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Par M, LE BARQN CUVIER; GRAND OFFICIER DE LA LÉGION-D'HONNEUR, COXSEILLER-D'ÉTAT ET AU CONSEIL ROYAL DE L'INSTRUCTIOS PUBLIQUE ; L’UN DES QUARANTE DE L'ACADËMIE FRANÇAISE, SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'AGADÈNIR LES SCIENCES , MEMBRE DES ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS ROYALES DES SCIENCES DE LONDRES , DE BERLIN, DE PÉTERSBOURG, DE STOCKHOLM, D’ÉDIMBOURG, DE COPENHAGUE, DE GŒTTINGUE, DE TURIN, DE BAVIÈRE, DE MODÈNE, DES PAYS-BAS, DE CALCUTTA , DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LONDRES, elc. AVEC FIGURES DESSINÉES D'APRÈS NATURE. NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE. TOME T. CHEZ DÉTERVILLE, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE, No 8; ET CHEZ CROCHARD , LIBRAIRE, CLOÎTRE SAINT-EENOÎT, N° 16% 1829. #1. n'en Li Ê Î © #< TL ® HoTtASTMATEO MONS J 4 J Le 7 LA CUT ORRTLL ne É pire 6 éue 4 d » re mer ER étui hs. he A : LITRES À DR USER ne FAR AT OT, "sua PTT ALL L ñ ; A Vi TU: PAT Riu sn nr \ at tle ï ae do pis FATAL ton 14 pit das Had JTE brsre ns) j | M EL PREEL A ge ps CPE TE a ARE HN HAUTE ES PATTES TU ’ ya 4 ! de 1 Que 4 fi HE J: PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. M’éranx voué par goût, dès ma première jeu- nesse, à l'étude de l’anatomie comparée , c’est-à- dire des lois de l’organisation des animaux et des modifications que celte organisation éprouve dans les diverses espèces, et ayant depuis près de trente ans consacré à cette science tous les moments dont mes devoirs m'ont permis de disposer ; j'ai eu pour but constant de mes travaux, de la ramener à des règles générales, et à des propositions qui en con- tinssent l’expression la plussimple. Mes premiers ‘essais me firent bientôt apercevoir que je n°y par- viendrais qu'autant que les animaux dont j'aurais à faire connaître la structure seraient distribués con- formément à cette structure même; en sorte que l’on pûtembrasser sous un seul nom, de classe, d’or- dre, de genre; etc., toutes les espèces qui auraient entre elles, dansleur conformation tant intérieure qu’extérieure , des rapports plus généraux ou plus particuliers. Or. c'est ce que la plupart des natura- listes de cetteépoquen’avaient point cherché à faire, et ce que bien peu d’entre eux auraient pu faire quand ils l’eussent voulu ; puisqu'une distribution pareille supposait déjà une connaissance assez TOME I. j_a v} PRÉFACE étendue des structures dont elle devait être en quelque sorte la représentation. Il est vrai que Daubenton et Camper avaient fourni des faits; que Pallas avait indiqué des vues : mais les idées de ces savants hommes n’avaient point encore exercé sur lears contemporains l'influence qu’elles méritaient d’avoir. Le seul catalogue gé- néral des animaux que l’on possédät alors, et que l’on ait encore aujourd’hui, le système de Lin- næus, venait d’être défiguré par un éditeur mal- heüreux,qui ne s’était pas même donné le soin d’ap- profondir les principes de cetingénieux méthodiste, etqui, partout où il avait rencontré quelque désor- dre, avait semble faire des efforts pour le rendre plus inextricable. IL est vrai encore qu'il existait sur des classes particulières des travaux très étendus, qui avaient faitconnaîtreun grandnombre d'espèces nouvelles ; mais leurs auteurs n'avaient guère considéré que les rapports extérieurs de ces espèces, et personne ne s’élait occupé de coordonner les classes et les ordres d’après l’ensemble de la structure ; les ca- ractères de plusieurs classes restaient faux ou in- complets, même dans des ouvrages anatomiques justement célèbres; une partie des ordres étaient arbitraires, ; dans presque aucune de ces divisions, les genres n'étaient rapprochés conformément à la nature. ! r ï Je dus donc; et cette obligation mepritun temps considérable, je dus faire, marcher de front l’ana- DE LA PREMIÈRE lÉDITION. vi] tomieet Îazoologie, lesdissectionset le classement ; chercheridans mes premières remarques ‘sur l’or- ganisation ; des distributions meilleures ; m’en servir pour arriver à des remarques nouvelles; em- ployer encore ces remarques à perfectionner les distributions ; faire sortir enfin de cette fécondation mutuelle des deux sciences l’une par l’autre, un système zoologique propre à servir d’introducteur et de guide dans le champ de l’anatomie , et un corps de doctrine anatomique propre à servir de développement et d'explication au fe zoolo- gique. Les premiers résultats de ce double travail pa- rurenten 1795, ‘dans un Mémoire spécial sur une nouvelle division des animaux à sang blanc. Une ébauche de leur application aux genres et à leur division en sous-genres, fit l’objet de mon Tableau élémentaire des Animaux ; imprimé en 1798, et j'améliorai ce travail avec le concours de M. Du- méril , dans les tables annexées au premier volume de mes Lecons d’Anatomie comparée, en 1800: Peut-être me serais-je contenté de perfectionner ces tables, et anrais-je passé immédiatement à la publication dema grande anatomie; si, dansle cours de mes recherches, je n’avais été bien souvent frappé d’un autre vice de la plupart des systèmes généraux ou partiels de zoologie ; je veux dire de la confusion où le défaut de critique y a laissé un grand nombre d'espèces , etmême plusieurs genres, Non-seulement les classes et les ordres n’étaient (Le vi} TPRÉFACE pas assez conformes à la nature intime desanimaux, pour servir commodément de base à untraité d’a- natomie comparée ; mais les genres, quoique d’or- dinaire mieux constitués, n’offraient eux-mêmes , das leur nomenclature, que des ressources in- suffisantes, parce que les espèces n’avaient pas été rangées SOUS chacun d’eux, conformément à leurs caractères. Ainsi, en placantle lamantin sous le genre des morses, la sirène sous celuides anguilles, Gmelin avait rendu toute proposition générale re- lative à l’organisation de ces genres, impossible ; tout comme en rapprochant dans la même classe , dans le même ordre, et à côté l’un de Pautre, la seiche et le polype d’eau douce, 1l avait rendu im- possible de dire rien de général sur la classe et sur l’ordre qui embrassaient des êtres si disparates. Je cite là des exemples pris parmi les plus frap- pants ; mais il en existait une infinité de moins sen- sibles au premier coup d'œil, qui n’avaient pas des inconvéniens moins réels. Il ne suffisait donc pas d’avoir imaginé de nou- velles distributions de classes et d'ordres, d’y avoir placé convenablement les genres ; 1l fallait encore examiner toutes les espèces, afin de savoir si effec- tivement elles appartenaient aux genres où on les avait mises. Or quand j'en vins là, je trouvai non-seulement des espèces groupées ou dispersées contre toute raison , mais je remarquai que plusieurs n’étaient pas même établies d’une mänière positive, n1 par DE LÀ PREMIÈRE ÉDITION. IX les caractères qu’on leur assignait , ni par les figures et les descriptions que l’on'en alléguait. Tantôt l’une d'elles, au moyen des synonymes, en représente sous un seul nom plusieurs, et sou- vent tellement différentes, qu’elles ne doivent pas entrer dans le même genre ; tantôt une seule est doublée, triplée, et reparait successivement dans plusieurs sous-genres, dans plusieursgenres, quel- quefois dans des ordres différents. Que dire, parexemple, du trichecus manatus de Gmelin, qui, sous un seul nom spécifique, coni- prend trois espèces et deux genres, deux genres différents presque en tout ? Sous quel nom parler de la vélelle, qui y figure deux fois parmiles mé- duses et une parmi les holothuries ? Comment. y rassembler les biphores, qui ysont appelées les unes du nom de dagysa, le plusgrand nombrede celui de salpa, et dont plusieurs sont rangées parmi les holothuria ? Ainsiil ne suffisait pas, pour atteindre compléte- ment le but, de revoir les espèces : il aurait fallu revoir jusqu’à leurs Synonymes ; c’est-à-dire qu'il aurait fallu refaire le système des animaux. .… Une telle entreprise, après le prodigieux déve- loppement que la science à pris depuis quelques années, eût été inexécutable dans son entier. pour tout homme isolé, même en lui supposant la plus longue vie, et nulle autre occupation,; je n'aurais pas mème été en;état de préparer la simple esquisse que Je donne aujourd’hui, si j'avais été livré à mes * x PRÉFACE seuls moyens; mais les ressources de ma position me parurent pouvoir suppléer à ce qui me man- quait de temps et de talent. Vivant au milieu de tant d’habiles naturalistes ; puisant dans leurs ou- vrages à mesure qu'ils paraissdient ; usant avec au- tant de liberté qu’eux des collections rassemblées parleurs:soins ; en ayant moi-même formé unetrès considérable spécialement appropriée à mon objet, une grande partie de mon travail ne devait consister que dans l’emploi de tant de riches matériaux. Il n’était pas possible qu’il merestât beaucoup à faire, par exemple, sur des coquilles étudiées par M. de Lamarck, ni sur des quadrupèdes décrits par M. Geoffroi. Les nombreux rapports nouveaux saisis par M. de Lacépède, étaient autant de traits pour mon tableau des poissons. M. Levaillant, parmitant de beaux oiseaux rassemblés de toute part, aper- cevait des détails d'organisation que j’adaptais aus- sitôt à mon plan. Mes propresrecherchesemployées et fécondées par d’autres naturalistes, produisaient pour moi des fruits qu’elles n’eussent pas donnés tous entre mes seules mains. Ainsi M. de Blainville, M. Oppel , en examinant dans le cabinet que j’ai formé les préparations anatomiques que je destinais à fonder mes divisions des reptiles , en tiraient d’a- vance, et peut-être mieux que je n’aurais pu le fairé, des! résultats que je ne faisais encore qu’entre- voir elc., etc. ë Ces réflexions ni’ericouragerent ; et je me déter- iinai à faire précéder mon Traité d’Anatomie DE LA PREMIÈRE ÉDITION. X} comparée, d’une espèce de système abrégé des animaux , où je présenterais leurs divisions et sub- divisions de tous les degrés , établies parallèlement sur leur structure intérieure et extérieure ; où je donnerais l'indication des espèces bien authentiques qui appartiennentavec certitude à chacune dés sub- divisions, etoù , pour mettre plus d'intérêt, j'entre- rais dans quelques détails sur celles de ces espèces que leur abondance dans notre pays, les services que nousen iirons, les dommages qu’elles nous cau- sent, les singularités de leurs mœurs et de leur éco- nomie , leurs formes extraordinaires, leur beauté ouleurgrandeur, rendent plus remarquables. J'ai espéré par là devenir utile aux jeunés natu- ralistes qui, pour la plupart, se doutent peu de la confusion et des erreurs de critique dont four- millent les ouvragesles plus accrédités, et qui , surtout dans les pays étrangers, ne s'occupent point assez de l’étude des vrais rapports de conformation des êtres; j’ai cru rendre encore un service plus di- rect aux anaiomistes, qui ont besoin dé connaître d'avance sur quelles classes, sur quels ordres ils doivent porter leurs recherches , lorsqu'ils se pro- posent d'éclairer par l'anatomie comparée quelque problème d'anatomie humaine ou de physiologie, mais que leurs occupations ordinaires ne préparent point assez à bien remplir cette condition essen- telle à leur succès. Cependant, je n’ai pas prétendu étendre égale- ment celte double vue à toutes Les classes du règne ; xiJ PRÉFACE les animaux vertébrés ont dù m'occuper de préfé- rence, comme plus intéressants sous tous les rap- ports. Parmi les non vertébrés, j'ai dû étudier plus particulièrement les mollusques nus et les grands zoophytes; mais les innombrables variations des formes extérieurs des coquilles et des coraux, les animaux microscopiques, et les autres familles qui ne jouent pas dans la nature un rôle très apparent, ou dont l’organisation offre peu de prise auscalpel, ne demandaient pas d’être traitées avec le même détail. Je pouvais d’ailleurs, pour la partie des co- quilles et des coraux, m'en rapporter à l’ouvrage que M. de Lamarck publie en ce moment , et où l'on trouvera tout ce que le plus ardent désir de savoir peut exiger. Quant aux insectes, si intéressants par leurs formes extérieures, par leur Organisation , par leurs habitudes , par leur influence sur toute la na- ture vivante, j'ai eu le bonheur de trouver un’ secours qui, en rendant mon ouvrage infiniment plus parfait qu’il n'aurait pu sortir de ma plume, en à beaucoup accéléré la publication. Mon con- frère et inon ami M. Latreille, l’homme de l’Europe qui a le plus profondément étudié ces animaux, a bien voulu présenter en un seul vo- lume, et à peu près dans l’ordre que J'ai suivi pour les autres parties, le résumé de ses immenses recherches , et le tableau abrégé de ces innom- brables genres que les entomologistes ne cessent d'établir. DE LA PREMIÈRE ÉDITION. xuf Au reste, si dans quelques endroits j'ai donné moins d’étendue à l'exposition des sous-genres el des espèces, cette inégalité n’a pas eu lieu pour ce qui concerne les divisions supérieures et les indi- cations des rapports, que j'ai fondées partout sur des bases également solides, en fesant partout des recherches également assidues. J'ai examiné une à une toutes les espèces que j'ai pu me procurer en nature ; j'ai rapproché celles quine différaient l’une de l’autre que par la taille, la couleur ou le nombre de quelques parties peu importantes, et j'en ai fait ce que j'ai nomméun sous-genre. Toutes les fois que je l’ai pu, j'ai disséqué au moins une espèce de chaque sous-genre ; et si l’on excepte ceux auxquels le scalpel ne peut pas être appliqué, ri existe dans mon livre très peu de groupes de ce degré dont je ne puisse produire au moins quelque portion considérable des organes. Après avoir déterminé les noms des espèces que j'ai observées, et qui avaient été auparavant bien représentées ou bien décrites, j'ai placé dans les mêmes sous-genres celles que je n’ai point vues, mais dont j’aitrouvé dans les auteurs des figures assez exactes, ou des descriptions assez précises pour ne laisser aucun doute sur leurs rapports na- turels ; mais j’ai passé sous silence ce grand nombre d'indications vagüessurlesquelleson s’esttrop pressé selon moi d'établir des espèces ; et dont l'adoption est ce qui a le plus contribué à mettredans le cata XIV PRÉFACE ? logue des êtres, cette confusion qui lui ôte une si grande partie de son utilité. sf J'aurais pu ajouter presque partout des espèces nouvelles en quantité notable ; mais comme je ne pouvais renvoyer à des figures, il aurait fallu en étendre les descriptions au-delà de ce que l’espace me permeltait ; J'ai donc mieux aimé priver mon ouvrage de cet ornement, et je n’ai indiqué que celles qui, par une conformation singulière , don- nent lieu à des sous-genres nouveaux. Une fois messous-genres établis sur des rapports certains, et composés d’espèces bien constatées, 1l ne s'agissait plus que d’en construire ce grand écha- faudage degenres, de tribus, de familles, d'ordres, de classes et d’embranchemens qui constitue l’en- semble du règne animal. | Ici j’ai marchéen partie en montant des divisions inférieures aux supérieures par voie de rapproche- ment et de comparaison ; en partie aussi en des- cendant des supérieures aux inférieures, par le principe de la subordination des caractères ; com- parant soigneusement les résultats des deux mé- thodes, les vérifiant l’une par l’autre, et ayant soin d'établir toujours la correspondance des formes extérieures et intérieures, qui, les unes comme les autres, font partieintégrante de l'essence de chaque animal. j Telle a été ma marche toutes les fois qu'il a éié nécessaire et possible d'introduire de nouveaux ar- rangements; mais je n’ai pas besoin de dire que DE LA PREMIÈRE ÉDIVION, XV dans plusieurs parties du règne, les résultats auxquels elle m’aurait conduits avaient déjà été obtenus à un degré si satisfesant qu'il ne m'est resté d’autre peine que celle de suivre les traces de mes - prédécesseurs. Néanmoins, dans ces cas mêmes où je n’avais rien à faire de plus qu'eux, j'ai vérifié et constaté par des observations nouvelles ce qu’ils avaient reconnu avant moi, et je ne l’ai adopté qu'après l’avoir soumis à des épreuves sévères. Le public a pu prendre une idée de ce genre d'examen dans les Mémoires sur l’anatomie des mollusques, qui ont paru dans les Annales du Mu- séum , et dont je donne en ce moment une collec- tion séparée et augmentée. J’ose l’assurer que j'ai fait un travail tout aussi étendu sur les animaux verlébrés, les annelides, les zoophytes et sur beau- coup d'insectes et de crustacés. Je n’ai pas cru né- cessaire de le publier avec le même détail ; mais toutes mes préparations sont exposées au cabinet d’Anatomie comparée du Jardin du Roï, etservi- ront ultérieurement à mon traité d’Anatomie. Un autre travail bien considérable , mais dont les pièces ne peuvent être rendues aussi authentiques . c'est l'examen critique des espèces. J’ai vérifié toutes les figures alléguées par les aateurs, et rap- porté chacune autant que je l’ai pu à sa véritable espèce, avant de faire choix de celles que j'ai in- diquées ; c’est aussi uniquement d’après cette vé- rification , et jamais d’après le classement des mé- thodistes précédents , que j'ai rapporté à més XV} PRÉFACE sous-genres les espèces qui y appartenaient. Voilà pourquoi l’on doit voir sans élonnement que tel genre de Gmelin est aujourd’hui réparti même dans des classes et des embranchements différents ; que de nombreuses espèces nominales sont réduites à une seule, et que des noms vulgaires sont appli- qués tout autrement qu'auparavant. Îl west pas un de ces changements que je ne sois en état de jus- tifier, et dont le lecteur ne puisse trouver lui-même la preuve, s’il veut recourir aux sources que je lui indique. Afin d’alléger sa peine; j'ai eu soin de choisir pour chaque classe un auteur principal , d'ordinaire le plus riche en bonnes figures originales, et je ne cile des ouvrages secondaires qu’autant que celui- là ne me fournit rien, ou qu'il est bou d'établir quelque comparaison pour mieux constater les sy- nonymes,. Ma matière aurait pu remplir bien des volumes ; maisje me suis fait un devoir de la resserrer, en imaginant des moyens abrégés de rédaction. C’est par des généralités graduées que j'y suis parvenu. En ne répétant jamais pour une espèce ce que l’on peut dire pour tout un sous-genre, ni pourun genre ce que l’on peut dire pour tout un ordre, et aïnsi de suite, on arrive à la plus grande économie de paroles. C’est à quoi j'ai tendu par-dessus tout , d'autant que c'était là au fond le but principal de mon oûvrage. On remarquera cependant que! je n'ai pas employé beaucoup de termes techniques , DE LA PREMIÈRE ÉDITION. XVI} el que j'ai cherché à rendre mes idées sans tout cet appareil barbare de mots factices qui rebute dans lesouvrages de tant de naturalistes modernes. Il ne me semble pas que ce soin m’ait rien fait perdre en paéeision ni en clarté. 1lm'’a fallu malheureusement introduire beau- coup de noms nouveaux, quoique j'aie mis une urande attention à conserver ceux de mes devan- ciers ; mais les nombreux sous-genres que j'ai éta- blis exigeaient ces: dénominations » car dans des choses, si variées, la mémoire ne se contente pas d'indications numériques. Je les ai choisies, soit de manière à indiquer quelque caractère , soit dans les dénominations usuelles quej’ailatinisées , soit enfin, à l'exemple de Linnæus, parmi les noms de la mythologie ; qui sont en général agréables à l’o- reille , et que l’on est loin d’avoir épuisés. Je conseille néanmoins, quand on nommera les espèces , de n’employer:quele-substantif du grand genre ;et lenomtrivial. Lesnoms desous-genres ne sont destinés qu’à soulager la mémoire, quand on voudra indiquer ces subdivisions en “particulier. Autrement, comme lessous-genres, déjà tres mul- tiphés ; se multiplieront beaucoup plus par la suite, à force d’avoir des substantifs à retenir Coûtinuel- lement, on sera exposé à perdre les avantages de cette nomenclature binaire, si henicussmendis Ima- ginée par Linnæus. C’est pour la mieuxconsacrer que j'ai démembré le moins qu’il m’a été possible les grands genres de XVII] PRÉFACE cetillusire réformateur de la science. Toutesles fois que les sous-genres dans lesquels je les divise n’ont pas dû aller à des familles différentes, je les ai laissés ensemble sous leur ancien nom générique. C'était non-seulement un. égard que je devais à la mémoire de Linnæus, mais c’était aussi une atten- tion nécessaire pour conserver la tradition et l’in- telligence mutuelle des naturalistes des différents pays: 1 Pour faciliter encore davantage l’étude de ce livre, car il est fait pour être étudié plus que pour être lu, j'y ai fait employer les divers caractères de l'imprimerie de manière à correspondre aux divers degrés de généralité des idées. Tout ce qui peut.se dire des divisions supérieures, jusqu'aux tribus ousous-familles inclusivement, esten cicéro; tout ce qui regarde les genres, en philosophie ; les sous-genres et autres subdivisions : en petit romain ; les espèces dont j'ai cru devoir parler en particulier, sont aussi en petit romain, mais à lignes plus courtes, ou rentrées d’un quadrat ; enfin les notes placées en bas des pages, contenant l’indi- cation des espèces moins importantes , et les dis- cussions sur la synonymie ou sur quelques erreurs que je reprends dans les ouvrages de mes prédé- cesseur , sont en petit texle. Partout les noms des divisions supérieures.sont en grandes majuscules ; ceux des familles, des genres et des sous-genres, en petites majuscules , correspondantes aux trois caractères employés dans le texte ; ceux desespèces è ‘ DE LA PREMIÈRE ÉDITION. XIX en italiques ; le nom latin est à la suite du nom français, mais entre deux parenthèses, et l’on a ob- servé des règles à peu près semblables dans les ta- bles méthodiques qui précèdent chaque volume, et qui sont destinées à guider d’abord les commen- cants. Ainsi l'œil distinguera d'avance l’importance de chaque chose et l’ordre de chaque idée , ‘et l’im- primeur aura secondé l’auteur de tous les artifices que son art peut prêter à la mnémonique. Cette habitude que l’on prend nécessairement en étudiant l’histoire naturelle, de classer dans son esprit un tres grand nombre d'idées, est l’un dés avantages de cette science dont on a le moins parlé, et qui deviendra: peut-être le principal , lorsqu'elle aura été généralement introduite dans l'éducation commune; on s'exerce par là dans cette partie de la logique qui se nomme la mé- thode, à peu près comme on s'exerce par l'étude de la géométrie dans celle qui se nomme le syllo- gisme, par la raison que l'histoire naturelle est la science qui exige les méthodes les plus précises , comme la géométrie celle qui demande les raison- nements les plus rigoureux. Or cet art de la mé- thode , une fois qu’on le possède bien, s'applique avec un! avantage infini aux études les plas étran- weres à l’histoire naturelle. Toute discussion qui suppose un classement des faits, toute recherche qui exige une distribution de matières, se fait ‘ d’après les mêmes lois; et tel jeune homme qui n'avait cru faire de cette science qu’un objet d’a- La | XX PRÉFACE musemént, est surpris lui-même, à l’essai, de la facilité qu’elle lui a procurée pour débrouiller tous les genres d’affaires. Elles n’est pas moins utile dans la solitude. Assez étendue pour suffire à l'esprit le plus vaste, assez variée, assez intéressante pour distraire l’ame la plusagitée , elle console les malheureux, elle calme les haines. Une fois élevé à la contemplation de celte harmonie de la Nature irrésistiblément réglée par la Providence, que l’on trouve faibles et petits ces ressorts qu'elle a bien voulu laisser dépendre du libre arbitre des hommes! Que l’on s’étonne de voir tant de beaux génies se consumer, si inuti- lement pour leur bonheur et pour celui des autres, à la recherche de vaines combinaisons dont quel- ques années suffisent pour faire disparaître jus- qu'aux traces. Je l’avoue hautement, ces idées n’ont jamais élé étrangères à mes travaux, et si j'ai cherché de tous mes moyens à propager celte paisible étude , c’est que, dans mon opinion, elle est plus capable qu'aucune autre d’alimenter ce besoin d’ occu- pation qui a tant contribué:aux troubles de notre siècle; mais il est temps de revenir à mon objet. 11 me reste à rendre compte des principaux changements que j'ai faits aux méthodes dernière- mentrecues, et à témoigner ce que Je dois aux naturalistes dont les ouvrages m’en ont fourni ou suggéré une partie. Pour prévenir une critique qui se présentera na- DE LA PREMIÈRE ÉDITION. KX} turellement à beaucoup de personnes, je dois re- marquer, d'abord, que je n’ai eu ni la prétention, ni le désir de classer les êtres dé manière à en former une seule ligne, où à marquer leur sujpé- riorité réciproque. Je regarde même toute ten- tative de ce genre comme inexécutable ; ainsi je n'entends pas que les mammifères ou les oiseatix, placés les derniers , soient les plus imparfaits de leur classe ; j'entends encore moins que le derrier des mammifères soit plus parfait que le premier des oiseaux , le dernier des mollusques plus parfait que le premier des annelides ou des zoophytes ; même en restreignant ce mot vague de plus parfait, au sens de plus complétement organisé. Je n’ai considéré mes divisions et subdivisions que comme l'expression graduée de la ressemblance des êtres qui entrent dans chacune ; et quoique il ÿ en ait où l’on observe une sorte de dégradation ét de passage d’une espèce à lautre, qui ne peut être niée , il s’en faut de beaucoup que celte disposition soit gé- nérale. L’échelle prétendue des êtres n’est qu’une application erronée à la totalité de la création, dé ces observations partielles qui n’ont dé justesse qu'autant qu'on les restreint dans les limites où elles ont été faites , et cette application, selon moi, anui, à un degré que l’on aurait peine à imaginer, aux progrès de l’histoire naturelle dans ces derniers temps. C'est en conformité de cette manière de voir , que j'ai établi ma division générale én quatre em Tome 1. xx] PRÉFACE branchements, qui a déjà été exposée dans un Mé- mioire particulier ; je crois toujours qu’elle exprime less rapports réels des animaux plus exactementque l’ancienne division en vertébrés et non vertébrés , par la raison que les animaux vertébrés se ressem- blent beaucoup plus entre eux que les non ver- tébrés, et qu’il était nécessaire de rendre cette différence dans l’étendue des rapports. M. Virey, dans un article du nouveau Diction- naire d'Histoire naturelle, avait déjà saisi une partie des bases de cette division, et principalement celle qui repose sur le système nerveux. Le rapprochement particulier des vertébrés ovi- pares entre eux à pris sa source dans lescurieuses observations de M. Geoffroy sur la composition des têtes osseuses , et dans celles que j’y ai ajoutées re- lativement au reste du squelette et à la myologie. Dans la classe des mammifères, j'ai ramené les solipèdes aux pachydermes ; j'ai divisé ceux-ci en familles d’après de nouvelles vues ; j'ai rejeté les ruminants à la fin des quadrupèdes ; j'ai placé le lamantin près des cétacés; J'ai distribué un peu au- irement l’ordre des carnassiers; j’ai séparé les ouïs- titis de tout genre des singes; j'ai indiqué une sorte de parallélisme desanimaux à bourse avec les autres mammifères digités, le tout d’après mes propres études anatomiques. Les travaux récents et appro- fondis dé mon ami et collègue M. Geoffroy de Saint-Hilaire ont servi de base à tout ce que je donne sur lesquadrumanes et sur leschauves-souris. ; DE LA PREMIÈRE ÉDITION. XXII} Les recherches de mon frère, M. Frédéric Cuvier , sur les dents des carnassiers. et des rongeurs, m'ont été d’une grande utilité pour les sous-genres de ces deux ordres. Lessenres de feu M. Iliger ne, sont guère que le résultat de ces mêmes recherches et de celles de quelques naturalistes étrangers; ce- pendant j'ai adopté ses noms toutes les fois que ses, genres se sont rencontrés avec mes sous-genress M. de Lacépède avait aussi saisi et indiqué plu; sieurs excellentes divisions de ce degré, que je me suis également empressé d'adopter ; mais les carac- tères de tous les degrés et toutes les indications d'espèces ontété faites d’après nature, soit dans le cabinet d'anatomie, soit dans les galeries du, Muséum. Il en a été de même des oiseaux ; j'ai examiné avec la plus grande attention plus de quatre mille individus au Muséum ; je les ai rangés d’après mes vues dans la galerie publique, depuis plus de cinq ans, et J'en ai tiré Lout ce que Je dis de cette classe dans cette partie de monouvrage. Ainsi , les rapports que mes subdivisions pourraient avoir avec quel- ques tableaux récents, sont de ma part pc accidentels (1). (1) Cette observation n’ayant pas suffisamment frappé quelques, étran- gers, je dois redire ici ,.et hautement déclarer un fait qui a eu.à Paris plusieurs milliers de témoins; c’est que tous les oiseaux de, la galerie. publique du Muséum étaient nommés, et, distribués d’après ma, MÉ< thode, depuis 1811. Celles même de, mes, subdiyisions, auxquelles je n'avais pas donné de noms, étaient marquées-par des siznes| partiçu< b. XXiV L PRÉFACE J'espère que les naturalistes approuveront les nombreux sous-genres que j'ai cra devoir établir parmi les oiseaux dé proie, les passereaux et les oiseaux de rivage ; ils me paraissent avoir apporté la plus grande élarté dans des genrés auparavant fort :embrouillés. J'ai marqué aussi exactement que je l’ai pu la concordance de ces subdivisions avec les genres dé MM. de Lacépède, Meyer ; Wolf, Temmink, Savigny, et j'ai rapporté à chacune toutes les espèces dont j'ai pu avoir uñe connaissance bien positive. Ce travail fatigant sera agréable à ceux qui s’occuperont à l'avenir d'une véritable histoire des oiseaux. Les beaux ouvrages d'ornithologie publiés depuis quelques années, et principalement ceux de M. Le Vaillant, quisont remplis de tant d’observationsintéressantes, et ceux de M. Vieillot, m'ont été fort utiles pour désigner avec précision les espèces qu’ils repré- sentent, La division générale de cette classe est restée telle que je l’avais publiée en 1798, dans mon Ta- bleau élémentaire (1): culiers. Voilà ma date. D'ailleurs, mon premier;voluüme était imprimé dès le commencement de 1816. Quatre volumes ne s’impriment pas aussi vite qu’une brochure de quelques feuilles. Je n’en dirai pas da- vätitage. (Note ajoutée à cette ame éd. ) (1) Je’ n’en fais l'observation que parce qu’un naturaliste estimable (M. Vicillot ) s’est attribué, dans un ouvrage tout récent, la réunion des picæ avéc les passeres. Je l’avais imprimée dés 1598, tout comme j'avais fait mes autres distributions, de manière à les rendre publiques ; » dans lé Muséum, des 1811 et 1812. & DE LA PREMIÈRE ÉDITION. XXV J'ai cru aussi devoir conserver pour les reptiles la division générale de mon ami M. Brongniart ; mais j'ai fait de grands travaux anatomiques pour arriver aux subdivisions ultérieures, M. Oppel , comme je J'aidit, a profité en partie de ces travaux préparatoires ; et toutes les fois qu'en définitive mes genres se sont accordés avec les siens, j’en ai averti. L’ouvrage de Daudin, tout médiocre qu'il est, m'a été utile pour les indications de détail ; mais les divisions particulières que j'ai données dans les genres des monitors et des geckos sont Le produit de mes propres observations, faites sur un grand nombre de reptiles nouvellement apportés au Muséum par Péron et M. Geoffroy. Mes travaux sur les poissons me paraissent ce que j'ai fait de plus considérable touchant les animaux vertébrés. Notre Muséum ayant recu un grand nombre de poissons, depuis que le célèbre ouyrage de M. de Lacépède a été publié, j'ai pu ajouter plusieurs subdivisions à celles de ce savant natu- raliste, combiner autrement plusieurs espèces, et multiplier les, observations anatomiques. J’ai eu aussi des moyens de mieux.constater les espèces de Commerson et de quelques autres voyageurs ; et, à cet égard, je dois beaucoup à une revue qu'a faite M. Duméril des dessins de Commerson , et des pois- sons secs qu’il avait apportés, mais qui n’ont été re- couvrés que depuis peu : ressources auxquelles j'ai joint celles que m’offraient les poissons rapportés par Péron de l'Océan et de l’Archipel des Indes ; XXV] PRÉFACE ceux que j'ai recueillis dans la Méditerranée , et les collections faites à la côte de Coromandel par feu Sonnerat , à l’Isle de France par M. Matthieu, dansle Nil et dans la Mer rouge par M. Geoffroi, été. J’ai pu ainsi vérifier la plupart des espèces de Bloch, de Russel et d’autres, et faire préparer les squelettes et les viscères de presque tous Les sous- genres, en sorte que cette partie offrira, J'espère, beaucoup de nouveautés aux ichtyologistes. Quant à ma division de cette classe, je conviens qu'elle est peu commode pour l'usage, mais je la crois au moins plus naturelle qu'aucune des pré- cédentes ; en la publiant, il y a quelque temps , je ne l’ai donnée que pour ce qu’elle vaut; et si quelqu'un découvre un principe de division plus nel et aussi conforme à l’organisation, je m’em- presserai de l’adopter. Il est connu que tous lés travaux qui ont eu lieu sur la division générale des animaux sans vertèbres ne sont que des modifications de ce que j'ai proposé en 1795 dans le plus ancien de mes Mémoires, et l’on sait en particulier combien de soins et de temps j'ai consacré à l'anatomie des mollusques en général, et principalement à la connaissance des mollusques nus. La’ détermination de cette classe , ainsi que ses divisions et subdivisions, reposent sur mes observations ; le magnifique ouvrage de M. Poli m'avait seul devancé par des descriptions et des anatomiesuliles à mon but, mais des multivalves et des hbivalves seulement: J'ai verifié tous les faits DE LA PREMIÈRE ÉDITION. XX VI] que cet habile anatomiste m'a fournis, et je crois avoir marqué avec plus de justesse les fonctions de quelques organes. J'ai cherché aussi à déterminer les animaux auxquels appartiennent les principales formes des coquilles, et à répartir celles-ci d’après cette considération ; mais quant aux divisions ulté- rieures des coquilles dont les animaux se ressem- bl'ent ,jene m'en suis guères occupé que pour me mettre en état d'exposer briévement celles qu'ont admises MM. de Lamarck et de Montfort ; et même le petit nombre de genres ou de sous-genres qui me sont propres dérivent principalement de l’ob- servation des animaux. Je me suis borné à citer, par voie d’exemple, un certain nombre des espèces de Martini, de Chemnitz, de Lister, de Soldani, et cela uniquement parce que, le volume où M. de Lamarck doit traiter de cette partie n'ayant pas en- core paru, j'étais obligé de fixer sur des objets précis l’attention de mes lecteurs. Mais je n’ai pas prétendu mettre dans le choix et la détermination de ces espèces la même critique que pour celles des animaux vertébrés et des mollusques nus. Les bellesobservations de MM. Savigny, Lesueur et Desmarets sur les ascidies composées, rappro- chent cette dernière famille de mollusques de cer- tains ordres de zoophytes ; c’est un rapport curieux et une preuve de plus que les animaux ne peuvent être rangés sur une même ligne. Je crois avoir retiré lesannelides , dont l’établis- sement m'appartient de fait, quoique je n’aie pas XXWA PRÉFACE imagine leur nom,, du mélange où ils étaient con- fondus auparavant, parmi les mollusques, les tes- tacés et les zoophytes, et les avoir rapprochés dans l’ordre naturel; leurs genres mêmes n’ont acquis quelque clarté que par les déterminations que j'en ai données dens le Dictionnaire des sciences na- turelles et ailleurs. Je ne parlerai point des trois classes contenues danse troisième volume ; M. Latreille, seul auteur de-ceite partie, si l'on en excepte quelques détails d'anatomie quej'aiintercalés dans son texte, d’après mes vbservations et celles de M. Ramdobr, expo- sera dans un avertissement ce que son travail a de particulier. , Quant aux zoophytes qui terminent le règne animal, je.me suis aidé, pour les échinodermes,du travail récent de M. de Lamarck ; et pour les vers intestinaux , de l’ouvrage de M. Rudolphi, intitulé Eniozoa ; mais j'ai fait moi-même l’anatomie de tous les genres, dont quelques-uns n’ont:encore été, détérminés que par moi. Au reste, il existe sur l’anatomie des échinodermes un travail excellent de M. Tiédemann, que l'institut a couronné il ya quelques années, et qui paraîtra bientôt; 1l nelais- sera rien à désirer sur, ces curieux animaux. Les coraux et les infusoires n'offrant presque point de prise à l'anatomie, j'en ai traité fort briévemeni. L'ouvrage nouveau de M. de Lamarck suppléera à ce qui me manque (1). a —_— ———————————…—.———…——“rr mm (1} Je reçois à l'instant mène }’/léstoire des Polypiers eoralligènes \ DE LA PREMIÈRE ÉDITION. XXIX Je n’ai pu rappeler ici que les auteurs qui m'ont fourni ou qui ont fait naître en moi des vues géné- D rales (1). Ilen est beaucoup d’autres auxquels J'ai: dû des faits particuliers , et que j'ai cités avec soin aux articles où je profile de leurs observations. On pourra voir leurs noms à toutes les pages de mon livre. Si j'avais négligé de rendre justice à quel- k ï , DTA qu’un d’entre eux, ce serait un oubli bien invo- lontaire, et jen demande excuse d’avance; il n’est ) à mes yeux aucune propriété plus sacrée que celle des conceptions de l’esprit, et l’usage, devenu tro 8€» commun parmi les naturalistes, de masquer des plagiats par des changements de noms, m'a tou- jours paru un véritable délit. Je vais maintenant m'occuper sans relâche de la publication de mon Anatomie comparée ; les maté- riaux en sont prêts, une grande quantité de pré- parations et de dessins sont terminés et elassés ; et j'aurai soin de diviser cet ouvrage par parties, dont chacune fera un tout, en sorte que si mes forces ne suffisent pas pour exécuter la totalité de monpian, ce que j'aurai donné au public. formera cepen- dant des suites complètes, chacune dans son objet; et que les matériaux que j'aurai rassemblés pour- LE PET PR EPS PRIE: HNU RE TERRE TU Ve flexibles, de M. Lamouroux, qui donnera elle-même un excellent sup- plément à M. Lamarck. (1) M. de Blainville vient de publier récemment ,:sur toute la z00- logie , des Tables dont j'ai aussi le regret de n'avoir pu rofiter , parce É i 8 pu p P qu’elles ont paru au moment où mon ouvrage était presque entière- ment imprimé. XXX PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. ront être employés immédiatement par ceux qui voudront bien entreprendre la continuation de mes ‘travaux. Au Jardin du Roi, octobre 1816. AVERTISSEMENT SUR CETTE SECONDE ÉDITION. La préface précédente expose fidèlement l’état où j'avais trouvé l’histoire des animaux lors de la première publication de ce livre. Cette science a fait, pendant les douze années écoulées depuis, des progrès immenses, soit par les récoltes de nom- breux voyageurs aussi instruits que courageux, qui’ ont exploré toutes les régions du globe, soit par les riches collections que divers gouvernements ont formées et rendues publiques, soit enfin par les savants et beaux ouvrages où l’on a représenté et décrit les espèces nouvelles, et où l’on s’est efforcé de saisir leurs rapports mutuels et de les considérer-sous tous les points de vue (1). J'ai tâché de profiter de ces découvertes autant que mon plan me le permettait, d’abord en étu- diani sur, nature les objets innombrables arrivés au cabinet du Roi, et en les comparant à ceux qui avaient servi de base à ma première édition ; pour en déduire de nouveaux rapprochements ou de (1) Voyez, à ce sujet, le Discours que j'ai prononcé dans une séance publique de l’Institut, sur les progrès de l'histoire naturelle depuis La paix maritime , imprimé à la fin du 3e volume de mes Éloges. XXXI} AVERTISSEMENT nouvelles subdivisions, et ensuite, en recherchant dans les ouvrages que j'ai pu me procurer, les genres ou les sous-senres élablis par les natura- listes, et les descriptions d’espèces dont ils ont appuyé ces diverses combinaisons. Ce travail de synonymes est devenu bien plusfacile qu’il ne l’était lors de ma première édition; les natu- ralistes français el étrangers paraissent avoir re- connu la nécessilé d'établir des divisions dans les vastes genres où s’entassaient auparavant des espè- ces si disparates; leurs groupessont maintenant pré- cis. et bien définis, leurs descriptions suffisamment détaillées, leurs figuresexactes jusque dans les plus petilscaractères, etsouvent de la plusgrande beauté sous le rapport de l’art. Il ne reste donc plus guère de difficultés pour s'assurer de l'identité de leurses- pèces, et i ne tiendrait qu’à eux de s'entendre sur la nomenclature.Malheureusement, c’est le soin qu'ils ont le plus négligé:les noms des mêmes gen- res, des mêmes espèces, se multiplient autant de fois que quelque auteur a occasion d’en parler, et pour peuque ce désaccord continue; lecahos renaîtranon moins embrouillé qu'auparavant, quoique par une autre cause. J'ai fait ce qui était en moi pour comparer et rapprocher ces nomenclatures surabondantes, et même, oubliant mon petit intérêt d’auteur, j'ai souvent indiqué des noms qui semblaient n’a- voir été imaginés que pour ne pas avouér que l’on w’empruntait mes divisions. Mais, pour exécuter SUR CETTE: SECONDE ÉDITION XXXIi] complétement un semblable travail, ce pinax du règne animal , qui devient de jour en jour plus né- cessaire , pour en discuter les preuves et pour fixer Ja nomenclature définitive que l’on adopterait, en la faisant reposer sur des descriptions et des figures states , il faudrait un espace beaucoup plus grand que celui dont je peux disposer , et un temps que d’autres ouvrages réclament impérieusement. C’est dansl’histoire des poissons, que j’aicommencé à publier avec le secours de M. Valenciennes, queje me propose de donner une idée de ce qu’il me sem- ble que l’on pourrrait faire sur toutes les parties de la science. Je ne prétends en offrir ici qu'un ta- bleau abrégé, ou même une simple esquisse : heu- reux si je parviens à rendre celle esquisse correcte dans toutes ses parlies ! Divers tableaux du même genre ont été publiés _sur quelques classes , et je les ai étudiés avec soin pour perfectionner le mien. La Mammalogie de M. Desmarets , celle de M. Lesson, latraité sur les dents des quadrupèdes de M. Frédéric Guvier, la traduction anglaise de ma première édition par M. Grifhith ; enrichie denombreuses additions, sur- tout par M. Hamilton Smith ; la nouvelle édition du Manuel d’ornithologie de M. Temmink, les frag- ments ornitholosziques de M. Wagler, le tableau des reptiles de feu Merrem, et la dissertation sur le même sujet de M. Fitzinger, m'ont principalement été utiles pour les animaux vertébrés. L'Histoire des animaux sans vertebres de M. de Lamarck , la TOME 1. b* XXIV | AVERTISSEMENT Malacologie de M. de Blainville, m’ont aussi! beau- coup servi pour les mollusques. J’y ai joint les vues et les faits nouveaux compris dans les nombreux et savants écrits de MM. Geoffroy Saint-Hilaire père et fils, Savigny, Temmink, Lichtenstein, Kuhl, Wilson ; Horsfield, Vigors, Swainson , Gray, Ord, Say, Harlan, Charles Bonaparte; Lamouroux, Mitchille , Lesueur , et de plusieurs autres hommes habiles et studieux , que je citerai avec:soïn aux endroits où je parle des sujets qu’ils ont traités. Les beaux recueils de planches quiont paru dans ces douze dernières années, m’ont permis d'indi- quer un plus grand nombre d’espèces, et j'ai pro- fité amplément de cette facilité. Je dois surtout reconnaître Ce que je dois en ce genre à l'Histoire des mammifères de MM. Geoffroy Saint-Hilaire et Frédéric Cuvier, aux planches coloriées de MM. Temmink et Laugier, à la Galerie des Oiseaux de M. Vieillot , à la nouvelle édition des Oiseaux d'Allemagne de MM.Nauman,aux Oiseaux desÉtats- Unis de MM. Wilson, Ord, et Charles Bonaparte(1), aux grands ouvrages de M. Spix et de S. A. lé prince Maximilien de Wied sur lesanimaux du Bré- sil, et à ceux de M. Férussac sur les Mollusques. Les planches et les descriptions zoologiques des Voyages de MM. Freycinet et Duperrey, données dans lé premier par MM. Quoy et Gaymard, dans (1) L'ouvrage de.M. Audubon, sur les Oiseaux de l’Am. sept. , qui surpasse tous les autres en magnificence , ne m’a été connu que lorsque Loute la partie des Oiseaux était imprimée. SUR CETTE SECONDR ÉDITION. XXXY le second par MM. Lesson et Garnot, offrent aussi beaucoup d'objets nouveaux. On doit en dire autant des animaux de Java de M. Horsfeld. Sur un plus petit module on trouve encore des figuresnouvelles d’espèces rares, dans les Mémoires du Muséum , dans les Annales des sciences naturelles et d’autres ouvrages périodiques français, dans les différents Dictionnaires d'histoire naturelle, dans les Illustra- ons zoologiques de M. Swainson et dans le Jour- nal zoologique que d’habiles naturalistes publient à Londres. Les Journaux du Lycée de New-Yorck et de l’Académie des sciences naturelles. de Phi- ladelphie, ne sont pas moins précieux; mais à mesure que le goût de l’histoire naturelle se répand, et que cette science est cultivée dans plus de pays, le nombre deses acquisitions augmente en progres- sion géométrique , et il devient de plus en plus dif- ficile de rassembler tous les écrits des naturalistes et de compléter le tableau de leurs résultats ; j'ose donc compter sur l'indulgence de ceux dont les observations m’auraient échappé, ou dont je n’au- rais pas étudié les ouvrages assez soigneusement pour en tirer tout le parti qu'ils pouvaient m'offrir. Mon célèbre ami et confrère M. Latreille ayant bien voulu, comme dans la première édilion , se charger de la partie importante et dificile des crus- tacés , des arachnides et des insectes, il expose lui- même dans un avertissement la marche qu'il a suivie, et je n’ai pas besoin de m'’élendre ici sur ce sujet. XXXV) AVERT. SUR CETTE SECONDE ÉDITION. Je ferai remarquer seulement que son travail s'étant augmenté au point de former deux vo- lumes , les arrangements typographiques ont éxigé que je placasse l’histoire des zoophytes dans mon troisième tome avec celle des mollusques et la liste des auteurs. C’est une légère interversion qui ne donnera point d’embarras au lecteur prévenu. J'ai rassemblé à la fin de ce premier volume divers faits et quelques détails de nomenclature relatifs aux mammifères et aux oiseaux qui, par différentes raisons, ne sont parvenus à ma con- naissance que vers la fin de l'impression ; Je prie d’y avoir recours à mesure que l’on s’occupera des articles auxquels ces nouveaux documents se rap- portent. ’ Au Jardin du Roi, octobre 1828. TABLE MÉTHODIQUE DU TOME PREMIER. INTRODUCTION. D SNeS Aube ENTRE De l'Histoire ile et de ses dE en gé- LE STEP RARES RER TEE TE tb. Des Étrés vivants et de l’organisation en général. 11 Division des Étres organisés en animaux et vé- PERDRE + 0 Lee 18 Des formes propres aux éléments organiques du corps animal , et des combinaisons principales de ses éléments chimiques. . . . . . . . . She Ua Des forces qui agissent dans le corps animal. 25 Idée sommaire des fonctions et des organes du corps des animaux, ainsi que des divers degrés dé leur complication. . SRE ; 30 Exposé rapide des fonctions intellectuelles des ani- MA ee IST TON Te pre denis Ÿe Ur 40 De la méthode dans son application aurègneanimal 46 Distribution du règne animal en quatre grandes di- ions. JANINE X BREST hé) rire 48 Animaux vertébrés en général. . . . . . . . 52 Leur subdivision en quatre grandes classes. . . . . 56 MAMMIFÈRES. ... 59 Couformation parti- Leur division en or- , culière de l’homme. 70 res NE. 7168 Développement physi- MMANES.. 07. 0: : 69 que et moral de Homme. . ...... ib. lhomme.. . . . RTE Le XXX TABLE MÉTHODIQUE Pag. Pag. Variétés de l’espèce hu- Céphalotes. . . . . . ib. MAINE. « + + + + … 80 Chauve-souris propre- QUADRUMANES. . . . 85 ment dites. . . . . . &b. Singes 86 Molosses. . : . . . . 115 Sue 4 mer be he Mel fe Re , Singes proprement dits. . 87 me È Orangs. . mn Nyctinomes. . . . . 46. je RE LRO Noctilions. . . . . . 116 Phyllostomes. . . . . 5b. Mégadermes. . :.,. 118 Rhinolophes.'. ... + tb. ANyeLÉTES En ASE 119 Rhinopomes. . . . . 6. GUERONS re ee 91 Semnopithèques.. . . 93 Macaques. , + ! +. . 94 Magats 02. 96 Cynocéphales. : . . . 97 Taphiens, . : . . . . 1b. Mandrils. . . .. . . 08 Taies £ : Mormoops. . . . . . 120 Singes du nouveau É : er bi Vespertilions. . . . b. Le PCT \ ee Oreillards. . . , . . 121 Sapajous. . . . . . . .. ib. ARR Re ME ir x. Galéopithèques.. . . 122 Sapajous ordinaires. . . 100 INSEGTIVORES . . . . . . 123 Atèles, 414 mn 7. db: Hérissons... . . . . . 194 Lagothrix: , . .. . 101 Tenrecs.. . . . ... 125 Sajous. ne -hel +102 Cladobates. . . . . . tb. Saïmiris. . . .. .. 103| Musaraignes. . . . . 126 SAR TS MR le lecee ib. Décnnns ee CE 198 me 1 OO ei Chrysochlores. . . . 129 Mnatophiores FITIARE “A j AAUGES?20 PURE 130 DU ur et Condylures.. . . . : 131 Midas ns re 105 SRE an MARS ee) 0 me ire o MODE PARA RO ANS 3 F ; ‘| CARNIVORES. +... srl cb, Makis proprement dits. 107 ee re ee 108 PLANTIGRADES. . ... + 134 Loris ib. Quis Sr Eee SR EL Galago 109 Ratons. . . . . 137 MAREIEESe : ee Le fer sb, Panda: . OR 138 CARNASSIERS .. 4. 40110 Benturongs. . . , « tb. CREIRORTERES, à 4 , « J11 Contsnoiai vibre 30 Chauves-souris. . . ; 112 Kinkajous. . . .. - &b. ‘Rousseltes. .:, . : .,, 113 Blaïreaux. . . . . . 140 Roussettes sans queue cb. Gloutons. . . . . .. &. Roussettes à queue. . 114 Ratels. . - . . -. 142 DU PREMIER VOLUME. Pag: DiciriGRADES. , . , . 142 Mantes er LR ib. Patois 2 dt. 143 Martes propr. dites, 145 Mouffeites. . . . .. 146 LT ET CEMqu qe 147 Matéress ee ei ee Ds PROS AT 149 Chiens proprement ditsss BAT, ëb Renards. .. . . . 154 Megalotis. . ..... 153 Civettes.. aus 154) Civettes propr. dites. 50. Genettes. , . . . . &. Paradoxures. , . .. 156 Mangoustes. , . . . 157 Suricates. . . . . . 158 Mangues. . . . . .. tb. Proleles ts ETRE 159 Hyènes. 2470.74 b Chats... . .".. i 160 ÂMPHIBIES, + . . . . . 166 Phoques. ... . .. à 2 EDA Phoques proprement ditse BI OTHAIC : 167 Stenorhinques. :. :. 168 Pélages. : . 4 "y 169 Stemmatopes. , . . . ië. Macrorhines. , . . . 4b. Otaries. . .. . .. 170 Monses. 2700; fer 1b Mansurtaux. . . . . . 172 Parigape. "00007 175 Sarigues propr. dits. tb. Chironectes. . . . . 177 Dasyures. . : .7. . … tb. Thylacines. . . . . 178 Phascogales, . . ... id. XXX] Pag. Dasyures. . , .. . 179 Péramèles, . . . .. 180 Phalangers. . , . . . 181 Phalangers propre- dits. EN . tb. Petaurus. . . . . . 183 Potoraos. ... . . . . 185 Kanguroos. . . , . . 186 Koala st . 188 Phascolomes. . . . . b. RONGEURS : . « « « + 189 Écureuils.. . . . . . 192 Ecureuils propre- ment dits. . . . &. Polatonches. . . . . 194 Aye-aye: . . : . . 199 Rats MR TR à ib Marmottes 196 Loirs. : . . . . ... 197 Echymys. . . . . . . 199 Hydromys. : . . : . . ib. Houtias.- : 4047; . . 200 Rats proprement di! . tb. Gexbilles.., Mérions. . . .:.,1 1. 204 Hamsters, ,:, . . . . 4. Campagnols. , .. . . 205 Ondatras.: . . .-. . . tb. Campagnols PARA Lemmings. . . . . 207 Otomys. . .. - . : 208 Gerboïises. . . . . . . tb. Hélamys. . . . . . . 209 Rats-taupes. .:. : . : 210 Oryctères.. . : . . . 211 Geomys. . + . . . . tb. Diplostoma. . . . . . 212 Castors. :idioioibo dit 10: XXXI) Pag. Couta mmTe 214 Porcs-Epics.. . . . . ëb. Porcs-épics proprement is PR TT, (Ka Té Athérures. . . . .. tb. Ursons#/#% "4: :. 2160 - Coendous. de Eabvres ner nan, tb. Lièvres : proprement dits PAIN IDOBEIL E 217 Lagomys. . 218 Labiais....2/14pus + 219 Cochons d'Inde 220 MOCOSRE TE ur. tb Agoutis. - 221 Pacas RENE Le &b. ÉDENTÉS . ...... 993 TARDIGRADES . . . … . ..4b Paresseux. 1, 10e Acheus és inaltrt : 224 Bradypus . . . .. .. 225 Megatherium. . . . . 226 EDENTÉS ORDINAIRES.. . 10. Hatous,: SAONE. tb. Cachicames. 227 Apars” 2 Peel 228 Encouberts.. . . . .. tb. Priodontes.. . . ... 229 Clamyphores.. . ... ëb. Oryctéropes.. . . .. 230 Fourmiliers.. . . . . 231 Pangolins.. . . . . . 239 MonOTRÈMES. . . . . . 233 Echidués.;:2;1},401e 235 Ornithorinques... LA M 1: PACRHYDERMES. . PROBOSGIDIENS. . . . . TABLE MÉTHODIQUE Pag Eléphants.. . . . . . 238 Mastodontes. . . .. 240 PAGnYDERMES ORDIN.. . 242 Hippopotames. . . . 5b. Cochons. "7, 22 7. 280 Cochons proprement dits, 2 RENE tb. Phacochæres, . . . .. 244 Pébaris. ft 245 Anoplotherium.. . . 246 Rhinocéros. . . . . . 247 Daman..…....1l5 4 248 Palæotherium.. . . . 249 Lophiodons.. . . . . 250 Tapas at E« siibe SOETPEDES., - 'aeteus 21 Chevaus "T0 rh: RUMINANS.. . .. .. SANS CORNES, Chameaux. . . .l. tb. Chameaux proprement Damas Se ES 2 Chevrotains.. . . . . 10. AVEC CORNES. Gerfs:”, - PER "060 Girafes. 7. . . . . 265 Antilopes. .». .;: 266 Chèvres: 147.008. 275 Moutons. .. .. « … 276 Bœufs.. A SERS 278 CÉTAGÉS.: a 281 HERPIVORES. « . . + . . 283 Lamañtins.. 0:10. 7b. Dugongs. . . . .. . 284 Stellères . + 21. . . ib. DU PREMIER VOLUME. Pag. OnDiNairEs.. . . « « . 285. Dauphins... . .« . . 287 Dauphins proprement dits, De ANT: 70 Marsouins. . . 289 Delphinaptères. . . 290 Hypéroodons. . . . . 291 PMinvals Le. 1 202 Cadhalois. ." . du 203 Physétères. . 295 Baleines. . ... 4. - 40. Balénoptères à ventre ME SA EE 297 Balénoptères à ventre PSSEr Ve MUR EE ar. 298. Vertébrés oviparesen général. is%p-uoi . 299 DIRAU AT EP. ;) 3où Division de la classe des oiseaux en or- dress: ON ere 3 ra OISEAUX DE PROIE.. 313 MUANES 0h ib. Vautours. . . . . . . 314 Vautours . proprement Gi LORIE &b. Cathartes. .:.:.. 316 Percnoptères. . . . . . 317 GEO NME ONE 318 Faucons.. . . . . .. 319 Faucons proprement 12 ÉCRAN TE PR à Gerfauts. . 323 MODES M des ee ëb. Aigles LR UNS 34 Aigles proprement dits HAERC Aigles pêcheurs. . . 326 xxü] Pag. Balbusards. . . . 327 Circaètes. . . . . tb. Harpies. . 11320 Aigles-Autours. . . tb. Cymindis. . . -. 331 Autours. . . . . .. 1. Autours propre- ment dits. . . 332 Éperviers. . . . . 333 Milans/t im. 334 Milans proprement SUCRE. … 335 Bondrées. . .. . &b. Buses.‘.. 2). . . 236 Buzards, . . . . . . 337 Messagers. . . . .. 3358 NocTURNES. . « - . . . 339 SÉrIxS M De rie 340 EMDOUS 7 Le ee Me LDe Chouettes. . 342 Efirayes. . . : . . . ib. Chats-huants. . . .. ib Ducs Ses e 345 Chouettesàaigreties. 344 Chevèches. : - . . . tb. Scops. . : : - - - - 346 PASSEREAUX. . . . . 347 DENTIROSIRES.. + + + + 348 Pies-grièches. . . - - 349 Pie-gr. propre dites. . - &. à Mach. sup. arq. . à. à Mach. sup. droite. 351 à bec renflé: . . 352 à huppes. . . .« - - ib. Vangas. . . + + + -: 353 Langrayens. + : : - : tb. Casricans. 2: 10000 UE Calybées. . Hérandes: : ae TU XXXIV Pag. Choucaris. . . . . . . 355 Belhyles eme ib. Falconelles. . . . .. 356 Pardalotes. . . . . . . &. Gobe-mouches. . . . cb. Tyrans-coqt. .:. 907 Moucherolles, . , . . . tb. Platyrhynques. . . . . 358 Gobe-mouches propre- ment dits. , . . . . 359 Gymnocéphales. , . . 367 Céphaloptères. . . . . 6, Cotingas. . . . . EN AD Cotingas ordinaires. 362 RerSine pee + 0. 363 Échenilieurs. . ... &b. Jaseurs. um e0et Procnias. . . . . .. 364 Procnias proprement dits. . 1 Averanos. . . . . . . tb. Gymnodères. : . . 365 Drongos. . . . . . . . tb. Phibalures. . . . . 366 Tangaras. . . . . . 2 20e Tang. Euphones. . . . tb. Tang. gros becs. . . . tb. Tang. proprem. dits. . 367 Tang. loriots. . . . .. &b. Tang. cardinals. . . . tb. Tang. Merles. Merles proprem. dits. . 6b. GES RE EE. 01360 Stournes. . . . . ... . 352 Turdoïdes. . . . ... üb. ramphocèles. . 368 Grallines. . . . . . .. ib. Crmons PER tb. Fourmiliers. . . . . .. cb. Orotye "tt: 374 TABLE MÉTHODIQUE Cincles. 1. 21400 375 Philedons. . . . : . . cb. Mainates. , . . . . . 377 Martins. :.eHn0e tb. Manorhines. . . .. . 379 Chocärds is tqs à ab, Loriots.:. "11 380 Goûlins,s : 228 1: 301 Eyes in RP tb. Becs-fius. . . . . . . 382 Lraquéten UM tb. Rubiettes. . . . . . . 383 Fauvettes. PP M ACCENTOr. en Le Es et 3 0 Roïtelets 00e 389 Troglodytes. . .'. . . 390 Hoche-queues.. . . . . tb. Hoche-queues prop. Bergeronettes. . . . 39t Farlouses.” "2" RS Nb: Manakins. . . . . Coqs de roche. . . . . 5. Calyptomèpes. . . . . 393 Vrais manakins. . . . 5. Eurylaimes.. . . .. “tb. FissiROSTRES. . . . . . 394 Hirondelles. . . . . . tb. Martinels +. 0e At Hirondelles propr. . . 395 Engoulevenrts.. . . . 397 Podarges. . . . . . . 593 CONIROSTRES. . . . . . 309 Alouettes. . . . . . . tb. Mésanges. . .. . . . 401 Mésanges propr. dites. cb. Moustaches. . . . . . 403 Rémi, Me pb. DU PREMIER VOLUME. .Pag. Bruants.!: . .-grvi< 403 Moineaux.. . . . . . 406 Tisserins. . . . . . . . tb. Moinéaux proprem. dits. 408 DAT. 409 Linottes et Chardonne- rets, ve HET . tb. Pinçons. , Serins ou Tarins. . . . 411 Meuves. nt est AT Gros-becs. . . . . . . 413 VINS. EN me GR tb. Bouvreuils. . . . . . 414 Becs-croisés.. . . . . tb. Durs-becs . . . . .. 415 Cou. TL, :.. tb. Pique-bœuf . . . .. 416 Cassiques.. . . . . . tb. Cassiques propr. dits. . 417 Troupiales. . . . . . . cb. Carouges. . . . . . . 418 Oxyrhynques. . , . . . tb. 2 'Pilpitse-.#0 lai: 0e Etourneaux. ... : . 419 Corbeaux.#0, . 420 Corbeaux proprem. dits. 4b. Pies. 29 RAMANA « {22 Geals...eofosic . tb. Casse-noix.. . . . . . 423 Lemia. Libre pg rs 2 424 Glaucopis. ., .. .. tb. Rollers... . a lb. Rolliers proprem. dits. 425 Rolleséniencatrlé ib. Oiseaux de paradis. ..426 TENUIROSTRES.. . . . . 428 Sittellss.. muet. . 1h, Sillines... . .::. . . 429 XXXV : Pag. Anabates. . . . . . . 429 Synallaxes. . . . . .. 430 Grimpereaux.. . . . 430 Grimpereaux proprem. dis: ere tb. Picucules. . : .,. . . 43x Echelettes. . :::. .. ib. Sucriers. 1. 2... ; 432 Dicées. . sans. 433 Héorotaires. . .… . . . tb. Souimangas. . ... . 10. Arachnothères. 4 . 434 Colibris.swrasnet + 435 Colibris prementdits. . 436 Oiseaux-mouches., . cb. Huppes.. ..7 : Heart. - 438 Crayes. . 12100194. . ib Huppes proprem. dites. %. Promérops.". : . . .. 439 -Epimaques.. . . . .. ib. SYNDACTYLES. . . . . . 44X Guéprerse #20. ib. Motmots. . . .. AN TR Martins-Pêcheurs.. . 443. Ces per RUES" ARE Todietss a ec: 4 Cabas nobis#de: #48 GRIMPEURS. .…. . : « 446 Jacamars. 4.4.4 . 447 Jacamarsproprem.dits. &b. Jacamerops. ... » * . 448 Picot cree UD. Picoïdes . … + «+ . 451 Torcols.. … «4 .". . 452 Coucous. + "Pr. 1b. Vrais Coucous. . . , . 453 COURS. 72 Ne 454 Coucals. : . . . : . . ü&, XXXV) Courols. arte. 0 455 Indicateurs. . . . . . ib. Barbacous. . . . . .: . tb. Malcohes. . . . : . . 456 Scythrops. . is . . tb. Barbus. + etmmsil zb. Barbicans. . . .. 457 Barbus propres. . . . . 1. Tamalias. . . . . 458 Couroucous.. : . . . tb. AIDES se ÉROUMITNOS 459 Toucansis crue, . 460 Toucans proprem. dits. &. Aracaris. . . . . Tps Perroquets. . 4G6r ADASS 1e sv RMS ib. Perruches.. . ..: . .. 462 Perruches aras. . 4. Perruches à queue en-flèche. . .. tb. Perruches à queue élargie. 463 Cacatoës. . ... ... » - 464 Perroquets propr. dits. 4b. MURS ee 0 cg 465 Pstttaculés- 7 1). tb. Perroquets à trompe. . b. Pézopores . .:: . . . . 466 Touracos. . . . . . . 467 Musophages.. .. .. tb. GALLINACÉS.. 468 Alectors:smomusnRt 469 Hoccos. : .-.:. :"201 4° ip. Pauxt. .… 6e 47o Gnans:. .. £c04c rt 4x Parraquas. . . . . .". 472 Hoäin: ss"... ib. PAS EU dE. 473 TABLE MÉTHODIQUE Pag. Pag. Dindons. . . .. 2" 479 Peintades.. . . . . . D. Faisans. . "22% . 470 GOURMET cb Faisans proprem. dits. 457 Houppifères. . - 459 Tragopan. .:. . . .. ib. Cryptonix. . . . ... 480 Fétiaars:, 2 eue et UE Coqs de bruyères. . . 4h. Lagopède. . 482 Ganga. . . . 483 Perdrix. : . . 484 Francolins. .... tb. Perdrix ordinaires. cb. Cailles:? "Tee 485 Tridactyles. .°. . . . &b. FARM M ee Nb, Syrrhaptes. . 487 -MPinamous MP Nb: Pigéons "Li 4388 Colombi-gallines. . . . 489 Colombes. . . . . . . 490 Colombars, : . . . .. 492 ECHASSIERS. .... 403 BRÉVIPENNES. . .:.. . 404 Autruches. . +. . . 405 Casoar;<. #0. : 496 PRESSIROSTRES . . . . . 408 Outardes: "#00. 7 ib. PRIS. 12 MER 499 OEdicnèmes. . boo Pluviers proprem. dits. 1. Vanneäux 9.71 Vanneaux-pluviers:. . b. Vanneaux propr. dits. 503 Huîtriers. . . « . . . b. DU PREMIER VOLUME. Pag. Coure-vite. . . . . . 5o4 Cariama.. . . . . . . 505 CULTRIROSTRES. . . . . tb. Grues. 7. mu 5oô Apart 2.1.0, b Numidiques. . : . .. 5o7 Grues proprem. dites. . 508 Courlans. . . . .. .. cb. Caurales. . . , . . . . cb, Savacous. . . . . . . bog Hérons. . . . . . .. 510 Grabiers. ri 1e 5r1 Onbrés” + où : D 4h. Aigrettes. .., .., tb. Balons at ue 5ra Bihoreaux. .. . . .. tb Cigognes. . . .. 513 Jabirus. ir. 514 Ombrettes. . . . .. 515 Becs-ouverts. . . . . tb. Dromes. . ..... 516 Fantales. 2, 20220 7 Spatules. . ..... 517 LONGIROSTRES.. . . . . 518 Hecasses. 21. ie 1b. a a. AN "2{ 560 Couxlis. 2 :42%3:. 41 bon Bécasses. propr. dits. 5b. Rhynchées. . . ... 523 Parges. LR 1. Ia Maubèches. , . .. , 525 Sanderlings. . . 526 Alouettes de mer.. . . &b. Cocorlih ee ARE | 527 Falcinelles. ., . . . . ib Combattants, . . . .. àb. Eurinorinque. , ... 528 Phalaropes. . . . .. ib. XXXVI} Pag: Tournepierres. .,. . . D29 Chevaliers. . . , . . . ib. Lobipèdes. ....... 582 Echasses. 54.140! : ib. Avocettes. . . . + . : 533 MAcRODACTYLES. …. + 2b. Jacanas. ii + sr + 554 Kamichi. +... . . 536 Chaïants ne hair tb Mégapodes. ::. . . . 537 Rales.…sts Mes . 538 Foulques. . ...,... 539 Poules d’eau. . . . .. tb. Talèyes.. . . . nue - ib. Foulques propr. dites. 540 Vaginales. HEADER + DRE Giaroles.…. . . . . . : ib. Flammants. . . . . . 542 PALMIPÉDES.. . . . . 543 PLONGEURS. . . . + . : 544 Plongeons. . . . . . ib. Grèbes. - . . . . . . 45 Plongeons proprement dis! pee Pie Guillemots. . . . .. 547 Céphus. . . . . . .. 548 Pingouins. . . . . . tb. Macareux. . . . . . . éb. Pingouins propr. dits. 549 Manchots. .….. . . . . 55o Manchots proprement 5 ENS" PE cn € ib Gorfous. . . . . . . . 51 Sphénisques. . , . .« . D. LONGIPENNES. . . . . : 552 Petrels. . . . . . . . ib. Petrels proprem. dits. 4. XXXVII] TABLE MÉTHOD. DU PREMIER VOLUME. Pag. Pag. Puffineane guet. 553] Paille-en-queue.. . . 564 Pelécanoïdes. . . . . . 5541 Lamerrrostres. « . . 565 Prions: an eau, ib. Canards. » 51016180 1b. Albatrosses. . . . . . 2b. Cignes.… 4! 260) 266 Golden mer 55 Oies. . . … esse 567 Goëlands. . . . . .. 556 Oies proprement dites. . 568 Mauves ou Mouettes. . 5. Ceréopsis. . . . .. FE)", 569 Ti loincl 555 Bernaches. . . . . .. . éb.. Hirondelles de mer.. 558 Cuers 1e Macreuses. . . . . . tb. Noddis . :.... 559 Gaots Ur EU. bg Becs en ciseaux. . . . 560 EE — PHOUN 572 ToriPALMES: . . . . . . ib. otn r, DS Pélicans . . . . . . . Gr! Souchets. . . . . . 574 Pélicans proprem. dits 6. Tadornes. . . . .. 575 Cormorans. . . . .. 562 Canards spécialem. Frégaites. . . . . . . 563 (5 ARMES Te 576 Fous ou Boubies. , . . . Sarcélles. .‘: . 5. . 577! Anhinga. . .rsi0isie 564] Harless. : : + 2: D be LE RÈGNE ANIMAL DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION. «INTRODUCTION. DE L'HISTOIRE NATURELLE ET DE SES MÉTHODES EN GÉNÉRAL. Peu de personnes se faisant une idée juste de histoire naturelle, il nous a paru nécessaire de commencer notre ouvrage en définissant bien l’ob- jet que cette science se propose, et en établissant des limites rigoureuses entre elle et les sciences qui l’avoisinent. Dans notre langue et dans la plupart des autres, le mot NATURE signifie : tantôt, les propriétés qu’un être tient de naïssance, par opposition à celles qu'il peut devoir à l’art; tantôt, l’ensemble des êtres qui composent l'univers ; tantôt enfin , les lois qui ré- gissent ces êtres. C’est surtout dans ce dernier sens que l’on a coutume de personnifier la nature et d'employer par respect son nom pour celui de son auteur. TOME. 1. 1 ’ “@ INTRODUCTION. La physique où science naturelle considère la nature sous ces trois rapports. Elle est, ou géné- rale, ou particulière. La physique générale examine, d’une maniere abstraite, chacune des propriétés de ces êtres mobiles et étendus que nous appelons les corps. Sa partie appelée dynamique considère les corps en masse, et fixe mathématiquement, en partant d’un très petit nombre d’expériences , les lois de l'équilibre, celles du mouvement et de sa communication ; elle prend dans ses différentes divisions les noms de statique , de mécanique, d’hy- drostatique , d’hydrodynamique, d’aérostatique, elc., selon la nature des corps dont elle examine les mou- vements. L’optique ne s'occupe que des mouve- ments particuliers de la lumière ; et les phéno- mènes qui n’ont pu encore être déterminés que par l'expérience y deviennent plus nombreux. La chimie , autre partie de la physique générale, expose les lois selon lesquelles les molécules élé- mentaires des corps agissent les unes sur les autres à des distances prochaines, les combinaisons ou les séparations qui résultent de la tendance générale de ces molécules à s’unir, et des modifications que les diverses circonstances, capables de les écarter ou de les rapprocher, apportent à cette tendance. C” est une science presque tout expérimentale, et qui n a pu être réduite au calcul. La théorie de la chaleur et cellesde l’électricité ». selon le côté par lequel on les envisage, appartien- LA MÉTHODES. J nent presque également à la dynamique ou à la chimie. \ La méthode qui domine dans toutes les parties de la physique générale consiste à isoler les corps, à les réduire à leur plus grande simplicite , à mettre séparément en jeu chacune de leurs propriétés, soit par la pensée, soit par l'expérience ; à en recon- naître ou en calculer les effets , enfin à généraliser et à lier ensemble les lois de ces propriétés pour en former des corps de doctrine, et, s'il était pos- sible , pour les rapporter toutes à une loi unique , qui serait l'expression universelle de toutes les autres. La physique particulière où l’ustoire naturelle (car ces deux termes ont la même signification) à pour objet d'appliquer spécialement aux êtres nom- breux et variés qui existent dans la nature les lois reconnues par les diverses branches de la physique générale, afin d’expliquer Les phénomènes que cha- cun de ces êtres présente. Dans ce sens étendu, elle embrasserait aussi l’as- tronomie ; mais cette science, suffisamment éclairée par les seules lumières de la mécanique, et com- plétement soumise à ses lois , emploie des méthodes trop différentes de celles que permet l’histoire natu- relle ordinaire , pour être cultivée par les mêmes personnes. On restreint donc cette dernière aux objets qui n’admettent pas de calculs rigoureux, ni de mesures précises dans toutes leurs parties ; encore lui sous- .: 1* 4 , INTRODUCTION. trait-on d’ordinaire la météorologie , pour la réunir à la physique générale ; l’histoire naturelle ne con- sidère donc proprement que les corps bruts, appelés minéraux, et les diverses sortes d’être vivants, dont il n’est presque aucun où l’on ne puisse observer des effets plus où moins variés des lois du mouve- ment et des attractions chimiques , et de toutes les autres causes analysées par la physique générale. L'histoire naturelle devrait, à la rigueur, em- ployer les mêmes procédés que les sciences géné- rales, et elle les emploie réellement toutes les fois que les objets qu’elle étudie sont assez simples pour le lui permettre. Mais il s’en faut de beaucoup qu’elle le puisse toujours. . En effet, une différence essentielle entre les sciences générales et l’histoire naturelle, c’est que dans les premières on n’examine que des phéno- mènes dont on règle toutes les circonstances, pour arriver , par leur analyse, à des lois générales , et que dans l’autre les phénomènes se passent sous des conditions qui ne dépendent pas de celui qui les étudie et qui cherche à déméler, dans leur compli- cation , les effets des lois générales déjà reconnues. TH ne lui est pas permis de les soustraire successive- ment à chaque condition, et de réduire le problème à ses éléments, comme le fait l’expérimentateur ; mais il faut qu'il le prenne tout entier avec toutes ses conditions à la fois, et ne l’analyse que par la pensée. Que l’on essaie, par exemple , d'isoler les MÉTHODES. 5 phénomènes nombreux dont se compose la vie d’un animal un peu élevé dans l'échelle : un seul d’entre eux supprimé , la vie entière s’anéantit. Ainsi la dynamique est devenue une science pres- que toute de calcul : la chimie est encore une science toute d'expérience ; l’histoire naturelle res- tera long-temps , dans un grand nombre de ses par- ties, une science toute d'observation. Ces trois épithètes désignent assez bien les pro- cédés qui dominent dans les trois branches des sciences naturelles ; mais en établissant entre elles des degrèsätres différents de certitude , elles indi- quent en même temps le but auquel les deux der- nières de ces sciences doivent tendre pour s'élever de plus en plus vers la perfection. Le calcul commande, pour ainsi dire, à la nature; il en détermine les phénomènes plus exactement que l’observation ne peut les faire connaître ; l’expé- rience la contraint à se dévoiler ; l’observation l’épie quand elle est rebelle , et cherche à la sur- prendre. R L'histoire naturelle a cependant aussi un principe rationnel qui lui est particulier, et qu’elle emploie avec avantage en beaucoup d’occasions ; c’est celui des conditions d’existence , Vulgairement nommé des causes finales. Gomme rien ne peut exister s’il ne réunit les conditions qui rendent son existence possible , les différentes parties de chaque être doi- vent être coordonnées de manière à rendre possible 6 INTRODUCTION. l'être total, non-seulement en lui-même , mais dans ses rapports avec ceux qui l’entourent ; et l’analyse de ces conditions conduit souvent à des lois générales tout aussi démontrées que celles qui dérivent du calcul ou de lexpérience. Ce n’est que lorsque toutes les lois de la physique générale et celles qui résultent des conditions d’exis- tence sont épuisées, que l’on est réduit aux simples lois d'observations. Le procédé le plus fécond pour les obtenir est celui de la comparaison. Il consiste à observer suc- cessivement le même corps dans les différentes po- sitions où la nature le place, ou à comparer entre eux les différents corps jusqu’à ce que l’on ait re- connu des rapports constants entre leurs structures et les phénomènes qu’ils manifestent. Ces corps di- vers sont des espèces d'expériences toutes préparées par la nature, qui ajoute ou retranche à chacun d'eux différentes parlies, comme nous pourrions désirer de le faire dans nos laboraloires, et nous montre elle-même les résultats de ces additions ou de ces retranchements, On parvient ainsi à établir de certaines lois qui rè- glent ces rapports, et qui s’emploient comme celles qui ont élé déterminées par les sciences-générales. La liaison de ces lois d'observations avec les lois générales , faite, soit directement , soit par le prin- cipe des conditions d’existence, complèterait le système des sciences naturelles en faisant sentir dans MÉTHODES. 7 toutes ses parties l'influence mutuelle de ious les êtres : c’est à quoi doivent tendre les efforts de ceux qui cultivent ces sciences. Mais toutes les recherches de ce genre supposent que l’on a les moyens de dstino sûrement et de faire distinguer aux autres les corps dont on s'OC- cupe; autrement l’on serait sans cesse exposé à con- fondre les êtres innombrables que la nature pré- sente. L'histoire naturelle doit donc avoir pour base ce que l’on nomme un systéme de la nature , ow'un grand catalogue dans lequel tous les êtres portent des noms convenus, puissent être reconnus par des caractères distinctifs, et soient distribués en divi- sions et subdivisions, elles-mêmes nommées et ca- ractérisées, où l’on puisse les chercher. Pour que chaque être puisse toujours se recon- naître dans ce catalogue, il faut qu'il porte son ca- ractère avec lui : on ne peut donc prendre les: ca- ractères dans des propriétés ou dans des habitudes dont l’exercice soit momentané, mais ils doivent être lirés de la conformation. < Presque aucun être n’a de caractère simple ; ou ne peut être reconnu par un seul des-traits de sa conformation ; äl faut presque toujours la réunion de plusieurs de ces traits pour distinguer un être des êtres voisins qui en ont bien aussi quelques- uns, mais qui ne les ont pas tous, ou les ont com- binés: avec d'autres qui manquent au premier êtres et plus les êtres que l’on a à distinguer sont noïm- . 8 INTRODUCTION. breux, plus il faut accumuler de traits; en sorte que, pour distinguer de tous les autres un être pris isolément, 1l faut faire entrer dans son caractère sa description complete. C’est pour évité cet inconvénient que les divi- sions et subdivisions ont été inventées. L’on com- pare ensemble seulement un certain nombre d’êtres voisins, et leurs caractères n’ont besoin que d’ex- primer leurs différences, qui, par la supposition même, ne sont que la moindre partie de leur con- formation. Une telle réunion s’appelle un genre. On retomberait dans le même inconvénient pour distinguer les genres entre eux, si l’on ne répétait l'opération en réunissant les genres voisins, pour former un ordre ; les ordres voisins, pour former une classe, etc.... On peut encore établir des sub- divisions intermédiaires. Cet échafaudage de divisions, dont lessupérieures contiennent les inférieures, est ce qu’on appelle une méthode. C’est, à quelques égards, une sorte de dictionnaire où l’on part des propriétés des choses pour découvrir leurs noms, et qui est l'inverse des dictionnaires ordinaires, où l’on part des noms pour apprendre à connaître les propriétés. Mais quand la méthode est bonne, elle me se borne pas à enseigner les noms. Si Les subdivisions n’ont pas été établies arbitrairement, «mais si on ies a fait reposer sur Les véritables rapports fondamen- taux, sur les ressemblances essestielles des êtres; MÉTHODES. 9 la méthode est le plus sûr moyen de réduire les propriétés de ces êtres à des règles générales, de les exprimer dans les moindres termes et de les graver aisément dans la mémoire. Pour la rendre telle, on emploie une comparaison assidue des êtres , dirigée par le principe de la sub- ordination des caracteres, qui dérive lui-même de celui des conditions d'existence. Les parties d’un être devant toutes avoir une convenance mutuelle, il est tels traits de conformation qui en excluent d’autres; il en est qui, au contraire, en nécessitent ; quand on connaît donc tels ou tels traits dans un être, on peut calculer ceux qui coexistent avec ceux- là, ou ceux qui leur sont incompatibles ; les parties , les propriétés ou les traits de conformation qui ont le plus grand nombre de ces rapports d’incompati- bilité ou de coexistence avec d’autres, ou, en d’autres termes, qui.exercent sur l’ensemble de l'être, l'in- fluence la plus marquée, sont ce que l’on appelle les caractères importants , les caractères dominateurs ; les autres sont les caractères subordonnés , et 1l y en a ainsi de différents degrés. Cette influence des caractères se détermine quel- quefois d’une. manière rationnelle par la, considé- ration de la nature de l’organe ; quand cela ne se peut, on emploie la simple observation , et un moyen sûr de reconnaître les caractères importants, lequel dérive de leur nature même, c’est qu'ils sont les plus constants ; «et que dans une longue série 10 INTRODUCTION. d'êtres divers , rapprochés d’après leurs degrés de similitude, ces caractères sont les derniers qui varient. De leur influence et de leur constance résulte . également la règle, qu'ils doivent être préférés pour distinguer les grandes divisions; et qu’à mesure que l’on descend aux subdivisions inférieures, on peut descendre aussi aux caractères subordonnés et va- riables. ; Il ne peut y avoir qu’une méthode parfaite , qui est la méthode naturelle : on nomme ainsi un arran- gement dans lequel les êtres du même genre se- raient plus voisins entre eux que de ceux de tous les autres genres ; les genres du même ordre, plus que de ceux de tous les autres ordres, et ainsi de suite. Cette méthode est l’idéal auquel l’histoire naturelle doit tendre ; car il est évident que si l’on y parvenaït, l’on aurait l’expression exacte et complète de la nature entière. En effet , chaque être est déterminé par ses ressemblances et ses différences avec d’au- tres, et tous ces rapports seraient parfaitement ren- dus par l’arrangement que nous venons d’indiquer. En un mot , la méthode naturelle serait toute la science, et chaque pas qu’on lui fait faire approche la science de son but. La vie étant de toutes les propriélés des êtres la plus importante , et de 1ous les caractères le plus élevé , il n’y a rien d'étonnant que l’on en ait fait dans tous les temps le plus général des principes ORGANISATION EN GÉNÉRAL. 11 de distinction, et que l’on ait toujours réparti les êtres naturels en deux immenses divisions, celle des étres vivants et celle des étres bruts. — DES ÊTRES VIVANTS, ET DE L'ORGANISATION EN GÉNÉRAL. Si pour nous faire une idée juste de l'essence de la vie, nous la considérons dans les êtres où ses effets sont les plus simples , nous nous apercevrons promptement qu’elle consiste dass la faculté qu'ont certaines combinaisons corporelles de durer pen- dant un temps et sous une forme déterminée , en: attirant sans cesse dans leur composition une partie des substances environnantes , et en rendant aux éléments des portions de leur propre substance. La vie est donc un tourbillon plus ou moins ra- pide, plus qu moins compliqué, dont la direction est constante , et qui entraîne toujours des molécules de mêmes sortes, mais où les molécules individuelles entrent et d’où elles sortent continuellement, de manière que la forme du corps vivant lui est plus essentielle que sa matiere. Tant que ce mouvement subsiste , le corps où il s'exerce est vivant ; il vit. Lorsque le mouvement s’arrête sans retour, le corps meurt. Après la mort, les éléments qui le composent, livrés aux aflinités chimiques ordinaires, ne tardent point à se séparer, d’où résulte plus ou moins promptement la dissolu- tion du corps qui a été vivant. C’était donc par le 1 12 INTRODUCTION. mouvement vital que la dissolution était arrêtée, et que les éléments du corps était momentanément réunis. Tous les corps vivants meurent après un temps dont la limite extrême est déterminée pour chaque espèce , et la mort paraît être un effet nécessaire de la vie, qui, par son action même, altère insensible- ment la structure du corps où elle s'exerce, de ma- nière à y rendre sa continuation impossible. Effectivement , le corps vivant éprouve des chan- gements graduels, mais constants, pendant toute sa durée. Il croît d’abord en dimensions , suivant des proportions et dans des limites fixées pour chaque espèce et pour chacune de ses parties ; ensuite ilaug- mente en densité dans la plupart de ses parties : c’est ce second genre de changement qui paraît être la cause de la mort naturelle. Si l’on examine de plus près les divers corps vi- vants , on leur trouve une structure commune qu’un peu de réflexion fait bientôt juger essentielle à un tourbillon tel que le mouvement vital. IL fallait, en effet , à ces corps des parties solides pour en assurer la forme, et des parties fluides pour y entretenir le mouvement. Leur tissu est done com- x posé de réseaux et de mailles, ou de fibres et de lames solides qui renferment des liquides dans leurs intervalles ; c’est dans les liquides que le mouvement est le plus continuel et le plus étendu; les substances étrangères pénètrent le tissu intime du corps en ORGANISATION EN GÉNÉRAL. 15 s’incorporant à eux ; Ce sont eux qui nourrissent les solides en y interposant leurs molécules ; ce sonteux aussi qui détachent des solides les molécules super- flues ; c’est sous la forme liquide ou gazeuse que les matières qui doivent s’exhaler traversent les pores du corps vivant ; mais ce sont à leur tour les solides qui contiennent les liquides et qui leur impriment une partie de leur mouvement par leurs contractions. Cette action mutuelle des solides et des liquides, ce passage des molécules des uns aux autres, néces- sitait de grands rapports dans leur composition chi- mique ; et effectivement , les solides des corps or- ganisés sont en grande partie composés d’éléments susceptibles de devenir facilement liquides ou ga- zeux. Le mouvement des liquides, exigeant aussi une action continuellement répétée de la part des soli- des , et leur en faisant éprouver une, demandait que les solides eassent à la fois de la flexibilité et de la dilatabilité ; et c’est, en effet, encore là un carac- tère presque général des solides organisés. - Cette structure commune à tous les corps vivants, ce tissu aréolaire dont les fibres ou les lames plus où moins flexibles interceptent des liquides plus où moins abondants, est ce qu’on appelle l’orsanisa- tion ; et, en conséquence de ce que nous venons de dire, il n’y a que les corps organisés qui puissent jouir de la vie. L'organisation résulte, comme on voit, d’un 14 INTRODUCTION. grand nombre de dispositions qui sont toutes des conditions de la vie'; et l’on conçoit que le mouve- ment général de la vie doive s'arrêter, si son effet est d’aliérer quelqu’une de ces conditions , de ma- nière à arrêter seulement l’un des mouvements par- tiels dont il se compose. Chaque corps organisé, outre les qualités com- munes de son tissu , a une forme propre, non-seule- ment en général et à l’extérieur, mais jusque dans le détail de la structure de chacune de ses parties ; et c’est de cette forme, qui détermine la direction particulière de chacun des mouvements partiels qui s'exercent en lui, que dépend la complication du mouvement général de sa vie , qui constitue son es- pèce, et fait de lui ce qu’il est. Chaque partie con- court à ce mouvement général par une action pro- pre et en éprouve des effets particuliers ; en sorte que, dans chaque être, la vie est un ensemble qui résulie de l’action et de la réaction mutuelle de toutes ses parties. La vie en général suppose donc l'organisation en général, et la vie propre de chaque être sup- pose l’organisation propre de cet être, comme la marche d’une horloge suppose l'horloge ; aussi ne voyans-nous la vie que dans des êtres tout organisés et faits pour en jouir; et tous les efforts des physi-. ciens n’ont pu encore nous montrer la matière s’or- ganisant, soit d'elle-même , soit par une cause exté- rieure quelconque. En effet, la vie exercant sur les ORGANISATION EN GÉNÉRAL. 15 éléments qui font à chaque instant partie du corps vivant , et sur ceux qu'elle y attire , une action con- traire à ce que produiraient sans elle les affinités chimiques ordinaires, il répugne qu'elle puisse être elle-même produite par ces aflinités, et cependant l’on ne connaît dans la nature aucune autre force ca- pable de réunir des molécules auparavant séparées. La naissance des êtres organisés est donc le plus grand mystère de l'économie organique et de toute la nature; jusqu’à présent nous les voyons se déve- lopper, mais jamais se former; il y a plus : tous ceux à l’origine desquels on a pu remonter ont tenu d’abord à un corps de la même forme qu'eux, mais développé avant eux ; en un mot, à un parent. Tant que le petit n’a point de vie propre , mais participe à celle de son parent, il s’appelle un germes Le lieu où le germe est attaché, la cause occa- sionelle qui le détache et lui donne une vie isolée varient, mais cette adhérence primitive à un être semblable est une règle sans exception. La sépara- tion du germe est ce qu’on nomme génération. Tous les êtres organisés produisent leurs sembla- bles ; autrement la mort étant une suite nécessaire de la vie , leurs espèces ne pourraient subsister. Les êtres organisés ont même la faculté de repro- duire dans un degré variable , selon leurs espèces , certaines de leurs parties quand elles leur sont enle- vées. C’est ce qu’on nomme le pouvoir de reproduc- tion. 16 INTRGDUCTION. Le développement des êtres orgañisés est plus ou moins prompt et plus ou moins étendu , selon que les circonstances lui sont plus où moins favorables. La chaleur , l'abondance et l’espèce de la nourriture, d’autres causes encore y influent, et cette influence peut être générale sur tout le corps, ou partielle sur certains organes ; de là vient que la similitude des descendants avec leurs parents ne peut jamais être parfaite. À Les différences de ce genre , entre les êtres orga- nisés , sont ce qu’on appelle des variétés. On n’a aucune preuve que toutes les différences qui distinguent aujourd’hui les êtres organisés soient de nature à avoir pu être ainsi produites par les circon- stances. Tout ce que l’on a avancé sur ce sujetest hypo- thétique ; l’expérience paraît montrer au contraire que, dans l’état actuel du globe, les variétés sont ren- fermées dans des limites assez étroites, et, aussiloin que nous pouvons remonter dans l’antiquité , nous voyons que ces limites étaient les mêmes qu'aujourd'hui. On est donc obligé d'admettre certaines formes, qui se sont perpétuées depuis l’origine des choses sans excéder ces limites; et tous les êtres apparte- nants à l’une de ces formes constituent ce que l’on appelle une espèce. Les variétés sont des subdivi- sions accidentelles de l’espèce. La génération étant le seul moyen de connaître les limites auxquelles les variétés peuvent s’étendré, on doit définir l'espèce, la réunion des individus ORGANISATION EN GÉNÉRAL. 17 descendus lun de l’autre ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent autant qu'ils se res- semblent entre eux ; mais, quoique cette définition soit rigoureuse, On sent que son application à des individus déterminés peut être fort diflicile, quand on n’a pas fait les expériences nécessaires. En résumé, l'absorption, l’assimilation, l’exha- lation , le développement, la génération, sont les fonctions communes à tous les corps vivants; la nais- sance et la mort, les termes universels de leur exis- tence; un tissu aréolairè, contractile, contenant dans ses mailles des liquides ou des gaz en mouve- ment, l'essence générale de leur structure ; des sub- stances presque toutes susceptibles de se convertir en liquides ou en gaz, et des combinaisons capables de se transformer aisément les unes dans les autres, le fonds de leur composition chimique. Des formes fixes, et qui se perpétuent par la génération , dis- ünguent leurs espèces, déterminent la complication des fonctions secondaires propres à chacune d'elles, et leur assignent le rôle qu’elles doivent jouer dans l’ensemble de l’univérs. Ces formes ne se produi- sent ni né se changent elles-mêmes; la vie suppose leur existence ; elle ne peut s’allumer que dans des organisations toutes préparées; et les méditations les plus profondes, comme les observations les plus délicates ; , n’aboutissent qu’au mystère de la pré- existence -des germes. N. TOME 1!. LS) 13 INTRODUCTION. DIVISION DES ÈTRES ORGANISÉS EN ANIMAUX ET EN VÉGÉTAUX. Les êtres vivants ou organisés ont été subdivisés; dès les premiers temps, en étres animés, c’est-à-dire sensibles et mobiles, et en étres inanimés, qui ne jouissent ni de l’une ni de l’autre de ces facultés , et qui sont réduits à la faculté commune de végéter. Quoique plusieurs plantes retirent leurs feuilles quand on les touche, que les racines se dirigent constamment vers l’humidité, les feuilles vers l’air et vers la lumière, que quelques parties des végé- taux paraissent même montrer des oscillations aux- quelles l’on n’aperçoit joint de cause extérieure, ces divers mouvements ressemblent trop peu à ceux des animaux, pour que l’on puisse y trouver des preuves de perception et de volonté. -- La spontanéité dans les mouvements des animaux a exigé des modifications essentielles même dans leurs organes simplement végétatifs. Leurs racines ne pénétrant point la terre, ils devaient pouvoir placer en eux-mêmes des provisions d’aliments et en porter le réservoir avec eux. De là dérive le pre- mier caractère des animaux, ou leur cavité intes- tinale, d’où leur fluide nourricier pénètre leurs autres parties par des pores ou par des vaisseaux, , qui sont des espèces de racines intérieures. L'organisation de cette cavité et de ses apparte- nances a dû varier selon la nature des aliments, et ANIMAUX ET VÉGÉTAUX. 19 les operations qu'ils ont à subir avant de fournir des sucs propres à être absorbés; tandis que l’atmo- sphère et la terre n’apportent aux végétaux que des sucs déjà prêts et qui peuvent être absorbés immé- diatement. Le corps-animal, qui savait à remplir des fonc- tons plus nombreuses. et plus variées que la plante, pouvant en conséquence avoir une organisation beaucoup plus com pliquée ;,ses parties ne pouvant d’ailleurs conserver entre elles une situalion fixe, il n'y avait pas moyen que le mouvement de leurs fluides fût produit par des causes extérieures, et il devait être indépendant de la chaleur et de l’atmo- sphère; telle est la cause du deuxième caractère des animaux, ou de leur système circulatoire, qui.est moins essentiel que le digestif, parce qu'il. n’était . pas nécessaire dans les animaux les plus simples. Les fonctions animales exigeaient.des systèmes organiques dont les végétaux ;n’ayaient pas besoin.; celui des muscles, pour le:mouvement volontaire, et celui des nerfs pour la sensibilité ; .et; ces: deux systèmes n’agissant, comme tous les autres, que par des mouvements et des transformations de liquides ou de fluides, il fallait que ceux-ci fussent plus nom: breux dans les animaux, et que la composition chi- mique. du corps animal fût plus Semphanée que celle de la plante ; aussi y emirc_til une substance de plus (l'azote), er élément essentiel, tandis qu’elle ne se joint qu'accidentellement danses végé- 2* 20 INTRODUCTION. taux aux trois autres éléments généraux de l’orga- nisation, l'oxygène, l'hydrogène et le carbone. C’est là le troisième caractère des animaux. Le sol et l’atmosphère présentent aux végétaux pour leur nutrition de l’eau, qui se compose d’oxy- gène et d’hydrogène, de l’air qui contient de l’oxy- gène et de l’azote; et de l’acide carbonique qui est une combinaison d'oxygène et de carbone. Pour ti- rer de ces aliments leur composition propre, il fal- lait qu'ils conservassent l’hydrogène et le carbone, qu’ils exhalassent l'oxygène superflu, et qu’ils ab- sorbassent peu ou point d’azote. Telle est aussi la marche de la vie végétale, dont la fonction essen- tiellé‘est l'exhalation de LoRye ere; Lei "exécute à laide de la lumiere. Les animaux ont, de plus que les végétaux, pour nourriture médiate ou immédiate, le composé végé- tal, où l'hydrogène et le carbone entrént comme parties principales. Il faut, pour les ramener à leur composition propre, qu'ils se débarrassent du trop d'hydrogène, surtout du trop de carbone, et qu’ils accumülent davantage d’azote ; c’est ce qu'ils font dans la respiration, par lé moyen de l'oxygène de l’atmosphère qui se combine avec l’h ydrogène et le carbone de leur sang, ets’exhale avec eux sous forme d’eau et d'acide carbonique. L’azote, de quelque part qu’il pénètre dans leurs corps, paraît y rester. Les rapports des végétaux et des animaux avec l’atmosphère sont donc inverses; les premiers dé- ÉLÉMENTS ORGANIQUES. 21 font de l’eau et de l’acide carbonique, et les autres en reproduisent. La respiration est la fonction essen- .tielle à la constitution du corps animal ; c’est elle en quelque sorte qui l’animalise, et nous verrons aussi que les animaux exercent d'autant plus com- plétement leurs fonctions animales , qu’ils jouissent d’une respiration plus complète. C’est dans ces dif- férences de rapports que consiste le quatrième ca- ractère des animaux. DES FORMES PROPRES AUX ÉLÉMENTS ORGANIQUES DU CORPS ANIMAL, ET DES COMBINAISONS PRINCIPALES DE SES ÉLÉMENTS CHIMIQUES. Untissu aréolaire et trois éléments chimiques sont essentiels à tous les corps vivants, un quatrième élément l’est en particulier aux animaux ; mais ce tissu se compose de diverses formes de mailles, et ces éléments s’unissent en diverses combinaisons. Il y a trois sortes de matériaux organiques ou de formes de tissu, la cellulosité, la fibre muscu- laire et la matière médullaire ; et à chaque forme appartient une combinaison propre d’élémenis chi- miques ainsi qu'une fonction particulière. La cellulosité se compose d’une infinité de pe- tites lames jetées au hasard et interceptant de pe- tites cellules qui communiquent toutes ensemble. Cest une espèce d’éponge qui a la même forme que le corps entier , et toutes les autres parties la remplissent ou la traversent. Sa propriété est de De # 22 INTRODUCTION. sé contractér indéfiniment quand les causes qui la tiennent étendue viennent à cesser : cette force est cé qui retient le corps dans une forme et dans des limites déterminées. La cellulosité serrée forme ces lames plus ou moins étendues que l’on appelle membranes ; les membranes contournées en cylindres forment ces tuyaux plus ou moins ramifiés que l’on nomme vars- seaux ; les filaments , nommés fibres , se résolvent en cellulosité; les os ne sont que de la cellulosité durcie par l'accumulation de substances terreuses. La matière générale de la cellulosité est cette combinaison qui porte le nom de gélatine, et dont lé caractère consiste à se dissoudre dans Peau bouil- lante et à se prendre, par le refroidissement, en une gelée tremblante. La matière médullaire n’a encore pu être réduite en ses molécules organiques; elle paraît à l’œil comme une sorte de bouillie molle où l’on ne dis- tingue que des globules infiniment petits ; elle n’est point susceptible de mouvements apparents ; mais c'est en elle que réside le pouvoir admirable de transmettre au mor les impressions des sens exté- rieurs , et de porter aux muscles les ordres de la vo- lonité. Le cerveau , la moelle épinière en sont com- posés en grande partie; et les nerfs, qui sé distri- buent à tous les organes sensibles , ne sont, quant à leur essence, que des faisceaux de ses ramifications. La fibre charnue ou musculaire est une sorte par- ÉLÉMENTS ORGANIQUES. 23 ticulière de filaments dont la propriété distinctive, dans l’état de vie, est de se contracter en se plis- sant quand ils sont touchés ou frappés par quelque corps, ou quand ils éprouvent, par l'intermédiaire du nerf, l’action de la volonté. Les muscles, organes immédiats du mouvement volontaire , ne sont que des faisceaux de fibres char- nues ; toutes les membranes, tous les vaisseaux qui ont besoin d'exercer une compression quelconque sont armés de ces fibres ; elles sont toujours intime- ment unies à des filets nerveux ; mais celles quicon- courent aux fonctions purement végétatives se con- tractent à l’insu du moi, en sorte que la volonté est bien un moyen de faire agir les fibres, mais ce moyen n’est ni général, ni unique. La fibre charnue a pour base une substance par- ticulière appelée fibrine, qui est indissoluble dans l’eauwbouillante, et dont la nature semble être de prendre d'elle-même cette forme filamenteuse. Le fluidernourricier ou le sang , tel qu’il est dans les vaisseaux de la circulation , non-seulement peut se résoudre, pour la plus grande partie, dans les éléments généraux du corps animal, le carbone, hydrogène, l'oxygène et l’azote, mais il contient déjà la fibrine et la gélatine presque toutes dispo- sées à se contracter et à prendre les formes de membranes ou de filaments qui leur sont propres; du moins sufit-il d’un peu de repos pour que’ells s’y manifestent. Le sang manifeste aussi aisément 24 INTRODUCTION. une combinaison qui se rencontre dans beaucoup de solides et de fluides animaux, l’albumine , dont le caractère est de se coaguler dans l’eau bouillante, et l’on y trouve presque tous les éléments.qui peu- vent entrer dans la composition du corps de cha- que animal , comme la chaux et le phosphore qui durcissent les os -des animaux vertébrés , le fer qui colore le sang lui-même et diverses autres parties, la graisse ou l’huile animale qui se dépose dans la cellulosité pour l’assouplir, ete. Tous les liquides et les solides du corps animal se composent d’élé- ments chimiques contenus dans le sang; et c’est seulement par quelques éléments de moins ou par d’autres proportions que chacun d’eux se distingue, d’où l’on voit que leur formation ne dépend que de la soustraction de tout ou partie d’un ou de plusieurs des éléments du sang , et, dans un petit nombre de cas, de l'addition de quelque élément venu d’ailleurs. Ces opérations, par lesquelles le fluide nourri- cier entretient la matière solide ou liquide de tou- tes les parties du corps, peuvent prendre en gé- néral le nom de sécrétions. Cependant on réserve souvent ce nom à la production des liquides, et on donne plus spécialement celuide nutrition à la pro- duction et au dépôt de la matière nécessaire à l’ac- croissement et à l'entretien des solides. Chaque organe solide, chaque fluide a la com- position convenable pour le rôle qu’il doit jouer , et la conserve tant que la santé subsiste, parce que FORCES ORGANIQUES. 25 le sang la renouvelle à mesure qu’elle s’altère. Le sang, en y fournissant continuellement , altère lui- même la sienne à chaque instant ; maïs il y est ra- mené par la digestion qui renouvelle sa matière; par la respiration qui le délivre du carbone et de l’hy- drogène superflus, par la transpiration et diverses autres excrétions qui lui enlèvent d’autres principes surabondants. Ces transformations perpétuelles de composition chimique forment une partie non moins essentielle du tourbillon vital que les mouvements visibles et de translation : ceux-ci n’ont même pour objet que de produire ces transformations. DES FORCES QUI AGISSENT DANS LE CORPS ANIMAL. La fibre musculaire n’est pas seulement l’organe du mouvement volontaire; nous venons de voir qu’elle est encore le plus puissant des moyens que la nature emploie pour opérer les mouvements de translalion nécessaires à la vie végétative. Ainsi les fibres des intestins produisent le mouvement pé- ristaltique qui fait parcourir ce canal aux aliments ; les fibres du cœur et des artères sont les agents de la circulation, et, parelle, de toutes les sécrétions, elc. La volonté met la fibre en contraction par l’in- termède du nerf; et les fibres involontaires, telles que celles que nous venons de citer , sont aussi toutes animées par des nerfs qui s’y rendent ; il 26 INTRODUCTION. est donc probable que ce sont ces nerfs qui les font contracter. Toute contraction, et en général tout change- ment de dimension dans la nature, s’opère par un changement de composition chimique, ne füt-ce que par l’afflux ou la retraite d’un fluide impon- dérable, tel que le calorique ; c’est même ainsi que se font les plus violents mouvements connus sur la terre, les inflammations, les détonnations, etc. Il y a donc grande apparence que c’est par un fluide impondérable que le nerf agit sur/la fibre, d'autant qu’il est bien démontré qu’il n’y J 68 MAMMIFÈRES. Ces trois ordres ont d’ailleurs chacun les trois sortes de dents, savoir : des mâchelières, des ca- nines et des incisives. Un quatrième, celui des rongeurs , dont les doigts diffèrent peu de ceux.des carnassiers, manque de canines, et porte en avant des incisives disposées pour une sorte toute particulière de manducation. Viennent ensuite des animaux dont les doigts sont déjà fort gènés, fort enfoncés dans de grands on- gles, le plus souvent crochus, et qui ont encore cette imperfection de manquer d’incisives. Quelques- uns manquent même de canines, et d’autres n’ont point de dents du tout. Nous les comprenons tous sous le nom d’édentés. Cette distribution des animaux onguiculés serait parfaite et formerait une chaîne très régulière , SL la Nouvelle-Hollande ne nous avait pas fourni ré- cemment une petite chaîne collatérale, composée des animaux a bourse , dont tous les genres se tien- nent entre eux par l’ensemble de l’organisation, et dont cependant les uns répondent aux carnas- siers, les autres aux rongeurs, les troisièmes aux édentés, par les dents et par la nature du régime. Les animaux à sabots, moins nombreux, ont aussi moins d'irrégularités. Les ruminants composent un ordre très’ distinct, par ses pieds fourchus, sa mâchoire supérieure sans vraies incisives, et ses quatre estomacs. Tous les autres quadrupèdes à sabots se laissent DIVISION EN ORDRES. 69 réunir en un seul ordre que j'appellerai pachyder- mes ou jumenta, excepté l'éléphant, qui pourrait faire un ordre à part, et qui se lie par quelques rapports éloignés avec l’ordre des rongeurs. Enfin viennent les mammifères qui n’ont point du tout d’extrémités postérieures , et dont la forme de poisson et la vie aquatique pourraient engager à faire une classe particulière, si pour tout le reste leur économie n’était pas la même que dans la classe où nous les laissons. Ce sont Les poissons à sang chaud des anciens ou les cétacés, qui, réunissant à la force des autres mammifères l'avantage d’être soutenus par l’élément aqueux, comptent parmi eux les plus gigantesques de tous les animaux. PREMIER ORDRE DES MAMMIFÈRES. LES BIMANES ou L'HOMME. L'homme ne forme qu’un genre, et ce genre est unique dans son ordre. Comme son histoire nous intéresse plus directement et doit former l’objet de comparaison auquel nous rapporterons celle des autres animaux, nous la traiterons avec plus de détail. Nous exposerons rapidement ce que l’homme offre de particulier dans chacun de ses systèmes or- ganiques, parmi tout ce qu’il a de commun avec les 70 MAMMIFÈRES. autres mammiféres; nous examinerons les avan- tages que ces particularités lui donnent sur les autres espèces; nous ferons connaître ses principales races et leurs caracières distinctifs ; enfin nousindiquerons l’ordre naturel du développement de ses facultés, soit individuelles, soit sociales. Conformation particulière de l’homme. Le pied de l’homme est très différent de celui des singes : il est large; la jambe porte verticalement sur lui : le talon est renflé en dessous; ses doigts sont courts et ne peuvent presque se ployer; le pouce, plus long: plus gros que les autres, est placé sur la même ligne; et ne leur est point opposable; ce pied est donc propre à sup- porter le corps, mais il ne peut servir, ni à saisir, ni à grimper, et comme de leur côté les mains ne servent point à la marche, l’homme est le seul animal vraiment bimane et bipède. Le corps entier de l’homme est disposé pour la sta- tion verticale. Ses pieds, comme nous venons dele voir, lui fournissent une base plus large que ceux d’aucun mam- mifère; les muscles qui retiennent le pied et la cuisse dans l’état d’extension sont plus vigoureux , d’où résulte la saillie du mollet et de la fesse; les fléchisseurs de la jambe s’attachent plus haut, ce qui permet au genou une extension complète , et laisse mieux paraître le mol- let; le bassin est plus large, ce qui écarte les cuisses et les pieds. et donne au tronc une forme pyramidale fa- vorable à l’équilibre : les cols des os des cuisses forment, avec le corps de l’os, un angle qui augmente encore l’écartement des pieds et élargit la base du corps; enfin la tête, dans cette situation’ verticale, est en équilibre sur le tronc , parce que son articulation est alors sous le milieu de sa masse. D nbins es ie re ns D Te. L'HOMME. 71 Quand l’homme le voudrait, il ne pourrait marcher commodément à quatre; son pied de derrière court et presque inflexible , et sa cuisse trop longue, ramèneraient son genou contre terre; ses épaules écartées et ses bras jetés trop loin de la ligne moyenne, soutiendraient mal le devant de son corps; le muscle grand dentelé, qui, dans les quadrupèdes, suspend le tronc entre les omo- plates comme une sangle, est plus petit dans l’homme que dans aucun d’entre eux; la tête est plus pesante à cause de la grandeur du cerveau et de la petitesse des sinus ou cavités des os, et cependant les moyens de la soutenir sont plus faibles, car l’homme n’a ni ligament cervical, ni disposition des vertèbres propre à les em- pêcher de se fléchir en avant; il pourrait donc tout au plus maintenir sa tête dans la ligne de l’épine, et alors ses yeux et sa bouche seraient dirigés contre terre; il ne verrait pas devant lui; la position de ces organes est au contraire parfaite, en supposant qu’il marche de- bout. Les artères qui vont à son cerveau ne se subdivisant point , comme dans beaucoup de quadrupèdes , et le sang nécessaire pour un organe si volumineux s'y portant ayec trop d’aflluence, de fréquentes apoplexies seraient la suite de la position horizontale. L’homme doit donc se soutenir sur ses pieds seule- ment. Il conserve la liberté entière de ses mains pour les arts, et ses organes des sens sont situés le plus favo- rablement pour l’observation. Ces mains, qui tirent déjà tant d’avantages de leur liberté, n’en ont pas moins dans leur structure. Leur pouce, plus long à proportion que dans les singes, donne plus de facilité pour la préhension des petits objets; tous les doigts, excepté l’annulaire, ont des mouvements séparés, ce qui n’est pas dans les autres animaux, pas même dans les singes. Les ongles ne gar- nissant qu’un des côtés du bout du doigt, prêtent un ñ - ® 72 MAMMIFÈRES. appui au tact sans rien lui ôter de sa délicatesse, Les bras qui portent ces mains ont une attache solide par leur large omoplate et leur forte clavicule , etc. L’homme, si favorisé du côté de l’adresse, ne l’est point du côté de la force. Sa vitesse à la course est beau- coup moindre que celle des animaux de sa taille; n’ayant ni mâchoires avancées, ni canines saillantes’, ni ne crochus, il est sans armes offensives ; et, son corps n’ayant pas même de poils à sa partie supérieure ni sur les cô- tés, il est absolument sans armes défensives; enfin, c’est de tous les animaux celui qui est le plus long-temps à prendre les forces nécessaires pour se subvenir à lui- = même. Mais cette faiblesse a été pour lui un avantage de plus, en le On tAEnant de recourir à ses moyens intérieurs , et surtout à cette intelligence qui lui a été actbneeR à un si haut degré. Aucun quadrupède n’approche de lui pour la gran- deur et les replis des hémisphères du cerveau, c’est-à- dire de la partie de cet organe qui sert d’instrument principal aux opérations intellectuelles ; la partie pos- térieure du même organe s'étend en arrière” de façon à recouvrir le cervelet: la forme mème de son crâne an- nonce cette grandeur du cerveau, comme la petitesse de sa face montre combien la partie du système nerveux affectée aux sens externes est peu prédominante. Cependant ces sensations extérieures, toutes d’une force médiocre dans l’homme, y sont aussi toutes déli- cates et bien balancées. Ses deux yeux sont dirigés en avant; il ne voit point de deux côtés à la fois comme beaucoup de quadrupèdés, ce qui met plus d'unité dans les résultats de sa vue et fixe davantage son attention sur les sensations de ce genre. Le globe et l’iris de son œil sont l’un et l’autre peu variables, ce qui restreint Pactivité de sa vue à une distance et à un degré de lumière déterminés. La con- L'HOMME. 73 que de son oreille peu mobile et peu étendue n’aug- mente pas l’intensité des sons, et cependant c’est de tous les animaux celui qui distingue le mieux les into- nations. Ses narines, plus compliquées que celles des singes , lesont moins que celles de tous les autres genres, et cependant il paraît le seul dont l’odorat soit assez dé- licat pour être affecté par les mauvaises odeurs. La déli- catesse de l’odorat doit influer sur celle du goût, et l’homme doit d’ailleurs avoir de l’avantage, à cet égard, au moins sur les animaux dont la langue est revètue d’écailles ; enfin , la finesse de son toucher résulte, et de celle de ses téguments, et de l’absence de toutes parties insensibles , aussi-bien que de la forme de sa main mieux faite qu'aucune autre pour s’adapter à toutes les petites inégalités des surfaces. L’hommeé a une prééminence particulière dans les or- ganéS de sa voix; seul des mammifères, il peut articuler des sons; la forme de sa bouche et la grande mobilité de ‘ses lèvres en sont probablement les causes; il en ré- sulte pour lui un moyen de communication bien pré- cieux, car des sons variés sont, de tousles signes que l’on pourrait employer commodément pour la transmission des idées, ceux que l’on peut faire percevoir le plus loin et dans plus de directions à la fois. Il semble que jusqu’à la position du cœur et des gros vaisseaux soit relative à la station verticale ; le cœur est posé obliquement sur le diaphragme , et sa pointe répond à gauche, ce qui occasione une distri- bution de l’aorte différente de celle de la plupart des quadrupèdes. L'homme paraît fait pour se nourrir principalement de fruits, de racines et d’autres parties*succulentes des végétaux. Ses mains lui donnent la facilité de les cueillir; ses mâchoires courtes et de force médiocre d’un côté, ses canines égales aux autres dents, et ses molaires tubercu- leuses de l’autre, ne lui permettraient guère ni de paître ;. MAMMIFÈRES. de l’herbe , ni de dévorer de la chair, s’il ne préparait ces aliments par la cuisson ; mais une fois qu’il a possedé le feu , et que ses arts l’ont aidé à saisir ou à tuer de loin les animaux, tous les êtres vivants ont pu servir à sa nourriture, ce qui lui a donné les moyens de multi- plier infiniment son espèce. Ses organes de la digestion sont conformes à ceux de la mastication; son estomac est simple, son canal intes- tinal de longueur médiocre, ses gros intestins bien mar- qués , son cæcum court et gros, augmenté d’un appen- dice grèle, son foie divisé seulement en deux lobes et un Jlobule; son épiploon pend au-deyant des intestins jusque dans le bassin. Pour compléter l’idée abrégée de la structure anato- mique de l’homme, nécessaire pour cette introduction, nous ajouterons qu’il a trente-deux vertèbres, dont sept cervicales , douze dorsales , cinq lombaires, cinq ées, eL trois coccygiennes. De ses côtes , sept paires s’unissent au sternum par des alonges cartilagineuses, etse nom- ment vraies côtes: les cinq paires suivantes sont nommées fausses côtes. Son crâne à l’âge adulte a huit os; savoir, un occipito-basilaire , deux temporaux, deux pariétaux, un frontal, un ethmoïde et un sphénoïdal. Les os de sa face sont au nombre de quatorze; deux maxillaires, deux jugaux , dont chacun joint le temporal au maxil- laire du même côté par une espèce d’anse nommée ar- cade zygomatique ; deux nasaux, deux palatins en ar- rière du palais, un vomer entre les narines, deux cor- nets du nez dans les narines , deux lacrymaux aux côtés internes des orbites, et l’os unique de la mâchoire infé- rieure. Chaque mâchoire a seize dents, quatre incisives tranchantes augmilieu , deux canines pointues aux coins, et dix molaires à couronnes tuberculeuses, cinq de chaque côté : ce sont en tout trente-deux dents. Son omoplate a au bout de son épine ou arrête saillante une tubérosité , dite acromion, à laquelle s'attache la clavi- L'HOMME. 75 cule et, au-dessus de son articulation, une pointe nommée bec coracoïde , pour l’attache de quelques mus- cles. Le radius tourne complétement sur le cubitus à cause de la manière dont il s’articule avec l’humérus. Le carpe a huit os, quatre par chaque rangée; le tarse en a sept; ceux du reste de la main et du pied se comp- tent aisément d’après le nombre des doigts. L'homme jouissant , au moyen de son industrie , d’une nourriture uniforme , est en tout temps disposé aux plai- sirs de l’amour sans y être jamais entraîné avec fureur ; son organe mâle n’est point soutenu par un axe osseux ; le prépuce ne le retient pas attaché à l’abdomen; mais il peud au-‘eyant du pubis : des veines grosses et multi- pliées, qui reportent aisément dans la masse de la cir- culation le sang des testicules, paraissent contribuer à cette modération de désirs. La matrice de la femme est une cavité simple et ovale; ses mamelles, au nombre de deux seulement, sont situées sur la poitrine , et répondent à la facilité qu’elle a de soutenir son enfant sur ses bras. Développement physique et moral de l'homme. La portée ordinaire dans l'espèce humaine n’est que d’un petit; sur cinq cents accouchements, il n’y en a qu’un de deux enfants; il est beaucoup plus rare en- core d’en voir de plus nombreux. La durée de la gesta- tion est de neuf mois. Un fœtus d’un mois a ordinaire- ment un pouce de haut; à deux mois, il a deux pouces et un quart ; à trois mois,cinq pouces; à cinq mois, six ousept pouces ; à sept mois , onze pouces; à huit mois, quatorze pouces; à neuf mois, dix-huit pouces. Ceux qui naissent à moins de sept mois ne vivent point pour la plupart. Les dents de lait commencent à paraître quelques mois après la naissance, en commençant par celles du mi- lieu. Il yen à vingt à deux ans, qui tombent successi- 76 MAMMIFÈRES. vement vers la septième année, pour être remplacées par d’autres. Des douze arrière-molaires, qui ne doivent pas tomber , il y en a quatre qui paraissent à quatre ans et demi, quatre à neuf ans; les quatre dernières ne pa- raissent quelquefois qu’à la vingtième année. Le fœtus croît davantage à mesure qu’il approche de la naissance. L’enfant, au contraire, croît toujours de moins en moins. Il a à sa naissance plus du quart de sa hauteur; il en atteint moitié à deux ans et demi; les trois quarts à neuf ou dix ans. Ce n’est guère qu’à dix- huit ans qu’il cesse de croître. L’homme passe rare- ment six pieds, et il ne reste guère au-dessous de cinq. La femme a ordinairement quelques pouces de moins. La puberté se manifeste par des signes extérieurs, de dix à douze ans dans les filles, de douze à seize dans les garcons. Elle commence plus tôt dans les pays chauds. L'un et l’autre sexe produisent rarement avant l’époque de cette manifestation. À peine le corps a-t-il atteint le terme de son accroisse- ment en hauteur, qu’il commence à épaissir; la graisse s’accumule dans le tissu cellulaire. Les différents vais- seaux s’obstruent graduellement; les solides se roidis- sent; et après une vie plus ou moins longue, plus ou moins agitée, plus ou moins douloureuse, arrivent la vieillesse, la caducité, la décrépitude et la mort. Les hommes qui passent cent ans sont des exceptions rares; la plupart périssent long-temps avant ce terme, ou de ma- ladies, ou d’accidents, ou même simplement de vieillesse. L'enfant a besoin des secours de sa mère bien plus long-temps que de son lait, d’où résulte pour lui une éducation intellectuelle en même temps que physique, et entre tous deux un attachement durable. Le nombre à peu près égal des individus des deux sexes, la difi- culté de nourrir plus d’une femme quand les richesses ne suppléent pas à la force, montrent que la monogamie est la liaison naturelle à notre espèce, et comme dans L'HOMME. 77 toutes celles où ce genre d’union existe, le père prend part à l'éducation du petit. La longueur de cette éduca- tion lui permet d’avoir d’autres enfants dans l'intervalle, d’où résulte la perpétuité naturelle de l’union conjugale; comme de la longue faiblesse des enfants résulte la sub- ordination de famille , et par suite tout l’ordre de la société , attendu que les jeunes gens qui forment les familles nouvelles conservent avec leurs parents les rap- ports dont ils ont eu si long-temps la douce habitude. Cette disposition à se seconder mutuellement multiplie à l'infini les avantages que donnaient déjà à l’homme isolé son adresse et son intelligence; elle l’a aidé à dompter ou à repousser les autres animaux, et à se pré- server partout des intempéries du climat, et c’est ainsi qu’il est parvenu à couvrir la face de la terre. Du reste, l’homme ne paraît avoir rien qui ressemble à de l'instinct, aucune industrie constante et produite par des images innées; toutes ses connaissances sont le résultat de ses sensations , de ses observations , ou de celles de ses devanciers. Transmises par la parole, fécon- dées par la méditations, appliquées à ses besoins et à ses jouissances , elles lui ont donné tous ses arts. La parole et l’écriture , en conservant les connaissances acquises, sont pour l’espèce la source d’un perfectionnement in- défini. C’est ainsi qu’elle s’est fait des idées, et qu’elle a tiré parti de la nature entière. Il y a cependant des degrés très différents dans le déve- loppement de l’homme. Les premières hordes, réduites à vivre de chasse, de pêche , ou de fruits sauvages, obligées de donner tout leur temps à la recherche de leur subsistance, ne pou- vant beaucoup multiplier parce qu’elles auraient détruit le gibier, faisaient peu de progrès ; leurs arts se bor- paient à construire des huttes et des canots ; à se couvrir de peaux, et à se fabriquer des flèches et des filets ; elles n’observaient guère que les astres qui les guidaient dans 78 MAMMIFÈRES. leurs courses, et quelques objets naturels dont les pro- priétés leur rendaient des services ; elles ne s’associèrent que le chien, parce qu’il avait un penchant naturel pour le même genre de vie. Lorsque l'on fut parvenu à dompter des animaux herbivores , on trouva dans la pos- session de nombreux troupeaux une subsistance toujours assurée, et quelque loisir, que l’on employa à étendre les connaissances; on mit quelque industrie dans la fa- brication des demeures et des vêtements; on connut la propriété et par éonséquent les échanges, la richesse et l’inégalité des conditions, sources d’une émulation noble et de passions viles; mais une vie errante pour trouver de nouveaux pâturages ; et suivre le cours des saisons, retint encore dans des bornes assez étroites. L’homme n’est parvenu réellement à multiplier son espèce à un haut degré; et à porter très loin ses connais- sances et ses arts, que depuis l’invention de l’agriculture et la division du sol en propriétés héréditaires, Au moyen de l’agriculture, le travail manuel d’une partie seule- ment des membres de la société nourrit tous les autres, et leur permet de se livrer auxæccupations moins né- cessaires, en même temps que l'espoir d’acquérir par l’industrie une existence douce pour soi et pour sa pos- térité, a donné à l’émulation un nouveau mobile. La découverte des valeurs représentatives a porté cette ému- lation au plus haut degré, en facilitant les échanges, en rendant les fortunes à la fois plus indépendantes et susceptibles de plus d’accroissement ; mais par une suite nécessaire félle a porté aussi au plus haut degré les vices de la moliesse et les fureurs de l'ambition. Dans tous les degrés de développement de la société, la propension naturelle à tout réduire à des idées géné- rales , et à chercher des causes à tous les, phénomènes, a produit des hommes méditatifs , qui ont ajouté des idées nouvelles à la masse de celles que l’on possédait ; et tant que les lumières n’ont pas été communes, ils ont L'HOMME. 79 presque tous cherché à se faire de leur supériorité un moyen de dominalion en exagérant leur mérite aux yeux des autres , et en déguisant la faiblesse de leurs connais- sances par la propagation d’idées superstitieuses. Un mal plus irrémédiable est l’abus de la force : au- jourd’hui que l’homme seul peut nuire à l’homme , ilest aussi la seule espèce qui soit continuellement en guerre avec elle-même. Les sauvages se disputent leurs forêts, les nomades leurs pâturages; ils font aussi souvent qu’ils le peuvent des irruptions chez les agriculteurs pour s'emparer sans peine des résultats de Lib travaux. Les peuples civilisés eux-mêmes, loin d’être satisfaits de leurs jouissances, combattent pour les prérogatives de l’orgueil ou pour le monopole du commerce. De là la nécessité des gouvernements pour diriger les guerres nationales , et pour _ réprimer ou réduire à des formes réglées les querelles Particulières. Des circonstances plus ou moins favorables ont retenu l’état social à certains degrés, Le ont avancé son déve- loppement. Les climats glacés du nord des deux continents, les impénétrables forêts de l'Amérique, ne sont encore ha- bités que par des sauvages chasseurs ou pêcheurs. Les immenses plaines sablonneuses ou salées du centre de l’Asie et de l’Afrique sont couvertes de peuples pas- teurs et de troupeaux innombrables ; ces hordes, à demi- civilisées , se rassemblent chaque hi qu'un chef enthou- siaste les appelle , et fondent sur les pays cultivés qui les entourent, pour s’y établir et s’y amollir, jusqu’à ce que d’autres pasteurs viennent les y subjuguer : c’est la véri-n table cause du despotisme qui a écrasé dans tous les temps l’industrie née dans les beaux climats de la Perse, de l’Inde et de la Chine. Des climats doux, des sols naturellement arrosés, et riches en végétaux, sont les berceaux naturels de l’a- griculture et de la civilisation ; et quand leur position 80 MAMMIFÈRES. les met à l’abri des irruptions des Barbares, tous les genres de lumières s’y excitent mutuellement : telles fu- rent, les premières en Europe , la Grèce et l’Ttalie ; telle est aujourd’hui presque toute cette heureuse partie du monde. Il y a cependant aussi des causes intrinsèques qui pa- raissent arrêter les progrès de certaines races, même au milieu des circonstances les plus favorables. Variétés de l'espèce humaine. Quoique l’espèce humaine paraisse unique, puisque tous les individus peuvent se mêler indistinctement , et produire des individus féconds, on y remarque de cer- taines conformations héréditaires , qui constituent ce qu'on nomme des races. Trois d’entre elles surtout paraissent éminemment distinctes : la blanche , ou caucasique ; la jaune , ou mon- golique ; la nègre, ou éthiopique. La caucasique , à lagtelle nous appartenons, se dis- tingue par la beauté de l’ovale que forme sa tête; et c’est elle qui a donné naissance aux peuples les plus civilisés, à ceux qui ont le plus généralement dominé les autres : elle varie par le teint et par la couleur des cheveux. La mongolique se reconnaît à ses pommettes saillan- tes, à son visage plat, à ses yeux étroits et obliques, à ses cheveux droits et noirs, à sa barbe grêle, à son teint olivâtre. Elle a formé de grands empires à la Chine et au Japon, et elle a quelquefois étendu ses conquêtes en-decà du grand désert; mais sa civilisation est toujours restée stationnaire. La race nègre est confinée au midi de l’Atlas : son teint est noir, ses cheveux crépus , son crane comprimé, et son nez écrasé; son museau saillant et ses grosses lè- vres, la rapprochent sensiblement des singes : les peu- plades qui la composent sont toujours restées barbares. 1 L'HOMME. 81 On a appelé caucasique la race dont nous descendons, parce que les traditions et la filiation des peuples, sem- blent la faire remonter jusqu’à ce groupe de montagnes situé entre la mer Caspienne et la mer Noire, d’où elle s’est répandue comme en rayonnant. Les peuples du Caucase même, les Circassiens et les Géorgiens , passent encore aujourd’hui pour les plus beaux de la terre. On peut distinguer les principales branches de cette race par l’analogie des langues. Le rameau araméen ou de Syrie, s’est dirigé au midi; il a produit les Assyriens, les Chaldéens , les Arabes toujours indomptés, et qui, après Mahomet, ont pensé devenir maîtres du monde ; les Phéniciens, les Juifs, les Abyssins, colonies des Axabes : il est très probable que les Egyptiens lui ap- partenaient. C’est dans ce rameau, toujours enclin au mysticisme, que sont nées les religions les plus répan- dues. Les sciences et les lettres y ont fleuri quelquefois, mais toujours avec des formes bizarres, un style figuré. Le rameau indien, germain et pélasgique, est beau- coup plus étendu, et s’est divisé bien plus ancienne- ment; cependant, l’on reconnaît les aflinités les plus multipliées entre ses quatre langues principales : le san- scrit, langue aujourd’hui sacrée des Indous, mère de la plupart des langues de l’Indostan; l’ancienne langue des Pélages, mère commune du grec, du latin, de beau- coup de langues éteintes, et de toutes nos langues du midi de l’Europe; le gothique ou tudesque, d’où sont dérivées les langues du nord et du nord-ouest, telles que l’allemand, le hollandais, l’anglais, le danois, le suédois et leurs dialectes; enfin, la langue appelée es- clavonne, et d’où descendent celles du nord-est, le russe, le polonais, le bohémien et le vende. C’est ce grand et respectable rameau de la race cau- casique, qui a porté le plus loin la philosophie, les sciences et les arts, et qui en est depuis trente siècles le dépositaire. TOME 1. 6 82 MAMMIFÈRES,. Il avait été précédé en Europe par les Celtes, dont les peuplades venues par le nord, et autrefois très éten- dues, sont maintenant confinées vers les pointes les plus occidentales, et par les Cantabres passés d'Afrique en Espagne, et aujourd’hui presque fondus parmi les nom- breuses nations dont la postérité s’est mêlée dans cette presqu'île. “ Les anciens Perses ont la même origine que les In- diens, et leurs descendants portent encore à présent les plus grandes marques de rapports avec nos peuples d'Europe. Le rameau scythe et tartare, dirigé d’abord vers le nord et le nord-est , toujours vagabond dans les immen- ses plaines de ces contrées, n’en est revenu que pour dévaster les établissements plus heureux de ses frères ; les Scythes, qui firent si anciennement des irruptions dans la haute Asie; les Parthes, qui y détruisirent la domination grecque et romaine; les Turcs, qui y ren- versèrent celle des Arabes, et subjuguèrent en Europe les malheureux restes de la nation grecque, étaient des essaims de ce rameau ; les Finlandais, les Hongrois, em sont des peuplades en quelque sorte égarées parmi les nations esclavonnes et tudesques. Le nord et l’est de la mer Caspienne , leur patrie originaire, nourrissent en- core des peuples qui ont la même origine et parlent des langues semblables; mais ils y sont mêlés d’une infinité d’autres petites nations d’origines ét de langues diverses. Les peuples tartares sont restés plus intacts dans tout cet espace d’où ils ont si long-temps menacé la Russie, et où ils ont enfin été subjugués par elle, depuis les bouches du Danube jusqu’au-delà de l’Irtisch. Cepen- dant les Mongoles, dans leurs conquêtes, y ont mêlé leursang, et l’on en voit surtout beaucoup de traces chez les petits Tartares. C’est à lorient de ce rameau tartare de la race cauca- sique que commence la race mongolique, qui domine L'HOMME. 85 ensuite jusqu’à FOcéan oriental. Ses branches, encore nomades , les Calmouques, les Kalkas, parcourent le grand désert. Trois fois leurs ancêtres, sous Attila, sous Gengis et sous Tamerlan, ont porté au loin la terreur de leur nom. Les Chinois en sont une branche la plus anciennement civilisée, non-seulement de cette race; mais de tous les peuples connus. Une troisième branche ( les Mantchoux ) a conquis récemment la Chine, et la gouverne encore. Les Japonais et les Co- réens, et presque toutes les hordes qui s’étendent au nord- est de la Sibérie, sous la domination des Russes, y appartiennent aussi en très grande partie, et l’on y rapporte même aujourd’hui les habitants originaires des Mariannes , des Carolines et des Iles les plus voisines de cet Archipel. Si l’on en excepte quelques lettrés chi- nois, les peuples de race mongolique sont généralement adonnés aux différentes sectes du bouddisme ou reli- gion de Fo. L'origine de cette grande race paraît être dans les monts Altaï, comme celle de la nôtre dans le Caucase ; mais il n’est pas possible de suivre aussi bien la filiation de ses différentes branches. L’histoire de tous ces peu- ples nomades est aussi fugitive que leurs établissements ; et celle des Chinois, concentrée dans leur empire, ne donne que des notions courtes et peu suivies des peuples qui les avoisinent. Les affinités de leurs langues sont aussi trop peu connues pour diriger dans ce labyrinthe. Les langues du nord de la péninsule au-delà du Gange ont , aussi-bien que celle du Thibet, quelques rapports avec la langue chinoise, au moins par leur nature, à quelques égards monosyllabique, et les peuples qui les parlent ne sont pas sans ressemblance avec les autres Mongoles pour les’traits; mais le midi de cette pénin- sule est habité par les Malais, peuple beaucoup plus rapproché des Indiens par les formes, et dont la race et la langue se sont répandues sur les côtes de toutes les 6* 84 MAMMIFÈRES, îles de l’archipel indien. Les innombrables petites îles de la mer du Sud sont peuplées aussi par uné belle race, qui paraît tenir de près aux Indiens, et dont la langue a beaucoup de rapports avec le malai; mais dans l’intérieur des grandes îles, surtout dans les lieux les plus sauvages, habitent d’autres hommes à teint noir, à visage de nègre, tous extrêmement barbares, que l’on a nommés Alfourous; et sur les côtes de la nouvelle Gui- e et des îles voisines sont d’autres nègres presque sem- nr à ceux de la côte orientale de l’ er que l’on a appelés Papous; c’est aux Alfourous que l’on rapporte les habitants de la nouvelle Hollande, et l’on assure que ceux de la terre de Diémen sont plutôt des Papous (2): Ni ces Malais ni ces Papous ne se laissent aisément rapporter à l’une des trois grandes races; mais les pre- miers peuvent-ils être nettement distingués de leurs voisins des deux côtés, les Indous caucasiques et les Chi- nois mongoliques ? Nous ayvouons que nous ne leur trou- vons pas encore de caractères suflisantsepour cela. Les Papous sont-ils des nègres anciennement égarés sur la mer des Indes? On n’en a pas encore de figures ni de descriptions assez nettes pour répondre à cette question. Les habitants du nord des deux continents, les Sa- moyèdes, les Lapons, les Esquimaux, viennent, selon quelques-uns , de la race mongole; selon d’autres, ils ne sont que des rejetons dégénérés du rameau scythe et tartare de la race caucasique. Les Américains eux-mêmes n’ont pu encore être rame- nés clairement ni à l’une ni à l’autre de nos races de l’an- cien continent, et cependant ils n’ont pas non plus de caractère à la fois précis et constant qui puisse en faire (1) Voyez, sur les diverses races qui peuplent les îles de la mer des Indes et de l'Océan pacifique , la dissertation de MM. Lesson et Garnot, dans la Zoologie du Voyage de la Coquille, p. 1-113. Sur les langues des nations asiatiques et sur leurs rapports mutuels , consultez l’_Æsia po- lygloua de M. Klaproth. QUADRUMANES. 