-/%- t- xA^ "'*■■ % ' ' *^j^ XM- « .. :k- < <. "Mw L-^' ^TTit^-'^ ^-V V , ■ LE E ANIMAL DISTRIBUÉ D'APRÈS SON ORGANISATION , POUR SERVIR r>E BASE A l'hISTOIPiE NATURELLE DES ANI- MAUX ET d'introduction A l'aNATOMIE COMPARÉE. Par m. le Cii^\ CUVIER, Conseiller d'État ordinaire, Secrétaire perpétuel de rAcadémie des Sciences de l'Institut Royal , Membre des Académies et Sociétés Royales des Sciences de Londres , de Berlin , de Pélersboiirg , de Stockholm, d'Edimbourg, de Copenhague, de GœLtiugue, de Turin> de Bavière , des Pays-Bas, etc. ^ etc. ■4 Avec Figures , dessinées d'après nature, TOalE I, CONTENANT L'l>rrRODUCTÎON, LES MAMMIFÈRES ET LES OLSEAÙX, À PARIS Chez DETERVILLE , Libraire , rue lîantefeuilîe , n", S. PE L IMPRIMERIE D E A. BEL IN. 1817. ^^■v^•'vv v^. v\ vx-vx 'vx^/^-w -vs -vv-vx vx v^-v-wx vx v\ V\ wvn -vN'X.x vx w vx vx. xx xx-vx. PRÉFACE. iyi'ETANT Youé par goùt^ dés ma première jeu- nesse, àrefudede rauatoiriie coiriparée, c'est-à-dire des lois de rorgauisatioii des animaux et des inodi- fîccitîoiis que cefîe organisation éprouve dans les di- verses espèces ^ et ayant depuis près de trente ans consacré à cette science tous les momens dont mes devoirs m'ont permis de disposer, j'ai eu pour but constant de mes travaux, de la ramener à des règles générales , et à des propositions qui en continssent Texpression la plus simple. Mes premiers essais me firent bientôt apercevoir que je n'y parviendrais qu'autant xjue les animaux dont j'aurais à faire con- naître la structure , seraient distribués conformément à cette structure même , en sorte que l'on pût em- brasser sous un seul nom , de classe 5 d'ordre, de genre, etc. toutes les espèces qui auraient entre elles, dans leur conformation tant intérieure qu'exiérieure, des rapports plus généraux ou plus particuliers. Or c'est ce que la plupart des naturalistes de cette époque n'avaient point cherclié à faire , et ce que bien peu d'entre eux auraient pu faire quand ils l'eusseiîl: voulu , puisqu'une distribution pareille supposait déjà une connaissance assez étendue des structures dont elle devait être en quelque sorte la représen- ta iion. VJ PREFx\CE. li est vrai que Daubenton et Camper avaient fourni des faits; que Pallas avait indiqué des vues: mais les idées de ces savans hommes n'avaient point encore exercé sur leurs contemporains Tinfluence qu'elles méritaient dWoir. Le seul catalogue général des animaux que Ton possédât alors et que Ton ait encore aujourd'liui, le S3^sième de Linnœus^ venait d'être défiguré par un éditeur malheureux qui ne s'était pas même donné le soin d'approfondir les principes de cet ingénieux méthodiste^ et qui partout où il avait rencontré quelque désordre , avait semblé faire des efforts pour le rendre plus inextricable. Il est vrai encore qu'il existait sur des classes particulières, des travaux très-étendus, qui avaient fait connaître un grand nombre d'espèces nou- velles; mais leurs auteurs n'avaient guère considéré que les rapports extérieurs de ces espèces, et per- sonne ne s'était occupé de coordonner les classes et les ordres d'après Fensemble de la structure; les caractères de plusieurs classes restaient faux ou incomplets, même dans des ouvrages anaîomiques justement célèbres; une partie des ordres étaient arbitraires; dans presque aucune de ces divisions, les genres n'étaient rapprochés conformément à la nature. Je dus donc , et cette obligation me prit un temps considérable , je dus faire marcher de front fanato- mia et la zoologie , les dissections et le classement ; chercher dans mes premières remarques sur l'or- ganisation, des distributions meilleures; m'en servir pour arriver à des remarques nouvelles ; employer PREFACE. Vl| encore ces remarques à perfectionner les distribu- tions; faire sortir enfin de cette fécondation mu- iuelle des deux sciences Fune par Tautre , un sys- tème zoologiqae propre à servir d'introducteur et de guide dans le champ de Tanatomie , et un corps^ de doctrine anatomique propre à servir de dévelop- pement et d'explication au système zoologique. Les premiers résultats de ce double travail pa- rurent en 1795 5 dans un mémoire spécial sur une nouvelle division des animaux à sang blanc. Une ébauche de leur application aux genres et à leur division en sous-genres , fit l'objet de mon Tableau élémentaire des Animaux, imprimé en 1798 , et j'améliorai ce travail avec le concours de M. Du- méril ^ dans les tables annexées au premier volume de mes Leçons d'Anatomie comparée^ en 1800. Peut-être me serais-je contenté de perfectionner ces tables , etaurais-je passé immédiatement à la pu- blication de ma grande anatomie, si dans le cours de mes recherches, je n'avais été bien souvent frappé d'un autre vice de la plupart des systèmes géné- raux ou partiels de zoologie ; je veux dire de la confusion où le défaut de critique y a laissé un grand nombre d'espèces, et même plusieurs genres. Non-seulement les classes et les ordres n'étaient pas assez conformes à la nature infime des ani- maux, pour servir commodément de base à mi traité d'anatomie comparée, mais les genres, quoi- que d'ordinaire mieux constitués, n'offraient eux- mêmes, dans leur nomenclature, que des ressources insuiïîpantes, parce que Jcs espèces n'avaient pas vil] pi\eface\ été rangées sous cliacun d'eux ^ conformément à leurs caractères. Ainsi, en plaçant le lamantin sous le genre des morses, la sirène sous celui des anguilles, Gmelin avait rendu toute proposition générale re- lative à l'organisation de ces genres impossible; tout comme en rapprochant dans la même classe , dans le même ordre, et à côté Tmi de l'autre, la seiche et le polype à bras, il avait rendu impos- sible de dire rien de général sur la classe et sur l'ordre qui embrassaient des êtres si disparates. Je cite là des exemples pris parmi les plus frap- pans ; mais il en existait une infinité de moins sensi- bles au premiercoup d'œil , qui n'avaient pas des inconvéniens moins réels. Il ne suffisait donc pas d'avoir imaginé de nou- velles distributions de classes et d'ordres , d'y avoir placé convenablement les genres ; il fallait en- core examiner toutes les espèces , afin de savoir si effectivement elles appartenaient aux genres où on les avait mises. Or quand j'en vins là, je trouvai non-seulement des espèces groupées ou dispersées contre toute raison, mais je remarquai que plusieurs n'étaient pas même éttiblies d'une manière positive, ni par les caractères qu'on leur assignait, ni parles figures et les descriptions que l'on en alléguait. Tantôt l'une d'elles, au moyen des synonymes, en représente sous un seul nom plusieurs , et sou- vent tellement différentes , qu'elles ne doivent pas entrer dans le même genre; tantôt une seule est doublée , triplée , et reparaît successivement dans rnÉFACE. îx plusieurs sous- genres 3 dans plusieurs genres, 4^^^" quefois dans des ordres dilTërens. Que dire 5 par exemple , du Irichecus manatus de Gmelin j qui, sous un seul nom spécifique, com- prend trois espèces et deux genres, deux genres difTerens presque en tout? Sous quel nom parler de la véîelle qui y figure deux fois parmi les mé- duses et une parmi les holothuries ? Comment y rassembler h s biphores, qui y sont appelées les unes du nom de dagysa , le plus grand nombre de celui de saîpa, et dont plusieurs sont rangées parmi les holothuria? Ainsi il ne suffisait pas , pour atteindre complète- ment le but, de revoiries espèces; il aurait f^ilhi revoir jusqu'à leurs synonymes ; c''est-à-dire qu'il aurait fallu refaire le système des animaux. Une telie entreprise, après le prodigieux déve- loppement que la science a pris depuis quelques années, eût été inexécutable dans son entier pour tout homme isole, même en lui supposant la plus longue vie, et nulle autre occupation; je n'aurais pas même été en état de préparer la simple esquisse que je donne aujourd'hui, si j'avais été livré à mes seuls moyens; mais les ressources de ma position me parurent pouvoir suppléer à ce qui me man- quait de temps et de talent. Vivant au milieu de tant d'habiles naturalistes; puisant dans leurs ou- vrages à mesure qu'ils paraissaient; usant avec au- tant de liberté qu'eux des collections rassemblées par leurs soins; en ayant moi-même formé une très- coiisidcrablc spécialement appropriée à mou objet ^ % PRÉFACE. une grande partie de mon travail ne devait consister que dans Femploi de tant de riches matériaux. II n'était pas possible qu'il me restât beaucoup à faire, par exemple, sur des coquilles étudiées par M. de Lamarck , ni sur des quadrupèdes décrits par M. GeofTroi. Les nombreux rapports nouveaux saisis par M. de Lacépède, étaient autant de traits pour mon tableau des poissons. M. Levaillant , parmi tant de beaux oiseaux rassemblés de toute part ^ apercevait des détails d'organisation que j'adaptais aussitôt à mon plan. Mes propres recherclies employées et fécondées par d'autres naturalistes ^ produisaient pour moi des fruits c/u'elles n'eussent pas donnés tous entre mes seules mains, Ainsi M. de Blainville, M. Oppel 5 en examinant les préparations anato- miques que je desfinais à fonder mes divisions des reptiles^ en tiraient d'^ivance, et peut-être mieux que je n'aurais pu le faire, des résultats que je ne fesais encore qu'entrevoir , etc., etc. Ces réflexions m'encouragèrent , et je me déter- minai à faire précéder mou Traité d'Anatomie comparée , d'une espèce de système abrégé des animaux , où je présenterais leurs divisions et sub- divisions de tous les degrés, établies parallèlement sur leur structure intérieure et extérieure; où je don- nerais l'indication des espèces bien authentiques qui appartiennent avec certitude à chacune des subdi- visions 5 et où, pour mettre plus d'intérêt, j'entre- l'ais dans quelques détails sur celles de ces espèces que leur abondance dans noire pays, les services que nous eu lirons, les dommages qu'elles nous PREFACE. X) ^ Causent, les singularités de leurs mœurs et de leur , économie^ leurs formes extraordinaires , leur beauté ou leur grandeur, rendent plus remarquables. J'ai espéré par là devenir utile aux jeunes natu- ralistes qui, pour la plupart, se doutent peu de la confusion et des erreurs de critique dont fourmillent les ouvrages les plus accrédités, et qui, surtout dans ]es pays étrangers^ ne s'occupent point assez de l'étude des vrais rapports de conform^ition des êtres ; j'ai cru rendre encore un service plus di- rect aux anatomistes qui ont besoin de connaître d'avance, sur quelles classes, sur quels ordres ils doivent porter leurs recherches, lorsqu'ils se propo- sent d'éclairer par l'anatomie comparée quehjue problème d'anatomie humaine ou de ph^^siologie ^ mais que leurs occupations ordinaires ne pré- parent point assez à bien remplir cette condition essentielle à leur succès. Cependant, je n'ai pas prétendu étendre égale- ment cette double vue à/ toutes les classes du règne; les animaux vertébrés ont dû m'occuper de préfé- rence comme plus intéressans sous tous les rap- ports. Parmi les non vertébrés , j'ai dû étudier plus particulièrement les mollusques nus et les grands zoophytes ; mais les innombrables variations des formes extérieures des coquilles et des coraux, les animaux microscopiques, et les autres familles qui ne jouent pas dans la nature un rôle très apparent , ou dont l'organisation offre peu de prise au scalpel, ne demandaient pas d'être traitées avec le même détail. Je pouvais d'ailleurs , pour la partie des Xlj rKÉFACÏÏ. coquilles et des coraux, m'en rapporter à l'ou- vrage que M. de Lamarck publie en ce moment , et 011 Ton trouvera tout ce que le plus ardent désir de savoir peut exiger. Quant aux- insectes , si intéressans par leurs formes extérieures , par leur organisation , par leurs habitudes , par leur influence sur toute la nature vivante , j'ai eu le bonheur de trou- ver un secours qui , en rendant mon ouvrage infiniment plus parfait qu'il n'aurait pu sortir de ma plume , en a beaucoup accéléré la publica- tion. Mon confrère et mon ami M. de Latreiile , l'homme de TEurope qui a le plus profondément étudié ces animaux, a bien voulu présenter en un seul volume , et à peu près dans l'ordre que j'ai suivi pour les autres parties, le résumé de ses im- menses recherches , et le tableau abrégé de ces innombrables genres que les entomologistes ne ces- sent d'établir. Au reste, si dans cfuelques endroits j'ai donné moins d'étendue à l'exposition et des sous-genres et des espèces, cette inégalité n'a pas eu lieu pour ce qui concerne les divisions supérieures et les indications des rapports, que j'ai fondées partout sur des bases également solides en fesant partout des recherches également assidues. J'ai examiné une à une toutes les espèces que j'ai pu me procurer en nature; j'ai rapproché celles qui ne différaient l'une de fautre que par la taille, la couleur ou le nombre de quelques parties peu imporiantes , et j'en ai fait ce que j'ai nommé un «C'js-gcnre. PRÉFACE. XV] Toutes les fois que je l'ai pu , j'ai disséqué au moins une espèce de chaque sous-genre ; et si l'on excepte ceux auxquels le scalpel ne peut pas être appliqué , il existe dans mon livre très-peu de groupes de ce degré dont je ne puisse produire au moins quelque portion considérable des organes. Après avoir déterminé les noms des espèces que j'ai observées, et qui avaient été auparavant bien re- présentées ou bien décrites, j'ai placé dans les mêmes sous-genres celles que je n'ai point vues , mais dont j'ai trouvé dans les auteurs des figures assez exactes, ou des descriptions assez précises pour ne laisser aucun doute sur leurs rapports na- turels; mais j'ai passé sous silence ce grand nombre d'indications vagues sur lesquelles on s'est trop pressé selon moi d'établir des espèces , et dont l'adoption est ce qui a le plus contribué à mettre dans le cata- logue des êtres , cette confusion qui lui ôte une si grande partie de son utilité. J'aurais pu ajouter presque partout des espèces nouvelles en quantité notable; mais comme je ne pouvais renvoyer à des figures , il aurait fallu eu étendre les descriptions au delà de ce que l'espace me permettait; j'ai donc mieux aimé priver mon ouvrage de cet ornement, et je n'ai indiqué que celles qui , par une conformation singulière , don- nent lieu à des sous- genres nouveaux. Une fois mes sous-genres établis sur des rapports certains et composés d'espèces bien constatées , il ne s'agissait plus que d'en construire ce grand écha- faudage de genres , de tribus, de familles, d'ordres , r f IS 51V PREFACE. , t de classes et d'embranchemeus qui constitue fen semble du règne animal. Ici j'ai marché en partie en montant des divisioi inférieures aux supérieures par voie de rapproclie- mens et de comparaisons; en partie aussi en des- cendant des supérieures aux inférieures par le principe de la subordination des caractères; compa- rant soigneusement les résultats des deux méthodes, les vérifiant Tune par l'autre, et ayant soin d'établir toujours la correspondance des formes extérieures et intérieures qui, les unes comme les autres, fout partie intégrante de l'essence de chaque animal. Telle a été ma marche toutes les fois qu'il a été nécessaire et possible d'introduire de nouveaux ar- rangemens; mais je n'ai pas besoin de dire que dans plusieurs parties du règne, les résultats auxquels elle m'aurait conduits, avaient déjà été obtenus à un degré si satisfesant qu'il ne m'est resté d'autre peine que celle de suivre les traces de mes prédé- cesseurs. Néanmoins, dans ces cas mêmes où je , n'avais rien à faire de plus qu'eux, j'ai vérifié et constaté par des observations nouvelles ce qu'ils avaient reconnu avant moi , et je ne l'ai adopté qu'après l'avoir soumis à des épreuves sévères. liC public a pu prendre une idée de ce genre d'examen dans les mémoires sur l'anatomie des mollusques qui ont paru dans les Annales du Mu- séum, et dont je donne en ce moment une coîiec^ tion séparée et augmentée. J'ose l'assurer que j'ai fait un travail tout aussi étendu sur les animaux PREFACE. XV vertébrés, les annélides, les zoophytes et sur beau- coup d'insectes et de crustacés. Je n'ai pas cru né- cessaire de le publier avec le même détail ; mais toutes mes préparations sont exposées au cabinet d'Anatomie comparée dn Jardin du Roi, et servi- ront ultérieurement à mon Traité d'Anatomie. Un autre travail bien considérable , mais dont les pièces ne peuvent être rendues aussi authentiques , c'est Texamen critique des espèces. J'ai vérifié toutes les figures alléguées par les auteurs, et l'ap- porté chacune autant que je l'ai pu à sa véritable espèce, avant de faire choix de celles, que j'ai indiquées; c'est aussi uniquement d'après cette vé- rification , et jamais d'après le classement des mé- thodistes précédens , que j'ai rapporté à mes sous-genres les espèces qui y appartenaient Voilà pourquoi l'on doit voir sans éfonnement que tel genre de Gmelin, est aujourd'hui réparti même dans des classes et des embranchemens différens ; que de nombreuses espèces nominales sont réduites à une seule ; et que des noms vulgaires sont appli- qués tout autrement qu'auparavant. Il n'est pas un de ces changemens que je ne sois en état de justifier, et dont le lecteur ne puisse trouver lui-même la preuve, s'il veut recourir aux sources que je lui indique. Afin d'alléger sa peine, j'ai eu soin de choisir pour chaque classe un auteur principal , d'ordinaire le plus riche en bonnes figures originales , et je ne cite des ouvrages secondaires qu'autaiit que celui-là XVJ PREFACE. ne me fonniitrien^ ou qa'il est bon d'établir quelque comparaison pour mieux constater des synonymes. Ma matière aurait pu remplir bien des volumes ; mais je me suis fait un devoir de la resserrer, en imaginant des moyens abrégés de rédaction. C'est par des généralités graduées que j'y suis parvenu. En ne répétant jamais pour une espèce ce que l'on peut dire pour fôut un sous-genre ^ ni pour un genre ce que Ton peut dii-e pour tout un ordre, et ainsi de suite , on arrive à la plus grande économie de paroles. C'est à quoi j'ai tendu par-dessus tout, d'autant que c'était là au fond le but principal de mon ouvrage. On remarquera cependant que ]& n'ai pas employé beaucoup de termes techniques , et que j'ai cherché à rendre mes idées sans tout cet appareil barbare de mots factices qui rebute dans îes ouvrages de tant de naturalistes modernes; il ne me semble pas que ce soin m'ait rien fait perdre en précision ni eu clarté. Il m'a fallu malheureusement introduire beau- coup de noms nouveaux , quoique j'aie mis une grande attention à conserver ceux de mes devan- ciers; mais les nombreux sous-genres que j'ai éta- blis 5 exigeaient ces dénominations ; car dans des choses si variées , la mémoire ne se contente pas d'indications numériques. Je les ai choisies , soit de manière à indiquer quelque caractère, soit dans les dénominations usuelles que j'ai latinisées, soit enfin, à l'exemple de Linnœus, parmi les noms de la mythologie , qui sont en général agréables à l'oreillcj çt que l'on est loin d'avoir épuisés. PREFACE. V XViJ Je conseille néanmoins ^ quand on nommera les espèces 5 de n'employer que le substantif du grand genre, etle nom trivial. Les noms de sous-genres ne sont destinés qu'à soulager la mémoire , quand on voudra indiquer ces subdivisions en particulier. Autrement, comme les sous-genres, déjà très- niultipliés , se multiplieront beaucoup plus par la suite, à force d'avoir de substantifs à retenir con- tinuellement, on sera exposé à perdre les avantages de cette nomenclature binaire si heureusement imaginée par Linnœus. C'est pour la mieux consacrer que j'ai démembré le moins qu'il m'a été possible, les grands genres de cet illustre réformateur de la science. Toutes les fois que les sous-genres dans lesquels je les divise n'ont pas dû aller à des familles différentes, je les ai laissés ensemble sous leur ancien nom générique. C'était non-seulement un égard que je devais à la mémoire de Linnaeus , mais- c'était aussi une atten- tion nécessaire pour conserver la tradition et l'in- telligence mutuelle des naturalistes des différens pays. Pour faciliter encore davantage l'étude de ce livre, car il est fait pour être étudié pins que pour être lu , j'y ai fait employer les divers caractères de l'imprimerie, de manière à correspondre aux divers degrés de généralité des idées. Tout ce qui peut se dire des divisions supérieures, jusqu'aux tribus ou sous-familles inclusivement, est en saint- augustin ; tout ce qui regarde les genres en cicéro ; les sous- genres et autres subdivisions en petit- TOME I. ij ' XVllj PREFACE* romain; les espèces dont j'ai cru devoir parler eu particulier 5 sont aussi en petit-romain , mais à lignes plus cour tes^ ou rentrées d'un quadrat; enfin les notes placées au bas des pages, contenant l'indication des espèces moins impor taji tes ^ et les discussions sur la synonymie ou sur quelques erreurs que je reprends dans les ouvrages de mes prédécesseurs, sont en petit texte. Partout les noms des divisions supérieures sont en grandes majuscules ; ceux des familles , des genres et des sous-genres, en petites majuscules, corres- pondantes aux trois caractères employés dans le texte; ceux des espèces en italiques; le nom latin est à la suite du nom français, mais entre deux parenthèses, et Ton a observé des règles à peu près semblables dans les tables méthodiques qui pré- cèdent chaque vokime, et qui sont destinées à gui- der d'abord les commençans. Ainsi l'œil distiiiguera d'avance l'importance de chaque chose et l'ordre de chaque idée, et l'imprimeur aura secondé l'au- teur de tous les artifices que son art peut prêter à la mnémonique. Cette habitude que Ton prend nécessairement en étudiant l'histoire naturelle , de classer dans son esprit un très -grand nombre d'idées, est l'un des avantages de cette science dont on a le moins parlé, et qui deviendra peut-être le principal, lorsqu'elle aura été généralement introduite dans l'éducation commane ; on s'exerce par -là dans cette paiiie de la logique qui se nomme la mé- thode , à peu près comme on s'exerce par l'étude de la géométrie dans celle qui se nomme le syllo- PREFACK. XIX gîsme, par la raison que Thistoire naturelle est la science qui exige les méthodes les plus précises, comme la géométrie celle qui demande les raison- nemens les plus rigoureux. Or cet art de la mé- thode , une fois qu'on le possède bien ^ s'applique avec un avantage iafîni aux études les plus étran- gères h rhistoire naturelle. Toute discussion qui suppose nn classement des faits ^ toute recherche qui exige une distribution de matières ^ se fait d'après les mêmes lois; et tel jeune homme qui n'avait cru faire de ceiïe science qu'un objet d'a- musement, est surpris lui-même , à l'essai, de la facilité qu'elle lui a procurée pour débrouiller tous les genres d'affaires. • Elle n'est pas moins utile dans la solitude. Assez étendue pour suffire à l'esprit le plus vaste , assez variée, assez intéressante pour distraire l'ame la plus agitée, elle console les malheureux, elle calme les haines. Une fois élevé à la contemplation de cette harmonie de la Nature irré.sistiblement réglée par la Providence, que l'on trouve faibles et petits ces ressorts qu'elle a bien voulu laisser dépendre du libre arbitre des hommes ! Que l'on s'éionne de voir tant de beaux génies se consumer si inuti- lement, pour leur bonheur et pour celui des aufres, à la recherche de vaines combinaisons dont quel- ques années suffisent pour faire disparaître jusqu'aux traces. Je l'avoue hautement : ces idées n'ont jamais été étrangères à mes travaux , et si j'ai cherché de tous mes moyens à propager cette paisible étude, c'est XX . PREFACE. que dans mon opinion elle est plus capable qu'au* cune autre , d'alimenter ce besoin d'occupation qui a tant contribué aux troubles de notre siècle ; mais il est tems de revenir à mon objet. Il me reste à rendre compte des principaux cbangemens que j'ai faits aux méthodes dernière- ment reçues, et à témoigner ce que je dois aux naturalistes dont les ouvrages m'en ont fourni ou suggéré une partie. Pour prévenir une critique qui se présentera na- iurellemenl: à beaucoup de personnes , je dois remarquer d'abord, que je n'ai eu ni la préten- tion , ni le désir de classer les êtres de manière à en former une seule ligne , ou à marquer leur supériorité réciproque. Je regarde mciuc toute V tentative de ce genre comme inexécutable ; ainsi je n'entends pas que les mammifères ou les oi- seaux, placés les derniers, soient les plus impar- faits de leur classe ; j'entends encore moins que le dernier des mammifères soit plus parfait que le premier des oiseaux, le dernier des mollus- ques plus parfait que le premier des annélides ou des zoopliy tes; même en restreignant ce mot vague de plus parfait , au sens de plus com- plètement organisé. Je n'ai considéré mes divisions et subdivisions que comme l'expression graduée de la ressemblance des êtres qui entrent dans chacune; et quoique il y en ait où l'on obsei've une sorte de dégradation et de passage d'une espèce à l'autre, qui ne peut être niée , il s'en faut de beaucoup que cette disposition soit générale. L'échelle pré- PREFACE. XXJ fendue des êtres n'est qu'une application erronée à la totalité de la création de ces observations par- tielles ^ qui n'ont de justesse qu'autant qu'on lesr restreint dans les limites où elles ont été faites ^ et cette application , selon moi ^ a nui, à un degré que l'on aurait peine à imaginer , aux progrès de This- foire naturelle dans ces derniers tems. C'est en conformité de cette manière de voir, que j'ai établi ma division générale en quatre em- brancliemens , qui a déjà été exposée dans un mé- moire particulier ; je crois toujours qu'elle exprime les rapports réels des animaux plus exactement que l'ancienne division en vertébrés et non vertébrés ^ par la raison que les anima^ux vertébrés se ressem- l^lent beaucoup plus entre eux que les non verté- brés, et qu'il était nécessaii-e de rendre cette diffé- rence dans l'étendue des rapports. M. Virey, dans un article du nouveau Diction- naire d'Histoire naturelle, avait déjà saisi une partie des bases de cette division, et principalement celle qui repose sur le système nerveux. Le rapprochement particulier des vertébrés ovi- pares entre eux , a pris sa source dans les curieuses observations de M. Geoffroy sur la composition des têtes osseuses, et dans celles que j'y ai ajoutées re- lativement au reste du squelette et à la myologie. Dans la classe des mammifères, j'ai ramené les solipèdes aux pachydermes; j'ai divisé ceux-ci en familles d'après de nouvelles vues; j'ai rejeté les ruminans à la fin des quadrupèdes ; j'ai phicé le la- X5Îj PREFACE. nianliii près des cétacés; j'ai distribué un peu aufre- tiient Tordre des carnassiers; j'ai séparé les ouistitis de tout le genre des singes ; j'ai indiqué une sorte de parallélisme des animaux à bourse avec les autres mammifères digités, le tout d'après mes propres études anatomiques. Les travaux récens et approfon- dis de mon ami et collègue M. Geoffroy de Saint- Hilaire^ ont servi de base à tout ce que je donne sur les quadrumanes et sur les chauves-souris. Les recberclies de mon frère ^ M. Frédéric Cuvier , sur les dents des carnassiers et des rongeurs ^ m'ont été d'une grande utilité pour les sous-genres de ces deux ordres. Les genres de feu M. Illiger ne sont guère que le résultat de ces inêmes recherches et de celles de quelques naturalistes étrangers; cepen- dant j'ai adopté ses noms toutes les fois que ses genres se sont rencontrés avec mes sous -genres. M. de Lacépède avait aussi saisi et indiqué plu- sieurs excellentes divisions de ce degré ^ que je me suis également empressé d'adopter; mais les carac- tères de tous les degrés et toutes les indications d'espèces ont été faites d'après nature, soit dans le cabinet d'Anatoraie, soit dans les galeries du Muséum. Il en a été de même des oiseaux; j'ai examiné avec la pins grande attention plus de quatre mille individus au Muséum; je les ai rangés d'après mes vues dans la galerie publique, depuis plus de cinq ans, et j'en ai tiré tout ce que je dis de cette classe dans cctic partie de mon ouvrage. Ainsi, les rapports que mes subdivisions pourraient avoir avec quel- PREFACE, XXllj qiies iabîeaiix récents ^ soiît de ma part purement accidentels. J'espère que les naturalistes approuveront les nombreux sous-genres que j'ai cru devoir établir parmi les oiseaux de proie , les passereaux et les oiseaux de rivages; ils me paraissent avoir apporté la plus grande clarté dans des genres au- paravant fort embrouillés. J'ai marqué aussi exac- tement que je l'ai pu , la concordance de ces sub- divisions avec les genres de MM. de Lacépède , Meyer, Wolf, Temmink^ Savigny, et j'ai rap- porté à chacune toutes les espèces dont j'ai pu avoir une connaissance bien positive. Ce travail fatigant sera agréable à ceux qui s'occuperont à Fcivenir d'une véritable histoire des oiseaux. Les beaux ouvrages d'ornithologie pubUés depuis quel- ques années, et principalement ceux de M. le Vail- lant, qui sont remplis de tant d'observations inté- ressantes, et ceux de M. Vieillot, m'ont été fort utiles pour désigner avec- précision les espèces cju'ils représentent. La division générale de cette classe est restée telle que je l'avais publiée en 1798, dans mon Ta- bleau élémentaire (t). J'ai cru aussi devoir conserver pour les reptiles (1) Je n'en fais l'observation, que parce qu'un naturaliste estimable (M. Vieillot) s'est allribué par oubli, clans un ouvrage de cette année 1816 , la révinion des picœ avec les passeres. Je l'avais faite dès 1798. Je dois consigner ici le regret de n'avoir pu profiter de son travail , qui n'a paru que long-temps après que mon premier volume était déjà achevé d'imprimer. XXÎV PREFACE. ia division générale de mon ami M. Brongnîartj mais j'ai fait de grands travaux anatomiqnes pour arriver aux subdivisions ultérieures. M. Oppel, comme je Tai dit ^ a profilé en partie de ces travaux préparatoires; et toutes les fois qu'en définitif mes genres se sont accordés avec les siens, j'en ai averti. L'ouvrage de Daudin, tout médiocre qu'il est, m'a été utile pour des indications de détail ; mais les di- visions particulières que j'ai données dans les genres des monitors et des geckos , sont le produit de mes propres observations , faites sur un grand nombre de reptiles nouvellement apportés au Muséum par Péron et par M. Geoffroy. Mes travaux sur les poissons me paraissent ce que }'ai fait de plus considérable toucbant les animaux vertébrés. Notre