"t CHEN DIE } Srn po a: a ang = 2 x "MN MN 4 { | LE RÉGNE ANIMAL DISTRIBUE D'APRÈS SON ORGANISATION. IMPRIMERIE D'HIPPOLYTE TILTIARD, RUE DP LA HARPE N° 98. LE RÉGNE ANIMAL DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION, POUR SERVIR DE BASE A L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX ET D'INTRODUCTION A L’ANATOMIE COMPARÉE. Pan M, LE BARON CUVIER; GRAND OFFICIER DE LA LÉGION-D'HONNEUR, CONSEILLER-D'ÉTAT ET AU CONSEIL ROYAL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ; L'UN DES QUARANTE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE, SECRÈTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADËMIE DES SCIENCES, MEMBRE DES ACADÈMSES ET SOC(ÉTÉS ROYALES DES SCIENCES DE LONDRES, DE BERLIN . DE PÉTERSBOURG. DE STOCKHOLM, D’ÉDIMBOURG, DE COPENHAGUE, DE GŒTTINGUE, DH TURIN, DE BAVIÈRE, DE MODÈNE, DES PAYS-BAS, DE CALCUTTA, DE LA SOCIÈTÉ LINNÉBNNE DE LONDRES, él. AVEC FIGURES DESSINEES D'APRÈS NATURE. NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET AUGMENTÉE. TOME V. SUITE ET FIN DES INSECTES. AR M. LATREILLE, CHEVALIER DE LA LÉGION-D'HONNEUR, MEMBRE DE L'INSTITUT (ACADÉMIE RUYALE DES SCIENCES ), DE LA PLUPART DES AUTRES SOCIÈTÉS SAVANTES D'EUROPE ET D'AMÉRIQUE, €C+ Parts, CHEZ DÉTERVILLE, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE, N° $8; ET CHEZ CROCHARD , LIBRAIRE, CLUÎTRE SAINT-BENOÎT, N% 16. 1899. SROATÉEE MÈRE 3 ATEEG 4 7e "# > es ? », + - D RE 04 de wad . NT SRE ROYAN ste Ce nes ef b 5 17 86 CLR L sur 1% LL RE ue" LLITEUER sk 1 pe vol dtnte SONT wii RTC TL PE ET jo M. CP TI Le A TU Fe NA. at ne bb} € ot “à. t n CE DROITE ere TABLE MÉTHODIQUE DU CINQUIÈME VOLUME. Pas. : Misdlampe . . . . 16 Suite des Insectes. BENOhres. | RÉRONOPE TS nn 17 Coléoptères : hétéro- er ENS Us 18 L MÈrES . «+. . 1 Machle . ..... tb. MELASOMES. . : . .. 5 Scotine , .. . . : « tb. Pimélie:rA 2 . . 5 Nsidifiehnl LENS 19 Pimélié propre , . 5 Pédine, . tb. a Trachÿderme. . . 6 Opatrine.. . . .. b. + Cryptochile. . . . ib. Dendare EU TEE Ne 20 Ki Erodie . . . . .. 8 Héliophile. sn ib, \ Zophose . . . .. tb. Eurynote . . . .. cb. Nyetélie. . . .. cb. Isocèrei)L . |. : db. Hépètre. AL PIETAE 9 Pédine , Dej. ss Tax . Tentyrie. . ... ib. Blapstine, : ...:. 1 tb. Kkis 218001 Qu 10 à 4 Platyscèle. :1. . , cb. Élénéphoré!{. . . ib. + Ténébrion,, . . . 22 . Eurychore. . . . . ib. Cryptique . . . . . 6b. à \ Adelostome . . Il Opatre . . . . .. 23 Tagénie . . . Hrr Corticus, . . . . . 24 Psamétique . . . &b. Orthocère. . . . . 4. SEAUES, He). . ve ib. Chiroscèle. . . , . w. Scotobie. . . . . . ib. Toxique. . . . ib Sépidie NPA Ve le 2 13 Boros : : . . . ib. Trachynote . .. . . 14 Calcar.. … . . . 25 Moluris. .....ûib.| LOTO NS CTI LA Riaps.du Hi EM 15 Ténébrion propre . ib. OxEe Sr 1. re 16 Hétérotarse . . . 26 Aganthomère . . . ib.l'IAXICORNES.. . . . .. “ TABLE PREMIÈRE TRIBU. MÉTHODIQUE Pag. Pythe .-. , . . !. 4o Plématopus ou plu- DiaPERIALES. « . . . . . 28 tot Scotode (sup). cb. Diapère .. . . . . 1b. sRdOK dE EH Phalérie. . . . . tb. Li Diapère propre . . 29. ttes EDEN Ve LNE Le Li 7 12) : RIRES ib. | Cistèle. . . . . . . ib. Hypophlée . . . . 30, Lystronique. . . . &b. Trachyscèle. . ,. ib.| Cistèle propre . … . 42 Leïode,,::.,. ib. | Mycétochare.. . . b. Tétratome. . . . : 31 Alléeules 20. - 6. Élédone . . . .. tb. TROISIÈME TRIRU. Cole tb. SERROPALPIDES. «.. .. . 43 SECONDE TRIRU. Dircée. .. 447 . tb. CossyPHÈNES. .. . ."., 32 Su ere Nb, Cossyphé.. . . .. ib. Enstephi ME MT #4 ; L Hallomèné . . ëb. Cossyphe propre. . b. oué : Hélée ib Dircée propre : . . 1b. 5 FT, TER ” Mélandrye . . . - 45 NON). eux ib, : DA \ si Hypule .!. . ... tb. STENELYTRES.. . . . . 33 Sempfaleé, . 2% ib. C és. 2). b. PREMIÈRE TRIBU. pins ; QUATRIÈME TRIBU. HéLoniEns Me, 1. 35 DE Hélops. ! !: .... 36 RAS par ARE AG ‘ Épitrage : ib. FUN, ARS 47 { ‘Cnodalon. . . .. 37 US: re ib. Campsie .ib, : ME SAT AU PAT 48 Sphénisque . ib. nel DS N EME & . Camarie. . ... .. 1h. Dy né D Ha ib. ÂAcanthope. . : . . 38 OEdémère propre . 49 Amaryeide. . . . . à CINQUIÈME TRIBU. Sphærote . . . .. tb. 1 Ad, 7 ib.\ RAYNCROSTOMES . . . + . 1b. Hélops propre. 39 Myctère :12: ee vp. ETES eme Ven à ib. Stenostome.. , . . tb. Sténotrachèle . . . 4o Myctère propre . . So Stronpylie. . . .. tb. Rhinosime. . . . . ib. DU CINQUIÈME VOLUME. vi Pa TRACHÉLIDES. . . . .. Sr PREMIÈRE TRIBU. L'AGRIAIRES. * à: '. © «D. Lagrnie. +,:,7. «5a Lagrie propre . . . tb. Statyre. . . . . . &b. Hémipèple . . . . 53 SECONDE TRIBU. PyrOcHROÏDES.. . . . . . 1b. Pyrocure . . . . . 54 Dendroïde . . . . tb. Pyrochre propre. . id. TROISIÈME TRIBU. MoRrDELLONES. . . . . . . &b. Moïdelle. . . . .. 55 * Ripiphore. ; . . . tb. Myodite.. . . . . 56 Pélocotome . . . . i. Mordelie propre. . 57 { Anaspe . . . . .. tb. Cienopus ;. .. . . tb. QUATRIÈME TRIBU. ANTHICIDES. .. . . . . . 2b. Notoxeé.... . ... 58 Scraptie. . . . .. ib. Stérope. . . .. . tb. Notoxe propre. . . 56. CINQUIÈME TRIBU. HOniLES. OMS à 59 ne 6o Horie propre. . . . ib. Cissite, . . . . . . tb. [ SIXIÈME TRIBU. CanTRARIDIES Ou VEsi- CANTS. -. ec) . . . tb. Méloé. . . . . Pag. Cérocome. . . .. 62 Hyciée li .. . 63 Mylabre . . ... tb, Lydie. à. zb OEnas . : . . .. 64 * Méloëé propre. . . &b. Tétraonix. . . . . 66 Cantharide , . . . 67 “omis, - 2! tb. Némognathe. . . . 68 Gnathie. ..... tb. Bitanis Ne). :. . db. Apale. : : .. Net Tee Coléoptères, Tétramères. 1b. Porre-sEec ou Rayncuo- PHORES, . . . . . . . 60 Bruchezs5i . . . 71 Rhinosime. . .*, , 72 Anthribe ..... tb. Rhinomacer . . . , ib. Bruche propre. . . &. Rhèbe . ..... 73 Xylophile tb. Attelabe. . . . tb. Apodère . . . .. ëb. Attelabe propre . . à Rhynchite. . . .. ib Abo: ib ee (SRE 74 Eurhine. .. ... ib Tubicène. ëb Brentesiht . . . 75 Brente propre . . . &b. Ulocère . . . . .. ib. Gylesbor. 227. 76 Brachycère.. . . . :b. Charauson. . . . . 77 Cyclome . . . . . &. TABLE MÉTHODIQUE Pag. Charapson propre . 78 Leptosome. . . . . 79 Othiorhynque . . . 80 Omiagn . : . - &. Pachyrhynque. . . à. Psalidiez. . ... à. Lylicue -" . . &b SYZYSOpS ». - . . . ib Hyphantez . . .. 81 Myniops,x . . . . &b Lipare,..« tb Hypère..:à -. tb Hylobie,,s. .*. . . b _Cleane. = 6782 Lixes Lu ei de 4: Rhynchènes ;:,. 83 Tamnophile. : . . b. Bagousia% . . . . 1b. Brachype,. . . .. ib Balanine & . . .. 84 Rhynchène propre. 5b. Sibinet: 31... &b. Myorhine. . ... ib Cionennss.# ib Orcheste . ..... 85 Ramphe. . .... ib Amérhine. . . .. ib Bañdipe ib. Camptorhynque, . 86 Centrme..v:. #4 cb. Zygobs . . ... . ib. -Ceutorhynque. . . cb. - Hydatique. . . . b. Grobitis ni. - .. tb. Cryptorhynque 87 Tyladeslyo... :. cb. Calandre,. . . . . 1b. Anchone. . .. .. 88 Ortrochæte . . . . 5h, Pag. Rhipeyra stories 58 Calandre propre. . 6. Cosson, Es . 89 Dryopthore. . . . &b. Xylopliages. . . . 1h. ScOlyEec Le Leho le + QU Hyeres + « tb. Hylésine. . .... tb. Séolyte-propre. . . 6. Camptocère . 1. 4. tb. . Phloïotribe. + . . . 92 . Tomique:x . . .. tb. Platype..« . . . . éb. Paussuge-éimone + 03 Paussus, propre ... %b. Céraptère, ; x . . ib. Bostriche.:» . . . 94 Bostrichépropre. . cb. Paoacs SE b Cis. CUOIMR + ee » ib Némosomè. . . .. 95 Monotome. . . . . 2b. 1'BSÿnéhite. X 410. . 6b. Cérylon ; 44143: 196 Khyzopbage, . . db. Monotome propre. ib. Lycte....> 2707 Lycte propre . . . éb. Diodesme . , . . . cb. Bitome EE RE Mycétophage. . . 98 Colydiesr. 5 ue 0 ib. Mycétophage pro- Pres CE Mere -riphylle . 7. . . à. Méryx ET IA à gg Dasycère. . 2114 &b. Latridie..,4.. . 1. de sl fl DU CINQUIÈME: VOLUME. Pag. Silyain, . . . . . 100 Trogosite. Del. -12 tbe Trogosite propre. cb. Prostomis . . . . cb. Passandre. . . . . rot Platysomes: . . . 5b. Cucujesau.”. . . 2h. Cucujewpropre . . cb. Dendrophage. . . 102 Uleinte: 4. . .. cb. Longicovues. . . . 1b, PRÉMIÈRÉ TRIEU, PRIONIENS. . . . . . . . 105 Parandre. . . . . 106 | Spondyle. NOTE Phones 2" . 107 SECONDE TRIBU. Cérambycins. . 4 . . . 109 . Capricorne. . . . 110 Lissonote. . . .. 111 Mépadète . ... àb. || * Dorcacère . . . . àb. Trachydère. :. :: 112 Lophonocère .:. . üb. GEMQUR ZE . - (d: Phœnicocère. . . 113 Callichrome . . . 6h. Acanthoptère . . 114 Stenocorus. EE: SLIDE Purpuricenas . . üb. Capricorne propre 11ô Hamaticère . . . ib. Gnome. Dej. . . 117 Callidie. ! 107 %h. Obrié. . Rhinotrogue. Nécydale. Sténoptère. . . Néc ÿdale propre. . Distichocère.. . . Tmésisterne.. . . Träpocèré. . . . . Leptocère: : CRC] TROISIÈME TRIBU. LAMTAIRES 2 0. + + Acrocine: ” . Pogonochère TŒétaope +. . : !. Monochame: 1: . . Lamie propre . . Dorcadion . . QUATRIÈME TRIBU. Evropss. Parmèné .. . . . Saperde.. . Choia Fab. . Apomécyne. LAVE Colôbothiée. . . Li 1 Rhdgie.sh?. . Rhamnusie. . . Toxote. 1x Sténodère.…. . Lepture propre. . HSŸT AUÉONA à) LEPTURÈTES - Lepture Desmocèrei! ::. Acanthoëine. . . . TABLE MÉTHODIQUE Pag- Pag. PREMIÈRE TRIBU. Chrysomèle. . . . 147 Sacripes. .. . .",. . 133 Colaspe. ... . .. 148 Saste Mel 38. Podontie. . . . . 6. Mégalope. RE OL A Phyllocharis.. NAGAD Sagre propre. . . 134 Doryphoré. | 149 Orsodacne. . . . 5. nr ORE Psammæchus: . 135 Apamæa, +... « id. Ru Timarche. . . 150 À Dé Chrysomèle prop. 5. CRIOGÉRIDES.. .. :. . 5b. Phœdon.. . . .. 152 Criocère. .4:.%,.. 1h: Prasocure.1... . . ib. Donacie.. . ... à. TROISIÈME TRIBU. Hæmonie. . . . . 136 . 5 Pétadéetenso des y GALÉRUCITES. . . . 152 Criocère propre. 137 Galéruque. tb. Auchénie.. , . . 138 Adorie. . . ... ib. Mégascélis. . . . 5b. Lupère. . . Le 153 CxcLiQuEs.. . .. . . . 130 GPA RO: Cl Altise.. .. ., tb. PREMIÈRE TRIBU. ; S Octogonote. . . . 154 Cassipaires. st. 14 OEdionyque } . : ‘tb. MEDAL, . à à tb. Psylliodes 4} . ib. Alurne. .. . .. 142 Dibolie. . nn . . . 155 Hispe propre. ib Aliise propre. . + tb. Chalèpe. . .. .. tb. Longiütarse: . . . tb. Casside.,,s.,1. . . 143 |l4CLAvirALPES 0 . . . tb. Imatidie.. . . .. ib. “Érotvle. ME 2.166 Casside propre. . à. | Erotyle propre . 22: SECONDE TRIBU. Ægithe. . . . .. æ C ’ LHPIAR ses» 157 “is. 2 Ed tente à IAE Langue”. HA Gribouri. . . . , :b. DÉSAREE. | ib. Clÿthre …. . .: 145 Agathidie. . . . . 158 Clamyde. . . .. 146 Coléoptères Tri- Lamprosome. .. cb. ren ES ib. Gribouri propre.. cb. 5 Choragus. . . .. 147 | FUNGIGOLES- balade 7: 120 Eumorphe. ib. Euryope. . ... 16. Eumolpe. .'. . . üb. Eumorphepropre. ib. DU CINQUIÈME VOLUME. Pag Dapse.… . . . . . 159 Endomyque. . 160 Lycoperdine. . . àb. APHIDIPHAGES. . « « + . tb. Coccinelle. . + 161 Lithophile.. . . . tb! Coccinelle propre. &b. Clypéastre.. . . . 162 PsÉLAPRIENS. . . 163 Psélaphe. . + . . tb. Chennic..!.. .. 164 Dionyx. + . . ADR Psélaphe propre.. &b. Bythine... . . :. 166 Arcopage. . . . . tb. Cténiste.r. .. . 1b. Clavigère...: . . Clavisère propre. cb. Articère.} . . : . cb. ORTHOPTÈRES.. . 167 CourEurs. . ... RUE 170 : Perce-oreille, Pia, 17h Forficule propre. 173 Forficesile. . . . ib. Phasme. Lep. . . Phyllie. Lep. . . Phasme. Fab. . . Phyllie. Illig. . ÉAvrars TRE ANNE Grillon. Courtillière, . ., Tridactyle.. . . . Grillon propre. . Myrmécophile.. . Sauterelle. . . . . Éphippigére. Anisoptère. . Sauterelle propre. Conocéphale. = Scaphure: . Criquétuass - - : Pneumore. . . Proscopie.. . …. Truxale..… . . .. Xyphicère. . Criquet propre. . OEdipode . Podisme. . Gomphocére . . . Chelidoure. . . . 1b. Tétrix-...) . . . . Labiduren . . . . ib. MÉMIPTÈRES. . ï Man: : i.| à Hémiptères Kétérop! Blattesdus. : : « 17418: Ceres en es le Mante.sbit . - . 175 RL LE: GÉOCORISES male «+ Empuse.. . . .. 177 dc Mante propre. . . 2b.!|! Punaise.. s 4 Spectre." . . . . 178 * Scutellère.. . Bacille. , . . . . tb. Pentatome. . Bactérie... . : .. ib ” mia re 162030 Cladozxère.. . . . tb. Halys. Cyphocrane.. . . ib. Cydnus Xi) TABLE MÉTHODIQUE Cañopus.. . . .. Tesseratome.. . Gonocére. Syromaste. . . . Holhyménie .:.. Pachlyde. . . .. Anisoscèle. Alyde. . Lepotoorise. . . . Mematopus. . . . Myodoque. . . Capse, ",% . .: Hétcrotome. . . . Acanthie. Macrocéphale., . Phymate . Tingis. . . Panaise propre. Reduve. . . ... Ploière: . Leptope.. . 2". Hydromètre: Gerris. . , IÿDROCORISES. + Népe, . . Pag- 193 lag. Nancore.' . 206 Belostome. . &b. Népe propre. 16. Ranatre. . 207 Notonecte . . . . 208 Gomes ET Le ib, Notonecte propre. 209 Hémiptères Homo- | | ptères. . . tb. GicABAIRES. LU 2 . 910 Cigale MEL, 213 Fulgore. . . 215 Otiocère.. . . . . 216 Lystre ds UE tb. GEREAIRE tb, AO: h Tettigomètre. . . 217 Pœkiloptère. .. . 8. Issue! . SR A AUOT. _. . tb. Asiraque. . ib. Cœlidie: .. : : + 16, Delphax:.s 47. 218 Bérbpe Cicadelle. | . . . 2b. Membrace. . . . 219 Tragope. . ib. DAS, 0, 1h: Bocydié. +. .,. àb. - Centrôté. . . . . àb. ‘4 Ætalhon 220 Lèdre.s114:M . . tb. Ciccus.. 221 Cercope. . tb. Eurymèle. ib. T'ettigonie tb. Eulope, . DER Eupelix : . . . . cb. prôphora, . . . ib. ti oi Pts DU CINQUIÈME VOLUME. Pag. Penthimie, . 223 Gypone.. . . .. ib. Jasse (6e. 2... D. Cicadelle propre. 6. APHIDIENS. . . . . . . . 2924 Psylle.s sis. ... tb. Psylle propre. . . cd. Biviei fade bas”. 225 Thrips. 226 Puceron. . . . cb. Puceron propre. . &b. Aleyrode. . . . . 228 Myzoxyle., . . . id. GALLINSEGTES, « 4 . + . cb. Cochenille. . . . 229 Dorthésie. . . . . 230 NÉVROPTÈRES. 233 SUBULICORNES. . . . . . 235 Libellule. . . . . 236 Libeltule propre.. 237 Æshne-.'..... ib. s AGDE. - . . 240 … Éphémère. . .. PLANIPENNES. . Panorpe. Éphémère. . . . àb. Némoptère. . S Bittaque 'ARCIME ib. Panorpe prôpre. . &b. MOFÉEL ee ae ele eu 40e Fourmilion. . . . Fourmilion propr. &b. | Ascalaphe . . .. | | Hémérobe. . . . . Osmyle. . . .. Nymphès. . . . b. Semblide., …. . . Corydala. . Chauliode. . Mantispe. . Raphidie. . . .. Termès. . . . . . Psoque. . . Emubie. Perle. . . . . . Nemoure. . PLicIPENNES. . . Frigane. . . . . s Séricostome . Frigane propre. . Mystacide. : . . Hydroptile. . . . Psychomyie., , . HYMÉNOPTÈRES. . . . Hyménoptères téré- biufes Cu PorTE-SciEs 0. . . PREMIÈRE TRIBU. TENTRRÉDINES Tenthrède . Gimbex£r. 4.2 Pergas !.\.. Syzy gonie. Pachy losticta. ! Schizocère.. . . | Hylotome. … . . Tenthréde propre. Allante. . Pristiphore. NI AE Cladie Athalie. . . . XIV Ptérygophore Xiphydrie. . . . SECONDE TRIBU. Pag (las Lophyre. .: .. Mégalodonte. . . . 276 ib. ib. TABLE MÉTHODIQUE Agathis. . . . 288 Bracon. . . . . . 289 Microgastre. . . . cb. Helcon: # "-,.. - ib Sigalphe. . . . . 290 Chélone.. . . . . tb. Alysiers". . “. tb. TROISIÈME TRIBU. GarricocEss-. ML. :2b. Ibakie: . 4 . . .. 293 HipneES. 7... tb. Cynips propre. . tb. QUATRIÈME TRIBU. Cuareinicess sut : 204 Chalcissisate "> #7. UROGÉRES MN ON. + - 278 SERRE de tb. Crysset. .)-2. - tb. Sirex propre. . . 279 Purivores. . . . . . 1b. PREMIÈRE TRIBU. ÉVANIALES. . 280 Fœns@issr. : 2h: Fan . . tb. Pélécine. . . . . 281 Fœne propre. . . 10. Aulaque. . . . . àb. Paxylome.. . . . 5. SECONDE TRIBU. ICHNEUMONIDES. . . . . 1h. Ichneumon. . . . 282 Stéphane. . . . . 285 ECHEeS Re Dot à io, toys, HN tb. CEPPIE- e-,- 10 -N200 Ophion. . .. . . tb. Banchus . . . .. 287 Hellwigie. . . . . ib Joppe. 1b Ichneumon. ib Trogus.". . : . ib Alomye ib Hypsicere.. . . , 288 Peltasté. À 1. . . ib. Atæmte ne. . ib Chirocère. . . :. Chalcis propre. Dirrhine. . . .. Palmouk :. . -.: Leucospis, . . . Eucharis.... . . . Thoracanthe. Agaom y. eh. Euryiome. . . .. Misocampe. . . Périlampe. . . . Ptéromale. . Cléonyme.. 5 8e Eupelme. 2 RETURS Facysle ne. Spalangie. . . . . Eulophe. CINQUIÈME TRIBU. Oxyures. BEI Je Dryine. . . Antéon. . . , .. Béthyle propre. . DU CINÇQUIEME VOLUME. XV Pag. Pag. Proctotrupe. . . . 3ot Scléroderme. . . 316 Hélore, #4, 1% Méthoque. . . . à4. Belyte men: : . ill s 5 s FovissEurs. . . . . . . cb. Diaprie. . . . .. 1b Ch Vs Scoliètes. . . . . 317 ‘Sparasion. . . .. 302 Pate :-. 316 Théléas. . . . .…. i. RÉ qu eur r Scelion. . . =.’ 1b. Em CT Platygastre. . . . à. Te 5 17 A ER ib SIXIÈME TRIBU. à "ARE ne LHRYSIDES 7. : 4e à. 303 Sapygytes . . . . 319 Chryis.s 5 1.7 50 Types + éb. Parnopès. . . . . 304 Polochre. ,. . Chrysis propre. . b. Sapyge. . . . .. ib. SR DETte ib Sphégides.. . . . 320 ÆEuchree. :B: PEL .: ib Hédychre. , . .. D! Céropalès.. . . . cb. Élampe PEN dE, tb. Pempile. . . .. àb. CRE DS. 305 "4 SaBus ox. . 32 Hyménoptères Porte- Planiceps. . . .. tb. aiguillon. . . 4b. LE NT HÉTÉROGYNES. . . . . . 306 Fra EE # : ! Prenet: NiLns , 323 Fourmi. . . . . . 307 SR M1" 2. Fourmi propre. . 311 Clorion, . . ... ib. Polyergue. . . . 312 D ib. PORT. . +. 313 Ampulex. .... 324 Odenemaque. Te VE Pa 0 © ib Myrmice. /. Le æ, Pélopée.. . . . ib OM à | je Bembécidess. . . 325 Cryptocère. . . . 314 Bembex.. . . .. ib. Mutille. . . . ib. MA + Doryle: .: . .. B. Stize ai. | . 326 Le LU À xt Larratesa.:11.. . cb. Mutille propre. , 315 Palare.. . . .., ib. Aptérogyuc. . . . àb. Lyrops. . . . .. tb. Psammotherme, . :b.| 1 LareiŒlin . . . ib. Myrmose,. . . . 316 Dinète. + . 1. 327 Myrmécode., . . cb, Myscophe.. 4. ib. TABLE MÉTHODIQUE Pag. Nysoniens . . . . 327 AstaleMtr : "16, Nyssôn ..\. 24 ib. Oxybèle.. . . .. 328 Nitèless Bus à. . ib, Pisahss masi Le ib. Crabronites. . . . . tb. Trypoxylon. .. . 329 Goryte, L, “. . - tb. Crabron. . . . . ib. Stigme. . . . .. 330 Pemphredon. . . cb. Melline.. . . .. ib. | Alyson. . . . . . 33r | Pet, . cb. | Philanthe.. . . . cb. . |. Cercenis: … . . 332 |! DirLOPTÈRES. « à . . « « 4b. PREMIÈRE TRIBU. MaASARIDES. . . . . ..… 333 Masaris. . . . . . tb. Masaris propre. . ib. | Célonite. . . . . &b. SECONDE TRIBU. GuépraiRes. . . + . . . 334 Guépe” "ti. | . ‘3h: Céramie, . . . . 335 Synagre.. . . .. ib Eumèëne. . 336 Ptérochile. ib Odynère. tb Zéthe:WES. . . 337 Discælie : .:. . . àib. Guëpe propre. . . 5. Polis@ y... - 338 . Epipone,. Es : :10938) MaLLIFÈRES, uinte 341 AbeillégosuM . . 342 PREMIÈRE SECTION. Andrenètes. . . . Hylée, . .. Cotes: Andrèné Dasypode . Sphécode. . . Halicte. ,, - . : : Nomie. . .. SECONDE SECTION. * Apiaires.. : ... : Systrophe. . : Rophite.. : . .. Xycolope., . . . - Cératine. . Chelostome .. .. Hériade.. … . . . . Mégachile. . . . Lithurgé. . .... Osmie. . . PTE Anthidie. . . Anthocope. . . Stélide I. : Célyoxydé.. , . Ammobate. . Philérème. . . Epéole. . Nomade. . . .. Pasite. . ; Mélecte. . . . . . Eucère.. . . Macrocère. . . Melipode. . . .. Melliturge”. . . Anthophore.. . . Saropodé. . . - - Ancyloscèle. . . DU CINQUIÈME VOLUME. Kvi) Pagese. Pages. Mélitome. . . . . 355 | . . . Polyommate. . . 385 Centris. . . . . . 356 | - .". . Berbicorne:. . . . 389 Epicharis. . . . . El ÿ Zéphirie: . . .. ib. Acanthope. . . . . ib. ’Hespérie, . . . . 1b. Euplosse. . . . . ib, Uranie. :. . . . - 387 Pülotopus. . . . b.| Crépuscuraimes. . . . . id. Bourdon. . . . . 357 Sphinx. . : . . . 388 Abeïlle propre, . 360 Agariste. . . . . 389 Mélipone. . . . . 366 | L Coronis. . . . . cb. _. Trigone. . . .. i. | À Castnie. . . . .. ib. LÉPIDOPTÈRES. . « + . . tb. Sphinx propre. . b. Diurnes. . . . . « . . + 373 Acherontie. . . . 390 Papillon 3: « A7 | Macroglosse.. . . 391 Smérynthe. . . . üb. . Papillon propre- SeSteN ec ta te 392 ment dit. . . . 375 Thyride. . ... . . Zélime. . . . .- . 376 - Ægocère. . . . . tb. Parnassien. . . . 1b. Zygène. . . . .. 393 Thaïs. MAICIOE 377 Syntomide, . . . 394 Piéride. . . . . . ib. Atychie. . . . . . ib. Coliade, ‘. . . .. 378 Procris. . .... üb. Danaïde. . ... ib. Nocturnes. . . . . . , 305 Idéa. . CCS | ib. Ph lè D Héliconie ” ET LA AIENC, « « + + 10. Acrée. «+ + « « 379 PREMIÈRE SECTION. Céthosie. . . .. ib Hépialides . . . . 39 Argynne. . . . . ib. Hépiale.. . . .. àb. Melüiæa. : . .. ib Cossus. . . . . . 398 Stygie. . .. }:. cb. Zeuzère. . . . . 399 SECONDE SECTION. Vanesse.. : . . . 380 Libithée. . . . . 381 Biblis. . . . . .. 1. Nymphale. . .. ib. ne. 26 Bombycites. . . . ib. ‘ : Saturnie. . . .. cb. Pavonie . . - . cb. à Brassolide. . . . . 383 ne a 4o Euménie. . . .. ib. ra VE CAS Qué Euryhie. : . . . 6b. TROISIÈME SECTION. Satyre. . . . .. tb. Faux-Bombyx.. . 403 Erycine. . . . .. 384 Séricaire. . . . . {04 Myrine. . . ... 385 | ! Notodonte. . . . ip. TOME V. b XVii] FABLE MÉTHODIQUE Drag Pag. Orgyie. … . . : . 405 Euplocame. . . . 420 Limaccde. . . ib. Phycis. . . ... üb. Psyché. .. . .. 406 Teigne. . . . , . 4ar Ecaille.. . . .. . 2b. Ilithyie. . «+ . . . 422 Callimorphe.. . . tb. Yponomeute. .. b. Lithosie. . 4o7 OEcophore, . . . tb. QUATRIÈME SECTION. Adèle... .... 423 Aposures. . . . . ib. - DIXIÈME SECTION. Dicranoure. . .. tb. Fissipennes. . . . &b. Patyptérix. . éb. Ptérophore. , . . 424 CINQUIÈME SECTION. Ornéode. . . . . + üb. Noctuélites. . . . 408 | RHIPIPTÈRES.. . . « + 4. Érèbe.. . . . . . 409 Xenos.viitustt . 428 Noctuelle.. . . . 4. Stylops. + . + + . pr SIXIÈME SECTION: DIPTÉRES #9: 4 . . 4b. Tordeuses. . . . . 411| Némocènes. . . . . . « 435 Pyraleisus. . .. ra Xylopode. . . .. ib. Volucre.:. . . .. ib. Procerate. . . . + üb. SEPTIÈME SECTION: Arpenteuses.. . . 413 Phalène. . . . .. 414 Ourapteryx.. . . tb. Métrocampe. . . üb. de VIT HUITIÈME SECTION. Hybernie. . Deltoïdes. . . . . :b. Herminie. . .. . tb. NEUVIÈME SECTION. Tineïtes. . : . . . 1b. Botys..: LU... s. 417 Hydrocampe. . . 418 Aglosse. . . . . . ib. Gallérie."”. . . . 419 Crambus. . 420 Aluéite. . . ... cb. Cousin. . 4 + + . 436 Cousin propre. . . 439 Anophèle.. . ib. OEdès:..- "ar... Sabethés. .… . . .:. ib. Mégarhine. . . . . ib. Tipule... + . .* kh4o Corèthre.. . . . . 44r Chironome. . . + + 4h. Tanype.. + - -« - : 44a Cératapogon. UE, . Psychode. :. tb. . Cécidomyié. . - + 443 Lestrémie. . . . . tb. Cténophore, . . . 444 -Pédicie..i. . . .. cb. Tipule propre. . . cb. Néphrotome. . . . &b. Ptychoptère. . . . 445 Rhipidie.. . . . . ib. Erioptère.. . ib. Lasioptère. . . . . ib, DU CINQUIÈME VOLUME. XIX Pag. Pag Limnobie. . : . . 445] Gonype. 458 Polymère. . : . . 446 OEdalée. . . . . ib Trichocère. . . . 4. Macropèze.« + . - ib. Dixe se te b. Mzækistocère, . . ib. Hexatome.. . . - 1b. Hybos.. . .. . . 459 Ocydromie. .. . ib. Empis. . - . .« . ib. Empis propre. . + üb. Ramphomyie ... . 460 Hilare. ... . . . + db. Brachystome. .. 4. CRE =: He Hémérodromie. . éb. Bicus. . « + « - + tb. Drapétis. . .. . tb. Gyrte. . . . =. . 4Gr Anisomères «+. ib. Nématocère. . . . ib. Chionée.. . . . . 447| Rhyphe.. . . : . 448 |" Asindule. : . . . 1b. Guoriste. . . . . tb. Bolitophile. . . . 1b. Macrocère. .. . 449 avis ù Panops. . . . .« - ib. Mycétophile. . . tb. : SE ? Cyrte propre. « , tb. Details" z ib. à Astomelle. . . Platyure. . . . . 450 ib Hé AREA 272 Synaphe. . ... üb. mots ib Mycéthobie. . . - tb. Molobre. .... üb. Campylomyze.. . ib. Acrocère. « + = » à Bombille. . . . . tb. Toxophoze. . . . 462 Xestomyze. » - - ib. Céroplate. . . . : : 451 Cordyle. CRE PPOREC ES 5b. Rd CE] ses Simulie, . . . .. 452 Lasie”. . . . . : ib. Usie.. HOUR .. be Phthirie.. . . . . tb. Bombille propre.. 464 Géron. . . . . . tb. Scatopse. . . . . 1. Penthétrie . . . . 1b, Dilophe. . .# .. 16. Bibion. ..... 453| Aspiste. . , . . . tb. Thlipsomyza. . . ib. ‘Coromyza. ... ib. TanysToOMES . ... . . + 4D4 Aailescr4). . : « 456 Laphrie.. . . . . tb. - Ancilorhynque. - tb. Tomomyza. M: Cape riCYÉnEL. - . . . ib. . Anthrax. « : + . 1b. Stygide.. .... ib. Anthrax propre. . 466. Dasypogon. . . . 457 Cératurgue. . . . b. Dioctrie. : . . . . ib. Asile propre: . . id. Ommatié. . . . . 458 Hirmoneure.. . . 4. Mulion. . .... tb. Nemestrine. . . . 467 XX Pag. Fallème.... ... 467 Golar.... . . Thérève.. . . . . 468 Leptis..% : . .. 2h. Athérix. . . . .. üb. Leptis propre. . . Chrysopile. . . . b. Clinocère. . . .. Dolichope.. . . . Ortochile. . . .. 47r Dolichope propre. tb, Sybistrome. . . . &b.|' Raphium. . . .. 472 Porphyrops. . . . &b. Médétière: > - .: 30. Hydrophore.. . . tb. Chrysote. . . .. ib. Psilope, . . . .. ib. *Diaphore. . . . . ib. Callomyie.. . . . 473 Platypèze, ... . . àb. Scénopine.. . . . 474 TABANTENS. . . . . . . . ib. Taon: +54. . … cb. Pangonic. . . .. 475 Philochile.. .:. . ib. Taon propre.. ;, . 476 Rhinomyza. . . . ib. SEA. 497 Chrysops. . . .. tb, Hæmatopote. . . 5h. Héxacanthe. . . . 478 NOTAGANTRES. . . : . . 2h. Mydas. . . . . . 480 Céphalocère.. . . b. Mydas propre. . àb. Chyromyze. . . . ib. Pachystome.. ; . 48r TABLE MÉTHODIQUE Pag: Xylophage. + . «+ 48: Hermétie. . ... b. Xylophage propre. ib. Acanthomère. . . 482 Raphiorhynque. . cb. Cœnomyie... .. tb. Dean Me à Cyphomyie. . . . 5. Ptilodactyle., . . 5b. Platyna. . . . . ib. Stratiome. , . . . 484 Stratiome propre. . éb. Odontomyie. . . , 485 Ephippie. . . .. &b. Oxycère. . . . .. 486 Némotèle. . . .. tb. Chrysochore. , . à. Sargue. , . . : . 487 Vappon. .... tb. ÂTHÉRICÈRES. . « + . + « 488 PREMIÈRE TRIBU. Srrpmipgs. . . . . . . . 490 Syrphe. . . . . . 4gt Volucelle. . . .. tb. Séricomyie. . . . Eristale.. . . . . tb. Mallote. . . . .. tb. Hélophile.. .., üb. Syrphe propre. . Baccha. . . . . . tb. Chrysogastre &. Parague.: . . . . 495 Pansb nie - © 1. Chrysotoxe. . . . tb. Cérie, » « . . . . cb. Callicère. . . . Cératophye. ... . 6b. Abphrite. .. . . . àb. DU CINQUIÈME VOLUME. Mérodon . .... 497 Atéle ee | Sphépine.. . , . . tb. Eumère.. . . : . . 498 Milésie . - . . .. b. RIRES» de ib, Brachyope.. . . . b. Rhingie. . . . . . 499 Pélécocère, . . . 6h. SECONDE TRIBU. _ OEsrnipss. . . . . 500 OEstre, . . . . . cb. Cutérèbre, . . , . 503 Céphénémyie, . . ib. OEdemagène. . . tb. Céphalémyie., . . àb. OEstre propre.. . cb. Gastrus . . , . . ib. | TROISIÈME TRIBU. ConopsaiREs, . . . . . 504 Conops. 7:17: 4. Systrope.. . . . . 505 | Conops propre. . àb. Zodion. . .. .. 506 Myope. . .... ib Stomoxe. . . .. b. Bucente.. . . .. ib. Carnus. . . . .. ib. QUATRIÈME TRIBU, Muscips. : . . - . . . 5o7 Mouche. . . . . . 509 Echinomyie. . . . 5ro Fabricia: . , . . ib. Gonie, ..... ri Miltogramme. . . ib. Gymnosome. .. à. Cistogastre. : . . _ib. | Phasie, . .., . Trichiopode. . . . . Lophosie. : . . . Ocyptère. . . . Mélanophore. . . Phanie. . . . . Tachine. - . .. Déxie. . . . . . Mouché propre. . Sarcophage. . . Achias. « « + « Idie . s .. Lispe. « « « + » Argyrite « « « « Anthomyie. . . Dryméie.. .« « « Cœnôsie . . .« « Eriphre.. « .. Ropalomnère. . . Ochtère. . . Ephydre, . . . Notiphile.-. . . Thyréophore . . Sphérocère . Dialyte. . . . . Cordylure . . . Scatophage. . . Loxocére. . . . Chylize. . + .« . Lisse. . . . . . Psilomyze. . « « Géomyse « « « « Tétanure. « « « Tanypèze. .« . . Lonchoptére . . Héléomyze. « . Dryomyze. . . . Sapromyze. . 7. Oscine . . . . . XXij TABLE-MÉTHOD. DU CINQUIÈME VOLUME. Pag. ‘ Pag. Chlorops.. « « . + 528 , _ Ulidle. s «. « « « 536 Piophile . . ... . 1b.| Homalure, . . . « 1b. Otiteshia3 . . . - 525 Actores & sie + « « 10e Euthycère. . . « 406. Gymnomyze. .. . tb. Sépédon.. . . . . ib. = Lonchée. ….... 18. Tétanoeëre « + . + 1b. Phores ve » » + + 537 Mycropèze. . . . . 530| :Pupiranxs , . . . . . . 538 Calobate. . . .. 16. . Hippobosque. . . 543 Diopsis. . . . . . 531 Hippobosque pro- Céphalie . . .« . . 53a P'e....ge + +: 1e Sepsis. . . . . . . 16. _ Ornythomyie. . . 16. Ortalide. , . . . ,. 533 Féronie « . « » + + 10. Tétanops. . . . . 18. Sténepterir . . . « 544 Téphrite . . . . . 534 : Oxypiérere .\. + © tb. Dacus.it. à. ."3b3 Stréble . « . . « « 1b, Platystome . . . . 56. Mélophage. . . . . 16. . Célyphe. . . . . . 535 L Lipotepne. . 4. . 16, Lauxanie. . . .. 8! . Nyctéribie .. . : 5h. Mosille.« .... 56] Braule ©... , 545 Timie. . . . . . . 536 TABLE HAODIQUE DU SUPPLÉMENT. TOME IV. P. 58 Sous-genre Péricére, V. le tome V.. .. 547 P. 63 Eurypode. . . P. 117 Thémisto. P. 124 Rhoé . .. P. 153 Nébalie. . id. Cume. . . Nota. V.aà partir de ce dernier sous- genre, le supplém. qui termine le t. V P. 154 Pontie. . . . . . . id. 547 P. 213 et suiv. Ariadne. . 16, 548 Lachésis .« « . . 1. tb. 1b. tb. P. 391 et suiv. cb. Érigone . . Hersilie . . Arachné. . Argyope .« . Enyo.. .. + CR se. ee — Ocyale.. . . . . Pogonus. Cardiaderus . . . P. 4o Scotodes, au lieu de Pelmatopus. P. 123 Tapeine. .. . .. 16. item. id. item. 16. Lite 1b. item. 1b. ilem. 1b. Llem. 1b. ilem. | 1B. item. tb. item. P | P- TOME Pag. Ps Pi 1b, ilem. cb. 559 it. Baripus..:.,. tb. Patrobus. . .. 16. Pristonychus. . ib. Pristodactyla . tb. Omphreus. . . io. Olisthophus. * ib, Masoreus. . . . zb. Antarctia . . . iô. Trigonotome. . ib. Catadromus. . 1b. Lesticus. . . « id, Distrigus. . « « ib. Abacetus... . io. Microcephaius. ib. Camptoscelis. . 16. Myas.. «+ « 1h. lPelorss et ib. Ctenipe .,. . . . 10. Masoreus. . « « P. 452 Tetraiobe. . . . 16. Péricalle. . . . 520 Trichie.. . . . 4 V. 128 Euryplère. »« » 130 Distenie « « .« « id, Comcelès,. « . Pag. 1b, items. 1b. ilem. io. 549 1b. item. Lb. LlEMe tb. 1iem. 1b. item. 10. ile id. 55o 1b. item. 16. ileme ib. 550 1b. ileMe 1b. ilem. 1b, Lleme 1b. ilem. 1b. iieme LREUT 1h, ilem. ib. 552 ib. ilem. . tb. item. Pagr .ib. 553 id. item" 1b. iléiée XXIV TABLE MÉTHODIQUE DU SUPPLÉMENT. Pag. Pag. P. 304 Pyrie. « «.. + « « ib« 554 |P. 394 Psicothoé, , … . . 58. 555 P. 345 Scrapter. . . . . 16. item. |P. 411 Matronule... . . 56. item. P. 346 Lestis. . . « . « i. item. |P. 465 Lomatie. . . . . 26. item. P. 353 Monæque. . . . « #b. item. P, 506 Prosène. . . . . 16. 556 P. 358 Hécatésie. . « « « ide 555, LE RÉGNE ANIMAL DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION. La seconde section générale des coléopteres, les HéréromÈres ( Æeteromera), a cinq articles aux quatre premiers larses, et un de moins aux deux derniers. Cesinsectesse nourrissent tous de substances végé- tales, M. Léon Dufour a observé (Annal. des scienc. nat., VI, p. 181) que leurs organes mâles ont une texture qui les rapproche de celle des scarabéïdes et des clavicornes ; leurs testicules consistent en capsules spermatiques ou en sachets. Nous diviserons cette section en quatre grandes familles (1), dont les deux premières ont, à raison d’un appareil de sécrétion excrémentielle, décou- vert dans plusieurs genres par le même savant, quelque analogie avec les premiers coléoptères pen- tamères ; leur ventricule chylifique est souvent aussi hérissé de papilles. Plusieurs de ces insectes nous offriront encore les vestiges d’un autre appareil (1) Dans un ordre naturel, la quatrième se lie avec la première par les hélops , que Linnæus place dans son genre T'enebrio. Il ést encore évi- dent que les Ténébrions conduisent aux Phaléries, aux Diapères, etc,, ou à notre seconde famille. TOME . 1 2 INSECTES COLÉOPTÈRES. sécréteur , dont les coléoptères nous montrent peu d'exemples, celui que l’on distingue par la déno- minalion de seliväire. Ainsi que dans les pentamères, les vaisseaux hépatiques, à peu d’exceptions près, sontau nombre desix,etont deux insertions distantes l’une de l’autre : d’une part, dit M. Dufour, ils s’im- plantent par six bouts isolés autour du bourrelet qui termine le ventricule chylifique; de l’autre, ils vont s'ouvrir à l’origine du cœcum par des troncs dont le nombre est variable suivant les familles et les genres. Lesuns, dont les élytressont généralement fermes ‘et dures, dont les crochets des Larses sont presque toujours simples, ont la tèle ovoide ou ovale, sus- ceptible de s’enfoncer postérieurement dans le cor- selet, ou rétrécie quelquefois en arrière, mais point brusquement et sans col à sa base. Beaucoup de ces hétéromères sont lucifuges, Cette division comprendra les trois familles suivantes, La première, celle ; Des MÉLASOMES (MELAsomaA.), Se compose d'insectes de couleur noire ou cendrée et sans mélange, d’où vient le nom de cette coupe ; apteres pour la plupart et à élytres souvent soudées ; à antennes en tout ou en partie grenues, presque de la même grosseur partout, ou un peu reuflées à leur exirémité, inséréessous les bords avancés de la tête, et dont le troisième article est généralement alongé ; à mandibules bifides on échancrées à leur fé FAMILLE DES MÉLASOMES. 5 extrémité; ayant enfin une dent cornée ou crochet au côté interne des mâchoires , tous les articles des tarses entiersel les yeux oblongs et très peu élevés, ce qui, d’après les observations de M. Marcel de Serres, indique leurs habitudes nocturnes. Presque tous cesanimaux vivent à terre, soit dans le sable, soit sous les pierres, et souvent aussi dans les lieux bas et sombres des maisons,comme lescaves,lesécuries,etc. Suivant M, Léon Dufour ( Annal. des scienc. nat, V,p.276), l’inertion des vaisseaux biliairesse fait à La face inférieure du cœcum, pat un seul tronctubuleux, résultant de la confluence de deux branches fort courles, composées elles-mêmes de la réunion de trois vaisseaux biliaires. La bile est jaune, quelque- fois brune ou violette. Le tube alimentaire ( Annal. des scienc. nat. , TT, p. 478. ) est long, et sa lon- gueur, dans notre première tribu, celle des pimé- laires , est triple de celle du corps; l’œsophage est long et débouche dans un jabot lisse ou glabre à l'extérieur, plus développé dans ces derniersinsectes, où 1] forme une poche ovoïde , logée dans la poitrine ; il est garni, à l’intérieur, de plissures ou colonnes charnues longitudinales, aboutissant, dans quelques (Érodies , Pimélies ), du côté du ventricule chyli- fique, à une valvule formée de quatre pièces princi- pales, cornées, ovalaires et conniventes; le ven- tricule chylifique est alongé, flexueux ou replié, le plus souvent hérissé de petites papilles semblables à des pointssaillants , et se termine parun bourrelel 1 * 4 : INSECTES COLÉOPTÈRES. calleux en dedans, et où a lieu la première insertion des vaisseaux biliaires. Lemêmesavant a observé dans quelques sous-senres de la famille ( Blaps, Asides ) un appareil salivaire, consistant en deux vais- seaux ou tubes flottants, tantôt parfaitement simples .(Asides ), tantôt irrégulièrement rameux( Blaps), et il ne doute point que ces vaisseaux n’existent aussi dans les autres piméliaires. M. Marcel de Serres a étudié avec beaucoup de soin la texture des tuniques du canal digestif { Observ. sur les usages des diverses parties du tube intestinal des insectes , Ann: du Mus. d’hist. nat.) (r). Le tissu adipeux est plus abondant dans ces hétéromères que dans les suivants; aussi peuvent-ils , même étant piqués et fixés avec une épingle, vivre près de six mois, sans prendre nourri- ture , ainsi que des akis m'en ont montréun exemple. Nous diviserons d’abord cette famille, formant , dans la méthode de Linnæus, le genre TÉNÉBRION (Tenebrio), d’après l'absence ou la présence desailes. Parmi ceux qui sont privés de ces organes et dont les étuis sont généralement soudés, les uns ont les palpes presque filiformes ou terminés par un article médiocrement dilaté , etne formant pointune massue distinctement en hache ou triangulaire. Ils compo- (1) Ce que M. Dufour nomme ventricule chylifique est, pour lui, l’es- tomac, et, relativement à d’autres insectes, le duodénum. Ce qu’il appelle intestin grêle est considéré par le premier comme le cœcum. Suivant M. Dufour, M. Marcel de Serres n’a point parlé du jabot des Mélasomes, quoïqu’il soit très apparent dans les Akis et les Pimélies. FAMILLE DES MÉLASOMES. 5 seront une première tribu, celle des Prwérraines (P1- meliariæ }, ainsi nommée du genre Des PrméLies (PIMELIA) de Fabricius, Qui en est le plus nombreux. Tantôt le menton est plus ou moins en forme de cœur, avec le bord supérieur, soit échancré dans son milieu, et comme divisé en deux lobes, courts et arrondis, soit large- ment échancré ou évasé. Ici les deux derniers articles des antennes ou le dixième et le onzième, toujours distincts, tantôt se réunissent pour former un corps ovoïde ou pyriforme, ou bien sont évi- demment séparés l’un et l’autre. Le bord supérieur du men- ton est arrondi et échancré au milieu, ou comme divisé en deux festons. Ceux-ci ont le bord antérieur de la tête presque droit ou peu avancé au milieu, sans échancrure profonde et propre à recevoir le menton, et les bords latéraux, simplement et légèrement dilatés au-dessus de l’insertion des antennes ; cette tête ne paraît point sensiblement rétrécie en arrière, ni élargie et tronquée par-devant. Le corselet n’est point en forme de cœur, profondément échancré en devant et tron- qué postérieurement. On peut détacher des derniers , ceux dont le bo:d antérieur de la tête est droit ou presque droit, sans dilatation angu- laire ou en forme de dent au milieu; dont le labre presque carré, de grandeur moyenne, est entièrement découvert; dont le corselet est transversal et l’abdomen très volumineux etrenflé. Ceux dont le corps est plus ou moins ovoïde ou ovalaire, avec le corselet plus étroit, même à sa base, que l’abdomen, généralement convexe, sans prolongements aigus aux angles postérieurs, ni de saillie postérieure au présternum, com- posent le sous-genre proprement dit Des Prméues. ( Prmecia. — Tenebrio. Lin.) Ces hétéromères sont propres aux contrées circonscrivant le bassin de la Méditerranée, à Asie occidentale et méridio- 6 INSECTES COLÉOPTÈRES. uale et à l’Afrique. On n’en trouve point, ou du moins on n’en a pas encore découvert aux Indes orientales. Des espèces généralement plus alongées ont le menton découvert, les antennes légèrement et insensiblement plus grosses vers le bout ; les trois derniers articles ne composent point une massue divisée en deux portions d’égale grosseur, et dont la dernière, formée par le dixième et le dernierarticle confondus ensemble. Il en est parmi elles dont l’abdomen est proportionnelle- ment plus large et plus volumineux; doni les pattes sont encore relativement moins alongées; dont les jambes anté- rieures sont en forme de triangle renversé, alongé, avec l’angle extérieur de leur extrémité prolongé , les éperons robustes et les tarses courts. M. Fischer (Entomog. de la Russie) les a divisées en trois genres, pirélie , platyope et diésie, maïs dont les caractères n'étant fondés que sur le plus ou moins de saillie du dernier article des antennes, les dentelures des jambes antérieures, ne nous paraissent pas suffisamment tranchés. Le onzième et dernier article des antennes est plus distinct dans le der- nier. Les jambes antérieures sont très dentelées extérieure- ment dans les platyopes. Lenr corselet est en carré transver- sal, avec la base des élytres droîïte, et les angles extérieurs ou les épaules un peu avancés. Avec les pimélies propre- ment dites de cet auteur, ou celles dont le onzième et dernier article des antennes se réunit où se confond presque avec le précédent, où le corselet est presque $emi-lunaire et con- vexe, et dont l’abdomer est presque ovoï.le où globuleux, se range uue espèce très commune sur les bords de la Médi- terranée , la P. à deux points ( P. 2 punctata, Fab.; Oliv., col. HE, 59,1, 1. }; elle est longue d’environ huit lignes, dun noir luisant. Son corselet est chagriné , avec deux gros points enfoncés dans son milieu , réunis dans quelques indi- vidus en une ligne transverse. Les élytres sont pareïllement chagrinées, et bffretit chacune, en y comprenant la carène latérale, quatre lignes élevées, point seusiblement dentées, et dont les deux internes plus courtes ; la suture est Éuvée! Le Tenebrio muricatus de Linnæus est différent (Schœnbh., Syuon. insect., [, tab. ut, 0). FAMILLE DES MÉLASOMES. 7 Une autre espèce très remarquable, mais particulière à la Haute-Égypte, et que l’on y trouve dans les tombeaux, : est la P. couronnée { P. coronata, Oliv., ibid., HE, 17). Elle est longue d’euviron quinze lignes, noirâtre, hérissée de poils d’un brun roussâtre , avec une rangée d’épiues cour- bées en arriète , sur la carène latérale de chaque élytre, M. Payraudeau a découvert dans l’île de Corseune nou- velle espèce (Payraudii) voisine de la première, mais à ab- domer plus alongé, avec les éiytres plus fortement chagri- nées, et dout les deux lignes élevées internes sont presque effacées. D’autres espèces (Iles TRACHYDLRMES, Trachyderma, Latr.) ont l’abdomen proportionnellement plus étroit et plus alongé, souvent très comprimé sur les côtés; les pattes lon- gues, avec les jambes, sans en excepter les deux antérieures, grêles, étroites, terminées par de petits éperons ; ces espèces sontgénéralement plus méridionalesqueles précédentes(1). Une deruière division des pimélies (les CryProcnises, Cryptochyle, Lat.) se compote d'espèces dont le corps est relativement plus court ou ramassé , dont le menton est re- couvert par le présternum , et dont les antennes se terminent assez brusquement en une massue divisée en deux portions, l’une formée par le neuvième article, et l’autre par les deux suivants coufondus ensemble. Ces espèces paraissent être | concentrées dans l’extrémité méridionale de l’Afrique (2). Sous la dénomination générique d’Érodieavaient d’abord été réunies des piméliaires, très voisines des précédentes, mais dont le corps est en ovoïde, court, arqué ou gibbeux en dessus , avec le corselet court , aussi large postérieurement que la base des élytres , terminé de chaque côté par un angle aigu ; et le présternum dilaté postérieurement en manière de lame ou de pointe, s'appuyant par le bout postérieur, sur le mésosternum. Ces érodies forment maintenant trois sous-genres. (1) Les pimélies longipes, hispida, morbilose, ete., de Fabricius ; la P. anomala de Fischer. (2) Les pimélies maculata, minuta de Fab. Foyez, quant aux autres Pimélies, Olivier, Schœnherr et Fischer. ) INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Éronres propres. (Eromius. Latr. ) Dont les deux derniers articles des antennes sont réunis et forment une petite massue en bouton; dont les jambes antérieures ont une forte dent près du milieu de leur côté extérieur, et une autre au bout, du même côté; et dont le menton est encadré inférieurement et recouvre la base des _mâchoires. Leur corps est généralement bombé (1). Les Zopnoses. (Zoruosis. Latr. — Ærodius. Fab., Oliv.) Où les antennes sont presque filiformes ou grossissent in- sensiblement vers le bout, avec le dixième article très dis- tinct du précédent , un peu plus grand , presque ovoïde ; où les jambes antérieures , ainsi que les suivantes, n’ont point de dent près du milieu du côté extérieur. Le menton est encadré inférieurement et recouvre la base des mâchoires. Le troisième article des antennes n’est guère plus long que le second, et le neuvième et le dixième sont presque en forme de toupie (2) Les NycréLies. ( NycreLta. Lat. — Zophosis. Germ.) Sont presque semblables aux zophoses ; mais le troisième article de leurs antennes est beaucoup plus long que le pré- cédent , et le suivant, ainsi que le neuvième et le dixième, est presque giobuleux. La base des mächoires est décou- verte. Ces insectes sont d’ailleurs propres à l'Amérique mé- ridionale, tandis que les zophoses et les érodies habitent exclusivement les contrées occidentales et méridionales de l'Asie, le sud de l’Europe et l’Afrique (3). D’autres piméliaires , terminant la subdivision de celles dont le labre n’est point reçu dans une échancrure profonde du bord antérieur de la tête, et où cette dernière partie du corps n’est ni tronquée en devant, ni rétrécie par derrière, se distinguent des précédentes par les caractères suivants. Le bord antérieur de cette partie s’avance en manière d'angle (1) Les erodies bilineatus, gibbus , lævigatus d'Olivier, col. IF, no 63. Voyez Latr., Gener. crust. et insect., II, p. 145, et le Catal. de la coll de M. le comte Dejean. (2) Voyez Lair., Gener. crust..et insect., IE, p. 146. (3) Zophosis nodosa, Germ. insect. Spec. nov., p. 133. FAMILLE DES MÉLASOMES-. 9 ou de dent, dans son milieu. Le labre, lorsque les mandi- bules sont fermées, ne paraît point ou très peu. Le corselet est tantôt en trapèze, presque aussi long que large, tantôt presque orbiculaire, ou presqueen demi-cercle. Les anten- nes sont filiformes, et le onzième et dernier article est tou- jours très distinct du précédent. Le menton est encadré inférieurement et recouvre la base des mâchoires. Le pré- sternum se prolonge un peu en pointe, dans plusieurs. Ces insectes, ainsi que ceux des deux subdivisions suivantes » sont exclusivement propres aux pays chauds et occidentaux de l’ancien continent. Les HEcèTrEes. (Hecrter. Latr.) Ont le corselet en forme de trapèze, presque aussi large au bord: postérieur que la base des élytres, et appliqué, dans toute son étendue, contre elle. Le dernier article des antennes est un peu plus petit que le précédent (1). Les Tenryries. (Tenryrra. Latr. — Æ4kis. Fab.) Leur corselet est presque orbiculaire, tantôt plus étroit que l’abdomen , tantôt de sa largeur, mais arrondi aux an- gles postérieurs et laissant un vide entre eux et la base des élytres. Le dernier article des antennes est aussi grand au moins que le précédent (2). D’autres piméliaires s’éloignent des précédentes par la forme de leur tête et celle du corselet. Cette première partie du corps est comme carrée et plus ou moins rétrécie en ar- rière ; le milieu de son bord antérieur offre une échancrure, recevant le labre. La dilatation des bords latéraux recouvrant là base des antennes est plus grande et prolongée jusqu’au bord antérieur. Ces organes sont toujours composés de ouze articles très distincts , presque cylindriques , à l’excep- tion des derniers , avec le troisième fort long. Le côté exté- rieur des mandibules est fortement excavé dans son milieu, (1) Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 157: 1,1%, 2; — Pimelia silphoides ? Oliv. ; — Gnathosia glabra , Fischer, Entom. de la Russ., LI Ex, 8. à Latr. , ibid. , 1, 154 ; les Akis glabra, punctata , abbreviata , an- gustata , orbiculata , de Fabricius. Je crois qu’il faut encore es po a ce sous-genre les Tagones (T'agonar de M. Fischer, tbid,, T, xvi, 8,9. ‘LO INSECTES COLÉOPTÈRES. et les côtés inférieurs de la tête, formant l’encadrément laté: ral des mâchoires et du menton , se terminent en pointe ou en manièrede dent. Le corselet est en forme de cœur tronqué et bien échancré en devant, dans la plupart. Ces pimé:- liaires comprennent une grande partie du genre Axis (Axis ) de Fabricius. On le restreint aujourd’hui aux espèces dont le corselet est plus large que la tête, fortement échancré en devant, court, largement tronqué au bord postérieur, avec les bords latéraux relevés (1). | Une autre espèce (4. collaris, Fab.), où la tête, mesurée en devant, est un peu plus large que le corselet, plus pro- longée postérieurement et un peu étranglée à sa base, en manière de col ; où le corselet est beaucoup plus. étroit, dans toute sa longueur, que l'abdomen; petit, convexe, incliné et non relevé sur-les côtés, forme le genre D'’Erénoruore {Ezenopuonus ) de MM. Megerle et Dejean. Les antennes sont un peu plus longues que celles des akis. Les yeux sont plus étroits et échancrés. Les dernières piméliaires de la division de celles dont le menton est échancré, sont distinguées des précédentes par la manière dont il se termine : au lieu d’être arrondi et d’être divisé en deux festons, il est lépèrement échancré ou con- cave , avec les angles latéraux aigus, et proportionnellement plus court ét plus rétréci à sa base, ou plus en forme de cœur; il recouvre les mâchoires. Le onzième article des an- tennes n’est pas apparent ; le dixième un peu plus grand que les précédents, et sous la forme d’une toupie tronquée obliquement au bout, les termine. À l’égard de la forme de la tête, de son échancrure antérieure , et souvent aussi, quant à la coupe du corselet , ces insectes ressemblent beau- coup aux akis proprement dits. Les Eurycxores (Eurycmora Thunb.). Ontle corps ovale, avec les bords aigus et ciliés; le corselet semi-circulaire, et recevant la tête dans une échancrure (x) La première division des Ækis de Fab, J’oyez aussi Fischer, Eutom. de ia Russ. , 1, xv, 7,8, 9. à FAMILLE DES MÉLASOMES. 11 antérieure, l’abdomen presque en forme de cœur, et les antennes composées d’articles linéaires, comprimés ou angu- leux, et dont le troisième, plus long que les précédents et les suivants (1). Les Anecosromes. ( ApeLosroma. Dup. ) Ont le corps étroit et alongé, avec le corselet presque carré, un peu rétréci postérieurement ; l’abdômen en carré long, arrondi postérieurement; les antennes assez grosses, presque perfoliées, et dont les articles, à l'exception du dernier, sont presque tous lenticulaires et égaux. Le labre, les-mandibules et les palpes sont cachés (2). Nous terminerons les piméliaires par celles dont le men- ton , de forme carrée, n’offre au boiïd supérieur ni échan- crute ni évasement. Leur corps est toujours oblong , avec le corselet , tantôt presque carré , arrondi ou dilaté, tantôt étroit, alongé, presque cylindrique, et l’abdomen ovoïde ou ovalaire. Les antennes ont toujours onze articles distincts. Les cuisses antérieures sont renflées et même quelquefois dentées dans plusieurs, ou du moins dans l’un des sexes. Ces insectes font évidemment le passage de cette tribu à la suivante. Tantôt les antennes sont entièrement eu presque entière- ment grenues ou composées d'articles courts, soit ovoïdes ou globulenx , soit en forme de toupie ou presque hémi- sphériques. Parmi eux, les uns ressemblent aux piméliaires des der- niers sous-genres , sous le rapport de la dilatation et du pro- longement des bords latéraux de la tête. Leur labre est très court et peu avancé. Les bords latéraux du corselet sont droits ou simplement arqués et arrondis ; et sans dilatation, en forme d’angle ou de dent. Les yeux sont peu élevés. Dans ceux-ci, le corselet est étroit, soit cylindracé, soit (1) Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 150; Schœnh., Synon. in- seet: ,1,u, 5; Schœnh., Synon. insect., 1, 1, tab. 2, 5. (2) Ædelostoma sulcutum , Duponchel, Mém. de la soc. linn. de Paris, 1827, XII, A, B, C; insecte trouvé aux environs de Cadix par le fils ainé de ce savant ; à Tanger, par M. Goudot jeune, mais apporté depuis long-temps par M. Labillardière, de son voyage en Syrie. 12 INSECTES COLÉOPTÈRES. en forme de cœur alongé et} tronqué aux deux bouts. Tels sont : | Les Tacénies. (Tacewra. Latr. — Stenosis. Herbst. — Akis. Fab.) Les antennes sont presque perfoliées, avec le troisième article guère plus long que les suivants, et le onzième ou dernier très petit ou réuni avec le précédent. La tête est alongée postérieurement et portée sur une espèce de col ou de nœud. Le corselet est en forme de cœur alongé, tronqué aux deux bouts. L’abdomen est ovalaire (1). Les Psammériques. ( Psammericuus. Latr.) À antennes composées d’articles en forme de toupie, dont le troisième, beaucoup plus long que les suivants, et dont le onzième ou dernier,aussigrand que le précédent, trèsdistinct. La tête et le corselet sont en carré long, de la même largeur. L’abdomen est presque ovalaire, et tronqué à sa base (2). Dans ceux-là, le corselet est au moins aussi large que l’ab- domen, et d’une forme presque orbiculaire, ou en carré, arrondi latéralement, et soit isométrique, soit plus large que long. Les Scaures. ( Scaurus. Fab. ) Où le dernier article des antennes est ovoïdo-conique et alongé; où le corselet est presque isométrique, et où les cuisses antérieures sont renflées, souvent dentées dans les mâles. Les jambes sont longues et étroites. Ces insectes sont propres aux contrées occidentales et chaudes de l’ancien continent (3). Les Scorosres. ( Scorosrus. Germ: ) Où le dernier article des antennes n’est guère plus long que le précédent, et en forme de toupie renversée; où le corselet est sensiblement plus large que long, très arqué aux (1) Latr., Gener, crust. et insect., II, p. 149; Herbst., col. VIII, CExVU, 1-3. (2) Sous-penre établi sur des insectes inédits du Chili. (3) Oliv., col. IT, n° 62; Latr. , Gener. crust. etinsect., IT, p. 159; Encyclop. méthod. , article Scaure. ! FAMILLE DES MÉLASOMES. 15 bords latéraux ; où les cuisses diffèrent peu en grosseur, et où les jambes antérieures sont en forme de triangle alongé, et anguleuses. Ces hétéromeres sont propres à l'Amérique méridionaie(r). Les autres piméliaires à antennes en chapelet et à men- ton entier, sont remarquables par les dilatations latérales, en forme d’angle ou de dent forte, de leur corselet. Le milieu du dos offre une carène siilonnée et terminée antérieure- ment en manière de bosse arrondie et bilobée. Les bords laté- raux de la tête sont briévemeut dilatés. Le labre est en- tièrement découvert et de grandeur ordinaire. Les yeux sont plus élevés que dans les autres piméliaires. Les antennes sont , en outre, veiues ou pubescentes. Les élytres sont très inéoales. Les SÉpinies. ( SEpIDiuM. Fab. ) On les trouve dans les pays méridionaux de l’Europe, et en Afrique (2). Les dernières piméliaires ayant, comme les précédentes, le menton sans échancrure supérieure , s’éloignent de celles-ci à l’égard de la forme des articles de leurs antennes ; ils sont pour la plupart presque cylindriques, ou en forme de cône renversé et alongé; les trois à quatre derniers sont seuls arrondis, soit ovoïdes, soit turbinés ou hémisphéri- ques. Le labre est entièrement découvert, et la saillie mar- ginale de la tête, recouvrant l’origine de ces organes, est peu prolongée , ainsi que dans les sépidies. Ces insectes sont propres à la colonie du cap de Bonne - Espérance. Les yeux sont presque ronds ou ovales, entiers ou peu échancrés, élevés; le corselet est déprimé, tantôt dilaté de chaque côté, en manière d’angle, tantôt plus étroit, mais sillonné et caréné en dessus; le dernier article des antennes est sensiblement plus long et plus épais que le précédent. Tels sont : (1) Germ. insect. Spec. nov , p. 136. (2) Les Sépidies tricuspidatum, variegatum et cristatum de Fa- bricius. L 14 INSECTES COLÉOPTÈRES. | Les Tracnynores. ( Tracuynorus. Latr. — Sepidium. Fab. (1). La, les yeux sont étroits et alongés, presque pas élevés. Le corselet est convexe, presque orbiculaire, échancré en devant, tronqué postérieurement, saus dilatations latérales augulaires , nicarène dorsale. Le dernier article des-:antenues est , au plus, de la grandeur du précédent. Les Morunis. (Mozuris. Latr. — Pimelia, Fab., Ohv. — Psammodes. Kixb.) (2). La seconde tribu des mélasomes, celle des BLar- sines ( Blapsides ), recoit sa dénomination du genre Bzaps (Blaps) de Fabricius. Les palpes maxillaires se terminent par un article manifestement dilaté,en manière de triangle ou de hache. M. Dufour a obser- vé que dans ce genre, ainsi que dans celui d’aside, le jabot est moins developpé que dans les piméliaires, etque la valvule à laquelle il aboutit postérieure- ment n’est point formée de ces quatre pièces prin- cipales, cornées ou conniventes, qui la constituent dans la tribu précédente, mais par le rapproche- ment des colonnes charnues de son intérieur. Le ventricule chylifique est proportionnellement plus long , et les capsules spermatiques sont moins nom- breuses, Les blaps, selon le même naturaliste, sont pourvus d’un appareil de sécrétions excrémentielles (1) Les Sépidies reticulatum,, rugosum, vittaium de Fabricius; le S. acuminatum de Schænherr ; une espèce que M. le comte Dejean nomme Curculioides , et figurée par De Géer, forme une division particulière. (2) Les Pimélies striata, unicolor, gibba, de Fab. Voyez Lat., Gener. crust. et insect., Il, p. 148; — Psemmodes longicornis, Kirb., Line, trans., XII,.xx1, 13. FAMILLE DES MÉLASOMES. 15 double , et d’une tout autre structure que celui des pentamères ; il consiste en deux vessies assez grandes, oblongues, situées tout-à-fait au-dessous des viscères de la digestion et dela génération , très rapprochées l’une de l’autre, à parois tres minces et entourées de replis vasculaires, adhérents, plus ou moins bour- souflés , et dont il est difficile de connaître le point d'insertion , dans l'impossibilité où l’on est de les dé- rouler. Il faut en dire autant des conduits destinés à évacuer au dehors le liquide sécreté ; ils sont cachés par une sorte de diaphragme membraneux, appliqué à l’aide d’un panicule charnu sur le dernier segment ventral. La liqueur sécrétéesort latéralement et non par l’extrémité du dernier anneau ; elle est lancée jusqu'à sept ou huit pouces de distance, brunâtre, d’une âcreté fort irritante et d'une odeur propre et pénétrante, Gelte tribu sera fermée d’un seul genre, celui DE BLaps. (BLaps.) Les blapsides, dont le corps est.géné-alement obloug, avec abdomen embrassé latéralement par les élytres, qui, le plus souvent, se rétrécissent vers lebout etse terminent en pointe ou en manière de queue ; dont les tarses sont presque. sem- blables dans les deux sexes et sans dilatation remarquable, formeront une première division. Les uns ont le menton petit ou n’occupant guère, en lar- geur, que Île tiers de celle du dessous de la tête, presque carré ou orbiculaire. Ici toutes les jambes sont grêéles, sans arêtes, ni dents fortes, au côté externe. Le corselet n’est jamais dilaté en de- vant, ni en forme de cœur largement tronqué. 16 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Oxures. (OxurA. Kirb.) Ont le corps étroit et alongé, le corselet plus long que large, ovoïde, tronqué aux deux bouts, et les articles inter- médiaires des antennes longs et cylindracés (1). Les AcanrnomÈres. ( AcanruomerA. Latr. — Pimelia. Fab.) Ont le corselet presque orbiculaire , transversal ; l’abdo- men presque globuleux; le troisième article des antennes beaucoup plus long que les suivants, cylindrique; ceux-ci presque de cette forme, et les trois derniers au plus gre- nus (2). Les Misozampres. (Misorampus. Latr. — Pimelia. Herbst.) Dont le corselet est presque globuleux et l'abdomen pres- que ovoïde ; et dont les antennes ont le trosième et le qua- trième articles égaux, cylindriques, le huitième et les deux suivants un peu plus gros, presque en forme de toupie, et le onzième ou dernier plus grand et ovoïde (3). Les Braps propres. (Bzaps. Fab.) Leur corselet est presque carré, plan ou peu convexe. L’abdomen est ovalaire ,tronqué transversalement à sa base, plus ou moins aloñgé. Les élytres de la plupart sont rétrécies et prolongées en pointe, dans les mâles surtout. Le troisième article des antennes est beaucoup plus long que les suivants, cylindrique ; ceux-ci ou les trois avant-derniers au moins sont grenus ; le dernier est ovoïde et court. Avec les espèces dont le corps et l’abdomen sont propor- tionnellement moins alongés et plus larges, dont les élytres se terminent dans les femelles en une pointe très courte, où le corselet est presque plane , presque isométriquement ; se range : (1) Oxura setosa, Kirb., Lino. trans., XII, xxu, 5. (2) Pimelia dentipes, Fab., et quelques autres espèces. Les cuisses an- iérieures sont renflées et dentées; le corps est très inégal et cendré; les éperons des jambes sont très petits. (3) Latr., Gen. crust. et insect. , IT, p. 160, etT, x, 8; Pimelia gtb- bula, Herbst., col. VEUI, cxx , r. | FAMILLE DES MÉLASOMES. 17 Le B. porte-malheur. ( B. mortisaga, Oliv., col. I, 60, 1,2,6; Tenebrio mortisaga, Lin.) Il est long d’environ dix lignes, d’un noir peu luisant, uni, simplement pointilié en dessus , avec le corselet presque carré et of- frant de chaque côté , au bord postérieur, les vestiges d’un petit rebord aplati. Le bout des étuis forme une pointe courte et obtuse.— Dans les lieux sombres et malpropres, près des latrines, souvent même dans les maisons. Le B. lisse ( lœævigata, Fab.) pourrait former un sous- genre propre. Son corps est beaucoup plus Court que celui des autres espèces , très convexe ou gibbeux. À partir du quatrième article , les antennes sont ‘fénues Les jambes antérieures se érininett en une forte pointe ou qe, formée par un éperon. Fabricius rapporte que les femmes turques babitgät l'Égypte, où cet insecte esthtrès commun, mangent Me blaps si{/onné, cuit avec du beurre, dans l'intention de s'engraisser. nl dit aussi qu’on s’en sert contre les maux d'oreilles et la piqüre du scorpion (1). . Là , toutes les jambes sont anguleuses, avec des arêtes longitudinales ; les deux antérieures sont plus larges , forte- ment dentées extérieurement. Le corselet est dilaté anté- rieurement et en forme de cœur, largement tronqué. Les Gonopgs. (Gonopus. Lat.) î Le troisième article des Mtennes estalongé, cylindrique, ainsi que les deux où trois suivants; ceux qui viennent après sont grenus; le dernier est ovoïde et un peu plüs long que le précédent. Le bord antérieur de la tête est concaye, et le menton en carré transversal. Le côté inférieur ‘des .cuisses est tranchant, avec un sillon ; ; les deux antérieures ont une dent; les quatre jambes postérieures sont étroites, ar- quées, avec quelques dentelures ; les tarses sont glabres (2). Les autres insectes de cette tribu et à pieds semblables _ dans les deux sexes, diffèrent des précédents par leur men- ton , qui occupe transversalement la majeure partie du des- (1) Les Blaps gages, sulcata, de Fab. V « le Catal, de la coll. des coléopt. de M. Dejean. : (2) Blaps ubialis de Fab. TOME VV. [M 18 INSECTES COLÉOPTÈRES. sous de la tête, et a la forme d’un cœur tronqué inférieu- rement ou à sa base. Le corselet est toujours transversal , échancré ou concave.en devant, et arqué latéralement, soit trapézoïde et plus large postérieurement , soit très dilaté la- téralement et rétréci vers les angles postérieurs. Le labre est échancré. La plupart sont de couleur cendrée et vivent à terre , dans-les lieux sablonneux. Tantôt le-corselet est élargi en devant ou près du milieu de ses côtésiet rétréci postérieurement. La base des mâchoi- res est aécouverte. Les Héréroscèces. (Hereroscelis. Latr.) L À. ; Présentent au côté extérieur des quatre premières jambes deux fortes dents, l’une au milieu, l’autre terminale; l’ex- trémitépostérieure du présternum est prolongée en manière ‘de lame aplatie et reçue dans une échancrure du mésoster- num. Le corps est ovale, arrondi aux deux bouts, avec les bords latéraux du corselet très arqués, et simplement rétré- cis près des angles postérieurs, Les antennes sont légèrement et graduellement plus grosses vers le bout (1). 4 hi. Les Macezes. (Macura. Herbst.) Ont les antennes terminées par une petite massue en bou- ton , et formée par les trois derniers articles; elles peuvent # loger dans des cavités pratiquées sous les côtés du corse- et , qui sont très épais et arrondis (2). M | Les Scoriness. (Sconmws. Kirb. ) À antennes terminées anssi en une petite massue, mais dont les deux derniers articles sont presque confondus ; et point susceptibles d’ailleurs de se loger dans des cavités par, ticulières. Le corselet est dilaté en devant (3). -Tantôt le corselet est presque trapézoïde , arqué graduelle- ment, danstoute la longueur de,ses bords latéraux, sans ré- (1) Pimelia dentipes, Fab.; — ejusd., Platynotus reticulatus , pime- lia obscura , Oliv*; Insectes du cap de Bonne-Espérance. {2) Platynotus serratus ; Fab. | à (3) Scotinus crenicollis, Kirb., Linn. trans, XIT, xxr, 14, con CL propre à l'Amérique nénilionsle, FAMILLE DES MÉLASOMES. 19 trécissement brusque postérieur. Le menton recouvre la base des mâchoires. Les deux derniers articles des antennes sont réunis en une petite massue. | 1 Les Asipes. ( Asipa. Latr.}) (1). Viennent maintenant des blapsides à corps ovale et peu alongé, dont le repli latéral des'élytres est étroit et s'étend peu en dessous ; dont le corselet est toujours transversal, presque carré ou taper ot AS) avec les bords latéraux arqués ; et plus remarquables encore par les différences sexuelles de leurs pattes ; les deux ou quatre tarses antérieurs sont plus dilatés dans les mâles (2). Ces insectes fréquentent les lieux sablonneux. Lee jambes antérieures sont ordinairement plus larges, dilatées tiangulairement au bout et propres à fouir. * Ici le bord antérieur de la tête est toujours échancré. Les deux tarses antérieurs des mâles sont seuls manifestement Plus larges ou plus dilatés que, les suivants. dt: NS] LU ar Les Pépines. (-Penivus. Latr.) LS M. Megerle et M. le comté Dejean les ont subdivisés en plusieurs autrés sous-genres, man sans en donner les ca- ractères. : Ceux où les mâles ont les’ quatre reïhiers articles des deux tarses antérieurs de la même eur avec le radical triangulaire, les trois suivants transversaux et presque égaux, toutes lès jambes étroites et alongées, le corselet rétréci postérieurement et terminé par des angles aigus, forment le genre OPATRINE ( opatrinus ) ) de M. Dejean; ces insectes sont tous d'Amérique (3. à + pas è FF * (1) Latr., Gener. crust et insect. , IT, p. 155. Voyez le Catal 8 a coll. des'coléopt. de Mille comte Dei. , p. 65. Le Platy notus undatus de Fab. est une espèce très peu différente de 4. grisea. Ceétauteur s (Est je crois, mépris sur son habitation. — Platynotus lœvigatus , ejusd {#) Le dessous de ces parties est or dinäirementsoyeux ouf garni œ brosse. (3) Blaps clathrata, Fab.;— ejusd., B:*punctata peut-être aussi son Platynotus dilatatus [A 2+ 20 # INSECTES COLÉOPTÈRES. Ceux où les mêmes tarses et dans les mêmes individus ont le premier article et surtout le quatrième sensiblement plus étroits ou plus petits que les deux intermédiaires, dont le corselet se rétrécit près des angles postérieurs, composent quatre autres sous-genres , mais dont les caractères sont si faibles. et si nuancés, que ces coupes peuvent être réunies en, une seule } celle de Denpare. ( Dendarus. Mez., Dej. ) Quelques espèces ont, ainsi que les opatrines, les jambes étroites, alongées, peu est à leur extrémité , et presque Mae dans les deux sexes; le corselet RE brusque- de chaque côté, près des ängles postérieures, qui forment une petite dent aiguë : ce sont les dendares proprement dits (1). Dans les suivantes, les quatre jambes antérieures, où du moins les deux premières, sont dilatées triangulairement a leur extrémité. Le dessous des intermédiaires et des deux dernières, celui même des deux cuisses postérieures , est soyeux dans plusieurs mâles. | Tantôt les côtés du corselet sont rétrécis brusquement près des angles postérieurs , ou sont presque arrondis, à dentsaillante à cette extrémité. Le corps est ovale. Tels sont Les Hériopmites ( /Zeliophilus ) de M. le comte Dejean. Tantôt le corselet se termineinsensiblement de chaque côté par un angle pointu. Le corps est par tonpelpsens plus court et plus large. F4 : Des espèces à corselet grand, guère plus large que long, fortement rebordé latéralement, et dont le corps est peu bombé en dessus , composent le genre d’ Evrynore ( Eurya _notus) de M. Kirby) (2). 4 ‘à » D’autres, dont le corps est sensiblement plus convexe où plus, bombe en. dessus, avechle corselet transversal très fai- blement rebordé, sont dis SOGÈRES (/socerus), Meg., Dej. (3). Dan les mât des dernières pédines, fe trois premiers ; ) « ; 74 à à à - M Ju, j: % Voyez Dei., Catal. de sa coll. des coléopt. +. 65. P. opes les Pla- tyrotus excavatus et crenatus de Fab. ve (2) Eur notus muri icalus , Kirb., Lion. trans. , XII, xxn > 1. Vigrez Platynotus striatus ; Sck Eh, Synon. insect® , I,1, tab. 11, 6, (3) Dej., Catal. dé sa coll. dei Coléopt. , p. 65. ol FAMILLE DES MÉLASOMES. 21 articles des deux tarses antérieurs, toujours très dilatés, diminuent progressivement de largeur, et le quatrième est très petit. Les cuisses postérieures des mêmes irdividus, sont coucaves et Soyeuses en ‘dessous (1); le corps est ele. avec le corselet faiblement rebordé, s 'élargissant de devant en arrière, ou faiblement rétréci en arrièreÿ toujours ter- miné postérieurement et insensiblement par un angle pointu et prolongé. Telles sont les P£DiNes pére dites s ( Pedi- nus ) de M. le comte Dejean (2). y Là, le bord antérieur de la tête est entier ou sans échan- crure dans plusieurs. Les quatre tarses antérieurs des mâles sont également ou presque également dilatés. La forme du corps et celle du corselet en’particulier est encore sembla- ble à celle des dernières pédines.… Ceux où le bord antérieur. de lat te offre encore une échancrure formant le sous- gere JT 2 we LS: n L * BLApSTINE. (Re "Dei G) A M 57 va ER « , Er" Ceux où il est entier ou sans échancrures gelui | De LA De PLATYSCELE. "( PLATYSCELIS: mi ) (4) Nous voilà arrivés aux mélasomes munis d’ailes. Leurs corps est ordinaireïent ovaleou oblong , dé- primé ou peu élevé ; avec le corselet carré où trapé- zoïde, de largeur de l'abdomen ‘à son extrémité postérieure# Les palpes sont plus gros à leur extré- mite ; le dernier article des maxillaires est en forme de triangle renversé ou de hache ; le menton est peu * lessons des mêmes cuisses est pareillement, soyeux dans les mâles 53 r Ê APUnes. *7 wi pe Déi., Cat., p. 65. À x, G) Dej. , ibid., p. 667 Blaps tibidens. Schæœnb., Synon. insect., J,1, tab. u, 8 % Ibid. ; Fisch., Entom. de la Russ. , IT, xx, 125. 22 INSECTES COLÉOPTÈRES, étendu en, largeur, (1) et laisse à découvert la base des mâchoires. Ces mélasomes composeront la troisième et der- nière tribu, celle des Ténérrronires ( 7'enebrio- nites), formée d’un seul genre, celui à ‘à L f De TÉNÉBRION (TENEBRIO), Tel que : Bebe avait d’abord formé, et nee nous. rattacherons celui qu’il nomme Opatrum et celui d Orthocère ; ils serviront de > types à autant de divisions particulières. Le 4 ro Ceux dont le carps est ovale, avec hncce: presque trapézoïde; arqué é latéralement, ou en demi-ovale tronqué antérieurement , ; plus large au moins au bord postérieur que l’abdomen,, peu ou point rebordé, les palpes maxil- laires términésparun article en hache, ou d’une forme très analogue, et lesantennes grossissant Aikiébleinent! Les CRYPTIQUES. ( CryPTicus. Latr. — Blaps. Fab. ) DA Ont le corps convexe et lisse en dessus, avec la tête dé- couverte ou pêu enfoncée dans l’échancrure "du corselet, sans échancrure à,son bord antérieur, les yeux PAT. CE ou tout-à-fait ‘en dehors de la concavité antérieure du cor- selet, et cette dernière partie du corps insensiblement in- bi 6 sur les côtés ét” peu échancrée en devant. Les antennes sont presque deysa longueur, avec la plupaft des articles presque en forme de cœur renversé ou de toupie, les avant- ‘derniers étant seuls plus arrondis ou presque grenus, mais pointtransversaux. Les jambes sont toujouts étroites et alon- gées , avec les éperons du bout assez Fe @): # . (x) A raïson de leurs mâchoires armées au côté interx cornée , les Épitrages devraient systématiquement appartenirà ce tt et s’éloigneraient de tous les sous-genres dont elle se cofnpose ; par leur menton beaucoup plus grand et recouvrant la base des mâchoires; mais, dans Lordre naturel, ces insectes me paraïssent se placer près des Hélops. «2) Pedinus glaber, Lai. , Gener. crust. et insect. ; IT, pag. 164; + Le] SA FAMILLE DES MÉLASOMES. Les Oparres. { Orarrum. Fab., Dej.— Phylan. Meg.) Leur corps est généralement moins élevé et même souvent déprimé; a tête est reçue postérieurement avéc les yeux dans une profonde échancrure du corselet, et son bord antérieur en offre une petite, où le labre est engagé. Le cor- . selet est déprimé le long de ses côtés ; les antennes sont'plus courtes que lui, en majeure partie grenues, avec les derniers articles RMÉioularrés et transversaux. Les élytres ‘sont raboteuses où triées. Les éperons des jambes sont très petits, et les deux antérieures sont plus larges et triangulairesidans plusieurs. À L’O dés sables ( Silpha sabulosæ, Lin.; Oliv., éolel | 56,1, 4). Son corps est long de quatre ‘lignés,, poir, mais paraissant ordinairement, en dessus, d’un gris cendré; ovale, avec le corselet arqué bidlementit un peu plus large FA son milieu que l’abdomen. Les élytres ont cha- cune trois gage longitudinales, élevées , accompagnées chacune, d que côté, d’une rangée de petits tuber- cules, disposés 21 ni sortent, et se réunissant souvent avecelles ; entre le bord extérieur et la première ligne, et entre-la drrière et la suture, est aussi une série de tuber- culés semblables. Les re antérieures sont plus larges, triangulaires. Très commun danstoute l’Europe, dans les lieux sablonneux, et se montrant des les Lis beaux jours du printemps (1). € ke 2° Ceux dont le co est étroit et alongé, presque de 1x même largeur où plus large Dostértehtémelt, avec.le cor- selet presque cärré, presque aussi long au m ins - que large, et dont les antennes forment une grosse massue , ou sont dilatées b squement à leur extrémité. Les uns me antenñes grosses, cylindriques ou en fu- seau perfoliées, velues, ne paraissant composées que de L3 D : Helops glaber, Oliv., col 111,58, 11, 12; Blaps glabra, Fab. , ct quelques autres espèces inédites! agne ebdu capde Bonné-Espérance, (1) Les Opatres,, no5yy, £ 8, ivier, ibid. P oyeg le même article de VEncyclop. méthode," es coléop. de M. le comte Dejean. Le G. phylan de MM. Mé rle et Dejean ne m’a offert aucun caractère quÀ le distingue nettement de celui d’Opatre. * 24 INSECTES COLÉOPTÈRES. dix articles, le onzième ou-dernier étant tres court et peu distinct ; Fe second est aussi grand que % suivant. ge Corrrcus. ( Corricus. Dej. — Sarrotrium. Germ. ) Dont les antennes sont cylindriques ét terminées par un Fe plus grand, formant une petite massue (1). Les OnruocÈres (Orraocerus. Lat: — Sarrotrium. Ilig. ) Où tes organes, plus larges dans leur milieu, forment une massue en fuseau, trés velue , avec la MER des arti- ‘ei transversaux et LE dernier has plus étroit Le les précédents (2). Les antennes des auftes sont de grosseur ordinaire , sim- plement grenues, point sensiblement perfoliées ni velues, et offrent distinctement onze articles. BR. Les CaroscèLes. (E ‘HIROSCELIS, Lam. } Ont dei fortes dents au côté extérie deux premië- res jambes, et les antennes terminées enfie petite massue presque globuleuse, transverse, formée par les deux der- niers articles (3). # "Les Toxiques. ( Toxrcum. Lat.) : À jambes simples; à massue des antennes comprimée et formée par les trois derniers articles ; à tête triangulaire, et dont le corselet. est presque carré et presque isométrique (4). Les Bonos. (Boros. Herbst. —Hypophlœus. Fab.) Ayant aussi les jambes simples , et 11 magsue des antennes comprifhée et formée par les trois derniers articles; mais dont le corps est presque linéaire, avec la tête FE 2 ré- trécie postérieurement , le corselet pvalaire, ; tronqué à à cha- “à TE - — (1) Sarrotrium celtis, Aou. insect. Spec. nov., D 146. (2) Hispa mutica, Lin.; Pauz., Faun. insect. Germ., I, 8. (3) Chiroscelis bi ifenestra, Lame, gibal. du Mus. d'hist. natur. , n° 16, XXIL "2 ; — T'encbrio digita « (4) Toxicum richesianum , Latr., ner. crüst. etinsect., Il, p. 168, etI,1x, 9. J'ai vu, dans la collection dé M. Labillardière, une autre es- pèce, et qui paraît tréswoisine , pour lé facies, des Opatres. FAMILLE DES MÉLASOMES. 25 que extrémité , et le dernier article des palpes ma%illaires en ovoïde tronqué et peu renflé (1). 3° Ceux dont le corps est pareillement étroit et alongé, avec le corselet presque carré, mais dont les antennes sont de grosseur ordinaire et ne se terminant point brusquement en massue. Les deux pieds antérieurs ont les cuisses grosses , et les jambes étroites et courbes ou arquées. Ici le pénultième article est parfaitement semblable, pour la forme et la grândeur, au précédent; et celui-ci , demême que tous les auttes, n’est ni dilaté ni canaliculé en dessus. Les Cazcar. (Cazacar. Dej. — Trogosita. Fab.) Ont le corselet en carré long, le corps linéaire, de la même largeur partout, avec le bord antérieur de la tête échancré et les trois avant-derniers articles des anterines presque globuleux, point sensiblement transversaux (2). Les Upis. ( Uris. Fab. ) Ont le corselet en carré long ; le corps étroit , mais point linéaire ; le bord antérieur de la tête droit, sans échancrure, et les avant-derniers articles des antennes lenticulaires et transversaux (3). : Les Ténéerions propres. (TEenezrio. Lin., Fab.) Nédiffèrent. des upis que par leur corselet plus large que long. Le On'trouve fréquemment, surtout le soir, dans les lieux + peu fréquentés de nos maisons , dans les Boulangeries, les - moulins à farine, sur les vieux murs, etc., + . . . . . ” Le T. de la farine ( Tenebrio molitor, Lin.; Oliv., col. IE, 57, x, 12), long de sept lignes, d’un brun presque noinen dessus ; couleur de marron et luisant en dessous; corselet de la largeur des étuis, carré, avec deux impres- sions postérieures ; étuis pointillés et striés. bôros, Fab. ; — B. thoracicus, Gyll., ibid., p. 586. (2) Trogosita calcar, Fab. (3) Upis ceramboïdes , Fab. ; — U. saperdoides, Bosc. 26 INSECTES COLÉOPTÈRES. L Sa larve est longue, cylindrique, d’un jaune d’ocre, écailleuse et très lisse. Elle vit dans le son et la farine. On la donne aux rossignols. Elle se transforme en nymphe dans la matière qui lui a servi de nourriture. Le T. géant (grandis), qui se trouve au Brésil, sous les écorces des vieux arbres, lance par l’anus, et à la di- stance de plus d’un pied, une liqueur caustique. D’autres espèces du même pays, mais plus petites, se recouvrent entièrement de cette matière. Je dois ces observations à M. de la Cordaire (1). ” Là, le pénultième article des tarses est très petit, en forme de petit nœud , et reçu dans une gouttière longitudinale du DRE Fi est plus dilaté que les précédents et pres- qu’en forme de cœur. Le bord antérieur de la tête offre une échancrure, er: par une portion du labre... Les Hérérorarses. (HErEerotAssus. Lat.) Sous-genre formé sur un insecte du Sénépal, ayant les ca- ractères des ténébrions, mais singulier par ses tarses. Au premier coup d’œil , les quatre antérieures ne paraissent avoir que quatre articles, et les deux autres trois. La seconde famille des CoLÉOPTÈRES HéTÉéRro- MÈRES, M Les TAXICORNES { TAxICORNES. ), | + N’ont point d’onglet corné au côté interne des mâchoires , et sont tous ailés ; leur corps est le plus souvent carré , avec le corselet trapézoïde , ou demi circulaire et cachänt ou recevant la tête ; dans (1) Voyez, pour les autres espèces, le Catalogue de la collection de M. le comte Dejean et Fabricius. Mais ce genre, tel qu'il es actuclle- ment composé, aurait besoin d'épuration, plusieurs espèces se rapportant aux Phaléries ou à d’autres sous-genres. Quelques-unes même peuvent en former de nouveaux. « FAMILLE DES TAXICORNES. 27 quelques, les antennes, ordinairement insérées sous unesaillie marginale des côtés de la tête, sont courtes, plus ou moins perfoliées ou grenues, grossissent 1n- sensiblement ou se terminent en massue. Les pieds ne sont propres qu’à la course, et tous lesarticles des tarses sont entiers et terminés par des crochets simples ; les jambes antérieures sont souvent larges et trian- gulaires. Plusieurs mâles ont la tête munie de cornes. La plupart de ces hétéromères se trouvent dans les champignons des arbres, ou sous les écorces; quelques autres vivent à terre, Sous des pierres. M. Léon Dufour a observé dans quelques sous-genres de cette famille , tels que les hypophlées, les diapères propres , et les élédones ou bolétophages, un ap- pareil de sécrétion excrémentielle , et danslesseconds des vaisseaux salivaires. Le ventricule chylifique de ceS hétéromères est hérissé de petites papilles en forme de de poils. Ces caractères, la conformation en outre des organes de la génération, nous indi- quent que cette famille (1) se lie avec la précé- dente. | Les uns ont la tête découverte, et jamais entiè- rement engagée dans une entalle profonde et an- térieure du corselet. Cette dernière partie du corps est tantôt trapézoïde ou carrée, lantôt presque cylin- PAR OT. OUR NE NN OPEN UC LE PTE PSE UE (1)Ilen est de même de la suivante. La transition des Ténébrions aux Phaléries et aux Hélops est presque insensible , et dès lors les carac- tères de ces familles sont , dans quelques cas , ambigus. 25 INSECTES COLÉOPTÈRES. drique ; ses côtés , ainsi que ceux des élytres, ne dé- bordent point notablement le corps. Cette division formera la tribu des DiaPéRALES ( Diaperales ), ayant pour type le genre. Des DraPÈèREs. ( DIAPERIS.) Tantôt les antennes sont généralement grosses , presque droites, en majeure partie perfoliées ou terminées brusque- ment par une grosse massue. Le corps est uni ou légèrement strié sur les élytres. Les côtés du corselet n’ont qu’un petit rebord et ne sont point déprimés ni dentelés ; il n’y a point d’écart ou de vide notable entre ses angles postérieurs et la basedes élytres. Les deux pieds antérieurs sont triangulaires et dilatés extérieurement à leur extrémité, dans un grand nombre. Ici les antennes grossissent insensiblement ou dumoins ne se terminent point brusquement en une massue ovale ou ovoïde, et dont la plupart des articles beaucoup plus grands que les précédents. . Les uns, et c’est le plus grand nombre, ont le corps ovale, ou ov srl quelquefois même incl avec le corse- let presque carré ou trapézoïde , le plus souvent. transver- sal, mais jamais long et étroit. FA Puaréeies. (PaaLertA. Lat. — Uloma, Phaleria. Dej.) Ont le dernier article des palpes maxillaires ‘plus grand, en forme de triangle renversé ou de hache, et les jambes antérieures plus larges, dilatées en manière de triangle ren- versé, et souvent dentées, ou munies de > petites épines sur l’un de ses côtés (1). 4 (1) Les unes, par leur forme alongée , se rapprochent des Ténébrions. Les articles intermédiaires des antennes sont presque obconiques , ét les quatre derniers forment une massue perfoliée. La tête des mâles est cor- nue.. M. Dalman à figuré une espèce de cette division (Phaleria furci- fera, Analect. entom., iv). M. Fischer (Entom. de la Russ., II, xxx, 3) en a représenté une autfe. Les Trogosites taurus, guadricornis , vacca de Fabricius , sont de cette division. D’autres ont le corps ovale, déprimé , et les antennes tres perfolices : FAMILLE DES TAXICORNES. 29 Les Drapëres proPres. (Draperis. Geoff., Fab.) Dont les palpes maxillaires se terminent par un article à peine plus épais que le précédent, presque cylindrique, et dont les jambes antérieures, point ou guère plus larges que les suivantes, sont étroites , presque linéaires, et faiblement dilatées à leur extrémité. Parmi les espèces dont le corps est ovoïde, bombé, avec le corselet lobé postérieurement et les antennes grosses, presque entièrement perfoliées, se range la D. du bolet ( Chrysomela boleti, Lia.,@liv., col. HI,55, r.), dont le corps est long d’euviron trois lignes, d’un noir luisant, avec trois bandes d’un jaune fauve, transverses et dentées, sur les élytres.Onlatrouvedansles champignons desarbres. Une autre espèce plus alongée , que Fabricius a placée pani les ips ( Ææœmorrhoïdalis ), forme le s#enre neomida de M. Ziépler: La tête du mâle est armée de deux cor nes(1). Quelques autres, mais dont les cinq derniers articles sont € tels sont les Ténébrions culinaris, retusus, chrysomelinus, APS nüidulus, de cet auteur. Les espèces’de ces deux divisions forment le G. wloma de MM Mé- gerle et Déjcan. Celles dont le corps est plus court et plus arrondi, en forme d’ellipsoïde court ou même hémisphérique, dont les six ou sept der- .niers articles des antéfines sont presque globuleux, sont, pour M. Dejcan, des Phaléries. Le Ténébrion cadaverinus de Fab. est de ce nombre. Une espèce (2icolor) du cap de Bonne-Espérance, et de cette division, se distingue des précédentes par les palpes maxillaires * terminés par un article proportionnellement plus graud, en forme de hache, et par ses antennes , dont les quatre derniers articles sont seuls glo!uleux. "Une autre (Peltoides), propre au Sénégal , se rapproche des Peltis de Fabricius et des Cossyphes par sa forme aplatie, Ses antennes ne sont presque pas perfoliées, la plupart de leurs articles, et même le ‘dernier = étant eu forme de côneenversé. ; (1) Les Trogosites cornuta, maxillosa, de Fabricius, pourraient , à rai- son des différences que présentent ,'dans les deux sexes , les mandibules, former un sous-genre propre. Le 7°. ferruginea du même paraît aussi en constituer un autre , à raison de ses antennes, terminées brusquement en massue perfoliée de trois articles , et dont les précédents sont très petits et nu: 50 INSECTES COLÉOPTÈRES. seuls perfoliés, et forment une petite massue, composent aussi un genre propre, celui de Pentaphyllus (1). D’autres insectes de cette tribu, dont les antennes vont en grossissant et sont presque entièrement perfoliées, se distinguent des diapères et des phaléries par la forme linéaire de leur corps, et leur corselet en carré long ou presque cylin- drique. Tels sont : s Les HyrorgLées. (HyPoPazæus. Fab. — Jps. Oliv.) On les trouve sous les écorces des arbres (2). Là, les antennes, dont l’insertion est à nu, ou très peu recouverte, se terinent brusquement par une grande mas- sue ovale ou ovoïde, perfoliée, de quatre articles au moins, et dont le second, dans ceux où elle est formée de cinq, est très petit. Le corps est ovoïde ou presque hémisphérique, convexe. Les TracuyscëLes. (Tracaysceuis. Latr., Dej.) Ont des antennes guère plus longues que la tête , termi- nées en une massue ovoïde, de six articles; toutes les jambes larges et triangulaires , propres à fouir, et le corps court, presque hémisphérique le plus souvent ; ils s’enterrent dans le sable des bords de la mer (3). Les Léiopes. ( Leropes. Latr. — Ænisotoma. ig., Fab.) Dont le corps est pareillement court etbombé ; mais dont les antennes, de la longueur de la tête et du corselet, se ter- minent par une massue ovale de cinq articles , dont le second plus petit. Les jambes sont étroites, alongées ou peu dila- tées; les quatre antérieures au moins sont épineuses (4). (x) Voyez le Catalogue de MM. Dejean et Dabl, et, quant aux autres espèces; .Fabricius, Olivier et Gyllenhal. (2) Hypophlæus castaneus, Fab.; Panz., Faun. insect. Germ. , XII, 13;— Â. linearis, Fab.; Panz., ibid. , VI, a6; — H. fasciatus, véns , bid. , NI, 179; — H. bicolor, Fab. ; ; Panz , “ibid. , XIL, 14, — Æ. pini, ibid. LXVIT, 19. M. Léon Mere n’a trouvé das les ÆHypo- phlées et les Elédones que quatre vaisseaux biliaires ; il yena six dans les Diapères. pr &e Latr., Gencr. crust. et insect., IV, p. 379. € (4) Latr., “bia. ; Hp. 180; — les ss el humerale, axe De (ex P FAMILLE DES TAXICORNES, Les TérratTomEs. ( TerraTomA. Herbst , Fab. ) Ont le corps un peu plus alongé que les précédents, ovoïde, moins élevé en dessus; toutes les jambes étroites et Sans épines, et les antennes de la longueur de la tête et du corselet, terminées en une massue ovalaire, de quatre articles (1). Tantôt les antennes , toujours terminées en une massue perfoliée, de cinq ou trois articles, et dont les précédents sont presque en forme de cône renversé ou un peu dilatés au côté interne, en mäMière de dent , sont arquées ou un peu courbes. Le corps est ovoïde, très inégal en dessus, ou pro- fondement ponctué et strié sur les élytres. Le corselet est déprimé latéralement, et les bords de ce limbe marginal sont dentelés; il est séparé postérieurement de chaque côté, par un écart ou vide remarquable. Les palpes sont filiformes, ou légèrement plus gros à leur extrémité, ainsi que dans les phaléries et les diapères. La tête des mâles est souventcornue. On les trouve aussi dans les champignons des arbres; ils for- ment le genre D'Écxnowe (Ezepona) de Latreille, ou celui de Boletophagus de Fabricius et de la plupart des autres naturalistes. M. Ziégler, et après lui M. le comte Dejean, n’y com- pr nent que les espèces dont les antennes ont une massue formée par les cinq défniers articles , et dont les précédents sont un peu en dent de scie (2). Celles où les trois derniers seuls forment la massue, et dont les précédents sont presque en forme de cône renversé, sans saillie interne, composent le genre CoxëLe (Coxelus.) (3) neum, orbiculare, piceum , ferrugineum, de M. Gyllenhall ( Insect. Suec. , I, 11, p. 557 et suiv.). (1) Latr., Gener. crust et insect., II, p. 180, et T,1x, 10. Voyez Fab. et Gyllenhall. (2) Voyez le Catal. de la coll. de M. le comte Dejean , p. 68 ; mais rapportez au G. coxelus mon Eledona spinosula. (3) Ibid. , p. 67. Les Cis paraissent, dans un ordre naturel, se rappro- cher de ces insectes. 32 | INSECTES COLÉOPTÈRES. Notresecondetribu destaxicornes, les CossyPHÈNES ( Cossyphenes), est formée d'insectes analogues, par la forme générale du corps, auxpeltis de Fabricius, à plusieurs nitidules et cassides ; il estovoïde ou sub- hemisphérique , débordé dans son pourtour, par les côtés , dilatés et aplatis en manière de limbe ou de marge, du corselet et des élytres; la tête est tantôt entièrement cachée sous ce corselet, tantôt recue ou comme emboîtée dans une échancrure anté- rieure de cette partie du corps; le dernier article des maxillaires est plus grand que les précédents et en forme de hacbe. Cette tribu se composera du genre Des Cossypnes. (Cossyrnus. Oliv., Fab.) Les uns ont le corps aplati, en forme de bouclier, de con- sistance solide, et les antennes terminées en une massue de quatre à cinq articles ; ils sont propres à l’ancien continent, ou bien à la Nouvelle-Hollande. Tels sont: Les Cossypmes propres. (Cossxpaus, Oliv., Fab. ) Dont le corselet, presque demi dfeulaire , ne présente antérieurement aucune échancrure, et cache entièrement la tête; dont les antennes sont courtes et se terminent brusque- ment enune massue ovale de quatrearticles,la plupart trans- versaux; le second de tous et les suivants sont presque iden- tiques. Ces insectes habitent les Er orientales, la partie méri- dionale de l’Europe, et le nord de l’Afri ique (x). | Les HÉLÉEs. (Hezæus. Latr., Kirb.) Ont la tête engagée dans une profonde échancrure, ou dansune ouveïture médiane du corselet, et découverte, du (1) Latr., Gen. crust. et insect., IT, p. 4. Le « | FAMILLE DES STÉNÉLYTRES. 33 moins en partie , supérieurement. Les antennes, de la lon- gueur au moins de ces deux parties du corps réunies, se terminent presque graduellement en une massue étroite, alongée , formée par les cinq derniers articles, dont le der- nier ovoïde , et les précédents en forme de toupie; le second de tous est plus court que le troisième. Ces insectes.sont propres à l’Australasie (1). Les autres, dont la tête est toujours découverte et sim- plement recue dans une entaille profonde du corselet, ont le corps presque hémisphérique, bombé, mol ou de consi- stance peu solide, le corselet très court, et les antennes pres- que de la même grosseur partout et grenues ; ils sont pro- pres à l'Amérique méridionale, et ressemblent , au premier coup d'œil, aux Coccinelles et à diverses espèces d’Erotyles. Tels sent : Les Niziows. ( Nizro. Latr. ) (2). La troisième famille des Coréorrères Héréro- MÈRES, celle rai | Des STÉNÉLYTRES (STENELYTRA. ), Ne diffère de la précédente que par les antennes, qui ne sont ni grenues ni perfoliées, et dont l’extré- nulé ; dans le plus grand nombre, n’est point épaissie. Le corps est le plus souvent oblong, arqué en dessus, avec les pieds alongés , ainsi que dans beaucoup d’autres insectes. Les mâles, aux antennes et à la grandeur près , ressemblent à leurs femelles. Ceshé- (1) Cuv., Règne animal, IT, p. 301, IV, xu1, 6; — Heleus Brownü, Kirb. , Linn. Trans. , XII, xx, 8. » . (2) Latr., Gener. crust. et insect, II, p. 198, et I, x, 2; Æ githus marginatus , Fab. Voyez Germ. insect. Spec. nov. , p. 162. Les G. Eustrophe et Orchésie, que nous avions placés dans cette fa- mille , foni maintenant partie de la suivante. TOME V. 5 54 INSECTES COLÉOPTÈRES. téromères sont généralement beaucoup plus agiles que les précédents ; plusieurs se tiennent cachés sous les vieilles écorces desarbres; on rencontre la plupart des autres sur les feuillesousurles fleurs. Linnæusena rapporté le plus grand nombreà son genre T'enebrio ; ila dispersé lesautres dans ceux de Vecydalis, Chry- somela, Cerambyx et Cantharis. Dans la première édition de cet ouvrage , nous avons réuni ces hété- romères en un seul genre, celui d'Hezors (//elops) ; mais l’anatomie , tant intérieure qu’extérieure , nous indique qu’on peut partager cette famille en cinq tribus, se rattachant à autant de genres, savoir : les hélops de Fabricius, ses cistèles , ses dircées ; les œdémères et Les pes d'Olivier. Nous savons de M. Dufour, qu'à l'égard des vaisseaux biliaires, dont l'insertion est cœcale, ou celle des posté- rieurs, cette insertion ne s'effectue pas dans les deux derniers genres , comme dans les premiers et les autres hétéromères précédents, par un ‘tronc commun, mais par trois conduits, dont l’un sim- ple, le second bifide et le troisième à trois bran- ches. Les œdémères lui ont offert des vaisseaux salivaires. Leur tête est plus ou moins rétrécie et prolongée antérieurement en forme de museau , et le pénultième article des tarses est toujours bilobé , caractères qui semblent rapprocher ces insectes des coléoptères rhynchophores. Sous le rapport du _ canal digestif et de plusieurs autres considérations , les hélops et les cistèles avoisinent les ténébrions ; TAMILLE DES STÉNÉLYTRES. 35 mais les cistèles ont le ventricule chylifique lisse, les mandibules entiers, et vivent généralement sur les fleurs ou les feuilles, ce qui les distingue des hélops. La plupart des dircées ont la faculté de sauter, et le pénultième article de leurs tarses, ou de quelques-uns au moins, ést bifide ; quel- ques-unes vivent dans les champignons, les autres dans le vieux bois. Ces insectes se lient d’une part avec les hélops et de l’autre avec les æœdémères , et encore mieux avec les nothus, sous-genre de la même tribu : tels sont les principes d’après lesquels nous nous sommes dirigés dans le partage de cette famille. Les uns ont les antennes rapprochées des yeux et la tête point prolongée en maniere de trompe et terminée au plus par un museau fort court. Ils com- poseront nos quatre premières tribus. Ceux de la première, ou les Hérorrexs (/ÆZelopt), ont les antennes recouvertes à leur insertion par les bords de la tête, presque filiformes ou un peu plus grosses vers leur extrémité , généralement composées d'articles presque cylindriques, amincis vers leur base , dont les avant-derniers souvent un peu plus courts , en forme de cône renversé, et dont le terminal ordinairement presque ovoïde ; le troisième est toujours alongé, L’extrémité des mandibules est bifide ; le dernier article des palpes maxillaires est plus grand, en forme de triangle ren- versé ou de hache ; les yeux sont oblongs, en forme de rein , ou échancrés. Aucun des pieds n’est propre z* 56 INSECTES COLÉOPTÈRES, pour le saut ; le pénultième article des tarses, ou da moins des derniers, est presque toujours entier ou point profondément bilobé ; les crochets du bout sont simples, ou sans fissures ni dentelures ; le corps est le plus souvent arqué en dessus et toujours de consistance solide. Les larves qui nous sont connues sont filiformes, lisses , luisantes, et à pattes très courtes, ainsi que celles des ténébrions ; on les trouve dans le vieux bois : c’est aussi sous les vieilles écorces des arbres que se tient l’insecte parfait. Cette tribu répond en majeure partie au genre D'HÉLOrS (HEzops) de Fabricius. Les uns ont I® corps presque elliptique, très arqué, ou très convexe, en dessus, avec les antennes de la longueur au plus du corselet, comprimées et dilitées en manière de dents de scie, vers leur extrémité, Je corselet-transversal, plan en dessus, soit trapézoïde et s’élargissant postérieu- rement , soit presque carré, et les élytres souvent terminées en poiute ou par une dent. L’extrémité postérieure de l’a- vant-sternum fait une petite saillies pointue, qui est reçue dans une échancrure, en forme de fourche, du mésosternum. Dans ceux-ci, le menton est large et cache l’origine des mâchoires. Le milieu de l’extrémité postérieure du corselet s’avance du côté de l’écusson, en manière d’angle. Tels sont Les Émreaces. ( Eprrracus."Latr.) (1). Dans les autres, le menton ne recouvre point la base des mäâchoires, et le bord postérieur du corselet est droit, ou se dilate peu en arrière. (1) Latrs, Gener. crust. et insect., IL, p. 183, et, x, 1. Les mà- choires sont onguiculées comme celles des Mélasomes. Ce sous-genre, ainsi que les deux suivants , est propre à l'Amérique méridionale. FAMILLE DES STÉNÉLYTRES. Qt “1 Les Cnonazows. ( CwopaLon. Latr. ) “ v, 41 . . . Où, à partir du cinquième article, les antennes sont forte- ment comprimées et bien dentées en scie, et dont la tête est notablemet plus étroite que le corselet (1). Les Campstes ( Campsia. Lepel. et Serv. — Camaria des mêmes. }) mn ; L Où les antennes sont légèrement, et à commencer au sixième article, dentéesen scie; et dont la têteest aussi large que le bord postérieur du corselet. Le corps est d’ailleurs proportionnellement plus long, moins bombé, avec le cor- selet plus large postérieurement (2). Dans tous les autres hélopiens, le mésosternum ne pré- sente point d’échancrure notable, et l’extrémité postérieure de l’avaut-sternum ne se prolonge point en pointe. Ici le corps est tantôt ovoïde ou ovéldire,, tantôt plus oblong , mais rétréci aux deux bouts; il n’est jamais cylin- drique ou linéaire, ni très aplati. On a formé quelques sous- genres avec quelques hélopiens, se rapprochant des premiers par leur corps très renflé et comme gibbeux postérieurement. Ceux dont le corps est presque ovoïde ou court, avec le corselet transversal, plan ou simplement courbé, compo- sent les sous-genres suivants. Les SPRÉNISQUES. ( SPHENISCUS. Kirb..) L 2 Que l’on prendrait au premier aspect pour des Erotyles, etqui ont, comme les précédents, les derniers articles des an- . L (1) Latr., Gener. crust. et insect, IL, p. 182,etI, x, 7. (2) Encyclop. méthod , article Sphénisque. MM. Lepeletier et Serville ne donnent que dix articles aux antennes des Camaries, caractère qui les distinguerait des autres hélopiens ; mais nous fn avons compté distincte- ment onze dans divers Hélops du Brésil, qui nous paraissent très rap- prochés de la C. nüida, qu'ils citent.Nous avons cru, jusqu’äice que nous ayons verifié, sur les individus soumis à leur examen , cette ano- malie, devoir réunir ces deux sous-genres. Outre le Cnodalon irroraturn de M. Germar, cité daus cet article, rapportez au même sous-genre les Toxiques geniculatum e1 nigripes de ce savant. 38 INSECTES COLÉOPTÈRES. tennes dilatés intérieurement , en manière de dents de scie, et le corselet plan (1). Les Acanrnopes ( Acanraopus. Még., Dej. ) Plus courts et plus arrondis que les sphénisques, avec les antennes simples, terminées par un article plus grand et ovoïde, les cuisses antérieures renflées et dentées, du moins dans l’un des sexes, et les jambes presque linéaires, à éperons très petits ou presque nuls; les antérieures sont arquées (2). Les AmarvGmes. ( Amaryemus. Dalm. — Cnodalon. Helops. Chrysomela. Fab. ) Voisins des acanthopes, ayant aussi les antennes simples, mais filiformes, et dont les cuisses antérieures ne sont ni renflées ni dentées. Toutes les jambes sont droites et ter- minées par des éperons très sensibles (3). Ceux, où le corselet est renflé en dessus, ovoïde et tron- qué aux deux bouts, plus étrait dans toute sa longueur que Vabdomen, avec les antennes simples, grossissant vers le bout , et toutes les jambes étroites, longues et courbées ou arquées, sont, pour M. Kirby, Des SruÆrOTES. (Shore ) (4) Le même savant comprend sous la dénomination géné- rique D’Anéwe. (Anezium. — Calosoma. Fab. } Des hélopiens à forme ovale, avec le corselet plus large que long, presque orbiculaire, échancré en devant, tron- qué à l’autre bout, dilaté et arqué latéralement ; et les an- tennes presqué filiformes et dont la plupart des articles (x) Spheniscus erotyloüles, Kirb. , Linn. Trans., XII, xxu, 4; Ency- clop. méthod , article Spherisque. Les Hélops suturalis et geniculatus de M. Germar font le passage de ce sous-genre aux Hélops proprement dits. (2) Helops dentipes, Panz., Ross. ; — Helops fentes Fab. , autre espèce, mais des Indes orientales. (3) Dalm., Anal. entom., p. 60. Rapportez encore à ce sous-genre l’'Helops ater de Fab. (4) Sphærotus curvipes, Kirb. , ibid. , XXI, 15. FAMILLE DES STÉNÉLYTRES. 39 sont presque en forme de cône renversé. Ces insectes se trouvent plus spécialement à la Nouvelle-Hollande (1). Les espèces dont le corps est ovale-oblong, insensiblement arqué et convexe, ou presque droit en dessus, avec les an- teunes simples, soit filiformes, soit un peu plus grosses vers le boût, surtout dans les femelles, et le corselct presque carré ou en forme de cœur alongé et tronqué posté- rieurement , forment deux autres sous-genres (2). Les HéLo»s proprement dits. (HeLops. Fab. ) La plupart des articles des antennes sont presque en forme de cône renversé, ou cylindriques et amincis à leur base. Le corselet est transversal, ou à peine aussi long que large, soit carré ou trapézoïde, soit en forme de cœur, rétréci brusquement postérieurement, terminé par des angles pointus, et toujours appliqué exactement contre la base des élytres (3). Les Lænes. (Lænwa. Mée., Dei. — Helops. Fab. —Scaurus. Sturm. ) Leurs antennes sont sénéralement composées , au moins dans les femelles , d’articles courts, en forme de toupie; le dernier est plus épais que les précédents et ovoïde. Le corselet est presque en forme de cœur tronqué, élevé ou convexe en dessus , séparé de l’abdomen par un écart notable, avec les angles obtus ou arrondis. Les cuisses , surtout les antérieures, sont renflées (4). Les EE hélopiens ont le corps alongé, étroit, pres- (1) Ædelium calosomoides , Kirb., Linn. Trans., XII, xx11, 2. (2) Les deux ou quatre tarses antérieurs sont dilatés et velus en dessous, dans plusieurs mâles. vd (3) Les Helops cæruleus, lanipes, cara boides ;* de Fab. ; les Atos arboreus , gracilis de Fischer (Entom. de la Russ., IL, xxn, 4, 5), plusieurs autres espèces exotiques. J'y rapporte aussi le Catops ue du premier , qui, ainsi que son Âelops obliquatus , semble faire Le pas - sage des Amarygmes à l'A. caraboides. (4) Lœna pimelia, Dej., Catal. ; Helops pimelia, Fab. ; Scaurus vien- nensis, Sturm.; Læna pulchella, Fisch., Entom. de la Russ., II, xx11, 8; var. ? Le 40 INSECTES COLÉOPTÈRES. que de la même largeur partout (1), et soit épais, et pres- que cylindrique, soit très déprimé. Le corselet est presque carré, ou presque en forme de cœur'tronqué. Ceux dont le corps est assez épais, presque cylindrique ou linéaire, avec le corselet presque carré , sans rétrécissement postérieur, forment deux sous-genres. \ Les SrÉNorrACuÈLEs. ( SrenorRAGuELUS. — Dryops. Payk. ) Ont la tête alongée, rétrécie postérieurement, presque en manière de col; les antennes terminées brusquement par trois articlés plus courts et un peu plus gros; le troisième est beaucoup plus long que les suivants (2). Les Srroneyzies. ( Srroncyzius. Kirb, — Ejusd. Stenochia. fé —Helops. Fab. ) Dont la tête n’est ni alongée ni rétrécie postérieurement, et dont les derniers articles des antennes (un peu plus di- latés) ne different pas brusquement des précédents; le troi- sième est seulement un plus long que le suivant (3). Ceux dont le corps est applati, avec le corselet rétréci pos- térieurement, presque.en forme de cœur tronqué, compo- sent le dernier sous-genre, celui De Pyrue. (Pyrno. Lat., Fab.) “ Les antennes vont à peine en grossissant ou sont filifor- mes , avec le dernier article presque conique ; le troisième n’est guère plus long que le précédent et les suivants. Quelques espècés, propres au Brésil , se rapprochent beau- (1) Un peu plus étroit en devant. (2) Dryops œnea, Payk.; Calopus æneus, Gyll.; OEdemera œnea, Oliv. ; lAgnathus decoratüs de M. Germar (Faun. insect. Europ., fasc. XII, fig. 4), dont j'ai trouvé un individu près de Brives, département de la Corrèze, me parait se rapprocher beaucoup des Sténotrachèles. Le Pelmatopus Hummeli de M. Fischer (Entom. de la Russ., IT Ë XXL, 7%) est, à ce que ju présumé, congénère , et se rapproche beaucoup de la pre- mière espèce. . (4) Strongy lium chalconatum , Kixb., Linn. Trans., XII, xxi, 16; — Stenochia rufipes, ihid., xxu1, 5. Voyez aussi les Helops splendidus, aurichalceus , azureus ;'intérstitalis , flavicrus , luteicornis , limbatus, de M. Germar. L FAMILLE DES STÉNÉLYTRES. 41 coup des pythes; mais le second article est notablement plus court que le troisième, et les angles du corselet sont aigus, au lieu d’être arrondis ou obtus, comme dans ce sous- genre (r). Lasecondetribu, celle des Cisrérines (Cistelides , est infiniment voisine de la précédente, mais l’in- sertion des antennes n’est point recouverte; Les mandibules se terminent en une pointe entière ou sans échancrure ; les crochets des tarses sont dentelés inférieurement en manière de, peigne ; .plusieurs de ces insectes vivent sur les fleurs. Le canal digestif est plus court que celui des hélops, et le ventricule chylifique n’offre aucune papille. Cette tribu forme le genre + Des CisTÈèLes. ( CisTELA. Fab. ) . { Les unes ont tous les articles des tarses entiers. Le dernier des palpes maxillaires est simplement un peu plus grand, en cône renversé ou triangulaire. Ici le corselet est épais, plus étroit que l’abdomen, presque orbiculaire ou presque en forme de cœur. Les antennes sont plus grosses vers leur extrémité. Les cuisses sont en massue. Les LysrroniQues. (Lysrronicuus. Latr.) (2) Là , le corselet est déprimé, trapézoïde, dé la largeur de l’abäomen au bord postérieur , ou guère plus étroit. Les an- tennes sont filiformes ou légèrement plus grosses vers le bout. (1) Voyez Fab., System, eleuth., IE, p. 95 ; Latr., Gener. crust. et in sect., Il, p. 195; Schœnh., Synon. insect, I. m, p. 55; Fisch., Entom. de la Russie, IL, xxtt, 1. (2) Helops equestris, Fab. , et quelques autres du Brésil; — /Zelops columbinus, Germ.; — Notoxus helvolus, Dalm. 42 INSECTES COLÉOPTÈRES., Les’ Cisrëes propres. (Cisreza. Fab. ) Ont la tête avancée en manière de museau, le labre guère plus large que long, la plupart des articles des antennes, soit en forme de cône renversé, soit de triangle, dilatés même en dents de scie; le dernier est toujours oblong. Le corps est ovoïide ou ovalaire. La C. Céramboide (Chrysomela ceramboïdes, Lin.; Oliv., col. IE, 54 ,1, 4), qui pourrait, à raison de ses antennes, dout les trois premiers articles sont plus courts que les suivants, et de la forme en dents de scie de ceux-ci, constituer un sous-genre propre, est longue de cinq li- gnes , noire, avec les étuis d’un jaune roussâtre et striés.. Le corselet est presque demi circulaire. Sa larve vit dans le tan des vieux chênes et y subit ses transformations. La C. jaune-citron ( Chrysomela sulphurea, Liu.; Oliv., ibid. ,1,6) a une forme plus alongée que la précédente. Elle est longue de quatre lignes, d’un jaune citron , avec les yeux noirs. Les étuis sont striés. Les antennes sont simples. Très commune en France, sur différentes fleurs, et particulièrement sur'celles de la mille feuille (1). Les Mxcérocuanes. ( Mycerocnares. Lat. — Mycetophila. ‘Gyll., Dej. — Cistela. Fab.) Dont la tête ne s’avance point en manière de museau ; dont le labre est très court , transversal et linéaire ; et où la plu- part des articles desantennes sont courts , presque en forme de toupie; le dernier est ovoïde. Le corps, surtout dans les mâles, est étroit et alongé. Les mächoires et la lèvre sont molles (a). Les autres ont le pénultième article dés tarses bilobé; et le dernier des palpes maxillaires très dilaté, en forme de hache. Le corps est généralement plus oblong. Les AzLÉCULESs. ( ALLECULA. Fab. ) (3). (1) Voyez Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 225; Oliv., col. ibid. ; Schœnbh., Synon, insect., I, 1, p. 332 et suiv. (2) Voyez Gyll., Insect. suec., I, 11, p. 541; Latr., ibid., p. 189, Helops barbatus. La dénomivation de mycetophila ayant été employée par M. Meigen, j'ai cru devoir lui substituer celle de mycetochares. (3) Les Allécules contracta , geniculata , de M. Germar (Insect. spec. nov. , p. 163, 164), ont les tarses antérieurs très dilatés. FAMILLE DES STÉNÉNYTRES, 43 La troisième tribu , celle des SernoPALPIDEs (Ser- ropalpides) (1) est remarquable , ainsi que l'annonce l’étymologie de ce nom, par les palpes maxil- laires, qui sont souvent dentés en scie, fort grands et inclinés. Les antennes sont insérées dans une échancrure des yeux ,; à nu, comme dans la tribu précédente , et le plus souvent courtes et fili- formes. Les mandibules sont échancrées ou bifides à leur extrémité et les crochets des tarses sont simples. Le corps est presque cylindrique dans les uns, ova- laire dans les autres , avec la tête inclinée et le cor- selet trapézoïde ; l’extremité antérieure de la tête n’est point avancée, et les cuisses postérieures nesont point renflées, caractères qui les distinguent de plu- sieurs hétéromères de la tribu suivante. Le pénul- tième article des tarses, ou des quatre antérieurs au moins, estle plus souvent bilobé, et dans ceux où il est entier, les pieds postérieurs au moins sont propres pour sauter; ils sont alors longs, compri- més , avec les tarses menus, presque sétacés, et dont le premier article alongé; les antérieurs sont sou- vent courts et dilatés. Cette tribu a pour type le genre Drrcée ( DircæA ) de Fabricius. Les uns, en petit nombre, ont les antennes terminées en massue. Tels sont : Les Orcuésres. (OrcaEesra. Latr. — Dircœa. Fab. ) Les palpes maxillaires sont terminés par un article en (1) Sécuripalpes, Fam. nat. du règne anim. L'expression de serropal- pides est préférable, parce qu’elle rappelle le genre Serropalpus ; qui fait partie de cette tribu. AA INSECTES COLÉOPTÈRES. forme de hache. Les pieds sont propres pour le saut ; le pé- uultième article des quatre tarses antérieurs et His (x). Les autres ont les antennes filiformes. Ceux-ci ont des pieds propres à sauter, le corps ovale ou ovoïde, les antennes toujours courtes, presque cylindriques, les palpes maxillaires simplement un peu plus gros à leur ex- trémité, mais point terminés par un article en forme de hache, et tous ceux des tarses.entiers. Les Eusrropuss. (Eusrropaus. Ilig.