5 une race particulière. Leur teint rouge de cuivre n’en est pas un suffisant; leurs cheveux généralement. noirs et leur barbe rare les feraient rapporter aux Mongoles, si leurs traits aussi prononcés, leur nez aussi saillant que les nôtres, leurs yeux grands et ouverts , ne s’y opposaient et me répondaient à nos formes européennes; leurs lan- gues sont aussi innombrables que leurs peuplades, et l’on \n’a pu encore y saisir d’analogies démonstratives ni entre elles ni avec celles de l’ancien Monde (1). EEE DEUXIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES. +: M LES QUADRUMANES. Indépendamment des détails anatomiques qui la distinguent de l’homme, et que nous avons ex- posés, celte famille diffère de notre espèce par le caractère très sensible, que ses pieds de derrière ont les pouces libres et opposables aux autres doigts, et que les doigts des pieds sont longs. et flexibles comme eeux de la main; aussi toutes les espèces grimpent -elles aux arbres. avec facilite, tandis qu’elles ne se tiennent et ne marchent debout qu'avec peine, leur pied ne se posant alors que sur le tranchant extérieur, et leur bassin étroit ne fa- vorisant point l’équilibre. Elles ont toutes des in- testins assez semblables aux nôtres, les yeux dirigés en avant, les mamelles sur la poitrine, la verge pendante, le cerveau à trois lobes de chaque côté, (1) Voyez, sur les Américains , outre le Voyage de M. de Humboldt, si riche en documents importants, les Dissertations de Vater, de Mitchill. 86 , MAMMIFÈRES. dont le postérieur recouvre le cervelet, la fosse tem- porale séparée de l'orbite par une cloison osseuse ; mais pour le reste elles s’éloignent de notre forme par degrés; en prenant un museau de plus en plus alongé, une queue, une marche plus exclusivement quadrupède ; néanmoins, la liberté de leurs avant- bras et la complication de leurs mains leur per- mettent à toutes beaucoup d’actions et de gestes semblables à ceux de l’homme. On les divise depuis long-temps en deux genres, les singes et les makis, devenus aujourd’ hui en quel- que sorte par la multiplication des formes secon- daires, deux petites familles , et entre lesquels il faut placer un troisième genre, celui des owisttis, qui ne se rapporte bien ni à l’un ni à l’autre. LES SINGES. ( SIMIA. Linn. ) Sont tous les quadrumanes qui ont à chaque mâchoire quatre dents incisives droites, et à tous les doigts des ongles plats; deux caractères qui les rapprochent de l’homme plus que les genres suivants; leurs molaires n’ont aussi, comme les nôtres, que des tubercules mousses , et ils vivent essentiellement de fruits; mais leurs canines, dépassant les autres dents, leur fournissent une arme quinous manque, et exigent un vide dans la mà- choire opposée, pour s’y logerquand la bouche se ferme. On peut les répartir, d’après le nombre de leurs molai- res, en deux principaux sous-genres, qui se subdivi- sent eux-mêmes en des groupes nombreux (1). (x) 2, B. Buffon avait subdivisé les singes en cinq tribus : les singes propres , sans queue ; les papions , à queue courte ; les guenons , à queue longue, à fesses calleuses ; les sapajous, à queue longue et prenante, sans ec poils ARE QUADRUMANES. 87 Les Sices proprement dits, ou de l’ancien continent , Ont le même nombre de mâchelières que l’homme, mais différent d’ailleurs entre eux par des caractères qui ont fourni les subdivisions suivantes : Les Orancs (1). (Simia. Erxl. Prraecus. Geoffr. Vulg. Hommes sauvages). Sont les seuls singes de l’ancien continent qui n’aient point de callosités aux fesses, et leur os hyoïde, leur foie et leur cæcum ressemblent à ceux de l’homme. Leur nez ne saille point, ils n’ont point d’abajoues, ni aucun vestige de queue. Les uns ont les bras assez longs pour atteindre à terre quand ils sont debout, et les jambes au contraire très courtes. Ce sont les orangs proprement dits. 9 L’Orang-Outang. (Simia satyrus. L.) Audeb., pl. 2, Fr. Cuv., pl. 2. (2) Passe pour être de tous les animaux celui qui ressemble le plus à l’homme par la forme de sa tête, la grandeur callosités ; les sagouins, à queue longue et non prenante, sans callosités ; et Erxleben , adoptant cette division, avait traduit ces noms par sizia , papio, cercopithecus ; cebus et callithrix. C’est ainsi que les noms de cebus et de callithrix qui, dans les anciens, désignaient des singes de P Afrique et des Indes, ont été transportés à des singes nn Le genre des papions , fondé uniquement sur la brièveté de la queue, n’a pu être conservé ,-parce qu’il rompait trop les rapports naturels, et tous Les autres ont dû être subdivisés; ila été nécessaire enfin de mettre horsderang le genre des ouistilis ; que l’on comprenait dans celui des sagouins, mais qui ne répond pas entièrement aux caractères communs des,autres singes. (1) Orang est un mot malais, signifiant étre raisonnable, et qui s’ap- plique à l’homme, à l’orang-outang et à l'éléphant. Outang veut dire sauvage ou des bois. C’est pourquoi les voyageurs traduisent orang- outang par homme des bois. (2) La seule bonne figure de l’orang-outang a été long-temps celle de V'osmaer, faite d’après un individa qui a vécu à La Haye. Celle de Buffon, Suppl. VIT, pl. 1, pèche à tous égards; celle d’Ællamand ( Buff. d'Holl. XV, pl. xc) est un peu meillêure; elle a été copiée dans Schreber, pl. x B. Celle de Camper, copiée &., pl. u , C., ne manque pas d’exac- titude; mais on voit trop qu’elle est faite d’après un cadavre. Bontius, Méd.ind.84,n’en donne qu’une tout-à-fait imaginaire, quoique Linnœus en ait fait Le type de son troglodyte ( Amæn. ac, VI, pl. 1, Ç1.). Il yena d’asser bonnes dans la trad. angl. du présent ouvrage, et dans le voyage de Krusenstern , pl. 94 et 95, mais toujours d’après de jeunes sujets. 88 MAMMITÈRES. de son front et le volume de son cerveau, mais les expres- sions exagérées de quelques auteurs sur cette. ressem- blance tiennent en partie à ce que l’un n’en avait vu que de jeunes individus , et tout fait croire qu'avec l’âge, son museau devient beaucoup plus proéminent. Il a le corps couvert de gros poils roux, la face bleuâtre, les pouces de derrière très courts comparativement aux doigts. Ses lèvres peuvent s’alonger singulièrement ,et jouissent d’une grande mobilité. On a fort altéré son histoire, par le mé- lange que l’on en a fait avec celle des autres grands singes, et surtout du Chimpansé. Après l’avoir soumise à une critique sévère, on trouve que l’Orang-Outang n’habite que les contrées les plus orientales , comme Ma- laca , la Cochinchine , et surtout la grande île de Bornéo, d’où on l’a fait venir par Java, mais très rarement. Jeune, et tel qu’on l’a vu en Europe, c’est un animal assez doux , qui s’apprivoiseet s'attache aisément, qui, par sa confor- mation, parvient à imiter un grand nombre de nos ac- tions; mais dont l'intelligence ne paraît pas s’élever autant qu’on l’a dit, ni même surpasser beaucoup celle du chien. Camper a découvert et bien décrit deux sacs membra- neux qui communiquent avec les ventricules de la glotte de cet animal, et qui assourdissent sa voix; mais il a eu tort de croire que les ongles manquent toujours à ‘ses pouces de derrière. Un singe de Bornéo , qui n’est encore connu que par son squelette, et que l’on a nommé Pongo (1), res- semble tellement à l’Orang-Outang par les proportions de el tr ana : sn iL Eir tie djo-diutaer Fes tes Ori (1) Audeb. Singes, pl. anat. IT. Ce nom de pongo , corrompu de celui de boggo, que l’on donne en Afrique au chimpansé ou au mandrill, a étéappli- qué par Buffon à une prétendue grande espèce d’orang-ontang, qui n’était que le produitimaginaire deses combinaisons. Wurmb, naturaliste de Bata- via , la transporté à cet animal-ci, qu'il agdécrit le premier, et dont Buffon n’avait nulle idée. ’oyez les Mém. de la soc. deBatavia, tome I, p. 245. La pensée qu’il pourrait être un crang adulte m’est venue à la vue d’une tête d’orang ordinaire, à museau beaucoup plus saillant que celles de très jeunes individus que l’on a décrites jusqu’à ce jour ; je l'ai fait connaître dansun mémoire lu à l'Académie des Sc. en 1818. M. Tilesius et M. Ru- dolphi paraissent lavoir eue aussi de leur côté, Joyez les Mém. de lAc. de Berlin pour 1824, p. 13r. QUADRUMANES. 89 toutes ses parties et par toutes les dispositions des trous et des sutures de sa tête, que, malgré la grande proémi- nence de son museau, la petitesse de son crâne et la hau- teur des branches de sa mâchoire inférieure, on peut le croire un adulte, sinon de l’espèce de l’orang-outang, du moins d’une espèce très voisine. La longueur de ses bras, celle des apophyses de ses vertèbres cervicales, et la tubé- rosité de son calcanéum , peuvent lui faciliter la station et la marche sur deux pieds. C’est le plus grand de tous les singes , et un animal des plus redoutables; il approche de la taille de l’homme. Dans les autres Orangs, les bras ne descendent que jus- qu'aux genoux. Ils n’ont point de front, et leur crâne fuit immédiatement derrière la crête des sourcils. On pourrait leur réserver le nom de CaimPansés. Le Chimpanse. (Simia troglodytes , L.) (1) Couvert de poils noirs ou bruns, rares en avant. Si l’on s’en fait au rapport des voyageurs , il approcherait de la taille de l’homme, ou la surpasserait; mais on n’en a vu encore en Europe aucune partie qui indiquät cette gran- deur. Il habite en Guinée et au Congo, vit én troupes, se construit des huttes de feuillages, sait s’armer de pierres et de bâtons, et les emploie à repousser loin de sa demeure les hommes et les éléphants; poursuit, dit-on, les né- gresses, et les enlève quelquefois dans les bois, etc. Les naturalistes l’ont presque tous confondu avec l’Orang- Outang. En domesticité, il est assez docile pour être dressé à marcher, à s'asseoir et à manger à notre manière. (x) C’est le quojas morou on le satyre d’ Angola de Tulpius, qui en donne une mauvaise figure (Obs. med., p. 271.), et le pygmée, beaucoup mieux représenté par Tyson (Anat. of a Pygmy, pl. 1), et copié par Schreber, pl. I. B. Scotin en avait donné une autre figure passable copiée Amoœn. acad. VI, pl. £, fig. 3, et Schreb., 1. C. Un individu qui a vécu chez Buffon, et que l’on conserve au muséum, est représenté, quoique assez mal, Hist. nat. XIV, I, où il est nommé Jocko. Le même individu est beaucoup mieux dans iZLecat ( Traité du mouvement musc. , pl ZT, Jig. 1.),sous le nom de Quimpesé; c’est aussi lui que donne Æudebert, mais d’après l’empaillé seulement 11 le nomme Pongo. 90 MAMMIFÈRES. On sépare maintenant des Orangs Les Giesons. (HiropaTes. Ilig.) Qui ont , avec les longs bras de l’Orang propre, et le front abaissé du Chimpansé, les fesses calleuses comme les gue- nons, mais différent de celles-ci, parce qu’ils manquent de queue et d’abajoues. Ils vivent tous dans les parties les plus reculées des Indes et de leur archipel. Le Gibbon noir. (Simia lar. L.) Buff. XIV, 1. Onko. Fréd. Cuv. pl. 5 et 6. Est couvert de grossiers poils noirs, et a le visage en- touré d’un cercle blanchâtre. \ Le Gibbon brun. ( Hilob. agilis. Fréd. Cuv. pl. 3 et 4.) Petit Gibbon. Buffon. XIV. 11. Est brun , et a le tour du visage et le bas du dos d’un fauve pâle. Les jeunes sont d’un blanc jaunâtre uniforme. Son agilité est extrême ; il vit par paires; et son nom ma- lais wouwou est tiré de son cri. Le Gibbon cendré. ( Sim. leucisca. Schreb. pl. 3 B.) Couvert d’une laine douce et cendrée, à visage noir, se tient dans les roseaux et grimpe aux plus hautes tiges des bambous, s’y balançant avec ses longs bras. On le nomme aussi wouwou. On pourrait distinguer des autres Gibbons : Le Siamang. (Simia Syndacty la. Rafl.) Fréd. Cuv. , pl. 2. ‘Qui a le deuxième et le troisième doigt des pieds de derrière unis ensemble par une membrane étroite sur toute la longueur de la première phalange. Il est noir et a le menton et les sourcils roux, vit en troupes nombreuses qui sont conduites par des chefs courageux et vigilants, et font retentir les forêts de cris épouvantables au lever et'au coucher du soleil. Son larynx a un sac membraneux. Tous les singes de notre ancien continent qui vontsuivre, ont le foie divisé en plusieurs lobes; le cæcum gros, court et sans appendice ; l’os hyoïde en forme de bouclier. NN À QUADRUMANES.: 91 Les Guenons. (Vulg. Singes à queue. (WercoprrueCus Erxl. : en partie.) (1) À museau médiocrement proémiuent (de 6°) ; des "i joues ; une queue; les fesses calleuses ; 1 a dernière molaire d’en bas à quatre tubercules comme les au. tres. Leurs espèces très nombreuses, de grandeurs et de couleurs très variées , remplissent l'Afrique, vivent en troupes, e t font de code dégâts dans les jardins et les champs cultivés . Elles s’appri- voisent encore assez aisément. Le Patas. ( Simia rubra. Gm. ) Buff. XIV, Xxv , XXVI. Fréd. Cuv. 23. Fauve roux assez vif en dessus, blanchôtre ez \ dessous ; un bandeau noir sur les yeux, quelquefois sur No de blanc. Du Sénégal. Le Mangabey à collier. (Simia æthiops. XL.) Buff, : XV, xxx, Fréd. Cuv. 24. Brun de chocolat en dessus, blanchâtre en dessou ‘ et sur la nuque; calotte d’un roux vif, paupières blanch ess Buffon le dit de Madagascar; Hasselquist d’Abyssini €- En effet, Sonnerat affirme qu’il n’y a point de singe. $ à Madagascar. Le Mangabey sans collier. ( Simia fuliginosa. Geoff.) Buff. XIV , xxxrr. Fréd. Cuv. 25. Brun de chocolat, uniforme en dessus, fauve pâle en dessous, les paupières blanches. Buffon le dit de Mada- gascar, et le croit une variété du précédent. Le Callitriche. (Simia sabæa. 1.) Buff. XIV, xxxvn. Fr. Cuv. 19. Verdâtre en dessus, blanchâtre en dessous, la face noire, les touffes des joues jaunâtres, le bout de la queue jaune. Du Sénégal (2). om (1) Cercopithecus : singe ns queue, nom usité chez les anciens Grecs. (2) Le nom de callithrix est, dans Pline, 1, VIII, c, 54, celui d’un singe d’Éthiopie, muni d’une barbe et d’une queue floconncuse , qui était vraisemblablement l’ouanderou. Buffon l’a appliqué arbitrairement à l'espèce ci-dessus. 92 MAMMIFÈRES. Le Malbrouc. Buff. (Simia faunus. Gm.) Buff. XIV, xxx. Simia cynosuros scopol. Schr. pl. XIV. C. Fréd. Cuv. pl. 22. Var.du callitriche. Audeb., 4° fam.,tsect.,pl.5.(1) Merdätre en dessus, cendré sur les membres, la face couleur de chair', point de jaune à la queue, un bandeau blanc et un noir sur les sourcils; le scrotum d’une belle couleur d’outre-mer. Le Veriyet. (S. erythropyga. Fréd. Cuv. pl. 21.) Diffère du Malbrouc par un scrotum entouré de poils blancs et (les poils roux autour de l’anus, et le Grivet (S. grisea ;) Fréd. Cuv. 21, par un scrotum vert, entouré de poils fauves. te Tcilapoin. (S. melarhina. Fr.Cuv. pl. 18.) Buff. XIV. pl. ro. Est verdâtre dessus; les touffes des joues jaunâtres; le ne’; noir au milieu d’une face couleur de chair. La Mone (\Simia mona et S. monacha. Schr.) Buff. XIV, ; xxxvi. Fréd. Cuv. 13. Corps brun , membres noirs, poitrine, intérieur des bras et tour de la tête blanchâtres; bandeau noir sur le front; une tache blanche de chaque côté de la racine de la queue. Le Rolowaï (Simia diana. L.) Exquima Margr. (2) Audeb. IVe Fam. sect. II, pl. vr, et Buff. Supp. VII, xx. Noirâtre pointillé de blanc en dessus , blanc en dessous, la croupe d’un roux pourpré, la face noire, entourée de blanc, et une petite harbe blanchäâtre au menton. Le Moustac (Simia cephus. L.) Buff. XIV, xxxiv. Fr. C. 17. Cendré brunâtre , une touffe jaune au devant de chaque -oreille, uue bande bleu clair, en forme de chevron ren- versé, sur la lèvre supérieure. (x) Le cercop. barbatus de Clusius, que Linn. cite comme exemple de son faunus, est plutôt un ouanderou qu’un malbrouc. (2) La figure, jointe à la description de l’exquima dans Margrave , est celle d’une ouarine; et celle de l’exquima est à la description de l’ouarine ou guariba, Cette transposition a causé depuis beaucoup d’erreurs de sy- nonymie, QUADRUMANES. 99 L’Ascagne (Simia-petaurista. Gm.) Audeb. IVe Fam. sect. IE, pl. x. Fréd. Cuv. pl. 16. Brun olivâtre en dessus , gris en dessous, visage bleu, nez blanc, touffe blanche devant chaque oreille, mous- tache noire. Le Hocheur ( Simia nictitans. Gm.) Audeb. ib. XIV. Fréd. Cuv. 13. Noir ou brun pointillé de blanc, le nez seul blanc au mi- lieu d’un visagenoir, le tour deslèvreset des yeux roussâtre. Ces cinq dernières espèces , toutes petites , joliment va- riées en couleur, et d’un naturel très doux, sont com- munes en Guinée. (1) Les Semnorirnèques. Fréd. Cuv. Diffèrent des guenons par un petit tubercule qu’ils ont de plus à la dernière molaire d’en bas. Cesont des singes des con- trées orientales , auxquels leurs membres alongés et surtout leur très longue queue, dpnnent un air particulier. Leur mu- seau n’est guère plus saillant qu’aux gibbons,etils ont comme eux les fesses calleuses. Ils paraissent même manquer aussi d’abajoues. Leur larynx est muni d’un sac. Le plus anciennement connu est : Le Douc. (Simia nemœus. L.) Buff. XIV, xux, Fr. C. pl. 12. Remarquable par les couleurs vives et variées de son pe- lage ; gris sur le corps et les bras, noir sur les mains, les cuisses et les pieds, d’un roux vifsur les jambes; la queue et une grande tache triangulaire sur les reins blanches ; son visage est orangé, et il a un collier roux et noir, et des touffes de poils jaunes sur les côtés de la tête. Il habite à la Cochinchine (2). (1) Pennant a décrit certaines guenons sans pouces, sim. polycomos et sim. ferruginea, dont Iliger a fait son genre colobus, mais je n’ai pu encore les voir; c’est pourquoi je n'ai pas cru devoir en parler. M. Tem- mins nous assure que leur tête et leurs dents ressemblent à celles des semnopithèques. (2) M. Diard ayant envoyé plusieurs doncs de la Cochinchine au mu- séum d'Histoire naturelle, on s’est assuré qu’ils ont des callosités, qui leur avaient été refusées par Buffon, parce qu’il n’en avait vu qu’un indi- vidu aliéré par l’empaillage : ainsi il faut supprimer le genre lasiopyga d’Iliger, qui n’est fondé que sur cette erreur. 94 MAMMIFÈRES. Une autre espèce se fait remarquer par la forme très extra- ordinaire de son nez. C’est Le Nasique où Kahau.4,Simia nasica. Schr.) Buff. Supp. VIE, xret xnr. Fauve, teint de roux, le nez excessivement long et saillant en formede spatule échancrée. Ce singe vita Bornéo en grandes troupes, qui s’assemblent matin et soir sur les branches des grands arbres aux bôrds des rivières : kahau est son cri. On le dit aussi de la Cochinchine. On compte encore dans ce sous-genre : L’Entelle. (S. entellus. Dufr.) Fr. C. pl. 8et o. D'un gris jaunâtre pâle ; des poils noirs aux sourcils et aux côtés de la tête, dirigés en avant. Du haut Bengale. C’est une des espèces vénérées dans la religion des brames. Le Cimepaye. (S. melalophos. Raf. ) Fr. C. pl. 3. D’un beau roux, très vif; le dessous blanc, la face bleue et une crête de poils noirs sur la tête, d’une oreille à l’autre. Le Croo. (S. comata. Desm. $. cristata Rafl. ) Fr.C. pl. r1. Presbytis mitrata Kotzeb. D’un beau cendré ; le dessous blanc , ainsi qu’une touffe au bout de la queue. La crête noire aux sourcils, et les poils du sommet de la tête alongés et relevés. Le Tchincou.(S. mauyra. L.) Fr. C. pl. 10. Tout noir, les,jeunes d’un brun fauve. Ces trois der- niers sont des îles de la Sonde (1). Les Macaques (2). Ont comme les semnopithèques un cinquième tubercule (1) Il y a quelque variation pour leurs noms malais. Rafles ( traus. Lin. x), nomme le S. comata, chinkau; le S. maura, lotong. Aj.S. fascicularis , ou XKra, Rafles, ib, (2) Macaco , macaque, est le nom générique des singes à la côte de Guinée et parmi les nègres transportés aux colonies. Margrave en indique une espèce dont il dit qu’elle a nares elatas bifidas ; et ces mots vagues, employés uniquement d’après lui, sont restés dans le caractère que l’on applique au macaque de Buffon , quoiqu’on n’y voie rien de tel. QUADRUMANES. 95 à leurs dernières molaires , et comme les guenons, des callo- sités et des abajoues. Leurs membres sont plus gros et plus courts qu'aux premiers, et leur museau plus saillant, leur arcade surcilière plus renflée qu’aux unset auxautres. Assez dociles dans leurs premières années , ils deviennent intraita- bles avec l’âge. Ils ont tous un sac qui communique avec le larynx sous le cartilage thyroïde, et qui se remplit d’air quand ils crient. Leur queue est pendante et ne prend point de part à leurs mouvements : ils produisent de bonne heure, maisils ne sont tout-à-fait adultes qu’à quatreou cinq ans. Leur gesta- tion dure sept mois; les femelles ont souvent-dans le temps du rut d’énormes gonflements aux parties postérieures (1). La plupart viennent des Indes. Le Macaque à crinière. (Sim. silenus et leonina. L, et Gm.) Ouanderou de Buff. Audeb. Ile Fam. sect. I , pl. nr. Noir; une crinière cendrée et une barbe blanchâtre lui entourent la tête. De Ceylan. Le Bonnet chinois. (\Simia sinica. Gm. ) Buff. XIV, xxx Fr. C. 30. Brun fauve assez vif dessus, blanc dessous ; la face cou- leur de chair , les poils du sommet de la tête disposés en rayons et formant une sorte de chapeau. Du Bengale, de Ceylan. Le Toque.(S. radiata. Geoff.) Fr. C. 29° En diffère par une teinte verdâtre. Ed Le Macaque de Buff. (Simia cynomolgos et cynocephalus. L.) Buff. XIV, xx. Fr. C. 26 et 29. Verdâtre en dessus , jaunâtre ou blanchâtre en dessous, les oreilles et les mains noires, la face et le scrotum tannés (2). L’Æigrette. (Simia aygula. 1.) Buff. XIV, xxr, paraît n’en être qu’une variété, distinguée par un bou- quet de poils plus long au sommet de la tête. D LR FLD CE {1} C’est ce qui à fait dire à Élien, que l’on voit dans les Indes des singes qui ont une chute de matrice. (2) Aj. le Macaque à face noire. Fr. Cay. mammif, 28, et les autres espèces décrites dans le même ouvrage. 90 MAMMIFÈRES. Quelques espèces de macaques se distinguent par une queue courte. Le Rhésus. Audeb. Fam. I. pl. Patas à queue courte, ib. pl. iv, et Buff. Supp. XIV, pl. xvi; le premier maimon représenté par Buff. XIV, pl. xix (1). Grisâtre ; teint de fauve à la tête et au croupion, quel- quefois sur tout le dos ; la face couleur de chair, la queue passant le jarret. Du Bengale (2). Le Maimon. (Simia nemestrina ; L. et Simia platypigos. Schreb. ) Audeb. 11° Fam. sect. [, pl. n. Er. Cuv. mammif. sous le nom de singe à queue de cochon. Brun foncé dessus ; une bande noire commençant sur la tête et s’affaiblissant le long du dos ; jaunätre autour de la tête et aux membres; la queue grêle recoquiilée. (3) Les Macors. ( Znuus. Cuv.) Ne sont que des Macaques auxquels un petit tubercule tient lieu de queue. Le Magot commun. (S. Silvanus, pithecus et inuus. L. ) Buff. XIV, 7. 8. Fr. Cuv. mammif. Couvert tout entier d’un poil gris brun clair, est de tous les singes, celui qui supporte le plus aisément notre climat. Originaire de Barbarie, on dit qu’il s’est natura- lisé dans les parties les moins accessibles du rocher de G:i- braltar (4). (1) Les deux individus qui ont servi à Audebert sont au muséum. Je les ai examinés ; ils ne font qu'uneñespèce. (2) Le macaque à queue courte de Buff. , Suppl. VIT, pl. XII ( Sim. erytrhæa, Schr.) me paraît un vrai macaque ($. cynomolgos), dont la queue était coupée. (3) Aj. le macaque de l'Inde : et le macaque à face rouge, Fred. Cuv. mammif. Ld (4) Le pithèque de Buff.', Suppl. VII, pl. 4 et 5, n’était qu’un jeune magot, Son petit cynocéphale , tb. , pl. 6, et les. grands et petits cynocé- phales de Prosper ‘Alpin sont aussi de cette espèce. Tidyuos est le nom grec du singe en général, et le singe dont QUADRUMANES. : 97 Les Cyvoceruaes ( CynocépmaALus. C. ) (1) Ont avec les dents, les abajoues, les callosités des précé- dents, un museau alongé et comme tronqué au bout, où sont percées les narines , ce qui le fait ressembler à celui d’un chien plus que ceux des autres singes; leur queue varie en longueur. Ce sont en général de grands singes féroces et dan- gereux : la plupart vivent en Afrique. Le Papion. Buff. (Simia sphynz. 1, ) D'un jaune tirant plus ou moinssur le brun ; les touffes des joues fauves, le visage noir, la queue longue (2). On en voit de plusieurs grandeurs , qui ne diffèrent probable- ment que par l’âge. Adulte, il-effraie par sa férocité et sa lubricité brutale. De Guinée. Il y en a une espèce voisine, à queue plus courte, à pelage plus verdâtre , à touffes des joues blanchâtres, à visage couleur de chair. (S. Cynoce- phalus.) Le Babouin , Fr. Guv. Mém. du Mus. IV. pl. x1x. Le Papion noir. (Simia porcaria. Bodd.S. ursina. Penn. S. sphyngiola. Herm. La guenon à foce alongée. Penn. 5 et Buff. Supp. VII, pl. xv. Singe noir de Vaillant. (3) Chacma. Fr. Cuv. Mammif. ) D'un noir glacé de jaunâtre ou de verdâtre, surtout au front, les touffes des joues grises, le visage et les mains noirs. Sa queue descend jusqu’au talon et se termine par un bouquet de poil. L’adulte a une forte crinière ; du reste Galien a donné l'anatomie, n’est pas autre chose qu’un magot, quoique Camper ait pensé que c’était l’orans-outang. M. de Blainville s’est apercu de cette méprise, ei je l’ai constatée en comparant avec ces deux espèces tout ce que Galien dit de l'anatomie de son pithèque. (1) Cynocéphale , tête de'chien, nom très connu chez les anciens L surtout parce que cet animal jouait un grand rôle dans les figures symbo- liques des Égyptiens, où il représentait ot ou Mercure. (2) Ceux à qui on la représente courte comme les papions de Buffon, XIV, pl. x111 etx1v, etc., l'avaient coupée. M. Brongniard l'a repré- senté.le premier avec quelque exactitude , mais sous le nom impropre de sim. cynocephalus. Sa figure est copice dans Schreber, pl. x111 B. Voyez maintenant les différents papions dans les Mammif. de M. Fr. Cuv. (3) Toutes ces espèces factices ne tiennent qu’au plus ou moins bon état des individus , ou à leur âge. TOME 1. 7 98 * MAMMIFÈRES. il est semblable aux précédents pour la forme et pour les mœurs. Du Cap. Le Tartarin de Belon (Ois. fol.ro1),ou Papion à perruque. (Simia hamadryas. Linn.) Papion à face de chier. Penn. Singe de Moco. Buff. Supp. VIE, x (1). D'un cendré un peu bleuâtre; les poils du camail et surtout ceux des côtés dela tête très longs; le visage cou- leur de chair. Ce grand singe est aussi l’un des plus lubri- ques et des plus hormiblement féroces. Il vit en Arabie et en Éthiopie. On doit distinguer des autres cynocéphales, une espèce de philippines, toute noire‘et sans aucune queue (5. nigra. Cuv.), mais dont la tête est semblable aux autres. Les Mawprizzs Sont de tousles singes ceux qui ontle museau le plus long (de 30°); leur queue est très courte ; ils sont aussi très bru- taux et très féroces. Leur nez est le même qu’aux précédents. Le Mandrill, Boggo, Choras. Buff. XIV , xvr, xvur, et Supp. VIE, 1x. (Simia maimon etmormon. Linn.) Gris brun, olivâtre en dessus , une petite barbe jaune citron au menton , les joues bleues et sillonnées. Les mâles adultesprennent un nez rouge, surtout au bout,oùildevient écarlate ; et c’est mal à propos qu’on en a fait une espèce particulière (2). Les parties génitales et le tour de l’anusont la même couleur. Les fesses sont d’une belle teinte violette. On ne peut se figurer un animal plus extraordinaire et plus hideux. Il atteint presque la taille de l’homme. Les nègres de Guinée le redoutent beaucoup. On a mêlé plusieurs traits de son histoire à celle du chimpansé , et par suite à celle de l’orang-outang. RE " ———— (x) Copié dans Schreber, mais mal enluminé. Il y en a maintenant une bonne figure dans les mammif. de M. Fr. Cuv. (2) Nous avons vu nous-même , ainsi que M. Geoffroy , deux ou trois mandrills ou $. maimon se changer en choras ou $. mormon, dans la ménagerie du muséum. Le bouquet de poil qu’on ajoute comme caractère du mormon esb souvent aussi dans le »24imon. QUADRUMANES. 99 Le Drill. ( Simia leucophæa. ) Fréd. Cuv. Ann. du Mus. d’hist. nat. IX. pl. 37, d’après un jeune ind, et Hist. des mammif. d’après l’adulte. Gris jaunâtre, le visage noir; la queue très courte et très menue; dans les vieux individus le pelage devient plus sombre, et le menton d’un rouge brillant. Les Sincrs du nouveau continent Ont quatre mâchelières de plus que les autres , trente-six dents en tout, la queue longue, point d’abajoues, les fesses velues et sans callosités, les narines percées aux côtés du nez, et non en dessous. Tous les grands quadrumanes de l’Amé- rique appartiennent à cette division; leurs gros intestins sont moins boursoufflés, et leur cæcum pluslonget plus grêle que dans les singes de l’ancien monde. Les uns ont la queue prenante; c’est-à-dire que son extré- mité peut s’entortiller avec assez de force autour des corps pour les saisir comme une main. Ils retiennent plus particu- lièrement le nom de Sapasous ( Cebus Erxleben. ) (r). A leur tête peuventse mettreles ALouarres(Mycrrés. Ilig.), qui se distinguent par une tête pyramidale, dont la mâchoire supérieure descend beaucoup plus bas que le crâne, attendu que l’inférieure a ses branches montantes très hautes, pour loger un tambour osseux, formé par un renflement vésicu- laire de l’os hyoïde, qui communique avec leur larynx, et donne à leur voix un volume énorme et un son effroyable. De là leur nom de Singes hurleurs. La partie prenante de leur queue est nue en dessous. Ï y en a plusieurs espèces, dont les caractères distinc- tifs ne sont pas encore bien assurés, car la couleur du pelage, sur laquelle on les fonde, varie avec l’âge et d’un sexe à l’autre. L’Alouatte rousse. (Simia seniculus).Nulg. Hurleur roux. Buff. Sup. VIE, XXV, Qui nous vient souvent des bois de la Guyaune, où elle vit en troupes; elle est de la taille d’un fort renard , d’un (1) Cebus ou Cepus, ou Kämoc, noms d’un singe d'Etuiopie, qui, d'après la description d'Élien, L£xvn, c. 8, doù avoir été ie patas. * 7 100 MAMMIFÈRES. roux-marron vif, plus foncé à la tête et à la queue. L’Alouatte ourson (Stentorursinus., Geoff.) , Humb.., obs. zool. E, pl. 30, doit en différer bien peu. Mais il paraît qu’il y en a plusieurs autres dont les unes sont noirâtres ou brunes, les autres de couleur päle. Dans certaines espèces, cette teintepäleest celle de la femelle (1). Les Sapagous onpivaIRes. Ont la tête plate, le museau peu proéminent. ( Angle fac. de 60°.) Il en est quelques-uns dont les pouces de devant sont en tout ou en grande partie cachés sous la peau, et la partie preuante de la queue nue en dessous. M. Geoffroy en fait un genre sous le nom d’ATÈLEs (2). La première espèce, le chamek ( ateles pentadacty lus, Geoff.), diffère encore des autres, parce qu’elle a le pouce un peu saillant, quoique d’une phalange seulement, mais sans ongle; tout son pelage est noir. Une deuxième espèce , le Hikiri ( at. hypomanthus , pr. Max. , brachyteles macrotarsus, Spix. pl. 1., a aussi un très petit pouce, el même il porte parfois un ongle. Son pelage est jaunâtre, et devient ferrugineux vers la queue. (1) Margrave, bras. 226, parle d’un guartba noir à mains brunes, que Spix croit avoir retrouvé dans son seniculus niger. Mém. de Munic pour 1813, p. 333, mycetes rufimanus. Kubl. Margr., 227, parle d’une autre espèce toute noire et barbue , dont la figure est p. 228, sous Le faux nom d’exquima, et qui semble devoir être le mycetes barbatus. Spix, pl. 32. Sa femelle, &b., pl. 33, est d’un gris jau- nâtre pâle. Le mäle doit être le mycetes niger de Kuhl et du pr. Maximil. de Neuwied. Le caraia de d’Azzara, noir, à poitrine et ventre roux ob- seur, et dont la femelle est brunâtre , pourrait rentrer dans cette espèce. Le pr. Max. a encore un m”ycetes ursinus, qui paraît beaucoup plus brun que l’ursinus de M. Geoffroy, et se rapprocher davantage du H. fuseus ou du A1. discolor de Spix, pl 30 et 34. C’est ce dernier qui paraît plutôt être le S4. fuscus de M. Geoffroy. L’alouatte couleur de paille, Stentor stramineus, Geoffr., et Myc. stramineus , Spix, pl. 31, d’un gris jannâtre, paraît, d’après son crâne, différer par l'espèce, mais ce pourrait bien n’être que la femelle d’une des précédentes. On comprend d’ailleurs que si leurs caractères sont si peu certains, leur synonymie doit l’être bien moins encore. Aj. le $. flavicaudatus , Geoffr. , d’un brun noir, avec une strie jaune de chaque côté de la queue. (2) Ann. du muséum, VIE, 260 et suiv. n QUADRUMANES. 101 Ces deux espèces sont séparées par Spix sous le nom de Bracuyrèces. Elles lient les atèles aux lagothrix. Les autres ArÈèzes, auxquels seuls Spix réserve ce nom (Coaïta , Buff.) , manquent absolument de pouce apparent. Tels sont : Le Coaita. ( Simia paniscus. L.) Buff. XV, 1. Couvert tout entier d’un poil noir, comme le chamek, mais absolument sans pouce visible. La face couleur de chair. Le Cayou. ( Ateles ater.) Fr. Cuv. Mammif. À la face noire comme le reste du corps. Le Chuva Humb. , ou Coaïita à face bordée. ( Ateles mar- ginatus. Geoff.) Ann. mus. XINK, pl. x. Noir , avec un bord de poils blancs autour de la face. Le Marimonda Humb. , ou Coaïta à ventre blanc. ( Simia Beelzsebuth. Briss. ) Geoff. Ann. mus. VIE, pl. xvi. Noir en dessus , blanc en dessous ; le tour des yeux cou- leur de chair. ‘Le Couïta fauve (Ateles Arachnoïdes. Geoff.) Ann. mus. XIE, pl. 1x. Gris fauve ou roux, les sourcils noirs. Tous ces animaux viennent de la Guyanne et du Brésil, leurs pieds de devant sont très longs, très grêles, et toute leur démarche singulièrement lente (x). Les Lacorarix Geoff. ( Gastrimargus. Spix.) Ont la tête ronde comme les atèles, un pouce déve- loppé comme les alouattes, et la queue en partie nue comme les uns et les autres. Tels sont : Le Caparo Humb. ( Lagofhkrix Humboldiü. Geoff.) Gast. olivaceus. Spix. pl.28.,etle Grison.(Lag. Canus. Geoff.), ou Gastr. infumatus. Spix 29. Singes de l’intérieur de l'Amérique méridionale , que l’on dit d’une gourmandise singulière. 2222 tn ed M em ALU PUR ns ay A 52 LB 0 (1) Us ont avec l’homme quelques ressemblances assez remarquables dans les muscles. Seuls, parmi les animaux, ils ont le biceps de la cuisse fait comme le nôtre. 102 MAMMIFÈRES. Les autres sapajous ( Cesus Geoff. ) ‘ont à Ja fois la tête ronde , les pouces distincts et la queue toute velue, quoique prenante. ‘Les espèces en sont encore plus multipliées et presque aussi difficiles à caractériser que celles des alouattes. Quelques-uns ont le poil du front de longueur uniforme. Le Sajou ( Simia appella. L. ) et le Saë( Simia capucina. L.) Buff. XV , 1v, v, et VIE, 1x. L'un et l’autre de différents bruns ; le premier a le tour du visage noirâtre, l’autre l’a blanchâtre ; mais toutes les nuances du reste de leur corps varient entre le brun noir et le fauve, quelquefois même le blanchâtre. La région des épaules et de la poitrine est cependant d’ordinairepl us pâle , et la calotte et les mains sont plus foncées (x). D’autres ont les poils du front diversement disposés en aigrette. Le Sajou. cornu. ( Simia fatuellus. Gm. ) Buff. Sup. VIL. 29. A de chaque côté dü front une petite touffe de poils noirs. (2) (r) Les sajous et les sais varient si fort du brun au jaunâtre et au blan- châtre, qu’on serait tenté d’en faire beaucoup d’espèces, &i l’on n’avait les variétés intermédiaires. Tels sont les sim. trepida, syrichta, lugubris, flavia , W. et Schreb., ainsi que quelques-uns de ceux que distingue M. Geoffroy, Ann. du mus. XIX, 111 et112. Spix vient encore de les multiplier, selon nous, assez ééircent. Nous rapprochons du sajou(sèm. apella.T..) le cebus robustus, pr. Max., qui ne nous paraît mêmeque le sajou vieux. Le ceb. macrocephalus , Spix., pl. 1, ne nous paraît pas non plus en différer par l’espèce. Nous rappro- chons du sai ($. capucina, L.) le saï à gorge blanche, Buff. (8. kypo- leucos), le cebus libidinosus, Spix, 2; le ceb. xanthosternus , pr. Max., ou le ceb. xanthocephalus, Spix, 3; le ceb. cucullatus, id., 6. Nous serions plus disposés à regarder comme des espèces à part : le sajou à pieds dorés, Fréd. Cuv.; le sajou brun, id., ou ceb. uricolor ; Spix., pl. 4; le sim. flavia, Séhrche 31B, dont le ceb. robes Spix., pl. 5, nenous semble différer que par Pénpalltes mais il faudra encore de nom- breuses observations, faites dans les lieux que ces animaux habitent, avant que l’on puisse se flatter de ne pas en établir les espèces arbitrairement. (2) Ici doivent venir le/cebus cirrhifer, Geoffr., et le ceb. du même nom, pr. Max., mais qui est différent: Ceb. cristalus, Fr. Cuv. oct Piles QUADRUMANES. 109 Le naturel de ces singes est doux, leurs mouvements vifs et légers : on les apprivoise aisément. Leur petit cri flüté leur a fait donner le nom de singes pleureurs. Dans les Saimmis , la queue est déprimée et cesse pres- que d’être prenante, la tête est très plate; il y a à la cloi- son interorbitaire du squelette un espace membraneux. Nous n’en connaissons qu’un. Le Saëmiri. (Simia sciurea. ) Buff. XV, x. Grand comme un écureil, d’un gris jaunâtre ; les avant- bras, les jambes et les quatre mains d’un jaune fauve ; le’ bout du museau tout noir. Ceux des singes d’ Amérique qui n’ont pas la queue du tout prenante s'appellent en général Saxrs. Plusieurs ont la queue très longue et touffue, ce qui les fait nommer aussi singes à queue de renard : leurs dents saillent en avant plus que dans les autres singes. Ce sont les Prrmecia de Desmarets et d’Ili- ger * Le Yarké. (Simia pithecia. L.) Buff. XV, xu. Pithecia- inusta. Spix. pl. 10. Noirâtre; le tour’du visage blanchätre. Le Saki gris. Pith. hirsuta. Spix. pl. 8. Gris, à mains jaunâtres. Le Saki noir. (Simia satanas. Hofmansegg.) Humb. Obs. zool. L. xxvu. | Tout noir. Le Saki à ventre roux ou Singe de nuit. ( Pithecia rufi- ventris. Geoff.) Buff. Supp. VIL, xxx1. pith. capilla- mentosa. Spix. pl. 11. Brun , à ventre roux. Spixendistinguelesespècesdontlaqueue, quoiquetouffue, (1) Tous les singes d'Amérique à queue non prenante, et les ouistitis, portent dans Buffon , en commun, le nom de sagouins ( callithrix erxl...). Ce nom de sagouin ou cagui appartient en effet, au Brésil, à tous les pe- tits quadrumanes à queue non prenante. N.-B. M. Geoffr., Ann. mus. XIX, 112-113, donne en commun à ses callithrix, qui ne sont qu’une division de ceux d’Erxleben, aux noc- thores et aux pithécia , le nom de géopithèque. 10 MAMMIFÈRES. est moins longue que le corps. Ce sont ses Bracnrunus. Son Br. Ouaraki, Sp., pl.8, a le corps fauve, la tête, le cou, les bras et les pieds noirs. On doit y joindre, si toutefois c’est une autre espèce , le$m. melanocephala, Humb. Obs. zool. pl. 29. Fauve, à tête noire. I y en a aussi (les Carurrerix. Geoff. ou Sagouins, Fr. Cuv.) dont la queue est grêle, et dont les dents n’ont point de saillie. On leur a pendant quelque temps associé les saïmiris, mais la tête des sagoins est plus haute, et leurs canines beaucoup moins longues. Telssont : Le Sagouin à masque. (Call. personata. Geoff. ) Spix. pl. 12. Call. nigrifrons. KW. , 15. Gris fauve, à tête et mains noires. Le $. en deuil ou la veuve ( Sim. lugens. Humb. ) Noirâtre avec un large hausse-col blanc; dont le Call. amicta. Geoff. Sp. pl. 13. et Call. torquata. Hofmanseg , doivent peu différer (1). x Les Nocrnores,Fréd.Cuv., ou Nyctipithecus, Spix, nommés mal à propos Aotus par Iliger. Ne diffèrent des sagouinsque par de grands yeux nocturnes, des oreilles en partie cachées sous le poil. On n’en connaît qu’un, Le Douroucouli. Humb. Obs. z0ol. 28 (Nocthora trivirgata. Fr. Cuv. Mammif.) Nyctipith. vociferans. Spix. pl. 18. Cendré dessus , fauve dessous , une ligne verticale noire sur le milieu du front et une sur chaque tempe. C’est un animal nocturne de l'Amérique méridionale. (2) Tous ces animaux sont de la Guyanne ou du Brésil. Les Ouisrrris. (HAPALE, Iliger. Arctopithecus , Geoff.) Forment un petit genre, semblable aux sakis, et qui a long-temps été confondu avec eux dans le grand genre (1) Aj. Call. mélanochir. » Pr. Max.—C. cinerascens , Spix, pl. 14, en est le jeune âge, selon M. Tetamink.— €. cuprea , Spix; pl. 17. — : C. Gigo,id., pl. 16. N. B. Ce nom de Gigo ou Guigo est donné par Le pr. Maxim. à son Mélanochir, en sorte qu’on doit Le croire générique. (2) Aj. Wyctipihec. felinus Spix. pl. 18. QUADRUMANES. 105 des singes; ils ont, en effet, comme les singes d’Améri- que en général, la tête ronde, le visage plat, les narines latérales , les fesses velues , point d’abajoues, et, comme les sakis en particulier, la queue non prenante; mais ils n’ont que vingt mâchelières , comme les singes de l’an- cien continent; tous leurs ongles sont comprimés et pointus, excepté ceux des pouces de derrière, et leurs pouces de devant s’écartent si peu des autres doigts, qu’on ne leur donne qu’en hésitant le nom de quadru- manes. Ce sont tous de petits animaux de forme agréa- ble , et qui s’apprivoisentaisément. © M. Geoffroy distingue les ouistitis proprement dits, qu’il nomme Jacoenus, et qui ont pour caractères des incisives in- férieures pointues , placées sur une ligne courbe, et égalant les canines. Leur queue est bien fournie et annelée; leurs oreilles ont d’ordinaire un pinceau de poils. L'Oustiti commun. (Sim. jacchus. L.) Titi, au Paraguay, , Buff. XV, xiv. À queue assez touffue, colorée par anneaux de brun et de blanchâtre, à corps gris-brun , deux grandes touffes de poils blancs devant les oreilles. De presque toute l’Amé- rique méridionale. (1) - M. Geoffroy nomme Minas, les espèces à incisives in- férieures tranchantes, placées presqu’en ligne droite, et moindres que les canines. Leur queue est moins épaisse et non annelée. Le Pinche. (Simia œdipus. L.} Buff., XV xvu. Gris, ondé de brun, de longs poils blancs sur la tête, (1) ILest difficile d’établir des limites bien spécifiques entre les ouistis tis de différentes couleurs. Le Jacch. penicillatus, Geoffr., Spix., pl. 26, a une tache blanche au front, et Les touffes des oreilles brunes ou noires. — Son J. leucocephalus, pr. Max. , 2. liv. , a les mêmes touffes , mais le blanc y occupe toute la tête et le devant du cou. — Son J. kumeralifer a les épaules, la poitrine et les bras blancs. — Le jacch. albicollis , Spix. , pL. 25, a la tache du front, les touffes des oreilles et un large collier blancs. I yena, au contraire, où tout le blanc a disparu. Voyez Annal. du mus., XIX, p. 119-122. 106 MAMMIFÈRES. pendants derrière les oreil les ; la queue grêle et rousse. Des bords de la rivière des Amazones (1). Le Tamarin. (Simia midas. L.) Mid. Rufimanus. Geoff. Buff. XV, xuur. Noir , les quatre mains jaunâtres. De la Guyanne. Le Tamarin nègre. (Mid. ursulus. Geoff.) Buff. Sup. VIE, xxxur. Mid. Fuscicollis. Spix. pl. 20. . Tout noir , des ondes roussâtres sur le dos. Le Tamarin à lèvres blanches. (Mid. Labiatus. Geoff.) M. Nigricollis. Spix. 21, Noir, la croupe roussâtre, le tour du museau blanc. Le Marikina. ( Simia rosalia. L. ) Vulg. singe lion. Buff. XIV, xvr. ! Jauaâtre, la tête entourée d’une crinière fauve doré, la queue brune au bout. De Surinam. Le Marikina noir. (Hapale chrysomelas. Pr. Max. 2° livr.) Noir; les avant-bras, le dessus de la queue et une cri- nière autour de la tête, d’un roux doré vif. Le Mico. ( Sim. argentata. L. ) Buff. XV, xvin. Gris-blanc argenté , quelquefois tout blanc ; la queue brune. De la rivière des Amazones Les Maxis. (Lemur. L.) Comprennent , selon Linnæus, tous les quadrumanes qui ont à l’une ou à l’autre mâchoire les incisives en nombre différent de quatre, ou du moins autrement dirigées que dans les singes. Ce caractère négatif ne pouvait manquer d’embrasser des êtres assez diflérents, et ne réunissait même pas tous ceux qui doivent aller (x) Je soupçonne le id. bicolor, Spix., pl. 24, de n'être qu’une va- riété du $. œdipus. , et son M. mystar du M. labiatus. (2) Le $, Zeonina, Humb. Obs. {, pl. 5, est brun et a la face noire et les lèvres blanches , comme cette espèce; mais il paraît que les poils de son cou sont plus épais, et forment une crinière comme aux »arikina. — AÀj. Midas chrysopygus.Natterer. CURE QUADRUMANES. 107 ensemble. M. Geoffroy a établi dans. ce genre plusieurs divisions mieux caractérisées. Ces animaux ont les qua- tre pouces bien développés et opposables, et le premier doigt de derrière armé d’un ongle pointu et relevé; tous lesautres ongles sont pets Leur pelage est laineux; leurs dents commencent à nous montrer des tubercules aigus, engrenant les uns dans les autres, comme dans les insectivores. Les Mais PROPREMENT pirs. ( Lemur. ) Ontsixincisives en bas, comprimées et couchées en avant; quatre en haut , droites, dont les intermédiaires sont écartées lune de l’autre; des canines tranchantes, six molaires de chaque côté en haut, six en bas; des oreilles peu volumi- neuses. Ce sont des animaux très agiles, que l’on a nommés singes à museau de renard , à cause de leur tête pointue. Ils vivent de fruits. Les espèces en sont nombreuses , et n’habi- tent que dans l’ile de Madagascar, où elles paraissent rem- placer les singes, qui, dit-on, n’y existent pas. Elles ne diffèrent guère entre elles que par les couleurs. Le Mococo. ( Lemur catta.L.) Buff. XIII, xxu. Gris-cendré , à queue annelée de noir et de blanc. Le art. ( Lemur macaco. L.) Buff. XII, xxvu. Varié par grandes taches de noir et de blanc. Le Maki rouge. ( Lemur ruber. Péron.) Fr. Cuv, Mammif. Roux-maron vif, la tête, les quatre mains, la queue et le ventre noirs, une tache blanche sur la nuque, une touffe rousse à chaque oreille. Le Mongous. ( Lemur mongos. L. ) Buff. XIII, xxvi. Tout brun , le visage et les mains noires, et d'autres es- pèces voisines ou variétés , telles que : Le Mongous à front blanc. ( Lemur albifrons. Geoff.) Audeb. Makis: pl. nr. Brun , le front blanc, etc. (1). TR PIN GUERRIER AFRO CCR SES TUE dti T7 TU (r) Aj. le maki noir L. niger, Edw. 218. — Le maki à front noir ( L. nigrifrons, Geoffr. ). — Le maki à téte noire (L. melanocephalus), Fr. C 108 MAMMIFÈRES. Les Inpris. ( Licuanorus. Ilig. ) Ont les dents comme dans les précédents, excepté qu’il n’y en a que quatre en bas. On n’en connaît qu’une espèce, sans queue , de trois pieds de haut, noire, à face grise, à derrière blanc (Lemur indri), Sonnerat, II Voy. , pl. zxxxvi, que les habitants de Madagascar apprivoisent et dressent comme un chien pour la chasse (1). Les Lonis, vulg. Singes paresseux. ( Srenors. Ilig. ) Ont les dents des makis; seulement des pointes plus ai- guës aux mâchelières ; le museau court d’un doguin ; le corps grêle ; point de queue, de grands yeux rapprochés, la dan- gue rude. Ils se nourrissent d'insectes , quelquefois de petits oiseaux ou quadrupèdes, et sont d’une lenteur excessive à la marche; leur genre de vie est nocturne. M. Carlisle leur a trouvé , à la base des artères des membres , la même division en petits rameaux que dans les vrais paresseux. On en connaît deux espèces, l’une et l’autre des Indes orientales. Le Loris paresseux ou le Paresseux du Bengale. (Lemur tardigradus. L.) Buff. Sup. VIT, xxxvr. Gris-fauve, une raie brune le long du dos. Il lui manque quelquefois deux incisives en haut (2). Le Loris gréle. (Lemur gracilis.)Buff. XIII, xxx,'et mieux, Seb. I, xzvir. Gris-fauve , sans raie dorsale, un peu plus petit que EMA SRE RERO ER IR RARES TU « — Le maki à fraise — Le maki roux , Audeb., pl. 2, etc. Mais il n’est pas certain que plusieurs de ces espèces ne rentrent les unes dans les au- tres. Voyez Geoffr., Ann. mus., XIX, p. 160 et p. (1) L’indri à longue queue ou maki à bourre ( Lemur laniger, Gm.), Sonnerat, 2e Voy., pl. zxxxvu , a besoin d’être revu. (2) Sa démarche lente, qui l'avait fait prendre pour un paresseux, a engagé quelques auteurs à soutenir, contre Buffon et contre la vérité, que le genre des paresseux existe aussi en Asie. QUADRUMANES. 109 le précédent , à nez plus relevé par une saillie des inter- maxillaires (1). Les Gazaco , Geoff. (Oromenus. Illig. ) Ont les dents et le régime insectivore des précédents; des tarses alongés , qui donnent à leurs pieds de derrière une dimension disproportionnée ; une longue queue touffue , de larges oreilles membraneuses, et de grands yeux qui an- noncent une vie nocturne. On en connaît plusieurs espèces, toutes d’Afrique (2). Il paraît que l’on doit y rapporter aussi un animal de ce pays-là (Lemur potto, Gm.), Bosman. Voy. en Guin. p. 252, n° 4, auquel on attribue une lenteur comparable à celle des loris et des paresseux. Les Tarsrers. (Tarsrus.) Ont les tarses alongés et tous les autres détails de la forme des précédents ; mais l’intervalle entre leurs molaires et leurs incisives est rempli par plusieurs dents plus courtes : les in- cisives mitoyennes d’en haut s’alongent et ressemblent à des canines. Leur museau est très court, et leurs yeux encore plus grandg qu’à tous les précédents. Ce sont aussi des ani- maux nocturnes , et qui vivent d'insectes. [ls viennent des Moluques. ( Lemur spectrum. Pall.), Buff. XIIF, 1x (3). (1) Sur cette différence du nez, M. Geoffroy fait, de la première es- pèce, son genre nxcricegus; de la seconde, son genre Loris. (2) Le grand galago, de la taille d’un lapin ( Galago crassicaudatus , Geoffr.). — Le moyen, de la taille d’un rat ( Galago senegalensis , id. }, Schreb. XXXVIIT, Bb. Audeb. Gal. pl. 1. — Le petit, encore un peu moindre, Brown, ill. 44 —Comparez aussi le galago de Demidof, Fischer, Mém. des nat. de Moscou ,1, pl. 1. - (3) Comparezle Tarsius fuscomanus. Fischer, Anat. des Makis, pl. ir. etle Tarsius bancanus. Horsfe:d. Jav. "IV. B. Les voyageurs devront rechercher quelques animaux dessinés par Commerson, et que M. Geoffroy a fait graver, Ann. mus. XAX, x, sous le nom de cheirogaleus. Ces figures semblent annoncer un nouveau genre ou sous-genre de quadrumanes. 110 MAMMIFÈRES. TROISIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES. LES CARNASSIERS. Forment une réunion considérable et variée de quadrupèdes onguiculés, qui possèdent, comme l’homme et les quadrumanes, les trois sortes de dents, mais qui n’ont pas de pouce opposable à leurs pieds de devant. Îls vivent tous de matières animales, et d'autant plus exclusivement, que leursmächelières sont plus tranchantes. Ceux qui les ont en tout ou en partie tuberculeuses , prennent aussi plus ou moins de substances végétales, et ceux qui les ont héris- sées de pointes coniques se nourrissent principale- ment d'insectes. L’articulation de leur gichoire inférieure , dirigée en travers, et sérrée comme un gond , ne lui permet aucun mouvement horizontal : elle ne peut que se fermer et s'ouvrir. Leur cerveau, encore assez sillonné, n’a point de troisième lobe, et ne recouvre point le cervelet, non plus que dans les fanulles suivantes ; leur orbite n’est point séparé de leur fosse temporale dans le squelette ; leur crâne est rétréci et leurs arcades zygomatiques écartées el relevées pour donner plu de volume et plus de force aux muscles de leurs mâchoires. Le sens qui domine chez eux est celui de l’odorat, et leur membrane pituitaire est géné- ralement étendue sur des lames osseuses très mul- CARNASSIERS. Ali tiplices. L’avant-bras peut encore tourner dans pres- que tous, quoiqu’avec moins de facilité que dans les quadrumanes, et ils n’ont jamais aux pieds de de- vant de pouces opposables aux autres doigts. Leurs intestins sont moins volumineux , à cause de la na- ture substantielle de leurs aliments, et pour éviter la putréfaction que la chair éprouverait en séjour- nant trop long-temps dans un canal prolongé. Du reste, leurs formes et les détails de leur or- ganisation varient beaucoup et entraînent des va- riétés analogues dans leurs habitudes, au point qu’il est impossible de ranger leurs genres sur une même ligne, et que l’on est obligé d’en former plusieurs familles qui se lient diversement entre elles par des rapports multipliés. Première Famille des Carnassiers. | LES CHÉIROPTÈRES ta Ont encore quelques affinités avec les quadru- manes, par leur verge pendante et par leurs ma- melles placées sur la poitrine. Leur caractère dis- üneüf consiste dans un repli de la peau qui prend aux côtés du cou, s’étend entre leurs quatre pieds et leurs doigts, les soutient dans l'air, et permet même de voler à ceux qui ont les mains assez dé- veloppées pour cela. Cette disposition exigeait de fortes clavicules et de larges omoplates pour que l’épaule eût la solidité requise ; mais elle était in- 112 MAMMIFÈRES,. compatible avec la rotation de l’avant-bras, qui aurait affaibli la force du choc nécessaire au vol. Ces animaux ont tous quatre grandes canines, mais le nombre de leurs incisives varie. On n’en a fait long-temps que deux genres d’après l'étendue de leurs organes du vol, mais le premier des deux exige plusiéurs subdivisions. Les CHAUvE-SoURIs. ( VESPERTILIO. Lin.) Ont les bras, les avant-bras et les doigts excessivement alongés , et formant, avec la membrane qui en remplit les intervalles, de véritables ailes, autant et plus éten- dues en surface que celles des oiseaux. Aussi les chauve- souris volent-elles très haut et très rapidement. Leurs muscles pectoraux ont une épaisseur proportionnée aux mouvements qu'ils doivent exécuter, et le sternum a dans son milieu une arête pour leur donner attache, comme celui des oiseaux. Le pouce est court, et armé d’un ongle crochu , qui sert à ces animaux à se suspendre et à ramper. Leurs pieds de derrière sont faibles, divi- sés en cinq doigts presque toujours égaux etarmés d’on- gles tranchants et aigus. Il n’y a point de cæcum à leurs intestins. Leurs yeux sont excessivement petits, mais leurs oreilles sont souvent très grandes, et forment avec leurs ailes une énorme surface membraneuse, presque nue , et tellement sensible, que les chauve-souris se di- rigent dans tous les recoins de leur labyrinthe, même après qu’on leur a arraché les yeux, probablement par la seule diversité des impressions de l’air. Ce sont des animaux nocturnes qui, dans nosclimats, passent l’hiver en léthargie. Ils se suspendent pendant le jour dans des lieux obscurs. Leur portée ordinaire est de deux petits, qu’ils tiennent cramponnés à leurs mamelles , et dont la -grosseurestconsidérable à proportion decelledeleurmère- CARNASSIERS. 11) Ce genre est très nombreux, et présente beaucoup de subdivisions. Il faut d’abord en séparer. Les Rousserres. (Preropus. Briss. ) Qui ont des incisivestranchantes à chaque mâchoire et des mâchelières à couronne plate (1); aussi vivent-elles en grande partie de fruits dont elles détruisent beaucoup ; elles savent cependant très bien poursuivre les oiseaux et les petits qua- drupèdes. Ce sont les plus grandes chauves-souris, et on mange leur chair. Elles habitent dans les Indes-Orientales. Leur membrane est échancrée profondément entre leurs jambes; elles n’ont point ou presque point de queue ; leur doigt index, de moitié plus court que le médius , porte une troisième phalange et un petit ongle qui manque dans les autres chauve-soûris ; mais les doigts suivants n’on chacun que deux phalanges; leur museau est simple, leurs narines écartées , leur oreille médiocre, sans oreillon , et leur lan- gue hérissée de piquants recourbés en arrière; leur estomac est un sac très alongé et inégalement renflé. On n’en à dé- couvert que dans l’Asie méridionale et l’archipel des Indes. 3. Roussetres sans queue , à quatre incisives à chaque mâchoire (2). La Roussette notre. ( Pter. edulis: Geoff. ) D’un brun noirâtre, plus foncé en dessous ; près de quatre pieds d'envergure. Des îles de la Sonde, des Moluques, où elle se tient le jour suspendue en grand nombre aux arbres. On est obligé de garnir les fruits de filets, pour les préserver de ses dévastations. Son cri est fort et res- semble à celui de l’oie. Elle se prend'au moyen d’un sac qu’on lui tend au bout d’une perche ; les indigènes trou- vent sa chair délicate , maïs elle déplait aux Européens, à cause de son odeur de musc (3). (1) Les mchelières ont proprement deux saillies longitudinales et pa- rallèles , séparées par un sillon , et qui s’usent par la détrition. (2) Linnæus les confondait sous son espèce du vespertilio vampirus. (3) Selon M. Temmink, la Roussette d' Edwards, Geoff., Edw. 108, fauve à dos brun foncé , n’est que le jeune âge de cette espèce. TOME I. 8 114 MAMMIFÈRES. La Roussette. ( Pter. vulgaris. Geoff.) Buff. X, xiv. Brune , la face et les côtés du dos fauves. Des îles de France et de Bourbon, où elle habite sur les arbres dans les forêts. On a comparé sa chair à celle du lièvre et de la perdrix. La Roussette à collier , Rougette de Buffon. ( Pter. rubri- collis. Geoff.) Buff. X, xvrr. Gris-brun , le cou rouge. Des mêmes iles, où elle vit dans les arbres creux et les trous des rochers (1). 2. RoussETTEs avec une petite queue, à quatre incisives à chaque mächoire. : M. Geoffroy a, le premier, fait connaître des espèces de cette subdivision. Une d'elles, laineuse et grise ( Pter. ægyptiacus ), vit en Égypte dans les souterrains; une autre , roussâtre , à queue un peu plus longue et à demi engagée dans la membrane ( Pter. amplexicaudus), Ann. Mus., t. XV, pl. 1v, vient de l’archipel desindes, etc. (2) 3. D’après les indications de M. Geoffroy , nous détachons encore des roussettes les cÉPHALOTES , qui ont les mêmes mä- chelières, mais où l’index, court et pourvu de ses trois pha- langes comme celui des précédentes, manque cependant d’ongle. Les membranes de leurs ailes, au lieu de se joindre aux flancs, se réunissent l’une à l’autre sur le milieu du dos, auquel elles adhèrent par une cloison verticale et longitudi- nale. Elles n’ont souvent que deux incisives. La Céphalote de Péron. (Cephalotes Peroni. Geoff.) Geoff. Ann. du Mus., XV, pl. 1v. Brune ou rousse. De Timor. Une fois les roussettes retranchées, il reste les vraies CHAUVE-SOURIS, qui sont toutes insectivores , et ont toutes des (1) Ajoutez Pier. medius. — Pier. phæops. — Pter. poliocephalus. — Pier. dasymallus, Temm. Mamm. pl. x. — Pier. pallidus. — Pier. Keraudrenius, Quoy et Gaym.,Voy. de Freyèinet,—Pter. griseus, Geoff. Ann. Mus. pl. 3. XV, vi; Cop. Temm., pl. x1. — Pter. personatus. — ‘ Pier. melanocephalus, Temm. pl. xn. (2) Aj. Pier. stramineus.—Pter. marginatus, Geoff., loc. cit. pl., v.— Per. nlinimus, id. ; ou kiodote, Fr. C. ; ou Pier. rostratus, Horsf. CE dt ie de ee T'arT CARNASSIERS. 119 mâchélières au nombre de trois de chaque côté à chaque mä- choire; hérissées de pointes coniques précédées d’un nombre variable de fausses molaires. Leur index n’a jamais d’ongle, et, un seul sous-genre excepté, leur membrane s'étend tou- jours entre les deux jambes. On doit les diviser en deux principles tribus. La première a au doigt médius de l’aile trois RRAAMEES ossifiées , mais les autres doigts et l’index lui-même n’en ontque Ep A cette tribu, qui est presque entièrement étrangère, appartiennent les sous-genres suivants. - Les MoLossrs. (Mozossus. Geoff. Dysopes. Iliger.) À museau simple , à oreilles larges et courtes, naissant près de l’angle des lèvres, et s’unissant l’une à l’autre sur le museau , l’oreillon court et non enveloppé par la conque. Leur queue occupe toute la longueur de leur membrane inter- fémorale, et s’étend le plus souventau-delà. On neleur compte presque toujours que deux incisives à chaque mâchoire; mais, selon M. Temmink, plusieurs en auraient d’abord six en bas, dont il se perdfait successivement quatre. Les Divors de M. Savi sont de ces moloses à six inci- sives inférieures. Il y en a une espèce en Italie ( Dinops cestonit. Savi\, Giorn. de letter., n° 21, p. 230. M. Geoffroy a nommé Nycrinomes ceux où il a compté quatre incisives inférieures (1). On n’avait d’abord découvert de molosses qu’en Améri- que (2); mais on en connaît aujourd’hui des deux conti- (1) Le nyctinome d Egypte, Geoffr. , Eg. Mammif., pl. n,f.2,et Temm., Monog. des mes , pl. xx. = Le ]yctinome du Bresil, Xsid. Geoffr., Ann. des Sc. nat., I, pl. xxu, on Mol. nasutus, Spix, pl. xxxv, f. 9.—Le A. gréle (IV. Ten, Horsf., Jav., n° 5. ), et Temm., Monog., pL x1x bis. (2) Buffon en a trois, confondus par Gmel. sous le nom commun de Vespertilio molossus : M. longicaudatus, Buff. X, x1x, 2. — M. fusci- venter, ib@. — M. guyanensis , id., Supp. VII, zxxv. Depuis lors ils. se sont multipliés. AZ. rufus, Geoffr., Ann., Mus.VI , 155.— 7. alecto, Temm. , Monogr. , pl. xx. — 4. # MENY Temm.,ib., pl. xx. — M. velox Natterer , Temm., pl, xxnt, 1. — M. Obscurus, Goff. Temm., ib. , pl. xxx, 2. Mais ces espèces n’ont pas été suffisamment comparées 8* 116 MAMMIFÈRES. nents (1). Plusieurs ont le pouce des pieds de derrière plus séparé que les autres doigts, et mobile séparément, carac- tère sur lequel, dans une espèce où il esttrès prononcé, M. Horsfield a établi son genre CREIROMELES (2). C’est probablement ggi qu’il faut encore placer les Tainor- TeRA de Spix, qui paraissent avoir plusieurs des caractères des Molosses, et dont le pouce porte une petite palette con- cave qui leur est particulière et peut leur servir à se mieux cramponner (3). Les Nocruxows. ( Nocrirxo. Linn. Ed. XIL. ). À museau court renflé, fendu , comme en un double bec de lièvre, garni de verrues et de sillons bizarres , à oreilles séparées ; ils ont quatre incisives en haut et deux en bas ; leur queue est courte et libre au-dessus de leur membrane interfémorale. L'espèce la plus connue est d'Amérique, de couleur fauve uniforme. (Fesp. leporinus. Gm.) Schreb. 1x. (4) Les Payzrosromes. (Phyllostoma. Cuvæget Geoff.) Dont le nombre régulier des incisives est de quatre à chaque mâchoire, mais où une partie de celles d’en bas tombent souvent, rejetées par l’accroissement des canines, et qui se distinguent en outre par la membrane en forme de feuille relevée en travers sur le hout de leur nez. Le tragus de leur oreille représente une petite feuille plus ou moins dentelée. Leur langue, qui peut s’alonger beaucoup, se à celles de Buffon , ni aux #Z. ursinus, Spix, pl. xxxv, f. 4, et M. fu- marius , ib.,i. b et 6. : (x) 7. plicatus ( Vespert. plicatus, Buchan. ), Trans. linn. , V, pl. xu.— M. de Ruppel( Dysopes ruppelü , Temm. , Monogr., pl xvur.) (2) Cheiromeles torquatus,; Horsfeld , Jav., ou Dysopes cheiropus, Temm., Monos., pl. xvur. (3) Thir. tricolor, Spix, 36, f. 9. Nous ne placons cg sous-genre qu'avec doute, parce que sa description est incomplète. (4) Le IV. dorsatus, Geoff. ou NV vütatus, Pr. Max., a une bande blan- châtre le long du dos. — Le V. albiventer, Spix, 35,2 et 4, est fauve dessus, blanc dessous, et un peu plus petit. — Aj. 2V. rufus, Spix, 35, 1. CARNASSIERS, 117 termine par des papilles qui paraissent disposées pour for- mer un organe de succion , et leurs lèvres ont aussi des tu- bercules arrangés symétriquement. Ce sont des animaux d'Amérique, qui courent à terre mieux que les autres chauve- souris , et qui ont l'habitude de sucer le sang des animaux. 1. Puyzcosromes sans queue. (Vampimus. Spix.) Le Vampire.(F. spectrum. L.) Andira-guaçu des Brasiliens. Seb. zvnr. Geoff. Ann. Mus. XV, xt, 4. À feuille ovale creuséeen entonnoir ; brun-roux, grand comme une pie. De l'Amérique méridionale. On l’a accusé de faire périr les hommes et les animaux en les suçant, mais il se borne à faire de très petites plaies qui peuvent quelquefois être enyenimées par le climat (1). 2. Puyicosromes à queue engagée dans la membrane interfémorale. Le Fer de lance. ( VF. hastatus. L.) Buff. XI, xxxu. Feuille du nez. en forme de fer de lance , à bords entiers (2). \ ; 3. Payzzosromes à queue libre au-dessus de la membrane. Le Fer crénelé.( Ph. crenulatum Geoff. Ann. du Mus. XV ,PLx ) Feuille du nez en forme de fer de lance dentelé au bord. M. Geoffroy, Mém. du Mus. IV, p. 418, distingue des phyllostomes, les espèces à langue étroite susceptible d’alon- gement et garnie de papilles semblables à des poils; et il les nomme GLOSSOPHAGES. Toutes ces espèces sont aussi d'Amérique (3). 1 st LE PAL AE RE TRS EL ES RE RE SRE OPEN (1) Ajoutez : La lunette. ( V'esp. perspicillatus. L.) Buff., Sup. VIT, Lxx1y. — Et les trois espèces données d’après Azzara, par M. Geoff., Ann. du Mus., VI, 181 - 182. (2) Ajoutez : Philost. elongatum, Geoff., Ann. Mus., XV, 1x. (3) J’espertilio soricinus, Pall., Spicil., Fascic. II , pl. nt et 1. Copié Buff. Suppl. IN, pl. 53. — Glossoph. amplexicaudatus, Geoff. , Mem. Mus., IV, pl. 18, F. C. — G1. caudifer, W., ib., pl. 17, Fig. A. et B. 118 MAMMIFERES.. La deuxième grande tribu des chauves-souris n’aà l'index qu’une phalange ossifiée, et les autres doigts en ont chacun deux. On divise aussi cette tribu en plusieurs sous-genres. Les Mécapenmes. ( Geoff. Ann. du Mus. XV.) Qui ont sur le nez une feuille plus compliquée que celle des phyllostomes, V'oreillon grand, le plus souvent fourchu , les conques des oreilles très amples et se soudant l’une à l’autre sur le sommet de la tête , la langue et les lèvres lisses, la membrane interfémorale entière et sans queue. Ils ont quatre incisives en bas; mais ils en manquent en haut, et leur os intermaxillaire reste cartilagi- neux. Ils sont tous de l’ancien continent, soit d’Afrique, comme la Feuille. ( Meg. frons., Geoff.) Du Sénégal, à feuille du nez ovale presque aussi grande que la tête; ou de l'archipel des Indes, commele spasme de Ternate (Ves- pert. spasma, L. Seb., 1, zv1)—La lyre, Geoff., Ann. Mus., XV, pl. xu. — Le trèfle de Java, W.,ib., etc. On les distingue entre eux par la figure de leurs feuilles, comme les phyllostomes. Les Runoropues. ( Ranororaus Geoff. et Cuv. ) Vulgaire ment Fers-à-cheval. Qui ont le nez garni de membranes et de crêtes fort com- pliquées, couchées sur le chanfrein , et présentant en gros la figure d’un fer à cheval; leur queue est longue et placée dans la membrane interfémorale. Ils ont quatre incisives en bas et deux très petites en haut dans un os intermaxillaire rartilagineux, Il y en a deux espèces très communes en France et dé- couvertes par Daubenton. Le grand Fer-ü-cheval. ( Vesp. ferrum equinum. X. ) Buff. ou Rhinolophe bifer. Geoff. Ann. mus. XX, pl. v, et le petit. ( Pesp. hipposideros. Bechst.) Buff. VIE, xvir, 2 et xx. Geoff., loc. cit. Qui habitent les carrières, s’y tenant isolés, suspendus CARNASSIERS. ; 119 par les pieds , et s’enveloppant de leurs ailes de manière à ne laisser voir aucune autre partie de leur corps (1). Les Nrérères. (Nycreris. Cuv. et Geoff.) Dont le chanfrein est creusé d’une fosse longitudinale marquée même sur le crâne et bordée d’un repli de la peau qui la recouvre en partie. Leurs narines sont simples. Ils ont quatre incisives en haut sans intervalles et six en bas ; leurs oreilles sont grandes , non réunies , et leur queue est comprise dans la membrane interfémorale. Ce sont des espè- ces d'Afrique. Daubenton en a décrit une sous le nom de campagnol volant, Buff., X, pl. xx, fig. 1 et 2, (v. hispidus, Linn., Schreb., LVI.); M. Geoffroy en a trouvé d’autres en Egypte (2). Les Runoromes. (Geoff.) Ont sur le chanfrein un fosse moins marquée, les narines au bout du museau et une petite lame au-dessus présentant une espèce de boutoir ; leurs oreilles sont réunies, et leur queue dépasse de beaucoup la membrane. On en connaît un d'Egypte , où il se tient surtout dans les pyramides (3). Les Tapurens. (Tapnozous. Geoff.) Ont au chanfrein une fossette arrondie ; mais leurs narines n’ont point de lames relevées, leur tête est pyramidale, et on ne leur compte que deux incisives en haut, ils en manquent même souvent; leurs incisives inférieures sont au nombre de quatre et trilobées, leurs oreilles sont écartées et lèur queue libre au-dessus de la membrane. Les mâles ont sous la gorge une cavité transversale. Un petit prolongement de la membrane de leurs ailes forme une sorte de poche près (1) Ajoutez les quatre autres espèces représentées, Geoff., Ann. Mas. , XX, pl. v, dont une est le vesp. speoris, Schr.,LIX, B., et Péron. Voÿ. Aux Terres aust. pl. 35. (2) Nyctère de la Thébaïde, 29, Mammif.,1, 2, 2; et Ann. Mus., XX, pl. 1. — NV. de Java, Geoffr., Ann. Mus. XX, pl. 1. 1 Rhinopome Microphylle, Geoff.; Vespertilio microphyllus, Schr. 120 MAMMIFÈRES. ‘ du carpe (1). M. Geoffroy en a découvert une espèce dans les catacombes d'Egypte (2). Les Mormoor»s. Leach. Ont quatre incisives à chaque mâchoire, les supérieures assez grandes ; les inférieures trilobées ; leur crâne est singu- lièrement élevé, comme une pyramide au-dessus du museau; et de chaque côté du nez est une lame triangulaire qui va rejoindre l’oreille (3). Les Caauves-souris communes ou VESPERTILIONS. (Vesrermio. Cuv. et Geoff.) Qui ont le museau sans feuille ni autres marques distinc- tives, les oreilles séparées, quatre incisives en haut’, dont les deux moyennes écartées, et six en bas à tranchant un peu dentelé : leur queue est comprise dansla membrane. Ce sous- genre est le plus nombreux de tous; on en trouve des espèces dans toute les parties du monde. Nous en comptons six ou sept en France. Les unes ont l’oreillon en forme d’alène, et c’est à cette division qu’appartient l’espèce la plus connue ou La Chauve- souris ordinaire. ( Vesp. murinus. Linn. V. Myotis. Kubl.) Buff. VIE, xvi. À oreilles oblongues de la longueur de la tête, à a poil brun, marron dessus, gris-clair dessous; les jeunes, gris- Rate : On a observé depuis peu en Europe quelques espèces plus petites mais voisines (4). (1) Cest ce qui avait fait nommer par Iliger, saccopterix , celui de ses genres qui comprend les taphiens. (2) Le Taphien filet, Eg. Mammif., 1, 1, 1. — Le taphien perforé, & I, L., qui ne paraît pas différer du lerot volant, Daub. T. senegalensis, G — Ajoutez le Vesp. lepturus, Gm., Schr., LVII. — Le T. des Indes (V: 6rachmanus, G.).— Le T. de FRERE (T. maurüianus, G.). Ter roux ( T. rufus, Wils., Amer. Ornith., tom. VI, pl. 1 , n° 4.). — Le T. aux longues mains ( T. longimanus. UE ) pit Linn,, tome, pl. xvir P (3) L’espèce (Mormoops Blainvillüi, Leach., Trans. Linn., XIII) est de Java. 5 (4) Le V. de Beschstein ( V. beschsteinü, Leïsler ), Kuhl, Chauves. 2 — CARNASSIERS. 121 D’autres vespertilions ont l’oreillon anguleux.Telle est : La Serotine. ( F. serotinus. L.) Buff. VIE, xvunr, 2. Maxron-foncé, à ailes et oreilles noirâtres , la conque de celles-ci triangulaire, plus courte que la tête. La fe- melle est plus pâle. On la trouve sous les toits des églises et autres édifices peu fréquentés (1). D’autres encore ont l’oreillon en forme de croissant. La Noctule. ( F. noctula. L.) Buff. VIN, xvinr, 1. V. pro- _terus. Kuhl. W. lasiopterus Schreb. 58. B. Fauve, à oreilles triangulaires, plus courtes que la tête, 7 p . r . loreillon arrondi; un peu plus grande que la sérotine. On la trouve dars les creux des vieux arbres, etc. La Pipistrelle. (V. pipistrellus. Gm.) Buff. VIN, x1x, 1. La plus petite de ce pays-ci ; brune noirâtre, à ‘oreilles triangulaires (2). M. Geoffroy sépare encore des vespertilions Les Oserrcarps. (Precorus. Geoff.) Dont les oreilles, plus grandes que la tête, sont unies l’une ‘à l’autre sur le crâne, comme dans les megadermes, les rhinopomes; etc. Leur oreillons est grand et lancéolé, et il y a un opercule sur leur trou auditif. L'espèce vulgaire (7’esp. auritus, L.), Buff., VIE, xvu, 1, est plus commune encore ici que la chauve-souris ; ses oreilles égalent presque son corps. Elle habite les maisons, les cuisines, etc. Nous en avons une autre, découverte par Daubenton, la barbastelle { Vesp. barbastellus, d’Allem., pl. xx. — Le V. à moustaches ( Wystacinus, id.), Ib. 18. — V. Daubentoni, Leiïsler, Kubl., pl. xxv, 2. — V. UVattereri, Kubl., pl. XXII, etc. — Aj. en espèces étrangères : V. emarginatus, Geoff., Ann. Mus., VIII, pl. xzvi.—V. pictus,L., ou kirivoula de Java, Seb. , I, pl. LV1, f. 23. — V. polythrix, Isid. Gcoff., Ann. des Sc. nat., IT, p. 44o. — V. levis, Id., ib., etc. (1) Aj. V. carolinensis, Geoff., Ann. Mus., VIII, pl. xzvu. (2) Aj. le V. deKuhl (V. Auhlü. Natterer.) , Kuhl, Chauves. d’Allem., p. 55. « - r22 MAMMIFÈRES. Gm.), Buff., VIH, x1x, 2. Brune, à oreilles bien moins grandes (r).. Enfin les Nycricées (Rafinesque) , ont, avec les oreilles * médiocres, et le museau*simple des vespertilions, deux incisive$ seulement à la mâchoire supérieure. Les espèces connues sont de l'Amérique septentrionale (2). Les GALÉOPITHÈQUES. (GALEOPITHECUS. Pall.). Vulg. Chats volants. Différent génériquement des chauves-souris, parceque les doigts de leurs mains, tous garnis d’ongles tranchants, ne sont pas plus alongés que ceux des pieds; en sorte que la membrane qui en occupe les intervalles et s’étend jusqu'aux côtés de la queue, ne peut guère remplir que les fonctions de parachute. Leurs canines sont dentelées et courtes comme leurs molaires. En haut sont deux in- cisives aussi dentelées , très écartées l’une de l’autre; en bas six, fendues en lanières étroites comme des peignes, structure tout-à-fait particulière à ce genre. Ces animaux vivent sur les arbres dans l’archipel des Indes, et y poursuivent les insectes, et peut-être les oiseaux ; à en juger par la détrition que leurs dents éprouvent avec l’âge, ils doivent aussi se nourrir de fruits. Ils ont un grand cæcum. (1) Aj. l’oreillard de Timor ( Plec. timoriensis , Geoff). — L'or. voile ( PL velatus. Isid. Geoff). — L'or. de Maugé. (PI. Maugei. Desmr. ). — L'or. cornu, ( Plec. cornutus, Fabre ). — Le Wesp. megalotis, Rafin. IN. B. Notre plan ne nous permettant de classer que des animaux dont nous ayons constaté les caractères par nos propres observations ou d’après des descriptions et des figures bien complètes, nous avons été obligé d’omettre plusieurs des genres de MM. Leach , Rafinesque, etc. ; et nous devons faire observer ici, en général , qu’il n’est point de famille qui ait besoin plus que celle des chauves-souris d’une revue faite sur na- ture et non par voie de compilation. (2) Vespertlio lasiurus, Schreb., LXIT, B. — V. novebora censis, | Pen Quadr., pl. xxx1, f. 2. — Vesp. borbonicus., Geoff., Ann. Mus., VIII, pl. xzvi. , CARNASSIERS. 125 On n’en connaît distinctement qu’une espèce , à pelage gris-roux en dessus, roussâtre en dessous , variée et rayée de différents gris dans la jeunesse. C’est le Lemur volans. Linn., Audeb., Galæop. , pl. 1 et 1. Elle habite aux Mo- luques , aux îles de la Sonde, etc... « Tous les autres carnassiers ont les mamelles si- tuées sous le ventre. LES INSECTIVORES. Qui en forment la deuxième Famille , Ont, comme les chéiroptères, des mâchelières hérissées de pointes coniques, et une vie le plus souvent nocturne ou souterraine : 1ls se nourrissent principalentent d’insectes, et, dans les pays froids, beaucoup d’entre eux passent l'hiver en léthargie. Ils n’ont pas, comme les chauves-souris, de mem- branes latérales, et ne manquent cependant jamais _ de clavicules ; leurs pieds sont courtset leurs mouve- mens faibles , leurs mamelles placées sous le ventre, et leur verge dans un fourreau ; aucun n’a de cæ- cum , et tous appuient la plante entière du pied sur la terre en marchant. Ils varient par la position et la proportion rela- tives de leurs incisives et de leurs canines. Les uns ont de longues incisives en avant, sui- vies d’autres incisives et de canines toutes moins hautes même que les molaires, genre de dentition dont les tarsiers , parmi les quadrumanes, nous ont déjà donné un exemple , et quirapproche un peu ces animaux des rongeurs. D’autres ont de grandes ca- 124 MAMMIFÈRES. nines écartées, entre lesquelles sont de petites in- cisives, ce qui est la disposition la plus ordinaire aux quadrumanes et aux carnassiers ; et ces deux dispositions dentaires se trouvent dans des genres d’ailleurs très semblables pour les teguments, les # formes des membres et le genre de vie. Les Hérissons. (Entwaceus. Lin.) Ont le corps couvert de piquants au lieu de poils. La peau de leur dos est garnie de muscles tels que l’animal, en fléchissant la tête et les pattes vers le ventre, peut s’y renfermer comme dans une bourse, et présenter de toutes parts ses piquants à l’ennemi. Leur queue est très courte, et tous leurs pieds ont cinq doigts. Il y a à cha- cune de leurs mâchoires six incisives, dont'les mitoyen- nes sont plus longues; et de chaque côté trois fausses molai- res , trois molaires hérissées , et une petite tuberculeuse. Le Æérisson ordinaire. (Erinaceus europœus. Lin.) Buff. VUE, vr. À oreilles courtes, assez commun dans les bois et dans les haies, passe l’hiver dans son terrier, et en ressort au printemps avec des vésicules séminales d’une ampleur et d’une complication incroyables. Aux insectes qui font son régime ordinaire, il mêle les fruits, qui lui usent à un cer- tain âge les pointes de ses dents. On se servait autrefois de sa peau pour serancer le chanvre. Le Hérisson à longues oreilles. (Erinaceus auritus.Pall.) Schreb. CLXIIL. Plus petit que le vulgaire, à oreilles grandes comme les deux tiers de la tête; d’ailleurs semblable au nôtre par la forme et par les mœurs: il habite depuis le nord de la mer Caspienne jusqu’en Égypte (1). (1) Paillas a remarqué, comme un fait intéressant , que les hérissons mangent des centaines de cantharides sans en souffrir, tandis qu’une seule cause des tourments horribles aux chiensMet aux chats. CARNASSIERS. 120 Les TEnrecs. Cuv. (CENTENES. Iliger. )} Ont le corps couvert d’épines comme les hérissons ; mais ils ne jouissent pas de la faculté de se rouler aussi complétement en boule: ils manquent de queue ; leur museau est très pointu, et leurs dents sont très diflé- rentes. Chacune de leurs mâchoires a quatre ou six in: cisives et deux grandes canines. Derrière leurs canines sont une ou deux petites dents et quatre molaires trian- gulaires et hérissées. On en trouve à Madagascar trois espèces, dont la première a été naturalisée à l’île de France. Ce sont des animaux nocturnes, qui passent trois mois de l’année en léthargie , quoique habitants de de la zône torride. Bruguière assure même que c’est pendant les plus grandes chaleurs qu’ils dorment. Le Tenrec. ( Erinaceus ecaudatus. Lin.) Buff. XIE, Lvr. Couvert de piquants roides , à incisives échancrées , au nombre de quatre seulement en bas. C’est le plus grand des trois : il surpasse notre hérisson. Le Tendrac. (Erinaceus setosus. Lin.) Buff. XII, zvnr. À piquants plus flexibles, plus semblables à des soies ; à six incisives échancrées à chaque mâchoire. Le Tenrec rayé (1).( Erinaceus semi-spinosus. ) Couvert de soies et de piquants méiés , rayé de jaune et de noir; ses incisives, au nombre de six ,etses canines, sont toutes grêles et crochues : il esta peine de la taille de la taupe. Les CLADOBATES. (CLADOBATES. Fr. Cuv.) Tupaia. Rafles. Sont un genre nouvellement caractérisé de l’archipel (2) Buff., Supp. II, pl. xxxvur, l’a pris, mal à propos, pour un jeune tenrec. Sonnerat, Voy. à la Chine, IL, p. 146, en décrit mal les dents. 126 MAMMIFÈRES. des Indes, dont les dents ont assez de rapports avec celles des hérissons, si ce n’est que leurs incisives mi- toyennes supérieures sont moins longues à à proportion ; qu’ils en ont quatre d’alongées à la mâchoire inférieure, et qu’ils manquent de tuberculeuse en arrière. Ce sont des animaux couverts de poils, à longue queue velue, qui, à Popposite des autres insectivores, montent sur les arbres avec agilité comme les écureils; mais leur museau pointu les en fait distiguer, même de loin (1). Les MUSARAIGNES. (SOREx. Lin.) Sont des animaux généralement petits et couverts de poils. Sur chaque flanc on leur trouve, sous le poil ordinaire , une petite bande de soies roides et serrées, entre lesquelles suinte , à l’époque du rut, une humeur odorante ,produite parune glande particulière. (2) Leurs deux incisives supérieures mitoyennes sont crochues et dentées à la base; les inférieurés , couchées et prolon- gées : cinq petites dents de chaque côté suivent les pre- mières, et deux seulement les secondes. Il y a, de plus, à chaque mâchoire, trois molaires hérissées, et à celle d’en haut en arrière , une petite tuberculeuse. Ces ani- maux se tiennent dans des trous qu’ils creusent en terre, ne sortent guère que vers le soir, et vivent de vers et d'insectes. On n’en a long-temps remarqué en France qu'une espèce. La Musaraigne commune où Musctte. (Sor. araneus. Lin.) Buff. VIL, x, 1. Grise dessus, cendrée dessous , à queue carrée, d’un tiers moins longue que le corps, les dents blanches, l'oreille nue et découverte : elle est assez répandue à la campague dans les prés , etc. On l’a accusée de causer une | ’ (1) Le banxring (cladobates javanica, Fr. Cuv.); Tupaia javanica, Horsf.,Jav. — Letana (cl. tana, Fr. Cuv; Tup. tana, Horsf.), —Le press. ( cl. ferruginea, Fr. Cuv.; Tup ferruginea, Rafle.) (2) Voyez Geoffr., mém. du Mus., tom. 1. p. 299. HS Re - 7 15 CARNASSIERS. i 27 maladie aux chevaux par sa morsure ; mais cette imputa- tion est fausse , et tient peut-être à ce que les chats tuent bien la musaraigne , mais refusent de la manger à cause de son odeur Daubenton a fait connaître : La Musaraigne d’eau. (Sorex fodiens Gm. S.e Daubentonit. Blumenb.) Buff. VILLE, xr. Un peu plus grande que la commune: Noire dessus, blanche dessous, à queue comprimée au bout, d’un quart moindre que le corps: ses incisives sont EAN" au bout, son oreille entourée de blanc, en grande partie cachée mi, le poil, peüt se fermer presque hermétiquement quand elle plonge , et les cils roides qui bordent ses pieds lui don- nent de la facilité pour nager; aussi fréquente-t-elle de préférence les bords des ruisseaux. Onaencoreobservé en Europe diverses musaraignes qui différent à quelques égards des précédentes ; mais comme dans ce genre l’âge et la saison influent sur les couleurs du pelage, on n’est pas certain que ce soient toutes des espèces constantes. (1). Les pays étrangers ont aussi les leurs, dont la plus re- marquable est la M. à queue de rat (S. myosurus. Pall. ), Act. petrop., 1781, 2° part. pl. 4. Mus. musquée de l Inde, Buff., Supp., VIE, 71, qui a les formes et les couleurs de notre M. commune, ses grandes oreilles nues, mais dont la queue est ronde et garnie seulement de poils clair semés , et qui égale presque en grandeur notre sur- (1) LeS. leucodon., Schr., 159, D., ne me paraît pas différer de la musa- raigne commune, Je soupçonne beaucoup les $. tetragonurus et con- strictus d'Herm. Schr.,159, B. et C., ou Geoff., Ann. Mus., XVII, pl. nr, f. 3 ,etpl. ur, f. 1, et même le $. remifer, Geoff., Ann. Mus., XVII, pl. u,f. 1, d’être des âges de la musaraiïgne d’eau. Le remifér, surtout, qui a tantôt le ventre blanchâtre , tantôt noir : le $. Zineatus, Geoff., Ib., 181, me paraît une variété FR du ttragonurus. Le sorex minutus, Laxmann ; Schreb. , 161, B., n’est qu’un individu mutilé du $. pygmœæus, Pall. Il n’en est pas de même du sorex etruscus , Savi, moitié plus petit que notre espèce commune , noirtre , à oreilles nues, museau ct pattes blan- châtres, à queue ronde, etc. C’est bien une espèce à part. 128 MAMMIFÈRES. mulot. Elle répand une forte odeur. de musc, qui im- prégne tout ce qu’elle touche. On la trouve dans toutes les Indes , et une partie de V’Afrique; et elle est du nombre des animaux embaumés par les anciens Égyptiens (1). Les Desmans, (Mycazs. Cuv.) “ Différent des musaraignes par deux très petites dents placées entre les deux grandes incisives d’en bas, et parce que leurs deux incisives supérieures sont en trian- gle et aplaties. Derrière ces incisives sont six ou sept petites dents, et quatre molaires hérissées. Leur museau s’alonge en une petite trompe très flexible, qu'ils agi- tent sans cesse. Leur queue longue, écailleuse et aplatie sur les côtés, et leurs pieds à cihq doigts, tous réunis par des membranes, en font des animaux aquatiques. Ils ont l’œil très petit, et point d’oreillesextérieures. Le Desman de Russie, vulg. Rat musqué de Russie. (Sorex moschatus, Lin.) Buff. X, 1. Pall. Act: petrop. 1781. part. IL. pl. 5. Presque aussi grand qu’un hérisson , noirâtre en dessus, blanchâtreen dessous, laqueued’unquartmoinslongueque le corps; fort commun le long des rivières et des lacs de la Russie méridionale. Il s’y nourrit de vers, de larves d’in- sectes, et surtout de sangsues, qu’il retire aisément de la « vase avec son museau mobile ; son terrier , creusé dans la sd Le GREAT PORTER € ARE EE a RO SR RU (x) Je regarde le $. m#yosurus de Pall. et de Geoff., Ann. Mus, XVII, pli, f.2;leS. capensis, id.,ib., plu, f.2; le S.éndicus, ïd., Mém. du Mus. I, pl. xv, f. 1, comme des àges ou des variétés d’une même espèce , à laquelle je rapporte encore le S. giganteus, sid. Geoff., Mém. du Mus. XV, pl. iv, f. 3; peut-être même le sorex flavescens , Isid. Geoff., ib.:Seba la représente Mus. I, pl. xxxt, fuel Te, pl. zx, f. 5,) et la variété blanche, I, pl. xivur, f. 4. — Aj. le S: mu- rinus, Lin., de Java, de la taille de la souris, gris, à oreilles nues, à queue ronde , presque aussi longue que le corps. — Le S: brevicaudus , Say, de l'Amér. sept., noirâtre, à oreilles cachées , à queue du quart de la lon- gueur ducorps. — Le $. parvus, id., à oreilles nues. — Le S. suaveolens, Pall., et les autres espèces qu'il indique dans sa Zoographie russe. Ce genre n’a guère moins besoin d’une revue que celui des chauves-souris. CARNASSIERS. 129 È berge , commence sous l’eau, et s'élève de manière que le fond reste au-dessus du niveau dans les plus grandes eaux. Cet animal né vient point à sec volontairement; mais on en prend beaucoup dans les filets de pêcheurs. Son odeur musquée vient d’une pommade sécrétée dans de petits follicules qu’il a sous la queué. Elle se communique même à la chair des brochets qui mangent des desmans. On trouve dans les ruisseaux des Pyrénées une petite espèce de ce genre à queue plus longue que le corps ,que M. Geoffroy a fait connaître. Ann. du Mus., tom. XVII, pl.iv, f. 1. (Myg. pyrenaiïca, H.) Les CHRYSOCHLORES. (CHRYSOCHLORIS. Lacép.) Ont, comme le genre précédent, deux:incisives en haut et quatre en bas; mais leurs mâchelières, sont hautes, distinctes et'presque toutes.en forme de prismes triangulaires; leur museau est court, large et relevé, ét leurs pieds de devant ont seulement trois ongles, dont l’extérieur'ibrès gros, extrêmement arqué, pointu, leur donne un moyen puissant de creuser et de féndre la terre ; les autres vont en diminuant. Ceux de derrière en ont cinq de grandeur ordinaire. Ce sont des animaux souterrains dont le genre de vie est semblable à celui des taupes. Leur avant-bras est soutenu, pour creuser, par ui troisième! os placé sous le eubitus. La Chrysochlore du Cap, vulg. Taupe dorée. e Till tica. Lin.) Schreb.CLVIf, etmieux Brown.il: XLW!:,, Un peu moindre ue nos taupes, Sans queue apparente ; le seul quadrupède connu qui présente quelquesinuüances de cesbeauxreflets métalliques dontbrillent tañt d’oiseaux, de poissonset d'insectes, Sou! poil est d’un ver£ changeant en couleur de cuivre.ou de bronze ; ses, orçilles , n ‘out au- cune conque, et l’on ne peut apercevoir ses yeux (1). (+) La tanpe rouge d’ Amérique de Séba, 1, pl. xxxtr, fi, 1 (aulpa rubra, L.), n'est très probablement qu’une chrysoclore du Cap représentée d’après un individu sec, car dans cet état le poil paraît pourpre; mais!le vA2 : TOME I. - 9 150 MAMMIFÈRES. Elle habite en Afrique , et non pas en Sibérie, comme on l’a dit faussement. Les Taupes. (TarpA Lin.) Soutconnues.de tout le monde par leurviesouterraine , et par leur forme éminemment appropriée à ce genre de vie. Un bras très court, attaché par une longue omoplate, soutenu par une clavicule vigoureuse ; muni de mus- cles énormes , porte une main extrêmement large, dont la paume est toujours tournée en dehors ou en arrière : cette main est tranchante à son bord inférieur ; on y dis- tingue à peine les doigts; mais les ongles qui les termi- nent sont longs, forts, plats et tranchants. Tel est l’in- stritment que la taupe emploie pour déchirer la terre et pour la pousser en arrière. Son sternum a , comme celui des oïseaux et des chauve-souris, une arête qui donne aux muscles pectoraux la grandeur nécessaire à leurs fonetions. Pour percer la terre et la soulever, la taupe se sert'de sa tête alongée, pointue, dontile museau est armé au bout d’un osselet particulier, et dont les mus- cles cervicaux sont extrêmement vigoureux. Il se forme iême un os particulier dans le ligament cervical. Le traïn de dérrière est faible, et l’animal, sur la terre, se meut aussi péniblement qw’il le fait avec vitesse dessous. ILa l’ouie très fine et le tympan très large , quoique l’o- reille extérne lui manque; mais son œil est si petit, et tellement caché par le poil, qu’on en a nié long-temps l'existence. Ses organes génitaux ont cela de particulier, que’ses pubis ne se joignent point, ce qui lui pérmet, malgré l’étroitesse de son bassin, de produire des petits assez gros. L’urèthre de la femelle passe au travers de son tucan de Fernandès, ap. X XIV, que l’on regarde comme un de ses synonyÿ- mes , paraît plutôt, à eause de ses deux longues dents à chaque mâchoire et de son régime vépétal, un rat-taupe ou tel autre rongeur souterrain, tel que le diplostonix. CARNASSIERS. 151 chtoris. Elle a six mamelles. Ses mâchoires sont faibles, et sa nouxriture consiste en insectes, en véfs et en quél- ques racines tendres. On lui compte six incisives en haut, huit en bas. Ses canines ont deux racines, ce qui les fait participer dela nature des fausses molaires ; derrièreelles sonten haut quatre fausses molaires, en bas trois, et en- suite trois molaires hérissées. Notre Taupe commune. ( Talpa europæa, Liu. ) Buff.. VI , x. À museau pointu, à poil fin et noir: on en trouve quelques individus blancs; fauyeset pies. (’est;un animal très incommode par les dégâts qu’il fait dans les terrains cultivés. Selon M. Harlan ÿ l'espèce existe aussi dans l’Amérique septentrionale. , 6 ‘ M. Savi a trouvé dans les Appennins une taupe tout-à- fait aveugle, quoique d’ailleurs semblable à à la commune ; = il Va nommée falpa cæca. Les ConDyLuRES. (CONDYLURA. Iliger. ) Semblent réunir les deux sortes de dentitions des in- sectivores; à leur mâchoire supérieure, sont deux larges incisives triangulaires, deux extrêmement petites , et grêles, et de chaque côté une forte canine; à l’inférieure, quätre incisives couchées en ayant, et une canine poin- tue, mais petite. Leurs fansses molaires supérieures sont triangulaires, écartées; les inférieures tranchantes et dentelées. Par leurs pieds et par tout leur extérieur, ils res- semblent à la taupe, mais leur queue est plus longue,;iet ce qui surtout les en distingue beaucoup , c’est que leurs narines sont entourées-de petites pointes cartilagineuses et mobiles qui représentent une sorte d’étoile quand elles s’écartent en rayonnant. On én connaît surtout une espèce de l'Amérique sep 9° 292 MAMMIFÈRES. téntrionale {Sorex cristatus, L.) (1). Semblable à notre ‘taupe, au,nez près, mais à queue plus que double en lon- fueur., Les Scazopss. (Scazors: Cuv.) Ont des dents assez semblables à celles; des: désmans , “si ce n’est que leurs petites ou fausses :molaires sont moins-nombreuses ; leur museau estisimplement pointu comme celui des musaraignes;.et leurs mains sont élar- gies,armées d’ongles forts, en un mot propres à creuser la terre; et entièrement semblables à celles des taupes, aussi ontsilsle même genre de vie. Leurs yeux sont aussi petits, leurs oreilles aussi cachées que dans les taupes. La seule espèce connue, Le Séalope du Canada. ( Sorex aquaticus. Hi Schreb. CLVILL. © Para ait habiter une très. grande partie AG l'Amérique \ Potte des rivières. Al extérieur, il ressem- ble à s’y méprendre à notre taupe commmune. PESTE HPRE 0 \RMVORES ” ; | :b : * Formeront « une > troisième. Faille, de. a 08 32 {: STE ; via: Quoique T epifète ç de Garnassiers conyienne à [ous les onguiculés à à {trois sortes. de Frs non, quadru- manes:: -puique tousose nourrissent plus: ou moins de matières animalés ‘’éependant: il'en ‘est beau- © (1) Cest le condylura d'Iiger, mais les caractères qu’il indique , pris delafigure de La Faille , copiée dans Buff., suppl. VE, XxXw1, 1,ret sur lesquels il.a,composé le nom du genre, sont-faux. M: Desmarets estépré- mier qui: ait bien fait connaître les dents de cet animal. M. Harlan décrit une espèce, cond. macroura >: qui n’al autour des narines que de très courtes pointes , à queue compriméë écailleuse , eLil lui associe, comme troisième espèce! ;'le talp. longicaudata de Pennant, Hist., no 443. qu’il paraît cependant n’ayoirpas observé par lui-même. GARNASSIERS. 109- coup. el spécialement. les deux familles précé: dentes, que-leurs faiblesse et les tubercules coni- ques de leurs mâchelières réduisent presque à vivre d'insectes. C’est dans la famille actuelle que l’appétit sanguinaire se joint à. la force nécessaire. pour! y subvenir. Elle a toujours quatre grosses et longues canines écartées, entre lesquelles sont six 1nCisives à chaque mâchoire, dont la seconde des inférieures a sa racine un peu plus rentrée que les autres. Ses molaires sont , ou entièrement tranchantes ou mê- fées seulement de parties à tubercules mousses, et non hérissées de pointes coniques. é Ces animaux sont d'autant plus exclusivement carnivores que-leurs dents sont plus complétement tranchantes, et l’on peut presque calculer la propor- tion de leurrégime d’après l'étendue de la surfacetu- berculeuse de leurs dents comparée à la partie tran- chante. Les ours, qui.peuvenl entièrement se nourrir delvégélaux., ont presque toutes leurs dents tuber- euleuses. … : | Les molares amérieures sont les plus tranchantes; + ensuite vient.unemolaire plus grosse que les autres, qui à d'ordinaire un talon tuberculeux plus ou moins large, et derriere elle on trouve une ou deux. pelites dents entièrement plates. Aussi, c'est avec: ces petites dents du fond de la bouche que les chiens. mâchent l'herbe qu’ils avalent quelquefois. Nous. appellerons , avec M. Frédéric Cuvier , cette grosse - molaire d’en haut, et celle qui Jui répond e en bas ,. 134 MAMMIFÈRES. carnassiéres ; les antérieures pointues, fausses mo- laires, et les postérieures mousses, tuberculeuses. On conçoit facilement que les genres qui ont moins de fausses molaires, et dont lesmâchoires sont plus courtes, sont ceux qui ont le plus de force pour mordre. C’est d’après ces différences que les genres peu- vent s'établir le plus sûrement. Il faut cependant vs joindre la considération du pied de derrière. Plusieurs genres appuient, comme ceux des deux familles précédentes, la plante entière du pied sur la terre, lorsqu'ils marchent ou qu’ils se tien- nent debout, et l'on s’en aperçoit aisément par l’absence de poils sous toute cette partie. D’autres en plus grand nombre ne marchent que sur le bout des doigts en relevant le tarse. Leur course est plus rapide, et à cette première différence s’en joignent beaucoup d’autres dans les habitudes et même dans la conformation intérieure. Les uns ét les autres n’ont pour toute clavicule qu'un ru- diment osseux suspendu dans les chairs. LES PLANTIGRADES. Forment cette première tribu qui marche sur la plante entière, ce qui leur donne plus de faci- lité pour se dresser sur leurs pieds de derrière. Hs participent à la lenteur, à la vie nocturne des in- sectivores, et manquent , Comme eux, de Cæcum : CARNASSIERS. 135 la plupart de ceux des pays froids passent l'hiver en léthargie. [ls ont tous cinq doigts à tous les pieds. Les Ours. ( Ursus. Lin.) Ont trois grosses molaires de chaque côté (1), à chaque mâchoire, entièrement tuberculeuses, dont la postérieure d’en haut et l’antérieure d’en haut sont les plus longues. Elles sont précédées d’une dent un peu plus tranchante, qui est la carnassière de ce genre, et d’un nombre variable de très petites fausses molaires, qui tombent quelquefois de bonne heure. Cette denLi- tion, presque de frugivore, fait que, malgré leur extrême force , ils ne mangent guère de chair que par nécessilé. Ce sont de grands animaux à corps trapu, à membres épais, à queue très courte : le cartilage de leur nez est prolongé et mobile. Ils se creusent des antres ouse con-. struisent des cabanes où ils passent l’hiver dans une somnolence plus ou moins profonde, et sans préndre d’a- liments. C’est dans cette retraite que la femelle met bas. Les espèces ne se distinguent pas aisément par des. caractères sensibles. On compte: L'Ours brun d'Europe. (Ursus arctos. Lin.) Buff. NI, XXXF. A front convexe, à pelage brun, plus ou moins laineux dans la jeunesse, et devenant plus lisse avec l’âge. On en voit de grisâtres, de presque jaunes, d’autres d’un brun à reflets presque argentés : la hauteur relative de leurs jambes varie également, et le tout sans rapport constant avec l’âge ou le sexe. La livrée du premier âge est le plus souvent un collier blanchâtre; qui dans quelques variétés persiste plus ou moins long-temps, et même toute la vie. (1) N. B. Nous ne répèterons plus ces mots de chaque côté, etc. , it est entendu quenous ne parlerons plus que des molaires d’un côté, celles de l'autre étant les mêmes. 136 MAMMIFÈRES. Cet animal habite dans les hautes montagnes et dans les grandes forêts de toute l’Europe et d’une grande partie de VAsie ; il s’accouple en juin, met bas en janvier; niche quelquefois très haut dans des arbres ; sa chair est bonne à manger quand il est jeune: on estime ses pattes à tout âge. On croit pouvoir en distinguer l’ours noir d'Europe : ceux qu’on nous à donnés pour tels avaient le: front plat et le pelage laineux et noirâtre ; mais leur origine ne nous paraît pas bien authentique (+). L'Ours noir de l’ Amérique septentrionale. ( Ursus Armmeri- canus. Gm.) Fréd. Cuv. Mammif. Schreb. pl. 141: B. Est une espèce bien distincte, à front plat, à pelage noir et lisse, à museau fauve. Nous lui avons toujours trouvé les petites dents derrière la canine plus nombreuses qu'aux ours d'Hurope : on en a vu des individus entièrement fauves. IL vit ordinairement de fruits sauvages , dévaste “souvent les champs, et se rend à la côte, pour y pêcher, quand le poisson est abondant. Il n’attaque guère les qua- drupèdes que faute d’aliments. On estime sa chair. arupedes q FH yaidans les Cordilières une. autre ours noir, à gorge et museau blanc ,. et à grands sourcils fauves qui s’unis- sent sur le chanfrein. (U. ornatus. Fréd. Cuv. Mammif. ) Les Indes orientales produisent aussi plusieurs ours de couieur noire , tels que : L’'Ours Malais. ( U. malaianus. Horsfield. Jav. ) De la presqu’ile au-delà du Gange et desîles dela Sonde; lisse, noir, le museau fauve, une tache de même couleur en forme de cœur sur la poitrine. Il cause de grands dom- images en grimpant au sommet des cocotiers pour dévorer leur cime, et boire le lait de leurs fruits. L'Ours du Thibet. (U. thibetanus. Fr. Cuy. Mammif. ) Noir, la levre inférieure et une grande marque en forme ro mo op on (1) H n’est pas encore bien prouvé pour nous que l'ours cendré , l'ours, terrible de l'Amérique septentrionale, soit différent; par l'espèce, de Pours brun d'Europe. . CARNASSIERS. 137 dY, sur la poitrine, blanches ; son profil est plus droit et ) P ; ; P P ses ongles plus faibles. Des montagnes du nord de l'Inde. Mais le plus remarquable de ces ours des Indes est L’Ours jongleur. Fréd. Cuv. Mammif. (U. labiatus. Blainv. Ù. longirostris. Tiedem.) Qui a le cartilage du nez dilaté, le bout de la lèvre inférieure alongé, et l’un et l’autre mobiles, et qui prend avec l’âge des poils très touffus autour dela tête. La facilitéavec laquelle il perd ses incisives l’a fait prendre autrefois pour un paresseux (1). Il est noir, et a le museau et les bouts des pieds fauves ou blanchâtres, et un demi- collier ou une tache en forme d’Y sous le cou et la poitrine. C’est l’espèce que les bateleurs indiens aiment à conduire à cause de sa difformité. L’Ours blanc de lamerglaciale.(Ursus maritimus.Lin.)Cuv. Ménag. du Mus., in-8, p. 68. Copié Schreb., pl. 141. Est encore une espèce bien distincte par sa tête alongée et aplatie, et par son pelage blanc et lisse. Il poursuit les phoques et autres animaux marins, Des récits exagérés de sa voracité l’ont rendu fort célébre. Les RATONS. ( PROCYON. Storr. ) Ont trois arrière-molaires tuberculeuses , dont Jes su- périeures sont presque carrées , el trois fausses molaires pointués en avant, formant une série continue jusqu'aux canines, qui sont droites et comprimées. Leur queue est longue ; mais tout le reste de leur extérieur représente en petit celui de Jours. Ils n’appuient la plante entière du pied que lorsqu'ils sont arrêtés, et relèvent le talon quand ils matchent. Le Raton ou Raccoon des Anglo-Américains , Mapach des Mexicains. ( Ursus lotor. Lin. Buff. VE, xzunr. ,. Gris-brun, le museau blanc, un trait brun en travers des yeux , la queue annelée de brun et de blanc ; animal (1) Cest le Bradypus ursinus de Shaw, et le genre Procmzus d’Iliger. Voyez le Journ. de Phys, de 1792, Lome xx, p. 136. 158 MAMMIFÈRES. de la taille d’un blaireau , assez facile à apprivoiser, remar- quable par le singulier instinct de ne manger rieu sans l’avoix plongé dans l’eau. Il vient de l'Amérique septen- trionale , se nourrit d'œufs , chasse aux oiseaux , etc... Le Raton crabier. ( Ursus cancrivorus.) Buff. Supp. VI; XXXII. Cendré-bruu-clair uniforme ; les anneaux dela queue moins marqués. De l'Amérique méridionale. Les PANDA. ( ArLURUS. Fréd. Guv. ) Paraïssent se rapprocher des ratons par leurs canines et ce que l’on connaît de leurs autres dents, si ce n’est qu'ils n’ont qu’une fausse molaire. Leur tête est courte, leur queue longue, leur marche plantigrade, leurs doigts au nombre de cinq, avec des ongles à demi rétractiles. On n’en connaît qu’un : Le Pandaéclatant. (Ailurus refulgens. Fréd. Cuy.Mammif.) Hardivick.YTrans.Lin. xv. p. 161. De la taille d’un grand chat , à pelage doux et fourni; en dessus d’un roux de cannelle le plus brillant , plus fauve vers l'arrière , et d’un noir profond en dessous. Sa tête est blanchâtre, et sa queue annelée de brun. Ce qua- drupède, originaire des montagnes du nord de l'Inde, et l’un des plus beaux que l’on connaisse, a étéenvayé par mon beau-fils, feu M. Alfred du Vaucel. Les BeNTURONGS. (Icripes. Valenciennes.) Ont encore des rapports avec les ratons par leurs dents; mais leurs trois arrière-molaires supérieures sont beaucoup plus petites et moins tuberculeuses , et cela est surtout vrai de la dernière de toutes à chaque mâchoire qui est très petite et à peu près simple. Ils sont couverts de longs poils, et en ont un bouquet à chaque oreille. Leur queue longue et velue a de la disposition à s’en- rouler comme si elle était prenante. Ce sont également des animaux des Indes dont nous CARNASSIERS. 159 devons la connaissance à feu M. du Vaucel. Une espèce (Jet: albifrons. Fr. Cuv.), Ann. des Sc. nat., IV, pl.r, est grise et a la queue et les côtés du museau noirs; de la taille d’un grand chat. Originaire du Boutan. Et une autre (Lct. ater., Fr. Cuv., Mammif.), est noire, à museau blanchâtre, de la taille d’un fort chien : elle vient de la presqu'île de Malaca (5). Les Coaris. (NasuA. Storr.) Joignent aux dents, à la queue, à la vie nocturne et à la marche traïnante des ratons, un nez singulièrement alongé et mobile. Leurs pieds sont à demi palmés , et cependant ils grimpeut aux arbres; leurs ongles alongés leur servent à fouir. Ils viennent des parties chaudes de l'Amérique, et se nourrissent à peu près comme nos martes. Le Coati roux. ( Viverra nasua. Lin.) Buff. VII, xzvur. Fauve-roussâtre, le museau et des anneaux à la queue bruns. Le Coati brun. { Viverra narica. Lin.) Buff. VII, xzvur. Brun , des taches blanches à l’œil et au museau. On ne peut guère placer qu'ici le genre singulier des KiKAJOUS ou Porro, Cuv. ( Cercoleptes, Iliger ), qui joint à la marche plantigrade une queue longue et pre- nante comme celle des sapajous, un museau court, une langue grêle et extensible; deux mâchelières pointues en avant, et trois tuberculeuses en arrière. On n’en connaît qu’une espèce (viverra caudivolvula Gm.), Buff., Supp. IL, L, et mieux, Fréd. Cuv.,Mammif., des parties chaudes de l’Amérique et de quelques-unes dés grandes Antilles, où elle se nomme potto; grande comme une fouine , à poil laineux , d’un gris ou brun jaunâtre ; nocturne , d’un naturel assez doux, et po@vant vivre de fruits, de miel, de lait, de sang , etc... (1) Aj. l'Zcride doré. Fréd. Cuv. 1/40 MAMMIFÈRES. Les BLAMEAUX. (MELes. Storr.). Que Linnæus plaçait, comme les ratons, dans le geure- des ours, ont une très petite dent derrière la canine, puis deux molaires pointues, suivies en haut d’une que l’on commence à reconnaître pour carnassière au vestige de tranchant qui se montre sur son côté externe; derrière elle en est une tubeïculeuse carrée, Ia plus grande de toutes; en bas, la pénultième commence aussi à montrer de la ressemblance avec les carnassières inférieures ; mais comme elle a à son bord interne deux tubercules aussi élevés que son tranchant, elle joue le rôle de tubercu- leuse : la dernière d’en bas est très petite. Ce sont des animaux à marche rampante et à vie noc- turne comme tous les précédents, dont la queue est courte, les doigts très engagés dans la peau, et qui se distinguent en outre éminemment par une poche située sous la queue, et d’où suinte une humeurgrasseet fétide. Leurs ongles de devant très alongés les rendent ‘habiles à fouir la terre. Horn 3) "= Le Plaireau d'Europe. (Ursus meles. Lin.) Buff, VIF, vu. Grisâtre dessus, noir dessous , une bande noirâtrede cha- que côtéde la tête. Leblaireau d'Amérique, Mel. hudsonius, n’en diffère pas beaucoup. Les GLouTons. ( GULO. Storr. ) Avaient aussi été placés dans le genre des ours, par Linnæus; mais ils se rapprochent davantage des martes par leurs dents, aussi-bien que par tout leur naturel, et ne tiennent plus aux ours que par leur marche planti- grade. Ils ont trois fausses molaires en haut et qua tré en bas, gn avant de la carnassière, qui'est bien caractérisée, et derrière elle une petite tuberculeuse, qui à la mà- choire supérieure est plus large que longue. Leur car- nassière supérieure n’a qu’un pelil tubercule intérieur. 8 CARNASSIERS. 142 C’est à peu près le même système déntaire des martes. Ce sont des animaux à queue médiocre, avec un pli dessous au lieu de poche, et d’ailleurs assez semblables aux blai-. reaux pour le port. L'espèce la plus célèbre est Le g/outon du nord, rossomak des Russes ( Ursus Gulo, Lin. ), Buff., Supp. I, xrviu. Grand comme notre blaireau, ordinairement d’un beau poil marron-foncé , avec un disque plus brun sur le dos, mais quelquefois de teintes plus pâles. Il habite les pays ‘îles plus glacés du Nord, passe pour très cruel, chasse la nuit , ne s’assoupit HIS pendant l'hiver, se rend maître des plus grands animaux, en sautant sur eux de dessus un arbre. Sa voracité à été ridiculement exagérée par quelques auteurs. Le V’olverenne du nord de l'Amérique (Ursus luscus , Lin.) , Edw., 103, ne paraît pas en différer par des caractères constants. Îl a des teintes en général plus pâles. Les pays chauds produisent quelques espèces qui ne, peu- vent être rangées qu’auprès des gloutons, n’en différant que par une fausse molaire de moins à chaque mâchoire, et par une longue queue. Telles sont celles que les Espa- gnols: d'Amérique nomment furets (hurons), et quiayant en effet les dents de nos putois et de nos furets, ont aussi le même genre de vie; mais elles s’en distinguent par leur mäïche plantigraäde.: Ee:Grison. ( Viverra vittata. Lin.) Buff..Supp. VI. XXII et XXV. À Noir, le dessus de la tête et du cou gris, une bande “blanche allant du front aux épaules. * Le Taira. (Mustela barbara. Lin.) Buff. Supp. wii 1x4 Brun , le dessus de la tête gris, unélldrgé tache blanclie sous la gorge. Ces deux animaux s'étendent dans toutes les parties chaudes de l'Amérique , et répandent une odeur de musc. Leurs pieds sontün'peu palmés, et il paraît qu’on lesa pris quelquefois pour des loutres (1). (1) On juge par la description que Margrave donne de son cariqueibeiu, 142 MAMMIFÈRES. Les Rarezs ont encore une fausse molaire de moins queles grisons à chaque mâchoire, et leur tuberculeuse d’en haut est peu développée, er sorte qu’ils se rapprochent des chats ourdes dents, maistoutleur extérieur est celui du grison, ou d’un blaireau : jambes basses, pieds plantigrades, cinq doigts partout , des ongles très forts, etc. ) On w’en connaît qu’un ( V’iverra mellivora., Sparm., et Viv. capensis, Schreb., pk. 125), de la taille du blaireau d'Europe, gris dessus, noir dessous , avec une ligne blan- che entre ces deux couleurs, quelquefois aussi presque tout blanc en dessus , qui habite au cap de Bonne-Espé- rance, ct creuse la terre avec ses longues griffes de de- vant pour découvrir les rayons de miel des abeilles sau- vages. LES DIGITIGRADES. Forment la seconde tribu des carnivores, celle qui marche sur le bout des doigts. Il y en a une première subdivision qui n’ont qu’une tuberculeuse en arrière de la carnassière d’en haut; ce sont les animaux que l’on a nommés vermiformes, à cause de la longueur dé leur corps et de la brièveté de leurs pieds, qui leur permettent de passer par les plus petites ouvertures: Fs man- quent de cæcum comme tous les précédents, mais ne tombent point l’hiver en léthargie. Quoique petits et faibles, ils sont très cruels, et vivent sur- tout. de sang. [innæus n’en faisait qu'un genre, celui des Marres. (Musrerza. Lin.) Que nous diviserons en quatre sous-genres. dont Buffon a appliqué le nom à sa saricovienne , vol. XIII, p. 319, qu'il a entendu parler du taira. CARNASSIERS. 145 Les Purois. ( Pcronrus. Cuv.) Sont les plus sanguinaires de tous; leur carnassière d’en bas n’a point de tubertule intérieur ; leur tuberculeuse d’en baut est plus large que longue ; ils n’ont que deux fausses molaires en haut et trois en bas. On les reconnaît à l’exté- rieur à leur museau un peu plus court et plus gros que celui des martes. Ils répandent tous une odeur infecte. Le Putois commun.(Mustela putorius. L.) Buff. VIT, xxrr. Brun , à flancs jaunâtres avec des taches blanches à la tête, est la terreur des poulaillers et:des garennes. Le Furet. (Mustela furo. L.) Buff. VIH, xxv, xxvr. Jaunâtre , avec des yeux roses , n’est peut-être qu’une variété du putois. On ne le trouve en France que domesti- que, et on l’y emploie pour poursuivre les lapins dans leurs terriers. Il nous vient d’Espagne et de Barbarie. Le Putois de Pologne ou perouasca. ( Mustela sarmatica. ) Pall. , Spic. Zool. XIV, 1v , 1; Schreb. CXXXIL. Brun, tacheté partout de jaune et de blanc. Sa peau s'emploie en fourrures à cause de sa jolie bigarrure. Il habite toute la Russie méridionale , l’Asie mineure et les côtes de la mer Caspienne. Le Putois de Sibérie. ( Mustela sibirica. Pall. ) Spic. Zool. XIV, 1v, 2. D’un fauve clair uniforme, le nez et le tour des yeux brun , le bout du museau et le dessous de la mâchoire in- férieure, blancs. C’est aussi aux putois que se rapportent deux petites espèces de nos climats. La Belette. ( Mustela vulgaris. L.) Buff. VIT, xxix, 1. Toute d’un roux uniforme , et L'Hermine. ( Mustela erminca. L.) Buff. VII, xxix , 2 ; XXXI, I. Qui est rousse en été , blanche en hiver, avec le bout de la queue noir en tout temps. Sa peau d’hiver est une des fourrures les plus connues. 144 MAMMIFÈRES. On doit en rapprocher aussi à Le Mink,norek, noerz ou putois des rivières du nord. (Mus- tela lutreola. Pal.) Spic. Zool. XI, 1. Leche, Mém. de Stockh., 1739 , pl. xr. Schreb: cxxvri. Qui fréquente lebord des eaux, dans le nord et l’orient de l’Europe, depuis la mer ERAÇ ee à la mer Noire, $ y nourrit de grenouilles et d’écrévisses, et a les pieds un peu palmés entre les bases des doigts, mais queses dents et sa queue ronde rapprochent des putôis plus que des lou- tres. 11 est brun-roussâtre, et: a ie tour des lèvres et le dessous de la mâchoire blancs; son odeur n’est que mus- quée et sa fourrure est fort belle: Quelques- uns le croient le même que le Putois des ri- vières de l Amérique septentrionale (Mustela vison , Gm.), ‘auquel on a transporté le nom de mirk, et qui a dns les pieds demi palmés ; mais il n’a de blanc que la pointe du menton et quelquefois une ligne étroite sous la gorge- C’est une espèce différente. Les pays chauds ont aussi leurs putois ou leurs belettes. Le Putois de Java. ( P. nudipes.) Fréd. Cuv.. Mammif. Fauve-doré; la tête et le bout de la queue blancs. Le Putois d'Afrique. ( P. africanus. Desmar. ) Fauve-roux en dessus, blanc-jaunätre en dessous; une bande longitudinale rousse au milieu du dessous » depuis les jambes de devant jusqu’à celles de derrière. "La Belette rayée de Madagascar. ( P. Striatus. Cuv. ) De la taille de la belètte d'Europe, d’un brun roussâtre ayec cinq lignes longitudinales blanchâtres ; le dessous et ‘presque toute la queue blanchätre. Le Putois, du Cap: (Zorille de Buff. Viverra zorilla. Gm. ) Buff. XI, xLr. Rayé irrégulièrement de (aa et de noir À que ne a confondu avec les mouffettes au point de lui transporter le nom de zorillo {renardéau ), que les Espagnols ont ap- pliqué à ces animaux fétides d'Amérique, ‘s’en rapproche parses ongles propres à fouir, maïs pour tout le reste, il est conformé comme les putois. [ls indiquent un genre de CARNASSIERS. 145 vie souterrain qui pourrait engager à distinguer cette es- pèce des autres putois. Les Marres proprement dites. ( Musreza. Cuv. } Diffèrent des putois par une fausse molaire de plus en haut et en bas et par un petit tubercule intérieur à leur carnassière d’en bas, deux caractères qui diminuent un peu la cruauté de leur nature. L'Europe en a deux espèces très voisines l’une de l’autre : La Marte commune. ( Mustela martes. L.) Buff. VIE, xxu. Brune avec une tache jaune sous la gorge, habite les bois. La Fouine. (Mustela foina. L.) Buff. VIE, xvin. Brune avec tout le dessous de la gorge et du col blan- châtre, fréquente les maisons. Toutes deux font beau- coup de dépit. La Sibérie produit j La Marte zibeline. ( Mustela zibellina. ) Pall., Spic: F Zool. XIV, 11, 2; Schreb. CXXXVI. Si célèbre par sa riche fourrure; elle est brune avec quelques taches de gris à la tête, et se distingue des précédentes parce qu’elle a du poil jusque sous les doigts ; aussi habite--elle les montagnes les plus glacées. Sa chasse au milieu de l’hiver , dans des neiges affreuses, est l’une des plus pénibles que l’on connaisse. C’est la re- cherche des zibelines qui a fait découvrir les contrées orientales de la Sibérie. L'Amérique septentrionale produit aussi plusieurs mar- tes que les voyageurs et les naturalistes ont indiquées sous les noms mal déterminés de pékan, vison, mink, foutereau , etc. 7 { Il en est une, le 7’ison blanc des foureurs ( Must. lu- trocephata, Harl. ), à pieds aussi velus et à poils presque * aussi doux que la zibeline, mais d’une teine fauve clair, et presque blanchâtre à la tête. Celle que nous nommerons pekan ( Mustela canaden- sis, Gm.), et qui vient du Canada et des États-Unis, a la, tête, le cou , les épaules et le dessus du dos mêlés de gris TOME I. 10 146 MAMMIFÈRES. et de brun; le nez, la croupe, la queue et les mémbres noirâtres (1 i Les Movwrrerres. (Mepurris. Cuv.) Ont, comme les putois, deux fausses molaires en hautet trois en bas; mais leur tuberculeuse supérieure est très grande et aussi longue que large, et leur carnassière inférieure a deux tubercules à son côté interne, ce qui les rapproche des blaireaux comme les putois se rapprochent des grisons et des gloutons. Les mouffettes ont d’ailleurs, comme les blaireaux , les ongles de devant longs et propres à fouir , et même elles sont à demi plantigrades; la ressemblance va jusqu’à la distribution des couleurs. Dans cette famille re- marquable par la puanteur, les mouffettes se font remar- quer par une puanteur plus excessive que celle des autres espèces. Les mouffettes sont généralement rayées de blanc sur un fond noir, maiselles paraissent varier dans les mêmes espèces par le nombre des raies. L’espèce la plus commune dans l’Amérique septentrionale ( V’iverra putorius, Gmel.; Catesb., Carol., Il, 62; Schreb. 122 ) est noire, avec des raies blanches plus ou moins larges,-plus ou moins nom- breuses, et a la queue noire avec le bout blanc. Son odeur est celle du putois, mêlée à une odeur très forte d’ail. Il n’y a rien de plus odieux. Îl paraît que dans l’Amérique méridionale on rencontre plus souvent une espèce dont la queue est blanche. Les raies de son dos occupent quelquefois toute la largeur du dos : le Chinche( Viverra mephitis, Gmel. } Buff., XIII, KXXIX (2). (r) C’est le pékan de Daubenton ; mais il n’a pas toujours du blanc sous la gorge. Il y a encore plusieurs espèces de putois ou de martes in- diquées par MM. Molina, de Humboldt et Harlan/; mais elles exigent un nouvel examen. (2) Elle est mieux représentée dans l’Hist. des Mammif. de M. Fréd. Cuv. La mouflette du Chili, Buff., suppl. VIT, pl. cv, n’en paraît æ une variété mal conservée. Voyez mes Recherches sur les assem. foss. ; 469. CARNASSIERS. 147 On peut faire un sous-genre distinct, des Minaus ( Fréd. Cuv.), qui ont les dents, les pieds, et jusqu'aux couleurs desmouffettes, mais dont le museau tronqué prend la forme d’un groin, et dont la queue est réduite à un petit pinceau. On »’en connait qu’un : Le Télagon de Java. (Midaus meliceps. Fréd. Cuv. et Horsfield. Jav. ) Noir; lanuque, une raie le long du dos et la queue blan- ches , la raie dorsale est quelquefois interrompue au milieu. Son odeur est aussi mauvaise que celle d’aucune mouffette. Les Lourres. (Lurra. Storr.) Ont trois fausses molaires en haut et en bas, un fort talon à la carnassière supérieure , un tubercule au côté interne de l’inférieure etune grande tuberculeuse presque aussi longue que large en haut; leur tête est comprimée et leur langue demi rude. Elles se distinguent d’ailleurs de tous les sous- genres précédents par leurs pieds palmés et par leur queue aplatie horizontalement, deux caractères qui en font des animaux aquatiques : elles se nourrissent de poisson. La Loutre commune. ( Mustela lutra. X. ) Buff. VILLE, x. Brune dessus , blanchâtre autour des lèvres, aux joues et sous tout le corps. On en voit quelquefois de mouche- tées, de blanchâtres. Des rivières d'Europe. Plusieurs loutres étrangères diffèrent à peine de la nôtre. Celle de la Caroline ( Lutra lataxina, Fr. Cuv. ) devient un peu plus grande , et a quelquefois une teinte plus foncée, et le dessous du corps teint de brunâtre, mais souvent aussi elle n’en diffère pointpar les nuances. Il yen a au Brésil de toutes semblables à celles de la Caro- line. Celle des Indes ( Lutra naïr, Id.\ paraît seulement un peu plus lisse, et a quelque chose de pâle aux sourcils, mais à peine sensible. Les Indiens savent l’employer pour la pêche, comme nous nous servons des chiens pour la chasse. Celle de Java, nommée Simung ( Lutra lepto- nyx. Horsf.?), a la gorge plus blanche, et ce blanc remonte sw les côtés de la tête de manière à entourer l’œil, Dans 10* 148 MAMMIFÈRES. celle du Cap (Zutra capensis, Fr. Cuv.), le blanc de Ja gorge, des côtés de la tête et du cou, est plus pur, plus étendu ; il yen a même sur le bout du nez; ce qui la distingue le plus, c’est que (du moins à un certain âge) elle n’a point d’ongles, caractère sur lequel M. Lesson à établi son genre Aowyx. Cependant on a rapporté du Cap de jeunes individus qui ont des ongles; il reste à savoir s’ils sont de la même espèce. La Loutre d'Amérique. ( Mustela lutra brasilienis. Gm. ) Toute brune ou fauve, à gorge blanche ou jaunätre, un peu plus grande que la nôtre, à corps plus alongé, à poil plus ras. Elle se distingue parce que le bout de son nez n’est pas nu, comme dans la plupart des animaux, mais garni de poils comme le reste du chanfrein. Des rivie- res des deux Amériques. La Loutre de mer. ( Mustela lutris. L.) Schreb. CXXVIII (x). Deux fois plus grande que la nôtre; à corps très alongé, . à queue trois fois moindre que le corps, à pieds de derrière très courts. Son pelage noirâtre , d’un vif éclat de velours, est la plus précieuse de toutes les fourrures; il y a souvent du blanchâtre à la tête. Les Anglais et les Russes vont chercher cetanimal dans tout le nord de la mer Pacifique, pour vendre sa peau à la Chine et au Japon. Elle n’a que quatre incisives en bas, mais ses molaires sont comme dans les autres loutres. La deuxième subdivision des digitigrades a deux tuberculeuses plates derrière la carnassiere supé- rieure, qui elle-même a un talon assez large. Ils sont éarnassiers, mais sans montrer beaucoup de (1) Cette figure, faite, à ce qu’il paraît, d’après un individu mal pré- paré, offre une ressemblance exagérée avec les phoques, ce qui a fait croire à quelques naturalistes qu’on doit la rapprocher de ce genre ; mais - toute son orgawisation est celle des loutres. Voy. Everard Hom., Trans, phil. , 1796. CARNASSIERS. 149 courage à proportion de leurs forces, et vivent sou- vent de charognes. Ils ont tous un petit cæcum. Les Carens. (Caxis. Lin. ) Ont trois fausses molaires en haut, quatre en bas, et deux tuberculeuses derrière l’une et l’autre carnassière : la première supérieure de ces tuberculeuses est fort grande. Leur carnassière supérieure n’a qu’un petit tu- bercule en dedans; mais l’inférieure a sa partie posté- rieure tout-à-fait tuberculeuse. Leur langue est douce ; leurs pieds de devant ont cinq doigts, et ceux de der- rière quatre. \ Le Chien domestique. ( Canis familiaris. L. ) Se distingue par sa queue recourbée, et varie d’ailleurs à l'infini pour la taille, la forme , la couleur et la qualité du poil. C’est la Re la plus rer la plus singu- lière et la plus utile que l’homme ait faite; toute l'espèce est devenue notre propriété; chaque individu est tout.en- tier à son maître, prend ses EU connaît et défend son bien , lui reste attaché jusqu’à sa mort; et tout cela ne vient ni‘du besoin, ni de la contrainte , sors unique- ment de la reconnaissance et d’une véritable amitié. La vitesse , la force et l’odorat du chieu eu ont fait-pour l’homme un allié puissant contre les autres animaux, et étaient peut-être nécessaires à l'établissement, de la, so- ciété. Il est le seul animal qui ait suivi l’homme par toute. la terre. Quelques naturalistes pensent que le chien est un loup, d’autres que c’est un chacal apprivoisé : les chiens rede- venus sauvages dans des îles désertes ne ressemblent cependant ni à l’un ni à l’autre. Les chiens sauvages et ceux des peuples peu civilisés , tels que les habitants de la Nouvelle - Hollande, ont les oreilles droites, ce qui a fait croire que les races européennes les plus voisines du premier type sont notre Chien de berger , notre Chien- Loup; mais la comparaison des crânes en rapproche davan- tage le Métin et le Danois, après lesquels viennent le Chien 150 MAMMIFÈRES. courant, le Braque et le Basset, qui ue diffèrent entre eux que par la taille et les proportions des membres. Le Lévrier est plus élancé et a des sinus frontaux plus petits et un odorat plus faible. Le Chien de berger et le Chien-Loup re- prennent les oreilles droites des chiens sauvages, mais avec plus de développement dans le cerveau, qui va crois- sant encore, ainsi que l'intelligence, dans le Barbet et dans l’Epagneul. Le Dogue, d’un autre côté, se fait remar- quer par le raccourcissement et la vigueur des mâchoires. Les petits chiens d'appartements, Doguins, Epagneuls, Bichons , ‘etc. , sont les produits les plus dégénérés, et les marques les plus fortes de la puissance que l’homme exerce sur la nature (1). \ Le chien naît les yeux fermés; il les ouvre le dixième ou le douzième jour ; ses dents commencent à changer le quatrième mois; il a terminé sa croissance à deux ans. La femelle porte soïxante-trois jours et fait de six à douze petits. Le chien est vieux à quinze anset n’en passe guère vingt. Chacun connaît sa vigilance, son aboiement, son mode singulier d’accouplement, et l'éducation variée dont il est susceptible. Le Loup. ( Canis lupus. L.) Buff. VIL, z. Grande espèce à queue droite, à pelage gris-fauve, à jambes fauves, avec une raie noire sur célles de devant des adultes (2), est l’animal carnassier le plus nuisible de nos contrées. On le trouve depuis l'Égypte jusqu’en Laponie, et il paraît être passé en Amérique. Vers le Nord, son pelage devient blanc en hiver. Il attaque tous nos animaux , et ne montre cependant pas un courage propor- tionné à ses forces. Il se repaît souvent de charognes. Ses habitudes et son développement physique ont beaucoup de rapports avec ceux du chien. Le Loup noir. ( Canis lycaon. L.) Buff. IX, xur. Habite aussi en Europe , et se trouve même en France, (x) Voyez Frédéric Cuvier, Ann. Mus. XVIII. p. 333 et sui. (2) Cette raie se retrouve plus ou moins marquée sur Le chacal , le loup du Mexique, etc. ‘ CARNASSIERS. 191 mais très rarement (1). Son pelage est d’un noir profond et uniforme , avec un peu de blanc au bout du museau, et une petite tache de même couleur sous la poitrine. Ou le dit plus féroce que le loup commun. Le Loup du Mexique. ( C. méxicanus. L, ) D'un gris roussâtre , mêlé d’un peu de noirâtre; le tour du museau , le dessous du corps et les pieds blanchâtres. À peu près de la taiile de notre loup d'Europe (2). Le Loup rouged” Amérique. (Canisjubatus. Cuv. Agoura- Gouazou d’Azz. ) D’un beau roux-cannelle, une courte cririère noire tout le long de l’épine. Des marais de l'Amérique méridionale. Le Chacal ou Loup doré(Canis aureus. L.) Schreb. XCIV. Moiïndre que les précédents, à museau plus pointu, gris-brun, les cuisses et les jambes faûve-clair, du roux à l'oreille; la queue n’atteignant guère que le talon. C’est un animal vorace qui chasse à la manière du chien, et paraît lui ressembler plus qu'aucune autre espèce sauvage par la conformation et par la facilité à s’apprivoiser. On trouve des chacals depuis les Indes et les environs de la mer Caspienne , jusqu’en Guinée; mais il n’est pas sûr qu'ils soient tous de la même espece. Ceux du Sénégal, par exemple ( €. anthus, Fr. Cuv., Mammif.), sont plus élevés sur jambes, et paraissent avoir le museau plus fin, et la queue un peu plus longue. Les Revarps peuvent être ‘distingués des loups et des chiens par une queue plus longue et plus touffue, par un museau plus pointu, par des pupilles qui de jour sont en (1) Nous en avons vu quatre individus pris et tués ‘en France. Il ne faut pas le confondre avec lerenardaoir, dont Gmelin mêle les synonymes ayec les siens. (2) Ce caractère est pris d’un individu venu du Mexique même, et donné au cabinet du roi par M. de Humboldt. On doit rejeter ceux que les auteurs ont tiré de la mauvaise figure de Recchi, insérée dans Her- nandès , p. 479. Mais MM: Say et Harian, Faun. am., parlent de deux autres espèces de loups, Can. latrans et\Can: nubilus, qui auraïent besoin d’être examinées comparativement. 152 MAMMIFÈRES. fente verticale, ‘et par des incisives supérieures moins échan- crées: ils répandent une odeur fétide, se creusent des terriers, et n’attaquent que des animaux faibles. Ce sous-genre est plus nombreux que le précédent. Le Renard ordinaire. (Canis vulpes. Lin.) Buff. VII, vi. Plus où moins roux , le bout de la queue blanc , est ré- pandu depuis la Suède ‘jusqu’en Egypte; ceux du nord des déux continents (C. fulvus, Desm.) ont seulement lepoil …plusibrillant. On n’observe point de différence constante entre ceux de l’ancien continent et ceux du nord de l’Amé- | rique. Le Renard charbonnier | Canis alopex, Schreb. XCI), qui a le bout de la queue noir, et se trouve dans les mêmes pays que le commun; le Renard croisé (id.,XCI,A. » qui vient du Nord, et se Misingne seulement par du noirä- tre le long de He et sur les épaules; le renard que nos foureurs nomment turc , et qui est d’un gris jaunâtre avec le bout de la queue blanc, ne sont peut-être que des , variétés du renard commun ; mais les espèces suivantes sont-bien distinctes. Le Renard du Bresil. (Canis Azaræ. Pr. Max. Bras. Agua- rachai d’Azzara.) Gris ; les côtés du cou roussâtres, une ligne noire commencesur la nuque et s’étend sur tout le dos de la queue. Le Cersac ou petit Renard jaune. ( Canis corsac. Gm.) Buff. Sup. IE, xv1, . sous le nom d’Adive, , int ‘D'un gris jaunâtre pâle, quelques ondes noirâtres sur la LS oi de la quéue , le bout de la queue noir, la mâchoire blanche. Commun dans les vastes landes dé milieu de VAsie, depuis le Volga jusqu'aux Indes. IL a les mœurs du ‘renard ; ne boit jamaïs. Je ne crois pas qu’on doive en dis- er V En gr ds de Nubie ( Canis pallidus, Rappel, pl:'xr. ) Il y a aussi dans les landes de l’intérieur de l’Amérique septentrionale un petit renard (C. velox., Say. et Harlan, f., Ann. am., 91 qui vit dans lesterres, mais paraît différer du corsac par d’autres teintes : une queue noirâtre, etc. CARNASSIERS. 193 Le Renard tricolor d’ Amérique. ( Canis cinereo-ar- genteus.) Schreb. XCIL. A. Cendré dessus, blanc dessous, une bande roux-cannelle le long des flancs. De toutes és POUR chaudes et tem- pérées des deux Amériques. Le Renard argenté ou Renard noir (1). (C. argentatus.) Noir, à bouts des poils blancs, excepté aux oreilles, sur les épaules et à la queue, où il est d’un noir pur. Le bout de la queue est tout blanc. De l'Amérique septentrionale. C’est une des plus belles fourures, et des plus chères. Le Renard bleu où Isatis.