Muséum ayant reçu un grand nombre de poissons, depuis que le célèbre ouvrage de M. de Lacépède a été publié, j'ai pu ajouter plu- sieurs subdivisions à celles de ce savant naturaliste , combiner autrement plusieurs espèces, et multiplier les observations anatomiques. J'ai eu aussi àes moyens de mieux constater les espèces de Com- merson et de quelques autres voyageurs; et, à cet égard, je dois beaucoup à une revue qu'a faite M. Duméiil des dessins de Commerson, et des pois- sons secs qu'il avait apportés , mais qui n'ont été recouvrés que depuis peu : ressources auquelles j'ai joint celles que m'offraient les poissons rapportés par Péron de l'Océan et de l'Archipel des bides; ceux que j'ai recueillis dans la Méditerranée, et les collections faites à la cote de Coromandel par PREFACE. XXV feu Sonneraf 5 à l'Isle de France par M. Mathieu , danà le Nil et dans la Mer rouge par M. GeofFroi , etc. J'ai pu ainsi vérifier la plupart des espèces de Blocli, de Russe! et d'autres, et faire préparer les sque- lettes et les viscères de presque tous les sous-genres, en sorte que cette partie offrira, j'espère, beaucoup de nouveautés aux Ichthyologistes. Quant à ma division de cette classe, je conviens qu'elle est peu commode pour l'usage , mais je la crois au moins plus naturelle qu'aucune des pré- cédentes; en la publiant, il y a quelque temps, je ne l'ai donnée que pour ce qu'elle vaut; et si quelqu'un découvre un principe de division plus net et aussi conforme à l'organisation, je m'em- presserai de l'adopter. Il est connu que tous les travaux qui ont eu lieu sur la division générale des animaux sans vertèbres ^ ne sont que des moditîcatious de ce que j'ai proposé en 1795, dans le plus ancien de mes mémoires, et l'on sait en particulier combien de soins et de temps j'ai consacré à l'anatomie des mollusques en général, et principalement à la connaissance des mollusques nus. La détermination de cette classe , ainsi que ses divisions et subdivisions , reposent sur mes observations; le magnifique ouvrage de M. Poli, m'avait seul devancé par des descriptions et des anatomies utiles à mon but, mais des multivaîves et des bivalves seulement. J'ai vériiié.tous les faits que cet habile anatomiste m'a fournis^ et je crois avoir marqué avec plus de justesse les fonctions de quelques organes. J'ai chei'ché aussi à détei'miner XXVJ PnEFACE. les animaux auxquels appartiennent les principales formes (-es coquilles, et à répartir celles-ci d'après cette considération ; mais quant anx divisions ulté- rieures des coquilles dont les animaux se ressem- blent, je ne m'en suis guères occupé , que pour me mettre en état d'exposer brièvement celles qu'ont admises MM. de Lamark et de Montfort; et même le petit nombre de genres ou de sous -genres qui me sont propres, dérivent principalement de l'ob- servation des animaux. Je me suis borné à citer par voie d'exemple, un certain nombre des espèces de Martini , de C.hemnitz, de Lister, de Soldani, et cela uniquement parce que le volume où M. de Lamark doit traiter de cette partie n'ayant pas en- core para, j'étais obligé de fixer sur des objets précis l'attention de mes lecteurs. Mais je n'ai pas prétendu mettre dans le choix et la détermination de ces espèces, la même critique que pour celles des animaux vertébrés et des mollusques nus. Les belles observations de MM. Savign}^ Lesueur el Desmare ts sur les ascidies composées , rappro- chent cette dernière famille de mollusques, de cer- tains ordres de zoophyte^; c'est un rapport curieux et une preuve de plus que les animaux ne peuvent être rangés sur une même ligne. Je crois avoir retiré les annélides, dont l'établis- sement m'appartient de fait, quoique je n'aie pas imaginé leur nom, du mélange oii ils étaient con- fondus auparavant, parmi les mollusques, les ies- tacés et les zoophytes, et les avoir rapprochés dans l'ordre naturel ; leurs genres mêmes n'ont acquis PnEFACE. XXVlj tpelcpe clarté que par les détermîiiafîons que j'ea ai données dans le Dictionnaire des Sciences na- turelles et ailleurs. Je ne parlerai point des trois classes contenues dans le troisième volume; M. Latreille, seul auteur de cette partie, si l'on excepte quelques détails d'anatomie que j'ai intercalés dans son texte, d'après mes observations et celles de M. Ramdolir, expo- sera dans un avertissement ce que son travail a de particulier. Quant aux zoophj^tes qui terminent le règne animal, je me suis aidé pour les écîiioodermes du travail récent de M. de Lamarck ; et pour les vers intestinaux, de l'ouvrage de M. Rudolplii , intitulé Entozoa; mais j'ai fait moi-même l'anatomie de tous les genres, dont quelques-uns n'ont encore été dé- terminés que par moi. Au reste il existe sur l'ana- tomie des échiiiodermes un travail excellent de M. Tiedemann , que l'Institut a couronné il y a quelques années et qui paraîtra bientôt ; il ne lais- sera rien à désirer sur ces curieux animaux. Les coraux et les infasoires n'offrant presque point de prise à l'anatomie , j'en ai traité fort brièvement, li'ouvrage nouveau de M. de Lamarck suppléera à ce qui me manque (i). Je n'ai pu rappeler ici que les auteurs qui m'ont fourni ou qui ont fait naître en moi des vues géné- (i) Je reçois à l'instant même Y Histoire des Polypiers coraîUgènes Jlexihles de M. Lamouronx , qui donnera elle-même un excellent supplément à M. Lamarct. Xxviij PREFACE. raies (i). Il en est beaucoup d'autres auxquels J^ai dû des faits particuliers, et que j'ai cités avec soin aux articles où je profite de leurs observations. On pourra voir leurs noms à toutes les pages de mon livre. Si j'avais négligé de rendre justice à quel- qu'un d'entre eux, ce serait un oubli bien invo- lontaire, et j'en demande excuse d'avance; il n'est à mes yeux aucune propriété plus sacrée que celle des conceptions de l'esprit, et l'usage devenu trop commun parmi les naturalistes, de masquer des plagiats par des cbangemens de noms, m'a tou- jours paru un véritable délit. Je vais maintenant m'occuper sans relâche de la publication de mon Anatomie comparée ; les maté- riaux en sont prêts , une grande quantité de pré- parations et de dessins sont terminés et classés ; et j'aurai soin de diviser cet ouvrage par parties , dont chacune fera un tout, en sorte que si mes forces ne suffisent pas pour exécuter la totalité de mon plan , ce que j'aurai donné au public formera cepen- dant des suites complètes, chacune dans son objet ; et que les matériaux que j'aurai rassemblés, pour- ront être employés immédiatement par ceux qui voudront bien entreprendre la continuation de mes travaux. Au Jardin du Roi , ocùohre i8i6. (l) M. do Blainvillo vient de publier récemment sur toute la zoologie des lahles, dont j'ai aussi le regret de n'avoir pu proûter, parce qu'elles ont paru au moment où mon oayrage était presque en-. tièrcmetit imprimé. TABLE METHODIQUE DU PREMIER VOLUME. Introduction pag. i De l'Histoire Naturelle et de ses méthodes en • général Tl?, Des Etres vivans et de Torganisation en général . 1 2 Division des Etres organisés en animaux et végétaux 2L Des formes propres aux élémens organiques du corps animal , et des combinaisons principales de ses élémens chimiques 25 Des forces qui agissent dans le corps animal. . . . 5o Idée sommaire des fonctions et des organes du corps des animaux, ainsi que des divers degrés de leur complication ........,.....; 06 Exposé rapide des fonctions intellectuelles des animaux 47 De la méthode dans son application au règne animal * 55 Distribution du règne animal en quatre grandes divisions 67 Animaux vertébrés en général 62 Leur subdivision en quatre grandes classes G7 MAMMIFERES, pag. 70 Leur division en ordres. 76 Î3ÏMANES 81 Homme Ib. tonformalion particu- lière de l'homme ... 82. Développement phy- sique et moral de l'homme Variétés de l'espèce; f"| f\ f\ <\ F«V ■^ ''' ■» ' '' ' / XXX TABLE MET humaine 94 QUADRUMANES.. 100 Sinj^es 101 Singes proprement diis 102 Orangs Ib. Guenons io4 Babouins 107 Magots IL. Macaqiies 108 CynocépLales.. 109 ManUiils 111 Pongos Ib. Sapajous 112 Sapajous propre- ment dits Ib. Alouattes. .... Ib. Sapajous ordi- naires.. . , . . . 1 15 Aièlcs Ib. Sajous ii4 Sakis 1 15 Ouistitis Ib. Makis 116 M;ikis proprem.dils. 117 Indris. r i(S Loris Ib. Galago Ib. Tarsiers; 119 CARNASSIERS .... Ib. Chéiroptères 21 Chauve-souris 122 Roussettes ^110 Boussetifs pro- prement dites.. Ib. Cépbaloles 124 Cliauve-souris pro- ment dites Ib. Molosses 125 HODIOUE. Nyctinomes ... « Ib, Noclilions Ib. Phyilostomes. . . • 126 Rliinoloplies Ib, Mégadermes.... 127 ■ Nyclères 128 Rliinopomes. . . . Ib. Taphiens Ib, Vespertilions. . . . 129 Oreillards i3o Galeopiîhècjues Ib. Insectivores i3i Hérissons i32 Musaraignes Ib, Desmans j34 Scalopes Ib. Chrysoclilores. . . i35 Tenrecs 137 Taupes l'àj Carnivores i38 Plantigrades. ...... 141 Ours Ih. Ratons i43 Coatis Ib. Kinkajous i44 Blaireaux Ib. Gloutons. . . c. . • . . i45 Digitigrades 147 Martes Ib, Putois.. . . , Ib. Maries proprement diles 149 Mouffettes i5o Loutres i5i Chiens iSz Renards 1 54 Civettes i56 Civettes propre- BU PREMIER meni diles Ib. Geneltes Ib. Mangoustes iSy Suricales i58 Hyènes Ib. Cliats. i5g Amphibies i63 Phoques ......... 164 PliO(jues propre- ment (lits Otaries Morses Marsupiaux Didelpliis Chironectes Dasyures . ...... Pern mêles Plialajigers Phalangers pro- prement dits. . Pelanrus Hypsiprimnus. . . . Kangnroos. • Koala Pliascolomes RONGEURS A CLAVICULES Castors.. Rats i65 166 167 169 172 Ib. 1-5 176 178 Ib. 179 iSo 182 i84 Ib. 186 189 Ib. 191 Campagnols Ib. Ondatras 192 Campagnols pro- prement dits. , Ib. Ijemmings igô Ecliimys ig4 Loirs 195 Hydromys 196 Balsproprem. dits. 197 VOLUME XXXJ Hamsters 1 98 Gerboises 199 Rals-laupes du cap ou Bailiyergiis* . 201 HéiaillJS 202 Marmottes 2o3 Ecureuili* 204 • PoLttouches, . » . . . 206 Aye- Aye 207 Sans CLAVICULES.. . . 208 Porc-Épics Ib» Lièvres 209 Lièvres proprem, dits 210 Lagomys ........ 211 Cabiais , . 212 Cochons d'Inde.. . 2i3 Agoutis 2i4 Pacas. , Ib, ÉDENTJÉS 2i5 Tardigraçes Ib. Par^seux ..,,.... Ib. Megaflieriuin. Voyez les additions et corrections, au 4^. vol. EdentÉs ordinaires 218 Tatous Ib, Orycteropes 121 Eourriuliers 222 Pangolins 223 MONOTREBIES 224 Echidnés 226 Ornithorin.|ues. . . . Ib. PACHYDERMES. .. 227 Proboscidiens 228 Eléphans 2^0 XXxij TABLE ivlaslodontes Pachydermes ordin. Hippopotames .... Cochons Cochons propre- ment dits Phacochœres Pécaris ,. . . Anoplotlierium. .. Rhinocéros Daman.. Palseotherium Tapirs SOLIPEDES Chevaux RUMINANS Sans cornes Chameaux Chameaux propre ment dits Lamas Chevrotains Avec cornes. ® Cerfs Girafes Antilopes Chèvres Moutons Bœufs CÉTACÉS Herbivores Lamantins Dugongs Rjlines Ordinaires A PETITE TÊTE. METHODIQUE 232, 233 234 235 ib, 256 238 239 240 241 242 243 Ih. 246 249 Ib. 25o 25 1 Ib. 253 258 269 265 266 269 271 273 Ib. 274 275 Ib. Dauphins 277 Dauphins propre- ment dits.. •... . Ib, Marsouins 279 Delphinaplères. . 280 Hypéroodons Ib. Narvals .' Ib. A GROSSE TÊTE. Cachalots 282 Fhysélères 284 Baleines Ib. Balénoptères à ven- tre lisse 286 Balénoptères à ven- tre plissé 287 Vertébrés ovipares en général 3 04 OISEAUX 290 OISEAUX DE PROIE. 3o3 Diurnes 3o4 Vautours Ib, Vautours propre- ment dits 3o5 Sarcorauiplies. . . . 3o6 Percuoptères 5o7 Griffons SoS Faucons 809 Faucons propre- ment dils //;. Gerfiinls 012 Ignobles 5i5 Aigles Ib. Aigles propre- ment dils. .... Jb. Aigles pécheurs, 5i5 OiTrayes., . . . Ib. Ealbusards,.. 3 16 Ilarpies Tnj DU PRE MIE 'Aigles-aulours. ♦ 3i8 Cymimlis Sig Autours Ih. Epeiyiers Sai Milans Ib, Milans propt. dits. 322 Bondrées Ib. Buses ,. » 32 0 Buzards 024 ■ Messager SaS KOCTURNES 3^6 Strix 327 Hibous , . . . . Ib. Chouelles Ssg Effrayes Ib. Chal-liuans 53o Ducs 55 1 Chevêches Ib. Ch. H aigreltes.. . . Ib. Scops 553 PASSEREAUX 334 Dentirostres., . . . 336 Piegrièches Ib. Piegr. propr» dites. Ib. à Macli. sup. arq. à M. sup. droite. à bec renflé, à huppes. Vangas 009 Langrayens Ib. Cassicans 34o Bécardes Ib. Choucaris 54 1 Belhyles Ib. Tangaras 342 Tang. euphones. . . Ib. Tang. gros becs. . . Ib. Tang. propr. dits. . Ib TOME I. R VOLUME. xxxiij Tang. loiiiots 343 , Tang. cardiuals.. . Ib. Tang. ramphocèles Ib> Gobe-moucbes. . . . Ib. Tyrans Ib. Moucherolles .... 344 Gobe - mouches proprement dits.. 345 Gymnocéphales. . . 346 Céphaloptères. . . . 347 Colingas Ib. Colingas ordin.. Ib. Echen illeurs. . . 348 Jasenrs ôég Procnias ■ . Ib, Gymnodères . . . Ib. Drongos 55o Merles Ib. Merles propr. dits. 35i Grives. .^ 352 Chocards. ....... 355 Loriots 556 Fourmiliers.. .... Ib. Ciucles.' 558 Philedons., Ib. Martins 36o Msenura 36r Manakins 362 Co(j de roches .... 365 ■ Vrais Manakins . Ib.. Becs-fins 7/.. Traquets Ib. Rubiettes 364 Fàuvetlcs ,,..... 3G5 Accenlor 368 Boilelets 3Ô9 Troglodiles 370 Hochcaueues . , .. 3rt> A l m • % XXXI V TABLE ME Hochequeues pro- prement dits.. Ib. Bergeroneltes . . Syi Farlouses Ib. FlSSIROSTRES 372 Hirondelles SyS Martinets Ib, Hirondelles propr. 374 Engoulevents SyS Podarges. (Voy. les addit. et corr. ) CONIROSTRES Syy Alouettes Ib. Alouelles propre- ment dites Ib. Calandres. . » SyS Sirlis • 079 Mésanges 379 Mésanges propre- ment dites Ib. Moustaches 38o Remiz 58 1 Bruants Ib. Moineaux 383 Tisserins. ....... Ib. Moineaux propre- ment dits 385 Pinçons 586 Linottes et Char- donnerets Ib, Veuves 388 Gros-becs 089 Pitylus 390 Bouvreuils Ib. Becs-croisés 391 Dur-becs Ib. Colious . . . c 392 Glaucopes 393 THODIQUE Piquebœuf . •.*.... Ih» Cassiques 898 Cassiques propre- ment dits. •. . . . 594 Troupiales Ib. Carouges Ib. Pitpils 595 Etourneaux Ib, Sittelles 896 Corbeaux Ib. Corbeaux propre- ment dits 397 Pies 398 Geais 599 Cassenoix Ibm Témia 4oo Rolliers Ib, RoUiera proprem. dits Ib. Rolles 4oi Mainates Ib. Oiseaux de paradis. 4o2 Tenuirostres 4*^5 Huppes 4^6 Craves Ib. Huppes proprem. ment dites Ib. Promerops 407 Epimaques Ib. Grimpereaux 4^8 Grimpereaux pro- prement dits. . . . Ib. Picucules 409 Echelettcs Ib. Sucriers 4io Dicées Ib, Héorotaires 4ii Souïmangas Ib, Colibris 4'^ DU PREMIER VOLUME. XXXV Colibris propre- ment dits 4i3 Oiseaux mouches. . 4i4 Syndactyles Ib. Guêpiers 4^^ Motmots Ih. Martins-Pêcheurs., ^\G Ceix 4^7 Todiers Ib. Calaos 4'^ GRIMPEURS 419 Jacamars ^2.0 Jacamars propre- ment dits Ih. Jacamerops Ih. Pics 4^^ Picoïdes 4^3 Torcols Ib, Coucous 4H Vrais Coucous. . . . Ib. Couas 4^^ Coucals Ib. Courols 4^6 Indicateurs Ib. Barbacous Ib. Malcohas 437 Sc^lhrops Ib. Barbus Ib. Barbicans 428 Barbus propres. . . Ib. Tamatias 429 Gouroucous Ib. Anis 4^0 Toucans Ib. Toucans propr.dils. 43i Aracaris Ib. Perroquets Ib, Aras « 432 Perruches Ih. Cacatoès 433 Perroquets pro- prement dits. .. . 434 Perroquets à trompe Ib. Pézopores.. . . ». , . Ib. Touracos , . , 4^^ Musophages l^dG GALLINACÉS Ib. Paons 433 Dindons Ib. Alectors 4^9 Hoccos Ib. Pauxi 44o Guans 44i Parraquas 442 Hoazin 44^^ Faisans Ib. Coqs Ib. Faisans propre- ment dits.. ! . . . . 444 Houppifères. ..... 445 Lophophores 445 Cryptonyx Ih. Peintades 44? Tétras Ib. Coqs de bruyères. . Ib. Perdrix 45o Francolins / . Cailles 452 Colins Ib. Tridactyles 453 Turnix Ib, Syrrhaptes Ib. Tinamous 454 Pigeons Ib. Colombigallines,. , 455 XX.WJ TABLE ME Colombes 456 Colombars., 467 ECHASSIERS 458 Breyipennes 4^9 Autruclies. ........ 460 Casoar 4^^ Fressirostres .... 463 Outardes 4^4 Pkîviers ^65 (lEdicnèmes. . . . . . Ib. Pluviers propre- ment dits 466 Vamieaux 4^7 Vanneau-pluviers. Ib, Vanneaux propre- ment dits Ib' Huîlriers, . 4^^ Coure-vile 4^9 Canama Ib. CULTRIROSTRES. . . . 4?^ Grues 4?^ • Agami. Ib. Numidiqiies 472 Grues propre^ menh dites Ib. Coinlans 473 Cau raies ........ Ib. Savacous i^'j.'l Hérons 47^ Cigognes 477 Jabirus 47^ Ombrelles 479 Bec-ouverts. ...... Ib. Taiiiale 4^^"^ Spatules . ^Bt LONGIROSTRES 4^^^ Ibis £ù. THODIOUE Courlis 485 Corlieus Ib, Falcinelles. ..>;.. . 485 Bécasses . //>• Bécasses Ib, Rhyncbées • 487 Barges 483 Maubèclies 489 Alouettes de mer. . 490 Combattans. Ib. Sanderliugs 491 Plialaropes Ib, Tournepierres . . . 492 Chevaliers Ib. Lobipèdes 495 Ec basses Ib. Avoceltes 49^ Macrodagtyles.. . Ib. Jacanas 497 Kamiclii.. 409 Raies 5oo Foulques 5or Poules d'eau Ib. Talève 5o3 Foulques propre- ment dites Ib, Giaroles 5o3 Flaiiimans 5o4 PALMIPÈDES 5o5 Plongeurs 006 Plongeons 607 Grèbes Ib. Plongeo/is propre- meuLdits 5o8 Guilleinots 609 Cépbns 5io Pingouins. ........ lu. Maciueux., ...... Oii DU PREMIER Pingouins propre- ment dits 5n Manchots 5i2 Manchots prop. dit» Ib. • Gorfous 5i3 Sphénisques Ib> LONGIPENNES 5l4 Pétrels //,. Pétrels propr. dils. 5i5 Puffins 5i6 Pelecanoïdes 75, Prions 617 Albatrosses Ib. Goélands 5i8 Goélands et Mouet- t<^S 5lg Labbes 520 Hirondelles de mer. Ib. Noddis. . , . / 521 Becs en ciseau 622 TOTIPALMES 522 Pélicans 5^3 VOLUME. XXX vlj Pélicans propre- ment dits S-iS Cormorans 524 Frégaltes 5^5 Fous ib, Anhinga 526 P.'tille-en-queue. . 527 Labiellirostres.. . Ih. Canards 528 Cignes ih. Oies 55o Bernaches 55j Canards propres.. 532 Macreuses /5. Garrots ....... 553 Eiders 534 Millouins Ib, Souchets ...... 536 Tadornes Ih. Canards spécia- lement dils. . . 557 Sarcelles 539 Ilarles,.,,. /|. '■■■ 1 .MilJ /x \ i»«/»;vv*(**%.vfc^ivv»ri.v%(v^vï.v»\*'«»'v»iv\*.vvi.^v*.v»*%t.'%'v\'»»%'*'%v%x«'t*,v't.'»'»/* "Wivta.'^^'wi/vviit.'vt'vv» kf-i't LE RÈGNE ANIMAL, DISTRIBUÉ DAPRÈS SON ORGANISATION. INTRODUCTION. DE L'HISTOIRE NATURELLE ET DE SES MLTHODES EN GÉNÉRAL. Jl EU de personnes se faisant une idée juste de riiistoiie naturelle , il nous a paru nécessaire de commencer notre ouvrage, en définissant bien l'objet que celte science se propose, et en établissant des limites rigoureuses entre elle et les sciences qui l'avoisioent. Dans notre langue et dans la plupart des autres, le mot nature signifie : tantôt, les pro- priétés qu'un être tient de naissance, par oppo- sition a celle qu'il peut devoir à l'art; tantôt, 1 ensemble des êtres qui composent l'univers; tantôt enfin , les lois qui régissent ces êtres. Tome j. i 2l IjSTP»ODUCTIO^\ C'est surtout dans ce dernier sens que l'on a coutume de personnifier la nature et d'employer par respect son nom pour celui de son auteur. l^di physique ou science naturelle considère la nature sous ces trois rapports. Elle est , ou générale 5 ou particulière. \^^ physique générale examine, d'une manière abstraite, chacune des propriétés de ces êtres mobiles et étendus , que nous appelons les corps. Sa partie, appelée dyna- mique 5 considère les corps en masse , et fixe mathématiquement, en partant d'un très-petit nombre d'expériences , les lois de l'équilibre , celles du mouvement et de sa communication , elle prend dans ses différentes divisions les noms de statique , de mécanique , (^ihydrosta- tique y iï hydrodyna77iique ^d'aérostatique ^elc, selon la nature des corps dont elle examine les mouvemens. JJoptique ne s'occupe que des mouvemens particuliers de la lumière, et les phénomènes qui n'ont pu encore être détermi- nés que par l'expérience y deviennent plus nombreux. La chimie^ autre partie de la physique géné- rale , expose les lois selon lesquelles les molé- cules élémentaires des corps agissent les unes sur les autres à des distances prochaines , les combinaisons ou les séparations qui résultent MÉTHODES. 3 de la tendance générale de ces molécules à s'unir, et des modifications que les diverses circonstances, capables de les écarter ou de les rapprocher, apportent a cette tendance. C'est une science presque toute expérimentale et qui n'a pu être réduite au calcul. La théorie de la chaleur et celle de l'électricité, selon le côté par lequel on les envisage , appar- tiennent presque également à la dynamique on à la chimie, La méthode qui domine dans toutes les par- ties de la physique générale , consiste a isoler les corps , à les réduire à leur plus grande sim- plicité, à mettre séparément en jeu chacune de leurs propriétés , soit par la pensée , soit par l'expérience, à en reconnaître ou en calculer les effets , enfin a généraliser et à lier ensemble les lois de ces propriétés pour en former des corps de doctrine , et s'il était possible pour les rap- porter toutes à une loi unique , qui serait l'ex- pression universelle de toutes les autres. Ijdi physique particulière ou V histoire natu- relle ( car ces deux termes ont la même signifi- cation) a pour objet d'appliquer spécialement aux êtres nombreux et variés qui existent dans la nature, les lois reconnues par les diverses bran- ches de la physique générale , afin d'expliquer 4 INTnODUCTIOr<. les phénomènes que chacun de ces êtres présente. Dans ce sens étendu elle embrasserait aussi l'astronomie ; mais cette science suffisamment éclairée par les seules lumières de la mécanique, et complètement soumise à ses lois, emploie des méthodes trop différentes de celles que permet l'histoire naturelle ordinaire , pour être cultivée par les mêmes personnes. On restreint donc cette dernière aux objets qui n'admettent pas de calculs rigoureux , ni de mesures précises dans toutes leurs parties ; encore lui soustrait-on d'ordinaire la météorologie ^ pour la réunir à la physique générale, X histoire naturelle ne considère donc proprement que les corps bruts, appelés minéraux, et les diverses sortes d'êtres vivans , dont il n'est presque au- cun où l'on ne puisse observer des effets plus ou moins variés des lois du mouvement et des attractions chimiques, et de toutes les autres causes analysées par la physique générale. L'histoire naturelle devrait , a la rigueur , employer les mêmes procédés que les sciences générales , et elle les emploie réellement toutes les fois que les objets Cju'elle étudie sont assez simples pour le lui permettre. Mais il s'en faut de beaucoup qu'elle le puisse toujours. En effet;, une différence essentielle entre les MÉTHODES. 3 sciences générales et l'histoire naturelle, c'est que dans les premières on n^examine c[ue des phénomènes dont on règle toutes les circons- tances pour arriver , par leur analyse , a des lois générales , et que dans l'autre les phéno- mènes se passent sous des conditions qui ne dépendent pas de celui c[uî les étudie et qui cherche à démêler, dans leur complication , les effets des lois générales déjà reconnues. Il ne lui est pas permis de les soustraire successivement k chaque condition , et de réduire le problème à ses élémens , comme le fait l'expérimentateur; mais il faut qu'il le prenne tout entier avec toute , ses conditions a la fois , et ne l'analyse que par la pensée, Que l'on essaie, par exemple, d'isoler les phénomènes nombreux dont se compose la vie d'un animal un peu élevé dans l'échelle : un seul d'entre eux supprimé, la vie entière s'anéantit. Ainsi la dynamique est devenue une science • presque toute de calcul : la chimie est encore une science toute d'expérience ; l'histoire natu- relle restera long-temps dans un grand nombre de ses parties , une science toute d'observation. Ces trpis épithètes désignent assez bien les procédés qui dominent dans les trois branches des sciences naturelles ; mais en établissant 6 INTRODUCTION. entre eîles des degrés très-différensde certitude^ elies indiquent en même temps le bat auquel les deux dernières de ces sciences doivent tendre poîH' s'élever de plus en plus vers la perfection. Le calcul commande, pour ainsi dire, à la nature ; il en détermine les phénomènes plus exactement que l'observation ne peut les faire connaître ; rexpérience la contraint k se dévoi- ler ; l'observation Tépie quand elle est rebelle , et cherche à la surpendre. L'histoire naturelle a cependant aussi un principe rationel qui lui est particulier , et qu'elle emploie avec avantage en beaucoup d'occasions ; c'est celui des conditions d exis- tence^ vulgairement nommé des causes finales^ Comme rien ne peut exister s'il ne réunit les conditions qui rendent son existence possible , les différentes parties de chaque être doivent être coordonnées de manière à rendre possible l'être total , non-seulement en lui même , mais dans ses rapports avec ceux qui l'entourent , et l'analyse de ces conditions conduit souvent à des lois g<'néîales tout aussi démontrées que celles qui dérivent du calcul , ou de l'expérience. Ce n'est que lorsque loutes les lois de la phy- sique générale et celles qui résultent des condi- tions d'existence sont épuisées que l'on est ré- duit aux simples lois d'observations. METHODES. "J Le procédé le plus lëcond pour les obtenir est celui de la comparaisou. Il consiste h observer successivement le même corps dans les diffé- rentes positions oii la nature le place , ou à com- parer entre eux les différens corps jusqu^à ce que Ton ait reconnu des rapports constans entre leurs structures et les phénomènes qu'ils mani- festent. Ces corps divers sont des espèces d'ex- périences toutes préparées par la nature , qui ajoute ou retranche à chacun d'eux différentes parties , comme nous pourrions désirer de le faire dans nos laboratoires, et nous montre elle- même les résultats de ces additions ou de ces retranchemens. On parvient ainsi a établir de certaines lois qui règlent ces rapports, et qui s'emploient comme celles qui ont été déterminées par les sciences générales. La liaison de ces lois d'observation avec les lois générales , faite , soit directement, soit par le principe des conditions d'existence , compléterait le système des sciences naturelles en faisant sentir dans toutes ses parties Finfluence mutuelle de tous les êtres : c'est a quoi daivent tendre les efforts de tous ceux qui cultivent ces sciences. Mais toutes les recherches de ce genre sun- IISTRODUCTIOIV. posent que Ton a les moyens de distinguer sûrement et de faire distinguer aux autres les corps dont on s'occupe; autrement l'on, serait sans cesse exposé a confondre les êtres innom- brables que la nature présente. L'histoire na- turelle doit donc avoir pour base ce c|ue l'on nomme un système de la nature^ ou un grand catalogue dans lequel tous les êtres portent des noms convenus 5 puissent être reconnus par des caractères distinctifs, et soient distribués en divisions et subdivisions, elles-mêmes nommées et caractérisées, oii l'on puisse les chercher. Pour que chaque être puisse toujours se reconnaître dans ce catalogue, il faut qu'il porte son caractère avec lui : on ne peut donc prendre les caractères dans des propriétés ou dans des habitudes dont l'exercice soit mo- mentané, m^ais ils doivent être tirés de la conformation. presque aucun être n'a de caractère simple , ou ne peut être recoimu seulement par un des traits de sa conformation ; il faut presque toujours la réunion de plusieurs de ces traits pour dis- tinguer un être des êtres voisins cjûi en ont bien aussi quelques-uns, mais qui ne les ont pas tous, ou les ont combinés avec d'autres qui manquent au premier être 5 et, plus les êtres MÉTHODES. 9 que l'on a a distinguer sont nombreux, plus il faut accumuler de traits; en sorte que, pour distinguer de tous les autres un être pris isolément, il faut faire entrer dans son caractère sa description complète. C'est pour éviter cet inconvénient que les divisions et subdivisions ont été inventées. L'on compare ensemble seulement un certain nombre d'êtres voisins, et leurs caractères n'ont besoin qhe d'exprimer leurs différences qui, par la supposition même, ne sont cpie la moindre partie de leur conformation. Une telle réunion s'appelle un genre. On retomberait dans le même inconvénient pour distinguer les genres entre eux , si l'on ne répétait l'opération en réunissant les genres voi- sins, pour former un oindre y les ordres voisins, pour former une classe., etc — On peut en- core établir des subdivisions intermédiaires. Cet échafaudage de divisions, dont les su- périeures contiennent les inférieures, est ce qu'on appelle une jnélJiode. C'est, à quelques égards, une sorte de dictionnaire où l'on part des propriétés des choses pour découvrir leurs noms, et cjuî est l'inverse des dictionnaires ordinaires oii l'on part des noms pour apprendre a connaître les propriétés. 