— Mycetophagus. Fab.) Leur corps est ovoïde, avec le corselet large, échancré en devant, .et les angles postérieurs prolongés; les antennes plus ais que lui, les quatre jambes postéfieures médio- trement alongées et terminées par deux longs éperons (2). Les HarromÈnes. HazLomenus. Payk. — Dircæa. Fab.) Ont le corps plus alongé, ovalaire, des antennes plus lon- gues que le corselet, et les jambes postérieures longues, gré- les, avec deux éperons très courts au bout (3). Ceux-là ont ordinairement le corps étroit'et alongé, les palpes maxillaires terminés par un article en forme de hache, et le pénultième article des tarses, ou des quatre antérieurs au moins, bilobé. Tantôt les antennes sont épaisses et composées d’articles courts, en forme de cône renversé ou de toupie. Dans quelques-uns, tels que les deux sous-genres sui- vants, le corps est ovalaire , avec le corselet transversal ou presque isométrique , et s’élargissant de devant en arrières Les Dircres propres. (Dircæa. Fab. — Xylita. Payk. ) Dont les palpes maxillaires ne sont point dentés en scie, et où le dernier article est plus avancé au côté interne que les précédents. Le corselet s’abaïsse insensiblement sur les côtés. L’écusson est très petit (4)4 (1) Latr., Gener. crust et insect. , IL, p. 194; Schœnh. , Synon. in- sect TS, pb: (2) Mycetophagus dermestoides , Fab. M. de la Cordaire en a rapporté da Brésil une autre espèce. (3) Voyez Gyllenhal ; Insect. Suec , 1, 11, p. 526. (4) Zbid.,p. 516, moins les espèces qu’il nomme bifasciata et quercina (voyez, ci-après, Hypule), et fuscula (voyez $craptie). TAMILLE DES STÉNÉLYTRES. 45 Les Mézanpryes. ( MeLanprya., Fab. ) Où les palpes maxillaires sont évidemment dentés en scie, les extrémités internes du second et du troisième article étant prolongées eu pointe, et de niveau avec le quatrième ou le dernier. Le corselet est brusquement déprimé laté- ralement, vers les angles postérieurs, avec le bord posté- rieur sinué. L’écusson est de grandeur ordinaire (1). Dans le sous-genre suivant , lé corps est étroit, presque linéaire. Le corselet forme un carré long , rétréci postérieu- rement. Les Hypuzes. (Hypuzus. Payk. — Dircœa. Fab. Les antennes sont plus longues que dans les précédents, un peu, perfoliées, avec les articles plus séparés. Les trois dcr des palpes maxillaires forment, réunis, une massue ovale (2). Tantôt les antennes sont menues , composées d'articles alongés, presque cylindriques. Le corps est long, étroit, avec l’abdomen alonpé. Les SerropaLpes. ( SernoPALPus. Heilw., Payk. — Dircæa. Fab. ) Le corps est de consistance ferme , avec les palpes maxil- laires fortement dentés en scie, le corselet aussi long au moins que large, les quatre tarses postérieurs longs ; tous les articles des deux derniers sont entiers ou sans divisions sensibles (3). Les Conopazres. ( Conoparrus. Gyil.) Le corps est mou, avec Jes palpes maxillaires peu dentés en scie, le corselet transversal , et les tarses médiocrement alongés; le pénultième article est bilobé à tous (4). (x) Voyez Gyllenhal , Insect. Suec., I, u, p. 533, à l'exception de la M. ruficollis (Dircæa ruficollis , Fab.), qui me paraît devoir se rapporter am sous-genre conopalpe. (2) Dircœa bifasciata, Gyll., Insect. Suec., I , 11, p. 522; — ejusd., D. quercina, ibid. , p. 523. (3) Lbid., p. 514; Latr., Gener. crust. et insect., Il.p. 192; ct 1, IX, 12, (4) Gyll., ibid. ,p. 547 ; Dejean, Catal. , p. 70. 46 INSECTES COLÉOPTÈRES, La quatrième tribu, celle des OEnémérires(OEde- merites ), se lie avec les précédentes par plusieurs caractères, comme d’avoir les antennes insérées à nu et près des yeux, les mandibules bifides à leur extremité , le pénultième article des tarses bilobé et les palpes maxillaires terminées par un article plus grand, en forme de triangle renversé ou de hache ; mais si l’on en excepte les nothus, rap- prochés par la forme et la largeur du corselet et quelques autres signalements , de quelques hété- romères de la tribu précédente, et cependaïft dis- tincts de ceux-ci par leurs cuisses posterieures très renflées et les crochets refendus de leurs tarses, les œdémérites présentent un ensemble de caractères qui ne permet pas de les confondre avec les autres hété- romères. Le corps est alongé, étroit, presque li- néaire , avec la tête et le corselet un peu plus étroits que l’abdomen; les antennes sont plus longues que ces parties, enscie dans quelques (Calopes), filiformes ousétacées, et composées d'articles presque cylindri- ques et longs, dansles autres; l’extrémilé antérieure de la tête est plus ou moins prolongée, en forme de petit museau, et un peu rétrécie en arrière, avec les yeux proportionnellement plus élevés que dans les héléromères précédents ; Je corselet est au moins aussi long que large , presque carré ou presque cylin- drique et un peu rétréci en arrière ; les élytres sont linéaires ou rétrécies postérieurement en manière d’alène et souvent flexibles. Ces insectes ont des FAMILLE DES STÉNÉLYTRES. 45 rapporlis avec les téléphores et avec les zonitis. M. Léon Dufour a reconnu dans lesæœdémères l’exis- tence de deux vaisseaux salivaires (1) très simples, flexueux et flottants, ainsi que celle d’une panse for- mée par un jabot latéral muni d’un cou ou pédicelle. Ce sont les seuls coléopières où il ’ait observée. Les œdémérites se trouvent sur les fleursousur les arbres. Leurs métamorphoses sont inconnues. Ces hétéromères seront compris dans un seul genre, celui D'OEDÉMÈRE. ( OEDEMERA. Oliv. ) Les uns, dont les antennes sont toujours courtes, insérées dans une échancrure des yeux et simples; dont les cuisses postérieures sont renflées, du moins dans l’un des sexes, ont le corselet de la largeur de la base de l’abdomen, plus large que la tête, et les crochets des tarses bifides. Les Noraus ( Noraus. Ziegl., Oliv. — Osphya. Iig. — ’ Dryops. Schænh. ) Les palpes maxillaires sont terminés par un grand article en forme de hache alongée. Les pieds postérieurs sont dans un des sexes très gros, avec une forte dent et deux petits (r)Les mordellones présentent le même caractère. Peut-être faudrait-il, dans une série plus naturelle, placer les hories, qui ont aussi les cuisses postérieures renflées , immédiatement après les zonitis et les sitaris ; passer ensuite aux œdémériies et aux mordellones, et terminer les hétéromèrespar les notoxes.ou les anthicus de Fabriciüs, insectes qui se lient évidemment avec les mordellones, au moyen des scrapties. Dans mon Gener. crust, et insect., j'avais placé les œdémérites à la fin de la même section. Les rhæbus de M. Fischer, quoique tétramères, ont de grands rapports ayec les nothus et les œdémères. Les xylophiles, pareillement tétramères, sont cependant très rapprochés des notoxes. 48 INSECYES COLÉOPTÈRES. éperons en dessous, près du bout interne de leurs jambes. La tête n’est point proiongée en devant (1). Peut-être faudrait-il, dans un ordre naturel, placer ici les Rhæbus de M. Fischer. ( Voyez la famille des rhyncophores. ) Les autres, dont les antennes sont toujours plus longues que la tête et le corselet, dont les pieds sont le plus souvent presque de la même grosseur, ont le corselet plus étroit que la base de l’abdomen et un peu rétréci en arrière, et les crochets des tarses entiers. Les Cazopes. ( Cazorus. Fab. — Cerambyx. De G. ) Dont les pieds postérieurs sont , dans les deux sexes, de la grosseur des autres, ou peu différents; et dont les an- tennes sont insérées dans une échancrure des yeux, en scie, avec le second article beaucoup plus court que le suivant, en forme de nœud et transversal (2). Les SrparÈèDres. ( Spareprus. Méperl., Dej. — Pedilus ? Fisch. ) Semblables aux calopes, par les pieds et l’insertion des antennes; mais où ces derniers organes sont simples, avec le second-article, en forme de cône renversé, comme le suivant, et de la moitié au moins de sa longueur (3). Les Dyrnies. (Dyninus. Fisch. — Æelops. Dryops. Necy- dalis. Fab. — OEdemera. Oliv.) Ayant encore les pieds de la même grosseur ou peu diffé- rents dans les deux sexes, mais dont les antennes , toujours filiformes, sont insérées au-devant des yeux. Les élytres ne sont point rétrécies brusquement vers leur extrémité, en manière d’alène (4). (1) Olivier, Encyclop. méthod. article Vothus. Voyez Schœnh. , Sy- non. insect., l,111, app., p. 8. ‘4 (2) Cälopus serraticornis, Fab. ; Oliv., col. IV, 72,1, 1. (3) Calopus testaceus, Schænh., Synon. insect., I, 111. p. 4-11; — Pedilus fuscus, Fisch., Entom. de la Russ, , 1,1v, (4) Dytilus helopioides , ibid. , 1, v, 1; — D. rufus, ibid., 2. et les œdémères à cuisses simples d'Olivier. FAMILLE DES STÉNÉLYTRES. 49 Les OEDEÉMÈRESs. (OEnEmrra. Oliv. — Necydalis. Dryops. Fab. ) Où les cuisses postérieures sont très renflées dans l’un des sexes, dont les antennes sont ordinairement longues et plus menues vers leur extrémité, et dont les élytres se rétrécissent brusquement vers leur extrémité (1). La cinquième et dernière tribu des sténélytres , celle des Rayncnosromes(Rhynchostoma) , se com- pose d'insectes dont les uns, tels que les premiers, tiennent évidemment , par l’ensemble de leurs rap- port, des œdémères , et dont les autres paraissent ap- partenir , dans l’ordre naturel , à la famille des porte- bec ou rhynchophores. La tête est notablement prolongée en devant, sous la forme d’un museau alongé ou d’une trompe aplatie, portant à sa base, et en avant des yeux qui sont toujours entiers ou sans échancrure, les antennes. se Ces insectes formeront un seul genre, celui 4, DE MycrÈère. (MyYCTERUSs. ) Tantôt les antennes sont filiformes et le museau n’est point élargi au bout ; le corselet est rétréci en devant , -en forme. de cône tronqué ou dé trapèze ; la languette est échancrée , et le pénultième article des tarses est bilobé. Ces insectes se trouvent sur les fleurs , habitude qui est indiquée par le pro- longement soyeux du lobe terminant leurs mâchoires. : Les Srenosromes. (Srenosroma. Lat., Charpent. — Leptura. Fab. ) Ont le corps étroit , avec le corselet en forme de cône tron- qué et alongé; les élytres flexibles, étroites , alongées et ré- (r) Les ædémères d'Olivier à cuisses postérieures renflées et à élytres subulées. Voyez l'Encyclop. méthod. , article OEdémère. TOME V: mn 5e -INSECTES COLÉOPTÈRES. trécies en pointe ; les antennes composées d’articles cylindri- ques et longs, les palpes maxillaires terminés par un article guère plus épais que les précédents, presque cylindrique (x). Les Mycrères propres. (Mycrerus. Clairv., Oliv. — Bruchus. rhinomacer. Fab. — Mylabris. Schæff. ) Ont le corps ovoïde, de consistance solide, coloré par un duvet soyeux , avec le corselet trapéziforme ; l’abdomen est” carré, long, arrondi postérieurement; les antennes sont com- posées d’articles ayant pour la plupart la forme d’un cône renversé, et dont lenombre paraît être de douze, le onzième ou dernier étant brusquement rétréci et allant en pointe ; les palpes maxillaires sont terminés par un article plus grand, en forme de triangle renversé (2). Tantôt les antennes sont terminées en une massue alon- gée , formée par les trois à cinq derniers articles ; le museau est très aplati, avec un angle saïllant de chaque côté, avant l’extrémité; le corselet est en forme de cœur tronqué, rétréci postérieurement ; la languette est entière; tous les articles, des tarses sont entiers. Ces insectes vivent sous les écorces des arbres, et paraissent, dans l’ordre naturel , se placer près des anthribes de Fabri- Cius, qui les a confondus avec eux. Le corps est déprimé avec la trompe un peu pointue en devant, et les tarses courts. Les palpes sont plus gros à leur extrémité. Ils forment le sous genre FRanosime. (Ramwosimus. Latr., Oliv.-—Corculio. Lin., De G. — Anthribus. Fab.) Iliger l’avait désigné sous la déaomination de salpingus . Quelques entomologistes ont adopté l’une et l’autre, mais en restreignant génériquement celle-ci aux espèces dont la massue antennaire est de trois articles, et en appliquant (1) CÆdemera rostrata , Latr., Gener. crust et insect., II, p. 229; Stenostéma rostratum, Charpent., Horæ entom. , 1x, 8, $. variegatum, ibid, 6 ; 8. variegata, Germ. entom. insect. spec. nov. , p. 167. (2; Latr., Gener. crust. et insect., 1, p. 230, G. rhinomacer. Voy. Olivier, Encyclop. méthod., , article Myctère. FAMILLE DES TRACHÉL'IDES,. 51 cellé de rhinosime à celles où cette massue est de quatre à cinq articles (1). Notre seconde division générale et quatrième fa- mille des Cocéorrères HéTÉROMÈRES, celle Des TRACHÉLIDES (TRACHELIDES. ), À Ja tétetriangulaire ou en cœur, portée sur une espèce de col ou de pédicule formé brusquement, et en-decà duquel elle ne peut, étant aussi large ou plus large, en ce point, quele corselet, rentrer dans - sa cavité intérieure ; le corpsest le plus souvent mou, avec les élytres flexibles, sans stries, et quelquelois très courtes , un peu inclinées dans d’autres. Les mà- choires ne sont jamais onguiculées. Les articles des tarses sont souvent entiers et les crochets du dernier bifides. La plupart vivent, en état parfait, sur différents végétaux, en dévorent les feuilles, ou sucent le miel de leurs fleurs. Beaucoup, lorsqu'on les saisit, cour- bent leur tête et replient leurs pieds, comme s'ils étaient morts; les autres sont très agiles. Nous parlagerons cette famille en six tribus, formant autant de genres. La première, celle des LacrratRes (Lagoriariæ), a le corps alongé, plus étroit en devant, avec le corselet, soit presque cylindrique -ou carré, soit (1) Voyez Latr., Gener. crust. et insect., IT, pag. 231; Olivier , col. . et Encyclop. méthod.; Dejean , Catal, p. 77, et Gyll., Insect Suec., J, u, p. 640, et III, p. 715. 4* 52 INSECTES COLÉOPTÈRES, ovoide et tronqué ; les antennes insérées prés d’une échancrure des yeux, simples, filiformes ou gros- sissant insensiblement vers le bout , le plus souvent et du moins en partie grenues, et dont le der- nier article plus long que les précédents dans les mâles ; les palpes plus épaissis à leur extrémité , et le dernier article des maxillaires plus grand, en triangle renversé ; les cuisses ovalaires et en massue ; les jambes alongées, étroites, et dont les deux anté- rieures au moins arquées ; le pénultième article des tarses bilobé, et les crochets du dernier sans fissure, ni dentelures. | Nos espèces indigènes se trouvent dans les bois, sur divers végétaux, ontle corps mou , les élytres flexi- bles, et, de même que les meloës, les cantharides font semblant d’être mortes lorsqu'on les prend. Cette tribu est formée du genre Des LAGRIES. (LAGRIA. Fab. — Chrysomela. Lin. — Cantharis. Geoff. ) Les espèces dont les antennes vont en grossissant sont, en tout ou en partie, presque grenues, avec le dernier article ovoïdg ou ovalaire; dont la tête est peu avancée en devant, prolongée et arrondie insensiblement en arrière; dont le cor- selet est presque cylindrique ou carré, composent notre genre _ Lagrie proprement dit (1). Celui que j'ai nommé Sraryre ( Statyra ) est formé d’es- pèces, semblables au premier coup d'œil, aux Agres, de la famille des coléoptères pentamères carnassiers. lei les an- tennes sont filiformes, composées d’articles presque cylin- driques, et dont le dernier fort long , allant en pointe. La (1) F’oyez Fabricius, Olivier, Latreille et Schœnherr. FAMIELE DES TRACHÉLIDES. 53 tête est prolongée én avant, fortement et brusquement ré- trécie derrière les yeux. Le corselet est longitudinal, ova- laire et tronqué aux deux bouts. L’extrémité suturale des élytres se termine en une dent ou épine (1). Nous rapporterons avec doute à la même tribu notre genre Hémieèpce ( Hemipeplus, Famill. natur. du règne anim., p. 398), dont les antennes sont filiformes, presque grenues, courtes et coudées , avec les second et troisième articles plus courts que les suivants; dont le corps est linéaire , déprimé, avec la tête en forme de cœur, un peu plus large RAS CE ment que le corselet ; les yeux entiers, ovales; le corselet en carré long , un peu be étroit postérieurement; les élytres tronquées au bout, et ne couvrant point l’extrémité posté- rieure de l’abdomen. Les palpes maxillaires sont saillants et terminés par un article plus grand et triangulaire. Les pieds sont courts. Cegenre n’appartient point aux tétramères, ainsi que je l’avais d’abord pensé, mais aux hétéromères. Le pénul- tième article des tarses est bilobé. J’ai établi cette coupe sur un insecte trouvé en Écosse, dans une boutique, et qui m’avait été communiqué par le docteur Leach. La seconde tribu, celle des Prrocmroïnes ( Py- rochroides), se rapproche de la précédente,quant aux tarses, l’alongement et Le rétrécissement antérieur du corps, maisilest aplati, avec le corselet presque orbiculaire ou trapézoïde. Les antennes , dans les mäâles’au moins, sont en peigne ou en panache ; les palpes maxillaires sont un peu dentés en scie et terminés par un article alongé presque en forme de hache; les labiaux sont filiformes ; l'abdomen est alongé , entièrement couvert par les élytres, et arrondi au bout. Ces hétéromeres que l’on trouve au printemps (1) Voyez l'Encyclop. méthod, , article Statyre. 54 INSECTES COLÉOPTÈRES. dans les bois, et dont les larves vivent sous les écorces des arbres, forment le genre Des PYROCHRES ou CARDINALES. (PYROCHROA. Geoff., Fab. , Dej. — Lampyris. Lin.) Des espèces à antennes presque aussi longues que le corps dans les mâles et jetant de longs filets barbus; dont Îes yeux, dans les mêmes iudividus, sont grands et rapprochés en arrière ; dont le corselet est en cône tronqué ou trapézoïde ; enfin, dont le corps est proportionnellement plus étroit, plus alongé, ainsi que les pattes, composent le genre Des Denproïpes. ( Dennroipes. Latr. — Pogonocerus. Fisch. ) (1). Celles dont les antennes sont simplement pectinées et plus courtes, dont les yeux sont écartés, et dont le corselet est presque orbiculaire et transversal , sont Des Pyrocures proprement dites. ( Pyrocnroa. ) (2). La troisième tribu, celle des MorpeiLowes ( Mor- dellonæ), n’offre, quant à la forme des articles des tarses et de leurs crochets, ni quant à celle des an- tennes et des palpes, aucun caractère commun et constant. Maisilest facile de distinguer cesinsectesdes autres héléromères dela même famille , par la confor- mation générale de leur corps. Il est élevé, arqué, (x) J'avais établi ce genre sur un insecte du Canada , qui faisait partie de la collection de M. Bosc, et se rapprochant beaucoup du Pyrochroa flabellata de Fab. M. Fischer a formé la même coupe générique, sous la dénomination de pogonocère, d’après une seconde espèce (tioracicus) découverte dans la Russie méridionale. La figure qu’il en a donnée dans les Mémoires des naturalistes de Moscou a étéreproduite dans le premier volume de son Entomographie de la Russie, frontispice du titre des genres des insectes. (2) Voyez Geoffroy , De Géer, Fabricius , Latreille, Schæœnherr, etc. } FAMILLE DES TRACHÉLIDES. 55 avec la tête basse ; le corselet trapézoïde où demi circulaire , lesélytres soit très courtes, soit rétrécies et finissant en pointe , ainsi que l'abdomen. A l’évard des antènnes, plusieurs de ces insectes se rapprochent des pyrochroïdes; d’autres, par leurs mâchoires, les crochets des tarses et leurs habitudes parasites, avoisinent les némognathes, les sitaris, sous-genres de la dernière tribu de cette famille; mais ilss’é- loignent des uns et des autres par leur extrême agi- lité et la consistance ferme et solide de leurs tégu- ments. Linnæus en a fait son genre Des MorDELLES. ( MORDELLA. ) \ Les uns ont les palpes presque de la même grosseur par- tout. Les antennes des mâles sont très pectinées ou en éven- tail. L’extrémité des mandibules n’offre point d’échancrure. Les articles des tarses sont toujours entiers, et les crochets du dernier sont dentelés ou bifides. Le milieu du bord pos- térieur du corselet est toujours fortement prolongé eu ar- rière et simule l’écusson. Les yeux ne sont pas échancrés. Les larves de quelques-uns de ces insectes ( Ripiphores ) vivent dans les nids de certaines guêpes. Les Ripipnores. ( Riprrnorus. Bosc. Fab.) Ont les ailes étendues, dépassant les élytres , qui sont de la longueur de l'abdomen , les crochets des tarses bifides, les antennes insérées près du bord interne des yeux, pectinées des deux côtés dans les mâles, en scie, où n’ayant qu'un seul rang de dents courtes, dans l’autresexe.Le lobe terminant les mâchoires est très long, linéaire et saillant, etla languette pareillement alongée est profondément bifide. Quelques naturalistes ont trouvé dans les nids de la guépe commune plusieurs individus vivants du ripiphore para: 56 INSECTES COLÉOPTÈRES. doxal, d’où l’on a inféré qu’ils y avaient vécu sous la forme de larve. Cependant, d’après une observation de M. Farines, communiquée à M. le comte Dejean (Ann. des scienc. natur., VIE, 244), la larve du R..à deux taches vivrait et se mé- tamorphoserait dans la racine de l’Eryngium c ampestre (x). Les Myonires. (Myonires. Latr. — Ripidius. Thunb. — Ripiphorus. Oliv., Fab. etc.) Ont encore les ailes étendues; mais les élytres sont très courtes , en forme d’écaille tronquée ou très obtuse au bout. Les crochets des tarses sont dentelés en dessous. Les antennes sont insérées sur le sommet de la tête, bien pecti- nées dans les deux sexes ( sur deux côtés et formant un panache dans les mâles, sur le côté interne dans les femelles). Les mâchoires sont peu prolongées. La languette est alongée et entière (2). Les Pécocoromes. ( PeLocoromA. Fisch. — Ripiphorus. Payk., Gyll.) Se rapprochent des myodites par les crochets dentelés en scie de leurs tarses ; mais les ailes sont recouvertes par les ély- tres. Les antennes, insérées au-devant des yeux, n’ont qu’un eul rang de dents ou de filets dans les deux sexes. L’écus- son est très apparent. Les mâchoires ne font point de saillie. La languette est échancrée (3). Dans les autres, les ailes sont toujours recouvertes par des élytres prolengées jusque près de l’extrémité de l’abdomen et allant en pointe. Le bord postérieur du corselet n’est point ou peu lobé. L’abdomen des femelles est terminé en manière de queue, pointue au bout. Les yeux sont quelque- fois échancrés. Les palpes maxillaires sont terminés par un grand article, en forme de hache ou de trianyle renversé. L’extrémité des mandibules est échancrée ou bifide. Les antennes, même dans les mâles, sont au plus dentées en scie. (1) Voyez le nouveau Dictionnaire d’histoire naturelle , seconde édit. , article Ripiphore. (2) Jhüd, , article Hyode. * (3) bi. , article Pélocoiome; Fisch., Entom. de la Russ., Il» xxxvit, 9. Le Brésil en fournit plusieurs espèces. FAMILLE DES TRACHÉLIDES. 57 Les Morpees propres. (Morperra. Lin., Fab.) Ont les antennes de la même grosseur partout, un peu en scie, dans les mâles; tous les articles des tarses entiers, et les crochets des derniers offrent en dessous une ou plusieurs dentelures. Les yeux ne sont point échancrés. M. Léon Dufour a observé dans la mordeélle à bandes, deux vaisseaux salivaires flottants, plus longs que le corps. Les vaisseaux hépatiques n’ont point d'insertion cœcale, caractère exceptionnel dans cette section. La M. à tarière ( M. aculeata, Lin. ; Oliv., col. HE, 64, 1, 2), longue de deux lignes, noire, luisante, sans taches, _avec un duvet soyeux; tarière de la longueur du corselet, et au moyen de laquelle l’insecte enfonce ses œufs dans l’intérieur des cavités du vieux bois (1). * Les Anaspes. ( Anasris. Geoff. — Mordella. Lin. , Fab.) Se distinguent des précédents par les antennes , qui sont simples et vent en grossissant , l’échancrure de leurs yeux, et par leurs quatre tarses antérieurs, dont le pénultième article est bilobé. Les crochets du dernier sont entiers et sans dentelures sensibles (2). La quatrième tribu, celle des Anruarcines ( Ænthi- cides ), nous présente des antennes simples ou légè- rement en scie, filiformes ou un peu plus grosses vers le bout, dontla plupart des articles sont presque en cône renversé et presquesemblables, à l'exception du dernier (et quelquefoisaussi des deux précédents), (x) Ajoutez les espèces suivantes d'Olivier : fasciata, duodecim-punc- tata, octo-punctata, abdominalis. Voyez aussi Fischer, Entom. de la . Russie, II, xxxvin, fig. 3, 4. Son genre Ctenopus (ibid., tab. ead. , fig. 1) paraît faire le passage des pélocotomes aux mordelles. Les anten- nes sont simples; le labre est bifide ; les mandibules sont fortes etarquées ; les palpes maxillaires sont très longs et presque filiformes ; tous les ar- ticles des tarses sont entiers , et les crochets du dernier sont pectinés. (2) Fischer, ibid. ; Anaspis frontalis, tab. ead., fig. 5; — lateralis, fig. 6; — thoracica, Mg. 7; — flave fig. 8. 58 INSECTES COLÉOPTÈRES. qui est un peu plus grand et ovalaire; des palpes maxillaires terminées en massue en forme de hache ; des tarses à pénultième article bilobé; un corps plus étroit en devant , avec les yeux entiers ou far- blement échancré ; le corselet tantôt en ovoïde renversé, rétréci et tronqué postérieurement , et quelquefois divisé en deux nœuds, tantôt demi circulaire. Quelques-uns de ces etes se trou- vent sur diverses plantes ; mais le plus grand nombre vit à terre. Ils courent avec beaucoup de vitesse. Leurs larves sont peut-être parasites. Ils composeront le genre NotoxE ou Cucuze (Noroxus) de Geoffroy. Les Scraprzes. (Scrapria. Latr. — Serropalpus. Ilig.) Qui, à raison de leur corselet presque demi circulaire, transversal ; de leurs antennes insérées dans une petite échancrure des yeux, filiformes et à articles presque cylin- driques, se distinguent facilement de tous les autres insectes de cette tribu. Leur port a une grande analogie avec celui des mordelles, des cistèles, etc. (1). Les Sréropes ( Srerores. Stev. — Blastanus. Hoffm. ) Où les antennes se terminent par trois articles beaucoup plus longs que les précédents , et cylindriques (2). Les Noroxes propres. (Noroxus. Geoff., Oliv.— Anthicus. Payk., Fab.) Dont les antennes grossissent insensiblement et se compo- sent presque entièrement d’articlesen forme de cône renversé; (1) Lair., Gener. crust. et insect., IL, p. 196. (2) Steropes caspius, Stev., Mém. des natur. de Moscou, 1,166, x, 9,10; Fisch., Entom. de la Russ. , IE, xxu, 6; Schœnh. era, insect., I,11, p, 54. FAMILLE DES TRACHÉLIDES. 59 et où le corselet est en forme d’ovoïde renversé, rétréci et tronquépostérieurement,oudiviséen deuxnœudsglobuleux. Quelques espèces, comme le N. unicorne , ( Meloë Monoceros, Lin.; Oliv., col. HI, 5r, 1,2 ), ont une corne avancée sur le corselet. Le corps est long de deux lignes, d’un fauve clair, avec deux points à la base de chaque élvytre et une bande transverse, se recourbant vers le suture, noirs ; la corne est dentée. Parmi celles dont le corselet w’a point de dilatation en forme de corre, il en est d’aptères (1). Les deux dernières tribus de la famille et de la section des héléromères nous offrent quelques caractères communs, tels que d’avoir lesmandibules terminés en une pointe simple , les palpes filiformes ou simplement un peu plus gros à leur extrémité , mais jamais en massue en forme de hache, l’ab- domen mou, les élytres fléxibles, épipastiques ou vésicantes dans la plupart; tous les articles des tarses, quelques-uns exceptés, entiers, et dont'les crochets sont généralement bifides. En état parfait, ils sont tous herbivores ; mais plusieurs d’entre eux son pa- resites sous leur première forme ou celle de larves. Les Horrazes ( Æoriales ), composant la cin- quième tribu, different de la suivante par les cro- chets, qui sont dentelés et accompagnés chacun d’un appendix en forme de scie. Ces insectes ont les antennes filiformes, de la longueur au plus du corselet , Le labre petit, les mandibules fortes et saillantes, les palpes filiformes, le corselet carré (1) Voyez Olivier, Coléopt., et Encyclop. méthod. ; Schæœnh. , ibid. L’Odacantha tripustulata de Fabricius est un notoxe. Go INSECTES COLÉOPTÈRES. et les deux pieds postérieurs très robustes, du moins dans l’un des sexes. Des observations consignées dans le quator- zième volume des Mémoires de la société li- néenne de Londres! nous font connaître les méta- morphoses de l’horie tachetée, insecte des Antilles et de l'Amérique méridionale ; sa larve fait périr celle d’une espèce de xylocope ( T'eredo; x. Morio, Fab. ), qui perce les troncs secs des arbres et y place ses œufs, à la manière des autres xylo- copes ou abeilles charpentières. L'auteur du Mé- moire soupconne que la larve de ce coléoptére se nourrit des provisions destinées à l’autre, etque celle- ci, en conséquence, meurt de faim. Cette tribu se compose du genre . d’Horie. (HOrtA) de Fabricius. Ces insectes habitent les contrées intra-tropicales de l'Amérique méridionale et des Indes orientales. Une espèce de ces dernières contrées s'éloigne de toutes les autres par sa tête, qui est plus étroite que le corselet , et à raison des cuisses postérieures , qui sont très renflées , caractère qui ne convient peut-être qu’à l’un des sexes. Elle est le type de mon genre cissiles (1). La sixième et dernière tribu, celle des Canrra- Ripies ou Vésrcanrs ( Cantharidiæ), se distingue de la précédente par les crochets des tarses, qui sont profondément divisés,et paraissent comme doubles. (x) Voyez Latr., Gener. crust. et insect., 21, p. 211; Fabricius, Oli- vier, Schœnherr, etle volume précité des Mémoires de la soc. linnéenne. ; FAMILLE DES TRACHÉLIVES. Gi Latêteestsénéralementgrosse, plus large, et arrondie postérieurement. Le corselet est ordinairement ré- tréei en arrière, et se rapproche de la forme d’un cœur tronqué ; il est presque orbiculaire dans d’autres. Les élytres sont souvent un peu inclinées latéralement ou en toit très écrasé et arrondi. Ces insectes contrefont les morts lorsqu'on les saisit, et plusieurs font alors sortir par des articulations de leurs pattes une liqueur jaunâtre, caustique et d’une odeur pénétrante, dont les organes qui la sécretent n’ont'pas encore élé observés. ! Diverses espèces ( Meloés, Mylabres, Cantha- rides ) sont employées à l'extérieur comme vési- caloires, et à l’intérieur comme un puissant sti- mulant ; mais ce dernier usage est très dangereux. Cette tribu est formée du genre MELoé ( MELOE ) de Linnæus. Qu'on a divisé en plusieurs autres. Des observations anatomiques de M. Léon Dufour , et des recherches très intéressantes de M. Bretonneau , médecin à Tours, sur la propriété épipastique des insectes de cette tribu et de plusieurs autres coléoptères, nous permettent de dis- poser ces coupes génériques dans un ordre naturel, qui diffère peu de celui que nous avions déjà adopté. Celui-ci a reconnu que les sitaris ne jouissaient point de cette propriété , et l’autre observateur n’a trouvé dans ces hétéromères que quatre vaisseaux biliaires, au lieu de six que lui ont offert les autres insectes de cette tribu. Les sitaris ressemblent d’ailleurs aux zonitis par tout l’ensemble de l’organisation , etceux-ci sont contigus aux cantharides. Ces insectes occupant donc l’une des extré- 62 INSECTES COLEOPTÈRES. mités de cet tetribu , il devient facile, par l’étude com- parée des autres rapports, de poursuivre cette série , et d’en atteindre l’autre extrémité : elle est en harmonie avec les changements progressifs de la forme des an- tennes. - Dans les deux sexes des uns, elles ne sont composées que de neuf articles, dont le dernier très grand, en forme de tête (1) ovoïde; celles des mâles, ainsi que leurs palpes maxillaires , sont très irrégulières. Le corps est déprimé. Tels sont: Les Cérocomes. ( CErocomA. Geoff., Schæff., Fab.) Ces insectes paraissent vers le solstice d’été, et souvent en grande abondance dans le même lieu; on les trouve sur les fleurs et particulièrement sur celles de la camomille des champs, de la millefeuille, etc. La C.de Schæœffer (Meloë Schæfferi, Lin.; Oliv., col. HE, 48,1,1, verte ou d’un vert bleuâtre, avec lies antennes et les pieds d’un jaune de cire (2). Dans tous les autres, les palpes sont identiques et régu- liers dans les deux sexes. Les antennes ont communément onze articles, et lorsqu’elles en offrent un ou deux de moins, elles se terminent régulièrement en massue. Le corps est assez épais, avec les étuis un peu inclinés. Dans ceux-ci, les antennes, toujours régulièreset grenues dans les deux sexes, ne paraissant composées, quelque- fois, que de neuf ou dix articles (3), et jamais guère plus longues que moitié du corps, tantôt se terminent en une massue arquée ou sont sensiblement plus grosses vers leur extrémité, et tantôt forment, à partir du second article, une tige courte, cylindrique ou presque en fuseau. (1) Tous les insectes de cette tribu, à antennes en massue ou plus grosses vers lebout, sont étrangers à l’Australasie et a l'Amérique. (2) Voyez Latr. , Gener. crust. et insect. , Il, p. 212; Olivier, Fa- bricius, Schœænherr, et Fischer, Entom. de la Russie, IL, xzt, 1, 2, 3, 4. (3) Les deux ou trois derniers paraissent se confondre ou s’unir intime- ment, du moins dans les femelles; car les articulations de la massue sont plus distinctes dans l’autre sexe. FAMILLE DES TRACHÉLIDES. 63 Ces insectes cumposent le genre Mylabre de Fabricius. Ceux où les deux ou trois derniers articles des antennes se réunissent , dans les femelles au moins , et forment une massue assez brusque, épaisse et ovoïde, ou en forme de bouton , dont l’extrémité ne dépasse pas le corselet , et où le nombre total des articulations distinctes de ces organes n’est alors que de neuf à dix, forment le sous-genre Byezée. (Hyczeus. Latr.— Dices. Dej.— Mylabris. Oliv. (x). Ceux où les mêmes organes, proportionnellement plus longs, offrent dans les deux sexes onze articles bien distincts etbien séparés, vont en grossissant, ou ne se terminent que graduellement en une massue alongée, et dont le onzième ou dernier article, bien séparé du précédent, plus grand et ovoïde, sont NosMyLavres proprement dits. (Myzagris. Fab., Oliv., Latr.) Les longueurs respectives des antennes varient un peu, et ces modifications ont une influence sur la formée de leurs articles, des intermédiaires principalement. Ces considéra- tions paraissent avoir déterminé M. Mégerle (Dejean, Catal. de sa collect. de coléopt. ) à former de quelques espèces le genre Lydus ; mais deux de celles ( algiricus , trimaculatus ) qu’il y fait entrer nous ont offert un caractère moins incer- tain et plus tranché : la division inférieure des crochets de leurs tarses est dentelée en peigne , tandis qu’elle est simple dans les autres mylabres. Le M. de la chicorée (M. chicorit, Lin.), d'Olivier, ( col. IL, 47, EL, a, b, c, d,e.) est long de six à sept lignes, noir, velu , avec une tache jaunâtre presque ronde, à la base de chaque élytre, et deux bandes de la même couleur, transverses et dentées , l’une près de leur milieu, et l’autre avant le bout. Les antennes sont entièrement et constamment noires. J’ai quelquefois trouvé cette espèce aux environs de Paris, mais elle est bien plus commune dans le midi de la France et les autres contrées méridio- nales de l’Europe. Ses propriétés vésicantes sout aussi (x) Mylabris impunctata, Oliv., Encyclop. méthod.; — M. argen- tata, Fab. ; — ejusd., M. lunata ; — M. Bilbergü , Schœnh. 64 INSECTES COLÉOPTÉRES. énergiques que celles de la cantharide des boutiques, et on l’emploie même à sa place, ou mêlée avec elle, en Italie. Les Chinois se servent du M. pustulé (Oliv., ibid., L,n,f. etxr, 10, b. )(1). Les OEnas. (OEnas. Latr.,Oliv. Meloe. Linn. — Lytta Fab.) Semblent faire le passage des mylabres aux hétéromères suivants. Leurs antennes, dont la longueur ne dépasse guère celle du corselet, sont presque de la même grosseur partout. Le premier article est presque en massue et en forme de cône renversé; immédiatement après le suivant, qui est très court, la tige fait un coude et forme un corps cylindrique ou en fuseau , composé d’articles courts, serrrés, transversaux, à l’exception du dernier, qui est conoïde (2). Les autres hétéromères de la même tribu ont les antennes toujours composées de onze articles bien distincts, presque de la même grosseur partout, ou plus menues vers leur extrémité, et souvent beaucoup plus longues que la tête et le corselet. Elles sont irrégulières dans plusieurs mâles. Les MeLo*s propres. (Mecor. Lin., Fab.) Ont des antennes composées d'articles courts et arrondis, dont les intermédiaires plus gros, et quelquefois disposés de telles sorte que ces organes présentent en ce point, dans plusieurs mâles, une échancrure ou un croissant. Les ailes manquent, et les étuis ovales ou triangulaires et se croisant dans une portion de leur côté interne, ne recou- vrent que partiellement l'abdomen , surtout dans les fe- melles, où il est très volumineux. Suivant M. Léon Dufour, le jabot de ces insectes peut être considéré comme un véritable gésier , étant garni inté- rieurement de plissures calleuses , comme anastomosées entre elles, et séparé de l’estomac ou ventricule chylifique, (1) Voyez, quant aux autres espèces , l’article My labre de l'Encyclop. méthod. ; la Synonymie des insectes de Schœnkerr, et Fisch. , Entom. de la Russie, II, xt, et x , 5-8; maïs cette Synonymie, malgré la belle Monographie de Bilberg , sollicite un nouvel examen. (2) Voyez Latr., Gener. crust. et insect, , Il, p. 219, etI,x, 10;et l’article OEnas de l’Encyciop. méthod. TAMILLE DES TRACHÉLIDES. 65 par ‘une valvule formée de quatre pièces principales, ré- sultant chacune ‘de l’adossement de deux cylindres creux, tridentés en arrière. L’estomac est formé de rubans muscu- laires , transversaux , bien prononcés. Ils se traînent à terre ou sur les plantes peu élevées, dont ils broutent les feuilles. Ils font sortir par les jointures de leurs pieds une liqueur oléagineuse, jaunâtre ou roussâtre. Dans quelques cantons de l'Espagne , on se sert de ces insectes à la place de la cantharide , ou on les mêle avec elle. Les maréchaux en font aussi usage. On les regardait autrefois comme un spécifique contre la rage. J’ai soupçonné (Mém. du Mus. d’Hist. nat.) que nos méloés sont les Bupres- tes des anciens, insectes auxquels ils attribuaient des effets très pernicieux, et qui, suivant eux, faisaient périr les bœufs, lorsqu'ils les mangeaient avec l’herbe. Le M. proscarabée (M. proscarabæus , Lin.; Leach., Lin. Trans. XI, vi, 6, 7) est long d’environ un pouce, d’un noir luisant, très ponctué , avec les côtés de la tête, du corselet , les antennes et les pieds tirant sur le violet. Les étuis sont finement ridés. Le milieu des antennes du mâle est dilaté et forme une courbe. Au rapport de De Géer, la femelle poud daus la terre un grand nombre d’œufs, réunis en tas. Les larves ont six pieds , deux filets à l'extrémité postérieure du corps, s’at- tachent à des mouches et les suçent. M. Kirby pense que c’est un insecte aptère ou parasite, qu’il nomme pou de la mélitte, et j'ai d’abord partagé cette opinion. M. Walc- kenaer a présenté, dans son Mémoire pour servir à l’His- toire naturelle des abeilles solitaires, du genre halicte, tous les faits relatifs à ce sujet de controverse. J’en ai aussi parlé depuis, à l’article Héloëé dunouv. Dict. d’Hist. nat. Le même insecte est le type. du genre triongulin , de M. Du- four (Ann. des Sc. nat., XIIL, 1x, B.), déjà mentionné dans notre exposition des insectes de l’ordre des parasites. Mais les nouvelles recherches de MM. Lepeletier et Servile, qui ont isolé plusieurs femelles et obtenu de leurs œufs , : des larves tout-à-fait semblables à celles que de Géer a dé- crites, ou des triongulins, ne permettent plus de douter qu’elles ne soient celles des meloés. Nous savons que plu- TOME V. 66 INSECTES COLÉOPTÈRES. sieurs hétéromères déposent leurs œufs dans les nids dedi- vers apiaires. Ne serait-il pas possible qu’il en füt de même des meloés, et que leurs larves vécussent en parasites sur ces apiaires, jusqu’à l’époque où ces hyménoptères eus- sent assuré l’existence de leurs petits, et par contre-coup celle de leurs ennemis, qui se fixeraient alors dans leurs nids approvisionnés ? Le M. mélangé (M. majalis, Oliv., Panz.; Leach. 1bid., I, 2) a les antennes régulières et presque semblables dans les deux sexes; le corps mélangé de bronzé et de rouge cuivreux ; la tête et le corselet fortement ponctués ; les étuis raboteux et des bandes cuivreuses et transverses sur l’abdomen. Ou l'avait pris pour le M. majalis delinnæus, espèce qui se trouve en Espagne et dans le Roussil- lon(1). Tous les hétéromères des sous-genres suivants sont munis d'ailes, et les élytres, conformées à l’ordinaire , recouvrent longitudinalement le dessus de l’abdomen. Parmi ces sous-genres , nous signalerons d’abord ceux où ces étuis ne sont point rétrécis brusquement en manière d’alène , vers leur extrémité postérieure, et recouvrent en- tièrement ies ailes. Les Térraomix. (Terraonyx. Latr. — Apalus. Fab.— Lytta. Klüg. ) N’ont point , ainsi que les cantharides et les zonitis, les mâchoires prolongées et terminées par un filet soyeux, et courbé inférieurement. Le pénultième article de leurs tarses est échancré ou presque bilobé, et le corselet forme un carré transversäl ; ces insectes sont d'ailleurs très voisins des can- tharides et propres au nouveau continent (2). . (1) Voyez, pour les autres espèces, la Monographie précitée du doc- teur Leach, celle de M. Meyer, Fabricius , Olivier, étc.. Le M. margi- nata de Fabricius es une galéruque. (2) Latr., Zool., et Anat. de MM. Humboldi et Bonpland, pl. xvi, 7; — Apalus quadrimaculatus, Fab.; Lytta bimaculata, Klüg., Spec. entom. Brasil. , XLI, 10; — ejusd., Lytta sex-guttata ; — ejusd., L. crassa, XLI, 12 FAMIHLE- DES TRACHÉLIDES. 67 Les Canrnarides (Canruaris. Geoff., Oliv. — Aeloe. Lin. — Lytta. Fab.) Ont tous les articles des tarses entiers et le corselet pres- que ovoïde, un peu alongé et rétréci antérieurement, et tronqué postérieurement, ce qui les distingue du sous- genre précédent. Le second article. des antennes est beau- coup plus court que le suivant , et le dernier des maxillaires est sensiblement plus gros que les précédents. La tête est un : peu plus large que le corselet. Ces caractères les éloignent des zonitis. Les antennes des mâles sont quelquefois irrégu- lières et même semi-pectinées. La C. des boutiques ( Meloe vesicatorius , Lin.; Oliv., col. IT, 46,1, r1,a,b,c), nommée aussi mouche d’'Es- pagne , longue de six à dix lignes, d’un vert doré luisant, avec les antennes noires, simples et régulières. .. Cet, insecte, bien connu par son emploi médical, a fourni à M. Victor Audouin, le sujet d’un excellent mé- moire, inséré dans les Abalée des sciences naturelles, (IX, p. 31, pl. xzni et x ); il y expose, dans le pins grand détail , son anatomie, des différences sexuelles exté- rieures qu’on n'avait pas encore remarquées, son mode d’accouplement et ses préludes. Des figures , dessinées avec le plus grand soin, par M. Guérin, ajoutent un nou- veau prix à ces faits intéressants. Cet insecte paraît dans nos climats vers le solstice d’été : et se trouve plus abondamment sur le frêne et le lilas, dont il dévore les feuilles; il répand une odeur très péné- trante. Sa larve vit dans la terre et ronge les racines des végétaux. Aux États-Unis de l'Amérique, on emploie aux mêmes usages , l’espèce que Fabricius nomme Viftata , et qui se trouve en abondance sur la pomme de terre (x). Les Zonrris (Zonrris. Fab. — Æpalus. Oliv.) Ont généralement des antennes plus grêles que’les can- tharides , et surtout dans les mâles; la longueur de leur (1) Voyez Fabricius, Olivier, Schænberr; l’Entomographie de la Russie, de M. Fischer; le Specimen entomol. brésil, de MM. Klüg et Germar (Insect. Spec. nov.), 5* 68 INSECTES COLÉOPTÈRES. second article égale au moins la moitié de celle du suivant. Les palpes maxillaires sont filiformes, avec le dernier arti- cle presque cylindrique. La tête est un peu prolongée en devant et de la largeur äu corselet. Ces insectes se trouvent sur les fleurs (1). Les mâles des deux sous-genres suivants nous présentent un caractère véritablement insolite : le lobe terminant leurs mâchoires se prolonge en une sorte de filet plus ou moins long, soyeux et courbé. Tels sont : Les Némocnarues. (Nemocnaraus. Latr. — Zonitis. Fab.) Qui ont les antennes filiformes, avec le second article plus court que le quatrième; le corselet presque carré , arrondi latéralement (2). Les Gwatuies. (GNaraium. Kirb.) Où les antennes sont un peu plus grosses vers le bout, et dont le second article est presque aussi long que le qua- trième. Le corselet est en forme de cloche et rétréci en devant (3). 4 Enfin , le dernier sous-genre de cette tribu , celui De Srraris ( Siraris. Latr. — Æ{palus. Fab.) Est remarquable par le rétrécissement brusque de l’extré- mité postérieure des étuis, ce qui met a-découvert une por- tion des ailes. Ces insectes ressemblent d’ailleurs beaucoup aux zonitis, et vivent de même, en état de larve, dans les nids de quelques apiaires solitaires maçonnes. Dansles {palus proprement ditsdeFabricius, les élyÿtres sontun peu moins ré- trécies, et les extrémitésinternes des articles desantennes sont (1) Les zonitis de Fabricius, à l’exception des espèces du sous-genre suivant. J’oyez aussi l’article Æpale de l’Encyclop. méthod. (2) Les Zonütis chrysomelina , rostrata et vüttata , de Fab. Voy. Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 222. (3) Gnathium Francilloni, Kirb., Linn. Trans., XII, xxu, 6. D’après la forme des antennes et celle du corselet, ce sous-genre devrait venir immédiatement après celui de Cahtharide. I] faudrait terminer la tribu parles zonitis el les sitaris. Ë VAMLLLE DES TRACHÉLIDES. 69 un peu avancées ou dilatées , en manière de petites dents (1). La troisième section générale des CoLÉOPTÈRES, celle des TÉrRAMÈRES ( T'etramera), renferme exclu- sivement ceux qui ont quatre articles à tous les tarses (2). Ces insectes se nourrissent tous de substances vé- gétales. Leurs larves ont ordinairement les. pieds. courts, et ils manquent même ou sont remplacés par des mamelons dans un grand nombre. L’insecte par- fait se Lient sur les fleurs ousur les feuilles des plantes. Je diviserai cette section er sept familles. Les larves des quatre à cinq premières vivent, le plus souvent, cachées dans l’intérieur des végétaux, el sont généralement privées de pattes , ou n’en pré- sentent que de très petites’; beaucoup d'elles en ron- gent les parties dures ou ligneuses. Ces coléoptères sont les plus grands de la section. | La première famille , celle Des PORTE- BEC ou RYNCHOPHORES. (trees PHORA }) (3), Se distingue au prolongement antérieur delatète, qui forme une sorte de museau où de trompe. (1) Voyez Latr., ibid., p. 221; Schænh., Synon. insect., I, 11, pag. 341; — Apalus bimaculatus , Fab. MM. Lepeletier et de Serville font mention, à l’article Sitaris de l'En- cyclop. méthod., d'un nouveau genre, Onyctenus, voisin du précé- dent, mais dans lequel l’une des divisions des crochets des tarses est dentelée. Des /ydus de MM. Mégerle et Dejean nous ont offert, comme nous l’avons vu plus haut, le même caractère. (2) Supposons que le premier article d’un tarse pentamère devienne très-court , et que le suivant acquière en longueur ce que l’autre a perdu, le tarse FA TRE tétramère. Il en résulte que quelques insectes sont, sous ce rapport, équivoques. (3) Depuis la publication de la première édition de cet ouvrage, 70 INSECTES COLÉOPTÈRES. La plupart ont l’abdomen gros et les anten- nes coudées, souvent en massue. Le pénultième article de leurs tarses est presque toujours bilobé. MM. Germar et Schœnherr se sont spécialement occupés de cette fa-- mille, et y ont introdait un grand nombre de genres. Il s'élève, sans parler des sous-genres, à cent quatre-vingt-quatorze, dans le livre que le dernier a mis au jour en 1826 sur ces insectes. Leur exposition sortirait d'autant plus de notre cadre , que nous serions forcés d’entrer dans une foule de détails très minutieux. Nous renverrons , pour ce sujet, à notre article Rhynchophores du Dictionnaire classique d’histoire naturelle. Nous y avons présenté un tableau général de ces coupes, maïs dans un nouyel ordre, et plus naturel, à ce qu’il nous semble. En Voici une esquisse dessinée à grands traits. Les rhynchophores, que M. Schœnherr nomme curculionites, se partagent, selon que les antennes sont droites cu cou- dées, en deux grandes sections, les recticornes ou orthocères, et les fracti- cornes Où gonatocères. Les observations anatomiques de M. Léon Dufour semblent appuyer cette distinction. Les seconds offrent des vaisseaux salivaires , tandis que les premiers en sont privés. Ceux-ci forment quatre tribus, les bruchèles, les anthribides, les attélabides et les brentides. Le labre et les palpes sont très visibles dans les deux premières ; ces palpes sont filiformes ou plus gros à leur extrémité; ils sont très petits et co- niques dans les deux autres wibus , ainsi que dans tous les rhynchophores suivants. Les fracticornes composent une cinquième tribu, celle des cha- ransonites. Is se divisent en brévirostres et longirostres, ce qu’indique l'insertion des antennes. Dans les premiers, elles sont, à leur origine, de niveau avec la base des mandibules, et en arrière ou plus près de la tête dans les autres. Les genres des brévirostres sont distribués dans trois sous- tribus, savoir ; les pachyrhyncides , les brachycérides etles liparides, qui correspondent aux genres curculio , brachycerus et liparus d'Olivier, et dont la dernière comprend aussi quelques-uns de ses lixus. La grandeur relative et la forme du menton, les mandibules , la présence ou l’absence des ailes, la direction des sillons latéraux de la trompe, ou plutôt du museau-trompe, où se loge en partie le premier article des antennes , la longueur de cet article, les proportions et la forme du corselet, et d’autres considérations très secondaires , fournissent les caractères de ces divers groupes. Les charansonites longirostres sont partagés en deux coupes principales, d’après leurs habitudes et la composition des antennes. Dans les phyllophages, elles ont au moins dix articles, et les trois derniers au moins formentla massue qui les termine. Celles des spermatophages offrent tout au plus neuf articles , et dont le dérnier ou les deux derniers au plus composent la massue. Les phyllophages ont les pieds tantôt contigus à leur naissance, tantôt écartés. Ceux où ils se touchent se divisent en FAMILLE DES PORTE-BEC. 71 Les cuisses postérieures sont dentées dans plu- sieurs. À Les larves ont le corps oblong, semblable à un petit ver très mou, blanc, avec une tête écailleuse , et sont dépourvues de pieds, ou n’ont à leur place que de petils mamelons. Elles rongent différentes parties des végétaux. Plusieurs vivent uniquement dans l’intérieur de leurs fruitsou de leur graines , et nous causent souvent de grands dommages. Leurs nymphes sont renfermées dans une coque. Beaucoup de rhynchophores nous nuisent même dans leur dernier état , lorsqu’ilssont nombreux dans des lieux eirconscrits. Ils piquent les bourgeons ou les feuilles de plusieurs végétaux cultivés , utiles ou nécessaires, et se nourrissent de leur parenchyme. Les uns ont un labre apparent, le prolongement an- térieur de leur tête court, large , déprimé, en forme de museau ; des palpes très visibles, filiformes, ou plus gros à leur extrémité. Ils composent le genre Des Brucxes (Brucaus ) de Linnæus, Qui se subdivise comme il suit : L Les espèces dont les antennes sont en massue ou très sen- siblement plus grosses vers leur extrémité; dont les yeux quatre sous-tribus: les Lxides (lixus, Fab.), les rhynchænides (rhynchæ- nus , Oliv ), les cionides (cionus, Clairv.), et les orchestides (orchestes , Ilig.). Les spermatophages se partagent en trois coupes principales ou sous-tribus : les calandræïdes (calandra , Clairv., Fab.), les cossonides (cossonus, Clairv.), et les dryophthorides (dryophthorus , Schœnh. , Lul- bifer, Dej.). Ceux-ci conduisent aux hylésines de Fabricius et autres xylophages. 72 INSECTES COLÉOPTÈRES. n’ont point d’échancrure, et qui paraissent avoir cinq arti- cles aux quatre tarses antérieurs , forment le sous-genre des Raivosimes (RuiNosimus), que nous avons placé d’après ce caractère, avec les hétéromères, mais qui par beaucoup d’autres avoisine le sous-genre suivant, Celles qui, avec des antennes et des yeux semblables, n’ont que quatre articles à tous les tarses, dont le pénultième bi- lobé , rentrent dans celui D’Anranise (Anranisus) de Geoffroy et de Fabricius (x); auquel on peut joindre les Rhinomacers d'Olivier (2), Ces insectes se tiennent, en général, dans le vieux bois. Quelques autres vivent sur les fleurs. Les Brucues proprement dites (Brucaus, Fab., Oliv.), ou les mylabres de Geoffroy, Ont leurs antennes en forme de fil , souvent en scie ou en peigne, et les yeux échancrés. L’anus est découvert et les pieds postérieurs sont ordinai- rement très grands. Les femelles déposent un œuf dans le germe , encore ten- dre et fort petit, de ylusieurs plantes légumineuses ou cé- réales , des palmiers, du caféyer , et la larve s’y nourrit et s’y métamorphose. L’insecte parfait détache, pour sortir, une portion de l’épiderme, sous la forme d’une petite ca- lotte. C’est ce qui produit ces ouvertures circulaires que l’on n’observe que trop souvent aux graines des lentilles,des pois, à celles des dattiers, etc. (3. L’insecte parfait se trouve sur les fleurs. La B. du pois (B. pis, Lin.) Oliv., col. IV, 70, 1,6, a, d, longue de deux lignes, noire, avec la base des an- tennes et une partiedes pieds fauves ; des pointsgris surles (1) Les »acrocéphales d'Olivier, col. IV, 80; les anthribes;, n°5 1-3, de Geoffroy (les.anthribes Zatirostris, varius, scabrosus., de Fab.). Y (2) Oliv., col. V, 87; les Rhinomacer lepturoides, atelaboides, de Fab. Le pénultième ‘article des tarses n’est point renfermé dans les lobes da précédent, ce qui, par opposition, les distingue des anthribes. P » CE QUI, par. OpPp , & (3) Ces babitudes sont. communes à quelques petites espèces: d’an- thribes. FAMILLE DES PORTE-BEC. 73 étuis; une tache blanchätre et en forme de croix sur l'anus. Cette espèce est très nuisible, et a fait, dans certaines an- nées, degrands ravages dans l’Amérique septentrionale (1). Les Rares (Raægus) de Fischer se distinguent des bru- ches par leurs élytres flexibles, et les crochets bifides de leurs tarses (2). Les XyLopmires (XyzopmLus) de Bonnelii s’en éloignent par leurs palpes terminés en massue (3). Les autres n’ont point de labre apparent ; les palpes . sont très petits, peu perceptibles à la vue simple, de forme conique; le prolongement antérieur de leur tête représente un bec ou une trompe. Tantôt les antennes sont à la fois droites , insérées sur la trompe, composées de neuf à douze articles. Ceux où les trois ou quatre derniers articles sont réu-. nis en une massue forment le genre Des ATTELABES (ATTELABUS) de Linnæus, et plus par- ticulièrement de Fabricius, ou celui des Becmares de Geoffroy. Ils rongent les feuilles ou les parties les plus tendres des végétaux. Les femelles, pour la plupart, roulent ces feuilles en forme de tuyau ou de cornet, y font leur ponte, et préparent ainsi à leurs petits une retraite qui leur fournit en même temps leur nourriture. Les proportions de la trompe , la manière dont elle se ter- mine, ainsi que les jambes et la forme de l’abdomen, ont donné lieu à l’établissement des quatre sous-genres sui- vants : Aponère, ATreLare , Ruynouire et Apion. Le pre- A vu Aus. Ne ont Mu beut, Le 4. Poe den Er (1) Vorez, pour les autres espèces, Fabricius et Olivier, ibid. La B. rufipède de celui-ci, si commune aux environs de Paris, sur diverses espèces de réséda, forme le genre Urodon de M. Schæœnherr. Les an- tennes se terminent par trois articles plus gros, formant une massue. (2) Rhæbus Gebleri, Fisch. , Entom. de la Russ. , Il, 198, xuvn, 1. (3) Les Anthicus populneus , oculatus | pygmæus , de Gyllenhall. 7h INSECTES COLÉOPTÈRES. mier est le plus distinct. La tête de ces insectes est rétrécie en arrière , ou présente une espèce de cou , et s’unit avec le corselet par une espèce de rotule. Leur museau est court , épais, élargi au bout , caractère commun aux atte- labes proprement dits, mais dont la tête, ainsi que dans les deux autres sous-genres, rentre dans le corselet , jusqu’aux yeux. Ici le museau est alongé, en forme de trompe. Dars les rhynchites , il est un peu élargi au bout, et l’abdomen est presque carré. Le R. Bacchus (Rynchites Bacchus, Herbst.; Oliv., col. V, 81,11, 27), est d’un rouge cuivreux , pubescent , avec les antennes et le bout de la trompe noirs. Les larves de cette espèce vivent dans les feuilles rou- lées de la vigne, et l’en dépouillent quelquefois entière- ment, dans les années où des circonstances ont favorisé leur multiplication. On la désigne, en quelques endroits de France, sous les noms de lisette, béche, etc. Le museau des apions n’est point élargi à son extrémité et même se termine souvent en pointe. L’abdomen est très reuflé (1). y On a formé avec des rhynchophores très analogues aux at- telabes, mais dont le corps est plus étroit et plus alongé, les genres suivants. Les Renortes (RæivoriA. Kirb. — Belus.Schæœnh.), Dont les antennes vont en grossissant, sans former de massue, et dont le corps est presque linéaire (2). Les Eurmnwes (Euræinus. Kirb. }, Où elles se terminent en une massue alongée , et dont le dernier article fort long dans les mâles (3). ! Les TumicÈèNes (Tuzicenus, Dej. — Auletes. Schænb. ŸYs Où elles se terminent aussi en massue, mais perfoliée et à articles peu différents en longueur. L’abdomen est d’ailleurs en carré long ;‘et non ovalaire, comme celui des eurhines (4). Mi mi au of Et Dub Yntpies ch du NÉRE ECS EE (1) Voyez Latr', Gen. crust. et insect.; Herbst., Olivier et Schœnbher. (2) Kirby, Linn. soc. Trans., XI. (3) Kirby, ibid. (4) Schænh., Cureul. dispos. méthod. , 46; De, Catal. , 79. TAMILES DES PORTE-BEC. 79 Ceux où les antennes sont filiformes , ou dont le der- nier article forme seul la massue, où la trompe, souvent plus longue dans les mâles que dans les femelles et souventencore autrement terrainée, est toujours portée en avant, dont toutes les parties du: corps sout ordinai- rement très alongées, et où le pénultième article des tarses est bilobé, forment le genre Des Brentes. ( BrenTus. Fab. — Curculio. Lin. ) Ces insectes sont propres aux pays chauds. Les uns ont le corps linéaire et les antennes filiformes ou légèrement plus grosses vers le bout, de onze articles. Ce sont 1 Les Brenres proprement dits. (BRENTUS.) M. Stéven en a détaché, sous le nom collectif et générique d’arrhenodes , des espèces à tête comme coupée derrière les yeux, à museau court et terminé par deux mandibules étroi- tes et avancées dans les mâles. Tous les brentes de l’Améri- que septentrionale et la seule espèce que l’on trouve en Eu- rope, le brente d’Ftalie, appartiennent à ce groupe. Celui-ci, selon des observations qui m’ont été communiquées par M. Savi fils, professeur de zoologie et de minéralogie à Pise, se tient habituellement sous les écorces des arbres, et au milieu de certaines espèces de fourmis qüi y établissent aussi leur domicile. M. De la Cordaire, qui a recueilli au Brésil une très belle collection d’insectes, m’a dit que c’é- tait toujours aussi sous des écorces d’arbres qu’il avait trouvé les brentes (1). D’autres, semblables quant à la forme du corps, n’ont que neuf articles aux antennes , et dont le dernier forme une petite massue. Tels sont : 4 Les UrocÈres (Urocerus. Schænh. ) (2) (1) Latr., Gener. crust. et insect., 2, p. 244; Oliv., &bid., 84; Schœnh., Cureul. dispos. méthod. , p. 70. » (2) Schœnbs, did. , 75. 76 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les derniers ou Les Cyzas (Cyzas. Latr.), Ont dix articles aux antennes, dont le dernier forme une massue ovale. Le corselet est comme divisé en deux nœuds, dont le postérieur , celui qui forme le pédicule; est plus petit. L’abdomen est ovale (1). Tantôt les antennes sont distinctement coudées, le premier article étant beaucoup plus long que les sui- vants. Ceux-ci forment le genre CHARANSON ( CurCULIO) de Linnæus. Nous les diviserons en brévirostres et en longirostres, selon que les antennes sont insérées près du bout de la trompe et de niveau avec l’origine des mandibules, ‘ou plus en arrière, soit vers son milieu, soit près de sa base. Les charansons brévirostres de ce naturaliste se par- tagent , dans la méthode de Fabricius , en deux genres : . Les BRACHYCÈRES. ( BRACHYCERUS. ) » Le Ont touslesarticles des tarsesentiers et sans brosses ou pelotes en dessous. Leursantennescourtes et peu coudées n’offrent à l’extérieur que neuf articles, dont le dernier forme la massue. Ils manqueut d’ ailes Leur corps est très raboteux ou très inégal. Ces insectes sont propres à l’Europe méridionale et à l’ Afrique, vivent à terre dans le sable., et sont très printanniers. Des femmes éthio- piennes en portent une espèce au cou, au moyen d’une courroie qui traverse le corps; c’estune sorte d’amulette (Voyage de M. Cailliaud au fleuve Blanc) (2). [4 ‘ (1) Latr., bid., p. 268 ; Olivier, ibid. , 84 bis. Voyez, pour quelques autres genres dérivant de celui de Brente, l’article Rhynchophores du Dict. class. d’hist. natur. (2) Oliv. ,'col 82. M. Schœnherr forme, avec l'espèce nommée rostra- tus, le genre episus. Le corselet est alongé , presque linéaire. FAMILLE DES PORTE-BEC. 77 LEs CHARANSONS. ( CURCULIO. ) Ont presque tous le dessous des tarses garnis de poils courts et serrés, formant des pelotes, et le pénultième article profondément divisé en deux lobes. Leurs an- tennes sont composées de onze articles, ou même de douze, en comptant le faux article qui les termine quelquefois, et dont les derniers forment la massue. Ce genre, quoique beaucoup plus restreint que dans la méthode de Linnæus, comprenant encore un très grand nombre d’espèces, découvertes depuis lui, divers savants, et plus particulièrement MM. Germar et Schænherr, l’ont divisé en beaucoup d’autres. On peut , d’après nos propres observations, y former deux divisions principales. 1° Ceux dont le menton, plus ou moins évasé supérieure- ment et plus ou moins orbiculaire , occupe toute la largeur de la cavité buccale, cache entièrement, ou peu s’en faut, lesmächoires,et dont les mandibules n’ontpoint de dertelu- res très sensibles , ou ne présentent au dessous de la pointe qu’un faible sinus. On pourrait réunir dans un premier sous-genre celui De Cycrome (Cycromus.), Des brévirostres , qui ont, ainsi que les précédents, les tarses dépourvus de brosses, et le pénultième article.entier ou légèrement échancré, sans lobes bien distincts. On y rap- porterait les crytops, les deracanthus , les amycterus er les cyclomus de M. Schœnherr (1). Tousles autres ont les tarses garnisen dessous de brosses, et le pénultième article profondément bilobé. Les uns sont ailés. Ici les sillons latéraux de la trompe sont obliques et diri- gés inférieurement. Les pieds antérieurs diffèrent peu des (1) Ces genres semblent se lier avec ceux de Myniops et de Rhytirhi- nus de cet auteur, ét dès lors les Brachycères devraïent être reculés. (Voyez notre article Rhynchophores du Dict. class. d’hist. nat.). 78 INSECTES COLÉOPTÈRES. suivants en proportions. Ils forment un premier sous-genre, celui De Craranson proprement dit. (Curcuz10.)(r). Qui comprend un grand nombredegenresde MM.Germaret Schæœnherr, dont les caractères sont peu importantset souvent très équivoques. Tout au plus pourrait-on en détacher ceux dont les antennes sont. proportionnellement plus longues. Parmi ceux dont les antennes sont courtes , qui ont le corselet longitudinal en cône tronqué , les épaules sail- lautes , et dont on a formé les genres entimus ,chlorima, etc., se rangent des espèces de l’Amérique méridionale , remar- quables par leur éclat et souvent aussi par leur grandeur. Le C. impérial ( C. imperialis, Fab.; Oliv., col. V, 83, 1, 1.), d’un vert d’or brillant, avec deux bandes noires et longitudinales sur le corselet , et des rangées de poin- tes enfoncées, d’un vert doré, sur les élytres, et les inter- valles noirs. Le C. royal( C. regalis, Lin. ; Oliv., ibid., 1, 8.), d’un vert bleu , avec des bandes cuivreuses ou dorées très éclatantes, sur les étuis. On le trouve dans l’île de Saint- Domingue, et, à ce qu’il paraît, dans celle de Cuba, (x) 10 Corselet lobé antérieurement : les genres Entimus, Rhigus, Promecops, Phœdropus, Dereodus (sous-g. des Hypomèces), Polydius , Entyus, de M. Schœnherr, et Brachysoma de M. le comte Dejean, mais réduit à l'espèce qu’il nomme suturalis. : 2° Corselet point lobé antérieurement. * Corselet sensiblement plus long que large. * Tromipe plus courte que la tête ; ou tout au plus de sa longueur. Les G. chlorophanus, Ithycerus, ancæmerus , hyÿpomeces ; anymecus, astycus ; issorhinus , prostenomus ? arüipus , sitona, de M. Schœænherr. ** Trompe sensiblement plus longue que la tête. Les G. hadropus, cyphus , callizonus. ** Corselet transyersal presque isométrique. Les G. eustales; exophthalmus, diaprepes , pulopus, pacnœæus, poly- drosus, metallites. La longueur relative du premier article des antennes peut aussi fournir de bons caractères, et que l’ on pourr ait employer an- téricuremeñt à ceux que l’on tire du corselet. 4 ayez l'article RAynco- phores du Dict. classique d’hist. natur. , et mon ouvrage sur les familles naturelles du règne animal. FAMILLB DES PORTE-BEC. 79 Les dénominations de fastueux , somptueux, noble, que l’on a donné à d’autres espèces , annoncent le luxe de leur ornement. L’une de celles de notre pays qui a le pius d’analo- gie avec les précédentes, est le €. vert, (Chlorima viridis, Dej.; Curculio viridis, Oliv. , ibid. , 1, 18. ); elle est lon- gue d’environ cinq lignes. Le premier article des antennes est proportionnellement plus court que dans les précé- dentes. Le dessus du corps est d’un vert obscu, avec les côtés et les parties inférieures jaunes. Les élytres se ter- minent un peu en pointe. La trompe a une carène. Elleest tres rare aux environs de Paris, Nous en possédons encore d’autres , rangées par M. Schœnherr dans le genre Polydrosus (Sericeus, Gyl1., micans, Betulæ, etc. ), qui > quoique petites, ne franplet pas moins nos dde t) » par leur teinte d’un vert doré ou argenté. Dans quelques unes; les mâles ont des mandibules avancées , étroites et pointues. Ce caractère est commun à des espèces exotiques. ; Le genre Lerrosome ( Lrprosomus) de M. Schænherr , quoique formé d’une seule espèce (Curculio acuminatus , Fab. , Oliv.), présente néanmoins des caractères si insolites, qu’on peut le conserver comme sous-genre. La tête est alon- gée par derrière, avec la trompe très courte. Le corselet est presque cylindrique. Les élytres se terminent en manière d’épine divergente. Les antennes sont courtes. Nous passons à un troisième sous-genre , celui de Lepro- cère ( LerProcerus), qui diffère du premier en ce que les deux pieds antérieurs sont plus grands quelessuivants, avec les cuisses grosses, les jambes arquées et les tarses souvent dilatés et ciliés. Les antennes sont ordinairement longues et menues. Le corselet est presque globuleux ou triangulaire. L’abdomen n’est guère plus large que lui. Ces insectes sont plus abondants au Brésil, et plusieurs de leurs analogues se trouvent à l’île de France ou à l’île Bourbon. Quelques autres habitent l'Afrique (1). (1) Les genres Prostomus , Leptocerus, Cratopus, Lepropus, Hadro- merus, Hybsonotus, de M. Schœnherr. Les hybsonotes ont le corps 80 INSECTES COLÉOPTÈRES. Un quatrième sous-genre,celui de PayrLomie (PayLLosrus), comprendra d’autres brévirostres de la même division et pa- reillement ailés , mais 6ù les sillons des côtés de la trompe sont droits, courts, et ne consistent même qu’en une sim- ple fossette. On y réunira divers genres ( phyllobius, ma- crorynus , my llocerus , cyphicerus , amblirhinus et phytosca- pus ) de M. Schænherr. Les brévirostres, à pénultième article des tarses bilobé, mais aptètes et presque toujours sans écusson, formeront- quelques autres sous-genres, savoir : ceux d'OTIORHYNQUE (Ormorynoaus) et d’Omras ( Omias ), pour ceux dont les sillons antennaires sont droits; et ceux de PAcRYRHYNQUE ( Pacayraynoaus), de Psazinie { Psarinium), de TaxLaQTE ( Tayracires } et de Syzvcops ( Syzyaors) , pour ceux où les sillons sont courbes. Les otiorhynques se distinguent des omias par la dilatation, en forme d’oreillette, de la portion latérale et inférieure de la trompe, servant d'insertion aux antennes; les syzygops, ou cyclops de M. Dejean, par leurs yeux, presque réunis supérieurement; les psalidies, à raison de leurs mandibules saillantes, arquées ou en croissant ; les thylacites s’éloignent des pachyrhynques par leurs au- tennes menues , aussi longues ou presque aussi longues que le corsélet, tandis qu’ici elles sont épaisses, notablement plus courtes. L’abdomen est d’ailleurs très renflé. Aux omias (1) et aux thylacites (2) seront réunis plusieurs genres proportionnellement plus étroit et plus alongé; la trompe presque aussi longue que la tête et le corselet; les sillons antennaires presque droits} mais obliques, et le corselet lobé antérieurement. Les leptocères se dis- tinguent de tous les autres par la longueur du premier article des an- tennes, dont le bout, lorsqu'elles sont rejetées en arrière, dépasse la tête; il ne dépasse point ou que de peu les yeux dans les’ autres genres. Le cratopes sont propres à l’ile de. France , à l'ile Bourbon et à quel- ques autres îles de l’Océan indien. Leur corselet est trapézoïde, et l'abdomen a la forme d’un triangle renversé. Le genre Prostome n’a peut-être été établi que sur des individus mâles, leurs mandibules étant quelquefois plus grandes que celles des femelles. (x) Les genres Peritelus, Trachyplilœus, Episomus, Pholicodes, Pto- chus, Stomodes, Scicbius, cosmorhinus, Eremnus. (2) Les genres Liophlæus, Barynotus, Brachyderes, Herpisticus. FAMILLE DES PORTE-BEC. 81 de M. Schænherr. On pourrait conserver celui d’Hypnante (Hypmanwrus), très voisin des cthiorhynques (1), mais s’en distinguant par son corselet très grand, comparativement à l'abdomen, et presque globuleux. Notre seconde division générale du genre charanson de Fabricius diffère de la première par le rétrécissement du menton, qui, n’occupant pas toute la largeur de la cavité buccale, laisse à découvert, de chaque côté , les mâchoires, et par le mandibules, évidemment dentées. Souvent la massue des antennes est formée par les cinq à six derniers articles. Les uus n’ont guère plus de deux dents aux mandibules. Les palpes labiaux sont distincts. La massue des antennes, assez brusque , ne commence qu’au huitième ou au neu- vième article, et n’a point la figure d’un fuseau alongé. Le corps, quoique souvent oblong, n’est pas, non plus, conformé de même. Il y en à d’aptères, et dont les tarses sont dépourvus de pelottes. Leur pénultième article est faiblement bilobé. Tel est le sous-genre Myniops (Myniops) de M. Schœænherr, et au quel on peut réunir ses rhytirrhinus. D’autres, pareillement aptères, ont, comme la plupart des rhynchophores , le dessous des tarses garni de pelotes, et le pénultième profondément bilobé. Ils composeront le sous- genre des Lipares (Liparus), qui comprendra aussi divers genres du même (2). Ceux qui ont des ailes pourront former deux autres sous-genres, savoir: celui d’ayrère (Hypera , Germ.; Phy- tonomus, Coniatus, Schæœnh. }, où les jambes n’offrent point, à leur extrémité, de crochet ou n’en ont qu’un très petit (3); et celui d’Hyzome { Hvzomus), où elles en [offrent un très fort à leur extrémité interne (4). Parmi les espèces du premier , il en est une qui se trouve (1) A ce genre joignez ceux de Tylodères et dElytrodon. (2) Molytes, Plinthus, Hypporhinus , Epirhynchus, Geophilus. (3) Rapportez-y les genres Aterpus, Listroderes, Gronops, Phytono- mus, Coniatus, de M. Schœænherr. (4) A ses hylobies , joignez auasi les genres Lepyrus, Chrysolopus. TOME Y. 6 82 INSECTES COLÉOPTÈRES, sur le tamarisc ( C. tamarisci, Fab.) , et qui, par ses cou- leurs, rivalise avec les plus belles exotiques. Elle est le type du genre coniatus de M. Schœnherr. Les autres , dont les mandibules ont trois à quatre dents, offrent un menton rétréci brusquement près de son extré- mité supérieure, tronqué, et à palpes peu sensibles ou presque nuls. Leurs antennes se terminent presque graduel- lement en une massue en forme de fuseau alongé. Le corps a souvent une figure analogue. Olivier les a confondus avec les lixes, dont en effet, ils diffèrent très peu. Ils composeront le sous-genre CLÉONE (CLeonus ) (1). Les charansonites longirostres, ou ceux dont les an- tennes sont insérées en decà de l’origine des mandibules, souvent près du milieu de la trompe, et qui est,ordinai- rement longue, comprennent, à quelques espèces près, les genres ixus, Rhynchænus et Calandra , de Fabricius. Dans les deux premiers, les antennes offrent dix arti- cles au moins, mais le plus souvent onze à douze, et dont les trois derniers au moins forment la massue. ÿ Les Lixes. ({ Lixus. Fab.) Ressemblent presque aux cléones, tant pour les or- ganes de la manducation que pour la massue en fuseau alongé des antennes, la forme étroite et alongée du corps, et l’armure de leurs jambes. Il est presque linéaire dans le L. paraplectique, dont la larve vit dans les tiges du phellandrium , et cause aux chevaux, lorsqu'ils la man- gent avec la plante, la maladie dite paraplégie. Une autre espèce, et dont on a formé un genre propre ( Rhi- nocillus ), à raison de ses antennes très peu coudées, est réputée odontalgique (>). (1) Réunissez à ce genre de M. Schœnherr les suivants : Pachycerus, Mecaspis, Rhytideres, Stenocorhinus ? (2) Les genres Rhinocillus , "Lachnœus , Nerthops, Larinus, Lixus , pacholenus, de M. Schœnherr. Les organes sexuels des lixes ont offert à Léon Dufour des caractères qu’il n’a observés dans aucun autre co- léoptère. FAMILLE DES PORTE-BEC. 83 Les RHYNCHÆNES. (RHYNCHÆNUS. Fab. ) Ne présentent point un tel ensemble de caractères. Tantôt les pieds sont contigus à leur base, et sans fossette sternale, propre à loger la trompe. Les uns ne sautent point et leurs antennes sont composées de onze à douze articles. Ceux-ci sont ailés. Les TamwnopuiLes. (TAmNopæiLus.) Dont les antennes sont peu coudées, courtes, de douze articles, terminées en une massue ovalaire,et portées sur une trompe courte , avancée et peu arquée ; dont les yeux sont rapprochés supérieurement; qui ont l’extrémité de l’abdomen découverte, les jambes armées à leur extrémité d’un fort crochet , formeront ce premier sons-genre , qu’il faut dis- tinguer de celui de rhine, avec lequel Olivier et moi l’a- vions confondu (1). D’autres rhynchènes sont remarquables par leurs jambes arquées , munies d’un fort crochet au bout; leur tarses longs, filiformes, peu garnis de poils en dessous, avec le pénultième article très peu dilaté, simplement en cœur. Ils composeront le sous-genre Baaous. (Bacous. ) Ce sont de petits insectes qui fréquent les marais (2). Quelques autres ayant les mêmes habitudes s’éloignent de leu* congénères à raison de leurs tarses, dont le pénul- tième article renferme totalement entre ses lobes, le der- nier. Celui-ci est quelquefois dépourvu de crochets. Ils se- ront compris dans le sous-genre BracuyPe. (BrAcuypus. ) (3) (1) Les genres Læmosaccus , T'amnophilus, du même: (2) Les genres Bagous, Hydronomus, Lyprus, du même. (3) Les genres Brachypus, Brachonyx, Tanysphyrus , Anoplus, de M. Schœnherr 6: 84 INSECTES COLÉOPTÈRES. Celui De BaLanine. ( BALANINUS.) Nous offrira des rhynchophores très singuliers par la longeur de leur trompe, qui égale au moins et excède sou- vent de beaucoup celle du corps. La larve d’une espèce (Rhynchænus nucum , Fab.) se nourrit de l’amande de la noisette (1). Celui De RayncaÈNE proprement dit. (RaYNOHOENUS.) Ne diffère des précédents que par des caractères négatifs, et du suivant par ses antennes composées de douze articles (2). Les Sieynes. ( Syrines.) N’en offrent que onze , dont sept avant la massue (3). Ceux-ià sont dépourvus d’ailes. Tel est le sous-genre, Myormine. ( Myormnus. Schœnh. — Æpsis. Germ.) Auquel nous réunirons les genres Tunyrhynchus, Soleno- rhinus, Styphlus , Trachodes ( Comasinus, Dejean ), de M. Schœnherr. Nous passons maintenant à ceux qui n’ont que neuf à dix articles aux antennes, et qui ont la faculté de sauter. Les Ciowes. ( Cronus. Clairv. ) Ne sautent point, et les antennes offrent neuf à dix arti- cles aux antennes. Leur corps est ordinairement très court et presque globuleux. Plusieurs vivent, ainsi que leurs larves, sur des verbascums et sur la scrophulaire (4). Vienñent ensuite ceux dont les cuisses postérieures sont (1) Les genres Balaninus, Aniliarhinus, Erodiscus, du même. (2) Les genres Héilipus, Orthorhinus , Paramecops , Pissodes , Penes- tes, Erirhinus, Anthonomus, Euderes, Derelomus, Coryssomerus , Accalopistus, Endœus , Tychius, Sternechus, T';lomus, du même. (3) Les genres Sibynes, Microtogus (sous-genre des Tychies, le G. ‘ Ellescus de M. Dejcan), Bradybatus {Rhinodes, Dej.). (4) Les genres Cionus, Mecinus , Gymnætron , de M. Schœnherr, où les antennes ont dix articles; celui de Vanodes du même et celui de Prio- nopus de M. Dalman , où elles en ont neuf. Voyez Oliv., col. V, p. 106. FAMILLE DES PORTE-BEC. 85 très grosses et leur donnent la faculté de sauter. Les antennes ont onze articles. Le corps est court et ovoïdo-conique. Ceux où les antennes sont insérées sur la trompe, forment le sous-genre Des Orcuesres. (Orcugsres. Illig. — Salius. Germ.) (1). Ceux où elles naissent de l’entre-deux des yeux, celui De Rampue. ( Rampaus. Clairv. ) (2). Dans les derniers rhynchènes qu’il nous reste à exposer, les pieds sont écartés à leur naissance , et souvent encore leur sternum présente une cavité plus ou moins étendue, qui reçoit la trompe et même quelquefois les antennes. Ceux où elle n’existe point peuvent former deux sous- genres, savoir : celui D’AMER&aINE. ( AMERHINUS. } Dont le corps est ovalaire ou presque cylindrique, con- vexe en dessus (3) ; et celui De BariDie. ( Baripius. ) Où il est déprimé et rhomboïdal (4). Les rhynchènes de Fabricius, dent le sternum offre un enfoncement logeant la trompe, ont été distribués par M. Schæœnherr dans un grand nombre de genres, mais que nous réduirons de la manière suivante. Ils sont ailés ou aptères. Parmi les premiers, les uns ont une forme presque rhom- boïdale , avec le corselet rétréci brusquement, en manière de tube près de son extrémité antérieure; l’abdomen presque triangulaire. Ils se lient avec les baridies. Ici les antennes ont douze articles. (1) Oliv. , did. , p. 87. (2) Ibid. , p. 39. (3) Les genres Æmerhinus, Netarhinus, Aides, Solenovus, de M. Schænherr. (4) Les genres ARhinastus, Cholus, Dionychus, Platycnyx, Mada . us, Baridius. 86 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Campronuynques. ( CamprorayNcnus. — ÆEurhinus, Schænh. ) Se distinguent de tous les suivants par leursantennes, qui, depuis le coude, forment une massue conoïde, épaisse, perfoliée (1). Les Cenrrines. ( CENTRINUS. ) Ont un écusson distinct, l’abdomen entièrement recou- vert par les élytres, les yeux écartés, et la massue des antennes alongée. La poitrine offre souvent, de chaque côté de sa cavité, une dent ou ure corne (2). .! Les Zycops. ( Zycors. ) Très remarquables par leurs yeux très spacieux , très rapprochés ou réunis supérieurement, et par leurs pieds, généralement longs, dont les postérieurs au moins très écartés (3). Les CEuroraynques. (CEuToRaYNCHUS. ) Dont l’écusson est à peine apparent ; dont les élytres sont arrondies à leur extrémité et ne recouvrent pas entièrement l’abdomen. Les yeux sont écartés. La massue des antennes est ovale, et l’extrémité de leurs jambes est sans épines (4). Là, les antennes n’ont que onze articles. Les Hypariques. ( Hyparicus. ) (5). D’autres ont le corps ovoïde, court, très renflé en dessus, avec l’abdomen embrassé dans EE pourtour, par les élytres. Les cuisses sont canaliculées et reçoivent ai jambes dans leur sillon. Leurs yeux sont grands. Les antennes ont tou- jours douze articles. Les Orogrris. ( Oromirts.) (6) (1) M. Kirby ayant déja donné le nom d’Eurhinus à un autre genre de cette famille , il a fallu changer la dénomination de celui-ci. (2) Foyez M. Schæœnherr. (3) Ses genres Zygops, Mecopus, Lechriops. (4) Ses genres Ceutorhynchus, Mononychus. (à) Ajoutez-y ses malus. (6) Les Orobits, Diorymerus, Ocladius , Cleogonus, de M. Schænh. FAMILLE DES PORTE-BEC. 97 D'autres ayant le corps oblong, convexe, avec les pieds antérieurs ordinairement plus longs|, surtout dans les mâles; Les antennes de douze articles; les yeux écartés, et les ély- tres recouvrant l’abdomen, composeront le sous-genre De CRrYPTOR&YNQUE. ( CRYPTORHYNCHUS. ) (1). Ceux qui sont aptères, où dont les ailes sont du moins très imparfaites, qui manquent d’écusson , formeront un autre sous-genre, celui De TyLzops. ( TyLone.— Ulosomus. Seleropterus? Schœnbh. ) M. Chevrolat en a découvert aux environs de Paris une espèce (Rhynchœnus ptinoïdes , Gyllenh. ). Les autres et derniers longirostres ont généralement neuf articles au plus aux antennes, et le dernier ou les deux derniers au plus forment une massue à épi- derme coriace, et dont l’extrémité est spongieuse. Ils se nourrissent, du moins dans leur premier état, de grai- nes ou de substances ligneuses. On peut les réunir en un seul genre, celui De CALANDRE. (CALANDRA. ) Que l’on peut partager en six sous-genres. * Les deux premiers sont aptères , et nous offrént , aimsi que les précédents et les suivants, à l’exception du dernier, quatre articles à tous les tarses, dont le pénultième bilobé. (1) Les genres Ærthosternus , Pinarus, Cratosomus, Macromerus ? Cryptorhynchus, de M. Schænkerr. Les Gasterocercus de MM. Brullé et de Laporte me paraissent se rapporter aux Cratosomes proprement dits du précédent, ou ceux dont la trompe est droite et aplatie. Son sous- genre Gorgus.se compose de grandes espèces , toutes de l'Amérique mé- ridionale, et dans les mäles desquelles la trompe est ordinairement armée de deux cornes ou dents, près de l'insertion des antennes. Les mandibules ne m'ont point offert de dentelures, l’un des caractères qui distinguent les cratosomes des cryptorhynques, où ces organes sont dentés. j 88 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les antennes sont insérées à peu de distance du milieu de la trompe et coudées. Dans le premier , celui D’Axcuone. (Ancaonus , Schœnh.) Ces organes offrent neuf articles avant la massue. Ledixième et peut-être deux autres , mais intimement unis avec le pré- cédent et peu distincts , forme une massue en ovoïde court. Dans le second, celui D’Orrocuzxrte (Orruocaærtes.) de M. Germar (1), C’est le huitième qui forme la massue , dont la forme et la composition paraissent être les mêmes que dans les an- chones. Les quatre autres sous-genres sont pourvus d’ailes. Dans les trois suivants, les tarses n’ont que quatre arti- cles , dont le pénultième est bilobé. Les Raines. (Raiwa. Latr. — Lixus, Fab.) Les antennes sont très coudées , insérées près du milieu d’une trompe droite, avancée, et dont le huitième article forme une massue fort alongée, presque cylindrique. Les pieds antérieurs, du moins dans les mâles, sont plus longs que les autres (2). ” Les Cazanpres proprement dites. ( CALANDRA. ) Ont aussi les antennes très coudées, mais insérées près de la base de la trompe ; leur huitième article forme un massue triangulaire ou ovoïde. Nous ne connaissons que trop la C. du blé ( Curculio granarius , Lin.; Oliv., col. V, 83, xvr, 196); son corps est alongé, brun, avec le corselet ponctué, aussi long que les élytres. Sa larve, connue sous le nom du genre, fait de grands dégâts dans les magasins à blé. Une autre espèce, celle du riz ( Curculio oryzæ, Lin. ; Oliv., ibid., NIL, 81), ressemble à la précédente, mais a deux taches fauves sur chaque étui. Elle attaque le riz. (1) Insect. Spec. nov., p. 302. (2) Rhina barbirostris, Latr. , Oliv.; — À. scrutator, Oliv. FAMILLE DES XYLOPHAGES. 89 Une troisième , la C. palmiste (Curculio palmarum, Lin..; Oliv.,ibid., , 16), qui a un pouce et demi de long, dont la massue des antennes est tronquée, est toute noire, avéc des poils soyeux à l’extrémité de la trompe. Elle vit de la moelle des palmiers de l’Amérique méridionale. Les habitants mangent sa larve, nommée ver-palmiste, comme un mets délicieux (1). Le cinquième sous-genre, celui De Cosson. (Cossonus. Clairv. ) Nous offre des antennes, à peine plus longues que la trompe et la tête, et à huit articles avant la massue. Elles sont épaisses et insérées vers le milieu de la trompe (2). Le dernier , celui De Dryopæraore ( Dryoprnorus. Schœnh.— Bulbifer. Dej.) Est, sous le rapport des tarses, anomal. Ils présentent cinq articles et dont aucun n’est bilobé. Leurs antennes n’ont que six articles, dont le dernier forme la massue (3). La seconde famille des CoLéopTÈères TÉTRA- mères, celle Des XYLOPHAGES. (XYLOPHAGI. ) Nous offre une tête terminée à l'ordinaire , sans - saillie notable en forme de trompe. ou de museau ; des antennes plus grosses vers leur extrémité , ou perfoliées dès leur base, tou jours courtes , de moins de onze articles dans un grand nombre, et des tarses à articles (4) ordinairement entiers, ou dont le pé- (x) Les genres suivants de M. Schænherr : Sipulus (Æcorhinus, Dej.), Oxyrhynchus, Rhynchophorus ( Calandra). Voyez l'article Calandre d'Olivier. (2} Les genres ÆAmorphocerus, Cossonus, Rhincolus, de M. Shœnherr. (3) Lixus, Lymexylon, Fab. (4) Leur nombre paraît être de cinq dans quelques. Ces insectes sem- 90 - INSECTES COLÉOPTÈRES,. nultième élargi en forme de cœur dans les autres; dans ce dernier cas, les antennes sont toujours ter- minées en massue, soit solide et ovoïde , soit divisée en trois feuillets, et les palpes sont petits et co- niques. : Ces insectes vivent pour la plupart dans le bois. Leurs larves le percent et y creusent des sillons en divers sens, et lorsqu'elles sont très abondantes dans les forêts, celles de pins et de sapins particu- lièrement, elles font périr, en peu d’années, une grande quantité d'arbres, et les mettent hors d’état d’être employés dans les arts. Quelques autres font beaucoup de tort à l'olivier ; d’aulres se nourrissent de champignons. Nous partagerons cette famille en trois sections. 1° Ceux dont lesantennes ayant dixarticles auplus, tantôt se terminent en une forte massue, le plus souventsolide, detrois feuillets alongés dans d’autres, tantôt forment dèsleur base, une massue cylindrique et perfoliée, et dont les palpes sont coniques. Les jambes antérieures du plus grand nombre sont den- tées et armées d’un fort crochet ; et les tarses, dont le pénultième article est souvent en cœur ou bilobé, peuvent se replier sur elles. Les uns ont les palpes très petits, le corps convexeetar- rondi en dessusou presque ovoïde, avec la têteglobuleuse, s’enfonçant dans le corselet , et les antennes terminées en blent se lier avec les cryptophages et autres insectes analogues de la sec- tion des Pentamères. FAMILLE DES XYLOPHAGES. 91 une massue solide ou trilamellaire , et précédé de cinq articles au moins. Ces xylophages composent le genre Des ScoLYTES. ( SCOLYTUS. Geoff. ) Que Linnæus ne distinguait point des dermestes. Tantôt le pénultième article des tarses est bilobé. Les an- tennes ont sept ou huit articles avant la massue. Les Hyzurces. (Hyzurqus. Latr. — Hylesinus. Fab.) Ont la massue des antennes solide, presque globuleuse, -obtuse, peu ou point comprimée, annelée transversalement, et le corps presque cylindrique (x). Les Hyzésines. (HyLesinus. Fab.) Ont aussi les antennes terminées en massue solide, peu ou point comprimée et annelée transversalement, mais al- lant en pointe. Leur corps est presque ovoïde (2). Dans les deux sous-genres suivants, cette massue est en- core solide, mais fortement comprimée, et ses articles infé- rieurs forment des courbes concentriques. Les Scozxres propres. (Scozyrus. Geoff.— Æ#ylesinus. Fab. Eccoptogaster. Herbst, Gyllenh. ) Ont leurs antennes droites , imberbes , insérées très près du bord interne des yeux , qui sont très étroits, alongés et verticaux (3). Les CamprocÈres. ( Camprocerus. Dej. — Æylesinus. Fab. ) Dont les mâles ont les antennes fortement coudées, gar- nies extérieurement de longs poils ou filets ; elles sont in- (1) Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 274; Gyllenh., Insect. Suec. , IV, p. 618. (2) Latr.. ibid. , p. 279. {3) Latr., tbid., p. 278; Gyll. , Insect. Suec. PURE p: 315, et IV, Pag- 279- 92 INSECTES COLÉOPTÈRES, sérées à une distance notable des yeux, qui sont elliptiques et obliques (1). Les Paroïorri8es. (PLoiorrigus. Latr, — Hylesinus. Fab.) S’éloignent de tous les autres insectes de cette famille par la massue, composée de trois feuillets alongés, de leurs an- tennes (2). Tantôt tous les articles (3) des tarses'sont entiers, et la massue des antennes, toujours solide et comprimée, com- mence au sixième ou au septième article. Les Tomiques. ( Tomiaus. Latr. — Jps. De G. — Bostrichus. Fab. ) Leurs antennes ne sont point susceptibles de se replier sous les yeux, et leur massue est distinctement annelée. Leur tête est arrondie en dessus, presque globuleuse (4). Le corselet n’offre point sur les côtés d’échancrure. Les jambes ne sont point striées. Les tarses sont de leur longueur au plus, avec le premier article peu alongé. Le corps est cylin- drique, avec les yeux alongés, un peu échancrés (5). Les PLarypes. ( Prarypus. Herbst.— Bostrichus. Fab.) Leurs antennes, plus courtes que la tête, se replient sous les yeux et se terminent en une massue fort grande, sans anneaux distincts. Le corps est linéaire , avec la tête coupée verticalement en devant; les yeux presque ronds et entiers; le corselet échancré de chaque côté, pour recevoir une por- tion des cuisses antérieures; les deux jambes antérieures (1) Hylesinus Æneipennis, Fab. (2) Latr., did., p. 280. (3) Ils paraissent être au nombre de cinq, dont le pénultième très petit. Les deux pieds postérieurs sont très éloignés des précédents. Le corps est cylindrique ou linéaire. Les antennes sont fort courtes. (4) Largement trilobée en arrière. Selon M. Dufour, leur ventricale chylifique , qui forme à lui seul près des deux tiers de la longueur du canal alimentaire, est hérissé de papilles, tandis que celui des bostriches est parfaitement lisse. Il a observé dans le tube alimentaire des premiers, ainsi que dans l'intérieur de divers autres coléoptères, des vers ayant la forme d’ascarides. (5) Latr., Gener. crust. et insect. , II, p. 276. FAMILLE DES XYLOPHAGES. 99 divisées à leur face postérieure par des arêtes transverses ; et les tarses longs, très grêles et dont le premier article fort alongé. Les deux pieds postérieurs sont très reculés en ar- rière (1). Les autres ont des palpes grands, très apparents et d’inégale longueur. Leur corps est déprimé, rétréci en devant ; leurs antennes sont tantôt de deux articles, dont le dernier très grand, aplati, presque triangu- laire ou presque ovoïde, tantôt de dix et entièrement perfoliées. La lèvre est grande; les élytres sont tronquées, et les tarses courts, avec tous les articles entiers. Ces insectes sont tous exotiques. [ls composent le genre Des Paussus. ( Paussus, Lin., Fab.). Ceux dont les antennes n’ont que deux articles, et dont le dernier fort grand et comprimé, sont Les Paussus propres. (Paussus. ) Une espèce ( P. bucephalus , Schœnh., Synon. insect., 1,3, app. vi, 2), dont la tête offre l’apparence de deux yeux lisses; dont les veux sont petits, peu saillants, et dont les antennes guère plus longues que la tête, s’appli- quent sur sa face antérieure , et se terminent par un arti- cle finissant en pointe, forme, pour M. Dalman (Anal. entom., p. 102), un genre propre qu’il nomme //yloto- rus (2). Ceux où les antennes sont de dix articles et entièrement perfoliées , composent le sous-genre De CÉRAPTÈRE. (CEeraPTERUS. Swed. } (3) (1) Ibid. , p. 277. M. Dalman en a figuré une espèce ( favicornis ? Fab.) renfermée dans du succin. (2) Voyez Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 1, et Schœuherr, . Synon. insect., TJ, 3, app. vi, 1. (3) Latr. , &bid. ; p. 4. 94 INSECTES COLÉOPTÈRES. Une seconde section comprendra des xylophages dont les antennes n’offrent que dix articles,et dont les palpes, ou les maxillaires au moins, ne vont point en s’amincissant vers le bout, mais sont de la même grosseur partout, ou dilatés à leur extrémité. Les articles de leurs tarses sont toujours entiers. Ils se diviseront en deux genres principaux, d’après la manière dont se terminent les antennes, Les trois derniers articles forment une massue perfoliée dans le premier , celui Des BosrTricHes. ( BosTRICHUS. ) Les Bostricues propres. (Bosrricaus. Geoff. — Apate. Syno- dendron. Fab.— Dermestes. Lin.) Ont le corps plus ou moins cylindrique, la tête arrondie, presque globuleuse , pouvant s’enfoncer dans le corselet jus- qu'aux yeux; le corselet plus ou moins bombé en devant, et formant une sorte de capuchon, et les deux premiers arti- cles des tarses, ainsi que le dernier, alongés. , On trouve souvent sur les vieux bois, dans les chantiers, Le B. capucin ( Dermestes capucinus, Lin.; Oliv., col., IV,77,;1,1),quiest long de cinq lignes, avecles étuis et l'abdomen rouges (1). Les P504. ( Psoa. Fab. ) N’en diffèrent qu’en ce que leur corps est proportionnelle- ment plus étroit, plus alongé, avec le corselet déprimé et presque-carré. Les mâchoires n’ont qu’un seul lobe , au lieu de deux (2). Les Cris. (Cis. Latr. — Ænobium. Fab. ) Ont le corps ovalaire, déprimé ou peu élevé, avec le cor- (x) Voyez, pour les autres espèces, Oliv. , Fab. , ec. (2) Voyez Fabricius et Rossi. FAMILLE DES XYLOPHAGES,. 95 selet transversal , arrondi et rebordé latéralement, un peu dilaté ou avancé au milieu du bord antérieur , et le dernier article des tarses beaucoup plus long que les précédents. La tête des mâles est souvent cornue ou tuberculée. _ Ces insectes vivent dans les champignons des arbres (1). Les Némosomes. ( Nemosoma. Desmar. — ps. Oliv. — Co- lydium. Hellw. ) Ont le corps long, linéaire; les antennes guère plus lon- gues que la tête ; les mandibules fortes, saillantes, dente- lées à leur extrémité; les jambes antérieures triangulaires, dentées extérieurement , et les tarses grêles et alongés (2). Le second genre de cette seconde division , celui De MonoTOME. ( MonoToMA.) Se distingue du précédent par la massue solide et en forme de bouton ( le dixième article) des antennes. Le corpsestalongé, dépriméetsouvent parallélipipède, avec le devant de la tête rétréci, el un peu avancé en manière de museau triangulaire et obtus. Les palpes sont frès petits et point saillants, ainsi que les mandi- bules. Dans les uns,.la tête n’est point séparée du corselet par un étranglement ou espèce de col, et peut s’y enfoncer pos- térieurement. Les Synceures. (Syncmira. Helw., Dej. — Lyctus. Elo- phorus. Fab.) Où l'extrémité antérieure de la tête est transver:e et sans prolongement , où les deux premiers articles des antennes son presque identiques, et où le corselet, notablement plus (x) Latr., bid., p. 11, et Gyllenh., Insect. Suec., IIT, p. 377 ,et IV, p- 624. Je n'ai vu qu’un individu, et mal conservé, du Sphindus Gyllen- hallii : \ m'a paru que ce genre différait peu de celui-ci. (2) Latr., Gener. crust. et insect. , IIL,p.12,et1, x1,4. 96 INSECTES COLÉOPTÈRES. large que long, est séparé de la base des élytres par un in- tervalle sensible (1). Les CÉryzons. (CErvLow. Latr. — Synchita. Helw. — Lyctus. Fab.) Ont l’extrémité antérieure de la tête avancée en ma- nière de triangle obtus; le premier article des antennes beaucoup plus gros que le suivant; le corselet appliqué pos- térieurement contre la base des élytres , plus large que long ou presque isométrique, sans rebords; le corps presque ovalaire ou presque parallélipipède, avec les élytres sans troncature postérieure et recouvrant tout le dessus de l’ab- domen (2). Les Ravzopnages. ( Rayzopmacus. Herbst, Gyll.— Zyctus. Fab.) Ressemblent aux cérylons par la tête, les grandeurs rela- tives des premiers articles des antennes, la jonction du cor- selet avec l’abdomen ; mais le corps est étroit et alongé, avec le corselet plus large que long, rebordé, et les élytres tron- quées au bout. Quelques auteurs ont avancé quê, sous le rapport des tarses , ils étaient hétéromères; mais il m’a paru qu’ils seraient plutôt des pentamères (3). Les autres, ou Les Monorowes propres. (MonorowA. Herbst. — Cerylon. Gyll.) Ont la tête de la largeur du corselet, et séparée de lui par un étranglement. Les deux premiers articles des antennes sont plus gros que les suivants et presque égaux (le premier un peu plus rand }. L’extrémité supérieure de la massue ou du bouton semble offrirles vestiges d’un ou de deux articles. La tête est triangulaire, un peu avancée en un museau obtus. Le corps est alongé, avec le corselet plus long que large (4). (1) Cerylon terebrans , Latr.; C. juglandis, Gyll.; Lyctus juglan- dis, Fab. ; ejusd. , Elophorus himeralis. (2) Cery lon histeroides , Latr. , Gyllenh. (3) Voyez Gyllenh. , Insect. Suec. I, 111, p. 419. (4) Cerylon picipes , Gyllenh. FAMILLE DES XYLOPHAGES. 97 74 Les xylophases de la troisième division ont onze le) articles très distincts aux antennes ; les palpes fili- formes ou plus gros à leur extrémité, dans les uns e) ? plus menus au bout, dans les autres, et tous les articles des tarses entiers. “Nous commencerons par ceux où la massue des an- tennes n’est que de deux articles. Ils formeront le genre D Des Lycres. (LycTus. ) Les uns ont les mandibules et le premier article des an- tennes entièrement découverts. Le corps est étroit et alongé, presque linéaire, avec les yeux gros et le corselet alongé. Les Lyores propres. ( Lyarus. Fab.) (r). Dans ceux-ci, les bords de la tête recouvrent entièrement ouen majeure partie le premier ärticle des antennes. Les mandibules ne sont point saillantes. Les Dionesmes. ( Dionesma. Még., Dej.) Ont les antennes de la longueur du corselet; le corps ovale-oblong , convexe, avec le corselet presque demi-orbi- culaire et l’abdomen presque ovalaire (2). Les Biromes. ( Brroma. Herbst, Gyll. — Zyctus. Fab.) Dont les antennes sont plus courtes que le corselet ; dont le corps est long, étroit, presque parallélipipède, déprimé, avec le corselet carré (3). Dans les autres xylophages ayant des antennes de onze articles, les trois à quatre derniers forment la {1) Voyez Latr. et Gyllenhall. Le genre Zyctus de Fabricius est un mélange. (2) Diodesme subterranea , Dej., Catal., p.69. (3) J’oyez Latr., Gyllenh. TOME V. 7 « 98 INSECTES COLÉOPTÈRES. massue, ou le dernier seul est plus grand que les pré- cédents. Ils se subdivisent ainsi : Tantôt les mandibules sont recouvertes ou très peu saillantes. Tels sont Les MycÉTOPHAGES. { MyCETOPHAGUS. Fab.) Ici les antennes, guère plus longues que la tête, sont insérées sous les bords avancés de la tête et terminées brus- quement en une massué perfoliée, de trois articles. Les Cozyp1Es. (CozLypium. Fab.) Leur corps est linéaire, avec la tête très obtuse en devant; le corselet de la largeur de l’abdomen , en carré plus ou moins long, et l’abdomen alongé. Les deux premiers articles des antennes sont plus grands que les suivants; ceux-ci, jus- qu’au huitième inclusivement, sont très courts et transver- saux (1). Là, les antennes sont au moins de la longueur du corselet. Ceux-ci ont le corps ôvale, avec le corselet transversal , plus large postérieurement ; le premier ét le dernier articles des tarses alongés , et les antennes terminées en une massue perfoliée, soit alongée et commençant vers le sixième ou septième article; soit brusque, ovalaire et formée seulement par les trois lens Ils vivent dans les champignons, ou sous les écorces des arbres. Les Mycéropaaces propres. (Myceropaacus. Fab. — Tritoma. Geoff.) La massué des antennes commence au sixième ou au sep- tième article; le dernier est presque ovoïde (2). Les Tripayuses. (Tripayirus. Még., Dej. — Mycetophagus. Gyll. ) Où la massue des antennes est plus courte, brusque et (1) Voyez Fab. , Latr., Dej. (2) Voyez Latr., Géner. erust. et insect. ; III, p. 9, 1re divis. des Mycétophages ; et Gyllenhall, Insect. Suec., 1, m1, 387, et IV , 630. FAMILLE DES XYLOPHAGES. 99 formée seulement par les trois derniers articles; le dernier est presque globuleux (1). Ceux-là ont le corps oblong, avec le corselet plus étroit que l’abdomen, du moins postérieurement ; le premier ar- ticle des tarses de la longueur du suivant, ou guère plus long, et les antennes terminées par une massue étroite, alongée, peu ou point perfoliée, formée par les trois der- niiers articles. 3 Les Méevx. ( Mrryx.Latr,) Distingués des suivants par leurs palpes maxillaires ( tou- jours saillants ) terminés par un article plus grand, en triangle renversé (2). | Les Dasrcëres, ( Dasycerus. Brong. ) Qui n’offrent que trois articles aux tarses, mais qui, ce- pendant, tiennent à cette famille, par d’autres rapports. Les deux premiers articles de leurs antennes sont globuleux, les suivants très menus, capillaires et velus, et les trois derniers globuleux et CRIME A velus. La tête est triangulaire et distincte du corselet. Les palpes maxillaires sont saillants, menus et terminés en alène. Le corselet et les élytres sont. sillonnés. L’abdomen est presque globuleux (3). Les Larripres. (Larriius. Herbst. — T'enebrio. Lin. — Dermestes. Fab. ) Ont les palpes très courts, terminés en alène; la tête et le corselct plus étroits que l'abdomen; le premier article des antennes fort gros et globuleux, les suivants, jusqu’au dixième inclusivement, presque en cône renversé, glabres ou simplement pubescents; le dernier plus grand que les précé- dents, et ovoïde ; le corselet plus large que long ou presque isométrique , et l'abdomen presque carré on presque ova- laire (4). (x) Voyez Latr. , ibid., seconde divis. ; Dej., Mycétophages, et Gyl- lenh. , tbid. , IV, 631. (2) Latr, Gener. crust. et insect., LIT, p. 17, et], xt, 1. (3) Voyez Duméril, Dict. des sc. natur., où cet insecte est bien figaré, et Arrh. , Faun. insect. Eur., IV, 6. (4) Voyez Latr., id. , et Gyllenh. , Insect. Suec. , F, 1v, 125. 7. 100 INSECTES COLÉOPTÈRES. "Les Sizvains. (Sizvanus. Latr., Gyll. — Dermestes. Fab.) Ont le corps presque linéaire ou presque parallékipipède , le corselet plus.long que large, de la largeur de l’abdomen antérieurement ; les premiers articles des antennes presque évaux, presque en forme de toupie, et le dernier presque globuleux ; les palpes presque filiformes, et l’extrémité anté- rieure de la tête , un peu avancée et rétrécie en manière de museau triangulaire et, obtus (1). Tantôt les mandibules sont entièrement découvertes ou saillantes et robustes. Le corpsest généralementétroit, alongé et déprimé. Ces insectes forment le genre Des TROGOSITES. (TROGOSITA. Oliv., Fab.— Platycerus, Geoff. ) Les uns*ont des antennes plus courtes que le corselet , ou de sa lougueur au plus, et terminées en une massue com- primée, un peu dentée eu scie, et formée par les trois à quatre derniers articles. La languette est entière. Les Trocosires propres. ('Troeosra. Fab. Les mandibules sont pius courtes que la tête, croisées ; la languette, presque carrée, n’est point prolongée entre ses palpes , et les mâchoires n’ont qu’un seul lobe. Le T. mauritanique ( Tenebrio mauritanicus , Lin. ; Oliv., col. H, 19, 1,2), long de près de quatre lignes, noirâtre en dessus, d’un brun clair en dessous, avec les étuis striés. On le trouve dans les noix, le pain, sous les écorces des arbres. Sa larve, connue en Provence sous le nom de Cadeile, attaque les grains (2). Les Prosroms. (Prosromis. Latr. — Megagnathus. Még.— Trogosita. Fab. ) Ont des mandibules plus longues que la tête, avancées parallèlement ; la languette étroite, alongée, avancée entre (1) Voyez Latr. et Gyllenhall , ouvrages précités. (2) Voyez, pour les autres espèces , Olivier, bid. FAMILLE DES PLATYSOMES. 101 ses palpes , et deux lobes aux mâchoires. Le corps est loug , étroit, presque linéaire (1). : Les autres ont les antennes presque aussi longues que le corps , de la même grosseur jusqu’au dixième article inclu- sivement ; le suivant et dernier est plus grand , en forme de triangle renversé , et tronqué obliquement au bout. La lan- guette est bifide. Les PAssanpres. ( PAssanpra. Dalm., Schœnh. ) (2) La troisième famille des TÉrrRAMÈRES, celle DEs PLATYSOMES. (PLATYsOMA. }) Se rapproche dela précédente, quant à l’anatonue intérieure, aux tarses, dontles aruclessont tous en - tiers, etquant aux habitudes ; maislesantennessont de la même grosseur ou plus grêles vers leur extrémiie. Les mandibules sont toujours saillantes; la languette est bifide ou échancrée; les palpes sont courts, et ie corps est déprimé, alongé, avec le corselet presque carré. Ces insectes se tiennent sous les écorces des arbres et peuvent être réduits à un seulgenre, celui Des Cucuses ( Cueurus ) de Fabricius. On y distingue Les Cucuses propres. (Cucuscs.) | Dont les antennes , beaucoup plus courtes que le corps (1) Trogosita maniibularis, Fab. M. Sturm , dans sa Faune des in- sectes d'Allemagne, en a donné une excellente figure, ainsi que celles des parties de la bouche. (2) Schœnh. , Synon. insect., 1, 3, app., p. 146, vi, 3. Ces insectes sont évidemment je passage de cette famille à Ja suivante. Ils ne diffe- vent même des platysomes que par leurs antennes. Voyez, pour quelques autres genres tétramères., tels que. ceux de Zi- tophile, d'Agathidie et de Clypeastre, la famille des Clavipalpes. ; LI 102 INSECTES COLÉOPTÈRES, dans plusieurs , sont composées d'articles en forme de cône renversé ou de toupie , et presque grenues, et dont le pre- miér est plus court que la tête (1). Les Dexprormaces. (Denpropnacus. Gyll. — Cucujus. Fab., Payk.) Où ces organes sont généralement formés d’articles cylin- driques . alongés, dont le premier plus long que la tête, et dont les second et troisième plus courts que les suivants. Les palpes labiaux sont terminés en massue (2). Les Uzriotes. (Urroïora. Latr. — Brontes. Fab.) Ayant des antennes analogues, mais dont le troisième ar- ticle aussi long que le suivant , et dont tous les palpes sont plus menus à leur extrémité. Les mandibules de l’espèce la plus commune dans nos climats (flavipes), et sur laquelle M. Dufour nous a donné quelques observations anatomi- ques, ont, dans les mâles, un prolongement en forme de corne longue et aiguë (3). La quatrième famille des TÉTRAMÈRES, Les LONGICORNES. (Lon@rcornes. } Ont Le dessous des trois premièrs articles destarses garni de brosses, les second et troisième en cœur, le quatrième profondément bilobé , et un petit ren- flement ou nodule , Simulant un article (4) à l’ori- (x) Les Cucujes clavipes, depressus, rufus, bimaculatus , piceus , tes- saceus, ater, d'Olivier, col. IV , n° 74 bis. F'oyez aussi Gyllenh. , In- sect. Suec. (2) Gyllenh. , ibid, (3) Latr,, Gener. crust. et insect. , III, p. 25. Voyez aussi Fabricius et Gyllenb. , ibid. (4) Les parandres ressemblent parfaitement , sous ce rapport, aux lon- gicornes , et si l’on considérait ce petit nœud comme un véritable article, non-seulement cette famille, mais la suivante, appartiendraient à la section des pentamères. Il peut bien représenter le quatrième article de ceux-ci ; mais, attendu qu’il n’a point de mouvement propre, il est censé faire partie du suivant. FAMILLE DES LONGICORNES. 1035 gine du dernier. La languette, portée par un menton courtettransversal, estordinairement membraneuse, en forme de cœur , échancrée ou bifide , cornée et en segment de cercle très court et transversal, dans d’autres ( Parandrie ). Les antennes sont filiformes ou sétacées, le plus souvent de la longueur du corps au moias , tantôt simples dans les deux sexes, Lantôt en scie, pectinées ou en éventail dans les mâles. Les yeux d’un grand nombre sont en forme de rein ei les entourent à leur base. Le corselet est en forme de trapèze, ou rétréci en devant dans ceux où les yeux sont arrondis, entiers ou peu échancrés ; dans ce cas encore. les pieds sont longs et grêles , avec Les tarses alongés. : M. Léon Dufour remarque que, par leur tube ali- mentaire , ainsi que par la disposition des vaisseaux hépatiques, ces insectes ressemblent en général aux mélasomes; contre l'opinion de M. Marcel de Serres, il nie l'existence d’un gésier. Le tube alimentaire, le plus souvent hérissé de papilles , est précédé d’un jabot, mais moins ou peu prononcé dans les lamies etles leptures, qui, dans notre méthode , terminent cette famille. Les testicules sont constitués par des capsules ou des sachets spermatiques , distincts , pédicellés, assez gros, et dont le nombre varie selon les genres. Leurs larves, vivant presque toutes dansl’intérieur des arbres ou sous leurs écorces, sont privées de pieds, ou n’en ont que de très petits ; ont le corps 104 INSECTES COLÉOPTÈRES. mou, blanchâtre , plus gros en avant, avec la tête écaïlleuse pourvue de mandibules fortes et sans autres parles saillantes. Elles font beaucoup de tort aux arbres, surtout les grandes , les percant souvent irès profondément, ou les criblant de trous (x). Quelques-unes rongent les racines des plantes. Les femelles ont l’abdomen terminé par un oviducte tubulaire et corné. Ces insectes produisent un petit son aigu , par le frottement du pédicule de la base de leur abdomen-contre la paroi intérieure du cor- selet , lorsqu’il l’y font entrer et qu’ils le retirent alternativement. Dansla méthode de Linnæus, ces insectes forment les genres Cerambyx, Leptura, Necydalis, que Geoffroy , Fabricius, et d’autres naturalistes, ont tâché de régulariser et de simplifier par des trans- positions d’espèces ; ou en établissant d’autres coupes génériques. Vu néanmoins la quantité d’espèces dé- couvertes depuis le Pline du Nord , l’insuffisance des caractères qui signalent ces genres , le désordre qui règne encore dans plusieurs d’entre eux, une révi- sion générale et approfondie est devenue nécessaire ; espèrons que les recherches de MM. Lepeletier et Serville, qui se sont spécialement occupés de cette famille , aplaniront ces difliculiés. Nous partagerons d’abord les longicornes en deux (1) Voyez VHist. natur. du Lamia amputator, publiée par M. Lansd, Quilding, dans le 13e vol. des Trans. linn. FAMILLE DES LONGICORNES, 105 sections. Ceux de la premiere ont les yeux soit for- tement échancrés ou en croissant, soit alongés et étroits ; leur tête s'enfonce , jusqu’à ces organes, dans le corselet , sans en être distinguée parunrétré- cissement brusque et formant une espèce de cou ; elle est dans plusieurs verticale. Les uns ont le dernier article des palpes, tantôt presque en forme de cône ou de triangle renversé , tantôt presque cylindrique et tronqué au bout; le lobe terminant les mâchoires droit ( point courbé sur l’interne à son extrémité }; la tête est ordinai- rement avancée ou simplement penchée, et dans ceux où, par une exception très rare (les Dorca- cères), elle est verticale, sa largeur égale pres- que alors celle du corps, et les antennes sont tres écartées à leur naissance et épineuses ; le cor- selet , souvent tres inégal ou carré, est rarement cylindrique. . Ces longicornes se subdivisent en deux coupes principales ou petites tribus. 