(Canis lagopus. 1.) Schreb. XCHT- Cendré-foncé, le dessous des doigts garni de poils (2), souvent blänc en hiver. Du nord des deux continents, sur- tout de Norwège et de Sibérie. Aussi très estimé pour la fourrure. Renard du Cap. (Canis mesomelas ) (3). Schreb. XCW. Fauve sur les flancs, le milieu du dos noir, mêlé de “blanc, et finissant en pointe en arrière ; les oreilles rousses ainsi que les pieds, les deux tiers postérieurs de la queue noirs , etc... L'intérieur de l’Afrique produit desespèces de renards re- marquables par la grandeur de leurs oreilles , et la force des poils de leurs moustaches; ce sont les méGaLoris d’Iliger. On'en connaît deux : Le C: mégalotis de Lalande. Espèce du Cap, un peu moindre que notre renard com- mur , plus haute sur jambes; gris-jaunâtre dessus, blan- châtre dessous , les pieds, la queue et une ligne le 'h noires. Le C. Zerda Gmel: ou Fennec de Bruce. Buff. Sup. Ill, xrx. A les oreilles ençore plus grandes; c’est une petite espèce Lin DR PER CO UE (1) Gmel. l’a confondu avec le loup noir, sous le nom de canis lycaon. (2) Plusieurs renards, même le commun; prennent dans le Nord du'poil sous les pieds. (3) Gmel. Va confondu avec l’adive de Büffon, qui est une espèce fac tice, et ne diffère point du chacal. 154 MAMMIFÈRES. d’un fauve presque blanc , qui se creuse des terriers dans les sables de la Nubie (1); son poil est laineux, et il en a jusque sous les doigts. Enfin on peut placer à la suite des chiens comme un qua- ième sous-genre , distingué par le nombre de ses doigts, qui est de quatre à tous les pieds, Le Chien sauvage du Cap. ( Hyœna venatica. Burschell. Hyœna picta. Temm.) An. gén. des Sc. phys. , IL. Qui a la dentition des chiens et non pas des hyènes, la taille élancée, le pelage marbré de blanc, de fauve, de gris et de noirâtre; la taille du loup, de grandes oreilles , noires au bout , etc. Il vit en grandes troupes, et approche très- près de la ville du Cap, dontil dévaste les environs. Les CivETTESs. ( VIVERRA. ) Ont trois fausses molaires en haut , quatre en bas, dont les antérieures tombent se ; deux tuber- culeuses assez grandes en haut, une seule en bas, et deux tubercules saillants au côté interne de leur carnassière inférieure en avant, le reste de cette dent étant plus ou moins tuberculeux. Leur langue ‘est hérissée de papilles aiguës et rudes; leurs ongles se redressent plus ou moins dans la marche ; et près de leur anus est une poche plus ou moins profonde, où des glandes particulières font suinter une matière onclueuse et souvent odorante. Ælles se divisent-en quatre sous-genres : È , Les CivertTes proprement dites. ( Viverra. Cuv.) Où la poche profonde, située entré l’anus et l’organe de la génération, et divisée en deux sacs, se renrplit d’une po- made abondante, d’une forte odeur musquée, produite par des glandes qui ÉRR TT la poche. Cette substance est un (x)! La figure de Bruce, copiée par Buffon et ensuite par tous les com- pilateurs, a fort exagéré la grandeur des oreilles. On a enfin une bonne figure et une description exacte de cet animal , dans le Voy. de Ruppel, Zoolos. , pl. mr. - CARNASSIERS. 155 article de commerce pour la parfumerie. On l’employait da- vantage lorsque le muscet l’ambre gris étaient moins connus. Leur pupille demeure ronde pendant le jour, et leurs ongles ne se retirent qu’à demi. La Civette. ( V’iverra civetta. Lin.) Buff. IX, xxxiw. Cendrée, irrégulièrement barrée et tachetée de noir ; la 7 ü ; queue moindre que le corps, noire vers le bout, avec quatre ou cinq anneaux vers sa base; deux bandes noires faisant le tour de la gorge , et une entourant la face ; tout 2 ? le long du dos et de la queue une crinière susceptible -de se relever. Des parties les plus chaudes de l'Afrique. Le Zïbeth. ( Viverra zibetha. Lin.) Buff. IX, xxx. Cendré , ponctué de noir , des demi-anneaux noirs sur toute la queue, des bandes noires aux côtés du couÿ point de crinière. Des Indes orientales. Les Generres. (GENETTA. Cuv.) Où la, poche se réduit à un enfoncement léger formé par la saillie des glandes, et presque sans excrétion sensible, quoiqu'il y ait une odeur très manifeste. Leur pupille est à la lumière une fente verticale, et leurs ongles se retirent en- tièrement entre les doigts comme dans les chats. LaGenette commune. ( Viverra generta.L. } Grise , tachetée de brun ou de noir, le museau noirâtre, des taches blanches au sourcil, sur la joue, et de chaque côté du bout du nez; la queue aussi longue que le corps, annelée de noir et de blanc; les anneaux noirs au nombre de neuf à onze. On en trouve depuis la France méridio- nale jusqu’au Cap de Bonne-Espérance, qui varient par la grandeur et le nombre des taches , par les bandes le long de l’épaule et du cou, ainsi que par les lignes de la nu- que , etc. ( 1 ). Elle se tiennent le long des ruisseaux, près (1) La meilleure figure de genette est celle que Pennant donne, Synops. pu TARA Hist., no 280, sous le faux nom de fossane. C’est la va-| riété qu’on apporte le plus souvént du Cap. Il y en a une autre d’après un jeuneindividu, Brown, ill., pl. xx, encore sous le nom de fossane. Elle se distingue par ses jambes blanchâtres et non brunes, et nous en ayons vu +50 MAMMIFÈRES. des sources, etc. ; leurs peaux forment un article assez im- portant de pelleterie. La Genette de Java. (V'iverra linsang. Hardw. Trans. lin. XUE, pl. xxiv. Felis gracilis. Horsf. Jav. ) À sur le corps plusieurs ' bandes transverses, irrégu- lières, brunes , et sept anneaux à la queue. La Fossane de Madagascar. ( V'iv. fossa,) Buff. XW, xx. Le dessus, les flancs et la queue fauves, le dessous et les jambes blanc-jaunâtre; des taches roux-brun, dont celles du dos forment quatre bandes longitudinales ; des demi-anneaux roussâtres sur la queue, qui n’a que moitié de la longueur du corps {1 ). La Genctte des Indes. ( Viverra rasse. Horsf. Jav.) Les jambes brunes, le corps gris-brun, à petite taches brunes, réunies sur la croupe en cinq lignes lonsitadi- nales. La queue plus courte que.le corps, annelée de noir et de blanc, a six ou sept anneaux noirs ( 2). Son poil est moins doux que dans les espèces précédentes. Le Parapoxure. ( Parapoxunus. Fréd. Cuv. ) A les dents et la plupart des caractères des genettes, avec une semblable du Sénégal. Celle de Buffon IX , xxxv1, n’a pas les bandes du cou et des épaules assez marquées. Le nombre des anneaux noirs de la: queue va de neuf à one. La civeute de Malaca de Sonnerat , deuxième Voy., pl. zxxxIx, qui est la même que la genette du Cap de Buff., Suppl. VIT, pl. zvmm. Le chat - bisaam de Vosmaer , dont Gmelin a fait autant d’espèces , ne paraissent que des genettes communes. (x) Description d’après l'original envoyé par Poivre à Buffon, et gravé Hist: nat, XIII, pl.xx. La description de Daubenton est exacte, quant à la distribution des taches ; mais il les appelle noires, et elles sont rousses. ” Aureste, cet animal ne peut guère être le fossa de Flacourt, que cet auteur dit grand comme un blaireau. Malgré l’assertion contraire de Poivre, la fossane a le même sillon que les genettes. (2) C’est probablement l’animal du musc, de La Peyronie, Acad. des Sc. , 1728, pl. xxiv, p. 464, que l’on avait confondu avec le zibeth; mais le zibeuh est plus grand et a d’autres teintes. Il faut rapporter à cette subdivision le putois rayé de l’Inde. Buff., Suppl., VIL Lvu. ( Wiv. fas- ciata, Gm. ) CARNASSIERS. 197 lesquelles on l’a long-temps confondu , mais ses formes sont plus trapues; ses doigts à demi palmés, sa marche presque plantigrade; et, ce qui le distingue surtout, c’est la ma- nière dont sa queue se roule en spirale, quoiqu’elle ne soit pas prenante. On n’en connaît qu’un, le Pougouné ( Parad. typus., Fréd. Cuv.) des Indes, brun jaunâtre avec quelques mou- chetures plus brunes; les pieds, le museau, une partie de la queue noirâtres, uu sourcil blanc et une tache bianche sous l’œil. Nos Français de Pondichéry l’appellent Marte des pal- miers ( x ). box: Les Manaousres. Cuv. (Herpsstes. Iliger.) Où la poch® est volumineuse, simple , et a l’anus percé dans sa profondeur. Leurs poils sont annelés de teintes claires et obscures, ce qui détermine pour l’œil leur couleur générale. + La Mangouste d'Égypte, si célèbre chez les anciens sous le nom d’/chneumon. ( Viverra ichneumon. Lin.) Buff. Sup. Il, xxvr, Grise, à queue longue terminée par un flocon noir , plus grande que nos chats, effilée comme nos martes. Elle cherche surtout les œufs de crocodiles, mais se nourrit aussi de toutes sortes de petits animaux; élevée dans les maisons, elle donne la chasse aux souris, aux rep- tiles, etc... Les Européens du Caire la nomment rat de Pharaon ; les gens du pays nems. Ce qu’en ont dit les anciens, qu’elle se jette dans le corps des crocodiles, pour les mettre à mort, est fabuleux. La Mangouste des Indes. ( Viverra mungos. Lin.) Buff. XHE, xx, et celle du Cap. ( fiv. cafra. Gm.. ) Schreb. CXVI, B. Sont plus petites et ont toutes deux la queue pointue et le pelage gris ou brun, mais plus cendré dans celle-ci, (1) C’est la prétendue genette de France de Buff., Suppl. IT, pl. xzvu; la Civette à bandeau , Geoff. 158 | MAMMIFÈRES. plus teint de fauve dans la première, qui a en outre du roussâtre aux joues et aux mâchoires. La mangouste des Indes est célèbre par ses combats avec les serpents les plus dangereux , et par le renom d’avoir fait connaître la vertu de l’ophiorhiza mongos contre leurs morsures. | On connait encore une mangouste de Java. ( H. java- nicus) Brun-roussâtre, à joues roux-marron, à gorge plus fauve; une grande des marais du Cap. ( Æ. paludino- sus.) D’un roux brun presque uniforme, tirant au noi- râtre, un peu plus pâle au menton; une troisième du Cap ( Æ. penicillatus,) gris-fauve, à bout de la queue blanc ; une du Sénégal ( H. albicaudus ), grise, à queue toute blanche ; mais il est difficile d’établir entre ces animaux des limites bien spécifiques. Les Suricares. (Ryzæna. IÎliger. ) Ressemblent aux mangoustes, et en ont jusqu'aux teintes et aux rayures transverses du poil, mais se dis- tinguent d’elles et de tous les carnivores dont on a parlé jus- qu'ici, parce qu’ils n’ont que quatre doigts à tous les pieds. Ils sont aussi plus hauts sur jambes , et ont de moins la petite molaire immédiatement derrière la canine. Leur poche donne dans l’anus même. On n’en connaît qu’une espèce, originaire d'Afrique { Viverra tetradactyla, Gm.),Buff., XIII, vus, un peu moindre que la mangouste des Indes (1). Les Maneuss. ( Crossarcaus. Fréd. Cuv. } Ont le museau , les dents , la poche , la marche des suri- cates , les doigts, les organes génitaux des mangoutes. On n’en connaît qu’un (Crossarchus obscurus, Fr. Cuv..), de Sierra-Leone, de la taille du suricate, gris-brun, à joues plus pâles , à queue fournie. Nous devons mentionner ici un animal singulier du midi de l’Afrique, qui n’est connu que dans son jeune (x) Le zenik de Sonnerat, deuxième Voy., pl. xcn, ne paraît différer du suricate que parce qu’il est grossièrement dessiné. CARNASSIERS. 159 âge , etqui joint aux cinq doigts devant, aux quatre der- rière ; et à la tête un peu alongée des civettes, les pieds élevés, ceux de derrière plus courts, et une crinière comme j’hyène; qui ressemble même singulièrement à l’hyène rayée par les couleurs de son pelage. Son pouce de devant est court et plus haut; c’est le ProreLes /alandü, Isid. Geoff., Mém. du Mus., XI, 354, pl. xx. Il se tient dans des cavernes. Les individus que l’on a observés, et qui étaient encore jeunes , n’ont offert que trois petites fausses molaires , et une arrière-molaire petite et tuberculeuse. Il semble que leurs dents étaient avortées comme il arrive souvent aux genettes (1). La dernière subdivision des digitigrades n’a point de petites dents du tout derrière la grosse mo- laire d’en bas. Elle contient les animaux les plus cruels, les plus carnassiers de la ciasse. Il yena deux genres. Les HyÈèNes. ( HyÆna. Storr. ). Qui ont trois fausses molaires en haut et quatre en bas, toutes coniques , mousses , et singulièrement grosses : leur carnassière supérieure a un petit tubercule en de- dans et en avant; mais l’inférieure n’en a point, et ne présente que deux fortes pointes tranchantes : cette ar- mure vigoureuse leur permet de briser les os des plus fortes proies. Leur langue est rude, tous leurs pieds ont quatre doigts comme ceux des suricates, et au-dessous de leur anus est une poche profonde et glanduleuse qui a fait croire à quelques anciens qu’élles sont hermaphro- dites. Les muscles de leur cou et de leur mâchoire sont si robustes, qu’il est presque impossible de leur arracher ce qu’une fois elles ont saisi. Aussi , leur nom est-il chez les Arabes le symbole de l’opiniätreté. Il arrive quelquefois (1) Woy. mes Recherches sur les ossem. fossiles , tom. IV, p. 388. 160 MAMMIFTÈRES. ue leurs vertèbres cervicales s’ankylosent par ces eflorts, et cela a fait dire qu’elles n’ont qu’un seul os dans le cou. Ce sont des animaux nocturnes, habitant des cavernes ; voraces, vivant surtout de cadavres, et en cherchant jusque dans les tombeaux, et sur lesquels on a une infi- nité de traditions supertitieuses. | On en connaît trois espèces : L’Hyène rayée. (Canis hyæna. Lin.) Buff. Supp. HI, xzvr. Grise, rayée irrégulièrement en travers de brun ou de noirâtre ; une crinière tout le long de la nuque et du dos, qu’elle relève dans les moments de colère. Elle habite de- puis les Indes jusqu’en Abyssinie et au Sénégal. L’Hyène brune. ( Hyæna brunnea. Thunberg. ) Acad. de Stokh. 1820. 1° part. pl. 2. 4. Villosa. Smith. Trans. linn. XV, pl. 19. D'un gris brun ‘foncé, n’ayant de raies noirâtres que sur les jambes. Du midi de l'Afrique , où les colons du Cap la connaissent sous le nom de loup de rivage. L’Hyène tachetée( Canis crocuta. Lin.) Schreb. XCVI, B. Grise ou roussâtre , semée de taches noires, aussi du midi de l'Afrique. C’est le loup-tigre du Cap. Dans ces derniers temps, on a trouvé dans plusieurs ca- vernes de France , d'Allemagne et d'Angleterre, beaucoup , , x : È x ! \ . d’os d’hyènes d’une espèce perdue, ( Æ. spelæa. } qui pa- raissent y avoir'fait leur séjour, et y avoir laissé des os de beaucoup d’autres animaux entamés par leurs dents, et même leurs propres excréments (1). Les Cars. (Feuis. Lin.) Sont, de tous les carnassiers, les plus fortement armés. Leur-museau court et rond, leurs mâchoires courtes , et surtout leurs ongles rétractiles, qui, se redressant vers le ciel, et se cachant entre les doigts dans l’état de repos, \ Re RER (1) Foy. Buckland : Reliquiæ diluvianæ, et le tome IV de mes Osse- ments fossiles, 2e édition. CARNASSIERS. | 161 par l'effet de ligaments élastiques, ne perdent jamais leur pointe ni leur tranchant, en font des animaux très redoutables , surtout les grandes espèces. Ils ont deux fausses molaires en haut et deux en bas; leur carnassière supérieure a trois lobes et nn talon mousse en dedans, l’inférieure deux lobes pointus et tranchants, sans aucun talon ; enfin, ils n’ont qu’une très petite tuberculeuse supérieure , sans rien qui lui corresponde en bas. Les espèces de ce genre sont très nombreuses et très variées en grandeur et en couleur, quoique toutes semblables pour la forme. On ne peut les subdiviserque d’après lescaractères très peu importants de la taille et de la grandeur du poil. À la tête du genre se présente : Le Lion. ( Felis leo. Lin.) Buff. VIE, 1 , ur. Distingué par sa couleur fauve uniforme, le flocon de poil du bout de la queue , et la crinière qui revêt la tête, le cou et les épaules du mäle. C’est le plus fort et le plus courageux des animaux de proie. Autrefois répandu dans les trois parties de l’ancien monde, il paraît aujourd’hui presque confiné dans l’Afrique et quelques parties voisi- nes de l’Asie. Le lion a la tête plus carrée que les espèces suivantes. Les tigres sont de grandes espèces à poil ras, le plus sou- vent marqué de taches vives. Le Tigre royal. (Felis tigris.) Buff. VI, 1x. Aussi grand que le lion, plus alongé, à tête plusronde, d’un fauve vif en dessus, d’un blanc pur en dessous , rayé irrégulièrement en travers de noir; le plus cruel des qua- drupèdes, et le plus terrible fléau. des Indes orientales ; sa force et la rapidité de sa course sont telles, que dans les mar- ches d’arméés, il lui est arrivé quelquefois d’enlever un cavalier de dessus sa monture, et de l’entraîner dans le fohd du bois sans pouvoir être atteint. Le Jaguar ou Tigre d’ Amérique. La grande Panthère des fourreurs. ( Felis onca, Lin.) D’Æzzara , pl. 1x. Fréd. Cuv. Mammif. Presque aussi grand que le tigre d'Orient, et presque TOME 1]. 11 1062 MAMMIFÈRES. aussi dangereux; fauve vifen dessus, marqué le long des flaucs de quatre rangées de taches noires en forme d’yeux, c’est-à-dire d’anneaux plus ou moins complets avec un point noir au milieu; blanc dessous, rayé en travers de noir. Il y en a des individus noirs, dont les taches d’un noir plus profond ne se voient qu’à une certaine expo- sition. La Panthère. ( Felis pardus. Lin.) Le Pardalis des an- ciens. Cuv. Ménag. du Mus. in-8°, l', p. 212. Fauve dessus , blanc dessous à avec six ou sept rangées de taches noires en forme de roses, c’est-à-dire formées de l’assemblage de cinq ou six petites taches simples, sur chaque flanc; la queue est de la longueur du corps, moins la tête. Cette espèce est répandue dans toute l’Afrique , et dans les parties chaudes de PAsie, ainsi que dans Parchipel des Indes. Il y en a des individus où le fond du pelage est noir, avec des taches d’un noir plus profond. (Fel. melas Pér.); mais ils ne forment point une espèce. On en a vu plus d’une fois de noirs, et de fauves allaités par la même mère (1). Le Zéopard. ( Felis leopardus. Lin. ) D’Afrique, semblable à la panthère, mais avec dix ran- gées de taches plus petites (2). Ces deux espèces sont plus petites quele jaguar. Les voya- geurs et les fourreurs les désignent indistinctement sous les noms de léopard , panthère, tigre d'Afrique, etc. (3) Il y en a une troisième , particulière aux’ contrées recu- lées des Indes orientales, un peu plus basse sur jambes , à (1) M. Temmink nomme cette espèce, felis leopardus, (2) Le même naturaliste regarde notre léopard comme ane variété de notre panthère, et les confond sous son /elis leopardus. (3) Buffon a méconnu le jaguar, qu'il a pris pour la panthère de l’an- cien continent, et il n’a pas bien distingué la panthère et le léopard ;' c’est pourquoi on ne peut citer positivement ses pl. xt, xn1, xin1, et x1v du huitième volume. + CARNASSIERS. 165 queue égalant le corps et la tête ensemble; à taches plus nombreuses et plus petites ( Felis chalybeata, Herm. Schreb., 101). (1) Le Couguar, Puma, ou prétendu Lion d° Re (Felis clthctilor: L. ) Buff. VIE, xrx. Roux, avec de petites taches d’un roux un peu plus foncé, qui se distinguent difficilement. De toute l’Améri- que , où il dévaste les basses-cours , etc. Parmi les espèces inférieures , on doitdistinguer les Lynx, qui se font remarquer aux pinceaux de poils dont leurs oreilles sont ornées. On en connaît dans le commerce , sous le nom de Zoups cerviers, quatre ou cinq sortes assez différentes, qui ont long-temps été confondues par les naturalistes ( Felis lynzx, Lin.), et dont les limites spécifiques ne sont peut- être pas encore bien fixées. Toutes ont la queue très courte et le pelage plus ou moin$ tacheté. Les plus beaux, grands comme des loups(Æelis cervaria, Temm. }, viennent de l’Asie par la Russie, et ont le pelage d’un gris un peu roussâtre, avec de belles mouchetures noires. D’autres, venus du Canada et du sérA de la Suède (Felis borealis , Temm. ), ont le pelage très touffu jusque sous les pieds , d’un gris cendré et à peine moucheté. Le lynx de l’Europe tempérée ( Felis lynx., Temm.), quia presque entièrement disparu des contrées peuplées, mais qu se retrouve encore dans les Pyrénées, . monta- (1) C’est à cette espèce que M. Temmink affecte le nom de panthére, parce qu’il croit que Linnæus l’avait en vue lorsqu'il disait de son felis pardus : caud& elongatd. Ce qui est certain , c’est que la panthére, si connue des anciens , et qui a paru si souvent dans les jeux des Romains, ne pouvait être un animal du fond de l’Asie orientale. L’Once de Buffon , IX, pl. xuu ( Felis uncia , Ga.) , diffère des pan- thères et des léopards par des taches plus inégales, semées plus irrégu- lièrement, en partie échancrées ou annelées, etc. IL paraît qu’elle se trouve en Perse. Nous ne la connaissons que par la figure de Buffon et par celle que M. Hamilton Smith a insérée dans la traduction anglaise du pré. sent ouvrage d’après un individu qui a vécu à Londres. 11° 164 MAMMIFÈRES. gnes du royaume de Naples, et même , à ce que l’on dit, en Afrique , a le pelage roux , tacheté de roux brun. Ces trois espèces ou ventéles ont la queue noire au bout. On croit pouvoir en distinguer un lynx du midi de l’Eu- rope (Felis pardina, Oken.), qui est plus petit, moins velu, roux moucheté de noir, et dont la queue a des mouchetures comme le corps. On trouve encore dans l’Amérique septentrionale : Le Chat cervier des fourreurs. ( Felis rufa. Güldenst. ) Schreb. CIX, B. Fauve-roussâtre ou grisâtre moucheté de brunûtre, des ondes brunes sur les cuisses , la queue annelée de brun ou de noir, un peu plus petit que le [vnx (1). Le Lynx de marais. (Felis chaus. Güld.) Schreb. CX. Est gris-brun-jaunâtre , le derrière des quatre jambes noirâtre, la queue allant jusqu’aux jarrets, annelée de noir au bout ; il habite les maraïs du Caucase , de la Perse, de l'Egypte, chasse aux oiseaux d’eau , etc. On croit aujourd’hui pouvoir en distinguer le Jynx botte ( Felis caligata, Temm. ), Bruce, pl. 30, qui est un peu moindre, et a la queue un peu plus longue; ses oreilles ont la face externe rousse. C’est au moins une espèce très voisine , et qui a les mêmes habitudes. Le Caracal. ( Felis caracal. L.) Buff. IX, xxiv et Supp- HE, xzY. Roux vineux presque uniforme. De Perseet de Turquie, etc... C’est le vrai lynx des anciens. Les espèces inférieures, dont les oreilles n’ont pas de pinceaux de poils, ressemblent plus ou moins à notre chat domestique ; telles sont : L'Ocelot. (Felis pardalis. L.) Buff. XIE, pi. xxxv et xxxvi. Un peu plus bas sur jambes que la plupart des autres, gris, à grandes taches fauves bordées de noir, formant des bandes obliques sur les flancs. De toute l'Amérique. (1) M. Rafinesque indique encore un lÿnx fasciatus, un Lynx aureus un lynx floridanus, un Lynx montanus, et M. Temmink, un féks aurata, qui appartiendraient tous à cette petite tribu. WP CARNASSIERS. 165 Le Chat. ( Felis mitis. Fr. Cuv.) Marqué de taches triangulaires fauves bordées de noir et non liées. Le Chat de Cafrérie.( Fel. cafra) Haut sur jambes, gris, rayé , en travers, de noir. Le Serval. ( Felis serval. L.) Buff. XII, xxxv. Jaunâtre , à taches irrégulières noires. D’Afrique. Le Jaguarondi. ( Felis naar) Azzara , voy. pl. x. Alongé et tout entier d’un brun nuirâtre. Des forêts de l'Amérique méridionale. Le Chat ordinaire. { Felis catus. L.) Buff. VI, 1 et suiv. Est originaire de nos forêts d'Europe. Dans son état sauvage , il est gris-brun avec des ondes transverses plus foncées , le. dessous pâle, le dedans des cuisses et des quatre pattes jaunâtre , trois bandes sur la queue, et son tiers inférieur noirâtre. En domesticité , il varie, comme chacun sait, en couleurs, en longueur et en finesse de poil , mais infiniment moins que le chien; aussi est-il . beaucoup moins soumis et moins attaché (1). On pourrait mettre dans un sous-genre à part une es- pèce qui a Ja tête plus ronde et plus courte, et dont les on- gles ne sont pas rétractiles. C’est le Guépard ou tigre-chas- seur des Indes ( Felis jubata , Schreb., 1055 et mieux Fe, guttata , W., 105, b. ), de la taille du léopard , mais plus élancé, plus haut sur jambes; la queue longue , annelce au bout ; le pelage fauve, semé de petites taches noires uniformes, un trait noir allant de l'œil à l’angle de la (x) Les espèces plus ou moins voisines du chat sont très nombreuses dans les deux continents ; mais il s’en faut de beaucoup que toutes celles qui sont mentionnées dans les catalogues soient authentiques et suffisamment distinguées les:unes des autres. On peut regarder cependant comme telles celles dont il existe de bonnes figures. Le Margai, Buff. ; Felis tigrine , Gw.; Buff., XIII ; Schr., 106.—Fel. macroura, Pr. Max. bras., pl. 1. — Felis sumatrana, Horsfeld. — Fel. javanensis , id. — Fel. torquata , Fréd. Cuv. — Fel, colocolo, Fréd. Cuv., Mamm. , etc: 166 : MAMMIFÈRES. bouche. Son naturel diffère du reste du genre par une extrême douceur et une grande facilité à s’apprivoiser. . LES AMPHIBIES. Formeront la troisième et dernière des petites tribus , dans lesquelles nous divisons les earni- vores ; leurs pieds sont si courts, et tellement en- veloppés dans la peau’, qu'ils ne peuvent, sur terre, leur seryir qu’à ramper ; mais comme les intervalles des doigts y sont remplis par des membranes, ce sont des rames excellentes ; aussi ces animaux pas- sent-ils la plus grande partie de leur vie dans la mer, et ne viennent à terre que pour se reposer au soleil, et allaiter leurs petits. Leur corps alongé ; leur épine très mobile, et pourvue de muscles qui la fléchissent avec force, leur bassin étroit , leur poil ras et serré contre la peau, se réunissent pour en faire de bons nageurs, et tous les détails de leur anatomie confirment ces premiers aperCus. On n’en a encore distingué que deuxgenres, les phoques et les morses. Les PHoQuEs. ( Paoca. L. ) Ont six ou quatre incisives en haut, quatre ou deux en bas, des canines pointues et des mâchelières au nombre de vingt, vingt-deux ou vingt-quatre, toutes tranchantes ou coniques , sans aucune partie tubercu- leuse; cinq doigts à tous les pieds, dont ceux de devant vont en décroissant du pouce au petit doigt, tandis qu'aux pieds de derrière, le pouce et le petit doigt sont les plus longs, et les intermédiaires les plus courts. Les pieds de devart sont enveloppés dans la peau du corps r CARNASSIERS. 167 jusqu’au poignet, ceux de derrière presque jusqu’au talon. Entre ceux-ci est une courte queue. La tête des phoques ressemble à celle d’un chien, et ils en ont aussi l'intelligence et le regard doux et expressif. On les appri- voise aisément , et ils s’attachent bientôt à ceux qui les pourrissent. Leur langue est lisse et échancrée au bout, Jeur estomac simple, leur cæcum court, leur canal in- testinal long et assez égal. Ces animaux vivent de pois- son ; ils mangent toujours dans l’eau , et peuvent fermer leurs narines quand ils plongent , au moyen d’une espèce de valvule. Comme ils plongent assez long-temps, on a cru que le trou de Botal restait'ouvert chez eux comme dans les fœtus, mais il n’en est rien : cependant il y a un grand sinus veineux dans leur foie, qui doit les aider à pléoger, en leur rendant la respiration moins nécessaire au mouvement du sang. Leur sang est très abondant et très noir, Les Peoques proprement dits, ou sans oreilles extérieures. - . e…. \ - ., Ont des incisives pointues ; tous leurs doigts jouissent d’un certain mouvement, et sont terminés par des ongles. pointus placés sur le bord de la membrane qui les unit. On les subdivise d’après le nombre de leurs incisives. Les Carocépnazes, Fr. Cuv., en ont six en haut quatre en bas ; tel est : Le Phoque commun. (Phoea vitulina. 1.) Buff.. XHE, xzv et Supp. VE, xzvi. Ph. dittorea. Thienem. pl. VI. Long de trois à einq pieds, d’un gris jaunätre plus on Moins nuancé ou tacheté de brunâtre, selon l’âge; quelque fois brunâtre avec de petites taches jaunâtres. 11 devient blanchâtre dans sa vieillesse. Commun sur nog côtes , où il vient se reposer en grandes troupes. Il se trouve. assez loin dans le Nord. On assure même que c’ést cette espèce qui habite la mer Caspienne et les grands lacs d’eau douce de la Russie et de la Sibérie, mais il ne paraît pas que cette assertion soit fondée sur unecomparaison exacte. En effet, nos propres mers possédent plusieurs phoques. 168 MAMMIFÈRES, qui ont été long-temps confondus , et dont quelques-uns sont peut-être seulement des variétés les uns des autres. Ainsi, nous en avons dont tout le dos est couvert de petites taches nuageuses et confluentes brunâtres, sur un fond jaunâtre (Ph. hispida , Schreb. , 86 }. (1) Ce sont les plus communs dans la mer du Nord. D’autres ont sur un fond de couleur sombre des lignes onduleuses , qui forment quelquefois des anneaux ( Ph. annellata , Nils., Thienem , pl. IX—XIl; PA. fœtida, Fabr. ) (2). etc. Une espèce plus sjée à reconnaître est : Le Phoque à croissant. ( Phoca groenlandica et Ph. ocea- nica. ) Egede. Groënl. fig. À, pag. 62. Lepechin. Act. Petrop. L. part. I. pl. VI—VII. Thieneman. pl. XIV—XXI. Gris-jaunâtre, tacheté de brun dans sa jeunesse, marqué ensuite d’une écharpe oblique brune ou noire sur chaque flanc ; la tête du vieux mâle est noire ;'long Le cinq pieds. Du D de tout le globe. Le Phoque barbu.(Ph. barbata. Kabr.) Thienem. pl. I—IV. Est aussi de tout le nord , et surpasse les précédents par sa taille, qui est de sept ou huit pieds ; il est gris, plus brun en dessus, avec une ligne longitudinale noirâtre ; qui forme une sorte de croix sur lechanfrein. Ses mousta- ches sont plus fortes et plus serrées qu’aux autres. Le Phoque à onglesblancs. (Ph. leucopla.Thienem. pl. XL.) Est d’un gris jaunâtre. Le Phoque à queue de lièvre. ( Ph. lagura. Cuv.) À la queue blanche et laineuse , etc. (3) Les SrenoruiNnQues. (Fréd. Cuv.) Ont quatre incisives en haut et quatre en bas, et des mo- laires profondément divisées en trois pointes. (SL EE TRE (1) Je soupconnerais que l’on doit y rapporter le Ph. scopulicola , Thienem., pl. v. (2) C’est un de ceux que M. Fr. Cuv a représentés sous le nom de phoque commun. , (3) Je n’ai voulu mentionner que les espèces qui m’ont paru suffisam- ment constatées. Les longs catalogues de phoques publiés récemment me paraissent les avoir beaucoup trop multipliées. ’ CARNASSIERS. 169 On n’en connaît qu’un des mers australes. ( Ph. lepto- nyx. Blainv.) De la taille du barbu, grisâtre en dessus, jau- nâtre en dessous, à petits ongles. Les Prraces. (Fréd. Cuv.) Ont aussi quatre incisives en haut et en bas; mais leurs mâchelières sont en cônes obtus, avec un talon peu marqué en avant et en arrière. Ï y en a un dans la Méditerranée : Le Phoque à ventre blanc, Moine. ( Ph. monachus. Gm. ) Buff. Supp. VI, pl. xur (1). Long de dix à douze pieds, brun-noirâtre , à ventre blanc. Îl se tient plus particulièrement entre les îles de Adriatique et de la Grèce. C’est probablement l'espèce qui a été le plus connue des anciens. + - Les Sremmarorss. (Fr. Cuv.) Ont quatre incisives supérieures, deux inférieures , et des mâchelières comprimées, légèrement trilobées , portées sur des racines épaisses. Tel est : Le Phoque à capuchon. ( Phoca cristata. Gm. Phoca leo- nina. Fabric.) Egede. Groënl. pl. vi. Dekay. lyc. de New-Yorck. 1, pl. vir. Qui atteint sept ou huit pieds, et a sur la tête une peau lâche qui peut se gonfler ei former une sorte de capuchon; dont il se recouvreles yeux quandil se croit menacé ; alors ses narines se renflent aussi comme des vessies. De la mer Glaciale (2). Enfin , les Macrormnes (Fr. Cuv.) ont, avec les incisives des précédents , des molaires coniques obtuses , et le mu- seau en forme de trompe courte et mobile. De ce nombre est le plus grand des phoques connus : (r) C’est le même individu qu'a décrit Hermann, soc. des nat. de Berl. , IV, xu, xunt, sous le nom de »onachus. (2) Le mécanisme par lequel ce capuchon se gonfle n’est pas encore bien éclairci. Voyez Dekay et Ludlow, Mém. du lycée de New-Yorck , tome I, p. 94 et 99. 170 MAMMIFÈRES, : Le Phoque à trompe.(Ph. leonina. L.) Lion marin d’Anson, Loup marin de Pernetty, Eléphant marin des Anglais, etc... Peron , voy. 1. xxxir.. +, & Long de vingt à vingt-cinq pieds, brun , le mu- seau du mâle terminé par une trompe ridée qui se renfle dans la colère. Il est commun dans les parages méridio- naux de la mer Pacifique, à la Terre-de-Feu, à la Nouvelle- Zélande, au Chili, etc... On en fait des pêches impor- tantes à cause de l’huile abondante qu’il fournit. Les Paoques à oreilles extérieures. (Orarmies. Peron. ) Mériteraient de faire un genre à part, parce qu’outre les oreilles extérieures saillantes, ils ont les quatre incisives supérieures mitoyennes à double tranchant (forme qu’on n’a encore remarquée dans aucun animal }, les externes sim- pleset plus petites , les quatre inférieures fourchues. Toutes les molaires sont simplement coniques, les doigts des na- geoires antérieures presque immobiles, la membrane des pieds de derrière se prolongeant en une lanière au-delà de chaque doigt , tous les ongles plats et menus. \ Le Phoque à crinière. ( Ph. jubata. Gni.) Lion marin de Steller, de Pernetty, etc... Buff. Supp. VIE, xzvur. Long de quinze à vingt pieds et plus, fauve, le cou du mâle revêtu de poils plus épais et plus crépus que le reste du corps. On le trouverait dans toute la mer Pacifique, si, comme il le paraît, ceux du détroit de Magellan re diffe- rent pas de ceux des îles Aleutiennes. L’Ours marin. (Phoca ursina. Gm.) Buff. Supp. VIE, xzvur. Long de huit pieds, sans crinière, variant du brun au blanchâtre. Du nord de la mer Pacifique. On trouve dans cette mer des phoques qui ne diffèrent guères de l'ours marin que par la taille et la couleur: tel est le petit phoque noir de Buffon (phoca pusilla), Buff., XI , rm; le phoque jaune de Shaw, etc. u Les Morsss. ( TricHEcHus. L.) (à) Ressemblent aux phoques par les membres et par la (1) Trichechus de 1pt£ (poil), nom imaginé par Artedi pour le lamantin + CARNASSIERS. L 71 forme générale du corps, mais en diffèrent beaucoup par la tête et par les dents. Leur mâchoire inférieure manque d’incisives et de canines, et prend en avant une forme comprimée pour se placer entre deux énormes canines ou défenses qui sortent de la mâchoire supérieure, et se dirigent vers le bas, ayant quelquefois jusqu’à deux pieds de long sur une épaisseur proportionnée. L’énor- mité des alvéoles nécessaires pour loger de semblables canines, relève tout le devant de la mâchoire supérieure en forme de gros mufle renflé , et les narines se trouvent presque regarder le ciel et non terminer le museau. Les molaires ont toutes la forme de cylindres courts et tron- qués obliquement. On en compte quatre de chaque côté en haut et en bas; mais à un certain âge, il en tombe deux des supérieures. Entre les deux canines sont de plus deux incisives sémblables aux molaires, et que la plupart des auteurs n’ont pas reconnues pour des incisives, quoi qu’elles soient implantées dans l'os intermaxillaire; et entre elles en sont encore, dans les jeunes individus, deux petites et pointues. L’estomac et les intestins des morses sont à peu près les mêmes que ceux des phoques. Il paraît qu’ils se nour- rissent de fucus aussi-bien que de substances animales. On n’en distingue encore qu’une espèce (1), appelée Vache marine, Cheval marin, Bête à la grande dent , etc. ( Trichechus rosmarus. Linn. ) Buff. XII, rv, et mieux Cook, IIIe. Voy. Elle habite toutes les parties de la mer Glaciale > SUr- passe en grosseur les plus forts taureaux, atteint jusqu’à vingt pieds de longueur, et est recouverte d’un poil jaunä- tre et ras. On Ja recherche pour son huile et pour ses dé- fenses, dont l’ivoire , quoique grenu , peut s’employer (1) Cependant M. Shaw soupconne qu’il pourrait y en avoir deux, distinguées par des défenses plus où moins grosses, plus ou moins con- vergentes. 172 MAMMIFÈRES. dans les arts. On fait aussi de sa peau d’excellentes sou- pentes de carosses (1). 2 LE QUATRIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES. LES MARSUPIAUX ou ANIMAUX A BOURSES. Que nous avions rangés autrefois à la fin des car- nassiers, comme une quatrième famille de ce grand ordre, mons paraissent devoir former un ordre à part, tant ils offrent de singularités dans leur éco- nomie, et surtout parce que l’on y observe en quel- que sorte la représentation de trois ordres très dif- férents. | La première de toutes leurs particularités, est la production prématurée de leurs petits, qui naïssent dans un état de développement à peine comparable à celui auquel des fœtus ordinaires parviennent quelques jours après la conception. Incapables de mouvement, montrant à peine des germes de mem- bres et d’autres organes extérieurs, ces petits s’at- tachent aux, mamelles de leur mère, et y restent fixés jusqu’à ce qu'ils se soient développés au degré auquel les animaux naissent ordinairement. Presque toujours la peau de l’abdomen est disposée en forme de poche autour de ces mamelles, et ces petits si 1m- (1) C’est fort mal à propos que l’on a réuni, avans nous , aux morses, les lamantins et les dugongs , animaux beaucoup plus voisins des cétacés. À | MARSUPIAUX. 17 parfaits y sont préservés, comme dans une seconde matrice; et même, long-temps après qu'ils ont commencé à marcher, ils y reviennent quand ils craignent quelque danger. Deux os particuliers , attachés au pubis, et interposés dans les muscles de l'abdomen, donnent appui à la poche , et se trouvent cependant aussi dans les mâles et dans les espèces où le repli qui forme la poche est à peine sensible. La matrice des animaux de cette famille .n’est point ouverte par un seul orifice dans le fond du vagin, mais elle communique avec ce canal par deux tubes latéraux en forme d’anse. IL paraît que la naissance prématurée des petits lient à cette or- gauisation singulière. Les mâles ont le scrotum pen- dant en avant de la verge, au contraire des autres quadrupèdes, et la verge, dans l’état de repos, est dirigée en arrière. Une autre particulamté des marsupiaux, c’est que malgré une ressemblance générale de leurs espèces entre elles, tellement frappante que l’on n’en a fait long-temps qu’un seul genre, elles différent si fort par les dents, par les organes de la digestion et par les pieds, que si l’on s’en tenait rigoureusement à ces caracteres, 1l faudrait les répartir entre di- vers ordres; ils nous font passer par nuances insen- sibles des carnassiers aux rongeurs, et même il y a des animaux dont le bassin porte des ossemblables, mais que le défaut d’incisives ou même de toutes les sortes de dents a fait rapprocher des édentés; nous 174 MAMMIFÈRES. les y laisserons en effet sous le nom de mOn Q- trèmes. On dirait, en un mot, que les marsupiaux forment une classe distincte, parallèle à celle des quadru- pèdes ordinaires et divisible en ordres semblables ; en sorte que si on placait ces deux classes sur deux colonnes, les sarigues, les dasyures et les péramèles seraient , vis-à-vis des carnassiers insectivores à lon- gues canines , tels que les tenrecs et les taupes; les phalangers et les potoroos, vis-à-vis des ‘hérissons et des musaraignes ; les kanguroos proprement dits ne se laisseraient guère comparer à rien, mais les phascolomes devraient aller vis-à-vis des rongeurs. Enfin si l’on n'avait égard qu'aux os propres de la bourse, et si l’on regardait comme marsupiaux tous les animaux qui les possèdent, les ornithorinques et les échidnés, y formeraient un groupe parallèle à celui des édentés. . Linnæus rangeait toutes les espèces qu'il con- naissait sous son genre didelphis, mot qui signifie double matrice. La poche en est à quelques égards une seconde. La première subdivision des marsupiaux a de longues canines.et de petites incisives aux deux mâ- choires, des arrière-molaires hérissées de pointes , et en général tous les caractères des dents des car- nassiers insectivores? aussi s’en rapproche-t-elle en- tierement par ie régime. MARSUPTAUX. 175 LES SARIGUES (1). (DineLpHis. L.) Qui sont les plus anciennement connus des marsu- piaux, forment un genre propre à l'Amérique. Ils ont dix incisiyes en haut , dont les mitoyennes sont un peu plus longues , et huit en bas; trois mâchelières anté- rieures comprimées, et quatre arrière-mâchelières hé- rissées, dont les supérieures triangulaires, les inférieures oblongues ; ce qui, avec les quatre canines leur fait en tout cinquante dents, nombre le plus grand que l’on ait encore observé parmi les quadrupèdes. Leur langue est hérissée, et leur queue prenante et en partie nue; leur pouce de derrière est long et bien opposable aux quatre autres doigts, ce qui a fait donner à ces animaux l’épi- thète de pédimanes ;: il manque d’ongle. Leur bouche très fendue , et leurs grandes oreilles nues leur donnent une physionomie particulière. Le gland de leur verge est bifurqué. Ce sont des animaux fétides et nocturnes, dont la marche est peu rapide : ils nichent sur les arbres, et y poursuivent les oiseaux, les insectes, etc., sans dédai- guer les fruits; leur estomac est simple et petit, leur cæcum médiocre et sans boursouflures. Dans certaines espèces, les” femelles ont une poche pro- fonde où sont leurs mamelles, et où elles peuvent renfermer leurs petits. Le Sarigue à oreilles bicolores, Opossum des Anglo-Améri- ricains. (Did. virginiana.) Penn. Hist. quadr. 302 (2). Presque grand comme un chat, à pelage mêlé de blanc et de noïrâtre, des soies blanches , les oreilles mi-parties de noir et blanc, la tête presque toute blanche; habite (1) Carigueia est leur nom brésilien selon Margrave, d’où l’on a fait sariguoi, cerigon, sarigue. On les nomme »ricouré au Paraguay, manicou dans les îles, opossum aux États-Unis, thlaquatzin'au Mexique. (2) C’est le sarigue des Illinois et le sarigue à longs poils, Buff., Suppl. VIT, pl. xxxmr et xxxtv ; did. marsupialis, Schreb., pl. cxrv. 176 MAMMIFÈRES. toute l'Amérique, vient la nuit , dans les lieux habités, attaquer les poules, manger leurs œufs, etc. Ses petits, uelquefois au nombre de seize, ne pèsent qu’un grain ên naissant. Quoique aveugles et presque informes, ils trouvent la mamelle par instinct , et y adhèrent jusqu’à ce qu’ils aient atteint la grosseur d’une souris, ce qui ne leur arrive qu’au cinquantième jour , époque où ils ou- vrent les yeux. Ils ne cessent de retourner à la poche que quand ils ont la taille du rat. La gestation dans l’utérus n’est que de vingt-six jours (1). Le Gamba ou grand sarigue du Paraguay et du Brésil. ï (Did. Azzaræ. Temm. ) _ Diffère du précédent par le noir qui teint son-museau et presque toutes ses oreilles. ILa aussi la queue plus longue. Le Crabierou grand Sarigue de Cayenne, du Brésil, etc. (Did. marsupialis et did. cancrivora. L.) Buff. Supp. HE}; zrv. De la grandeur des précédents , jaunâtre mêlé de brunä- tre, à soies brunes, une ligne brune sur le chanfrein. Il se tient dans les marécages des bords de la mer, où il vit sur- tout de crabes (2). Le Quatre-œil où moyen Sarigue de Cayenne. (Did. opossum. L.) Buff. X, xzv, xuvi. Châtain dessus, blanc dessous, une tache blanche ou jaune-pâle au-dessus de chaque œil, le tiers postérieur de la queue blanc ; plus grand qu’un Re rat. ‘ D’autres espèces n’ont point de poches, mais seulement un repli de chaque côté du ventre qui en est le vestige. Klles ont coutume de porter leurs petits sur le dos, les queues entortillées autour de celle de la mère. (x) Voyez la lettre de M, Barton à M. Roume sur la gestation du sarigue. (2) C’est le prétendu grand philandre oriental de Séba, dont Linné a fait son did. marsupialis. Buffon, qui en a décrit le mâle dans son sup- plément III, pl. zut, a cru, à tort, que la femelle manquait de poche; ce qui a fait établir, mal à propos, une deuxième espèce, did. cancri- vora, Gm., carcinophaga, Bodd. ; à Cayenne, on nomme le crabier pian ou puant. MARSUPIAUX. “g7 Le Sarigue à queue nue. (D. nudicauda. Geoff. D. myosu- ros. Temm. ) Fauve, à queue très longue, nue même sa base; deux ta- ches blanchâtres, au-dessus de chaque œilet, uneau-dessous. Le Cayopollin (1) (Did. cayopollin, did. philander et did. dorsigera. L. ) Buff. X , zv. Gris-fauve, le tour des yeux et une bande longitu- dinale sur le chanfrein bruns, la queue tachetée de noiré- tre ; grand comme un surmulot. Le quart supérieur de sa queue est garni de poils. Le D. cendré ou Grison. ( D. cinerea. Temm. ) Cendré-clair , à reflets noirâtres, du roussâtre à la poi- trine, la moitié postérieure de la queue blanche; de la REA grandeur que le précédent. Du Brésil. La Marmose (2). (Did. murina. L. ) Buff.X, zu, ru. Gris-fauve, un trait brun au milieu duquel est l’œil, la queue non tachetée. Moindre qu’un rat. Le Touan. (Did. brachyura. Pall.) Buff. Supp. VI, Lxr. Le dos noirûtre, les flancs d’un roux vif, le ventreblanc, la queue plus courte que le corps. Moindre qu’un rat. Ces trois espèces sont de l’Amérique méridionale. « Enfin , on en connaît une qui a les pieds palmés et doit être aquatique; on ne sait si elle a une poche; c’est le Cumonecres.Ilig. (3) (Didelph. palmata. Geoff. La petite Loutre de la Guiane. Buff. Supp. HE, xxu. ZLutra memina. Boldd. Elle est brune dessus , avec trois bandes trañnsverses (1) Cayopollin, nom d’une espèce de ce genre qui habite les montagnes du Mexique ; on l'a appliqué un peu arbitrairement à cette espèce-ci. (2) Marmose, nom adopté par Buffon d’après une faute d'impression de la traduction française de Séba, qui; dans le texte, assure qu’on l'appelle marmotte au Brésil. Il est seulement vrai que les Hollandais, du temps de Margrave , l’appelaient rat de bois , et les Brésiliens taibi; rat de bois est aussi son nom chez les Français de Cayenne; et Séba aura traduit bosck- ralle par marmotte. N.B. On a trouvé dans les plätrières des environs de Paris, le squelette fossile d’un didelphe voisin de la marmose. (3) Chironectes, nageant avec des mains. TOME 1. 12 / 1 78 MAMMIFÈRES. grises interrompues dans leur milieu, et blanche dessous ; plus grande qu’un surmulot. Tous les autres marsupiaux viennent des contrées orien- tales et surtout de la Nouvelle-Hollande, pays qui semble même principalement peuplé d’animaux de cette famille. Les Tuyracnes. ( Thylacinus (1). Tem.) Sont les plus grands de cette première division; on les distingue des sarigues par des pieds de derrière sans pouce, une queue velue non prenante , deux incisives de moins à chaque mâchoire; leurs molaires sont en même nombre. Ainsi ils ont quarante-six dents , mais le bord -exté- rieur des trois grandes est saillant et tranchant presque comme dans une carnassière de chien ; leurs oreilles sont ve- lues et médiocres. ‘On n’en connaît qu’une espèce, de la terre de Van Diémen , grande comme un loup, plus basse sur jambes, de couleur grise , rayée en travers de noir sur la croupe. {Didelp. cynocephala, Harris, Trans. lin., IX, pl. x1x, 1. et Encycl. meth., Mammif., Supl., pl. vn, f. 3). Elle est très-carnivore, et chasse à tous les petits quadrupèdes. Les Pnascocares. ( Phascogale. Tem.) Ont le même nombre de dents que les Thylacines ; mais leurs incisives mitoyennes sont plus longués que les autres , et leurs arrière-molaires plus hérissées, ce qui les rappüoche davantage des Sarigues. Ils y tiennent aussi par leur petite taille ; cependant leur queue n’est pas pre- nante; leur pouce de derrière , quoique très court , est en- core fort reconnaissable. Le Phasc. à pinceau. (Didelph. penicillata. Sh. (Gen. zoo. L 11. pi. 113. Schreb. CLIF, B. L. Cendré, à queue garnie de longs poils roirs, de la taille du surmulot , vit surles arbres à la Nouvelle Hol- lande, et y poursuit les insectes. « ! . , (1) Thylacinus de Svawz0s, bourse. — On à aussi trouvé dans nos plätrières , les os d’une espèce de Thylacine. UE MARSUPIAUX. 179 fs Le Phasc. nain. (Dasyurus minimus. Geoff.) Schreb. pl. 152, B. C. A peine plus grand qu’une souris, à pelage roussâ- tre, cotonneux. Du sud de la terre de Van Diémen. Les Dasyures. ( Dasyurus. Geoff. )G). Ont deux incisives et quatre mâchelières de moins à chaque mâchoire que des sarigues ; ainsi il ne leur reste que quarante-deux dents, et leur queue, revêtue partout de longs poils, n’est pas prenante, Leur pouce de der- rière est réduit à la forme d’un tubercule , ou même à disparu tout-à-fait. Ils vivent à la Nouvelle-Hollande d'insectes, de cadavres, et pénètrent dans les maisons, où leur voracité est très incommode . etc. Leur gueule est moins fendue, leur museau moins pointu, et leurs oreilles velues, plus courtes que dans les sarigues. Ils ne grimpent point aux arbres. Le Dasyure hérissé. ( Did. ursina. Marr.) Trans. lin. IX, xx, f. 2. et Encycl. Supl. 7, f. 6. À longs poils noirs grossiers , avec quelques taches blan- ches, irrégulièrement placées ; la queue moitiéplus courte que le corps, presque nue en dessous. IMhabite le nord de la terre de Diémen , et approche de la taille du blaireau. Le Dasyure à longue queue. (Das. macrourus. Geoff.) , Peron. Voy. pl. 33. Schreb. CLIH, B; à. Grand comme un chat, à queue longue comme le corps , à pelage brun tacheté de blanc sur le corps et sur la queue. Le tubercule du pouce est encore très inarqué dans cette espèce , mais ou ne le voit plus dans les suivantes. Le Dasyure de Maugé. ( Das. Maugei. Geoff. Voy. de Freycin. Zool. pl. 4. Schreb. CLIE. B. b. Olivâtre, tacheté de blanc, sans taches à la queue , un | peu moindre que le précédent. (1) Dasyurus, queue velue , Curis et ed. Voyez les Mém. de M. Geoff., Ann. du Mus. HIT, p. 353, et XV, p. 3o1. 12 “ * 180 MAMMIFÈRES. Le Dasyure de White. ( Did. viverrina. Shaw. Gen. Zool. CXL.) White. Bot. b. App. 285. Schreb. CLIT. B. c. Noir , tacheté de blanc, sans taches à la queue, d’un tiers moindre que le premier. Les PÉRAMÈLES (1). ( PERAMELES. Geoff. ) Thylacis. Ilig. Ont le pouce de derrière court comme les premiers dasyures, et les deux doigts.qui le suivent réunis par Ja peau jusqu'aux ongles; le pouce et le petit doigt de leurs pieds de devant ont la forme de simples tubercules, en sorte qu’ils ont l'air de n’ÿ avoir que trois doigts; leurs incisives supérieures sont au nombre de dix, dont les externes pointues et écartées; les inférieures de six seu- lement; mais leurs molaires sont les mêmes que dans les sarigues : on leur compte donc quarante-huit dents. Leur queue est velue et non prenante. Ils vivent aussi dans l’Australasie. Leurs grands ongles de devant, pres- que droits, annoncent qu’ils creusent la terre , et leurs pieds de derrière assez longs, que leur course peut être rapide. Le Péramèle à museau pointu. ( Perameles nasutus. G.) Ann. du Mus., IV. À museau très alongé , à oreilles pointues, à pelage brun-grisâtre. Il ressemble , au premier coup d'œil, à un teurec (2). La seconde subdivision des marsupiaux porte à la mâchoire inférieure deux longues et larges inci- sives pointues et tranchantes par leur bord, cou- chées en avant, et auxquelles il en répond six à la (1) Pera-meles, de meles, blaïreau, et pera, bourse. Voy. le Mém. de M. Geoff., Ann. du Mus., tome IV. (2) Le Péramèle Bougainville de MM. Quoy et Gaymard ne diffère pas spécifiquement du museau pointu. Le Péram. obesula, Geoff., n’est pas assez authentique. MARSUPIAUX. 181: mâchoire supérieure. Leurs canines supérieures sont encore longues et pointues ; mais ils n’ont pour ca- nines inférieures que des dents si petites, qu’elles sont'souvent cachées par la gencive ; le dernier sous- genre n’en a même quelquefois point du tout en bas. Leur régime est en grande partie frugivore ; aussi leurs intestins, et surtout leur cæcum, sont-ils plus longs que dans les sarigues; ils ont tous le pouce grand , tellement séparé des autres doigts qu'ila l'air dirigé en arrière, presque comme celui des oiseaux. Îl est sans ongle, et les'deux doigis qui le suivent sont réunis par la peau jusqu’à la dernière phalange. Cette disposition a valu à ces animaux le nom de PHALANGERS. ( Phalangista. Cuv. } Les PrALANGERS (x) proprement dits ( Balantia. Ilig. ) N’ont pas la peau des flancs étendue ; ils ont à chaque mâchoire quatre arrière-molaires présentant chacune quatre pointes sur deux rangs , en avant une grosse, conique com- primée, et, entre celle-ci et la canine supérieure, deux petites et pointues, auxquelles répondent les très-petites d’en bas, dont nous avons parlé : leur queue est toujours prenante. Les uns l’ont en grande partie écailleuse. Ils vivent dans (1) Le nom de phalanger a été donné par Buffon à deux individus qu’il avait observés à cause de la réunion de deux doigts du pied. Celui de philander n’est pas, comme on le croirait, dérivé du grec, mais du mot pélandor, qui, en malais, signifie lapin , et que les habitants d'Am- boïne donnent à une espèce de kanguroo. Séba et Brisson l'ont appliqué indistinctement à tous les animaux à bourse. Les phalangers s'appellent , dans les Moluques, couscous ou coussous. Les premiers voyageurs ne les ayant pas suffisamment distingués des sarigues, avaient donné lieu de croire que ce dernier genre était commun aux deux continents. Balantia, de Baæraruoy, bourse, 182 MAMMIFÈRES. les Moluques sur les arbres, où ils cherchent des insectes et des fruits. Quand ils voient un homme, ils se suspendent par la queue, et l’on parvient, en les fixant, à les faire tomber de lassitude. Ils répandent une mauvaise odeur, et cepen- dant on mange leur chair. | On en connaît de plusieurs grandeurs et couleurs, que la dénomination de didelphis orientalis, Linn., embrasse toutes. M. Temmink a cru pouvoir les distinguer en espèces comme il suit : Le Phalanger oursin. ( Ph. ursina. T.) Presque de la taille de la civette: à pelage serré, d’un brun noirâtre ; les jeunes, d’un brun fauve. Des bois de l’île de Celèbes. Le Phalanger à croupe dorée. (Ph. chrysorrhous. T. ) De la taille d’un grand chat; à pelage cendré-brun; blanc en dessous, fauve-doré sur la croupe. Des Moluques. Le Phalanger tacheté. (Ph. maculata. T.)Buff. XHL pl. 11. . Voyage de Freycinet. pl. 7. Voyage de Dupefr. pl. 4. De la taille d’un chat, blanchâtre , irrégulièrement tacheté ou marbré de brun. Le Phalanger à front concave (Ph. cavifrons. T.) Buff. pl. 10. la fem. et Voy. de Duperrey , le mâle. Le mâle blanc , la femelle fauve, avec une raie brune le long du dos. Il faut y ajouter Le Phalanger Quoy. (Ph. Quoy.) Voyage de Freycin. pl. vr. Gris-brun , une bande longitudinale brun-noirâtre , sur la croupe ; le dessus de la tête roux cannelle ; les joues , la gorge, la poitrine blanches. (1). Dans d’autres, qui jusqu’à présent ne se sont trouvés qu'à la Nouvelle Hollande , la queue est velue jusqu’au bout. (1) C’est une espèce bien distincte. MARSUPIAUX, 185 Le Phalanger renard. ( Did. lemurina et vulpina. Shaw.) Bruno de Viq. d’Az. White. Voy. 276. Grand comme un fort chat, gris-brun, plus pâle des- sous , à queue en grande partie noire. ; Le Phalanger de Cook. (Cook, dern. Voyage, pl. 8.) Moindre qu’un chat, brun dessus, blanc dessous, roux à la tête et aux flancs; le tiers postérieur de la queue blanc. Le Phalanger de Bougainville. Grand comme un écureuil , cendré dessus, blanc des- sous, la moitié postérieure de la queue noire, et la moitié postérieure de l'oreille blanche (1). Les PaALAn GERS voLANTs. (Petaurus. Shaw ). (Phalangista. Higer.) Ont la peau des flancs plus u moins étendue entre les jambes , comme les polatouches parmi les rongeurs, ce qui leur permet de se soutenir en l’air quelques instants, et de faire des sauts plus grands. Îls ne se trouvent aussi qu’à la Nouvelle-Hollande. Quelques-unes de leurs espèces ont encore des canines inférieures, mais très petites. Leurs canines supérieures et leurs trois premières molaires, tant en haut qu’en bas, sont uès pointues; leurs arrière-molaires ont chacune quatre pointes (2). Le Phalanger volant nain. (Did. pygmæa. Shaw. Gen. zool. pl. 114.) Schreb. CXLIV. A. De la couleur et ‘presque de la taille d’une souris, les poils de la queue disposés très régulièrement des deux côtés comme les barbes d’une plume. D’autres manquent de canines inférieures , et les supé- rieures sont très petites. Leurs quatre arrière-molaires pré- sentent aussi quatre pointes, mais un peu courbées en crois- (x) Espèce nouvelle rapportée par M. le baron de Bougainville de sa dernière expédition. (2) C’est de cette première division que M. Desmarets a fait son genre acrobate. 184 MAMMIFÈRES. sant, ce qui est à peu près la forme de celles des ruminants. En avant, il y en a deux en haut et une en bas moins com- pliquées : cette structure les rend plus frugivores encore que tous les précédents. Le grand Phalanger volant. (Did. petaurus. Shaw. , Gen. zool., pl. exm. White. Voy. 288.) Ressemble au taguan et au galéopithèque, par la taille; sa fourrure est douce et bien fournie , et sa queue longue et aplatie. Brun-noir en dessus, blanc en dessous, Il y en a de divers nuances de brun; d’autres sont variés ; et d’autres tout blancs. Le Phalanger volant bordé. ( Did. sciurea. Shaw. pl. cxur. 3.) De la taille du surmulot, cendré dessus, blanc des- sous; une ligne brune prenant du chanfrein, et régnant le long du dos ; les bords de la membrane latérale bruns; la queue touffue de la longueur du corps, noire dans sa partie postérieure. Des îles voisines de la Nouvelle- Guinée. Le Phalanger volant à pieds velus.(Pet. Peronii. Desmar.) Gris-brun-roussâtre , le devant des oreilles et le dessous du corps blanchäâtre; les doigts des pieds très velus, bruns; la queue noire, plus longue que le corps, blanche au bout. Le Phalanger volant à longue queue. (Did. macroura. | Shaw. pl. oxm. f. 2.) Brun-foncé dessus, blanc dessous, grand comme un surmulot , à queue grêle, une fois et demie longue comme le corps. Notre troisième subdivision a les incisives , les ca- . rie. . LA , . . nines supérieures, les deux doigts réunis aux pieds de derrière comme la seconde; mais elle manque de pouces postérieurs et de canines inférieures, Elle ne comprend qu’un seul genre. MARSUPIAUX. 185 Les Pororoos. (Hypsiprymnus. Ilig. ) Les derniers animaux de cette famille qui conservent quelque chose des caractères généraux des carnassiers. Leurs dents sont à peu près les mêmes que dans les pha- langers, et ils ont encore en haut une canine pointue. Les deux incisives mitoyennes supérieures sont plus lon- gues que les autres, et pointues; les inférieures sont au nombre de deux, couchées en avant. Ils ont en avant une molaire longue, tranchante et dentelée, suivie de quatre autres hérissées de quatre tubercules mousses. Ce qui distingue éminemment ces animaux, ce sont leurs jambes de derrière , beaucoup plus grandes à propor- tion que celles de devant, dont les pieds manquent de pouces, et ont les deux premiers doigts réunis jusqu’à l’ongle, en sorte qu’on croit d’abord n’y voir que trois doigts, dont l’interne aurait deux ongles. Ils marchent souvent sur deux pieds , et s’aident alors de leur longue et forte queue pour se soutenir. Ils ont donc la forme et les habitudes des kanguroos, dont ils ne diffèrent que par leur canine à la mâchoire supérieure. Leur régime est frugivore , et leur estomac grand , divisé en deux poches , et muni de plusieurs boursouflures ; mais leur cæcum est médiocre et arrondi. À On n’en connaît qu’une espèce, de Ja taille d’un petit lapin , et d’un gris de souris, que l’on a appelée Kcnguroo- Rat (Macropus minor. Shaw.) Elle vient de la Nouvelle- Hollande , où les habitants la nomment Potoroo. White, Bot. B. 286. Voyage de Freycinet. pl. 10. La quatrième subdivision ne diffère de la troi- sième que parce qu'elle n’a point de canines du tout. Ce sont mm (1) Y'Yosmeupids; élevé de la partie postérieure, 186 MAMMIFÈRES. Les KANGUROOS. ( Macropus. Shaw. ) Halmaturus. Iliger. ) (1) Lesquels présentent tous les caractères que nous venons d’assigner au genre précédent, excepté que cette canine supérieure leur manque, et que leurs incisives mitoyennes ne dépassent pas les autres. L’inégalité de leurs jambes est encore plus forte; en sorte qu'ils ne marchent à quatre qu'avec peine et lenteur, mais sau- tent avec beaucoup de vigueur sur leurs pieds de der- rière , dont le gros ongle du milieu , presque en forme de sabot , leur sert aussi de défense ; car en se tenant sur une jambe et sur leur énorme queue , ils peuvent donner avec le pied libre des coups assez violents. Ce sont au reste des animaux très doux, et qui vivent d’herbe. Aussi leurs mâchelières ne présentent-elles que des collines transverses. On leur en compte cinq partout, dont les antérieures sont plus ou moins tranchantes et tombent avec l’âge, ce qui fait que souvent les vieux n’en ont plus que trois. Leur estomac est formé de deux longues poches divisées en boursouflures comme un colon. Leur cæcum est aussi grand et boursouflé ; leur radius permet à leur avant-bras une rotation complète. La verge de ces deux genres n’est pas fourchue; mais leurs organes femelles sont les mêmes que dans les autres animaux à bourse. Le Kanguroo géant. (Maeropus major. Shaw. Didelphis gigantea. Gm. ) Schreb., CLHI. À quelquefois six pieds de hauteur ; c'est le plus grand animal dela Nouvelle-Hollande: il fut découvert par Cook en 1779 , et il propage aujourd’hui en Europe. On dit que sa chair ressemble à celle du cerf. Les petits, qui n’ont qu’un pouce en naissant, se retirent encore dans la poche de leur mère, à un âge où ils sont en état de paître, ce (1) Halmaturus , queue propre à sauter. MARSUPIAUX. 137 qu’ils font en sortant leur museau de la poche pendant que leur mère paît elle-même. Ces animaux vivent en troupes, conduits pa les vieux mâles. Ils font des sauts énormes. I] paraît que y on à confondu jusqu’ à présent, souscenom, plusieurs espèces de la Nouvelle-Hollandeet des terres en- vironnantes , dont le pelage, plus ou moins gris, ne varie que par des nuances assez légères (1). On en connaissait beaucoup plus anciennement une espèce : Le Kanguroo d’Aroë. ( Didelphis Brunii. Gm. ) Schreb., CLIN, nommé Pelandor Aroé ou Lapin d’Aroë par les Malais d’Amboine. Mas les naturalistes européens n’avaient point fait une attention suffisante aux descriptions que Valentin et le Bruyn en avaient données. Il est plus grand qu’un lièvre , brun dessus, et fauve dessous, et se trouve aux îles d’Aroé près Banda, et dans celles de Solor. Le Kanguroo élégant. ( Halm. elegans.) Per. Voy. t. xxvir. Est de la taille d’un gros lièvre et rayé en travers de brun , sur un fond gris-blanc. On l’a trouvé à l’ile Saint- Pierre. La cinquième subdivision a à lg mâchoire infé- rieure deux longues incisives sans canines ; à la su- périeure deux longues incisives au milieu, quelques (1) M. Geoffroy distingue ; le kanguroo enfumé, dont le gris est plus foncé ; le kanguroo à moustaches , qui a du blanchâtre au-devant de la lèvre supérieure ; le kanguroo à cou roux, un peu moindre que les autres, à nuque teinte de roux. MM. Lesson et Garnot représentent encore un kanguroo brun, qu’ils romment oualabate. Voy. de Duperrey, pl. vu. Il y aura probablement lieu de faire aussi des espèces particulières du kanguroo roux-cannelle. (K. laniger, Quoy et Gaym.), Foy. de Frey- cinet, pl. 1x; et du kanguroo cendre-bleudtre ; maïs tous ces quadru- pèdes ont besoin d’être étudiés dans leurs différents âges, et il faut reconnaître l'influence des sexes el des âges sur leurs couleurs, ayant d'en établir définitivement les espèces 188 MAMMIFÈRES. petites sur les côtés, et deux petites canines ; elle ne comprend qu’un genre, Les KoaLA. Cuv. (Lrpurus. Goldfuss. PHASCOLARCTOS. Blainv. ) À corps trapu , à jambes courtes, sans aucune queue; leurs doigts de devant, au nombre de cinq, se partagent en deux groupes pour saisir; le pouce et l’index d’un côté, les trois autres du côté opposé. Le pouce manque au pied de derrière, qui a ses deux premiers doigts réunis comme dans les phalangers et les kanguroos. On n’en connaît qu’une espèce ( Lipurus cinereus , Goldf.), Schreb. CLV, À. a. , à poil cendré, qui passe une partie de sa vie sur les arbres , et l’autre dans des tan- nières qu'elle creuse à leur pied. La mère porte long- temps son petit sur le dos. Enfin, notre sixième division des marsuplaux ou les PHASCOLOMES. ( PHAscOLOMYs. Geoff. ) (1) Sont de véritables rongeurs par les dents et par les intestins ; ils ne @onservent de rapports avec la classe des carnassiers que l’articulation de leur mâchoire infé- rieure ; et dans un système rigoureux, il serait nécessaire de les ranger avec les rongeurs; nous les y aurions même placés, si nous n’avions été conduits à eux par une série non interrompue des didelphes aux phalangers, de ceux- ci aux kanguroos, et des kanguroos aux phascolomes ; enfin, si les organes de la génération n’étaient point par- faitement semblables à ceux de toute la famille des ani- maux à bourse. Ce sont des animaux lourds , à grosse tête plate , à (1) Phascolomys, rat muni d’une poche, de Pérxæao, , et de pos , (mus.) MARSUPIAUX. 189 jambes courtes, à corps comme écrasé, sans queue, qui portent cinq ongles aux pieds de devant, et quatre, avec un petit tubercule au lieu de pouce , à ceux de derrière, tous très longs et propres à creuser. Leur démarche est d’une lenteur excessive. Ils ont à chaque mâchoire deux longues incisives presque pareilles à celles des rongeurs, et leurs mâchelières ont chacune deux collines trans- verses. Ils vivent d’herbe, et ont un estemac en forme de poire et un cæcum gros et court, muni, comme celui de l’homme et de l’orang-outang, d’un appendice vermi- forme. Leur verge est fourchue comme dans les sarigues. On n’en connaît qu’une espèce , de la taille d’un blai- reau, à poil bien fourni, d’un brun plus ou moins jau- nâtre; elle vit à l’îte King, au sud de la Nouvelle-Hol- lande, dans des terriers, et se multiplierait aisément chez nous : on dit que sa chair est excellente ; c’est Le Didelphis ursina de Shaw ; les naturels l’appellent W/ombat (1). (Peron. Voyage, pl. xxxvin. ) CINQUIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES. LES RONGEURS. . " Nous venons de voir dans les phalangers des ca- nines si pelites, qu’on peut les considérer comme nulles ; aussi la nourriture des animaux de ce genre (1) M. Bass a décrit un animal extérieurement le même que le phasco- lome , et auquel il donne aussi le nom de W'ombat, mais qui aurait six incisives, deux canines et seize molaires à chaque mâchoire. S'il n’y a pas eu quelque combinaison erronée de deux descriptions différentes, ce serait un sous-genre de plus à placer près des péramèles. M. Iliger l’a déjà établi sous lenom d’amblotis, d&2Brazts, abortus. Voy. les Mém. de Pétersb. 1803 à 1806, p. 444, et le Bulletin des sc., n° 72, an XI. 190 MAMMIFÈRES. est-elle prise en grande partie du règne végétal ; leurs intestins sont longs et leur cæcum ample: et les £anguroos, qui n’ont pas de canines du toul, ne vivent absolument que d’herbes. On pourrait commencer par les phascolomes, la série des animaux dont nous allons parler, et qui ont une masticalion encore moins parfaite. Deux grandes incisives à chaque mâchoire, sé- parées des molaires par un espace vide, ne peuvent guère saisir une proie vivante, ni déchirer de la chair; elles ne peuvent pas même couper les ali- ments, mais elles servent à les limer, à les réduire, par un travail continu, en molécules déliées, en un mot, à les ronger ; de là le nom de rongeurs que l’on donne aux animaux de cet ordre; c’est ainsi qu'ils attaquent avec succès les matières les plus dures , et se nourrissent souvent de bois et d’écorce. Pour mieux remplir cet objet, ces incisives n’ont d’é- : mail épais qu’en avant, en sorte que leur bord pos- térieur s’usant plus que l’antérieur , elles sont toujours naturellement taillées en biseau ; leur forme prismatique fait qu’elles croissent de la racine à mesure qu’elles s’usent du tranchant, et cette dis- position à croître est si forte, que si l’une d'elles se perd ou se casse, celle qui lui était opposée n'ayant plus rien qui la commirue , se développe au point de devenir monstrueuse, La mâchoire inférieure s'articule par un condyle longitudinal, de manière à n’avoir de mouvement horizontal que d’arrière » RONGEURS. 19t en avant et vice versa, Comme il convenait pour l’action de ronger; aussi les molaires ont-elles des couronnes plates dont ‘les éminer_es d'émail sont toujours transversales pour être en opposition au mouvement horizontal de la mâchoire, et mieux servir à la trituration. Les genres où ces éminences sont de simples li- gnes, et où la couronne est bien plane, sont plus exclusivement frugivores ; ceux dont les dents ont leurs éminences divisées en tubercules mousses sont omnivores; enfin, le petit nombre de ceux qui ont des pointes attaquent plus volontiers les autres ani- maux et se rapprochent un peu des carnassiers. La forme du corps des rongeurs est en général telle que leur train de derrière surpasse celui de devant , en sorte qu'ils sautent plutôt qu’ils ne mar- chent; cette disposition est même dans quelques- uns aussi excessive que dans les kanguroos. Les intestins des rongeurs sont fort longs; leur estomac simple, ou peu divisé, et leur cæcum sou- vent très volumineux, plus même que l'estomac. Cependant le sous-genre des loirs manque de cet intestin. Dans toute cette classe, le cerveau est presque lisse et sans circonvolutions; les orbites ne sont point séparées des fosses temporales, qui ont peu de pro- fondeur ; les yeux se dirigent tout-à-fait de côté; les arcades zygomatiques, minces et courbées en bas, annoncent la faiblesse des mâchoires: les 192 MAMMIFÈRES. avant-bras ne peuvent presque plus tourner, et leurs deux os sont souvent réunis ; en un mot, l’infériorité de ces animaux se montre dans la plupart des dé- tails de leur organisation. Cependant les genres qui ont de plus fortes clavicules jouissent d’une cer- iaine adresse, et se servent de leurs pieds de devant pour porter les aliments à leur bouche. Il en est même qui grimpent aux arbres avec facilité : tels sont Les Écureurzs. ( Sciurus. L.) Qui se font reconnaître par leurs incisives inférieures très comprimées, et par leur queue longue et garnie de poils. Ils ont quatre doigts devant, et cinq derrière. Quelquefois le pouce de devant se marque par un tu- bercule. On leur compte partout quatre mâchelières diversement tuberculeuses, et de plus une très petite en avant en haut, qui tombe de bonne heure. Leur tête est large, leurs yeux saillants et vifs. Ce sont des animaux légers qui nichent sur les arbres et se nourrissent de fruits. Les Écureuizs proprement dits. (Scurus. Cuv. ) Ont les poils de la queue dirigés sur les côtés, et représen- tant comme une large plume. Il y en a beaucoup d’espèces dans les deux continents. L’Écureuil commun. (Sciurus vulgaris. ) Buff. VI, 32. Schreb. pl. 212 A le dos d’un roux vif, le ventre blanc, les oreilles ter- minées parun bouquet de poils. Ceux du Nord deviennent sur le dos, d’un beau cendré-bleuâtre en hiver, et don- nent alors fi fourrure connue sous le nom de petit-gris , quand on ne prend que le dos, et de vair quand on y laisse Le blanc du ventre. + ” RONGEURS. | 199 Les espèces d'Amérique n’ont pas de pinceaux aux oreil- les. Tels sont L'Écureuil gris de Caroline. ( Sciurus’ cinereus. Lin. ) Petit-Gris de Buff. X, xxv. Plus grand que le nôtre , cendré, à ventre blanc. L'Écureuil à masque, du même pays. (Sc. bapidtahus: Bosc. ) Sc. cinereus. Schreb. cexir1, B. Cendré , Atête noire, museau , oreilles et ventre blancs. L’un et l’autre varient par plus de brun ou de noir, et de- viennent quelquefois tout noirs (1). La plupart des espèces de l’ancien continent sont aussi . destituées de ces pinceaux. L’une des plus belles est Le grand Écureuil des Indes. (Sc. maximus et macrourus (®). Gm. ) Buff. Supp. VIE, zxxrr. Presque aussi grand qu’un chat, noir dessus, à flancs et sommet de la tête d’un beau marron vif; la tête, tout le dessous du corps et le dedans des membres jaune-pâle ; une bande marron derrière la joue. Il habite sur les palmiers, et se plaît surtout au suc laiteux des noix de coco. Îl y a aussi dans les pays chauds quelques écureils re- marquables par les bandes longitudinales dont leur pelage est varié. Tels sont Le Barbaresque. (Sc. getulus. L.) Buff. X, xxvr. Dont les bandes s’étendent jusque sur la queue. Le Palmiste. (Se. palmarum. L. ) Buff. X, xxvi. Qui n’en a que sur le dos. Il est probable qu’il faudra distinguer des écureuils cer- taines espèces qui ont desabajoues comme les hamsters, et qui passent leur vie dans des trous souterrains (les Tamra, Lliger. ) Tel est Le Suisse. (Sc. striatus. L.) Buff. X, xxvur. Qui se trouve dans tout le nord de l’Asie et de l’Améri- (1) Le Sc. vulpinus, le carolinensis et le niger n’en paraissent que des yariétés. (2) I suffit de comparer les figures de Pennant et de Sonnerat pour jager qu’elles représentent le même animal, TOME I. 19 194 MAMMIFÈRES. que, surtout dans les forêts de pins. Sa queue est moins fournie que dans l’écureuil d'Europe , ses oreilles rases, et son pelage brun avec cinq raies noires et deux blanchätres. On devra probablement distinguer encore lesguerlinguets, espèces à longue queue, presque ronde, à scrotum énorme el pendant. Il y en a dans les deux Peas On a déjà séparé Les Porarouces. ( Preromys. Cuv.) Auxquels la peau de leurs flancs, s’étendant entre les jam- bes de devant et celles ide derrière, donne la faculté desse soutenir en l’air quelques instants, et de faire detrès grands sauts. Leurs pieds ont de longs appeudices osseux qui sou- viennent une partie de cette membrane latérale. Il y en a une espèce en Pologne, en Russie êt en Sibérie. (Sciurus volans. L.) Schreb. cexxm. Gris-cendré dessus, blanche dessous , grande comme un rat, la queue de la moitié de la longueur du corps seule- ment : elle vit solitaire dans les forêts. Une du nord de l'Amérique. (Sc. voluccella. L.) Buff. X, xx. Gris-roussâtre dessus , blanche dessous , moindre que la précédente , à queue seulement d’un quart moindre que le corps : elle vit en troupes dans les prairies tempérées de PAmérique septentrionale. L’archipel des Indes en a ‘une presque grande comme un chat ; le mâle d’un beau marron vif dessus, roux des- sous ; la femelle brune dessus, blanchâtre dessous. C’est Le Taguan. Buff. Supp. IE, xxr, et VII, Lxvu. ge RASE L.) Mais ce même archipel en produit aussi une petite. (Sc. sagitta. ) Brun-foncé dessus , blanche dessous , qui se distingue surtout des autres petites espèces , parce que sa membrane (x) Nous avons trouvé cependant aux tamia et aux guerlinguets les mêmes molaires qu'aux écureuils et qu'aux polatouches. RONGEURS. 19) … formé, ainsi que dans le taguan , un angle saillant très aigu derrière le poignet. Enfin M. Gcoffroi a séparé avec raison de ce genre Les Aye-Aye. Geoff. (Cnriromys. Cuv.) (x) Dont lesincisivesinférieures encore beaucoup plus com- primées, et surtout plus étendues d'avant en arrière que dans les écureuils, ressemblent à des socs de charrue; leurs pieds ont tous cinq doigts , dont quatre de ceux de devant sont excéssivement alougés, et, dans ce nombre, le médius est beaucoup plus grêle que les autres ; dans les pieds de derrière , le pouceest opposable aux autres doigts ; en sorte qu’ils sont à cet égard, parmi lés rongeurs, ce que sont Jes sarigues parmi les carnassiers. La structure de leur tête est d’ailleurs très différente de celle des autres rongeurs, et a plus d’un rapport avec les quadrumanes. On ne connaît qu’uneespèce d’aye-aye, découverte à Ma- dagascar par Sonnerat. {Sciurus Madagascariensis. Gm.) Buff. Supp. VIE, zxvru. Grande comme un lièvre , d’un brun mêlé de jaune , à queue longue et épaisse, garnie de gros crins noirs, à grandes oreilles nues. C’est un animal nocturne, dont les mouvements sont pénibles , et qui vit'dans un terrier. Il se sert de son doigt grèle pour porter les aliments à sa bouche. Linnæus et Pallas avaient réuni en un seul bloc sous le nom de Rars. (Mus. Lin. ) Tous les rongeurs pourvus de clavicules qu’ils n’a- vaient pu distinguer par quelque marque ‘extérieure très sensible, telle que la queue de l’écureil ou celle du castor , d’ou il résultait que l’on ne pouvait leur assigner de caractère commun ; la plupart avaient seulement des incisives inférieures pointues, mais ce ASS même était sujet à des exceptions. Re: 4 (1) Pteromys , ratailé, Cheiromys , rat à main. 12: 196 MAMMIFÈRES. Gmelin en a déjà séparé les marmottes, les loirs et les gerboises ; mais nous avons porté plus loin leur subdivision , en prenant la forme des mâächelières en considération. Les Marmorres. (Arcromys (1), Gm.) Ont bien les incisives inférieures pointues comme la plu part des animaux compris dans le prand genre des rats, mais leurs mâchelières sont, comme dans les écureuils , au nombre de cinq de chaque côté en haut , et de quatre en bas, toutes hérissées de pointes ; aussi quelques espèces se déterminent-elles aisément à manger de la chair et pren- nent-elles des insectes aussi-bien que de l’herbe. Elles ont quatre doigts et un tubercule au lieu de pouce aux pieds de devant, et cinq doigts à ceux de derrière. Sous d’autres rapports, ce sont des animaux presque en tout contraires aux écureuils : lourds, à jambes courtes, à queue velue médiocre ou courte, à tête large et aplatie, quitpassent l’hiver en léthargie dans des trous profonds dont il ferment lentrée par un amas de foin. Ils vivent en société et s’ap- ‘privoisent aisément. On en connaît deux espèces dans l’an- CIen continent : La Marmette des Alpes. (Mus alpinus. L.) Buff. VI, XXVIII. Grande comme un lapin, à queue courte, à pelage gris- jaunûtre, avec des teintes cendrées vers la tête. Elle vit dans les hautes montagnes immédiatement au-dessous des neiges perpétuelles. La Marmotte de Pologne où Bobac (M. bobac. L.) Pall. Glir. V. Schreb. CCIX. Grande comme la précédente, gris-jaunâtre, avec des teintes rousses vers la tête, habite les montagnes peu élevées et les collines depuis la Pologne jusqu’au Kamt- schatka , creuse souvent dans les terrains les plus durs (2). (r) 4 relomysy vat-ours. (2) Les voyageurs russes en Bucharie parlent de quelques autres mar- mottes , arct, fulvus , arct. lepiodactylus, arct. mugosaricus , qui ne sont peut-être pas encore suffisamment distinguées du bobac ou du souslik. RONGEURS. 197 L'Amérique en a aussi quelques espèces; une plus grande, grise, à queue plus longue et noirâtre , ainsi que le dessus de la tête; c’est l’Arct. monax. Buff., Supp. IL, 28. Et une moindre, grise, à parties inférieures rousses, Arct. empetra., Schreb., cx. On distingue sous le nom de SrPermopuires , Fréd. Cuv., les marmottes qui ont des abajoues. Leurs formes, plus légères les ont fait appeler écureuils de terre. L’orient de l’Europe en possède une. Le Souslik ou Zizel. ( M. citillus. L. ) Buff., Supp. IN, XXXI. Joli petit animal gris-brun , ondé ou tacheté de blanc par gouttelettes, qui se trouve depuis la Bohême jusqu’en Sibérie. Il a un goût particulier pour la chair ; et n’épar- gne pas même sa propre espèce. L'Amérique septentrionale en a plusieurs espèces, dont une est remarquable par les treizeraies fauves qui règnent sur le fond noirâtre de la couleur de son dos. C’est le Souslik à treize raies, Arctomys 13; lineatus, Harl.; ou sciu- rus 13; lineatus, Mitchill.; ou Ærct. Hoodü, Sabine, Trans. lin., XIE, pl. 29 (1). Il paraît que l’on doit aussi rapprocher des marmottes, un rongeur remarquable par l’habitude de vivre en grandes troupes dans d’immenses terriers, auxquels on a même donné le nom de villages. Les Anglo-Américains l’ont appelé chien de prairies ou écureuil jappant , à cause de sa voix, qui res- semble à l’aboiement d’un petit chier. C’est ’Arctomys ludo- vicianus, Say.,Voyag.aux mont. roch., 1, 451. M.Rafinesque, qui lui attribue cinq doigts àtousles pieds, en fait son genre Cynomys. Les Lois. (Myoxus. Gm. ) (2) Ont des incisives inférieures pointues, quatre mâchelières (x) Aj: arct. Parrü. Richards., App. du Voy. de Parry. — Plusieurs des marmottes annoncées dans les voyages de Lewis et Clarke, de Parry, de Franklin, etc., arct. Franklinit, Richardsonit, Pruinosa , paraissent aussi devoir être placées dans ce sous-genre. Voyez Sabine, Trans. Linn , XIIT, pl. xxvu, xxvur, Cle. (2) Myoxus , rat à museau pointu. S 198 MAMMIFÈRES. partout, dont la couronne est divisée par des lignes ren- trantes à émail. Ce sont de jolis animaux, à poil doux, à queue velue et même touffue, au regard vif, qui se tiennent sur lesarbres comme les écureuils, et se nourrissent defruits. Dans l’ordre si nombreux des rongeurs, c’est le seul sous-genre qui man- que de cæcum. Ils passent le temps froid comme les marmot- tes, dans un sommeil léthargique très profond (1). Le Loir. (Mus glis. Lin.) Buff. VI, 24. Grand comme un rat, gris-brun-cendré dessus, blan- châtre dessous; du brun plus foncéautour de l’œil, la queue bien fournie sur toute sa longueur, et presque disposée comme celle d’un écureuil, ere un peu fourchue au bot, habite le midi de 1e ENS où il niche dans les creux des arbres et les fentes des rochers. Il attaque quel- quefoisles petits oiseaux. C’est probablement ceratqueles anciens engraissaient et dont il faisaientleurs délices (2). Le Lérot. (M. Nitela. Gm.) Buff. VIU, 25, Un peu moindre que le loir, gris-brun dessus, blanc déssous , du noir autour de l’œil, qui règne, en s’élargis. sant, jusqu’à l'épaule. La queue touffue seulement au bout, qui est noiravec l'extrémité blanche ; commun dans nos jardins, où il se tient dans les trous des murs et fait beaucoup de tort aux espaliers. : Le Muscardin (M. avellanarius. L. ) Buff. VIE, °6. De la taille d’une souris; roux-cannelle dessus, blanc dessous ; les poils de la queue aussi un peu disposés en plume. Des forêts de toute l’Europe. Il fait un nid avec de l’herbe sur les branches basses, pour y élever ses petits. Le reste du temps, et surtout l'hiver , il se tient dans des trous d’arbres (3). (1) Cela est tellement dans leur nature, qu'un loir du Sénégal M. Coupei), quin’avait probablement jamais éprouvé de léthargie dans on pays natal, y est tombé en Europe, dès qu’on l'a exposé au froid. (2) Le M dryas de quelques auteurs (Schreb., 220, B.) meme parait pas différer da loir. (3) Aj. myoxus Couper. Fréd. Cu. , Mammif, RONGEURS. 199 On doit rapprocher des Lorrs , Les Ecnrmys. Geoff. (Loncuères. Iliger.) Qui ont aussi quatre mâchelières , mais formées : les supérieures de deux lames ployées en V, les inférieures d’une lame ployée et d'ung simple. Dans plusieurs es- pèces, le pelage est rude et mêlé d’épines aplaties ou de piquants plats comme des lames d'épée. Ce sont des ani- maux d'Amérique. L'un d’eux, L’Echimys à queue dorée , Lérot à queue dorée. Buff. Sup. VIE, 92. ( Hystrix chrysuros.Schreb. czxx. B.) . Est plus que double de notre surmulot; c’est un bel animal , brun-marron, à ventre blanc, une crête de poils alongés et une bande longitudinale blanche sur la tête ; la queue longue , noire , a sa moitié postérieure jaune. I vient de la Guyane. L’Echimys roux. (Rat épineux de d’Azzara.Voyag. pl. xin)., Est grand comme un rat, gris-roussâtre ; sa queue est plus courte que le corps. On le trouve à la Guyane, au Brésil, au Paraguai. Il se creuse de longs boyaux sou- terrains. D’autres n’ont que des poils ordinaires plus ou moins rudes. Le plus remarquable est l'Échimys dactylin ; Geoff. , qui surpasse encore l’Ech. à queue dorée, et a les deux doigts du milieu aux pieds de devant, doubles des doigts latéraux ; sa queue écailleuse est plus longue que le corps ; son pelage est gris-jaunâtre ; les poils de son nez forment une crète dirigée en avant (1). Les Hypromys. Geoff. Ont beaucoup de rapports avec les Echimys, par leur (x) Aj. l'Ech de Cayenne, l’'Ech. soyeux. Je soupçonne le mus para- doxus , Thoms., Trans. linn., x1 (Hereromxs, Lesson. ) de ne différer des échimys , que parce qu’il a des abajoues. Cependant, n'ayant pas vu ses dents, je ne puis le classer. 200 MAMMIFÈRES. extérieur ; mais ils se distinguent d’abord de tous les autres rats par leurs pieds de derrière, palmés aux deux tiers ; leurs molaires, au nombre de deux partout , ontaussi un ca- ractère particulier dans leur couronne divisée en lobes obli- quement quadrangulaires , dont les sommets sont creusés en cuiller. Ils sont aquatiques. @ On en a rapporté de la terre de Van Diémen des indi- vidus à ventre blanc, et d’autres à ventre fauve, qui ont tous le dessus brun-foncé, la queue longue , noire à la base , etblanche dans sa moitié postérieure. Ils sont quel- quefois doubles du surmulot. Æydromys leucogaster et H. chrysogaster, Geoff. , An. mus. VI. pl. 36. Les Hourias. (Capromys. Desmar.) Ontquatre molaires partout, à couronne plate, dont l’émail se replie en dedans, de sorte qu’il fait trois angles rentrants au bord externe, et un seul à l’interne dans les supérieures, et l'inverse dans les inférieures. Leur queue est ronde , fai- “blement velue ; ils ont, comme les rats, cinq ‘doigts aux pieds de derrière et quatre avec un rudiment de pouce aux pieds de. devant ; leur forme est celle d’énormes rats qui au- raient la taille du lapin ou du lièvre. On en connaît deux espèces , une brune à museau et des- sous du cou blanchätre, à queuebrune de moitié plus courte que le corps, dite Zoutia congo (Capromys fournieri, Des- mar., Mém. de la soc. d’Hist. nat. de Par., [., 1823.), et une moindre , brune , à gorge blanchâtre , à queue rousse, aussi longue que le corps, un peu nue au bout , dite Houtia caravalli (Capromys prehensilis, Pœssig.) Toutes les deux habitent l’île de Cuba. C’ était, avec les Agoutis , lors de la découverte, le principal gibier des Indigènes. Les Rars proprement dits. ( Mus. Cuv. ) Ont partout trois molaires, dont l’antérieure est la plus grande , et dout la couronne est divisée en tubercules mousses, qui en s’usant lui donnent la forme d’un disque di- versement échancré ; leur queue est longue et écailleuse. Ces animaux sont fort nuisibles par leur fécondité et la voracité avec laquelle ils rongent et dévorent des substances de toute RONGEURS. 201 nature. Il y en a trois espèces qui sont devenues très com- munes dans les maisons , savoir : La Souris. ( Mus musculus. Lin.) Buff., VIL, xxxix. Connue de tous les temps et de tout le monde. Le Rat. (Mus rattus. Lin.) Buff. VIL, xxxvr. Dont les anciens n’ont point parlé, et qui paraît avoir pénétré en Europe dans le moyen âge. Il est plus que dou- ble de la souris dans toutes ses dimensions. Son pelage est noirâtre. On en a trouvé quelquefois plusieurs individus attachés ensemble par l’entrelacement de leur queue; c’est ce que l’on nomme roz des rats (1). Le Surmulot. (Mus decumanus. Pall.) Buff. VII , xxvu. Qui n’estarrivé en Europe que dans le dix-huitième siè- cle, et qui est aujourd’hui plus commun que le rat à Paris et dans quelques autres grandes villes. Plus grand d’un quart que le rat, ii en diffère encore par son poil brun-rous- sâtre (2). Ces deux grandes espèces paraissent originaires d'Orient ; nos vaisseaux les ont transportées partout aussi-bien que la souris. La Tartarie orientale et la Chine ont un rat égal au surmulot, à queue un peu plus courte, à mâchoires plus fortes, d’une teinte blonde { c’est le M. caraco , Pallas), Glir. XXI, Schreb., CLXXVII. Il y en a un autre aux Indes encore d’un quart plus fort que le surmulot, brun-roussâtre (rat perchal de Buff. , Supp. VIL, zxix). | L’archipel des Indes en a égalementun grand d’un brun noirâtre ( Mus setifer. Horsf. Jav.). Ces deux espèces sont hérissées de soies rudes qui dépassent leurs poils. L’un des rats les plus grands et les plus nuisibles que l’on connaisse est le Rat musqué ou pilori des Antilles (x) Voyez Bellerman sur le roi des rats ( en allemand }, Berlin, 1820. (2) I paraît naturel de Perse où il habite dans les Lerriers. C’est en 1727 seulement qu’il arriva à Astracan , après un tremblement de terre, en traversant le Volga. 203 MAMMIFÈRES. (M. Pilorides, Pall. et Gmel. ), long de quinze pouces: sans la queue , qui est encore plus longue que le corps , à poil grossier, noir- foncé en dessus, et blanchâtre en dessous. (1) On a moins observé les espèces de la taille de la souris. La Souris du Caire (M. cahirinus. Geoff., Descr. de l’Eg. Mammif.) a des piquants au lieu de poils sur le dos ; Aristote l’avait déjà remarqué. On ne connaît guère en France qu’une espèce qui vive loin des maisons; c’est le mulot (M. sylvaticus.), Buff., VIE, xL1 , lequel ne surpasse guère la souris, et s’en distingue par son pelage roux. Il fait grand tort aux bois et aux champs , et pénètre aussi quelquefois dans les jardins. IL paraît cependant qu’il s’y trouve en quelques pro- vinces une espèce plus petite et grise , qui a aussi été observée en Angleterre ( M. Messorius , Shaw , Tom. Il., 1. Part., Frontisp. ), et une troisième encore beaucoup plus petite, le mulot nain (M. pumilus, Fréd. Cuv., Mammif:). Au reste , il ya encore beaucoup de découvertes à faire même dans notre pays, sur les espèces des très petits qua- drupèdes. (2) Les pays chauds produisent des rats semblables à ceux £- (x) C’est fort mal à propos que Pailas et Gmelin le décrivent comme entièrement blanc. Les premiers historiens des colonies lui attribuent les mêmes couleurs que nous lui avons vues. (2) À cette division appartiennent probablement W.agrarius, M. mi- nutus , M. soricinus, M. vagus ; M. betulinus, M. striatus , m,. barbarus, Schreb. Fe C’est encore ici que devra venir l'énorme espèce du mus giganteus, Hardwick, Linn. Trans. VII, xxvur. Il faut y ajouter aussi le rat rayé du Cap. ( M. pumilio, Sparm. ). Le rat gris-bleu de l'Amérique méridionale ( M. cyanus, Molina), et plusieurs autres espèces, dont une partie n’est pas même indiquée dans les auteurs , et dont les autres y sont décrites trop peu comparativement. C’est ainsi que les rats mentionnés par d’Azzara ne pourront la plupart être classés utilement qu'après avoir été revus. Il en est de même d’un grand nombre des rongeurs de M. Rafinesque, Leurs indications sont trop brièves pour que l’on puisse en faire usage. RONGEURS. 203 dont nous venons de parler par tous les détails, mais dont la queue est plus velue. (1) Les Gereires. (cerBiLLus. Desmar. mertones. [lig.) Ont les molaires peu différentes des rats , et s’usant seule- ment un peu plus vite et de manière à offrir des collines trans- verses ; leurs incisives supérieures sont creusées d’un sillon ; leurs pieds de derrière sont un peu plus longs à proportion que dans le commun des rats, et le pouce et le petit doigt en sont un peu reculés ; leur queue est longue et velue. Les contrées sablonneuses et chaudes de l’anciea conti- nent en nourrissent plusieurs espèces. 4 La Gerbille des Indes. (Dipus indicus. Hardwick. Trans. Lion. VIT, pl. vu.) Hérine. Fred. Cuv. Mamm. Est de la taille du loir; fauve en dessus, blanchâtre en dessous , et a la queue plus longue que le corps et noirâ- tre vers le bout. On doit en rapprocher la G. des sables (D. meridianus.) Schr. 231, qui est à peu près de même couleur, mais un peu plus petite. Et la Gerbille des tamarix. (D: tamaricinus.) Schr. 232. Qui a des anneaux brunâtres sur la queue. (1) Æypudœus variegatus , Lichtenst. , Var., Flava. — Meriones sye- nensis, Id., auxquels il faudra joïñdre l’Ærvicola messor, Lecomte, arv. hortensis , Harl., ou Sygmodon, Say., distingué tontifois par des eds velues , comme Has l’otomys, Un autre groupe, aussi à queue velue, mais dont les FA à s’usent da- vantage, comprendra l’ypudœus chaos Lichtenst., le nus ruficaudus, Id. , et son MWeriones sericeus devra en faire un troisième , caractérisé par des collines saillantes aux molaires, engrenant alternativement les unes dans les autres. Il y aura ensuite un groupe à former du Veotoma floridanum de Say , où Ærvicola floridanus de Harlan, et de l’_Arvicola gossypina, Lecomte, deux rats très semblables , à la grandeur près, et même pour les couleurs , dont les dents pourvues de racines ont cependant les couronnes, pour peu qu’elles soient usées, disposées comine dans les campagnols. Mais tous ces animaux exigeraient , pour être classés définitivement, un examen comparatif et complet, c’est-à: dire portant sur l’intérieur comme sur l'extérieur. 204 MAMMIFÈRES. La Gerbille des pyramides. (D. pyramidum. Oliv. Voyag.) À les pieds de derrière plus alongés, et est de la taille du lérot ; son pelage est roux dessus , et blanchâtre des- sous. Il y en a une au Sénégal d’un roux plus vif, d’un blanc plus pur. Une autre au Cap, un peu plus grande, roussâtre, à queue moins velue au bout. Une en Nubie, de près de moitié plus petite, d’un roux- clair en dessus, d’un beau blanc en dessous. Les Mérions. ( Meriones. Fréd. Cuv.) Que nous séparons des autres gerbilles, ont les pieds de derrière encore plus longs , la queue à peu près nue , et une très petite dent en avant des molaires supérieures, caractères qui les rapprochent des Gerboises ; leurs incisives supérieu- res ont le même sillon que dans les gerbilles ; leurs doigts sont semblables. On en connaît une petite espèce, de l’Amérique sep- tentrionale , Mus canadensis. , Penn. ; Dipus canadensis, Sh. I ,1. part., pl. 161; Dipus americanus. Barton. De la taille d’une souris, à pelage gris-fauve, à queue plus longue que le corps. Son agilité est extrême ; elle s’enferme dans la terre et passe l’hiver dans un état léthargique (1). / Les Hamsrers. (Cricerus. Cuv.) Ont à peu près les mêmes dents que les rats, mais leur queue est courte et velue , et les deux côtés de leur bouche sont creusés, comme dans certains singes , en sacs ou en abajoues , qui leur servent à transporter les grains qu’ils recueillent , dans leur demeure souterraine. Le Hamster commun, Marmotte d Allemagne , etc. ( M. cricetus. L.) Buff. XII, xiv. Est plus grand que le rat, gris-roussâtre dessus, noir aux flancs et dessous , avec trois taches blanchâtres de (1) Aj. Gerbillus labradorius, Harl. ou M. labrad., Sabine, Voyag. de Franklin, p. 667. RONGEURS. 205 chaque côté ; ses quatre pieds sont blancs, ainsi qu’une tache sous la gorge et une sous la poitrine : il y en a des individus tout noirs. Cet animal, si agréablement varié en couleur, est un des plus nuisibles qui existent, à cause de la quantité de grain qu’il ramasse, et dont il remplit son trou, qui à quelquefois jusqu’à sept pieds de profon- deur. Il est commun dans toutes les contrées sablonneuses qui s'étendent depuis le nord de l’Allemagne , jusqu’en Sibérie. Ce dernier pays produit beaucoup de petites espèces de Hamsters, que M. Pallas a fait connaître. (1) * Les Campacwozs. (Anvicoza. Lacép. ) Ont , comme les rats , trois mâchelières partout, mais sans racines et formées chacune de prismes triangulaires , placés alternativement sur deux lignes. On peut les subdiviser en plusieurs groupes, savoir : Les Onparras. (Fier. Cuv.) > . + . . r Ou campagnols à pieds de derrière demi palmés,, à longue queue comprimée et écailleuse, dont on ne connaît bien qu’une espèce. L'Ondatra ou Rat musqué du Canada. ( Castor zibeticus. Lin: Mus zibeticus. Gm.) Buff. X, 1. Grand comme un lapin, d’un gris roussâtre : ils con- struisent en hiver, sur la glace, une hutte de terre, où ils habitent plusieurs, allant par un trou chercher au fond les racines d’acorus, qui servent à les nourrir. Quand la gelée ferme leurs trous, ils sont réduits à se manger les uns les autres. Cette habitude de bâtir est ce qui a fait rapporter l’ondatra au genre du castor par quelques au- .teurs. La seconde subdivision est celle des Campacnozs ordinaires. (ArvicoLA. Cuv. Æypudæus. Nig.) Dont la queue est velue, et à peu près de la longueur du corps , sans palmure aux pieds. (1) M. accedula. — M. arenarius. — M. phœus. — M. songarus. — M. furunculus. Voyez Pall., Glir. et Schreb. 2 06 MAMMIFÈRES, Le Rat d’eau. (Mus amphibius. L.) Buff. VI, xx. Un peu plus grand qu’un rat commun, d’un gris brun foncé, à queue de la longueur du corps, habite au bord des eaux, et creuse dans les terrains marécageux pour chercher des racines ; mais il nage et plonge mal. Le Schermaus où Rat fouisseur des Alsaciens. {Mus terres- tris. Lin, ) Ne semble différer du rat d’eau que par une‘taille un peu moindre; sa queue est moins longue. Il vit sous terre comme la taupe, mais surtout dans les prés des terrains élevés ; il fait des galeries et transporte la terre qu’il sort de son trou à quelque distance de l’ouverture. Ses maga- sins, qu’il remplit surtout dé racines de carottes sauvages coupées en morceaux de deux pouces, ont souvent deux pieds de diamètre. Le Campagnol où petit Rat des champs. (Mus. arvalis. Lin.) Buff. VI, xzvn. Nommé aussi, mais improprement, mulot , dans quelques provinces. Grand comme une souris, cendré-roussâtre , la queue un peu moindre que le corps. Il habite des trous qu’il creuse dans les champs, etoù il ramasse du grain pour l’hiver ; quelquefois il se multiplie excessivement et cause ns 4 A de grands dégâts. Le Campagnol de prés. (Mus œconomus. Pall. ) Glires. XIV , A. Schreb. cxc. Un peu plus foncé et à queue un peu plus courte : il habite une petite chambre en forme de four, creusée sous le gazon, d’où plusieurs canaux étroits et branchus con- duisent en diverses directions; d’autres canaux commu- niquent avec une seconde cavité où il amasse des provi- sions. De toute la Sibérie. On croit l’avoir trouvé en Suisse et dans le midi de la France, surtout, à ce qu’ôn assure , dans les champs où l’on recueille les pommes de terre (1). (x) Ici viennent encore probablement les AZ. saxatilis, alliarius , ru- tilus , gregalis et socialis. ( Pall. Glir.) Mais les #7. fagurus et torquatus RONGEURS. 207 Les Lemmnes. Cuv. (Grorycaus. Iliger. ) Qui ont la queue et les oreilles très courtes, et les doigts de devant particulièrement propres à creuser. Les deux premières espècesont cinq ongles bien distincts aux pieds de devant, comme les rats-taupes et les lièvres sauteurs. Le Lemming. ( Mus lemmus. Lin.) Pall. Glir. XII. A. B. Schreb. cxcv. Espèce du Nord, de la taille d’un rat, à pelage varié de jaune et de noir, très célèbre par les migrations qu’elle fait de temps en temps, sans époques fixes et en troupes innombrables. On dit qu’ils marchent alors en ligne - droite , sans que rivière , montagne ni aucun autre obsta- cle ies arrête , et qu’ils dévastent tout sur leurs passage. Leur habitation ordinaire paraît être sur bords de la mer Glacialeg | Le Zocor. (Mus aspalax. Gm.) Pall. Glir. X. Schreb. CGv. Gris-roussâtre, les trois ongles mitoyens de devant longs, arqués , comprimés et tranchants pour couper la terre et ge racines ; les membres courts , la queue presque nulle, Lie yeux excessivement petits. De Sibérie, où il vit tou- M dours sous terre comme les taupes et les rats-taupes, et se . nourrit principalement de bulbes de diverses liliacées. ” La troisième espèce, comme les autres animaux com- pris sous le grand genre des rats, n’a qu’un rudiment de pouce aux pieds de devant. C’est Le Lemming de la baie d’ Hudson. ( Mus Hudsonius. GR) ) Schreb. cxcvi. D’un cendré clair de perle, sans queue ni oreilles exter- sont platôt des lemmings. L’Amérique septentrionale possède anssi plu- sieurs campagnols comme Arvicola zanthognatha , Leach. , Miscell. T, pl. xxvr. — Arvicola pénsy lvanica, Wilson., Amér. ornith., vi, pl. Bo: F. 3. — Av. palustris, Harlan: etc. On doit désirer d’en obtenir bientôt des figures et des descriptions plus comparatives que celles qui existent. 208 MAMMIFÈRES. nes : les deux doigts du milieu , aux pieds de devant du , mäle, ont l’air d’avoir les ongles doubles, parce que la peau du bout du doigt est calleuse , et fait une saillie sous la pointe de l’ongle; conformation qui ne s’est encore ren- contrée que dans cet animal. Il est grand comme un rat, et vit sous terre au nord de l’Amérique. Les Oromyÿs. (Fréd. Cu.) Tiennent de près aux campagnols, et ont aussi trois mÀ- chelières, mais composées de lames légèrement arquées, pla- cées à la file les unes des autres (1). Leurs incisives sont creusées d’un sillon iongitudinal. Leur queue est velue ainsi que leurs oreilles , qui sont assez grandes. L’espèce connue ( Otomys capensis, Fréd. Cuv.) habite en Afrique; elle est de la taille d’un rat, et a le pelage an- nelé de noir et de fauve. Sa queue est d’un tiers plus courte que le corps. + Les Gersoises. { Dipus. Gmel. ) Ont à peu près les mêmes dents que les rats proprement dits, et seulement il y en a quelquefois une très petite, placée en avant des molaires supérieures. Leur queue est longue et touffue au bout, leur tête large, leurs yeux grands et saillants, mais leur principal caractère consiste en des : extrémités postérieures d’une longueur démesurée, en com- paraison de celles de devant, et dont surtout le métatarse des trois doigts du milieu n’est formé que d’un seul os, comme ce qu’on appelle le tarse dans les oiseaux. Cette dis- proportion de leurs membres les à fait nommer rats à deux pieds par les anciens. En effet , elles ne vont guère que par grands sauts sur leurs pieds de derrière. Leurs pieds de de- vant ont cinq doigts; et certaines espèces, outre les trois grands doigts des pieds de derrière, y ont de petits doigts latéraux. Ces rongeurs vivent dans desterriers, et tombent en une léthargie profonde pendant l’hiver. (1) Elles représentent exaetement en petit les mâchelières de l’élé- phant. RONGEURS. 209 Le Gerboa. (M. sagitta. L.) Buff. Supp. VI, xxxix et xx. À trois doigts seulement, grand comme un rat, d’un fauve clair dessus, blanc dessous, le flocon de la queue noir, le bout blanc. Depuis la Barbarie jusqu’au nord de Ja mer Caspienne. Le Gerboa à pieds velus (Dipus hirtipes, Lichtenst.), a la tête plus comprimée que les autres; ses pieds de derrière n’ont que trois doigts comme ceux du Gerboa, mais ils sont plus velus. D’Afrique (1). L’Alactaga. ( M. jaculus. ) Pall, Glir. XX. Schreb. CCXXVIHI. A deux petits doigts latéraux, les oreilles plus lon- gues que le gerboa, mais à peu près les mêmes couleurs. M. Pallas en a observé fde trois grandeurs différentes, depuis celle du lapin jusqu’à celle du rat : ce sont peut- être autant d’espèces (2). On trouve l’une ou l’autre de- puis la Barbarie jusqu’à l'Océan oriental, et jusqu’au nord de l'Inde. Nous séparons des autres gerboises et de tout le genre des rats Les HeLAMYS, Fred. Cuv.,vulgairement lièvres sauteurs. (Pepgres. Ilig. ) (3) Qui ont bien comme les gerboises la tête large, de gros yeux, une longue queue, et surtout un train de devant extrêmement petit , en comparaison de celui de derrière, quoique la disproportion en soit beaucoup moindre que dans les vraies gerboises. Les caractères par- ticuliers des hélamys sont quatre mâchelières partout, composées chacune de deux lames ; cinq doigts aux pieds (1) Aj. les Dip. telum, D. platurus et D. lagopus d’'Eversman. Vos. de Mayendorf en Boucärie, trad. fr., p 390. (2) Plus nouvellement ( dans la Zoographie russe, 1, p. 182 } Pall4 distingue les petits alactaga sous le nom de Dip. acontion, (3) Helumys, rat sauteur. Pedetes , sauteur. TOME 1. El = 210 MAMMITÈRES. de devant armés d’ongles longs et pointus, et quatre à leurs grands pieds de derrière , tous distincts, même par les os du métatarse, et terminés par des ongles larges et presque semblables à des sabots. Ce nombre de doigts est l’inverse de celui qui est le plus général parmi les rats. Leurs incisives inférieures sont tronquées et non pointues comme celles des vraies gerboises et de la plu- part des animaux qui avaient été compris sous le genre des rats. On n’en connaît qu’une espèce grande comme un lapin È fauve-clair, à queue longue touffue et noire au bout. (Mus. caffer., Pall.; Dipus caffer., Gm.) Buff., Supp., VI, 41. Etmieux Fred. Cuvier, mammif. Elle habite des terriers profonds au Cap de Bonne-Espérance. Les RATs-TAUPEs. ( SPALAx. Guldenstedt. ) Ont aussi été séparés avec raison du genre des rats, bien . que leurs mâchelières soient au nombre de trois, et tuber- culeuses comme dans les rats proprement dits et dans les hamsters, et seulement un peu moins inégales entre elles ; mais leurs incisives sont trop grandes pour être recou- vertes par les lèvres ; l’extrémité des inférieures est en coin tranchant et non en pointe ; leurs jambes sont très courtes; tous leurs pieds ont cinq doigts courts et cinq ongles plats et menus; leur queue est très courte ou nulle aussi-bien que leur oreille extérieure. Ils vivent sous terre comme les taupes, soulevant la térre comme elles, quoi- que avec des instruments bien moins puissants pour la diviser, mais ils se nourrissent seulement de racines. Le Zemni, Slepetzou Rat-taupe aveugle.(Mus typhlus. Pall.) Glir. pl. 8, Schreb. 206. Animal singulier, d’un air tout-à-fait informe par sa grosse tête anguleuse sur les côtés, par ses pieds courts, par l'absence totale de queue, et surtout parce qu’il n’a pas même d’œil visibleau-dehors, etque l’on trouve seulement sous sa peau un petit grain noir qui paraît organisé comme RONGEURS» 211 un œil, sans pouvoir servir à la vision , puisque la peau passe dessus sans s’ouvrir ni s’amincir, et sans avoir en cet endroit moins de poils qu'autre part. Il surpasse notre rat pour la grosseur, et a le poil lisse et d’un cendré tirant sur le roux. Olivier a pensé que c’était de cet animal que les anciens voulaient parler, quandils disaient que la taupe est tout-à-fait aveugle. Les îles de la Sonde possèdent un rat-taupe aussi grand qu’un lapin, gris-foncé, avec une raie blanche longitu- dinale sur la tête (Spalax javanus). On a du séparer des rats-taupes eux-mêmes Les ORycTÈRES. Fred. Cuv. (BATRIERGUS. Iliger. } Qui, avec la forme générale, les pieds et les incisives tronquées de ce genre , ont quatre mâchelières partout ; leur œil, quoique petit, est à découvert , et ils ont une courte queue. L’Orycière des dunes. ( Mus maritimus. Gm.) Taupe des dunes. Buff. Supp. VI, 38. Est presque de la taille d’un lapin , et a les incisivessu- périeures creusées d’un sillon , et le poil d’un gris blan- châtre. L’Oryctère à tache blanche. ( M. capensis. Gm.) Taupe du Cap. Buff. Supp. VI, 36. Est à peine de la taille d’un cochon d’Inde , brun , avec une tache autour de l'oreille, une autour de l’œil et une sur le vertex , et le bout du museau de couleur blanche. Ses incisives sont lisses. Il y ena encore un plus petit, gris, à incisives lisses, et qui égale à peine le rat. (Bathyérgus hottentottus , Less. et Garn.) Voy. de la Coquille, pl. 2. On doit rapprocher des spalax et des oryctères Les GEomys. Rafinesque. ou PSEUDOSTOMA. Say. Ascomys. Lichtenst. Quiont partout quatre molairesen prismes comprimés ; la première double , les trois autres simples; les incisives 14 , 212 MAMMIFÈRES. supérieures creusées d’un double sillon en avant ; cinq doigts à tous les pieds; les trois ongles mitoyens de de- vant, surtout celui du médius, très longs, crochus et tranchants. Ils sont bas sur jambes, et des abajoues très profondes, dont les ouvertures sont extérieures, leur gros- sissent singulièrement les côtés de la tête et du cou. On n’eu connaît qu’un (Mus. bursarius, Shaw (1).), de la taille d’an rat, à pelage gris-roussâtre , la queue nue, de moitié plus courte que le corps. Il habite des terriers profonds , dans l’intérieur de l'Amérique septentrionale, Les DipLOSTOMA. Rafin. * Ressemblent presque en tout aux géomys, si ce n'est qu’ils manquent absolument de queue (2). | Ce sont aussi desanimaux de l’Amérique septentrionale. L'espèce que nous avons sous les yeux est roussâtre, et longue de dix pouces. Nous passons maintenant à des rongeurs plus ro- bustes que ceux dont nous avons traité jusqu’à pré- sent, mais dont plusieurs ont encore des claviculès très, prononcées.i. De ce nombre sont : Les Casrors. ( CASTOR. L. ) Que l’on distingue de tous les autres rongeurs par leur queue aplatie horizontalement, de forme presque ovale et couverte d’étailles. Ils ont cinq doigts à tous les pieds : (1) Les figures que l’on avait publiées d’abord de cet animal, Trans. linn. soc., tom. V, pl. vin, et Shaw, vol. IT, part. I, pl. 138, lereprésen- taient avec la peau intérieure des abajoues renversée en dehors, et comme s’il avait eu deuxsaes pendants aux côtés de la tête. [n’y arien desemblable dans la nature. mé bien représenté acad. de Berl. , 1822 et 23, pl. 2. (2) M. Rafinesque leur donne quatre doigts seulement à tous les pieds. Notre-espèce ea a-cinq comme les géomys. RONGEURS. 219 ceux de derrière sont réunis par des membranes, et il y a un ongle double et oblique à celui qui suit le pouce. Leurs mâchelières, au nombre de quatre partout et à couronne plate, ont l’air d’être faites d’un ruban osseux replié sur lui-même, en sorte qu’on voit une échancrure au bord interne et trois à l’externe dans les supérieures et l’inverse dans les inférieures. Les castors sont d’assez grands animaux dont la vie est tout aquatique; leurs pieds et leur queue les aident également bien à nager. Comme ils vivent principale- ment d’écorces et autres matières dures, leurs incisives sont très vigoureuses et repoussent fortement de la racine à mesure qu'elles s’usent en avant; aussi s’en servent-ils pour couper toutes sortes d’arbres. De grosses poches glanduleuses, qui aboutissent à leur prépuce, produisent une pommade d’une odeur forte, employée en médecine sous le nom de castoréum. Dans les deux sexes , les organes de la génération aboutissent à l’extrémité dé rectum , en sorte qu'il n° ya qu une seule ouverture extérieure. Le Castor du Canada. ( Castor fiber. ) Buff. NUL, EX VI. Surpasse le blaireau par sa taille ; c’est, de tous les qua- drupèdes , celui qui met le plus d'industrie à la fabrication de sa demeure, à laquelle il travaille en société dans les lieux les plus solitaires du nord dé l'Amérique. Les castors choisissent des eaux assez profondespout ne pas geler jusqu’au fond, et, autant qu’ils le peuvent, des eaux courantes, parce qu’en coupant le bois au-dessus, le courant l’amène où ils veulent. Ilssoutiennent l’eau à une égale hauteur par une digue de toutes sortes de branches mêlées de pierres et de limon y qu'ils renforcent. tous les ans , et qui finit par germer et se changer en une véritable ne. Les hutes particulières servent à deux ou trois fa- milles, et ont! deux étages : le supérieur à $ec pour les animaux, l’inférieur sous l’eau pour les provisions d’écor- ces. [l n’y a que celui-ci d’ouvert, et la porte donne sous l'eau sans communication avec la terre. Ces huttes sout 214 MAMMIFÈRES. faites de branches entrelacées et garnies de limon. Les cas- tors ont d’ailleurs plusieurs terriers Je long durrivage , où ils se réfugient quand on attaque leurs huttes. Leurs bâ- timents ne leur servent que l’hiver ; l’été ils s’éparpillent et vivent chacun pour soi. On apprivoise aisément le castor, et on l’accoutume à vivre de matières animales. Le castor du Canada est d’un brun-roussâtre uniforme ; sa fourrure est, comme on sait, très recherchée pour le feutrage. Il y en a de blonds, TM noirs et quelquefois de blancs. Nous n’avons pu encore constater, malgré des compa- raisons scrupuleuses, si les castors ou biëvres qui vivent dans des terriers le long du Rhône, du Danube, du Weser et d’autres rivières, sont différents par l’espèce de celui d'Amérique ; ou si le voisinage des hommes est ce qui les empêche de bâtir. Les Covuïa. (MxoroTamus. Commerson). :. Ressemblent aux castors par la taille, par leurs quatre molaires à peu près composées de même, par leurs vi- goureuses incisives teintes en jaune, et par leurs pieds tous à cinq doigts , et dont ceux de derrière sont palmés, mais leur queue est ronde et alongée. Ce sont aussi des animaux ie ail On n’en connaît qu’un Le Couï. (Mus. coipus. Molin.) Geoff. Ann. Mus.VE, pl. 35. Qui vit dans des terriers au bord des rivières, dans une grande partie de l’Amérique méridionale. Son poil gris jaunâtre, fourni de duvet à sa base, s’emploie par les chapeliers comme celui du castor , etil est en conséquence un objet important de commerce. On en importe les peaux par milliers en Europe. . Les Porc-Epics. (Hysrrix. Lin.) Se font reconnaître au premier coup-d’œil par les piquants roides et pointus dont ils sont armés, comme RONGEURS. 215 les hérissons parmi les carnassiers. Leurs mâchelières sont au nombre de quatre partout, à couronne plate, diver- sement modifiée par des lames d’émail, qui y laissent des intervalles enfoncés; leur langue est hérissée d’écailles épineuses ; leurs clavicules sont trop petites pour s’ap- puyer sur le sternum et l’omoplate : elles ne sont suspen- dues que par des ligaments. Ces animaux vivent dans des terriers , etont beaucoup des habitudes des lapins. Leur voix grognante, jointe à leur museau gros et tronqué , est ce qui les a fait comparer au porc, et leur a valu leur nom français. Les Porc-Épics proprement dits, Ont la tête plus ou moins bombée par le’ développement des os du nez. On leur compte quatre doigts devant et cinq derrière , armés de gros ongles. L'espèce d'Europe (Æystrix cristata,L.) Buff., XIE, pl. 51 et 52, habite dansle midi de l'Italie, de l'Espagne, enSicile; elle se trouve aussi en Barbarie. Ses piquants sont trèslongs, annelés de noir et de blanc; une crête de longues soies occupe sa têteet sa nuque. Saqueue est courte et garniede tuyaux tronquéset vides, suspendus à des pédicules minces qui résonnent en se choquant quand l’animal les secoue. Sa tête osseuse a le chanfrein singulièrement bombé. Il y en a des espèces peu différentes, mais à tête moins bombées, dans les Indes et en Afrique. On distingue des Porcs-épics proprement dits, Les ATueruREs. Cuv. Dont la tête ni le museau ne sont renflés, et dont la queue est longue et non prenante ; leurs pieds ont les doigts comme dans les porc-épics proprement dits. Le Porc-épic à queue en pinceau. ( Hyst. fasciculata. Lin.) Buff. Supp., VII. 77. Schreb. 170 (1). À les épines du corps creusées d’un sillon en avant, et la queue terminée par un faisceau de lanières cornées ap- platies , et étranglées d’espace en espace (1) Cette figure copiée de Seba, 1, 52, 1, est trop courte. Celle de 216 MAMMIFÈRES. Les Unsows. (Érérisons. Fr. Cuv.) Dont le crâne est plat et le museau court et non bombé ; ils ont la queue médiocre et les piquants courts et à demi cachés dans le poil. On n’en connaît qu’un du nord de l’Amérique septen- trionalé { Hystrix dorsata. Lin.) Buff. XIT, zv. (1) Les Cornpous. ( Synerarres. Fr. Cuv.) Dont le museau est gros et court , la tête bombée au front, les épines courtes et surtout la queue longue, nue au bout, et prenantecomme celle d’un sarigue ou d’un sapajou; leurs pieds n’ontquequatre doigts armés d’ongles; ilsgrimpentauxarbres. Il y en a dans les contrées chaudes de l’Amérique, une es- - pèce à piquants noirs et blancs, à poils brun-noir. ( Hys- trix prehensilis, Lin. , Cuendu, Margr., Hoitztlaquatzin, Hernand. (2) L'Amérique en a une autre plus petite, à piquants en partie roux ou jaunes, cachés pendant une partiede l’année, sous un poil long gris-brun. Le Coufy d’Azzara. (Hystrix insidiosa. Lichtenst.) Pr. Max. , Brésil. : Les Lièvres. ( Lepus. Lin.) Ont un caractère très distinctif, en ce que leurs inci- sives supérieures sont doubles, c'est-à- dire que chacune d'elles en a par derrière une autre plus petite (3). Leurs molaires , au nombre de cinq partout, sont formées cha- cune de dre lames verticales soudées ensemble, et il Buffon est meilleure , mais les lanières du bout de la queue n’y sont pas assez clairement réprésentées. On ne voit pas pourquoi MM. de Blainville et Desmarets rapportent cette espèce au genre des rats ; elle a les dents et les autres caractères intérieurs et extérieurs des pores-épics. (1) Le prétendu coendou de Buffon, XII, 54, est aussi un urson , mais défiguré , et qui avait perdu son poil. (2) Ce mot veut dire en mexicain sarigue épineux. C’est le coendou à longue queue, Buff., Suppl. VII, #8; mais le museau n’y est pas assez long. I a figure d’Hernandez en donne mieux l’idée. (3) Il y a même un instant, lorsqu'ils changent de dents, où ils pa- raïsséul avoir trois incisives l’uhe derrière l’autre , six en tout. RONGEURS. 217 s’en trouve en haut une sixième simple et très petite. Ils ont cinq doigts devant, quatre derrière, un énorme cæcum cinq à six fois plus e orand quel estomac, et garni en dedans d’une lame spirale qui en parcourt la Mon gueur. L” intérieur de leur bouche et le dessous de leurs pieds sont garnis de poils comme le reste de leur corps. Les Livres proprement dits. ( Lepus. Cuv.) Ont des oreilles longues , une queue courte, les pieds de derrière bien plus longs que ceux de devant, des clavicules imparfaites , l’espace sous-orbitaire percé en réseau dans le squelette. Les espèces en sont assez nombreuses , et si semblables entre elles, qu’il est difficile de les caractériser. Le Lièvre commun. (Lepus timidus. L.) Buff. VIT, xxxvru. D'un gris jaunâtre , les oreilles plus longues que la tête d’un dixième , cendrées en arrière , noires à la pointe, à queue de la longueur de la cuisse, blanche, avec une ligne noire en dessus. Tout le monde connaît cetanimal, dont la chair noire est agréableet le poil utile.Ilvitisoléetnese terrepoint,couche à plate térre , se fait chasser en arpentant la plaine par de pins circuits, et n’a pu encore être réduit en domesticité. Le Lièvre variable. ( Lepus variabilis. Pall.) Schreb. cexxxv, B. Un peu plus grand que le commun, à oreilles et queue un peu plus courtes; celle- citoute blanche en tout temps; le reste du pelage gris en été et blanc en hiver. Cet ani- mal ,qui se trouve au Nord, et sur les hautes montagnes du midi de l'Europe, a les mœurs du lièvre commun ; hais sa chair est insipide. Le Lapin. (Lepus cuniculus. L.)Buff. VE, L Moindre que le lièvre, les oreilles uu peu plus courtes que la tête; et la queue moindre que la cuisse ; pelage gris-jaunâtre, du roux à la nuque; gorge et ventre blan- châtres ; oreilles grises sans noir ; du brun sur la queue. Cet animal, que l’on à dit originaire d’Espagne, est au- 218 MAMMIFÈRES. jourd’hui répandu dans toute l’Europe. Il viten troupes dans des terriers , où il se réfugie aussitôt qu’il est pour- suivi. Sa chair, blanche et agréable , diffère beaucoup de celle du lièvre. En domesticité, le lapin multiplie infini- ment, et prend des couleurs et des poils très variés. Les pays étrangers fournissent plusieurs espèces que l’on ne distingue de notre lapin qu’en y mettant beaucoup d’at- tention. Telles sont Le Lapin de Sibérie. ( Lepus tolai. Gm. ) Schreb. cexxxiv. Qui tient une sorte de milieu entre le lièvre et le lapin pour les proportions, et surpasse quelquefois le premier par sa taille. Sans faire des terriers , il se réfugie dans les fentes des rochers ou autres cavités. Le Lapin d’ Amérique. ( Lepus Americanus et Brasiliensis. Gm. ) Lepus nanus. Schreb, cexxxiv, B. De la taille et presque de la couleur du nôtre, à pieds roussâtres , sans noir ni aux oreilles ni à la queue ; niche dans lestroncsd’arbres, et remontesouvent dans leurcreux jusqu’à leurs branches. Sa chair est insipideet molle. (1) D’autres ont avec notre lièvre une ressemblance tout aussi marquée. Tel est Le Lièvre d'Afrique. (Lepus Capensis. Gm.) Geoff. quadr. d'Egypte. À oreilles plus longues que la tête d’un cinquième, pres- que de la taille et de la couleur de notre lièvre; à pieds roussâtres un peu plus longs. Il paraît se trouver d’une extrémité de l’Afrique à l’au- tre; du moins celui d'Egypte ne diffère-t-il pas de celui du Cap. Les Lacomys. Cuv. (2). Ont les oreilles médiocre, les jambes peu différentes entre elles, le trou sous-orbitaire simple , des clavicules presque parfaites , et manquent de queue: ils font entendre souvent une voix fort aiguë. On n’en a encore trouvé qu’en Sibérie , et c’est Pallas qui les a fait connaître. (Glir., pag.-1. et suiv.) (1) Aj. Le lapin des Indes à nuque noire, etc. (2) Lagomys, rat-lièvre. RONGEURS. : 219 Le Lagomys nain. (Lepus pusillus.) Pall. Glir. 1, Schreb. CCXXXVII, Gris-brun , grand comme un rat d’eau; vit dans de petits terriers, en des contrées fertiles, de fruits et de bourgeons (1). Le Lagomys gris. (Lepus ogotonna.) Pall. Glir. Il, Schreb. CCXXXIX. Gris très pâle , à pieds jaunâtres , un peu plus grand que le précédent ; niche dans des tas de pierres, des fentes de rochers, etc., où il amasse du foin pour l'hiver. Le Lagomys pica. ( Lepus Alpinus.) Pall. Glir. H, Schreb. GCXXX VIN. | Grand comme un cochon d’Inde, roux-jaunâtre; habite les sommets les plus élevés des montagnes, où il passe l’été à choisir et à sécher les herbes dont il fait sa provision d'hiver. Ses tas de foin, quelquefois hauts de six ou sept pieds , sont une ressource précieuse pour lee chevaux des chasseurs de zibelines. . On a découvert les os fossiles d’une espèce inconnue de lagomys, dans des concrétions où brèches osseuses de Corse. (Cuv., Ossem. foss. IV, p. 199.) Après les deux genres des porc-épics et des lièvres, il vient desRongeurs que Linnæuset Pallasréunissaient sous le nom de CAviA, mais auxquels il est impossible de trou- ver d’autre caractère commun et positif que celui de leurs clavicules imparfaites , quoique les espèces qui les com- posent ne manquent pas d’analogie entre elles pour l’ha- bitude du corps et pour les mœurs. Elles sont toutes du nouveau continent. Les CaBrais. ( HYDROCHOERUS. Erxleben. ) Ont quatre doigts devant et trois derrière, tous armés d’ongles larges et réunis par des membranes; quatre mà- (1) Pallas en indique un encore plus petit de l’extremite nord-est de Pal « l'Asie, lepus hyperboreus , Zoopr. , Ross., L, 152. 220 MAMMIFÈRES. chelières partout, dont les postérieures plus longues , composées de nombreuses lames simples et parallèles ; les antérieures de lames fourchues, vers le bord externe dans les supérieures, vers l’interne dans les inférieures. On n’en connaît qu’une espèce. (Cavia capybara. Lin.). Capybara de Marg. Capiygoua de d’Azz. Cabiai de Buff. XI, xx. Grande comme un cochon de Siam , à museau très épais, à jambes courtes, à poil grossier, brun-jauvâtre, sans queue : elle habite en troupes dans les rivières de la Guiane et des Amazones. C’est un bon gibier, et le plus grand des rongeurs. Le castor seul en approche pour la taille. Les COBAYES, vulgairement COCHONS D'INDE. ( ANOEMA. Fred. Cuv. Cavra. Ilig. ) Représentent les cabiais en petit; mais leurs doigts sont séparés, et leurs molaires n’ont chacune qu’une lame simple, et une qui est fourchue en dehors dans les supérieures , en dedans dans les inférieures. L'espèce la plus connue (Cavia cobaïa, Pall. Mus por- cellus, Lin.), Buff. VIII, 1, très multipliée aujourd’hui en jRprope; où l’on en élève dans les maisons, parce qu’ on croit que son odeur chasse les rats, varie en couleur comme tous les animaux domestique. Il y a lieu de penser qu’elle viént d’un animal d'Amérique nommé aperea, de même taille et de même forme, mais à pelage entière- ment gris-roussâtre. On le trouve dans les bois du Brésil et du Paraguay. Les Mocos. ( Keropow. Fréd. Cuv.) Ont les mâchelières un peu plus simples que les cobaies , et formées seulement chacune de deux prismes triangulaires. L'espèce connue vient aussi du Brésil; surpasse un peu le cochon d’Inde par la taille, et est d’un gris olivâtre. RONGEURS, 221 Les AcourTis. Cuv. ( Cazoromys. Fred. Cuv. Dasy- PROCTA. Ilig.) Ont quatre doigts devant, trois derrière, quatre mâchelières partout, presque égales , à couronne plate irrégulièrement sillonnée, à contour arrondi, échancré au bord interne dans les supérieures, à l’externe dans les inférieures. Ils ressemblent, par leur natürel et par leur chair, à nos lièvres et à nos lapins, qu'ils repré- sentent en quelque sorte aux Antilles et dans les parties chaudes de l'Amérique. L’Agouti ordinaire. (Cavia acuti. L.) Buff. VI, 1. À queue réduite à un simple tubercule, à poil brun, fauve sur la croupe dars le mâle; grand comme un lièvre. L’Acouchi. ( Cavia acuchi. Gm.) Buff. Supp. IE, xxxvr. À queue de six ou sent vertèbres, poil brun dessus, fauve dessous , grand comme un lapin. Le Lièvre pampas des créoles de Buenos-Aires. ( Cavia P patagonica. Penn. et Schr. ) __ Paraît être une espèce d’agouti à plus longues oreilles, à queue très courte et nue; mais on ne connaît pas encore ses molaires. Les Pacas. ( COLOGENYS. Fred. Cuv. ) (1) Ont , avec des dents assez semblables à celles des agoutis , un très petit doigt de plus qu’eux au bord in- terne du pied de devant et un de chaque côté , également très petit, au pied de derrière, ce qui leur fait cinq doigts partout. On remarque en outre une cavité creusée dans leur joue, et qui s'enfonce sous un rebord formé par une arcade zysomatique très large et très saillante (2), (1) Anœma, sans force; chloromys, rat jaune ; dasyprocta , fesse velue; cœlogenys , joue creuse ; Aydrochoerus, cochon d’eau. (2) M. Harlan ( Fauna americ., p. 126 ) a fait, sur ane lêle conservée 2923 . MAMMIFÈRES. qui donne à Ja tête osseuse un aspect fort extraordinaire, On dit que leur chair est fort bonne. Il y en a une espèceou variété fauve et une brune; toutes deux tachetées de blanc. ( Cavia paca, L.) Buff., X, xiur. Supp. IE, xxxv. Il reste enfin un animal voisin peut-être des cavia, peut- être plus rapproché deslagomys, ou desrats, mais quel’onne sait pas au juste où placer, faute de connaître ses dents ; c’est le chinchilla, dont les peaux arrivent en si grand _nombre pour le commerce des pelleteries, mais dont on n’a pu encore se procurer le corps entier. Il est de la grandeur d’un cochon d’Inde ou d’un petit lapin, couvert de poils longs serrés, et les plus fins, les plus doux que l’on con- naisse dans les fourrures usitées; ses oreilles sont grandes, et à demi-nues; sa queue, du tiers de la longueur du corps, est garnie de poils plus roides, disposés de manière à la faire paraître comprimée latéralement. Ses pieds de devant ont quatre doigts avec un vestige de pouce ; ceux de derrière n’en ont que trois. Ce quadrupède habite les montagnes de l'Amérique méridionale. La J’iscache telle que la décrit d’Azzara ( Quadr. du Pa- rag., trad. fr., Il, p. 41.), et telle que nous l’avons vue en figures, ne peut guère être qu’une grande espèce de chin- chilla, à poil moins long et moins doux. (1). au musée de Philadelphie, un nouveau genre qu’il nomme osteopera ; mais d’après cette description elle ne nous paraît autre que celle du paca. M. Desmarets a déjà fait la même observation. (1) Les figures nous ont été communiquées par M. Hamilton Smith et par M. Brookes. C’est l'animal décrit sous le nom de gerboise géante par M. de Blainville dans Desmarets , Mammal. , 315, et Nouv. Dict. d'hist. nat. , XIII, 117, et représenté dans la traduction anglaise du présent ouvrage sous celui de Harmot-diana. ÉDENTÉS. 223 à SIXIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES. LES ÉDENTÉS Ou quadrupèdes sans dents sur le devant des mâ- choires , formeront notre dernier ordre d’animaux onguiculés. Quoique réunis par un caractère négatif seulement, ils ne laissent pas que d’avoir entre eux quelques rapports posilifs, notamment de gros on- gles qui embrassent, l’extrémilé des doigts et se rapprochent plus ou moins de la nature des sabots ; de plus une certaine lenteur, un défaut d’agilité, occasioné par des dispositions de leurs membres faciles à apercevoir ; mais ces rapports laissent en- core des lacunes assez marquées pour que l’ordre doive se diviser en trois tribus. LES TARDIGRADES Formeront la première. Îls ont la face courte. Leur nom vient de leur excessive lenteur, suite d’une structure vraiment hétéroclite, où la nature semble avoir voulu s’amuser à produire quelque chos: d’im- parfait et de grotesque. Le seul genre encore exis- tant Les PARESSEUx. ( BrApypus. L.) A des molaires cylindriques et des canines aiguës plus longues que ces molaires, deux mamelles sur la poitrine et des doigts réunis ensemble par la peau, et ne se marquant au-dehors que par d’énormes ongles 224 MAMMIFÈRES. comprimés et crochus, fléchis dans l’état de repos vers le dedans de la main ou la plante du pied. Les pieds de derrière sont articulés obliquement surla jambe , et n’ap- puieut que par le bord externe; les phalanges des doigts sont articulées par des ginglymes serrés , et les premières se soudent à un certain âge aux os du métacarpe ou du métatarse : ceux-ci finissent par se souder ensemble faute d’usage. À cette incommodité dans l’organisation des extrémités , s’en joint une non moins grande dans leurs proportions. Les bras et les avant-bras sont beaucoup plus longs que les cuisses et les jambes , en sorte que, quand ces animaux marchent, ils sont obligés de se traîner sur leurs coudes ; leur bassin est si large et leurs cuisses tellement dirigées sur le côté, qu’ils ne peuvent rapprocher les genoux. Leur démarche est l’eflet naturel d’une structure aussi disproportionnée (1). Ils se tien- nent sur les arbres,et n’en quittent un qu'après l’avoir dépouillé de ses feuilles, tant il leur est pénible d’en gagner un autre ; on assure même qu'ils se laissent : tomber de leur branche pour s’éviter le travail d’en descendre. Ils ne font qu’un petit qu’ils portent sur le dos. Les viscères de ces animaux ne sont pas moins singu- liers que le reste de leur conformation. Leur estomac est divisé en quatre sacs assez analogues aux quatre estomacs des ruminants , mais sans feuillets ni autres parties sail- lantes à l’intérieur , tandis que leur canal intestinal est court et sans cæcum. 3 M. Fred. Cuvier donne le nom d’ACHEUS aux espèces (1) M. Carlisle a observé que les artères des membres commencent par se diviser en une infinité de ramuscules , qui se réunissent ensuite en un tronc d’où partent les branches ordinaires. Cette structure se rencontrant aussi dans les Loris, dont la démarche n’est guère moins paresseuse , il serait possible qu’elle exercàt quelque influence sur la lenteur des mou- vements. Au reste, les loris, l’orang-outang , le coaïita, tous animaux très lents, se font remarquer par La longueur de leurs bras. ÉDENTÉS. 