10 IJVTRODUCTION. Mais, quand la méthode est bonne, elle ne se borne pas à enseigner les noms. Si les subdi- yisions n'ont pas été établies arbitrairement, mais si on les a fait reposer snr les véritables rapports fondamentaux , sur les ressemblances essentielles des êtres , la méthode est le plus sur moyen de réduire les propriétés de ces êtres à des règles générales, de les exprimer dans les moindres termes et de les graver aisément dans la mémoire. Pour la rendre telle , on emploie une com- paraison assidue des êtres dirigées par le prin- cipe de la subordination des caractères y qui dérive lai-même de celui des conditions d'exis- tence. Les parties d'un être devant toutes avoir une convenance mutuelle , il est tels traits de conformation qui en excluent d'autres; il en est qui, au contraire, en nécessitent; cjuand on connaît donc tels ou tels traits dans un être ^ on peut calculer ceux qui coexistent avec ceux- là , ou ceux qui leur sont incompatibles; les parties , les propriétés ou les traits de confor- mation qui ont le plus grand nombre de ces rap- ports d'incompatibilité ou de coexistence avec d'autres, on en d'autres termes, qui exercent sur l'ensemble de l'être, l'influence la plus mar- quée , sont ce que Ton appelle les caractères^ MÉTHODES. ir importans , les caractères dominateurs y les autres sont les caractères subordonnés , et il y en a ainsi de différens degrés. Cette influence des caractères se détermine quelquefois d'une manière rationnelle par la considération de la nature de l'organe ; quand cela ne se peut , on emploie la simple observa- tion , et un moyen sur de reconnaître les caractères importans , lequel dérive de leur nature même , c'est qu'ils sont les plus rons- tans; et que dans une longue série d'êtres divers , rapprochés d'après leurs degrés de si- militude , ces caractères sont les derniers qui varient. De leur influence et de leur constance ré- sidte également la règle, qu'ils doivent être préférés pour distinguer les grandes divisions ; et qu'a mesure que l'on descend aux subdivi- sions inférieures , on peut descendre aussi aux caractères subordonnés et variables. Il ne peut y avoir qu'une méthode parfaite , qui est la méthode naturelle; on nomme ainsi un arrangement dans lecpiel les êtres du même genre seraient plus voisins entre eux que de ceux de tous les autres genres; les genres du même ordre 5 plus que de ceux de tous les autres ordres ; et ainsi de suite. Cette méthode est 12 INTRODUCTION. ritlëal auquel riiistoire naturelle doit tendre ; car il est évident que si l'on y parvenait, l'on aurait l'expression exacte et complète de la nature entière. En effet, chaque être est déter- miné par ses ressemblances et ses différences avec d'autres, et tous ces rapports seraient par- faitement rendus par l'arrangement que nous venons d'indiquer. En un mot, la méthode naturelle serait toute la science , et chaque pas qu'on lui fait fiiire approche la science de son but. La vie étant de toutes les propriétés des êtres la plus importante, et de tous les caractères le plus élevé , il n'y a rien d'étonnant que l'on en ait fait dans tous les temps le plus général des principes de distinction , et que l'on ait toujours réparti les êtres naturels en deux immenses divisions , celle des êtres vlçans ^ et celle des êtres bruts. DES ETRES VIVAlS^S , ET DE L'ORGANISATION EN GÉNÉRAL. Si pour nous faire une idée juste de l'es- sence de la vie nous la considérons dans les êtres oli ses effets sont les plus simples , nous ORGANISATION EN GÉNÉRAL. l3 nous apercevrons prornptement qu'elle consiste dans la faculté cjuont certaines combinaisons corporelles de durer pendant un temps et sous une forme déterminée , en attirant sans cesse dans leur composition une partie des substances environnantes , et en rendant aux élémens des portions de leur propre substance. La vie est donc un tourbillon plus ou moins rapide , plus ou moins compliqué , dont la direction est constante , et cjui entraîne tou- jours des molécules de mêmes sortes, mais oii les molécules individuelles entrent et d'oii elles sortent continuellement , de manière que la forme du corps vivant lui est plus essentielle que sa matière. Tant que ce mouvement subsiste, le corps oîi il s'exerce est vivant ; il vit. Lorsque le ^ mouvement s'arrête sans retour, le corps meurt. Après la mort, les élémens qui le composent , livrés aux affinités chimiques ordinaires , ne tardent point à se séparer , d'oii résulte plus ou moins promptement la dissolution du corps c[ui a été vivant. C'était donc par le mouve- ment vital que la dissolution était arrêtée, et que les élémens du corps étaient momenta- nément réunis. Tous les corps vivans meurent après un l4 INTRODUCTION. temps dont la limite extrême est déterminée pour chaque espèce , et la mort parait être un effet nécessaire de la vie , qui , par son action même , altère insensiblement la structure du corps où elle s'exerce , de manière à y rendre sa continuation impossible. Effectivement, le corps vivant éprouve des changemens graduels , mais constans, pendant toute sa durée. Il croit d'abord en dimensions, suivant des proportions et dans des limites fixées pour chaque espèce et pour chacune de ses parties : ensuite il augmente en densité dans la plupart de ses parties : c'est ce second genre de changement qui paraît être la cause de la mort naturelle. Si l'on examine de plus près les divers corps vivans, on leur trouve une structure commune qu'un peu de réflexion fait bientôt juger essen- tielle k un tourbillon tel que le mouvement vital. Il fallait, en effet, h. ces corps des parties so- lides pour en assurer la forme, et des parties fluides pour y entretenir le mouvement. Leur tissu est donc composé de réseaux et de mailles, ou de fibres et de lames solides qui renferment des liquides dans leurs intervalles; c'est dans les liquides que le mouvement est le plus continuel et le plus étendu; les substances étrangères pé- ORGANISATION EN GÉNÉRAL. l5 nètrent le tîssu intime du corps en s'incorporant à eux ; ce sont eux qui nourrissent les solides en y interposant leurs molécules ; ce sont eux aussi qui détachent des solides les molécules superflues ; c'est sous la forme liquide ou gazeuse que les matières qui doivent s'exhaler traversent les pores du corps vivant; mais ce sont à leur tour les solides qui contiennent les liquides et qui leur impriment une partie de leur mouve- ment par leurs contractions. Cette action mutuelle des solides et des liquides , ce passage des molécules des uns aux autres, nécessitait de grands rapports dxins leur composition chimique ; et effectivement, les so- lides des corps organisés sont en grande partie composés d'élémens susceptibles de devenir facilement liquides ou gazeux. Le mouvement des liquides, exigeant aussi une action continuellement répétée de la part des solides, et leur en faisant éprouver une, demandait que les solides eussent à la fois de la flexibilité et de la dilatabilité; et c'est, en effet, encore là un caractère presque général des solides organisés. Cette structure commune à tous les corps \ivans, ce tissu aréolaire dont les fibres ou les lames plus ou moins flexibles interceptent des l6 Ij\TKODUCTIO^^ liquides plus ou moins abondans, est ce quon Sip^eWeV organisai ion '^ et, en conséquence de ce c[ue nous venons de dire, il n'y a que les corps organisés qui puissent jouir de la vie. L'organisation résulte, comme on voit, d'un grand nombre de dispositions qui sont toutes des conditions de la vie 5 et l'on conçoit que le mouvement général de la vie doive s'arrêter, si son effet est d'altérer quelqu'une de ces conditions, de manière a arrêter seulement l'un des mouvemens partiels dont il se compose. Chaque corps organisé, outre les qualités communes de son tissu, a une forme propre, non-seulement en général et a l'extérieur, mais jusque dans le détail de la structure de chacune de ses parties, et c'est de cette forme, qui détermine la direction particulière de chacun des mouvemens partiels qui s'exercent en lui, que dépend la complication du mouvement général de la vie, qui constitue son espèce, et fait de lui ce qu'il est. Chaque partie concourt à ce mouvement général par une action propre et en éprouve des effets particuliers, en sorte que, dans chaque être, la vie est un ensemble qui résulte de l'action et de la réaction mutuelle de toutes ses parties. La vie , en général , suppose donc l'organisa- ORGANISATION EN GÉNÉRAL. ly tîon en général , et la vie propre de chaque être suppose Forganisatîon propre de cet être, comme la marche d'une horloge suppose l'hor-. loge ; aussi ne voyons - nous la vie que dans des êtres tout organisés et faits pour en jouir; et tous les efforts des physiciens n'ont pu encore nous montrer la matière s'organi- sant 5 soit d'elle - même , soit par une cause extérieure quelconque. En effet , la vie exer- çant sur les élémens qui font à chaque instant partie du corps vivant , et sur ceux qu'elle y attire 5 une action contraire à ce que produi- raient sans elle les affinités chimiques ordi- naires, il répugne qu'elle puisse être elle-même produite par ces alfinités , et l'on ne connaît cependant dans la nature aucune autre force capable de réunir des molécules auparavant séparées. La naissance des êtres organisés est donc le plus grand mystère de l'économie organique et de toute la nature ; jusqu'à présent nous les voyons se développer, mais jamais se former; il y a plus : tous ceux a l'origine desquels on a pu remonter , ont tenu d'abord a un corps de la même forme cju'eux , mais développé avant eux ; en un mot, a un parent. Tant que le petit na point de vie propre, mais participe TOME ïc 3 iS INTRODUCTION. à celle de son parent , il s'appelle un germe. Le lieu ou le germe est attaché , la cause occasionnelle qui le détache et lui donne une vie isolée varient, mais cette adhérence primi- tive à un être semblable est une règle sans exception. La séparation du germe est ce qu'on nomme génération. Tous les êtres organisés produisent leius semblables; autrement la mort étant une suite nécessaire de la vie , leurs espèces ne pour- raient subsister. Les êtres organisés ont même la faculté de reproduire dans un degré variable, selon leurs espèces , certaines de leurs parties quand elles leur sont enlevées. C'est ce qu'pn nomme le pouvoir de reproduction. Le développement des êtres organisés est plus ou moins prompt et plus ou moins étendu, selon que les circonstances lui sont plus ou moins favorables. La chaleur, l'abondance et l'espèce de la nourriture , d'autres causes encore y influent, et cette influence peut être générale sur tout le corps, ou partielle pour certains organes; de la vient que la ^àmilitude des descendans avec leurs parens ne peut jamais être parfaite. Les dilférences de ce genre, entre les êtres ORGAIN'ISATION EN GÉNÉRAL. IQ organisés , sont ce qu'on appelle des variétés* On n'a aucune preuve que toutes les dif- férences^ qui distinguent aujourd'hui les êtres, soient de nature à être ainsi produites par les circonstances. Tout ce que l'on a pu dire sur ce sujet est hypothétique; l'expérience paraît montrer au contraire que, dans Fétat actuel du globe, les variétés sont renfermées dans des limites assez étroites , et, aussi loin que nous pouvons remonter dans l'antiquité , nous voyons que ces limites étaient les mêmes qu'aujourd'hui. On est donc obligé d'admettre certaine^ formes, qui se sont perpétuées depuis l'origine des choses , sans excéder ces limites ; et tous les êtres appartenans à l'une de ces formes cons- tituent ce que l'on appelle une espèce. Les variétés sont des subdivisions accidentelles de l'espèce. La génération étant le seul moyen de con- naître les. limites auxquelles les variétés peuvent s'étendre, on doit détinir l'espèce, la réunion des individus descendus l un de r autre ou de parens communs, et de ceux qui leur res- semblent autant qiiils se ressemblent entre eux; mais, quoique cette définition soit rigou- reuse, on sent que son application k des Individus déterminés peut êtje fort difficile 20 INTRODUCTION. quand on n'a pas fait les expériences nécessaires. En résumé , l'absorption , l'assimilation , l'exhalation, le développement, la génération, sont les fonctions communes a tous les corps vivans; la naissance et la mort, les termes universels de leur existence ; un tissu aréolaire, contractile, contenant dans ses mailles des li- quides ou des gaz en mouvement , l'essence gé- nérale de leur structure; des substances presque toutes susceptibles de se convertir en liquides ou en gaz, et des combinaisons capables de se transformer aisément les unes dans les autres, le fonds de leur composition chimique. Des formes fixes, et qui se perpétuent par la géné- ration, distinguent leurs espèces, déterminent la complication des fonctions secondaires propres à chacune d'elles, et leur assignent le rôle qu'elles doivent jouer dans l'ensemble de l'univers. Ces tbrmes ne se produisent ni ne se changent elles-mêmes; la vie suppose leur existence; elle ne peut s'allumer que dans des organisations toutes préparées; et les méditations les plus profondes, comme les observations les plus délicates, n'aboutissent qu'au mystère de la préexistence des germes. ANIMAUX ET VÉGÉTAUX. 21 DIVISION DES ETRES ORGANISÉS EN ANIMAUX ET EN VÉGÉTAUX. Les êtres vivans ou organisés ont été subdi^ visés, dès les premiers temps, en êtres animés^ c'est-a-dire 5 sensibles et mobiles, et en êtres inanimés^ qui ne jouissent ni de l'une ni de l'autre de ces facultés, et qui sont réduits à la faculté commune de végéter. Quoique plusieurs plantes retirent leurs feuilles quand on les touche, que les racines se dirigent constamment vers l'humidité, les feuilles vers l'air et vers la lumière, que quelques parties des végétaux paraissent même montrer des oscillations aux- quelles l'on n'aperçoitpoint de cause extérieure, ces divers mouvemens ressemblent trop peu à ceux des animaux pour qu'on y trouve des preuves de perception et de volonté La spontanéité dans les mouvemens des ani- maux a exigé des modifications essentielles même dans leurs organes simplement végé- tatifs. Leurs racines né pénétrant point la terre, ils devaient pouvoir placer en eux-mêmes des provisions d'alimens et en porter le réservoir avec eux. De là dérive le premier caractère des Q2 INTRODUCTION. animaux , ou leur cavité intestinale , d'où leiu' fluide nourricier pénètre leurs autres parties par des pores ou par des \ aisseaux , qui sont des espèces de racines intérieures. L'organisation de cette cavité et de ses appar- tenances a du varier selon la nature des ali- mens, et les opérations qu'ils ont à subir avant de fournir des sucs propres a être absorbés ; tandis que l'atmosphère et la terre n'apportent aux végétaux que des sucs déjà prêts à être absorbés. Le corps animal, qui avait à remplir des fonctions plus nombreuses et plus variées que la plante , pouvant en conséquence avoir une organisation beaucoup plus compliquée ^ ses parties ne pouvant d'ailleurs conserver entre elles une situation fixe, il n'y avait pas moyen cjue le mouvement de leurs fluides fut pro- duit par des causes extérieures, et il devait être indépendant de la chaleur et de l'atmosphère; telle est la cause du deuxième caractère des animaux , ou de leur système circulatoire, qui est moins essentiel que le digestif, parce qu'il n'était pas nécessaire dans les annnaux les plus simples. Les Jonctions animales exigeaient des sys- tèmes oigaiiiques dont les végétaux n'avaient A^^IMAUX HT VÉGÉTxVUX. ^3 pas besoin : celui des muscles pour le mouve- ment volontaire, et celui des nerfs pour la sensi- bilité 5 et ces deux systèmes n'agissant , comme tous les autres , que par des mouvemens et des transformations de liquides ou de fluides , il fallait que ceux-ci fussent plus nombreux dans les animaui 5 et que la composition chimique du corps animal fut plus compliquée que celle de la plante ; aussi y entre-t-il une substance de plus (l'azote), comme élément essentiel, tandis qu'il ne se joint qu'accidentellement dans les végétaux aux trois autres élémens généraux de l'organisation , l'oxygène , l'hydrogène et le carbone. C'est là le troisième caractère des ani- maux. Le sol et l'athmosphère présentent aux végé- taux pour leur nutrition de l'eau , qui se com- pose d'oxigène et d'hydrogène , de l'air qui contient de l'oxigène et de l'azote 5 et de l'acide f arl)onique qui est une combinaison d'oxygène et de carbone. Pour tirer de ces alimens leur composition propre, il fallait qu'ils conservassent Fhydrogène et le carbone, qu'ils exhalassent l'oxygène superflu, et qu'ils absorbassent peu ou point d'azote. Telle est aussi la marche de la vie végétale, dont la fonction essentielle est l'exha- ^4 INTRODUCTION. lation de l'oxygène , qui s'exécute à l'aide de la lumière. Les cinîmaux ont de plus que les végétaux , pour nourriture médiate ou immédiate , le composé végétal , ou l'hydrogène et le car- bone , entrent comme parties principales. Il faut pour les ramener à leur composition pro- pre , qu'ils se débarrassent du trop d'hydro- gène, surtout du trop de carbone, et qu'ils accumulent davantage d'azote , c'est ce qu'ils font dans la respiration , par le moyen de l'oxygène de l'atmosphère qui se combine avec l'hydrogène et le carbone de leur sang , et s'exhale avec eux sous forme d'ean et d'acide carbonique. L'azote, de quelque part qu'il pé- nètre dans leur corps, parait y rester. Les rapports des végétaux et des animaux avec l'atmosphère sont donc inverses; les pre- miers défont de l'eau et de l'acide carbonique , et les autres en reproduisent. La respiration est la fonction essentielle à la constitution du corps animal ; c'est elle en quelque sorte qui Tanim alise , et nous verrons aussi que les ani- maux exercent d'autant plus complètement leurs fonctions animales , qu'ils jouissent d'une res- piration plus complète. C'est dans ces diffé- ANIMAUX ET VÉGÉTAUX. nS rences de rapports que consiste le quatrième caractère des animaux. •> DES FORMES PROPRES AUX ÉLÉMENS ORGANIQUES ^ DU CORPS ANIMAL , ET DES COMBINAISONS PRIN- ^- GIPALES DE SES ÉLÉMENS CHIMIQUES. Un tissu aréolaire et trois élémens chimiques sont essentiels à tous les corps vivans; un quatrième élément Test en particulier aux ani- maux 5 mais ce tissu se compose de diverses formes de mailles, et ces élémens s'unissent en diverses combinaisons. Il y a trois sortes de matériaux organiques ou de formes de tissu, la cellulosité , \di Jibre musculaire et la matière médullaire; et, à chaque forme , appartient une combinaison propre d'élémens chimiques ainsi qu'une fonc- tion particulière. La cellulosité se compose d'une infinité de petites lames jetées au hasard et interceptant de petites cellules qui communiquent toutes ensemble. C'est une espèce d'épongé qui a la même forme que le corps entier, et toutes les autres parties la remplissent ou la traversent. Sa propriété est de se contracter indéfinimeuS 20 Il^rniODUCTION. quand les causes qui la tiennent étendue viennent à cesser : cette force est ce qui retient le corps dans une forme et dans des limites déterminées. La ceîlulosité Serrée forme ces lames plus ou moins étendues que Ton appelle membranes ; les membranes contouri^ées en cilindres forment ces tuyaux plus ou moins ramifiés que l'on nomme vaisseaux ; les filamens , nommés fibres^ se résolvent en ceîlulosité ; les os ne sont que de la ceîlulosité durcie par Taccumulation de substances terreuses. La matière générale de la ceîlulosité est cette combinaison cjui porte le nom de gélatine, et dont le caractère consiste a se dissoudre dans Feau bouillante et à se prendre , par le refroi- dissement, en une gelée tremblante. La matière médullaire n'a encore pu être réduite en ses molécules organiques; elle parait a l'œil comme une sorte de bouillie molle oîi Ton ne distingue que des globules infiniment petits \ elle n'est point susceptible de mouvemens apparens , mais c'est en elle que réside le pouvoir admirable de transmettre au moi les impressions des sens extérieurs et de porter aux muscles les ordres de la volonté. Le cerveau en est composé en giamîe partie 5 la mocliê épinière ÉLÉMENS ORGANIQUES. I^J €t les nerfs, qui se distribiieiit a tontes les par- ties sensibles, ne sont, quant à leur essence , que des faisceaux de ses ramifications. La Jibre charnue ou musculaire est une sorte particulière de filamens dont la propriété distinctive, dans l'état de vie, est de se con- tracter c]uand ils sont touchés ou frappés par quelque corps, ou quand ils éprouvent, par Fintermédiaire du nerf, l'action de la volonté. Les muscles , organes immédiats du mouve- ment volontaire, ne sont que des faisceaux de fibres charnues; toutes les membranes, tous les vaisseaux qui ont besoin d'exercer ime com- pression quelconque sont armés de ces fibres ; elles sont toujours intimement unies à des filets nerveux; mais celles qui concourent aux fonctions purement végétatives se contractent à l'insçu du moi, en sorte c[ue la volonté est bien un moyen de faire agir les fibres , mais ce moyen n'est ni général , ni unique. La fibre charnue a pour base une substance particulière appeléej^èrm^, qui est indissoluble dans l'eau bouillante, et dont la nature semble être de prendre d'elle - même cette forme filamenteuse. ï^e fluide nourricier ou le sang, tel qu il est dans les vaisseaux de la circulation, non- ^8 INTRODUCTION. seulement peut se résoudre, pour la plus grande partie, dans les élémens généraux du corps animal, le carbone, l'hydrogène, l'oxygène et l'azote; mais il contient déjà la fibrine et la gélatine presque toutes disposées à se con- tracter et a prendre les formes de membranes ou de filamens qui leur sont propres, du moins suffit-il d'un peu de repos pour quelles s'y manifestent. Le sang manifeste aussi aisément une combinaison qui se rencontre dans beau- coup de solides et de fluides animaux , V albu- mine dont le caractère est de se coaguler dans l'eau bouillante , et l'on y trouve presque tous les élémens qui peuvent entrer dans la compo- sition du corps de chaque animal , comme la chaux et le phosphore qui durcissent les os des animaux vertébrés, le fer qui colore le sang lui-même et diverses autres parties, la graisse ou l'huile animale qui se dépose dans la celhi- losité pour l'assouplir, etc. Tous les liquides et les solides du corps animal se composent d'élémens chimiques contenus dans le sang ; et c'est seulement par quelques élémens de moins ou par d'autres proportions que chacun d'eux se distingue, d'oii l'on voit que leur formation ne dépend que de la soustraction de tout ou partie d'un ou de plusieurs des élémens du ÉLÉMENS ORGA.NIQUES. 2g sang, et dans un petit nombre de cas 5 de l'addition de quelque élément venu d'ailleurs. Ces opérations, par lesquelles le fluide nour- ricier entretient la matière solide ou liquide de toutes les parties du corps , peuvent prendre en général le nom de sécrétions. Cependant on réserve souvent ce nom a la production des liquides, et on donne plus spécialement celui de nutrition à la production et au dépôt de la matière nécessaire a Tentretien des solides. Chaque organe solide , chaque fluide a la composition convenable pour le rôle qu'il doit jouer, et la conserve tant que là santé subsiste, parce que le sang la renouvelle à mesure qu'elle s'altère. Le sang, en y fournissant continuelle- ment , altère lui - même la sienne à chaque instant; mais il y est ramené par la digestion qui renouvelle sa matière, par la respiration qui le délivre du carbone et de l'hydrogène superflus, par la transpiration et diverses autres excrétions qui lui enlèvent d'autres principes surabondans. Ces transformations perpétuelles de compo- sition chimique forment une partie non moins essentielle du tourbillon vital que les mouve- mens visibles et de translation : ceux-ci n'ont même poar objet que d'amener les premiers. 3o 1 ]N T K o D u c T 1 0 :?r. Ï)ES FORCES QUI AGISSENT DANS LE COPtPS ANIMAL. La fibre musculaire n'est pas seulement Tor- gane du mouvement volontaire ; nous venons de voir qu'elle est encore le plus puissant des moyens que la nature emploie pour opérer les mouvemens de translation nécessaire a la vie végétative. Ainsi les fibres des intestins pro- duisent le mouvement péristaltique qui fiait parcourir ce canal aux alimens ; les fibres du cœur et des artères sont les agens de la circu- lation, et par elle, de toutes les sécrétions, etc. La volonté met la fibre en contraction par l'intermède du nerf; et les fibres involontaires , telles que celles que nous venons de citer, sont aussi toutes animées par des nerfs qui s'y ren- dent; il est donc probable que ce sont ces nerfs^ qui les font contracter. Toute contraction, et en général tout chan- gement de dimension dans la nature, s'opère par un changement de composition chimique, ne fut-ce cjue par l'afflux ou la retraite d'un fluide impondérable , tel que le calorique 5 c'est même ainsi cpe se font les plus violens FORCES ORGANIQUES. 3l mouvemens connus sur la terre, les inflamnici- tions, les détonnations, etc. Il y a donc grande apparence que c'est par un fluide impondérable que le nerf agît sur la fibre, d'autant qu'il est bien démontré qu'il n'y agit pas mécaniquement. La matière médullaire de tout le système nerveux est homogène, et doit pouvoir exercer partout oîi elle se trouve les fonctions qui appartiennent à sa nature ; toutes ses ramifi- cations reçoivent une grande abondance de vaisseaux sanguins. Tous les fluides animaux étant tirés du sang par sécrétion , il n'y a pas a douter que le fluide nerveux ne soit dans le même cas , ni que la matière médullaire ne le sécrète. D'un autre côté, il est certain que la ma- tière médullaire est le seul conducteur du fluide nerveux 5 tous les autres élémens organiques lui servent de cohibants , et l'arrêtent^ comme le verre arrête l'électricité. Les causes extérieures qui sont capables de produire des sensations ou d'occasionner des contractions dans la fibre, sont toutes des agens chimiques , capables d'opérer des décomposi- tions , tels que la lumière , le calorique , les 32 INTRODUCTION. sels, les vapeurs odorantes, la percussion, la compression, etc., etc. n^ Il y a donc grande apparence que ces causes agissent sur le fluide nerveux d'une manière chimique , et en altèrent sa composition ; cela est d'autant plus vraisemblable , que leur ac- tion s'émousse en se continuant , comme si le fluide nerveux avait besoizi de reprendre sa composition primitive pour pouvoir être altéré de nouveau. Les organes extérieurs des sens sont des sortes de cribles qui ne laissent parvenir sur le nerf que l'espèce d'agent qui doit l'affecter à chaque endroit ; la langue a des papilles spon- gieuses qui s'imbibent des dissolutions salines; l'oreille , une pulpe gélatineuse qui est ébran- lée par les vibrations sonores ; l'œil , des len- tilles transparentes qui ne sont perméables qu'à la lumière , etc. Ce que l'on appelle les irritans ou les agens qui occasionnent les contractions de la fibre, exercent probablement cette action en faisant produire sur la fibre, par le nerf, le même effet qu'y produit la volonté ; c'est-a-dire en altérant le fluide nerveux de la manière nécessaire pour changer les dimensions de la fibre sur laquelle il influe: mais la volonté n'est pour rien dans leur FORCES Or.GANIQUES. 33 action ; souvent même le moi , \\e\\ a accune connaissance. Les muscles séparés clu corps sont encore susceptibles d'irritation tant c[ue la por- tion de nerf restée avec eux conserve le pouvoir d'agir sur eux , et la volonté est évidemment étrangère a ce phénomène. Le fluide nerveux s'altère par l'irritation musculaire aussi-bien que par la sensibilité, et que par le mouvement volontaire , et a de même besoin d'être rétabli dans sa compo- sition. Les mouvemens de translation nécessaires à la vie végétative sont déterminés par des irri- tations : les alimens irritent l'intestin , le sancr irrite le cœur , etc. Ces mouvemens sont tous soustraits à la volonté, et en général (tant que la santé dure ) , à la connaissance du moi ^ les nerfs Cjui les produisent ont même dans plu- sieurs parties une distribution différente des nerfs affectés aux sensations ou soumis k la volonté, et cette distribution paraît avoir pré- cisément pour objet de les y soustraire. Les fonctions nerveuses , c'est-à-dire la sen- sibilité et l'irritabilité musculaire, sont d'autant plus fortes dans chaque point , cjue leur agent y est plus abondant; et comme cet agent, ou TOME I. . 3 34 IIS T II OD UCT ION. le fluide nerveux , est produit par une sécrë- lion 5 il doit être d'autant plus abondant qu'il y a plus de matière médullaire ou sécrétoire, et que cette matière reçoit plus de sang. Dans les animaux qui ont une circulation , le sang arrive aux parties par les artères qui le transportent , au moyen de leur irritabilité et de celle du cœur. Si ces artères sont irritées, elles agisseut plus vivement et amènent plus de sang; le fluide nerveux devient plus abondant et aug- mente la sensibilité locale ; il augmente à son tour rirrilabilité des artères , et cette action mutuelle peut aller fort loin. On Tappelle or^ gasme , et quand elle devient douloureuse et permanente , inflammation. L'irritation peut aussi commencer par le nerf quand il éprouve des sensations vives. Cette influence mutuelle des nerfs et des fibres, soit du système intestinal, soit du sys- tème artériel , est le véritable ressort de la vie végétative dans les animaux. Comme chaque sens extérieur n'est perméa- ble qu'à telle ou telle substance sensible , de même chaque organe intérieur peut n'être ac- cessible qu'à tel ou tel agent d'irritation. Ainsi le mercure irrite les glandes salivaires, les can- FORCES ORGANIQUES. 35 tharides irritent la vessie , etc Ces ageiis sont ce que Ton nomme des spécifiques. Le système nerveux étant homogène et con- tinu 5 les sensations et irritations locales le fa- tiguent tout entier; et chaque fonction, portée trop loin , peut affaiblir les autres. Trop d'ali- mens empêchent de penser ; des méditations trop prolongées affaiblissent la digestion, etc. Une irritation locale excessive peut affaiblir le corps entier , comme si toutes les forces de la vie se portaient en un seul point. Une seconde irritation produite sur un autre point peut diminuer ou, comme on dit, détour- ner la première ; tel est l'effet des purgatifs , des vessîcatoires , etc. Tout rapide qu'est notre énoncé , il doit suffire pour établir la possîbiHté de se ren- dre compte de tous les phénomènes de la vie physique , par la seule admission d'un fluide tel que nous venons de le définir, d'après les propriétés qu'il présente. 3(3 INTRODUCTION. IDEE SOMMAIRE DES FONCTIONS ET DES ORGANES DU CORPS DES ANIMAUX , AINSI QUE DES DIVERS DEGRÉS DE LEUR COMPLICATION x\pBÈs ce que nous venons de dire des ëlé- mens organiques du corps , de ses principes chimiques et des forces qui agissent en lui, nous n'avons plus qu'a donner une idée sommaire des fonctions de détail dont la vie se compose ^ et des organes qui leur sont affectés. Les fonctions du corps animal se divisent en deux classes. Les fonctions animales ou propres aux ani- maux 5 c'est-à-dire la sensibilité et le mouve- ment volontaire. Les fonctions vitales, végétatives, ou com- munes aux animaux et aux végétaux, c'est- àÎIMiaJX VERTÉBRÉS. sont des branchies ou des séries de lames entre lesquelles Feau passe. Dans tous les animaux vertébrés , le sang qui fournit au foie les matériaux de la bile, est du sang veineux qui a circulé dans les intes- tins, et qui 5 après s'être rassemblé dans un tronc Siipipelé veine porte ^ se subdivise de nou- veau au foie. Tous ces animaux ont aussi une sécrétion particulière , qui est celle de Yurine , et qui se fait dans deux grosses glandes attachées aux côtés de l'épine du dos , et appelées reins : la Kqueur que ces glandes produisent , séjourne le plus souvent dans un réservoir appelé la vessie. Les sexes sont séparés ; la femelle a toujours un ou deux ovaires 5 d'où les œufs se détachent au moment de la conception. Le mâle les féconde par la liqueur séminale; mais le mode de cette fécondation varie beau- coup. Dans la plupart des genres des trois pre- mières classes , elle exige une intromission de la liqueur 5 dans quelques reptiles , et dans la plupart des poissons , elle se fait c[uand les oeufs sont déjà pondus. LEUR DIVISION. 