiellement, ils ont admis que l'acide urique résultant d'un premier degré de combustion des matériaux azotés pouvait se décomposer en ces trois produits. L'acide oxalique peut se rencontrer dans l'urine sans qu'il soit venu de l'extérieur par l'alimentation. Magendie a mon- tré qu'il s'y trouvait lorsque l'alimentation l'avait intro- duit dans l'économie, après avoir mangé de l'oseille, des tomates, etc. Mais on peut en rencontrer indépendam- ment de cette cause , et il arrive que , dans la forma- 56 URINE. tion des calculs urinaires, on trouve des couclies alter- imntes d'acide oxalique et d'acide urique. L'acide oxa- lique peut donc exister dans l'urine indépendamment de l'alimentation, et l'état morbide qu'on a appelé oxa- lurie^ diathèse oxalique^ serait lié à une accumulation d'acide oxalique, de même que l'urémie à une accumu- lation d'urée. Mais il ne faut jamais se contenter de l'induction : les causes d'erreurs possibles sont trop nombreuses et trop imprévues; l'expérimentation directe doit toujours être appelée à intervenir. M. Gallois a répété ici les expé- riences de Vœhler et Frerichs pour juger d'après l'exa- men des faits de la portée des conclusions qui en avaient été tirées. La première question à examiner était celle- ci : Peut-on prouver que l'acide urique n'est qu'un pre- mier degré d'oxydation des matières azotées, et qu'il peut se changer en urée ? Le moyen le plus simple de résoudre cette question était d'introduire dans l'intestin de l'acide urique (sous forme d'urate de potasse) et de voir si l'urée augmen- tait dansl'urine. En supposant exactes les vues de Yœhler et Frerichs, cet acide urique ne subirait pas de suroxy- dation, et alors on trouverait une plus grande quantité d'acide urique dans l'urine, ou bien il serait modifié, suroxydé, et alors l'urine devrait contenir une plus grande quantité d'urée. Cette expérience avait été faite par Frerichs et Yœhler, et les avait conduits à constater qu'après Tadministration des urates il y a plus d'urée dans l'urine, d'où ils avaient conclu à la formation de l'urée aux dépens de l'acide urique. M. Gallois, dans ses ACIDE URÎQUE KT URÉE. 57 expériences, n'est pas arrivé aux mêmes résultats; croyant observer dans les conditions où s'étaient placés les physiologistes allemands , il n'a pas trouvé qu'après l'ingestion d'uratesla quantité d'urée eût augmené dans l'urine. Un lapin du poids de 1700 grammes offrait norma- lement 1^'",873 d'urée dans ses urines de vingt-quatre heures. Après l'ingestion de 7 grammes d'urate de po- tasse, on ne trouva dans les urines de vingt-quatre heures que l^"", 817 d'urée. La différence est sensiblement nulle. Dans une autre expérience , M. Gallois trouva une différence plus grande, mais toujours dans le même sens. Il l'attribue à ce qu'après l'administration de l'urate de potasse les animaux sont quelquefois malades et ren- dent une quantité moindre d'urine, qui dans ce cas est plus concentrée. Là peut-être se trouve la cause de la divero;ence des conclusions. Si l'on dosait l'urée dans des quantités d'urine comparatives, si l'on en cherchait la proportion dans un poids donné d'urine, on arriverait à trouver plus d'urée après l'ingestion de r urate qu'avant. Il faut donc prendre l'urine de vingt-([uatre heures, et, sans tenir compte de la proportion, doser la quantité ab- solue d'urée qu'elle renferme. C'est en se plaçant dans ces conditions, plus satisfaisantes au point de vue phy- siologique, qu'on trouve que l'ingestion des urates n'augmente pas la quantité d'urée excrétée dans l'urine. Ce premier résultat ne paraît pas en harmonie avec la théorie de la transformation de l'acide urique en urée; et s'il y a des raisons chimiques de penser que la transformation a lieu , l'expérience directe montre qu'en 58 URINE. vertu de raisons d'un autre ordre elle peut fort i3iei! ne pas s'effectuer. Une seconde expérience critique, soulevée par la théorie de Vœhler et Frerichs, consiste à vérifier direc- mentsi l'acide urique peut déterminer dans l'urine la présence de l'acide oxalique. Cette expérience a été faite en introduisant l'acide urique dans l'intestin et dans le sang; elle n'a donné aucun résultat satisfaisant. Un urate soluble a pu être ingéré dans l'estomac et ingéré dans les veines sans qu'il y ait eu apparition d'acide oxalique dans l'urine. Et cependant, dans une observa- tion faite sur lui-même, M. Gallois a vu l'ingestion d'un urate soluble suivie de Fapparition d'acide oxalique dans l'urine. Nous sommes donc encore en présence de résultats vagues, de questions difficiles à résoudre. Si l'acide urique peut, dans l'organisme, donner nais- sance à de l'acide oxalique, il est possible que ce ne soit pas dans l'état de santé, mais seulement dans des con- ditions morbides qu'on ne peut que conjecturer, et qui seraient encore complètement indéterminées. Jusqu'à ce jour, les expériences directes, sans infir- mer précisément les vues théoriques, sont loin de les confirmer: c'est une question àreprendre complètement. Nous voyons qu'en résumé l'acide urique est un pro- duit normal de l'urine ; qu'il est éliminé par le rein , qu'il peut, dans des conditions pathologiques, s'accumu- ler dans le sang, soit par suite d'un arrêt dans les fonc- tions du rein qui fasse cesser son élimination, soit par suite d'une exagération de sa production dont on a des exemples, dans la goutte notamment. ACIDE URIQUE, ACIDE HIPPURIQUE. 59 Relativement à cette accumulation de l'acide urique, une théorie lie sa formation à celle de l'acide oxalique; mais vous avez vu les idées qui ont été émises à ce sujet, les expériences instituées pour les juger, et rien de dé- cisif ne saurait encore ressortir de cet examen. D'autres substances existent dans l'urine, qui doivent encore nous arrêter. L'acide hippurique a été signalé dans les urines des herbivores. On ne peut, relativement à son origine, faire dériver l'acide hippurique de l'acide urique, et les rattacher tous deux à l'accomplissement d'une même réaction de la chimie vivante. Nous avons vu l'urée et l'acide urique prendre normalement naissance dans le sang; il n'est pas démontré qu'il en soit de même pour l'acide hippu- rique. On en a trouvé dans le sang, mais sans savoir s'il provenait de l'alimentation. Pour élucider ce point, il faudrait enlever les reins à des animaux, les laisser à jeun, et voir si l'acide hippurique s'accumule dans le sang. Or il n'est pas même nécessaire d'enlever les reins pour faire cette épreuve. M. Leconte, faisant des ana- lyses d'urines de chevaux à jeun, a vu que, sous l'in- fluence de l'abstinence, elles cessent de contenir de l'acide hippurique. Il est remarquable que chez le cheval, dont les urines contiennent normalement l'acide hippu- rique et pas d'acide urique, l'état d'abstinence fait dispa- raître l'acide hippurique et apparaître l'acide urique. Ce changement est sans doute le résultat de l'alimen- tation Carnivore que constitue l'état d'abstinence. 60 URINE. Quelle est donc l'origine de l'acide hippurique? — C'est une question qui est difficile à résoudre. Lehmann le fait provenir de l'alimentation, et le regarde comme le résultat de la métamorphose de certains principes. L'ingestion de l'acide benzoïque fait apparaître l'acide hippurique dans l'urine; il se pourrait que, dans les substances herbacées, certains principes existassent con- tenant de l'acide benzoïque et capables de se changer en acide hippurique. Il est cependant des circonstances dans lesquelles l'acide hippurique paraît se former indépendamment de l'alimentation. Lehmann en a trouvé dans des urines de diabétiques et de fébricitants qui étaient à l'abstinence. Il y a là un fait intéressant qui doit faire suspendre les conclusions qu'on pourrait être tenté de tirer de sa présence habituelle dans les urines des herbivores. Il est constant cependant qu'il disparaît chez les herbivores quand on cesse de leur donner des aliments, et qu'il ne paraît pas s'accumuler dens le sang. Si sa présence, dans les urines des diabé- tiques, peut s'expliquer par leur voracité, comment l'expliquer chez les fébricitants? On voit que les résul- tats sont contradictoires lorsqu'on tente de les rattacher à des conditions connues; il y a là encore matière à de nouvelles recherches. L'acide hippurique paraît, en somme, lié plus que l'urée et l'acide urique aux condi- tions de l'alimentation; aussi n"a-t-il pas la même valeur comme principe caractéristiipie de l'urine. D'autres substances se trouvent dans l'urine, non plus toujours comme l'urée, mais quelquefois seulement et bien moins fréquemment que les acides urique ou URÉE ; EXPÉRlENCliS. 61 même hippurique. Je ne parle pas des carbonates et des phosphates qui existent partout, et ne sauraient par conséquent rien caractériser. Voici qnelques expériences relatives à l'urée et à di- vers caractères de l'urine. Exp. (15 septembre 1847.)— Ayant vu dans des expé- riences précédentes que la quantité d'urée était en rap- port avec l'activité de la circnlation lymphatique, j'avais étécf)nduità penser que l'urée était versée dans le sang par la lymphe ; et c'est dans ce but qne je tâchai d'éta- blir des fistules sur le canal thoracique, afin de voir si on trouverait de l'urée dans la lymphe, et si, en détour- nant ce hquide, on trouverait la même quantité d'urée dans l'urine. Procédé. — Sur un chien vivant, vigoureux et en digestion, pour établir cette fistule : 1° On mit àdécouvert la veine jugulaire externe dans la partie inférieure du cou, en liant soigneusement les branches collatérales. 2° Mettant à découvert le tronc veineux brachio- céphalique gauche, en coupant les insertions d'une partie des muscles grand pectoral et sterno-mastoïdien, on vit que le sang contenu dans cette veine était blanchi par le chyle qui y était versé par le canal thoracique, dont on pouvait voir l'abouchement. 3° On ha le tronc brachio-céphalique immédiatement en dedans de l'abouchement de la veine jugulaire, puis la veine axillaire, un peu en dehors de la bifurcation, pour ne pas comprendre l'abouchement du canal thoracique. h" Ensuite on lia la veine jugulaire externe assez 62 URÉE. haut dans le cou ; et avec un crochet tranchant on dé- truisit les valvules qu'elle présente dans cette partie. 5° L'abouchement du canal thoracique étant ainsi cerné par toutes ces hgatures, le chyle ne pouvait plus s'écouler, et il remontait dans la veine jugulaire externe, qui avait été coupée, et dont le bout périphérique avait été lié, tandis que le bout central était muni d'un tube par lequel s'écoulait le chyle. Bientôt le chyle se coagula dans la sonde. Alofs on enleva la sonde et on laissa le chyle s'écouler par le bout pendant de la veine. Mais bientôt le chyle s'est encore coagulé dans la veine. Cette coagulation avait été probablement favorisée par la rupture des valvules; car on fit bientôt une incision à la veine sous-clavière, et le chyle coula beaucoup mieux. On observa, pendant cette opération, un phénomène singulier. Au moment où l'on découvrit l'abouchement du canal thoracique, ce conduit contenait un chyle blanc, très laiteux, et le sang de la veine axillaire en apparaissait blanchi à travers les parois de la veine. Quelques instants après, lorsque la ligature des veines fut faite, et sans doute par suite des souffrances causées par l'opération, on vit le chyle devenir transparent comme delà lymphe à peine opaline, et la couleur du sang cesser d'être blanchâtre. Cela tient probablement à l'arrêt de la digestion et de l'absorption chylifères, par suite de la douleur, ainsi que je l'ai souvent observé pour d'au- tres opérations, à la suite, par exemple, de l'ouverture du canal vertébral. EXl^ÉRIENCK. 63 Six jours après l'opération, le chien mourut des suites de celle-ci, sans qu'on ait pu retirer une quantité de lymphe suffisante pour l'examiner, parce que la plaie s'était enflammée dès le lendemain, et avait em- pêché de continuer l'observation. L'autopsie montra une pleurésie de tout le côté gauche de la poitrine et une ol;>litération par inflam- mation de la moitié supérieure du canal thoracique. Le canal thoracique contenait dans cette partie du sang- noir coagulé, qui peut-être avait reflué malgré les val- vules dont les orifices d'abouchement sont munis. Les urines de cet animal, recueillies dans la vessie, renfermaient très évidemment de la matière colorante, de la bile et peu d'urée. Chez les animaux misa l'abstinence, l'urée augmente d'abord dans l'urine; puis, vers la fin de l'inanition, lorsque l'animal devient malade, l'urée diminue. Ce fait est encore en rapport avec ce que nous avons dit de la lymphe, car on a observé que la circulation lympha- tique, qui est très active dans les premiers moments de l'abstinence, et montre des vaisseaux gorgés de liquides, finit par diminuer et laisser les vaisseaux lym- phatiques vides et à peine visibles. L'anatomie comparée vient encore à l'appui de cette proposition, car les oiseaux et les reptiles écailleux qui n'ont pas d'urée ont le système lymphatique excessivement peu développé. Exp. (28 novembre Î850.) — Un gros chien but 500 grammes de lait et d'eau, dans lesquels on avait fait •dissoudre 5 grammes de prussiate jaune de potasse. Deux heures après, on sacrifia l'animal par la section 6/i ÉLIMINATION PAR l'uRINE. du bulbe rachidien. On ne put constater la présence du prussiate de potasse ni dans le chyle, ni dans les vaisseaux chylifères, quoique l'urine contînt cette sub- stance et que les bassinets donnassent avec le sulfate acide de fer une coloration bleue. Exp. — A un petit chien, à jeun, on donna 1 00 gram- mes de lait, 2 granniies et demi de prussiate jaune de potasse. Deux heures après, on tua l'animal par la section du bulbe rachidien, et l'on constata une légère coloration bleue en humectant de sulfate acide de fer les chyli- fères du duodénum; mais cette réaction était très peu évidente. Cependant l'urine de ranim.al contenait beau- coup de prussiate, de même que les reins qui donnaient une coloration bleue avec le réactif ferrique. L'intestin contenait beaucoup de prussiate de potasse dans toute sa longueur. Sur un autre chien à peu près à jeun, on injecta dans l'estomac 20 grammes de prus- siate de potasse dissous dans 200 grammes de lait. Deux heures après, l'animal fut sacrifié par la section du bulbe rachidien ; on recueillit son chyle dans le canal thoracique, on y constata visiblement la présence du prussiate de potasse, ainsi que dans les vaisseaux chyh- fères de l'intestin. Eœp. — Sur un chien vigoureux et en digestion, on ingéra 10 grammes de prussiate de potasse dissous dans 200 grammes de lait. Une heure après, l'animal fut sacrifié par la section du bulbe rachidien et l'on recueillit le chyle du canal thoracique. On le recueillit successivement en trois por- • tiens, et l'on constata ce fait singulier que la premièic EXPERIENCES. 65 portion de chyle ne contenait pas de prussiate; que la seconde en contenait une faible quantité ; que la troi- sième en contenait une proportion très évidente. Ce qui semblerait indiquer que l'écoulement du chyle favorisait l'absorption intestinale. Pendant l'écoulement du chyle, la poitrine était ouverte, mais l'abdomen ne l'était pas. Eœp. (25 septembre 1 8'i.7.) — Deux lapins, très bien portants et sensiblement de même poids, ont été mis chacun dans un petit compartiment percé dans son plancher de manière que les urines pouvaient tomber dans des vases séparés. L'un des animaux fut mis à jeun et l'autre fut nourri avec des carottes à discrétion. On recueillit vingt-quatre heures après la totalité de l'urine rendue pendant ce temps. On la fit évaporer pour extraire l'urée, qu'on trouva beaucoup plus abon- dante, d'une manière absolue, dans l'animal mis à jeun que pour celui qui était nourri avec des carottes. L'urine de ce dernier lapin, abandonnée dans une assiette, offrait à sa surface une pellicule blanchâtre, constituée sans doute par du carbonate de chaux. Le second jour, l'animal a été nourri avec des choux, et on a encore recueilli les urines qu'il a rendues pen- dant vingt-quatre heures, puis on l'a laissé à l'absti- nence pendant les vingt-quatre heures suivantes, re- cueillant également les urines qu'il rendit pendant ce temps. Après cela, l'animal mis à la diète avait les oreilles froides et n'offrait plus que vingt-cinq respirations par minute, tandis qu'elles étaient beaucoup plus fréquentes pendant qu'il était en digestion. B. LlQlUD. DE L'oRGAN. — II, 5 66 URÉE. On analysa ensuite les deux urines du même lapin : celle provenant de l'alimentation par les choux, et celle provenant des vingt-tjuatre heures d'abstinence, et on constata que les urines de l'abstinence contenaient une proportion d'urée beaucoup plus grande que les autres. En sacrifiant les animaux, on trouve toujours que les vaisseaux lymphatiques sont beaucoup plus remplis chez les animaux à jeun que chez les animaux en digestion. La quantité d'urée, dans l'urine, a toujours paru en rapport avec cette activité plus grande de la circulation lymphatique. Magendie est le premier qui ait observé ce fait de l'augmentation du calibre des vaisseaux lym- phatiques pendant l'abstinence. D'après ces expériences, quoique la quantité d'urée n'ait pas été déterminée d'une manière absolue, on a pu, pour les urines de vingt-quatre heures, reconnaître la prédominance de cette substance chez l'animal à jeun. De sorte qu'il semble qu'un animal herbivore fait à peine de l'urée pendant la digestion, et que c'est surtout pendant l'abstinence, comme je l'avais démontré depuis longtemps, c'est-à-dire pendant que l'animal devient Carnivore, que l'urée prédomine. Chez les chiens à jeun, l'urée existe également en très grande proportion dans l'urine. Toutefois, cette proportion d'urée paraît être due à la nutrition, car chez les animaux malades, quoique à jeun, l'urée disparaît en grande partie, ainsi que le prouvent les expériences qui suivent : Eœp. (20 octobre 1847.) — Sur un chien à jeun, ayant eu quelques heures auparavant le canal vertébral EXPÉRIENCES. 67 ouvert pour constater les propriétés des racines rachi- diennes, j'ai constaté qu'il y avait un passage de la ma- tière colorante de la bile dans l'urine, car l'acide ni- trique donnait lieu à la succession de colorations bleue, verte et rouge, qui caractérise la bile. Cette urine éva- porée ne donna pas de nitrate d'urée. Cinq grammes de lymphe, pris dans le canal thoracique et évaporés, ne donnèrent pas non plus les caractères de l'urée. L'opération, chez cet animal, avait été très laborieuse et très longue, après quoi il avait été empoisonné par le curare. Est-ce à la souffrance causée par l'opération qu'il faut attribuer l'absence de l'urée ? Eocp. — Sur un autre chien adulte, auquel on avait également ouvert le canal vertébral, et qui, deux ou trois jours après, était mort des suites de l'opération, j'ai recueilli l'urine qui était contenue dans la vessie. On la fit évaporer, et on n'y a pas trouvé d'urée. L'ani- mal était cependant à jeun depuis l'opération, et se trouvait, sous ce rapport, dans les conditions où l'urine aurait dû contenir beaucoup d'urée. Mais il est probable que c'est à la maladie de l'animal qu'était due cette absence de l'urée. J'ai recueilli dans différents cas des urines dans la vessie de malades venant de succomber à des maladies diverses. Dans ces urines de l'agonie, je n'ai générale- ment pas trouvé d'urée ou seulement des traces de cette substance. Cela indiquerait que la formation de l'urée coïncide avec un travail de nutrition normale. Exp. (23 octobre 18/i7.) — Sur un cadavre encore chaud, appartenant à un homme de cinquante ans. mort de phthisie avec une longue agonie asphyxique, j'ai pratiqué le catliétérisme et obtenu environ 50 gram- mes d'urine opaline, assez épaisse, jaune orangée et très fortement acide au papier de tournesol. Je constatai dans cette urine à peine des traces d'urée, mais des proportions énormes d'acide urique. Traitées par le liquide cupro-potassique, ces urines réduisaient par une forte ébullition; mais cela tenait, ainsi qu'on s'en est assuré, non à la présence du sucre, mais à celle de l'acide urique. Exp. (19 octobre 18/i9). — Un jeune chien, auquel on avait enlevé la rate, mourut au bout de quatre jours dans une espèce d'allanguissement et avec une périto- nite particulière, analogue à celle que j'avais déjcà re- marquée dans certains cas d'abiation des plexus solaires. Il faut noter encore qu'avant l'ablation de la rate, on l'avait galvanisé pendant longtemps pour voir sa con- tractilité. Pendant les deux premiers jours, l'animal avait mangé un peu de viande et bu du lait. On recueillit l'urine; on la fit évaporer, et on y con- stata très nettement la présence de l'urée et de l'acide urique malgré l'ablation de la rate. Exp. (25 mars 1851 ). — On a enlevé la rate sur une chienne, qui guérit. Le 6 avril, l'animal étant parfaite- ment rétabli et mangeant de la viande, on recueillit de ses urines qui. évaporées, contenaient énormément il'urée et d'acide urique, dont on reconnaissait parfaite- ment les cristaux au microscope. Le 11 avril, on fit à l'animal une fistule pancréatique. EXPliRlENCES. 60 L'expérience, faite à ce point de vue, a été rapportée ailleurs (t. II, 1856). La matière colorante de la bile se rencontre, en gé- néral, très évidente chez les animaux à abstinence, ainsi que le prouvent les expériences suivantes : Exp. (l/i septembre 1847). — Un lapin fut mis à jeun. Le lendemain, l'urine de cet animal était acide, donnant par l'oxalate d'ammoniaque un précipité abon- dant de chaux, insoluble dans le chiorhvdraîe d'ammo- niaque. Deux jours après, les urines sont toujours très acides, renferment moins de chaux que la veille et contien- nent beaucoup d'urée. Le 18, on examine l'urine de l'animal, qui est claire, limpide, gluante, acide, et se prend en masse par le refroidissement, comme de la lymphe. En ajoutant un peu d'acide nitrique nitreux, il se produit la coloration bleue, verte et rouge, caractéristique de la bile, et le nitrate d'urée se prend en masse sans refroidisse- ment. Le 19, le lapin, sans paraître encore malade, pré- sente un pouls considérablement ralenti. Son poil est hérissé et ses oreilles froides. L'urine est claire, lim- pide; laissée quelque temps dans le verre, elle devient gluante et gélatineuse. Par l'agitation , on fait dispa- raître cette apparence gélatineuse, et l'urine devient comme huileuse. En ajoutant de l'acide nitrique nitreux, on obtient les colorations caractéristiques de la présence de la bile avec précipitation directe et en masse de nitrate d'urée. 70 URINE. Le 20, l'animal était mort, et l'on trouva à Tautopsie la vessie distendue par une grande quantité d'urine acide, mais contenant moins d'urée que précédemment, car l'addition pure et simple de l'acide azotique ne dé- termina pas de précipité; il fallut, pour en obtenir, faire concentrer l'urine. Chez cet animal, on examina la réaction de la surface interne du canal intestinal. L'estomac n'était pas vide ; il contenait encore une certaine quantité de matières herba- cées, avec lesquelles se détachait une espèce de couche épithéhale de la paroi stomacale, ainsi que cela a lieu particulièrement chez ces animaux à jeun. La réaction de l'estomacesttrèsacide.Dansle duodénum, il y aun liquide jaunâtre, grumeleux, à réaction manifestement alcaline. Le caecum contient une bouillie herbacée. Ayant fait bouillir ces substances pour mieux voir la réaction, on constata qu'elle étaitlégèrement alcaline. La bile qui rem- plissait la vésicule du fielétaitverte,offraitune consistance gélatineuse et une réaction très nettement acide. Lorsque la bile est concentrée, elle tache le papier comme un corps gras; mais lorsqu'on Tétend avec de l'eau, cela n'a plus lieu, et la réaction acide devient plus évidente. Le canal pancréatique, humide, présentait à son em- bouchure une réaction alcaline. Les organes splanchni- ques n'offraient rien de particulier. L'aorte était pleine d'un sang noir. D'autres substances très nombreuses se trouvent dans l'urine qui existent dans le sang habituellement ou pas- sagèrement. Leur présence dans l'urine est accidentelle; je n'insisterai que sur un petit nombre d'entre elles. Ces !SUCRE. 71 substances sont le sucre, l'albumine, les sels qui, dans des conditions données, peuvent apparaître en beaucoup plus grande quantité, les globules sanguins , la fibrine, la graisse, enfin le pus et l'épithélium qui appartiennent au rein et non au sang. Abordons l'étude de ces substances par celle du sucre , élément normal de l'économie, mais non de l'urine. Le sucre existe constamment dans le sang, où il se décomposerait incessamment en acide carbonique et en eau, qui sont expulsés par le poumon, l'urine, etc.; il ne peut donner naissance qu'à ces produits. Le sucre peut cependant passer dans l'urine. Par suite de quelles conditions ? On sait aujourd'hui que le sucre ne peut venir dans l'urine que par le sang; c'est là un fait parfaitement établi. Mais voyons comment il se fait que dans cer- taines circonstances le sucre passe dans l'urine, tandis que dans d'autres il n'y passe pas. Pour que le sucre passe dans l'urine, il faut qu'il soit en excès dans le sang ; et il y a excès toutes les fois qu'étant produit en quantité plus grande qu'il n'est détruit, il s'accumule dans ce liquide. Dans les conditions ordinaires, on ne trouve pas de sucre dans le sang des veines superficielles, mais il n'en est pas de même chez les diabétiques, et depuis long- temps déjà un chimiste anglais avait vu que chez eux on trouve du sucre en même temps dans le sang et dans l'urine. Lorsque ces faits ont été observés, on admet- tait que le sucre qui apparaît dans l'urine, bien ciu'ayant 72 URINE. passé par le sang, provenait de l'alimeiilation. On le considérait comme un prodnit venu de l'extérieur, admettant simplement qu'il n'était pas détruit et expli- quant ainsi son accumulation dans le sang et son pas- sage dans l'urine. Ces idées ne trouvèrent pas de contradicteurs, et cependant un fait avait été signalé qui aurait pu faire reconnaître qu'elles ne devaient pas être exactes. En I8/1.7, Garod avait vu que chez les diabétiques à jeun ou nourris de viande, il y a du sucre dans le sang. A l'époque où elle fut faite, cette observation n'avait frappé personne; et je ne m'y suis arrêté moi-môme que lorsque d'autres raisons m'eurent mis à même d'expliquer ce qu'elle pouvait avoir de singulier. Avant d'aller plus loin, je dois encore vous prévenir que cette objection à l'ancienne théorie du diabète est loin d'être unique; nous aurons occasion de signaler d'autres faits qui étaient incompatibles avec elle. Mais revenons au diabète et à son mécanisme. Le sucre ne peut passer du sang dans l'urine que de deux manières : ou par suite de son accumulation dans le sang où il n'est plus détruit, ou bien parce qu'il se forme en plus grande quantité. Les deux cas sont pos- sibles. Cependant, rien jusqu'ici ne prouve que la destruc- tion du sucre puisse être ralentie, tandis qu'une foule de circonstances nous montrent que la production peut être activée. On peut rendre un animal diabétique en lui injec- tant dans le sang une quantité de sucre plus ou moins SUCRE. 73 considérable, selon la taille elle poids de l'animal. C'est à ce procédé que j'avais recours lorsque, dans le but de localiser le diabète, je cherchais à voir par des injec- tions où se détruisait le sucre. Dans ces expériences, je vis que lorsqu'on en injectait une quantité suffisante, tout le sucre n'était pas détruit. Toutes les espèces de sucre ne sont d'ailleurs pas détruites dans le sang : le sucre de canne injecté dans le système vasculaire passe dans les urines à l'état de sucre de canne. Le sucre de raisin est détruit; mais il faut pour cela ne pas en gé- néral en injecter plus de 1 gramme chez un lapin du poids de 1 kilogramme. Le lapin rendu par injection de sucre diabétique n'est pas malade, et au bout de quelques heures le sucre commence à disparaître de son urine. Dans cette expérience, le sucre introduit dans les veines va dans le cœur, traverse le poumon et arrive dans les artères : le sang artériel rénal contient du sucre qu'élimine le rein. Le sucre contenu dans le sang de l'artère rénale est toujours éliminé, mais à une condi- tion, c'est qu'il s'y trouve en une certaine proportion. Nous avons vu que le rein élimine des traces très faibles de prussiate de potasse, tandis qu'il élimine moins faci- lement l'iode ; il y a donc là une aptitude toute parti- culière à se laisser traverser par certaines substances et non par d'autres. C'est ce que nous voyons pour le sucre : le rein est l'organe qui l'ébmine le plus facilement, mais encore faut-il que le sang en renferme une proportion notable. Lehmann, qui a étudié la question à ce point de vue, lll URWE. a reconnu que tant que le sang ne contient pas trois pour cent de son résidu sec en sucre, ce dernier n'est pas éliminé. Le sucre ne passe pas en général dans les sécrétions. On n'en a pu trouver ni dans la salive ni dans les larmes. Quand il existe en proportion très considérable, il peut seulement passer dans le suc gastrique. Mac Gregor, ayant fait vomir des diabétiques à jeun, avait vu que les matières de leur vomissement étaient sucrées. On observe chez les animaux auxquels on a injecté beaucoup du prussiate de potasse que cette substance passe dans le suc gastrique. Avant d'examiner les conditions qui font varier les proportions de sucre que renfermePorganisme, je veux vous montrer un exemple de son injection dans le sang et de son passage dans les urines. Voici un lapin dont l'urine trouble, alcaline, ne ren- ferme pas de sucre, comme il est facile de le vérifier en la faisant bouillir avec la liqueur cupro-potassique. Nous injectons dans la veine jugulaire de ce lapin quelques grammes d'une solution assez concentrée de sucre de fécule, et bientôt nous pourrons recueillir des urines qui commenceront à renfermer une proportion de sucre très appréciable. Maintenant, lorsque dans la maladie à laquelle on a donné le nom de diabète sucré, le sucre apparaît dans les urines, faut-il y expliquer sa présence par sa trop grande proportion dans le sang ou par une altération des reins? — Mes expériences et celles des autres ne permettent de rattacher le symptôme observé qu'à la SUCRE. 75 trop grande proportion de sucre contenu dans le sang. On n'a jamais observé d'état morbide du rein qui favo- risât le passage du sucre dans l'urine : au contraire. L'état du rein n'est donc pour rien dans le diabète ; la lésion la plus prochaine est dans le sang. Nous verrons qu'il n'en est pas de même pour l'albumine, dont le passage dans l'urine peut reconnaître les deux causes. Le passage du sucre dans l'urine est donc dû à son accumulation dans le sang. Comment a lieu cette accu- mulation ? Le sucre existe normalement dans le sang, où il est versé par le foie, et se répand ensuite partout en pro- portion variable , suivant des circonstances au premier rang desquelles il convient de ranger l'état de digestion ou d'abstinence. Les causes qui peuvent faire augmenter la quantité du sucre dans le sang sont multiples. L'absorption en est une : on peut rendre un animal diabétique en lui faisant absorber du sucre dans certaines conditions; en lui en ingérant, par exemple, dans les voies digestives après vingt-quatre ou trente-six heures d'abstinence. L'absorption est alors très active et introduit dans le sang une quantité de sucre qui, trop considérable pour être détruite, passe en partie dans les urines. On rend diabétique un lapin, lorsqu'après un jour d'abstinence on le laisse à même de manger une grande quantité de carottes. Dans ce cas, le sucre de canne qui, injecté dans les veines, reste à l'état de sucre de canne, est transformé en sucre de raisin par l'action des fermentations diges- 76 URINE. tives et passe en cet état clans les urines. La môme observation peut être faite sur Thomme qu'on rend passagèrement diabétique en donnant le matin à jeun une grande quantité de sirop ; au bout de quelques heures le sucre réapparaît dans les urines. En dehors de ces diverses conditions, le diabète est donc une accumulation de sucre dans le sang qui peut, à priori, s'expliquer de deux manières : 1" ou par augmentation a]3solue de la quantité de sucre ; 2° ou par défaut d'action des influences qui le détruisent, sa production restant la même. De ces deux causes, la première seule peut être au- jourd'hui affirmée. On a des exemples nombreux d'hy- persécrétion du sucre ayant produit le diabète, tandis que rien ne prouve que cet état morbide ait jamais été la conséquence d'une diminution d'activité des phéno- mènes respiratoires. Le diabète sucré est un état physiologique pendant une partie de la vie fœtale. Lorsque je l'observai dans dans ces conditions, je crus que la destruction du sucre était le résultat de la respiration, et que des entraves apportées au libre exercice de cette fonction pouvaient rendre un adulte diabétique. Mais je dus renoncer à cette opinion, reprise depuis par d'autres, en présence de faits qui la rendaient impossible. Ainsi le diabète existe chez le fœtus, mais non à toutes les époques de la vie intra-utérine. Chez les veaux , que j'ai surtout observés, le diabète existe jusqu'au sixième mois delà vie fœtale, mais il cesse en général du sixième mois à la naissance, bien que pendant cet intervalle la respiration SUCRH. 77 ne s'effectue pas plus que pendant la première période de la vie embryonnaire. On a pu, d'un autre côté, s'assurer directement que la destruction physiologique du sucre avait parfaitement lieu chez des animaux rendus artificiellement diabé- tiques par le procédé que j'avais autrefois indiqué, et qui consiste à leur piquer la moelle allongée. Pour cela on enfermait les animaux piqués dans des appareils dis- posés de telle façon qu'on pût mesurer l'oxygène absorbé et l'acide carbonique rendu. M. de Bœcker, qui a fait ces expériences, a vu que chez les animaux ainsi rendus diabétiques, la dépense d'oxygène et le rejet d'acide carbonique étaient aussi et même plus considérables que chez les mômes animaux observés dans les conditions normales. Toutes les tentatives faites dans le but d'établir expé- rimentalement la théorie du diabète par insuffisance de la respiration lui ont été contraires. Nous ne nous y arrêterons pas plus longtemps. Un seul cas doit maintenant nous occuper : c'est celui où le sucre est en excès dans le sang, où il figure pour trois pour cent au moins du résidu sec; alors il est éliminé par les reins. Cette présence du sucre dans le sang ne peut être expliquée que parce qu'il aura été introduit du dehors, ou par sa formation dans l'économie. Pour juger entre ces deux explications de la saturation sucrée du sang, nous aurons recours à l'expérience, nous adressant immédiatement au cas le plus simple, celui où des ma- tières sucrées n'ont pas été ingérées dans les voies di- 78 URINE. gestives. Le cas où le sucre apparaît dans les urines sans être venu du dehors est d'ailleurs ordinaire. Quelle que soit l'alimentation des diabétiques, leur urine est toujours sucrée quand la maladie est intense. Or, il est un organe qui verse constamment du sucre dans le sang : c'est le foie. Il peut y en verser tantôt plus, tantôt moins; les variations de cette sécrétion suf- fisent à tout expliquer. Le mécanisme de la glycosurie est , vous le voyez , très simple. Il n'en est plus de même des influences qui y donnent lieu; elles peuvent être très variées, comme cela a toujours lieu en pathologie. Essayant de remonter des causes les plus prochaines de cette affection à celles qui sont plus éloignées , nous devons maintenant nous demander quels sont les cas dans lesquels le sucre sort du foie en ([uantité plus considérable qu'à l'ordinaire. Expliquer ce qui se passe alors par une exagération de la fonction normale du foie, c'est rester dans des termes bien vagues, et il importe de préciser davantage et de rechercher le mécanisme de cette formation exagérée. Normalement, la production du sucre présente des oscillations constantes qui coïncident avec les oscillations observées chez les diabétiques. Ainsi on a vu des dia- bètes intermittents chez des malades dont les urines ne contenaient de sucre qu'à certains moments de la journée. Cette apparition du sucre dans les urines coïncidait avec les circonstances dans lesquelles, chez l'individu sain, la plus grande quantité de sucre est versée par le foie dans le sang. Le matin , à jeun, le SUCRE. 79 sang renferme le moins de sucre possible en santé , comme chez les diabétiques ; c'est à ce moment que l'on peut, chez des diabétiques, ne rencontrer de sucre ni dans le sang ni dans l'urine. Plus tard le sujet mange, la circulation abdominale est activée, il sort du foie plus de sang et plus de sucre ; dès lors un excès de sucre peut passer dans le sang artériel. Chez l'individu en santé, cela ne suffit pas encore pour que le sucre appa- raisse dans les urines, mais chez un sujet légèrement diabétique cette cause peut suffire pour produire de la glycosurie. On a cité beaucoup de malades qui étaient dans ce cas, et j'ai pu moi-même en observer. Cette intermittence s'observe au déclin de la maladie, chez les diabétiques qui guérissent, alors qu'au milieu de la maladie l'augmentation du sucre était telle que les urines en renfermaient toujours. L'état de digestion constitue donc une prédisposition passagère à la glyco- surie. Mais cette influence serait insuffisante s'il n'y avait dans les diabétiques exagération de quelques-uns des phénomènes delà digestion. Les influences qui amoin- drissent les actes digestifs peuvent amener une cessation temporaire des symptômes du diabète. Qu'une maladie fébrile, la variole, la rougeole, une pneumonie, vienne intercurremment frapper un diabétique, le sucre pourra disparaître de l'urine pour y réapparaître lorsque le malade reviendra à la santé. C'est donc là une affection chronique singulière en ce qu'elle exige pour se mani- fester une sorte d'intégrité fonctionnelle qui est d'ordi- naire l'apanage de la santé. 80 URINE. En même temps que les fonctions du foie, celles du rein sont actives : il y a de la polydipsie. Cette réunion de l'exagération fonctionnelle du foie, du rein, des organes digestifs, est la règle. Les actes qui la caracté- risent peuvent bien se montrer isolément, mais c'est rare; et il n'est pas commun d'observer, bien qu'on en ait des exemples, le diabète sans polydipsie et sans aug- mentation de l'appétit. Une expérience dont je vous ai souvent entretenus doit ici vous être rappelée, parce qu'elle est très propre à montrer l'influence que peut avoir le système nerveux sur le diabète. Souvent le diabète peut être l'expression d'un état de souffrance de certaines parties des centres nerveux. Vous savez que la piqûre du plancber du qua- trième ventricule produit un diabète temporaire. Com- ment cela peut-il se faire ? Il y a là intervention du système nerveux sympa- thique dont M. Jacubowitch a suivi les origines jusque dans la partie du centre nerveux que nous avons blessée dans nos expériences. Or, nous savons que la lésion du grand sympathique peut avoir pour effet d'activer la circulation dans certaines parties. Lorsqu'en piquant le plancher du quatrième ventricule, nous avons blessé les origines des nerfs qui vont au foie, nous produisons une augmentation notable du courant circulatoire qui traverse le foie: nous produisons aussi le même effet sur le rein ; presque toujours les deux résultats s'obtiennent en môme temps. Il nous est cependant arrivé quelquefois, en produisant des délabrements peu étendus, de déterminer isolément le diabète ou la poly- SUCRK. 81 dipsie, et de démontrer ainsi la possibilité, déjà re- connue par les pathologistes, de l'existence isolée ou concomitante de ces deux expressions morbides. Voici quelques expériences relatives au passage du sucre dans l'urine. Exp. (20 janvier I8/16). — A un gros lapin à jeun depuis plusieurs jours, on donna à manger des carottes à discrétion. Trois heures et demie après, les urines étaient devenues troubles, alcalines et jaunâtres, et elles contenaient très évidemment du sucre. Alors on coupâtes nerfs vagues chez cet animal. Une demi-heure après, les urines étaient devenues légèrement acides et ne contenaient plus de sucre; deux heures après, les urines étaient très nettement acides et ne con- tenaient point de sucre. Le lendemain l'animal était mort, et sa vessie conte- nait de l'urine très acide, non sucrée. Nous avons souvent constaté que la section des pneu- mogastriques chez un animal en digestion ayant les urines alcalines, les fait devenir acides, plus vite si l'animal était au début delà digestion. Gela a lieu parce que la section des nerfs vagues arrête la digestion et rend l'animal à jeun quoiqu'il ait l'estomac plein. Cela pourrait servir de preuve pour établir que la section des pneumogastriques arrête la digestion. Exp. — Chez un lapin nourri avec de la luzerne, on injecta sous la peau du dos 30 grammes d'eau tenant en dissolution 15 grammes de glycose. Les urines préalablement retirées de la vessie étaient alcalines, troubles et ne contenaient pas de sucre. p. LlQUlD. DE l'oRGAN. — II. 6 82 SUCRE DANS L'uRINE. Après un quart d'heure, l'urine était trouble, alcaline et ne contenait pas encore de sucre. Après vingt-cinq à trente minutes, l'urine présentait les mêmes caractères ; mais on y apercevait évidemment des traces de sucre. Après cinquante minutes, on examina de nouveau l'urine, qui était toujours trouble et alcaline, et qui con- tenait des quantités très considérables de sucre. Après deux heures et demie, l'urine présentait tou- jours une grande quantité de sucre; mais elle était de- venue claire et acide. Ce changement de réaction ne saurait être actuellement expliqué. Exp. (22 août i8/i8). — Sur un gros lapin, très vivace et très bien portant, nourri d'herbe et de pain, on injecta dans la veine jugulaire 1 décigramme de sucre de lait dissous dans? centimètres cubes d'eau. Le liquide était tiède et l'injection fut faite lentement ; il n'en résulta aucun accident manifeste. L'urine était trouble et alcaline, et ne réduisait pas d'une manière évidente le liquide cupro-potassique. Examinée une demi-heure et trois quarts d'heure après, l'urine ne réduisait pas sensiblement, de sorte que le sucre de lait ne parut pas éhminé. Le lendemain, sur le même lapin, toujours vivace et nourri de même, on fit par la même veine une injec- tion de 5 centigrammes dissous dans h centimètres cubes d'eau ordinaire tiède. L'injection fut faite lente- ment et sans accident ; seulement après, comme cela avait eu lieu déjà la veille, l'animal s'était retiré dans un coin où il est resté pendant quelque temps triste et les poils hérissés. Les urines troubles, blanchâtres et alca- EXPÉRIENCES. 83 lines, examinées deux heures et demie après, donnèrent par ébullition, avec le liquide cupro-potassique, une ré- duction faible, après qu'on eut transformé par un acide le sucre de canne en sucre de raisin. Le lendemain, 24 août, sur le même lapin, nourri de même, bien rétabli et vigoureux, on fit, toujours par la même veine, une injection de 5 grammes de sucre de diabète purifié, dissous dans 12 grammes d'eau tiède. L'injection fut faite sans accident ; seulement l'animal fut un peu triste après. Après une heure et demie, l'urine examinée contenait énormément de sucre. Trois heures après, elle n'en contenait plus; ce qui prouve que l'élimination s'était faite rapidement, et que probablement une grande quantité de sucre avait été détruite. 25 août : même lapin, vivace, toujours nourri de même. On injecta par la veine jugulaire, du côté opposé, o grammes de sucre de diabète dans 12 grammes d'eau ordinaire tiède. L'injection ne produit pas d'accident. Les urines, examinées une heure et demie après et trois heures après, étaient alcalines, un peu moins troubles qu'avant l'injection, mais ne contenaient point de sucre, ce qui prouve que les S grammes de sucre de diabète avaient été détruits dans le sang. Le 27 août, sur le même lapin bien portant et vivace, toujours nourri de même, on fit par la même veine jugulaire une injection de 1 gramme de sucre de fécule dissous dans 8 grammes d'eau ordinaire tiède. L'injec- tion fut faite lentement et sans aucun accident. Les 84 SUCRE DANS l'urine. urines examinées une demi-heure, une heure et demie et deux heures après, contenaient seulement des traces de sucre ; ce qui montrait que le sucre de fécule, injecté à la dose de 1 gramme, n'avait pas été tout à fait détruit. Le 29 août, on injecta de même un demi-gramme de sucre de fécule dans 6 grammes d'eau ordinaire. On trouva également, après Tinjection, que les urines con- tenaient du sucre, ce qui prouvait que, dans ce cas, un demi-gramme de sucre n'avait pas été complètement détruit. Le lapin pesait 1900 grammes. Malgré toutes ces injections, le lapin avait paru assez bien portant et mangeait bien. Mais cependant il prit alors l'air maladif, el le 2 septembre il ne mangeait plus. Les oreilles étaient froides, son poil hérissé ; on le sacrifia par la section du bulbe rachidien. A l'autopsie, on trouva des altérations singulières. Il présentait une néphrite purulente double ; de plus, une pleurésie. En effet, pendant les derniers jours, il avait pissé du pus. Cette néphrite paraît devoir être attribuée aux injec- tions répétées de sucre qui avaient été faites chez lui. Toutefois son foie et son sang contenaient du sucre. Exp. — Sur un lapiinualade, on injecta dans la jugu- laire 1 gramme de sucre de raisin en dissolution. Avant l'injection, T urine était trouble et acide. En y ajoutant de l'acide chlorhydrique, le trouble disparais- sait, mais il n'y avait pas effervescence. Trois quarts d'heure après l'injection, l'urine était toujours trouble, mais elle était devenue alcaline et contenait beaucoup de sucre. EXPÉRIENCES. 85 Eoop. — Chez ail chien, on prit du sang des veines sus- hépatiques; ce sang était sucré. Ou y fit passer un cou- rant d'acide carbonique pendant sept à huit heures , en maintenant le sang à une douce température. En trai- tant ensuite ce sang par le sulfate de soude comparati- vement avec une portion du même sang qui n'avait pas été traitée par l'acide carbonique, on trouva du sucre dans les deux sangs, de sorte que le passage de l'acide carbonique n'avait pas fait disparaître le sucre. On remarqua seulement cette particulaiité que la décoction du sang dans lequel avait passé le courant d'acide carbonique était opaline, tandis que l'autre était transparente. Une autre portion du même sang qui avait subi l'action de l'acide carbonique, fut soumise à un courant d'oxygène pendant trois heures. On constata après cela que le sucre n'avait pas encore disparu. On abandonna alors le sang à lui-même; et, le sur- lendemain, le sang qui était tout à fait noir et avait perdu la propriété de devenir rutilant, ne contenait plus de sucre. Dans d'autres expériences sur la destruction du sucre dans le sang, faites en dehors de l'animal, il a toujours semblé que le sucre disparaissait au moment où le sang devenait noir d'une manière définitive, c'est-à-dire en perdant la propriété de devenir rutilant à l'air. Voici comment les choses se passent : Quand on retire du sang chez un animal diabétique, le sang artériel et le sang veineux se coagulent, puis 86 URINES ET SUCRE. tous deux deviennent bientôt noirs dans leur caillot, excepté à la surface qui est en contact avec l'air et où il se forme une pellicule rouge. Le sérum s'est alors séparé du caillot. Vingt-quatre ou quarante-huit heures après , en abandonnant le sang à lui-même, il devient d'une teinte noire plus foncée et la pellicule rouge de la surface devient également noire. Alors le sang a perdu la pro- priété de redevenir rutilant à l'air; et, à ce moment, on constate habituellement que le sucre a complètement disparu. En mettant du chloroforme dans le sang sucré, cette substance a empêché le sucre de se détruire. Si le chloroforme empêche la fermentation, on pour- rait l'utiliser pour l'extraction à froid de la matière glycogène. Exp. — Sur un chien nourri pendant huit jours avec du suif de mouton frais, on trouva, l'animal étant en digestion, le canal thoracique rempli de chyle ainsi que les chylifères. Le sérum du sang était opalin. L'esto- mac et les intestins présentaient une réaction acide. Le foie et le sang contenaient du sucre. L'urine était acide et présentait à la surface des globules de graisse. Dans un autre cas d'alimentation avec de la graisse (saindoux), sur un chien, on trouva les urines alcalines, contenant du phosphate ammoniaco-magnésien. Autopsie d'un diabétique mort subitement. Le foie dépouillé exactement de ses gros vaisseaux et de la vésicule pesait 2250 grannnes. La rate dépouillée de ses vaisseaux pesait 1A5 granmies. Le rein gauche AUTOPSIE d'un diabétique. 87 dépouillé de ses vaisseaux pesait 250 grammes, le rein droit 2/|0 grammes. Le foie contenait beaucoup de sucre. Il y avait du sucre dans le sang, dans la sérosité du péricarde qui était acide, probablement par suite d'une fermentation lactique posi morteni. Le suc intestinal acide contenait du sucre, tandis que le liquide stomacal n'en contenait pas. La rate ne contenait pas de sucre. Sur un cholérique mort dans la réaction, le foie donna une décoction opaline qui contenait beaucoup de sucre. QUATRIEME LEÇON. 30 AVRIL 1858. SOMMAIRE : Des causes de l'hypersécrétion du sucre dans le foie. — Mécanisme de la formalion du sucre dans le foie. — Cette forma- tion se fait en deux temps. — État de la question de la glycogénic hépatique. Messieurs, Examinant avec vous à quelles conditions organiques devait être lié le passage du sucre dans les urines, nous avons vu qu'il était avant tout nécessaire que le sang en contînt un excès, que la quantité minimum de sucre contenu dans le sang d'un animal dont les reins n'en laissent pas passer est, d'après Lehmann , 3 dixièmes pour 100 du résidu sec du sang. Lorsque, partant de ce premier fait, nous avons cher- ché à expliquer par quel mécanisme pouvait se produire cette accumulation de sucre, nous nous sommes trouvé enprésence de deux opinions possibles : l'une faisant dé- pendre l'accumulation du sucre de sa non-destruction dans l'économie: l'autre la faisant dépendre d'une plus grande activité dans la production. C'est à cette der- nière opinion que nous avons dû nous rattacher. Restaient à déterminer les causes de cette hypersé- crétion du sucre et le mécanisme de leur action. Peut- être les causes sont-elles multiples. Quoi qu'il en soit, nous avons pu vous en signaler au moins une, et vous montrer la glycosurie apparaissant comme conséquence ACCUMULATION DU SUCRE DANS LE SANG. 89 d'une lésion du système nerveux. Depuis que mes re- cherches ont appelé l'attention sur la possibilité d'une action de cette nature pour produire le diabète , on a observé les malades au point de vue des phénomènes de l'innervation, et toujours on a pu reconnaître chez eux la coïncidence d'une lésion de cette nature. M. Rayer a observé un diabétique chez lequel apparaissait du sucre dans l'urine toutes les fois qu'il éprouvait une contrariété un peu vive. Quant au mécanisme prochain do l'hypersécrétion du sucre qui produit le diabète, vous savez maintenant qu'il consiste dans une accélération de la circulation du foie produite par le nerf sympathiriue (-ette accélération de la circulation du foie multiplie le contact entre le sérum du sang et la matière glycogène insoluble que sécrète le foie. De l'étendue plus grande de ce con- tact entre une matière susceptible de fermenter et le ferment qui la change en sucre, résulte une production plus considérable de cette dernière substance qui , soluble, est entraînée dans le torrent circulatoire. Je veux aujourd'hui vous rendre témoins de la série des faits les plus propres à fixer dans votre esprit les notions expérimentales sur lesquelles repose la théorie du dia- bète, que je vous ai développée dans nos dernières réu- nions. Voici un lapin que nous sacrifions par la section du bulbe. Immédiatement après, nous lui ouvrons l'abdo- men pour arriver sur le foie, que nous allons débar- rasser par un lavage du sucre qu'il contient (Voyez lig. 1 , p. 106). Un tube est engagé dans la veine porte 90 FORMATION DU SUCRE DANS l' ORGANISME. qui la met en coinmiinicalion avec un irrigateur de 500 grammes environ de capacité. Un autre tube en- gagé dans l'une des veines sus-hépatiques nous per- mettra de recueillir d'abord le sang que l'irrigation chas- sera du foie, puis la dernière eau de lavage qui aura traversé cet organe. Les tubes sont fixés à la veine porte et à la veine sus-hépatique par des ligatures qui isolent dans le foie les voies circulatoires afférentes et efférentes. | Le lavage du foie terminé par le passage rapide d'un htre d'eau environ, cet organe ne contient plus de sucre , mais il renferme encore la matière glycogène dont la transformation est susceptible de donner du sucre. Si, au lieu d'eau, nous avions employé pour laver le foie un courant de sang difibriné chaud, nous aurions encore du sucre dans le foie et n'y trouverions plus la matière glycogène amyloïde dont la présence y sera tout à l'heure constatée. Nous faisons bouillir l'eau sanguinolente recueillie d'abord par les veines sus -hépatiques, puis l'eau qui en est sortie lorsque le lavage du foie s'est continué. Ces deux tubes renferment : le premier, la décoction de Feau sanguinolente qui a été recueillie d'abord ; le second renferme le produit de l'ébullition d'une certaine quantité d'eau recueillie toujours par la veine sus -hépatique vers la fin de l'opération du lavage. Déjà la transparence de ces liquides nous montre qu'ils ne renferment pas en suspension de matière gly- cogène ; le réactif cupro-potassique nous montrera que SON MÉCANISME. 91 le premier liquide de lavage du foie renferme beau- coup de sucre; que le second, provenant de la décoc- tion de la dernière eau de lavage n'en renferme plus; cette dernière eau ne renferme pas non plus d'albumine ni de matière colorante du sang. C'est en effet ce qui arrive maintenant que nous essayons la réaction : le premier liquide réduit très abondamment par le liquide cupro-potassique ; quant au troisième, il ne réduit pas. Si l'opération du lavage, qui a duré environ deux ou trois minutes, eût été moins prolongée, le dernier liquide recueilli eût peut-être encore réduit avec la solution cupro- potassique. Le lavage du foie l'a donc débarrassé du sucre qu'il contenait; vous allez voir maintenant qu'il y a laissé la matière glycogène destinée à se changer plus tard en sucre. Voici un morceau de ce foie lavé qu'on vient de faire bouillir avec de l'eau, après quoi on a recueilli le liquide dans lequel avait eu lieu lacoction. Ce liquide, vous le voyez, est fortement opalin. Cela tient à ce qu'il ren- ferme en suspension une quantité notable de matière glycogène que nous allons reconnaître à ses réactions, qui sont en quelque sorte intermédiaires entre celles de l'amidon et celles de ladextrine. Notre bquide traité par l'eau iodée donne une forte coloration d'un violet rougeàtre, qui disparaît lorsque nous chauffons le tube, pour reparaître ensuite lorsque nous le refroidissons. C'est là une réaction que donne l'amidon, à la coloration près, qui est un peu diffé- 92 FORMATION DU SUCRE DANS l'oRGANISME. rente ici. Quanta la dextrine pure, vous savez que l'iode ne la colore pas. Un autre caractère, commun cette fois à l'amidon et à la dextrine, est de ne pas réduire les sels de cuivre. Ce caractère nous allons le rechercher dans notre eau de décoction du foie lavé. Il n'y a pas, vous le voyez, de réduction sensible ; il aurait pu y avoir légère réduc- tion par suite de l'insuffisance du lavage du foie, si cette opération n'avait pas été faite complètement. Prenons maintenant dans un autre tube une cer- taine quantité de ce liquide opalin, qui ne réduit pas les sels de cuivre, et l'agitant avec de la salive tiède, nous le voyons s éclaircir ; et maintenant il donne avec la solution cupro-potassique une réduction très abon- dante. Le liquide s'est éclairci au contact de la salive parce que celle-ci a agi comme ferment, pour transformer en sucre soluble la matière glycogène qui n'était que sus- pendue dans le liquide. L'abondance de la réduction que nous venons d'obtenir est le résultat de cette trans- formation. La matière glycogène en suspension dans le liquide de décoction du fuie en est précipitée par l'alcool. Ici, sur ce filtre, nous en avons recueilli une certaine quantité, qui provient d'un animal sacrifié ce matin. C'est une substance blanche que la dessiccation ren- drait pulvérulente. Nous en desséchons une certaine quantité, nous la melons à de l'eau, puis la traitons par de la salive; elle devient claire et réduit abondam- ment le liquide bleu. Une autre portion de la même SON MÉCANISME. 93 solution opaline est portée à l'ébiillilion avec le réactif cupro-potassique, et elle ne donne aucune réduction. Ici la matière était exempte de sucre : l'alcool (jui a servi à la précipiter, en avait dissous et entraîné les dernières traces. Nous retrouvons donc dans notre précipité par l'alcool, les mêmes réactions que nous avait données la matière obtenue directement sous vos yeux. Puisque nous en sommes sur la matière glycogène et sur le mécanisme de la transformation en sucre, je vous signalerai quelques observations nouvelles faites sur la formation de cette matière dans le foie. Je dois résumer d'abord l'état de la question. Mes travaux sur le foie remontent à lS/i7. Une loi physiologique alors universellement acceptée voulait que le sucre fût une production exclusive du règne végétal. En 1848, l'expérimentation me mit en pré- sence de faits qui ne me permettaient pas de partager plus longtemps l'opinion reçue. Je fis connaître alors des expériences qui montraient qu'il se fait du sucre chez les animaux. Ces faits, en contradiction avec les idées régnantes, devaient soulever une opposition qui dure encore, malgré les nombreuses confirmations que des travaux ultérieurs sont venus apporter aux résultats de mes premières expériences. Il est un organe, le foie, qui est constamment chargé de sucre; le sucre qu'à l'état physiologique on rencontre dans le foie, est bien formé dans cet organe, puisque le sang qui y entre ne contient pas de sucre, tandis 94 FORMATION DU SUCRE DANS l' ORGANISME. que le sang qui en sort en contient une proportion notable. Il est bien entendu qu'en abordant cette étude, je m'étais placé en face du cas le plus simple, et que pour éviter d'embarrasser la question d'éléments étrangers à sa solution, j'opérais sur des animaux qui ne recevaient pas de sucre : sur des chiens exclusivement nourris de viande dépourvue de cette matière, on ne pouvait en fournir par aucun des procédés digestifs connus. Après avoir établi ces faits, j'ai cru pouvoir en con- clure que le sucre qui, n'existant pas avant le foie, se rencontrait au sortir de cet organe, s'était formé dans le foie. Y a-t-il eu quelque chose de changé à ces faits? — C'est ce que nous allons d'abord rechercher. Personne n'a jamais contesté la présence d'une quantité notable de sucre dans le foie à l'état normal. Les objections ont porté seulement sur la question de savoir s'il se forme dans le foie. On a prétendu que chez les animaux nourris de viande, il y avait du sucre dans le sang qui arrive au foie par la veine porte. Ce fut la première contradic- tion. Comme les suivantes, elle porte sur un fait. Or ce fait est d'une constatation facile : je vais vous le mon- trer ici. Nous allons, sur un chien vigoureux, en digestion de viande, examiner le sang qui entre dans le foie, le sang qui en sort, le tissu du foie lui-môme et voir que le sang qui à l'entrée du foie ne contient pas de sucre, en ren- ferme, au contraire, à sa sortie. SON MÉCANISME. 