225 à trois ongles aux pieds de devant; elles portent une très courte queue. L’Ai. (Bradypus tridactylus. L.) Buff. XI, v et vi. Est l’espèce où la lenteur et les détails d’organisation qui la produisent sont portés au plus haut degré. Son pouce et son petit doigt réduits à de petits rudiments sont cachéssous la peau et soudés au métatarse et au métacarpe ; la clavi- cule , aussi réduite à un rudiment, est soudée à l’acromion. Ses bras ont le double de longueur de ses jambes ; le poil de sa tête, deson dos et de ses membres est long , gros et sans ressort , presque comme de l’herbe fanée , ce qui lui donne un air hideux. Sa couleur est grise, souvent tache- tée sur le dos de brun et de blanc. Sa taille est celle d’un chat. C’est le seul mammifère connu jusqu’à ce jour, qui ait neuf vertèbres cervicales. On connaît un Ai, dit à dos brülé, parce qu’il a entre les épiüuies une tache noire entourée de fauve; ce n’est, selon M. Temmink , qu'une variété résultant de ce que les longs poils de ses épaules sont usés ; mais Z’ai à collier noir (Brud. torquatus, Geoff., Ann. Mus.), Schreb., LXXIV, a., est une espèce fort distincte , même par la structure osseuse de sa tête. M. Fred. Cuvier réserve le nom de Brapypus aux es- pèces qui n’ont que deux ongles aux pieds de devant { les Cuozxpus, Ilig.). Leurs cauines sont plus grosses et plus pointues , etils manquent entièrement de queue. Ou n’en connaît qu’une. L’Unau. ( Bradypus didactylus. L. ) Buff. XU , r. Qui est un peu moins malheureusement organisé que Vaï. Ses bras sont moins lougs , ses clavicules complètes; il ne se soude pas un si grand nombre d’os à ses pieds ni à ses Mains; son museau est plus alongé, etc. Il est de moi- lié plus grand que l’aï et d’un gris brun uniforme , qui prend quelquefois une teinte roussâtre. Ces deux animaux sont originaires des parties chaudes de l'Amérique. lis seraient probablement détruits depuis TOME 1. 1 226 MAMMIFÈRES. long-temps par les nombreux carnassiers de ce pays , s’ils n'avaient quelques défenses dans leurs ongles (x). Il a été découvert en Amérique des squelettes fossiles de deux animaux de l’ordre des édentés, de très grande taille, dont l’un, le MEGATRERIUM, Cuv., Ossem. fossiles, tome V, 1"° partie, p. 174, a une tête fort semblable à celle des paresseux , mais manque de canines et tient pour le reste du squelette, en partie des paresseux, en partie des fourmiliers. Il est long de douze pieds sur six ou sept de hauteur. L’autre, le MEGALONYX, ib., p. 160, est un peu moindre. On n’en connaît bien que les doigts, qui ont beaucoup de rapport avec ceux du précédent. La deuxième tribu comprend Les EnenTés ordinaires À museau pointu. Les uns ont encore des mâche- lières. 11 y en a deux genres. Les Tarous. ( Dasypus. L. ) (2) Sont très remarquables parmi tous les mammifères , par le test écailleux et dur, composé de compartiments (1) I est singulier que le par. didactyle n’ait pas été connu avant Séba, et qu’on se soit obstiné Jlong-temps, d’après cet ignorant collecteur, à le dire de Ceylan. Erxleben l’a soutenu d’Afrique, parce qu’il prenait pour lui le poto de Bosmann, qui est un galago. ( Voyez ce dernier genre. ) Il est de fait que l’unau ne vient que de l Amérique méridionale. M. Shaw, Gen. z0ol., a décrit, sous le nom de bradypus ursinus, un animal dont Iliger a fait son genre prechylus. M. Buchanan, Voy. dans le Mysore, tome IT, p. 198, a fait connaître que c’est un véritable ours ; et en effet nous nous sommes assurés par l'inspection du crâne de l’indi- vidu de Shaw, que c’était un ours de lespèce du jongleur, qui avait perdu ses incisives. Voyez ci-dessus, p. 137. (2) Tatou est leur nom brasilien. Les Espagnols les appellent arma- dillo, à cause de leur armure; les Portugais encuberto par la même raison. On les nomme aussi quirquincho. Dasypus ( pieds velus } était nn des noms du lièvre ou du lapin chez les Grecs. ÉDENTÉS. 227 semblables à de petits pavés , qui recouvre leur tête, leur corps et souvent leur queue. Cette substance forme un bouclier sur le front, un second très grand et très convexe sur les épaules, un troisième semblable au pré- cédent sur la croupe, et entre ces deux derniers, plu- sieurs bandes paralièles et mobiles, qui donnent au corps la faculté de se ployer. La queue est tantôt garnie d’an- néaux successifs, tantôt seulement, comme les jambes, de divers tubercules. Ces animaux ont de grandes oreilles, de grands ongles, dont tantôt quatre, tantôt cinq de- vant , et toujours cinq derrière ; le museau assez pointu ; des mâchelières cylindriques séparées les unes des autres, au nombre de sept ou huit partout, sans émail dans l’intérieur; la langue lisse , peu extensible; quelques poils épars entre leurs écailles ou sur les parties de la peau qui n’ont point de test. Ils se creusent des terriers , et vivent en partie de végétaux, en partie d'insectes et de cadavres; leur estomac est simple et le cæcum leur manque. Ils sont tous originaires des parties chaudes où au moins tempérées de l’Amérique, On peut les distinguer en sous-genres d’a près la struc- ture de leurs pieds de devant et le nombre de leurs dents. Les plus nombreux n’ont que quatre doigts aux pieds de devant , dont les deux mitoyens sont les plus longs. Dans ce nombre, les uns (les Cacmicames, Cuv.), ont sept dents seulement , de chaque ‘côté et à chaque màä- choire ; leur museau est pointu , leur queue longue , en- tourée d’anneaux osseux ; tel est : Le tatou noir d’Azz. ( Dasypus novemcinetus, Lin.) Ca- chicame. Buff. X, 37. Tatou à longue queue. A. Sup. WI, 58. Tatuete. Schreb. 53. Tatupeba. Margr. À neufbandes intermédiaires, quelquefois huit ; générale- ment noirâtre; long de quinze pouces, et la queue autant. Le Tatou mulet d'Azz. (Das. 7. cinctus.) Schreb. 72., N'a que sept bandes et devient moins grand ; sa queue est plus courte à proportion. 15" 228 MAMMIFÈRES. Les Apans, Cuv., ont les doigts des cachicames, les dents, au nombre de neuf ou dix partoùt. Le Tatou apara. Marg. Apar. Buff. Mataco d’Azz. ( Dasy- pus tricinctus. L.) Schreb. LXXI, A. … À trois bandes intermédiaires , à queue très courte , à compartiments régulièrement tuberculeux. Il jouit de la faculté de se rouler en renfermant sa tête et ses pieds en- tre ses boucliers, et formant ainsi une boule complète, comme certains cloportes; vitau Brésil, au Paraguay. C’est un de ceuxqu” on trouve le plus loinau sud. Il reste dans des dimensions médiocres. D’autres T'atous (les Encouseuts , Cuv. ) ont cinq doigts aux pieds de devant, dont les trois mitoyens sont les plus longs ; leur queue est en grande partie couverte d’écailles en quinconces; leurs dents sont partout au nombre de neuf ou dix. Dans cette subdivision, Le Taiou encoubert. Encoubert et Cirquinson. Buff. (1) Tatou poyou d’Azz.(Das. sexcinctus et octodecimcinctus L.) Buff. X,xLn et Supp. IT, xzur, Se distingue de tout le reste du genre, parce qu’il a une dent de chaque côté dans l’os intermaxillaire ; son test a six Ou sept bandes, les compartiments lisses, grands et anpuleux; sa queue est médivcre , annelée seulement à sa base; ses pieds ont tous cinq doigts. Le Pichiy .d’Azz. ressemble à l’encoubert, si ce n’est que son intermaxillaire n’a point de dents, et que son bouclier postérieur est den- telé en scie , et les parties non écailleuses garnies de poils plus longs et plus fournis qu’aux autres: une espèce voi- sine , est le tatou velu d’Azz. Une troisième subdivision des Tatous a les doigts de de- mbre de cinq, mais disposés obliquement , en vant au no (1) Le tatou à tête de belette de Grew, cirquinson de Buff., das. octodecimcinctus, L., est l’encoubert ou sexcinctus; mais Grew a consi- déré commemobiles les rangées du test de la croupe. Même én les comp- tant il n’y en aurait en tout que seize , et sa figure n’en montre pas davantage, ÉDENTÉS. 2209 sorte que le pouce et l’index sont grêles , celui-ci le plus long, que le mediusa un ongle énorme , tranchant, que le suivant a encore un gros ongle , mais plus court , et que le dernier doigt est le plus court de tous. Cette 204 de main leur donne les moyens de couper la terre, et de s’y enfoncer rapidement , ou au moins de s’y cramponner, au point que l’on a beaucoup de peine à les en arracher. Dans cette subdivision, les Cagassous wont que huit ou neuf dents de chaque côté , à chaque mâchoire. Le Cabassou propre. Buff. Tatouay d’Azz. (Das. unicintus. L.) Buff. X, x. À douze bandes intermédiaires, la queue longue et tuberculeuse, les compartiments des bandes et des-bou- cliers carrés , plus larges que longs ; cinq doigts partout, dont quatre de ceux de devant ont des ongles énormes, tranchants à leur bord externe. Il devient grand. Les Prroponrtes , Fréd. Cuv., avec des doigts encore plug inégaux.et des ongles plus énormes que ceux des Cabassous , ont partout jusqu’à vingt-deux ou vingt-quatre petites dents, »quatre-vingt-quatorze ou quatr e-vingt-seize en tout. Tel est : Le Taiou géant. Geoff. Grand Tatou d’Azz. ( Dasypus - gigas, Cuv.) Deuxième Cabassou de Buff. X, #8 À douze ou treize bandes intermédiaires: ; a queue lon- gue et couverte d’écaillestuilées, lesceinpartiments carrés, plus larges que longs; c est lois grand des tatous ; il a quelquefois plus de trois rieds sans la queuë. On doit placer enfin, ? à la suite des autres {atous , comme un sous-genre trè es distinct, Les Cazamypnores. ( Cazamyraorus. Harlan.) Qui ont dix dents partout, cinq doigts à tous les pieds; les ongles de ceux de devanttrès grands, crochus, comprimés et fournissant, comme dans les cabassoüs ,. un instrument tranchant fort puissant; le dos couvert d’unesuite de rangées transversales de pièces écailleuses, sans aucun test solide ni devant ni derrière , et formant une sorte de cuirasse qui n’est attachée au Gta que le long de leur épine; leur ar- 390 MAMMIFÈRES. rière-corps est comme tronqué, et leur queue recourbée s’attache en partie au-dessous du corps (1). On n’en connaît qu’un (Chlamyphorus truncatus , Harl.) , long de cinq à six pouces, originaire de l’intérieur du Chili, où il passe la plupart de son temps sous terre. N. B. Il paraît que l’on a trouvé à l’état fossile, en Améri- que, des ossements d’un tatou d’une taille gigantesque, et jong peut-être de dix pieds sans la queue. (Foy. Cuvier, Ossements fossiles , V. ['* part., p. 191 , note.) ; Les ORYCTÉROPES. ( OrycreroPus. Geoff. ) (2) Ont été long-temps confondus avec les fourmilliers , parce qu’ils usent de la même nourriture ; ont la même forme de tête, et que leur langue est aussi un peu ex- ténsible ; mais ils s’en distinguent parce qu’ils ont des denis mâchelières et que leurs ongles sont plats, propres à fouir et non pas tranchants. La structure de leurs detits est diflérente de cellé de tous les autres quadru- pèdes; ce sont dés cylindres solides traversés comme des joncs à cannes, selon leur longueur, d’une infinité de petits canaux; leur estomac est simple, musculeux vers le pylo: *. leur cæcum petit et obtus. On n’en «naît qu’une espèce. L’Oryctérope du var. (Myrmecophaga capensis. Pal.) Buff. Suop. VL, xxxr. Que les Hollandais de cette colonie nomment cochon de terre. C’est ün animal de la taille du blaireau et au-dessus, bas sur jambes , à poilras, gris-brunâtre , à queue plus courte que le corps, également vase: il a quatre doigts de- vant , cinq derrière. Il habite dans des trous qu’il creuse avec üné extrême facilité. On mange sa chair. Les autres édentés ordinaires n’ont point de mà- (1) Nous ne connaïssons cet añimal que pat la description de ‘M. Harlan, Annales du Lycée dé New-Yorck, 1, p. 235 et pl. xxr. (2) Orycteropus, ani a les pieds propres à fouir. r 22 ÉDENTÉS. 291 chelières, et par conséquent aucune sorte de dents; il y en aussi de deux genres. Les FourMiLLiErs. ( MYRMECOPHAGA. L:) Sont des animaux velus, à long museau terminé par une petite bouche sans aucune dent, d’où sort une langue filiforme , qui peut s’alonger beaucoup, et qu’ils font pénétrer dans les fourmillières et les nids des termites, où elle retient ces insectes par le moyen de la salive vis- queuse dont elle est enduite. Leurs ongles de devant , forts et tranchants, qui varient en nombre selon les espèces , leur servent à déchirer les nids de termites et leur fournissent une assez bonne défense. Dans l’état de repos, ces ongles restent toujours à demi ployés en dedans , répondant à une callosité du poignet; aussi l'animal ne pose-t-il le pied que sur le côté. L’estomac des fourmilliers est simple et museuleux vers le pylore, leur canal intestinal médiocre et sans cæcum (1). Ils vivent tous dans les parties chaudes et tempérées du Nouveau-Monde, et ne font qu'un petit qu'ils ont l'habitude de porter sur le dos. Le Tamanoir. (Myrmecophaga jubata.) Buff. X , xxx1x, et Suppl. Il, zv. Long de plus de quatre pieds , à quatre ongles devant , cinq derrière , à queue parnie de longs poils dirigés verti- calement dessus et dessous , à pelage gris-brun, avec une bande oblique, noire, bordée de blanc, sur chaqueépaule; c’est le plus grand des fourmilliers. On assure qu’il se dé- fend même contre le jaguar. Il habite les lieux bas, ne grimpe point aux arbres , marche lentement. (1) Daubenton a fait connaître dans le F. didactyle deux très petits appendices qui peuvent, à la rigueur, être pris pour des cæcums. Je me suis assuré qu’ils n'existent point dans le tamandua, \ 252 MAMMITÈRES. Le Tamanduüa. ( Myrmecophaga tamandua. Cuv. Myrm. tetradactyla et M. tridactyla. X.) Schreb. LXVNI. À forme et pieds du précédent , mais de plus de moitié moindre ; sa queue, à poil ras, prenante et nue au bout , lui sert à se suspendre anx ce des arbres. Il y en a de gris-jaunâtre, avec une bande oblique sur l'épaule . sensible seulement par le reflet, de fauves à bande noire, de fauves à bande croupe et ins noirs; enfin d’entière- ment noirâtres. On ne sait pas encore si ces différences tiennent aux espèces. Le Fourmillier à deux doigts. (Myrm. didactyla. Lin.) Buff. X, xxx. Grand comme un rat, à poil laineux , fauve, une ligne rousse le long du dos, queue prenante et nue au bout ; deux ongles seulement devant, dont un très grand, quatre derrière (1). Les PANGOLINS (2). ( Mais. Lin. ) Vulgairement Fourmilliers écailleux. Manquent de dents, ont a langue très extensible, et vivent de fourmis et de termites, comme les fourmilliers proprement dits ; mais leur corps, leurs mémbres et leur queue sont revêtus de grosses écailles tranchantes, dis- posées comme des tuiles, et qu’ils relèvent en se mettant ‘en boule quand ils veulent se défendre de quelque en- nemi. Tous leurs pieds ont cinq doigts. Leur estomac est légèrement divisé dans le milieu : ils manquent de cæcum. On n’en trouve que dans l’ancien continent. (1) Le myrmecophaga tridactyla , L. Séba, pl. F., n’est qu’un taman- dua mal représenté. Le AZ. striata, Shaw., Buff., Suppl. IIL, pl. zvz, est un coati défiguré par l’empailleur. (2) Pangoeling, dans la langue de Java, signifie, selon Séba, un animal qui se roule en boule. On le nomme au Bengale badjarkita ou reptile de pierre ; on l’appelle aussi carpe de terre. Des matelots hollandais l’ayaient nommé diable de Formose, etc, ÉDENTÉS, 253 Le Pangolin à queue courte. (M. pentadactyla. Lin. M. brachyura. Erxi.) Buff. X, xxxiv. Long de trois à quatre pieds, à queue moindre que le corps. Des Indes orientales. C’est le Phattagen d’Elien, lib. XVI, cap. VI. Le Pangolin à longue queue. Phatagin de Buff. (M1. tetra- dactyla. Lin. M. macroura. Erxl.)Buff. X, xxxiv. Long de deux à trois pieds, à queue du double plus longue que le corps, les écailles armées de pointes. Du Sénégal’, de Guinée , etc. (1). On a trouvé sous terre, dans le Palatinat, une pha- lange unguéale qui annonce un pangolin de vingt pieds et plus de longueur. Cuv., Oss. foss. V, [°° part. , p. 193. La troisième tribu des édentés comprend les ani- maux que M: Geoffroy désigne sous ie nom de MonoTRÈMES, Parce qu'ils n'ont qu’une ouverture extérieure pour la semence, l'urine et les autres excré- ments. Leurs organes de la génération présentent des anomalies extraordinaires; quoiqu'ils n’aient point de poche sous le ventre, ils portent sur leur pubis les mêmes os surnuméraires que les mar- supiaux; leurs canaux déférents se rendent dans l’urèthre, qui s'ouvre dans JU dans l’état de repos, la verge se retire dans un fourreau quis’ouvre par un trou vers le fond dû eloaque. Ils n’ont pour toute matrice. que deux canaux où trompes qui s'ou- vrent séparément, et chacune par un double orifice (1) Nous avons constaté la patrie du pangolin à longue queue par le rapport de M. Adanson et d’autres voyageurs. 254 MAMMIFÈRES. dans l’urèthre , lequel est très large et donne dans le cloaque. Comme enfin on n’est pas encore una- nime sur l’éxistente de leurs mamelles (1), on en est à savoir si ces animaux sont vivipares Ou oÿi- pares (2). Îls ne présentent pas moins de singularités dans leur squelette, surtout à cause d’unesorte de cla- viculé Commune aux deux épaules, placée en avant de la clavicule ordinaire , et analogue à la fourchette des oiseaux. Enfin, outre leurs cinq ongles à tous les pieds, les mâles portent à ceux de derriere un ergot particulier percé d’un canal-qui transmet le liquide secrété par une glande adhérente à la face interne de la cuisse. On assure que ses Piessurés sont envenimées. Ces animaux n’ont pas de conque ex- terne à l’oreille , et leurs yeux sont fort petits. Les monotrèmes ne $e trouvent qu’à la Nouvelle- Hollande , où ils n’ont été découvertsique de puis que lesAn glaiss ysont établis. On en connaît deux genres. . {1) M. Meckel regarde comme telles deux amas glanduleux qu’il a trouvés fort développés dans une ornithorinque femelle. M. Geoffroy croit que ce sont plutôt des glandes analogues à cellésque les musaraignés ont sur les flancs. i (:) Des voyageurs disent depuis peu que l’on s’est convaincu que ces animaux produisent des œufs. Dans Le cas où il«en serait ainsi, les mono- trèmes devraient en quelque sorte être considérés comme une classe par- ticulière d'animaux ; mais il est à désirer qu’un anatomiste instruit décrive exactement ces œufs, leur ‘ofripine à l'intérieur , ét” leur développement après la poñte. On doit l’attendre de tant de médecins qui fréquentent journellement la colonie du port Jackson. F’oyez au surplus sur l’anatomie de l’ornithormque, la monographie détaillée qu’en a publiée M. Meckel ; consultez aussi, sur ses organes génitaux, les Mémoires de sir Everard Home , mes Leçons d'anatomie comparée | tomé V , et les Mémoires de de M. Geoffroy-Saint-Hilairé, Mém. du Mus. , tome XV. ÉDENTÉS. 235 Les Ecnipnés. ( Ecuinwa. Cuv. TAcHYGLossus. Ilig. ) Autrement Fourmilliers épineux. Leur museau alongé, grèle, terminé par une petite bouche , contient une langue extensible comme celle des fourmilliers et des pangolins. Aussi vivent-ils de fourmis comme ces deux genres. Isn’ont point de dents; mais leur palais est garni de plusieurs rangées de petites épines diri- gées en arrière. Leurs pieds courtsont chacun cinq ongles très longs, très robustes et propres à creuser, et tout le dessus de leur corps est couvert d’épines comme celui du hérisson. Il paraît qu’au momént du danger, ils jouissent également de la faculté de se rouler én boule. Leur queue est très courte; leur estomac ample et presque globuleux, et leur cæcum médiocre; leur verge se termine par quatre tubercules. On en compte deux espèces. L’Echidné épineux. (Echidnæhystrix.) Ortiti cn dl hystrix. Home. Myrmecophaga aculeata. Shaw. Tout couvert de grosses épines. L’Echidné soyeux. ( Echidna setosa.) Ornithor. seto- sus. Home. Couvert de poils, parmi lesquels les épines sont à demi cachées. Quelques-uns croient que ce n’est qu’une variété d'âge. LEs ORNITHORINQUES. ( ORNITHORHYNCHUS. Blumen- bach. PLATyPUS. Shaw. ) Leur museau alongé, et en même temps singulière- ment élargi et aplati , offre la plus grande ressemblance extérieure avec le bec d’un canard, d’autant plus que ses bords sont garnis de même de petites lames transverses. 11 n’y à de dents que dans le fond de la bouche, au nombre de deux partout , sans racines, à couronnes plates, et composées, comme celles de l’oryctérope , de 236 MAMMIFÈRES. petits tubes verticaux. Les pieds de devant ont une mem- brane qui, non-seulement réunit les doigts, mais dépasse beaucoup les ongles; dans ceux de derrière, la membrane se termine à la racine des ongles : deux caractères qui, avec la queue aplatie, font des ornithorinques des ami- maux aquatiques. Leur langue est en” quelque sorte double , une dans le bec, hérissée de villosités , et une autre sur la base de la première, plus épaisse, et portant en avant deux petites pointes charnues. L’estomac est petit, oblong, et a le pylore près du cardia. Le cæcum est petit : on voit dans l’intestin beaucoup de lames saillantes et parallèles. La verge n’a que deux tubercules. Les ornithorinques habitent les rivières et les marais de la Nouvelle-Hollande, près du port Jackson. On n’en connaît que deux espèces, l’une à poil rous- sâtre, menu et lisse. (Ornithorhynchus paradoxus. Blum. ; L’autre à poil brun-noirûtre, aplati et crépu. Peut-être ne sont-ce que des variétés d’âge. Voy. de Péron, Ï, pl. xxxiv. SEPTIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES. LES PACHYDERMES. Les édentés terminent la série des animaux on- guiculés, et nous venons de voir qu’il en est quel- ques-uns.dont les ongles sont si grands et enve- loppent tellement l'extrémité des doigts, qu’ils se rapprochent jusqu’à un certain point des animaux à sabots. Cependant ils ont. encore la faculté de ployer ces doigts autour des divers objets et de saisir _ avec plus ou moins de force. L'absence entière de PACHYDERMES. 237 cette faculté caractérise les animaux à sabots. Se servant de leurs pieds uniquement comme de sou- tiens, ils n’ont jamais de clavicule; leurs avant- bras restent continuellement dans l’état de prona- tion , et ils sont réduits à paître les végétaux; leurs formes comme leur genre de vie offrent beaucoup moins de variétés que celle des onguiculés, et l’on ne peut guère y établir que deux ordres, ceux aui ruminent et ceux qui ne ruminent point; mais ces derniers, que nous désignons en commun sous le nom de pachydermes, admettent quelque subdivi- sion en familles. La première sera celle des PacayperMeEs à trompe et a défenses , ou ProBosciprens (1), Qui ont cinq doigts à tous les pieds, bien complets dans le Ve 5 mais tellement encroûtés dans la peau calleuse qui entoure le pied, qu'ils n’appa- raissent au dehors que par les ongles attachés sur le bord de cette espèce de sabot. Les canines et les: incisives proprement dites leur manquent, mais dans leurs os incisifs sont implantées deux défenses. qui sortent de la bouche et prennent souvent un accrois- sement énorme. La grandeur nécessaire aux alvéoles de ces défenses rend la mâchoire supérieure si haute et raccourcit tellement les os du nez, que les na- rines se trouvent dans le squelette vers le haut de la (1) Les proboscidiens ont divers rapports avec certains rongeurs : 19 leurs grandes incisives; 20 leurs mâchelières formées souvent de lames parallèles ; 3 la forme de plusieurs de leurs os, etc. 238 MAMMIFÈRES. face ; mais elles se prolongent dans l’animal vivant en une trompe cylindrique, composée de plusieurs milliers de petits museles diversement entrelacés, mobiles en tout sens , douée d’un sentiment exquis, et terminée par un appendice en forme de doigt. Cette trompe donne à l'éléphant presque autant d'adresse que la perfection de la main peut en donner au singe. Il s’en sert pour saisir tout ce qu'il veut porter à sa bouche et pour pomper sa boisson, qu’il lance ensuite dans son gosier, en y recourbant cet admirable organe , et il supplée ainsi à un long cou, qui n'aurait pu porter cette grosse tête et ses lourdes défenses. Au reste, les parois du crâne contiennent de grands vides qui rendent la tête plus légère ; la mâchoire inférieure n’a point d’incisives du iout; les intestins sont très volumi- neux, l'estomac simple, le cæcum énorme, les mamelles, au nombre de deux seulement, placées sous la poitrine. Le petit tette avec la bouche et non avec la trompe. On ne connaît dans la nature vivante qu’un genre de proboscidiens, qui est celui des ÉLÉPHANTS. ( ELEPHAS. L. ) Lequel comprend les plus grands des mammifères ter- restres. Le service étonnant qu’ils tirent de leur trompe, à la fois instrument agile et vigoureux , organe du tact et de l’odorat, contraste avec leur aspect grossier et leurs lourdes proportions; et comme il se joint à une physio- nomie assez imposante , il a contribué à faire exagérer l'intelligence de ces animaux. Après les avoir étudiés PACHYDERMES. 239 long-temps, nous n’ayvons pas trouvé qu’elle surpassàt celle du chien ni de plusieurs autres carnassiers. D’un naturel d’ailleurs assez doux, les éléphants vivent en troupes sous la conduite des vieux mâles. Ils ne se nourrissent que de végétaux. Leur caractère distinctif consiste en des mâchelières dont le corps se compose d’un certain nombre de lames verticales , formées chacune de substance osseuse , enve- loppées d’émail , et liées ensemble par une troisième substance appelée corticale ; semblables en un mot à celles que nous avons vues dans les cabiais et dans plu- sieurs autres rongeurs. Ces mâchelières se succèdent, non pas verticalement, comme nos mâchelières de rem- placement succèdent à nos mâchelières de lait, mais d’ärrière, en avant, de facon qu’à mesure qu’une dent s’use, elle est en même temps poussée en avant par celle qui vient après ; en sorte que l’éléphant a tantôt une, tantôt deux mâchelières de chaque côté , quatre ou huit en tout, selon les époques. Les premières de ces dents ont peu de lames, et celles qui leur succèdent en ont toujours davantage. On dit que certains éléphants changent ainsi jusqu’à huit fois de mâchelières. Ils ne changent qu’une fois de défenses. Les éléphants d’aujourd’hui , revêtus d’une peau rude, et presque sans poils, n’habitent que la zône torride de l’an- cien continent , et l’on n’y en a encore reconnu que deux espèces. L’É‘léphant des Indes. (Elephas indicus. Cuv.) Buff. XX, 1., et Sup. IE, zix. A tête oblongue, à front concave, à couronne des mà- chelières présentant des rubans transverses, ondoyants , qui sont les coupes des lames qui les composent, usées par la trituration. Cette espèce a les oreilles plus petites, et porte quatre ongles aux pieds de derrière. Elle habite depuis lIndus jusqu’à la mer Orientale et dans les grandes îles, au midi de J’Inde. On en prend, de temps immémo- 240 MAMMIFÈRES. rial, des individus pour les dresser et les faire servir de bêtes de trait et de somme; mais on w’a pu encore les propager en domesticité , quoique ce qu’on a dit de leur prétendue pudeur et de leur répugnance à s’accoupler de- vant témoins , soit dénué de fondement. Les femelles n’ont que de très courtes défenses , et beaucoup de mâles leur réssemblent à cet égard. L’Éléphant d Afrique. (Elephas africanus. Cuv.) Perrault. Mém. pour l’Hist. des An. , et Fréd. Cuv. Mammif. A tête ronde, à front convexe , à grandes oreilles, à m4- chelières présentantdeslosanges sur leur couronne. Il paraît souvent u’avoir que trois ongles aux piedsde derrière. C’est l’espèce qui, habite depuis le Sénégal jusqu’au Cap. On ne sait si elle remonte aussi sur toute la côte orientale d’A- frique, ou si elle y est remplacée par la précédente. Les femelles ont des défenses aussi grandes que les mâles, et cette arme est en général plus volumineuse que dans l’es- pèce des Indes. On ne dompte pas aujourd’hui l’éléphant d'Afrique ; mais il paraît que les Carthaginoiïis en tiraient les mémes usages que les-Indiens tirent du leur. On trouve sous terre, dans presque toutes les parties des deux continents, les os d’une espècé d’éléphant, voi- sine de celle des Indes ; mais dont les mâchelières avaient des rubans plus étroits et plus droits, où les alvéoles des défenses étaient beaucoup plus longs à proportion, et la mâchoire inférieure plus obtuse. Un individu récemment tiré des glaces, sur les côtes de Sibérie, par M. Adams? paraît avoir été couvert d’un poil épais et de deux natures; en sorte qu’il serait possible que tette espèce eût vécu dans des climats froids. Elle a, depuis lonug-temps, dis- paru du globe. (Voy. Cuv., Recherches sur les oss. foss., tom. [. ) Le deuxième genre des proboscidiens ou Les MAsropontes. ( MasrODON. Cuv.) A'été détruit tout entier , et n’a laissé aucune.espèce vivante. Il avait les pieds, les défenses, la trompe et beau- PACHYDERMES. 241 coup d’autres détails de conformation communs ayec les éléphants; mais il en diflérait par les mâchelières, dont la couronne hérissée , au sortir de la gencive, de grosses pointes coniques , offrait à mesure de sa détrition des disques plus ou moins larges, qui représentaient les coupes de ces pointes (1). Ces dents, qui se succédaient d’arrière en avant , comme celles de l'éléphant, présen- taient aussi d'autant plus de paires de pointes qu’elles étaient d’un animal plus âgé. Le grand Mastodonte. ( Mastodon giganteum. Cuv. Loc. cit.) Où les coupes des pointes étaient en losange, est l’espèce la plus célèbre. Il égalait l’éléphant, mais avec des pro- portions encore plus lourdes. On en trouve des restes, merveilleusement bien conservés et en grande abondance dans presque toutes les parties de l'Amérique septentrio- uale. Ils sont infiniment plus rares dans l’ancien continent. Le Mastodonte à dents étroites. ( Mastodon angustidens. Cuv. Loc. cit.) Dont les mâcnelières, plus étroites que celles du pré- cédent , offrent, par la détrition , des disques en forme de treffles , qui les ont fait confondre par quelques auteurs avec des mäâchelières d’hippopotames , était d’un tiers moindre que le grand mastodonte, et bien plus bas sur jambes. On en trouve les dépouilles dans presque toute l'Europe, et dans la plus grande partie de l'Amérique mé- ridionale. Dans quelques endroits , ses dents teintes par le fer, deviennent , en les chauffant, d’un assez beau bleu, et donnent ce qu’on appelle des turquoises occiden- tales (2). (1) Cette conformation, commune aux mastodontes , aux hippopo- tames , aux cochons, etc., a fait croire mal à propos que les premiers étaient carnivores. (2) On en a encore découvert quelques espèces moins répandues, voy.Cuv., loc. cit., et tout nouvellement il en a été rapporté du pays des Birmans des espèces très remarquables, dont on attend la description de M. Buckland, Mast, latidens ; Mast. elephantoides , etc. TOME I. 16 242 MAMMIFÈRES. Notre seconde famille sera celle des PACHYDERMES ORDINAIRES qui Ont quatre , ou trois, ou deux doigts à leurs pieds. Ceux où les doigts sont en nombre pair ont le pied en quelque sorte fourchu , et se rapprochent, à plusieurs égards, des ruminants par le squelette, et même par la complication de l’estomac. On n’en fait communément que deux genres. Les HipPOPOTAMES. ( HrppoporTAMus. L. ) Qui ont à tous les pieds quatre doigts presqu’égaux terminés par de petits sabots; six mâchelières partout, dont les trois antérieures coniques, les trois postérieures hérissées de deux paires de pointes qui prennent par la détrition la forme de trèfles; quatre incisives à chaque mâchoire , dont les supérieures courtes, coniques et re- courbées, les inférieures longues, cylindriques, pointues et couchées en avant; une canine de chaque côté tant en haut qu’en bas, la supérieure droite, l’inférieure très grosse, recourbée, toutes deux s’usant l’une contre l’autre. Ces animaux ont le corps très massif, dénué de poils, les jambes très courtes, le ventre traînant presqu’à terre, la tête énorme, terminée par un large museau renflé qui enferme l’appareil de leurs grosses dents antérieures; la queue courte, les yeux et les oreilles petits. Leur estomac est divisé en plusieurs poches. Ils vivent dans les rivières de racines et d’autres substances végétales, et montrent beaucoup de férocité et de stupidité. | On v’en connaît qu'une espèce , aujourd’hui limitée aux rivières du milieu et du sud de lAfrique ( Zip. amphi- bius, L.), Buff., Suppl. IL, 4 et 5. Elle venait autrefois par le Nil jusques dans l'Égypte ; mais il ya long-temps qu’elle a disparu de cette contrée. PACHYDERMES. 245 Les couches meubles de l’Europe recèlent les os d’une espèce d’hippopotame très semblable à celle d'Afrique, et ceux de deux ou trois autres de plus en plus petites. Voy. mes Rech. sur lies oss. foss., tom. I. Les Cocnons. ( Sus. L.) Qui ont à tous leurs pieds deux doigts mitoyens grands et armés de forts sabots, et deux latéraux beaucoup plus courts, et ne touchant presque pas à terre ; des in- cisives en nombre variable , mais dont les inférieures sont toujours couchées en ayant, des canines $ortant de la bouche et se recourbant l’une et l’autre vers le haut; le museau terminé par un boutoir tronqué propre à fouiller la terre , l'estomac peu divisé. Les cochons, proprement dits, ont vingt-quatre ou vingt-huit mâchelières, dont les postérieures oblongues à couronne tuberculeuse , les antérieures plus ou moins comprimées , et six incisives à chaque mâchoire. Le Sanglier. (Sus scropha. L.) Buff. V , xiv et xvir. Qui est la souche de nos cochons domestiques et de leurs variétés , a les défenses prismatiques, recourbées en dehors et un peu vers le haut ; le corps trapu, les oreilles droites , le poil hérissé , noir ; ses petits, nommés marcas- sins, sont rayés de blanc et de noir. Il fait grand tort aux champs voisins des forêts, en fouillant pour y chercher les racines. Le cochon domestique varieen grandeur, en hauteur de jambes, en direction d’oreilles et en couleur; tantôt blanc, tantôt noir , tantôt rouge , tantôt varié. Chacun sait com- bien il est utile par la facilité avec laquelle on le nourrit, par le goût agréable de sa chair, par la propriété qu’elle a de se conserver long-temps au moyen du sel, enfin par sa fécondité, qui surpasse beaucoup celle des autres ani- maux de sa taille, la truie produisant jusqu’à quatorze petits. Elle porte quatre mois, et deux fois par an. Le cochon grandit jusqu’à cinq ou six ans, peut produire dès l’âge d’un an , et en peut vivre vingt. Quoique 16* © h4 MAMMIFÈRES. d’un naturel assez brut; les sangliers et les cochons sont des animaux sociaux, qui savent se défendre contre les loups, en se mettant en cercle, et présentant le boutoir de toute part. Voraces et criards, ils n’épargnent pas même leurs propres petits. Cette espèce est répandue sur toute la terre, et il n’y que les Juifs et les Mahométans qui refusent de s’en nourrir. 1 Le Sanglier à masque. (9. larvatus. Fr. Cuv.) Sus afri- canus. Schr. CCCXXVIT. Sanglier de Madagascar. Daub. MDCCCLXXXV. Samuel Daniels Afric. Scenery. pl xxr. A les défenses du nôtre, mais de chaque côté de son museau , près de la défense, est un gros tubercule presque semblable à une mamelle de femme , soutenu par une proéminence osseuse, et qui donne à l’animal une figure très siugulière. Il habite à Madagascar et dans le midi de Afrique. : Le Babiroussa ou Cochon-Cerf. (S. babirussa.) Buff. Sup. UE, xur. Plus haut et plus léger de jambes que les autres , a des défenses longues et grêles redressées verticalement, et dont les supérieures se recourbent en arrière en spirale. Il ha- bite dans quelques îles de l’archipel des Indes. On peut séparer des cochons Les Puacocnorres. (Fred. Cuv.) (1) Qui ont les mâchelières composées de cylindres joints ensemble par un cortical à peu près comme le sont les lames transverses de celles de EEE et se poussant aussi d’a- vant en arrière. Leur crâne est singulièrement large, leurs défenses arrondies , dirigées de côté et en haut , d’une gran- deux effrayante ; et, sur chacune de leurs joues , pend un gros lobe charnu qui achève de rendre leur figure hideuse. J1s n’ont que deux incisives en haut et six en bas. Les individus apportés du Cap-Vert (S. africanus, Gm.) ont ces incisives en général hien complètes ; ; ceux qui vien- vert du Cap de Bonne-Espérance (5. æthiopicus, Gm.), de (rx) Phaco-choerus, cochon portant une verrue. PACHYDERMES. 245 Buff., Supp. HE, x1, ne les montrent presque jamais; seule- ment on en rs quelquefois des vestiges sous la gencive; peut-être cette différence tient-elle à l’âge qui avait usé ces dents dans les derniers, peut-être indique-t-elle une diffé- rence d'espèce , d'autant que les têtes du Cap sont aussi un peu plus larges et plus courtes. On doit encore moins laisser dans le genre des cochons, Les P£caris. (Dicoryces. Cuv.) (1) Qui ont bien à peu près les mâchelières et les incisives des cochons proprement dits, mais dont les canines, dirigées comme celles des animaux ordinaires , ne sortent pas de la bouche , et qui manquent de doigt externe à leurs pieds de derrière. Ils n’ont pas de queue, et sur leurs lombes est une ouverture glanduleuse d’où sort une humeur fétide. Les os du métatarse et du métacarpe de. leurs deux grands doigts sont soudés en une espèce de canon, comme dans les rumi- nants , avec lesquels leur estomac, diviséen plusieurs poches, leur donne aussi un rapport marqué. Une chose singulière, c’est que l’on trouve souvent leur aorte très renflée, mais sans que le lieu du renflement soit fixe, comme s'ils étaient sujet à une sorte d’anévrysme. On n’en connaît que deux espèces, l’une et l’autre de l'Amérique méridionale, qui n’ont été distinguées que par M. d’Azzara; Linné les confond sous le nom de sus tajassu. Le Pécari à collier ou Patira. (Dic. torquatus. Cuv.) Buff. X, uret 1v. À poil annelé de gris et de brun, à collier blanchâtre allant obliquement de l’angle de la mâchoire inférieure sur l'épaule; moitié moindre que notre sanglier. Le Tagnicati, Taitetou, Tajassou , etc. ( Dic. labiatus. Cuvier. ) Plus grand , brun , à lèvres blanches. ——————————_———_—_——_— ——_ ———_——— (1) Dicotyle , double nombril, à cause de l'ouverture dé son dos. 2/6 MAMMIFÈRES, Ici peut être placé un genre aujourd’hui inconnu dans la nature vivante, que nous ayons découvert et nommé ANOPLOTHERIUM. Cuv. Il montre les rapports les plus singuliers avec les diverses tribus des pachydermes, et se rattache, à quel- ques égards, à l’ordre des ruminants. Six incisives à chaque mächoire , quatre canines presque semblables aux incisives et ne les dépassant pas, et sept molaires partout forment une série continue sans intervalle vide, ce qu’on ne voit que dans l’homme. Les quatre molaires postérieures de chaque côté sont semblables à celles des rhinocéros, des damans et des palæothériums , c’est-à- dire carrées en haut, et en double ou triple croissant en bas. Leurs pieds, terminés par deux grands doigts comme dans les ruminants, ont ceci de différent , que les os du métatarse et du métacarpe restent toujours sé- parés sans se souder jamais en canon. La composition dé leur tarse est la même que dans le chameau. Les ossements de ce genre n’ont été trouvés , jusqu’à ce jour, que dans les carrières à plâtre des environs de Paris. Nous y en avons déjà reconnu cinq espèces: une grande comme. un petit âne, avec la forme basse et la longue queue de la Joutre ( 4. commune, Cuv.), ses pieds de de- vant portaient au bord interne un petit doigt accessoire ; une de la taille et du port léger de la gazelle ( 4. medium, ); une de la taille et à peu près des proportions du lièvre, avec deux petits doigts accessoires aux côtés des pieds de der- rière , etc. (Foy. Cuv., Rech. sur les ss. foss, tom. III. ) Les pachydermes ordinaires qui n’ont pas le pied fourchu , comprennent d’abord trois genres, très- semblables entre eux pour les mâchelières , en ayant de chaque côté sept supérieures à couronne carrée, avec divers linéaments saillants, et sept inférieures PACHYDERMES. 247 à couronne en double croissant, la derniére de toutes en croissant triple, mais leurs incisives dif- fèrent. Les RuiNOCÉROS. ( RHINOGEROS. L. ) Varient même entre eux à cet égard. Ce sont de grands animaux dont chaque pied est divisé en trois doigts et dont les os du nez, très épais et réunis en une sorte de voûte, portent une corne solide adhérente à la peau et de substance fibreuse et cornée , comme si elle était com- posée de poils agglutinés. Leur naturel est stupide et féroce ; ils aiment les lieux humides, vivent d’herbes et de branches d’arbres , ont l’estomac simple , les in- testins fort longs , le cæcum fort grand. Le Rhinocéros des Indes. (Rh. indicus. Cuv.) Buff. XI, vu. À ,outre ses vingt-huit mâchelières , deux fortes dents incisives à chaque mâchoire; deux autres petites entre les inférieures et deux plus petites encore en dehors des su- périeures. Il n’a qu’une corne, et sa peau est remarquable par des plis profonds qu’elle forme en arrière et en travers des épaules , en avant et en travers des cuisses. Il habite aux Indes orientales, suriout au-delà du Gange. Le Rhinocéros de Java. ( Rh. javanus. Cuv. )Fréd. Cuv. Mammif. “Avec les grandes incisives et la corne unique du précé- dent , a les plis de la peau moins nombreux , un de ceux de la nuque plus large, et , ce qui est plus remarquable, toute la peau couverte de petits tubercules serrés et angu- leux. On ue l’a trouvéencore que dans l’île de Java. Le Rhinocéros de Sumatra, ( Rh. sumatrensis. Cuv.) Bell. Trans. phil. 1793. Fréd. Cuv. Mammif. Avec les mêmes quatre grandes incisives que les précé- dents , n’a presque point de plis à la peau, qui, de plus, est assez velue, et porte une seconde corne derrière la corne ordinaire. 248 MAMMIFÈRES. Le Rhinocéros d’ Afrique. ( Rh. Africanus. Cuv.) Buff. Sup. VI, vi. Porte deux cornes comme le précédent , et n’a point de plis à la peau ni aucune dent incisive , ses molaires occu- pant presque toute la longueur de sa mâchoire. Cette ab- sence de dents incisives pourrait le faire séparer de ses congénères. On a trouvé sous terre, en Sibérie et en différents en- droits de l’Allemagne , les os d’un xhinocéros à deux cor- nes, dont le crâne, beaucoup plus alongé que ceux des rhi- nocéros vivants, se distinguait encore par une cloison verti- cale osseuse qui soutenait les os du nez. C’est une espèce perdue ; et un cadavre presque entier que l’on a retiré de la glace sur les bords du Vilhoui en Sibérie, a montré qu’elle était couverte d’un poil assez épais. Elle pouvait donc vi- vre au nord comme l'éléphant fossile. On a déterré, plus nouvellement, en Toscane et en Lombardie , d’autres os de rhinocéros qui paraissent s'être beaucoup plus rapprochés de celui d'Afrique. Il s’en est trouvé en Allemagne qui ont des incisives comme les espèces d’Asie ; enfin, on en a découvert en France des os qui annoncent une taille à peine supé- rieure à celle du cochon. (Foy. mes Rech. sur les oss. foss., tom. II. ) ls LEs DAMaANs.( HyrAx. Hermann. ) Ont été placés long-temps parmi les rongeurs, à cause de leur très petite taille; mais, en les examinant bien, on trouve qu’à la corne près , ce sont en quelque sorte des rhinocéros en miniature, du moins ils ont exactement les mêmes molaires; mais leur mâchoire supérieure a deux fortes incisives recourbées vers le bas, et dans la jeunesse, deux très petites canines; l’inférieure a quatre incisives sans canines. On compte quatre doigts à leurs pieds de devant et trois à ceux de derrière, tous avec des espèces de très petits sabots minces et arrondis, excepté le doigt interne de derrière , qui est armé d’un ongle crochu PACHYDERMES. 249 et oblique. Ces animaux ont le museau et les oreilles courtes , sont couverts de poils, et ne portent qu’ un tubercule au lieu de queue. Leur estomac est divisé en deux poches; outre un gros cæcum , et plusieurs dilata- tions au colon, il y a vers le milieu de celui-ci deux ap- pendices analogues aux deux cæcums des oiseaux. On en connaît une espèce , grande comme un lapin, de couleur grisâtre , assez commune dans les rochers de toute l'Afrique , où elle devient souvent la proie des oiseaux de rapine, et qui paraît aussi habiter quelques parties de l’Asie; du moins ne trouvons-nous pas de différence cer- taine entre l’hyrax capensis et le syriacus (Buff., Supp. VI, xen et xzur, et VIE, Lxxix.). (1) Les PALÆOTHERIUM. ( Cuv.) Sont encore un genre perdu. Avec les mêmes mäche- lières que les deux précédents, six incisives et deux canines à chaque mâchoire comme les tapirs et trois doigts visibles à chaque pied , ils portaient aussi, comme les tapirs, une courte trompe charnue, pour les muscles de laquelle les os du nez étaient raccourcis, et laissaient en dessous d’eux une forte échancrure. Nous avons dé- couvert les ossements de ce genre pêle-mêle avec ceux de l’anoplotherium dans les carrières à plàtre des envi- rons de Paris, et il en existe dans plusieurs autres lieux, de France. On en connaît déjà onze ou douze espèces. À Paris seu- lement , nous en trouvons de la taille du cheval, de celle du tapir, de celle d’un petit mouton; près d'Orléans, il s’en trouve des os d'une espèce qui égalait à peu près le rhinocéros. Ces animaux paraissent avoir fréquenté les bords des lacs et des marais ; car les pierres qui recèlent leurs os contiennent aussi des coquilles d’eau douce. ( Foy. Cuv., Rech. sur les oss. foss., tom. IL. ) (1) Je doute beaucoup de l’authenticité de l’hyrax hudsonius, Bewick, 4o7, et Schreb., CCXL, c. Il n’a été vu que dans un cabinet. 250 MAMMIFÈRES. Les LOPHIODONS Sont un autre genre perdu qui paraît tenir de près au précédent; mais dont les mâchelières inférieures ont des collines transverses. On en a déterré jusqu’à dix ou douze espèces dans nos terrains d’eau douce anciens, les mêmes où l’on trouve les palæotheriums. Foy. mes Ossem. foss. , tom. III. À ces genres doit succéder celui des Tapirs. ( Taprr. Lin.) Dont les vingt-sept molaires présentent toutes, avani la trituration, deux collines transverses et rectilignes ; en avant sont, à chaque mâchoire, six incisives et deux canines, séparées des molaires par un espace vide. Le nez est en forme de petile trompe charnue ; les pieds de devant ont quatre doigts, ceux de derrière trois. On n’en a pendant long-temps connu qu’une espèce, Le Tapir d'Amérique. ( Tapir americanus. Lin.) Buff. Supp. VI, r. De la taille comme d’un petit âne, à peau brune, presque nue, à queue médiocre, à cou charnu, formant comme une crête sur la nuque. Elle est commune dans les lieux humi- des et le long des rivières des contrées chaudes de l’Amé- rique méridionale. On mange sa chair. Les petits sont tachetés de blanc comme les faons de cerf. Depuis quelque années, il a été découvert une seconde espèce de tapir dans l’ancien continent; c’est Le Tapir de l'Inde. (Tapir indicus.) Farkharie. Soc. asiat. tom. XIV. Horsfield. jav. Maiba. Fr. Cuv. Mammif. Plus grand que celui d'Amérique, brun-noir, à dos gris-blanc. Il habite les forêts de la presqu’ile de Malacca, de l’île de Sumatra, etc. Il y a aussi des os fossiles de tapirs répandus en Europe, et entre autres, d’une espèce gigantesque qui doit avoir PACHYDERMES. . 6a approché de l’éléphant pour la taille. ( Zapir giganteus, Cuv., Ossem. foss., tome II. ) La troisième famille des pachydermes, : ou ani- maux à sabots non ruminants, comprendra : LES SOLIPÈDES Ou quadrupèdes qui n’ont qu’un doigt apparent et un seul sabot à chaque pied, quoiqu'ils portent sous la peau, de chaque côté de leur métacarpe et de leur métatarse , des stylets qui représentent deux doists latéraux. On n’en connaît qu’un seul genre, qui est celui des q 8 q Cuevaux. ( Equus. Lin.) Il porteàchaque mâchoiresixincisives, qui, dansla jeu- nesse , ont leur couronne creusée d’une fossette, et partout six molaires à couronne carrée, marquées parles lames d’é- mail qui s’y enfoncent, de quatre croissants, et en outre, dans les supérieures, d’un petit disque au bord interne. Les mâles ont de plus deux petites canines à la mâchoire supérieure , et quelquefois à toutes les deux, qui man- quent presque toujours aux femelles. Entre ces canines et la première molaire , est l’espace vide qui répond à l'angle des lèvres , où l’on place le mors, et au moyen duquel seul , l’homme est parvenu à dompter ces vigou- reux quadrupèdes. Leur estomac est simple et médiocre ; mais leurs intestins sont très longset leur cæcum énorme. Les mamelles sont entre les cuisses. Le Cheval. (Equus caballus. Lin.) Buff. IV, Le Noble compagnon de l’homme à la chasse, à la guerre et dans les travaux de l’agriculture , des arts et du commerce, est le plus important et le mieux soigné des animaux que 252 : MAMMIFÈRES. nous avons soumis. Il paraît qu’il n’existe plus à l’état sau- vage que dans les lieux où l’on a laissé en liberté des che- vaux auparavant domestiques, comme en Tartarie et en Amérique; ils y viventen troupes , conduites et défendues chacune par ur vieux mâle. Les jeunes mâles, chassés aussitôt qu’ils sont adultes, suivent ces troupes de loin jusqu’à ce qu’ils puissent attirer de jeunes juments. En esclavage, le poulain tette six à sept mois; on sépare les sexes à deux ans; on commence à les attacher et à les panser à trois ans; ce n’estqu’à quatre qu’on les monte, et qu’ils peuvent engendrer sans se nuire. La jument porte onze mois. . L'âge du cheval se connaît surtout aux incisives. Celles de lait commencent à pousser quinze jours après la mais- sance ; à deux ans et demi, les mitoyennes sont rempla- cées; à trois et demi, les deux suivantes; à quatre et demi , les deux extrêmes, appelées les coins. Toutes ces dents, à couronne d’abord creuse, perdent petit à petit cet enfoncement par la détrition. À sept ans et demi ou hait ans, tous les creux sont effacés , et le cheval ne mar- que plus. Les canines inférieures viennent à trois ans et demi, les supérieures à quatre; elles restent pointues jusqu’à six; à dix, elles commencent à se déchausser. La durée de la vie du cheval ne passe guère trente ans. Tout le monde sait à quel point cet animal varie par la couleur et par la taille. Ses principales races ont même des différences sensibles dans les formes de la tête, dans les proportions, étse caractérisent chacune de préférence pour les divers emplois. Les plus sveltes, les plus rapides , sont les chevaux ara- bes , qui ont aidé à perfectionner la race espagnole, et contribué avec celle-ci à former la race anglaise : les plus gros et les plus forts viennent des côtes de la mer du Nord ; les plus petits, du nord dela Suède et de la Corse. Les chevaux sauvages ont la tête grosse, le poil crépu, et des proportions peu agréables. Le Dzigguetai. (Equus hemionus. Pall.) Schreb. Est une espèce qui, pour les proportions, tient le milieu PACHYDERMES. 253 entre le cheval et l’âne, et quiviten troupes dansles déserts sablonneux de centre de l’Asie. Il est isabelle, à crinière et à ligne dorsale noires; sa queue se términe par une houppe noire. C’est probablement le mulet sauvage des anciens. L’Ane. ( Equus asinus. Lin.) Buff. IV, xr. Se reconnaît à ses longues oreilles, à la houppe du bout de sa queue, à la croix noire qu’il a sur les épaules, et qui est le premier indice des bandes qui distinguent les espèces suivantes. Originaire des grands déserts de l’inté- rieur de VAsie , il s’y trouve encore à l’état sauvage, en troupes innombrables, qui se portent du nord au midi selon les saisons. Aussi vient-il mal dans lés pays trop septentrionaux. Chacun connaît sa patience, sa sobriété, son tempérament robuste, et les services qu’il rend aux pauvres campagnards. Sa voix rauque (appelée braire ), tient à deux petites ca- vités particulières du fond de son larynx. Le Zèbre. (Equus zebra. Lin.) Buff. XIE, r. Presque de la forme de l’âne, rayé partout transversale- ment de blanc et de noir avec une parfaite régularité. Il est originaire de toute la partie méridionale de l’Afrique. Nous avons vu un zèbre femelle produire successivement avec l’âne et avec le cheval. Le Couagga. (Fquus quaccha. Gm.) Buff. Supp. VIE, vu. Ressemble plus au cheval que le zèbre, mais vient du même pays. Son poil, sur le cou et sur les épaules, est brun , rayé en, travers de blanchâtre ; sa croupe est gris- roussâtre , sa Queue et ses jambes blanchâtres. Son nom exprime sa voix, qui ressemble à l’aboiement d’un chien. L'Onagga où Dauw. Fréd. Cuv. Mammif. (Æquus monta- nus. Burchell.) Estuue espèce d’Afriqueinférieureàl’âne, maisde lajolie forme du couagga , isabelle avec des raies noires alterna- tivement plus larges et plus étroi tes, sur la tête , le cou et letronc. Celles de l’arrière se portentobliquementenavant, ses jambes et sa queue sont blanches. 294 MAMMIFÈRES; LE HUITIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES, ‘ou LES RUMINANTS (Prcora. L. }, Est peut-être le plus naturel et le mieux déter- miné de la classe, car ces animaux ont l’air d’être presque tous construits sur le même modèle, et les chameaux seuls présentent quelques petites excep- tions aux caractères communs. Le premier de ces caractères est de n'avoir d’in- cisives qu'à la mâchoire inférieure, presque tou- jours au nombre de huit. Elles sont remplacées en haut par un bourrelet calleux. Entre les incisives et les molaires est un espace vide, où se trouvent, seulement dans quelques genres , une ou deux ca- nines. Les molaires, presque toujours au nombre de six partout, ont leur couronne marquée de deux doubles croissants, dont la convexité est tournée en dedans dans les supérieures , en dehors dans les in- férieures. Les quatre pieds sont terminés par deux doigts et par deux sabots, qui se regardent par une face aplatie, en sorte qu’ils ont l'air d’un sabot unique, qui aurait été fendu ; d’où vient, à ces animaux, le nom de pieds fourchus , de bifurqués, etc. Derrière le sabot sont quelquefois deux petits ergots, vestiges de doigts latéraux. Les deux os du métacarpe et du métatarse sont réunis en un seul, qui porte le nom de canon, mais dans cer- RUMINANTS: 255 taines espèces il y a aussi des vestiges de métatar- siens et de métacarpiens latéraux. Le nom de ruminants indique la faculté sin- gulière de ces animaux, de mâcher une seconde fois les aliments, qu’ils ramènent dans la bouche après une première déglutition, faculté qui tient à la structure de leurs estomacs. Ils en ont toujours quatre, dont les trois premiers sont disposés de fa- con que les aliments peuvent entrer à volonté dans lun des trois, parce que l’œsophage aboutit au point de communication. Le premier et le plus grand se nomme /a panse ; il recoit en abondance les herbes grossièrement concassées par une première mastication. Elles se rendent de là dans le second , appelé bonnet , dont les parois ont des lames semblables à des rayons d’abeilles. Get estomac, fort petit et globuleux, saisit l'herbe, l’imbibe et la comprime en petites pelotes, qui remontent ensuite successivement à la bouche pour y être remâchées. L’animal se tient en repos pour celte opération, qui dure jusqu'à ce que toute l’herbe, avalée d’abord dans la panse, Vait subie. Les aliments, ainsi remâchés, descen- dent directement dans le troisième estomac nommé feuillet , parce que ses parois ont des lames longitn- dinales semblables aux feuillets d’un livre , et de là dans le quatrième ou caillette, dont les parois n’oni que des rides, et qui est le véritable organe de la digestion, analogue à l'estomac simple des animaux 256 MAMMIFÈRES. ordinaires. Pendant que les ruminants tettent et ne vivent que de lait, la caillette est le plus grand de leurs estomacs. La panse se ne développe et ne prend son énorme volume qu'à mesure qu’elle recoit de l'herbe. Le canal intestinal des ruminants est fort long; mais peu boursouflé dans les gros intestins. Leur cæcum est de même, long et assez lisse. La graisse des ruminants durcit plus en refroïidissant que celle des autres quadrupèdes , ‘et devient même cassante. On lui donne le nom de swf. Leurs ma- melles sont placées entre leurs cuisses. Les ruminants sont, de tous les animaux, ceux dont l’homme tire le plus de parti. Il peut manger de tous, et c’est même d’eux qu'il tire presque toute la chair dont il se nourrit. Plusieurs lui servent de bêtes de somme; d’autres lui sont utiles par leur lait, leur suif, leur cuir, leurs cornes et d’autres productions. Les deux premiers genres n’ont point de cornes. Les CHAMEAUx. ( CamELus. L.) Se rapprochent un peu plus que les autres de l’ordre précédent. {ls ont non-seulement toujours des canines aux deux mâchoires, mais encore deux dents pointues implantées dans l'os incisif, les incisives inférieures au nombre de six, et les es de vingt ou de dix-huit seulement , AE CR qu'ils possèdent seuls parmi les ruminants, ainsi que d’avoir le scaphoïde et le cuboïde du tarse séparés. Au lieu de ce grand sabot aplati au côté interne qui enveloppe toute la partie inférieure de chaque doigt et détermine la figure du pied fourchu RUMINANTS. 255 ordinaire , ils n’en ont qu’un petit, adhérant seulement à la dernière phalange, et de forme symétrique comme les sabots des pachydermes. Leur lèvre renflée et fendue, leur long cou, leurs orbites saillants, la faiblesse de leur croupe . la proportion désagréable de leurs jambes et de leurs pieds, en font des êtres en quelque sorte dif- formes; mais leur extrême sobriété, et la faculté qu’ils ont de passer plusieurs jours sans boire, les rendent de première utilité. Cetté faculté tient probablement à de grands amas de cellules qui garnissent les côtés de leur panse, et dans lesquelles il se retient ou se produit continuellement de l’eau. Les autres ruminants n’en ont point de semblables. Les chameaux urinent en arrière , mais leur vérge change de direction pour l’accouplement, qui se fait avec beaucoup de peine, et pendant lequel la femelle reste couchée. Au temps du rut, il suinte de leur tête un humeur fétide. Les CHAMEAUX PROPREMENT DITS. Ont les deux doigts réunis en dessous, jusque près de la pointe, par une semelle communeet le dos chargé de loupes de graisse. Ce sont de grands animaux de l’ancien monde dont on connaît deux espèces , toutes les deux complétement ré: duites à l’état domestique (1). Le Chameau à deux bosses. (Camelus bactrianus. 1.) Buff. XL, xxir. Originaire du centre de l’Asie, et qui descend beaucoup moins vers le midi que Le Chameau à une seule bosse. ( Camelus dromedarius. L. ) Buff. XI, 1x. Qui s’est répandu d’Arabie dans tout le nord de l’Afrique (1) Pallas rapporte , sur la foi des Bouchares et des Tartares , qu'il y a des chameaux sauvages dans les déserts du milieu de l'Asie; mais il faut remarquer que les Calmouques , par principe de religion , donnent la li- berté à toutes sortes d'animaux. TOME I. 17 258 MAMMIFÈIES. et dans une grande partie de la Syrie, et de la Perse, etc. Le premier est le seul qu’on emploie en Furquestan, au Thibet , etc. ; on en conduit jusque près du lac Baïcal. Le secondestassez connu par sa nécessité pour traverser ledé- sert,etcommeseulmoyen deliaison des pays quiy confinent. Le chameau à deux bosses marche moins péniblement .que l’autre dans les terrains humides; il est plus grand et plus fort. Dans le temps de la mue, il se dépouille entièrement de son poil. C’est le chameau à une seule bosse qui porte le plus loin la sobriété. Le dromadaire en est pro- piément une variété plus légère et plus propre à la course. La chaireet le lait des chameaux servent à la nourriture, et leur poil-au vêtement des peuples qui les possèdent. “les deux espèces deviennent presque inutiles dans les terrains pierreux. Les Lamas. (AucnenrA. Iliger.) Ont les deux doigts séparés et manquent de loupes. On n’en connaît aussi que deux espèces bien distinctes, l’une et l’autre du Nouveau-Monde, etbeaucoup plus petites que les deux précédentes. Le Lama ou, dans l’état sauvage, Guanaco. ( Camelus [lacma. L.) Buff. Supp. VE, xxvnr. Grand comme un cerf, à pelage grossier et châtain, qui varie de couleur en domesticité. C'était la seule bête de somme du Pérou quand on enffit la conquête ; il porte cent cinquante livres, mais ne fait quede petites journées. L’Alpaëa en est une variété à longs poils laineux. La Vigogne (Camelus vicunna. LL.) Buff. Supp- VI, xxvinr. Grande comme une brebis, couverte d’une laine fauve, d’une finesse et d’une douceur admirables, qui donne des étoffes précieuses. Les CHevroTains. ( Moscaus. L.) Beaucoup moins anomaux que les chameaux, ne dif- fèrént des ruminants ordinaires que par l’absence des cornes, par une longue canine, de chaque côté dela RUMINANTS. 259 mâchoire supérieure , qui sort de la bouche dans les ; mâles, et enfin parce qu'ils ont encore dans le squelette un péroné grêle qui n'existe pas même dans les cha- meaux. Ce sont des animaux charmants par leur élégance et leur légèreté. Le Muse. { Moschus moschiferus. L. ) Buff. Supp. Vi, XXIX. Est l’espècela plus célèbre. Grande comme un chevreuil, presque sans queue, elle est toute couverte d’un poil si gros et si cassant , qu’on pourrait presque lui donner le nom d’épines; mais ce qui la fait surtout remarquer , c’est la poche située en avant du prépuce du mâle, ei quise remplit de cette substance odorante si connue en méde- cine et en parfumerie sous le nom de musc. Cette espèce paraît propre à cette région äpre et pleine de rochers, d’où descendent la plupart des fleuves de l’Asie, et qui s’étend entre la Sibérie, la Chine et le Thibet. Sa vie est nocturne et solitaire , et sa timidité extrême. C’est au Thibet et au Tunquin qu’elle donne le meilleur musc ; dans le nord , cette substance n’a presque pas d’odeur. Les autres chevrotains n’ont point de bourse à musc. Ils vivent tous dans les pays chauds de l’ancien conti- nent(1); ce sont les plus petits et les plusélégants des ru- minants (2). Tout le reste des ruminarts a, au moins dans le sexe mâle, deux cornes, c’est-à-dire deux proémi- nences plus ou moins longues des os frontaux, qui ne se trouventdans aucune autre famille d'animaux. Dans les uns, ces proéminences sont revêtues d’un (1) Le Moschus americanus, établi d’après Séba, n’est qu’un jeune ou une femelle d’un des cerfs de la Guiane. Il en est de même du »10schus delicatulus dé Shaw, Schreb., 245, D. C’est le faon d’un cerf d'Amérique, (2) Moschus pygmœus, Buff., XIT, xun. Moschus memina, Schreb., cexzinr. Moschus javanicus, Buff., supp. VI, xxx. 260 ” MAMMIFÈRES. étui de substance élastique, composée comme de poils asolutinés, qui croit par couches, et pendant toute la vie; on donne en particulier le nom de corne à la substance de cet étui, et lui-même porte celui de corne creuse. La proéminence qu'il enve- loppe croît comme lui pendant toute la vie et ne tombe jamais. Telles sont les cornes des œufs, des moutons, des chèvres et des antilopes. Dans d’autres, les proéminences ne sont enve- loppées que d’une peau velue , qui se continue avec celle de la tête, et qui ne se détruit point; ces proé- minences ne tombent pas non plus; la seule girafe en a de telles. … Enfin, dans le genre des cerfs , les proéminences, couvertes pendant un temps d’une peau veluecomme celle du reste de la tête , ont à leur base un anneau de tubercules osseux, qui, en grossissant, ‘compri- ment et oblitèrent les vaisseaux nourriciers de cette peau. Elle se dessèche et est enlevée; la proémi- nence osseuse mise à nu, se sépare au bout de quel- que temps du crâne, auquel elle tenait; elle tombe, et l'animal demeure sans armes. Mais il lui en re- pousse bientôt de nouvelles, d'ordinaire plus grandes que les précédentes, et destinées à subir les mêmes révolutions. Ces cornes, purement osseuses, et su- jettes à des.changements périodiques, portent le nom de bors. Les Ceres. (CERvus. L.) Sont donc tous les ruminants dont la tête est armée RUMINANTS. 261 de bois; mais, si l’on excepte l'espèce du rhenne, les femelles en sont toujours dépourvues. La substance de ce bois, quand il a acquis tout son développement , est un os très dense sans pores ni sinus; sa figure varie beau- coup selon les espèces , et même , dans chaque espèce, selon l’âge. Les cerfs sont des animaux très rapides à la course, vivant généralement dans les forêts ; d’herbes, de feuilles, de bourgeons d’arbres, ete. On distingue d’abord les espèces à bois aplati en tout ou en partie ; Savoir : LÉlan. (C. alces. 1.) Elk ou Elend dans le nord de l’Eu- rope; Moose-Deer des Anglo-Américains ; Orignal des Canadiens. Buff. Supp. VIL, xxx. à Grand comme un cheval et quelquefois davantage, à jambes élevées, à museau cartilagineux et renflé; une espèce de goître ou de pendeloque diversement configurée sous la gorge ; le poil toujours très roide, et d’un ‘cendré plus ou moins foncé. Le bois du mâle, d’abord en-dague , ensuite divisé en lanières ; prend , à l’âge de cingans, la forme d’une lame triangulaire, dentelée au bord externe et portée sur un pédicule. Il croît avec l’âge jusqu’à peser cinquante ou soixante livres, et à avoir quatorze an- douillers ou dentelures à chaque corne. L’élan habite en petites troupes les forêts marécageuses du nord des deux continents; sa peau est précieuse pour les ouvrages de chamoiserie. : se Le Rhenne. (C. Tarandus. L.:) Buff., Supp. HE, xvurr bis. Grand comme un cerf, mais à jambes plus courtes et plus grosses; les deux sexes ont des bois divisés en plu- sieurs branches, d’abord grêles et pointues, et qui finis- sent avec l’âge par se terminer en palmes élargies et den- telées ; son poil, brun en été, devient presque blanc en hiver (1). Le rhénnen’habite que les contrées glaciales des deux continents. C’est l’animal si célèbre par le service. ul . . . . . (1) C’est probablement ce changement qui avait fait dire aux anciens que le tarandus prenait les couleurs qu’il voulait. 262 MAMMIFÈRES. qu’en tirent les Lapons , qui en ont de nombreux trou- peaux, les conduisent l’été dans les montagnes de leur pays, les ramènent l’hiver dans les plaines, en font leurs bêtes de somme et de trait, mangent leur chair, leur lait, se vêtent de leur peau , etc. Le Daim. (CC. Dama. L.) Buff. VI, xxvn et xxvin. Moiïndre que notre cerf, en hiver d’un brun noirâtre, en été fauve tacheté de blanc , les fesses en tous temps blanches, bordées de chaque côté d’une raie noire, la queue plus longue qu’au cerf, noire en dessus, blanche en dessous. Le bois du mâle a la base ronde avec un an- douiller pointu , et dans le reste de, sa longueur ä est aplati et dentelé en dehors; passé un certain âge , il rape- tisse et se divise irrégulièrement en plusieurs lanières. . Cette espèce, qui est le platiceros desanciens, est devenue commune dans tous les pays d'Europe, mais elle paraît originaire de Barbarie (1); il s’en trouve quelquefois une variété noire sans taches. rLes-espèces à bois ronds sont plus nombreuses; celles des pays tempérés changent aussi plus ou moins de couleur “en: hiver. Le Cerf commun. (Cervus elaphus. 1) Buff. VE, rx, x}, xn. À pelage en été fauve-brun, avec une ligne noirâtre , et de chaque côté une rangée de petites taches fauve- pâle le long de l’é épine; en hiver, d’un gris brun uniforme; la croupe et la queue en tout temps fauve-pâle. Il est Hotel des forêts de toute l’Europe et de l'Asie tempérée. Le bois Mu mâle est rond et vient la seconde année; d’abord en forme de dagues, il prend ensuite à sa face ASE à plus de branches ou d’andouillers à mesure qu’il avance en âge, etse couronne d’une espèce d’empaumurede plusieurs petites pointes. Le très vieux cerf noircit, et les poils de son cou s’alongent et se hérisseut. Le bois tombeau printemps, en commençant par les vieux ; il revient pendant l'été, et (1) Depuis la publication de la seconde édition de nos Recherches sur les ossements fossiles, nous avons reçu un daim sauvage tué dans les bois au sud de Tunis. RUMINANTS. - 263 les cerfs vivent séparés tout ce temps là. Quand il est re- fait, commencele rut, qui duretrois semaines, et pendant lequel les mâles sont comme furieux. Mâles et femelles se réunissent en grandes troupes pour passer l’hiver. La biche porte huit mois et met bas en mai; le faon est fauve tacheté de blanc. La chasse du cerf, qui passe, comme on sait, pour le plus noble des exercices, est devenue l’objet d’un art qui a sa théorie, et une terminologie étendue où les choses les plus connues s'expriment par des tegmes bizarres, ou détournés de leur acception ordinaire. Le Cerf du Canada. (C. canadensis. Gm. C. strongyloceros. Schreb. 246. À. 247. F. G ) EZk ou É lan des Anglo- Américains. FVapiti, etc. D'un quart plus grand que le nôtre, à peu près de la même couleur , mais à disque de la croupe plus large et plus pâle, à bois également ronds ; mais plus développés , et'qui ne prennent jamais d’empaumure. Îl habite toutes Les par- ties tempérées de l’Amérique septentrionale. Le Cerf de la Louisiane ou de Virginie. (C. virginianus. Gm.) Daim des Anglo-Américains. Schreb. cexzvu. H. Moindre que le nôtre, plus svelte, à museau plus pointu, d’un fauve-clair en été, d’un gris-roussâtre en hiver, des- sous de la gorge et de la queue blanc en tout temps, le tiers inférieur de la queue noir et le bout blane, Le bois du mâle plus court qu’à l’espèce d'Europe, rond, lisse et blanchâtre, s’écarte eu dehors pour revenir enarc de cer- cle en dedans et en avant; et porte ses andouillers à sa face postérieure, excepté celui de la base. Il en a jusqu’à cinq ou six (1). Les espèces des pays chauds ne changent pas de couleur. Il y en a plusieurs dans Amérique méridionale, dont on n’a point encore une histoire assez complète ni des ca- ractères assez comparatifs. Tels sont: (x) Voyez mes Ossem. foss., IV, pl. v, f. 1-19. Le Cervus mexicanus , Penn. , et Ossem, foss. , pl. v, f..23, pourrait n'être qu’un très vieux cerf de Virginie. 264 MAMMIFÈRES. Le Gauzou-Poucou ou grand Cerf rouge d’Azz. ( C. Palu- dosus. Desm..) Qui paraît avoir des bois plus droits que ceux du précédent. Son pelage est d’un bai vif, avec une raie noire sur ie chanfrein et des anneaux noirs au bout des pieds. Il habite de préférence les lieux marécageux. Le Guazouti d’Azz. (C. campestris. Fr. Cuv.) À le bois court et droit, donnant des andouïillers en avant et en grière , qui deviennent assez nombreux (Ossem. foss., IV, pl. nr, f. 46—48. ); le pelage fauve, le ventre, le dedans des cuisses, les fesses et le bout de la queue blancs (1). Ï y en a aussi plusieurs dans les Indes orientales. Le Cerf tacheté de l’Inde ou Axis. (Cervus axis. Lin.) Buff. XI, xxxvur, xxxrx. En tout temps fauve , tacheté de blanc pur; le dessous de la gorge et celui de la queue blancs; queue fauve, bor- dée de blanc en dessus; des bois ronds, devenant très grands avec l’âge, mais ne portant jamais qu’un andouiller vers la base, et la pointe fourchue. Originaire du Bengale, mais se propageant très bien dans nos pays. Il a déjà été connu des Romains. Les Indes possèdent plusieurs autres cerfs à deux an- douillers comme l’axis, qui n’ont été distingués que de- puis peu : Il y en a un, dans le nombre, qui a de longs poils au cou et à la gorge, et qui, vivant dans le nord de l’Inde, doit répondre à l’Hippélaphe d’Aristote ( C. Aristotelis, Cuv.}(2) Le Chevreuil d'Europe. ( Cerv. capreolus. Lin.) Buff. VI, XXXII, XXXIII. N'a aussi que deux andouillers à ses bois. Il est gris- (1) Aj.iCervus nemoralis, Ham. Smith. : (2) Aj. le Cerf hippélaphe, le Cerf de W'allich, le Cerf des Mariannes, le Cerf de Lechenaul, le Cerf de Péron, le Cerf cheval, et voyez sur ces espèces le IVe tome de nos Recherches sur les ossements fossiles, et les Sgures données par M. Hamilton Smith dans la trad. angl. du présent ouvrage, RUMINANTS. 265 fauve, à fesses blanches, sans larmiers, presque sans queue. Il y en a des individus d’un roux très vif et d’autres noi- râtres. Cette espèce vit par couples daus les forêts élevées de l'Europe tempérée, perd son bois à Ja fin de l’automne, le refait pendant l’hiver , entre en rut en novembre , et porte cinq mois et demi. Sa chair est beaucoup plus esti- mée que celle du cerf. On n’en a pas en Russie. Le Chevreuil de Tartarie. (Cervus pygargus. Pall.) Schreb. COLIN. Semblable au nôtre , mais à bois plus hérissés à leur base , à poils plus longs, presque de la taille d’un daim, habite les campagnes élevées au-delà du Volga. Il paraît qu’il y a en Amérique des chevreuils dont le bois demeure toujours en simple dague sans andouillers. Le Gouazoupita d’Azz. (Cervus rufus. Fr. Cuvier.) A pelage roux ; les lèvres, l’arrière-ventre et le desous de la queue blancs. Des canines aux deux mâchoires. Vit dans les bois (1). On pourrait séparer des autres chevreuils, certaines petites espèces des Indes , qui ont des canines aiguës et des bois courts portés sur des pédicules couverts de poils qui s'élèvent de leur front. Tel est : Le Chevreuil des Indes. ( Cerv. munijac. Gm.) Buff. Sup. VIE, xxvi Plus petit que le nôtre; il vit en petites troupes à Ceylan et à Java (2). LA GIRAFE. ( CAMELOPARDArLIS. L. ) Buff., BTE VIT, PET. À pour caractère , dans les deux sexes, des cornes coniques ’ toujours recouvertes par une peau velue SIG qui ne tombent jamais. Leur noyau osseux est articulé (2) Aj. le Gouazou-Bira (Cerv. nemorivagus, Fred. Cuv.) — Le Goua- zou-Apara ( Cerv. simplicicornis, Ham. Smith D (2) Aj. C. philippinus, Ham. Sm. — C. moschatus , id. , etc. 246 MAMMIFÈRES. dans la jeunesse par une suture sur le frontal. Au milieu du chanfrein, est un tubercule ou une troisième corne plus large et beaucoup plus courte, mais égale- ment articulée par suture. Get animal est d’ailleurs l’un des plus remarquables qui existent, par la longueur de son cou et par la hauteur disproportionnée de ses jambes de devant. On n’en connaît qu’une espèce (Camelopardalis girafa, L. Fred. Cuv., Mammif.), confinée dans les déserts de l’Afri- que, à pelage ras, gris, tout parsemé de taches anguleuses fauves,avec une petitecrinière grjseet fauve.C’estle pluséle- vé de tous les animaux , car sa tête atteint à dix-huit pieds de hauteur. Il est d’ailleurs d’un naturel doux, et se nourrit de feuilles d'arbres. Les Romains ont eu des girafes vivantes à leurs jeux ; Héliodore en a donné une bonne description, et il en est venu une ou deux, en Îtalie, dans le moyen âge. Les relations récentes avec l'Egypte en ont procuré depuis peu à divers souverains de l’Europe. Les RuMINANTS A CORNES CREUSES, Sont plus nombreux que les autres , et l’on a été obligé de les diviser en genres d’après des carac- tères assez peu importants, tirés de la forme de leurs cornes, et des proportions de leurs diverses parties. M. Geoffroy y a joint avec avantage ceux que donne la substance de la proéminence frontale ou du noyau osseux de la corne. Les ANTILOPES. ( ANTILOPE. ) () Ont la substance de leur noyau osseux solide et sans \(1) Ce nom n’est pas ancien; il est corrompu d’antholops, que l’on trouve dans Eusthatius, auteur du temps de Constantin, et qui semble se rapporter aux beaux yeux de l’animul. La gazelle commune a été bien décrite par Élien, sous lenom de dorcas, qui est proprement celui du che- yreuil. 1] l'appelle dorcas de Lybie. Gazel est arabe. ! RUMINANTS: 267 pores ni sinus, comme le bois des cerfs. Elles ressemblent d’ailleurs pour la plupart aux cerfs par les larmiers, par la légèreté de leur taille et par la vitesse de leur course. C’est un genre très nombreux , qu’on a été obligé desub- diviser principalement d’après la forme des cornes. Cornes annelées , à double courbure, pointes en avant, ou en dedans ou en haut. La Gazelle. (Ant. dorcas. Lin.) Buff. XI, xx. À cornes rondes, grosses, noires; la taille et la forme élégante du chevreuil ; pelage fauve clair dessus, blanc dessous, une bande brune le long de chaque flanc , un bouquet de poils à chaque genou, une poche profonde à chaqueaine. Elle vit dans tout le nord de l’Afrique, en troupes in- nombrables, qui se inettent en rond quand on les atta- que , et présentent les cornes de toute part. C’est la pä- ture ordinaire du lion et de la panthère. La douceur de son regard fournit des images nombreuses à la poésie ga- Jante des Arabes. La Corinne. ( Ant. corinra. Gm.) Buff. Xil, xxvu. N’en diffère que par des cornes beaucoup plus grêles. Ce n’est peut-être qu’une variété de sexe. Le Kevel.( Ant. kevella. Gm.) Buff. XII, CCLXXV. Est encore à peu près semblable; mais ses cornes sont comprimées à leur base, et ont des anneaux plus nom- breux. Ou ne prétend le distinguer lui-même del’ ÆAu de Kæœmpfer, ou Tseyrain des Persans et des Tures (Ant. sub- gutturosa , Gm.), que parce qu’on a remarqué à celui-ci une légère saillie sous la gorge. Le Dseren des Mongoles. Hoang yang, où Chèvre jaune des Chinois. ( Ant. gutturosa. Pall.) Schreb. cezxxv. Présente encore à peu près les mêmes distributions de couleurs et les mêmes cornes que la gazelle proprement dite; mais sa taille approche de celle du daim, et le mâle a une forte protubérance produite par son larynx , et une poche assez grande sous le ventre. La femelle n’a pas de 268 MAMMIFÈRES. cornes. Cette espèce vit en troupes dans les plaines arides du milieu de l’Asie , et ne peut souffrir l’eau ni les forêts. Le Springbock ou Gazelle à bourse. (Ant. euchore. 2 | Buff. Sup. VE, pl. xxr. Remplit deses troupes le midi dé VAfrique. Plus grande que la gazelle, mais de même forme et de même couleur, _elle se distingue par un 1ep de la peau de la croupe, garni de poils blancs, qui s’ouvre ets 'élar git à chaque saut qu’elle fait. Le Saïga. (Ant. Saïga. Pall.) Colus de Strabon. Schreb. CCLXXVI. Qui habite les landes du midi de la Pologne et de la Russie, a encore les cornes comme la gazelle ; maïs jau- nâtres et transparentes. Il est grand comme un daim. Son pelage, fauve en été, devient d’un gris blanchâtre en hiver; son museau cartilagineux, gros, bombé, à narines très ouvertes , le force de paître en rétrogradant. Il se réunit quelquefois en troupes de plus de dix mille. Le Nanguer. ( Ant. dama. Pall. ) Acad. de Berl. 1824. pl. 11 et 1v. De la taille du daim, blanc, le front , le cou et une partie du dos roux; les cornes petites et clé De Nubie, du Sénégal (1). b. Cornes annelées à triple courbure. L’Antilope des Indes. (Ant. cervicapra. Pall.) Buff. Sup. Vi, xvur et xIx Encore très semblable à la gazelle ; maïs ses cornes sont courbées trois fois. On en fait aux Indes des armes offen- sives, en les unissant deux à deux les pointes opposées. La femelle n’en porte pas- L’Antilope de Nubie. (Ant. addax. Lichtenst. (2) ) Acad. de Berlin. 1824. pl. x1. et Ruppel. pl. vu. À aussi les cornes courbées trois fois, et plus grèles et (1) Buffon n’en avait conuu ( tome XIF, pl. xxx1v ) qu’un jeune indi- vidu à cornes simplement courbées en avant, ce qui lui avait fait croire que c’était le Dama de Pline. (a) M. Lichtenstein lui a donné ce nom parce qu il le croit le même RUMINANTS. 269 - plus longues que la précédente ; son: corps esttrapu; son pelage blanchâtre, teint de grisâtre au dos , avec une large tache brune sur le front. c.. Cornes annelées, à double courbure, mais en sens contraire des précédentes , et la pointe en arrière. ( Les Damaus de Smith en partie). Le Bubale des aucieus. ( Ant. bubalis. Lin.) Vulg. Vache de Barbarie. Buff. Sup. VI, xiv. A proportions plus lourdes que les autres espèces, à tête longue et grosse, de la taïlle du cerf, à pelage fauve, excepté le bout de la queue, qui est terminé par un flocon noir. Commune en Barbarie. Le, Caama. { Ant. caama. Cuv.) Vulg..Cerf du Cap chez les Hollandais. Buff. Sup. VE. pl. xv. Semblable à la précédente, mais à courbures des cornes plus anguleuses'; le tour de leur base , une bande sur le bas du chanfrein , une ligne sur le cou , une bande longi- tudinale sur chaque jambe, et le bout de la queue noirs. Commune au Cap. d. Petite cornes droites, ou peu courbées, moindres que ia tête. La plupart des espèces n’en ont que dans le mâle. L’Antilope laineuse. Reebock, où Chevreuil des Hollan- dais du Cap. (nt. lanata. Desmar. ) Un peu moindre qu’un daim, à poil laineux, gris dessus, blanc dessous ; du noir à la face extérieure des membres et au bout de la mâchoire inférieure. que l’_Æddax ou Strepsiceros de Pline. On le voit dans plusieurs des mo- numents anciens de l'Egypte. À cette subdivision appartiennent encore le kevel gris, Fred. Cuv. » Mammif.—L’ Ant. pourpre, Bonte-Bock des Hollandais ( 4nt. pygarga) Schr., CCLXXIN.—L" Ant. à pieds noirs ou Palluh, Sam. Daniels, Afric. Scener. , pl. 1x (4. melampus, Lichtenst.); Schr., 294.—Le coba (Ant. senegalensis ), dont on ne connaît que les cornes., Buff., XIT, pl. xxxn, 2, à moins qu'il ne soit le même que le Pallah.—L’ Ant. suturosa otto.— L' Ant. mytilopes Ham. Sm., et peut-être le Æob., Buff. qui est prob. L’Ant. adenot:. Ham. Sm 270 MAMMIFÈRES. L’Antilope plongeante. Duiker-Bock.des Hollandais. (Ant. mergens. Blainv.) Brun-fauve-clair, du blanc sousla mâchoire inférieure , une ligne noire à la face externe des membres. Son nom lui vient de la manière dont elle se précipite dans les brous- sailles quand on la chasse. Le Sauteur des rochers. Klip-Springer des Ho!landais.( Ant. oreotragus. Foxst.) Buff. Sup. VI, pl. xxu. Schr. 259. Se fait remarquer par un poil roïde , cassant et de cou- leur jaune-verdâtre (1). C’est dans cette division quese placent les plus petites antilopes. _ La Grimme. (Ant. grimmia. L. ) Fred. Cuv. Mammif. Gris-fauve, le chanfrein noirâtre; une petite touffe de poils sur le sommet de la tête. Le Guevei. (Ant. pygmea. Pall.)Fred. Cuv. Mammif. (2) Cendré; une ligne pâle le long de chaque côté du front, qui est noirâtre. e. Cornes annelées, à courbure simple, la pointe en avant. (Les Repuncz de Smith. ) Le Nagor. (Ant. redunca.) Buff. XIE. pl. x1vi. Schreb. 265. Brun-roussâtre. Du Sénégal (3). Cornes annelées, droites ou peu courbées, plus longues que la tête.(Les Onyx de Smith en partie.) L’Antilope à longues cornes, droites. (Ant. oryx. Pall.) Mal àproposnommée Pasan par Buff. Sup. VL. pl. xvu. Chamoïis du Cap des Hollandais (4). A AN URI EEE ERA NN VUA PUS QE OA SR (1) Aj. Ant. quadriscopa , Ham. Sm. . (2) La figure de Schr., 260, B, est enluminée trop rouge; celle de Shaw, Gen. zool. , vol. 11, deuxième partie, pl. cuxxxvui, a les cornes trop grandes. (3) Aj. le Rütbock (Ant. eleotragus.)—L’Ourebi (Ant. scoparia). Il est essentiel d’observer que beaucoup d’antilopes ont dans leur jeunesse des cornes de cette forme recourbée en avant. (4) M. Lichtenstein a fait remarquer que cette antilope à longues cornes droites ne vivant que dans le midi de l'Afrique , il n’est pas vrai- semblable que ce soit l’Oryx. C’est plutôt l'espèce suivante. RUMINAN'TS, 271 Grande comme un cerf, à cornes grêles, longues de deux ou trois pieds, droites , pointues , rondes , annelées obli- quement au tiers inférieur, plus petites dans la femelle; à poil cendré , à tête blanche bariolée de noir ; une bande noire sur l’épine et une à chaque flanc; une tache marron foncé sur l’épaule et une sur les cuisses ; la queue longue et noirâtre, et le poil de l’épine dirigé vers la nuque. On la trouve au nord du Cap et dans l’intérieur de l’Afrique. Ses sabots, plus longs qu’aux autres espèces, lui donnent là facilité de grimper sur les rochers, et elle fréquente en effet de préférence les contrées montagneuses (1). L’Algazel. ( Ant. gazella. Lin.) Ant. leucoryx. Lichtenst. Acad. de Berl. 1824. pl. 1. À longues cornes grêles, annelées, légèrement courbées en arc decercle; le pelage blanchâtre, diversement teint de fauve ou de roussâtre. De l’Afrique septentrionale, depuis la Nubie jusqu’au Sénégal. Elle est souvent représentée sur les monuments de l'Égypte et de la Nubie, et M. Lich- tenstein pense , probablement avec raison , que c’est le véritable oryx des anciens (2). g. Cornes annelées , à courbure simple , la pointe en arrière. (Les Aicoceros. Smih.) L’Antilope bleue. ( Ant. leucophæa. Gm.) Vulg. Chèvre bleue. Nommée mal à propos 7seiran. Buff. Sup. VI, pl. xx. Uu peu plus grande que le cerf, d’un cendré bleuâtre, les cornes grandes dans les deux sexes, uniformément courbées , et à plus de vingt anneaux. L’Antilope chevaline. ( Ant. equina. Geoff.) Grande comme un cheval, gris roussâtre , tête brune, (1) L’ÆAnt. leucoryx, Schr., CCLVI, B, ou l’Æ4nt. blanche, de Pennt., tirée d’un dessin fait en Perse en 1517, paraît n'être qu’une varié{t de l'Oryx ou peut-être un algazel vu de face. (2) Les Anplaïs parlent d’une antilope à cornes presque droites, à poil roide , laineux à sa base, des montagnes du Thibet, qui perd quelquefois une de ses cornes, et qui leur a été indiquéecomme repondant à la licorne qui est un des supports de leurs armoiries. On là nomme chiru. M. Ham. Smith croit que ce pourrait être le kenias d'Elien , 1, x1v, c. 14. 272 MAMMIFTÈRES. une tache blanche devant chaque œil , une crinière sur le cou , cornes grandes, etc. L’Antilope de Sumatra. Cambing-Outang ou Bouc des bois des Malais. ( Ant. sumatrensis. Shaw.) Fréd. Cuv. Mammif. et Marsden. Sumatr. Ie éd. pl. x. De la taille d’une grande chèvre , à pelage noir, une crinière blanche , couchée sur le cou et le garrot; les cor- nes petites et pointues (1). ge h. Cornes à arrête spirale. Le Canna ou Impooko. (Ant. oreas. Pali.) Élan du Cap des Hollandais. Nommé mal à propos Coudous par Buff. Sup. VI. pl xu. Grand comme les plus forts chevaux, de grosses cornes coniques droites, entourées d’une arrête spirale, pe- lage grisâtre , une petite crinière le long de l'épine, une espèce de fanon sous le cou, la queue terminée par uu flocon. 1l vit en troupes dans les montagnes , au nord du Cap. (2) Le Coudous. (Ant. strepsiceros. Pall.) Nommé mal'à propos Condoma par Buff. Sup. IV. pl. xur. Schr. 267. Grand comme un cerf, gris-brun rayé en travers de blanc, de grandes cornes au mâle seulement, lisses, à triple courbure , avec une seule arrête longitudinale légè- rement spirale , une petite barbe sous le menton , une cri- nière le long de l’épine; vit isolé au nord du Cap. \ (1) Aj. l’Antlope goral , Hardwick, Trans. Tiny XIV , pl. x1v, et dans les Mammif. de M. Fred. Cuvier, sous le nom de bouquetin du Nepaul.—L Ant. sylvicultrix. Xl faudra probablement y ajouter aussi l’es- pèce laineuse à longs poils et à très petites cornes d'Amérique (4. lani- gera, Smith. ), Trans. Lin., XII, pl. 1v, et peut-être celle que Séba représente, Ï, pl. xzu, x,1u, et que M. Smith nomme 4. mazame. Rien ne prouve cependant que les Mazames d’Hernandès ne soient pas les cerfs et Les chevreuils d'Amérique, comme le dit cet auteur, qui les com- pare aux cerfs el aux chevreuils d'Espagne. (2) Près du Canna doivent être placés le Guib. (Ant. scripta ) Buff. , XII, pl. xz.—Le Bosch-Bock (Ant. sylvatica) , Buff., Suppl. VI, xxv. RUMINANTS. 275 zæ Cornes fourchues. (Les Anricocaraæ. deOrd. Dicrawo: ceros. H. Smith.) : De toutes les formes de cornes creuses, celle-ci est la pius singulière ; un crochet comprimé se détache de leur base ou de leur tronc , presque comme un andouiller de cerf; leur sommet pointu serecourbe en arrière. L’espèce la plus connue Antilope furcifera. Hamilt. Smith. Trans. Lin. XII. pl. n. Cabril. des Canadiens, Habite en grandes troupes les vastes plaines du centre et de l’ouest de l’Amérique septentrionale; sa taille est à peu près celle du chevreuil ; son poil est épais , ondulé, roussâtre ; l’andouiller des cornes est au milieu de leur hauteur (1). k. Quatre cornes. ( Les TerrAcÈres de Leach. ) Cette subdivision, nouvellement découverte dans les Indes, n’était pas inconnue des anciens. Elien en parle 1. XV ; c. XIV, sous le nom d’Oryx à quatre cornes: la*paire anté.- rieure est en avant des yeux, la postérieure tout-à-fait à l'arrière du frontal. Le Tchicarra. Antilope Chicarra. Hardwick. Trans. Lir.XIV, pl. xv. et Fréd. Cuv. Mammif. (9) “ Est de la taille d’un chevreuil et d’un fauve presque uniforme. La femelle n’a point de cornes. On le trouve dans les forêts de l’indostan. (3) ————————————————— (1) L’Aniilope palmata, Smith, &b., pl. nr, n’est connue que par ses cornes dont l’andouiller est tout près de la base; peut-être étaient-elles tronquées. On a aussi voulu considérer ces antilopes comme des mazames d'Hernandès. (2) Je dois faire remarquer ici, relativement aux observations de la p. 523 des Trans. Lin., tome XIV, qu'il n'y a pas de la faute de feu M. du Vaucel , si on lui a attribué dans l’hist. des Mammif., la figure et la description du tchicarra. Ses envois n'étaient pas toujours complets ; sou- vent un dessin arrivait sans explication ; et sa mort prématurée l’a em pêché de suppléer à ce qui manquait à ses Mémoires. L'Ant. 4 cornis, Blainv., n’est connue que par un crâne dont les cornes antérieures sont plus grandes à proportion, Journ. de Phys. , août 1818. Peut-être n'est-ce qu'un autre âge. TOME I. 18 & rh MAMMIFÈRKES. Deux cornes lisses. Le Nylgau. (Ant. picta et trago-camelus. Gm.) Buff. Sup. VE pl. x. et xr. Grand comme un cerf et plus ; les cornes courtes , re- courbées en avant ; une barbe sous le milieu du cou ; le pelage grisâtre; de doubles anneaux noirs et blancs, fort tranchés, aux quatre pieds, immédiatément au-dessus des sabots. La femelle n’a point de cornes. Cette espèce est des Indes. Le Chamoïs. ( Ant. rupicapra. L.) Buff. XIL. pl: xvr. Fsard dans les Pyrénées. Le seul’ruminant de l’occident de l’Europe que l’on puisse comparer aux antilopes, a cependant des carac- tères particuliers : ses cornes droites ont leurs pointes subi- tement courbées en arrière comme un hamecon ; derrière chaque oreille, sous la peau , est un sac qui ne s’ouvre en dehors que par un petit trou (1). La taille du chamois est celle d’une grande chèvre ; il a le pelage brun-foncé avec une bande noire descendant de l’œil vers le museau. I court avec. la plus grande aygilité parmi les rochers escarpés, et se tient en petites troupes dans la région moyenne des très hautes montagnes. M. Smith sépare des antilopes , sous le nom générique de Carogzrras. id Le Gnou ou Niou.( Ant. gnu. Gm.) Buff. Sup. VI. pl. VIII et 1x. Animal fort extraordinaire, qui semble même, au pre- mier coup d’œil , un monstre composé de parties de diffé- rents animaux. Il a le corps et la croupe d’un petit cheval, couvert de poils bruns, la queue garnie de longs poils blancs comme celle du cheval, et sur le cou une belle _ crimière redressée , blanche à sa base, noire au bout des poils. Ses cornes, rapprochées et élargies à leur base comme celles du buffle du Cap , descendent en dehors et remon- 4 ‘ (r} C’est peut-être une indication mal comprise de ce trou, qui avait fait dire aux anciens que, selon Empédocle, les chèvres respirent par les oreilles. % RUMINANTS. 275 tent par leur pointe; son mufle est large, aplati et entouré d’uu cercle de poils saillants ; sous sa gorge et sous son fa- non ; court une seconde crinière noire; ses pieds ont toute la légèreté de ceux du cerf. Les deux sexes ont des cornes. Cet animal vit dans les montagnes au nord du Cap, où il paraît assez rare , et cependant les ancieus paraissent en avoir eu quelque connaissance (1). Les trois genres restants ont le noyau osseux de leurs cornes occupé en grande partie par des cel- lules qui communiquent avec les sinus frontaux. La direction de leurs cornes a donné les motifs de leurs divisions. Les CHÈVRES. (CAPRA. L.) Ont les cornes dirigées en haut et en arrière; leur menton est généralement garni d’une longue barbe et leur chanfrein presque toujours concave. L’Ægagre où Chèvre sauvage. (Capra ægragus. Gm. ) Cuv. Ménag. du Mus. in-8. Il, 177. © Qui paraît la souche de toutes jes variétés de nos chè- vres domestiques , se distingue par ses cornes tranchantes en avant, très grandes dans le mâle, courtes et quelque- fois nulles dans la femelle ; ce qui arrive aussi dans les deux espèces de bouquetins. Elle habite en troupes sur les montagnes de Perse , où elle est connue.sous le nom de paseng , et peut-être sur celles de plusieurs autres pays, même dans les Alpes. Le bézoard oriental est une concrétion que l’on trouve dans ses intestins Les boucs et les chèvres domestiques ( capra hircus, L.) (x) C’est probablement lui qui a donné lieu à leur catoblepas. Voyez Pline, lib. VII, c. xxx, et Ælien, lib. VIE, c. v. IN. B. Le travail le plus complet quiait été fait sur les antilopes est celui que M. Hamilton Smith a inséré dans la traduction anglaise du présent ouvrage, et je regrette beaucoup que, faute de sujets suffisants d'observations, je n’aïe pu en introduire ici tous les détails, 1 8* 276 MAMMIFÈRES. varient à l'infini pour la taille, pour la couleur , la lon- - gueur et la finesse du poil ; pour la grandeur et même le nombre des cornes. Les chèvres d’Angora, en Cappadoce, ont le poil le plus doux et le plus soyeux. Celles du Thibet sont devenues célèbres par la laine d’une admirable finesse qui croît entre leurs poils, et dont on fabrique les cache- mires. 11 y a dans la haute Egypte une race à poil ras , à chanfrein bombé, à mâchoire inférieure avancée, qui est peut-être un produit de bâtardise. Les chèvres de Guinée, dites mambrines et de Juida, sont très petites et ont les cornes couchées en arrière. Tous ces animaux sont robustes, capricieux, vagabonds , tiennent de leur origine montagnarde, aiment les lieux secs et sauvages, et se nourrissent d'herbes grossières ou de pousses d’arbustes. Il sont très nuisibles aux forêts. On ne mange guère que le chevreau ; mais le lait de chèvre est utile dans plu- sieurs maladies. La chèvre peut porter à sept mois; sa ges- tation en dure cinq; elle fait d’ordinaire deux petits. Le bouc engendre à un an; un seul suffit à plus de cent chèvres; il est vieux à cinq ou six ans. Le Bouquetin. (Capra ibex. L.) Buff. XIL pl. xt. Sch. .CCLXXXI. À de grandes cornes carrées en avant ,et marquées de nœuds saillants et transverses. Il habite les sommets les plus élevés des hautes chaînes de montagnes, dans tout l’ancien continent. Le Bouquetin du Caucase. ( Capra caucasica.) Guldenst. Act. petrop. 1770. Il. pl. xvi , xvrr. Schr. CCLXXXI B. Se distingue par de grandes cornes triangulaires, obtuses mais non carrées en avant , noueuses comme celles du précédent. Les deux espèces se mêlent avec la chèvre domestique (1). Les Mourons. ( Ovrs. L. ) Ont les cornes dirigées en arrière et revenant plus ou (x) Ajoutez le Bouquetin d'Éthiopie, Fred. Cuv. Mammif.— le Bouque- tin à crinière d'Afrique, Tackhaïtse, Sam. Daniels, Afric.Scenerys, pl.xx1v. RUMINANTS. 277 moins en avant , en spirale; leur chanfrein est générale- ment convexe, et ils manquent de barbe. [ls méritaient si peu d’être séparés génériquement des chèvres, qu’ils produisent avec elles des métis féconds. Il y a, comme dans le genre du bouc, plusieurs races ou espèces sauvages assez voisines. L’Argali de Sibérie. (Ov. ammon. L.) Pall. Spic. XI, 1. Schreb. CCLXXXVIHI. Dont le mâle a de très grosses cornes à base triangulaire arrondies aux angles, aplaties en avant, striées en travers, et la femelle des cornes comprimées et en forme de faux ; son poil d’été est ras, gris-fauve ; celui d’hiver épais, dur, gris-roussâtre , avec du blanc ou du blanchätre au museau, à la gorge et sous le ventre. Il a en tout temps, comme le cerf, un espace jaunâtre autour de la queue, qui est fort courte. Cet animal habite les montagnes de toute l'Asie , et devient grand comme un daim. Le Mouflon ou Mufione de Sardaigne , Muffoli de Corse. ( Ov. musimon. Pall. ) Buff. XI, pl. xxix. Schreb. CCLXXXVIIL. A. Ne paraît en différer que parce qu’il ne devient pas aussi grand , et que sa femelle n’a des cornes que rarement et fort petites. On dit qu’ii se trouve aussi en Crète. Il y en a des variétés noires en tout ou en partie, et d’autres plus ou moins blanches. Il est à croire que Le Mouflon d'Amérique. (Ov. montana.) Geoff. Ann. Mus. IT, pl. zx. Schreb. CCXCIV, D. Est de l’espèce de l’argali, qui a pu passer la mer sur la glace. Ses cornes sont très grosses et forment mieux la spirale qu’à l’argali ordinaire. Le Mouflon d'Afrique. ( Ov. tragelaphus. Cuv. ) Pen. n° XIE, Shaw. pl. car, 2. Schreb. CCLXXXVIH, B. À poil roussâtre, doux , avec une longue crinière pen- dante sous le cou et une autre à chaque poignet ; la queue courte; paraît être une espèce distincte. Elle habite les 278 MAMMIFÈRES. contrées rocailleuses de toute la Barbarie, et M. Geoffroy Ja observée en Egypte. C’est du mouflon ou de l’argali que l’on croit pouvoir der les races innombrables de nos bêtes à laine , ani- maux qui, après le chien, sont soumis à plus de variétés. Nous en avons en Europe à laine commune ou fine, de taille grande ou petite, à cornes grandes, petites, manquant dans les femelles ou dans les deux sexes, etc. Les variétés les plus intéressantes sont celle d'Espagne, à laine fine et crépue, à grandes cornes spirales dans le mâle, qui commence à se répandre dans toute l’Europe, et celle d'Angleterre, à laine fine et longue. | .… La variété la plus répandue dans la Russie méridionale a la queue très longue. Celles des Indes et de Guinée, qui ont aussi la queue longue, se distinguent par leurs jambes élevées , leur chanfrein très convexe, leurs oreilles pendantes, et parce qu’elles n’ont pas de cornes et ne sont couvertes que d’un poil ras. Le nord de l’Europe et de l’Asie a presque partout des petits moutons à queue fort courte. La race de Perse, de Tartarie et de Chine a la queue entièrement Fins en un double globe de graisse ; celle de Syrie et de Barbarie l’a , à la vérité, longue, mais aussi chargée d’une grosse ne de graisse. Dans toutes deux, les oreilles sont pendantes , les cornes grosses aux béliers , médiocres aux moutons et aux brebis, et la laine mêlée de poils. Le mouton est DPrÉciens par sa chair, par son suif, per son lait, par ça peau, par son poil et par son # _mier; ses OS bien employés, portent la fertilité partout. L’agneau se sèvre à deux mois, se châtre à six, change ses dents delaït entre un et trois ans. La brebis peut porter a un ao, et produit jusqu’à dix ou douze; sa gestation est de cinq mois ; elle met bas deux petits. % RAA , pubère à dix-huit mois, suffit à trente brebis : on l’eugraisse vers huit ans. Les Bœurs. ( Bos. L. } Ont les cornes dirigées de côté et revenant vers le RUMINANTS. 279 haut ou en avant, en forme de croissants; ce sont d’ail- leurs de grands animaux à mule large, à taille trapue, à jambes robustes. Le Bœuf ordinaire. ( Bos taurus. L. ) Buff. IV, xvr. À pour caractère spécifique un front plat, plus long que large , et des cornes rondes placées aux deux extrémités de la ligne saillante qui sépare le front de l’occiput. Dans les crânes fossiles qui paraissent avoir appartenu à cette espèce dans l’état sauvage (l’urus des anciens), ces cornes se recourbent en avant et vers le bas ; mais dans les in- nombrables variétés domestiques, elles ont des directions et des grandeurs fort différentes, quelquefois même elles manquent tout-à-fait. Les races ordinaires de la zône tor- ride ont toutes une loupe de graisse sur les épaules, et il y en a dans le nombre qui ne sont guère plus grandes que lecochon. Tout le monde connaît l’utilité de ces animaux pour lelabourage , et celle de leur chair, de leur suif, de leur cuir et de leur lait; leur corne même s’em- ploie dans les arts. La vache porte neuf mois et peut produire à dix-huit ; le taureau à deux ans. On doit couper le bœuf à dix-huit mois ou deux aus, et l’engraisser à dix. L’Aurochs des Allemands, Zubr. des Polonais. ( Bos urus de Gm.) Le Bison ‘des anciens. Gesn., CLVII. Passe d’ordinaire, mais à tort, pour la souche sauvage de nos bêtes à cornes. Il s’en distingue par son front bombé, plus large que haut, par l’attache de ses cornes au-dessous de la crête occipitale, par la hauteur de ses jambes , par une paire de côtes de plus, par une sorte de laine crépue qui couvre la tête etlecou du mâle, et lui forme une barbe courte sous la gorge, par sa voix gro- gnante. C’est un animal farouche réfugié aujourd’hui dans les grandes forêts marécageuses de la Lithuanie, des Krapacs et du Caucase, mais qui vivait autrefois dans toute l’Europe tempérée. C est le plus grand des quadru- pèdes propres à l'Europe, F » 2 So MAMMIFÈRES. Le Bison d'Amérique, Buffalo des Anglo-Américains. (-Bos bison. Lin. Bos americanus. Gm. ) Buff. Sup- plém. IE, v. Fred. Cuv. mammif. À la tête csseuse , trèssemblable à celle de l’aurochs, et couverte de même, ainsi que le cou et les épaules , d’une laine crépue , qui devient fort longue en hiver; mais ses jambes et surtout sa queue sont plus courtes. Il habite dans toutes les parties tempérées de l’Amérique septen- trionale , et produit avec nos vaches. Le Buffle. sai bubalus. Lin.) Buff. XI, xxv. Bœuf sauvage d’Arachosie d'A Originaire de l’Inde, et amené en Egypte, en Grèce, en Italie pendant le moyen âge, a le frontbombé, plus long que large, les cornes dirigées de côté, et marquées en avant d’une arête longitudinale saillante. C’est un animal diffi- cile à dompter, mais d’une grande vigueur, et qui aime les lieux marécageux et les plantes grossières dont on ne pour- rait nourrir le bœuf, Son lait est bon, son cuir très fort, mais sa chair peu estimée. Il y en a aux Indes une race dont les cornes ont jusqu’à dix pieds d'envergure : on l’appelle arni dans l’Indostan. C’est le bos arni de Shaw. Le Gyall ou Bof des Jongles. ( Bos frontalis. ue ) Trans. Linn. VIE, pl. 4, et Fréd. Cuv. Mammif. Ressemble au bœuf domestique par la plupart de ses ca- ractères, mais ses cornes sont aplaties d'avant en arrière, et sans arêtes anguleuses. Elles se dirigent de côté et plus ou moins vers le haut , et non pas en arrière. Son pelage est ras, noir, excepté au front et sur une ligne lelong du dos, où il est gris ou fauve, et aux jambes, où il est blanc. C’est une race domestique dans les contrées monta- gneuses du nord-est de l'Inde, et qui provient peut-être du mélange du buffle avec l’espèce commune. Le Yack. (Pos grunniens. Pall.) Buffle à queue de cheval, Vache grognante de Tartarie , etc. Schreb. cexax, A. B. Est une espèce de petite taille, dont la queue est entière- ment garnie de longs poils comme celle du cheval , et qui CÉTACÉS. 281 a aussi une longue crinière sur le dos : sa tête paraît res- sembler à celle du buffle; mais on n’a pas suffisamment décrit ses cornes. Cet animal , dont AËlien a déjà fait mention , est originaire des montagnes du Thibet. C’est avec sa queue qu’on fait ces étendards en usage parmi les Turcs pour distinguer les officiers supérieurs. Le Buffle du Cap. (Bos caffer. Sparm.) Schreb. acc. A les cornes très grandes, dirigées de côté et en bas, re- montant de la pointe , aplaties, et tellement larges à leur base, qu’elles couvrent presque tout le front, ne lais- sant entre elles qu’un espace triangulaire dont la pointe est en haut. C’est un très grand animal, d’un naturel excessivemeut féroce, qui habite les bois de la Cafrerie. Le Bœuf musqué d'Amérique. ( Bos moschatus. Gm.) Schreb. cent. La Tete. Buff. Supp. VE, ur. À les cornes rapprochées et dirigées comme le précédent, mais se rencontrant sur le front par une ligne droite (la femelle les a plus petites et écartées) ; son front est bombé et le bout de son museau garni de poils. Il est bas sur jambes , couvert d’un poil touffu qui pend jusqu’à terre. Sa queue est extrêmement courte. Il répand avec plus de force l’odeur musquée commune à tout ce genre: on ne le voit que dans les parties les plus froides de l’Amérique septentrionale ; mais il paraît que son crâne et ses os ont quelquefois été portés par les glaces jusqu’en Sibérie. Les esquimaux se font des bonnets avec sa queue, dont . le poil, retombant sur leur visage, les garantit des mous- quites. ù D — — —— —— ——————_—_—_—_—_—_—__—_—_—_ ——_—_—_—_—_—_—_————————]—————, NEUVIÈME ORDRE DES MAMMIFÈRES. Ù LES CÉTACÉS Sont les mammifères sans pieds de derrière ; leur tronc se continue avec une queue épaisse que 282 MAMMIFÈR ES. termine une nageoire carlilagineuse horizontale, et leur tête se Joint au tronc par un cou si courtet si gros qu’on n’y aperçoit aucun rétrécissement, et composé de vertèbres cervicales très minces et en partie sou- dées entre elles. Enfin , leurs extrémités antérieures ont les premiers osraccourcis et les suivants , aplatis et enveloppés dans une membrane tendineuse qui les réduit à de véritables nageoires. C’est presque en tout la forme extérieure des poissons, excepté que ceux-ci ont la nageoïire de la queue verticale. Aussi les cétacés se tiennent-ils constamment dans les eaux; mais comme ils respirent par des pou- mons, ils sont obligés de revenir souvent à la sur- face pour y prendre de l’air. Leur sang Chaud, leurs oreilles ouvertes à l’extérieur, quoique par des trous forts petits, leur génération vivipare, les mamelles au moyen desquelles ils allaitent leurs petits, et tous les détails de leur anatomie les distinguent d’ailleurs suffisamment des poissons. Leur cerveau est grand et ses hémisphères bien développés : le rocher, ou cette partie du crâne qui contient l’oreille interne, est séparée du reste de la tête, et n’y adhère que par des ligaments. Is n’ont jamais d'oreille externe ni de poils sur le corps. La forme de leur queue les oblige à la fléchir de baut en bas pour leur mouvement progressif , et les aide beaucoup pour s'élever dans l’eau. | Aux genres que l’on a comptés jusqu’à nous parmi CÉTACÉS. 283 Jescétacés, nous en ajoutons que l’on confondait autrefois dans le genre des morses. Ils forment notre première famille, ou LES CÉTACÉS HERBIVORES. Leurs dents sont à couronne plate, ce qui dé- iermine leur genre de vie, lequel les engage sou- vent à sorlir de l’eau pour venir ramper et paître sur la rive; ils ont deux mamelles sur la poitrine et des poils aux moustaches, deux circonstances qui de loin, quand ils font sortir verticalement leur parte antérieure hors de l’eau, ont pu leur faire trouver quelque ressemblance avec des femmes ou des hommes , et ont probablement donné lieu aux récits de quelques voyageurs qui prétendent avoir vu des tritons et des sirènes. Quoique dans le crâne les narines osseuses s'ouvrent vers le haut, elles ne sont percées dans la peau qu’au bout du museau. Leur estomac est divisé en quatre poches, dont deux latérales, et ils ont un grand cæcum. Les LAMANTINS, ou plutôt MawATES. ( MAnATUS. Cuv.) Ont le corps oblong, terminé par une nageoire ovale alongée ; les mâchelières , au nombre de huit partout , à couronne carrée , marquée de deux collines trans- verses; point d’incisives ni de canines dans l’âge adulte ; mais dans les très jeunes, on trouve deux fort petites dents pointues dans les os intermaxillaires, lesquelles disparaissent promptement. On voit des vestiges d’on- gles sur les bords de leurs nageoires, dont ils se servent. encore avec assez d’adresse pour ramper et pour porter leurs petits; ce qui à fait comparer ces organes à des 284 MAMMIFÈRES. mains, el a valu à ces animaux le nom de manates, d’où l’on a fait par corruption celui de lamantins. On les nomme aussi, à cause de leur genre de vie, bœuf, vache marine , et à cause de leurs mamelles , femme marine, etc. ( Trichechus manatus, Lin. ) Buff. , XIIT, Lvrr. | On les trouve vers l'embouchure des rivières, dans les parties les plus chaudes de la mer Atlantique, et il parait que ceux des rivières d'Amérique diffèrent spécifiquement de ceux d’Afrique. (1) Ils parviennent à quinze pieds de longueur. Leur chair se mange. . Les DuGoncs. Lacep. ( HazicORE. Ilig. ) (2) Ont les mâchelières comme composées chacune de deux cônesréunis par le côté; les dents, implantées dans leur os incisif, se conservent et croissent au point de devenir de vraies défenses pointues, mais qui restent en grande partie couvertes par des lèvres charnues épaisses et hérissées de moustaches. Le corps est alongé, et la queue terminée par une nageoire en forme de croissant. On w’en connaît qu’une espèce ( Hal. dugong.), qui habite la mer des Indes , et que plusieurs voyageurs ont confondue avec le lamantin. On l’a aussi nommée sirène, vache marine, etc. (Renard, Poiss. des Indes, pl. xxx1v, f. 180; Home, Trans. phil. ; et Fréd. Cuv. , Mammif.) Les STELLÈRES. Cuv. ( RyTina. Ilig. ) (3) Paraissent n’avoir de chaque côté qu’une seule mà- chelière composée , à couronne plate et hérissée de lames d’émail. Leurs nageoires n’ont pas même ces petits on- gles qu’on observe sur les lamantins. Selon Steller, le (1) Foy. mes Recherches sur les os’ fossiles, tom. , 1e part., (2) Halicore, fille de mer. (3) Rytina , ride. CÉTACÉS. 285 premier , et jusqu’à présent le seul, qui les ait décrits, leur estomac serait aussi beaucoup plus simple (1). On n’en connaît qu’une espèce , qui se tient dans Ja partie septentrionale de la mer Pacifique. La deuxième famille, ou LES CÉTACÉS ORDINAIRES, Se distinguent des précédents par l'appareil sin- gulier qui leur a valu le nom commun de souffleurs. C’est qu’engloutissant , avec leur proie, dans leur gueule très fendue, de grands volumes d’eau, il leur fallait une voie pour s’en débarrasser ; elle passe au travers des narines au moyen d’une disposi- tion particulière du voile du palais, et s’amasse dans un sac placé à l’orifice extérieur de la cavité du nez, d’où elle est chassée avec violence par la compression de muscles puissants, par une ouverture étroite percée au-dessus de la tête. C’est ainsi qu'ils produisent ces jets d’eau qui les font remarquer de loin par les navigateurs. Leurs narines, sans cesse traversées par des flots d’eau salée, ne pou- vaient être tapissées d’une membrane assez délicate pour percevoir les odeurs; aussi n’y ont-ils aucune de ces lames saillantes des autres animaux ; le nerf ol- factif manque à plusieurs, et s’il en est qui jouissent du sens de l’odorat, ils doivent l’avoir fort oblitéré. Leur larynx, en forme de pyramide, pénètre dans les arrière-narines, pour recevoir l’air et le con- EN 7 CR jf LA OT JDN Du wPPE MINI PE NE PRO (1) Nov. comm. petrop., IT, 294 et suiv. On n’en a pas de figure. 286 MAMMIFÈRES. duire aux poumons sans que l’animal ait besoin de sortir sa tête et sa gueule hors de l’eau; il n’y a point de lames saillantes dans leur glotte, et leur voix doit se réduire à de simples mugissements. Ils ‘ n’ont plus aucun vestige de poils, mais lout leur corps est couvert d’une peau lisse sous laquelle est ce lard épais et abondant en huile, principal objet pour lequel on les recherche. Leurs mamelles sont près de l’anus, et ils ne peuvent rien saisir avec leurs nageoires. Leur estomac a cinq et quelquefois jusqu’à sept poches distinctes ; au lieu d’une seule rate, ils en ont plusieurs petites et globuleuses; ceux qui ont des dents les ont toutes coniques et semblables entre elles; ils ne mâchent point leur nourriture, mais l’avalent rapidement. Deux petits os suspendus dans les chairs près de J’anus, sont les seuls vestiges d’extrémités posté- rieures qui leur restent. Plusieurs ont sur le dos une nageoire verticale de substance tendineuse, mais non soutenue par des os. Leurs yeux aplatis en avant ont une scléro- tique épaisse et solide; leur langue n’a que des tésuments lisses et mous. On pourrait encore les subdiviser en deux pe- ütes tribus : ceux dont la tête est en proportion ordinaire avec le corps, et ceux qui l’ont démé- surément grande; la première comprend les dau- phins et les narvals. CÉTACÉS. 287 Les DAuPHiINs. ( DELPHINUS. L. ) Ont des dents aux deux mâchoires, toutes simples et presque toujours coniques. Ce sont les plus carnassiers, et, proportion gardée avec leur taille , les plus cruels de l’ordre. Ils n’ont pas de cæcum (1). Les Daupuis proprement dits. (Dezpanus. Cuv.) Ont le front bumbé et le museau formant en avant de la tête une espèce de bec plus mince que le reste. Le Dauphin ordinaire. (Delphinus delphis. L.) Lacep. Cet. pl. xui, f. 1. À bec déprimé, et armé de chaque côté de la mâchoire de quarante-deux à quarante-sept dents grêles, arquées et pointues ; noir dessus, blanc dessous ; long de huit à dix pieds. Cet animal, répandu en grandes troupes dans toutes les mers, et célèbre par la vélocité de son mouve- ment, qui le fait s’élancer quelquefois sur le tillac des navires, paraît réellement avoir été le dauphin des an- ciens. Toute l’organisation de son cerveau annonce qu’il ne doit pas être dépourvu de la docilité qu’ils luiattribuaient. Le grand Dauphin ( Delphinus tursio. Bonnaterre.), vulg. le Souffleur. Lacep. xv, f. 2. A bec court, large, déprimé; de vingt-une à vingt- quatre dents partout, coniques , et souvent émoussées. I y en a des individus de plus de quinze pieds de lon- gueur , et il paraît qu’il s’en trouve dans la Méditerranée comme dans l’Océan (2). (x) I n’est point de famille de mammifères plus difficile à observer, et dont les descriptions soient plus incomplètes et la synonymie plus va- cillante que celle des cétacés, J’ai cherché à ne donner que des espèces authentiques. (2) La Baleine ou capidolio, de Belon , et l’orca, du même auteur, qui pourrait bien être celui des anciens, appartiennent aussi à la division des dauphins à bec, et surpassent les espèces ci-dessus par la taille; mais leurs caractères ne sont pas suffisamment déterminés. Le dauphin fères de Bon- naterre se rapporte probablement à l’un des deux. 288 MAMMIFÈRES. .Les deux Océans nourrissent des nombreuses espèces de dauphins, que l’on a long-temps confondues. I y en a un qui vient sur nos côtes ( Delph. dubius, Cuv,), et a les mächoires armées seulement de trente- + six à trente-sept dents partout; mais aussi fines, aussi poin- tues qu’au dauphin commun, auquel il ressemble éga- lement par les couleurs. M. Dussumier en a découvert un aux iles du Cap-Vert (D. frontalis , Duss.), fort semblable au précédent , mais un peu autrement coloré, et à trente-quatre dents partout. Notre D. frontatus n’a que vingt-une dents par- tout, plus grosses qu’au précédent, et le museau plus long et plus comprimé; on ne connaît pas son origine. Il y en a un au Malabar (D. plumbeus , Dussum.) , dont le museau à la même forme comprimée ; mais est. armé partout de trente-sept dents (1). Le même naturaliste en a rapporté un de Ceylan (D. ve- lox,Duss. ) qui a le museau un peu plus alongé , et partout quarante-une dents; et un autre de la côte de Malabar, qui surpasse même le dauphin commun par le nombre de ses dents ; il en a partout de cinquante-cinq à soixante, M. Dussumier le nomme D. longirostris (2). M. de Blainville sépare de ces premiers dauphins, sous le nom de Dezpainoraynques, les espèces où le museau alongé et grêle n’est cependant pas séparé du front par un sillon prononcé. Il ex est échoué un sur nos côtes ( D. micropterus, Guv.,), remarquable par sa dorsale petite et placée fort (x) Je soupçonne ce D. plumbeus d’être le même que le D. malaianus, de MM. Lesson et Garn. Voy. de la Coq., pl. 1x, f. 5. (2) Nous ne pouvons placer dans cet ouvrage des espèces qui n’ont été vues que de loin, et dont o: n’a rapporté aucune partie; nous citerons donc seulement comme indications : le D. albigena, Quoy et Gaym., Voy. de Freyc., pl. xt, ou D. superciliosus , Less. et Garn., Voy. de la Coq., pl. 1x, £. 2.— Le D. cruciger, Quoy et Gaym., ibid., f. 3 et 4, qui est au moins bien voisin du D. bivütatus, Less. et Garn., f. 3.— Le D. lunaius ; Less. et Garn. , . 4. — Encore moins pouvons-nous intro- duire ici des espèces qui n’ont pas même été figurées. CÉTACÉS. 259 en arrière. Il atteint une taille de quinze pieds, et perd de bonne heure toutes ses dents (1). Un autre , que nous voyons aussi quelquefois ( D. ros- tratus, Cuv.),a le museau grêle, et extérieurement tout d’une venue avec la tête, et les dents au nombre de vingt-" une partout. Sa dorsale est de grandeur ordinaire (2). On doit distinguer de ce premier groupe le Dauphin du Gange(D. gangeticus, Roxburg), dont l’évent est en ligne longitudinale, et qui a les mâchoires grêles , renflées au bout. Il remonte très loin dans le Gange : c’est probable- ment le platanista de Pline. Les Marsouins. (Paocæna. Cuv.)' N'ont point de bec, mais le museau court et uniformément bombé. Le Marsouin commun, Porpess des Anglais. (Derph- pho- cœna. L. É (3). Lacep. xux, f. 2. A dents comprimées , tranchantes, de figure arrondie, au nombre de vingt-deux à vingt-cinq de chaque côté a chaque mâchoire; noirâtre dessus, blanc dessous. C’est le plus petit des cétacés, et: il w’atteint que quatre à cinq pieds de longueur. Il est fort commun dans toutes nos mers, où il se tient en grandes troupes. Il y a dans les mers du Cap, un marsouin assez sembla- ble au nôtre, mais qui a vingt-huit dents partout , cylin- driques, un peu pointues, et non pas comprimées comme celles du notre. C’est le D. capensis de M. Dussumier. L’ ÉpaularddesSaintongeois, Buts kopfet Schwerd-fischdes Hollandais et des Allemands, Grampus des Anglais(4).(D. orca et D. gladiator. ) Lacep. xv, :,et moins bien, v, 3. À dents grosses, coniques, un peu crochues, au nom- (x Blainville, Nouv. Bullet. des Sc., IV, p. 139, et Fr. Cuv., Mammif., sous le nom très impropre de D. de Dale, qui appartient à l'hyperoodon. N. B. Le D. rostratus de Shaw n’est que le gangeticus. (2) Aj. le dauphin couronné, Freminville, Nouv. Bullet. des Sc., IN, n° 56, pl.1, f. 11. (3) Marsouin est corrompu de l’allemand meerschwein, cochon de mer. Porpess, du latin porcus piscis. . 2 (4) Grampus est corrompu du français grand poisson. Buts kopf, ou platôt Boots kopf, signifie que sa tête est faite comme nne chaloupe. Schwerdt fisch, poisson à sabre, à cause de sa nageoïre dorsale. TOME I. 19 200 MAMMIFÈRES. bre de onze partout, les postérieures aplaties transversa- Jement; le corps noir dessus, blanc dessous; une tache blanchâtre sur l’œil, en forme de croissant; la nageoire dorsale élevée et pointue. C’est le plus grand des dauphins, qui a souvent de vingt à vingt-cinq pieds, et l’ennemi le plus cruel de la baleine. Is l’attaquent en troupe , la harcellent jusqu’à ce qu’elle ouvre la gueule , et alors lui dévorent la langue. Nos côtes voient de temps en temps une espèce moin- dre (D. aries, Risso.), Ann. Mus. XIX, pl. I, fig. 4, qui perd de bonne heure ses dents à la méchaie supé- rieure, etw’en conserve qu’un petit nombre à l’inférieure. Sa dorsale est plus basse et plus en arrière que dans l’é- paulard (1). L’Épaulard à téte ronde. ( Delph. globiceps. Cuv.) Annal. Mus. XIX, pl. L fig. 2et3. D. deductor. Scoresby. À ledessus de la tête bombé comme un globe, et des pectorales longues et pointues; il atteint plus de vingt pieds de longueur , etest noir, avec une raie blanche de- puis la gorge jusqu’à l’auus. Il vit en troupes de plusieurs centaines, conduites parles vieux mâles , et qui viennent quelquefois échouer sur nos côtes. Il a de neuf à treize dents partout , mais les perd entièrement avec l’âge (2). Les DecpmiNarTErEs. ( Lacep.) Diffèrent: des marsouins seulement en ce qu'ils n’ont sh de nageoire dorsale. i (1) L’épaulard ventru de Bonnaterre, Lacep., XV, 3, copié de Hunter, Trans. Phil. , offre les mêmes formes; mais l’individu de Hunter avait dix-huit pieds, et les nôtres n’en passent pas dix. Le D. griseus, Ann. Mus., XIX, pl. 1, f. r, n’est qu’un mauvais dessin de ce D. aries, ibid., £ 4, Le véritable aries des anciens n’est autre que l’épaulard. (2) C’est la tête du D. globiceps dépouillée de ses dents, qui est gravée dans Bonnäterre, Cetol., pl. v1, £. 2; et dans Lacep., pl. 1x, £, 2, sous le nom de cachalot swinewal; et dans Camper, Cet, , pl. xxx11, xxx et xxxiv, sous celui de nzarwal édenté. CÉTACÉS. . 291 Le Beluga on EÉpaulard blanc ; Huïd fisk des Danois. (Delph. Leucas ,Gm. Delph. albicans, Fabr.) Scoresby, artc, reg. M, pl. xiv. | À neuf dents partout, grosses et émoussées au bout , la peau d’un blanc jaunûâtre , la tête bombée extérieurement comme celle d’un marsouin ; grand comme l’épaulard. De toute la mer Glaciale, d’où il remonte assez avant dans les rivières (1). ° Le D. & museau blanc. (D. leucoramphus. Péron. ) Noy. de la Coquille pl. 9 (2). Habite les mers australes; sa tête est peu bombée et assez pointue, le museau, une partie des pectorales, et tout le dessous de son corps sont d’un beau blanc. Son dos est bleu ; il a de trente-huit à quarante-deux dents partout. M. Dussumier à découvert au Cap, une espèce de ce sous-genre , qui a la tête rende, et les dents comprimées et obtuses du marsouin (D. phocænoïdes, ) (3). Les Hyperoopons. (Lacep.) (4) Ont le corps et le museau à peu près conformés à l’ex- térieur comme les dauphins proprement dits; mais leur crâne est relevé sur ses bords de cioisons osseuses verticales; on ne leur a le plus souvent trouvé que deux petites dents en avant de la mächoïre inférieure, qui ne paraissent pas memes ee arr nue PE D 28" (2) Rondeletreprésente , sous le nom de peis-mular et de senedette, un cétacé très semblable au beluga, mais ne dit pas qu’il soit blanc. 11 lui applique aussi le nom italien de capidolio. Ce serait un delphinaptère de plus, si sa figure n’était pas faite d'imagination; maïs je le crains d’autant plus , que ce nom de mular et celui de Capidokio appartiennent propre- ment au cachalot. Au reste, c’est aussi le belugaiqui a donné lieu à établir un petit cachalot blanc , parce qu’il perd promptement ses dents supé- rieures. Voyez sa tête, Voyage de Pallas, atl. , pl. Lxx1x. (2) Cette figure a le museau trop pointu. Le dauphin blanc à extré- mités noires de Coramerson, doit être voisin de celui-là! (3) M: Rafinesque parle.d’un dauphin à deux dorsales, et MM. Quoy et Gaymard en ont vu un qu’ils nomment D. rhinocéros , Voy. de Freycinet, IL, £. 1 ; mais ils ne l’ont vu que de loin, et à moitié plongé dans les flots, ce qui peut faire craindre quelque illusion d’optique. (4) Æyperoodon, dents dans. le palais. 19° 202 MAWMITÈRES. ! toujouts aù dehors ; leur palais est hérissé de petits tubér- cules. On n'en connaît qu’une espèce, qui atteint de vingt à vingt-cinq pieds de longueur, et peut-être davantage : elle s’est pêchée dans la Manche et dans la mer du Nord, et à souvent été nommée baleine à bec (r). 4 Les Narvazs. (Moxopox. L.) N’ont aucunes dents proprement dites, mais seule- ment de longues défenses droites et pointues, implantées dans l’os intermaxillaire, et dirigées dans le sens de laxe du corps : la forme de leur corps et celle de leur tête ressemblent d’ailleurs beaucoup à celle des mar- » souins. On n’en connaît bien qu’une espèce. Monodon monoceros. Lin. (Scoresby. arct. reg. pl. XV.) (2). Dont la défense, sillonnée en spirale, quelquefois longue de dix pieds, a été long-temps appelée corne de licorne. L'animal à bien le germe de deux défenses ; mais il est très rare qu’elles croissent toutes les deux également. D’or- dinaire, il ne se développe que celle du côté gauche, et l’autre demeure cachée pendant toute la vie dans l’alvéole PR ee! te. (x) Cet animal , décrit par Baussard, Journ. de Phys. , mars 1789 ( Delph. edentulus, Schreb. ), auquel Bonnaterre a transporté le nom de buts-kopf, qui appartient à l’épaulard, est le même que le dauphin à deux dents de Hunter; Baussard parle même expressément de ses deux dents. C’est aussi le balœna rostrata de Kleïn , de Chemnitz; Besch. der berl. ges., IV, p. 183 ; de Pennant; Brit. zool., n° V; de Pontoppülan, Norv. II, 120; le bottle-head de Dale, etc. Chemnitz a trouvé une des deux dents. V’oy. mes Recherches sur les Ossem. foss., tome V, Irepart., pag: 324. (2) Le narval microcéphale, Lacep., pl. y, f. 2, n’est qu’un narval ordinaire , un peu moins mal représenté que dans la pl. 1v, f. 3, qui est copiée d’une mauvaise figure de Klein, Pisc. per pulm. resp., pl. 11, fig. c., faite d’après un individu pris dans l’Elbe en 1736 , et que l’on montrait empaïillé à Dresde. Anderson donne une figure un peu meilleure de cemême individu. Trad. fr., Il, p. 108. CÉTACÉS. 299 droit (1). Selon les descriptions qu’on eu donne, le narval n’a guère que le double ou le triple. de la longueur de sa défense, sa peau est marbrée de brun et de blan- châtre, son museau bombé, sa bouche petite , son évent sur le haut de la tête, et il n’a point de nageoire dorsale ; mais seulement une arête saillante sur toute [a la longueur de l’épine. On voit quelques défenses de nar- yals tout-à-fait lisses (2). Les autres cétacés ont la tête si grosse, qu'elle fait à elle seule le tiers ou la moitié de la longueur du corps; mais le crâne ni le cerveau ne participent point à celte disproportion, qui est due toute en- tière à un énorme développement des os de la face. Les CACHALOTS. ( PHyseTER. L:) (5) Sont des cétacés à tête très volumineuse, excessive- ment renflée, surtout en avant, dont la mâchoire supé- rieure ne porte point de fanons et manque de dents, ou n’en a que de petites et peu saillantes, mais dont l’inférieure, étroite, glongée, et répondant à un sillon de la supérieure , est armée de chaque côté d’une rangée de dents cylindriques ou coniques qui entrent dans des cavités correspondantes de la mâchoire supérieure quand la bouche se ferme. La partie supérieure de leur énorme tête ne consiste presque qu’en grandes cavités recou- vertes et séparées par des cartilages, et remplies d’une (x) Nous ayons retrouvé dans plusieurs cränes cette petite défense et constaté ce qu’en avait dit Anderson. Elle ne se développe point, parce que sa cavité intérieure est trop promptement remplie par la matière de livoire, et que son noyau gélatineux se trouve ainsi oblitéré. (2) Le monodon be de Fabriciüs, où anarkak du Groënland (ancylodon, Yiger ), qui n’a que deux petites dents courbes à la mâchoire supérieure et une nageoire dorsale, ne doit pas beaucoup s'éloigner de l'hyperoodon. Val, Pat ‘dans toutes les langues dérivées du tudesque , signifie baleine et s'emploie souvent en général pour tous les cétacés ; rar, en islandais, signifie cadavrez on prétend que ce genre s’en nourrit. à (3) Physeter, aussi-bien que physalus, signifie souffleur, Cachalot est le nom employé par les Basques : de cachau qui en Basque veut dire dent. … 294 MAMMIFÈRES. huile qui se fige en refroïdissant, et que l’on connaît, dans le commerce, sous le nom bizarre de sperma ceti :- substance qui fait le principal profit de leur pêche, leur corps n’étant pas garni de beaucoup de lard; mais ces cavités sont très différentes du véritable crâne, lequel est assez petil, placé sous leur partie postérieure, et contient le cerveau comme à l'ordinaire. I] paraît que des canaux remplis de ce sperma ceti, autrement nommé blanc de baleine ou adipocire, se distribuent dans plu- sieurs parties du corps en communiquant avec les cavités qui remplissent la masse de la tête; ils s’entrelacent même dans le lard ordinaire qui règne sous toute la peau. La substance odorante si connue sous le nom d’ambre gris paraît être une concrétion qui se forme dans les intestins des cachalots, surtout lors de certains états ma- ladifs, et, à ce que l’on dit , principalement dans leur _cæcum. m Les espèces de cachalots ne sont rien moins que bien déterminées. Celle qui paraît la plus commune, ou le cachalot macrocéphale de Shaw et de Bonnaterre (Lacep., X)(1), n’a qu’une éminence callêuse au lieu de nageoire dorsale. Sa mâchoire inférieure.a de chaque côté de vingt à vingt-trois dents, et il y en a de petites coniques cachées sous les gencives de la supérieure; son évent est unique et non double comme celui de la plupart des autres céta- cés; il n’est pas non plus symétrique , mais se dirige vers le côté gauche, et se termine de ce côté sur le devant du museau , dont la figure est comme tronquée (2), à quoi l’on ajoute que l’œil gauche est de beaucoup plus petit que l’autre, et que les pêcheurs cherchent à attaquer l’animal de ce côté. Cette éspèce est répandue dans beau- coup de mers, si c’est elle qui fournit, comme on le dit, tout le spermaceti et l’ambre gris du commerce, car on tire ces substances du nord et du midi. On a, pris de (x) Ce n’est pas le macrocéphale de Linné. (2) Nous avons vérifié sur deux crânes ce défaut de symétrie de l’évent annoncé par Dudley, par Anderson etpar Swediauer, ce qi nous porte à à croire à l'inégalité des yeux dont parle Egède. cui CÉTACÉS. 293 ces cachalots sans nageoire dorsale jusque dans la mer Adriatique (1). Les PuysérÈres. (Lacep.) Seraient des cachalots avec une nageoire dorsale. On ne les distingue entre eux en deux espèces, micropset tursio, ou mular , que d’après le caractère équivoque de dents arquées ou droites, aiguës ou obtuses (2). On trouve de ces physétères dans la Méditerranée aussi bien que dans la mer Glaciale; ces derniers ‘passent pour les ennemis les plus cruels des phoques. Les BALEINES. ( BALÆNA. L.) Égalent les cachalots pour la taille et pour la gran- deur proportionnelle de la tête, quoique celle-ci ne soit (x) Nous ne voyons aucune différence réelle entre ce cachalot dont on a de bonnes figures et plusieurs parties de squelette , et celui de Æoberson (Trans. phil. , vol. LX ), dont Bonnaterre a fait une espèce sous le nom de trumpo, qui aux Bermudes s’applique à un cachalot sans détermination plus précise. Quant au petit cachalot, P. catodon de Linn., on ne cite, outre la taille, d’autre différence que des dents plus aïguës, ce qui peut tenir à l'âge. IL n’est pas même certain que celles qu'on a présentées , ne vinssent pas de l’orque ou de quelque autre grand dauphin. j Le physeter macrocephalus de Linné , cach. cylindrique de Bonnaterre (genre physale de Lacep.), aurait un bon caractère dans la position reculéa de son évent; mais cette espèce ne repose que sur une mauvaise figure d’Anderson, et personne n’a rien revu de semblable. ” L’albicans de Brisson, huïd fisk d’Egède et d’Anderson, dont Gmeliu a fait une variété du macrocéphale, n’est que le dauphin beluga, dont les dents supérieures tombent de bonne heure, comme nous nous en sommes assures. ÿ 2 (2) On n’en connaît un peu positivement qu’un, d’après une mayyaise figure de Bayer ( Act. nat. cur., I, pl. 1), faite sur un animal échoué à Nice. C’est très vaguement qu'on lui a appliqué le nom de mular ; le mular de Nieremberg est bien un cachalotÿ mais rien ne prouve que ce soit plutôt une espèce qu’une autre. ‘ à. à Voyez, au reste, sur les différentes indicationsdes cachalots des auteurs, mes Recherches sur les Oss. fossiles, tome V, pag. 328 et suiv. Ajoutez-y la figure donnée dans le Journ. des Voyages de février 1826; et celle du voyage de Freycinet, pl. x11. Quant aux cachalots décrits par M. de La cépède, Mém. du Muséum , tome IV , d’après des dessins japonais, Ia Myature du document sur lequel ils reposent ne ms permet pas do les pl a cer dans cet ouvrage. 