6^ SUBDIVISION DES ANIMAUX VERTÉBRÉS^ EN q;UATRE CLASSES. On vient de voir à quel point les animaux vertébrés se ressemblent entre eux ; ils offrent cependant quatre grandes subdivisions ou clas- ses, caractérisées par l'espèce ou la force de leurs mouvemens , qui dépendent eux-mêmes de la quantité de leur respiration , attendu que c'est de la respiration que les fibres musculaires tirent l'énergie de leur irritabilité. La quantité de respiration dépend de deux facteurs ; le premier est la quantité relative du sang qui se. présente dans l'organe respira- toire dans un instant donné ; le second , la quantité relative d'oxigène qui entre dans la composition du fluide ambiant. La quantité du sang qui respire dépend de la disposition des organes de la respiration et de ceux de la circulation. Les organes de la circulation peuvent être doubles, de sorte que tout le sang qui arrive des parties par les veines , est obligé d'aller cir- culer dans l'organe respiratoire avant de retour-* ner aux parties par les artères j ou bien ils peu- vent être simples , de sorte qu'une portion seu- 68 ANIMAUX VERTÉBRÉS. lement du sang qui revient du corps est obligée de passer par l'organe respiratoire , mais que le reste retourne au corps sans être allé respirer. Ce dernier cas est celui des reptiles. Leur quantité de respiration et toutes les qualités qui en dépendent varient selon la proportion du sang qui se rend dans le poumon à chaque pulsation. Les poissons ont une circulation double, mais leur organe respiratoire est formé pour respirer par l'intermède de l'eau; et leur sang n'y éprouve d'action que de la part de la portion d'oxigène dissoute ou mêlée dans cette eau 5 en sorte que leur quantité de respiration est peut-être moindre encore que celle des reptiles. Dans les mammifères , lacirculation est double et la respiration aérienne est simple, c'est-à- dire, qu'elle ne se fait que dans le poumon seulement; leur quantité de respiration est donc supérieure à celle des reptiles à cause de la forme de leur organe circulatoire, et a celle des poissons a cause delà nature de leur élément ambiant. Mais la quantité de respiration des oiseaux est encore supérieure à celle des quadrupèdes, parce que non-seulement lis ont une circulation LEUR DIVISION. 69 double et une respiration aérienne , mais encore parce qu'ils respirent par beaucoup d'autres cavités que le poumon , l'air pénétrant par tout leur corps, et baignant les rameaux de l'aorte, ou artère du corps, aussi-bien que ceux de l'artère pulmonaire. De là résultent les quatre sortes de mou* vemens auxquelles les quatre classes d'animaux vertébrés sont plus particulièrement destinées j Les quadrupèdes, oii la quantité de respiration est modérée , sont généralement faits pour mar- cher et courir en développant de la force ; les oiseaux , oîi elle est plus grande , ont la légèreté et la vigueur de muscles nécessaires pour le vol; ks reptiles, oii elle est plus faible, sont condamnés à ramper, et plusieurs d'entre eux passent une partie de leur vie dans une sorte de torpeur; les poissons enfin ont besoin, pour exécuter leurs mouvemens, d'être soutenus dans un liquide spécifiquement presque aussi pesant qu'eux. Touteslescîrconstancesd'organisation propres à chacune de ces quatre classes , et nommément celles qui concernent le mouvement et les sensations extérieures , sont en rapport néces- saire avec ces caractères essentiels. Cependant, la classe des mammifères a des ^O MAMMIFÈRES. caractères particuliers dans leur génération vivipare, dans la manière dont leur fœtus se nourrit dans la matrice, au moyen du placenta et dans les mammelles qui allaitent leurs petits. Au contraire, les autres classes sont ovipares, et, si on les oppose en commun a la première, on leur trouve des ressemblances qui annoncent pour elles un plan spécial d'organisation dans le grand plan général de tous les vertébrés. PREMIÈRE CLASSE DES ANIMAUX VERTÉBRÉS, LES MAMMIFERES. Les mammifères doivent être placés à la tète du règne animal , non-seulement parce que c'est la classe à lacjuelle nous appartenons nous- mêmes, mais encore parce que c'est celle de toutes qui jouit des facultés les plus multipliées, des sensations les plus délicates , des mouvemens les plus variés, et où l'ensemble de toutes les propriétés parait combiné pour produire une intelligence plus parfaite, plus fécoude en ressources, moins esclave de l'instinct et plus susceptible de perfectionnement. Comme leur quantité de respiration est mo« dérée,ils sont en général disposés pour marcher EN GÉNÉRAL. 'J l sur la terre , mais pour y marclier avec force et d'une manière continue. En conséquence, toutes les articulations de leur squelette ont des formes très-prëcises qui déterminent leurs mou- vemens avec rigueur. Quelques-uns cependant peuvent s'élever en Tair au moyen de membres prolongés et de membranes étendues; d'autres ont les membres tellement raccourcis qu'ils ne se meuvent aisé- ment que dans l'eau , mais ils ne perdent pa^^ pour cela ks caractères généraux de la classe. Ils ont tous la mâchoire supérieure fixée au crâne, l'inférieure composée de deux pièces seulement, articulée par un condyle saillant a un temporal fixe, le cou de sept, et une seide espèce de neuf vertèbres; les côtes antérieures attachées en avant a un sternum formé d'un certain nombre de pièces à la file; leur extré- mité de devant commence par une omoplate non articulée, mais seulement suspendue dans les chairs , s'appuyant souvent sur le sternum par un os intermédiaire nommé clavicule. Cette extrémité se continue par un bras, un avant-bras et une main formée elle-même de deux rangées d'osselets appelées poignet ou carpe, d'une rangée d'os nommée métacarpe, et de doigts composés chacun de deux ou trois os nommés phalanges. 72 MAMMIFÈRES. Si l'on excepte les cétacés, ils ont tous la première partie de Textrémité postérieure fixée à Tépine et formant une ceinture ou un bassin qui dans la jeunesse se divise en trois paires d'os, l'iléon qui tient à l'épine, le pubis qui forme la ceinture antérieure, et l'ischion qui forme la postérieure. Au point de réunion de ces trois os est la fosse oii s'articule la cuisse , qui porte elle-même la jambe, formée de deux os , le tibia et le péroné; cette extrémité est terminée par le pied , lequel se compose de parties analogues à celles de la main; savoir, d'un tarse, d'un métatarse et de doigts. La tête des mammifères s'articule toujours par deux condyles sur leur atlas ou première vertèbre. Leur cerveau se compose toujours de deux hémisphères réunis par une lame médullaire dite corps calleux , renfermant deux ventricules , et enveloppant les quatre paires de tubercules appelées corps cannelés , couches optiques , nates et testes. Entre les couches optiques est un troisième ventricule qui communique avec le quatrième situé sous le cervelet; les jambes de leur cervelet forment toujours sous la moelle allongée une proéminence transverse appelée pont de varole. EN GÉNÉRAL. 73 Leur œil, toujours logé dans son orbite, préserve par deux paupières et un vestige de troisième, a son cristallin fixé par le procès- ciliaire et sa sclérotique simplement celluleuse. Dans leur oreille, on trouve toujours une cavité nommée caisse, fermée en dehors par une membrane nommée tympan , avec quatre osselets appelés marteau, lenticulaire, enclume et étrier ; un vestibule sur l'entrée duquel appuie l'étrier et qui communique avec trois canaux semi-circulaires; enfin, un limaçon qui donne par une de ses rampes dans la caisse , par l'autre dans le vestibule. Leur crâne se subdivise comme en trois cein- tures formées : l'antérieure, par les deux fron- taux et l'étlimoïde ; l'intermédiaire , par les pariétaux et le sphénoïde,; la postérieure , par l'occipital ; entre l'occipital , les pariétaux et le sphénoïde, sont intercalés les temporaux, dont une partie appartient proprement à la lace. Dans le fœtus, l'occipital se divise en quatre parties : le corps du sphénoïde en deux , et trois de ses paires d'ailes sont séparées; le tem- poral en trois , dont l'une sert à compléter le crâne , l'autre à renfermer le labyrinthe de l'oreille , la troisième a former les parois de la 'j4 MAMMIFÈRES. caisse, etc. Ces parties d'os s'unissent plus ou moins promptement selon les espèces , et les os eux - mêmes finissent par s'unir dans les adultes. Leur face est formée essentiellement par les deux maxillaires , entre lesquels passe le canal des narines, et qui ont en avant les deux in- termaxillaires 5 en arrière les deux palatins ^ entre eux descend la lame impaire de Tëth- moïde 5 nommée vomer ; sur les entrées du canal nazal sont les os propices du nez; à ses pa- rois externes adhèrent les cornets inférieurs, les cornets supérieurs qui occupent sa partie su- périeure et postérieure , appartiennent a Téth- moïde. Le jugal unit de chaque côté Tos maxil- laire au temporal, et souvent au frontal; enfin, le lacrymal occupe l'angle interne de l'orbite, et quelquefois une f>artie de la joue. Leur langue est toujours cliarnue et attachée à un os appelé hyoïde , suspendu au crâne par des ligamens. Leurs poumons, au nombre de deux , com- posés d'une infinité de cellules , sont toujours renfermés sans adhérence dans une cavité for- mée par les côtes et le diaphragme, et tapissée par la plèvre ; leur organe de la voix toujours a rextrémité supérieure de là trachée artère 5 EN GÉNÉRA.L. ^5 lin prolongement charnu ^ nommé voile du pa- lais , établit une communication directe entre leur larynx et leurs arrières-narines. Leur séjour a la surface de la terre les expo- sant moins aux alternatives du froid et du chaud, leur corps n'a que l'espèce moyenne de tégument, le poil , qui même est généralement rare dan3 ceux des pays chauds» Les cétacés qui vivent entièrement dans l'eau, sont les seuls qui en manquent absolument. Leur canal intestinal est suspendu a un re- pli du péritoine , nommé mésentère, qui con- tient de nombreUvSes glandes conglobées pour les vaisseaux lactés ^ une autre production du péritoine, nommée épiploon, pend au-devant et au-dessous dès intestins. L'urine retenue pendant quelque temps dans une vessie, sort, dans les deux sexes, à un très-petit nombre d'exceptions près , par les orifices de la génération. Celle-ci dans tous les mammifères est essen- tiellement vivipare; c'est-à-dire que le fœtus, immédiatement après la conception , descend dans la matrice , enfermé dans ses enveloppes , dont la plus extérieure, nommée chorion , se iixe aux parois de cet organe par un ou plur sieurs plexus de vaisseaux ^ a'pçdés placentas , 76 MAMMIFÈRES. qui établissent entre lui et sa mère une cpm- munîcation, d'où il tire sa nourriture, et pro- bablement aussi son oxygénation. Cependant , les fœtus de mammifères ont au moins dans les premiers temps de la grossesse une vésicule analogue à celle qui contient le jaune dans les ovipares; et recevant de même des vaisseaux du mésentère. Ils ont aussi une autre vessie , qui communique avec celle de l'urine, et qu'on a nommée allantoïde. La conception exige toujours un accouple- ment effectif 5 011 le sperme du mâle soit lancé dans la matrice de la femelle. Les petits se nourrissent pendant quelque temps 5 après leur naissance , d'une liqueur par- ticulière a cette classe ( le lait ) , laquelle est produite par les mammelles , dès l'instdnt du part 5 et pour aussi long-temps que les petits en ont besoin. Ce sont les mammelles qui ont valu a cette classe son nom de mammifères , at- tendu que lui étant exclusivement propres, elles la distinguent mieux qu'aucun autre caractère extérieur. Dm'sion de la classe des marrmiifères en ordres. Les caractères variables qui établissent les DIVISION EN ORDKES. 77 diversités essentielles des mammifères entre eux 5 sont pris des organes du toucher , d'oîi dépend leur plus ou moins d'habileté ou d'a- dresse, et des organes de la manducation qui déterminent la nature de leurs alimens , et entraînent après eux, non -seulement tout ce qui a rapport à la fonction digestive, mais en- core une foule d'autres différences relatives , même a l'intelligence. La perfection des organes du toucher s'es- time d'après le nombre et la mobilité des doigts, et d'après la manière plus ou moins profonde dont leur extrémité est enveloppée dans l'ongle ou dans le sabot. Un sabot qui enveloppe tout-a-fait la partie du doigt qui touche à terre , y émousse le tact, et rend le pied incapable de saisir. L'extrême opposé est quand un ongle formé d'une seule lame ne couvre qu'une des faces du bout du doigt , et laisse à l'autre face toute sa délicatesse. Le régime se juge par les dents mâchelières^ k la forme desquelles répond toujours l'articu- Jation des mâchoires. Pour couper de la chair , il faut des mâ- rhelières tranchantes comme une scie, et des y 8 MAMMIFÈRES. mâchoires serrées comme des ciseaux , qui aè puissent que s'ouvrir ou se fermer. Pour broyer des grains ou des racines , il faut des mâclielières à couronne plate , et des mâchoires qui puissent se mouvoir horizonta- lement; il faut encore, pour que la couronne de ces dents soit toujours inégale comme une meule , que sa substance soit formée de par- ties inégalement dures, et dont les unes s'usent plus vite que les autres. Les animaux a sabot sont tous de nécessité herbivores ou k couronnes des mâchelières plates , parce que leurs pieds ne leur permet- traient pas de saisir une proie vivante. Les animaux à doigts onguiculés étaient sus- ceptibles de plus de variétés ; il y en a de tous les régimes ; et outre la forme des mâchelières , ils diffèrent encore beaucoup entre eux par la mobilité et la délicatesse des doigts. On a sur- tout saisi a cet égard un caractère qui influe prodigieusement sur l'adresse et multiplie leurs moyens d'industrie ; c'est la faculté d'opposer le pouce aux autres doigts, pour saisir les plus petites choses , ce qui constitue la main pro- prement dite; faculté qui est portée à son plus haut degré de perfection dans l'homnxe, où l'ex- DIVISION EN OLDKES. 'JQ trémité antérieure toute entière est libre et peut être employée k la préhension. Ces diverses combinaisons qui déterminent ri- goureusement la nature des divers mammifères , ont donné lieu à distinguer les ordres suivans : Parmi les onguiculés , le premier, qui est en même temps privilégié sous tous les autres rapports , l homme , a des mains aux extré- mités antérieures seulement; ses extrémités postérieures le soutienneut dans une situation verticale. L'ordre le plus voisin de l'homme, celui des ^uadrum^anes ^ a des mains aux quatre extré- mités. Un autre ordre , celui des carnassiers , n'a point de pouce libre et opposable aux extré- mités antérieures. Ces trois ordres ont d'ailleurs chacun les trois sortes de dents, savoir : des mâchelières, des canines et des incisives. Un quatrième, celui des rongeurs^ dont les doigts diffèrent peu de ceux des carnassiers , manque de canines et porte en avant des incisives disposées pour une sorte toute particu- lière de manducation. Viennent ensuite des animaux dont les doigts sont déjà fort gênés ; fort enfoncés daii§ de 8o MAMMIFÈRES. grands ongles, le plus souvent croclius , et qui ont encore cette imperfection de manquer d'in- cisives. Quelques-uns manquent même de ca- nines, et d'autres n'ont point de dents du tout. ^ Nous les comprenons tous sous le nom d'édentés. Cette distribution des animaux onguiculés serait parfaite et formerait une chaîne très-ré- gulière , si la Nouvelle-Hollande ne nous avait pas fourni récemment une petite chaîne colla- térale, composée des animaux à bourse, dont tous les genres se tiennent entre eux par l'en- semble de l'organisation , et dont cependant les uns répondent aux carnassiers ; les autres aux rongeurs ; les troisièmes aux édentés , par les dents et par la nature du régime. Les animaux à sabots , moins nombreux , ont aussi moins d'irrégularité. Les ruminans composent un ordre très-dis- linct , par ses pieds fourchus, sa mâchoire supé- rieure sans vraies incisives , et ses quatre es- tomacs. Tous les autres quadrupèdes à sabots se laissent réunir en un seul ordre que j'appellerai pachydermes ou jumenta , excepté V éléphant qui pourrait faire un ordre a part, et qui se lie par quelques rapports éloignés avec l'ordre des rongeurs. I DIVISION ExN ORDllES. 8l Enfin viennent les mammifères , qui n'ont point du tout d'extrémités postérieures , et dont la forme de poisson et la vie aquatique pour- raient engager à faire une classe particulière, si tout le reste de leur économie n'était pas la même que dans la classe où nous les laissons. Ce sont les poissons à sang cliaud des anciens ou les cétacés qui, réunissant à la force des autres mammifères l'avantage d'être soutenus par l'élément aqueux , comptent parmi eux les plus gigantesques de tous les animaux. PREMIER ORDRE DES MAMMiEÉRES. 1 LES BIMANES OU L'HOMME. L'homme ne forme cju'un genre, et ce genre est unlcpie dans son ordre. Comme son histoire nous intéresse plus directement et doit former l'objet de comparaison auquel nous rapporterons celle des autres animaux, nous la traiterons avec plus de détail. Nous exposerons rapidement ce que l'homme offre de particulier dans chacun de ses systèmes organiques, parmi tout ce qu'il a de commua a^ec les autres mammifères*, nous examinerons les avantages que ces particularités lui donnent ÏOME I. 6 82 MAMMIFÈRES. sur les autres espèces; nous ferons connaître ses principales races et leurs caractères distinctifs; enfin, nous incliquerons Tordre naturel du développement de ses facultés , soit indivi- duelles p soit sociales. Conformation particulière de Vhoînme, Le pied de Thomme est très-différent de celui des singes : ii est large; la jambe porte verticalement sur lui; le talon est renflé en dessous; ses doigts sont courts et ne peuvent presque se ployer; le pouce , plus long, plus gros que les autres , est placé sur la même ligne ^ ne leur est point opposable; ce pied est donc propre à supporter le corps ^ mais il ne peut servir, ni à saisir , ni à grimper , et comme de leur côté les mains ne servent point à la marche , l'homme est le seul animal vraiment bimane et bipède. Le corps entier de Thomme est disposé pour la station verticale. Ses pieds, comme nous venons de le voir, lui fournissent une base plus large que ceux d'aucun mammifère ; les muscles qui retiennent le pied et la cuisse dans fétat d'extension sont plus vigoureux , d'où résulte la saillie du mollet et de la fesse ; les fléchisseurs de la jambe s'attachent plus haut^ ce qui permet au genou une extension com- plète, et laisse mieux paraître le mollet ; le bassin est plus large, ce qui écarte les cuisses et les pieds, et onSj retint encore dans des bornes assez elroites. L'homme n'est parvenu réellement à multiplier son esjjèce à un haut degré, et à porter très -loin ses connaissances et ses arts, que depuis Tinvention de Fagriculture et la division du sol en propriétés héréditaires ; au moyen de Tagriculture , le travail manuel d'une partie seulement des .membres de la société nourrit tous les autres , et leur permet de se livrer aux occupations moins nécessaires, en même temps que Tespoir d'acquérir par l'industrie une exis- tence douce pour soi et pour sa postérité, a donné à l'émulation vm nouveau mobile. La découverte des valeurs représentatives a porté cette émulation au plus haut degré , en facihtant les échanges , en ren- dant les fortunes à la fois plus indépendantes et susceptibles de plus d'accroissement ; mais par une suite nécessaire , elle a porté aussi au plus haut degré les vices de la mollesse et les fureurs de l'am- bition. Dans tous les degrés de développement de la so- ciété , la propension naturelle à tout réduire à âes idées générales, et à chercher des causes à tous les phénomènes, a produit des hommes méditatifs, qui ont ajouté des idées nouvelles à la masse de celles que Ton possédait ; et tant que les lumières n'ont pas été communes^ ils ont presque tous cherché à se faire de leur supériorité un moyen de domination en exagérant leur mérite aux yeux des autres , et l'homme, g3 en déguisant la faiblesse de leurs connaissances par la propagation d'idées superstitieuses. Un mal plus irrémédiable est Fabus de la force ; aujourd'hui que Thomme seul peut nuire à l'homnie, il est aussi la seule espèce qui soit continuellement en guerre avec elle-même. Les sauvages se disputent leurs forets , les nomades leurs pâturages , ils font aussi souvent qu'ils le peuvent des irruptions chez les agi'iculteurs pour s'emparer sans peine des résul- tats de longs travaux. Les peuples civilisés eux- mêmes, loin d'être satisfaits de leurs jouissances, combattent pour les prérogatives de l'orgueil ou pour le monopole du commerce. De là, la nécessité des gouvernemens pour diriger les guerres nationales, et pour réprimer ou réduire à des formes réglées les querelles particulières. Des circonstances plus ou moins favorables ont re- tenu l'état social à certains degrés^ ou ont avancé son développement. Les climats glacés du nord des deux -continens ^ les impénétrables forêts de l'Amérique , ne sont en- core habités que par des sauvages chasseurs ou pê- cheurs. Les immenses plaines sablonneuses ou salées du centre de TAsie et de l'Afrique, sont couvertes de peuples pasteurs et de troupeaux innombrables ; ces hordes , à demi-civilisées , se rassemblent chaque fois qu'un chef enthousiaste les appelle, et fondent sur les pays civilisés qui les entourent, pour s y établir et sV amollir , jusqu'à ce que d'autres pasteurs vien- nent les y subjuguer : c'est la véritable cause du des- gi MA.MMIFÈRES. potisme qui a écrasé dans tous les temps riiidustrîe née dans les beaux climats de la Perse , de l'Inde et la Chine. Des climats doux, des sols naturellement arrosés, et riches en végétaux , sont les véritables berceaux de Vagriculture et de la civih'sation ; et quand leur posi- sition les met à l'abri des irruptions des Barbares , tous les genres de lumières s'y excitent mutuellement : telles furent les premières en Europe, la Grèce et l'Italie; telle est aujourd'hui presque toute cette heu- reuse partie du monde. Il y a cependant aussi des causes intrinsèques qui paraissent arrêter les progrès de certaines races j même au milieu des circonstances les plus favorables* J^anétés de V espèce humaine. Quoique l'espèce humaine paraisse unique, puis- que 4:ous les individus peuvent se mêler indistincte-^ ment, et produire des individus féconds, on y re- marque de certaines conformations héréditaires qui constituent ce qu'on nomme des races. Trois d'entre elles surtout paraissent éminemment distinctes : la blanche, ou caucasujue j la jaune, ou mongoUcjiœ^ la nègre , ou éthiopùjue, La caucasique, à laquelle nous appartenons, se distingue par la beauté de l'ovale que forme sa têtfe ; et c'est elle qui a donné naissance aux peuples les * plus civilisés , à ceux qui ont le plus généralement dominé les autres : elle varie par le teint et par la couleur des cheveux. lia mongolique se reconnaît à s^s pommettes sail- l'homme. g5 lanteSj à son visage plat, à ses yeux étroits et obli- ques, à ses cheveux droits et noirs , à sa barbe grêle , à son teint olivâtre. Elle a formé de grands empires à la Cbine et au Japon , et elle a quelquefois étendu ses conquêtes en-deça du grand désert; mais sa civi- lisalion est toujours restée stationnaire. La race nègre est confinée au midi de l'Atlas ; son teint est noir, ses cheveux crépus, son crâne com- primé, et son nez écrasé; son museau saillant et ses grosses lèvres, la rapprochent manifestement des sin- ges : les peuplades qui la composent sont toujours restées barbares. On a appelé caucasique la race dont nous descen- dons , parce que les traditions et la filiation des peu- ples , semblent la faire remonter jusqu'à ce groupe de montagnes situé entre la mer Caspienne et la mer Noire, d'où elle s'est répandue comme en rayonnant. Les peuples du Caucase même , les Circassiens et les Géorgiens, passent encore aujourd'hui pour les plus beaux de la terre. On peut distinguer les principales ])ranches dé cette race par l'analogie des langues. Le rameau araméen ou de Syrie , s'est dirigé au jaiidi ; il a produit les AssyHens , les Chaldéens, les Arabes toujours indomptés^ et qui, après Mahomet, ont pensé devenir maîtres (\\\ monde ; les Phéniciens, les Juifs, les Abyssins, colonies des Arabes : il est très- probable que les Egyptiens lui appartenaient. C'est dans ce rameau, toujours enclin au mysticisme, que sont nées les religions les plus répandues. Les sciences et les lettres y ont fleuri quelquefois , mais toujours avec des formes bizarres, un style figuré. y6 M A M M I F È R E s. Le rameau indien , germain et pclasgique , est beaucoup plus étendu , et s'est divisé bien plus an- ciennement; cependant, l'on reconnaît les affinités les plus multipliées entre ses quatre langues princi- pales : le sanscrit , langue aujourd'hui sacrée des In- dous, mère de toutes les langues de llndostan ; lan- cienne langue des Pelages, mère commune du grec , du latin, de beaucoup de langues éteintes^ et de toutes nos langues du midi de l'Europe; le gothique ou tu- desque , d'où sont dérivées les langues du nord et du nord-ouest , telles que l'allemand , le hollandais , l'an- glais , le danois , le suédois et leurs dialectes ; enfin _, la langue appelée esclavonne , et d'où descendent celles du nord-est , le russe , le polonais ^ le bohé- mien et le vende. C'est ce grand et respectable rameau de la race caucasique , qui a porté le plus loin la philosophie, les sciences et les arts, et qui en est depuis trente siècles le dépositaire. 11 avait été précédé en Europe par les Celtes , dont les peuplades venues par le nord , et autrefois très- étendues, sont maintenant confinées vers les pointes les plus occidentales , et par les Cantabres passés d'Afrique en Espagne , et aujourd'hui presque fon- du3 parmi les nombreuses nations dont la postérité s'est mêlée dans cette presqu'île. liCS anciens Perses ont la même origine que les Indiens ;, et leurs descendans portent encore à présent les plus grandes marques de rapports avec nos peuples d'Europe. Le rameau scjthe et tartare , dirigé d'abord vers le L^ HO MME, 97 nota et le nord-est, toujours vagabond dans les im- menses plaines de ces contrées, n'en est revenu que pour dévaster les établissemcns plus heureux de ses frères; les Scjtbes , qui firent si anciennement des irruptions dans !a haute Asie ; les Parthes , qui y détruisirent la domination grecque et romaine ; les Turcs, qui y renversèrent celle des Arabes , et sub- juguèrent en Europe les malheureux restes de la nation grecque , étaient des essaims de ce rameau ; les Finlandais , les Hongrois , en sont des peuplades en quelque sorte égarées parmi les nations escla- vonnes et tudesques. Le nord et l'est de la mer Cas- pienne , leur patrie originaire , nourrissent encore des peuples qui ont la même origine et parlent des lan- gues semblables; mais ils y sont entremêlés d'une infinité d'autres petites nations d'origines et de lan- gues diverses. Les peuples tartares sont restés plus intacts dans tout cet espace d'où ils ont si long- temps menacé la Russie , et où ils ont eniin été sub- jugués par elle , depuis les bouches du Danube jus- qu'au delà de l'Irtisch. Cependant les Mongoles , dans leurs conquêtes, y ont mêlé leur sang, et l'on en voit surtout beaucoup de traces chez les petits Tartares* C'est à l'orient de ce rameau tartare de la race caucasique que commence la race mongolique ^ qui domine ensuite jusqu'à TOcéan oriental. Ses branches , encore nomades , les Calmouques , les Kalkas, parcourent le grand désert. Trois fois leurs ancêtres, sous Attila, sous Gengis et sous Tamer- ' TOM. I . f q8 m a m m i F ê r e s. lan , ont porté au loin la terreur de leur nom. Les Chinois en sont une branche la plus anciennement civilisée , non-seulement de cette race , mais de tous les peuples connus. Une troisième branche ( les Man- tchoux) ;, ont conquis récemment la Chine , et la gou- vernent encore. Les Japonais et les Coréens , et presque toutes les hordes qui s'étendent au nord-est de la Sibérie, sous la domination desRusses, y appartiennent aussi en très-grande partie. Si Ton en excepte quelques lettrés Chinois , toute la race mongolique est adonnée aux différentes sectes du culte de Fo. L'origine de cette grande race paraît être dans les monts Altaï j comme celle de la nôtre dans le Cau- case ; mais il n'est pas possible de suivre aussi-bien la filiation de ses différentes branches. L'histoire de tous ces peuples nomades est aussi fugitive que leurs établissemens; et celle des Chinois, concentrée dans leur empire , ne donne que des notions courtes et peu suivies des peuples qui les avoisinent. Les affi- nités de leurs langues sont aussi trop peu connues pour diriger dans ce labyrinthe. Les langues du nord de la péninsule au delà du Gange ont, aussi-bien que celle du Thibet, quel- ques rapports avec la langue chinoise, au moins par leur nature monosyllabique, et les peuples qui les parlent ne sont pas sans ressemblance avec les au- tres Mongoles pour les traits; mais le midi de cette- péninsule est habité par les Malais , peuple beau- coup plus beau , dont la race et la langue se sont répandues sur les côtes de toutes les îles de lar- chipel indien , et ont occupé presque toutes celles L*HOMME. 