1° Les Priontens ( Prionit ), qui ont pour carac- tères: labre nul ou très petit et peu distinct; man- dibules fortes ou même très grandes, surtout dans la plupart des mâles; lobe interne des mâchoires nul ou très petit ; antennes insérées près de la base des mandibules ou de l’échancrure des yeux , mais point entourées par eux à leur naissance ; corselet Je plussouvent trapézoïde ou carré , crénelé ou den- telé latéralement. 106 INSECTES COLÉOPTÈRES. Un premier genre, celui De PARANDRE (PARANDRA. Latr. — Attelabus, De G. ; Tenebrio. Fab.) Ayant, ainsi que le suivant, des antennes simples, presque grenues, comprimées , de la même grosseur par- tout, de la longueur au plus du corselet, et le lobe ter- minant les mächoires très petit, atteignant à peine l'extrémité du premier article de leurs palpes, est dis- tingué , tant de ce genre (1) que des autres de la même famille , par sa languette cornée, en forme de segment de cercle très court, transversal, sans échancrure ni lobes, et par ses tarses, dont le pénultième article légère- ment bilobé , et dont le dernier, notablement plus long que les précédents pris ensemble, offre, entre ses cro- chets, un petit appendice, avec deux soies au bout. Le corps est parallélipipède, déprimé, avec le corselet carré, arrondi aux angles postérieurs, sans épines ni dents. Ces insectes sont particuliers à l'Amérique (2). Les SPONDYLES {SPonpyzis. Fab. — Aitelabus, Lin.; Cerambyx. De G. ) Qui, rapprochés des parandres à raison de leurs anten- nes et de l’exiguité de leurs lobes maxillaires, s’en éloi- gnentsous le rapport de leur languette; demêmeque dans tous les autres longicornes suivants, elle est membra- neuse, en forme de cœur; ils diffèrent aussi quant aux tarses ; le pénultième article est profondément bilobé , et le dernier n’est pas plus long que les précédents réunis, et sans appendices, portant deux soies entre les crochets. (x) Les mandibules des spondyles et des parandres sont au plus de Ja longueur de la tête, triangulaires ou coniques , et arquées au bout. (2) Voyez Latr., Gener. crust. et insect., III, 28, et I, 1x, 7; Schænh, Synon. insect, , I, ur, p. 334, et App., p. 145, et l’articles Parandre deTEncyclopédie méthodique. AE FAMILLE DES LONGICORNES- 107 D'autre part, les spondyles sont distingués des genres suivants par leur corselet presque globuleux, sans re- bords, et dépourvu de dents ou d’épines. Leurs larves viveni dans l’intérieur des pins et des sapins de l’Europe. Le S. buprestoide ( Attelabus buprestoides , Lin.; Oliv., col.IV,71,1,1) est long de six à sept lignes, tout noir, très ponctué, avec deux lignes élevées et longitudinales sur chaque élytre. Elles s’oblitèrent quelquefois, et ces individus sont regardés par quelques entomologistes comme formant une espèce propre (e/ongatum). On n’en connaît point d’autres (1). À Le troisième et dernier genre de cette tribu , celui Des Priones. (PrIONUS. Geoff., Fab. , Oliv.) À des antennes plus longues que la tête et le corse- let, en scie ou pectinées dans les uns; simples , amincies vers leur extrémité et à articles alongés dans les autres. Le lobe terminal des mâchoires est aussi long au moins que les deux premiers articles de leurs palpes. Le corps est généralement déprimé, avec le corselet carré . ou trapézoïde, soit denté ou épineux, soit anguleux la- téralement. Ces insectes ne volent que le soir ou dans la nuit, et se tiennent toujours sur les arbres. Quelques espèces exotiques sont remarquables par leur grande taille et celle de leur mandibules. On mange la larve du P. cer- vicorne, qui vit dans le bois du fromager. Ce genre comprend un assez grand nombre d’espèces qui, parles variétés de forme et de grandeur de leurs mandibules, de leurs antennes , du corselet, de l’abdomen , pourraient composer plusieurs petits groupes ou sous-genres. * L'on séparerait d’abord les espèces à corps presque pa- rallalélipipède ou alongé , droit , avec le corselet beaucoup a ——_—_—_—_———————— — ————…—————————————————…—— — a) Poyez Fab., Oliv., Latr., Gyll., etc. 105 INSECTES COLÉOPTÈRES. plus court que l'abdomen , carré ou trapézoïde, très arqué sur les côtés; l’écusson petit ou moyen; les antennes sim- ples ou peu en scie, et les mandibules souvent grandes dans les mâles. Parmi les espèces de cette division, à mandibules plus courtes que la tête, à antennes presque sétacées, assez lon- gues , de onze articles, et dont le troisième beaucoup plus long que les suivants, se range. Le P. rouillé (P. scabricornis , Fab..; Oliv., col. IV, 66, XI, 42), que l’on trouve en France, en Allemagne. Son corps est long d’un pouce et demi , avec les antenues hé- rissées de petites épines et une seule dent de chaque côté du corselet , formée par ses angles postérieurs (1). D’autres: Fe généralement moins oblongues , un peu penchées par devant, dont les mandibules sont toujours moyennes ou peu avancées dans les deux sexes; ayant le cor- selet fortement denté latéralement ; les antennes pectinées ou fortement en scie, dans les mâles, et composées de plus de onze articles dans prepa de ces individus ; les élytres de la longueur de l’abdomen, et le recouvrant en dessus , ainsi que Vs ailes, ARTE une seconde division Pre Le P. corroyeur ( Cerambyx coriarius, Lin.; Oliv., ibid. , X, 1.), long de quinze lignes , d’un brun noirûtre, avec les antennes en scie et de douze articles, dans le mâle, et trois dents à chaque bord latéral du corselet. Vit en état de larve, dans les troncs pourris de nos chênes et de nos bouleaux. Pour se métamorphoser , elle se creuse un trou dans la terre (2). Quelques autres priones, propres au Brésil, d’une forme analogue, mais à élytres petites, triangulaires, ne recou- vrant pas entièrement l’abdomen, m'ont paru (Familles natur. du règ. anim.) devoir former un genre propre ( Ana- COLE , Anacolus). MM. Lepeletier et Serville en ont décrit deux espèces ( sanguineus, lugubris) dans l'Encyclopédie inéthodique. (1) Les Priones giganteus, cervicornis, damicornis, maxillosus , bar- batus, faber, serripes, etc. , de Fab. et d'Olivier. (2) Les P, brevicornis, imbricornis, depsarius , etc. FAMILLE DES LONGICORNES. 109 Enfin, d’autres priones à couleurs diversifiées et métal- liques dans plusieurs, ont le corps plus court et plus large, presque ovalaire, avec la tête souvent prolongée postérieu- rement derrière les yeux; les antennes simples, compri- mées; les mandibules courtes; le corselet large, dilaté, ar- qué et unidenté latéralement, et tronqué obliquement ou échancré aux angles postérieurs ; l'abdomen presque carré, une demi-fois environ plus long que large. L’écusson est ordinairement grand. La languette est proportionnellement plus alongée (1). 2° Les CeramByons ( Cerambycini) ont un labre très apparent et s'étendant dans toute la largeur de l’extrémité antérieure de la tête ; les deux lobes maxillaires très distincts et saillants ; les mandibules de grandeur ordinaire et semblables ou peu diffé- rentes dans les deux sexes ; les yeux toujours échan- crés el entourant, du moins en partie, la base des antennes, qui sont ordinairament de la longueur du corps ou plus longues ; les cuisses , ou les quatre an- térieures au moins, sont ordinairement en massue ovoide ou ovalaire, rétrécies en pédicule à la base. Viendront en premier lieu, ceux dont le dernier article des palpesest toujours manifestement plus épais que les précédents, en forme de triangle ou de cône renversé; dent la tête n’est point sensi- blement rétrécie et prolongée antérieurement; en forme de museau ; dont le corselet ne s’élargit point (1) Les priones nitlus, lineatus, Thomæ , bifasciatus , canalicula- us, etc. , de Fab. Le’P. Spencü de M. Kirb. (Linn. trans., XIL, xxn1, 13) parait appar- tenir à la même division ou en former une propre. Voyez Latr., Gener. crust, et insect., J, I, p. 30 et suiv.; l’art. Prione de l'Encyclop. méthod. 110 ‘ INSECTES COLÉOPTÈRES. de devant én arrière et n’offre point la figure d’un trapèze ou d’un cône tronqué, et dont les élytres me sont ni très courtes eten forme d’écailles, niré- trécies brusquement un peu au-delà de leur base, étterminées en maniere d’alène. On pourrait désigner cette subdivision sous la dénomination de céramby- cins réguliers, par opposition à ceux de la suivante, qui sont , à plusieurs égards, anomaux, et dont les derniers semblent se lier avec ceux de la tribu qui succède immédiatement à celle-ci. Ils composentles genres Cerambyx, Clytus, Callidium, de Fabricius, une partie de ses Stenocores, genre différent de celui désigné ainsi avant lui par Geoffroy. Ce sont des Cerambyx pour Linnæus, et auxquels il faut joindre quelques-unes de ses Leptures. Les entomologistes modernes ont augmenté le nombre de ces coupes génériques ; mais les caractères en sont si peu tranchés et se nuancent tellement , que ces genres peuvent être réunis en un seul, celui De CAPRICORNE. ( CERAMBYX. ) Un assez grand nombre d’espèces , et toutes de l’Amérique méridionale , proportionnellement plus courtes et plus larges que les suivantes, à antennes souvent pectinées , en scie ou épineuses , sont remarquables par l’étendue de leur corselet, dont la longueur égale presque la moitié de celle des élytres ; tantôt uni, il est presque semi-orbiculaire, uni denté seulement aux angles postérieurs, tantôt très inégal et tuberculeux ; leur présternum est soit caréné ou terminé eu pointe, soit plan , tronqué, entier ou échancré à son extrémité postérieure, qui s'applique sur uvre saillie anté- FAMILLE DES LONGICORNES. 111 rieure du mésosternum; les pieds antérieurs, au moins, sont écartés à leur naissance. L’écusson est grand dans plusieurs ; les tarses sont courts et dilatés.. Ceux de cette division où le corselet, presque semi-orbi- eulaire et toujours fort grand , est uni ou simplement cha- griné, avec une seule dent, de chaque côté , aux angles postérieurs ; dont l'extrémité postérieure du présternum est plane, tronquée , soit sans échancrure , soit échancrée , et appliquée sur le mésosternum ; dont l’écusson est toujours fort grand , et qui ont les pieds fort écartés, forment deux sous-genres. ? Les Lissonwores. ( Lissonorus. Dalm.— Cerambyx. Fab.) Dont les antennes sont fortememt comprimées , en scie ou semi-pectinées , longues, et dont l’extrémité postérieure du présternum n’offre point d’échancrure (+). Les Mécapëres. (Mecanerus. Dej.— Callidium. Fab.) À antennes simples , plus courtes que le corps, et où l’ex- trémité postérieure du présternum est échancrée, et reçoit, dans cette échancrure , le bout opposé du mésosternum, de manière qu’ils s'unissent intimement ou paraissent ne former qu’un seul plan (2). On a dispersé, dans quatre sous-genres, ceux dont le corselet est très inégal , tuberculeux ou pluridenté, avec le présternum caréné ou terminé postérieurement en pointe. Ici les antennes sont longues, sétacées, simples , ou tout au plus un peu épineuses ou garnies de faisceaux de poils. Le corsclet est toujours grand, très inégal, guère plus large que long. Les Dorcacëres. (Dorcacerus. Dej.— Cerambyx. Oliv.) Distingué de tous les autres par leur tête verticale , grande, presque aussi large que le corselet mesuré dans son plus grand diamètre transversal , plane et très velue en devant. (1) Voyes Schœnh., Synon. insect.; Dalman, Anal. entomol. , et Germar Insect. spec. noy. (2) Callidium stigma, Yab.; Dej., Catal., p. 106. 112 INSECTES COLÉOPTERES. Les antennes sont très écartées. Le présternum n’est point élevé en carène, et se termine simplement en pointe. L’écus- son est petit (1). Les TracayDÈres. (TracayDEREs. Dalm. — Cerambyx. Fab.) Où le corselet est grand, beaucoup plus large que la tête, avec l’extrémité postérieure du présternum et souvent aussi l’opposée, élevée en carène; ou l’écusson est alongé; dont les élytres sont plus larges à leur base et vont en se rétrecis- sant, et dont les antennes ne sont point garnies de faisceaux de poils (2). ; Les LopxonocÈres. ( Lopnonocerus. Latr. ) Ayant aussi la tête plus étroite que le corselet , et l’extré- mité postérieure du présternum carénée, mais où ce corselet, ainsi que l’écusson, est proportionnellement plus petit , où les élytres s’élargissent vers leur extrémité, ou du moins ne vont point en se rétrécissant, et qui ont le troisième article des antennes et les trois suivants garnis de faisceaux de poils (3). Là ; les antennes sont plus courtes que le corps, pectinées ou en scie. Le corselet est transversal, denté latéraiement. Les élytres s’élargissent postérieurement. Les Crénones. ( Crenopes. Oliv. Klüg. ) (4). Vaintenant le corselet, tantôt presque carré ou cylindri- que, tantôt orbiculaire ou presque globuleux, est beau- coup plus court que les élytres, du moins dans ceux où il s'étend en largeur, et le présternum n'offre ni carène, ni prolongement pointu, à son extrémité postérieure. L’écusson (1) Cerumbyx barbatus, Oliv.; Dej., ibid. , p. 105. (2) Schœnbh., Synon. insect , 1,3, p. 364. (3) Cerambyx barbicornis, Oliv ;—Trachyderes hirticornis, Schœuh.; Cerambyx hirticornis, Kirby. (4) Oliv., col. VI, 59 bis, I, 1; Schærh., Synon. insect., 1,3, p. 346; — les Etenotes zoneta, minieta , geniculata, de Klüg , Entom. bresil., XLII, 1, 2, 3. Ne connaissant ces insectes que d’après les figures qu’on en a données, je ne les place dans cette division que par analogie. 4 L FAMILLE DES LONGICORNES. 113 est toujours petit. Les pieds sont rapprochés à leur nais- sance. \ . Un seul sous-genre, celui De Pnornicockre. ( Paoznicocerus. Latr. ) S’éloigue des suivants par la forme des antennes du mâle, dont les articles, à commencer au troisième , se prolongent en manière de lames longues et étroites, et forment un grand faisceau ou éventail. On n’en connaît encore qu’une espèce ( P. Dejeanii ), et propre au Brésil. Dans les autres, les antennes sont au plus épineuses ou un peu dentées en scie. Plusieurs, et très remarquables par leurs couleurs et l’o- deur agréable qu’ils répandent, offrent, sous le rapport des proportions relatives des palpes, une anomalie : les maxil- laires sont plus petits que les labiaux et même plus courts que le lobe terminal des mâchoires, qui est souvent avancé. Le corps est déprimé avec le devant de la tête rétréci et poin- tu ; les jambes postérieures sont souvent très comprimées. Ces longicornes composent le sous-genre Des Caruicuromes. ( CarzicaRoma. Latr. Fab., Dej.) Cerambyx. Parmi les espèces à antennes simples, sétacées, à corselet dilaté, épineux ou tuberculé au milieu de ses côtés, et dont les pieds postérieurs ont les cuisses alongées et les jambes très comprimées , se range une espèce de notre pays, qui se trouve.sur les saules et répand une forte odeur de rose. Le C. musqué ( Cerambix moschatus Lin. ;Oliv., col. IV, 67 , xviï, 7 );il est long d’environ un pouce, entièrement vert ou d’un bleu foncé, et un peu doré dans quelques individus. Une autre ( {mbrosiacus. Stev., Charpent. }, qui se trouve au midi de l’Europe , en Crimée, etc., ressemble beaucoup à la précédente ; mais son corselet est en tout, ou seulement sur les côtés , d’un rouge de sang. L’Amérique méridionale et les contrées équatoriales de l’ancien continent, en fournissent plusieurs autres (1). (1) Les Cerambyx virens , albitarsus, nitens, micans, ater, festivus, TOME V. S 114 INSECTES COLÉOPTÈRES. D’autres longicornes de la même division , mais dans les- quels les palpes maxillaires, comme d’ordinaire, sont aussi longs au moins que les labiaux, et dépassent l’extrémité des mâchoires, sont distingués des suivants par leurs antennes, offrant distinctement, du moins dans les mâles, douze ar- ticles, au lieu de ouze ; elles sont toujours longues, sétacées, souvent épineuses ou barbues. Le corselet est denté ou épi- neux sur les côtés. Nous les réunirons dans le sous-genre Des AcanrnoPrÈres. ( AcanraoprerA. Latr. —. Callichroma. Purpuricenus. Stenocorus. Dej. , Dalm.) ll Des espèces de l’Amérique, à corselet presque carré ou presque cylinque, et dont les élytres sont le plus souvent terminées par une ou deux épines, sont dés Stenocorus pour M. Dalman.(r). D’autres, mais généralement propres aux centrées occiden- tales.de l’ancien continent, dont le corps est assez élevé, avec le corselet presque globuleux, et les.antennes simples et sans faisceaux de poils, sont des Purpuricenus pour MM. Ziépler et Dejean-(2). vilatus, sericeus , elegans, suturalis , latipes, regius, albicornis, etc." de Fabricius. | Quelques espèces africaines , telles que les cérambyx longicornis , clavicornis et claviger de Schœnherr, très analogues, an premier coup d'œil, aux précédentes, paraissent devoir , à raison de leurs antennes comprimées et dilatées vers le bout, pouvoir former un sous- genre propre. Mais la bouche du, Cerambyx sex - punctatus de ce savant (Saperda 6-punctata , Fab.), qui paraît, par son analogie avec Îe €. cle - vicornis ($. clavicornis, Fab.) du même, être congénère, ressemble, quant aux proportions des palpes, aux capricornes proprement dits. La Saperda hirsuticornis de Fab. (Kirb., Linn. Trans. , XIF, p. 442) est bien un callichrome par la bouche, mais elle en diffère parles an- tennes et la forme du corps. (1) Imseot. Spec: nov. , p. 511 et suiv. (2) Les, Cerambyx Kæhleri, Desfontainii , de Fab., — C: budensis de Goeze. Le C. vinculatus de M. Germar, qu'il rapporte aux purpuricènes, est an callichrome. M. Sahiberg, professeur d'histoire naturelle, a décrit et figuré ce dernier coléoptère, sous le nom de Cerambyx zonatus, dans un ouvrage ayant pour titre: Periculi entomographici , Species insectorum nondum descriptas proposituri fasciculus, avec quatre planches, Il y a FAMILLE DES LONGICORNES. 115 Une autres espèce à corps déprimé;:et dont les anten- nes ont le troisième article et les trois suivants terminés par un petit faiscean de poils, se rapproche des calli- chromes, avec lesquels nous l’avions d’abord placée, à raison de sa forme générale et de son odeur de musc. C’est l’4. rosalie ( Cerambyx alpinus ; Lui. ;0Oliv. ;:#bid. , 67,1X, 58.) ; elle est d’un bleu cendré , avec six taches noi- res, disposées longitudinalement sur chaque élytre; dont les deux du milieu plus, grandes-et formant une bande:Le devant du corselet offre une tache de la même couleur. L’extrémité supérieure des articles des antennes est pareil- lement noire. Elle est commune dans:les montagnes älpi- nes, et on la prend aussi quelquefois dans les chantiers de Paris. Les cérambycins suivants n’ont que onze articles aux an- tennes. $ Les uns, ou du moins les mâles , ont des antennes lon- gues, sétacées; le dernier article des palpes en forme de cône renversé , le corselet soit presque carré et un peu dilaté au milieu , soit oblong et presque cylindrique; il test sou- veut rugueux et tuberculé latéralement. [ls composeront le sous-genre Des CarricoRNESs proprement dits. {Ceramsyx. Lin., Fab.) On a distingué génériquement , et sous le nom d’Hama- TICÈRE ( amaticerus), des espèces à corselet inégal ou ra- boteux , ordinairement épineux où tuberculé et dilaté sur le milieu de ses côtés ; ayant les troisième, quatrième et cinquième articles des antennes manifestement plus épais que les suivants, épaissis et arrondis au bout; ceux-ci, brusquement plus longs et plus menus, presque cylindri- ques , forment, avec les précédents, une transition subite; ces organes sont beaucoup plus longs dans les mâles que dans les femelles. Le C. héros ( C. heros , Fab. ; Oliv., ibid., 1, 1.) , long représenté diverses espèces de charansonites, formant de nouveaux genres dans la méthode de M. Schœnherr. Les descriptions sont faites sur le modele de celles de M. Gyllenhall, et aussi complètes que possible. ” 8° 126 .''ANSECTES COLÉOPTÈRES, sd’un-pouceret demi, noir, avec le bout des élytres brun -:etrprolongé en ume’petite dent à’ la suture. Le corselet est très ridé , avec un tubercule poiutu ou en forme d’épine -de:chaque côté. Les antennes sont simples. Commun dans les pays tempérés et chauds de l’Europe. Sa larve fait des trous profonds dans:le bois du chêne; c’est peut-être le - cossys , des: anciens. On trouve dans nos départements 11méridionaux!une ‘espèce très analogue à la précédente, mais sans dent suturale:, à antennes proportionnellement vplus courtes etplus noduleuses, surtout dans la femelle. M: Bonelli la nommée militaire ( militarts ). ‘Les caractères tirés des antennes sont bien moins pro- noncés dans une autre espèce du pays , beaucoup plus petite, plus étroite, entièrement noire, et sans dent à l’extrémité des élytres , celle que Linnæus nomme Cerdo (1). Nous rapporterons au même sous-genre diverses ‘espèces de callichromes de M. le comte Dejean , à corselet uni ou peu ‘inégal ;, ‘proportionnellement plus long , soit ova- laire ettrorqué aux deux bouts, soit presque cylindrique. Ces:espèces sont exotiques, presque toutes de l'Amérique méridionale et de petite tailie. Elles sont, en général!; très ornées, et quelques-unes ont un ou deux faisceaux globu- leux de poils aux antennes. Il en est dont les pattes posté- riewresiotfrent la même singularité, Fabricius et Olivier ont placé quelques-unes de ces espèces avec les saperdes. Les cuisses de ces insectes forment, généralement, une massue portée sur ur long pédicule , et les antennes sont Dit: Ca d’ axholss fange et grêles (2). (1) Voyez, pour d’autres espèces , le Catalogue de M. Dejean, p. 105. Quelques espèces exotiques ont le corselet alongé et mutique, de même que les gnomes. Le Cerambix battus et quelques autres à antennes épi- neuses ou en scie doivent former une division EE à la suitè de la précédente.! (2) Les Callichromes de M. Dejéan (Catal.), à l’exception deP alpina, et probablement du globosa. Rapportez-y aussi les callichromes décrits par M: Germar dans son ouvrage intitulé Insect. Spec. nov.; le Calli. chroma Scopiferum et les cerambyx de l'Entomol. bresil. de M. Klüg, ainsi que là saperda scobulicornis de M. Kirby (Linn. Trans.); les ceram- FAMILLE DES LONGICORMNES,. 107 Nous réunirons encore au sous-genre des caäpricornes les Gomes ( groma ) de M. le comte Dejean: Leur corselet-est beaucoup plus long et cylindrique. L’angle interné de l’ex- trémité supérieure des articles des antennes est un peuidi- laté. Les palpes sont presque filiformes ,-etiles mandibules offrent intérieurement une dent. Les deux espèces men- tionnées par lui sont propres, l’une ( G.»rugicollis, Fab. ) à la Caroline, et l’autre ( sanguinea. Déj. } au Brésil. Les cérambycins dout les antennes ne sont guère oxdi- nairement plus longues que le corps, et plutôt filiformes que sétacées ; où le corselet, toujours mutique, est tantôt pres- que globuleux ou orbiculaire , et tantôt plus étroit, pres- que cylindrique, et simplement dilaté et arrondi , dans son milieu ; et dont les palpes, toujours très courts, se termi- nent par un article ua peu plus épaissi et plus large que dans les précédents, eu forme de triangle renversé , compo- sent , dans les premiers ouvrages de Fabricius , et dans l’En- tomologie d'Olivier , le genre Des Cazrinies. ( Cazziprum. ) Qui en forme maintenant trois. Les espèces où la tête est au moins de la largeur du cor- selet , et où celui-ci est presque cylindrique et simplement dilaté et arrondi au milieu , composent le genre CERTALLE (certallum ) de MM. Mégerle et Dejean (1) Celles où la tête est plus étroite que le corselet, élevé, presque globuleux, sont des Cures (clitus) pour Fabricius. Enfu celles où le corselet, pareïillement plus large que la tête, est aplati et orbiculaire, ont conservé la dénomina- ton générique de CALLIDIE. « Nous trouvons très communément , au printemps, dans les chantiers et les maisons même, une espèce de cette dernière division. Le C. sanguin ( Cerambyx sanguineus ,Lin.; Oliv., ibid. byx perforatus et collaris de M. Klüg et le Gnoma clavipes de Fabri- cius sont remarquables par la longueur du corselet, et se rapprochent des gnomes de M. Dejean. (1) Callidium ruficolle, Fab.; — ejusd., ©. fugax ; Callidium seu gerum, Germ. 118 INSECTES COLÉOPTÈRES, 70,1,4);il est long de cinq ligues , noir , avec les cor- selets et les étuis veloutés, d’un beau rouge sanguin. Le C. arqué (Leptura arcuata, Lin.; Oliv., ibid., 70, 11; 16 ), qui est long d’environ un demi-pouce, très noir, avec deux bandes sur le corselet, trois raies arquées sur les étuis , quelques points à leur base et à leur extrémité, d’un jaune doré. appartient à la division des clites. Cet insecte est aussi très commun. Nous terminerons cette tribu par des insectes qui, sous le rapport des palpes, de la forme de la tête , du corselet et de celle des élytres, ainsi que de leurs proportions , Offrent des exceptions ou des ano- malies remarquables. Nous commencerons par ceux dont le corselet a une forme très analogue à celui des précédents et surtout des certalles. Il est de la largeur de la tête et de celle dela base des élytres ou à peine plus étroit, soit presque cylindrique, soit arroudi, ou presque or- biculaire, et dans les uns et les autres, plus large vers son milieu. Le dernier article des palpes est tantôt aminci vers le bout et terminé en pointe, tantôt plus épais et tronqué à cette extrémité , et en forme de cône renversé. Toutes les cuisses sont en massue, portées sur un pédicule brusque, grêle et alongé. Les élytres du plus grand nombre sont ou très courtes, ou resserrées brusquement à peu de distance de leur base, et subulées ensuite. Viendront d’abord ceux où elles n’offrent point de telles dissemblances ; leurs formes et leurs propor- tions relatives sont loujours les mêmes que celles des élytres des insectes précédents. FAMILLE DES LONGICORNES. 119 Le premier genre, celui D'Osris. (OBrium. Még., Dej. — Callidium saperda. Fab. ) À pour caractères : tête arrondie et point prolongée antérieurement en manière de museau, palpes filifor- mes , avec le dernier article terminé en pointe ; anten- nes longues , sétacées ; corselet long, étroit, presque cylindrique ou en ovale tronqué (1). Le second genre, celui De RHINOTRAGUE. (RHINOTRAGUS. Dalm.) (2). Diffère du précédent par sa tête prolongée et rétrécie en devant, en manière de museau ; par ses palpes, dont. le dernier article est un peu plus épais que les précé- PASS P dents et tronqué au bout; par les antennes plus courtes | P P que le corps, un peu dilatées et un peu dentées en scie au bout, et par son corselet presque orbiculaire. Ces in- sectes se lient évidemment avec le genre suivant, celui De Nécypaze. ( Necypazis.) de Linnæus. Le seul de cette tribu dont les élytres soient ou très courtes et en forme d’écailles , ou prolongées , comme d'ordinaire , jusqu’au bout de l’abdomen, mais resser- rées brusquement , un peu au- del: de leur naissance, très étroites ensuite et allant en pointe, ou terminées en manière d’alène. Ces derniers insectes ne ressem- blent aux ædemères , avec lesquels Fabricius les a réunis, que sous ce rapport. Le dernier article des palpes est un peu plus grand, et presque en forme de cône renversé et comprimé. L’abdomen est long, étroit, resserré et a ———— (1) Voyez le Catalogue de M. Dejean, p. 110. (2) Dalm. , Insect. Spec. nov., p.513. On peut aussi y rapporter les sténoptères luridus, punctatus, albicans, de lEntomol. brésil. de M.'Klüg. # 120 INSECTES COLÉOPTÈRES. comme pédiculé à sa base. Les ailes ne sont repliés qu’à lcur extrémité. Les espèces dont les élytres sont subulées formeront un premier sous-genre. Celui De SrenoprÈrEe. (Srenoprerus. Illig.) On pourrait en séparer diverses espèces exotiques à anten- nes plus courtes , plus épaisses et presque dentées en scie vers leur extrémité (1). Dans celles de notre pays, telles que La N. fauve (rufa) de Linnæus, ou la Lepture à étuis étranglés de Geoffroy (Oliv., bid., 74,1, 6), les anten- ues sont filiformes et de la longueur du corps (2). Celles dont les élytres très courtes, en forme d’écailles , composeront le sous-genre De NécyDaLg proprement dit. (NecypaLis.) Qui répond au genre Molorchus de Fabricius. Ia pour type la grande Nécydale ( Necydalis major) de Linnæus et de Geoffroy. (Oliv., bid., 1, 1.) On la trouve, aux mois de juin et juillet, sur les vieux saules (3). Des insectes généralement propres à des îles afri- caines , àla Nouvelle-Hollande, à la Nouvelle-Irlande et à la Nouvelle-Zélande, ambigus sous plusieurs rapports, et qui, dans un ordre naturel, devraient peut-être venir entre leslamiaires et les lepturètes, termineront la division des cérambycins. Leurs palpes sont presquefiliformes, avec le dernier PE PES ? arücle presque cylindrique , un peu aminci vers sa (1) Voyez l’Entom. brésil. de M, Klüg. (2) Les Nécydales atra et prœusta de Fab. et la NV. femorata de M. Germär sont analogues. {3) Voyez Fabricius, Olivier, Klüg, Kirby et Schæœnherr. Le Stenocorus hemipterus de Fabricius, qui semblerait devoir être placé ici, est, dans l’ordre naiure!, plus voisin des sténocores de MM. Germar et Dejean. ù FAMILLE DES LONGICORNES 121 base ; le corselet, ordinairement uni ou peu inégal, sans tubercules aigus, s’élargit de devant en arrière, ou présente la forme d’un trapèze ou d’un cône tron- qué, comme dans la dernière tribu de cette famille ; l’abdomen esLpresque en forme de triangle renversé, dans la plupart, et les élytres sonttronquées au bout. Ces insectes formeront quatre genres. Les DisricmocÈères (DisricuocerA) de M. Kirby. Où les antennes des mâles vont en se dilatant vers le bout, avec leurs articles, à partir du troisième, fourchus ou divisés en deux rameaux au bout (1). Les TMÉSISTERNES. (TMESISTERNUS. Latr.) Où les antennes sont simples, sétacées, plus longues que le corps ; dont le corselet est lobé postérieurement, avec le présternum prolongé postérieurement, tronqué et recu dans l’échancrure d’une’ saillie du mésoster- num (2), Les TrAcocères ( TrAcocerus) de M. le comte De- jean. . Sans saillie présternale; à antennes filiformes , un peu plus courtes que le corps, un peu en scie; à corselet inégal , un peu sinué latéralement, et dont les élytres forment un carré long (3). Las LEPTOCÈRES ( LEPTOCERA) du même. Qui n’ont pas non plus de saillie au présternum, (3) Kirby, Linn. Trans., XII, xx, 10. (2) Insectes inédits de la Nouvelle-Trlande, et qui ont de grands rap- ports avec les callidies variegatumn , lineatum et sulcatum de Fab. (3) Dej. , Catal., rr1. 122 INSECTES COLÉOPTÈRES. mais dont les antennes sont sétacées, beaucoup plus Jongues que le corps, surtout dans les mâles; dont le corselet est uni, en forme de cône tronqué; ei dont l'abdomen et les élytres sont presque triangulaires (1). Les longicornes de notre troisième tribu, celle des Lamiarres ( Lamiariæ ), se distinguent par leur tête verticale, et leurs palpes filiformes ou guëères plus gros à leur extrémité et terminés par un ar- ticle plus où moins ovoïde, allant en pointe. Le lobe extérieur des mâchoires est un peu rétréci au bout et se courbe sur la division interne. Les an- tennes sont le plus souvent sétacées et simples , et le corselet, abstraction faite des tubereules ou des épines des côtés, est à peu près de la mème largeur partout. Quelques espèces sont aptères ,; caractère que n'offre aucune autre division de cette famille. Cette tribu se compose des genres Lamia, Saperda de Fabricius, de quelques-uns de ses sténocores, des colobothées de M. le comte Dejean, ainsi que de quelques-uns de ses cerambyx; mais je n’ai pas encore découvert de caractères qui séparent rigou-. reusement le premier de ces genres du suivant. Le Cerambyx longimanus de Linnœus et de Fabri- cius n’est ni de ce genre, ni de celui de prione, où on l’avait d’abord placé; mais il en forme un propre , ainsi que l'ont jugé Illiger et Thunberg, et appartenant à la tribu des lamiaires. | (1) Carambyx scriptus, Lin., île de France. Consultez, pour ces genres , les Transactions de la socicté linnéenne, et l'ouvrage sar les in sectes de la Nouvelle-Hollande de M. Donovan. La sf LA FAMILLE DES LONGICORNES. 123 C’est celui D’Acrocne. (AcrocINUS, Illig. — Macropus. Thunb.) 11 se distingue de tous les longicornes par son corse- let, ayant de chaquecôté un tubercule mobile, terminé en pointe ou par une épine. Le corps est aplati , avec le corselet transversal; les antennes longues et menues , et les pieds antérieurs plus longs que les autres; les élytres sont tronquées au bout, et terminées par deux dents, dont l’extérieure plus forte. L'espèce la plus remarquable et l’une des plus grandes, est l'A. longimane (Cerambyx longimanus, Lin.; Oliv., col. IV, 66, 11, 1v, 12), connue sous le nom vulgaire d’Arlequin de Cayenne. Les cuisses et les jambes des deux pieds antérieurs sont très longues et grêles. Les tubercu- les mobiles du corselet sont terminés par une forte épine. Le dessus des élytres est agréablement mélangé de gris, de rouge et de noir (1). Tous les autres lamiaires ne composeront qu’un seul genre , celui |: De LAM1E. (LAMIA.) Que nous partagerons en deux sections, ceux dont les côtés du corselet sont tantôt tuberculeux ou ridés, tantôt épineux , et ceux où il est uni et cylinérique. Les premiers se diviseront en ailés et en aptères. On a formé avec un grand nombre d’espèces, la plu- part de l’Amérique méridionale, dont le corps est propor- tionnellement plus court, plus large, déprimé ou peu élevé, avec le corselet transversal, l’abdomen presque carré, guère plus longs que large; les pattes robustes et dont les tarses sont très dilatés, le genre Acanrmocne (4canthocinus. Meg., Dej.) Nous en avons en Europe trois espèces , dont lune, la L. charpentier ( L. ædilis, Fab.), qui est brune, avec un duvet grisâtre , quatre points jaunes sur le corselet, (1) Ajoutez Prionus accentifer, Oliv. 124 INSECTES COLÉOPTÈRES. et deux bandes noirâtres sur les élytres, est remarquable en ce que les antennes du mâle sont d’une lougueur quadruple de celie du corps (1). D’autres , d’une forme très analogue , à antennes soit bar- bues, soit garnies de faisceaux de poils, ont paru devoir former un äutre genre, celui de Poconocnère (Pogonocherus. Meg., Dej.). Nous en avons quelques espèces en Europe, et presque toutes remarquables par leurs élytres tronquées obliquement au bout (2). D'autres encore, et toujours peu alongées, mais dont le corps est plus cylindrique, ont chaque œil entièrement par- tagé en deux par le tubercule donnant naissance à l’antenne, C’est le genre TÉrRAoPE (T'etraopes) (3). Quelques autres lamies de Fabricius, à corps étroit et alongé, avec les antennes fort longues, une forte épine de chaque côté du corselet ; dont les jambes antérieures sont un peu courbes, et dont les intermédiaires ont une dent au côté extérieur, composent celui de Mowocxame ( Monocha- mus. Dej. — Monochammus. Dahl., Catal. ); comme ils n’en on point donné les caractères, je n’indique ceux-ci que d’a- près mes présomptions (4). Dans le catalogue de la collection des coléoptères de M. le comte Dejean, si l’on excepte les espèces aptères, lés autres lamies de Fabricius conservent la dénomination générique de Lame ( Lamia); mais il paraît d’après un autre catalogue, celui de M. Dahl, que deux espèces ( Curculionoides, nebu- losa) de notre pays, en ont été séparées par M. Mégerle, pour former une autre coupe générique, celle de M£Ésose ( Mesosa ) (5); en supposant que les saperdes diffèrent des (x) Voyez, pour les autres espèces, le Catal. de M. le comte Dejean, pag. 106. (2) Zbid., 107. (3) Voyez Schœnh. (Synon. insect.) et le Catal. de M. le comte De- jean. Les Cerambyx maxillosus et nigripes d'Olivier paraissent avoisiner ces insectes. (4) Voyez Dejean , Catal. , p. 106. 7 (5) On aurait pu eu former une autre avec le Lamia hysirix de Fab. , dont les antennes sont pectinées. Il en est qui, telles que les L. 5 fas- ciata, 3-fasciata , capensis , etc. , ont plutôt des rides ou des plissur les M ; FAMILLE DES LONGICORNES. 125 lamies par l’absence de pointes latérales au corselet, ces es- pèces se rapprocheraient, à cet égard des saperdes; mais leur corps est proportionnellement plus court et plus large que celui de ces derniers insectes, et par ce caractère, elles sont plus voisines des lamies. Celle de ces deux espèces qu’on a nommée î La L. Charanson ( L. curculionoides, Fab.; Ojiv., 1bid., IV, 67, x, 69), est l’une des plus jolies de celles de notre pays. Son corps estlong de sixlignes, brun, avec des taches rondes, noires, veloutées, entourées d’un cercle ferrugi- neux, ce qui lui a fait donner par Geoffroy la dénomina- tion de Lepture aux yeux de paon. Une autre espèce commune en Europe, mais dont le corselet est armé, de chaque côté , d’un tubercule pointu, est la Z. tisserand (Cerambyx textor, Lin.; Oliv., ibid. , v1;, 39); elle est longue d’un pouce, d’un noir sombre, avec les antennes courtes, et les étuis chagrinés. Elle con- duit évidemment, avec dE autres, aux espèces ap- _tères, toutes Linge à l’Europe et aux contrées de l'Asie, ” qui lui sont limitrophes, et dont les larves rongent pro- bablement les racines des végétaux. Ces espèces composent le genre Dorcapion ( Dorcadion) de M. Dalman , adopté par la plupart des entomologistes. Les antennes sont généralement plus courtes que le corps, à articles en forme de cône renversé, ce qui les fait parai- tre noduleuses, et leur abdomen est ovalaire ou presque triangulaire. M. Mégerle a formé avec quelques petites espèces un genre propre, celui de ParmÈène,( Parmena ); mais elles ne me semblent s'éloigner des autres que, par leurs an- tennes plus longues que le corps, et dont les articies étant plus alongés, sont alors plutôt cylindriques que coniques. Il faudrait, d’après cela , leur 00e d’autres espèces beaucoup de grandes, Saut les mêmes carac- tères ( tristis, lugubris, funesta ). Parmi celles dont les antennes sont courtes, ou les côtés du corselet que des épines. D’autres, comme les: espèces nommées pulchra, regalis , imperialis, oculator, ont une forme plus raccourcie et plus larce, 126 INSECTES COLÉOPTÈRES. Dorcadions proprement dits, il en est une très commune en Europe, mais presque exclusivement dans les terrains calcaires, ou d’une nature approchante, c’est la ZL. Cen- drée( Cerambyx fuliginator), Lin. ; Oliv., tbid., X, 21); elle est longue de six lignes, noire , avec les étuis tantôt cendrés, tantôt d’un brun noirâtre, et offrant chacune, dans tous les cas, trois lignes blanches, l’une le long de la suture, l’autre le long du bord extérieur, et la troi- sième dans l’entre-deux, mais n’allant pas jusqu’à leur extrémité postérieure. L'Allemagne et la Russie méridio- nale en fournissent plusieurs autres espèces (1). Les autres lamiaires ont le corselet dépourvu latérale- ment de tubercules ou d’épines et cylindrique ; leur corps est toujours alongé, et presque linéaire dans plusieurs. Ces lamiaires composent le genre : Des Saperpes (SAPErDA ) de Fabricius. Celui qu’il nomme Gnoma, en le restreignant à quelques espèces de Java, de Sumatra, de la Nouvelle-Hollande, etc., ressemble’, quaud à la direction de la tête et aux parties de la bouche, aux lamies ; mais le corselet est aussi long que l'abdomen, cylindrique, un peu plus étroit au inilieu , sans épines ni tubercules. Les antennes sont plus longues que le corps , quelquefois garnies de faisceaux de poils. Les pieds antérieurs sont alongés (2). M. le comte Dejean a détaché des saperdes , les genres ADesmE ( Adesmus) , ApoMÉCyNE ( Apomecyna) , et Coro- BOTHÉE ( Colobothea ). Les Adesmes (3) ne diffèrent des saperdes ordinaires qu’en ce que le premier et letroisième article des antennes sont proportionnellement beaucoup plus alongés; la longueur de ces deux articles et de l’intermédiaire ou du second réunis font plus du tiers de la longueur totale de l’antenne. Les Apomécynes (4) out le corps cylindrique; les antennes 1) Voyez Schœnh., Synon. insect. , 1, 3; p 307; le Catalogue de " FASO (4 M. Dejean, tant-pour ce genre que pour celui de Parmène. 2) Les espèces nommées longicollis, Giraffa, cylindricollis, et quel- P 6 4 ques autres inédites. (3) Voyez le Catal. de M. le comte Dejean, p. 108. (4) Ibid. FAMILLE DES: LONGICORNES. . 127 filiformes, courtes, terminées en une pointe aiguë. avec le troisième et le quatrième article fort longs et les suivants très courts. Ces espèces sont propres aux Indes orientales , et à l’Ile-de-France. Elles tiennent de près aux lamies propre- ment dites ; et Fabricius en place une ( histrio) dans ce genre. Les Colobothées, dont il fait en majeure partie des sténo- cores, ont leurs antennes très rapprochées à leur insertion, le corps comprimé et comme caréné latéralement , les étuis échancrés ou tronqués au bout, avec son angle extérieur prolongéen manière de dent ou d’épine. Les cuisses sont en massue pédiculée. La face forme un carré long. Ces insectes sont propres à l'Amérique méridionale et aux îles les plus orientales de l'Asie, situées dans le voisinage de l’équa- teur (1). D’autres siperdes, et toutes du Brésil, dont le corselet est de la largeur des élytres ou à peine plusétroit ; dont les antennes ont les troisième et quatrième articles, ou du moins le précédent, très alongés ou dilatés, garnis de poils ; et les derniers brasquement plus courts ; et dont les élytres sont : élargies et arrondies,.au bout, forment une autre division (2). ; Plusieurs autres saperdes, dont le corps est toujours long etétroit, devraient; à raison de leurs antennes, composées de. douze articles et non de ônze , former un sous-genre propre (3). ‘Parmi les espèces considérées par tous les entomolo- gistes actuels comme des saperdes proprement dites, .nous citerons les deux suivantes : (1) Ibid. Les sténocores pictus (Oliv., Saperde, 68; 1v, 40), annu- latus de Fabricius. Sa saperde acuminata paraît être du même genre, ainsi que l’insecte figuré par Olivier parmi les capricornes , pl. xv1, 117, quoique son corselet soit bi-épineux. (2) Telles sont les saperdes amicta , logata , palliata , dusycera, cilia- ris, de l’Entomologie brésilienne de M. Klüg. Le genre Thyrsia de M. Dalman (Anal, entom., p. 17 t. IIL,) se rapproche, sous quelques rapports, de ces espèces ; mais il paraît, sous d’autres, venir près de nos derniers prioniens. (3) Les saperdes curdui, asphodeli, suturalis, etc. Dans quelques es- pècés précédentes , le onzième et dernier article est un peu brusquement aminci , mais sans être réellement divisé en deux. 128 ° INSECTES COLÉOPTÈRES. La S: chagrinée ( Cerambyx carcharias, Lin. ; Oliv., thid., 68, sg) 22); elle est longue d’un pouce, couverte d’un duvet d’un cendré jaunâtre, ponctuée de noir , avec les antennes entrecoupées de noir et de gris. Sa larve vit dans le tronc des peupliers et en détruit quelquefois les jeunes plantations. La S. effilée (Cerambyx linearis, Lin.; Oliv., 1bid., 11, 18); son corps est long d’environ six lignes, très étroit, linéaire, noir, avec les pattes courtes et jaunes. Les élytres ont des points disposés en lignes, et sont tron- quées au bout. Sa larve vit dans le bois du coudrier. On a décrit quelques autres espèces dont le corps est encore plus étroit, et dont les antennes sont excessive- ment longues, et presque aussi menues qu’un cheveu (1): La quatrième et dernière tribu , celle des Lepru- RÈTES ( Zepturetæ), nous offre des longicornes dont les yeux sont arrondis , entiers ou à peiue échancrés, et dont les antennes sont dès lors insérées en avant, ou tout au plus à l'extrémité antérieure de cette faible échancrure ; la tête est toujours penchée, prolongée postérieurement derrière les yeux dans plusieurs, ou rétrécie brusquement, èn manière de cou, à sa jonction avec le corselet ; celte der- nière parle est conique ou trapézoïde , et rétrécie en devant. Les élytres vont en se rétrécissant gra- duellement. Cette tribu compose le genre Des LEePTURES ( LEPTURA ) (:) de Linnæus, Moins quelques espèces appartenant aux tribus pré- (1) Voyez Fabricius, Olivier, Schœnherr, et le Catalogue de M. le comte Dejean. (2) Celui de $tencore de la première édition de cet ouvrage ; dénomi- nation que je crois devoir supprimer ici, à raison de la confusion qui ré- sulte des diverses applications qu’on en‘ faites. FAMILLE DES LONGICORNES. 129 cédentes et aux donacies. Ainsi modifié, ce genre répond à celui de Stencore (Stenocorus) de Geoffroy, et à ceux de Rhagium et de Leptura de Fäbricius. Tantôt la tête est prolongée en arrière, immédiatement après les yeux. Les antennes, souvent plus courtes que le corps, sont rapprochées à leur base, insérées hors des veux, sur deux petites éminences, en forme de tubercules, et sé- parées par une ligne enfoncée. Le corselet est ordinairement tuberculeux ou épineux latéralement. Ici les palpes sont filiformes ; le dernier article des maxil_ laires est presque cylindrique, et le même des labiaux ovoïde ; le troisième des antennes et les deux suivants sont dilatés à leur angle externe , courbes et soyeux, pax ticuliè- rement dans les, mâles. Tels sont Les DesmocÈres ({ Desmocerus ) de M. Dejean. Le corselet est en forme de trapèze, sans tubercules ni pointes sur les côtés , avec les angles postérieurs très poin- tus. Les mâchoires et la lèvre m'ont paru ressembler à celles des lamies. On n’en connaît qu’une espèce bien représentée avec tous ses détails, par Knoch. Elle est de l'Amérique sep- tentrionale (r). Là, les palpes sont renflés à leur extrémité, et terminés par un article en forme de cône ou de triangle renversé. Les antennes sont régulières , glabres ou simplement pubes- centes. Quelques -uns s ORNE, des autres, en ce que les mâles seuls sont ailés. Leur corselet est conique, uni, sans épines ni tubercules. Ils composent le genre Vesrerus. ( Vesperus. Dej.— Stenocorus. Fab., Oliv.) Leur tête est grande , portée sur une sorte de rotule. Les antennes son longues , un peu en scie , avec le premier arti- cle plus court que le troisième. Le dernier des palpes est presque triangulaire. Les yeux sont ovalaires, légèrement (x) Stenocorus cyaneus, Fab.; Knoch, N. Beyt, I, p. 148, vi, 1; Rhagium cyaneum , Schœnherr. TOME V. 9 150 INSECTES COLÉOPTÈRES. échancrés. Les élytres de la femelle sont courtes, molles et béantes (1). Dans les suivants et de la: même subdivision, les deux sexes sont ailés, le corselet est épineux ou tuberculeux laté- ralement , inégal et comme rebordé aux deux extrémités. Ils composent le genre rhagium de Fabricius , ou celui de stencore d'Olivier, et comprennent en outre quelques leptu- res du premier. Des entomologistes postérieurs ont cru devoir partager ces insectes en cinq genres, mais on peut réduire à quatre. Les RuaciEs proprement dits. (Ruacrum. Dahl.) Où les antennes , toujours simples , sont de la longueur au plus de la moitié du corps, et où le deraier article des palpes forme une massue triangulaire. La tête est grande, presque carrée , ayec les yeux entiers. Les côtés du corselet offrent chacun un tubercule conique, en forme d’épine (2). Les Raamnusres. ( Raamnusium. Még. ) Dont les antennes , un peu plus courtes que le corps , sont en scie , avec les troisième et quatrième articles plus courts que les suivants. Les yeux sont sensiblement échancrés (3). Les Toxores (Toxorus. Pacuyra. Még., Dej.) Dont les antennes sont aussi longues au moins que le corps, simples, avec le premier article beaucoup plus court que la tête; les yeux sont entiers ou très peu échancrés. L’abdomen esi triangulaire ou en carré long et rétréci pos- térieurement (4). Les Srénonères. ( Srenopenus. Dej. — Cerambyæx. Fab. — Leptura. Kirb. — Stenocorus. Oliv. ) Ayant aussi des antennes longues, mais dont le premier (x) Stenocorus strepens, Oliv., col. IV, 69, I, 1, b.; S. Zwridus , Ross. , Faun. etrusc. Mant., II, app. , p. 06, t. III, Gg. 1. (2) Les Rhagium bifasciatum , PHAÉUIER, inquisitor, mordazx, de Fab. (3) Rhagium salicis, Fab. (4) Voyez le Catal. de MM. Dejean et Dahl. Dans les leptures virgi- nea et collaris de Fabricius , que je rapporte au sous-senre des toxotes,. FAMILLB DES LONGICORNES. 191 article est aussi long au moins que la tête, et dont le corps est long, étroit, presque linéaire. Les palpes sont aussi plus saillants. Les yeux sont entiers (r). Tantôt la tête est rétrécie brusquement , immédiatement derrière les yeux. Les antennes, insérées près de l’extrémité antérieure de leur échancrure interne, sont écartées à leur naissance. Les deux émirences ordinaires d’où elles partent se confondent presque dans le même plan. Le corselet est pres- que toujours uni ou sans tubercules latéraux. Ce sont les Leprures proprements dites. {Lerrura. Dej., Dahl ) Les unes ont le corselet presque plan en dessus, et trapé- zoïde ou conique. De ce nombre sont : | La Z. armée ( L.armata, Gyll.; L. calcarata, Fab., le mâle; L. subspinosa , ejusd., la femelle), qui est très com- mune en été, dansles bois, sur les fleurs de ronce. Le corps est alongé , noir , avec les étuis jaunes , et offrant quatre ligues noires, Ferriis dont l’antérieure formée par des points. Les antennes sont entrecoupées de noir et de jaune. Les jambes postérieures du mâle sont muuies de deux dents. Le L. noire ( L. nigra, Lin.; Oliv., col. 73, IL, 36 ), qui est noire, luisante, avec l’abdomen rouge. D’autres ont le corselet beaucoup plus élevé et arrondi, ou presque globuleux. Une espèce de cette division, très commune dans nos environs , est La L. Tomenteuse ( L. tomentosa, Fab.; Oliv., ibid., H, 13); elle est noire, avec un duvet jaunâtre sur le cor- selet. Les élytres sont de cette couleur, avec l'extrémité noire et tronquée (2). les troisième et quatrième articles des antennes sont un peu plus courts que le cinquième. ) (x) Leptura ceramboides, Kirb. (Linn., Trans., XII, xx, ri), et quelques autres espèces du Brésil. (2) Fofez, en outre, les espèces nommées rubra, virens, hastata , 2-punclata ; scutellata, etc. ; et quant au genre, les Catalogues précités, le dernier volume de M. Gyllenhall sur les insectes de la Suède , Fabri- cius, Olivier, etc. , 9 132 INSECTES COLÉOPTÈRES. La cinquième famille des TÉrRAMèRES , Les EUPODES. ( EuropA.) Se compose d'insectes dont les premiers ( Dona- cies ) se rapprochent tellement des derniers longi- cornes , que Linnæus et Geoffroy les ont confondus avec eux , et dont les derniers tiennent de si près aux chrysomèles , type de la famille suivante, que le premier de ces naturalistes les place dans ce genre. Les organes de la manducation nous offrent les mêmes affinités ; ainsi, dans les premiers la languette est membraneuse, bifide ou bilobée , de même que celle des longicornes ; leurs mächoires ressemblent aussi beaucoup à celles de ceux-ci; mais dans les derniers eupodes , cette languette est presque carrée ou arrondie et analogue à celle des cycliques. Cepen- dant les lobes maxillaires sont membraneux ou peu coriaces, blanchâtires ou jaunätres ; l'extérieur s’élargit vers l’extrémité et n’a pas la figure d’un palpe, caractères qui donnent à ces parties plus de ressemblance avec les mêmes des longicornes, qu'avec celles des cycliques. Le corps est plus ou moins oblong, avec la téte et le corselet plus étroits que l’abdomen ; les antennes sont filiformes ou vont en grossissant, et sont insérées au devant des yeux, qui, dans les uns , sont entiers, ronds et assez saillants, et dans les autres un peu échanerés; la tête réntre postérieurement dans le Corselet, qui est. cylindrique ou en carré transversal ; l'abdomen est FAMILLE DES EUPODES. 133 grand, comparalivement aux autres parties du corps, en carré long ou en triangle alongé ; les articles des tarses, à l'exception du dernier, sont garnis en dessous de pelotes, et le pénultième est bifide ou bi- lobé ; les-cuisses postérieures sont très renflées dans un grand nombre, et de là l’origine dela dénomi- nation donnée à cette famille. Ces insectes ont tous des ailes, se tiennent attachés aux tiges où aux feuilles de diverses plantes, mais de préférence aux liliacées, relativement à un grand nombre d’espèces de notre pays ; les larves de quelques-unes ( Dona- cies ) rongent l’intérieur des racines des végétaux aquatiques, sur lesquels on trouve l’insecte parfait ; celles de plusieurs autres viventà nu, mais en se couvrant de leurs excréments, et s’en forment une sorte de fourreau, de même que celles des cassides. Nous diviserons cette famille en deux tribus: La première, celle des Sacnines ( Sagrides ), se composera , ainsi que l'indique sa dénomination , du genre Des SAGReEs. (SAGRA.) Les mandibules se terminent en une pointe aiguë. La languette est profondément échancrée ou bilobée. Les uns ont les palpes filiformes, les yeux échancrés et les cuisses postérieures très grosses, avec les jambes ar- quées. Les Mécazores. (MécaLzopus. Fab. ) Ont l’extrémité antérieure de la tête avancée en manière de museau, des mandibules fortes et croisées, les palpes terminés par un article alongé et très pointu, la languette divisée 154 INSECTES COLÉOPTÈRES, profondément en deux lobes alongés, le corps court, avec le corselet carré ou trapézoïde et transversal , des antennes qui vont en grossissant ou se terminent en une massue alongée, et dont le troisième article plus long que le précédent et le suivant, et les quatre jambes postérieures longues, grêles et arquées. Ces insectes sont propres à l’Amérique méridio- nale (1). Les Sacres proprement dits. ( Sacra. Fab.) Désignés primitivement sous le nom d’Alurnes, exclusi- vement propres à quelques contrées de J’Afrique méridio- nale, à l’île de Ceylan et à la Chine, ont les palpes terminés par un article ovoïde, les divisions de la languette courtes, le corselet cylindrique, les antennes presque filiformes, plus longuesque la tête et le corselet, et dont les articles inférieurs plus courts que les autres, et les quatre jambes antérieures assez épaisses, peu alongées, anguleuses, droites. Ces insectes ont une teinte uniforme , mais très brillante , soit verte ou dorée, soit d’un rougeéclatant, mêlé d’un peu de violet (2). Les autres ont les palpes plus gros à leur extrémité, les yeux entiers et les cuisses presque de la même grosseur. Le corps est toujours alongé, étroit, un peu déprimé ou peu élevé , avec le corselet rétréci postérieurement et presque en forme de cœur. Les Orsopacnes. ( Orsonacwa. Latr. Oliv. — Crioceris. Fab.) Dont les antennes sont filiformes, composées d’articles en forme de cône renversé, où le dernier des palpes est seule- ment un peu lus grand que les précédents et presque en ovoïde tronqué, et où le corselet est au moins aussi long que large (3). (1) Voyez, outre Fabricius, Latreille, Olivier, Germar, Dalman, Pexcellente Monographie de ce genre publiée par M. Klüg, et les Obser- vations sur ce genre de M. le comte de Mannerheim, qui, aux figures de quelques espèces, en a ajouté de très bonnes pour les détails de la bouche. (2) Voyez Fab. et Oliv., V, 90. (3) Voyez Lair., Gener. crust. et insect., II, p. 45°,etI, x, 2; Oliv., col. VI, 98 bis, et Gyll., Insect. Suec. , HT, 642. FAMILLE DES EUPODES, 189 Les Psammogcaus. ( Psammorcus. Boudier. — Anthicus. Fab. — Latridius. Dej.) Où les antennes composées d'articles courts et serrés vont en grossissant, el où les palpes maxillaires sont terminés brusquement en une forte massue triangulaire. Le corselet est plus large que long. Le corps est plus déprimé que dans les précédents, avec les antennes plus courtes et les yeux moins saillants (1). ù La seconde tribu , celle des Criocérines ( Crioce- rides), se distingue de la précédente par les mandi- bules dont l’extremité est tronquée , ou offre deux ou: trois dents, et par la languette qui est entière ou peu échancrée. Elle se compose du genre CriocÈre. (Crioceris. Geoff. — Chrysomela. Lin.) Que nous diviserons ainsi : Tantôt les mandibules vont en pointe , et offrent à cette extrémité deux ou trois dents. Les palpes sont filiformes. Les antennes, de grosseur ordinaire, sont presque grenues dans les uns, et composées en majeure partie dans les au- tres , d'articles en forme de cône renversé, ou sensiblement plus gros vers leur extrémité supérieure. Les Donacres. (Donacra. Fab. — ZLeptura. Lin.) Ont les cuisses postérieures grandes, renflées; les anten- nes de la même grosseur partout et à articles alongés , les yeux entiers , et le dernier article des tarses renfermé, dans la plus grande partie de sa longueur, par les lobes du pré- cédent. Ces insectes ont souvent des couleurs brillantes, bronzées ou dorées. Plusieurs offrent aussi un duvet soyeux, très fin, qui peut leur être utile lorsqu'ils tombent dans l’eau, vivent habituellement sur des plantes aquatiques , comme M(1) ÆAnthicus à-punctatus, Fab. ; je place ici ce genre avec doute. 156 INSECTES COLÉOPTÈRES. les glayeuls, la sapittaire, le nymphœa, etc., et s’y tiennent fortement accrochés. C’est dans leurs racines que vivent leurs larves. Leurs nymphes, d’après les observations de M. Adolphe Brongniart , sont attachées à leurs filaments ; par l’un de leurs bords seulement , et y forment des nœuds ou bulbes. Les recherches anatomiques de M. Léon Dufour, lui font présumer que les donacies doivent former une fa- mille particulière. Les vâisseaux hépatiques, par leur nom- bre, leur disposition , leur forme et leur structure, font, parmi les tétramères, une exception très remarquable, et qui paraît même exclusivement propre à ces insectes. Ces vaisseaux ne s’aboucheraient qu’au ventricule chylifique, tandis que dans tous les autres tétramères, dont cet habile observateur à fait l’anatomie, ils ont une insertion ventri- culaire et une cœæcale. Ces conduits biliaires , au nombre de quatre seulement, sont de deux espèces différentes : les uns, capillaires, disposés en deux anses fort reployées, s’in- sèrent par quatre bouts distincts sur une courte vésicule -obronde, placée à la face inférieure et un peu latérale de l'extrémité du ventricule chylifique ; les autres, bien plus courts, plus épais, plus dilatables et effilés aux deux bouts, sont flottants par l’un d’eux, et implantés isolément par l’autre à la région dorsale et supérieure de cet organe. M. Du- four est porté à regarder comme alimentaire la pulbe blan- châtre qu'ils renferment. L’œsophage est capillaire, et sans dilatation , en forme de jabot. Le ventricule chylifique est hérissé de papilles bien saillantes. Les testicules ressemblent beaucoup à ceux des leptures. Les larves sont nues et ca- chées, ainsi que celles de ces derniers longicornes, observa-. tion qui appuie les conjectures de M. Dufour. Les Hæmonres. { Hæmonra. Még., Dej.) Sont des donacies dont le pénultième article des tarses est très petit, en forme de nœud, presque entier, et dont le dernier est fort long (1). Les PÉraurisres. (Prrauristes. Latr. ) Réunis par Fabricius avec les /ema ou nos criocères pro- (1) Les D. equiseti, zosteræ, de Fab, TAMILLE DES EUPODES. 137 pres, ont aussi les cuisses postérieures grosses, mais les yeux sont échancrés ; les antennes , ainsi que dans ceux-ci, sont généralement composées d’articles plus courts, et lés lobes du pénultième article des tarses bien moins prolon- gés et ne renfermant que la racine du suivant (+). Les Criocères proprement dits. (Cmiocenis. Geoff., Oliv. — Lema. Fab.— Chrysomela. Lin.) S’éloignent des précédents en ce que les pieds postérieurs ne diffèrent point ou peu des autres ; les antennes vont un peu en grossissant et sont presque grenues, leurs articles n’é- tant pas beaucoup plus longs que larges. Les yeux sont éle- vés et échancrés. L’extrémité postérieure de la tête forme derrière eux une sorte de cou. Ces insectes vivent sur des liliacées, les asperges, etc., et, de même que ceux de la famille précédente , font entendre un petit bruit lorsqu'on les saisit. Leurs larves se nourris- sent des mêmes plantes, auxquelles elles se tiennent cram- ponnées, au moyen de leurs six pattes écailleuses. Elles ont le corps mou, court et renflé; leurs propres excréments, dont elles se couvrent le dos , les garantit de l’action du soleil et des intempéries de l’atmosphère. Leur anus, à cet effet , est situé en dessus. Elles entrent en terre pour se changer en nymphe. - Le C. du lis (Chrysomela merdigera, Lin. ; Oliv., col. VI, 94,71, 8. )est long de trois lignes, avec le corselet et les étuis d’un beau rouge. Le corselet est étranglé de chaque côté. Les étuis ont des points enfoncés ;, disposés en ligues longitudinales. — Dans toute l'Europe, sur le lis blanc. M. Boudier, pharmacien de Versailles , zélé entomolo- giste, età Re duquel je suis SE pe de plusieurs espèces rares ou curieuses, a publié, dans les Mémoires de la Société linnéenne de Paris, des observations sur une autre espèce de nos environs, le C. brun (Lema brunnea, Fab.), qui est fauve, avec les antennes, la poitrine et la base de l’abdomen noirs, Elle vit, ainsi que‘sa larve, sur le Lilium convallaria. (1) Les Lema varia, posticata, de Fab. 158 INSECTES COLÉOPTÈRES. Le C. de lasperge (C. asparagi, Lin. ; Oliv., ibid, M, 28.) est bleuâtre , avec le corselet rouge , tantôt sans ta- ches, tantôt en offrant une dans son milieu, bleue et en forme de cœur ; les étuis jaunâtres, mais ayant, le long de la suture, une bande bleue, réunie.avec trois taches latérales, de la même couleur , et formant ainsi une Croix. La même plante est dévastée par une autre espèce (C. 12-punctata, Lin.), qui est fauve, avec six points noirs sur chaque élytre (1). Les Aucuénies. ( Aucuenra. Thunb.) Diffèrent des criocères , dont on ne les avait pas d’abord distingués, par leurs yeux entiers; leurs palpes rétrécis et terminés en pointe , et non obtus ; les sept derniers articles de leurs antennes qui sont plus larges; et leur corselet di- laté, vers le milieu de chaque côté, en manière d’angle ou de dent (2). + Tantôt les mandibules sont tronquées ; les palpes sont terminés par un article très renflé, tronqué, avec un petit prolongement, en forme d’anneau , présentant l’apparence d’un autre article. Les antennes sont menues, composées d’ar- ticles fort alongés, presque cylindriques. Les Mécascéuis. (Mecasceuts. ) Dej., Latr.) Les yeux sont un peu échancrés. Les mandibules sont épaisses. Le lobe maxillaire extérieur est étroit, cylindrique, courbé en dedans. Les palpes labiaux sont presque aussi grands que les maxillaires. Ces insectes , propres à l’Améri- que méridionale , paraissent avoisiner, sous quelques rap- ports, les Colapsis ; mais par leur forme générale , ils se ran gent avec les eupodes (3). (x) Voyez Olivier et Fabricius, mais en n’y comprenant point les es- pèces sauteuses, dont les unes se rapportent au sous-senre Petaurisies, et les autres au dernier de ceux de cette famille, ou les mégascélis. (2) Crioceris subspinosa , Fab. (3) Les Lema vittata, cuprea, nitidula , de Fab. FAMILLE DES CYCLIQUES. 199 La sixième famille des Térramères, celle Des CYCLIQUES. ( Cxczica. } Ayant encore les trois premiers articles des tarses spongieux, ou garnis de pelottes en dessous, avec le pénultième partagé en deux lobes, et les an- tennes filiformes ou un peu plus grosses vers le bout, nous présente un corps ordinairement ar- rondi, avec la base du corselet de la largeur des élytres, dans ceux, en petit nombre, où ce corps est oblong; des mâchoires, dont la division exté- rieure, par sa forme étroite, presque cylindrique et d’une couleur plus foncée, al’apparence d’un palpe ; la division intérieure est plus large et sans onglet écailleux. La languette est presque carrée ou ovale, entière ou légèrement échancrée. , IL paraîtrait, d’après diverses recherches anato- miques de M. Léon Dufour , que le tube alimentaire est trois fois au moins plus long que le corps xque l’œæsophage se renfle le plus souvent en arrière au jabot, et que le ventricule chylifique ou l'estomac est ordinairement lisse , du moins dans une grande partie de son étendue. L'appareil de la sécrétion bi- liaire ressemble à celui des longicornes, sous le rapport du nombre et de la double insertion des vaisseaux qui les constiluent ; ce nombre est desix, et deux d’entre eux , si l’on en excepte les cassides , sont ordinairement plus grêles et moinslongs.Ghaque testicule est formé par un seul sachet. 140 INSECTES COLÉOPTÈRES, Toutes les larves qui nous sont connues sont pourvues de six pieds, ont le corps mou, coloré , et se nourrissent , ainsi que l’insecte parfait, des feuilles de végétaux, où elles se fixent ordinairement avec une humeur visqueuse ou gluante. C’est là aussi que beaucoup d’elles se changent en nymphes , à l’ex- trémité postérieure de laquelle est engagée et pliée en peloton la dernière dépouille de la larve. Ces nymphes ont souvent des couleurs variées. D’autres larves entrent en terre. | Ces insectes sont généralement de petite taille , souvent ornés de couleur métalliques et brillantes , et ont le corps ras ou sans poils. Ils sont, pour la plupart, lents, timides, se laissent tomber à terre lorsqu'on veut les saisir, ou replient leurs antennes et leurs pieds contre le corps. Plusieurs espèces sautent très bien. Les femelles sont tres fécondes. Eu égard aux diverses habitudes des larves, les cycliques se divisent en quatre coupes princi- pales : 1° Larves se recouvrant de leurs excréments ; 20 Larves vivant dans des tuyaux qu’elles traînent avec elles ; 5° Larves nues ; 4 Larves cachées dans l’intérieur des feuilles et vivant de leur parenchyme : Crycliques sauteurs. Tels sont lesprincipesquinous ont dirigés dans l’ex- position de cette famil'e. Nousla partageron$ en trois tribus, d’après le mode d'insertion des antennes. FAMILLE DES CYCLIQUES. 141 Les Cassinarnes ( Cassidariæ), qui forment la première tribu , ont les antennes insérées à la partie supérieure de la tête, rapprochées , droites, courtes, filiformes et presque cylindriques , ou grossissant gra- duellement vers le bout ; la bouche, totalementsituée en dessous, et dont les palpes sont courts, presque fili- formes, est tantôt cintrée, tantôt recue en partie dans lacavité du présternum; les yeuxsont ovoïdes ou ronds ; les pieds sont contractiles, courts, avec les tarses aplatis; les lobes de l’avant-dernier article ren- ferment totalement le dernier. Le corps étant platen dessous , ces insectes ont, au moyen de la disposi- tion de leurs tarses , la facilité de se coller à la sur- face des feuilles, et de s’y tenir habituellement im- mobiles ; d’ailleurs, le corps est le plus souvent orbiculaire ou ovale, et débordé tout autour par le corselet et les élytres. La tête est cachée sous le cor- selet, ou recue dans son échancrure antérieure. Les couleurs sont très variées et distribuées sous la forme de taches, de points, de raies, d’une ma- nière agréable à la vue. Celles de leurs larves qui nous sont connues se recouvrent de ‘leurs excré- ments. Les cassidaires se composent de deux genres. Celui D'Hispe: (Hispa. Lin.) Dont le corps est oblong, avec la tête entièrement découverte et dégagée, et le corselet en forme de tra- pèze. Les mandibules n’offrent que deux ou trois dents; 142 INSECTES COLÉOPTÈRES. le lobe maxillaire extérieur est plus court que l’interne ; les antennes sont filiformes et portées en ayant. Les Azurnes ( Azurnus) de Fabricius. Qu’'Olivier ne distingue pas de ses hispes, ne paraissent , en effet , n’en différer que par Ja forme de leurs mandibules, dont l’extrémité supérieure se prolonge en une dent forte et pointue, et qui en offrent, en outre, une autre au côté in- terne , mais fort courte. La languette est cornée. Ce sous-genre renferme les plus grandes espèces, et qui sont particulières, pour la plupart, à la Guiane et au Brésil. De ce nombre est : … L’Hispe bordée (pl. XUE, fig. 5, de la première édition de cet ouvrage. ) est d’un rouge de sang , avec les anten- nes , le corselet, ses côtés exceptés , et les élytres, noirs; la suture et le bord extérieur desélytres sont de la couleur du corps ; leur milieu offre aussi , dans une variété, un trait transversal pareillement rouge. Cet insecte n’est pas rare au Brésil (1). Les Hispes propres. (Hrspa. Lin. Fab.) Ont des mandibules courtes, terminées par deux ou trois petites dents presque égales. L'Amérique nous en fournit un grand nombre d’espèces. Quelques-unes ont le dessus du corps et même une portion des antennes très épineux, ct telle est la suivante de nos environs. L’H. très noire (: Hispa atra, Lin. ; Oliv., col. VI , 95, 10), nommée par Geoffroy la chataigne noire. Elle est entièrement de cette couleur, très épineuse, ct longue d’une ligne et demie. Elle se tient sur les graminées. Les départements méridionaux de la France en possè- dent une autre espèce ( testacea , Oliv., ibid. 1, 7), très voisine de la précédente, mais fauve. Elle vient sur les cistes. Les Caazères. (Caazepus. Thunb. ) En prenant pour type l'A. spinipes, de Fab., diffèrent des hispes propres à raison de leurs jambes longues , grêles, (1) Voyez Fab. et Oliv. , col. VI, 95,1,71, 2. FAMILLE DES CYCLIQUES. 143 et arquées ; et dont les deux antérieures sont armées au côté interne , dans les mâles, d’une longue épine. Le troisième ar- ticle des antennes est aussi proportionnellement plus long. Quelques autres hispes ( Monoceros , Oliv.; Porrecta , Schœnh. ; Rostratus , Kirby. , etc.) , remarquables par une saillie en forme de corne, au-dessus de leur tête, forment peut-être un autre sous-genre. Les Cassipes. (Cassin. Lin. Fab.) Se distinguent des hispes aux caractères suivants : le corps est orbiculaire ou presque ovoïde, presque carré dans un petit nombre. Le corselet, plus ou moins demi circulaire, ou en segment de cercle, cache et recouvre entièrement la tête, ou l’encadre, en la recevant dans une échancrure antérieure. Les élytres, souvent élevées dans la région scutellaire, débordent le corps. Les man- dibules offrent quatre dents au moins, et le lobe maxil- laire extérieur est aussi long au moins que l’interne. Les ImarriDtes (/matidium) de Fabricius ne diffèrent de ses cassides que par leur tête découverte et engagée dans l’échancrure du corselet. Les unes et les autres ont le corps déprimé, presque rond, en forme de bouclier ou de petite tortue, souvent un peu élevé en pyramide au milieu du dos, et débordé tout autour par les côtés du corselet et des étuis.. Son dessous est plat, de sorte. que ces insectes sont comme collés sur les objets où ils sont fixés. La C. équestre (C. equestris, Fab.) Oliv., col. V, 97, 1, 3, très voisine de la suivante, mais un peu plus grande, et'ne se troûvant que dans les lieux aquatiques, sur la menthe. Verte en dessus, noire en dessous , avec les bords de abdomen et les pieds jaunätres. La C. verte (C. viridis, Lin. , Oliv., #bid., W, 29, lon- gue d’une ligne et demie, ne différant de la précédente que par les points des étuis, qui forment des lignes régu- lières vers là suture; les cuisses sont ordinairement noires. 144 INSECTES COLÉOPTÈRES. Sa larve vit sur les chardons, et plus communément sur Vartichaux. Son corps est très plat, garni d’épines tout autour de ses bords, et se recouvre de ses propres excré- ments, qu’elle tient suspendus en masse sur une espèce de fourchette, attachée près de l’ouverture de l’anus. La nymphe est aussi très aplatie, avec des appendices min- ces en forme de dentelures en scie sur ses côtés ; son cor- selet est large , arrondi en devant, et cache la tête. Dans la larve d’une espèce de Saint-Domingue (C. am- pulla , Olivier), les excréments forment de pets filets nombreux et articulés , imitant une sorte de per- ruque. Le C. noble ( C. nobilis , Lin. ), Oliv., ibid., n, 24 , est d’un gris jaunâtre, avec une raie d’un bleu doré près de la suture , mais qui disparait à la mort de l’insecte (1). Dans la seconde tribu , les Car ysomMÉLINES ( Chry- somelinæ ), les antennes sont insérées au-devant des yeux ou près de leur extrémité interne, et écartées. Ces insectes ne sautent point. Ils composent, avec ceux de la tribu suivante et quelques-uns de la fa- mille précédente , le genre chrysomela de Linnæus, mais que, vu son étendue actuelle, nous avons res- treint par l’admission de quelques autres. Les espèces qui nousoffrent les caractères présentés ci-dessus formeront,.comme dans les premiers ou- vragesde Fabriciussur l’entomologie, deuxgenres. Le premier, celui De GriBourI. (CRYPTOCEPHALÜS. ) Est composé de chrysomélines dont la tête est en- foncée verticalement dans un corselet voûté ou bombé, (1) Voyez , pour les autres espèces, Olivier, tb&l. ; Fab. , Syst. eleut. ; Schœnh., Synon. insect., IL, p. 134 et 209. FAMILLE DES CYOLIDES. 145 en forme de capuchon, de manière que le corps , le plus souvent en forme de cylindre court ; ou presque ovoïde et rétréci en devant, paraît, vu en dessus, comme tron- qué dece côté et privé de tête. Les antennes des uns sont plus ou moins en scie ou pectinées; celles des autres sont longues et filiformes. Le dernier article des palpes est toujours ovoïde. Tantôt les antennes sont courtes, pectinées ou en scie dès le quatrième ou cinquième article. Ici le bord extérieur des élytres est droit, ou n'offre qu’une faible échancrure, Îes angles postérieurs du corselet sont ar- rondis et point votés, les antérieurs ne sont point fléchis en dessous. Le corps est toujours en forme de cylindre court, avec les antennes toujours libres, les yeux entiers ou peu échancrés. Les mâles ont souvent la tête plus large, avec les mandibules plus fortes et plus avancées, et les pieds anté- rieurs plus longs. Les Ciyrares. (CLyrara. Leach. Fab. — Melolontha. Geoff. ) La C. Quadrille ( Chrysomela quadripunctata, Linn.; Oliv., col. VI, 96, T, 1), longue de quatre à cinq lignes, noire, avec les étuis rouges avant chacun deux points noirs , dont l’antérieur plus grand. Sa larve vit dans un tuyau d’une matière coriace, qu’elle traîne avec elle, et qui m’aété envoyé, avec elle, de Nantes, par M. Waudoner (1). Là, les élytres , très dilatées extérieurement à leur nais- sancectretrécies brusquementensuite, offrentuneéchancrure profonde. Les angles postérieurs du corselet sont aigus, voü- tés et forment un toit ; les antérieurs sont très courbés en dessous. Les antennes s'appliquent sur les côtés inférieurs, ou se logent sous ses bords. Les yeux sont sensiblement échancrés dans plusieurs. Le dessus du corps, dansceux, et formant le plus grand nombre, où il est moins courtet moins bombé, est ordinairement très inégal. Ces chrysomélines habitent exclu$ivement le nouveau continent. (x) Voyez Olivier et Fabricius, mais en retranchant du genre, à l'égard de celui-ci , les espèces qui se rapportent au suivant, TOME V. 10 146 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Cuzamypes. ( Cazamys. Knoch. ) Où la forme du corps se rapproche de celle d’un cylindre court , ou d’un cube, avec le corselet élevé brusquement et comme bossu dans son milieu, et prolongé au milieu du bord postérieur ou unilobé. Ce corps est généralement très raboteux. Les palpes labiaux sont fourchus dans quelques (1). ' Les Lamprosomes. ( Lamprosoma. Kirb. } Où le corps est presque globuleux, très bombé, fort lisse, avec le corselet fort court, très large, s’élevant graduelle- ment, et faiblement lobé au milieu du bord postérieur. Les cinq derniers articles et en scie des antennes sont moins dilatés que dans les précédents (2). Tantôt les antennes, sensiblement plus longues que la tête et le corselet, sont simples et filiformes, ou plus grosses vers le bout, ou même terminées en massue, et le plus souvent alors dentées en manière de scie, mais à commencer seulement au septième article. Le corps de plusieurs est ovoïde et rétréci en devant. Le dernier article des antennes est appendicé, de sorte que leur nombre paraît être de douze. Ceux-ci ont le corps cylindrique, avec le corselet de la lar- geur de l’abdomen , dans#toute sa longueur. Les Grisouris. (Cryprocepnazus. Geoff. ) Dont les antennes et les palpes sont de la même grosseur partout. Le G.:soyeux ( Chrysomela sericea, Lin.; Oliv., col. VI, 96, 1, 5); long de trois ligues, d’un vert doré; les antennes sont noires avec la base verte. Très commun sur les fleurs semi-flosculeuses (3). (1) Voyez Olivier, mais plus particulièrement la belle Monographie de M. Kollar, et celle de M. Klüg. Voyez aussi Knoch, New. beyt. ins sect. , p. 122, et Latr., Gen. crust. etinsect., IL, p. 53. (2) Lamprosoma bicolor, Kirb., Linn. Trans. , XII, xxu, 15. Voyez surtout l'ouvrage de M. Germar intitulé Insect, Spec. nov., p. 574 et 575. 13) Voyez, pour les autres espèces, Olivier, Fabricius et Schæn- herr. FAMILLE DES CYCLIDES. 147 Les Cnoracus. ( Caoracus. Kirb. ) Ont les antennes terminées par trois articles plus gros, for- mant une massue, et les palpes amincis à leur extrémités (r). Ceux-là ont le corps rétréci en devant et presque ovoïde. Les cinq derniers articles des antennes sont souvent plus grands , plus ou moins comprimés et plus ou moins dilatés en dents de scie. Les palpes maxillaires sont plus gros à leur extrémité , Ou presque terminés en une massue ovoide , formée , soit par le dernier article, soit par celui-ci et le pré- cédent réunis. Les Euryopss. ( Euryore. Dalm. ) Où les mandibules sont très fortes, et où le second article des antennes est manifestement plus long que le troi- sième (2). Les Ewmorpes. (Eumorwus. Kug., Fab.) Où les mandibules sont de grandeur ordinaire, et où le second article des antennes est plus court que le suivant. L’E. de la vigne ( E. vitis, Fab.; Panz. , Faun. insect., Geïm., zxxxIx, 12), qui est noir, pubescent , avec les ély- tres, la base des antennes et les jambes d'un brun rou- geâtre ; il nuit beaucoup à la vigne. Ce sous-genre se lie, au moyen des colaspes et par une transition presque insensible, avec le genre Des CHRYSOMÈLES. (CHRYSOMELA. ) Dont le corps est généralement ovoïde ou ovalaire, avec la tête saillante, avancée ou simplement penchée; les antennes simples, de la longueur environ de la moi- tié du corps, et le plus souvent grenues et grossissant insensiblement. Quelques-unes,dont le corpsest toujours ovoideouovalaire. ailé, et dont les palpes finissent en pointe, se rapprochent Le s (1) Choragus Scheppardi, Kirb., Lin. Trans., XIT, xxu, 14. (2) Dalm., Ephem. entom., I, p. 17: L'Æ. rubra (Latr., Géner. crust, et insect., I, 11, 6) est du Sénégal et de l’Abyssinie. 10* 140 INSECTES COLÉOPTERES. des eumolpes et se distinguent des autres chrysomélines suivantes , par leurs antennes filiformes, plus longues que la moitié du corps, composées d’articlés alongés, presque cylindriques , et dont le onzième ou dernier article est ter- miné par un appendice ou faux article, dont la longueur égale presque la moitié de celle de la portion précédente de cet article. Tels sont Les Coraspes ( Corasris. Fab.) Qui n’ont point de saillie au mésosternuin (1). Et Les Pononries. ( Pononria. Dalm. ) Où le mésosternum s’avance en une pointe courte et co- nique , reçue au bout dans une échancrure postérieure du présternum (2). Le premier et l’avant-dernier article des tarses sont très grauds et très dilatés; le second est petitsLe dernier des maxillaires est conique. Le corps est oblong , déprimé ou peu élevé, tandis que dans les colaspes il est généralement court et Lrès convexe. Daus les chrysomélines suivantes et de la même tribu, les antennes sont plus courtes, composées d’articles ‘en forme de cône renversé, ou plus ou moins presque grenues, etvont en grossissant ; le faux article ou l’appendice terminant le dernier est très court ou peu distinct. Les unes ont les palpes maxillaires plus gros et tronqués à leur extrémité. Parmi elles , il en est où les deux derniers articles de ces palpes sont réunis et forment ensemble une massue tron- quée; le dernier est plus court que le précédent, soit trans- versal, soit en forme de cône très court et tronqué. Les Payzrocnaris. ( Puycrocuams. Dalm. ) Sans saillie mésosternale (3). (1) Voyez Fabricius , Olivier, Schænherr et Germar. (2) Dalm., Ephémérid. entom. , 1, 23. De ce nombre est la Chryso- mela 14-punctata de Fab. ; Oliv., col. V, 91, 1v, 45. (3) Dalm. , Ephém. entom. , I, p. 20. Les chrysomèles cyanipes, cya- nicornis, undulata , de Fab. Voyez Oliv., col. V, gr ,1v, 50, 46, et YI13993 100. FAMILLE DES CYCLIDES. 149 Les Dorvrnores ( Doryruora , Ilig. ). Où le mésosternum, au contraire, est avancé en pointe ou en manière de corne. Les espèces de ce sous.genre (1) sont propres à l'Amérique méridionale; celles du précédent habitent la Nouvelle - Hollande et l’île de Java. Celles-ci , et dont le nombre est petit, différent en outre des précédentes par leur corps plus alongé et beaucoup moins élevé; et par leurs antennes, dont les premiers articles sont proportion- nellement plus courts, plus épaissis et plus arrondis au bout; le second est presque globuleux et n’est guère plus court que le suivant. On trouve, en Espagne, deux espèces qui paraissent de- voir former un autre sous-genre (Cyrtonus, Dalm..). Le méso- sternum n’a point desaillie, ainsi que dans les phyllocharis ; mais les articles des antennes sont proportionnellement plus longs, plus obconiques; le corps est plus bombé, avec le corselet plus élevé transversalement et arrondi dans le milieu ou pulviniforme , tandis que sa surface est plane ou au même niveau dans les précédentes (2). Un autre sous-genre, et dont les espèces sont exclusive- ment propres à l’Australasie, est celui De Paropsine. (Paropsis. Oliv. — Notoclea. Maxsh.) Distinct de tous les autres de cette famille, par ses palpes maxillaires, dont le dernier article, beaucoup plus grand, est en forme de hache (3). Dans les deux sous-genres suivants, le même article, bien détaché aussi du précédent, et aussi grand ou plus grand que lui, est plus ou moins semi-ovoïde. Ces insectes sont répandus en plus grand nombre dans l’ancien continent, et particulièrement en Europe. (1) Oliv., col. V, suite du n° 1, doryphore. V’oyez aussi Germar (Jnsect. Spec. nov.). (2) Chrysomela rotundata, Dejean, et une autre espèce très ana- logue, mais rayée. M. le docteur Leach m'a communiqué une chry- soméline voisine des doryphores, dans le mâle de laquelle les antennes n'offraient qué huit articles, dont les deux derniers for- mant une massue, C’est son genre Æpamœa. La Chrysormela badia Ae M, Germar paraît en former ua autre. 3, Voyez Olivier, col. V, 92; mais il faut en rétranchér le P, flawt 150 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les Timarcues. (Timarcua. Még., Dej.)} Qu'on avait rangées ayec les chrysomèles, comprennent Celles qui sont aptères. Leur corps est gibbeux, avec les antennes grenues, surtout inférieurement , les élytres réu- nies, et les tarses ordinairement très dilatés, du moins dans les mâles. Ges chrysomélines se tiennent à terre, dans les bois, sur le gazon, les bords des chemins, marchent lentement et jet- tent par les articulations des pattes une liqueur jaunâtre ou rougeâtre. Elles habitent plus particulièrement le midi de l'Europe et les contrées septentrionales de l’Afrique. Entre les espèces dont le corselet est rétréci postérieure- ment et se rapproche de la forme d’un croissant , espèces généralement plus grandes , se place La T. ténébrion ( tenebrio lœvigatus, Lin.; Oliv., col. V, 91,1, 11), longue de quatre à huit lignes, noire, avec le corselet et les élytres lisses, mais finement poin- tillés, et les antennes et les pieds violets. Sa larve est ver- dâtre ou violette , très renflée, avec l’extrémité fauve, et vit sur le caille-lait jaune. Elle se métamorphose dans la terre (1). Les CarysomÈLes propres. ( CarysomELA. ) Comprendront celles d'Olivier qui sont pourvues d’ailes, et dont les palpes maxillaires , d’après les subdivisions éta- blies ci-dessus ; ont le dernier artiele des palpes aussi grand ou plus grand que les précédents, en forme d’ovoïde tronqué ou de cône renversé. Telles sont La C. sanguinolente ( C. sanguinolenta, Lin.; Oliv., ibid., 1, 8), longue d’environ quatre lignes, noire, ou . cans (Chrysomela flavicans , Fab.) , qui est une vraie chrysomèle. Voyez aussi la Monographie du même genre, mais sous le nom de MVotoclea, publiée par M. Marsham dans les Transactions de la Société linnéenne. (1) Ajoutez les espèces suivantes d'Olivier : rugosa, scabra, latipes, coriaria, gœttingensis. Voyez aussi le Catalogue de la collection M. le comte Dejean ; mais, attendu que je ne distingue les timarches des chry soméles que par l'absence des ailes, je rie suis pas certain si toutes les espèces qu’il cite sont dans ce cas. re FAMILLE DES CYCLIDES. 151 d’un noir bleuâtre, avec les côtés du corselet épaissis et ponctués, et les élytres fortement ponctuées, et large- ment bordées extérieurement de rouge. À terre, dans les champs, sur les bords des chemins. Le C. céréale (C. cerealis, Lin.; Oliv., tbid., vn , 104 ), de la taille de la précédente , d’un rouge cuivreux en des- sus , avec des raies longitudinales bleues, trois sur le cor- selet et sept sur les étuis. Commune en France sur le genêt. La C. du peuplier (C.populi, Lin. ; Oliv., ibid., vn, 140 ), longue de cinq à six lignes, ovale, oblongue; bleue ; avec les étuis fauves ou rouges, et marquées d’un point noir à l’angle interne de leur extrémité. Sur le saule et le peuplier, où sa larve vit aussi et souvent en’société. Cette espèce et quelques autrés pareillement oblongues, à corselet plus étroit que les élytres en carré transversal, épaissi latéralement , forment le genre Lina de M. Mé- gerle (1). Nous terminerons cette tribu par les chrysomélines dont les palpes maxillaires sont amincis au bout, et terminés en pointe. Elles composeront deux sous-genres. Les Pazæpows. ( Puxæpon. Még. — Colaphus. Ejusd. ) Dont le corps est ovoïde ou orbiculaire (2). Et les Prasocures. ( Prasocuris. Latr. — Æelodes. Fab.) Dont le corps est plus étroit, plus alongé, presque paral- lélipipède , avec le corselet à diamètres presque égaux. Les quatre ou cinq derniers articles des antennes sont dilatés et forment presque une massue (3). (1) Voyez le Catal. de M. Dahl. (2) Voyez le Catal. de M. Dahl; mais il faudra y ajouter quelques chrysomèles, telles que les suivantes : raphant , vitellinæ, polygoni, ete. Les antennes des espèces nommées armoraciæ, cochleariæ , se rappro- chent beaucoup, par leur épaississement terminal, de celles des hélodes. (3) J’oy.Latr. (Gen. crust. etinsect., I, p. 57), Fab., Oliv., Schœnh., Gyllenh. Aux espèces précitées, ajoutez les suivantes : aucta, margi- nella , hannoverana. 152 . INSECTES COLÉOPTÈRES, La troisième et dernière tribu des cycliques, celle des GaLzérucites ( Galerucitæ } nous présente des antennes toujours aussi longues au moins que la moitié du corps, de la même grosseur partout , ou insensiblement plus grosses vers leur extrémité, insérées entre les yeux , à peu de distance de la bouche, et ordinairement rapprochées à leur base et près d’une petite carène longitudinale. Les palpes maxillaires, plus épais vers leur milieu, se terminent par deux articles, en forme de cône, mais opposés ou réunis par leur base, et dont le dernier court, soil tronqué ou obtus, soit pointu. Le corps est lantôt ovoïde ou ovalaire, tantôt presque hémisphérique. Plusieurs, et particulièrement les plus petites espèces, ont les cuisses postérieures très grosses, ce qui leur donne la faculté de sauter. Cette tribu se composera du genre GALÉRUQUE. ( GALERUCA. ) Que nous diviserons en deux coupes principales ; les es- pèces non sauteuses ou isopodes , et les sauteuses ou aniso- podes. Quelques espèces exotiques, ayant le pénultième article des palpes maxillaires dilaté et le dernier beaucoup plus court et tronqué, forment le genre Aporie ( Aporium) de Fabricius, ou celui d’oëdes de Weber (1). Celles dont les deux derniers articles des palpes maxillai- res diffèrent peu en grandeur , et dont les antennes compo- sées d’articles cylindriques, sont au moins de la longueur (1) Web;, Observ."entom. ; Latr., Gen. crust. et insect., III, p. 60, et I, x1, 95 Olv., col. V, 92 Les ; Schœnh., ét, IT, p. 230 ; Fab, Syst. cleut. FAMILLE DES CYCLIDES. 153 du corps , ont été distinguées sous le nom générique de L PÈRE (Luperus , Geoff.) (1). Les autres qui , avec des palpes terminées de même, ont les antennes plus courtes et composées d’articles en cône renversé, sont les GALÉRUQUES propres (Gareruca, Geoff.). Telle est La G. de l’orme ( Chrysomela calmariensis, Lin.; Oïiv., col. VI, 93, 1, 37), longue de trois lignes, jaunâtre ou verdâtre en dessus ; trois taches noires sur le corselet ; une autre, avec une raie de lasmême couleur, sur chaque étui. —Sur l’orme, ainsi que sa larve. Cette espèce, dans les années où elle est abondante, en détruit toutes les feuilles, et fait autant de tort que certaines chexilles. La G. de la tanaisie (Chrysomela tanaceti, Lin.; Oliv., tbid., 1, 1), ovale oblongue, très noire, peu luisante ; étuis fortement ponctués, sans stries. — Sur la tanai- sie (2). à Les galérucites sauteuses ou celles dont les cuisses posté- rieures sont renflées, dispersées par Fabricius dans les genres Chrysomela , Galeruca et Crioceris, sont réunis en un seul, celui d’Azrise ( 4ltica où Haltica) dans les méthodes de Geoffroy, d'Olivier et d’Iliger. Ces coléoptères sont très petits, mais ornés de couleurs variées ou brillantes , sautent avec une grande promptitude et à une grande hauteur, et dévastent souvent les feuilles des végétaux qui sont propres à leur nourriture. Leurs larves en rongent le parenchyme et s’y métamorphosent. Quelques espèces, celles notamment que l’on désigne sous les noms de puces des jardins , font beaucoup de tort, dans les deux états, aux plantes potagè- res. L'Amérique méridionale est, de toute les contrées, celle qui en fournit le plus grand nombre. Iliger à publié, dans son Magasin entomologique , une excellente monographie de ces insectes , qu’il distribue dans neuf familles, et dont quelques-unes nous ont paru devoir former des sous-genres propres. (a) Oliv., col. IV, 75 bis; Schœnh., did. , p. 292, 294 ; Germ. , In- sect. Spec. nov. , p. 598. (2) Voyez Oliv., ibid. 154 INSECTES COLÉOPTÈRES. Celui d’Ocroconore (Ocroconorss), établi par M. Drapiez (Annal. des scienc. physiq., INT, pag. 181), s'éloigne de tous les autres par la forme des palpes maxillaires. Ainsi que dans les adories, l’avant - dernier article est gros, en forme dé toupie, et le dernier très court et tronqué ; les labiaux se terminent en pointe ou en manière d’alène, de même que dans tous les sous - genres suivants ; mais ici les maxillaires ont la même conformation ou sont pareillement subulés à leur extrémité. Le dernier article des tarses postérieurs des octogonotes estsbrusquement renflé et arrondi en dessus, comme ampullacé , avec les deux crochets du bout infé- rieurs et petits. Les OEnionyques. (OEniowremis. Latr.) Se distinguent par ce dernier caractère des sous- genres suivants. Nous y rapportons les deux premières familles de la monographie d’Illiger. L'Europe n’en offre qu’une seule espèce (4: marginella , Oliv., col. VI, 93 bis ,n, 34); en- core ne se trouve-t-elle qu’en Espagne et en Portugal (1). Dans les autres sous-genres , le même article des tarses est alongé, s’épaissit graduellement , et les deux crochets, de grandeur ordinaire, sont situés, comme de coutume, à son extrémité et dans une direction longitudinale. Les Psyrziones. (Psyrriones. Latr.) Ont le premier article de leurs tarses postérieurs fort long, inséré au-dessus de l’extrémité postérieure de la jambe; cette extrémité se prolonge en manière d’appendice conique, comprimé , creux , un peu dentelé sur ses bords et terminé par une petite dent (2). (1) Ajoutez les A. bicolor, thoracica, cincta , albicollis , lunata, et quelques autres espèces d'Olivier. (2) La neuvième famille, ou les Ælitarses, d'Illiger renfermant les es- pèces suivantes de Gyllenhall : chrysocephala , napi, hyosciami, dulca- maræ , affinis. Celles qu'il nomme dentipes, aridella, et quelques autres dont les jambes postérieures sont dilatées vers le milieu de leur côté postérieur, en forme de dent, avec un canal en dessous, longitudinal et cilié sur ses bords, pourraient former un sons-genre propre. FAMILLE DES CLAVIPALPES. 155 Les Disozres. (Disozra. Latr. — Auparavant A/titarsus.) Dont la tête est en majeure partie retirée dans le corselet, . et dont les jambes postérieures sont terminées par une épine fourchue(1). Les Aurises propres. { Azrica. Latr. ) Dont la tête est saillante, dont les jambes postérieures sont tronquées à leur extrémité, sans prolongement parti- culier ni épine fourchue ; le tarse naît de cette extrémité, et sa longueur n’égale pas la moitié de celle de la jambe. L’4. potagère (Chrysomela oleracea, Lin. ; Oliv., col. VI, 93 bis, 1v, 66.), longue de deux lignes, ovale alon- gée, verte ou bleuâtre, avec une impression transverse sur le corselet , et les étuis finement pointillés. — Sur les plantes potagères. C’est la plus grande des espèces indi- gènes. L’A. rubis (C. nitidula , Lin. ; Oliv., ibid. , N , 6o.), verte , avec la tête et Le corselet dorés, et les pieds fauves. Sur le saule (2). Les Loncrrarses. ( Loncirarsus. Latr. ) Ayant tous les caractères des altises propres , ou du sous- genre précédent , mais dont les tarses postérieurs sont aussi longs au moins que les jambes dont ils dépendent (3). La septième et dernière famille des TÉrrAMÈèREs Les CLAVIPALPES. (CLAviPALPI.) Se distinguent de tous ceux de la même section , ayant comme eux le dessous des trois premiers ar- ticles des tarses garnis de brosses, et le pénultième bifide (4), par leurs antennes terminées en une (1) La’ huitième famille, V4. Echüä d'Olivier, et V2. occultans de Gyllenhall. (2) Les familles 3, 4, 5 , 6 du même. (3) La septième , telles que les 4. lurida, atricilla, quadripustulata , dorsalis, holsatica , parvula, anchusæ , atra, d'Olivier, Gyllenhall , etc. (4) Le dernier offre un nœud à sa base, caractère que l’on observe aussi dans les coccinelles. ah" 4e 156 INSECTES COLÉOPTÈRES. massue très distincte et perfoliée , ainsi que par leurs mâchoires armées, au côté interne, d’un ongle ou d’une dent cornée ; quelques-uns, mais en petil nombre, ont les articles des tarses entiers, mais ils s’éloignent des autres tétramères à tarsesanalogues, en ce que leur corps est presque globuleux «et se contracte en boule. Leur corps est le plus souvent de forme arrondie, souvent même très bombé et hémisphérique , avec les antennes plus courtes que le corps, les mandi- bules échancrées ou dentées à leur extrémité, Les palpes terminées par un article plus gros, et dont le dernier des maxillaires très grand, transversal , comprimé, presqué en croissant. La forme des or- ganes de la manducation nous indique que ce sont des insectes rongeurs. Nous trouvons, en effet, Les espèces indigènes dans les bolets qui naissent sur les troncs d’arbres, sous les écorces, etc. Les uns ont le pénultième article des bases bi- lobé, et nese contractent point en boule, On peut les réunir dans un genre unique, celui Des ÉROTYLES ( EroTyLUS) de Fabricius. Ceux-ci ont le dernier article des palpes maxillaires trans- versal, presqu’en forme de croissant ou en hache. Les ErorYLEs proprement dits. (Eroryzus. Fab. ) Etdont les Ægithes deFabricius ne nous paraissent pas es- sentiellement distincts ; Ont les articles intermédiaires de leurs antennes presque cylindriques, et la massue, formée FAMILLE DES CLAVIPALPES. 197 par les derniers , oblongue; la division intérieure et cornée de leurs mâchoires est terminée par deux dents. Ils sont propres à l'Amérique méridionale (1). Les Tripzax.( Tripzax. TriromA. Fab. ) Diffèrent des érotyles par leurs autennes presque grenues, et terminées en une massue plus courte, ovoïde, et par leurs mâchoires, dont la division intérieure est membra- neuse , avec une seule et petite dent au bout. Ceux qui ont une forme presque hémisphérique, ou qui sont presque ronds, forment le genre Trirome ( TriromA ) de Fabricius. Tel est Le T. à deux pustules (Tritoma bipustulatum, Olv., col. 89 bis, 1, 5), noir, avec une grande tache rouge à la base de chaque étui. Dans les bolets et les champi- gnons (2). Ceux dont le corps est ovale ou oblong composent le genre propre des Tripzax (TripLax) du même (3). Les autres ont le dernier article des palpes maxillaires alongé, et plus ou moins ovalaire. Les Lancuries. (Lancuria. Lat., Oliv. — Trogosita. Fab.) Qui ont le corps linéaire et la massue des antennes de cinq articles. Ils sont tous étrangers à l’Europe (4). Les Pnaracres. (Pmazacrus. Payk.— Anisotoma. Ilig., Fab. — Anthribus. Geoff., Oliv.) Où le corps est presque hémisphérique, et dont la massue (1) Voyez Olivier, col. V, 89; Schœnb, Synon. insect. , IT, genres Ægühus, Erotylus; et la Monographie de ce genre de M. Dupon- chel , continuateur de l'ouvrage de Godart sur les Lépidoptères de France, et mserée dans le Recueil des Mémoires du Muséum d'histoire naturelle. (2) Fab. , Syst. eleut. (3) Fab. , ibid. Voyez Oliv., col. V, 89 bis, genre Triplax. Les tri- tomes de Geoffroy sont des m#yceétophages. (4) Latr., Gen. crust. et insect., HI, p. 65,1, x, 11 ; Oliv., col. V, 88. Ajoutez aux espèces indiquées : Les trogosites elongäta et filiformis de Fab, 158 INSECTES COLÉOPTÈRES, des antennes n’est que de trois articles (1).— Sur les fleurs et sous les écorces des arbres. Les autres clavipalpes ont tous les articles des tarses sim- ples , le corps presque globuleux. Ils forment le genre des AGATHIDIES ( AGATRIDIUM, Îllig. — Anisotoma , Fab. ) (2). La quatrième section des CozéoPrÈères, celle des Trivères ( Trimera ), n’a que trois articles à tous les tarses. Ils composeront trois familles. Ceux des deux premières ont de grands rapports avec les derniers tétramères. Leurs antennes , toujours composées de onze articles (3), se terminent en une massue formée par les trois derniers , com- primée, et ayant la figure d’un cône ou d’un triangle renversé. Le premier article des tarses est toujours très distinct ; le pénultième est ordinaiï- rement bilobé , et le dernier, offrant un nœud à sa base , est toujours terminé‘par deux crochets, Les élytres recouvrent entierement l'abdomen et ne sont point tronquées. Les derniers trimères, ou ceux de la troisième famille , se rapprochent à cet égard et par plusieurs autres caractères, des pentamères bra- chélytres et de quelques autres coléoptères de Ja même section , tels que les mastiges, les scyd- . mœænes et ont des habitudes tres différentes de celles des autres trimères. (1) Voy. Gyll., Insect. Suec., et Sturm., Faun. Germ., II, xxx, xxxu. (2) Voyez la Faune d'Allemagne de Sturm.; celle des insectes de Suède de Gyllenhall , etc. (3) Je n’en ai compté que neuf dans les clypéastres; mais, vu la peti- tesse de ces insectes , il peut y avoir quelque erreur, À he mi Lai de FAMILLE DES FUNGICOLES. 159 La première famille des TrimÈères , Les FUNGICOLES. (FUNGICOLz. ) Ont des antennes plus longues que la tête et le corselet, le corps ovale, avec le corselet trapé- zoïde ; les palpes maxillaires filiformes ou un peu plus gros au bout, mais point terminés par.un ar- ticle très grand et en forme de hache ; le pénul- tième article des tarses est toujours profondément bilobé. On peut réduire cette famille à un genre prin- cipal , celui Des EumorPHEs. ( EUMORPHUS. ) Les uns ont le troisième article de leurs antennes beau- coup plus long que les précédents et les suivants. Tels sont Les Eumorpues propres. (Eumorpaus. Web., Fab.) Où la massue des antennes est formée brusquement, ser- rée , très comprimée , et en forme de triangle renversé. Les palpes maxillaires sont filiformes, et les deux derniers arti- cles des labiaux forment, réunis , une massue triangulaire. Ils sont tous de l’Amérique ou des Indes orientales (1). Les Dapses. (Dapsa. Ziég.) Où la même massue antennaire est étroite, alongée, à ar- ticles écartés latéralement, et dont le dernier est presque ovoïde (2). Dans les autres, la longueur du troisième article ne dépasse que de peu celle des précédents et des suivants. Plusieurs (1) Voyez Fab., Oliv. (col. VI, 99), Schœnh. et Latr. (Gener. crust, et insect., III, p. 171), mais’ à l’exception de l'E. Xirbyanus, qui me paraît se rapporter aux dapses. (2) Voyez le Catal. de M. Dahl. Ajoutez V Eumorpus Kirby anus, Latr., Gen. crust. et insect. , I, xx, 12. 160 INSECTES COLÉOPTÈRES, de ces espèces sont indigènes, et vivent dans les lycoper- dons, ou sous les écorces du bouleau, et de quelques au- tres arbres. Les Enpomyques. (Ennomycunus. Web., Fab.) Ont les quatre palpes plus gros à leur extrémité, les trois derniers articles des antennes écartés latéralement, plus grands que les précédents, et formant une massue en trian- gle renversé (1). Les Lycoperpines. (LycoPerpina. Latr. — Ændomychus. Fab.) Ont les palpes maxillaires filiformes, le dernier article des labiaux plus grand que les précédents, presque ovoïde, le quatrième des antenneset les suivants, jusqu’au neuvième inclusivement, presque grenus, et les deux derniers plus grands, en forme de triangle renversé (2). La seconde famille des TRrIMÈRES, Les APHIDIPHAGES. ( APHIDIPHAGI. ) Se compose, en très grande partie, d'insectes ayant le corps presque hémisphérique, le corselet très court, transversal, presque en forme de croissant ; les antennes terminées en une massue comprimée en forme de cône renversé, composée par les trois derniers articles,et plus courtes que le corselet ; le dernier article des palpes maxillaires fort grand, figuré en hache, et le pénultième article des tarses, profondement bilobé. Dans les autres trimères de la même famille, les articles des tarses sont simples, ou le penultième au moins est très légèrement bi- fide, caractère qui, avéc quelques autres, dis- tinguent ces insectes des fungicoles. (x) Woyez Latr., Gener. crust. et insect. , IL, pag. 92; Gyllenh. , Insect. Suéc. ; les Caial. de MM. Déjean et Dahl. (2) Les mêmes ouvrages, et Germar, Insect, Spec. nov. « ré FAMILLE DES APHIDIPHAGES,. 161 Ici le corps est plus ou moins épais, et jamais très aplati, en forme de bouclier ; le corcelet est transversal ; la tête est découverte ; les antennes offrent distincte- onze articles , dont les derniers forment une massue en cône renversé. Ces insectes composeront le genre. _ Des CoccINELLES. ( COCCINELLA. ) LA Les Lirmopmzes. ( Liraopmizus. Frôhl. ) Où le corps est ovoïde, avec le corselet fortement rebordé latéralement et rétréci postérieurement, et dont le pénul- tième article des tarses est très légèrement bifide, ainsi que le précédent (1). Les Cocowezzes propres. ( Coccinezca. Lin., Geoff., Fab., Oliv. ) Dont le corps est presque hémisphérique, avec le corselet très court, presque en forme de croissant, point ou lépère- ment rebordé , et où le pénultième article des tarses est pro- foudément bilobé. Piusieurs espèces de ce genre sont très répandues sur les arbres et sur les plantes, dans nos jardins, viennent même dans les maisons, et sont désignées sous les noms de Scara- bées hémisphériques ou tortues, de Bête à Dieu, Vache à Dieu , etc. La figure souvent hémisphérique de ces insectes, le nombre et la disposition des taches de leurs étuis, qui forment sur un fond tantôt fauve ou jaune, tantôt noir, unetespèce de marqueterie ou de damier, la vivacité deleurs mouvements, les font aisément distinguer. Ils sont des pre- miers à reparaître au printemps. Lorsqu'on les saisit, ils Yeplient leurs pieds contre le corps, ét font sortir, par les de Ch SL RL — SF 3 (1) Lithophilus ruficollis, Dahl., Catal., p. 44; Tritona connatum, Fab: Ce genré vient peut-être plus naturellement près des Triplax de Fab.; mais, parles antennes, il se rapproche aussi des évccinelles. M: le comte Dejean l’a placé dans la section des hétéromères. TOME V. : 11 162 INSECTES COLÉOPTÈRES, jointures des cuisses avec les jambes , de même que les chry- somèles, les galéruques, etc. , une humeur mucilagineuse et jaune, d’une odeur forte et désagréable. Ils se nourris- sent de pucerons, ainsi que leurs larves, dont la forme et les métamorphoses ressemblent beaucoup à celles des larves des chrysomèles. Ils sont, d’après les observations de M.Léon Dufour, pourvus de vaisseaux salivaires. On trouve quelquefois des individus très différents par leurs couleurs accouplés ; mais on n’a pas suivi les résultats de ce mélange. “ La C. à sept points ( Coccinella 5-punctata, Lin. }), Oliv., col. vi. 08, 1, 1, longue d’environ troislignes, noire; étuis rouges, avec trois points noirs sur chacun , et un septième commun aux deux, au-dessous de l’écusson ; c’est la plus commune de notre pays. La C. à deux points (C. 2-punctata, Lin.), Okiv., ibid., 1,. 2, noire; étuis rouges, avec un point noir sur chacun. CE €: à deux pustules (C. pustulata. Lin.), Oliv., ibid., Vi, 104, toute noire, avec une bande rouge, transverse et courte sur les étuis (1). Là, le corps est très aplati, en forme de bouclier, avec la tête cachée sous un corselet presque demi cireu- laire. Les antennes n’offrent distinctement que neuf ar- ticles, et se terminent en une massue alongée. Les arti- cles des tarses sont entiers. Le _Présternum. forme en devant une mentonnière. Tels sont les caractères du genre. Des CLyPéAsTREs. (CLyPEASTER. Andersche.— Cos- syphus. Gy1l.) On.les trouve sous les écorces des arbres et sous les pierres (2). (x) Voyez, pour les autres espèces, Olivier, &id. ; Schœnh. , Synon. insect., Îl, p- 151,et Gyllenh., Insect. Suec. Les genres $cymnus et Cacidula, détachés du précédent, ne me paraissent pas en être suffi- samment diatigute. (2): Zoyez Schænbherr, Gyllenhall. Une espèce (C. pusillus, Dej.) a étéfigurée.par Ahrens dans sa Faupe des insect. d'Europe , fasc. van, t. X. FAMILLE PES PSÉLAPHIENS. 163 La troisième et dernière famille des TriMÈREs, Les PSÉLAPHIENS. (PsezaPu1. ) (1) Ont, par leurs élytres courtes, tronquées, et ne recouvrant qu’une partie de Fabdomen, une cer- laine ressemblance avec les brachélytres , et no- tamment avec les aléochares ; cette dernière partie du corps est cependant. beaucoup plus courte, large, très obtuse et arrondie postérieurement ; les antennes terminées en massue ou plus grosses vers le bout, n’offrent quelquefois que six articles ; les palpes maxillaires sont ordinairement fort grands ; tous les articles des tarses sont entiers, et le pre- mier, beaucoup plus court que les suivants, n’est point ou peu apparent au premier coup d’œil ; le dernier n’est le plus souvent terminé que par un seul crochet. \ On tronve ces insectes à terre, sous les débris des végétaux ; quelques-uns se tiennent dans certaines fourmilières. Ceux qui ont onze articles aux antennes, forment le genre Des PséLapxes. (PseLAPHUS. Herbst. — Staphylinus. Lin. — Anthicus. Fab. Les uns, et en petit nombre, ont deux crochets aux tarses. .(x) Peu d'insectes ‘ont maintenant aussi bien connus que ceux-ci. Nous le devons pricipalement au zèle et aux recherches de MM. Reichembach (Monog. pselaph.), Müller (Mag. entom. de Germ.), Leach. (Zool. miscell. , TT) et Gyllenhall ( Insect. Suec. , IV). sa” 164 INSECTES COLÉOPTÈRES. l Les Cuennies. ( Caennium. Latr.) Dont les dix premiers articles des antennes sont presque égaux, lenticulaires, et dont le onzième ou dernier est plus grand , presque piopulenx;: Les palpes ne font point de saillie (1). Les Dion ( Dronix. Dej. ) Où les antennes ont le troisième article et les quatre sui- vants très petits, transversaux et grenus; le huitième , ainsi que les trois suivants, plus gros que les précédents, cylin- drique, aussi long que les sept premiers réunis; les deux pénultièmes coniques , égaux, et le dernier ovoïde ,alongé, pointu, le plus gros de tous. Les palpes maxillaires sont très saillants { mais plus courts que la tête et le corselet pris ensemble ), de quatre articles cylindriques. Les palpes la- biaux sont courts, dirigés en avant, de trois articles, avec une pointe au bout (2). Les autres n’ont qu’un seul crochet au bout des tarses. Ici les palpes maxillaires , coudés ou repliés, sont de la longueur au moins de la tête et du corselet ; leur second et quatrième articles sont très alongés, FRA à leur base, et terminés en massue. Tantôt les antennes, sensiblement plus iongues que la tête et le corselet, $e terminent en une'massue formée par les trois derniers articles, qui sont manifestement plus grands que les précédents, et dont le dernier est presque ovoïde ou ovoïdo-conique. Les PséLapmes propres. ( Psecapnus. Herbst. ) (3). Tantôt les neuvième et dixième articles des antenves, dont M longueur égale au plus celle de la tête et du corselet, ne (1) Latr., Gener. crust et insect. , III, p. 77; une seule espèce (bitu- berculatum), très bien fgurée dans l'atlais du Dict. des sciences matur! (2) Dans cette familie, deux des palpes au moins sont terminés de même. Voyez, pour ce genre, MM, Lepeletier et Scrville, Ency- clop. méthod , entom., X, p.221. (3) Les Ps. Herbes Hiesi, longicollis, desdrensis ,\ete., de M. Rei- cherbach, on sa ie à famille de ce genre ; oorselet n peer FAMILLE DES PSÉLAPHIENS. 