95 Nous avons saisi la veine porte de ce chien que nous venons de sacrifier devant vous par la section du bulbe rachidien, et nous allons en faire la ligature. C'est à dessein que nous sommes arrivé sur le vaisseau en ouvrant le moins possible l'abdomen , parce que le défaut de pression des parois abdominales ouvertes, pourrait causer un reflux du sang du foie dans la veine porte. Nous posons ensuite une seconde ligature sur la veine cave immédiatement au-dessous du foie et au-dessus de l'abouchement des veines rénales; puis une troisième immédiatement au-dessus de veines sus- hépatiques. Ces deux ligatures comprennent entre elles rabouchement des veines sus-hépatiques dans la veine cave. Il est nécessaire de faire la ligature de la veine porte avant d'ouvrir largement Tabdomen, afin de n'avoir pas un mélange du sang des divers troncs vasculaires. C'est pour éviter ce mélange par suite des mouvements aux- quels se livrerait l'animal, que nous avons eu la pré- caution de le sacrifier par la section du bulbe au moment de commencer l'opération. Nous ouvrons actuellement la veine porte qui est gorgée de sang; ce sang s'écoule par un tube de verre que nous avons introduit dans la veine ; nous en obtenons une assez grande quantité, car l'animal est fort. Cette saignée locale dégorge le système veineux intestinal, et les intestins perdent leur coloration foncée. Nous allons recueillir avec un tube semblable le sang des veines sus-hépatiques. Pour cela, nous coupons les côtes afin d'arriver sur la veine cave inférieure que nous Ô6 FORMATION DU SUCRE DANS l'oRGANISME. avions déjà liée immédiatement au-dessus du dia- phragme, après avoir fait une ouverture à ce plancher musculaire. Maintenant, nous dénouons cette ligature pour introduire le tube de verre jusqu'au niveau des veines sus-hépatiques, et alors nous faisons couler le sang en soulevant un peu le foie de manière que le tube soit placé dans une position plus déclive. P^xaminons maintenant ces deux sangs au point de vue du sucre. Nous prendrons ensuite un peu du foie, du poumon, de la rate, du tissu musculaire (tous les tissus pourraient être pris), et nous y rechercherons la présence du sucre que nous rencontrerons seulement dans le foie. On va préparer ces épreuves dont nous vous montrerons tout à l'heure les résultats. Toujours, opérant da7is les conditions 'physiologiques^ vous trouverez du sucre dans le foie ; vous en trouverez toujours au sortir du foie; vous n'en rencontrerez pas dans le sang qui arrive au foie. Voici, du reste, sous quelle forme s'est présentée l'objection : Sans doute le foie contient du sucre, a-t-on dit, mais qui prouve qu'il le fabrique, que ce sucre ne vient pas des végétaux? — Le sucre existe dans les végétaux, les herbivores l'y prennent, leur sang le contient et par conséquent leur chair; les carnivores mangent donc du sucre. Quoi d'étonnant dès lors qu'ils en contiennent? Est-il besoin pour cela qu'ils en fabriquent? Assurément, si le sucre arrive aux carnivores, de l'alimentation, ce n'est pas sous forme de sucre : la SON MÉCANISME. 97 viande cuite qiieiiosaniniaux mangeaient n'en contenait pas, et jamais on n'a pu, par aucun procédé, y dé- montrer la [)résence du sucre. C'est d'après cette liypotlièse que la viande contenait du sucre, qu'on avait été conduit à afïlrmer ({u'il y en a dans la veine porte. Vous voyez. Messieurs, le peu de fondement qu'avait cette objection, si toutefois on peut regarder comme une objection une affirmation aussi gratuite. Néanmoins, la question a été exam*inée avec le plus grand soin par les hommes les plus compétents et par une commission de l'Académie des sciences composée de MM. Pelouze, Dumas et Rayer. La commission de l'Institut cherchait simplement à s'éclairer sur la réalité du fait. Elle s'est assurée que le sang de la veine porte ne contient pas de sucre ; voici quelles sont ses con- clusions : « Votre commission se borne à établir, comme conséquence de son travail : 1° Que le sucre n'a pas été appréciable dans le sang de la veine porte d'un chien nourri de viande crue ; 2° Que la présence du sucre a été facile à constater, au contraire, dans le sang des veines sus-hépatiques recueilli dans le même moment sur le môme chien. » {Compte rendu des séances de l'Académie des sciences, t. XL, if^ù, 18 juin 1855). Quant aux résuUats qu'ont obtenus divers chimistes dans des analyses (juantitatives, j'en ai réuni ((uclques- uns dans le tableau suivant : 1). Ln.iLllU. DE l'oRCAN. — 11. 98 FORMATION DU SUCRE DANS L ORGANISME. QUANTITÉ DE SUCRE clans le sang ilaiis le saug lie la Jes veioe porte veines hcpat. (avant le foie), (après le foie). IjEHMAINiN . pour 100 pait.de rcsiiJn spc du sanj;. Cliiou à joiin pciulanl deux jours " 0,76Zi _ _ _ » 0,638 Chien nouni de viande » 0,804 _ _ _ » 0,799 __ _ _ » 0,9Zi6 SCHMIDT. Clùcn nourri de viande » ^'9'^ _ < » 0,99 Chien à jeun pendant deux jours » 0,51 POGGIALE. Poiu ino parlirs «le snng lifiin.l<'. Chien nourri de beurre el graisse » 0,lZiG _ de viande » 0,1Z|7 Chien après dix jours d'abstinence •> 0,013 LFXO?iTE. • Cliien nourri do viande cuite (dernier ropas deux lieures avant d'èire tué) » 0,177 Chien nourri de viande cuite (dernier repas deux heures trente minutes avant d'èlrc tué) »> 0,134 Gros chien, vigoureux, nourri de viande crue. » 0,445 Ces analyses ont éti^ faites assurément par fies hommes compétents en matière de chimie animale. Je ferai remarquer que M. le professeur Schmidt {de Dorpat) a professé des vues différentes. Il a dit en 1850 [Carakieristik cler epidemischen Choiera. p. 152 et suiv.) que le sucre est une production géné- rale de l'organisme due surtout à la transformation des matières graisseuses. Nous avons déjà rapporté les opinions de M. Schmidt dans le premier volume de nos Leçons de physiologie expérimenkdc (p. 1/i/i). C'est après avoir publié ces idées que, répétant les expé- riences dans les mêmes conditions que moi , que \ SON MliCANISME. 99 M. Scliniidt en a reconnu l'exactitude, et m'a commu- niqué les résultais que vous trouvez consignés dans le tableau qui précède. Voilà donc des observateurs qui , n'ayant aucune raison de partager mes vues et qui, ne cherchant que la vérité, se trouvaient dans les meilleures conditions d'impartialité. On a pu cependant dire qu'il y a du sucre dans le sang de la veine porte, on a pu même aller jusqu'à écrire que chez un animal nourri de viande crue et sacrifié deux heures après son repas, il y avait plus do sucre dans le sang de la veine porte que dans celui des veines sus-hépathiques; ce sont là de ces erreurs auxquelles la science n'a pas à s'arrêter. Le fait de la production du sucre dans le foie est donc établi de façon à ne plus laisser de doute dans l'esprit de personne. Voici préparées les expériences que je voulais vous montrer sur le sang du foie. Nous reconnaîtrons le sucre dans ces liquides recueillis au moyeu de la fermentation et du réactif cupro-potassique. Ce der- nier moyen ne doit pas être employé seul; c'est un caractère empirique qui n'offrirait pas seul les garan- ties désirables. Dans cetle capsule, nous avons une certaine quantité de sang recueilli dans les veines sus-hépatiques, après le foie, par conséipient. Nous l'avons préalablement coa- gulé en le jetant dans sou volume environ d'eau bouil- lante très légèrement acidulée par l'acide acétique. 100 FORMATION DU SUCRE DANS l'oRGANISME. Nous ajoutons mainlenanl au liquide obtenu par la filtration une certaine quantité du réactif cupro- potassique, et vous voyez que, par l'ébullition. il se pro- duit un précipité abondant d'oxyde rouge decuivre. Cet autre tube, dans lequel on avait mis la décoction d'une quantité plus considérable de sang de la veine porte, traité exactement delà même manière, ne donne aucune réduction. Nous verrons tout à l'heure les résultats de la fer- mentation, f Pour les règles à suivre, pour les précautions à ob- server dans ces essais, je ne saurais mieux faire que de vous renvoyer à ce qu'a écrit M. Lehmann sur les ana- ^ lyses du sang de la veine porte et des veines sus-hépa- " tiques. , Maintenant, Messieurs, que nous avons reconnu que * le foie est l'organe dans lequel le sucre prend naissance, « nous devons nous demander ce que devient ensuite ce ^ sucre. Le sucre qui a pris naissance dans le foie en sort par les veines sus-hépatiques, monte par la veine cave inférieure dans le cœur droit, passe de là dans le pou- mon, vient dans le cœur gauche et est lancé de là dans le système artériel. Ici, on m'a prêté une opinion qui n'est pas la mienne et que je n'ai jamais émise. Ou m'a fait dire que le sucre se détruisait dans le poumon : il y a eu là confusion. Je ne nie pas que du sucre se détruise dans 1(3 you- mon; je l'ignore et n'en ai pas [larh'. On m'a surtout prêté cette opinion d'une manière absolue, quand on a SON MÉCANISME. 101 voulu nie trouver en défaut, alors qu'on rencontrait du sucre dans le sang au delà du poumon. Souvent il arrive, quand par exenqole on expéri- mente sur un animal à jeun, alors qu'il sort moins de sucre du foie, que le sucre après s'être délayé dans le sang qui est rapporté au cœur par les veines caves, se trouve en si faible proportion dans une quantité donnée, qu'après le poumon on ne le rencontre plus. Cette ab- sence de sucre peut n'être pas absolue et tenir tant à la dilution extrême qu'à l'imperfection des réactifs dont la sensibilité a toujours une limite. Chez un animal à jeun, on n'en trouve généralement pas dans le sang du ventricule gauche d'une manière appi'éciable. Quand l'animal est en digestion, au con- traire, la quantité de sucre qui sort du foie augmente, et on peut en trouver dans le sang artériel ; mais on n'en rencontre plus dans le sang veineux. M. Lehmann, qui a publié en 1855 des analyses du sang dans les divers points du système circulatoire, a montré que la quantité de sucre que renferme le sang va en diminuant à mesure qu'on s'éloigne du foie. M. Lehmann a particulièrement insisté sur ce fait important que lorsqu'on veut examiner le sang d'un vaisseau, il faut, autant que possible, ne prendre que le sang que contient ce vaisseau, et n'y pas pratiquer une saignée assez abondante pour avoir du sang qui ait ré- tine des autres parties de l'organisme dans le vaisseau que l'on examine. Le sang circule dans le système sanguin sous une certaine pression qui a des rapports avec sa composition 102 SUCRE DANS l'organisme. chimique. En diminuant par la saignée la pression du sang, on augmente l'absorption interne ; les tissus aban- donnent plus facilement leurs liquides. C'est là un fait parfaitement démontré par l'analyse des différentes portions d'une forte saignée : on trouve que ces diffé- rentes portions contiennent les mêmes substances dans des rapports divers. Messieurs, ce qui a lieu pour tous les autres tissus a lieu pour le foie. Lorsque la pression diminue dans le système circulatoire, le foie s'y vide et le sucre va par- tout. Ne prenons donc pas, à la veine porte plus de sang qu'elle n'en contient : surtout n'en prenons pas assez pour produire un changement de pression qui modifie la composition du liquide. Si Ton a besoin de 300 granniies de sang pour les essais chimiques, au lieu de prendre ces 500 grammes à un seul chien, on les prendra sur trois chiens ou plus, en enlevant à chacun 100 grammes seulement , ou même moins. Voici les tubes dans lesquels nous avons mis fer- menter, avec de la levure de bière, du sang tiré de la veine porte et du sang tiré des veines sus-hépatiques. Vous voyez qu'aucune fermentation n'a eu lieu dans le sang de la veine porte; tandis que celui qui a été recueiUi des veines sus-hépatiques a donné lieu à un dégagement de gaz carbonique, qui continue avec assez d'activité. La réaction a été favorisée en plaçant des tubes dans un l)ain à liO degrés environ. On a seulement préparé, pour la comparer à la dé- coction du foie, une décoction de la rate. La décoction SUCRE DANS l'oRGANISME. '103 (le la rate est transparente ; celle du foie est opaline. Vous savez que cette opalinité est due à la présence d'une matière particulière, d'une sorte d'amidon animal qui, plus tard, se change en sucre. Je voulais seulement vous montrer que, tandis que le foie réduit complète- ment une forte proportion du liquide bleu, la décoction de la rate ne donne aucune réduction. Jusqu'ici nous avons examiné les faits dans le cas le plus simple, chez les animaux nourris de viande, alors qu'on ne peut pas même songer à faire venir du dehors le sucre dont la présence est constatée dans le foie de l'animal. 11 est donc bien établi par là que chez un animal nourri de viande, du sucre existe dans le foie; Que ce sucre, qu'on ne rencontre pas k l'entrée du foie, tandis qu'on en trouve à la sortie, s'est formé dans l'organe. Aucune objection provenant de la durée de l'alimen- tation ne peut intervenir ici relativement à la localisa- tion de cette production. Nous avons nourri des chiens pendant des années entières exclusivement avec de la viande, et leur foie était toujours aussi riche en matière sucrée que le foie d'animaux soumis à un régime mixte. Vous voyez donc, d'après ces seules expériences, qu'il reste parfaitement établi que chez les animaux placés dans ces conditions, qui sont les plus simples, le foie fabrique du sucre, et que les objections que nous avons examinées n'ont rien changé à ces résultats qui sont aujourd'hui hors de contestation. Récemment on a cru voir des objections à opposer 104 SUCRE DANS l'ORGANISME. dans nos conclusions dans certaines considérations tirées de l'alimentation mixte des animaux. Dt''jk ce que nous venons de dire vous fait prévoir que ces objections n'en sont pas. Cependant nous les examinerons en considé- rant la question glycogénique à une autre période, et étudiant ce qui est relatif à la présence dans le foie de la matière amylacée glycogénique. Examinons maintenant ce qui arrive lorsque les ani- maux trouvent soit du sucre, soit des substances amy- lacées dans leurs aliments : c'est le cas des herbivores et des carnivores. Ce qui est prouvé pour les carnivores l'est ici pour les herbivores ; il n'y a aucune différence dans le sens des fonctions. Tout au plus les conditions accessoires de ralimentation pourraient-elles avoir une inlluence sur l'intensité de (juelques phénomènes; et si la forma- tion glycogénique est une fonction démontrée chez les carnivores, elle ne saurait disparaître chez les herbivores. Avant de rechercher ce que peut être cette part d'in- fluence de l'alimentation, et de vous montrer que dans tous les cas le foie contimie à verser du sucre dans le sang, je dois vous rappeler que le sucre ne se produit pas dans le foie directement à l'état de sucre; (pi'il y esl précédé par une substance dont la production doit être étudiée avant de passer à l'examen de la fonction gly- cogéni([ue chez les herbivores. La première expérience qui m'avait mis sur la voie de la découverte du mécanisme de cette formation, est très singulière, fort simple, et donnant des résultais parfaitement tranch(''s. SUCRE DANS l'ORGANISME. 105 Dans des expériences où je faisais le dosage du sucre du foie, j'avais reconnu que la quantité du sucre variait suivant le moment où l'on examinait le foie ; que, con- stamment, quand le foie était examiné au moment delà mort de l'animal, il contenait moins de sucre que lors- qu'il était examiné le lendemain. J'ai pris, par exemple, deux parties égales en poids du tissu hépatique d'un chien qui venait d'être sacrifié. Une de ces parties était mise immédiatement pour être cuite avec une certaine quantité d'eau, et la décoction trouble donna, par la fermentation avec la levure de bière, une certaine quantité de gaz. Le lendemain, l'autre partie du foie, bouillie avec la même quantité d'eau, donna une décoction plus claire, qui, par la fermentation avec la levure de bière, fournit une quantité d'acide carbonique à peu près double de celle qu'avait donnée la première. Il semblait donc qu'il s'était formé du sucre dans^le_ foie depuis la mort de l'animal?" ' ' Hier nous avons sacrifié un chien jeune, en pleine digestion de viande. On a aussitôt enlevé son foie, et on l'a lavé jusqiiàce qu'il ne contînt plus de sucre (voir l'appareil fig. 1). Après le lavage, le jusdu foie avait une teinte opaline due à une certaine ([uantité de matière glycogène qu'il tenait en dissolution ou plutôt en suspension. Dans cette occasion, le lavage fut très rapide. On dut s'arrêter pour ne pas entraîner la matière glycogène tiui devait ultérieurement se changer en sucre. On voit donc que le temps que dure ce lavage n'est 106 SUCRE DANS l'oRGANISME. pasjiidifférent : il faut le faire cesser aussitôt que le suçre Qst enleyé^En le prolons^eant plusloiii^temps, on FIG. 1 (1). pourrait enlever une grande quantité ou même la tota- lité de la matière glycogène. Il n'y a rien d'étonnant ^que, dans ce cas, il ne se produise plus de sucre. ^ On a pris alore un^ certaine quantité de ce foie lavé qu'on a jeté tout de suite dans un peu d'eau bouillante (l) Lavage du /b«e. — A , irrigateiir dont le piston P est terminé à sa partie supérieure par une fourche sur laquelle passe une bande de caoutcliouc G, destinée à augmenter la pression sous laquelle l'eau s'écoulera par le tube llexiblc Rli' ; — H, U', robinets; — T, tube en- gagé dans la veine porte V; — F, foie de lapin; — E,E', eau do lavage s'ôcoulani par les veines sus-hépatiques. SUCRE DANS l'oRGANISME. 107 et on en a réserv*'' une (}iiantité ('gaie qu'on n'a pas fait cuire :1a voilà. Voici comparativement le foie ([ui a été cuit aussitôt après le lavage. "'°'''°*~' " Le liquide, obtenu par la décoction immédiate du foie lavé, ne contient pas de sucre ; il ne réduit pas le réactif cupro-potassique. On va lui ajouter de la le- vure de bière et essayer la fermentation qui ne donnera rien. L'autre quantité du liquide , qui est resté depuis hier au contact du foie cru, et qui, hier, au mo- ment du lavage , ne contenait pas de sucre, réduit aujourd'hui ai)ondamment le liquide bleu. Ce liquide s'est chargé de sucre et en même temps d'une matière albuminoïde, car il coagule abondamment par la cha- leur. On va le faire fermenter comparativement avec le liquide résultant de la coction du foie immédiatement après le lavage, et vous verrez que la fermentation s'y produira. i. Bien que j'aie très fort insisté sur la nature pure- ment chimique de ce phénomène, on Ta qualifié de sécrétion après la inort. Je vais vous en rappeler le méca- nisme, que j'ai déjà expliqué assez clairement pour que toute é([uivoque à ce sujet ne puisse être le résultat que de l'ignorance de mon travail ou d'une inintel- ligence volontaire des faits qui y sont exposés. Que s'est-il donc passi' dans ces deux liquides? Vous pouvez remarquer que le premier, celui qui pr6vîënr3ëlà~décoction immeïïiate du foie, le liquide qui n'est pas suci'é, est trouble et présente une teinte opaline, laiteuse, que n'offre pas le second qui, au con- 108 SUCRE DANS l'oRGANISME. traire, est sucré. 11 semble qu'il y ait un rapport entre la disparition de cette opalinité et l'apparition du sucre clans le liquide. "" L'opalinité du premier liquide est due à une sub- stance analogue à l'amidon, qui, sous l'influence des ferments organiques, se change en sucre. Si la trans- formation de cette substance ne s'est pas opérée dans la décoction du foie lavé, c'est que l'ébullition y a détruit le ferment. ""Dans cette macération transparente et sucrée, au contraire, la matière glycogène et le ferment sont restés en présence : la transformation de la matière en sucre a pu s'opérer. Voilà l'explication des faits qui se présentent ici à notre observation . Mais rien ne nous enq)êche maintenant de changer en sucre la matière qui rend opaline la décoction du foie que nous avons faite hier. Pour cela, il suffit de mettre cette matière en présence d'un ferment ([uï change l'amidon en sucre. Nous en prenons donc dans un tube et nous y ajoutons de la salive. Le liquide va devenir moins opaque d'abord ; puis tout à fait transparent, et il contiendra du sucre en grande quantité. Vous pouvez voir que la salive seule ne réduit pas le réactit bleu. La décoction du foie ne le réduit pas non plus. Le mélange que nous venons de faire de cette décoction avec de la salive est dc'-jà plus transparent. Nous le fai- sons l)ouillir avec le ri'actif cupro-potassique, et nous SUCRE DANS l'oRGÂNISME. 109 obtenons une réduction très abondante. La terinenta- tion se développe d'ailleurs dans ce mélange avec une grande facilité. Vous voyez. Messieurs, combien ces expériences sont simples, faciles à exécuter. Il suffit de les essayer pour en voir très nettement les résultats. Ce sont ces faits (pii m'ont amenc' à reconnaître qu'une matière amyloïde, dont j'ai signalé l'existence dans 1(5 foie, y préexiste au sucre. La sécrétion proprement dite, l'acte vital (et par acte vital nous comprenons tout acte cpii ne peut se produire en dehors de l'animal vivant), consiste dans la forma- tion de cette matière; mais la formation du sucre, ou jilutôt la transformation en sucrejle cette matière amyloïde , est un phénomène purement chimique, qui- se produit aussi bien en dehors de l'organisme que pendant la vie. Il n'y a donc pas, comme vous le voyez ici, moyen de se tromper. Iai matière opaline n'est pas sécrétée après la mort ; elle l'a été pendant la vie. Seulement, elle se change en sucre après la mort. Cette matière peut être extraite du foie à l'aide de l'alcool ou de l'acide acéti([ue cristallisable. Je n'ai pas à insister ici sur la préparation que j'ai donnée ailleurs. Je passe tout de suite aux caractères que la substance possède lors([u'elle a été obtenue telle ({ue vous la voyez ici. C'est une substance i[ui, lorsqu'elle est desséchée, n'a pas de goût déhn'ininé, qui colore en violet par l'iode, etc. 110 < SUCRE DANS LORGANISMt:. M. E. Pelouze, qui a analysé cette substance, lui a trouvé la composition élémentaire suivante : Carbone 39,10 Hydrogène 6,10 Oxygène 5/i,10 100,00 correspondant à la formule C^-H'^0'-. Cette formule est celle de Tamidon végétal, plus un équivalent d'eau ; car de l'amidon végétal traité de la même manière f{uc la matière glycogène, et analysé ensuite, a donné C"'H*^0". D'après l'ensemble de ses recherches chimiques sur cette substance, M. E. Pe- louze a été conduit à la ranger dans le groupe giyci([ue. Comme les substances de ce groupe, elle contient l'hy- drogène et l'oxygène dans les proportions de l'eau. M. E. Pelouze a, en outre, fait sur la matière glyco- gène du foie une expérience intéressante qui complète l'ensemble des analogies qui existait entre l'amidon animal et lamidon végétal. Il a, à l'aide de l'acide azotique concentré, transformé la matière glycogène du foie en xyloïdine offrant les mêmes caractères que celle qu'on obtient de l'amidon végétal. Comme cette dernière, la xyloïdine animale est très conibustil)le et détone avec flamme, quand on la chauffe ;i une tem- pérature de 180". Voici de cette xyloïdine faite avec la matière du foie. Nous en chauffons sur une lame de platine; vous voyez ladéflagr ation. Les animaux font donc du sucre comme les végétaux, par le procédé des végétaux^ en commeîiçanT^par SUCRE DANS l'oRGANISME. iîl ramidon, qui, sous rintluence des ferments, se change ensuite en sucre^,^ "" C'est là un fait de la plus haute importance au point de vue de la physiologie générale. 11 était nécessaire de le rappeler avant de passer à l'interprétation des faits que nous allons examiner. Revenons actuellement au cas d'un herbivore. Nous avons nourri des lapins exclusivement avec des carottes pendant très longtemps, et coustannnent chez ces animaux on trouve en abondance la matière gly- cogène dans le foie. La fonction hépatique qui consiste à produire la matière glycogène qui se transforme ultérieurement en sucre, existe donc chez les herbivores comme chez les carnivores; car, si le sucre formé par les carottes peut être invoqué pour rendre compte du sucre trouvé dans ranimai, il n'en est pas de même pour la matière gly- cogène du foie, qui n'existe pas dans l'aliment. Si de ce cas encore simple, d'un herbivore iioui'ri de sul»stances qui ne contiennent que du sucre, nous passons à l'animal nourri de graines, nous verrons que tout de suite le cas devient plus complexe, parce qu'alors l'alimentation peut fournir au sang non-seulement du sucre, mais encore une espèce d'amidon soluble ana- logue à la dextrine. C'est ce qui arrive chez les chevaux qui mangent habituellement de l'avoine, de l'orge, chez les pigeons, etc. Mais je veux vous montrer maintenant que ce fait est tout à fait accidentel et cesse de se pro- duire lorsqu'on abandonne l'alimentation capable de fournir cette substance à l'organisme. 112 SUCRE DANS l'oRGANISME. Lorsque chez ces animaux ou prend le sang ou les tissus musculaires, par exemple, et ([u'on les fait cuire, on trouve que la décoction de leur chair a la propriété de donner par l'iode une coloration qui semble indiquer dans ces tissus des traces d'une matière analogue à de la dextrine impure. Nous avons nourri des lapins avec de l'avoine et nous avons constaté que pendant cette alimentation leur chair musculaire donnait cette réaction , et qu'en la cessant cette réaction disparaissait. Chez les pigeons nourris de vesces, cette coloration est très marquée , et elle disparaît quand on change l'alimentation. Nous avons constaté que chez un pigeon mis à jeun pendant deux jours elle n'existait plus. Nous avons fait à ce sujet quelques expériences avec M. le professeur Bouley (d'Alfort). Ces expériences nous ont fourni des observations très concluantes cpie je vais vous rapporter. Sur un cheval nourri d'avoine et d'orge, en digestion, on a pris un morceau de muscle sans sacrifier l'animal. On a fait cuire ce muscle : la décoction refroidie don- nait la coloration par l'iode. L'animal ayant été mis à l'abstinence pendant plu- sieurs jours, la coloration par l'iode ne se retrouva plus dans la décoction refroidie d'un morceau de chair mus- culaire qu'on lui enleva alors. Puis on a donné de nouveau de la farine d'orge et de l'avoine à ce cheval , et la coloration par l'iode reparut dans un morceau de chair musculaire qui lui fut enlevé quelques heures après. SON MÉCANISME. 113 Or, Messieurs, je dois insister ici sur ce fait que la fonction glycogénique du foie n'a rien de commun avec ces accidents de l'alimentation. Elle constitue une fonc- tion constante, invariable , nécessaire, tandis que les phénomènes dont nous vous parlons sont soumis à toutes les éventualités de l'alimentation et à toutes les variétés qui s'observent dans les phénomènes accidentels de l'économie qu'il faut bien distinguer des fonctions con- stantes. Nous pourrions, à ce propos, montrer la nécessité de distinguer les caractères fixes fondamentaux, des carac- tères variables, accidentels, nécessité plus grande en phy- siologie qu'en toute autre science; invoquer à l'appui de notre manière de voir le témoignage des hommes les plus compétents. Sydenham , parlant il est vrai de la pathologie , disait que les médecins qui confondent les caractères essentiels fondamentaux d'une maladie avec les phénomènes intercurrents et accidentels, lui pa- raissent ressembler à un botaniste qui compterait au nombre des caractères d'une plante les morsures de chenilles qui déforment les feuilles. En physiologie, comme dans toute science d'obser- vation, il faut donc savoir séparer les phénomènes constants des phénomènes variables : cest là le but essentiel de la science. Relativement au sujet qui nous occupe, nous avons énoncé le fait physiologi([ue constant de la production du sucre dans l'organisation ; nous avons localisé cette fonction et déterminé son mécanisme. Quant aux phé- nomènes qui sont li(''s à ralimentation . nous venons B. LiQi'iD. xn: l'organ. — ii. y ■H/| FORMATION DU SUCRE DANS 1 ^ORGANISME. d'en exaniiinM' les conclitioiis variablf^s et de voir an'ils sont tout à faits indépeiutants de la fonctio:i elle^ même. Pour achever de fixer vos idées sur cette indépen- dance, nouiS ajouterons que non-seulement la fonction glycogénique du foie s'accomplit chez les animaux car- nivores alors qu'ils ne prennent aucune matière sucrée ni amylacée; mais encore, qu'elle peut disparaître chez un animal qui mange et absorbe de la dextrine et du sucre. C'est le cas des animaux malades, et parlicnliè- rement des chevaux, ainsi qu'il résuUe d'expériences que M. H. Bouley et moi avons faites à Alfort sur des chevaux. Chez des chevaux atteints d'affections qui déterminent de la fièvre , mais qui néanmoins mangeaient et digé- raient leurs aliments, en sacrifiant ces animaux on pou- vait trouver dans leur tissu musculaire, les caractères du sucre et de la dextrine al)sorbés, quoique le tissu du foie parût dépourvu de la matière glycogène spéciale à cet organe . Si nous voulions, insistant davantage sur les considé- j rations, établir une relation, indirecte il est vrai, entre ' ralimentation et la fonction glycogénique, il nous suffi- | rait d'indiquer que l'intensité de la fornuition glycogé- nique du foie est constamment en rapport avec l'in- j t^isité ÏÏes phénomènes de nutrition et non avec la nature de ralimentation. Voilà ce que nous avions à vous dire relativement à la matière glycogène du foie. Nous allons passer main- tenant à une autre série de remarques relatives à cette I S\ DIFFUSION. 115 préiendiu^ objection ronnuli'c en disant que le sncre se formerait pailout , qu'il existerait iion-senlenient o d'acide carl)oiiiqn6 qui représente le sucre existant pri- iiiitivenieut dans le foie à l'état de sucre. Dans le tube n" 2, où la ternientation de la matière glycogène avait été en partie elFectuée. mais non complètement achevée, car la licjueur était encore opaline, nous trouvons lO'^G d'acide carbonique résultant du sucre existant dansle foie au moment de la mort de l'animal, plus une quantité de sucre provenant île la transformation de la matière. Enlin dans le tube n° 1 où la fermentation a été empê- chée par la cuisson, nous avons eu 6", 9. Cedernier chitfre est, en réalité, trop fort, parce que la fermentation n'a pas été complètement empêchée; ce qui tient à deux causes. La première est que le ferment du foie, comme pres([ue tous les ferments, lorsqu'il a été cuit, reprend peu à peu ses propriétés, surtout lorsqu'il est maintenu pendant longtenqjs à une douce température. De sorte qu'ici il y a eu une partie de la matière glycogène qui a fermenté parce qu'on a laissé cette matière trop long- temps en contact avec la levure de bière. Lorsqu'on met un morceau de foie dans de l'eau et qu'on l'y broie, on voit que l'eau prend une apparence opaline, (pi'elle perd peu à peu sous l'influence d'une douce tenq)érature ; elle devient alors tout à fait trans- parente. Cette transparence provient de ce que la ma- tière glycogène se dissout sous l'influence du ferment du foie comme l'amidon sous l'influence de la diastase et se change en sucre qui ne donne plus l'aspect opalin à la liqueur. Lors même que le liquide de macération du foie est devenu transparent, on remarque, si l'on prend deux 124 FORMATION DU SUCRE DANS l'oRGANISME. portions de ce jus et que l'on fasse cuire l'une des deux, tandis qu'on laisse l'autre dans son état primitif, qu'on y ajoute ensuite une même quantité de levure de bière, on remaniue, dis-je, que la quantité d'acide carbonique est toujours plus grande pour la liqueur du foie cru que pour celle du foie cuit, ce qui tient sans doute à ce qu'il existe de la matière glycogène à Fétat de dextrine dont la transformation s"est trouvée arrêtée par la chaleur qui a coagulé le ferment. Il y a encore une remarque à faire relativement à la fermentation du jus du foie obtenu dans ces circon- stances. La fermentation a lieu aussitôt que la levure de bière est mise en contact avec le liquide, ce qui n'a pas lieu pour le sucre de canne, et même pour le sucre de raisin pour lesquels il se passe toujours un certain temps avant lé commencement de la fermentation. Cela prouve que le sucre du foie est plus facilement fermentescible que les autres. Lorsqu'on prend une infusion à froid ou même une décoction de foie, et qu'on y ajoute de la levure dei3ière, on voit la fermentation se produire en quelque sorte en plusieurs temps. Il y a d'abord une fermentation immé- diate qui s'arrête pour recommencer plus tard. Cela tient à ce que la première fermentation a lieu aux dé- pens du sucre existant d'abord, tandis que la seconde opère sur le sucre formé de la matière glycogène sous l'influence, soit du ferment hépatique, soit de la le- vure de bière. Le ferment du foie peut se préparer facilement avec les macérations du foie : on laisse abaudonnée à elle- SON MÉCANISME. 125 même la décoction opaline du foie jusqu'à ce qu'elle soit complètement transparente, c'est-à-dire jusqu'à ce que toute la matière glycogène soit transformée en su- cre; on verse alors de l'alcool dans le liquide transpa- rent, et il se précipite une matière albuminoïde qui se redissent ensuite dans l'eau, et qui est le ferment hépa- tique, analogue à la diastase, et qui transforme très rapi- dement la matière glycogèneen sucre. Si l'on n'avait pas attendu que la matière glycogène fût complètement transf(^rmée en sucre, elle aurait été précipitée avec le ferment qui n'aurait pas pu être isolé de la matière, et qui l'aurait fait fermenter dès qu'on aurait remis le précipité dans de l'eau. La matière gly- cogène diminue et même disparaît chez les animaux restés pendant longtemps à l'abstinence. Il m'a semblé qu'il en était de^mêmejluj'erment du foie, et que dans Iml'oie d'animal à jeun, comme dans un foie d'animal nlalade, on ne retrouvait plus dans la macération du loîejk matière ferment ifère. Cela serait-il en rapport avëc'cette opinioir^éjà émise que le ferment du foie vient du pancréas? Les acides agissent sur la matière glycogène comme sur l'amidon pour la transformer en sucre. L'acide sul- furique, l'acide chlorhydrique et l'acide azotique agis- sent de même. Toutefois ce dernier acide semble agir quelquefois autrement sur la matière glycogène. La dé- coction opaline s'éclaircit très vite sans que l'on ait le caractère du sucre. Peut-être dans ce cas la matière peut-elle se déterminer en quelque produit autre que le sucre, tel que l'acide oxalique, par exemple. > y i"2G FORMATION DU SUCRE DANS l'oRGANISME, L'acide acétique cristallisable précipite la inaticro glycogène; mais en iiiêmetemps, il agit sur elle de telle façon qn'il la rend gommense et collante coninie de la dextrine, l'esprit de bois agit de la même manière. Enfin la matière glycogène du foie peut se changer en sucre en passant par l'état de dextrine. Pour cela on place de la matière glycogène en suspension dans de l'eau légèrement acidulée avec de l'acide sulfurique; puis on fait passer dans la solution un courant de va- peur d'eau. Peu à peu la li([ueur s'éclaircit et passe à l'état de dextrine; puis, plus tard, à l'état de sucre. La matière glycogène peut, comme nous l'avons déjà dit, sousTinfluence des mêmes réactifs, donner lieu à tous les produits de l'amidon végétal : 1° la matière glyco- gène elle-même, 2° la dextrine, 3" le sucre qu'on peut obtenir à cet état, [i° la combinaison du sucre avec le chlorure de sodium, ô^Talcool et l'acide carbonique. Dans ce parallèle des propriétés de l'amidon végétal et de l'amidon animal, nous avons cru faire la remar- que suivante : c'est que les ferments, tels queladiastase végétale ou les ferments animaux salivaires, pancréati- que, etc., ont une action plus intense et plus rapide sur l'amidon animal que sur l'amidon végétal; tandis que les acides, au contraire, exercent une action plus intense et beaucoup plus rapide sur Tamidon végétal que sur l'amidon animal. Pour doser le sucre du foie, on pourrait mettre un morceau de foie pesé dans une ('prouvette et laisser la fermentation s'accomplir pen- dant un temps sufïisant pour que toute la matière soit changée en sucre sous rinfluence du ferment du foie, SON MÉCANISME. 1"27 pt en alcool et en acide carbonique sous rinfluence de la levure de bière. Si l'on craignait que le tissu du foie pût se décom- poser, on pourrait le faire cuire préalablement et y ajouter ensuite un autre ferment, un morceau de pan- créas, par exemple, qui changerait très rapidement la matière glycogène en sucre. Mais j'ai observé, dans ces cas, que l'action du pancréas paraissait quelquefois arrê- ter la fermentation. Ceci me paraît actuellement d'au- tant plus inexplicable que le tissu du pancréas ou que le suc pancréatique, lorsqu'on les met dans un liquide sucré, y donnent naissance à de la levure de bière avec une rapidité plus grande que tout ailtre cor})s albumi- noïde. Le môme procédé de dosage pourrait être em- ployé pour les muscles de fœtus. Ex}).— Du sang de la veine porte fut recueilli sur une chienne par le procédé' ordinaire après avoir posé une ligature à son entrée dans le foie. Le sérum du sang examint' par le liquide cupro -potassique ne renfermait pas de sucre; on mit en contact avec ce sérum de l'eau d'euqîois d'amidon : cet amidon fut transformé en sucre avec une rapidité en apparence beaucoup plus grande qu'il ne l'est par le sérum des autres parties du système vascu taire. Exp. — Un chien à jeun d'aliments solides depuis huit jours, mais n'ayant pas été privé d'eau, a été sacritîépar hémori'hagie de l'artère carotide. Aussitôt après la coagu- lation du sang, on examina le sérum à l'aide On a noté que pendant les efforts d'aboiement que faisait l'animal, le diaphragme était relâché et re- poussé jusque vers la plaie par le poumon qui s'a- Daissait.fjjfj'i ji- On prit ensuite et on galvanisa un rameau du nerf pneumogastrique qui se rend dans le plexus solaire. On ne produisit pas de douleur ni rien d'apparent sur l'urine qui continua à couler avec son aspect sangui- nolent. Peut-être aurait-on produit quelque effet si l'on eût primitivement agi sur ce nerf avant de couper les 170 SÉCRÉTION URINÂIRE. rameaux du splauchuique qui s'anastomosent plus ou moins avec lui. Voici le procédé qui convient le mieux pour trouver le nerf splanchnique. Immédiatement au-dessous de la dernière fausse côte gauche, on trouve la capsule surrénale. Au-dessus de cette capsule passent transversalement une artère et une veine musculaires lombaires. Immédiatement au- dessus de cette artère se trouve le nerf grand splanch- nique qui la longe en formant une anse dont la con- cavité est en dedans. Exp. — On ouvrit le flanc gauche d'un chien au-des- sous de la dernière côte; on chercha l'uretère et l'on y mit un tube. On constata que l'urine ne coulait pas quoique l'artère et la veine rénale fussent parfaitement ronges. On isola alors le nerf grand splanchnique; on le lia et l'on galvanisa les deux bouts qui tous deux étaient sensibles. La galvanisation du bout inférieur parut accé- lérer la respiration. Cette galvanisation des bouts du nerf, pas plus que sa section , n'eut d'influence bien marquée sur la couleur du sang, et l'urine ne coula pas. Il faut ajouter que l'animal était déjà épuisé par d'autres expériences qu'il avait subies immédiatement avant. Eœp. Sur un lapin en digestion, on coupa le bulbe au-dessus de l'origine des pneumogastriques. Le lapin continuait à respirer. On ouvrit l'abdomen par le flanc gauche : les intes- EXPÉRIENCES. 171 tins étaient injectés de sang très rouge ; le rein était rouge ainsi que sa veine. On mit un tube dans l'uretère; l'urine ne coulait pas. On isola le nerf grand splanchnique; on le lia et on en galvanisa le bout inférieur. On ne vit pas d'effet bien manifeste. On isola ensuite le nerf pneumogastrique gauche autour du cardia ; on le lia et on le galvanisa. La gal- vanisation du bout inférieur détermina une turgescence de la veine rénale qui devint plus rouge sans cepen- dant être rutilante. (Dans l'intervalle la veine était de- venue noire.) En même temps l'uretère se gonflait; et en l'ouvrant on constata qu'il contenait de l'urine. La galvanisation du grand splanchnique avait déter- miné des contractions, surtout du gros intestin. Exp. Sur un lapin à jeun depuis deux jours, et dont les urinesétaientacides, on ouvrit l'abdomen parle flanc gauche et on introduisit rapidement un tube dans l'ure- tère. Le rein et la veine étaient rouges; mais l'urine ne coulait pas. On coupa le grand splanchnique gauche : aussitôt la veine rénale diminua de calibre et devint noire. Alors on isola le pneumogastrique gauche au-dessous du car- dia; on le lia et on le galvanisa. Aussitôt on vit la veine rénale se gonfler, rougir, et l'uretère était distendu par de l'urine. On cessa la galvanisation : la veine di- minua de volume et devint noire. On recommença à exciter le pneumogastrique : la veine rénale se t>;onfla et devint rousse. On ouvrit alors plus largement l'abdomen, et l'on 17'2 SÉCRl-TION URINAIRl'. examina lo rein droit : le rein et sa veine étaient mé- diocrement rouges. On galvanisa le pneumogastrique gauche : la veine rénale droite devint aussi plus rouge et se gonfla. On coupa alors le grand splanchnique droit, et l'on vit la veine rénale correspondante diminuer de volume et devenir noire. On galvanisa encore une fois le vague, et l'on vit de nouveau la veine rénale devenir plus rouge et turgide. n'(7(- !'»|ljni SEPTIEME LEÇON. 19 MAI 1858. SOMMAIRE: De la sueur. — llapport entre sa sécrtHion et celle de riiiine. — De la perspiraiion insensible, ses variations, ses rapports avec la perspiration pulmonaire. — Analyse de la sueur; sa compo- sition chimique. — La sueur contient-elle un principe toxique? — Mort des animaux dont la peau a é\é recouverte d'un vernis imper- méable à l'air. — Comparaison cliiiuique de la sueur et de l'urine. — La réaction de la sueur est varialj^ — Conditions physiologiques qui président à la sudation. — Expériences. Messieurs , Nous savons que les liquides organiques physiologi- ques considérés au point de ^ue du but qu'ils sont appelés à remplir ont été divisés en deux grandes classes. On a appelé liquides excrétés ceux dont la for- mation semble n'avoir pour but que leur rejet hors de l'économie, où les produits qu'ils renferment n'ont plus aucun rôle à remplir; et l'on a désigné sous le nom de liquides sécrétés ceux dont la production est liée à Taccomplissement de quelques fonctions, ceux, en un mot, qui ont un usage physiologique. Nous avons examiné déjà l'urine qui offre en quelque sorte le type le plus parfait des liquides excrétés; nous passerons aujourd'hui à l'étude de la sueur. La sueur a toujours été étudiée parallèlement avec l'urine ; de tout temps on a considéré ensemble et dans leurs rapports les fonctions du rein et celles de la peau. Leurs maladies semblent en rapport avec ces fonctions 17/l SUEUR. et sous la dépendance de leur influence réciproque. Ainsi on aurait noté la fréquence plus grande des ma- ladies des reins dans les pays froids, où les fonctions de la peau sont moins actives ; et celle des maladies cutanées dans les pays chauds, où l'élimination excrémentitielle se fait par la sueur avec une grande activité. Ces consi- dérations ne sont pas sans valeur, mais il ne faudrait pas leur attribuer une importance exagérée. Sans doute il y a là deux excrétions capables jusqu'à un certain point de se suppléer ; mais elles ne sont pas les seules voies ouvertes à l'élimination des liquides, et il faudrait tenir compte aussi de l'élimination qui se fait par les voies digestives dans le vomissement et dans la diarrhée qui ont pour effet, comme la transpiration abondante, de diminuer la quantité de l'urine. Examinons maintenant ce qu'on sait sur la sueur. C'est un liquide fourni par des organes appartenant à la peau, organes bien déterminés aujourd'hui. Toute- fois la sueur n'est pas le seul liquide éliminé par la peau, qui donne passage en même temps à la sueur et à ce qu'on a appelé la perspiration insensible, etc. La perspiration insensible est une simple élimination d'eau qui s'échappe à l'état de vapeur; elle est en rap- port avec la température du corps, ou plutôt, comme nous verrons tout à l'heure, avec la température de ses couches superficielles. La perspiration insensible est plus considérable l'été que l'hiver. Elle a été, de la part de plusieurs expérimentateurs, l'objet d'observations indirectes. Sanctorius, puis Seguin, ont cherché à dé- tei'miner par des pesées ce que le corps avait perdu en SUEUR. 175 vapeur d'eau, et ils ont mis cette perte sur le compte de l'évaporatioD par la peau. Seguin était arrivé ainsi à admettre que la peau laissait échapper 31 livres d'eau par vingt-quatre heures. Ce chiffre est une moyenne ; il ne saurait d'ailleurs être admis comme expression même approchée de ce qui a lieu dans la perspiration cutanée, parce que Seguin avait négligé de faire la part de l'évaporation par le poumon, qui est considérable. Admettant cependant le procédé de ces observations comme satisfaisant, il y aurait lieu d'examiner les va- riations que subissent ces phénomènes chez des animaux d'espèces ou même de classes différentes. Ainsi, pour n'en citer qu'un exemple, Magendie avait déjà observé que les chiens n'offrent pas de sueur, et que chez eux cette excrétion paraît suppléée par une perspiration pulmonaire plus considérable. La perspiration cutanée, aqueuse, étant laissée de côté, occupons-nous de la sueur, produit bien défini, sécrété par les glandes sudoripares, glandes simples, en tube, par lesquelles la sueur vient se verser en goutte- lettes à la surface de la peau. Depuis longtemps l'examen chimique de la sueur a été fait ; mais il ne l'a été convenablement que depuis quelques années. En effet, l'analyse, pour être satisfai- sante, doit porter sur une assez grande quantité de ce liquide; et il est difïicde de l'obtenir. Thénard, à qui l'on doit une des premières analyses de la sueur, l'obtenait en tordant un gilet de tlanelie. Il est un moyen meilleur qui permet d'en obtenir assez et de Fobtenir pure : ce sont les bains de vapeur. 176 SLEUR. M. Favre, qui a publié le résultat de ses analyses de la sueur, a pu opérer sur des quantités plus considé- rables que celles dont disposaient les chimistes qui Font précédé, puisqu'il a pu en obtenir hO litres. Le sujet qui lui fournissait ce liquide était couché dans un grand plateau et soumis à Faction d'un bain de vapeur. Un autre procédé, employé par Funcke et Schottin, consiste à re- couvrir une partie limitée du corps d'une couche de caoutchouc; la transpiration devient alors considérable, et la sueur s'écoule par un robinet situé à la partie la plus déchve du manchon. On peut considérer la sueur obtenue ainsi comme pure. Les produits qui se rencontrent dans la sueur sont de deux ordres : des nîatières salines et des matières or- ganiques animales. Relativement à ces dernières, nous devons d'abord noter, qu'il n'a pas été rencontré de matière qui fût spéciale à la sueur comme nous en avons trouvé de spéciales aux produits des sécrétions proprement dites. Toutefois on a prétendu qu'une substance de nature spéciale pouvait exister dans la sueur, fondant cette as- sertion sur Fidée que la sueur était un poison violent, et qu'elle ne pouvait pas être retenue dans le corps sans danger. On a regardé, en effet, quelques affections comme la conséquence de l'intoxication par les produits organiques de la sueur non expulsés. On a aussi attribué le diabète .à l'acide de la sueur non éliminé. Ces opinions, invoquées pour expli([uer quelques faits observés, me paraissent difficilement admissibles, avec le sens qu'on leur a donné. SUEUR. 177 Chez les diabétiques, par exemple, il arrive souvent que la peau est sèche, surtout quand la maladie est intense; mais ce n'est pas un symptôme constant. On a dit que, dans ce cas, lesangétait acide et qu'il devait son acidité à l'acide de la sueur qui y restait non excrété ; ce sont là des idées purement théoriques sur lesquelles nous n'in- sisterons pas : si certains diabétiques ont la peau sèche, il en est d'autres, au contraire, qui suent abondamment. La sueur renferme-t-elle une substance toxique telle que son absorption devienne un danger? Posée dans ces termes et dégagée des développements que je vous ai indiqués tout à l'heure, la question mé- rite d'être examinée. Et d'abord il est possible que la sueur injectée dans les veines se comporte comme un poison, mais beaucoup de liquides organiques pour- raient être dans ce cas ; et leur action délétère nous pa- raît dépendre moins de leur nature que des conditions de leur injection. Je vousl'ai montré pour le sérum qui, pris sur un animal et réinjecté chez le même animal quelques heures après, peut le faire périr avec des symptômes très remaquables. Tous les liquides en voie de décom- position sont dans le même cas; et il est possible que les accidents provoqués par Vinjection de la sueur dans le sang soient dus à la rapidité avec laquelle elle s'al- tère. Cette expérience ne nous autorise donc pas à re- garder la sueur comme douée de propriétés délétères qui la rapprocheraient des venins. ïl est d'autres expériences qui montrent l'importance physiologique et la sécrétion de la sueur. Lorsqu'on la supprime en recouvrant la peau d'un B. LlQUlD. DE L'OnCAN. — II. 12 178 SUEUR. vernis résineux ou d'huile, on fait périr les animaux mammifères au bout d'un temps qui n'est pas très long. Chose singulière, ceux-ci semblent alors périr de froid; un refroidissement graduel les met de niveau avec la température auibiante; et ils meurent vers 20° ou 22% d'autant plus vite qu'il fait plus froid et que, par consé- quent, leur excès de température sur le milieu ambiant était plus considérable. Dans ces circonstances, on a expliqué la mort autre- ment que par la suppression de la sueur, la regardant plutôt comme la conséquence de la cessation de fonc- tion de la peau en tant qu'organe respirateur. 11 est con- stant que la peau respire, comme on a pu s'en assurer en recouvrant certaines parties du tégument externe de manchons renfermant des gaz dont la composition variait au bout d'un certain temps d'application . Le phé- nomène d'absorption de l'oxygène et de rejet de l'acide carbonique, qu'on a montré ainsi, existe égalem.ent pour d'autres tissus; il est, à l'intensité près, comparable dans la peau aux phénomènes respiratoires. On a donc pu dire que l'animal recouvert d'un vernis imperméable àVair mourait par défaut de respiration. Mais, Messieurs, je ne crois pas que cette vue soit exacte ; et voici pourquoi : Si on prend un cheval, qu'on enduise toute sa peau d'un vernis, il meurt ; mais qu'on laisse sans la vernir une place de quelques centimètres seulement, il ne mourra pas. Que l'ayant verni complètement, on enlève dans un petit espace le vernis, de manière à pratiquer une fenêtre, même petite, l'animal déjà malade re- SUEUR. 179 viendra et peu à peu les symptômes s'amélioreionl. (Test une expérience à refaire; il y a certainement là un curieux objet de recherches. Quoi qu'il en soit, je crois que cette observation ne permet pas de regarder la mort d'un animal verni comme résultant unique- ment d'une diminution d'étendue de la surface qui respire. Dans le cours de ces leçons, lorsque nous avons examiné les caractères sur lesquels on se base pour di- viser les liquides organiques en liquides sécrétés et liquides excrétés, je vous ai indiqué comme le caractère qui me paraissait le meilleur, celui qui se déduit des analogies ou des différences que présentent avec les élé- ments du sang les éléments des liquides fournis par 'les organes glandulaires. Nous avons désigné les liquides excrétés en disant que leurs principes existaient tout formés dans le sang, d'où ils étaient seulement séparés. La sueur, examinée à ce point de vue, nous offre de l'acide carbonique, de l'urée et des sels minéraux qui viennent évidemment du sans:. Je vous ai dit, à propos de l'urine, que l'urée avait été considérée pendant longtemps comme un produit appartenant exclusivement au rein. On a vu plus tard qu'elle se fait partout, et que le rein n'est pas la seule voie par laquelle elle est éliminée. Après l'ablation des reins, l'urée est éliminée par le canal intestinal. La peau supplée aussi à l'action des reins pour éliminer l'urée; et l'on en rencontre dans la sueur, non plus acci- dentellement, mais normalement. Dans les premières analvses de la sueur on n'avait 180 SUEUR. pas Signale 1 urée ; ce qui tient f-ans aucun cloute a ce qu'on n'opérait pas dans des conditions convenables et à ce que l'urée se détruit avec une facilité telle que, quelle que fût la délicatesse du procédé chimique, on devait obtenir des résultats défectueux. Thenard et d'autres avaient rencontré dans la sueur des sels ammo- niacaux qui provenaient certainement de la décompo- sition de l'urée. Opérant dans de meilleures conditions et sur de grandes quantités, M. Favre a trouvé pour 1000 parties de sueur 0,428 d'urée, environ un demi- milième. C'est peu si l'on compare cette quantité à celle qu'on trouve dans l'urine; néanmoins elle est très ap- préciable, surtout lorsqu'on opère sur de grandes quan- tités de sueur, comme Ta fait M. Favre. Récemment Funke, recueillant la sueur à l'aide de manchons dont il coifÎJiit des membres en mouvement, a trouvé aussi de l'urée; il en a rencontré 0,038 pour 100. La sueur renferme donc de l'urée, produit excré- mentiticl existant dans le sang, excrété surtout par le rein. On rencontre dans la sueur d'autres produits qui lui sont spéciaux. M. Favre a. comme les autres observa- téùrs, trouvé les acides lactique et phosphorique; mais il y a rencontré de plus un acide particulier, azoté, au- quel il a donné le nom d'acide hydrotique ou sudorique. Cet acide, qui n'a pu être rencontré dans aucun autre li(piide animal, se rapproche de l'acide urique. L'acide lactique et l'acide hydrotique sont, dans la sueur, combinés à des bases : potasse et soude. On y SUEUR. 181 trouve de plus des chlorures, des sulfates, des phos- phates, substauces qui existent dans les liquides. Comparant les produits de la sueur à ceux de l'urine, M. Favre est arrivé à constater entre eux de grandes ressemblances; mais lorsqu'on cesse de s'attacher à leur nature pour ne plus tenir compte que de leur (]uan- tité, on trouve de très grandes différences. Examinant, comparativement à ce point de vue, 1/l litres de sueur et i/i litres d'urine recueillis en même temps et chez le même individu, M. Favre est arrivé aux résultats suivants :,,,,,,, '*r"'-^Sucur, U lilrfs, Uiiiie. 14 litre». Chlorures 3^gr,639 57gr,0i8 Sulfates, .-^jf.j-y., 0§r,160 2lg',709 l'hospliales traces 5s'-,381 Les sels minéraux sont donc éliminés par la sueur en proportion beaucoup moindre que par l'urine. M. Favre a noté, en revanche, que la proportion de soude et de potasse éliminée par la sueur à l'état de combinaison avec les acides organiques, dépasse beau- coup la proportion qual'ou.^ p^ojuijrait rencontrer, dans l'urine. Telles sont les données que la chimie nous fournit relativement à la sueur : ce doit être un liquide plus ou moins analogue à l'urine, et, comme elle, simplement excrété. Un nouveau point d'analogie entre la sueur et l'urine ressort de l'examen conqmré des réactions que présen- tent ces deux liquides. Vous savez que Berzelius avait ri proposé de baser la division des Hipiides en excrétés ou sécrétés, suivant qu'ils pi:é,senta.i,en.t une réaction acide 182 SUEUR. ou alcaline. Nous avons \u que ces caractères ne ré- pondaient pas à la division physiologique qu'avait en vue Berzelius, et nous avons proposé, attachant une autre signification aux caractères fournis par la réaction, de diviser les liquides sécrétés ou excrétés, selon qu'ils présentent une réaction fixe ou une réaction va- riable. Nous ne prétendons pas présenter cette distinc- tion comme une loi; elle est seulement plus exacte que celle formulée par Berzelius. Ce sera, même si l'on veut, un moyen mnémonique. Quoi qu'il en soit, la variabilité de réaction que l'urine nous a oiferte au plus haut degré se retrouve dans la sueur. La sueur est généralement acide chez l'homme et chez les carnivores; elle est ordinairement alcaline chez les herbivores. Je vous ai déjà signalé cependant la réaction alcaline de la sueur coïncidant avec une réaction acide des urines chez un cheval à jeun. A ce propos, j'ai dû vous signaler une cause d'erreur qui eût pu faire croire à l'alcalinité de la sueur : c'est l'imprégnation des poils du cheval par de l'ammoniaque dégagée dans l'écurie. M. Favre a constaté, sans en rechercher la cause, une variation de réaction de la sueur assez singulière : chez le sujet qu'il observait, la réaction variait avec les pé- riodes d'une même sudation. 11 a pu constater que sur 2 litres, par exemple, obtenus pendant une épreuve, le premier tiers recueilli est toujours acide, le second neutre ou alcalin, le troisième toujours alcalin. M. Fa- vre a noté, en outre, que la sueur perdait dès les pre- miers moments de la vaporisation sa réaction alors acide, SUEUR. 