99 de la mer du Sud : dans les plus grandes des pre- mières , surtout dans les lieux les plus sauvages , haLltent d'autres liomines à cheveux crépus , à teint Tioir^ à visage de nègre, tous extrêmement barbares. Les plus comms portent le nom de Papous : on peut le généraliser. Ni ces Malais , ni ces Papous, ne se laissent aisé- ment rapporter à l'une des trois grandes races ; mais les premiers peuvent- ils être nettement distingués de leurs voisins des deux côtés, les Indous cauca- siques et les Chinois mongoliques? Nous avouons que nous ne leur trouvons pas encore de caractères suffisans pour cela. Les Papous sont-ils des nègres anciennement égarés sur la mer des Indes? On n'en a pas encore de figures ni de descriptions assez nettes pour répondre à cette question. Les habilans du nord des deux contlnens, les Sa- nioyèdeSjles Lapons, les Esquimaux, vieniien!;, selon quelques-uns, de la race mongole ; selon d'autres , ils ne sont que des rejetons dégénérés du rameau scythe et tartare de la race caucasique. Les Américains eux - mêmes n'oui pu encore être ramenés clairement ni à l'une ni à l'autre de nos races de l'ancien continent, et cependant ils n'ont pas non plus de caractère à la fois précis et constant qui puisse en faire une race particulière. Leur teint rouge de cuivre n'en est pas un suf- fisant; leurs cheveux généralement noirs, et leur barbe rare , les feraient rapporter aux Mongoles , si leurs traits bien prononcés, et leur nez assez saillant^ ne s'y opposaient; leurs langues sont aussi innom-:- 1 100 MAMM TFfcnES. brables que leurs peuplades, et l'on n'a pu encore y saisir d'analogie ni entre elles , ni avec colles de. ^'ancien monde. DEUXIÈME ORDRE DES MAMMIFERES. LES QUADRUMANES. Outre les détails anatomiques propres k l'homme , et exposés a son article, cette famille diffère de notre espèce par le caractère très- sensible , que ses pieds de derrière ont les pouces libres et opposables aux autres doigts , et que les doigts des pieds sont longs et flexibles comme ceux de la main; aussi toutes les espèces grimpent-elles aux arbres avec facilité , tandis qu'elles ne se tiennent et ne marchent debout qu'avec peine , leur pied ne se posant alors que sur le tran'chant extérieur , et leur bassin étroit ne favorisant point Téquilibre. Elles ont toutes des intestins assez semblables aux nôtres , les yeux dirigés en avant, les mammelles sur la poi- trine , la verge pendante , le cerveau à trois lobes de chaque côté , dont le postérieur recou- vre le cervelet , la fosse temporale , séparée de l'orbite par une cloison osseuse ; mais pour le reste elles s'éloignent de notre forme par degrés, en prenant un museau de plus en plus alongé ^ I QUADRUMANES. lOI une queue, une marche plus exclusivement quadrupède ; néanmoins , la liberté de leurs avant - bras et la complication de leurs mains leur permettent à toutes beaucoup d'actions et de gestes semblables à ceux de l'homme. On les divise depuis long -temps en deux genres , les singes et les makis , cjui sont deve- nus , par la multiplication des formes secon- daires, deux petites familles ,e*t entre lesquels il faut placer un troisième genre , celui des ouis- titis 5 qui ne se rapporte bien ni à Tim ni a Fautre. Les Singes. (Simia. Linn,) Sont tous les quadrumanes qui ont à chaque mâ- choire quatre dents incisives droites, et à tous l'es doigts des ongles plats ; deux caractères qui les rap- prochent de rhomme plus que les genres suivans; leurs molaires n'ont aussi, comme les nôtres, que des tubercules mousses, et ils vivent essentiellement de fruits ; mais leurs canines , dépassant les autres dents, leur fournissent une arme qui nous manque^ et exigent un vide dans la mâchoire opposée, pour sy loger quand la bouche se ferme. On peut les diviser en deux principaux sous- genres, qui se subdivisent eux-mêmes en des grou- pes nombreux. iî^^ \.) La seule bonne figure Je Toran^-outanî; e^^î celle o'e T'osmaev ,h\ie d'après un individu qui a vécu à (a Haye. Celle de BuJJ'on , Supl. Vîï , pi. 1 , pèche ■> tous égards : relie a'Allamand { "Rufr. d'îlcll. XV, pK xl' est un peu lîieillcurc ^ elle a été copiée dans Schreber , yX. n R. Ccile de Camper , coptc?^ ib. ,p1. ii C. ne manque pas d'exactitude ; mais on voi trop qu'elle est faite d'après un cadavre. Bontius , Méd. ind. n'en donne qu'une tout-à-fait imaginaire, quoique Llnneus en ait fait le type de sou Jrogk'dytc. (Ainœn.ac. Vî,p!.î, 5 i-j QUADRUMANES. I o3 cramle île c!e Bornéo, d'où on l'a fait venir par Java en Europe, mais très-rarement-, que c'est un animal assez doux , qui s'apprivoise et s'attache aisément ; qui , par sa conformation , parvient à imiter un grand nombre de nos actions ; mais dont l'intelligence ne paraît pas s'élever à beaucoup près autant qu'on l'a dit , ni même surpasser l)eaucoup celle du cbien. Camper a découvert et bien décrit deux sacs membraneux qui communiquent avec les ven-» tricules de la glotte de cet animal , et qui assourdissent sa voix ; mais il a eu tort de croire que les ongles man- quent toujours à ses pouces de derrière. Le Gibbon noir. ( Simia Lar. ) Buff. XIV. ir. Couvert de grossiers et longs poils noirs 5 le tour du visage et les mains cendrées ; presque point de front, et le crâne fuyant en arrière; de petites callosités sur les fesses. Des. Indes orientales (1). Le Gibbon cendré , Vomvou. [Simia Lmcisca. Sc\\.)Mo- loch. Audeb. Fam. I. Sect. II , pi. 11. Semblable au précédent j mais couvert d'une laine douce et cendrée. Le visage noir. Commun à Java et aux Molu- ques , où il se lient dans les roseaux et grimpe sur les plus bautes tiges de bandjou, s^y balançant avec ses longs bras. Dans les autres Orangs, les bras ne descendent que jus- qu'aux genoux ; ils n'ont point de front, et leur crâne fuit lînmédialement derrière la crête des sourcils. (ï) Le petit gibbon, décrit par Danbenton , ne se trouvant plus ; il est diificile de dire si c'est une espèce ou tme variët(!. Les gibbons en général ont été peu remarqués par les voyageurs , et on connaît mal les limites des. pays où ils vivent. he féfé de la cbine de iVe?/Ao/ paraît un ttre fal-uleux ,• on lui faÎÊ- man^er des hommes. Le goIoJdx du Bengale , grand comme un liomme , flg. par Dcvisuje ^. Trans. phi!. LIX, pi. ni , n'est pas bien authen'fcfue, et ne peut dailleu^s être le gibbon , dont il n'a pas les longs bras. Ï04 MA3Î3Î1FÈRES. Le Chimvansé, (Simla Troglodites ^ I.) (i) Couvert de poils noirs , ou bruns, rares en avant. Si l'on s'en fiait aux rapports des voyageurs , il approcherait de la taille de l'iiomme , ou la surpasserait ; mais on n'en a vu encore en Europe aucune partie qui indiquât cette gran- deur. Il habite en Guinée et au Congo j vit en troupes j se construit des huttes de feuillages , sait s'armer de pierres et de bâtons, et les emploie à repousser loin de sa demeure les hommes et les éléphants ; poursuit les négresses et les etilève quelquefois dans les bois , etc. Les naturalistes l'ont presque tous confondu avec V Orang-Oiitang. En domesti- cité, il est assez docile pour être dressé à marcher, à s'as- seoir et à manger à notre manière. Tous les singes de notre ancien continent qui vont suivre, ont le foie divisé en plusieurs lobes ; le cœcum gros , court et sans appendice • l'os hyoïde en forme de bouclier. Les Guenons. Vulg. Singes à Queue. ( Cercopitiiecus Erxl. : en partie. ) A museaiî médiocrement proéminent ( de 60^) des aba- joues : une queue; les fesses calleuses; la dernière molaire d'en bas a quatre tubercules comme les autres. Leurs espèces très nombreuses , de grandeurs et de couleurs très- variées , rempliss:nt l'Afrique et les Indes, vivent en troupes, et font de grands dégâts- dans les jardins et les champs cuitivés. Elles ^'apprivoisent encore assez aisément. (1) C'e^t le quQJwi morou ou le satyre d'angola de Tulpius, qui en donne une mauvaise ligure. (Obs. med. p. 271.) Le /^yw^ec, beaucoup mieux repré- senté par Tyson. ( Anat. of a Py^niy, p!. i , ) et copie' par Schieher., pi. i B. Scotin en avait donné une autre figure passable copiée Atnœn. iicad. PI pi. l , f. 3 , et Schieb. i C. Ua individu qui ft vécu chez Biiffon , et que 3'on conserve au muséum , est représenté, quoique assez mal , Hist. nat, XIY, I, où il est nommé Jocko. Le même individu est beaucoup mieux dans Lecat ( Traité du mouvement musc. , ;;/. 1 jjf;g. 1 , ) sous le nom de Quinipesé ; c'est aussi !ui que donne Audsvsrt , uiuh d'après rempailla seulement. II ie nomme pcn^c\ QU ADÎiUMÂNES. Io5 VEntelle. (Simia enteîlus. Dufrcsiie. ) Audeb. Fam. JV. Sect. II , pi. II. Blanc jaunâtre ', les sourcils et les cj[uatre mains noires. C'est une des grandes espèces, et de celles qui ont la queue la plus longue. Le Patas. (Simia rithra. Gm. ) 13uff. XIV, xxv^ xxvi. Fauve roux assez vif en dessus, blanchâtre en dessous j un bandeau noir sur les yeux, quelquefois surmonté de blanc j du Sénégal. J,e Miingabej- à collier. (Simia œthiops.lj.) Buff. XIV, xxxTir, Brun de chocolat en dessus , blanchâtre en dessous et sur la nuque ; calotte d'un roux vif, paupières blanches. Buffon le dit de Madagascar : Hasselquist d'Abyssinie; eu effet , Sonnerat affirme qu'il n'y a point de singes à Madagascar. Le Mangabej- sans collier. ( Simia fidiginosa. Geoff. ) BalF. XIV , xxxTT. Brun de chocolat, unifonne en dessus, fauve pâ'e en dessous , les paupières blanches, Buffon le dit de Mada- gascar , et le croit une variété du précédent. Le Maure. (Simia maura. L. ) I/adulte Edw. 3ii. Le jeune Sclneb. XXÎl. Tout noir, fauve dans la jeunesse. M. Léchenaud Fa pris plusieurs fois à Java. Le Callitriche. (Simia sahœa, L.) Buff. XIV, xxxvir. Verdâtre en dessus, blanchâtre en dessous, face noire, joues blanchâtres et touffues, bout de la queue jaune. Du Sénégal. Le Malbrouc. Buff. (Simiafauniis.Gm.)!^^^. XIV,xxix. Simia cjnosuros scopol. Schr. Var. du caliitriche. Audeb. (i) Verdâtre en dessus, cendré sur les membres, face couleur (î) Le ccrcop. harhalus de Clusius , que Linn. cite ccmrue exemple de ^ujauiius j c.stpiutôl V.U ciiundcr^u nu\ui nuilhivuct loO M a:mmifêpies. de cbalr , point de jaune à la qncup, lui banJeau Waiic et v.n noir sur les sourcils. BufTon le dit du Bengale. Son ialapoin (jdI. xl) ne nous paraît qu'un jeune malbiouc. La Mone. ( Simia mona et S. monaclia. Schr. ) BulT, XIV, XXXVI. Corps hrun, membres noirs, poitrine, intérieur des bras et lourde la tcte blancliâtres ^ bandeau noir sur le front, une taclie blancbe de cliaque coté de la queue. JaQRoIowai. (Simiadiana.h.) Exquima TVIargr. (i) Audeb. 1V° Fam. sect. II, pi. vi, et BufF. Supp. VU, xx. INoirâtre pointillé de blanc en dessus, blanc en dessous, la croupe d'un roux pourpré, la face noire entourée de blanc et une petite barbe blanchâtre au menton. Le Moustac, {Simia cep/ius. L. ) Buff. XiV , xxxiv. Cendré bruilâtre , une touffe jaune au devant de cKaque oreille , une bande bleu clair, en forme de chevron renversé , sur la lèvre supérieure. XJ.'/scagne. [Simia pelaurisîa. Gm. } Audeb. IV* Fam. sect. ÎI, pi. XIII. Brun olivâtre en dessus, gris en dessous, visage bleu, nezidanc , touffe blanche devant chaque oreille, moustache noire. Le Hocheur. [Simia nictiians. Gm. Audeb. ib.XIV. Noir brun pointillé de blanc , le nez seul blanc au milieu (Vnw visage noir, le tour des lèvres et des yeux roussatre. Ces cinq dernières espèces, toutes petites, joliment variées en couleur, et d'un naturel très-doux, sont communes en Gainée. U y a une rjrande g\ienon qui se fait remarquer par la forme extraordinaire de son nez, c'est ■■ (\) La figure , jointp à la clescription de Texquima dans Margrave, est cciîe dune ouarine," et celin de l'pxquima rst à la descrip'ion de Vouarine on pf(ir;^in. C.rVe. transpo^^iiion .1 cansc depuis bcaucoi'p d'erreurs de s}T^o- nvaiie. QUADRUMANES. IO7 Le Nasique ou Kahaii, [Simia nasicii. Sclir. ) Buff. Supp. VII, XI et XII. Fauve, teint de roux, le nez excessivement long, en forme de spatule écliancrée. Elle vit à Bornéo en jurandes troupes, qui s'assemblent rtiatln et soir sur les branches des grands arl)res aux bords des rivières : kahau est son cri. On la dit aussi de la Cochincbine. Une autre guenon , également assez grande , se distingue en ce qu'elle n'a point de callosités aux fesses (1) ; c'est Le Doue. ( Simia nemœits. L. ) Bu 3*. XIV , xli. Le plus agréablement peint de tous les singes; corps et ])ras gris, collier roux et noir, touffes jaunes de chaque côté de la télé, bandeau noir sur le front, cuisses, mains et pieds noirs, jambes rousses, grande tache triangulaire sur le croupion et queue blanches. Il habite aussi à la Cochincbine. Doue ou dok signifie singe dans ce pajs-là. Les Babouins. ( Paimo. Erxl.; Ont des abajoues et des caliosités co;^irnn les giionons ; mais leur museau est plus saillant, et leur dernière màelieliète d'cîi bas a un tubercule impair de plus. Ils varient pour la longueur de la queue et pour celle du museau. La plupart sont plus ou moins féroces; et tous ont un sac qui commu- îîique avec le larynx sous le cartilage tjroïde , et qui se remplit d'air quand ils crient. î'^ous les divisons comme il suit : Les Magots. Ont le museau gros et médiocrenlèntlong; un pellt tubercule leur tient lieu de queue. (1) Je ne rcpondrais pas que les calîositc'-i du doue du muséum , le seul .qu'on ait vu en Europe , n'aient disparu lors de fempaillage. Je doute donc hcancOMp que le genre uislopys^a d^ïliger soit fondé. Pennant indique aussi certaines guenons sans ponces, S. polycon^os et S.^/e/TM^///ea,dont îliger a fait le genre coluhus , mais qui ne sont peut-être pas assez authen- tiques. o8 MAMMIFERES. Le Magot (i). (Simia sjlvama; , pilhecits et inuiis. L. Gm. et Schr. ) BufF XIV, vu, viii. ^ Couvert tout entier d'un poil gris brun-clair; c'est de tous les singes celui qui supporte le plus aiséiuent notre climat. Il est originaire de Barbarie , d'où on l'apporte souvent en Europe. Il produit quelquefois chez nous, et s'est même naturalisé dans les parties les moins accessibles du rocher de Gibraltar. Les Macaques (2) Se distinguent des magots par une queue plus ou moius longue , et des cynocéphales, parce que leurs narines sont obliques à la face supérieure du museau. Le Macaque à crinière. (Sim, silenus et leonina. L. et Gm.) ' Ouanderou de BufF. Audeb. IP Fam. sect. I, pl. m. Noir; une crinière cendrée et une barbe blanchâtre lui entourent la tète. Il paraît qu'il y a des individus blancs en tout ou en partie, et d'autres de diverses teintes de brua et de fauve. De Ceylaa. Le Bonnet chinois et la Guenon couronnée de BufF. ( Simia sinica. Gm. ) BulF. XIV, xxx. Brun fauve assez vif dessus, blanc dessous j la face couleur (i) Le pithèque décrit par Buff. , Suppicni. VII , n'élait qu'un jeune ma- got. Son petit cynocéphale , ib. , et les grands et petits cynocéphales sans queue, de Prosper-AJpin , ne sont pas antre chose. Tïl'ài)KO(T ^^^ le ïiom grec du singe en général, et cekti dont Galien a donné l'analomie n'est autre chose qu'un magot , quoique Camper ait pensé que c'était l'orang-outang, parce qu'il avait mal entendu ce que Galien dit de son larynx. M. de Blainviile s'est aperçu de cette méprise , et je l'ai cons- tatée en corapaxant tout ce que Galien dit de ranaioraie du singe avec ces deux espèces. (2)Macaco, macaque, est le nom générique des singes à la côte de Guinée et parmi les nègres transportés aux colonies. Margrave en indique une es- pèce, dont il dit qu'elle a nares elatas bijidas ; et ces mots vagues, em- ployés uniquement d'après lui , sont restes dans le caractère que ion appli- que au niaciique de Cullon , quciqu'cu i/y vtie lien de ici. Q tr A D K U M A K E S. 1 OQ âe cliaîr, les poils du sommet de la tête disposés en rayons et formant une sorte de chapeau. Du Bengale , de Ceylan. I/Ais^relte. (Simia aj^gula.h.) BufF, XIV, xxi. Gris olivâtre dessus , plus pale ou jaunâtre des ous; un bouquet de poils plus long au sommet de la tête. D'Afrique. Le Macaque de Buff. ( si^nia cj-nomol^os et cynoce- phalus. L. Buff. X1"V , xx. Yerdatre en dessus, jaunâtre ou blancliatre en dessous. De Guinée et de l'intérieur de l'Afrique, d'où on l'importe quelquefois en Egypte. Deux espèces de macaques se distinguent par une queue assez courte et grêle. Le Maimon. (Simia nemesirina, L. et si>nia platypigos. Sclircb. ) Audeb. M*'. Fam. sect. I, pi. u (i). Brun foncé dessus ; une bande noire commençant sur la tête et s'affaiblissant le long du dos; jaunâtre autour de la lête et aux membres; queue grêle pendant jusqu'à moitié des cuisses seulement. Le Rhésus. Audeb. Patas à queue courte, ib. pi. iy, et BulT. Supp. XIV , pi. xïv ; le premier maimon repré- senté par Buff. XIV, pi. xix (2}. Grisâtre; teint de fauve à la tête et au croupion, quel- quefois sur tout le dos (5). Les Cynocéphales (CY^'ocEPITAL.us. G.) Ont un museau qui est allongé et comme tronqué au I)out , où sont percées les narines, ce qui le fait ressembler à celai (1) La seule bonne figure est celle d'Audebert. Celle de Buffon appar- tient plutôt au rhésus. (2^' Les deux individus qui ont servi à Audebert sont an muséum. Je les ai examinés ; ils ne font qu'une espèco. (3) Le macaque à queue courte de Bnff. , SnppL VIT , pi. XIII ( Sim. crythrœa , Schr.) me paraît un vrai macaque ( cynomvigos) , dont la queue était coupée. Audeberi J'a confondu à tort avec son rhésus . qni est le patas 4 queue courte de Buffon. liO MAMMIFÈRES. u'un chien plus que ceux des autres singes j leur queue varie en longueur. Le P avion. BufF. [Simia spJijnx. L.) D'un jaune verdâtre tirant plus ou moins sur le brun ; le visage noir, la queue longue (i). On en voit de plusieurs grandeurs qui ne diffèrent probablement que par Tàge. Adulte, il effraie par sa férocité et sa lubricité bj utale. De Guinée. Le Papion noir. { Simia porcaria. Bodd. Ursina. Penn. Sphj'ngiola. Herni. La guenon à face allongée. Penn. , et Bufi". Supp. Vil, pi. sv. Singe norr de Vaillant.) (2) D'un noir glacé de jaunâtre ou de vrrdâlre, surtout au front, du reste semblable au précédent pour la forme et pour les mœurs. Du Cap. Le Tartarin de Belon , ou Papion à perruque. {Simia ha- madrj-as. Linn. Papion à face de chien. Penn. Sinu^e de Moco, Buff. Supp. \'IÎ, x (5). D'un cendié un peu bleuâtre; les poils ducamail et surtout ceux des côtés de la télé très-louiis: le visa«;e couleur de chair. Ce grand singe est aussi l'un des plus lubriques et des plus horriblement féroces. Il vit en Arabie. L Papion à queue courte. {Sim» silvestris. Scbreb. Papion des bois. Penr. Sim. Lucophœa. Fred. Cuvier, Ann. du Mus. d'hist. natur. ) Gris jaunâtre clair; le visage noir, la queue très-courle et irrs-menue. (1) Ceux à qui on la représente courte couuiie les papions de EulTon , XIV, pi. XI u ef XIV , etc. , Fuyaient coupcie. La meilleure figure a été donnée par M. Bron^niard (choix de JNlcui. d'hist. nat.) , niais sous le nom impropre de sim. cynocephalus, E41e est copiée dans Schrebcr , pi. xiii B. (oi) Toutes ces espèces factices ne tiennent qu'au plus ou moins boa état CCS individus , ou à leur âge. (3) Copié dans Schreber, mais mal enluminé. Voyez aussi Belon , Por- traits d'ois. , fol. 101 , vers. Gesner 8G2. QUADRUMANES. III Les Maki)Rili.s Sont de tous les singes ceux qui ont le museau le plus long (de 5o°) ; leur queue est très-courte j Ils sont aussi ivl^- brutaux et très-féroces. On n'en connaît qu'une espèce. Le Mandrill y Boggo , Choral. Buff. XIV, xvi , xvii, et Supp. y\\, IX. {Slmia maimvn.et mormon, Linu. ) Gris brun, olivâtre en dessus^ une petite barbe jaune citron au menton, les joues bleues et sillonnées. Les malts adultes prennent un nez rouge surtout au bout où il devient écarlate; et c'est mal à propos qu'on en a fait une espèce particulière (i). Les parties génitales et le tour de l'anus ont la même couleur. Les fesses sont d'une belle teinte violette. On ne peut se figurer un animal plus extraordinaire et plus hideux. Il atteint presque la taille de l'homme. Les nègres de Guinée le redoutent beaucoup. On a mêlé plusieurs traits de son histoire à celle duchimpanséj et par suite à celle de l'orang-outang. Les Pongos (2) Ont les longs bras et l'absence de queue des orang- outangs, avec les abajoues des guenons et babouins , et une forme de tête toute particulière ; le front en est trcs-recuîé , le crâne petit et comprimé ; la face de forme p^^ramidale , à cause de l'élévation des branches montantes de la mâchoire inférieure, qui indique dans les organes de la voix quelque disposition analogue à celle qui a été observée dans les alouat- (i) Nous avons vu nous-mêmes , ainsi que M. Geoffroy , deux ou trois mandrills ou S. viaimon se changer en choras ou S. mornion , dans la iuéuagerie du musëtun. Le bouquet de poil qu'on ajoute comme caractère du mormon est souvent aussi dans le maimon. (a) Ce nom , corrompu de celui de boggo , qvie l'on donne en Afrique au chimpansé ou au mandrill , a éic appliqué , par Buffon , ;\ une grande espèce d'orang-outang, qui n'était qu'un produit imaginaire de ses com- binaisons; Wurmb l'a transporté à cet animal-ci , qu'il a décrit le premier , et dont Buffon n'avait nulle idée. Mém. de la soc. d^ Batavia , tome îl , page 245. IÎÎ2 MAMMIFÈRES. tes. On sait déjà qu'ils ont unepoclie membraneuse atliiérente au larynx, comme les babouins. On n'en connaît encore qu'une espèce, qui estle plus j:;rand de tous les singes , et l'un des animaux les plus redoutables. Elle est brune , à face et à mains noirâtres, et habite à Bor- néo. Plusieurs des traits de son histoire ont sans doute aussi été mêlés à celle de l'orang-outang, d'autant que la longueur de ses bras , celle des apophyses épineuses de ses vertèbres cervicales, la lubérosité de son calcaneum peuvent lui faci- liter la station verticale, malgré l'allongement de son mu- seau , et que sa taille est à peu près celle de l'homme. Son squelette est représenté , Audeb. , pi. ii , f. S. Les Sapajous ou Singes d'Amérique Ont quatre mâchelières de plus que les autres, trente-six dents en tout , la queue longue , point d'abajoues , les fesses velues et sans callosités , les narines percées aux côtés du nez , et non en dessous. Tous les grands quadrumanes du nouveau continent appartiennent à cette division 5 leurs gros intestins sont moins boursoufHés , et leur cœcum plus long et plus grêle que dans les précédens. Les uns ont la queue prenante ; c'est-à-dire , que son extré- mité peut s'entortiller avec assez de force autour des corps pour les saisir comme une main. Ils retiennent plus particu- lièrement le nom de Sai»ajoi s. ( Cebus erxleben. ) A leur tète peuvent se mettre les Alouattes ( Mycetes. lh*g.), qui se distinguent par une tète pyramidale, dont la mâchoire supérieure descend beaucoup plus bas que le crâne , attendu que l'inférieure a ses branches montantes très-hautes , pour loger un tambour osseux , formé par un renflement vésicu- laire de l'os hyoïde, qui communique avec leur larynx, et donne à leur voix un volume énorme et un son effroyable. Delà leur nom de Singes hurleurs. La partie prenante de leur queue e&t nue %X calleuse en dessous. OTTÀBÏITTMANES. I l3 X^Aloiiatte ordinaire ( Simia senicidus ) , vulg. Hurleur roux. Bu£f. , Su{>. , YÏI, XXV. Des bois de la Guyanne , où elle vit en troupes ; de la taillô d'un fort renard j d'un roux-maron vif. JJOuarine, ( Sim, Beelzehut. L. ) (i) , vulg. Hurleur brun ^ Caraj^a de d'Azzara, Guariba de Margr. Commune au Brésil , au Paraguai ; le mâle est noir des- sus , roux dessous , la femelle brunâtre (2). Les Sapajous ordinaires. Ont la tête très-plate , le museau peu proéminent. ( Angle fac. de 60**. ) 11 en est quelques-uns dont les pouces de devant sont ca- chés sous la peau, et la partie prenante de la queue nue en dessous. M. Geoffroy en fait un genre sous le nom d'AxÈLEs (3). La première espèce , le chaniek ( ateles pentadactylus , Geoff. ) y diffère encore des autres , parce qu'elle a le pouce un peu saillant, quoique d'une phalange seulement, et sans ongle , et que sa mâchoire inférieure est presque aussi haute que celles des alouattes ; aussi a-t-elle un os hyoïde a&sez semblable au leur : tout son pelage est noir. Le Coaïta. ( siinia paniscus. L. ) Buff. , XV, i. Couvert tout entier d'un poil noir, comme le chamek, mais absolument sans pouce visible. Le Coaïta à face bordée. {Aleles margijiatus. GeolT.) Ann. mus. Xlil , pi. x. Noir , un bord de poils blancs autour de la face. Le Coaïta à ^ventre hlanc. (Simia Beelzehut. Briss.) Geoff, Ann. mus. VU , pi. xvi. Noir en dessus, blanc en dessous ; le tour des yeux cou- leur de chair. Le Coaïtafaui^e {Ateles arachnoïdes. Geoff.) An. mus. XIII , pi. IX. Fauve ou roux. (i) Le beizëhut de Brisson est un coaïta. {1) Ajoutez les espèces ou variét Ils ont quatre incisives en (i) Ajoutez : PkyUost. elongalum, Geoff. Ann. mus. XV, ik. JlS MAMMIFÈRES. Las et deux Irès-pelites en haut dans un os intermaxll]aire cartilagineux. Il y en a deux espèces très-communes en France et découvertes par Daubenton. Le grand Fer à cheval ^ ( Fesp. ferrum equinum. L. ) BufT. o\i Rhmolopiie hifer , GeoîF. Ann. mus. XX, pi. v, et le ^ petit, ( Vesp. hipposideros. Bechst. ) BufF. YIII , xvii , 2 et XX. GeoiT, îoc. cit. Qui liaLilent les carrières, s'y tenant isolés, suspendus par les pieds, et s'enveloppant de leurs ailes de mnnière à ne laisser voir aucune autre partie de leur corps (i). LesNyctères. ( Nycteris. Cuv. et Geoff. ) Dont le chanfrein est creusé d'une fossette marquée même sur le crâne et dont les narines sont entourées d'un cercle de lames saillantes. Ils ont quatre incisives en haut sans intervalle et six en bas; leurs oreilles sont grandes, non réunies, et leur queue est comprise dans la membrane interfémorale. Ce sont des espèces d'Afrique. Daubenton en a décrit une (lev. hispidus. Linn. ) j M. Geoffroy en a trouvé d'autres en Egypte (2). Les Plhynopomes. (Geoff. ) Ont une fossette moins marquée, les narines au bout du museau et une petite lame au-dessus j leurs oreilles sont réunies, et leur queue dépasse de beaucoup la membrane. On en connaît un d'Egypte, où il se tient surtout dans les pyramides (5). Les Taphtens. (Thaphozous. Geoff.) Ont autsi une fossette au chanfrein : mais leurs narines n'ont point de lames relevées, et on ne leur compte que deux (i) Ajoutezles quatre autres espèces représentées. Geoff. Ann. mus. , XX, pi. V , dont une est le vesp. speoris. Schn. (2) Nyctcre de la Thébauïe , 29. Mammif. , \ , 1 , 3. (5) Rhinopome JMicropJiflh, Geoff. FespecUlio Micro PhyJlus. Stlir. CÂflî^ASSÎERS. iig mcîsWes en haut et quatre en bas; leurs oreilles sont écartées et leur queue libre au-dessus de la membrane. M. Geoffroy en a découvert une espèce dans les catacombes d'Egypte (.). Les Chauve-souris communes ou Vespek tilions. ( Vespertilio. Cuv. et Geoff. ) Qui ont le museau sans feuilles ni autres marques distinc- tives, les oreilles séparées, quatre incisives en haut, dont les deux moyennes écartées , et six. en bas à tranchant un peu dentelé : leur queue est comprise dans la membrane. Ce sous- genre est le plus nombreux de tous ; on en trouve des espèces dans toutes les parties du monde. Nous en comptons six ou sept en France; la première est connue depuis long-temps. La Chauve-souris ordinaire. {Fesp. murinus. Lin.) Buff. YÏIl,xvi. Grise, à oreilles oblongues de la longueur de la tête. . Les autres espèces n'ont été découvertes que par Dau- benton , telles sont : La Sérotine, ( V. serotinus. L. ) Buff. YIII , xviii, 2. Fauve, à ailes et oreilles noirâtres, la conque de celles-ci triangulaire, plus courte que la tête , l'oreillon pointu. On la trouve sous les toits des églises et autres édifices peu fréquentés. ha. Nodule. [V. noctula. L. ) BuIF. VIII, xvin, i. Brune, à oreilles triangulaires, p luscourtes que la tête, l'oreillon arrondi. Un peu plus petite que la précédente. On la trouve dans les creux des vieux arbres, etc. La Pipistrelle» ( V. pipistrellus. Gm. ) Buff. VIII, xix , i. La plus petite de ce pays-ci; brune, à oreilles trian- gulaires, l'oreillon aussi (2). (1) Le Taphien filet. "Eg. mammif. , I , i , i. — Le taphieu perioié ^ ib. III , L. — Ajoutez le Vesp. lepiurus. {1) Voyez pour les autres espèces de vespertilions le mémoire de M. Geoff. , Ann. du mus. , YIII , p. 187. TOME I. 9 l3o MAMMIFÈRES. M. Geoffroy sépare encore des vesperlilions Les Oreillards. (Plecotus. GeoiT.) Dont les oreilles, plus grandes que la léle^ sont unies l'une à l'autre sur le crâne, comme dans les megadermes , les ililnopomes, elc. L'espèce vulgaire {Vesp, auritus. L. ) Buff. VIII, 3.V1I, I. est plus commune encore ici que la chauve-souris; ses oreilles égalent presque son corps. Elle habite les maisons, les cuisines, elc. Nous en avons une autre décou- verte par Daubenton, la harbaslelle. {VeF'p, barhastellus, Gm. ) Buff. VIII, XIX, '1. Brune, à oreilles Lien moins grandes. Les GalégpithèqueSj ( Galeopithecus , Pall.) , vuîg. Cliats volaiis. Diffèrent génériquement des chauve-souris , parce que les doigts de leurs mains, tous garnis d'ongles Iranchans , ne sont pas plus allongés que ceux des pieds 3 en sorte que la membrane qui en occupe les intervalles et s'étend jusqu'aux côtés de la queue , ne peut guère remplir que les fonctions de paracLute. Leurs canines sont dentelées et courtes comme leurs molaires. En haut sont deux incisives aussi dente- lées, très-écartées l'une de l'autre; en bas six, fen- dues en lanières étroites comme des peignes, struc- ture tout-à-fait particulière à ce genre. Ces animaux vivent vSur les arbres dans Tarchipel des Indes, et y poursuivent les insectes, et peut-être les oiseaux : à en juger par la détrition que leurs dents éprouvent avec l'âge , ils doivent aussi se nourrir de fruits. \\s ont un grand cœcum. On n'en connaît distinctement qu'une espèce , à pelage gris-roux en dessus ^ roussalrc en dessous, variée cl ravc^e CARNASSIERS. l3l Je difîerens gris dans la jeunesse. C'est le Lemur -volans» Lin., Audeb. , Gaîaeop. , pi. i et n. Elle liabite aux Mo- luques ; aux îles de la Sonde, etc.... Tous les autres carnassiers ont les mamelles situées sous le ventre. LES INSECTIVORES Qui informent la deuxième famille , Ont 5 comme les chéiroptères , des mâchelières hérissées de pointes coniques , et une \ie noc- turne ou souterraine : ils se nourrissent princi- palement d'insectes , et dans les pays froids beaucoup d'entre eux passent l'hiver en léthar- gie, lis n'ont pas , comme les chauve-souris , de membranes latérales , et ne manquent cepen- dant jamais de clavicules ; leurs pieds sont courts et leurs mouvemens faibles ; leurs mam- melles placées sous le ventre, et leur verge dans lui fourreau ; aucun n'a de cœcum , et tous appuient la plante entière du pied sur la terre en marchant. Il y en a deux petites tribus distinguées par la position et la proportion relatives de leurs incisives et de leurs canines. La première a deux longues incisives en avant , suivies d'autres incisives et de canines toutes plus courtes même que les molaires. Ce genre de dentition, dont les tarsiers ^ parmi les î 32 M A M M i F È il E S . quadrumanes, nous ont déjà donné un exemple , rapproche un peu ces animaux des rongeurs. Les HÉRISSONS ,( Erinaceus j Lin. ) Ont le corps couvert de piquans au lieu de poils. La peau de leur dos est garnie de muscles tels que l'animal , en fléchissant la tête et les pattes vers le ventre , peiît s'y renfermer comme dans une bourse , et présenter de toutes parts ses piquans à Fennemi. Leur queue est très-courte , et tous leurs pieds ont cinq doigts. Leurs deux incisives mitoven- nes supérieures sont écartées et cylindriques. JjQ Hérisson ordinaire. (Erinaceus europœus.) Buff. VJIJ, vi. A oreilles courtes, assez commun dans les bois et dans les haies j passe l'hiver dans son terrier, et en ressort au printemps avec des vésicules séminales d'une ampleur et d'une complication incroyables. Aux insectes qui font son régime ordinaire, il mêle les fruits qui lui usent à un cer- tain âge les pointes de ses dents. On se servait autrefois de sa peau pour serancer le chanvre. Le Hérisson à longues oreilles. ( Erinaceus auritus. ) Schreb. CLXIII. Plus petit que le vulgaire, à oreilles grandes comme les deux tiers de la tête; d'ailleurs semblable au nôtre par la forme et par les moeurs : il habite depuis le nord de la mer Caspienne jusqu'en Egypte (i). Les Musaraignes , ( Sorex, Lin. ) Sont des animaux généralement beaucoup plus petits que les hérissons , et couverls de simples (l) Pallas a remarqué, comme un fait intéressant, que les hérissons mangent des centaines de caniliaridessansen souffrir , tandis qu'une seule cause des lournaens horribles aux chiens et aux chats. C AI\?