165 sont guère plus grands que les précédents; le onzième ou dernier est seul beaucoup pius gros, presque sphérique (avec une pointe aciculaire au bout ). Les Byrmines. ( Biruynus. Leach. ) Où le second article des antennes est plus épais que le premier , et dilaté en manière de dent au. côté interne (1). Les Arcopaces. ( Arcopacus. Leach. ) Où le second article des antennes est au contraire plus mince que le premier, et où celui-ci est même quelquefois dilaté (2). Là les palpes maxillaires sont plus courts que la tête et le corselet pris ensemble; le quatrième article au moins est çourt ou peu alongé , ovoïde ou triangulaire. Les Crenistes. ( Crenisres. Reich.) Très distincts de tousles insectes de cette famille, à raison des trois derniers articles de leurs palpes maxillaires, dont le côté extérieur offre une pointe ou dent, avec une soie terminale; le second est très long , arqué, renflé et arrondi à son extrémité ; les deux suivants sont presque globuleux. Le dernier des antennes est notablement plus grand que les précédents et ovalaire. Le corselet est en forine de cône alongé et tronqué (3). Les Bryaxis. { Bryaxis. Leack.— Æuplectus. Tychus. Ejusd. ) Dont les palpes maxillaifes n’offrent point de tels carac- tères ; leur dernier article est alongé, en forme de cône ou de AS Le corselet est court, ou guère plus long que large et arrondi (4). (x) Ps. securiger , ejusd. Voyez Leach', Zool. miscell., IIT, pag. 80, 82 et 83. (Ps. glabricollis . Reich: : ; ejusd., Ps. clavicornis ; Leach, ibid. , 80, 83 , 54. (3) Reich. , Mono. , p. 75 et suiv. (4) Voyez Leach, ibid. La forme du dernier article des palpes maxil- laires, ainsi que les proportions relatives de ceux des antennes, peuvent offrir de bons caractères divisionnaires, mais qui ne me paraissent pas assez importants pour signaler des coupes génériques. ’oyez l’article Psélaphiens de l'Encyclopédie méthod. 166 INSECTES COLÉOPTÈRES. Les derniers psélaphiens ont cela de particulier, que les antennes ne sont composées que de six articles ou même d’un seul. Ils forment le genre Des CLAVIGÈRES. ( CLAVIGER. ) Les CLavicÈres propres. { CLaviGer. ) Où ces organes offrent distinctement six articles. Ces insectes n’ont point d’yeux apparents. Les palpes maxillaires sont très courts, sans articulations distinctes, avec deux onglets au bout. Les deux premiers articles des tarses sont très courts ; le troisième et dernier est fort long, avec un seul crochet au bout. On trouve ces psélaphiens sous les pierres , dans les lieux arides , et même dans les nids de petites fourmis jaunes. M. Müller a publié, dans le troisième volume du Magasin entom. de M. Germar , une excellente monographie de ce genre. ( Voyez aussi Gyllenh., Iasect, Suec., IV, p. 240.) Les Anricëres (Arricerus. Dalm. ) Où les antennes ne paraissent composées que d’un seul article, formant une massue cylindrique , alongée et tron- quée au bout. Les yeux sont distincts et les tarses sont ter- minés par deux crochets (1). Nota. Les tarses du Dermestes atomarius de De Géer n'ayant paru à M. Leclerc de LaVal composés que d’un seul article, nous avions précédemment formé , avec cet insecte et quelques autres, une nouvelle section de coléopières, celle des Monomëres (MonomerA ), qui a été adoptée par M. Fischer , dans son Entomographie de la Russie ; et qui a formé avec cet insecte un nouveau genre ; sous es nom de Clambus. Mais il paraît (Gyllenh., Insect. Suec., IV, p. 292, 293) que M. Schüppel , l’un de nos entomologistes les plus exercés dansles observations délicates, a créé la même coupe, sous la désignation de Ptilium. M. Gyllenhal en avait réuni les espèces aux scaphidies ; et nous pensons, en effet, que (1) Ariticerus armatus , Dalm. , Insecr. du Copal, p. 21, tab. V, f. 12. A en juger d’après cette figure , le tarses sont munis de.deux crochets. * INSECTES ORWHOPTÈRES, 167 c’est près de ces derniers que doit être placé ce nouveau genre. La section des monomères sera dès lors supprimée. oo LE SIXIÈME ORDRE DES INSECTES, Les ORTHOPTÈRES. ( ORTHOPTERA:—Ulonala. Fab.) Confondus en grande partie, par Linnæus , avec les hémiptères, réunis par Geoffroy aux coléoptères, mais y formant une division spéciale , nousprésentent un corps généralement mois dur que les derniers ; des étuis mous, demi membraneux, chargés de nervures , et ne se joignant point, dans le plus grand nombre, à la suture , par une ligne droite; des ailes pliées dans leur longueur, et le plus souveut en manière d'éventail , divisées, dans le même sens, par des nervures membraneuses ; des mâchoires toujours terminées en une pièce cornée, dentelée et recouverte d’une galette, pièce correspondante à la division extérieure des mâchoires des coléoptères ; enfin une sorte de langue ou d’épiglotte. Les orthoptères sont des insectes (1) à demir mé- tamorphose , dont toutes les mutations se réduisent à la croissance et au développement des étuis et des ailes, qui commencent à se montrer, sous une forme rudimentaire ou comme des moignons, dans Ja nymphe. Cette nymphe et Ja larve ressemblant (x) Cet ordre et ceux de lépidoptères , d’hyménoptères et de rhipip- tères, ainsi que les insectes hexapodes aptères , n’offrent aucune espèce aquatique. 168 INSECTES ORTHOPTÈRES. d’ailleurs à l’insecte parfait, marchent et se nour- rissent de la même manière. La bouche des orthoptères se compose d’unlabre, de deux mandibules, d'autant de mâchoires, d’une lèvre, et de quatre palpes ; ceux des mâchoires ont toujours cinq articles ; les labiaux, ainsi que dans les coléoptères , n’en offrent que trois. Les mandi- bules sont toujours très fortes et cornées, et la lan- guette est constamment divisée en deux ou quatre lanières. La forme des antennes varie moins que dans les coléoptères ; mais elles sont généralement composées d’un plus grand nombre d’articles. Plu- sieurs ont, outre les yeux à réseau, deux ou trois petits yeux lisses, Le dessous des premiers articles des: tarses est souvent charnu ou membraneux (1). Beaucoup de femelles ont une véritable tarière , formée de deux lames, pour placer les œufs, que recouYre souvent-ane enveloppe commune. L’ex- irémité postérieure du corps offre , dans la plupart, des appendices. | Tous les orthoptères ont un premier estomac membraneux, ou jabot, suivi d’un gésier musculeux, armé à l’intérieur d’écaillesoude dents cornées, selon les espèces ; autour du pylore sont, excepté danses forficules, deux ou plusieurs intestins aveugles, munis à leur fond de plusieurs petits vaisseaux biliaires. (1}-Le dessous du premier article offre trois pelotes ou divisions dans les criqueis. INSECTES ORTHOPTÈRÉS. 169 D'autres vaisseaux de même genre, très nombreux , s’insèrent vers le milieu de l'intestin. Les intestins des larves sont les mêmes que ceux des insectes parfaits (1). Tous les orthoptères connus, Saris exCe ption À LL Hi y 00 PA er RFI AA Mine 2 Ratio eine AURA AMAR (1) M. Marcel de Serres, professeur de minéralogie à Montpellier, a fait une étude spéciale de l’anatomie de ces animaux. Suivant Jui, les Orthoptères à antennes sétacées, tels que les blattes, les mantes , les taupes-grillons, les grillons et les sauterelles, n’ont que des trachées + élastiques où tubulaires, et qui sont de deux ordres, les unes artérielles et les autrés pulmonaires. Celles-ci distribuent seules l'air dans «tout le corps, après l'avoir reçu des premières. Dans les orthoptères à antennes cylindriques ou prismatiques , comme Les criquets, les truxales, des tra- chées vésieuleuses remplacent les trachées pulmonaires. Elles sont mues par des cerceaux cartilagineux ou côtes mobiles, et reçoivent l'air au moyen de trachées tubulaires ou élastiques, venant des trachées arté- rielles. Le système nutritif est plus ou moins développé et, présente quatre modifications principales. Les grillons et les taupes-grillons l’em- portent, à cei égard , sur les autres. Le jabot est en forme de corne- muse et placé de côté, tandis que, dans les autres , il est dans lasdirec- tion du gésier. Ici les vaisseaux hépatiques s’insèrent isolément; dans les premiers , c’est au moyen d’un canal déférent commun. Les truxales et les criquets, quoique d’ailleurs rapprochés des sauterelles sous le rapport du système digestif, en diffèrent néanmoins par leurs vaisseaux hépa- tiques supérieurs, qui n’ont plus à leur extrémité de vaisseaux sécré- teurs, et ne forment plus de paches élargies, mais des canaux cylindriques et alongés. Les intestins des blattes et des mantes ne présentent que deux divisions; leur système nutritif est d’ailleurs le même. Toutes les fois qu'il n’y a qu’un seul testicule, la femelle ne présente qu’un ovaire ; tous ceux qui ont des trachées vésiculaires sont dans ce cas. Ceux qui n'ont que des trachées élastiques du tubulaires ont deux testicules et deux ovaires. Les vessies destinées à lubréfier la canal spermatique com- mun sont doubles ou uniques, saivant qu'il y a deux où un seul testi- eule. Les femelles ont aussi une vésicule lubréfiante à Poviducte commun. Les forficules, dont il ne parle pas s’éloignent, selon M. Cuvier , de tous les insectes du même ordre, en ce qu'ils manquent de vaisseaux hé- patiques supérieurs. Nous renverrons, à l’égard de l'anatomie de ces der- niers, aux Mémoires de MM. Posselt et Léon Dufour. Sous la considéra- lion de l'énergie du vol, il est évident qu’elle est beaucoup plus puissante dans les criquets et Les truxales que dans les autres orthoptères. 170 INSECTES ORTHOPTÈRES. sont terrestres, même dansleurs deux premiers états. Quelques-uns sont carnivores ou omnivores ; mais le plus grand rombre se nourrit de plantes vivantes. Les espèces de nos climats ne font qu’une ponte par année , qui a lieu vers la fin de l’été, C’est aussi l’é- poque de leur dernière transformation. Nous diviserons les orthoptères en deùx grandes familles (2). Les uns ont tous les pieds semblables , et unique- ment propres à la course: ce sont les orthoptères coureurs ; les autres ont les cuisses de la paire pos- térieure beaucoup plus grandes que cellesdesautres, ce qui leur donne la faculté de sauter. Les mâles, en outre, produisent un bruit aigu ou une espèce de stridulation ; ce sont des orthoptères sauteurs , et en quelque sorte musiciens. La première famille des OnraoprÈères, Les COUREURS. (CursorrA.) “ Ont les pieds postérieurs uniquement propres , ainsi que les autres , à la course. (1) Composant trois sections dans notre ouvrage sur les familles natu- relles du règne animal. La première est partagée en quatre familles corres- pondantes aux genres Forficula, Blatta, Mantis, Phasma. La seconde comprend deux familles , constituces par les genres Æcheta et Locusta. La troisième section forme une autre famille ayant pour type les genres Pneümora, Truxalis, et celui de Gryllus de Fabricius, où d’ÆAcry- dium de Geoffroy. Ÿ’oyez aussi, sur les insectes de cet ordre, les Mé- moires de l’Académie de Saint-Pétersbourg, 1812. Cette division en deux grandes familles est confirmée par leur ana-' tomie, les insectes de la première n'ayant que des trachées tubulaires , et ceux de la seconde en offrant de vésiculaires. FAMILLE DES COUREURS. 171 Îs ont presque tous les étuis et les ailes couchés horizontalement sur le corps ; les femelles sont dé- pourvues de tarière cornée. Ils forment trois genres : le premier , celui Des Pence-OREILLES. (FORFICULA. Lin.) A trois articles aux tarses, des ailes plissées en'éven- tail, et se repliant en travers sous des étuis crustacés, très courts et à suture droite; le corps linéaire, avec deux grandes pièces écailleuses , mobiles, qui forment une pince à son extrémité postérieure. La tête est découverte. Les antennes sont filiformes, insérées au-devant des yeux, et composées de douze à trente articles, suivant les espèces. La galette est grêle, alongée eu presque cy- lindrique. La languette est fourchue. Le corselet est en forme de plaque. Les recherches de MM. Ramdobr, Posselt, Marcel de Serres’, et surtout celles de M. Léon Dufour, nous ont dévoilé l’organisation intérieure de ces animaux. Celui- ei a découvert deux glandes salivaires, consistant cha- . cuneen une vésicule plus ou moins ellipsoïdale , située dans le prothorax ou corselet, terminée postérieurement par un filet d’une extrême ténnité, el antérieurement par un col tubuleux, capillaire, présentant; près du pharynx un léger renflement , et s’unissant ensuite avec la partie correspondante de l’autre glanxle, pour for- merun conduit commun, s’ouvrant.dans la bouche. Le tube digestif se compose d’un œsophage, d’un grand jabot alongé, d’un court gésier en forme de nœud , of- frant à l’intérieur, pour la trituration , six colonnes lon- gitudinales, de consistance presque calleuse, en forme de lancettes , séparées par autant de gouttières, et une valvule située à son ouverture ventriculaire; d’un esto- 173 INSECTES ORTHOPTÈRES. mac ou ventricule chylifique, au bout postérieur duquel s’insèrent un très grand nombre ( trente , selon M. Du- four ) de vaisseaux hépatiques terminés en manière de bec, ce qui éloïgnerait ces insectes des coléoptères , et les rapprocherait desautres orthoptères et des hyménoptères; enfin d’un intestin grêle , d’un cœcum et d’un rectum. Le cœcum présente, comme dans plusieurs hyménoptères, des éminences musculeuses bien circonscrites, sur les- quelles on remarque, avec'le secours du microscope, des expansions trachéennes très ramifiées. Suivant M. Du- four, l'appareil de la génération diffère essentiellement, en divers points , de celui des coléoptères et des orthop- tères. C’est ainsi, par exemple, que Îles vésicules sémi- nales, au lieu d’être disposées symétriquement. par paires, ne consistent ici qu'en un seul réservoir. Les testicules se composent chacun de deux capsules sémini- fiques, alongées et plus ou moins contiguës. La forme des ovaires , considérés en masse, varie beaucoup, selon les espèces. Ils forment tantôt deux grappes, tantôt deux faisceaux. Dans les femelles qui n’ont pas encore été fé- condées, les gaînes ovigères ont des étranglements suc- cessifs , qui leur donnent la forme de grains de chapelet. Nous ne suivrons point ce savant quant aux autres observations , relatives , soit aux organes de la respi- ration , qui consistent en trachées tubulaires, soit: à l'appareil’ sensitif et à la pulpe adipeuse splanch- nique. Or avait dit que le second article des tarses était bilobé; il fait observer qu’il est simplement dilaté en dessous vers son extrémité, ou en forme de cœurren- versé et sans échancrure. Il signale par des caractères détaillés et rigoureux les deux espècés soumises àson scalpel (+). (1) Voyez, pour d’autres détails, son Mémoire faisant partie des An- nales des sciences naturelles (XIII, 337). Ces insectes lui paraissent devoir former un ordre particulier, qu’il nomme Labidoures. M. Kirby FAMILLE DES COUREURS 175 Ces insectes sont très communs dans les lieux frais et humides, se rassemblent souvent en troupe sous les pierres , les écorces des arbres, font beaucoup de tort aux fruits de nos jardins, dévorent mème les cadavres de leur propre espèce, se défendent avec leur pince, dont la forme varie souvent selon le sexe. On a cru qu’ils s’imsinuaient dans les oreilles , et de là l’origine de leur dénomina!ion. | Le grand Perce-oreille ( Forficula auricularia, Lin. ), De G., Mém. insect., WE, xxv , 16— 25, long d’un demi- pouce , brun, avec la tête rousse, les bords du corselet grisâtres et les pieds d’un jaune d’ocre ; antennes de qua- torze articles. Les deux sexes sont unis bout à bout dawrs l’accouple- ment. La femelle veille à la conservation de ses œufs , et même ; pendant quelque temps, à celle de ses petits. Le petit Perce-oreille ( Forficula minor, Liu. ), De G., ibid., pl. xxv, 26, 27, de deux tiers plus petit, brun, à tête et corselet noirs, à pattes jaunes; antennes de onze articles. Il se trouve plus fréquemment autour des fu- miers (1). Payait déja établi sous la dénomination de Dermaptères. Le docteur Leach partage les autres orthoptères en deux autres ordres. Ceux dont les ailes sont plissées, longitudinales, et dont là suture des élytres est droite, composent celui d’Orthoptères proprement dits; et ceux où les élyires se croisent , les ailes étant toujours placées de même, forment Vordré des Dictuoptères. (1) Aj. F. bipunctata, Fab. ; Pan. , Faun. insect. Germ., LXXX VII, 10; — F gigantea , Fab.; Herbst., Archiv. insect., XLIX, 1; voy. Palis. de Beaux, Insect. d’Afr! et d'Amér. Les deux espèces précitées et toutes celles qui n’ont pas plus de quatorze articles aux antennes , composent mon genre Forricue proprement dit (Fam. nat. du règ. anim.). Celles qui en ont plus, telles que la F. gigantea et autres, composent mon genre Forricésire. Tous ces insectes sont ailés. Ceux qui sont aptères forment un troisième genre , celui de Cnérivoure Le docteur Leach par- tage aussi les dermaptères en trois genres : 1° Forficula, antennes de quatorze articles; 20 Labidur« , antennes de trente articles; 3° Labia, antennes de douze articles. Consultez, sur ces insectes, ainsi que pour 174 INSECTES ORTHOPTÈRES. Les BLATTES. (BLATTA. Lin.) Qui ont cinq articles à tous les tarses, les ailes pliées seulement dans leur longueur, la tête cachée sous la plaque du corselet, et le corps ovale ou orbiculaire et aplati. Les antennes sont en forme de soié, insérées dans une échancrure interne des yeux, longues et compo- sées d’une grande quantité d’articles. Les palpes sont longs. Le corselet a la forme d’un bouclier. Les étuis sont ordinairement de la longueur de l’abdomen, co- riaces ou demi membraneux , et se croisent un peu à la suture. L’extrémité postérieure de l’abdomen offre deux appendices coniques et articulés, Les jambes sont gar- nies de petites épines. Leur jabot est longitudinal, et leur gésier a en dedans de fortes dents crochues; on leur compte huit à dix cœcurns autour du pylore. Les blattes sont des insectes nocturnes très agiles, dont les uns vivent dans l’intérieur des maisons, parti- culièrement dans les cuisines, les boulangeries et les moulins à farine, et dont les autres habitent la cam- pagne. Ils sont très voraces, consomment toutes sortes de provisions de bouche. Les espèces propres à nos colo- nies y sont désignées sous le nom de kakerlacs ou kaker- laques, et importunent beaucoup leurs habitants par les dégâts qu’elles y font. Non-seulemeut elles attaquent les comestibles, mais rongent encore les étofles de laine et de soie, et jusqu'aux souliers. Elles mangent aussi des insectes. Des espèces de Sphex leur font la guerre. La B: orientale (B. orijentalis, Lin.), De G., Mém. insect., AL, xxv, 1 — 7, longue de dix lignes, d’un brun marron roussâtre ; des ailes plus courtes que l’abdomen , dans le mâle; de simples rudiments de ces organes dans la fe- les Autres du même ordre, l'ouvrage de M. Toussaint Charpentier, intitulé Horæ entomologicæ. FAMILLE DES COUREURS. 179 melle. Ses œufs, au nombre de seize, sont renfermés symé- triquement dans une coque ovale, comprimée, d’abord blanche, ensuite brune, solide, dentelée en scie sur un des côtés. La femelle la porte quelque temps à l'anus , où elie fait une saillie, et la fixe ensuite, à l’aide d’une ma- tière gommeuse , à divers corps. Cette espèce est un fléau pour les habitants de la Russie et de la Finlande. On la dit originaire de l’Asie. Quelques auteurs la font venir de VAmérique méridionale. La B. de Laponie (B. lapponica, Lin.), De G., ibid., 8, 9, 10, d’un brun noirâtre ; bords du corselet d’un gris clair; étuis de la même couleur. Elle ronge le poisson sec dont les Lapons font des provisions pour leur tenir lieu de pain. Chez nous, elle habite les bois. La B. kakerlac (B. americana), De G., ibid., xuxv , 1, 2,3, rousse ; corselet jaunâtre avec deux taches et une bordure brunes ; abdomen roux ; antennes très longues. — En Amérique. « M. Hummel, membre de la société impériale des ñatura- listes de Moscou , a publié dans le premier cahier de ses es- sais entomologiques plusieurs observations très intéressantes sur l’histoire de la B. germanique (B. germanica , Fab.), espèce d’un roussâtre clair, avec deux lignes noires sur le corselet (1). Les Mantes, (Manvis. Lin.) Où l’on trouve encore cinq articles à tous les tarses, et des ailes simplement pliées dans leur longueur , mais dont la tête est découverte , et dont le corps est étroit et alongé. (1) Voyez, pour les autres espèces , De Geer, did. ; Fab. ; Oliv., En- “ cyclop. méthod ; Fuels., Arch. insect., tab. xzix, 2-11; Coqueb., Illust. icon. insect. , III, xx1, 1; B. pécifica, et Toussaint Charpen- tier, Hor. entomol, p. 73-78. f’oyez, quant à la blatta acervorum de "Panzer, le sous-genre Myrmécophile de la famille suivante. Les blartes, dont l’un des sexes au moins est privé d'ailes , telles que la B. orientalis etles B. limbata, decipiens , de M. Hummel , composent, dans nos fa- milles naturelles du règne animal , le genre KAkERLAC. k 176 INSECTES ORTHOPTÈRES. Elles diffèrent encore des blattes par leurs palpes courts, finissant en pointe, et par leur languette qua- drifide. Ces insectes ne se trouvent que dans les contrées tem- pérées et méridionales, se tiennent sur les plantés ou sur les arbres, ressemblent même souvent à leurs feuilles ou à leurs branches, par la forme et la couleur du corps, et recherchent la lumière du jour. Les uns vivent de rapine et les autres sont herbivores. Leurs œufs sont or- dinairement renfermés dans une capsule de matière gom- meuse , se durcissant à l’air, divisée intérieurement en plusieurs loges , tantôt sous la forme-d’une coque ovale, tantôt sous celle d’une graine , avec des arêtes ou des angles , hérissée même de petites épiues. La femelle la colle sur des plantes ou sur d’autres corps élevés à la sur- face de la terre. Leurs estomacs ressemblent à ceux des blattes, mais leurs intestins sont plus courts à propor- tion (1). : Les uns ont les deux pieds antérieurs plus grands que les autres longues , avee les hanches, les cuisses fortes, compri- mées et armées d’épives en dessous , et les jambes terminées par un fort crochet; elles ont trois veux lisses, distincts, rap- prochés er triangle ; le premier segment du tronc fort grand, les quatre lobes de la languette presque de la même lon- gueur ; ies antennes insérées entre les yeux , et la tête trian- gulaire et verticale. Ces espèces sont carnassières, saisissent leur proie avec leurs pieds antérieurs , qu’elles relèvent ou portent en avant, et-dont elles replient avec promptitude la jambe contre le dessous de la cuisse. Leurs œufs , très nombreux, sont ren- fermés dans autant de petites cellules , FAR, par séries régulières et réunies en une massue ovoïde. ; (x) M. Marcel de Serres a publié sur ces insectes de bonnes Observa- tions asatomiques, consignées dans le Recueil des mémoires du Muséum d'histoire naturelle. TAMILLE DES COUREURS. 177 Ces orthoptères forment le sous-genre. . Des Mantes propre. {Manris. ) Celles dont le front se prolonge en forme de corne , et dout les mâles ont des antennes pectinées, sont des Empuses (Æmpusa) pour Iliger. Elles ont au bout des cuisses un appendice arrondi et membraneux , en forme de man- chette. L’abdomen est festonné sur ses bords dans plu- sieurs (1). Celles qui n’ont point de corne sur la tête, et dont les an- tennes sont simples dans les deux sexes, composent seules le genre des Mantes du mêmenaturaliste. La M. prie-dieu (M. religiosa, Lin.), Rœs. Insect. II, Gryll., 5,11, ainsi nommée de ce, qu’elle relève et rap- proche ses deux bras à la manière d’une personne sup- pliante. Les Turcs ont même pour cet insecte un respect religieux , et une autre espèce de ce genre est encore plus vénérée chez les Hottentots. La M. prie-dieu , très commune dans les provinces mé- ridionales de la France et en Italie, est longue de deux pouces, d’un vert clair, quelquefois brune, sans taches. On remarque seulement au côté interne des hanches an- térieures une tache jaune , bordée de noir, caractère qui la distingué d’une mante du Cap de Bonne-Espérance, presque semblable (2). Les autres ont les pieds antérieurs semblables aux sui- vants, les veux lisses, très peu distincts ou nuls; le premier segment du tronc plus court ou de longueur au plus du sui- vant ; les divisions intérieures de la languette plus courtes que les latérales ; les antennes insérées devant les yeux , et (x) Stoll., Mant., vi, 30; 1x, 34; ibid. , 35; x, 4o; xt, 44; xur, 47 ; did. , 48 ; ibid. , bo; xv1, 58, 59; xvui, 61; xx, 743; xx1, 79. La fig. 94 de la pl. xx1v est une larve très semblable à celle du »antis pau- verata de Fab. (2) Vorez, pour les autres espèces , Stoll, genre des Mantes ou des Feuilles ambulantes, à l'exception de celles qui se rapportent au genre des Phyllies. (Voyez plus bas.) Voyez encore la Monopraphie des mantes de Lichtenstein (Linn. soc. Trans.,tom. VI); Pal. de Beauv. , Insect. d’Afr. et d’Amér. ; Herbst , Arch. des insect., et Charpent., Hor. entom. , p. 39-91. TOME V- 12 F 78 INSECTES ORTHOPTÈRES. la tête presque ovoïde et avancée, avec des mandibules épaisses et les palpes comprimés. Ces insectes ont des formes très singulières, et ressem- blent soit à une petite branche d’arbres , soit à des feuilles. ils paraissent ne se nourrir que de végétaux, et ont, de même que plusieurs sauterelles , la couleur de ceux où ils vivent habituellement. Les deux sexes diffèrent souvent beaucoup. lis forment le sous-genre Des Srecrres ( Srecrrum ) de Stoll. On l’a partagé en deux autres (1). (1) MM. Lepeletier et Serville (Encyclop. méthod.) ont ajouté quel- ques nouveaux genres à ceux que j'avais indiqués dans mes familles natu- relles du règne animal. Les uns ont le prothorax beaucoup plus court que le mésothorax ; le corps et les pattes longs, linéaires. Les élytres sont toujours très courtes dans les deux sexes, lorsqu'elles existent. Ceux qui. sont aptères forment deux genres : celui de Bacrrre ( Bacillus), où les antennes sont très courtes, grenues , en forme d’alère ; .et celui de Bac- TÉRIE (Bacteria), où elles sont notablement plus longues que la tête, et en forme de soie. La seconde division comprend des espèces qui ont des élytres et des ailes de moins dans l’un des sexes. Ici les yeux lisses n’exis- tent point ; tels sont les genres CranoxÈre (Cladoxerus), où les pieds sont également espacés; et les CyPnocranes (Cyphocrana), où les quatre derniers sont plus rapprochés. Là, on EE des yeux lisses, les Prasmes (Phasma). Dans les autres, le corps est plus ou moins Sert ou oblong , aplati, mais point linéaire. Les pattes sont courtes ou peu alongées et foliacées. La longueur du prothorax égale la moitié au moins de celle du méso- thorax. L’abdomen est rhomboïdal ou en forme de spatule. Il n’y a ja- mais d’yeux lisses, et les femelles au moins sont pourvues d’élytres. Cette division comprend deux genres : les Prisores (Prisopus), où le prothorax est plus court que le mésothorax, et où les deux sexes offrent des élyires et des ailes , recouvrant la majeure partfe de l’abdomen ; les Payzrres (PAyllium) , où le prothorax est presque aussi long que le mé- sothorax; dont les femelles sont privées d’ailes et ont des antennes très courtes, tandis que les mâles en ont de longues, sont ailés, mais avec des élytres très courtes. Ces individus ayant le prothorax fort long, l’ordre naturel exige que l’on renverse cette série, et que l’on commence par les phyllies. FAMILLE DES SAUTEURS, 179 Les espèces dont le corps est filiforme ou linéaire , sem- blable à un bâton, sont Las Paasmes (Paasma.) de Fabricius. Plusieurs sont tout-à-fait privées d’ailes, ou ont des étuis forts courts. On en trouve de très grandes aux Moluques et dans l’A- mérique méridionale. Le midi de la France nous offre Le P. Rossi ( P. rossia. Fab.), Ross., Faun. Etrusc., Il, vin, 1,sans ailes dans les deux sexes, vert-jaunâtre ou d’un brun cendré ; antennes très courtes, grenues et coniques; pieds ayant des arêtes; une dent près de l’extrémité des cuisses (1). L Les espèces dont le corps est très aplati et membraneux, ainsi que les pieds, composent le genre Des Payzries ( Payxzrium ) d’Illiger. * Telle est la P. feurlle sèche ( Mantis siccifolia, Lin, Fab.) , Stoll, Spect., vn, 24-26, très aplatie, d’un vert pâle ou jaunätre; corselet court, dentelé sur les bords; des feuillets dentelés aux cuisses. La femelle a des antennes très courtes, et des étuis de la longueur de l’abdomen ; les ailes manquent. Le mâle est plus étroit et plus alongé, avec des antennes longues et en soie; des étuis courts et des ailes aussi longues que l’abdomen. Les habitants des îles Séchelles élèvent cette espèce, comme objet &e commerce et d’histoire naturelle. Stoll a représenté le mâle d’une autre espèce ; Mantes, . pl. xxm1, 69. La seconde famille des Orrnoprères, celle * Des SAUTEURS. (SALTATORIA. ) LA Dont les deux pieds postérieurs, remarquables (1) Voyez, pour les autres espèces, les figures de de Stol!, genre des Spectres ; Lichteinstein, Monog. des mantes ; genre Phasma, Linn. soc. Trans., VI; le XIVe vol. du même Recueil ; et Palis. de Beauv. , Insect. dAfr. et d'Amér. Foyez aussi Charpent., Hor. entom., p. 93, 94. Les deux espèces de phasma qu’il décrit (rossium et gallicum) rentrent dans le genre Bacille précité. 12* 180 INSECTES ORTHOPTÈRES. par la grandeur de leurs cuisses, et leurs jambes très épineuses, sont propres pour le saut. Les mâles appellent leurs femelles en faisant en- tendre un son bruyant, auquel le vulgaire donne le nom de chant. Tantôt ils le produisent en frottant intérieurement el avec rapidité, l’une contre l’autre, une portionintérieure, plus membraneuse, en forme de tale ou de miroir, de chaque étui ; tantôt ils l’ex- citeut par une action semblable et alternative des cuisses postérieures sur les élytres et sur les ailes , ces cuisses faisant l’effet d’un archet de violon. La plupart des femelles déposent leurs œufs dans la terre: pr Cette famille est composée du genre Des SAUTERELLES (GRyYLLUS) de Linnæus. Que nous diviserons ainsi : Les uns, dont les mâles ont pour le chant une portion intérieure de leurs étuis en forme de miroir ou de peau de tambour, et dont les femelles ont très souvent une tarière très saillante, en forme de stylet ou de sabre, nous offrent des antennes, soit beaucoup plus grêles et plus menues à leur extrémité, soit de la même grosseur dans toute leur étendue, mais très courtes, et presque en forme de chapelet. Les étuis et les ailes sont couchés horizontalement sur le corps dans ceux, en petit nombre, qui ont moins de quatre articles à tous les tarses. La languette a toujours quatre divisions, dont les deux mitoyennes tres petites. Le labre est entier. (2 Tantôt les étuis et les ailes sont horizontaux ; les ailes for- ment, dans le repos, des espèces de lanières ou de filets qui se prolongent au-delà des étuis ; et les tarses n’ont que trois articles, comme dans le genre FAMILLE DES SAUTEURS. 181 Des Guizcons ( Gryzzus. Geoff., Oliv. ), ou les 4chètes ( Gryllus acheta. Lin. ) de Fabricius. Ils se cachent dans des trous, et se nourrissent ordinaire- ment d’insectes. Plusieurs sont nocturnes. Leur jabot forme souvent une poche latérale. Ils n’ont au pylore que deux gros cœcums. Leurs vaisseaux biliaires s’insèrent dans l’in- testin par un canal commun. Ils forment quatre sous-genres : 1° Les CourriLzières. ( GrycLo-TazpA. Lat. ) Dont les jambes et les tarses des deux pieds antérieurs sont larges , plats et dentés , en forme de mains, ou propres à fouir; qui ont les autres tarses de figure ordinaire, ter- minés par deux crochets, et les antennes plus grêles au bout, alongées , et composées d’un grand nombre d’articles. La C. commune ( Gryllus-gryllo-talpa. Lin. ), Rœs., insect. , IL, GryZL., XIV, XV, longue d’un pouce et demi, brune en dessus, d’un jaune roussätre en dessous; quatre dents aux jambes antérieures ; ailes une fois plus longues que les étuis. Espèce trop connue par les dégâts qu’elle fait dans nos jardins et les champs cultivés, vivant dans la terre, où ses deux pieds antérieures, qui agissent comme une scie et comme une pelle, et à la maniere de ceux des taupes, lui fraient un chemin. Elle coupe ou détache les racines des plantes, mais moins pour s’en nourrir que pour se faire un passage; car elle vit, à ce qu’il paraît, d'insectes ou de vers. Le chant du mâle, qu’on n’entend que le soir ou pendant la nuit, est doux et assez agréable. La femelle se creuse, en juin et en juillet, à la pro- fondeur d’environ un demi-pied , une cavité souterraine arrondie, et lisse à l’intérieur, où elle dépose deux à quatre centaines d'œufs; ce nid, avec la galerie qui y con- duit , ressemble à une Honteillé dont le cou est courbé. Ses petits vivent quelque temps en société. F’oyez, pour d’autres détails, les observations de M. Le Feburier (Nouv. Cours d’Agric.) (1) (x) Latr. , Gener. crust. etinsect. , HIT, p. 95. 182 INSECTES ORTHOPTÈRES, 2° Les Trinacryzes. (Tripacryzus. Oliv. — Xya. Illig.) Fouissant aussi la terre, mais avec les jambes antérieures seulement, et qui ont à la place des tarses postérieurs , des appendices mobiles, étroits, crochus, et en forme de doigts. Les antennes sont de la même grosseur, très courtes , et de dix articles arrondis. On trouve dans le midi de la France, sur les bords des rivières, Le T. mélangé ( Xya variegata , Wlig.; Charpent., Hor. entom., p.84, t.11, fig. 2, 5.) Cette espèce est petite, noire, avec un grand nombre de taches ou de points d’un blanc jaunâtre , et saute très fort (1). 3° Les GriLLONS proprement dits. (GryLLus. ) Qui n’ont point de pieds propres à fouir la terre, et dont les femelles portent, à l’extrémité postérieure de leur curps, une tarière saillante. Leurs antennes sont toujours alongées , plus menues vers le bout, et finissant en pointe, Les yeux lisses sont moins distincts que dans les tridactyles et les courtilières. Le G. des champs (G. campestris, Lin. ; Rœæs. , Ins., Il, Gryll., xur.), noir , avec la base des étuis jaunâtre, tête grosse, cuisses postérieures rouges en dessous. Il se creuse sur les-bords des chemins, dans les terrains secs et expo- sés au soleil, des trous assez profonds, où il se tient à Paffàt des insectes , dont il fait sa proie. La femelle y fait sa ponte , composée d’environ trois cents œufs. Il donne la chasse au suivant : : Le G.. domestique (G. domesticus, Lin. ; Rœsel., Insect., HU, Gryll., xu}, d’un jaunâtre pâle, mélangé de brun. Il fréquente les parties intérieures des maisons où l’on à fait plus habituellement du feu , et qui lui fournissent des retraites et des vivres , comme derrière les cheminées, les fours , etc. C’est là aussi qu’il se multiplie. Le mâle pro- duit un bruit aigu et désagréable. On trouve en Espagne, en Barbarie, un grillon très sin- (1) Latr., tbid., p. 96: T. paradozxus , Coque. , Illust. icon. insect., IE, axe: FAMILLE DES SAUTEURS. 1809 gulier ( Gryllus umbraculatus , Lin.). Le mâle a sur le front un prolongement membraneux, qui tombe en forme de voile. MM. Lefèvre et Bibron ont rapporté de leur voyage en Sicile une nouvelle et grande espèce, que le premier a dé- crite sous le nom de mégacéphale ; sa stridulation se pro- longe la durée d’une demi-minute, et peut être entendue à près d’un mille de distance. Dans le G. monstrueux , les ailes se roulent en plusieurs tours de spire à leur extrémité (1). 4 Les Myrmécormices. (MyrmecopmiLa. — Sphærium. Charpent. ) e Qui n’ont point d’ailes, et dont le corps est ovale. Ils res- semblent d’ailleurs, quant aux antennes et au défaut d’yeux lisses, aux grillons proprement dits. Les cuisses postérieures sont très grosses. La seule espèce connue ( Blata acervorum , Paaz., Faun. lusect. Germ., LXVHE, 24.) vit dans les fourmilières (2). Tantôt les étuis et les ailes sont en toit, et les tarses ont quatre articles. Les antennes sont toujours fort longues , et en forme de soie. Les mandibules sont moins dentées , et la galette est plus large que dans les grillons. Les femelles ont constamment une tarière avancée, comprimée, en forme de sabre ou de coutelas. Il n’y a que deux cœcums, comme dans les précédents , mais les vaisseaux biliaires entourent le milieu de l’intestiv, et s'y insèrent directement. Ces orthoptères sont herbivores, et forment le genre Des SaurerELLES proprement dites. (Locusra. Geoff., Fab. — Gryllus tettigonia. Lin.) La grande Suuterelle ( L. viridissima , Fab. ; Ræs., In D RE (1) Ajoutez Gryllus pellucens, Panz., Faun. insect. Germ., XXII» 17, mûle de l’Acheta italica de Fab. El vit sur les fleurs ; — Acheta sylvestris, Fab. ; Coqueb. , Ilust. icon. , 1, 1, 2; — 4. umbraculala, Fab. ; Coq., ibid. , UT, xx1, 2, et d’autres espèces figurées par De Geer, Drary, Herbst. , etc. Voyez Fabricius. (2) Elle a été, je crois, le sujet d’un Mémoire de M. Paul Savi. 134 INSECTES ORTHOPTÈRES. sect. , Il, Gryll., x, x.) , longue de deux pouces, verte, saus taches; tarière de la femelle droite. La Sauterelle tachetée ( L. verrucivora, Fab. ; Rœs., ibid., NUL.) , longue d’un pouce et demi , verte, avec des taches brunes ou noirâtres sur les étuis;tarière de la femelle recourbée. Elle mord fortement ; l’on dit que les pay- sans de la Suède se font mordre par cet inéecte les verrues des mains, et que la liqueur noire et bilieuse qu’il dé- gorge dans la plaie fait sécher et disparaître ces excrois- sances cutanées. Plusieurs espèces de ce genre n’ont point d’ailes, ou n’offrent que des étuis très courts, comme La S. porte-selle (L. ephippiger, Fab.) de notre pays. Ross., Faun. etrusc., I, vnr, 3, 4 (x). Les autres , dont les mâles ne produisent leur stridula- tion que par le frottemement des cuisses contre les étuis ou les ailes, dont les femelles n’ont point de tarière saillante , se distinguent encore des précédents par leurs antennes, (x) -Cette espèce et quelques autres dont les deux sexes sont presque aptères ou n’offrent au plus que des élytres très courtes, en forme d’écailles arrondies et voûtées , forment le genre ÉPnipricère (Ephippi- ger) de mes familles naturelles. Celui d’AnisoprÈrE (Anisoptera) se com- pose d’espèces dont les mâles sont ailés , et dont les femelles sont aptères ou n’ont que des élytres très courtes; telles sont les Z. dorsalis, bra- chyptera de M. Toussamt Charpentier. Les espèces munies d’élytres et d’ailes ordinaires, dont les antennes sont simples et dont le front ne s’élève point en manière de pyramide, composent le genre des SAUTE- RELLES propres ; telles sont les deux premières espèces décrites ci-dessus. Ajoutez Locusta varia , Fab.; Panz., ibid., XXXIIT, 1; — L. fusca, ibid. , 1; — ZL. clypeata, ibid., 1v; — L. denticulata,ibid., v. Son Gryllus proboscideus, ibid., XXII, 18, est le Panorpa hiemalis. Voyez aussi De Géer, Herbst., Donovan et Stoll, Sauterelle à sabre, pl. r-xn; Latr., Gener. crust. et insect., II, p. 100 Les sauterelles dont le front est élevé en manière de cône ou de pyra mide ontété distinguées génériquement par Thumberg sous le nom de Cowocéraare (Conocephalus). Enfin les Scapnures ( Scaphura } de M. Kirby (Linn.Trans.; Encyclop. méthod.), ou mes pennicornes ,ressem- blent aux sauterelles ordinaires, mais leurs antennes sont barbues infé- rieurement, et leur oviscapte est en forme de nacelle. Voyez, pour d’autres genres, Toussaint Charpentier, et Îes Mémoires de}’Acad. impér. de Pétershourg, où Thünberg a établid’autres nouvelles coupes génériques. - FAMILLE DES SAUTEURS. 185 tantôt filiformes et cylindriques, tantôt en forme d’épée ou terminées en massue , et toujours aussi longues au moins que la tête et le corselet ; ils ont tous les étuis et les ailes en toit ou inclinés, et trois articles aux tarses. Leurs cœcums sont au nombre de cinq ou six, et leurs vaisseaux biliaires s'insèrent, comme dans la généralité de l’ordre, immédiate- ment à l'intestin. La languette du plus grand nombre n’a que deux divi- sions. Tous ont trois yeux lisses distincts, le labre échancré, les mandibules très dentelées , l'abdomen conique et com- primé latéralement. Ils sautent mieux que les précédents, ont un vol plus soutenu et plus élevé, et se nourrissent de végétaux, dont ils sont très voraces. On peut les comprendre dans un même genre, celui Des Criquers. ( Acrypium. Geoffr.) Et que l’on peut sous-diviser de la manière suivante: Les uns ont la bouche découverte, la languette bifide, et une pelote membraneuse entre les crochets du bout des tarses. Tels sont 1 Les Pneumores. (Pneumora. Thunb., partie des Gryllus bulla de Lin.) | Distincts des suivants par leurs pieds postérieurs, plus courts que le corps, moins propres à sauter, et par leur abdomen vésiculeux, du moins dans l’un des sexes. Leurs antennes sont filiformes. On ne les trouve que dans la partie la plus méridionale de l'Afrique (1). 2 Les Proscoris. (Proscopria. Kiüg. ) Insectes aptères, à corps long et cylindrique, dont la tête, dépourvue d’yeux lisses , se prolonge antérieurement , en manière de cône ou de pointe, portant deux antennes plus courtes qu’elle, filiformes, de sept articles au plus et dont le dernier pointu ; et dont les pieds postérieurs sont-grands, (1) Pneumor& sexguttata , Thunb., Act. Suec., 1995, vu, 3; Gryt lus inanis, Fab. ; — P. immaculala , Tunb., ibid. , vu, 13 G. papit- losus, F.; — P. maculata , Thunb., &bid, , vn, 2; G. variolosus, EF. 186 INSECTES ORTHOPTÈRES. longs, rapprochés des intermédiaires, qui sont plus éloi- gnés , que d’ordinaire , des antérieurs. Ces orthoptères, propres à l'Amérique méridionale , ont été l’objet d’une ex- cellente Monographie, publiée par M. Klüg. 3° Les Truxazes. ( Truxazis. Fab. — Gryllus acrida. Lin. ) : Qui, par leurs antennes comprimées, prismatiques et en forme d’épée, et leur tête élevée en pyramide, s’éloignent de tous les autres orthoptères (1). Quelques espèces du sous-genre suivant, telles que le gryl- lus carinatus de Linnæus, le G. gallinaceus de Fabricius, sont par les antennes, intermédiaires entre les truxales et les criquets propres et forment le genre XypmicÈre ( Xyphicera. Latr. — Pamphagus. Thunb. ). 4° Les CriQuETS proprement dits. (GryLLus. Fab. — Gryllus-locusta. Lin. , et quelques G-.-bulla.) Qui diffèrent des pneumores par leurs pieds postérieurs, plus longs que le corps, leur abdomen solide et non vésicu- leux ; et des truxales, à raison de leur tête ovoïde, et des an- tennes filiformes ou terminées ex bouton (2). Ils volent assez haut et par tirades. Les ailes sont souvent agréablement colorées, et particu- lièrement de rouge et de bleu , comme on le voit dans plu- sieurs espèces de notre pays. Parini celles des pays étrangers, le corselet présente souvent des crêtes, de grosses verrues, en un mot, des formes très bizarres. Certaines espèces , nommées par les voyageurs Sauterelles de passage , se réunissent quelquefois par bandes, dont le (1) Gryllus nasutus, Lin. ; Roes., Insect., IL, Gryll. 1v, 1, 2. Les antennes sont fausses; Herbst., #bid., ru, 7, le mâle, 6, la fem. ; Stoll., vin, 27; — Drur., Insect., IT, x, 1. (2) Beaucoup d’espèces offrent de chaque côté, près de l’origime de l'abdomen , une grande cavité, fermée intérieurement par un diaphragme très mince, membraneux et d’un blanc nacré. J’ai donné , dans les Mé- moires du Muséum d’histoire naturelle (VIII), la description de cet or- gane , qui doit avoir une influence soit dans la stridulation , soit dans le vol. Par analogie avec les cigales, je l’ai comparé avec une sorte de tambour, - TAMILLE DES SAUTEURS. 197 nombre des individus est au - dessus de tout calcul, émi- grent, paraissent dans les airs comme un nuage épais, tel que celui qui porte la grêle ou la foudre, et convertissent bientôt en un désert les lieux où elles se sont arrêtées. Souvent même leur mort est un nouveau fléau, l’air étant corrompu par la quantité effroyable de leurs cadavres restés sur le sol. Dans son excellente traduction d’Hérodote, M. Miot a émis l’opinion que ces tas de cadavres de serpents ailés, que cet historien dit avoir vus, dans son voyage en Égypte, étaient formés par des amas de ces espèces de sauterelles. Ce sentiment s'accorde parfaitement avec le mien. On mange ces insectes dans diverses contrées de l'Afrique. Leurs habitants en font des provisions pour leur propre usage et le commerce. Ils ôtent les élytres et les ailes de ces orthoptères, et les conservent ensuite dans de la*sau- mure. Une grande partie de l’Europe est souvent ravagée par Le C. de passage (Gryllus migratorius, Lin.; Rœæs., Insect., Il, Gryll., xx1v.), long de deux pouces et demi, M naisanobr vert, avec des taches obscures, les mandi- bules noires, les étuis d’un brun clair, achetés de noir, une crête peu élevée sur le corselet. Les œufs sont Le loppés d’une matière écumeuse et glutineuse, couleur de chair, et formant une coque, que l’insecte colle, dit-on, sur les plantes. — Commun en Pologne. Le midi de l’Europe, la Barbarie, l'Égypte; Exoneprour vent les mêmes pertes de tes autres espèces , dont quelques-unes un peu plus grandes ( G. ægyptius , ta- taricus , Lin. }, et qui diffèrent peu du gryllus-lineola de Fabricius, que l’on trouve au midi de la France ( Herbst., Archiv. Insect., LIV , 2. ), espèce propre aux mêmes con- trées, et qui est celle que l’on mange et l’on prépare en * Barbarie, de la manière exposée ci-dessus. Les indigènes du Sénégal en font sécher une autre, dont le corps est jaune , tacheté de noir , et que Shaw A Denon ont figurée dans les relations de leurs voyages en Afrique; la rédui- sent ensuite en RER et l’emploient comme de la fa- rine; c’est ce que j'ai appris de M. Sauvigny. Ces deux } * 188 INSECTES ORTHOPTÈRES. espèces et plusieurs autres ont une saillie conique au présternum et composent mon genre CRIQUET proprement dit (Acrynrum ). Parmi celles qui n’offrent pas ce carac- tère , et dont les antennes sont pareillement filiformes, les unes ont des élytres et des ailes parfaites dans les deux sexes, Elles appartiennent au genre que j'ai nommé OEpr- PODE ( OEdipoda). De ce nombre sont les deux criquets suivants des au- teurs. Le C. à ailes rouges ( Gryllus stridulus , Lin; Rœs. , bid., XXI, 1,2, 3.), d’un brun foncé ou noirâtre ; corselet élevé en carène; ailes rouges, avec l'extrémité noire. Le C. à ailes bleues ( G. cærulescens , Lin. ; Roœs., tbid., XXI, 4.), dont les ailes sont d’un bleu un peu verdâtre, avec une bande noire (r). D’autres criquets , pareillement ailés et à antennes filifor- mes , ont la partie supérieure du corselet fort élevée, très comprimée , formant une crête aiguë, arrondie et pro- longée en pointe en arrière. Les pays étrangers nous en four- nissent quelques grandes espèces. Le midi de l’Europe en donne une autre, mais plus petite. (Acrydium armatlum , Fisch., Entom. de la Russ., 1, Orthopt., E, 1.) L’un des sexes au moins, dans d’autres ( les G. pedes- ter, Giornæ de Charpent.), a des élytres et des ailes très courtes et nullement propres au vol. J’en ai formé une nou- velle coupe générique, celle de Ponisue ( Podisma ), Les criquets, dont les antennes sont renflées à leur ex- trémité , en manière de bouton, soit dans les deux sexes, soit Ans l’un d’eux seulement, forment aussi pour Thun- (x) Ajoutez G. biguttulus, Panz. , ibid., XXXIII, 6; — G. grossus , ibid., 7; — G. pedestris, ibid., 8; — G. lineatus, ibid., 9; et voyez aussi de Géer, Stoll {Sauterelles de passage, pl. r-xun1, à lexcep- tion des figures citées au genre Truxale) ; Olivier (article Criquet de l'Encyclop. méthod. ); et les autres auteurs cités par Fabricius, au genre Gryllus, comme Schæffer, Herbst., Drury, Ræs. , etc. Joy. aussi Latr., Gener. crust. et insect. , III, p. 104. Maïs ces renvois ne s’appliquent qu'au genre Æcrydium, tel qu’il a d’abord été établi, ou abstraction faite de ceux indiqués ici , et que l’on peut considérer comme de simples divisions. , « INSECTES HÉMIPTÈRES. 189 berg un genre particulier, GompnocÈre ( Gemphocerus. ). Tel est Le C. de Sibérie ( G. Sibiricus , F.; Panz., Faun. Insect. Germ., XXII, 20.) , dont le mâle a les jambes antérieures très renflées , en forme de massue. On le trouve en Sibérie et au mont Saint-Gothard. Dans la seconde division du genre des criquets , l’avant- sternum recoit dans une cavité une partie du dessous de la tête ; la languette est quadrifide; les tarses n’ont point de pelotte entre leurs crochets. Les antennes n’ont que treize à quatorze articles. Le cot- selet se prolonge en arrière, en forme de grand écusson, quel-. quefois plus long que le corps, et les étuis sont très petits. Ces orthoptères forment le genre Des Térrix. (Termix. Lat. — Acrydium. (1) Fab. — Partie des Gryllus-bulla de Lin.) Il n’est composé que de très petites espèces. LE SEPTIÈME ORDRE DES INSECTES, Les HÉMIPTÈRES. ( HemipTERA. — Ryngota. Fab. Terminent, dans notre méthode, la division nom- breuse des insectes à étuis, et sont les seuls, parmi eux, qui n'ont ni mandibules ni mâchoires pro- prement dites. Une pièce tubulaire, articulée, cy- lindrique ou conique, courbée inférieurement ou se dirigeant le long de la poitrine, ayant Papparence d’une espèce de bec ( rostrum ) , présentant tout le long de sa face supérieure , lorsque cette pièce est (1) Acrydium subulatum, F., De Géer; Schæff. , Icon. insect. , Cz1v, 9, x0, ouxt, 2, 3; — 4. bipunctatum, Panz., ibid., V, 18, var. ;— A. scutellatum, De Geer., M. insect., ILT, xxur, 15. Voyez aussi Herbst. , Archiv. ins., zu, 1-5. 190 INSECTES HÉMIPTÈRES. relevée, une gouttière ou un canal, d’où l’on peut faire sortir trois soies écailleuses, roides, très finés et pointues, recouvertes à leur base par nne lan- guette. Les soies forment, par leur réunion, un suçoir semblable à un aiguillon, ayant pour gaine la pièce tubulaire que je viens de décrire, et dans lequel il est maintenu, au moyen de la languette supérieure située à son origine. Lasoie inférieure est composée de deux filets qui se réunissent en un , un peu au-delà de leur point de départ; ainsi le nombre des pièces du sucoir est réellement de quatre. M. Sa- vigny en a conclu que les deux soies supérieures , ou celles qui sont séparées, représentent les man- dibules des insectes broyeurs, et que les deux filets de la soie inférieure répondent à leur mâchoires (1); dès lors la lèvre est remplacée parla gaïne du sucoir, et la pièce triangulaire de la base devient un labre. La languette proprement dite existe aussi, et sous une forme analogue à celle de la pièce précédente, mais bifide au bout ( voyez les Cigules ). Les palpes sont les seules parties qui aient totalement dis- paru ; on en apercoiït cependant des vestiges dans les thrips. La bouche des hémiptères n’est donc propre qu’à extraire, par la succion, des matières fluides ; les stylets déliés dont est formé le sucçoir percent les (1) Ou plutôt, selon moi, à leur lobe terminal , savoir, cette portion supérieure qui, dans les abeïlles et les lépidoptères, se prolonge en ma- nière de filet ou de lame déliée au-delà de l'insertion des palpés. INSECTES HÉMIPTÈRES. 191 vaisseaux des plantes et des animaux , et la liqueur nutritive, successivement comprimée, est forcée de suivre le canal intérieur et arrive à l'’œsophage. Le fourreau du sucoir est souvent alors plié en genou ou fait un angle avec lui. Ainsiqueles autres suceurs, ces insectes ont des vaisseaux salivaires (1). Dans la plupart des insectes de cet ordre, les étuis sont coriaces ou crustacés, avec l’extrémité posté- rieure membraneuse et leur formant une sorte d’ap- pendice ; ils se croisent presque toujours ; ceux des autres hémiptères sont simplement plus épais et plus grands que les ailes, demi-membraneux, ainsi que les étuis des orthoptères, et tanlôt opaques et co- lorés, tantôt transparents et veinés. Les ailes ont quelques plis longitudinaux. La composition du tronc commence à éprouver des modifications qui Le rapprochent de celui des in- sectes des ordres suivants. Son premier segment, désigné jusqu'ici sous le nom de corselet, a, dans plusieurs, bien bien moins d'étendue, et s’incor- pore avec le second, qui est également découvert, Plusieurs offrent des yeux lisses, mais dont le nombre n’est souvent que de deux. Les hémiptères nous présentent, dans leurs trois états, les mêmes formes et les mêmes habitudes. Le seulchangement qu'ils subissent consiste dans le dé- veloppement des ailes et l’accroissement du volume (1) Voyez surtout les Observations anatomiques de M. Léon Dufour sur les cigales et sur les nèpes. 192 INSECTES HÉM!PTÈRES. du corps. Ils ont, en général, un estomac à parois assez solides et musculeuses, un intestin grêle, de longueur médiocre, suivi d’un gros intestin divisé en divers renflements, des vaisseaux biliaires peu nombreux et insérés assez loin du pylore. Je divise cet ordre en deux sections (1). Dans la première, celle des HéréroPprÈères ( He- TEROPTERA Lat. ), le bec naît du front; les étuis sont membraneux à leur extrémité, et le premier segment du tronc, beaucoup plus grand que les autres, forme à lui seul le corselet. Les élytres et les ailes sont toujours horizontales, ou légèrement inclinées. Cette section se compose de deux familles. La première , celle Des GÉOCORISES où. PUNAISES TERRESTRES. (GEOcoORISzÆ). A les antennes découvertes, plus longues que la tête, et inséréesentre les yeux, près de leur bord interne. Les tarses ont trois articles, mais dont le premier quelquefois tres court. Elle forme le genre Des Punaises (CImEx) de Linnæus. Les unes, ou les longilabres , ont la gaine du suçoir de quatre articles distincts et découverts , le labre très pro- longé au-delà de la tête, en forme d’alène, et strié en dessus. (x) Elles forment deux ordres dans les méthodes de MM. Kirby et Leach. Nos Hétéroptères composent celui d’Æémiptères, et notre section des Homoptères forment le second , avec la même désignation. FAMILLE DES GÉOCORISES. 195 Les tarses ont toujours trois articles distincts, dont le pre- mier presque égal au second ou plus long que lui. Ces espèces répandent souvent une odeur désagréable et sucent divers insectes. | Tantôt leurs antennes, toujours filiformes, sont composées de cinq articles; le corps est ordinairement court, ovale ou arrondi. Les Scurezzères. ( ScureLLera. Lam.+— T'etyra. Fab.) Où l’écusson couvre tout l’abdomen. La 9. rayée ( Cimex lineatus , Lin. ; Wolf, Cinic., 1, 21, 1), longue de quatre lignes, rouge, avec le dessus rayé de noir dans toute sa longueur; des points noirs, disposés en lignes , sur le ventre. Aux environs de Paris, et dans le midi de l’Europe, sur les fleurs, les ombellifères particulièrement (1). Les PentraromEs. ( PEenraToma. Oliv. ) _ Où l’écusson ne recouvre qu’une portion du dessus de l'abdomen. Ce genre d'Olivier en compose cinq dans le système des ryngotes de Fabricius, mais aussi imparfaite- menttaractérisés que mal assortis. Ses Æ lia et ses Halys sont des pentatomes dout la tête est plus prolongée et avance en manière de museau, plus ou moins triangulaire; parmi les espèces qu'il rapporte au, premier , celle qu’il nomme acuminata, et qui est la punaise à téte alongée de Geof- froy, paraît s'éloigner essentiellement des pentatomes, à raison, de ses antennes recouvertes à leur oriyine par le bord antérieur et détaché du dessous du :corselet et par son écusson beaucoup plus grand, ce qui rapproche cet in- secte des scutellères. Ses Cydnus ont la tête, vue en dessus, large, demi circulaire; le corselet en carré transversal, guère plus étroit en devant que postérieurement, et les jambes :sont souvent épineuses. Ces espèces se tiennent à (1) Consultez Fabricius pour les autres espèces , genre Tetyra (Syst. Ryngot.). Suivant M. Dalman (Ephem. entom. , I), son genre Canopus diffère du précédent par les caractères suivants : corps beaucoup plus renflé, un peu comprimé, concave en dessous , avec les bo rds de l’écus- son pendants sur les côtés ; point d’yeux lisses ; pieds mutiques. TOME V. 15 104 INSECTES HÉMIPTÈRES. terre. De ce nombre est la punaise noire de Geoffroy. On pourrait encore , ainsi que l’ont fait MM. Lepeletier et Ser- vile (Encyclop. méthod. }, en rapprocher quelquesespèces, dont le sternum m’est ni caréné ni armé d’une épine. Tels sont les deux suivantes : Le P. des crucifères (Cimex ornatus, Lin.; Wolf., ibid., IL, 15), long de quatre lignes et demie, ovoïde-arrondi, rouge , avec un Fos nombre de taches, la tête et les ailes noires. Sur le chou et d’autres crucifères. Le P. du choux (Cimex oleraceus, Lin. ; Wolf., ébid., H, 16), long de trois lignes, ovoïde , d’un vert bleuä- tre, avec une ligne sur le corselet, un point sur l’écus- son, un autre sur chaque étui, blancs ou rouges. D’autres pentatomes , dont l’arrière - sternum ou le mésosternum s'élève en manière de carène, ou présente une pointe en forme d’épine, seraient diitdés gé- nériquement sous la dénomination d’ Épessa (Enessa), employée par Fabricius. Plusieurs des espèces qu’il com- prend dans cé genre ont ce caractère. On le retrouve aussi dans plusieurs de ses cimex, comme les deux pentatomes suivants : Le P. hémorrhoïdal (C. hœmorrhoïdalis , Lin.; Wolf., tbid., V, 10), long de sept lignes, ovoïde, vert en dessus, jauuâtre en dessous, avec les angles postérieurs du cor- selet prolongés en pointe mousse , une grande tache brune sur les étuis, et le dessus de l’abdomen rouge, tacheté de noir. La femelle du P. gris (C. griseus, Lin. ), garde et con- duit ses petits, comme une poule conduit ses poussins (1). Un pentatome de Cayenne , à tête cylindrique et dont les jambes antérieures forment une palette demi-ovalaire, nous a paru devoir composer une nouvelle coupe générique, celle d'HÉTEROSCÈLE ( HETEROSCELIS). Tantôt les antennès n’ont que quatre articles, et lé corps ést ordinairement oblong. Ici les antennes sont filiformes ou en massue. (1) Voyez Fab. , genres indiqués ci-dessus. | "4 FAMILLE DES GÉOCORISES. 105 Quelques espèces , toutes exotiques, se rapprochent des précédentes à l’égard de la forme générale de leur corps, plutôt ovoide qu’oblongue, et se distinguent de toutes les suivantes , soit parce qu’il est très aplati, membraneux, avec les bords très dilatés , découpés et anguleux, soit parce que leur corselet est prolongé postérieurement, en manière de lobe tronqué, et que leur sternum est cornu; celles qui sont dans ce dernier cas forment le sous-geure Des TESSERATOMES. ('TESSERATOMA. ) Établi par M. Pecletier et Serville (Encycl. méthod.), sur lEdessa papillosa de Fabricius , et son Æ. amethystina. Quelques autres édesses du même ( obscura, mactans, V’iduatæ), semblables aux pentatomes ordinaires , sans pro- longement thoracique postérieur, Mais à antennes de quatre articles, pourraient aussi former un autre sous-genre ( Di- NIDOR ). Une espèce du Brésil , analogue , par sa forme aplatie, aux Aradus de ce naturaliste, dont les bords du corps sont dilatés, découpés et anguleux , et dont l’extrémité anté- rieure forme une sorte de chaperon tronqué en devant, feudu dans son milieu, unidenté de chaque côté en ar- rière, et cachant des antennes coudées vers leur milieu, ne paraissant avoir que trois articies , parce que le pre- mier est très court, est le type du sous genre Puzæa ( Paæa) de MM. Lepeletier et Serville (Encyclop. méthod. ). Toutes les géocorises suivantes sont généralement oblon gues , et ne présentent point d’ailleurs les autres caractères propres aux sous-genres précédents. Les unes ont les antennes insérées près des bords latéraux et supérieurs dé la tête, au-dessus d’une ligne idéale , tirée du milieu des yeux à l’origine du labre. Les yeux Hé sont ou rapprochés , ou séparés par un intervalle à peu près égal à celui qui est entre chacun d’eux et l’œil voisin. Viennent ensuite celles dont le corps est plus ou moins oblong , sans être filiforme ou linéaire. ex 19 106 INSECTES HÉMIPTÈRES. Les Corées. (Coreus. Fab.) Ont le corps ovalaire, le dernier article des antennes ovoïde ou en fuseau , souvent plus gros que le précédent, ordinairement plus court, et de sa longueur au plus, dans les autres. On peut , d’après les proportious relatives et la forme des articles des antennes, y établir plusieurs divisions, que l’on peut même considérer comme autant de sous-penres (1). Le C. borde (Cimex marginatus, Lin.; Wolf, Cimic., I, ui, 20), long de six ligues, d’un brun canelle; second et troisième article des antennes roussâtres, les deux au- tres noirâtres ; les deux premiers les plus longs de tous ; une petite dent à la base interne du premier..Côtés posté- rieurs du corselet élevés, arrondis; abdomen dilaté et re- levé latéralement, avec le milieu du dessus rouge. — Sur les plantes , et répandant une forte odeur de pomme. Les antennes des autres géocorises de la même subdivi- sion se terminent par un article alongé , cylindrique ou fi- liforme. ils forment une grande partie du genre Lyeæus de Fabricius, et comprennent , en outre, celui qu’il nomme Azyous. Les pieds postérieurs des mâles sont le plus-souvent remarquables par ia grosseur des cuisses , et dans un srand nombre par la forme de leurs jambes, tantôt comprimées, avec les bords dilatés, comme membraneux et ailés, ou folia- cés, tantôt courbes. La plupart sont exotiques. À ces lygées se rapportent les espèces dont les yeux lisses sont écartés l’un de l’autre, par un intervalle à peu près (1) Les Govocères (Gonocerus.) Le dernier article des antennes plus court que le précédent, ovoïde ou ovalaire; celui-ci et le second compri- més, anguleux ou dilatés ; le premier owle second au moins le plus long de tous. Les C. sulcicornis, insidiator, antennaicr, de Fab. Les Syromasres (Sxromasres). Le dernier article des antennes plus court que le précédent, presque ovalaire ; celui-ci filiforme et PR Les C. marginatus, scapha, spiriger, paradoxus, qadratiss de Fab.; son Lygœus sanctus. Les Corées (Corus). Le dernier article des antennes peu différentes en longueur du précédent, presqu’en fuseau ; celui-ci point comprimé. Les C. dentator, hirticornis , clavicornis ; acrydioides, capitatus, de Fab. FAMILLE DES GÉOCORISES. 107 égal à celui qui sépare chacun d’eux de l’œil voisin , et dont le corselet est beaucoup plus large postérieurement qu’en devant , ou figure un triangle tronqué à sa pointe. Le corps est géméralement moins étroit que dans la division opposée, ou celle qui se compose des alydes. Les Hoznyménies. (Hozaymenra. Lepel. et Serv.) Dont les second et troisième articles des antennes sont en palette (1). LI Les Pacayzipes. (Pacayus. Lepel. et Serv.) Où le troisième seul a cette forme (2). Les Amisoscèzes. ( Anisoscens. Latr. ) Où les antennes sont filiformes, sans dilatation (3). Des géocorises de la même division à corps étroit et alongé , avec les yeux saillants, les yeux lisses rapprochés, et le corselet un peu plus étroit seulement en devant que postérieurement , presque trapézoïde, formeront le sous- genre Des Azvpes. (Azypus Fab.) (4) Succèderont maintenant des géocorises dont le corps est long, très étroit , filiforme ou linéaire. Les antennes et les pattes sont aussi proportionnellement plus menues. Les Lerroconises. (Lxprocorisa. Latr.) À antennes droites (5). (x) Encyclop. méthod. insect, X, p. 61. Ajoutez Lygœus biclava- tus, Fab. (2) 1bid. , p. 62. (3) Les uns ont les jambes postérieures bordées d’une membrane ; les L. membranaceus , compressipes , phyllopus, gonagra, foliaceus , dila- tatus ; tragus, cAc. , de Fab. Les antres n’en ont point; lés L. valgus, grossipes, tenebrosus , fulvicornis, curvipes, profanus, phasianus, bellicosus , etc. , de Fab. Quelques espèces à antennes plus menues et de la longueur du corps, forment le sous-genre Nemaropus de mes familles naturelles du règne animal]. (4) Voyez le Syst. ryngator. , p. 248. (5) Les gerris de Fabricius , à l'exception du vagabundus. x 195 INSECTES HÉMIPTÈRES. Les Nrïnes. (Neines. Lat. — Berytus. Fab. ) À antennes coudées (1), ‘ Nous passons maintenant aux géocorises dont les anten- nes pareillement filiformes ou plus grosses vers le bout et de quatre articles, sont insérées plus bas que dans les pré- cédentes, soit dans une ligne idéale tirée des yeux à l’ori- gine du labre, soit au-dessous. Les yeux lisses sont rappro- chés des yeux, et les appendices membraneux des élytres n’offrent souvent que quatre à cinq nervures. Ici la tête n’est point rétrécie postérieurement en manière de cou. Les Lycées. (Lrezæus, Fab.) Où la tête est plus étroite que le corselet, et où celui-ci est plus étroit en devant et trapézoïde. Le ZL. croix de chevalier ( Cimex equestris , Lin. ; Wolf., Cimic,], nt, 24), long de cinq lignes, rouge, à taches uoires, avec la portion membraneuse des étuis brune, tachetée de blanc. « Le L. demi-ailé (C. apterus, Lin.; Stoll., Cimic., I, XV, 103), long de quatre lignes, sans ailes, rouge; la tête, une tache au milieu du corselet et un gros point sur chaque étui, noirs; l’extrémité de ses étuis tronquée ou sans appendice membraneux. Très commun dans nos jar- dins. On letrouve, maistrès rarement ; avec des ailes. Les espèces à cuisses antérieures renflées, forment le genre Pacnymère de MM. Lepeletier et Servile, dénomina- tion déjà employée et qu’il faudrait changer (2), Les Sazpes. (Sazpa. Fab.) Où,ia tête, mesurée dans sa plus grande largeur , : est aussi large ou plus large que le corselet , et.a souvent les angles postérieurs dilatés, avec de gros veux, et dont le cor- selet'est presque de largeur égale et'éarré (3). (1) Voyez Latr., Gener. crust. et insec., LIL, p. 126; et Oliv., En- cyclop. méthod. (2) Voyez Fabricius, et Latr. , ébid., p. 121. (3) Les Saldes : atra, albipennis, grylloides,, de Fab. ‘ FAMILLE DES GÉOCORISES. 199 Là, la tête est ovoïde et rétrécie postérieurement en ma- nière de cou. [ : Les Myopoques. (Myopocua. Latr.) (1) Nous voilà arrivés aux géocorises longilabres ; dont les antennes ;, composées de quatre articles, van en diminuant d'épaisseur vers leur extrémité, et souvent même brusque- ment, ou sont sétacées. Nous avons {Famill. nat. du Reg..animwm.) formé un sous- geure, celui D'ASTEMME. (ASTEMMA. ) Avec quelques espèces dont les antennes sont graduelle- ment sétacées, avec le second article de grosseur égale, pres- que glabre ; dont le corselet n’est guère plus étroit en de- vant que postérieurement, en carré transversal ou cylin- dracé, et dont la tête est comme coupée perpendiculaire- ment ou arrondie à sa naissance (2). Les Minis. (Minis. Fab.) Ressemblent aux astemmes par les antennes, mais s’en éloignent par leur corselet, notablement plus large posté- rieurement qu’en devani, et trapézoïde (3). Les Capses. (Capsus. Fab. ) À corselet pareillement trapézoïde , mais où le second ar: ticle desantennes est aminci vers sa base, très garni de poils, surtout vers le bout , d’ailleurs presque cylindrique et menu , comme le premier (4). Les Héréroromes. (HereroromA. Latr.) Bien distincts des précédents à raison de la grandeur et de la largeur des deux premiers articles des antennes; de Je RSR RE CRT 5 de ON RE AE AP RES 2! Bus LE Le (x) Voyez Latr., &id.; et l'Encyclop. méthod. w(2) LesSaldes pallicornis, flavipes de Fab. , et quelques autres espèces , mais!dont le corps est beaucoup plus étroit et plus long,.et un peu‘ana- logues par la tête aux myodoques. (3) Voyez Fab. , Syst. ryng.; Latr., ibid., p. 124 (4) Fab. , ibid. ; Latr. , ibid., p. 123. 200 INSECTES HÉMIPTÈRES. celles dy second surtout, celui-ci formant une palette alon- gée ; les deux derniers sont très courts (r). Les autres hémiptères de cette famille n’ont que deux ou trois articles (2) apparents à la gaîne du sucoir; le labre est court , sans stries. Le premier article des tarses, et souvent même le second , est très court, dans le plus grand nombre. Tantôt les pieds sont'insérés au milieu de la poitrine, ter- minés par deux crochets distincts, et prennent naïssance du milieu de l’extrémité du tarse ; ils ne servent point à ramer ni à courir sur l’eau. Nous séparons ensuite les espèces dont le bec est toujours droit , engaîné à sa base ou dans sa longueur; dont les yeux sont dune grandeur ordiuaire , et dont la tête n’offre point, à sa jouction avec le RE de cou ni d’étranglement brusque. . Leur corps est ordinairement ou tout eu en partie mem- braneux et le plus souvent très aplati (3). Elles composent la majeure partie du genre primitif Des Acantaies ( Acanrara ) de Fabricius. Dont cet auteur a ensuite démembré les suivants : Les Syrris. ( Syrms. Fab, — HMacrocephalus. Swed., Lat. _— Phymata. Lat.) Où les pieds antérieurs sont en forme de serre mono- dactyle de crustacés ,. et leur servent aussi à saisir’ leur proie (4). (1) Capsus Spissicorus , Fab. (2) Quatre dans les reduves, mais dont le premier très court, pres- ue nuk | (3) Ces insectes forment, dans notre ouvrage sur les familles natur. du règne anim. , la seconde tribu des Géocorises, celle que je désigne sous le nom de membraneuses. (4) Fab. , Syst. ryngot. Dans les Macrocéphales (S. manicata ; Fab.), les antennes, terminées par un très grand article; ne se logent point dans des cavités inférieures des bords du corselet; l’écusson est distinct, et couyre une grande partie du dessus de l’abdomen. Dans les Phymates ($. crassipes, Fab.), les antennes sont reçues dans des cavités propres, situées sous les bords latéraux da corselet, qui se prolonge en un-écusson, FAMILLE DES GÉOCORISES. 201 Les Tiers. (Tineis. Fab.) Qui ont le corps très plat et les antennes terminées en bouton , avec le troisième article beaucoup plus long que les autres. La plupart vivent sur les plantes, en piquent les feuilles ou les fleurs, et y produisent quelquefois des fausses galles. Les feuilles du poirier sont souvent criblées par une espèce de ce genre (TT. pyri, F.) (1). Les Arapes. ( Arapus. Fab.) Qui ressemblent aux tingis par la forme du corps, mais dont les antennes sont cylindriques, avec le second article presque aussi grand que le troisième, ou même plus long. Ils se tiennent sous les écorces des arbres , dans les fentes du vieux bois, etc. (2). Les Punaises proprement dites. (Cimex. Latr. — Acanthia. Fab. ) | Ayant aussi le corps très plat, mais dont les antennes se terminent brusquement en forme de soie. On ne connaît que trop La Punaiïse des lits (Cimex lectularius, Lin. ; Wolf, Cimic. , IV, xnx, 121). On prétend qu’ellé n’existait pas en Angleterre avant l'incendie de Londres,'en 1666, et qu’elle y fut transportée avec des bois d'Amérique. Quant au continent de l’Europe , Dioscoride en fait déja men- tion. On a encore avanté que cette espèce acquérait quel- quefois des ailes. Elle tourmeute aussi les jeunes pi: geons, les petits d’hirondelles, etc. ; mais celle qui vit ‘sur,ces derniers oiseaux me paraît former une espèce par- - ticulière. On a proposé bien des moyens pour détruire ces insec- "tes ; la plus grande propreté et une extrême vigilance sont les meilleurs (3). SERRES ON PO RE A TS me recouvrant qu’une, portion du dessus de l'abdomen. Voyez Latr. , Gen. crust. et insect. , HI, p. 137, 138. (x) Fab., ibid. ; Latr., ibid. (2) Fab., ibid. ; Latr., ibid. (3) Fab., ibid. ; Lair. , ibid. 202 INSECTES HÉMIPTÈRES. Les autres gévocorises de cette subdivision (r) ont le bec découvert, arqué , ou quelquefois droit, mais avec le labre saillant, la tête étranglée brusquement ou rétrécie en forme de cou par derrière. Quelques espèces out des yeux d’une grosseur très remarquable. Celles qui ne présentent pas ce caractère , et dont la tête est portée sur un cou, forment le genre primitif Des Repuves ( Repuvius) de Fabricius. Ils ont le bec court, mais très aigu et piquant fortement. On se ressent même long-temps de la douleur, Leurs anten- nes sont tres déliées vers le bout ou en forme de soie (2). Plusieurs espèces produisent un bruit pareil à celui que font les criocères, les capricornes , etc., mais dont les tons se succèdent avec plus de rapidité. Ce gen: reaété divisé ainsi: Les Hozoprizes. (HozopriLus. Lepel. et sé" ) Qui n’ont que trois articles aux antennes , dont les deux derniers, garuis de longs poils, disposés FE deux rangs, et sebticillés sur le dernier (3). Dans les autres espèces, les antennes ont quatre articles au moins et sont glabres ou simplement pubescentes. Les Repuves proprement dits. (Repuvius, Fab.) Qui ont le cotps ovale-oblong, avec les pieds de longueur moyenne. ! On peut leur associer les Nabis de Latreille (4) , et les Pe- talocheires de Palissot de Beauvoir; ces derniers ont les jam- bes antérieures en forme de rogdache. Le Reduve masqué (Cimex personatus, Lin.; la Pu- (r) Lés rudicolles (Fam. natur. dureg: anim.). | (2) Le premier article est souvent réuni au second et celui-ci au troi- sième, au moyen d’une très petite articulation ou rotule. (3) Encyclop. méthod. , insect. , X, p. 280. (4) Le corselet des nabis n’est point ou que très faiblement divisé en deux par cette ligne enfoncée et transverse que Fon y remarque dans les reduves. Ici, en outre, les yeux lisses sont situés sur une éminence ou une division de l'extrémité postérieure de Ja tête. Ce dernier genre est susceptible d’être partagé en divers sous-genres. Le FAMILLR DES GÉOCORISES. 203 naise mouche de Geoffroi, L,1x, 3), long de huit lignes, d’un brun noirâtre sans tache. Il habite l’intérieur des maisons, où il vit de mouches et de divers autres in- sectes, dont il s’approche à petits pas, et sur lesquels il s’élance ensuite. Ses piqüres les font périr sur-le - champ. Dans l’état de larve et de nymphe, il ressemble à une araisnée toute couverte d’ordure ou de poussière de balayures (1). Les Z£Lcus. (ZELus, Fab.) Dont le corps est linéaire, avec les pattes. très longues, fort grêles et toutes semblables entre elles (2). Les Prorëres. (Proraria. Scop.— Æmesa. Fab.) Analogues aux précédents par la forme linéaire du corps, la longueur et la ténuité des pieds, mais dont les deux anté- rieurs ont les hanches alongées, et sont propres, comme dans les mantes, à saisir leur proie (3). Viennent maintenant des géocorises remarquables par la grosseur de leurs yeux , qui n’ont point de cou apparent, mais dont la tête transverse est séparée du corselet par,un étran- glement. Elles vivent sur le bord des eaux, où elles courent très. vite et font souvent de petits sauts. Les uus ont le bèc court et arqué, et les antennes en forme de soîe. Ce sont Les LEepropes. ( Leprorus.) de Latreille (4) Les autres ont le bec long; droit , avec le labre: saillant hors de sa gaîne, et les antennes filiformes ou un peu plus grosses vers le bout, Les, yeux lisses sont situés sur un tu- bercule. Ce sont des Saldes pour Fabricius. Latreille les divise en deux. Ses AcaNrmes (où üne partie des Saznes de FRS) (5) ont les antennes de la lon- (1) Fab, Syst, ryng:;.Latr.,. Gener. ernst. et insect., HE, 428. Voyez surtout l’article Heéduve de l'Eucyclop. méthod. (2) Fab., Syst. ryngot. ; Lair., Gener. crust. et insect. ,'IHI Pis 129. (3) Fab , ébid.; Gerris vagabundus, ejusd. ; Latr. , ibid. (4) Latr. Ve sur lord, nat. descrust. et,des insect., p.259; (>) Fab., ibid. Les saldes zosteræ , striata, littoralis ; Lair., ibid. 204 INSECTES HÉMIPTÈRES. gueur au moins de la moitié de celle du cérps, et saillantes. Leur forme est ovale. Les yeux lisses sont très rapprochés et sessiles. Dans ses PrLocones ( Pecoconus) (1) , les anten- ues sont beaucoup plus courtes et repliées sous les yeux. Le corps est plus court et plus arrondi , avec un écusson assez grand, Les yeux lisses sont écartés. Ces hémiptères se rap- prochent des Naucores, et paraissent y conduire avec les suivants. Tautôt ies quatre pieds postérieurs, très grêles et fort lougs, sont insérés sur les côtés dela poitrine, et très écartés entre eux à leur naissance ; les crochets des tarses sont très petits, peu distincts, et situés dans une fissure de l’extrémité latérale du tarse (2). Ces pieds servent à ramer ou à marcher sur l’eau. Ils sont propres au genre Des Hypromèrres (HypromerrA) de Fabricius {3). Qué Latreille divise en trois sous-genres. Les HypromÈrres proprement dites. (HxpromerrA. Lat.) Qui ont les antennes en forme de soie, et la tête prolon-. gée en un long museau , recevant le bec A une gouttière inférieure (4). ) : Les Gernis. (GeErris. Latr.) Dont les antennes sont filiformes, qui ont la gaîne du suçoir de trois articles, et les pieds de la seconde paire très éloignés des deux premiers, et une fois au moins plus longs que le corps (5). Les deux pieds antérieurs, ainsi que dans le-sous- genre suivant, font l’office dé pinces. Les VELIEs. (Vera. Lat.) Où les antennes sont encore filiformes, mais dont la gaîne (3) Latr., &id. , p. 142; Germ., Faun. insect. Europ. , XI, 23. (2) Le prothorax se prolonge au-dessus du mésothorax, sous la forme d’une plaque alongée , rétrécie et terminée en pointe, représentant l’écus- son, et sous laquelle les élytres prennent naïssance. Le mésothorax est fort alongé. (3) Fab. , bi. (4) Latr., Gener. crust. et insect: , HT, p. 137. (5) Latr. , ibid. FAMILLE DES HYDROCORISES 205 du suçoir n’a que deux articles apparents , et dont les pieds, beaucoup plus courts, sont à des distances presque égales tes uns des æutres(r). La seconde famille des HÉMIPTÈRES , Des HYDROCORISES ou Punwaises D'EAU. ( HYDRo- CORISÆ. ) À les antennes insérées et cachées sous les yeux , plus courtes que la tête, ou à peine de sa longueur. x » . \ - . Ces hémiptères sont tous aquatiques , Carnassiers , et saisissent d’autres insectes avec leurs pieds an- térieurs, qui se replient sur eux-mêmes, et servent de pince. Ils piquent fortement. Leurs tarses n’offrent qu’un à deux articles. Leurs yeux sont ordinairement d’une grandeur remar- quable. Les unes ( Ncpides) ont les deux pieds antérieurs en forme de serres ou de tenailles , composés d’une cuisse | soit très grosse, soit très longue, ayant en dessous un canal pour recevoir le bord inférieur de la jambe, et d’un tarse très court ou se confondant même avec la jambe, et formant avec elle un grand crochet. Le corps est ovale et très déprimé dans les unes, de forme linéaire dans les autres. Ces insectes forment le genre ] Des Nèpzs ( Nepa) dé Linnæus, ou Des SCORPIONS AQUATIQUES. Qu'on partage ainsi : Les Gareures. ( Gazcuzus. Lat.) : Dont tous les tarses sont semblables, cylindriques, à deux (1) Latr. , ibid. 206 INSECTES HÉMIPTÈRES. articles très distincts, avec deux crochets au bout du dernier. Leurs antennes ne paraissent avoir que trois articles, dont le dernier plus grand et ovoïde(r). Celles des genres suivants sont composées de quatre piè- ces, et les tarses antérieurs se terminent simplement en pointe ou par un crochet. Les Naucores. (Naucoris. Geoff., Fab.) N'ont point , comme les suivants, le labre engaîné, mais découvert, grand, triangulaire et recouvrant la base du bec. Leur corps est presque ovaïde , déprimé, avec la tête arron- die, et les yeux très plats. Les antennes sont simples , sans saillie en forme de dent. L’extrémité postérieure de l’abdo- men u’offre point d’appendice saillant. Les quatre derniers pieds sont ciliés et leurs tarses ont deux articles, avec deux crochets au bout du dernier. La N. punaise ( Nepa cimicoides, Lin.; Rœæs., Insect. , HI , Cim. aquat., xxxvin ), longue de cinq à six li- gnes, d’un brun verdâtre, avec la tête et le corselet plus clairs; bords de l’abdomen dentés en scie, débordant les étuis (2). Dans les trois sous-genres suivants, le labre est engaîné et le bout de l’abdomen offre deux filets. Les Brrosromes. (BEcosromaA. Lat.) Où tous les tarses ont deux articles, et qui ont des an- tennes semi-pectinées (3). Les Nëpes proprement dites. (Nepa. Latr.) Où les tarses antérieurs n’ont qu’un seul article et les quatre tarses postérieurs deux , et dont les antennes parais- sent fourchues ; leur bec est courbé en-dessous; leurs deux pieds antérieurs ont les hanches courtes et les cuisses beau- coup plus larges que Îles autres parties. Leur corps est plus étroit et plus alongé que dans les (1) Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 144; Vaucoris oculata, Fab. (2) Fab. , ibid. ; Latr., tbid., p.146. (3) Eatr., &bid., p. 144; les Nèpes grandis, annulata, rustica , de Fabricius. ET ct : FAMILLE DES HYDROCORISES. 207 genres précédents, presque elliptique. Leur abdomen est terminé par deux scies qui leur servent à respirer, dans les lieux aquatiques et vaseux au fond desquels elles se tien- nent. Leurs œufs ressemblent à une graine de plante, de figure ovale, couronnée d’une aigrette formée par des poils. M. Léon Dufour a publié, dans le septième.volume des Annales générales des Sciences physiques , des observations très curieuses sur l’anatomie de la rauatre linéaire et de la nèpe cendrée. Ces insectes lui ont offert un organe particu- lier , qu’il regarde comme üne sorte de trachée pectorale, communiquant avec les trachées ordinaires. Il forme, dans le premier , une paire de panaches élégants, d’un blanc na- cré, et composé de ramuscules nombreux, qui se rendent autour d’un axe nombreux. Il est situé au milieu des masses musculaires de la poitrine. Dans la nèpe cendrée, les tra- chées pectorales lui paraissent offrir les vestiges d’un organe pulmonaire. Elles consistent en deux corps oblongs, situés immédiatement au-dessous de la région de l’écusson , revé- tus d’une membrare fine, lisse et d’un blanc satiné. Ils sont presque aussi longs que la poitrine et libres , excepté aux deux bouts. Ils sont remplis d’une bourre, qui, vueau mi- croscope , présente un tissu homogène , formé d’arbuscules vasculaires. Le système nerveux ne luia paru consister qu’en deux gros ganglions , l’uu placé sous l’æsophage, et l’autre dans la poitrine, entre la première et la seconde paire de pieds, et qui jette deux cordons remarquables, divisés vers leur extrémité en deux ou trois filets. Il n’a observé que deux vaisseaux biliaires. Nous renvoyons à ce beau travail, tant pour ces détails , que pour ceux relatifs aux organes géné- rateurs et à l’appareil salivaire, qu’il a découvert dans ces insectes. La N. cendrée (N. cinerea, Lin.; Rœs., Insect., 1bid., xx ), longue d’environ huit lignes, cendrée, avec le dessus de l’abdomen rouge, et la queue un peu plus courte que le corps (1). , Les Ranarres. (Panarra. Fab.) Qui ne différent des nèpes que par la forme linéaire de (1) Ajoutez N. fusca, grossa srabra, nigra , maculata,, de Fab. 208 INSECTES HÉMIPTÈRES. ‘leur corps, leur bec dirigé en avant, et les deux pieds anté- rieurs , dont les hanches et les cuisses sont alongées et grêles. La N. linéaire( Nepa linearis, Lin. ; Rœæs., 1bid., xxin), longue d’un pouce , d’un cendré clair, un peu jaunâtre, avec la queue de la longueur du corps. L’aigrette de ses œufs n’est composée que de deux soies (x). Les autres {Notonectides) ont les deux pieds antérieurs simplement courbés en dessous , avec les cuisses de gran- deur ordinaire, et le tarse allant en pointe et très cilié, ou semblable aux autres. Leur corps est presque cylin- drique ou ovoïde et assez épais, ou moins déprimé que dans les précédents. Leurs pieds postérieurs sont très ciliés, en forme de rames, et terminés par deux cro- chets très petits, peu distincts. Ils nagent ou rament avec une grande vitesse , et souvent sur de dos. Ils com- posent le genre Des Noronecres (NoronecrA) de Linnæus. Que l’on a divisé comme il suit : Les Conises. (Corixa. Geoff. — Srgara. Fab.) Manquant d’écusson (2), ayant le bec très court, triau- gulaire, avec des stries transversales ; les étuis horizontaux ; les pieds antérieurs très courts , avec les tarses d’un seul ar- ticle, comprimé et cilié; les autres pieds alongés, et les deux du milieu terminés par deux crochets fort longs. La C. striée( Notonecta striata , Lin.; Rœs., 1bid., xxix) Les plus grands individus , longs de cinq lignes. Dessus d’un brun foncé, avec un grand nombre de points ou de (1) Voyez, pour les autres espèces, Fabricius , Syst. ryng. (2) La Wotonecte minutissima de Fabricius est, pour le docteur Leach (Linn. Trans:, XIT), le type de son genre Sigara. Les tarses antérieurs w’offrent, de même que ceux des corises, qu’un seul article; maïs cet insecte est pourvu d’un écusson. Son corselct est transversal, et le corps est oyoïde , et non linéaire ou cylindrique. ’ FAMILLE DES HYDROCORISES. 209 petites raies jaunâtres ; tête, dessous du corps et pieds de cette dernière couleur (x). Les Norowecres. (Noronecra. Geoff., Fab.) Qui ont un écusson très distinct, un bec en cône alongé et articulé , les étuis en toit, et tous les tarses à deux articles ; les quatre pieds antérieurs sont coudés , avec des tarses cy- lindriques , simples, et terminés par deux crochets. La N. glauque ( Notonecta glauca , Lin.; Roœs. , ibid., xxvu),longue de six lfgnes; dessus jaunâtre, avec une teinte roussâtre sur les étuis ; leur bord intérieur tacheté de noirâtre ; écusson noir. * Elle nage sur le dos, afin de mieux saisir sa proie, et pique vivement (2). La seconde section des HémirrÈres, celle des Ho- MoPtÈèREs (HomorrerA Lat.),se distingue de la pré- cédente aux caractères suivants : le bec naît de la partie la plus inférieure de la tête, près de la poi- trine , ou même de l’entre-deux des deux pieds anté- rieurs ; les étuis (presque toujours en Loit) sont par- tout de la même consistance et demi-membraneux . quelquefois même presque semblables aux ailes. Les trois segments du tronc sont réunis en masse, et le premier est souvent plus court que le suivant. Tous les hémiptères de cette section ne se nour- (1) Voyez, pour les autres espèces, Fab. , Syst. ryng. (2) Fab. , ébid. ; Yatr. , Gener. crust. et insect. , HIT, p. 150. Le genre Plea du docteur Leach, qu’il forme sur la notonecte Minutissima de Linnée, et qu’il ne faut pas confondre avec celle que Fabricius et d’auttes entomologistes nomment ainsi, diffère de celui de Notonecte, en ce que le troisième article des antennes est plus grand que les autres ; que ceux des tarses antérieurs sont presque de la même longueur, et que les crochets des postérieurs sont grands. Le corps est plus court, avec les élytres entièrement crustacés, voûtées et tronquées à l’angle extérieur * de leur base, On y voit une pièce analogue à celle qu’on remarque à la même place dans Les cétoines. TOME v. 14 210 INSECTES HÉMIPTÈRES, rissent que du suc des végétaux. Les femelles ont une tarière (1) écailleuse, ordinairement composée de trois lames dentelées, et logée dans ne coulisse à deux valves. Elles s’en servent comme d’une scie pour faire des entailles dansles végétaux et y placer leurs œufs. Les derniers insectes de cette section éprouvent une sorte de métamorphose complète. Je la diviserai en trois familles. La première, celle / Des CICADAIRES ou des CIGALES en général. ( Cica- DARIÆ. ) Comprend ceux qui ont trois articles aux tarses et des antennes ordinairement très petites, coniques ou en forme d’alène, de trois à six pièces, y compris une soie très fine quiles termine. Les femelles sont pourvues d’une tarière dentelée en scie. MM. Ran- dohr, Marcel de Serres, Léon Dufour et Straus, ont étudié l'anatomie de divers insectes de cette famille. Le dernier n’a pas encoré publié le résultat de ses investigations. Parmi les autres, M. Léon Dufour est celui dont les recherches sont les:plus étendues et les plus complètes, du moins quant au système di- gestif et aux organes de la génération. C’est ce dont il est aisé de se convaincre par la lecture de son mémoire intitulé : Recherches anatomiques sur les cigales , inséré dans le cinquième volume des Annales des sciences naturelles. Nous ne suivrons point ce (1) Que M. Marcel de Serres nomme oviscapte. FAMILLE DES CICADAIRES. 211 profond observateur dans cette foule de détails in- téressants qu'il nous présente sur leur organisation, el qu'il accompagne d'excellentes figures, et nous nous bornerons à l’exposition d’un caractère anato- mique qui paraît être exclusivement propre à ces insectes. Dans tous, suivant lui, lé ventricule chy- lifique , ou l'estomac, est d’une longueur remar- quable ; il débute par une dilatation oblongue, courbe, ou droite, et il dégénère constamment en un conduit intestiniforme , qui revient sur lui-même, pour s’aboucher vers l’origine de ce même ven- tricule, à côté de l’insertion des vaisseaux hépati- ques, non join de la naissance de l'intestin ; tous ont quatre vaisseaux biliaire. Dans les cigales, ce ven- tricule a la forme d’une anse, dont la partie droite se dilate en une grande poche latérale et sou- vent plissée ; son extrémité supérieure se trouve liée à l’œsophage par un ligament supérieur, et | l’autre conduit à ce prolongement étroit, tubulaire, fort long , replié sur lui-même , ayant la forme d’un intestin, e:qui, à la suite de ces circonvolutions, remonte pour se réunir à cette poche, près de l'in- sertion des vaisseaux hépatiques. (Cette disposi- tion vraiment extraordinaire du ventricule chyli- fique qui, après plusieurs circonvolutions, vient se dégorger dans lui-même, en continuant un cercle complet parcouru par le liquide alimentaire, est sans doute d’une explication physiologique assez embarrassante , mais elle n’est pas moins un fait 14* 212 INSECTES HÉMIPTÈRES, bien prouvé et constant, el qui forme le trait le plus caractéristique de l’anatomie de la cigale et d’autres cicadaires. Dans la /edra aurita de Fa- bricius, ou la procigale grand-diable de Geoffroy, la portion renflée du veniricule chylifique est placée directement à la suite du jabot ; il n’y a, de chaque côté, qu'une seule grappe d’utricules sali- vaires, caractère que l’on observe aussi dans la cercope écumeuse, tandis qu'il y en a quatre, deux de chaque côté, dans les cigales. Dans la membrace cornue, Vanse duodénale est remplacée par une pocbe fort courte, mais tenant aussi à l’œsophage par un filament suspenseur , caractère qui n’est propre qu’à ces insectes. Les unes (chanteuses) ont les antennes de six articles et trois yeux lisses (1). Elles embrassent la division des cigales porie-manne de Linnæus , le FIAT ere ml tr nf ii pee, à on pr a A ee (1) Le mésothorax, vu en dessus, est beaucoup plus spacieux que îe prothorax , se rétrécit vers son extrémité , qui forme une sorte d’écusson. Il en est presque de même dans les fulgores et autres genres qui en dé- rivent. Le mésothorax a souvent la figure d’un triangle renversé, et le : prothorax est ordinairement très court et transversal. Dans les cicadaires suivantes , telles que les membraces, les cicadelles, eLc. , il est au con- traire beaucoup plus étendu que les autres segments thoraciques , très développé dans un sens ou dans un autre, et le mésothorax ne se pré- sente plus que sous la forme d’un écusson ordinaire et triangulaire. Dans toute cette famille, le métathorax est très court et caché. Consi- dérée dans ses rapports avec les autres insectes , la tête. des cicadaires , vue par devant, nous offre , immédiatement au-dessus du labre, un es- pace triangulaire, répondant à l’épistome ou au chaperon ; ensuite, en remontant, un autre espace, souvent renflé et strié, que Fahicius pomme le front, mais qui est l’analogue de la face ou de’ l’entredeu: des yeux ; au-dessus sera le front, viendra ensuite le vertex ou le plan su- périeur. FAMILLE DES CICADAIRES. 213 ) ue . - » genre des teutigonies de Fabricius et formeut pour nous, celui Des CIGALES proprement dites. (CicA DA. Oliv. — Tettigonia. Fab.) Ces insectes, dont les étuis sont presque toujours transparents et veinés , différent des suivants, non- seulement par la composition de leurs antennes et le nombre des yeux lisses, mais encore en ce qu’ils ne sautent point, et que les mâles font entendre, dans les fortes chaleurs des jours d’été , époque de leur apparition, une espèce de musique monotone et très bruyante ; aussi des auteurs ont-ils désigné ces cigales par l’épithète de chanteuses. Les organes du chant sont situés à chaque côté de la base de l’abdomen, inté- rieurs et recouverts chacun par une plaque cartilagi- neuse, en forme de volet (1). La cavité qui renferme ces instruments est divisée en deux loges par une cloi- son écailleuse et triangulaire. Vue du côté du ventre, chaque cellule offre antérieurement une membrane blanche et plissée, et plus bas, dans le fond , une lame tendue, mince , transparente , que Réaumur nomme le miroir. Si on ouvre , en dessus, cette partie du corps, on voit, de chaque côté , une autre membrane plissée , qui se meut par un muscle très puissant , composé d’un grand nombre de fibres droites et parallèles, et partant de la cloison écailleuse ; cette membrane est la {x) Cette pièce n’est qu'un appendice inférieur du métathorax. La timbale occupant une cavité particulière, tantôt nue en dessus, tantôt recouverte. et simplement visible en dessous, est un prolongement latéral d’une peau formant le diaphtagme antérieur des deux cavités inférieures du premier segment de l'abdomen. Le diaphragme opposé , on le postérieur de ces cavités, constitue la pièce dite Le miroir. II paraït qu elle est formée , ainsi que l'autre diaphragme, aux ‘dépens des membranes trachéennes. 214 INSECTES HÉMIPTÈRES. timbale. Les muscles, en se contractant et se relâchant avec promptitude , agissent sur les timbales, les éten- dent ou les remettent dans leur état naturel; telle est l’origine des sons qu’elles produisent, même après la mort de l’animal, si elles éprouvent alors des tiraille- ments semblables. Les cigales se tiennent sur les arbres ou sur des ar- bustes , dont elles sucent la sève. La femelle perce avec une tarière logée dans un fourreau de deux lames en demi-tube , composée de trois pièces écailleuses, étroi- tes , alongées , et dont deux terminées en forme de lime, les petites branches de bois mort, jusqu’à la moelle, afin d’y déposer ses œufs. Le nombre en étant considé- rable , elle y fait successivement plusieurs trous, dont la place est indiquée à l'extérieur par autant d’éléva- uons. Les jeunes larves quittent cependant leur berceau pour s’enfoncer dans la terre, où elles croissent et se métamorphosent en Des. Leurs pieds antérieurs sont courts et ont des cuisses très fortes, armées de dents, et propres à creuser la terre. Les Grecs man- geaient les nymphes, qu’ils nommaient teitigomètres , et même l’insecte, dans son dernier état. Avant l’ac- couplement, on préférait les mâles, et lorsqu'il avait eu lieu , on recherchait davantage les femelles, parce que leur ventre était alors rempli d’œufs. La cigale de l’orne, en piquant cet arbre, fait écouler ce suc mielleux et purgatif qu’on appelle manne. La C. de l’orne (C: orni, Lin. , Rœs. Insect. Il, Zocust. RU, Tr DS ULEVE DD oapee d'environ un pouce, jaunâtre, pâle en dessous , mélangée de cette couleur et de noir en dessus, avec les bords dés articles de l’abdomen roussâtres ; deux rangées de points noirâtres sur les ély- tres, dont les Due voisins de leur bord’interne plus pe- tits. Ma de la France, Italie, etc. La C.commune(C. FIRMES Lo TettigoniaFraxini,Fab.; Ros.,#bid.,sxv,4; xxv1, 4,6,7,8), la plus grande denosespè- FAMILLE DES CICADAIRES. 219 s \ : ces; noire, avec plusieurs taches sur le premier segmeut du tronc; son bord postérieur , les parties relevées et arquées de l’écusson ,-et plusieurs veines desélytres roussâtres (3). Les autres Cicapaires ( muettes } n’ont que trois arlicles distincts aux antennes et deux petits yeux lisses. Leurs pieds sont , en général, propres pour le saut. Aucun des sexes n’est pourvu d'organes sonores. Les éluis sont souvent coriaces et opaques. Plu- siéurs femelles enveloppent leurs œufs d’une ma- fière blanche et cotonneuse. Les unes ( Fulgorelles ) ont les antennes insérées im- médiatement sous les yeux, et le front est souyent pro- longé er forme de museau, de figure variable selon les espèces. C’est ce qui distingue le genre Des Fuzcores. (FuzGora. Lin., Oliv. ) Les espèces dont ie front est avancé, qui ont deux yeux lisses, et qui n’offrent , au-dessous des antennes, aucun ap- pendice, sont les fulgores proprement dites, de Fabricius. Telle est La F. porte-lanterne ( F. laternaria , Lin. ; Rœæs. insect. Il, Locust. xxvni, xxx), très grande espèce, agréable- ment variée de jaune et de roux , avec une grande tache, en forme d’œil , sur chaque aïle; museau très dilaté, vésiculeux, large et arrondi en devant. Plusieurs voya- (1) Voyez Latr. , Gener. crust. et insect., III, p. 154; Fab., Syst. ryng., genre T'ettigonia , et Olivier, Encyclop. méthod. , article Cigale, où toutes les figures de Stoll ; relatives aux espèces de ce genre, sont rap- portées. Celles où le premier segment abdomimal offre en dessus une en taille laissant à découvert la timbale , composent Le genre Timicen de mon ouvrage sur les fam. nat. du reg. anim. ; telles sont la €. hæmatode d'Olivier, les 7°. picta, hyalina, algira, de Fab. , et son 7, Omni, qui pourrait, sous ce rapport, former un autre genre. 216 INSECTES HÉMIPTÈRES. geurs assurent que cet insecte répand une forte lumière dans l’obscurité. Le midi de l’Europe nous offre une petite éspèce du même genre. La F. européenne (F. europæa, Lin.; Panz., Faun. insect. Germ., XX, 16), verte, avec le front conique, les élytres et les ailes transparentes (1). 1 D’autres cicadaires à front avancé , mais dépourvues d’yeux lisses , et ayant au-dessous de chaque antenñe deux petits appendices , représentant ces organes ou des palpes, forment le genre D’OriocÈre (Oriocerus) de M. Kirby, . Ou celui de Cobax de M. Germar, et qui, jusqu’ici , pa- raît propre au nouveau continent (2). Celles dont la tête n’offre point d'avancement remarqua- ble, composent dans Fabricius divers geures, et auxquels il faut associer quelques autres établis depuis lui. : Tantôt les antennes sont plus courtes que la tête, insé- rées hors des yeux, caractère commun aussi aux deux genres précédents. Ici l’on distingue bien deux yeux lisses. Les Lysrres. (Lysrra. Fab.) Semblables , au premier coup d’œil , à de petites cigales proprement dites. Le corps et les élytres sont alongés. Le se- cond article des antennes est presque globuleux et granu- leux, ainsi que dans les fulgores (3). Les Crxres. (Cixius. Latr.) Ressemblent aux lystres ; mais le second article des an- tennes est cylindrique et uni (4). (1) Voyez, pour les autres espèces, Fab. , #id., et Oliv., Encyclop. méthod. , article:Fulgore. (2)iLinn. Trans. XII, O. Coquebertä, I,14,et1,8; — G. cobax, Germ. , Magaz. entom. , IV , p. 1 et suiv. (3) Fab , Syst. ryngot., p. 56; — Latr., Gener. crust. et insect., ITI, p. 166. (4) Latr., ibid. Fabricius les place avec ses ffata. Lès Achilus de M{Kirby,(Linn. Trans. , XII, xxur, 13) diffèrent peu des cixies. FAMILLE DES CICADAIRES. 217 J'ai séparé , sous le nom générique de TErrIGomÈTRE (TerricomerrA}), des insectes analogues aux précédents, mais dont les antennessont logées entre lesangles postérieurs et latéraux de la tête, et ceux de l’extrémité antérieure du corselet. Les yeux ne sont point saillants (1). La, on ne découvre point d’yeux lisses. Les espèces dont les élytres sont grandes, et où le pro- thorax est sensiblement plus court dans son milieu que le mésothorax , composent le sous- genre Dé PocirorTÈre. ( Porciroprena. Latr.; Germ. — Flata. Fab. ) (2). Celles où il est aussi long au moirs que le mésothorax, et où les élytres, guère plus longs que l’abdomen ou plus courts, sont dilatés à leur base et rétrécies ensuite, for- ment un autre sous-genre. Celui D’Issus. (Issus. Fab.) (3) Tantôt les antennes sont aussi longues au moins que la tête , et le plus souvent insérées dans une échancrure infé- rieure des veux. Les Anories ( AnorrA) de M. Kirby. Qui dans l’ordre naturel avoisinent ses otiocères, et se rapprochent des précédents, quant au mode d’insertion des antennes (4). Les AsimAques. ( Asimaca. Latr. — Delphax. Fab.) Où elles sont insérées dans une échancrure inférieure des yeux , de la longueur de la tête et du thorax, avec le pre- mier article ordinairement plus long que le second , com- primé et anguleux. Les yeux lisses manquent (5). (x) Latr. , bid., p. 163 ; — Germ., Mag. entom. , IV, 7. Les cœlidies (cælidia) de cet auteur (ibid. p. 75), semblent venir près des tettigo- mètfes. Elles en ont le port, et leurs antennes, selon lui, sont insérées au-dessous des yeux. (2) Latr., ibid., p. 165, — Germ., Magaz. eutom., III, p. 219: IV, p. 103, 104. (3) Latr., ibid. , p. 166; Fab. , Syst. ryng., p. 199. (4) Linn. Trans. , XIII, tab. 1, fig. 9, 10,11, 15. (5) Latr. , &did., p. 167. 218 INSECTES HÉMIPTÈRES. Les Derpnax. (Dezruax. Fab.) Où les antennes sont insérées de même, mais jamais guère plus longues que la tête, avec le premier article beaucoup plus court que le suivant et sans arêtes. Les yeux lisses sont apparents (1). Les Denses ( Derse ) de Fabricius. Me sont inconnus, mais je présume qu’ils viennent près des insectes précédents et surtout près des anoties. \ Dans les dernières cicadaires les antennes sont insérées entre les yeux elles composent le genre Des CICADELLES (CICADELLA), ou les Cigales ranatres de Linnæus. Que lon peut subdiviser ainsi : Nous commencerons par les espèces qui, moins un petit nombre (les Lédres), composaient anciennement le genre Memeracis de Fabricius. Leur tête est très inclinée ou rabat- tue par devant, et prolongée en une pointe obtuse, ou sous la forme d’un chaperon , plus ou moins demi-circulaire. Les antennes sont toujours très petites, terminées par une soie inarticulée, et insérées dans une cavité, sous les bords de la tête. Le prothorax est tantôt dilaté et cornu de chaque côté, prolongé et rétréci postérieurement en une pointe ou épine , soit simple, soit composée, tantôt élevé lougitudi- nalement le long du dos, comprimé, en manière de tranche aiguë ou de crête, quelquefois avancée et pointue en avant, les pieds ne sont presque pas épineux. Les unes n’ont point d’écusson proprement dit apparent ou découvert. + Ici, les jambes, les antérieures surtout, sont très compri- mées et, foliacées. Le dessus de la tête forme toujours une sorte de chaperon demi-circulaire. (1) Latr. , ibid , p. 168. * FAMILLE DES CICADAIRES. 219 Les Mempraces propres. (Memsracts. Fab.) Dont le prothorax est élevé, comprimé ct foliacé le long du milieu du dos (1). Les Tracopes. (Tracopa. Latr.) Où cette partie du corps offre , de chaque côté , une corne ou saillie pointue, sans élévation intermédiaire, et se pro- longe postérieurement en une pointe voütée, de la longueur de l’abdomen et remplaçant lécusson (2). Là, les jambes sont de forme ordinaire ou point foliacées. Les Danrnis. (Danrnis. Fab.) Où le prolongement postérieur du prothorax , recouvre presque totalement ou en majeure partie le dessus de l’ab- domen et les élytres , en forme de triangle alongé et voüté (3). Y > 6 (] Les Bocynies. ( Bocynium. Latr. } Qui ont leurs élytres entièrement ou en, majeure partie découverts, le prolongement postérieur et scutellaire du prothorax étant étroit , plus ou moins lancéolé ou en forme d’épine (4). | Dans les autres , l’écusson, quoique le prothorax puisse être prolongé, est découvert, du moins en partie; l'extrémité postérieure du prothorax offre une suture transverse, qui le distingue de l’écusson. Les Cewrrores. (CEenrrorus. Fab. } Le petit Diable ( Cicada cornuta, Lin.; Panz., Faun. insect., Germ. L, 19), long de quatre lignes. Corselet ayant, de chaque côté, une corne, et prolongé postérieu- rement en une pointe, de lalongeur de l’abdomen. Dansles bois , sur les fougères et autres plantes. Le demi-Diable (Centrotus genistæ ; Fab. ; Panz., ibid. , (1) Les Aembracis foliacés de Fab. 4 (2) Des membracis du Brésil, qui me paraissent analogues aux espèces suivantes de M. Germar : glabra, albimacula, xanthocephala. Dr (3) Foyez Fab., Syst. ryng. (4) Les Cenrates horridus , trifidus , globularts, soir Ltd , claviger , de Fabricius. 220 INSECTES HÉMIPTÈRES. 20 ), de moitié plus petit , et dont le corselet simplement prolongé en arrière — Sur le gêuet (1). Nous passerons maintenant à des-espèces dont la tête n’est guère plus basse que le prothorax, ou de niveau avec lui, horizontale ou peu inclinée , vue en dessus ; où le pro- thorax n’est ni élevé dans son milieu , ni prolongé postérieu- rement , et offre au plus des dilatations latérales; où le mésothorax à la forme d’un écusson de grandeur 2 Pres et triangulaire. Les élytres sont toujours entièrement décou- verts. Les jambes postérieures au moins sont épineuses. Dans plusieurs , tels que les suivants, le corselet à la fi- gure d’un hexagone irrégulier; il se prolonge et se rétrécit postérieurement, et se termine par une troncature , servaut d’appui à la base de l’écusson , la recevant même souvent, cette partie tronquée étant concave ou échancrée. Les AErazons. ( AErazion. Latr. — Ætalia. Germ. ) Se distinguent des sous-genres de la même division par plusieurs caractères. La tête, vue en dessus, ne présente qu’une tranche transversale ; le front est incliné brusquement et les yeux lisses y sont nes entre les yeux ordinaires, et dès lors inférieurs. Les antennes, très petites et disties de ces derniers organes, sont be au-dessous d’une li- gne idéale, tirée de l’un à l’autre. L'espace situé immédia- temeut au-dessous du front est aplati et uni. Les ae n’ont ni cils ni dentelures (2). Dans les trois sous-senres qui succèdent, le vertex est triangulaire , et porte les yeux lisses. Les antennes sont in- sérées dans une ligue idéale , tirée d’un œil ordinaire à l’au- tre , ou au-dessus. . Les Lépres. (Lrpra. Fab.) Ont la tête très aplatie au devant des yeux , en forme de chaperon transversal, arqué et terminé au milieu du bord antérieur par un angle obtus. Tout le dessous de la tête est (1) Les C. cornutus, scutellaris , etc. , de Fab. (2) Latr., Considér. sur l’ordre des crust. , des arachn. et des insect. ; et Zool. et Anat. de MM. Humboldt et Bonpland. Voyez Germ., Magaz. entom. , IV, p. 94. L] FAMILLE DES CICADAIRES. 221 plan et au même niveau. Les côtés du prothorax s'élèvent en manière de cornes arrondies au bout ou d’ailerons. Les jam- bes postérieures sont très comprimées et comme bordées exté. rieurement par une membrane dentée. | La cigale Grand-Diable de Geoffroy pu tr aurila , Lin.) , est de ce sous-genre (1). Les Ciccus. (Ciceus. Latr.) Où les antennes se terminent immmédiatement après le second article, en une soie de cinq articles distincts, cylin- driques et alongés. L’extrémité antérieure de la tête est gé- néralement avancée (2). Les Cercopes. ( Cercopis. Fab., Germ.— Æphrophora. Germ.) Où le troisième articie des antennes est conique et ter- miné par une soie inarticulée. La C. ensanglantée ( Cercopis sanguinolenta, Fab. ; la Cigale à taches rouges , Geoff., Insect. I, vin , 5}, longue de quatre lignes, noire, avec six taches rouges, sur les étuis. — Dans les bois. (1) Voyez Fab., Syst. ryngot., et Latr., Gener. crust. et insect., IT, p. 157. Voyez aussi l’article Tettigone de l’Encyclop. méthod, ( Insect., X, 600 ), où MM. Lepeletier et Serville,-ses rédacteurs, présentent quelques considérations nouvelles et établissent quelques nouyeaux genres, mais dont la connaissance ne m'est parvenue que lorsque j'avais terminé mon travail sur cette famille, de sorte que je n’ai pas eu le temps de vérifier sur les objets mêmes les caractères qu’ils assi- gnent à ces coupes. Je me borneraï à la remarque suivante. La description de l'Eurymèle fenestrée convient parfaitement à une espèce figurée par Donovan dans son bel ouvrage sur les insectes de la Nouvelle-Hollande, et dès lors les rédacteurs de l’article auraient été induits en erreur sur la patrie de cet insecte, puisqu'ils le disent du Brésil Dans le cas que cette synonymie fût exacte, le caractère distinctif de ce nouveau genre, absence d’yeux lisses, serait faux, car ils existent , quoique d’abord difficiles à reconnaître, à la partie supérieure du front. Cette espèce rentrerait, dès lors, dans le sous-genre Jassus (Voyez ci-après). (2) Les Cicada adspersa, marmorata de Fab. ; son Fulgora adscen- dens , etc. Je présume que plusieurs autres espèces du genre Cicada de cet auteur et de Tetigonia de M. Germar, doivent aussi s’y rapporter; mais n'ayant point une collection assez nombreuse, je me borne à ces indications. 