296 MAMMITÈRES. N pas si renflée en avant; mais elles n’ont aucunes dents. Leur mâchoire supérieure, en forme de carène ou de toit renversé, a ses deux côtés garnis de lames transverses minces et serrées , appelées fanons , formées d’une espèce de corne fibreuse , ‘effilées à leurs bords, qui servent à retenir les petits animaux dont ces énormes cétacés se nourrissent. Leur mâchoire inférieure, soutenue par deux branches osseuses arquées en dehors et vers le haut, sans aucune armure, loge une langue charnue fort épaisse, et enveloppe, quand la bouche se ferme , toute la partie interne de la mâchoire supérieure et les lames cornées dont elle est revètue. Ces organes ne permettent, pas aux baleines de se nourrir d'animaux aussi grands que leur taille le ferait croire. Elles vivent de poissonset plus encore de vers, de mollusques et de zoophytes, et lon dit qu’elles en prennent principalement de très pe- tits qui a les filaments de leurs fanons. Mieux organisées quant à à l’odorat que celles des dau- phins, leurs narines ont quelques lames ethmoïdales et paraissent recevoir de petits filets olfactifs. Elles ont un cæcum court. La Baleine franche. (Bal. mysticetus (1) L. ) Lacep. Cét. pl. 2 et3, sous le nom de Nord-Cuper, et Scoresby. arct. reg. IL, pl. 12. (2). À long-temps passé pour le plus grand des animaux (x) Le @ahæivad’Aristote et d’Ælien, qui était l'ennemi des dau- phins, paraît avoir ié un grand cétacé armé de dents; Aristote n’a connu de vfaie baleine que son mysticetus, qui avait ( dit-il ) des soïes dans la bouche au lieu de dents ; c’est probablement la baleine à gorge ridée de la Méditerrannée. On doit croire cependant que Juvénal entend la baleine franche dans ce vers : , Quanto delphinis balæna britannica major. Mais les Batins en général ont appliqué le nom de baleine d’une manière vagne à tous les grands cétacés, comme les peuples du Nord font encore du nom de whale où wall et de’ses dérivés ; remarque essentielle pour ceux qui lisent leurs écrits. (2) L'ancienne figure de Martens, recopiée, Lacep., I, pl. 1, et dans tous les autres auteurs , représente la tête beaucoup trop g grosse, « 2 '. : CÉTACÉSS W 297 connus, mais il paraît par les dernières observations du capitaine Scoresby , qu’elle n’excède guère soixante-dix pieds, mesure que les baleines à ventre plissé dépassent souvent. Elle ne porte point de nageoire sur le dos. C’est elle que son lard, épais souvent de plusieurs pieds, et don- nant une immense quantité d'huile, fait poursuivre cha- que année par des flottes entières. Assez hardie autrefois pour se faire prendre dans nos mers, elle s’est retirée pétit à petit jusque dans le fond du nord , où le nombre en diminue chaque jour. Outre son huile, elle fournit encore au commerce ces fanons noirâtres et flexibles, longs de huit ou dix pieds, connus sous le nom de côtes de ba- leines, ou simplement de baleines ; chaque individu en a huit ou neuf cents de chaque côté du palais. Un seul individu donne cent vingt tonneaux d’huile; des coquil- Jages s’attachent sur sa peau et s’y multiplient comme sur un rocher; il yen a même, de la famille des balanus, qui pénètrent dans son épaisseur. On dit que ce monstrueux cétacé ne se nourrit que Ge très petits mollusques, qui fourmillent, il est vrai, dans les mers qu’il habite. Ses excréments sont d’un beau rouge qui teint assez bien la toile QG). D’autres espèces (les BALÉNoPTÈREs, Lacép. ) ont une na- geoire sur le dos ; elles se subdivisent encore selon qu’elles ont le ventre lisse ou ridé. % Les BaLÉNorTÈREs à ventre lisse. . Sont tres voisins des baleines proprement dites. On n’en cite qu’un , nommé, dit-on, » (1) C’est pour avoir mal compris certains passages de Martens et de Zorgdrager , qué l’on fait une espèce particulière du Nord-Caper, qui serait une baleine du nord plus mince que la commune, mais les mers anlarctiques possèdent une espèce très semblable à la baleine franche que les Hollandais du cap nomment aussi nord caper. Voyez mes Recherches sur les Ossements fossiles, p. 361 - 363. - % 298 MAMMIFÈRES. Le Gibbar par les Basques. (Balæna physalus. L.) Finnfisch des Hollandais et des Hambourgeois (copié d’apres Martens dans Anderson , Bonnaterre et ailleurs.) Lacép. L, fig. 11. Aussi long, mais bien plus grèle que la baleine fran- che; très commun dans les mêmes parages, mais évité . des pêcheurs, parce qu’il! donne peu de lard , et qu’il est très féroce, difficile à prendre, et même dangereux pout les petites embarcationsà cause de la violence de ses mou- vements quand il est attaqué. Il n’est pas bien prouvé que ce ne sois pas une jubarte mal observée, et dont le nomest corrompu. Les Bazénoptéres à ventre plissé ou Rorquazs (1). Ont la peau du dessous de la gorge et de la poitrine plissée longitudinalement par des rides très profondes, et suscepti- bles, en conséquence, d’une grande dilatation, dont l’usage, dans leur économie, n’est pas encore bien connu. Il paraît que les mers FA TORE en possèdent deux es- pèces, La Jubarte des Basques. (Bal. boops. L.) Lacép. [, f. 3. —IV,f.ret2. — V,f.1,et VIL, r et 2. Qui surpasse en longueur la baleine franche , mais a tous les inconvénients attribués au gibbar. Le Rorqual de la Méditerranée. ( Bal. musculus. L.) Lacep. pl. vr et vis. Qui ne diffère guère de la jubarte que par GEAUS proportions de détail (2). (1) Rorqual, baleine à tuyaux (à cause de ses plis ). (2) La balœna rostrata de Hunter, de Fabricius et de Bonnaterre, ou le Boops, est fort différente de celle de Pennant et de Pontoppidan, qui est l’nYPEROODON. La bal. gibbosa et la gibbosa B., ou nodosa de Bonnaterre seraient mieux déterminées ; mais on ne les connaît que d’après Dudley (Trans, phil:, 389), et il n’est pas sûr que ce ne fussent pas des individus altérés. Voyez mes Ossem. foss., loc. cit. \ ——— : VERTÉBRÉS OVIPARES EN GÉNÉRAL. 299 gg oO DES VERTÉBRÉS OVIPARES EN GÉNÉRAL. Quoique les trois classes de vertébrés ovipares différent beaucoup entre elles par la quantité de respiration et par tout ce qui s’y rapporte, savoir : la force du mouvement et l'énergie des sens, elles montrent plusieurs caractères communs, lorsqu'on les oppose aux mammifères ou vertébrés vivipares. Leur cerveau n’a que des hémisphères très min- ces, qui ne sont pas réunis par un corps Calleux ; les jambes du cervelet ne forment point cette pro- tubérance nommée pont de Varole ; les tubercules, nates ( au moins dans deux de leurs classes), pren- nent un grand développement, et sont creusés d’un ventricule, et non recouverts par les hémisphères, mais visibles au-dessous ou aux côtés du cerveau ; leurs narines sont moins compliquées ; leur oreille n’a point tant d'osselets, et en manque entière- ment dans plusieurs ; le limacon, quand il existe, ce qui n’a lieu que dans les oiseaux, est beau- coup plus simple, etc. Leur mâchoire inférieure , toujours composée de pièces assez nombreuses , s'attache par une facetle concave sur une por- tion saillante qui appartient à l’os temporal, mais est séparée du rocher ; leurs os du crâne sont plus subdivisés quoiqu’ils occupent les mêmes places re- latives et remplissent les mêmes fonctions ; ainsi le frontal est de cinq on de six pièces, etc... Les orbites 500 VERTÉBRÉS OVIPARES EN GÉNÉRAL. ne sônt séparés que par une lame osseuse du sphé- noïde, ou par ne membrane. Quand ces animaux ont des extrémités antérieures, outre la clavicule qui s’unit souvent à celle de l’autre côté et prend alors le nom de fourchette, l’omoplate s’appuie encore sur le sternum par une apophyse coracoïde très prolongée et élargie. Le larynx est plus simple et manque d’épiglotte; les poumons ne sont pas séparés de l’abdomen par,un diaphragme com- plet, etc. Mais, pour faire saisir tous ces rapports, nous devrions entrer dans des détails anatomiques qui ne peuvent convenir à cette première partie de notre ouvrage. Qu'il suffise d’avoir fait remarquer ici l’analogie des ovipares entre eux, plus grande, quant au plan sur lequel ils sont construits, que celle d’aucun d’eux avec les mammifères. La génération ovipare consiste essentiellement en ce que le petit ne se fixe point par un placenta aux parois de lutérus ou de l’oviductus, mais qu’il en reste séparé par la plus extérieure de ses enve- loppes. Sa nourriture est préparée d’avance et ren- fermée dans un sac qui tient à son canal intestinal ; c’est ce qu’on nomme le vitellus ou le jaune de l’œuf, dont le petit est en quelque sorle un appen- dice d’abord imperceptible qui se nourrit el aug- mente en absorbant la liqueur du jaune. Les ovipares qui respirent par des poumons, ont de plus dans l’œuf une membrane très riche en vaisseaux, ‘qui paraît servir à la respiration ; elle tient à la vessie, ét représente l’allantoïde des mammifères. On ne _ OISEAUX EN GÉNÉRAL. 301 la trouve pas dans les poissons, ni dans les batra- ciens, qui, dans leur premier âge, respirent comme les poissons, par des branchies. Beaucoup d’ovipares à sang froid ne mettent leurs petits au jour qu'après qu'ils se sont dévelop- pés et débarrassés de leur coquille ou des autres membranes qui les séparaient de leur mère ; c’est ce qu’on nomme de faux-vivipares. DEUXIÈME CLASSE DES VERTÉBRÉS. LES OISEAUX Sont des vertébrés ovipares à circulation et re- spiration doubles, organisés pour le vol. Leurs poumons non divisés, fixés contre les côtes, sont enveloppés d’une membrane percée de grands trous, et qui laisse passer l’air dans plusieurs cavi- tés de la poitrine, du bas-ventre, des aisselles, et même de l’intérieur des os, en sorte que le fluide extérieur baigne, non-seulement la surface des vaisseaux pulmonaires, mais encore celle d’une in- finité de vaisseaux du reste du corps. Ainsi les oi- seaux respirent, à certains égards, par les rameaux de leur aorte comme par ceux de leur artère pul- monaire , et l'énergie de leur irritabilité est en pro- portion de leur quantité de respiration (1). Tout (1) Deux moineaux francs consomment autant d’air pur qu’un cochon d'Inde. Lavoisier , Mémoires de Chimie, V, 119. 302 OISEAUX leur corps est disposé pour tirer parti de cette éner- gie. Leurs extrémités antérieures , destinées à les sou- tenir dans le vol, ne pouvaient servir n1 à læstation, ni à la préhension; ils sont donc bipèdes, et pren- nent les objets à terre avec leur bouche ; ainsi leur corps devait être penché en avant de leurs pieds ; les cuisses se portent donc en avant, et les doigts s’alongent pour lui former une base suffisante. Le bassin est très étendu en iongueur pour fournir des attaches aux muscles qui supportent le tronc sur les cuisses ; il existe même une suité de muscles allant du bassin aux doigts; et passant sur le genou et le talon, de manière que le simple poids de l'oiseau fléchit les doigts; c’est ainsi qu'ils peuvent dormir perchés sur un pied. Les ischions, et surtout les pubis, se prolongent en arrière , et s'écartent pour laisser laplace nécessaire au développement des œufs. Le cou et le bec s’alongent pour pourvoir attein- dre à terre; mais le premier a la mobilité néces- saire pour se reployer en arrière .dans la station tranquille. Il a donc beaucoup de vertèbres. Au contraire , le tronc qui sert d'appui aux ailes a dû être peu mobile; le sternum surtout, auquel s’atta- chent les muscles qui abaissent l’aile pour choquer l'air dans le vol, est d’une grande étendue, et augmente encore sa surface par une lame saillante. dans son milieu. Il est formé primitivement de cinq pièces : une moyenne , dont cette lame saillante fait EN GÉNÉRAL. 305 partie, deux latérales antérieures triangulaires pour l’attache des côtes, et deux latérales postérieures et fourchues, pour l’exlension de sa surface, Le plus ou moins d’ossification des échancrures de ces dernieres, et l'intervalle qu’elles laissent entre elles et la pièce principale, dénotele plus ou moies de vigueur des wiseaux pour le vol. Les oiseaux de proie diurnes, les martinets, les colibris , perdent avec l’âge toute trace de ces espaces non ossifés. La fourchette produite par la réunion des deux clavicules et les deux vigoureux arcs-boutants for- .més par les apophyses coracoïdes tiennent les épaules écartées , malgré les efforts que le vol exige en sens contraire; la fourchette surtout, est d’au- tant plustouverte et plus vigoureuse, que l'oiseau vole mieux. L’aile soutenue par lhumérus, par l’avant-bras et par la main qui est alongée, et montre un doigtiet les vestiges de deux autres, porte sur toute sa longueur une rangée de pennes élas- tiques qui étendent beaucoup la surface qui choque l'air. Lesgpennes adhérentes à Ja main se nomment prumaires, et il y en a toujours dix; celles: qui tien- àl'avant-bras s'appellent secondaires; leur nombre warie ; des plumes moins fortes, attachées à l’humé- vus; s'appellent scapulaires,; Vos qui représente le pouce porte encoresquelques pennes nonimées, bä- tandes. Sur la base des pennes règne une rangée de plumes nommées couvertures.i., La queue osseuse est très courte ,. mais'elle porte 504... OISEAUX. aussi une rangée de fortes pennes qui, en s’étalant ; contribuent à soutenir l'oiseau ; leur nombre est or- dinairement de douze, quelquefois de quatorze ; dans les gallinacées , il va jusqu’à dix-huit. Les pieds ont un fémur, un tibia et un péroné qui tiennent au fémur par une articulation à ressort dont l'extension se maintient sans effort dela par! des muscles. Le tarse et le métatarse y sont repr ésentés par un seul os terminé vers le bas en trois poulies. Il y a le plus souvent trois doigts en avant, el le pouce en arrière ; celui-ci manque quelquefois. Il est dirigé en avant dans les martinets. Dans les grimpeurs, au contraire, le doigt externe et le pouce sont dirigés en arrière. Le nombre des articulations croît à chaque doigt, en commençant parle pouce, qui en a deux, et en fimssant par le doigt externe, qui en a Cinq. En général, l'oiseau est couvert de plumes, espèce de téguments la plus propre à le garantir des rapides variations dé température auxquelles sesmouvemens exposent. Les cavités aériennes qui oceupent l’in- térieur de son Corps, etmême qui tiennent dans lesos là place de la moélle, au gmentent sa légéreté spécifi- que” La portion sternale des côtes est'ossifiée, comme la vertébrale , pour donner plus de force à4da dila- tation de la poitrine. Chadgëe côte porte un petit os qui se soude bientôt avéc lle, et se dirige obli- quement vers la côté suivante, cé qui concourt encoré à donner: 4u thorax plus de solidité. ” EN GÉNÉRAL. 305 L’œil des oiseaux est disposé de manière à distin- guer également bien les objets de loin et de près ; une membrane vasculeuse et plissée, qui se rend du fond du globe au bord du cristallin, y contribue probablement en déplacant cette lentille. La face antérieure du globe est d’ailleurs renforcée par un cercle de pièces ossenses; et, outre les deux pau- pières ordinaires, il y en a toujours une troisième placée à l’angle interne, et qui , au moyen d’un ap- pareil musculaire remarquable, peut couvrir le de- vant defl’œil comme un rideau. La cornée:est tres convexe, mais le cristallin est plat, et le-vitré petit. | L’oreille des oiseaux n’a qu’un osselet formé d’une branche adhérente au: mpan , et d’une autre tér2 minée en une platine | ppuie sur la fenêtre ovale; leur limacon est un cône peu arqué ;' mais leurs canaux patoutites sont grands et Togés dans uñe partie du crâne, où ils sont environnés -de toutes parts de cavités aériennes qui communiquent avec la caisse. Les oiseaux de nuit ont seuls une grande conque extérieure, qui cependant ne fait point de saillie comme celle des quadrupèdes. L’ou- verture de l'oreille est gériéralèément recouverte de plumes à barbes plus effilées que les autres. L’organe de l’odorat , caché dans la basé dé bec, n’a d'ordinaire que des cornéts cartilagineux , aux nombre de trois, qui varient en complication ; il’ est très sensible, quoiqu'il n'ait pas de sinus creusés TOME 1. 20 306 OISEAUX dans l'épaisseur du crâne. La largeur des ouvertures osseuses des narinés détermine la force du bec ; et les cartilages, les membranes, les plumes et autres téguments qui rétrécissent ces ouvertures , influent sur la foree de l’odorat et sur l'espèce de la nourri- ture. La langue a peu de substance musculaire, et est soutenue par un os articulé sur l’hyoïde ; elle est peu délicate dans la plupart des oiseaux. Les plumes, ainsi que les pennes, quin'en diffe- rent que-par la grandeur, sont composées d’une tige creuse à sa base, et de barbés qui.en portent elles-mêmes de plus petites ; leur tissu, leur éclat. u leur force , leur forme générale varient à l'infini Le toucher, doit être. faible dans toutes les parties qui en sont garnies ; et, commeñl@bec est presque, tou- jours corné et, peu sensible, et que les doigts sont revêtus d'écaillesen dessus.et d’une peau calleuse en dessous, -ce sens doit être peu efficace dans: les -oi- seaux,. : Les plumes TR deux fois par an. eus cer- taines espèces. le plumage d'hiver diffère de celui d'été: par les couleurs; dans le plus grand nombre , la femelle diffère du mâle par des teintes. moins vives, et alors.les petits des deux :sexes ressemblent à la femelle. Lorsque les adultes mälés et femelles sont de.même couleur , les pelits ont une livrée qua leur est propre. So Le cerveau. des oiseaux a, les mêmes taractères EN GÉNÉRAL. 307 généraux que celui des autres vertébrés ovipares ; mais 1l se distingue par une grandeur proportion- pelle très considérable, qui surpasse même souvent celle de cet organe dans les mammifères. C’est principalement des tubercules analogues aux can- nelés que dépend ce volume, et non pas des hé- misphères qui sont très minces et sans circonvolu- tions. Le cervelet est assez grand , presque sans lobes latéraux et principalement formé par le processus vermiforme. La trachée des oiseaux a ses anneaux entiers; à sa bifarcation est une glotte le plus souvent pour- vue de muscles propres, et nommée larynx infe- rieur ; c’est là que se forme la voix des oiseaux ; l’é- norme volume d’air contenu danses sacs aériens, contribue à la force de cette voix, et la trachée, par ses diverses formes et par ses mouvements, à ses modifications. Le larynx supérieur, fort simple, y entre pour peu de chose. st La face ou le bec supérieur des oiseaux, formée principalement de leurs intérmaxillaires, se pro- longe en arrière en deux arcades, dont l'interne se compose des os palatins et ptérygoïdiens , et l'ex- terne des maxillaires. et des jugaux, et qui s’ap- puient l’unetl’autre sur un os tympanique mobile, vulgairement dit os carré, répondant à l'os dela e caisse; en dessus ; cette même face est articulée ou ünie au * crâne par dés lames élastiques : ce mode d’ nnion lui laisse toujours quelque mobilité. 20* 308 OISEAUX La substance cornée qui revêt les deux mandi- bules tient lieu de dents et est quelquefois hérissée de manière à.en représenter; sa forme , ainsi que celle des mandibules qui la soutiennent, varie à l'infini selon le genre de nourriture que chaque espèce prend. La digestion des oiseaux est en proportion avec l’activité de leur vie et la force de leur respiralion. L’estomac est composé de trois parties : le jabot, qui est un renflement de l’œsophage; le ventri- cule succenturié, estomac membraneux, garni dans l'épaisseur de ses parois , d’une multitude de glan- des dont l'humeur imbibe les aliments; enfin, le gésier , armé de deux muscles vigoureux qu’unissent deux tendons rayonnés et tapissés en. dedans d’une veloutée cartilagineuse, Les aliments s’y broient d’au- tant plus aisément , que les oiseaux ont.soin d’avaler de petites pierres pour augmenter la force de la tri- turation. | Dans la plupart des espèces qui. ne vivent que de chair, ou de poisson, les musclesiet; la veloutée du gésier sont, réduits à une extrême faiblesse, il n’a l'air de faire qu'un seul sac avec. le ventrieule sue- cenlurié. ‘La dilatation du jabot manque piaellitiotiies Le foie verse la bile dans l’intéstin,par deux con- duits qui aliernent, avec les deux:ou trois par les- quels passe , la liqueur. pancréatique. Le pancréas des oiseaux est considérable, mais leur:rate-est pe- EN GÉNÉRAL, AE tite ; ils manquent d’épiploon, dont les usages sont en partie remplis par les cloisons des cavités aérien- nes; deux appendices aveugles sont placés vers l’origine du rectum et à peu de distance de l’anus; elles sont plus ou moins longues, selon le régime de l'oiseau Les hérons n’en ont qu’une courte; d’autres genres, comme les pics, en manquent tout- a-fait. Le cloaque est une poche où aboutissent le rec- tum , les uretères et les canaux spermatiques, ou, dans les femelles, l’oviductus; elle est ouverte au dehors par l’anus. Dans la règle, les oiseaux n’u- rinent point, mais leur urine se mêle aux excré- ments solides. Les autruches ont seules le cloaque assez dilaté pour que l’urine s’y accumule. Dans la plupart des genres , l’accouplement se fait par la seule juxtaposition des anus ; les autruches et plusieurs palmipèdes ont cependant une verge creu- sée d’un sillon par où la semence est conduite. Les testicules sont situés à l’intérieur au-dessus, des reins et près du poumon ; il n’y a qu’un oviductus de dé- veloppé ; l’autre est réduit à une petite bourse. L'œuf détaché de l'ovaire, où l’on n’y aperçoit que le jaune, s’imbibe dans le haut de l’oviductus de cette liqueur extérieure nommée le blanc, et se garnit .de sa coque dans le bas du même canal. L'incubation y développe le petit, à moins que la chaleur du climat ne suffise, comme ‘pour les au- truches. Ge petit. a sur le bout du bec une pointe 310 OISEAUX. cornée qui lui sert à fendre l’œuf, et qui tombe nee de jours après la naissance. Chacun connaît l’industrie variée que les oiseaux mettent à la construction de leurs nids, et le soin tendre qu'ils prennent de leurs œufs et de leurs pets : c’est la principale partie de leur instinct. Du resle, leur passage rapide dans les différentes régions de l’air, et l’action vive et continue de cet élément sur eux, leur donnent des moyens de pres- sentir les variations de l’atmosphèere dont-nous-n’a- vons nulle idée, et qui leur ont fait attribuer, dès les plus anciens temps, par la superstition, le pouvoir d'annoncer l’avenir. C'est sans doute de cette faculté que dépend l'instinct qui agite les oi- seaux voyageurs et les pousse à se diriger vers le midi quand l'hiver approche, et à revenir vers le nord au retour du printemps. [ls ne manquent d’ail- leurs ni de mémoire, ni mème d'imagination, car ils rêvent ; et tout Le monde sait avec quelle facilité ils s’apprivoisent , se laissent dresser à différents services, ei retiennent les airs et les paroles. DIVISION DE LA CLASSE DES OISEAUX EN ORDRES. De toutes les classes d'animaux, celle des oiseaux est la mieux caractérisée , celle dont les espèces se ressémblent le plus, et qui est séparée de toutes les DIVISION EN ORDRES. 31» autres par un plus grand intervalle; et c’est en même temps ce qui rend sa subdivision plus diffi- cile. Leur distribution se fonde, comme celle des mammiferes, sur les organes, de Ja manducation ou le bec, et.sur ceux de la préhension, c’est =à - dire encore le bec et surtout les pieds. On est frappé d’abord des pieds palmes, c'est-à- dire dont les doigts sont unis par des membranes et qui distinguent tous les oiseaux nageurs. La po- sition de ées pieds en arrière, la longueur du ster- num, le cou souvent plus long que les jambes pour atteindre dans la profondeur, le plumage serré, poli, imperméable à l’eau, s'accordent avec les pieds pour faire des palmipèdes de bons naviga- teurs. Dans d’autres oiseaux qui ont aussi le plus sou- vent quelque petite palmure aux pieds, au moins entre les doigts externes, l’on observe” des tarses élevés ; des jambes dénuées de plumes vers le bas, une taille élancée; en un mot, toutes jes disposi- tions propres à marcher à gué le long'ides eaux, pour y chercher leur nourriture Tel st en ‘effet le régime du plus grand nombre: et, quoiqu'il en vive quelques-uns dans les terrains secs, on les nomme oiseaux de rivage où échassiers. * Parmi les oiseaux vraiment terrestres, les galli- nacés ont, comme notre coq domestique, le port lourd, le vol court , le bec médiocre , à mandibule ‘+ 512 OISEAUX supérieure voüûtée, les narines en partie recouvertes par une écaille molle et renflée, et presque tou- jours les doigts dentelés au bord, et decourtesmem- branes entre les bases de ceux de devant. Ils vivent principalement de grains. Les oiseaux de proie ont le bec crochu, à pointe aiguë et recourbée vers le bas , el les narines per- cées dans une membrane qui revêl toute la base de ce bec; leurs pieds sont armés d'ongles vigoureux. Ils vivent de chair, et poursuivent les autres oiseaux; aussi ont-ils pour la plupart le vol puissant. Le plus grand nombre a encore une petite palmure entre les doigts exlernes. » Les passereaux comprennent beaucoup plus d’espèces que toutes les autres familles; mais leur organisation offre tant d’analogies que l’on ne peut les séparer ;: quoiqu'ils varient beaucoup pour la taille et pour la force. Leurs deux doigts externes sont unis par leur base et quelquelois par une par- tie de leur longueur. LD Enfin l’ôn a donné le nom de grimpeurs aux oi- seaux dont le doigt externe se porte en arrière comme le pouce, parce qu’en effet le plus grand nombre emploie une conformation si favorable à la position verticale pour grimper le long des troncs des arbres (1). (1) Dèsmonpremiertableau démentsies en 198, j'ai dû supprimer l’or- dre des picæ de Linnæus, qui n’a aucun caractère déterminé. M. Iliger et Ja plupart des ornithologistes plus récents ont adopté cette suppression: DE PROIE. 313 Chacun de ces ordres se subdivise en familles et en genres, principalement d’après la conforma- tion du bec. Mais ces différents groupes passent souvent les uns aux autres par des nuances presque imperceptibles, en sorte qu'il n’est aucune classe où les genres et lessous-genres soient plus difficiles à limiter. mm PREMIER ORDRE DES OISEAUX. — LES OISEAUX DE PROIE. ( AcotPiTRes. Lin.) Se reconnaissent à leur bec et à leurs ongles crochus, armes puissantes , au moyen desquelles ils poursuivent les autres oiseaux, et même les quadru- pèdes faibles et lesreptiles. Ils sont parmi les oiseaux ce que sont les carnassiers parmi les quadrupèdes. Les muscles de leurs cuisses et de leurs jambes in- _diquent la force de leurs serres; leurs tarses sont rarement alongés; ils -ont tous quatre doigts ; l’ongle du pouce et celui du doigt interne sont les plus forts. ls forment deux familles, les diurnes et les noc- turnes. Les diurnes ont les yeux dirigés sur les côtés ; une membrane appelée cire, couvrant la base du bec, dans laquelle sont percées les narines; trois doigts devant, un derrière sans plumes, les deux 314 OISEAUX externes presque toujours réunis à leur base par une courte membrane ; le plumage serré, les pennes fortes, le vol puissant. Leur estomac est presqu’en- tièrement membraneux, leurs intestins peu étendus, leurs cæcums très courts, leur sternum large et complétement ossifié pour donner aux muscles de l'aile des attaches plus étendues, et leur fourchette demi circulaire et très écartée pour mieux résisler dans les abaïssements violents de l’humérus qu’un vol rapide exige. Linnæus n’en faisait que deux genres, qui sont deux divisions naturelles, les vautours et les fau- cons. Les VAUTOURS. ( VuLTUR. Lin. ) Ont les yeux à fleur de tête, les tarses réticulés, c’est- à-dire couverts de petites écailles; le bec alongé , re- courbé seulement au bout, et une partie plus ou moins considérable de la tête, ou même du cou, dénuée de plumes. La force de leurs serres ne piles pas à leur grandeur, et ils se servent plutôt de leur bec que de leurs griffes. Leurs ailes sont si longues, qu’en marchant ils les tiennent à demi-étendues. Ce sont des oiseaux lâches , qui se nourrissent de charognes plus souvent que de proie vivante; quand ils ont mangé, leur jabot forme une grosse saillie au-dessus de leur fourchette, il coule de leurs narines une humeur fétide, et ils sont presque réduits à une sorte de stupidité. Les Vaurours proprement dits ( Vurrur. Cuv.) Ont le bec gros et fort, les narines en travers sur sa base, la tête et le cou sans plumes et sans caroncules, et un collier de longues plumes ou de duvet au bas du cou. On n’en a encore vu que dans l’ancien continent. DE PROIE. 315 Le Vautour fauve. ( F. fulvus. Gmel. Fultur trencalos. Bechstein. Le Percnoptère. Buff. enl. 326, et le grand Vautour, -d., Hist. des Ois., 1, in-4°, ts W (1). Le Vautour. Albin. I, 1. Nauman. pl. 2. ) D’un gris ou brun tirant sur le fauve, le duvet de la tête et du cou cendré, le collier blanc, quelquefois mêlé de brun; les pennes des ailes et de la queue brunes, le bec et les pieds plombés ; le ventre de l’adulte blauc. C’est l’espèce la plus répandue : elle se trouve sur les monta- gnes de tout l’ancien continent. Son corps égale et sur- passe celui du cigne (2). Le J’autour brun. ( F. cinereus. Gm.) enl. 425. Nauman. pl. 1. Vieillot. gal. pl. 1. Arrian de la Peyrouse. Fau- tour noir, cendré, etc. D'un brun noirâtre; le collier remontant obliquement jusque vers l occiput , qui a lui-même une touffe de plu- mes; les pieds et la membrane de la base du bec d’un violet bleuâtre ; non moins répandu que le précédent, et encore plus Menus ; il attaque assez souvent des animaux vivants (3). JL Oricou. (Ÿ. curicularis. Daud.) Vail, Afr. pl. 1x. Noirâtre, une crête charnue longitudinale de chaque côté du cou , au-dessous de l’oreille. De l'Afrique (4). L'Amérique produit des vautours remarquables par les ca- (1) M. B. L'histoire du grand vautour dans Buffon est celle de l’es- pèce suivante, mais la figure appartient à celle-ci. (2) Le vautour des Indes, Lath. et Sonnerat, Tem., pl. col. 26, est au moius une espèce frès voisine ainsi que le chassefiente, Vaill,, Afr. pl. 10. Ajoutez 7”. ægypius, Tem., col. 407. — F7. imperialis , ib., 46. (3) Le 7’. monachus, Edw., 290; Vaill., 12. et col. 13, ne diffère presque du 7”. brun que par un bec un peu plus court. Le vautour à aigrette ou des lièvres (. créstatus, Gm.)n’est connu que sur une mauvaise figure de Gesner, faite probablement d’après quelque espèce d’aigle. Le Ÿ. bar- barus est le même que le rhin où fulco barbatus. » (4) Le vautour de Pondichéry , Sonnerat, pl.'cv, ou Ÿ”, ponticerianus, pl. col. 2, est très voisin de l’oricou. Ses crêtes latérales ne remontent pas si haut ; son bec est moins fort. ' 316 OISEAUX roncules qui surmontent la membrane de la base de leur bec ; celui-ci est gros comme dans les précédents , mais les narines sont ovales et longitudinales. Ce sont les Sarcoram- »aus de Duméril (1). Le Roi des Fautours ou Trubi Cha. d’Azz. (F. le. te: 4 ) Enl. 428. Vieillot. Gal. 3. Grand comme une oie, noirâtre dans le premier âge (Spix. pl. 1 ), puis varié de noir et de fauve (Vaill. Afr. 13.), enfin, la quatrième année, à manteau fauve et à pennes et collier noirs. Les parties nues de sa tête et de son cou sont teintes de couleurs vives, et sa caroncule est dentelée comme uve crête de coq. Il se tient dans les plaines et autres par- ties chaudes de l'Amérique méridionale. Son nom vient de ce que les urubus, par crainte, lui cèdent la place quand il se jette sur un cadavre qu’ils ont commencé à dévorer. Le Condor ou grand Vautour des Andes. ( V'ult. gryphus. Lin.) Humb.Obs:z00l. pl. vur. et Tem. pl. col.133 et 408. Noirâtre , une grande partie de l’aile cendrée , le collier soyeux et blanc; le mâle, outre sa caroncule supérieure, qui est grande et sans dentelures, en a une sous le bec comme un coq. Dans le premier âge, cet oiseau est brun-cendré et sans collier. La femelle manque dé caron- cules , etest tout entière d’un gris brun: C’est l’espèce si fameuse par l’exagération avec laquelle on parlait de sa taille; mais elle est seulement un peu supérieure à celle de notre læmmer-geyer , dont le condor a aussi les mœurs. I habite les plus hautes montagnes de la Cordillière des Andes, dans l’Amérique méridionale, et c’est l’oiseau qui s'élève le plus haut. Les Cataartes. Cuv.(Gallinazes, ou Caraarisres. Vieillot.) À ue à Ont le bec des sarcoramphus , c’est-à-dire gros, et à nari- nes ovales et longitudinales ; mais point de crête charnue ; : leur tête et ieur cou sont sans plumes. Le C. V'autourin.(Vult. californianus.Sh.)Tem. Col. 31. De la nouvelle Californie , approche du condor pour la (1) M. Vieillot a changé ce nom en zopilote ou gypagus! DE PROIE. 317 taille ; sés ailes sont plus longues à proportion; tout son plumage est brun. L’Aoura. (F. aura. L.) Enl. 187. Vieillot. Am. sept. 2. et Galer. 4. Noir ; la queue étagée; de la grandeur d’un coq. Les PeronorrÈères (1). Cuv. ( Gyrarros. Bechstein. Nxo- PHRON. Savigny. ) Ont le bec grêle , long, un peu renflé au-dessus de sa courbure ; les narines ovales , longitudinales ; et la tête seu- lement , mais noù le cou, dénuée de plumes. Ce sont des oiseaux ke taillé médiocre , et qui n’approchent point, pour la force , des vautours proprement dits; aussi sont-ils encore plus ini sur les charognes et sur Lèbes les espèces d’im- mondices , qui lesattirent de très loin : ils ne dédaignent pas même les excréments. Iliger les comprenait avec les précé- dents parmi ses CATHARTES. Le Percnoptère d’ Égypte. (Vult. percnopterus. V'ult. leu- cocephalus et Fult. fuscus. Gmel.) enl. 407 et 499. Vieillot: Galer. 2. Naum. pl. 3. V’ult. de Gingi. Sonn. et Daud. Origourap. Vaïl: Afr. 14: Rachamah de Bruce, Poule de Pharadn , en Égypte. Grand commé un corbeau, la gorge et les joues nues, le mâle adulte blanc, à pennes des ailes noires ; le jeune et la femelle bruns. Cet oiseau se répand dans tout l’ancien continent, et est surtout fort commun dans les pays chauds, qu’il pute de cadavres. 1] suit en gran- des troupes les caravanes dans le désert, pour dévorer .tout ce qui meurt: Les anciens Févotièns le’respéctaient à cause des services qu’il rend ‘äu pays, et l’ont'souvent meprésenté dans leurs monuments, Eréore aujourd’hui on ne lui,fait aucun mal; il y a mêñre’des dévots musulmans qui-lèguent-de quoi en entretenir un certain nombre. D L'Uruübu. ( F.. joté. Ch. Bonap.)Wieillot. Am. sept. pl. x. De la taille et de la forme du précédent ; le bec plus Rs LR AG 09 VE HERO 355 MAUONON 27; PP PAPE PANNE (1) Percnoptère, aïles noires. Nom de l'espèce d’ Egypte chez les anciens. 318 OISEAUX fort; le corps entier d’un noir brillant; la tête entière nue. Commun dans toutes les parties chaudes et tempé- rées de l’Amérique, où il rend les mêmes services que le pércnoptère dans l’ancien continent ; se jetant en troupes sur les cadavres , et consumant toutes les immondices (1). Les GriFrons. ( GyPAETOS. Storr. PHÈNE. Savig. ) Rangés par Gmelin dans le genre falco, se rappro- chent davantage des vautours par leurs mœurs et leur conformation ; ils enjont les yeux à fleur de tête, Les serres proportionnellement faibles | les ailes à di écartées dans le temps du repos, le jabot saillant au bas du cou quand il est plein; mais leur tête est entiè- rement couverte de plumes : leurs caractères distinctifs consistent en un bec très fort , droit ;.crochu au bout, renflé sur le crochet ; en des narines recouvertes par des soies roides, dirigées en avant, et en un pinceau de pareilles soies sous le bec ; leurs tarses sont courts et. emplumés jusqu'aux doigts, leurs ailes longues; la troi- sième penne est la plus longue de toutes. Le Lœmmer geyer, où en fiançais Wautour des agneaux. ( F’ull. barbarus et falco barbatus. Gmel.) pl. col, 431. Edw. 106. Vieillot. Galer. pl. 8.: Nauman. pl.,4 et 5. Nisser de Bruce. Abyss. pl: 31. Le plus grand .des oiseaux de proie de l’ancien monde, dont il habite, mais en petit rombre, toutes les hautes chaînes de montagnes ; il niche dans les rochérs escarpés ; AMaQUE les agneaux, les chèvies, les chamoïs, et même, à ce qu’on dit, les hommes endormis; on phétésid qu'il lui est arrivé d’ enlever des enfants. Sa méthode est de forcer les animaux à se précipiter des roches escarpées, et de les dévorer quand ils sont brisés par leur chutetIl ne rebute cependant poipt la chair morte, Long de près de (Se ATOM OR Le PL di apnurNe NU À ue. fo ete (1) Ona long-temps confondu cet oiseau ayec l'aura ; mais son bec est bien plus grèle. Ajoutez le Catharthe moine, pl. col. 222. DE PROIE. 319 “quatre pieds, il a jusqu’à neuf et dix pieds d'envergure. Son manteauest noirâtre , avec une ligne blanche sur le miheu de chaque plume; son cou et tout le dessous de son corps d’un fauve clair et brillant; une bande noire entoure sa tête. Les jeunes, jusques et compris la qua- trième année ; ont le cou et la poitrine d’un brun plus où moins foncé: Cet oiseauestlephène des Grecs ; et l’ossifraga des Latins (1). Les Faucows. ( FALCO. Lin.) Forment la deuxième, et, de beaucoup, la plus nom- breuse division des oiseaux de proie diurnes, Ils ont la tête et le: cou revêtus de plumes; leurs sourcils forment une saillie qui fait paraitre l'œil enfoncé; et donne à leur physionomie un caractère tout diflérent de celle des vautours : tte plupart se nourrissent dé proie vivante ; mais ils difièrent beaucoup entre eux par le courage qu'ils mettent à la poursuivre. Leur premier be est souvent autrement coloré que celui des adultes , et ils ne prennent ce dernier que dans leur troisième ou quatrième année, ce.qui en a fait beaucoup muluüplier les espèces par les naturalistés. La femelle est généralement d’un tiers plus grande que le mâle, que l’on désigne, à cause de cela , sous le nom de tiercelet. On doit subdiviser d’abord ce genre en déux grandes sections. Les Faucows proprement dits (Fazco, Bechstein), vulgairemént Oiseaux de proie nobles, Forment la première. Ils sont les plus courageux, propor- tion pardée avec leur taille, qualité qui tient à la force de leürs armes et de leurs ailes ; en effet , leur bec , courbe dès sa base, a une dent aigué à LUE côté de sa pointe; et c’est la NEA peoue de leurs ailes qui est'la plus longue, la x) Savigny, Ois. d'Eg. et de Syrie, p. 18, dans le grand ouvrage sur l'Egypte, a le premier bien établi cette synonymie. 320 OISEAUX première étant d’ailleurs presque aussi longue qu’elle, cé qui rend J’aile entière plus longue et plus pointue. Il résulteen- core de là des habitudes particulières : la longueur des pennes de leurs ailes en affaiblit l'effort vertical , et rend leurwol, daus un’air tranquille, très oblique en avant ; ce qui les con- traint, quandils veulent s’élever directement, de volercontre le vent. Ce sont les oiseaux les plus dociles, et dont on tire le plus de parti dans l’art de la fauconnerie, en leur appre- nant à poursuivre le gibier et à revenir ae on les appelle. Is ont tous les ailes autant et plus longues que la queue. Le Faucon ordinaire. (Falco communis. Gm. } (x).. Grand comme une poule, se reconnaît toujours à une moustachetriangulaire noire qu’il a sur la joue, plus large ‘que dans aucune espèce du genre; du reste, il varie pour les couleurs à peu près comme il suit : le jeune a le dessus brun et les plumes, bordées de roussâtre, le dessous blan- châtre, avec des taches longitudinales brunes. À mesure qu’il vieillit , ies taches du ventre et des cuisses tendent à devenir des lignes transverses noirâtres, et le blanc aug- mente à la gorge et au bas du cou; le plumage du dos devient en même temps plus uniforme et d’un brun raÿé en travers de cendré noirâtre ; la queue est en dessus brune, avec des paires de taches roussâtres, eten dessous avec des bandes pâles qui diminuent de largeur avec l’âge; la gorge est toujours blanche; les pieds.et la cire du bec sont tantôt bleus et tantôt jaunâtres. | On peut suivre ces différences ,en!., 470 Îe jeune ; 421 ‘ la vieille femelle ; 450, le vieux mâle (2), Nauman, pl. 24 et25,et Wils. am. 1x, pl. zxxvi. (x) Ifaut bien se garder cependant d’y rapporter les prétendues va- riétés du falco communis ent:ssées par Gmelin; ainsi la var. & Frisch 74 est une buse; d'id. 75, est une buse patue; £ id. 80, l'oiseau Saint- Martin; S id. 76, une buse un peu plus päle qu’à l’ M met 5% Aldroy. 494 , une espèce très distincte, etc. . En revanche, les fzlco islandus, barbarus et peregrinus, bourraïerit bien n’être tous que le faucon ordinaire en différents états de mue: (2) Frisch ne donne qu’un jeune faucon, pl. xxx. Edwards donne la vieille femelle, pl. m; le jeune, pl. 1v c DE PROIE. 32 1 Ceux qu’en appelle Faucons pélerins, Enl. 469 et Wils. Amér. ,IX, pl. 76 (Falco stellaris, F. peregrinus, Gm.), paraissent des jeunes un peu plus noirs que les autres. C’est l’espèce célèbre qui a donué son nom à cette sorte de chasse où l’on se sert des oiseaux de proie. Elle habite tout le nord du globe , et y niche dans les rochers les plus escarpés. Son vol est si rapide, qu’il n’est presque aucun lieu de la terre où elle ne parvienne. Le faucon fond sur sa proie verticalement comme sil tombait des nues, ce qui fait qu’il ne peut preudre les oiseaux qu’au vol, autre- ment il se briserait. On emploie le mâle contre les pies et autres oiseaux plus petits, et la femelle contre les faisans et même contre les lièvres. Il en existe une autre espèce un peu plus grande : le Lanier ( Falco lanarius Lin.; F. Sacer, Naum, pl: 25), qui paraît venir de l’Orient plutôt que du Nord, et dont le plumage est à peu près celui du jeune faucon, si ce n’est que sa moustache est plus étroite, moins marquée, et sa gorge mouchetée;elleserapprochedu gerfault parsa queue, qui dépasse les ailes : on la tire surtout de Hongrie. Notre Europe produit encore six espèces inférieures pour la taille, doni trois ont en petit les formes.et les qualités du vrai faucon. Le Hobereau. ( Falco subbuteo. Lin.) Enl. 432. Naum. 26. Brun dessus, blanchâtre, tacheté en long de brun des- sous ; les cuisses et le bas du ventre roux; un trait brun sur la joue. L’'Émerillon. (Falco æsalon. Lin.) Enl. 168. -Naum. 23. Brun dessus, blanchâtre dessous , tacheté en long de brun, même aux cuisses , le plus petit de nos oiseaux de proie. Le Rochier ( Falco lithofalco , Lin. ), enl. 447, cendré dessus, blanc-roussâtre, tacheté en long de brun pâle dessous ; n’en est que le vieux mâle. il niche dans les rochers. Les trois autres espèces ont les doigts moins longs, et leurs tubercules moins saillants. Elles ne volent pas aussi vite, chassent aux souris, aux insectes, el prennent les oiseaux perchés. TOME 1. 21 «” 1 = 522, _ OISEAUX . La re répandue est | La Cresserelle. ( Falc. tu ie Liv. ) Enl. 4ox et 471. Naum. 30. ’ Rousse , tachetée de noir en dessus, blanche, tachetée en long de brun pâle dessous ; la tête et la queue du mâle cendrées. Elle tire son nom du son cri aigre ; niche dans les vieilles tours, les masures. La petite Cresserelle. ( Falco cenchris. Frisch et Naum. F. tinnunculoides. Schintz et Tem.) Naum. 29. Frisch. 80. ... Le mâle sans taches en dessus ; semblable d’ailleurs à la cresserelle ; les ailes un peu,plus longues, et.les ongles blancs. Cette espèce ; long-temps confondue avec la pré- cédente ; habite de préférence le midi de l’Europe. La Cresserelle grisé. ( Falco rufipes. Beseke. F. Vesper- tinus. Gm.) Enl. 431. Naum. , 98. Le mile est cendré foncé et a ies cuisses et le bas-ventre roux ; la femelle a le dos cendré tacheté de noir, la tête et tout le dessous plus où moins roux. Plus petite encore Que la précédente ; plus répandue à l’orient de l'Europe, et commune en Sibérie, elle est rare en Allemagne et en France (1)- .(r) Ajoutez en espèces étrangères, 1° voisines de la cresserelle : le montagnard, Vaill., 35 (F. capensis, Sh. ); — F. sparyertig enl. 465, Wils., IT, xvi, 1, et 1V, xxxn, 2, et deux ou trois espèces, dont les aïles, semblables d’ailleurs à celles des Re nobles pour la proportion rela- tive des plumes’, sont plus courtes que la queue, telles que F. punctatus, Cuv., col. 45 ; —,F columbarius, Wils., II, xv, 3. 2° Voisines du hobereau ;: F. . Brit. zool. tab. B.1v , f. 2 Wils. IV. xxxnr, 5. Presque semblable au précédent pour les couleurs ; le dos non réticulé, mais des lignes longitudinales étroites sur le ventre , et quatre ou cinq bandes brunes sur la queue. Les huppes ne se trouvent que dans le mâle ; elles sont si petites , et il les relève si rarement , qu’elles n’ont presque jamais été remarquées, et qu’on a long-temps laissé cet oiseau parmi les espèces sans huppes , ou qu’on en a fait deux espèces. Il est répandu presque sur toute la terre (2). (1) Témoin celui que représente la Zoologie britannique et dont la figure a tant embarrassé les naturalistes. (2) Ajoutez le hibou d'Amérique ( Str. mexicana , Gm. ou tr. clama- tor, Vieïill. Am., 20 ou Sh. longirostris , Spix. IX*, qui ne diffère pres- que de notre hibou commun que par des taches plus noires , moins lavées. — Le hibou tacheté du Cap (Str. africana, T.) col. 56, ou $tr. maculosa, Vieïill, gal. 23.— Le Hibou à gros bec (Str. macrorhynchos , T.) col. 62. — Le Hibou à joues blanches ( Str. leucotis , T. ) col. 6.— Le Hibou à Joues fauves (Sr. otus.) Wils. VI. 11. 3, différent de l’Otus d'Europe. — Le Hibou tacheté d Amérique (Sir. nœvia, Lath.) Wils. III. x1x. 1, dont le Str. asio, id. IV, xzni. 1, est probablement la femelle ou Le jeune. — Le Aibou à clapiers ( Str. cunicularia. Ch. Bouap.,) Am. I. vu. 2. 343 OISEAUX On pourrait réserver le nom de Cuouxrres. (ULuLa. Cuv.) Pour les espèces qui ont le bec et l’oreille des hibous, mais non leurs aigrettes. Nous n’en possédons point de telles ici ; mais il y en a dans le nord des deux continents, par exemple : La grande Chouette grisede Laponie. (Str. laponica. Gm. ) Presque de la taille de notre grand duc; mélangée de gris et de brun dessus, blanchâtre, à taches longitudinales gris-brun dessous. Elle habite les montagnes du nord de Ja Suède (1). Les Errrayes. (Srrix. Savigny.) Ont l'oreille aussi grande que les hibous et pourvue d’un opercule qui l’est encore plus que celui de ces derniers; mais leur bec alongé ne se courbe que vers le bout, tandis que, dans tous les autres sous-genres, il est arqué dès la pointe. Elles manquent d’aigrettes ; leurs tarses sont emplu- més , mais elles n’ont que des poils à leurs doigts. Le mas- que formé par les plumes effilées qui entourent leurs yeux, a plus d’étendue, et leur donne une physionomie plus extraordinaire encore qu’aux autres oiseaux de nuit. L'espèce commune en France (Str. flammea , L. ), enl., 440 ; Frisch, zxxxxvir, Naum. 47,2 , paraît répandue sur tout le globe. Son dos est nué de fauve et de cendré ou de brun, joliment piqueté de points blancs enfermés cha- cun entre deux points noirs , et son ventre tantôt blanc, tantôt fauve , avec ou sansmouchetures brunes. Elle ni- che dans les tours, les clochers; et c’est elle que le peu- ple regarde plus spécialement comme un oiseau de mau- vais augure (2). Les Caars-Huans. (Syrnium. Savigny.) Ont le disque de plumes effilées , et la collerette comme les . (r) Aj. La Chouette grise du Canada ( Str. nebulosa , Gm. } Vieill., 17. Wils. IV. xxxu. 2. (2) Ajout. (Str. badia, T.) col. 54.—N.B. La Chouette à queue fourchue du Bresil , col. 432, ne parait différer de l’effraye que par l’empaillage. DB PROIE. 345 précédents; mais leur conque se réduit à une cavité ovale qui n’occupe pas moitié de la hauteur du crâne; ils n’ont point d’aigrettes , et leurs pieds sont emplümés jusqu’aux ougles. Le Chat-Huant de ce pays-ci. (Str. aluco et stridula. L.) Hulotte, Chouette des bois , etc. Enl. 441, 437; Frisch, LXXXXIV, LXXXXV, LxxxxvI. Naum. 46 et 47.1. Est un peu plus grand que le hibou commun, couvert partout de taches longitudinales brunes, déchirées sur les côtés en dentelures transverses ; il a des taches blanches aux scapulaires et vers le bord antérieur de l'aile. Le fond du plumage est grisâtre dans le mâle, roussâtre dans la femelle ; ce quilesavait fait long-temps considérer comme deux espèces (1). Ces oiseaux nichent dans les bois, ou pondent souvent dans des nids étrangers , et se tiennent dans de vieux troncs d’arbres (2), Nous réservons le nom de Ducs, (Buso. Cuv.) Aux éspèces qui, avec la conque aussi petite et le disque de plumes moins marqué que les chats-huans, possèdent des aigrettes. Ceux qu’on connaît ont de gros piedsemplumés jus- qu'aux ongles; tel est Le grand Duc des naturalistes. (Sir. bubo.) Enl. 434 ; Frisch. Lxxxxur. Naum. 44. Le plus grand des oiseaux de nuit, fauve avec une mè- cheet des pointillures latérales brunes sur chaque plume ; le brun est plus abondant dessus, le fauve dessous , les aigrettes presque toutes noires (3). (x) Les Str. sylvestris, rufa, noctua alba, de Scopoli, et le str. solo- niensis, que Gmelin a intercalés dans son système, sont trop indéter- minés pour être considérés comme autre chose que des variétés, proba- blement du chat-huant. Ii est bon de savoir que dans tout ce genre, les femelles sont plus rousses que les mâles; ce à a fait quelquefois multi- plier les espèces. (2) Ajout. le Sir. pagodarum, Tem. col. 220. (3) On ne peut admettre Le Str. scandiaca, L. qui ne repose que sur une figure laissée par Rudbek , et faite probablement d’après une variété 544 OISEAUX . Les Cnougrres À A1GReTTES. ( Vaill. Afr. xuur. ) Ne sont que des ducs dont les aigrettes , plus écartées et placées plus en arrière, ne se relèvent que difficilement au- dessus de la ligne horizontale. Il y en a-dans les deux hémi- sphères (1). Les Cuevècues. (Noarua. Savigny.) Nontniaigrettes, ni conque de l’oreilleévasée etenfoncée; l’ouverture en est ovale, à peine plus grande que dans les autres oiseaux ; le disque de plumes effilées est moins grand et moins complet encore que dans les ducs. Leurs rapports avec les oiseaux de proie diurnes se montrent jusque dans leurs habitudes. Quelques-unes se font remarquer par une longue queue étagée; elle ont les doigts très emplumés; on les nomme GHOUETTES ÉPERVIERS. (Surnia. Dumer.) I paraît qu’il en existe, dans tout le nord , quelques espèces ou variétés très voisines et assez mal distinguées sous les noms de str. fune- rea, hudsonia , uralensis, accipitrina , etc. L'espèce la mieux connue (Sér. nisoria , Wolf.) enl., 473, Naum. 42, 2., de tout le nord du globe, de la taille de l’épervier , brun-noirâtre dessus , avec des taches blan- ches en gouttelettes sur la tête, en barres transversales sur les scapulaires, rayée transversalement de blanc et de brun en dessous , avec dix lignes transverses blanches sur la queue, chasse plus le jour que la nuit. L’espèce des monts Ourals (Str. uralensis, Pall.) Naum. 42 ,1., est presque aussi grande que le harfang, brune dessus , avec des taches blanches , blanche dessous, avec des taches longues brunes, cinq bandes grises en travers de la queue. Elle chasse aussi de jour, et se voit quelquefois en Allemagne. C’est probablement l’Hybris ou Ptynx d’Aristote. L. IX, C. 12. du grand duc. Ajout. Sir. magellanica, en]. 585, dont le Str. virginiana , Daud. IT, 13 et Wils. Am. VI. L. 1, ou $tr. pinicola, Vieïll. Am. 19; ne diffère que par des teintes plus rousses. — Str. lactea, T. col. 4. * (x) Sr. griseata , Sh. Vaill. Afr. 43, de la Guyane.—Str. strepitans, T. col. 174 et 229, de Batavia. DE PROIE. 345 On y voit aussi quelquefois l’espèce dite d’Acadie (iStr. acadica. }, Naum., 43,f.ret2, Wils., Am., IV, xxxiv, 1, mais qui appartient également à tout le nord du globe. C’est la plus petite des chouettes, et elle surpasse à peine le moineau. Le jour ne l’effraie pas non plus , mais Vaillant a fait connaître une de ces chouettes éperviers d’Afrique (choucou, n° xxxvnr. ) toute blanche en dessous, à qua- torze ou quinze lignes sur la queue, et qui, selon lui, est plus nocturne encore que les autres chouettes. D’autres chevèches ont la queue courte et les doigts em- plumés. La plus grande, et en même temps le plus grand oiseau de nuit sans aigrettes , est Le Harfang. (Str. nyctea. 1.) Enl. 458. Wils. IV, xxxn, 1. Naum. 41. Qui égale presque le grand duc pour la taille. Son plu- mage blanc de neige est marqué de taches transversales brunes qui disparaissent à mesure que l’animal vieillit. Il habite le nord des deux continents, niche sur des rochers élevés, chasse aux lièvres , aux coqs de bruyère, aux lago- pèdes, etc. (1) Il y a des espèces beaucoup plus petites, telles que La Chevèche à pieds emplumés. (Str. tengmalmi. Gm. Str. dasypus. Bechst. ) Naum. 48. f. 2 et 3. À dos brun semé de gouttes blanches, dessous plus pâle, à taches blanches plus larges, quatre lignes blanches en tra- vers dela queue: se tient dans les bois. La chevèche rousse ( Sér. passerina , Meyer., et Wolf.) est sa femelle. Cependant le plus grand nombre de ces petites espèces n’a aux doigts que des poils clair-semés. Telle est La Chevèche commune. ( Str. passerina. Gm. Str. pygmæa. Bechst. ) Enl. 439. Naum. 48. 1. Ur peu plus petite que la précédente, mais presque du même plumage. La queue un peu plus courte et avec cinq barres pâles plus larges; niche souvent dans les vieux (1) La chouette blanche, Vaill., Afr., 45, n’est qu’un vieux barfang. Les différences alléguées dans les proportions tiennent à l’empaillage. 346 OISEAUX murs. Il y à plusieurs espèces très voisines en Amérique, aux Indes, etc. (1). Il y a de ces chevèches à doigts sans plumes, qui appro- chent de nos chats-huants pour la taille. Cayenne en fournit plusieurs belles espèces , et notamment les trois suivantes : La Chevèche fauve. ( Str. cayennensis. Gm.) Enl. 442, Irrégulièrement et finement rayée en travers de brun sur un fond fauve. La Chevèche notre où Huhul. ( Vaill. Afr, xur. ) Str. lineata. Sh. Str. albomarginata. Spix. X*. Rayée entravers de blanc sur un fond noir,quatre lignes blanches sur la queue. Elle fuit si peu la lumière, qu’on l’appellé chouette de jour.La taille de ces deux espèces est celle de notre chouette commune. La Chevèche à collier. ( Str. torquata. Daud. ) Vaillant, Afr. xzu. Brune dessus , blanchâtre dessous , le tour des yeux et un ruban sur la poitrine bruns; la gorge et les sourcils blancs. Elle surpasse le chat-huant en grandeur ; c’est le nacurutu sans aigrettes de d’Azzara. Il y en a enfin en Amérique qui ont les tarses nus aussi- bien que les doigts: telle est la chevèche nudipède. (iStr. nudipes. Daud.) Vieïll., Amér., xvi. Enfin les Scops. (Scors. Savigny.) Ont avec les oreilles à fleur de tête, les disques imparfaits et les doigts nus des précédentes, des aigrettes analogues à celles des ducs et des hibous. Il y en aun daus ce pays-ci (Sér. scops.) enl. 436, Naum., 43, 3, à peine grand comme un merle, à plumage cendré, (1) $tr. Brama, T. col. 68, qui diffère à peine du passerina. — Sir. Sonnerati,T., col. 1e.—Str. urucurea, id., dont le Str. grallaria, ä., col. 136,est lafemelle.—Str. castanoptera,Hoff., ou S$tr. spadicea, Reinw. col. 98. — Str: pumila, Vig. ou caboure d'Azz, col. 39, dont le Sir. passeri- noïdes, col. 344, est probablement le màle.— Sir. ferruginea , pr. Max. col. 199.—#64r. hirsuta , T. col. 289.— S$tr. occipitadis.— Le $tr. maugei, col. 46, devient déjà assez grand. DB PROIE. 347 plus ou moins nué de fauve; joliment varié de petites mè- ches longitudinales noires, étroites, et de lignes traus- versales vermiculées grises, avec uné suite detaches blan- châtres aux scapulaires, et six.ou huit plumes à chaque aigrette; c’est un joli petit oiseau (1). Certaines espèces étrangères d’assez grande taille ont les jambes nues comme les doigts (2). oo’ —_—LELELEL LE DEUXIÈME ORDRE DES OISEAUX, ou LES PASSEREAUX , Est le plus nombreux de toute la classe. Son caractère semble d’abord purement négatif, car il embrasse tous les oiseaux qui ne sont ni nageurs, ni échassiers, ni grimpeurs, ni rapaces, nl galli- nacés. Cependant, en les comparant, on saisit bientôt entre eux une grande ressemblance de struc- ture, et surtout des passages tellement insensibles d’un genre à l’autre, qu'il est difficile d’y établir des subdivisions, | Ils n’ont ni la violence des oiseaux de proie, ni le régime déterminé des gallinacés ou des oiseaux d’eau; les insectes, les fruits, les grains, fournissent à leur nourriture; les grains d’autant plus exclu- (x) Nous ne voyons pas de différence entre le $tr. zorca de Cetti, le Sir. carniolica de Scopoli , lé Str. pulchella de Pallas et le scops ; ces auteurs auront cru leurs oiseaux distincts, parce que Linneus ne donnait qu’une plume aux aigrettes du sien. Ajout. le $t. nudipède (Bub. nudipes, Nieil.) Amér., 22.— Le Strix atricapilla, T. col. 45. ou tr. Crucigera, Spix. IX. — Le Strix noctula, T col. 99. (2) Le Sur. ketupa , Tem. col 74 et le Str. Leschenauldi, id. col. 20, qui au surplus pourraient bien ne faire qu’une espèee, 348 OISEAUX sivement , que leur bec est plus gros ; les insectes, qu'il est plus grêle. Ceux qui l’ont fort poursuivent même les petits oiseaux. Leur estomac est en forme de gésier musculeux ; ils ont généralement deux très petits cæcums; c’est parmi eux qu’on trouve les oiseaux chanteurs et les larynx inférieurs les plus compliqués. La longueur proportionnelle de leurs ailes et l’étendue de leur vol sont aussi variables que leur genre de vie. Leur sternum à l’état adulte n’a d’ordinaire qu'une échancrure de chaque côté à son bord in- férieur. Cependant, il en a deux dans les rolliers, les martins-pêcheurs, les guépiers, et en manque tout-à-fait dans les martinets, les colibris. Nous faisons notre premier partage d’après les pieds, ensuite nous avons recours au bec. La première et la plus nombreuse division com- prend les genres où le doigt externe est réuni à l’interne , seulement par une ou par deux pha- langes. La première famille de cette division est celles des DENTIROSTRES , Dont le bec est échancré aux côtés de la pointe. C'est dans cette famille que se trouvent le plus grand nombre des oiseaux insectivores; cependant. presque tous mangent aussi des baies et autres fruits tendres. PASSEREAUX. 549 Les genres se déterminent par la forme générale du bec; fort, et comprimé dans les pies-grièches et dans les merles ; déprimé dans les gobe-mouches ; rond et gros dans les tangaras ; grêle et pointu dans les becs-fins, mais les passages d’une de ces formes à l’autre sont tellement gradués qu'il est très difficile de fixer les limites des genres. Les Pres-GRIÈCHES ( LANIUS. Lin. ) Ont le bec conique ou comprimé , et plus ou moins cro- chu au bout. Les Pirs-GRI1ÈGuES proprement dites, L’ont triangulaire à la base, comprimé par les côtés. Les pies-grièches vivent en familles, volent inégalement et précipitamment , en jetant des cris aigus; nichent avec propreté sur des arbres, pondent cinq ou six œufs, et prennent beaucoup de soin de leur petits. Elles ont l’habi- tude d’imiter sur-le-champ quelques parties du ramage des oiseaux qui vivent dans leur voisinage. Les femelles et les jeunes ont en général le dessous finement rayé en travers. Les unes ont l’arète supérieure arquée ; celles où sa pointe est forte et bien crochue et où l’échancrure forme à ses côtés une petite dent, ont un courage et une cruauté qui les ont fait associer aux oiseaux de proie par beaucoup de natura- listes. Elles poursuivent en effet les petits oiseaux , et se dé- fendent avec succès contre les gros , attaquent même ceux-ci quand il s’agit de les éloigner de leur nid (1). Nous avons ici quatre ou cinq espèces de cette subdi- vision. La Pie-grièche commune. ( Lanius excubitor. Lin. ) Enl. 445. Naum. 49. Grande comme une grive, cendrée dessus , blanche des- — (1) C’est de cette première subdivision que M. Vieillot a fait son geure lanius , gal., pl. cxxxv. 850 OISEAUX sous; ailes, queue et une bande autour de l’œil noirs ; du blanc aux scapulaires , à la base des pennes de l’aile et au bord externe des latérales de la queue. Elle reste toute l’année en France. Il yen a dans le midi de l’Europe , une race ou peut-être une espèce de couleur plus foncée, teinte de vineux en dessous ( Lan.. meridionalis, Tem. ). L'Amérique en a de plus voisines encore (r). La petite Pie-grièche, dite d'Italie. (Lan. excubitor minor. Gm.) Eul. 32, r. Lan. minor. Naum. 50. Un peu moindre que la commune, le bec plus court et plus gros, les aïles et la queue semblables, cendré dessus, roussâtre au ventre, les bandes noires 4 yeux réunies sur le front em un large bandeau. C’est une espèce très distincte. La Pie-grièche rousse.( Lan. collurio rufus et Lan. pomera- nus Gm.) Enl. 9, 2. Lan. rutilus. Lath. Lan. Ruficollis. Sh. Lan. rufus. Naum. 51. Le bandeau , les ailes et la queue de la précédente , la taille encore un peu moindre, le dessus de la tête et du cou roux-vif, le dos noir; les scapulaires , le ventre et le croupion blancs. L’Ecorcheur. ( Lan. collurio. Gm. ) Enl. 31. Naum. 52. Encore un peu plus petit, le dessus de la tête et du croupion cendré, dos et ailes fauves , dessous blanchâtre, un bandeau noir sur l’œil, les pennes des aïles noires, bordées de fauve ; celles de la queue noires, les latérales blanches à la base. Il détruit de petits oiseaux , de jeunes grenouilles, et une grande quantité d’insectes, qu’il en- file au* épines des buissons, pour les dévorer à son aise, ou pour les retrouver au besoin. (1) Lan. carolinensis, Wils., NII, xxn, 5, et son Lan. excubitor, E, v,1;, qu’il regarde comme le même. M. Ch. Bonaparte en fait deux espèces, et les rapporte aux Lan. ludovicicinus et Lan. septentrionalis de Gm. , ou aux Lan. ardesiacus et borealis de Nieïll. , Am. , 51 et 50; mais il faut avouer que ces diverses figures se ressemblent mal. ni | PASSEREAUX. 351 Les trois dernières espèces nous quittent pendant l'hiver. Les pays étrangers ont aussi plusieurs de ces pies-griè- ches à becs arqués. Les becs se rapetissent et affaiblissant leurs pointes par degrés , selon les espèces, au point qu’il est impossible d'établir une limite entre ce sous-genre et les merles (x). D’autres pies-grièches ont l’arète supérieure droite dans sa longueur , et crochue seulement au bout. Elles sont toutes — (x) Les espèces à bec plus fort sont , par exemple : la pie-gr. du Cap, dite fiscal ( Lan. collaris, Gm. ), enl., 477, 1; Vaïll., Afr., pl. zxt, zxtr. — Le boubou , Vaillant, 68 ( Lan. boulboul, Sh. ).— Le brubru, Vaill., 91 ( Lan. capensis, Sh. ). — La pet. pie-gr. de Madag. ( Lan. madagascariensis, Gm.), enl. 299. — La petite pie-gr. bleue ( Lan. bicolor, Gm.), enl. 298.— La pie-gr. de la Louisiane ( Lan. ame- ricanus), enl. 307. — Le sourciroux, Vaill., 76, 2, ou le tangara verderoux de Buff. (Tanagra guianensis, Gm.). — La pie-gr. à téte noire, des îles de Sandwich (Lan. melanocephalus, Gm.), Lath., Syn., I, 165. — La pie-gr. à queue pointue ( Lan. pyrrhonotos, Vieill., gal. 135). — Le genre Lamo, de Vieill., est fait sur une pie-grièche à bec arqué, dont les bords de la mandibule supérieure sont un peu anguleux. C’est le tangara mordore, Buff., enl. 809,2 (T'an. atricapilla, Gm.). Parmi les espèces plus rapprochées des merles, on peut mettre le mus- cicapa tamnophiloides , Spix., 26, 1.—l'oliva, Vaill., 95 et 56, 1 (Lan. olivaceus, Sh. ). — Le gonolec ( Lan. barbarus, Gm. ), enl. 56, Vaill., 169. — Le Lan. gutturalis, Daud., Ann. mus., WI, 144, pl. xy ; ou la pie-gr. perrin., Vaill., 286.—Le merle à plastron noir (Turdus zeilonus, Gm.}), enl. 272, ou le Bacbakiri, Vaill., 67 ( Lan. bacbakiri, Sh. ). — La cravatte blanche, Vaïll. , 115 ( Motac. dubia, Sh. ). — Le Turdus crassirostris , Gm. , Lath. Syn., II, 34 , qui est le même que le tanagra capensis, Sparm. carls., pl. xzv et plusieurs autres aussi équivoques, C’est de cette subdivision à bec plus faible que Vieillot a fait son genre Laniarius , gal. 143. Ses Viréons n’en diffèrent que par un peu plus de briéveté et de gra- cilité dans le bec, Vir. flavifrons, Vieill., Am., 54, ou Muscic. sylvicola, Mails. , I, vu, 3.—Ÿ. musicus, Vieill., 52, ou Muscic. cantatrix, Wüls., LT, xviu, 6, ou Muscic. nove boracensis, Gm.—F. olivaceus, Ch.Bonap., ou Muscic. oliv., Wils., Il, xu, 3, ou tamnophilus agilis, Spix. 34, 1.— V. gilvus, Ch Bonap., ou Musc. melodia, Wils., V, xzu, 2. Ils condui- sent aux fauveltes presque directement. 352 OISEAUX étrangères, et leur forme passe par des degrés insensibles à celle des fauvettes et des autres becs-fins (1). Quelques-unes de ces pies-grièches à bec droit l’ont très fort , et leur mandibule inférieure très renflée (2). D’autres, à bec droit et grêle, se font remarquer par des ” huppes de plumes redressées (3). Autour de ces pies-grièches proprement dites, viennent se grouper quelques sous-genres étrangers qui en diffèrent plus ou moins, et que nous allons indiquer. (x) Le Blanchot, Vaill., Afr., 285 ( Lan. icterus, Cuv.), ou tamno- philus, Vieill., gal. 139.—Le grand batiara d’Azzar., ou’tamnophilus magnus , pr. Max. , ou Th. albiventer, Spix, 32. — Le tchagra, Vaill., 70 (Lan. senegalensis , Sp. , Lan. collurio melanoce phalus, Gm.), enl. 479, 1, et 297, 1.—Le fourmilier huppé, Buff. (Turdus cirrhatus, Gm.). La pie-gr. à huppe rousse d'Amérique ( Lan. canadensis, Gm.), enl. 479 > 2, est sa femelle. — Le tachet, Vaill., 77 (Lan. punctatus , Sb. ). —La pie-gr. rayée de Cayenne (Lan. doliatus) , enl. 297, 2, ou radiatus, Spix, 35, 2.—La pie-gr. bridee (Lan. virgatus, Temm.), col. 256, 1. — La pie-gr. masquée (Lan. personatus, id., ou Lan. nubicus, Licht.), col. 256, 2. — Le thamnophilus lineatus, Spix, 33. — Th. strigilatus, id. , 36, 2.— Th. melanoceph. id., 39, 1. = Th. leuconotos, ib., 2. La pie-gr. rousse de Madag. ( Lan. rufus, Gm. ), enl. 298. C’est aussi parmi ces pies-grièches à bec droit que doit venir le geai longup., Vaill., 42 (Lan. galericulatus, Cuv.), maïs il conduit aux vanga. J'y place encote l'oiseau si balotté par les naturalistes , merle de Min- danao, de Buff., enl. 627. Turdus mindanensis , Lath. et Gm., le même que leur gracula saularis , petite pie des Indes , ou dialbird, Albin, IE, 17 et 18, Edw., 181, Vail., Afr., 109 ( Sturnus solaris , Daud. ). — et même le terat boulan (Turd. orientalis), enl. 273, IL, pourrait en être rapproché , mais il tient aussi de très près aux Turdirdes. Le genre Tawnorgivus ou battara, de Vieillot, est formé par une de ces pies-grièches à bec droit, mais si mal déterminé, que d’autres auteurs y ont mis des fourmiliers, des viréons, etc. (2) Lanius lineatus, Leach., Zool. misc., pl. vi. — T'amnophilus gut- tatus , Spix, 35. (3) Le geoffroy ; Vail., Afr., 80 et 81, et Vieill., galer. 142 ( Lan. plumatus, Sh.), dont M. Vieillot a fait son genre Prionops ou bogadais, galer. 142, et le manicup., Buff. , enl. 707 (Pipra albifrons, Gm.), qui n’a de commun, avec les pipra, qu’une réunion des deux doigts externes, an peu plus prolongée qu’à l'ordinaire. M. Vicillot en a fait son genre Piruays, galer. 120. | PASSEREAUX, 3553 Les Vanca , Buff. Ont le bec grand, très comprimé partout, sa pointe très crochue, et celle de la mandibule inférieure recourbée en dessus (1). Les LancrAYeN ou Pies-criècars-Hinonpezzes. (OcyrrERus (2). Cuv.) Ont le bec conique, arrondi de toute part, sans arête, à peine un peu arqué vers le bout, à pointe très fine, légère- ment échancrée de chaque côté, les pieds un peu courts ; et les ailes autant et plus longues que la queue; ce qui leur donne le même vol qu’à nos hirondelles : mais ils y joi- gnent le courage des pies-grièches, et necraignent pas même d’attaquer le corbeau (3). Les espèces en sont assez nombreuses sur les côtes et dans les îles de la mer des Indes, où elles volent conti. nuellement et rapidement à la poursuite des insectes (4). Les Cassrcaws. Buff. (Barrra. Cuv.) (5) Ont un grand bec conique, droit , rond à sa base, enta- mant les plumes du front par une échancrure circulaire ; ar- rondi au dos , comprimé par les côtés, à pointe crochue et échancrée latéralement. Ses narines, petites et linéaires, ne sont point entourées d’un espace membraneux. * (x) Le vanga, Enl. 228 ( Lan. curvirostris, Gm. ), et des espèces nou- velles, telles que le Ÿ”. destructeur, Cuv., col. 273. — Le F. stris huppé, Voy. de Freyc., pl. xvm et x1x ou thamnophilus F'igorsä, Zool. journ. Sup. vit et vu. (2) Ocypterus, ou oxypterus ( ailes rapides, ailes pointues }, nom grec d’un oiseau inconnu, très applicable à ceux-ci. C’est de mes langrayens que M. Vieillot a fait son genre Arramus. (3) Sonnerat, Ier Voy., p. 56. (4) Tei viennent Lan. leucorhynchos, Gm., En. 9, 1, le même que Lan. dominicanus, Sonnerat, 1, V oy., pl. xxv. — Lanius viridis, Enl. 32, 1—Ocyp. cinereus. Val. — Ocyp. fuscatus. — Ocyp: rufiventer. Consultez, sur ce genre, la monographie que M. ’alenciennes en à publiée dans les Mém. du Mus., tome VI, pag. 20, pl. 7, 8 et 9: (5) Barita , nom grec d’un oiseau inconnu. M. Vicillot a donné à mes barita le nom de cracricus. TOME I. 23 354 OISEAUX Ce sont de gros oiseaux de la Nouvelle-Hollande et des îles environnantes que les naturalistes ont dispersés ar- bitrairement dans plusieurs genres. On leur attribue des habitudes très bruyantes , une voix criarde. Ils pour- suivent les petits oiseaux (1). Les Cazyeés ( Caacypæus. Cuv.) Ont le bec de même forme, mais un peu moins gros à sa base que les cassicans, et les narines percées dans un large espace membraneux. Ceux que l’on connaît viennent de la Nouvelle-Guinée et sont remarquables par de belles teintes d’acier bruni. Le Calybé de Paradis. (C. paradisœus. Cuv.) Paradisæa viridis. Gmel. Enl. 634. À ses plumes de la tête et du cou comme du velours frisé, ce qui, joint à l’éclat de ses reflets, l’a fait placer parmi les oiseaux de Paradis.# Le Calybé cornu. (C. cornutus. N.) Barita Keraudrenü. Less. et Garn. Voy. de Duperr., pl. 13. à À deux touffes pointues de plumes à l’occiput ; sa tra- chée-artère se replie trois fois en cercle avant d’arriver an poumon. Les Bécanprs. Buff. ( Psanis (2). Cuv.) Ont le bec conique, très gros , et rond à sa base, mais n’é- chancrant point le front ; sa pointe est légèrement compri- mée et crochue. Les espèces vivent dans l’Amérique méridionale. La plus connue, (1) Nous rapportons ici le cassican, Buff.,(Coracias varia, Gm., gra- cula varia, Sh.) Enl. 628.—Le flüteur (Coracias tibicen, Lath,, deuxième Supplément, Gracula tibicen, Sh.), Voy. de Freycinet, pl. xx. — Le réveilleur ( Corvus graculinus, J. White; Coracias strepera, Lath., ind. Orn.; Gracula strepera, Shaw. ; Réveilleur de l'ile Norfolk, Daud.; gr. calybe, Vaill,, Oïs. de Par,, 67: Vieill., galer, 109 , et une espèce à queue étagée ( Bar. anaphoresis, Temm. ). (2) Psaris, nom grec d’un oiseau inconnu. M. Vieillot l’a changé en celui de TrryrA, galer. 134, 1; Spix, en pachyrhynchus, Av. brasil., 44. PASSEREAUX. 355 Lanius cayanus. Gm. Enl. 304 et 377. Vieillot. Galer. 134. Spix. 44. 1, Est cendrée , à tête , ailes et queue noires. Ses mœurs sont celles de nos pies-grièches (x) Les Cnoucaris. Buff. (Graucazus (2). Cuv.) Ont le bec moins comprimé que les pies-grièches; son arête supérieure est aiguë, arquée également dans toute sa lon- gueur ; sa commissure aussi un peu arquée ; les plumes qui couvrent quelquefois leurs narines, les ont fait rapporter aux corbeaux; mais l’échancrure de leur bec les en éloigne. Ils A comme les cassicans, des parties les plus re- culées de la mer des Indes (3). C’est aux choucaris que doit se rapporter l’un-des plus beaux oiseaux nouvellement découverts dans ces régions, le coracias puella , Lath; zrena puella , Horsfield ; drongo azuré, Tem.., oiseau de Java d’un noir velouté, dont É dos est du plus beau bleu d’outre-mer que l’on puisse imaginer. Les Béruyres (4). (BEerayzus. Cuv.) A bec gros, court, bombé de toutes parts, légèrement com- primé vers le bout. (1) Buffon a étendu mal à propos ce nom de bécarde à un tyran (Lan. sulfuratus), et à une pie-grièche très voisine des merles ( Lan. barbarus ), Aj.pachyrhynchus semifasciatus, Spix., 44, 2, qui est le psaris Cuvieri, Swains. — Le psaris erythrogenis, Selby, zool., journ., I. p. 484. — Les pachyrhynchus , niger Cuvieri , cinerascens , rufescens , Spix, 45 et 46, ont le bec plus petit, mais de même forme, (2) Graucalus, nom grec d’un oiseau cendré ; trois choucaris sur quatre sont de cette couleur. M. Vieillot confond ces oïseaux avec ses Coraciva , qui comprennent les gymnodères et les gymnocéphales , dont nous parlerons plus bas. (3) Corvus papuensis, Gm., Enl. 630, Vielll. , galer. 113. — Corvus novæ Guineæ , Enl.\629.—Corvus melanops , Lath.#+ Roller à masque noir, Vaïl., Ois. de Par., etc., 86. — Un autre tout d’un violet brillant d’acier bruni, la femelle verdätre, qui forme le genre Prrorz, de Temm., ou Prioxorayvcaus , de Kuhl, fondé sur des plumes plus en velours à la tête. Le genre SPnécornèrt , de Vieill., galer. 147, choucari vert du Voy. de Freycinet, pl. xx13 ne diffère des autres que par un peu plus de au autour de l’œil. (4) Bethylus, nom grec d’un oïseau inconnu. M. Vieillot l’a changé en celui de pillurion ou Cissoris. 23* 356 OISEAUX Où n’en eonnaït qu’un, dont les formes et les couleurs représentent en petit notre pie commune (1). Les Fazconezres ou pies-grièches-mésanges. ( FazcuncuLus. Vieillot. ) Ont le bec comprimé, presque aussi haut quelong ; l'arête supérieure arquée. L'espèce connue (ZLanius frontatus, Lath.), deuxième Supp., col., 77; Vieillot, Gal., 137, est de la taille du moineau , et presque des couleurs de notre mésange char- bonnière. Les plumes de la tête du mâle se relèvent en huppe. Elle vient de la Nouvelle-Hollande. Lrs PAarDALOTES ou pies-grièches-roitelets. ( Parpazorus. Vieillot. ) Ont lebec court, peu comprimé; l’arête supérieure aiguë, “Li Lo , la pointe échancrée. Ce sont de très petits oiseaux à queue courte. L'espèce la plus connue (pipra punctata , Sh., Misc. z0ol., HE, col., 78; Vieillot, Galer., pl. 73 , est en Mise REA de blanc, comme un senegalli. Elle vient aussi de la Nouvelle-Hollande (2). ; L! Les Go8r-Moucnes. MuscicapA , Lin. Ont le bec déprimé horizontalement, garni de poils à sa base, et sa pointe plus ou moins crochue et échan- crée. Leurs mœurs sont en général les mêmes que celles des pies-grièches ; et, suivant leur grandeur, ils vivent de petits oiseaux ou d’insectes. Les plus faibles passent insensiblement à la forme des becs-fins. Nous les divisons comme il suit *# (x) C’est la pie-grièche , Vaïl., Afr., 60, et Vieill., galer. 140. La- nius leverianus, Sh. Laruus picatus, Lath. M, Iliger en fait un tangara. On peut en rapprocher la grande pie-grièche ( Lan. corvinus, Sh., Vaill., Afr., 78, qui a cependant le bec plus comprimé. (2) Aj. Pardal. ornatus, Temm. , col. 394, 1.— P. percussus , id. , 394, 2. Les pardalotes conduisent aux tangara euphones. PASSEREAUX. 357 Exs Tyrans. (Tyrannus. Cuv.) (1). À bec droit, long , très fort ; l’arête supérieure droite, mousse ; la pointe subitement crechue. Ce sont des oiseaux d'Amérique , de la taille de nos pies-grièches, aussi braves qu’elles. Ils défendent leurs petits, même contre les aigles ; et savent éloigner de leur nid tous les oiseaux de proie. Les plus grandes espèces prennent de petits oiseaux ? et ne dé- daignent pas toujours les cadavres (2): Les Moucarrotes. (Muscrpera. Cuv.) À bec long, très déprimé, deux fois plus large que haut, même à sa base:; l’arête très obtuse, et cependantquelquefois vive ; les bords un peu en courbe ovale; la. pointe et l’é- Mine LE de longues soies ou seen à la base du bec. Leur faiblesse ne leur permet de prendre que des insectes. Ils sont tous étrangers , et plusieurs sont ornés de longues plumes : à la queue ou de belles huppes sur la tête, ou au moins de-couleurs vives à leur plumage. Le plus grand nom- bre vient d'Afrique ou des Indes (3). (x) M. Vieillot a adopté ce genre et ce nom; galer. 13324: : 80 (2) Le bentaveo ou tyran à bec-en cuiller, du Brésil, enl/2r2(Lanius pitangua , Gm.)—Letyran à ventre jaune ( Lan. sulfüraceus ; Ga.)en]. 296, le même.que le garlu, ou geai à ventre jaune, de Cayenne { Corvus flavus, Gm.),enl. 249.— Le tyran voilé ( Muse, velata Spix, 221). —"Musc. polyglotta, id., 24. —*Musc. similis, id: 35 ; dont son Musc. rufina ,ib., 131,.est le jeunes —” Le tyran roux \ävtéte cendrée (Musc. cinerea, Spix, 26, 2 ). = Le tyran à ventre blanc{(Lan: tyran- nus, Gm.), enl, 537 et 676, Vieil., gal. 133.—Le tyran cendre (Muscic. cinerascens, Spix, 22 ). — Le tyran à queue rousse (Muscic:audax,, Gnmn.),erl. 453,2, Wils., Am:/I!, xur, 1. — Le pelit-tyran.( Muscic. ferox, Gm.), enl g71,1, ou Muscic: furcata; Spix ; 19: — Le tyran gris noër { Muscic. vetula | Spix:, 18 ).— "Le tyran à queue fourchue de .Cayenne( Muscic. trannus, Gm.), enl..491, 3. — Letyran &ig: fl: du Mexique ( Muscic! forficata, Gm:), enl. 677:—lLe tyran à queue four- «hue du Brekilé Musso) longicauda,, Spix,/17 } Zool., jour. , IL;:pl. uv. = Le tÿran à huppe verte (hiusaiel icrinila ; pi ), enl> 69, Wils., Am. , IL, xu1,:9 ?ui cr (3) On doit distiriguer d’abord le éme ile à huppe transverse ;,,0ù roi des gobe-mouches , Buff. (todus regius, Gm, ), enl. 289, Viennent 358 ; OISEAUX Quelques espèces voisines des moucherolles, les PLATy- RHYNQUES, se font remarquer par un bec encore plusélargi et déprimé (1). ensuite Les espèces huppées et à plumes alongées à la queue; telles quele zou- cherolle de paradis( Muscic. paradisi et 1odus paradisiacus, Gm.), enl.234 IV. B. Ces figures ne représentent que des femelles ; la queue des mäles est beaucoup plus longue. —Le petit moucherolle de paradis ou schet de Ma - dagascar ( Muscic. mutata). Deux oïseaux que Buffon décrit aussi ailleurs sous le nom de vardiole ou pie de'paradis.— Puis des espèces sans huppe mais à plumes de la queue en partie alongées ; le moucher. yetapa (mus- cic. psalura T.), col. 286 et 296, où Muscic. risora, Vieïll., 131. — Le Moücher. à queue detoq; igallita d’Azzar,, Muscic. alector, pr. Max. , col. 155, Wieill., 133.— Plathyrh. filicauda, Spix, 14. > Quelquesespècés se font remarquer par un cerele membraneux autour de l'œil : Musc. melanoptera, Gmel. Enl. 567. 3. — M. telescophtalma. Lass, et Garn. Voy. de Duperrey , Zool.,. pl.:xvan. D autres, par un bec long , plat.et obtus, presque semblable à celui des Todiers; mais ayec une échancrure qui manque aux Todiers véritables : : dont les nrédé sont d’ailleurs autrement conformés. T° cinereus. Des Mar. “ou 7. melanocephalus Spix , 1x, 2. Le jeune est 7°. cinereus, spi’ *: 1. el 7°, maculatus. Desm. — T. Lie Desm. ÆEnfin une-multitude d’autres espèces, comme le mantele Vaill.-151. ou Muscic. borbonicä, enk: 573, 1. — Muscie… éristatal}enl.1673:, 2, ebstelitrea,- Val. Afr., IL, 142, 1. — Muscic. cærulea;renl: 666 ; x, — * Fodusdeücocephalus ; Pall. , Sp., VI, pl. ur, f.2,tou Muscic. domini- cana ) Spisy-29 ,2. M. albiventer. Id. 30 en est la femelle. — T. sylvia, Desm.-$#Plaiyrhinchus chrysoceps ; Spix , xr, 2.—Plat. ruficauda.ib. 1. 2 Platyr.“hirundinacèus ;: Spix ; 13, 1. — Platyr. cinereus , ib:ÿta. — ‘Muscic. barbatæ; enl. 830, +. dont M. xanthopygus, Spix: 1xy 11, paraît la femelle. Muscic: coronata,"enl. 655, r.— Le molenar, Vaill. 160, » 1,01 ou AZ, pistrinaria, Vieill: —Le. g. m. à lunettes , b. 152, 1, — M. flammiceps, Temn:, col: 144:3.— M. mystax. Spix. 31.—/M. murantia. En 33r1. 1.2 M. querula:, Nieïll., Am. 39, dont plat. cinereus, Spix. ‘xnt 2) diffère à peine. #7. eucullata, Lath., eg (2\C’estiur cette division que M.Vieillot a faitson genre platyrhynchos, gal. 126 Téls sont Muscic.. aurantia, enl. 831; Todus-macrorhynchos, Lath, ; Syn. 1, pl: xxx ou todus rostratus , Lath., Desmar.; et surtout todus plätyrhynehos , Pall.;1Spic., VI, pl. I, C. On voit que plusieurs moucherolles ont été placés parmi les todiers. Quoique Pallas en ait donné l'exemple, l’échancrure du bec et la séparation du doigt externe s’y oppo- sent. Aj. platyr. olivaceus, T:5c0l. 12, r, où sulfurescens , Spix, 12. 2 Platyrt cancrômus, #4. ht; 2. { TASSEREAUX. 359 D’autres, qui ont aussi le bec large et déprimé, se distin- guent par des jambes hautes et une queue courte. On n’en connaît que deux ou trois, tous d'Amérique, et qui se nour- rissent de fourmis; ce qui les avait fait réunir à la petite tribu des merles que l’on nomme fourmiliers (1). Les Gorr-moucues proprement dits. (Muscicapa. Cuv.) Ont les moustaches plus courtes et le bec plus étroit que les moucherolles. Il est cependant encore déprimé, à vive arête en dessus, à bords droits , à pointe uni peu crochue. Deux espèces de ce sous-genre habitent notre pays pen- dant l'été ; elles vivent assez tristement sur les arbres élevés. La plus commune, Le Gobe-mouche gris (Muscicapa grisola. Gm. Enl. 565, 1), Est grise dessus, blanchâtre dessous, avec quelque mou- chetures grisâtres sur la poitrine. Dans quelques pays, on en tient dans les appartements pour y détruire les mouches. L'autre, Le Gobe-mouche à collier. (Musc. albicollis. Tem.) Enl. 563, 2 et 3, et mieux Hist. des ois. t. IV, in-4°. pl. 25. f. 2. Lé mâle en habit de noces. Naum. 65. dans les différents états. Est très remarquable par les changements de plamage du mâle. Semblable à sa femelle en hiver, c’est-à-dire gris avec une bande blanche sur l'aile; il prend. dans la saison des amours une distribution agréable de blanc et de noir pur ; une calotte, le dos, lesailes, la queue noirs; le front , le collier , tout le dessous du corps , une grande tache sur l'aile, une plus petite en avant et le bord exté- rieur de la queue blancs. Il niche dans des troncs d’ar- bres (2). (x) Ici viennent turdus auritus, Gm. , enl. 822, et Vieil., gal. 127, le même que pipra leucotis ; mais qui n’est ni un merleni un manakin. — Et pipra nœviu, enl. 853, f. 2. C’est sur cette distinction que,M. Vieillot a fait son genre conopophaga, galer. 127. (2) Les anciens ont bien connu cét oiseau sous les noms de sy: calis et de- ficedula dans son plumage ordinaire , et sous celui de »#elancorhynchos et 360 OISEAUX ; On en a distingué , depuis peu, une espèce sujette aux mêmes variations , mais dont la nuque du mâle, dans la saison de l'amour, est noire comme le dos, et qui n’a pas la petite tache blanche du bord de l'aile. C’est Le M. luctuosa ou Gobe-mouche-bec-figue. Tem.Naum.. 64. Edw. 30. 1. La fem. enl. 668. 1. Il se porte plus au nord que le précédent. On en a aussi découvert en Allemagne une petite espèce rougeâtre. W. parva, Beschst., Naum.., 65, 3. Le bec des gobe-mouches, haut de Plus en plus grêle, finit par en rapprocher plusieurs des figuiers (1). Quelques espèces , où l’arête est un peu plus relevée et se. courbe en arc vers la pointe, conduisent aux formes des traquets (2). : d’atricapilla dans son beau plumage ; mais comme le nom de beque-figue, qui répond à ficedula , s’applique dans le Midi et en Italie à diverses fau- vettes et farlouses, les naturalistes ont réuni les attributs de ces oiseaux sur un certain état de ce gobe-mouche, et en ont formé l’espèce imagi- naire présentée sous ce nom de bec-figue, dans Buffon et dans ceux qui Pont suivi. C’est bien sûrement le gobe-mouche à collier ,,et non pas le M. luctuosa,, qui est le becca-fico d’Aldrovande, Qrnith., 11, 758 et 759. {1) Nous rapportons encore aux gobe-mouches proprement dits, le. gillit ( Muse. bicolor ), enl. 675, 1.—Le pririt, Vail., 161, enl. 567, 1 et 2 ( Wusc. séhegalensis, Gm.). — M. albicupilla, Vieill., Am. 37. — — M: armillata; ib: 4. 2. — M. diops, Tem., 144. 1. — M. eximia, ib.:2. — M. ventralis \ id. , col. 255. 2. — M. virescens , ib. 3. —M. obsoletæ, ib: 1. — M. flabellifera; ib., Gmel. Lath. Syn. IL. part. I. pl. 49. — M. scrita, Vaill., Afr. 154. — M. quticilla,, Gm.. Enl. 566; Vieill,, Am. 35 et 36; Wils. L. vi. 6,— Platyr. paganus , Spix. — PL marinus , id. 2. — Pre elata, id. vu. 2. (2) Tels rt Oranor, Vail., IV, 155, et plusieurs espèces voisines, assez semblables pour la RE des couleurs au Muscic. ruticilla , mais différentes pour le bec, telles que Muscic. miniata , Tewn:, ou türdus speciosus, Lath., col. 156.—M. flammea, Forst., Zoo. ind. 25, et Tem., col. 263.ou parus malabaricus, Lath.— M. hyacinthina, col.:30. — L’’azu- roux (M.azurea.), Vaill:, AÂr., 158, 2. — M. nigerrima , Vielll:, Dict., Spixi 18..1.— M. Galeäta, Spix: 17, espèce différente. — M. stel- lata, Nieïlll., Vaïll. 157, 2. — M. longipes ou Miro-Miro de la nou- velle Zél., Less:et Garn: /’oy. de Puper. Zool. pl. 19. r.—M. chryso- œelas ;ib., pl: 18. = M. nivea , Spix. 29. 1. — M. icterophis, Nieïll., PASSEREAUX. 36: Divers genres ou sous-genres d’oiseaux tiennent d’assez près à certains chaînons de la série des gobe-mouches, quoiqu’ils les surpassent beaucoup en grosseur : ainsi Les Gyunocépnares. Geoff., ou Tyrans-Chauves, Ont à peu près le bec des tyrans ; seulement l’arète en est un peu plus arquée, et une grande partie de leur face est dénuée de plumes. On n’en connaît qu’une espèce de Cayenne, grande comme une corneille, et de couleur de tabac d’Espagne(xr). Les CÉPHALOPTÈRES. (Geoff.) Ont au contraire la base du bec garnie de plumes relevées qui, s’épanouissant à leur partie supérieure , produisent un large panache en forme de parasol. On n’en connaît aussi qu’une espèce des bords de l’Ama- zone, de la taille du geai, noire, et à qui les plumes du bas de la poitrine forment une sorte de fanon pendant. ( Cephalopterus ornatus , Geoff. ), Ann. du Mus., XIE, pl. xv ; Coracina cephaloptera, Nieillot , Galer. 114, Tem., -col., 255; Corac. ornata, Spix, LIX. Les CoTinGas. (AMPELIs , Lin. } Ont le bec déprimé des gobe-mouches en général , mais un peu plus court à proportion , assez large et légè- rement arqué. | Ceux où il est plus fort et plus pointu ont encore un ré- gime très insectivore : on les nomme PIAUHAU, d’après leur Dict: — M. Mirundinacea , Tem., col. 119. — Le Muscic. multicolor, Gin. , Lath., Syn. II, L, est tellement intermédiaire entre les gobe-mou- ches et le rossignol de muraille, qu’on hésite à lui fixer sa place. Ce sont les espèces de ce type dont le bec est le plus fort, qui parais- sent être les Drimorayces, de M. Temmink. (1) C'est le chôucas chauve, Buff., enl. 521 ( Corvus calvus , Gm. ). L'oiseau mon père, des nègres de Cayenne, Vaill., Ois, d’Amér. et des Indes, pl. xxx. 362 OISEAUX . eri (QueruzaA, Vieillot). Is sont d'Amérique, et volent en troupes dans les bois à la poursuite des insectes (1). Les CoTINGAS ORDINAIRES. Dont le bec est un peu plus faible , outre les insectes , re- cherchent encore les baies et les fruits tendrés. {ls setiennent dans les lieux humides en Amérique, et la plupart se font remarquer par l'éclat du pourpre et de l’azur qui colorent le plumage des mâles dans le temps des amours. Le reste de l’année , les deux sexes n’ont que des teintes grises ou brunes. L’Ouette. ( Ampelis carnifex. L. ) Enl. 378. Spix. V. A la calotte , le croupion et le ventre écarlate, le reste mordoré; sa quatrième penne de l'aile est rétrécie, rac- | courcie et comme racornie. Le Pompadour. ( Ampelis Pompadora. 1. ) Enl. 270. Est d’un beau pourpre clair, avec les pennes des ailes blanches; ses grandes couvertures ont les barbes roides. et disposées sur deux plans en angle aigu, comme un toit. Le Cordon bleu. ( Ampelis cotinga. Lin. ) Enl. 186 r et 188. Est du plus bel outre-mer, avec la poitrine violette sou- vent traversée d’un large ruban bleu, et marquée de ta- ches aurores (2). (x) Ici viennent le piauhau ordinaire; noir à gorge pourpre ( Muscic. rubricollis , Gm. ), enl. 381, Vieill., galer. 115, et le grand piauhau enr tièrement pourpre ( Cotinga rouge, Vail., Ois. de l’Afr. et des Indes, pl. xxv et xxvr. Coracias militaris, Shaw. ). Le cotinga gris ( Amp. ci- nerea ), enl. 699 , se rapproche aussi des piauhaus plus que des cotingas ordinaires. Le piauhau à gorge aurore ( coracias scutata , Lath , ou coracina scu- tata, Temm. ), col 4o, a le bec moins large , et se rapproche davantage des céphaloptères. | (2) Ajoutez encore Æmp. cayana, énl. 624. — Amp. maynana , enl. 299. — Amp. cucullata', t. ; col, 363, Swains , ill. zool. 37. —L’'am- pel cuprea, merremic. av.;, 1, 2, paraît une var. du carnifex. Q O1 PASSERBAUX. 36 Les TERSINES ( Tuta ) de M. Vieillot. Sont des cotingas à bec un peu plus large à sa base (1). . Les Écaemzreurs. (Ceezepyais (2). Cuv.) Ont, avec le bec des cotingas, un caractère singulier, qui consiste dans les tiges un peu prolongées , roides et piquan- tes des plumes de leur croupion. Ils vivent.en Afrique et aux Indes, de chenilles qu’ils recueillent sur les arbres les plus élevés, et n’ont rien de l’éclat des vrais cotingas. Leur queue, un peu fourchue dans le milieu, est étagée sur les côtés (3). On peut en séparer aussi Les Jaseurs. ( Bomeycrrca. Brisson.) Dont la tête est ornée d’un toupet de plumes un peu plus alongées que les autres, et qui, de plus, ont presque tous un autre singulier caractère à leurs pennes secondaires des ailes, dont le bout de la tige s’élargit en un disque,vvale, lisse et rouge. L'Europe en possède un, dit, sans queJ’on sache trop pourquoi, Jaseur de Bohéme. ( Ampelis garrulus. L.) Enl. 56r; Un peu plus grand qu’un moineau, à plumage d’un gris vineux, la gorge noire, la queue noire bordée de jaune au bout, l'aile noire variée de blanc. Cet oïseau ar- rive par troupes dans nos contrées à des intervalles très longs et sans régularité, ce qui l’afaît regarder long-temps comme de mauvais augure. Il est stupide , se laïsse (x) Ampel. tersa, Gm. , la tersine, Buff., Vieill., 1 19, ou procné ter- sine, Temm., col. 5, ou procnias hirundinacea, Swains, Zool., IIL., ar. (2) Nom grec d’unwiseaui aconnu. M. Vieillot a donné ensuite à ce genre le nom de campephaga. (3) Tels sôntleruscicapa cana, Gm., enl. 541, ou l’échenilleur cendré, deWaillant, Afr. , pl. cexnr, Vieill., galer. 130; l’échenilleur noir, Vail. zxv. Son échenilleur jaune, pl, zxnt est le jeune de l’Echen. à épaulettes rouges (T'urdus phænicopterus, Tem.)col. 71.—Aj. l’éch. frange (Cebl. fimbriatus , Tem., col. 249, 250.) : 364 OISEAUX aisément prendre et élever, mange beaucoup et de tout. On croit qu’il niche dans le fond du nord. Sa chair passe pour exquise. L'Amérique en a une espèce extrêmement semblable, mais un peu plus petite (Æmpelis garrulus , b. Lin.); Amp. americana , Wils., 1, vu, 1; Bombycilla carolinensis, Wils., B. cedrorum, VNieïllot., Gal. 118 , Vaillant., Ois. de par., I, pl. 50. Et il y en a une au Japon (B. phænicoptera, Tem.), col. 450, qui n’a point d’appendices aux aïles, et dont le bout de la queue et des petites couvertures de laile est rouge. MM. de Hofmansegg et Iliger séparent avec non moins de raison des cotingas. Les Procwras. Hofm. Dont le bec, plus faible et plus déprimé, est fendu jusque sous l’œil. Ils vivent en Amérique, et se nourrissent d’in- sectes. S On peut encore les subdiviser: Les Procnias proprement dits ont la gorge garnie de- plumes. Une espèce ( Ampelis carunculata, Gm.'), Enl., 798, se distingue par une longue caroncule molle qu’elle porte sur la base du bec. Elle est blanche dans l’état parfait , verdâtre le reste du temps. Les Avrranos (Casmarayncmos , Tem.) sont des procnias à gorge nue. ; Dans une espèce, lemäle a toute la partie nue de sa gorge hérissée de caroncules charnues. C’est l’Averano de Buff., IV, p. 457, Amp. variegata, Lin., col., 51. Une autre ( Procn. araponga, pr. Max.), col. 368, et 383, ou Casmar. ecarunculatus, Spix, 4, n’y a que de très petites plumes clair-semées. Cesloiseaux sont blancs à l’état parfait; le jeune mâle et la femelle sont ver- dâtres. . | oË 7 Enfin, l’on doit placer immédiatement à la suite des cotingas, | PASSEREAUX. 365 Les Grmnonères ( Geoff.) Dont le bec est seulement un peu plus fort, mais dont le col est en partie nu et la tête couverte de plumes veloutées. L'espèce connue estaussi d'Amérique méridionale, en grande partie frugivore, de la taille d’un pigeon, noire, à ailes bleuâtres ; c’est le gracula nudicollis, Sh. ; le corvus nudus et le gracula fetida, Gm., enl. 609 (1). Les DronGos. ( Enozrus. Cuv. ) (2) Tiennent encore à la grande série des gobe-mouches ; leur bec est aussi déprimé et échancré au bout; son arête supérieure est vive; mais ce qui les distingue, c'est que les deux mandibules sont légèrement arquéés dans toute leur longueur; leurs narines sont couvertes de plumes, et ils ont, en outre, de longs poils qui leur forment des moustaches. Les espèces en sont assez nombreuses dans les pays qui bordent la mer des Indes. Généralement teintesen noiretà queue fourchue ; elles vivent d’insectes ; quelques-unes ont, dit-on , un ramage comparable à celui du rossignol (3). re me mas Le fe Ge 0 en ras A cd be En EE ATARI CR (1) L’espèce de Vaill., Ois. de l’Amér. et des Indes, pl. xzv et xivr, est peut-être différente. À NV. B. M.Vieillot réunit les choucaris, les gymnodères et les cépha- loptères sous son genre Coraciwä. (2) M. Vieillot a préféré le nom de Dicrurus. (3) Espèces. Lanius forficatus, Gm., en. 189, Vaill., Afr., 1v, 166, et Vieill., gal. 141.— Lanius malabaricus, Shaw, Vaill., 1, 1 75, Sonncrat, Voy. aux Indes et à la Chine, ul. xcvir, qui est aussi le cuculus paradi- seus , Briss. , 1v, pl. x1v , À. 1.— Lanius cærulescens, Gm. ; Edv. , pl. x£vi, Vail., Afr.,1v,1 72. — Corvus balicassius, Gm., enl. 603. — Le drongolon, Vaïl., 1v, 1791.— Le drongo bronzé, id., 176. Et plusieurs espèces nouvelles. IV. B. Le bec-de-fer, de Vaill., Afr., 79, dont Iliger a fait son genre sparactes , et qui est copié dans Vieillot, galer., pl. cxxxxr, ayant été examiné par M. Temmiok , s’est trouvé un barbican auquel on avait mis d’autres pieds et ajouté ane huppe. Un marchand s'était amusé à trom- per par cette fraude feu M. Raie de Breukelewaerd , riche amateur hol- Jlandais. 366 OISEAUX Les Paisazures. Vieillot. Ont l’arête du bec arqué comme les drongos, mais ce bec “est de moitié plus court que la tête. L'espèce connue (Ph. flavirostris.), Vieillot, Gal., 4 : Tem., col., 118, Ph. cristata , Goains. Zool. ill. pl. 31, est ) P!- ? du Brésil LE ueue très fourchue., le plumage tacheté Fr Œ »1€P 6 de noir et de jaune, et du rouge aux plumes de la tête £ ] ? 6 E ; qui rappelle certains tyrans et gobe-mouches. LEs TANGARAS. (TANAGRA, Lin.) Ont le bec conique , triangulaire à sa base, légère- mentarqué à sonarête, échancré vers le bout; les ailes et vol courts; ils ressemblent à nos moineaux parleurs habi- tudes , et recherchent les grains aussi-bien que les baies et les insectes. La plupart se font remarquer dans les collections par des couleurs vives. Nous les subdivisons comme il suit (1) : Les EuPnones ou TANGARAS BOUVREUILS. À bec court, et présentant, lorsqu'il est vu verticale- ment, un'élargissement à chaque côté de sa base : leur queue est plus courte à proportion (2). Les Tancaras cros ECS. A bec conique , gros , bombé ,aussi large que haut, le dos de la mandibule supérieure arrondi (3). (x) Voyez, sur tout ce genre et sur ceux des »#anakins et des todiers, louvrage de M. Desmarets et de mademoïgelle Pauline de Courcelles, au- jourd’hui madame Knip. (2) Tanagra violacea, enl. 114, 1, 2.— T'anagra cayennensis, ib. 3. — Pipra musica, enl..809, 1.— Tan. diademata, Natterer, col. 243, ou lindo bleu d'Azz., ou bouvreuil azuré, Vieill. , gal. 54. = Le lindo bleu dore, Azz. (T'an. chrysogaster, Cuv.). — Tan. viridis, Vieïll., col. 36, 3. (3) Tanagra magna, enl. 205. — T'anagra atra, enl. 714, 2. — Co- racias cayennensis, enl. 616. — Tan. flammiceps, pr. Max., col. 197. — Tan. superciliosa, Spix, 57, 1. — Tan. psittacina , ib., 2.— Tan. atri- collis, id. , 56, 2. C’est sur cette division que M. Vieillot a fait son genre Hamra. + PASSEREAUX. 367 Les TANGaras proprement dits. A bec conique, plus court que la tête, aussi large que haut , à mandibule supérieure arquée ; un peu aïgué (1). Lrs Tancaras LorioTs. À bec conique, arqué, aigu , échancré au bout (2). Les TANGARAS CARDINALS. À bec conique, un peu bombé, une dent saillante obtuse sur le côté (3). (x) Tan. talao, enl. 127, 2. — Tricolor, enl. 33. — Mericana , en. 290 , 2, et 155, 1.— Gyrola , enl. 133, 2. — Cayana, enl. 201, 2, et 290 , 1. —Episcopus, en]. 178.— Cœlestis, Spix, 55, 1.—Varia, Desm. (Motacilla velia, L.), enl. 669, 3, dont 7. Schrankü, PRIE DL pourrait bien être le jeune. -— Punctata et siaca, enl. 133. L. — Tan. multicolor , Vicil. , galer.. 76, ou fring. zena;L., Catesb., 1, 42. — Tan. thoracica, Temm., col. 42, 1. — T'an. citrinella, ib , 2. — Tan. vittata, ib., 48.— T'. penicillata, Spix, 49. — Tan. auricapilla , id., 52. — Tan. vitata, Tewm., col. 48 — Tan. leucoptera, ou oriolus leu- copterus, Lath., Syn. (2) Les tanagra gularis, enl. 166; pileata, 520, 2, et speculifera Spix, 36, 1, approchent des becs-fins par leur bec plus grêle. Tan, nigri- collis, 720, 1, est un vrai bec-fin , une sorte de figuicr à bec un peu gros. (3) Tanagra crisiata, enl. 7, 2, et 301, 2, dont Tan. brunnea, Spix, 49 ; 2, est le jeune. — Migerrima , enl. 179, 2, et 711. — Olivacea. — ÆArchiepiscopus, Desm., Spix, 55, 2.— T'un. rufiventer, Spix, 50, 1. — Rufigularis, id., 56, 5:—Saira , id., 48, 1. — Viridis, ib., 2. Cette division a été nommée racayrnowus par M. Vieillot, galer. 82. Maïs on doit y rapporter aussi son genre PxrAxGA , qui n’est fondé que sur une déformation individuelle. Nous nommerons son espèce Tan. cyanictera. Le palmiste, Buff., enl. 509, 1 ( T'urd. palmarum, Gm.), Vieill., Am., 11, 69, y appartient également; son échancrure est à peine sensible, et elle disparaît à peu près entièrement dans une espèce voi- sine dont M. Vieillot a fait son genre IcrerrA (Jet. dumicola, Vieill. , Am., et gal., pl. zxxxv, ou pipra polyglotta, Wils., 1, vi; 2. Cette espèce conduit aux tisserins. (3) Tanagra mississipensis, enl. 742, où 7. œstiva, Wils., Am. I, vi, 3,4. — T. rubra ,156, 1.— T. ludoviciana, Wils., il., xx, 1. 368 OISEAUX Enfin, Les TANGARAS RHAMPHOGÈLES (1), À bec conique , dont la mandibule inférieure a ses bran- ches renflées en arrière (2). Les Merces. ( Turpus. Lin. ) Ont le bec comprimé et arqué; mais sa pointe ne fait pas de crochet, et ses échancrures ne produisent pas de dentelures aussi fortes que dans les pies-grièches; cependant, comme nous l’avons dit, il y a des passages graduels de l’un à l’autre genre. Le régime des merles est plus frugivore; ils vivent assez généralement de baies : leurs habitudes sont soli- taires. On réserve plus particulièrement le nom de merle aux espèces dont les couleurs sont uniformes ou distribuées par grandes masses. La plus répandue est Le Merle commun. ( Turdus merula. L.)Naum. 71. Le mâle (Enl. 2 )est tout noir avec le bec jaune; la femelle ( Enl. 555) brune dessus, brun-roussâtre dessous, tachetée de brun sur la poitrine. C’est un oiseau défiant, qui cependant s’apprivoise aisément, etapprend à bienchanter et même à parler. Il reste chez nous toute l’année. Une espèce voisine , mais qui n’est que de passage, et qui suit de préférence les montagnes, est Le Merle à plastron blanc. ( Turdus torquatus. L.) Enl., 168 et 182. Naum. 70. Dont les plumes noires sont en partie bordées de blan- châtre et la poitrine marquée d’un plastron de même couleur. (1) M. Vieillot en a fait ses Jacapa ou RaamrmocÈes , galer. 79. (2) Tanagra jacapa, enl. a28.— T. brasilia ,enl. 127, 1. — T. ni- grogularis , Spix, 47. IN. B. Le tanagra atricapilla, 809, 2, ct le guyannensis sont des pies-grièches. Les 7”. cristatella, Spix, ou fringilla cristata, Gmel., T. gra- minea ct T. ruficollis, Sp., 53, sont des bruants. PASSEREAUX: 369 .Les hautes montagnes du midi de l’Europe nourrissent deux espèces, le merle de roche(T.saxatilis, L.) Enl., 562, Naum. 73, et le merle bleu ( T. Cyanus, L.) Enl. , 250, Naum. 72, dont le merle solitaire (T. solitarius L.) ne dif- fère point (1). Le premier, qui vient plus souvent dans le nord, est le mieux connu ; il niche dansles rochers escar- pés, les vieilles ruines, chante bien. Le mâle a la tête et le cou cendré-kleu, le dos brun , le croupion blanc, le dessous et la queue orange (2). On donne le nom de Grives aux espèces à plumage grivelé; c’est-à-dire marqué de petites taches noires ou brunes. Nous en avons quatre en Europe, toutes brunes sur le dos et ta- chetées sur la poitrine; oiseaux chanteurs, vivant d’insectes et de baies, voyageant en grandes troupes, et dont la chair est un mauger agréable. La Drenne. ( Turdus viscivorus. L.) Enl. 480. Frisch, xxv. Naum. 66. 1. Est la plus grande; le dessous de ses ailes est blanc; elle aime beaucoup le fruit du gui, et contribueà ressemer cette plante parasite, La Litorne. (Turdus pilaris. L.) En]. 4go. Frisch, xxvr. Naum. 67. 2. Qui se distingue de la drenne, surtout par le cendré du dessus de sa tête et de son cou. La Grive proprement dite. ( Turd musicus.L.) Enl. 406. Frisch., xxvir. Naum. 66. 2. Où le dessous des ailes est jaune; c’est celle qui chante le mieux et dont on mange le plus. (x) Observation de M. Bonnelli. (2) On pourrait croire, avec M. Shaw, que c’est pour l'avoir confondu avec le geai de Sibérie, que Linnæus lui a attribué des habitudes de har- pie, et l’a nommé tantôt corvus , tantôt lanius infuustus. On peut rapprocher du merle de roche, le rocar, Vaillant, Afr., 107 et 102 ; — l’espionneur , id. , 103. Les espèces étrangères, voisines de nos merles solitaires par leur plu- mage maillé, sont turd. manillensis, enl. 636; probablement le même que turdus violaceus , Sonnerat , deuxième Voyage, pl. cvirt ; — Turd. eremila , enl. 339; — Turd. varius , Horsf.; — Myiothera Andromedæ, Tem. , col. 392. 370 OISEAUX Et le Mauvis. (Turd iliacus. L.) Enl. 51. Frisch. xxvur. Naum. 67. 1. La plus petite, et dont le dessous des aïles et les flancs sont roux (1). Les oiseaux étrangers du genre des merles sont très nombreux. Nous citerons principalement Le Moqueur. ( Turdus polyglottus. L. ) Catesb. xxvr. Espèce de l’Amérique septentrionale , cendrée dessus, plus pâle dessous, avec une bande blanche à l’aile. Elle est célèbre par son étonnante facilité à imiter sur -le- champ le ramage des autres oiseaux , et même toutes les voix qu’elle entend (2). (1) On en a pris , mais très rarement, en Allemagne, encore deux espèces, la grive à dos et flancs tachetes de roux ( T. Naumanni), Naum. 68, et la grive à gorge et poitrine noires (T. Bechsteinü ), Naum. 60. (2) Le petit moqueur ( T. Orpheus), Edw., 78; —le moqueur de Saint-Domingue ( T. dominicus ), enl. 558, 1, en sont très voisins, ainsi que le 7° gilvus, Vieïll., Âm., 68. Aj. en grives étrangères à poitrine ou dessous du corps tacheté, T. rufus, Gm. , enl. 645, et Vieïll., Am., 59; — T. fuscatus , Vicill., Am, 57 bis; — T. minor, Gmel., ou 7. mustelinus, Wils.. ou gr. tannée ou gr. solitaire, Vieïll., Am., 62 et 63; — T. interpres, Kubl. : col. 456. À gorge seulement tachetée, du moins dans l'adulte, 7. migratorius , L., enl. 556; Catesb. , 29; Vieill., Am. , 60, 61; —T. ochrocephalus, col. 136; —T. plumbeus , enl. 560, Vieill., Am. , 58;—7T. Falclan- diæ , T.; — T. olivaceus , Gm. ; le grivron , Vaïll., Afr., 98; —T. cam- pestris, pr. Max. À flancs seulement tachetés, 7°. punctatus, Sh. , Zool., Nov. Holl. , I, pl.1x,quiestle genre Cixcrosoma, Vis. etHorsf., Trans. Lin. x, p. 219. En merles étrangers non tachetés en dessous, 7°. brasiliensis, Lath. ; — T. perspicillatus ; —T. melanotis ou réclameur de Vaill. ou 7. vocife- rans, Zool. , ill. 179 ; — T°. nœvius, Vieïl. , Am. , 66; — 7°. lividus ou chat-bird, Wils., 14, 2; —T. citrinus, Temm. , col. 445;— T.rubripes , id. 409 ; — T°. leucogaster, enl. 648, 1; — T°. madagascariensis, enl. 557,1.—T. Australasiæ, Sh. Nat. mise. 1013; —Mulurus frenatus, Tem., col. 385 ; —T. pectoralis , enl. 644, 1 ; — T°. cinnamomeus , enl. 560, 2; — T. rufifrons, enl. 644, 10. Ces trois dernières espèces ont été mal à propos rapportées par Buffon aux fourmilliers. AN. B. Turd. aurocapillus, Lath. , enl. 398 , 2, et Vicill:, Am., 64 PASSEREAUX. 371 Quelques-uns de ces oiseaux paraissent tenir aux pies- grièches pour les mœurs, sans que la forme de leur bec puisse les faire distinguer des autres merles (1). On ne peut pas distinguer davantage par des caractères sensibles certains merles d'Afrique, qui vivent en troupes nombreuses et bruyantes comme les étourneaux, et pour- suiventles insectes, ou font de grands dégâts dans les jardins. Plusieurs d’entre eux se font remarquer par les teintes éclatantes de leur plumage couleur d’acier bruni (2), et lun de ceux-là par sa queue étagée et d’un tiers plus longue que le corps (3). Nous croyons devoir en rapprocherle merle de la Nouvelle Guinée, à queue trois fois plus longue que le corps, à double huppesur la tête, dont on a fait un oiseau de paradis (Paradisæa gularis.Lath. et Shaw, Par. nigra. Gm.), Vaill., Ois. de par., 20 et 21 ; Vieill., Ois. de par., pl. vur, et Galer. 107 ), mais seulement à cause de la singularité et de l’incomparable magnificence de son plumage (4). ( Motac. aurocap. , L), est un vrai bec-fin à placer avec les fauvettes ; —Turdus calliope (Lath., Syn., Supplément , fig. du titre}, doit aller avec les rouges-gorges ; — Turd, cayanus , enl. 515 , est une femelle de cotinga. — T''guyanensis , enl. 398, f. 1. est une femelle du Tanagra dominica , enl. 156, 2, dont M. Vieïllot a fait son Dulus palmarum , gal. 146. (1) Nous avons déjà parlé à l’article des pies-grièches de quelques espèces rangées d'ordinaire parmi les merles, comme le T'urd. zeilonus, enl. 252 Il paraît que l’on pourrait en rapprocher encore le Turd. cafer, enl. 563, Vail., 107, qi diffère très peu, même pour les couleurs, du lanius joco- sus, en]. 508. Ces deux espèces entraîneraient aussi le 7. capensis ; enl. 315, Vaill., 105, et le 7°. chrysorrhœus, Temm. , Vaill. 107. D'un autre côté, il serait difficile d’éloigner Fe zeïlonus le haüsse-col noir, Vaïll., Afr., 110, et la crayate noire, id., 115. (2) Surtout Turdus auratus, enk. 540 ( nabirop, Vaill., Afr:, 80) , et Turdus nitens, enl. 561 ( in Vaill., 90). Jci viennent encore l’oranvert ( T. chrysogaster, Gm.), enl, 358; — le spréo ( T. bicolor, Gm. ), Vaill., 88;—le jaunoir (turd. morio, ) enl. 199, Vaill., Afr., 83 ou le corvus rufipennis, Sb. ; et probablement l’éclatant, Vaill., 85, et le choucador , id., 86 ( corvus splendidus, Sh, ). (3) Turdus æneus, en], 220 (vert doré, Vaill., 85 ). (4) M. Vieïllot a donné à cet oiseau le nom générique d’Asrrarra. 24* RD. OISEAUX D’autres merles à plumage brillant, ont les plumes de Vocciput pointues comme l’étourneau ; ce sont les Stournes ou LawProrornis de Temmink (1). Gertains merles ont les becs si grêles, qu’ils se rappro- chent des traquets (les Turdoïdes ou Yxos, Tem.) (2); d’autres ont le bec grêle, mais droit et fort, et dans le nom- bre ilen est à queue excessivement fourchue(les Emicures. Tem. ) (3). Îl y en a aussi qui se distinguent par la hauteur de leurs jambes, qui leur donne une apparence d’échassiers, ce sont les GrazuNES de M.Vieill. , galer. 150, ou le Tanyrus d’Oppel. Mém. de l’Acad. de Munich, 1812, pl. ynr. Les Crinons (CriniGer, Tem.), sont des merles dont les poils du bec sont très forts ,et qui ont quelquefoislesplumes : de la nuque terminées en soie. Tel est Criniger barbatus , col. 88. Buffon a séparé avec raison des merles Les FOURMILLIERS. ( MyoTHerA. Ilig. ) (4) Que l’on reconnaît à leurs jambes hautes et à leur (1) Turdus mauritianus , Gm. , enl. 648, 2, et col. 149; — Turd. cantor, Sonnerat, premier Voyage, pl. xx; — Lamprotornis metal- licus, Temm., col. 266. On devrait distinguer le Lampr. erythrophris à cause de ses beaux sourcils rouges formés par des plumes cartilagineuses. (2) Tels sont le podobe( T. erythropterus, Gni. ) , enl. 334 ; — le jan- fredie, Vaill., Afr., 111; — le grivetin, id., 118; — le coudor, ïd., 119; —le turdus trichas, enl. 509, 2. Le terat-boulan (Turd. orientalis, Gm., enl. 273, 2 } rapproche ce groupe des pies-grièches à bec droit. Aj. ixos chalcocephalus, Tem. , col. 453 , 1; — 1. squammatus , ib. 2 ; — R. atriceps, col. 137, et surtout 7°. dispar , col. 137, qui a sous la gorge des plumes rouges cartilagineuses comme les appendices de Paile . du jaseur. (3) Ænicurus coronatus , Temm., col. 113,ou Turd. Leschenauliü, Vieill., gal. 145 ou motacilla speciosa, Horsfield ; — Ænic. velatus, P., col. 160. On les rapprocheraït à aussi juste titre des pies-grièches à bec droit. (4) M. Vieillot a changé ce nom en MYRrMOTHERA. PASSEREAUX. 379 queue courte. Ils vivent d’insectes, et principalement de fourmis. On en trouve dans les deux continents. Cependant les espèces de l’ancien se font remarquer par les couleurs vives de leur plumage : ce sont les Brèves de Buffon ( (1) Corvus braehyurus, Gm. , enl. 257 et 258, Edw., 324 ), auxquellés se sont jointes depuis peu plu- sieurs autres belles espèces (2). Il faut y ajouter l’Azurin ( Turdus cyanurus , Lath., et Gmel. ; Corvüs cyanurus , Shaw ) Enl., 355 (3) , qui n’en diffère que par une queue un peutaillée en pointe. Les espèces du nouveau continent, bien plus nombreuses, ont des teintes plus brunes, et varient pour la force et la longueur du bec. Elles vivent sur les énormes fourmillières des bois et des déserts de cette partie du monde; leurs fe- melles sont plus grosses que les mäles. Ces oiseaux volent peu, et ont des voix sonores, extraordinaires même dans quelques espèces. Parmi celles à bec épais et arqué, on remarque Le Roi des fourmilliers. ( Turdus rex. Gm. Corvus gralla- rzus. Shaw. ) Enl., 702. Le plus grand, le plus élevé sur jambes de tous, et celui qui a la queue la plus courte; on le prendrait même au premier coup d’œil pour un échassier; sa taille est celle (1) M: Vieillot a donné à ces oïseaux le nom de Prrra. (2) Telles que Pitta erythrogaster, Cuv., enl. 212; — P. gigas. Temm , col. 217 ; — P. cyanoptera, id:, ib., 218 ; — P. superciliosa, C. — P. strepitans, Leadbeaier, col. 333. IV. B. La brève des Philippines, enl. 89, n’est point, comme l’ayait dit Vaillant, celle d’Ængole, Ewd. , 324, à qui on aurait mis une tête de merle ; nous l’avons en nature. (3) L’azurin n’est point de Cayenne, comme le dit Buffon , mais des Indes orientales. C’est le pitta cyanura, Vieïll., 153.Aj. Myiothera affi- nis , Horsf. et même son T'urdus cyaneus , qui est la brève-bleuet , Term. , col. 194, mais qui conduit aux pies-grièches à bec droit. Le Pitta thoracica , Tem. , col. 76, dont MM. Horsfeld ei Vigors font le type de leur genre Tiwaua , s'éloigne peu de l’azarin, si ce n’est par des couleurs sombres et par un bec qui diminue plus également en avant; ce qui le rapproche des tangaras. 374 OISEAUX d’une caille, etson plumage gris est agréablement bigarré. Il vit plus isolé que les autres (1). Les espèces à bec plus droit, mais encore assez fort, se rapprochent des pies-grièches de même bec (2). D’autres ont le bec grêle et aiguisé, ce qui, aussi-bien que leur queue striée, les rapproche de notretroglodyde (3). Les Orruonyx, Tem., peuvent être rapprochés des fourmil- liers. lis ont un bec de merles, mais court et mince, les pieds “ LA (1) M. Vieillot a fait de cet oiseau son genre Grazzaria, galer. 154. Ajoutez le grand beffroë( turdus tinniens ), eni. 706, 1, dont M. Vieillot fait son genre MxornerA : son bec est moins gros ; — Myrmothera gut- tata , Vieil., gal. 155. (2) Telles sont le tetema (turdus-colma, B. ), enl. 821 ; —le palicour { turdus formicivorus ), enl. 700, 1; — le petit beffroi (turdus lineatus ) , enl. 823, 1; — le thamnophilus stellaris, Spix, 39; — Thamn. myothe- rinus , id. , 42. Le FM. Leucophris, Tem., col. 448, quoique de Java, paraît approcher de ce groupe. Le Brachypteryx montana, Horsf., Jav. s’en rapproche aussi par la hauteur de ses jambes , mais sa queue est plus longue à proportion et son bec tient de celui du traquet. (3) Tels sont le bambla (turd. bambla), enl. 503 ; — l’arada (turdus cantans ), enl. 706, 2. Ici vient le genre RaamPnocèxe, Vicill. 9, 128. Mais on est obligé de renvoyer aux merles plusieurs espèces que Buffon avait placées parmi les fourmilliers, à cause de quelques rapports de cou- leurs, nommément le carillonneur ( T°. tintinnabulatus ), enl. 700, 2 ;— le merle à cravate ( T. cinnamomeus ) ; enl. 560, 2; — ceux de la pl. enl. 644, 1 et 2, qu’il juge, contre toute apparence, variétés du palicour. Je range dans la même catégorie le thamnophilus griseus, Spix, 41,1 et 48, 2; — striatus, id., 40, 2; — melanogaster, id., 43, 1. Les myothera capistrata melanothorax , Tem., col. 185. I] faut aussi renvoyer aux merles, malgré leur petitesse, les espèces à Jlongues- queues nommées par Buffon fourmilliers rossignols. ( Turd. co- roya et T. alapi, Gm.), enl. 701 , ainsi que le Wyiothera malura nai- terer, col. 353, et les AZ. ferruginea et rufimarginata ; col. 132, qui tiennent même de près au 7°. punctatus et grammiceps ; — les À. gularis et pyrrhogenis , Tem. 442, 418. Les Myiothera mentalis et strictothorax natterer ; col. 179, me pa- raissent devoir aller aux pies-grièches. Aucun groupe n’a été plus surchargé d’espèces changères que celui des fourmilliers. Aureste, il faut avouer qu'il n'est pas plus rigoureusement limité que les autres groupes des denti- ros!res. PASSEREAUX. 379 hauts, les ongles presque droits, et surtout les pennes de la queue terminées en pointe comme dans les grimpereaux. On doit aussi séparer des Merles : Les Cincues. ( Cinczus. Bechst.(1)) Vulgair. MERLES D'EAU. Dont le bec est comprimé, droit, à mandibules éga- lement hautes, presque linéaires, s’aiguisant vers la pointe, et la supérieure à peine arquée. Nous n’en avons qu’un, Sturnus cinclus. L. (Turdus cinclus. Lath.) Enl. 940. Vieillot. Galer. 152. À jambes un peu élevées, à queue assez courte, ce qui le rapproche des fourmilliers. Il est brun, à gorge et poi- triue blanches, et a l’habitude singulière de descendre tout entier dans l’eau sans nager, mais en marchant sur le fond, pour y chercher les petits animaux dont il se nourrit. L'Afrique et les pays qui bordent ia mer des Indes nourrissent un genre d’oiseaux voisins des merles, que je nommerai « PHILEDON (2). Leur bec est comprimé , légèrement arqué dans toute la longueur, échancré près du bout; leurs narines grandes, couvertes par une écaille cartilagineuse , et leur langue terminée par un pinceau de poils. Les espèces, pour la plupart remarquables par quelque sin- gularité de conformation, ont été ballottées dans toutes sortes de genres par les auteurs. (1) M. Vieillot a changé ce nom en celui d'Hyprorara. (2) Commerson avait eu le projet de nommer ainsi le polochion ( me- rops moluccensis, Gm.), qui est de ce genre. Voyez Buffon, Hist. des Ois., VI, in-4°, p. 477. M. Vicillot fait de la plus grande partie de ces oiseaux son genre Porocuiox , et en latin il aime mieux l’appeler phile- mon que philedon, gal. 189. Le genre Mexrnaca de Lewin rentre aussi à peu près dans ces philédons. 376 OISEAUX ILeñ est qui ont à labase du bec des pendeloques charnues(r). Quelques-unes ont au moins des portions de peau dénuées de plumes sur les joues (2). Même, dans celles qui n’ont aucune partie nue, on observe encore quelquefois des dispositions singulières dans le plumage (3). (x) Ici vient l'oiseau de la Nouvelle-Hollande , nommé par Daudin, Ornith., IL, pl. xvr, pie à pendeloques ou corvus paradoxus, Vieill., gal. 94, le même que le merops carunculatus , de Phillip, de Latham et de Shaw. , mais qui n’a pas Les pieds d’un merops, et dont le bec est échan- cré , la langue en pinceau et les narines sans plumes. Le sturnus caruncu- latus, Lath. et Gm., ou gracula carunculata, Daud. et Shaw (Lath., Syn., II, pl. xxxvi), et le certhia carunculate , Lath. et Gm. (Vicill., Ois. dor., IT, pl. zxix}), me paraissent y appartenir également. Ce der- ] nier chante, dit-on, à merveille, et habite les îles des Amis. C’est de cette subdivision que M. Vieillot a fait son genre creaniow, gal. 94. (2) Le merops phrygius, Shaw, Gen. Zool., VIII, pl. xx ; —le goruck, Vieill. , Ois. dor., IT, pl. zxxxvur (C. goruck, Sh.); — le fuscalbin, id., ib. , pl. zx1(C. lunata); — le gracule, id., ïb., pl. zxxxvu ( C. gracu- lina); — le polochion, Buff. (merops moluccensis , Gm.),—lePh.a oreillesjaunes, Less. Voy. de Duperrey.., pl. 21. bis., et quelques espèces nouvelles , appartiennent à cette division. (3) Nommément dans le merops Novæ-Hollandie , Gun. et Brown, Ill. , IX, ou nerle à cravate frisce, Vaill., Afr., ou merops circinnaius , Lath. et Shaw, Gen. Zool., VIIL, pl. xxu. Ce sont les plumes des oreilles qui-descendent en se frisant presque sur le devant de la poitrine. — Melliph. auricomis | Swains., Zool., Il. , p. 43. Aj. Certh auriculata, Vieill., Ois. dor. 85; C. Novæ Hollandie, b. 7. Les espèces de ce genre qui n’ont point de ces sortes de singularités, sont les certhia xantotus, Sh., Vieill., Ois. dor., I, pl. 84; — C. australasiana, ib., 55; — C. mellivora, ib., 86; —C.cærulea, ib. , 83; — C. seniculus, ib., 5o. Je crois même que le cap notr, Vieill. , pl. 60 ( certhia cucullata , Sh.), doit y appartenir, malsré la longueur de son bec; — Merops niger, Gm., ou fasciculatus , Lath., ou gracula nobilis, Merrem. Beytr. Fasc., 1, pl. 11, en est encore plus probablement. Dans aucun cas, ce ne peut être un guêpier. Je place encore parmi ces philédons le verdin de la Cochinchine , en]. 643, quiest le deuxième turdus mala- baricus , no 125, de Gmel. ( car le premier, n° bi, est un martin), et le certh. cocincinica, Sh., Vieill., 77 et 78. — Aj. le philéd. cap nègre, Temm. ( certhia atricapilla ,Lath.), col. 335,1; —le philed. moustac. ( melliph. mystacalis , Temm.), ib.,2;— le pailéd. grivelé (Melliph. maculata, T.), col. 29, 1 3 —le philédl. réticule ( melliph. reticulata), PASSEREAUX. 977 LES MAINATES. ( EULABES. Cuv.) Tiennent de près aux philédons. Leur bec est à peu près celui du merle ; leurs narines sont rondes et unies ; ils se distinguent par de larges lambeaux de peau nue de chaque côté de l’occiput et une place nue à la joue. Linnæus en a confondu deux espèces sous le nom de Gracula religiosa. (x) L'espèce des Indes (Æ. indicus) Enl. 268 , est de la taille d’un merle, noire, avec une tache blanche vers la base des grandes pennes de l’aile. Ses pieds, son bec et les parties nues de sa tête sont jaunes. L'espèce de Java (E. javanus), NVieill., gal. 95, a le bec plus large, plus fendu, plus crochu au bout et sans échancrure. L'on devrait en conséquence la placer à la suite des Rolles; mais elle ressemble entièrement à l’autre par tout le reste, et surtout par les lambeaux nus dela tête. (2) On dit que c’est de tous les oiseaux celui qui imite le mieux le langage de l’homme. Les ManrTins. (GRACULA. Cuv.) (3) Sont encore un genre voisin des merles, habitant de l'Afrique et des pays qui bordent la mer des Indes. Leur bec est comprimé, très peu arqué, légèrement échancré; sa commissure forme un angle comme dans les étourneaux. Presqué toujours les plumes de leur tête sont étroites, et il y a un espace nu autour de leur œil. 1ls ont aussi les mœurs des étourneaux, et volent comme eux, en grandes troupes, à la poursuite des insectes. PPS PR RRRCE RARE A NS TERRE EEE TE: A INERELR ib., 2; — le philéd. à joues blanches ( melliph. leucotis), col. 435; — Le philed. Dumerilii, Voy. de Duüperr. , pl. xxr, et peut-être le tur- doïde à tête blanche, Ruppel, av. 4. (1) Ce nom de religiosa ne lui a été donné qu’à cause d’un trait parti- culier rapporté par Bontius (Méd. Ind. or., p. 67), et étranger à ses mœurs naturelles. J’en ai fait le nom générique en le traduisant en grec. (2) Rien ne doit être plus désespérant pour les méthodistes que celle différence de bec dans deux oiseaux si semblables. (3) M. Vieillot a changé ce nom en celui de crinorueres, galer. 148. 378 OISEAUX -Unede leurs espèces paraît quelquefois en Europe, c’est Le Merle couleur de rose des auteurs. (Turdus roseus. 1.) Pastor roseus. Meyer. Merula rosea. Naum. 63, Enl. 251. Vaill. Afr. D’un noir brillant ; le dos , le croupion, les scapulaires et la poitrine d’un rose pâle ; les plumes de la tête étroites et alongées en huppe. Il rend de grands services aux pays chauds, en détruisant les sauterelles (r). Une autre espèce (Paradisæa tristis, Gm.; Gracula tris- is, Lath. et Shaw; Gracula gryllivora, Daud. ) Exl. 219, est devenue célèbre par les services du même genre qu’elle a rendus à l’[le-de-France. Elle mange d’ailleurs de tout, niche dans les palmiers , se laisse aisément appri- voiser et dresser. Sa taille est celle d’un merle, sa couleur est brune , noirâtre à la tête; une tache vers le fouet de J’aile, le bas ventre et le bout des pennes latérales de la queue sont blancs (2). (1) Depuis ma première édition, je me suis assuré de l’affinité géne- rique du werle rose et des martins. (2) IL est difficile de comprendre comment Linnæus en avait fait un oiseau de paradis. À ce genre appartiennent encore le gracula cristatella, enl. 5o7, et Edw., 19, qui est à peine une variété de l'ordinaire; — le porte-lambeaux, Vaill., Afr., pl. xcun et xciv, qui est le gr. caruncu- lata, Gm., ou le gr. larvata , Shaw, ou le sturnus gallinaceus, Daud. ; — le martin-brame , turd. pagodarum, Vaill., Afr., 95, et Vieill., gal. 148. Le premier 7. malabaricus ,le T. ginginianus , le T. dominicanus , eul: 627, 2; le martin gris de fer, NVaïll., Afr., 95, 1, et le sturnus sericeus, Gm., ÿ appartiennent également, ainsi que quelques espèces nouvelles. J’y rapporte aussi, par conjecture, Le T'urd. ochrocephalus , Lath. ( Sturn. ceylanicus, Gm. ) Brown , IIL., xxur. IN. B. On ne peut comprendre quel type Linnæus et ses sectateurs s'étaient fait de leur genre GracurA. Linnæus le forma d’abord, dans sa dixième édition , de sept espèces très disparates, ‘savoir : 1 Æeligiosa, le mainate; 2 Fetida, que je soupçonne le même que le col nu, c’est-à-dire voisin des cotingas, 3 Barita, et 4 Quiscula, qui sont des cassiques; 5 cristatella, qui est un martin ; 6 Saularis, ou plutôt solaris, qui est une pie-srièche à bec droit , et le même oiseau que 7”. mindanensis , enl. 627, 1; enfin, 7 Ætthis, qui est un merle. Dans la douzième édition , il ajouta le goulin ( gracula calva }, et mit le martin ordinaire parmi Les oiseaux de paradis. Gmelin, d’après Pallas, y ajouta un carouge ( Gr. longirostra). * H y * Je ne eonnais poiut le gracula slurnina de Pallas. PASSEREAUX. , 379) Les Manormines. (Manormmwa. Vieill:) Ont le bec très comprimé, peu arqué, faiblement échan- cré, des narines grandes, mais fermées en grande partie par une membrane qui ne laisse qu’une fente étroites le col court. Les plumes de leur front, douces comme à de jeunes oiseaux , reviennent en partie sur les narines (1). Les Cnocarps. ( PYRRHOCORAX. Cuv.}) (2) Ont le bec comprimé, arqué et échancré des merles; mais leurs narines sont couvertes de plumes comme celles des corbeaux, auxquels on les a long - temps réunis. Nous en avons un de la taille d’un choucas, Le Chocard des Alpes. (Corvus pyrrhocorax. L.) Enl. 531. Vaill. Galer. 106. Naum. 57. 1. Tout noir , le bec jaune, les pieds d’abord bruns, puis jaunes , et dans l’adulte rouges , qui niche dans les fentes des rochers des plus hautes montagnes, d’où il descend l'hiver, en grandes troupes, dans les vallées. Il vit d’in- sectes , de limaçons, mange aussi des grains etdes fruits, et ne dédaigne pas les charognes. placa aussi le martin porte-lambeaux (gr. carunculata), tout en laïssant le martin commun dans les oiseaux de paradis ; enfin il y mit le picucule (gr. cayennensis), qui est un grimpereau. M. Latham y a transporté le martin ( Gr. tristis), le col nu (gr. nuda), etun de mes philedons (gr. écterops }**. Daudin a mis à la suite du martin des espèces qui lui res- semblent en effet, et dont Gmelin avait laissé deux parmi les turdus (turd. pagodarum et malabaricus). Enfin M. Shaw a complété la bizar- rerie de ce genre , en y plaçant encore trois cassicans (ses gr. strepera, varia et tibicen) , et en leur ajoutant le alapiot, qui est un grimpereau, ou une sittelle (grac. picoides). Xl est certain que des genres ainsi com- posés peuvent excuser, sinon justifier l'humeur des ennemis des mc- thodes. Voyez le Mém. de M. Lichtenstein, acad. de Berl. 1817. (1) Manorhina viridis, Vieïll., gal. 149 ;—Merops albifrons , Shaw.? (1) M. Vieillot a adopté ce genre et ce nom. D 5 | ‘Ye = Je ne connais pas non plus les grac. melanocephala et viridis de M. Latham: muis je les soup- conne d'appartenir aussi à mes pbilédons, 380 OISEAUX Il s’en trouve aux Indes un autre, Le Sicrin.( Pyrr hexanemus. Guy.) Vaill. Afr., pl. zxxxr. Distingué par trois tiges sans barbes aussi longues que le corps, qu'il porte de chaque côté parmi les plumes qui couvrent son oreille. Je ne trouve non plus aucun caractère suffisant pour éloigner des merles Les vrais LorroTs. ( Ortorus. Lin.) Dont le bec, semblable à celui des merles, est seu- ment un peu plus fort, et dont les pieds sont un peu plus courts et les ailes un peu plus longues à propor- tion. Linnæus et plusieurs de ses successeurs leur avaient réuni mal à propos les cassiques, auxquels ils ne res- semblent que par les couleurs. Le Loriot d'Europe. (Oriolus galbula. L. Gm.) Enl., 26. Merle d’or, Merle jaune des Allemands, etc. » Un peu plus grand que le mérle. Le mâle est d’un beau jaune, les ailes, la queue et une tache entre l’œilet le bec noires, le bout de la'queue jaune; mais pendant ses deux premières années , ila, comme la femelle en tout temps, le jaune remplacé par de l’olivâtre, et le noir par du brun. Cet oiseau suspend aux branches un nid artistement fait, mange des cerises et d’autres fruits, et,au printemps, des insectes; il est timide, ne nous demeure que peu de temps dans la belle saison ; voyage à deux ou trois. Les Indes en produisent quelques espèces assez sembla- bles à la nôtre (1); mais on doit surtout distinguer, dans le nombre, leLoriot prince régent(oriclus regens, col.320), Sericula regens, Less., du plus beau noir soyeux, avec des plumes veloutées d’un beau jaune orangé sur la tête et le cou , et une grande tache de même couleur à l’aile (2). (1) Oriolus chinensis , enl. 570; — or. melanocephalus , enl. 79, ou loriot rieur, Vaïll., Afr., 263 ; — le Zoriot d'or, Vaill., 260; Vieill., gal. 83;—le coudougnan, Vaïl., 2, 61;—l'oriolus xanthonotus, Horsfield, Jav. (2) M: Lesson ( Voyage de Duperr., pl. xx ) donne comme sa femelle un oiseau de couler de grive , assez différent par les proportions. PASSEREAUX 381 Les Gouzixs. (Gymnors. Cuv.) Ont le même bec fort que les loriots, les narines ron- des, sans écailles, et sans entourage membraneux, et une grande partie de la tête dénuée de plumes: (1). Quelques-uns ont des proéminences sur le bec (2). Dans ces derniers , la langue est en pinceau comme dans les phi- lédons. Les Lyres (MænuRA. Sh. ), Que leur grandeur a faitrapporter parquelques-uns aux gallinacés, appartiennent évidemment à l’ordre des passe- reaux, parleurs pieds à doigts séparés (exceptéla première articulation de l’externe et du moyen), etse rapprochent des merles par leur bec triangulaire à sa base, alongé, un peucomprimé et échancré verssa pointe; lesnarines mem- braneuses y sontgrandes,eten partierecouvertes de plumes comme dans les geais. On les distingue à la grande queue du mâle, très remarquable par les trois sortes de plumes qui la composent; savoir, les douze ordinaires très longues, à barbes eflilées et très écartées; deux de plus au milieu, garnies d’un côté seulement de barbes ser- rées , et deux extérieures courbées en S, ou comme les branches d’une lyre, dont les barbes internes, grandes et serrées, représentent un large ruban , et les externes, très courtes, ne s’élargissent que vers le bout. La femelle n’a que douze pennes de structure ordinaire. Cette espèce singulière ( Mæœnura Lyra ), Vieillot, Ois., de paradis., pl. x1v , xv, et Galer., 192, Sh. Nat. misc.577, (1) Le goulin gris (gracula calva, Gm.), enl. 200 ; — le Goulin vert (mino Dumontit, Less.), Voy. de Duperrey , pl. xxv; — le Goulin olive (gracula cyanotis, Lath.; merops cyanotis , Sh.). (2) Le corbicalao, Vaill. , Ois. d'Am. et des Indes, pl. xx1v (merops corniculatus, Lath. et Sh.), et une espèce voisine, dont le tubercule, plus grand , se dirige vers Le front ( Mer. monachus , Lath.). Ces deux oiseaux de la Nouvelle-Hollande ne sont ni des calaos ni des guëpiers, car ils n'ont pas les doigts externes plus réunis que les passereaux les plus ordinaires. LE 3582 OISEAUX habite les cantons rocailleux de la Nouvelle-Hollande ; sa taille est un peu moindre que celle du faisan. Les Pecs-Fins. (Moracizza. L.) Forment une famille excessivement nombreuse , re- connaissable 4 son bec droit, menu, semblable à un poinçon. Quand il est un peu déprimé à sa base, il se rapproche de celui des gobe-mouches ; quand il est com- primé et que sa pointe se recourbe un peu, il conduit aux pies-grièches à Bec droit. On a essayé de les diviser comme il suit : Les Traquets. (Saxicoza. Bechst.) (1) Ont le bec un peu déprimé et un peu large à sa base, ce qui les lie surtout à la dernière petite tribu des gobe-mou- ches. Ce sont des oiseaux vifs, assez hauts sur jambes. Les espèces de ce pays-ci nichent à terre ou sous terre, ne mangent que des insectes. Nous en possédons trois : Le Traquet. (Motacil. rubicola. Lin.) Enl. 678. Naum. 00: 9-1. D; Petit oiseau brun, à poitrine rousse, à gorge noire, avec du blanc aux côtésdu cou, sur l'aile et au croupion. Il voltige sans cesse sur les buissons , les ronces, et a un petit crisem- blable au tictac d’un moulin, d’où lui vient son nom. Le Tarier. (Mot. rubetra.) Enl. ib., 2. Naum. 80. 