> ASSI ERS. l33 poils au lieu de piquans. Sur chaque flanc on leur trouve , sous le poil ordinaire , une petite bande de soies roides et serrées, entre lesquelles suinte une humeur odorante, produite par une glande particu- lière (r). Leurs deux incisives supérieures mitoyennes, sont crochues et dentées à la base. Elles se tiennent dans des trous qu'elles creusent en terre , ne sortent guère que vers le soir, et vivent de vers et d'insectes. On nen a long- temps remarqué en France qu'une espèce. La Musaraig7ie commune ou Musette. { Sor. araneus , Lin. )Buir., ViH.x, I. Grise, à queue carrée, aussi longue que le corps: elle est as- sez népandue à la campagne dans les prés, etc. On l'a accusée de causer une maladie aux chevaux par sa morsure ; mais cette imputation est fausse , et lient peut-être à ce que les chats tuent bien la musaraigne, mais refusent de la manger à cause de son odeur. Daubenton en a fait connaître une autre. La Musaraigne d'eau, {Sorexfodiens,Gïn.) BuIF. "VIII, xi. Noire dessus, blanche desscTus , à queue carrée, longue comme le corps : sou oreille peut se fermer presque her- métiquement quand elle plonge , au moyen de trois valvules qui répondent à l'hélix, au tragus et à l'antitragus , et les cils roides qui bordent ses pieds , lui donnent de îa facilité pournager j aussi fréquente-t-eîle de préférence les bords des ruisseaux. Herman , M. Gaîl et M» GeoiFroy en ont ajouté encore quelques-unes (2). I I - - I . ■ I ■ I I H-a-L-i- _i -^ I — I MiMi -i ■ - Il ■ I Bi-r I ■ - — ^ (i) "Voyez Geoff. Méra. du mus. , tome I , p. 299. (-2) Sorex tetragonurus lierm. Schreb. CLTX. B. — S. constrictits, Id. ib. C. «t Geoff. anu. mus. XVIÎ , ni , r. — S. reniifcr , Geoff. ib. Il , I. — Çi.leucoàon. herra. Schreb. CLIX. D. Voyez aussi pour les espèces clrangères,- Geoff. ib. p. îjictsuiy, et Méœ. du £uu?, . tome ï , pi. XV, f, î. o / 104 MAMMIFÈRES. Les Desmans ^ ( Mygale , Cuv. ) Diffèrent des musaraignes par deux très - petites dents placées entre les deux grandes incisives d'en bas , et parce que leurs deux incisives supérieures sont en triangle et applaties ; leur museau s'allonge en une petite trompe très-flexible, et qu'ils agitent sans cesse ; leur queue longue , écailleuse et applatie sur les côtés , et leurs pieds à cinq doigts , tous réunis par des membranes , en font des animaux aquatiques. Ils ont l'œil très-petit, et point d'oreilles extérieures. Le Desman de Russie ^ vulg. Rat musqué de Russie. ( Sorex moschatus , Lin. ) BujQT. X^ i. Presque aussi grand qu'un hérisson, d'un gris-cendré , fort commun le long des rivières et des lacs de la Russie méridionale. Il s'j nourrit de vers , de larves d'insectes , et surtout de sangsues , qu'il retire aisément de la vase avec son museau mobile y son terrier , creusé dans la berge , commence sous l'eau , et s'élève de manière que le fond reste au-dessus du niveau dans les plus grandes eaux. Cet animal ne vient point à sec volontairement-, mais on en prend beaucoup dans les filets à poissons. Son odeur mus- quée vient d'une pommade sécrétée dans de petits folli- cules qu'il a sous la queue. Elle se communique même à la chair des brochets qui mangent des desmans. On trouve dans les ruisseaux des Pyrénées une petite es- pèce de ce genre , que M. Geoffroi a fait connaître. Ann, du Mus. , lom. XVll 5 pi. IV , f. I . Les Scalopes. (Scalops, Cuv.) Joignent aux dents des desmans , et au museau simplement pointu des musaraignes, des mains larges et armées d'ongles forts , en un mot propres à creuser CAPtN ASSIERS, l35 la terre , et eiilièrement semblables à celles des taupes* Aussi ont-ils le même genre de -vie. La seule espèce connue , Lie Scalope du Canada. ( Sorex aquailcus , Lin.) Sclireb. , CLVIIÏ. Paraît habiter dans une très-grande partie de l'Amérique septentrionale , le long des rivières. Les CmiYSocHLORES (Chrysochloris, Lacep. ) Ont encore , comme les deux genres précédens , deux incisives en haut et quatre en bas; mais leur museau est court, large et relevé , et leurs pieds de devant ont seulement trois ongles , dont Fextérieur très-sros et les autres allant en diminuant : ceux de derrière en ont cinq. Ce sont aussi des animaux souterrains, dont l'avant-bras est soutenu, pour creu- ser, par un troisième os placé sous le cubitus. La Chrysochlore du Cap , vulg. ïaupe dorée. ( Talpa asia- f/frt, Lin.) Sclireb. , CLVII^ et mieux, Brown. , IILXLY. Un peu moindre que nos taupes , sans queue apparente ; le seul quadrupède connu qui présente quelques nuances de ces beaux reflets métalliques dont brillent tant d'oiseaux , de poissons et d'insectes. Son poil est d^un vert c]iange«nt on couleur de cuivre ou de bronze ; ses oreilles n'ont au- cune conque, et l'an ne peut apercevoir ses yeux (i). La seconde tribu des insectivores a quatre (i) La taupe rouge d'Amérique de SéLa , I , pi. xxxii , f . i , ( talpa iiibra L. ) est irès-prohablement du genre de la clirysoclore j mais le tiican de Fernandes ; ap. XXIV, que l'on confond avec elle , paraît plutôt un rat-taupe , h. cause de ses deux longues dents à chaque mâchoire et de son régime vége'taL C'est probablement aussi à cette première tribu de« insecti- vores qu'appartient \a. taupe à longue queue, penn, arct. zool. n° 68 j mais on hq connaît pas assez sa dentition pour la placer. ï66 MAMMIFÈRES. grandes canines écartées 5 entre lesquelles sont de petites incisives, ce qui est la disposition la plus ordinaire aux quadrumanes et aux carnassiers. On y retrouve des formes et des habitudes analogues à celles de la tribu précédente. Ainsi Les Tenrecs, Cuv. (CENTENES^lligor.) Ont le corps couvert d'épines comme celui des hérissons ; mais , outre la grande différence de leurs dents, il manque aux tenrecs la faculté de se rouler aussi complètement en boule : ils n'ont pas de queue; leur museau est très-pointu. On en trouve à Mada- gascar trois espèces j dont la première a été natura- lisée à rile-de-France. Ce sont des animaux noc- turnes , qui passent trois mois de Tannée en léthargie , quoique habitans de la zone torride. Bruguière assure mémeque c'est pendant les plus grandes chaleurs qu'ils dorment. Le Tenrec. {Erinaceus ecaudaius , Lin.) Buff. , Xïl , lvi. Couvert de piquans roides , à incisives échancrées , au nombre de quatre seulement en bas. C'est le plus grand des trois : il surpasse notre hérisson. Le l'endrac. ( Erinaceus setosus , Lin. ) Buff. XII , lvii. A piquans plus flexibles , plus semblables à des soies ; à six incisives écliancréesà chaque mâchoires. Le Tenrec rayé (i), {Erinaceus semispinosus. ) Couvert de soies et de piquans mêlés, rayé de jaune et (i) Buff. Suppl. m, pi. xxxvTi , l'a pris , mal a propos, pour un jeune tenrec. Soniierat , voy. à h Chine , II , p. î/\6, en ciccrit mal les. deuts« CARNASSIERS. iSy Je noir; ses incisives au nombre de six, et ses canines, sont toutes grêles et crochues : il est à peine de la taille d'une jLaupe. Les Taupes. ( Talpa , Lin. ) Sont connues de tout le monde par leur vie sou- terraine, et par leur forme éminemment appropriée à ce genre de vie. Un bras très - court , attaché par une longue omo- plate, soutenu par une clavicule vigoureuse, muni de muscles énormes, porte une main extrêmement large , dont la paume est toujours tournée en dehors ou en arrière : cette main est tranchante à son bord inférieur ; on y distingue à peine les doigts ; mais les ongles qui les terminent sont longs , forts , plats et tranchans. Tel est l'instrument que la taupe emploie pour déchirer la terre et pour la pousser en arrière. Son sternum a , comme celui des oiseaux et des cbauve-souris , une arête qui donne aux muscles pectoraux la grandeur nécessaire à leurs fonctions. Pour percer la terre et la soulever , la taupe se sert de sa tête allongée , pointue , dont le museau est armé au bout d'un osselet particulier , et dont les muscles cervicaux sont extrêmement vigoureux. Le ligrament cervical s'ossifie même entièrement. Le train de derrière est faible , et l'animal , sur la terre , se meut aussi péniblement qu'il le fait avec vitesse dessous. Il a l'ouïe très-fine et le tympan très-large , quoique l'oreille externe lui manque; mais son œil rsl si petit, et tellement caché par le poil, qu'on en a nié long-temps l'existence. Ses mâchoires sont iaibles, et sa nourriture çouf^isle en insectes^ en vers l38 MAMMIFÈRES. et en quelques racines tendres. On lui compte six incisives en haut ^ huit en bas. Noire Taupe commune, (Talpa europœa ^ Lin.) Bufî^ YIIÏ, XII. A museau pointu , à poil fin et noir : on en trouye quelques individus blancs , fauves et pies. C'est un animcd très-incommode par les dégâts qu'il fait dans les terrains cultivés. La Taupe à museau étoile du Canada. ( Talpa cris- tata, — Sorex cristatus , Lin. ) (ij. A les deux narines entourées de petites pointes cartilagi- neuses et mobiles , qui représentent une sorte d'étoile quand eltes s'écartent en rayonnant. Elle est moindre que notre taupe , noirâtre , et a la queue moitié plus courte que le corps et un peu velue. LES CARNIVORES Formeront une troisième famille de carnassiers. Quoique l'épithète de carnassiers convienne à tous les onguiculés a trois sortes de dents non quadrumanes, puisque tous se nourrissent plus ou moins de matières animales , cependant il en est beaucoup, et spécialement les deux familles précédentes, que leur faiblesse et les tubercules coniques de leur mâchelières réduisent presque à vivre d'insectes. C'est dans la famille actuelle (t) Nous nous sommes assurés , par l'inspection de ses dents , que c'est une vraie taupe et non pas un sorex. C'est le condylura d'Iliger , mais l?s caractères , pris de la figure de La Faille et de Buff. , suppl. VI , xxxv^?, . en sont faux. CARNASSIERS. iSg que Tappétit sanguinaire se joint à la force né- cessaire pour y subvenir. Elle a toujours quatre grosses et longues canines écartées , entre les- quelles sont six insives à chaque mâchoire, dont la seconde des inférieures a toujours sa racine un peu plus rentrée que les autres. Ses molaires sont toujours , ou entièrement tranchantes , ou mêlées seulement de parties a tubercules mousses , et jamais hérissées de pointes co- niques. Ces animaux sont d'autant plus exclusive- ment carnivores que leurs dents sont plus com- plètement tranchantes , et l'on peut presque calculer la proportion de leur régime d'après l'étendue de la surface tuberculeuse de leurs dents comparée à la partie tranchante. Les ours c]ui peuvent entièrement se nourrir de végétaux j ont presque toutes leurs dents tuber- culeuses. Les molaires antérieures sont les plus tran- chantes ^ ensuite vient une molaire plus grosse que les autres, qui a d'ordinaire un talon plus ou moins large tuberculeux , et derrière elle on trouve une ou deux petites dents entièrement plates. Aussi , c'est avec ces petites dents du fond de la bouche queles chiens mâchent l'herbe qaiis avalent quelrpiefois. Nous appellerons , 1 lO ' MAMMIFÈRES. avec M. Frédéric Cuvier , cette grosse molaire d'en haut , et celle qui lui répond en bas , car- nassières , les antérieures pointues , fausses molaires , et les postérieures mousses , tuber- culeuses. On conçoit facilement que les genres qui ont moins de molaires , et dont les mâchoires sont plus courtes , sont ceux qui ont le plus de force poiu^ mordre. C'est d'après ces différences que les genres peuvent s'établir le plus sûrement. Il faut cependant y joindre la considération du pied de derrière. Plusieurs genres appuient, comme tous ceux des deux familles précédentes , la plante en- tière du pied sur la terre , lorsqu'ils marchent ou qu'ils se tiennent de bout , et l'on s'en aperçoit aisément par l'absence de poils sous toute cette partie. D'autres en plus grand nombre ne marchent que sur le bout des doigts en relevant tout le tarse. Leur course est plus rapide , et a cette première différence s'en joignent beaucoup d'autres dans les habitudes et même dans la conformation intérieure. Les uns et les autres n'ont pour toute clavicule qu'un rudiment osseux suspendu dans les chairs. C  li N A s s I E K $. 1 4 I LES PLANTIGRADES. Forment cette première tribu , qui marche sur la plante entière , ce qui leur donne plus de facilité pour se dresser sur leurs pieds de der- rière. Ils participent à la lenteur, a la vie noc- turne des insectivores , et mancpent , comme eux 5 de cœcum : la plupart de ceux des pays froids passent Fhiver en léthargie. Ils ont tous cinq doigts a tous les pieds. Les Ours, (Ursus. Lin.) Ont trois grosses molaires de fchaque coté (i), dans chaque mâchoire , entièrement tuberculeuses; aussi, malgré leur extrême force , ne mangent-ils guère de chair que par nécessité. C'est la pénultième d'en haut qui représente la carnassière; la dernière, qui re- présente une tuberculeuse , est la plus grande de toutes ; 'en avant des trois , est encore une molaire pointue , et dans l'intervalle entre elle et la canine , une ou deux très-petites dents simples espacées, et qui tombent souvent sans inconvénient. Ce sont de grands animauxà corps trapu, à. mem- bres épais, à queue très-courte : le cartilage de leur nez est prolongé et mobile. Ils se creusent des antres ou se construisent des cabanes où ils passent l'hiver dans ime somnolence plus ou moins profonde , et (i) iV. B. Nous ne répéterons plus ces mots de chaque coté , etc. . . il est entendu que nous ne parlerons plus que des molaires d'un côté , celles tU- l'anire étftal le» Uièmcs. l421 MAMMIFÈRES. sans prendre d'alimens. C'est dans cette retraite qiîê la femelle met Jjas. Les espèces ne se distinguent pas aisément par des caractères sensibles. On compte : JJOurs brun d^ Europe. ( Ursus arctos j Lin.), BulF. , YIII , XXXI. A front convexe , à pelage brun , plus ou moins laineux ; on en voit de presque jaunes, d'autres d'un brun lisse à re- flet, presque argentés :. la hauteur relative de leurs jambes varie également , et le tout sans rapport constant avec l'âge ou le sexe. La livrée du premier âge est un collier blan- châtre. Cet animal habite dans les hautes montagnes et dans les grandes forêls de toute l'Europe et d'un grande partie de l'Asie j il s'accouple en juin, met bas en janvier ; niche quelquefois très-haut dans des arbres j sa chair est bonne à manger quand il est jeune : on estime ses pâtes à tout âge. On croit pouvoir en distinguer Vours noir d* Europe : ceux qu'on nous a donnés pour tels, avaient le front plat et le pelage laineux et noirâtre-, Vours des Indes , h. pelage noi- râtre, avec une tache blanche sur la poitrine j etc.... Une espèce plus certainement différente ) est UOurs noir d'Amérique, ( Ursus yimericanus , Gm. Cuv. , Ménag. du Mus. , in-8'* , II, p. ij3. A front plat, pelage noir et lisse , à museau fauve. Nous lui avons toujours trouvé les petites dents derrière la canine plus nombreuses qu'aux ours d'Europe : il a quelquefois un tache fauve au-dessus de chaque céil, et du blanc ou du fauve à la gorge ou à la poitrine. On en a vu des individus entièrement fauves. Il vit ordinairement de fruits sauvages , dévaste souvent les champs, et se rend à la côte , pour y pécher, quand le poisson est abondant. Il n'attaque guère les quadrupèdes que faute d'alimens. On estime sa chair. On dit qu'il y a encore en Amérique un ours gris plus grand que le noir , mais qui n'a pas été décrit avec soin. CARNASSIERS. ll\3 UOurs blanc de lamer glaciale. ( Ursus maritimus. Lin.) Cuv. , Ménag. du Mus., in-S" , p. 68. Est encore une espèce bien distincte par sa tête allongée et applalie , et par son pelage Liane et lisse. Il poursuit les phoques et autres animaux marins. Des récils exagérés de de sa voracité Pont rendu fort célèbre. Les Ratons (Procyon. Storr. ) Ont trois arrière-molaires tii])erciileuses , el trois petites molaires pointues en avant , formant, une sé^ rie conlirme jusq^aux canines. Leur queue est lon- gue 3 mais tout le reste de leur extérieur représente en petit celui de Tours. Ils n'appuient la plantq entière du pied que lorsqu'ils sont arrêtés y et relèvent le talon quand ils marchent. Le Raton on Raccoon des Anglo-Américains, Mapach des Mexicains. ( Ursiis lotor , Lin. ) BufF., YI1I_, xi.111. Gris-brun, le museau blanc, un trait brun en travers des yeux, la queue annelée de brun et de blanc ; animal de la taille d'un blaireau, assez facile à apprivoiser, qui ne mange rien sans l'avoir plongé dans l'eau. Il vient de l'Amé- rique septentrionale, se nourrit d'oeufs, cUasse aux oi- seaux, etc.... Le Raton crabier, ( Ursus cajicrivorus. ) BufF. , sup. YI , XXXII. Cendré-brun clair uniforme -, les anneaux de la queue moins marqués. De l'Amérique méridionale. - Les Coatis (Nasua^ Storr. ) Joignent aux dents, à la queue ^ à la vie nocturne et à la marclie traînante des ratons , un nez sing^u- lièrement allongé et mobile. Leurs pieds sont à demi- palmés , et cependant ils grimpent aux arbres • leurs ongles allongés leur servent à fouir. Ils viennent des l44 MAMMIFÈRES. parties chaudes de rAmérique , et se nourrisserit a peu près comme nos martes. Le Coati roux, {^riverra nasua ^ Lin.) Buff. "VIII, xlviii. Fauve-roussâtre , le museau et des anneaux à la queue bruns. Le Coati brun. [Viverra narica , Lin.) Buff. VIII , XLvnr. Brun , des taches hlanches à l'œil et au museau. On ne peut guère placer qu'ici le genre singulier des KiNKAJOus ou Potto,Cuv. (^Cercoleptes ^ Iliger), qui joint à la marche plantigrade, une queue longue et prenante comme celle des sapajous , un museau court, une langue grêle et extensible; deux mâche- lières pointues en avant, et trois tuberculeuses en arrière. On n'en connaît qu'une espèce ( viverra caudipoluula , Gm. ) Buff. 7 sup. m , L , des parties chaudes de l'Amérique et de quelques-unes des grandes Antilles , où elle se nomme poto ; grande comme vme fouine^ à poil laineux, d'un gris ou brun jaunâtre -, nocturne, d'un naturel assez doux, et pouvant vivre de fruitS; de miel , de lait , de sang, etc.*. Les Blaireaux ( Mêles, Storr.) Que Linnaeus plaçait, comme les ratons, dans le genre des ours , ont une très-petite dent derrière la canine, puis deux molaires pointues, suivies en haut d'une que l'on commence à reconnaître pour carnas-- sière au vestige de tranchant qui se montre sur son côté externe ; derrière elle en est une tuberculeuse carrée , la plus grande de toutes j en bas , la pénul- tième commence aussi à montrer de la ressemblance avec les carnassières inférieures ; mais comme elle a à son bord interne deux tubercules aussi élevés que \ CARNASSIERS. 1^5 son tranchant , elle joue le rôle de tuberculeuse : la dernière est très-petite. Ce sont d^s animaux à marche rampante et à vie nocturne comme tous les précédens , dont la queue est courte, les doigts très-engagés dans la peau, et qui se distinguent en outre éminemment par une poche située sous la queue, et d'où suinte une hu- meur grasse et fétide. Leurs ongles de devant très* allongés , les rendent habiles à fouir la terre. "Le Blaireau d'' Europe. (Ursus mêles , Lin.) BufiT. , VU, vir. Grisâtre dessus, noir dessous, uue bande noirâtre d« eliaque côté de la télé. Les Gloutons ( Gulo , Storr. ) " Avaient aussi été placés dans le genre des ours, parLinnaeus; mais ils se rapprochent davantage des martes par leurs dénis, aussi-bien que par tout leur naturel , et ne tiennent plus aux ours que par leur marche plantigrade. Ils ont trois fausses molaires en haut et quatre en bas, en avant de la carnassière, et une petite tuberculeuse derrière elle, dont la supé- rieure est plus large que longue. Leur carnassière su- périeure n'a qu'un petit tubercule. Ce sont des ani- maux à queue médiocre, avec un pli dessous au lieu de poche , et d'ailleurs assez semblables aux blaireaux pour le port. L'espèce la plus célèbre est le glouton du nord, rossomak des Russes {Ursus Gulo, Lin.) Buff. ^ sup. lîl , xlviii Grand comme notre blaireau, ordinairement d'un beau poil marron foncé, avec un disque plus brun sur le dos, mais quelquefois de teintes plus pâles. Il babite les pays les plus glacés du nord, passe pour très-cruel , cliasse la nuit , T03ÎE I. lO i 46 iVÎ A M 31 I F È P, E S. De s'assoupit point' pentîanl l'hiver , se rend maître des plus grands r.iiiniaiix , en sautant sur eux de dessus un ar- bre. Sa voracité a été lidiculeraent exagérée par quelques auteurs. Le Foyerenne du nord de V^meritjue. {Ursiisluscus y Lin. ) Edw. , Cin. Ke paraît pas en différer par des caractères constans. H a des teintes en général plus pâles. Les pays chauds produisent quelques espèces qui ne peu- vent être rangées qu'auprès des gloutons , n'en différant que par une fausse molaire de noins à chaque mâclioire , et par une longue queue. Telles sont celles que les Espagnols d'A- mérique nomment furets ( /iMro/i5; ^ et qui, ayant en effet les dents de nos putois et de nos furets , ont aussi le même genre de vie ; mais elles s'en distinguent par leur marche » plantigrade. Le Grison {^Flverra vittata , Lin.) Buff. , sup , VIII;, xxiii et XXV. Noir , le dessus de la tête et du cou gris ^ une bande blanche allant du front aux épaules. Le Taira. (Mustela Barbara. Lin.) Buff., sup. , YII,lx. Brun , le dessus de la tête gris^ une large tache blanche sous la gorge. Ces deux animaux s'étendent dans toutes les parties chau- des de l'Amérique, et répandent une odeur de musc. Leurs pieds sont un peu palmés, et il paraît qu'on les a pris quel- quefois pour des loutres (i). C'est probablement encore à la suite des gloutons et des grisons qu'il faudra placer le ratel {vwerra mellivora etviv, capensis)^ animal de la taille du blaireau, gris dessus, noir (1) On juge par la descripliou que Margrave donne de son carùjueiheîu hjsique ont beaucoup de rapports avec ceux du chien. Le Loup noir. ( Canis Ijcaon. L.) BulF. , IX ^ xli. Habite aussi en Europe, et se trouve même en France, mais très-rarement (i)- Son pelage est d'un noir profond et uniforme. Oo îe dît plus féroce que le loup commun. XiC Loup rouge. { Canis Mexicnnus , Lin. ) Agoura- Gouazcu d'Azz. D'un beau roux-canelîe , une courte crinière noire tout le long de l'épine j des marais de toutes les parties chaudes et tenjpérées de F Amérique. Le C/uîcalou Loup doré [Canis aureus, L.) Schreb. , XCIV. Un peu moindre que les trois précédens , gris -brun, les cui.sses et les jambes fauve-clair, du roux à l'oreille ; ha- lute en troupes une grande partie de l'Asie et de l'Afrique , depuisl'lndeetles environs delà mer Caspienne jusqu'en Gui- née. C'est un animal voracequi chasse à la manière du chien, et paraît lui ressembler plus qu'aucune autre espèce sauvage parla conformation et par la facilité à s*am>iMvoiser. Les Renards peuvent être, distingués des loups et des chiens par une queue plus longue et plus touffue , par un museau plus pointu, par des pupilles nocturnes et par des incisives supérieures moins échancrée : ils répandent une odeur fétide , se rrcuseiit des terriers, et n'attaquent que des animaux faibles. Ce sous-genre est plus nombreux que îe précédent. * Le Renard ordinaire. (Canis vulpes , Lin.) Bull'. , Vil , vi. Plus ou nxïins roux , le bout de la queue blanc , est ré- pandu depuis la Suède jusqu'en Egypte ; ceux du nord ont seulement le poil plus brillant. On n'observe point de dif- (i) Nous en avons vu quatre individus pris ou tués en France. Il ne- faut pas le confondre avec le renard noiv, dont Graelin mêle les synonymes- avec les siens. C AR?< ASSi ÉRS. îSj férf-iice constante entre ceux de l'ancien continent et ceux (lu norci de l'Amérique. Le Renard charbonnier ( Canis alojwx ) , Schreb. , XCI , qui a le bout de la queue noir , et se trouve dans les niémes p;i>s que le commua et le Re- nard croisé ( id. , XGl , A. ) , qui vient du nord , et se dis- tini^ue seulement par du noirâtre le long de l'épine et sur les épaules ; ne sont peut-être que des variétés du renard commun ; mais les espèces suivantes sont bien distinctes. Le Corsac ou petit Renard jaune. { Canis corsac. Gm.) BuiT. Sup., m , xvT j sous le nom à^Adive. D'un gris-jaunàtre pâle, quelques ondes noirâtres sur la base de la queue , le bout de la quoue noir , la mâchoire blanche. Commun dans les A^astes landes du milieu de l'A- sie, depuis le \olga jusqu'aux Indes, a les mœurs du re~ . ïiard , ne boit jamais. Le Renard tricolor d'Amérique. ( Canis cinereo nr- genteus, ) Schreb. XCM. A. Cendré dessus , blanc dessous, une bande roux-canelle le long des flancs ; de toutes les parties chaudes et tempérées des deux Amériques. Le Renard argenté ou Renard noir {i), Koir, à bouts de poils blancs , excepté aux oreilles, sur les épaules et à la queue , où il est d'un noir pur. Le boni de la queue est tout blanc. De l'Amérique septentrionale. C'est une des plus belles fourures, et des plus chères. Le Renard bleu ou. Isatis. {Canis Z^/^o/?«5.) Schreb. XCI IL Cendré foncé , le dessous des doigts garni de poils , sou- vent blanc en hiver j du nord de la Sibérie j aussi très- eslimé pour la fourrure. Le Renard du Cap. {Canismesomelas) (2). Schreb. XCV. Fauve sur les flancs, le milieu du dos noir ^ mêlé de blanc, et finissant en pointe en arrière , etc.... (5). (i) Gmel. Ta confondu avec le loup noir , sous le nom de caids ly-caon. (2) Gmel. l'a confondu avec i'adive de Buffon, qui est une espèce fac- tice , et ne diffère point du chacal. (5) hefennek de Bruce que GmcL a ncmmé canis cerdo et liigt-r me- l5u MAMMIFÈRES. Les Civettes. ( Viverra. ) Ont trois fausses molaires en haut , quatre en bas ;, dont les antérieures tombent quelquefois; deux tu- berculeuses assez grandes en haut , une seule en bas ^ et deux tubercules saillans au côté interne de leur carnassière inférieure en avant , le reste de cette dent étant plus ou moins tuberculeux. Leur langue est hérissée de papilles aiguës et rudes; leurs ongles se redressent à demi dans la marche , et près de leur anus est une poche plus ou moins profonde , oi^i des glandes particulières font suinter une matière onc- tueuse et souvent odorante. Elles se divisent en quatre sous-genres : Les Civettes proprement dites. ( Viveera, Cuv. ) t Où la poche profonde, située entre l'anus et l'organe de la génération, et divisée en deux sacs, se remplit d'une pom- made abondante , d'une forte odeur musquée. La Civette, [Fiverra civetla, Lin.)ljuir. , IX; xxxiv. Grise ; à taches brunes ou noirâtres, la queue brune, moindre que le corps ^ tout le long du dos et de la queue une crinière susceptible de se relever. Des parties les plus chaudes de l'Afrique. Le Zibet/i. {^Fiverra zihetha , Lin.) BufF. , IX, sxxi. Gris, nuancé de brun, à queue longue, annelée de noir. Les Gekettes. (Geketta, Cuv.) Oi^i la poche se réduit à un enfoncement léger formé par la saillie des glandes, et presque sans excrétion sensible, quoiqu'il y ait une odeur très-manifeste. CALOTis est trop peu connu pour pouvoir être classé. C'est on petit anJ-inaî d'Afrique, dont les oreilles égalent presque le corps en grandeur, et qui griinpe aux aibres .; mais on n'en a dccrii ni les d<::nt." iii les doigts. CATtN ASSÎERS. I Jj La Gencite commune. { Viverra geiietta , Lin. ) Biiff. , IX j XXXVI. Grise , à petites taches rondes et noires , à queue annelée de noir ; grande comme une marte , et encore plus exilée ] paraît habiter depuis la France méridionale jusqu'au cap de Bonne-Espérance (i). La Fossane de Madagascar. {Fiv. fossa.) BufF. , XIII , xx. A fauve ce que la genette a noir, et presque point d'an- ueaux à la queue. Les Mangoustes, Cuv. (Herpestes , Iliger. ) Où la poche est volumineuse , simple , et a l'anus percé dans ïa profondeur. La Mangouste d^Egjpte , si célèbre sous le nom à^Ichneu- mon. ( Plverra ichneumon , Lin.) BulT. , sup. , III , xxvr. Grise ^ à queue longue terminée par un flocon noir , plus grande que noschats, rfliléc comme nos martes. Ellecherche surtout les œufs de crocodiles , mais se nourrit aussi de toutes sortes de petits animaux 5 élevée dans les maisons, elle donne la chasse aux souris, aux reptiles, etc.... Les Européens du Caire la nomment rat de Pharaon ; les gens du pays nems^ Ce qu'en ont dit les anciens, qu'elle se jette dans le corps des crocodiles, pour les mettre à mort , est fabuleux, La Mangouste des Indes ( Viverra mungos , Lin. ) , Buff. XIII, XIX, et celle du Cap ( Kw. Cafra, Gm. ) Schreb. c:^vi,B. Ont toutes deux la queue pointue et le pelage gris ou brun , mais uniforme dans celle-ci , et rayé en travers de noirâtre dans la première , qui a en outre les mâchoires teintes de fauve. (1) La civette de Malaca de Sonnerat , la genette du Cap de Buff. , le chat du Cap de Forster , le chat bisaani de Vosmaer , dont Ginelin a t'ait autant dVspèces , ne paraisseot que des genettes communes. Il faut rappor- ter à celte subdivision le putoii rayé de l'Inde. Buff. suppl. VII, ivii. ( Viv^fnsciata , Gm. ) a l58 MAMMIFÈRES. La raangouslp. des Indes est célèbre par ses comhnts avec les serpens les plus dangereux , et par le renom d'avoir fait connaître la vertu de Vophiorhiza jnonf^os contre leur ïiiorsure. Les Surtcates. ( Ryz.dna. Iliger. ) Oui ressemblent d'ailleurs aux mangoustes, et en ont jus- (ju'aux teintes et aux rayures transverses du poil, mais qui se distinguent d'elles et de tous les carnivores dont on a parlé jus- qu'ici , parce qu'ils n'ont que quatrç doigts à tous les pieds. Leurs poches donnent dans l'anus même. On n'en connaît qu'une espèce , originaire d'Afrique {Fiverra tetradactj-la , Gm. ), Buff., XiJi, viii, un peu moindre que la mangouste des Indes (i). La dernière subdivision des digitigrades u point de petites dents du tout derrière la gross molaire d'en bas. Elle contient les animaux les plus cruels , les plus carnassiers de la classe. Il y en a deux genres. Les Hyènes. (HyjEna. Storr. ) Qui ont trois fausses molaires en haut et quatre en bas , toutes coniques, mousses , et singulièrement grosses : leur carnassière supérieure a un petit tu- bercule en dedans et en avant ; mais l'inférieure n'en a point , et ne présente que deux fortes pointes tran- chantes : cette armure vigoureuse leur permet de briser les os des plus fortes proies. Leur langue est rude ; tous leurs pieds ont quatre doigts comme ceux des suricates , et sous leur anus est une pocbe pro- fonde et glanduleuse. Ce sont des animaux noc- * ' ' ■ ' "■!