222 INSECTES HÉMIPTÈRES. La C. écumeuse ( Cicada spumaria , Lin.; Rœs. Insect., H, Locust. xxu1.) , brune, avec deux taches blanches sur les élytres, près de leur bord extérieur. Sa larve vit sur les feuilles, dans une liqueur écumeuse et blanche , que des auteurs ont nommée: Ecume printanière, Crachat de grenouille (1). Dansles autres cicadaires complétant cette famille, et qui, dans les premiers ouvrages de Fabricius, composaient son genre Cicada , le prothorax n’est point ou presque pas pro- longé postérieurement ; et il se termine, à la hauteur de la naissance des élytres, par une ligne droite ou presque droite, dont la longueur égale presque celle de la largeur du corps. L’écusson, mesuré à sa base , occupe ure grande partie de cette largeur. . Deux yeux très saillants , une tête peu avancée au-delà de ces organes, mais déprimée en devant et formant une sorte de cintre au sommet de la portion élevée de la face, située immédiatement au-dessous, deux yeux lisses supé- rieurs et postérieurs, enfin, par une exception dans cette division , des pattes dépourvues d'épines ou de dents, dis- tinguent \ Les Eurores (Europa) de M. Fallea. J'ai trouvé, aux environs de Versailles, sur fa bruyère, l'espèce qu'il nomme obtecta ( Cercopis Ericæ, Arh., Faun. Insect., I, 24); elle est longue d'environ une ligne, rougeûtre et tachetée de blanc, avec deux bandes obliques de cette couleur, et des nervures nombreuses et saillantes sur les étuis. La tête est large et comme tronquée en devant (2). Les Eurézix. ( Eurezix. Germ. ) Ont une tête en forme de triangle alongé, très aplatie, avec les yeux lisses situés au devant des veux, sur ses (x) Cette espèce et quelques autres cercopes de Fab. forment le genre Aphrophora de M. Germar. Le bord postérieur de la tête est concave , et les yeux lisses sont plus éloignés entre eux que dans Ies cercopes pro- prement dites. F’oyez, à cet égard, le quatrième volume de son Magazin d’entomologie. (2) Germ., #lagaz. entom., FEV, p. 54. FAMILLE DES CICADAIRES. 223 bords, qui se prolongent sur,ces organes ct leS coupent, en grande partie, longitudinalement (1). Les Penrmimies. ( Penrarmia. Germ. ) Ont leurs antennes insérées dans une grande fossette, qui rétrécit, plus que de coutume, l’espace compris entre les veux. La tête, qui vue en dessus paraît demi-circulaire ct inclinée graduellement par-devant , est arrondie, et ses bords s’'avancent au-dessus de ces fossettes. Les yeux lisses sont situés au milieu du vertex. Le corps est court. Ces insectes ont, au premier aspect, quelque ressemblance avec les cer- copes , et Fabricius les confond , en effet, avec elles (2). Près de ce sous - genre parait devoir être placé celui de Gyrone ( Gyrona) de M. Germar , mais dont je n’ai vu au- cun individu (3). + Les Jasses. (Jassus. Fab. , Germ.) Dont le vertex ou le plan supérieur de la tête compris entre les yeux est très court, transversal et linéaire, ou en forme d’arc, et très peu avancé, dans son milieu même , au- delà des yeux. Les lames appuyant les côtés du chaperon sont grandes. Les antennes se terminent par une longue soie. Les yeux lisses sont situés près de son bord antérieur uu même au-dessous (4). Dans Les Crcaperres propres ou TertriGones. (TETTIGONIA . Oliv. , Germ. — Cicadu. Lin., Fab.) La tête, vue en dessus , est triangulaire , sans être néan- moins très alongée , ni très aplatie, ce qui distingue ces in- sectes des eupélyx. Les yeux, d’ailleurs, ne sont point coupés par ses bords. Les yeux lisses sont situés entre eux ou laté- 1 ralement (5), mais non près du front. ’ (1) Zbid., p. 53: Cicada cuspidata, Fab. (2) Les C. atra, hæmorrhoa, sanguinicollis ; Germ., Magaz. entom. , IV, p. 47. (8) Germ., &bud., p. 73. (4) Germ., id. , p. So, (5) Quelqnes espèces, parmi lesquelles je citerai les Cercopis grisea , 224 INSECTES HÉMIPTÈRES. Ces insectes sont d’ailleurs très voisins des jasses, quant à l'étendue des lames situées le long des côtés du cha- peron et la longueur de la soie qui termine les antennes ; elle paraît être articulée à sa base, ainsi que dans les Cic- eus , dont ils ne diffèrent presque que par la forme du cor- selet(r). La seconde famille des Hémrprènes HoMoPTÈREs, ou, la quatrième de l’ordre, Les APHIDIENS (APxipri ), autrement les PUCERONS. Se distingue de la précédente par les tarses , qui n’ont que deux articles et par les antennes fili- formes, ou en forme de soie, plus longues que la tête, de six à onze articles. k Les individus aiïlés ont toujours deux élytres et deux ailes. d Ce sont de très petits insectes, dont le corps est ordinairement mou, et dont les étuis sont presque semblables aux ailes, ou n’en diffèrent que par ce qu'ils sont plus grands et un peu épais. Ils pullulent’ prodigieusement. Les uns ont dix à onze articles aux antennes, dont le dernier est terminé par deux soies. Ils sautent et composent le genre Des PsyLLes (PsyLLA) de Geoffroy, ou celui de Chermes de Linnæus. Ces hémiptères, désignés aussi sous le nom de faux- transversa, Striata, de Fab., paraissent devoir former un sous-genre propre, à raison de leur tête aplatie, et des yeux lisses situés près de ses bords. (1j Germ., bid., p. 58; G. tettigonia ; Fab., Syst. ryng., p. 61. FAMILLE DES APHIDIENS. 225 pucerons, vivent sur les arbres et sur les plantes, dont ils tirent leur nourriture; les deux sexes ont des ailes. Leurs larves ont ordinairement le corps très plat, la tête large, et l’abdomen arrondi par derrière. Leurs pieds sont terminés par une petite vessie membraneuse, accompagnée, en dessous, de deux crochets. Quatre pièces larges et plates; qui sont les fourréaux des étuis et des ailes, distinguent les nymphes. Plusieurs, dans cet état, de même que dans le premier, sont couverts d’une matière cotonneuse et blanche, disposée par flo- cons. Leurs excréments forment des filets ou des masses d’une nature gommeuse et sucrée. Quelques espèces, en piquant les végétaux pour en sucer le suc, occasionent dans quelques-unes de leurs parties, particulièrement leurs feuilles ou leurs boutons, des mons- truosités ou des apparences de galle. De ce nombre est La Psylle du buis (Chermes Buxi, Lin.; Réaum., Mém., linsect. , LIL, xix, 1, 14), verte, avec les aïles d’un jau- nâtre brun. L’aune, le figuier , l’ortie, etc., en nourrissent aussi d’autres espèces (1). Latreille a formé, avec celle qui vit dans les fleurs du jonc, un genre sous le nom de Lrvir ( Livia). Les antennes sont beaucoup plus grosses inférieurement qu’à leur extré- mité (2). Les autres aphidiens n’ont que six à huit articles aux antennes; le dernier n’est point terminé par déux soies. Tantôt les étuis et les ailes sont linéaires , frangés de poils , et couchés horizontalement sur le corps, (1) Voyez Fab., Geoff., De Géer. (2) Latr., Gener. crust. et insect., III , p. 170; Arh., Faun. insect , VI, 2:. ; TOME V. 15 226 INSECTES HÉMIPPÈRES, qui a une forine presque cylindrique ; le bec est très petit ou peu distinct. Les tarses sont terminés par un article vésiculeux, sans crochets; les an- tennes ont huit articles en forme de grains. Tels sont’, Les Trips. (Turres. Lin.) Ils sont d’une extrême agilité et semblent sauter plutôt que voler. Lorsqu'on les inquiète trop, ils élè- vent et recoürbent en arc l’extrémité postérieure de leur corps, à la manière des staphylins. Ils vivent sur les fleurs, les plantes, sous les écorces des arbres. Les espèces les plus grandes n’ont guère plus d’une ligne de long (1). Tantôt les étuis et lessaïles, ovales ou triangu- laires, et sans frange de poils, sont inclinés, en forme de toit ; le bec est très distinct; les tarses sont terminés par deux crochets ; les antennes n’ont que six à sept articles. Tels sont Les Pucerows. ( Apxis. Lin.) Que l’on peut diviser comme il suit : Les Pucerons proprement dits. (Apæis.) . Dont les antennes sont plus longues que le corselet , de sept articles, dont le troisième alongé ; qui ont les yeux en- tiers , et deux cornes ou deux mamelons à l’extrémité posté- rieure de l'abdomen. Ils vivent presque tous en société, sur les arbres et sur (1) Voyez Latr. , ibid. , p. ead. , et les auteurs cités plus haut. L’orga- pisation buccale m’a offert des caractères qui paraissent la distinguer ess-ntiellement de celle des inseces de cet ordre. M. Straus, qui l’a étu- diée, avec une finesse d’observation admirable , pense que les thrips sont des orthoptères. Y FAMILLE DES APHIDIENS. 227 les plantes, qu’ils sucent avec leur trompe. Ils ne sautent point, et marchent lentement. Les deux cornes que lon observe à l'extrémité postérieure de labdomen dans un grand | nombre d’espèces sont des tuyaux creux, et d’où s ’échappent souvent de petites gouttes d’une HAS trans- parente, mielleuse, dont les fourmis sont très friandes. Chaque société offre , au printemps et en été, des pucerons toujours aptères , et des demi-nymphes, dont les ailes doi- vent se développer ; tous ces individus sont des femelles, qui mettent au jour des petits vivants, sortant à reculons du ventre de leur mère, et sans accouplement préalable. Ées mâles Mo gt lesquels on en trouve d’ailés et d’aptères, ne paraissent qu’à la fin de Ja belle saison , ou en automne. Is fécondent la dernière génération LR par les indi- vidus précédents, et consistant en des femelles non ailées, qui ont besoin d’accouplement. Après avoir eu commerce avec des mâles, elles pondent des œufs sur les branches des arbres, qui y rsterll tout l’hiver , et d’où sortent, au prin- témips suivant, de petits pucerons, devant bientôt se multi- plier sans le secours des mâles. L'influence d’une première fécondation s’étend afnsi sur plusieurs générations successives. Bonnet, auquel on doit le plus de Bit sur cet objet, a obtenu, par l’isolement des femelles, jusqu’à neuf générations né l'espace de trois mois. . : Les piqûres que font les pucerons aux feuilles ou aux jeunes tiges des végétaux, font prendre à ces parties diffé- rentes formes, comme on peut le voir aux nouvelles pousses des tilleuls , aux feuilles de groseillers ; de pommiers, et plus particulièrement à celles de l’orme, du peuplier et du pistachier, où elles produisent des espèces de vessies ou d’excroissances renfermant dans leur intérieur, des fa- milles de pucerons, et souvent une liqueur sucrée, assez abondante. La plupart de ces insectes sont couverts d’une matière farineuse ou de. filets cotonneux, disposés quel- quefois en faisceaux. Les larves des hémérobes, celles de plusieurs diptères, des coccinelles , détruisent un grand nombre de pucerons. M. Aug. Duvau a communiqué à l’A- cadémie des sciences , le résultat intéressant de ses recher- Fæ 19 228 INSECTES HÉMIPTÈRES. ches sur ces insectes, et son Mémoire a étéinséré dans le Re- cueil de ceux du Muséum d’histoire naturelle. Celui du chéne( A. Quercus, Lin.; Réaum., Insect., HE, xxvin, 5, ro ), brun, et remarquable par son bec, ts fois au moins plus long que le corps. Le P. du hétre ( A. Fagi, Lin.; Réaum., ibid., xxvi, 1), tout couvert d’un duvet cotonneux et blanc (r). Les ArEyroDEs. ( Areyrones. Lat. — 7inea. Lin.) Qui ont des antennes courtes, de six articles, et des yeux échancrés. L’A, de l’éclaire (Tinea proletella, Lin. ; Réaum.., cbid., H, xxv, 1,79), semblable à une très petite phalène , blan- ce avec une tache et un point noirâtres sur chaque étui. CRT les feuilles de la grande chélidoine , sur le chou, le chêne, elc. La larve est ovale, très aplatie, en forme de petite écaille, et ressemble à celle des psylles. La nymphe est fixée et renfermée sous une enveloppe, de sorte que. cet insecte subit une métamorphose complète. La dernière famille, ‘ Les GALLINSECTES (GarriNsEcTA ), dont De Géer forme un ordre particulier. N’ont qu’un article aux Larses (2), avec un seul (1) M. Blot, correspondant de la Société linnéenne de Caen , a publié (Mém. de cette soc. , 1824, p. 114 ) des observations curieuses sur une espèce, qui, dans le département du Calvados, est très nuisible aux pommiers , en faisant périr ses nouvelles pousses. Il le considère comme le type d’un nouveau genre, Myzoxyle. Be Géer avait déjà décrit un puceron du même arbre ; mais comme le remarquent avec raison MM. Le- peletier et Servilie ( Encyclop. Méthod., art. puceron ); cette espèce, quoique nuisible encore aux pommiers , diffère essentiellement de la pré- cédente. L’auire n’a point de cornes à l'abdomen, ses antennes sont plus couftes , et n’offrent, selon M: Blot, que cinq Pre , dont le second le plus lons de tous. Nous soupconnons qu’elle rentre dans nôtre troisième division ( Gener, crüst. et insect. ), du genre puceron. Voyez, quant aux autres espèces , outre les ouvrages précités , la Faune de Bavière de MSchrank. (2) M. Dalman, directeur da cabinet d’hist, nat. de Stockolm, dans FAMILLE DES GALLINSECTES. 229 crochet au bout. Le mâle est dépourvu de bec, n’a que deux ailes, qui se recouvrent horizontale- ment sur le corps; son abdomen est terminé par deux soies. La femelle est sans ailes et munie d’un bec. Les antennes sont en forme de fil ou de soie, le plus souvent de onze articles (1). Ils comprennent le genre \ Des CocneniLres (Coccus) de Linnæus. L'écorce de plusieurs de nos arbres paraît souvent comme galeuse , à raison d’une multitude de petits corps ovales ou arrondis, en forme de bouclier ou d’é- caille, qui y sont fixés et auxquels on ne découvre pas d’abord d’organes extérieurs indiquant un insecte. Ce sont néanmoins des animaux de cette classe et du genre des cochenilles. Les uns sont des individus. femelles ; les autres des mâles dans leur premier âge , et dont la forme est presque la même. Mais il arrive une époque où tous ces individus éprouvent de singuliers change- ments. Ils se fixent alors; les larves des mâles pour un temps déterminé, celui qui est nécessaire à leurs der- nières transformations , et les fewelles pour toujours. Si on observe celles-ci au printemps, lon voit que leur corps acquiert peu à peu un grand volume, et qu’il finit par ressembler à une gale, tantôt sphérique, tantôt en forme de rein, de bâteau, etc. La peau des unes est unie et très lisse; celle des autres offre des incisions oa des vestiges des segments. C’est dans cet état que les fe» melles s’accouplentetqu’elles pondenthbientôtaprès leurs œufs, dont lenombre est très considérable. Elles les font un mémoire sur quelques espèces de coccus , présume que le nombre de. ces articles est de trois. (1) Neuf dans les mâles des espèces décrites dans ce mémoire. 230 INSECTES HÉMIPTÈRES. passer entre la peau du ventre et un duvet cotonneux qui revêt intérieurement la place qu’elle occupent. Leur corps se dessèche ensuite et devient une coque solide qui couvre ses œufs. D’autres femelles les enveloppent d’une matière cotonneuse et très abondante, qui les ga- rantit. Celles qui sont sphériques leur forment , de leur corps, une sorte de boîte. Les jeunes gallinsectes ont le corps ovale, très aplati et pourvu des mêmes organes que celui de la mère. Ils se répandent sur les feuilles , et gagnent, vers la fin de automne, les branches, pour s’y fixer et passer l’hiver. Les uns, comme les femelles, se préparent, au retour de la belle saison , à devenir mères, et les autres, comine les larves des mâles, se transfor- ment en nymphes et sousleur propre peau. Ces nymphes ont les deux pieds antérieurs dirigés en avant, et nonen sens contraire, comme le sont leurs autres pieds, et tous les six dans les autres nymphes. Ayantacquis des ailes, ces mâles sortent à feculons, de l’extrémité postérieure de leur coque, vont ensuite trouver leurs femelles. Ils sont bien plus petits qu'elles. Leur partie sexuelle forme entre les deux soies du bout de leur abdomen, une queue recourbée. Réaumur a vu deux petits grains, semblables à des yeux lisses, à la partie de la tête qui correspond à la bouche. J’ai distingué à la tête du mâle de la cochenille de l’orme, dix petits corps semblables et deux espèces de balanciers au corselet. Geoffroy dit ue les femelles'ont à l'extrémité postérieure du corps quatre filets blancs, maisqui ne sortent qu’en le pressant un peu. Dorthez a ‘observé sur l’euphorbe characias, un gal- linsecte qui paraît différer par quelques caractères de formes et d’habitudes des autres espèces. C’est ce qui détermina son ami , feu M. Bosc, à faire de cette espèce un genre propre, Dorthesia. Lesantennessont de neuf ar- ticles, plus longues et plus grêlés dans le mâle que dans la femelle: Ceile-ci continue de vivre et de courir après FAMILLE DES GALLINSECTES. 231 la ponte. Le mâle a l’extrémité postérieure de l'abdo- men garni d’une houpe de filets blancs. Cet insecte est ainsi plus voisin des pucerons que des cochenilles (1). Les gallinsectes paraissent nuire aux arbres, en occasionant par leur piqüre une transpiration trop abondante, aussi excitent-ils la vigilance de ceux qui cultivent particulièrement les pêchers, les orangers, les figuiers et les oliviers. Des espèces s’attachent aux racines des plantes. Quelques-unes sont précieuses par la belle couleur rouge qu’elles fournissent à la teinture. D’autres recherches sur ces insectestpourraient peut-être nous en faire découvrir qui nous seraient utiles sous le même rapport. Geoffroy divise les Galle-insectes, ou par contraction Gal- linsectes, en deux genres, ceux de Kermès ( Chermes) et de Cochenille ( Coccus). Réaumur désigne celui-ci sous le nomade Progall-insecte. La C. des serres ( C. adonidum, Lin. ), corps d’une cou- leur presque rose, couvert d’une poussière farineuse blân- che; ailes et soies de la queue du mâle de cette dernière couleur; femelle ayant sur les côtés des appendices , dont les deux derniers plus longs et formant une sorte de queue. Elle enveloppe ses œufs d’une matière cotonneuse et blanche, qui leur sert denid. Naturalisée dans nos serres, où elle est très nuisible. La C. du nopal( C. cacti, Lin; Thier. de Menon v., de la Cult. du nop. et de la cachen.), femelle d’un brun- foncé, couverte: d’une: poussière blanche, plate en des- sous, convexe en dessus , bordée, avec les anneaux assez He mais OMR au temps de la ponte. Mâle d’un rouge foncé, avec les ailes blanches. Cultivée au Mexique sur une espèce de nopal an d’opuutia, et distin- guée sous les noms de mestèque, cochenille fine ; d’une autre très analogue , moins grosse et plus cotonneuse, Ja L (1) M. Carcel , entomologiste non moins zélé qu’instruit, a confirmé par de nouvelles recherches , ces’observations. Voyez l’article Dorthesi du nouv. Dict. d’hist. nat., 2e édit, 232 INSECTES HÉMIPTÈRES, sylvestre. Elle est célèbre par la teinture cramoisie qu’elle fournit et qui donne l’écarlate en mélangeant sa décoc- tion avec la solution d’étain par l’acide nitro-muriatique. C’est aussi de la cochenille que l’on tire le carmin. Cette production est l’une des principales richesses du Mexique. ( Voyez les Voyages de M. de Humboldt. ) La C. de Pologne ( Polonicus, Lin. ; Breyn., E, 1v, c, 1931 ; Frisch., Ins., 5, p.6, t. Il.), femelle d’un brun rou- geâtre, en forme de grain, s’attachant aux racines du scleranthus perennis et de quelques autres plantes. Elle était pour la Pologne , avant l’introduction de la coche- nille, un objetimportant de commerce. La couleur qu’elle donne est presque aussi belle et de la même teinte que celle de la précédente. On en fait encore usage en Alle- magne et en Russie. La C. du chéne vert ou le Kermès ( C. Ilicis Lin. ; Réaum., insect. , IV, v}), la femelle prend la forme et la grosseur d’un pois. Elle est couleur de prune ou d’un noir violet, avec une poussière blanche. Sur une espèce de chêne vert de la Provence, du Languedoc" et des par- ties méridionales de l’Europe.’ Elle sert à teindre en cra- moisi, surtout dans le Levant et en Barbarie, et on en tirait aussi de l’écarlate avant que la cochenille du Mexi- que fût d’un usage général. On l’emploie encore dans la médecine (1). Une espèce des Indes orientales forme la gomme laque. Une autre entre dans la composition d’une bougie pi culière employée à la Chine (2). Une cochenille mâle, de Java, remarquable par ses anten- nes, composées d’environ vingt-deux articles, grenus, et (1) Voyez, pour les autres espèces, Réaumur, Linnæus, Geoffroy, De Géer, Latreille, Olivier, art. Cochenille. (Encycl. Méthod.) Voyez quand à celle de nopal, une gazette littéraire, imprimée à Mexico, n° du 5 février 1794, M. Bory de Saint-Vincent, nous a appris (Annal. desscienc. natur. VIIL. 105) qu’on avait fait, à Malaga, en Espagne, des essais pour y intro- duire la culture de la cochenille du nopal, et qu’ils avaient été heureux. (2) Le ‘docteur Virey a publié dans le Journal complémentaire des sciences médicales (tom. X ), de nouvelles recherches sur cette pro- duction. INSECTES NÉVROPTÈRES, 233 très garnis de poils; ayant deux ailes assez épaisses et presque coriaces , sert de type au genre MonoPurése ( Monophleba ) du docteur Léach. LE HUITIÈME ORDRE DES INSECTES. Les NÉVROPTÈRES (NeuropTERA. — Odonata, et majeure partie des Synistata de Fab.) Se distingue des trois ordres précédents par ses deux ailes supérieures, qui sont membraneuses, ordinairement nues, transparentes, et semblables aux deux inférieures quant à leur consistance et à leurs propriétés; du dixième et du suivant par le nombre de ces organes, ainsi que par leur bouche, propre à la mastication, ou pourvue de; mandi- bules et de mâchoires véritables, c’est-à-dire con- : formées à l’ordinaire ; caractère qui éloigne encore cet ordre du neuvième ou de celui des lépidoptères, dont les quatre ailessont d’ailleurs farineuses. Däns les névroptères, ces ailes ontleur surface garnie d’un réseau très fin; les inférieures sont, le plus souvent, de la grandeur des supérieures , ou tantôt plus larges, tantôt plus étroites, maïs plus longues. Leurs mâchoires et la’ pièce inférieure, de. leur lèvre, ou le menton, n’ont jamais une forme tubu- laire. L’abdomen est dépourvu d’aiguillon et ra- rement muni d’une tariere. Ils ont, pour la plupart, des antennes en forme de 234 INSECTES NÉVROPTÈRES. soie, et composées d’un grand nombre d'articles ; deux ou trois yeux lisses ; lé tronc formé de trois segments inlimémert unisen un seul corps, distinct de l’abdomen, et portant lessix pieds; le premier de ces segments est ordinairement tres court, en forme. de collier. Le nombre des articles des tarses est en- core variable. Le corps est généralement alongé À avec des técuments assez mous,-ou faiblement écailleux ; l'abdomen est toujours sessile. Beaucoup de ces insectes sont carnassiers dans leur premier et leur dernier état. Les uns ne subissent qu’une demi-métamorphose ; les autres en éprouvent une complète; mais les larves ont constamment six pieds à crochet, dont elles font ordinairement usage pour chercher leur nourriture. f Je diviserai cet ordre en trois familles , qui, dans leur marche progressive, nous presenteront les rap- ports naturels suivants: 1° Insectes carnassiers ; demi-métamorphose ; larves aquatiques. 2° In- sectes carnassiers ; métamorphose complète ; larves terresires on aquatiques, 35° Insectes carnassiers ou omnivores, terrestres; demi-métamorphoses. 4° Insectes herbivores; métamorphose complète; larves aquatiques, se construisant des domnciles portatifs. Nous finirons par ceux dont les ailes sont le moins en réseau, et qui ressemblent à des pha- lènes où à des’teignes. ON OX FAMILLE DES SUBULICORNES. 2 La première famille, celle Des SUBULICORNES. (Susuziconnes. Lat. )(1) Se compose de l’ordre des odonates de Fabricius, et du genre Éphémère. Les antennes sont en forme d’alène, guère plus longues que la tête, de sept articles au plus, dont le dernier sous la fiz ure d’une soie. Les mandibules et les mâchoires sont éntiè- rement couvertes par le labre et la lèvre, ou par l'extrémité antérieure et avancée de la tête. Les ailes sont toujours très réticulées , écartées , lantôt horizontales, et tantôt élevées perpendicu- lairement ; les inférieures sont de la grandeur des supérieures ou quelquefois tres petites, et même nullest lis ont tous les yeux ordinaires gros ou très saillants, et deux à trois yeux lisses situés entre les précédents, Ils passent les deux premiers âges de leur vie au sein des eaux, où ils se nourrissent de proie vivante. Les larves et les nymphes, dont la forme se rap - proche de celle de l’insecte parfait, respirent par: le moyen d'organes particuliers ; situés sur les côtés de l'abdomen ou à son extrémité. Elles sor tent de l’eau pour subir leur dernière métamorphosé. Les uns-ont des mandibules et des mâchoires cornées, très fortes, et recouvertes par les deux lèvres; trois ar- ticles aux tarses ; les ailes égales, et l’extrémité posté- ne A eut 2 à de hp ii ee 1e dy pui (1) Une section, divisée en deux familles, les Lisézrurines ( Libellu- linæ }, dans mon ouvrage sur les fam. patur. du règne animal. 236 INSECTES NÉVROPTÈRES. rieure de l’abdomen terminée simplement par des cro- chets ou des appendices en lames ou en feuillets. Iis for- ment l'ordre des odonates de Fabricius , ou le genre ‘ L Des DEMOIsELLES ou LIBELLULES. ( LIBELLULA. Lin., Geoff. ) Leur forme svelte, les couleurs agréables et variées qui les parent , leurs ailes grandes et semblables à une gaze éclatante, la rapidité du vol avec laquelle elles poursuivent les mouches ou les autres insectes qui leur servent de nourriture, fixent notre attention et font distinguer aisément ces néyroptères. Ils ont la tête grosse, arrondie , ou en forme de triangle large; deux grands yeux latéraux (1), trois yeux lisses, situés sur le vertex; deux antennes insérées sur le front, derrière une élé- vation vésiculeuse, dans le plus nombre de cinq à six articles, ou du moins de trois, dont le dernier com- posé, et s’amincisant en forme de stylet; le labre demi- circulaire, vouté; deux mandibules écailleuses, très fortes et très dentées; des mâchoires terminées par une pièce de la même consistance, dentée, épineuse et ciliée au côlé intérieur, avec un palpe d’un seul article, ap- pliqué sur le dos, et imitant la galète des orthoptères; une lévre grande, voûtée, à trois feuillets, et dont les latéraux sont des palpes; une sorte d’épiglotte ou de langue vésiculeuse et longitudinale dans l’intérieur de leur bouche; le corselet gros, arrondi; l’abdomen très alongé, tantôt en forme d’épée, tantôt en forme de ba- guette, terminé dans les mâles, par deux appéndices lamellaires, dont la figure varie selon les espèces (2); enfin des pieds courts et courbés en avant. + ‘(r) Voyez pour lenr composition, Cuvier, Mém. de la soc. d’hist. nat. de Paris ,in-40, p. 4r. } (2) MM. Van-der-Linden et Toussaint Charpentier en ont fait une FAMILLE DES SUBULICORNES. 237 Le dessous du second anneau de l’abdomen renferme, dans les mâles, leurs organes sexuels, et, comme ceux de la femelle, sont situés au dernier anneau , l’accou- plement de ces insectes s’opère différemment que dans les autres. Le mâle, pianant d’abord au-dessus de sa femelle, la saisit par le col, au moyen des crochets de l'extrémité postérieure de son ventre, et s'envole ainsi avec elle. Au bout d’un temps, plus ou moins long, celle-ci se prêtant à ses désirs, courbe en dessous son abdomen et en applique l'extrémité sur les parties du mèle, dont le corps est alors courbé en forme de boucle. La copulation a souvent lieu dans les airs, et quelque- fois encore sur les corps où ces insectes sont posés. La femelle, pour pondre ses œufs, se met sur des plantes aquatiques, peu élevées au-dessus de la surface de l’eau, et y plonge l’extrémité postérieure de son ventre. Les larves et les nymphes vivent dans l’eau jusqu’à l’époque de leur dernière transfomation, et sont assez semblables à l’insecte parfait, aux ailes près. Mais leur tête, sur laquelle on ne découvre pas encore les yeux lisses, est remarquable par la forme singulière de la pièce qui remplace la lèvre inférieure. C’est une espèce de masque , recouvrant les mandibules, les mächoires et presque tout le dessous de la tête. Il est composé 10 d’une pièce principale , triangulaire, tantôt voûtée , tantôt plate, que Réaumur nomme mentonnière, S’ar- ticulant , : par une charnière, avec un pédicule ou sorte de manche annexé à la tête; 20 de deux autres prèces insérées aux angles latéraux et supérieurs de la précé- denté , mobiles à leur base, transversales, soit en forme * étude particulière. Le second a représenté avec soin toutes ces variétés (Foyez son ouvrage intitulé Hore entomol. ). Le genre Petalüra du doc- teur Leach ( Zool. Miscell.), ne reposant essentiellement que sur des caractères tirés de ces appendices , ne me semble pas pouvoir être admis, parce que cette base une fois adoptée, il faudrait établir presque autant de genres qu'il y a d'espèces. 238 INSECTES NÉVROPTÈRES. de lames assez larges et dentelées, semblables par leur jeu et la manière dont elles ferment, la bouche, à des volets, soit sous la figure de crochets ou de petites serres. Réaumur doune à cette partie du, masque où la mentennière s'articule avec son support, ou le genou, et qui paraît la terminer inférieurement, lorsque le masque est replié sur lui-même, le nom de mentcn. L’insecte le déploie ou l’étend d’une manière très preste, et saisit sa proie ayec les tenailles de sa partie su- périeure. L’extrémité postérieure de l’abdomen présente tantôt cinq appendices en forme de feuillets de gran- deur inégale, pouvant s’écarter ou se rapprocher, et composant alors une sorte de queue pyramidale ; tantôt trois lames alongées et velues, ou des espèces de na- geoires. On, voit ces insectes les épanouir à chaque ins- tant, ouvrir leur rectum, le remplir d’eau, puis le fermer, éjaculer bientôt après avec force, en manière de fusée, cette eau mêlée de grosses bulles d'air, jeu qui paraît favoriser leurs mouvements, L’intérieur du rectum (1) présente à l’œil nu douze rangées longitudi- nales de petites taches noires, rafÿprochées par paires, semblables aux feuilles ai'ées des botanistes. Vues au microscope , chacune de ces taches est un composé de petits tubes coniques, ayant la structure des trachées, et d’où partent de pelits rameaux qui vont se rendre dans six grands troncs de trachées principales, par- courant toute la longueur du corps. Arrivées à l’époque de leur dernier changement, les uymphes sortent de l’eau , grimpent sur les tiges des plantes, s’y fixent et se défont de leux peau, M. Poë, qui a fait uneétude prrticulière.des insectes ) de l’île de Cuba , m'a raconté qu’à une cerlaine époque «le l’année, les vents du nord transportaient dans la ville de la Havane ou aux environs, une quantité innom- (1) Cuv., Mém. de la soc. d’hist. nat. in-4°, pag. 48. TAMILLE DES SUBULICORNES. 239 brable d’uue espèce de ce genre, et qu’il a eu l’amitié deuwne communiquer. Fabricius, devancé à cet égard par Réaumur, divise les libellules en trois genres. Les Lisezcures proprement dites. (LisezzuLa. Fab. } Qui ont les ailes étendues horizontalement dans le repos, la tête presque globuleuse, avec les yeux très grands, con- tigus ou très rapprochés ; une élévation vésiculaire, ayant de chaque côté un œil lisse, sur le vertex ; l’autre œil lisse, ou l’antérieur, beaucoup plus grand; la division mitoyenne de la lèvre beaucoup plus petites que les latérales(r), qui se joignenten dessus, par une suture longitudinale, en fermant exactement la bouche. Leur abdomen est ordinairement'en forme d’épée et aplati. Les larves et les nymphes ont cinq appendices à l’extré- mité postérieure du corps, réunis en une queue pointüe; le corps court, la mentonnière voûtée, en forme de casque, avec les deux serres en forme de volets. La L. aplatie ( L. depressa , Lin.; Rœæs., Insect. aquat., VI,vu,3), d’un brun un peu jaunâtre; base des ailes noirätre ; deux lignes jaunes au corselet; abdomen en forme de lame d’épée, tantôt brur , tantôt couleur d’ar- doise, avec les côtés jaunâtres (2). Les AEsanes. (AEsanwa. Fab.) ! : RE Semblables aux libellules propres par la manière dont elles portent les ailes et la forme de la tête, mais dont les deux yeux lisses postérieurs sont situés sur une simple élé- (x) Ces divisions latérales ou palpes présentent; dans les trois sous- genres, des différences remarquables. (2) ’oyez pour les autres espèces ; Fabricius ( Entom. system. ), et Latreille , Hist. gén. des crust. et Insect., XIIT, p. 10 et,suiv.; mais sur- tout les monographies des insectes de cette famille, des envirous de Bolo- gne , pabliées en latin, par M. Vau-der-Linden , celle qu’il a donnée depuis sur les espèces d'Europe; enfin, une autre monographie des libel- lulines européennes, faisant partie de l'ouvrage précité de M. Toussaint Charpentier. 240 INSECTES NÉVROPTÈRES. vation transverse , en forme de carène ; ayant, en outre , le lobe intermédiaire de la lèvre plus grand., et les deux autres écartés, armés d’une dent très forte et d’un appendice en forme d’épine; l’abdomen est toujours étroit et alongé, à la manière d’uve baguette. Le corps des larves et des nymphes est aussi plus alongé que celui des libellules, dans les mêmes états. Le masque est plat, et les deux serres sont étroites, avec un onglet mobile au bout. L’abdomen est d’ailleurs terminé par cinq appendices, mais dont l’un est tronqué à sa pointe. [’Æ. grande( Libeilula grandis, Lin.; Roœs. ,ibid.,1v), une des plus grande de cette famille, et qui a près de deux pouces et demi de long; d’un brun fauve, avec deux lignes jaunes de chaque côté du corselet, l'abdomen ta- cheté de vert ou de jaunûtre, et les ailes irisées. Elle vole avec uneextrême rapidité dans les prairies et sur les bords des eaux, poursuit les mouches, à la manière des hiron- delles (1). ® Les Acrions. (Acrmiow. Fab.) Dont les ailes s’élèvent perpendiculairement dans le repos, et qui ont la tête transversale , avec les yeux écartés. La forme de leur lèvre est analogue à celle des æshnes ; mais le lobe du milieu est divisé en deux jusqu'à sa base. Le troisième article des latéraux est en forme de languette membraneuse. Les autennesne paraissent être composées que de quatre articles. Le front n'offre point de vésicule; les yeux lisses sont presque égaux et disposés en triangle sur le vertex. L’abdomen est très menu ou même filiforme, et quelquefois très long. Celui des femelles a des lames en scie à sen extrémité postérieure. Leur corps, dans le premier‘et le secoud états, est pareïlle- ment menu €t alongé ; l’abdomen est terminé par trois lames en nageoire. Le masque est plat, avec l’extrémité su- périeure de la mentonnière s’élevant'en pointe dans les uns, fourchue ou’évidée dans les autres; les serres sont étroi- ies, mais terminées par plusieurs dentelures et en. forme de mains. (1) Voyesles mêmes ouvrages: V_Æ. forcipala pourrait former un au- tre sous-penre. FAMILLE DES SUBULICORNES. 241 L’A. vierge ( Libellula virgo , Lin.; Rœæs., ibid., 1x), d’un vert doré ou d’un bleu vert, avec les ailes supé- rieures tantôt bleues, soit entièrement, soit dans leur milieu ; tantôt d’un brun jaunâtre. La mentonnière des larves et des nymphes est évidée au bout, en forme de lo- sange , et terminée par deux pointes. L’A. jouvencelle ( Libellula puella, Lin.; Rœs., ibid., x etx1), variant beaucoup pour les couleurs, mais ayant le plus souvent l’abdomen annelé de noir, et les ailes sans couleurs. L’extrémité supérieure de la mentonnière des larves et des nympbhes forme un angle saillant (1). Les autres NEVROPTÈRES SUBULICORNES ont la bouche entièrement membraneuse ou très molle, et composée de parties peu distinetes ; cinq articles aux tarses ; les ailes inférieures beaucoup plus petites que les supérieures ou même nulles; et l’abdomen terminé par deux ou trois soies. Ils forment le genre ‘ Des EPHÉMÈRES..( EPHEMERA. Lin.) Aïnsi nommées de la courte durée de leur vie, dans leur état parfait. Leur corps est très mou, long, effilé, et se termine postérieurement par deux ou trois soies longues et articulées. Les antennes sont très petites et composées de trois articles, dont le dernier très long, en forme de filet conique. Le devant de leur tête s’a- vance, en manière de chaperon, souvent caréné et échancré, et recouvre la bouche, dont on ne peut dis- tinguer les organes , à raison de leur mollesse et de leur exiguité, Ces insectes portent"presque toujours les ailes élevées perpendiculairement , ou un peu inclinées en (x) Voyez pour les autres espèces, Fabricius ( Entom. syst. ); Latr., Hist. Gen. des crust. et des Insect. XIII, p. 15; Olivier, Encycl. mé- … thod., article Libellule; et surtout les monographies précitées, où les variétés des espèces et de leurs différences sexuelles sont indiquées avec soin, ce qui a beaucoup contribué à débrouiller la synonymic. TOME V. 16 242 INSECTES NÉVROPTÈRES. arrière kde même que les agrions. Les pieds sont très grêles , avec les jambes très courtes , se confondant avec le tarse, qui n’offre souvent que'quatre articles, le pre- mier disparaissant presque ; les deux crochets du dernier sont très comprimés en forme de petile palette; les deux pieds antérieurs sont beaucoup plus longs que les autres, presque insérés sous la tête et dirigés en avant. Les éphémères paraissent ordinairement au coucher du soleil, dans les beaux jours d’été ou d’automne, le long des rivières, des lacs, etc., et quelquefois en si grande abondance , que le sol, après leur mort, en est tout couvert, et que, dans certainscantons, on les amasse par charreiées , pour fumer les terres. La chute d’une espèce remarquable par la blancheur de ses ailes (a‘bipennis), renouvelle à nos yeux le spectacle de ces jours d'hiver où l’on voit tomber Ja neige par gros flocons. Ces insectes s’attroupent dans les airs, y voltigent et s’y balancent, à la manière. des diptères connus sous le nom de tipules, en tenant écartés les filets de leur queue. C’est là aussi que les deux sexes sé réunissent. Les mâles sont distingués des femelles par deux crochets arliculés, qu'ils ont aw bout de l’abdomen, et avec les- quels ils les saississent. Il paraît qu'ils ont encore les pieds antérieurs et les filets de }a queue plus longs, et les yeux plus gros; quelques-uns mème on! quatre yeux à réseau, dont deux be&ucoup plus grands, élevés , et qu’on a nommés, à raison de leurs formes, des yeux en turban ou en colonne. Les couples s'étant formés, se posent sur des arbres ou sur des plantes, poutthever leur accouplement, qui ne dure qu’un instant. La fe- melle, bientôt après, répand dans l’ean tous ses œufs à- la-fois, rassemblés en un paquet. La propagation de È leur race est la seule fonction que ces insectes aient à remplir; car ils ne prenneït pas de nourriture et meu- . L2 , # La rent souvent le même jour qu’il se sont métamorphosés, FAMILLE DES SUBULICORNES. 249 ou ne vivent même que quelques heures. Ceux qui toin- bent dans l’eau sont un régal pour les poissons, et les pêcheurs leur ont donné le nom de manne. Mais si on remonte à l’époque où ils ont paru sous la forme de larves, leur carrière est beaucoup plus longue, et de deux à trois ans. Dans cet état et celui de demi- nymphe, ils vivent dans l’eau, souvent cachés, du moins pendant le jour, dans la vase ou sous des pierres, quelquefois encore dans des trous horizontaux, divisés intérieurement en deux canaux réunis, et ayant chacun leur ouverture propre. Ces habitations sont toujours pratiquées dans de la terre glaise baignée par l’eau, qui en occupe les cavités; on croit même que ces larves se nourrissent de cette terre. Quoiqu’elles aient des rap- ports avec l’insecte parfait, lorsqu'il a subi sa dernière transformation, elles s’en éloignent cependant à quel- ques égards; les antennes sont plus longues; Îles yeux lisses manquent; la bouche offre deux saillies en forme de cornes, qu'on regarde comme des mandibules; l’ab- domen a , de chaque côté , une rangée de lames ou feuil- lets, ordinairement réunis par paires, à leur base, qui sont des espèces de fausses branchies , sux lesquelles les trachées s'étendent et se ramifient, et qui leur servent, non-seulement à la respiration, mais encore pour nager ou se mouvoir avec facilité; les tarses n’ont qu’un cro- chet à leur extrémité. L’extrémité postérieure du corps se termine par, des soies, et en même nombre LA 2 l’insecte parfait. La demi-nymphe ne diflère de la larve que par la présence des fourreaux renfermant les ailes. Au moment où elles doivent s’y développer, elle sort de l'eau, et se montre, après avoir changé de peau, sous une nouvelle forme; mais par une exceplion sin- gulière , ces insectes doivent encore muer une autre fois, avant que de devenir propres à la génération. On trouve souvent leur dernière dépouille accrochée aux arbres et sur les murs; souvent même l’animal L2* 10 244 INSECTES NÉVROPTÈRES. la laisse sur les vêtements des personnes qui se promènent autour des lieux qu’il habitait. ” De Géer avait formé un ordre particulier avec ce genre et celui des friganes, d’après l’absence ou l’extrême pe- titesse des mandibules. Dans le Tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux de M. Cuvier, ils composent aussi une famille spéciale , celle des agnathes, mais faisant toujours partie de l’ordre des névroptères. Le nombre des ailes et celui des filets de la queue donnent le moyen de diviser le genre des éphémères. L’E. de Swammerdam ( E. Swammerdiana, Latr., E. longicauda, Oliv.; Swamm. Bib. nat., Il, xur, 6, 8), la plus grande de-toutes les espèces connues; quatre ailes, queue de deux filets, deux ou trois fois plus longs que le corps, qui est d’un jaune roussâtre, avec les yeux noirs. En Hellaude et en Allemagne, dans les grandes rivières. L’E commune (E. vulgata, Lin.; De G., Insect., Il, xv, 9-15), quatre ailes; trois filets au bout de l'abdomen; brune , avec l’abdomen d’un jaune foncé, ayant des taches triangulaires noires ; ailes tachetées de brun. L’E. diptera de Linnæus n’a que deux ailes; le mâle a quatre yeux à réseau, dont deux plus grands, placés per- pendiculairement comme deux espèces de colonnes (1). La seconde famille , Des PLANIPENNES. ( PLANIPENNES.) icompose, avec la suivante, la plus grande parte de l’ordre des synistates de Fabricius , com- prend les névroptères, dont les antennes, toujours composées d’un grand nombre d'articles , sont nota- blement plus longues que la tête, sans avoir la forme (1) Voyez pour les autres espèces, Olivier, Encycl. méth.; Fabricius, et Latreille, Hist. gén. des crust. et des insect., tom. XIII, p. 93; et Gen. crust. et Insect. III, p. 185. ÿ FAMILLE DES PLANIPENNES. 245 d’une alène ou d’un stlet; qui ont mandibules très distinctes, et les ailes inférieures presque égales aux supérieures, étendues ou repliées simplement dessous, à leur bord intérieur. Ils ont presque toujours les ailes très reticulées et nues, avec les palpes maxillaires ordinairement fi- liformes, ou un peu plus gros à leur extrémité, plus courts que la tête, et composés de quatre à à cinq articles. Je partagerai cette famille en cinq sections, com- posant, à raison des habitudes, autant de petites sous-familles particulières. 10 Les Panonpares (panorpalæ ) de Latreille, qui ont cinq articles à tous les tarses, et l'extrémité _ antérieure de leur tête prolongée et rétrécie en forme de bec ou de trompe. Ils constituent le genre Des PANORPES (PaAnOrRP«a. Lin., Fab.) ou Moucuc- SCORPIONS. Elles ont les antennes sétacées et insérées entre les yeux ; le chaperon prolongé en une lame cornée, coni- que, voûtée en dessous, pour recouvrir la bouche; les mandibules , les mâchoires et la lèvre presque linéaires ; quatre à six palpes courts, filiformes, et dont les maxil- laires ne m'ont offert distinctement que quatre articles. Leur corps est alongé, avec la tête verticale , le pre- mier segment du tronc ordinairement très petit , en forme de collier, et l'abdomen conique ou presque cy- : lindrique. Les deux sexes différent beaucoup l’un de l’autre, 246 INSECTES NÉVROPTÈRES, dans plusieurs espèces. On n’a pas encore observé leurs métamorphoses. Les unes, et c’est'le plus grand nombre, ont la partie nue ou découverte du corselet formée de deux segments, dont le premier plus petit ; les deux sexes sont ailés , et les ailes sont plus longues que l’abdomnen , propres au vol, ovales ou linéaires, mais point rétrécies à leur extrémité, en manière d’alène. Tels sont Les Némoptëres. (Nemoprena. Latr., Oliv.) Qui ont les ailes supérieures écartées, presque ovales, très finement réticulées; les inférieures tiès longues et li- néaires , et qui manquent d’yeux lisses. Leur abdomen a presque la même forme dans les deux sexes; 1l paraissent avoir six palpes, et n’ont été obser- vés jusqu'ici que dans les parties les plus méridionales de l'Europe , en Afrique et dans les contrées adjacentes de l’Asie (1). ; Les Briraques. ( Birracus. Lat.) Où les quatre ailes sont égales et couchées horizontale- ment sur le corps; qui ont des yeux lisses, l’abdomen presque semblable dans les deux sexes, et les pieds très longs, avec les tarses terminés par un seul crochet et sans pelotte (2). * ” Les Panorpes propres. (Panoxpa. Lat.) Avant les ailes et les veux lisses, comme dans le genre précédent ; mais où l’abdomen des mâles se termine par une queue articulée , presque à la manière de celui des scor- pious , avec une pince au bout; où celui des femelles finit en pointe, et dont les deux sexes ont les pieds de lon- gueur moyenne , avec deux crochets et une pelotte au bout des tarses. . (1) Latr., Gen., crust. et insect., III, p. 186; Olivier, Encycl. méth., article Vémoptère. Le docteur Leach. le nomme nomopteryx; il en à représenté ( Zoo!. miscell., rxxxs), deux espèces , lusitunica, afri- Cana, (2) Latr., ibid. FAMILLE DES PLANIPENNES. 217 La P. commune (Panorpa communis, Liu.; De G., Insect., Il, xxiv, 34), longue de sept à huit lignes ; noire, avec le museau et l’extrémité de l’abdomen roussâtres, et les ailes tachetées de noir. — Sur les haies et daus ies bois (1). Les autres ont le premier segment du thorax grand, en forme de corselet, et les deux suivants couverts par les ailes* dans les mâles; les ailes sont en forme d’alène , recourbées au bout, plus courtes que l’abdomen et manquent aux fe- melles, où cette partie du corps est terminée par une ta- rière en sabre. Les Borées. ( Boreus. Latr.) La seule espèce connue ( Panorpa hiemalis , Lin. , Gryl- lus proboscideus, Panz., Faun. insect. Germ., XXIE, 18), se trouve eu hiver, sous la mousse, au nord de l’Europe et dans les Alpes (2). 2° Les Fourmzrions (myrmeleonides) , ayant aussi cinq articles aùx larses, mais dont la tête ne se prolonge pas en forme de bec ou de museau , et où les antennes vonten grossissant, où se terminent par un bouton. Ils ont la tête transverse , verticale , n’offrant que les yeux ordinaires, qui sont ronds et saillants ; six palpes, dont les labiaux ordinairement plus Jongs que les autres et renflés'au bout ; le palais de la bouche élevé en forme d’épiglotte; le premier segment du thorax petit ; les ailes égales , alongées, disposées en Loit; l'abdomen le plus souvent long et cylindrique, avec deux appendices saillants, “à (2) Poy., pour les autres espèces, Latr., Oliv., ibid. art. Panotpes et Leach ( Zool., miscell., xerv ). (2) Oliv., ibid., art. id. 248 INSECTES NÉVROPTÈRES. son extrémité, dans les mâles. Les pieds sont courts. Hs fréquentent les endroits chauds des contrées mé- ridionales des deux continents, s’accrochent aux plantes, où 1ils se tiennent tranquilles pendant le jour , et volent très bien pour la plupart. Leurs nymphes sont inactives. . Ces insectes forment le genre Des FourmiL1ONs. ( MYRMELEON. Lin.) Que Fabricius a divisé en deux. Les Fourmiziows propres dits. (MyrmE£EOoN Fab.) Dont les antennes grossissant insensiblement, presque sous la forme d’un fuseau, sont crochues au bout, beau- coup plus courtes que le corps, et dont l’abdomen est très long et linéaire. La destruction que la larve de l'espèce la plus commune en Europe, fait particulièrement des fourmis, lui a valu la dénomination de formica-leo ou fourmilion. Son abdomen est très volumineux, proportionnellement au reste du corps. Sa tête est très petite, aplatie, et armée de deux longues mandibules, en forme de cornes , dentelées au côté inté- rieur , pointues au bout, et qui lui servent à la fois de pin- ces et de suçoirs. Son corps est grisâtre ou de la couleur du sable où elle vit. Quoique pourvue de six pattes , elle marche lentement, et presque toujours à reculons. Ne pouvant ainsi saisir sa proie à la course, elle lui tend un piége, en forme d’entonnoir, qu’elle creuse dans le sable le plus fin, au pied des arbres , des vieux murs dégradés, au bas des ter- rains coupés et exposés au midi. Elle arrive au lieu où elle veut s'établir, en pratiquant un fossé, el trace l’enceinte de l’entonnoir, dont la grandeur est relative à sa croissance. Puis, allant toujours à reculons,, décrivant par sa mar- che des tours de spire, dont le diamètre diminue pro- gressivement, chargeant sa tête de sable avec une de ses pattes antérieures, le jetant ensuite au loin, elle vient à LL FAMILLE DES PLANIPENNES. 249 bout, quelquefois dans l’espace d’une demi-heure, d’enle- ver un cône de sable renversé, dont la base a un diamètre égal à celui de l'enceinte, et dont la hauteur égale à peu près les trois quarts de ce diamètre. Cachée et tranquille au fond de sa retraite , ne laissant paraître que ses mandibules, . elle attend patiemment qu’un insecte tombe dans le préci- pice; s’il cherche à s'échapper, ou s’il est à une distance qui ne lui permet pas de s’en saisir, elle fait pleuvoir sur lui, avec sa tête et ses mandibules, une si grande quantité de grains de sable, qu’elle l’étourdit et le fait rouler au fond du trou. Elle l’entraîne ensuite, le suce, et rejette loin d’elle son cadavre. La matière nutritive qu’elle en retire ne se convertit point en excréments sensibles, d’autant mieux que cette larve, ainsi que plusieurs autres, n’a point d’ouverture analogue à l’anus. Elle peut supporter de longs jeûnes sans paraître en souffrir. Elle se file, lorsqu’elle veut passer à l’état de nympbhe, une coque parfaitement ronde, d’une matière soyeuse , d’un blanc satiné, qu’elle ‘recouvre extérieurement de grains de sable. Ses filières sont situées à l’extrémité postérieure du corps. L’insecte parfait sort au bout de quinze à vingt jours , et laisse sa dépouille den yrnphe à l'ouverture qu'il a faite à la coque. £ Le Fourmilion ordinaire (Myrmeleon formicarium, Lin.; Rœs. Insect. III, xvrr-xx), long d’environ un pouce, noirâtre, tacheté de jaunâtre ; ailes transparentes, avec les nervures noires , entrecoupées de blanc : des taches obscu- res, et une autre blanchätre , vers l’extrémité du bord an- térieur (1). Les Ascazapnes. ( Ascazapaus. Fab. ) Qui ont les antennes longues et terminées brusquement en bouton, avec l'abdomen ovale-oblong et guère plus long que le thorax. A ne Co (1) Voyez, pour les autres espèces, Latr., Gen., crust. et insect., UT, p. 190 ; Oliv., Encycl. méth., article Myrmeleon. Voyez encore, quant à ce genre et au suivant, l'ouvrage précité de M. Toussaint Charpentier. 250 INSECTES NÉVROPTÈRES. Les ailes sont proportionnellement plus larges et moins Jongues que celles des fourmilions. Bonuet a observé, aux environs de Genève, une larve semblable à celle du sous-genre précédent, mais qui ne . inarche pas à reculons et ne fait pas d’entonnoir (1). L’extré- mité postérieure de son ventre offre une plaque bifideet tron- quée au bout. Cette larve est peut-être celle de l’ascalaphe italique, propre au midi de l’Europe, et que l’on commence à trouver , en France, aux environs de Fontainebleau (2). 9°. Les Hémérowins ( hemerobini. ) de Latreille, semblables aux précédents par la forme générale du corps et les ailes, mais dont les antennes sont en filets, et qui n’ont que quatre palpes. Ils forment le genre Des HÉMÉROBES. (HEMEROBIUS. Lin., Fab.) Les uns ont le premier segment du tronc fort petit, les ailes en toit, le dernier article des palpes plus épais, ovoïde et pointu. Les larves sont terrestres. Ils forment le genre Des Héméroses proprement dits. (Hemerorrus. Lat. ) Qu’on à aussi nommés demoiselles terrestres. Leur éorps est mou , avec les yeux globuleux et ornés souvent de cou- leurs métalliques ; les ailes grandes , très inclinées, et dont le limbe extérieur est élargi. Hs volent lourdement , et plusieurs répandent une odeur forte d’excréments ; dont les doigts demeurent long-temps imprégnés, lorsqu’on les touche. Les femelles pondent sur les feuilles , au nombre de dix à douze, des œufs ovales, blancs, qui y sont fixés par le moyen d’un pédicule fort long et capillaire. Quelques au- El de 0... date Re Ne (r) Trouvée aussi en Dalmatie par M. le comte Dejean. (2) Les mêmes ouvrages. Voyez aussi, pour quelques espèces de la Nouvelle Hoilande, Leach. , Mélanges de zoologie. FAMILLE DES PLANIPENNES. 251 teurs les ont pris pour des espèces de champignons. Les lar- ves ressemblent beaucoup à celles de la division précédente; elles sont plus alongées et vagabondes. Réaumur les nonime lions des pucerons, parce qu’elles se nourrissent de ces in- sectes. Elles les saisissent avec leurs mandibules, en forme de cornes, et les sucent en très peu de temps. Quelques-unes se forment avec leurs dépouilles un fourreau assez épais , ce qui leur donne une apparence bizarre. La nymphe est ren- fermée dans ufie coque de soie d’un tissu très serré, dont le volume est très petit, comparativement à celui de l’insecte. Les filières de ia larve sont situées à l'extrémité postérieure du ventre , comme celles des larves de fourmilions. L’/1. perle ( Hemerobius perla , Lin. ; Rœs., [nsect. NI, suppl. xx1, 4,5), d’un jaune vert; yeux dorés, ailes transparentes , avec les nervures entièrement vertes (1) L’A. tacheté de Fabricius a trois petits yeux lisses, tandis que les autres en sont dépourvus. Latreille en a formé son #eure OsmyLe (Osmyrus)(2). ! Celui de Nympuës ( Nympars) du docteur Léach, établi sur des insectes de la Nouvelle-Hollande, présente le même caractère ; mais ici les antennes sont filiformes et plus courtes (3). Les autres ont le premier segment du thorax grand, en forme de corselet, les ailes ordinaire- ment couchées horizontalement sur le corps, et les palpes fililormes, avec le dernier article conique ou presque cylinque, souvent plus court que le pré- cédent. Les larves sont aqualiques. Fabricius les réunit aux espèces du genre Perle de L (1) Ajoutez’ les hémérobes jélosus, albus, capitatus, phalcenoides , mitidulus , hirtus, fuscatus, humuli, variegatus, nervosus, de F'abricius. Voy. Latr. , Gen. crust. et imsect., IIL, pag. 196. (2) Latr. , ibid. (3) Nymphes Myrmeleonides, Leach., Zooi. miscell. , xzv. Peut-être a-t-il six palpes, et dans ce cas il appartiendrait à la division précé- dente. 252 INSECIES NÉVRPOTÈRES. Geoffroy, mais qui s’en éloignent par le nombre des articles des tarses, sous le nom générique De SEMBLIDES. ( SEMBLIS. ) Ce genre se compose de ceux de Corypaze (Conypaus), de CuauziopE (CaauLiones), et de Srazis (Srauis), de La- treille. Le premier se distingue par les mandibules, qui sont très grandes et en forme de cornes, dans les mâles (1); le second par les antennes pectinées (2) , et le troisième, en ce que ses mandibules sont de grandeur moyenne, comme dans celui-ci, que les antennes sont simples, ainsi que dans celui- là, et des deux précédents, en ce que les ailes sont en toit. A ce dernier sous-genre appartient La Semblide de la boue ( Hemerobius lutarius, Lin. ; Reœs. insect. Il, class. 2, Insect. aquat., xux), d’un noir mat, avec les ailes d’un brun clair , chargées de nervures noires. La femelle dépose une quantité prodigieuse d’œufs, qui se terminent brusquement par une petite pointe, sur les feuilles des plantes ou des corps situés près des eaux. Ils y sont implantés perpendiculairement comme des quilles , avec symétrie, contigus , et y forment de grandes plaques brunes. La larve vit dans l’eau , où elle court et nage très vite. Elle a, ainsi que celles des éphémères , des fausses branchies sur les côtés de l’abdomen , et son der- nier anneau s’alonge en forme de queue; mais elle se change en une nymphe immobile. 4° Une autre division, celle des Trimrrines (ter- mitinæ), comprendra des névroptères à demi-mé- tamorphose , tous terrestres, actifs, carnassiers ou rongeurs , dans tous les états. Si l’on en excepte les mantispes, bien distinctes de tous les insectes de cet ordre, par la forme de leurs pattes anté- (1) Latr., Gen. , crust. et insect., EI, p. 199. (2) Ibid., p. 198. FAMILLE DES PLANIPENNES 253 rieures, ressemblant aux mêmes des mantes; les tarses ont quatre articles au plus, ce qui les éloigne des genres précédents de la même famille. Les man- dibules sont toujours cornées et fortes. Les ailes inférieures sont presque de la grandeur des supé- rieures, et sans plis, ou plus petites. Les uns ont de cinq à trois articles aux tarses, des palpes labiaux saillants et très distincts; les antennes généralement composés de plus de dix articles, le protho- rax grand , en forme de corselet; les ailes égales et très réticulées. Les Manrispes (ManpispA. Illig. — Rhaphidia. Scop., Lin. — Mantis, Fab., Pall., Oliv.) Ont cinq articles à tous les tarses, et les deux premières La x A pattes conformées sur le modèle des mêmes des mantes, ou ravisseuses. Ces insectes ont des antennes fort courtes et grénues, les yeux grands, le prothorax fort long , épaissi en devant , et les ailes en toit (1). 4 Les RaPmiDies. (RapæiprA. Lin., Fab. Qui ont quatre articles aux tarses; les ailes en toit; la tête alongée , rétrécie en arrière; le corselet long, étroit et. presque cylindrique; l’abdomen des femelles se terminé par un long oviducte extérieur, formé de deux lames. La R. commune ( R. ophiopsis, Lin.; De G., Insect., Îl, xxv , 4 — 8), longue d’un demi-pouce, noire, avec des raies jauvâtres sur l’abdomen; ailes transparentes, avec une tache noire vers le bout. Dans les bois. RL ee 00 ge (1) Latr., Gener., crust. et insect.; WF, 93. -". ON INSECTES NÉVROPTÈRES. La larve se tient dans les fissures des écorces d’arbres , et a la forme d’un petit serpent. Elle est très vive (1). Les Termites. (TERMES. Hemenosius. Lin.) Qui ont aussi quatre articles à tous les tarses, mais dont les ailes sont couchées horizontalement sur le corps, très longues ; dont la tête est arrondie et le cor- selet presque carré ou en demi-cercle. Leur corps est déprimé , avec les antennes courtes et en forme de chapelet; la bouche presque semblable à celle des orthoptères et la lèvre quadrifide; trois yeux lisses, dont un peu distinct, sur le front, et les deux autres situés , un de chaque côté, près du bord interne des yeux ordinaires ; les ailes d'ordinaire légèrement. transparentes, colorées, à nervures très fines et très serrées , ne formant pas de réseau bien distinct ; deux petites pointes ceniques et à deux articles au bout de l’abdomen , et les pieds courts. ré Les termites, propres aux contrées situées entre les tropiques ou à celles qui les avoisinent, sont connus sous le hom de fourmis blanches, poux de bois, caria , etc., et y font: d’horribles dégâts, sous la forme de larves, plus particulièrement. Ces larves, ou les ter- miles ouvriers, travailleurs , ressemblent beaucoup à linsecte parfait ; mais elles ont le corps plus mou, sans ailes, et leur tête, qui paraît proportionnellement plus grande , est ordinairement privée d’yeux, ou n'en a que de très petits. Elles sont réunies en sociétés, dont la po- pulation surpasse tout calcul, vivent à. couvert dans l’intérieur de la terre, des arbres, et de toutes les ma- tières ligneuses, comme meubles, planches, solives, etc, qui font partie des habitations. Elles y creusent des galeries, qui forment autant de routes conduisant au (1) Voyez Latr., Gen., crust. et insect., IIT, p. 203; Fab., Entom. syst. ; et Illiger, édition du Fauya Etrasca de Rossi. FAMILLE DES PLANIPENNES. 255 point central de ieur domicile, et ces corps ainsi minés, ne conservant que leur écorce , tombent bientôt en pous- sière. Si des obstacles les forcent d’en sortir, elles con- struisent en dehors, avec les matières qu’elles rongent, des tuyaux ou des chemins qui.les dérobent toujours à la vue. Les habitations ou les nids de plusieurs espèces sont extérieures, mais sans issue apparente. Tantôtelles s'élèvent au-dessus du sol, en forme de pyramÿdes , de tourelles, quelquefois surmontées d’un chapiteau ou d’un toit très solide, et qui, par leur hauteur et leur nombre , ont l'apparence d’un petit village ; tantôt elles forment , sur les branches des arbres, une grosse masse globuleuse. Une autre sorte d'individus, des neutres, nommés aussi soldats, et que Fabricius prend faus- sement pour des nymphes , défend lhabitation. On les distingue à leur tête beaucoup plus forte et plus alongée , et dont les mandibules sont aussi plus lon- gues, étroites et très croisées l’une sur l’autre. Ils sont beaucoup moins nombreux , se tiennent près de Ja surface extérieure de l’habitation, se présentent les pre- . miers dès qu’on y fait une brêche, et pincent avec force. Or dit aussi qu’ils forceut les ouvriers au travail. Les demi-nymphes ont des rudiments d’ailes , et ressem- blent d’ailleurs aux larves. Devenus insectes parfaits, les termites quittent leur. retraite primilive, s’envolent le soir ou la nuit, en : quantité prodigieuse , perdent , au lever du soleil, leurs ailes qui se sont desséchées, tombent, et sont en ma- jeure partie dévorés par les ciseaux, les lézards-et leurs autres ennemis. Au rapport de Smeathmann , les larves recueillent les couples qu’elles rencontrent, enferment chacun d’eux dans une grande cellule, une sorte de prison nuptiale , où elles nourrissent les époux ; mais j'ai lieu de présumer que l’accouplement a lieu, comme celui des fourmis , dans l’air ou hors de l’habitation, et que les femelles occupent seules l'attention des larves, 256 INSECTES NÉVROPTÈRES. dans le but de former une nouvelle colonie. L’abdomen des femelles acquiert, à raison de la quantité innom- brables des œufs dont il est rempli, un volume d’une grandeur étonnante. La chambre nuptiale occupe le centre de l'habitation, etautour d'elle sont distribuées avec ordre celles qui contiennent les œufs et les provi- sions. Quelques larves de termites, dits voyageurs , ont des yeux et paraissent avoir des habitudes un peu différentes, et se rapprocher. davantage, sous ce rapport, de nos fourmis. Les Nègres, les Hottentots sont très-friands de ces in- seetéss On les détruit avec de la chaux vive, et mieux encore avec de l’arsenic que l’on introduit dans leur do- micile. Les deux espèces suivantes , que l’on trouve dans nos départemens méridionaux, vivent dans l’intérieur de divers arbres. Le T.. lucifuge (T. lucifugum, Ross., Faun., Etrusc., Mant. I, v,k,) noir, luisant; ailes brunâtres, un peu transparentes , avec la côte plus obscure; extrémités su- périeures des antennes, jambes et tarses d’un roussâtre pâle. Il s’est tellement multiplié à Rochefort, dans les ateliers et les magasins de la marine, qu’on ne peut réussir à le detruire , et qu’il y fait de grands ravages. Le T.. à corselet jaune ( T. flavicolle. Fab., ) n’en diffère que par la couleur du corselet. Il nuit beaucoup aux oli- viers, surtout en Espagne. Linnæus a placé les larves dans son genre termes de l’ordre des aptères, et les individus ailés avec les hémé- robes. On n’a caractérisé que très imparfaitement les espèces exotiques. Linnæus en confond plusieurs sous le nom de termés fatale (1). (1) Voyez Latr., Gen., crust. et Insect. IT, p. 203, et nouv. Dict. d’hist. pat. , art., T'ermés. Des insectes des contrées méridionales de l’Europe et d'Afrique, ana- FAMILLE DES PLANNIPENNES. 257 Les autres termilines ont deux articles aux tarses, les palpes labiaux peu distincts et très courts, les an- tennes d'environ dix articles, le premier segment du tronc très petit, et lesailes inférieures plus petites que les supérieures. Ils forment le genre Des Psoques. (Psocus. Lat., Fab. — Termes. Hemerobius. Lin.). Ce sont de très petits insectes , dont le corps est court, très mou, souvent renflé ou comme bossu, avec la tête grande, les antennes sétacées , les palpes maxillaires saillants , et les ailes en toit, peu réticulées ou simple- ment veinées. Ils sont très agiles, vivent sur les écorces des arbres, dans le bois, le vieux chaume, ete. On trouve communément dans les livres, les collections d’insectes ou de plantes, l’espèce suivante: Le P. pulsateur, vulgairement pou du bois (Termes pulsatorium. Lin.; Schæff., Elem., Entom. cxxvi, 1, 2); ilest, le plus souvent, sans ailes, d’un blanc jaunâtre,avec les veux et de petites taches sur l’abdomen, de couleur rousse. On avait cru qu’il produisait ce petit bruit, pareil au battement d’une montre, que l’on entend souvent dans nos maisons, et dont nous avons parlé au genre vrillette. Telle est l’origine de son nom spécifique (1). logues aux termès; mais à tête plus large que le corselet, à tarses de troïs articles, à ailes ne dépassant guère l'abdomen, ou nulles, ayant les pieds comprimés, les deux jambes antérieures plus larges, sans yeux lisses, et dont le corselet est alongé, forment le genre que j'ai indiqué dans mes familles naturelles du règne animal, sous le nom d’Eurie (Em- bia ) ; il est figuré danstle grand ouvrage sur l'Egypte. (1) Voyez Latr., Gen., crust. et Insect., III, p. 207; Fab., Supp., Entom., Syst., et la Monographie de ce genre, dans la première dé- cade des Illust. Icon., des Insect,. de Coquebert. Le quatrième volume du magasin entomologique de M. Germar offre quelques observations anatomiques sur l’espèce commune ( pulsatorius ). TOME . 17 258 INSECTES NÉVROPTÈRES, 5° Les PerLipes, ( perlides) , qui ont trois articles aux tarses , les mandibules presque Loujoursen partie membraneuses et petites, avec les ailes inférieures plus larges que les supérieures, et doublées sur elles-mêmes au côté interne. Elles comprennent le genre PERLE ( PERLA) de Geoffroy. Leur corps est alongé, étroit, aplati, avec la tête assez grande , lesantennes sét acées , les palpes maxillaires très saillants, le premier segment du tronc presque carré, les ailes couchées et croisées horziontalement sur le corps, et l'abdomen terminé ordinarement par deux soiés ar- ticulées. Leurs larves sont aquatiques et vivent dans des fourreaux qu’elles se construisent à la manière de celles de la famille suivante, et où elles passent à l’état de nymphe. Elles subissent leur dernière transformation aux premiers jours du printemps. Les Némoures (NemouraA) de Latreille, diffèrent des Per- les proprement dites, par leur Jabre très apparent, leurs mandibules cornées, les articles presque également longs de leurs tarses, et en ce que leur abdomen n’a presque pas de soies au bout (1). La P. à longue queue ( Phryganea bicaudata. Lin. ; Geoff. , Insect. Il, x, 2), longue de huit lignes, d’un brun obscur, avec une ligne jaune le long du milieu de la tête et du coïselet; nervures des ailes brunes; soies de la queue presque aussi longues que les antennes. Com- mune au printemps, sur les bords desrivières (2). (3) Voyez Latr., Gen. , crust. et Insect. > HE, p. 210; Oliv., Encycl. méth. , article Vémoure ; phryganea nebulosa, Linn. , etc. (2) F’oyez Geoffroy et Latr. , ibid. FAMILLE DES PLICIPENNES. 259 « La troisieme famille des NÉVROPTÈRES, Les PLICIPENNES. (PLICIPENNES.) (1). N’ont point de mandibules, et leurs ailes infé- rieures, sont ordinairement plus larges que les su- périeures, et ;plissées dans leur longueur. Elle se compose du genre Des FRIGANES. (PHRYGANEA. Lin., Fab.). Ces névroptères ont l'air, au premier coup d’œil, de pêtites phalènes, ce qui les a fait nommer par Réaumur mouches papillonacées. De Géer même observe que Porganisation intérieure de leurs larves a les plus grands rapports avec celle des chenilles. La tête de ces névrop- tères est petite, et offre deux antennes sétacées, ordi- naïrement fort longues et avancées; des yeux arrondis et saillants ; deux yeux lisses situéssur lefront; un labre conique ou courbé; quatre palpes , dont les maxillaires le plus souvent très longs, filiformes ou presque sétacés, de cinq articles , et les labiaux de trois , avec le dernier un peu plus gros , des mâchoires et une lèvre membra- neue réunies. Le corps est le plus souvent hérissé dé poils, et forme, avec les ailes, un triangle alongé, comme plusieurs noctuelles ou pyrales. Le premier seg- cr (1) Elle forme dans les Méthodes de MM. Kirby et Leach, l’ordre des Tricnorrères (TricnoererA ), qui se lierait par les tinéites , avec celui des lépidoptères. Mais, comme des plicipennes on passe naturellement aux perles, l’on serait forcé, en continuant, de suivre la série des rap- ports naturels, de terminer les névroptères, par les libellules et les éphc- mères, dont l’organisation et les habitudes diffèrent beaucoup de celles des hyménoptères, succédant aux névroptères dans cette Méthode. Les libellules et les autres névroptères , qui, dans la nôtre viennent immé. diatement après, nous paraissent être ceux qui se rapprochent le plus des orthoptères. * sf 260 INSECTES NÉVROPTÉRES, ment du thorax est petiL. Les ailes sont simplement vei- nées , ordinairement colorées ou presque opaques , soyeuses ou velues, dans plusieurs, et toujours en toit très incliné. Les pieds sont alongés, garnis de petites épines ; avec cinq articles à tous les tarses. Ces insectes volent principalement le soir et dans la nuit, pénètrent souvent dans les maisons, attirés par la lumière, sont d’une vivacité extrême dans tous leurs mouvements, out une mauvaise odeur, sont placés bout à bout dans l’accouplement , et restent long-temps dans cet état. Les petites espèces voltigent par troupes, au-dessus des étangs et des rivières. Plusieurs femelles portent leurs œufs, rassemblés en un paquet verdâtre , à l’extré- mité postérieure de leur abdomen. De Géer a vu de ces œufs qui étaient renfermés dans une matière glaireuse, semblable a du frai de grenouille, et placée sur des plantes ou d’autres corps , au bord des eaux. Leurs larves, que d’anciens naturalistes ont nommées ligniperdes , et d’autres charrées, vivent toujours comme les teignes, dans des fourreaux ordinairement cylin- driques, recouverts de différentes matières qu’elles trou- vent dans l’eau, comme des morceaux de gramen, de jonc, de feuiiles, de bois, de racines, de graines, de sable, même de petites coquilles, et souvent arrangés avecsymétrie. Elles lient ces diflérents corps avec des fils de soie, matière contenue dans des réservoirs intérieurs, semblables à ceux des chenilles, et dont les fils sortent également par des filières de la lèvre. L'intérieur de l’ha- bitation forme un tube qui est ouvert aux deux bouts pour l'entrée de l’eau. La larve traîne toujours son fourreau avec elle, fait sortir l’extrémité antérieure de son corps lorsqu’elle marche , ne quitte jamais sa maison, et y rentre volontairement lorsqu'on l’en retire de force et qu'on la laisse à sa portée. Ces larves sont alongées, presque cylindriques, ont la tête écailleuse, pourvue de fortes mandibuleset d’un petit FAMILLE DES PLICIPENNES. 261 _ œil de chaque côté, six pieds, dont Les deux antérieurs C plus courts et ordinairement plus gros , et les autres alongés. Leur corps est composé de douze anneaux, dont le quatrième a, de chaque côté, dans le plus grand nombre , un mamelon conique; le dernier se termine par deux crochets mobiles. On voit aussi, dans la plu- part , deux rangées de filets blancs , membraneux et très flexibles, qui paraissent être des organes respiratoires. Lorsque ces larves veulent se transformer en nymphes, elles fixent à différents corps, mais toujours dans l’eau , leurs tuyaux, en ferment les deux ouvertures avéc une porte grillée, dont la forme, de même que celle du tuyau , varie selon les espèces. Elles ont soin d’arrêter leur demeure portative de manière que l'ouverture, située au point d'appui, ne soit point bouchée. , La nymphea, en devant , deux crochets qui se croi- sent, et forment l’apparence d’un nez ou d’un bec. Elle s’en sert pour percer une des deux ,cloisons grillées, et en sortir lorsque le moment de sa dernière transforma- tion est arrivé. Immobile jusqu'alors, elle marche ou nage mainte- nant avec agilité, au moyen de ses quatre pieds antérieurs qui sont libres et pourvus de franges de poils serrés. Lés nymphes des grandes espèces sortent tout-à-fait de l’eau et grimpent sur diflérents corps, où s’opère leur derniere mue; les petites se rendent simplement à sa surface et s’y transforment en insectes ailés, à la ma- nière des cousins et de plusieurs tipulaires; leur an- cienne dépouille leur sert de bateau. Les unes ont les ailes iuférieures évidemment plus larges. que les supérieures , et plissées. Les Séaicosromes. ( SEnicosroma. Lat. ) Out, dans l’un des sexes, les palpes maxillaires en forme de valvules, recouvrant la bouche en manière de museau ar- 262 INSECTES NÉVROPTÈRES. rondi, de trois articles, et sous lesquels l’on découvre un | duvet.épais et cotonneux ; ceux de l’autre sexe sont filifor-®* mes, et de cinq articles (r). Les Fricanes propres. (PaRryGANEA. ) ‘ Ont la bouche semblable dans les deux sexes, et les palpes maxillaires plus courts que la tête et le corselet, et peu velus. La F. grande ( P. grandis. ; Rœs. , Insect. IL, Ins. aq., cl. 2, xvni), la plus grande de notre pays. Antennes de la longueur du corps ; ailes Supérieures d’un brun grisä- tre, avec des taches cendrées , une raie longitudinale noire, et deux ou trois points blancs à leur extrémité. Le tuyau de sa larve est revêtu de petits fragments d’écorces ou de matières ligneuses , disposés horizontale- ment. La F. fauve ( P. striata. Lin.'; Geoff., Insect. Il, x, 5), longue de près d’un pouce, fauve, avec les yeux noirs et les nervures des ailes un peu plus foncées que le reste. La F. à rhombe (P. rhombica.; Rœs., ibid. xvi), longue de sept lignes, d’un jaune brun; une grande tache blan- che, en forme de rhombe ct latérale, aux ailes supérieures. Le tuyau de la larve est garni de petites pierres et de dé- bris de coquilles (2). Quelques espèces, telles que les suivantes , filosa, qua- drifasciata, longicornis, hirta, nigra, ont des antennes excessivement longues , et les palpes maxillaires pareille- ment fort longs, et très velus. Elles forment notre sous- genre Mysracine ( MysracinA,) Les autres ont les quatre ailes étroites, l’ancéolées , pres- que égales, et sans plis. À cette division appartient le genre Hyproptie ( HyDro- pTiLA ) de M. Dalman. Les antennes sont courtes, presque grenues et de la même grosseur (3). (1) Genre établi sur une espèce.des environs d'Aix, communiquée par M. Boyer de Fons-Colombe, et que M. de Labillardière , de l’acad. roy. des sciences , a aussi rapportée dn Levant. (2) Voyez, pour les autres espèces, Fabricius, De Géer et Ræœsel. (3) Anal., enlom., p. 26. INSECTES HYMÉNOPTÈRES. 265 L'on pourrait composer un autre sous- genre ( Psycho- myie), avec d’autres friganes à ailes semblables, mais dont les antennes sont lougues et sétacées, ainsi que dans presque toutes les autres. On en rencontre très souvent dans les jardins, sur les feuilles de divers arbustes, une espèce très petite, d’une grande vivacité, dont tout le corps est d’un brün fauve , avec les antennes annelées de blanc, et qui me paraît inédite ou impAraUe an décrite. LE NEUVIÈME ORDRE DES INSECTES, Celui des HYMÉNOPTÈRES. ( HyYMENOP TERA. — Piezata. Fab. ) Nous offre encore quatre ailes membraneuses et nues ; une bouche composée de mandibules, de ma- choires, avec deux lèvres ; mais les ailes, dont les supérieures , toujours plus grandes, 6nt moins de nervures que celles des névroptères , et ne sont que veinées ; les femelles ont l'abdomen terminé par une larière ou un aiguilion. Ils ont tous, outre les yeux composés, trois petits yeux lisses ; des antennes variables, non-seulement selon les genres, mais encore dans les sexes de la même espèce, néanmoins filiformes ou sétacées dans la plupart; des mâchoires et une lèvre générale- ment étroites, alongées, attachées dans une cavité profonde de la tête par de longs muscles (1), en demi-tube à leur partie inférieure, souvent repliées “ (1) Le menton participe alors à ce mouvement général , tandis qu’il est fixe dans les autres insectes broyeurs. 264 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. à leur extrémité, plus propres à conduire les sucs nutritifs qu’à la mastication, et réunies , en forme de trompe, dans plusieurs ; la languette membra- neuse , soit évasée à son extrémilé, soit longue et filiforme, ayant le pharynx à sa base antérieure, et souvent recouvenhgpar une sorte de sous-labre ou d’épipharynx ; quatre palpes, dont deux maxillaires et deux labiaux; le thorax de trois segments réunis er une masse, dont l’antérieur tres court, et les deux autres confondus en un(1); les ailes croisées horizontalement sur le corps; l’abdomen suspendu le plus souvent à l'extrémité postérieure da corselet par un petit filet ou un pédicule ; enfin des tarses à cinq articles, et dont aucun n’est di- visé. La tarière ou l’oviducte et l’aiguillon (2) sont composés dans la plupart de trois pièces longues et grêles, dont deux servent de fourreau à la troisième, (1) Le métathorax proprement dit est très court, ne forme qu’un ar-' ceau supérieur, et il est ordinairement intimement uni avec le premier segment abdominal, de sorte qu’à la rigueur, le thorax vu en dessus, est composé de quatre segments, dont le second et le dernier plus grands ; celui-ci offre dans un grand nombre , deux stigmates bien distincts. Lorsque l'abdomen est pédiculé, son second segment , dans l’hypothèse que le précédent lui appartienne , en est, en apparence, le premier. (2) L'un et l’autre sont formés sur le même modèle. Du milieu de l’ex- trémité postérieure et inférieure de l'abdomen, partent deux lames de deux articles chaque , tantôt valvulaires et servant de gaine, tantôt sous la forme de stylet ou de palpes; elles renferment, dans l’entre-deux, * deux autres pièces réunies en une, et qui composent la tarière ou l’aiguil- Jon. Lorsqu’elies forment un aïguillon, la supérieure engaîne l’autre dans une coulisse ou canal inférieur. Dans les tenthrédines, la tarière consiste en deux pièces en forme de lames de couteau , appiiquées l’une conire l'autre, par Le côté le plus large, strices transversalement et dentces sur leurs bords. INSECTES HYMÉNOPTÈRES. 265 dans ceux qui ont une tarière, et dont une seule, la supérieure, a une coulisse en dessous pour em- boîter les deux autres. Dans ceux où cette tarière est transformée en aiguillon , cette arme offensive et l’oviducte sont dentelés en scie à leur extrémité. M. Jurine a trouvé dans l’articulation des ailes (Now. méth. de class. les Hymen. et les Dipt.), de bons caractères auxiliaires pour la distinction des genres, mais dont l’exposition ne convient point à la nature de notre ouvrage, et ne dispenserait pas” de recourir au sien. Nous nous bornerons à dire qu’il fait principalement usage de la présence ou de l'absence, du nombre , de la formeet de la connexion de deux sortes de cellules, situées près du bord externe des ailes supérieures, et qu’il nomme radiales et cubitales. Le milieu de ce bord offre le plus souvent une petite callosité désignée sous le nom de poignet on de carpe. Ii en sort une nervure qui, se dirigeant vers le bout de l’aile, forme avec ce bord la cellulé radiale , quelquefois divisée en deux. Près de ce point naît encore une seconde nervure, quiva aussi vers le bord postérieur, et qui laisse entreselle et la précédente un espace, celui des cellules cubitales, dont le nombre varie d’un à quatre (1). (x) Consultez l’article Rapraze de l’encyclopedie méthodique, où l’ex- position de cette Méthode est bien présentée et perfectionnée. Jurine a aussi publié dans les Mémoires de l’académie des sciences de Turin, un très beau travail sur l’organisation des ailes des hyménoptères. Nous devons encore à 266 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. … Les hyménoptères subissent une métamorphose complète, La plupart de leurs larves ressemblent à un ver, et sont dépourvues de pattes ; telles sont celies des hyménoptères de la seconde famille et des suivantes. Celles de la première en ont six à crochet, et souvent, en outre douze à seize autres simplement membraneuses. Ces sortes de larves ont été nommées fausses chenilles. Les unes et les autres ont la tête écailleuse, avec des mandibules, des mâchoires, et une lèvre à l’extrémité de la- quelle est une filière pour le passage de la matère soyeuse qui doit être employée pour la construction de la coque de la nymphe. Lesunes vivent de substances végétales; d’autres, toujours sans pattes , se nourrissent de cadavres d’in - sectes, de leurs larves , de leurs nymphes , et même de leurs œufs. Pour suppléer à l’impuissance où elles sont d'agir, la mère les approvisionne, tantôt en portant leurs aliments dans les nids qu'elle leur a préparés, el souvent construits avec un art qui ex- cite notre surprise ; tantôt en placant ses œufs dans le corps des larves et des nymphes d'insectes, dont ses petits doivent se nourrir. D’autres larves d’hy- ménoptères, également sans pattes, ont besoin de matières alimentaires, tant végétales qu’animales, plus élaborées el souvent renouvelées. Celles-ci M. Chabrier, ancien officier supérieur d’artillerie, des recherches de ceute nature, mais plus générales dans leur application. Elles ont été insérées dans le Recucil des Mémoires du muséam d'histoire naturelle. INSECTES HYMÉNOPTERES. 267 sont élevées en commun par des individus sans sexes, réunis en sociétés, chargés exclusivement de tous les travaux , et dont les ouvrages et le ré- gime de vie sont pour nous le sujet d’une conti- nuelle admiration. Les hyménoptères, dans leur état parfait, vivent presque tous sur les fleurs, et sont en général plus abondants danslescontréesméridionales. La durée de leur vie, depuis leur naissance jusqu’à leur dernière métamorphose, est bornée au cercle d’une année. M. Léon Dufour remarque dans son Mémoire sur l’anatomie des scolies ( journ. de phys. sept. 1828 ), que les trachées de tous les hyménop- tères soumis à ses dissections, ont un degré de perfection de plus que dans d’autres ordres des in- secles ; qu’au lieu d’être constituées par des vais- seaux cylindroïdes et élastiques, dont le diamètre décroit par ses divisions successives, elles offrent des dilatations constantes, des vésicules bien déter- minées , favorables à un séjour plus ou moins pro- longé de l’air, susceptibles de se détendre ou de s’affaisser suivant la quantité de fluide qu’elles ad- mettent. De chaque côté de Ja base de l'abdomen , se voit une de ces vésicules, grande , ovale, d’un blanc matlacté, émettant cà el là des faisceaux rayon- nants de trachées vasculaires, qui vont se distribuer aux organes voisins. En pénétrant dans le thorax, _elle s’étrangle, se dilate de nouveau, et dégénère insensiblement en un tube dont les subdivisions se 268 INSECTES HYMÉNOPTÈRBS. perdent dans la tête. En arrière de ces deux vési- cules abdominales, l'organe respiratoire se continue en deuxtubes filiformes, fournissant uneinfinité d’ar- buscules aériens, et devenant confluents vers l’anus. Dans les xylocopes etles bourdons, les deux grandes vésicules abdominales ont chacune, à leur surface su- périeureetantérieure, un corps cylindrique, grisätre, élastique , mais adhérent dans toute sa longueur dans les xylocopes , et libre dans les bourdons. IL pense que ce corps qui se dirige vers l'insertion des ailes, n’est pas étranger à la production du bourdonne- ment , puisque celui-ci peut avoir lieu, même apres la sousiraction complète des ailes. Je diviserai cet oräre en deux sections. La première, celle des TÉrésrans ( T'erebran- tia), a pour caractères d’avoir une tarière dans les femelles. Je la partage en deux grandes familles. La première, celle Des PORTE-SCIE. (SECURIFERA. ) Se distingue des suivantes par l’abdomen sessile, ou dont la base s’unit au corselet dans toute son épaisseur , et sémble en être une continuation et ne pas avoir. de mouvement propre (1). (1) Le segment portant les ailes inférieures est séparé du suivant ou du premier de l'abdomen, par une incision ou articulation transverse. Viennent ensuite, sans interruption et sans étranglement particulier, les autres segments. H FAMILLE DES PORTE-SCIE, 269 Les femelles ont une tarière, le plus souvent en forme de scie, et qui leur sert non-seulement à déposer les œufs, mais encore à préparer la place qui doit les recevoir. Les larves ont toujours six pieds écailleux, et souvent d’autres, mais qui sont membraneux. Cette famille se compose de deux tribus. La première , celle des TenTHrÉDENES , ou vul- gairement Moucnes - A -scte ( T'enthredinetæ. Lat.), a des mandibules alongées et comprimées ; la languette divisée en trois , et comme digitée ; la tarière composée de deux lames, dentelées en scie, pointues , réunies, et logées dans une coulisse sous l’anus. Les palpes maxillaires sont toujours com- posés de six articles, et les labiaux de quatre. Ceux-ci sont toujours plus courts; les quatre ailes sont toujours divisées en cellules nombreuses. Cette tribu compose le genre Des TENTHRÈDES ( TENTHREDO ) de Linnæus. LA Leur abdomen cylindrique , arrondi postérieurement, composé de neuf anneaux , tellement uni au corselet , qu'il semble n’en être qu’une continuité; leurs ailes qui paraissent comme chiffonnées; les deux petits corps arrondis, ordinairement colorés, en forme de grains, que l’on observe derrière l’écusson, et leur port lourd, les font aisément reconnaître. La forme et la composition des antennes varient. Leurs mandibules sont fortes et dentées. Les extrémités de leurs mâchoires sont presque membraneuses, ou moins coriaces que leur tige; leurs palpes sent filiformes ou presque sétacés, de six articles. 270 INSECTES HY MÉNOPTÈRES. La languette est droite , arrondie, divisée en trois par- ties, doublées, et dont l’intermédiaire plus étroite; sa gaîne est ordinairement courte ; ses palpes, plus courts que les maxillaires , ont quatre articles, dont le dernier presque ovalaire. L’abdomen de la femelle offre à son éxtrémité inférieure une double tarière mobile, écail- leuse , dentelée en scie, pointue , logée entre deux autres lames concaves , et qui lui servent d’étui. C’est avec le jeu alternatif des dents de la tarière qu’elle fait succes- sivement dans les branches ou diverses autres parties des végétaux , de petits trous, dans chacun desquels elle dépose un œuf et ensuite une liqueur mousseuse, dont l’usage est, à ce que l’on présume, d'empêcher l’ouver- ture de se fermer. Les plaies, faites par les entailles de la scie , deviennent de plus en plus convexes, par l’aug- mentation du volume de l’œuf. Quelquefois même ces arties prennent la forme d’une galle, tantôt ligneuse, tantôt molle et pulpeuse , semblable à un petit fruit, se- lon là nature des parties végétales offensées. Ces tu- meurs forment alors le domicile des larves qui y vivent, soit.solitaires , soit en compagnie. Elles ÿ subissent leurs métamorphoses, et l’insecte ÿ pratique, avec ses dents, une ouverture circulaire, pour sa sorlie. Mais, en gé- néral , ces larves se tiennent à découvert sur les feuilles des arbres et des plantes, dont elles se nourrissens. Par la forme générale de leur corps , leurs couleurs , la dis- osition extérieure de leur derme , le nombre considé- rable de leurs pattes, ces larves ressemblent beaucoup aux chenilles, et ont aussi été nommées fausses che- nilles ; mais elles ont dix-huit à vingt-deux pieds , ou n’en offrent que six, ce qui les distingue des chenilles, où le nombre de ces organes est de dix à seize. Plusieurs de ces fausses chenilles se roulent en spirale, d’autres ont le derrière de leur corps élevé en arc. Pour se trans- former en nymphes, elles filent, soit dans la terre, soit en dehors, sur les végétaux où elles ont vécu, une co- FAMILLE DES PORTE-SCIE. 271 | que; elles y restent souvent plusieurs mois de suite, l'hiver même, dans leur premier état, et ne passent à celui de nymphe que peu de jours avant de devenir mouches-à-scie. M. Dutrochet , correspondant de l’Académie des Scien- ces , a publié dans le Journal physique des observations sur le canal alimentaire de quelques-uns de ces insectes. Dans les uns, dont les antennes n’ont dans plusieurs que veuf articles; qui ont deux épines droites et divergentes à l’extrémité interne des deux jambes antérieures, la tarière n’est point saillante postérieurement. lei le labre est toujours apparent; le côté interne des qua- tre jambes postérieures n’a point d’épines dans son milieu, ou n’en offre qu’une seule. Les larves ou fausses chenilles ont de douze à seize pattes membraneuses. Tantôt les antennes , toujours courtes , ‘se terminent, soit par un reuflement épais, en forme de cône renversé et arrondi au bout, ou de bouton; soit par un grand article, en massue alongée , prismatique ou cylindrique, fourchu dans quel- ques mâles ; le nombre des articles précédents est de cinq au plus. Les espèces où ces organes, semblables dans les deux sexes , se terminent par un renflement en forme de bouton, ou de cône renversé et arrondi au bout (1), précédé de qua- tre à cinq articles; et dont les deux nervures dés ailes su- périeures, formant la côte jusqu’au point calleux; sont contigues ou très rapprochées parallèlement, sans Er sil- lon intermédiaire, composent le FPE Des Crusex. (Cimex. Oliv. Fab. — Crabro. Geoff.) Les fausses chenilles ont vingt-deux pattes. Quelques- pay étant tourmentées, seringuent par ies côtés du Corps, et jusqu'a un pied de rte des jets d’une liqueur ver- dâtre. M. Leach (2) mettant à profit la considération du nombre (x) Ce renflement est formé par le cinquième ou sixième article, maisqui, dans plusieurs, offre des vestiges de trois ou deux divisions annulaires. (2) Zool. , Miscell. , IT, p. 100 et saiv. 272 INSECTES HYMÉNOPTÈRKES. des articles antérieurs à la massue, de leurs proportions relatives, celle de la disposition des cellules des ailes, a par- tagé les cimbex eu plusieurs autres genres, dont un, celui de PerGA ( Perga )(1) et propre à la Nouvelle-Hollande, se dis- tingue de tous les autres par les caractères suivants. Les qua- tre jambes postérieures ont au milieu de ieur côté inférieur une épine mobile. L’écussen est grand, carré, avec les an- gles postérieurs avancés en forme de dents. Les valves recevant la tarière sont garnies extérieurement de soies nombreuses, courtes et frisées. Les antennes sont fort cour- tes, de six articles, dont le dernier ou la massue sans ves- tiges d’anneaux , ainsi que dans les Syzyconies ( Syzxeonia,) genre établi par M. Klug, sur des espèces du Brésil (2). La cel- lule radiale est appendicée ; les cubitales sont au nombre de quatre, dont la seconde et la troisième reçoivent chacune une nervure récurrente ( nervures transverses du disque ). M. Lepeletier de S. Fargeau , dans une très bonne mono- graphie des tenthrédines, n’a adopté que le genre perga, et à son imitation nous ne considèrerons ceux du naturaliste anglais que comme de simples divisions des cimbex. Les deux espèces suivantes sont du nombre de celles dort les antennes ont cinq articles avant la massue. Le C. jaune. ( Tenthredo lutea. Lin.; De G., Insect. li, xxx, 8— 16), long de près d’un pouce, brun; an- tennes et abdomen jaunes; des bandes d’un noir violet sur cette dernière partie. Sa fausse chenille est d’un jaune foncé , avec une raie bleue, bordée de noir, le long da dos. Sur le saule , Le bouleau , etc. Le C. à grosses cuisses. ( Tenthredo femorata. Lin. ; De G., Insect. IE, xxx1v, 1—6), grand, noir ; antennes et tar- (x) Tbid., 116, cxzviu; Lepelet. , monog., Tenthred., p. 40. (2) Monog., entomol., p. 1773 il a préjenté dans le même ouvrage (p.171), les caractères d’un autre genre, pachylosticta, pareillement propre au Brésil. Les antennes sont composées de cinq articles. Les ailes supérieures sont dilatées près de leur extrémité, avec le point calleux, semi-lunaire. Les second, troisième et quatrième articles des tarses pos- térieurs sont très courts. Il en mentionne trois espèces. A raison des cellules des'ailes et des épines des jambes postérieures , le G. perga doit précéder immédiatement celui d’hylotome. FAMILLE DES PORTE-SCIE. 273 ses d’un jaune brun; des taches d’un brun noirâtre au bord postérieur des ailes supérieures ; cuisses postérieures très grandes, du moins daus l’un des sexes. Sa fausse chenille vit aussi sur le saule; elle est verte, avec trois raies sur le dos, dont celle du milieu bleuâtre, et les laté- rales jaunâtres (1). Les espèces où les antennes n’offrent que trois articles bien distincts, dont le dernier en massue alongée, prismatique ou cylindrique, plus grêle, cilié, et quelquefois fourchu dans les mâles; où les deux nervures costales des ailes su- périeures sont très écartées l’une de l’autre, forment le sous- genre Des HyLoromes. (HyLoroma. Lat. Fab. — Cryptus. Jur.) Les uns (ScemzocÈres, Schyzocera, Latr.; Cryptus, Leach, Lepel. ,) ont quatre cellules cubitales, et les antennes four- chues dans les mâles. Le milieu des jambes n’offre point d’épines (2). D’autres (Aylotomes propres ) semblables aux précédents, quant aux ailes, ont leurs antennes terminées, dans les deux sexes, par un article simple ou indivis. La plupart ( hylotomes , Lepel. | ) ont une épine au milieu des quatre jambes postérieures. Les fausses chenilles ont dix-huit à vingt pattes. L’Æ. du rosier ( Tenthredo rosæ. Lin.; Rœs., Insect., II, Vesp. Il, ) long de quatre lignes ; tête, dessus du corselet et bord extérieur des ailes supérieures, noirs ; le reste du corps d’un jaune safran , avec les tarses annelés de noir. Sa larve est jaune, pointillée de noir, et ronge les feuilles du rosier. M. Lepeletier réunit aux Cryptus du docteur Leach quel- ques espèces qui ne diffèrent des précédentes que par l’ab- sence d’épines au milieu des quatre jambes postérieures. (1) Voyez, pour.les aütres espèces, Oliv. (Encycl. méth, , article Cimbex, Fab.; Latr., Gen., crust. et Insect., IIL, p. 227; Jurine, genre tenthredo; Panz. , hymen. , et les ouvrages précités. (2) Leach., Zool. Miscell., III, p. 124; Lepel., Monog. tenthr , p. 52. TOME Y. 15 274 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. D’autres aylotomés distingués par le même caractère népa- tif, mais où le nombre des cellules cubitales n’est que de trois, sont génériquement pour lui des prixies (ptilia) (1). Tantôt les antennes ont neuf articles au moins, bien dis- tincts , et ne se terminent point nettement et brusquement en massue. Il y en a, et c’est le plus grand nombre, dont lés antennes, toujours simples dans les deux sexes ou du moins dans les femelles, ont quatorze articles au plus, et neuf plus commu- nément. Les Tenrarèves propres. (Tenrureno. Lat., Fab.) Qui ont les antennes de neuf articles simples dans les deux sexes. Leurs larves ont de dix-huit à vingt-deux pattes. Le nombre des dentelures des mandibules varie, dans l’in- secte parfait, de deux à quatre. Les ailes supérieures présen- tent aussi des différences dans celui de leurs cellules ra- diales et cubitales. Ces caractères ont servi de fondement à plusieurs autres sous-genres que nous réunissons à celui-ci. Ils se composent des allantes, des dolères, des némates, de Ju- rine, et de celui de pristiphose , formé de la troisième fa- mille des ptérones de ce savant, et de quelques autres du docteur Leach. La T!. de la scrophulaire. ( T.scrophulariæ, Lin.; Panz., : Faun.; insect. Germ. , C. 10, le mâle). Longue.,de cinq lignes, noîre, avec, les antennes un peu plus grosses vers leur extrémité, et fauves; anneaux de l’abdomen, le second et le troisième exceptés, bordés postérieurement de jaune; jambes et tarses fauves. Elle ressemble à une guêpe. Larve à vingt-deux. pattes, blanche , avec la tête et des points noirs. Elle mange les feuilles de la scrophulaire, La T. verte. ( TT. viridis ; Lin. ; Panz. , ibid. LXIV, 2 ). Même grandeur ; antennes sétacées ; corps vert, avec des (1) Lepel., ibid., p. 49. Voyez aussi le même ouvrage, le précédent de M. Leach, ét les Monograp. de divers genres de cette famille du docteur Klüg., quant aux autres espèces d’hylotomes. VTAMILLE DES PORTE-SCIE. 275 taches sur le thorax et une bande le long du milieu du dos de l’abdomen , noires. Sur le bouleau (1). De Géer nous a donné la description d’une espèce très sin- gulière sous la forme de larve, celle qu’il nomme mouche- à-scie de la larve-limace, et à laquelle il rapporte la T. du cerisier ( cerasi) de Linnæus. Elle est noire, avec les ailes noirâtres et les pattes brunes. Sa larve est très commune sur les feuilles de divers arbres fruitiers de nos jardins.+Réau- mur lui avait donné, à raison de sa forme, le nom de fausse chenille tétard; elle est toute noire et couverte d’une hu- meur gluante, ce qui la fait aussi ressembler à une limace. Peck, botaniste anglo-américain, a donné l’histoire complète d’une autre espèce, dont la larve est semblable. D’autres espèces , ayant encore des antennes de neuf arti- cles, diffèrent des précédentes en ce qu’elles sont pectinées d’un côté dans les mâles. Les Czaptes. (CLanius. Klüg , Lat.) (a) Quelques autres, ayant le corps court et ramassé comme les hylotomes, et considérés comme tels par Fabricius, ont de dix à quatorze articles aux antennes, et simples dans les deux sexes. Les ATHALEs. ( ArTaz14. Leach. ) (3) Les espèces suivantes sont remarquables par leurs anten- nes composées de seize articles au moins, pectinées ou en éventail dans les mâles , et en scie dans les femelles. Eiles nous conduisent, sous ce rapport, aux mégalodontes , pre- mier sous-genre de la subdivision suivante. Les Prérycopnores, ( Prerycopaorus. Klüg: ) Où les antennes n’ont qu’une seule rangée de dents, et simplement plus longues ou en peigne dans les mâles, et (x) Voyez, pour les autres espèces, les auteurs mentionnés précé- demment. (2) Lepel., ibid. , p. 57. (3) Ibid., p. 21. M. Leach n’y comprend que les espèces dont les antennes ont dix articles. M. Klüg les range avec ses Emphytus. 18* L. 276 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. courtes et en scie dans les femelles: ici elles sont sensible- ment plus grosses vers le bout (1). Les Lopuyres. (Lopnyrus. Lat.) Dont les antennes ont, dans les mâles, un double rang de dents alongées, formant un grand parache triangulaire, et sont en scie dans les femelles. Je rapporte à ce sous-genre la première famille des ptéro- nes de M. Jurine, ainsi que la première division des Aylo- tomes de Fabricius. Les fausses chenilles ont vingt-deux pattes, vivent en société et plus particulièrement sur les pins , aux jeunes plants desquels elles nuisent beau- coup (2). Là, le labre est caché ou peu saillant. Le côté.interne des quatre jambes postérieures offre, avant son extrémité, deux épines et souvent même une troisième au-dessus de la paire précédente. Les antennes sont toujours composées d’un grand nombre d’articies ; la tête est forte, carrée, portée sur ur petit cou, avec les mandibules fortement croisées. Ces espèces paraissent au printemps. Les larves du plus grand nombre n’ont point de pattes membraneuses, et vivent eu société dans des nids soyeux , formés par elles , autour des feuilles de divers arbres. Elles forment le genre cephaleia de Jurine, que l’on a di- visé en deux autres. Les Mécazopontes. (Mecaroponres. Lat. — Tarpa. Fab. ) Où les antennes sont eu scie ou en peigne (3). Les Pampuizies. ( Pampmius. Lat. — Zyda. Fab. ) Qui ont les antennes simples dans les deux sexes. Leurs larves n’ont point de pattes membraneuses, et l’ex- trémité postérieure de leur corps se termine par deux cor- (x) Voyez Klüg., Leach et Lepetetier , ibid. | (2) Lepelet., ibidem, et la Monogr. de ce sous-genre publiée par Klüg, dans les Mém. des curieux de la nature, de Berlin. (3) Voyez les ouvrages ci-dessus, et Entom: monog, de M. Klüg, p. 183. à FAMILLE DES PORTE-SCIE. 277 ues. Elles vivent de feuilles, qu’elles plient souvent pour s’y tenir cachées (1). Les dernières tenthrédines ont la tarière prolongée au- delà de sa coulisse et saillante postérieurement. L’extrémité interne des deux jambes antérieures n’offre distinctement qu’une seule épine ; elle est courbe et terminée par deux dents. Les antennes sont toujours composées d’un grand nombre d'articles , et simples. Les XvëLes. (XyxELa. Dalm. — Pinicola. Bréb. — Mas- tigocerus. Klüg.) Très distinctes par leurs antennes coudées, formant une sorte de fouet, brusquement plus menues vers leur extré- mité , et de ouze articles, dont le troisième fort long ; ainsi que par leurs palpes maxillaires fort lonps et pareillement _en forme de fouet. Le point épais ou calleux des ailes supé- rieures est remplacé par une cellule. Les lames de la tarière sont unies et sans dentelures. Les larves vivent dans l’intérieur des végétaux ou dans les vieux bois (2). Les Céraus. (Cepaus. Lat., Fab. — Trachelus. Jur.) Qui ont les antennes insérées près du front, et plus grosses vers le bout. D’après des observations consignées dans le Bullet. universel de M. le bar. de Férussac, la larve de l’es- pèce la plus commune ( Pygmœæus ) vivrait dans l’intérieur des tiges de blé (3). Les Xipaypries. ( XipaypriA. Lat., Fab. — UÜrocerus. Jur.) Dont les antennes sont insérées près de la bouche, et plus grêles vers le bout (4). (1) Tbid.; l’article Pamphilie de l’Encycl. méth., et la Monograhie du genre /yda du docteur Klüg (Mém, des cur. de la nature , de Berlin). Voyez aussi la Monog. de M. Lepeletier. (2) Voyez Dalm:, Anal. Entom.,; p. 27. Le nombre des articles est le même que dans les précédents, et ce savant s’est mépris à cet égard. Voyez aussi l’article Pinicole du Nouv. dict. d’hist natur., deuxième édit. ; et la monos. des tenthrèdes de M. Lepeletier. (3) Les ouvrages cités plus haut et la Monog. des Sinex du docteur Klüg, g. Astatus. (4) Ibid., et M. Jurine. M. Klüg désigne ce genre sous le nom d’Ay- bonotus. 278 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Laseconde tribu , celledes UrocÈèREs ( Urocerata. Lat.), se distingue de la précédente aux caractères suivants : les mandibules sont courtes et épaisses ; la languette est entière; la tarière des femelles est tantôt ttes saillante et composée de trois filets, tantôt roulée en spirale dans l’intérieur de l’abdo- men et sous une forme capillaire. Cette tribu est composée du genre DEs SIREx (SIREX) de Linnæus. Leurs antennes sont filiformes ou sétacées, vibratiles, de dix à vingt-cinq articles. La tête est arrondie et presque globuleuse, avec le labre très petit, les palpes maxillaires filiformes, de deux à cinq articies, les labiaux de trois , dont le dernier plus gros. Le corps est presque cylindrique. Les tarses antérieurs ou postérieurs, et dans plusieurs la couleur de l’abdomen diffèrent selon les sexes. La femelle enfonce ses œufs dans les vieux arbres ; et le plus souvent dans les pins. Sa tarière est logée à sa base ,entre deux valves, formant une coulisse. Les Onysses. (Oryssus Lat., Fab.) : Qui ont les antennes insérées près de la bouche, de dix à ouze articles; les maudibules sans dents; les palpes maxil- laires longs et de cinq articles; l’extrémité postérieure de labdomen presque arrondie ou faiblement protongée, et dont la tarière est capillaire et rouléc en spirale dans l’inté- rieur de }’abdomeu. Les deux espèces connues se trouvent, en Eurove, sur les arbres, dans les premiers jours du printemps, et sont très aviles (1). (1) Voyez Latr., Gen. crust. et insect,, IL, p. 245, et Particle Orysse de l'Encycl. méthod. FAMILLE DES PUPIVORES-. 279 Les Sirex propres, ou les Icaxeumon-Bounpons. (SIREx. Lin. — Urocerus. Geoff. ) Ayant les antennes insérées près du front, de treize à vingt-cinq articles ; les mandibules dentelées au côté in- terne ; les palpes maxillaires très petits, presque couiques , de : 2 articles, avec l’extrémité du dernier sepment de l’abdomen prolougé en forme de queue ou de corne, et la tarière saillante, de trois filets. Ces insectes , qui sont d’assez grande taille, habitent plus particulièrement les forêts de pins et "de sapins des contrées froides et montagneuses, produisent, en volant, un bour- donnement semblable à celui des bourdons et des frelons, et paraissent, certaines années , en telle abondance, qu'ils ont été pour le peuple un sujet d’effroi. La larve a six pieds, avec l’extrémité postérieure du corps terminée en pointe ; elle vit dans le bois, où elle se file une coque et achève ses métamorphoses. ” Le S. géant. ( Sirex gigas , Lin., la fem. — S. mariscus, ejusd., le Lue Rœs., ins., II, Vesp., vin, 1x. La femelle est longue d’un peu pit d’un pouce, noire, avec une tache derrière chaque œil, le second anneau e Vabdo- men et ses trois derniers, jaunes. Les jambes et les tarses sont jaunâtres. Le mâle a l’abdomen d’un jaunâtre fauve, avec son extrémité noire. Les Tremex de M. Jurine ne different des sirex que par les antennes plus courtes, moins grêles à leur extrémité, ou filiformes, composées seulement de treize à quatorze arti- ticles , et par leurs ailes supérieures n’ayant que deux cel- lules cubitales (1). La seconde famille des HymMÉNoPTÈRESs, Les PUPIVORES. ( Puprvora.) Ont l’ahdomen attaché au corselet par une simple portion de leur diamètre transversal, et même le (1) Voyez Latr., Gen. crust. etinsect., IT, p. 238; la Monographie de ce genre du docteur Klüg ; l'ouvrage de M. Jurine, et celui de Panzer sur les y menoptéres. 280 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. plus souvent par un très petit filet ou pédicule , de manière que son insertion est très dislincte, et qu’il se meut sur cette parlie du corps (1). Les femelles ont une tarière qui leur sert d’oviducte. Les larves sont apodes, et pour la plupart pa- rasiles et Carnassières. Je la partage en, Six tribus. La première, celle des Evantazes ( Evaniales, Lat. ), ont les ailes veinées, et dont les supérieures au moins aréolées ; les antennes filiformes ou séta- cées, de treize à quatorze articles; les mandibules dentées au côté interue ; les palpes maxillaires de six articles et les labiaux de quatre; l’abdomen implanté sur le thorax, et dans plusieurs au- dessous de l’écusson, avec une tarière ordinaire- ment saillante et de trois filets. Cette tribu pourrait ne former qu’un seul genre , celui De Fo. (FoEnus.) Li Tantôt la tarière est cachée ou très peu saillante, et sous la forme d’un petit aiguillon. La languette est trifide, carac- tère qui les rapproche des hyménoptères précédents. Les Évames. ( Évanwia. Fab. — Sphex. Lin.) Dont les anteunes sont coudées, et dont l’abdomen très petit, comprimé, triangulaire où ovoïde et pédiculé brus- quement à sa naissance , est inséré à l'extrémité postérieure et supérieure du thorax, au-dessous de l’écusson (2). (1) Le premier segment de l'abdomen forme l'extrémité postérieure du thorax, et s’unit intimement avec Le métathorax, de sorte que le second segment de l'abdomen en devient le premier. (2) Foyes Fab., Jur., Latr., Gen. erust. et insect. , JET, p. 2600. FAMILLE DES PUPIVORES,. 28: Les PéLécnes. ( Perecwus. Latr., Fab.) Où l’abdomen inséré , ainsi que celui des suivants, beau- coup plus bas, un peu au-dessus de l’origine des pattes postérieures, est alongé, tantôt filiforme , très long, arqué, tantôt rétréci graduellement vers sa base et terminé en ma- nière de massue. Les jambes postérieures sont renflées. Les antennes sont droites et très menues (1). Tantôt la tarière est très saillante, et formée de trois filets distincts et égaux. Les uns ont l’abdomen et les jambes postérieures en forme de massue; les antennes sont filiformes; la languette est entière ou simplement échancrée. Les Foexes propres. { Fonus. Fab. — Zchneumon. Lin. ) (2) L’abdomen des autres est comprimé, ellipsoïdal ou en faucille , et toutes leurs jambes sont gréles; les antennes sont sétacées Les AuzaqQues. ( AuzAcus. Jur., Spin. ) Dont l'abdomen est ellipsoïde (3). Les PaxyzLommes. ( Paxyrzoma. Brébisson. ) Où il est en faucille (4). La seconde tribu, les Icaneumonines ( Zchneumo- nides), ont aussi les ailes veinées, et dont les supé- rieures offrent toujours dans leur disquedes cellules complètes ou fermées. L'abdomen prend naissance entre les deux pattes postérieures. Lesantennes sont généralement filiformes ou sétacées (très rarement, (1) Les mêmes ouvrages, et l’article Pelecine de l'Encyel. méthod. (2) Voyez Jurine, hyménopt. ; Latr. , Gener. crust. et insect., IV, 3; et Panzer, sur les hyménopt. Voyez aussi Spinol., Insect. Ligur. (3) Ztem. (4) Foyez le nouveau Dict. d’hist. nat., deuxième éd. ; sous-genre formé sur une seule espèce , ayant de grands rapports avec les ophions de Fabricius. 282 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. en massue), vibratiles et composées d’un très grand nombre d’articles (seize au moins). Dans la plu- part, les mandibules n’ont point de dent au côté interne , et se terminent en une pointe bifide. Les palpes maxillaires, toujours apparents ou saillants, n'ont le plus souvent que cinq articles. La tarière est composée de trois filets. Cette tribu embrasse la presque totalité du genre Des IcHNEuMONS (IcHNEUMON ) de Linneus. (1) Qui détruisent la postérité des lépidoptères, si nui- sibles à l’agriculture sous la forme de chenilles, de même que l’ichneumon quadrupède était censé le faire à l’égard du crocodile, en cassant ses œufs, ou même en s’intro- duisant dans son corps, pour dévorer ses entrailles. D’autres auteurs ont nommé ces insectes mouches tripiles, à raison des trois soies de leur tarière, etmouches vibrantes , parce qu’ils agitent continuellement leurs an- tentes, qui sont souvent contournées, avec une tache blanche ou jaunâtre, en forme d’anneau, dans leur mi- lieu. Is ont les palpes maxillaires alongés, presque <é- tacés, de cinq à six articles; les labiaux sont plus courts, filiformes, et de trois à quatre articulations. La lan- guette est ordinairement entière ou simplement échan- crée. Leur corps a , le plus souvent, une forme étroite et alongée ou linéaire, avec la tarière tantôt extérieure, en manière de queue, tantôt fort courte et cachée dans (1) Cegeare comprend au-delà de douze cents espèces , et son étude est hérissée de grandes difficultés. Les travaux de MM. Gravenhorst et Nées de Esenbeck, ont commencé à les aplanir. Le premier vient de publier le prospectus d'un ouvrage complet sur ces insectes, et nous avons tout lieu d’espérer que cette partie intéressante de l’entomologie sera désor- mais aussi bien éclaircie que l’état de la science peut le permettre. FAMILLE DES PUPIVORES. 