18S qui faisait eiisuit(3 place à une réaciiors fortement alca- line. Voiià un certain nombre de faits assurément très curieux à expliquer et qui devront être l'objet d'expé- riences intéressantes. Examinons maintenant quelles conditions physiolo- giques président à la sudation. La température paraît tenir le premier rang. Elle peut coïncider avec une augmentation d'activité de la circulation qui vient agir sur le phénomène par son influence physique. Les conditions qui dominent les sécrétions de la sueur sont celles qui se rattachent à la circulation. On ne peut admettre que la sécrétion se fasse sans qu'un changement soit survenu dans la circulation ; d'antre part, les modifications de la circu.lation sont intimement liées à l;i manière d'être du système ner- veux; on peut, en agissant sur un nerf, faire sécréter la sueur; on peut de même l'empêcher en agissant sur un nerf. Ce fait nous a apparu dans une expérience très sim- ple instituée dans un autre but. Chez les chevaux qui suent facilement, si l'on vient à couper d'un côté le sympathique dans le cou, la température de la tête s'élève, et bientôt le côté de la tête auquel se rend le nerf coupé se couvre d'une sueur abondante, en même temps que la température de hi peau a augmenté. Nous avons dans ces conditions constaté une augmentation de la pression avec l'élévation de la température, les phé- nomènes étant exactement limités à la région du nerf coupé. La sécrétion de la sueur est bien alors sous Fin- 18/i. SUEUR. fluence des nioclirications que nous lui assignons, puis- que la galvanisation du nerf coupé la fait cesser en même temps que les vaisseaux se rétrécissent et que la température baisse. Dans tous les cas, c'est sur la con- tractilité musculaire des vaisseaux que l'on agit par l'intermédiaire du système nerveux. ^ '^iDans ces expériences, j'ai pu faire une observation assez intéressante en ce qu'elle montre, chez des chevaux d'espèces différentes, une très grande différence de déli- catesse du système nerveux. Les chevaux bretons résis- tent mieux (pie les autres aux actions nerveuses qui provoquent la sudation ; ce n'est que longtemps après la section du sympathique qu'il est possible de voir appa- raître chez eux une transpiration faible, tandis que chez les chevaux anglais ou percherons, l'apparition de la sueur est prompte et abondante. Relativement à cette impressionnabilité, le système nerveux ne paraît dans aucune espèce différer autant suivant les races que chez les chevaux et chez les chiens. La section du nerf sympathique qui, chez le cheval, active la circulation et élève la température de la peau, ne - produit pas chez les chiens et chez les lapins la sudation de ces parties. Cela est en rapport certainement avec ■ l'organisation de la peau de ces animaux chez lesquels la sudation n'a pas été constatée. j-fjfi Voici les détails d'une ex})érience que nous avons ' faite autrefois sur la réaction comparée de l'urine et de la sueur. ^f^'^^*^''^ ^' hî^fnfWB-pA ti oanBits-qf '{pq ^^^^'^È&f.'^l'-lb août 18/16.) — Cheval vigoureux considéré ^ comme morveux, à jeun depuis onze jours d'aliments EXPÉRIENCES. 185 solides. On lui donnait tous les matins à boire à discré- tion, f^t rI kqiv î tib nol1ft?rrîRvfR'< in -•^ L'animal était très gras, très vif et méchant avant l'expérience. Après ces onze jours d'abstinence, il n'était pas très amaigri ; il était resté vigoureux et toujours très méchant. Ce cheval urina peu ; son urine était acide ; depuis cinq jours il n'avait pas rendu d'excréments. De- puis qu'il était soumis à l'abstinence, on le faisaitt pro- mener tous les jours. Hs,è')ki^i-iihh «4-)'i- rences considérables; cela se voit chez des animaux de la même espèce. Certains individus sont très réfractaires aux effets du traumatisme : les chiens de l)erger n'sisteirt - avec une ténacité incroyable aux opérations qui inté- ressent le système nerveux; les chiens de chasse, au contraire, sont d'une délicatesse extrême. Deux fois, chez des chiens de berirer, j'ai pu obtenir le suc pan- créatique dans des conditions normales. Le tube étant ' resté trois jours en place, le liquide coulait au moment de la dio'estion, cessa de couler après, pour reparaître à la digestion suivante. Les choses se passèrent de même le lendemain et le surlendemain. Cette observation est en rapport avec ce que j'avais d('*jà constaté chez ces animaux relativement au système nerveux. Dans ces cas, le suc pancréatique contenait la matière active en quantité d'autant plus grande (ju'il était recueilli à un moment plus rapproché du commencement de la sécrétion. (Voyez Leçons de physiologie, 185G, t. II, p. 197.) 11 me paraît permis de conclure de là que les opéra- tions sur le pancréas ont sur la sécrétion une influence perturbatrice que n'ont pas les opérations pratiquées sur la glande salivaire. La cause de cette différence me semble être dans les conditions de sensibilité différentes que présentent les deux glandes. suc PANCRÉATIQLii:. o/i l Maintenant il serait très important d'établir (juelleest ici l'action dn système nerveux, (^ar si les fonctions de l'appareil nerveux des glandes pouvaient être df'ter- minées, on aurait la clef du mode d'action suivant lequel s'accomplissent les actions chimiques de l'organisme. L'antagonisme que nous avons trouvé entre le sym- palhique et un autre nerf dilatateur intermittent des vaisseaux, lorsque nous avons examiné la glande sous- maxillaire, ne semble plus se retrouver ici. Si l'on agit sur les nerfs du pancréas ou de l'intestin, soit en les excitant par l'opération, soit en les coupant, on pro- din't une suractivité de la circulation dont la sécrétion continue est la consé([uence. Lorsqu'on coupe les filets sympathiques ou qu'on enlève les ganglions solaires, il y a hypersécrétion des glandes, etunediari'hée abondante se produit rapidement, et en quelque sorte sous les yeux de l'opérateur. Seulement, dans ces conditions, le pan- créas fournit un liquide nltéré qui n'a pas les propriétés de son produit physiologique. Bien que dans les deux cas la circulation soit activée, la paralysie du grand sympathique ne produit pas pour la glande salivaire, comme pour les glandes du canal intestinal, une sécrétion continue. C'est là un fait curieux en ce que l'estomac se trouve sous ce rapport comparable à la glande salivaire, et que l'on peut à l'aide de la galvanisation du pneumogastri- (pie produirela sécrétion gastrique. Le pylore partagerait en quelque sorte le tube digestif en deux parties : l'une supérieure, dans laquelle la paralysie du sympathique ne produirait pas d'hypersécrétion continue; Uautre infé- 3/i2 suc PANCRi'ATIQUE. rieure, dans laquelle le contraire aurait lieu. La )3re- mière partie serait sous la dépendance des deux sys- tèmes nerveux du sympathique et du système cérébro- spinal ; la seconde paraîtrait être seulement sous la dépendance du sympathique. Il y aurait là un phé- nomène excessivement important au point de vue de la pathologie; car il paraît certain que dans certains flux intestinaux, dans les diarrhées par exemple, il y a état morbide du grand sympathique. Lorsqu'un ouvre l'abdomen d'un lapin bien portant , et qu'on irrite ensuite le grand sympathique, inmiédiatement on produit de la diarrhée, une hypersécrétion seu- lement dans la partie sous-pylorique des voies diges- tives. Lorsque le pancréas, dont les fonctions sont inter- mittentes, arrive ainsi à fournir une sécrétion continue, le produit de cette sécrétion n'est plus un liquide nor- mal ; il n'offre plus les caractères de l'état physiolo- gique. Ce fait est une confirmation de la théorie des sécrétions que je vous ai plusieurs fois exposée, et qui admet dans chaque sécrétion la formation d'un produit spécial à l'organe sécréteur, qui en est ex- pulsé par un lavage intermittent de cet organe. Il faut donc qu'une glande se repose , et c'est pendant ce temps de repos que se produit la matière particu- lière qui caractérisera la sécrétion; puis, au moment de l'excrétion, elle sera expulsée au dehors. Si la sécrétion devient continue, la matière caractéristique ne se produira plus ; le véhicule seul s'écoulera. Pour le pancréas, la sécrétion normale est intermittente; SA SÉCRÉTION. 3/l3 la sécrétion altérée est continue. Si dans les deux cas le suc pancréatique est alcalin, cela tient aux matières salines que le sang laisse passer. Il nous resterait à examiner les caractères physico- chimiques du suc pancréatique, et le rôle que ce liquide est appelé à jouer dans les phénomènes de la digestion. Nous avons exposé déjà ici longuement les expériences que nous avons faites à ce sujet, et nous ne vous les rap- pelleront que parce que nous saisirons cette occasion pour vous présenter quelques observations, relativement à des objections que l'on a élevées contre le rôle que nous avons assigné à ce liquide dans la digestion des matières alimentaires en général, et en particulier des matières grasses. L'année dernière, nous avons développé ici les argu- ments que nous vous exposons aujourd'hui. Le prin- cipal intérêt que uous trouvons dans cette revue tient aux idées de méthode expérimentale qu'elle met en lumière. C'est uniquement dans ce but que nous in- troduirons dans cette circonstance des considérations critiques. Des objections ont été faites d'abord par M. Bérard, professeur à la Faculté de médecine, et publiées dans un rapport académique sur un travail ayant pour titre : De la digestion et de l'absorption des matières grasses sans le concours du p.inde pancréatique [Bulletin de l'Académie de médecine, 1.857, t. XXÎi, p. 659). Avant d'examiner le rapport du savant professeur, je crois nécessaire de vous résumer brièvement les faits principaux sur lescpiels reposent nos opinions relatives 2>!ih USAGES DU suc TAXCRÉATIQUR. aux fonctions du pancréas, opinions auxquelles s'adres- sent les arguments de M. Bérard. C'est en I8/16, et surtout en 18/i8, que j'ai fait con- naître les résultats de mes premières expériences sur le pancréas. En donnant à manger de la viande à des lapins, j'avais vu que les chylifères qui partent de l'intestin ne commençaient ordinairement à se montrer blanchis par la graisse émulsionnée que dans un point assez l)as de l'intestin, plus bas que chez le chien. Je reconnus en même temps que l'abouchement du principal canal pan- créatique dans l'intestin a lieu chez le lapin plus l)as que chez le chien. Y avait-il un rapport entre ces deux faits? Comme tout le monde à cette époque, je n'avais aucune idée arrêtée sur les usages du suc pancréatique; mais après la double observation que je viens de vous signaler, je fus conduit à recueillir du suc pancn'atique et à en examiner l'action sur les divers aliments. Je vis alors : 1" Que le suc pancréatique émulsionne les corps gras d'une manière permanente ; et que seul parmi les autres fluides intestinaux (salive, suc gastrique, bile), il jouit de cette propriété; 2" Que le suc pancréatique doit avoir pour usage de rendre les graisses ahsorbables ; car les animaux chez les- quels on a détruit complètement le pancréas, rejettent la graisse des aliments dans les fèces. Ces faits ont-ils été détruits par le travail que j'exa- mine avec vous? — Non, car ils n'ont été l'objet d'aucun examen spécial; et l'auteur du mémoire a fait d"aiitivs expériences (jue nous cxauiinerons plus loin. DISCUSSION. 3/|5 Cependant nos ex pi' ri en ces sont faciles à exécuter, et je vais vous en montrer ici quelques résultats, quoi- que vous les ayez vues déjà bien des fois. Une fistule pancréatique a été pratiquée hier à ce s^rand chien lévrier. Un tube d'argent est engagé dans son canal pancréati({ue principal : une vessie de caout- chouc recueille, ainsi que vous le voyez, le liquide (jui s'écoule par le tube. En débouchant la vessie et la comprimant, nous recueillons nne quantité assez notable de suc pancréatique. En examinant c(îli(piide dans des conditions variées, j"ai reconnu qu'on ne l'obtenait pas toujours dans un état d'intégrité suiïîsant pour faire l»ien juger de ses propriétés. Au moment de l'opération, on l'obtient visqueux et coagulable à un haut degré. A mesure qu'on s'éloigne de l'opération, il devient en général plus liquide et de moins en moins coagulable : il subit des modifications qui. le dénaturent et l'éloignent de plus en plus de son type normal. Je tiens à vous montrer sa coagulabilité, parce qu'elle est due à une matière particulière à laquelle le suc pancréatique doit sa propriété d'émulsionner les corps gras, et aussi parce que les modifications cjue subit ce liquide tiennent à des variations dans la quantité de cette matière. Vous voyez que le suc pancréatique re- cueilli hier peu de temps après l'opération est très coa- gulable. Celui ([ue nous venons d'obtenir l'est déjà moins; demain, il ne le sera peut-être plus du tout. Si maintenant nous prenons ces deux liquides, surtout celui du premier j(»ur. et si nous les agitons avec de 3/lG USAGES DU SUC PANCRÉATIQUE. l'huile, nous obtenons des éniulsions qui seront per- sistantes. D'autres éniulsions ont été faites dans ces tubes avec delà bile, avec de la salive, et enfin avec du suc ])an- créatique. Cette dernière seule est persistante ; dans toutes les autres la matière grasse s'est séparée plus ou moins rapidement. Personne n'a nié ce fait de Téniulsion des graisses neutres par le suc pancréatique. Mais, ne tenant aucun compte des développements dans lesquels j'étais entré relativement à la persistance de rémulsion,on a invoqué pour expliquer celle-ci un autre mécanisme. Voyant que les liquides alcalins émulsionnent les graisses, on n'a pas hésité à attribuer l'émulsion par le suc pancréatique à sa réaction alcaline; et l'on a com- paré cette émulsion à celle qui se fait par les autres ' liquides alcalins, la bile, la salive, etc. En soutenant cette opinion, on oubliait que l'émul- sion persistante par le suc pancréatique n'est pas en raison de la réaction alcaline du liquide. Le suc pan- créatique conserve ses propriétés émulsives alors môme qu'on le rend neutre en y mélangeant du suc gastrie[ue. La bile, la salive ou d'autres liquides alcalins de l'éco- nomie, ainsi neutralisés par le suc gastrique, ne possè- dent jamais la moindre propriété émulsive. Voici du suc pancréatique frais de chien, dont la réaction alcaline a été neutralisée par l'addition d'un peu de suc gastrique naturel de chien, qui est acide. Il éniul- sionne parfaitement l'huile, et cette émulsion persiste. Si nous agitons, d'autre part, de l'huile avec du suc DISCUSSION. o/l7 gastrique, nous obtenons bien un mélange; mais le repos ramène immédiatement l'huile à la surface. lien est de même de la bile et de la salive (|ue vous nous avez vu neutraliser avec le suc gastrique de chien. La séparation de l'huile, (}ui se fait alors même que les liqueurs sont alcalines, s'effectue ici avec une beaucoup plus grande rapidité. Enfin j'ajouterai, comme caractère spécifique de l'ac- tion du suc pancréatique sur les graisses, la propriété (lu'il possède, dans ces circonstances, d'acidifier la graisse et de la dédoubler en acide gras et glycérine, résultat qui s'est trouvé confirmé de la manière la plus nette par les expériences de M. Berthelot. En attribuant à la réaction alcaline du suc pan- créatique son action sur les graisses, on oubliait en- core que chez les carnivores le suc pancréatique agit dans un milieu acide; car leur intestin grêle présente toujours pendant la digestion une réaction légèrement acide. Voilà donc des faits incontestables et incontestés; ce n'était pas sur eux que pouvait porter l'argumenta- tion de M. Bérard. Pourtant ses conclusions les compren- nent dans la négation qu'il fait en bloc de mon opinion. La conclusion à laquelle m'ont conduit mes recher- ches était naturellement que le pancréas sert à la diges- tion des corps gras; puisque le suc pancréatique pos- sède seul une action remarquable sur les graisses, et que l'ablation du pancréas, ou plutôt sa destruction amène des troubles considérables dans la digestion des graisses que contiennent les aliments. Voici, en effet, o/l(S USAGES DU SUC PANCRÉATIQUE. (le la graisse pure qu'on a retirée sans altération des ex- créments (l'un chien dont le pancréas avait été détruit. Or. nous avons vu que M. Bérard soutient une opinion ainsi formulée: De la digestion et de l'absorption des matières grasses sans le concours du fluide pancréatique. C'est donc exactement la contre-partie des conclusions que je viens de vous rappeler. D'après ce titre, les résultats de mes expériences devraient être com.plétement détruits. Toutefois ici il est intéressant de noter qu'aucune de ces expériences que mon contradicteur croit ruinées n'a été répétée par lui. Dans le Rapport de M. Bérard, nous ne trouvons, en effet, que deux expériences, quoiqu'il dise que «06 chiens, 3 chevaux, 5 taureaux, 4 vaches, aient été sacrifiés. » De ces deux expériences, la première ne vaut rien. M. Bérard lui-même en convient. Il s'agissait d'un chien sur lequel on avait lié le canal pancréatique. Trois jours après, une fistule établie au canal thoracique donnait un chyle bien émulsionné. Après avoir rapporté cette expérience, la seule à laquelle ait assisté la commission de l'Académie de médecine, M. Bérard ajoute : « L'expérience paraissait concluante, lorstju'un des commissaires, qui n'avait pas encore oublié ce quil avait écrit et fait imprimer sur l'appareil excréteur du pancréas, rappela que chez les chiens cette glande avait deux conduits excréteurs ouverts séparément dans l'intestin.» 11 y a dans cette phrase un passage qui est compl(''- tcuKMit obscur pour moi : c'est celui qui est relatif à la DISCUSSION. 3(|9 découvorlo du double conduit ])ancivali(iut' du chien. (]elle découverte appcirtient à Régnier de Graaf. ([ui. le premier, a décrit cette disposition. Toutefois le tait signalé par deGraaf ayant été perdu de vue, je l'ai rappelé dans mes mémoires (1 ), où j'ai donné des figures de ce détail anatomique. J'ai en outre insisté sur les consé- ({uences de cette communication relativement à l'im- possibilité d'empêcher le suc pancréatique de pénéti'cr dans l'intestin par la ligature du plus gros des deux con- duits. M. Bérard n'ignorait aucun de ces faits, et je ne vois pas à quel membre de la commission peut se rap- porter ce qu'il dit. Nous abandonnons donc, avec l'auteur lui-même, celte expérience qu'il regarde avec raison comme sans valeur, et nous passons à l'examen de l'autre expérience du mémoire, fait unique sur lequel reposent toutes les conclusions de ce travail. Cette expérience consista à prendre un herbivore et à lui lier le « conduit pancréatique )) . Après quoi on engagea dans ce canal un tube destiné à faire écouler au dehors le suc pancréatique. Alors Tanimal recevait des aliments sur la nature desquels j'aurai à revenir; on lui ouvrait ensuite le canal thoracique, par lequel on recueillait un liquide blanchâtre. VA c'est de là qu'on a conclu que la graisse peut être émulsionnée et absorbée chez un animal qui ne reçoit pas une goutte de suc pancréatique. (1) Mémoire sur le pancréas et sur le rôle du suc paDcréaliquc (Uins les phénomènes digestifs (siipplcmenl aux Comptes rendus de l'Avadcuiie des sciences, Paris, 185G). 350 USAGKS DU SUC PANCREATIQUE. Fie. 9 (1). (1) Pancréas supplémentaires du bœuf. — Fig. 1. — P, grand pan- créas; CC'C", grand conduit pancréatique s'ouvrant dans l'intestin par le côté C ; — d', petit conduit pancréatique s'ouvrant largement dans le canal clioiétloque Cil en D, et s'anasloniosanl avec le grand conduit pan- créatique d' ; — P', petit pancréas supplémentaire s'ouvrant dans le ca- nal cholédoque; — CH, canal cholédoque ouvert; — I, extrémité in- testinale du conduit clioiédoque; — F, pelile portion de foie. Fig. 2. — Cil, conduit cholédoque dans lequel s'ouvrent trois petits pancréas supplémentaires P, !>', P" ; — [, extrémité intestinale du con- duit; — Hllllll, division du conduit à son entrée dans le foie. Fig. o. — P, plaque pancréatique contenue dans l'épaisseur même de la paroi du canal clioié(lo(iue Cil ; — I, exlrémili- intestinale du conduit ; ~- llllll, sa division en entrant dans le foie ; — F, coupe du foie. Fig, li- — Coupe de la plaque pancréatique de la figure précédente grossie ; — P, coupe du tissu glandulaire ; — C, face interne du conduit cholédoque; — ;)!»î', éi)aisscur de la paroi du conduit cholédoque. DISCUSSION. .'^51 Avant de risquer une assertion aussi radicule, il fau- drait savoir si réellement, dans l'expérience en ques- FiG. 10 (1). tion, le canal intestinal ne reçoit pas une guutle de suc pancréatique. (1) Pancréas supplémentaires du bœuf. —Fig. 1. — P, grand pancréas ; — CC G", grand conduit pancréatique s'ouvianl on C dans Tintesiin ; — P', ])('lit pancréas qui ne lient plus que par des tractus de substance glandulaire au grand pancréas, et qui ne communique plus avec les con- duits du grand pancréas que par des comnuniications capillaires. Ce petit pancréas s'ouvre en Ddans le canal cholédoque CU ouvert; —I, extrémité intestinale du conduit ; — F, extrémité liépatique du conduit. Fig. 2, — Conduit cholédoque rercvanl deux pancréas supplémentaires, PP', assez volumineux et complètement isolés du grand pancréas; — II H II, division du conduit entrant dans le foie;— F, portion de foie; — [, extrémité intestinale du conduit cholédoque. 352 USAGLS DU suc l'ANCUHAllQUE. Or vous allez voir que ce n'est pas admissible. Eu effet, chez le bœuf il y a deux conduits pancréatiques, et ({uelquefois plus. Un de mes élèves, M. le docteur Poinsot, avait déjà signalé cette disposition, dont il est indispensal)le de tenir compte. Il a montré que quand on injecte de Feau daus le conduit pancréatique prin- cipal du Ijœuf , cette eau sort par d'antres conduits qui s'ouvrent dans le canal cholédoque. On acru tenir compte des observations deM. Poinsot en disant que ce conduit n'existe pas toujours. Nous allons voir que s'il n'affecte pas une disposition anatomique constante, le résultat physiologique est toujours le même (voyez fig. 9, 10, 11 et 'i"-!}. Dans un grand nombre de cas, si l'on injecte, du côté du pancréas, de l'eau dans le conduit pancréatique prin- cipal C (fig. 9) qui s'ouvre dans le duodénum, cette eau vient sortir dans le canal cholédoque CH par un conduit qui s'anastomose avec le grand canal. Vous voyez (fig. 9) un exemple de cette communication sur une pièce fraîche. Une injection étant poussée par le grand canal pancréatique au moyen d'un irrigateur Éguisier, vous voyez le liquide ressortir dans le canal cholédoque })ar le second conduit. Voici d'autres pancréas de bœuf sur lesquels on peut constater d'autres dispositions anatomiques i[ui ne chan- gent rien au mécanisme physiologique. La première pièce, ({ui reproduit la disposition que vous avez vue sur le pancréas frais ([ue nous venons d'examiner (fig. 9;, représente une disposition qui nous a paru la plus fré(iuenle. DISCUSSION. 353 Ici, sur celte seconde pièce (fîg. 10-1), un conduit secondaire D, assez volumineux, s'ouvre dans le canal cholédoque ; mais en poursuivant ce conduit, on le voit se ramifier, et sa communication avec le grand canal ne se faii'e que par des radicules à peine perceptibles. Ce qui force toute la quantit*^ de suc pancréatique sécrétée par la portion du pancréas P', dans laquelle se rend ce conduit secondaire, de se verser dans le canal cholé- doque, indépendamment du liquide fourni parle grand conduit pancréatique. Voici une troisième pièce (fig. 10-2) sur laquelle se rencontre une autre disposition : ici il n'y a plus du tout de communication entre le grand conduit pancréatique qui s'ouvre dans le duodénum et les pancréas surnu- méraires PP' qui s'abouchent dans le canal cholédoque ; de telle sorte qu'on peul injecter de l'eau ou un aulre liquide par le grand conduit pancréatique sans qu'il passe de là dans le canal cholédoque. Mais on ne saurait con- clure de là, comme l'a fait M. Bérard, qu'il ne pénètre pas une seule goutte de suc pancréatique dans l'intestin, car on voit, dans ce cas, autour du canal cholédoque, plusieurs lobes isolés du pancréas, dans lesquels ne pé- nètre pas l'injection . Ces lobes sont de véritables pancréas secondaires qui s'ouvrent isolément dans le canal cholé- doque, tantôt par des conduits extrêmement ténus (fig. 11 et 12), tantôt par des conduits volumineux (fig. 9-2,3). Le canal cholédoque contient même parfois dans son épaisseur des plaques glanduleuses appartenant au pan- créas (fig. 9-/i). En résumé, on voit qu'il y a toujours des conduits n. LlQLlD. DE l'oRGAN. II. 23 354 USAGES DU SUC PANCRÉATIQUE. pancréatiques qui viennent s'ouvrir dans le canal cho- lédoque. Seulement, ils communiquent ([uelquefois avec le grand conduit pancréatique; d'autres fois ils ne coni- CP muniquent pas avec lui. C'est dans ce dernier cas qu'on a pu croire qu'ils n'existaient pas. Le procédé auquel on avait recours pour constater leur existence supposait que cette comnuniication était (1) Pancréas de vache dont le condm'l principal s'ouvre en CP dans le duodénum I, mais l'exlréniilé supérieure p du pancréas entoure le con- duit cholédoque CB,et des canaux secondaires s'ouvrent en ce point dans le conduit biliaire. Souvent ces canaux pancréatiques secondaires communiquent avec le grand conduit pancréatique CP, et quand on injecte de l'eau par ce dernier, on la voit revenir dans le canal biliaire. — G, extrémité de la caillelle; — a, ^/, vaisseaux sanguins coupés: — T', corps du pancréas. DISCUSSION. .^55 nécessaire; là donc où Ton a cru avoir démontré que le second conduit n'existait pas, on avaitsimplement prouvé que les conduits ne communiquaient pas entre eux. Enfin, ajoutons qu'il peut y avoir encore dans le du o dénum des glandules de la nature du pancréas. L'argumentatio!! de M. Bérard repose donc sur une \\ erreur anatomique manifeste que chacun peut constater, et sur laquelle il ne peut vous rester aucun doute après Texamen du grand nombre de pièces qui sont ici sous vos yeux, et dont nous vous avons signalé seulement quelques-unes. Il faut donc rayer du rapport de M. Bé- rard cette assertion inexacte et inadmissible, que les ani- maux sur lesquels a été faite son expérience « «e recevaient pas une goutte de suc pancréatique dans leur tube digestif.)) Ils eu recevaient constamment; seulement la quantité (1) Canal biliaire de la figure précédente ; l'intestin et le canal biliaire sont ouverts. — CB, canal cholédoque ouvert pour montrer les petits pertuis pp qui constituent les orifices des conduits pancréatiques secon- daires, par lesquels on voit sortir les injections faites par le grand canal ch, quand il y a communication entre eux; — I , duodénum ; — C, caillette» 356 USAGES DU suc PANCRËATIQUE. eu était diminuée. Elle était cepeudaut encore j)lus grande qu'il ne faut pour donner au chyle une teinte blanchâtre. Je vous ai souvent montré ici que l'ab- sorption d'une quantité de graisse extrêmement faible suffit pour injecter les chylifères d'un liquide parfai- tement laiteux. C'était à propos d'expériences sur l'éther, dans lesquelles nous avions injecté de ce liquide dans l'estomac de chiens à jeun. A la suite de cette injection, en sacrifiant les animaux, nous trouvions les chylifères et le canal thoracique blanchis par une très belle émulsion graisseuse. Recherchant quelle pouvait être la cause de cette injection blanche des chylifères. nous avons reconnu qu'elle tenait à l'injection de la quantité de graisse extrêmement faible que féther enle- vait au piston de la seringue ou à la sonde de gomme élastique (huile de lin desséchée) qui servait à faire l'in- jection. En effet, en substituant une pipette et une sonde de métal aux instruments dont nous avions fait usage, nous n'avions plus aucune trace de vaisseaux blancs par l'injection de l'éther. Vous voyez donc qu'il suffit d'une très faible quantité de graisse émulsionnée pour blanchir le liquide chy- leux. Et il est facile de comprendre que l'opération rap- portée par M. Bérard laisse encore arriver dans le duo- dénum assez de suc pancréatique pour émulsionner plus de graisse qu'il n'en fallait pour produire ce résultat. Nous trouvons donc dans le suc pancréatique qui reste dans l'intestin la raison de l'absorption d'une quan- tité notable de graisse. Mais dans le rapport de M. Bé- rard on a encore aidé au résultat en noui'rissant les DISCUSSION. 357 animaux de manière à avoir dans l'alimentation même une nouvelle source de graisse émulsionnée et directe- ment absorbable. En effet, on donnait aux animaux en expérience des boulettes de tourteaux de plantes oléagineuses dans les- quelles la graisse est tout émulsionnée. Il n'est pas étonnant dès lors qu'on en ait trouvé de grandes quan- tités dans les chylifères : on avait dans cette alimentation de quoi suppléer à ce qu'on avait enlevé au pancréas. J'arrive enfin à un autre défaut de l'expérience que nous examinons ensemble. Ici ce n'est plus une erreur anatomique, ce n'est plus un choix irrationnel de l'aliment; l'erreur est d'un autre ordre : elle accuse un vice de méthode dans l'ex- périmentation. On a noté les quantités de graisse trouvées dans le chyle mélangé de lymphe qu'on a recueilli. Or il est impossible de savoir ce que cela prouve, parce que M. Bérard ne saurait trouver même dans le «formidable recueil d'expériences » dont il parle les termes de com- paraison auxquels il faudrait rapporter les données de l'observation. En effet, on a pris un bœuf, recueilli ce qu'on appelle son chyle, et trouvé qu'il contenait 0,/i50 pour 100 de graisse. Cela prouve-t-il que cette graisse venait toute de l'intestin ? — Pas du tout ; car si l'on regarde toutes les analyses qui ont été faites par divers observateurs sur la quantité de matière grasse contenue dans le chyle et dansla lymphe, on la trouvera plus grande, tantôt dans le chyle, tantôt dans la lymphe, ce qui dépend évidera- 358 USAGES DU suc PANCRÉATIQUE. menl des états d'alimentation différents dans lesquels étaient les animaux dont on a analysé les liquides. Il est donc impossible ici, comme d'ailleurs dans la majorité des expériences physiologiques, d'établir une conclusion absolue sur un seul résultat. Pour que les nombres donnés par M. Bérard eussent un sens physiologique, il aurait fallu savoir combien le liquide extrait du canal thora- cique du même animal à jeun contient dégraisse ; com- bien en contient ce même liquide chez le même animal en digestion d 'une alimentation déterminée, son pancréas étant intact; et enfin quelle variation éprouve cette (quan- tité de graisse pour une même alimentation, lorsqu'on vient à faire écouler le suc pancréatique au dehors. Trois observations, au moins, étaient nécessaires pour avoir les points de comparaison indispensables pour permettre de tirer une conclusion de cette expérience. Ces observations n'ayant pas été faites, on ne saurait tirer aucune conclusion du fait qu'on rapporte. A ces considérations se borneront ce que j'ai à vous dire pour aujourd'hui du rapport de M. Bérard; et cela peut se résumer ainsi : i" Une erreur anatoinique pour point de départ; 2° Expérience mal exécutée en raison du choix des aliments; 3° Résultat incomplet en ce qui manque de termes de comparaison. Je ne vois donc pas quelle conclusion on pourrait tirer de là contre les expériences que nous vous avons rap- pelées et montrées tout à l'heure. QUINZIEME LEÇON. 16 JUIN 1858. SOMMAIRE : Du suc pancrôatique et de son action sur les matières grasses. — Examen des objections. — Suite. Messieurs, Nous continuerons aujourd'hui la revue des objections qui ont été faites à nos expériences sur le pancréas par l'esanien d'iui travail cjui se rapporte moins à la partie physiologique qu'à la partie historique de la question. Vers l'époque du rapport de M. Bérard, a paru un fascicule du Traité de physiologie de M. Longet, relatif à la digestion. La même opposition à nos faits récemment établis se rencontre dans cet ouvi'age; elle y revêt tou- tefois un autre caractère. Ceux ([ui attaquent les travaux scientifiques s'y pren- nent de difTérentes manières. Les uns cherchent à montrer que les travaux qu'ils combattent sont défectueux. Les auties cherchent à prouver que ces tiavaux n'appartiennent pas à leur autein'. Chacun de ces moyens d'attaque s'est rencontré à toutes les époques de la science. On essaye, en général, du premier; puis, quand l'opposition n'est plus possible sur ce terrain, on se retranche dans le second. Ordinairement, ces deux moyens de polémique se présentent successivement. Mais M. Longet a cru donner plus de force à son argumentation en les employant 360 USAGES DU SUC PANCRÉATIQUE. simultanément, d'où résulte une nouvelle formule de raisonnement qui est extrêmement bizarre et d'une intelliofence difficile. M. Longet commence par déclarer que le suc pan- créatique n'a pas les usages que je lui ai reconnus. En- suite il cherche à prouver que je ne suis pour rien dans la découverte de cesusages, dont tout l'honneur reviendrait àEberle. Voici comment il s'exprime (torael, p. '2G1). « Depuis quelques années, Cl. Bernard ayant repris cette question des usages du fluide pancréatique, a été conduit à des résultats confirmatifs de la doctrine d'Ebeiie. » Et plus loin : « C'est exactement l'opinion d'Eberle, avec l'appui d'expériences et d'observations variées et plus ou moins contestables. » Ces deux phrases sont dans la même page. 11 en résulte qu'Eberle aurait tout à fait raison, si mes re- cherches ne lui avaient apporté l'appui d'expériences plus ou moins contestables. 11 est juste de rendre à Eberle ce qui lui appartient; mais cependant j'avouerai que ma surprise a été grande en apprenant par M. Longet que ce que je croyais avoir trouvé avait été si bien établi déjà par Eberle, sans que personne s'en fût jamais apeiçu. J'ignorais absolument, quant à moi, les travaux d'Eberle, quand eu 18/i8j'ai fait mes expériences. Je vous ai indiqué en commençant comment j'avais été conduit, en regardant l'insertion du canal pancréatique, à faire des recherches sur Faction de ce lifjuide sur les DISCUSSION. 361 corps gras. Mais je dois constater que je n'étais pas seul clans ce cas. Il me suffira de dire que J. Mïiller, qui est Allemand, ne fait aucune mention des expériences d'Eberle dans son Traité de physiologie (1), le plus com- plet et le plus classique, dont la dernière édition a paru en 18/i/i. Valentin, dans son Traité allemand de phy- siologie, très étendu et très détaillé, parle longuement des usages du pancréas et ne fait aucune mention d'Eberle. En France, M. le professeur Bérard, qui passe à juste titre pour le professeur de physiologie le plusérudit, s'expritne ainsi quand il parle de mes expt'riences (2): « Je suis heureux d'enregistrer ici une nouvelle conquête de la science, c'est encore à M. Bernard que nous la devons. » Le suc pancréatique jouit au plus haut degré de la prérogative qu'on avait , pendant près de deux siècles, attribuée à la bile ; il émulsionne les corps gras et les rend aptes à être absorbés, etc. » J'ajouterai que dans les travaux spéciaux qui ont paru sur le pancréas, tels que celui de MM. Bouchardat etSan- dras, il n'a pas été même fait mention du nom'd'Ebeiie. En effet, les expériences d'Eberle n'ont été exhumées que depuis mes publications sur le pancréas, afin de me les opposer. Tout cela me semble suffisant à écarter l'étranore accusation de plagiat que M. Longet semble vouloir faire peser sur moi , accusation qu'il a cherché à établir en (1) Manuel de iihijsiologic, trad. de rallemaiid par A.-J.-L. Jour- dan, avec des notes par E. Littré. Paris, 185/i. (2) Cours de physiologie. Puris, 1850, t. !l, p. ZjOo. 362 USAGES DU suc PANCRÉATIQUE. essayant de faire servir les textes à l'appui de cette théorie, comme je vous le montrerai bientôt. Toutefois il me [paraît singulier de vouloir faire croire c[u"après avoir extrait le suc panci*éatique de plus de 80 chiens, lapins, oiseaux, etc., et avoir étudié ce suc sous tous ses aspects, je n'aie fait que répéter des ex[>ériences d'Eberle, qui n'a jamais extrait de suc pancréatique sur les animaux vivants, et n'en a même jamais vu. Eberle a fait en 18o/i un traité sur la digestion artifi- cielle, dans lequel il rapporte des réactions obtenues par lui en mettant en présence de divers aliments des li(iuides qu'il fabriquait en leur donnant une composition chimique plus ou moins analogue à celle des divers sucs intestinaux. Eberle faisait des mélanges artificiels, jamais d'expériences directes. C'est à cette absence complète d'expériences directes qu'il faut attribuer le discrédit dans lequel sont restés les essais d'Eberle et l'oubli dans lequel ils étaient tombés. En effet, le liquide pancréatique d'Eberle est acide, et par conséquent doué de propriétés différentes de celles qu'on connaît au vrai suc sécrété, qui est toujours alcalin. Eberle attribue l'acidité de son mélange à l'acide lactique ou à Tacide acétique (1), Voulant établir au profit d'Eberle la priorité de la théorie de la digestion des graisses par le suc pan- créatique, M. Longet n'a pas pu dire que je suis, counne tout le monde le sait, le premier à avoir constaté faction spéciale du suc pancréatique sur les graisses; il n'a pas (1) Eberle, Physiologie der Verdauung. Wiirzburg, ISoZi, p. 225 et 226. DISCUSSION. û6â cru, non plus, devoir citer mon mémoire le plus étendu, inséré dans le Recueil des savants étrangers, où se trouve l'ensemble de toutes mes recherches sur le pancréas. D'un autre côté, M. Longet a encore oublié d'insister sur ce fait, qu'Eberle n'a jamais, dans aucun cas, ex- périmenté avec le suc pancréatique. Comme ensuite M. Longet emploie tour à tour dans le récit des expé- riences les mots suc pancréatique qui signifie le produit sécrété, et liquide pancréatique, qui s'applique au mé- lange d'Eberle, cela pourrait faire croire ([u'il s'agit quel- quefois du vrai suc pancréatique. Cette confusion serait rendue d'autant plus facile, que dans certains cas l'épi- thète artificielle qui caractérise le liquide d'Eberle se trouve changée, comme cela se rencontre par exemple dans la phrase suivante que M. Longet a, pour le reste, traduite textuellement d'Eberle : « Quand le précédent liquide pancréatique, dit Eberle, est mêlé et agité avec de l'huile, le mélange acquiert bien- tôt l'aspect d'une émulsion ; toutefois, par le repos, plu- sieurs gouttelettes huileuses reparaissent sans avoir perdu d'abord d'une manière notable de leur limpidité et de leurtransparence. . . » (Eberle, p. 251 . — Longet, p. 260. ) Où M. Longet a traduit « le précédent liquide pancréa- tique » le texte porte : ^^Kûnstliche panckreatische Flûssig- keit, h qui veut dire: « le liquide pancréatique artificiel. » Eberle n'a donc pas dit liquide précédent, coiimie l'a écrit M. Longet, mais bien li(iuide artificiel. Cette der- nière épithète est évidemment plus significative que la première. Le mot de suc pancréatique se trouve d'ailleurs ap- 364 USAGES DU SUC PANCRÉATIQUE. pliqué au liquide artificiel d'Ebeiie à tout instant, et même dans la conclusion générale exprimée par M. Lon- get dans la phrase suivante : « Que le suc pancréatique jouisse de la propriété émul- sive, même à un haut degré, c'est un fait incontestable dont la découverte est due à Eberle. » (Longet, t. I, p. 20/1.) Mais, je le répète encore une fois, Eberle n'a jamais vu de suc pancréatique, et n'a pas pu, par conséquent, constater ses propriétés. Seulement, d'après ses essais artificiels, il a émis sur ses usages, des opinions dont les unes sont fausses, et dont d'autres se sont plus ou moins rencontrées avec la réalité. Je vous cite tous ces détails, messieurs, pour vous mettre en garde contre certaines éruditions, quelque hé- rissées qu'elles soient de renvois aux passages originaux, îl est un art d'arranger les citations qui permet d'en tirer déjà bien des choses; mais une fois sur cette pente, on se trouve involontairement, je n'en doute pas, con- duit à des appréciations historiques et scientifiques tout à fait fausses. En voici un exemple tiré toujours du même ou- vrage et du même sujet. Burdach, dans son Traité de physiologie, qui n'est qu'une vaste compilation de toutes les opinions, souvent les plus contradictoires, a fait mention des expériences d'Eberle. M. Longet a cru pouvoir tirer de cela un argument favorable à la thèse i[u'il soutient. « Cette opinion, dit-il (celle d'Eberle), paraît par- tagée par Burdach, qui la rappelle et la cite en ces DISCUSSION. 3f)5 termes : « Suivant Ebeiie, le suc pancréatique sert en » outre à délaver la «Taisse et à la réduire sous Forme » d'émulsion (1). » (Longet, t. I, p. 260, 2" partie, fascic. H.) C'est là un fragment de phrase pris dans une énumé- ration que fait Burdach de toutes les opinions émises sur le suc pancréatique et ses usages (2). Mais voulez-vous savoir ce que pense réellement Burdach des opinions d'Eberle, vous le trouverez à la page précédente (t. IX, p. 379), dans un passage que n^a pas cité M. Longet, Ce passage, le voici : « Nous sommes moins instruits encore des effets du suc pancréatique que de ceux de la bile. Eberle le suppose analogue au suc intestinal, parce que le pancréas est une continuation de l'intestin. Mais, en raisonnant de la sorte, on serait tout aussi fondé à dire la môme chose de la bile. Et quand Eberle lui attribue les effets qu'il a remarqués sur le suc pancréatique imité artificielle- ment, par là il donne une bien faible base à sa théorie, qui heureusement ne renferme rien de particulier. » Assurément ce n'est pas là une approbation. Pour- quoi donc le dire ? Enfin, après avoir analysé tout le long travail de M. Longet, si Ton voulait résumer son opinion sur le sujet qui nous occupe, ou se trouverait fort embarrassé. Ce qu'il y a de plus clair : c'est qu'il semble vouloir établir, v° que mes expériences ne signifient rien , (1) Une opinion tout à fait semblable avait déjà été émise par Lower Tractatus de corde, p. 230). (2) Burdach, Traité de physiologie, trad. par Jouidaii. i'ai'is, iS/jl, t. iX, p 380. 366 USAGES PU suc PANCRÉATIOUE. 2° qu'Ebeiiea tout vu et bien vu, et que je n'ai fait que répéter ses opinions. Il est pourtant ditïicile de con- cilier ces deux propositions. Car si les expériences d'Eberlesont bonnes, et que je n'aie fait que les répéter, les miennes doivent être bonnes. Si mes expériences ne valent rien, comment, dans la même bypothèse, ad- mettre la justesse des vues d'Eberle. Il ressort forcément de là cette incroyable conclusion, que si les expériences sont bonnes, elles sont d'Eberle, et que si elles sont mauvaises, elles m'appartiennent. Cette préoccupation de l'auteur a introduit des er- reurs nombreuses dans la partie de son ouvrage relative à la digestion, qu'elle a rendue très incomplète et sou- vent inintelliuible. Ce n'est d'ailleurs pas seulement dans la discussion des découvertes des autres que M. Longet emploie cette espèce de logique à double trancbant ; il en fait usage quand il se met en cause lui-même. En voici un exemple remarquable : Le 20 mai 1839, Magendie, qui venait de décou- vrir la sensibilité récurrente, communique à l'Institut les résultats de ses expériences et les conclusions qu'il en tire, et insiste sur l'importance pbysiologique de cette découverte (1). M. Longet réclame la priorité de cette découverte dans différentes lettres (2). Ensuite, M. Longet, voulant refaire les expériences (1) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. VJIf, p. 787. (2) Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. VII 1, séances des 3 cl 10 juin. — Académie de médecine, h juin. - Gazelle des hôpi- taux, 13 et 18 juin 1839. DISCUSSION. 367 de Magendie, les répète aulreuieiit, et ne peut pas trou- ver la sensibilité récurrente. Il croit dès lors à une erreur qu'il reproche amèrement à Magendie, et ne réclame plus rien pour lui (1). Plus tard, en 1847, j'établis nettement les condi- tions d'existence de la sensibilité récurrente (2). Alors M. Longet, qui se trouve engagé également vis-à-vis de l'affirmative et de la négative qu'il a successivement soutenues, croit pouvoir tirer un parti avantageux de cette situation qui en aurait embarrassé d'autres, et il écrit : « Quant i\ la sensibililé récurrente des racines spinales antérieures, imaginée par M. M..., si elle devait être regardée comme un fait réel, M. Longet pourrait rap- peler aujourd'hui, comme en 1839, ses droits à cette découverte (3). » D'où il résulte clairement que si la sensibilité récur- rente est une vérité, elle appartient à M. Longet; et que si c'est une erreur, elle appartient à Magendie. En résumé, Touvrage de M. Longet, au point de vue historique de la question, est entièrement inexact. Quant au côté physiologique, il ne contient rien de nouveau. De telle sorte qu'il ne reste de tout cola que l'expé- rience rapportée par M. Bérard. Mais elle ne peut rien changer aux faits que nous avions établis, puisqu'elle ne les a pas même vérifiés. (1) Longet, Recherches expérimentales sur 1rs fonctions des fais- ceaux de la moelle épinière et des racines des nerfs spinaux, 18Z|1, p. l!27 et 131. {'2) Comptes rendus de l'Acad. des sciences, I. \\V, p. lOù. (3) Notice sur les travaux de M. Lonyet. Paris, iiovciiibro 1850j p. 11. .'^)68 USAGES DU SUC PANCRÉATIQUE. Maintenant qu'a-t-elle ajouté à la question ? — Rien ; car cette expérience pèche anatomiquement, physiologi- quement et expérimentalement, ainsi que nous l'avons montré. On ne saurait en tirer aucune conclusion. Dans ses Mémoires sur la sensibilité et l'irritabilité, un auteur pour lequel M. Bérard professe une vénéra- tion légitime, Haller, divise quek[ue part les expériences en trois catégories : i ° les unes bonnes et probantes ; 2° d'autres qui ne réussissent pas ; 3° d'autres enfin qui ne ])rouvent rien. C'est malheureusement dans cette dernière classe i\ue je me vois obligé de ranger l'expé- rience signalée par M. Bérard. Lorsque dans une science aussi compliquée que la physiologie, on emploie l'expérimentation pour résou- dre une question, l'esprit doit toujours tenir compte de la distance logique qui sépare le résultat de l'expérience des conclusions qu'on en tire. Plus cette distance est grande, plus les conclusions sont indirectes et doivent être réservées. Parmi les conclusions auxquelles con- duisent deux expériences différentes, les plus légitimes sont donc les plus directes, c'est-à-dire celles qui décou- lent d'une façon plus immédiate des résultats mêmes de l'expérience. Relativement aux fonctions du pancréas, il y a des expériences directes qu'on doit placer en première ligne, j Ce sont celles qui consistent à examiner immédiatement sur les matières alimentaires les moditications qui sont la suite de l'ablation du pancréas. I En injectant de l'huile dans le conduit pancréatique principal chez les chiens, au bout de quelques DISCUSSION. 360 jours, lorsque les aliments qu"on donne aux animaux opérés contiennent de la graisse, on voit ces animaux rendre dans leurs excréments la graisse en nature, n'en ayant absorbé que des proportions minimes. 11 en est de môme quand on injecte directement de la graisse dans l'intestin au-dessous du pancréas, par un anus artificiel. Tous ces faits vous ont été montrés ici, comparative- ment sur des animaux sains et sur des animaux opérés, ainsi qu'il vient d'être dit. Nourrisant ensuite les chiens de la même manière avec des aliments contenant la même proportion de graisse, on a toujours trouvé, après quelques jours, dans les excréments de ceux qui étaient privés de pancréas, une grande quantité de matière grasse non absorbée. Ces expériences sont directes et positives. On ne leur a jamais fait d'objections réelles, car on ne les a jamais reproduites, comme nous venons de vous les indiquer. Nous vous renvoyons du reste, pour tous les détails de ces faits, à notre grand Mémoire sur le pancréas. Maintenant il est clair ({ue l'expérience citée pai" M. Bérard n'a que des rapports éloignés avec ses con- clusions, et qu'elle suppose connus une foule d'inter- médiaires qui ne le sont pas, connue nous vous l'avons prouvé. Dès lors elle ne saurait avoir aucune valeur à côté des résultats précédemment signalés, qui sont aussi rapprochés que possible des conclusions à tirer relative- ment aux fonctions du pancréas. Au commencement de son rapport, M. Bérard [)ai'- tage les illusions des jeunes expérimentateurs sur la portée de leurs ex]iériences, et il annonce (fu'il va B, I.IQIJID. DE L'ORGAN. — II. 24 Ô70 USAGliS DU SUC PANCRÉATIQUE. « ruinei' de fond en comble » ce que nous avons dit des fonctions du pancréas. Or vous savez, messieurs, qu'en matière d'expériences on ne ruine rien (voyez 1" leçon du cours du semestre dernier). C'est ce que semble en- suite avoir compris M. Bérard lui-même, qui, moins affirmatif vers la fin de son rapport, avoue qu"il « naf- fi.che pas la 'prétention de mettre à néant la doctrine de M. Bernard. » Vous voyez donc, messieurs, que, malgré ces discus- sions, rien n'a encore été changé à ce que nous savions sur la physiologie du pancréas. Tous les faits qui existaient subsistent encore aujourd'hui. Actuellement, messieurs, si , usant par exception de mon droit de défense, je vous ai entretenus de ces atta- ques passionnées en choisissant à dessein les travaux de deux physiologistes dont le mérite n'est contesté par personne, et que je suis le premier à reconnaître, c'est pour faire mieux comprendre combien il est important d'éviter toutes ces discussions personnelles, et vous faire mieux sentir dans quelle voie déplorable et stérile elles peuvent faire descendre la science. Cette digression ayant donc été faite une fois pour toutes, et seulement pour vous donner un exemple à fuir, nous reprendrons dans notre prochaine leçon le cours de nos investigations, dont les résultats laisseront plus de sérénité pour l'esprit et plus de fruit pour la science: SEIZIEME LEÇON. 18 JUIN 1858. SOMMAHIK : Sécrétion gasidque. — Suc gastrique et mucus. — Suc intestinal, — Action du système nerveux dans les sécrétions intesti- nales. — Expériences sur les sécrétions gastrique, biliaire, pancréa- tique et intestinale. — Propriétés des liquides produits de ces sécré- tions. Messieurs, Nos études de cette année nous ayant conduit à des résultats intéressants au point de vue de l'influence qu'exerce le système nerveux sur les phénomènes chi- miques de l'organisme, je dois m'arrêter sur quelques points de l'histoire des fluides digestifs, qui nous fourni- ront de nouvelles occasions d'examiner cette influence. Le suc gastrique nous offrira peu de considérations nouvelles à exposer après ce que nous en avons dit ail- leurs [Leçons de physiologie expérimentale^ t. II, 1856). On parle souvent de ses altérations; et à ce propos il se fait une confusion dont il est bon d'être prévenu. L'estomac, en effet, est le siège de deux sécrétions. La première est le suc gastrique, qui a des propriétés rela- tives à l'acte digestif, et qui ne peut remplir son rôle physiologique que s'il présente une réaction acide, de sorte qu'on ne saurait admettre un suc gastrique actif alcalin. L'estomac est en outre le siège d'une sécrétion alcaline, lewmati-, tout à fait indépendante de la sécré- tioii du suc gastrique. L'alcalinité qui s'observe dans l'es- toiiiac, notamment après la section du pneumogastrique, 372 suc GASTRIQUE. — MUCUS. lient à la précloininance de la sécrétion du mucus sur la sécrétion gastrique proprement dite. Lorsque les aliments arrivent dans l'estomac, il devient le siège d'une sécrétion acide qui est destinée à Taccom- plissement de l'acte stomacal de la digestion. Plus tard, restomac se vide des aliments, et présente une réaction alcaline quand il est en repos. Ces deux réactions ont été observées par W. Beaumont chez le Canadien porteur d'une fistule gastrique, dont il a publié Tintéressante observation (1). Quand on coupe les pneumogastriques, on voit cesseï' la sécrétion acide et prédominer la sécrétion alcaline. Ce changement de réaction ne tient donc pas à un changement de propriétés du suc gastrique , mais k l'excès de la sécrétion muqueuse. Toutes les fois qu'il survient un état pathologique qui amène une suspension des actes digestifs, le suc gastrique n'est plus sécrété. Dans nos leçons sur le système nerveux, nous vous avons signalé des expériences de section du pneu- mogastrique chez des animaux munis de fistules stomacales, expériences dans lesquelles l'action des nerfs se trouve directement mise en évidence. Nous ferons encore une réflexion relativement à la réaction acide du suc gastrique. Cette réaction acide est tellement caractéristique du suc gastrique, qu'il suffit de la changer pour faire dispa- raître instantanément toutes ses propriétés physiolo- giques. De telle sorte qu'on pourrait dire en réalité (1) Experand observations on the Gastric Juice and l.lic phijsioloQy of digestion. Plattsburg, 1833. sucs INTESTINAUX. 373 que le suc gastrique alcalin n'est plus physiologique- luent du suc gastrique. Si la pepsine, produit caractéristique du suc gas- trique, est indispensable à son activité physiologique, la réaction du milieu dans lequel agit le fermeni n'est pas moins indispensable. Tous les liquides sécrétés, à réaction fixe, sont dans ie même cas: la salive, le suc pancréatique , n'agissent bien qu'autant que leurs ferments agissent dans la réaction normale de leur milieu. Les liquides excrétés qui ne possèdent pas de ferments actifs présentent une réaction mobile, comme nous l'avons dit; de telle sorte qu'il semble y avoir un rapport entre l'importance des liquides et la fixité de leur réaction : ce qui viendrait encore à l'appui de la distinction physiologique que nous avons établie dans les liquides organiques, en hquides à réaction fixe et liquides à réaction mobile. Après le suc gastrique vient le suc intestinal. Et d'abord il y a un liquide sécrété par des glandes qui forment dans l'intestin une espèce de collier autour du }3ylore; glandes bien décrites par Brunner, qui leur a donné son nom. Le liquide des glandes de Brunner est visciueux et présente plus ou moins les caractères de la salive. On peut s'en assurer en prenant cette couche glandulaire et la plongeant dans de l'eau tiède. L'eau prend bientôt une viscosité considérable, ce qui n'a pas lieu pour les glandules pancréatiques dont on peut ainsi les distinguer. Chez les grenouilles, il existe dansle duodénum, immédiatementaprès le pylore, une sorte de collier formé pardes villosités glandulaires 37 /j sucs INTESTINAUX. qui disparaissent pendant l'hiver, lorsque Tanimal est à jeun. C'est donc là un nouvel exemple de ces organes glandulaires temporaires qui s'observent chez les ani- maux dont les fonctions digestives sont intermittentes. Le suc intestinal est sécrété par les glandes deLieber- kïihn et par les glandes duodénales. Il offre quelques caractères qui lui sont communs avec le sue pancréa- tique. îl doit ces caractères à son mélange avec ce pro- duit de sécrétion. Le suc intestinal est alcalin, et se sécrète au moment de la digestion en quantité plus ou moins considérable, suivant des circonstances qu'on ne saurait actuellement préciser. Sa production peut être consi- dérable; mais c'est là une question qui n'est pas encore suffisamment étudiée. Nous avons ensuite dans le caecum et dans le gros in- testin un liciuide alcalin encore peu connu. J'avais tenté autrefois d'établir des fistules de l'appendice caecal pour étudier le liquide qu'y versent les giandules nombreuses qui s'y rencontrent. Mais ces recherches n'ont pas été poussées assez loin pour que je puisse avoir sur ce sujet des résultats suffisamment précis à vous indiquer. Je puis seulement dire que le liquide a une réaction alcaline, et que la réaction acide que présentent quelquefois les ma- tières contenues dans le caecum dépend d'une altération du résidu alimentaire qu'il renferme. Ce qui nous intéresse le plus, c'est, je vous l'ai dit, l'action du système nerveux sur les sécrétions intesti- nales. Je vous ai montré comment la paralysie du grand sympathique, par son action sur la circulation, influence EXPÉRIENCES. 375 les sécrétions. Cette paralysie du sympathique ne semble exister pour un organe que lorsqu'on coupe le sympa- thique entre cet organe et un ganglion. En coupant le sympathique au cou entre le ganglion cervical supé- rieur et la glande sous-maxillaire, nous avons activé la circulation dans cette glande; mais en le coupant au- dessous du ganglion, nous n'avons pas produit le même effet. Il semble donc que les ganglions soient des centres d'où partirait une influence modératrice de la circula- tion. Il ressort clairement de là que les ganglions ont des usages nets et définis. Reste maintenant à savoir si cette influence tient au ganglion même ou à ses anastom.oses avec la moelle. Ce sont là des études à poursuivre. Si donc au lieu de couper le sympathique dans les filets qui émanent des ganglions semi-lunaires, on coupait les origines médullaires qui se rendent aux ganglions, on ne devrait pas produire les mêmes effets. Pour terminer ce que nous avons à dire sur les sucs intestinaux , nous vous rapporterons quelques expé- riences qui, bien qu'elles aient rapport à des faits déjà indiqués ailleurs, méritent cependant d'être encore si- gnalées; car il est toujours bon d'accumuler le plus de faits possible sur un même sujet, chacun pouvant présenter des particularités qui mettent plus spéciale- ment en lumière un des côtés de la question. Expériences sur le suc gastrique (janvier 1850). — Sur un lapin ayant peu mangé, on a injecté dans la veine jugulaire une dissolution de lactate de fer, puis une dissolution de prussiate de potasse ; les deux disso- lutions étaient tièdes. 376 SI'CRIÎTION GASTRIQUE. Trois quarts d'heure après, l'auimal a été sacrifié, et à l'autopsie on n'a constaté la coloration bleiie dans le tissu d'aucun organe. Les urineselles-mêmos, f[ui étaient alcalines et troubles, n'étaient pas bleues, quoiqu'elles continssent du prussiate de potasse et du sel de fer, car il sufOsait d'ajouter quelques gouttes d'acide chîorhy- drique ou sulfurique pour faire apparaître imuK'diate- ment la coloration du bleu de Prusse. L'instantanéité de la réaction et son intensité ne permettent pas de confondre cette réaction avec celle qui se produirait lentement par suite de l'action de l'acide énergique sur le prussiate de potasse lui-môme. En ouvrant ensuite le canal intestinal, on trouva une coloration bleue sur la surface muqueuse de l'estomac, et particulièrement sur la partie qui répond à la petite courbure de cet organe. Mais cette coloration était tout à fait superficielle ; ce n'était ([u'à la surface de la membrane muqueuse qu'existaient des parcelles de bleu de Prusse ; et l'exa- men microscopique ne permit pas de constater la pré- sence du bleu de Prusse dans les glandules stomacales. Cette expérience avait été instituée afin de déterminer exactement les glandes qui sécrètent le suc gastrique dans l'estomac. On admet, en effet, qu'il y a deux espèces de glandes dans la membrane muqueuse stoma- cale, les unes destinées à la sécrétion du mucus, les autres à celle du suc gastrique; mais c'est là une pure supposition anatomique plutôt qu'un fait physiologi- (juement établi. Or, voici d'après quel raisonnement j'avais institué l'expérience précédente. L'observation nous ayant montré qu'on injectant dans le sang (\u EXPÉRIENCES. o77 lactate de fer et du priissiate de potasse, la combinaison de ces deux substances ne peut pas s'effectuer dans le sans? qui est un milieu alcalin, contenant en outre des substances albuminoïdes qui gênent les réactions. Ce n'est (pie lorsque ces deux substaiices viennent à passer du sang dans une sécrétion acide que, trouvant les con- ditions favorables de la réaction, il y a formation de bleu de Prusse. Or, c'est précisément ce qui a lieu pour le suc gas- trique, qui est constamment acide, et dans lequel le sel de fer et le prussiate de potasse peuvent facilement don- ner du bleu de Prusse après avoir été entraînés par la sécrétion. Si le suc gastrique s'était formé dans certaines glandules avec ses propriétés acides caractéristiques, on devait avoir dans la glande môme un précipité de l)leu de Prusse indiquant par son siège l'organe sécré- teur du suc gastrique. Le résultat de l'expérience n'a pas permis de juger la question, puisque le bleu de Prusse que nous avons rencontré n'existait pas dans les glan- dules elles-mêmes, mais seulement à la surface de la membrane muqueuse stomacale. Cela permettrait-il de supposer que le suc gastrique n'acquiert ses propriétés ([u'en dehors des glandes par son mélange avec les autres liquides de l'estomac ? — Sans entrer à ce sujet dans aucune hypothèse, nous nous bornons à signaler le fait. Ensuite le lapin, étant ouvert, fut placé dans un bain d'eau acidulée avec de l'acide sulfurique. Ce bain avait pour objet d'agir sur les tissus et de faire apparaître la réaction du bleu de Prusse, là où les sels existaient. Or on vit en effet une formation de bleu de Prusse dans les o78 SÉCRÉTION INTESTINALE. ganglions lymphatiques de la partie supérieure du cou, et l'on observa de même une formation de bleu de Prusse à l'orifice des gland ules du pharynx. Eoop. — Sur deux chiens on établit des fistules à l'esto- mac. Sur le premier, l'opération fut faite l'animal étant en pleine digestion. On laissa l'animal muselé, afin qu'il ne pût pas, comme cela arrive quelquefois, arracher sa canule avec les dents. Le lendemain on trouva l'animal mort; et, en en recherchant la cause, on vit qu'il était mort asphyxié, parce qu'ayant eu des vomissements, le lien qui lui serrait le museau avait empêché les matières de passer et amené la suffocation. C'est donc là une cause de mort dont il faut être prévenu quand on pratique des opéra- tions qui peuvent provoquer des vomissements. Sur un autre chien, on établit une fistule gastrique dans laquelle on plaça une canule d'argent. La plaie se cicatrisa comme à l'ordinaire. Mais, au bout de quelques jours, le suc gastrique ayant attaqué la soudure qui unissait le rebord interne de la canule avec son tube, la canule tomba, ne conservant que son bord extérieur ; l'anneau plat qui formait le rebord intérieur resta dans l'estomac. Quelques jours après, l'ouverture de la fistule était cicatrisée; mais l'anneau métallique^ n'ayant pas pu franchir le pylore, resta dans l'estomac. Six semaines plus tard, l'animal fut sacrifié, et l'on trouva dans l'estomac le rebord de la canule noirci. Ce qu'il y avait de remarquable, c'est que toute la mem- EXPÉRIENCES. 