■ — — ^— ■ I I .11.,- Il ■ I I ■« (i) Le zénik de Sonnerat , deuxième voy. , pi. 92 , ne paraît diltérer du susicatc que parce qu'il est grossièrement dessine. CARNASSIERS. I Sq furnes j voraces , vivant surtout de cadavres , et en cliercliant jusque dans les tonibeaux , et sur lesquels on a une infinité de traditions superstitieuses. On en connaît deux espèces : IJtIjène rayée, [Canishrœna, Lia.) Btiff. , sup. , ÏIÏ , xlvi. Grise, rayée irrégulièrement en travers de brun ou de noirâtre ; une crinière tout le long de la nuque et du dos , qu'elle relève dans les momens de colère. Elle liabite depuis les Indes jusqu'en Abyssinie et au Sénégal. JJHjène tachetée (Canis crocuta, Lin.) Scbreb. , XCYI, B. Grise, taclietée de noir, du midi de l'Afrique» C'est le loup-tigre du Gap. Les Chats. (Felïs, Lin.) Sont, de tous les carnassiers, les plus fortement armés. Leur museau court et rond, leurs mâchoires courtes, et surtout leurs ongles rétractiles, qui, se re- dressant vers le ciel , et se cachant entre les doigts dans l'état de repos , par l'effet de îigamens élasti- ques , ne perdent jamais leur pointe ni leur tranchant, en font des animaux très-redoutables , surtout les grandes espèces. Us ont deux fausses molaires en haut et deux en bas ; leur carnassière supérieure a trois lobes et un talon mousse en dedans, Finférieure àewiL lobes pointus et tranchans , sans aucun talon ; enfin , ils n'ont qu'une très-petite tuberculeuse supé- rieure, sans rien qui lui corresponde en bas. Les espèces de ce genre sont très-nombreuses et très-variées en grandeur et en couleur, quoique toutes semblables pour la forme. On ne peut les subdiviser que d'après les caractères Ires-peu importans de la taille et de la grandeur du poil. l6o MAMMIFÈHES, A la tête du genre se présente : Le Lion. ( Felis leo ^ Lin. ) BnfF. , VIÎI , r , li. Dislingué par sa couleur fauve uniforme , le flocon Je- poil du bout de sa queue , et la crinière qui revêt la léte , le cou et les épaules du mâle. C'est le plus fort et le plus cou- rageux des animaux de proie. Autrefois répandu dans les trois parties de l'ancien monde , il paraît aujourd'hui pres- que confiné dans l'Afrique et quelques parties voisines de l'Asie. Le lion a la tête plus carrée que les espèces sui- vantes. Les tigres sont de grandes espèces à poil ras ; le plu& souvent marqué de taches vives. Le Tigre rojal. ( Felis tigris. ) BulT. , YIII ^ IX. Aussi grand que le lion , plus allongé , à tête plus ronde , d'un fauve vif en dessus , d'un blanc pur en dessous , rayé irrégulièrement en travers de noir; le plus cruel des qua- drupèdes, et le plus terrible fléau des Indes orientales ; sa force et la rapidité de sa course sont telles^que dans les mar- ches d'armées, il lui est arrivé quelquefois d'enlever un cavalier de dessus sa monture , et de l'entraîner dans le fond du bois sans pouvoir être atteint. "Lq Jaguar ou Tigre d'Amérique. La grande Panthère des fourreurs. [Felis onca , Lin. ) ^ Azzara. Voy. pi. ix. Presque aussi grand que le tigre d'Orient y et presque aussi dangereux ; fauve vif en dessus , marqué le long de.^ flancs de quatre rangées de taclies noires en forme d'yeux, c'est-à-dire d'anneaux plus ou moins complets avec un point noir au milieu ; blanc dessous , rayé en travers de noir. Il y en a des individus noirs , dont les taches d'un noir plus profond ne se voient qu'à une certaine exposition. La Panthère. [Felis pardus , Lin.) Le Pardalis des an^- ciens. Cuv. ^ Ménag. du Mus. , i;z-8° I^ p. 212. Fauve dessus, blanc dessous, avec six ou sept rangées de taches noires en forme de roses , c'est-à-dire formées de CABNASSIEBS. l6l Tassemblage de cin(j ou six petites taches simples sur chaque flanc. Le Léopard. {Felis leopardus j Lin. ) SerahL'il)le à la panthère ^ mais avec dix rangées de taches plus petites. Ces deux espèces sont d'Afrique et plus petites que le jaguar. Les voyageurs et les fourreurs les désignent in- distinctement sous les noms de Ivopard , panthère, tigre d'Afrique, etc. (i) . Le Guépard ou Tigre chasseur des Indes. {Feh's jiihata. L. ) Schreh., CV. Fauve clair, à taches petites, noires, simples, également semées ; le poil de la nuque un peu plus long j psus petit et à jambes plus hautes que la panthère. On le dresse, aux Indes , pour la chasse , comme les chiens j la panthère s'y emploie aussi dans quelques contrées. Le Coitgiiar y Puma, ou yrétenda Lio?i d^ Amérique, ( Felis discolor. L. ) BufF. , YHI, xix. Roux, avec de petites taches d'un roux un peu'plus foncé qui se distinguent difficilement. De toute l'Amérique, où il dévaste les basses-courS; etc. Le Mêlas ou Panthère noire. ( Felis mêlas. Peron.) Noir, a taches simples d'un noir plus profond. Des Indes^ orientales. (i) Buffon a méconnu le jaguar , qu'il a pris pour la panthère de rancierr continent, et il n'a pas bien distingué la panihère et le léopard j c'est pourqtioi on ne peut citer positivement ses pi, xi , xii , xiri et xiv du- imitième volume. TOME I. ÏI l62 MAMMIFÈRES. Ij'Ocelot. ( Felis paradalis. L. ) Buff. , XUI , pi. XXXV, XXXVI (l). Plus bas sur jambes que les précédens, gris , de grandes taches fauves bordées de noir formant des bandes obliques sur les flancs. De toute l'Amérique. Parmi les espèces inférieures, on doit distinguer les lynx, qui se font remarquer aux pinceaux de poils dont leurs oreilles sont ornées. Le Ljjîx commun ou Loup ce/v/er des fourreurs. ( Felis Ijnx. L. ) Buff., Vin, XXI. Fauve roussâtre le plus souvent tacheté de noirâtre , la queue très-courte. De tout l'ancien continent : il se trouvait autrefois en France, et il n'y a pas très-long-temps que les derniers ont disparu d'Allemagne. Le Ljnx du Canada, ( Felis canadensis. Geoff. ) Buff. , Supp. III, XLIV. Gris blanchâtre avec quelques taches, brun pâle, paraît former une espèce distincte. Le Chat eervier des fourreurs. {Felis ruja, Gùld. ) Schreb., CIX, B. Fauve roussâtre, moucheté de brunâtre, des ondes brunes sur les cuisses, un peu plus petit que le lynx. Des Llals- Unis. Le Lj'îix de marais, Ly^nx boité ^ etc. {Felis cha.u^ Gû!d. ) Schreb., CX. Bruce., "voj. pi. xxx. Gris brun jaunâtre, le derrière des quatre jambes noirâtre, habite les marais du Caucase, de la Perse, de l'Kgvpte, de l'Abyssinie, chasse aux oiseaux d'eau , etc. (t'ï N. E. Selon d'Azzai» , les deux prétendus jaguars de Bufr. VIll , |l \ x.\iii^ et suppl. lîï , xxxix, ne seraient que des ocelot» mal repré- seniés^ nia'jS c-lio assertion est-doutcusc. 3 CARNASSIERS. l6 Le Caracal. (Felis caracal. L. ) Buff. , IX, xxiv. et Supp. III, XLV. Roux vineux presque uniforme. De Peise et de Turquie , etc. . . . c'est le vrai lynx des anciens. Les espèces inférieures, dont les oreilles n'ont pas de pinceaux de poils, ressemijlent plus ou moins à notre chat domestique, telles sont Le Serval. [Felis serval. L. ) BulF., XMI, xxxv. Grand comme un Ijnx, jaunâtre, à taclies irrégulières noires. Le Jaguarondi, {Felis jaguarondi.) Azzara, vq}\ pi. x. Allongé et tout entier d^un brun noirâtre. Tous deux vivent dans les forêts de l'Amérique méridionale. liC Chat ordinaire. ( Felis catiis. L.) BufF. , VI, i et suiv. Est originaire de nos forets d'Europe. Dons son état sauvage, ilest gris brun avec des ondes transverses plus foncées , le dessous pâle , le dedans des cuisses et des quatre pales jaunâtre , trois bandes sur la queue et son tiers inférieur noirâtre. En domesticité, il varie, comme chacun sait, en couleurs, en longueur cl en linesse de poil, mais infiniment moins que le chien; aussi esl-il beaucoup moins soumis et moins attaché. LES AMPHIBIES Formeront la troisième et dernière des pe^ tites tribus , dans lesquelles nous divisons les carnivores ; lenrs pieds sont si courts , et telle- ment enveloppés dans la peau , qu ils ne peu- vent 5 sur terre , leur servir qu à ramper ; mais comme les intervalles des doigts y sont remplis 1 64 M A 31 :.1 1 F È R E s. par des membranes , ce sont des rames excel- lentes •, aussi ces animaux passent-ils la plus grande partie de leur vie dans la mer , et ne viennent à terre que pour se reposer au soleil , et allaiter leurs petits. Leur corps allongé , leur ëpine très-mobile , et pourvue de muscles qui la fléchissent avec force , leur bassin étroit , leur poil ras et serré contre la peau, se réunissent pour en faire de bons nageurs , et tous les dé- tails de leur anatomie confirment ces premiers aperçus. On ncïi a encore distingué que deux genres, les phoques et les morses. Les Phoques. (Piïoca. Z.) Ont quatre ou six incisives en haut ^ quatre en bas, des canines pointues et des mâcbelières au nombre de vingt , vingt-deux ou vingt-quatre , toutes tran- clianles ou coniques , sans aucune partie tubercu- leuses ; cinq doigts à tous les pieds , dont ceux de devant vont en décroissant du pouce au petit doigt, tandis qu'aux pieds de derrière, le pouce et le petit doigt sont les plus longs , et les intermé- diaires les plus courts. Les pieds de devant sont en- veloppés dans la peau du corps jusqu'au poignet, ceux de derrière presque jusqu'au talon. Entre ceux- ci est une courte queue. La tête des phoques res- semble à celle d'un chien , et ils en ont aussi Tin- telligence et le regard doux et expressif. On les ap- CARNASSIERS. lG:> prîvoise aisément, et ils s'attachent bientôt à ceux qui les nourrissent. Leur langue est lisse , et éclian- crée au bout; leur estomac simple, leur cœcuni court , leur canal long et assez égal. Ces anim.aux vivent de poisson ; ils mangent toujours dans l'eau ^ et peuvent fermer leurs narines quand ils plongent ;, au moyen d'une espèce de valvule. Comme ils plon- gent assez long- temps , on a cru que le trou de botal restait ouvert chez eux comme dans les fœtus ; mais il n'en est rien : il y a cependant un grand sinus vei- neux dans leur foie, qui doit les aider à plonger, en leur rendant la respiration moins nécessaire au mouvement du sang. Leur sang est très-abondant et très-noir. Les Phoques proprement dits, ou sans oreilles extérievires. Ont des incisives pointues dont les externes cVen haut plus lonj^ues que les autres, des molaires tranchantes et à plusieurs pointes ; tous leurs doigts jouissent d'un certain mouvement et sont terminés par des ongles pointus placés sur le bord de la membrane qui les unit. Le Phoque commun. {Phoca intiiîina.lj.) Bufi'. ^XIlî^ XLv et Supp. YI, XLvi. Long de trois à cinq pieds, d'un gris jaunâtre plus ou moins onde ou tacheté de brun selon l'âge. Il devient blanchâtre dans sa vieillesse. Commun sur nos cotes, il se trouve assez loin dans le nord. On assure même que c'est cette espèce qui habite la mer Caspienne et les grands lacs d'eau douce de la Russie et de la Sibérie , mais il ne paraît pas que cettte assertion soit fondée sur une comparaison exacte. l66 MAMMIFÈKES. Le Phoque à croissant. {Phoca groenlnndica. ) Egede. Groënl fîg. A, pag. 62. Gris jaunâtre, laclielé de bran dans sa jeunesse, marqué ensuite d'une écharpe brune et oblique sur cbaque flanc, long de cinq pieds. De la mer Glaciale. lu^e Phoque à ventre blanc , Moine. ( Ph. monachus. Gni. ) Buff. , Supp. VI, pi. XIII (i). Long de dix à douze pieds, brun noirâtre, à yentre blanc. De la Méditerranée , et plus particulièrement de l'Adriatique. Le Phoque à trompe^ {Ph. leonina. L. ) Lion marin d'Anson , Loup marin de Pernetty, Eléphant marin des Anglais et de Peron, etc. . . . Peron, doj-, 1. xxxii. Long de vingt à vingt-cinq pieds, brun, le museau du mâle teriîiiné par une trompe ridée qui se renlle dans la colère. Il est commun dans les parages méridionaux de la mer Priclfique^ à la Terre-de-Feu, à la nouvelle Zélande , au Clnli , etc On le poursuit à cause de l'buile abondante qu'il fournit. Ij^ Phoque à capuchon, {Phoca cristata. Gva.. Phoca leonina. Fabric. ) Egede. Groenl. , pi. vi. Long de buit pieds , une sorte de capucbon mobile adhérant au sommet de la tète, et dont il se recouvre les veux et le museau quand il est menacé. De la mer Glaciale. Les Phoques à oreilles exlcrieures. ( Otaries. Peron. ) Mériteraient de faire un genre ri part, parce qu'outre les oreilics e:slérieures saillantes , ils ont les quatre incisives supérieures mitoyennes à double tranchant (forme qu'on n'a (1) C'est le même individu qu'a décrit lîermann , soc. des nat. de Beil. IV", XII , ;iiii 5 sous îc nom de monachus. CARNASSIERS. 167 s encore remarquée dans aucun animal), les externes simples et plus petites, les quatre inférieures fourcliues, toutes les ïnolaircs simplement coniques, les doigts des nageoires an- térieures presque immobiles , la membrane des pîeds de derrière se prolongeant en une lanière au delà de chaque doigt , tous les ongles plats et menus -, leur poil est moins ras que celui des précédens. Le Phoque à crinière , (^Phocajuhata. Gm. ) lion marinàù Steller, de Pernetty, etc.. Bulf. , Supp. Yll, xlviii. Long de quinze à vingt pieds et plus-, fauve, le cou du mAle revêtu de pods plus épais et plus crépus que le reste du corps. On le trouverait dans toute la mer Pacifique, si, comme il le paraît, ceux du détroit de Magellan ne diiïerent pas de ceux des ilcs Alcu tiennes, IJ Ours marin. ( Pkoca ursina. Gm.) BuIF. , Supp. \II , xï.vji. Long de huit pieds, sans crinière, variant du brun au blanchâtre. Du nord de la mer Pacifique. On trouve dans celte mer des phoques qui ne diffèrent guères de l'ours marin que par la taille et la couleur, tel est le petit phoque noir de Buffon , ( phoca pusilla. ) Buff. ^ XIII , 3^111 , le phoque jaune de Shaw. , etc. Les Morses ( Triciiechu.s. L. ) (i) Ressemblent aux phoques par les mem])res et par la forme générale du corps , mais en clifïèrent beau- coup par la tcte et par les dents. Leur niâclioire infé- rieure manque d'incisives et de canines ^ et prend eu avant une forme comprimée pour se ])Iacer entre deux énormes canfnes ou défenses qui sortent de la Tnâcliolre supérieure , et se dirigent vers le bas , ayant quelquefois jusqu'à deux pieds de long sur une (i) Trichechus dolfi^ (poil) , nom imaginé par Artedi pour le lamantin. ïG8 MAMMIFÈRES. épaisseur proportionnée. L'énormité des alvéoles né- cessaires pour loger de semblables canines , relève tonf. le devant de la mâchoire supérieure en forme de gros mufle renflé , et les narines se trouvent presque regarder le ciel et non terminer le museau. Les mo- laires ont toutes la figure de cylindres courts et tron- qués obliquement. On en compte quatre de chaque côlé en haut et en bas ; mais à un certain âge il en tombe deux des supérieures. Entre ]es deux canines sont de plus deux incisives semblables aux molaires, et que la plupart des auteurs n'ont pas reconnues pour des incisives , quoiqu'elles soient implantées dasis Fos intermaxillaire, et entre elles en sont en- core, dans les jeunes individus , deux petites et pointues. L'estomac et les intestins des morses sont à peu près les mêmes que ceux des phoques. Ils paraît qu'ils se nourrissent de fucus aussi-bien que de substances animales. On n'en distingue encore qu'une espèce (i) appelée Vache marine, Cheval marin j Be'ta h la grande dentj etc, [Trichechus rosmarus. Linu. ) BulT., XIîI, liv, et mieux Cook, III^'. voj. Elle liabiie toutes les parties de la mer Glaciale, surpasse en grosseur les plus forts taureaux, atteint jusqu'à vingt pieds de longueur et est recouverte d'un poil jaunâtre et ras. On la recherche pour son huile et pour ses défenses, (i) Cependant M. Shaw soupçonne qu'il pourrait y en avoir deux , dis- tin§uces par des défenses plus ou moins grosses , plus ou moins conver- gentes. MARSUPIAUX. 169 dont l'ivoire, quoique grenu, peut s'employer clans les arts. On fait aussi, de la peau, d'excellentes soupentes de carrosses (i). LES MARSUPIAUX OU ANIMAUX A BOURSE, Que nous rangeons à la fin des carnassiers , comme une quatrième famille de ce grand or- dre , pourraient presque former un ordre a part 5 tant ils offrent de singularités dans leur économie. La première de toutes est la production pré- maturée de leurs petits , qui naissent dans un état de développement a peine comparable a celui auquel des fœtus ordinaires parviennent quelques jours après la conception ; incapables de mouvement , montrant à peine des germes de membres et d'autres organes extérieurs , ces petits s'attachent aux mamelles de leur mère , et y restent fixés Jusqu'à ce qu'ils se soient développés au degré auquel les animaux naissent ordinairement. Presque toujours la peau de l'abdomen est disposée en forme de poche au tour de ces mamelles , et ces petits, si imparfaits y sont préservés, comme dans une seconde mati ice ^ et même , long-temps après qu'ils ont commencé à marcher, ils y reviennent (i) C'est fort mal à propos que l'on a réuni , avant nous , aux morses, les lamantins et les dugongs, animaux beaucoup plus voisins des cétacés. lyO MAMMIFÈRES. quand ils craignent quelque danger. Deux os particuliers , attachés au pubis , et interposés dans les muscles de l'abdomen , donnent appui a la poch'e 5 et se trouvent cependant aussi dans les maies et dans les espèces où le repli qui forme la poche est a peine sensible. La matrice des animaux de cette famille n'est point ouverte par un seul orifice dans le fond du vagin ; mais elle communique avec ce canal par deux tubes latéraux en forme d'anse. Il pa- rait que la naissance prématurée des petits tient a celte organisation singulière. Les mâles ont le scrotum pendant en avant de la verge , au con- traire des autres quadrupèdes. Une autre particularité des marsupiaux, c'est que malgré une ressemblance générale de leurs espèces entre elles , tellement frappante , que l'on n'en a fait long-temps qu'un seul genre , elles diffèrent si fort par les dents, par les orga- nes de la digestion et par les pieds , que si l'on s'en tenait rigoureusement a ces caractères, il faudrait les répartir entre divers ordres 5 ils nous font passer par nuances insensibles des carnas- siers aux rongeurs , et même , si l'on n'avait égard qu'aux os propres de la bourse , et que l'on regardât comme des marsupiaux tous les ani- maux qui les possèdent , il s'en trouvergiit qu'il MARSUPIAUX. * 171 faudrait placer avec les ëdentes ; nous les y laisserons en effet sous le nom de monoirèmes. On dirait , en un mot , que les marsupiaux forment une classe distincte , parallèle à celle des cjuadrupèdes ordinaires et divisible en or- dres semblables , en sorte que si on plaçait ces deux classes sur deux colonnes , les sarigues , dasyures et peramèles seraient, vis-à-vis des car- nassiers insectivores a longues canines, tels que les tenrecs et les taupes ; les plialangers et kail- guroos-rats', vis-à-vis des hérissons et des mu- saraignes. Les kanguroos proprement dits ne se laisseraient guèi-e comparera rien, niais îespbas- colomes devraient aller vis-a-vis des rongeurs. ^ Linnaeus rangeait toutes les espèces qu'il con- naissait sous son genre didelpJiis , mot qui signifie double matrice. La poche en est à cjuel- ques égards une seconde. La première subdivision des marsupiaux a de longues canines et de petites incisives aux deux mâchoires , des arrières-molaires hérissées de pomtes, et en général tQus les caractères des dents des carnassiers insectivores ; aussi s'en l'approche t-elle entièrement par le régime. Le pouce des pieds de derrière est opposable, ce cpii a fait aussi nommer ces animaux pécU- mânes y il manque d'ongle j les deux premiers sous-genres ont les quatre autres doigts distincts. l'J'2 MAMMIFERES. Les Sarigues (i). (Didelphis» L, ) Ont dix incisives en haut , dont les mitoyennes sont un peu plus longues , et huit en bas ; trois ma- chclières antérieures comprimées , et quatre arrières- mâchelières hérissées , dunt les supérieures triangu- laires;, les inférieures oblongues ; en tout cinquante dents , nombre le plus grand que l'on ait encore ob- servé parmi les quadrupèdes. Leur langue est héris- sée, et leur queue prenante et en partie nue ; leiu- pouce de derrière est long et bien séparé des autres doigts. Leur bouche très - fendue, et leurs grandes oreilles nues leur donnent une physionomie parti- culière. Ce sont des animaux fétides et uocturnes^, dont la marche est lente : ils nichent sur les arbres , et y poursuivent les oiseaux , les insectes y etc.... ^ sans dédaigner les fruits; leur estomac est simple et petit , leur cœcum médiocre et sans boursouflures. Dans certaines espèces y les femelles ont une poclie pro- fonde où sont leurs mamelles , et oii elles peuvent renfermer leurs petits. Le Snrigue à oreilles bicolores ^ Opossum des Anglo- Amé- ricains. [Did. virgiiiiana.) Pcnn. Illst. quadr., 3o2 (2). Presque grand comme un chat, à pelage mêlé de blanc et de noirâtre, des soies blanches, les oreilles mi-parties de (\) Carigueia est leur nom l>rasilifn selon Margrave , d'où l'on a fait sarîguoi , cerigon , sarigue. On les nomme .'tiicoiiré au Paraguay , luani- cou dans les îles , opossum aux États-Unis, ihlaqualzin au Mexique. {7.) C'est le sarigue des Illinois et le sarigue à longs poils. Buff. , suppL VII, [)!. xxxiii et xxxiv. MARSUPIAUX. 1-^3 ïîoîr et tle Liane, la tête presque toute Llanclie; liabite toute l'Amérique, vient la nuit, tlans les lieux haî^ités, attaquer les poules, manger leurs œufs, etc. Ses petits, quelquefois au nombre de seize, ne pèsent qu'un grain en naissant. Quoique aveugles et presque informes, ils trouvent la mamelle par instinct, et y adhèrent jusqu'à ce qu'ils aient atteint la grosseur d'une souris, ce qui ne leur arrive qu'au cinquantième jour, époque où ils ouvrent les yeux. Ils ne cessent de retourner à la poche que quand ils ont la taille du rat. La gestation dans l'utérus n'est que de vingt- six jours (i). Le Crabier on grand Sarigue de Ca/enne , du Brésil^ etc. (Did, jnarsupialis et did. cancriwora. L.) BuiF. , Supp. III, liv. De la grandeur du précédent, jaunâtre mêlé de brunâtre, à soies brunes, une ligne brune sur le chanfrein II se tient dans les marécages des bords de la mer, où il vit surtout de crabes (2). , Le Quatre-œil ou moyen Sarigue de Cdfenne. ( Did, opossum L. ) Buff., X, xlv, xlvi. Châtain ou fauve dessus, blanchâtre dessous, une tache jaune-pâle au-dessus de chaque ceilj plus grand qu'un grand rat. D'autres espèces n'ont point de poches, mais seulement un repli de chaque côté du ventre qui en est le vestige. Elles ont coutume de porter leurs petits sur le dos, les queues entortillées autour de celle de la mère. (1) Voyez la lettre de M. Bartoii à M. Roume sur la gestation du sarigue. (2) C'est le prétendu grand philandre oriental de Séba , dont Linné a fait son did. marsupialis. Buffon , qui en a décrit le mâle dans son supplé- ment III, pi. 54, a cru, à tort, que la femelle manquait de poche, ce qui a fait établir , mal à propos, une deuxième espèce did. cancrivora , Gm. , carcinophaga bodd. j à Cayenne on nomme le crabier pian ou puant. 1^4 MAMMIFÈRES. Le CayopolUn (i). (^Did. caj-opollin , did. phllander et did. dorsigera. L. ) Buff., X, lv. Gris fauve, le lour des yeux et une hanJe sur le nca Ijruns, la queue taclietée de noirâtre j grand comme un surmulot. La Marmose (2;. {Did. miirina.) Bufl. , X, lu, lut. Gris fauve, un trait brun au milieu duquel est l'oeil; la queue non taclietée. Moindre qu'un rat. I^e Touan. (Did. hrachjura. ) BulT. , Supp. Yïl, lxt. Le dos noirâtre ; les flancs d'un roux vif, le ventre bianc, la queue plus courte que le corps. Moindre qu'un rat. Ces trois espèces sont de l'Amérique méridionale. Enfin, on en connaît une qui a les pieds palme's et doit être aquatique , on ne sait si elle a une poche ; c'est le Chironhctes. ïllig. (5j (Dideîph, palmata. GeoiF. La petite Loutre de la Guianiie. BuiF. , Supp. III , xxii. Luira memina. Bodd. ) Elle est brune dessus, avec trois bandes transverses grises interrompues dans leur milieu , et blanche dessons; plus grande qu'un surmulot. (1) CayopolUn , nom d'une espèce de ce genre qui habite les montagnes du Mexique ^ on l'a applique un peu arbitrairement à cette espèce-ci. (2) Marmose , nom adopté par Buffon d'après une faute d'impression de la traduction française de Scba , qui , dans le texte , assure qu'on l'appelle viarinotls au Erésil. 11 est seulement vrai que les Hollandais , du temps d'e Margrave , l'appelaient tai ( e bois , et les Brésiliens taïbi ; rat < 'e hois est âusei son nom chez les français de Caycnne ; et Scba aura traduit bosch- ratt" par marmotte. (5) Chironectes nageant avec des mains. v MARSUPIAUX. 1^5 Les Dasyures. (Dasyurus. Geoff. ) (i). Ont deux incisives et quatre mâchelières de moins à chaque mâchoire que les sarigues ; ainsi il ne leur reste que quarante-deux dents , et leur queue , revêtue partout de longs poils , n'est pas prenante. Leur pouce de derrière est beaucoup plus court , et semblable à un tubercule. Ils vivent à la nouvelle Hollande d'in- sectes, de cadavres , et pénètrent dans les maisons, où leur voracité est très-incommode , etc. Leur gueule est moins fendue, leur museau moins pointu, et leurs oreilles velues , plus courtes que dans les sarigues. Ils ne grimpent point aux arbres. Le Dasj'ure à tête de chien. (Did. cjnocepjiala.) Harris., Soc. Lin., IX, xix. Grand comme un chien (trois pieds et demi de long sans la queue qui en a près de deux), à queue comprimée, à pelage gris. Le Dasjure hérissé. ( Did. ursina. id. ib. ) , A longs poils noirs grossiers-, avec quelques taches blanches irrégulièrement placées (2). Il habite avec Je précédent le nord de la terre de Diemen. Le Dasjure à longue queue. [Vas. macrouriis. GeoiF., Peron, i;(y". pi. xxxiir. ) Grand comme une marie, à queue longue comme le. corps', k pelage brun tacheté de blanc sur le corps et sur la queue. (i) Dasyurus , queue veluç , ociCvç et «fOf. Voy. les Méin. de M. Geoff. ann. tluMus. lil , p. 355 , et XV , p. 3or. (•2) jM Harris lui donne huit incisives en haut, dix en bas ^ la queue léyèreiTKnt prenante et nue en dessous. Il fera peui-êuc un nouveau sous- geme quand on le connaîtra mieux. 1^6 MA]\îMIFÈFvES. Le Dasj'ure de 3Iaugé, Olivâtre , tacheté de blanc , sans taclies à la qiieue ^ un peu moindre que le précédent. •Le Dasyiire de TTliiie. [Did, viverrina, Sliaw. , Gen., zool. CXL ) Whlte, Bot. b. , App. 286. Noir tacheté de blanc , sans taches à la queue , d'un tiers moindre que le premier. Le Tapoa-Tafa. White, Bot., b. , app. 281. Grisâtre uniforme. Le Dasyure à pinceau, {Did. penicillata. Shaw.) Gen. ^ Zool. , 1. Il, pi. cxiii. Gris^ la queue revêtue de soies noires et rudes. Le Dasyure nain. Moindre qu'un rat, cendré roussâtre, le pouce plus long, les dents plus égales et plus contiguës qu'aux précédens. Du sud de la terre de Diemen. Les Péramèles (i). (Perameles. Geoff. ) Thjlaciso 11%. Ont le pouce de derrière court comme les dasyures , et les deux doigts qui le suivent réunis par la peau jus- qu'aux ongles ; le pouce et le petit doigt de leurs pieds de devant ont la forme de simples tubercules • leurs incisives supérieures sont au nombre de dix, dont les externes pointues et écartées , les infé- (i) Pera-meles de mêles, Llaireau et péra , bourse. Leur figure a en petit quelque chose du blaireau. "Voy. le Mcm. de M. Geoff. , ann. du Mus. . tome IV. Thylacisàç ^[hctKOç, bourse MARSUPIAUX. inn y / rîeures de six seulement ; mais leurs molaires sont les mêmes que dans les sarigues : on leur compte donc quarante-huit dents. Leur queue est velue et non pre- nante : ils vivent aussi dans FAustralasie. Leurs grands ongles , presque droits^ annoncent qu'ils creu- sent la terre , et leurs pieds de derrière assez longs ^ que leur course peut être rapide. Le Péramèle à museau pointu. {Perameles nasutus. G. ) Ann. du Mus. ^ lY. A museau Irès-allougé , à oreilles pointues , à pelage brun-grisâtre. Il ressemble, aii premier coup-d'ceil, à un tenree. La seconde subdivision des marsupiaux porte à la mâchoire inférieure deux longues et larges incisives pointues et tranchantes par leur bord, couchées en avant, et auxquelles il en répond six a la mâchoire supérieure. Leurs canines su- périeures sont encore longues et pointues; mais ils n'ont pour canines inférieures que des dents si petites , qu elles sont souvent cachées par la gencive ; le dernier sous-genre n'en a même quelquefois point du tout en bas. Leur régime est en grande partie frugivore ; aussi leurs intestins , et surtout leur cœcum , sont-ils plus longs que dans les sarigues ; ils ont tous le pouce grand , tellement séparé des autres doigts qu'il a l'air dirigé eu arrière , pres- TOME I, - Ï2 178 MAMMIFÈRES. que comme celui des oiseaux. Il est sans ongles, et les deux doigts qui le suivent sont réunis par la peau jusqu'à la dernière phalange. Cette dis- position a valu à ces animaux le nom de Phalangers. (^Phalangista. Cuv. ) Les Phalangers (1) proprement dits. {Balantia, lUig.) N'ont pas la peau des flancs étendue ; ils ont à cLaque mâchoire de chaque côté quatre arrière - molaires présentant chacune quatre pointes sur deux rangs , en avant une grosse conique comprimée, et, entre celle-ci et la canine supérieure, deux petites et pointues , auxquelles répondent les très-petites d'en bas dont nous avons parlé : leur queue esttoujours prenante. Les uns l'ont en grande partie écalUeuse. Ils vivent dans les Moluques sur les arbres, où ils cherchent des insectes et des fruits. Quand ils voient un homme , ils se suspendent par la queue , et l'on parvient en les fixant à les faire tomber de lassitude. Ils répandent une mauvaise odeur, et cependant on mange leur chair. On en connaît de blanchâtres, de gris tacheté de noirâtre , de roux avec une raie brune le long de l'épine (qui paraissent les plus communs), de bruns avec le croupion blanc j mais on n'a pas encore suffisamment dé- (i) Le nom de phaîanger a été donné par Buffon à la seule espèce con- nue de son temps à cause de la réunion de deux doigts du pied. Celui de philander n^est pas, comme on 1.; croirait, dérivé du grec , mais du mot pé- landor , qui, en malais, signifie lapin, et fjue les habiians d'Amboine donnent à une espèce de kanguroo. Séba et Brisson l'ont appliqué indis- tinctement à tons les animaux à bourse. Les phalangers s'appellent , dans les Molnques, couscous ou coussous. Les premiers voyageurs ne les ayant pas suffisamment distingués des sarigues , avaient donné lieu de croire que ce dernier genre était commun aux deux contiuens. Balantia , de (icLXkvlloV « bourse. MARSUPIAUX. I^g terminé les limites de leurs espèces. La dénomination de didelphis orieîitalis y Linn. , les embrasse toutes. (Buff., XIII, X, XI. ) Dans d'autres^ qui jusqu'à présent ne se sont trouvés qu'a îa nouvelle Hollande ^ la queue est velue jusqu'au bout. Le Phalanger renard. ( Did. lemurina et vulpina. Sliaw. ) Bruno de Yiq. d'Az., Wbile; voy. 278. Grand comme un fort cîiat ou même comme un raton , gris-brun, plus pâle dessous , à queue en grande partie noire. Le Phalanger de Cook. ( Cook , dern. Voy. , pi. viii . ) Moindre qu'un cliat, gris-roussâtre , blanc dessous, roux aux flancs, un intervalle blanc vers le bout de la queue. Les Phalangers volans. ( Petaurus. Sbaw.) ( PhalaTigistUi Iliger. ) Ont la peau des flancs plus ou moins étendue entre les jam- bes, comme les polatoucbes parmi Jes rongeurs, ce qui leur permet de se soutenir en l'air quelques instans , et de faire des sauts plus étendus. Ils ne se trouvent aussi qu'à la nouvelle Hollande. Quelques-unes de leurs espèces ont encore des canines in- férieures, mais très - petites. Leurs canines supérieures et leurs trois premières molaires , tant en haut qu'en bas, sont très-pointues ; leurs arrière -molaires ont chacune quatre pointes. Le Phalager volant riaiii, ( Did. pfgmcea. Shaw. , Gen zool. , pi. cxiv. ) De la couleur et presque de la taille d'une souris ; les poils de la queue disposés liès-régidièrement des deux côtés comme les barbes d'une plume. D'autres manquent de canines inférieures , et les supérieures l8o MAMMIFÈRES. sont très-petites. Leurs quatre arrière -molaires présentent aussi quatre pointes ^ mais un peu courbées en croissant, ce qui est à peu près la forme de celles des ruminans. En avant , il y en a deux en haut et une en bas moins compliquées : cette structure les rend plus frugivores encore que tous les pré- cédens. Le grand Phalanger volant. {Did. petaurus. Sbaw. , Gen. zool. ; pi. cxii. White. Yoy. 288. ) Ressemble au taguan et au galéopithèque par la taille j sa fourrure est douce et bien fournie , et sa queue longue et aplatie. Il y en a de diverses nuances de brun ) d'autres sont variés ; et d'autres blanchâtres. Le Phalanger volant à longue queue. {Did. macroura. , ib.) Brun foncé dessus , blanc dessous, grand comme un sur- mulot , à queue grêle , une fois et demie longue comme le corps. Notre troisième subdivision a les incisives^ les canines supérieures , les deux doigts réunis aux pieds de derrière comme la seconde ; mais elle manque de pouces postérieurs et de canine^ inférieures. Elle ne comprend qu'un seul genre. Les Kanguroos-Rats. (^HjpsjprjTiiniis. IHg. ) Les derniers animaux de cette famille qui con- servent quelque chose des caractères généraux des carnassiers. Leurs dents sont à peu près les mêmes que dans les pbaiangers ^ et ils ont encore (i) Vr\, ^'^ 1^ Buîlefin des se. , n° 7-?. , an XI. RONGEURS. 