285 l’intérieur de l’abdomen, qui se termine alors en pointe, tandis qu'il est plus épais et comme en massue tronquée obliquement, dans ceux où la tarière est saillante. Des trois pièces qui la composent, celle du milieu est la seule qui pénètre dans les corps où ils déposent leurs œufs; son extrémité est aplatie et taillée quelquefois en bec de plume. Les'femelles pressées de pondre marchent ou volent (1) continuellement, pour tàcher de décou- vrir les larves, les nymphes, les œufs des insectes, et même des araignées , des pucerons, etc., destinés à rece- voir les leurs et à nourrir, lorsqu'ils seront éclos, leur famille. Elles montrent dans ces recherches un in- stinct admirable, et qui leur dévoile les retraites les plus cachées. C’est sous les écorces des arbres, dans leurs fentes ou dans leurs crevasses que celles dont Îa tarière est longue, placent le germe de leur race. Elles y intro- duisent leur oviducte ou la tarière propre, dans une direction presque perpendiculaire ; il est ‘entièrement dégagé des demi-fourreaux, qui sont parallèles entre eux ét soutenus en l'air dans la ligne du corps. Mais les femelles, dont la tarière est très courte, peu ou point apparente , placent leurs œufs dans le corps ou sur la peau des larves des chenilles et dans les nymphes, qui sont à découvert, ou très accessibles. Les larves des ichneumonides n’ont point de pattes ; ainsi que toutes les autres des familles suivantes. Celles qui vivent, à la manière des vers intestinaux, dans le corps des larves ou des chenilles, où elles sont même quelquefois en société , ne rongent que leur corps grais- seux, ou les parties intérieures qui ne sont point rigou- reusement nécessaires à leur conservation ; mais sur le point de se changer en nymphes, elles percentleur peau, RU di himçmuhili es 1e guet veus, (1} Quelques espèces sont apières ou n'ont que des ailes très courtes. Elles ont été l'objet d’une monographie particulière publiée par M. Gra- venhoôxst, qui en a donné une autre sur les ichueumons du Piémont. 234 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. afin d’en sortir, ou bien leur donnent la mort et y achèvent tranquillement leurs dernières métamorphoses. Telles sont aussi les habitudes des larves d’ichneumoni- des, qui se nourrissent de nymphes ou de chrysali- -des. Presque toutes se filent une coque soyeuse , pour passer à l’état de nymphe. Ces coques sont quelquefois agglomérées , et soit nues, soit enveloppées d’une bourre ou d’un coton , en une masse ovale, que l’on trouve souvent: attachée aux tiges des plantes. Leur réunion et leur disposition symétrique forment dans une espèce un corps alvéolaire, semblable à un petit rayon d’abeilledomestique. La soie de ces coques est tan- tôt d’un jaune d’un blanc uniforme , tantôt mélan- gée de noir ou de fils de deux couleurs. Les coques de quelques espèces sont suspendues à une feuille ou à une petite branche, au moyen d’un fil assez long. Réaumur a observé que, détachées du corps où elles sont fixées, elles font des sauts dont la hauteur peut aller jusqu’à quatre pouces, les larves renfermées dans les coques rapprochant les deux extrémités de leurs corps et les débandant ensuite, à la manière de quelques petites larves sauteuses de diptères que l’on trouve sur le vieux fromage. Cette famille est très nombreuse en espèces. La variété du nombre des articles des palpes peut servir de base à trois divisions principales. La première comprendra les espèces dont les palpes maxil- laires ont cinq articles, et les labiaux quatre. La seconde cellule cubitale est très petite, et presque circulaire ou nulle. ? Nous formerons une première subdivision avec les espèces dont la tête ne se prolonge jamais en devant sous la forme de museau ou de bec, dont la languette n’est point profon- démert échancrée, dont les palpés maxiliaires sont fort alon- gés, avec les derniers articles différant sensiblement , quant aux formes et aux proportions, des précédents. La tarière n’est point recouverte à sa base, par une grande lame en forme de vomer. FAMILLE DES PUPIVORES. 285 Ici cette tarière est très saillante. Quelques espèces se distinguent des autres par [eur tête presque globuleuse ; leurs mandibules terminées en une pointe entière ou faiblement échancrée , et l’alongement de leur métathorax. La seconde cellule cubitale manque sou- vent. Tels sont Les Srépaaxes. (Srepaanus. Jur. — Pimpla. Bracon. Fab.) Dont le thorax est très aminci en devant, et de niveau à son extrémité postérieure avec l’origine de l’abdomen, de sorte que cette partie du corps paraît presque sessile et in- sérée à l'extrémité postérieure et supérieure du métathorax, ainsi que dans les évanies. Les cuisses postérieures sont ren- flées. Le sommet de la tête présente plusieurs petits tuber- cules (1). Les Xonipes. { Xonipss. Latr. — Pimpla. Cryptus. Fab.) Où le métathorax est convexe et arrondi à sa chute, de manière que l’abdomen est inséré, comme d’ordinaire, à son extrémité inférieure, et préseute un pédicule très dis- tinct (2). Parmi les espèces dont la tête est transverse , et dont les mandibules sont très distinctement bifides ou bien échan- crées à leur pointe, Les unes, comme Les Prmpues. ( Pimpza. Fab.) Ont l’abdomen cylindrique , et très brièvement pédiculé. Nous citerons l’/chneumon persuasif ( persuasorius ) de Linnæus ( Panz., Faun. insect., xix, 18), qui est une de nos plus grandes espèces. Son corps est neir, avec des taches sur le thorax et l’écusson blauc; deux points de cette couleur sur chaque anneau de l'abdomen, et les pattes fauves. La tarière est de la longueur du corps. (1) Latr., Gener. crust. et insect., IX, 3; Bracon serrator, Fab. ; —Ejusd., pimpla coronator, et quelques autres esp. inédites d’Amé- rique. (2) Latr., ibid., 4; les pimples mediator, necator et meliorator de Fab. , sont probablement des xorides ; son cryptus ruspator paraît devoir former un sous-genre propre , voisin du précédent. 286 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Son I. manifestateur ( manifestator, Panz., ibid., xx, 21), qui est noir ainsi que l’écusson, avec les pattes fauves. Une autre pimple (ovivora, Bullet. univ. des scienc. de M. le baron de Férussac) détruit les œufs des arai- gnées (1). D’autres ont l'abdomen presque ovalaire, avec un pédi- cule alongé, grêle et arqué. Ce sont Les Crypres (Cryprus ) de Fabricius. On en connaît dont les femelles sont aptères, et qui, à raison de ce caractère et de la forme du thorax divisé er deux parties ou nœuds, pourraient constituer un sous-gemre pro- pre. On les rencontre presque toujours à terre (2). Là, la tarière des femelies est cachée ou peu prolongée au- delà de l’anus. Tantôt l’abdomen est comprimé en forme de faucille ou de massue tronquée. Les Opmons. (Opmion. Fab.) Dont les antennes sont filiformes ou sétacées , et ou l’ab- domen est en faucille et tronqué au bout. La tarière est un peu saillante. La seconde cellule cubitale est très petite ou nulle. L’O. jaune ( Ichneumon luteus , Lin.; Schæff., Icon. insect., Ï, 10), d’uu jaune roussâtre, avec les yeux verts. La femelle dépose ses œufs sur la peau de quelques che- niles, particulièrement de celle qu’on nomme la queue- fourchue ( Bombyx vinula). Ns y sont fixés au moyen d’un pédicule long et délié. Les larves y vivent, ayant l’extré- mité postérieure de leur corps engagée dans les pellicules des œufs d’où elles sont sorties, y croissent, sans empé- cher la chenille de faire sa coque; mais elles finissent par la tuer, en consumant sa substance intérieure, se filent ensuite des coques, les unes auprès des autres, eten sor- tent sous ia forme d’ichneumons. La larve d’une autre (1) Fab. , System, Piez,; et l’art, Pimple de l'Encyclop. méthod. (2) Fab., ibid. FAMILLE DES PUPIVORES. 287 espèce ( O. moderator, Fab. ), détruit celle d’un autre ichneumon ( Pimpla strobilellæ , Fab.) (x). Les Bancaus. ( Bancaus. Fab. ) Semblables par les antennes, mais dont l’abdomen est, dans les femelles, rétréci au bout, et terminé en pointe (2). Les Hezzwicies. ( HEzwic14.) Ont le port des précédents, mais leurs antennes sont plus grosses vers le bout (3). Tantôt l’abdomen est plutôt aplati que comprimé, soit ovalaire, ou presque cylindrique, soit en fuseau. Dans: deus-Suh abdomen est notablement rétréci à sa base, en manière de pédicule. Les Joppes. (JorpA. Fab.) Qui s’éloignent des suivants par leurs antennes notable- ment élargies ou épaissies avant le bout, et se terminant ensuite en pointe (4). Les Icaweumons propres. (Icaneumon.) Dont la tête est transverse, et dont l’abdomen est ovalaire, presque également rétréci aux deux bouts. Panzer en a séparé génériquement , sous le nom de trogus, des espèces dont l’écusson est en forme de tubercule coni- que, et dont l’abdomen offre = profondes incisions trans- verses (3). Les ALomyes ( ALomya) du même. - Ont une tête plus étroite et plus arrondie, avec l’abdomen plus élargi vers son extrémité postérieure. Ua ichneumon de notre pays, qui nous paraît être très « voisin du femoralis de M. Gravenhorst (ichn. pedem., n° 136), très rapproché d’ailleurs des alomyes, est re- + (1) Fab., ibid. ; et l'art. Ophion de l'Ecyclop. méthod. (2) Fab. , ibid. (3) Voyez le Bullet. univ. des sc. de M. le baron de Férussac. (4) Fab., ibid. (5) Fab. ibid. ; et Panz. , Révis. des hymén. 288 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. marquable par sa tête pyramidale, avec une élévation antérieure portant les antennes. Il pourrait être le type d’un autre sous-genre ( Æypsicera ) (x). Daus ceux-là, l’abdomen tient au métathorax par la ma- jeure portion de son diamètre transversal , est presque ses- sile, presque cylindrique, et RAR TRE élargi ouépaissi vers son extrémité postérieure. Tels sont Les Perrasres. ( Pecrastes. Illig. — Metopius. Panz. ) ls ont une élévation circulaire au dessous des antennes et les bords latéraux de l’écusson relevés et aigus (2). La seconde et dernière division des espèces dont les pal- pes maxillaires ont cinq articles, etles labiaux quatre, nous offre une languette profondément échancrée ou presque bifide; des palpes maxillaires à articles peu différents, ou dont la forme change graduellemeut. La tarière est saillante et recouverte à sa base par une grande lame, en forme de vomer. Les cuisses postérieures sont grosses. La tête de plu- sieurs est avancée eu manière de museau. Les Acænrres. (Acænirus. Latr.) Dont la tête ne présente point en devant de saillie en forme de bec (3). Les AcarTis. (AcarTuis. Latr. ). Où elle se termine antérieurement de la sorte. Ces insec- tes se rapprochent, par les ailes, des sous-genres suivants (4). Notre seconde division des ichneumons ne diffère de la première , à l’égard du nombre des articles des palpes, qu’en ce qu’il y en a un de moins aux labiaux , ou que ces palpes n’en présentent que trois. Ainsi que dans la plupart ‘sh (x) Les mêmes ouvrages. (2) Ichneumon necatorius, Fab.; Panz., Faun., insect. Germ., XL VII, 21;— I. migratorius, Fab.; — I. amictorius, Panz., ibid., LXXXW, 14; — ejusd. , J. dissectorius, XCNIII, 14. Voyez l’article Peltaste de l'Encyclop. méthod. (3) Latr., Gen. crust. et insect,, IV, 9; Encyclop. méthod. , Hist. nät. Insect. , X, 37. (4) Latr. , ibid. , 9; Encyclop. , ibid., 38. FAMILLE DES PUPIVORES. 259 des espèces de la division suivante , la seconde cellule cubi- tale est plus souvent aussi grande que la première , presque carrée. La tarrière est saillante, La pointe des mandibules est bifide ou échancrée. Les uns ont un biatus ou vide remarquable entre les mar- dibules et le chaperon. Les mâchoires sont prolongées infé- rieurement au-dessous des mandibules. La seconde cellule cubitale est carrée et assez grande, La tarière est longue. Ce sont Les Braconws (Bracon) de Jurine et de Fabricius. On pourrait en détacher , ainsi que je l’avais fait ancien- nement, sous la dénomination générique de Virron, les espèces dont les antennes sont courtes et filiformes; dont les mâchoires sont proportionnellement plus longues et for- ment avec la lèvre une espèce de bec, et où les palpes maxil- laires ne sont guère plus longs que les labiaux. Les espèces à antennes sétacées , aussi longues au moins que le corps ; à palpes maxillaires beaucoup plus longs que les labiaux , et dont les mäâchoires et la lèvre forment au- dessous de mandibules cette sorte de bec, seraient exclu- sivement des bracons (1). - Les autres n’offrent point, entre les mandibules et le cha- peron , de vide. Les mächoires et la lèvre ne sont point pro- longées. La seconde cellule cubitale est très petite. La tarière et même l’abdomen sont courts. Les Microcastres. (Microcasrer. Latr.) (2) Notre troisième'et dernière division, répondant à celle des Bassus de M. Nées d'Esenbeck, a, comme la première, quatre articles aux palpes labiaux; mais les maxillaires en ont un de pius, c’est-à-dire six. L’abdomen est demi-sessile. Ici les mandibules vont en se rétrécissant et se terminent, ainsi qre dans les précédents, par deux dents, ou en une pointe bifide ou échancrée. LE 0 à Les Hezcows. { Hezcon. Nées d’Es. ) Dont l’abdomen vu en dessus, présente plusieurs an- —— (1) Voyez Latr., ibid., et l’'Encyclop. method., mémé tome, p. 35. (a) Latr. , ibid. TOME v. 19 290 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. “eaux, se termine par une longue tarière, et n’est point voûté en dessous (1). er Les Sicazpnes. (Sicareaus. Latr.) Où il est creusé en voûte inférieurement , n’offre en des- sus , que trois segments, et dont la tarière est retirée et en forme d’aiguillon (2). Les Cuécowes. (Cueconus. Jur. ) Où cette partie du corps, conformée d’ailleurs presque de même , est inarticulée supérieurement (3). Là, les mandibules sont presque carrées, avec trois dents au bout; une au milieu , et les autres formées par la saillie des angles du bord terminal. Les ALysies. ( Azysra. Lat. ) (4) Nous n’avons pas encore pu étudier complétement divers autres genres établis par MM. Gravenhorse et Nées d’Esen- beck das leur tableau des genres de la famille des ichneu- monides, et nous n'avons pas cru dès lors devoir les men- tionner. Celui d’AÆromalon de Jurine est à supprimer. Il n’est qu’une sorte de magasin où il a réuni, quelles que soient les autres différeuces organiques , les ichneumons où la seconde cellule cübitale manque. La troisième tribu, les Garzicoces ( Garur- cozæ. Diplolepariæ, Latr.), n’ont plus aux ailes inférieures qu’une nervure ; les. supérieures, of- frent quelques cellules où aréoles ; savoir:; deux à la base, les brachiales, mais dont l’interne ordinairement incomplète et. peu, prononcée ; une radiale ‘et! triangulaire ; et deux où ‘trois (1) Nées d’Es., Conspect. gener’ et famil., Tchneüm., p. 29- a (2)1 Ibid. ; Latr., ibid. (3) Latr., ibid ; et le même Conspectus, (4) Latr., ibid, Ce sous-penre parait se lier avec les gallicoles; ici les mandibules sont toujours dentces au côté interne. FAMILLE DES PUPIVORES, 291 cubitales, dont la séconde, dans ceux où ilyen a trois, toujours très petile, et dont la troisième très grande, triangulaire et fermée par le bord postérieur de l’aile. Les antennes sont de la même épaisseur'ou vont en grossissant, mais sans former de massue , et composées de treize à quinze articles (1). Les palpes sont fort longs (2). La tarière est roulée enspirale dans l’intérieur de l’abdomen, avec l’extré- mité postérieure logée dans une coulisse du ventre. Les gallicoles forment le genre Des Cynrrs (Cynips) de Linnæus. Geoffroy les distingue mal à propos sous le nom de diplolèpe, etappelle cynips des insectes de la famille sui- vante , compris par Linnæus dans sa dernière division des ichneumons. _ Les cynips paraissent comme bossus, ayant la tête petite, et le thorax gros et élevé. Leur abdomen est comprimé , en carène ou tranchant à sa partie infé- rieure, et tronqué obliquement , ou très obtus, à son extrémité. Il renferme, dans les femelles, une tarière qui ne paraît composée que d’une seule pièce longue et très déliée , ou capillaire , roulée en spirale à sa base , ou vers l’origine du ventre, et dont la portion termi- nale se loge sous l’anus, entre deux valvules alongées, lui formant chacune un demi-fourreau. L’extrémité de cette tarière est creusée en gouttière, avec des dents latérales , imitant celles d’un fer de flèche, et avec les- (1) Selon les sexes, treize dans les Jbalies femelles , la même quantité dans les Figites du même sexe , et quatorze dans leurs mâles; ce dernier nombre dans les Cynips femelles et quinze dans leurs mâles. (2) Les maxillaires ont généralement quatre articles , et les labiaux trois , dont le dernier un peu plus gros. *+ 19 °92 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. quelles l’insecte élargit les entailles qu’il fait aux diffé- rentes parties des végétaux, pour y placer ses œufs. Les sucs s'épanchent à l’endroit qui a été prise , et y for- ‘ ment une excroissance où une tumeur qu'on nomme galle, et dont la plus connue, noix de galle, galle du Levant, est employée avec une solution de witriol vert, ou de sulfate de fer , dans la teinture en noir. La forme et la solidité de ces protubérances varient selon la nature des parties des végétaux qui ont été offensées, comme les feuilles, leurs pétioles, les boutons, l’écorce ou l’aubier , les racines, etc. La plupart sont sphériques, quelques-unes imitent des fruits; telles sont les galles en pomme, en groseille, en pepin, la galle en forme de nèfle du chêne tozin, etc. D’autres sont chevelues , comme celle qu’on nomme bédéguar, mousse chevelue, et qui vient sur le rosier sauvage ou l’églantier. Il ÿ en a de semblables à des pommes d’artichaux , à des cham- pignons, à de petits boutons, etc. ; les œufs renfermés dans ces excroissances, acquièrent du volume et de la consistance. Il en naît de petites larves sans pattes, mais ayant souvent des mamelons qui en tiennent lieu. Tantôt elles y vivent solitairement et tantôt en société. Elles en rongent l’intérieur, sans nuire à son dévelop- pément , et y restent cinq à six mois dans cet états Les unes y subissent leurs métamorphoses; les autres la quittent pour s’enfoncer dans la terre, où elles demeu- rent jusqu’à leur dernière transformation. Des trous ronds que l’on voit à la surface des galles, annoncent que l’animal enest sorti: On y trouve aussi plusieurs insectes de la famille suivante; mais ils ont pris la place dés habitants naturels, qu’ils ont détruits, à la manière des ichneumons. Quelques cynips sont aptères. Une espèce dépose ses œufs dans la semence du figuier sauvage le plus pré- coce. Les Grecs modernes, suivant à cet égard une mé- thode que l’antiquité leur a transmise, enfilent plusieurs FAMILLE DES PUPIVORES. 295 de ces fruits et Les placent sur les figuiers tardifs; Îles cynips sortent chargés de poussière fécondante , s’intro- duisent dans l’œil des figues de ces derniers, en fécon- dent les graines et provoquent la maturité du fruil. Cette opération a été appelée caprification. Les Igazres. (Ipazra. Latr., Illig. — Sagaris. Panz. — Banchus. Fab. ) Dont l’abdomen est très comprimé dans toute sa hauteur, en forme de lame de couteau ; les antennes sont filiformes. La cellule radiale est longue, étroite; les deux brachiales sont très distinctes et complètes ou entièrement fermées; les deux premières cubitales sont très petites (1). Les Ficires. ( Ficires. Latr., Jur.) Où l’abdomen est ovoïde, épaissi et arrondi supérieure- ment ou simplement comprimé ou tranchant en dessous; et dont les antennes sont grenues et vont en grossissant. Î[l n’y a qu’une cellule brachiale complète ; la radiale est très éloi- guée du bout de l’aile ; la seconde cubitale manque (2). Les Cynirs proprement dits. ( Cynirs. Lin. — Diplolepis. Geoff. ) Ont l’abdomen semblable, mais les antennes sont filifor- mes et non grenues. La base des ailes supérieures n’offre aussi qu’une cellule complète; les cubitales sont au nombre de trois , et la première est proportionnellement plus grande que dans les Ibalies ; la radiale est pareïllement alongée. Le C. de la galle à teinture (Diplolepis gallæ tinctoriæ. Oliv. Voyage en Turq.), est d’un fauve très pâle, couvert d’un duvet soyeux et blanchâtre, avec une tache d’un brun noirâtre et luisant sur l’abdomen. Dans la gaile ronde, dure et hérissée de tubercules, qui vient sur une espèce de chêne du Levant, et qu’on emploie dans le (1) Latr., Gen. crust. et Insect., IV, p. 19. Les palpes maxillaires, d'après mes anciennes observations sur ce genre, auraient ciuq articles, tandis que ceux des Figites et des Cynips, n’en ont que quatre. (2) Latr. , ibid., p. 19, et Jurine. g LA 294 INSECTES HYMÉNOPTÈRES, commerce. En cassant cette galle, on.en retiré souvent l’insecte parfait. Nous citerons encore le C. des fleurs de chéne ( C. quer- cus pedunculi. Lin. ; Réaum. , Ins., III, xL, 1-6 ), qui est gris, avec une croix linéaire sur les ailes; il pique les ur: fleurs mâles du chère, et y produit des galles rondes, ce qui les fait ressembler à de petites grappes de fruit. Le C. du bédéguar ( C. rosæ , Lin. ; Réaum., :bid., xzvr, 5-8; et xivni, 1-4), noir, avec les pieds et l'abdomen, son extrémité exceplée, rouges (1). La quatrième tribu, celle des CHarcrorres(Chal- cidiæ. Spin.), ne diffère essentiellement de la précé- dente que par les antennes qui sont, les Eucharis seuls exceplés, coudées et forment, à partir du coude, une massue alongée ou en fuseau, dont le premier article souvent logé dans un sillon. Les palpes sont très courts. La cellule radiale manque ordinairement; il n'ya Jamais qu’une cellule cubitale, et quin’est point fermée. Les antennes n’ont pas au-delà de douze ar- ticles. On peut rapporter les genres qu’on a établis dans cette tribu, à celui Des CHALcIs. ( CHALCGIs. Fab. ) Ces insectes sont fort petits, ornés de couleurs mé- talliques très brillantes, et ont, pour la plupart , la fa- culté de sauter. La tarière est souvent composée de trois (1) Woyez, pour les autres espèces, Linnæus; Oliv., art. Diplolèpe de l'Encyclop. méthod. ; Latr., Hist., Gen. des crust. et des insect. , XII, p- 206, ei Gen. crust. et insect., IV,p. 18; Jur. et Panzer , sur les hyménoptères. Le docteur Virey a publié, d’après un Mémoire manuscrit de feu Olivier, de nouvelles observations relatives aux galles produites par ces insectes. : FAMILLE DES PUPIVORES- 205 filets , ainsi que celle des ichneumons, saillante, et les larves sont pareillement parasites. Quelques-unes , à rai- ‘son de leurextrême petitesse, senourrissent de l’intérieur d'œufs d’insectes, presque imperceptibles. Plusieurs autres vivent dans les galles et les chrysalides des lépi- doptères. Je soupçonne qu’elles ne se filent point de coque pour passer à l’état de nymphe. Les uns, dont les antennes offrent toujours onze à douze articles, ont les cuisses postérieures très grandes, lenticu- laires , avec leurs jambes arquées. Ici l'abdomen est ovoïde ou conique, pointu à son extré- mité, nettement pédiculé, avec la tarière droite et rarement saillante ou extérieure. Les ailes sont étendues. On en connaît dont les mâles ont desantennes en éventail. Les CarrocÈres. ( Cairocera. Latr.) (1) Celles des autres sont simples dans les deux sexes. Les Cuazcis proprement dits. (Cmarcis. — Vespa. Sphex. Lin.) Les uns ont le pédicule de l’abdomen alongé; tels sont ceux que Fabricius nomme sispes et clavipes ; et qui se trou- vent dans les lieux marécageux. Il sont noirs l’un et l’autre. Le premier a les cuisses postérieures jaunes ; elles sont fauves dans le second. | M. Dalman ( Annal. entom. , p. 29) a formé avec une espèce africaine de cette division, remarquable par sa tête profondément bifide, prolongée antérieurement ainsi que ses mandibules , un nouveau genre, celui de Dirruine ( Dir- rhinus ). Deux autres espèces, renfermées dans du succin, dont les antennes se terminent brusquement en une forte massue ovoïde, de trois articles, et dont la tarière est sail- lante et aussi longue que le corps, lui ont paru encore de- voir constituer un genre propre , Pazmon ( Palmon ). Voyez son Mémoire sur les insectes du copal. V, 21-24. Les autres out le pédicule de l’abdomen très court. (1) Chalcis pectinicornis , Late. , Gener. erust. et insect. , IV, 26. 296 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Tels sont le C. nain ( Vespa minuta, Lin. ), qui est très commun sur les fleurs ombellifères, noir, avec les pieds jaunes, et le C. à jarretières ( C. annulata, Fab.), qui se trouve dans les nids des guêpes cartonnières de l’Améri- que méridionale, et que Réaumur (Insect., VI, xx, 2, et xx1, 3, 4) a pris pour l'individu femelle de cette guêpe. [est noir, avec la pointe de l’abdomen alongée, un point blanc à l’extrémité des cuisses postérieures, et les jambes blanches, entrecoupées de blanc (1). , La, l'abdomen paraît appliqué contre l’extrémité posté- rieure du métathorax et comme sessile, arrondi ou très obtus au bout, comprimé latéralement. La tarière se recourbe sur le dos. Les ailes sont doublées, et les supérieures offrent une cellule radiale. Les Leucospis. ( Leucosris. Fab. ) Le Z. dorsigère ( L. dorsigera, Fab., la fem.; L. dispar., le mâle; Panz., Faun., et insect. Germ., LVL, 15, le mâle) , uoir; abdomen presque une fois plus long que le thorax , avec trois bandes et deux petites taches jaunes ; une ligne transverse sur l’écusson, et deux autres à la partie antérieure du corselet, de cette même couleur. La femelle place ses œufs dans les nids de quelques abeilles maçonnes de Réaumur. Celle d’une autre espèce ( gigas ) pond dans les guëêpiers (2). Les autres, dont les antennes n’ont , dans plusieurs, que cinq à neuf articles, ont les cuisses postérieures oblongues, avec leurs jambes droites. L Parmi ceux dont les antennes, toujours simples dans les deux sexes, sont composées de neuf à douze articles, nous distinguerons d’abord , Les Eucrans. ( Eucmaris. Latr., Fab. — Chalcis. Jux. ) Les seuls de cette tribu où ces organes sont droits ou point _ (1) Voyez Latr., Gen. crust. et insect., IV, p. 25; Fab., Syst. Piez. ; et Olivier, art. Chalcis de l’'Encycl. méthodique. (2) Les mêmes ouvrages et la Monographie de ce genre de M. Klüg, daus les Mémoires des cur. de la nature , de Berlin. Swammerdam paraît avoir eu connaissance de l’une de.ces espèces. FAMILLE DES PUPIVORES. 297 coudés. L’abdomen est pédiculé. Plusieurs individus sou- mis à mon examen, ne m'ont offert aucuns vestiges de palpes (1). Les Taoracantes. (TaorAcanTA. Latr.) Insectes recueillis au Brésil par M. de Saint-Hilaire, re- présentent ici, par leur prolongement scutellaire et recou- vrant les ailes, ces hémiptères que M. Delamarck nomme scutellères. Les autres sous-genres, à antennes toujours composées de neuf articles au moins et simples, mais coudées ; et dont les ailes ne sont point recouvertes par l’écusson, peuvent se diviser en ceux où ces antennes sont insérées près du milieu de la face antérieure de la tête ou notablement'éloignées de la bouche , et en ceux où elles sont insérées très près d’elle. Dans ceux où elles en sont éloignées, les uns ont l’abdo- men presque ovoïde, comprimé sur les côtés, ou plus haut que large, avec la tarière ordinairement saillante et ascen- dante. Tels sont | Les Ac4ows. ( Acaow. Dalm. ) Très remarquables par la grardeur et la longueur de leur tête, et leurs antennes dont le premier article très grand, en forme de palette triangulaire, et dont les trois derniers forment brusquement une massue alongée. Elles sont gar- nies de poils (2). Les Euryromes. ( Euryroma. Illig. ) Dont les antennes sont comme noueuses et garnies de verticilles de poils, dans les mâles. La tarière est courte (3). Les Misocampes. ( Misocampe. Latr, — Diplolepis. Fab. ) Où elles sont composées, dans les deux sexes, d'articles très serrés, et sans verticilles de poils. La tarière est longue. Une espèce vit sous la forme de larve , dans les bédéguars et en dévore celle de leur cynips (4). (1) Latr., Gener. crust. et Insect., IV, 20. (2) Dalm., Anal. entom. , 30; II, 1-6. (3) Latr., ibid. , 27. (4) Latr. , ibid., 29; G. Cynips. 298 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Les autres ont l'abdomen aplati en dessus, soit triangu- laire et terminé en pointe prolongée dans les femelles, soit presque en cœur ou presque orbiculaire. La tarière est d’or- dinaire cachée ou peu saillante. Ici la nervure des ailes supérieures, située près de la côte, est toujours courbe et se réunit au bord extérieur avant le point calleux.Les deux pieds postérieurs sont les plus grands de tous. L’épine intérieure des jambes intermédiaires est petite. Les PÉRiLAMPESs. ( Perinampus. Latr. ) Ont des mandibules fortement dentées ; la massue des an- tennes, courte, épaisse ; l'abdomen court, en forme de cœur, point prolongé au bout , l’écusson épais et sail- lant(r). Dans les deux sous-genres suivants, l’abdomen des fe- melles se prolonge en une pointe conique. La massue des antennes est étroite et alongée. Les PréromaALes. ( Preromazus. Latr. — Cleptes. Fab. ) Dont le thorax est court , sans rétrécissemert anté- rieur (2). Les CLéonymes. (Creonymus. Latr.) Où il est alongé et rétréci antérieurement. L’abdomen est aussi proportionnellement plus long, et les antennes ont leur insertion plus basse (3). Là, la nervure des ailes supérieures, située près de la côte, est quelquefois droite, etse réunit au point calleux. Les pieds intermédiaires sont les plus longs de tous, et leurs jambes ont une forte épine au côté interne. L’ecusson est avancé. Les Eurezmes. ( Eurrcmus. Dalm.) Où la nervure sous-costale, ainsi que dans les précédents, est courbe, et se réunit au bord extérieur, avant le point (1) Latr , ibid. , 30. (2) Latr., ibid., 31. (3) Lair., ibid. , 29. FAMILLE DES PUPIVORES. 209 calleux. Le premier article des tarses intermédiaires est grand et cilié en dessous (1). Les Encyrtes. ( Enxcynrus. Latr.) Où cette nervure est droite et se joint au point calleux, ou plutôt au rameau commençant la cellule cubitale. La massue des antennes est comprimée et tronquée au bout (2). Les SpALANG1Es. ( SpALANG1A. Latr.) Se distinguent des précédents par leurs antennes ( géné- ralement plus longues) insérées très près du bord antérieur de la tête (3). Les Euzoræss. (Euzopaus. Geoff., Latr. — Entodon. Dalm.) N’ont que cinq à huit articles aux antennes, et celles des mâles sont rameuses (4). La cinquième tribu, les Oxvurss ( Oxiuri. Lat.), Semblables aux précédents quant à l'absence de nervures aux ailesinférieures, ont, dans les femel- les, l’'abdomenterminé par une tarière tubulaire, co- nique, tantôt interne, excertile et sortant par l’anus, comme un aiguillor , tantôt extérieure et formant une sorte de queue ou de pointe terminale ; les an- tennes sont composées de dix à quinze articles, soit filiformes ou un peu plus grosses vers le bout, soit en massue dans les femelles.*Les palpes maxillaires de plusieurs sont longs et pendants. (1) Dalm. , Monog. des ptérom. (2) Latr., ibid. , 31. (3) Latr. , ibid. , 29. (4) Latr., ibid., 28; Nouv. Diet. d’hist. nat., deuxième édit. , et le quatorzième vol. des Trans. linn. , p. III. Voyez, pour ces divers sous- genxes, un Mémoire sur les dipolépaires de M. Maximilien Spinola, inséré dans les Annales du Muséum d’hist. nat., ainsi qu’un beau travail de M. Dalman, sur les insectes de cette tribu. LA 200 INSECTES HYMÉNOPTÈRES,. Nous réduisons les divers genres dont elle se compose à celui Des BÉTHYLES ( BETHYLUS) de Latreille et de Fabricius. Leurs habitudes sont probablement les mêmes que celles des chalcidites; mais, comme la plupart de ces in- sectes se trouvent sur le sable ou sur les plantes peu élevées, je soupçonne que leurs larves vivent cachées dans la terre. Les uns ont des cellules ou des nervures brachiales aux ailes supérieures. Les palpes maxillaires sont toujours sail- lants. Les antennes sont filiformes , ou vont simplement en grossissant , dans les deux sexes. Ici elles sont insérées près de la bouche. Les Davies. ( Davinus. Latr. — Gonatopus. Klüg. ) Leurs antennes sont droites, de dix articles dans les deux sexes , dont les derniers un peu plus gros. Le thorax est divisé en deux nœuds. Les tarses antérieurs se terminent par deux grands crochets dentelés , dont l’un est replié. Quelques femelles sont aptères (1). Les Anréons. (Antrow. Jur.) N’'ont aussi que dix articles aux antennes, du moins dans les mâles; mais leur thorax est continu. Tous les tarses se terminent par des crochets ordinaires, simples et droits. Les ailes supérieures ont un grand point cubital (2). Les Béruyzes propres. (Berayzus. Latr., Fab. — Omalus. Jur. ) Dont les antennes sont coudées , de treize articles dans les deux sexes: dont la tête est aplatie, et où le prothorax est alongé , presque triangulaire (3). (1) Latr., Gener. crust. et insect., IV, 39; Dalm., Annal. entom. 7. (2) Jur., Hymen. (3) Latr. , ibid. , 4o. FAMILLE DES PUPIVORES. 301 Là , les antennes toujours composées de treize à quinze articles, sont insérées près du milieu de la face antérieure de la tête. Tautôt elles sont droites ou presque droites. Les Procrorrupres. ( Procrotrures. Létr. — Codrus. Jur. ) Où elles sont de treize articles dans les deux sexes ; dont les mandibules sant arquées et sans dents au côté interne; dont l’abdomen est très brièvement et insensiblement pé- diculé , se terminant , dans les femelles , en une pointe ou queue cornée, souvent longue, et formant la tarière; le second anneau est fort grand (1). Tantôt les antennes sont très distinctement coudées. Les HELores. ( Hecorus. Latr., Jur.) Les antennes ont quinze articles. Les mandibules sont dentées au côté interne. Le premier anneau de l’abdomen forme un pédicule brusque, long et cylindrique (2). Les BEcyres. ( Bezyra. Cinerus. Jur.) _ Leurs antennes sont de quatorze ou quinze articles, filifor- ‘mes dans Îes mâles, plus grenues et plus grosses vers le bout, dans les femelles (3). Les autres oxyures n’ont ni cellules, ni nervures brachiales ou basilaires. Ceux-ci ont leurs antennes insérées sur le front. Les Drapries. (Drapria. Latr. — Psilus. Jur.) Les ailes n’ont aucune cellule. Les palpes maxillaires sont saillants. Les antennes ont quatorze (mâles) ou douze ( femelles ) articles (4). Dans ceux-là, elles sont insérées près de la bouche. Les CérAparons. (CEraPurON. Jur., Latr.) _ Ont une cellule radiale, les palpes moxillaires saillants, (x) Latr., ibid., 38. (2) Latr. , ibid. , 38. (3) Latr. , ibid. , 37. (4) Latr. , ibid. , 36. 3502 INSECTES HYMÉNOPTÈRES, les antennes filiformes dans les deuxsexes , de onze articles , et l’abdomen ovoïdo-conique (1). Les SparAsions. ( Sparasion. Latr. ) Semblables aux céraphrons, quant à la cellule radiale et à la saillie des palpes maxillaires, mais où les antennes ont douze articles dans les deux sexes , sont plus grosses au bout ou en massue dans les femelles, et où l’abdomen est aplati (2). Viennent encore deux sous-genres ayant aussi une cale radiale; dont les antennes, ainsi que celles des sparasions, sont “pr grosses au bout ou en massue dans les femelles ; qui ont aussi l’abdomen aplati, mais dont tous les pal- pes sont fort courts et ne font point de saillie, ou ne sont point pendants en dessous. - Les TÉLÉAS. (Terras. Latr. ) Dont les antennes ont douze articles (3). Les Scezions. (Scezion. Latr.) Où elles n’en ontque dix (4). Dans le dernier sous-genre, celui De PLarycasrRe. (PLarycasrer. Latr.) La cellule radiale n’existe plus. Les antennes dés deux sexes n'ont que dix articles, dont le premier et le troisième fort alongés. Les palpes sont fort courts. L’abdomen est aplati, en forme de spatule. Je rapporte à ce sous-genre le Psile de Bosc, de Jurine, insecte très singulier , en ce que le premier anneau de l’ab- domen donne naissance à une corne solide, recourbée en avant, jusque au-dessus de la tête, et qui, suivant les obser- vations d’un naturaliste très habile, M. Leclerc de Laval , est le fourreau de la tarière. Cette espèce est très petite et entièrement noire (5). (1) Latr., ibid. , 35. (2) Latr., ibid. , 34. (3) Latr.…. ibid. , 32. (4) Latr. , ibid. , ibid. (5) Latr. , ibid. FAMILLE DES PUPIVORES. 303 La sixième tribu, les Crnvsipes (Chry$ides. Lat.), n’ont point , de même que ceux des trois tribus précédentes, les ailes inférieures veinées; mais leur tarrière est formée par les derniers anneaux de l’ab- domen, à la manière des tubes d’une lunette d’ap- proche ; et se termine par un petit aiguillon. L'ab- domen , qui. dans les femelles , ne paraît composé que de trois à quatre anneaux , est voüté ou plat en dessous, et peut se replier contre la poitrine; l’insecte prend alors la forme d’une boule. Cette tribu comprend le genre Des Carvsis ( Carysis ) de Linnæus. Par la richesse et l’éclat de leurs couleurs , ils vont de pair avec les colibris et les oiseaux-mouches; aussi les désigne-t-on sous le nom de Guépes dorées. On les voit se promener, mais toujours dans une agitation conti- nuüellé et avec une grande vivacité, sur les murs.et sur les vieux bois exposés aux ardeurs du soleil: On les trouve aussi sur les fleurs. Leur corps est alongé et cou- vert d’un derme solide. Leurs antennes sont;filiformes. coudées , vibratiles, et composées de treize articles dans les deux sexes. Les mandibules sont arquées , étroites et pointues. Les palpes maxillaires sont ordinairement plus longs que les labiaux, filiformes, et de cinq articles inégaux; les labiaux en ont trois. La languette est le plus souvent échancrée. Le thorax est demi-cylin- _drique, et offre plusieurs sutures ou lignes iniprimées et transverses. L’abdomen du, plus grand nombre est en demi-oyale, tronqué à sa base, el'semble, au premier coup d'œil ; suspendu au corselet par loute sa largeur ; le dernier anneau a souvent de gros points enfoncés, et se termine par des dentelures. 304 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Les chrysides déposent leurs œufs dans les nids des apiaires solitaires maconnes, ou dans ceux de quelques autres hyménoptères. Leurs larves dévorent celles de ces insectes. Les uns ont les mâchoires et la lèvre très longues, compo- sant une fausse trompe, fléchie en dessous, et les palpes très petits, de deux articles. Tels sont Les Parnorës (Parwores ) de Latreille. Le P. incarnat ( P. carnea. ) place ses œufs dans les nids du Bembex rostrata de Fabricius {1}. Les autres n’ont point de fausse trompe; leurs palpes maxillaires sont de grandeur moyenne ou alongés et com- posés de cinq articles; il y en a irois aux labiaux. Tantôt le thorax n’est point rétréci antérieurement; l’ab- domen est en demi-ovale, voûté , et n’offre à l’extérieur que trois segments, comme dans Les Carysis proprement dits. (Carysis. Fab. ) Ceux dont les quatre palpes sont égaux, et dont la lan- guette est profondément échancrée , forment le genre Sritse (Srizsum) de M. Vax. Spinola, auquel on peut réunir les Eucerées (Eucaræus ) de Latreille. Ceux dont les palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux, et qui ont la languette échancrée, avec l’abdomen arrondi et uni au bout, ont été distingués géné riquement sous le nom d’Hépycures. (Hrpycarum ). Ceux qui, semblables aux hédychres par les proportions relatives des palpes , ont la languette arrondie et entière , forment les genres Ezawre (ELampus) et Crysis (Crysis) de M. Spinola. Les mandibules, dans le premier ; ont deux dents au côté interne; l’abdoinen est uni et arrondi au bout ; l’extrémité postérieure du curselet a une épine. Les mandibules , dans le second , n’ont qu’une dentelure au même bord ; l'abdomen est plus alongé, tronqué au bout, et offre souvent près de cette extrémité une rangée trans- (x) Latr., Gen., crust. et insect., IV, p. 47, et Annal. du Muséum d’hist. naturelle. FAMILLE DES PUPIVORES. 3505 verse de gros points enfoncés; dans cette subdivision se place le chrysis le plus commun en Europe. Le C. enflammé ( C. ignita , Lin.) Pauz. , Faun. insect. Germ. , V,22; quiest bleu, mêlé de vert, avec l’abdo- men d’un rouge cuivreux doré, et terminé par quatre dentelures. Tantôt le corselet est rétréci en devant ; l’abdomen a une figure presque ovoïde , sans être voûté, et offre quatre segments dans les femelles et cinq dans les mâles. Tels sont. Les Czepres (Certes) de Latreille. Les mandibules sont courtes et dentelées. La languette est entière (1). La seconde section des hyménoptères , celle des Porte-11GuILLON (Aculeata), diffère de la première par le défaut de tarière; un ai- guillon de trois pièces, caché et rétractile, la remplace ordinairement, dans les femelles , et dans les neutres des espèces réunies en société. Quel- quefois, comme dans plusieurs fourmis , cet ai- guillon n'existe point, et l’insecte se défend en éjaculant une liqueur acide renfermée dans des réservoirs spéciaux, sous la forme de glandes {2). Les hyménoptères de cette section ont toujours les antennes simples etcomposées d’un nombre d'articles constant , savoir de treize dans les mâles et de douze dans les femelles. Les palpes sont or- (1) Voyez, pour toutes ces divisions, Lair., Gen. crust. et insect., IV, pag. 41 et suiv.; Améd., Lepeletier, Ann. du Mus. d’hist. nat. ; Maxim. Spinola, Insect. Ligur. ; Jurine et Panzer sur les hymenopières. (2) Voyez, pour ce qui concerne les organes du venin, outre les Mc- moires de Réaumur sur les abeilles, celui de M. Léon Dufour relatif aux scolies , cité dans les généralités des insectes de cet ordre, TOME V. 20 3506 INSECTES HYMÉNOPTÈRES, dinairement fliformes; les maxillaires, souvent plus longs, ont six articles et les labiaux quatre. Les mandibules sont plus petites et souvent moins dentées dans les mâles que dans les autres indi- vidus. Les quatre ailes sont toujours veinées. L’ab- domen, uni au thorax par un pédicule ou un filét, est composé de sept articles dans les mâles, et de six dans les femelles. Les quatre ailes sont toujours veinées et offrent les diverses sortes de cellules or- dinaires. Les larves n’ont jamais de pieds, et vivent des aliments que les femelles ou les neutres leur four nissent , et consistant , soit en cadavres d'insectes, soit en sucs de fruits, et pour d’autres, en un mé- lange de pollen, d’étamines ét de miel. Cette section est divisée en quatre familles. La première famille de la seconde section , celle Des HÉTÉROGYNES. (HETEROGYNA. ) Se compose de deux ou trois sortes d'individus, dont les plus communs, les neutres ou ies femelles, n’ont point d’ailes , et rarement des yeux lisses très distincts. Ils ont tous les antennes coudées et la languette petite, arrondie et voûtée, ou en cuiller. Les uns vivent én société, ét nous offrent trois sortes d'individus, dont les mâles et. les femelles ailés , et les neulres sans ailes ; dans les deux der- nieres sortes d'individus , les antennes vont en gros- FAMILLE DES HÉTÉROGYNES. 307 sissant , et la longueur de leur premier article égale au moins le tiers de leur longueur totale ; le second est presque aussi long que le troisième, ét a la forme d’un cône renversé. Le labre des neutres est grand , corné, et tombe perpendiculairement sous les mandibules. Ces hyménoptères comprennent le genre | Des Fourmis (FormicA) de Linnæus (1). Si vantées pour leur prévoyance, dont plusieurs sont si connues, les unes, par les dégâts qu’elles font dans nos jardins, dans l’intérieur même des habitations, où elles attaquent les sucreries , les viandes conservées, et leur communiquent une odeur de musc désagréable ; les au- tres , par le tort qu’elles font aux arbres, en rongeant leur intérieur pour s’y établir et s’y propager. Les fourmis ont le pédicule de l'abdomen en forme d’écaille ou de nœud, soit unique, soit double, carac- tère qui les fait aisément reconnaître. Elles ont des an- tennes coudées , ordinairement un peu plus grosses vers le bout, la tête triangulaire, avec les yeux ovales ou arrondis et entiers , le chaperon grand, les mandibules très fortes dans le plus grand nombre, mais dont la forme varie beaucoup dans les neutres; les mâchoires et la lèvre petites; les palpes filiformes, dont les maxiilaires plus longs; le thorax comprimé surles côtés, et l’abdomen presque ovoïde, muni, dans les femelles et les ouvrières, tantôt d’un aiguillon, tantôt de glandes situées près de l'anus, et qui sécrètent un acide particulier, distingué sous le nom de formique. Elles vivent en sociétés et souvent très nombreuses. (1) Tribu des Formicaires ( formicariæY, Latr., Fam. natur. du reg. anim , 452. 20° 308 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Chaque espèce est de trois sortes : les males et les fe- melles, qui ont des ailes longues, moins veinées que dans les autres hyménopières de cette section et très caduques, et les neutres, privés d’ailes, et qui ne sont que des femelles dont les ovaires sont imparfaits. Les deux premières sortes d'individus ne se trouvent, sous leur dernière forme, que passagèrement dans l’habi- tation. Ils en sortent dès qu’ils ont acquis des ailes. Les mäles, très inférieurs pour la taille aux femelles, . ayant encore la tête et les mandibules proportionnelle- ment plus petites, et les yeux plus gros, les fécondent au milieu des airs, où ils forment avec elles des essaims nombreux, et périssent bientôt après, sans rentrer dans leur ancien domicile, où leur présence n’est plus né- cessaire. Ces femelles, propres à devenir mères, s’é- loignent de leur berceau, et après avoir détaché leurs ailes, au moyen de leurs pattes, fondent un nouvel éta- blissement. Quelques-unes cependant, parmi celles qui s’accouplent aux environs de la fourmilière, sont rete- nues par les neutres, qui les ramènent dans l’habita- tion , les empêchent d’en sortir, leur arrachent les ailes, et les contraignent d’y faire leur ponte; mais elles en sont chastées, à ce que l’on croit, dès que le vœu de la nature est rempli. Les neutres, distincts, non-seulement par le défaut d’ailes et d’yeux lisses, mais encore par la grandeur de leur tête, leurs fortes mandibules, leur thorax plus comprimé et souvent noueux, leurs pieds proportion- nellement plus longs, sont seuls chargés des travaux relatifs à l’habitation et à l’éducation des petits. La na- ture et la forme des nids ou fourmilières varient selon l'instinct particulier des espèces; -elles les établissent plus généralement dans la terre; les unes n’emploient que ses molécules, et leur habitation est presque entiè- rement cachée; les autres s'emparent de fragments de matières végétales et autres qu’elles rencontrent, et élè- FAMILLE DÉS HÉTÉROGYNES. 309 vent au-dessus du terrain où elles se sont établies, des monticules coniques ou en forme de dômes. On en con- naît qui ont pour domicile habituel le tronc des vieux arbres, dont elles percent l’intérieur en tout sens où en manière de labyrinthe. Elles tirent parti de la sciure. Diverses routes ou galeries, quoique irrégulières en ap- parence, conduisent au séjour spécial de la race fu- ture. Les neutres vont à la recherche des provisions, pa- raissent s’instruire par le toucher et l’odorat de l’heu- reux succès de leurs découvertes, s’encourager et s’aider mutuellement; des fruits, des insectes ou leurs larves, des cadavres de quadrupèdes ‘ou d’oiseaux de petite taille , etc., leur servent de nourriture. Elles donnent la becquée aux larves, les transportent, dans les beaux jours, à la superficie extérieure de leur habitation, pour leur procurer de la chaleur , les redescendent plus bas, aux approches de la nuit ou du mauvais temps, les défendent contre les attaques de leurs ennemis, et veillent avec le plus grand soin à leur conserva- tion, particulièrement lorsqu'on dérange leurs nids. Elles ont la même attention pour les nymphes, dont les unes sont renfermées dans une coque et les autres à nu; elles déchirent l’enveloppe des premiè- res lorsque le temps de leur dernière métamorphose est arrivé. Diverses espèces de fourmilières m’avaient offert des individus neutres, remarquables par leur tête beaucoup plus grosse que d’ordinaire et en plus petit nombre. Dupont de Nemours, sans être naturaliste, avait déjà aussi observé cette différence ( Voyez son Recueil de mémoires sur divers sujets). M. De la Cordaire, que j'ai déjà cité, m’a donné une fourmi neutre, voisire de. l’Aita cephalotes de Fabricius, en m'’assurant que les individus de cette sorte étaient les défenscu:s de leur société, et paraissaient en outre remplir les fonc- 310 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. tions de capitaines, dans leurs excursions, et qu'ils se tenaient alors sur les côtés de la troupe voyageuse. On donne vulgairement le nom d’œufs de fourmis aux larves et aux nymphes; ceux de la F. fauve servent de nourrilure aux jeunes faisans. Les neutres empêchent les individus, qui viennent d’acquérir des ailes, de sortir, jusqu'au moment propice et toujours déter- miné par une chaleur de l’atmosphère assez forte. Elles leur donnent alors leur liberté, en leur frayant des issues favorables. La plupart des fourmilières sont uniquement com- posées d'individus dé la même espèce; mais la nature s’est écartée de ce plan à l’égard'de la F. roussätre ou amazone, et de celle que j'ai nommée sanguine. Leurs neutres se procurent par la violence des auxiliaires de leur caste, mais d'espèces différentes, et que j'ai dési- gnées sous le nom de noir-cendrée mineuse. Lorsque la chaleur du jour commence à décliner, et régulièrement à la même heure, du moins pendant quelques jours, les fourmis amazones ou légionnaires quittent leurs nids, s’avancent sur une colonne serrée, plus ou moins nombreuse suivant l’étendue de la population , et se di- rigent en corps d’armée jusqu’à la fourmilière qu’elles veulent spolier. Elles y pénètrent , malgré l’opposition et la défense des propriétaires, saisissent avec leurs mandibules les larves et les nymphes des fourmis neu- tres, propres à ces sociétés, et les transportent, en suivant le même ordre, dans leur habitation. D’au- tres fourmis neutres de leur espèce, mais en état par- fait, qui y ont pris naissance ou qui ont été arrachées à leurs foyers, de la même manière , en prenvent soin , ‘ainsi que de la postérité de leurs vainqueurs. Telle est la composition des fourmilières mixtes. Ces cu- ricuses observations, et que j'ai vérifiées, sont dues à M. Huber fils, qui, par ses découvertes, marche si glo- rieusement sur les traces de son père. FAMILLE DES HÉTÉROGYNES. 311 On sait que les fourmis sont très friandes d’une li- queur sucrée qui transsude du corps des pucerons et des _gallinsectes. Quatre à cinq espèces portent et rassem- blent au fond de leur nid, surtout dans la mauvaise saison , ces pucerons et leurs œufs même. Elles s’en dis- putent aussi entre elles la possession. Il y en a qui se construisent , avec de la terie, de petites galerie , par- tant de la fourmilière et prolongées dans toute la lon- gueur des arbres, jusqu'aux branches chargées de ces insectes. Ces faits intéressants ont été recueillis par le naturaliste que nous venons de citer (Voyez ses Re- cherches sur les fourmis indigènes). Les fourmis pourvues de sexe périssent au plus tard vers la fin de l'automne ou dès les premiers froids. Les ouvrières passent l’hiver engourdies dans leurs fourmilières; leur prévoyance si célébrée n’a d’autre but, à cet égard, que d’augmenter et de consolider leur habitation par toutes sortes de moyens; car des vivres seraient inutiles pour un temps où elles ne peu- vent en faire usage. L'économie des fourmis étrangères, particulièrement de celles qui habitent les contrées équatoriales , nous est incomhue. Si l’espèce qu’on a nommée fourmi de wisite rend quelquefois service à nos colons , en purgeant leurs habitations des rats et d’une foule d'insectes domestiques destructeurs ou incommodes, d’autres espèces font maudire leur existence, par les pertes considérables qu’elles font éprouver et qu’il est impossible de pré- venir. Je divise le genre des fourmis de la manière sui- vante. ; . 1° Les Fourmis proprement dites (Formica), qui manquent d’aiguillon , dont les antennes sont insérées près du front, et qui ont des mandibules triangulaires, deutelées et inci- sives. Le pédicule de l'abdomen n’est jamais formé que d’une écaille ou d’un nœud, 312 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. La F. biépineuse (F. bispinosa ), Latr., Hist. nat. des Fourm., p. 133, 1v, 20 ; noire ; deux épines en avant du corselet; écaille de l’abdomen terminée en une pointe longue et aiguë. À Cayenne. Elle compose son nid d’une grande quantité de duvet, qu’elle tire, à ce qu’il paraît, des semences d’un espèce de fromager. La F. fauve (F. rufa, Lin.) Lat., 1bid., v, 28. Mulet long de près de quatre lignes, noirâtre , avec une grande partie de la tête, le thorax et l’écaille fauves; thorax inégal ; les petits yeux lisses un peu apparents. Elle forme dans les bois des nids en pain de sucre ou en dôme, com- posés de terre, de fragments de bois, etc., et qui sont souvent très considérables. Elle fournit l’acide dit formi- que. Les individus ailés paraissent au printems. La F. sanguine (F. sanguinea, Lat.), ibid., v, 29. Mulet semblable à la précédente, mais d’un rouge sanguin, avec l’abdomen d’un noir cendré. Elle vit dans les bois, et c’est une de celles que M. Huber nomme F. amazones ou éégionnaires. La F. mineuse ( F. cunicularia, Lat. ). Tête et abdomen du mulet noirs; environs de la bouche, dessous de la tête, premier article des antennes, thorax et pieds, d’un fauve pâle. Cette espèce et la suivante sont enlevées par les fourmis amazones, et transportées dans leurs nids, pour qu’elles les remplacent et les aident dans l’éducatien des petits de leurs races. La F. noir cendrée (F. fusca , Lin.) Lat., ibid., vx, 32. Mulet d’un noir cendré, luisant, avec la base des an- tennes et les pieds rougeâtres; écaille grande, presque triangulaire ; apparence de trois yeux lisses. 2 Les Porvyereues (Poryereus. Latr.), où l’aiguillon manque encore, mais dont les anteunes sont insérées près de la bouche , et doñtles mandibules sont étroites , arquées ou très crochues. La F. roussâtre de Latreille (Hist. nat. des Fourmis, vu, 38) est celle que M. Huber fils désigne plus spéciale- ment sous le nom d’amazone. Voyez ses Recherches sur les Fourmis indigènes, pag. 210 —260, pl. w, F. roussûtre. aus toute ia France. TAMILLE DES HÉTÉROGYNES. 3513 3° Les Ponères (PonerA. Latr.). Les mulets et les femelles armés d’un aiguillon; pédicule de l'abdomen formé d’une seule écaille ou d’un seul nœud ; autennes de ces individus plus grosses vers le bout; mandibules triangulaires; tête presque de cette forme, sans échancrure remarquable , à son extrémité postérieure. On trouve aux environs de Paris une espèce de ce sous- genre, la F. resserrée (F. contracta) de Latreille, ibid. , vi, 4o. Le mulet n’a presque pas d’yeux et vit sous les pierres, en société très peu nombreuse. Il est très petit, noir , presque cylindrique, avec les antennes et les pieds d’un brun jaunûtre. ‘ Les Onponromaques. ( Ononromacuus. Latr.) Ont aussi le pédicule de l’abdomen formé d’un seul nœud, mais terminé supérieurement en forme d’épine; les antennes très menues et filiformes dans les mulets; la tête de ces mêmes individus est en carré long, très échancrée pos- térieurement , avec les mandibules longues, étroites, paral- lèles, et terminées par trois dents. Toutes les espèces connues sont exotiques (1). . 4° Les Myrmices (Mxrmica. Latr.), ayant aussi un aiguillon, mais dont le pédicule de l’abdomen est formé de deux nœuds; leurs antennes sont découvertes , et les pales maxil- laires sont longs , à six articles distincts, lés mandibules sont triangulaires. Telle est La F. rouge (F. rufa) de Linnæus. Lat., ibid., x, 62. Le mulet est rougeâtre , finement chagriné, avec l’abdomen luisant et lisse; une épine sous le premier nœud de son pédicule; son troisième anneau un peu brun. Cette fourmi pique assez vivement. Dans les bois. Des espèces, entièrement semblables aux myrmices, mais à mandibules linéaires, composent le sous-genre Écrron. (Écrron. Latr. } (a). 5, Les Arres {Arra) de Fabricius (3), ne différent des myr- (x) Lair. , Gener., crust. et Inscet., IV, 128. (2) Latr., ibid., 130. {3) ORcosowr , du nouv. Dict. d’hisi. nat., deuxième édit 514 INSECTES HYMÉNOPTÈRES, mices que par leurs palpes très courts, et dont les maxil- laires ont moins de six articles. La tête des mulets est ordi- nairement très orosse. ; De ce nombre est la F. de visite (Atta cephalotes, Fab.) Lat. 5bid.,1x, 57. 6° Les CayrProcères (Cryprocerus. Latr.), toujours munis d’un aiguilon, avec le pédicule de l’abdomen formé de deux nœuds; mais dont la tête, très grande et aplatie, a une rai- nure de chaque côté, pour loger une partie des antennes. Espèces propres à l’Amérique méridionale (1). Les autres HéréroGynes vivent solitairement ; chaque espèce n’est composée que de deux sortes d'individus, de mâles ailés, et de femelles aptères et toujours armées d’un fort aiguillon. Les antennes sont filiformes ou sétacées, vibratiles' avec le pre- iier et le troisième articles alongés; la longueur du premier n’égale jamais le tiers de la longueur totale de ces organes Ils forment le genre Des Murizres (MurizLa) de Linnæus (2). Les unes , dont on n’a encore observé que les mâles, ont les antennes insérées près de la bouche , la tête petite et l’ab- domen long et presque cylindrique , comme dans Les Doryzes (Dorxzus) de Fabricius. Insectes propres à l’Afrique et aux Indes (3). Les Lapides ( Laprnus) de Jurine. Hyménoptères de l’Amérique méridionale, en diffèrent par (1) Voyez Latr., Hist, nat, des fourmis ; ejusd., Gen. crust. et insect., IV, p. 124 ; Huber, sur les fourmis indigènes ; Fabricius, etc. (2) Tribu des Murisranes ( mutillariæ ), Latr., Fam. natur. du reg. anim., 452. (3) Voyez Fabricias et Latreille, Gen. crust, et insect. , IV, p. 133. o TAMILLE DES HÉTÉROGYNES. 315 les mandibules plus courtes et moins étroites, et par leurs palpes maxillaires de la longueur au moins des labiaux, et composés au moins de ‘quatre articles; ils sont très petits et de deux articles au plus dans les doryles (1). Les autres ont les antennes insérées près du milieu de la face de la tête , qui est plus forte que dans les précédents ; l’abdomen est tantôt conique , tantôt ovoïde ou elliptique. Ce sont Les Murirres proprement dites. ( Murizca.) On trouve ces insectes dans les lieux chauds et sablon- neux. Les femelles:courent très vite et sont toujours à terre. Les mâles se posent souvent sur les fleurs, mais on ignore d’ailleurs leur manière de vivre. Les espèces dont le corselet est presque cubique, sans nœuds ni apparence de divisions en dessus , dansles femelles , com- posent les penres APTÉROGYNE (2), Psammornerme et Murize de Latreille. L’abdomen des aptérogynes ( apterogyna ) a les deux premiers anneeux en forme de nœuds, comme dans plu- sieurs fourmis. Les antennes des mâles sont longues, grêles, sétacées. Leurs ailes supérieures n’offrent que des cellules brachiales ou basilaires , et une seule cellule cubitale, petite et de forme rhomboïdale. F y en a trois avec deux nervures récurrentes, dans les psammothermes ( psammotherma ) (3), et les mutilles. Ici, d’ailleurs, le second segment de l’abdo- mipal est beaucoup plus grand que le précédent, et ne forme point de nœud. Les antennes des mâles des psammo- thermes sont pectinées, celles des mutilles sont simples dans les deux séxes. La 27. tricolore ( Mutilla europæa. Lin.), Coqueb. Hlust., Icon. insect., dec., Il, xvr, 8. La femelle est noire, avec le thorax rouge , et trois bandes blanches, dont les deux dernièresrapprochées, sur l'abdomen. Elle a un fort aisuil- (1) Voyez Jurine et Latr., ibid. (2) Latr., ibid., p. 121. Voyez le Dict. class. d'Hist. natur. ; Dalm., Anal. entom., 100, où il donne la fig. de la scolie globularis de Fab. , mâle d’une autre espèce d’apteroy gne. (3) Futilla flabellata de Fab.; feu Delalande a rapporté de son voyage au cap de Bonne-Espérance, un individu de ce genre. 316 INSECTES HYMÉNOPTÈRES, lon. Le mâle est d’un noir bleuâtre, avec le dessus du thorax rouge et Pabdomen comme dans la femelle (x). Les espèces qui, dans les deux sexes, ont le thorax égal en-dessus, mais partagé en deux segments distincts, avec l’abdomen conique dans les femelles, elliptique et déprimé dans les mâles, composent le genre Myrmose ( Myrmosa ) de Latreille et de Juriue (2). Celles où le thorax des femelles est encore égal en dessus, mais divisé en trois segments par des sutures, et qui ont les palpes maxillaires très courts, avec le second article des antennes amboîté dans le premier, forment le genre des Myrmecopes ( MyemecopA ) de Latreille (3). Les Scréropermes ( SczeronermA ) de Klüg n’en diffèrent que par les palpes maxillaires alongés et les antennes, dont le second article est découvert (4). Les MÉéruoques ( Mrraoca ) de Latreille ont le dessus du thorax comme noueux ou articulé (5). La seconde famille de cette section , celle Des FOUISSEURS (Fossores ) ou GUËPES-ICHNEU- MONS (6). L Comprend des hyménoptères à aiguillon, dont tous les individus sont ailés, de deux sortes, et vivant solitairement ; dont les pieds sont exclusi- vement propres à marcher, et dans plusieurs à fouir; la languette est toujours plus ou moins (1) Ibid. ; Olivier, art. Mutille de V'Encyclop. méthod.; et Klüg, Entom. brasil. specim, (2) Latr., ibid. , p. 119, et Jurine sur les Aymen. (3) Latr., ibid., p. 118. (4) Latr., ibid. (5) Latr. , ibid. (6) M. Van-der-Linden, que nous avons déjà cité, vient d’acquérir de nouveaux droits à notre estime et notre reconnaissance, par la publica= üon de la première partie d’une Monographie des insectes européens de cette famille ( Observ. sur les hymén d’Eur., de la fam. des fouisseurs ). FAMILLE DES FOUISSEURS. 317 évasée à son extrémité, et jamais filiforme ou sé- tacée; les ailes sont toujours étendues. Ils com- posent le genre Des SPHEX (SPHEXx ) de Linnæus. La plupart des femelles placent à côté de leurs œufs, dans les nids qu’elles ont préparés pour leurs petits , et le plus souvent dans la terre ou dans le bois, divers insectes ou leurs larves ; quelquefois aussi des arachnides qu’elles ont préalablement percés de leur aiguillon, et qui servent de nourriture à ces petits. Les larves n’ont jamais de pieds, ressemblent à un petit ver, et se mé- tamorphosent dans la coque qu’elles ont filée , avant de passer à l’état de nymphe. L’insecte parfait est ordinai- rement très agile et vit sur les fleurs. Les mâchoires et la lèvre sont alongées , et en forme de trompe dans plusieurs. Nous distribuerons les nombreux sous-senres qui dérivent du genre primitif des sphex en sept coupes principales. Dans les deux premières , les yeux sont souvent échan- crés ; Le corps des mâles est ordinairement étroit , alongé, et se termine postérieurement, dans un grand nombre, par trois pointes, en forme d’épines, ou de dentelures. 1° Ceux dont le premier segment du thorax est tantôt en forme d’arc, et prolongé latéralement jusqu’aux ailes, tan- ‘tôt en carré transversal ou en forme de nœud ou d’article; qui ont les pieds courts, gros, très épineux ou fort ciliés, avec les cuisses arquées près du genou ; et dont les antennes sont seusiblemeut plus courtes que la tête et le thorax dans les femelles. Ce sont les Scoikres de Latreille, ainsi nome mées du genre Des Scozres. ( Scozra. ) (1). Les uns ont les palpes maxillaires longs, composés d’ar- (1) Scoliètes ( scolietæ ) ; elles peuvent se diviser ainsi : I, Palpes toujours fort courts. Languette à trois divisions linéaires. 518 INSECTES HY MÉNOPTÈRES. ticles sensiblement inégaux, et le premier article des au- tennes presque conique. Tels sont Les Tipuies (Tipmia., Fab. ), auxquelles on peut associer les Tencyres (TEncyrA) de Latreille (1). Les autres ont les palpes maxillaires courts, composés d’articles presque semblables, avec le premier article des antennes alongé et presque cylindrique. Tantôt cet article recoit et cache le suivant, comme dans Les Myziwes (Myzine, Latr.), qui ont les mandibules dentées (2).. Les MErtes (Mer14. Illig. ), où les mandibules n’ont point de dentélures (3). Tantôt le second article des antennes est découvert ainsi que daus Les Scores proprement dites. ( Scozra. Fab* ) (4). Anus des mâles terminé par trois épines. Point'épais ou calleux des ailes supérieures remplacé par une petite cellule. Les Scozres propres. » IL. Palpes maxillaires alongés dans plusieurs. Languette large et évasée au bout. Une épine recourbée à l’anus des mâles. Un point épais, distinct, aux ailes supérieures. A. Second article des antennes découvert. Deux cellules cubitales complètes , ou trois, mais dont l’infermédiaire pelite et pétiolée. a. Point de cellule cubitale incomplète et fermée par le bord posté- rieur de l’aile ( cellule radiale, nulle ou ouverte dans les femelles ). Les Tipnies , les MÉR1ES. b. Une cellule cubitale incomplète, fermée par le bord postérieurdelaile. Les TExGYreEs. B. Second article des antennes renfermées dans le premier. Quatre cellules cubitales, dont la dernière fermée par le ‘bord postérieur de l'aile, dans les mâles; aucune pétiolce. Les Myzives. M. Léon Dufour a publié ( Journ. de phys., septemb. 1818 ) des Ob- servations curieuses sur anatomie des scolies. (1) Latr., Gen. crust. et insect. , IV, p. 116; Fab., Jur., Van der- Linden. (2) Latr. , ibid.; Van-der-L. - (3) Latr., ibid. ; Van-der-L.. (4) Latr., ibid. et Fab. Voyez aussi la Monog. des fouisseurs de M. Van-der-Linden. FAMILLE DES FOUISSEURS. 519 29 Les fouisseurs dont le premier segment du thorax est conformé ainsi que dans les précédents, qui ont encore les pieds courts , mais grêles, point épineux ni fortement ciliés ; et dont les antennes sont, dans les deux sexes , aussi longues au moins que la tête et le corselet. Leur corps est ordinairement ras ou n’a qu’un faible du- vet. Cette subdivision embrasse la famille des Saricyres de Latreille, dont la dénomination est prise du genre principal Des Sapyces. ( Sen ) Les uns ont les antennes filiformes ou sétacées, comme dans Les Tuynnes (Taynnus. Fab. ), qui ont les yeux en- tiers (1). Les Porocres ( Porocarum. Spin. ), où ils sont échan- crés, et dont les mandibules sont, en outre, très dentées (2). Les autres ont les antennes plus grosses vers leur extré- mité, ou même en massue, dan£ quelques mâles. Ils offrent, d’ailleurs, les caractères des polochres. Tels sont Les Saryces proprement dites. (Saryca. Lat. ) Elles voltigent autour des arbres et des murs exposés au soleil, et paraissent y déposer leurs œufs (3). Les céramies de Latreille, d’après la forme du premier segment du corselet et de leur ailes étendues ou sans plica- ture, appartiennent à cette subdivision; mais elles doivent être rangées, sous des rapports plus importants, dans la famille des diploptères. 3° Les fouisseurs qui avoisinent encore les précédents, à l’égard de l’étendue et de la forme du premier sepment du thorax; mais dont les pieds postérieurs sont une fois au (1) Latr., ibid. Les scotènes (scotæna de M. Klüg me paraissent peu différer des thynnes; mêmes antennes, mêmes ailes, première cellule cubitale pareillement coupée par un petit trait, etc. L'anus des mâles est un peu recourbé, caractère qui les rapproche des tengyres et de divers autres genres de Ja division précédente. (2) Latr. , ibid. ; Van-der-Lind. (3) Latr., ibid, ; Van-der-Lind. 320 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. moins aussi longs que la tête et le tronc ; et qui ont les an- tennes le plus souvent grêles, formées d’articles alongés, peu serrés ou lâches, et très arquées ou contournées, du moins dans les femelles. Latreille les réunit daus la famille des SpaÉéGibes, nom dérivé du genre dominant, celui Des Spnex. ( SPHEX. ) Les uns ont le premier segment du thorax carré, soit transversal, soit longitudinal, et l’addomen attaché au cor- selet par un pédicule très court; leurs jambes postérieures ont ordinairement au côté interne une brosse de poils. Les ailes supérieures ont trois ou deux cellules cubitales com- plètes ou fermées , et une autre imparfaite et terminale, Ils forment maintenant plusieurs sous-genres. Les PEpsis. ( PEpsis. Fab.) Auxquels j’assigne les caractères suivants : labre apparent; antennes, celles des mâles au moins, presque droites , com- posées d’articles sérrés; palpes maxillaires guère plus longs que les labiaux, avancés, à articles peu inégaux ; trois cel- lules cubitales complètes, la première nervure récurrente s’insérant près de l’extrémité antérieure de la seconde de ces cellules. Les mâles ont les jambes et le premier article des tarses postérieures comprimés. Toutes les espèces connues sont exotiques, plus abondantes dans l’Amérique méridio- nale et aux Antilles, grandes et ont les ailes colorées (1), Les CÉropALes. ( CEropALEs. Latr. Fab.) Ont le labre et les antennes des pepsis; mais les palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux , pen- dants, à articles très inégaux (2), Les Pomnizes. (Pomrinus. Fab.) Ressemblent, sous ce dernier rapport, aux céropales; mais les antennes des deux sexes sont contournées et composées (1) Latr., Génér. crust. et insect. , IV, Ga. (2) Latr., ibid., 62; Van-der-Lind., Observ. sur les hyménopt, d’Eur., 76, | FAMILLE DES FOUISSEURS. 321 d'articles lâches ou peu serrés; le labre est caché ou peu découvert. D'après Fabricius et les autres méthodes les plus récentes, il faut encore restreindre ce sous-genre aux espèces qui ont trois cellules cubitales complètes, dont aucune pétiolée, les mandibules unidentées au côté interne, et le thorax peu ou médiocrement alongé, comparativement à sa largeur. Ces insectes approvisionnent leurs larves d’arachnides fileuses , qu’ils commencent par piquer de leur aiguillon , et qu'ils emportent ensuite dans les trous destinés à être le berceau de leur postérité. Le P. des chemins ( Sph. viatica, Lin. ), Panz. Faur. insect. Germ., LXV, 16, très noir, avec l’abdomen rouge, entrecoupé de cercles noirs. La seconde famille du genre misque de Jurine se compose de véritables pompiles; mais où la troisième cellule cubi- tale est petite et pétiolée (1). Celui de salius de Fabriciusa été établi sur les mâles de quelques espèces dont le prothorax et le métathorax sont proportionnellement plus longs que ceux des pompiles, et dont les mandibules n’offrent point de dentelures (2). Les Pzanicers. (Puanicers. Latr., Van-der-Lind. ) Sont très voisins des salius, quant à la forme générale du corps; mais leur tête est plate, avec le bord postérieur concave , les yeux lisses, très petits et fort écartés, les yeux ordinaires alongés et occupant les côtés. Les antennes sont insérées près du bord antérieur. Les deux pattes antérieures sont éloignées des autres, courtes, courbées en dessous, avec les hanches et les cuisses grandes. Les ailes supérieures n’ont que deux cellules cubitales complètes, dont la seconde reçoit la première nervure récurrente ; la cellule incomplète, ou la terminale, reçoit l’autre nervure, un peu après sa jonction avec la seconde cellule. Outre l’espèce sur laquelle ce sous-genre a été formé (3), (x) Voyez Jurine, Latreïlle , Van-der-Linden, et. l’'Encycl. méthod. (2) Voyez Fab., Latr. et Van-der-Linden. (3) Latr. , ibid., divis. B; Vañ-der-Linden, et Particle Planiceps du Dict. class. d'hist. natur. j i TOME y. 21 522 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. il en existe une autré, découverte au Brésil, par M. de la Cordaire, qui a eu la bonté de me la donner et qui portera son nom. Dans \ Les Apores. ( Aporus.) Spinol.) il n'ya aussi que deux cellules cubitales complètes; mais la seconde reçoit les deux nervures récurrentes ; ces hyménop- tères ressemblert d’ailleurs, en tout, aux vrais pompiles(r). Les autres ont le premier FH du thorax rétréci en devant, en forme d'article ou de nœud , et le premier anneau de l’abdomen, quelquefois même, en outre, une partie du suivant, rétréci en un pédicule alongé. Leurs ailes supérieures offrent toujours trois cellules cubitales com- plètes, et le commencement d’une quatrième, Ceux dont les mandibules sont dentées, qui ont les palpes filiformes , presque égaux, les mâchoires et la languette très longues, en forme de trompe, fléchie en dessous, et dont la seconde cellule cubitale reçoit les deux nervures récurrentes, en ont été séparés par M. Kirby, sous le nom générique d’AmmMopPiLe ( AMMOPHILUS ). À Le Sphex du sable (Sphex sabulosa) de Linnæus, Panz., Faun. insect. Germ., LXV, 12, est de cette division. Il est noir, avec l’abdomen d’un noir bleuâtre , rétréci à sa base, en un pédicule long, menu , presque conique; le second anneau , sa base exceptée, et le troisième sont fauves. Le mâle a un duvet soyeux et argenté sur le devant de la tête. La femelle creuse avec ses pattes, dans la terre, sur le bord des chemins, un trou assez profond, dans lequei ellé dépose une chenille, qu’elle tue ou blesse mortelle- ment, au moyen de son aiguillon, et y pond un œuf auprès d’elle. Elle ferme le trou avec des grains de sable, ou même avec un petit caillou. Il paraîtrait, d’après quel- ques observations , qu’elle fait successivement, et en re- commençant la même manœuvre, d’autres pontes dans le même nid. Le Sphex du gravier ( Pepsis arenaria , Fab.) Panz., tbid., LXN , 13, est encore une ammophile. Îl est noir, velu , avec le pédicule de l’abdomen formé brusquement ROBE PARC Nr TARN DIRE ET SEP A (1) Lair., ibid., p. 62; et Van-der-Linden. FAMILLE DES FOUISSEURS. 625 par son premier auneau; le second , le troisième et la base du quatrième sont rouges. Dans quelques (première famille des miscus de Jurine) 4 la troisième cellule cubitale est pétiolée supérieurement (1). Les espèces dont les mandibules et les palpes sont encore conformés de même , mais dout les mâchoires et la lèvre sont beaucoup plus courtes, et fléchies, tout au plus, à leur extrémité, sont comprises par Latreille dans les genres Spnex , PRoNÉE et CaLorow. Dans . Les ProNÉEs. ( Pronæus. Lat.) La seconde cellule cubitale reçoit , ainsi que celle des am- mophiles , les deux nervures recurrentes (2). Dans les SPnex propres (SPaex), cette cellule ne reçoit que la première ; la troisième s’insère sous l’autre (3). Dans les Caorrons (Cazorion. Latr.), la première nervure récurrente est insérée sous la première cubitale, et la se conde sous la troisième. Le Chlorion comprimé , très commun à l’île de France, y fait la guerre aux kakérlacs, dont il approvisionne ses pétits. Il est vert, avec les quatre cuisses postérieures rouges. Le C. lobé, qui est entièrement d’un vert doré , Se trouve au Bengale (4). D’autres espèces avant toujours les mandibules dentées, mais dont les palpes maxillaires sont beaucoup plus longs que les labiaux, et presque en forme de soie, composent le genre Doricaure (Doricaurus. Latr.) (5). Les derniers fouisseurs de cette troisième division, n’ont poiut de denteiures aux mandibules, et sont compris (x) Latr., Gen. crust, et insect. , 1Y > P- 59 et Van-der- Lind. (2) Latr., ibid. , 56, 57. (3) Ibid. , p. 55. (4) Ibid. , p. 57; dans cette espèce, la première nervure récurrente s'insère à la jonction de la première cubitale avec la ‘econde. Consultez, quant aux habitudes du C. compressum de Fab. , le voyage de Son- nerat aux Indes orientales. (5) Latr , ibid., 57, 387; la seconde et troisième cellules tubitales recoivent chacune une nervure récurrente. * 21 524 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. dass les genres PéLorée , Ponie et Ampuzex. Ces organes sont striés. Les Ampurex. (Ampuzex. Jur.) Ressemblent, quant à l'insertion des nervures recurrentes des ailes supérieures , aux chlorions (1). Dans les deux autres sous-genres , la seconde cellule cubi- tale reçoit ces deux nervures. Le chaperon est ordinairement denté. : Les Ponres. (Ponium. : Lat. ) Ont les antennes insérées au-dessous du milieu de la face antérieure de la tête, et les palpes maxillaires ne sont guère plus longs que les labiaux (2). Ceux des PéLorées (Pecopogus. Latr., Fab.), sont sensi- blement plus longs, avec leurs articles plus inégaux. L'in- sertion des antenues est un peu plus haute et de niveau avec le milieu des yeux. Les Pélopées ou Potiers, font , dans l’intérieur des maisons, aux angles des corniches, Le nids de terre, arron- dis ou RENTREE formés d’un rat hu tournant en hs et présentant sur leur côté inférieur deux ou trois rangées de trous, de sorie que ces corps ressemblent à l’instrument connu sous le nom de sifflet de chaudronnier. Les ouvertures sont les entrées d’autant de cellules , dans chacune desquelles l’insecte place une araignée, un diptère, etc., avec un de ses œufs , et qu’il bouche ensuite avec de la terre. Du nombre de ces hyménoptères est Le Sphex tourneur {Sphex spirifex ) de Linnæus, qui est noir, avec le filet de l’abdomen et les pieds jaunes. Dans les départements méridionaux de la France (3). 4° Dans d’autres fouisseurs, le premier segment du tho- rax ne forme plus qu’un simple rebord linéaire et transver- sal, dont les deux extrémités latérales sont éloignées de l'origine des ailes supérieures. Les pieds sont toujours courts ou de longueur moyenne. La tête, vue en dessus, paraît transverse, et les yeux s’étendent jusqu’au bord postérieur. (3) Jur. , Hymén. (2) Latr.. ibid. , 59. (3) Por. Fab. , Latr., Van-der-Linden. FAMILLE DÉS FOUISSEURS. 325 L'abdomen forme un demi-cône alongé , arrondi sur les côtés, près de sa base. Le labre est entièrement à nu ou très saillant. Jai fait de ces insectes une petite famille, que j'appelle pemsécipes , à raison du genre de Fabricius , dont elle est formée, celui de BEmpex. (BEMeEx.) Ces hyménoptères propres aux pays chauds, ont le corps alongé , pointu postérieurement”, presque toujours varié de noir et de jaune ou de roussâtre , glabre , avec les antennes rapprochées à leur base, un peu coudées au second article et grossissant vers le bout; des mandibules étroites , alon- gées , dentées au côté interne et croisées; les jambes et les tarses parnis de petites épines ou de cils, qui sont plus remarquables aux tarses antérieurs des femelles. On voit souvent une ou deux dents élevées sous l’abdomen des mâles. {ls ont des mouvements très rapides, volent de fleur eu fleur, en faisant entendre un bourdonnement aigu et coupé. Plusieurs répandent une odeur de rose. Ils ne parais- sent qu’en été. Les uns ont une fausse trompe , fléchie en dessous, avec le labre en triangle alongé. Tantôt les palpes sont très courts ; les maxillaires n’ont que quatre articles et les labiaux que deux. Tel est Le B. à bec ( Apis rostrata. Lin.) Panz., Faun. insect. Germ., !, 10. Mâle. Grand, noir , avec des bandes trans- verses d’un jaune citron sur l’abdomen , dont la première interrompue, et les suivantes ondulées. La femelle, qui a moins de jaune à la tête , que le mâle, creuse dans le sable des trous profonds , où elle empile des cadavres de divers insectes à deux ailes , particulièrement de syrphes et de mouches , et y fait sa ponte; elle bouche ensuite avec de la terre la retraite qu’elle a préparée à ses petits. Dans toute l’Europe (1). Tantôt les palpes maxillaires, assez alongés, ont six arti- cles , et les labiaux quatre, comme dans les Monépures (Mo: nEDuLA ) de Latreille (2). (x) Voyez Latr., Gen., crust. et insect. , LV, 97. (2) Latr., ibid. ; la plupart des bembex de Fab. 396 INSECTES HYMÉNOLTÈRES. Les autres n’ont point de fausse-trompe , et le labre est courtet arrondi. Tels sont les Srizes (peer) du même et de durine(r).::. 5°, D’anties -fouisseurs , ayant presque le port deceux de la division précédente , en diffèrent par le labre caché en totalité ou en grande partie, et nous offrent daus leurs man- dibules, qui ont au côté inférieur, près, de leur base, une profonde échancrüre, caractère qui les distingue tant des précédents que des suivants. Ce sont nos LarraTEs.. Ici les ailes supérieures ont trois cellules cubitales fer- mées, dont Ja Seconde recevant les deux nervures récur- rentes. Ne ad Ne Les Pazares. ( Pazanus. Lat,-— Gonius.Jur. ) Dont les antennes sont tres courtes, vont en grossissant ; dont les yeux sont très rapprochés RÉ et ren- ferment les yeux lisses, et où la seconde cellule cubitale est pétiolée ( (2). Les Lyrops. (Lyrops. Illig. Mpee Fab. LL Kb Jur:) Dont les antennes sont filiformes, où la troisième cellule cubitale est étroite , oblique , présque en croissant, et où le côté interne des nl dite offre une saillie en pi de dent (3). L _ ‘ Les Larres. (Larra. Fab.) Qui. ne différent guère des lyrops que par leürs mandi- bules sansdentsau côtéinterne;, leurs yeuxéyalement distants l’un de l’autre , et leur métathorax et leur abdomen sensi- blement plus longs (4): js La, les ailes supérieures m'ont que deux cellules cubi- iales fermées , recevant chacune une nervurëé rééurrente. e . (1) Latr., ibid. , la plupart des larres de Fabricius , telles que les sui- vants : vespiformis, erytrocephala, cincta, crassicornis, bifasciata, analis, ruficornis, cingulata, rufifrons , bicolor, Jasciata. (2) Voyez Latr., ibid. ; et ses Consid. général. sur l’ordre des crust., des arachn. et des insects 13) Lair. ,4bid,, 7e. (4) Latr., ibid. , 70. FAMILLE DES FOUISSEURS. 327 Les Dinères. ( Dinerus. Jur.) Ont les deux cellules cubitales sessiles. Les autennes des mâles sont moliformes inférieurement et filiformes ensuite. Les mandibules ont trois dentelures au côté interne. La cellule radiale est appendicée (1). Les Miscopnes. ( Miscopaus. Jur.) Oùla seconde celiule cubitale est .pétiolée et dont la radiale n'offre point d’appendice. Les antennes sout filiformes dans les deux sexes. Les mandibules n’ont au plus, au côté in- terne, qu’un faible avancement (2) 6 Viennent maintenaut des fouisseurs , dont le labre est pareillement caché intégralement ou en grande partie, dont lesmâchoireset la lèvre ne forment point de trompe, qui n’ont point d’échancrure au côté inférieur des mandibules, dont la tête est de grandeür ordinaire, et dont l’abdomen est trian- gulaire ou ovoïdo-conique, se rétrécissant graduellement de la baseà son extrémité , et jamais porté sur un long pédicule. Leurs antennes sont filiformes, avec le premier article peu alongé. Ce sont les NyssonIENS. Les uns ont les yeux entiers. Les ASrATES. (ASTATA. Latr. — Dimorpha. Jur.) Ont trois cellules cubitales fermées, toutes sessiles, et dont la seconde recevant les deux nervures récurrentes ; la radiale appendicée, l’extrémité des mandibules bifide, et. les yeux très rapprochés supérieurement (3). Les Nyssons. ( Nyssow. Latr., Jur.) Dont les ailes supérieures ont aussi le même nombre de cellules cubitales, mais dont la se:onde est pétiolée, où la radiale n’est point appendicée; q'ii ont d’ailleurs les mandi- bules terminées en une pointe +inple, etles yeux écartés (4). (x) Latr., ibid, (2) Latr. , ibid. , item. (3) Latr. , ibid., 67. (4) Latr. , ibid., go. 328 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Les Oxy»èLes. (Oxyrezus. Latr., Jur., Oliv.) N’ont qu’une cellule cubitale fermée, et recevant une seule rervure récurrente: Leurs antennes sont courtes, contour- nées, avec le second article beaucoup plus court que le troi- sième. Les mandibules se terminent en une pointe simple. L’écusson offre une ou trois pointes, en forme de dents. Les jambes sont épineuses, et le bout des tarses présente une grande pelotte. Les femelles font leurs nids dans le sable et approvisionnent leurs larves de cadavres de muscides (1). Les Nrrëzes. ( Nireza. Latr.) N'ayant aussi qu’une seule cellule cubitale fermée, mais dont les antennes sont plus longues , presque droites, avec les second et troisième articles de [a mê me longueur; dont les mandibules se terminent par deux dents, et qui n’ont point d’ailleurs de pointes à l’écusson, d’épines aux jambes, et dont la pelotte du bout des tarsés est très petite (2). Les autres ont les yeux échancrés. Tels sont Les Prsons. ( Prsow. Spin. , Latr.) Les ailes supérieures ont trois cellules cubitales fermées, dont la seconde très petite, pétiolée et recevant les deux nervures récurrentes , caractère qui les rapproche des nyssons (3). 7° La dernière division des fouisseurs, celle des CrArro- mires , ne diffère de la précédente , qu’en ce que ces insectes , dont la tête est ordinairement très forte, presque carrée , vue eu dessus, et dont les antennes sont souvent plus grosses vers le bout ou en massue, ont l’abdomen soit ova- laire ou elliptique, plus large vers son milieu, soit rétréci à sa base, en un pédicule alongé, et comme terminé en massue. Les uns ont les antennes insérées au-dessous du milieu de la face antérieure de la tête, avec le chaperon court et large. d or PSE OO CS TT TP (x) Latr. , ibid. , 77; article Oxibèle de V’Encycl. méthod. (2) Latr., ibid , item. , (3) Lair. , ibid., 75. G. Tachybulus ; et 357, G. pison de Spinola et non de Jurine. FAMILLE DES FOUISSEURS. 329 Tantôt les yeux sont échancrés. Les TryroxyLons. (TryroxyLon. Latr., Fab. — Æpius. . Jur. — Sphex. Lin.) ° Les mandibules sont arquées et sans dents. Les ailes supé- rieures n’ont que deux cellules cubitales fermées, recevant chacune une nervure récurrente ; la seconde cellule est petite et moins prononcée, ainsi qu’une troisième, celle qui.est incomplète et qui atteint presque le bout de l'aile. L'abdomen est rétréci à sa base, en un long pédicule. Le T. potier (Sphex figulus, Lin.), Jur., Hym., IX, 6-8, est noir, luisant; avec le chaperon couvert d’un duvet soyeux , argenté. La femelle profite des trous qu’of- fre le vieux bois, et qui ont été creusés par d’autres in- sectes, pour y déposer ses œufs et les petites araignées destinées à nourrir ses petits. Elle en ferme ensuite l’ou- verture , avec de la terre détrempée (r). Tantôt les yeux sont entiers. Ici les mandibules sont étroites et simplement den- tées au bout, ou se terminent en une pointe simple, avec une seule dent au-dessous ou au côté interne. Les antennes sont rapprochées à leur base. Les Gonyres. (Gonvres. Latr. — Ærpactus. Jur. — Mellinus. Oxybelus. Fab.) Ont trois cellules cubitales complètes, sessiles, presque égales, dont la seconde reçoit les deux nervures récur- rentes; les mandibules moyennes, unidentées au côté in- terne, et les antennes un peu plus grosses vers le bout. Le métathorax offre une sorte de faux écusson sillonné ou guilloché. Les tarses antérieurs sont souvent ciliés, avec le dernier article renflé (2). Les Crasrons. ( Crasro. Fab. ) N’ont qu’une seule cellule cubitale fermée, et qui reçoit la première nervure récurrente; les mandibules se terminent eu une pointe bifide. Les antennes sont coudées, filiformes, en . - (1) Latr,, Gener. crust. et insect. , IV , 75. (2) Latr. , ibid. , 88. 350 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. fuseau où un peu en scie dans quelques. Leurs palpes sont courts, presque égaux, et la languette est entière. Le cha- peron est souvent très brillant, doré ou argenté. Quelques mâles sont remarquables par la dilatation en forme de palette ou de truelle, ayant même l'apparence d’un crible, de la jambe ou du premier article de leurs pattes antérieures. La femelle d’une espèce ( Cribrarius ), approvisionne ses larves d’uné-pyrale qui vit sur le chêne: Les autres femelles les nourrissent avec des diptères qu’elles empilent dans les trous, où elles font leur ponte (1). Les Sricmes. (Sricmus. Jur.) Sont ainsi, nommés, de la grandeur du point épais ou calleux de Ja côte de leurs ailes supérieures, et formant une petite tache noire. Elles ont deux cellules cubitales fermées, dont la première reçoit, seule, une nervure récurrente. Les antennes ne sont point coudées, leur premier article étant peu alongé et en forme de cône renversé. Les mandibules sont arquées et terminées par deux ou trois dents (2). Là, les mandibules, dans les femelles au moins, sont fortes, et bidentées au côté interne. Les antennes sont écartées à leur base. Les Pempurepons. ( Pampmrépon. Latr., Fabr. — Ce- monus. Jur. ) Qui ont deux cellules cubitales complètes, sessiles, et une troisième imparfaite, fermée par le bord postérieur de Vaile. / L Une espèce (unicolor ) nourrit sa larve de pucerons (3). Les MEezunes. ( Mezzinus. Fab. Jur. } Qui ont trois cellules cubitales complètes, toutes sessiles, æt souvent le commencement d’une quatrième, mais qui n’atteint point le bout de l’aile; la première et la troisième reçoivent chacune une nervure récurrente. L’abdomen est (1) Latr., Gener.‘erust. et insect. , IV, 80. (2) Latr. , ibid. , 84. (3) Latr., Gener. ibid. , 83, divis. I et II. FAMILLE DES FOUISSEURS. 534 rétréci en manière de pédicule élargi à sa base. Les tarses se terminent par une grande pelotte (1). Les Azysows. ( Azxson. Jur. — Pompilus. Fab. ) Nous offrant aussi trois cellules cubitales complètes ; mais dont la seconde est pétiolée et reçoit les deux nervures ré- currentes, La base de l’abdomen n’a point de rétrécissement part'culiér. La pelotte du bout des tarses est petite (2). Les autres et derniers crabonites ont leurs antennes insé- rées plus haut, ou vers le milieu de la face antérieure de la tête ; «elles sont ordinairement plus grosses vers le bout ou même en forme de massue. Us ont tous trois cellules cübitales complètes et deux nervures récurrentes. Ces in- sectes se lient, sous plusieurs Free avec ceux de la fa- mille suivante. Tantôt le chaperon est presque carré. L’abdomen est porté sur un pédicule brusque, long, formé par le premier anneau. Lés'mandibules sé terminent par deux dents. Les Psens .(Psen.Latr.,Jur.— Trypoxy lon. Pelopœus.Fab.)(3) Tantôt le chaperon est comme trilobé. Le premier anneau dé l'abdomen est tout au plus rétréci en manière de nœud. Les mandibules se terminenten une pointe simple. Les yeux sont souvent un peu échancrés. Ces insectes composent le genre ; . Des PaiLanres (Pmzanraus) de Fabricius. Les pagellés creusent leurs nids dans le sable, et y en- fouissent, pour nourrir leurs petits , des cadavres d'abeilles, d'audrènes et même des charansonites. D’autres entomoloygistes restreignent cette coupe généri- que aux espèces dont les antennes sont écartées, brusque- ment renflées ; dont les mandibules n’ont point de saillie au côté interne, et dont toutes les cellules cubitales sont sessiles. ae (1) Latr. , ibid., 85. (2) Latr. , ibid., 86. {3) Latr., ibd., 91. 332 INSECTES HYMÉNOPTÈRES, Ce sont Les PmiLanrxes propres (Paizanraus , Latr.— Simblephilus, Jur.) (1). Celles où les antennes sont rapprochées, ‘beaucoup plus longues que la tête, et grossissant graduellement ; dont les mandibuies offrent au côté interne un avancement en forme de dent, et dont la seconde cellule cubitale est pétiolée, forment le génre Des Cercenis. (CErcERIS. Latr. — Philanthus. Jur. ) (2). La troisième famille des HymÉNoOPTÈRESs PORTE- AIGUILLON , celle Des DIPLOPTÈRES. (DirLoprena.) Est la seule de cette section qui nous offre, à un un petit nombre d’exceptions près ( Céramies ), des ailes supérieures doublées longitudinalement. Les antennes sont ordinairement coudées et en massué, ou plus grosses. vers le: bout. Les yeux sont échan- crés. Le prothorax se prolonge en arrière de chaque côté, jusqu’à l’origine des ailes; les supérieures ont trois ou deux cellules cubitales fermées, dont la seconde recoit les deux nervures recurrentes. Le corps ést glabre ou presque .glabre, noir, plus ou moins tacheté de jaune ou de fauve. Beaucoup vi- LACODRRPIQ, GONITEOS 200R OMC RE. PAPE ER RER (x) Latr., ibid. , 95. Le genre trachypus de M. Klüg diffère peu de celui-ci. Le premier annean de l’abdomen est proportionnellement plus alongé, plus étroit, et forme presque un pédicule analogue à celui des psens. (2) Latr., ibid, 93. Bosc a donné, dans le tome LIlïe des An- nales d’agriculture, une Notice sur les habitudes de quelques espèces de ce sous-genre. - FAMILLE DES DIPLOPTÈRES. 3555 vent en sociétés temporaires , et composées de trois sortes d'individus, de mâles, de femelles, et de neutres ou muiets. Les femelles qui ont resisté aux intempéries de l’hiver, commencent l'habitation et soignent les petits qu’elles mettent au jour. Elles sont ensuite aidées par les neutres. Nous partagerons les diploptères en deux tribus. La première, celle des Masaripes ( Masaripes. Lair.), a pour type le genre Masaris (Masaris) de Fabricius. Les antennes semblent , au premier coup d’œil, n’être composées que de huit articles; le huitième forme avec les suivants une massue presque solide, à articulations peu distinctes, et arrondie ou très obtuse au bout. La languette est terminée par deux filets, qui peuvent se: relirer dans un tube formé par sa base. Les ailes supé- rieures n’ont que deux cellules cubitales complètes. Le milieu du bord antérieur du chaperon est échancré, et reçoit, dans cette échancrure , le labre. Les Masaris propres. ( Masanis.) Ont des antennes un peu plus longues que la tête et le _ thorax, dontle premier article alongé, et dont le huitième formant une massue en forme de cône renversé et arrondie au bout. L’abdomen est long (1). Les Cécomires. (Céconites. Latr. — Masaris. Fab., Jur. ) Où les antennes sont à peine plus longues que la tête, avec les deux premiers articles beaucoup plus courts que le troisième , et le huitième et suivants, formant un corps pres- que globuleux. L’abdomen est à peine plus long que le thorax (2). om, (1) Latr., Gener, crust. et insect. , IV, 144. (a) Lair. , ibid. , item. 354 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Une espèce figurée sur les planches äu grand ouvrage sur l'Egypte, paraît former uu sous-genre intermédiaire. La seconde tribu des Drrcoprères, celle des Guépraires ( VEspariæ), se compose du genre Des GuÊPEs ( Vespa ) de Linnæus. Les antennes offrent toujours distinctement treize ar- ticles dans.les mâles, douze dans les femelles , et se ter- minent en massue alongée, pointue et quelquefois cro- chue { mâles ) au bout : elles sont toujours coudées , du moins les femelles et les mulets. La languette est tantôt divisée en quatre filets plumeux , tantôt en trois lobes, ayant quatre points glanduleux au bout, un à chaque lobe latéral, et les deux autres sur le lobe intermédiaire, quiesi plus grand, évasé, échancré ou bifide à.son ex- trémité. Les mandibules sont fortes et dentées. Le cha- peron est grand. Au-dessous du labre est une petite pièce en forme de languette, analogue à celle que Réaumur avait observée dans les bourdons, et que M. Savigny nomme épipharynx. Si. l’on en excepte un très petit nombre d’espèces , les ailes supérieures ont trois cellules cubitales complètes. Les femelles et les neutres sont ar- més d’un aiguillon très fort et venimeux. Plusieurs vi- vent en sociétés, composées de trois sortes d'individus. Les larves sont vermiformes, sans pattes, et renfer- mées chacune dans une cellule, où elles se nourrissent tantôt de cadavres d'insectes dont la mère les a appro- visionnées au moment de la ponte, tantôt du miel des fleurs, du suc des fruits et de matières animales, élabo- rées dans l’estomac de la mère ou dans celui des mulets, et que ces individus leur fournissent journellement. M. de Saint-Hilaire a rapporté des provinces méridio- nales du Brésil, une espèce qui fait une provision abon- dante de miel, qui , ainsi quele miel ordinaire , est vé- néneux par circonstance (Mém. du Mus. d’hist, natur.). FAMILLE DES DIPLOPYÈRES. 355 Un premier sous-penre , celui De CÉRamiE. (CEramius. Latr., Kiüÿ.) Et qui a été l’objet d’une monographie de l’un de nos plus célèbres entomologistes , le docteur Klüg, fait, par les ailes supérieures qui sont étendues, le nombre de leurs cellules cubitaies, qui n’est que de deux, exception aux caractères gé- néraux de cette tribu. Ses palpes labiaux sont en outre plus longs que les maxillaires. On n’en connaît encore que quatre espèces, dont deux du cap de Bonne-Espérance, et les deux autres du midi de l’Eu- rope ; l’une de celles-ci ( lusitanicus) nous paraît avoisiner , par ses rapports naturels, les masaris (1). Dans tous les sous-genres suivants, les ailes supérieures sont doublées ‘et offrent trois cellules cubitales complètes. Tantôt les mandibules sont beaucoup plus longues que larges, rapprochées en devant, en forme de bec; la lan- guette est étroite et alongée; le chaperon est presque en forme de cœur ou ovale , avec la pointe en avant et plus ou moins tronquée. Is vivent tous solitairement , et chaque espèce n’est com- posée que de mâles et de femelles. Ces derniers individus approvisionnent leurs petits avant leur naissance et pour tout le temps qu’ils seront en état de larve. Les nids de ces petits sont ordinairement formés de terre, et tantôt cachés dans les trous des murs, dans la terre, dans le vieux bois, et tantôt extérieurs et situés sur des plantes. La mère ren- ferme dans chacun d’eux des chenilles ou d’äutres larves qu'elle ‘empile circulairement, quelquefois aussi des ara- néïdes , après les avoir préalablement percées de son dard; ces cadavres servent de nourriture à la larve de la guépe. Les Sxnacres. (Synacris. Lat., Fab. ) Dont la languette est divisée en quatre filets longs et plumeux , sans points glanduleux à leur extrémité. Les mandibules de quelques mâles sont très grandes et en forme (1) Latr., Consid. génér. sur l’ord. des crust., des aracbn et des Insect., 329 ; — Klüg, Entomol. monog., 219 et suiv. 336 INSECTES HYMÉNOPTERES. de cornes. Les espèces connues sont peu nombreuses et pro- pres à l’Afrique (1). Les EumÈves. ( Eumewes. Lat., Fab.) Où la languette est divisée en trois pièces glanduleuses à leur extrémité, dont celle du milieu plus grande , évasée au bout, en forme de cœur, échancrée ou bifide. L’abdomen des unes est ovoïde ou conique, et plus épais à sa base. Tels sont : Les Prérocmzes ( Prerocuire ) de M. Klüg, remarquables par leurs mâchoires et leurslèvres très longues, formant une espèce de trompe fléchie en dessous, et reconnaissables encore par leurs palpes labiaux hérissés de longs poils, et n'ayant que trois articles distincts (2). Les Onynères ( Onynerus Latr.), auxquels on peut réunir les rygchies de M. Spinola, où ces parties de la bouche sont beaucoup plus courtes, et dont les palpes labiaux sont presque glabres, avec quatre articles apparents. . La femelle d’une espèce de cette division (Fespa muraria, Lin.) Réaum. Mém. VI, xxvi, 1—10, pratique dans le sable ou dans les enduits des murs , un trou profond de quelques pouces, à l'ouverture duquel elle élève, en dehors, un tuyau d’abord droit, ensuite recourbé, et composé d’une pâte terreuse ; disposée en gros filets contournés. Elle en- tasse , dans la cavité de la cellule intérieure , huit à douze petites larves du même âge, vertes, semblables à des che- nilles , mais sans pattes, en les posant par lits les unes au- dessus des autres, et sous uneforme annulaire. Après y avoir pondu un œuf, elle bouche le trou, et détruit l’échafau- dage qu’elleavait construit (3). Dans les autres, l’abdomen a son premier anneau étroit EE ET PE PRE DER BE RE AT LU Ù A TU LU (1) Synagris cornuta ; Latr., Gener. crust. et insect., IV, p. 135; Fab. , System. , Piezat.; Drur. , Insect., IL, xzvin, 3, le mâle; — vespa valida, Linn. — v. hæmorrhoidalis, Fab. (2) Panz., hymén., p. 146; ejusd. vespa phalærata, Faun. insect., Germ., XLVIT , 21. (3) Voyez Latr.,ibid., p. 139 et 136; plusieurs guêpes de Fabri-. cius. FAMILLE DES DIPLOPTÈRES. 587 et alongé en forme de poire , et le second en cloche, comme dans Les Eumènes proprement dites, auxquelles on peut rap- porter les Zèthes (1) de Fab. et les Discœælies (2) de Lat. L’E. étranglée (E. coarctata, Fab.) Panz., Faun. insect. Germ., LXIIL, , 12 le mâle. Longue de @ngq lignes; noire, avec des taches et le bord postérieur des anaeaux de l’ab- domen jaunes; le premier annéau en poire alongée, avec deux petits points jaunes ; une bande oblique , de la même couleur, de chaque côté du second , qui est le plus grand de tous et en cloche. La femelle construit sur les tiges des végétaux , et par- ticulièrement des bruvères, avec de la terre très fine, un nid sphérique, le remplit, suivant Bertone de mieliet Y dépose un œuf (3). - Tantôt les mandibules ne sont guère ste longues que larges , et ont une troncature large et pblique à leur extré- mité; la languette est courte ou peu alongée ; le chaperon est presque carré. Ces espèces forment le sous-genre Des Guèpres proprement dites. (Vespa. Porisres. Lat.) : L Elles sont réunies en sociétés nombreuses, composées de mâles, de femelles et de mulets. Les individus des deux dernières sortes font, avec des parcelles de vieux bois ou | + (x) Latr., ibid. Les Eumènes (Eumenes), ont le chaperon longitudinal, prolongé en pointe par devant ; les mandibules forment, réunies, un bec long , étroit et pointu ; elles sont proportionnellement plus courtes, et ne forment qu'un angle très ouvert, dans les Zèrmes ( Zethus ); ici, d’ailz leurs, le chaperon est aussi large ou plus large que long, et sans prolon- gement antérieur. La seconde cellule cubitale est parfaitement triangu- laïre. Les palpes maxillaires ne dépassent point l'extrémité des mâchoires: “is sont plus longs dans les Drscoeztes (discælius), qui, d’ailleurs , res- resemblent aux zèthes , quant à la forme du chaperon et des mandibules: On remarquera que la plupart des espèces que Fabricius place dans ce dernier genre, sont des polistes, mais dont l'abdomen diffère de celui des espèces ordinaires, et se rapproche de celui des eumènes. ” (2) Latr. , ibid. (3) Latr., ibid. TOME w. 22 338 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. d’écorce, qu’ils détachent avec leurs mandibules, et-qu'ils réduisent, en les délayant , en forme de pâte, de la nature du papier ou du carton, des gâteaux ou rayons ordinaire- ment horizontaux, suspendus en dessus par un ou plusieurs pédicules, et qui ont au côté inférieur un rang d’alvéoles verticaux, en pyramides hexagonales et tronquées. Ces cel- lules servent uniquement à loger, et d’une manière isolée, les larves et les nymphes. Le nombre des gâteaux compo- saut le même nid ou le même guêpier, varie. Il est tantôt nu, tantôtenveloppé, avec une ouverture commune et exté- rieure, presque toujours centrale, et qui correspond quel- quefois à une file de trous , pour la communication inté- rieure , si les gâteaux adhèrent aux parois de lenveloppe, et soit en plein air, soit caché en terre ou dans des creux d'arbres. Sa figure est encore très diversifiée, selon lesespèces. ‘Les fêmelles le commencent seules, et pondent des œufs, d’où sortent des mulets ou des guêpes ouvrières, qui ai- dent à agrandir le guépier, ‘ainsi qu’à élever les petits qui éclosent ensuite. Leur soci été n’est, jusqu’au commencement de l’automne , composée que de ces deux sortes d'individus: À cette époque paraissent les jeunes mâles et les jeunes fe- melles. Toutes les larves et'les nymphes qui ne peuvent subir leur dernière métamorphose avant le mois de novem- bre, sont mises à mort et arrachées de leurs cellules par les mulets, qui périssent avec les mâles au retour de la mau- vaise saison. Quelques femelles survivent , et deviennent âu printemps les fondatrices d’une nouvelle colonie. Les guêpes se nourrissent d'insectes, de viandes où de fruits, et ali- mentent leurs larves de l’extrait de ces substances. Ces larves qui, à raison de la situation inférieure des ouvertures de leurs cellules, s’y tiennent le corps renversé, ou la tête en bas, s’enferment et se font une coque, lorsqu’elles veulent passer à l'état de nymphe. Les mâles ne travaillent point. Daus plusieurs espèces, la portion du bord interne des mandibules qui est au-delà de l’angle, et qui le termine, est plus courte que celle qui précède cet angle; le milieu du devant du chaperon $’avance en pointe. Ces espèces forment le genre Pozisre { Pozisres ) de Latreille et de Fabricius (1). (1) Latr., Gen. , crust. et insect., IV, p. 141. Les espèces dont l’ab- FAMILLE DES DIPLOPTÈRES,. 339 Tantôt l’abdomen ressemble, par la forme de ses deux premiers anneaux , à celui des eumènes proprement dites. Telle est La G. Tatua ( Polistes morio, Fab.), Cuv., Bull. de la Soc. philom., n° 8; Lat., Gen. crust.-et insect., [, x1v, 5, Elle est entièrement d’un noir luisant. Son nid.a la forme d’un cône tronqué, comme celui de la guêpe cartonnière ; mais il est d’un carton plus grossier, plus grand , avec.le fond plat et percé à l’un des côtés. A Cayenne. Tantôt l’abdomen a une forme ovalaire ou elliptique. Tel estceluide La G. des arbustes ( Vespa gallica ,Lin.), Panz. , Faun. insect., Germ., XLIX, 22, un peu plus petite que la guèpe commune; noire, chaperon, deux points sur le dos du thorax, six lignes à l’éc n , deux taches sur le premier et sur le second ane l'abdomen, leur bord supérieur, ainsi que celuis des autres, jaune ; abdomen ovalaire, briévement pédiculé. Son guépier a la forme d’un petit bouquet étagé, composé de vingt à trente cel- lules, dont les latérales plus petites. Il est ordinairement fixé sur une branche d’arbuste. Tantôt encore l’abdomen des guêpes de cette division est oyoïde ou conique, comme dans , La G, cartonnière ( Vespa nidulans, Fab. ), Réaum., Insect., VI, xx, 1, 3,4; xx, à ; xxu-xxiv. Petite, d’un noir soyeux, avec des taches et le bord postérieur des an- neaux de l’abdomen jaunes, Son nid, suspendu aux bran- ches d’arbres, par un anneau, est composé d’un carton très fin, et a la forme d’un cône tronqué. Les gâteaux, dont le nombre augmente ayec la population, et donne quelquefois au guêpier une grandeur considérable , Sont a ia é ot DUR Lolo on QT ce GR domen est oyalaire ou elliptique , insensiblement rétréci vers sa base À quelquefois même porté sur un long pédicule, sont des polistes propre- ment dites. Celles où le second anneau est beaucoup plus grand que les äutrés ét en cloche, et où le précédent forme souvent un pédicule en Wässue, sont des ÉrrPones ( Epipone). La guépe Tatua est de cette di- vision, ainsi que l'espèce du Brésil récoltant du miel, précédemment menlionnée , et la G. cartonniére. * 22 540 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. circulaires , mais concaves en dessus et convexes en des- sous , ou en forme d’entonnoir , et percés d’un trou cen- tral. Ils sont fixés aux parois intérieures de l’enveloppe par toute leur circonférence. L’inférieur est uni en des- sous, ou n’a poïnt de cellules ; son ouverture sert d’issue ou de porte. À mesure que la population s’accroît , ces guêpes construisent un nouveau fond, et garnissent de cellules la surface inférieure du précédent. Les autres guêpes ont la portion supérieure du bord in- terne de leurs mandibules, celle qui vient après l’angle, aussi longue ou plustlongue que l’autre partie de ce bord ; le milieu du bord antérieur de leur chaperon est largement tronqué, avec une dent de chaque côté. Leur abdomen est toujours ovoïde où conique. Elles comprennent le genre des Gué»ss ( Vespa ) propres de Latreille (1). La Guépe frélon ( a crabo , Lin. ), Réaum., Insect., VIE, xvux, longue d’umtpouce ; tête fauve, avec le devant jaune ; thorax noir, tacheté de fauve; anneaux de lPab- domen d’un brun uoirâtre, avec une bande jaune, mar- quée de deux ou trois points noirs au bord postérieur. Elle fait son nid dans des lieux abrités, comme dans les greniers, les trous des murs, et dans les troncs d’arbres. Il est ktotidi , composé d’un papier grossier et couleur de feuille morte. Les “ayons, ordinairement en petit nom- bre, sont attachés les uns aux autres par des colonnes ou despili e, dont celui du milieu est beaucoup plus épais. L’enveloppe est généralement épaisse et friable. Cette es- pèce dévore les autres insectes et particulièrement les abeilles, dont elle vole aussi le miel. La UE commune ( Vespa vulgaris ), Réaum. , tbid., “uv, 1-7, longue d’environ huit lignes ; noire, le devant de la tête jaune , avec un point noir au milieu; plusieurs taches jaunes sur le corselet, dont quatre à Pass une bande j jaune, avec trois points uoirs au bord postérieur des anneaux. Elle fait dans la terre un nid analogue à celui de la guëêpe frélon, mais composé d’un papier plus fin, et dont À oo (1) Latr., Gen. , crust. ei insect. , IV, p. 142. FAMILLE DES MELLIFÈRES. 341 les rayons sont plus nombreux. Les piliers qui les sou- tiennent sont égaux. Son enveloppe est formée de plu- sieurs couches, disposées par bandes, et se recouvrant successivement par leurs bords. Une autre espèce de guêpe ( media, Lat. ), d’une taille intermédiaire entre celles des deux précédentes, fait un nid semblable, mais qu’elle attache aux branches des arbres. Une autre ( hofsatica, Fab. ), construit un guépier, d’une forme bien singulière. Il est presque globuleux, percé à son sommet , et renfermé inférieurement dans une pièce ayant la figure d’une soucoupe; elle le place quel- quefois dans l’intérieur des greniers ou aux poutres des appartements peu fréquentés, même dans les ruches (Iatr., Annal. du Mus. d’hist. natur.) La quatrième et dernière famille des Hyménop- tères porte-aiguillon, celle Des MELLIFÈRES. (AnTHOPHILA. Latr.) Nous offre, dans la propriété qu'ont d’ordi- naire (1) les deux pieds postérieurs, celle de xa- masser le pollen des étamines , un caractère unique et qui la distingue de toutes les autres familles d’in- sectes ; le premier article des tarses de ces pieds est très grand, fort comprimé, en palette carrée, ou en forme de triangle renversé. | Leurs mâchoires et leurslèvres sont ordinairement fort longues et composent ‘une sorte de trompe. La languette a la plus souvent la figure d’un fer de lance ou d’un filet très long, et dont l’extrémité (r) Les espèces parasites n’ont point cette faculté; mais la forme de leurs pieds est toujours essentiellement la même. Ilssont simplement dé- pourvus de poils ou de brosses. 