379 brane interne de l'estomac était noire, hronzée, comme si elle eiYt été colorée par du sulfure d'argent. Les gan- glions lymphatiques environnants étaient noirs, proba- blement par absorption du sulfure d'argent produit dans l'estomac. J'ai souvent observé cette coloration noire à la suite du séjour prolongé de tubes d'argent dans l'intestin. Ainsi, en voulant pratiquer des fistules pancréatiques permanentes, le séjour prolongé d'un tube d'argent dans le conduit amenait une coloration noire du pan- créas , coloration qui s'étendait à la muqueuse du duodénum et aux ganglions lymphatiques du mésentère. Exp. (8 juin 1853). — Un chien porteur d'une fistule gastrique avala environ 2 grammes d'iodure de potassium dissous dans 30 grammes d'eau. Vingt-quatre heures après, on retira de l'estomac de ce chien du suc gastrique qui contenait évidemment de l'iode. Quarante-huit heures après, on recueillit encore du suc gastrique dans lequel on constata de nouveau la présence de l'iode. L'urine du chien, examinée à ce moment, n'en renfermait pas sensiblement. Le l/i juin, on constatait encore la présence de l'iode dans le suc gastrique. Mais, ayant purgé l'animal, on ne trouva plus d'iode le lendemain dans le suc gastrique. Exp. (juin 1853). — On avait pratiqué sur un chien une fistule biliaire avec un appareil tellement disposé qu'on pouvait faire couler à volonté la bile dans l'in- testin ou au dehors. Cet appareil consistait en un tube d'argent qui, après avoir pénétré dans l'intestin, était âSO SUCS INTESTINAUX*. fixé par son exlrémiti' supérieure ouverte et muuie d'un petit rebord dans le conduit cholédoque. Le tube pré- sentait eu outre une ouverture latérale dans sa portion comprise dans l'intestin. Pour obtenir l'écoulement de la bile dans T intestin, on bouchait avec un mandrin plein l'ouverture extérieure du tube ; pour obtenir l'écou- lement de la bile au dehors, on engageait au contraire dans le tube un autre tube creux qu'on poussait jus- qu'au-dessus de l'orifice latéral s'ouvrant dans l'intestin. Au bout de quelques jours, la plaie étant cicatrisée, ou fit cette première observation que, lorsqut^ la bile s'écoulait par le tube, elle était constamment accélérée quand l'aninuil était joyeux ou qu'on le caressait. Par- fois, lorsque la bile ne coulait pas du tout, la joie de l'animal sufiisait pour en déterminer l'écoulement. On fit sur ce chien l'expérience suivante : On lui donna 2 grammes d'iodure «le potassium dissous dans du lait. Très peu d'instants après, on con- stata facilement la présence de l'iode dans la bile. Mais le lendemain on n'en retrouva plus, de même que les jours suivants. Cinq jours après, ou répéta la même expérience, el cette fois l'iode n'apparut dans la bile qu'une heure et demie après l'ingestion dans l'estomac (probablement parce que l'animal se trouvait à une autre période de la digestion). Le lendemain et les jours suivants, l'iode ne se retrouvait plus dans la bile, tandis qu'on en constatait la présence dans un peu de liquide intestinal acide qui s'écoulait sur les c(Més du tube par où sortait la bile. Trois jours après, le chien porteur de cette fistule EXPÉRIKXCES. 581 biliaire se sauva du laboratoire, et l'on uc put pas con- tinuer l'observation. Expériences sur le suc pancréatique et les autres LIQUIDES INTESTINAUX. — Lorsqu'oH a du sang très altéré, on peut y trouver la matière colorante qui rougit par le chlore, matière qu'on rencontre très abondante dans le pancréas. Ceci prouverait que cette matière n'appar- tient pas exclusivement au pancréas. La fibrine altérée donne ('gaiement cette coloration. Les vapeurs de chlore coagulent très énergiquement le suc pancréatique frais. Le suc pancréatique normal, frais et visqueux, paraît moins alcalin au papier de tournesol (jue lorsqu'il a été abandonné à lui-même pendant deux ou trois jours et qu'il a perdu de sa viscosité, ici la viscosité paraît diminuer avec l'alcalinité, tandis que dans d'autres liquides organiques la viscosité augmente avec cette propriété : c'est le cas du pus qui devient vis- queux lorsqu'on y ajoute de l'ammoniaque, etc. Eœp. — Sur un gros chien à jeun depuis vingt-quatre heures et ayant mangé de la tête de mouton cuite deux heures avant l'opération, on mit à nu le duodénum, ipii [)résentait déjà des vaisseaux chylifères pleins de chyle blanc. On introduisit un tube dans le conduit pancréa- ticpie, et le suc pancréatique commença à couler quel- ijucs instants après l'opération en présentant les carac- tères du suc pancréatique normal. Le lendemain de Topération, le suc pancréatique coulait encore très abondamment; mais il coagulait beaucoup moins que la veille, comuie cela se présente d'ailleurs ordinairement. 382 sucs INTESTINAUX. Oo constata que le suc pancréatique frais, soit celui du jour, soit celui du lendemain de ropération, ne rougissait pas par le chlore. On conserva les liquides pancréatiques pour les examiner plus tard. Sur un autre chien à jeun depuis quatorze heures, et qui avait mangé de la tripe deux heures avant Topé- ration, on mit le duodénum à nu. Il était peu injecté et ne présentait aucun vaisseau chylifère, comme cela avait lieu dans le cas précédent; ce qui indiquait que la diges- tion intestinale n'était pas encore commencée. Le suc pancréatique coula aussitôt après l'opération en présen- tant les caractères du suc pancréatique normal. Bientôt après l'opération, l'animal vomit ses aliments, dont la digestion n'était pas encore commencée. Le lendemain, le suc pancréatique coulait moins abondamirent que la veille et offrait cependant une faible coagulabilité. On a constaté également chez ce chien que les sucs pancréatiques frais du jour et du lendemain de l'opération ne rougissaient pas le chlore. Seulement le chlore déterminait dans le suc gastrique, chez les deux animaux, un précipité tloconneux, blanc, très abondant. On examina les sucs pancréatiques conservés les jours suivants. Le deuxième jour après l'opération, les sucs pan- créatiques commencèrent à rougir par le chlore. Le troisième jour après l'opération, cette coloration rouge était encore plus (îvidente. Du suc pancréatique frais avait été mélangé, aussitôt après avoir été recueilli, avec de l'huile, ce qui avait EXPÉRIENCES. o83 produit une émulsion persistante qui, examinée le troi- sième jour après l'opération, donnait une réaction acide. Si l'on traitait cette émulsion par le chlore, elle donnait une coloration rouge très intense , ce qui prouvait que la réaction acide qui s'était développée sous l'intluence de l'huile n'avait pas empêché la matière pancréatique de s'altérer et de présenter la coloration rouge. Une partie de la même émulsion fut étendue d'eau et filtrée sur un filti e à plusieurs reprises. Il finit par passer un liquide transparent qui donnait par le chlore une coloration rouge. Une partie du suc pancréatique frais dans lequel on avait versé du chlore qui n'avait pas produit de colora- tion rouge fut laissée pendant deux jours abandonnée à elle-même; et, en ajoutant alors une nouvelle quan- tité de chlore, il se manifesta une coloration rouge très évidente. Ce qui prouve encore que la présence du chlore n'avait pas empêché la matière pancréatique de s'altérer et de présenter ultérieurement sa coloration caracté- ristique. D'après les phénomènes comparatifs qu'ont présentés ces deux animaux, on pourrait encore conclure : 1° Que la digestion de la tête de mouton cuite a été plus rapide que celle de la tripe (panse de mouton simplement échaudée) ; à moins qu'on ne suppose que la digestion plus rapide chez le prenner animal ait tenu à ce qu'il était dans un état d'abstinence plus prolongée. 2" On peut voir que chez le chien dont la digestion intestinale était commencée, la sécrétion pancréatique a duré plus longtemps et a été plus abondante que chez 38Û L10Ull)i;s INTESTINAUX. le chien dont la digestion intestinale n"était pas coni- niencée. o° Enfin ces expériences prouvent clairement (pie le suc pancréatique frais a précipité abondamment })ar le chlore sans donner de coloration rouge le jour même de l'opération et le lendemain, tandis que les jours sui- vants le chlore manifestait la coloration rouge. Exp. — Sur un certain nombre de limaces en diges- tion, on recueilHt le liquide contenu dans l'estomac. Ce liquide était sucré comme toujours, et il coagulait abon- damment parlachaleur. Ce liquide stomacal, abandonné à lui-même pendant ([uelques jours et traité par le chlore, !ra pas donné de coloration rouge. Mais le liquide de macération du foie des limaces étant soumis à l'ébuUi- tion trois ou quatre jours après, la décoction filtrée donnait par le chlore une coloration rouge intense. Eœp. — Sur deux écrevissesà jeun, la décoction du tbie laissée en macération pendant vingt-quatre heures dans l'eau donnait par le chlore une couleur rouge très évidente. Sur une langouste encore vivante, on enleva avec soin le foie et l'intestin. Le foie laissa couler une grande quan- titéde bile noire qui, examinée le lendemain, présentait au papier de tournesol une réaction acide très évidente. La réaction de la bile ne fut pas examinée le jour môme, aussitôt après la mort de l'animal. On la fit cependant bouillir ce jour-là : elle coagulait en grande partie, mais le liquide ûMvé ne rougissait pas par le chlore. • Cette bile, mélangée avec de l'huile, nerémulsionnail EXPÉR?ENCKS. 385 pas du tout. ChauffV'e jusqu'à rébullition, cette bile coagulait. Le lendemain elle présentait les marnes caractères ; seulement le liquide fdtré rougissait par le chlore. La décoction du foie, faite vingt-quatre heures après la mort de l'animal, rougissait également par le chlore. Le li- quide de macération de l'intestin et de l'estomac, bouilli, donnait par le chlore une coloration rouge très forte. Ces expériences, que nous avons multipliées consi- dérablement avec les mêmes résultats, montrent que chez des animaux chez lesquels on ne rencontre pas un pancréas anatomiquement distinct, on trouve cependant la réaction d'une matière qui peut servir jusqu'à un cer- tain point à le distinguer dans les animaux supérieurs. Le brome comme le chlore a la propriété de dé- velopper une coloration rouge dans le suc pancréatique en voie d'altération. Exp. — Dans trois tubes on plaça du suc pancréa- tique de vache, alcalin. Dans un ^^remier tube, on le mit avec du sucre de raisin; Dans le second, avec du sucre candi; Dans un troisième, avec du sucre de lait. Les trois tubes furent laissés sur le poêle à une chaleur douce mais variable. Le lendemain, la fermentation était en pleine acti- vité dans le tube au sucre de raisin. Elle commençait à peine dans le tube au sucre candi, et il n'y en avait aucune trace dans le tube au sucre de lait. Mais les jours suivants la fermentation finit par s'établir dans tous les B. Liouin. DE l'orcan. — ii. 25 386 sucs INTESTINAUX. tubes, et l'on constata que le gaz dégagé était absor- bable par la potasse. Quand on mit de l'empois d'amidon avec du suc pancréatique, il y eut d'abord transformation de l'amidon en sucre; mais si on laissait le mélange à mie douce chaleur, il s'y développait bientôt une fermentation comme il a été dit précédemment. îl faut pour cela que la fécule ait été réduite à l'état d'empois, car le suc pancréatique n'agit pas sensiblement sur la fécule crue. Suc PANCRÉATIQUE INJECTÉ (3 février 1851.) — Sur un lapin de taille moyenne, on injecta dans la veine jugulaire, avec précaution, environ 2 grammes de suc pancréatique de chien, frais et émulsionnant parfaite- ment la graisse. Au moment de l'injection le lapin ne parut pas éprouver de symptôme fâcheux. Examiné pendant les deux heures qui suivirent, il ne fut pas dans un état anormal. — On prit de l'urine une demi-heure après, elle était trouble et alcaline. Une heure et une heure et demie plus tard on en re- cueillit de nouveau qui offrait les mêmes caractères. On filtra toutes les urines mélangées ensemble et l'on obtint un liquide clair et alcalin. Une portion de ces urines chauffée à la lampe coa- gula manifestement. Une deuxième portion de la même urine fut mise en contact avec de l'eau d'amidon récente, et presque immédiatement la transformation de l'amidon en sucre eut lieu et devint bientôt complète. Une troisième portion de la même urine fut mise en EXPÉRIENCES. S87 contact avec une goutte d'huile et il y eut une émulsion qui s'opéra aussitôt. Tout ceci paraît prouver clairement que le suc pan- créatique avait été éliminé avec toutes ses propriétés ordinaires. Les jours suivants le lapin était dans son état de santé ordinaire. Eœp. (3 obtobre 1849.) — Sur un jeune chien (espèce de caniche) d'assez forte taille, j'appliquai un appareil à canule pancréatique permanente, formé par un double tube analogue à celui que nous avons décrit pour la bile. Je le plaçai en passant en arrière de l'intestin duo- dénum. Les jours qui suivirent l'opération , l'animal eut des symptômes de péritonite et une suppuration assez abondante. Le chien but du lait et mangea un peu. Lorsqu'on ouvrait la canule, le liquide intestinal acide sortait avec violence, et au moment de la contraction des muscles abdominaux il y avait issue de beaucoup de bile. Quelquefois cependant, le chien étant à jeun, il sortait abondamment un liquide clair, incolore, aqueux, acide, et en tout semblable à du suc gastrique. Quand ensuite on mettait le double tube pour boucher l'orifice de l'in- testin et laisser couler le suc pancréatique, il ne sortait d'abord qu'un liquide purulent et seulement quelques gouttes, quelquefois mélangé de bile. Mais au bout de dix a douze jours, lorsqu'on mettait le double tube, il sortait un peu d'un liquide alcalin. Â. cette époque le chien fut laissé en repos pendant cinq à six jours sans toucher à 388 sucs INTESTINAUX. la canule, et alors en plaçant le double tube (ou tube interne), il sortait assez abondamment du liquide alcalin gluant et ayant tous les caractères du suc pancréatique; seulement il n'émulsionnait pas la graisse d'une façon entière et il ne coagulait pas en masse complète , mais cependant il coagulait nettement. Le lendemain je retirai encore par le même moyen du suc pancréatique, et il était alcalin, mais je le trouvai moins bon que la veille, c'est-à-dire coagulant moins et émulsionnant beau- coup moins encore. Le soir du mémo jour, 11 oc- tobre, je revins prendre encore du suc pancréatique et je le trouvai plus mauvais que le matin , c'est-à-dire trouble (la veille il était clair), fluide, ne coagulant et n'émulsionnant pas du tout. Cependant le chien mangeait bien mais avec voracité; il n'avait pas de dévoiement, mais il était très maigre. Deux ou trois jours après, je présentai le chien à la Société de biologie (20 octobre 18/i9), il parut fatigué de faire ce trajet, depuis le collège de France, et en montant les escaliers, il se plaignait comme si sa canule l'eût fait souffrir. En remettant ensuite le tube intérieur, je ne pus retirer aucune trace de suc pancréatique. Le lendemain di- manche. 22 octobre, j'emuîenai le chien chez moi, et soit qu'il fût fatigué de monter cl descendre les esca- liers, le chien paraissait soulîrir, il toussait (il avait pris un bain l'avant-veille), et je ne pouvais en retirer qu'à peine quelques gouttes de suc pancréatique très alcalin^ mais ne valant rien et ne coagulant pas. Alors je remarquai vers ce temps un symptôme qui n'avait pas fixé mon attention jusqu'alors, c'est «pie le EXPÉRIENCES. 389 chien avait la diarrhée et rendait des excréments totale- ment hlancs et décolorés ; quand on ôtait le bouchon de la canule, il sortait des matières alimentaires de l'in- testin non colorées par la bile et étant acides. Cepen- dant le chien ne présentait pas la moindre teinte icté- rique dans les conjonctives. Il mangeait énormément, mais il maigrissait de plus en plus. Ne sachant à quoi attribuer celte impossibilité d'avoir du suc pancréatique, et pensant que c'était peut-être l'air ou le contact du liquide intestinal qui irritait le pancréas, je laissai le chien en repos deux ou trois jours. Le suc pancréatique était toujours aussi vicié, très alcalin, ne coagulant pas du tout et par conséquent très mauvais. Le chien présentait toujours le même état , mangeant beaucoup , rendant des excréments blancs, avec un peu moins de diarrhée toutefois, ne rendant pas de bile avec les matières intestinales, de sorte qu'il semblait y avoir obstacle au cours de la bile. Cependant le chien ne présentait pas de teinte ictérique des conjonctives; alors je ramenai de nou- veau le chien au collège de France , et là il présen- tait toujours les mêmes symptômes, savoir : maigreur extrême, décoloration des excréments, grande vora- cité, œil vif néanmoins, puis suc pancréatique très alcalin, mais aqueux et ne coagulant aucunement. Je laissai le chien reposer six jours et le suc pancréatique n'était pas meilleur. Alors le 2 novembre le chien toussait davantage, il mangea beaucoup de tête de mouton comme à l'ordinaire, mais il rendit considéra- blement de pus par les narines en toussant. 390 sucs INTESTINAUX. Le lendemain le chien toussait toujours, rendit encore du pus par les narines et surtout par celle du côté gauche. Le chien ne paraissait pas aussi vif que la veille. Alors on pensait que ce pus provenait du ventre, parce que, à dater de cette évacuation de pus par les narines, la bile recommença à reparaître dans les excréments. De sorte que l'on fit la théorie qu'il s'était produit un abcès vers le foie qui d'abord mettait obstacle au cours de la bile, et puis, que peu à peu cet abcès s'était ouvert dans la poitrine en perçant le diaphragme (la toux persistante du chien semblait indiquer qu'il y avait vers la poitrine un état pathologique). Puis, qu'en s'évacuant, le foyer purulent aurait cessé de comprimer les voies biliaires et que la bile aurait repris son cours. Le II novembre , le chien était toujours de même, il mangeait considérablement et maigrissait toujours. Les excréments étaient redevenus colorés, noirâtres et de consistance normale. Les jours suivants, le chien fut toujours bien nourri; il fut mis au bouillon gras, mais il dépérissait de plus en plus; il devint de plus en plus faible, il paraissait tou- jours vif cependant, il crachait toujours du pus et tous- sait. Enfin le 12 novembre le chien mourut. Autopsie. — Quelques heures après la mort, pas de rigidité, maigreur extrême, pas de trace de graisse nulle part. Ventre. — Beaucoup d'adhérences entre les intestins qui étaient rétrécis en quelques points. Maigreur très grande des intestins et du mésentère, trace de péritonite EXPÉRIENCES. 391 ancienne et teinte noire ardoisée du mésentère, de la face inférieure du foie et de la face stomacale, de la rate. Les organes abdominaux, foie, rate, intestins, contien- nent à peine du sang fluide et rose très séreux ; les intestins sont pâles et décolorés, très minces, émaciés et offrant des taches ardoisées en divers points, surtout dans les plaques de Peyer. L'estomac est plein d'aliments en voie de digestion. L'intestin grêle est vide et contient beaucoup de gaz. Le gros intestin contient des ma- tières fécales dures et très colorées en noir. Au niveau de la canule, il y a des adhérences qui fixent le duodénum à la partie correspondante de la paroi abdominale. Les intestins ouverts ne présentent nulle part de signes d'inflammation aiguë. Le pancréas s'est comme résorbé et est excessivement petit, et ce qui en reste a pris une teinte très noire de même que les ganglions mésentériques. Le foie est petit et exsangue, la vésicule contient de la bile très jaune qui coule facilement dans l'intestin. La rate est petite et exsangue. Les reins présentent des petits kystes. Dans l'intestin grêle, au niveau de la canule, il y a des lombrics. Le foie donne une décoction jaunâtre limpide, et par les réactifs ;)as de trace de sucre. Les matières fécales par l'eau bouillante donnent une décoction qui se trouble par le refroidissement. Réaction de l'urine acide ; pas de sucre. La poitrine présente un peu de sérosité et d'infil- S92'* sucs IXTESTINAUX. tratioii séreuse dans les poumons. Les organes lliora- ciques offreîit également une grande émaciation. Point de graisse vers l'origine des \aisseaux du cœur. Dans la trachée et les grosses bronches, il y a du mucus purulent en grande quantité. Cependant les pou- mons ne présentent pas les caractères d'une vraie pneu- monie, ils offrent une infiltration séreuse , spéciale- ment le poumon droit qui est un peu infiltré de sang aussi, et ce mucus purulent se trouve aussi dans le pha- l'ynx et dans les fosses nasales. Cœar. — Le ventricule gauche est vide. Le ventricule droit et l'oreillette droite offrent un peu de sang noir et un gros caillot de fibrine pure, qui se prolonge dans la veine cave supérieure. Dans la veine cave inférieure, sang séreux et un petit caillot. Les matières fécales trouvées dans le gros intestin sont colorées et ne présentent pas de graisse visible à l'extérieur. En résumé, ce chien équivaut à un chien dépancréa- tisé. Il est probal)le que cette altération résorbtive du pancréas est due à ce que les matières intestinales exté- rieures ont pénétré dans les conduits pancréatiques et ont fait altérer le suc et par suite enflammé le pan- créas, etc. 1° Le suc pancréatique chez ce chien a donc offert, dans les premiers jours, le caractère de suc pancréatique assez normal, puis il a été mauvais pendant tout le cours de l'expérience. T Cette expérience qui é(juivaut à une ablation ou LXI'ËRIENCES. o9o (kl iiluins à une altération du pancréas, a njontré comme symptôme un a7naigrissement \rès gnxud avec une grande voracité, puis une mort par épuisement. La suppression du pancréas aurait-elle produit le môme effet? 3" Les matières grasses étaient mal digérées. Il y avait de la graisse dans les matières fécales. Eœp. {ili avril 185/i.) — Sur un jeune chien en di- gestion, bien portant, quoique l'animal eût un peu de, diarrhée et qu'il semblât être un peu sous l'iniluence de la maladie des chiens. On introduisit un tube comme à l'ordinaire dans le conduit pancréatique, après avoir lié préalablement le petit conduit pancréatique. Au moment de l'ouverture de l'abdomen, il s'écoula une assez grande quantité de sérosité qui était renfermée dans la cavité péritonéale; il y avait des chylifères blancs pleins de chyle. Le suc pancréatique coula bientôt après par le tube d'argent; il se coagula sans toutefois se prendre en masse ; il émulsionnail bien la graisse. Le chien eut quelques vomissements et rendit ses.., aliments. Le 15 avril, on recueillit le suc pancréatique, qui était assez bon, c'esl-à-dire coagulant assez bien, alcalin, et émulsionnant bien l'huile. Avec le temps, l'acidification du mélange se fit comme à l'ordinaire. On donna au chien un peu de saindoux fondu, envi- ron quinze centimètres cubes à l'aide d'une sonde. Le chien ne mangea pas autre chose. Le IG avril, le chien rendit le matin des excré- ments solides luisants à la surface et couverts de graisse 39/j. sucs INTESTINAUX. fondue qui imbibait le papier Joseph et était très facile à constater. On donna au chien trente centimètres cubes de beurre et de saindoux mêlés, fondus et tièdes. Le tube d'argent était tombé de la plaie probablement pendant la nuit. Le chien ne paraissait pas malade plus que ne le comportait son expérience ; il mangea même un peu de viande crue qu'on lui donna après l'ingestion d'huile. On pourrait encore répéter la même expérience en faisant à un animal une fistule gastrique et une fistule intestinale au commencement deFintestin grêle. Ensuite on donnerait à l'animal des aliments très gras. On reti- rerait après, par la canule stomacale, la graisse qui aurait séjourné quelque temps dans l'estomac ; puis ou injecterait cette graisse dans le bout inférieur de l'in- testin, de manière à ne pas lui avoir permis de se mettre en rapport avec le duodénum, et par conséquent avec le suc pancréatique. On trouverait alors que les excré- ments de l'animal contiennent la graisse non digérée. Tandis que quand on laisse passer la graisse par le duo- dénum, elle ne se retrouve plus dans les excréments. Pour rétablir la continuité de l'intestin, il faut préala- blement avoir eu soin, en faisant la fistule intestinale, de munir chacun des bouts d'une petite canule d'ar- gent. Ensuite, à l'aide d'un petit tube de caoutchouc, on fait communiquer ces deux bouts de façon à rétabhr la continuité. C'est par le même procédé qu'on peut arriver à faire une fistule biliaire établie de telle façon qu'on puisse faire couler la bile tantôt dans l'intestin et tantôt au dehors, afin d'étudier sur le même animal EXPÉRIENCES. 395 les effets de la soustraction de la bile et ceux de sa restitution. Pour établir une fistule intestinale à la fin du duo- dénum, il faut faire une incision immédiatement au- dessus de la crête iliaque droite, en arrière, dans l'angle qu'elle forme avec la colonne vertébrale. On trouve là la courbure que le duodénum fait pour remonter et s'aller jeter dans l'intestin grêle. Ce coude de l'intestin est très près de la peau, facile à atteindre et à flxer sur les parois abdominales sans déranger les rapports naturels de l'intestin. Dans le milieu de sa portion descendante, le duodé- num est en dehors en rapport immédiatement avec le cœcum, de telle façon qu'on pourrait établir une fistule qui ferait communiquer entre elles ces deux parties de l'intestin. Voici maintenant une tentative de fistule pancréa- tique qui n'a pas réussi, mais qui met en lumière les propriétés irritantes du suc pancréatique : Eœp. — Sur un jeune chien bien portant, préalable- ment chloroformé, on fit l'opération par le procédé suivant : i" Sur la ligne médiane entre l'ombilic et l'appendice xiphoïde et sur une ligne transversale (|ui joindrait le bord inférieur des côtes, faire une incision verticale de /i à 5 centimètres et n'intéressant que la peau. 2° Déjeter la peau à droite et faire une incision ver- ticale sur le milieu du muscle droit abdominal jusqu'au péritoine qui doit être ouvert. 3° Retirer l'anse du duodénum qui est placé du côté 596 sucs INTESTINAUX. droit, et ciiercher le conduit pancréatique comme à l'ordinaire. :;. li" Alors inciser l'intestin vers l'abouchement du conduit, de manière qu'il soit sur le bord de section de la plaie, et introduire la canule en forçant l'ou- verture. 5" Passer un fil dans les bords de la plaie intestinale; au-dessous et au-dessus de la canule, les mêmes fils se- ront passés dans les bords correspondants de la plaie du muscle droit abdominal, de manière que, en les serrant, on rapproche la surface péritonéale de l'intestin de celle de la paroi abdominale. Les ligatures seront modérément serrées. 6" Alors on fait un trou à la peau extérieure en la ramenant à sa position normale et en la faisant passer au-dessous du bord externe de la canule. 7" Coudre la plaie de la peau . Résultat. — Le premier jour (le iS août), l'animal est assez bien, il prend du lait; mais on remarque déjà qu'il s'écoule une grande quantité de liquide sur les côtés de la canule. Deuxième jour (le 1 li août), il s'écoule toujours une grande quantité de liquide sur les côtés de la canule ; l'animal est triste cependant et prend encore un peu de lait. Troisième jour, toujours même état. L'animal dé- périt. 11 faut ajouter que dès le second jour le liquide qui s'écoulait des parties latérales de la canule a irrité la peau qui est devenue rouge, saignante et très sensible au point que le lavage avec une éponge était très dou- EXPÉRIENCES. 397 loureux. L'animal se levait roide sur ses jambes, et la peau était ainsi rouî2;e et excoriée jusque dans les aines et les aisselles. Mort dans la nuit du 15 au 16. Autopsie. — La peau du ventre est rouge et excoriée. Il n'y a pas du tout de péritonite générale; seulement, autour de la plaie, il s'est formé quelques petits foyers purulents disséminés dans le tissu graisseux; le pancréas est sain. En examinant avec soin la plaie autour de la canule, voici ce qu'on remarque : 1° L'adhérence est parfaite entre l'intestin et la paroi abdominale dans la demi-circonférence opposée à l'in- sertion du conduit pancréatique. De ce côté les bords do la plaie intestinale sont enflammés, n'adlièrent pas à la paroi abdominale, et c'est de ce côté qu'on remarque les petits foyers purulents indiqués plus haut. Tout ceci s'explique en sachant que le liquide pancréa- tique sécrété avait plus de tendance à tomber par en bas qu'à remonter dans l'intestin par les trous latéraux de la canule situés plus haut ; c'est ce qui a empêché la cicatri- sation de se faire et a produit l'irritation de la peau, etc. '2° La poitrine et le ventre étaient sains. Un chien à jeun depuis la veille fut l'objet de l'ex- périence suivante : Exp. (vendredi, 8 février 1856.)— On prit l'intestin grêle à 63 centimètres au-dessous du pylore. Le chien était d'assez forte taille, et ce point de l'intestin cor- respondait à peu près au milieu du jéjunum. On lit une ligature sur l'intestin et l'on injecta par la partie inférieure une petite quantité de saindoux fondu. 398 sucs INTESTINAUX. On a ensuite laissé l'animal en repos pendant deux heures , puis on l'a sacrifié par la section du bulbe rachidien. On a examiné aussitôt l'intestin, et on y a vu des vais- seaux chylifères d'une manière très évidente, quoique cependant ils ne fussent pas très remplis. On a pris alors, en les raclant avec le dos d'un bis- touri, les matières qui étaient à la surface du tube in- testinal, au-dessus et au-dessous de la ligature, afin de voir si ces matières rougiraient par le chlore. Essayées le 12, elles rougissent toutes deux par le chlore. L'acide azotique ne donnait pas de coloration. Exp. — Un autre chien d'assez forte taille, également à jeun depuis au moins douze jours, bien portant du reste, subit la même opération, et l'intestin fut ouvert à 60 centimètres environ au-dessous du pylore. Le chien paraissait très affamé, et au moment où Ton ouvrit l'intestin il s'écoula un liquide transparent, citrin, dont on recueillit une certaine quantité en intro- duisant dans l'intestin un tube de verre. Ce liquide était alcalin. Il émulsionnait (pas très fortement, mais ce- pendant très évidemment) la matière grasse. Il coagulait faiblement par la chaleur, et il transformait l'eau d'em- pois d'amidon en sucre. On fit dans le bout inférieur et dans le bout supérieur de l'intestin de ce chien, une injection d'une certaine quantité de saindoux fondu, après quoi on lia l'intes- tin , et puis on laissa l'animal en repos environ vingt minutes. Après on reprit l'animal ; on rouvrit la plaie et on EXPÉRIENCES. S99 alla chercher le coiiduit pancréatique, dans lequel on mit un tube, et le conduit biliaire dans lequel on en mit un également. Aussitôt que le tube fut placé sur le con- duit pancréatique, il apparut à l'extrémité du tube une goutte de suc pancréatique. Il n'apparut rien dans le tube placé dans le conduit de la bile ; alors on injecta dans la gueule de cet animal, avec une sonde, une pleine pipette d'éther pour voir si l'éther exciterait la sécrétion du suc pancréatique et de la bile. Aussitôt après l'injection, le suc pancréa- tifère coula plus abondamment, cette sécrétion paraissait évidemment influencée. Il ne parut qu'une goutte ou deux de bile à l'extrémité du tube placé dans le canal cholédoque. L'écoulement de la bile ne parut pas sensiblement provoqué. La plaie avait été recousue, et on laissa à l'animal environ une heure ou une heure et quart de repos; puis on le sacrifia par la section du bulbe rachidien, et l'on fît l'autopsie pour constater l'état des chylifères. On trouva que l'intestin grêle était turgide comme pendant la digestion , beaucoup plus que chez le chien sujet de l'observation précédente. Les vaisseaux chylifères qui émanaient de l'intestin étaient très remplis, très nom- breux, et s'étendaient jusque vers la fin de l'intestin grêle. Le réseau radiculaire de ces vaisseaux lympha- tiques était extrêmement riche et s'apercevait à tra- vers les parois de l'intestin. D"où venait cette richesse des vaisseaux chylifères? L'éther y avait-il été pour quelque chose, bien qu'il n'eût pas pénétré dans l'in- testin grêle, empêché qu'il en était par une ligature? 400 sucs INTESTINAUX. Dans le bout supérieur il y avait également des chy- lifères, mais beaucoup moins ricbes que dans l'intestin grêle, ce qui tenait sans doute à ce que ce bout avait été maltraité lors de la recherche des conduits pancréa- tique et biliaire. Il y avait dans l'estomac une certaine quantité de graisse mélangée avec l'éther. A l'autopsie de l'animal , on recueillit la partie liquide qui était dans l'intestin grêle et qui contenait beaucoup de graisse en émulsion. Exp. — Les propriétés digestives de la salive compa- rées à celles des autres liquides nous ont donné les résultats suivants : 1" Le suc pancréatique mis en contact avec de l'al- bumine d'œuf cuite, de la caséine retirée du lait par l'acide acétique et lavée, et du gluten, ont entraîné la décomposition putride de toutes ces substances, exceptt' la caséine qui conservait au mélange une réaction acide. On a remarqué que la décomposition putride était d'au- tant plus rapide que le suc pancréatique était plus nor- mal. 2" L'addition de bile u'a empêché dans aucune ex- périence la putréfaction. o° La salive sous-maxillaire mise en contact avec les mêmes substances a déterminé une odeur putride, tan- dis que la salive parotidienne n"a entraîné la décom- position putride dans aucun cas. 4° L'albumine cuite n'a été complètement dissoute dans aucun cas, excepté dans une expérience où Ton ' avait employé du suc pancréatique très normal et con- tenant beaucoup de matière coagulable. EXPÉRTENCKS. hOi 5° Le gluten cuit ou cru n'a été réellement dissous tluus aucun cas. 6" La caséine a été dissoute complètement dans le suc pancréatique seul, dissoute incomplètement dans le suc pancréatique mélangé à de la bile, et restée entiè- rement indissoute dans la salive et dans la bile pure. Exp. — Chez des lapins qui avaient souffert par suite d'opérations sur les nerfs, le suc intestinal était devenu sanguinolent. La même chose a lieu lorsqu'on coupe les nerfs de l'intestin ou qu'on enlève les ganglions cœlia- ques. De sorte qu'il semble qu'il y ait une sorte de paralysie des nerfs intestinaux à la suite des souffrances éprouvées par l'animal. Sur des animaux dont les intestins sont noirs et gor- gés par le sang, à la suite de la ligature de la veine porte, on ne voit ]ias de mouvements péristaltiques. Ces mouvements ne surviennent que lorsque les intes- tins se dégorgent. jj yj iivii. U. LiQ'jin. DE l'ohgan. — II. 26 DIX-SEPTIEME LEÇON. 23 JUIN 1858. SOMMAIRE : Des liquides désignés sous le nom commun de sérosités. — Liquide céphalo-rachidien. — Humeur aqueuse. — Humeur vitrée. — Liquides allantoïdien et amniotique. — Des sécrétions internes. — Vue générale sur l'élaboration du sang. — Expériences sur la lymphe et le chyle. — Extirpation de la rate. — Expériences, — Liquides pathologiques. — Du pus. - Influence des systèmes nerveux sur sa production. Messieurs , J'ai à vous parler d'autres liquides organiques moins connus que ceux qui nous ont occupés jusqu'ici. Nous nous arrêterons seulement à quelques remarques sur eux. Les sérosités sont les liquides produits dans les mem- branes séreuses. C'est là un nom vague sous lequel on a confondu des liquides différents. Les membranes séreuses ont été présentées comme renfermant à l'état physiologique un liquide dont la production exagérée détermine les hydropisies. Je ne crois pas qu'on doive regarder comme liquides séreux les liquides que renferment à l'état physiologique le péritoine, la plèvre, le péricarde. La quantité de ce liquide est très variable, même dans les conditions normales. Si l'on cherche à quelles conditions répondent les variations, on voit que c'est en pleine digestion que la quantité en est le plus con- sidérable. Chez un auimal à jeun on en trouve moins. Les caractères de ce liquide sont simplement ceux de SÉROSITÉS. 403 la lymphe. Comme elle, il coagule par la chaleur; au microscope, il est impossible de l'en distinguer. Cette transsudation dans les cavités séreuses et aussi dans le tissu cellulaire est en rapport avec la surcharge des vaisseaux lymphatiques ; elle cesse aussitôt que le sys- tème vasculaire est moins plein. Chez les animaux en gestation, cette sérosité périto- néale coaguiable est très abondante. Les conditions qui gênent les phénomes circulatoires peuvent donner accès dans le tissu cellulaire et dans les cavités séreuses à d'autres liquides. Nous venons de voir transsuder la lymphe; dans d'autres conditions, ce n'est plus de la lymphe qui s'épanche, mais un liquide albumineux sans fibrine; peut-être alors la transsuda- tion se fait-elle à travers les parois des vaisseaux san- guins. Il est un autre liquide qu'on a longtemps confondu avec les sérosités, dont il se rapproche par quelques pro- priétés: je veux parler du liquide céphalo-rachidien. Ce liquide se trouve dans le sang, dans la cavité sous- arachnoïdienne et non dans la cavité séreuse. Je ne re- viendrai pas sur ses usages que je vous ai exposés l'année dernière. Qu'est-ce que le liquide céphalo-rachidien? D'où vient-il? Est-ce un produit de sécrétion? Il est difficile de répondre aujourd'hui à ces questions. Le liquide céphalo-rachidien existe constamment; il varie beaucoup de quantité, surtout suivant les con- ditions de digestion ou d'abstinence. Il est alcalin, contient en dissolution les sols du sang, l\Oli * LIQUIDES ANIMAUX mais il se distinguo des sérosités en ce qiril n'est pas coagulable et ne renferme ni albumine ni fibrine. Vous voyez déjîï que nous trouvons parmi les li(juides confondus sous le nom de sérosités des types bien diffé- rents : les uns albumino-fibrinenx, d'autres simplement albumineux, enfin le liquide céphnlo-rachidien, (jui ne contient ni fibrine ni albumine. Tenant compte de ses fonctions, de sa plus grande quantité pendant la digestion et de la diminution pendant l'abstinence, on est conduit à le regarder non comme un produit de sécrétion, mais comme le résultat d'une simple exhalation. On n'a pas trouvé jusqu'à présent de glande qui parût le sécréter; ce qui a été dit à cet égard de la glande pituitaii'e est une hypothèse pure et simple. Je crois qu'on a dit avec plus de raison que le liquide céphalo-rachidien était exhalé par la pie -mère pour remplir le vide circaraédul- laire. Quant aux altérations du liquide céphalo-rachidien, Magendie, qui s'en est occupé, pense qu'elles ne portent que sur sa quantité, qui serait moindre ou plus grande dans certaines affections cérébrales. Si nous passions en revue les organes des sens, nous aurions dans les milieux de l'œil à examiner un lic[uide qu'on peut rapprocher du liquide céphalo-rachidien, et qui ne contient non plus ni albumine ni fibrine : c'est V humeur aqueuse^ dont la sécrétion, qui est sous la dé- pendance du ganglion ophthalmiqueet des nerfs ciliaires, se fait avec une très grande rapidité. Après l'évacua- tion de cette humeur par une plaie de la cornée, elle I)l- DIVERSE NATURE. /jOS se reproduit très rapidement ; mais après l'extirpation du ganglion ophthalmiquo, l'œil devient flasque et l'humeur aqueuse ne se reproduit plus. L'humeur aqueuse, de même que le liquide céphalo- rachidien, contient du sucre, comme on peut s'en assurer sur des yeux frais de bœuf, qui en offrent une assez grande quantité. Relativement à Y humeur vitrée, autre milieu de l'œil, nous vous avons déjà dit ce fait singulier, qu'elle ren- ferme une grande ({uantiié d'urée. Quant à la sécrétion des larmes, le temps ne nous a pas permis de nous y arrêter, bien que cette sécrétion dût cependant être assez facilement accessible aux inves- tigations physiologi([ues, à cause de la position de la fflande et de ses nerfs. CJ Il se sécrète encore à l'état physiologique, dans les articulations, un liquide auquel on a donné le nom de sijnome. Les données physiologiques sur ce liquide sont à peu près nulles ; le siège anatomique de sa sécré- tion est lui-même très peu connu. Il existe encore d'autres liquides tels que les liquides allanto'idien et amniotique, sur lesquels le temps ne nous permet pas de nous arrêter longuement. Je vous signalerai cependant ce fait singulier que j'ai indiqué autrefois, à savoir, que chez les veaux ces liquides con- tiennent du sucre pendant les premiers temps de la vie embryonnaire. La quantité de sucre est toutefois plus considérable dans le liquide allantoïdien que dans le liquide ammiotique. Chez les carnivores, il existe également du sucre dans 406 LIQUIDES ANIMAUX les liquides allantoïdien et. amniotique. J'ai observé la disparition du sucre dans le liquide amniotique au moment de la naissance, chez des veaux, chez des lapins et chez des chiens. Sur une chienne pleine qui était morte d'hémorrhagie par suite de l'extirpation du ganglion semi-lunaire du plexus solaire, on a trouvé du sucre dans le liquide amniotique d'une manière très évidente ; c'est-à-dire qu'il y avait réduction abondante du liquide cupro- potassique. Sur un fœtus de veau on prit du liquide ammio- tique et du liquide allantoïdien. Le liquide amniotique réduisait à peine la liqueur cupro-potassique, tandis que le liquide allantoïdien réduisait considérablement le même réactif. Ayant mis fermenter avec de la levure de bière une même quantité de ces liquides, ils donnèrent tous deux un gaz qui était entièrement absorbable par la potasse, c'est-à-dire de l'acide car- bonique. La particularité la plus remarquable qui répond à la présence du sucre dans ces liquides du fœtus, c'est que le sucre y existe lorsque le foie n'en contient pas, ce qui lui suppose une autre source ; d'autant plus qu'à mesure que le foie produit du sucre, les liquides allan- toïdien et anmioti({ue perdent peu à peu celui qu'ils renfermaient, A ce moment, les fœtus sont diabé- tiques en réalité , car leurs urines contiennent aussi de grandes quantités de sucre. Le liquide amniotique présente dans sa composition d'autres substances telles que l'urée, l'albumine et des sels. M. Majewski a fait DE DIVERSE NATURE. 407 deiniiorement un travail iiiléressant sur la composition (les liquides allantoïdien et amniotique, considérés dans les différents âges de la vie embryonnaire. 11 a vu que ses différents principes éprouvent des va- riations intéressantes. Il était curieux de rechercher les éléments de l'urine qui se rencontrent dans le liquide amniotique, suivant l'état de développement plus ou inoms avancé du fœtus. Relativement à ces liquides allantoïdien et ammiotique, nous aurions à traiter du mécanisme de leur sécrétion, car le liquide amniotique doit être nécessairement sécrété par la membrane qui le contient et par des éléments anatomiques qui se rencon- trent dans cette membrane. La présence de l'urée dans ce liquide a tait penser que le fœtus urinait dans l'amnios. Toutefois ce ne serait peut-être pas une pieuve suffisante; car nous savons que les liquides excrétés par la peau, la sueur par exemple, contiennent de l'urée. De môme le liquide allantoïdien doit être en rapport avec la structure de sa membrane ou avec la structure du placenta. Du reste, toutes ces questions que nous ne faisons que poser sont encore dans la plus grande obscurité, comme tout ce qui se rapporte à la vie embryonnaire. Messieurs, tous les liquides que nous avous examinés jusqu'ici étaient ce qu'on appelle des liquides excrétés ou sécrétés, c'est-à-dire des liquides préparés par des organes qui puisent dans le sang les éléments de leur sécrétion. Tous ces organes versaient au dehors du sang le produit de leur sécrétion. Mais il est une 408 sécrj^:tions internes. autre catégorie d'organes qui se rapprochent des or- ganes glandulaires, avec cette différence qu'étant dépourvus de conduit excréteur, ils doivent déverser le produit de leur sécrétion dans le sang lui-même. C'est ce que nous avons désigné sous le nom de sécrétions internes, pour les distinguer des sécrétions externes^ dont les produits sont versés au dehors du sang. Je vous ai montré que le foie établissait en quelque sorte le passage, en ce qu'il présente les deux espèces de sécrétions : celle de la bile, qui est une sécrétion externe , et celle du sucre, qui est une sécrétion interne. Les organes qui fournissent les sécrétions exclusivement internes sont la rate, le corps thy- roïde, les capsules surrénales, les ganglions lympha- tiques, etc. Il est hors de doute que ces organes modifient le sang, et qu'il se rencontre dans le sang qui en sort des produits qui ne se trouvaient pas à l'entrée. On peut même considérer que c'est l'union de toutes ces sécré- tions internes qui constitue le sang, qu'on devrait, sui- vant moi, considérer comme un véritable produit de sécrétion interne. La lymphe et le chyle eux-mêmes sont dans ce cas. En effet, il est impossible d'expliquer la formation du sang par le seul fait des phénomènes de la digestion. Nous savons, en effet, que la composition du sang ne varie pas plus avec les changements de l'alimentation, que ne varierait, suivant ces conditions, la composition de la salive et du suc gastrique. Par conséquent, le sang LIQUIDES ANIMAUX DIVERS. A 09 se com))orte comme un liquide sécrété. D'un autre côté, nous savons que de tous les éléments du sang pas un seul n'est pris aux aliments dans l'état où il se trouve dans le liquide sanguin. Les globules, par exemple, sont évidemment des produits de formation organique qu'on ne saurait faire venir de l'alimentation. On peut en dire autant de la fibrine, et même de l'albumine. Il résulte de ces vues que je me borne simplement à vous énoncer, car ce serait là tout un ensemble de re- cîiercbes nouvelles, que nous ne devons comprendre dans l'économie vivante la formation directe d^aucun liquide organique par absorption simple de matériaux venus du dehors. Avant de constituer le sang, chacun de ces éléments alimentaires est modifié par des épithéliums, par des glandes, qui élaborent toujours de la même manière les produits du sang, quelle que soit la nature des ahments, absolument comme une glande élabore les produits de sa sécrétion. Il résulte de là un fait important en thérapeutique : c'est qu'il n'est pas permis de croire que nous ne puis- sions jamais modifier directement la composition per- manente du sang, et que c'est en nous adressant tou- jours aux organes sécréteurs de ce liquide que nous pouvons le modifier; de même que pour agir sur une sécrétion déterminée, il faut toujours agir sur l'organe sécréteur ou sur les nerfs qui l'influencent. Voici maintenant quelques expériences qui se rappor- tent à quelques propriétés de la lymphe et du chyle : Eœp, — Une chienne qui avait déjà servi à plusieurs 410 LYMPHli. expériences, et qui, ayant en le pneumogastrique coupé du côté droit soixante et onze jours auparavant, présen- tait encore du côtédeFœil les phénomènes caractéris- tiques de cette opération. L'animal étant au conmienceraent de la digestion, on fît les expériences suivantes : 1° L'animal étant chloroformisé et insensible, on dé- couvrit du côté droit Tartère carotide et le pneumogas- trique ; on prit le tronc lymphatique situé au-devant delà carotide, et l'on introduisit dans son bout supérieur un petit tube à fistule salivaire, poiu' recueillir de la lymphe. :2° On recueillit la lymphe qui coulait goutte à goutte, et l'on crut remarquer que pendant la chloroformisation l'écoulement de la lymphe était plus actif. Pendant qu'on galvanisait le bout supérieur du pneumogastrique droit, au-dessous du point où il a\ait été anciennement coupé, l'écoulement de la lymphe semblait s'arrêter, pour devenir plus actif quand on cessait la galvanisation. Cet effet avait lieu, quoicjue la galvanisation du nerf ne fait pas dilater la pupille ni saillir l'œil, comme cela eût eu lieu, si le nerf n'eût pas été coupé antérieurement. 3" Alors on injecta dans la veine jugulaire, du côté du cœur, une dissolution contenant du sucre de canne, de l'iodure de potassium et du prussiate de potasse. On éthérisa ensuite de nouveau l'animal, et l'on re- marqua encore que l'écoulement de la lymphe était accéléré pendant cette opération. [i° On examina ensuite comparativement la lymphe recueillie avant l'injection dans le sang des substances EXPÉRIENCES. 411 indiquées, et la lymphe recueillie après cette injection. On constata que la lymphe recueillie avant se coagulait bien et contenait un peu de glucose, mais ne renfermait pas de sucre de canne ni d'iodure de potassium, ni prus- siate de potasse. Après l'injection, la lymphe coagulait également bien et renfermait du sucre de raisin, du sucre de canne en petite quantité, de l'iodure de potassium, mais pas sen- siblement de prussiate de potasse. Exp. — Sur un chien à jeun déjà affaibli par beau- coup d'opérations, on découvrit du côté droit le tronc lymphatique, au-devant de la carotide, et l'on y intro- duisit un petit tube. On constata : 1° Que la lymphe coulait goutte à goutte lorsque l'ani- mal était calme ; il en coulait alors de quatre à six gouttes par minute. Lorsqu'il faisait des mouvements de déglutition , par suite d'une application de vinaigre sur la langue, l'écoulement de la lymphe était accéléré et était de huit à dix gouttes par minute. Quand on souleva fortement le paquet vasculaire et nerveux du cou, l'écoulement de la lymphe fut gêné. Lorsqu'on malaxait le cou , l'écoulement était accé- léré, de même que lorsqu'on bouchait le nez à l'animal pour lui faire faire des efforts. En un mot, toutes les causes qui pouvaient augmenter la circulation veineuse semblaient accélérer la circulation lymphatique. C'est ainsi qu'en soulevant la tête de l'animal, la lymphe coulait plus vite que lorsque la tête est pendante. 2° On injecta alors dans la veine jugulaire droite, du côté du cœur et lentement, 80 grammes d'eau froide M 2 LYMPHE. tenant en dissolution h. grammes de sucre de canne, 08',5 de prussiate jaune de potasse, Os',5 d'iodure de potassium: et tout de suite après l'injection on commença à recueillir la lymphe qui s'écoula pendant la demi- heure qui suivit l'injection. On avait également recueilli du sang de la veine jugulaire avant l'injection , et Ton en recueillit une demi-heure après. 3° On conqjara alors le sang et la lymphe recueillis avant et après l'injection. La lymphe d'avant Tinjection était légèrement jau- nâtre, ne s'était pas coagulée deux heures après, était alcaline, et ne donnait pas de réduction par le liquide cupro-potassi(|ue. La lymphe recueillie après l'injection était à peine coagulée après deux heures. Elle ne donna pas de ré- duction par le liquide cupro-potassique, et après l'avoir fait houillir avec l'acide sulfurique, on n"y dénota pas d'une manière évidente la présence du sucre de canne. La présence du prussiate de potasse, et celle de l'iodure de potassium n'étaient pas apprécial)les, en opérant pour l'iodure de potassium avec l'amidon et le chlore, et pour le prussiate de potasse avec le persulfate de fer, en ayant eu soin d'aciduler la liqueur avec de l'acide acétique étendu. Mais ensuite on se servit, au lieu de chlore, d'acide azotique nitreux, et l'on découvrit une coloration bleue qui dénotait d'une manière évidente la présence de l'io- dure de potassium; ce qui prouve que ce réactif est plus sensible que le chlore. Le sang recueilli avant Tinjection ne renfermait pas EXPÉRIENCES. l\\o de sucre. Celui recueilli après l'iujcclion ne reniermait ni sucre de canne, ni sucre de raisin, ni prussiate de potasse, ni iodure de potassium. Ce qui prouve que ces substances s'étaient éliminées, sinon en totalité, niais assez cependant pour que la quantité qui restait fût inap- préciable. Si la lymphe ne renfermait que des quantités douteuses de ces substances, c'est que la lenteur de l'écoulement, n'étant pas en rapport avec la rapidité de l'élimination, ne permettait pas qu'on en recueillit une quantité suffisante pour y dénoter d'une manière bien évidente la présence d'une substance éliminée par cette voie. [i° On coupa alors le pneuoiogastrique du côté droit, et l'on remarqua aussitôt que l'oreille de ce côté devint chaude et injectée, tandis que celle du côté opposé ne présentait pas les mêmes phénomènes. L'œil était plus petit et présentait les déformations signalées. On remarqua qu'aussitôt après la section du nerf, l'écoulement cessa complètement par le tube. On galvanisa ensuite l'animal; l'écoulement ne repa- rut pas, ce qui fit penser qu'une obstruction existait dans le tube. A l'autopsie de l'animal, on trouva qu'en effet le tube était bouché par un caillot, et qu'au- dessus le vaisseau lymphatique était gorgé de lymphe. Dans l'urine de l'animal on constata la présence de l'iodure de potassium, du prussiate de potasse, puis du sucre de canne; c'est-à-dire que l'urine ne réduisait le liquide cupro-potassique qu'après avoir préalable- ment bouilli avec l'acide sulfurique et avoir été saturée ensuite par la craie. kih LIQUIDES d'ANIMALIX DIVERS. Exp. (9 novembre 1852). - Trois chiens avaient été mis à l'abstinence pendant quatre jours. l" chien. Pèse /jo79 grammes. Il reçoit après les quatre jours de diète 260 grammes d'eau ordinaire par jour; on l'ingère avec une sonde. Il présente 19 iospi- rations et 90 pulsations par minute. 2' chien. ■ — Pèse /i9î0 grammes. Il reçoit tous les jours 270 grammes d'eau tenant en dissolution 20 gram- mes de gélatine. Il présente alors 20 respirations et 160 pulsations par minute. ->'' chie?i. — Pèse /i865 grammes; reçoit par jour 270 grammes d'eau, plus 20 grammes d'amidon. Il présente, au bout des quatre jours d'abstinence, 26 res- pirations et 'ch pulsations par minute. Les deux premiers chiens, celui qui reçoit de l'eau et celui qui reçoit la gélatine, sont plus jeunes. On conserva les animaux jusqu'au 13; alors on les sacrifia, et l'on examina leurs liquides. r Chien à l'eau : Lorsqu'on le sacrifia, il avait 20 res- pirations et 80 pulsations par minute. 11 fut sacrifié par la ligature de la trachée. On recueillit successivement le sang de la veine porte, des veines hépatiques, le liquide céphalo-rachidien. Le lendemain on examina les sangs, qui étaient tous coa- gulés et donnaient du sérum. Le sérum des veines sus-hépati([ues seul réduisait directement par le liquide bleu. Le chyle est légère- ment opalin dans le canal thoracique. L'urine est neutre et ne contient pas de sucre; la décoction du foie est jaunâtre et limpide. EXPÉRIENCES. /| 1 5 2" Chien à la gélatine : Respiration, 16; pnlsations, 10/j. Le chien est sacrifié par la ligatnre de la trachée. Son chyle est opalin; l'urine est légèrement acide; la décoction du foie est opaline. 5° Chien à l'amidon : Respiration, 20 ; pulsations, 8/j. Ce chien est sacrifié aussi par la ligature de la trachée. On constate que le chyle est transparent; la décoction du foie est opaline; les urines sont acides. Exp. — Petit chien King's-Charles à jeun. 11 prend 1°%2 de prussiate de potasse dans une tasse de lait. Après vingt-cinq minutes, l'animal est sacrifié par la section du bulbe rachidien. Aussitôt après la mort, on ouvre le ventre sans ouvrir la poitrine, et l'on recueille le sang de la veine porte ; puis on examine les vaisseaux chyli- fères qui sont extrêmement ténus, cà peine visibles, et ne contiennent que de la lymphe légèrement opaline. On mouille les vaisseaux lymphatiques avec du per- sulfate de fer très acide, et on les coupe afin de dénon- cer la présence du bleu de Prusse; mais on n'obtient pas de coloration bleue. Ensuite on ouvre le thorax, et l'on prend le canal thoracique qui contient de la lymphe opaline, dans laquelle on ne constate pas non plus la présence du prussiate de potasse d'une manière évi- dente. On constate ensuite que dans les bassinets la présence du prussiate de potasse peut être facilement démontrée, quoique en petite quantité. On examine ensuite l'estomac et l'intestin. L'estomac contient le liquide que l'animal a Iju; l'intestin grêle est vide et pâle, comme cela a lieu chez les animaux à jeun. L'intestin grêle ne contient point do lifpiidc, excepté un A 10 LIQUIDES ANIMAUX. peu dans le cUiodénuiii ; tout le reste de la surface in- testinale est sec; cependant, en versant sur la muqueuse intestinale un peu de persultate de fer, on constate la coloration du bleu de Prusse dans toute l'étendue de l'intestin grêle jusque vers le cscum. Dans le gros in- testin, cette coloration ne se remarque pas. Le sérum qui s'est séparé du sang de la veine porte ne contenait pas non plus de prussiate de potasse d'une manière évi- dente. 