3. 4. Ressemble beaucoup au traquet; mais son noir, au lieu d’être sous la gorge, est sur la joue. Il est un peu plus grand , et se tient plus à terre. Le Motteux où cul-blanc. (Mot. ænanthe.) Enl. 554. Naum. 89. 1. 2. Le croupion et la moitié des plumes latérales de la queue blancs. Le mâle a le dessus cendré , le dessous blanc-rous- sâtre , l'aile et une bande sur l'œil noires. Dans la femelle, EE — ——_———— ———..""." —— ————…—]…—— (1) M. Vieillot a changé ce nom en Hoteux ( OENANTHE). PASSEREAUX. 383 tout le dessus est brunâtre et le dessous roussätre. Cet oiseau se tient dans les champs qu’on laboure, pour prendre les vers que le sillon met à nu. On doit en distinguer Le Motteux à gorge notre où M. roux. ( Buff. Saxicola strapasina. T.) Naum.. 90. 1. 2. Espèce du midi de l’Europe, qui nous visite aussi quel- quefois. On doit rapprocher des motteux, un oiseau du midi de la France, noir , à croupion et les deux tiers supérieurs de la queue blancs , qu’on a rangé parmi les merles. C’est le Turdus leucurus, Lath., Synops. IE, pl. 38 (1) (saxicola cachinnans, Tem. ). Les Rusrertes (2). (Syzviat Wolf. et Meyer. Ficepuza. Bechst. ) Ont le bec seulement un peu plus étroit à la base que les précédents. Ce sont des oiseaux solitaires, qui nichent géné- ralement dans des trous, et vivent d'insectes , de vers et de bayes. Nous en avons ici quatre espèces : (1) Ajoutez aux traquets, mot. caprata, enl. 235 ; — mot. fulicata, enl. 185, 1; — mot. philippensis, 1b., 2; — Ie patre, Vaïll. , Afr:, p. 180, Et au cul blanc, mot. leucothoa , enl. 583, 2; — l’imitateur, Vaill., Âfr. 181, id.; — le familier, id. 183; — le montagnard, id. 184; — le fourmillier, 186 ; —mot. leucomela, Falc. Voy. HT, xxx, et col 257, 3. Aj. Saxic. aurita,t., col. 257, 13 — $. monacha, col. 359, 1; —#. deserti, ib: 2. Le mot. cyanea, Gm., Lath., Syn. II, pl. zur, a le bec des traquets, et n’en diffère que par sa queue un peu pluslongue. M. Vieillot, gal. 163, . laplacédans son genre erion ou Walurus; dont ou a faitensuite unrécep- tacle de toute sorte d’oïseaux à queue alongée et cuneïforme, tels que le mérion bride, Tem., col. 385, qui est un merle; le AZ. nattéetle M. leucop- tere,/Quoy, etGaym., Voy. de Freycinet, pl. 23, qui approchent des colious ; le füteur de Vaill. ( motac. africana ), Afr., 112, qui tient de près aux synallaxes , etc. (2) Rubiette, nom du rouge-gorge dans quelques-unes de nos pro- yinces. 384 . OISEAUX Le Rouge-gorge. (Mot. rubecula. L.) Enl. 361, 1. Naum. 75. 1. 2. Gris-brun dessus, gorge et poitrine rousses, ventre blanc ; niche près de terre dans les bois, est curieux et fa- milier. Il en reste quelques-uns en hiver, qui, pendant les grands froids, se réfugient dans les habitations, et s’y apprivoisent très vite. La Gorge-bleue. (Mot. suecica. L. ) Enl. 361, 2. Naum. 79e 32) 4e Da Brun dessus, gorge bleue, poitrine rousse, ventreblanc, plus rare que le précédent, niche au bord des bois, des marais. La Gorge-noire ou Rossignol de muraille. ( Mot. phænicu- rus. L. ) Enl. 351. Naum. 99. 1. 2. Brun dessus, gorge noire, poitrine, croupion et pennes latérales de la queuc d’un roux clair; niche dans les vieux murs, et fait entendre un chant doux, qui a quelque chose des modulations du rossignol. Le Rouge-queue. (Mot. erithacus , tytys , gibraltariensis , atrata. Gm.) Edw. 29. Naum. 79: 3. 4. Diffère du précédent, surtout parce que sa poitrine est noire, comme sa gorge. Îl est beaucoup plus rare (1). - Les Fauverres. (CurrucA. Bechst) Ont. le bec droit, grêle partout, un peu comprimé en avant ; l’arête supérieure se courbe.un peu vers la pointe. Le plus célèbre oiseau de ce sous-genre est Le Rossignol. (Mot. luscinia. Lin.) Enl. 615, 2. Naum. The 2. Brun-roussâtre dessus, gris-blanchâtre dessous, la queue un peu plus rousse. Chacun connaît le chantre de la nuit, et les sons mélodieux et variés dont il charme les fôrets. Il niche sur les arbres , et ne chante que jusqu’à ce que ses 4 (1) Ajoutez le rouge-gorge à dos bleu, (mot. stalis), enl. 590; — Hot. Calliope, Lath., Syn., 1‘* Supp., frontisp. PASSEREAUX. 385 petits soient éclos. Le soin de leur nourriture occupe alors le mâle comme la femelle. La partie orientale de l’Europe produit un rossignol un peu plus grand, à poitrine légèrement variée de reflets grisâtres. ( Mot. philomela , Bechst.) Naum., 74, 1. Les autres espèces portent en commun le nom de Fau- vettes : elles ont presque toutes un ramage agréable , de la gaieté dans leurs habitudes, volettent continuellement à la poursuite des insectes , nichent dans des buissons et, pour le plus grand nombre , au bord des eaux, dans les jones, etc. Je place en tête une espèce assez grande pour avoir été presque toujours mise dans le genre des merles (1). C’est La Rousserolle , Rossignol de rivière, etc. ( Turdus arundi- naceus. Lin. Sylvia turdoides. ) Enl. 515. Naum.81. r. Brun-roussâtre dessus, jaunâtre dessous, gorge blanche, un trait pâle sur l’œil ; un peu moindre que le mauvis, à bec presque aussi arqué. Elle niche parmi les joncs , et ne mange guère que des insectes aquatiques. La petite Rousserolle ou Effarvatte. ( Mot. arundinacea. Gmel. ) Naum. 8r. 2. _Semblable à la précédente pour les mœurs et les cou- leurs, mais d’un tiers moindre. La Fauvette de roseaux. (Mot. salicaria. Gm.)Enl. 587. 2. Encore plus petite que l’effarvatte , à bec plus court à proportion, gris-olivâtre dessus , jaune très pâle dessous , un trait jaunâtre entre l’œil et le bec. li y a encore dans les lieux aquatiques plusieurs petites fauvettes à plumage tacheté, long-temps confondues sous (1) I ya, dans les pays étrangers, des fauvettes intermédiaires entre la grande efla petite rousserolle, et entre celle-ci et la fauvette de roseaux, en sorte qu'on ne peut, selon moi, séparer la roussérolle des fauvettes, bien que j'avoue qu'il résulte de là un passage presque insensible entre les merles et les becs-fins, tout comme il y en a un entre les becs-fins et les pies-grièches à bec droit, entre les merles et les pies-grièches à bec arqué. Tous ces genres se ticnpent étroitement. TOME 1. 25 280 OISEAUX le nom de fauvette tachetée ( mot nœvia. Gm.)et sur la distinction desquelles on n’est pas encore d’accord (1). Nous ferons remarquer seulement dans le nombre la F. cysticole (F. cysticola , Tem.) col. 6, 3, à dos fauve tacheté de noir , a dessous teint de fauve clair, à queue étagée, dont chaque penne a en dessous une tache noire ; c’est une espèce du midi de l’Europe, qui fait son nid en rapprochant les feuilles d’une touffe de gramen ou de carex , et en les cousant ensemble au moyen des fila- ments de diverses graines. (2) Parmi les espèces plus attachées aux terrains secs, on distingue d’abord, La Fauvette à téte noire. (Mot. atricapilla. Lin) Enl. 580, 1 et 2. Naum. 77.2. 3. Roux. 205. bis. Brune dessus, blanchâtre dessous, une calotte noire” dans le mâle, rousse dans la femelle. La Fauvette proprement dite. (Mot. orphea. Tem. ) Enl. 539, 1. Naum. 56, 3. 4. S. grisea. Roux. 213. L'une des plus grandes, brun-cendré dessus, blanchâtre dessous, du blanc au fouet de l'aile , la penne externe de la queue aux deux tiers blanche, la suivante marquée d’une tache au bout, les autres d’un liseré. On en a distingué depuis quelques années, La Fauvette rayée (Sylv. nisoria. Bechst.) Naum. 76, KL 2 ROUX. 222, Où le blanc de la queue est beaucoup moindre , et dont AE Has: den Borel unes re de td ee MEME Le pie sit tete pare RS (1) Voyez les S. phragmiüis, Naum , 82, 15 — $. cariceti, id., 2, 3; — $. aquatica, id. , 4, 5; —$. fluviatilis, id., 85, 1, —. locustella, id. , 84, 2, 3. Comparez-leur les . locustella, Roux , 229 ; —8. Schœno- benus, id., 230; $. paludicola, id., 231; —$. cysticola, id., 232. ainsi que les fig. de Buffon, de Brisson, de Bechstein , etc. Aucun genre d’oiseau n’exigerait plus que celui-ci de nouvelles études monographi- ques, et un rapprochement des nomenclatures des différents auteurs. Ajoutez aux fauveltes aquatiques d'Europe, sy. galactodes ; T. , col. 351, 1;—$. luscinioides, Savi. Egypt. Ois. XIIT. A;—5. cetti. Marmora ou la bouscarle, enl. 6. 55. 2; Roux, 212;— S. Melanopogon, Tem., col. 245, 2. (> Voyez Notisia sul nido del beccamorchino (Sylvia eysiicola, Tem.), par M. Paul Savr. Pise , 1823. PASSEREAUX. 38; la femelle a des ondes grisâtres en travers de l’abdomen ; c’est la plus grande espèce d'Europe. La Fauvette babillarde. (Mot. curruca. Lin.) Gorge-blan- che des Anglais. Brit. zool. pl. V, n° 4. Frisch. 21. Naum. 77- 1. Roux. 216. Plus petite que les précédentes, le bec plus menu, mais la première penne de la queue de même blanche en grande partie. Sa tête est cendrée ; son dos brunâtre. La Fauvette roussâtre. ( Mot. sylvia. Gm. S. cinerea. ) Naum.f78. 1. 2. Riet-vink. Noseman. IL, pl. 97. Enl. 570. 3. Roux. 220. . Dessus gris-brun-roussâtre , dessous blanc, le blanc de la queue comme aux deux précédentes , les pennes et les couvertures des ailes bordées de roux. La petite Fauvette , passerinette ou bretonne. ( Mot. sali- caria. L. Sylv. hortensis. Bechst. ) Naum. 78. 3. Nosem. 72. Enl. 579. 2, Roux. 221. N'a point de blanc à la queue, et est en dessus d’un gris brun ou olivâtre, en dessous d’un blanc jaunûâtre. (1) Bechstein a séparé des autres fauvettes son Aacenror, qui est la fauvette des Alpes, Buff. (mot. alpina. Gm.), Enl., 668, ou le pegot , Vieillot, Gal. , 156, Naum. ,92, 1 (2), parceque son bec grêle , mais plusexactement conique que celui des autres becs-fins, a ses bords un peu rentrés. C’est un oiseau cendré, à gorge blanche, pointillée de (x) Les descriptions des fauvettes sont si vagues, et la plupart de leurs figures (celles de Nauman exceptées) si mauvaises, qu’il est presque impossible d’en déterminer les espèces. Chaque auteur les dispose autre ment. Ainsi l’on peut compter sur nos descriptions, mais non pas abso- Fament sur notre synonymie ; cependant nous croyons nous être accordés avec MM. Nauman et Roux. Aux espèces dont nous venons de parler ci-dessus, il faut ajouter : Syb: ruscicola, Roux; — $. passerina , col. 24, 1; — 8. sarda, ib., 2; —$. Nattereri, ib., 3; —$. subalpina, Bonnelli, ou Leucopogon, Meyer, col. 6, 2, et 251, 2 et 3, Roux, 218. !V. B. Selon M. Savi, le $. passe- rina, Tem., col. 29, 4, estlejeune mâle du $. subalpina.—Le Püchou (8. ferruginea), enl. 635 , 1 ; Roux, 219. Les petites espèces conduisent aux figuiers, (2) C’est aussi le sturnus montanus et le st. colluris de Gm. * 25 588 OISEAUX noir, avec deux rangées de taches blanches sur aile, et du roux vifaux flancs. Il se tient dans les pâturages des hautes Alpes, où il chasse aux insectes, et d’où il descend en hiver dans les villages pour y trouver quelques grains. Je crois observer le même bec à notre fauvette d’hiver, Traine-buissons , etc. ( Mot. modularis. Lin.) Enl. 615. 1. Naum. 92. 3.4 (1). La seule espèce qui nous reste en hiver, et qui égaie un peu cette saison par son agréable ramage. Elle est en dessus d’un fauve tacheté de noir, et cendré-ardoisé dessous. Elle niche deux fois l’an : l’étéelle va dans le Nord et dans les bois des montagnes; l’hiver , elle se contente “aussi de grains à défauts d’insectes. Le pésier de ces deux oiseaux est plus charnu que ceux -des autres fauvettes (2). ; On peut y joindre L’Accentor à joues noires. ( Acc. montanellus. Tem. ) Naum. 92. Oïseau du sud-est de l’Europe, qui ne vient pas jusque chez nous. On pourrait aussi distinguer quelques becs-fins étran- gers, à queue longue et étagée, que l’on a long-temps laissés parmi les fauvettes (3). Quelques-unes de leurs espèces construisent des nids de coton ou d’autres filaments dis- posés avec beaucoup d’art (4). (z)-Je vois que ce rapprochement a été adopté par MM. Temmink et Nauman. (2) Nüsch. , ap. Naum., IL, p. 939. (3) Moi. fuscata , Gm. , enl. 584, 1 ; —-Wotacilla macrour®, Gm. , enl., 752, 2; ou le Capolier, Naïll., 129, 130, 1; — Malurus galac- todes, T., col. 65, 1 ; Mal. marginalis, T., ib., 2; — Mal. clamans, Ruppel., pl. 11; — Mal, squamiceps, id. xu. — Mot. subflava. Gm., enl. 584, 2, probablement le même quele cürin, Vaill., Afr. 127 ; — le double sourcil, id. 128. C’est en partiede cette subdivision que MM. Vieil- lotet Temmink ont fait leur genre meérion où malurus ; maisje n’y mettrais pas, comme le premier , le Hot. cyanea , Gm. , qui a le bec deïtraquet. (4) Certaines fauvettes, tanteuropéennes qu’étrangères, comme $. sarda, ont un petit cercle autour de l'œil. Ce serait le genre Zosrerors de MM. Vigors et Horsfield. Re mil PASSEREAUX. 89 Les Rorrezers ou Fieurers. ( Recuzus. Cuv.) Ont le bec grêle, parfaitement en cône très aigu , et même , quand on le regarde en haut, ses côtés parais- sent un peu concaves. Ce sont de petits oiséaux qüi se tiennent sur les arbres et y poursuivent les moucherons. Nous avons ici, Le Rortelet. (Mot. regulus. L.) Enl. 651, 3. Naum. 03. x. 243 Le plus petit de nos oiseaux d'Europe, olivâtre dessus, blanc-jaunâtre dessous , tête marquée dans le mâle d’une belle tache jaune d’or , bordée de noir, dont les plumes peuvent se relever. Il fait sur les arbres un nid en boule, dont l’ouverture est sur le côté, se suspend aux branches dans tous les sens comme les mésanges, se rapproche des habitations en hiver (1). On en a distingué depuis peu une espèce un peu plus petite , à tache plus orangée, et qui a un trait noir devant et derrière l’œil. (Regulus ignicapillus, Naum., 03, 4, 5,6.) Le Pouillot. (Motac. trochilus. L.) Enl. 65r. 1. Naum. D 2 Un peu plus grand que le roitelet, de la même couleur, mais sans couronne; de mêmes mœurs, mais d’un plus joli ramage , et s’éloignant eu hiver. Le grand Pouillot. ( Motac. hypolais.) Beclist. HE, xxiv. Enl 581. 2. Naum. 81.1 Encore un peu plus grand, à ventre plus argenté (2). Les figuiers étrangers sont fort nombreux et souvent revêtus de couleurs agréables (3). (1) Ajoutez le roitelet omnicolor, Vicill., galer..166. (2) Ajoutez. en espèces européennes : Mot. Sibilatrix ; col. 245, 3, Naum., 80,2; — M. Fiis, Naum., 80, 3; — A1. rufa, Naum., So , 4. (3) Tels sont le tscheric, Vaill., III, 121;—le Cou-jaune ( mot.. pen- silis), enl. 686, 5 ; — le Fig. tacheté du Canada { Mot. æstiva), enl. 58, 2; —le Fig. à gorge jaune ( mot. ludoviciana ), eul 73152; le L'ig. à « 390 OISEAUX Les Trocropyres. (TrocLopyres. Cuv. ) Ne diffèrent des figuiers qne par un bec encore un peu plus grêle et légèrement arqué. Nous n’en avons qu’un, Le Troglodyte d'Europe , nommé en plusieurs lieux Roi- telet. (Mot. troglodytes. L.) Enl. 651. 2. Naum. 83. 4. Brun, strié en travers de noirûtre, avec du blanchâtre à la gorge et au bord de l'aile , la queue assez courte et re- levée. Il niche contre terre, 4 chante agréablement jusque dans le plus fort de l'hiver (1}. A Les Hocuequeur. ( Moraaizca. Bechst. } ! Joignent à un bec encore plus grêle que celui des fauvettes une queue longue qu’ils élèvent et abaissent sans cesse, des jambes élevées, et surtout des plumes scapulaires assez lon- gues pour couvrir le bout de l'aile repliée, ce quiieur donne un rapport avec la plupart des échassiers. Les HocneQuEUrE proprement dits ou LavanprÈres. (Mora- cILLA. Cuv. } Ont encore l’ongle du pouce courbé comme les autres becs-fins, Elles vivent au bord des eaux. Celle de notre pays (mot. alba et cinérea, L. )enl.652, est cendrée dessus, blanche dessous, avec‘une calotte à l’occiput ,.et la gorge et la poitrine noires. @.: Le midi de l’Europe en possède une qui, avec l’âge, poitrine jaune (mot. mystacea), enl. 709, 2, Edw., 237, 2; — le fig. cendré du Canada ( mot. canadensis), enl. 685, 2 ; — le fig. de l'ile de France (mot. mauritiana), enl. 705, 13 — le plastron noir, Vaill., I, 123; —-sylvia venusta; Temm., col. 293; 15 —19. speciosa, ib. ;2 ; — S$. palpebrosa, ib., elc., ete. Ceux qui ont le bec un peu large à sa base tiennent de près aux gobe-mouchesà bec. étroit. Consultez l’énumération des.espèces. des États-Unis. donnée par M: Ch. Bonaparte , Lo de New-York , 11 juillet 1826 , p. 76 et suiv. i (1) Les, irdelndiip étransers se lient, d’une part aux fbarmilliéts , de l'autre aux grimpereaux. . Joignez:ÿ. le thriotore à long bec. (thr. longi- rostris. Nieill: Gal! 168: où kampylorkynchus scolopaceus , Spix , 79°) PASSEREAUX. 591 prend un dos noir, mais qui dans sa jeunesse ressemble à la précédente. C’est le mot. lugubris, Roux., 194. Les Bercrronnerres. (Bupyres. Cuv.) (1) Ont , avec les autres caractères des lavandières, l’ongle du pouce alongé et peu arqué, ce qui les rapproche des farlou- ses et des alouettes. Elles se tiennent dans les pâturages, et poursuivent les insectes parmi les troupeaux. La plus commune, La Bergeronnette de printems (mot. flava. ) Enl., 674,2, Est cendrée dessus, olive au dos, jaune dessous, un sour-+ cil et les deux tiers des pennes latérales de la queue blancs (2). Les Farcouses. (Anraus. Bechst.)} Ontétélong-temps réunies aux alouettes, à cause de l’ongle long de leur pouce; mais leur bec grêle et échancré ies rapproche des autres becs-fins. En même temps, leurs pennes et couvertures secondaires, aussi courtes qu’à l’ordinaire, ne les laissent pas confondre avec les bergeronnettes. Les unes, dont l’ongle est encore assez arqué, se perchent volontiers. Le Pipi. ( Alauda trivialis et minor Gm. Anthus arboreus. Bechst.) Enl. 660. 1 (3). Naum.. 84. 2. Roux. ù Brunroliyâtre dessus, gris-roussâtre dessous, tacheté de noirâtre à la poitrine , deux bandes transversales pâles sur l'aile. D’autres ont tout-à-fait au pouce un ongle d’alouette; elles se tiennent plus souvent à terre. | La Farlouse ou Alouette de pré. ( Alauda pratensis. Gm.) Anthus pratensis. Bechst. Enl., 661, 2 (4). Nium. 84.3, et 85. 1. Brun-olivâtre dessus, blanchâtre dessous, des taches (1) Budytes, nom de la bergeronnette, parce qu'on la voit parmi les bœufs. (2) Aj. la berg. jaune (mot. boarula, L.), Edw., 259, etVieill., gal. 162. (3) Sous le faux nom de farlouse; la pivote ortolane, Buff., enl. 62, 2 (motacilla maculata, Gmel), en est le jeune. Voyez Roux, 258. (4) Nommée mal à propos aloüette pipi; Nauman rapporte cette figure 392 OISEAUX brunes à la poitrine etaux flancs, un sourcil blanchâtre, les bords des pennes externes de la queue blancs. Ellese tient dans les prairies humides ou inondées, niche dans les joncs, les touffes de gazon. Elle engraisse sin- gulièrement en automne en mangeant du raisin, et se recherche alors, dans plusieurs de nos provinces, sous les noms de bec-figue et de vinette (1). Nous terminerons cette famille des dentirostres, par quelques oiseaux qui se distinguent de tous les précédents, parce que leurs deux doigts extérieurs sont réunis à leur base sur près du tiers de leur lon- gueur, ce qui les rapproche de la famille des syn- dactyles. Les ManaKins. (Prpra. Lin.) Ont le bec comprimé, plus haut que large, échancré, à fosses nasales grandes. Leur queue et leurs pieds sont courts; leurs proportions générales, les ont fait long- temps regarder comme assez semblables à nos mésanges. On doit mettre à leur tête, et dans un groupe séparé , Les Coos pe RocuE. (RupicoLa. Briss.) Qui sont grands, et portent sur la tête une double crête verticale de plumes disposées en éventail. Les mäles adultes des deux espèces américaines ( Pipra rupicola, Gm., enl. 39, et 747; Vieillot, Gal., 159; — Pip. peruviana , Lath., eul., 745.) sont du plus bel orangé, et les jeunes d’un brun à son arthus aquaticus , dont il la croit le jeune mâle, et il fant remar- quer que la synonymie de ce sous-genre n’est pas moins obscure que celle des fauvettés. (1) Ajoutez l’anthus aquaticus, Naum., 85, 2, 34; — la Rousse- line (anth. campestris), enl. 661, 1, Naum., 84, 1; ou ÆAlauda mosellana , Lath., dont le jeune est le Fist de Provence, enl. 654, x (Zfotac. massiliensis, Gmel.), voyez Roux , p. 292; —/l’ Anth. Richardi, Vicill., d., 1071, et Roux, 189, 190.— Parmi les furlouses étrangères, placez l'Alauda capensis, enl,, 504,2; VAL. rufa, ibid., 238; 1 ; — prüballement le Rubra, Edw., 297 ;— Anthus rufulus, Vieill., gal. 161. PASSEREAUX. 393 obscur. Ces oiseaux vivent de fruits, grattent la terre comme des poules, et font leur nid avec du bois sec dans les caver- nes profondes des rochers. La femelle pond deux œufs. Les CazyrromÈnes. (Horsfield. ) Ne diffèrent des coqs de roche , que parce que les plumes qui se relèvent sur leur tête ne sont pas disposées en éven- tail ; encore observe-t-on déjà un peu ce caractère danslecoq de roche du Pérou. Il yen a dans larchipel des Indes une espèce du plus beau vert d’émeraude (Cal. wiridis., Horsf. jav.), qui n’est pas plus grande qu’un merle. Les vrais Manaxins. (Prrra. Cuv.) Sont petits, et se font presque tous remarquer par des cou- leurs vives (1). Ils habitent en petites troupes dans les forêts humides. Les EURYLAIMES. ( EURYLAIMUS. Horsf. ) Ont les mêmes doigts que les manakins et les coqs de roche; mais leur bec, aussi fort que celui des tyrans, est énormément déprimé et large, sa base dépassant même le front en largeur. La pointe en est un peu crochue et légèrement échancrée de chaque côté; larête en est mousse, Ce sont des oiseaux de l'archipel des Indes, à fond de plumage noir , avec des parties de couleurs vives, et qui ont quelque chose de la tournure des barbus, genre d’un ordre fort différe Ilsvivent près des eaux et senourrissent d’insectes (1). Re ee EM 0 1 PR PEAR VE EE CR (1) Pipra militaris, Sh., Nat. Musc., 849 ; — Pipra caudata, Sh. , Nat. Musc., 153, Spix. 6; — Pipra filicauda, Spix. 8; — Pipra pa- reola ; enl. 637, 2; et 303, 2; — Superba, Pallas, sp. 1, pl. m1, F. 1; — Erytrocephala, enl. 34, 1; — Aureola, 34, 3, et 302; — Rubre- capilla, col. 54, 3, ou cornuta; Spix., 79, 2; — Coronata, Sp., 7» 1» 25 — Serena, enl. 324, 2, et Vieïillot, gal. 72; —Gutturalis, 324, 1; — Leucocapilla, 34, 2 ; — Manacus , 302, 1 , et 303, 1 3 — Strigilata , Pr, Max., col. 54, à, 2. (2) Todus macrorhynchos, Gm., Lath., Syn, Il, pl. xxx, et 394 OISEAUX : | LES FISSIROSTRES ; Forment une famille peu nombreuse, mais très- distincte de toutes les autres par son bec court, large, aplati horizontalement , légèrement crochu, sans échancrure, et fendu très profondément ; en sorte que l'ouverture de leur bouche est très large, et qu'ils engloutissent aisément Les insectes qu'ils poursuivent au vol. C’est à la tribu des gobe-mouches qu’ils tiennent de plus près, et spécialement aux procnias, dont \ le bec ne differe presque du leur que par son échanerure. Leur régime, absolument insectivore, en fait éminemment des oiséaux voyageurs qui nous quit- tent en hiver. Ces oiseaux se divisent en diurnes et nocturnes, à l'instar des oiseaux de proie. Les HIRONDELLES. ( HrruNDO. L. ) Comprennent les espèces diurnes toutes remarquables par leur plumage serré, la longueur extrême de leurs ailes et la rapidité de leur vol. # Parmi elles , on distingue Les Marriners. ( Cypsecus. Iliger.) De tous les oiseaux, ceux qui ont les plus longues ailes à col. 154, sous le nom d’euryl. nasutus; — euril. javanus , Horsf., et col. 130et 131, sous le nom d’euryl. Horsfieldit ; — eur. cucullatus, Tem., col. 261; —euryl. blainvilli, Less. et Garn. Voy. de la Co- quille, pl. xx, f. 2. — Le caractère du bec est surtout excessivement développé dans l’euryl. corydon , Tem. , col. 297. PASSEREAUX. 39% proportion, et qui volent avec le plus de force; leur queue est fourchue; leurs pieds, très courts, ont ce caractère fort Dtitulies, quele pouce yest dirigé en avant presque comme les autres doigts, et que les doigts moyen et externe n’ont chacun que trois phalanges comme l’interne. . La briéveté de leur humérus, la largeur de ses apophyses, leur fourchette ovale, leur sternum sans échancrure vers le bas’, indiquent , même dans le squelette, à quel point ces oiseaux sont disposés pour un vol vigoureux ; mais la briéveté de leurs pieds, jointe à la longueur de leurs ailes, fait que, lorsqu'ils sont à terre, ils ne peuvent prendre leur élan ; aussi passent-ils pour ainsi dire leur vie en l'air, poursuivant en troupes et à grands cris les insectes dans les plus hautes régions. Ils nichent dans des trous de murs et de rochers , et grimpent avec rapidité le long des surfaces les plus lisses. | L'espèce commune (Æirundo apus, L.,)Enl., 541, 1 est noire, à gorge blanche. L'espèce des hautes montagnes ( Hirundo melba, L.), Edw., 27; Vaill., Afr., 243; Vieill., gal. 191, ee plus grande, Fruue dessus, blanche dessous, -avec un collier brun sous le cou (x). Les HmonpeLLEs proprement dites. (Hirunpo. Cuv.) Ont les doigts des pieds et le sternum disposés comme dans le grand nombre des passereaux. Quelques-unes ont les pieds revêtus de plumes jusqaux ongles ; leur pouce montre encore un peu de disposition à se tourner en avant ; leur queue est fourchue-et de grandeur médiocre. L'Æirondelle de fenétre. ( Hirundourbica. 1.) Enl. 542, 2. Noire dessus, blanche dessous et au croupion. Tout le (1) Ajoutez Air. sinensis ; — le martinet à croupe blanche, Vaill., Afr. 244, 12— le martinet vélocifère, id., ib., 244, 2? — Le martinet à moustaches (cyps. mystaceus, Less. et Garn.), Voy. de La Cog., n° 122;— le M. cofffé (C. comatus , T.), col. ; 268 ; — le M. longipenne (Air. lon- gipennis , T.), col., 83, 1. L..d 596 OISEAUX monde connaît les nids solides qu’elle construit en terre ‘ aux angles des fenêtres, sous les rebords des toits, etc... (x). D’autres ont les doigts nus, la queue fourchue à four- ches souvent très longues. L’Hirondelle de cheminée. ( Hirundo rustica. 1. ) nl; 543514: Noire dessus, le front, les sourcils, la gorge roux, le reste du dessous blanc ; son nom vient del’habitation qu’elle choisit d'ordinaire. L'Æirondelle de rivage. (Hirundo riparia.L.) Enl., 543,2. Brune dessus età la poitrine; la gorge et le dessous blancs. Elle pond dans des trousle long des eaux. Il paraît constant qu’elle s’engourdit pendant l'hiver, et même qu’elle passe cette saison au fond de l’eau des marais. Où doit remarquer parmi les hirondelles étrangères. La Salangane. ( Hir. esculenta. L.) Très petite espèce de l’archipel des Indes, à queue fourchue, brune dessus, blanchâtre dessous et au bout de la queue, célèbre par ses nids de substance gélatineuse blanchâtre, disposée par couches, qu’elle fait avec une espèce particulière de fucus, à brins grêles et blanchâtres, qu’elle macère et broie avant de l’employer. Les vertus restaurantes attribuées à ces nids en ont fait un article im- portant de commerce à la Chine. On les apprête comme des champignons (2). (:) Ajoutez hirundo cayennensis , enl, 925, 2; — Hir. ludoviciana ,. Nob. , enl. 725, 1, et Catesb., 1, 51; — Hir. montana (la même que. rupestris ). (2) Ici viennent : Hir. americana, Wils., V, xxxvur, 4 2, ou rufa, Vieill., Am. 3; — une autre Air. rufa, enl. 924, 1 ; —'Hir. fulva, Vieill., Am. 32 ; — Hir. fasciata , enl. 724, 2; — Hir. violacea, enl. 722, ou A. purpurea, Wils, V, xxxix, 1, 2; — Hir. chalybæa, enl., 545, 2; — Hir. senegalensis, enl. 310; — Hir. capensis, enl. 723, 2; — Hir. indica, Lath., Syn. If, pl. zvi; — Hir. panayana, Sonn. 1er. Por. pl. Exxx vi; — Mir. subis, Edw., 120 ; — Hir. ambro- siaca, Briss., IL, pl. xcv, fig. 4 ;— Hir. tapera; ib., fig. 3;--Hir, nigra, id. , pl. xevi, fig. 3; — Hir. daurica; — V'Hir. à front roux, Vaill., Afr., 245,2; — V'Hir. de marais, id. , ib., 246, 2; — l’Hir. huppék, PASSEREAUX. 39? Les pays étrangersontquelques hirondelles à queue presque carrée (1), et d’autres dont la queue carrée et courte a scs -pennes terminées en pointe (2). Les EncourevenTs. (CaprimuLqus. L. ) (3) Ont ce même plumage léger, mou et nuancé de gris et de brun qui caractérise les oiseaux de nuit; leurs yeux sont grands, leur bec, encore plus fendu qu’aux hirondelles, garni de fortes moustaches, et pouvant engloutir les plus gros insectes , qu’il retient au moyen d’une salive gluante; sur la base sont les narines, en forme de petits tubes; leurs ailes sont longues; leurs pieds courts, à tarses emplumés, à doigts réunis à leur base par une courte membrane; le pouce lui-même s’unit ainsi au doigt interne , et peut se diriger en avant; l’ongle du milieu est souvent dentelé à son bord interne, et le doigt externe, par une conformation rare parmi les oiseaux , n’a que quatre phalanges. Les engoulevents vi- vent isolés, ne volent que pendant le crépuscule ou dans les belles nuits, poursuivent les phalènes et autres insectes nocturnes, déposent à terre, et sans art, un petit nombre d'œufs; l’air qui s’engouffre, quand ils volent, dans leur large bec, y produit un bourdonne- ment particulier. id, àb. , 247 ; — Cyps. senex, T., 397 ; — Hir. fucata, Temm., col. 1613, 13 — Hir. jugularis, Pr. Max., col. ib., 2 ; — ir. javanica, Lath , col. 83,2;—Hir. melanoleuca, Pr. Max., col. 209, 2; Hir. minuta,— Pr. Max., col. tb., 1; — Hir. bicolor, Vieill., Am. 31, ou. viridis, Wils, V, xxxvinr, 3. (1) Hir. dominicencis , enls 545 , 1; — Hir. torquata, en]. 723, 1; — Hir. leucoptera, en]. 546, x; — Hir. francica, en]. 544, 2; — Hir. borbo- nica ; — Hir. americana; —V'Hir. fauve, Vaill., Afr., 246, 1. (2) Hir. acuta, enl. 544, 1; — Hir. pelasgia, enl. 726, ret2,et Wils, V, xxxix, 1; — Cypselus giganteus , Temm., col. 564; — Hir. _albicollis, Vieill., galér. 120 , ou Cyps. collaris, Pr. Max, col. 195. (3) Caprinmulgus , tète-chèvre, ægothelas, noms tirés de l’idée bizarre, répandue parmi ie peuple , qu’ils tètent les chèvres et même les vaches. 598 OISEAUX Nous n’en avons en Europe qu’une espèce, ( Caprimulgus Europœus. L.) Enl. 193, Grande comme une grive, d’un gris brun ondulé etmou- cheté de brun noirâtre, une bande blanchâtre allant du bec à la nuque. Elle niche dans les bruyères , pond deux œufs seulement. L'Amérique produit plusieurs de ces oiseaux , à queue ronde ou carrée, dont un aussi grand qu’un hibou ( ca- prim. grandis. ) Enl., 325, et un autre C. vociferus. Wils. V.xzr, célèbrepar les cris très forts qu’il fait enten- dre au printemps(r). Il y en a un à la Nouvelle-Hollande. L'Afrique en a aussi quelques-uns (2), et dans le nom- bre il en est à queue pointue (3) et d’autres dont la queue fourchue est un indice de plus des rapports de ce genre avec les hirondelles (4). Il y en a même un en Amérique dont les fourches de la queue sont plus longues que le corps (5); l’ongle du milieu de ces espèces à quene fourchue n’est pas dentelé. Une espèce, également d'Afrique, mais à queue ronde, est fort remarquable par une plume deux fois plus longue que le corps, qui naît près du poignet de chaqueaile, et n’a de barbes que vers son extrémité ( cap. longipennis) Shaw., Natur. Miscell., 265. . Les Ponarces. ( Poparaus. Cuv.) ‘Ont la forme, la couleur , les habitudes des tète-chèvres; (1) Ajoutez . capr. virginianus, Edw., 63, ou americanus, Wils., V, xz, 1, 2, qui me paraît au moins très voisin du guyanensis , énl. 533 ; il a été confondu avec le wvociferus; — capr. carolinensis , Ca- tesb., 8, Wils., VI, ziv, 2, espèce fort voisine de la nôtre; — C. jamaï. censis, Lath , Syn. IL, pl. zvn; — C. rufus, enl. 735 ; — C. semitor- quatus, enl. 934 ; — C. cayennensis ; enl. 760; — C. acutus, enl. 752; — C. Nattereri, col. 105; —C. diurnus, Pr. Max., col. 182 ; — C. mysta- calis, Temm. 1 (2) C. infuscatus. Ruppel., pl. vi; — C. isabellinus, T., col. 379 ; — €. eximius, Rupp., col. 308. (3) €: climacurus, Vieïll., galer. 122. (4) Capr. furcatus, Cuv., Vaill., Afr. 47; C. pectoralis, id., ïb., c4. (5) C. psalurus , Tem., col. 117, 151. PASSEREAUX. 399 mais leur bec est plus robuste, et ils n’ont ni membranes entre les doigts ni dentelure à l’ongle du milieu (1). Le P. cendré. ( P. Cuvieri.) Vieill. gal. 123. Varié de cendré, de blanchâtre et de noirâtre; de la taille d’une corneille. Le P. roux. ( P. javanensis. Horsfield. Jav.) Roux, varié de brun , une bande blanche le long des scapulaires. Le Podarge cornu ( P. cornutus. T.) Col. 159. Roux varié de blanc , à grandes touffes de plumes aux oreilles. La troisième famille des passereaux, ou LES CONIROSTRES, Comprend les genres à bec fort, plus ou moins conique et sans échancrures; ils vivent d’autantplus exclusivement de grains, que leur becest plus fort et plus épais. On distingue d’abord parmi eux le genre des ALOUETTES ( ALAUDA. L. }), Par l’ongle de leur pouce, qui est droit, fort et bien plus long que les autres (2) : ce sont des oiseaux granivores, pulvérateurs, qui se tiennent et nichent à terre. Le plus grand nombre a le bec droit, médiocrement gros etpointu. * L’Alouette des champs. ( Al. arvensis.) Enl. 368. 1. Naum. 100. 1. Est connue detout le monde parson vol perpendiculaire, (r) M. Vigors considère les podarges comme liant les tète-chèvres aux chouettes. (2) Ce caractère est plus ou moins marqué dans les bergeronnettes , les alouettes, les anthus, dont nous avons déjà parlé , et dans les braants de neige, dont nous parlerons plus bas. 400 OISEAUX qu’elle exécute en chantant avec force et variété , et par l’abondance avec laquelle on la prend pour nos tables. Plumage brun dessus, blanchâtre dessous , tacheté partout de brun plus foncé, les deux pennes externes de la queue blanches en dehors. Le Cochevis ou Alouette huppée. ( Alauda cristata. ) Enl. 503. 1. Naum. 99. 1. À peu près de même taille et de même plumage, les plumes de la tête pouvant se relever en huppe, moins commune que la précédente, se rapproche des villages, des taillis. L’Alouette des bois. Cujelier. Lulu. ( Al. arborea. Al. nemorosa. ) Enl. 503. 2. Naum. 100. 2. Porte aussi une petite huppe, mais moirs marquée, est p'us petite, et sedistingue en outre par un trait blanchâtre autour de la tête et par une ligne blanche sur les petites couvertures; se plaît surtout dans les bruyères de l’inté- rieur des bois (1). 6 On voit quelquefois en Europe L’Alouette à hausse-col noir. (Al. alpestris, Al. flava, et Al. sibirica. Gw.) Enl. 652. 2. Naum. 09. 2. 3. Wils. am. I. v. 4. Oiseau de Sibérie et de l'Amérique du nord, à front, joues et gorges jaunes, avec des traits noirs; une large tache noire en travers du haut de la poitrine. Le mâle a une petite touffe pointue derrière chaque oreille. D’autres ont le bec si gros qu’on pourrait, sous ce rapport, les rapprocher des moineaux: Telle est La Calandre. ( Al. calandra. ) Enl. 363. 2. Naum. 08. 1. La plus grande espèce d'Europe, brune dessus, blan- RAA a Ro TT OR TR APE ORE fE mu 2 CANMON (1) Ajoutez en espèces européennes : la Girole (al. Italica) ; — la Co- quillade ( AL. undlata), enl. 662; — l’'Alouette à doigts courts (4/. bra- chydactyla, Naum. 98, 2). En espèces étrangères , la Bateleuse, Vaill., Afr., 194 ; —le Dos roux, id., 197; — la Calotte rousse, id., 198. N. B. L'Al magna (Catesb., 1, 33) w’est que le Sturnus ludovi- cianus. d PASSEREAUX. 4oi châtre dessous, une grande tache noirâtre sur la poitrine du mâle. Du midi de l’Europe et des déserts de l’Asie. Mais surtout L’Alouette de Tartarie.: (Al. Tatarica et mutabilis et ta- nagra Sibirica. Gm. ) Sparm. Mus. Carls. pl. x1x.Vieill. Gal. 160. Dont le plumage d’adulte est noir, ondé en dessus de grisâtre. Elle s’égare quelquefois en Europe (r). D’autres l'ont alongé, un peu comprimé et arqué, ce qui les rattache aux huppes et aux promerops ; Tel est Le Sirli. (AL. africana.Gm.) Enl. 712. Vieillot, Gal. 159. Oiseau assezcommun dansles plainessablonneuses d’une extrémné à l’autre de l’Afrique; son plumage s'éloigne peu de celui de notre alouette commune (2). Les MÉsANGEs. .( PARUS. L.) Ont le bec menu, court, conique, droit, garni de petits poils à sa base, et les narines cachées dans les plumes ! ce sont de petits oiseaux très vifs, voletant et grimpant sans cesse sur les branches, s’y suspendant en toute sorte de sens, déchirant les graines dont ils se nourrissent, mangeant aussi beaucoup d’insectes, et n’é- pargnant pas même les petits oiseaux, quand ils les trouvent malades et peuvent les achever. Ils ont l’habi- tude de ramasser des provisions de graines, nichent dans les trous des vieux arbres, et pondent plus d’œufs qu'aucun des autres passereaux. Nous avons en France six mésanges proprement dites. * La Charbonnière. (Parus major. L.) Enl. 3. 1. Naum. 94. 1. Olivâtre dessus , jaune dessous, la têétenoire ainsi qu’une bande longitudinale sur la poitrine; un triangle blanc sur (x) Ajoutez le tracal, Vaïl., Afr., pl. excr; — l’41. gros bec , id. , pl. cxcur. i (2) Aj. AL. bifasciata. Rapp., pl. 5 , col. 393. TOME I. 26 02 OISEAUX chaque joue; l’une des plus communes dans lestaillis, les jardins. | ; La petite Charbonnière. ( Parus ater, L. ) Frisch. 1, ” pl.xur.2. Naum, 94.2, Plus petite que la précédente, a du cendré au lieu d’olivâtre, et du blanchâtre au lieu de jaune. Elle habite de préférence les grands bois de sapin. La Nonnette. (Parus palustris. L.) En]. 3, 3. Naum. 94. 4. Cendrée dessus , blanchâtre dessous, une calotte noire. La Mésange à téte bleue. ( Parus à: de L.) ne 8° Naum. 95. 1 Olivâtre dessus, jaunâtre PAR le sommet de la tête d’un beau bleu, la joue blanche encadrée de noir, le front blanc; joli petit oiseau assez commun dans les taillis. La Mésange huppée. ( Parus cristatus. L.) Enl. 502. 2. Bruvâtre dessus, blanchâtre dessous, la gorgeet letour de la joue noirs, une > petite huppe Hill de noir et de blanc. La Mésange à longue queue.( Parus caudatus. L. ) En]. 502. 3. Naum. 95. 4. 5. G. Noire dessus, les couvertures des ailes brunes, le dessus de la tête et tout le dessous blanc, la queue plus longue que le corps. Elle fait son nid sur les branches des arbris- seaux et le recouvre par-dessus (x). (1) Nos mésanges sont aussi représentées dans l’ouvr'de M. Roux, pl. cxvit—Cxxiv. Joignez parus bicolor (Catesb., 1, 57 );—P. cyanus(Nov. Comm. Petrop., XIV, pl. xru, fig. 1,et 23, fig. 2), et P.sælbyensis(Sparm. M. Carls., pl. xxv), qui paraissent à Bechstein les deux sexes d’une même espèce. Vieill., Gal. 68. Naum., 95, 6; —P atricapillus (Briss. IN, pl. xxx, fig. 1); P. sibiricus (enl. 708 , fig. 3), et P. palustris!, B. (enl. 502, 1), qui sont trois variétés ou espèces très voisines ; — P. atriceps, Horsf., col. 287, 2 Les parus malabaricus ( Sonner., 2e Voy., pl. cx, 1), et coccineus (Sparm. Mus. Carls., 48, 49), P. furcatus, col. 287,1, sont des traquets ou des gobe-mouches, voisins de l’oranor, Vaill.; du Mot. ruticilla, L du turdus speciosus , Lath. On peut remarquer que toutes les fois que les caractères d’un oiseau ne sont pas bien tranchés, les auteurs l’ont ballotté de genre en genre. PASSEREAUX. 405 Les Mousracues, Diffèrent des mésanges proprement dites, par la mandi- bule supérieure de leur bec ; dont le bout se recourbe un peu sur l’autre. Nous n’en avons qu’une, La Moustache. ( Parus biarmicus. L.) Enl]..618, 1 et 2. Vieiilot. 69. Naum. 06. Fauve, le mâle à tête cendrée, avéc une bande noire qui entoure l’œil et se termine en pointe en arrière. Cet oiseau niche dans les joncs les plus épais. On en trouve dans tout l’ancien continent } quoique rarement. Les Remr. Ont le bec plus grêle et plus pointu que les mésanges or- dinaires: ils mettent généralement plus d’art dans la con- struction de leur nid. Nous n’en possédons aussi qu’un, Le Remiz. (Parus pendulinus.) Enl. 618. 3. Vieillot. 70. Naum. 07. Cendré, ailes et queue brunes; un bandeau noir au front, se prolongeant jusque derrière les yeux dans le mâle. Ce petit oiseau, habitant du midi et de l’orient de l’Europe , est fameux par le joli nid, en forme de bourse, tissu de duvet de saule, de EE A et garni en dedans de plumes, qu’il sn De aux rameaux flexibles des arbres aquatiques (1). 4 LES BRUANTS. ( EMBERIZA. Lin. ) Ont un caractère un. “A distinct dans leur bec conique , court, droit, dont la mandibule supérieure, plus étroite et rentrant dans l’inférieure , a au palais un tubercüule saillant et dur. Ce sont ne oiseaux grani- (1) Parus narbonensis (en. 508, 1 ) paraît la femelle du pendulinus ; ajoutez le Parus capensis ( Sonner., 2e Voy., pl.cxur), dont le nid , fait de coton et en forme de bouteille , porte sur le bord du goulot une espèce d’auget pour poser le mäle. 26* 404 OISEAUX vores, qui ont peu de prévoyance et donnent dans tous les piéges qu’on leur tend. Le Bruant commun. ( Emberiza citrinella. Lin.) Enl. 30. 1. Naum. 102. 1. 2. * A dos fauve, tacheté de noir; à tête et tout le dessous du corps jaune, les deux pennes externes de la queue à bord interne blanc. Niche dans les haies; se rapproche en ” troupes innombrables des habitations en hiver, avec les moineaux, les pinçons, etc.,quand la neige couvrela terre. Le Bruant fou. (Emb. cia. Lin. ) Enl. 30. 2. Naum.. 104. { F0 En diffère parce qu’il a le dessous gris-roussâtre , les côtés de la tête blanchäâtres , entourés de lignes noires en triangle. Des contrées montagneuses (r). Le Bruant des haies. ( Emb. cirlus. Lin.) Enl. 653. Naum. 102. 3: 4 À la gorge noire, les côtés de la tête jaunes. Niche dans les taillis au bord des champs (2). Le Bruant de roseaux: (Emb. schæniclus. Lin.) Enl. 247. 2. Naum. 105. À sur la tête une calotte noire, des taches de même couleur sur la poitrine , et le dos roux. Niche aux pieds des buissons, Le long des eaux , etc. (3). La plus grande espèce de ce pays-ci est Le Proyer. (Emb. miliaria. 1.) En]. 233. Naum. 101. 1. Gris-brun , tacheté partout de brun foncé. Il niche dans l'herbe, le blé. La plus célèbre, par la saveur de sa chair, est L’Ortolan. ( Emb. hortulana. L.) Enl. 247. 1. Naum. 103. 4 - F. « ‘ 1 À dos brun-olivâtre, à gorge jaunâtre , les deux plumes (1) L’Emb. lotharingica , enl. 511, 1, n’en diffère pas. (2) On y rapporte aussi l Emb. passerina ; et peut-être les Emb. pro- vincialis , enl. 656, 1, et Lesbia, ib., 2, n’en sont-elles que des variétés accidentelles. J’oyez Roux, p. 176 et 178. (3) M. Wolf croit devoir y réunir l’Æmb. chlorocephala et V'Emb. badensis. é PASSEREAUX. 405 externes de la queue blanches en dedans. Niche dans les haies; est commun et très gras en automne (1). Le sud de l’Europe voit aussi quelquefois Le Bruant à tête noire. ( Emb. melanoccphala. Scop. Naum. 101.2. — Fring. crocea. Vieill., Ois., tab. 27. Fauve dessus, jaune dessous; à tête noire. Et le Bruant des pins. (Emb. pithyornis. Pall. ) Naum. 104. 3. À gorge etun trait au côté dela tête, d’un roux marron. M. Meyer distingue sous le nom de Precrropxanes, les bruants qui ont l’ongle du pouce alongé comme les alouettes. Tel est = + Le Bruant de neige. ( Emb. nivalis. L. ) Enl. 511. Naum. 106 et 107. Qui se reconnaît à une large bande longitudinale blan- che sur l'aile. C’est un oiseau du Nord, qui devient pres- que tout blanc en hiver (2). (1) L’Emb. melbensis, Sparm.: Mus. Garls; 1,21, n’ést qu'un jeune ortolan. Après tous les doubles. emplois que nous avons signalés, il faut encore éloigner de ce genre l'Emb. brumalis, qui est le même oiseau que Fring. citrinella, en]. 658, 2; —£. rubra, le même que Fringill.enythrocephale,. enl. 665, 1, 2; — toutes les veuves, comme je dirai ci-dessous; — ÆEmb. quadricolor, enl. 101, 2; — Emb. cyanopis, Briss. II, pl. vu, fig. 4. — Emb. cærulea, id. ib., XIV, 2, Je même que cyanella, Sparm. Carls. II, 42, 43, qui sont trois loxia ; — Æynb. quelea, enl. 223, r ; — Emb. capensis, enl. 158 et 564; — Emb: borbonica, enl. 351, 2 ; —Emb, bra- siliensis , ib., 1, qui sont quatre moineaux; — Æmb. ciris , enl, 158 ; qui est une linotte; enfin Æ/nb. oryzivora, enl. 388, qui a-le bee des linottes, sans compter les espèces que je n’ai pu examiner. Mais il faut vraiment placer dans le genre des bruants : le Br. commandeur (Emb. gubernator, T., col. 63), le même que le Br. huppé (Emb. cristatella, Vieill., Gal. 67); — Æmb. striolata, Ruppel. Av. , pl. 16, a; = ÆEmb. cæsia , id. ib., b; les T'anagra cristatella, graminea , rufidolliss Spix, 53, sont aussi des bruants. Les Eurertzoïnes, Fem., col. 114, paraissent des bruants à queue lon- gue et étagée, et dont le bec se rapproche un peu de celui des moineaux. (a) L’enberiza montana et VEmb. mustelina ne sont que aa der états du bruant de neige. 406 OISEAUX On doit y joindre x Le Bruant de Laponie ou grand Montain de Buff. (Fring. laponica. Gm. ou Calcarata. Pall. Voyez Trad. fr. I, pl. 1. 1. ) Naum 108. Tacheté de noir sur un fond fauve; la gorge et le haut de la poitrine noirs dans le mâle. Il habite dans les mêmes pays que le précédent , et ne nous vient de même qu’en hiver, mais bien plus rarement. Les MoinEAUx. (FRINGILLA. Lin.) .. Ont le bec conique et plus ou moins gros à sa base; mais sa commissure n’est point anguleuse : ils vivent généralement de grains, et sont pour la plupart voraces et nuisibles. Nous les subdivisons comme il suit : Les Tisserins. (Proceus. Cuv.) (1). À bec’assez grand pour les avoir fait en partie classer parmi les cassiques ; mais sa commissure droite les en distingue. Ils ont de plus la mandibule supérieure légèrement bombée. On en trouve dans les deux continents. La plupart de ceux de l’ancien font leur nid avec beacoup d’art, en entrelaçant des brins d’herbes ; c’est ce qui les a fait nommer risserins. Tel est Le Toucnam-Courvi des Philippines. ( Loxia Philippina. Lin.) Enl. 135. Jaune tacheté de brun, à gorge noire. Son nid; sus- pendu , est en forme de boule, avec un canal vertical et ouverten dessous, qui communique parlé côté dans la cavité où sont les petits (2). | 2 ACTE CURE. | (1) TAox évs , tisserand. M. Vieillot a adopté ce genre et ce nom. Gal, pl. Lxxx1V. | (2) Ajoutez le Capmore, Buff. (Oriolus textor, Gm.), enl. 375.et 376: — Fringilla erythrocephala , enl. 666. Vieill., Ois. ch., 28 ; — le pré- tendu T'angara de malimbe, Daud. An. Mus., I, p.148, pl..x; ou Ma- limbe huppé » Vieill., Ois. ch., 42 et 43; — le malimbe orange, id., 44; — le malimbe à gorge noire, id., 45; — le Tisserin à front d’or LÀ PASSEREAUX. 407 Quelques-uns rapprochent leurs nids en grande quän- tité, pour en former une seule masse à plusieurs compar- timents. ; Tel est à + Le Républicain. (Loxia socia.Lath.)Paters. Voyage. pl. x1x. D'un brun olivâtre, jaunâtre en dessous, à tête et pennes brunes ou noirâtres. Parnti ceux du nouveau côntinent , on peut remarquer Le Mangeur de riz, petit Choucas de Surinam, de læ Ja- maïque , Cassique noir, etc.( Oriolus niger , Or. oryzi- vorus, Corvus surinamensis. Gm. ) Enl. 534. Brown. Hlustr. X. Wils. Am. II. xx1. 4. LJ Qui dévaste en troupes innombrables les champs de plu- sieurs des parties chaudes de l’Amérique. IL est d’un noir changeant en magnifiques reflets de toutes les teintes de l'acier bruni (1). (Ploc. aurifrons, Tem., col. 175, 176); — le Baglafecht ( Lox. abys- sinica); — le Mélicourvi( Lox. pensilis) , Sonn. , 2e Voy., pl. cix; — le Worabee ( Fring. abyssinica , Gm.), Vieill. , Oïs. ch., 28**; — Fring. erythrocephala | Gn., Vieill., ib., 28. On pourrait distinguer le tisserin alecto, Tem., col. 446, qui a an ren- flement sur la base du bec. {1) Les nomenclateurs n’ont pu encore mettre en ordre les oiseaux noirs d'Amérique plus ou moins voisins des cassiques , parce que lés de- scriptions que les voyageurs en ont données sont insuffisantes. Nous croyons devoir indiquer ici les principaux , avée ce qu’il y'a de plus clair dans leur synonymie. 4 10 Le cassique noir à nrantelet, indiqué ci-dessous aux.cassiques. 2° L’oïiseau ci-dessus, bien dessiné, maïs peint sans reflets, enl. 534, et cité sous oriolus niger. L’oriolus ludovicianus, enl. 646, n’en est qu’une variété albine. C’est évidemment le corvus surinamensis, Brown, IIL, plex. Le petit choucas de la Jamaïque, Sloane Jam: II, 299, pl. cezvut, 1,9 cité par Pennant sous gracula barita et sous quiscala, est encore cel oiseau D'un autre côté , il est impossible de douter que Latham né l’ait eu sous jes yeux, quand il a décrit son oriolus oryzivorus. 30 Le vrai carouge noir, changeant en violet, à bec un peu court, mais bien droit, donné pour un tangara, enl. 710, et dont on a fait le tanagra bonariensis | mais cette figure représente réellement le petit trou- LoS VISEAUX Les Moineaux proprement dits. (Pyrerra (1). Cüv. ) Ont le bec un peu plus court que les précédents, conique, et seulement un peu bombé vers la pointe. * Le Moineau domestique. ( Fring. domestica. Eol. 6. 1. Naum. 115. Niche dans les trous des murs, infeste les lieux habités par son audace et sa voracité. Brun tacheté de noirâtye des- sus, gris dessous , une bande blanchâtre sur l’aile, calotte du mâle rousse sur les côtés, sa gorge noire. Il yena en Italie une espèce ou variété, dont le mâle . a la tête entièrement marron. (Fr. cisalpina. Tem. Fr. Ttaliæ. Vieïll. Gal. 63.) Le noir de la gorge s'étend quel- quefois sur la poitrine, c’est lors Fr. hispaniolensis. Le Friquet ou Moineau de bois. ( Fring. montana.) En]. _ 267, 1. Naum. 116. 1. 2. Se tient plus éloigné des habitations. Il a deux bandes blanches sur l’aile, une calotte rousse, et le côté de la tête blanc, avec une tache noire (2). piale noir (oriolus minor). On donne mal à propos, à cette espèce, pour femelle, l’oiseau enl. 606, fig. 2, qui est tout différent. - 4° Un vrai troupiale d’un noir profond avec des reflets violets, à bec aigu un peu arqué, et qui creuse le dessus de sa queue en bateau. C’est le boat-tailed grakle de Penn. et de Latham , que ces deux auteurs regar- dent comme synonyme de gracula baria , et. cependant c’est certaine- ment l’oiseau de Catesb., pl. 12, dont Linné a fait son gracula quiscala, mais Catesby en a mal rendu le bec. D. 5o Un oiseau noir à reflets violets ct verts, à queue un peu étagée, À bec de troupiale, mais plus arqué vers le bout , etc. w1) Pyrgita, nom grec du moineau domestique. ” (2) Le hambouvreux ,. Buff. (loxia hamburgia, Gm.), n’est: que le friquet défiguré par Albin, Ois., INT, pl. 24. On doit joindre aux moincaux ordinaires les oiseaux éparpillés comme il suit par les naturalistes. Fringilla arcuata, enl. 230, fig. 1, où il est beaucoup trop rouge; ses vraies teintes sont celles des moineaux ; — Fring. crucigera, Tem., 269; — Æmberiza capensis c, enl. 389, 2etg, énl. 664, 2; — Tanagra silens, enl. 542, dont M. Vieillot a fait son genre ArREMON, Gal. 98; — Fringilla elegans, enl 205, 1, Vieill., Gal., 64; — le pape, Æmberiza ciris , enl. 169, qui fait le genre PASSEREAUX. 409 Les Pinçons. (Fainçizca. Cuv.) Ont le bec un peu moins arqué que les moineaux, un peu plus fort et plus long que les linottes. Leurs mœurs sont plus gaies, leur chant plus varié que dans les moineaux. Nous en avons trois espèces. Le Pincon ordinaire. (Fring. cælebs. L. ) Enl. 54. 1. Naum. 118. Dessus brun, dessqus roux-vineux dans lemäle, grisâtre dans la femelle; deux bandes blanches sur l'aile, du blanc aux côtés de la queue. Mange de toutes sortes de grains, et niche sur toutes sortes d’arbres. C’est un des oiseaux qui égaient le plus les campagnes. Le Pincon de montagne. (Fring. montifringilla. L.) Enl. 54. 2. Naum. 110. Noir maillé de fauve dessus, poitrine fauve, le dessous de l’aile d’un beau citron. Cet oiseau , qui varie beaucoup, niche dans les forêts les-plus épaisses, et ne vient dans les plaines qu’en hiver. Le Pincon de neige ou Niverolle. (Fring. nivalis. L.) Briss. UE. xv. 1. Naum. 117. Brun maillé de plus clair dessus, blanchâtre dessous, tête cendrée, les couvertures des ailes, et presque toutes les pennes secondaires blanches. La gorge noire dans le mâle. Il niche dans les rochers des hautes Alpes, d’où il descend , seulement dans le fort de l’hiver , aux monta- gues inférieures. Les Lanorres et Caarponnerers. (Carpuems. Cuv.) Ont le bec exactement conique, sans être bombé en aucun point. Ils vivent de grains. On a nommé particulièrement CHARDONNERETS ceux qui ont le bec un peu plus long et aigu. . LA PasserixA, Vieill., Gal. 66; — Loxia oryx, enl.6, 2 ; — Lox. ignicolor, Vieill., Ois. chant. , 59; — Loxia dominicana , enl. 55, 2, et l’autre espèse enl. 103;— Kringilla cristata, enl. 181; le dioch (Zmb. quelea), Vieill. , Ois. ch., 23; — le dioch rose, id., 24; — Loxia capensis. Celui-ci commence à se rapprocher un peu des gros-becs. AT OISEAUX Le Chardonneret ordinaire. ( Fring. carduelis. Lin.) en!. 4. Naum. 124. 1. 2. L’un de nos plus jolis oiseaux d'Europe, brun dessus, blanchâtre dessous, le masque d’un beau rouge, une belie tache jaune sur l’aile, etc. C’est aussi l’un des oiseaux les plus dociles, qui apprend bien à chanter et à faire toutes sortes de tours. Il tire son nom de la graine de chardon, d’éryngium , etc., qu’il recherche de préférence (r). Les Linorres (Lanarra. Bechst.), ofit aussi le bec exacte- ment conique, mais plus court et plus obtus que les chardon- nerets. Elles vivent de graines de plantes, surtout de lin et de chanvre, et se laissent aisément tenir en cage. Nous en avons ici quelques espèces brunes avec des teintes rouges , nommées plus particulièrement rnorres. Les jeunes et les.femelles varient pour la quantité du rouge, ou en manquent tout-à-fait. La première a encore ie bec presque aussi pointu que le chardonueret. C’est Le Siserin , Cabaret ou petite linotte. ( Fr. Linaria. Lin.) Enl. 485, 2. Vieill. Gal. 65. Naum. 126. Brun tacheté de noirâtre dessus, deux bandes blanches en travers sur l’aile, la gorge noire , le dessus de la tête rouge ainsi que la poitrine du mâle adulte , quelquefois même le croupion. Oiseau du Nord, dont on a cru récem- ment reconnaître une grande et une petite race (2). La grande Linotte. { Fring. carnabina. Lin.) Enl. 485. 1. Naum. 125. Dos brun-fauve, pennes de l'aile et de la queue noires, bordées de blanc ; dessous blanchâtre , du beau rougé sur la tête et à la poitriue du vieux mâle. Le bec gris. Niche souvent ici dans les vignes ; ailleurs, dans les taillis et les buissons. (1) Ajoutez Fr. psütacea , Laih., Syn. IT, p. 48 ;— Fr. melba, Edw.» 128 et 252; — Fr. coccinea, Vicill., Ois. ch., pl. xxx1; — Fr. leucoce- phala, Lath., id.% 26; — Fr: magellanica , id. , 30. (2) Zoyez le Mém de M. Vicillot, acad. de Turin, tom. xx, P. 193 et suiv. PASSEREAUX. ua Une espèce intermédiaire:, plus voisine cependant de la deuxième ( Fring. montium, Gm.,Naum., 122.), nous vient quelquefois du Nord. Son bec est jaune et le croupion du mâle a un peu de rouge. D’autres espèces plus ou moins verdâtres portent les noms de SERINS Où TARINS. Le Tarin commun. ( Fring. spinus. Lin.) Enl. 485. 2. Naum. 125. | À aussi le bec plus voisin du chärdonneret , et ressem- ble même, en beaucoup de points, au siserin. Il est oli- vâtre dessus, jaune dessous, une calotte, l’aile et la queue noires; deux bandes jaunés sur l’aile. Îl ne niche quesur les plus hauts sommets des sapins. Les autres espèces ont le bec plus court de la linotte. Le F'enturon. ( Fring. citrinella. Lin.) Enl. 658. 2. Vieill. Gal. 62. Naum. 124. 3. 4. Olivâtre dessus, jaunâtre dessous, le derrière de la tête et du cou cendré. à Le Cini. (Fring. serinus. Lin’) Enl. 658. 1. Naum. 195. Olivâtre dessus, jaunâtre dessous ; tacheté de brun, une bande jaune sur l'aile. Deux oiseaux des montagnes du midi de l’Europe, à peu près de la taille du tarin. Le Serin des Canaries. ( Fring. canaria. Lin.) Enl. 202. 1. Æst plus grand, et sa facilité à multiplier en esclayage, ainsi que l’agrément de son chant, l’ont répandu partout, et l’ont fait varier en couleur au point qu’il est difficile de lui en assigner une primitive. Il sg mêle avec la plupart des autres espèces de ce genre, et produit souvent avec elles des mulets plusou moius féconds (1). (x) Parmi les oiseaux étrangers qui ne peuvent se distinguer des linottes par aucun caractère générique, nous mettons, Fringilla lepida ; — Fr. tristis, enl., 202, 2; — Fr. ictera , enl. 364 ; — Fr. nitens, enl. 224: — Fr. Senegalla, Vaïll., Ois.ch., pl. 1x; — Fr, amandava, enl. 115 , 26t,33; — Fr. granatina, enl. 109, 3; — F. Bengalus; — Fr. ango- lensis, enl. 115, 1; — Carduelis cucullata, Swins, Zool, Ill. On en trouvera encore plusieurs espèces, sous les noms d’astrils, de bengalis et de sénegallis, dans l’ouyrage de M. Vieillot, intitulé : Oiseaux chan- AP OISEAUX L Les Veuves. ( Vinua. Cuv.)(1) Sont des oiseaux d'Afrique et des Indes, à bec de linotte, quelquefois un peu plus renflé à sa base, qui se distinguent parce que quelques-unes des penunes ou des couvertures supérieures de leur queue sont excessivement alongées dans les mâles (>). il y a un passage graduel (3) et sans’ intervalle assignable des linottes aux é teurs de la zône torride, tels que les Fr. bicolor; pl. 1x ; — F. v'icolor, pl. xx5 — cinerea , 6 ; — cærulescens, 8; — melpoda, 7; — virilis, 4; erytrhontos , 14 ;—quinticolor , 15; rubriventris, 13 ; — frontalis ou Lox. Jfrontalis, L. 16; —F. guttata, 3;—aj. Fring. melanotis, Temm., col. 151, 1; Fr. sanguinolenta, ib., 2; —Fr. polyzona , ib., 3; — Fr. otoleucus, Temm., col, 269; 2, 33— Fr. simplex, Lichtenst. col. 358;— Fr. lutea, id. , col. 365; —" Fr. ornata , Pr. Max. , col. 208. Le prétendu emberiza oryzivora, enl. ; 388, a aussi le même bec ; mais les pennes de sa queue, roide et aiguë, % distinguent. Voyez aussi les nombreuses fringilles caractérisées par M. Ch. Bona- parte, Lycée de New-Yorck, IL, déc., 1826, pag. 106 etsuiv. (1) On ne sait pourquoi Linnæus et Gmelin les ont associés aux bruants , sous les noms de emberiza regia (enl. 8, 1); — Emb. serena (Gb, 2); — Emb. paradisea (enl. 194); — Emb. panayensis ( (enl. 645); — Emb. longicauda (enl. 635). Ajoutez Fringilla superciliosa, Vieill. , gal 67. Sion ne laisse pas les veuves avec les linoites, on ne peut les placer qu'avec les gros-becs. (2) La veuve à épaulettes (7. longicauda) n’a que les couvertures Sd’a- longées; dans les autres, ce sont des pennes. IN. B. L'emb. principalis (Edw., 270) et l’enb. vidua (Akdrow., Ornit. II, 565) me paraiggent le même oiseau en différents. états de plumage. 0, psitlacea, Seb. 1, pl. zxvi, fg. 5 , n’est pas bien authen- tique. L’angolensis, Salern., Orn, 277; la veuve char agpteres Vieill., Ois. ch., pl. xzr, et je ‘ox. macroura , en]. 283, x, qui n’en diffère peut- être pas, ne sont point des veuves, mais des gros-becs ordinaires. (3) Ce passage se fait, pour les espèces que j'ai pu examiner, à peu près dans l’ordre suivant, le bec grossissant toujours : Lozxia quadricolor, (ember., L.) 101, 2, le même que le gros bec longicone , Temm., col. ; — L. ANNE TES enl. 183, 2; — L. Molucca , enl. 139, 2; — L. variegata, Vieilk, , 51; — L. punctulata ibid, 1; — L. Maÿa, enl. 109, 13 — L. siriata, enl. 153, 1; — L. nitida, Nieill. 5o; — L. Ma- lacca , enl. 139, 3;—L. astrild., enl. 157, SE bella , Vieill. 55 ;— L. Abies) id. , 57;—L, oryzivora , enl. 152, \ LA fuscata , Vieill. , PASSEREAUX. 413 "a Gros-pecs. (CoccoraRAusTEs. Cuv.) Dont le bec exactement conique, ne se distingue que par son excessive grosseur. Le Gros-bec commun. ( Loxia coccothraustes. Lin.) Enl. . 99 et 100. Naum. 114. t Est un de ceux qui méritent le mieux €e nom. Son énorme bec est jaunâtre ; il a le doset une calotte bruns, le reste du plumage prisâtre, la gorge et les pennes des ailes noires , une bande blanche sur l'aile. Il vit dans les bois des montagnes, niche sur des hêtres, des arbres à fruit, mange toutes sortes de fruits et d'amandes. Nous en ayons encore en Europe deux espèces à bec moiss gros. Le l’erdier. (Loxia chloris. Lin.) Enl. 672. 2. Naum. 120. Verdâtre dessus, jaunâtre dessous, le bord externe de la queue jaune. Habite dans les taillis, mange toutes sortes de semences. La Soulcie. (Fring. petronia. Lin.) Enl. 225. Naum. 116.3. 4: = Que l’on a coutume de joindre aux moineaux, dont elle a les couleurs; mais outre son gros bec, une ligne bianchâtre autour de la tête, et une tache jaunâtre sur la poitrine, l’en distinguent aisément (1). On doit distinguer des gros-becs quelques espèces étran- gères : Prrvyzvs , Cuv. À bec aussi gros , un peu comprimé, arqué en dessus, el EPP HARAS RENAN MAR pl. txu; — L. cyanea, id. , 64; — L. atricapilla, id., 53; — L. ni- gra, Catesb. 1,68; Vieill., gal. 59; — L. brasiliana, enl. 309, 1 ; — L. ludoviciana , enl. 153, 2, et Vieill., gal. 58; — L. petronia ( fring. petronia , L.), enl. 255 ; — L. chloris ,'enl. 267, 2 ; — L. hæmatina , Vieill. , pl. zxwu, où le bec est trop grèle; L. guttata , id., 68, en est une var.; — L, quinticolor, id. , 54 ; — L. fasciata, Brown, IL, xxvn, — L. madagascariensis, enl. 134, 2; — L. cœrulea ; — L. cardinalis, enl. 37;—L. melanura;—L. coccothraustes, enl. 99 et 100; —L. ostrina, Vieill. , Ois. ch., 48, gal. 60 ; — L. rosea, Vieill., pl. rx. (1) Ilest évident que la soulcie n’est pas moins un gros bec que le verdier. A14 OISEAUX et qui a quelque fois un angle saillant au milieu du bord de la mâchoire supérieure (1). On en a déjà distingué depuis long-temps Les Bouvreurzs. ( PrrrauLA.) : Dont le bec est arrondi, renflé, et bombé en tout sens. Nous en avons un, Le Bouvreuil ordinaire. ( Loxin pyrrhula. Lin.) Enl. 145. Vieillot. Galer. 56. Naum. 111. Cendré dessus, rouge dessous, à calotte noire; la femelle a du gris roussâtre au lieu de rouge. Niche sur divers ar. bres, dans les taillis, le long des chemins. Son ramage na- turel est doux; 1l s’apprivoise aisément, et apprend à chanter et à parler. On en connaît une race d’un tiers plus grande (2). Les BEcs-CROISÉS. (LOxIA. Bris. ) (3) Ont le bec comprimé, et les deux mandibules telle- ment courbes, que leurs pointes se croisent tantôt d’un côté , tantôt L l’autre , selon les individus. Ce bec ex- traordinaire leur sert à arracher les semences de dessous les écailles des pommes de pin. L'espèce d'Europe, est fréquente partout où il y a de grands bois d’arbres verts, c’est Le Loxia curvirostra. Lin. Enl. 218. Le plumage du jeune mâle est roux-vif, à ailes brunes; celui de l’adulte et de la femelle , verdâtre en dessus, jau- ——— ———————————_————————.….—.— — —————…—…"….…")…."). . _————————..….…" ”…"”" …."”…" ….…" …"…"…"”…”"”"”…"…”…. ….….….….….…_ ._ —_ _ — (1) Tels sont Loxia grossa, enl. 154; — L. canadanensis, enl. 152, 2; — L, erytromelas, Lath. IT, pl. xzvn, et Vieill. , gal. 59 ;—ZL. poriori- cénsis, Daud., Orn. II, pl. xxix, ou pyrrhula auranticoilis, Vieïll. , gal. 55. . à (2) Ajoutez : Lox. lineola , enl. 319,1. — L. minuta, ib., 2; — L. collaria, enl. 393, 3; — L. sibirica, Falk., Voy. III, xxvin; — Pyr. cinereola , Temm. , col. 11, 1; — P. falcirostris ,ib., 2; — P. orthagi- nea, T., col. 400, — P. mysia, Vieill., Ois. ch., pl. xzvr et les pl. zx et zx de Spix. (3) Loxia de )0£45 (courbe), nom imaginé pour cet oïseau par Con- rad Gesner. Linnæus l’a généralisé à tous les gros-becs. PASSEREAUX 415 nâtre eu dessous. On en connaît aussi deux races différen- tes pour la taille, et même, à ce qu’on dit, pour la voix et la forme du bec(ZLoxia curvirostra, Naum., 110 , et Loxia pytiopsittacus, Beschst., Naum., 109 (1). « On ne peut éloigner des bouvreuils ni des becs-croisés Les Dursecs. ( CoryTaus. Cuv. ) (2) Dont le bec, bombé de toute part, a sa pointe courbée par-dessus la mandibule inférieure. L'espèce la plus connue, (Loxia enucleator. Lin. )Enl. :35, 1; ou mieux, Edw., 123, 124; Vieillot, Gal. 53, Naum., 112. Habite également le nord des deux continents, et vit de la même façon que le bec croisé. Elle est rouge ou rou- geàtre , les plumes des ailes et de la queue noires bordées de blanc (3). Le nord du globe possède des espèces voisines, et d’aussi belles couleurs, dont il arrive quelquefois des individus jusqu’en Allemagne (4). Les Corious. ( Corus. Gm. ) (5) Sont encore assez voisins des précédents. Leur bec est court, épais, conique, un peu comprimé , et les deux (1) Ajoutez loxia leucoptera, Lath., Vieill., gal. 53, ét Wils., Orn. Am. (2) Corythus, nom grec d’un oïseau inconnu. M, Vieillot a changé ce nom en celui de STROBILIPHAGA. (3) Loxia flamengo (Sparm. Mus., Carl., pl. xvn); ne me parait qu'une variété albine de l’enucleator. Le lox. psittacea des îles Sandwich, Lath., Syn. II, pl. xru, ou PSITTACIROSTRA icterocephala, Temm., col. 457, ne paraît différer des “durbecs que par un peu plus de prolongement de la pointe recourbée de son bec. (4) Loz. erythrina , Pall., ou fringilla flammea, Linn., Naum., 113, +1, 2; — Loz. rosea, Pall., Naum., 113, 3; — Fr. purpurea, Wils, Am., I. vu, 4? (5) Koac:05, nom grec d’une petite espèce de corneille. 416 CISEAUX mandibules en sont arquées sans se dépasser ; les pennes de leur queue sont étagées et très longues, leur pouce , comme dans les martinets, peut se diriger en avant avec les autres doigts; leurs plumes, fines et soyeuses, ont généralement des teintes cendrées. Ce sont des oiseaux d'Afrique ou des Indes, qui grimpent presque à la ma- nière des perroquets, vivent en troupes, rapprochent même leurs nids en grand nombre sur les mêmes buis- sons, enfin dorment suspendus aux branches, la tête en bas, et pressés les uns contre les autres : ils se nour- rissent de fruits (1). C’est encore ici qu'il faut placer Les Pique-Bœvurs. (BUPHAGA. Briss. ) Petit genre dont le bec, de longueur médiocre, d’a- bord eylindrique, se renfle aux deux mandibules ayant son extrémité, qui se termine en pointe assez mousse. Ï1 leur sert à comprimer la peau des bœufs pour en faire sortir les larves d’oestres qui s’y logent, et dont ces oiseaux font leur nourrilure. On n’en connaît qu’une espèce d’Afrique, brunätre, à queue médiocre, étagée , de la taille d’une grive. ( Buphaga Africana.) Enl. 293. Vaill., Afr., pl. 97. Wieillot. Gal. Les CassiQues. (Gassicus. Cuv.) > Ont un grand bec exactement conique, gros à la base, singulièrement aiguisé en pointe; de petites narines rondes percées sur ses cÔLés ; la commissure des mandi- bules en ligne brisée, ou formant un angle comme aux LE RUN". | , ju. «lt à. RS (1) CoL capensis, enl. 282, 1; Vaill., 258, et le jeune, 256. Ce jeune est Je C. striatus et le C. panayensis ; — Col. erythropus , Gm. ; euconotus, Lath. Vaïll., 257; — Col. gularis, Vaill., 269.21, Je rapproche des colious les oïseaux nommés Merion natté (Malurus extilis, Less. ) et Merion leucopteré ( M. leucopterus , id. ). Voy: de Freycinet, Zool., pl. 23. PASSEREAUX. 417 étourneaux. Ce sont des oiseaux d'Amérique, de mœurs assez semblables à celle de nos étourneaux , vivant comme eux en troupes, construisant souvent leurs nids Mprès les uns des autres, et y mettant quelquefois beau- coup d'artifice. Ils viyent d’insectes et de grains, et leurs troupes nombreuses font de grands ravages dans les champs cultivés. Leur chair est mauvaise. Nous les subdivisons comme il suit: Les CassiQues proprement dits. (Cassrous. ) (1). Où la base du bec remonte sur le front, et y entame les plumes par une large échancrure demi circulaire. C’est parmi eux quesse trouvent les plus grandes espèces (2). Les Troupiaes (Icrerus.) (3). Dont le bec n’entame les plumes du front quepar une échancrure aiguë, et est arqué sur sa longueur (4). (1) M. Vieillot a adopté ce genre et ce nom. (2) Cassicus bifasciatus, Spix., zx1,a ; — Cassic. angustifrons , id. x zx; — Cass. nigerrimus, id., Lxtn, 1 ; — Oriolus cristatus, enl. 344 ; —7 328 ; — Hemorrhous, 482 ; — Persicus, 184. (IV. B. Qu'il n’est point de Perse, mais d'Amérique comme les autres).—Une espèce d’un noir à reflets métailiques, dont les plumes du cou peuvent se soulever, et for- mer une espèce de mantelet. C’estle grandtroupiale d’Azz., Voy.NII, p. 167. (3) M. Vieillot a changé ce nom de troupiale contre celui de carouge, que j'avais donné à la division suivante, Il traduit carouge par pendulinus, galer., pl. 186. (4) Oriolus varius, enl. 607, 1; — Or. cayanus, 535, 2; — Or. capensis , enl. 607, 2. (N. B. Il est dela Louisiane et non du Cap); — Or. chrysocephalus, Merr., Beytr., 1, pl. m, Vieill. , pal. 86; — Or. dominicencis, enl. 5, 1; et une espèce noire à reflets, dont la queue prend toutes sortes de formes, par la direction de ses plumes latérales, tantôt dans le même plan que les autres , et tantôt redressées et faisant comme + un bateau ( Quiscalus versicolor, Vicill. , gal. 108); Wils., IT, xx1, 3. | Crest, à à ce qu'il paraît, à la fois le gracula quiscala, Linn., Gene pl. xu, et le gracula barita, Lath. T, pl. xvin, ou pie de la Jamaïque; on la trouve dans toutes les Antilles, à la Caroline, etc. On l’a confondue avec le mangeur de riz ( ploceus niger). On devra séparer l’icterus sulcirostris, Spix., Lxiv, dont le bec, beaucoup plus gros, a la machoire inférieure sillonnée obliquement F à sa base, TOME 1%. 27 + . 418 OISEAUX Les Carouces. ( XAwrHoRNuS.) (1). Nediffèrent des troupiales que par leur bec tout-à-fait droit (2). On: doit distinguer dans le nombre une espèce à bec un peu plus court , qui se rapprochéæpar là des pinçons : ?, ( Tcterus pecoris. Tem. Emberiza pecoris. Wils.) Am. Il. 0 xviu. 1. 2. et enl. 606. 1. D’un noir violet; la tête et le cuu gris-brun. Cet oiseau vit en troupes auprès du bétail, mais le trait le plus distinctif de ses habitudes, c’est qu’il dépose ses œufs dans des nids étrangers comme le coucou (3). Les Oxyrivques. (Tem.) Ont un bec conique et pointu de carouge, mais plus court que la tête. L'espèce connue (Oxyr. flammiceps. T.), O. cristatus -Swains. NI. 49. col. 125, porte une huppe meléede rouge, comme plusieurs {yrans. Les Prr-Prrs. Buff. (Dacws. Cuv.) Représentent en petit les carouges par leur bec conique et aigu. Is les lient avec les figuiers. L'espèce connue ( Hot. cayana , 1. ), enl. POSE, Vieill. , gal. 165, est un petit oiseau bleu et noir. (x) M. Vieillot donne à mes carouges les noms de Valtimore et d’y- phantes , galer., pl. zxxxvu. Ilen sépare quelques-uns, qu'il nomme particulièrement troupiales où AcELALUS, pl. LXXXVIN. (2) Oriolus icterus, enl. 532; — Oriolus minor et tanagra bonariensis, enl. 710. Ce sont le même oïseau.—Oriolus citrinus, Spix. 76; — le Car. gasquet, Quoy et Gaym., Voy. deFreyc., pl. xx1v ; —Oriolus phæniceus, enl. 402 ; — Oriolus americanus , 256, 2; —Oriolus leucopterus, Lath., Syn. I, frontisp. ; — Oriolus bonana , #i 3%, 1; Oriolus HET ibid., 2 ; — Or. icterocephalus, 343; Mie zanthoce; halus, Ch. Bonap., LIV,:,2;— Or. mexicanus, enl. 533 ; — Or. Zanthornus 5,1; — Cr. Pr À 506, 1; Vieïll., gal. 87, et Wils., 1, 1, 3; — Or. spurius, enl., 2, et Wills.,1,1v, 1-4; — Or. melancholicus, en]. 448, dont l'adulte est Or. guy anensis, enl. 536; Vieïll., galer,, pl. 88. (3) Gmel. cite la 6g. 606 , 1, des pl. enlum. sous aziolus manor ; c’est une erreur. PASSEREAUX. - 419 LES ÉrTouRNEAUx. (Srurnus. Lin.) Ne diffèrent des carouges que par un bec déprimé, surtout vers sa pointe. L’Étourneau commun. (Sturnus vulgaris. Lin.) Enl. 75. Naum. 62. Noir, avec des reflets violets et verts, tacheté partout de blanc ou de fauve. Le jeune mâle est gris-brun. Cet oiseau , très nombreux dans tout l’ancien continent, se nourrit de toutes sortes d’insectes, et rend service aux bestiaux en les débarrassant. Il vole en troupes nombreuses et serrées, se laisse aisément apprivoiser, et apprend à chanter et même à parler. Il nous quitte en hiver. Sa chair est désagréable (1). Nous ne voyons aucun caractère suffisant pour distinguer nettement des conirostres , les genres de la famille des corbeaux, qui ont tous la même structure intérieure , les mêmes organes externes, et ne se distinguent que par une taille wénérale- (1) Ajoutez Sturnus unicolor de l'Eur.‘mérid. , Temm., col.3; Vicill., gal., pl. xc1;—Siurnus capensis, enl. 280, dont $t. contra, Albin, IN, 21, ne diffère pas , mais qui est des Indes et non du Cap. —$t. militaris, enl. 113; — $4. ludovicianus, enl. 256, le même que l'alauda magna , Gm. , Catesb. 1, 33, ou le stournelle à collier, Vicïll., gal., pl. xc, et Wils., II, x1x, 2 ; — lÉtourneau à camail rouge (oriolus ruber, Gm.), Sonnert., nouv. g., pl.LxXVIIT, Ou amblyra: aphus tricolor , Leach, Zooi. miscell. , pl. xxxvi; belle espèce des steppes de Biäiosiirel et non des Indes, comme le dit Sonnerat. I. B. Le St. cinclus forme ci-dessus un genre voisin des merles; le SL. sericeus, Brown, III, 21, est plutôt un martin; le $4. collaris.est la même chose que la fauvette des Alpes (accentor). Le St. carunculatus doit, je pense, aller avec les Dhilédéfe Les espèces d’Osbec, d’Hernandès , etc., sont peu authentiques; quant à celles de Palias, il est facheux que l’on n’en ait pas de figures. Les stournes de Daudin doivent retourner avec les merles ou avec les philé dons , et ses quiscales en partie aux martins , en partie aux cassiques, En général , Daudin avait achevé d’embrouiller ce genre, déja fort mal traité par ses prédécesseurs. + 27 420 OISEAUX ment plus grande, qui leur permet quelquefois de poursuivre de petits oiseaux ; leur bec fort est le plus souvent comprimé par les côtés. Ces genres sont au nombre de trois, les cor- beaux , les oiseaux de paradis et les rolliers. Les CorsEAUx. ( Corvus. Lin. ) À bec fort, plus ou moins aplati par les côtés, el dont les narines sont recouvertes par des plumes roïdes dirigées en avant. Ce sont des oiseaux subtils, dont l’odorat est très fin, et qui ont généralement l’habitude de prendre, de cacher même des choses qui ‘leur sont inutiles, comme des pièces de monnaie , etc. On nomme plus spécialement CORBEAUX OU GORNEILLES les grandes espèces dont le bec estplus fort, proportion gardée, " A Q #” - et à l’arête de sa mandibule supérieure plus arquée. Leur queue est ronde ou carrée. Le Corbeau. ( Corvus corax. Lin.) Naum. 53. 1. Vaill. Afr. pl. 5r (x). Est le plus grand oiseau de la classe des passereaux qui habitent en Europe. Sa taille égale celle du coq. Son plu- mage est tout noir, sa queue arrondie, le dos de sa mau- dibule supérieure arqué en avant. Il vit plus retiré que les autres espèces, vole bien et haut, sent les cadavres d’une lieuc, se nourrit d’ailleurs de toute sorte de fruits et de petits animaux, enlève même, des oiseaux de basse- cour, niche isolément sur des arbres élevés ou des rochers escarpés , se laisse aisément apprivoiser, apprend même assez bien à parler. Il paraît qu’on le trouve dans toutes les parties du monde. Dans le nord, il a Souvent le plu- mage mélé de blanc ( Ascan. Ic. nat., pl. vur). C’est (1) M. B. Enl. 495 parait simplement une comneille, et 483 un jeune freux. M. Temwink croit que la fig. citée de Le Vaillant est une espèce particulière, propre à l'Afrique, et qu’il nomme C. montanus. PASSEREAUX. 421 alors le Corvus leucophœus, Tem., Vicillot, gal. 100. La Corneille. (Corvus corone. Lin.) Eul. 495. Naum. t 53.12% (1). D’un quart plus petite que le corbeau, à queue plus carrée , à bec moins arqué en dessus. Le Freux. ( Corvus frugilegus. Lin. ) Enl. 484. Naum. 55. Encore un peu plus petit, et à bee plus droit, plus pointu que la corneille. Excepté dans la première jeunesse, le tour de la base du becest dépouillé de ses plumes, pro- bablement parce que l'oiseau fouille souvent dans la terre pour y chercher sa nourriture. Ces deux espèces vivent en grandes troupes, se rassem- blent même pour nicher; elles dévorent autant de grains que-d’insectes. On les trouve dans toute l’Europe ; mais elles ne restent en hiver que dans les cantons les moins froids. La Corneille mantelée. ( Corvus cornix. Lin.) Enl. 56. Naum. 54. d Cendrée, la tête, les ailes et la queue noires. Elle e:t moins frugivore, fréquente les bords de la mer, y vit de coquillages, etc. Naumann assure qu’elle s’apparie très souvent avec la corneille noire, et produit avec elle des mulets féconds. Le Choucas, petite Corneille de clochers.(Corvus monedula. Lin.) Eol. 525. Naum, 56. 1. Plus petit encore d’un quart que les précédents , à peu près de la taille d’un pigeon , d’un noir moins profond , qui tire même au cendré autour du cou et sous le ventre, quelquefois aussi tout noir ; niche dans les clochers, les vieilles tours, vit en troupes, a du reste le régime des corneilles, et vole souvent avec elles. Les oiseaux de proie w’ont pas d’ennemi plus vigilant (2). (1) M. Temm. croit pouvoir différencier. de notre corneïlle celle du Cap.(Vaill. , 52), qu’il nomme C. segetum. (a) : B. Le choucas termine la tribu des vrais corbeaux , parce que sa mandibule supérieure n’est guère plus sensiblement arquée que l’infé- / / A22 OISEAUX À Les Pres. ( Pica. Cuv. ) Moindres que les corneilles, ont aussi la mandibule supé- rieure plus arquée que l’autre, et la queue longue et étagée. La Pie d'Europe. ( Corvus pica. Lin.) En]. 488. Naum. 56. 2. Est un bel oiseau, d’un noir soyeux, à reflets pourpres, bleus et dorés, à ventre blanc, et une grande tache de même couleur sur l’aile.Son perpétuel babillage l’a rendue célèbre. Elle se tient de préférence dans les lieux habités, et s’y nourrit de toutes espèces de matières, y attaque: mêmes les petits oiseaux de basse-cour (1). Les GEais. (Garruzus. Cuv.) Ont les deux mandibules peu alongées, et finissant par une courbure subite et presque égale ; quand leur queue est étagée , elle s’alonge peu, et les plumes de leur front, lâches et effilées, se redressent plus ou moins dans la colère. Le Gear d'Europe. (Corvus glandarius. Lin.) Enl. 48r. Naum. 58. 1. Est un bel oiseau , d’un gris-vineux, à moustaches et à pennes noires , remarquable surtout par une grande tache d’un bleu éclatant, rayé de bleu foncé, que forme une rieure. Ajoutez à cette tribu , le Corvus jamaïcencis , ou Corneille à duvet blanc; — le Corvus dauricus, enl. 327; —le C. scapulatus , Daud., Vaill., 53, que M. Temm, croit différer du précédent; — l’Æ/bicollis , Lath., ou Corbivau, qui pourrait faire un sous-genre à part, par son bec comprimé, élevé, à dos tranchant, Vaill., 50; —le C. splendens de l'Inde, Vieill. , col. 425, remarquable par l'instinct de chercher les pous sur le vautour chaugoun , qui le soufre volontiers ; — le €. columbiunus , Wils. II, xx, f. 2; — le C. nasicus, ‘Temm. , col. 413 ; — le C. ossi- fragus, Wils., V, xxxvn, f. 2, si toutefois il diffère de notre corneille, (x) Ajoutez le Corvus senegalensis, enl. 538; — C. ventralis, Sh., Vaill., Afr. 55; — C. erythrorhynchos, enl. 622, et mieux, Vaill., Afr. 57; — C. cayanus, enl. 373 ;—C. peruvianus, enl. 625 ;—C. cya- neus, Pall., Vaill., Afr, 58, 2; — C. rufus, Vaill., Afr. 59; —l Acahe d’Azs. (corvus pileatus, Xlig.), col. 58, ou pica chrysops., Vieill., gal. 101:—le Garrule commandeur {G. gubernatrix, T.), col. 436 ;—la Pie bleu de ciel (corvus azureus , T.), cl. 168 ; — la Pie geng. (C. cyano- pogon, Pr. Max.), col. 169. e PASSEREAUX. 423 partie des couvertures de l'aile. Le gland fait sa nourriture principale. C’est un des oiseaux qui ont le plus de pen- chant à imiter toute sorte de sons. Il niche dans tous nos bois, et vit par paires où en petites troupes (1). Les Gasse-Norx. (Carvocaracres., Guv.) (2) Ont les deux mandibules également pointues , droites et sans courbures. ; Il n’y en a qu’un de connu. Le Casse-Noix ordinaire. ( Corvus caryocatactes. Lin.) Enl. 5o. Nauin. 58. 2. Vieillot. Gal. 105. Brun , tacheté de blanc sur tout le corps. Il niche dans des trous d'arbres, dans les bois épais des montagnes , grimpe aux arbres, en perce l'écorce comme les pics , dé- vore toutes sortes de fruits, d'insectes et de petits oiseaux, et vient quelques fois en troupesdansles plaines, mais sans régularité. On l’arenommé pour son peu de défice (3). (1) Ajoutez : Corvus cristatus , enl. 529, Vieill., gal. 102;— Corvus Stelleri, Vaill. , Ois. de par. ,etc., L, 44; — Corv. sibiricus , enl. 608 ; — Corv. canadensis, enl. 530, et une variété, Vaill. , 48; — C. cris- tatellus ou C. cyanoleucos, Pr. Max. , col. 193; — Corv. ultramarinus , T., col. 439; — Corv. torquatus, T., col. 44; — Corv: floridanus, Ch: Bonap. , Ï. xtir, 1. (2) M. Vieillot a changé ce nom en NUCIFRAGA. (3) M. B. Le corvus hottentoltus, enl. 226, nous parait voisin des tyians ;—C. balicassius , enl. 603, est un drongo;—C. calvus, enl. 521, un gymnocéphale;—C. Novæ-Guineæ , enl. 629, et €. papuensis , enl. 630 , des choucaris ; — €. speciosus de Sh., est lerrollier de la Cline, enl. 656 , et appartient aux dentirostres. M. Temmink en fait un pyrol, col. enl. 4o1.— C. flaviventris , enl. 249, est un tyran; — C. mexicanus, est probablement un cassique ou un tisserin, et C. argirophtalmus, Brown. Ill, ro, en est certainement un; — C, rufipennis ; enl. 199, est un merle, le même que turd. morio; — C. cyanurus, eul, 355, C. brachfurus , enl. 257 et 258, et C. grallarius, de Shaw , enl, 702, sont dés brèves et desfourmilliers; —C. carunculatus , Daud., un philédon. Nous ayons rapproché des merles le €. pyrrhocoraz, enl. 533; et des buppes le C. graculus, enl. 255. Nous pensons que le C. eremita n'existe point. Le C. caribœus, Aldrov. 1, 788, est un guépier, dont la description. a été pillée par Datertre ,.»our rendre un objet doni il se sou- venait mal; enfin la pie chauve (C. gymnocephalus, T.), col. 327, nous paraît devoir appartenir à la famille des dentirostres. 424 OISEAUX L Les Temia. Vail. (1). Ont, avec le port et la queue des pies, un bec élevé, à mandibule supérieure bombée , dont la baseest garnie de plumes veloutées presque comme dans les oiseaux de paradis. Le plus anciennement connu (Corvus varians , Lath.) Vaill., Afr. 56.; Vieillot., galer. 106, est d’un vert bronzé. On le trouve aux Indes et en Afrique (2). Les Gzaucoris. Forster (3). Ont le même bec, le même port, mais sous la base ae leur bec pendent deux caroncules charnues. L'espèce connue (Glaucopis cinerea.) Lath., Syn. 1, pl. x1v.) est de la Nouvelle-Hollande, grande comme une pie, noirâtre et à queue étagée; elle vit d'insectes et de baies ; se perche peu. Sa chair passe pour excellente. Les ROLLIERS. ( Coracras. Lin. ) (4) Ont le bec fort, comprimé vers le bout, dont la pointe est un peu crochue; les narines oblongues , pla- cées au bord des plumes, et non recouvertes par elles; les pieds courts et forts. Ce sont des oiseaux de l’ancien continent, assez semblables aux geais par leurs mœurs et par les plumes lâches de leur front; peints de cou- leurs vives, maisrarement harmonieuses. Leur anatomie offre des particularités qui les rapprochent des martins- pècheurs et des pics : deux échancrures à leur sternum, une seule paire de muscles à leur larynx inférieur, un estomac membraneux (5). (1) M. Vieillot a changé ce nom en celui de CryrsiriwA , gal. 106; M. Horsfeld en celui de P#renorrix. M. Temmink réunit les temia aux glaucopis. s. (2) Ajoutez glaucopis leucoptera, T., col. 285; — GL. temnura, id. , col. 337. (3) Bechstein substitue à glaucopis le nom de callæas. (4) Ce nom, consacré par l'autorité de Linnœus, a été changé par M. Vicilloten celui de Gazcuzus, qui, chezles anciens latins, appartenait au Loriot. : (5) Nitsch , ap. Nauman , IF, p. 156. PASSEREAUX. 425 Les Rozziers proprement dits. Ont le bec droit, et partout plus haut que large. Nous en ayons un en Europe. Le Rollier commun. (Coracias garrula. Lin.) Enl. 466. Vert d’aigue-marine, à dos et scapulaires fauves ; du bleu pur au fouet de l'aile; à peu près de la taille du geai. Oiseau fort sauvage, quoique assez social avec ses sem- blables, criard, qui niche dans les creux d’arbres des bois, et nous quitte en hiver. Il.vit de vers, d’insectes, de petites grenouilles. Quelques rolliers étrangers ont, comme le nôtre, la queue carrée (1); cependant les pennes extérieures de celles du nôtre s’alongent un peu dans le mâle, premier indice de leur grand alongement dans plusieurs espèces (2). Les Rozzes. (Cozaris. Cuv.) (3) Different des rolliers par leur bec plus court, plus arqué, et surtout élargi à la base au point d’y être moins haut que large (4). (a) Coracias benghalensis, enl. 285, évid. le même qu’éndica, Edw. , 396, et que la fig. d’Albin, 1, 17, citée sous caudata;—Coracias viridis , nob.; Vaill., I, 31; Vieill., gal. 110. —C. Teminkü, Vall., pl. G. (2) Coracias abyssinica , enl. 626, et sa variété C. Senegala, enl. 326, Edw., 327. C. caudata n’en est qu'un individu défiguré par l’addition de la tête du benghalensis (Vaill. , loc. cit. ; p. 105). — Cor. cyanogaster, nob. , Vaill. , loct. cit., pl. xxvi. I. B. Cor. caffra, où Shaw cite Edw., 320, ne serait qu’un merle (turd. nitens) ; — C. sinensis, enl. 620 , par son bec échancré , se rappro- cheraït aussi , soit des merles, soit des pies-grièches. Nous avons déjà dit que M. Temmink en faitun Pyroll.—M. Shaw. croit que C. viridis, Lath., est un martin-pécheur.—C. strepera et C. varia,Lath., sont des cassicans; —C. militaris et C. scutata, Shaw., des piauhau ;—C. mexicana, Seb. x, pl. zxxv, f.6 , est le geai du Canada; —C. cayana, enl. 616, un tangara. (3) Colaris est le nom grec d’un oiseau inconnu. M. Vieillot a changé ce nom en celui d’Eurysromus- + (4) Coracias orientalis , enl. 619 ; —Cor. madagascariensis , enl. 501; — Cor. afra, Lath., Vaill., loc. cit. , pl. xxxv. ” 426 OISEAU X Les OisEAUX DE ParaDis. ( PARADISÆA. Lin.) Ont, comme les corbeaux, le bec droit, comprimé , fort, sans échancrure, et les narines couvertes; mais l'influence du climat qu’ils habitent, et qui s'étend sur des oiseaux de plusieurs autres genres, a donné aux plu- mes qui couvrent leurs narines, un tissu de velours, et souvent un éclat métallique, en même tempsqu’il a sin- gulièrement développé les: plumes de plusieurs parties du corps. Ces oiseaux sont originaires de la Nouvelle-Guinée et des îles voisines. On ne peut guère les obtenir que des naturels fort barbares de ces contrées , qui les préparent pour faire des panaches, et leur arrachent les pieds et les aîles, en sorte que l’on a cru pendant quelque temps en Europe que la première espèce manquait réellement de ces membres, et vivait toujours dans l'air, soutenue par les longues plumes de ses flancs. Cependant, quel- ques voyageurs s’étant procuré des individus complets de certaines espèces , on saitaujourd’hui que leurs pieds et leurs ailes leur indiquent la place que nous leur as- signons. On dit qu’ils vivent de fruits, et recherchent surtout les aromates. Les unsont les plumes des flancs effilées et singulière- ment alongées en panaches plus longs que le corps, qui dounent une telle prise au vent, que ces oiseaux en sont fort souvent emportés malgré eux ; et de plus deux filets ébarbés adhérents au croupion, qui se prolongent autant et plus que les plumes des flancs (1). L’Orseau de Paradis émeraude , le plus anciennement cé- bre. ( Paradisæa apoda. “Et ) Enl. 254. Vaill. Ois. de Par. pl. 1. Vieillot. Ois. de Par. pl. 1. Grand comme une grive, marron, le dessus de la tête et du cou jaune, le tour du bec et de la gorge vért d’éme- raude. C’est le mâle de cette espèce qui porte ces longs (1) M Vicillot a fait de ma première division un genre qu’il nomme SAMALIA. PASSEREAUX. 427 faisceaux de plumes jaunâtres dont les femmes font des panaches. Il y en a une race un peu moindre. L’Oiseau de Paradis rouge. ( Parad. rubra.) Vaill. pl. 6. Vieillot. pl. 3. A ses faisceaux des flancs d’un beau rouge, et ses filets plus larges , concaves d’un côté. Dans d’autres oiseaux de paradis, on trouve encore les filets; mais les plumes des flancs, quoique un peu alongées, ne dépassent pas la queue. Le Manucode (1). (Paradisæa regia.) En]. 496. Vaill. 7. Vieill. 5. et Galer. 96. Grand comme un moineau , marron-pourpré , à ventre blanc, une bande en travers de la poitrine, l’extrémité des plumes des-flancs et les barbes ‘qui élargissent le bout des deux longs filets, vert d’émeraude. Le Magnifique. ( Par. magnifica. YSonnerat. 98. Enl. 631. . Vaill. 9. Vieill. 4. Marron dessus, vert dessous et aux flancs; les pennes des ailes jaunes , un faisceau de plumes couleur de paille de chaque côté du cpu, un autre de plus jaunes vis-à-vis le pli de l’aile. D’autres ont encore des plumes effilées mais courtes aux flancs, et manquent de filets au croupion. ? Le Sifilet.( Par. aurea. Gm. P. Sexsetacea.Shaw.)Sonnerat. pl: 97- Enl. 635. Vaill. 12. Vieill. 6. et Galer. 97. Grand comme un merle, noir, un plastron vert-doré, sur la gorge, trois des plumes de chaque oreille prolon- gées en longs filets, que termine un petit disque de barbes vert-doré (2). »y4 D’autres enfin n’ont ni filets ni prolongements aux plumes des flancs, \ (x) Manucodewata signifie, dit-on, aux Moluques, oïseau de Dieu. C’est un titre commun à tous les oiseaux de paradis. M. Vieiïllot fait de celte espèce son genre CiNCINNURUS. (2) M. Vieillot fait de cette espèce son genre ParoriA, gal. 97. 428 ‘ OISEAUX Dans le Superbe ( Par. superba ), Sonnerat, 06, enl. 632; Vaill., 14.; Vieill., 7, galer. 98 (x), Les plumes des scapulaires sont cependant prolongées en une espèce de mantelet qui peut recouvrir les ailes , et celles de la poitrine en une sorte de cotte d’arme pendante et fourchue. Tout son plumage est noir, excepté sa cotte . pectorale, d’un vert brillant d’acier bruni. Le seul Orange ( Par. aurea, Sh.; Oriolus aureus, Gm: ), Edw., 112; Vaill., 18.; Vieill. 11, N'a aucun développement extraordinaire de plumage, et ne se fait reconnaître qu’au velouté des plumes qui cou- vrent ses narines. Le mâle est de l’orangé le plus vif, la gorge et les pennes primaires des ailes noires ; la femelle a du brun au lieu d’orangé (2). La quatrième famille des passereaux , ou celle des TénurrosTeres, Comprend le reste des oiseaux de la première division , ceux dont le bec est, grêle, alongé, et tantôt droit, tantôt plus ou moins arqué , sans échancrure. Ils sont à peu près aux conirostres ce que les becs-fins sont aux autres dentirostres. Les SiTTELLES, vulg. TORCHEPOTS. ( SiTTA. Lin.) Que nous nommerons les pr emières,ont un bec droit, prismatique, pointu, comprimé vers le bout, dont elles se seryent comme les pics, pour entamer l'écsn et en (1) M. Vieillor fait de cette espèce son genre LopxorinA. gal. 98. (2) Je renvoie aux merles le paradisœa gularis, Lath., ou nigra, Gm., Vaill., 20et21; Vieill.,8 et 9, et le Zeucoptera, Lath. — Je renvoie aux cassicans le Par. rés en 633, Sonn., 97; Vaill., 23; Vieill., 103; — le Cirrhatu, Aldrov, 814, esttrop mutilé pour qu’on puisse le caractériser, et le furcata, Lath., paraît un individu imparfait du superba. PASSEREAUX. 429 reirer les vers, mais leur langue ne s’alonge point, et quoiqu’elles grimpent dans tous les sens aux arbres , elles n’ont qu’un doigt en arrière, à la vérité très fort. Leur queue ne sert point à les soutenir comme celle des pics et des vrais grimpereaux. Nous n’en avons qu’une en France. Le Torchepot commun. (Sitta europea. L.) Enl. 623. 1. Naum. 139. Cendré-bleuâtre en dessus , roussâtre en dessous , une bande noirâtre descendant derrière l’œil ; et de la taille d’un rouge-gorge (1). On a cru devoir séparer des sittelles. Les Srrnines. (Xewors. Iliger. ) (2) Qui n’en diffèrent guère que par un bec plus comprimé, dont l’arête inférieure est plus convexe (3). Les ANABATES. (ANABATES. Tem.) Dont le bec a au contraire son arète supérieure un peu convexe , presque comme un bec de merle qui ne serait pas échancré. Il y en a à queue longue et cunéiforme, et même à queue usée , ce qui prouve qu'elle les soutient en grim- pant (4). (r) Ajoutez la $. & sourcil blanc {$. canadensis Briss.) enl. 623, 2. ; — la $. à téte noire (S. melanocephala, Gm.), Catesb., 1, xxu, Vieil., gal. 191;-—Sit. frontalis, Swains, Zool.; Il. 2; ou Sitt. velata, Temm., col. 92, 3, ou orthorynchus frontalis, Horfs. jav. ; —Süt. chrysoptera, Lath., 3e sup. 327; — St. pusilla, id. (2) M. Vieillot a changé ce nom en Nrors. (3) Xenops rutilus, Licht., col. 72, 2, ou neops ruficauda, Vieill., gal. 190; — Xenops hofmanseggü, col. 150, 1 , Vaill. prom. 31. 2.— Xenops anabatoïdes, col. 150, 2. (4) Anabates cristatus, Spix, 84 ; — Anab. rufifrons , id. 85, 1; — Philydor ruficollis , id., 75; — Phil. albogularis, id. , 94; — Phil. su- perciliaris , id , 793; peut-être Le même que l’Ænabates amaurotis, Temm., col., 238, 2; — Sphenura striolata , Spix., 83,2, ou anabates striolatus , Tem. , col. 23, x. 430 OISEAUX Les SyrnazLaxes (Synazcaxis: Vieill.) Dontlebecest droit, peu alongé, très comprimé,grêle et poin- _tu ; leurs queues sont généralement longueset en pointe (1). Îl y en a même qui ont les tiges de ces pennes de la queue fortes et saillantes au-delà des barbes (2). Les oiseaux auxquels on a donné le nom De GriMPÉREAUX (Crrrura. L.) Ont le bec arqué, mais c’est presque tout ce qu’ils ont de commun. Nous y distinguons d’abord Les vrais GrimPerEaux. (CErTura. Cuv.) Ainsi nommés de l’habitude qu'ils ont de grimper aux arbres comme les pics, en se servant de leur queue comme d’un arc-boutant; ils se reconnaissent aux pennes dela queue usées et finissant én pointe roide comme celles des pics. Nous en avons un, Le Grimp. d'Europe. (Certh. Familiaris. L. ) Enl. 681. 1. Naum. 140. Petit oiseau d’un plumage blanchätre, tacheté je brun en dessus , teint de roux au croupion et sur la queue. Il niche dans les creux des arbres’ et grimpe avec rapidité, cherchant des insectes et des larves dans les fentes des écorces , sous les mousses , etc. (3) L'Amérique produit quelques vrais grimpereaux d’une assez grande taille, que l’on a nommés (1) Synallaxis ruficapilla, Vieill., Gal. 174, où Parulus ruficeps, Spix. 86, dont Synall. albescens, Temm., col. 227, 2 , et cnerascens, ib., 3, ne me paraissent pas différer spécifiquement ; — Syn. rutilans, col. 229, 1; — Syn. tessellata, col. 311, 1; — Syn. setaria, ib., 2. — Prinia familiaris, Horsf., jav.' ? —_ le Fluteur, Vaiïll., Afr., r12; ou Ma- lurus africanus, Swains. Ill., 170, a seulement le bec un peu plus haut. (2) Dendrocolaptes sylviellus, Temm., col. 72, 1. Vaill. prom. SJ (3) Ajoutez C. cinnamomea , Vieill., Ois. dor., 62, et gal. 1793; — Motacilla spinicauda , Lath. , Syn. IL, pl. 52? PASSEREAUX. 431 Preucuzes. ( DENDROCOLAPTES. Herm.) (1) Grimpars Vaill. Leur queue est la même , mais leur bec est beaucoup plus fort , et plus large transversalement (2). Il en est même un qui, par son bec tout droit et com- primé, se rapproche des sittelles ; on pourrait le considérer comme une sittelle à queue usée (3). Un autre, dont le bec deux fois plus long que la tête, est arqué seulement au bout (4). Et un autre dont le bec est long, grêle et arqué autant que dans les héorotaires (5). Les Écuezerres ou Grimpereaux de muraille (Ticuo- proMA. Iliger. } (6) N’ont pas la queue usée, quoiqu’ils grimpent le long des murs et des rochers comme les grimpereaux ordinaires sur les arbres , mais il se cramponnent par leurs très grands on- gles. Leur bec est triangulaire.et déprimé à sa base, très long et très grêle. On n’en connaît qu’un, qui vit dans le midi de l’Europe. ( Certhia muraria, L.) enl 372. Naum. 141. C’est un joli oiseau d’un cendré clair,avec du rouge vif aux couvertures (1) Denpnocozartes, nom grec du pic. M. Vieillot l'a changé en Denprocopus, gal. 195 , et l’a appliqué à une autre division. (2) Le picucule, Buff. (Gracula cayennensis ; Gm.; Grac. scandens , Lath, et Sh.), enl. 621, et Vieïll., Ois. dor., 56, dont les Dendroc. decumanus , Spix. 87, et Pl 88, Sont au moins très Voisins. Ajoutez le grand Grimpart Vaïll. 42.— Dendroc. tenuirostris, Spix, 91, 2; — D. bivittatus, 90, 1; — Dend. Wagleri, 90, 2; — le Gr. maille, Vaill. , 29, 2; —le Grimpart flambée, Vaill., promer. , 30, ou Dit platyrostris , Spix, 89? — le Gr. enfumé, Vaill., 28. (3) Le talapiot, Buff. (Oriolus picus , Gm. er Lath.; Gracula picoides , Sh. , enl. 605, ou Dendrocolaptes guttatus | Spix. 91, 1.) (4) Le Nasican, Vaill., promer., etc., 24. (5) Le Grimpart promerops (dendrocolaptes procurvus, Tem.), col. 28, ou Dendrocopus falcularius, Vieïll. , gal. 175. (6) Echelette, nom du grimpereau de muraille dans quelques-unes de nos provinces... M. Vieillot a imaginé de le changer en picchion, et celui qu'Iliger avait fait, en PÉrronroMA. 432 à OISEAUX et aux bords d’une partie des pennes des ailes. La gorge du mâle est noire (x). Les Sucriers. (NecrarinrA. Iliger. ) N’ont pas la queue usée et ne grimpent point, mais leur bec, de longueur médiocre, arqué, pointu et comprimé, res- semble à celui des grimpereaux. Ils sont tous étrangers. On donne plus particulièrement le nom de Gurreurrs à certaines petites espèces dont les mäles ont des couleurs vives. Leur langue est bifide et filamenteuse (2). On peut en séparer des espèces plus grandes et moins belles , dont la langue est courte et cartilagineuse. Le Fournier. (Merops Rufus” Gm.) Enl. 739. Figulus albogularis. Spix. ‘78. Oiseau de l'Amérique méridionale, grand comme une rousserolle , roussâtre dessus , blanchâtre à la gorge, qui. construit en terre sur les arbustes un nid couvert par- dessus comme un four (3). (a) Certh. fusca, Lath., Vieill., 65 , me paraît devoir appartenir à ce sous-genre, (2) Certhia cyanea , en]. 83, à. Vieïll., 41, 42,43, etgal. 176; — Cærulea, Edw., 21, Vieill. , 44, 45, 46. Deux espèces d'Amérique, aux- quelles il faudra probablement ajouter quelques espèces d'Orient, la plu- part rouges, comme C. sanguinea, Nieill., 66; — C. cardinalis, id. , 54, 58; —.C. borbonica, enl. 681, 2 ; — Vieill. , gal. 167, a donné à ces oiseaux le nom de CoëreBa. IN. B. C. Armillata, Sparm. 36 ;—C. cayana, 682; 2, etc, ne sont que des variétés du cyanea ou du cærulea. | (3) Cet oiseau a servi de type au genre OPnie où opetiorhynchos de M. Temmink; Furvarius de M. Vicil., gal. 182. Le genre Ficuzus de Spix n’en diffère pas. Aj. le Picchion-baillon, Vieïll., gal. 192; —Po- matorhinus montanus, Horff., jav.; —Pomat. turdinus , T., col. 441 ; — Pom. trivirgatus, T., col. 443; — Climacteris picumnus, Temm., col., 281. 1 ; — Clim. scandens, ib.2 ; — Certhia flaveola, Edw., 122, 362; Vieill., 51; — C. varia (mot. varia, L.), Edw., 50, 2; Vieill., 74, qui est le mniotille varie , id., gal. 169; — C. semiüorquata, Vieill. , 56 ; — le Promerops olivätre, Vaïll., Huppes et Prom. , pl. v. (Mer. olivaceus, Sh.). — Je soupçonne que c’est aussi la place des C. virens, Vieill., 57 et 58; et sannio, id. , 64, que je n'ai pas vus, mais qui se distinguent par leur queue un peu fourchue. C # PASSEREAUX. Les Dicées. (Dicæum. Cuv:) (x) 435 Ne grimpent pas non plus, et n’ont pas la queue usée ; leur bec aigu , arqué, pas plus long que la tête, est déprimé et élargi à sa base. ‘is viennent des Indes orientales, sont fort petits, et por- tent généralement de 1 ’écarlate dans leur plumage. Les Héonoraires. (Mexrrureptus. Vieillot.) N’ont pas la queue usée, et leur bec est extrêmement alongé, et courbé presque en demi-cercle. Il viennent des îles de la mer du Sud. L'un deux ( Certhia Vestiaria. Sh. ) Vieill., Ois. dorés, - H, pl. 52, et gal. 181, Est couvert de plumes écarlates, qui servent aux habi- tants des îles de Sandwich à fabriquer les beaux manteaux * “de cette couleur qu’ils ont en si grande estime (2). P Les Soui-mancas. (Cinnyriss Cuv.) (3). N’ont pas non plus la queue usée ; leur bec lohg et très grêle a le bord de ses deux bte finement dentelé en scie; leur langue, qui peut s’alonger hors du bec, se termine en une petite fourche ; ce sont de petits oiseaux dont les mâles brillent au temps des amours de couleur AAA UE, 2 rapprochant de l’éclat des colibris, qu’ils représentent à (1) Dicæuw, nom d’un très petit oiseau des Indes, selon Ælien, A ce sous-penre appartiennent certh. erÿthronotos, Vieill., 11, 35. Le C. cruen- tata, Edw., 81, en est probablement une variété d'âge. -—— C. rubra, ® Vicill., pl. uv, dont le C. erythropy gia , Lath., 2e Supp. , est probable- ment la femelle; le /Vectarinia rubricosa, Temm., col. 108, f. 2et3, né nous paraît pas en différer. — C. tæniata, Sonn Ile Voy, pl. cvu, fig. 3; — C. cantillans, ib., id., ME hirundinacea , Sh., Nat., Misc. , n° 114. (2) Ajoutez certh. obscura, Vieill., Ois. dor., on , pl. zut; —C. pacifica, id. , pl. zx; maïs les autres hécsoféiges de ce patutaliste appartiennent à des genres tout différents, surtout aux philédons, aux dicées, etc: (3) Cinnyris, nom grec d’un très petit oiseau inconnu. Soui-mangät signifie, dit-on, mange-sucre , dans un jargon de Madagascar. M. Nicillot a adopté ce genre et le nom de Cinnxris., gal. 179. TOME I. 28 1 + 434 OISEAUX cet égard dans l’ancien monde, se trouvanÿ, principalement … en Afrique, et dans l’archipel des Indes. Ils vivent sur les fleurs , dont ils pompent le suc; leur naturel est gai et leur chant agréé Leur beauté Eh a fait apporter beaucoup dans nos cabinets; mais le plumage des femelles et celui des mâles pendant la mauvaise saison étant tout différent - de leur plumage brillant, on à peine à bien caractériser les * espèces. ” r Le plus grand nombre à la queue égale ( 1 Dans quelques-uns les deux pennes du mise sont plus alongées dans le mâle (2). On peut ds encore ceux dont le bec est droit, où à A peu près (3). "1 Les OR Tem. Ont lebec long et arqué des souï-manga, mais plus fort, sans dentelure ; leur langue est courte et cartilagineuse ; on CH RE. FOTO FAR ENT BED CA LOT SR ERUTER À (x) Certh. splendide, Sh., Vieill., 82; — C. caffra, Edw., 347; — C. superba, Vieill. , 22; — C. lotenia ,enl. 575, 2 et 3; Vieill. 34; — Ametystina," NVieill., 5 et 6; — Chalybœa , enl. 246, 3; Vieill., 10, 13, 18,24, 34, 80;—Omnicolor, Seb. 1, 60 ,5;—Cuprea, Vieill,, 23; — Pupurata, Edw.., 265; Vieill., r1;— Cyanocephala, Nieill., 7 ; — Zeilonica , enl. 576; 4; Vieill., 29, 30; — Dubia, Vieïll. , 81; — Se. negalensis, Vieill., 8; — Sperata, enl. 246. 1, 2; Vieill., 16, 32, dont Zepida, Sparm., 35, est la femelle; — Madagascariensis, Vieill., 18 ;— Currucaria, enl. 576, 3; Vieill., 31 ;—Rubro-fusca, Vieill. , 27 ; — Fuliginosa, Vieill., 20; —Maculata, Vieill., 21;—Venusta, Vieill. , 79;— Güutturalis , enl., 578, 3; —Néctarinia solaris, Temm., col. 341, 3:— Eximia, T., col. 138, 1, 2; — Pectoralis, id. ;:col. 138, 3; —- Lepida, Lath., col. 126, 1, et Vieill., gal. 197, 2; — Hasselii, T., col. 356, 3; — Coccinogaster , T., col., 388,3; — Cinn. ÆEques ; Less.” et Garn: Voy. de la Coquille, pl:-xxxr, f. 1:-—Jaÿanica. Zool. ill. 127. — Oiseauxdonit péehp a ne sont probablement que deswvariétés les uns des! autres: : (2) Certhia famosa, 4 enl. 83, 1; — C. pulchella, enl..650, 1; — C. violacea enl. 670, 25 — le Sucrier cardinal, Naill., Afr. 591; Le sucrier figuier,id., 293 ,f: à ,—{Vectarinia metallica, Licht, Rhppeki pl. var, etecol. 345, 25 — Nec. mystacalis, T., col. 126, 3; — 1. Kuhli, Tr, coln3%6 ; 1,2: : i Lo other von (3).Cinnpris elegans, Vieäll, ;:gal. 477 , ou certh. rectirostris, id.., Ois. dor., IF, pl. xx v. PASSEREAUX. 435 n’en connaît que de l’archipel des Indes, qui vivent d’a- raignées (1). Les CozrBris. ( TrocmLus. L.) Ces petits oiseaux, si célèbres par l’éclat métallique de leur plumage, et surtout par les plaques aussi bril- lantes que des pierres précieuses que forment à leur gorge ou sur leur tête des plumes écailleuses d’une struc- ture particulière, ont un bec long et grêle, renfermant une langue qui s’alonge presque comme celle des pics et par un mécanisme analogue, et qui se divise presque jusqu’à à sa base en deux filets, que l’oiseau emploie, dit- on , à sucer le nectar des fleurs. Cependant les colibris vivent aussi de petits insectes, et nous en avons tr ouvé leur estomac rempli. Leurs très petits pieds , leur large queue , leurs ailes excessivement longues et étroites, à cause du raecourcissement rapide de leurs pennes ; leurs * humérus courts, leur sternum très grand et sans échan- crure, constituent un système de “i fort semblable à celui des martinets; aussi les colibris se balancent-ils en lair presqu’aussi aisément que certaines mouches. C’est ainsi qu’ils bourdonnent autour des plantes ôu des arbustes en fleurs, et ils volent plus rapidement à pro- portion qu'aucun autre oiseau. Leur gésier est fort petit, et ils manquent de cæcum, ce qui leur donne un r'ap- (1) Ærachnothera longirostra, Temm., col. 84, 1; — Arachn. inor- nata, id. , ib., 2. AN. B. dti toutes ces distinctions , il faut encore éloigner du grand genre Cerrnia, les C. lunata, Vicill. 61; —C: Novæ-Hollandiæ, 3. White New. ; S. W., pl. xviet rxv; Viéi 3 57 et 71; — C. australasiana, Vieill:, 55; — C. carunculata, Vieill., 69, 505; — C. auriculata , Vieill., 85; — C.cocincinica , enl. 643, Vieill., 57, 78; — C. spiza , enl. 578,12, Edw., 25 ; — C, seniculus ; Vieill. , 50; — C. graculina, Vieill., 895 — C. goruck, Vieill., 88; — C. cærulea, Nieïll,, 83; — C: xanthotis , Vieill. , 84 ; — C. mellivora, Vicill. 86, qui sonttous des Prirénons par leur bec échancré , et leur langue en pinceau. 28* 456 Pr RN OISEAUX A .S port de plus avec les pics. Ts vivent isolés, ‘défendent leurs nids avec courage, et se battent entre € eux avec acharnement. i On réserve le nom de Cozrenis trous, Lac. ) à ceux qui ont le bec arqué; quelques-uns se distinguent par le. PEOIOA GER des pennes intermédiaires de leur queue. Nous n’en citerons qu’ un des plus grands pe ges plus beaux. Le Colibri Topaze. ( Troch. pella.). Enl. 590. Marron-pourpré; tête noire, gorge du jaune le plus ‘brillant de topaze changeant en vert, encadrée de noir, (4). D’autres ont les pennes latérales de leur queue très alongées (2); plusieurs ont la queue médiocrement four- chue (3). Le plus grand nombre l’a ronde ou carrée (4). On donne le nom D'OrsEaux MOUCHES ( ask? NOEL La. ) À ceux dont le bec.est droit; parmi ceux-là il en est à tête huppée (5). ” (1) Ajoutez Tr. superciliosus, enl. 600, 3 ; Vieill., 17, 18, 19; De Tr. leucurus, enl. 600 , 3; — Tr. squalidus , Natterer , col. 120, £. 1; — Tr. brasiliensis, Lath., col. 120, f. 2. (2) Tr. Pédtus, Edw.., 33; Vieill. ,,30; — Polithmus, Edw, 34, Vieill., 67, etsurtout la magnifique espèce du Pérou, à queue éclatante d’or (Tr. chrysurus. N.) | (3) Tr. elegans, Vieill. , 14. de (4) Tr. mango, 1. , enl. 680, 2 et 3; Vieill., 9; — Tr. nœvius, Du- mont. , col. 120, f. 3; — Tr. gutturalis, en], 691; — Tr. taumantias, enl. 600 , 1 ; — 77r. violaceus, enl. 600, 2; — Tr. cinereus, Vieill., 5, — Tr. melanogaster, Nieill., 95; — Tr. jugularis, Sh., Edw. , 266, 1; Vieill., 4 ; — Tr. holo-sericeus, Sh. , Vieill. , 6 et 65 ; — Tr. punctatus, Sh., Vieill, 8; — Tr. pectoralis, Sh. y Vieïül., 9 et 70; — Tr. auru- entus, Sh., Vieill., 12; — Tr. aureo- pris Sh., Vieill. 15; — 77. “hirsutus , Gi. , Où brasiliensis , Sh:, Vicill., 20 ; — Tr. albus, Vicill. , 115— Tr. viridis, Vieïll., 15;— 17. margaritaceus, enl. 680, 1, Vieill., 16; — Tr. mulicolor, Gm., ou harlequin humingbird., Tath., ShpHté pl. ex1; Vieill., 59; — Troch. lazulus, Vicill., gal. 179. (5) Tr, cristatus, Edw., 37, enl!, 227, 1; Vieill., 47,48 ; — 77. (pileatus, (puniceus, Gm.), Vieill. , 63 ; — Tr. Lalandiü, Vieill.!, 18, f. 1 et2 — Orthor. stephanioides , Less. et Garn. Voy. de la Coquille , pl. xxx1, n° 2 RO PASSEREAUX. 437 ÿ < D'autres ont même des huppes ou M prolongées aux côtés de Ja tête (1), et. parmi eux il s ’en trouve à queue pointue et très longue (2). D’autres ont les tiges de leurs premières pennes des ailes singulièrement élargies (3), et parmi ceux qui n’ont point de ces ornements on peut encore distinguer lesespèces à queue fourchue (4), parmi lesquelles il en est dont ies pennes laté- rales très prolongées sont élargies au bout (5). Parmi ceux dont la queue est carrée ou peu. échancrée , l’on doit en remarquer un pour son excessive petitesse. x » Le Plus petit. des Oiseaux Mouches. (Troch. minimus. ) | Enl. 276. 1 : Edw. 105. Vieill. 64. . D'un gris violet et de la grosseur d’une abeille. & » Et une autre, au contraire, parce que sa taille excède celle du reste bc genre. * » L'Oïséau-Mouche géant. ( Troch. gigas.) Vieill. Gal. 180. Qui égale presque notre martinet (6): v (1) Tr. ornatus, enl. 646, 3, Vieill., 49, 50; — Zr. chalybeus ; Vieill. » 66, #. 2: = Tr. petasophorus , He Max. , col. 203, 3; — 77, *scutatus , Natter. , col. 299.3 ; — Tr. magn fau, die , col. 299, 2, — Tr. mesoleutosk Temmy, col. 317. &(2) | Tr. pus Temm: * (3) Tr. latipennis, enl. 672, a; Vieill., 21; ;—Tr. ensipennis, Swains., Zoo. Al 107. — Tr. falcatus , ib. 82. (4) Tr: mellivorus, enl. 640; Edw., 35, Vieill., 23, 24; — Tr. Aer) uS Gm. , enl. 692, 1 ;—Tr. furcatus, en. ie 25 Vicill., 34; — Tr. forficatus, Vieill., 60; — Tr. AL AC PRE RENE Vieill. , 36, 40; — Tr. colubris, Edw. , 383 Catesb., 65; Vieill.,,31, 32,33; ® * — Tr. maugeanus, Vicill., 37 , 38; — Tr. Langsdorfi, Vieill., 66,1; —"r. enicurus, Vieill., 66, 3; — Tr. mediastinus , Term. , col. 317; > = Orthor. cora ,. Less. et Garn., 31 , 4. £ (5) Tr. platurus, Vieill. , 52. (6) Autres espèces à queue carrée ou peu échancréer: Tr. mosquütus , L., enl. 227, 2; — Tr. carbunculus, Vieill., 54; — Tr, ourissia, en]. 227, 3; — Tr. mellisugus, L., enl. 640, 2; — Tr: rubineus, Gm., enl. 276,4, NVicill.27; — Tr. auritus, Sh., Vieill. , 26 ; — Tr. colla- ris, Vieill,, 61, 62 ; — Tr. superbus , Sh:; E aétroninit, Vieill.,,59,col. | 299, 1; — Tr, mellivorus, 1., enl. 640, 2; — Tr. leucogaster, Gm. , % Vieill., 435 —"@r. imbricatus, Gm., Vieill., 221; — Tr. albirostris , Vieill., 45; — Tr. viridis, Vieill., 415 — Tr. maculatus, Vieïll:, 44: 7% 438 OISEAUX | | Parmi | De “A Les Huppes (Urupa: Lin.)}, + + : Nous placerons d’abord» Les CrAves. fige Cuv.) (x) Dont les narines sont recouvertes par des plumes dirigées en avant; ce qui les a fait réunir, par plusieurs auteurs, aux corbeaux, à qui ils ressemblent à quelques égards par les mœurs : leur bec est un peu plus long que la tête. Le Crave dEurdpe. (Corvus graculus. Lin.) Enl. 255. Naum. 57.2. Vieillot, galer. 163. Est de la taille d’une chraaifle noir , à bec et à pieds. rouges ; ses ailes atteignent où d'épassent le bout de sa HUEUES Il vit surles plus hautes montagnes des Alpes et des Pyrénées, et y niche dans les fentes des rochers comme le chocard, mais il est moins commun, et se réunit moins en troupes. Les fruits et les insectes servent également à sa nourriture. Quand il descend dans les vallées ; ; Cest un signe de 1e et de mauvais tonne (27-220 dE M , PE RTE “+: s Les Hüpers proprement dia _(Urura.) LR _ Ont sur la tête un ornement formé d’une double rangée | de longues plumes qui se redressent au gré de l'oiseau (3). ù - | *E RE ————————————————— —— — ———…— —— Tr, saphyrinus, Sh., Vieill. , 35 et 57, 2; — Tr. squamosus ; Temm., col. 203, 1: — Tr: albicollis, : col: 203 , 2; RON Amasili, Ress. É et Garn. Vôry. de la Coq, 31, 3. » (1) M. Vieillot a changé ce nomen Coracias ; qui, dans Lames, est celui des rolliers. RAT (2) On ne sait quelle combinaison de l’histoite de ce crave avec des figures défectueuses , peut-être de quelque courlis , a donhénaissance à l'espèce imaginaire du crave huppé où sonneur (corvuseremita , 1. ), prétendu:oïseau de Suisse, que personne n’a vu depuis Gesner. Maïs le corv, affinis; Lath., paraît un vrai crave, et nous en ayons une espèce toute noire dela. Nouvelle-Hollande. r : #7: (ou (3) Ce nom de huppe, formé d’après le cri de la huppe commune ;est devenu en français, le nom de l’ornement qu’elle porte sur la es dans quelque oiseau qu'on le retrouve, PASSEREAUX: F 439 Nous en ayons une en Europe. La Huppe commune, Upupa epops. Lin. enl. 52. Naum. 142. D'un roux vineux, les ailes et la queue noires, deux bandes blanches en travers sur les couvertures , et quatre sur les pennes de l'aile. Elle cherche les insectes dans la terre humide, pond dans des trous d’arbres ou demurailles, et nous quitte en hiver (1). La Huppe du Cap. ( Upupa capensis. ) Enl. 697. Se lie plus particulièrement aux craves , parce que les: plumes antérieures de sa huppe, courtes et fixes, se diri- gent en avant et couvrent les narines. "Les Promerors. Briss. N’ont point de huppe sur la tête, et portent unetrès longue: » ‘queue; leur langue, extensible et fourchue, leur permet dit-on de vivre du suc des fleurs ; comme les soui-mangas. et les colibris (2). + Les ÉprmAQuEs (3). (ÉPmRi cas: Cuv. ) Ont, avec Le bec des huppes et des promerops , des plumes: D lens ou veloutées, qui leur recouvrent une partie des ,varines, comme dans les oiseaux SÉPAradE ; > aussi viennent- ils du née pays, et brillent-ils de même par l’éclat de leur OR 4 (x) Ajoutez la huppe d’Afrique, Upupa minor; Vieill.,. promerops, # ph u, et gal., pl. 184; Vaill. , prom., 23. (2) M. Vieillot, dans sa galerie, pl: crxxxv, a changé le nom de Promerops en falcinellus.. On ne connait bien que-l'Upupa promerops ,. où Merops caffer, enl. 637, qui est le Sucrier du protea, Vaill., Afr. 139. —M,Waill. croit que l'Up. fusca, Gm., ou papueñsis , Lah. ent 638, * est la di del Épimaque à à parenrents s frisés: eul: 639. —T'Up. para- disœa, Seb. T pl. xxx, 8, n'est que le Muscicapa paradisi, dont le bec a été mal dessiné. — L'Up. aurantia, Seb. 1, rxvi, 3, est, selon toute apparence, un cassique. — Le Mexicana, Seb. 1, xzv, 3, n’est du moins “ pas du Mexique, comme le prétend Éobas en Jui appliquant un passage de Nierembers, lib. X, c. 44, où il n’est question que d’un canard. Je suis en doute de savoir si l’on doit placer ici le Promerops cæruleus , Shaw. ; Promerops bleu, Vieill.; Upupa indica , Lath. , ou si on doit le Acte du Merops moqueur ( Up. erythrorhynchos. ) (3) Érnwacnus, nom grec d’un très bel oiseau des Indes, d’espèce in- déterminée. “ 44o OISEAUX plumage. Leurs 2 des flancs sont aussi plus ou moins prélongées dans les mâles. L’Épimaque à parements frisés. ( Upupa magna. Gm. Up. superba Lath.) Enl. 639. Vaill. Prom. 13. Noir, à queue étagée, trois fois pluslongue que le corps ; les plumes des flancs alongées, relevées , frisées, brillantes à leur bord, d’un bleu d'acier bruni, qui éclate aussi sur la tête et au ventre (1). ‘ On à distingué les espèces à quèue carrée (les Prinoris de Swainson) , telles que : L’ Épimaque à douze filets. ( É p- Albus ); ; Paradisæa alba. . Blumenb. Abb. 06. Vaill. Ois. de par, , pl. 16 et 17» et mieux promer. 14. Vieill: PI. 13 et1 mieux gal. 185. Long-temps rangé parmi les oiseaux de paradis à à cause _ des longs faisceaux de plumes blanches qui garnissent ses - flancs, dont les tiges prolongées donnent six filets de chaque côté. Son corps est ordinairement d’un noir violet, avec une bordure d’un vert d’émeraude aux plumes du the de la poitr ine, mais il paraît qu’il en existe aussi des variétés à corps tout Due Les pennes primaires de ses ailes sont courtes , et beaucoup moins nombreuses qu'aux oiseaux ordinaires. L’Épimague proméfil. ( Épimachus magn Cuv.) Vaill. Prom. 16. D’un noir de velours , à queue médiocre un peu four- chue, la tête etla poitrineéclatantes du plus beau bleu d’a- cier É uni; les s plumes des flancs ae effilées, noires. ? Me L’ Épimaque royal. ( Epimachus regius. Less. et Garn. } oyage de Duperrey.pl. 28. Ptiloris paradisœus, Swains.i D'un noir pourpré; le dessus de la tête et le haut de la poitrine d’un beau vért brillant. Les plames!des PACE arrondies , bordées de vert. # ' (1) Je ne sais si l’on doïitplacerici ou près du Merops moqueur, le Promerar, Vaill., 8 et9; — le Promerup, Vaïll., 11 et 12, etson Promerops siffleur, 10. — En général ces beaux oiseaux de la Nouvelle- Guinée , rares dans les cabinets, y sont souvent privés de leurs pieds, ce qui empéche de les classer ayec sûreté. . " ' PASSEREAUX: 4h? La seconde et la plus petite division des passe- reaux comprend ceux où le doigt externe presque aussi long que celui dumilieu , lui est uni jusqu’à l’avant-dernière articulation: Nous n’en faisons qu’un seul grouppe. Les SyYNDACTYLES. Divisés depuis long-temps en cinq genres que nous éonservons. Les Guépriers. ( MEROPs. L.) | A A bec alongé, triangulaire à sa base, légèrement ar- qué, terminé en pointe aiguë. Leur sternum a en arrière de chaque côté une double échancrure. Leurs ailes lon- gues et pointues , leurs pieds courts, leur donnent un vol assez semblable à celui des hirondelles. Ils pour- suivent en grandes troupes les insectes, et surtout les abeïlles , les guêpes, les frélons ;'et, ce qui est remar- quable, ils n’en sont pas piqués. Îl y en a une espèce commune dans le midi de l’Europe, mais assez rare à notre latitude. | . Le Guépier commun. ( Merops apiaster. L.) Eâl. 938. « #4 Naum. 143. Vaill., Guep., r et 2. F Bel oiseau à dos fauve, le front et le ventre bleu d’aigue- “marine , la gorge jaune entourée de noir; qui niche dans "des trous qu’il creuse le long des berges, à quatre et cinq pieds de profondeur. Les jeunes y font long-temps leur demeure avec leurs parents, ce qui a fait croire aux an- - ciens que le guépier avait soin de son père et de sa mère » dans leur vieillesse. d Les deux pennes mitoyennes de sa queue sont un peu «alongées , premier indice d’un prolongement beaucoup “plus grand dans la plupart des espèces étrangères (1). (x) els sont : Mer. viridis, enl. 740, Vaill. , 4; — Ornatus , Lath. ; 443 OISEAUX ‘Plusieurs espèces ont cependant la queue à-peu- près carrée (1) ou un peu fourchue (2), mais cela dépend quel- quefois de l’état où on les a tuées. On devra TAPPIOPEE des guépiers quelques oiseaux à longue queue, à plumage métallique » rangés jusqu’à présent parmi les promerops, mais dont les deux doigts externessont unis presqueautant que dansles guépiers (3). Les guépiers pet manquer à l'Amérique, où ils. sont représentés à quelques égards par Les Motors. ( PRIONITES. Iliger. ) Qui en ont les pieds et le port, mais en diffèrent par un bec plus fort, dont les bords sont crénelés aux deux mandibules , et par une langue barbelée comme une | — Superbus, Nat. Misc. , 798; — Senegalensis, enl 314, êt badius, 252, Vaill., 12 et 13; —Superciliosus, 259, Waïll., 10. — M. nubicus , Vaill., 5, enl. , 649; cet individu était privé de ses longues pennes. — #7. Sa- vignit , Vaïll. , 6. — M. Cuvieri, Vaill., 9, et Swaïns. , "ib. ; 76 sous le nom de Savigny, — M. Lamark,, Vaill.’, (1) Merops philippinus, enl. 57; — A. cayennensis , RE (4. B. qui il n’est pas de Cayenne). — M. Nubicus, Gh9;— M. errtropterus , 318 ; M. malimbicus, Sh., ou bicolor, Daud., Ann. du Mus., I, zxu, et Vaill. 5. un, , gal. 186; — M. gularis, Nat. Misc.; 337: — M. amictus, nr col. 310. — M. Daudin, Vaïll., 14. — M. Coromandus, Lath., PE 2 ome Voy. 105, ou G. Cytrin, Vall., 11. — Mpuircolor : Vaill. 15; — M. Minulus, Vaill. : un, — M. Lechenaud , Vaill. - — M. Bullock, Vaïll., 20. (2) M. Taiva , Vaïll. , 8. — M. urica, Swams, Ill., Zool., 8. N. B. Le Merops congener, Aldr., 1, 856, n’est pas bien authen- tique ;—le cafer, Gm., est l'Upupa promerops ; — le brasiliensis, Seb., T, zxwi, 1, est probablement quelque troupiale; — les MeA monachus , corniculatus, cyanops sont des goulins;—les Mer. phrygius, cincinnatus , cucullatus, cyanops, garulus, fasciculatus, carunculatus, de Lath., nous paraissent des Prirépons , et nous nous en sommes même assurés pour presque tous ; — le #Z. cinereus ,Seb., XX XI, 10, est un soui-manga à longue queue. (3) Le Promerops moqueur ; Vaill., prom. 1 2et4 ( Upupa erythro- rhynchos, Lath. ). Le jeune a le bec noir. — Le Prom. namaquois . Vaill., 5 ct6, ou Falcin. cyanomelas., Vicill. 4 ” PASSEREAUX. 443 plume, à la manière de celle des toucans. Ce sont de beaux oiseaux à taille de pie, à plumage de la tête lâche comme aux geais, à longue queue étagée, dont les deux pennes du milieu s’ébarbent dans l’adulte sur un petit espace non loin du bout, ce qui donne à leur queue une forme toute particulière. Ils volent mal, vivent soli- taires, nichent dans des trous , se nourrissent d’insectes, . et poursuivent même les petits oiseaux (1). " Les Manrins-PÉCHEURS. (ALCEDO. Lin.) Ont les pieds plus courts que les guépiers , le bec bien plus long, droit, anguleux, pointu; la langue et la queue très courtes. Leur sternum a deux échancrures comme dans les guépiers et les rolliers. Ils vivent de petits poissons, qu’ils prennent en se précipitant dans. l’eau du haut de quelque branche où ils se tenaient perchés pour guetter leur proie. Leur estomac est un sac membraneux. Ils nichent comme les guépiers dans des trous du rivage. On en trouve dans 1 deux continents. 3 ‘espèce d'Europe, (Ailcedo ispida.) Enl. 33. Naum. 144, — Grande comme un moineau, est en dessus d’un verdâtre ondé de noirâtre; une large bande du plus beau bleu d’ai- gue- -mäfine règne le long de son dos; le dessous et un ruban de chaque côté du cou sont ME Les espèces étrangères ont presque toutes comme la (1) LeMotmot à téte bleue, ou le Houtou dela Guyane, Guira guay- numbi, au Brésil , selon Margrave ( Ramphastos momota, Gan.) ; ou Pr. brasiliensis, Ilig., enl. 350; Vaill., Ois. de par., etc., I, pl. xxxvn et xxxvun ; — le Mounot à téte rousse, ou du Pérou; Motmot dombey, Vaill. ; doc. «cit. , pl zxxx, et Vieill., gal., pl. cxc; — Pr. Marcü, Si, 9;— le Guire du Paraguay ,d Azz. n° 52, en sont au moins très voisins. Motmotest le nom du premier, au Mexique , selon Fernandez. Prio- nites , de mgiov, scie, nom fait par Migéé) M _Vieillot l'a changé en Baneaonus. : ‘ 444 VISEAUX nôtre un plumage lisse et varié de diverses teintes de blew et de vert. On peut les distinguer entre elles selon leurs becs, tantôt # simplement droits et pointus comme à l’espèce com- mune (1), tantôt à mandibule inférieure renflée (2). Il en est quelques unes à la Nouvelle-Hollande et dans les terres voisines, à mandibule crochue au bout (3). Dans plu- sieurs de celles-là , un plumage grisâtre et non lissé annonce, L qu’elles ne fréquentent pas les eaux; en effet, elles vivent” d’insectes , ce qui leur à fait donner le nom de martins-chas- 2 SCUTS.. ! Les CEyx. Lacép. Sont des DR A à bec ordinaire, mais où le doigt interne n’existe point. On en a troisespèces des Indes (4). (1) Ale. {afra, Sh.) maxima, enl. 679; — Alcyon, 715 et 593., et Wils., Am. INT, xxx, 1; — Torquata, 284 ; — Rudis, 62 et 16; — Bicolor, 592 ; — Americana , 591; — Benghalensis, Edw., 11; — Cœ- ruleo-cephala , enl. 356, 2; — Cristata , 956, 1; — Madagascariensis , 978, 15 — Purpurea, 778, 2; — Superciliosa, 756, 1 et 2; — Cineri- frons, Vieïll., gal 187; — Biru, Horfs. Jav., et T., col. 239, 1 ; — Se- Mmi-lorquata, Swaïins., ill., 154 ; — Asiatica , ib. , 5o. s (2) Ale. capensis, 599; — Atricapilla, 673 ; — Smirnensis , 232 et 894, l’une des deux espèces distinguées par Aristote ; — Dea, 116, dont M. Vigors fait son genre TANYsiPTERA ; — Pr 235 — Coromanda, Sonn., 218; — Leucocephala (Javanicas S 7957; — Senegalensis, 594 et 356 ;—Cancrophaga , Sh., 334; MRSUAT Lyncha , T., col. 391; — Omnicolor, T., col. 135; — Diops: , id. , col. 212; — Dacelo concreta, id., col. 346; + Dècslé cinnamominus , Swains.,ill., 67. C’est de cette division que M. Leach a fait son genre Dacezo. IN. B. Dans plusieurs des figures enluminées le bec n'est pas assez renflé. (3) Alcedo fusca (gigantea , Sh.), enl. 663 ; Vieill. , gal. 188; — Da- celo pulchella , Horfs., Jav. ét Temw., col. 297; — D. cyanous, T., col. 262; — Dac, Gaudichaud, Quoy. et Gaym. Voy. de Freycinet, pl. xxv. (4) Alcedo tridactyla, Pall. et Gm. ; Pall. , Spic. , VI, pl. u, f: 2; Sonn., pl. xxx; — Aicedoi tribrachys, Sh. Natural. Misc. XVI, pl. 681; — Ale. meninting, Horfs., col. 239, 2 L 4 nn. PASSEREAUX. 445 Les Topters. (Topus, L.) A Sont de petits oiseaux d'Amérique, assez semblables aux martins-pêcheurs pour la forme générale, et qui en ont aussi les pieds et le bec alongé, mais où ce becest . aplati horizontalement, obtus à son extrémité, le tarse Ÿ plus élevé et la queue moins courte. Ils vivent Fe mou- ches et nichent à terre (1 13 A Nous terminons l’histoire de cet ordre par le plus ex- traordinaire de ses genres, qui n’a pas avec les autres syndactyles autant de ressemblance qu’ils en,ont entre eux, et qui pourrait très bien faire une famille particu- liée. Ce sont Les Caraos. (Buceros. L.) Grandsoiseaux d’Afrique et des Indes, que leur énorme bee dentelé surmonté de proéminences quelquefois aussi grandes que lui, ou au moins fortement renflées en dessus, rend si remarquables et lie avec les toucans , tandis que leur port et leurs habitudes les rapprochent des cor- beaux, et que leurs pieds sont ceux des mérops et des martins-pêcheurs. La forme des excroissances de leur bec varie beaucoup avec l’âge, et même elles ne paraissent pas encore dans les très jeunes oiseaux ; l’intérieur en est DEN celluleux. Leur stérnum n’a en arrière qu'un arc légèrement rentrant de chaque côté. Leur langue est peti te, au fond de la gorge;, ils prennent toute sorte de nourriture, mangent des fruits tendres, chas- a ——————————————— —————-——_— (a) Todus viridis, enl. 585; 1et2, et Vieill:, galix94; TT. cœruleus, enl. 83, 1. . On a placé mal à propos dans le genre des todiers, de vrais mouche- rolles à bec échancré et à doigtextérieur libre , tels que les Todus regius, enl: 289; — Paradisœus , ib., 234 ; — Leucocephalus, Pall., Spic., VI, WI, 2 ;—Les deux PLarrrminques de Desmarets; qui sont les Zod. rostra- tus et nasutus de Shaw, ou Tod. platyrhinchos et macrorkynchos , Gmel. Vieill. donne le Meniier , gal. 196. 446 OISEAUX sent aux souris, aux pelils oiseaux, aux reptiles, et ne dédaignent pas même les cadavres (1). LL PL ts ñ rés £ LE TROISIÈME ORDRE DES OISEAUX, Ou LES GRIMPEURS. Se compose des oiseaux dont le doigt externe se dirige en arrière comme le pouce, d’où il résulte pour eux un appui plus solide, que quelques genres mettent à profit pour se cramponner au tronc des (x) Cazaos 4 PROÉMINENCES. Buc. rhinoceros, enl. 934, Vaill., Calaos, 1et2; B." africanus, Vaill. , pl. 17, f. 2, pourrait n’en être qu’une variété d’àge; Viger, Vaill., 13, n'en est, selon M. Temmink , qu’un individu mal conservé; — Monoceros, Sh. , enl. 873; Vaill., 9, 10 < 17,12; — Cassidix, Temm., col. 210 ; — Malabaricus , Lath , VI? 11, ou albirostris, Sh.; Vaïll., col. 14 ; —Buccinator, T. ,col. 284 ;—Gin- gianus, Sonn., 2e Voy., pl. cxx1; Vaill., 15; — Bicornis, Vaill., 7, la femelle adulte; Cavatus, id., 4, en est le, male en âge moyen. Les pl. 3 et 5 en sontdes individus altérés.— B. kydrocoraz, eul. 282, le jeune; col. 283, l'adulte; — Violaceus, id., 19; Æbÿssinicus, enl. 759, l’âge moyen; Vaill., Afr., 230, 231, Vois. adulte ; Viéill., gal. 191; — Sulcatus ; Temm:, col. 69; — Panayensis, enl. 780; la fe- melle ad. , 781 le vieux mâle; Vaill., cal. 16, 17 , 18; Manillensis , enl. 897, serait le jeune ;—Fasciatus, Vaill., Afr. 233;—ÆExaratus, T., col. 211. ; CarAos sANS PROÉMINENCES. B. javanicus, NVaïll., cal. 22, le jeune mâle; Afr., 239, le vieux mâle, le même que le Cal. de W'aidjiow , Labill. Voy. B. undulatus , VaïlL! ; cale 20 et 211; en sont les femelles; B. erythrorhynchos , enl. 260; Vaill. , Afr., 238 , lejeune;—astatus, nob, enl. 890, Vaill., 236, 237; — Coronatus, Vaill., Afr., 234, 235; — Bengalensis, Vaill., cal. 23. IN: B. Le B. ra cd dont on ne connaît. que lastête, .enl. 033, et que Vaillant croit mal à propos un oiseau laquatique est'un vrâi calao, mais dont la proéminence est revêtue d’ane corne excessivement FER surtout à sa partie antérieure. / | Voyez l’article général sur Les calaos, js M. Hémutinl dans le texte des planches coloriées | GRIMPEURS. 447 arbres et y grimper. On leur a donné, en consé- quence , le noi commun de GRIMPEURS (Scansores), quoique, pris à la rigueur, il ne convienne pas à tous, et- ue plusieurs oiseaux grimpent véritablement _ sans appartenir à cet ordre par la disposition de leurs 2 doigts, comme nous Vavons déjà vu pour les grimpereaux et les sittelles. Les oiseaux de l’ordre des grimpeurs nichent d'ordinaire dans les trous des vieux arbres; leur vol est médiocre; leur nourriture, comme celle “des passereaux, consiste en insectes ou en fruits, selon que] leur bec est plus ou moins robuste ; quel- qués-uns , comme les pics, ont des moyens parti- culiers pour Pobtenir. ». Le sternum de la plupart des genres a deux échancrures en arrière; mais dans les perroquets, il n’a qu'uu trou , et souvent il est absolument plein. LEs JACAMARS. (GALBULA. Briss.) Tiennent de très près aux martins-pêcheurs par leur bec alongé, aigu , dont l’arête supérieure est vive, et par leurs pieds courts, dont les doigts antérieurs sont en grande partie réunis; cependant, ce ne sont pas les mêmes doigts que dans les martins-pêcheurs; de plus, le plumage des jacamars est moins lisse , et toujours d’un éclat métallique. Ils se tiennent isolés dans les bois humi- » des, vivent d’insectes , etnichentsur lés branches basses. Les éspèces d'Amérique ont le bec plus long et absolu- ment droit (1). (1) Alcedo paradisœa ( Galbula paradisæa, Lath.), enl. 271; —Ælcedo galbula, %. ( Galb. viridis, Lath.», enl. 238;— Galb. ruficauda, nob., 44S OISEAUX © Mais il y en a dans l’archipel des Indes, dontle bec plus court, plus gros, et un peu arqué, les rapproche des gué- piers. Leurs doigts antérieurs sont plus séparés. Ce sont les Jacamerops de Levaillant (1). Ce naturaliste en donne même un dont le bec n’aurait point d’arête en dessus (2). Enfin il y en a (les Jacamar-Aleyon) qui n’ont que trois doigts, ils vivent au Brésil (3). Les Pics. ( Prous. Lin. ) (4) Sont des oiseaux bien caractérisés par leur bec long, droit, anguleux, comprimé en coin à son extrémité , et propre à fendre l’écorce des arbres; par leur langue grêle, armée vers le bout d’épines recourbéesen arrière , qui, poussée par les longnes cornes élastiques de los hyoïde, peut sortir très avant hors du bec, et par leur queue, composée de dix pennes (5) à tiges roides et'élastiques qui les soutiennent en arc-boutant lorsqu'ils grimpent le long des arbres. Ce sont les oiseaux grimpeurs par excellence : ils se portent dans toutes les directions sur l'écorce des arbres, qu'ils frappent de leur bec; et dans les fentes et les trous de laquelle ils enfoncent leur longue langue pour y prendre des larves d’insectes, dont ils se nourrisent. Leur langue, outre son armure, est encore imbibée d’un suc visqueux fourni par de Vaill., Ois. de par., etc., 11, pl. 1 ; ou G. macroura, Vieill., gal. 29. —Galb. albirostris , Lath,, Vaill., pl. 1; Vieill., Ois. dorés’, I, pl. 1v, — Galb. albiventris, Vaill. xzvi. (x) Alcedo grandis, Gn. ; (Galbula grandis, Lath., Vaïll. , pl. vv. (2) Le Grand Jacamar, Vaïll., L., cit., pl. zur. Jacamaciri ést le nom de ces oiseaux au Brésil, selon Margrave. Gal- bula paraît avoir indiqué le loriot chez les Latins : c’est Mœring qui a transféré ce nom aux jacamars: À (3) Vaill., jac. suppl. , f. L, et Spix, 57, 2, sous le nom d’Ælcyon tridacty la. (4) Picus, nom de ces oiseaux en latin. Il leur venait, disait-on, d’un roi du Latium. (5) 11 y en a proprement douze ; mais les latérales , très petites, n'ont | pas été comptées. . GRIMPEURS. 