342 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. est soyeuse ou velue. Les larves vivent exclusive- ment de miel et de la poussière fécondante des élamines. L’insecte parfait ne se nourrit lui-même que du miel des fleurs. Ces hyménoptères embrassent le genre Des ABEILLES ( Apis) de Linnæus. Que je diviserai en deux sections. La première, ou celle des Anprenères ( Andrenetæ. Lat.), a la division intermédiaire de la languette en forme de cœur ou de fer de lance, plus courte que sa gaîne, et pliée èn dessus dans les unes, presque droité dans les autres. Elle se compose du genre des Pro-arrirrxs de Réaumur et de De Géer, ou des Anpsëwesde Fabricius et des Meures de M. Kirby (1). Ces insectes vivent solitairement et n’offrent que deux sortes d'individus, des mâles et des femelles. Leurs mandi- bules sont simples ou terminées au plus par deux dentelu- res ; les palpes labiaux ressemblent aux mexillaires ; ceux-ci - ont toujours six articles. La languette est divisée en trois pièces, dont les deux latérales très courtes , én forme d’oreil- lettes. La plupart des femelles ramassent avec les poils de leurs pieds postérieurs la poussière des étamines , et en composent, avec un peu ‘de miel, une pâtée pour nourrir leurs larves. Elles créeusent dans la terre, et souvent dans les lieux battus, sur lesbords des chemins ou des champs, des trous assez profonds, où elles placent cette pâtée avec un œuf, et ferment ensuite l'ouverture avec de la têrre. Lés uns ont Ja division môvenne de la languette évasée À son extrémité, presque. en forme de cœur , et duublée dans le repos. : Les HyLées. (Hyzæus. Fab. — Prosopis. Jur.) .Tantôt le corps est glabre , le second et le troisième arti- cle des antennes sont presque de la même longueur. Les ailes (1) Æfonog, apum Angliæ , ouvrage qui a immbortalise son auteur. / Le] {L 2 Ü + FAMILLE DES MELLIFÈRES. 35435 supérièures n’offrent que deux cellules cubitales complètes. Ces insectes n’ayant point de poils, ne recueillent point de pollen , et paraissent déposer leurs œufs dansles nids des au- . tres hyménoptères de cette femille. Ce sont Les HyÿLÉEs (Hy- LÆUS) proprement dits de Latreille et de Fabricius (1). Les autres ont le corps velw, avec le troisième article des antennes plus loug que le second. Les aîles supérieures ont trois cellules cubitales complètes. Les femelles font des ré- coltes sur les fleurs. Latreille les distingue sous le nom géné. rique de CozLères (Cozueres). Telle est Le C. glutineux ( Apis succincha , Lin.), où l’abeille dont le nid est fait d'espèces de membranes soyeuses , de Réaumur , Ins. VE, xnr; petit, noir, avec des poils blan- châtres ; ceux du corselet roussâtres; abdomen ovoïde; bord postérieur de ses anneaux couvert d’un duvet blanc , formant des bandes. Le mâle ( Evodia calen- darum , Panz. ) a les antennes plus longues. La fe- melle fait dans la terre un trou cylindrique, dent elle enduit les parois d’une liqueur gommeuse qu’on peut cômparer à la bave visqueuse et luisante que les limaçons laissent sur les lieux de leur passage. Elle y place ensuite bout à bout et dans une file, des cellules composées de la même substance , d’une forme analogue à celle d’un dé à coudre et renfermant chacune un œuf et de la pâtée (2). Les autres andrenètes se distinguent des précédentes par la figure en fer de lance de la languette. Dans les unes , cette languette se replie sur le côté supé- rieur de sa gaîne, comme dans les ANDRÈNES (ANDRENA ) (3), “et les Dasyroprs (Dasyrona } de Latreille (4). Les femelles des dernières ont le premier article des tarses posté- rieurs fort long, hérissé de longs poils, en forme de plu- maceau. Les ailes supérieures , dans ces deux sous-genres, n’ont que deux cellules cubitales. L’Andrène des murs ( Andrena flessæ, Panz., Faün. ins. " (1) Latr., Gen’, crust. et Insect., IV, p. 149. * (2) Tbid. ; (3j Latr. , Geu., crust. et Insect., {V, p, 150 (4) Ibid. 344 INSECTES HYMÉNOPTÈRES. Germ. LXXXV, 15), Réaum. Insect. VI, vnx, 2, longue de six lignes ; des poils blancs sur la tête , le corselet , les bords latéraux des derniers anneaux de l’abdomen et aux pieds; abdomen d’un noir bleuâtre ; ailes noires, avec une teinte violette. La femelle creuse , dans les enduits: de sable gras , des trous au fond desquels elle dépose un miel de la couleur et de la consistance du cambouis, et d’une odeur narcotique. Commune dans nos environs. Dans les autres, la languette est droite ou un peucourbée en dessous à son extrémité. Tels sont les Srnécones ( SpxE- copes ) (1),les Hazrcrgs (Hazicrus ) (2), et les Nomiss ( No- mi4 ) (3) de Latreille. Ici d’ailleurs les mâchoires sont plus fortement coudées que celle des andrènes. Le nombre des cellules cubitales fermées est toujours de trois. Les sphécodes mâles ont«des antennes noueuses; leur languette , ainsi que celle des femelles , est presque droite, à divisious presque également longues; celle du milieu est beaucoup plus longue dans les halictes et dans les nonmies. Les femelles des halictes ont à l’extrémité postérieure de leur.abdomen une fente longitudinale. Les cuisses et les jambes des pieds sont renflées ou dilatées dans les nomies mâles. La seconde section des hyménoptères mellifères, celle des Apraises { Apiariæ. Lati. ), comprend les espèces dont la di- vision moyenne de la languette est aussi longue au moins que le menton ou.sa gaîne tubulaire, et en forme de filet ou de soie. Les mâchoires et la lèvre sont très alongées et for- méntune sorte de trompe coudée et repliée en dessous, dans l’inaction. Pan A AA PC A Le (x) Cette espèce appartient au sous-genre Séricairede la section suivante, 26* 4o4 INSECTES LÉPIDOPTÈRES. celle des autres lépidoptères, qu’en ce qu’elle est un peu plus courte. Les antennes sont entièrement pectinées ou en scie , dans les mâles au moins. Les chenilles vivent toutes des parties extériéures des végétaux. Nous séparerons d’abord les espèces dont la trompe est très courte, et nullement propre à la succion. Danslesunes, et formantle plus grand nombre, les chenilles vivent à nu, et ne se fabriquent point de domiciles portatifs. Parmi celles-ci, les chenilles des unes sont alongées, munies de pattes ordinaires , très propres à la marche; les anneaux du corps ne sont point soudés en dessus. Tantôt les deux sexes ont des ailes propres au vol. Les Séricaimes. (SEricartA. Latr.) Dont les ailes supérieures n’offrent point de dentelures au bord interne. La S. disparate (B. dispar , Fab.), Ræs., Insect., I, ‘cl. 2, Pap. noct. mn, dont le mâle, beaucoup plus petit, a les ailes supérieures brunes, avec des raies ondées , noirä- tres ; et dont la femelle est blanchâtre, avec des taches et FT He raies noires sur ces mêmes «er Elle recouvre ses œufs avec les poils nombreux qu’elle porte à Vextré- mité de l’abdomen. Sa chenille fait souvent du tort à nos arbres fruitiers (1). Les Noroponres. ( Norononra. Ochs. ) Où ce bord ést dentelé. Ce sous-genre se lie avec certaines noctuelles (2). (1) Les bombyx versicolora , bucephala, coryli, pudibunda , abietis, anachoreta de Fab. , ou des genres Endromis , Liparis ,Pygæra ; et plu- sieurs espèces de celui d'Orgyia d’Ochsenheimer. (2) Les notodontes du même; j’en excepte cependant l'espèce appelée palpina, qui, à raison de ses palpes grands et comprimés et de sa trompe roulée en spirale, doit former un sous-genre propre, qui lie les notodontes avec les Calyptra de ce savant, et que je mets en tête des noctuélites, pour passer de là aux Xylena, aux Cuculia, etc.; quelquesnotodontes ont le cor- selet et crête, caractère qui paraît plus propre à cette dernière section. Il en est même dont les palpes inférieurs sont très comprimés, comme ceux des noctuélites (Voyez ci-après les généralités de cette division des nocturnes). CAMILLE DES NOCŒURNES. 405 Tantôt les femelles sont presque aptères, comme dans Les OrGy1Ees. (Orayx1a. Ochs. ) Les chenilles ont des aigrettes et des pinceaux de poils. L’O. étoilée( B. antiqua, Fab.), Rœæs., 1bid., xxxix, la fem.;in, cl.2, Pap. noct. xu, le mâle. Le mâle a les ailes supérieures fauves, avec deux raies transverses , noirâtres , et une tache blanche vers l’angle interne. L’abdomen de la femelle est très volumi- neux (ï). Viennent maintenant des faux-bombyx, dont les chenilles sont rampantes, leurs pattes étant très courtes, et les écail- leuses même étant rétractiles ; le, corps est ovale , en forme de cloporte , avec la peau soudée en dessus, à partir du se- cond anneau , de sorte qu’elle forme une voûte, sous la- quelle la tête se retire. Ces.espèces composent le sous-genre Des Limacones. (Limacones. Lat.) Leurs chenilles semblent représenter, dans cette division des nocturnes, celles de certains lépidoptères diurnes, tels que les polyommates (2). | à Considérés aussi dans leur premier âge, les derniers noc- turnes faux bombyx sans trompe bien sensible, ou du moins utile, nous offrent une autre anomalie. Leurs chenil- les vivent à la manière de celles de plusieurs teignes, dans des domiciles portatifs , consistant en un tube soyeux, sur lequel elles appliquent des morceaux de tiges ou de pe- tites branches de divers végétaux, formant de petites ba- guettes , couchées les unes sur les autres. Ces habitations ressemblent à celles de quelques larves de phryganes. Les Indes orientales, le Sénégal, en fournissent de très remar- quables. (1) Ajoutez l'O. gnostigma d'Ochsenheimer. Les autres seront des sc- ricaires. à (2) Les hépiales Zestudo, Æsellus, Bufo de Fab.; voyez God., Lépid. de France, IV, 2791, xxvut, 1, 2. 406 INSECTES LÉPIDOPTÉRES. Ces lépidoptères, réunis par Hübner aux teigtes, com- posent le sous-genre. : De Psycné. (Psycue. Schr.') (1). Les derniers faux-bombyx qui, par la disposition de leurs couleurs, semblent représenter les diurnes, appelés damiers, ont une trompe très distincte et se prolongeant notablement, lorsqu’elle est déroulée , au-delà de la tête. Tels sont : Les Écarrres. (UmeLomA. God. — Arctia. Schr. — Ey- prepia. Ochs. ) Dont les ailes sont en toit, dont les antennes sont en peigne dans les mâles , et qui ont les palpes inférieurs très velus et la trompe courte. L’E.queue-d’or(Bombyx chrysorrhæa, Fab.),Rœæs., Ins.E, class. 2, Pap. noct. xxu. Aïles blanches, sans taches; extrémité postérieure de l’abdomen d’un brun fauve. Sa chenille , certaines années, FES de leurs feuilles des bois er L’E. martre(Bombyx caja Fab.), Rœs., :bid., 1. Têteet thorax bruns ; ailes supérieures de la même couleur, avec des raies FR blanches ; ailes inférieures et dessus de l’abdomen rouges, avec des taches d’un noir bleuâtre. Sa chenille, qui vit sur l’ortie, la laitue, sur l’orme, etc., a été nommée l’hérissonne ou l” Ours ; à raison des poils longs et nombreux dont elle est garnie. Elle est d’un brun noirâtre, avec des tubercules bleus, disposés en anneaux (2). Les Carrrmorpues. (Carzrmorpna. Lat. — Æyprepia. Ochs.) Où les aites sont aussi en toit, mais dont les antennes sont tout au plus ciliées dans les mäles ; les palpes infé- rieurs ne sont couverts que de petites écailles , la trompe est longue. ‘ Une espèce très commune dans notre pays est celle dont la chenille se trouve sur le senecon ( Bombyx Ja- (1) Voyez Ochs., God. , etc. (2) Voyez, pour les autres espèces , Latr., Gen. crust. et insect. , IV, p. 220; Ochsenheimer, et God., Hist. natur. des lépid, de France. | J FAMILLE DES NOCTURNES. 407 cobeæ, F:, Rœs., Insect., class. 2, Pap. noct. xux.) Elle est noire. Ses ailes supérieures ont une ligne et deux points d’un rouge carmin. Les inférieures sont de cette couleur et bordées de noir. La chenille est jaune, avec des au- neaux noirs (1). Les Lrrmosres, ( Lirmosi4. Fab.) Où les ailes sont couchées horizontalement sur le corps (2). La quatrième section des nocturnes , celle des Arosures (Aposura} (3), s'éloigne ,. ainsi que nous l’avous dit dans les divisions générales.de cette famille, par un caractère uni- que, tiré de l’absence des pattes anales de l’animal, consi- déré en état de larve ou de chenille. L’extrémité postérieure du corps se termine en pointe, qui, dans plusieurs, est four- chue, ou présente même deux appendices articulés, longs et mobiles , formant une sorte de queue. Sous le rapport de la trompe, des palpes et des antennes, ces lépidoptères s'éloignent peu des précédents. Quelques-uns , tels que Les Dicranoures. ( Dicranoura. God. — Cerura. Schr. — Harpyia. Ochs.) Ont le port extérieur des séricaires et des écailles ; les an- tennes des mâles se terminent par un petit filet simple et courbe. L’extrémité postérieure du corps des chenilles est fourchue (4). Quelques autres tels que Les PLaryprérix. ( PLaryprerix. Lasp. — Drepana. Schr.) Ressemblent beaucoup aux phalènes proprement di- tes. Leurs ailes sont larges, et l’angle supérieur de l’ex- trémité postérieure des premières est avancé ou en faulx. Le corps est grêle. Celui des chenilles finit en une pointe simple et tronquée. Elles replient et fixent Îles (1) Les mêmes ouvrages. (2) Item. (3) Anus sans pattes, caractère propre aux chenilles’'de cette tribu, qui forme un rameau latéral , conduisant aux phalénites. (4) Voyez Ochsenheimer, Godart, Hübner et Fischer ( Entom. de la Russie }). 408 INSECTES LÉPIDOPTÈRES. les bords des feuilles où elles se tiennent et dont elles se nourrissent, avec des fils de soie. La coque de la chrysalide est très peu fournie. Ces insectes, en un mot , se rattachent, sous la forme de chenilles, aux dicranoures, et dans l’état parfait , à la section des phalénites (x). La cinquième section des lépidoptères nocturnes, celle des Nocruéiires ( Noctuælites , Latr. ), semblable aux pré- cédentes, quant à la coupe et à la grandeur relative des ailes, et quant à leur position dans le‘repos, nous montre pour caractères distinctifs: une trompe cornée, roulée en spi- rale et le plus souvent longue ; des palpes inférieurs ter- minés brusquement par un article très petit ou beaucoup plus menu que le précédent : celui-ci est beaucoup plus large et très comprimé. ; Les noctuélites ont le corps plus couvert d’écailles que de duvet laineux. Leurs antennes sont ordinairement simples. Leur thorax est souvent huppé en dessus; l’abdomen a la forme d’un cône alongé; leur vol est rapide. Quelques es- pèces paraissent pendant le jour. Leurs chenilles ont communément seize pattes ; les autres en ont deux ou quatre de moins, mais les deux postérieures ou les anales ne manquent jamais, et dans celles qui n’en offrent que douze, la paire antérieure des membraneuses est aussi grande que la suivante. La plupart de ces chenilles se renferment dans une coque, où elles achèvent leurs mé- tamorphoses. Ces lépidoptères embrassent la division des phalènes de nuit (noctuæ) de Linnæus. Toutes les coupes génériques qu’on a établies dans ces derniers temps, et dont les caractères sont plutôt empruntés de l’insecte considéré sous la forme de chenille que dans (1) Les phalènes falcataria , lacertinaria de Fab. , son bombyx com- pressa. J'avais d’abord eu l’idée de former avec ce sous-genre une section particulière, et qui aurait été intermédiaire entre les faux bombyx et les phalénites. Ochsenheimer le place à la fin des noctuélites, pour passer des euclidiès à la séction précédente; mais les platypterix nous semblent bien plus rapprochés, sous la forme des chenilles, des harpyies de ce savant, que des euclidies, et aütres noctuélites dont les chenilles sont de fausses géomètres. FAMILLE DES NOCTURNES, 409 son état parfait, se rattachent aux deux sous-genres sui- vants : Les Énèses. Erxeus. Latr. — Thysania. Dalm. — Noctua. Fab.) Dort les ailes sont toujours étendues et horizontales , et dont le dernier article des palpes inférieurs est long, grêle et nu. . Ce sont les lépidoptères les plus grands de cette tribu et qui, à l’exception d’une seule espèce , propre à l'Espagne { Ophiusa scapulosa, Ochs. ), sont toutes exotiques (1). Les NocrueLzzes. ( Nocrua. ) Où le dernier article des palpes inférieurs est très coutk, et couvert d’écailles ainsi que les précédents (2). Parmi ses noctuelles propres, il y en a, et c’est le plus (1) Latr., Gener. crust. et insect., IV, 225; Consid. gén. sur les crust., etc. Les mâles de quelques espèces ont les anténnes pectinées, et pourraient constituer un sous-genre propre. (2) Le genre noctua de Fabricius en forme, dans l'Histoire des lépidop- tères d'Europe d’Ochsenheimer, quarante-deux, à commencer à celui d’acronicta, jusqu’à celui d’Euclidia inclusivement. Ce sont, en grande partie , toutes les divisions établies dans le catalogue systématique des lépidoptères de Vienne, transformées en genres , et dont la nature de notre ouvrage nous interdit l'exposition. Celui de noctuelle, les Erebus en étant détachés, nous paraît,se diviser en deux grandes séfies paral- lèles ; l’une se lie avec ces derniers lépidoptères, et l’autre avec les notodontes. La première se compose de noctuelles, dont les chenilles marchent ala manière de celles qu’on a nommées arpenteuses ou géomèétres. Les unes ont seize pattes, mais dont les deux ou quatre antérieures des’ membraneuses intermédiaires sont plus courtes ; les autres n’en ont que douze : telles sont les plusies et les chrysoptères, sous-genre distingué du précédent par la grandeur des palpes inférieurs, qui se recourbent sur la tête. La seconde série commencera par des espèces, dont les palpes sont proportionnellement plus grands, dont les anteunes sont pec- tinées , et dont la trompe est petite ;. telles sont : la notodonte palpina . (odonptera palpina, Nob.) et les calyptra d’Ochsenheimer , ou les Calpe de M. Tréitschke. Suivront les genres xylena , cucullia, les noctuelles dont les ailes supérieures ont le bord postérieur anguleux ou denté, celles dont les antennes sont pectinées, et ensuite celles où ces organes sont simples. Nous terminerons ces dernières espèces par celles dont le 410 INSECTES LÉPIDOPTÈRES. grand nombre, dont les chenilles ont seize pattes. Nous y remarquerons -La N. fiancée ( N. sponsa, Fab. ), Ræs., Ins. , IV, x1x, d’un gris cendré; thorax en crête; aïles en recouvre- ment ; le dessus des supérieures d’un gris obscur, avec des raies noires, très ondées, et une tache blanchäâtre di- visée par quelques traits noirs; dessus des inférieures d’un rouge vif, avec deux ee noires ; abdomen entiè- rement De Sa chenille vit sur le chêne; elle est gr ise, avec quelques taches obscures, irrégulières, «e de petits tubercules; son huitième anneau a une bosse sur laquelle est une Hone jaune. Cette espèce et quelques autres sont connues sous le nom de lichenées , parce que leurs chenilles ont la cou- leur des lichens qui viennent sur les arbres. Elles ont les quatre pieds membraneux antérieurs plus courts et mar- chent à la manière des arpenteuses. La N. accordée (N. pacta, Fab.) est de ce nombre; . elle est distinguée des autres par la couleur rouge du dessus de son abdomen. Elle ne se trouve qu’au nord de l’Europe (1). thorax est uni, et dont quelques-unes du genre Ærastia de ce naturaliste, paraissent conduire aux pyralites. Toutes les chenilles de cette seconde série ont seize pattes, avec les membraneuses intermédiaires de grandeur égale; leur marche est rectigrade. Les Chrÿsoptères (Plusia concha,Fisch., Entom. de la Russ., 1, Lépid., IV }, par lesquelles nous finissons l’autre série, ont des rapports avec les herminies et les pyralites. Aïnsi, les deux séries semblent aboutir, en convergeant, à cette dernière section. Les li- chénées, ou les catocales d'Ochsenheimer, sont de grandes espèces à ailes presque horizontales, et qui paraissent naturellement avoisiner, ainsi que les ophiuses, les bréphos, etc., les Erebus. Si on les place dans l’autre série, elles en troubleront l'harmonie. Le bombyx cyllopoda de M. Dalman ( Analect. entom., 102), doit former un nouveau sous-genre, très remarquable, en ce que les deux pieds postérieurs du mâle sont plus courts que les autres, mutiques et presque inutiles à la course. Cet insecte ayant les antennes pectinées, une trompe distincte, et les palpes une fois plus longs que la tête, semble devoir aller près du genre Calyptra d'Ochsenheimer, ou près de nos her- minies. (1) Ces deux espèces sont du genre Catoëala d’Ochs. FAMILLE DES NOCTURNES. 411 Les chenilles de quelques - unes n’ont que douze pattes. L’insecte parfait a souvent des taches dorées ou argentées sur les ailes supérieures. Telles sont les deux espèces sui- vantes (1). La N. gamma( N. gamma, Fab.), Rœs.,Ins., I, clas. 3, pap. noct., v, a le thorax en crêtes le dessus des ailes supérieures brun , avec des nuances plus claires , et une tache dorée, représentant un lambda ou un ganima cou- ché de côté, dans leur milieu. Lorsqu’on presse l’extré- mité postérieure de l’abdomen du mâle, on en fait sortir deux houppes de poils. La chenille vit sur plusieurs plantes potagères. La N. dorée ( N. chrysitis, Fab.), Esp. noct., cix, f. 1-5. Ailes supérieures d’un brun clair, traversées par deux bandes couleur de laiton poli. Quelques chenilles, comme celles de la N. du bouillon blanc (verbasci), de la N. de l’armoise( artemisiæ ), de la N. de l’absinthe ( absinthü), etc., ont l’habitude particu- lière de se nourrir des fleurs des plantes qui leur sont pro- pres (2). D’autres espèces de noctuelles ont les antennes pecti- nées, comme la N. des graminées (P. graminis, Lin.), dont la chenille ravage quelquefois les prés de la Suède. La sixième section des lépidoptères nocturnes : Les TorpEuses. ( PHazÆNx Torrrices de Linnæus. ) Ont les plus grands rapports avec les lépidoptères des deux précédentes. Les ailes supérieures, dont le bord extérieur est arqué à sa base et se rétrécit ensuite, leur forme courte et large, en ovale tronqué, donne à ces insectes une physio- nomie particulière. On Îes a nommés : phalènes à larges (1) Genre Plusia du même. (2) Elles appartiennent au genre Cucullia de Schrank et autres lépi- doptérologues. Voyez, pour les autres espèces , Ofivier, art. Voctuelle de l’'Encycl. méthodique, et Latr., Gener. crust., et insect., IV, p 224. Voyez surtout l'ouvrage sur les lépidoptères d'Europe d’Ochsenheimer, et l'Histoire naturelle de ceux de France, par Godart, continuée main- tenant par M. Duponchel, bien connu des entomologistes par son intéres- sante monographie du genre Ærotyle, déjà citée, et divers mémoires. 4a2 INSECTES LÉPIDOPEÈRES. épaules, phalènes chappes. Is ont tous une trompe distincte et les palpes inférieurs généralement presque semblables à. ceux des noctuelles , mais un peu avancés. Ces lépidoptères sont petits, agréablement colorés, por- tent leurs ailes en toit écrasé ou presque horizontalement, mais toujours couchées; les supérieures se croisent même un peu alors, le long de leur bord interne. Leurs chenilles ont seize pattes, le corps ordinairement ras ou peu velu, tordent et roulent les feuilles; elles fixent successivement, et dans un même sens, divers points de leur surface, par des couches de fils de soie, se font ainsi un tuyau où elles sont à couvert et où elles mangent tranquil- lement le parenchyme de ces feuilles. D’autres ont pour retraite plusieurs feuilles ou des fleurs qu’elles lient tou- jours avec de la soie. {l en est qui s’établissent dans les fruits. Plusieurs ont l’extrémité postérieure du corps plus étroite, et Réaumur les nomme chenilles en forme de poisson. Leur coque a la figure d’un bateau. Ces coques sont täntôt de pure soie, tantôt mélangées de diverses matières. Les tordeuses composent le sous-genre Des Pyrares. ( Pyrazis. Fab. ) (1). La P. des pommes ( P. pomana, Fab.), Res., Insect., !, (1) Quelques divisions établies dans notre Gener. crust. et insect. (IV, 230, div.2 et 11), nous ont paru ( Fam. nat. du règ. anim. , 476) pouvoir former des sous-genres propres. Des espèces (Tortrix dentana, Hübn.), qui ont un port d’ailes particu- lier, les supérieures se relevant un peu au côté extérieur et s’inclinant vers le bord opposé, et dont les chenilles ont des pattes membraneuses d’une forme particulière; et que Réaumur compare à des jambes de bois, compo- sent le sous-genre XyLorone { Xxrorona ). D’autres espèces (les pyrales rutana , umbellana , heracleana), dont les palpes inférieurs se recourbent au-dessus de la tête, en manière de cornes, et vont en pointe, forment celui des Vorucre { Vorucra ). , D'autres enfin , ayant les ailes étroites et alongées , et les palpes infé- ricurs plus longs et avancés, espèces qui ont les plus grands rapports avec les crambus de Fabricius, près desquels il faudrait peut-être les placer, constituent un troisième sous-genre , celui de Procérare ( ProcE- RATA ), ayant pour type la pyrale saldonana de Fabricius. Voyez, pour les autres espèces, Fabricius et Hübner. 4 FAMILLE PES NOCTURNES. 415 clas. 4, pap. noct., x, d’un gris cendré ; aïles supé- rieures finement rayées en dessus de brun et de jaunâtre, avec une grande tache d’un rouge doré. Sa chenille se nourrit du pepin des pommes. L’insecte parfait avait dé- posé ses œufs sur leur germe. La P. de la vigne ( P. witis ), Bosc, Mém. de la Soc. d’Agric., HE, 1v, 6. Aïles supérieures d’un verdâtre foncé, avec trois bandes obliques, noirâtres, dont la troisième terminale. Sa chenille fait de grands dégâts dans les vignobles. . La P. verte à ban les ( P. prasinaria, Fab. ), Reœs., Ins., IV, x, la plus grande des espèces connues. Dessus des ailes supérieures d’un vert tendre, avec deux lignes obli- ques blanches. Sur l’aulne et sur le chêne. Sa chenille est du nombre de celles que Réaumur compare à un poisson. Sa coque a la forme d’un bateau. La septième section des nocturnes , celle des ArPeNTEUSES (Phalenites. Lat.; P. Geometræ, Lin.) comprend des lépi- doptères dont le corps est ordinairement grêle, avec la trompe , soit presque nulle, soit généralement peu alongée et presque membraneuse ; les palpes inférieurs petits et presque cylindriques; les ailes amples, étendues ou en toit aplati. Les antennes de plusieurs mâles sont pectinées. Le thorax est toujours uni. Les chenilles n’ont ordinairement que dix pattes; les autres en offrent deux de plus; les anales existent toujours. La manière dont elles marchent leur a valu la dénomination d’arpenteuses ou de géome- tres. Lorsqu’elles veulent avancer, elles se fixent d’abord par les pattes antérieures ou les écailleuses; elles-élèvent ensuite leur corps en manière de boucle ou d’anneau , pour rappro- cher l'extrémité postérieure de leur corps de l’opposée , ow de celle qui est fixée; elles se cramponnent ensuite au moyen des dernières pattes, dégagent les antérieures et portent après leurs cerps en avant, pour s’y fixer de nouveau avec les pieds écailleux , et recommencer le même manége. Leur attitude dans le repos est très extraordinaire. Fixées aux branches ou aux rameaux de divers végétaux par les seules pattes de derrière, leur corps est suspendu en l’air, dans 14: INSECTES LÉPIDOPTÈRES.- uue ligne droite et parfaitement immobile. Par les couleurs et les inégalités de sa peau , il ressemble souvent, et de ma- uière à s’y méprendre , à ces rameaux même. Il fait avec eux un angle de quarante-cinq degrés ou plus. L'animal se tient, pendant plusieurs heures et même des journées entières, dans cette singulière position. Les chrysalides sont presque nues ou leur coque est très mince et peu fournie de soie. Cette section ne comprend, abstraction faite de la consi- dération des chenilles, qu’un sous-genre, celui Des PaaLÈNES proprement dites. ( PHALÆNA. ) La chenille de la phalène perle (margaritaria, Fab. ) a douze pieds (1); les autres n’en ont que dix. | La phalène du sureau ( P. sambucaria , Lin.), Rœs., Insect., T, class. 3, pap. noct. vi, une des plus grandes de notre pays, et d’un jaune de soufre ; ses ailes sont éten- dues et marquées de deux raies transverses et brunes; les inférieures se prolongent , à l’angle extérieur, en forme de queue , eton y remarque deux petites taches noirâtres. Sa chenille est brune et ressemble pour la forme et la couleur à un petit bâton; sa tête est plate et ovale. M. Leach (Zool. miscell.) forme avec cette phalène et quelques autres espèces, dont les ailes inférieures ont la même figure , un genre qu’il nomme Ourapteryæ. Nous citerons encore : d La P. du lilas (P. syringaria, Lin. ), Ræs., tbid., x, dont les antennes'sont pectinées dans le mâle; qui a les ailes anguleuses, et jaspées par un mélange de jaunâtre ,, de brun et de rougeâtre. Sa chenille a quatre gros tubercules sur le dos, outre d’autres plus petits, et une corne ou cro- chet, sur le huitième anneau. La P. du groseiller (P. grossulariata, Lin.), Rœs., ibid., 1, dont les ailes sont blanches, mouchetées de noir ; deux bandes d’un jaune aurore sur le dessus des supérieures , une vers la base et l’autre un peu au-delà du milieu. Sa chenille est, en dessus, d’un gris bleuâtre , tachetée de (1) Type de mon sous-genre Mérrocamre ( METROCAMPE ). FAMILLE DES NOCTURKNES. "4a5 noir, ayec les côtés inférieurs et le ventre jaunes, pointil- lés de noir. . La femelle de la PA. hiémale (Ph. brumata, Lin.), ainsi que celles de quelques autres espèces analogues, n’ont que des rudiments d’ailes. Ces espèces paraissent en hiver (1). De Géer décrit une espèce ( Ph. à six ailes) dont le mâle semble avoir six ailes, les inférieures ayant au côté in- terne un petit appendige qui se couche sur elles (2). La huitième section des lépidoptères nocturnes, celle des Dezroïves ( Deltoides. Lat.) (3) nous offre des espèces très analogues aux phalènes proprement dites, mais dont les chenilles ont quatorze pattes, et sont rouleuses et plieuses de feuilles. Dans l’insecte parfait , les palpes inférieurs sont alongés et recourbés. Ses aies forment avec le corps, sur les côtés duquel elles s’étendent horizontalement, une sorte de delta, dont ie côté postérieur a, dans son milieu, un angle rentrant , ou parait fourchu. Les antennes sont ordiuaire- ment pectinées ou ciliées. Les lépidoptères deltoïdes composent le sous-genre D'Herminie. ( Herminia. Latr.) Qui appartient à la division des phalènes pyralides de Lin- -uæus, et qui se compose du genre Ayblæa de Fab. et de plusieurs de ses crambus (4). La neuvième section des lépidoptères nocturnes , celle des Tinéires ( Tineites. Lat. — Phalænæ tineæ, Lin., et la ma- jeure partie de ses P. pyralides) comprend les espèces les plus petites de cet ordre, et dont les chenilles toujours rases , pourvues de seize pattes au moins et rectigrades, vi- vent cachées ; dans des habitations, soit fixes, soit mobiles, qu’elles se pratiquent. Ici les ailes forment une sorte de OS TE VE RO ENS DRE RU RTE RUE LR D M ete te AU AE arte (x) Ces espèces forment mon sous-genre Hysernre ( Hysernia ). (2) Foyez, pour les autres espèces Fabricius et Hübner. (3) Cette section comprenait, dans la première édition de cet ouvrage, toutes les phalènes prralides de Linnæus. Maïs il en résultaii une com- plication de caractères , qui disparaît , en ne comprenant dans cette divi- sion, que les herminies. Celle de tinéites se composera dès lors exclu- sivement, des teignes et fausses-teignes de Réaumur. (4) Latr., Gener, crust. et insect. , IV, 228. 416 INSECTES LÉPIDOPTÈRES. triangle alongé , presque aplati, terminé par un angle ren- trant ; telles sont les phalènes pyralides de Linnæus (1) ; ces espèces ont quatre palpes distincts, ordinairement décou- verts. Là, les ailes supérieures sout longueset étroites, tantôt moulées sur le corps , et lui formant un toit arrondi , tantôt inclinées presque perpendiculairement , appliquées sur les côtés , et souvent relevées ou ascendantes postérieurement , en marière de queue de coq. Dans l’un et l’autre cas, les ailes infériêures sont toujours läges et plissées. Souvent encore ces espèces ont les quatre palpes à découvert. Toutes les chenilles dont les fourreaux d’habitation sont fixes ou immobiles, sont des fausses £eignes pour Réaumur ; celles qui $’en construisent de mobiles et qu’elles transpor- tent avec elles, sont des teignes proprement dites. Les substances dont elles vivent, ou sur lesquelles elles se tiennent habituellement, fournissent les matériaux de construction. Parmi les fourreaux composés de substances végétales, il y en a de très singuliers. Les uns, tels que ceux des Adèles, sont recouverts extérieurement de portions de feuilles , ap- pliquées les unes sur les autres, et fornant des sortes de fal- balas. D’autres sont en forme de crosse, et quelquefois dentées le longs de l’un de leurs côtés. Il y en a dont la ma- tière est transparente, et comme celluleuse ou divisée par écailles. Les chenilles des teignes proprement dites, appelées vul- gairement vers, se vêtissent de parcelles d’étoffes de laine, qu’elles coupent avec leurs mâchoires et dont elles se nour- rissent, de crins, des poils des fourrures, et de ceux des peaux d'animaux de nos collections , qu’elles réunissent avec de la soie. E!les savent alonger par un bout leur fourreau ou en augmenter la grosseur, en le fendant et en Y ajoutant une nouvelle pièce. Elles y subissent leurs métamorphoses, après en avoir, au préalable , fermé les ouvertures avec de la soie. C’est aux mémoires de Réaumur, de Ræsel et de De Geer, qu’il faut recourir pour bien connaître la manière dont elles s'y prennent pour fabriquer ces habitations, ainsi que leur diversité de compositions et de figures. (r) Elles pourraient former une section propre. FAMILLE UES NOCTURNES. AE, Les fausses teignes se bornent à miner l’intérieur des sub- stances végétales et animales dont elles vivent, à former de simples galeries, ou si elles construisent des fourreaux, soit avec ces matières, soit avec de la soie, ces habitations sont toujours fixes et un simple lieu de retraite. Les chenilles qui creusent, en divers sens, le parenchyme des feuilles dont elles se nourrissent, ont été nommées mi- neuses. Elles produisent ces espaces desséchés, en forme de taches, de lignes ondulées, que l’on observe sur beaucoup de feuilles. Les boutons, les fruits , les semences, et souvent même celles du blé, enfin jusqu’à des galles résineuses de quelques arbres conifères, servent d’aliments et dedomicile à d’autres. Ces lépidoptères sont souvent ornés de couleurs très brillantes. Les ailes supérieures offrent dans plusieurs es- pèces , des taches ou des points dorés ou argentés, quelque- fois même en relief. Les uns, dont les quatre palpes sont toujours distincts (1); découverts, ou simplement cachés (les supérieurs) en partie par les écailles du chaperon, avancés, de moyenne grandeur, ressemblent à des phalènes ( P. pyralydes, Lin. ); leurs ailes disposées en toit, le plus souvent aplati ou peu élevé, for- ment un utile alongé ou une sorte de delta. Tantôt la trompe est très apparente, et sert aux usages ordinaires. Les chenilles de ces espèces vivent sur diverses plantes. Les Borys. (Borys. Latr.) Leurs chenilles sont des rouleuses de feuilles, et ne diffè- rent pas extérieurement des autres, quant aux organes res- piratoires. (1) Les yponomeutes, une ou deux exceptés, les æcophores et les adèles, sont presque les seules tinéites, dont les palpes supérieurs ou maxil- laires ne soient pas bien apparents ; mais comme ils peuvent être cachés par les inférieurs, et qu’il est très diflicile d'établir, à cet égard, une li- gne de démarcation fixe et rigoureuse, nous n'avons pas cru devoir partager les tinéites d’après le nombre de ces organes. M. Savigny , dans ses mc- moires sur les animaux sans vertèbres, a donné des figures où ils sont re- présentés sous divers degrés de proportions. Les nouveaux genres, qu’il ne fait que nommer, nous sont inconnus. : TOME V. 27 418 INSECTES LÉPIDOPTÈRES. Le B. queue-jaune( P.urticata, Lin.) , Rœs., Insect. , I, Phal., x1v, dont le thorax et le bout de l’abdomen sont jaunes, et dont les ailes sont blanches, avec des taches noirâtres, formant des bandes. Sa chenille plie les feuilles de l’ortie , et reste neuf mois dans la coque qu’elle s’est filée avant de se métamorphoser en nymphe; elle est rase, verte, avec une raie plus foncée le long du dos. La même plante nourrit la chenille d’une autre espèce du même sous-genre, le B. Vertical ( P. verticalis , Lin.), Rœæs., ibid.,1, Phal., 4, iv. L’insecte parfait est d’un jau- nâtre pâle, luisant , avec quelques raies obscures, trans- verses , plus marquées en dessous (1). Les Hyprocampes. (Hyprocampe. Latr.) Se composent d’espèces très analogues aux’ précédentes , mais dont les chenilles sont aquatiques, et ont ordinaire- ment des appendices en forme de filet ou de longs poils, dont l’intérieur présente des trachées. Elles se fabriquent , avec les feuilles de diverses plantes aquatiques , des tuyaux où elles sont à couvert (2). Tantôt la trompe est nulle ou presque nulle, comme dans Les Aczosses. ( AcLossa. Latr.) Dont les quatre palpes sont découverts, et dont les ailes forment uu triangle aplati ; les supérieures n’ont point d’é- chancrure à leur extrémité. L’A4. de la graisse ( P. pinguinalis , Lin. ), Deg. , Insect., IE, vr, 4-12 ; Réaum. , Insect., IL, xx, 5-11. Les ailes su- périeures sont d’un gris d’agathe, avec des raies et des taches noirâtres.On la trouve dans les maisons, sur les murs. Sa chenille est rase, d’un brun noirâtre et luisant, et. se uourrit de substances graisseuses ou butyreuses. Réaumur la nomme fuusse-teigne des cuirs, parce qu’elle ronge aussi cette matière, de même que ies couvertures des livres. Elle construit un fourreau, en forme de long (1) Les phalènes forficalis, purpuraria, margaritalis, alpinalis ; san- guinalis, ete., de Fab. (2) Les P. potamogata, stratiolata, paludata, lemnata, ny mpheata, ete. FAMILLE DES NOCTURNES. 419 tuyau , qu’elle applique contre les corps dont elle vit, et qu’elle recouvre de grains, composés en majeure partie de ses excréments. Suivant Linnæus, on la trouve, mais ra- rement dans l’estomac de l’homme; où elle produit des effets plus alarmants que ceux qu’occasionent les vers intestinaux. Un médecin éclairé, et dont je ne puis révo- quer en doute la véracité, m’a envoyé des chenilles de cette espèce, qu’une jeune famille avait vomies. Celle d’une autre aglosse ( P. farinalis, Lin.) mange la farine. L’insecte parfait se trouve aussi très souvent sur les murs, où il se tient immobile, avec l’abdomen relevé. La base de ses ailes supérieures. est rougeâtre et bordée de blanc postérieurement ; l’extrémité postérieure est pareil- lement rougeâtre; mais cette couleur y forme une tache anguleuse et bordée en haut par une raie blanche, pareil- Ro auguleuse ; l’espace compris entre ces taches ou le milieu est jauuâtre. . Les GALLERES (GaALLERIA. Fab.) Où les écailles du chaperon forment une saillie recouvrant les palpes ; où les ailes supérieures, proportionnellement plus étroites que celles des aglosses, et échancrées au bord pos- térieur , sont, ainsi que les inférieures , assez fortement in- clinées, et se relèvent postérieurement en queue de coq, comme dans beancoup d’espèces des sous-genres suivants : La G.de la cire (G. cereana, Fab.), Hübn., Tin. 1v, 25, est longue d'environ cinq fous , cendrée , avec la tête et le thorax plus clairs, et de petites tache ue le long du bord interne des ailes supérieures. Réaumur désigne sa chenille sous le nom de fausse-teigne de la cire. Elle fait de grands dégâts dans les ruches, dont elle perce les rayons, et construit , à mesure qu elle avance, un tuyau de soie feadévert de $es excréments, qui sont formés de la cire dont elle se nourrit. On trouve quelquefois les coques” de leurs chrysalides rassemblées pas tas. La G. des ruches (alvearia) de Fabricius- se rapproche plus des teignes que de ce sous-genre. Son crambus erigatus et les teignes tribunella et colonella d'’Hübner avoisinent les tinéites précédentes, par l’éten- 27° Pl 420 INSECTES LÉPIDOPTÈRES. due et la disposition de leurs ailes; mais leurs palpes inférieurs sont beaucoup plus longs, et ces insectes ont, sous ce rapport , plus d’affinité avec les crambus. Ils pour- raient former des sous genres propres. Les autres, dont les palpes supérieurs ne sont pas tou- jours bien distincts, ont les ailes supérieures longues, étroi- tes , tantôt couchées et roulées sur le corps, tantôt appli- quées perpendiculairement sur ses côtés. Dans cet état , l’in- secte a toujours une forme étroite et alongée, se PARA de celle d’un cylindre ou d’un cône. Ici les palpes inférieurs , toujours grands , sont portés en avant ; le dernier article au plus est relevé ; les palpes su- périenrs sont apparents. Les Cramsus. (Crameus. Fab. ) Qui ont une jpompe distincte ; dont les pa Def inférieurs s'avancent en manière de bec droit, jusqu’au bout. Ces lé- pidoptères se trouvent dans les More secs, sur diverses espèces de plantes (1). Les Azucrres. (ALucrrA. Lat. — Ypsolophus. Fab. ) Avant aussi une trompe distincte, mais où le dernier article des palpes inférieurs est relevé. Les antennes sont simples (2). 1 Les Eurcocames. (Eurrocamus. Lat. — Phycis. Fab.) A trompe très courte et peu apparente , ayant d’ailleurs le dernier article des palpes inférieurs relevé; les écailles du précédent forment un faisceau. Les antennes des mâles ont un double rang de barbules (3). Les Payas. ( Pavais. Fab.) Tout-à-fait semblables aux euplocampes, mais à antennes tout au plus ciliées (4). L (a) Fab. , Entonr. Syst. ; supp. ; et Latr., Gener. crust. et insect., IV, 232. Voyez Hub., Tin.,. V-VIII. Le crambus carnellus appartient à un autre sous-genre ( ILITHXIE ). (2) Latr., ibid., 233; réunissez au même sous-genre , les crambus de la divis., IL, 2, p. 232. (3) Latr., Gen. crust. et insect. , IV, 233. (4) Phycis boleti, Fab. FAMILLE DES NOCTURNES. 421 Là, les palpes inférieurs sont entièrement relevés et même écoutés par dessus la tête dans plusieurs. Tantôt les palpes inférieurs sont très apparents et de gran- deur moyenne. Les antennes et les yeux sont écartés. Dans les deux sous-genres suivants, les palpes inférieurs ne dépassent guère le front. ! Les TE1GNESs. ( TINEA. ) Ont la trompe très courte, formée de deux petits filets membraneux et disjoint$. Leur tête est huppée. La T. des tapisseries (Pyralis tapezana , Fab.), Réaum.., Insect. IL, xx, 2-4. Ailes supérieures noires ; leur extrémité postérieure , ainsi que la tête , blanches. La chenille ronge les draps ou d’autres étoffes de laine, cachée sous une voûte ou un’demi-tuyau, qu’elle forme de leurs parcelles, ét qu’elle alonge en y To C’est une fausse-teigne pour Réaumur. (1) La T. des draps ( Tinea sarcitella , Fab. ), Rubi Ins. HE, vi, 9, 10, d’un gris argenté ; un point blanc de chaque côté du thorax. Sa chenille se trouve sur les draps et les étoffes de laine. Elle se fabrique, en tissant avec de la soie, les brins qu’elle détache, son tuyau immobile; elle Valonge par le bout , à mesure qu’elle croît, le fend pour l’élargir, et y ajoute une pièce. Ses excréments ont la cou- leur de la laine qu’elle a mangé. ” La T. des pelleteries ( T. pellionella, Fab.), Réaum. , Insect. IL, vi, 12-16. Ailes supérieures d’ur gris argenté, avec un ou deux points noirs sur chacune. Sa chenille vit dans un tuyau feutré, sur les pelleteries, dont elle coupe les poils à la racine, et qu’elle détruit rapidement. : La Teigne à front jaune ( T.. flavifrontella , Fab.) ravage de la même manière les collections d'Histoire naturelle (2). La T°. des grains ( T.. granella , Fab.), Rœæs., Ins. I, class, (1) Elle se rapproche des volucres ( p. 412) par son port et ses ‘palyes , et forme peut-être un nouveau sous-genre. : (2) Tous Les auteurs qui ont décrit ou figuré des tinéites et autres lépi- doptères analogues, s'étant peu attachés à les étudier d’une manière ri- goureuse, il nous est impossible de rapporter à nos divers sous-genres, la plupart des espèces mentionnées par eux. 422 INSECTES LÉPIDOPTÈRES. 4, pap. noët. xu, Ses ailes supérieures sont marbrées de gris, de brun et de noir, et se relèvent par par derrière. Sa chenille ( fausse-teigne des blés) lie plusieurs grains de blé avec de la soie , et s’en forme un tuyau, dont elle sort de temps en temps pour ronger ces grains. Elle nuit beaucoup. Les Inrayres. (Ezirmy1A. Latr. — Crambus. Fab. ) Ont une trompe très distincte et de grandeur ordinaire, et le dernier article des palpes inférieurs manifestement plus court que le précédent (1). Les Yronomeutes. (YronomeurTA. Latr. ) Ont aussi une trompe très distincte et de grandeur ordi- paire, mais le dernier article des palpes inférieurs est pres- que aussi long au moins que le prééédent. Ces insectes semblent se lier avec les lithosies. L’F. du fusain. (Tineéu evonymella, Fab.) Rœs., Insect., Ï, class. 4, pap. roct., vin. Ailes supérieures d’un blanc - luisant, avec des points noirs très nombreux; les infé- rieures noirâtres. L'Ÿ. du cerisier ( Tinea padella, Kab.), Reœs., ibid., vu, Ailes supérieures d’un gris plombé, avec une vingtaine de points noirs. Sa chenille, ainsi que celle de la précédente, vit en sotiété nombreuse, sous une toile. Elle se multiplie quel- quefois prodigieusement sur nos arbres fruitiers, dont elle dévore les feuilles. Les branches semblent être recou- vertes de crêpes (2). Das le sous-genre suivant, celui D'OEcopsore. (OEcopuora. Lat. Y Les palpes inférieurs se recourbent par dessus la tête, en manière de cornes, allant en pointe, et atteignent même le dos du thorax : (1) Crambus carneus , Fab, et quelques autres espèces. Les antennes des mâles ont inférieurement un renflement en forme de nœud. (2) Voyez Lair., Gener. crust, et insect., IV, 222, et l'Hisr. nat. des lépid. de Trance, de Godart. FAMILLE DES NOCTURNES. 423 La teigne des blés, qui fait souvent taut de ravage dans les départements méridionaux de la France, et qui est en- tièrement couleur de café au lait , appartient à ce sous-genre. J’y rapporte aussi la teigne harisella , dont la chenille, sui- vant les observations de M. Hubert fils, se forme une sorte de hamac (1). Tantôt les palpes inférieurs $nt très petits et velus. Les antennes sont presque toujours fort longues, et les yeux sont très rapprochés. Les Anëzes. ( Apeza. Latr. — Ælucita. Fab.) On trouve ces insectes dans les bois, et plusieurs espèces paraissent dès que les feuilles des chênes commencent à pousser. Leurs ailes sont généralement brillantes. L’4. de de Géer (Alucita Degeerella, F.), de G.,Insect., E, xxx, 13. Antennes trois fois plns longues que le corps, Hénchätres avec la partie inférieure noire. Ailes supé- rieures d’un jaune bien doré, sur un fond noir, qui y forme des raies longitudinales, avec une large bande d’un jaune d’or, transverse et bordée de violet. L’A. de Réaumur( A. Reaumurella , Fab. ), est noire, avec les ailes supérieures dorées , sans taches (2). La dixième et dernière section deslépidoptères nocturnes, celle des FissiPenNes (-Prerophorites, Lat.), a de grands rapports avec la précédente, quant à la forme étroite et alon- gée du corps et des ailes supérieures, mais s’en éloigne, ainsi que de toutes les autres du même ordré , eu ce que les quatre ailes , ou deux au moins, sont refendues dans leur longueur, en mauière de branches ou de doigts barbus sur leurs bords, et ressemblant à des plumes. Les ailes imitent celles des oiseaux. Linnæus comprend ces lépidoptères dans sa division des Phalènes alucites. De Géer les nomme phalènes-tipules. D nés « is. sie (1) Les teignes majorella, geoffroyella, rufimitrella , etc., d'Hübner. Voyez, à l'égard de ce sous-genre et du précédent , la Monosraphie des phycis, insérée dans le troisième volume du Magasin entomol. de M. Germar. (2) Voyez Fab., Fit system. , suppl; Latr/, Gener. crust. et insect. , IV, 223; et Hübner , tcignes, XIX, 424 _ INSECTES RHIPIPTÈRES. Nous en formerons , avec Geoffroy et Fabricius, le sous- genre Des Preropuores. ( Preroporus. ) Leurs ‘chenilles ont seize pattes, vivent de feuilles ou de fleurs, sans se construire de fourreau. Tantôt les palpes inférieurs se recourbent dès leur nais- sance, sont entièrement garnis de petites écailles et pas plus longs que ia tête ;‘ils composent le genre Ptérophore propre- ment dit de re ET Leurs chrysalides sont à nu, héris- sées de poils ou de petits tubercules, tantôt suspendues par un fil, tantôt fixées, au moyen des crochets de l’extrémité postérieures de leur corps, à une couche de soie , sur des feuilles , etc. La P. à cinq digitations (P. pentadactylus, Fab.), Rœs., Insect. , 1, class. 4, pap. noct., v. Aïles d’un blanc de neige; les supérieures divisées en deux lanières, et les inférieures en trois (1) Tantôt les palpes inférieurs sont avancés, plus longs que la tête, avec le second article très garni d’écailles, et le dernier presque nu et relevé. La chrysalide estrenfermée dans une coque de soie. Latreille distingue ces espèces sous le nom générique d’Ornéope ( Osneopes) (2). L'ORDRE ONZIÈME DES INSECTES, Celui des RHIPIPTÈRES. (RHIPIPTERA. ) A été établi sous le nom de stresiptères (ailes torses ) par M. Kirby, sur des insectes très singu- liers par leurs formes anomales et leurs habitudes. Des deux côtés de l’extrémité antérieure du tronc, (1) Les autres ptérophores de Fabricius, à l’exception de l’hexadac- W'lus ; voyez aussi Hübner et De Géer. (à P. hexadactylus, Fab.; le ptérophore en eventail de Géoffroy. Voyez Lat., en. crust. el shbèor. , IV, p. 234 et 235. INSECTES RHIPIPTÈRES. 425 près du col et de la base extérieure des deux pre- mières pattes, sont insérés deux petits corps crus- tacés, mobiles, en forme de petites élytres, re- jetés en arrière, étroits, alongés, dilatés en mas- sue, courbes au bout, et se lerminant à l’origine des ailes (1). Les élytres, proprement dites, re- couvrant toujours la totalité ou la base de ces der- niers organes, et naissant du second segment du tronc, ces corps ; ne sont donc pas de vérita- bles étuis, mais des pièces analogues à celles (ptérygodes) que nous avons observées à la base des ailes des lépidoptères. Les ailes des rhipip- tères sont grandes, membraneuses , divisées par des nervures longitudinales, formant des rayons, et se plient dans leur longueur en manière d’éven- tail. Leur bouche est composée de quatre pièces, dont deux, plus courtes, paraissent être autant de palpes à deux articles, et dont les autres insérées près de la base interne des précédentes, ont la forme de petites lames linéaires , pointues et se croi- sant à leur extrémité, à la manière des mandibules de plusieurs insectes; elles ressemblent plus aux lancettes du sucoir des diptères, qu’à de véritables mandibules (2). La tête offre, en outre , deux yeux gros , hémisphériques, un peu pédiculés et grenus ; . (1) Prébalanciers , Latr. (2) Suivant M. Savigny, leur bouche se compose d’an labre, de deux mandibules, de deux mächoires portant chacune un très petit palpe, d’umsseul article, et d’une lèvre, sans palpes. 426 INSECTES RHIPIPTÈRES. deux antennes, rapprochées à leur base, sur une élévation commune , presque filiformes, courtes et composées de trois articles, dont les deux premiers très courts, et dont le troisième fort long, se di- vise, jusqu’à son origine, en deux branches, lon- gues, comprimées, lancéolées, et s'appliquant l’une contre l’autre. Les yeux lisses manquent. Le tronc, par sa forme et ses divisions, a beaucoup de rapports avec celui de plusieurs cicadaires des psyles et des chrysis. L’abdomen est presque cylindriqué, formé-de huit à neuf segments, et se termine par des pièces qui ont encore de l’analogie avec celles que l’on voit à l’anus des hémiptères mentionnés ci-dessus. Les pieds, au nombre de six, sont presque membraneux, comprimés, à peu près égaux, et terminés par des tarses filiformes, com- posés de quatre articlestmembraneux, comme vé- siculaires à leur extrémité, dont le dernier, un peu plus grand, n’offre point de crochets. Les quatre pieds antérieurs sont très rapprochés, et les deux autres se+ rejettent en arrière. L'espace de la poitrine compris entre ceux-ci est très ample, et divisé en deux par un sillon longitudinal. L’extré- mité postérieure du métathorax se prolonge en ma- nière d’un grand écusson, sur l'abdomen. Les côtes de l’arrière-tronc, qui servent d'insertion à cette derniere paire de pattes, se dilatent fortement en ar- rière, et forment une espèce de bouclier renflé, qui défend la base extérieure et latérale de l’abdonen. INSECTES RHIPIPTÈRES. 427 Ces insectes vivent en état de larve, entre les écailles de l'abdomen de quelques espèces d’an- drènestet de guêpes, du sous-genre des polistes. Ils sautillent et leurs balanciers se meuvent en même temps que les ailes. Quoiqu'ils paraissent s'éloigner par plusieurs considérations des hyménoptères, Je crois néanmoins que c’est encore de quelques-uns de ces insectes, comme des eulophes, dont ils se rap- prochent le plus. M. Peck a observé une des larves ( Xenos Peckit) qui se trouve sur les guêpes. Elles est ovale-oblon- gue, sans pattes, annelée ou plissée, avec l’extré- mité antérieure dilatée en forme de tête, et la bouche formée de trois tubercules. Ces larves se mé- tamorphosent“en nymphes, dans la même place, et sous leur propre peau, à ce qu'il m'a paru, d’après l’examen de la nymphe du xenos Rossi, autre insecte du même ordre, et sans changer de forme (1). Peut-être la nature at-elle donné aux rhipiptères les deux faux étuis dont nous avons parlé, pour se dégager , avec plus de facilité, d’entre les écailles de l’abdomen des insectes sur lesquels ils ont vécu. Ce sont des sortes d’œstres d'insectes. Nous verrons plus bas qu’une espèce de conops subit ses méta- . morphoses dans l’intérieur du ventre des bourdons. Les rhipiptères composent deux genres, celui de XENOS$ ——_——@û_ ———————…——————————————————————————————————————— (1) Voyez, sur cet insecte, un très bon Mémoire de M. Jurine père. “ 428 INSECTES DIPTÈRES. (XEexos) établi par Rossi , et celui de SryLops (Sry- LOpPs), que M. Kirby a observé et institué le premier. Ici la branche supérieure de la dernière pièce des an- tennes est composée de trois petits articles. L’abdomen est rétractile et charnu. On n’en connaît qu’une espèce, qui vit sur des andrènes. Dans l’autre genre, ou celui de xenos , les deux branches des antennes n’ont point d’articulations. L’abdomen est corné , à l’exception de l'anus, qui est charnu et rétractile. Il comprend deux espèces , dont l’une vit sur la guêpe nommée gallica, et l’autre sur une guêpe analogue de l’Amérique septen- trionale (polistes fucata, Fab.) (1). LE DOUZIÉME ET DERNIER ORDRE DE LA CLASSE DES INSECTES, Celui des DIPTÈRES. (DIPTERA.— Aniliata. Fab. ) À pour caractères distinctifs : six pieds; deux ailes membraneuses, étendues, ayant presque toujours au-dessous d’elles, deux corps mobiles, en forme de balanciers (2); un sucoir composé de (x) Consultez le mémoire de M. Kirby, tome XI° des Transactions de la Société linnéenne. (2) Pour se convaincre que ces organes ne représentent point les.se- condes ailes , il faut comparer le thorax d’une grande tipule avec celui d’un hymenoptère, et particulièrement d'un cryptocère femelle, où les stigmates postérieurs sont très apparents. Ici, comme dans tous les hy- ménoptères, le segment portant les secondes ailes est très peu développé ou incomplet, ne forme immédiatement au - dessous de l’écusson , qu’une petite pièce très étroite, transverse, linéaire et fort courte. Vient après celle qu'on appelle communément métathorax, et qui forme ce demi-segment que , dans mon mémoire sur les appendices articulés des insectes , j'ai nommé édiaire. Il a, de chaque côté, une épine , et deux stigmates plus extérieurs que les épines, et situés à peu de distance d’elles. Le thorax de ces tipules offre la même conformation; seulement, le INSECTES DIPTÈRES. - 429 pièces écailleuses, en forme de soies, d’un nombre variable ( deux à six ), et soit renfermé dans la gout- tière supérieure d’une gaine, en forme de trompe, terminée par deux lèvres, soit recouvert par une ou deux lames inarticulées, qui lui servent d’étui (1)., Leur corps est composé, à la manière de celui des autres insectes à six pieds , de trois parties prin- cipales. Le nombre des yeux lisses, lorsqu'ils sont présents , est toujours de trois. Les antennes sont ordinairement insérés sur le front et rapprochées à leur base; celles des diptères de notre première fa- mille ont beaucoup de rapports, par leur forme , leur composition , et souvent leurs appendices, avec les antennes des lépidoptères nocturnes ; mais dans les familles suivantes, qui font le plus grand nombre, elles ne sont composées que de deux ou trois articles, dont le dernier a souvent la figure d’un fuseau ou d’une palette lenticulaire ou prismatique, munie soit d’un petit appendice, en forme de stylet, soit d’un gros pail ou d’une soie, tantôt simple, tantôt velue ou barbue. Leur bouche n’est propre qu’à nn à nn, ie demi-segment qui, dans les hyménoptères, sert d’attache aux secondes ailes, est iciun peu moins distinct , et l’on ne voit}, à chacun de ces bouts, aucune trace d'ailes. Les balanciers occupent exactement la place des épines, et les stismates sont pareïllement situés en dehors. IL est donc évident que cette extrémité postérieure du thorax portant les balanciers, répond au segment médiaire, le même, où dans les cigales mâles sont placés les organes de la stridulation, et qui, dans plusieurs criquets de pareil sexe, offre encore des particularités analogues. (1) Cette trompe s’alonge dans plusieurs espèces de la mème famille, en manière de long siphon. {l 4350 INSECTES DIPTÈRES, extraire et conduire des matières fluides ; lorsque ces substances nutritives sont contenues dans des vaisseaux propres, mais dont l'enveloppe est zæisé- ment perméable, les pièces du sucoir font l'office de lancettes, percent l’enveloppe et fraient un pas- sage à la liqueur, qui suit le canal intérieur et re- monte, par un effet de la pression qu'exercent sur elle ces pièces, au pharynx situé à la base du su- coir. La gaine du sucoir, ou le corps extérieur de la trompe, ne sert qu'à maintenir les lancettes ; et se replie ordinairement sur elle-même, dans leur action. Cette gaine paraît représenter la lèvre in- férieure de la bouche des insectes broyeurs, comme les pièces du sucoir semblent être les analogues, du moins dans les genres où il est le plus com. Ê pliqué , des autres parties , telles que le labre, les mandibules et les mâchoires (1). La base de la trompe porte très souvent deux palpes filiformes ou ter- minés en massue, composés, dans quelques-uns, de cinqarticles, mais dans le plus grand nombre d’un à deux seulement. Les ailes sont simplement . ’ J . , veinées , et le plus souvent horizontales (2). L'usage des balanciers n’est pas encore bien (x) Cet espace antérieur de la tête, qu’on appelle chaperon, et qui est pour moi l’épistome, est ici représenté par cette portion supérieure de la trompe, qui précéde le suçoir et les palpes. (2) Elles peuvent fournir , de même que celles des hyménoptères, de bons caractères secondaires pour l’établissement des coupes. J’en ai le premier fait usage. Voyez, à cet egard, les ouvrages de MM. Fallen, Kirby, Meigen, Macquart, etc. | INSECTES DIPTÈRES. 431 connu; l’insecte les fait mouvoir avec une grande vitesse. Beaucoup d’espèces, particulièrement celles des dernières familles ont, au-dessus des balanciers, deux pièces membraneuses semblables à deux valves de coquilles, attachées ensemble par un de leurs côtés, et qu’on à +. ailerons , ou curllerons. L'une de ces pièces est unie à l'aile, et participe à ses mouvements; mais alors les deux pièces se trou- vent presque dans le même plan. La grandeur de ces aïlerons est en raison inverse de celle des ba- lanciers. Le prothorax est toujours très court , et souvent l’on ne découvre que ses portions latérales. Dans quelques-uns, comme les scénopines , quelques cousins et quelques psychodes, elles sont proé- minentes et sous la forme de tubercules. Le mésa- thorax compose à lui seul la majeure partie du tronc ou du thorax, au devant, de chaque côté , où derrière le prothorax , sont deux stigmates; l’on en voit deux autres près de la naissance des balanciers; ainsi que dans les hyménoptères, ceux du mésa- thorax sont cachés ou oblitérés. L’abdomen ne tient souvent au thorax que par une portion de son diamètre transversal ; ilest com- posé de cinq à neuf anneaux apparents, et se ter- mine ordinairement eñ pointe dans les femelles ; dans ceux où le nombre des anneaux est le moindre, les derniers forment souvent une espèce de tarière ou d’oviducte, présentant une suite de petits tuyaux rentrant les uns dans les autres, comme une lunette A432 INSECTES DIPTÈRES. d'approche. Les organes sexuels des mäles sont extérieurs dans plusieurs espèces, et repliés sous le ventre. Les pieds, longs et grêles dans la plupart, se terminent par un tarsé de cinq articles, dont le dernier a deux crochets, et tres souvent deux ou trois pelottes vésiculeuses otfimembraneuses. Tous les diptères dont M. Léon Dufour a fait l’a- natomie , lui ont offert des glandes salivaires , .ca- _ ractère commun, suivant lui, à tous les insectes pourvus d’un sucoir; mais la structure de ces or- ganes varie selun les genres (1). Plusieurs de ces insectes nous font du tort, soit en suçaut notre sang et celui des animaux domes- tiques, en déposant même leurs œufs sur leur corps, afin que leurs larves ÿ puisent leur nourriture, soit en infectant, pour lemmême motif, les viandes que nous conservons et les plantes céréales. D’autres, en revanche, nous sont utiles , en dévorant des in- sectes nuisibles, en consumant les cadavres ou les matières animales répandues sur la surface de la terre, el qui corrompent le fluide que nous respirons, ou en hâtant la dissipation des eaux putrides. La durée de la vie des diptères arrivés à leur état parfait, est très courte. Tous subissent une mé- tamorphose complète, mais modifiée de deux ma- nières principales. Les larves de plusieurs changent (x) Voyez ses Recherches anatomiques sur l’hippobosque des che- vaux, Annal. des Sc. natur. , VI, 301. J INSECTES DIPTÈRES. 433 de peau pour se transformer en nymphes. Quel- ques-unes même se filent une coque , mais les autres ne muent point; leur peau se durcit, se contracte et se raccourcit le plus souvent; elle devient pour la nymphe une coque assez solide, qui a l’appa- rence d’une graine ou d’un œuf, Le corps de la larve s’en détache d’abord , et laisse sur les parois intérieures les organes extérieurs qui lui-étaient pro- pres, tels que les crochets de sa bouche , etc. Bientôt elle se présente sous la forme d’une masse molle ou gélatineuse, nommée boulle-alongée, au dehors de laquelle on ne distingue aucune des parties qui caractérisent l’insecte parfait. Enfin, quelques jours après , ces organes se prononcent et se déterminent, et l’insecte est véritablement en état de nymphe. Il sort, en faisant sauter l’extrémité antérieure de sa coque comme une caloite. Les larves des diptères n’ont point de pattes, mais on observe dans quelques-unes des appendices qui les simulent. Cet ordre d’insectes est le seul où nous voyons des larves à tête molle et variable. Ce caractère est presque exclusivement propre aux larves des diptères quise transforment sous leur peau. Leur bouche est ordinairement munie de deux cro- ochets, qui leur servent à piocher les matières ali- mentaires. Les orifices principaux de la respiration, dans la plupart des larves du même ordre, sont situés à l'extrémité postérieure de leur cops. Plu- sieurs offrent, en outre, deux stigmates sur lepre- "TOME V. 28 434 INSECTES DIPTÈRES. mier anneau, Celui qui vient immédiatement après la tête ou qui en tient lieu. MM. Fallen, Meigen , Wiedemann et Macquart, ont, dans ces derniers temps, rendu un service signalé à cette partie de l’entomologie, soit en éta- blissant plusieurs nouvelles coupes génériques, soit en décrivant un grand nombre d’espèces inconnues, eten rectifiant les erreurs où l’on était tombé par rapport à plusieurs de celles qui avaient été pu- bliées. Ils ont aussi fait usage des caractères que présente la disposition des nervures des ailes, et que J'avais moi - même employés le premier , avec une nomenclature propre , dans mon Genera. M. Macquart, surtout , les a très bien exposés , et son travail sur les diptères du nord de la France, fäisant partie du recueil des mémoires de la Société des sciences , de l’agriculture et des arts de Lille, dont il est un des membres les plus distingués , sur- passe, à mon avis, tous les écrits publiés jusqu’à ce jour sur cet ordre d'insectes. Nous partagerons cet ordre en deux sections prin- cipales, qui forment même dans diverses méthodes de savants anglais autant d’ordres particuliers. Les dipteres de la première ont toujours la tête distincte du thorax, le sucçoir renfermé dans une gaîne, et les crochets des tarses simples ou uni- dentés. La transformation des larves en état de nymphe s'opère toujours hors du ventre de la mère. FAMILLE DES NÉMOCÈRES. 435 Une première subdivision offrira des diptères dont les antennes sont divisées en un grand nombre d'articles ; elle formera notre première famille, celle Des NÉMOCÈRES. (NEmOCERA. ) Les antennes sont le plus souvent composées de quatorze à seize articles, et de six ou de neuf à douze dars les autres. Elles sont en forme de fil ou de soie , souvent velues, surtout dans les mâles, et beau- coup plus longues que la tête. Le corps est alongé, avec la tête petite et arrondie, les yeux grands, la trompe saillante, soit courte et terminée par deux grandes lèvres, soit prolongée en forme de siphon de bec, deux palpes extérieurs, insérés à sa base, ordinairement filiformes ou sétacés et composés de quatre à cinq articles ; le thorax gros, élevé et comme bossu; les ailes oblongues; les balanciers entièrement découverts et point ac- compagnés sensiblement de cuillerons; l’abdomen alongé, formé le plus souvent de neuf anneaux, terminé en pointe dans les femelles, plus gros au bout, et muni de pinces ou de crochets dans les mâles; et les pieds fort longs, très déliés, et ser- vant souvent à ces insectes pour se balancer. Plusieurs , surtout les petits, se rassemblent par troupes nombreuses dans lesairs, et y forment, en vo- lant, des sortes de danses. On en trouve dans presque toutes Les saisons de l’année. Ils sont placés bout à 28* 436 INSÈCTES DIPTÈRES. bout dans l’accouplement, et volent souvent dans cette atlitude. Plusieurs femelles pondent leurs œufs dans l’eau , les autres dans la terre ou sur les plantes. Les larves , toujours alongées et semblables à des vers, ont une tête écailleuse, de figure constante , et dont la bouche offre des parties analogues aux mâchoires et aux lèvres. Elles changent toujours de peau, pour se transformer en nymphes. Ces nym- phes, tantôt nues, tantôt renfermées dans des co- ques que les larves ont construites, se rapprochent, par leur figure, de l’insecte parfait, en présentent les organes extérieurs, et achèvent leurs métamor- phoses à la manière ordinaire. Elles onj souvent, près de la tête ou sur le thorax, deux organes res- piratoires en forme de tubes ou d’oreillettes. Cette famille est composée des genres culex et tipula de Linnæus. Les uns, dont les antennes sont toujours en fili- formes de la longueur du thorax, hérissées de poils, et composées de quatorze articles, ont une trompe longue, avancée, filiforme, renfermant un sucoir piquant ét composé de cinq soies (1). Îls consti- tuent le genre LD Cousins. (GuLEx. Lin.— Culicides. Lat. ) {ls ont le corps et les pieds fort alongés et velus; les antennes ‘très garnies de poils, et qui forment un ‘pa- (1) Réaumur et Roffredi en ont donné -de très bonnes figures. Celle qu'a publiée M, Robineau Desvoidy, dans son Essai sur la tribu des FAMILLE DES NÉMOCÈRES. 437 nache dans les mâles ; les yeux grands, très rapprochés ou convergents à leur extrémité postérieure; les palpes avancés, filiformes, velus, de la longueur de la trompe et de cinq articles dans les mâles, plus courts et pa- raissant moins articulés dans les femelles; la trompe composée d’un tube membraneux , cylindrique , terminé par deux lèvres, formant un petit bouton où un ren- flement, et d’un suçoir de cinq filets écailleux, pro- duisant l'effet d’un aiguillon; et les ailes couchées ho- rizontalement l’une sur l’autre, au-dessus du corps, avec de petites écailles. On sait combien ces insectes sont importuns et fà- cheux, surtout dans les lieux aquatiques, où il se trou- vent ei plus grande abondance. Avides de notre sang, ils nous poursuivent partout, entrent dans nos habita- tions, particulièrement le soir, s’annoncent par un bourdonnement aigu, et percent notre peau, que nos vê- tements ne peuvent souvent garantir, avec les soies très fines et dentelées au bout, de leur suçoir; à mesure qu’ils les enfoncent dans la chair, leur fourreau se replie vers la poitrine et forme un coude, Lis distillent dans la plaie une liqueur vénéneuse , et telle est la cause de l’irritation et de l’enflure que cette partie éprouve. On.a observé que nous ne sommes tourmentés que par les femelles. Les cousins sont connus en Amérique sous le nom de maringouins et moustiques. On s’y préserve, ainsi que dans d’autres contrées, de leurs atteintes, en enveloppant sa couche d’une gaze ou cousinière. Les Lapons les éloignent avec le feu, et en se frottant les culicides (Mém. de la Soc. d’hist. nat., III, 390 ), ne peut donner qu’une fausse idée de la disposition de ces soies Ce savant a émis, à VPégard de la correspondance de ces pièces et de leur gaine, une opinion bien opposée à celle qui est généralement reçue. S’il avait réfléchi que deux de ces soies, dans les syrphes et plusieurs autres diptères, sont an- uexées aux palpes, il ne les aurait pas sans doute prises pour des man- dibules , mais pour les analogues des màchoires. 438 INSECTES DIPTÈRES. parties nues du corps avec de la graisse. Ces insectes aiment encore le suc des fleurs. Leur accouplement se fait vers le déclin du jour. La femelle dépose ses œufs à la surface de l’eau, et, croisant ses pattes postérieures près de Panus, les écartant peu à peu, à mesure que les œufs sortent du corps, elle les place les uns à côté des autres, dans une direction perpendiculaire, comme des quilles ; la masse qu’ils forment par leur réunion représente un petit bateau, flottant sur cet élément. Chaque femelle pond environ trois cents œufs par année. Ces insectes résistent souvent aux plus grands froids. Leurs larves fourmillent dans les eaux croupissantes des mares et des étangs, surtout au printemps, époque de la ponte des femelles qui ont survécu. Elles se pen- dent à la surface de l’eau, la tête en bas, pour res- pirer. Elles ont une tête distincte, arrondie, pourvue de deux espèces d’antennes et d’organes ciliés , qui leur servent, par le mouvement qu’elles leur impriment, à attirer les matières alimentaires; un thorax avec des aigrettes de poils; un abdomenspresque cylindrique, alonugé, beaucoup plus étroit que la partie antérieure du corps, divisé en dix anneaux, dont l’avant-pénul- tième porte sur Je dos l'organe respiratoire, et dont le dernieY est terminé par des soies et des pièces dispo- sées en rayons. Ces Jarves sont irès vives, nagent avec beaucoup de célérité, s’enfoncent de temps à autre, mais pour revenir bientôt à la surface de l’eau; après avoir subi quelques mues, elles s’y transforment en une nymphe, qui continue de se mouvoir par le moyen de sa queue et des deux nageoires de son extrémité. Elle se tient aussi à la surface de l’eau, mais dans une situation différente de celle de la larve, ses organes respiratoires étant placés sur le thorax; ils consistent en deux es- pèces de cornes tubulaires. C’est là aussi que l’insecte parfait se développe. Sa dépouille de nymphe devient pour lui une espèce de planche ou d’appui, qui le pré- FAMILLE DES NÉMOCÈRES. 439 serve de la submersion. Toutes ces métamorphoses se font dans l’espace de trois à quatre semaines. Aussi ces insectes produisent-ils plusieurs générations dans la À 1 même année. Dans l'excellent ouvrage de M. Meigen sur les diptères d'Europe, le genre Culex des auteurs précédents en forme trois. Les espèces où les palpes sont , dans les mâles, plus longs que la trompe, et très courts dans les femelles, com- posent celui de Cousin proprement dit. ( Cucex. ) Le Cousin commun (Culex pipiens. Lin.) De G., Insect., Vi, xvu, cendré; abdomen annelé de brun; ailes sans taches (1). Les espèces où les palpes sont , dans les mâles, de la lon- gueur de la trompe, forment un autre genre , celui Des ANOPHÈLES. ( ANOPHELES. ) (2) Celles où ils sont très courts dans les deux sexes com- prennent celui D’AEnès ( AËpes) de M. le comte de Hoffmansegge (3). M. Robineau Desvoidy, dans son Essai sur la tribu des culicides , en a ajouté trois autres. / Les espèces dont les palpes ( les labiaux, dans sa théorie ) sont plus courts que la trompe , dont les ambes et les tarses intermédiaires sont diiatés et très ciliés, sont distinguées collectivement par le nom générique de Sarètues (Sase- THES) (4). Celles dont la trompe est alongée , recourbée au bout ; où les palpes, pareïllement courts, ont leur premier article plus épais , le second plus court , et les trois autres cylindriques , composent le genre MéGaruiwe ( MEcanui- Nus ) (5). Le culex ciliatus de Fabricius lui a paru devoir en (x) Voyez, pour les autres espèces, M. Meiïgen, Dipt.,I, 1; Macq., Dipt. du nord de la France, tipulaires , p. 153. (2) Ibid, , I, 10; Macq., ibid. , 162. (3) Ibid. , I, 13. (4) Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Paris, IIL, 411. (5) Ibid. , 412. , 440 - INSECTES DIPTÈRES, former un autre, celui de Psoropnore ( Psoropmona } (1): Les yeux lisses sont très distincts. Les piéds des femellés sont ciliés. Mais le principal caractère consiste dans la présence de deux petits appendices, situés sur le prothorax, un de chaque côté. Ils nous ont paru formés par une dilatation des extrémités latérales de ce segment. Cet auteur cite, à ce sujet; une observation analogue faite sur une espèce de psychode, par M: Léon Dufour, et que je lui ai commnni- quée. Mais il sé trompe en disant qu’elle n’avait pas encore été publiée; nous en avons fait mention dans la prémièré édition de cet ouvrage, à l’article Rhipiptères (p. 585), et à celui de Psychode (p. 600 ). Les autres Némocères ont la trompe, soit très courte et terminée par deux grandes lèvres, soit en forme de siphon ou de bec, mais perpendiculaire ou courbée sur la poitrine. Les palpessont courbés en dessous ou relevés, mais alors d’un à deux articles au plus. Linnæus les comprend dans son genre Des TrPULES. ( TIPULA. — Tipulariæ. Lai.) Que nous diviserons de la manière suivante : Nous formerons une première séction avec les espécés dont les anteñnés sont sensiblement plus longues que la tête, du moins dans lés mâles, grêles, filiformes ou sétacées, de plus de douze articles, dans le plus grand nombre, et dont lés pieds sont longs et grêles. Lés unes, pari elles ét toutés ailées, n’offrent jamais d’yeux lisses. Les palpes sont toujours courts. Leur tête n’est point où peù prolongée en devant. Les ailes sont couchées ou en toit, avec des nervures généralement peu nombreuses, longitudinales, divérgentes et libres postérieurement. Les yeux sont en forme de croissant. Les jambes sont sans épines. js pe. thé oies: RRNRÉT (1) Mém. de la Soc. d’hist, nat. de Paris, IT, 412. FAMILLE DES NÉMOCÈRES. AA Cette subdivision se compose de petites espèces, vivant, en état de larveet de nymphe , dans l’eau ou dans des galles végétales. Tantôt les antennes sontentièrement garnies de poils, mais beaucoup plus longs dans les mâles, et formant un grand parache triangulaire. Leurs larves vivent, pour la plupart, dans l’eau, et ont des rapports avec celles des cousins. Il y en a qui ont de faussés pattes. D’autres ont, en outre, à l’extrémité posté- rieure du corps, des apbendices en tone de cordons ou de bras, et Réaumur nomme ces larves : vers polypes. Leur couleur est ordinäirement rouge ; et telles sont celles qui fourmillent souvent dans l’eau. Les nymphes habitent le même élément , et respirent par deux tuyaux extérieurs et situés à l’extrémité antérieure du corps. Quelques-unes ont ‘la faculté de nager. Cés espèces sont analogues aux cousins , et des auteurs les désignent sous le nom de tipules culiciformes. Celles dont les antennes sont composées, dans les deux sexes , de quatorze articles ovalaires, dont les derniers peu différents des précédents, et dont les ailes sont couchées horizontalement l’une sur l’autre, composent le sous- genre Des Corërares. ( Corerara. Meig. } La T'ipule culiciforme de de Géer (Insect., VE, xxx, 10, 11 ), dont le corps est brun , avec l’abdomen et les pieds gris, et les nervures des ailes velues (1). Celles dont les ailes sont inclinées , dont les antennessont composées de treize articles FH Ta mâles , et de six dans les femelles, garnis de poils courts, et dont le dernier, ainsi quê dans les individus Drécétens , est fort long, étomposent le sous-genre Des Cainonomes. ( Caironomus. Meig.) De ce nombre est la Tipule annulaire du même (ibid. , (1) Voyez, pour les autres espèces, M. Meïgen, sur les diptères, et Lat., Gen. crust. et insect., IV, p. 247 et suiv. A INSECTES DIPTÈRES. XIX , 14, 15), qui est d’un brun grisâtre , avec des bandes trausverses , noires, sur l’abdomen , et un point noir aux ailes (1). Les Tanypes. (Tanvpus. Meig.) Ont aussi les ailes pendantes , mais les antennes ont qua- torze articles dans les deux sexes, avec l’avant-dernier fort long dans les mâles ; tous les autres , ainsi que ceux des an- tennes des femelles, sont presque globuleux ; le dernier est un peu plus gros que les précédents. Nous rapporterons à ce sous-genre La Tipule bigarrée du même (1bid., xx1v , 19 ), qui est cendrée, avec les ailes blanchâtres, tachetées de noirâtre, ct dont les antennes des femelles se terminent en bouton. La . larve de la dernière a quatre fausses pattes , deux près de la tête et les deux autres au bout du corps (2). Tantôt les antennes , toujours composées dans les deux sexes de treize articles au moins, et pour la plupart gre- nues , n’offrent que des soies courtes , ou tout au plus, et dans les mâles seulement, un faisceau de poils à leur base. Ce sont nos tipules gallicoles. Les Céraropocons. (CEraropocon. Meig. — Ceratopogon, Culicoïdes. Lat.) Où les antennes ont simplement un faisceau ou bouquet de poils à leur base. Leur trompe, de même que dans les deux sous-genres suivants, a la forme d’un bec pointu. Les ailes sont couchées sur le corps. Leurs larves vivent dans des espèces de galles végétales (3). Les Psycaones. (Psycnopa. Lat., Meig.) Sans panache ni faisceau de poils aux antennes. Leursailes sont en toit , et ont un grand nombre de nervures. Une espèce de ce sous-genre a , au devant du thorax, deux (x) Les mêmes ouvrages; et Fab., Syst. antl. (2) Les mêmes. La Monog. de M. Fallén. (3) Lätr. et Meig. , ibid. FAMILLE DES NÉMOCÈRES. 445 appendices , qui nous paraissent formés par les extrémités latérales de son premier segment (1). Les Cécnomvx1es. ( Cecrnomyra. (Meig.) Dont les antennes, ainsi que celles des psychodes, sont grenues et simplement garnies de poils courts et verticillés , mais dont les ailes sont couchées sur le corps, et n ’offreut que trois nervures (2). D’autres espèces, toujours de la division de celles dont les antennes sont manifestement plus longues que la tête et menues, sont aussi privées d’yeux lisses; mais les yeux or-. dinaires sont entiers, ovales ou ronds. Les ailes, écartées dans plusieurs, ont toujours des nervures membraneuses réunies transversalement , du moins en partie, et des cellules dis- coïdales fermées. L’extrémité antérieure de la tête est rétré- cie et prolongée en manière de museau , et offre souvent en dessus une saillie pointue. Les palpes sont ordinairement longs. L’extrémité des jambes est épineuse. Plusieurs de leurs larves vivent dans le terreau, le tan des vieux arbres, etc., et n’ont point de thorax distinct, ni de fausses pattes; elles offrent, à l’extrémité supérieure du corps, deux ouvertures plus apparentes, pour la respira- tion. Les nymphes sont nues, avec deux tubes respira- toires , près de de la tête , et les bords des anneaux de l’ab- domer épineux. Cette subdivision comprend les plus grandes espèces de tipules , celles qu’on a nommées couturières, tailleurs, etc., et qui sont nos tipulaires terricoles. (1) Latr. et Meïg. , ibid. (2) Meig,, Dipt., I, 93. Voyez aussi le Journal de l’acad. des scienc. pat. de Philad. , oct. 1817. M. Macquart ( Dipt. du nord de la France ), place immédiatement après les cécidomyies le genre qu’il a établi sous le nom de Lesrnemie ( LesrremiA ). Les antennes sont velues, courbées en avant, un peu moins longues que le corps, de quinze articles globu- leux, pédiculés dans les mâles. Les pattes sont assez longues et grêles, avec le premier article des tarses alongé. La Cecidomyia destructor, dé- crite, et figurée dans Le journal précité, pourrait bien appartenir à ce nou veau sous-genre ; les antennes semblent Lasiques: Les macropèzes sont encore très voisines de ces diptères. 444 INSECTES DIPTÈRES. Dans plusieurs, les ailes sont toujours étendues; les anten- nes des mâles sont ordinairement barbues , pectinées ou en scie; les palpes sont composés de cinq articles, dont le der- nier , fort long, semble être formé de plusieurs autres très petits, ou comme noueux. Tels sont les sous-genres suivants : Les Crénopnores. ( Crenornora. Meig. ) À antennes filiformes, pectinées dans les mâles, grenues ou en scie dans les femelles. La C. Pectinicorne ( Tipula pectinicornis, Fab.). Son abdomen est fauve, avec des taches noires sur le dos et des raies jaunes sur les côtés. Les ailes ont une tache noire (1). Les P£prcres. ( Pepicra. Lat.) Où elles sont presque sétacées, simples, avec les deux premiers articles plus grands , alongés ; les trois suivants en forme de toupie; les trois d’après globuleux, et les sept derniers amincis , presque cylindriques (2). Les Tipuzes propres. ( Trruza. Lat,) Ayant encore des antennes presque sétacées et simples, mais dont tous les articles , à l'exception du second, qui est presque globuleux, sont presque cylindriques; le Fe est plus grand , le troisième est alongé. La T. des prés. ( T. oleracea. Lin. ) De G., Insect., Vi, XVI, 12-13. Antennes simples; corps d’un brungrisâtre, sans taches ; ailes d’un brun clair, plus foncé au bord extérieur. Très commune dans les prés, sur l'herbe, La larve se nourrit de terreau gras et des racines des plantes corrompues (3). Les NépurotTomes. ( Nepasoroma. Meig.) Dont les antennes sont encore simples et presque sétacées , avec les premier et troisième articles alongés et cylindriques, et les suivants arqués; on en compte dix-neuf à celles (x) Latr. , Gener. crust. et insect., IV, 254; Meig., Dipt.,L, 155, (2) Latr., ibid. ; Meigen les réunit mal.à propos avec les limnobics. Voyez l’article Pédicie de l'Encyclop. méthod. (3) Latr. , ibid. ; Meig. , ibid. FAMILLE DES NÉMOCÈRES. 445 des mâles , et quinze à celles des femelles. Dans les sous- genres précédents , ce nombre ne va pas au- dessus > même dans les premiers individus (1). Les Prycnoprëres. (Prycnoprera. Meig.) À antennes toujours simples et presque sétacées, de seize articles , dont le troisième beaucoup plus long que les au- tres, et les suivants oblongs. Les lèvres de la trompe sont inclinées et très longues (2). Dans tous les sous-genres suivants, le dernier article des palpes n’est guère plus long que les autres, et n’offre auçune apparence de divisions annulaires. Lesailes sont sou- vent couchées l’une sur l’autre. Ici les antennes ont plus de dix articles. Celles où elles sont en majeure partie grenues, de lalmême grosseur, ou guère plusmenues au bout, et souvent garniesde verticilles de poils, composent, dans M.Meigen, divers genres. Les Raipinies. (Ruirinia. Meig. ) Les seuls tipulaires de cette subdivision, à antennes pectinées dans les mâles (3). Les Eriorrëres. ( Erloptera. Meig.) Ont, ainsi que les tipulaires précédentes, plusieurs ner- vures aux ailes , mais ici garnies de poils (4). Les Lasioprères. (Lasioprera. Meig.) Ayant aussi des ailes velues, mais n’offrant que deux nervures (6). Les Limnosies. (Limnoria. Meig. ) Dont les ailes sont glabres, et dont les antennes sont sim- ples dans les deux sexes (2). SN A ut ons Sr (15 Voyez Mig. , ibid. (2) Item ; Latr. , ibid. (3) Item. (4) Item. (5) tem. (6) Item. ; maïs il faut en retrancher les pédicies. 446 INSECTES DIPTÈRES. Les Pozymèrrs (Porvmera) de M. Wiedemann (Dipt: exot., p.40), paraissent s’en distinguer par leurs anten- nes composées de vingt-huit articles, au lieu de quinze à dix-sept. Dans les autres sous-genres, les antennes se terminent par plusieurs articles évidemment plus menus et presque cylindriques. Les TricaocÈres. (Tricaocera. Meig.) Ont leurs premiers articles des antennes presque ovalai- res, et les suivants plus menus, longs et pubescents. La ti- pule d'hiver de de Géer , qui ressemble à un cousin , et que l’on trouve souvent dans nos maisons , est de ce sous- genre (1). Les Macrorëzes. (Macrorrza. Meis.) Se distinguent à la longueur extraordinaire de leurs der- nières pattes. Leurs antennes, jusqu’un peu au-delà de la moitié de leur longueur, sont hérissées de poils (2). Les Dixes. ( Dixa. Meig. ) Paraissent être très voisines des trichocères; mais le pre- mier article de leurs antennes est fort court, le second est presque globuleux, et les suivants sont proportionnellement plus menus. Le dernier article des palpes est aussi plus alongé que dans les trichocères (3). Là les antennes n’ont que dix ou six articles. Celles où leur nombre est de dix forment le genre Mzæxisrocère (Mzæxisrocera) de .M. Wiedemann, Les ailes sont écartées (4). Celles où ilest de six, celui D'HéxaTomE. (HExaromaA. Lat.) Qui comprendra les Anisomères (Anisomera jet les Néma- (1) Voyez Meïg. , ibid. (2) Item. (3) Voyez Meig. , ibid. , et Macq. , diptères du nord de la France. (4) Dipt., exot. , p. 41. FAMILLE DES NÉMOCÈRES. 447 tocères (Nematocera ) de M. Meigen , qui ne diffèrent qu’en ce que, dans le premier genre, le troisième articke des anten- nes est beaucoup plus long que dans le second ; il s'éloigne peu , à cet égard, des autres (1). D’autrestipulaires, analogues aux précédentes par l’absence des yeux lisses, la figure arrondie de leurs yeux, nous of- frent une anomalie très rare dans cet ordre d’insectes : elles sont privées d’ailes, et de là l’origine dela dénomination d’ap- tères, que nous donnerons à cette subdivision. Les anten- nes sont filiformes, mais un peu amincies vers leur extré- mité , et peu velues. Les pattes sont longues, avec les jam- bes mutiques. L’abdomen des femelles se termine en une pointe , formée par une tarière bivalve. Cette subdivision comprend le genre Des Cmionres. (CmioneA.) de M. Dalman. Dont la seule espèce connue ( araneoïdes) se trouve en hiver, sur la neige et sur la glace (2). On pourrait former un autre sous-genre, avecla #ipule atome de de Géer (Mém. Ins., vu, 602, xziv , 27), qui est pareillement aptère , mais dorit les antennes ont au moins quinze articles, tandis que M. Dalman n’en accorde que dix à celles de l’insecte précédent. De Géer a trouvé cette espèce sur sa table et courant très vite. L’une et l’autre sont fort petites. Une autre division de nos tipulaires, celle des fungivores, est distinguée des précédentes par la présence de deux ou trois yeux lisses. Les antennes sont d’ailleurs beaucoup plus longues que le tête, menues, de quinze ou seize articles, ce qui éloigne ces tipulaires de la division suivante. Les yeux sont entiers ou échancrés. Le dernier article des palpes ne présente aucune division. Les ailes sont toujours couchées sur le corps, et leurs nervures, tant longitudinales que trans- verses, sont ordinairement bien moins nombreuses que celles des tipulaires précédentes. Les pattes sont toujours longues et grêles , avec les extrémités des jambes épineuses. Les unes ont les palpes courbés, et composés de quatre (1) Latr., Gener. crust, et insect., IV , 260; Meig., ibid. (2) Dalm. , Anal. entom. , p. 35. 418 INSECTES DIPTÈRES. articlesau moins , bien apparents. Les antennes sont filifor- mes ou sétacées. Îl en est parmi elles dont l’extrémité antérieure de la tête se prolonge en manière de bec ou de trompe, et dans les espèces où ce prolongement est moins notable, la tête est presque entièrement occupée par les yeux. Il y a tou- jours trois yeux lisses. Les antennes sont courtes, et leurs articles peu alongés. Celles où les yeux occupent presque entièrement la tête, dont les yeux lisses sont d’égale grandeur et portés sur une élévation commune, et dont le museau est avancé et pas plus long que la tête , forment le sous-genre Des Raypuss. ( Raypaus. Lat.) (1) Celles où les yeux n’occupent que les côtés de la tête, dont les yeux lisses ne sont point situés sur un tuberculecommun, et où l’antérieur est plus petit que les deux postérieurs, et dont le museau se prolonge sous la poitrine en manière de trompe, composent le sous-genre + D’asinpuLe. ( Asinpui87m. ) (2) Celui De Gronisre (Gnonisra ) de M. Meigen, Paraît n’en différer que parce que les palpes, d’après ses figures , semblent être insérés près du bout de la trompe, et non près de sa base. Cette observation m'a été commu- niquée par M. Carcel (3). La tête dans aucun des sous-genres suivants n’offre de prolongement antérieur en forme de museau ou de trompe. Les yeux sout toujours uniquement latéraux. Tantôt les antennes, dans les mâles au moins, sont plus longues que le thorax, en forme de soie, avec les deux pre- miers articles plus épais. Il y a toujours trois yeux lisses, dont l’antérieur ou.l’intermédiaire plus petit. Les Bouroruizes.( Bouropmiza. Hoffmans., Meig.) Oùils sont disposés en une ligne transverse. D (1} Latr, , ibid. , IV, 261 ; Meïg. , ibid. (2) Latr., ibid. , Item. ; Meig. , ibid’ (3) Meig. ibid. FAMILLE DES NÉMOCÈRES. 449 M. Guérin a publié, dans le tome dixième des Annales des sciences naturelles, l’histoire complète et détaillée d’une es- pèce de ce genre. Sa larve vit dans les champignons (1). Les Macrocëres. ( Macrocera. Meis. ) Où les yeux lisses forment un triangle (2). Tantôt les antennes, même des mâles, sont de la lon- gueur de la tête et du thorax au plus. Quelques sous-genre, où les yeux sont toujours entiers, s’éloignent des autres par leurs quatre jambes postérieures, toutes garnies extérieurement de petites épines. Tels sont : Les MycéropuiLes. (MyceropmiLa. Meig.) Qui n’ont que deux yeux lisses, encore très petits ou peu sensibles et très écartés (3) ; Les Leias. (LEra. Meig.) Qui diffèrent des mycétophiles par leurs yeux lisses , au nombre de trois, rapprochés, et dont l’antérieur plus petit (4). Les Scaopmires (Sciopmira) de M. Meisen ont les articles des antennes moins serrés ou plus distincts que ceux des leïas , et velus. Leurs ailes offrent, outre la cellule fermée qui s'étend de la base au milieu, une autre cellule complète, petite, et répondant à la première de celles que l’on nomme cubitales dans les hyménoptères (5). Des sous-genres, où les jambes n’offrent point d’épines le long de leur côté extérieur , et qui ont tous trois veux lisses rapprochés, nous séparerons d’abord ceux dont les antennes ont seize articles. Ceux-ci ont les yeux entiers et sans échancrure notable. (1) Meig. , ibid. (2) Meig. , ibid. (3) Vorez Latr., Meïg., Macq., et l'Encyclop. méth. (4) Meig. , ibid. (5) Meig. , ibid. et Macq. , Dipt. du nord de la Fr TOME Y. 29 450 INSECTES DIPTÈRES. Les PLaryuzes (PLarvura ) de M. Meigen, Avec lesquelles il réunit, mal-à-propos, les céroplates, se rapprochent beaucoup, quant aux ailes et au port, des sciophiles ; mais leur première cellule cubitale est beaucoup plus grande ; leurs antennes paraissent être proportionnel- lement plus épaisses ou plus comprimées que celles des derniers sous-genres , et même un peu perfoliées. L’ab- domen des femelles est plus large vers le bout (1). Les Synarues. (Synapna. Meig.) Où les ailes n’offrent qu’une seule cellule cubitale et fermée par leur bord postérieur. La rervure qui les par- court longitudinalement dans leur milieu, s’évide ou se bifurque près du milieu de leur disque, et forme une cel- lule complète ou fermée et ovale. Ces diptères sont d’ail- leurs , aux jambes près, très voisins des leïas (2). Ceux-là ont les yeux très sensiblement échancrés au côté interne. Les Mycéromes. (Mycrrosia. Meig.) Dont les antennes sont composées de seize articles, et dont les ailes ont une grande cellule fermée, s’étendant depuis la base jusqu’au milieu (3). Les Mozorres. (Morornus. Latr.—Sciara. Meig., Macq.) Ayant les antennes composées de même, et où le mi- lieu de l'aile présente uné cellule, allant de la base au bord postérieur, et fermée seulement par ce bord (4). Les Campycomyzes. (Campyzomyza. Wied., Meig..) Dont les antennes n’ont qué quatorze articles, du moins (1) Meig., ibid. Joyez surtout les diptères du nord de k France, de M. Macquart, tipulaires, p. 45. (2) Meig. , ibid. (3) l’oyez Meïig. et Macq. (4) Voyez Meigen et Macquart. Ce n’est guère que par les aïles, que ce TAMILLE DES NÉMOCÈRES. 45 dans les femelles, et distingué encore des précédents par les ailes, qui sont velues et sans nervures à leur portion interne. Les yeux sont entiers (1). Les dernières tipulaires fungivores, Les CéroPLATES. ( CÉropLATEUSs. Bosc, Fab. ) Ont les palpes relevés, ne paraissant formés que d’un seul article, de figure ovoïde, et les anteunes en forme de fuseau et comprimées (2). Notre dernière division générale des tipulaires, celle que j ‘appelle florales, se compose d’espèces dont les antennes, guère plus longues que la tête, dans les deux sexes, sont généralement épaisses, de huit à douze articles , en forme de massue perfoliée, presque cylindrique dans la plupart, en fuseau dans quelques, et terminées dans les autres par un article plus gros et ovuïde. Le corps est court et épais. La tête est ordinairement presque entièrement occupée par les yeux dans les mâles. À raison des nervures des ailes et des palpes, ces diptères se rapprochent des tipulaires fungi- vores. Tels sont surtout Les Corpyzes. ( CorpyLa. Meig. ) Qui s’éloignent de tous les suivants sous le rapport de leurs antennes en fuseau , composées de douze articles. Les yeux sont ronds, entiers, écartés, et les yeux lisses man- quent. Les pattes sont longues avec les jambes épineuses au bout (3). Nous passerons maintenant à des sous-penres dont les an- tennes sont composées de onze articles, formant une massue presque cylindrique. Les yeux des mâles sont toujours fort grands, rapprochés ou contigus. sous-senre m'a paru différer du précédent; et ces caractères sont si peu tranchés, que ces deux sous-genres pourraient être réunis. Olivier, dans un premier mémoire sur quelques insectes qui attaquent les céréales, a décrit trois espèces des sciares et en a figuré deux. (1) Voyez Meigen. (2) Latr., Gener. crust. et insect., IV, 262. F'oyezaussi Fab., Meig. { G- platyura), Macquart et Dalm., Anal. Entom., 98. (3) Meïg., Dipt., I, 274. *+ 29 452 INSECTES DIPTÈRES. Ici, comme dans le sous-wenre précédent, la tête n’offre point d’yeux lisses ; les yeux des femelles sont échancrés au côté interne, et en forme de croissant. Les Simuures. { Simuzium. Lat., Meig. — Culex. Lin. — Rhagio. Fab.) Les antennes sont un peu crochues au bout, delà l’origine du nom d’Atractocera, donné d’abord à ce sous-genre par M. ülcigen. Ces insectes sont très petits, fréquentent les bois humides , et sant très incommodes par leurs piqüres. Ils pénétrent quelquefois dans les parties de la génération des bestiaux et les font périr. On les a aussi appelés, ainsi que les cousins, Moustiques (1). Là , les trois yeux lisses sont distincts. Un seul sous-genre se rapproche du précédent par ses yeux en croissant, dans les femelles ; et il se distingue de tous les autres de cette division par ses palpes très petits, et n’of- frant qu’un article distinct. Les Scarorses. ( Scarropse. Geoff., Meig., Fab.) Le S. noir ( Tipula latrinarum. De G. ) se trouve en quantité dans les latrines, particulièrement en au- tomne (2). Les PEenruéTries. ( PENrueTriA. Meig.) Ont les yeux entiers et séparés dans les deux sexes. Les pattes sont longues et sans épines (3). Les Dicopnes. ( Dizopaus. Meig. — Hirtea. Fab. } Que l’on coufondait avec les bibions, ont les veux con- tigus dans les mâles, ei occupant presque entierement la tête. Une rangée de petites épines couronne sg de eurs jambes antérieures (4). © (4) Voyez Latr., ibid. ; Meig. et Fab, (2) Latr., Meig., Fab. | (3) Voyez Meig. té (4) Forez Meigen. FAMILLE DES NÉMOCÈRES, 453 Enfin , les dernières tipulaires florales n’ont que neuf ou huit articles aux antennes. Les espèces où il y en a neuf, formant une massue presque cylindrique et perfoliée, composent le sous-genre Des Brsions ( Bimo. Geoff., Meis. — Hirtea. Fab. ) Ces diptères sont lourds, volent peu et restent loug-temps accouplés. Quelques-uns, très communs dans nos jardins, ont des noms vulgaires qui indiquent le temps où ils pa- raissent; comme ceux de mouches de St. Marc, de mouches de St. Jean. Les deux sexes diffèrent quelquefois beaucoup par leurs couleurs; c’est ce que l’on voit dans Le Bibion précoce ( Tipula hortulana. Lin. fem., ejusd. T. marci, le mâle.) Geoff. Ins. Il, xix, 3. Le mâle est tout noir ; la femelle a le thorax d’un rouge cerise, l’ab- domen d’un rouge jaunâtre , et le reste du corps noir. Il est très abondant sur les fleurs , au printemps. On croit que ces insectes rongent les extrémités des bou- tons des plantes, et qu’ils leur sont nuisibles. Leurs larves vivent dans les bouses, la terre et le fumier , et ont des petites rangées de soies sur leurs anneaux. Leurs nymphes ne sont pas renfermées dans des coques (1). Les Aspistes. ( AsPisres. Hofm., Meig.) Sont les seuls de cette division qui n’aient que huit arti- cles aux antennes, et dont le dernier formant une massue ovoïde (2). "Tous les diptères suivants ont, un très petit nombre excepté, leurs antennes composées de trois articles, et dont le premier quelquefois si court, qu'on peut ne pas en tenir compte; le dernier, dans plusieurs, est annelé transversalement, mais sans séparations distinctes. Ï1 est souvent accompagné d’une soie, ordinairement latérale, située au sommet de l’ar- ——— (1) Idem. (2) Idem. « : 454 INSECTES DIPTÈRES. ticle dans d’autres , offrant à sa base un ow deux articles , et tantôt simple, tantôt soyeuse. Si celte soie est terminale, il arrive, dans plu- sieurs, que sa longueur diminue et que son épaisseur augmente , de sorte qu’elle a la forme d’un stylet. Quoique cette pièce puisse être regardée comme une continuation de l’antenne, cependant, comme elle s’en détache et paraît en constituer un appendice, on jetterait de la confusion dans la no- menclature, et l’on s’écarterait de la marche gé- néralément adoptée, en ajoutant au nombre des articles ordinaires de l’antenne, ceux de la soie. Les palpes n’ont jamaissau-delà de deux articles. Les uns dont , un petit nombre excepté, les larves se dépouillent de leur peau pour se transformer en nympbes, ‘ont toujours le sucoir composé de six ou quatre pièces ;. la trompe, ou son ‘extrémité au moins, c'est-à-dire ses lèvres, est toujours sail- lante. Les palpes, lorsqu'ils existent, sont exté- rieurs et insérés près des bords de la cavité orale. Le sucoir naît près de cette cavité. k Les larves, dans ceux mêmes où la peau sert de coque à la nympbhe (stratiomes), conservent leur forme primitive. | È Cette subdivision comprendra trois familles. La première, celle Des TANYSTOMES. ( TANYSTOMA.) Se distingue des deux suivantes par le dernier FAMILLE DES TANYSTOMES. 455 article des antennes, qui n'offre, en n'y compre- nant point le stylet ou la soie qui peut le terminer, aucune division transverse ; le sucoir est composé de quatre pièces. Leurs larves ressemblent à des vers longs, presque cylindriques, et sans pattes, avec une tête écail- leuse et constante, toujours munie de crochets ou d’appendices rétractiles, qui leur servent à ronger ou à sucer les substances dont elles se nourrissent. La plupart vivent dans la terre. Elles changent de peau pour subir leur seconde transformation. Les nymphes sont nues et offrent plusieurs des parlies extérieures de l’insecte parfait, qui sort de sa dé- pouille par une fente du dos. Une première division nous offrira des dibtéten dont la trompe, toujours entièrement ou presque entièrement saïllante, avec l’enveloppe extérieure, ou la gaine du suçoir, de consistance assez so- lide ou presque cornée, s’ayance plus ou moins, sous la forme d’un tube ou d’un siphon , tantôt cy- lindrique ou conique, tantôt filiforme, et se termine sans empâtement notable, les lèvres étant petites ou se confondant avec la gaîne. Les palpes sont petits. Les uns, vivant de rapine, ont le corps oblong, avec le thorax rétréci en devant, les ailes couchées sur le corps; leur trompe est le plus souvent courte ou peu alongée, et forme une sorte de bec. Les antennes sont toujours rapprochées, et les palpes sout apparents. 459 INSECTES DIPTÈRES, Les AsiLes. (AsILUs. Lin.) Qui ont la trompe dirigée en ayant. Ils volent en bourdonnant, sont carnassiers et trés voraces , et saisissent, suivant leur taille et leur force, des mouches , des tipules, des bourdons et des coléop- tères, pour les sucer. Leurs larves vivent dans la terre, ont une petite tête écailleuse, armée de deux crochets mobiles, et s’y transforment en nymphes, qui ont des crochets dentelés au thorax et de petites épines sur l’ab- domen. Les uns ( Asilici, Lat.} ont la tête transverse; les yeux latéraux et écartés entre eux, même dans les mâles; la trompe aussi longue au moins que la tête , et une cellule complète, en forme de triangle alongé, près du bord interne (la der- nière de toutes }, et se terminant au bord postérieur. L’épis- tome est toujours barbu. , Tantôt les tarses se terminent par deux crochets, avec deux pelotes intermédiaires. Ici le stylet du bout des antennes est peu sensible, ou lors- qu’il est très distinct, son second et dernier article ne se prolonge point en manière-de soie. Il en est parmi eux dont les antennes ne sont guère plus longues que la tête; leur stylet est peu sensible, ou très court, et conique et pointu; la partie de la tête leur donnant naissance n’est point ou est peu élevée. Les Lapuries. ( Lapuria. Meig., Fab.) Où le stylet du dernier article des antennes, qu'est en forme de fuseau ou de petite tête obtuse, n’est point ou pres- que pas sensible , et où la trompe est droite (1). Les ANcILORHYNQUES. ( AnciLorayncuus. Lat.) Où le stylet des antennes est à peine saillant et pointu ; (x) Voyez Latr., Gen. crust. etins., IV, 298; Meig., Fab. , Wied. , et Macq. FAMILLE DES TANYSTOMES. 457 et où la trompe a la forme d’un bec comprimé, arqué et crochu (1). Les Dasyrocons. (Dasyrocons. Meig., Fab.) Où ce stylet bien distinct et conique, et où la trompe est | droite (2). Dans les deux sous-genres suivants , les antennes sont ma- nifestement plus longues que la tête, souvent portées sur un pédoncule commun ; le stylet est alongé , de la même épais- seur que l'antenne , au bout de laquelle il forme deux articles, dont le second plus long, presque cylindrique ou ovoïde, et se terminant en pointe obtuse. Dans Les CérearurGuEs. (CEraruraus. Wied. ) Les autennes ne sont point portées sur une élévation commune , et leur premier article est plus court que le suivant (3). Dans Les Drocrais. ( Diocrria. Meig., Fab. } Ces organes sont situés sur un pédoncule commun , et leur premier article est plus loug que le suivant (4). Là, le stylet du bout des antennes se prolonge en manière de soie. Ceux où cette soie est Eat forme le sous-genre Des Asizes proprement dits (Asrzus). . On trouve fréquemment en Europe , vers la fin de l'été, et dans les lieux sablonneux,, L’Asile frelon (sis craboniformis, Liou.}), De Géer, Insect., VE, x1V, 5 . Cette espèce, est longue d'environ un pouce , d’un jaune d’ocre, avec les trois premiers anneaux de l’abdomen d’un noir velouté, les autres d’uri jaune (1) Deux espèces ma ie A en Dalmatie par M. le comte Déne ; et uve autre des Indes orientales. (2) Les mêmes auteurs. (3) Ibid., Anal. entom., pl. 1, 5. (4) Les mêmes auteurs. 458 INSECTES DIPTÈRES. fauve et les ailes roussâtres. On a suivi ses métamorphoses, ainsi que celles de l’4. cendré( 4. forcipatus, Lin. ) (x). Ceux dont la soie des antennes est plumeuse forment le sous-genre Des Ommaries (Ommarius. Illig., Wied.) (2). Tantôt les tarses se terminent par trois crochets, dont l’istermédiaire remplace les deux pelottes. Les Gonyres. (Gonxrus, Lat.— Leptogaster. Meig.) Le stylet se termine par une soie courte. L’abdomen est long et presque linéaire. Les tarses sont arqués (3). . Les autres ( Hybotini, Lat.) ont la tête plus arrondie, presque entièrement occupée par les yeux dans les mâles, avec le chaperon souvent point ou peu velu. La trompe est fort courte. Les ailes ont moins de nervures que celles des précédents , et leur portion interne n’offre point cette cel- lule complète , triangulaire , et dont la pointe s'appuie sur le bord postérieur ; ou du moins ellé n’est que rudimen- taire. Tantôt le dernier article des antennes est grand, en forme de fuseau alongé, et se termine par un très petit stylet. Les OEnarées. ( OEnarea. Meig. ) Tantôt le dernier article est court, ovoïde ou conique, avec une longue soie (4). à (r) Consultez, pour les autres espèces et pour ces divers sous-genres, Latreille, Meigen , Fabricius, Wiedemann et Macquart. J'avais présumé que le G. CyrtomadeM. Meigen ne devait point être placé avee les pla- typézines, maïs avéc les empides, ainsi que l'avait jugé M. Fallén. M: Mac- quart vient en cffet de le reporter avec ceux-ci. Ce sous-genre’se distin- gue-de tous'ceux de:cette division, ayant, comme lui, deux articles aux antennes et les palpes couchés sur la trompe, par la forme conique et alongée du dernier article de ses antennes, par les aïles et la petitesse de ses palpes: Nous renvoyons, pour d’autres détails , à l’ouvrage de ce sa- want, sur les diptères du nord de la France. (2) Wied., Dipt. exot., 213. (3) Voyez les auteurs ci-dessus. (4) Ytem. M. Macquart (Dipt. du nord de la France ) a établi dans FAMILLE DES TANYSTOMES. 459 Les Hysos. (Hysos , Meig., Fab. — Damalis. Fab. ) Où les cuisses postérieures sout grandes et renflées (1). Les Ocypromes. (Ocypromia. Hoffm. Meig. ) Où elles sont de grandeur ordinaire (2). Les Empis. (Empis. Lin. — Empides. Lat. ) Très voisins des asiles par la forme du corps et la po- sition des ailes, mais avant la trompe perpendiculaire ou dirigée en arrière. La tête est arrondie, presque glo-: buleuse, avec les yeux fort étendus. Ils sont de petite taille, vivent de proie et du suc des fleurs. Le dernier article de leurs antennes est toujours terminé par un stylet biarticulé et court, ou par une soie. Les mâles de quelques espèces (Hilares) ont le pre- mier article de leurs tarses antérieurs très dilalé. Les uns ont des antennes de trois articles. Tantôt le dernier est en forme de cône alougé. Ici la trompe est beaucoup plus longue que là tête ; le stylet biarticulé terminant les antennes est toujours court. Les palpes sont toujours relevés. Les Ewris propres. (Emris. ) 22 L’Æ. pieds-emplumés ( Empis pennipes, Fab.) ,Panz., Faun. 1n$, xxiv, 18, est noir , avec les ailes obscures; les pieds postérieurs de la femelle sont garnis de poils en forme de plumés. ue 2: LIT SR PURES PR ER enr OR CARRE 7 pur tie AAA Art LÉ ri cette division, deux nouveaux gentes ; celui de MicroPHorE (æicrophora), semblable à celui d’œdalée, par l’alongement du troisième article des antennes, mais avec le stylet alongé; et celui de LemTorËzE (lemtopeza), très voisin des ocydromies, mais avec le stylet tout-à -fail terminal, tandis qu'ici il est inséré sur le dos du troisième article, un peu au-dessous de son extrémité. (x) Item. (2) Item. 460 INSECTES DIPTERES. Les Rampnomvy1es. (Rampaomy14. Meig.) Ne diffèrent des empis que par l’absence d’une petite ner- vüre transverse du bout des ailes (x). Là , la trompe n’est guère plus longue que la tête. Dans les Hizares (Hizara, Meig.) les antennes sont termi- nées par un petit stylet de deux articles (2). Dans les Bracaysromes (Bracuysrom4, Meig. ), c’est une longue soie (3). Tantôt le dernier article, terminé aussi par une soie, forme avec le précédent un corps:sphérique. Tels sont les Gromes (GLoma , Meig.). La trompe est aussi fort courte (4). Les autres n’offrent distinctement que deux articles aux antennes. Le dernier article est ovoide ou presque globu- leux , et terminé par une soie, formant, comme dans les En PO le second article Ets stylet., La trompe est géné- ralement courte , et les palpes sont couchés sur elle. Les He bou (HemeropromiA , Hoffm., Meig.) sont remarquables par la longueur des hanches des deux pattes antérieures (5). Les Siaus ( Sicus, Lat. se ou les Gare ( Tachy- dromia ) de Meigen , par le renflement des cuisses de la pre- mière ou de la seconde paire de pates (6). Enfin les Drapéris (Drarenis, Meig. ) ont le dernier arti- cle des antennes presque globuleux, et leur NE est à peine saillante (7). | M. Macquart , appliquant la méthode de Jurie aux dip- ières,, et donnant plus d’attention à d’autres parties, a éta- bli quelques nouveaux sous-genres, mais dont He Phi HA nous mènerait trop loin (3). | (r) Voyez Latr., Meigen'et Fab.; Macq., F. II. (2) Meïg. , Macq. (3) Meiïg. (4) Ttèm. ” d (5) Meig., Macq. œ (6) Tiem. : va (7) Meig. (8) Macq. FAMILLE DES TANYSTOMES. 