11 faut conclure de cette expérience que si le prus- siate de potasse a passé dans le sang pour aller dans l'urine, sa quantité était trop faible pour qu'il y fût décelé. Exp. — Sur un chien en digestion, ayant eu depuis longtemps le pneumogastrique droit réséqué , ayant été empoisonné par le curare et ayant servi à diverses expériences dans lesquelles on avait pratiqué la respi- ration artificielle, on recueillit du chyle dans le canal thoracique. On mélangea une partie de ce chyle avec du sulfate de soude pour le coaguler et y rechercher le sucre. Par son mélange avec le sulfate de soude, le chyle contracta une couleur rose très prononcée. On y reconnut la pré- sence du sucre d'une manière très évidente, tandis que les liquides de l'estomac et des intestins n'en renfer- maient pas. Le chien était en digestion de viande. A l'autopsie, on lui trouva des tubercules dans le poumon, une péritonite chronique, et dans le mésentère une tumeur d'apparence squirrheuse et déjà ramollie au centre. LIQUIDES ANIMAUX. Hil Une autre partie du chyle fut placée dans un tube sur le mercure, en contact avec de l'oxygène. Au bout de deux heures la quantité de gaz avait paru augmentée, et au lieu de 82 divisions, on en avait de 89 à 90. Le lendemain, le contact ayant été maintenu, il sembla y avoir une légère diminution du gaz; on ajoute de la potasse, et il y a absorption de gaz, ce qui prouve l'existence de l'acide carbonique. Dans le gaz restant il y avait de l'oxygène et de Tazote. D'après cette expérience, on voit qu'il y a eu exha- lation d'acide carbonique et d'azote en même temps que de l'oxygène avait probablement disparu. Cependant il faut noter ce fait intéressant, qu'il y a eu augmentation du volume du gaz ; ce qui indique évidemment que l'ab- sorption n'a pas contre-balancé l'exhalation. Des expé- riences de ce genre seraient intéressantes à poursuivre, soit sur le chyle, soit sur la lymphe, parce que ce serait une manière de distinguer le rôle des globules du sang qui manquent dans ces deux liquides organiques, tandis que la fibrine et tous les autres éléments du sang s'y rencontrent. Relativement à la rate, on connaît le grand nombre d'ablations de cet organe qui ont été faites; nous allons vous en rapporter quelques-unes qui présentent des par- ticularités intéressantes. Pour extraire la rate, faire une incision dansleflajic gauche, immédiatement au-dessous du rebord des côtes et tout à fait dans l'angle de la dernière côte et en avant de la masse des muscles sacro-lombaires. Après avoir incisé les muscles, dans les efforts que B. LiQuiD. DE l'organ. — 11. 27 [l]S LIQUIDES ANIMAUX. fait l'aHiinal , la raie sort habituellement d'elle- même. On bouche aussitôt avec le doigt ie reste de la plaie pour empêcher la hernie des intestins, et l'on pose une ligature en masse sur les vaisseaux de la rate; on resè- que l'organe et l'on achève par la suture de la plaie. Exp. (3 mars 1850). — On pratiqua cette opération sur une petite chienne de trois jours. Il y eut un peu de hernie des intestins, cependant l'hémorrhagie ne fut pas considérable, et la plaie fut vite recousue. Vingt-quatre heures après l'animal fut trouvé mort ; à l'autopsie, on reconnut une violente péritonite. Exp. (9 mars 1 850). — Sur une petite chienne de la même portée, on fit sans aucun accident l'ablation de la rate ; l'animal fut remis aussitôt avec sa mère. Le 10 mars, cette petite chienne, examinée, paraissait déjà plus petite que celles de la même portée. Le 11 elle était morte. A l'autopsie, on trouva la cavité péritonéale • pleine d'un liquide séro-parulent, quoique la péritonite n'eût pas été violente. Il y avait une altération parti- culière et caractéristique des ganglions lymphatiques, ainsi que je l'avais déjà constaté dans d'autres cas. Cette altération consistait en une sorte de diffusion sanguine dans le tissu des ganglions, avec augmentation de vo- lume. Les deux ganglions les plus altérés étaient les deux ganglions lymphatiques qui sont placés en dedans du thorax, à la partie supérieure du sternum. Puis venaient ensuite les ganglions sous-maxillaires, puis les ganglions des lombes, et enfin les ganglions lymphatiques més- entériques, qui étaient les moins affectés de tous. Les EXPÉRIENCES. /ll9 poumons, le cœur étaient sains. L'estomac était vide. Il n'y avait pas d'épanchement dans la poitrine. Exp. (11 avril 1851). —On enleva la rate à un jeune chien de six semaines environ, à jeun depuis vingt- quatre heures. L'opération se fit sans accident. Le 12 avril, l'animal mange avec voracité de la viande qu'il vomit ensuite. Le 13, il cherche toujours à manger. Le 16, il a beaucoup maigri ; il tousse et vomit ; sa plaie se cica- trise, quoiqu'elle reste blafarde. L'animal paraît malade et a un écoulement par le nez. Le 17 avril, l'animal est toujours malade ; il ne mange plus rien. Le 19, il meurt. A l'autopsie, on trouve les poumons très malades : pneumonie lobulaire intense. Le sang, noir, ne se coa- gule pas; les ganglions lymphatiques sont peu engorgés, excepté les ganglions sous-maxillaires; les ganglions sous-sternaux sont ramollis. Ce chien paraît avoir succombé à une pneumonie qui coïncidait aussi avec un catarrhe nasal. Exp. (11 mars 1851). — Sur un chien adulte, ayant depuis plus d'un mois une fistule à l'estomac et man- geant bien, ayant fourni du suc gastrique dans lequel on constata les propriétés ordinaires de ce liquide, j'ai enlevé la rate pendant que l'animal était en pleine digestion. La rate était turgide et comme érectile , rouge et volumineuse. Avant l'opération, on avait retiré du suc gastrique. Le 12, le chien paraissait malade et ne prit pas d'aliments. 420 SÉCRÉTIONS INTERNES. Le lo, le chien vomit des matières bilieuses. Le 1/i, il mourut. L'autopsie montra une péritonite purulente très violente. Les ganglions lymphatiques sous-sternaux étaient abcéclés. Cette expérience avait été faite clans le but devoir si la sécrétion gastrique se trouverait modifiée par l'opération. La rate présente le caractère des organes sécréteurs, en ce que son sang veineux rouge change de couleur pendant la digestion et pendant l'abstinence. / La rate a été considérée comme un organe glandu- jlaire, avec ce caractère que le produit de la sécrétion /serait versé directement dans le sang, et constituerait par conséquent une sécrétion interne. Nous avons dû examiner si le sang veineux de la rate présente des dif- férences de coloration, comme cela a lieu dans les autres glandes. / Sur plusieurs chiens, les uns en digestion, les autres I à jeun, la rate a été mise à nu pour constater la couleur I du sang veineux, et l'oïi a constaté ce fait singulier, j que pendant l'abstinence le sang était rouge, tandis que / pendant la digestion il présentait une coloration plus I noire. Toutefois la rate était plus volumineuse pendant f la digestion. Ce fait prouverait-il que la rate sécrète f pendant l'abstinence à l'inverse des autres organes glan- \ dulaires? Ce serait là une hypothèse. Il pourrait arriver \ que cette couleur du sang, qui, ainsi que nous le savons, / n'est en général que le signe d'une circulation plus ra- \ pide, fût déterminée ici par une autre cause. Mais nous |savons que les organes parenchymateux présentent deux /espèces de vaisseaux : les uns qui établissent une corn- RATE. 421 munication large et facile entre les artères et les veines, et les autres qui ne permettent les communications qu'au- tant que le sang a traversé le tissu capillaire proprement dit. Ces deux ordres de vaisseaux ont été particulière- ment décrits dans la rate. Or, il pourrait se faire que pen- dant l'abstinence il n'y eût que la circulation par les gros vaisseaux; tandis que pendant la digestion, lorsque / l'organe est gorgé de sang, il y aurait une circulation ca- ] pillaire très active. Ce ne sont là, bien entendu, que des hypothèses faites pour appeler des expériences des- =' tinées à les vérifier. Nous devons encore vous signaler un autre fait relatif à la rate : c'est l'influence des nerfs sur la contractiîité de cet organe. Autrefois nous avons fait des expériences à la Société de biologie pour déterminer la contraction du tissu de la rate à l'aide du galvanisme. L'électricité portée directement sur le tissu de la rate ne détermine que des contractions très faibles et souvent douteuses, si l'intensité du courant n'est pas considéraisle. Mais il n'en est plus de môme si, au lieu d'agir sur le tissu de la rate, on agit sur les nerfs qui s'y rendent en accompagnant l'artère splénique. Exp. -— Sur deux chiens, l'un en digestion, l'autre à l'abstinence, la rate et les vaisseaux ayant été mis à nu, on coupa les nerfs qui accompagnaient les divisions de l'artère splénique. Ces nerfs n'étaient pas sensibles à la section, mais ils l'étaient lorsqu'on les tiraillait ou qu'on les rompait. Ce phénomène était évident surtout chez l'animal en digestion. /i22 RATE. La galvanisation des bouts périphériques des nerfs de la rate, qui ne déterminait aucune sensation, produisit une contraction énergique et rapide du tissu de la rate. Cette contraction était toujours limitée à la portion de la rate où se distribuait le rameau nerveux qu'on élec- trisait. Dans le point contracté, la rate devenait dure ; son tissu chagriné formait une saillie au-dessus des parties qui n'étaient pas contractées. Ces contractions parurent plus énergiques chez l'animal en digestion que chez l'animal à jeun. La galvanisation des bouts centraux des nerfs spléni- ques détermina de la douleur et des mouvements géné- raux. Nous avons déjà vu, à propos des nerfs de la glande sous-maxillaire, que le sympathique présente sou- vent de la sensibilité à la galvanisation, lorsqu'il s'est montré tout à fait insensible à la section ou au pince- ment, c'est-à-dire aux excitations peu prolongées ; ce qui s'accorderait d'ailleurs avec la lenteur avec laquelle les impressions se propagent dans le système nerveux ganglionnaire. Pour que le système nerveux central puisse ressentir l'impression venue du dehors, il faut que le nerf ait eu le temps de la transmettre; il arrive, toutes les fois que l'impression n'a pas eu le temps de se propager, que la sensation n'est pas perçue, comme s'il était nécessaire que l'excitation existât en- core au moment où la sensation a lieu. Si un corps passe devant l'œil avec trop de rapidité, il n'est pas aperçu. Si l'on excite trop rapidement un nerf de sen- sibilité, si même on le coupe trop vivement, l'animal ne le sent pas. La même chose a lieu pour le nerf mo- LIQUIDES PATHOLOGIQUES. /l2â leur, qui toutefois est plus excitable que le nerf son- sitif. De môme, si l'excitation n'est pas prolongée, pour le grand sympathique, elle ne produit pas d'effet; mais quand les effets sont produits, nous savons qu'ils se pro- longent longtemps après l'excitation. Cette plus ou moins grande sensibilité des nerfs fait que l'excitant doit toujours agir un certain temps sur chaque nerf pour produire son effet, et Ton pourrait peut-être expliquer de cette façon ce fait singulier, que le courant induit, plus lent et plus faible, agit plus énergiquement sur les nerfs que le courant direct, plus fort, mais plus rapide. Relativement à la rate, nous voyons donc que l'exci- tation du nerf produit une contraction beaucoup plus violente et beaucoup plus rapide que l'excitation du tissu même de l'organe ; ce qui se rapporte, d'ailleurs, avec ce que nous avons déjà dit pour les autres organes mus- culaires ou glandulaires: savoir, qu'il faut beaucoup moins d'électricité pour agir sur les nerfs que pour agir sur les muscles. On sait que certaines substances injectées dans le sang déterminent une contraction énergique de la rate. Tels sont, par exemple, la strychnine, le camphre, etc. Devrions-nous en conclure que ces substances agissent sur le grand sympathique, puisque nous voyons que c'est le grand sympathique qui fait contracter la rate. Il y aurait à examiner quelles sont les modifications que le sang éprouve dans la rate, lorsqu'on le galvanise ou qu'on a coupé ses nerfs ; ce sera on sujet de recher- ches ultérieures. Enfin, messieurs, arriverait maintenant une autre A24 LIQUIDES PATHOLOGIQUES. série d'études sur des liquides de production purement pathologiques, c'est-à-dire des liquides qui n'existent pas à l'état normal. Il pourrait y avoir à la rigueur au- tant de ces liquides pathologiques qu'il y a de tissus hétérologues dans l'économie, en admettant que ces liquides résultent de la dissolution des tissus mor- bides. Le plus intéressant de ces liquides pathologiques est certainement le pus, qui est évidemment un produit morbide, quoiqu'il puisse s'en produire sur les muqueuses chez des sujets d'ailleurs bien portants. Le pus est caractérisé anatomiquement par des glo- bules spéciaux, faciles à reconnaître, et sur lesquels je n'ai rien à vous dire que vous ne sachiez déjà. Je veux seulement vous indiquer la part que peut avoir le système nerveux dans la production du pus. Cette part est considérable : il est, en eftet, tel organe dans lequel on pourra produire à volonté l'apparition du pus par la destruction de tel ou tel nerf. Je ne vous rappellerai pas à ce sujet les expériences de Magendie, dans lesquelles la section de la cinquième paire a été suivie de la fonte purulente de l'œil , mais j'insisterai sur d'autres faits. A la suite de certaines opérations sur les nerfs, on voit le pus se former dans différents organes. C'est le sympathique qui est l'agent de cette production ; mais vous savez déjà que pour qu'elle ait lieu, il faut que l'in- dividu sur lequel on l'observe soit sous l'influence d'une prédisposition déterminée. Si les causes de maladie ne produisent pas les mêmes efTets chez tous les sujets, cela LIQUIDES PATHOLOGIQUES. /l25 tient à co qu'ils ont un pouvoir de résistance dit- férent. Chez un animal vigoureux, la section du sympathique peut ne pas produire des phénomènes pathologiques, l'animal se rétablira vite et vivra. Mais que cette opéra- tion soit pratiquée sur un animal faible ; on observera d'un seul côté, celui où a été pratiquée l'opération, une suppuration des muqueuses de la tête tellement abon- dante, que l'animal en mourra presque toujours. J'ai observé la même chose dans les cavités abdo- minale et thoracique, lorsque j'y ai détruit quelque partie du grand sympathique. Chez un animal faible j'ai, sans entrer dans la plèvre, détruit le premier ganglion thoraci([ue. Une pleurésie intense en a été la conséquence, pleurésie qu'on ne saurait attribuer à l'accès de l'air. L'extirpation ou la destruction des ganglions solaires amène également une péritonite purulente chez les animaux affaiblis, tandis qu'elle ne la produit pas chez les animaux vigoureux. Je terminerai ces études sur les liquides organiques, en vous rappelant de nouveau l'esprit dans lequel elles ont été entreprises. J'ai insisté, à propos de chacun des liquides, sur la part que prend le système nerveux à sa production; et j'espère vous avoir montré que cette influence n'est pas une action mystérieuse dont le mécanisme ne sau- rait être étudié. Des exemples nombreux vous ont montré qu'entre l'effet sensible et l'excitation initiale, se trouvaient des /i26 LIQUIDES PATHOLOGIQUES. phénomènes internK'diaires qui ont pu échapper long- temps à l'observation. C'est par l'étude de ces actes intermédiaires que nous avons tenté de fixer, dans certains cas, le méca- nisme des actions nerveuses, mécanisme que nous avons pu souvent vous montrer fort simple, malgré la variété des effets qu'il produit. APPENDICE Depuis que ces leçons ont été faites, nous avons pour- suivi les expériences qui se rapportent à quelques-unes des questions qui y sont traitées, et nous avons fait à ce sujet une communication à l'Académie. En outre, il s'est produit des travaux relatifs à certains points que nous avions examinés. Enfin certaines expériences ont été omises dans le cours de ces leçons, soit par oubli, soit parce qu'elles n'étaient pas terminées au moment où il aurait dû en être question. Cet appendice est destiné à répondre à ces diverses indications. 1° Sur la quantité d'oxygène que contient le sang veineux des organes glandulaires , à l'état de fonction et à l'état de repos; et sur l'emploi de l'oxyde de carbone pour déterminer les proportions d'oxygène du sang (1). Dans une communication faite à l'Académie le 28 janvier de cette année, j'ai fait voir qu'à l'état nor- mal ou physiologique (2), le sang veineux des glandes (1) Lu à l'Académie des sciences, le 6 septembre 1858. (2) Dans l'état physiologique, l'excitation du nerf sécréteur est tou- jours accompagnée par une accélération de la circulation et par une coloration rouge du sang veineux. Ces phénomènes sont d'autant plus marqués, que l'organe glandulaire est plus petit et qu'il est plus indé- /i28 APPENDICE. est l'utilant quand ces organes expulsent le produit de leur sécrétion, et qu'il est noir quand ces mêmes glandes n'expulsent rien et sont dites à l'état de repos. Dans une autre communication faite le 9 août dernier, j'ai indiqué par quel mécanisme physiologique deux ordres de nerfs tiennent sous leur dépendance les variations de couleur (1) qui surviennent dans le sang veineux pendant, par la disposition de ses vaisseaux, de la circulation des organes voisins. Je ne connais aucune glande où ce phénomène soit aussi visible que dans la glande sous-maxillaire du chien qui remplit toutes ces con- ditions. Mais pour qu'on ne se méprenne pas sur la subordination de ces divers phénomènes, je ferai remarquer que tout ce que j'ai dit prouve clairement que celte coloration rouge du sang veineux est une conséquence de l'action du nerf qui accélère la circulation, et non une cause de la sécrétion, puisqu'on la constate après la section du grand sympathique sans qu'il y ait sécrétion. De telle sorte que si l'on met un obstacle à l'écoulement du sang par la veine glandulaire, en même temps qu'on excite le nerf sécréteur, la sécrétion peutencore s'opérer, quoique le sang, retardé accidentellement dans sa marche, ne puisse pas couler rouge. Dans certaines glandes volumineuses, comme dans la parotide du che- val, le sang se renouvelle plus difficilement en totalité dans la glande, à cause de son volume et à cause aussi de la communication des veines glandulaires avec les veines musculaires voisines, qui fournissent un sang excessivement noir dans les mouvements de mastication de l'ani- mal. Aussi n'aurait-ce jamais été sur cette glande que le phénomène eût pu être découvert, quoiqu'il existe, mais masqué par les circon- stances que je viens d'indiquer. En faisant ainsi la part de la cause et de l'effet, on voit que l'action physiologique essentielle du nerf sécréteur est d'accélérer la circulation, et de rendre le sang veineux rouge quand l'accélération est aussi intense que possible ; et il n'y a aucune raison de trouver des contradictions dans les effets moins marqués du phénomène qui sont le résultat de circonstances tout à fait secondaires. (1) Depuis lors j'ai poursuivi mes recherches sur les nerfs qui accé- lèrent ou retardent la circulation capillaire, et j'ai reconnu que ces deux ordres de nerfs ne se rencontrent pas seulement dans les glandes, mais qu'ils existent dans d'autres parties du corps. J'ai constaté, particulière- ment chez le chien, que des ûlets du rameau niylo-hyoïdien du nerf QUANTITÉ d'oxygène QUE CONTIENT LE SANG. /i29 glandulaire. Aujourd'hui je désire examiner les mo- difications chimiques du sang (jui sont en rapport avec ses changements de coloration dans une même veine. Mais je dois m'empresser de dire qu'il ne s'agit pas ici d'une analyse chimique du sang. Dans cet examen du sang veineux glandulaire, il ne sera ques- tion que de la détermination relative de l'oxygène, qui est le gaz auquel on a toujours attribué la couleur ruti- lante du sang. Et encore ne me serais-je pas permis cet empiétement sur les attributions des chimistes, si je n'a- vais été amené par des considérations entièrement phy- siologiques, comme on va le voir, à employer un nouveau moyen très simple pour la détermination de l'oxygène dans le sang. il y a environ dix ans que je fis sur l'empoisonnement des animaux par l'oxyde de carbone des expériences que j'ai répétées depuis dans mes cours au Collège de France en 1853 et 185G (1). Or, en étudiant l'action toxique de l'oxyde de carbone sur le sang chez l'animal vivant, j'ai été amené à trouver que ce gaz empoisonne rapidement les animaux parce qu'il déplace instantané- ment l'oxygène des globules de sang, et ne peut plus ultérieurement être déplacé par l'oxygène de l'air. maxillaire inférieur de la cinquième paire accélèrent la circiilalion dans les vaisseaux de la face. Je donnerai ultérieurement ces expériences en m'occupant successivement des phénomènes des circulations locales, qui sont encore si peu connus. (1) Notes of iV. Bernard's lectures on the blood; with an appcndix by Walter F. Atlee, M. D. Pliiladelphia, 1856, p. 19 à 22. — Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses, l'aris, 1857. 430 APPENDICE. D'où il suit que les globules du sang, en quelque sorte paralysés, sont devenus impropres à absorber l'oxygène, et circulent comme des corps inertes sans pouvoir dés- ormais entretenir la vie. Si tous les globules sanguins sont atteints par une c[uantité d'oxyde de carbone suffi- sante pour déplacer tout leur oxygène, la mort est presque instantanée, et la vie ne peut plus être rap- pelée par l'insufflation artificielle; si une partie du sang a échappé à l'action délétère, la mort peut être plus tardive, etc. En un mot, j'ai considéré Faction si éminemment toxique de l'oxyde de carbone comme la conséquence de sa très grande affinité pour la matière des globules sanguins. En effet, l'oxyde de carbone a plus d'affinité pour les globules du sang que l'oxygène, puisque l'oxyde de carbone déplace rapidement l'oxygène, tandis que l'oxygène est incapable de déplacer à son tour l'oxyde de carbone. C'est cette singulière propriété toxique de l'oxyde de carbone, dont je crois avoir le premier reconnu le mé- canisme, qui m'a conduit tout naturellement à employer ce gaz pour déplacer l'oxygène du sang. Ce moyen offre sur les anciens procédés l'avantage d'être très ra- pide et plus rigoureux, parce que, par l'action toxique même que l'oxyde de carbone a fait éprouver au sang, se trouvent éliminées les causes de disparition de l'oxygène pendant la durée de l'opération. Depuis deux ans, j'ai employé ce procédé pour un grand nombre de recherches, et l'hiver dernier, au Collège de France, dans mon cours qui a eu pour sujet QUANTITÉ d'oxygène QUE CONTIENT LE SANG. 431 principal l'étude du sang, j'ai développé publiquement les avantages de ce moyen d'analyse, en l'appuyant par des expériences nombreuses, qui ont été exécutées par M. Leconte, et qui étaient instituées pour la détermi- nation de la quantité relative d'oxygène dans les sangs des ditférents organes du corps. Voici en quelques mots comment j'opère. J'aspire le sang des vaisseaux au moyen d'une seringue graduée, et je le fais passer rapidement, à l'aide d'une canule de fer recourbée, dans un tube de verre gradué placé sur le mercure et contenant préalablement le gaz oxyde de carbone. J'obtiens ainsi le sang à l'abri du contact avec l'air {loc. cit., p. 166). Aussitôt que le sang est introduit, j'agite fortement, de manière à opérer le mélange et à empêcher la coagulation. Je maintiens le contact de l'oxyde de carbone et du sang pendant une heure ou deux à une température de 30 à hO degrés, et en ayant soin d'agiter le sang, pendant ce temps, à deux ou trois reprises différentes. Le volume total du gaz ne change pas ordinairement, parce que l'oxyde de car- bone déplace l'oxygène volume à volume (1). Sous l'in- fluence de l'oxyde de carbone, on voit tous les sangs prendre une môme teinte vermeille persistante, que j'ai signalée depuis bien longtemps comme caractérisant l'action de l'oxyde de carbone, aussi bien dans le sang (1) J'ai déjà signalé ce déplacement volume à volume de l'oxygène par l'oxyde de carbone {Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses, Paris, 1857, p. i8/i). Mais depuis j'ai vu, quand il y a beaucoup d'acide carbonique, qu'il y a une augmentation du volume total du gaz. 432 APPENDICli. des vaisseaux chez l'animal vivant que sur le sang traité en dehors du corps (1). J'emploie habituellement pour chaque expérience 25 centimètres cubes d'oxyde de carbone pour 15 cen- timètres cubes de sang. Avec cette quantité de gaz, tout l'oxygène du sang peut être déplacé : on peut en ac- quérir la preuve en faisant une nouvelle addition d'oxyde de carbone, et dans ce second lavage on ne trouve plus d'oxygène d'une manière sensible. Pour l'analyse du mélange gazeux dans lequel se trouve l'oxygène déplacé, on s'est servi des procédés habituellement en usage : l'acide carbonique a été dosé par la potasse, l'oxygène par l'acide pyrogallique, et le dosage de l'oxyde de carbone, quand on y a eu recours, a été fait au moyen de sa transformation en acide carbo- nique par l'étincelle électrique. Après ce préambule un peu long, mais que j'ai cru nécessaire, j'arrive à l'objet essentiel de ma communi- cation, qui est de savoir si le sang veineux glandulaire rouge contient autant ou plus d'oxygène que le sang veineux glandulaire noir. J'ai pensé qu'il était néces- (1) Depuis que j'ai trouvé et que j'enseigne dans mes cours publics celte propriété que possède l'oxyde de carbone de rendre le sang ruti- lant d'une manière persistante, ainsi que son action spéciale toxique sur les globules sanguins, ces laits ont été depuis signalés d'après moi dans divers ouvrages. Je citerai particulièrement, ù ce sujet, la publica- tion de !\1. le docteur Atlee de l'iiiladelpliie, qui a suivi mon cours en 1853. Toutrécemment, iM. le docteur F. Hoppe a essayé d'utiliser, pour les recherches médico-légales, celte propriété de l'oxyde de carbone de rendre le sang rutilant d'une manière persistante. (Voyez Archiv fur jmthologische Anatomie tind Physiologie, etc., par 11. Virchow, t. XI, p. '288, et t. XIII, p. 10/i ; 1857-1858.) QUANTlTt; d'oXVGÈNE OUE CONTIENT LE SANG. /l3Ô saire de poser ainsi la questioii. En effet, dans l'état actuel de nos connaissances, on ne pouvait faire que deux hypothèses sur la cause de la coloration du saui^- veineux vermeil qui s'écoule de la glande eu fonction, et avec une activité telle, qu'il est, ainsi que nous l'avons dit, animé de pulsations comme le sang artériel, quand la sécrétion est très intense. On pouvait penser que le sang veineux rouge est tout simplement du sang artériel qui a traversé les capillaires avec une rapidité si grande, qu'il n'a pas eu le temps de devenir veineux, c'est-à- dire de se dépouiller de son oxygène pour prendre à la place de l'acide carbonique. Mais on pouvait tout aussi bien admettre, que le sang veineux rouge était du sang veineux ordinaire avec cette différence qu'il n'est pas resté noir parce que, s'étant formé au moment de la sécrétion, il s'est trouvé débarrassé par l'excrétion glan- dulaire de son acide carbonique qui, sans cette circoii- stance, l'aurait rendu noir, ainsi que cela a lieu quand la glande ne sécrète pas et que l'acide carbonique ne peut pas s'échapper. Cette dernière opinion acquérait un grand degré de vraisemblance par ce fait, que tous les liquides sécrétés renferment une proportion con- sidérable d'acide carbonique soit en dissolution, soit à l'état de combinaison. La quantité comparative d'oxygène contenue dans le sang à son entrée dans la glande et à la sortie de ce même organe était seule ca- pable de décider de l'une ou l'autre des deux hypo- thèses : si en sortant de la glande le sang veineux rouge contient plus d'oxygène que le sang veineux noir et au- tant que le sang artériel, il est clair «fu'il n'est pas dé- fi. LlQUlD. Dli 1,'oaGAM. — II. 26 /|3Z| Ari'ENDICiL. venu veineux. Si, au contraire, le sang veineux rouge donne moins d'oxygène que le sang artériel et dans une proportion égale à celle que renferme le sang veineux noir, on devra accepter la seconde opinion, à savoir, que pendant la sécrétion le sang artériel devient veineux comme à l'ordinaire, avec celte particularité qu'il res- terait rouge, parce qu'alors il se débarrasserait sur place de son acide carbonique , au lieu de ne l'éliminer que plus tard, dans l'organe pulmonaire. Voilà donc les termes du problème que je me suis proposé de résoudre; voyons actuellement ce que l'ex- périence va nous apprendre. J'ai opéré sur le sang de la veine rénale, parce que le volume de l'organe permet d'obtenir avec facilité des quantités de sang suffisantes pour les analyses compa- ratives. Sur un chien vigoureux et en digestion, après avoir mis à découvert les vaisseaux rénaux du côté gauche avec les précautions convenables, j'ai aspiré rapidement et porté immédiatement en contact avec 25 centimètres cubes d'oxyde de carbone [\) 15 centimètres cubes de sang de la veine rénale, pendant que l'urine s'écoulait abondamment par l'uretère et que le sang veineux était presque aussi vermeil que celui de l'artère. Aussitôt après, une des nombreuses divisions de l'artère rénale (1) Cette aspiration rapide du sang de la veine rénale est assez difficile à opérer. U faut éviter de lier la veine, parce qu'aussitôt le sang veineux devient noir par l'obstacle à la circulation. C'est pour cela que je préfère pénétrer à droite par la veine cave et plonger la canule de la seringue jusque dans la veine rénale gauche, dans laquelle la circulation ne se trouve pas tilors interrompue. QUANTITÉ d'oxygène QUE CONTIENT LE SANG. ^35 à son entrée dans le rein a été coupée, et par son bout central j'ai aspiré 15 centimètres cubes de sang, que j'ai mis de même en contact avec une semblable quantité d'oxyde de carbone. Alors, pour troubler la sécrétion urinaire, j'enlevai la capsule graisseuse du rein. L'urine cessa quelques instants après de couler par l'uretère, et le sang de la veine devint noir comme le sang veineux de la veine cave. A ce moment, j'aspirai 15 centimètres cubes de ce sang veineux rénal noir, qui fut, comme les deux autres, mis en contact avec 25 centimètres cubes d'oxyde de carbone. Après une heure de séjour dans une étuve à une température de ôO à /lO degrés, l'ana- lyse des gaz en contact avec les trois espèces de sangs précédemment désignés donna les résultats qui suivent pour les quantités d'oxygène qu'ils renfei'maient, cal- culées pour 100 volumes de sang : Volumes d'oxygène. 1° Pour le sang veineux rouge 17,'26 2" Pour le sang artériel 19,66 û" Pour le sang veineux noir 6,^0 Dans une seconde expérience, on a trouvé 16 pour 100 d'oxygène dans le sang veineux rénal rouge, 17,/i/i daîis le sang artériel aortique, et 6,/|./i dans le sang veineux de la veine cave. D'après ces expériences, on voit donc que le sang veineux rouge du rein (et il est présumable qu'il en est de même des autres sangs glandulaires) diffère du sang veineux ordinaire en ce qu'il ne s'est pour ainsi dire pas désoxydé. Ainsi se trouverait vérifiée notre première hypothèse, puisque ce sang a conservé les caractères du sang artériel. Toutefois, si cela est vrai pour les pro- Zl36 APPENDICK. portions d'oxygène qu'on y trouve, la proposition ab- solue ne serait pas exacte. En efîct, ce sang veineux glandulaire rouge contient beaucoup moins de fibrine que le sang artériel; il renferme moins d'eau, parce qu'il a fourni celle de la sécrétion, et, de plus, ce sang veineux rouge se montre constamment plus altérable que le sang artériel, c'est-à-dire qu'il devieiit noir spon- tanément beaucoup plus vite quand il a été retiré des vaisseaux, etc. (1). Quoi qu'il en soit, en nous en tenant pour le moment uniquement à l'objet de ma recherche actuelle, c'est- à-dire à ce qui concerne la proportion d'oxygène du sang veineux glandulaire, nous voyons ce fait bien sin- gulier, que c'est précisément pendant leur fonction, c'est-à-dire pendant qu'elles sécrètent, que les glandes laissent passer le sang rouge sans le désoxyder, tandis que pendant qu'elles ne fonctionnent pas et n'ex|)ulsent aucun produit, le sang qui en sort est noir, privé en grande partie d'oxygène, et chargé d'acide carbo- (1) On remarque ces mêmes propriétés clans le sang veineux de la tête, quand on a préaiai)lemcnt coup.' le grand sympalliique dans la région moyenne du cou. Les expériences que j'ai faites à ce sujet depuis 1852 ont montré qu'après la section du sympathique, la circulation s'accélère considérablement, la température augmente, le sang veineux devient rouge, la pression augmente. Si l'on vient à galva- niser le bout périphérique ou supérieur du sympatiiique, la circulation diminue d'intensité, les vaisseaux se resserrent, et la température baisse en même temps que le sang devient très noir. C'est particulièrement sur les chevaux où tous ces faits se présentent avec une grande évidence. Cette grande altérabilité du sang veineux rouge exige qu'on opère avec une grande célérité pour le mettre en contact avec l'oxyde de carbone, qui l'empcclie de devenir veineux et de se désoxyder jjar la formafion de l'acide carbonique. OUANTITÉ d'OXYGÈNIl OU,': r.ONTIKiVT LK SANG. /loT nique (1). Ici se prëstiiUe de nouveau celte opposition enti'f? le système glandulaire et le système muscuiaire, sur laquelle j'ai déjà souvent appelé l'attention. Dans les muscles, le sang veineux sort d'autant plus noir et d'autant plus désoxydé, que l'organe a fonctionné, et s'est coritracté le plus énergiquement; dans les glandes, le sang sort d'autant plus rouge et d'autant moins oxydé, que l'organe a fonctionné, c'est-à-dire a sécrété avec plus d'intensité. Mais devons-nous consi- dérer cette opposition dans les phénon^ènes apparents connne la preuve d'une différence radicale dans les procédés de nutrition et de fonctionnement des glandes et des muscles? En un mot, pouvons-nous dire que, tandis que les muscles consomment de l'oxygène en raison directe de leur activité fonctionnelle, c'est le contraire pour les glandes? ou bien ne devons-nous pas plutôt, en face de cette conclusion singulière, concevoir des doutes sur la justesse de notre manière de désigner les états fonctionnels des glandes? Ce serait là mon opinion, et je pense que ces recherches conduiront à faire interpréter autrement ce qu'on appelle état de repos et état fonctionnel des glandes, et à nous faire distinguer là un état d'activité chimique et un autre état d'activité purement mécanique. Je pourrais déjà apporter divers arguments en faveur de cette opinion ; mais je m'arrêterai aux faits très nets que j'ai précé- (1) Je ne veux pas examiner la queslion de quantité d'acide carbo- nique produit. Seulement je dirai qu'avec l'oxyde de carbone je n'ai jamais trouve une quantité d'acide carbonique qui répondît à la quantité d'oxygène disparue. Ce qui indiquerait que peut-être dans le sang il y a quelque chose d'intermédiaire entre l'oxygène et l'acide carbonique. /l38 APPENDICE. (lem nient fait cniiiiaître, nie l)ornaiit à signaler ce cMé obscnr de la question qui servira de point de dépari pour des recherches ultérieures. •2° MM. Gluge et Thiernesse ont répété mes expé- riences sur la coloration du sang veineux glandulaire, et les résultats qu'ils ont obtenus ont été considérés comme n'étant pas d'accord avec les nôtres. Voici ce que dit à ce sujet le journal l'Inslitut (n° 128/1, 1.1 août 1858), qui rapporte les expériences. Elles ont été présentées à l'Académie royale de Belgique, séance du 5 juin 1858. Coloration du sang. — Différence entre le sang artériel et le sang veineux. — MM. Gluge et Thiernesse ont fait des expé- riences dont les résultats ne confirment pas en tous points le fait général annoncé par iM. Claude Bernard dans la comraunicalion faite par lui à l'Académie des sciences de Paris, le 25 janvier dernier, savoir, que le sang veineux des glandes est rouge comme le sang artériel quand ces organes fonctionnent, et qu'il n'est foncé ou noir que lorsque ces organes ne fonctionnent pas. Os expériences avaient été entreprises par eux dans le but de contrôler, en raison de son importance, le fait annoncé; elles ont été faites à l'Ecole de médecine vétérinaire de TÉtat, à Cureghem, sur des animaux de différentes espèces qui devaient être saciifiés pour le cours d'ana- mie, dont l'un d'eux est chargé à cet établissement. Les résultats ne concordant pas entièrement avec ceux obtenus par :\I. Bernard, M\i. Gluge et Thiernesse ont cru devoir exposer en détail les ex- périences qu'ils ont faites, afin que les physiologistes puissent mieux les apprécier. Nous allons reproduire cet exposé. Première expérience. — Le 23 février 1858, sur un chien adulte, bien portant, nous avons mis à nu le rein gauche, ses vais- seaux sanguins et son conduit excréteui-, au moyen d'une incision longue de 5 à 7 centimètres dans la région du flanc. Nous avons ensuite fait, à peu de distance de la vessie, la section de l'ure- COLORATION DU SANG VEiNHUX DKS GLANDES. /loO 1ère, que nous avons laissa fioltant eji dehors de la cavité abdo- minale, afin de voir s'il émettait de l'urine. Au moraenl de l'opé- ration, il n'en fournissait point, et le rein, ainsi que sa veine, était très foncé : mais au bout d'un court instant, l'urine s'écoulait goutte à goutte de ce conduit, le rein et sa veine étaient rouges, moins rouges cependant que l'artère dont celle-ci est satellite. — En pressant sur le rein et en exerçant de légers tiraillements sur cet organe, nous pûmes observer, pendant quelque temps et suc- cessivement, la coloration foncée et la coloration rouge pourpre du rein et de la veine lénale, dont l'aspect, dans ce dernier cas, con- trastait avec la couleur noire de la veine cave postérieure également visible. — Lorsque le sang sortant du rein était rouije pourpre, l'urine suintait dans l'uretère, tandis que ce conduit n'en donnait point lorsque le rein et sa veine étaient noirs comme la veine cave. Deuxième expérience. — Elle fut faite, le 2 mars 1858, sur un chien vigoureux et robuste. Après avoir constaté sur cet animal, comme dans la première expérience, la coloration rouge pourpre, puis noire de la veine rénale et du rein, suivant que celui-ci fonc- tionnait ou que sa fonction était suspendue, nous avons découvert la glande sous-maxillaire, deux veines sortant de cet organe et la branche du nerf lingual qui s'y distribue. Le sang veineux de cette glande était noir. Dans la crainte de trop affaiblir le sujet opéré, nous n'avons pas cherché à introduire un tube dans le canal de Wharton. Nous supposâmes (le sang veineux étant noir) qu'il ne recevait pas de salive, et, afin d'exciter la sécrétion de ce liquide, nous fîmes instiller de l'eau acidulée dans la bouche de l'animal : le sang cou- lant dans les veines de la glande sous-maxillaire ne changea pas de couleur. On établit alors un courant galvanique sur le nerf de la glande : les veines restèrent noires comme leur confluent. — Il en fut de même du sang veineux du testicule, dont on soumit le plexus nerveux à un courant galvanique : il resta noir. Troisième expérience. — Le sujet de cette observation est un vieux cheval non entaché de maladie. Il fut opéré le 9 mars 1858. Cet animal était couché le côté droit sur une table et convenable- ment assujetti ; nous lui fîmes au flanc gauche une ouveiture longue khO ' APPENDICE. de 15 à 20 centimètres, qui permit d'écarter la masse inloslinale et d'apercevoir le rein, ainsi que son pédicule vasculaire; mais il fut impossible d'en observer la coloration, la température étant basse, un brouillard impénétrable de vapeur séreuse du péritoine s'était formé dans la cavité abdominale. Nous nous adressâmes à la glande parotide, dont une partie fut mise à nu, ainsi que plusieurs de sl-s veines et leur confluent (la jugulaire), h son passage ditns un in- terstice de la glande. Les veines parotidiennesct la jugulaire étaient noires. On versa dans la bouche de l'animal un peu d'eau acidulée, et nous nous assurâmes, en faisant une incision au canal de .Sténon, que la salive y fluait en grande quantité. Or, il ne se manifesta aucun changement de couleur dans le sang veineux de la glande parotide : ce ;-ang resta noir comme celui de la jugulaire. Quatrième expérience. — Le 15 mars 1858, nous fîmes la même expérience sur un autre cheval également sain. Avant toute opération, nous lui plaçâmes dans la bouche, maintenue fermée, un bol d'asft fœtida, substance gommo-résineuse qui, comme on sait, étant ainsi administrée, provoque constamment une forte saliva- tion. C'est en effet ce qui eut lieu au bout de quelques minutes : la salive coula en grande quantité de l'ouverture faite au canal de Sténon. On n'observa pas de changement de couleur dans les veines parotidiennes mises à nu: elles restèrent noires comme la jugulaire dans laquelles elles se déversent. Cinquième expérience. — Un vieux cheval maigre, mais sain, a été le sujet de cette expérience. Il a été opéré, le 29 mars 1858, comme le précédent. Or, les veines de la glande parotide n'ont pas changé d'aspect : elles sont restées noires, quoique, sous l'influence du bol à'asa fœtida qu'où avait donné à l'animal, la salive fluât en abondance dans le canal de Sténon, auquel une incision avait été pratiquée pour s'en assurer. Sixième expérience. — Le même jour nous fîmes la même ob- servation sur les veines de la glande sous-maxillaire d'un chien, dans la bouche duquel on avait versé un peu d'eau acidulée. Ces veines ont conservé leur aspect foncé. Septième expérience. — Sur un mouton débile et anémique. COLORATION DU SANG VEINEUX DES GLANDES. hh\ mais noii .'ii'.eiiil de maladie («rganiqno, nous avons découven, au moyen ù'uiie incisio!) à la neau dans !cs régions qu'elles occupent, la glande paroiide et la glande sous-maxillaire, ainsi que des veines de ces orgasies et une certaine étendue de leurs confluents, après avoir provoqué la sécrétion salivaire au moyen d'un peu de sel de cuisine placé dans la bouche de l'animal. Le canal de Sténon fut ouvert: il fournissait beaucoup de sali\e. Les veines de la glande paiolide et de la sous maxillaire étaient rouge poupre, et il en était de même de la jugulaue externe, de la veine maxillaire externe et de quelques veines musculaires que nous observâmes eu même temps pendant plus de (juinze minutes au contact de l'air. L'état anémique de noire mouton rend compte de la coloration moins in- tense de son sang, et, par suite, de la teinte moins foncée des dilTé- rentes veines que chez un animal donl le chiffre des globules san- guins rouges n'a pas subi de diminution notable. Huitième expérience. — Nous l'avons exécutée, le 10 mai 1858, sur un vieux cheval parfaitement sain, qu'on allait sacrifier pour en avoir le squelette. Cinq veioes de la glande parotide et la partie parotidienue de la jugulaiie furent découvertes : elles étaient éga- lement noires. Le canal de Sténon fut ensuite disséc(ué à son pas- sage sur la scissure du bord postérieur de l'os maxillaire : la salive jaillit de l'ouverture faite h ce conduit Ce voyant, nous avons jugé utile d'administrer à l'animal le bol d'osa fœtida, que nous nous étions procuré pour exciter chez lui la sécrétion salivaire, si elle avait été suspendue. — Nous avons observé, pendant plus d'un quart d'heure, les veines découvertes : elles n'ont pas présenté de change- ment sensible dans leur aspect, qui est resté foncé. On piqua alors les veines parotidiennes, la veine jugulaire et l'artère n}axillaire ex- ternes : le sang jaillit rouge de celle-ci et s'écoula noir des veines. Neuvième et dixième expérience. — Le 18 mai, sur un lapin, et le 19 mai 1858, sur un chien, nous avons observé de nouveau, et au moyen de la même opération que dans les deux premières expé- riences, la coloration variable du sang de la veine rénale (rouge pourpre et rouge foncé ou noir), suivant que le rein sécrétait ou ne sécrétait pas d'urine. A'i- APPENDICE. Telles sont, ^joutent MM. Glugo el 'l!iiernesse, les expériences qu'il nous a été possible de faire jusqu'à préseut, au sujet de l'im- portante question de la coloration variable dn sang veineux des glandes. Nous nous proposons de les continuer et de les varier. En attendant, nous concluons de celles dont nous venons de faire la relation : 1° Que le sang veineux du rein est rouge poupre, — mais jamais aussi rouge que le sang artériel, — quand cet organe fonctionne ; tandis qu'il est aussi foncé que dans la veine cave postérieure, lors- que sa sécrétion est suspendue; 2° Que le sang veineux des glandes parotide el sous-maxillaire reste foncé, même lorsque, sous l'infRience d'un excitant spécial, ces glandes sécrètent une grande quantité de salive. En examinant de près les résultats obtenus par MM. Gluge et Thiernesse, il est très facile de voir qu'il ne peut y avoir contradiction entre leurs expériences et les nôtres. A. — D'abord MM. Gluge et Thiernesse sont d'accord avec nous relativement à la couleur du sang de la veine rénale. Ils ont vu que le sang do cette veine était rouge, et ils l'auraient vu plus rouge encore s'ils avaient pris des animaux vigoureux et si la sécrétion iTnale eût été très active. Il n'yadonc pas dedésaccord sur ce premier point. B. — MM. Gluge et Thiernesse ont fait une expérience dont nous n'avions pas parlé dans notre première com- munication, quoique nous l'eussions faite. C'est l'examen de la couleur du sang dans les veines de la glande paro- tide pendant que cet organe sécrète. Ces observateurs disent qu'ils n'ont pas vu de changement de couleur sensible dans le sang veineux pendant que cette glande sécrétait. Nous avions obtenu exactement le même résultat; mais cela n'infirmait pas du tout la présence COLORATION DU SANG VEINEUX DES GLANDES. /l/lo (lu phénomène en question qui se trouvait seulement masqué !à par des conditions particulières. (Voir la note appendice, p. /i'26). En effet, pour que le sano^ sorte rouge, il faut, comme nous l'avons montré, que le sang sorte avec plus de rapidité et en plus grande quantité par la veine. 11 faut, en outre, que la circulation ne soit entravée par aucun obstacle. Enfin, il faut que le sang rouge qui sort delà glande ne se trouve pas aussitôt mélangé avec du sang noir venant d'une autre partie. Or, dans la glande paro- tide, toutes ces causes d'erreurs existent. Cette glande volumineuse donne une multitude de veinules se ren- dant dans un tronc, dans lequel s'abouchent également des veines musculaires qui fournissent un sang très noir au moment où la sécrétion a lieu, parce qu'en même temps l'animal fait des mouvements de mastication. En outre, pour qu'on puisse bien apercevoir ces colorations alternativement rouges et noires du sang veineux, il faut que la glande soit petite, afin que son tissu se débar- rasse rapidement de la totalité du sang qu'il contient. Or, la glande parotide est trop volumineuse pour que ce renouvellement circulatoire soit assez rapide. Enfin, ajoutons que pour rendre le phénomène aussi intense que possible, il faut agir sur le nerf sécréteur même de la glande, parce que dans la sécrétion qui a lieu sous l'influence gustative, non-seulement les phé- nomènes sont moins marqués, maissouvent ils alternent d'une glande à une autre. On ne peut donc espérer rendre le phénomène marqué dans la glande parotide que lorsqu'on viendra à agir directement sur son nerf tlkk APPIÎNDICE. séeréleur. dont rexcitation ann'^ner.'i une aboiitlanio sécrétion, et activera la circulation de la t!,ian(le sans produire de mouvements de mastication. Je n'ai pas encore pu, malgré des essais nombreux, déterminer quel est ce filet nerveux. C'est donc pour toutes ces rai- sons que j'ai choisi spécialement la glande sous-maxil- laire pour type de mes expériences, parce que là les veines glandulaires sont isolées; que la glande est petite et qu'on peut agir énergiquement sur elle en excitant le nerf sécréteur. En effet, il est dans la nature de tous les phénomènes physiologiques ou autres d'olFiir des de- grés d'évidence divers, suivant que les conditions dans lesquelles ils se produisent sont plus ou moins débar- rassées d'influences accessoires perturbatrices. L'art du physiologiste expérimentateur doit donc con- sister à choisir les phénomènes les plus évidents pour expliquer ensuite à leur aide les circonstances dans les- quelles les faits se montrent plus obscurs. Mais il serait tout à fait irrationnel de suivre le procédé inverse, c'est- à-dire de choisir les cas où les phénomènes sont obscurs; pour arriver, à leur aide, à nier l'existence de ces phé- nomènes dans les cas où ils sont d'une observation plus facile et plus nette, C. — En effet, MM. Gluge et Thiernesse disent avoir répété l'expérience sur la glande sous-maxillaire, et être arrivés au même résultat que sur la parotide. Or, dans ce cas, il y a eu certainement erreur dans le procédé opératoire; car il est absolument inqjossible que ces observateurs n'aient pas vu le changement de couleur et de circulation dans la veine glandulaire, s'ils avaient COLORATION DU SANG VKINEUX DES GLANDES. AÙS agi sur le nerf sécréteur de cette glande. Ce tjui me confirme dans l'opinion d'une erreur dans le procédé, c'est que ces observateurs disent qu'ils n'ont pas mis à découvert le conduit de la glande sous-maxillaire et n'y ont pas placé de tube pour ne pas épuiser leur uni- mal. Or, si ces physiologistes ont expérimenté réelle- ment sur le nerf sécréteur de la glande sous-maxillaire, il ne leur a pas été possible, s'ils ont agi sur ce nerf, de ne pas découvrir le conduit glandulaire de Wharton auquel la corde du tympan se trouve immédiatement accolée. Je ne doute donc aucunement que MM. Gluge et Thiernesse n'obtiennent sur la glande sous-maxillaire comme sur le rein des résultats semblables à ceux que nous avons obtenus, s'ils se placent dans des conditions expérimentales semblables. Cette expérience sur la glande sous-maxillaire est une des plus constantes dans ses résultats, qui ne peu- vent jamais manquer, mais présenter seulement des nuances d'intensité. Depuis ladécouverte du phénomène, j'ai répété ces expériences un très grand nomltre de fois devant des savants étrangers qui m'avaient demandé à les voir, et jamais les résultats annoncés n'ont manqué de se produire. Récemment encore j'ai montré cette expérience à la Société de biologie, dans la séance du 3 septembre 1858. Les résultats ont ét(' très évidents pour tous les membres de cette compagnie savante. Voici les détails de cette expérience : Eœp. — Léo septembre 1858, je répétai devaiit la Société de biologie l'expérience suivante : Sur un vieux chien robuste et en digestion, on mil à lld^ APPENUlCt;. découvert comme àrordiuaire, parrablatioii de la moitié postérieure du digastrique, le conduit salivaire de la glande sous-maxillaire, ainsi que sa veine. 11 y avait deux veines glandulaires: l'une antérieure, très petite, l'autre postérieure, plus volumineuse. Cette dernière fut coupée, et Ton constata que le sang s'écoulait en petite quantité, en bavant et avec une couleur noire. Alors, après que tout le monde eut bien constaté l'état de la circulation veineuse, lorsque la glande était en repos et tous les nerfs intacts, on fit la ligature de la corde du tympan à son émergence du lingual, pour pouvoir la gal- vaniser ensuite à l'aide d'une machine électro-magnéti- que de Breton. Aussitôt qu'on fit la ligature, cette seule excitation détermii. a l'écoulement de quelques gouttes de salive et une accélération sensible dans le cours du sang de la v.ine. Mais, lorsqu'après avoir coupé la corde du tympan, et soulevant avec le fil son bout périphérique, on vint à la galvaniser, on vit aussitôt l'écoulement salivaire se faire avec violence par le conduit. Quelques secondes après, l'activité de l'écoulement sanguin par la veine devint tel, que le sang était rutilant et animé de pulsations très fortes. On cessa la galvanisation; le jet du sang et l'activité de la circulation persistèrent pen- dant quehpies secondes, puis peu à peu se ralentirent, pour revenir à l'état primitif. On recommença une seconde fois la giilvanisation du bout périphérique de la corde du tympan, et aussitôt l'écoulement salivaire reprit avec grande activité. Puis peu à peu la circula- tion veineuse devint de plus en plus active; le sang prit unecoloralion rouge avec des pulsations. Il semblait alors COLORATION DU SANG VKINEUX DES GLANDES. kM que le calibre de la veine se rétrécissait en même temps queson bout coupé se redressait, et le jet du sang veineux rouge fut lancé, au moment de la plus grande activité, à une hauteur de plus d'un centimètre. On cessa à ce moment lagalvanisation. Le jet du sang resta avec la même hauteur pendant quelques secondes; puis peu à peu il s'affaiblit, cessa, et tout rentra dans l'état normal. Pour montrer l'expérience à un plus grand nombre de personnes, on répéta une troisième fois la galvanisa- tion de la corde du tympan avec des résultats semblables à ceux précédemment obtenus. Alors on isola le grand sympathique au-dessus ilu nerf lingual, sur le côté de la carotide ; on en fit la liga- ture, on coupa le nerf au-dessous, et l'on isola le bout supérieur afin d"y appliquer le galvanisme. La galvanisation du bout supérieur du grand sym- pathique avec le même courant qui avait servi à galva- niser la corde du tympan amena un effet inverse sur la circulation veineuse, c'est-à-dire qu'il y eut arrêt com- plet de l'écoulement du sang dans la veine glandulaire. Quelques secondes après la cessation de lagalvanisation, la circulation reprit son cours. Plus récemment j'ai répété encore cette expérience. Exp. — Sur un gros chien vigoureux et en pleine digestion, on mit à découvert la glande avec ses nerfs et ses vaisseaux par le procédé oïdinaire, en relevant la , moitié antérieure du digastrique et enlevant conipléle- ment sa partie postérieure. On introduisit le tube dans le conduit salivaire, on [il\S APPENUici:. dénuda la veine de la glande qui était placée en arrière, puis on isola la corde du tympan qu'on lia près du nerf lingual et qui parut un peu sensible à la ligature. On la coupa ensuite en arrière de la ligature, et l'on souleva son l)out périphérique sur un fd pour l'exciter à l'aide de la machine électro-magnétique de Breton. On vit, comme à l'ordinaire, l'écoulement salivaire avoir lieu aussitôt , et très peu d'instants après le sang de la veine sortit beaucoup plus abondant, beaucoup plus rouge, en présentant un jet volumineux, saccadé, mais ne s'élevant pas au loin, parce que le bout de la veine était resté flasque et adhérent à la surface de la glande; peu à peu le jet diminua. On répéta trois fois cette épreuve avec les mêmes résultats. Dans les précédents essais, le sympathique était com- plètement intact. Alors on le coupa au-devant de l'ar- tère carotide et immédiatement au-dessus de l'hypo- glosse. Aussitôt après le sang coula avec plus d'abondance par le bout divisé de la veine glandulaire, mais toutefois l'écoulement se faisait en bavant, sans présenter de pul- sations. Alors on galvanisa de nouveau la corde du tym- pan avec la même machine qu'auparavant; mais cette fois le jet du sang fut beaucoup plus fort qu'avant la sec- tion du sympathique, et le bout de la veine coupée se re- dressait et lançait son jet saccadé àl décimètre au moins de distance. Ce phénomène s'observe généralement sur les animaux vigoureux et bien nourris; mais une par- ticularité que j'ai déjà signalée dans d'autres expériences, c'est qu'après la section du grand sympathique, le jet du sang est beaucoup plr.s fort, qu'alors le bout de la COLORATION i^U SANG VEINEUX DES GLANDES. /j/i9 veine se redresse en quelque sorte, tandis qu'avant il restait appliqué sur les tissus voisins. En môme temps, on remarque que le jet, qui est lancé beaucoup plus loin, est beaucoup plus lin qu'avant la section du sympa- thique, de sorte que l'orifice de la veine semble s'être contracté. 11 devient dès lors difïîcile de savoir si ce re- dressement de la veine est un résultat mécanique de la propulsion [)lus énergique du jet sanguin, ou bien s'il n'y aurait pas un phénomène de resserrement actif qui interviendrait dans cette circonstance. On galvanisa ensuite le bout supérieur du grand sym- pathi(pie coupé, et l'on observa une diminution, et puis après un arrêt conq^let de l'écoulement du sang par la veine glandulaire. En memetcnqis, pendant la galvani- sation, le bout de la veine était devenu flasque. On voyait, en outre, la commissure de la bouche de ce côté être tirée en arrière et être fortement dilatée, conuiie cela a lieu pour la pupille. Il semblerait donc que la gal- vanisation du sympathique au-dessus du ganglion produit cet eifet d'une manière plus marquée que la galvanisa- tion au-dessus du ganglion. A quoi est due cette dila- tation de la boucbe, du nez et de la pupille par suite de la galvanisation? C'est un phénomène à poursuivre et qui est complètement inexpliqué. 3" Les expériences qui suivent n'ont entre elles aucun lien. Plusieurs se rapportent même à des sujets (pii ont été traités dans les différents cours que nous avons pré- cédemment publiés. Nous avons cru devoir les donner ici, parce qu'elles contiennent des résultats qui peuvent être des arguments confirmatifs de difTérentes vues déjà B. LioiuD. D'c: l'ougan. — ii. 29 450 APPENDICE. énoncées, ou bien parce qu'elles peuvent, considérées isolément, devenir le point de départ de recherches nouvelles. 3° Effets de l'exlirpation des ganglions cervicaux supérieurs. Sur un lapin, après l'extirpation des deux gan- glions cervicaux supérieurs, on constata un abaissement dansle nombre des respirations qui, de 120, étaient des- cendues à 90. Les pulsations avaient au contraire aug- menté en nombre, de î200 à 2/i0 environ. Il semblait, chez le môme lapin , se produire des mouvements péristaltiques dans les intestins. Dans cette expérience, on a donc eu les effets qu'on attribue généralement à la section des pneumogas- triques : Taccélération des pulsations et la diminution du nombre des respirations. Il faudrait répéter ces ex- périences avec beaucoup de soin, pour s'assurer si ces phénomènes sont bien indépendants de quelque lésion concomitante du pneumogastrique. En outre, nous voyons dans ce cas des mouvements péristaltiques des intestins que nous avons vus se pro- duire après la section de la moelle épinière dans la région cervicale. W De l'excitabilité des nerfs. Les nerfs sont, comme nous l'avons dit, très exci- tables par certains liquides, tels qu'une solution de sel marin qui détermine le tétanos. Il serait intéressant d'appliquer cet excitant sur i'ani- raal vivant et sur différents nerfs. Ainsi il est probable que cet excitant n'agiiait pas de même sur les deux DIABÈTE ARTIFICiHL. PUPILLE DANS l'âSPHYXIE. (ibi bouts résultant de la section du pneumogastrique. De môme, on doit se demander si cet agent pourrait exciter l'action du grand sympathique, et si la pupille, par exemple, se dilaterait sous l'influence de l'excitation du grand sympathique par du sel marin ou de la bile, qui est également un excitant des nerfs. 5° Diabète artificiel. - Température du rectum. La température du rectum, après la piqûre du plan- cher du quatrième ventricule, a toujours paru abaissée, comme le montre les expériences suivantes : Sur un lapin, la température, prise avec un thermo- mètre à division arbitraire, était : Dans le rectum, avant la piqûre 197 — après la piqûre 19/i,5 Différence 2,5=0%323 Sur un autre lapin : Rectum , avant la piqûre 197 — après la piqûre 19Zi,7 Différence 2,3 = 0%310 Sur un troisième lapin : Kectum , avant la piqûre 196 — après la piqûre 190,1 Différence 5,5 = 0%717 6° Observation sur le nerf du grand dentelé. On a découvert sur un chien le nerf du grand den- telé qui s'anastomose avec les nerfs intercostaux, et l'on n'a pas trouvé qu'il fiit doué de sensibilité récurrente. 