449 grosses glandes salivaires : elle est retirée en dedans par deux muscles roulés comme des rubans autour de la tra- chéé; dans cet état de rétraction, les cornes de l’os hyoïde remontent, sous la peau et autour de la tête, jusques vers la base supérieure du bec, et la gaîne de la langue est plissée sur elle-même dans le fond du go- sier. Leur estomac est presque membraneux; ils man- quent de cœcums : cependant ils mangent aussi des fruits. Craintifs et rusés, la plupart du temps ils vivent solitaires. Au temps de l’amour , ils appellent la femelle en frappant rapidement sur une branche sèche. Ils ni- chent une fois'par an dans des trous d’arbres. Les deux sexes couvent alternativement. Nous en avons six ou sept espèces en Europe. Le grand Pic noir. ( Picus martius. 1.) Enl. 506. Naum. 131, - Presque de la taille d’une comneille , tout noir; un beau rouge forme une calotte dans le mâle , et seulement une tache à l’occiput dans la femelle. Il vit “de préférence dans les bois de sapin du Nord. Le Pic vert. ( Picus viridis. ) Enl. 331. Naum. 13. Grand comme une tourterelie ; vert dessus , blanchâtre * dessous ; la calotte rouge le croupion jaune; l’un de nos plus Bus oiseaux. Le jeune est tacheté de noir en-des- sous et de blanc sur le manteau. Îl aime les bois de plaine peu épais les hêtres , les ormes, et cherche aussi sa nour- riture à terre. * Une espèce voisine, mais un peu plus petite, est le P:- cus canus , Gm. (Edw: » 65 ; Naum. , 133), à teinte plus cendrée, à bec pe menu, et portant une moustache noire. Le mâle n’a de rouge que sur le haut de la tête, et la femelle n’en a point du tout. /l descend moins vers le midi, et est plus rare en France que le précédent, dont il a du reste les habitudes. Les fourmis sont sa nourriture de prédilection. ù L’Epeiche ou grand Pic varié. ( Picus major. ) En. 196, le mâle; 595, la femelle. Naum. 134. De la taille d’une grive, varié dessus de noir et de blanc, TOME I. 29 450 OISEAUX ” le- dos et le croupion noirs, dessous blanc, la région de l’anus rouge, ainsi qu’une tache à l’occiput du mâle. Le jeune a presque toute la calotte rouge; il aime les arbres verts, se rapproche souvent des habitations , mais ne va presque jamais à terre. Le moyen Epeiche.( Picus medius.) Enl. 611. Naum. 136. f. x et 2. Un peu moindre , a du rouge sur toute la calotte dans les deux sexes. Son croupion est noir, le dessous de la queue rougeâtre. De l’Europe tempérée et méridionale. Le petit Epeiche.( Picus minor. ) Enl. 598. Naum. 136. f. 2 et 3. Grand comme un moineau , varié de noir et de blanc en-dessus, blanc-grisätre dessous, du rouge sur la tête du mâle seulement. Du nord et du milieu de l’Europe. On dit qu’il va aussi par terre à la recherche des fourmis, ce qui l’a fait appeler pic d’herbe, mais Naumann assure que cette opinion est mal fondée. Le nord-est de l’Europe possède un épeiche un peu plus grand que notre premier, et assez semblable, mais qui a toujours le bas du dos et le croupion blancs, et la calotte du mâle rouge. IL vient quelquefois jusqu’en Allemagne; c’est le Picus leuconotos, Bechst (Naum. 135). Les pics étrangers sont fort nombreux, et se ressem- blent beaucoup entre eux, même pour certaines distri- butions de couleurs, par exemple pour le rouge de la tête (x). (x) Espèces analogues au Pic noir : P. pileatus , L., enl. 718; —P. lineatus , L., enl. 917; — P. principalis, L. , enl. 690 ; — P. galeatus, Natter., col. 171, quatreespèces très voisines, à l’une desquelles appartient probablement le P. melanoleucos , Gm. ; Lath. » Syn. }, 25t. XXV ;— P. rubricollis, Gm., enl. 612; — P. robustus, Spix, 44.— P. albi- rostris, id. 45; — P. validus, T., col. 378, et la fem., 402; — P. erythrocephalus, L., enl. 117; —P. pulverulentus, T., col. 389 ; — P. concretus, Reinw., col. ao: — P. chilensis, Voy. de la Coq., 32; — P.iorquatus, Wils., Am. WT, xx, 3. — P; dominicanus, Spix, 50. Espèces analogues au Pic-vert: — P. percussus, T., col. 390, et 424, la fem.;—P. benghalensis, L., enl. 695, dont P. aurantius, Gm., GRIMPEURS. 451 M. de Lacépède a nommé Prcoïpes des espèces de pics qui manquent du doigt externe ,et n’en ont en conséquence que deux devant et un derrière; d’ailleurs semblables en tout aux pics ordinaires. ; Nous en avons un dansle nord et l’orient de l’Europe, ( Picus tridactylus.) Edw. 114. Naum. 133. Intermédiaire pour la taille entre le grand et le petit épeiche, noir tacheté de blanc dessus, blanc dessous ; la calotte du mâle orangée; celle de la femelle blanche. On pourrait également faire un sous-genre des espèces que leur bec, légèrement arqué, commence à rapprocher des coucous (1). Briss. IV, pl. vi, f. 1, n’est probablement qu’une variété; —P. goensis, Gm:. , enl. 696; —P. aurulentus, Iig., col. 59, fig. 1 ou macrocephalus, Spix, 53, 2.— P. puniceus, Horfs., col. 423;—P. mentalis,T., col. 384 : —P.ceylonus, N., Nat. Forsch. 14, pl. 1; — P. goertan, Gm., enl, 350; — P. manillensis, Gm.; Sonn., pl. xxxvi; — P. senegalensis, Gm. : enl. 345, £. 2,— P. passerinus, Gm.; Briss., EV , 1. IV, £ 2; — P. !u zonicus ; Nob.; Sonn., pl. xxxvur; — P. miniatus, Gm , Ind. zool., t. VI; — P. chlorocephalus; Gm., enl. 784; — P. exalbidus, Gm. , enl 509; — P. cinamomeus, Gm., enl. 524 ; — P. Palalaca, Nob. enl. 691 : — P; jumana , Spix, 47.— Pochraceus et P. flavicans, id. 51. Espèces analogues aux Épeiches : P. rubriventnis, Vieïll. , gal. 27 ; — P. hirundinaceus, L. , enl. 694 ; — P. varius, Gm., enl. 785; — P. canadensis, Gm., enl. 345, f. 1; — P. villosus , Gm. , enl. 754 ; Wils.,I,1x, 3; — P, undosus, N., enl.553; — P. pubescens, Gm. ; Catesb,, 31, 115 Wils.,I,1x; 4. Espèces à dos rayé en travers : P. moluccencis, Gm. , enl. 748, f.2; — P. bicolor, ibid., f. 1; — P. rufus, Gm., enl. 694, £ 1 , très voisin de P. undatus, Gm. ; Edw., 332; — P. carolinus, Gm., enl. 597 et et 692 ; — P. cayennensis, Gm., enl. 613; — P. melanochloris, Gm. , enl. 919; — P. striatus; Gm., enl. 281 et 614; — P. superciliaris , T., col. 433; — P. flavescens, Gm.; Brown. , IL. pl. xrr et Spix, 49; —P.cardinalis, Sonn. , pl. xxxv; — P. querulus, Wils., Am. IT, xw, 1: — P. campestris | Spix. 46 ; — P. Macei, T. col. 59 , 2. On doit remarquer, au reste, que ces distinctions d’analogie, prises surtout des couleurs, sont de peu d'importance, et qu’il se pourrait que plusieurs de ces espèces rentrassent les unes dans les autres. (1) Telles que le Picus auratus (Cuculus auratus dela 10e édit.), enl. 695, et Wils., Am. 1, 111; — Je Picus cafer, Lath.ou promépic , Vaill,, prom. 32; — le P, Poicilophos j'Femm. , co!. 197, f. 1. : 29 * 452 OISEAUX x ‘L'une d'elles ne cherche sa nourriture qu’en marchant à terre, quoiqu’elle ait la même queue que les autres (1). Les Torcocs. ( Yunx. Lin. (>) Ont la langue alongeable comme les pics, et par le même mécanisme, mais sans épines ; d’ailleurs leur bec droit et pointu est à peu près rond et sans angle; leur quene n’a que des pennes de forme ordinaire. Ils vivent à peu près comme les pics, excepté qu’ils srHnpent peu. Nous en avons un en Europe. (Yunx torquilla , Lin.) en]. 698. Naum.. 138. De la taille d’une alouette, brun en dessus , et joliment vermiculé de petites ondes noirâtres et de mèches longitu- dinales fauves et noires; blanchâtre, rayé en travers de noi- râtre en-dessous. Son nom vient de la singulière habitude qu'il a, ei on le surprend, de tordre son cou et sa tête en différents sens. Les Picumnes, Temm. , ne diffèrent guère des T'orcols que par une queue très courte. Ce sont de petits oiseaux (3). Il y en a qui n’ont que trois doigts comme les picoïdes (4). Les Coucous. (Cucuzus. Lin. ) (5) Ont le bec médiocre, assez fendu, comprimé, et lé- gèrement arqué; la queue longue. Ils Muse d'insectes, (x) Lé Pic laboureur (Picus. arator, Nob.), Vaill,, Afr., pl. cezy et GCLVI. à Nous ne retranchons d’ailleurs du genre des Pics que le Picus minutus , Lath. (Punx minutissimus , Gmenl, 986, 1; Vieille, gal. 28), qui est en effet un torcol. ‘ (2) Yuwx est le nom grec de cet oiseau; Torquilla, son nom latin. (3) P. minule, T. (Funx minutissima ,) Gm., enl. 786, 1; — P. 4 toupet (Picumnus L Fa T.) col. 391, 15 Vieill. > gale 28; — P. mi- gnon (P. exilis, T.); col. 571, 2 (4 Picumne has (P. abnormis, T.), col. 391, 3 (5) Koxxvë, Cuculus, Coucou, exprime le cri de l'espèce d'Europe, GRIMPEURS.- 455 et sont voyageurs. Nous subdivisons ce nombreux genre comme il suit: Les vrais Coucous. Ont le bec de force médiocre , les tarses courts, la queue de dix pennes. Ils sont célèbres par la singulière habitude de pondre leurs œufs dans les nids d’autres oiseaux insecti- vores; ce qui n’est pas moins extraordinaire, les parents étraugers , souvent d’espèces beaucoup plus petites, pren- uent soin du jeune coucou comme de leurs propres petits, même lorsque son introduction a été précédée , comme il arrive souvent, de la destruction de leurs œufs. La cause de ce phénomène, unique dans l’histoire des oiseaux, est encore inconnue. Hérissant l’a attribué à la position du gésier, qui est en effet plus en arrière dans l’abdomen , etmoins garanti par le sternum que dans les autres oiseaux. Les cœcums de tes coucous sont assez longs, et leur larynx inférieur n’aqu’uu muscle propre. Nous avons en Europe un coucou généralement répandu. ( Cuculus canorus, Lin.), enl. 8x1, D'un gris cendré, à ventre blanc, rayé en travers de uoir, la queue tachetée de blanc sur les côtés ; le jeune a du roux au lieu de gris. Mais il y vient aussi quelquefois une espèce tachetée et huppée, dont le cri est plus sonore (C. glandarius, Edw. 57.), Naum. 130, le mâle; col. 414, la femelle (1) Les pays chauds des deux continents en ca plu- » sieurs autres (2). Il y en a surtout en Afrique quelques jolies LA d'un (1) Cuculus pisanus , Gm., en est le jeune. (2) Cuculus capensis, Vaill., Afr., pl. 200, qui n’est bio ané qu'une variété du commun ; — Solitarius , Nob., Vaill., 206 ; — Radia- tus, Sonn., Ler. Voy., pl. 79; — Clamosus, Nob,, Vaill., 204, 205 ; — Edolius, Nob., Vaill., 207, 208. IV. B. Cuc. serratus, Spartn.}, Mus. Carls, 3, en est le male; Aelanoleucos , enl. 272, la femelle ; — Coromandus + enl. 274, 2, et une var., Vaill. 213; — Æmericanus , enl. 816, ou Carolinensis, Wils, IU, xxvit, 13 — ÆErythrophtalmus , ih., 2? — flavus, enl. 814. 454 OISEAUX vert plus ou moins doré; leur bec est un peu plus déprimé qu’au coucoù ordinaire (4 JE D’autres espèces, la plupart d’un plumage tacheté, ont le bec plus haut verticalement (2). _Les Cowas. Vaill. Ne diffèrent des coucous que par des tarses élevés(3). Ils nichent dans des creux d’arbres, et ne pondent pas dans des nids étrangers ; cela est vrai, du moins pour les espèces dont on connaît la propagation. On peut en séparer une espèce d'Amérique à bec long, courbé seulement au bout (4). M. Levaillant à déjà séparé, avec raison, des autres coucous Les Coucazs. (5). (Cenrropus. Ilig.) Espèces d’Afrique et des Indes, qui ont l’ongle du pouce long, droit et pointu comme les alouettes. Ceux que l’on connaît appartiennent à l’ancien monde. Ils nichent aussi dans des creux d’arbres (6). (1) Cuc. auratus jenl. 657, Vaïll., 211; — Clasü, Vaill., 210; — Lucidus, Lath., Syn. 1, pl. xxur, et col. 102 , f. 1; — Cupreus, id., suppl. 134, et Viell., galer. 42 ; —Chalcites, T., col, 102, f. 2, la fem. (2) Cuc. punctatus, enl., 771, et scolopaceus , 586, peut-être même encore m#aculatus, 764, ne paraissent que des variétés ; — Honoratus, nl. , 294, Vaïll., 216; — Tuitentis, Sparm. , Mus. Carls., 32; — Mindanensis, enl. 277; — Gaira, Vieill., gal., 44; Freycinet, Voy. zdol. , 26. On ne sait comment M. Vieillot en a fait un ani. (3) M. Vieïllot a fait de cette division son genre Cocexzus,, gal., 41. Ce sont les Macropus de Spix. Cuc. madagascariensis , enl., 825 ; — Cuc.Lalandü, T., col, , 44o ; — Cristatus, enl., 589; Vaill. . 219 ; — Cœruleus , 295 ,2 ; Vaïll., 218; — INœvius , enl. 812 ; — Cayanus, enl. 211;,—C. brachypterus , T. ou macropus caixana , Spix, 43 ; — C. seni- culus, enl. , 813 ; — Macropus phasianellus , Spix, 42. (4) CE vetula, en. 772. C'est sur cette distinction que M. Vieïllot - a fait son genre SAurRoTHERA , galer. 38. (5) Coucar, mot composé de coucou et d’alouelte; Centropus, pied aiguillonné. M. Vieillot l’a changée en Corxponte, M. Leach en Ponorxirus. | (6) Cuculus ægyplus et senegalensis, enl. 332; Vaill., Afr. 219; — Philippensis, Nob. , enl. 824, ou C. bubutus, Horsf., Jav.; — Migro- GRIMPEURS. ; 455 On doit distinguer également , avec ce natwaliste, Les Couhozs (1) ou Vourouprious de Madagascar, Dont le bec gros, pointu, droit, comprimé, à peine un peu arqué au bout de sa mandibule supérieure, a ses na- rines percées obliquement au milieu de chaque côté. Leur queue à douze pennes. Ils nichent comme les précédents, se tiennent dans les bois. On les dit principalement frugi- vores (2). Les Innicareurs. Vaill. Sont deux autres espèces d'Afrique, célèbres parce que, se nourrissant de miel , elles servent de guides aux habi- tants pour découvrir les nids d’abeilles sauvages , qu’elles cherchent elles-mêmes en criant. Leur bec est court, haut, presque conique comme celui du moineau. Leur queue a douze pennes , et est à la fois un pen étagée et un peu fourchue. Leur peau , singulièrement dure, les garantit des coups d’aiguillons ; mais les abeilles , qu’ils tourmentent sans cesse, les attaquent aux yeux, et en tuent quelque fois (3). % Les Barpacous. Vaill. (4) ? Ont le bec conique, alongé, peu comprimé, légèrement arqué au bout , et garni à sa base de plumes effilées ou poils roides, qui leur donnent un rapport avec les barbus (5). rufus, Nob., Vaill., Afr. 220 ; — T'olu, enl. 295; Vaill. 219; — Ben- ghalensis , FC ï., XIII ;—Rufinus, Nob., Vaill., 221;—Æ thiops, Nob., Vaill, 222; — Cha Nob., Vaill. 223 ; — Atralbus , Voy. de la Côq. , Zool., 34. (1) Éburol, de coucou et de rollier. M. Vieillot a fai de cette division son genre Lerrosomus, gal. 29. (2) Cuculus afer, enl. 385, le màle, dont le bec est mal rendu, et 558 la femelle, où il est mieux, Vaill., 226, 227. (3) Cuculus indicator, Vaïll., Afr. 241; — Minor, Nob. , td., 24; — Albirostris , T., col. 367. M.Vieillot aadopté ce genre et ce nom , gal. 45. (4) Barbacou, composé de barbu et de coucou. M. Vieillot en a fait son genre Mowasa., gal. 36. (5) Cuculus tranquillus , enl. 512; Spix. 41, 2 ; — Cuculus tenebrosus , enl. 505 et col. 323,2; — C. rufalbinäs ,T.; col. 323; —Monasa per- sonata , Vieill., gal. 36, ou bucco albifrons, Spix, 41. N. B. Il faut encore observer que le Cuc. paradisœus, Briss. LV’, 456 OISEAUX Les MALCcOHAS. Vaill. (1) Ont un bec très gros, rond à sa base, arqué vers le bout et un large espace nu autour des yeux. Les uns ont des narines rondes vers la base du bec (2); les autres les ont étroites près du bord (3). Ces oiseaux , naturels de Ceylan, vivent, dit-on, principalement de fruits. Il faudra probablement distinguer encore les espèces à bec moins gros, et qui n’ont presque pas de nu autour de l’œil (4). | Les ScyrHrops. Lath. Ont un bec encore plus long, plus gros que les mal- cohas, creusé de chaque côté de deux sillons longitudi- maux peu profonds; le tour de leurs yeux est nu, leurs narines rondes. Leur bec les rapproche des toucans, mais leur langue non ciliée les en sépare. On n’en conmaît qu'une espèce de la Nouvelle-Hollande, de la taille de la corneille, blanchâtre, à manteau gris (5). ‘ Les ets (Bucco. Lin.) (6). Ont un gros bec conique, renflé aux côtés de sa base t garni de cinq faisceaux de barbes roides, dirigées en : x1v, À, 1, n’est que le Drongo de paradis (Lanius malabaricus) , et que le Cuc. sinensis, id. , ib., À., 2 , m'est que la Pie bleue (Corvus ery- throrynchos). Ces deux remarques sont de M. Levaillant , le naturaliste qui a le mieux éclairci l’histoire des Coucous. (1) M. Vieillot appelle les Malcohas Pazxicornzæus., gal, 37. (2) Le Malcoha Rouverdin, Vaill., Afr,, 223. (3) Le Malcoha, id. 224 ; ou Cuc. y Debérhalies Forster, 3, Vieill , gal. 37. (4) Le Malcoha à bec peint (phænicophæus calyorhinchus, T.), CAE 349; — Phænicophœus javanicus, Horsf., Jav. (5) Sceyrthrops Novæ-Hollandiæ , Lath. ; ou Seyth. A ustrélabie Sh. , Phillip 165, et John White, p. 142.; deux mauv. fig. Il y en ie meil- leures col. 290 , et Vieill., gal. 39. (6) Bucco, nom donné à ce genre par Brisson , à cause du renflement de là mandibule à sa base, de bucca (joue). GRIMPEURS. 457 avant , un derrière la narine, un de chaque côté de la base de la mâchoire inférieure, et le cinquième sous la sym- . physe. Leurs ailes sont courtes , leurs proportions assez lourdes ainsi que leur vol. Ils vivent d’insectes et atta- quent ies petits oiseaux; cependant ils mangent aussi des fruits. Ils nichent dans des trous des arbres. On peut les diviser en trois sous-genres, Les Banmicaws. Buff. ( Poconras. Iliger.) (1) Ont une ou deux fortes dents de chaque côté du bec su- périeur , dont l’arête est mousse et arquée ; leurs barbes sont très fortes. On les trouve en Afrique et aux Indes. Ils man- gent plus de fruits que les autres espèces (2). Les’ Barpus proprement dits. (Bucco. Cuv. )(3). À bec simplement conique, légèrement comprimé, l’arête mousse, un peu relevée au milieu. Il y en a dans les deux continents, dont plusieurs peints de couleurs vives. Ils vont par paires dans la saison de l’amour, et en petites troupes le reste de l’année (4). (1 1) Barercans, parce qu'il tiennent des barbus etdes toucans; Poconias, de rayay , barbe; mais Laccp. l’a depuis long-temps appliqué à un genre de poissons (2) Bucco dubius, Gm. (Pogonias sulcirostris), Leach, Zool. mise. I, 76; enl. Goz ; VailL., Ois. de par. ; etc., I, pl xx ;—Pog. erythro- _ melas, Vieill., nl 32; Re. leviroftris, Leach, 77; Vaill., pl. K; Le » barb, à ventre rose, Naïll., loc. cit., pl. À, en estlej ae) — Pog. personatus, T., col. 201; — Pog. niger, T., enl. 688, 1; Vaill., 29, 30 31; — P. rubicon, Vaill. , pl. D. TO (3) M. Vieillot a Chien bé ce nom en CapiTo. {4) Bucco grandis, enl. 871; —Viridis, enl. 870 ; laiton, Nob., Vaïl.,, 1. cit. 55: — Cyanops, Nob., id., ib., 21, ou Capito cya- nocollis , Vieill. , gal. 35; — Lathami, Lath., Sya. I, pl. xxn; — Phi lippensis ; enl. 333 ; — Rubricapillus, Brown. , IL, x1v; — Rubricollis , Mob. , Vaill. 35 , si toutefois ce ne sont pas trois variétés ; —. T'orquatus, N:, Vaill. ; 37; — Roseus, N., Vaill., 33; — Viger, enl. 688, 1 ; Vie. HS 33; “Hé? Alien Lath. ; — Elegans , Gm: , enl. 688; — Barbiculus , N.. Vaill., 56; ge Mas., Vaill., 32, fem., enl. 746, 2 dat 22" 1e vag Nob. , Vaill., 57 ;—Z'eylanicus, Brown. , | 458 OISEAUX Les Tamari4s. ( Tamara. Cuv. ) (1) Dont le bec un peu plus alongé et plus comprimé, a l’ex- trémité de sa mandibule supérieure recourbée en dessous. Leur tête grosse, leur queue courte, leur grand bec, leur donnent un air stupide. Tous ceux qu’on connaît sont d’A- mérique , et ne vivent que d'insectes. Leur naturel est triste et solitaire (2). Les Couroucous. ( TroGon. L.) (3) w Ont, aveclesfaisceaux de poilsdesbarbus , le beccourt, plus large que haut , courbé dès sa base, son arête su- périeure arquée, mousse. Leurs petits pieds garnis de plumes jusque près des doigts, leur queue longueet large, leur plumage fin, léger et fourni, leur donnent un autre port. Il yale plussouvent quelque partie de leur plumage qui brille d’un éclat métallique; le reste est plus ou moins vivement coloré. Ils nichent dans des trous d’ar- bres, se nourrissent d’insectes, se tiennent solitaires et tranquilles sur les branches basses, dans l’épaisseur des bois humides, et ne volent que le matin et le soir. : Il s’en trouve dans les deux continents. Les espèces d'Amérique ont les bords des mandibules IT, XV ; — Cayanensis, enl. 206; — Peruvianus, Nob., Vaill., 27; — Nigrothorax, N.; Vaill., 28, qui pourraient bien encore être trois variétés; —, Fuscus, “Vail. , 43 ; — Armillaris ; T., col. 89, 1; — Gu- laris , id., ib., 2; — Chrysopogon, T., col. 285; — Fersicolor, T., col. 309 ;— Mystaçophanes, T., col. 315. Vaïll. , pl. C.—Auro-V'irens , N, Vaill., pl. E. (r) Tamaria, nom de l’un de ces oiseaux au Brésil, selon Margrave. On les nomme chacurus au Paraguay, selon d’Azzara. C’est pour eux que M: Temmink a employé le nom de Capiro. (2) Bucco macrorhynchos, enl. 689 ; — Melanoleucos , enl. 688, »; — Collaris , enl. 395 ; — Tamatia , en]. 746, 1, Vieïll. ; galer. 34 (Nob. Tamatia maculata ); — Capito melanotis , Temm., col. 94; — Cyphos macrodacty lus , Spix, 39, 2 (3) Courouou est l’expression de leur cri, et leur nom au Brésil ; celui de Trogon leur à été donné par Mœbhring. GRIMPEURS. 459 dentelés (1). Celles de l’ancien monde les ont plusentiers(2). 11 y en a une remarquable par la découpure de sa queue (Tr. temnurus, T.), col. 326, et une autre dont les couver- tures de la queue sont presque aussi longues que le corps (Tr. pavoninus, T.), col. 372; Spix, 35. Elle est célèbre daus la mythologie des Mexicains, et recherchée par les in- digènes pour leur parure. Les Anis. (CROTOPHAGA. L.) (3) Se reconnaissent à leur bec gros , comprimé, arqué, sans dentelures , élevé et surmonté d’une crête verticale et tranchante. On en connaît deux espèces , l’une et l’autre des can- tons chauds et humides d'Amérique, à tarses forts et élevés, à queue longue et arrondie, à plumage noir : Crotophaga major et Crotophaga ani. , enl. 102, fig. 1 et 2; Vieill. , gal. 43. ‘Ces oiseaux vivent d’insectes et de grains, volent en troupe, pondent et couvent même plusieurs paires en- semble dans un nid placé sur des branches et d’une lar- geur proportionnée au nombre de couples qui le con- (1) En Amérique : Trogon curucui, enl. 452, Vaïll., Courouc., 1, 2; — Tr. rosalba , Vaill., 6 ou variegatus, Spix, 38; — Viridis, enl. 195, Vaill., 3, 4, Spix, 36; — V'iolaceus, Nov. comm. petr., XIE, pl. xvi, f. 8; — Strigilatus, enl. 565; — Rufus, enl. 736 , Vaill., 9 ; — Trog. atricollis, Vieill., galer. 31, ou oranga , Vaill.,7,8 et 15 ou sulfuraceus, Spix, 38 ; — Tr. domicellus, Vaill., 13; — Tr. albiventer, Vaill., 5. (2) En Asie, TR Taies, Ind, zool., pl. v; — Trog. or Re T:, col. 181; — Trog. Reinwarti , T., col. HAE —Trog. Duvauceli , T., col. 291, Vaill. , #4; — Trog. condea, T., col. 321; — Trog. Temminkü , Vaill., 12; — En Afrique, Trogon narina, Vaill., Afr.. 228, 229 et Cour. 10 et 11. Il est permis de douter que le Trogon maculatus, Brown, IL, XIII, soit un vrai couroucou. (3) Æni, anno ,nom de ces oiseaux à la Guiane , au Brésil. CroroPna- Gus à élé imaginé par Brown (Hist. nat. Jam. ), parce que dans cette île Vani vole sur le bétail pour y prendre les taons et les tiques. Kp9 or 4 musca canina. 46o OISEAUX strüisent. Ils s’apprivoisent aisément, et apprennent mème à parler ; mais leur chair est de mauvaise odeur. Les Toucans. (RampæAsros. L.) (1) Se reconnaîtraient parmi tous les oiseaux à leur énorme bec, presque aussi gros et aussi long que leur corps, léger et celluleux intérieurement, arqué vers le bout, irrégulièrement dentelé ‘aux bords , et à leur langue longue, étroite et garnie de chaque côté de barbes comme une plume.On ne les trouve que dans les parties chaudes de l'Amérique, où ils vivent en petites troupes ; se nour- rissent de fruits et d’insectes; dévorent, pendant la sai- ‘ son de la ponte, les œufs et les petits oiseaux nouvelle- ment éclos. La structure de leur bec les oblige d’avaler leur nourriture sans la mâcher. Quand ils l’ont saisie, ils la jettent en l’air pour l’avaler plus commodément. Leurs pieds sont courts, leurs ailes peu étendues , leur queue assez longue. Ils Donc dans des troncs d’arbres. Les Toucans proprement dits. Ont le becplus gros quela tête; ils sont généralement noirs, avec des couleurs vives sur la gorge, la poitrine et le croupion. On employaitmêmeautrefois ces parties deleur plumage pour en faire des espèces de broderies (2). Les Aracan. Buff. ( Preroczossus. Iliger. ) Ont le bec moins gros que b tête et revêtu me corne : plus solide; leur taille est moindre et le fond deleur plumage ————_—_——_—_—_——_—_————" " (1) T'oucan, de leur nom brésilien tuca. Ramphastos, nom imaginé par Linnæus, et tiré deeæupos , bec, à cause de l’énormité de cette partie. (2) Ramphastos toco, enl. 82, Vaill. 2 ; — Carinatus, Wagler, Edw., 329; — Tucanus, enl. 307; —Piscivorus, L., ou Callorhynchus, Wagler, Edw., 64; — Maximus, Nob., Vaill., Touc., pl. v1; — Pectoralis, Sh. ou T'ucai, Lichtenst, enl. 269; — Ældrovandi, Sh., Alb., II, 25; — Erythrorhynchos, Sh., enl. 262, Vaill., 3 ; — J’allianti, Wagler, Vaill., 4 ; — Tocard, id. , Vaill., 9 ; — Faellinus , id. , Vaill. , 17, Swains., Zool., IL., 56; — Dicolorus, Wagler ou chlororhÿnchos, Tem., Vaill., 8. GRIMPEURS. 4G1 ordinairement vert avec du rouge ou du jaune sur la porge et la poitrine (1). Les PERROQUETS. ( PsirrAcus. L.) Ont le bec gros, dur, solide, arrondi de toute part, entouré à sa base d’une membrane où sont percées les narines; la langue épaisse, charnue et arrondie; deux circonstances qui leur donnent la plus grande facilité à imiter la voix humaine. Leur larynx inférieur, assez compliqué, et garni de chaque côté de trois muscles pro- pres, contribue encore à cette facilité. Leurs mâchoires vigoureuses sont mises en action par des muscles plus nombreux qu'aux autres oiseaux. Ils ont de très longs intestins et manquent de cæcums. Leur nourrituré con- siste en fruits de toute espèce. Ils grimpent aux bran- ches en s’aidant de leur bec et de leurs pieds, nichent dans des trous d’arbres, ont une voix naturelle dure et criarde , et sont presque tous peints des plus vives cou- leurs, aussi n’en trouve-t-on guère que dans la zône torride; mais il y en a dans les deux continents, bien entendu que les espèces sont différentes dans chacun des deux; chaque grande île a même ses espèces , les!ailes courtes de cés oiseaux ne leur permettant pas de tra- verser de grands espaces de mer. Les perroquets sont donc très nombreux : on les subdivise par les formes de leurs queues et quelques autres caractères. Parmi ceux à longue queue étagée, on distingue d’a- bord. é Les Aras. (Ana. Kuhl.) Dontles joues sont dénuées de plumes; ce sont des espe- © (1) Ramph. viridis, enl. 727 , 728, Maill., 16, 1795 — Aracari, enl. 166, Vaill., roet1r, Vieill., galer. 30; — Piperivorus L. on Culik, Wagler, enl. 555, 729, Vaill., 13 èt14; — Pterogl. sulcatus, Swains., Zool. ; IL, 44, col. 356 ; — Picatus, Albin., II, 25; — Æzaræ, Val, aol À ; — Inscriptus, Swains. , Zool., IL. , 90 ; — Bailloni, Vaill. , 18; — Maculirostris, Vaili., 15 et supl. AA. 462 OISEAUX ces d'Amérique, la plupart fort grandes, et d’un plumage très brillant , qui en fait beaucoup apporter vivants en Eu- rope-(1). Les autres à longue queue portent le nom commun de Perrucues. (Conurus. Kuhl].) M. Le Vaillant les divise en : PEerRucCHESs-ARAS. Qui ont le tour de l’œil nu; elles viennent d'Amérique, comme Îles aras (2). En Preruoues à queue en flèche. Où les deux pennes du milieu dépassent pipe à les au- tres (3). Telle est spécialement l’espèce la première connue en Europe, où elle fut apportée par Alexandre ( Psittacus Alexandri. L. )enl. 642, d’un beau vert; portant sur (x), Psit. macao , L., Vaïll., 1; — Ps. aracanga , enl. 12, Vaill. 2; — Ps: tricolor, Vaïll. , 5; — Ps. hjacinthinus, Lath., ou anodorhyn- chus Maximiliani, Spix, x1; — Ps. ararauna , eni. 36; — Ps. militaris , Vaill., 4; — Ps. severus, Vaill, 8,9, 10, — Ps. macawuanna , .enl. 864, Vaïll. ; 5 ; — Arara purpureo-dorsalis, Spix, xx1v. (2) Ps. gayannensis, enl. 167, 407, Vaill., 14, 15; — Ps. squa- mosus, Shaw. , Miscell., 1067 ; — Ps. vittatus, Vaïll., 179; — Ps. ver- sicolor, enl.144, Vaill., 16;— Ps. solstitialis , Naill., 16-19, ou ara- tinga chryso-cephalus, Spix. xiv: Son aratinga luteus, x1v, a , en est une variété. (3) Cest de cette division que MM. Vigors ct Horsfeld ont fait tue genre Pazzæormis.On doit y ranger : Ps. torquatus, Briss., enl. 551; — Ps. Alexandri,L., enl. 642, Vaiil., 30, Edw., 292, dont le jeuneest; selon Kubl, Ps. eupatria, L., Vaill., 73, enl. 239 ; —Ps. annulatus , Bechst., Vaill., 75 , 76; — Ps. erythrocephalus , L., gingianus, Lath., Vaill., 45, Edw., 233; — Ps. malaccensis, Gm.;— Ps. Barrabami, Swaïns., III., 50, ou barbula- tus , Beschst. , enl. 888, Vaill., 52; — Ps. bengalensis, Gm., enl. 888, Vaill., 94; — Ps. papuensis, FREE , Nouv. Guin., IT; — Ps. rufiros- tris ,'enl. 580.— Ps. hœmatodus, enl. 61, ou cyanocephalus , eol. 192, ou woluccanus, enl. 543, ou cyanogaster, Shaw., Gen. zool., VIII, pl. uix, et J. White., p. 140. Toutes variétés d’age. MM. Vigors cet GRIMPEURS. 463 la nuque un collier rouge et sous la gorge une tache noire. En Perrucues à queue élargie vers le bout (1). Et en Prnnucues ordinaires. À queue étagée à peu près également (2). On peut y ajouter des espèces à queue carrée, dont les deux pute du milieu s’alongent, mais dont’ la partie alongée n’a de barbes qu’au bout (3). Horsfeld ayantremarqué que la langue de cette dernière perruche a des soïes sous sa pointe,en ont faitleur genre rr:cHoccossus.Ilserait intéressant d’examiner si beaucoup d’autres perroquets n’ont pas le même caractère. (1) Ps. niger, enl. 500, EdW., 5; — Ps. vasa, Vaill, 51 ; — Ps. mascarinus 3, enl. 5, Vaill. 139; —P5. erythropterus, Sh. , Nat. misc., 653; — Ps. eximius, Vaill., 28, 29, Sh., Misc. , 93; — Ps. Pennanti, Lath., J. White. , p. 174 et 175 , ou elegans, Gm., Vaill., 78, 79 , ou gloriosus, Shaw, 53 ; — Ps. Brownü, Kuhl, Vaill., 80;— Ps. scapu- latus, Bechst, Vaill., 55, 56 ,enl. 240;—P5s. tabuensis, Lath, ou atro- purpureus, Sh., Lev., Mus., 34.— Ps. amboinensis, Gm. , enl. 240, etJ. White, p. 168 et 169. C’est de cette division que MM, Vigors et Horsfield ont fait leur genre PLATYCERCUS. (2) Ps. guaruba, Kuhl, ou luteus, Lath., Vaill., 20, ou Aratinga Caro- linæ, Spix, xn; — Ps. guyanensis, Gm., ou macrognathos, Spix, xxv ; — Ps. ludovicianus, enl. 499 , ou cerolinensis, Wils., II, xxv1, 1: Ps. pertinaz , enl. 528, Vaill., 34-37; — Ps. aureus, L., Vaill. , 41, Edw., 235 ; — Ps. canicularis, enl. 567, Vaill., 40; — Ps. æruginosus, Edw., 1979; — Ps. buccalis, Vaill., 67; — Ps. virescens , enl. 359, Vaill., 59; — Ps. sosova, enl. 456, 2, Vaill., 58, 59, et Ps. tovi, enl, 190, 1; — Ps. marinus, enl. 768, Vaill., 38; — Ps. ponticerianus, eal. 517, Vaill., 31; — Ps. xanthosomus , Bechst., Vaill., 61; — Ps. capistratus Beschst. Edw. , 232, Vaill., eu ornalus, k 652, Vaill., 52, Edw., 174 ; — Ps. marginatus, Vaill., 60, ou olivaceus , enl., 287 ;— Ps. - tels enl. 713, Vaill., 83 : — Ps. Ads , enl. 518 et 683 : mieux, Vaill., 126, 127, 128 ;— Ps. incarnatus , Vaill. , 46 ;— Ps. borneus, Vaill., 44; — Ps. Novæ-Guincæ, Naill., 49; — Ps. con- cinnus, Vaill., 48 ; — Ps. pusillus, Vaill., 63; — Ps. humeralis, Vail., 50; — Ps. Gros V., 62; — Ps. undulatus, Sh., 673 ; — Ps. chry- sostomus ; Kubl, pl. 1; — Ps, pulchellus, Vaill. , 68; — Ps. sonarius, Sh., 66. : (3) Ps. setarius, Temm. , col. 15. 464 5 OISEAUX - Parmi les perroquets à queue courte et égale on distingue: Les Cacarozs (1). Qui portent une huppe formée de plumes longues'et étroi- tes , rangées sur deux lignes, se couchant ou se redréssant au gré de l’animal. Ils vivent dans les parties les plusrecn- lées des Indes ; le plumage du grand nombre estéblanc; ce sont les espèces les plus dociles ; elles fréquentent de préfée rence les terrains marécageux (2). Quelques espèces découvertes depuis peu à la Nouvelle- Hollande , ont des huppes plus simples, moins mobiles et composées de plumes larges et de longueur médiocre. Elles vivent surtout de racines (3). D’autres ont pour toute huppe quelques plumes pen- dafites et garnies seulement vers le bout de barbes effilées, qui leur forment comme des houpes (4). Mais le plus grand nombre n’a sur la tête aucun orne- ment; l’espèce la plus connue par sa facilité à apprendre à Hi: est Le Perroquet gris, Ou Jaco. ( Psitt. Er RAR )enl. 3r1. Edw. 163. Vaill. 09-103. Tout cendré, à queue rouge. Il vient d’Afrique. Les espèces à plumage vert sont les plus nombreuses (5). (1) M. Vieillot a nommé cette division Prxcrorornus. (2) Ps. cristatus ,enl. 265; — Ps: Philippinarum , enl. 191; — Ps. malaccensis, enl. 498 ; — Ps. sulfureus, enl. 14; —Ps. galeritus, White, 237 ; — Ps. nasicus, Temm., col. 33r. (3) Ps. Banski, Läth. ; Syn., Suppl. 109, Shaw, Misc., 50; — Ps. Junereus , Sh., Mise. , 186; — Ps. CE Temm., où Leachi, Kuhl, pl i1;2 Ps. roseus, Kubhl; col. 81. Cette division est dépédiré 1 genre CaryProrayncaus, de MM. Vigors . et Horsfeld. (4) Ps, galeatus , Lath., Suppl. (5) Ps. melanocephalus, enl. 527; Vaill., 119, 120;—P5. signatus, Vaïll. , 105; — Ps. menstruus ,'enl. 384; Vaïl., 114,ou flavirostris, Spix, xxx1;— Ps. purpureus enl408; Vaill., 115; — Ps. sordidus, Vaill. 104; — Ps. amazonicus, enl. 13, 120, 312; Vaill. , 98, 99; — Ps. æstivus , enl. 547 et 879; Vaill. , 110 et 110 Dés ;— Ps. cœrulifrons, Sh., Edw., 230; Vaill., 135; — Ps. cyanotis, Temm., où brasilien- GRIMPEURS. 465 On appelle Lors les espèces dont le fond du plumage est rouge, et la queue un peu en coin , et qui se rapprochent beaucoup de certaines perruches. Il ne s’en est trouvé qu’aux Indes orientales (1). Certaines petites espèces à queue très courte, les Psirra- cuLEs, Kuh., portent aussi le nom de perruches, mais abusivement (2), Toutes ces différences de couleur et de grandeur peuvent à peine autoriser des distinctions génériques. Il n’y a guère que les _ Perroquers 4 rrompe., Vaill., Qui offrent de bons caractères pourêtre détachés desautres. SR RP SR sis, Lin., Edw., 161; Vaill., 106; — Ps. dominicensis , enl. 592 > où vinaceus , Pr. Max., ou columbinus, Spix , xxvur; — Ps. dufresnianus , Kubl., Vaill., 91; — Ps. autumnalis, Edw. , 164 ; Vaill:, 111: 2 Ps. \ havanensis, enl. 360; Vaïll., 122; — Ps. leucocephalus, T4, enl. 335; 548, 549; Vaill., 107, 108, 108 bis, 109; — Ps. albifrons, Mus., Carls., 52; — Ps. pulverulentus , enl. 861; Vaïll., 92; — Ps. festivus , enl. 840; Vaill., 129; — Ps. accipitrinus, enl. 520, et Spix, xxxnr, a : — Ps. senegallus, enl. 288; Vaïll., 116, 118; — Ps. Levaillanti, Lath. ; ou infuscatus, Sh.; Vaill., 130, 131; — Ps. gramineus, el, 862 ; Vaill., 121; — Ps. sinensis, Edw., 231, enl. 514; Vaill., 1324 — Ps. Geoffroü, Vaill., 112, 113, ou Ps. personatus, Sh.; — "Ps xanthops, Spix xxv1; — Ps. müratus, pr. Max. ; col. 207, Ou mai- taca, Sp. xxix et xxx; — Ps. diadema, Spix. xxxu. (1) Ps. unicolor ; Vaill., 125; — Ps. domicella, enl. 1 19; Vaill., 94, 95, — Ps. lori, enl. 158; Vaill., 123, 124; — Ps. garrulus , enl. 216; Vaïll., 06; —- Ps. cyanurus, Sh. , Vaill. 3 97. (2) Ps. passerinus , enl. 455 , 1; Schaw., Mise. 893, et Spix, xxxr11 ; — Ps. tui, enl. 456, 1; Vaill., 30; — Ps. melanopterus, en. 591,1; Vaill., 69; Sh., 132; — Ps. pileatus , enl. 544; Vaill. , 135: — Ps Barrabandi, Vaïll., 134; — Ps. canus, enl. 591, 2; Sh. 420 : —\Ds? swindernianus, Kahl., pl. 1; — Ps! galgulus, enl. 190, 2; — Ps. Philippensis , enl. 520; — Ps. vernalis, Mus., Carls., 20; — Ps indi- cus, Edw., 6; — Ps. torquatus Sonner., Nouv.-Guin., 393 ; — Ps. simpléx , Kub]l., Sonner. , &b., 38,1: — Ps. pullarius, enl. 60; — Ps. micropterus, Sonner. ; 41; — Ps. taititnus , Gm., enl. 455,2; Vaill. 65, ou Ps. porphyrus , Sh., Misc. , n:— Ps. Sparmanni, Mus., Carls., 27; Valll. , 66; — Ps. fringillaceus, Vaïll., 51, où porphyrocephalus , Sh., Misc. 1; — Ps. phigy, Vaill., 64 ; — Ps. xanthopterigius, Spix, ZXXIV , 123 — PS, gregarius, Spix, xxx1v, 3, 4. TOME I. 20 Pepe. HE e 466 OSBAUX Leur queue courte et carrée, leur huppe composée de plumes longues et étroites , les font ressembler aux cacatoës. Ils ont les joues nues comme les aras; mais leur bec supé- rieur énorme, l’inférieur très court, ne pouvant se fermer en- tièrement , leur langue cylindrique, terminée par un petit gland corné, fendu au bout, et susceptible d’être fort pro- longée hors dela bouche, leur jambes nues un peu au-dessus du talon, enfin leurs tarses courts et plats;'sur lesquels:ils s’ap- puient souvent en marchant, les distinguent de tous les per- roquets. On n’en connaît que deux, originaires des: Indes “orientales (1). ’ Peut-être pourrait on faire aussi un sous-genre des Perrucues INeAMBEs. Vaill. ( Pezoporus , Ilig. ), Dont le becest plus faible, les tarses plus élevés et les on- gles plus droits qu’aux autres perroquets. Elles marchent à terre , et cherchent leur nourriture dans les herbes (2). On place communément parmi les grimpeurs deux oiseaux d'Afrique très voisins l’un de l’autre, qui me paraissent avoir aussi quelque analogie avec les gallinacés et nommément avec le genre des hoccos. Ils ont les ailes et la queue des hoccos, et se tien- nent, comme eux, sur les arbres; leur béc est court et la mandibule supérieure bombée; leurs (1) Psittacus aterrimus, Gm. ,ou Ps. gigas, Lath. Edw., 316; —Ps. goliath, Kubl., ou l’Ara noir à trompe, Vaill., per. I, pl. x11, et xim; —l’Ara gris à trompe, id. , ib. , pl. n1, peut n’être qu’une variété. Au reste, ce nom de trompe est peu exact. Cette langue n’est pas creuse, et même il n’y a proprement de langue que la petite pièce cornée qui revêt l'extrémité de ce cylindre. Voyez Geoff. Saint-Hil., ap: VI, gal. 4. C’est de cette division que M. Vieillot fait son genre Microcosse, gal., pl. £. (2) Ps. formosus, Vaill., I, 32; Sh., Misc., 228 ; — Ps, Vovæ-Ze- Zandiæ, Lath., Mus. Carls., 28; — Ps. cornutus, Lath. , Syn. Suppl. JT, pl. van. à GRIMPEURS. 467 pieds ont une courte membrane entre les doigts de devant ; mais il est vrai que le doigt externe se dirige souvent en arrière comme celui des chouettes. Leurs narines sont aussi simplement percées dans la corne du bec, les bords des mandibules sont dentelés, et le sternum ( au moins celui du touraco ) n’a pas ces grandes échancrures ordinaires dans les galli- nacés. Ces oiseaux, dont on a fait deux genres, sont: Les TouraAcos. (CoryTæaix. Ilig.)(1) Dont le bec ne remonte pas sur le front, et dont la tête est garnie d’une huppe qui peut se redresser. L'espèce la plus commune (Cuculus persa, Lin. ), enl. 601, Vaill., Prom., etc., 16 et 17, Habite aux environs du Cap, est d’un beau vert, avec une partie des pennes des ailes cramoisi. Elle niche dans : des trous d’arbres, et se nourrit de fruits (2). Les MusoPnaAces. (MusoPxAGA. Isert. ) Ainsi nommés parce qu'ils vivent surtout du fruit du bananier, ont pour caractère la base du bec formant un disque qui recouvre une partie du front. L'espèce connue ( Musophaga violacea , Nieill. galer. 47.) Touraco violet, Vaill. , Promers, etc., pl. 18. A le tour des yeux nu etrouge, le plumage violet, l’oc- (1) M. Vieillot a changé ce nom en opæthus. (2) Ajoutez le Touraco géant, Vaill., promér. et guép. , pl. 19; — le Touraco Pauline, Temm., col. 23, ou Opæthus erythrolophus, Vieill. , galer. 49; — le Touraco brun ( Phasianus africarus, Lath.) Vaill., 20, ou musophage varié, Vieill. , galer. 48. . ” 50* 463 OISEAUX ciputetles grandes pennes de l’aile cramoisi : un trait blanc passe sous le nu du tour de l’œil. Elle habite en Guinée et au Sénégal. EE oO LE QUATRIÈME ORDRE DES OISEAUX, Où Les GALLINACÉS. ( Garrix. Lin.) Aïnsi nommés de leur affinité avec le coq domes- tique, ont généralement, comme lui, le bec su- périeur voüté, les narines percées dans un large espace membraneux de la base du bec , recouvertes par une écaille cartilagineuse; le port lourd, les ailes courtes , le sternum osseux diminué par deux échancrures si larges et si profondes, qu’elles oc- cupent presque tous ses côlés, sa crête tronquée obliquement en avant, en sorte que la pointe aiguë de là fourchette ne s’y joint que par un ligament ; toutes circonstances qui, en affaiblissant beaucoup leurs muscles pectoraux, rendent leur vol difficile. Leur queue a le plus souvent quatorze et quelque- fois jusqu’à dix-huit pennes. Leur larynx inférieur. est très simple ; aussi n’en est-il aucüun qui chante agréablement : ils ont un jabot très large et un gé- sier fort vigoureux. Si l’on excepte les alectors, ils pondent et couvent leurs œufs à terre sur quei- ques brins de paille ou d’herbe grossiérementétalés. Chaque mâle a ordinairement plusieurs femelles é et ne se mêle point du nid ni du soin des petits, qui i amstèRes … GALLINACÉS. 469 sont généralement nombreux, et qui, le plus sou- vent, sont en état de courir au sortir de l’œuf. Cet ordre se compose principalement d’une fa- mille très naturelle, remarquable pour nous avoir donné la plupart de nos oiseaux de bas$e-cour, et pour nous fournir beaucoup d’excellent gibier; dont les doigts antérieurs sont réunis à leur base, par une courte membrane, et dentelés le long de leurs bords ; et qui n’a pu être divisée en genres que sur des caractères peu importants, tirés de quelques appendices de la tête. Mais pour ne point trop multiplier les êtres ; nous lui associerons des genres dont les pieds n’offrent point cette membrane, et dont les uns (les pigeons ) lient les gallinacés aux passereaux, les autres (les Hoazins ) se “ECS chent un peu des touracos. Les ALECTORS. ( Merrem.) G) Sont de grands gallinacés d'Amérique, assez analogues à nos dindons, à queue large et arrondie, composée de pennes grandes et roides. Pliiéaes d'ersie eux ont des dispositions singulières dans la trachée-artère. Ilsvivent, dans les bois, de bourgeons et de fruits, ynichent sur les arbres, se perchent, et:sont très sociables et disposés à la domesticité. Gmelin et'Latham lé$ ont divisés en Hoccos et en JAGOUS, mais d’après des caractères peu déterminés. Nous les subdivisons comme il suit : Les Hoügos proprement dits , Buff., Hitous du Br ésil, etc. WE te Lin.) fort , et sa base entourée d’uve peau, quelque- t le nom grec du coq. 470 OISEAUX fois d’une couleur vive, où sont percées les narines ; sur leur tête est une huppe de plumes redressées , longues, étroites , recoquillées au bout. Ils ont la taille du dindon, et montent comme lui sur les arbres, L’on en élève volontiers en Amérique, et il nous en vient de ce pays des individus si diversement colorés, qu’on hésite à en caractériser les espèces. Les plus communs, ou Mitou - Poranga | Margr. (Crax alector, Lin.) , Buff., Ois. , IL, pl. xim ; Vieill. , galer. 199, Sont noirs, à bas ventre blanc, à cire du bec jaune. Leur trachée ne fait qu’un léger repli avant d’entrer dans la poitrine. Quelques-uns (Crax globicera, Lin.), enl. 86 ; Edw. , 295, 1, Ont sur la base du bec un tubercule globuleux, plus ou moins gros. Parmi les uns et les autres , il en est qui ont le corps di- versement rayé de blanc ou de fauve { Albin.,1l, 32 (1). Quelquefois tout le dessous est fauve (2). Ceux du Pérou (Crax rubra, Lin.), enl. 125, L’ont d’un marron vif, et la tête et le cou diversement variés de blanc et de noir (3). Les Pauxi. (Ourax. -Cuv. ) (4). Ont le bec plus court et plus gros, et la membrane de sa base, ainsi que la plus grande partie de leur têtè, recouvertes de plumes pus et serrées comme du velours. (1) Celle-ci paraît le véritable hoazin du Mexique de Fernandès. {2) Telle est la femelle décrite par d’Agara. Voy. IV, p.569 IL paraît aussi , d’après d’autres voyageurs, que les femelles sont fauves. (3) Voyez aussi Crax fasciolata , Spix, Lxn, a; —Crax sn y .d., zxiv. Ajoutez Crax, globülosa, ïd., Lxv et Lxv1; — Cra: ubrirostris, su , LXVIT. | f (4) Pauxi est le nom sous lequel les désigne Fernandèss Qurax , nom athénien du coq de bruyères. Eu ta Le C Pr ads GALLINACÉS. 471 L’espèce la plus commune, dite Pierre, ou plutôt Oiseau à pierre ( Crax pauxi, Lin.), enl. 78; Vieill. , galer. 200, Porte sur la base du bec un tubercule ovale presque aussi gros que sa tête, d’une couleur bleu clair, et d’une dureté pierreuse. Cet oiseau est noir, et a le bas du ventre et le bout de la queue blancs. Il pond à terre. On ne con- uaît pas au juste son pays natal. Sa trachée descend de- hors , ie long du côté droit jusqu’en arrière du sternum, se recourbe vers le côté gauche , et revient en avant pour rentrer dans la poitrine par la fourchette. Tous ses an- neaux sont comprimés. Il yen a une autre espèce qui n’a, au lieu de tubercule, qu’une crête saillante sur le bec, qui est rouge. Son ventre et le bout de sa queue sont marron. (C’est le vrai mitu de Margrave( Ourax mitu , Tem.) col. 153; Crax galeata, Lath.; Crax tomentosa, Spix, txt (1). Les Guans ou Yacous. (PEnezope. Merrem.) (2). Ont le bec plus grêle que les hoccos, et le tour des yeux nu, ainsi que le dessous de la gorge, qui est le plus souvent susceptible de se renfler. On en connaît aussi plusieurs variétés de couleurs entre lesquelles il est difficile d’établir des limites spécifiques ; ceux surtout qui ont une huppe, sont tantôt de diffé- rents bruns ou bronzés ( Penel. jacupema, Merr., WE, x1), quelquefois tachetés à la poitrine ( Penelope cristata, Lin. ) Edw., 13 (3); tantôt noirs, avec les mêmes taches, (1) Aj., Crax tuberosa , Sp., zxvu, a; — Cr., uramutum , id., vxtt. IN. B.Le Chacamel, Buff, (Crazx vociferans) , fondé sur une indication vague de Fernandès, au chap. xz1, n’a rien d'assez authentique. Sonnini croii même que ce pourrait être le Falco vulturinus. Le Caracara de Buffon et de Dutertre, est l”_Agami( Psophia ). (2) Govan el Yacou sont les noms de ces oiseaux à la Guiane et au Brésil, Celui de Pénélope, qui leur a été imposé par Merrem, désignait, chez les Grecs , une espèce de canard qui, disait-on, avait sauvé des eaux la femme d'Ulysse dans son enfance. (3) Les P. jacuaza, jacucaca , jacupeba , jacubemba, guttata et fs. 7 OISEAUX et plus ou moins de blanc à la huppe et aux couvertures de l’aile ( Pen. leucolophos, Merr., I, xn, ou Pen. cu- manensis, Gm.); Jacq. Beytr., pl. 10; Bajon, Cay., pl. 5, ou Pen. jacutinga, Spix., pl. zxx. Il y en a d’intermé- diaires entre ces deux extrêmes (Pen. pipile), Jacq. Beytr., pl: x1. La trachée-artère, au moins dans les premières, descend sous la peau jusque bien loin en arrière du bord postérieur du sternum, remonte alors et revient pour se recourber encore et remonter vers la fourchette, paroù elle va, comme à l’ordinaire, gagner les poumons. Une espèce presque sans huppe (Pen. marail. ), enl. 338, Vieil. galer. 198. Noir-verdâtre, à ventre fauve, paraît bien distincte. Sa trachée, dans les deux sexes, fait une petite anse sur le haut du sternum avant d'entrer dans la poitrine. \ Les ParRaquas. (Orrazina. Merrem.) Ne diffèrent des j jacous que parce qu ’ils n’ont presque pas de nu à la gorge et autour des yeux. On n’en connaît qu’un, brun-bronzé dessus, gris-blan- châtre dessous, roux sur la tête. (Catraca, Buff.; Phasia- nus motmot, Gm., et Phas. parragua, Lath.), enl. 146 (x); Bajon, Cay., pl. 1. La voix de cet oiseau est très forte, et articule son nom. La trachée du mâle descend sous la peau jusque vers l’ab- domen , et remonte ensuite pour entrer dans la poitrine. C’est à ces différents alectors que l’on associe d’ordinaire L'Hoazn. Buff. (2). (Orisraocomus. Hofmansesg. ) Oiseau d'Amérique qui a le même port, dont le bec est arracuan, de Spix, Lxvini-Éxxv, se rapprochent beaucoup du P. cri- stata, sis n’en sont point de simples variétés. Le P. marail., Vieil., gal. 198 , répond principalement au Jacupeba. (1) 4. B. La figure des pl. enl. est mauvaise, en ce qu ?elle représente Ja queue pointue. (2) Le nom d’hoazin a été appliqué sans preuve à cet oiseau, par Buff. , d’après une indication de Fernandès, Mex., 320, ch. x. M. Vieillot, gal. 193, le nonime Sasa cristata , et représente mal à GALLINACÉS, - 473 court et gros , avec des narines percées dans sa corne, sans membrane ; dont la tête porte une huppe de longues plu- mes très étroites et effilées, et qui se distingue de tous les vrais gallinacés |, parce que l’on n’aperçoit aucune membrane entre les bases de ses doigts. C’est le Phasianus cristatus. L.; enl. 337; Vieill., galer. 193 ; brun-verdâtre, varié de blanç dessus , fauve devant le cou et au bout de la queue , marron sous le ventre. On le trouve à la Guiane, perché le long des lieux inondés, où il vit des feuilles et des graines d’une espèce d’arum. Sa chair a une forte odeur de castoréum, et ne s'emploie que comme appât pour cer- tains poissons. LEs PAONs. (PAvo. Lin.) Ainsi nommés d’après leur cri, ont pour caractère une aigrette ou une huppe sur la tête, et les couvertures de la queue du mâle plus alongées que les pennes, et pouvant se relever pour faire la roue. chacun sait com- bien sont éclatantes les barbes lâches et soyeuses de ces plumes, et les taches en forme d’ yeux qui en peignent l'extrémité dans notre Paon domestique. ( Pavo cristatus Lin. ), enl. 433 et 434. Espèce où la tête est encore ornée d’une aigrette de plu- mes redressées et élargies au bout. Ce superbe oiseau, originaire du nord de l’Inde, a été apporté en Europe par Alexandre. Les individus sauvages surpassent encore les domestiques par leur éclat. Le bleu règne sur leur dos et sur leurs ailes au lieu de mailles vert- doré; leur queue est encore mieux fournie. Le Paon spicifère, nommé mal à propos par Linnæus Pavo muticus, car il a aussi des éperons, est une espèce distincte, dont l’aigrette a les plumes longues et étroites; son cou n’est pas bleu, mais vert, ondé et doré; sa propos son bec comme dentelé vers la commissure. Il forme un genre très distinct des autres gallinacées , et qui pourra devenir le type d’une famille païticulière , quand on connaîtra son anatomie. 474 OISEAUX - queue est presque aussi belle que celle du paon ordi- naire (1). Vieill., gal. 202 ; Shaw., Nat. miscell., 641. Uneautre espèce, * L’Éperonnier ou Chinquis ( Pavo bicalcaratus et thibeta- nus, Gm.), enl. 492 et 493; Vieill., galer., pl. 203, Beaucoup pius petite, n’a sur la tête qu’une courte huppe serrée ; les tarses du mâle sont armés chacun de deux ergots; ses couvertures de la queue, moins alon- gées, portent de doubles taches, et celles des scapulaires des taches simples, toutes en forme de miroir (2). Uneespèce voisine (Polypl. albocellatum, T.) n’a que des taches simples , bleues, entourées d’un cercle blanchâtre. Une troisième ( Pol. chalcurum, T. ) a les pennes bleues, mais ses couvertures n’ont que des raies transverses fauves et noires. Les Lopnopnores. ( Lopnorsorus. Tem. ) Ont la tête surmontée d’une aigrette semblable à celle du paon , et une queue plane semblable à la sienne, mais dont les couvertures ne se prolongent pas; ils ressemblent d’ail- leurs au paon par l’éclat des couleurs métalliques du mâle. Le-tour de l’œil et même les joues sont nues, comme dans les faisans, et les tarses ont de forts éperons. On en connaît un les montagnes du nord de l'Inde, ( Lophophorus refulgens. T. ) Phasianus impeyanus, Lath. Synops. supi. pl. 114. Monaul, Sonnin. Vieill. gal. 208. Graud comme unedinde, noir; l’aigrette etles plumes du dos diversement changeantes en couleurs d’or, de cuivre, de saphir et d’émeraude ; les pennes de la queue rousses. Le jeuneetla femelle sontbruns, flambés de griset defauve(3). (1) Pendant long-temps on ne l’a connu que d’après une mauvaise figure envoyée du Japon dans le seizième siècle (Aldrov., IL, av. 33, 34), mais MM. Duvyaucel et Diard en ont envoyé plusieurs de l'ile de Su- matra, d’après lesquels M. Vieillot a donné sa figure. (2) M. Temmink en fait un genre sous le nom de rOLxPLECTRUM ; M: Vieillot a changé ce nom en p1PLEGTRON. . (3) Elien parait déja Pavoir connu et le décrire, Hist. an. L. xwi, €. 2. Àj. le lophophore, Cuvier, Temm., col:, pl. 1, à huppe pendante, à GALLINAGÉS. 475 Les Divpons. (MELrAGris. Lin. ) (1) Ont la tête et le haut du cou revêtus d’une peau sans plumes toute mamelonnée; sous la gorge, un appendice qui pend le long du cou, et sur le front un autre ap- pendice conique qui, dans le mâle, s’enfle et se pro- longe dans les moments de passion, au point de pendre par-dessus la pointe du bec. Du bas du cou du mâle adulte pend un pinceau de poils roides; les couvertures de la queue, plus courtes et plus roides que dansle paon, se relèvent de même pour faire la roue. Les mâles ont des éperons faibles. On n’en a long-temps connu qu’une espèce. Le dindon commun.(Meleagris gallo-pavo. Lin.) Enl. 97. Apporté d'Amérique aù 16° siècle, et répandue mainte- nañt par toute l’Europe, à cause de la bonté de sa chair, de sa grandeur et de la facilité de sa multiplication. Les dindons sauvages de Virginie (Vieill., galer. 201), sont d’un brun verdâtre glacé de cuivré. Mais on en a décrit depuis peu une autre (Mel. ocel- lata , Cuv. Mém. Mus., vi, pl. 1, col. 112), presque aussi belle que le paon per l’éclat de ses couleurs, et surtout par les miroirs couleur de saphir, entourés de cercles d’or et de rubis, qui décorent sa queue de dindon. Elle a été prise à la baie de Honduras. Les PEINTADES (2). (Numina. L.) Ont la tête nue, des barbillons charnus au bas des joues , la queue courte, et le crâne le plus souvent sur- monté d’une crête calleuse. Leurs pieds n’ont pas d’épe- corps noir, avec les bords des plumes du dos blancs, découvert par M. Alfred Duvaucel. C’est peut-être le Phasianus leucomelanos de Lath. Sa femelle est brune , le bord des plumes de la poitrine blanchâtre. (x) Mecracris est le nom grec de la peintade , appliqué mal à propos au dindon par Liunæus. (2) Les anciens Grecs nommaient les peintades méléagrides, et suppo-. h76 OISEAUX rons ; leur queue courte et pendante, les plumes four- nies de leur croupion, donnent à leur corps une forme bombée. " L'espèce commune, ( Nurmida meleagris, L. ) enl. 108, Originaire d’Afrique, a le plumage ardoisé, couvert par- tout de taches rondes et blanches, C’est un oiseau que son naturel criard et querelleur rend fort incommode dans les basses-cours, quoique sa chair soit excellente. Dans l’état sauvage, elle vit en très grandes troupes et se tes de pré- férence près des marécages. On en connaît aussi une espèce dont la tête est sur- montée d’une crête de plumes, et une autre où elle est armée d’un casque conique, (Num. cristata et Numida mitrata), Pal., Spic., IV, pl. et pl. un, fig. [; 5 Vieill., gal., pl. cax, et l’on en a découvert ÉT peu une où le cas- que est Net petit, et qui porte sur la base du bec une petite touffe de tiges courtes, presque sans barbes. (Num. pty- lorhyncha, Lichtenst.) Le grand genre Des FAISANS ( PHASIANUS , 48) À pour caractère les joues en partie dénuées de plu- mes, et garnies d’une peau rouge, et les plumes de la queue diversement disposées en toit. On y distingue d’abord, Les Cogs (Gazzus,) Dont la tête est de plus surmontée d’une crête charnuetet verticale, et dont le bec inférieur est garni de chaque côté de barbillons charnus; les pennes de leur queue, au nombre de quatorze, se redressent sur deux plans verticaux adossés l’un saïient qu’elles étaient le produit de la métamorphose des sœurs de Mé- léagre. On regardait les taches de leur plumage comme des traces de larmes. Les Romains les nommaïent poules d'Afrique , de Numidie , etc. Les modernes ne les ont retrouvées qu’en Guinée. GALLINACÉS. 475 à l’autre: les couvertures de celles du mâle se prolongent en arc sur la queue proprément dite. L'espèce si répandue dans nos basses-cours, Le Coq et la Poule ordinaires ( Phasianus Gallus, L. ), Enl., r et 40, Y varie à l’infini pour les couleurs; sa grosseur y'est très diverse ; il est des races où la crête est remplacée par une touffe de plumes redressées ; quelques-uns ont des plumes sur le tarse et mêmesur les doigts; d’autres ont la crête, les barbillonset le périoste de tout le squelette noirs; certaines races monstrueuses ont pendant plusieurs générations cinq et même six doigts. On connaît aujourd’hui plusieurs espèces de coqs sau- vages; Sonnerat a décritla première, 2Voy., Atl., 117, 118. (Gallus Sonneratii Temm.) col. 232 et 233, fort remarqua- ble par les plumes du col du mâle, dont lee tiges s’élargis- sent vers lebas en trois disques ÉCART de matière cornée. La crête du mâle est dentelée. Elle se trouve dans les mon- tagnes des Gates de l’Indostan. M. Lechenaud en a rapporté deux autres de Java; l’une ( Gall. bankiva Temm.) qui a la crête dentelée comme la précédente, et ne porte sur le cou que de longues plumes tombantes du plus beau roux doré, me paraît ressembler le plus à nos coqs domestiques; RUES (Phas. varius, Shaw., Nat. Misc. 2 353; Ajamalas. Gall. furcatus, Temm., * Col, 374) noire, à cou vert-cuivré, maillé de noir, a 4 crête sans dentelures, et sous la gor ge un petit LUS sans barbillons latéraux. Les Faisans proprement dits. ? Ont la queue longue, étagée , et ses pennes ployées chacune ‘en deux plaus et se recouvrant comme des toits. Le plus commun . (Phasianus colchicus, L.) Enl., 121 et 129. À été dit-on apporté des bords du Phase par les Arbo. nautes , et on lemourrit aujourd’hui dans toute l’Europe ténipérée: oùil exige cependant beaucoup de soin. Le mâle 478 OISEAUX a la tête et le cou vert-foncé avec deux petites touffes à l’occiput et le reste du plumage fanve-doré maüllé de vert, la femelle est brunâtre maillée et variée de brun plus foncé. ee La Chine nous a envoyé dans des temps plus modernes trois autres races ou espèces qui font avec ss paon l’orne- ment de nos ménageries, savoir : Le Faisan à collier ( Ph. torquatus) , Qui ne diffère guère du commun que par une tache d’un blanc éclatant de chaque côté du col, Le Faisan d'argent. ( Ph. nycthemerus. L.) End. 123. Blanc, avec des lignes noirâtres très fines sur chaque lume , et le ventre tout noir. Enfin : 2 Le Faïsan doré. ( Ph." pictus. L.) Enl. 217. Si remarquable par son beau plumage; son ventre est rouge de feu ; une belle huppe couleur d’or pend de la tête ; le cou est revêtu d’une collerette orangée maillée de noir; le haut du dos est vert, le bas et le croüpion jaunes, les ailes rousses avec une belle tache bleue, la queue très longue, brune, tachetée de pris, etc. Il me paraît que la description du Phénix, donnée par Pline (lib. X, cap 2.), a été faite sur ce bel oiseau. Les femelles de tous ces faisans ont la queue plus courte que les mâles, et le plumage diversement varié de diffé- ‘rents gris ou bruns (1). ; Une des espèces d'oiseaux les plus singulières est L'Argus ou Luen (Phasianus Argus, L.), Vieill., galer., pl. car. ) Grandfaisan du midi del "Asie, à tête et cou pr esquenuids, ‘les tarses sans éperons, dont le mâle a la queuetrès longue — et surtout les pennes secondaires desailes excessivement alongées et élargies, couvertes, sur toute leur longueur, de taches en forme d’yeux, qui, lorsqu'elles sont étalées, donnent à l'oiseau un-aspect tout-à-fait extraordinaire. Il habite les montagnes de l’île de ‘Sumatra et de quelques (1) Aj. le Faisan Mec rares ( Phas. Diardi, Temm. ) , découvert par MM. Diard et Duyaucel, Vieill. , galer., pl. cv. à GALLINACÉS, 479 autres contrées du sud-est de l’Asie. (C’est le genre Arqus Tem., Gallin.) I paraît qu’il existe dans l’intérieur de la Chine un oiseau dont les plumes de la queue sont encore plus longues et ont jusqu’à quatre pieds, blanchâtres, changeant en roux vers les bords, avec de nombreuses lignes transverses noires où marron. On croit qu’il est représenté sur divers papiers de la Chine, M. Temmink le nomme phasianus superbus: Gall. I, p. 336. Les HouwprrirÈres. Tem. Ontavecles joues nues communes à tout ce genre, la queue verticale et les couvertures arquées propres aux coqs, des * plumes qui peuvent se redresser et former sur leur tête une aigrette analogue à celle du paon. Le bord inférieur saillant : de la peau nue des joues tient lieu de barbillons. Il y a de forts éperons aux tarses. On n’en connaît encore qu’un; des îles de la Sonde, grand comme un coq, noir brillant, à croupion roux doré, les deux couvertures supérieures de la queue jau- nâtres ou blanchâtres, les flancs tachetés de blanc ou de fauve. ( Phasianus ignitus, Sh.) Nat, Misc,, 393; Vieill., galer., pl. cevn. Sa femelle est brune, finement rayée de noirâtre en dessus, flambée de blancen dessous. Elle porte aussi une huppe. Le Tracopan. (Tracopan. Cuv.) Est l’un des oiseaux dont la tête est, dans le mâle, le plus bizarrement ornée. Presque nue, elle a derrière chaque œil une petite corne grêle; sous sa gorge est un fanon suscep- tible d'extension. Ses tarses ont des éperons courts dan& les deux sexes. | On n’en connaît qu’une espèce, originaire du nord de Vnde, (le Nepaulou Faïsan cornu, Buff. ; Penelope sa- “tyra, Gm.; Meleagris satyrus, Lath.) Edw., 116; Vieill.. * Gal., 206, de la taille du coq, d’un rouge éclatant semé de petites larmes blanches. La femelle et le jeune sont de différents bruns (1). (1) C’est très probablement d’après cet oiseau qu’a été imaginé le tra- gopan don parle Pline, lib. x, e. 40. 480 OISEAUX On doit séparer des faisans Les Crypronyx Tem. (1), Qui ont seulement le tour de l’œil nu, laqueue médiocre et plane, les tarses sans éperons; mais ce qui leur fait un ca- ractère bien particulier, c’est que leur pouce n’a point d’ongle. ‘ On n’en connaît bien qu’une espèce dont le mâle porte une longue huppe de plumeseffilées rousses, ét des longs brins sans barbe redressés à chaque sourcil. C’est le Rou- loul de Malacca, Sonnerat, Ie Voyage, pl. 100 (Cript. co- ronatus , Temm. col. 350 et 351 (Columba cristata, Gm. et Lath.) Phasianus cristatus. DREUMes Mus. Carls., ul , 64. Oiseau vert un peu plus grand qu’une caille. La femelle, qui n’a qu’un vestige de huppe, est le Ze- trao viridis. Lath., Syn. Il, pl. 67 (2). y Les Térras. (TETRAO. L.) Sont encore un grand genre dont le caractère consiste en une bande nue, et le plus souvent rouge, tenant la place du sourcil. On les divise en sous-genres comme il suit : Les Coos DE Bruyëres. ( Tetrao Lath.) Dont les jambes sont couvertes de plumes et sans éperons. Les uns, qui retiennent plus particulièrement ce nom, ont la queue ronde ou fourchue, les doigts nus. Nous en avons deux RTE espèces. Le grand Coq de bruyères. (T'etrao urogallus. L.) Eat. 73et 74 i T'ét Le plus grand des gallinacés; supérieur au dih don pour la taille, à plumage ardoisé, rayé finement en travers de (1) M. Vieïllot a changé le nom de crypronyx en rPoNvx. Il y a à Malacca une espèce de cryptonyx noire, sans huppe et sans papilles à l'œil, rapportée par M. Dussumier. (2), Le columba cristata, B., Gm., Lath., Syn. Il, pl. zvur, des très voisin ; mais la figure lui Hate un grand fou au pouce. C’est peut- être une erreur, comme dans la galerie de M. Vieillot, tome II, pl. cex, GALLINACÉS, {81 noirâtre ; la femelle fauve, à lignes tansversales brunes ou noirâtres. [l se tient dans les grands bois des hautes montagnes, niche dans les bruyèresou lesnouveaux taillis, et se nourrit de bourgeons, de baies. Sa chair est excel- lente; sa trachée-artère fait deux courbutes avant de des- cendre dans le poumon. Le Coq de Bruyère à queue fourchuëe. Coq de Bouleau. ( Tetrao tetrix. L.) Enl. 192 et 173. Frisch. 109. Naum. are éd. , 18, À 37 et 38. , - Le mâle est plus ou moins moir, avec du blanc aux couvertures des ailes etsous la queue, dont les deux four: ches s’écartent en dehors. La femelle fauve, rayéeen travers de noirâtre et de blanchâtre. Leur taille est celle du coq et dela poule. On le trouve aussi dans Jes’bois desmontagnes. Il paraît qu’il en existe dans le nord de l’Europe une espèce intermédiaire ( Tetrao intermedius), Langsdorf, Mém. de Pétersb., tom. I, pl. x1v; Sparm. , M. Carls., pl. xv, plus grande que la précédente , à queue moins fourchue , à poitrine tachetée de blanc. Des lieux maréca- geux de Courlande, d’Ingrie, etc... (1) Nous avons de plus dans les bois de toutes nos contrées tempérées La Gelinotte, Pouledes Coudriers. {Tetrao borasia. 1.) (2) Enl. 474 et 475. Frisch. 112, Naum. 20, f. 30. Qui ne dépasse qu’un peu les perdrix, agréablement va- riée de brun, de blanc, de gris et de roux; une larse bande noire près du bout de la queue ; la gorge du mâle noire; sa tête un peu huppée (3). (1) Il paraît que c’est à la fois le Tétras à plumage variable, etle Tétras a queue pleine de Buffon. (2) Bowasra ou Bowasa, nom de la gelinotte dans Albert le Grand et d’autres auteurs du moyen âge. | (3) L’attagas de Buffon, attagen d’Aldrov, Ornith., IL, p. 75; Gelinotte huppee, Briss., ne me paraît, après de longues recherches, faites même en Italie, qu’une gelinotte jeune ou femelle. C’est le même oiseau que Pindividu peint par Frisch, pl. exu. Le tetrao canus, Gm. (Sparm., Mus. Carls., p. 16), n’est qu’une variété albine de la gelinotte. Je ne crois pas non plus à l’authenticité du Tetr. nemesianus ni du Tetr. betulinus, de Scopoli. Ce ne sont que des femelles ou des jeunes T'etr. tetrix , ou des gelinottes défigurées. 4 , TOME 1. 31 182 OISEAUX L'Amérique produit quelques espèces voisines des coqs de bruyère et gelinottes d'Europe, telles que ‘La Gelinotte noire d’Amérique. ( Tetrao canadensis et ca- nace. L.) Enl. 131 et 132. Edw. 118 et 91. D'un brun plus ou moins noir, le bout de la queue roux. Il y en a dans le nombre dont les mâles relèvent les plu- mes de chaque côté du cou, comme un petit mantelet ou comme deux ailerons : leurs manières ont du rapport avec celles du dindon. Tels sont : x Le Coq de bruyère à fraise. ( Tetrao un:bellus et togatus. Gm. ) Enl. 104. Edw. 248; Wils. pl. xz1x ; nommé Fui- san en Pensylvanie , Perdrix à la Nouvelle-Angleterre. Varié de roux, de gris et de noir; une grande tache noire au bas de chaque côté du cou , une bande noire sur le bout de la queue qui est liseré de blanc, le bas des tarses nu. Se tient dans les forêts des montagnes ; la voix du mâle, en amour, ressemble au ‘bruit du tambour. Le Cog de bruyère à ailerons, appelé Grous aux États-Unis ( Tetrao cupido. Gm.) Catesb. supl. I. Wilson. pl. xxvri; Vieill., galer. 219. Varié de fauve etde brun. La queue brune; les tarses emplumés jusqu'aux doigts; les plumes du bas du cou du mâle se releventen detixailerons pointus. Se tient dans les plaines ; le mâle a sousles ailerons de son cou une peau nue qu’il gonflecomme uné vessiequandilestenamour. Sa voix a le son d’une trompette. C’est un gibier délicieux , pour la conservation duquel on a fait des lois en quelques états. On donne particulièrement le nom de Lacorèpes, ou Perdrix de neige Aux espèces à queue ronde où carrée dont les doigts sont garnis de plumes comme la jambe. Les plus répandus devien- nent blancs en hiver. / Le Lagopède ordinaire, Perdrix des Pyrénées. ( Tetrao Lagopus. L.) (1) Enl. 120 et 494. Brit. Zool. PI. M. 3. M. 4. Naum. 1°° éd. Sup. Gr. f. 115-116. A son plumage d’été fauve, marqué de petites lignes (1) Lacorus ( pié de lièvre, pié velu ) est le nom ancien de cet oiseau. / GALLINACÉS. 483 noires (1). De toutes les hautes montagnes , ou il se tient l'hiver, dans des trous qu’il se creuse sous la neige. Le Lagopède des saules, dit de la baie de Hudson. (Tetrao albus. Gm. T. Saliceti. Tem.) Edw. 52. Frisch. 110 117. De tout le nord; est plus grand et a son plumage d’été plus roux; son ventre demeuré blanc (2). Cependant il existe en Écosse un Lagopède qui ne change point de couleur en hiver; c’est La Poule de marais, Grous, etc. (Tetrao scoticus. Lath.) Albin. L. 23 24. Brit. Zool. pl. M.3; Vieill., galer. 227. Varié de fauve, de brun et de noir en dessus, roux foncé rayé de noirâtre en-dessous, à jambes cendrées, à doigts peu velus. , On pourrait séparer sous le nom de Ganca ou d’Arracen (3); (Preroces, Tem. }, Les espèces à queue pointue, adoigts nus. Elles ont seu- lement le tour des yeux nu, mais non de couleur rouge: leur pouce est très petit. Le Ganga ou Gelinotte des Pyrénées. (Tetrao alchata. 1.) Enl. 105 et 106. Edw. 249 (4). De la taille d’une perdrix, à plumage écaillé de fauve et de brun ; les deux pennes du milieu de la queue très alongées en pointe, la gorge du mâle noire. On le trouve dans le inidi de la France et tout autour de la Méditer- ranée (5). (x) Sous ce plumage d’été c’est le Tetrao rupestris, Lath. (2) Le plumage d'été est le T'etr. fapponicus, Lath. (3) Attagen, nom grec d’un oiseau pesant, un peu plus grand qu’üne perdrix, à plumage de bécasse , désignait probablement le ganga. (4) Ganga est son nom. catalan; alchata, où plutôt chata,son nom arabe. (5) Ajoutez en espèces à filets à la queue Tetr. Senegalus ou Pterocles gullatus , Temm. , enl. 130, et la femeile 345; — Pterocles exustus, Temm., col. 354 et 360 : — en espèces à queue simplement pointue, T'etr. arenarius, Pall., IVoy. com. petrop. xix, pl. var, ou Pterocles àre- narius, col. 52 et 53, le même que Perdix arragonica , Lath.; = Pte- rocles Lichtensteinü,T., col. 355 et 36:.Le mâle, 355, est au moins bien voisin du Tetrao indicus, Lath.; Sonnerat, IT, 96; — Pterocles coro- SE 484 OISBAUX Les Perdrix. (Perpix. Briss:) Ont les tarses nus comme les doigts. Parmi elles, . Les Francozins, Tem. Se distinguent par leur bec plus long, plus fort; par leur queue plus développée, et en général par de forts éperons. L'Europe méridionale en possède un, ( Tetrao francolinus: L.) (1) Enl. 147, 148. Edw. 246. A pieds rouge ; le cou et le ventre du mâle noir avec des taches rondes et blanches ; un collier d’un roux vif (2). Quelques francolins étrangers se font remarquer par un double éperon (3), ou par la peau nue.de leur gorge (4). Il y en a qui réunissent ces deux caractères (5) ; certaines espèces avec un très grand bec manquent tout-à-fait d’é- perons (6). Les Prrpaix crdinaires. Ont ie bec un peu moins fort; leurs mâles ont des épe- rons courts ou de simples tubercules ; les femelles en manquent. natus, T., col. 339 et 340; — Pterocles quadricinctus, Temm., ou Oenas bicinctus , Vieïll., galer. 220 : — enfin la plas grande espèce, Tetrao fasianellus, Gin., ou gelinotte à longue queue de la baïe d'Hudson, Edw., 117. , (1) Francolino , nom qui désigne la défense faite de tuer l’oiseau qui le porte, s’applique , en Jialie, à plusieurs espèces réputées bons gibiers ; telles que la gelinotte et cet oïseau-ci. . (2) Ajoutez ici les Tetrao ponticerianus, Sonn., Ile Voy., 11, 165, Temm., col. 213 ; — Perlatus, Briss., pl. xxvin, À, fig. 1, Vieill., galer. 213; le même que Wadagascariensis, Sonn., 11, 166, pl. xcevir. (3) Tetrao bicalcaratus, L., enl. 137 ; —Perdix Clappertoni, Rupp., pl. 1x, en diffère à peine ; — Spadiceus , Sonn., ‘11, 169; — Zeilonensis, Ind. zool., pl. xiv. — Le francolin ensanglanté du Napaul ( Perdix cruenta, T.Y, col. 332, à trois et jusqu’à quatre éperons, et des couleurs vives étrangères au reste du genre. (4) Tetrao rubricollis, en]. 180. (5) Tetrao nudicollis. (6) Tetrao javanicus , Brown, Hl., xvn ( mauv. fig. ). Il y en a une fneïlleure, col. 148, sous le nom de Perdrir ajanham, Temm. GALLINACÉS. 485 Tou* le monde connaît , La Perdrix grise. ( Tetrao cinereus. L.) Enl. 27. Frisch. 114, Naum. re éd. pl. 3.f, 3. À bec et pieds cendrés, à tête fauve, à plumage varié de différents gris ; une tache marron sur la poitrine du mâle. Ce gibier fécond, qui fait les délices de nos tables, nicheëet vitau milieu de nos champs. La Perdrix rouge. ( Tetrao rufus. L.) Enl. 150. À bec et pieds rouges, brune dessus, à flancs maillés de roux et de cendré, à gorge blanche encadrée de noir, se tient plus volontiers sur les collines et les endroits élevés. Sa chair est plus blanche et plus sèche. Nos provinces méridionales produisent encore La Bartavelle ou Perdrix grecque. ( Perdix græca. Briss. Perdix saxatilis. Meyer.) Enl. 231. Frisch. 116. Qui ne diffère de la perdrix rouge que par une plus grande taille et un plumage plus cendré. Elle se tient le dong des grandes chaînes (tr). Les Carczes. ( Corurnix. ) Sont plus petites que les perdrix, à bec plus menu, à queue plus courte, sans sourcil rouge, sans éperon. Tout le monde connaît La Caille commune. ( Tetrao coturnix, L. ) Enl. 170. Frisch. 117. Naum. 4. f. 4, A dos brun ondé de noir, une raie pointue-blanche sur chaque plume; à gorge brune; à sourcil blanchâtre ; de nos champs; célèbre par ses migrations; cet oiseau si lord trouve alors moyen de traverser la Méditerranée (2). (1) Ajoutez la Perdrix rouge de Barbarie, espèce bien distincte ( Tetr. petrosus, Gm.) Edw. , 70; — la Perdrix de montagne ( Tetrao montanus ), enl. 136, Frisch 114. B., n’est, selon M'Bonnelli, qu’une variété de la perdrix grise; — la Perdrix de haye,T., col. 328 et 329: — Perd. personata, Horsf. jav.; — Perd. à gorge rousse ( Perd. gularis, T.). — Perd. oculea , id. ; — Perd. fusca, Vieill., gal. 212. (2) Ajoutez la petite Caille de la Chine (Tetr. Chinensis, L.), enl. 126, F. 2, dont le Tetr. manillensis, Gm., Sonner., Ier Voy., pl. xx1v, est la femelle ; — la Caille australe (Perd. australis, T.), Vieill., galer. 215: 486 OISEAUX Les Cou: ou Perdrix et Cailles d'Amérique. Ont le bec plus'#r0os, plus court; plus bombé ; la queue un peu plus développée (x). Ils se perchent.sur les buissons, et même, quand onJes poursuit, sur les arbres. Plusieurs voya- gent. comme: nos.cailles, L’onne peus g em pêcher de séparer de tout le genre tétras Les TRiIDACTYLES, Lacép. ( HemiPoDrus, Tem. }), Qui manquent de pouce, et dont le bec comprimé forme une petite saillie sous la mandibule inférieure. On ne pourra les. bien classer que lorsqu'on connaîtra leur anatomie. Ils vivent en polygamie dans les con- trées sablonneuses. Les uns, Les Tuanix, Bonnat. (Orrxais, [liger.), Ontencore tout le port des cailles; leurs doigts sont bien séparés jusqu’à leur base et sans petites membranes. I! yen a une espèce que l’on fait battre à Java, par amu- sement, comme les coqs en Angleterre ( Hemip. pugnax, T, col. 602. (2). — la Caille nattée ( Perd. textilis, Temm.), col. 35; —le Tetr. coro- mandelicus, Sonner., IE, 152; — T°. striatus, Sonner., II, pl. xcxviw, et Temm., col. 82, fort différent de celui de Lath., Syn., II, pl. zxvi : — la Perdrix de gingi ( Tetr. gingicus), Sonner., Il, p. 167, me paraît aussi appartenir à ce sous-genre. (1) Parmi les espèces de la taille de la perdrix, on peut remarquer le Tocro. ou Perdrix de la Guiane, Buff. ( Ter. guyanensis, Gm.), ou Perd. dentata, Temm , ou Odontophorus rufus, NVieill., galer., pl. cexr, qui n’est point un &namou, comme le dit Gmelin. Parmi celles de la grandeur de la caille : T'etrao Mexicanus , enl. 149, Frisch., 11, le même que Marylandus, Albin, 1, xxvur, et.que Virgi- nianus ou Perdix borealis, Vieill., galer. 214; — Tetrao falclandicus, enl. 222; — Tetrao cristatus, enl. 126, fw1;—le Colin Sonnini, (Perd. Sonnini, Tem.), col. 75, et Fourn. de phys., Il, 215, et pl 2; — le Colin à aigrette de Californie, Tetr. californius, Sh., Nat. misc. IX , pl: 345,.et Atlas du voy. de La Peyrouse, pl: xxxv1; —la Perdr. rousse-gorge (Perdr. cambayensis, Tem.), col. 4479; — Perd. austra- lis, Vieill. , gal. 215. (2) Ajoutez T'etrao /nigricollis, enl. 171: — Tetr. andalusicus, Eath., GALLINACÉS. 487 D’autres , Les Syannapres, Iliger, S'éloignent même tellement du type général des gallina- cés, que l’on est tenté de douter s'ils doivent entrer das cet’ ordre. Leurs tarses courts sont garnis de plumes, ainsi que leurs doigts, qui sont très courts et réunis sur une partie de leur. longueur, et leurs ailes sont extrêmement longues et poin- tues. On n’en connaît qu’une espèce, des déserts du centre de PAsie(Tetrao paradozxus, Pall., Foy., trad. fr. in-8°, tom. HE, pl. 1, pag. 18); Vieill., galer., pl. 222. L’hetéroclite. Temm., col., pl. 05. On est également obligé de séparer des tétras Les TiNAMOUS. ( TinaMus. Lath. CRrYPTUuRUS. Iliger. ) Ynambus de d’Azzara. (1) Genre d'Amérique très remarquable par un cou mince, assez alongé (quoique leurs tarses soient courts), re- vêtu de plumes, dont le bout des barbes est eflilé et un peu crépu, ce qui donne à cette portion du plumage une apparence particulière ; par un bec long, grêle, à bout mousse, un peu voûté avec un petit sillon de chaque côté et à narines percées dans le milieu 4e chaque côté et-s’en- fonçant obliquement en arrière. Leurs ailes sont courtes et leur queue presque nulle. La. palmure de ja base de leurs doigts. est très courte. Leur pouce, réduit à un Syn. IT, part. 2, fig. du titre; — T'etr. luzoniensis, Sonn. , Ier Voy., pl. xxi;— Hemipodius nigrifrons, Term, JH , 610, et Vicill., gal. 218; — Hemip. thoracicus, Teram. , IT, 622, ou T'urnir maculatus, Vieill., gal., pl. 219 ; —Hemip. Meiffrenii, T., col. 60, 1, dont Vicill., gal. 300, fait son genre Torricezce, qu’il met dans les Echassiers, attendu que le bas da tibia est sans plumes ; — l” /emip. nivosus , Swains., Zool. ill. , 163, y appartiendrait également; — le T'etr. suscitator, ou Réveil-matin de Java, est aussi un Ternix. ’oye Bontius, Méd. int. , p. 65. (1) Exceptez-en son Choro , qui est une poule d’eau, et son Uru, qui est le Tocro dont nous avons parlé ci-dessus aux perdrix. 488 OISEAUX petit ergot, ne peut toucher la terre. Il y a un peu de nu autour de l’œil. Ces oiseaux se perchent sur les branches basses, ou se cachent dans les hautes herbes ; ils vivent de fruits et d'insectes ; leur chair est très bonne. Leur taille va, selon les espèces, de celle du faisan à celle de la caille et au-dessous. Les uns (les Pezus de Spix) ont encore une petite queue cachée sous les plumes du croupion (1 1} Les autres (les Tivamus de Srix) n’ont point de queue du tout (2). Leurs narines sont un peu plus en arrière. On doit distinguer les Raynanorus de Srix, dont le bec plus fort, sans sillon, un peu arqué et déprimé, a les na- rines percées vers sa base (3). Les PIGEONS. (CorumsA. L.) Peuvent être considérés comme établissant un léger passage des gallinacés aux passereaux. Comme les pre- miers , ils ont le bec voûté, les narines percées dans un large espace membraneux, et couvertes d’une écaille car- tilagineuse , qui forme même un renflement à la base du ee (1) Tetr. major, Gm., ou Tin. brasiliensis | Lath.; ou le Tin. magoua, Temm.; Buff., en! 476, et beaucoup mieux, Hist. des ois., IV, in-40, pl. xx1v; c’estle Pezus serratus, Spix; — Tetr. cinereus ; — Tetr. va- riegatus , enl. 328, dontle Tin. undulatus,T., ou Cryptura sybieola, Vieïill. , gal. 216, doit bien pen différer ; — T'n. apequia ( T. obsoletus Temm ), col. 196; — Tin. tataupa, Swains, Il. 19, où 7. plumbeus, T., col. 196 ,.ou Pezus niumba, Spix., 78, a; — Tinamus noctivagus, pr. Max., ou Pezus zabele, Sp., 97; — Tin. macaco où vermicule (T. adspersus, T.), col. 369, ou Pezus yapura, Sp. , 783; — Ter. sovi, Gm., ou Tén. sovi, Lath., Buff. , enl. 829. (2) Tin. inambui d’Azz. (T. maculosus X.), où T. major, Sp. , 80 ; — Tin. medius, Sp., 81;— Tin. boraquira , Sp., 59 ;—Tüin. carape (T!. pa- voninus, T.) dont le Tiram. minor, Sp., 81, paraît la femelle. Ces trois espèces sont très semblables. (3) Le Tinamou isabelle (T. rufescens , T.), col. 412; ou Rhinchotus Jasciatus, Spix, 76. ; Lt cu * GALLINACÉS. 439 bec; le sternum osseux, profondément et doublement échancré, quoique dans une disposition un peu diffé- rente ; le jabot extrêmement dilaté, le larynx inférieur muni d’un seul muscle propre; mais leurs doigts n’ont d’autres membranes entre leurs bases que celles qui résultent de la continuation des rebords. Leur queue a douze pennes. Ils volent assez bien. Ils vivent con- slamment en monogamie, nichent sur les arbres ou dans des creux de rochers, et ne pondent qu’un petit nombre d’œufs, ordinairement deux ; il est vrai qu'ils répètent les pontes. Le mâle couve comme la femelle. Ils nourrissent leurs petits en leur CÉRPRReRE des graines macérées dans leur jabot. On n’en fait qu'un genre que l’on a essayé de subdiviser en 1rois sous- genres, d’après leur bec plus ou moins fort et les pro- portions de leurs pieds, Les Cozumgi-Gazzines. Vaill. Se rapprochent encore plus que les autres sous-penres des gallinacés.ordinaires, par leurs tarses plus élevés et leur ha- bitude de vivre en troupes, cherchant leurs nourriture sur la terre, sans se percher, Leur bec est grêleet flexible, Une espèce tient même aux gallinacés par les parties nues et les caroncules qui distinguent sa tête. Columba carun- culata, Tem., pl. I; Colombi-galline, Vaill., 278. Une autre y tient au moins par sa grandeur, à peu près égale à celle du dindon; c’est le pigeon couronné de l’ar- chipel des Indes, Goura , Tem.; Coloribihocco, Vaill. ( Co- lumba coronata Gm.), Sonnerat, 104; enl. 118, Temim., pigeons, pl. 1; Vieill., galer. 197. Tout entier d’un bleu d’ardoise, avec du marron et du blauc à l’aile; la tête or- née d’une huppe verticale de longues plumes effilées. On l'élève dans les basses-cours, à Java, etc. Mais il n’a pas encore voulu propager en Europe (1). Une troisième y tient encore par les plumes longues et (1) M. Vieillot fait de ce grand pigeon couronné son genre Goura où LOPHyrUS, galer , pl. 197. \ 490 OISEAUX ; pendantes qui ornent son cou comme celui du coq. C’est le pigeon de Nincombar ( Col. nincobarica ; Lin.), enl. 491, du vert doré le plus brillant; la queue blanche. On le trouve dans plusieurs parties de l’Inde (x). * Les CocLomses ou Prcrons orpiNAIRESs. Vaïll. Ont les pieds plus courts que les précédents, mais le bec grêle et flexible comme le leur. Nous en possédons ici quatre espèces sauvages. Le Ramier. (Col. palumbus. Lin.) Enl. 316. Est Ja plus grande. Il habite dans les forêts, surtout dans celles d’arbres verts, est d’un cendré plus ou moins bleuä- tre, la poitrine d’un roux-vineux, et se distingue à des taches blanches sur les côtés du cou et à l’aile. Le Colombin ou petit Ramier. (Col. ænas. L.) Frisch. 139. Gris d’ardoise, poitrine vineuse, les côtés du cou d’un vert changeant ; un peu moindre que le précédent, mais du même genre de vie. Le Biset ou Pigeon de roche. ( Col. livia. Briss. )Enl. 510. Gris d’ardoise, le tour du cou vert changeant ; une dou- ble bande noire sur l’aile, le croupion bianc. De cette espèce viennent nos pigeons de colombier, et, à ce qu’il paraît, la plus grande partie de nos innombra- bles races domestiques, dans la production desquelles le mélange de quelques espèces voisines pourrait aussi avoir influé. La Tourterelle. ( Col. turtur. Lin.) Enl. 394. À manteau fauve tacheté de brun, à cou bleuâtre, avec une tache de chaque côté, maillée de noir et de blanc. C’est (1) Espèces rangées dans ce sous-genre, qui n’est peut-être. pas assez déterminé : Columba cyanoceplala , enl. 174 , Vaïl., 281; Tem. 3; — Col. montana, Edw. 119 ; Tem., 4 ; — Col. martinica, en]. 141, 162, Vaill. 282 ; Temmw. , 5et 6; — Col. erytrothorax , ‘Temm. 7; — Col. cruenta ; Sonnerat., 20,21 , Temm. 8 et 9 ; — Col. jamaïcensis , Temm. 10; — Col. talpacoti, Temm. 12; — Col. passerina, enl. 243,2, Catesb. 26 ; — Col, minuta , enl. 243, 1 ; — Col. hotitentotta , Temm., Vaill. 285 ; — Col. cobocola et Col. griseola, Spix. Lxxv, 2. CALLINACÉS. Agt notre plus petite espèce sauvage. Elle vit dans les bois comme le ramier. Nous élevons en volière, pour l’amusement, La Tourterelle à collier ou Rieuse. ( Col. risoria. Lin.) enl. 244. Frich. 44. Tem. 44. Qui paraît originaire d’Afrique ; blonde, plus päle des- sous ; un collier noir sur la nuque (1). (1) Autres colombes à queuecarrée ou ronde , Col. spadicea, Temm., 1; — Col. ænea, enl. 164, Temm., 3 et 4; Voy. de Freyc., 29, dont Col. pacifica est le mâle, selon M. Temm. ; — la Col. ccéanique, Less. et Garn. , Voy. de Duperrey , 41, en est voisine ; — Col. arcua- trix, Vaill., Afr.; Temm., 5 ;—C. armillaris , Temm., 6 ; — C. littora- lis, Sonner. 103; Tem.,17; — C. chalcoptera, Temm., 8; — C. cristata, Temm., 9; — C. caribæa, Tem., 10; — C. leucocephala, Catesb 65; Temm., 13 ; — C. speciosa, enl. 213, Temm., 14; — C. corensis, Temm., 15; — C. guinea, Edw., 75; Vaill., Afr., 265 ; Temm. 16 ; — C. madagascartensis, enl. 11, Vaill., Afr. 266; Temm., 17; — €. gymnophtalmos, Temm., 18; — C. Franciæ, Sonner., 101; Temm., 19 ; — C. rubri capilla | Sonner., 57 ; Temm., 20 ; — C. ele- gans , Temm., 22 ;—C. cincta, Temm., 23 ; — C. rufina, Temm., 24; — C. leucoptera , Edw., 96; Temm., 25.; — C. javanica , enl. 177, Temm., 26; Sonner., 66 ;—C. jamboo, Temm., 27 et 28 ; — C. viola- cea , T., 29; — C. melanocephala;, enl. 214, Temm., 30 ;—C. larvata, Vaill., Afr., 269 ; Temm., 31 ; — C. holosericea , Temm., 32; — C. sinica , Albin. ,IIT, 46; — €. viridis, enl. 142; — C. erythroptere, Temm., 55; — C. mystacea, T., 56; — C. superba, T,, 33; — C. tympanistria, Vaill., 292, Temm., 36; — C. cœrulea, T., 37; — C. afra, enl. 160; Vaill., 271 : Temm., 38 et 39 ; — C. Geoffroy, T., 57 ;—C. cinerea, T., 58, et la femelle, col, 260 ; — C. bütorquata, T., 40; — C. vinacea, T., 41; — C. tigrina, Sonner., 102; — C. cambayensis , Vaill., 290 ; T., 45; — C. malabarica, col. brame, T.; — C. alba, Temm., 46; — C. squamosa, T., 59; — C. malac- censis, Mus. carls., 67; Edw., 16; Temm., 47; — C. macroura, enl. 329 ; — C: porphyrea, Tem. , col. 106; — Col. dilopha, T.., col. 162; — C. magnifica, T., col. 163; — C. lacernulata, T., col. 164 ; — C. capistrata , T., col. 165; — C. locutrix, Pr. Max., col. 166 ; — C. leucomela , T., col. 186; — C. scripta , T., col. 187 : 8 pustul mieri, T., col 188 ; — C. leucotis, T., col. 189 ; — C. xanthura, Cuv., col. 190 ; — €. picturata , T., col. 242; — C. perspicillata, col. 246 : — C. luctuosa, Reinw. , col. 247: — €. hyogastra, R:, col. 252; —C. 492 OISEAUX Les espèces de cette division sont nombreuses, et peu- vent encorese subdiviser selon queleurs tarses sontou non revêtus de plumes, et d’après le nu qui se trouve autour des yeux de quelques-unes. (1) Il y en a même qui ont des caroncules et d’autres parties nues à la tête. Tel est le Col, auricou ( Col. auricularis, Tem., 21 ). On peut encore, si l’on veut, séparer des autresquelques espèces à queue pointue (2). Mais la meilleure des divisionsquel’on ait faites parmi les pigeons, c’est celle Des Cozomsars. Vaill. (Vinaco. Cuv.) (3) Qui se reconnaissent à leur bec plus gros, de substance solide, et comprimé par les côtés; leurs tarses sont courts, leurs pieds larges et bien bordés. Ils vivent tous de fruits, et dans les grands bois. On n’en connaît que quelques es- pèces, toutes de la zône torride de l’ancien continent (4). Il y en a aussi à queue pointue (5). monacha, R., col, 253 ; — C. humilis , T., col. 258 ; — C. pinon, Quoy “et Gaym., Voy.deFreyc., 28; — C. pampusan, ib. 30 ; — C. arau- cana, Less. et Garn., Voy. de Duperrey, 40; — C. cyanovirens, tb. 42; — C. Zoæ, ib. 29. (1) M. Swains appelle Prirrvorusles espèces à tarses emplumés comme €. purpurata, T.; col. 34, cte. RÉ (2) Col. migratoria, enl. 176; Frisch., 142; Temm., 48 et 49; — Col. carolinensis, ib., 195 ; Temm., 50; Guésb. ,24; Edw:, 155 — Col. Reinwarti, mie col. 248; — C. Fi mn) 4 ib. , 191; — C. am- Doinensis, ib., 100; — C. lophotes, ib., 142; — C. venusta, ib., 341, 1, ou Col. strepitans, Spix , LxxV, 1; — Col. dominicensis, ib., 487 ; Temm, , 51; — Col. capensis, ib., 140, etc.; Vaill., 273, 274; Temm., 53, 54; — C. Maugei, Temm., 52 ; — Col. macquaria, Quoy et Cr Voy. de Freyc., 51. (3) Vinago, nom latin du biset ou du petit ramier. M. Vieillot l’a changé en Trerow. (4) Col. abyssinica , où Wailia de Bruce, Vaill., 296,277; Temm , 8 et 9; — Col. australis , enl. 3, Temm., 3;—Col. aromatica, enl. 163; Temm..5 ; Brown., Il., Zool., 20;— Col. vernans , en]. 158; Temm., 10 et 11; —Col. militaris , Temm. , 1 et 2 ;—C. psitlacea, Temm. , 4; — C. calva, Temm., 7; — C. olax,T., col. 241; —C. Capelle, ib., 143 (5) Col. oxyura, T., col. 240. ÉCHASSIERS. 493 be LE CINQUIÈME ORDRE DES OISEAUX, Ou Les ÉCHASSIERS, Autrement OISEAUX DE RIVAGE. ( Grazzx. Lin.) Tirent-leur nom de leurs habitudes et de la con- formation qui les occasione. On les reconnaît à la nudité du bas de leurs jambes, et le plus souvent à la hauteur de leurs tarses, deux circonstances qui leur permettent d’entrer dans l’eau jusqu’à une certaine profondeur, sans se mouiller les plumes, d'y marcher à gué et d’y pêcher au moyen de leur cou et de leur bec, dont la longueur est générale- ment proportionnée à celle des jambes. Ceux quiont le bec fort vivent de poissons ou de reptiles; ceux qui l'ont faible ; de verset d'insectes. Tres peu se contentent en partie de graines ou d’herbages, et. ceux-là seulement vivent éloignés des eaux. Le plus souvent le doigt extérieur est uni par sa base à celui du milieu, au moyen d’une courte membrane; quel- quefois il y a deux membranes semblables , d’au- tre fois elles manquent entièrement, et les doigts sont tout à fait séparés; il arrive aussi, mais rare- ment, qu'ils sont bordés tout du long ou palmés jusqu’au bout ; le pouce enfin manque à plusieurs genres, toutes circonstances qui influent sur leur genre de vie plus ou moins aquatique. Presque tous ces oiseaux, si l’on excepte les autruches et les 494 OISEAUX Casoars, ont les ailes longues et volent bien. Ils étendent leurs jambes en arrière lorsqu'ils volent, au contraire des autres, qui les reploient sous le ventre. Nous établissons, dans cet ordre, cinq princi- pales familles et quelques genres isolés. Cependant la famille Des BREvIPENNES, Quoique semblable, en général, aux autres échassiers, en diffère beaucoup en un point, la briè- veté de ses ailes, qui lui Ôte la faculté de voler ; son bec et son régime lui donnent d’ailleurs des rap- ports nombreux avec les gallinacés. Il paraît que les forces musculaires, dont la na- ture dispose , auraient été insuffisantes pour mou- voir des ailes aussi étendues que la masse de ces oiseaux les aurait exigées pour se soutenir en l'air; leur sternum est en simple bouclier, et manque de cette arête qu’on observe danstous lesautres oiseaux ; leurs muscles pectoraux sont fort minces ; mais leurs extrémités postérieures ont repris en force ce que: leurs ailes ont perdu. Les muscles de leurs cuisses et surtout de leurs jambes, ont une épaisseur énorme. Aucun d'eux n’a de pouce (1). On en fait deux genres. (1). Leurs nombres de phalanges sont comme il suit, en commençant par le doigt interne : Autruche, 4, 5. Nandou et Casoar, 3, 4, 5. Ce qui revient aux nombres communs des oiseaux. ÉCHASSIERS. 49ù LEs AUTRUCHES. (STRUTHIO. Lin. ) Dont les ailes, revêtues de plumes lâches et flexibles, sont encore assez longues pour accélérer leur course. Chacun connaît l’élégance des panaches formés de ces plumes à tiges minces, dont les barbes, quoique gar- nies de barbules, ne s’accrochent point ensemble , comme celles de la plupart des oiseaux. Le bec des au- truches est déprimé horizontalement, de longueur mé- diocre, mousse au bout; leur langue courte et arrondie comme un croissant; leur œil grand et les paupières garnies de cils ; leurs jambes et leurs tarses très élevées. Elles ont un énorme jabot, un ventricule considérable entre le jabot et le gésier, des intestins volumineux, de longs cœcums , et un vaste réceptacle où l’urine s’accumule , comme dans une vessie: aussi sont-elles les seuls oiseaux qui urinent. Leur verge est très grande et se montre souvent au dehors (1). On n’en connaît que deux espèces, dont on pourrait faire deux genres. L'Autruche de. l’ancien continent. ( Struthio-Camelus. Lin.) Enl. 457. (2) Ses pieds n’ont que deux doigts, dont l’externe, plus court de moitié que l’autre, manque d’ongle. Cet oiseau, célèbre dès la plus haute antiquité, et très nombreux dans les déserts sablonneux de PArabie et de toute l'Afrique, atteint à six et huit pieds de bauteur. Îl vir en grandes troupes, pond des œufs de près de trois livres de poids, que ( dans les pays les plus chauds) il se borne à exposer dans ke sable à la chaleur du soleil, maïs qu’il couve en deçà et au-delà des tropiques, et qu’il soigne et. défend partout avec courage. (1) On doit consulter sur les organes‘ génito-urinaires des oiseaux, et en particulier sur ceux de l’Autruche, le Mémoire de M. Geoffroy-St. - Hilaire, Mem. du Mus., tome XV. . (2) Voyez aussi la belle figure dessinée par Maréchal dans la ménagerie du Muséum de MM. Laccpède et Cuvier, copiée dans la gal. de Vieill., pl. 223. g 496 OISEAUX L’autruche vit d’hérbages et de graines, et son goût est si obtus, qu’elle avale indifféremment des cailloux , des morceaux de fer et de cuivre , etc. Lorsqu’on la poursuit, elle sait lancer des pierres en arrière avec beaucoup de vi- gueur. Aucun animal ne peut l’atteindre à la course. L’Autruche d'Amérique, Nandou , Churi, etc. (Struthio. rhea. Lin. (1). Hammer. An. Mus. XII, xxxix. Vieill. Galér. 224. De près de moitié plus petite, à plumes moins fournies, d’un gris uniforme, se distingue surtout par ses pieds à trois doigts, tous munis d'ongles, Son plumage est grisä- tre, plus brun sur le dos : une ligne noirâtre descend le long de la nuque du mâle. Elle n’est pas moins abondante dans le sud de l'Amérique méridionale que l’autruche en Afrique. On n’emploie ses plumes que pour faire des ba- lais. Prise jeune , elle s’apprivoise aisément. On dit que plusieurs femelles pondent dans lé même nid , ou plutôt dans la même fosse, des œufs jaunâtres qu’un mr couve: On ne la mange que dans sa jeunesse. Les Casoars. ( CasuaRIUs. Briss. )- Ont les ailes encore plus courtes que les autruches , totalement inutiles pour la course ; leurs/pieds ont trois doigts, tous garnis d’ongles; leurs plumes ont des barbes si peu garnies de barbules , que de loin elles ressemblent à du poil ou à des crins tombants. On en connaît également deux espèces , dont chacune pourrait faire un génre. Le Casoar à à casque ou E meu (2). (Struthio- -casuarius. Lin. ) Enl. 313, et mieux Frisch. 105 (3). À bec comprimé D tp de à tête surmontée d’une (1) Brisson et Buffon lui ont appliqué mal à propos, d’après Barrère, Le nom de Touyou, ou plutôt de Touiouiou, qui appartient au Jabiru. C’est le genre Rhea de Brisson. Les Portugais du Brésil lui ont transféré le nom d’Emeu, qui appartient proprement au Casoar. (2) Cassuwaris, nom de cet oïseau en malaï. Selon Clusius, eme ou émeu serait son nom particulier à Banda. (3) Maréchal en a aussi donné une excellente figure dans la ménagerie du Muséum , et M. Vieillot l’a fait copier dans sa galerie, pl. 225. ÉCHASSIERS. 497 proémiuence osseuse, recouverte de substance cornée ; la peau de la tête et du haut du cou nuë, teinte en bleu céleste et en couleur de feu, avec des caroncules pendantes, de la nature de celles du dindon; Vaile a quelques tiges roidés, sans barbes, qui Fra à l'oiseau d’armes pour le Loibutt l’ongle du doigt interne est de beaucoup le plus fort. C’est le plus grand des oiseauxÿaprès l’autruche, dont il diffère assez par l’anatomie; car il a les intestins courts, les cœcums petits; il manque d’estomac intermédiaire entre le jabot et le gésier, et son cloaque n ’éxcède pas ce- lui des autres oiseaux en proportion. Il mange des fruits, des œufs, mais Dans: de grain. Il pond des œufs verts en petit ombre, qu’il abandonne, comme l’autruche ME chaleur naturelle, On le prend dans différentes îles de l’archipel des Indes. Le Casoar de la Nouvelle- Hollande. ( Casuarius Novæ-Hol landiæ. Lath.) Voy. de Pérou, Atl., prem. part, pl. "xxx vi. Vieill. Gal. pl. 226. (1) À bec déprimé , Sans casque sur là tête, du nu seule: ment autour de l'oreille, le plumage brun, plus fourni ; les plumes plus barbues ; point de caroncules , ni d’épe- rons à l’aile; les ongles des doipts à peu près égaux. Sa chair ressemble à celle du bœuf. Il est plus rapide à lat course que le meilleur levrier. Ses petits sont rayés de brun et de blanc (2). ds (1) M. Vieillot en fait son genre Euou ou Dromaius. (2) IV. B. Je ne puis placer dans ce tableau des espèces aussi mal con- nues, ou mêrne aussi peu authentiques que.celles qui composent le genre Duous, Lin. La première ou le Dronte (Didus inéptus) n’est connue que par une description faite par les premiers navigateurs hollandais, et conservée par Clusius, Exot., p. 99, et par un tableau à l'huile , de la même époque, Ni par Edwards, pl. 294 ; car la description d'Hexbert est puérile, et bites les autres sont copiées de Clusius et d'Edwards. Il paraît que l'es pèce entière a disparu, et l’on n’en possède plus aujourd’hui qu’un pied conservé au Muséum britannique (Shaw, Nat. miscell., pl. 143, et une tête en assez mauvais état au Muséum Asmoléen d'Oxford (ëd., ib., pl. 166). Le bec ne paraît pas sans quelque rapport avec celui des Biédutssl et le pied ressemblerait assez à celui des Manchots ,: s’il étaitpalmé. La deuxième espèce, ou le Solitaire, (Didus solitarius) ne repose que sur TOME 1. 32 498 OISEAUX La famille Des PressrrosTREes. Comprend dés senres à hautes jambes, sans pouce, ou dont le pouce est trop court pour tou- cher la terre ; à bec médiocre , assez fort pour la percer et y chercher des vers; aussi les espèces qui l'ont le plus faible -parcourent-elles les prairies et les terres fraîchement labourées, pour A Es cette nourriture. Celles qui l'ont plus fort, mangent en même temps des grains, des herbes, de. Les OurTarpes. (Oxis. Lin.) ## Ont, avec le portsmassif des gallinacés , un cou et des pieds assez.longs, un bec médiocre, à mandibule supé- rieure légèrement arquée et voütée, et qui, aussi bien que les très petites palmures entre les bases de leurs doigts, rappelle encore les gallinacés ; mais la nu- .dité du bas de leurs jambes, toute leur anatomie, et jusqu’au goût de leur chair , les placent parmi les échas- le témoignage de Leguat, Voy. I, p. 98, homme qui a défiguré les ani- : maux les plus connus, tels que l’Hippopotame et le Lamañntin. : Enfin Jaftroisième, ou l'oiseau de !Vazare (Didus nazarenus), n’est connu que par François Cauche, qui Le regarde comme le même que le Dronte, et ne lui donne cependant que trois dois. tandis que tous les autres en donnent quatre au Dronte. _ Personne n’a pu revoir de ces oiseaux depuis ces voyageurs. Detous les oiseaux, celui qui axe avoir les ailes le plus compléte- ment réduites à de Ébcna vestiges, c’est l’Æptenyx, représenté par le docteur Schaw., Nat. miscell., 1056.et 1057. Sa forme générale est ceile d’un Manchot, sa taille celle d’une oie. Ses pieds seraient aussi à peu près ceux d’un Manchot, mais on les décrit comme n’étant point palmés. Son bec est très alongé, grêle, marqué de chaque côté d’un sillon lougitu- dinal ,'et garni d'une membrane à sa base. Son aile est réduite à un petit moignon terminé par un crochet. Ii vit à la Nouvelle-Zélande. ÉCHASSIERS. 499 siers, et comme elles n’ont point de pouce, leurs plus petites espèces se rapprochent infiniment des pluviers. Leur tarse est réticulé, leurs ailes courtes; elles volent peu, ne se seryent le plus souvent de leursailes, comme les autruches, que pour accélérer leur course , et vivent également de grains, d’herbes, de vers et d'insectes. La grande Outarde. (Otis tardas Lin.) Enl. 245. A le plumage, sur le dos, d’un fauve wif, traversé d’une multitude de traits noirs, et sur tout le reste grisätre. Le mâle , qui est le plus gros oiseau d’Europé, a les plumes des oreilles alongées, et formant des deux côtés des espèces -de grandes moustaches. Cette"espèce d’un de nos meilleurs gibiers, fréquente les pays de grandes plaines, et niche dans les blés, sur la terre. La petite Outarde vu Cannepetière. ( Otis tetrax. Lin.) Enl. 25 et 10. Plus de moitié moindre que l'autre , et beaucoup moins . répandue , est brune, piquetée de noir dessus, blanchâtre dessous. Le mâle a le cou noir, avec deux colliers blancs. La plupart des espèces étrangères ont le bec plus grêle que les nôtres. Parmi elles on peut remarquer Le Houbara (Otis houbara. Gm.) Desfontaines, Acad. des “Sc., 1787, pl. x; Vieill., Gal., pl. cexxvir, D’Afrique et d'Arabie; à cause du mantelet de plumes alongées qui orne les deux côtés de son cou (1). LES PLUVIERS. (-CHARADRIUS. Lin.) (2) à Manquent aussi de pouce, et ont un bec médiocre, STORE (a) Je laisse parmi les Outardes toutes les espèces de Latham, telles que V Afra, Lath., Syn. IT, pl. rxxix ;—le Bénghalensis, Edw., 250 ; — V'Arabs, id., 12; mais j'en retire BOEdicnemus , qui commence le genre suivant, à cause de son bec comprimé et renflé au bout. — Ajoutez Otis nuba, Rupp. , pl: 1; — Ot. denhami ; — OL. torquata , Cuv. , esp. nouŸ. du Cap. 4 (2) Charadrius , nom grectd'un oïsead nocturne et aquatique, vient de >.æeédeæ , fente de berge. Gaza le traduit par Hiaticula. » 500 OISEAUX LA comprimé , renflé au bout. On peut les suwbdiviser en deux sous-genres , savoir : Les OEnicnèmes. (OEpricenemus. Tem.) (1} Qui ont le bout du bec renflé en dessous commeen dessus, et la fosse des narines étendue seulement sur la moitié de sa longueur. Ce sont des espèces plus grandes, qui vivent de préférence dans les terres sèches et pierreuses, y prenant des limaçons, des insectes, etc. Elles ont des rapports avec les petites espèces d’outardes. Leurs pieds sont réticulés, et il ÿ a une-courte membrane dans les intervalles de leurs trois doigts. : L’OEdicnème ordinaire, vulg. Courlis de terre.(Charadrius ædicnemus. Lin. OEdicnemus crepitans. Yem.) Enl. 019. Frisch. 215. Naum. 1° ed. 0. f. 13. + : Grand comme üne bécasse, gris-fauve avec une flamme brune’sur le miliéu de chaque plume, ventre blanc, un trait brun sous l’œil (2). ” Les Pzuviers proprement dits. (CaArADrIUS. ) Ar . Dont le bec, renflé setlermot en dessus, a les deux tiers de sa iongueur occupés de chaque côté par la fosse nasale, ce qui le rend plus faible. Ils vivent en troupes nombreuses, fréquentent les fonds humides, y frappent la terre de leur pied pour mettre eu ont les vers dont ils se nour- . rissent. Les espèces de notre pays n’y sont que de passage, en automne et au printemps : il en reste près de la mer jus- . qu’aux fortes gelées. Leur chair est excellente. Elles for- (1) Ædicnemus (jambe enfiee), nom forgé par Bélon, pour le Courlis de terre. (2) Ajontez l’OEdicnème tachard(OEd. maculosus, Cuv.), col. 292 ; — V'OEd. à longs pieds (OEd. longipesÿGeoff.), Vieïll., gal. 228, ou OEd. echasse, Temm., col. 386; — l’'OEd. à gros bec (OEd. magnirostris , Geoff.), col. 387, pourrait, par la forme de son bec, commencer une série particulière, à laquelle se rattacherait une espèce très voisine à bec supérieur un peu recourbé : OËd. recurvirostris, Cuv.:; — Char. crassi- rostris , Spix ; 94. CAE A JS. date ile # ÉCHASSIERS. 5o1 ment, avec diverses espèces étrangères, une tribu à jambes réticulées, dont les plus remarquables sont : Le Pluvier dorë: (Char. pluvialis. Lin.) En]. 904. Frisch. 216. Naum. 1. c. 10. F. 14. Wils. Am. VII. mx. 5. Noirâtre, pointillé de jaune sur les bords des plûmes ; à ventre blanc. C’est le plus commun. Il se trouve par tout le globe. Le nord en produit un qui ne diffère pres- ‘que que par sa gorge noire (Char. apricarius), Edw., 140; Naum., IL,.f. 15; Wils., Am., TR LVH, ke Quelques-uns ‘disent que c’est dd jeune. Le Guïgnard. ( Char. morinellus. Lin.) Enl. 832. Naum. 12. J f. 16-17. , Gris ou noirâtre, à plumes bordées de gris-fauve, un » trait blanc sur l’œil, poitrine et haut du ventre d’un roux . vif, bas-ventre blanc. Le Pluvier à collier. (Char. hiaticula. Lin.) Enl. 9204 Frisch. 214. Brit. Zool. PI. P. Wils. Am. V. xxxvur. 2. Gris dessus , blanc dessous, un collier noir au bas du cou, très large en devant; la tête variée de noir et de us. le bec jaune et noir. 1x en trouve en ce pays-ci deux ou troisraces bu espèces différentes pour la taille.et pour la distribution des couleurs de la tête (x). Cette dis- tribution de couleur se répète , à peu de chose près , sur plusieurs espèces étrangères (2). Beaucoup de pluviers étrangers ont*les jambes écus- sonnées ; ils forment une petite division, dont la plupart des espèces portent des épines auxailes ou dés lambeaux ; , à (1) Ch. minor, Meyer, enl. 921; Wils., VIT, zx, 3: Naum., 15, f 19; ou Ch. curonicus , Lath., à bec tout noïir;— Ch. cantianus, Tam > Ou albifrons, Meyer, dont le Ca. ægyptius pourrait être la femelle. Son » collier est interrompu. : (2) Char. vociferus , ct 286 ; Wils. > VIT, mix, 6; — Char. indicus, Tate. — Char. Azarai, T., ds a — Char. Melanops, Vieill., gal 35, où Ch. nigrifons , Cuv., col. 47, 1; — Char. Wülsoni, Wils., «Am. IX, zx, à — Àj., en espèces très voisines , bien que sans collier : Ch. pret - col. 183; — CZ. nivifrons , Cuv. — Char. rufica- capillus , T., ia 47, 2;:— Ch. monachus, Temm. ; — Char. gré seus, Lath. s 502 OISEAUX charnus à la tête ; quelques-unes réunissent ces deux ca- ractères (a )+ LES VAT. (VaxecLus. Bechst. TRincA. Lin. (2) [NC Ont le même bec que les pluviers, et ne s’en distin- guent que par la présence d’un pouce, mais si petit qu'il ne peut toucher terre; Encore la Mcnitre tribu , les Vaxwsaux-PLUVIERS (Squa- TAROLA , Cuw.), l’ont-ils à eine perceptible. On la distingue par son Lee renflé en dessous, et dont la fosse fasale est courte comme aux je Nr Ses pieds sont réticulés : ceux du pays ont tous la AT de blanc et de noirâtre. Ils ne forment, dit-on, qu’une espèce , que ses variations de plumage ont fait HMS Elle va de compagnie avéc les pluviers. " Le V’anneau gris (Tringa squatarola). Enl. 854. Grisâtre en dessus, blanchâtre avec des taches grisâtres en dessous, est le jeune avant la mue. Le F’anneau varié ( Tringa varia), enl. 923, blanc, tacheté de grisâtre, manteau noirâtre, pointillé de Lau comprend les deux sexes dans leur Due d’hiver. Le V’anneau suisse(Tringa helvetica), enl. 853, Naum., r° éd., 62, f. 117, tacheté de blanc et de né en dessus, noir en dessous depuis Ja gorge jusqu” aux cuisses, est le PET dans son plumage de noce. (1) Espèces à pieds écussonnés, non armées : Char. coronatus, enl. 800; — Char. melanocephalus , enl. 938, Savigny, Egypt, Ois:, pl. vr, f. 4, dont M. Vieillot fait son genre Pruvianus, gal. , pl. xxin. Il a le bec un peu plus gros que les autres.— Espèces armées : Char. spinosus, enl. 801; —Char. cayanus , en]. 833: Espèces à lambeaux : Char. pileatus e + enl 834; - — Char. bilobus, enl. 880. Le Char. cristatus, Edw., 47, paraît le même 1e que le spinosus. (2) Tringas ou plutôt trynga, nom grec d'un oiseau de la tailleïde la grive, qui Féqtème les bords des eaux, et remue la queue. Arist. Il paraît que c’est Linnæus qui en a fait cette application, mais il faisait entrer dans son genre Tringa beaucoup d’oiseaux autres que Les van- neaux , surtout des maubêches. DE. æ.. LES ÉCHASSIERS. bo5 Les Vanneaux proprement dits. (Vawezrus. Cuv.) Ont le pouce un peu plus marqué, les tarses écussonnés , au moins en partie, et la fosse nasale allant aux deux tiers du bec. Leur industrie est la même que celle des pluviers pour attraper les vers. L'espèce d'Europe ( Tringa vanellus, Lin. ), enl. 280, Frisch, 213; Naum. , 14, f. 18, est un joli oiseau, grand comme un pigeon, d’un noir bronzé, avec une huppe longue et déliée. Il arrive auprintemps, vit. dans les champs et les prés, y niche, ét part en automne. Ses œufs passent pour délicieux (1). Îl y a aussi, dans les pays chauds, des espèces de van- meaux dont l'aile est armée d’un ou de deux érgots, et d’autres qui portent à la base du bec des caroncules ou lambeaux charnus : leurs tarses sont écussonnés. Ge sont des oiseaux importuns par leurs cris, au moindre bruit qu'ils entendent, etqui se défendent avec courage contre” les oiseaux de proie. Ils vivent dans les champs (2). Les Hurrrigrs. (HæmaATopus. Lin. ) Ont le bec un peu plus long que les pluviers et les vanneaux , ‘droût, pointu et comprimé en coin , ei assez fôrt pour leur permettre d’ouvrir de force Le coquil- ÿ; (1) Ajoutez le V’anneau a écharpe (Fe ann. cinctus), Less. et Garn., ro de Duperrey, pl. xrmr; —le 7”; à pieds jaunes ( Vann. flavipes), Savigny, Égypte , Ois., pl. 6, £.3. (2) Ce sont les neuf premières espèces de Parta de a ÿ notamment Parra cayennensis , enf. 836: — P. goensis , enl. 807; —P. senegalla, » enl. 362, ou mieux V’anellus albicapillus Vieill. ,gal. 236; — P. Lilo- viciana, enl. 835, dont “Wann. gallinaceus ; Temm., ne ‘diffé peut- être pas par l'espèce, etc. ; 5 Meurs mœurs ,; leurs jambes, leur bec, leur forme , la distribution, même de leurs couleurs, ressemblent aux, yan- “neaux et aux pluviers; il n’y avait nülle raison de les placer ayec les jacanas , qui ont d’autres caractères presque sur tous les points. Ajoutez 7r. mhicroplerz, esp. nouv. de Jav., grise, à têle et ventre noirs , armées et à lamheaux, dont les ailes dépassent la quéue de beaucoup. 504 OISEAUX lages bivalves afin d’en prendre les animaux : cependant ils fouillent aussi la terre pour y chercher des vers. La fosse nasale, très creuse, n’occupe que moitié de la lon- gueur du bec, et les narines y sont percées au milieu comme une petite fente. Leurs jambes sont de hauteur médiocre, leurs tarses réticulés, et. leurs pieds divisés nent en trois doigts. * L'espèce d'Europe ( æmatopus Ostralegus, L.), enl. ‘929; Brit. Zool. , pl. D; Catésb. , 1: 85, Se nomme aussi Pie de mer, à cause de son plumage noir, à ventre, gorge, base de Paile et de la queue d’un beau blanc. En étéle blanc de la gorge disparaît. C’est un oiseau de la taille du canard, à bec et pieds rouges. On'en trouveau Brésil uneespèce à bécpluslong, point de blanc sous la gorge(æœm. palliatus, Tem.), que Wils., VIE, ExIV, 2, confond avec la commune ; aux Malouines, une autre not le noir descend davantage sur Ja poitrine (Zæm. luctuosus, Cuv.), et dans tout l'hémisphère antarctique, une à plumage toutnoir. ({/æm. niger, Cuv.), Hæm. ater, Vieill., gal. 230, Quoy et Gaymard, Voyage de Freycinet, pl. xxxiv. On ne peut guère s'empêcher de placer près des plu- viers et des huîtriers 7 Les Coure-vire. (Cunsorius. Lac. TAcHYDROMUS. Il.) Dont le bec, plus grêle, est également conique, ar- qué, sans sillon et médiocrement fendu ; leurs ailes sont plus courtes, et leurs jambes ; plus hautes, se terminent par trois doigts ‘sans palmure et sans pouce. ' On en à vu, mais très rire ef Et en Frlhce etenAnpgle- terre, une espèce originaire du rabi de Afrique , fauve- clair , à ventre blanchâtre ( Charadrius Gallicus, Gm. Cur- sorius isabellinus, Meyer. } Enl. 595, et on en a rapporté ane des indes, gris-brun, à poitrine rousse. (Ch.,Coro- mandelicus , Curs. Fr Lath,), Vieillot, Gal., 232; enl. 892. L’une et l’autre a derrière l’œil un traiwhlanc et ÉCHASSIERS. 505 un trait noir; leur nom vient dela rapidité de leur course. On ne connaît d’ailleurs rien deleurs mœurs (1). Autant que l’on en peut juger par l'extérieur , c’est encore ici que l’on peut le mieux placer Les CaRrAMA. Briss. (MicroDACTYLUS. Geoff. Drcnocorxus. Iliger.) (2) Qui ont le bec plus long, plus crochu et fendu jus- ques sous l'œil, ce qui leur donne quelque chose de la physionomie et du naturel des oiseaux de proie, et Les rapproche un peu des hérons. Leurs jambes, écusson- nées el Lrès hautés, se terminent par des doigts extré- mement courts, un peu palmés à leur base, et par un pouce qui ne peut atteindre la terre. On n’en connaît qu’une seule espèce de l'Amérique mé- ridiouale (Mierod. cristatus, Geoff.; Palarmedea cristata , Gm.; Saria , d’Azz.) Ann. du Mus. d’Hist. nat., XII, pl. 26, col. 237, et Vieiliot, Gal., 259 , qui surpasse le héron pour la taille , et se nourrit de lézards et d’insectes qu’elle poursuit dans les lieux élevés et sur les lisières des forêts. Son plumage est gris-fauve, ondé de brun; des plumes cffilées’ placées sur la base du bec , y forment une huppe légère qui revient en avant. Elle vole mal et rarement ; sa voix forte ressemble à celle d’un jeuue dindon. Comme _sa chair est estimée, on l’a rendue domestique en divers endroits. ÿ La famille Des CuLTrRIROSTRES. Se reconnait à son bec gros, long et fort, le plus souvent même tranchant et pointu , et se compose (x) Ajoutez le Coure-vite à ailes violettes (Curs. chalcopterus, T.), col. 298; —de C. à double collier ( C. bicinctus , T.), Man. orn, ; — Curs. Teminki , Swains., Zool. IL, 106. (2) Microdacty lus , doigts courts. Dicholophus , crête sur deux rangs. Hæmatopus, pièds couleur de sang. M. Vieillot a preféré le nom barbare de oariama , qu’il faut prononcer cariama, 506 OISEAUX presque en entier d'oiseaux réunis par Linnæus sous son genre ARDEA. Un grand nombre de ses espèces a la trachée diversement repliée dans le sexe mâle ; leurs cœcums sont courts, et même les hérons pro- prement dits n’en ont qu’un. Nous la subdivisons en trois tribus, celles des grues, des hérons propres et des cigognes. La première tribu ne forme qu’un grand genre. Les GruEs. (Grus. Cuv.) S 17 Ont le bec droit, peu fendu; la fosse membrameuse des narines, qui est‘large et concaye , occupe près de - moitié de sa longueur! Leurs jambes sont écussonnées ; leurs doigts médiocres, les externes peu palmés et le c pouce touchant à peine à tetre. Elles ont presque toutes une partie plus ou moins considérable de la tête et du: cou dénuée de plumes. Leurs habitudes sont plus terres- tres ét leur nourriture plus végétale que celles des genres suivants : aussi ont-elles. un gésier musculeux et des cœcums assez longs. Leur larynx inférieur n’a qu'un muscle de chaque côté. On peut laisser, selon nous, en tête de ce genre , comme l’a fait Pallas Ge Les Acamis.( Psopi4. L.) Qui ont le bec plus court que les autres espèces, la tête et le cou revêtus seulement d’un duvet, et le tour de l'œil nu. Is vivent dans les bois, de grains et 4 fruits. L'espèce la plus connue, de l’Amérique méridionale, est l’Oiseau-trompette ( Psophia crepitans , L.)enl. 169 , ainsi nommée de la faculté de faire entendre un son sourd et profond, qui semble d’abord venir de anus. fl 2 (1) Spicil. zool., IV, 5. ÉCHASSIERS. 507 est grand comme un chapon ; à plumage noirâtre, avec des reflets d’un violet brillant sur la poitrine, et le man- teau cendré nué de fauve vers le haut. Cet oiseau est re- connaissant ; il s'attache comme un chien, et se laisse, dit-on , apprivoiser au point de conduire les autres oiseaux de basse-cour. Il vole mal , mais court très vite. Il niche à terre au pied des arbres. Sa chair est agréable (1). Quelques autres grues étrangères , qui ont le bec plus court que les nôtres , doivent être mises en suite. L’Oiseau royal ou Grue couronnée. ( Ardea pavonia. 1.) Enl. 265. et le jeune. Vieill. 257. D’une taille très svelte, de quatre pieds de haut, cendré, à ventre noir, à croupion fauve, à ailes blanches; ses joues nues sont colorées de blanc et de rose vif, et son oc- ciput est couronné d’une gerbe de plumes effilées, jaunes, qu’il étale à volonté. Ce bel oiseau , dont la voix ressemble au son éclatant d’une trompette, nous vient de la côte occidentale d’Afrique, où il est souvent élevé dans les cases et s’y.nourrit de grains. Dans l’état sauvage , il fré- quente les lieux inondés et y prend de petits poissons. La Demoiselle de Numidie. ( Ardea virgo.) Enl. 246. Semblable au précédent pour la forme et presque pour la taille , cendrée, à cou noir, avec deux belles aïgrettes blanchâtres formées par le prolongement des plumes effi- lées qui couvrent l'oreille. Celles qu’on a vues en es- clavage se fesaient remarquer par des gestes et des mouve- ments affectés et bizarres (2). (x) On ïe nomme agami à Cayenne, selon Barrère; caracara aux An- tilles , selon Datertre. Comme le nom d’oiseau-trompette se donne aussi en Affique à un calao, Fermin ( Descript. de Surin.) transporte ridi- culement a l’agami le caractère de deux becs l’un sur l’autre. On a con- fondu long-temps l’apami avec le macucagua de Margrave, qui estun timanou. Psêphia ; nom forgé par Barrère, de Yo@60, faire du bruit. Ajoutez Psophia viridis, Spix, 83, et Ps. leucoptera, id. , 84. (2) Les anatomistes de l’Académie avaient appliqué à cet oiseau, à cause de ses gestes, les noms de scops, d’otus et d’asio, par lesquels les anciens désignaient nos ducs, Buffon, qui avait bien réfuté cette erreur à l’article des ducs, l’adopte, par oubli, dans celui de la de- moiselle. 505 OISEAUX Les GRuEzs ordinaires ont le bec autant et plus long que la tête. > La Grue commune. (Ardea grus. L.) Grus cinerea. Bechst. Enl. 760. Frisch. 194. Naum. 1e éd. 2. f. 2. Haute de quatre pieds et plus, cendrée, à gorge noire, à sommet de la tête nu ebroñgesà croupion orné de longues plumes redressées et crépues, en partie noires, est “célèbre de tous les temps parles migrations qu’elle GE chaque au- tomne du noïd au midi, et chaque printemps enfsens con- traire , en troupes aussi nombreuses que bien ordonnées. Elle mange du grain dans les champs, mais elle préfère les insectes et les vers que lui fournissent les contrées maré- cageuses. Les anciens ont beaucoup parlé de cés oiseaux , parce que leur chemin principal paraît être par la Grèce et l’Asie mineure (1). On ne peut placer qu’entre les grues et les hérons Le Courlan ou Courliri.(Ard.Scolopacea.Gm.) Enl. 848 (2). Dont le bec, plus grêle ec un peu plus fendu que,celui des > PIUS£ peup grues, se renfle vers le dernier tiers de sa longueur, et dont les doists, tous assez longs, n’ont aucune palmure. Il a les 615) 65 P mœurs et la taille des hérons et le plumage brun avec des pinceaux blancs sur le cou. Et le Caurale. (Euryryea. Ilig.) (3) Vulg. petit Paon des roses où Orseau du Soleil.(Ard. Helias. L.) Enl. 702. Dont le-bec; plus grêle que celui des grues, mais muni d’une fosse nasale semblable est fendu jusque sous les yeux comme aux hérons, mais sans avoir de peau nue à sa # (1) À ce genre appartiennent encore la Gr. du Canada (Ard. cana- densis, Edw. , 133); la Grue à collier, enl. 865 , etla Grue des Indes, Edw., 45 (Ærd, antigone), Vieill., gal. 256 ; — la Grue blanche, enl. 589 (4rd. bb ane), el la Grue géant, Pall., It. Il, n°830, t.I (Ara. gigantea), qui ne nous paraît différer en rien de la blanëtés .enfin la Grue caronculee (Ard. car uncülata) , qui n’est point un héron, comme l’a cru Gmelin. (2) C’est de cet Esséau que M. Vicillot a fait son g°nre Aramus, gal. , p. 25°; Spix, pl. gr, le nomme Rällus ardeoïdes. | (3) M. Vicillot a changé ce nom en celui d’Hélias. ÉCHASSIERS. 509 base. C’est un oiseau de la taille d’une perdrix, à qui son eou long et mince, sa queue large et étalée et ses jambes peu élevées, donnent un air tout différent de celui des au- tres oiseaux de rivage. Son plumage, nuancé, par bandes et par lignes, de brun, de fauve, de roux, degriset de noir, rappelle les plus beaux papillons de nuit. On le trouve le long des rivières de la Guiane. _* . La seconde tribu est plus carnassière, et se recon- naît à son bec plus fort, à ses doigts plus grands : on peut mettre en tête, Les SaAvacous. (CANCROMA. Lin.) Qui se rapprocheraient entièrement des hérons par la force de leur bec, et le genre de nourriture qui en ré- sulte, sans la forme extraordinaire de ce même bec; on trouvera cependant, en dernière analyse, que ce nest qu'un bec de héron ou de butor très écrasé : il est en effet très large de droite à gauche, et comme formé de deux cuillers appliquées l’une contre l’autre par leur côté concaye. Sés mandibules sont fortes et tranchantes, et la supérieure a une dent aiguë à chaque côté de sa pointe; les narines, percées vers sa base, seprolotigent en deux sillons parallèles qui règnent jusques vers sa pointe. Les pieds ont quatre doigts, tous longs, et presque point de membranes ; aussi ces oiseaux se tiennent-ils sûr les arbres aux bords des rivières , d’où ils se précipitent sur les poissons ; qui font leur nourriture ordinaire. Leur démarche est d’ailleurs triste et leur attitude enfoncée comme celle des hérons. L’Espèce. connue (Cancroma cochlearia. L.) Enl. 38 et 369, Vieill., galer. , pl. 249, est grande comme une poule, blanchâtre, à dos gris ou brun, à ventre roux, à front blanc , suivi d’une calotte noire qui se change en une longue huppe dans le mâle adulte ; elle habite les parties chaudes et humides de l'Amérique méridionale. 510 | OISEAUX Viennent ensuite Les HÉRONS. (ARDEA. Cuv. ) Qui ont le bec fendu jusque sous les yeux ; une petite fosse nasale prolongée en un sillon jusque très près de la pointe; ils se font remarquer de plus par un tran- chant dentelé au bord interne de l’ongle du doigt du milieu. Leurs jambes sont écussonnées ; leurs doigts et leur pouce assez longs, leur palmure externe notable, et leurs yeux placés dans une peau nue qui s'étend jus- qu’au bec. Leur estomac est un très grand sac peu mus- culeux , et ils n’ont qu’un cœcum très petit. Ce sont des oiseaux tristes, qui nichent el se perchent aux bords des rivières où ils détruisent beaucoup de poissons. Leur fiente brûle les arbres. Il y en a dans les deux continents des espèces très nombreuses, qui ne peuvent guère se subdiviser que par quelques détails de plumage. Les hérons vrais ont le cou très grêle, garni vers le bas de longues plumes pendantes. Le Héron commun. (Ardea major et Ard. cinerea. 1.) Enl, 955 et 787.,Frisch. 108-109. Naum. 17° éd. 25. f. 33-34. Cendré-bleuâtre, une huppe noire à l’occiput ; le devant du cou blanc, parsemé de larmes noires ; grand oiseau très nuisible à à nos rivières; célèbre autrefois par le plaisir que prenaient les grands à à le faire chasser par le faucon. Nousavonsaussi un héron gris et roux ou pourpré (Ard. purpurea, enl. 788, Naum., 1" éd. NE ,45, £. 89-90 (1). + (1) Selon M. Meyer, les Ard. purpurea, purpurata; rufa, Gm. ; Africana , Lath., ne sont que des variétés du héron pourpre. Ajoutez 4. herodias, Gm.; Wils., VIII, zxv, 2, dont le jeune est peut-être enl. 858; — À. cocoi, Lath.; Spix, xc, sous le faux nom d’Ardea maquari;— A. sibilatrix, Temm., col. 271; — 4. ludovi- à ciana, Gm., enl. 909, dont À. virescens, enl. 908 et 912, ne diffère point par l'espèce; — 4. Novæ-Guinæ, Lath., enl. 926, approche un - . peu du courlan par son béc. 5 ÉCHASSIERS. 511 On a donné aux plus petits hérons à pieds plus courts le nom de Crabiers. Le plus commun en France, dans les contrées monta- gneuses , est Le Blongios. ( Ard. minuta et danubialis. Gm. ) Enl. 323. Frisch. 207. Naum. 1r° éd. 28. f. 37. Fauve, à calotte, dos et pennes noires; il n’est guère plus grand qu’un râle, et se tient près des étangs. Les Oworés joignent à la tournure des crabiers une taille de vrai héron et la couleur des butors (1). Les Arcrgrres sont des hérons dont les plumes du bas du dos sont à une certaine époque longues et effilées. Les plus belles espèces, dont les plumes s’emploient pour l'usage qu’indique le nom donné à ces oiseaux, sont : La petite aïgrette. ( Ardea Garzetta.) Enl. go1. Moitié moindre que le héron, toute blanche, et dont les plumes effilées ne dépassent pas la queue. Et la grande Aigrette. (A. Alba.) En]. 886. Toute blanche aussi, mais plus grande. On trouve ces deux espèces en Europe (2). Il y en a une troisième à tarses plus courts, dont les plumes effilées dépassert la queue de beaucoup ( 4. egretta), enl., 025. Nous croyons devoir aussi rapprocher des aigrettes Le Crabier de Mahon. (A. comata. Gm. ) Enl. 348. Naum. 1re éd. 29. f, 45. Oiseau du midi de l’Europe, à dos brun roussâtre , ailes ventre et queue blanche. L’adulie a le cou jaunâtre et une longue huppe à l'occiput (S} (x dd lineata, Gm., enl. 860; — A. dgrine, id. , enl. 790, qui paraît être le jeune d’4. fläva, Gm. (2) M. Temmink pense que l’4. alba est le Jeune d'A. egretta , ei que la pl. en]. go1 ne représente pas la petite aigrette d'Europe, mais + celle d'Amérique. (3) D’après les recherches exactes de M. Meyer, les 4rdea castanea , Gm. , ou ralloïdes, Scopol.; — A4. squaiotta; — À. Marsigliüi; — A. pumila ; et mème À. erythropus, et À. malaccensis, Gm., enl. gxx, ne Lier if 512 VISEAUX Les Burons ont les plumes du cou läches et écartées , ce qui le fait paraître plus gros. ls sont d’ordinaire tachetés ourayés. Le Butor d'Europe.(Ard. stellaris.) Enl. 780. Frisch. 205. Naum. 1° éds 27. f. 36. Fauve-doré, tacheté et pointillé de noirâtre, à bec et pieds verdâtres, se tient dans les roseaux, d’où il fait en- tendre une voix terrible, qui lui a valu son nom Bos- taurus. Sa position dans l’état tranquille est singulière , le bec levé vers le ciel (x). k Les Brnoreaux ont, avec le port des butors, et un bec plus gros à proportion, quelques piumes grêles implantées dans l’occiput de adulte. 1 Nous n’en avons qu’un dans ce pays-ci, Le Bihoreau d'Europe. (Ard. nyeticorax. L.)(2) Enl. 58. Frisch. 203. Naum. 1e éd. 26: f. 35. Le mâle est blanc, à calotte et dos noirs; les jeunes, eul. 959, gris, à manteau brun, calotte noirâtre (3). Au reste, nous devons faire remarquer que les différentes sont que des variétés ou des âges différents du crabier de Mahon , ou À. comata. L’_A. senegalensis. en]. 315, en est aussi un jeune âge. C’est peut être la véritable Grue des Baléares de Pline, XI, 37. Ajoutez 4. candidissima, Wils., rxut, 4; — le Garde-bœuf, A. bubulcus, Savigny ; Eg., Ois., pl. vu; — À. leucocephala, Gn., enl. 910; — À. jugularis, Forster, ou gularis , Bose. , Actes de la Soc. d'hist. natur. ,in-fol., pl. 1, ou albicollis, Vieill., gal. 253; —, 4. cæ- rulea, enl. 349, dont 4. œquinoctialis, Catesb., 77, pourrait bien étre le jeune, malgré la différence de couleur; — 4. rufescens, Gm. , enl. 902; — A. leucogaster, enl. 350 ;— 4. agami, enl. 859. (1) Ajoutez 4. minor, Wils., VIII, zxv, 3,ou À. stellaris, B.; Gm. ; Edw. , 136; — 4. undulata, Gm., enl. 768; — À. philippénsis Gm., enl. 908. (2) Selon M. Meyer, dont nous suivons encore ici les résultats, l'Ærd. grisea , V Ard. maculata et Ÿ Ard! badia, Gm:, se rapportent à différents états du Bihoreau. à (3) Ajoutez 4. pileata, Lath., ou 4. alba, £.; Gm. , enl. 907 ; — À. caledonica, Tath.; — À. cayennensis , enl. 899, ou violacea, Wils.; VIIT, zxv, 1, dont 4. jamaïcensis, Gm., est le jeune; — 4. sibila-# trix, T., col. 271:—Le Pouacre, Puff. (Ar. Gardeni, Gm.), enl. 309, paraît Je jeune d’un Bihoréau-cendré à calotte et dos noïr bronzé. C’est le même que 4. maculatà , Frisch., 209. ÉCHASSIERS. ! 5x3 subdivisions du genre des hérons ont assez peu d'importance et de netteté. La troisième tribu, outre un bec plus gros, plus lisse que la seconde, a des palmüres presque égales et assez fortes entre les bases de ses doigts. Les Cicocwes. ( Ciconra. Cuv. ) Ont un bec gros, médiocrement fendu, sans fosse ni sillon , où les narines sont percées vers le dos, près de ja base, et dont le fond est occupé par une langue extré- mement courte. Leurs jambes sont réticulées et leurs doigts antérieurs assez fortement palmés à leur base, surtout les externes. Les mandibules légères et larges de leur bec, en frappant l’une contre l’autre, produisent un claquement, presque le seul bruit que ces oiseaux fassent entendre. Leur gésier est peu musculeux, leurs cæcums si petits qu’on les aperçoit à peine; leur ‘larynx inférieur n’a point de muscle propre ; leurs bron- ches sont plus longues et composées d’anneaux plus en- tiers qu’à l’ordinaire. Nous en avons deux espèces en France. … La Cigogne blanche. ( Ardea ciconia. 1.) En]. 866. Frisch, 196. Naum. 1re éd. 22. f. 31. Blanche, à pennes des ailes noires, à bec et pieds rouges, grand oiseau pour lequel le peuple a un respect particu- lier, fondé sans doute sur ce qu’il détruit les serpents et au- tres bêtes nuisibles. Elle fait son nid de préférence sur les tours, les sommets des clochers, et y revient tous les prin- desbe, après avoir été passer Phiver dans les diverses con- trées de l’Afrique , et y avoir niché une autre fois. La Cigogne noire. (Ardea nigra. L.) Enl. 300, et le jeune , Frisch. 197. Naum. 23. f. 32. Noirât:e, à reflets pourpres, à ventre blanc, fréquente les marécages écartés, et niche dans les forêts (1). (1) À ce genre appartient encore le Maguari on Cigogne d'Amérique TOME 1. 55 514 OISEAUX Parmi les espèces étrangères , on peut distinguer Les Cigognes à col nud, Dont le bec est encore plus gros qu’aux autres espèces , mais de substance légère ; et parmi elles, Les Cigognes à sacs.( Ard. dubia. Gw. Ard. algala. lat.) Qui ont sous le milieu du cou un appendice comme un gros saucisson, et dont les plumes du dessous de l’aile donnent les panaches légers que l’on appelle Marabous. Ce sont les plus grands oiseaux du genre; leur ventre est blanc, leur manteau noir bronzé. Il y en a deux espè- ces, l’une du Sénégal, à manteau uni {Cic. marabou, Tem..; col. 300), l’autre des Indes, dont les couvertures de l’aile sont bordées de blanc (C. argala, Tem., col. 301.) Leur large bec leur sert à prendre des oiseaux au vol (1). Les Japmus. ( MycTerrA. Lin.) Que Linnæus a séparés des ardea, sont très voisins des cigognes, beaucoup plus ntême que celles-ci des hé- rons proprement dits; l'ouverture médiocre de leur bec , leurs narines, l’enveloppe réticulée de leurs tarses, et leurs palmures considérables, sont les mêmes qu'aux cigognes ; aussi ont-ils le même genre de vie. Leur unique caractère est un bec légèrement recourbé vers le haut. L’espèce la plus connue ( Mycteria americana ,Lin.)(2), (4: maguari) , Vieïll., gal. 254; et Spix, Lxxxix, sous le faux nom de Ciconia jubura , qui diffère peu de notre Cig. blanche, si cen’est par son bec cendré;—la petite C. noire de Nubie { Ciconia Abdimü, Yichtenst.), Ruppel. , 8; — la C. violette (C. leucocephala, Gm:-), enl. 906. (1) Ajoutez la Cigogne cheyelue (C. capillata, T.), col. 312. (2) Touyouyou, à Cayenne; aïaïai, au Paraguay , collier rouge, etc. Barrère l’a confondu avec l’Aitruche d Amérique, ce qui a fait trans- porter à cette Autruche lenom de touyouyou ou de touyoz, par Brisson et par Buffon. É Mycteria, nom dérivé, par Linnœus, de ævxrye, nez, trompe, à cause-de son grand bec. COUP OUT te ÉCHASSIERS. 