461 Les autres tanystomes de notre première division ont généralement le corps court, large, avec la tête exactement appliquée contre le thorax , les ailes écartées , et l’abdomen triangulaire. Ils ont , en un mot, le port des mouches ordi- paires de nos habitations. Leur trompe ést souvent longue. Les Cyrres. (CyrTus. Lat.) Intermédiaires entre les empis et les bombilles, ont les ailes inclinées de chaque côté du corps, les cuille- rons très grands et couvrant les balanciers, la tête pe- tite et globuleuse, le thorax très élevé ou bossu , et l'abdomen vésiculaire , arrondi ou presque cubique, les antennes très rapprochées , et la trompe dirigée en arrière ou nulle. Ceux qui ont une trompe prolongée en arrière, forment le genre Panors( Pänors) de M. de Lamarck et celui des Cyrres (Cyrrus) proprement dits de Latreilie. Dans celui- ci les antennes sont très petites , de deux articles , avec une soie au bout du dernier; dans l’autre, elies sont plus lon- gues que la tête , presque cylindriques, de trois articles , et sans soie à l’extrémité. Les autres cyrtes n’ont point de trompe remarquable. Le G. Asromezze (AsromerLA) de M: Dufour est distingué par ses antennes composées de trois articles , dont le dernier en bouton alongé, comprimé et sans soie. Dans le genre Hewops (Occones, Lat.) d’Illiger, et celui d’Acrocëre (AcrocerA ) de M. Meigen , les antennes sont très petites, de deux articles, avec une soie terminale. Elles sont insérées au-devant de la tête dans le premier, et à sa partie antérieure dans le second (1). Les BomsiLLes. (Bomgyzius. Lin. — Bombyliers. Lat.) Ont les ailes étendues horizontalement , de chaque (i)Foyez Lam. , Ann. du Mus. d’hist. nat., IIT,,p. 263, xxu, 3; Lawr, Gen, erust: et insecs. , IV, p.315 et suiv.; les articles, Ogcode et Panops de YEncycl. méth.; Meigen et Fabricius. J’oyez, Rquf L,G. Asto- melle, le Dict. classiq. d'histoire naturelle: Î 462 INSECTES DIPTÈRES. côté du corps, avec les balanciers nus: le thorax est plus élevé que la tête ou bossu, aïnsi que dans les cyrtes ; les antennes sont très rapprochées, et l’ab- domen est triangulaire ou conique; la trompe est dirigée en avant. Leurs antennes sont toujours composées de trois ar- ticles, dont le dernier alongé , presque en fuseau com- primé, tronqué ou obtus, ordinairement terminé par un stylet très court, et jamais par une soie alongée. Les palpes sont petits , grêles et filiformes. Leur trompe est ordinairement fort longue et plus grêle vers le bout. Leurs pieds sont longs et très déliés. Ils volent avec une grande rapidité, planent au-dessus des fleurs sans s’y poser, y introduisent leur trompe pour en sucer le miel, et font entendre un bourdonnement aigu. Je soupçonne que leurs larves , ainsi que celles du genre suivant , sont parasites. Les uns ont une trompe manifestement plus longue que la tête , très grêle et allant en pointe. Les Toxopnores. (Toxopxora. Meig.) S’éloignent de tous les autres par leurs antennes aussi longues que la tête et le corselet , avancées, filiformes , ter- minées en pointe, et dont le premier article est beaucoup plus long que les autres. Le corps est alongé (1). Parmi ceux dont les antennes sont beaucoup plus courtes, Les XEsromyzes. (Xesromyza. Wied.) Se rapprochent des précédents par la longueur du premier article de ces organes, qui surpasse notablement :celle des autres; il est presque en forme de fuseau, ainsi que le troisième ou dérnier (2). (x) Voyez Meigen.; son 7. maculatus, avait été décrit etifiguré par Villers, dans son Entom. d’Europ:, I, x, 31, ÆAsilus fasciculatus. Voyez aussi Vied. (Dipt exôt. ). à (2) Wied., Dipt. exot., 153, 1} 15. FAMILLE DES TANYSTOMES. 463 Un autre sous-genre où le premier article est encore fort long , est celui D’Aparomxze. (Aparomyza. Wied.) Mais ici cet article est cylindrique (1). Dans les suivants de la même division, ou de ceux dont là trompe est longue et sétacée , ou filiforme, le dernier est le plus long. Tantôt les deux premiers articles des antennes sont courts , presque de la même longueur. Les Lasres. (Lasius. Wied.) Où la tête, dans l’un des sexes, est presque entièrement occupée par les yeux ; où le dernier article des antennes est fort long , presque linéaire, comprimé, et sans stylet sensi- ble au bout. L’abdomen est volumineux. Le labre est grand, gibbeux à sa base etstronqué au bout. Dans un individu que je dois à la générosité de M. de Lacordaire, la trompe s'étend le long du dessous du corps, et le dépasse postérieurement. Ce caractère et quel- ques autres sembleraient indiquer que ce sous-genre ap- partient plus naturellement à la tribu des vésiculeux, et qu’il se place près des pauops (2). Les Usres. (Usra. Latr. — ’olucella. Fab. ) Où le dernier article des antennes est ovoïdo-conique , obtus ou tronqué au bout, et terminé par un stylet. Les palpes ne sont point apparents. Ces FAPÈeS sont propres aux contrées méridionales de l’Europe et à l'Afrique (3). Les Pararies: (ParairiA. Meg ) Semblables aux usies par les, antennes, mais ayant des palpes distincts (4). 2 io nisims , (1Y Td., ibid. , 1Tf. Je nai vu aucune espèce de cë genre. (2YN., Anal. éntom. , 1, 3. (3) Latr., Gener. crust. ét insect., IV, 3145; voy. encore Fab. et Meig. ‘ (4) Les mêmes. 464 INSECTES DIPTÈRES. Tantôt le second article est évidemment plus court que le premier; le dernier est long, généralement presque cylindrique, et terminé en pointe. Tels sont Les BomniLzes proprement dits. (Bomsyzius. Mr1c..) Les palpes sont très apparents. Ces diptères ont le corps garni d’un duvet abondant: et laineux qui le colore. Le suivant est le plus commun aux environs de Paris. Le B. bichon ( B. major, Lin.) De Géer, Insect., VI, xV, 10,11, loug de quatre à cinq lignes, tout couvert de poils d’un gris jaunâtre ; trompe longue et noire; moitié extérieure des ailes noirâtre , le reste diaphane; pieds fauves. Geoffroy a confondu ce genre avec celui des asiles (1). Les Gérons. (GErown. Meig. ) Ne paraissent se distinguer des bombilles que par l’alonge- ment plus remarquable du dernier article des antennes , sa terminaison en manière d’alène , et par les ailes, qui ont près du limbe postérieur une nervure transverse de moins, de sorte que le nombre des cellules fermées de ce limbe est moindre (2). Le genre T'hlipsomyza deM. Wiedemann (Dipt.exot., [,1v), paraît avoisiner le précédent et les phthiries. Je présume que près d’eux vient encore celui qu’il nomme 4mictus ; de part et d’autre, le premier article des antennes est plus long que le second et cylindrique, caractère qui les rapproche des gérons. Mais les ailes des amictus diffèrent un peu de celles des genres précédents. Les autres espèces ont la trompe de la longueur au plus de la tête et renflée au bout; le premier article de leurs an- tennes est le plus grand de tous. Celles où il est beaucoup (1) Ibid., Latreille, Meigen, Fab., Macq. et Oliv , article bombille. Les genres Corsomyza et Tomomyza de M. Wiedemann ( Dipt, exot. ), me sont inconnus. Le premier a le derniersarticle des antennes une fois plus long que les deux précédents, comprimé et dilaté au bout. Le second paraît avoisiner les cyilénies et les mulions. (2) ’oy. Meigen. FAMILLE DES TANYSTOMES. 465 plus gros que les suivants, appartiennent au genre PLoas (Proas. Conophorus , Meis. ) (1); et celles où cet article est simplement plus long, sans être notablement plus gros, deviennent des CyLLÉNIES ( CYxLLENIA } (2). Dans celles-ci l’ab- domen est plus alongé et presque conique. Les ANTHRAX. (ANTRHAX. Scop., Fab.—- Musca. Lin. Anthracü. Lat.) Semblables aux bombilles, mais dont le corps est dé- primé ou peu élevé en dessus, point gibbeux, avec la tête aussi haute et aussi large que lui. Les antennes sont toujours très courtes et, les sitygides seules exceptées, écartées l’une de l’autre , et toujours terminées par un article en forme de poinçon ou d’alène. La trompe, un petit nombre excepté, est généralement courte , peu avancée au-delà de la tête , souvent même retirée dans sa cavité orale, et terminée par un petit renfle- ment formé par les lèvres. Les palpes sont ordinaire- ment cachés, menus, filiformes, et, dans plusieurs au moins, adhèrent chacun à l’un des filets du sucoir. L’abdomen est moins triangulaire que celui des bom- billes, et en partie carré. Ces insectes sont généralement velus. Leurs habitudes sont très analogues à celles des mêmes diptères. Ils se posent souvent à terre, sur les murs exposés au soleil, le long desquels on les voit sou- vent voltiger , et sur les feuilles. Les uns avoisinent les bombilles par leurs antennes très rapprochées à leur base. Leur trompe est très peu saillante au-delà de la cavité orale. Tels sont Les Srxc1pes. ( Srycipes. Lat. — Srygia. Meg. ) (3) Dans les autres, les antennes sont écartées. (1) Latr. , Gener., IV, 312; Fab. , Meig., Macq. (2) Latr., ibid., et Meïg. (3) Voyez cet auteur et Macquart. La dénomination de Stygia avait déjà été consacrée à un genre de lépidoptères. TOME V. 30 466 INSECTES DIPTÈRES. Ici, la tête est presque globuleuse ; la trompe n’est jamais longue; les palpes sont toujours cachés , et l'extrémité des ailes ne présente point un grand nombre de petites aréoles, formant un réseau. Les ANruax proprement dits. ( Anraax. Meig. ) Dont les trois yeux lisses sont très rapprochés. L’A. morio ( Musca morio. ) A. morio; Panz. Faun. ins. Germ. xxx11, 18.3 4. semiatra. Meig., tout noir, avec - des poils roussâtres sur le thorax et les côtés de l’abdo- men. Les ailes, depuis leur base jusqu’un peu au-delà de la moitié de leur longueur, sont noires; cette cou- leur forme, en se terminant, quatre dentelures presque égales; c’est l’espèce la plus commune de nos environs (1). Les Hirmoneures. ( Hinmoneura. Wied., Meig.) Où l’un des trois yeux lisses , l’antérieur, est éloigné des deux autres ou des postérieurs ; la trompe est cachée. Lesailes ont plus de rervuresque celles du sous-genre précédent (2), Là , la tête est proportionnellement plus courte, presque hémisphérique et comprimée transversalement ; les an- tennes sont très écartées ; la trompe est plus longue que la tête ; les palpes sont quelquefois extérieurs, et l’extrémité dés ailes offre souvent une réticulation analogue à celle des aïles aes névroptères. Ceux où elles sont toujours réticulées, comme de cou- tume, dont la trompe est seulement un peu plus longue que la tête, dont les palpes ne sont point apparents, où le premier article des antennes est cyliudrique, un peu plus long que le suivant, et le dernier en forme de cône alongé, composent le sous-genre Des Muzrons. (Muzio. Lat., Meig.— Cytherea. Fab. ) (3) Ceux dont le sommet des ailes est le plus souvent rétriculé, à la manière de celles des névroptères, dont la trompe est pe ed (1) Voyez Meig., Fab., Fallen, Macq. et Wiedem. (2) Voyez Meigen. (3) Poyez Latreille, Meig., Fab. , Wied. FAMILLE DES TANYSTOMES. 467 beaucoup plus longue que la tête, avec les palpes exté- rieurs , et dont les deux premiers articles des antennes sont très courts, presque d’égale grandeur, presque grenus, et dont le dernier est en forme de cône tres court, avec un stylet brusque et presque en forme de soie au bout, for- ment le genre Des Némesrrives. ( Nemesrrina. Lat., Oliv., Wied. } Les tarses ont trois pelotes, tandis que dans les sous- genres précédents 1l n’y en a que deux, et souvent peu sensibles (1). Deux espèces , et dont l’une( Cytherea fasciata, fab. ) se trouve en ltalie et dans la ci-devant Provence, diffèrent peu, quant à la réticulation de leurs ailes, des autres an- thrax. Elles forment le genre FAzLÉNIE (FALLeNtA) de « MM. Meigen et Wiedemann. Suivant eux, la trompe peut se-courber en dessous le long de la poitrine (2). -Le g. Cozax de M. Wiedemaun ( Anal. entom. 18, fig. 8:) nous paraît se rapprocher, quant au port et, quant. aux antennes etaux ailes, des derniers anthrax ; mais , d’après ce savant, la cavité orale est fermée, comme dans les œs- tres, et les yeux lisses manquent. Notre seconde division générale des ianystomes a pour caractères : trompe membraneuse , à tige ordinairement très courte, peu avancée, terminée par deux lèvres bien distinctes et relevées ou as- cendantes. | Les larves des derniers diptères de cetie division ont une tête de forme variable. Les uns (/eptides), ont les ailes écartées et offrant plusieurs cellules complètes. Les antennes ne se (1) Les hirmoneures doivent en être exceptées, d'après la figure de lune des pattes donnée par M. Mcigen. (2) Voyez les mêmes auteurs et l’article némestrine de l'Encyclop, méthod. 30* 468 INSECTES DIPTÈRES. terminent point en palette. Les palpes sont filifor- mes Ou Coniques. Tantôt ces palpes sont retirés dans la cavité orale. Les antennes se terminent en forme de fuseau où de cône alongé, avec un petit stylet articulé au bout (1). Les THÉRÈVES. ( THEREvA. Lat., Meig.—Bibio. Fab.) La T. plébeienne ( Bibio plebein, Fab. ) noire avec des poils cendrés; anneaux de l’abdomen bordés de blanc. Sur les plantes. : La larve d’une espèce de ce genre (Nemoielus hirtus, DeG.) vit dans la terre , et ressemble à un petit serpent. Son corps est blanc et pointu aux deux bouts. Elle se dépouille entiè- rement de sa peau lorsqu'elle se transforme en nymphe. (2) Tantôt les palpes sont extérieurs. Le dernier ar- ticle des:antennes est soit presque globuleux ou réniforme , soit presque ovoide ou conique, et ter- miné ; dans tous , par une longue soie. Les tarses ont trois pelotes. Tels sont Les Leprris. ( LEPTIS.) Qui se divisent en plusieurs sous-genres. Les Araéaix. ( Aruérix. Meig. Fab. ) Où le premier article des antennes, plus grand que le {1) Cette subdivision répond à la famille des xylotomes de MM. Meigen et Macquart. * (2) Latr., ibid., Fab., Meigen et Macquart. J’ai vu, dans la collection de Faujas, un morceau de schiste portant l’empreinte d’une espèce de ce genre. FAMILLE DES TANYSTOMES. 469 second , est épais, du moius dans l’un des sexes, et où le troisième est lenticulaire et transversal. Les palpes sont avancés (1). Les Lepris propres. ( Lepris. Fab., Meig. — Auparavant Rhagio. Fab.) Où le dernier article des antennes est presque globuleux ou ovoïde, toujours terminé en pointe, et jamais trans- versal. Les uns ont les antennes plus courtes que la tête , avec les trois articles presque d’égale longueur. Ici les palpes sont avancés. Tels sont les Leptis de M. Macquart, où le troisième article des antennes est ovoïde, ou en forme de poire. Le L. bécasse ( Musca scolopacea, Lin.) , Némotèle be- casse, De G. Insect. VI, 1x, 6. thorax noir; abdomen fauve, avec un rang de taches noires sur le dos ; pieds jaunes; ailes tachetées de brun.Trèscommun dans nos bois. Là les palpes sont élevés perpendiculairement. Ce sont les Carysorizes ( Chrysopilus) de ce savant, et que Fabri- cius réunit aux Athérix. Les autres ont les antennes de la longueur de la tête, avec le premier article alongé, cylindrique ; le second court; le troisième conique; les palpes relevés. Les tarses posté- rieurs sont plus épais que dans les précédents. L’abdomen est linéaire. ù Le L. ver-lion( Musca vermileo, Lin.), Némotèle ver-lion, De G. ibid. x, semblable à une tipule; jaune; quatre traits noirs sur le thorax ; abdomen alongé, avec cinq rangsde taches noires ; ailes sans taches. La larve est presque cylin- drique, avec la partie antérieure beaucoup plus menue, et quatre mamelons au bout opposé. Elle ressemble à une cheuille arpenteuse en bäton , et en a mème la roi- deur lorsqu'on la retire de sa demeure. Elle donne à son corps toutes sortes d’inflexions, s’avance et se promène dans le sable, y creuse un Pr , au fond duquel elle se rie. , tantôt entièrement, tantôt seulement en partie , se lève brusquement lorsqu'un petit insecte tombe (1) Voyez les mêmes auteurs. 47o INSECTES DIPTÈBES. dans son‘piège, l’embrasse avec son corps , le perce avec les dards ou les crochets de sa tête et le suce. Elle rejette son cadavre , ainsi que le sable, en courbant son corps et le débandant ensuite comme un arc. La nymphe est cou- vefte d’une couche de sable. M. de Romand, payeur-général à Tours, qui fait une étude particulière des insectes de ses environs, a observé de nouveau les métamorphoses de ce diptère, et m’a envoyé plusieurs larves vivantes. J'en ai conservé quelques-unes dans cet état, près de trois ans (1). Les Cuinocères ( Cuinocera ) de Meigen paraissent, par leurs ailes, appartenir à la division suivante. Les autres tanystomes de notre seconde division ont les ailes couchées sur le corps, et n’offrent au plus que deux cellules complètes ou fermées. Les antennes se terminent en une palette » presque tou- jours accompagnée d’une soie (2). Les palpes du plus grand nombre sont applatis en forme de lames et couchés sur la trompe. Ces caractères, un corps comprimé sur les côtés, avec la tête triangulaire , un peu avancée en ma- nière de museau, l’abdomen courbé en dessous, et des pattes longues, déliées, garnies de petites épi- nes, distinguent particulièrement le genre Des DozicnoPEs. { DoricHopus. Lat., Fab.) Qui forme maintenant une petite tribu ( DoLiCHO- pODES) distribuée par M. Macquart d’une manière très naturelle, que nous adoptons, sauf un renverse- ment qui reporfera en lête les dolichopes propres et les ortochiles, par lesquels il finit. (x) Voyez pour les autres espèces, Fabricius, Meigen et Macquart. (2) Dans plusieurs , le dernier article des antennes diffère peu de celui des diptères précédents; mais la position respective des ailes et leur réli- culation offrent des caractères distinctifs. ? FAMILLE DES TANYSTOMES. A7 Les organes copulateurs masculins des uns offrent des ap- pendices en forme de lames. lci, la trompe est alongée.et forme un petit bec. Les Orrocuires. ( Onrocue. Lat., Veig., Macq.)(1). Là, ainsi que dans tous les autres dolichopes, la trompe est fort courte, ou presque pas saillante. Les Dozicnores propres. ( Dorrcnopus. ) Où le troisième article des antennes est presque triangu- laire, peu alongé, avec une soie de longueur moyenne , sans renflement, en forme de nœud , entre son milieu et son ex- trémité. Ces insectes ont souvent des couleurs vertes où cuivreuses. Les pieds sont longs et très déliés. Ils se tiennent sur les murs, les troncs d’arbres, les feuilles, etc. Quelques-uns courent avec célérité sur la surface des eaux. Les organes sexuels des mâles sont presque toujours extérieurs , grands, compliqués et repliés sous le ventre. Le D. à crochets ( D. ungulatus, Fab.), Némotèle bron- zée, de G., Insect., VI, x1, 19, 20. Antennes de moitié plus courtes que la tête; corps d’un vert bronzé, luisant, avec les yeux dorés et les pieds d’un jaune pâle; ailes sans taches. Sa larve vit dans la terre ; elle est longue, cylin- drique , avec deux pointes , en forme de crochets recour- bés. La nymphe a sur le devant du thorax deux espèces de cornes assez longues, dirigées en avant et courbées en S (2). Les Syrisrromes. ( Symisrroma. Meig. ) Où le dernier article des antennes est presque en forme PCT MPNSNENPRE CEE LIEN UNS LEURS FORM RE CI (x) Latr., Gener. crust. et insect., IV, 289. J’oyez aussi Meigen et Macquart. (2) Voyez, pour les autres espèces et quelques autres des sons-genres suivants, un Mémoire de M. Cuvier, inséré dans le Journ. d’Ilis!. nat, et de phys., tom. IT, p. 253. Voyez aussi Meigen et Mac quart. 472 INSECTES DIPTÈRES. de lame de couteau , avec une soie très longue et renflée en manière de nœud , avant son extrémité (1). Les organes copulateurs des mâles des autres ont des ap- pendices filiformes. Ici , le troisième article des antennes est soit ovalaire ou triangulaire , soit fort long et très étroit , presque lancéolé. Il à cette dernière forme dans Les Rapxiums. ( Rarniuw. Meig.) (2). Il est en forme de hache ou triangulaire , avec une soie velue, et dont le premier article très court ou indistinct, dans Les Porpayrops. ( Ponpayrors. Meig. ) (3). Cette soie est simple , avec le premier article distinct et alongé, dans Les Méoérères. (Mepzrenus. Fisc., Meig.) Le dernier des antennes , ou la palette, est ovalaire. M. Macquart a formé un genre ( Hydrophorus) , avec les espèces dont la soie est tout-à-fait terminale. Celles où l’in- sertion est dorsale composent seules le genre médétère (4). Là, le troisième article des antennes est presque globu- leux. La soie est toujours velue, Si elle est terminale, on a le genre Carysore ( Cunysorus ); si elle est insérée un peu au-dessous , celui de Pszore ( Psiopus); enfin , Si elle part de plus bas, ou de près de la base , celui de Diapnore ( Dr'apnorus), qui, par sa tête presque sphérique et entiè- rement occupée par les yeux, dans les mâles , nous paraît conduire aux diptères suivants , ou à la famille des Platy- pezines ( Platypezina ) de: M. Meigen. Les ailes, les yeux lisses, et quelques autres caractères tirés de la considération des parties de la tête, corroborent ceux que nous avons ex= (1) Meig., Macq. (2) Item: (3) Item. (4) Item. FAMILLE DES TANYSTOMES. 475 posés. Mais il nous est impossible de nous livrer ici à de semblables détails (1). . Les platypezines de M. Meigen , dont M. Macquart a re- tranché, avec raison , le G. cyrtome , et auxquelles nous réunissons celui de Scénopine et sa famille des MÉGAoë- PALES (Megacephali) (2), se composent de diptères très ana- logues par la trompe, les antennes et les ailes , aux doli- chopes ; mais leur corps est déprimé, avec la tête hémi- sphérique et presque entièrement occupée par les yeux, du moins dans les mâles. Les palpes sont relevés ou retirés, cylindriques ou en massue, et ressemblent à ceux des no- tacanthes. Les pieds sont courts, sans épines , avec les tarses postérieurs souvent aplatis et larges. Ces diptères sont très petits, et M. Macquart nous a donné plusieurs observations intéressantes sur les habitudes de plusieurs espèces. - Les uns ont une soie au dernier article des antennes. Ceux où cette soie est terminale , dont les yeux sont conti- gus supérieurement dans les mâles, et dont les trois pre- miers articles des tarses postérieurs, ou le premier au moins, sont aplatis et larges, forment deux sous-genres. Les CaiLomy1es. ( Cazromyra. Meig. ) Où le premier article des tarses postérieurs est seul dilaté, mais aussi long que les autres réuuis. Les PLaryPëzes. (PLarypeza. Meig.) Où les quatre premiers articles des tarses postérieurs sent aplatis. Ceux où la soie est insérée sur le dos de cet article, près de sa jonction avec le précédent , dont les tarses ne sont point dilatés , et où les yeux sont séparés dans les deux sexes, com- posent le genre Prruncuze ( Piruncuzus. Lat. — Cephalops. Fallén.). La tête est presque globuleuse. (x) Item. Le genre Lonchoptera que M. Meigen place avec les précé- dents , en est très éloigné. Voyez la tribu des muscides, (2) Nous en formons une petite tribu sous la dénomination de CÉra- LOPSIDES. 474 INSLCTES DIPTÈRES, Les autres n’ont point de soie au dernier article des an- tennes. Il est plus étroit et plus long que dans Jes pré- cédents. Les Scénorines. (Scenormus. Lat., Meig. — Musca, Lin.) La S. des fenétres( Musca fenestralis | Lin.) , Schell., Dipt., XII, 1, la fem. ; 2, le mâle. Tête et thorax d’un bronzé obscur; abdomen noir, strié transversalement, rayé de blanc, dans le mâle ; pieds fauves, avec les tarses obscurs. Très commune sur les vitres de nos fenêtres (1). La troisième famille des Drrrères, celle Des TABANIENS. (TABANIDES. ) À pour caractères : trompe saillante, terminée ordinairement par deux levres, avec les palpes avancés; dernier article des antennes annelé ; su- coïr de six pièces : elle comprend le genre Des Taows (TaBanus) de Linnæus (2). Diptères semblables à de grosses mouches, et connus par les tourments qu’ils font éprouver aux chevaux et aux bœufs, dont ils percent la peau pour sucer leur sang. Leur corps est généralement peu velu. Ils ont la tête de la largeur du thorax, presque hémisphérique et couverte, à l’exception d’un petit espace, surtout dans les mâles, par deux yeux, qui sont communément d’un vert doré, avec des raies ou des taches pourpres. Leurs antennes sont à peu près de la longueur de la tête, (1) Voyez, pour tous ces sous-genres, les auteurs précités. (2) Cette famille ne se lie point avec la précédente. Elle me paraît for- mer, avec la suivante, une série particulière, conduisant des némocères aux athéricères. La famille précédente en composerait une autre qui y mènerait aussi, de sorte que les derniers diptères de celle-ci se rappro- cheraïent des derniers notucanthes. Les culicides et les tabanides sont les seuls diptères dont Le sucçoir est de six pièces. FAMILLE DES TABANIENS 475 de trois articles, dont le dernier plus long , terminé en pointe, sans soie ni stylet au bout, souvent taillé en croissant au-dessus de sa base , avec des divisions trans- verses et superficielles, au nombre de trois à sept. La trompe du plus grand nombre est presque membra- neuse, perpendiculaire, de la longueur de la tête ou un peu plus courte , presque cylindrique , et terminée par deux lèvres alongées. Les deux palpes sont ordinaire- ment couchés sur elle, épais, velus, coniques, com- primés et de deux articles. Le suçoir renfermé dans la trompe est composé de six petites pièces, en forme de lancettes, et qui, par leur nombre et leur situation respective, représentent les parties de la bouche des coléoptères. Les ailes sont étendues horizontalement de chaque côté du corps. Les cuillerons recouvrent presque entièrement les balanciers. L’abdomen est triangulaire et déprimé. Les tarses ont trois pelotes. Ces insectes com- mencent à paraître vers la fin du printemps, sont très communs dans les bois et les pâturages, et volent en bourdonnant. Ils poursuivent même l’homme pour sucer son sang. Les bêtes de somme n’ayant pas les moyens de les repousser, sont plus exposées à leurs at- taques , et sont quelquefois couvertes de sang, par l’effet des piqüres de ces insectes. Celui dont Bruce a parlé dans ses voyages, sous le nom de fsaltsalya, et que le lion même redoute , est peut-être de ce genre. Les uns ont la trompe beaucoup plus longue que la tête, grêle , en forme de siphon, écailleuse , terminée ordinaire- ment en pointe, et les palpes très courts, relativement à sa longueur. Le dernier article des antennes est divisé en huit anneaux. On en a composé le sous-genre Des Panconres. (Pawconwi4.Latr., Fab.—Tanyerossa. Meig.) Ces insectes ne se trouvent que dans les pays chauds, et vivent du suc des fleurs, comme les bombilles (1). (1) Article Pangonie de l'Encyclop. méthod.; voyez aussi Meigen et Wiedemann. Quelques espèces sont privées d’yeax lisses, et forment le genre Pæi- 476 INSECTES DIPTÈRES. Les autres ont la trompe plus courte, ou à peine plus longue que la tête, membraneuse , terminée par deux grandes lèvres ; la longueur des palpes égale au moins la moitié de celie de la trompe; le dernier article des antennes est divisé en cinq ou quatre anneaux. Tantôt les antennes ne sont guères plus longues que la tête ; le dernier article , qui a un peu la forme d’un crois- sant et se termine en alène , est divisé en cinq anneaux, dont le premier très grand avec une dent supérieure. Ce sont: Les Taows proprement dits. (Tapanus.) Le T. des bœufs( T. bovinus , Lin.), De Géer,, Insect., VI, xu, 10, 11 , long d’un pouce. Corps brun en dessus, gris en dessous , avec les yeux verts, les jambes jaunes, des lignes transversales et des taches triangulaires d’un jaune pâle sur l’abdomen ; ailes transparentes, avec des nervures d’un brun roussâtre. Sa larve vit dans la terre. Elle est alongée, cylindrique, amincie vers la tête qui est petite et armée de deux crochets. Les anneaux du corps, au nombre de douze, ont des cordons relevés. La nym- phe est nue , presque cylindrique, avec deux tubercu- les sur le front , des cils sur les bords des anneaux, et six pointes à son extrémité postérieure. Elle se rend à la surface du sol lorsqu’elle doit se dépouiller de sa peau, pour prendre la forme du taon, et sort à moitié de la terre. Cette espèce est très commune dans nos environs. Le Taon de Maroc ( maroccanus , Fab. ), qui est noir, avec des taches d’un jaune doré sur l’abdomen, tour- mente les chameaux. Leur corps , au témoignage de M. Desfontaines , est quelquefois tout couvert de ces insectes (1). zoucne de M. le comte de Hoffmansesg ( Wied., Dipt. exot., 54). D’autres espèces de taons, dont la trompe est avancée , ainsi que dans les pangonies , mais ascendante ; dont les palpes ont trois articles , ‘au lieu de deux; et dont les antennes ressemblent à celles des taons proprement dits, composent le genre Rainomyza de M, Wiedemann (ibid.;, 59 ). Ceux qu’il nomme (ibid.), Kapmiorayncnus et AcantTuomErA, et qu'il place entre le précédent et celui de tabanus, rentrent, d’après notre mé- thode , dans la famille des notacanthes. (1) Voyez pour les autres espèces de ce sous-genre, Lair., Fab., Meïgen, Palissot de Beauvois, Macquart, Fallén et Wiedemann. FAMILLE LES TABANIENS. 477 Tantôt les antennes sont très sensiblement plus longues que la tête et terminées par un article en cône alongé ou presque cylindrique, et n’offrant souvent que quatre an- neaux. Les yeux lisses manquent dans plusieurs. Les uns, dont le dernier article des antennes est toujours en forme d’alène et divisé en cinq anneaux, ont trois yeux lisses. Ceux où le premier article est manifestement plus long que le suivant et cylindrique ; etoù celui-ci esttrès court, en forme de coupe, forment le genre Sizvie (Sizvius) de M. Meigen (1). Ceux où les deux premiers articles sont cylindriques, et presque d’égale grandeur , composent son genre Carysors. ( Carysoprs. ) Le C!. aveuglant ( C. cæcutiens , Fab.), De Géer, Insect., V,xm, 3, 5, yeux dorés, avec des points pourprés ; thorax d’un gris jaunâtre, rayé de noir ; dessus de l’abdo- men jaunâtre , avec une grande tache noire, fourchue au bout, sur les deux premiers anneaux ; deux autres alon- gés, de la même couleur, sur chacun des anneaux sui- vants , et trois , d’un brun noirâtre et transverses, sur les ailes. Il tourmente beaucoup les chevaux (2). Lesautres sont dépourvus d’yeux lisses ; le dernier article de leurs antennes, quelquefois cylindrique, n'offre que quatre anneaux. Ici comme dans Les Hæmaropores. (Hæmaropora. Meig.) Il est subulé, et le premier est épais et presque ovalaire dans les mâles (3). (1) Voyez Meigen. Il ne cite qu’une seule espèce, le Tabanus vituli dè Fab. , et auquel il rapporte sen 7°. italicus. (2) Foyez Fab. , Latr., Meig., Fallén, Wied., Macq., etc. (3) Voyez les mêmes auteurs. 478 INSECTES DIPTÈRES. Là comme dans Les if£xaromes. ( Hexaroma. Meig. — Heptatoma , au- paravarnit. } 4 14 Les antennes, plus longues que dans les précédents, sont cylindriques; leur dernier article est fort alongé (2). La quatrième famille de DrPréres, celle Des NOTACANTHES. (NOTACANTHA. ) 4 Nous offre, ainsi que la précédente, des antennes dont le troisième et dernier article est divisé trans- versalement en manière d’anneaux, ou qui sont même ( voyez les chiromyzes) composées de cinq articles bien séparés; mais le sucoir n’est formé que de quatre pièces ; la trompe, dont la tige est ordinairement très courte, est presque entière- ment relirée dans la cavité ovale. La consistance membraneuse de cet organe et ses lèvres relevées , ses palpes terminés en massue et pareillement re- dressés , la disposition respective des ailes, qui sont ordinairement croisées , la forme de l’ab- domen , qui est plutôt ovalaire ou orbiculaire que triangulaire, enfin l’écusson souvent armé de dents ou d’épines, distinguent encore les notacanthes des tabanides. On n’a observé qu’un petit nombre de. leurs larves. Celles qu’on a découvertes , et qui ont été décrites par Swammerdam, Réaumur etRæsel, sont aquatiques ( voyez ci-après), se rapprochent de celles des athéricères , par + leur tête molle ; (1) Item. FAMILLE DES NOTACANTHES. 479 de forme variable , et par l’habitude de se transfor- mer en nymphes sous leur propre peau ; mais elles conservent leurs formes et leurs ‘proportions pri- mitives, ce qui n’a pas lieu dans les athéricères. D’autres larves de notacanthes ( xylophages) vivent dans les parties cariées et humides ou suin- tantes des arbres. Nous partagerons les notacanthes en trois sections principales. Ceux de la première (mydasii. Lat.) n'ont ja- mais de dents ou d’épines à l’écusson. Leur corps est oblong, avec l’abdomen en triangle alongé et co- nique. Les ailes sont écartées. Leurs antennes, et sur lesquelles nous fondons le caractère le plus dis- tinctif, sont composées, tantôt de cinq articles dis- tincts, dont les deux derniers forment dans les uns une massue, et dans les autres, l’extrémité d’une üge cylindrique, terminée en manière d’alène ; tantôt de trois articles, dont le dernier plus grand , presque cylindrique, allant en pointe et divisé en trois anneaux ; ainsi ces organes sont tou- jours divisés en cinq. Si l’on en excepte lesmydas, où l’on apercoit les vestiges d’un très petit stylet, cet appendice, ni la soie qui le remplace, n’exisle dans aucun notacanthe de cette section ; peut-être que les deux derniers articles les représentent. Les uns ont desaniennes beaucoup pluslonguesque la tête, de cinq articles, terminées en une massue alongée, formée par les deux derniers, avec un om- 480 INSECTES DIPTÈRES. bilic au bout, et duquel sort une soie très courte. Les cuisses postérieures sont fortes et dentelées ou épi- neuses au côté interne, Les tarses n’ont que deux pelotes. Les cellules postérieures des ailes sont complètes on fermées avant le bord, étroites ou alongées , et obliques ou transverses. Ces diptères composent le genre Des Mypas. (Mypas.) Qui se divise en deux sous-genres. Les CEpHALocÈREs. (CEPHALoCERA. Latr.) Dont la trompe est en forme de siphon , longue et avancée (1). Les Mypas propres. (Mypas. Fab.) Où cette trompe, ainsi que d'ordinaire dans cette famille, est courte et terminée par deux grandes lèvres (2). Les autres ont des antennes guère plus longues que la tête, cylindriques , et allant en pointe à leur extrémité. Les tarses ont trois pelotes. Les cellules postérieures des ailes sont fermées par le bord pos- térieur et longitudinales. Les CHyroMYzEs. (CHIROMyYzA. Wied.) Où les antennes ont cinq articles bien séparés, dont les deux derniers plus menus (3). (x) Sur'un insecte du cap de B.-Esp. (2) Voyez, Fab., Latr., et surtout Dalman { Dipt. exot., 115) qui en décrit plusieurs espèces. Ce sous-genre et le précédent paraissent for- mer une division particulière , qu’il faudrait peut-être, dans un ordre na- turel, reporter plus haut. Les ailes ont des rapports avec celles des pan- gonies. | (3) Wied. , Dipt. exot. , I, var. TAMILLE DES NOTACANTHES. 481 Les PACHYSTOMES. ( PacHysromus. Lat. ) Où les antennes sont com posées de trois articles, dont le dernier divisé en trois anneaux (1). La seconde section (decatoma, Latr.) nous offre des antennes toujours composées de trois articles, dont le dernier plus long, sans stylet ni soie, et divisé en huit anneaux, est en massue dans les uns, et presque cylindrique ou en forme de cône alongé, dans les autres. Les ailes sont généralement cou- chées sur le corps. Les tarses ont trois pelotes. On peut réunir ces diptères en une coupe générique, celle De XYLOPHAGE. (XYLOPHAGUS. ) Les uns ont les antennes beaucoup plus longues que la tête, avec les deux premiers articles fort courts, et le troisième fort long, comprimé , formant une massue étranglée et un peu coudée au milieu, et dont la portion inférieure en cône alongé, et l’autre en palette ovale. L’é- cusson est inerme. Les Herméries. (Hermerra. Lat., Fab. (2) Les antennes des autres ne sont jamais beaucoup plus longues que la tête, et seterminent par un article presque cylindrique ou en cone alongé. Ici l’écusson n'offre point d’épines Les XyLopmAGes propres. (XiLopnaGus. Meig., Fab., Lat.) Ont le corps étroit et alongé, avec les antennes sensible- * (x) Latr., Gener. crust. et insect. , 1v, 286; Encyclop. méthod., article pachystome. La larve de P. syrphoïde (Panz., Faun. insect. Germ. , … zLXXVII , 9, fem.) vit sous l'écorce du pin; sa nymplie ressemble à celle des taons. (2) F’oyez Latr. et Fab. TOME Y. 31 482 INSECTES DIPTÉRES. ment un peu plus longues que la tête, et terminées par un article presque cylindrique. La tête est courte , transverse , sans émineuce particulière en devant. Le X. noir (X. ater. Lat., Gen. crust. et insect. [, xvr, 9, 10.)est alongé, noir, avec la bouche, une ligne de chaque côté du thorax, l’écusson et les pieds jaunes. On le trouve, au mois de mai, dans les plaies des ormes (1). Les AcanTuomÈREs. ( AcanrnomErA. Wied. ) - Où les antennes, de la longueur au plus de la tête, se ter- minent par un article en cône alongé, ou presque en forme de poinçon, comprimé, et dont le premier anneau plus grand que les autres ; il ressemble un peu , sous ce rapport, à celui des taons. La tête est hémisphérique , avec les yeux très grands. L'abdomen est large et aplati ; l’espace intero- culaire présente inférieurement un avancement en forme de corne ou de bec pointu. Les deux articles des palpes sont de longueur égale. Dans un autre genre de M. Wiedemann , celui dé Ra- PHORYNAQUE (RaPrioRaYNCHUS), le premier article de ces pal- pes est très court, et le second , beaucoup plus long, se termine en pointe. Les autres caractères sont d’ailleurs iden- tiques. Les espèces de l’un et de l’autre sont de l'Amérique méridionale (2). Là l’écusson est armé d’épines. Ceux-ci ont des antennes simples. Les Cognomyies. (CognomvyrA. Latr., Meig. — Sicus. Fab.) Elles sont très voisines des deux sous - genre précédents. Les antennes ne sont guère plus longues que la tête, avec le troisième article conique ou en forme de poinçon ; le premier est sensiblement plus long que le Suivant. Les palpes sonttrèsapparents, cylindriques, finissant.en pointe, et de deux articles égaux. L’écusson a deux épines. La C. ferrugineuse ( Sicus ferrugineus. Fab.) Meig. Dipt. H,xir, 16-25 , roussâtre, avec des taches ou des raies mqrne (1) Les mêmes, Meig. , Macq.; fam. des xylophagites, et Wied. (2) Wied., Dipt. exot., IL, 1, 1. FAMILLE DES NOTAGANTHES. 483 jaunes ou blanchätres sur l’abdomen ; elles varient un peu ; le thorax est quelquefois brun , et l’abdomen a des taches de cette couleur. Elle est très rare aux environs de Paris, mais commune dans le département du Calvados. C’est la Mouche armée odorante ( Strat. olens) du Tableau élémentaire de l'Histoire naturelle des animaux. Elle répand une forte odeur de mélilot , qui dure même long- tenips après sa mort (1). Les B£nris. ( Beris. Latr., Meig. ) Ont les antennes un peu plus longues que la tête, avec les deux premiers articles d’égale longueur , et le troisième en cône alongé. L’écusson a quatre à six épines (2). Les Cypnomyies. ( Cypnomyra. Wied. ) Où les antennes sont encore plus alongées , avec le pre- mier article plus long qne le second ; le troisième est linéaire et comprimé. L’écusson a deux épines (3). .Ceux-là ont des antennes jettant, de chaque côté, près du milieu, trois à quatre filets, linéaires, velus, et les ar- ticles supérieurs soyeux ; elles sont presque sétacées vers le bout. L’écusson a quatre dents. Les PriLopacryLes (Prizopacryzus. Weid.) Ils ont le port des béris et des cyphomyies (4). La troisième section (stratiomydes, Lat.) a aussi des antennes de trois articles, dont le dernier offre “tout au plus, le stylet ou la soie non compris, cinq (1) Voy., Latr., Fab, Meig. et Macq. t(2} Foyez les'mêmes auteurs. (3) Wied.., Anal., Entom. , 13, fig. 4. : Le genre Platyna de ce savant, établi et figuré dans le même ouvrage, nous est Lotalement inconou. L’insecte, d’après lequel il l’a formé, a le port des béris etides cyphomyies, les antennes pareïllement longues, filiformes, dont les deux premiers articles alongés , cylindriques, et dont le dernier, à en juger d’après Ja figure qu’il a donné de l’un de ces organes , sans anneaux. L’écusson n’a qu’une épine. (4) Stratiomys quadridentata , Fab. 484 INSECTES DIPTÈRES. à six anneaux. Ce stylet ou cette soie existe dans presque tous; et dans ceux qui n’en ont pas, le troisième article est long, en fuseau alongé; et toujours divisé en cinq ou six anneaux. Les ailes sont toujours couchées l’une sur l’autre, Dans. plu- sieurs des espèces dont les antennes se terminent en massue ovalaire et globuleuse ;; let toujours pourvue d’un stylet ou d’une soie , l’écusson n'est point épineux, Cette section comprend le genre STRATIOME. (STRATIOMYS. Geoff. ) Les uns ont le troisième article des antennes alongé, en forme de fuseau ou de cône, sans soie au bout; et presque toujours terminé par un stylet de deux articles: L’écusson est armé de deux épines ou dents, dans le plus grand nombre. : Ici la trompe est très courte. Le devant de la tête ne s’a- vance point en forme de bec , recevant inférieurement cet organe et portant en dessus les antennes. Les antennes sont insérées , comme de coutume, sur le front. Les Srrariomes proprement dits. ( Srrariomys Fab. ) Ont les antennes beaucoup plus longues que la tête, le premier et le dernier article étant fort alongés; celui-ci est en forme de fuseau ou de massue étroite et alongée, retréci aux deux extrémités, de cinganneaux aumoinsdistincts (1), sans stylet brusque au bout. Les deux anneaux qui le com- posent ne sont point distingués des autres par un rétré- cissement brusque. Leurs larves ont le corps long, aplati, revêtu d’un POINT LE ITIREBN OI RENE I GQ)llyen asix, ainsi que dans les suivants, mais dont le cinquième très court et peu distinct. Les deux derniers se transforment en un stylet ou en une soie. FAMI£LE DES NOTACANTHES. 485 derme coriace ou assez solide, divisé en anneaux, dont les trois derniers, plus longs et moins gros, forment une queuc terminée par un grand nombre de poils à barbe ou plu- meux, et qui partent de l'extrémité du dernier anneau comme des rayons. La tête est écailleuse, petite, oblongue, et garnie d’un grand nombre de petits crochets et d’appen- dices qui leur servent à agiter l’eau, où ces larves font leur demeure. Elles y respirent, en tenant le bout de leur queue suspendu à la surface de l’eau; une ouverture située entre les poils de son extrémité , donne passage à l'air, Leur peau devient la coque de la nymphe. Elles ne changent point de forme, mais elles deviennent roides et incapables dese plier et de se mouvoir; la queue fait souvent un angle avecle corps. Ellesflottent sur l’eau. La nymphe u’occupe qu’une des extré- mités de sa capacité intérieure. L’insecte parfait sort par une fente qui se fait au second anneau, se pose sur sa dépouille, où son corps se raffermit et achève de se développer. Nous trouvons communément dans notre pays Le S. chamæleon ( S. chamæleon. Fab.) Roœæs. Inst. Il, Musc. v, long de six lignes ; noir; extrémité de l’écusson jaune , avec deux épines ; trois taches d’un jauue citron, de chaque côté du dessus de l’abdomen (1). Les Ononromvxies. ( Ononromyra. Meig. ) Ont les antennes guère plus longues que la tête, avec les deux premiers articles courts, presque d’égale longueur; le troisième en cône fort alongé, grêle, à cinq anneaux au moins distincts, dont le dernier conique , brusque- ment comprimé, recourbé en dedans, représente l’extré- mité du stylet, d’ailleurs semblable aux autres (2). Les Epurppies. ( Epmippium. Latr. — Cätellaria. Meig. ) Ayant aussi des antennes, dont la longueur ne surpasse | guère celle de la tête, et dont les deux premiers arti- cles sont courts, mais où le suivant forme un cône plus (1) Voyez, pour les autres espèces, Latreille, Meigen et Macquart. (2) Item. M. Meigen réunit maintenant ce genre au précédent. . 486 INSECTES DIPTÈRES. court, plus épais , ayec le quatrième anneau en cône tron- qué , brusquement aminci au bout et terminé par un stylet de deux articles, dont le second beaucoup plus long, uu peu arqué. L’Æ. thoracique ( Stratiomys ephippium. Fab. ) Schæff. Monograph. 1753, très noire ; thorax d’un rouge satiné, avec une épine de chaque côté et deux à l’écusson. Sur ies troncs des vieux chênes (1). Les Oxycères. (OxycEra. Meig. ) Semblables aux éphippies par la brièveté de leurs anten- nes, etqui ont aussi un stylet ; mais dont le troisième article est plus court, presque ovoïde, avec le quatrième anneau plus court , sans rétrécissement brusque au bout ; si l’on re- garde l’antenne de profil, on voit que le stylet, plus menu, plus long que dans le sous-genre précédent, et se rappro- chant davantage de la forme d’une soie, n’est point termi- nal, mais inséré sur le dos, près du sommet. L’O. hypoléon (Stratiomys hypoleon , Fab.) Panz., Faun. insect. Germ., 1, 14, varié de noir et de jaune. Écus- son de cette dernière couleur , à deux épines (2). Là , la trompe est longue, grêle , en siphon , coudée à sa base , et logée dans la cavité inférieure d’une saillie en forme de bec, du devant de la tête, portant les antennes, dont la forme et les proportions sont les mêmes que dans le sous- genre précédent. Les Nemorëzes. (Nemorecus. Geoff., Fab. ) (3). Dans les autres, le troisième article des antennes forme, avec le précédent , une massue ovoïde ou globuleuse , ter- minée par une longue soie. L’écusson est rarement épineux. Les CarysocaLores. (CarysocaLorA. Latr. — Sarous. Fab. ) Où le troisième article des antennes est conique, et se termine par la soie (4). (1) Voyez les mêmes auteurs. (2) Item. (3) Item. (4) Sargus amethystünus, Fab. / 2 PAMIBLE DES NOTACANTHES. 487 Les Sarçues. ( Sarqus. Fab.) Où le même article est presque ovoïde ; ou presque glo- buleux , arrondi ou obtus au sommet, avec la soie insérée sur le dos, près de la jonction du quatrième (1) anneau avec le précédent ; le premier article est presque cylindrique. L’écusson est rarement épineux. Le corps est souvent alongé, vert ou cuivreux et brillant. Le S. cuivreux ( Musca cupraria. Lin.) Réaumur , Insect., IV, xxn, 9, 8; De G., Insect., Vi, xx, 14, d’un vert doré ; abdomen d'un violet cuivreux ; pieds noirs ; avec un anneau blanc; ailes longues , avec une tache brune. Sa larve vit dans les bouses de vaches, a une forme ovale- oblongue , rétrécie et pointue en devant, avec une tête écailleuse, munie de deux crochets. Son corps est parsemé de poils. Elle se métamorphose sous sa peau, et sans changer essentiellement de forme. L’insecte parfait sort de sa coque en faisant sauter sa partie antérieure. Voyez Réaumur , Insect. ,1v, mémoires iv et1.. Le S. de Réaumur (S. Reaumurüi. Meig. ) Different du précédent par son abdomen, dont la plus grande partie, ou du moins la base , est couleur de sang ou rosée (2). Les Varpows. (Varpo. Lat., Fab. — Pachygaster. Meig,.) Ne different des sargues, qu’en ce que leurs antennes encore plus courtes, ont les deux premiers articles plus courts et plus larges , ou tout-à-fait transversaux (3). Notre seconde division générale des diptères ayant un sucoir renfermé dans une gaîne , et dont les antennes n’ont que trois ou deux articles, com- (1) Les Sarguez, quoi qu’en dise M. Meigen , ont le troisième article divisé en quatre anneaux. * (2) Voyez les mêmes auteurs. M. Wiedemann a figuré dans ses analecta entomologica , une espèce du Brésil ( furcifer ), très remarquable par son écusson armé d’ane longue épine, fourchue au bout. 2 - (3) J'oyez les mêmes auteurs. 488 INSECTES DIPTÈRES. prend ceux dont la trompe, ordinairement mem- braneuse , bilabiée, longue, coudée, et portant les deux palpes un peu au-dessus de son coude, est le plus souvent entièrement renfermée dans la cavité orale, et n’a que deux pièces au sucoir, lorsqu'elle est toujours saillante. Le dernier article des an- tennes', toujours accompagné d’un stylet ou d’une soie, n’offre jamais de divisions annulaires. Les palpes sont cachés dans le repos. Cette division formera notre cinquième famille , celle Des ATHÉRICÈRES. (ATHERICERA. ) La trompe se termine ordinairement par deux grandes lèvres. Le sucoir n’a jamais au-delà de quatre pièces , et n’en offre souvent que deux. Les larves ont le corps très mou, fort contractile, an- nelé , plus étroit et pointu en devant, avec la tête de figure variable , et dont les organes extérieurs consistent en un ou deux crochets, accompagnés, dans quelques genres, de mamelons , et probable- ment dans tous, d’une sorte de langue destinée à recevoir les sucs nütritifs. Le nombre de leurs stig- mates est ordinairement de quatre, dont deux si- tués , un de chaque côté , sur le premier anneau, et les deux autres sur autant de plaques circulaires, écailleuses, à l'extrémité postérieure du corps. On a observé que ceux-ci étaient formés, du moins dans plusieurs , de trois stigmates plus petits et très FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. 489 rapprochés. La larve peut envelopper ces parties avec les chairs du contour, qui forment une sorte de bourse. Elle ne change point de peau. Celle qu'elle a dès sa naissance devient, en se solidi- fiant , une espèce de coque pour lanymphe. Elle se raccourcit, prend une forme ovoïde ou celle d’une boule , et la partie antérieure, qui était plus étroite dans la larve, augmente de grosseur ,‘ou est quelquefois plus épaisse que l’extrémité opposée. On y découvre les traces des anneaux, et souvent les vestiges des stigmates , quoiqu’ils ne servent plus à la respiration. Le corps se détache peu à peu de la peau ou de la coque, se montre sous la figure d’une boule alongée ettrès molle, sur laquelle on ne distingue aucunes parties , et passe bientôt après à l’état de nymphe. L’insecte sort de sa coque, en faisant sauter, en forme de calote, son extrémité antérieure, Il la détache par les efforts de sa tête. Cette partie de la coque est d’ailleurs disposée de manière à s'ouvrir. Peu d’athéricères sont carnassiers en état parfait. Ils se tiennent, pour la plupart , sur les fleurs, les feuilles, etquelquefois sur lesexcrémentsd’animaux. Cette famille comprend les genres : COROPS ; æstrus , el la majeure partie de celui de musca de Linnæus. Nous devons naturellement séparer du dernier des espèces, et en assez grand nombre, dont le sucoir se compose de quatre pièces, et non de deux, 490 INSECTES DIPTÈRES. comme dans tous les autres athéricères. Elles for - meront une première tribu, celle des Sxpnines (SyrPHinæ ) (1). Leur trompe est toujours longue, membraneuse, coudée près de sa base, terminée par deux grandes lèvres , et renferme dans une gouttière supérieure le sucoir. La pièce supérieure de-ce suçoir ; qui est inséré près du coude, est large, voütée et échan- crée à son extrémité ; les trois autres sont linéaires et pointues, où en forme de soie; à chacune des deux latérales, représentant les mâchoires, est an- nexé un petit palpe membraneux, étroit, un peu élargi et arrondi au bout ; la soie inférieure est l’analogue de la languette. La tête est hémisphé- rique et occupée ; en grande partie, par les yeux, dans les mâles surtout. Son extrémité antérieure est souvent prolongée en manière de museau ou de bec , recevant en-dessous la trompe ; lorsqu'elle est pliée sur elle-même. Plusieurs espèces ressemblent à des bourdons , et d’autres à des guêpes. M. Lepe- letier de Saint-Fargeau a communiqué à l’Aca- démie royale des sciences des observations cu- rieuses sur des accouplemenis contre nature , où, pour me servir de ses expressions, des mariages adultérins, de quelques-uns de ces insectes, mais dont il n’a pu suivre les résultats. (1) Au lieu de Syrpies ( syrphiæ ), dénomination que nous avions d’abord employée. FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. . 49h Gette tribu ne comprendra qu’un seul genre, celui De SyRPHE. { SYRPAUS. ) Une première division générale se composera de toutes les espèces dont la trompe est plus courte que la tête et le thorax. Le museau, dans celles où il est distinct , est perpen- diculaire et court. Viendront ensuite des syrphides , dont le devant de la tête, offre, un peu au-dessus du bord/supérieur de la cavité buccale, ou vers l’origine du museau, une éminence. A la tête de ces espèces seront celles dont les antennes, toujours plus courtes que la tête, ont une soie plumeuse. Leur corps est court, souvent velu , avec les ailes écartées. Ces diptères ressemblent, au premier coup d'œil, à des bourdons, et comme les larves de plusieurs d’entre eux vi- vent dans l’intérieur des nids de ces hyménoptères, il sem- blerait que l’auteur de la nature a voulu les revêtir de la même manière, afin que, trompant les regards des bour- dons, ils pussent s’introduire, sans danger, dans leurs ha- bitations. Ces syrphides composeront trois sous-genres. Les Vorucezzes. ( Vorucezua. Geoff., Latr., Meig., Fab.) Ont le troisième article de leurs antennes, ou la palette, oblong; son contour forme un triangle curviligne et alongé. La 7. bourdon (Musca mystacea , Lin.) De G., Insect., VI, vin, 2, qui est noire, très velue, avec le thorax et le bout de l'abdomen couverts de poils fauves ; l’origine des ailes est de cette couleur. Sa larve vit dans les nids des bourdons; son corps s’é- largit de devant en arrière , a des rides transverses, de petites pointes sur les côtés, six filets membranêux, dis- posés en rayon , à son extrémité postérieure, et offre , en dessous, deux sigmates et six paires de mamelons, garnis chacun de trois longs crochets, qui lui servent à marcher. " Ici vient encore la M. à zones , de Geoffroy ( Syrphus inanis, Fab.; Panz., Fauv. insect. Germ., H,6), longue de huit lignes, peu velue, fauve, avec la tête jaune, et / 492 INSECTES DIPTÈRES. deux bandes noires sur l’abdomen. Sa larve vit aussi dans le nid des bourdons (1). Les Séricomvies. ( Sericomyi4. Meig., Latr. — Syrphus. Fab. ) Où la palette des antennes est semi-orbiculaire (2). Les Erisrazes. (Erisratis. Meig., Fab.) Qui, en restreignant ce sous-genre aux espèces dont la soie des antennes est sensiblement velue , nediffèrent des sérico- myies que par leurs ailes. lci la ceilule extérieure et fermée du limbe postérieur , celle qui est située près de l’angle du sommet, a une forte échancrure arrondie au côté externe ; il est droit dans le sous-genre précédent (3). À ces sous-genres en succèderont d’autres très analogues aux précédents, par la forme courte de leur corps, leur abdo- men triangulaire, leurs antennes beaucoup plus courtes que la tête , mais dont la soie est simple, ou sans poils bien apparents. Les uns ont, comme les eristales, la dernière cellule externe de leurs ailes fortement unisinuée au côté exté- rieur. Leur corps est généralemen velu. Les antennes sont très rapprochées à leur base. Les Marrores. (Mazrora. Meig. — Æristalis. Fab.) Où le dernier article des antennes forme une espèce de trapèze transversal, dont le côté le plus large en devant, (et présentant , lorsqu'il est dilaté, une facette élliptique, re- bordée tout autour) (4). Les Hécopmz£és. (Hecopmius. Meig. — Eristalis. , ejusd. Fab. ) Où la palette des antennes forme un demi-ovale. Leur corps est généralement moins velu que celui des précédents. Les larves de plusieurs ont le corps terminé par uve longue queue, ce qui leur a fait donner le nom de vers (1) Voyez pour les autres espèces, Latr., Meig., Fab. et Fallen. (2) Les mêmes. j (3) Les E. intricarius , similis, alpinus de Meigen. (4) Voyez Meigen. FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. 493 à queue de rat. Elles peuvent l’alonger et l’élever perpendi- culairement jusqu’à la surface des eaux ou des cloaques où elles vivent, pour respirer au moyen de l’ouverture de son extrémité. Leur intérieur présente deux grosses tra- chées très brillantes , et qui, vers l’origine de la queue, forment des plexus très nombreux ét dans une agitation continuelle. Les vaisseaux qui se remplissent d’eau pluviale , contien- nent un grand nombre deceslarves. On prendrait leur queue pour des filets de racines. ( 7’oyez Réaum., Ins., IV, xxx.) L’Æ. abeilliforme (Musca tenax , Lin.), Réaum. , Ins., IV, xx, 7, est de la taille du mâle de l’abeille domestique, et lui ressemble, au premier coup d’æil , par ses couleurs. Son corps est brun, couvert de poils fins d’un gris jau- nâtre, avec une raie noire sur le front, deux à quatre taches d’un jaune fauve , de chaque côté de l’1bdomen. Sa larve vit dans les eaux bourbeuses, les latrines et les égoûts. Elle est du nombre de celles qu’on à nommées vers à queue de rat. On dit qu’elle est si vivace, que la compression la plus forte ne peut la faire périr (1). D’autres syrphides diffèrent des derniers par la cellule ex- térieure et fermée du limbe postérieur ; son côté externe est droit , ou très faiblement sinué. Les antennes sont éle- vées à leur naissance, et s’avancent presque parallèlement ; leur dernier article est presque ovoïde ou presque orbicu- laire. La saillie antérieure de la tête est très courte. L’abdo- men est généralement plus étroit et plus alongé que dans les sous - genres précédents. Les ailes ; dans ceux où il est plus court , sont ordinairement écartées. (1) Les hélophiles de M. Meigen et la plupart de ses eristalis, ceux dont la soie des antennes est simple, comme lès suivants : sepulchralis. «æneus , lenax, cryplarum, nemorum , arbustorum, etc. On pourrait passer des hélophiles aux callicères , aux céries, aux chry_ soloxes , aux paragues, aux syrphes , terminer la division de ceux qui ont une éminence nasale par les bacchas , et commencer la division de ceux où elle n'existe point, par les ascies et les sphégines, diptères très voisins des bacchas. Viendraïent ensuite les aphrites , les mérodons, etc. Cette série serait peut-être plus naturelle. 494 INSECTES. DIPTÈRES. Les Syspnes proprement dits. (Syrpaus. Lat., Méig. — Scæva. Fab. ) Dont l’abdomen va en se rétrécissant de sa base, à sa pointe. » Leurs larves se nourrissent uuiquement de pucerons de toute espèce , qu’elles tiennent souvent en Fair, et qu’elles sucent très vite. Leur corps forme une espèce de cône alongé, est inégal ou même épineux. Lorsqu’elles doivent se méta- morphoser, elles se fixent aux feuilles ou à d’autres corps par un gluten. Leur corps se raccourcit, et sa partie anté- rieure , qui était la plus menue, devient la plus grosse. Le (S. du grosseiller ( Scæva ribesii. Fab.), De G., Ius., VI, v1, 8, un peu plus petit que la mouche de la viande. Tête jaune; thorax bronzé, avec des poils et l’écusson jaunes ; quatre bandes de cette couleur sur l’abdomen , dont la première interrompue (1). Un autre sous-genre très voisin du précédent', et qui,u’en diffère que par l’abdomen proportionnellement plus long, rétréci à sa base, et terminé en massue alongée , est celui De Baccua. ( Baccaa. Meig., Fab.) Ï faudrait y réuuir je pense , le syrphus ( Scæva, Fab.) conapseus de Meigen , quoique la palette des antennes soit moins orbiculaire que celles des bacchas (2). Nous passons à d’autres sous- genre semblables aux pré- cédents, quant à la forme du museau, de la soie des an- tennes, mais où la longueur de ces organes égale au moins celle de la face de la tête. | ici, les antennes ne sont point portées sur un pédicule commun , et leur longueur ne surpasse point celle de la tête. (1) Latr., ibid., Voyez Meigen. Lies Pr ( chrysogaster ) de M. Meigen nous paraissent. peu différer des syrphes; leurs aïles.sont couchées sur Le corps , caractère qui convient assez à plusieurs espèces du sous-genre précédent. Les antennes sont, presque. identiques de-part et d’auire ; seulement, dans les chrysogastres, le front des femelles est can- nelé de chaque côté ; l’éminence nasale est plus forte, et forme une petite bosse arrondie, da la chûte est brusque. {2) Meiïg., ibid. l'AMILLE DES ATHÉRICÈRES. 495 La Les ParaGuEs. ( Paraeus. Lat., Meig. — Mulio. Fab.) (1). Là , elles partent d'une élévation commune, et sont plus longues que la tête. Tantôt la soie est latérale. d Les Spnécomyies. ( SpnEcomy1A. Lat.) , Où elle est insérée sur le second article ; le dernier est beaucoup plus court que les deux autres, surtout que le premier , et presque ovoïde ; celui-ci et le second sont longs et cylindriques. J'ai établr ce genre sur un diptère recueilli à la Caroline, par feu M. Bosc. Les Psares. (Psarus. Lat., Fab., Meig. ) La soie des antennes est insérée sur le dos du troisième article , près de son extrémité; cet article est presque ova- laire , de la même longueur que le second ; le premier est beaucoup plus court Le pédoncule commun est proportion- nellement plus élevé que dans les sous -genre analogues. Les ailes sont couchées (2). Les Carvsoroxes. (Carysoroxum. Meig. — Mulio. Fab.) La soie des antennes est pareillement insérée sur le troi- sième article, mais près de sa base ; cet article est le plus long de tous, en forme de triangle étroit et alongé; les deux autres sont presque d’égale longueur. Les ailes sont écartées (3). Tantôt la soie (toujours épaisse et en forme de stylet) termine l’antenne. Les C£REs. ( Cenia. Fab. ) Dont le corps est étroit, alongé, ressemble à celui d’une guëpe; où le second article des antennes, de la longueur du dernier | compose avec lui une massue en forme de fuseau, avec un stylet très court. L’abdomen est long et cy- (1) Voyez Latr. et Meigen. (2) Item. (3) Item. 496 INSECTES DIPTÈRES. lindrique. Les ailes sont très écartées, et la cellule exté- rieure du limbe postérieure a, au côté externe, un angle rentrant bien prononcé (1). ’ Les Carzicères. (CazricerA. Meig.) Dont le corps, plus court et plus large, soyeux, a le port des mouches ordinaires ; où le second article des an- tennes, plus court que le dernier, forme avec lui une mas- sue en fuseau, alongée , comprimée, un peu arquée , avec la soie en forme de stylet alongé ; le premier article est plus long que le suivant. La cellule extérieure du limbe postérieur n'offre sur ses côtés aucune échancrure (2). L’éminence nasale, qui distinguait les syrphides dont nous venons d’exposer les sous-genres, n’existe plus dans les suivants. La soie dés antennes est presque toujours sim- ple. Les ailes sont couchées l’une sur l’autre. Les premiers tiennent des précédents,sous le rapport de la longueur de leurs antennes. Elles sont très rapprochées à leur base ; le second articie, le plus court de tous, forme avec le troisième une massue étroite et alongée; la soie èst insérée près de la base du dernier et simple. * Les CÉraropuyes. ( CEraropuya. Wied. ) L’écusson est inerme. Le troisième article des antennes est presque une fois plus long que le premier (3). Les Apurires. ( Aparrris. Lat. — Mulio. Fab. — Microdon. Meig. ) L’écusson offre deux dents. Le premier article desantennes est presque aussi long que les deux suivants réunis. Dans ce sous-genre , le précédent, ainsi que dans les ascies, les deux premières cellules fermées du limbe postérieur sé terminent en manière d’angle (4). Les antennes des syrphides suivants sont plus courtes que la tête. (1) Voyez Fab. , Latr., Meig., Wiedem. (2) Voyez Latr., Meig. (3) Wicd., Anal. entom., fig. 9. (4) Voyez-Latr., Gener. crust. et insect., IV, 329, Meig. et Fellen. FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. 497 Les pattes postérieures sont souvent grandes, surtout dans l’un des sexes. Tantôt la palette des antennes est oblongue, presque en forme de triangle alongé. Les cuisses postérieures sont épaisses et dentées. Les ailes sont couchées l’une sur l’antre. Les Méronons. (Meronon , Meig., Fab.— Milesia. Eristalis. Lat. — Syrphus. Fab. ) Dont l'abdomen est triangulaire ou conique , sans rétré- cissement à sa base, et où la cellule externe du limbe pos- térieur des ailes a extérieurement une forte échancrure. La larve du M. du narcisse ( Eristalis narcissi, Fab.), Réaum. , Insect., IV, xxx, ronge intérieur des oignons de narcisse. L’insecte parfait est d’un bronzé obscur, mais couvert d’un duvet fauve, avec les pieds noirs. Les jambes postérieures sont tuberculeuses au côté interne (1). Les Ascres. ( Ascia, Meg., Meig. ) Ont l’abdomen rétréci à sa base et en forme de massue. Les deux premières cellules fermées du limbe postérieure des ailes se terminent angulairement ; le côté extérieur de la pre- mièreest droit (2). Tantôt la palette des antennes est courte ou médio crement alongée, soit presque orbiculaire , soit presque ovoïde. Ici, comme dans le dernier sous-genre, l’abdomen est ré- tréci à sa base, et en forme de massue. Les SPnÉGINES. ( SpnEeciNa. Meig. ) La palette des antennes est orbiculaire. Les cuisses posté- rieures sont en massue, et épineuses en dessous (3). Là, l'abdomen est soit triangulaire ou conique , soit pres- que cylindrique. Dans les uns, les ailesne dépassent guère l’abdomen (qui est souvent étroit et alongé ). (1) Forez Meigen. (2) Idem. (3) Idem. TOME V. 92 498 INSECTES DIPTÈRES. Nous en séparerons ceux dont les cuisses. postérieures sont très renflées, avec le côté interne armé de petites épi- nes. Les cellules Dettes du limbe postérieur des ailes sont sinuées postérieurement. Lels sont les Eumères (Eumerus) de M. Meigen | aux- quels nous réunissons ses XyLotes (XyLorA), dont l’abdomen est seulement plus étroit et presque linéaire, et ‘que nous avions placés avec les milésies. De ce nombre est LE. sifflant( Musca pipiens, Lin.), Pauz., Faun. insect. Germ., XXXIÏ, 20, qui est long d'environ quatre lignes, . noir, avec l'abdomen tacheté de blanc de chaque côté. Il fait entendre, en bourdonnant, un son aigu, semblable à un piaulement (1) Dars les deux sous-genres suivants, les cuisses postérieures sont tantôt peu différentes des précédentes , tantôt plus grosses , mais unideutées au plus. Les Mirésies. (Mivgsia. Latr., Fab., Meig. — Tropidia. Meig. ) Où les deux pieds postérieurs sont brusquement plus grands que les autres, avec, les cuisses grosses et uniden- tées dans plusieurs. Le corps est alongé, avec l’abdomen conique , ou presque cylindrique et convexe (2). Les: Pirizes. ( Piriza. Meig. — Ejusd. Psilota. — Eristalis. Fab. — Milesia. Latr. ) Dont les pieds postérieurs sont sinplement un peu plus grands que les autres , ét dont l’abdomen ést déprimé, semi- elliptique et arrondi au bout. Les yeux sont pubescents. Ces diptères ont, de grands rapports avec les syrphes, et surtout avec les chrysogastres, de M. Meigen (3). Les Bracavopes. (Bracayopa. Hoffm. , Meig.) Se distinguent de tous les sous-genres précédents, par (1) Voyez Meig. ; genres eumerus et xylota. (2) Le même, g. mylesia, tropidia. La palette des antennes des tro- ridies est proportionnellement plus large, et comriie tronquéée ou-très . obtuse. (3) Le même, g. pipiza, psilota. FAMILLE DES ATHÉRICÈRES, 499 leurs ailes, qui dépassent de beaucoup l’abiomen. Ces dipte- res ressemblent d’ailleurs beaucoup aux milésies, et parais- sent conduire aux rhingies , dernier sous-genre de cette tribu. Selon M. Meigen , la soie des antennes est velue à sa base ; mais je n’ai pu découvrir ces poils dans les individus que j'ai eus à ma disposition. [| rapporte à ce sous-senre l’os- cine de l’olivier de Fabricius, qui appartient certainement à la tribu des muscides (1). Les syrphides que nous avons vus avaient une trompe plus courte que la tête et le thorax, et la saillie en forme de bec, courte et perpendiculaire. Cette trompe est maintenant sensiblement plus longue, presque linéaire, et la saillie an- térieure de la tête, proportionnellement plus alongée, se dirige en avant, en manière de bec pointu. Ces diptères, par leurs ailes couchées sur le corps, par la forme des an- tenves, ressemblent d’ailleurs beaucoup aux brachyopes et aux milésies. Les cuisses sont simples. Tels sont Les Raincres. (RæmnGra. Scop., Fab., Meig.) (2) Le g. Prrocëre (Prcocera) de M. le comte de Hoffman- segg, et figuré par Meigen, nous est inconnu. Mais il est facile de le-distinguer de tous ceux dont les antennes sont plus courtes que la tête, par la soie des antennes qui est courte , épaisse, un peu soyeuse, cylindrique, et divisée en trois articles, dont le dernier un peu plus long. ia palette est presque en forme de triangle renversé. Le sucoir de tous les autres athéricères n’est plus composé que de deux soies, dont la supé- rieure représente le labre, et l’inférieure la lan- guette. Ces athéricères formeront trois autres petites “tribus, qui correspondront aux genres œæstrus et conops de Linnæus, et à celui de zusca de Fabri- cius ; tel qu'il l'avait d’abord composé. (1) Voyez Meig. (2) Voyez Fab., Lat., Meig. , etc. - 500 INSECTES DIPYÈRES. Les stomoxes et les bucentes se liant'avec ce dernier genre, nous commencerons par la tribu des OEsraines ( OEstrides), qui se compose du genre Des OEsTres. (OEsrrus. Lin.) Bien distinct, en ce qu’à la place de la bouche, on ne voit que trois tubercules, ou que de faibles rudi- ments de la trompe et des palpes. Ces insectes ont le port d’une grosse mouche très velue, et leurs poils sont souvent colorés par zones ,comme ceux des bourdons. Leurs antennes sont très courtes, insérées chacune dans une fossette, au-dessous du front, et ter- minées en une palette arrondie, portant sur ledos, près de son origine, une soie simple. Leurs ailes sont ordi- nairement écartées; les cuillerons sont grands et cachent les balanciers. Les tarses sont terminés par deux cro- chets et deux pelottes. On trouve rarement ces insectes dans leur état par- fait, le temps de leur apparition et les lieux qu’ils ha- bitent étant très bornés. Comme ils déposent leurs œufs sur le corps de plusieurs quadrupèdes herbivores, c’est dans les bois et les pâturages fréquentés par ces animaux qu’il faut les chercher. Chaque espèce d’æstre est ordi- nairement parasite d’ure même espèce de mammifére, et choisit, pour placer ses œufs, la partie du corps qui peut seule convenir à ses larves, soit qu’elles doivent y rester. soit qu'elles doivent passer de 1à dans l'endroit favorable à leur développement. Le bœuf, le cheval, l’âne, le renne, le cerf, lantilope, le chameau, le mou- ton et le lièvre sont jusqu'ici les seuls quadrupèdes connus sujets à nourrir des larves d’œstres. Ils paraissent singulièrement craindre l’insecte, lorsqu'il cherche à faire sa ponte. Le séjour des larves est de trois sorles, qu’on peut AMILLE DES ATHÉRICÈRES. 5ot distinguer par oi dénominations de cutané, de cervical et de gastrique , suivant qu’elles vivent dans des tu- meurs ou bosses formées sur la peau, dans quelque par- ties de l’intérieur dela tête etdans l’estomac de l’animal destiné à les nourrir. Les œufs d’où sortent les premières sont placés par la mère sous la peau, qu’elle a percée avec une tarière écailleuse, composée de quatre tuyaux ren- trant l’un dans l’autre , armée au bout de trois crochets et de deux autres pièces. Cet instrument est formé par les derniers anneaux de l’abdomen. Ces larves, nom- mées taons par les habitants de la campagne, n’ont pas besoin de changer de local; elles se trouvent, à leur naissance, au milieu de l’humeur purulente qui leur sert d’aliment. Les œufs des autres espèces sont simple- ment déposés et collés sur quelques parties de la peau, soit voisines des cavités naturelles et intérieures où les larves doivent pénétrer et s'établir, soit sujettes à être léchées par l’animal, afin que les larves soient transpor- tées avec sa langue dans sa bouche, et qu’elles gagnent de là le lieu qui leur est propre. C’est ainsi que la fe- melle de l’æstre du mouton place sec œufs sur le bord interne des narines de ce quadrupède, qui s’agite alors; frappe la terre avec ses pieds et fuit la tête baissée. La larve s’insinue dans les sinus maxillaires et frontaux, ét se fixe à la membrane interne qui les tapisse, au moyen des deux forts crochets dont sa bouche est armée. C’est ainsi encore que l’œstre du cheval dépose ses œufs , sans presque se poser, se balançant dans l’air, par inter- valles ; sur la partie interne de ses jambes, sur les côtés de ses épaules et rarement sur le garot. Celui qu’en dé- signe sous le nom d’hémorrhoïdal, et dont la larve vit aussi dans l’estomac du même solipède , place ses œufs sur ses lèvres. Les larves s’attachent à sa langue et par- viennent, par l'æœsophage, dans l’estomac , où elles vivent de l’humeur que secrète sa membrane interne: On les trouve le plus communément autour du pylore, et ra- rement dans les intestins. Elles y sont souvent en grand 502 INSECTES DIPTÈRES. nombre et suspendues par grappes. M. Clark croit néan- moins qu'elles sont plus utiles que nuisibles à ce qua- drupède. Les larves des œstres ont, en général, une forme co- nique et sont privées de pattes. Leur corps est composé, la bouche non comprise, de onze anneaux, chargés de petits, tubercules et de petites épines, souvent disposés en manière de cordons.et qui facilitent leur progression. Les principaux organes respiratoires sont situés sur un plan écailleux de l’extrémité postérieure de leur corps , qui est la plus grosse. Il paraît que leur nombre et leur disposition sont différentes dans les larves gastriques. Il paraît encore que la bouche des larves cutanées n’est composée que de mamelons , au lieu que celle des larves intérieures a toujours deux forts crochets. Les uxes et les autres ayant acquis leur accroissement, quittent leur demeure, se laissent tomber à terre , ets’y cachent pour se transformer en,nymphes sous leur peau: à la manière des autres diptères de,cette famille. Celles qui ont-vécu dans Pestomac suivent les intestins et 's’é- chappent par l’anus, aidées peut-être par les déjections excrémentielles, de l'animal, dont elles étaient les para- sites. C’est ordinairement en juin et en juillet que ces métamorphoses s’opèrent. M. de Humboldt a vu, dans l'Amérique méridionale, des Indiens dont. l’abdomen était couvert de. petites tumeurs. produites} à ce qu'al présume,, par les larves d’uu œstre. Dés observations postérieures paraissent ap- puyer ce sentiment. Ces. æslres appartiennent peut-être au genre cutérèbre, de M..Clark,;dont les larves vivent sous la peau de quelques mammifères. Il résulterait encore, de quelques témoignages, qu'on a retiré des sinus maxillaires ou frontaux de l’hemme des larves analogues à celles de l’œstre:-Mais ces obser- valions n’ont pas été assez suivies (1). (1) J'ai présenté, à l’article OEstre de la seconde édilion du nouveau FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. 503 L’OE. du bœuf ( OE: bovis. De G.) Clarck., Lin. , Soc. Trans. If, x, 1 6, long de septlignes, très velu; thorax jaune , avec une bande noire; abdomen blanc à la base , avec l’extrémité fauve; ailes un peu obscures. La femelle dépose ses œufs sous le cuir des bœufs et des vaches, âgés au plus de deux ou trois ans et les mieux portants, Il s’y forme. des tumeurs ou des bosses , et dont le pus intérieur alimente la larve. Les chevaux y sont encore sujets. Le renne, l’antilope, le lièvre, etc., nourrissent aussi sous leur peau d’autres larves d’œstres , mais d'espèces différentes. : L'OE du mouton (OE. ovis. Lin.), Clarck. ; ibid. xxxu, 16, 17, long de cinq lignes, peu velu; tête grisâtre ; thorax cendré; avec des points noirs élevés ; abdomen Dict. d’hist. natur., une nouvelle distribation méthodique de ces insectes. Les uns ont une trompe très petite et rétractile. Le genre CurÉRèsre (CureresrA ) de M. Clarck , et celui que j'ai nommé CÉPHÉNÉMYIE (Cermenemy14). Le premier ala soie des antennes plameuse, et les palpes ne sont point apparents. L’OEstrus buccatus de Fab. , est de ce genre. M. Clarck en a décrit une autre espèce (Cunicuk), et j’en ai fait connaître une troisième (ephippium) ; toutes sont d'Amérique. La saie des an- tennes est simple dans les céphénémyies, et les palpes sont sensibles. L’OEstrus à trompe de Fab. , en est le type. Les autres n’ont point de trompe. La soie des antennes est toujours simple. On déconvre encore deux palpes dans les OEnemacènes ( OEnemacena ). Ce genre est établi sur l’œstre des rennes ( T’arandi). Les trois genres suivants n’en offrent plus. Les HyPoDERMEs ( Hxronrrwa ) ont une petite fente buccale, en forme d’Y. Tel est le caractère de l’œstre du bœuf. Les CÉPHALÉMYIES ( CernazemvyiA ) ont deux tubercules très petits, en forme de points, qui sont les vestiges des palpes. Les ailes sont écartées, et les cuillerons recouvrent les balanciers (æstrus ovis). Dans.les OEstres ( OEsrrus ), ces deux tubercules existent ‘aussi; mais les ailes se croisent au bord intetne, et les cuillerons ne recouvrent qu’une partie des balanciers, (æstæus equi, Fab., et quelques autres). M Meigen appelle ce dernier genre, gastrus ; c’est celui de gasterophilus du docteur Leach. Tous les autres n’en forment pour eux qu’un seul, celui d’œstrus. Ici les cellules postérieures sont férmées par des nervutes transversés , avant d’aiteindre le bord postérieur; dans les gastrus, c’est le bord qui les ferme. Nous avons exposé , à l’article OEstre du nouv. Dict. d'hist., ces divers carac- ières et quelques autres. 504 INSECTES DIPTÈRES. jaunâtre, finement tacheté de brun ou de noir; pattes d’un brun pâle ; ailes transparentes. La larve vit dans les - sinus frontaux du mouton. Celle de espèce qu’on nomme trompe ( trompe Fab. } se trouve dans les mêmes parties du renne. L'OE. du cheval (OË. equi. Latr.), Clarck., ibid., xxxH1, 8, 9, peu velu, d’un brun fauve; plus clair sur l’abdomen ; deux points et uhe bande noire sur les ailes. La femelle dépose ses œufs sur les jambes ét les épaules des chevaux ; la larve vit dans leur estomac. L’OE. hémorroïdal (OE. hæmorroidalis, Lin. ),Clarck., . äbid., 12,13, très velu ; thorax noir, avec l’écusson d’un jaune pâle; abdomen blanc à sa base , noir au milieu , et fauve à l'extrémité ; ailes sans taches. La femelle dépose ses œufs sur les lèvres des chevaux. Sa larve vit dans leur estomac. L’OE. vétérinaire ( OE. veterinus) , Clarck., tbid., 18, 19 , tout couvert de poils roux; ceux des côtés du thorax et de la base de- l’abdomen blancs ; ailes sans taches. Sa larve vit dans l’estomac et les intestins du même soli- pède. La femelle dépose peut-être ses œufs sur la marge de l’auus. La troisième tribu des athéricères , celle des CGNOPSAIRES ( conopsariæ ), est la seule de la fa- mille dont la trompe soit toujours saillante , en forme de siphon, soit cylindrique où conique, soit sétacé. La réticulation des ailes est la même que celle de notre première division des mus- cides. | La plupart de ces insectes se tiennent sur les plantes. Ils composent le genre Des Cowops: (Conops) de Linnæus. Les uns ont le corps étroit et alongé, l’abdomen en forme. de massue, courbé en dessous, avec les organes sexuels mas- # FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. 505 culins saillants, le second article des antennes presque aussi long au moins que le troisième, qui forme , soit seul, soit,et le plus souvent, avec lui, une massue en fuseau , ou ovoïde et comprimée. {ci la trompe est avancée , et uniquement coudée près de sa naissance. Tantôt les antennes sont beaucoup plus longues que la tête, et terminées en massue, en forme de fuseau. Les ailes sont écartées. Les Sysrrores. (Sysrropus. Wied. LL Cephenes. Latr. ) Où le dernier article des antennes: forme seul la massue et n’offre point de stylet. L’abdomen est long et grêle. Ces in- sectes, propres à l’Amérique septentrionäle , ressemblent à de petits sphex. Leurs antennes scat proportionnellement plus longues que celles des conops, et leur trompe est un peu ascendante (1). s. Les Conors proprement dits. (Conops. Fab., Lat., Meig. ) Où les deux derniers articles des antennes forment, réu- nis, une massue, avec un stylet au bout. Le C. grosse téte (C. macrocephala , Fab.), noir; an- tennes et pieds fauves ; tête jaune, avec une raie noire ; quatre anneaux de l’abdomen bordés de jaune ; côte des ailes noire. Le C. pieds-fauves (C. rufipes, Fab.), qui est noir, avec les anneaux de l’abdomen bordés de blanc; sa base ainsi qué les pieds fauves, et la côte des ailes noire. Il subit ses métamorphoses dans l’intérieur du ventre des bourdons vivants, et sort par les intervalles de ses an- neaux. Une larve apode, trouvée dans le bourdon des . pierres (4. lapidaria , Lin. ), et peut-être celle de cette espèce de conops, a fourni à feu Lachat et à M. Audouin, le sujet de belles observations anatomiques (2). Tantôt les antennes sont plus courtes que la tête, et se (1) Wied., Dipt. exot., I, vn, (2) Voyez Fab. , Latr. , Meig., etc., et le premier vol. des Mém. de la Soc. d’hist. natur. de Paris, etc. : 506 : INSECTES DIPTÈRES, terminent en une massue ovoïde; les ailes se croisent sur le corps. Les Zonions. (Zonion. Lat., Meig.) (1) La, la trompe est coudée vers sa base, et ensuite près du milieu, avec l’extrémité repliée en dessous. Les antennes sont plus courtes que la tête, terminées en palette, avec un stylet. Les Myopes. (Myopa. Fab.) Le M. roux ( M. ferruginea., Fab.), qui est roussâtre, avec le front jaune, et les ailes noirâtres (2). Les autres ( Stomoxydæ, Meig. | ressemblent, quant à leur forme générale, la disposition de leurs aïles , leurs antennes terminées en palette, plus courtes que la tête et accompagnées d’une sote, et leur abdomen triangu- laire ou conique, sans apperdices extérieurs, aux mou- ches ordinaires. Les Sromoxes. (Sromoxys. Geoff., Fab.) Dont la HOmpE n’est coudée-que près de sa base, et se porte ensuite entièrement en avant. Le S. piquant (Conops calcitrans, Lin.), De G:, Insect., VE, iv, 12, 13. Soie des antennes velue; corps d’un gris cendré, tächeté de noir ; trompe plus courte que lui. Il pique fortement les jambes , Surtout aux SPP de la pluie (3). Ê Les Bucenres. ( Bucenres. Latr. — Somoxys. Fab. — Siphona. Meig. ) Dont la trompe est coudée deux fois, comme celle des amyopes (4). (J ,xu89 Le G. carnus de M. Nitzsch (Haba epiz.; Mag., brin. de M: Germar. ), qu’il rapporte à notre famille dés!co- PART SEE ER MMISER Fe (x) Latr., Gen. crust. et insect. , 336; Meig. Dipt.. xxxVI, 1-7. {2) Voyez Fab., Latr., Meig., Fall, etc. {3) Les mêmes. (4) Latr., Gener.-crust. et insect., IV, 359; Meig., Dipt., xxxvn, 18-25, FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. 507 nopsaires , est distingué des précédents, en ce qu’il n’offre que des rudiments d’ailes. L'espèce servant de type a été figurée par M. Germar, dans sa Faune des insectes d'Europe, fasc. IX , tab. 24. La direction de sa trompe , la forme de ses antennes et celle du corps, semblent indi- quer qu’il vient près des stomoxes. Une trompe très apparenie, toujours membra- neuse et bilabiée, portant ordinairement deux palpes (les phores seuls exceptés ), pouvant se retirer entièrement dans la cavité buccale, et un sucoir de deux pièces, distinguent la quatrième et dernière tribu , celle des muscines, (muscides ) des trois précédentes. Les antennes se terminent toujours en palette, avec une soie latérale. Ces athéricères embrassent l’ancien genre zusca ‘de Fabricius, que les travaux de MM. Fallén et Mei- gen, sans parler des nôtres, ont singulièrement modifié. Toutes les difficultés qui entravent son étude , sont cependant bien loin d’être aplanies ; car , quoique ces savants aient élabli un très grand nombre de nouveaux genres, il en est cependant encore quelques-uns, lels que ceux de tachina et d'anthomyia , que l’on peut considérer comme des sortes de magasins. En effet dans l’'ouyrage de M. Meigen, quiest uniquement consacré auxdipières d'Europe, le premier de ces genres se compose de irüis cent quinze espèces, et le second. de deux cents treize. Le docteur Robineau Desvoidy ; vou- lant achever de compléter ces recherches et pour- voir aux besoins de la scienee,, s’est livré , avee beau- Fo8 INSECTES DIPTÈRES. coup de zèle, à une étude spéciale des muscides, qu’il nomme myodarres ; et le mémoiresur cesujet, qu'il a présenté à l’Académie royale des sciences, a été jugé digne de faire partie du recueil de ceux des savants étrangers ; mais comme l'impression n’en est pas encore terminée, et que nous n’en Connais- sons que les divisions générales, présentées dans le rapport qu’er a fait à l’Académie M. de Blainville, nous n’avons pu en profiter. Nous eussions d’aiileurs dépassé les limites de cet ouvrage , et effrayé peut- être les jeunes naturalistes, par l’exposition de cette multitude de nouveaux genres qu'il a introduits dans cette tribu, et dont plusieurs, au sentiment même du rapporteur, paroissent peu distincts. Nous pensons même que le travail de M. Meigen, sauf la révision des deux coupes génériques pré- cédemment mentionnées, est, dans l’état actuel de la science, bien suffisant. Sous le rapport des caractères employés par M. Robineau, pour signaler ces groupes, très peu lui sont propres. Il en est même, tels que celui de la disposition des nervures des ailes, dont il aurait pu tirer un parti avantageux , qu'il a né- gligé, du moins dans le travail qu’il a présenté à PAcadémie. Sa première famille, celle des calyp- térées, est la même que celle que, dans mon ou- vrage sur Îies familles naturelles du règne animal , j'avais nommée créoplules, et qui était ‘d’ailleurs établie dans mes ou vrages précédents. D’aprèsl'ana- FAMILLE DES ATHÉRICÈRES. 309 lyse de son mémoire , donnée par M. de Blainville, l’on voit qu’en général les caractères des neufs au- tres familles des myodaires ne sont le plus souvent fondés que sur la diversité des modes d’habitation, les couleurs, et sur quelques autres considérations assez vagues ; nous allons essayer de coordonner les genres de MM. Meigen, Wiedemann et Fallen, que nous avons pu étudier, à notre ancienne distribu- tion , mais avec quelques changements nécessité spar les observations de ces célebres naturalistes, et d’au- tres qui nous sont particulières. Cette tribu, comprendra le genre Des Moucues. (Musca.) Des antennes insérées près du front , des palpes portés sur la trompe et se retirant avec elle dans la cavité buc- cale ; des nervures transverses aux ailes, tels seront les ca- ractères d’une première section des muscides ailées, et qui comprendra huit groupes principaux ou sous-tribu. Celles de notre première division , les Créopies (Créophi- læ), ont de grands cuillerons recouvrant presqueentièrement les balanciers.Leurs ailes sont presque toujours écartées, avec les deux cellules terminales et extérieures du limbe postérieur (1), fermées par une nervure transverse. (2) La plus extérieure est située sous une cellule étroite, alongée et fermée par le bord postérieur , que lon peut considérer comme une sorte de cubitale. Dans les divisions suivantes, aucune neryure transverse ne ferme cette cellule extérieure. La seconde, ou celle qui est accolée au côté interne de la précédente, est également fermée dans les dernières mus- cides; mais elle n’est plus terminale, ei souvent même elle est beaucoup plus courte ; les nervures longitudinales qui en forment les côtés, se pro- longent jusqu’au bord postérieur, ce qui produit une autre cellule, deve- nant termivale el incomplète. Dans les créophiles, les deux nervures ne se prolongent point où très peu au-delà de la cellule fermée. 510 INSECTES DIPTÈRES. Parmi les espèces nous offrant constamment ces carac- tères , nous distinguerons celles dont l’épistome ne s’avance point en manière de bec, et dont les côtés de la tête ne se prolongent pas sous la forme de cornes. Les unes ont la soie des antennes simple ou sans poils bien sensibles. Dans un seul sous-genre, celui ; Des Ecninomvies. (Ecainvomy1a. Dum. — Tachina. Fab. Meig. ) Le second article des antennes est le plus long de tous. Le deruier, où la palette, est plus large, comprimé, presque en forme de triangle renversé ou trapézoïde ; la soie est biar- ticulée inférieuremernt. L’E. géante (Musca grossa , Lin.) de Géer, Insect., VI, 1,12. La plus grande espèce connue, et presque de la taille d’un bourdon, noire, hérissée de gros poils ; tête jaune; yeux bruns ; origiue des ailes roussâtre. Elle bour- donne fortement , se pose sur les fleurs , dans les bois, et souvent aussi sur les bouses de vache. C’est la que vit sa larve, dont le corps est jaunâtre, luisant, conique, avec un seui crochet, et deux petites cornes charnues à son extrémité antérieure , ou la pointe, et le bout opposé ter- miné par un plan circulaire, sur lequel sont deux stigma- tes, formés chacun d’une plaque lenticulaire , brune, élevée dans son milieu. Le second anneau du corps, la tête comptée pour un, offre aussi de chaque côté un stigmate. Dans la coque de la nymphe, qui est pareille- ment conique, l’extrémité postérieure présente aussi deux stigmates plus distincts; son contour est formé par une lame à neuf pans. Voyez Réaum., Insect., IV, xn, 11, 12 XXVI,6— 10 (1) 3 Dans les autres créophiles, le troisièmearticle des antennes est plus iong que le précédent, ou du moins jamais plus . à Le 4 » S # Pa LT L'IRARENS EME ES Re “rs. | * hors ve: 2 bee mie ue #5 LCR EN ENT te D sit venprtiélène robin Dre Rene res) aa Paco 28 ue FEAT A cn eo {4 oopoog eh | DC CDI CORRE PMPE TENTE LT : “Plats OR Are ras Rp Fab LS FR sloitus AMEL 0 Loaiove hr) ehirpite ZHb D: Fig ab Srig /an be Sas og ut “sono cb at PL tot. : ps. CE UN SÉTÉR EC 19 2 ER PR ER qu TE ob “st da Dv4 ES Ë j: A LRO LAURE CAN k : à D'T CL à A4 d ” Be R ETF En sé veu! " ! : FON” Î PE run 0 £ % À Fe a PES j AA 2 NE x % CR #, à SUITE DES CORRECTIONS ET ADDITIONS. TOME «IV. Près des condylures, page 153, on placera le genré Cuus ( Cuma ) de M. Milne Edwards (même tome des An- nales des sciences naturelles, xn1, B).Ses antennes supé- rieures sont rudimentaires, et ne consistent qu’en un seul article. La tête est distincte du thorax, qui est divisé en quatre segments, dont le premier pote les quatre pattes antérieu- res, et chacun des trois suivants une autre paire; tous ces pieds sont natatoires, dirigés en avant, et sans crochet aù bout ; les deux premières paires sont seules bifides. Le genre PonniE (Pontia), fondé par le même naturaliste (ibid. xiv ), nous paraît avoisiner celui de Cyclope: La tête est distincte du tronc, et terminée par un rostre, qui est un peu aigu, et paraît formé de deux articles; elle offre deux yeux sessiles; quatre antennes, dont les supérieures sé- tacées, multiarticulées et ciliées, et mass les inférieures pé- des composées d’un ar éèle ou pédoncule, servant de support à Rp n SU ou branches, terminées chacune par un pinceau de poils , et dont l’une is deux articles, avec le dernier élargi au bout, et l’autre d’un seul. Le FR est di- visé en cinq anneaux, et porte cinq paires de pattes natatoi- res et bifides. L’abdomen est formé de deux segments, ët terminé par deux appendices ou nageoires;'en spatule. P. 205. Note première , lisez : Parkinson ( Outlines Orve: tology ) croit, etc. Voyez aussi le t. XV: des An. des sc. nàt: Au moment où nous rédigeons ce supplément, nous re- cevons la première livraison de l'Histoire des crustacés dé la Méditerranée et de son littoral, de M. Polydore Roux, et dans laquelle il établit un nouveau genre, “celui D'AdrA rie ( Amarara) qui ne diffère pas de celui que j'ai nommé Péricère , page 58 de ce tome; il me paraît même avoir pour type la même espèce. Les figures lithographiées qui ac- compagnent cet ouvrage, sont très fidèles et très nettes. 7r+ 29 548 CORRECTIONS ET ADDITIONS. P. 213. Fanulle des Arachnides fileuses. M. Savigny y a établi (Hist. nat. du grand ouvrage sur l'Égypte), les genres suivants: 1° ARIADNE, Voisin de celui de Ségestrie, n'ayant aussi que six yeux, mais dont les deux intermé- diaires postérieurs sont plus en avant; 2° Lacmésis, près des drasses, mais ayant les, crochets des chélicères( forci- pules, Sav.) très petits; 3° EriGone, voisin encore des drasses, ainsi que des clubiones; thorax très élevé en de- vant. Second article des palpes épineux, dilaté en manière d'angle ou de dent à son extrémité; 4°. HersiuE, ( Æer- silia). près des agelènes et théridions de M. Walekenaer. Pieds longs, grèles, avec les engles supérieurs bidentés; yeux rassemblés sur une éminence, disposés sur deux li- gues transverses, recourbées en arrière. Deux filières très longues, formant ure queue; 5° Aracuné. Il ne nous paraîtpas différer de celui d’Agélène; 6° Anaxops (Argyopes). Epeïres dont les yeux latéraux antérieurs sont beaucoup plus petits que les autres.; n° Enxo. Cinquième famille des Théridions de M. Walckenaer. 8° Ocyare. La seconde famille des Dolomèdes, du même. P. 335. Seconde famille des Myriapones. L'organisation des Scutigères (p. 337) diffère tellement de celle des Scolo- pendres ordinaires, qw’il est convenable de diviser cette fa- mille en deux genres, qui conserveront ces dénominations. P.362 note première. Je citerai encore le bel ouvrage de M. Curtis sur les genres d’inséctes propres à l'Angleterre ; leurs caractèresy sont représentés avecunegrande exactitude. P. 391. Section des Carabes simplicimanes. Elle forme dans la méthode de M. le éomte Dejean, sa tribu des Ca- rabiques feroniens ; et où il a établi (Spec. général des co- léoptères, lil) plusieurs genres nouveaux. Les Féroniens mâles dont les deux premiers articles des deux tarses an- térieurs sont seuls dilatés ,; comprennent les genres: Poconus, Carpianerus, Baripus et Parrogus. Dans les deux premiers, le dernier, article des palpes labiaux ost oyalaire et pointu, tandis que, dans les deux autres, il est presque. cylindrique ; tronqué à l'extrémité, et légèrement sécuriforme. Le second ( Daptus chloroticus , Fischer) dif- CORRECTIONS ET ADDITIONS. 549 fère du premier par le corselet, qui est convexe, cordiforme, assez fortement rétréci en arrière. Dans les Baripus , il'est convexe, presque: ovalaire. Celui des patrobus est plan , rétréci postérieurement ; plus où moins en forme de cœur. Dans les autres féroniens mâles, les trois premiers articlés des tarses antérieurs sont dilatés. Une première subdivision comprend les féroniens dont les crochets des tarses sont den- telés, et parmi eux le genre Doricaus est le seul dont la dent du milieu du menton soit simple, c’est-à-dire entière. Celui qu’il nomme Prisronycuus est identique avec celui que je désigne, pag. 400, par la dénomination dé ctenipus ; il y rapporte le sphodrus terricola de son catalogue. Son nou- veau genre PrisronacryLa ressemble beaucoup à celui de taphria; mais lc dernier article des palpes est alongé et pres- que cylindrique, et le corselet est ovalaire. Il n’en décrit qu’une seule espèce. Parmi les feroniens dont les crochets des tarses sont simples, quatre genres Ompareus , Orisraopus, Masoreus et Anrarcria, s'éloignent de tous les autres par labsence de toute dent sensible ou de lobe au milieu de l’échancrure du menton. Le premier, dont M. le comte Dejean n’a vu que des individus femelles , est bien distinct par la longueur du premier article des antennes, égalant celles des trois suivants ; etensuite par ses palpes, dont le dernier article est assez fortement sécuriforme.: Ce naturalisté place ce genre im- médiatement après celui de sphodre; peut-être se range- t-il. dans la division des patellimanes, et avoisine-:t-il les rembus.et les dicæles. Le second genre, celui d’Oursraopus appartient à la division de ceux dont les trois prémiers articles des deux tarses antérieurs des mâles sont assez alon- gés, très légèrement triangulaires ou presque carrés, et a pour type l’agonum rotundatum de M. Sturm. Les deux autres rentrent dans la division de ceux dont les trois pre- miers articles des deuxstarses antérieurs des mâles sont peu alongés; ils sont aussi longs que larges et fortem ent triangu- laire ou cordiformes. Le corselet des masoreus est transvet- sal, arrondi latéralement, légèrement prolongé dags son milieu. Celui des antarctia est plus ou moins carré ou cor- diforme, point ou légèrement transversal. L’harpalus circum- 550 CORRECTIONS ET ADDITIONS. Jusus de M. Germar que nous avons rapporté (p. 393) au sous-genre tétragonodère, serait une antarctie. Six autres genres, TRIGONOTOMA, CATADROMUS, LESTICUS, Disraieus, Azacerus et Microceræazus, forment, parmi les féroniens à tarses analogues à ceux du dernier, une petite section, ayant pour caractère ; menton trilobé ou légère- ment échancré (1). Le dernier genre, celui de Microcéphale, est bien distinct des précédents, à raison de ses palpes exté- rieurs, tous terminés par un article en forme de hache. Le premier l’est aussi, en ce que les palpes labiaux des mâles fi- nissent de même. L’Omaseus viridicollis de M. Mac Leay (Annul. javan.) est congenère. Dans les genres Carapromus et Lesnicus, le dernier article des mêmes palpes est cepen- dant encore un pêu sécuriforme, ou va en s’épaississant vers le bout. Le lobe intermédiaire du menton est avancé et presque en pointe dans le premier , et peu prolongéet presque tronqué dans le second , qui est formé, comme le précédent, d’insectes propres aux Indes orientales. Le dernier article des palpes labiaux des Disrriqus et des Aracerus est presque cylindrique. Le lobe intermédiaire est presque nul dans ies premiers ; il.est très sensible et arrondi dans les seconds: Ces carabiques sont encore étrangers à l'Europe et au nouveau Continent. Le Scarite hottentot d'Olivier, que nous avons placé dans le sous-genre féronie, s'éloigne des espèces avec lesquelles on avait formé le genre Steropus, par les jambes intermé- diaires qui sont fortement arquées. C’est d’après ce caractère que M. le comte Dejean a séparé cet insecte des féronies, et qu'il a institué le genre Cameroscers. Les Myas' agite le dernier article de Luis palpes extérieurs fortement sécuri- forme, doivent aussi être distingués des féronies. : Ce savant a observé que dans le genre Pecor de M. Bo- velli, la dent du milieu de l’échancrure du menton était bifide, tandis qu’eile est entière dans les zabrus. Il conserve, comme uous l’avons dit, son genre Amara. Maissi l’on com- pare les caractères qu’il ds assigneavec ceux des féronies, l’on Da + - (1) La dent ordinaire du milieu du menton est très grande, el forme ainsi un Jobe, ce qui diminue l’étendue de l’échancrure. CORRECTIONS ET AUDITIONS. 551 sentira combien cette distinction générique est faible. Le dernier article des palpes des amara est légèrement ovalaire ; il est cylindrique ou légèrement sécuriforme dans les féronies. Son genre tetragonoderus ne diffère qne très peu de celui d’amara. La dent du menton est tronquée et sans fissure. P. 400. Crénirr. Comme nous avons déjà le genre Cteno- pus, il faudra adopter la dénomiuation de Pristonychus, donnée à cette coupe par M. Dejean. P. 418. Division des Susuzipapes. Il nous paraît que, dans une série naturelle, elle vient immédiatement après celle des carabiques quadrimanes. Dans le genre Masoreus de M. Dejean (p. 420), les deux tarses antérieurs des mâles ressemblent aux mêmes des harpales ; l’échancrure du men- ton p’offre point de dent , ainsi que celui des Sténolophes, des Acupalpes, etc.; mais les palpes maxillaires se terminent presque comme ceux des bembidions; les deux derniers ar- ticles sont réunis en un corps commun ; seulement le pénul- tième est beaucoup plus court que le suivant, en cône ren- versé , et le dernier est cylindrique et tronqué. Les genres-Pogonus et Cardiaderus de M. le comte Dejean nous paraissent se lier, nonobstant quelques différences tar- sales, avec les Amara de M. Bonelli. D’après ce que l’on ob- serve dans les cicindelètes , les carabiques grandipalpes, divi- sions évidemment naturelles, on voit que les tarses varient sexuellement , et que si l’on met en première ligne les carac- tères tirés de ces parties, l’on pourra former des coupes mé- thodiques, il est vrai, mais qui seront en opposition aveg l’ordre naturel. | : P. 452. Sous-genre Lissome ( Lissodes , Latr.). MM. Lepé- letier et Serville ont formé ( Encycl. méth., Insect. x, 594 ) (1), avec diverses espèces de taupins , un petit groupe, composé de trois genres, et caractérisé par la présence des pelotes proiongées et en forme de lobes , qui garnissent le dessous des quatre premiers articles des tarses. Lé premier de ces genres, celui de Lissone , ou celui de ZLissome de (1) Nous regrettons que les limites de notre ouvrage ne nous ayent . point permis de donner un extrait d’un grand nombre d’observations neuves el intéressantes que ces savants ont consignées dans ce recueil. 552 CORRECTIONS ET ADDITIONS. M. Dälman , est distingué des deux autres , à raison de ses antennes très rapprochées à leur base; elles sont écartées entre elle dans les deux autres. Celles du genre TÉrRALOBE ( Tetralobus ) sont flabellées dans les mâles. Dans le troi- sième genre, celui: de Péricazze ( Péricallus ) ; elles sont simplement en scie, dans Jes deux sexes. Au premier se rap- porte l’Elater flabellicornis de Fabricius, et, dès lors ce genre ést un démembrement de celui que j'ai nommé Æemi- rhipe (454). Les Ælater ligneus, suturalis, furcatus, etc. du même, appartiennent au genre péricalle, qui compren- drait dès lors toutes les espèces de celui que j'ai nommé (tbid,) Ciénicère, dont les tarses offriraient le caractère général indiqué ci-dessus, P. 474. Les MÉLyres, ajoutez : propres. Le même oubli a lieu relativement à ÉARUE autres sous-genres ; mais, d’ après la marche adoptée dans cet ouvrage, il est facile de le remarquer et d’y suppléer. P. 530. « Cette tribu répond au genre des Scanagées. » En conservant à cette coupe son étendue primitive, nous nous sommes conformés à la, première édition de cet ouvrage ; mais nÔus pensons que, quoiqüe l’on puisse rejeter plusieurs des genres établis dans ces derniers temps, il en est cepen- dant, qu’il faut admettre, et tels sont en général ceux de Fabricius. P. 5ño. Sous-senre TricmiEe. MM. Lepeletier et Serville y ont établi (Encycl. méth.) plusieurs nouvelles divisions ; et dont quelques-unes leur paraissent devoir former des M 0 propres. TOME: V. P. 40, note deuxième. Pelmatopus. M. Fischer , qui avait d’abord désigné ainsi ce genre, sur ses planches , a, dans le texte, adopté la dénomination de Scoropes que lui avait donnée , avant lui, M. Eschscholtz. P. 69. Lisez : Rayncnopaorts. CORRECTIONS ET ADDITIONS. 553 P.72. Je n’ai pointmentionnéle genre Rhinaria de M. Kirby, parce que je n’ai point une idée précise de ses caractères. Je n'aurais pu, daus un ouvrage aussi concis que celui-ci. exposer toutes les coupes génériques ou sous - génériques: de M. Schœnherr, sans dépasser les limites qui m’étaient prescrites. P. 103, ligne cinquième , lisez : Parandre. P. 112, note quatrième, lisez : Ctenodes zonata, minuta. P. 123. Auprès des acanthocines se place le genre TaPerne ( Tapeina ) de MM. Lepeletier et Serville ( Encyel. méth., x, 545). Les antennes des mâles sont insérées à l’extrémité postérieure d’un'long appendice, qui naît du rebord latéral du front, et s’étend transversalement et couvre les yeux. Toutes les espèces connues sont du Brésii. P. 128. Tribu des Leprurères. Les mêmes naturalistes placent dans cette tribu un genre qu’ils ont établi (même ouvrage, X, 687 ) sous le.:nom d’Euryprère ( Euryp- tera), et qui serait distingué de tous ceux de cette division des longicornes , par le nombre des articles des antennes ; il sexait de douze, au lieu de onze. Il a pour type un in- secie du Brésil , qui nous est inconnu. P. 130. Près du sous-genre sténodère viennent ceux de Disrénie (Distenia) et de Comérès (Cometes), établis aussi par eux (Zbid, X , 485). Leur corselet est épineux ou tubercu- leux usant: ce qui les éloigne des sténodères , dont lés palpes sont faflebts plus courts, et dont les antennes sont Simplement garnies d’un duvet serré , et non velues, comme celles de ces deux sous-genres. Les élytres des dis- ténies vort en se rétrécissant, des angles huméraux à leur extrémité, qui est armée d’une épine ; elles sont linéaires et mutiques dans les cométès. Les espèces de ces deux sous- genres sout du Brésil. + P. 180. Le genre Gryllus de Linnæus en forme ici trois prin- cipaux : Gniow, SauTErEzLE, Criquer. C’est par inadver- tance que les RL où l’on donne leurs caractères ont été imprimés en petit-romain. P 221, première note. «Novéz aussi l’article T'ettigone de 554 CORRECTIONS ET ADDITIONS. PEncyclopédie méthodique. » Ajoutez, et celui de Tettigo- nides (Ibid.). P. 252, ligne 26, lisez : Tenmirines. P. 287, ligne 6, lisez : Hezwrac14. P. 304. MM. Lepeletier et Serville ( Encycl. méth. ) don- nent le nom générique de Pyrie ( Pyria ) à des insectes très voisins, selon eux, des Stilbes, mais dont le métathorax présente une ue en forme d’écusson ; dont la tête n’a point de dépression , et qui ont les yeux lisses disposés en triangle ; les latéraux sont notablement éloignés dés yeux ordinaires. P. 316. Famille des Fouisseurs. Ses divisions forment au- tant de genres ou sous-genres principaux : ScoLiE, SAPyce, Spuex, BemBex, Lanre, Nysson, Crazrow, et auxquels on pourrait ajouter celui de PaiLanrTus. P. 343. Sous-gènre Anprène. L'espèce que dans mon Gener. crust.et insect. (iv, p. 151), jai nommée Lagopus, et trois autres du Cap de Bonne-Espérance, s’éloignant des autres par le nombre de leurs cellules cubitales complètes, qui n’est que de deux , au lieu de trois , ainsi que par quel- ques autres caractères, forment, pour MM. Lepeletier et Ser- ville (Encycl. méth.), un nouveau genre, auquel ils ont donné le nom de SocrArter ( Scrapter). P. 344. Sous-penre Ft Ces savants ont institué (Ibid.), sous la dénomination de Ruarayme ( Rhathymus, auparavant Colax ), un sous-genre, voisin decelui-ci, mais qui en diffère par la saillie de son écusson , et en ce que la troisième cellule cubitale reçoit les deux nervures récur- rentes. Les crochets des tarses, en outre, sont entiers: Îls n’en citent qu’une espèce, et qui se trouve à Cayenne. P. 346. Sous-genre Xyzoco»r. Nous ÿ rapporterons, jus- qu’à plus ample examen , leur genre Lestis, (x, 705 ). P. 353. A la division des apiaires solitaires scopulipèdes appartient le genre qu’ilsont décrit sous le nom dé Monoe- QuE ( Monœca ), et dont je n’ai pas encore pu vérifier les ca- CORRECTIONS ET ADDITIONS. 555 ractères. Les mandibules sont étroites, pointues et bidentées. La cellule radiale est appendicée ; la seconde et la troisième cubitales reçoivent chacune une nervure récurrente. Les jambes postérieures sont terminées par deux épines, dont l’intérieuré dentée en scie. Ce sous-genre se rapproche de ceux de imacrocère et d’épicharis. P. 373. Voyez quant aux genres des lépidoptères diurnes, le premier fascicules du catalogue descriptif des lépidop- tères du Museum de la compagnie de Indes de M. Horsfeld. P. 388. Je rangerai, provisoirement au moins, dans la section des Zesperi-sphinx , le genre HécatÉsiE (Hecatesia), institué par M. Bois-Duval, dans son intéresante Monogra- phie des zygénides , qu’il vient de mettre au jour, ét qu’il termine par la première partie d’un autre ouvrage qui sera très utile aux amateurs, Europæorum lepidopterorum index methodicus. Il caractérise ainsi cette coupe générique : an- tennes hérissées, fusiformes, comme dans les nymphales, à articles assez distincts jusqu’à la massue ; palpes très ve- lus , à articles peu distincts , ne dépassant pas le chaperon ; trompe cornée ; roulée en spirale; corselet très velu; ailes couchées sur le corps. La seule espèce connue (Æ. fene- trata ) se trouve à la Nouvelle-Hokande. P. 394. Près des syntomides vient le genre Psicnorof, établi par ce savant dans le même ouvrage, et distinct, suivant lui, de tous les autres de Ja tribu des zygénides, par les antennes moniliformes, et ses ailes dépourvues de taches. Il ne comprend aussi qu’une seule espèce ( P. Duvaus celii) trouvée au Bengale, par M. Diard et feu M. Duüvaucel. P: 411. MM. Lepeletier et Serville ont formé avec la la Pyrale de Godart, qu’ils avaient décrite précédemment , à cet article, un nouveau genre, celui de Marronuze ( Ma- tronula ) , et qui diffère des autres de la division des tor- deuses, par les caractères suivants: palpes labiaux plus courts que la tête, leurs articles peu distincts , presque gla- bres; hanches antérieures très comprimées, aussi longues au moins que les cuisses. , P. 465. Sous-genre Srxeivs. Il est désigné dans l’Encycl. méthod. (x, 676), sous le nom de Lomarie ( Lomatia). 556 CORRECTIONS ET ADPITIONS, P. 466, ligne cinquième, lisez : AnrarAx, au lieu 5'Ax- THAX. P. 409, ligne dix-neuf, lisez : Pécecocére. PrrecocerA. P. 506. Sous-genre Sromoxe. MM. Lepeletier et Serville ont formé ( Encycl. méthod., X, 500), avec le S. siberita de Fabricius, un nouveau genre, Prosène ( Prosena )., et qu’ils distinguent du précédent, à raison de sa trompe beaucoup plus longue ( quatre fois plus longue'que la tête), et de la soie des antennes garnie de barbes des deux côtés. P. 5ro, note, ligne première, lisez: ferox au lieu de fera. P. 852 ligne 13, lisez: celle des Doricrocères. Après tant de témoignages d’estime et d’amitié que m’ont donnés les plus célèbres entomologistes, j'ai cette douce con- fiance, que prenant en considération la nature de cet ou- vrage, sa forme et son étendue, l'impossibilité de me pro- curer tous les matériaux nécessaires et de pouvoir tout citer, enfin mon âge et mes longs travaux, ils excuseront les oublis et les erreurs qui ont pu n’échapper.M. le baron Frevyeinet, gouverneur de la Guiane française, et vous mes anciens et fidèles amis, MM. Kirby, Klüg, le chevalier Schreibers, le comte Dejean, Dufour, Banon, Boyer de Fonscolombe, recevez ici le tribut de ma gratitude pour les communica- tions intéressantes que vous avez eu, dans cette circons- tance , la bouté de me faire. Paris , ce 12 décembre 1828. LA 5 Î L L l ! À La F 2 û F {: a & 4 n 0 « j i , x ñ + i pl <4 14 | ‘i : CICR ' n ‘ î $ TN : L : Li | “ PRE Û 3 e + RL + sou st ES : PR D + ü à