7" État de la pupille dans l'asphyxie. Un. chien privé d'aliments et n'ayant pris rien ([uede Teau pendant plusieurs jours, fut sacrifié par la ligature Û52 APPENDICE. de la trachée. Au commencenieiit do l'étoiiffemeiit, la pupille était très contractée, la conjonctive sensible et la cornée insensible. Puis cette sensibilité de la conjonc- tive disparut, et à ce moment même il y eut une dila- tation énorme de la pupille, comme si l'on avait galva- nisé le grand sympathique. Sur un autre chien, chez lequel la ligature de la tra- chée fut faite immédiatement après Texpiration, on constata aussi que la pupille demeura contractée tant que la conjonctive resta sensible, et qu'elle se dilata consi- dérablement quand disparut la sensibilité de la con- jonctive. 8" Action du curare. Sur un chien qui avait servi à des expériences sur la salive et qui était en assez mauvais état, ayant des ophthalmies et ses plaies étant gontlées, on coupe le vague (kl même côté droit où les conduits salivaires avaient été mis à découvert, puis on galvanise les deux bouts avec une pince électrique, et l'on voit que le gal- vanisme du bout supérieur fait dilater la pupille et fait saliver la plaie du conduit sous-maxillaire, et que la gal- vanisation du bout inférieur fait arrêter le cœur. Le lendemain, vingt-quatre heures après, on con- state que le galvanisme agit encore de même sur les bouts du nerf coupés de la veille. Alors j'injecte dans la veine jugulaire du chien une dissolution d'un petit fragment de curare. Il y a bientôt apparition d'espèces de convulsions dans les peauciers, puis la peau paraît insensible et la conjonctive aussi. Alors on constate que le cœur s" est arrêté très vite : cela ACTION DU Cl'RARF.. /l5o tient-il à ce que le vague était coupé ou à Tétat de fai- blesse de l'animal ? Alors tout paraissant insensible, je galvanise le bout supérieur du vague, et la pupille qui était dilatée déjà par le curare se dilate encore plus, ce qui prouva que le galvanisme aoissait. La galvanisation du bout infé- rieur ne put rien faire sur le cœur, puisqu'il était déjà arrêté. Aussitôt je découvris le sciatique ; le muscle fessier était très contractile. Le nerf coupé est galvanisé : le bout supérieur ne donne rien, le bout iirférieur donne quel- ques contractions faibles, mais évidentes, dans la patte. Quand on agissait sur les muscles, on produisait des contractions plus énergiques que par les nerfs (ce qui est l'inverse pour l'état normal). Cela tient à ce que le curare, à mesure qu'il fait perdre • au nerf moteur son excitabilité, fait augmenter l'irri- tabilité musculaire. C'est ce qui arrive aussi quand on coupe le nerf chez l'animal vivant. Mais dans ce dernier cas, le bout pbériphérique du nerf coupé augmente aussi d'excitabilité. C'est ce qui explique, ainsi que nous l'avons dit ailleurs, comment avec le môme courant on peut avoir des effets différents, suivant que le nerf com- munique ou non avec la moelle épinière. D'où il faut tirer cette conclusion générale très importante à con- naître, quand on fait des expériences sur ce sujet, c'est que l'excitabilité du nerf et l'irritabilité des muscles sont plus grandes quand ces organes viennent d'être séparés du corps que lorsqu'ils sont à l'état physiologique et dans leurs rapports organiques normaux. hf)!\ APPENDICE. 9° L'eau de la salive vi-enl entièrement du sang. Sur un chien chez lequel on avait mis à nu les vais- seaux et nerfs de la glande sous-maxillaire, on fit l'expé- rience suivante, qui a pour objet de rechercher si la c(uantité d'eau de la sécrétion était fournie en totalité par le sang artériel Pour cela on eut soin de ne laisser à la glande qu'une seule artère et une seule veine. On recueillit d'abord du sang veineux pendant le repos de la glande. Ensuite on excita le nerf et l'on recueillit la salive, et pendant le même temps le sang veineux qui s écoulait de la glande. Ensuite on coupa 1" artère glandulaire et l'on re- cueillit par son bout central du sang artériel en quantité sensiblement égale à celle du sang veineux recueilli. Tous ces liquides furent mis sécher à l'étuve. Le sang veineux recueilli pendant le repos de la dande contenait en centièmes : Résidu sec 23,1" Eau 76.83 100,00 Le sang veineux recueilli pendant la sécrétion con- tenait en centièmes : Résidu sec 2/i,76 Eau 75,2Zi 100,00 La salive donna, pour 1 00 : Résidu sec 2,99 Eau 97,01 100,00 Le sang artériel contenait : Résidu sec 20,Z|7 Bau 79,53 100,00 EAU DE LA SALIVE-TRANSFUSION. /S55 Or, pendant un morne temps on avait reciseilH : Salive ls^001 Sang veineux oë',991 Zigi-,992 Le total /i8',992 représente donc la somme totale des liquides qui pendant ce temps sont sortis de la glande. Or, à Is'jOO'î de salive correspond à Os',03 de résidu sec. 3s',991 de sang- veineux donnent de résidu sec Os',99, soit pour les /ig%99'2 de liquide expulsé de la glande, i»%02 de résidu sec. Cherchant ce que donneraient 100 parties du mélange liquide (salive et sang veineux), on trouve pour résidu sec : 100 + 1,02 „ , /l,992 Comparant maintenant ce chiffre '20,/ifi à celui de 20, hl qui représente le résidu sec de 100 parties de sang arté- riel, nous voyons qu'il y a presque identité entre la quantité des matériaux solides et liquides qui entrent dans la glande par le sang artériel , et la quantité de ceux qui en sortent par le sang veineux et la salive. 10° Empoisonnement par transfusion. On établit une communication entre les systèmes cir- culatoires de deux chiens à l'aide d'un tube introduit dans le bout inférieur de l'artère carotide de l'un et dans le bout supérieur de l'artère carotide de l'autre ; le der- nier devait, de cette façon, recevoir le sang du premier. Pour chasser l'air du tube de conmunication, on l'avait préalablement rempli d'eau distillée. L'expérience étant ainsi disposée et la communica- tion se faisant, on empoisonna le premier animal avec de /l56 APPENDICE. Tacide priissiqiie au quart mis dans la bouche. Il mou- rut au bout d'une demi-minule dans des convulsions. L'autre chien parut ressentir quelques efTeis toxiques et éprouva seulement quelques convulsions. Après la mort du premier, on le sépara, et le second mourut quatre ou cinci heures après. On répéta une seconde fois cette expérience sur deux û:ros chiens, et l'on obtint exactement le même ré- sultat: c'est-à-dire qu'au moment de l'empoisonnement du premier chien, l'autre chien éprouva quelques con- vulsions, mais ne mourut qu'après trois heures. - Il est difficile, dans les deux expériences, de savoir à (juoi attribuer la mort de l'animal qui recevait h; sang de l'autre. Cette mort serait-elle l'effet de la simple transfusion, ou bien est-elle due à la dose d'acide prussi- quetrop faible pour tuer instantanément le second ani- mal, mais suffisante cependant pour occasionner la mort à la longue. Dans une troisième expérience, on établit la commu- nication artérielle comme précédemment, et l'on empoi- sonna encore un des deux chiens de la môme manière. Ce chien mourut très rapidement; l'autre n'en ressentit aucun effet, mais on s'aperçut en enlevant le tube qu'il s'était formé un caillot, probablement avant qu'on eût empoisonné l'aniuuil, de sorte que la communication sanguine s'était trouvée interrompue. Les expériences sur la transfusion présentent toujours de l'incertitude, à cause de la possibilité de la coagulation du sang en passant à travers les tubes qui servent à élablir la commimi^atinii. Or, il semble bien prouvé EXPl':RÎKNCf;S ENDOSMOMKTRIQUES. /157 que le sang injecté au moment où il se coagule est une cause de mort inévitable. Relativement à la coagulation qui s'opère dans un tube en passant d'un vaisseau à l'autre, à quoi doit-on l'at- tribuer? Est-ce au ralentissement de son cours dans le tube de communication, à son refroidissement, ou bien à une autre cause? — Je crois toutefois que le ralentis- sement et le refroidissement du sang peuvent favoriser sa coagulation. Toutefois la nature des parois du tube me send)le exercer une intluenceplus puissante pour déterminer la coagulation. On sait, en effet, qu'il suffit que les parois artérielles, chez l'animal vivant, deviennent rugueuses par une altération pathologique, pour que la coagulation du sang ait lieu, bien que le refroidissement n'y ait été ici pour rien. Le meilleur moyen d'éviter cette influence des parois des tubes serait, il me semble, d'aboucher les deux vaisseaux bout à bout, de manière qu'il n'y ait pas entre eux d'autre tube intermédiaire. Pour cela il fau- drait renverser les bords des vaisseaux divisés, et en- gager un vaisseau dans l'autre, si leur calibre le per- mettait, tantôt les juxtaposer bout à bout et les maintenir en rapport par un autre anneau extérieur. De cette manière les parois séreuses du vaisseau se trouveraient en rapport, et se continueraient en quelque sorte sans interruption d'un vaisseau à lauti-e. 11" Expériences endosmométriques avec tlilT^rcnts saiigs. On fit des expériences endosmométriques avec des caecums de poulets frais, dans lesquels on avait intro- duit différents sangs, savoir : 'i /J58 APPENDICK. 1 " Du sang de la veine porte ; ^2° Du sang de la veine cave inférieure au niveau du foie; o" Du sang du cœur gauche. Chacun de ces caecums était lié sur un tube ; tous les tubes avaient le mênfie diamètre. Après vingt-quatre heures, le liquide avait monté de o centimètres dans chacun de ces tubes; mais le li- quide extérieur était coloré en rouge assez fortement pour le sang de la veine porte, tandis que la coloration rouge était très faible pour le sang de la veine cave in- férieure ; et le liquide extérieur n'était pas coloré du tout pour le sang artériel. Après quarante-huit heures, les choses étaient dans le même état; ce qui indiquerait que le sang de la veine porte cède plus facilement sa matière colorante que les deux autres. En faisant bouillir dans un tube ce liquide extérieur, on trouva que pour le liquide de la veine porte il y | avait une coagulation abondante, pour celui de la veine cave une coagulation faible , et pour celui du cœur gauche pas sensiblement de coagulation. De sorte que l'albumine semblait avoir passé en proportion du passage de la matière colorante. On avait adopté un tube semblable à une vésicule du fiel pleine de bile, appartenant au même chien qui avait fourni les sangs. Au bout de vingt-quatre heures l'eau était montée dans ce tid)e à 2 décimètres. Cette différence avec les résultats précédents tient-elle à la membrane de la vési- cule ou ;i la bile? INJECTIONS d'albumine DANS LE SANG. ^59 12" Injections d'albumine dans le sang. Sur deux lapins de forte taille, on injecta par la veine jugulaire, chez l'un île l'albumine d'œuf pure qu'in avait fait égoutter sur un linge pour enlever les membranes qui sont dans le blanc d'œuf; chez l'autre, on injecta de cette albumine étendue de moitié d'eau et filtrée. Ces deux injections ne déterminèrent aucun accident. On observa seulement le passage temporaire de l'albu- mine dans l'urine. On injecta ensuite dans la jugulaire d'autres lapins dans les mêmes conditions : 1" 10 centimètres cubes d'un sérum de malade. En moins d'une heure il y eut hématurie, affaissement de l'animal et mort. Ce même sérum étendu de moitié d'eau produisit les mêmes effets, mais avec moins d'intensité, car l'ani- mal n'en mourut pas. Du sérum de chien injecté produisit les mêmes effets. Les sérums du sang veineux et du sang artériel ne furent pas examinés comparativement à ce point de vue. 2° Le sérum injecté sous la peau des lapins dans le tissu cellulaire ne produisit pas les mêmes effets toxi- ques, et il n'y eut pas de passage semblable d'albumine dans les urines. Cela tient, sans doute, à ce que l'ab- sorption a été plus lente ; et c'est pour cela que les effets toxiques n'ont pas pu se montrer. Ou bien il faudrait sup- poser que ces effets étaient dus à une matière organique qui, dans ce dernier cas, n'aurait pas été absorbée. De l'albumine d'œuf injectée sous la peau ne donna pas lieu non plus à un passage sensible d'albumine dans /|G0 APPENDICE. les urines; peut-être aussi à cause de la lenteur de l'ab- sorption. Quand le sérum est frais, il ne produit pas d'accidents sensibles sur les lapins vigoureux; mais à jeun les lapins paraissent plus impressionnables à ce genre d'intoxication, comme le prouvent les expériences fpii suivent. 13° Injection du sérum dans le sang. I. Un lapin bien portant en digestion, pesant ^'^",970 fut saigné à la jugulaire, environ et perdit ainsi 30 cen- timètres cubes de sang. On injecta ensuite dans cette veine 10 centimètres cubes de sérum pur provenant d'une saignée faite quarante-buit heures auparavant ii un gros chien en digestion. Aussitôt l'opération faite, on Ot pisser ce lapin : son urine était fortement alcaline (l'animal était en digestion). L'addition d'acide azotique détermina une vive effervescence; les carbonates furent dissous sans qu'on obtînt de trace d'albumine. L'opération fut faite à trois heures moins un (piart. L'animal, mis en liberté, paraissait un peu triste, sans ce- pendant offrir de symptôme qui dénotât un état grave. Une heure après, à quatre heures, rien n'était changé dans l'habitude extérieure de ce lapin. Son urine, re- cueillie deux fois, à une demi-heure de distance, n'a pas présenté de caractère différent. A quatre heures et demie son état général était tou- jours le même, assez bon ; son urine était l'urine nor- male de la digestion (sans trace d'albumine). IL Un lapin bien portant, en digestion comme le précédent, pesant l'^",750 grammes, fut saigné à la jii- INJECTIU.X DE SÉRUM DANS LE SAN'G. /ÏG'l gulaire, et perdit ainsi environ 10 centimètres cubes de sang. On injecta ensuite dans cette veine 10 centimètres cubes de sang défibriné provenant de la môme saignée que dans l'opération précédente. Aussitôt l'opération faite, on fait pisser ce lapin : son urine était fortement alcaline. Les carbonates furent dissous par l'audition d'acide azotique, et l'on ne trouva pas trace d'albumine. L'opération fut faite vers trois heures. L'animal, mis en liberté, paraissait moins abattu ([ue le précédent. Une heure après, son état était le môme, et son urine traitée par l'acide azotique, donna d'une manière évi- dente des traces d'albumine. A quatre heures et demie, l'état général étant toujours fort bon, l'urine était rougeàtre et très sensiblement al- bumineuse. ÎIL Un troisième lapin, non en digestion, mais bien portant, pesant l''", 780 fut saigné à la jugulaire, et perdit environ '20 centimètres cubes de sang, qu'oiî remplaça par une injection de 20centimètrescubesdesérum pur de même provenance que celui de la 'i-rcmière expérience. Ce lapin, qu'on fit pisser tout de suite après l'opéra- tion, avait une urine acide. îl fut très abattu. L'opération fut faite vers trois heures et quart. Quarante-cin(i minutes après environ, on fit pisser ce lapin : son urine était claire, rougie par une quantité notable de sang et assez fortement albumineuse. A quatre heures et demie, le lapin était mieux qu'après l'opération, quoiqu'il restât immobile dans un coin (le malaise consécutif à l'opération devait être attribué peut-être à la meurtrissure des pattes do derrière, ipii 662 APPENDICE. avaient été contusionnées par les liens). Son urine était alors d'un rouge foncé, très sanguinolente et excessive- ment chargée d'albumine. Ce troisième lapin mourut dans la nuit. l/i" Injection d'acide caibonique et d'élher dans le sang. On a, sur un chien, injecté 132 centimètres cubes d'acide carbonique dans la veine jugulaire. L'injection se faisait avec assez de lenteur pour que le gaz pût se dissoudre à mesure qu'il était injecté. On injecta ensuite sur le même animal , et avec les mômes précautions, la même quantité d'acide carbo- nique dans Fartère carotide, du côté de la tête. Aucun accident ne fut le résultat de ces deux injections. Ensuite on injecta par la même veine jugulaire Il centimètres cubes d'éther sulfurique. Au moment de l'injection, il y eut accélération delà respiration et l'air expiré donnait l'odeur de l'éther. Ensuite on injecta par la même veine II centimètres cubes d'éther formique. Aussitôt la respiration fut ac- célérée, et l'air expiré avait l'odeur de l'éther formique. Enfin, à l'aide d'un long tube introduit par la caro- tide gauche, on injecta 2 centimètres cubes d'éther sul- furique dans l'aorte, et l'animal succomba instantané- ment. 15' Injections des liquides étrangers dans les voies circulatoires. La soustraction du sang détermine immédiatement la mort chez les animaux élevés. Chez les animaux infé- rieurs, il n'en est plus ainsi, et l'on peut, par exemple, ouvrir le cœur à une grenouille sans qu'elle en meure ALTÉRATION DU SANG. hGo aussilôt. On peut môme exciser lecœiir, l'enlever: rani- mai peut vivre encore plusieurs heures et exécuter des mouvements très rapides, sauter, fuir, etc. Mais il y a un tait également singulier, c'est qu'on peut remplacer chez ces animaux le sang par un autre liquide, et la vie durer encore longtemps. Ainsi, sur une grenouille vivante on injecta, à l'aide d'un tube à injecter les lym- phatiques, du mercure dans le cœur, et bientôt le système circulatoire fut complètement rempli de ce métal. L'animal vécut encore pendant deux jours. Il serait curieux de savoir si, en remplaçant le sang par un autre liquide, tel que de la gélatine, l'animal pourrait vivre et même refaire des globules sanguins. 16" Allération du sang. Un chien bien portant et à jeun reçut dans la veine jugulaire '15 centigrammes d'émétique dans 10 grammes d'eau distillée tiède. D'abord l'animal n'en éprouva aucun inconvénient; seulement, sept mi- nutes après, il fît des efforts modérés de vomissement et rendit une petite quantité de mucosités jaunâtres et filantes. Après deux ou trois efforts de vomissement l'animal se calma; toutefois il refusa les aliments qu'on lui présenta. Un quart d'heure après, on ingéra dans l'estomac, au moyen d'une sonde, 1 gramme de sulfate de quinine rendu soluble par l'acide sulfurique dans iO grammes d'eau distillée. Bientôt après cette injection, l'animal devint plus triste, sa respiration parut gênée; le pouls devint excessivement petit et lent; l'animal présenta une sorte dé téiiesme dessphinciers et rendit des excré- ments ; enfin, dix minutes plus tard, il était couché sur le flanc, paraissant éprouver de violentes coliques. Cet état persista environ une demi-heure et l'animal vomit une seule fois. Cet état grave consécutif à l'administration du sulfate de quinine n'est pas ordinaire, et pouvait peut-être tenir à ce ([ue l'animal avait reçu dans le sang de l'émétique. '^ "" ' "^' ^ On fit ensuite sur ce chien, avant de le sacrifier, deux injections successives parla veine jugulaire, l'une de 10 grammes, d'une solution au centième de prussiate jaune de potasse, et l'autre de 10 grammes d'une solu- tion au centième de protosulfate de fer. Cinq minutes après cette double injection, ou retira du sang delà veine jugulaire et bientôt l'animal mourid. Le lendemain, on oitserva que le sang qu'on avait retiré ne s'i'tait pas coagulé. Il y avait eu séparation du sérum, qui surnageait comme de l'huile; les globules étaient tombés au fond. Exp. — Un lapin avait été mis dans une cloche où il avait respiré de l'oxygène pendant deux heures et demie. Bien que le nez fût très rose et les lèvres aussi, le sang tiré de la veine jugulaire au moment où l'animal sor- tait de la cloche était noir comme à l'ordinaire. Ce sang se coagula moins vite que d'habitude. De plus, le cail- lot semblait plus noir, bien qu'il rougît à sa surface. Le contraire eut lieu chez des lapins rendus artificielle- ment diabétiques : chez eux le sang coagula vite et le caillot était rouge dans toute son épaisseur. VEINE PORTE CHEZ l'oISEAU. 665 E'xp. — Sur un lapin vigoureux on piqua le plancher du quatrième ventricule. La piqûre fut un peu portée (le côté, et le train postérieur de l'animal était très affai- bli. Le sucre apparut très vite dans les urines; alors on retira du sang de la veine jugulaire, qui sembla un peu plus rouge qu'à l'ordinaire. On prit ensuite dans la carotide correspondante du sang qui était très rutilant et bien plus rouge que celui de la veine. Les deux sangs retirés, chacun dans un verre à pied, furent laissés dans le laboratoire à la température am- biante, qui était basse. On observa que le sang veineux se coagula beaucoup plus vite que le sang artériel, qui se coagula lentement. En sacrifiant l'animal, on trouva les poumons parfaitement sains. On oi)serva aussi, la poitrine seule étant ouverte et l'animal faisant encore quelques mouvements respiratoires, qu'au moment de l'abaissement du diaphragme il y avait ascension du sang dans le cœur comme s'il eût été poussé par un piston . Sur d'autres lapins qui avaient été refroidis par la section de la moelle épinière, au-dessous des nerfs phré- niques, on observa que la coagulation du sang était très lente. 17" Veine porte chez l'oiseau. La communication qui existe entre la veine porte et la veine cave de l'oiseau (pigeon) a lieu de telle façon qu'en injectant un liquide de la veine cave vers la veine porte il ne passe pas ; tandis que si on l'injecte par la veine porte, il passe par la veine cave jusque dans le cœur. B. L'QUID, DR L'OROAN, — II. ' 30 /»66 APPENDICE. 18° Élimination par le poumon des substances volatiles. Les substances volatiles peuvent déterminer une affection du poumon par suite de leur élimination par cette voie. Ainsi, sur des lapins, lorsqu'on injecte dans l'estomac une certaine quantité des substances volatiles, telles que de l'alcool, del'éther, de l'huile essentielle d'anis, etc., on trouve après la mort , qui est en général rapide, les poumons gorgés de sang; tandis que d'autre substances, telles que la cantharide, ne déterminent pas les mêmes effets sur les poumons, bien qu'elles produisent la mort rapidement. 19° Respiration dans l'oxyde de carbone. Voulant savoir si l'oxyde de carbone peut déplacer l'oxygène du sang sur un animal vivant, nous avons pris un lapin, et, engageant dans sa trachée une sonde ouverte par ses deux bouts, on a placé l'autre extrémité de la sonde dans de l'oxyde de carbone contenu dans une éprouvette, sur le mercure. Après deux ou trois inspirations, ce lapin cessa de vivre. Le gaz de l'éprouvette fut alors analysé : 99 volumes de ce gaz contenaient : Oxygène 3,00 Azote 17,70 Acide carbonique 8,00 le reste était probablement de l'oxyde de carbone non absorbé. L'acide carbonique trouvé préexistait dans l'air des poumons de l'animal. Quant à l'azote et à l'oxygène, ils RESPIRATION DANS L*OXYDE DE CARBONE. Û67 préexistaient aussi et la proportion était accrue par l'air contenu dans la trachée et dans la sonde qui s'y trouvait fixée ; malgré cela, ce mélange d'azote et d'oxygène ne représentait pas l'air avec sa richesse nor- male en oxygène, car il y avait en centièmes : Oxygène. lu, 50 Azote 85,50 100,00 11 est à présumer que le mélange précédemment ana- lysé représentait l'air du poumon , dont l'oxygène n'a- vait pas été absorbé. C'est ce que montre l'expérience suivante, faite sur un autre lapin auquel on fit respirer de l'azote, comme dans le cas précédent, au moyen d'une sonde engagée dans la trachée. Après quelques inspirations, l'animal n'était pas mort; on cessa l'expérience et on analysa le mélange contenu dans l'éprouvette. 121 volumes de ce mélange donnèrent : Acide carbonique 10,00 Oxygène » On voit que dans cette seconde expérience l'oxygène que renfermait l'air de la sonde et des poumons a été entièrement absorbé par le sang, parce que l'azote ne s'y est pas opposé, comme l'a fait l'oxyde de carbone, dans la première expérience. Ce lapin n'étant pas mort, on le soumit à la respi- ration de l'oxyde de carbone, après l'avoir laissé respirer à l'air quelques instants et opérant toujours par le même procédé. Après quelques inspirations, il mourut. On analysa le gaz contenu dans l'éprouvette. /i68 APPENDICE. 118 volumes du mélangé renfermaient: Acide carbonique 8,00 Oxygène 3,00 Azote 18,00 Oxyde de carbone 89,00 Ici encore l'oxyde de carbone a empêché l'oxygène d'être absorbé, car nous trouvons en centièmes : Acide carbonique l/i,30 Oxygène 85,70 100,00 Pour connaître la composition de l'air contenu dans le poumon , nous avons appliqué une sonde à la trachée comme dans les expériences précédentes, puis on a fait passer l'autre extrémité de la sonde dans une éprouvette pleine de mercure : l'animal inspirait diffici- lement le mercure et n'expirait qu'imparfaitement le gaz pulmonaire dont on cherchait la composition. On put alors aider l'expiration en chassant le gaz que con- tenait le pouiiîon par une pression brusque exercée avec la main sur les parois thoraciques. En opérant ainsi, nous avons trouvé les rapports de Toxygène. de l'azote et de l'acide carbonique dans l'air des poumons sensi- blement les mêmes que dans l'air précédent obtenu avec l'oxyde de carbone, ce qui prouverait que ce dernier gaz, s'il n'a pas produit l'exhalation de l'oxygène du sang, a au moins empêché l'absorption de ce gaz. ïl ne faut pas non plus oublier que l'oxygène agit ici sur du sang veineux et que le déplacement de l'oxygène a dû être moins considérable. Dans tous les cas, ce ne sont là que des essais, et ces expériences seront à reprendre. FORMATION bu SUCRE. 469 20" Injection de gaz sous la peau. Des insufflations de gaz ont été faites sous la peau et on a vu qu'il y avait au bout d'un certain temps échange des gaz et vérital)le respiration sous-cutanée. On a fait en outre comparativement l'expérience en injectant des gaz sous la peau et dans les cavités sé- reuses d'animaux morts depuis un certain temps. L'in- térêt de ces expériences comparatives était de chercher des différences qui pouvaient fournir des indications sur le rôle de la circulation dans ces phénomènes d'échanges. On observa enfin chez les animaux vivants que lors- qu'on ftiisait de ces injections de gaz , la température des animaux semljlait varier. L'injection d'hydrogène, particulièrement, semblait amener une élévation do température. 21" Réaclion du tissu musculaiie. Sur un lapin récemment tué, on trouva que le tissu des muscles était acide sur la coupe et alcalin à leur surface extérieure. Lorsque l'on fit une décoction de ces muscles très frais , immédiatement après la mort de l'animal , on trouva que cette décoction offrait une réaction très légè- rement acide. 22" Formation du sucre par l'émulsine et l'amygdaline. On mêla ensemble une solution d'amygdaline ave^ une autre solution d'émulsine ancienne qui avait été préalablement desséchée , puis redissoute. On s'assura, 470 APPENDICE. préalablement que ces deux solutions ne réduisaient pas le réactif cupro-potassique. Bientôt après le contact à une douce température, il se développa une odeur d'acide prussique et il se forma du sucre, dont la présence dans le liquide put être con- statée à l'aide du réactif cupro-potassique et au moyen de la fermentation. Une autre partie de la même solution d'émulsine fut mêlée à une solution de salicine, et bientôt il se dé- veloppa une odeur de saligénine et du sucre se montra en abondance dans le liquide. Mais il y eut ceci de remarquable, c'est que de l'émul- sine obtenue directement d'une infusion d'amandes douces, et n'ayant pas, comme les précédentes, été pré- cipitée par l'alcool et desséchée, produisit beaucoup plus rapidement la réaction avec l'amygdaline et avec la salicine. Enfin, une partie de cette dernière solution fut aban- donnée à elle-même pendant deux ou trois jours, et on constata qu'il s'y était formé une grande quantité de sucre sans qu'on y eût ajouté ni amygdaline ni salicine. L'ex- plication de ce dernier fait est tout entière à trouver. 23" De la propriété nutritive du son. Un lapin pesant 2'''',093 grammes, bien vivace, fut soumis au régime exclusif du son préalablement lavé à l'eau froide et séché. On humectait ensuite le son et l'animal le mangeait en grande quantité. Au bout de trois jours de ce régime, les excréments dé- colorés de l'animal étaient formés exclusivement par du CIRCULATION CAPILLAIRE. 471 son broyé très menu. L'animal paraissait toujours vif et bien portant ; mais l'urine de ce lapin présentait une réaction acide, était limpide et, par l'addition d'acide ni- trique, précipitait directement du nitrate d'urée. De sorte que par les caratères de ses urines, l'animal se montrait dans les conditions d'un lapin à jeun. Le son recueilli dans les excréments fut lavé, desséché, puis traité par l'éther : on en put extraire des matières grasses comme avant la digestion. De sorte que si le son peut céder en- core des parties nutritives, et en particulier des matières grasses, aux agents chimiques, il ne paraît pas pouvoir de même les céder aux sucs digestifs. Ses propriétés digestives sembleraient donc faibles et même douteuses, puisque les urines d'un animal qui en mangeait beaucoup étaient les urines d'un animal à jeun ; à moins qu'on ne pense pas que le son ne fournisse seulement ici une ma- tière alimentaire azotée, ce qui resterait à chercher et à prouver. 2ù° Action du sympathique sur la circulation de la glande sous-maxillaire. Sur un gros chien, qui avait déjà servi à une expé- rience semblable sur la glande sous-maxillaire du côté opposé (l'animal sujet de l'expérience rapportée dans l'Appendice, p. 447), on mit à découvert les, nerfs et les vaisseaux de la glande sous-maxillaire par le procédé ordinaire. On constata encore que la corde du tympan active la circulation , et que le sympathique le retarde et l'arrête. Seulement on trouva les phénomènes moins énergiques que dans la première expérience, parce que /l72 APPENDICE. ranimai était affaibli par la suppuration de la plaie du côté opposé , qui n'était pas encore cicatrisé. L'animal était cependant en pleine digestion, ce qui prouve, comme nous l'avons souvent dit, que pour observer ces phénomènes nerveux dans leur plus grande intensité, il faut des animaux vigoureux et non affaiblis par des opé- rations antérieures. On a observé sur ce chien, relative- ment au grand sympathique, un fait intéressant, c'est que la galvanisation de ce nerf, pour arrêter complète- ment la circulation dans la glande, doit porter sur tous les filets nerveux qui entourent l'artère carotide externe, sans cela la circulation n'est que retardée, mais non d'une manière absolue. Il faut, en effet, agir à la fois sur les nerfs qui accompagnent les deux artères glan- dulaires. FIN DU TOME SECOND ET DERNIER. TABLE DES MATIERES DU TOME SECOND. PREMIÈRE LEÇOIV. — Liquides sécrétés et liquides excrétés. — Urine. — Importance médicale de son étude. — L'urine est-elle un produit de sécrétion ou d\}xcrélion ? — Variations de com- position de l'urine. — Influence de l'état d'abstinence ou de digestion sur la constitution de l'urine. —Urines de la digestion chez les herbivores et chez les carnivores. — Actions cliimiques qui s'accomplissent dans le rein. — Urine normale : urine de l'abstinence. — De l'iiypolbèsc d'une communication directe entre le rein et l'estomac. — liéaction de l'urine sous l'intluence de l'alimentation. — Expériences 1 DEUXIÈME LEÇOIV. — Urée. — Conditions qui en font varier la proportion dans un même poids d'urine. — Origine de l'urée. — Distribution de l'urée dans l'économie. — Le rein élimine l'urée, il ne la sécrète pas. — Extirpation des reins. — Effets de l'accumulation de l'urée dans le sang. — L'urée est-elle un poison? — Destruction des nerfs du rein. — Expériences d'abla- tion des reins oii TROISIÈME LEÇOIV. — Acidc uriqiie. — l'.apports entre les varia- tions de l'urée et de l'acide urique. — Des variations de l'acide urique suivant les conditions fonctionnelles. — Expériences sur l'acide urique et l'urée. — Acide hippurique. — L'abstinence le fait disparaître chez les herbivores. — Hypothèses sur son ori- gine. — De la glycosurie. — Condition du passage du sucre du sang dans l'urine. — Accumulation du sucre dans le sang. — Injections de sucre dans les vaisseaux. — Le suc gastrique peut contenir du sucre. — L'état ir.orbide du rein n'est pour rien dans le diabète. — Diabète passager par absorption. — Diabète permanent ; ses causes prochaines 53 47 /r TABLE DES MATIÈRES. QUATRIÈME LEÇOIV. — Des caiiscs de l'hypersécrétion du sucre dans le foie. — Mécanisme de la formation du sucre dans le foie. — Cette formation se fait en deux temps. — État de la question de la glycogénie hépatique 88 CHVQUIÈIUE LEÇON. — Sucre dans les urines des femmes en lac- tation. — Du passage de l'albumine dans les urines. — De l'albuminurie non symplomatique d'une affection des reins. — Albuminurie par injection d'eau dans les veines, et variation sous cette influence de la quantité des sels. — Passage de la graisse dans les urines. — Urines chyleuses. — Du passage de certaines substances minérales dans les urines ISZj SIXIÈME LEÇON. — Structure du rein. — Quelle modification le rein fait-il éprouver au sang qui le traverse ? — Mécanisme de la sécrétion urinaire. — Conditions pliysiques de la circulalion rénale. — Théories de l'uriiiation basées sur ces conditions. — Conditions physiologiques. — Intervention du système nerveux . lZi6 SEPTIÈME LEÇON. — De la sueur. — Rapport entre sa sécré- tion et celle de l'urine. — De la perspiration insen.sible, ses variations, ses rapports avec la perspiration pulmonaire. — Analyse de la sueur; sa composition chimique. — La sueur contient-elle un principe toxique? — Mort des animaux dont la peau a été recouverte d'un vernis imperméable à l'air. — Comparaison chimique de la sueur et de l'urine. — La réaction de la sueur est variable. — Conditions physiologiques qui prési- dent à la sudation. — Expériences 173 HUITIÈME LEÇON. — De la bile. — Circulalion du foie. — Est-ce le sang de l'artère hépatique ou celui de la veine porte qui fournit à la sécrétion biliaire? — Expériences. — Conclusions contra- dictoires. — La bile est-elle un produit de .sécrétion? — Effets de détournement de la bile : fistules biliaires 188 NEUVIÈME LEÇON. — Rapports entre la sécrétion biliaire et la formation du sucre. — Quantité de la bile. — De l'élimination par la bile de quelques substances : sucre, albumine, iodure de potassium, sulfate de cuivre, acide benzoïque. — La bile a la propriété de dissoudre les cellules du foie. — Conjectures sur le siège de la production de la bile. — Résorption de la bile, induence du système nerveux. — Réaction quelquefois différente de la bile observée dans les conduits biliaires et dans la vésicule. — Expériences 201 TABLE DES MATIÈRES. Û75 DIXIÈME LEÇON. — Sécrétion lactée. — Lait, ses principes con- stituants. — Sécrétion mammaire, son mécanisme. — Sécrétion du jabot des pigeons analogue à la sécrétion lactée des mammi- fères. — Influence des nerfs sur la sécrétion du lait. — Passage des substances médicamenteuses dans le lait 220 ONZIÈME LEÇON. — De la salive. — Sa réaction. — Sulfocyanure de potassium dans la salive. — Caractères physiques et quantité de la salive. — Expériences sur la salive et sur sa sécrétion. — Sur la circulation des glandes 239 DOUZIÈME LEÇON. — Influence du système nerveux sur les sécré- tions salivaires. — De l'influence des deux ordres de nerfs qni déterminent les variations de couleur du sang veineux dans les organes glandulaires. — Procédé pour l'étude expérimentale de la glande soiis-maxillaire. — Expériences sur la glande sous- maxiliaire 263 TREIZIÈME LEÇON. — Nerfs de la glande sous-maxillaire. — Leur rôle et leurs propriétés. — Du ganglion cervical supérieur du grand sympathique , et des effets différents obtenus suivant qu'on fait la section du fdet cervical au-dessus ou au-dessous de ce ganglion. — Expériences 299 QUATORZIÈME LEÇON. — Du SUC pancréatique. — Caractères qui le diflérencient des salives. — Des perturbations de la sécrétion pancréatique ; influence du système nerveux. — De l'innervation du canal intestinal ; caractères diflerents offerts par les parties sous et sus-pyloriques. — Objections élevées contre Témulsion- nement et l'acidification des graisses neutres par le suc pan- créatique 337 QUINZIÈME LEÇON. — Du SUC pancréatique et de son action sur les madères grasses. — Examen des objections (suite) 359 SEIZIÈME LEÇON. — Sécrétion gastrique. — Suc gastrique et mucus. — Suc intestinal. — Action du système nerveux dans les sécrétions intestinales. — Expériences sur les sécrétions gastri- que, biliaire, pancréatique et intestinale, et sur les propriétés des liquides produits de ces sécrétions 371 DIX-SEPTIÈME LEÇON. — Des liquides désignés sous le nom commun de sérosités. — Liquide céphalo-rachidien. — Humeur vitrée, — Liquides allantoïdien et amniotique. — Des sécrétions /l76 TABLE DES MATIÈRES. internes. — Vue générale sur l'élaboration du sang. — Expé- riences sur la lymphe et le chyle. — Extirpation de la rate, — Expériences. — Liquides pathologiques. — Du pus. — 1 nfluence des systèmes nerveux sur sa production /i02 Appendice 627 1° Sur la quantité d'oxygène que contient le sang veineux des organes glandulaires, à l'état de fonction et à l'état de repos, et sur l'emploi de l'oxyde de carbone pour déterminer les proportions d'oxygène du sang ih. 2' Coloration du sang veineux des glandes ZioS 3° Effets de l'extirpation des ganglions cervicaux supérieurs. . Zi5^ l\" De l'excitabilité des nerfs ib. 5° Diabète artificiel. — Température du rectum /i51 6° Observation sur le nerf du grand dentelé ib. 7° État de la pupille dans l'asphyxie ib, 8° Action du curare A52 9<^ L'eau de la salive vient entièrement du sang libh 10" Empoisonnement par transfusion Zi55 11° Expériences endosmométriques avec différents sangs . . . . Zi57 12° Injections d'albumine dans le sang A59 13* Injection du sérum d;ms le sang UGO IW Injection d"acide carbonique et d'étlier dans le sang .... ZiG2 15° Injections des liquides étrangers dans les voies circulatoires . ib. 16° Altération du s^mg 6G3 17° Veine porte chez l'oiseau Z|65 18° Élimination par le poumon des sub.stances volatiles ZifiG 19° Respiration dans l'oxyde de carbone ib. 20° Injection du gaz sous la peau 669 21" r.éaclion du tissu musculaire ib. 22° Formation du sucre par l'émulsine et l'amygdaline .... ib. 23" Delà propriété nulrilive du son Zi70 26° Action du sympathique sur la circulation de la glande sous- maxillaire 671 FIN DE LA TABLE DES MATIERES DU TOME SECOND ET DERNIER. Paris. —Imprimerie de L. Martinkt, rue Mignon, 2. CATALOGUE LIVRE DES CIllRURGEE, ANATOMIE, PHYSIOLOGIE, HISTOIRE NATURELLE, CHIMIE, PHARMACIE, ART VÉTÉRINAIRE, Qt'I SE TROCVFNT CHEZ J.-B. BAILLIÈRE et FILS, LlBUAIRKS DE L'aGADÊMII: IMPÉRIALE DE MÉDECINE, Rue Hautefenille , 19. (ci-devant rue de l'école-de-médecine, 47.) A p/iimfi. Nota. Une correspondance suivie avec l'Angleterre et l'Allemagne permet à MM. J.-B. Baillière et fils d'exécuter dans un bref délai toutes les commissions de librairie qui leur seront confiées. [Écrire franco.) Tous les ouvrages portés dans ce Catalogue sont expédiés par la poste , dans les départements et en Algérie, franco et sans augmentation sur les prix désignés.— Prière de joindre à la demande des timbres-poste ou un mandat sur Paris. LONDRES, ^ l^EW-YORK, II. BAILLIÈRE, 219, r.EGENT STOEKT. o îî- BAILLIKP.E, '290, BROADWAY. M.46>EBa>, C. BAILLY-BAILLIËRE, U, callk dkl principe. N' 2. DÉCEMEIiE 1857. Sous presse^ pour paraître prochainement : s Auatoiuie cliiriu'gicaic homalog;raphi^oliiment nécessaire dans l'oliservation des phéno- mènes morbides de la première enfance. A. lâge oii tomes les fonctions encore incoinplètos semblent essayer leurs forces, et où le moindre accident les lioul)le violemment, il y a toujours à ciaindre pour le médecin de rester en deçà et au delà de la vérité, et ensuite 'l'agir tôt ou trop tard. La pratique de ces maladies est loute dilTérenlede la pratirpie de* maladies de l'adulte, et l'ouvrage destiné à dissiper les incertitudes rpi'elie fait naître sera toujours bien acrueilli des médecins. BOUDIN. Traité de géographie et de statistique médicales, et des maladies endé- miques, comprenant la météorologie et la géologie médicales, les lois statistiques de la population et de la mortalité, la distribution géographique des maladies, et la pathologie comparée des races humaines, par le docteur J.-Ch.-M. BoUDIfî, médecin en chef de l'hôpital militaire du Roule. Paris, 1857, 2 vol. gr. in-8, avec 9 caries et tableaux. 20 Ir. BOUDIN. Système des ambulances des armées française et anglaise. Instructions qui règlent cette branche du service administratif et médical, par le docteur J.-Gh.-M. Boudin. Paris, 1855, in-8 de 68 p^iges, avec 3 planches. 3 fr. BOUDIN. Résumé des dispositions légales et réglementaires qui président aux opéra- tions médicales du recrutement, de la réforme et de la retraite dans l'armée de terre, par le docteur J.-Ch.-M. DOUDIN, médecin en chef de rhùpital militaire du Roule. Paris, 185i, in-8. 1 f''- ^0 BOUDIN. Études d'hygiène publique sur l'état sanitaire, les maladies et la mortalité des armées anglaises de terre et de nter en Angleterre et dans les colonies, traduit de l'anglais d'après les documents officiels. Paris, 18i6, in-8 de 190 pages. 3 fr. BOUILLAUD. Traite de nosograpliie médicale, par J. BouiLLAUD, professeur de clinique médicale à la Faculté de médecine de Paris, médecin de riiôpital de la Charité. Paris, 18i6. 5 vol. in-8 de chacun 700 pages. 35 fr. BOUILLAUD. Clinique médicale de l'Hôpital de la Cliarité, ou Exposition statistique des diverses maladies traitées à la Clinique de cet hôpital ; par J. BOUIf.LAUD. Paris, 1837, 3 vol. iu-8. 21 fr, BOUILLAUD Traité clinique des maladies du cœur, précédé de recherches nouvelles sur l'anatomie et la physiologie de cet organe; par J. BouiLLAUD. Deuxième édition considérablement augmentée". Paris, 1841, 2 forts vol. in-8, avec 8 planches gra- vées. 16 fr- Ouvrage auquel l'Institut de France a accordé le grand prix de médecine. BOUILLAUD. Traité clinique du rhumatisme articulaire, et de la loi de coïncidence des inflammations du cœur avec cette maladie; par J. Bouillaud. Paris, 1840, in-8. " fr- SO Ouvrage servant de complément au Traité des maladies du cœur. BOUILLAUD. Essai sur la philosophie médicale et sur les généralités de la clinique médicale, précédé d'un Résumé philosophique des principaux progrès de la méde- cine et suivi d'un parallèle des résultats de la formule des saignéesconp sur coup avec ceux de l'ancienne méthode dans le traitement des phlegmasies aiguës ; par J. BOUILLAUD. Paris, 1837, in-8. ^ ff- BOUILLAUD. Traité clinique et expérimental des fièvres dites essentielles ; par J. BOUILLAUD. Paris, 1826, in-8. 7 fr. BOUILLAUD- Exposition raisonnée d'un cas de nouvelle et singulière variété d'her- maphrodisme, observée chez rbomnie. Paris, 1833, iii-8, fig. 1 fr. 50 BOUILLAUD. De l'introduction de l'air dans les veines. Rapport à l'Académie impé- riale de médecine. Paris, 1838, in-8. 2 fr. BOUILLAUD. Recherches cliniques propres à démontrer que le sens du langage arti- culé et le principe coordinateur des mouvements de la parole résident dans les lobes antérieurs du cerveau; par J. BOUILLAUD. Paris, 1848, in-8. 1 fr. 50 8 J.-B. lîAll.LlI^RE iri FILS, uui: Iïautki.cuille, 10. BOUISSON. Traité de la luélhoclc anestliésique appliquée à la chirurgie et aux (liiTé- rentes hranclies de l'art de {j;ueiir. parle daclcur K.-K. BouiSSON, professeur de cli- nique chirurgicale à la Faculté de médecine de Montpellier, chirurgien en chef de rhôpital Saint-Eloi, etc. Paris, IS'iO, in-8 de 560 pages. 7 fr. 50 BOUISSON. Tribut à la chirurgie, ou Mémoires sur divers sujets de cette science. Paris, 1858. Tome I, in-4 de 564 pages, avec 11 planches lithographiées. 12 fr. BOUSQUET. IVoiiveau traité de la vaccine et des éruptions varloleuses ou varioli- formes ; parle docteur J.-B. Bou.sQUET, membre de l'Académie impériale de méde- cine, chargé des vaccinations gratuites, Ouvrage couronné par f Institut de France. Paris, 1848, in-8 de 600 pages. 7 fp, BOUSQUET. Notice s!ir le cow-pox, ou petite vérole des vaches, découvert à Passy en 1836, par J.-B. BousQUET. Paris, 1S36, in-i, avec une grande planche. 2 fr. BOUVIER. Leçons cliniques sur les maladies chroniques de l'appareil locomoteur, professées à Thôpital des Enfants pendant les années 1855, 1856, 1857, par le docteur FI. Bouviep. , médecin de l'hôpital des Enfants, membre de l'Académie impériale de médecine. Paris, 1858, 1 vol. in-8 de 500 pages. 7 fr. BOUVIER. Atlas des Leçons sur les maladies chroniques de l'appareil locomo~ leur, comprenant les Déviations de la colonne vertébrale, Atlas de 20 planches in-folio. 18 fr. BOUVIER. Études historiques et médicales sur l'usage des corsets, par M. le docteur Bouvier. Paris, 1853, in-8. 1 fr. 50 BREMSER. Traité zoologique et physiologique des vers intestinaux de l'homme, par le docteur Brkmser ; traduit de ralleniand, par M. Grundler. Revu et augmenté j)ar M. de Blainville, professeur au Muséum d'histoire naturelle. Paris, 1837, avec allas in-4 de 15 planches. 13 fr. BRESCHET. ^lémoires chirurgicaux sur différentes espèces d'anévrysmes, par G. BresCHET, professeur d'anatomie à la Faculté de Médecine de Paris, chirur- gien de rHùtel-Dieu. Paris, 1834, iu-4, avec six planches in-fol. 10 fr. BRESCHET. Recherches anatomiques et physiologiques sur l'Organc de l'ouïe et sur l'Audition dans l'hoanme et les animaux vertébrés ; par G. Breschet. Paris, 1836, in-4, avec 13 planches gravées. 10 fr. BRESCHET. P»echerches anatomi(pics et physiologiques sur l'organe de l'ouïe des poissons; par G. Breschrt, l'ai'is, 1838, in-4, avec 17 planches gravées. 10 fr. BRESCHET. Le système lymphatique considéré sous les rapports anatomique, phy- siologique et pathologique. Paris, 1836, iu-8, avec 4 planches. 3 fr. BRIAND et CHAUDE. Manuel complet de médecine légale, ou Résumé des meilleurs ouvrages publiés jusqu'à ce jour sur cette matière, et des jugements et arrêts les plus récents, par J. l'.RiAND. docteur en médecine de la faculté de Paris, cl Ernest Chaudi':, docteur en droit; suivi d'un Traité de chimie légale, par H. GAULTIEit DE Claubry, professeur à l'école de pharmacie de Paris. Sixième édition, revue et aug- mentée. Paris, 1858, 1 vol. in-8 de 950 pages, avec 3 planches gravées et 60 figures intercalées dans le texte. 10 fr. BRONGNIART. Enumératlon des genres de plantes cultivéts au Muséum d'histoire naturelle de Paris, suivant l'ordre établi dans l'Ecole de botanique, par Ad. Bron- GNIART, professeur de botanique au Muséum d'histoire naturelle, tnembre de l'Insti- tut, etc. Deuxième édition, revue, corrigée et augmentée, avec une Table générale alphabétique, Paris, 1850, in-12. 3 fr.; Dans cet ouvim^c imlispeiisuble aux lioUmistcs pt ■.\as. ppisomn'S qui vpuleul visiter uvpc friiil l'Ecole du jardin botanique, M. Ad. Biougniait s'est wppliqup ïi indiquer, mm seulement les faniillos dont il existe des exemples cultivées au IMuseum d'iiisloire naturelle, mais même C(^l!es eu pelil nombre qui n y sont pas repiesenlees, et dont la slniclure est suffis.immeni connue pour iiu'elles aient pu être classées avec quelque C(rrlitude. La Table alplmbèlique comble une lacune que le> botanistes regret- taient dans la première c.lition. BROUSSAIS. Examen des doctrines médicales et des systèmes de nosologie, pré- cédé de propositions renfermant la substance de la médecine physiologique. Troisième édition. Paris, 1828-1834, 4 forts vol, in-8. ' 10 fr. J.-B. DAlLLlfcHE ET 1 ll.S, lui; ILu iKiru ille, 1». Ô BROUSSAIS. De l'irritation et de la folie, ouvrage dans lequel les rapporls lUi (iliy- sique et du moral sont établis sur les bases de la médecine physiologique, par F, J. "V. Broussais, membre de l'Institut, professeur à la Faculté de médecine de Paris, etc. Deuxième édition, entièrement 7-e fondue. Paris, 1839, 2 vol. in-8. 6 fr. BROUSSAIS- Cours de phrénologie, fait à la F'aculté de médecine de Paris, Paris, 1836, 1 vol. in-8 de 850 pages, fig. 6 fr. BROUSSAIS. Sîémoire sur la philosopliie de la médecine , et sur l'influence que les travaux des médecins physiologistes ont exercée sur l'état de la médecine en France. Paris, 1832, in-8. 1 fr. 50 BROUSSAIS. Hygiène morale, ou Appliralion de la Physiologie à la Morale et à TÉdu- cation, par C. BROUSSAIS. Paris, 1837, in-8. 2 fr. 50 BROUSSAIS. De la statistique appliquée à la pathologie et à la thérapeutique ; par C. Broussais. Paris, 1840, in-8. 2 fr. 50 BROWN-SEQUARD. Propriétés et fonctions de la moelle épiniére. Rapport sur quel- ques expériences de M. Brown-Séquard, lu à la Société de biologie par M. Paul Broca, professeur agrégé à lu Faculté de médecine. Paris, 1856, in-8. 1 fr. t BULLETIN DE L'ACADÛAIIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE, publié par les soins de la Commission de publication de l'Académie, et rédigé par MM. F. Dubois, secrétaire perpétuel , Depaul , secrétaire annuel. — Paraît régulièrement tous les quinze jours, par cahiers de 3 feuilles (48 pag. in-8). 11 contient exactement tous les tra- vaux de chaque séance. Prix de l'abonnement pour un an franco pour toute la France : 15 fr. Collection du 1" octobre 1836 au 30 septembre 1857 : vingt et une années for- mant 22 forts volumes in-8 de chacun 1100 pages. 160 fr. Chaque année séparée iu-8de 1100 pages. 12 fr. Ce Bulletin officiel rend un compte exact et imparli;il lîes se'ances lie rAcadcmie impe'riale Je mé- decine, et pieseutaul le tableau (Mêle de ses liavaiix ; il uffri' l'enseniMe de toutes les questions impor- tantes que les progrès de la médecine peuvent l'aire naîti e ; l' Acadéiiii.f élaiil devi^nue le cintre d'une correspondance presque universi'lle, c'est par les documents qui lui sont tiausmis que tous les méde- cins peuvent suivre les mouvemetils de la 'cience dans tous les lieux oii elle peut être rultivéi' , en connaître, presqu'au moment où elles naissent. les inventions <■! les découveites. — L"oidie du Bulletin est celui des séances : on inscrit d'abord la correspundanci; soil officielle, soit manuscrite, soit impri- mce ; à côté de chaque pièce, on lit les noms des commissaii o-i charges d'en rendre compte à la Com- pagnie. Le rapport est-il lu. approuvé, lis rédacteurs le douuenl on totalité, (jnrlle que soit ^on impor- tance et son étendue: est-i! suivi de discussion , ils s'appliquent avec la M>énie impurlialité à les reproduire dans ce qu'elles offrent d essentiel, principalement sons le rapport pratique. C.'i.st dans le Bulletin seulement que sont repiodnitcs dans tous leur^i di^taili les discussions relatives à VEmpyènie, nu Magnétisme, à la Mori'e, à la Fièire lypho'ide, à la Statistique appliquée a lu mèitrcinc, à V Introduction de l'air dans lis veines, an Système neiveux, VÉinpoisonnement ]>ar l'arsenic, l'Organisation de la pharmacie, la l'cnotonue, le Cancer 'meut des variétés si nombreuses de maladies du système cutanée, jn^lifient l'empressamcnt avec lequel les médecins et les élèves se portent à la clinique de l'hôpital Saint-Louis. Ancien interne tie cet hôpital, élève parti- culier de M Cazenave depuis longues années, M. le docteur Ghausil à pensé qu'il ferait un livre utile aux praticiens en publiant un Traite pratique présentant les derniers travaux de l'habile et savant professeur. CHAUVEAU. Traité d'anatomie comparée des animaux domestiques, par A. ChAU- VEAU , chef des travaux anatomiques à l'Ecole impériale vétérinaire de Lyon. Paris, 1857, un beau volume grand in-8 de 838 pages,' illustré de 207 figures in- tercalées dans le texte, dessinées d'après nature. -.,/'. 14 fr. Séparément la deuxième partie [Appareils de la digestion, de la respiration, de la dépuration urinairc, delà circulation, de l'innervation, des sens, de la génération), pages 305 à 838, complétant l'ouvrage. Prix de cette deuxième partie : 8 fr. C'est le scalpel à la main que l'auteur, pour la composition de cet ouvrage, a interrogé la nature, ce guide sûr et infaillible, toujours sage, même dans ses écarts. M. Chauveau a njis largement à profit les immences ressources dont sa pusilicu de chef de travaux anatomiques de l'école vétérinaiie de Lyon lui permeltail de pisposer. Les sujets de tontes espèces ne lui ont pas manqué ; c'est ainsi qu'il a pu étudier successivement les difTérencps qui caractérisent la munie série d'organes chez les animaux do- mestiques, (|u'ils appartienent à la classe des Mammifères ou à relie di'S Oiseaux. Parmi les mammi- fères domestiques, on trouve le Cheval, l'Ane, le Mulet, le Bœuf, le Mouton, la Chèvre, le Chien, le Chat, le Dindon, le Lapin, le Pure, etc. ; parmi les oiseaux debasse-cour, le Coq, la Pimade, le Diudon, le Pigeon, les Oies, les Canards. CHOSSAT. Recherches expérimentales sur l'inanition, par le docteur Ch. ChossaT, (Ouvrage qui a remporté le prix de physiologie expérimentale à l'Académie des sciences de l'Institut.) Paris, 1844, in-4. 7 fr. 12 J.-B. BAlî.Lîi!:RE EX FILS, hue Uauteiklille, 19. CRUVEILHIER. Anatoiuie pathologique du corps buiuain, ou Descriptions, avec figures lithographiées et coloriées, des diverses altérations morbides dont le corps humain est susceptible; par J. Cruveilhier, professeur d'anatomie pathologique à la Faculté de médecine de Paris, médecin de l'hôpital de la Charité, président per- pétuel de la Société anatoniique, etc. Paris, 1830-1842. 2 vol. in-folio, avec 230 planches coloriées. 456 fr. Demi-reliure, dos de maroquin, non rognés. Prix pour les 2 vol. grand in-folio. 24 fr. Ce bel outrage est complet; il a e'ie public en 41 livraison?, cbacune contenant 6 feuilles de texte ia-folio granJ-raisin vélin, caiaclèie neuf de F. Didot, avec 5 planches colorie'es avec le plus grand soin, et 6 planches lorsqu'il n'y a que qualre planches de colorie'es. Les dessins et la lithographie ont été' exe'cute's par M. A, Chazal. Le prix de chaque livraison est da 11 fr. Table du contenu de chaque livraison : 1. Maladies du placenta , des Tieifs ganglion- naires, des reins, vices de conformation. 2. Maladies des vaisseaux lymphatiques , de la rate, du cerveau, pieds bots. 3. Apoplexie et gangrène ilu poumon, aue- vrysmes de l'aorte, maladies du foie, de la moelle épinière. 4. Maladies de restomac et des intestins, désar- ticulations {Goutte), de la colonne verté- brale, de l'utérus. 5. Maladies du testicule, de l'ovaire, du luryij.x, du cerveau [idiotie, apoplexie). 6. Maladies des méniuses, de la moelli; épinière, du rein, du placenta, des extrémités. 7. Entérite foUicnleuse, hernie étranglée, pro- ductions corn(!es. 8. Maladies du cerveau r^HOTCurj des mcnin«es„ dure-mère, hémiplégie, nt> opine, idiotif). 9. Maladies du testicule, des articulation-, 10. Maladies àeVcsXomAcij-am.oUisseiiieiH. can- cers, ulcères). 11. Phlébite et abcès viscér.iux; gangrène du pou- mon.Polypes et tumeurs fibreuses de l'ut crus. 12. Maladies du fuie, de l'esloniac. lô. Maladies de l'utérus. 14. Choléra-morbus. 15. Absence de cervelet, hernie par le trou ova- laire ;maladiesdela bouche, de l'rp-.oiih;igo, de l'estomac, du poumon, du thymus, ilu pancréas, apoplexie et bydrocéph île chez les enfants. 16. Maladies du placenta, de la moelle épinière, péricaniite, phlébite du foie, déplacenienis de l'utérus, varices des veines. 17. Maladies licmonhagies ; 15'> gangrène; 16" lésions phlegmasiques; 17o le'- sions strumeiiscs, et lésions carcinomateuses. CIVIÂLE. Traité pratique des maladies des organes sénito-urlnaires^ par le doc- teur CiviALE, membre de l'InstitiiL, de rAcadémie impériale de médecine; nouvelle édition augmentée. Paris, 1850-1851, 3 vol. in-8 avec figures. 24 fr. Cet ouvrage, le plus pratique et le plus complet sur la matière, est ainsi divisé : Tome I. Maladies de l'urèthre. ToME II. Maladies du col de la vessie et de la prostate. ToME Hl, Maladies du corps de la vessie. CIVIALE. Traité pratique el historique de la lithotritie, par le docteur CiVIALE, membre de rinstilut, de l'Académie impériale de médecine, Paris, 1847, 1 vol. in-8, de 600 pages avec 8 planches. 8 fr. Après Innle années de travaux assidus sur une découverte chirurgicale qui a parcouru les princi- pales phases de son développement, l'art de hroyer la pierre s'est assez perfectionné pour qu'il soit permis de l'envisager sons lo triple point de vue du la doctrine, de l'application et du résultat. CIVIALE. De l'uréthroioniie ou de quelques procédés peu usités de traiter les rétré- cisseineiils de rurèlhrc, jiar le docteur CiVlALE. Paris, 1849, in-8 de 124 pages avec une planche. 2 fr. 50 CIVIALE. Lettres sur la lithotritie, ou Broiement de la pierre dans la vessie, pour servir de complément, à l'ouvrage précédent, par le docteur CivlALE. l''" Lettre à M. Vincent Kern. Paris, 182".— Il" Lettre. Paris, 1828. — IIP Lettre. Lithotritie uréthrale. Paris, 1831.— 1V« Lettre à M. Dupuylren. Paris, 1833. — V« Lettre, 1837. — Vl« Lettre, 1847, 6 parties, in-8. 10 fr. Séparément les HP et W" Lettres ; in-8. Prix de chaque : 1 fr. 50 CIVIALE. Parallèles des divers moyens de traiter lescalculeux, contenant l'examen comparatif de la lithotritie et de la cystotomie , sous le rapport de leurs divers procédés, de leurs modes d'application, de leurs avantages ou inconvénients respec- tifs ; par le docteur CiviALE. Paris, 1836, in-8, fig. 8 fr. CLARCR. Traité de la consomption pulmonaire, comprenant des recherches sur les causes, la nature et le traitement des maladies tuberculeuses et scrofuleuses en gé- néral, par J. Clarck, médecin consultant du roi des Belges; etc., trad. de l'anglais par H. Lebeau, docteur-médecin. Paris, 1836, in-8. 6 fr. COLIN. Traité de physiologie comparée des animaux domestiques, par M. G.-C. Colin, chef du service d'analomie et de physiologie à l'Ecole impériale vétérinaire d'Alfort. Paris, 1855-1856. 2 vol. grand in^^-S de chacun 700 pages, avec 114 fig. intercalées dans le texte. 18 fr. COLLADON. Histoire naturelle et médicale des casses , et partictdièrement de la casse et des sénés employés en médecine ; par le docteur COLLADON. Montpellier, 1816. ln-4, avec 19 planches. 4 fr. COQUAND. Traité des roches considérées au point de vue de leur origine, de leur composition, de leur gisement et de leurs applications à la géologie et à l'industrie, suivi de la description des minerais qui fournissent les métaux utiles, par IJ. COQUAND, professeur de minéralogie et de géologie à la Faculté des sciences de Besançon. Paris, 1857, 1 vol. in-S de 423 pages avec 72 figures intercalées dans le texte. 7 fr. COSTE. Manuel (le dissection, ou Eléments d'analomie générale, descriptive et topo- graphique, par le docteur E. CosTE, chef des travaux anatomiqucs et professeur de I l'Ecole de médecine de Marseille. Paris, 1847. 1 vol, in-8 de 700 pages. 8 Ir. lli J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rue Hautefeuille , 19. DARCET. Recherches sur les abcès multiples et sur les accidents qu'amène la pré- sence du pus dans le système vasculaire, suivies de remarques sur les altérations du sang, par le docteur F. Darcet, ancien interne des hôpitaux. Paris, 1843. In-4 de 88 pages. 