515 enl. 817, est très grande, blanche, à tête et cou sans plu- mes , revêtus d’une peau noire, rouge vers le bas; l’occiput seulement a quelques plumes blanches ; le bec et, les pieds noirs. Elle vit dans l'Amérique méridionale, au bord des étangs et des marais, où elle poursuit les reptiles et les poissons (1). Les OmsererTtes. (Scopus. Briss. ) (2) Ne se distinguent des cigognes que par un bec com- primé, dont l’arête tranchante se renfle vers la base, et dont les narines se prolongent en un sillon qui court parallèlement à l’arête jusqu’au bout, lequel est un peu crochu. On n’en connaît qu’une espèce (Scopus umbretta), enl. 796, Vieill., gal. 250 , grande comme une corneille, de couleur de terre d’ombre, et dont le mâle a l’occiput huppé. Elle est répandue dans toute l’Afrique. Les Becs-OUvERTS. (Hrans. Lacép. Anasromus. Ilig.) N'ont, pour être séparés des cigognes, qu’un carac- tère à peu près de la force de celui des jabirus. Les deux mandibules deleur bec ne se joignent que par la base et par la pointe, laissant dans le milieu de leurs bords un intervalle vide; encore ce vide paraît-il en partie l'effet de la détrition, car on y voit les fibres de la substance cornée du bec qui paraissent avoir été usées. Ce sont des oiseaux des Indes orientales, dont l’un est blanchâtre ( 4rdea ponticeriana , Gm.), enl. 932, et Vieillot , Gal. 251 , et l’autre gris-brun ( {rdea coromande- liana), Sonnerat , It. Il, 219. Tous deux ont les pennes des ailes et de la queue noirés. Peut-être le dernier n’est- il que le jeune âge. Un troisième tout noir irisé ( Bec- se (x) Ajoutez Mycteria senegalensis , Lath.; Vieïll. , gal. 255, dont le Ciconia ephippirhyncha , Ruppel., av. 3, ne paraît différer que parce qu'il est dessiné sur le fraix, et montre deux pendeloaïes à la base du bec. 1 (2) Scopus vient de Zzo#0+, sentinelle, 33" 516 OISEAUX ouvert à lames , An. lamelliger , Tem.), col. 236, est re- marquable parce que chacune de ses plumes a sa tige terminée par une lame cornée, étroite, qui dépasse les barbes. Les Dromes. (Dromas. Paykuil.) KRessemblent beaucoup aux becs-ouverts , dont ils ont à peu près Ja tournure et les pieds, mais leur bec comprimé un peu renflé à sa base en dessous a des narines ovales , et ses bords se joignent bien. On n’en connaît qu’une espèce des rivages de la mer rouge et du Sénégal ( Dromas ardeola, Payk, Mém. de Stokh., 1805, pl. 8.) Col. 362. À plumage blanc, une partie du manteau et des ailes noires (1). Les TanTALEs. (TanTaLUs. L.) Ont des pieds, des narines et un bec de cigogne; mais le dos du bec est arrondi, et sa pointe recourbée vers le bas, et légèrement échancrée de chaque côté : une por- tion de leur tête, et quelquefois de leur cou, est dé- nuée de plumes. Le Tantale d' Amérique. (Tantalus loculator.Lin.) Enl. 868. Wils. VIL cxvi. 1. Est grand comme une cigogne, mais plus grêle; blanc , à pennes des ailes et de la queue noires, à bec et pieds noirâtres , ainsi que la peau nue de la tête et du cou. Il vit dans les deux Amériques, arrivant dans chaque pays à la saison des pluies, et fréquentant les eaux vaseuses, où il re- cherche surtout les anguilles. Sa démarcheest lente etson naturel stupide. + Le Tuntale d'Afrique. ( Tantalus ibis. Lin.) Enl. 339. Blanc, légèrement nuancé de pourpre sur les ailes, à bec jaune , à peau du visage nue et rouge, a été long-temps regardé par les naturalistes comme l'oiseau si révéré des anciens Egyptiens sous le nom d’Jbis ; mais des recherches récentes ont prouvé que l’ibis est une espèce beaucoup (1) Dupont, Ann. des sc. nat., tom.IX, pl. xcv. C’est l’Ærodia am- philensis, Salt., Voy.en Abyss., atlas, pl. xxx1. ÉCHASSIERS. 517 * plus petite , dont nous parlerous plus bas. Cetantale ne se trouve pas même communément en Egypte; c’est du Séué- gal qu’on nous l’apporte. Le Tantale de Ceylan. ( Tantalus leucocephalus.) Encyc. méth. Ornit. pl. 66 , fig. 1. Vieill. Gal. 247. Le plus grand de tous, et celui qui a le.-plus gros bec. Ce bec et la peau de la face sont jaunes, le plumage blanc, avec une ceinture sur la poitrine et les pennes noires, de longues plumes roses sur le croupion , qu’il perd pendant la saison des pluies (1). Les SPATULES ou PALLETTES. (PLATALEA. Lin.) (2) Se rapprochent des cigognes par toute leur structure; mais leur bec, dont elles ont tiré leur nom, est long, plat, large partout, s’élargissant et s’aplatissant , sur- tout au bout , en un disque arrondi comme celui d’une spatule ; de sillons légers partent de la base, .s’éten- dent jusqu’au bout, sans rester exactement parallèles aux bords. Les narines sont ovales, et percées à peu de distance de l’origine de chaque sillon ; leur petite lan- gue , leurs jambes réticulées , leurs palmures assez consi- dérables, leurs deux très petits cæœcums, leur gésier peu musculeux , leur larynx inférieur dépourvu de muscles propres , sont les mêmes que dans les cigognes, mais l’é- largissement de leur bec lui ôte toute sa force, et ne le ae” propre qu’à fouiller dans la vase, ou à pêcher de petits poissons ou des insectes d’ eau. La Spatule blanche huppée. ( Platalea leucorodia. Gm. ) Enl. 405. Naum. Sup. 44. f. 87. Toute de cette couleur, avec une huppe à l’occiput, est répandue dans tout l’ancien continent, y niche sur les arbres élevés. ( La Spatule blanche sans huppe. ) Buff., Hist. des Ois., tome VII, pl. 24, n’est, selon M. Bail (1) Ajoutez le Tantale lacté (T. lacteus, T.), col. 352. x (2) Platalea ou platea, noms latins, pris quelquefois comme syno. nymes de pelecanus. 518 OISEAUX : lon, que le jeune âge de la précédente. Outre l’absence de la huppe, elle se distingue va bord noir aux peñves des ailes. La Spatule rose. (Platalea aïaia.) Enl. 165. Vieillot Gal. 248. À le visage nu, et des teintes rose-vif de diverses nuan- ces sur le plumage, qui deviennent plus intenses avec l’âge. Elle est propre à l'Amérique méridionale. La famille Des LonGrRosTREs Se compose d’une foule d'oiseaux de rivage, dont le plus grand nombre formait le genre scolopax de Linnæus, et dont les autres avaient été confondus dans son genre tringa , en partie contre le caractère que ce genre portait, d’un pouce trop Court pour toucher la terre. Enfin , il en est un petit nombre qui avaient été placés avec les pluviers, à cause du défaut absolu de pouce. Tous ces oiseaux ont à peu près les mêmes formes, les mêmes habitudes, et souvent presque les mêmes distributions de couleurs, ce qui les rend très difhiciles à distinguer entre eux. Ilsse caractérisent en général par leur bec grêle, long et faible, qui ne leur permet guère que de fouiller dansla vase pour y chercher les vers et les petitsinsec- tes, et les différentes nuances, dansla forme decebec, servent à les subdiviser en genres eten sous-genres. Dans les principes de Linnæus, il aurait dû réunir la plupart de ces oiseaux sous son grand genre BécassEe (ScoLoPAx. ), Que nous diviserons comme il suit, d’après les nuances de forme des becs. ÉCHASSIERS. 519 Les Fers. ({sis Cuv.) (1) k Que nous séparons des tantales de Gmelin, parce que leur bec , arqué conrme celui des tantales, est cependant beaucoup plus faible , sans échancrure à sa pointe, et que les narines , percées vers le dos de sa base, se prolongent chacune en un sillon qui règne jusqu’au bout. Ce bec est d’ailleurs assez épais, presque carré à sa base, et il y a toujours quelque partie de la tête, ou même du cou, dénuée de plumes. Les doigts externes sont notablement palmés à la base, et le pouce assez long pour bien appuyer à terre. Il y en à qui ont les jambes courtes et réticulées; ce sont les plus robustes, et ceux qui ont le plas gros bec. L’Ibis sacré. ( Ibis religiosa. Nob. Abou-Hannès. Bruce, lt., pl. 35. Tantalus œthiopicus. Lath.) L’adulte, Cuv., Recherches sur les Ossements fossiles, tom. I. ; et le jeune., Savign. Descrip. de Égypte, Hist. nat. des ois., pl. 7. Est l’espèce la plus célèbre. On élevait cet oiseau dans lés temples de l’ancienne Égypte, avec des respects qui tenaient du culte; et on l’embaumait après sa mort, à ce que disent les uns, parce qu’il dévorait des serpents qui auraient pu devenir très dangereux pour le pays; selon d’autres, parce qu’il y avait quelque rapport eutre son plumage et quelqu’une des phases de la lune; enfin, d’a- près quelques-uns, par ce que son apparition ‘aunonçait la crue du Nil (2). On a cru loug-temps que cet ibis des Égyp- tiens était le tantale d'Afrique; on sait aujourd’hui que c’est un oiseau du génré que nous traitons, grand comme une poule, à plumage blanc, excepté le bout des pennes de l’aile, qui est noir; les dernières couvertures ont leurs barbes alongées, effilées , d’un noir à reflets violets, et re- couvrent ainsi le bout des ailés et la queue. Le bec et les (1} Voici encore une de ces distinctions et de ces dénominations prises par M. Vicillot (gal. 246), sans citation , quoique mon Mémoire sur PTbis, où je lai établie, date de quinze ans avant tout ce qu'il a écrit sur le sys- ”_ tème des oiseaux. (2) Savigny, Mém. sur l’Ibis. 520 OISEAUX pieds sont noirs, aiusi que toute la partie nue de la tête et du cou : cette partie est recouverte, dans la jeunesse, au moins à sa face supérieure, de petites plumes noirâtres. L'espèce se trouve dans toute l’étendue de l’Afrique (1). D’autres ibis ont les jambes écussonnées : leur bec est assez généralement plus grêle. L’Jbis rouge. (Scol. rubra. Lin. Tantalus ruber. Gr.) Enl. 80 et 8r. Wils. VIE. Lxvr. 2. Est un oiseau de toutes les parties chaudes de l’Améri- que, remarquable par sa belle couleur rouge-vif, avec les bouts des pennes des ailes noires. Ses petits, couverts d’abord d’un duvet noirâtre, deviennent cendrés, puis blanchâtres quand ils commencent à voler: ce n’est qu’à deux ans que le rouge paraît, et il prend ensuite plus d'éclat avec l’âge. Cette espèce ne voyage point, et vit en troupes dans les lieux marécageux voisins des embouchu- res des fleuves. On la prive aisément. L’Jbis vert, vulg. Courlis vert. (Scol. Falcinellus. Lin.) Eol. 819. Naum. 1°,éd. Sup. 28. Savig. Eg. ois. pl. vu. F.2. . À corps d’un roux brun pourpré, à manteau vert-foncé, les jeunes ont la tête et le cou pointillé de blanchâtre. C’est un bel oiseau du midi de l’Europe et du nord de l'Afrique, et, selon toute apparence, l'espèce que les anciens appelaient ibis noir (2). -(1) Il y a aux Moluques une espèce voisine , à bec plus long , à cou- vertures moins effilées , en partie variées de blanc ; à plumes du haut de la poitrine longues.et pointues ( Ibis molucca , Cuv.); et au Bengale une autre à couvertures peu effilées et cendrées (Jbis bengala, Cuv.). Ajoutez 16. papillosa , Temm., col. 304;— Tant. calkvus, Gm., enl. 867 ; — Jbis nudifrons, Spix,. 86; — Ib. oxycercus, id., 87; — T. albicollis, Gm., ou curicaca de Margr., enl. 976; — Tant. cayen- nensis , Gm. , enl. 820 ; — Jb:s plumbeus, Temm., col. 235; — Tant. melanopis, Gm.; Lath., TT, pl. zxxix; — Jbis chalcoptera, Viaill. , gal. 246 , ou Tant. hogedash, Lath. (2) Ajoutez Tantalus albus, et T. coco, Gm., eni. 915; —T. cris tatus, id. , enl. 841; — bis leucopygus , Spix. , 88, si toutefois ce n’est pas le jeune du Ruber ; — Tant. leucocephalus , Lath., MT, pl. vxxx, 2. . ÉCHASSIERS- 521 Les Couruis. (Numenrus, Cuv.) (1) Ont le bec arqué comme les ibis, mais plus grêle, rond sur toute sa longueur: le bout du bec supérieur dépasse l’inférieur, et saille un peu au-devant de lui vers le bas. 11 y a des palmures entre les bases de leurs doigts. Le Courlis d'Europe. (Scol. arcuata. L.) Enl. 818. Frisch. 224, Naum.5, f. 5. Grand comme un chapon, brun, et le bord de toutes les plumes blanchâtres ; le croupion blanc, la queue rayée de blanc et de brun. C’est un gibier de goût médiocre, commun le long des côtes, et de passage dans l’intérieur. Son nom vient de son cri (2). Le Corlieu d'Europe, vulg. petit Courlis. (Scol. Phæopus. Lin.) Enl. 842. Edw. 307, Frisch.225. Naum. 10, f. 10.(3) De moitié moindre que le courlis, mais presque du même plumage (4). Les Bécasses proprement dites. (Scororax. Cuv. ) (5). Ont le bec droit, le sillon des narines régnant jusqu’assez près du bout, qui se renfle un peu en dehors pour dépasser la mandibule inférieure, et sur le milieu duquel il y a un sillon simple. Ce bout est mou et très sensible; en se dessé- chant après la mort, il prend une surface pointillée. Léurs pieds n’ont aucune palmure. Un caractère particulier à ces RNNNE PSN TURIN INIST RENE EN RES LES RC Ent R RERTS ER (1) Numenius dérive de néomenie, nouvelle lune ,'à cause de la figure de croissant qu’a son bec. (2) Ajouiez le Courlis à mèches étroites du Cap (Vu. virgatus, C.), enl 198; — le C. à m. et. de l'Inde (AW. lineatus); —le C. à long bec d'Amérique (um. longirostris, Wiils.), Am. IT, xxiv. 4; — Num. borealis, id. , VIT, vi, 1. (3) Phæopus (pied cendré) , nom composé par Gesner. (4) Ajoutez le Courlis à bec mince (Numenius tenuirostris, Ch. Bonap.); —le C. à croupion roussâtre (Num. rufus), Vieill., gal. 245; — le Courlis demi-bec (Num. brevirostris, T.), col. 381. IV. B. Le bec, dans ce genre et dans presque toute cette famille, alonge avec l’âge. (5) Scolopax, nom grec de la bécasse, de & »A0Ÿ (pieu), à cause de son bec droit et pointu. M. Vieillot l’a changé en Rusricura. 522 CISEAUX oiseaux est d’avoir la tête comprimée, et de gros yeux placés fort en arrière , ce qui leur donne un air singulière- ment stupide , qu’ils ne démentent point pardeurs mœurs. La Bécasse. (Scol. rusticola. L.) Enl. 885. Frisch. 126, 227. Naum. 1" éd. , L f. 1. Tout le monde connaît son plumage varié en dessus de taches et de bandes grises, rousses et noires; en dessous, gris, à lignes transverses noirâtres. Son caractère distinctif consiste en quatre larges bandes transverses noires, qui se succèdent sur le derrière de la tête. La bécasse habite pendant l’été sur les hautes montagnes , et descend dans nos bois au mois d’octobre. Elle va seule ou par paires, surtout dans les temps sombres ; recherche les vers et les insectes dans le terreau. Il en Se peu däns les plaines pendant l’été (1). La Bécassine. ( Scolopax gallinago. L.) Eul. 883. Frisch. 229. Naum. 3, f. 3. Plus petite et à bec plus long que la bécasse , se distingue par deux larges bandes longitudinales noirâtres sur la tête, par un cou moucheté de brun et de fauve, par un manteau noirâtre avec deux bandes longitudinales fauves, par des ailes brunes ondées de gris, par un ventre blan- châtre ondé de brunäâtre aux flancs, etc. Elle se tient dansles marais, aux bords des ruisseaux, des fontaines; s'élève à perte de vue, en faisant entendrede très loin ure voix perçante de chèvre. Nouslaretrouvons presquesans changements dans toutes les parties du globe. | La double Bécassine. (Scol. major. Gm.) Frisch. 228. Naum. A AU A : Se distingue de la précédente par une taille d’un tiers supérieure, et parce que sesondes grises ou fauves de dessus sont plus petites et les brunes de dessous plus grandes et plus nombreuses. (1) Ajoutez une espèce très voisine d’Amér, sept. (Scol. minor, Gm.), Are. zool. , 11, pl. x1x; Vieill., gal. 2423; Wils., VI, xzvur, 2; — Scol sabini. vig. , Trans. lin., XIV , pl. xx1, si c’est une espèce constante. ÉCHASSIERS. 523 La petite Becassine ou la Sourde. (Scol. gallinula. Gm. ) Enl. 884. Frisch. 231. Naum: 4, f. 4. De près de moitié moindre que la bécassine commune, n’a qu’une bande noire sur la tête; le fond de son man- teau a des reflets vert-bronzé. Un demi-collier gris oc- cupe sa nuque, et ses flancs sont mouchetés de brun comme sa poitrine. Elle reste dans nos marais presque toute l’année. | Tous ces oiseaux sont excellents à manger et assez com- muns dans nos marchés en hiver (1). On doit distinguer des autres bécasses La Bécassine grise. ( Sc. grisea. Gm.) Wils. VIL zvrnt. 1. Sc. Paikulli. Nils. Orn. Suec. HE, pl. 2. Et en plum. d’été. Scol. noveboracensis. Lath. Qui diffère des autresen ce qu’elle a une demi-palmure très marquée entrelesdoigts externes. Elle est plus cendrée en hiver, plus roussâtre en été, et a toujours le croupion blanc tacheté de noir. On la voit aussi en Europe (2). Les Raynonées. ( Rayncuæa. Cuv.) (3) Oiseaux d’Afrique et des Indes, dont les deux mandibules à peu près égales, s’arquent légèrement à leur bout, et où les sillons des narines règnent jusqu’à l’extrémité du bec su- périeur , qui n’a point de sillon impair. Leurs doigts n’ont point de palmure. Au port des bécassines, ils joignent des couleurs plus vives, et se font surtout remarquer par des ta- ches œillées sur leurs pennes des ailes et de la queue. On en connaît de différents mélanges de couleur, que (1) Aj: la Bécassine muette d'Eur., Scol. Brehmii, Kaup., Isis, 1823 ; — Scol. paludosa, Gm., enl. 895, qui est le Sc. gallinago, Wils., VI, XLVU , 13 — col. gigantea, Temm., col. 403. La Brunette de Buffon , $col. pusilla , Dunlin des Anglais, n’est que l’Alouette de mer à collier, ou la petite Maubèche grise à plumage d'été. (2) IL paraît que M. Vieillot réserve le nom de scolopax à cette subdi- vision, du moins si, comme je Le crois, sa pl. 241 représente cet oiseau ; mais elle est peu exacte. M. Leach en fait son genre MACRORAMPHUS. (3) M. Vieillot a adopté ce genre et ce nom, gal. , pl. 240. 524 OISEAUX Gmelin réunit comme des variétés, sous le nom de Sco/. capensis, et que M. Temmink croit en effet n’être que dif- férents âges (1). Les Bances. (Limosa. Bechst.) (2) Ont le bec droit, quelquefois même légèrement arqué vers le haut, et encore plus long que les bécasses. Le sillon des narines règne jusque tout près de l’extrémité qui est un peu déprimée et mousse , sans sillon impair, ni pointillure. Il y a une palmure entre les bases de leurs doigts externes. Leur taille est beaucoup plus élancée et leurs jambes plus élevées que celles des bécasses ; elles fréquentent les marais salés et les bords de la mer. La Barge aboyeuse ou à queue rayée. (Scol. re Pr Lath. et laponica. Gm.) Le jeune, Brit. zool. pl. x. Briss. v. pl. xxiv. f. 2. Et l’adulte en plumage d'été. Eal. 900 (3). s Ee hiver, gris-brun, foncé, à plumes bordées de blan- châtre , poitrine gris-brun; dessous blanchâtre, croupion blanc rayé de brun, etc. En été, rousse, à dos brun. La queue toujours rayée de blanchâtre et de noirâtre. La Barge à queue noire. (Scol. ægocephala ett belgica. Gm. Limosa melanura. Leisler. ) Le plum. d’hiver, enl. 874; celui d’été, ib. 916. En hiver, gris-cendré, plus brun sur le dos, ventre blanc ; en été, tête, cou et poitrine roux , manteau brun tacheté de (1) Scol. capensis, $, Gm., enl. 922, serait l'adulte ; Scol. capensis, », enl. 881, ou Rhynchœa variegata, Vieill., gal. 240, le jeune, et enl. 270, un état intermédiaire. Le Chevalier vert, Briss. et Buff. (Rallus bengha- lensis, Gm.),. Albin , Ni, 90, est encore de ce genre, et ne paraît même pas différer de, la variété représ. enl. 922. NV. B. IL n’y a que cette der- nière planche qui représente bien le bec propre à ce petit sous-genre. Ajoutez une espèce bien distincte du Brésil : RAC hilarea, Val. , Bullet. des sc. de Ferussac, 2e cah. (2) M. Vieillot a changé ce nom en Limicuza, gal. 243. (3) Gmelin a fait de cet oiseau jeune une variété de l’espèce suivante, et cite la figure de Prisson, sous Scol. glottis, qui est un chevalier. L’'adulte est son Scol. laponica. Le Lünosa Meyeri, Leisl. et Temm., est cette espèce en plumage d’hiver, et Lim. rufa, la même en plum. d’été. Qt ÉCHASSIERS. 22 roux , dessous rayé de bandes brunes, rousses et blanches ; queue toujours noire , liserée de blanc au bout. Ces deux oiseaux ont le double de hauteur de la bécasse. Leurs changements de plumage ont donné lieu à plusieurs multiplications d’espèces. Le dernier couvre en été les plaines de la Nord-Hollande. Son cri est très aigre , comme celui d’une chèvre (1). Les MaurÈècees. (Cazinris. Cuv. Trivca. Temm. ) (2). Ont le bec déprimé au bout, et le sillon nasal très long, comme les barges, mais ce bec n’est généralement pas plus long que la tête; leurs doigts, légèrement bordés, n’ont point de palmure entre leurs bases, et leur pouce est à peine assez loug pour toucher à terre;leursjambes, médiocrement hautes, et leur taille raccourcie, leur donnent un port plus lourd qu'aux barges. Elles sont aussi beaucoup plus petites. La Maubèche, Sandpiper et Canut , des Anglais. (Fringa grisea. Tr. cinerea et Tr. canutus. Gm.) Enl. 366. Edw. 276. Wils. VIL zvir. 2. Dans son plumage d’hiver, elle est cendrée dessus, blan- che dessous, tachetée de noirâtre devant le cou et la poi- trine. Dans son plumage d’été ( Tr. islandica, Gm. ou Tr. rufa, Wils., VIN, Lvn, 5), elle a le dessus tacheté de fauve et de noirâtre , le dessous roux. Le.T7r. nœvia , enl. 365, est un état intermédiaire. Toujours les couvertures de la queue sont blanches, rayées, de noirâtre et ses peunes grises. Presque de la taille d’une bécassine. Le Maubèche noirätre. ( Tringa marilima. Brun.) Tr. nigricans. \.ontag. Trans. lin. IV, pl. u, f. 2. Brit. zool. in-fol., pl. c. 2. f. 1. Un peu moindre que la précédente; grise, à manteau (1) Ajoutez Scol. fedoa, Lin.; Wiüs., Am. VI], pl! zvi, 4, ou la Barge marbrée; — Limicula marmorata, Vieill., gal. 243. — On pour- rait distinguer le Scol. terek. , ou Sc. cinerea , Gmel.; Guldenst. , Nov. act. petrop., XIX, pl. xix, qui a le bec recourbé vers le haut et les pieds à demi palmés. ]1 conduit aux avocettes, (2) Calidris, oiseau cendré et tacheté, fréquentant les rivières et Îles bois, Arist. Brisson l’applique à la grande Maubèche. 526 OISEAUX uoirâtre, ondé de blanchâtre sur les ailes, à ventre blan- châtre. Elle est plus rare en France, mais commune sur les côtes de Hollande. Ne se repose que sur les pierres (1). Les Sanperuines. ( Arenaria. Bechst. Calidris. Vigors.) Ressemblent en tout aux maubèches , excepté en ce seul point, qu’ils manquent tout-à-fait de pouce comme les plu- viers. L'espèce connue (Charadrius calidris, Gm.) Briss., V, pl. xx, $ 2; Vieill., gal. 234; esten hiver grisâtre dessus, blanche dessous et au front, avec des ailes noirâtres, va- riées de blanc, Wils., VII, zx, À ; en été, son dos est ta- cheté de fauve et de noir, et sa poitrine piquetée de noi- râtre (Char. rubidus.), Wils., VIE, zxr, 3 (2). Les ALougTres DE mer. (PEzipna. Cuv.) Ne sont que de petites maubèches à bec un peu plus long que la tête. La bordure de leurs pieds est insensible. L’Alouette de mer ou petite Maubèche. (Tringa cinclus et alpina) D’un tiers moindre que la grande maubèche, est, comme elle, en hiver, cendrée dessus, blanche dessous, à poitrine nuagée de gris ( Wils., VIT, Lvir, 3); en été, elle prend en-dessus un plumage fauve tacheté de noir; de petites taches noires sur le devant du cou et la poitrine, et une plaque noire sous le ventre. C’est alors l’{louette de mer à collier où Tr. alpina, Gm., ou Tr. cinclus, B., enl., (1) Ajoutez en espèces d'Europe : Tr. Temminkü, Leisler, col. 4r, 1; —Tr. minuta, Leisl., Naum., 21,F., 50. En esp. étrang. : Tr. leucoptera, Gm., Lath., Syn. III, pl. zxxxn ; — 77. albescens, Temm., col. 41, 1;— Tr. maculosa, Vieill., Dict. ; — Tr. pusilla, Wils., pl. xxxvn1, 4. (2) 11 a été confondu avec l’Alouette de mer en plumage d'hiver, au- trement petite Maubèche , ou Tr. arenaria. Brisson , notamment, donne la description d’un oiseau et la figure de l’autre. Le Calidris tringoïdes , Vieill., gal. 234, paraît une mauvaise figure de cet oiseau en plu- mage d’été. ÉCHASSIERS. 527 852 ; Wils., VIL , wvi, 2. L’Alouette de mer ordinaire ( Tr. cinclus, L.), enl. 851, est un'état intermédiaire (1). Les Cocoru ne diffèrent des alouettes de mer que parce que leur bec est un peu arqué. L'espèce connue ( Scolopax subarcuata, Gm.; Numenius africanus, Lath.), Naum. 21, f.,28et20;f., 27,est, en hiver, noirâtre en-dessus, ondée de grisâtre, et blanchâtre en- dessous ; eu été, elle a le dos tacheté de noir et de fauve, les ailes grises et le cou et le dessous du corps roux. On la rencontre partout mais toujours très rare. . Les FaLonELLes (2). ._ Ontle bec un peu plus arqué que le cocorur, et de plus ils manquent de pouce. On n’en connaît qu’un (Scol. pygmæa , L. ), originaire d'Afrique , mais qui a été vu quelquefois en Europe. Les Comsarranrs. (Macmeres. Cuv.) (3). Sont de vraies maubèches par le port et par le bec; seule- ment la palmure entre leurs doigts extérieurs est à peu près aussi considérable que dans les chevaliers, les barges, etc. On n’en connaît qu’une espèce, Tringa pugnax, Lin., enl., 305, 306. Un peu plus petite qu’une bécassine, cé- lèbre par les combats furieux que les mâles se livrent au printemps pour la possession des femelles. À cette époque, leur tête se couvre en partie de papilles rouges, leur cou se garnit d’une crinière épaisse de plumes, si diverse- ment arrangées et colorées, et saillantes en des sens si bi- zarres , que jamais on ne trouve deux individus sembla- bles; et même avant et après cette époque , il‘y a tant de variété dans le plumage des combattants , que les natura- listes en ont formé plusieurs espèces imaginaires (4). Ils (2) Ici vient probablement Tringa macroptera. Spix, xcur. (2) M. Vieillot a changé ce nom en EroztA. On a eu tort de nier que cet oiseau manque de pouce. (3) Mæx#lys, pugnator. Ieaidios , fuscus. (4) Le Chevalier varié, Buff., esp. LV ; Briss., V, pl. xvir, 2 (Tringa litorea, Lin. ; Tringa ochropus , B.; Lütorea, Gm.); le Chevalier pro- prement dit, Buff., esp. IT; Briss., V, pl. xvu, fig. 1, cité par Gm. ; sous Scol. calidris; la Maubèche proprement dite, Briss. V, pl. xx, 528 OISEAUX ont toujours les pieds jaunâtres, ce qui , avec leur bec et leur demi-palmure externe, peut aider à les reconnaître. Cet oiseau, commun dans tout le nord de l’Europe , vient aussi sur nos côtes, surtout au printemps, mais il n’y ni- che pas. Il y a en Amérique de petits oiseaux semblables aux maubèches, à pieds demi palmés par devant (les Hemrpa- LAMA, Ch. Bonap.), Tringa semipalmata, Wils., VU, zxni, 4 ; Tringabrevirostris, Spix, xcru. C’est près des maubèches que paraît devoir être placé L’EurinorinQue. ( Eurivorayncaus. Wilson.) Qui s’en distingue par un bec déprimé, et élargi au bout, presque comme celui de la spatule, et dont la seule espèce connue (Platalea pygmea, L.) Eurinorhynchus griseus, Wils., Thunb., Acad. Suec., 1816, pl. vr, est une des plus rares qui existent, car on n’en connaît qu’un individu gris dessus, blanc dessous , à peine de la taille d’une alouette de mer. Les Puarropes ( Paararopus. Briss.) (1). Sont &e petits oiseaux dont le bec, plus aplati que celui des maubèches , a d’ailleurs les mêmes proportions et les mêmes sillons; et dont les pieds ont ieurs doigts bordés de très larges membranes comme ceux des foulques. L’espèce connue ( Tringa lobata. et Tr. fulicaria. L. ) (2). Phalar. fulicarius. Ch. Bonap. À le bec fort large pour cette famille. Elle est, en hi- ver, cendrée dessus, et blanchâtre dessous et à la tête, une bande noireala nuque: c’estalorsle Phal. gris, (Tr.lobata), Edw., 308 ; en été, elle devient noire, flambée de fauve dessus , roussâtre dessous ; il y a en tout temps une bande fig. 1 (Tringa culidris, Gm.); l'oiseau de Frisch , pl. 238, ne sont que des combattants en divers états de plumage, et l’on pourrait en repré- senter encore beaucoup d’autres variétés. Selon M. Meyer, le Tringa grenovicensis, Lath., est aussi un jeune combattant. {1) M. Vieillot a changé ee nom en Crymophile, gal., pl. 270. (2) M. Meyer confond mal.à propos cet oisean, Edw. , 308 , avec le Tringa hyperborea, et le Tr. fusca , qui ont des becs de chevalier , et dont nous faisons les Lobipèdes. ÉCHASSIERS. 529 blanche sur l'aile , qui est noirâtre. C’est alors le Phala- rope rouge (Phalaropus rufus, Bechst. et Meyer; Tringa Julicaria, L.) Edw., 142 (1). Crymophile roux , Vieill., gal., 270. Cet oiseau est rare en Europe. Les Tourne-pieRRes. ( SrrepsiLas. Il.) (2) Ont les jambes un peu basses , le bec court, et les doigts sans aucune palmure, comme les vraies maubèches; mais ce bec est conique , pointu ,sans dépression , compression ni renflement , et la fosse nasale n’en passe pas la moitié. Le pouce touche très peu à terre. Leur bec, un peu plus fortet plus roide à proportion qu’aux précédents, leur aide à retour- per les pierres pour chercher des vers dessous. Il y en a une espèce à manteau varié de noir et de roux, à tête et ventre blanc, à poitrail et joues noires, répan- due dans jes deux continents ( Tringa interpres , L., enl. 856 ), et une variée de gris et de brun, qui n’est peut- être qu’un autre âge ( Enl. 340 et 857; Vieill., gal. 237). (3) Les Cuevaziers. (Toranus. Cuv.) (4) Ont un bec grêle, rond, pointu , ferme , dont le sillon des uarines ne passe pas la moitié de la longueur, et dont la man- dibule supérieure s’arque un peu vers le bout. Leur taille est légère et leurs jambes élevées ; leur pouce touche très peu à terre ; leur palmure externe est bien marquée. Les espèces se retrouvent chacune presque par tout le globe. Le Chevalier aux pieds verts. (Scol. Glottis. L.) Albin. IE. 69. Aldrov. Ornith. HI. 535. Brit. Zool. pl. c. 1? Aussi grand qu’une barge, à bec gros et fort, cendré- brun dessus et aux côtés, à bordures des plumes poin- (1) Gmelin a fait une autre confusion en citant cet oiseau comme une variété sous l’Ayperborea. (2) M. Vieillot a changé ce nom en celui d’Arexarra, gal., pl. 257. (3) Voyezaussi Edw., 141; Naum., Supl. 62, f. 118; Wils., Am. VII. uv. 2. Le Chevalier varié, enl. 300, que M. Meyer rapporte au tourne- pierre, n’est qu'un combattant. (4) Totano , nom vénüien d’une barge ou d’un chevalier. TOME 1. 54 530 OISEAUX tillées de brun, à ventre et croupion blancs, à queue rayée de raies étroites et irrégulières, grises et blanches, à pieds verts. En été, il prend des taches brunes au cou et à la poitrine; en hiver, il est blanc sous tout le corps. C'est le plus grand de nos chevaliers d'Europe. Le Chevalier noir. ( Barge brune. Buff. Enl. 835. Scolopax Fusea. L. Frisch. 236.) (x). Svelte comme une barge, en été brun noirâtre dessus, ardoisé dessous, à plumes liserées ou piquetées au bord de blanchâtre ; croupion blanc, queue rayée de brun et de blanc, deux caractères qui se retrouvent plus ou moins dans tous nos chevaliers; pieds bruns-rougeâtres. En hiver il devient blanc à la poitrine et au ventre , presque cendré dessus et a les pieds rouges. C’est alors le grand Chevalier aux pieds rouges (Scol. calidris , L.), en]. 856 (2). Le Chevalier aux pieds rouges ou Gambette. (Tringa gam- betta.(Gm.) Enk. 845. Frisch. 240. Naum. 0. f. 0. En été, brun dessus, avec des taches noires et quelque peu de blanches aux bords des plumes, blanc dessous avec mouchetures brunes, surtout au cou et à la poitrine, pieds rouges ; de nombreuses raies brunes et blanches sur la queue : enhiver, ses mouchetures sont presque effacées, et son manteau est d’un gris brun presque uniforme ; c’est alors la fig. en]. 827. Sa taille est d’un quart moindre. Le Chevalier à longs pieds. Bonelli: ( Totanus stagnatilis. Bechst. ) Un peu moindre que la gambette, mais à jambes encore plus hautes et plus grêles : en été, son dos est brun avec des taches irrégulières noires, son ventre blanc, etil a des mouchetures brunes sous le cou et la poitrine; en hiver son manteau devient gris uniforme , et le dessous de son corps blanc. Les rayures de sa queue sont irrégulières et parallèles aux bords. 7 (x) Selon M. Meyer, les $col. curonica et cantabrigiensis , et le Tringa atra , Gm., doivent se rapporter à cet oiseau. Les deux premiers sont des jeunes. (2) Sous le faux nom de barge prise. ÉCHASSIERS. 531 Le Bécasseau où Cul-blanc de rivière. (Tringa ochropus. L.) Enl. 843. Noirâtre-bronzé dessus, le bord des plumes piqueté de blanchâtre , blanc dessous, moucheté de gris au-devant du cou et aux côtés , trois bandes noires seulement sur la moitié inférieure de la queue, les pieds verdâtres; encore plus petit que les deux précédents. C’est un bon gibier, commun aux bords de nos ruisseaux, quoiqu'il y vive assez solitaire. Le Bécasseau des boïs.( Tringa glareola. Gm. ) Diffère surtout de celui de rivière, parce qu’il a sept à huit rayures noirâtres, sur toute la longueur de la queue. Les taches pâles de son dos sont plus larges. En hiver, les mouchetures de son cou et de sa poitrine s’effacent pres- que entièrement. La Guignette. ( Tringx hypoleucos. L.) Enl. 850. Tot. macularius. Wils. VIE. zix. 1. 2.7 Le plus petit de nos chevaliers; de la taille de l’alouette de mer, brun-verdâtre-bronzé dessus, avec des traits transverses fauves et noirs sur l’aile, devant et dessous blancs, le croupion et les pennes moyennes de la queue de la couleur du dos, les latérales seules rayées de blanc et de noir comme aux autres chevaliers. Jeune , elle a un liseré fauve-clair aux plumes du dos, et aux petites cou- vertures de l'aile. La guignette vit comme le bécasseau , et dans les mêmes lieux. Parmi les chevaliers étrangers, il faut surtout remar- quer l’espèce à gros bec et à pieds demi palmés de l’Amé- rique septentrionale (Scolopax semipalmata , L. ) Encycl. méth., pi. d’orn., pl. zxxt, fig. 1 3 Wils., VI, vi, 3, presque aussi grande que notre première espèce, à bec plus court et plus gros, à plumage gris-brun dessus , blan- châtre dessous , moucheté de brunâtre au cou et à la poi- trine , à doigts bien bordés , à palmures presque égales et considérables (1). (1) M. Ch. Bonap. fait sur ce caractère son sous-genre CATOPTroPHO- Aus. Ajoutez aux chevaliers ordinaires T'oz. speculiferus, assez semblable au Semipalmatus, mais plus haut sur jambes , à bec plus long et à pieds 34* OISEAUX [s34 Ÿ k© Les LompEpes. ( Lomives. Cuv. ) (1) Que nous croyons devoir séparer des phalaropes , dont ils ont les pieds, s’en distinguent par leur bec, qui est celui d’un chevalier; tel est Le Lobipède à hausse-col. (Tringa hyverborea.L.)Enl. 566- Dont Tringa fusca, Edw. 46, est probablement la fe- melle ou le jeune. Ce petit oiseau gris dessus, blanc dessous, teinté de roux aux scapulaires , a autour de sa gorge blanche un large hausse-col roux (2). Les Écuasses. ( Himanropus (3). Briss. } Ont le bec rond , grêle et pointu, plus encore que les chevaliers; le sillon des narines n’en occupe que moitié. Ce qui les distingue et leur a donné leur nom, ce sont leurs jambes excessivement grêles et hautes, réticulées et desti- ordinaires; — Tot. vociferus, Wils., VIE, Lviu, 5 , ou T'ot. melanoleu- cos, Ord., &.; — Tot. flavipes, Wils., viu, 4; — To. solitarius, (Tot. glareolus, Wils.), Wils., VII, zviu, 3. Le Toi. bartramius , Wils ,VIL, z1x, 2, a le bec plus court à proportion que les autres espèces , mais du reste il en a tous les caractères. IV. B. Ce genre des chevaliers , mêlé par Buffon de plusieurs variétés de combattants, a été dispersé par Linnæus dans ses deux genres Scolopax ct Tringa, sans aucun motif. Buffon en a mis deux espèces parmi les Barges. Cette confusion n'est pas encore entièrement débrouillée, parce que je n’ai pas pu observer toutes Les espèces étrangères. Il est aisé de voir cependant qu'après mes déterminalions, je n’ai pas dû conserver le genre Aires d’Iliger. On doït encore remarquer que les descriptions les plus exactes ne peu- vent faire distinguer sûrement les espèces, tant que l’on n’aura pas sc- paré, d’après les formes de becs indiqués ci-dessus , mes chevaliers de mes maubèches et de mes barges. C’est ce qui m'a empêché de donner complètement la synonymie de Bechstein et de Meyer. (1) M. Vieillot, par affectation de changement , a laissé à ceux-ci le nom de Phalaropes. (2) Ajoutez Phalaropus frenatus, Vieill., gal., pl 271, ou Phala- rope liseré, Temm., col. 270; Wils, Am., IX, pl. zx, f. 3? C’est le sous-senre HozoPonius , Ch. Bonap. | (3) Himantopus , pieds en forme de cordon (à cause de leur faiblesse) : c'est le nom de cet oïseau dans Pline. pre ÉCHASSIERS. 9299 tuées de pouces, dont les os sont si faibles, qu’ils rendent leur marche pénible. On n’en connaît en Europe qu’une espèce, blanche, à calotte et manteau noirs, à longs pieds rouges ( Chara- drius himantopus, L., enl. 878); elle est assez rare, et ses mœurs sont peu connues (1). On ne peut guère placer qu'ici LES AVOCETTES. ( RECURVIROSTRA. E.) ’ Quoique leurs pieds , palmés à peu près jusqu’au bout des doigts, puissent presque les faire considérer comme des oiseaux nageurs; mais leurs tarses élevés, leurs jambes à moitié nues, leur bec long, grêle, pointu , lisse et élastique , et le genre de vie qui résulte de cette conformation, tendent également à les rapprocher des bécasses. Ce qui les caractérise et les distingue même de tous les oiseaux , c’est la forte courbure de leur bec vers le haut. Leurs jambes sont réticulées et leur pouce beaucoup trop court pour toucher à terre. L'espèce d'Europe (Recurvirostra avocetta, L.),enl. 353, est blanche, avec une calotte et trois bandes à l’aile noires, et des pieds plombés; c’est un joli oiseau, d’une taiile élancée , qui fréquente les bords de la mer en hiver. L’es- : pèce d'Amérique ( R. americana.), Wils., VIE, zx, 2 ; Leach , Zoolog. miscell. , pl. 101, en diffère par un capu- chon roux. Il y en a sur les côtes de la mer ces Indes une troisième toute blanche, à ailes toutes noires, à pieds rouges ( Æ. ortentalis , Nob. ) (2) La famille Des Macronacryres. À les doigts des pieds fort longs et propres à marcher sur les herbes des marais, ou même à (x) Ajoutez Ain. nigricolue, Wils., Amér., VIH, pl. rvi, 2, et Vieill., gal., pl. 229. (2) M. Vicillota changé ce nom en Aecurvir. kucocephala, gal., pl. : 252. 554 OISEAUX nager , surtout dans les espèces nombreuses qui les ont bordés. Cependant il n’y a pas de membranes entre les bases de leurs doigts, pas même entre celles des externes. Le bec, plusou moins comprimé par les côtés, s’alonge ou se raccourcit selon les genres, sans arriver jamais à la minceur ni à la faiblesse de celui de la famille précédente. Le corps de ces oiseaux est aussi singulièrement comprimé, conformation déterminée par l’étroitesse du sternum; leurs aïles sont médiocres ou courtes, et leur vol faible. Ils ont tous un pouce assez long. On les a divisés en deux tribus , selon que leurs ailes sont armées ou non ; mais ce caractère souffre des exceptions. Les Jacanas. Briss. (PaARRA. Lin.) (:). Se distinguent beaucoup des autres échassiers par des pieds à quatre doigts très longs, séparés jusqu’à leur ra- cine, et dont les ongles, surtout celui du pouce, sont aussi très longs et très pointus , ce qui les a fait nommer vulgairement chirurgiens. Leur bec est assez semblable à celui des vanneaux par sa longueur médiocre et le léger renflement de son bout, et leur aile est armée d’un épe- ron. Ce sont des oiseaux criards et querelleurs, qui vi- vent dans les marais des pays chauds, y marchant aïsé- ment sur les herbes, au moyen de leurs longs doigts. L'Amérique en nourrit quelques espèces qui ont sur la (x) Jacana ou Jahana, est proprement au Brésil le nom des poules d’eau. On y nomme les Chirurgiens aquapuazos, parce qu’ils marchent sur les herbes aquatiques nommées aquape (d’Azz.). Peut-être est-ce paf une faute de copisteque l’un d’eux est nomm aguapeccaca dans Margrave. Panrra est ke nom latin d’un oiseau inconnu. ÉCHASSIERS. 535 base du bec une membrane nue, couchée et recouvrant une partie du front. Le Jacana commun. ( Parra jacana , L. ) Enl. 322. Noir, à manteau roux, les premières pennes des ailes vertes, des barbillons charnus sôus le bec. C’est le plus commun dans toutes les parties chaudes de l’Amérique. IL a des aiguillons très pointus (1). Il y en a aussi quelques-unes de telles en Asie. Le Jacana bronzé. ( Parra œnea. ) (2). À corps noir, changeant en bleu et en violet, à man- teau vert-bronzé, à croupion et queué roux-sanguins, à penves antérieures de l'aile vertes ; une raie blanche der- rière l’œil. Ses aiguillons sont mousses et petits. On en a découvert en Orient qui manquent de cette membrane, et qui se font d’ailleurs remarquer par des singularités dans les proportions de leurs pennes. Le Jacana à longue queue. ( Parra chinensis. ) Encycl. méth., Orn., pl. 61, f. 1; Vieill., gal. 265. Brun, à tête, gorge, devant du”’cou et couverture des! ailes blancs, le derrière du cou garni de plumes soyeuses jaune-doré , un petit appendice pédiculé au bout de quel- ques-uues des peunes des ailes; quatre des pennes de la queue noires et plus longues que le corps. Le Chirurgien de Lucon de Sonnerat ( Parra luzoniensis ) n’est que son jeune âge : outre quelques différences de couleur, il: n’a pas encore de longue queué. Il y en a aussi en Orient qui ont une crête et point d’é- peron aux ailes, P. ga/linacea, Tem., 464. (1) Le J. varié (P. variabilis), enl. 846, n’est que le jeune âge du commun, Le P. brasiliensis et le P. nigra n’existent que sur l’autorité un peu équivoque de Margrave. Le P. viridis, qui ne repose aussi que sur la description de Margrave , me paraît, par cette description même, être une talève. Le P. africana de Lath. diffère à peine. Pour le 2. chavaria, voyez ci-dessous l’article du Xamichi. (2) M. Vieillot a changé ce nom spécifique en melanochloris , gal. 264. C’est aussi le Parra superciliosa, Horsf,, Jay. 956 OISEAUX Les KamicHI. (PALAMEDEA. L.) Représentent , à beaucoup d’égards , les jacanas, mais en très grand, par les deux forts ergots qu'ils portent à chaque aile, par leurs longs doigts et par leurs ongles forts, surtout celui du pouce, qui est long et droit comme aux alouettes; mais leur bec, peu’fendu, est peu comprimée, non renflé, et sa mandibule supérieure légèrement arquée. Leurs jambes sont réticulées. L’espèce connue ( Palamedea cornuta, L.), enl. 45r, Vieill., gal. 261, Anhima au Brésil, Camouche à Cayenne, etc., est plus grande que l’oie, noirâtre avec une tache rousse à l’épaule, et le sommet Ge sa tête porte un orne- ment singulier, une longue tige cornée mince et mobile. -Ses doigts n’ont point de palmure. Cet oiseau se tient dans les lieux inondés de l’Amérique méridionale , et fait entendre de loin les éclats d’une voix très forte. Il vit par paires avec beaucoup de fidélité. On a dit qu’il chassait aux reptiles ; mais quoique son estomac soit peu musculeux, il ne se nourrit guère que d'hesbes et de grai- nes aquatiques (1). On a fait un genre distinct 4 Du Cuaï4 du Paraguai, d’Azz. (Caauwa, d’Iliger) (2). Parra chavaria, L., col. 219. Vieill., gal. 267. Qui n’a point de corne sur le vertex, et dont l’occiput est orné d’un cercle de plumes qui peuvent se relever. Sa tête et le haut de son cou ne sont revêtus que de duvet, et il a un collier noir. Le reste de son plumage est plombé et noirâtre, avec une tache blanche au fouet de l'aile et une autre sur la base de quelques grandes pennes. Il y à une palmure assez marquée entre ses doipts externes. Îl mange surtout des herbes aquatiques, et les Indiens de Carthagène en élèvent quelques individus dans leurs treu- ‘ peaux d’oies et de poules , parce qu’on le dit fort coura- (1) Bajon , Mém. sur Cayenne, IT, 284. (a) M. Vicillot a changé ce nom en Orisrororaus. ÉCHASSIERS. 557 geux et capable de repousser même le vautour. Un phé- nomène singulier, c’est que sa peau, même celle de ses jambes , est enflée, par l'air interposé entre elle et la chair et craque sous le doigt. C’est près des kamichis que nous croyons devoir placer, quoiqu’ils n’aient presque pas de nu à la jambe (1), Les MEcaropes. (Mecaronius.) C’est un genre nouvellement découvert à la Nouvelle- Guinée, à bec voûté, un peu comprimé, dont les narines membraneuses prennent près de moitié, à jambes fortes assez hautes, écussonnées, à pouces et doigts long terminés par de grands ougles un peu plats; ils ont la queue courte, du nu autour del’œil, et leur poignet offre un petit tubercule, pre- mier et léger vestige de l’éperon des kamichis. Leur pal- mure est très courte entre les doigts externes et un peu plus grande entre les internes. Ces oiseaux pondent des œufs d’une grandeur disproportionnée à leur taille. Il y en a une espèce huppée presque comme le Chavaria (le Megap. Duperrey , Less. et Garn., Voy. de Duperr., Zool., pl.37); deux autres (les M. de Freycinet et de La- peyrouse, Quoy et Gaym. , Voy. de Freyc., pl. 28 et 27, et col. 220 ) n’ont point de huppe (2). Une quatrième, plus petite (l’Æ/ectelie de Durville,Voy. de Dup., pl. 38), paraît n'avoir point de queue. Dans la tribu dont les ailes ne sont point ar- mées, Linnæus comprend, sous le genre fulica, ceux dont le bec se prolonge en une sorte d'écusson qui recouvre le front ; et sous le genre rallus , ceux qui n’ont point cette particularité. (+} Le Rale de Genest n'a non plus presque aucune partie de la jambe nue. (2) Le Wégap. Duperrey se nomme tavon à Manille. Quoique éga- lant à peine la perdrix, il pond un œuf presque aussi grand que celui d’une oïe, Nous devons cette observation à M. Dussumier. Aj. le Mégap. à pieds rouges , col. 41. 538 OISEAUX Les RALes. (Razzus. L.) Qui d’ailleurs se ressemblent beaucoup entre eux, présentent des becs de proportions très différentes. Parmi les espèces qui l'ont plus long (Rarxvüs , Bechst.), on compte Le Rale d’eau d'Europe. ( Rallus aguaticus. L.) Enl. 749. Nauni. 20. f. 41. Brun-fauve, tacheté de noirâtre dessus, cendré-bleuâtre dessous, à flancs rayés de noir et de blanc, commun sur nos ruisseaux et nos étangs, où il nage assez bien, et court légèrement sur les feuilles des herbes aquatiques, se nour- rissant de petites crévettes; sa chair sent le marais (r). D’autres espèces (Crex, Bechstein ) ont le bec plus court. On y range Le Rale de genéts, vulg. Roi des cailles. (Rallus crex , L.) Enl. 50. Frisch. 212. B. Naum. 5. f. 5. Brun-fauve, tacheté de noirâtre dessus, grisâtre des- sous, à flancs rayés de noirâtre, à ailes rousses il vit et miche dans les champs, y courant dans l'herbe avec beau- coup de vitesse. Son nom latin crex est l'expression de son cri. On l’a appelé roi des cailles, parce qu’il arrive et part avec elles, et vit solitaire dans les riêmes terrains, ce qui a fait croire qu’il les conduisait. Il se nourrit de graines aussi-bien que d’insectes et de vermisseaux. La Marouette où petit Rale tacheté. ( Rallus porzana. E.) Enl. 951. Frisch. 211. Naum. 35. f. 42. Brun-foncé , piqueté de blanc, à flancs rayés de blan- (1)! y en a au Cap une espèce ou variété, Rallus cærulescens, Cuv., qui a seulement les raies blanches et noires de l'abdomen plus étendues. Ajou- Lez en Ralles d’eau : Rallus virginianus, Edw., 729 ; Wils., zxu, 1 — Crepitans , ib. 2; — Longirostris , enl. 840; —F'ariegatus , en]. 955 ; — Plilippensis, enl. 774; — Torquatus ; — Striatus;—le Fulica cayennensis, qui est un vrai Rale, enl. 352, aussi-bien queles Gallinula gigas, Spix, xCIx; — Sarracura,id., xCvn1; — Mangle, id, xcvii ; — Ruficeps, id. , xGvr, et Cœria, id., xGv.—Le Rallus fuscus, enl. 573, commence à avoir un bec plus court. ÉCHASSIERS. 589 , châtre; se tient près des étangs, fait avec du jonc un nid en forme de nacelle, qu’elle attache à quelque tige de roseau ; nage et plonge fort bien, et ne quitte notre pays que dans le fort de l’hiver (1). Le genre Fuzica , L. Peut se subdiviser comme il suit, d’après la forme de son bec et les garnitures de ses pieds. Les Pouces D'EAU. ( GazzinuLaA , Briss. et Lath.) Ont le bec à peu près comme le rale de terre, dont elles se distinguent par la plaque du front, et par des doigts fort longs, munis d’une bordure très étroite. La poule d’eau commune. ( Fulica chloropus. L.) Enl. 877. Frisch. 209. Naum.. 29. f. 38. Brun-foncé dessus, gris d’ardoise dessous, avec du blanc aux cuisses, le long du milieu du bas-ventre et au bord extérieur de l’aile. Les jeunes ( Fulica fusca, Gm.), pou- lette d’eau, Buff.,sont plus claires, et ont la plaque fron- tale plus grande (2). Les TazÈves ou Pouces suLranEs. ( Porruyrio , Briss.) Ont le bec plus haut relativement à sa longueur; les doigts très longs, presque sans bordure sensible, et la plaque (x) Nous avons encore en Europe deux Rales à bec court inférieurs à la Marouette, À. Baiïllioni, Vieïllot, Dict., er À. pusillus, Naum., 32, F. 43. Parmi ces Rales à bec court, peuvent se ranger les Rallus cayennensis , enl. 753 et 368; — Minutus ; enl. 847 ; — Jamaicensis, Edw., 278 ; — Noreboracensis, Vieill., gal.266 ; — Nigro-lateralis, Lichtenst ; —Caro- linus | Edw. 144. Wils., 48,2; — Gallinula eurizona, T., col. 457; — G. rubiginosa , id., col. 385. Le Rallus bengalensis, Gm., est une Rhynchee. (2) La Poule d’eau ardoiseée de l'Inde, Vieill. , gal. 268, diffère à peine de la commune ; — la P. d’eau tachetée ou grinette , f. nævia, Alb., IK,73, n’est qu’un jeune rale de gencts. Aj. la P. d’eau des Indes, Rallus phœnicurus , enl. 896. b4o OISEAUX frontale considérable, tantôt arrondie, tantôt carrée dans le haut. Elles se tiennent sur un pied en portant de l’autre les aliments au bec. Leurs couleurs sont généralement de belles nuances de violet, de bleu et d’aigue-marine. Telle est La Poule sultane ordinaire. ( Fulica porphyrio, L. ) Edw. 87. Bel oiseau d’Afrique, naturalisé aujourd’hui dans plu- sieurs îles et côtes de la Méditerranée. Sa beauté pourrait faire l’ornement de nos parcs (1). Enfin, : Les FouiquEes proprement dites ou Morelles (Furica, Briss.) Joignent à un bec court et à une plaque frontale consi- dérable des doigts fort élargis par une bordure festonnée, qui en font d’excellents nageurs; aussi passent-elles toute leur vie sur les marais et les étangs. Leur plumage lustré ne s’accommode pas moins que leur conformation à ce genre de demeure, et ces oiseaux établissent une liaison marquée entre l’ordre des oiseaux de rivage et celui des palmipèdes. Nous n’eu avons qu’un, La Foulque où Morelle d'Europe. (Fulica atra , F. ater- rima , et F. œthiops. Gm.) Enl. 197. Frisch. 208. Naum. 30. f.4o. De couleur foncée d’ardoise à plaque du front, et bord des ailes de couleur blanche; la plaque devient rouge au temps de l’amour: commun partout oùil y a des étangs (2). EC EEE "RO EL RL (x) Les Fulica maculaia, flavipes et fistulans, ne reposent originaire- ment que sur de mauvaises figures données par Gesner, d’après les des- sins qui lui avaient été envoyés. Mais les Fulica martinica et flavirostris sont de vraies Talèves. Le Martinica est dans Vieill., gal. 265. Ajoutez la Talève & manteau verd (Porph. smaragnotus , T.), enl. 910; — la 7°. à manteau noir ( Porph. melanotos, T.); —la T. meunier. (Porph. pul- verulentus, T.), col. 40 ;—la T. émeraudine (Porph. smaragdinus,T.), col. 421;— la T. blanche ( Porph. albus, L.), Philip., Voy. à Bot.- Bay, p. 273; J. White, p. 238. (2) Ajoutez la Foulque de Madagascar (Ful. Éritata, Gm.), enl. 797: Vieill., gal. 269. ÉCHASSIERS. 541 Nous terminerons ce tableau des échassiers par trois genres qu'il est difhcile d’associer à d’autres, et que l’on peut considérer comme formant sépa- rément de petites familles. Les VAGINALES. ( Caionis. Forster. VaAGINALIS. Lath.) Leurs jambes sont courles , presque comme dans les gallinacés, leurs tarses écussonnés, leur bec gros et conique , et sur la base est une enveloppe de substance dure , qui paraît pouvoir se soulever et se rabaisser. On n’en connaît qu’une espèce de la Nouvelle-Hollande (Woy. Chionis, Lath. I, pl. 89, Chionis necrophaga, Vieill., gal. 258), de la taille d’une perdrix, à plumage entièrement blanc. Elle se tient sur les bords de la mer, où elle vit des animaux morts que les flots rejettent sur le rivage. LEs GIAROLES ou PERDRIX DE MER. (GLAREOLA. Gm.) Leur bec est court, conique , arqué tout entier, assez fendu , et ressemblant à celui d’un gallinacé. Leurs ailes excessivement longues et pointues, leur queue souvent fourchue, rappellent le vol de l’hirondelle (1) ou des palmipèdes de haute mer; leurs jambes sont de hauteur médiocre , leurs tarses écussonnés , leurs doigts externes un peu palmés, et leur pouce touche la terre. Elles vo- lent en troupes et en criant aux bords des eaux. Les vers et les insectes aquatiques font leur nourriture. L’espèce d'Europe ( Glareola austriaca, Gm. ), enl. 88» ; Glareola pratincola, Leach.,Trans.lin., x, pl. xir, Naum., 29, F.50, est brune dessus, blanche dessous et au croupion; sa gorge est entourée d’un cercle noir; la base de son bec (1) Lionæus (Edit. XII) avait même rangé l'espèce commune dans le genre Hirundo, sous le nom d’/ir, pratincola. _ 042 VISEAUX et ses pieds sont rougeâtres. Il paraît qu’on la trouve dans tout le nord de l’ancien monde (1). Notre dernier genre sera celui des FLAMMANTS. (PHOENICOPTERUS. L.) L'un des plus extraordinaires et des plus isolés parmi tous les oiseaux. Leurs jambes, d’une hauteur excessive , ont les trois doigts de devant palmés jusqu’au bout, et ce- lui de derrièreextrèmement court; leurcou, non moins grêle ni moins long que leurs jambes, et leur petite tête, portent un bec dont la mandibule inférieure est un ovale ployé longitudinalementen canal demi cylindrique, tan- dis que la supérieure, oblongue et plate, est ployée en tra- vers dans son milieu pour joindre l’autre exactement. La fosse membraneuse des narines occupe presque tout le côté de la partie qui est derrière le pli transversal, et les narines elles-mêmes sont une fente longitudinale du bas de la fosse. Les bords des deux DM: «0 sont garnis de petites lames transversales très fines, ce qui, joint à l’épaisseur charnue de la langue, donne à ces oiseaux quelque rapport avec les canards. On pourrait même placer les flammants parmi les palmipèdes, sans Ja hauteur de leurs tarses et la nudité de leurs jambes. Ils vivent de coquillages, d’insectes , d’œufs de poissons, qu’ils pêchent au moyen de leur long cou , et en retour- nant leur tête pour employer avec avantage le crochet de leur bec supérieur. Ils font dans les marais un nid de terre élevé , où ils se mettent à cheval pour couver leurs œufs, parce que leurs longues jambes les empêchent de s’y prendre autrement. L’espèce commune ( Phænicopterus ruber) , enl. 68, est haute de trois et quatre pieds. Cendrée à mêches brunes (1) Glareola nœvia , Gm., est le jeune de l'espèce commune. Voyez Leach, Trans. lin., XIII, pl. xn, f. 2. Ajoutez Glar. australis, Leach, loc. cit, , pl. xrv, ou Glar. isabella, Vieill., gal. 263 ; — Glar. orien- talis, Leach, pl. xt ; — Glar. lactea, Temm. , col. 399. PALMIPÈDES, 543 la première année, elle prend du rose aux ailes la seconde; et devient pour toujours, la troisième, d’un rouge pour- pré sur le dos, rose sur les ailes. Les pennes des ailes sont noires ; le bec jaune et noir au bout, les pieds bruns. Cette espèce est répandue sur tout l’ancien continent, au-dessous de 4o°. On en voit des troupes nombreuses chaque année sur nos côtes méridionales ; elles remontent quelquefois jusque vers le Rhin. M. Temmink pense que le Flammant d'Amérique, tout entier d’un rouge vif, Wils., Am., VIIL 66, et Catesb. 73, diffère par l'espèce de celui de l’ancien monde (1). DEEE LE SIXIÈME ORDRE DES OISEAUX, Ou zes PALMIPÉDES. Leurs pieds, faits pour la natation, c’est-à-dire implantés à l’arrière du corps, portés sur des tarses courts et comprimés, et palmés entre les doigts, les caractérisent. Un plumage serré, lustré, im- bibé d’un suc huileux, garni, près de la peau, d’un duvet épais, les garantit contre l’eau, sur laquelle ils vivent. Ce sont aussi les seuls oiseaux où le cou dépasse, etquelquefois de beaucoup, la longueur des pieds , parce qu’en nageant à la surface ils ont sou- vent à chercher dans la profondeur. Leur sternum est très long, garantissant bien la plus grande partie de leurs viscères, et n’ayant de chaque côté qu’une échancrure ou un trou ovale garni de membranes. Is ont généralement le gésier musculeux, les cœ- (1) Ajoutez le petit Phenicoptère d'Amér.; Geoff. ; Phœnic. minor , Vieill., gal., pl. 273, le jeune; ou Fam. pygmce, Temm., col. 419, l'adulte. 544 OISEAUX cums longs et le larynx inférieur simple , mais renflé dans une famille en capsules cartilagineuses. Cet ordre se laisse assez nettement diviser en quaire familles. Nous le commencerons par celle Des PLonceurs ou BRACHYPTÈRES. Dont une partie à quelques rapports extérieurs avec celle des poules d’eau; les jambes implantées plus en arrière que dans tous les autres oiseaux, leur rendent la marche pénible, et les obligent à se tenir à terre dans une position verticale. Comme d’ailleurs la plupart sont mauvais voiliers, et que pin ne peuvent même point voler du tout, à cause de lex- cessive briéveté de leurs ailes, on peut les regarder comme presque exclusivement attachés à la surlace des eaux ; aussi leur plumage est-il des plus serrés ; souvent même offre-t-il une surface lisse et un éclat argenté. Ils nagent sous l’eau en s’aidant de leurs ailes, presque comme de nageoires. Leur gésier est assez musculeux, leurs cœcums médiocres; ils ont un muscle propre de chaque côté à leur larynx inférieur. Parmi ces oiseaux , le genre des PLonceons (CorymBus. L.) (1) N'a pour caractère particulier qu'un bec lisse, droit , comprimé, pointu , et des narines linéaires; mais la dif- férence de ses pieds l’a fait subdiviser. (1) Colymbus , nom grec de ces oiseaux. PALMIPÈDES. 545 Les Grèses. Briss. ( Ponrcers. Lath. Cozymeus. Briss. et Iliger.) Ont, au lieu de vraies palmures, les doigts élargis comme dans lesfoulquesetles antérieurs réunis seulement à leur base par des membranes. L’ongle du milieu est aplati, le tarse for- tement comprimé. L’éclat demi métallique de leur plumage l’a souvent fait employer comme fourrure. Leur tibia, ainsi que celui du sous-genre suivant se prolonge vers le haut en une pointe qui donne des insertions plus efficaces aux exten- seurs de la jambe. Ces oiseaux vivent sur les lacs et les étangs, et nichent dans les joncs. Il paraît qu’ils portent dans certaines circon- stances leurs petits sous leurs ailes. Leur taille et leur plu- mage changent tellement avec l’âge, que les naturalistes en ont trop multiplié les espèces. M. Meyer réduit celles d'En- rope à quatre. Le Grèbe huppé (Col. cristatus, Gm., enl. 400 et 944). Frisch. 163. Naum. 69. F. 106. Col. urinator. Gm. Enl. 941. Edw. 56. Grand comme un canard , brun-noir dessus, blanc d’ar- ‘ gent dessous , une bande blanche sur l’aile; avec l’âge il prend une double huppe noire, et les adultes ont de plus une large collerette rousse bordée de noir au haut du col. Le Grèbe cornu. (Col. cornutus. En]. 404. 2. Col. obscurus. Enl. 942. et Col. caspicus.Gm.)Vieill. Gal. 28r.Edw. 145. Semblable au précédent pour la forme, mais la colerette de l’adulte noire; ses huppes et le devant de son col roux. Sa taille est d’ailleurs bien moindre. Le Grèbe à joues grises. (Col. subcristatus , etle jeune âge parotis et rübricollis. Enl. 931.) — Lath. Sup. I. 118. Naum. 50. f. 107. À aussi le devant du cou roux, mais les huppes de l'adulte sont petites et noires, et sa colerette très courte et grise. Sa taille le place entre les deux précédents. Le petit Grèbe ou Castagneux. ( Col. minor. Gm.) Enl. 905. Grand comme une caille, n’a jamais de crête ni de cole- TOME 1. 35 546 OISEAUX rette; son plumage est brun, plus ou moins nuancé de roux, excepté à la poitrine et au ventre, où il est gris argenté. Les jeunes ont la gorge blanche (1). Les Grémrouiques. Buff. (Heriornis. Bonnaterre. Ponoa. Ilig.) Ont les pieds lobés comme les foulques et les grèbes, mais leur queue est plus développée que dans les uns et les autres, et leurs ongles plus aigus (2). Les Proncrons proprement dits. ( Mereus. Briss (3). Cozxmsus. Lath. Eupyrss. Iliger. Ont, avec toutes les formes des grèbes, les pieds des palmi- pèdes ordinaires; c'est-à-dire les doigts antérieurs unis jus- qu’au bout par des membranes, et terminés par des ongles pointus. Ce sont des oiseaux du nord, qui nichent rarement chez nous, et nous arrivent en hiver. Alors nous voyons quelquefois sur nos côtes Le grand Plongeon. (Col. glacialis. L.) En]. 952. et Col. im- mer. Gw. Wils. Am. IX. rxxiv. 3. Naum. 66. f. 103. Dont l’adulte, long de deux pieds et demi, a la tête et le cou noirs changeant en vert avec un collier blanchâtre; le dos brun-noirâtre piqueté de blanchâtre, et le dessous blanc. Sa mandibule inférieure un peu recourhée vers le haut a un sillon en dessous. Les jeunes, Col. immer., Gm., ‘ Briss., VE, x, 1, qui viennent plus souvent sur nos eaux douces, varient diversement pour le plus ou moins de or du cou, et le gris ou le brun du dos, ce qui, joint à leur moindre taille , a fait multiplier les espèces. (1) Ajoutezle Gr. de la Caroline (Pod. carolinensis, Lath.) , Catesb, :, 91, enl. 043 ; — le Gr. aux belles joues (Pod. kalipareus , Less. et Garn.), Voyage de la Coq., Zool., n° 45; — le Gr. Rolland (Pod. Rollandi, Quoy et Gaym., Voy. de Freycin., Zool., pl. xxxvi. (2) Plotus surinamensis, Gmel. , enl. 893 ; — Heliornis senegalensis , Vieill., gal.:280. M. Ch. Bonap. croit devoir comme Gmelin rappro- cher ce genre de celui des Anhinga. (3) Mergus (plongeur) , nom latin d’un oiseau de mer difficile à déter- miner ; Linnæus, d’après Gesner, l’a appliqué au Harle. Eudytes, nom composé par M. Iliger, a le même sens en grec. PALMIPÈDES, 547 On en distingue Le Lumme. (Col. arcticus. L.) Edw. 146. Naum. Sup. 30. f. Go, et le jeune, enl. 914. Qui est un peu moindre, et a le dessus du cou cendré et la mandibule inférieure droite et sans sillon. Le jeune ressemble beaucoup à celui du précédent, Le petit Plongeon. (Col. septentrionalis. En1. 308. Edw.o7. Naum. 67, f. 94. Vieill, Gal. 282. et Col. stellatus. Gm. * Buff. VIIL. xxr1, Enl. 992. Naum. sup. 31.f. 62. Le mâle adulte est brun dessus, blanc dessous , la face ‘et les côtés du cou cendrés ; le devant du cou roux. La femelle et les jeunes sont bruns piquetés de blanc dessus, tout blancs dessous. Les Guiremors. ( Uria. Briss. et Il.) (1). Out, avec la forme générale du bec des précédents , des plumes jusqu’à la narine, et une échancrure de la pointe, qui est un peu arquée. Mais leur principale distinction est de manquer de pouce. Leurs ailes, beaucoup plus courtes encore que celles des plongeons, suffisent à peine pour les faire voleter. Ils vivent de poissons, de crabes, se tiennent dans les rochers escarpés et y pondent. La grande espèce, dite Grand Guillemot ( Colymbus troile. L.) Enl. 908., Brit. 20ol., pl. H., Edw., 359, 1, Frisch., 183, est de la taille d’un canard, la tête et le cou bruns, le dos et les ailes noirâtres, le ventre blanc, une ligne blanche sur l’aile , formée par les bouts des pennes secondaires. Elle habite.dans le fond du Nord; niche cependant sur les côtes rocailleuses d'Angleterre et d’E- cosse, et nous vient dans les grands hivers. il y en a une espèce plus petite, noire, avec le haut de l'aile blanc ( Col. Grylle. L.) Vieill., gal. 294, Choris., Voy. aut. du M., isles Aleut., pl. xx, quelquefois mar- brée de blanc par tout. (C. marmoratus) Frisch., Supl., B., (1) Uria, nom grec ou plutôt latin d'un oiseau aquatique qui paraît avoir été un Plongeon ou un Grèbe. Guillemot , nom anglais de notre oiséau , doit indiqner sa stapidité, 35" 548 OISEAUX pl. 185, Edw. 50, et Penn., Arct. zool., I, xxm, 2. On en voit même des individus tout blancs. C. Zacteolus, Pall. ) (1) On pourrait encore séparer des guillemots Les CEraus. ( Vulg. Colombes de Groenland.) (2) Dont le bec est plus court, à dos plus arqué, et sans échan- crure. La symphise de leur mandibule inférieure est extré- mement courte. Leurs ailes sont plus fortes et les membranes de leurs pieds assez échancrées. L'espèce la plus connue, dite Petit Guillemot ou Pigeon" de Groenland (Colymbus minor. Gm.) Enl. 917., mergulus alle., Nieïll., Gal. 295; Brit. Zool., pl. H. 4, f. +, Edw. 91, Naum., 1" éd. , 65, f. 102, de la taille d’un bon pigeon, estnoire dessus, blanche dessous,avecun trait blanc sur l'aile comme au guillemot. Son becest noir et ses pieds rouges. Elle habite toutes les côtes du Nord , niche sous terre. Nous la voyons aussi quelquefois en hiver. Le genre Des PINGouIns. ( AïcA. Lin. ) - Se reconnaît à son bec très comprimé, élevé vertica- lement, tranchant par le dos, ordinairement sillonné en travers, a ses pieds entièrement palmés et manquant | de pouces, comme ceux desguillemots. Tous ces oiseaux habitent les mers du Nord. Ils peuvent encore être subdivisés en deux sous-genres. Les Macareux. { FRATERGULA. Briss. Mormon. Ilig. ) Dont le bec, plus court que la tête, est autant et plus élevé à sa base qu’il n’est long, ce qui‘lui donne une forme très (1) Aj. le G. à gros bec, (Uria Brunnichä, Sabine), Choris, Voy. aut. du m., pl. xxi; — Uria lacrymans, Lapil., &bid., xx, et con- sultez l’article que M. Valenciennes y a insére sur ce genre. (2) Cephus, nom d’un oïseau de mer souvent mentionné par les Grecs, et qui paraît avoir été quelque espèce de Pétrel ou de Mouette. Il a été appliqué par Mæring et ensuite par Pallas aux Plongeons et aux Guille- mots. M. Vieillot l’a changé en Mergulus , gal. 295. PALMIPÈDES. 549 extraordinaire; une peau plissée en garnit ordinairement la base. Leurs narines, placées près du bord ; ne sont que des fentes étroites. Leurs petites ailes peuvent encore les soutenir un instant ; ils vivent sur la mer comme les guillemots et nichent sur les rochers. Le macareux le plus commun ( Alca arctica, L., et La- bradoria, Gm. ; Mormon fratercula, Tem. }, enl. 275, Brit. Zool., pl. H., Edw., 358, 1, Friseh., 192, Naum. 65, £. 101, de la taille d’un pigeon, a la calotte et le manteau noir et tout le dessous blanc. Il niche quelquefois sur les côtes escarpées de l’Angleterre et abonde sur les nôtres en hi- ver (1). M. Temmiuk distingue sous le nom de SraryqQues ( Paa- Lens) les espèces à bec moins élevé (2). Les Pincouins proprement dits. ( Azca. Cuv.) (3). Ont le bec plus alengé et en forme de lame de couteau ; les plumes en parnissent la base jusqu'aux narines; leurs ailes sont décidément trop petites pour les soutenir, et ils ne. volent point du tout. Nous voyons quelquefois sur nos côtes en hiver Le Pingouin commun. (Alca torda et pica. Gm.)Enl. 1004, l’adulte. 1003, le plum. d'été. Edw. 358. 2. Briss. VI. var. 2. Brit. Zool. pl. H. 1. Noir dessus, blanc dessous ; une ligne blanche sur l’aile et une ou deux sur le bec. Le mäle a de plus la gorge noire et un trait blanc de l’œil au bec. La taille de cet oiseau est à peu près celle du canard. (1} Ajoutez À. cirrhata, Pallas , Spic., V, pl. 1 ; Vieïll., gal. 290. (2) Alca cristatella, Vieïll., gal. 295 , ou Stary que cristatelle, T., col. 200, et Pall., Spic. Zool., V, pl. 1, dont 4. pyrgmæa est le jeune ; — À, psittacula, Pall., Spic., V, pl. 2, dont 4. tetracula, ib. pl. 4, cst le jeune. (3) Alca, aik, auk, nom du Pingouin aux îles de Feroë, et dans le nord de l'Écosse. Celui de Pinguoin, donné d’abord aux Manchots du sud par les Hollandais, indique leur graisse huileuse, Voyez Clusius, Exot., 101. C’est Buffon qui a transféré exclusivement ce nom aux Æques du Nord. 550 OISEAUX Le grand Pingouin. ( Alca impennis. L. ) Buff. IX, xx1x. Enl. 367. Edw. 147. Approche de celle de l’oie ; ses couleurs sont semblables à celles du précédent; mais son bec est tout noir, marqué de huit ou dix sillons, et il a une tache blanche ovale entre le bec et l’œil ; ses ailes sont plus petites à proportion que dans aucune espèce de ce genre.On dit qu’il ne pond qu’un grand œuf, tacheté de pourpre. Le genre Des MAnNCHOTSs ( APTENODYTES. Forst. ) Est encore moins volatile que les pingouins; ses pe- tites ailes ne sont garnies que de vestiges de plumes , au premier coup d'œil presque semblables à des écailles ; ses pieds, plus en arrière ‘que dans aucun autre oi- seau, ne le soutiennent qu’en s'appuyant sur le tarse, qui est élargi comme la plante du pied d’un quadru- pède , et dans l’intérieur duquel on trouve trois os sou- dés ensemble par leurs extrémités. Ces oiseaux ont d’ail- leurs un petit pouce dirigé en dedans, et leurs trois doigts antérieurs sont unis par une membrane entière. On n’en trouve que dans les mers antarctiques, où ils ne viennent à terre que pour nicher. Ils ne vont à leurs nids qu’en se traînant péniblement sur le ventre. Leur bec peut les faire diviser en trois sous-genres. Les Mancuaors proprement dits. (Aprenopytes. Cuv.) L’ont grêle, long, pointu; la mandibule supérieure un peu arquée vers le bout, couverte de plumes jusqu’au tiers de sa longueur, où est la narine, et ’où part un sillon qui s'étend jusqu’au bout. Le grand Manchot. (Apt. patagonica. Gm.) Enl. 975. Est de la taille d’une oie, ardoisé dessus, blanc dessous, à masque noir, entouré d’une cravatte citron. Il habite en très grades troupes aux environs du détroit de Magellan , PALMIPÈDES. 551 et jusqu’à la Nouvelle-Guinée. Sa chair, quoique noire, est mangeable. Les Gonrous. (CararrmacTEs. Briss.) (1) Ont le bec fort, peu comprimé, pointu, à dos arrondi, la pointe un peu arquée; le sillon qui part de la narine se ter- mine obliquement au tiers inférieur du bord. Le Gorfou sauteur. ( Apt. chrysocoma. Gm.) Enl. 984. Vieill. gal. 208. Est grand comme un fort canard, noir dessus, bianc dessous , et porte une huppe blanche ou jaune de chaque côté de l’occiput. On le trouve aux environs des îles Ma- louines et de la Nouvelle-Hollande. Il saute quelquefois au-dessus de l’eau en nageant, et fait ses œufs dans un trou sur la terre (2). Les SPaénisques. ( Sraznisous. Briss.) (3) Ont le bec comprimé, droit, irrégulièrement sillonné à sa base, le bout de la mandibule supérieure crochu, celui de l’inférieure tronqué, les narines au milieu , et découvertes. Le Sphénisque du Cap. ( Apt. demersa. Gm.) Enl. 382 | et 1005. Noir dessus, blanc dessous, le bec brun, avec une bande blanche au milieu : le mâle a de plus un sourcil blanc, la gorge noire, et une ligne noire dessinée sur la poitrine , et se continuant le long de chaque flanc. Il habite suriout aux environs du Cap, où il niche dans les rochers (4). (x) Gorfou, corrompu de goir fugel, nom du grand Pingouin aux iles de Féroë. l’oyez Clusius, Exot. , 367. Catarrhactes est le nom grec d’un oiseau très différent, qui volait très bien, et qui se précipite de haut sur sa proie. C'était probablement une espèce de Mouette. (2) Ajoutez Apt. catarrhactes, Edw. , 49; — Apt. papua, Sonne- rat; er Voy., pl. 115, et Vieill., gal. 299; — Apt. minor, Latham , Syo. I, pl. 103. (3) Spheniscus, nom donné par Moehring aux Macareux ; el par Bris- son aux Manchois; de Zÿ#7 (coin). (4) Aptenod. torquata, Souner., fr Voy., 114, paraît la femelle d’'Apt. demersa. 552 | OISEAUX La famille { Des LonciPeNnes ou GRANDS VOILIERS Comprend les oiseaux de haute mer, qui, au moyen deleur vol étendu, se sont répandus partout, et que les navigateurs rencontrent dans toutes les plages. On les reconnaît à leur pouce libre ou nul, à leurs très longues ailes et à leur bec sans dentelures, mais crochu au bout dans les premiers genres, et simplement pointu dans les autres. Leur larynx inférieur n’a qu’un muscle propre de chaque côté ; leur gésier est musculeux et leurs cæcums courts. Les PÉTRELS. ( PROCELLARIA. Lin. ) Ont un bec crochu par le bout , et dont lextrémité semble faite d’une pièce articulée au reste ; leurs na- rines sont réunies en un tube couché sur le dos de la mandibule supérieure; leurs pieds n’ont, au lieu de pouce, qu’un ongle implanté dans le talon. Ce sont, de tous les palmipèdes , ceux qui se tiennent le plus con- stamment éloignés des terres : aussi, quand une tempête approche , sont-ils souvent obligés de chercher un refuge sur les écueils et sur les vaisseaux, ce qui leur a valu le nom d'oiseau de tempête : celui de pétrel ( petit Pierre) leur vient de l’habitude de marcher sur l’eau, en s’ai- dant de leurs ailes. Els font leurs nids dans les trous des rochers, et lancent sur ceux qui les attaquent un sue huileux, dont il paraît qu’ils ont toujours l'estomac rempli. Le plus grand nombre des espèces habite les mers du côté du pôle antarctique. On nomme plus particulièrement Pérrezs (PRocELLARIA), ceux dont la mandibule inférieure est tronquée. La plus grande espèce, Pétrel géant, Quebranta huessos ou Briseur d'os ( Procell. gigantea, Gw.), Lath., Syn.HL., | PALMIPÈDES. 543 pl. 100, n’häbite que les mers australes, et surpasse l’oie en grandeur. Son plumage est noirâtre. [1 y en a des variétés plus ou moins blanches. On trouve dans les mêmes mers - Le Damier, Pétrel du Cap, Pintado, etc.( Proc. capensis.) Eal. 964. De la taille d’un petit canard, tacheté en dessus de noir et de blanc, blanc er dessous. Les navigateurs en parlent souvent. Nous voyons quelquefois sur nos côtes é Le Pétrel gris-blanc, ou Fulmar, Pétrel de Saint-Kilda (Proc. glacialis.) Enl. 59. Brit. zool.,pl.M,f. r. Blanc, à manteau cendré, à bec et pieds jaunes , de la taille d’un gros canard. Il niche sur les côtes escarpées des îles Britanniques et de tout le Nord (1). Certaines espèces, petites, à bec un peu plus court, à jambes un peu plus hautes, à plumage noir (les Tua- LASSIDROMA , Vigors.) sont surtout connues des marins sous le nom d’Orseaux de tempête.) La plus commune ( Proc. pelagica ), Briss., VI ,xur, 1; né Am. ., Nik, x, 6; Edw., 90, n’est guère DIE grande qu’une allouette, haute sur jambes, toute brune, hors le croupion, qui est blanc, et un trait blanc sur le bout des grandes couvertures de l’aile. Quand elle cherche un abri sur les vaisseaux, c’est un signe d’ouragan (2). Nous séparons, avec Brisson, sous le nom DE Purrins ( Purrinus), (3). Ceux où le bout de la mandibule inférieure se recourbe vers le bas avec celui de la supérieure, et où les narines, (1) Ajoutez le Petrel hartie, Temm. , col. 416; —le Petrel bérard, Freycin., 37 ; — Proc. cinerea , Lath. ; — Proc. desolata , id. ; —Proc. turtur, Forst. (2) La fig. enl. 933 est une espèce très voisine des mers du Sud (Proc. oceanica , Forst.) — Ajoutez Procell. Leachiü, Temm., Ac. de phil., VI, PL 9, £ 13— Proc. W'ilsonü, Ch. Bonap. ; Wils. , Am., VIT, zxx, 6% 1d., Ac. dé phil., VI, pl.9, f.2;— Proc. fregatta, Lath., Rochef., Antill. , P: 152; — Proc. marina, Vicill , gal. 292. (3) Puffin , nom de notre 2° espèce, sur Les côtes d'Écosse. 554 | OISEAUX quoique tubuleuses, s'ouvrent, nou point par un orifice com- mun , mais par deux trous distincts. Leur bec est plus alongé à proportion. Le Puffin cendrée. ( Proc. puffinus. Gm. ) Enl. 962. P 9 Est cendré dessus, blanchâtre dessous, et a les ailes et la queue noirâtre; le jeune est plus foncé. Sa taille est celle d’un corbeau. On le trouve dans presque toutes les mers (1). On a long-temps confondu avec ce puffin une espèce seulement de la taille de la bécasse, noire en dessus, blan- che en dessous , qui habite en quantité innombrable les côtes du nord de l'Écosse, et des îles voisines , et que les - habitants salent pour leurs provisions d’hiver (Procellaria Anglorum, Tem. ), Edw., 359. Les navigateurs parlent quelquefois, sousle nom de pétrels, d'oiseaux des mers antarctiques, qui peuvent faire deux genres particuliers. Les PéLécanoïnes. Lacép. (Haronroma. Ilis. ) Qui, avec le bec et Les formes des pétrels ou des puffins, auraient la gorge dilatable comme les cormorans, et mar- queraient tout-à-fait de pouce comme les albatrosses ( Pro- cellaria urinatrix , Gm.), et Les Prions. Lacép. ( Pacayprira. Ilig.) Qui , semblables d’ailleurs aux pétrels, ont les narines sé- parées comme les puffins, le bec élargi à sa base, et ses bords garnis intérieurement de lames verticales, pointues, très fines, analogues à celles des canards. Les Pétrels bleus, (Procell. vittata et cærulea, Forst. ) LES ALBATROSSES. ( DIOMEDEA (2). Lin.) Sont les plus massifs de tous les oiseaux d’eau. Leur bec, grand, fort et tranchant, a des sutures marquées, (1) Ajoutez Procell. obscura , NVieïll., gal. 301; — et Proc. pacifica, ou fuliginosa, White , 252, qui n’est peut-être pas différent du Procell. æquinoctialis , Edw., 89. (2) D'omedea, nom ancien de certains oiseaux habitants de l’île de PALMIPÈDES. 555 et se termine par un gros croc qui y semble articulé ; leurs narines sont en forme derouleaux courts, couchés sur les côtés du bec; leurs pieds n’ont point de pouce, ni même ce petit ongle qu'on remarque dans les pétrels. Ils habitent tous les mers Australes, vivent de frai de poisson, de mollusques, etc. L’espèce la plus connue des navigateurs ( Diomedea exulans, Lin.), enl. 237, Vieill., gal. 203, est nommée par eux r1outon du Cap, à cause de sa grandeur , de sou plu- mage blanc à ailes noires, et parce qu’elle est surtout abon- dante au-delà du tropique du Capricorne. Les Anglais l’ap- pellent aussi vaisseau de guerre , ete. C’est un grandennemi des poissons volants. Elle fait un nid de terre élevé, et y pond des œufs nombreux et.bons à manger. On dit sa voix aussi forte que celle de l’âne. On a observé divers albatrosses plus ou moins bruns ou noirâtres; mais on n’a pu encore constater jusqu’à quel point ils forment des variétés ou des espèces distinctes (1). Les GOELANDS, MAUVES, MOUETTES (Larus. L.) (2). Ont le bec comprimé, alongé, pointu, sa mandibule supérieure arquée vers le bout, V inférieure formant en dessous un angle: saillant. DAS narines , platées vers le milieu, sont Dane étroites eL, percées à jour; leur queue est pleine , leurs jambes assez élevées , leur pouce court. Ce sont des oiseaux làches et voraces, qui four- Diomède, près de Tarente , et que l’on disait accueillir les Grecs, et se jeter sur les Barbares. Quant au mot albatros, je vois que les premiers navigateurs portugais ont appelé les Fous, et d’autres oiseaux de mer, alcatros ou alcatras. Dampierre a appliqué ce nom au genre actuel ; Grew l’a changé en Ælbitros, et Edwards en Albatros. (1) Tel est le Diom. spadicea. — À). D. brachyura, Temm., enl. 963; — D. melanophris, T., col. 456; — D. chlororhynchos, Lath., V, pl. xcrv, col. 468; — D. fuliginosa, col. 469. (2) Larus , nom grec de ces oiseaux; Gavie en latin, d’où Gabian en provençal ; en francais, on les nomme Mauves ou Mouettes, de leur nom allemand Yæœve ; Goëland , employé pour la première fois par Feuillée, n’est qu’une corruption de leur nom anglais Gull, Gullent. 556 OISEAUX millent sur les rivages de la mer , se nourrissant de toute espèce de poissons, de chair de cadavres , etc. Ils nichent dans le sable ou les fentes des rochers, et ne font que peu d’œufs. Lorsqu'ils s’avancent dans les terres, c’est un signe de mauvais temps. Il s’en trouve plusieurs es- pèces sur nos côtes; et, comme leur plumage varie beau- coup avec l’âge, on les a encore multipliées. En général, dans leur jeunesse , ils sont tachetés de gris. Buffon nomme GOELANDS. Les grandes espèces qui surpassent la taille du canard. L'un des plus grands est Le Goëland à manteau noir. (Larus marinus et nævius. Gm. ) Énl. 990 et 266. Qui, d’abord tacheté àe blanc et de gris, devient ensuite- tout blanc, à manteau noir; le bec jaune, avec une tache- rouge en dessous ; les pieds rougeâtres. Le Goëland à manteau gris, vulgairement Bourguemestre. ( Larus glaucus. Gm.) Naum. 1r° ed. 36. Ne lui cède guère : il n’en diffère que par son manteau cendré-clair. Le jeune est aussi tacheté (1). # Les Mauves ou Mousrres Sont les espèces plus petites. La Mouette à pieds jaunes. ( Larus fuscus. L. flavipes. Meyer. ) Frisch. 218. Naum. re ed. f. 51. B. Est toute blanche, sauf le manteau qui est noir; les pieds jaunes. La Mouette blanche. ( Larus eburneus. Gm.) Enl. 094. Entièrement blanche, à pieds noirs; du Groenland et du Spitzberg. S’'égare quelquefois en Europe. (1) M. T'emmink en distingue le Larus argentatus, Lath., enl. 253.—A]. le Goëcland leucomele , Vieill. , 61, et le Goéland a tête noire du Bengale. \ PALMIPÈDES. REA La Mouette à pieds bleus (Larus cyanorhynchus. Meyer.) Enl. 977, Briss. VI. xvr. 2. Est, dans son dernier âge , d’un beau blanc , à manteau cendré-clair ; les premières pennes de l’ailes en partie noi- res, avec des taches blanches au bout; son becet ses pieds de couleur plombée. Elle vit beaucoup de coquilles. La Mouette à pieds rouges. ( Lar. ridibundus. Lar. hyber- nus. et Lar. erythropus. Gm.) Enl. 969 et 970. Briss. VI. xvur. 1. Est à peu près semblableà la précédente, excepté qu’elle a, dans son premier âge, le bout de la queue noir, et du noir et du brun sur l’aile : la tête de l’adulte devient brune au printemps, et reste ainài tout l'été (enl. 970); son bec et ses pieds sont plus ou moins rouges. On l’a nommée, d’après son cri, mouette rieuse (1). La Mouette à trois doigts. (Larus tridacty lus et Lar. rissa. Gm. ) Briss. VI. xvr. 1. et xvu. 2. Encore fort semblable aux précédentes, se distingue par un pouce très court et imparfait. Jeune, elle est plus où moins tachetée de brun'ou de noir (enl. 387 ). On a distingué avec raison des goëlands et mouettes ordi- naires, Les Srerconaires. Briss. Lasses. Buff. (2) (Lesrris. Iliger.) Où les narines membraneuses, plus grandes que dans les autres, reportent l’orifice des narines plus près de la pointe et du bord du bec; leur quéue est pointue. Ils poursuivent avec acharnement les petites mouettes pour leur enlever ce qu’elles (1) Ajoutez Larus atricilla, Pall., Nov. comm. petr., XV, xxu,2} Catesb., I, 89; Wils., Am., IX, zxx1v, 4, sous le nom de Ridibundus ; — Larus leucopterus ; — L. cirrhocephalus , Vieill., gal. 289, ou polioce- phalus , Lichtenst; — L. leucophtalmus , Licht. col. 366; — L. Sabini , Leach ; — Z. minutus, Falk., Voy. II, xxiv; — L. melanurus, T., col. 459, et Tiles, Voy. de Krusenst., pl. zvur. (2) Ansete, voleur, nom de ces oïseaux parmi les pécheurs suédois: M. Vieillot a changé ces noms en Srercoreus. 558 OISEAUX mangent ,et même ; à ce que quelques-uns disent, pour dé- vorer leur fiente. De là leur nom. Le Labbe à longue queue. ( Larus parasiticus. Gm. ) Enl. 162. Edw. 148 Est brun-foncé dessus, blanc dessous; les deux pennes du milieu de la queue excédent les autres du double. Il est très rare ici. Jeune, il est tout brun, C’est alors le La- rus crepidatus, Gm., Enl. 991 , ou mieux Edw., 149. Les régions arctiques nourrissent une espèce de la taille d’un goëland , brune , à base des peunes de l'aile blanche ( Larus cataractes , Gm.), Brit. zool., pl. L., 6, et une au- tre de la taille d’une mouette, brune dessus, blanche dessous , avec un collier brun sur la PAMRE ( Lestris po- marinus. Tem.)(1). LEs HIRONDELLES DE MER. (STERNA , L.) (2). Tirent leur noms de leurs ailes excessivement longues et pointues, de leur queue fourchue, de leurs pieds courts, qui leur donnent un port et un vol analogues à ceux des hirondelles. Leur bec est pointu, comprimé , droit, sans courbure ni saillie; leurs narines vers la base, oblongues et percées de part en part; les membranes qui unissent leurs doigts fort échancrées; aussi nagent-elles peu. Elles volent en tous sens et avec rapidité sur les mers, jetant de grands cris et enlevant habilement de la surface des eaux les mollusques et les petits poissons dont elles se nourrissent. Elles s’avancent aussi dans l’intérieur sur les Jacs et les rivières. La plus commune au printemps sur nos eaux douces, Le Pierre-Garin ou hir. de mer à bec rouge (Sterna hirundo, L.) En£. 987; Frisch., 210; Naum.,37,f, 52 ; Wils., VII, x, 1 Est, dans son état adulte , blanche, à manteau cendré- (1) Je n’oserais affirmer l'identité du Lestris catarractes, Freyc., 38 , et du Stercoreus pomarinus, Vieill. , gal. 288, avec les espèces ci-dessus. (2) Sterna est leur nom anglais, Stern ou Tern, latinisé par Turner, et admis par Gesner. PALMIPÈDES. 559 clair , calotte noire, pieds rouges, bec rouge à bout noir, longue d’un pied. Son envergure en a au moins deux. La petite Hirondelle de mer. (Sterna minuta. L.) Enl. 906. Wils. Am. V. 2x. 2. Naum. 38, f. 55. Nediffère du Pierre-Garin que par sa taille moindre d’un tiers, et par son front blanc. L'Hirondelle de mer à bec noir. (St. cantiaca. Albin.) Il. LXXXVIN. Surpasse le Pierre-Garin , et à le bec noir à bout jaune; le jeune est le St. striata., Gm., Lath., VE, pl. 08. La plus grande de nos espèces est le :$£. caspia , Pall., Sparm. Mus., Carls., zx; Meyer, Ois, d’Allem., Il, vi. Sav. Egypt., Ois. pl. 1x. F. 1, blanche, à manteau cendré, l’occiput mêlé de noir et de blanc, le bec rouge, les pieds noirs. L’Hirondelle de mer noire. (St. nigra, St. fissipes, et St. nævia. ) Enl. 338 et 924. Frisch. 220. À la queue moins profondément fourchue. Jeune, son manteau est tacheté de noir. Adulte, elle est presque toute d’un cendré noirâtre. Parmi les espèces étrangères, on doit remarquer lhir. de mer à aigrettes. (St. inca, Less. et Garn.), des côtes du Pérou. Voy. de la Coq., Zool., pl. 47, noire, à bec et pieds rouges, une bande sur la joue, et les plumes de j’oreille peudantes, blanches (1). On pourrait distinguer de s autres hirondelles de mer Les Nopors. Dont la queue n’est pas fourchue et égale presque les ailes. (1) Ajoutez en espèces d’Eur. : St. Dougalü, Montag.'; Vicill., gal. 290 ; — St. anglica, id., ou aranca, Wils., Am., VIII, vxxrr, 6; —6t. arctica , Temm. ; —51. leucopareia, Natter. ; — St. leucoptera, Temm., Schinz. , Ois. de Suisse,, frontisp. En esp. étrang. : $t. cayana , en. 988 ; — St. melanauchen, Temm., col. 427; — St. melanogaster, id. , col. 43% ; — St. fuliginosa, Wils 560 UISEAUX Ils ont aussi sous leur bec une légère saillie , premier indice de celle des mauves. On n’en connaît qu’un, Le Noddi noir, oiseau fou, etc. ( Sterna FRNES L.) Enl. 097. Brun:noirâtre , le dessus de la tête blanchâtre ; célèbre parmi les navigateurs pour l’étourderie avec laquelle il vient se jeter Sur les vaisseaux (1). La Les CourEurs-D'EAU ou BECS-EN-CISEAUx. (RayN- caors , L.) Ressemblent aux hirondelles de mer par leurs petits pieds, leurs longues ailes et leur queue fourchue ; mais se distinguent de tous les oiseaux par leur bec extraordi- naire ; dont la mandibule supérieure est plus courte que l’autre, et où toutes les deux sont aplaties en lames sim- ples, dont les bords se répondent sans s’embrasser. Ils ne peuvent se nourrir que de ce qu’ils relèvent de la surface de l’eau , en volant, avec leur mandibule inférieure. On en connaît surtout ure espèce (Rhynchops nigra, L.) enl. 357, blanche, à calotte et manteau noirs, avec une bande blanche sur l’aile et les pennes externes de la queue blanches en dehors. Son bec et ses pieds sont rouges, et elle égale à peine un pigeon. Elle habite les mers de Antilles (2). La familie Des Toripazmes À cela de remarquable, que leur pouce est réuni avec les autres doigts dans une seule membrane, et malgré eette organisation, qui fait de leurs pieds des rames plus parfaites, presque seuls parmi les (x) Le St. philippensis (Sonnér., Ier Voy., pl. zxxxv) ne paraît pas différer du Stolida ;—le St.fuscata , Lath., Briss. , VI, pl. xx1, 1, paraît aussi de ce sous-genre. , ainsi que le $z. tenuirostris , T., col. 202. (2) Aj. Rhynch. flavirostris, Vieill., gal. 291 ; — Rh. cinerascens. Spix, eur ; — R. brevirostris, Id. cuir. PALMIPÈDES. 561 palmipèdes, ils se perchent sur les arbres. Tous sont bons voiliers et ont les pieds courts. Linnæus en faisait trois genres, dont le premier a dû être subdivisé. L Les PÉLICANS. (PELECANUS. L.) Comprenaient tous ceux où se trouve à la base du bec quelque espace dénué de plumes. Leurs narines sont des fentes dont l'ouverture est à peine sensible. La peau de leur gorge est plus ou moins extensible, et leur lan- gue fort petite. Leur gésier aminci forme, avec leurs autres estomacs, un grand sac. Ils n’ont que de médio- cres ou petits cœcums. Les PÉricans proprement dits, (Onocrorazus, Briss., PELE- GaAnuS. Îliger.) (1). Ont le.bec très remarquable par sa grande longueur, sa forme droite, très large et aplatie horizontalement, par le crochet qui le termine; enfin par sa mandibule inférieure, dont les branches flexibles soutiennent une membrane nue etdilatable en un sac assez volumineux. Deux sillons règnent sur la longueur, et les narines y sont cachées. Le tour des yeux est nu comme la gorge. La queue ronde. Le Pélican ordinaire. ( Pelec. onocrotalus , L.) Enl. 83. Edw. 92. Frisch. 186. Grand comme un cygne, entièrement d’un blanc lépe- rement teint de couleur de chair, le crochet du bec rouge comme une cerise; est plus ou moins répandu dans tout l’ancien monde, niche dans les marais, ne vit que de poissons vivants. [l porte, dit-on, des provisions et de l’eau dans le sac de sa gorge. On n’a point assez déterminé (1) Pelecanus et onocrotalus sont deux noms grecs latinisés de cet oiseau. ; TOME i. 36 562 OISEAUX les variations d’âge de cet oiseau , pour que l’énumération des espèces de son genre soit assurée (1). Les Cormorans (2). (Puazacrocorax, Briss.; Cargo, Meyer.; Harieus, iliger.) Ont le bec alongé, comprimé, le bout de la mandibule supérieure crochu et celui de l’inférieure tronquée; la langue fort petite , la peau de la gorge moius dilatable; les narines comme une pelite ligne qui ne semble pas percée. Le doigt du milieu a l’ongle dentelé en scie. Les Cormorans PROPREMENTS DITS Ont la queue ronde de quatorze pennes. Nous en possédons un, Le Cormoran. ( Pelecanus carbo, L.) Enl. 997., le jeune Frisch. 187 et 188: et Brit. zool. pl. L. 1. D'un brun noir, ondé de noir foncé sur le dos, et mêlé de blanc vers le bout du becet le devant du cou; le tour de la gorge et Les joues blancs dans le mâle, dont Yocciput est aussi huppé. De la taille de l’oie. I niche dans les trous des rochers ou sur les arbres; fait trois ou quatre œufs. Le petit Cormoran. ( Pelec. graculus. Gm. ) Enl. 974 , le jeune. Un peu plus petit, d’un noir plus profond et plus (1) Je ne vois point de différence entre notre Pélican etle Pelec. roseus, Sonn., Ier Voy., pl. z1v, Quant au Pelec. manillensis, id., zur, Sonnerat dit lui-même qu’il le croit le jeune àge du Roseus. Je ne vois pas non plus de différence entre le Fuscus, Edw., 93, et celui de la pl. enl. 965, que l'on cite sous Roseus , mais qui est bien plutôt semblable au Wanillensis. M. Temmink regarde cette figure comme représentant le jeune de l’es- pèce commune. Le Philippensis, Briss., VI, pl. zvi, est le même.indi- vidu qui a servi de modèle à cette pl. enl. 965. Ainsi Pun et l’autre sont de jeunes Onocrotalus. — Celui de la pl. 957, cité aussi sous Fusous, paraît réellement une espèce , la même que Vieill., gal. 276. — Ajoutez le Pel. à lunettes (P. perspicillatus , T.), col. 276. (2) Cormoran, corruption de Corbeau marin, à cause de sa couleur noire. C’est en effet le Corbeau aquatique d’Aristote. Phalacrocorax (Corbeau chauve), nom grec de cet oïseau indiqué par Pline, maïs non employé par Aristote. Celui de Carbo ne lui est donné que par Albert, peut-être d’après son nom allemand Scharb. À tous ces noms, M. Vieil - lot a encore ajouté celui d’Aydrocorax , gal. pl. 276. PALMIPÈDES. 565 bronzé; point de blanc devant le cou; les plumes du dos plus pointues : est plus rare que le commun (1). Les FR£cATTEs (2). Diffèrent des cormorans par une queue fourchué, des pieds courts, dont les membranes sont profondément échan- crées, une excessive envergure, et un bec dont les! deux mandibules sont courbées au bout. Leurs ailes sont si puissantes, qu’elles volent à des distances immenses de toute terre , principalement entre les tropi- ques , fondant sur des poissons volants, et frappant les fous pour les contraindre à dégorger leur proie. On n’en connaît bien qu’une ( Pelecanus aquilus, L. }, enl. a6r, Vieill., gal., pl. 274., à plumage noir, plus ou moins varié de blanc sous la gorge et le cou, à bec rouge. Son envergure approche quelquefois dit-on dedix à douze pieds (3). Les Fous ou Bousres. (Suza, Briss. ; Dyseorus, Ilig.) (4). Ont le bec droit, légèrement comprimé, pointu, à pointe un peu arquée; ses bords denticulés enscie., à dents ,diri- gées en arrière ; les narines se prolongeant en une ligne qui va jusqu’auprès de la pointe; la gorge nue, ainsi que le tour des yeux et peu extensible; l’ongle du doigt du milieu den- telé en scie; les ailes bien moindres que les frégattes , et la queue un peu en coin. On les a nommés fous à cause de la stupidité avec laquelle ils se laissent attaquer par les hommes et les oiseaux, surtout par les frégattes, qui les (1) Ajoutez le Cormoran longup., Temm.; (Pel. cristatus, Olafs NE Voy:en Isl., trad. fr. , pl. xziv, col. 322, et Vieïll., gal. 276 ; — Pet. africanus, Lath.; Sparm., Mus. carls.; IIL, 61; — Pel. nœvius, Lath., Syn. IT, pl. 104, et Sparm. , Mus. carls., T, 10 ; — Pelec. pyg- mœæus, Pall., Voy., App. , pl. 1. (a) M. Vieillot les nomme Tachypetes, pl, 274. (3) On a un peu gratuitement élevé au rang d’espèces les Pelec. minor, Edw., 309, et Zeucocephalus, Buff., Ois., VIII, pl. xxx, peut-être même le Pelec. palmerstoni, Lath. (4) Sula est le nom du Fou de Bassan, aux îles de Ferroë , selon Hoyer, Clusius , Exot. , 36. Boubie est leur nom anglais, de booby, fou, stu- pide. 36* 564 OISEAUX frappent pour les contraindre à leur abandonner les pois- sons qu’ils ont pêchés. Le plus commun est Le Fou de Bassan.( Pelecanus bassanus , L.) Enl. 278. Vieill. Brit, zool. pl. L, Naum. sup. 56. f. 106. Blanc; les premières pennes des ailes et les pieds noirs; le bec verdâtre , presque égal à Foie. Son nom vient d’une petite île du golfe d’Edimbourg où il multiplie beaucoup, quoiqu’il ne ponde qu’un œuf par couvée. Ilen vient assez souvent sur nos côtes en hiver. Le jeune est brun, tacheté de blanc. ( Enl, 086. ) Les autres espèces de fous ne sont pas encore suffisamment déterminées {1). Les ANHINGA. ( Pcorus. L.) (2) ‘Sur ün corps et des pieds à peu près de cormoran, portent un long cou, une petite lête et un bec droit , grêle et pointu , à bords denticulés ; les yeux et le nu de la face sont d’ailleurs comme dans les pélécanus, dont les anhingà ‘ont aussi les habitudes, nichant , comme eux, sur les arbres. On en connaît quelques espèces ou variétés des pays chauds des deux continents. Ils n’excèdent pas la grosseur du canard, mais leur cou est plus long (3). Les PAILBE-BN-QUEUE. ( PHAETON. L. ) Vulgairement Oiseaux du tropique. Se reconnaissent à deux pennes étroites et très lon- gues qu'ils portent à la queue, et qui, de loin, ressem- HIER LEE 2 Le TON AR M Qu tre Ve ae te Ce (1) Ajoutez le Fou brun(Pelecanus sula, L.), enl, 973, Catesb., I., 87; Vieill., gal. 277. (2) Arhinga, nom de ces oiseaux chez lesTopinambous , selon Mar- grave, Plotus où plautus en Jatin signifie pied plat. Klein l’a employé pour une de ses familles de Palmipèdes. Linnæus la appliqué aux Anbhinga. (3) Plotus melanogaster , enl. oÿget.960 ; Vieill., gal. 278; Wils. IX, zxxiv , 4, 23 — enl, 1079; —Latham, Syn. VI , pl. 96; — Anh., Levaillant. , T., col. 380. sé - PALMIPÈDES. 565 blent à une paille. Leur tête n’a rien de nu. Leur bec est droit, pointu, denticulé et médiocrement fort; leurs pieds courtsret leurs ailes longues : aussi volent- ils très loin sur les hautes mers, et comme ils ne quit- tent la zdne torride que rarement, leur apparition fait reconnaître aux nayigateurs le voisinage du tropique. À terre, où ils ne vont guère que pour nicher, ils se per- chent sur les arbres. On n’en connaît que quelques espèces ou variétés à plumage blanc, plus ou moins varié de noirâtre , et qui ne passent point la taille d’un pigeon (1). La famille Des LAMELLIROSTRES À le bec épais, revêtu d’une peau molle plutôt que d’une véritable corne ; ses bords garnis de lames ou de petites dents; la langue large et charnue, dentelée sur ses bords. Leurs ailes sont de longueur médiocre. Ils vivent plus sur les eaux douces que sur la mer. Dans le plus grand nombre, la trachée- artère du mâle est renflée près de sa bifurcation en capsules de diverses formes. Leur gésier est grand, très musculeux , leurs cœcums longs. Le grand genre DEs Cananps. (Anas. Lin.) Comprend les palmipèdes dont le bec grand et large a ses bords garnis d’une rangée de lames saillantes, min- ces, placées transversalement, qui paraissent destinées à laisser écouler l’eau quand l'oiseau a saisi sa proie. On (1) Phaeton æthereus, enl. 369 et 993; — Ph. phoœnicurus, ehl. 979, Vieill., gal., pl. 279. de 566 - OISEAUX les divise en trois sous-genres, dont les limites ne sont cepéndant pas trop précises. Les Cicnes. ( Crenus. Meyer.) - Ont le-bec aussi large en avant qu’en arrière, plus haut que large à sa base; les narires à peu près au te de sa longueur; le cou fort alongé. Ce sont les plus grands oiseaux de ce genre. Ils vivent principalement des graines et des ra- cines des plantes aquatiques. Aussi leurs intestins ,et surtout leurs cœcums, sont-ils très longs. Leur trachée n’a point de renflement. Nous en avons deux espèces en Europe. Le Cigne à bec rouge. ( Anas olor. Gm.) Enl. 913. A bec rouge bordé de noir, chargé sur sa base d’une protubérance arrondie ; le plumage d’un bianc de neige. Les jeunes ont le bec plombé et le plumage gris. C’est £ette espèce qui, devenue domestique, fait l’ornement de nos bassins et de nos canaux. La douceur de ses mou- véments , l'élégance de ses formes, la blancheur éclatante de son Fr l’ont rendu Le be de la beauté et de l'innocence. Il vit également de poissons et de végé- taux , vole très haut et très vite, et nage avec rapidité, prenant le vent avec ses ailes, qui lui servent d’ailleurs d’une arme puissante pour frapper ceux qui l’attaquent. Il niche sur les étangs, dans les joncs, ct fait six ou huit œufs gris-verdâtre. .Le:Cigne à bec noir. ( Anas. cygnus. Gm.) Edw. 150. Brit. zool. pl. Q. Naum. 1e éd. t. 13. f. 27. Le bec noir , à base jaune, le corps blanc, teinté de gris jaunâtre , “ tout gris daus les jeunes. Cette ne fort semblable à la précédente pour l'extérieur, s’en dis- tingue, parfaitement à l’intérieur par sa trachée-artère , qui se recourbe et pénètre en grande partie dans une ca- vité dé La quille du sternum, particularité commune aux deux sexes, qui wa pos Fat dans le cigne domestique. _ On nomme encore celui-ci, mais mal à propos, Cigne sauvage et Cigne chanteur. ” chant du cigne à sa mort n’est qu’une fable. PALMIPÈDES. 567 Le Cigne noir. (Anas plutonia. Sh. An. atrata. Lath.) Natur. misc. pl. ro8. Vieill. gal. 266. Découvert depuis peu à la Nouvelle-Hollande; de la taille du cigne commun , mais d’un port moins élégant ; il est tout noir, excepté les pennes primaires, qui sont blanches , et le bec et une peau nue de sa base qui sont rouges (1). On ne peut guère séparer des cignes certaines espèces, à la vérité moins élégantes , mais qui ont le même bec. Plusieurs d’entre elles ont un tubercule sur sa base. La plus connue est nommée vulgairement L’Oie de Guinée. ( Anas cygnoïdes. L.) Enl. 347. Nous l’élevons dans nos basses-cours , où elle produit aisément avec nos oies. D’un gris blanchäâtre, à manteau gris-brun ; le mâle se reconnaît au fanon emplumé qui pend sous son bec, et au gros tubercule qui en surmonte la base. Une autre espèce , beaucoup plus rare, nommée par ses premiers descripteurs L’Oie de Gambie. ( Anas gambensis. L.) Lath. Syn. Il. p-2, pl. 102. Se fait remarquer par sa taille, par ses hautes jambes, . par le tubercule qu’elle porte sur le front , et par les deux gros éperons dont le fouet de son aile est armé. Son plu- mage est d’un noir-pourpré. La gorge, le devant et le dessous du corps et l’aile sont blancs (2). Les Ores. (Anser. Briss.) Ont le bec médiocre ou court, plus étroit en avant qu’en arrière , et plus haut que large à sa base ; leurs jambes plus (1) L’Oie à cravatte ( An. canadensis, L.), eul. 346, Wils., Am., LXVI , 4, me paraît aussi un vrai Cigne. (2) Buffon a confondu cette oïe avee une variété de l’Oie d'Égypte, enl. 982. La figure de Latham est défectueuse, en ce qu’elle ne montre qu'un éperon , et que le casque n’y est point saillant. Ici vient encore l’Oie bronzce à crête sur le bec, Ipecati apoa de Margr. (An. melanotos), enl. 937, Vieill., 285. ë 568 OISEAUX élevées qu'aux canards; et plus rapprochées du milieu du corps, leur facilitent la marche. Plusieurs vivent d’herbes et de graines. Elles n’ont aucun renflement au bas de la tra- chée, laquelle dans les espèces connues ne forme non plus aucun repli. Les OrEes proprement dites. Ont le bec aussi long que la tête; les bouts des lamelles en garnissent le bord, et y paraissent comme des dents pointues. L’'Oïe ordinaire. ( An. anser. L.) Qui a pris toute sorte de couleurs dans nos basses-cours, vient d’une espèce sauvage, grise , à manteau brun ondé de gris, à bec tout orangé (.4ns. cinereus , Meyer.), Albin., ao ; Naum. 1ré éd., pl. 41, f. 60. Mais il existe une autre espèce fort voisine qui arrive en automne, et se recon- naît à sés ailes plus longues que la queue et à quelques taches blanches au front ; son bec est orangé ; noir à sa base et au bout (Ans. segetum , Meyer.) Enl. 985 ; Frisch. 155; Naum. ,1., c. 42, f. Gr. Nous voyons assez souvent en hiver L'Oie rieuse. ( Anas albifrons. Gm.) Edw. 153. Naum. 1e éd. 43. f. Go. Grise, à ventre noir, à front blanc. Le nord des deux continents en produit une quatrième espèce. , L'Oie de neige«( An. hyperborea. Gm.) Wils. Am. VI. zxvur. 5. et le jeune zxrx. 5. Naum. 1° éd. supl. pl. 23. f. 46. Blanche, à bec et pieds rouges , à pennés dés ailes noi- rés àu bôut , qui s’égare aussi quelquefois lors dés grands ouragans d'hiver dans nos pays, tempérés. Le jeune est plus ou moins mêlé de gris C'est l'An. cœrulescens , Gm., Edw., 152. Les Bernnacues (1), Se distinguent des oies ordinaires par un bec plus court, REUTN ANAN YEO Là ALL M tes ER PR A (r) Barnacle, nôm écossais de l’Anser leucopsis, où Bernñache propre- ment dite, Alake , en cette langue , signifie une Oie. PALMIPÈDES. 569 plus menu , dont les bords ne laissent point paraître au de- hors les extrémités des lamelles. Le nord de l’Europe nous envoie, en hiver, l’espèce si célèbre par la fable qui la faisait naître sur Îles arbres comme un fruit (anas erythropus, Gm., ou mieux, anas leucopsis , Bechst.) Enl. 855; Frisch. 189; Naum. I. c. 5 6508 A Le PEAR Son manteau est cendré , son cou noir, son front, ses . joues, sa gorge et son ventre blancs; le bec noir, les pieds gris. Le Cravant (1). ( An bernicla. Gm.) Enl. 342. et mieux Frisch. 156. Naum. 1. c. 30. f. 78. Wils., VUE, Lxxn, 1. Est du même pays. Sa tête, son cou, les pennes de ses ailes sont noirs, son manteau gris-brun , une tache de chaque côté du haut du cou et le dessous A queueblancs, le bec noir , les pieds bruns, La Bernache armée, Oie d'Afrique, du Cap, d'Egypte, etc: (An. ægyptiaca. Gm.) Enl. 359, 982, 983. Remarquable par l’éclat de ses couleurs et par le petit éperon de ses ailes , appartient aussi à ce sous-genre ; on peut l’élever en domesticité, mais elle a toujours du pen- chant à s'enfuir. C’est le Chenalopex ou l’Oie renard, révéré des anciens Egyptieus à cause de son attachement pour ses petits (2). Le Cereopsis. Lath, Est un oiseau de la Nouvelle-Hollande, fort semblable aux bernaches, à bec encore plus petit, dont la membrane a beaucoup plus de largeur et se porte un peu sur le front. On n’en connaît qu’un, de couleur grise, de la taille de l’oie ( Cer. cinereus, Lat. ), col. 206; Vieill. gal. 284. (1) Cravant, corraption de grau ent (Canard gris). (2) M. Geoffroy-Saint-Hilaire, dans la Ménagerie du Muséum d'histoire naturelle , art. Oie d'Égypte. Ajoutez l'An. magellanica , enl. 1006; — An. antarctica ; qui en est fort voisin , Mus. carls., 37, et Voy. de la Coquille, Zool., 50 ; — An. leucoptera, Brown., I1., 40; — Anas ruficollis et torquata, Vall., Spicil. , VI, pl. 1v, qui, dit-on, vient aussi jusqu’en Allemagne; — 4. coromandelica , enl. 949, 950; — An. madagascariensis ; enl. 770. 570 OISEAUX Les Canarps proprement dits. (Anas. Meyer.) Ont le bec moins haut que large à sa base, et autant ou plus large à son extrémité que vers la tête; les narines plus rapprochées de son dos et de sa base. Leurs jambes plus courtes et plus en arrière leur rendent la marche moins facile qu’aux oies; ils ont aussi le cou moins long; leur trachée se renfle à sa bifurcation en capsules cartilagi- neuses , dont la gauche est généralement la plus grande. Les espèces dela première division, ou celles dont le pouce est bordé d’une membrane, ont la tête plus grosse, le cou plus court, les pieds plus en arrière, lesailes plus petites, la queue plus roïde, les tarses plus comprimés, les doigts plus longs, les palmures plus entières. Elles marchent plus mal , vivent plus exclusivement de poissons et d’insectes, et plongent plus souvent (1). Parmi elles on peut distinguer Les Macreuses (2). A la largeur et au renflement de leur bec. La Macreuse commune. ( Anas nigra. Lin.) Enl. 972. Naum. sup. 14. f. 28 et 20. Bite Zool. pl. Q. 6. Wils. Am. VII. zxxur. 2. Toute noire, grisâtre dans sa jeunesse, le bec très large, garni ,sur sa base, d’une protubérance. Elle vit en grandes troupes, le long de nos côtes , principalement de moules. La jeune femelle est An. cineraceus, Naum., 1. c., 60, f. 91-92. La double Macreuse. ( Anas fusca. Lin.) Enl. 056. Frisch. 165. Naum. I. c. sup. f. 15 et 16. Wils. Lxxrr. 3. En diffère par uae taille plus forte, par une tache blan- che sur l’aile, et par un trait blanc sous l’œil. Sa trachée a dans son milieu un renflement circulaire aplati vertica- lement. (1) Cette division fait le genre Prarypus, Brehm ; ou HyproBATEs, Tem. ; ou FuzicurA , Ch. Bonap. (2) Le nom de Macreuse vient peut-être de ce que cet oiseau passe pour un manger maigre. M. Fleming le rend par Oinemia. PALMIPÈDES. 571 La Macreuse à large bec.( Anas perspicillata. Lin.) Enl. 095. Edw. 155. Wils. Am. VIIL zxvur. 1. A du blanc à l’occiput et derrière le cou, et la peau nue et jaune de la base de son bec entoure aussi ses yeux. La Nouvelle - Hollande en fournit une espèce maillée, remarquable par un grand fanon charnu qui lui pend sous le bec. ( An. lobata. ) Nat. misc., VII, pl. 255 et col. 4o6 (1). On peut encore séparer Les Garrors. (2) Dont le bec est court et plus étroit en avant ; et à leur tête, on peut mettre les espèces dont la queue a ses pennes du mi- lieu plus longues, ce qui la rend pointue. Telles sont : Le Canard de Terre-Neuve. (An. glacialis. Lin.) Enl. 1008, Edw. 280. Naum. 52. f. 76. Wils. Am. VIL. xx. 1.3. — Le jeune mâle. Enl. 999. Naum. 52. f. 76. B. l'adulte en plum. de noce. Edw. 156. Blanc, une tache fauve sur la joue et le côté du cou; la poitrine, le dos, la queue, une partie de l’aile noirs. C’est, de tous nos canards, celui qui a le bec le plus court. Sa trachée, ossifiée vers le bas, a d’un côté comme cinq vitres carrées, simplement membraneuses, au-dessous desquelles elle se renfle en une capsule osseuse. Le Canard Arlequin. ( Anas histrionica. Lin.) Enl. 708. Wils. Am. VIL. rxxu. 4. Edw. 99. Naum. I. c. 52. f. 77. et la femelle ( Anas minuta. ) 709. Edw. 197. Cendré, le mâle bizarrement bigarré de blanc; le sourcil et les flancs roux. L’une et l’autre nous viennent en hiver, mais à des in- tervalles éloignés. Les Garrots ordinaires ont la queue ronde ou carrée. (1) Ajoutez l'Anas mersa et leucocephala, Voy. de Pallas, trad. franc., pl. v et vi; Naum., Sup. , 40, f. 99, 80; — An. brachyp- tera , Lath., Voy. de Freyc., pl. xxx1x. (2) M. Leach les nomme CranGura. 572 OISEAUX Le Garrot proprement dit. ({n. clangula. Lin.) Enl. 802. le jeune (An. glaucion. Lin.) (1). Frisch. 181. 182. Naum. 1. c. 55.f. 81. 82. Wils. Am. VII. zxvir. 6. Blanc; la tête , le dos , la queue noirs; une petite tache en avant de l’œil et deux bandes à l’aile blanches; le bec noirâtre. La femelle, cendrée, à tête brune. Il vient par troupes du nord en hiver, et niche quelquefois sur nos étangs. Sa trachée , dans son milieu , a une grosse dilata- tion, dont les arceaux conservent dela mobilité. Elles’évase singulièrement vers sa bifurcation (2). Les Einens (3). Ont le bec plus alongé que les garrots , remontant plus haut sur le front, où il est échancré par un angle de plumes, mais de même plus étroit en avant. L’Eider. (An. mollissima. ) En]. 208, 209 { les adultes des deux sexes ) Mus carls. 39 (le jeune mâle de trois ans.) Aj: Edw. 98. Wils. Am. VIIL. xer. 2.3.Naum. 64. f. 79. 80. Blanchâtre, à calotte, ventre et queue noirs, la femelle grise, maïillée de brun. Oiseau célèbre par le duvet pré- cieux qu’il fournit , et que l’on nomme édredon (4). Après ces distinctions, il reste Les Mirouins (5). Dont le bec large et plat n’offre d’ailleurs aucune marque notable. Nous en possédons plusieurs dans notre pays, dont il paraît que les trachées se terminent toutes par des renfle- ments à peu près semblables, formant à gauche une capsule en partie membraneuse, soutenue par un cadreet des rami- fications osseuses. (1) Glaucion, nom grec d'un canard , ainsi appelé à cause de la cou- leur de ses yeux. (2) Ajoutez An. albeola, enl. 948 , le même qu’ An. pa Ca tesb., 1, 95; — An. out Voy. de Freyc., pl. xxx1x, (3) M. Leach les a nommés SOmMATERIA. (4) Ajoutez An. spectabilis, Sparm., Mus. carls. , Il; pl. xxxvi ; Edw., 154, Naum., 40, f. 58, 59. (5) M. Leach Les nomme Furicuza. PALMIPÈDES. 573 Le Millouin commun. ( An. ferina, L. et an. rufa, Gm.) En], 803. Naum. 5. c. 58. f. 87. 88. Wils. Am. VIII xc. 6. 5 Cendré, finement strié de noirâtre, la tête et le haut du cou roux; le bas du cou et la poitrine bruns; le bec plombé-clair. Niche quelquefois dans les joncs de nos ” étangs. Sa trachée est à péu près d’égal diamètre. Le Millouin huppé. (An. rufina , L. ) Enl. 928. Naum. 1, 32.5. 63. 64. Noir, le dos brun, du blanc aux flancs et à l’aile, la tête rousse, à plumes du sommet relevées en huppe; le bec rouge. Cetteespèce habite les bords de la mer Caspienne, . et est quelquefois portée par les vents jusqu'ici. Sa trachée a deux renflements successifs, outre la capsule de la bifur- cation. Le Millouinan ( An. marila. L. ) Enl. 1002. Brit. zool. Q. Wils. am. VIIE zxix. 3. Naum. 50. f. 00. La femelle (An. frænata. ) Mus. Carls. 38. Naum. 50. f. 90. B. Cendré, strié de noir, la tête et le cou noirs, changeant en vert; le croupion et la queue noirs, le ventre et des taches à l’aile blancs , le bec plombé; nous vient en hiver du fond de la Sibérie par petites troupes. Sa trachée, très grosse d’abord , se rétrécit ensuite. Le petit Millouin. ( An. nyroca. Gm. An. leucophtalmos. Bechst. La femelle, 4n. africana. Gm. ) Enl. 1000. Naum. 1. c. 30. f. 80. Brun , la tête et le cou rOUX, une tache blanche à l’aile, le ventre blanchâtre; un collier brun au bas du cou Fe mâle. Niche dans le nord de l’Allemagne ; nous arrive rarement. Sa trachéeest ventrue au milieu. Le Morillon. ( An. fuligula. L.) Eul. 1001. Frisch. 177. Naum. |. c. 56. f. 83. 84. Wils. Am. VIIL rxvn. 5. Le jeune, enl.. 1007. An sçandiaca. Frisch. VI. xxxvi. 1. 2. Noir ; les plumes de l’occiput prolongées en huppe , le 574 OISEAUX ventre et une tache à l’aile blancs, le bec plombé. Il nous vient assez régulièrement du Nord tous les hivers (x). Les Cawanps de la deuxième division (2), dont le pouce n’est point bordé d’une membrane , ont la tête plus mince, les pieds moins larges , le cou plus long, le bec plus égal, le corps moins épais ; iis marchent mieux; recherchentles plan- tes aquatiques et leurs graines , autant que les poissons et autres animaux. Îl paraît que les renflements de leurs tra- chées sont de substance homogène, osseuse et cartilagineuse. On peut aussi établir parmi eux quelques subdivisions, et d’abord Les Soucuers. (3) Sont très remarquables par le bec long dont la mandibule supérieure, ployée parfaitement en demi-cylindre, est élargie au bout. Les lamelles en sont si longues et si minces, qu’elles ressemblent plutôt à des cils. Ces oiseaux vivent des vermis- seaux qu’ils recueillent dans la vase au bord des ruisseaux. Le Souchet commun. ( An. clypeata. L.) Enl. 975, 972. Frisch. 161, 162', 163. Wils. Am. VII. zxvur. 7. Naum. 40. f. 70. 77. Est un très beau canard à tête et cou verts, poitrine blanche, ventre roux, dos brun, ailes variées de blanc, de cendré, de vert et de brun , etc., qui nuus Vient au prin- temps. Sa chair est excellente. Le renflement du bas de sa trachée est peu considérable. C’est le Chenerotes de Pline. Il s’en trouve à la Nouvelle Hollande une espèce (47. fasciata }, Sh., Natur. miscell. pl. 697, où les bords du bec supérieur se prolongent de chaque côtéen un appendice membraneux. , (r) Ajoutez en espèces étrangères : An. spinosa, enl. 967, 968; — An. Stelleri, Pall., Spic., VI, pl. v. — Æn. labradora, Wils, VIT, LxIX, 6. — An. valisneria , ib., 1xx, 5. — An. rubida, ib., xx, 5, 6, dont M. Ch. Bonap. fait son sous-genre Oxxura à cause de sa queue pointue. (2) C’est à cette deuxième division que M. Ch. Bonap. réserve le nom d’'Anas. (3) M. Leach. les nomme RuxnoHaspris. PALMIPÈDES. 575 Les TAporwes. Ont le bec très aplati vers le bout, relevé en bosse sail- lante à sa base. Le Tadorne commun. (1) (An. tadorna.L..) Enl. 53. Frisch. 166 , Naum. 1. c. 55. f. 103 et 104. Est le plus vivement peint de tous nos canards : blanc; à tête verte; une ceinture cannelle autour de la poitrine, l’aile variée de noir , de blanc, de roux et de vert. Com- mun sur les rives de la mer du Nord et de la Baltique, où il niche dans les dunes, souvent dans les trous aban- donnés par les lapins. Sa‘ bifurcation se renfle en deux capsules osseuses peu différentes. D’autres de ces canards de la deuxième division ont des parties nues à la tête , et souvent aussi une bosse sur la base du bec. Le Canard musqué ( An. moschata. L.) Eul. 989, vul- gairement et mal à propos, Canard de Barbarie. Originaire d'Amérique, où on le trouveencore sauvage, et où il se perche sur les arbres, est maintenant fort mul- tiplié dans nos basses-cours à cause de sa grandeur. Il se mêle aisément au canard ordinaire. Sa capsule est très grande, circulaire, aplatie verticalement, et toute du côté gauche. Quelques-uns ont la queue pointue. Le Pilet. (An. acuta. 1.) Enl. 054. Wils. Am. VII. zxviu. 3. Frichs 160. et 168. Naum. 51 f. 74 et 72. Le dessus et les flancs cendrés, rayés finement de noir, le dessous blanc ; la tête tannée, etc. ; la capsule de sa trachée est petite. Dans d’autres, le mâle porte au moins quelques plumes relevées sur la queue. Le Canard ordinaire ( An. boschas. L. ) (2) Enl. 7176, 777- Wils. Am. VHL xxx. 7. Frisch. 158 et 150. Reconnaissable à ses pieds aurores, à son bec jaune, (3) Tadorne, nom de cet oiseau dans Pélon, Buffon, d’après Turner, Va cru , mais à tort , le Chenalopex où Vulpanser des anciens. J’oyez ci- dessus à l'Oie d'Égypte. ; (2) Bocyes , nom grec de la Sarcelle. 576 OISEAUX Le au beau vert changeant de la tête et du croupion du mâle, etc. Dans nos basses-cours , il varie en couleur com- me tous nos animaux domestiques. Le sauvage, commun dans uos marais, niche dans les joncs , les vienx troncs des saules , quelquefois sur des arbres. Sa trachée se ter- mine vers le bas par une grande capsule osseuse. Une variété singulière est Le Canard à bec courbe. ( An. adunca , L.) Ïl y en a dont la tête est huppée et le bec un peu plusétroit en avant, et qui, venus de l'étranger, s'élèvent dans presque tontes nos ménageries , tels que Le Canard de la Chine. ( An. galericulata. L. ) Enl. 805 et 806. Vieil. gal. 287. Dont le mâle a de plus des plumes de l'aile élargies et relevées verticalement , et Le Canard de la Caroline. (An. sponsa. L. ) Énl. 980 et 98r. Wils. VIII. txxvir. 3. Leurs capsules sont de grandeur médiocreet arrondies. D’autres espèces , également étraupères , ont avec le bec des canards des jambes plus hautes même que celles desaies ; elles se perchent et se nichent sur des arbres (1). Ïl en esi une dans le nombre dont les pieds ne sont qu’à demi palmé (2). Enfin, parmi ceux qni n’ont aucune marque notable, nous possédons , surtout en hiver, Le Chipeau ou Ridenne. (An. strepera. L. Enl. 958. Naum_ 1. c. 45. f. 65. Wils. Am. VIE. Lxx. 1. Maillé et finement rayé de noirâtre ; l’aile rousse }; avec une tache verte et une blanche. La capsule de sa trachée est petite. Le Siffleur. (An. Penelope. L.) Enl. 825. Frisch. 164 et 169. Naum. f, 72 et 73 (3). Finement rayé de noirâtre, ia poitrine de couleur vi- (3) An. arbore , enl. 804; — An. autumnalis , 826 ;— An. viduata, enl. 808. (2) An. semipalmata , Lath. ; Cuv., Mém. du Mus. , tom. pl. (3) Penelops, nom grec d’un canard à tête rousse (le Siffleur ou le millouin. ) PALMIPÈDES. 577 neuse , la tête rousse, le front pâle, du:blanc, du vert et du noir à l’aile : la capsule de sa trachée est arrondie, mé- diocre et fort osseuse (1). Et diverses petites espèces que l’on désigne sous le nom commun de SARCELLES. La Sarcelle ordinaire. ( An. querquedula. L.) Enl. 946. et le vieux mâle (4n. circia.) Frisch. 176. Naum. 47. f. 66 et 67. Maillée de noir sur un fond gris, un trait blanc autour et à la suite de l’œil, etc. Commune sur les étangs, les mares, etc. Sa capsule est un évasement osseux en forme de poire. La petite Sarcelle. ( An. crecca. 1.) Enl. 047. Frisch. 174. Naum.48. f.68. 69. Wils. Am. VIL. rxx. 4. Brit. zool. pl. Q. Rayée finement de noirâtre , la tête rousse, une bande verte à la suite de l’œil, bordée de deux lignes blan- ches , etc. La capsule est comme un pois (2). Le genre Des Harzes. (MEerGus. L.) Comprend les espèces dont le bec, plus mince, plus cylindrique que celui des canards, a chaque mandibule armée tout le long de ses bords de petites dents pointues, comme celles d’une scie , et dirigées en arrière ; le bout de la mandibule supérieure est crochu. Leur port et même leur plumage sont à peu près ceux des canards proprement dits; mais leur gésier est moins musculeux, leurs intestins et leurs cæcums plus courts. D CS A ee tt JE ie (1) Ajoutez An. rutila, Pall., Nov. comm. petrop., XIV, xx; — An. cana et casarca, Brown., I1., 41, 42; — An. pæcilorhyncha, Indian. zool., pl. xiv ; — le Jensen (An. americana) , enl. 955, Wils., VIII, rxix, 4; — le Marec (An. bahamensis) , Catesb. , 93; — An. ob- soura, Wils., VIII, Lxxu, 5; — An. arcuata, Gm. ou Ppaturi, Spix , C. (2) Ajoutez 4n. discors , enl. 966 et 403 ; — An. maxillensis , Sonn. , EVoy:, pl:xv. : Sarceile ou Cercelle vient de querquedula , qui lui-même est imité du cri de l'oiseau. TOME I. 37 578 OISEAUX PALMIPÈDES. | Le renflement du larynx inférieur des mâles est énorme et en partie membraneux. Ils vivent sur les lacs et les étangs, où ils détruisent beaucoup de "poissons. Il nous en vient en hiver en France trois espèces, que leurs variations de plumage ont fait multiplier à quelques naturalistes. On dit qu’elles nichent dans le nord entre les rochers ou parmi les joncs, et font beaucoup d’œufs. Le Harle vulgaire. (Merg. merganser.L.) Enl. 951, Naum. L. c. 6r. f. 03. Brit. zool. pl. N. Frisch. 190. Wils. Am. VIE, cxvinr, 1. De la taille d’un canard, à bec et pieds rouges. Le vieux mâle a la tête d’un vert foncé, les plumes du sommet y forment en se relevant une espèce de toupet ; le manteau noirâtre, avec une tache blanche sur l’aile ; le cou et le dessous blancs, légèrement teints de rose. Les jeunes et les femelles (Merg. castor. Enl. 953. Frisch. ro1. Naum. 61. f.f93. B. ) sont gris, à tête rousse. Le Harle huppé ( Merg. serrator. L. ) Enl. 207. Edw. 05. Naum. I. c. 6r. f. 90. Wiis. Am. VIII. zxrx. 2. A bec et pieds rouges, le corps diversement varié de noir, de blanc et de brun, la tête d’un vert noir , une huppe pendante à l’occiput. Les jeunes et les femelles ( Harles noirs, H. à manteau noir. Naum. 62. f. 95)ont la tête brune. La Piette, nonnette)petit harle. (M. Albellus L.) Eal. 449. Frisch. 172. Naum 63. f. 97. Brit. zool. pl. N. r. Wils. Am. VI. xar. 9- A bec et pieds bleus, blanc diversement varié de noir sur le manteau; une tache noire à l’œil, et une à l’occiput. Les jeunes mâles et les femelles ( erg. minutus, muste- linus , etc., enl. 450. Brit. zool. pl. N.2. Naum. 63. f. 98), sont gris, à tête rousse (1). 6 DS 40h. ee 200 3 AMI LOS Ait DD NS 9 RE € © À (x) Parmi les Harles étrangers , il n’y a guère de bien constaté que les M. cucullatus de la Caroline, enl. 935 et 936; —/. brasiliensis, Vielll., gal. 263, ADDITIONS ET CORRECTIONS A CE VOLUME. 10 MAMMIFÈRES. Page 88. Sur l’Orang-Outang et le Pongo. M. J. Harwood (Trans. lin,, XV, p. 471.), décrit des pieds d’un orang , longs de quinze pouces anglais, ce qui annoncerait une taille bien considérable, et le porterait à re- garder le pongo comme l’adulte de l’orang-outang, si le squelette de pongo du Collége des chirurgiens, à Londres, n’avait une vertèbre lombaire de plus que les squelettes d’o- rang-outang. Ce ne serait pas une objection ; car la même va- riation a été observée plus d’une fois dans l’espèce humaine. Page 114. Sur les Roussettes. M. Isidore Geoffroy ( Dict. class. d’'Hist. nat.) , art. Rous- SETTE, donne une monographie de ce genre; il y fait du Pier, personatus de Tem. et de quelques espèces voisines, le sous-genre PacmsomA, qui à quatre molaires de moins et les arcades zygomatiques plus saillantes que les autres ; du Pier. minimus ou rostratus, le sous-genre MacrocLosse, dont le museau est plus long , plus menu , et où les mâchelières laissent quelques espaces vides. On croit sa langue extensi ble. Il sépare, enfin , la Céphalote de Péron , de celle de Pal- las, et donne à la première le nom d’Hyponerme , a cause de l'insertion tout-à-fait dorsale des membranes de ses ailes. Page 126. Le genre Gyunura de MM. Vigors et Horsfield (Zool. journ. I, pl. vin, p.) paraît se rapprocher des cladobates par ses dents, et des musaraignes par son museau pointu et sa queue écailleuse. I a cinq doigts onguiculés à tous les pieds, et des soies assez rudes sortant d’un poil laineux. On 37° 580 ADDITIONS ET CORRECTIONS. ne pourra le bien classer que lorsque l’on connaîtra son anatomie. Page 130. Sur les Taupes. La taupe appelée aveugle par M. Savi, ne l’est pas entiè- rement; ses paupières ont aussi une ouverture , mais encore plus petite que dans la taupe commune. On a nié l’existence du nerf optique dela taupe commune, je me crois en état de le démontrer , et dans tout son trajet. Page 137. Sur les Ours. La ménagerie du Jardin du Roi possède un ours de l’es- pèce dite terrible, qui lui a été donné par le général La Fayette; ses formes et son poil, sauf quelques nuances de couleur, le rapprochent beaucoup de l’ours brun ; mais il a les ongles bien plus longs et plus tranchants. Il paraît former une espèce distincte. M. Horsfield (Trans. lin. XV, 332) décrit un ours du Népaul, de couleur isabelle, dont les ongles sont moins tranchants que ceux des autres ours de l’Inde, et qui lui pa- raît d’une espèce particulière. J'ai négligé de rappeler dans mon texte, que l’on trouve parmi les fossiles des os de plusieurs espèces perdues d’ours, dont les plus remarquables sont : l’Ours des cavernes (U. spe- lœus, Blumenb.), à front bombé, à taille très grande, et Ours à canines tranchantes. ( U. cultridens. Cuv.) Voyez le qua- trième volume de mes Recherches sur les Ossements fossiles. Page 138. Sur.le Panda. Le général Hardwick donne les dents supérieures du pauda, Trans. lin., XV, pl. IH :il y a quatre mâchelières _ carrées et tuberculeuses, et une fausse molaire tranchante en avant, séparée de la canine par un petit intervalle. - Page 144. Surle Norek. Quand j'ai écrit cette page , je ne connaissais le norek ou mink d'Europe que par la description de Pallas. M’en étant procuré depuis quelques individus, j'ai reconnu que Île blanc du tour des mächoires n’est pas constant, et que souvent ils n’ont du blanc qu’au bout de la mâchoire infé- ADDITIONS ET CORRECTIONS. 5812 rieure comme les visons d'Amérique; en sorte que je les crois de la même espèce. Page 200. L’Houtias Congo est l’Zsodon Pilorides, Say. zool., journ. n° 11, P. 229. Page 208. Sur l’Oromys. C’est le même rongeur qui est décrit et représenté sous le .nom d’Eunvoris /rrorata, dans la dissertation hollandaise sur le genre des rats, publiéeà Berlin, l’année dernière 1827, par M. Brantz. Même page. Sur les GERBOISES. Il vient de paraître cette année, sur le genre des gerboïses, un excellent mémoire de M. Lichtenstein, où ce savant natu- raliste en décrit et en représente dix espèces ; je ne puis qu’y renvoyer mes lecteurs. Il est inséré dans le Recueil de ?’Aca- démie de Berlin. Page 230. Sur le Chlamyphore. Son ostéologie donnée par M. Yarrel, (Zool. journ. n° XIL. )a de grands rapports avec celle des cabassous. On voit au dessus de chaque sourcil une singulière tubérosité. Page 250. Aux Tapies , ajoutez : M. le docteur Roulin vient de découvrir dans les Cordi- lières une nouvelle espèce de Tapir, noire, couverte d’un poil épais; ses os du nez sont plus alongés, ce qui la rap- proche un peu des palæothériums. M. Schleyermacher a obtenu une machoire inférieure du grand animal fossile qu’on croyait être un tapir gigantes- que. Îl se trouve avoir des dents canines énormes et qui devaient sortir de la bouche; il doit donc former un genre à part. Sa taille pouvait être de moitié supérieure à celle de l’hippopotame. Page 266. Sur la Giraffe. M. Geoffroy Saint-Hilaire , d’après quelques différences | dans les taches et la courbure du crâne du petit nombre 582 ADDITIONS ET CORRECTIONS. d'individus que l’on possède en Europe , pense que la giraffe de Nubie et d’Abyssinie, n’est pas de la même es- pèce que celle du Cap. Pages 269 et 271. Nous avons acquis la certitude que c’est l’Antilope cheva- line, qui porte aujourd’hui, au Sénégal, le nom de Koba. l’Antilope redunca ou Nagor de Buff., s’y appelle Mb. 2° OISEAUX. Page 315. Le J’autour fauve est le genre Gyrs de M. Sa vigny. Le 7. brun fait le type de son genre AEcypius. Page 322. Le F. cœrulescens forme le genre Hrerax de M. Vigors ; les espèces à deux dents, comme Bidentatus , etc., ou les Binens de Spix, sont les Harpaaus de M. Vigors. Page 334. Le Milan Riocourt a donné le genre Navcrerus de M. Vipors. Page 337. Le Milan cresserelle de M. Vieillot est devenu son genre ÎcrintA. Page 358. Le Muscicapa barbata est devenu le genre Tyrannuza de M. Swainson , et le A. querula a douné le genre Myracra de MM. Visors et Horsfield. Page 360. Le Muscicapa flabellifera a donné le genre Rr- pipura à MM. Vigors et Horsfeld , et le M. ruticilla le genre SeropnacA à M. Swainson.Le 1. stenura, Tem., col. 167, 3, à cause de sa queue en coin, est devenu le genre SrenurA, Swains.;et les espèces à tête épaissie par les plumes, comme le Muscic. australis, White, pag. 239, ont formé son genre PacaycrpuaLA. [| y a aussi un genre voisin, Seisura, formé du Turdus volitans de Lath. Page 367. M. Swainson sépare des tangaras le T. tatao, et quelques autres sous le nom de Aczaïra, et fait de mes tangaras à bec fin un genre nommé SPERMAGRA. Page 371. Je crois devoir rapprocher des merles voisins des pies-grièches, le Muscicapa carinata,Swains.;1l., Zool., 147, : ADDITIONS ET CORRECTIONS. 585 dont MM. Vigors et Horsfield font leur genre Monarcua. Page 376. Le Creaniow ou Pie à pendeloques, est le genre Anrocuæra de M. Swainson, et il yjoint le Herops phry- gius , etc. Les philédons à bec grêle et long, commele Certhia cucul- lata de Vieill., forment le genre Myzomea de M. Swainson. Page 380. Le Loriot prince régent est le Melliphaga re- gta de Lewin, et le Sericulus chrysocephalus de Swainson. Page 381. Le Corbicalao forme le genre Troriporyncaus de M. Swainson. Page 588. Le Malurus galactodes, Temm., est devenu le genre Mecarurus de MM. Vigors et Horsfield. Page 398. MM. Vigors et Horsfeld font un genre ( AEco- raeLes) du Caprimulgus Novæ-Hollandiæ, Phillip., Bot. b., pag. 270. Page 400. M. Swainson sépare des alouettes le bateleur de Vaill., pl. 194, sous le nom de BrAcnonyx ; sa Sentinelle, 195, sous celui de Macrowyx; et de ma division à becalongé, il fait ses CEerTHILAUDA. Page 405. Les Emsérizoïes de Tem. sont devenus les Tarprv oz de M. Swainson. Page 412. L’Emberiza oryzivora forme le genre Doui- caonyx du même naturaliste. Page 430. Le Fluteur de Vaill., Afr. 112 , est le genre Da- sxornis deM.Swainson.Le Dendrocolaptes Sylviellus, Temm., est son genre Srrrasomus, et le Certhia maculata de Wils., IE, xix, 3, son genre OxycLossus. Page 431. Le Dendrocolaptes procurvus, Tèm.., est le genre XrHorayneuus ,;Swainson, et je crois que le Talapiot est son genre DEnDRoPLEx. Page 436. Nos colibris à pennes mitoyennes de la queue alongées ont été nommés Paæronmis , par M. Swainson; nos colibris à queue ronde ou carrée, Lampornis ; nos oiseaux- mouches, dont les pennes de l'aile sont renflées, Camry- LOPTERUS ; Ceux à queue fourchue, Cynanraus. 584 ADDITIONS ET CORRECTIONS. Page 444. M. Lesson sépare des martins-pêcheurs, sous le nom de SymA, des es à bec dentelé; et sous celui de Topirampuss, celles dont Ie bec est un peu déprimé et sans arête, comme Ælcedo sacra, Lath. Voyez son Mémoire, parmi ceux de la société d’histoire naturelle, tom. Ill, pl. x1 et xI1. Page 446. On doit enfin, au général Hardwick , de con- naître le Buceros galeatus. C’est un calao à queue longue et étagée, plumage noir, abdomen blanc, queue jaunâtré, une bande noirâtre près du bout. Trans. lin., XIV, pl. xxvim. ‘ Page 451. M. Swainson a fait du Picus auratus son genre CoLapTEs.. Page 454. Le Cuculus mindanensis, en]. 277, et son mâle, le C. orientalis, enl. 274, 1, sont séparés par MM. Vigors et Horsfield, sous le nom générique d'Eupyvamys. | Page 400. Les Colëmba passerina et squammosa , forment pour M. Swainson, le genre CHAMÆPELIA. Page 49r. Le Col. cinerea, Tem., est le genre PErisrera. Page. 492. Le Col. migratoria , le genre Ecroristes. On trouverales caractères decesnombreuses sous-divisions, et d’autres encore, dans les Transactions de la société lin- néenne, et dans le Journal zoologique. Plusieurs se laissent . d’ailleurs aisément conclure d’après les indications déja données dans mon texte ou dans mes notes; mais je crois que l’on ne pourra se fixer définitivement sur toute cette nomenclature que lorsqu'il sera question de refaire une nouvelle ornithologie avec tous les détails historiques et anatomiques, qu’un pareil ouvrage comporte dans l’état actuel de l’histoire naturelle. FIN DU PREMIER VOLUME. CP CA 7] ro es “s nu Su sd af PP TE RTE NT RES ele v - 4 * : : d' i L t - # ES 2 | em ? rt u * « "A - % * ‘ !