2 fr. 50 DÂREMBERG. iVotices et extraits des manuscrits médicaux grecs, latins et fran- çais, des principales bibliothèques d'Europe. BIBLIOTHÈQUES d'AngleÎerre. Paris, 1853. In-8. 7 fr. DÂREMBERG. Glossulae quatuor magistrorum super chirurgiam Itogerti et Rolaudi ; et de Secretis mnlierum, de chirurgia, de modo medendi libri septera, poema medi-. cum ; nunc primum ad fidem codicis Mazarinei, edidit doctor Ch. UarembERG. Napoli, 1854. ln-8 de 64-228-178 pages. 8 fr. DE CÂNDOLLE. collection de mémoires pour servir à l'bisloire du règne végétal ; par A. -P. De Candolle. Paris, 1828-1838. Dix parties en un volume in-4, avec 99 planches gravées. * 30 fr. Cette importante publication, servant de complément à auelques parties du Prodro- mus regni vegetabilis, comprend : lo Funiille des Mélastoniace'os, avec 10 j)!.; — 2" Famille des Crassulace'es, avec 13 pi.; — 3° et 4° Familles des Onagiaites et des Paronychiues, avec 9 ))1.; — So Famille des Oniliellifères, avec 19 pi.; — t>° Famille de Loianthacées, avec 12 pi.; — 7" Famille des Valérianes, avec 4 pi.; 8° Famille des Cactées, avec 12 pi.; — '.)° et 10° Fiimille dei Composées, avec 19 planches. Chacun des six derniers mémoires se vend séparément. 4 fp. DE LA RIVE. Traité d'éleclriclté théorique et appliquée; par A. -A. DE LA Rive, membre correspondant de rinslilut de France, ancien professeur de l'Académie de Genève. Paris, 1854-1858. 3 vol. iii-8, avec450 fig. intercalées dans le texte. 27 fr. — Séparément, les tomes 11 et 111. — Prix de chaque volume. 9 fr. Les nom l)ie uses applications diî IVlecti ititc- aux sciences et aux arts, les liens qui l'imissenl à toutes les autres parties des sciences physiques ont lenduson étude indispensable au chimisie aussi hieu qu'au physicien, au géologue autant qu'au physiologiste, à l'ingénieur cimme au médecin: tous sont appelés à rencontrer l'électricité sur li-ui' loule, tous ont Ijesoiii de se familiariser avec son étude. Per- sonne, mieux que M. de la Rive, dont le nom se i attache aux pi ogres de celte belle science, ne pouvait présenter l'exposilion des connaissances acquises en électricité et de ses nombreuses apiiliculious aux sciences et aux arts. DESÂLLE (E.). Coup d'œil sur les révolutions de l'hygiène, ou Considérations sur rhistoire de cette science et ses applications à la morale, par le docteur E. Desalle. Pans, 1825. ln-8. 1 fr. 50 DESAULT. OEuvres chirurgicales, ou Exposé de la doctrine et de la pratique de P.-J. Desault, chirurgien en chef de rHôtel-Dieu de Paris; par Xav. liiCHAT, troi- sième édition. Paris, 1830. 3 vol. in-8, avec 15 planches. 18 fr. DESAYVRE. Etudes sur les maladies des ouvriers de la manufacture d'armes de Chatellerault. Paris, 1856, in-8 de 116 pnges. 2 fr. 50 DESLANDES. Ue l'ouanlsme et des autres abus vénériens considérés dans leurs rap- ports avec la santé, par le docteur L. Ueslainûes. Paris, 1835. ln-8. 7 fr. DESHÂÏES. Description des Animaux sans vertèbres découverts dans le bassin de Paris, pour servir de supplément à la Description des coquilles fossiles des environs de Paris, comprenant une revue générale de toutes les espèces actuellement connues ; par G.- P. Deshayes, membre de la Société géologique de France. Paris, 1857-1858. Cet important ouvi'age formera environ 25 livraisons in-4, composées chacune de 5 feuilles de texte et 5 planches. Les livraisons 1 à 12 sont publiées. Les autres livrai- sons paraîtront de six semaines en six semaines. Prix de chaque livraison. 5 fr. DESFONTAINES. Flora atlantica, sive Historiaplantarum, quce in Atlante, agro Tune- tano et Algcriensi crescunt. Paris, an vu. 2 vol. in-4, accompagnés de 261 plan- ches dessinées par Redouté, et gravées avec le plus grand soin. 70 fr. « Cet ouvrage, résullut de huit années d'études, et de l'examen de prèi de deux mille plantes, parmi lesquelles l'auteur compte jusqu'à liois cents espèces nouvelles, est demeuré comme une de ces bases fondamentales sur lesquelles a été bâli plus tard l'édifice, aujourd'hui si important, de la géographie boUmique.» [Étogd dt Des/onlaines, pav M. Flourens.^ J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rle IIâutefeuille , 19. 15 DETILLY. Foruiulaire éclectique, comprenant un choix de formules peu connues et recueillies dans les écoles otriingères, des paradigmes indiquant tous les calculs re- latifs aux formules, avec des tables de comparaison tirées du calcul décimal, des tables relatives aux doses des médicaments licroiques ; tableaux des réactifs et des eaux minérales, un tableau des médications applicables à la méthode endermique et un choix de formules lalines. Paris, 1839. 1 beau vol. in-18. 1 fr, 50 DICTIOIVIVAIRE DES A1\ALYSES GIIIIUIQUES. Voijes VIOLETTE, pag. 47. DICTIOIVIVAIRE DE MÉDECIl^E ET DE CHIRURGIE PRATIQUES, par MM. ANDRAL, BÉGiN, Blandin, Bouillaud, Bouvier, Cruveilhier, Cullerier, A. Dever- GiE, Deslandes, Dugès, Dupuytren, I^'oville, Guibourt, Jolly, Lallemand, LoNDE, Magendie, Martin-Solon, Ratier, Rayer, Roche, Sanson. Ouvrage com-plet. Paris, 1830-1836, 15 vol. in-8 de 600 à 700 p. chacun. 75 fr. BIGTIONNAIRE DE L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE, COMMERCIALE ET AGRI- COLE, par MM. Bauduhiont, Blanqui aiiié, Collauon, Goriolis, Darcet, P. DÉSORMEAUX, IJESPRETZ, l^^ERRY, H. GAULTIER DE CLAUBRY, GoURLIER, T. OLI- VIER, Parent-Duciiatelet, Sainte-Preuve, Soulange-Bodin, A. Trebuchet. Accompagné de 1183 figures intercalées dans le texte. Ouvrage complet. Paris, 1833- 1841. 10 forts volumes in-8. 95 f^ DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, dans lequel on traite méthodiquement des ditîérents êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d'après Téfat actuel de nos connaissances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine Pagriculture, le commerce et les arts ; par les professeurs du Muséum d'histoire naturelle de Paris, sous la direction de G. et de Kr. Cdvier. Le Dictionnaire des sciences naturelles se compose : 1" du texte de 61 vol. in-8' 2» de l'atlas composé de 12 vol., contenant 1220 planches gravées; figures noires. Prix, au lieu de 670 fr. : ' 175 fr_ — Avec l'atlas, figures coloriées. Prix, au lieu de 1,200 fr. : 330 fr. Devenus |iioiirieluiies du petit uoiiibre d'exempliiii es rest^int de ce bel et bon livi c, (jui est sans contredit le plus vaste et le (il 113 niugnifique monument qui ait été élevé aux sciences nalurelles, et dans le dcsir d'eu oiilenir recuulement lijpide, nous nous suniiii.'s décidés à lolliir à un rabais de plus des trois quar Is. DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE MATIÈRE MÉDICALE ET DE THÉRAPEUTIQUE GÉNÉRALE, contenant l'indication, la description et l'emploi de tous les médicaments connus dans les diverses parties du globe; par F.-V. MÉRAT et A.-J. Delens, membres de l'Académie impériale de médecine. Ouvrage complet. Paris, 1829- 1846. 7 vol. iu-8. y compris le supplément. 20 fr. Le Tome VU ou Supplément, Paris, 1846^ 1 vol. in-8 de 800 pages, ne se vend pas séparément. Pour donner une idée du cadre immense qu'ont embrassé les auteurs de ce Dictionnaire, fruit dé vingt années de reclierches, il nous suffit d'indiquer (jne, selon l'impoi tance du sujet, l'histoire de chaque niédicameut comprend; lo Noms linnecu, ollicinal, commercial, vulgaire, ancien et moderne dans les diverses langues, défi- nition. 2u Decouvei te historique: gisement ou Heu natal ; extraction ou récolte; état conmiercial espèces, variétés, sortes, qualités, rio Description pï.arMuicoliigique ; choix, piepaïaîiou pliai inaceu- lique; altération, sophi^icatious, substiluti.ju. 4o Analyse chimiijue. îJo Action miraediate et médicatioa chez l'homme et les anim.aix, dinis Tetat sain et dans l'elid morbide ; elléts Iberapentiques; doses; formes ; mode d'adminislration, adjuvants et correctifs, indications et contre-indications; inconvénients. 60 Opinions diverses des auteurs; ciassilicatiou. 7') Coniliinaisons ; mélange-; composts pbarniaceu- tiqucs. 8" Biljliographie, article important qui manque dans les ouvrages analogues. Cet ouvrage immense contient non seulement l'histoire complet.' de tous les mcdicanienis des trois règnes sans oublier les agents de la pbysiquo, tels que l'aii. le caloiii|iie, l'électricité, etc., les pro- duits chimiques, les eaujc minérales et arlificielles, déciites au nombre de 181)0 (c'est-à-dire le double au moins de ce qu'en contienneiil les Traites spéciaux); mais il renferme de plus l'Histoire des poisons, des miasmes, des virus, des venins considérés particulièrement sous le point de vue du traitement spé- cifique des accideuts qu'ils déterminent ; enfin celle des aliments envisages sous le rapport de la diète et du régime dans lis maladies; des articles généraux, relatifs aux classes des médicaments et des produits pharmaceutiques, aux familles naturelles et aux genres, animaux et végétaux. Une vaste synonymie embrasse tous les noms scicntiliqi.es, ossificaux, vulgaires, français et étrangers, celle même depays, c'est-à-dire les noms medicameiiteu.x particulièrement piropres à telle ou telle contiéi', afin que les voyageais, cet ouvrage à lu main, puissent rapporter à des noms certains les appellations les plus barbares, DICTIONNAIRE DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE , D£ PHARIilACIE £T DES SCIENCES ACCESSOIRES. Voijez NïSTEN, page 36. 16 J.-U. BAiLIJÈRK r.T Fii.S, rie Hautefeuille, 19. 1 DIDAÏ. Exposition critique et {iraticiiie des nouvelles doctrines sur la syphilis, suivie d'un Essai sur de nouveaux moyens préserviitils des maladies vénériennes, par le docteur P. DiDAY, ex-ciiiiurgien en chef de l'Antiquaille, secrétaire général delà Société de médecine de Lyon. Paris, 1858. 1 vol. in-18 jésusde 560 pages, i fr. Cet ouvrage comprend seizp l^tll("s dont voici le sujet : I'' Icllre. Du virus syphililique. — II» lettre. Nature et consé(|uenccs de la Bleiinorrhagie. — I II" lettre. Thérapeutique de lu Blennorrhugie. — " IV« lettre. De la Balanile. — "Vc lettre. Du Chancre et de ses rapports avec la syphilis constilulion- nelle. — VU- lettre. Du Bubon. — VI :" letlre. Du Bubon d'emblée. — VIIlo lettie. Des Végétations. — IX* lettre. Syphilis consLilulionnelle. Epoque d'apparition. — X' lettre. Ordre et succession des symptômes de la syphilis r(Uislitiitionnelle. — XI* lettre. Unicité de la vérole couslitulionuelle dans une existence humaine. — XU" lelire. De la syphilis congéniale. — Xllk et XIV» lettres. Transmission des symptômes constitutionnels. — XV» lettre. Des tumeurs tesiiculaires, suite de maladies véné- riennes. — XVIe lettre. Moyens préservatifs des maladies vénériennes. DONNE. Cours de niicroscopie complémentaire des études médicales : Anatomie microscopique et physiologie des fluides de Téconomie ; par le docteur A. DONNÉ, recteur de l'académie de Montpellier, ancien chef de clinique à la F'acwlté de méde- cine de Paris, professeur de microscopie. Paris, 1844. in-8 de 500 pages. 7 fr. 50 ' BONNE. Atlas du Cours de microscopie, exécuté d'après nature au microscope- daguerréotype, par le docteur A. DONNÉ et L. FOUCAULT. Paris, 1846. In-folio de 20 planches, contenant 80 figures gravées avec le plus grand soin, avec un texte descriptif. 30 fr. C'est pour la première fois que les auteui s, ne voulant se fier ni à leur propre main, ni à celle d'un dessinateur, ont eu la pensée d'appliquer la merveilleuse découverte du daguerréotype à la représen- tation des sujets si icntifiques : c'est un avantage qui sera apprécié des observateurs, que celui d'avoir |)U reproduire les objets tels qn'ils se trouvent disséminés dans le champ microscopique, au lieu de se borner au choix de quelques étbanlillons, comme on le fait généralement, car dans cet ouvrage loai est reproduit avec une fidélité rigoureuse inconnue jusqu'ici, au moyen des procédé» photographiques. DONNE. Conseils au\ mères sur l'allaitement et sur la manière d'élever les enfants nouveau-nés, par le docteur A. DONNÉ. Deuxième édition, corrigée et aug- mentée. Paris, 1846, grand in-i8. 3 fr. DtIBOlS. Histoire pliilosophiqne de l'hypochondrie et de l'hystérie, par F. DUBOIS (d'Amiens), secrétaire peii>étuel de l'Académie impériale de médecine. Paris, 1837. ln-8. 7 fr. 50 BUBOIS et BURDÎN. Histoire académKiue du mag:nétisme animal, accompagnée de notes et de remarques critiques sur toutes les observations et expériences faites jusqu'à ce jour, par C. Burdin et F. DUBOIS (d'Amiens), membres de l'Académie impériale de médecine. Paris, 18il. in-S de 700 pages. 8 fr. DUBREUIL. Des anomalies artérielles considérées dans leur rapport avec la patho- logie et les opérations chirurgicales, par le docteur J. DUBREUIL, professeur d'ana- tomie à la Facullé de médecine de Montpellier, i'aris, 1847. 1 vol. in-8 et atlaS in-4 de 17 planches coloriées. 20 fr. DUCHENNE. De l'élecirisatlon localisée et de son application à la physiologie, à la pathologie et à la thérapeutique; par le docteur I3UCHENNE (de Boulogne), lauréat de l'Institut de France. Paris, 1855. 1 vol. in-8 de 939 pages avec 108 figures in- tercalées dans le texte. 11 fr. Cet ouvrage est divisé en quatre parlies. L'auteur y expose: {o l'art de localiser la puissance élec-» trique d.ms les organes; 2o l'étude de la physiologie musculaire éclairée par l'expérimentation électro-physiologique et pathologique; 3o de l'application de l'électrisation localisée à la pathologie; 4" les lésullals theiapeutiqiics de l'électrisation localisée dans le traitement d'un grand nombre d'atlec- tions, par exemple: des paralysies cérébiales, des paralysies saturnines, rhumatismales, hystériques» des hyperesthésies, des névralgies; la paialysie et la conliaclure du diaphragme, l'atrophie musculaire graisseuse progressive, l'atrophie musculaire graisseuse de l'enfance, l'étude électro-physiologique et palhologiq\ie des muscles do l'épaule, etc., i te. DUFOUR. Reclierclics anatomiques et physiologiques sur les hémiptères, accom- pagnées de considérations relatives à l'histoire naturelle et à la classification de ce3 insectes; par Léon Dufour, D. M. P., membre correspondant de l'inslitiit. Paris, 1833, in-4, avec 19 planches gravées. 25 fr. J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rue Hautefeuille , 19. 17 DUGAT. Études sur le traité de inf'deciue d'AboudJafar AU'Mad, intitulé ; Zad Al Mocafir, « la Provision du voyageur, » par (J. DugaT, membre de la Société asia- tique. Paris, 1853; in-8 de 64 pages. 2 fr. 50 DUGÈS. Mémoire sur la conformité organique dans l'échelle animale, par Ant. Dugks. Paris, 1832, in-4, avec 6 planches. 6 fr. DUGÈS. Recherches sur l'ostéologîe et la myologie des Batraciens à leurs différents âges, par A. DuGÈS. Ouvrage couronné imr l'Institut de France. Paris, 1834 in-4, avec 20 planches gravées. 10 fr. DUGÈS. Traité de physiologie comsîarée de l'homme et des animaux, par A. DuGÈS. Montpellier, 1838. 3 vol. iu-8, figures. 18 fi-' DUPUYTREN. aiémoirc sur une manière nouvelle de pratiquer l'opératîo;? de la pierre; par le baron G. DUPUITREN, terminé et publié par M. L.-J. Sanson, chi- rurgien de rHôtel-Oieu, et L.-J. Begin, chirurgien en chef de Thùpital militaire du Yal-de-Gràce. Paris, 1836. 1 vol. grand i^i-folio, accompagné de 10 belles planches lithographiées par Jacob, et représentant l'anatomie chirurgicale des diverses ré- gions intéressées dans cette opération. 12 fr. « Je lègue à MM. Sanson aîoé et Bégin le suin de terminer et de publier un ouvrage déjà en partie imprimé sur la taille de Celse, et d'y ajouter la descrijitiou d'un moyen nouveau d'arrêter les hémor- rhagies. » Testament de Dupliytren. DUTROCHET. Mémoires pour servir à l'histoire anatomique et physiologique des végé- taux et des animaux, par H'. DUTROCHET, membre de l'Institut. Avec cette épi- graphe : « Je considère comme non avenu tout ce que j'ai publié j)récédemment sur ces matières qui ne se trouve point reproduit dans cette collection. « Paris, 1837. 2 forts vol. in-8, avec atlas de 30 planches gravées. 12 fr. Dan< cet ouvrage M. Dutrochet a n-uni et coordonné l'ensemble de tous ses travaux: il contient non seulement les mémoires publiés à diverses épocjues, revus, corrigés et appuyés de nouvelles expé- riences, mais encore un gr and nombre de travaux inédits. ENCYCLOPÉDIE AlVATOMIQUE, comprenant l'Anatomie descriptive, l'Anatomie géné- rale, LAnatomie pathologique, l'histoire du Développement, par G. -T. Bischoff, J. Henle, E. Huschke, S. -T. Sœmmerring, F.-G. Theile, G. Valentin, J. Vogel, G. et E. Weber; traduit de l'allemand, par A.-J.-L. JOURDAN, membre de l'Académie impériale de médecine. Paris, 1843-1846.8 forts vol, in-8. Prix de chaque volume (en prenant tout l'ouvrage). 7 fr. 50 Prix des deux atlas in-i 7 fr. 50 On peut se procurer chaque Traité séparément, "^ savoir : l^ Ostéologie et syndesmologie, par S. -T. SOEMMERRING. — Mécanique des organes de la locomotion chez l'homme, par G. et E. Weber. ln-8, Atlas in-4 de 17 plan- ches. 12 fr. 2'' Traité de myologie et d'angéiologie, par F.-G. Theile. 1 vol. in-8. 7 fr. 50 3** Traité de névrologie, par G. Valentin. 1 vol. in-8, avec figures. 8 fr. 4° TraiJé de splanchnoiogie des organes des sens, par E. HOSCHKE. Paris, 1845. In-8 de 850 pages, avec 5 planches gravées. 8 fr. 50 5o Traité d'anatoinie générale, ou Histoire des tissus de la composition chimique du corps humain, par Henle. 2 vol. in-8, avec 5 planches gravées. 15 fr. 6" -Traité du développement de l'homme et des mammifères, suivi d'une Histoire du développement de l'œuf du lapin, par le docteur T.-L.-G. Bischoff. 1 vol. in-8, avec atlas in-4 de 16 planches. 15 fr. 7'' Anatomie pathologique générale, i)ar J. VOGEL. Paris, 1846. 1 vol. in-8. 7 fr. 50 Cette Encyclopédie anatomique, réunie au Traité de physiologie de J. Muller, forme un ensemble complet des deux sciences sur lesquelles repose l'édifice entier de la médecine. ESPANET. Études élémentaires d'homœopathie, complétées par des applications pratiques, à l'usage des médecins, des ecclésiastiques, des communautés religieuses, des familles, etc., parle frère Alexis EspaJMET. Paris, 1856. 1k-18 de 380 pa- ges. 4 fr. 50 2 1^ J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rue Hautefeuille, 19. ESQUIROL. Des ïiiaîaeîies mentales, considérées sous les rapports médical, hygié- nique et niédico-iét;n!, par E. EsQUiROL, médecin en chef de la Maison des aliénés de Charenton. membre de l'Académie impériale de médecine, etc. Paris, 1838, 2 vol. ia-8, avec un atlas de 27 planches gravées. 20 fr. « L'oiivrusc que j'oll'ru ;iu piililic est le re'sullat de f|iiaranle'aiis d'e'Uides et d'obscrVatious. J'ai ob- serve les sj'rnplûnics de la folie et j'ai essayé les miilleures méthodes de traitement; j'ai éludié les mœurs, les habitudes et les l)CSoiiis des aliénés, au milieu desquels j'ai passé ma vie: m'atiacliaut aux faits, je les ai rappiochés par leurs afliniH's, je les raconte tels que je les ai vus, J''ai rarement cherché à les expliquer, et je me suis arrêté devant les sysièmis qui m'ont toujours paru plus séduisants par leur éclat qu'utiles par leur application, » Extrait de la préface de l'auteur. FABRS. BibliotHièqîiC du méetccin praticien, voyez Bibliothèfitie, page 5. -ç FERUSSAC et DESïïÂYES. Sllstolrc nattirelle générale et paE-ticuIiëre des mollns- ques, tant des espèces qu'on trouve aujourd'hui vivantes que des dépouilles fossiles de celles qui n'existent plus, classés d'après les caractères essentiels que présentent ces animaux et leurs coquilles ; par M. de FÉnussAC et G. -P. Deshayes. Ouvrage complet en 42 livraisons, chacune de 6 planclies in-folio, gravées et coloriées d'a- '■>rès nature avec le plus grand soin. Paris, I820-18ol. 4 vol. in-folio, dont 2 vo- lumes de chacun 400 |)agcs de texte et 2 volutnes contenaut 247 planches coloriées. Prix réduit, au lieu de 1250 fr. 490 fr. — Le même, 4 vol. grand in -4, avec 247 planches noires. Au lieu de GOO fr. 200 fr. Demi-reliure, dos de veau. Prix des 4 vol. in-fol., 40 fr. — Cartonnés. 24 tr. Dito Prix des 4 vol. gr. iu-4, 24 fr. Cartonnés. 16 fr. Les personnes auxquelles il manquerait des livraisons (jusques et v compris la 34^) pourront se les procurer séparément, savoir : l°Les livraisons in-folio, ligures coloriées, au lieu de 30 fr., à raison de 15 fr. 2° Les livraisons iu-4, ligures noires, au lieu de 15 fr., à raison de 6 fr. Chacune des livraisons nouvelles (de 35 e\ 42) se compose : 1° de 72 pages de texte in-folio ; 2° de 6 planches gravées, imprimées en couleur et retouchées au pinceau avec le plus grand soin. Prix de chaque livraison. 30 fr. Prix de chaque livraison in-4, avec les planches en noir. 15 fr. Ouvrage le plus magnifique, qui existe sur l'histoire des mollusques; la perfection des figures et l'exactitude des descriptions le placent au premier rang des beaux et bons livres qui doivent composer la bibliothèque de tous les amateurs de coquilles. C'est aidé du concours de M. Deshayes que nous avons terminé cette publication. Nous avon's pensé que la haute position scientifique de M. Deshayes, dont les travaux font juste- ment autorité en conchyliologie, était la meilleure garantie que nous pussions offrir au public. M. Deshayes a publié les livraisons 29 à 42 ; elles comprennent : 1° 85 jdanches qui sont venues combler toutes les lacunes laissées par M. de Férus- ^ sac dans l'ordredcs numéros, en même temps qu'elles complètent plusieurs genres im- portants et font connaître les espèces de coquilles les plus récentes; 2° Le texte (tome I" complet, 402 pages. — Tome II, l"''^ partie. Nouvelles additions à la famille des Limaces, 24 pages. — Historique, p. 129 à 184. — - Tome 1!, 2« partie, 260 pages). Ce texte de M. Deshayes présente la description de toutes les espèces figu- rées dans l'ouvrage ; 3» Une table générale alphabétique de l'ouvrage ; •? 4° Une table de classification des 247 planches, à l'aide de laquelle tous les posses- seurs de l'ouvrage pourront vériiicr si leur exemplaire est complet ou ce qui lui manque. t FERUSSAC et D'ORBIGNY. Histoire naturelle générale et particulière des céphalo- podes acétabulifères vivants et fossiles, comprenant la description zoologiquc et ana- toraique de ces mollusques, des détails sur leur organisation, leurs mœurs, leurs habitudes et l'histoire des observations dont ils ont été l'objet depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours, par M. de FÉnussAC et Alc. 'd'Orbigny. Paris, 1830-1848. 2 vol. in-folio dont un de 144 planches coloriées, cartonnés. Prix, au lieu de 500 francs. 120 fr. — Le même ouvrage, 2 vol. grand in-4, dont un de 144 pi. color., cartonnés. 80 fr. Ce bel ouvrage est complet ; il a été publié eu 21 livraisons. Les personnes qui n'auraient pas reçu les dernières livraisons pourront se les procurer séparément, savoir : l'édition in-4, à raison de 8 fr. la livraison; l'édition in-folio, à raison de 12 fr. la livraison. J.-C. BAILLIÈP.E KT FU.S, rue lÎAUTEFELiLLE, 19. 19 FEUCHÎERSLSBEN. ISysiène «!e l'âme, par M. Dk Feuchtebslebek , professeiïr ;i la Faculiù de métleciae de Vienne, ancien niinistre de rinstciiclion puidiqiie en AiUficiie, traduit de l'allemand, suv In. neuvième édition, parie docteui- Schlesinf/er- Rahier. Paris, 18oi. 1 vol. in-8 de 190 pap;es. 2 fr. L'auteur a voulu, p:ii- une ;illiaiice d« la morale et tle riiygièue, étudier, au poiul de vue [iraliiiue l'indueace de l'âme sur le coi-jis liumiiin cl ses mala'Jie':. Expos<> avee ordre et clarté, et em|ireinl de cette duuce |ihll(>.so|ihie morale qui caracte'rise les œuvres des penseurs allemaiuls, cet ouvra".; u\i pas d';iu.iIogue vn France ; il sera lu el luê !ite' par toutes les classes de la société. FIEVES. Mèsîîolrcs de sné«îec£ac praîîîjîie, comprenant : 1° De la fièvre typhoïde et de son traitement; 2' De la saignée cliez les vieillards comme conrlition de santé- 3° Considérations étiolugiques et tliérapeutiqties sur les maladies de riitérus- i" De la goutte et de son traitement spécifique par les préparations de colchiijue. Par le docteur FiÉVÉK (de Jeumoat), membre de l'Académie royale de médecine ih- Fîek'i- que. Paris, 1845, in-S. o fr. 50 FITZ-PATRICK. Traite des avantages «îe l'éqajtation, considérée dans ses raponrts avec la médecine. Paris, 1838, in-8. 2 fi'. 50 FL0UREN.3. licfticrcîtes csptTtsasenîalcs snî* les fonctions et les projîriétéa ûu sys- tôsiie lîLrvcîix, par P. FLOUiŒiNS, professeur au Muséum d'histoire naturelle et au Collège de France, secrétaire perpétuel de PAcadémie des sciences de Tlnsùtut. etc. Beuxièmo édition augmsntée. Paris, ISi2, iu-8. 7 fp. 50 FLOURSiJS Cours «le p5>ysio!os!0 cosiaryarOc. De roiitologie ou étude des êtres. Le- çons ju-ofessées au Muséum d'iiisîoi'.'e naturelle par P. Fl.OLir.i;rt,s, recueillies et rédigées par Cm. ilOUX, et revues par le professeur. Piiris, 1856, in-8. 3 fr. 50 FLOURENS. r«Iéu5Gîrcs eJ'aisatOEiiic et t!c y'-sysiolosie csjiîparées , conteunnt des re- cherches sur 1» les lois de la symétrie dans le régne animal; 2'' le mécaïusme de Il rumination; S» le mécanisme de la rcspiratimi des poisstms ; 4" les rapports des extrémités antérieures et postérieures de rhommc, les quadrupèdes et les oiseaux • par l'. Flolt.ens. Paris, 18-ii; grand in-4 , avec 8 plauclies gravées el coloriées 18 fr. FLOUIIEÎ'ÎS- TjkC'crie o^yérûfîeiîîaîc de la foraiation «?cs os, par P. Flouiieivs. Paris, îSiT, iîi-8, avec 7 iilainhes gravées. 7 f,-. 50 FLOURSliS lîistoSî'ff tie la il'é:oiv:sv:c de îa eu'c:î!a£iOîi «Jjj saii-s , ])ar P. FloL'UK^.s, professeur au ilusJum d'histoire naturelle et au Colfjge du France. Paris, IS54 , in-1:^- 3fr. FOISSÂC. Be la lîîéîéoroîosîe «îseî-: ecf? rappor!» avr; îa scîpn"? «Se risouiiae , et jn-isiciouieiiieat avec la niédeciue el rhygiètic [)'tiili;|i;e , par le docteur P. l''o!SSAC, membre de la Société météorologique de Fraiiee. Paris, 1854. 2 vol. in-.S". £5 fr. FGNSSAGKiVES. Traité d'iiysîône navale, ou de Pinfluence des couditiMus jJivsiquos et morales dans lesquelles Ihornine de mer est appelé à vivre, et des moveus tle t'oiiserver sa santé, jjarle docteur J.-]j. I-'onksagiu ves. jirofcsscur à rEcoic de mé- decine navale de Brest. Paris, 185G, ia-8 de 800 pages, illustré de 57 [)!anches intercalées dans le texte. 10 fr. Cet ouvrage, fi'ii rotiil>le une iinportanle lacune dans nos traites d'Iiypiène profes^ionuelle, os' divi c en six livre<. l.iVRtî U" ; Le navire e'IuHie dans ses nialerianx de constc uction, ses approvisituiueni nls ses char{;^"menis el sa topogra[iliie. Livre II : L'Iinninie de mer envisage d.an s.'S cunOJIIons de 1 eci u tenieiiî. de profession, de liavaux, de iiiiear", dliy^iène personuelle, elc. Livr.F. 111: iull icnces fui (leiivei:l de l'haliilali 'U nan:i<|Me: mnuvcnienis du râliiiient, alincis|iliére, enccunliienienl, niovei;S d'assainisseuienl du n iv lie, el liv^ièui! comparative dr-s diverses soit'sJt; liâlinien's. I.ivue IV .■"in- fluences extérieures au i:.i\ ir>'. c'est à din' inUnences p(dai;iiMnies, elinia eii'|ues e! sider-iles, et livi-icu î des eliiiials exeessil-, l,lVi E V: fii inMalo|.'i;ie n.iulii|ir' : eaili pvilaldes, eau distillée, lioissons alc.io- li(|ues, aïoiMali.pies, acidulés, alimt-uls exoticpies. l'aïuii ces derniers, ceux qui présentent des pro- priétés vénéneuses pei maneiites ou uccidenlelles sont étudiés avec le pins grand suhi. LiVr.i; VI : jo- tlu'iircs luuales, c'esl-à-clire régime mucul, disciplinaire ctieli^ieux de l'iiumnie de mer. FGFeGET. Traité de l'entérite foMicit'.eHse (fièvre ty ilioïdc), par C.-"". Fir.GF.T, profes- sctirde clitiique médirale à !a F.iriilic de Strasbo irg, présitleiit des jurvs médicaux membre de l'Académie itn.ijriale de mcda-inc. Paris, ISil , ie-S de 850 pages. i fr". 20 J.-B. BAILLIÈHE et FILS, rue IIautefeuille , 19, FOURNET. Reclicrclies cliniques sur l'auscultation des organes respiratoires et sur la première période de la plitliisie pulmonaire, faites dans le service de M. le professeur Andral, par le docteur J. FouRNET, chef de clinique de la Faculté de médecine de Paris, etc. Paris, 1839. 2 vol. in-8. 8 fr. FRANK. Traité de médecine pratique de P.-J. FRANK, traduit du latin par J.-M.-C. GOUDAREAU, docteur en médecine; deuxième édition revue, augmentée de.< Observations et Réflexions pratiques contenues dans TllNTERPRETATiONES CLINIC^, accompagné d'une Introduction par M. le docteur Double, membre de l'Institut , de r Académie impériale de médecine, etc. Paris, 1842, 2 forts volumes grand in-8 à deux colonnes. 24 fr. Le Traité de médecine pratique de J.-P. Frank, résultat de cinquante années d'ob- servations et d'enseignement public dans les chaires de clinique des Universités de Pavie, Vienne et Wilna, a été composé, pour ainsi dire, au lit du malade. Dès sou apparition , il a pris rang parmi les livres qui doivent composer la bibliothèque du médecin praticien, à côté des œuvres de Sydcnham, de Baillou, de Van-Swiéteu, de Stoll, de De Haen, de Cullen, de Borsieri, etc. FRÉDAULT. Des rapports de la doctrine médicale ltomœopathi(|ue avec le passé de la thérapeutique, par le docteur FrédauLT, ancien interne lauréat des hôpitaux civils de Paris, 1852, in-8 de 84 pages. I fr. 50 FRÉGÎER. Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes et des moyens de les rendre meilleures; ouvrage récompensé en 1838 par Tlnslitut do France (Académie des sciences morales et politiques); par A. Frégieu, chef de bureau à la préfecture de la Seine. Paris, 1840, 2 beaux vol. in-8. 14 fr. L'oiivr;ige que nous annonçons louche iiux iiiterêls les plus graves de la société ; il se laltache tout à- la fois à l.i [hysiologie, à l'hygiène el à I écouoiiiie sociale; car, à côté de la population riche, à côté des classes lahorieuscs et des classes pauvres, les grandes villes rcnfermeul forcémeiil des dusses dangereuses. L'oisiveté, le jeu, le vagahondage, la prostitution, la misère, grossissent sans cesse le nomljre de ceux que la police surveille et que la justice attind. Ils haliiient des quartiers particuliers; ils ont un langage, des habitudes, des désordres, une vie qui leur est propre. FURNARL Traité pratique des maladies des yeux, contenant : 1° l'histoire de l'oph- thalmologie ; 2" l'exposition et le traitement raisonné de toutes les maladies de l'œil et de ses annexes; 3° l'indication des moyens hygiéniques pour préserver l'œil de l'ac- tion nuisible des agents physiques et chimiques mis en usage dans les diverses pro- fessions; les nouveaux procédés et les instruments pour la guérison du strabisme; des instructions pour l'emploi des lunettes et l'application de l'œil artificiel ; suivi de conseils hygiéniques et thérapeutiques sur les maladies des yeux, qui alfectent par- ticulièrement les hommes d'Etat, les gens de lettres et tous ceux qui s'occupent de travaux de cabinet et de bureau. Paris, 1841, in-8, avec pi. 6 fr. GALIEN. Œuvres anatoniiqnes, pby.siologiques et médicales de Galien, traduites sur les textes imprimés et manuscrits ; accompagnées de sommaires, de notes , de planches et d'une table des matières, précédées d'une Introduction ou étiule biogra- phique littéraire et scientifique sur Galien, par le docteur CH. Daremberg, biblio- thécaire à la bibliothèque .Mazarine. Paris, 1854-1857. 4 "Vol. grand in-8. — Tomes I et II gr. in-8 de 800 pages. Prix de chaque. 10 fr. Tome III sous presse. Citte iinpoitante puhlicalion comprend : lo Études hiograpIiir|ues, littéraires, sur Galien; 2o Traité de l'utilité des parties; ôo Livres inédits des administraliuns analoniiques ; 4" des Lieux affectés; 5o Tliérapeutique à Glaucon ; G" des Facultés naturelles ; 7» du Mouvement des muscles ; 8 ■ Introduc- tion à la médecine; 9u Exhortations à l'étude ecueil de formules à l'usage des sages-femmes. Deuxième édition, augmentée. Paris, 1837, in-18, fig. 2 Ir. 50 HAUFF. Mémoire sur l'usage des pompes dans la pratique médicale et chirurgicale , par le docteur Hauff, professeur à l'Université deGand. Paris, 1836. in-S. Sir. 50 EAUSSIANN. Des subsistances de la Fraace, du blutage et du rendement des farines et de la composition du pain de munition; par N.-V. Haussmann, mtendant mili- taire. Paris, 18i8, in-8 de 76 pages. 2 Ir. HEIDENHAIN et EHRENBERG. Exposition des métliodes Isydriatiques rie Priesnilz dans les diverses espèces de maladies, considérées en elles-mêmes el comparées avec celles de la médecine allopnthique, par les docteurs H. llEIDENHAlN et II. EHREN- BERG. Paris, 1842, in-18 grand papier. 3 fr. 50 HÉRING. Médecine Itomccopatliiciue domeslicjue. par le docteur B. HÉRING (de Phi- ladelphie), rédigée d'après les meilleurs ouvrages homœopathiques ei d'après sa propre expérience, avec additions des docteurs Goulon , Gross et Stafi , traduite de l'allemand et publiée par le docteur L. MARCHANT. Troisième édition, corrigée et augmentée. Paris, 1855. 1 vol. in-12 de 536 pages. 5 fr. 2Zi J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rue Hautcfeuille, 19. HERPIN. Du pronostic et du traitement curatif de l'épilepsie , par le docteur Th. Uerpin, docteur en médecine de la Faculté de Paris et de Genève , lauréat de la Faculté de médecine de Paris, ancien yice-président de la Faculté de médecine et du Conseil de santé de Genève, etc. Ouvrage couronné par l'Institut de France. Paris, 1852. 1 vol. in-8 de 650 pages. 7 fr. 50 OEUVRES COMPLÈTES D'HIPPOCRATE, traduction nouvelle , avec le texte grec en regard, collationné sur les manuscrits et toutes les éditions ; accompagnée d'une introduction, de commentaires médicaux, de variantes et de notes philologiques; suivie d'une table des matières, par E. LlTinÉ, membre de l'Institut de France. Paris, 1839-1857. — Cet ouvrage formera 9 forts vol. in-8, de 700 pages chacun. Prix de chaque vol 10 fr. 11 a été tiré quelques exemplaires surjésus vélin. Prix de chaque volume. 20 fr. Les volumes publiés contiennent : T. I. Préface (16 pag.). — Introduction (554 p.). — De l'ancienne médecine (83 p.). T. II. Avertissement (56 pages ). — Traité des airs, des eaux et des lieux (93 p.). — Le pronostic (100 pages). — Du régime dans les maladies aiguës (337 pages). — Des épidémies, livre 1 (190 pages). T. 111. Avertissement (46 pages). — Des épidémies, livre ni (149 pages). — Des plaies de tète (211 pages).— De l'officine du médecin (76 pages). — Des fractures (224 pages). T. IV. Des articulations (327 pages). — Le mochlique (66 pages). — Aphorismes (150 pages). — Le serment (20 pages). — La loi (20 pages). V. Des épidémies, livres ii, iv, v, vi, vu (469 pages). — Des humeurs (35 pages). — Les Prorrhétiques, livre i (71 pages). — Prénolions coaques (161 pages). T. yi. de l'art (28 pages). — De la nature de l'homme (31 pages). — Du régime salutaire (27 pages). — Des vents (29 pages ). — De l'usage des liquides ( 22 pages). Des maladies (68 pages). — Des affections(67 pag.). — Des lieux dans l'homme (40 pag.) Tome VU. Des maladies, livres ii, m (162 pages). — Des afiéctions internes (140 pages).— De la nature de la femme (50 pages).— Du fœtus à 7, 8 et 9 mois. De la génération. De la nature de l'enfant (80 pag.). — Des maladies, livre iv ( ■'ô pag. ), etc. Tome Vlll. Maladies des femmes, des jeunes filles, de la superfétation, de lanato- mie, de la dentition, des glandes, des chairs, des semaines, etc. Le tome IX et dernier est sous presse. HIPPOCRATE. Apliorisnies, traduction nouvelle avec le texte grec en regard, colla- tionnée sur les manuscrits et toutes les éditions, précédée d'un argument interpré- tatif, par E. LiTTRÉ, membre de l'Institut de France. Paris, 1844, gr. in-18. 3 fr. HIRSCHEL. Guide du médecin liomœopatlic au lit du malade, et Réjiertoire de thé- rapeutique homœopathique, par le docteur lliRSCHEL, traduit de l'allemand par le docteur LÉo^^ SiMON, fils. Paris, 1858. 1 vol. in-18. Jésus. HODGSON. Traité des maladies des artères et des veines, traduit de l'anglais avec des notes par G. IJRESCHtT, professeur à la Faculté de médecine de Paris. Paris, •1819. 2 vol. in-8. 13 fr. HOEFER. IVomenclature et classifications cliimiques, suivies d'un LEXIQUE histo- rique et synonymique comprenant les noms anciens, les formules, les noms nou- veaux, le nom de l'auteur et la date de la découverte des principaux produits de la chimie. Paris, 1845. 1 vol. in-12 avec tableaux. 3fr. HOFFBAUER. Médecine légale relative aux aliénés, aux sourds-muets, ou les lois appliquées aux désordres de l'intelligence; par Hoffbauer; traduit de l'allemand, : par Chambeyron, D.-M.-P., avec des notes, par MM. ESQUIROL et ITAUD. Paris, 1827, in-8. 6 fr. HOUDART. Élude historique et critique sur la Vie et la Doctrine d'Hippocrate et sur l'état de la médecine avant lui : par le docteur IIouDART, membre de l'Acadé- mie impériale de médecine. 2^ édition augmentée. Paris, 1840, in-8. 5 fr, ' HOUDART. Histoire de la médecine grecque, depuis Esciilape jusqu'à Hippocrate exclusivement, par le docteur M. S. IIOUDART. Paris, 1856, in-8 de 320 pages. 6 fr. HUBERT-VALLEROUX. Mémoire sur le catarrlie de l'oreille et sur la surdité qui en est la suite, avec rindicalion d'un nouveau mode de traitement, appuyé d'observations pratiques. Deuxième édition augmentée. Paris, 1845, in-8. 2 fr, 50 A.J J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rue Hautefeuille, 19. 25 HUMBOLDT. De distributionc gcographica planiaruiu , secundum cœli temperiem et altitudinem moiilium. Parisiis, 1817, iii-8, avec carte coloriée. 6 fr. flUNTER. OEuvres complètes de S. limiter , traduites de l'anglais sur rédilioa de J. Palmer, par le docteur G. IllCHELOT. Paris, 1843. 4 forts vol. in-8 , avec atlas in-4 de C4 planches. 40 fr. Cet ouvrage comprend : T. I. Vie de Hunier; Leçons de chirurgie. — T. II. Traité des dents avec notes par Ch. Bell et J. Oudet; Traité de la syphilis, annoté par le docteur Ph. Ricord. — T, 111. Traité du sang, de l'inûainmation et des plaies par les armes à feu ; phlébite , anévrysmcs. — T. IV. Observations sur certaines parties de l'économie animale; Mémoires d'anatomie, de physiologie, d'anatomie comparée et de zoologie, aimotés par R. Owen. HUNTER. Traité de la maladie vénérienne , par J. HCNTER, traduit de l'anglais par G. UiCHEi.OT, avec de nombreuses annotations par le docteur Ph. Ricord, chirurgien de l'hospice des vénériens. Deuxième édition , corrigée et augmentée de nouvelles notes. Paris, 1832, in-8 de 800 pages, avec 9 planches. 9 fr. Parmi les noml)ieuses additions ajoutées par M. Ricord, iioiis citerons seulement les suivantes; (.'lies trait'-nt de : L'inoculation de la sypliilis. — Dillereuce d'identité entre la bleiinorrliagie et le chancre. — Des afleclions des testicules à la «iiite de la lilennoirhagie. — De la lilennonh^igie chez la fenimi". — Du traitement de la gonorrhee et de l'épididyniite. — Des ccoiilemenls à l'état chronique. — Des rétré- cissements de l'iircthre comme efl'et de la gonorrhée. — De la cautérisation. — Des bougies. — Des fausses routes de l'urètlire. — Des fistules uriu. lires. — De l'ulcèie syphilitique primitif et du chancre. — Traitement du i hancre, de son mode de pausemeat. — Du phimosis. — Des ulcères phagedeniques. — Des végétations sypliilitir|ues. — Du bubon et de son traitement. — Sur les affections vénériennes de la gorge. — De la syphilis constitutionnelle. — Sur les accidents terti.iires et secondaires de la syphilis. — Des éruptions syphiliticiuts, de leurs formes, de leurs variétés et de leur traitement. — De la prophyhixie de la syphilis. ITARD. TraiSé des maladies de l'oreille et de l'audition, par J.-M. Itard, médecin de rinslilution des Sourds-Muets de Paris. Deuxième édition, considérablement augmentée et publiée parles soins de l'Académie impériale de médecine. Paris, 1842. 2 vol. in-8 avec 3 planches. 14 fr. ludépendimmeul des nombreuses additions et de la révision générale, celte seconde édition a e'té augmente'- de deux Mémoires importaiils, savoir: 1° Mémoire sur le mutisme produit par les lésions des fouctious intellectuelles; 2° De l'éducation d'un homme sauvage, ou des premiers développements physiques et moraux du |eune sauvage de l'Aveyrou. JÂHR. Principes et règles qui doivent guider dans la pratique de l'iioiuoeopathie. Exjîosition raisnnnée des points essentiels de la doctrine médicale de HahnemANN. Paris, 1837, in-8 de 528 pages. 7 fr. JAHR. Du traitement lioniacopathique des maladies des femmes, par le docteur G.-U.-G. Jahr. Paris, 1836, 1 vol. in-12. 6 fr. JAHR. Du traitement homoeopatliique des affections nerveuses et des maladies men- tales. Paris, 1834, un vol. iii-12 de 600 pages. 6 fr. JAHR. Du traitement Iiomœopatliique des maladies de la peau et des lésions exté- rieures en général, par le docteur G. -H. -G. JAHR. Paris, 1830, 1 vol. in-8 de 608 pages. ' 8 fr. Cet ouvrage est divisé en trois paities: lo Thérapeutique des maladies de la peau; 2o Matière médi- cale: 5o Répertoire symptouialique. JAHR. Du traitement Iiomœopatliique du choléra, avec l'indication des moyens de s'en préserver, pouvant servir de conseils aux familles en l'absence du médecin, par le docteur G.-H. -G. JAHR. Paris, 1848, 1 vol. in-12. 1 fr. 30 JAHR. l\ouveau manuel de médecine Iiomœopatliique , ou Résumé des principaux effets des médicaments homœopathiques, avec indication des observations cliniques , divisé en deux parties: 1° Matière médicale; 2° Répertoire symptomatologique et thérapeutique, par le docteur G. -H. -G. JAhr. Sixième e'dîïiora augmentée. Paris, 1833. 4 vol. grand in-12. 18 fr. JAHR. Notices élémentaires sur l'homœopatUie et la manière de la pratiquer, avec quelques-uns des efléts les plus importants de dix des principaux remèdes homœopa- thiques, à l'usage de tous les hommes de bonne foi qui veulent se convaincre par des essaisdela vérité de celte doctrine, par G.-H. -G. Jahr. Troisième édition, augmentée. Paris, 1833, in-18 de 132 pages. 1 fr. 73 26 J.-B. BAILLIÈRE et FILS, TxUE Hautefeuille, 19. JÂHR ET CATELLAN. IVoavelIe pharmacopée et posologie honiœopatbiques, ou liis- toire naturelle et j)réparation des médicaments homœopalhiques et de radministralioii des doses, par Je docteur G. -11. -G. Jahr et A. Gatellan, pharmacien homœopathe. Nouvelle édition corrigée et augmentée, accompagnée de 135 planches intercalées dans le texte. Paris, 1853, in-12 de 430 pages. 7 fr. L'histoire naturelle îles substances animales et ve'gëla'es a reçu une aildilion importante ; c'<"St celle de 1Ô5 figures iiitercale'us dans le texte, olIVant la fiyure des substances nic'dicin.ile5 les plus usitées. Enfin nous recommandons la partie dans laquelle l''S auteurs traitent de Vaclministrntinn des doses des médicaments, et où ils iudifjuent, suivant les règles, la véritalde si)hL:re d'action à chacun des divers mudis d'employer les médicaments, tels que Volfitction, les globules, les gouttes, les solutions aqueuses, aiusi que l'usage le plus convenable des diverses i^j7Ht/o«j' dans les dilîércnts cas de la maladie. JOBERT. Traite de chirurgie plastique, par le docteur JOBERT (de Lamballe) , pro- fesseur de clinique chirurgicale à la Faculté de médecine de Paris, chirurgien de THôtel-Dieu, membre de l'Institut de France, de TAcadémie impériale de médecine, etc. Paris, 1849. 2 vol. in-8 et atlas de 18 planches in-fol. grav. et color. d'après . nature. 50 fr. Les succès obtenus par 51. le docteur Jobert dans les diverses et grandes ope'rations chirurgicales qui réclament l'autoplastie, et particulièremeiil dans le Irailenient des fistules vosico-vagiiiales, donnent à cet ouvrage nne très haute importance; il suffit donc d'indiquer les sujets qui y sont traites. — Des cas qui rétlament l'autoplastie, des préparations auxquelles il convient de soumettre les parties intéressées dans l'opéraiion. — Des parties qui doivent entrer dans la composition du lam- beau et des tissus propres à le former. — Des méthodes autopl.isliques. — Appliiatiou pratique, auto- plaslie crânienne, laciale et de l'appareil de la vision. — De la rhiuoplastie ou réparation du nez, de la réparalion des joues, delà bouche (sloniatoplastie\ — De la trachéoplastie, de la tliuiacoplasiie. — Aiitoplaslie des membres supé.ieurs. — Auloplastie du canal intestinal et dans les hernies. — Auto- plastie des organes génitaux de l'homme (testicule, listule uriuaire, périnée). — Autoplasiie des org.nes géuilo-urinaires de la femme, vice de conformation des grandes et petites lèvres, oblitération delà vulve et du vagin. — Auloplastie de l'urèthre et de la vessie chez la femme; fistules vésico-vagiuales, chapitre important qui occupe près de 400 pages. JOBERT. Traites des iistules \csico-iitérincs, vésico-iitéro-vaginales , entéro-vasi- nales et rccto-vaginales ; par le docteur JOBERT (de Lamballe), chirurgien de rilùtel- Dieu. Paris, 1852, in-8 avec 10 figures intercalées dans le texte. 7 fr. 50 Ouvrage faisant suite et servantde Complément au Traité de cmnuRGiE plastique. JOURDAN. Pharmacopée universelle, ou Conspectus des pharmacopées d'Amsterdam, Anvers, Dublin, Edimbourg, Ferrare, Genève, Grèce, Hambourg, Londres, Olden- bourg, Parme, Sleswig, Strasbourg, Turin. Wûrtzbourg; américaine, autrichienne, balave, belge, danoise, espagnole, finlandaise, française, hanovriennc, hessoisc , polonaise, portugaise, prussienne, russe, sarde, saxonne, suédoise et wiu-tember- geoise ; des dispensaires de Brunswick, de Fulde , de la Lippe et du Palatinat ; des pharmacopées militaires de Danemark, de France, de Prusse et de Wûrtzbourg; des formulaires et pharmacopées d'Ammon, Augustin, Béral, Borics , Brera, Brug- natelli, Cadet deGassicourt, Cottereau, Cox, EUis, Foy, Giordano, Guibourt, Hufeland, Magondie, Phœbus, Pidcrit, Pierquin, Radius, Uatier, Saundcrs, Schubarth, Sainte- Marie, Soubeiran, Spielmann, Swediaur, Taddei et Van Mons ; ouvrage contenant les caractères essentielset lasynonymiede toutes les substancescitéesdansces recueils, avec rindication , à chaque préparation, de ceux qui l'ont adoptée, des procédés divers recommandés pour l'exécution, des varidntcs qu'elle présente dans les différents formulaires, des noms officinaux sous lesquels on la désigne dans divers pays, et des doses auxquelles on l'administre; par A.-J.-L. JODRDAN, membre de l'Académie impériale de médecine. Deuxième édition entièrement refondue et considérablement augmentée, précédée de Tableaux présentant la concordance des divers poids médi- cinaux de l'Europe entre eux et avec le système décimal. Paris ^ 1840. 2 forts volumes in-8 de chacun près de 800 pages^ à deux colonnes. 25 fr. J0URD.4N. DicUonnaire raisonné, étymologique, synonymique et polyglotte des termes usités dans les sciences naturelles; comprenant l'anatomie, l'histoire natu- relle et la physiologie générales ; l'astronomie, la botanique, la chimie, la géographie physique, la géologie, la minéralogie, la phvsiquc, la zoologie, etc.; par A.-J.-L. JODRDAN, membre de l'Académie impériale de médecine. Paris, 1834. 2 forts vol. in-8, à deux colonnes. 6fr. J.-B. BAILLIÈRF, et FILS, rie IIautefeuille , 19. ÎJ7 KONIKCK. Description des ani-nn.iïs fossîSes qui se trouvent dans le terrain cnrbo;:i- fèrc de Belgique, par L. DK KONINCK, professeur de l'Université de Liège, 184 i. 2 vol. in-4 dont un de 69 planches. 60 l'r. — Supplément, 1851, in-i de 70 pages, avec 5 planches. 8 iV. Cet impoitiint ouvrage compreiul : (o les Polypiers, 2o les Raiîiiiires, 5° les Aunélides, 4o les KIoI- lusques cepliules et acéphales, o" les Crusiacés, Go les l'oissou-, divisés eu S5 genres et 'iji espèces. C'est un des ouvrages (|iie l'ou consultera avec le plus d'uvaula^'e pour l'étude comparée de l.i géo- logie et de la conchyliologie. LACAUCÏÏIE. Traité «Sroîomie, ou des Injections d'eau continues dans les recher- ches anatomiques, par le docteur LaCAUCHIE, ancien professeur d'anatomle à Thô- pital du Yal-de-Gràce, chirurgien en chef de Thôpital du Roule. Paris, 1833, in-8, avec 6 planches. 4 fr. LAFITTE. Syinptotiïalologie boniceopaîîiiqjie, ou tableau synoptique de toute la ma- tière pure, à l'aide duquel se trouve immédiatement tout symptôme ou groupe de symptômes cherché; par P.-J. Lafitte. Paris, 1844. 1 vol. in-4 de près de 1000 pages. ' 33 fr. LALLEMAND. Des pertes sC'îiiinales învolontairas, par F. Lallemand, professeur à la Faculté de médecine de Montpellier, membre de l'Institut. Paris, 1836-1842. 3 vol. in-8, publiés en 3 parties. , 23 fr. On peut se procurer séparément le Tome lî, en deux parties. 9 h-. — Le Tome 111, 1842, in-8. "^ fi". LAMARCK. Histoire naturelle des anlniaiix sans vertéljres, présentant les caractères généraux et particuliers de ces animaux, leur distribution, leurs classes, leurs fa- milles, leurs genres et la_citation synonymique des principales espèces qui s'y rap- portent ; par "j.-B.-P.-A.'dc Lamahck, membre de l'Institut, professeur au Mu- séum d'Histoire naturelle. Deuxième édition, revue et augmentée des faits nouveaux dont la science s'est enrichie jusqu'à ce jour ; par M. G.-P. Deshayes et H. .\]if.NE Edwards. Paris, 1835 — 1845. 11 forts vol. in-8. 88 fr. Cet ouvrage est distribué ainsi: T. I, Introduction, Infusoires ; T. Il, Poly]ners\ T. m, Radiaires, Tuniciers, Vers, Organisation des insectes ; T. IV,^ Insectes ; T. V, Arachnides, Crustacés, Annélides, Cirrkipèdes. T. Yl, Vil, YUI, IX, X, XI, Histoire des MoUiisciues. Dans celte nouvelle édition M. Deshayes s'est chargé de revoir et de compléter !'/«- troduction, VHisioire des Mollusques et des Coquilles; M. MiLNE Edwards, les Infu- soires, les Polypiers, les Zoophytes, l'organisation des Insectes, les Arachnides , les Crustacés, les Annélides, les Cirrhipèdes\ M. F. Dujardin, \cs Radiaires, les Echi- nodermes et les Tuniciers ; M. IN'ORDMANN (de Berlin), les Vers, etc. Les nombreuses découvertes des voyageurs, les travaux originaux de MxM. Milne Edwards et Deshayes, ont rendu les additions tellement importantes, que l'ouvrage de Lamarck a plus que doublé dans plusieurs parties, principalement dans l'Histoire des lUollnsques, et nous ne craignons pas de présenter cette deuxième édition comme un ouvrage nouveau, devenu de première nécessité pour toute personne qui vent étudier avec succès les sciences naturelles en général, et en particulier, celle des animaux in- férieurs. LAMOTTE. Calalosuc des plantas vasculaires €ie l'Europe cejî traie, comprenant la France, la Suisse, l'Allemagne, par MARTIAL LamottE. Paris, 1S47, m-8 de 104 '''1 of»Kri pages, petit-texte à deux colonnes. ^ ii. ou Ce catalogue facilitera les e'changes entre les botanistes et leur évitera les longues listes de plantes de leurs desiderata et des plantes qu'ils peuvent ollrir. — Il servira de catalogue dMierbier, de taJjle pour des ouvrages sur les plantes de France et d'Allemagne ; il sera d'une grande ulihle pour recevoir des notes de géographie botanique, pour signaler les espèces qui composeiil les fleurs des localités cir- coDSciites, pour désigner les planles utiles et industrielles, le» j-lanlts médicinales, les espèces orne- mentales, ponr comparer la végétation arborescente à celle qui est herbacée, les rapports numériques des genres, des espèces, etc. 28 J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rue Hautefeiîille , 19. LANGLE3ERT. Guide pratique, scientifique et administratif de l'étudiant en méde- cine, ou Conseils aux élevés sur la direciion qu'ils doivent donner à leurs études ; suivi des règlements universitaires, relatifs à renseignement de la médecine dans les facultés, les écoles préparatoires, et des conditions d'admission dans le service de santé de l'armée et de la marine ; 2^ édit.io7i, corrigée et entièrement refondue; par ie docteur Ed. Langlebert. Paris, 1852. Un beau vol. in-18 de 340 pag. 2 fr. 50 Daus la première partie, M. Langlebi-i t pren i l'elcve à partir inclusivement du baccalauréat ùs sciences, et 11 le couduit par la longue srrie des ctud.s et des examens jusqu'au doctorat; il lui indique les cours officiels ou p;irliculiers qu'il doil fréqueuler, les livres qu'il iKiil lire nn consulter; de plus, à chacune de ces imlications, M. Langlebert ajoute une appréciation des hommes etdes choses qu'elle comporte. Il y a de rindependance dans ses aiipréciations; ou y sent une vive sympathie pour l'élève, et le désir de lui aplanir les dillicnliés qu'il rencontre en pénétrant dans nos Ecoles. La deuxième partie est consacrée à l'exposition des règlements et ordonnances lelatives à l'étude de !a médecine actuellement eu vigueur; il lait connaître le peisounel et l'enseignement des Facultés de Montpellier et d ■ Slrasbuurg et des écoles prepuraloire-;, etc., etc. LAWRENCE- Traité pratique sur les maladies des yeux, ou Leçons données à l'In- iîrmerie oplitlialmicjue de Londres sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie de Fœil ; par Lawrence, chirurgien en chef de cet hôpital,, membre du Collège royal des chirurgiens de Londres ; traduit de l'anglais avec des notes, et suivi d'un Précis de l'anatomie patliologique de l'œil, par G. BILLARD, docteur en médecine de la Faculté de Paris, etc. Paris, 1830, in-8. 7 fr. LEBERT. Traité d'anatomie pathologique générale et spéciale, ou description et iconograpliie pathologit^ue des afi'ections morbides, tant liquides que solides, obser- vées dans le corps humain, par le docteur H. Lebert, professeur de clinique médi- cale à l'Université do Zurich, membre des Sociétés anatomique, de biologie, de chi- rurgie et médicale d'observation de Paris. Paris, 18o5-1858. Ce bel ouvrage se composera de 2 vol. in-folio (le texte, et d'environ 200 planches dessinées d'après nature, gravées et la plupart coloriées. Il se publie par livraisons, chacune composée de 30 à 40 pages de texte, sur beau papier vélin, et de 5 planches in-folio gravées et coloriées. Prix de la livraison : 15 fr. -Y.Y livraisons sont en vente. Cet ouvrage est le fruit de plus de douze années d'observations dans les nombreux hôpitaux de Paris. Aidé du bienveillant concours des médecins et des chirurgiens de ces établissements, trouvant aussi des matériaux précieux et une source féconde dans les communications et les discussions des Sociétés anatomique, de biologie, de chirurgie et médicale d'observation, M. Lebert réunissait tous les éléments jiour entreprendre un travail aussi considérable. Placé maintenant à la tête du service médical d'un grand hôpital à Zurich, dans les salles duquel il a constamment cent malades, l'auteur con- tinue à recueillir des faits pour cet ouvrage, vérifie et contrôle les résultats de son ob- servation dans les hôpitaux de Paris par celle des faits nouveaux à mesure qu'ils se pro- duisent sous ses yeux. LEBERT. Physiologie pathologique, ou Recherches cliniques, expérimentales et mi- croscopiques sur l'iulJammalion, la tuberculisation, les tumeurs, la formation du cal, etc., par le docteur H. Li:bert, professeur à l'Université de Zurich. Paris, 1845. 2 vol. in-8, avec atlas de 22 planches gravées. 23 fr. Cet important ouvrage est ainsi divisé: Dans la première partie, l'auteur traite de l'iNFLAMMATlON daus tous les organes, avec les termi- naisons diveises et les mmliîications que lui impiimeot les différentes parties daus leS(|uelles on l'ob- serve. — Dans la deuxième pa~lie, il examine la TUEhRCULlSATION, il en fait connaîtie les caractères généraux, et dit quels sont les prineipaux phénomènes qu'elle présente suivant sou siège. — Dans h\ troisième partie, qui forme presque eu enlier le second volume, sont consignées les recherches sur les TUMEL'KS homœomorphes et hétéromorphes. 11 traite d'une manière particulière et avec détails delà naruie el de la strucluredu cancer. L'ouvrage est t. rmine par quatre Mémoires : 1° sur la formation du cal; 2o sur les productions ■vcsètales i/ue l'on rencontre dans la teigne; 7to sur les hyilalides du foie renfermant des échino- coques ; 4» sur la théorie cellulaire el la formation des parties élémentaires qui constituent nos organes à l'état normal et h Celai patlnUogit/ue. LEBERT. Traité pratique des maladies scrofulcuses et tuberculeuses, par le docteur H. Lebert. Ouvrage couronné par L'Académie impériale de médecine. Paris, 1849. 1 vol. in-8 de 820 pages. 0 fr. LEBERT Traité pratique des maladies cancéreuses et des affections curables con- fondues avec le cancer, par le docteur H. LEBERT. Paris, 1851. 1 vol. in-8 de 892 pages. 9 fr. J.-B. BAILLIÈUE et HI.S, nuE îïautefeuillk , 19. 29 LEBLANC et TROUSSEAU. AnaioMiie chirurgicale «les princlpan\ animaux doniesti- ques, ou Recueil de 30 planches représentanl : l» ranatomie des régions du cheval, du bœuf, du mouton, etc., sur lesquelles on pratique les opérations les plus graves; 2° les divers états des dents du cheval, du bœuf, du mouton, du chien, indiquant l'âge de ces animaux; 3" les instruments de chirurgie vétérinaire; 4° un texte ex- plicatif; par U. Leblanc, médecin vétérinaire, ancien répétiteur à l'École vétéri- naire d'Alfort, et A. 'J'rousseAU, professeur à la Faculté de Paris. Paris, 1828, grand in-fol. composé de 30 planches gravées et coloriées avec soin. 42 fr. Cet allas esl dessiné parChazaI, sur des pièces uiialoniiqiies originales, et grave par Ambr. Tardieu. LECANU. Cours de pliarinacic. Leçons professées à l'Ecole de pharmacie, par L.-R. Lecanu, professeur à l'École de pharmacie, membre de l'Académie impériale de mé- decine et du Conseil de salubrité. Paris, 1842. 2 vol. in-8. 14 fr. LECANU. ÉK-meiïts de géologie, par L.-R. Lf.CANU, docteur en médecine, profes- seur titulaire à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Seconde édition revite et corrigée. Paris, 1837. 1 vol. in-18 Jésus. 3 fr. LECOQ. ÉK'îiietits de géograpSiîe physique et de météorologie, ou Résumé des no- tions acquises sur les grandes lois de la nature, servant d'introduction à l'étude de la géologie ; par 11. Lecoq, professeur d'Histoire naturelle à Clermont-Ferrand. Paris, 1836. 1 fort vol. in-8, avec 4 planches gravées. 9 fr, LECOQ. Élémen!.s de géologie et «l'Iiydrograpliie, ou Résumé des notions acquises sur les grandes lois de la nature, faisant suite et servant de complément aux Elé- ments de géographie physique et de météorologie, par [J. LecOQ. Paris, 1838. 2 forts volumes in-8, avec viii planches gravées. 15 fr. LECOQ. Études sur la géographie botanique de l'Europe, et en particulier sur la végétation du plateau central de la France, par II. Lecoq, professeur d'Histoire na- turelle de la ville de Clermont-Ferraïul. Paris, 1834-1837, tomes 1 à VU. 7 beaux vol. grand in-S, avec 3 planches coloriées. 36 fr. LECOQ et JUILLET. Dictionnaire raisonné des termes de botanique et des familles naturelles, contenant l'étymologie et la description détaillée de tous les organes, leur synonymie et la définition des adjectifs qui servent à les décrire ; suivi d'un vocabulaire des termes grecs et latins les i)lus généralement employés dans la glos- sologie botanique; par IJ. Lecoq et J. Juillet. Paris, 1831. 1 vol. in-8. 9 fr. LE GENDRE. Anatomie chirurgicale homalographique, ou Description et figures des principales régions du corps luimain représentées de grandeur naturelle et d'après des sections plans faites sur des cadavres congelés, par le docteur E.-Q. Le Gendre, prosecteur de l'amphithéâtre des hôpitaux, lauréat de l'Institut de France. Pa- ris, 1838, 1 vol. in-fol. de 23 planches dessinées et lithographiées par l'auteur, avec un texte descriptif et raisonné. -0 Ir. LÉLUT. L'Amulette de Pascal, pour servir à l'histoire des hallucinations, par le doc- teur F. LÉLUT, membre de l'Institut. Paris, 18iG, in-8. 6 fr. Cet ouvrage fixera tout à la fciis rallenlioii des nndecins et des philosophes; l'auleur suit l'nscal dans toutes les phases de sa vie, la précocité de son génie, sa prenilèie maladie, sa nature nerveuse et mélancolique, ses croyancesaux miracles et à la diablerie, l'histoii e de l'accident du pont de Neuilly, et les hallucinalions qui en sont la suite. Pascal compose \ki', Provinciales, les Pensées; ses relalions dans le monde, sa dernière maladie, sa moi t et Sun autopsie. M. Léhrl a rattaché à Vylmulelte de Prtjc«/ riiistoire des hallucinations de ]ilusieurs hommes célèbres, telles que la vision de t'ahbu de Brieuue, le glube de feu de Bonveimto Cclliui, l'alûme imaginaire de l'ahlfé J.-J. Boileau, etc. LÉLUT. Du démon de Socrate, spécimen d'une application de la science psycholo- gique à celle de l'histoire, par le docteur L.-F. Lélut, membre de l'Institut, mé- decin de l'hospice de la Salpètrière. Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée d'une préface. Paris, 1856, in-18 de 348 pages. 3 fr. 50 LÉLUT. Qu'est-ce que la phrénologie? ou Essai sur la signification et la valeur des Systèmes de psychologie en général, et de celui de Gall en particulier, par F. LÉLUT, médecin de l'hospice de la Salpètrière. Paris, 1836, in-8. 7 fr. LÉLUT. De l'organe phrénologlque de la destruction chez, les animaux, ou Examen de cette question : Les animaux carnassiers ou féroces ont-ils, à l'endroit des tempes, le cerveau et par suite le crâne plus large proportionnellement à sa longueur que ne l'ont les animaux d'une nature opposée? par F. Lélut. Paris, 1838, in-8, fig. 2 fh 50 •M J.-B. BAILLIÈIIE lt FILS, nii: Hautefeiille , 19. LEFtîOîNE. Du soBismcil, au point tic vue physiologique et psyclio!og;i(jiie, par ALBERT LemOINK, prot'esseur de philosophie à la Facullé des lettres de Bordeaux. Ouvrage couronné par V Institut de France [Académie des sciences morales et politiques). Paris, 1853, in-12 de 410 pages. 3 fr. 50 LEROY. Expose des divers sïrocédf's entijîoyés Jusqu'à ce Jour pour guérir rte la pierre saas avoir recours à l'opération de la îasîSc ; par J. LeroY, d'KtioUes, docteur eu chirurgie de laFacivlté de Paris. Paris, 1825, in-8 avec 5 planches. 4 fr. LEROY. ïllstoîre de la lUîiolrîtie, précédée de réflexions sur la dissolution des cal- culs uriuaires, par J. i.KROY, d'ÉUolles. Paris, 1839, in-8, fig. 3 fr. 50 LEROY. MédecîRe maîerueHe, ou l'Art d'élever et de conserver les enfants, par Al- phonse Leroy, professeur de la Faculté de médecine de Paris. Seconde édition. Paris, 1830, in-8. 6 fr. LE3S9N. Syecies des masimsifères himancs et quadrumanes, suivi d'un Mémoire sur les Oryctéropes, par [\.-P. Lesson, professeur à l'hôpital delà marine du port de ■ Bochefort, etc. Paris, 1840, in-8. 3 fr. LESSON. Nouveau tableau du règne animal. Mammifères. Paris, 18 i2, in-S. 3 fr. LSUREÎ et GMTîOLET. AKatomîe comparée du systôîîie nerveux considéré dans ses rapports avec rintcUigence, par Fr. Leoret, médecin de i'Iiospice de Bicctre, et p. Gr.ATiOLET, aide naturaliste au Muséum d'histoire naturelle, Paris, 1839-1837. Ouvrage complet. 2 vol. in-8 et allas de 32 planches ia-fol., dessinées d'après na- ture, et gravées avec le plus grand soin. Figures noires. 48 fr. Le même, tigures coloriées. 96 fr. Tome I, par Leureï. comprend la dcscripiion de l'encéphale et de la moelle rachi- nnc, le volume, le poids, la structure de ces organes chez les .".nimaux vertébrés iiie histoire du système ganglionnaire des animaux articulés et des mollusques, et l'exposé delà relation qui existe entre la perfection progressive de ces centres nerveux et l'état des facultés instinctives, intellectuelles et morales. Tome M, par (Iratiolet, ctnriprcnd l'anatomic du cerveau de rhoninie et des singes, des recherches nouvelles sur le développement du ciàne et du cerveau, et une analyse comparée des fonctions de l'intelhgence humaine. — Séparément le tome 11. Paris, 185", in-8 do G92 pages, avec allas de 16 plan- ches dessinées d'après nature, gravées figures noires. 24 fr. Figures coloriées. 48 fr. LEUREî. Du traitement moral de la folie, par F. Leuret, m.édeciu en chef de l'hos- pice de Bicètre. Paris, 1840, in-8. 6 fr. LEVY. Traité «î'Iîygiéae ptiljîiîtHC et privée ; par le docteur Jlicliel Levy, directeur de l'Ecole imj)éria!c de médociae militaire de perfoclionncmenl du Yal-de-Gràce, membre de l'Académie impériale de médecine. Troisicme édition, revue et aug- mentée. Paris, 1857. 2 vol. in-8. Ensemble, 1500 pages. 17 fr, L'ouviiige (lo SI. Lcvy esl imii-seulemenl l'expression lii plus coniplcle, la jiliis hvmi). ce de la scieiUM! liy-Aieiiiqui;, nuis encore ualiire riKirquéau coin de roljserv.aiiiii, conijireii.iiU li,' plus traïul nombre di' fuit' (losilifs sur les movens de eonservrr la saule et de prolonger la vie, r. LOISELEUR-DESLONCEAMPS. Flora gallica, seu Enumeratio plantarum in Gallia sponte nascenlium, secundum Linnœanum systenia digestarum, addita famiiiarum naturalium synopsi ; auctore J.-L.-A. Loî.seleur-Desloxcha.mps. Editio secunda, àucîa et emendata, cum tabulis 31. Paris, 1828. 2 vol. in-8. 10 fr. LONDE. îVoiiveaux éléments «J'tsygiène, par le docteur Charles LONDE, membre de l'Académie impériale de médecine, de la Société médicale d'émulation de Paris, etc. Troisième édition entièrement refondue. Paris, 1847. 2 vol. in-8. 14 fr. Celte troisième edilion dillère lieaucouj) de celles f|ui tout prc'ce'de'e. Ou v trouvera des cliaii"e- ments considérables sous le rapport des doctiines et sous celui des faits, beaucoup d'additions, notam- ment dans la partie coiuacrce aux pre'ce])tes d'hygiène u|ipli(aMes aux facultés intellectuelles et morales, à celles de l'appareil locomoteur, des organ.;3 digesUls et des principrs alimenlaircs, à l'hygiène de l'appareil respiratoire, etc. LOUÏS. Recherches anatomiîisîcs, pathologiques et thérapeuliçises sur la phtiaisie, par P.-Ch. Louis. 2" édit. considéraUcment augmentée. Paris, 1843, in-8. 8 fr. LOUIS. RecJtercUes sjir les effets «le la saignée dans quelques inaladtcs inflamma- toires, et sur l'action de l'émétique et des vésicatoires dans la pneumonie ; par P.-Gh. Louis. Paris, 1836, in-8. 2 fr. 50 LOUIS. Becîjerclies anatoniiques, patSioZogïi|ues eJ thérapeutiques sur les maladies connues sous les noms de Fièvre Typhoïde, Putride, Adynamique, Ataxique, Bi- lieuse, Muqueuse, Entérite folliculeuse, Gastro-Entérite, Dothinenlérile, etc., consi- dérée dans ses rapports avec les autres afleclions aiguës; par P.-Ch. Louis, jnédecin de l'Hôtel-Dieu, membre de l'Académie impériale de médecine. Deuxième édition considérahlement augmentée. Paris, 1841. 2 vol. in-8. 13 fr. LOUIS. Examen de l'examen de M. Broussais, relativement à la phthisie et aux affec- tions typhoïdes; par P.-Gh. Louis. Paris, 1834, in-8. 3fr. 50 LUCAS. Traité physiologique et philosophique tori(|ue il a cheiché à pré- senter 1 eusemlile de; toutes les doctrines, de toutes les idéfs, depuis l'origine de l'ait jusqu'à nos jours, en recourant autant qu'il l'a pu aux sources originales. Au point de vue dogmatique, il n'a rienafiirmé qui ne fût appuyé par des faits, soil de ^a propre expérience, soit de l'expérience des antres. Là où l'obs»rvation clinique faisait défaut, il a cherclié à y suppléer par des expériences, soit sur le cadavre de l'homme, soit sur les animaux vivants ; mais par-dessus tout il a tenu à jeter sur une foule de ques- tions controversées le jour décisif de l'anatomie pathologique, et c'est là l'objet de son bel atla.'i, MALLE. Clinique cliirtirgicale de Fliùpital militaire d'instruction de Strasbourg, par le docteur P. .Malle, professeur de cet hôpital. Paris, 1838. 1 vol. in-8 de 700 pages. Sfr. MANDL. Anatomic microscopique, par le docteur L. M-4NDL, professeur de micro- scopie. Paris, 1838-1857^ otn'ra^e complet. 2 vol. in-folio, avec 92 planches. 276 fr. Le tome l'^'', FHisTOLOGiE, est divisé en deux séries: Tissus et organes. — Liquides organiques. Est complet en XXVI livraisons, composées chacunes de 5 feuilles de texte et 2 planches lithographiées. Elles prennent : Première série: 1° Muscles ; 2° et 3° Nerfs et cerveau; 4° et 5° Appendices tégumentaires ; 6° Terminaisons des nerfs; 1" Cartilages, Os et Dents; 8" Tissus cellulaire et adipeux ; 9° Tissus séreux, fibreux et élastiques; 10° Épidémie et Epithéliu77i ; 11" Glandes; 120 Vaisseaux sanguins; 13° Vaisseaux lympathiques ; ii° Structure du foie et des glandes vasculaires ; 15" Structure intime des organes de la respiration ; 16° Structure des organes urinaires; 17° Structure des organes génitaux; 18» Structure delà peau; 19° Membrane muqueuse et organes digestifs ; 20" ei 21° Organes des sens. Deu- xième SÉRIE ; 1" Sang ; 2° Pus el Mucus; 3° Urine et Lait; 4" et 5» le Sperme. Prix de chaque livraison. 6 fr. Le tome 11% comprenant I'Histogénèse ou Recherches sur le Développement, l'ac- croissement et la reproduction des éléments microscopiques, des tissus et desliquides organiques dans l'œuf, l'embryon et les animaux adultes. Complet en XX livraisons. — Prix de chaque 6 fr. MANDL ET EHRENBERG. Traité pratique du microscope et de son emploi dans l'étude des corps organisés , par le docteur L. MANDL, suivi de Bectaerches sur l'organi- sation des aninsaux iufusoires par C.-G. Ehuenberg, professeur à l'Université de Berlin. Paris, 1839, in-8, ave; 14 planches. 8 fr. MANEC. Auatomie analytique, Tableau représentant Faxe cérébro-spinal chez l'homme, avec l'origine et les premières divisions des nerfs qui en partent, par M. Manec, chirurgien des hôpitaux de Paris. Une feuille très grand in-folio. 4 fr. 50 MARC. De la folie consitlérée dans ses rapports avec les questions médico-judiciaires, par G.-C.-H. Marc, médecin du roi, médecin assermenté près les tribunaux, membre de l'Académie de médecine. Paris, 1840. 2 volumes in-8. 15 fr. MARTIN-SAINT-ANGE. Étude del'apparcil reproducteur dans les cinq classes d'ani- maux vertébrés, au point de vue .matomique, physiologique et zoologique, par le docteur G. -M. Martin-Saint-Angt, mémoire couronné par Flnstitut (Académie des sciences). Paris, 1854, grand iii-4 de 234 pages, plus 17 planches gravées dont une coloriée. 2,5 fr. MARTIN-SAINT-ANGE. Mémoires sur l'organisation des Clrrhipëdes et sur leurs rapports naturels avec les animaux articulés , par G.-J. Martin-SAINT-AjN'GE, D. M. P. Paris, 1835, in-8, avec planches. 3 fp. 50 I J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rue ITautefeuille , 19. 33 ^>o Splaiichnologie <5 • i" Aiigoiolosie 28 1" Nc'viologie 27 MASSE. Petit atlas complet «l'analomie descriptive un corps Emniain, par le docteur J.-\. Masse, pt-ofesseur d'aiiatomie. Ouvrage adopté par le Consolide ritistruction publi([ue. Quatrième édition, contenant 112 planches, dont 10 nouvelles et un texte explicatif en regard. Toutes les jdanches sont dessinées d'après nature, et t;rav. sur acier. Paris. 1S.j2. 1 vol. in-12, cart. à l'angl., fig. noires. ^ oq f,._ — Le même ouvrage. Figures coloriées. 36 j'r Cet atlas peut servir de complément à tous les traites d'anatomic. Les 112 planches qui le composent sont ainsi divisées : h" Oilcologii- 1-2 2o Synclesniologic ...... 8 3o Myologic 1S 4i> Ai>ciiievi-olugie 4 MASSE. Traite- jn-atique tl'attatomic descriptive, suivant Tordre de l'Atlas d'anato- mie, par le docteur J.-N. Massk, professeur d'anatomie. Paris, 1838, 1 vol. in-l'> de 700 pages, cartonné à Tanglaisc. Y fj. Le Traité pA Ï Allas ont un cartonnage uniforme. L'iicciieil fait an Petit nlliis d'unntoinie dcscriptice , laiit en Franro que dans les diveisfs li'coles de mideciiie de l'Euiopi-, a prouve à laiitciir c|iie S"ii livre répondait à nii lic^oin . et rcprndant ces planches ii« sont acronipagné'S que d'un texte explicatif inMilîisiint ]ioni' l'etn le. C'est iioninnoi 1»1. Masse, rédaut aux demandes qni lui en ont été faites, piililii- le 'J'iriilc pratique 'i^nnatomie clcs- cri/ilifc, snivant l'ordre des Planches de l'atlas. C'est un coniplcment iudispens iMe qui servira dans l'aniphiliiéâtre et dans le cabinet à rinlerprélulion des figures. MATHIEU (E-). Études cljsîîfjijes sur les maladies des feusisies appliquées aux afiec tiens nerveuses et utérines, et précédées dVssais philosopliiijnes et anthropologiques sur la physiologie et la pathologie, par le docteur E. Mathieu. Paris, ISoO. 1 vol. in-8 de 834 pages. 8 fr. MAYER. Des rapports conjugaux, considérés sous le triple point de vue de la popula- tion, de la santé et de la morale publique, par le docteur Alex. .Mayeiî, médecin de l'inspection générale de salubrité et de l'hospice impérial des Quinze-Vingts. rro(Sie»tee(7i7io« entièrement refondue. Paris, IS^i", in-18 Jésus deSSi pae,cs. 3fr. MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINE. Tome I, Paris, 1828. Tome 11, 1832. — Tome 111, 1833. — Tome iV, 183r;. — Tome V, 1836.— Tome YI, 1837. — Tome VII, 1838.— Tome VllI, 1840.— Tome IX, I8il.— Tome X, 1843. — Tome XI, 1845. — Tome XII, 1816. — Tome XllI, 1848.— TomeXiV, 18i9. —Tome XV, IS.iO. — Tome XVI, 1852. — Tome XVII. 1853. — Tome XVIU, 1854. — Tome XIX, 1855.— Tome XX, 1856. Tome XXI, 1857* 21 forts volumes in-4, avec planches. Prix de la collection complète des 21 volumes pris ensemble, au lieu de 400 fr. réduit à : 2(!0 fr. Le prix de chaque voluiiic pris séparément est de : 20 fr. Cette nouvelle Collection peut être considérée comm.'^ la suile et le complément des 7l/f'/;i«/re.f rfe la Société royale de méilecitie et de VAcndc'mie royale de chirurgie. Ces deux sociétés céièlues sont représentées dans l.i nouvelle Académie par ce que la science a de médecins et de chii nrgiens distin- gués, soit à Palis, dans les dépai leiiients ou à l'étranger. Par cet'e publication, l'Académie vient de répondre à Tattenle de t"US les médecins j.iloiix de suivre les progrès de la science. Lf ler volume s<- compose des articli'S snivanis : Ordonnances et rèi;lements de l'Académie, mémoires de MM. Pansct. Double, llard, E^qnirol, Villernié, Lévcille, Larrey, Dupuyiren, Dugès, Vaiiqueliu Laugier. Viiey, Cliomel, Oifila, lîoullay, I.emalre. Le tome II contient des mémoires de MM. Pariset, Bieschel, Lisfrane, Rienrd. llanl, Husson, Duval, Diichesue. P. Duliois, Duliois (d'Amiens), Melier, Ilei vez de Chegoin, Pi iou, Tonlmouclie. Le tome III contient des mémoires de MM. Crescliet Paiiset, .Mau\ Velpeau, Plaoclie, l'ravaz. Che- vallier, Lisfrane, bonastre, Cullerier, Soubciran. Paul Dubois, Réveil lé-Paiise, Koux, i:honiel, Uiigès, Dize, Ileurv. VilleiK'uve, Diipuy, Fodéié, Ollivier, André, Govraud, Sanson. Fleiiiy. Le tome' IV conlienl des mémoiies de IMM. Pariset, liouigeois, llamont, Gir.ird, Mirault, Lanth, Rcynaud, S.ilmad-, Houx, Lcpellelier, Pravaz, Ség.ilas, Civiale, lionley, bouidois, Delamotte, "uNiii, Silvy. Lariey, P. Dubois, Kpcmpléii, lîlaiielioid. Le tome V roiitienl des menioii es de MM. Pariset, Géra rdin, Goyrand, Piind, Kérandreii. Maca.tney, Amussat, Slollz, Mai tiii-Solon. Malgaigiie, Ucnii, boutiou-Ciiliarlard, Leioy (d'Eliolles) , lirescliet| Itard, Dubois (d'.\niiens), lîonsqnet. etc. Le tome VI couUlhI : Rapport sur les épidémies qui ont régné en France de IS'O à 1830, pai M. l'iorry; Mémoire sur l.i idilliisie b.ryngée, par HUL Trousseau et belloc; Influence de l'analoiuio patlinlogiipu- sur les pio^iès de la médecine, par Risueno d'Aniador; Slemoire sur le même siijrl, par 0. Sancerolte; Reebertlies sur le sagoii, par M. Plaucbe; De la morve et du farciu chez l'bomme, par M. P. Rayer. Le tome VH roiilient : Éloges de Srarpa et Ilesgeneltes, par M. P.ui^rt; des mémoires par MM. Husson, Méial, l'io:rv, Gaultier de Clauluy. Monlault, bouvier, Malgaigne, Dupuy, Duval, Gou- tter Saiut-Martin, Lciirct, Mirault, RIalle, Fioriep, etc. 3 34 J.-B. BAII.LIÈRE et FILS, rue Hautefeuille , 19. Le tome VIII contient : Éloge de Laennec, par M. Pariset; Éloge «le Ilard, par M. Boiisr|uet; des me'moiies de MM. Plus, Thorleusou, Souberbielle, Coiuuel, Baillai ger, J. Pellelan, J. Sedillol, Lecanu,. Le tome IX contient : Éloge de Tcssier, par M. Variset; des mémoires de MM. Brichctean , Bégin, Orlila. Jobert, A. Colson, Déguise, Giielaiii-I3ey, Brierre de Boismont, Cerise, Kaciborski, Leuret. Foville, AubcitGaillard. Le lome X contient : Éloges de Hiizard. Marc et Lodibert, par M. Puiset; des mémoires par MM. Arnol et Martin, Rolmrt, Begiu, l'oitroux, Royer-CuUard, Meliur, A. Uevergie, Rufz, Foville, Parrol.Ro'.let, Gibcrt,Michea,U Priis, clc. Le tome XI contient : Éloge de M. Double, par M. Bousquet; Eloges de Bourdois de la Motte et Esquirol, par M. Pariset; mémoires de MM. D.ibois (d'Amieus\ Segalas, Prus, Valleix, Gintrac, Ch. Baron, Brierre de Boismont, Puyan, Delafond. H. Laney. Le tome Xll contient: Éloge de Larrey,par M. Pariset; Eloge de Chervin, par ]M. Dub"is (d'Amiens); mémoires "lar MJI. h\ MILLON. Reeîierchcs c5ii«ni«ii>es sur le mercsire et sur les constitutions salines. Paris, 184(1, in-8. 2 fr. 50 MÎLLON et REISET. Annuaire «le chimie, l'oyez p. 3. MONFALCON et POLINIÈRE. Traite «le la salubrité «lans les grantles villes , par MM. les docteurs J.-B. i\IO?^FALCON et de l'OLlMÈRE, médecins des hôpitaux, membres du conseil desalui)rilé du Rhône. Paris, 1846, in-8 de 560 pages. 7 fr. 50 Cet ouvrage, qui embrasse toutes les (piestions qui se rattachent à la santé publique, est destine aux médecins, aux membres des. conseils de salubrité, aux préfets, aux maires, aux membres des conseils généraux, etc. MONFALCON et TERME. Histoire «les enfants trouvés, par MM. TERME, président de Tadministration des hôpitaux de Lyon, etc., et J.-B. MONFALCON, membre du, conseil de salubrité, etc. Paris, 18i0. 1 vol. in-8. " ""• MONTAGNE. Sylloge generuui specierunique crj iitoganiarum quas in variis operibus descriptas icouibusque illustratas, nunc ad diagnosim reductas, nonnuUasquc nova;; interjectas, ordine systematico disposnit J.-F.-G. MONTAGNE, Academiœ scienliarum Instituti imperialis Gallici. Parisiis, 1856, in-8 de 500 pages- 12 fr. J.-B. B.ULLIÈRE et FILS, iwE Haijtefeuille , 19. 35 MOQUIM-TAIDON. MossosTapIiiie de la faiatinc des Hirsidinées, par M. i\!OQniN- 'J'AiVDO>' ; pi-olesseiu' d'iiiiitoire iiatiiiellc médicale à la Faculté de médecine do Paris, membre de l'Institut de i*'rance. Deuxième édition, considcrahlcmciit au"-menfée. Paris, 1846, in-8 de 450 paj^os, avec allas de 14 planches i;ravées et color. 15 fr. Cet oiiviiii;e inlc-ressc loiit à la fois les médecins, les iilKirniiKiens et les luiluriilistcs. Il est ainsi divise' : Histoire, analomie eL pliysiologie de: Hii iidinées. — Dcscrip'.ion des organes el des Jonc/ Ions systèmes cutané, locoiiioleiir, sensilif. digestif, sécretoire, circulaloirc, rcspiraluiri-, système reproduc- teur, symeliie des organes, durée de la vie et accrois-enieiit, haliitations, stations. Emploi des sangsues en médecine, pèche des sangsues, conservation des sangsues, mulliplicaliou des siii"sues maladies des sangsues , transport et commerce des sangsues, application el réa|>plirulion des saii"sues. — Description de tn famille, des genres el des espèces d liirndinecs , hirudiuées alliionniennes, lidelliennes. •-iptionienues, j)lauèrieni!e.s. MOQUIN-TANDOiî. Hîsloire siatorelle des !TsoUiis;?aes terrestres et finviatiles de France, contenant des études générales sur leur tinatomic et leur [)livsiolo2,ie, et la description particiiiière des genres, des espèces, des variétés, par A. Î\I0QUIN- ÏANDON, membre de l'histitiil (Académie des sciences), professeur d'histoire natu- relle médicale à la Faculté de médecine de Paris, Ouvrage complet. Paris, 1855. 2 vol. grand in-8 de 450 pages, accompagnés d'un atlas de 54 planches dessinées d'après nature et gravées. Prix de l'ouvrage complet, avec figures noires. 42 fi-. Avec ligures coloriées. G6 fr. Cartonnage de 3 vol. grand in-8. 4 fr. 50 Li' tome lir cooiprend les études sur l'aiiatomie et la pliysiologie des mollusques, — Le tome II com- prend la desci ii'tiou particulière des genres, des espèces el des \arièlés. M. J\Ioquin-T..ndou îi joint à son ouvryge un livre spécial sur les anomalies qui afTectent les Mol- lusques, un aulre sur l'H/j/i^e' de ces animaux, et un lioisième surleui- recherche, leur choi.v leur préparation et leur conservation, enfin une liîhliograpliie jnalacologiqne, ou (2ata'o.;ue de l-iSG ou- vrages sur les Mollusfpies terrestres cl lluvi.ilUes euroiieens il exotiques. C'est, sans conti eùil, le recen- sement le plus élen lu que l'on possède. L'ouvrage de M. BloipiiEi-Tandon est utile nnn-seulemeui aux savants, aux professeurs, mais encore aux collecteurs de coquilles, aux simples amateurs. MOQUIN-TANDON. ÉK-meinSs «ùc tératoîogîe i'é^C'îaîe, ou Histoire des Anomalies de !'iiri;aiiisalion dans k's végétaux. Paris, 1811,iii-8. 6 fr. 50 MOREL. TraSfé «les dêg'<:'iiérescejK"es plsysispics, iiitellecltselSes et EKorales de l'es- pèce liumahje et des causes qui ))rodtiisent ces variétés maladives, par le docteur B.-A. TiiOREL, médecin en chef do l'Asile des aliénés de Saint-Yon (Seine-Infé- rieure), ancien médecin en chef de l'Asile de ^aréville (Mcurthc), lauréat de l'Ins- titut (Académie des sciences). Paris, 1857. 1 vol. in-8 de 700 pages avec un atlas de Xlî planches lilhogi-aphiées in-4, 12 fr. MULLER. i^iatîne! «le sslsysàologie, par J. !\îur,LEr,, professeur d'analomie et de phy- siologie de l'Université de Berlin, etc. ; traduit de l'allemand sur la dernière édition, avec des additions, par A.-J,-L, Joor.D.VN, membre de l'Académie impériale de mé- decine. Deuxième édition revue et annotée par E. LlTTlii^, memln-e de l'Institut, de la Société de biologie, etc. Paris, 1851. 2 beaux vol. grand in-8, de chacun 800 pages . sur papier (in cavalier, accompagnés de 320 figures intercalées dans le texte. 20 fr. Les additions imporlanlcs faites à celle édition par RI. Littré, et dans lesquelles il exjiose et analyse es derniers travaux pulilies en physinlogie, feront rechercher particulièrement cette deuxième eiii- 'ion. f|ui rlevicnt le seul lii'iv de pliysiologie complet représentant Iji-n l'état actuel de la science. KULLER. PSiy.sinlog-je dsi système werveux, on recherches et expériences sur les di- verses cbisses d'appareils nerveux, les mouvements, la voix , la parole, les sens cl et les facultés intellectuelles, par J. Muller, traduit de l'allemiind par A.-J,-L. Jour.DAN, Paris, 1840 2 vol. in-8 avec fig. intercalées dans le texte et 4 pi. 12 fr. MUNDE. HydroîiJérapeHîâîîiie, ou l'Art de prévenir et de guérir les maladies du corps humain sans le secoiu's des métlicaments, par le régime,reau, la sueur, l'air, l'exercice elun genre de vie rationnel ; par ieU^Ch. Munde. Pari.s, 1842 1 vol. gr.in-18. 4fr. 50 MURE. Doctrine de l'école de r.io-Saaeiro et Paliiogénésio brésilienne, contenant une exposition nictiiodiqne de l'hoinreopalhie, la loi fondamentale du dynamisme vital, la théorie des doses et des maladies clironitjues, les machines pharmaceutii|ues, l'algèbre sympto.matologique, etc. Paris, 1849. in-12 de 400 pages avec lig. 7 fr. 50 lAEGELÉ. Des principasjx vice.s de couforiîîaîion dss !»assài«, et spécialement du rétrécissement oblique, par F.-Cb. INaegelé, professeurd'accouchcmentsà l'Fniversité delleideiberg; trailuilde l'allemand, avec desiidditions nombreuses par A. -C. Danyau, professeur et chirurgien de l'hospice de la Maternité. Paris, !8i0 1 vol. grand Il in-8, avec IG planches. 36 J.-B. BAll.UKRE et FH.S, rue IIautefeuille, 19. NYSTEN. Oictiomiaire «le niétSecine, cîe chirurgie, de pîiarniacie^ des Sciences ac- cessoires et de l'Art vétériiiaii-e , de P. -II. INysten ; unziéme édition, ciiticrement refondue par E. LittiîÉ, membre de l'Institut de France, et Ch. i\OBlN, professeur agrégé à la Faculté de médecine de l'aris ; ouvrap:e au^aiienté de la synonymie grecque, latine, anglaise, allemande, espagnole et italienne, suivie d'un Glossaire de ces diverses langues; illustré de 500 figures intercalées dans le texte. Paris, 1858. i Lcau volume grand in-8 tie 1500 pages à deux colonnes. 18 fr. Demi -reliure maroijuin. 3 fr. Demi-reliure, maroquin à nerfs,, très soignée. 4 fr. Les progrcs iiiccssuiils de l;i science remliiient iiecessuires. ^lour celle onzième édiiion, tle nom- breuses udJilioDS, une revision générale de Touviiige, et pins d'unileduns l'cnsenilile des mots consa- cres aux ihe'oiies nouvelles et aux laits nouveaux que reniplui du microscope, les progn's de i'uuatomic ge'uerale, normale e: pallioUigi'|ue, de la pliy-iidigie, de la palholùgie, de l'art vétérinaire, etc., ont crées. C'est M. Lillrc, connu par sa vaste eruilition cl par son savoir ('tendu dans la littérature médicale, naliuuale etétrangèic. (pii s'est diaigc de celle lâche imjiurlanle, avec la coUalioi alion île M. le docteur Cli. Rolùn. (|ue de récents ti uvaux ont placé si liant dans la science. Une addition importante, qui sera justement appréciée c"o.-t la Synonyoïie i^recqne, tnliiie, anglaise, allemnrulc, ilulienne, espagnole, rpii ett ajoutée à celle onzième édiiion, et '|ni, avec les vocabulaires, eu fera un Diction- tionnaire polyglotte. ■\ ORIBASE (OEiivres s!'), texte grec, en grande partie inédit, coll.itionné sur les manu- scrits, traduit pour la première fois en franç.iis, avec une iulroiitiLiion, des notes, des tables et des plaucbcs, par les docteurs BussEMAKKi! et Daremberg. Paris, 1851 à 1857; tomes 1 à 111, in-8 de 700 pages cbacun. Prix du vol. 12 fr. OUDET. De l'accroissenieiiî continu «les incisives chez les Rongeurs, et de leur reproduction, considérés sous le rapport de leur apjilication à l'élude de l'anatomie comparative des dents ; précédés de Reclierclies nouvelles sur l'origine et le déve- loppement des follicules deulttires, par ledocleur J -E. OUDET, membre de l'Acadéniit impériale de médecine, etc. Paris, 1850, in-8. 2 fr. 5( OULMONT. Des obliSérations «le la veine cave supérieure, par le docteur OllmONT médecin des liôpitaux. Paris, 1855, in-8 avec une planclie litliogr. 2 fr. OZANAM. Études sur le venin des Arachnides et son emploi en tliérapeutique , suiv d'une dissertation sur le tareulisme sponidique et épidémique. Paris, 1856 grand in-8. 2 fr. 5( PALLAS. r.éficxions sur l'imermiHcnce considérée chez l'homme dans l'état de sant* et dans l'état de maladie. Paris, 1830, in-8. 3 fr, PARCEAPPE. Recherches sur l'encôphalc, sa slrticture. ses fonctions et ses maladies par M. ParchaPPE, médecin en chef de l'hospice des aliénés de Rouen. Paris, 1836- 1842, 2 parties iu-8. 7 f r La l''«^ partie comprend: Du volume de la tète et de Vencéphale chez l'homme; 1; 2^ partie: Des altérations de l'encépliale dans l'aliénation mentale. PARE. OEuvres complètes d'Aiiibroise ParC-, revues et coUalionuées sur toutes le; éditions, avec les variantes; ornées de 21 7 pi. et du ])ortraitdc l'auleur; accompagnée! de notes historiques et critiques, et précédées d'une introduction sur l'origine et 1( progrès de la chirurgie en Occident du vr tiu xvi*^ siècle et sur la vie et les ouvrage! d'Amhroise Paré, parJ.-F. Malgaig^e, chirurgien de l'hôpital Saint-Louis , pro- fesseur ii la Faculté de Médecine de Paris, etc. Paris, 1840, 3 vol. grand in-8àdcu) colonnes, avec figures inlercalées dans le texte. Ouvrage complet. 36 fr. PARENT DUCÏÏATELET. De la prostitution dans la ville de Paris , considérée sous l< rapport de l'hygiène publi(|ue, de la morale et de l'administration ; ouvrage appuyt de documculs statistiques puisés dans les archives de la pi-éfccture de police , pai A.-J.-B. Pakem Dlciiaïelet, membre du (^onseilde salubrité delà villede Paris Troisième édition revue, corrigée et compl tée par des documents nouveaux et de. si notes, par MM. A. Trebcchet et Poirat-Duval , chefs de bureau à la préfectun |p« de |)olice, suivie d'un Précis hygiemoi'e, statistique et admimstiiatif sir L'""" PRosTiTCTiox DANS LES PRINCIPALES VILLES DE l'Eirope. Paris, 1857, 2 forls volume in-8 de chacun 750 pages avec cartes et tableaux. 18 fr Le Précis hygiénique, slalislii/iie et ndminislralif sur In Proslilulion dans les jiriucipnle villes lie l'Europe comprend pour la FEANCr; : Bordeaux, Rrc^sl, Lyon, IMarsiille, N.mles, Strasbourg l'Algérie; jkum l'ErRANCE b : l'Aii^lelerre et 1 Ecosse, Ocrlin, Cerne, Bruxelles, Christiania, Copeubagut l'Espagne, Hambourg, la Hollande, Rome, Tunu. It il, I),. 'i k J.-B. BAILLIÈRE et FILS, nuE IIaltefeuille , 19. 37 ARISET. îlistoire des membres do l'Académie royale de médecine, ou Recueil des Eloges lus dans les séances publiques, pai- E. PAKiSliT, secrétaire perpétuel de l'Académie nationale de médecine, etc.; édition complète, précédée de Télogc do Pariset, publiée sous les auspices de rAcadémie , par F. Dubois (d'Amiens), secré- taire perpétuel de l'Académie impériale de médecine. Paris, 1850. 2 beaux volumes in-12. 7 fr. Cet ouvrage comprend : — Discours d'ouverture de l'Académie impeiiale de médecine. — Ëloges d« orvisart, — Cadet de Gassii ourt, — Berlliollel, — t'inel, — Beauthèuc, — liourru, — Percy. — Vau- iielin, — G. Cuvier, — Portai, — Cliaussier, — Dupuylren, — Scarjia, — Ucsgenetles, — Laennec, — essier, — Huzard, — Warc, — Lodibert, — lîourdois de la Motte, — Esquirol, — Larrey, — Clievrcul, - Lerminier, — A. Dubois, — Alibert, — Rubiiiuet, — Doulile, — Gcoli'roy Saint-Hilaire, — Oilivier , 'Angers), — Breschel, — Lisfrauc, — A. Paré, — Broiissais, — Bicliat. ARISET. îJlémoirc ssir les causes de la peste et sur les moyens île la détruire, par E. Paf.lset. Paris, 1837,iii-18. 3 fr. 50 ARISET. Éloge de Dînsnyîreii. Paris, 1836, in-8, avec portrait. 1 fr, 50 ATIN (GUI). LeUres. Nouvelle édition augmentée de lettres inédites , précédée d'une notice hiograpliii[ue, accoiupagnéc de remarques scientifiques, historiques , pliiloso- ])liesetlittéraires, par Revkii.lk Parise, membre de l'.Académie iiupériale de méde- cine. Paris, 1846. 3 vol. in-8. avec le portrait et le fac-similé de Gui Patin. 21 fr. Les lettres de Gui Patin sont de ces livres qui ne vieillissent jamais, el quand ou les a lues on en uçoit aussitôt la raison. Ces lettres soûl, en ell'et, l'expi essiou la plus piltoresijiie , la plus vraie, la us énergique, non-seulement de rcpo(|uc où elles ont été écrites, mais du cœur humain, di!s senli- enls et des passions qui l'agitent. Tout à la fois savantes, érudites, sjiiriliielles, profondes, <'njouées, les parlent de tout, uiouvemenls des sciences, hommes et choses, passions sociales et iudividiielles, volutions politiques, etc. C'est donc nu livre ipii s'adresse aux savants, aux médecins, aux érudits, X gens de lettres, aux moralistes, etc. ITISSIER. Traité des maladies des artisans et de celles qui résultent des diverses prolessions, d'après Ramazzini; ouvrage dans lequel ou indique les précautions que doivent prendre, sous le rapport de la salubrité publique et particulière, les admi- nistrateurs, inantifacluriers, fabricants, chefs d'ateliers, artistes , et toutes les per- sonnes qui exercent des professions insalubres; par Pli. PATISSIER, luembre de l'Académie impériale de médecine, etc. Paris, 1822, in-8. 1 Ir. ITISSIER. Kappoî-t sisr le service médical des établissements thermaux en France, fait au nom tî'itne cotnmissiotide l'Académie itnpériale de médecine, par Pli. iV\Tls- SIER, membre de PAcadémie de médecine. Paris, 1852, in-4 de 205 pages. 4 fr. 50 lULET et LEVEILLÉ. Iconosrapliie des cliampignans, de Paui.ET. Recueil de 2lT planches dessitiées d'après nature, gravées et coloriées, accompagné d'un texte nou- veau présentant la description des espèces figurées , leur synonymie, l'indication de leurs propriétés utiles ou vénéneuses, l'époque et les lieux où elles croissent, par J.-H. LEVEILLÉ, docteur eu médecine. Paris, 1855. 1 vol. iti-folio de 135 pages, avec 217 planches coloriées, cartonné. 1"0 ''"• On peut se procurer séparément le texte, par M. Leveillé , petit in-folio de 135 on fr pages. -" "^* Séparément les dernières planches iti-folio coloriées, au prix de 1 fr. chaque. .ULET. Flore et Faune de Virgile, ou Histoire naturelle des plantes et des animaux {reptiles, insectes), les plus intéressants ii connaître et dont ce poète a fait mentton, Paris, 183 4, in-S avec 4 planches gravées et coloriées. 6 ir. IISSE. Lamédecinect les médecins, philosophie, doctrines, institutions, critiques, mœurs et biographies médicales, par Louis Peisse. Paris, 1857. 2 vol. '"-IS Jésus. " '• :et ouvrage comprend : Esprit, marche cl développement des sciences médicales. — Découvertes et :ouvreurs. — Sciences exactes et sciences non exactes. — Vulgarisation de .a médecine. Lu Ihode numérique. — Le microscope et les microscupislcs. — Méthodologie et doctrines. -- Comme peuse et ce qu'on fait en médecine à Montpellier.— L'encyclopédisme et le speciali^me en medeciuc.— 5sion sociale de la médecine et du médecin.— Philosophie des sciences naturelles. — La pl.ilojopliie h s philosophes par-devant les médecins. — L'aliénation mentale el les alieuistes. — rhicnologie • liues et mauvaises têtes, grands hommes et grands scelérais. — Do l'esprit des bêles. — Le leuiUe- I. - L'Académie de médecine. - L'éloquence et l'art k l'Académie de médecine. — Charlalauisic« charlatans. — lullueuce du theiitre sur la sauté. — Médecins poètes. — Biographie. ILLETAN. Mémoire statistique sur la Pleuropneumonie aiguë, par J. PelLETW, médecin des hôpitaux civils de Paris. Paris, 1840, in-4. ^ ''"» 38 J.-B. BAILLIÈRE kt FILS, niK Iîautefeuille , 19. PERCHERON. Bsbllograpliie eiitoinolog:iqiio, comprenant l'inclication par ordre alplia- bétiqiie des matières et des noms d'auteur : 1° des Ouvrages entomologiques publiés en France et à Fétranger depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ; 2° des Monographies et Mémoires contenus dans les Uccaeils, Journaux et Colleclions aca- démiques français et étrangers. Paris, 1857. 2 vol. in-8. S fr. PERREVE. Traité des rctrécîssenients organiques «te l'iirèthre. Emploi méthodique des dilatateurs mécaniques dans le traitement de ces maladies, par "Victor FerrÈve, docteur en médecine de la Faculté de Paris, ancien élève des hôpitaux. Ouvrage placé au premier rang pour le pr^x d'Argenteuil, sur le rapport d'une commission de FAcadémie de médecine. Paris, 1847. 1 vol. in-8 de 340 pages, accompagné de 3 pi. et dé 32 figures intercalées dans le texte. 5 fr. PHARMACOPÉE DE LOIV'DRES, publiée par ordre du gouvernement, en latin et en français. Paris, 1837, in-18. 3 fr. PHILIPEAUX. Traité pratique de la cautérisation, d'après l'enseignement clinique . de M. le professeur A. Bonnet (de Lyon), par le docteur I'.. Piiilipeaux, ancien in- terne des liôpitaux civils de Lyon. Ouvrage couronné par la Société des sciences mé- dicales et naturelles de Bruxelles. Paris, 18oG. 1 vol. iu-8 de 630 pages, avec 67 planches intercalées dans le texte. ^ ■ S fr. PHILLIPS. De la lénotoniie soiis-culanée, ou des opérations qui se prati([uent pour la guérison des pieds bots, du torticolis, de la contracture de la main et des doigts, des fausses ankyloses angulaires du genou, du strabisme, de la myopie, du bégaie- ment, etc., parle docteur Cil. PniLMPS. Paris, 1841, in-8 avec 12 planches. 3 fr, PICTEÎ. Traité de paléontologie, ou liistoire naturelle des animaux fossiles consi- dérés dans leurs rapports zoologiques et géologiques, par F.-J. FiCTET, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à FAcadémie de Genève, etc. Deuxième édition, corrigée et considérablement augmentée. Paris, 18o3-18u7. Ouvrage complet. ■i forts volumes in-8, avec un bel atlas de 110 jjlanches grand in-4. 80 fr. Cet ouvrage est divisé en trois parties ; la. première comprenant la considération sur la manière dont les fossiles ont été déposés, leurs apparences diverses, l'exposition des méthodes qui doivent diriger dans la déterminal ion et la classification des fossiles ; la seconde et la troisième, Fliistoire spéciale des animaux fossiles ; les caractères de tous les genres y sont indiqués avec soin, les principales espèces y sont énumérées, etc. Les quatre volumes comprennent -. Tome premier (600 pages). — Considérations générales sur la Paléontologie. Histoire' naturelle spéciale des animaux fossiles. 1, Mammifères. — Il, Oiseaux. — 111, Reptiles. Tome second (728 pages). — IV, Poissons. - V, Insectes.— VI, Myriapodes. — Vil, Arachnides. — Vin, Crustacés. — IX, Annélides. — X, Céphalopodè^s. Tome troisième (654 pages). — XI, Mollusques (Gastéropodes, Acéphales). Tome ciuatrième (800 pages). —Mollusques. — XII, Echinodermes. — XIII, Zoo- phytes. — Résumé et table. PIORRY. Traité de diagnostic et de séméiologie, par le professeur l'JORRY. Paris, 1840. 3 vol. in-8. 21 fr. PLAIES D'AKMES A FEL' (Des). Communications à FAcadémie impériale de médecine, par MM. les docteurs Baudens, Roux, Malgaigne, Araussat, Blandin, Piorry, Velpeau, Huguier, Jobert (de Lamballe), Bégin^ Rocheux, Devergie, etc. Paris, 1849. in-Sl de 250 pages. 3 fr. 50 PLEE. Glossologie botanique, ou Vocabulaire donnant la définition des mots techni- ques u.siles dans l'enseignement. Appendice indispensable des livres élémentaires et des traités de botanique, par F. Plée, auteur des Types des familles des plantes de France. Paris, 1854. 1 vol. iu-12. 1 fr, 23 POGGÎALE. Traité d'analyse cisintique par la méthode des volumes, comprenant l'analyse dés Gaz, la Chlorométrie, la Sidphydrométrie, FAcidémélrie, l'Alcalimé- trie , l'Analyse des métaux, la Sacchariniétrie , etc., par le docteur ['OGGIALE ,: professeur de chimie à l'Ecole impériale de médecine et de pharmacie militaires i (Val-ile-Gràce), membre de FAcadémie impériale de médecine. Paris, 1 858, 1 vol. in-8, illustré d'environ 200 figures intercalées dans le texte. POILROUX. IVîaDuel de médecine légale criminelle à l'usage des médecins et des ma- gistrats chargés do poursuivre ou d'instruire les procédures criminelles. Seconde édi- tion. Paris, 1837. In-8. 7 fr. J.-B. BAILLIÈRE et FILS, rle Hautefeuille , 19. 39 PORTAL. Ctoservations sur la nature et le traiteutent «!c l'hyriropisle, par A. POR- TAL, membre de l'Institut, président de l'Académie de médecine. Paris, 1824. 2 vol. in-8. 11 fr. PORTAL. Observations sssr la nature et le traitement de l'epilepsle, par A. PORTAL. Paris, 1827. 1 vol. in-8. 8 fr. POUCHET. Higsojre des sciences nausrelles au moyen âge, ou Albert le Grand et son époque considérés comme point de départ de l'école expérimentale, par F.-A. POD- CHET. Paris, 1853, 1 beau vol. in-8. 9 fr, POUCHET. Théorie positive «le l'ovulation spont^ée et de la fécondation dans l'es- pècc humaine et les mammifères, basée sur l'observation de toute la série animale, par le docteur F.-A. PouCHET, professeur de zoologie au Musée d'histoire naturelle de Rouen. Ouvrage qui a obtenu le grand prix de physiologie à l'Institut de France. Paris, 1847. 1 vol. in-8 de 500 pages, avec atlas in-4 de 20 planches renfermant 250 figures dessinées d'après nature, gravées et coloriées. 36 fr. D^nis son rapport à l'AciKlcniie. en 1845, la commission s'cxpiimait ainsi en résumant son opinion sur ci'l ouvrage : Le Irruiail de j\I. Poiic/u L se flislin^iie pur Vimporlance des résuUiils, par te soin scrupuleux de l'exacliliide, par l'étendue des zuies, par une méthode excellente. L'auteur a eu le courage de repasser tout au critérium de l'expeiiniintation , et c'est apiès avoir successivement con- ii-onte les divers phénomènes qu'oHie la série animale, et après avoir, eu quelque sorte, tout soumis à l'épreuve du scalpel et du microscope, qu'il a formulé ses LOIS PHYSIOLOGIQUES FONDAMENTALES. PRICHARD. Histoire naturelle «le l'Homme, comprenant des Recherches sur l'influence des agents physiques et moraux considérés comme cause des variétés qui distinguent entre elles les difterentes Races humaines; par J.-C. Prichard, membre de la Société royale de Londres, correspondant de l'Institut de France ; traduit de l'anglais, par F.-D. ROULIN, sous-bibliotiiécaire de l'Institut. Paris, 1843. 2 vol. in-8 accompa- gnés de 40 pi. gravées et coloriées, et de 90 figures intercalées dans le texte. 20 fr. Cet ouvrage s'adresse non-seuleinent aux savants, mais à toutes les personnes qui veulent étudier l'anthropologie. C'est dans ce liut que l'anteur a iiidi((ué avec soin eu traits rapides et distincts : 1° tous les caractères physiques, c'est-à-dire les variétés de couleurs, de physionomie, de proportions corporelles, elc, de» diltéreotes races humaines; 2° les particularités morales et intellectuelles qui servent à distinguer ces races les unes des autres; 3° les causes de ces phénomènes de variété'. Pour accomplir un aussi vaste plan, il fallait, comme le docleur J -C. Prichard, être initié à la connaissance des langues, afin de consulter les relations des voyageurs, et de pouvoir décrire les dilléreates nations dispersées sur la surface du globe, PRUS. Recherches nouvelles sur la nature et le traitement rtu cancer «le l'estomac, par le docteur René I'RCS. Paris, 1828, iu-8. 2 fr. RACLE. Traité «le «liagnostic médical, ou Guide clinique pour l'étude des signes ca- ractéristiques des maladies, par le docteur V.-A. RACLE, médecin des hôpitaux, ancien chef de clinique médicale à l'hôpital de la Charité, professeur de diagnos- tic, etc. Paris, 1854. 1 vol. in-18 de 580 pages. 5 fr. RANG et SOULEYET. Histoire naturelle «les molluseiues ptéropodes, par MM. Sander Rang et Souleyet, naturalistes voyageurs de la marine. Paris, 1852. 1 vol. grand m-4, avec lo planches coloriées. -^ '''• — Le même ouvrage, 1 vol. in-folio cartonné. ^0 fr. Ce bel ouvrage traite une des questions les moins connues de l'Histoire des mollusques. Coniniencé par M. Sander Rai'g, un« partie .les planches avaient clé dessinées et lithoj;raphiées sous sa direction; par ses éludes spéciales, M. Souleyet pouvait mieux que personne mener cet imporuuU iravail a bonne fin. RASPAIL. l\onveau système «le physiologie végétale et hotaniïtue, fonde sur les mé- thodes d'observation développées dans le Nouveau système de chimie organique, par F.-V. Raspail, accompagné de 60 planches, conlenant près de 1000 figures d'ana- lyse, dessinées d'après nature et gravées avec le plus grand soin. Paris, 1837. 2 forts volumes in-8, et atlas de 60 planches. 30 fr. — Le même ouvrage, avec planches coloriées. 50 Ir. RASPAIL. Riouveau système «le chimie organitine, fondé sur de nouvelles méthodes d'observation, précédé d'un Traité complet sur l'art d'observer et de manipule*- en grand et en petit dans le laboratoire et sur le porte-objet du microscope, par '. ^-V. Raspail. Deuxième édition entièrement refondue, accompagnée d'un atlas in-4 de 20 planches, contenant 400 ligures dessinées d'après nature, gravées avec le plus ."•rand soin. Paris. 1838. 3 forts vol. in-8 et atlas in-4. 30 fr. liO J.-B. BÂILLIÈRE ET FILS, rue Hautefeuille, 19. RAPOU. Do la Oèvrc typîioïde et de son traitement lioniœopathique, par le docteiii A. l'iAPOU, médecin à Lyon. Paris, 1851, in-8. 3 fr. Eapport à rAcatîCmâe impériale de méjîecine SUR LA PESTE ET LES OUAHAÎV- TAII\;es, fait an nom d'une commission, par le doctenr l'r.is, accompagné de pièces et documents, et suivi de la discussion nu sein de l'Académie. Paris, 1846. 1 vol. in-8 de 20.j0 pages. JO iV. Cet importiiiil uuvi.-ige, qui emlirasse des questions il'iin si Iiijut intc'i et i>oiir la siiiile pii1,!if|iie el les reliilioiis ccminiei ciules, esi divise' en trois iiarlies. savoir : l" Kapi ort à rAcadeniie sur la ii.-sle cl les i|iiaraiilaiiu;s. 2° Pièces et lUidimonls ;'i rainmi du rapport I. ^ote sur ranii(|uile delà peste en Orient et paiticulici ement en ]•;^ypll', paijJe (ioctetir Darenil)erg. — 11. Lettre de M. le dorleor \Vitl, médecin en chefMe l'armée russe, sur la peslc île V^ilaeliie .t de Bloldavie ])cndant les campagnes de 1828-)Sî!!). — 111. Notice sur la mènie épidémie, par le docteur Siedlitz. — IV. Mémoire sui la peste eu Algeiie depuis 15.)-J jusqu'en 1S10, par Ad. Ilerbruiiser. — V. Slcmoire sur la peste en Perse, pur le ilocleiir l.acliLze, — \l. Correspondance officielle de M. Ferd. de Lesseps , ci.nsul de Fiance ;i Alexandrie, adressée à W. le niinislre des allaires ctrangèpcs pendant l'épiciémie de pesle. VU. MiMiioire sur la peste en Orient en 1840, par M. U.laporle. — VllI-XV. Iléponses p;n ticulicrcs de MM. lesdocleuis Prnner, Seiss.n, Perron, Fischer, Dnvignr-au, Clut-Bev, Grassi, Laidlaw, an.t sept «(ueslions posées p-ir le minislùie anglais en 185!). -- XVI. Blenioire sur la quaiantaiuf ■'a J.dTa, ilepuis 11 nouvelle possession de la Svrie et de la Palestine par les Osnianlis, par le docteur C. Luspe ranza. — XVll-XMV. Rapports jjarliculiers adressés au conseil de santé du Caire sur la jiesle qui y régné eu i84l en Kgypte, ]i;ir SIM. 1-s docteurs Granet, llirahim, Kocli, Masserano, Deloiig, Peirou, Peiiay, Rossi, MusIapha-el-Snliki, Seisson. — XXV-XXXI. Procès-verliaux de la commission iie l'Acal demie, comniuuications verliales de MM. T.aclicze, Anhert-Roche , Lagast|uie, Ségiir du Perron, Moi-pnrgo, lie Nion, Cholet, Gaelani, — XXXll. Lettre de M. r.hevillon sur le lazaret de 31arscillc. — XXXIII. Tableau général, pur O' !re de temps et de lieux, des épidémies de ])osle qui ont aflligé le monde depuis, trente et un sieilns, par le docteur Rossi. — XXXIV. Tableau de la nuirlalilé d'.\lexandrie (.Egypte), depuis le U' janvier I85j jusqu'au \<^' janvier 1845, avec l'indication ilistincte (les décès dus à la peste, etc. 5" Discussu-n dans le sein de l'Académie. Celte savante discussinn. qui occupe plus de 400 pages, conlienl les opinions de M.^1. Dul'ois (d'Amiens), — Roclioux, — C:istel, llam. nt, — Gaultier de Clanbry, — Prus, — Ferrus, — Poiseuille, — Desportes,— Londe, — Pariset, — Bcgiu, — Piorry, — l'iicheteau, etc. RATIER. Nouvelle nîéricciiïe domestique, contenant : 1" Traité d'hvgiéne générale; 2° Traite des erreurs populaires ; 3" Manuel des premiers secours dans le cas d'ac- cidents pressants ; 4° Traité de médecine pratique générale et spéciale ; 5° Formu- laire pour la préparation et l'administration des médicaments ; 6° Vocabulaire des termes techniques de médecine, par le docteur F.-S. Ratier, membre de plusieurs sociétés savantes. Paris, 1825. 2 vol. in-8. 15 Ir. RATIER. Quelles sont les mesures de police médicale les plus pro])res à arrêter la Pro- pag^ation «5o la lîiaîaîlie vénéricr.ne? par F.-'-^. ['.atier. Ouvrage couronné far la Société de médecine ch' Bruxelles. l^Avh, 1S3G, in-S. 1 î'r. 50 RAYER. Do la morve eî eîu farcin chez l'horame, par P. Hayer, médecin de Tiiô- ilal de la Cliarité. Paris, 1837, in-4, figures coloriées. G IV RAYER. TraiJé des lualaclics «les reins, et des altérations de la sécrétion urinaire. étudiées en elles-mêmes et dans leurs rapports avec les maladies des uretères, de la vessie, de la prostate, de l'urèilire, etc., par P. ÎÎAYER, médecin de l'iiopital de la Charité, membre de l'Institut et de l'Académie impériale de médecine, cic. Paris, 1839-1841. 3 forts vol. in-S. 21 IV. RAYER. Atlas du traité îîfs maladies des rein.s, comprenant V Anatomie 'pathologique des reins, delà vessie, de la prostate, des tirelères, de l'nrèthre, etc., ouvrage ma- gnifique contenant 300 ligures en CO planches grand in-folio, dessinées d'après na- ture, gravées, imprimées en couleur et retouchées au pinceau avec le jtlns grand soin, avec un texte descriptif. Ce bel ouvrage est complef ; il se compose d'un vo- lume grand in-folio de GO planches. Prix : 192 IV. CliT OLlVIiAGE EST AINSI DIVISÉ 1. — Néphrite simple, Néplnile iluuiuitismale, Niplinle par poison niorbide. — PI. 1, -2, 3. 4, ■;. 2. — Neplirile albu mineuse (mal.idies de Bri^lit). — PI. 0. 7, 8,9, 10. 3. — Pyélite ( iullammation du bassuiet el des calices). — PI. Il, 12, ITi, 14, 15. 4. — Pyelo-neplii ile , Pcriiiéplu ite , F'islules ré- nales. — PI. 10, 17, 18, l!>, 20. î>. — Hydi onéplirose. Kystes uriuaircs. — PI. 21, 22, 25, 21, 23. 6. — Kysles séreux. Kystes acéplialocystiques, Vers. — PI. 20, 27. -2», 29, 30. T. — Anémie, Hypérémic, Atrophie, Hypertropliie des leins et de la vessie. — PI. 51, 52, 33, 5i, 5,";. 8. — Ilyiierlrophic, Vires de conformation des reins et des uretères. — PI. 30, 57, 38, 59, 40. 9. — Tubercules, BléLaioses des ri ins. — PI. 41, 42, 43, U, 45. 10. — Cancer des reins, Maladies des veines ré- nales. — Pi. 40, 47, 48, 49, ."JO. 11. — Malad es des tissus élémentaires des reins et de leurs conduits excréleurs. — PI. 51, 52, 55, 54, 55. 12. _. Blaladies des capsules surrénales. — P). 56, 57, 38, 59. CO. J.-B. BAILLIÈRE et FILS, nuE Hautefeiille, 19.. ai KAYER. Traito théorique et praticiue «les maladies ou. '" Lt's liziraisons \ a 17, 17 his et 18 son/, publiées. i ii • Le texte se compose dune exposition Iheunque et pratique de la science, dans aquclle viennent se grouper les observations cliniques, mises en concordance entre elles, et donll ensemble lormera un'I'railé clinique des maladies de Porgane de la vue, commenté et complète par une nombreuse série de figures. , Les planches sont aussi parfaites quil est possible ; elles ofifrent une fidcle image de la nature; par- tout les formes les dimensions, les teintes ont été consciencieusement observées; elles pi osentcniia vérité pathologique dans ses nuances les pins fines, dans ses détails les plus minutieux ; S"^»" P''^ des artistes habiles, imprimées en couleur et souvent avec repère c est-a-dire ''^'^'- ""' ''° 'j'": planche, afin de mieux rendre les diverses variétés des injections vasculaues des membranes externes, toutes les planches sont rolouchées au pinceau avec le plus grand soin. ■ ,• „ „„:cc„ L'auteur a voulu qu'avec cet ouvrage le médecin, comparant les figures et la description, puisse reconnaître et guérir ia maladie représentée lorsqu'il la rencontrera dans la pratique. à!x ■ J.-B. BAILLIÉRE et FILS, rue IIautefeuille , 19. SIMON. Leçons Ile mf-rtecine îïomœojjathiuîie , par le docteur Léon SlMON. Paris, 1835, 1 WtvoL in-8. 8 fr. SIMON (Max). Hygiène du corps et de l'ûme, ou Conseils sur la direction physique et morale de la vie , adressés aux ouvriers des villes et des campagnes , par le docteur Max Simon. Paris, 1833, 1 vol. in-lS de 130 pages. 1 ff- SWAN. La Névrologie, ou Description anatomique des nerfs du corps humain, parle docteur.]. SWAN; ouvrage couronné par le Collérje royal des chirurgiens de Londres; traduit de l'anglais, avec des additions par E. ClusSAiGNAC, D. M., prosecteur à la Faculté de médecine de Paris, accompagné de 2:i belles planches, gravées à Londres avec le plus grand soin. Paris, 1838, in-4, grand papier vélin cart. 2i fr. TÂRDIEU. Dictionnaire d'hygiène pnbliqise et de salubrité, ou Piépertoire de toutes ùs Questions relatives à la sauté puhlique, considérées dans leurs rapports avec les Suhsistances, les Épidémies, les Professions, les Étahlissements et institutions d'Hy- giène et de Saluhrité, complété par le texte des Lois, Décrets, Arrêtés, Ordonnances et Instructions qui s'y rattachent , par le docteur Amhroise TakdieU , professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, médecin des hôpitaux, membre du Con- seil consultatif d'hygiène publique, médecin assermenté près les tribunaux, etc. Paris, I8.'j2-185i. 3 forts vol. grand in-8. 2i Ir, Ouvrage couronné par l'Institut de France. TARDIEU. Études iBygit-niciaes sur la profession de monieiir en cuivre, pourservn-;i l'histoire des professions exposées aux poussières inorganiques , par le docteur Amhroise Taudieu. Paris, 1853, in-12. 1 '''• -• TAFiDIEU. Étiidc snédico-iésale sur l'avorîement, par A.TardIEU, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris. Paris, 1856, in-8. 2 fr. 50 TABDIEU. De la morve et du farcia chronique chez l'homme, par le docteur AJIBK. TardiîcD. Paris, 1843, in-i. ^ ^'■• t TEMMINCK. Monograplîies de mammolosie, ou Description de quelques genres^de mammifères, et dont les espèces ont été observées dans les différents musées de 1 ^^u- rope, parG.-J.T£M.MI.NCK.PametLeî/de, 1827-1841, 2 vol. in-iavcc 70 pi. 50 Ir. Cet important ouvruge conipreml dix sept monographies, savoir: 1" genre Phalanger : 2o genre Sarrig le ; 5o genres Dasy.irc, Tlivlacines et l'hascgales; 4o genre Chat; 5" ordre des (.hf'>ropteres: 0" Molosse; -o Rongeurs, 8> genre lU.ioùlopl.e; 'Jogenre Nyctocleple ; lOo genre Nyclophile ; U-geiMc Cheirojaùres fnigiv.ires ; 12o genre Singe; ir>ogenre Cheirnpttres vespertilionides; 1 4o g.^uve lailuen, queue en fourreau, queue cachée, queue hivalve; 15 génies Arclicle et l'arodoxure; lOo genre l'cul- maue; 17" genre Mégère. t TEMMINCK et LAUGIER. Nouveau recueil de planches coloriées d'oiseaux, pour servir de suite et de complément aux planches enluminées de Dulîon, par AIM. j EM- MlNCK, directeur du Musée de Leyde, et JlEiFFREX-f.AL'GlEn, de l'aris. ^ Ouvrage complet en 102 livraisons. Paris, 1822-1838 5 vol. grand m-iolio avec 600 pi. dessinées d'après nature, par Prêtre et Iluet, gravées et coloriées. 1000 fr. Le même avec 600 planches grand in-4 figures coloriées. ''50 tr. Demi-reliure, dos de maroquin. Prix des 5 vol. grand in-folio. 90 fr. — dito — Prix des 5 vol. grand in-4. 60 fr. Aquercurde celle grande et helle puliliration, l'une des plus importaiiles et l'un des ouvrages les plus parlails pour l'élude si intéressante de l'ornilholugic. nous venons otirir le Nouveau recncU ite ulnnclies coloriées d'oiseaux en souscriplion en baissant le prix d'un tiers. Chaque livraison composée de G planches gravées et coloi iecs avec le plus grand soin, et le tcile descriptif correspondant. L'ouvrage est com^/e£ en 102 livraisons. Prix de la livraison in-folio, ligures coloriées, au lieu de l5 fr. "^ "• _ — grand in-i, fig. coloriées, au lieu de 10 fr. îiO ' '■'• ■'".<"- La dernière livraison contient iiiial. Exposition môllioiliquc des pro- cédés employés |/oui- ])rodiui-e les pliénoiiièiies iiiaj;iiéti(jiies et leur iipplicatioii à l'étude et au traitement des maladies, par J.-A. Ti'.STE, docteui- eu médecine de la Faculté de Paris. Quatrième édition augmentée. Paris, 18o3. 1 vol. in-12. -i fr. TESTE- Sjsîénîaîisalion praaqîie de la maîiore médicale hoitiœopaihittcie, ]iar le docteur A. Teste, membre de la Société gallicane de médecino homœopalliiquc. Paris, 18o3 l vol. in-S de GOO pages. 8 f,-, TESTE. Traité ItomœotîatUiijue des issaladies aigiits et cîironkjtses des enfants, par le docteur A. Teste. Seconde édition revue et augmentée. Paris, 1850 in-18 de -420 pages. ' ' 4. f,.. 50 THIERRY. QiseJs sont les cas où l'on cîoit préférer la lithocomie à la lilliotriiie et réciproquement. Paris, 1842, in-8. 2 l'r. 'ÔO THOMSON. Traité iiiértico-ciïirïu'sical de l'înîlammasion ; par J. TlIOMSON, profes- seur de chirurgie à rUniversite tl'Edimbourg ; traduit de l'anglais cl angmenlé d'un grand nombre de noies, par A.-J.-L. JoURDAN et F.-!}. BOISSEAU. Paris, 182". 1 fort vol. in-8. 3 fr. TIEDERIANK et GMELIN. Reclterclics espérJHîeiîtales, ])liysiologiqucs et cliimiques sur la digeslioa considérée dans les (|uati-e classes d'animaux vertébrés, par 1''. Tiede- MANN et L. CiMiii.n'; traduites de l'allemand jiar A.-J.-L. JotliDAN. Paris, 1827. 2 vol in-S, avec grand nombre de tableaux. I5 IV. TIEDEMANN. Traité complet de plsysiologic, traduit de rallcmand par A.-J.-L. Jocn- DAX. Paris, 1831. 2 vol. in-8. 7 fr. TOMMASSINI. Précis de la nouvelle doctrine médicale italienne, on introduction aux leçons de clinique de l'Universilé de Bologne, par le professeur J. TOMSiASsiN'i. Tra- duit de l'italien, avec des notes, par le docteur P.-L. Yander-Linden. Paris, 1822, in-8. 2 tV. oO TORTî (F.) TIicrayCHtice specsalis ad fcbres persodicas perniclosas : nova cditio, cdeulibus et curantibus C.-C.-F. TOMBEUR et O. BuiXtlE. D. M. Lcodii et Parisiis, 1821. 2 vol. in-8, tig. IG fr. TREBUCHET. inrisprudence de la Médecine, delà Chirurgie et de la Phurnjacie en France, comprenant la médecine légale, la police médicale, la rcsponsaliililé des médecins, cliirm'giens, phai'niaciens. etc., l'exposé et la discussion des lois, ordon- nances, règlements et instructions concernant l'art de guérir, appuyée des jugements des cours et tribunaux, par A. 'J'r.EBUCHET, avocat, clicrdu bureau de la police nié- dicale à la Préfecture de police. Paris, 1834. 1 fort vol. in-8. 'J fr. TRÉLAT. Recherches historKjKes sur la folie ; par U. TrÉLAT, médecin de l'iiospice de la Salpètrièrc. Paris, 1830, in-8. 3 l'r. TRIQUET. Traité pratique des maladies de l'oreille, par le docteur E. II. TniQUET, chirurgien et fondateur du Dispensaire pour les maladies de l'oreille, ancien interne lauréat des hôpitaux de Paris, etc. Paris, 1857. 1 vol. in-8, avec ligures intercalées dans le texte. "î ''"• ^0 Cet ouviogc esl la leproJuclion «les leçons que M. Ti iquel pt ofcsse cluique année s TEcole pialiqne 'Vî'!ïH'îit'^';' /f P"^^ le cœur , par J.-G. ZiMMERMANN ; nouvelle tradtu'l.cn do 1 abenrt.^d, F;'' A-";^;'- i JOVRDX^; nouvelle édition augmem'ee'd^Me'nOticê sur l auteur. Pans,, 1840, 1 .o. t vol.in-S. aient , par le docteur . Paris, - iV. 50 àS ■T.-B BAîLLfÈRE et FILS, r.uE Hautefeuilli^ , 19. "^ tnf nSod?onr^''^ **^^"^ "■'^'^ «"^ '^"^ MICROSCOPE, includin.thed . Rnv.l r.n r ' '''"''"' conservafoi-and demonstrator of minute analomy a Royal Collège of surgeons, avec planches et figures intercalées dans leTx ? sieme ed,twn, tvith additions. London, 1855 1 vol. in-8 .- ' "^^^iZ^r:^.^^^'^ ^- ^-^^- ^-— Londo;, 185., un Leau .ij ■^'To^Z'Ts- r ''r ^"^^^'^^^ ^««--^'S OF THE HORSE, by Jobn Gamc ^ London, 18o., un volume in-8 avecl 2 planches in-folio en partie 'coloriée/ '^'*.? 'hoTwt^lT Pf^'^f ^^'Vï*^JI^^EOL«GY, byj. ^îuller, professor of ,dn e 5^ ^ tî.ll!'''''r''-^"^""' ^«^"- 1^°'- i"-8. "vec fl^pianches ci t-i oou iigmes mtercalccs dans le texte. o-^ c . tPSlïCIPLES0FT!lCSjECH,«!CS,)F,l.ClllSERÏ,«»E^G.SEI3niK<: l„7w, BAC |,n,less„,- „ ,„ccl,,„,c, a„d a|,pliod.ma,l,cn,a.ics i,nl,e IM .'iiH,;-^^ ^ 3^oïi:;,.^^^^s:î^^,^^^^j-- "ï ^- »'— • Lond»„, ,8., i„-s:: i" CHE.MISTRY liV ITS \PPFirixirtvc (^ *1 . i , . "' tors F K\APi. I mA-n I n ' ^he arts and to manufactures, by d gra„i^.^£^'d:'g^-l.^:;;lSri^;c^;:^^'-' ""• ^ -'^ -^' b me in 8 de G30 ° V' r" ''"f ^'' /'"S'^^^'-'X^'e. London, 1850-1857. 2 vo luesm 6 ue OJO pages avec iiguresdans le texte. t THE ARCHITECTLRE OF TîîEKE\V^\-S bv T D \'i^„«r r c /'* in the L^iiv^'i-^Wv -.l'ri. A, . . r ^ "^ "^- -^'CHOL, professer ofasfrono ^ m me Univcis.ty o. GlasgoNv, 9'- edil,(,„. London, 1851. in-8, fi- o; "" ISsTrZnZur?b' ""^^^^'T'-^""''''"'''"^ ''S-- --' 'l-criptions of su W I nont', , '^'^'"T'^^-^ K^' "^c"' ""velty, rarity, history and uses • by ' îh^'lS-lK^ri'^V "u''";"r "' ''^"ri"r^ ^^-^ and rare plants selectell^^o plLcIes Pr "d'e .m,; 1 °°^"'- ^""^"^"^ 18^2-1848. 4 'vol. ia-8 avec 4( ^ piancnes. i m de chaque volume, avec 100 planches 3- f ■'■ «nur?i:,':.";,:f i::;,z 'i^^'^^^-r '-j ^ /■■ w"-"o.s., assis,»,,, «r „ l)Osition, cvccss r.ene.-il di.,,.-,! '' ''^^'. ^'^^■^' constitution , hercd.tary prédis ' doct^f ^"^,T^«^^'^ «''««^-'S «i'^ ns.l.rTY, in rclatiune to jurisprudcn-v • Ir ^ ^loclo. J.-O Piuciui:.,. Seconde édUiun. London, 1847, ui-12. ' gi,' ij, ''TEnTtfe''",-;' \ ''"''• "^'f^ ^' ^"'^ COMPARATIVE A^ATOMY OF THl de Londres sVn' '^v' ^ '^ l^f H.chard OwEN, membre de la Société roval de'i.p;;;;£hi^::ï^s:2':f''s,drf '' ^"'"^ ^" *■•- i--.ios^.compagi; P..1:.». - K.,j.ime-,ie de L. Martinet, luc Mignon, 2. E