187 limer , à les réduire , par un travail continu , en molécules déliées , en un mot, à les ronger ^ de là le nom de rongeurs que l'on donne aux animaux de cet ordre -, c'est ainsi qu'ils attaquent avec succès les matières les plus dures , et se nourrissent souvent de bois et d'écorce. Pour mieux remplir cet objet , ces in- cisives n'ont d'émail qu'en avant , en sorte que leur bord postérieur s'usant davantage que l'an- térieur 5 elles sont toujours naturellement tail- lées en biseau ; leur forme prismatique fait qu'elles croissent de la racine a mesure qu'elles s'usent du tranchant , et cette disposition à croître est si forte , que si l'une d'elles se perd ou se casse ^ celle qui lui était opposée n'ayant plus rien qui la comminue, se développe au point de devenir monstrueuse. La mâchoire in- férieure s'articule par un condyle longitudinal , de manière à n'avoir de mouvement horizontal que d'arrière en avant et vice versa , comme il convenait pour l'action de ronger ; aussi les molaires ont-elles des couronnes plates dont les éminences d'émail sont toujours transver- sales pour être en opposition au mouvement horizontal de la mâchoire, et mieux servir à la trituration. Les genres 011 ces éminences sont de simples l88 MAMMIFÈRES. lignes 5 et oii la couronne est bien plane 5 sont plus exclusivement frugivores ; ceux dont les dents ont leurs eminences divisées en tubercules mousses sont omnivores; enfin, le petit nombre de ceux qni ont des pointes attaquent plus vo- lontiers les autres animaux et se rapprochent un peu des carnassiers. La forme du corps des rongeurs est en gé- néral telle que leur train de derrière surpasse celui de devant , en sorte qu'ils sautent plutôt qu'ils ne marchent ; cette disposition est même dans quelques sous-genres aussi excessive que dans les kanguroos. Les intestins des rongeurs sont fort longs ; leur estomac simple , ou peu divisé , et leur cœcum souvent très-volumineux , plus même que l'estomac. Cependant le sous-genre des loirs manque de cet intestin. Dans toute cette classe , le cerveau est pres- que lisse et sans circonvolutions ; les orbites ne sont point séparées des fosses temporales qui ont peu de profondeur ; les yeux se dirigent tout-a-fait de côté ; les arcades zygomatiques ^ minces et courbées en en bas , annoncent la faiblesse des mâchoires ; les avant-bras ne peu- vent presque plus tourner et leurs deux os sont souvent l'éunis; en lua mot^ l'infériorité de ces RONGEURS. 189 animaux se montre dans la plupart des détails de leur organisation. Cependant 5 les genres les plus nombreux qui ont de plus fortes clavicules , jouissent encore d'une certaine adresse , et se servent de leurs pieds de devant pour porter les alimens a leur bouche. Nous en ferons notre première division. Le genre le plus remarquable de cette division est celui des Castors. (Castor. L.) Que Ton distingue de tous les autres rongeurs par leur queue aplatie horizontalement , de forme presque ovale et couverte d'écaillés. Ils ont cinq doigts à tous les pieds : ceux de derrière sont réunis par des membranes, et il y a un ongle double et oblique à celui qui suit le pouce. Leurs mâchelières, au nombre de quatre partout et à couronne plate, ont l'air d'être faites d'un ruban osseux replié sur lui-même, en sorte qu'on voit une échancrure au bout interne et trois à l'externe dans les supérieures et l'inverse dans les inférieures. Les castors sont dassez grands animaux dont la vie est toute aquatique ; leurs pieds et leur queue les aident également bien à nager. Comme ils vivent principalement d'écorces et autres matières dures, leurs incisives sont très - vigoureuses et repoussent fortement de la racine à mesure qu'elles s^usent en avant; aussi s'en servent -ils pour couper toutes sortes d'arbres. IQO MAMMIFÈRES. De grosses poches glanduleuses, qui aboutissent à leur prépuce, produisent une pommade d'une odeur forte employée en médecine sous le nom decastoreuf?i. Dans les deux sexes, les organes de la génération aboutissent à l'extrémité du rectum, en sorte qu'il n'y a qu'une seule ouverture extérieure. Le Castor du Canada. ( Castor Jîher. ) BufF. , VIII, xxxvi. Surpasse le blaireau par sa taille ; c'est de tous les qua- drupèdes celui qui met le plus d'industrie à la fabrication de sa demeure, à laquelle il travaille en société dans les lieux les plus solitaires du nord de l'Amérique. Les castors cboisissent des eaux assez profondes pour ne pas geler jusqu'au fond, et, tant qu'ils peuvent, des eaux courantes, parce qu'en coupant le bois au-dessus, îe cou- rant l'amène où ils veulent. Ils soutiennent l'eau à une égale bauteur paj:* une digue de toutes sortes de branches mêlées de pierres et de limon, qu'ils renforcent tous les ans, et qui finit par germer et se changer en une véritable baie. Les huttes particulières servent à deux ou trois familles et ont deux étages : le supérieur à sec pour les animaux, l'inférieur sous l'eau pour les provisions d'écorces. Il n'y a que celui-ci d'ouvert, et la porte donne sous l'eau sans communication avec la terre. Ces huttes sont faites de branches entrelacées et oarnies de limon. Les castors ont d'ailleurs plusieurs terriers le long du rivage, où ils se réfugient quand on attaque leurs huttes. Leurs hàtimens ne leur servent que l'hiver j l'été ils s'éparpillent et vivent chacun pour soi. On apprivoise aisément le castor, et on l'accoutune d vivre de matières animales. Le castor du Canada est d'un brun-roussâtre uniforme y sa fourrure est, comme on sait, très-rceherchée pour le RONGEURS. igi feutrage. Il y en a de blonds, de noirs et quelquefois de blancs. Nous n'avons pu encore constater, malgré des compa- raisons scrupuleuses, si les castors ou bièvres qui vivent dans des terriers le long du Rhône, du Danube, du Weser et d'autres rivières, sont différens par l'espèce de celui d'Amérique , ou si le voisinage des hommes est ce qui les empêche de bâtir. Linnœus etPallas semblent avoir réuni en un seul bloc , sous le nom de Rats. (Mus. L.) Tous les rongeurs pourvus de clavicules qui n ont pu être dislingués par quelque marque extérieure très-sensible, d'où il résulte qu'on ne peut leur assi- gner de caractère commun , si ce n^est tout au plus celui des incisives inférieures pointues qu'indique le premier de ces naturalistes ; encore faut-il, pour qu'il soit juste, séparer, comme nous le faisons^ les rats- taupes et les hélamys ou pédètes. Les autres rats se laissent très-bien subdiviser, parles mâchelières, en plusieurs sous-genres qui peuvent être répartis en trois petits groupes. 1° Ceux qui ont les molaires prismatiques ou à couronne plate et traversées dans toute leur hauteur par les lames d'émail, structure que nous retrouverons dans les câblais, les lièvres, et que nous observerons jusque dans les éléphans^ INous leur appliquons le nom générique de Campagnols. Cuv. { .Irvicola. ) Attendu que tous ceux que l'on connaît ont trois mâ- chelières partout , formées chacune de cinq ou six , et jgT. 3IAMMIFÈRES. quelquefois huit prismes triangulaires placés alternatiyemeat sur deux lignes. Une première subdivision comprend Les Ondatras. (Fiber. Cuv. ) Ou campagnols à pieds palmés, à longue queue com- primée et écailleuse, dont on ne connaît bien qu'une espèce. I U Ondatra ou Rat musqué du Canada. ( Castor zibeticus. Lin. 3IUS zibeticus. Gm. ) Buff. ^ X , i. Grand comme un lapin, d'un gris-roussâtre : ils construi- sent en hiver, sur la glace, une hutte de terre , où iL habi- tent plusieurs , allant par un trou chercher au fond les ra- cines d'acorus qui servent à les nourrir. Quand la gelée ferme leurs trous , ils sont réduits à se manger les uns les autres. Cette habitude de bâtir, est ce qui a fait rapporter l'ondatra au genre du castor par quelques auteurs. La seconde subdivision est celle des ^ Campagnols ordinaires. ( Arvicola.. Lacep. Hypudœus. Iliger. ) Qui ont la queue velue , et à peu près de la longueur du corps. heRat d'eau, [Mus amphibius.) Buff. YII, xliii. Un peu plus grand qu'un rat commun , d'uu gris-bruu foncé , la queue de la longueur du corps ; habile au bord des eaux , et creuse dans les terrains marécageux pour chercher des racines ; mais il nage et plonge mal (i). Le Campagnol ou petit Rat des champs. {31us arvalis. Lin.) Buff., YlI,xLvii. Grand comme une souris, cendré-roussâlre, la queue un peu moindre que le corps. Il habite des trous qu'il creuse (i) lue mus tcrrestris , Lin. \e schermauss d'Hermann , nommé mal à propos scherman,^2o: Btiff.Suppl, VII , ixx , ne sont que dçs rats d'eau. RONGEURS. . 19.3 dans les cliamps , et où il ramasse du grain pour l'hiver : quelquefois il se multiplie excessivement et cause de grands dégâts. Le Campagnol de prés. ( Mus œconomus. Pall. } Glires. , XIY, A. Sclireb. , Cuv. Un peu plus foncé et à queue un peu plus courte : il ha- 33ite une petite chambre en forme de four, creusée sous le gazon-, d'où plusieurs canaux étroits et branchus le condui- sent en diverses directions -, d'autres canaux communiquent avec une seconde cavité où il amasse des provisions. De toute la Sibérie. On croit l'avoir trouvé en Suisse et dans le midi de la France (i). La troisième subdivision sera celle des Lemmings. Cuv. ( Georychus. lliger. ) (2) Qui ont la queue et les oreilles très-courtes , et les doigts de devant particulièrement propres à creuser. Les deux premières espèces ont cinq ongles bien distincts aux pieds de devant, comme les rats-taupes et les lièvres- sauteurs. Le Lemmi?ig. {Mus lemmus. lân. ) Pall. , Glir. , XII, A., B. , Schreb. , cxcxv. Espèce du nord , de la taille d'un rat, à pelage varié de jaune et de noir, très-célèbre par les migrations qu'elle fait de temps en temps, sans époques fixes et en tri upes innom- brables. On dit qu'ils marchent alors en ligne droite sans que rivière, montagne ni aucun autre obstacle les arrête, et qu'ils dévastent tout sur leur passage. Leur habitation ordinaire paraît être sur les bords de la mer glaciale. ■■■■■■ ■■■■ -»■■ .— ■ f ^. mm -.. ■■ ■ ^ ■ ■ >■ I ■ mu I 1^ -■ ■ - Il ■ - ■■■ - - ■■ — 11^ (1) Ici vienaent encore probablement les 31. saxatilis , alliarius , rutilas , greg.iUs et socialis. (Pall. Gllr. ) Mais les M. lagunis ei torquatus sont plutôt des lemmings. • (2) Tsei>^V')(^oç , fouissant la terre. TOME I. l3 I()4 MAMMIFÈRES. Le Zocor. ( Iffus aspalax. Gm. ) Pail. y Glir. , X ^ SclireL» ^ cev. Gris-roussâtre , les trois ongles mitoyens de devant longs ^ arqués, comprimés et tranclians pour couper la terre et les racines ; les membres courts , la queue presque nulle , les yeux excessivement petits. DeSibérie, où il vit toujours sous terre comme les taupes et les rats-taupes , et se nourrit prin- cipalement de bulbes de divers liliacés(i). La troisième espèce , comme tous les autres animaux compris sous le grand genre des rats, n'a qu'un rudiment depouce au s pieds de devant. C'est Le Lemming de la baie d'Hudson. ( Mus Hudsoniiis. Gm. ) Sclireb. , cxcvi. D'un cendré clair de perle , sans queue ni oreilles ex- ternes : les deux doigts du milieu, aux pieds de devant du mâle", ont l'air d'avoir les ongles doubles , parce que la peau du bout du doigt est calleuse, et fait une saillie sous celle de l'ongle ; conformation qui ne s'est encore rencontrée que dans cet animal. Il est grand comme un rat, et vit sous terre au nord de l'Amérique. ?," Les rats dont les mâcbelières se divisent dès leur base en racines, mais dont la couronne plate oflPre encore des lignes transverses saillantes et creuses ; aussi très-frugivores : on en reconnaît deux sous-genres. JjeS EcHIMYS. (ECHIMYS. Gcoff. ) LONCHERES. IligCF. (2) Ont quatre mâcbelières partout , présentant en bas cbacuiie 1 quatre lames transverses, réunies deux à deux par un bout ; en liant trois seulement , dont deux réunies. Ce sont des ani- maux d'Amérique qui , avec une forme à peu près la même que celle de nos rats, ont le plus souvent des poils aplatis, (i) Le Mus talpinus , P#1I. , appartient très-vraisemblablemeiit à cette subdivision plutôt qu'aux spaJax , mais nous ne l'avons pas pu examiner. (2) Echirnys , rat épineux j lonçhères , porle-Iauce. RaNGEURS. iq5 élargis , roifles et terminés en pointe ^ en un mot de vrais pi- quans plats comme des lames d'épées. VEchinijs à queue dorée. Lérot à queue dorée, àe BuITon. {Iljsirix chrjsuros. Schreb. ) BufF. , Sup.VII, lxxu. Presque grand comme un lapin , brun-marron , à ventre blanc , une crête de poils allongés , et une, bande longitu- dinale blanche sur la itête ; queue longue ;, noire , sa moitié postérieure jaune. De la Guiane. iJEchinvys roux, ( Ptat épineux de d'Azzara.) Voy. pi. xiir. Grand comme un rat, gris-roussâtre , queue moindre que le corps. De Cayenne , du Paraguay : il se creuse de longs boyaux souterrains. Les Loirs. ( Myoxus. Gmel. ) Ont aussi quatre mâchelicres , partout divisées par des bandes transverses ; mais leur poil est doux et leur queue ve- lue et même toufiPue. Ils vivent sur les arbres, se nourrissent de fruits 7 et passent dans nos climats l'hiver dans un sommeil léthargique. Dans ce nombreux ordre des rongeurs, c'estle seul genre qui manque de cœcum. Nous en possédons trois espèces en France. Le Loir, ( Mus glis. Lia. ) (i). BuiT. ^ YIII, xxiv. Grand comme un rat, gris-brun cendré dessus , blanchâtre dessous, du brun plus foncé autour de l'œil, de fortes moustaches, la queue bien fournie sur toute sa longueur, et presque disposée comme celle d'un écureuil. Des forêts du midi de l'Europe. C'est probablement ce rat que les anciens engraissaient , et dont ils faisaient leurs délices. (ï) Le M. (Jryas de quelques auteurs , Schreb. CCXXV. B. , ne nous pa^ raît point différer du loir. Myoxus , rat à museau pointu. igij ' MAMMIFÈRES. Le Lèrot. ( IT. nitela. Gm.) BufF. ^Ill , xxy. Un peu moindre que le précédent, gris-brun dessus, blan- châtre dessous , du noir autour de l'œil , qui règne en s'élar- gissant jusqu|à l'épaule; la queue touffue seulement au bout ^ noire, avec l'extrémité blanche. / Le Miiscardin. ( Mus avellanarius. Lin. ) Bufl. , YIIÎ , xxvi. De la taille d'une souris, roux-cannelle dessus, blan- châtre dessous , les poils de la queue aussi un peu disposés en barbe de plumes. 5** Les rats dont les mâchelières , plus ou moins tubercu- leuses , n'offrent pas aussi nettement des sillons transverses. Ils sont plus omnivores que les autres. Leurs sous-genres sont jfl plus nombreux. Les Kydromys. (Geoff. , An. du Mus. , tom. YI , pag. 86 et suivantes. ) Se distinguent d'abord de tous les autres rats par leurs pieds de derrière , palmés aux deux tiers ; leurs molaires ont aussi un caractère particulier , en ce que leur couronne , oblique- anent quadrangulaire , est creusée dans son milieu comme une cuiller. Ils sont aquatiques. On en a envoyé de la Guiane des individus à ventre blanc , et d'autres à ventre fauve , qui ont tous le dessus brun-foncé , la queue longue , noire à la base , et blanche dans sa moitié postérieure. Ils sont quelquefois doubles du surmulot. ( Hj^droiiiys leucogaster et H. Chrj^sogaster. Geoff. ) On croit aussi pouvoir rapporter à ce genre un animal de l'Amérique septentrionale, dont la peau vient par mil- liers en Europe pour l'usage des chapeliers, et dont les ca- ractères n'ont pu cependant encore être examinés par les anatORiisles. C'est le ' Quoitija de d'Azzara. {Mus coypus. MoWn. eiOmel. ) Qui vit dans des terriers ; aux bords des rivières , dans unt RONGEURS. 197 grande partie cîe l'Amérique méridionale ; npproclie du cabiai par la taille , et lui ressemble par la couleur du poil , mais s'en dislingue par la finesse de ce poil , et surtout du duvet de sa base, par sa longue queue y le nombre de ses doigts^ etc.... Les Rats proprement dits. ( Mus. Cuv. ) *Ont partout trois molaires à tubercules mousses , dont l'an- térieure est la plus grande ; leur queue est longue et écail- leuse. Ces espèces sont fort nuisibles par leur fécondité et la voracité avec laquelle elles rongent et dévorent des substances . de toute nature. Il y en a trois qui sont devenues irès-commu- nes dans les maisons ; savoir : La Souris. ( Mus musculiis. Lin.) Bufî*. ; YIl, xsxix. Connue de tous les temps et de tout le monde, lié Rat ordinaire. ( Mus rattus. Lin. ) Buff. Ylf , xxxvr. ^ Dont les anciens n'ont point parlé , et qui paraît avoir pénétré en Europe dans le moyen âge. 11 est plus que double de la souris dans toutes ses dimensions. Son pelage est noirâtre. "Le Surmulot. [Mus decumanus. Pall.) Buff., VIII, xxvii. Qui n'est arrivé en Europe que dans le dix-buitiëme siècle, et qui est aujourd'hui plus commun que le rat à Paris et dans quelques autres grandes villes. Plus grand d'un quart que le rat, il en diffère encore par son poil brun-roussâtre et par sa queue à proportion plus longue. Ces deux grandes espèces paraissent originaires d'orient; nos vaisseaux les ont transportées partout aussi-bien que la souris. La Tartarie orientale et la Chine ont un rat égal au surmulot, à queue un peu plus courte, à mâchoires plus fortes, d'une teinte blonde, (c'est le if/, caraco. Pallas.) Giir., XXIII; Schreb., CLXXVIL ïgS MAMMIFÈRES. 11 y en a un autre aux Indes encore d'un quart plus fort que le surmulot, brun-roussâlre , un peu plus pâle à la tête, (le rat perchai de BufF. , Supp. YII, lxix.) On a moins observé les espèces de la taille de la souris. La Souris du Caire. ( M. Caliirinus. Geoff. , Descr. de l'Eg. mammif.)a des piquans au lieu de poils sur le dos j Arislote l'avait déjà remarqué. Nous ne connaissons en France qu'une espèce qui vive loin des maisons ; c'est le mulot {M. sjlvaticus,) Buff. ^ YJI, XLi, lequel ne surpasse guère la souris et s'en dislingue par son pelage roux. Il dévaste les bois et les cbamps (i). Les Hamst'ers. (Cricetus. Cuv.) Ont les mêmes dents que les rats, mais leur queue est courte et velue ^ et les deux côtés de leur bouche sont creusés , comme dans certains singes, en sacs ou en abajoues, qui leur servent à transporter les grains qu'ils recueillent dans leur demeure souterraine. Le Hamster commun , 3Iarmotte a" Allemagne ^ etc. {M. cricetus. L.) BuiGT.^ XIII, xiv. Est plus grand que le rat, gris-roussâtre dessus, noir aux flancs et dessous, avec trois taches blanchâtres de chaque côtéj ses quatre pieds sont blancs, ain^i qu'une tache sous la gorge et une sous la poitrine : il y en a des individus tout noirs. Cet animal , si agréablement varié en couleur , est un des plus nuisibles qui existent à cause de la quantité de grains qu'il ramasse, et dont il remplit son trou, qui a quelquefois jusqu'à sept pieds de profondeur. Il est commun (i) AceUe division appartiennent probablement il-/, agrarius , ni. mi- nulus , }?i. soricinus , tu. vagus , m. beUiUnus , m. purnilio , m. striatus , m. baiharus de Pal! . On ne peut encore Lien classer , ni le 772. pilo- rides , ni aucun des rats indiqués plutôt que décrits par Molina , parce qu'ils ne sont pas assez bien connus. C'est encoreici que devra venir l'énorme espèce du mus giganteus. Lin, Trans. Yïï , xxviii. nONGEURS. ^99 clans toutes les contrées sablonneuses qui's'étencîent depuis le nord de l'Allemagne jusqu'en Sibérie. Ce dernier pays produit beaucoup de petites espèces dé hamsters que M. Pallas a fait connaître (i). Une des espèces les plus extraordinaires , si elle était com- plètement authentique , serait le mus hiirs irais , de Shaw , originairedu Canada , cendré , dont les poches, quand elles sont remplies, sortiraient des deux côtés de la bouche et surpasseraient la tête en grosseur. On lui donne cinq ongles devant , dont les trois du milieu très-longs et propres à fouir , et quatre derrière ; sa queue est courte et sa taille approche de celle du surmulot. Les Gerboises. (Dipus. Gmcl. ) Ont les mcmes dents que les rats, une longue queue touffue au bout, une tête large, de grands yeux saillans, et surtout des extrémités postérieures d'une longueur démesurée en comparaison de celles de devant 5 ce qui les a fait nommer rats à deux pieds par les anciens. En efl'et , elles ne vont guère que par grands sauts sur leur|§ pieds de derrière. Leurs pieds de devant ont cinq doigts; dans ceux de derrière, le méta- tarse des trois doigts du milieu n'est formé que d'un seul os, comme ce qu'on appelle le tarse des oiseaux; il y a en outre, dans certaines espèces, de petits doigts latéraux {?-). Elles vivent dans des terriers et tombent en une léthargie profonde pendant l'hiver. (1) M. accedula , arenarius , phœus , songarus , fuiuncuhis. Pall. Glir. et Schreb. (2) Le nnis longlpes de Lin. , ou meridianus de Pall. , paraît devoir' for- mer un nouveau sous-genre. Le twnaricinus s'y joindra probablement, si ce n'est pas un loir : nous n'avons vu ni l'un ni l'autre. Il est vraisembla- ble qu'il faudra y rapporter le m, gerbillus d'Olivier , le îji. canadensis de Pennant et de bliaw ^ et le dipus indiens. Linn. Trans. Vill , vu. Ce * .sont les gerbiUas de Desmarels , et les mtriones d'Iiliger. ^00 MAMMIFÈRES. Le Gerhoa [M. sagitta.) BulF. , Supp A'I, xxxix et xl. A trois doigts seulement, grande comuie un rat, d'un fauTe-clalr dessus, blanche dessous, le flocon de la queue noir, le bout blanc. Depuis la Barbarie jusqu'au nord de la mer Caspienne. J/Alactaga. {M.jacuJus. ) Pall. , Glir._, XX, Scbreb.^ CCXX\I1I. A deux petits doigts latéraux (ï), les oreilles plus longues que la précédente, mais à peu près les mêmes couleurs. M. Pallas en a observé de trois grandeurs différentes, depuis celle du lapin jusqu'à celle du rat : ce sont peut-être autant d'espèces. On trouve l'une ou l'autre depuis lai Syrie jusqu'à l'Océan oriental et jusqu'au nord de l'Inde. Nous nous voyons obligés de séparer des rats et d'établir tout-à-fait comme genres les trois genres suivans : Les Rats-Taufes. (Spalax. Giildensledt. ) (2) m Ont les mêmes mâchelières que les rats, les hamsters et les gerboises, mais leurs incisives sont trop grandes pour être recouvertes par les lèvres; Textrémité des inférieures est en coin, c'est-à-dire, à tranchant transverse rectiligne et non en pointe; tous leurs pieds ont cinq doigts courts et cinq ongles plats et menus; leur queue est très-courte ou nulle, aussi- bien que leur oreille extérieure. Ils vivent sous terre, y creusent comme les taupes quoiqu'avec des înslru- inens bien moins puissans , élevant la terre comme (1) C'est par une erreur de Sam. Gmelin que Buffon a cte' induit à don- ner à Talactaga quatre doigts aux pieds de derrière ; il en a cinq. (2) Aspaîax , spalax y noms grecs de la taupe. r.ONGEURS. ^Oî elles , mais se nourrissant seulement de racines ; aussi leur œil est-il excessivement petit. Le Zemni, Slepez, ou Rat^Taupe aveugle. [^I. t/phlus. L.) Pall., Glir., YIII, Schreb. , CCVI. JN'a même point du tout d'œil visible au dehors ; mais quand on enlève sa peau, on trouve un très -petit poiqS noir qui paraît organisé comme un œil, sans pouvoir servir à la vision puisque la peau passe dessus sans s'ouvrir ni s'amincir , et sans j avoir moins de poils qu'autre part. Cet animal singulier a d'ailleurs un air tout-à-fait informe par sa grosse tête anguleuse sur les côtés^ par ses pieds courts et parce qu'il n'a aucune queue. A peu près de la taille de notre rat , d'un cendré tirant sur le roux, il bah ite tout l'orient de l'Europe et les parties voisines de l'Asie jusqu'en Perse. U se pourrait , comme le ditM. Olivier , qu'il eût donné aux anciens l'idée de faire la taupe lout-à-falt aveugle. Les Rats-Taupes du Cap. (Orycteré. Fr. Cuv. Bathyergus. lilig») (ï) Avec la forme, les pieds et les incisives tronquées des précédens, ont quatre mâchelières partout et les postérieures profondément échancrées au côté externe; leur œil est, quoique petit, à découvert, et ils ont une courte queue. On en connaît deux espèces. Le Rat- Taupe des Du7ies. {Mus maritimus. L.) Bulï". ^ Supp. VI , xxxviir. D'un gris blanchâtre , presque de la taille d'un lapin, éÀ Le petit Rat-Taupe du Cap, ( M, Capensis, ) BufF. , Supp. XI, xxxvr. Brun, une tacîie autour de l'œil, une autour de l'oreille^ (i) Bathyergus , qui travaille dans la piofondcur. Oryclcre ^ fonceur. '202 MAMMIFÈRES. une au vertex et le bout du museau blanc; grand comms un cochon d'Inde. Tous deux sont communs dans les environs du Cap de Bonne-Espérance^ et j creusent tellement la terre, qu'il est dangereux d'y courir à cheval (i). Les HelA3iys, Fred. Cuv, vulgairement lièvres- sauteurs, (Pedetes. îllig. )(2) Que l'on a placés jusqu'ici avec les gerboises, leur ressemblent en effet par leur tête large, leurs gros yeux, leur» longue queue, et surtout par la petitesse de leur train de devant et la grandeur de celui de derrière, quoique la disproportion en soit beaucoup moindre que dans les vraies gerboises. Les caractères particuliers des hélamys sont quatre mâchelières par- tout composées chacune de deux lames, cinq doigts aux pieds de devant armés d'ongles très - longs et pointus, et quatre à leurs grands pieds de derrière, tous distincts, même par les os du métatarse, et terminés par des ongles larges et presque semblables rr des sabots. Ce nombre de doigls est l'inverse de celui qui est le plus général parmi les rats. Leurs incisives inférieures sont tronquées et non pointues comme celles des vraies gerboises et de tous les autres animaux compris sous le genre des rats, les seuls rats- taupes exceptés. On n'en connaît qu'une espèce du Cap de Bonne- « (i) M. lUiger sépare le M. Capensls du Bathyergus , ou m, maritimus , pour le mettre avec le m. Hudsonius , et Vaspalax ou ses Georychus. Mais la coiilormation du mus Capensis est absolument la même que celle du m. maritimns, ainsi que nous nous en sommes assure's, {lyjlelamys f rat-sauteur. Pedetes , sauteur. RONGEURS. 203 Espérance, grande comme un lapin, fauve -clair, à queue îouiFue , noire au bout ( mus cafer, Pall. Dipus cafer. Gm.) BuET. , Supp. Yl , XLi. Grnelin avait déjà séparé du genre des rats Les Marmottes, ( Akctomys. Gm. ) (i) Qui ont avec les incisives inférieures pointues des autres animaux compris dans ce grand genre , cinq mâchelières de chaque côté en haut et quatre en bas toutes hérissées de pointes; aussi quelques espèces se déterminent-elles aisément à manger de la chair et prennent-elles des insectes aussi-bien que de l'herbe. Ce sont des animaux à jambes courtes, à queue velue médiocre ou courte, à tête large et aplatie, qui passent l'hiver en léthargie dans des trous profonds dont ils ferment l'entrée par un amas de foin. Ils vivent en société et s'apprivoisent aisément. On en connaît trois espèces dans l'ancien continent : La Marmotte des Alpes. ( M. Alpinus. L. ) BufF. , YIII, XXVIII. Grande comme un lapin , à queue courte , à pelage gris- jaunâtre, avec des teintes cendrées vers la tète. Elle vit dans les hautes montagnes immédiatement au-dessous des neiges perpétuelles. La Marmotte de Pologne ou Bobac. {M. hobac. L. ) j^Pall., Glir. , V, Sclireb. , GGIX. Grande comme la précédente, gris-jaunatre , avec des teintes rousses vers la tête. Habite les montagnes peu élevées et les collines depuis la Pologne jusqu'au Kamt^chalka creuse souvent dans les terrains les plus durs. ^ _ 4^:^ (i) ArcLo-mys , rat-ours. / 204 MAMMIFÈRES. Le Souslik ou Zizel, (M. ciiillus. L.) Buff., Supp., IIÎ, XXXI. Joli petit animal gris-brun^ onde ou taclieté de Liane par gouttelettes, qui se trouve depuis la Bolième jusqu'en Sibérie. Il a un goût particulier pour la cbair, et n'épargne pas même sa propre espèce. L'Amérique en a aussi quelques espèces (i). Les Ecureuils. (Sciurus. L. ) Que Ton a toujours regardés comme un genre à part;, se font reconnaître par leurs incisives infé- rieures très - comprimées , et par leur queue lon- gue , garnie de poils longs et épars , dirigés sur les côtés comme des barbes de plumes. Ils ont quatre doigts devant et cinq derrière. Quelquefois le pouce de devant se marque par un tubercule. On leur compte partout quatre mâchelières tuberculeuses , et une très-petite en avant y en haut y qui tombe de bonne heure. Ce sont des animaux légers , vivant sur les arbres , y nichant , se nourrissant de fruits , dont la tête est large , et les yeux saillans et vifs. On en compte beaucoup d'es[)èces dans les deux continens. U Ecureuil commun. {Sciurus vilîgaris.) Buff., VII, xxxn. D'un roux vif, les oreilles terminées par un bouquet de poils ; ceux du nord deviennent d'un beau cendré-bleuâtre en biver , et donnent alors la fourrure appelée /?^f//-gns : il y en a aussi des variétés brunes et noires. (i) Arct. mouax. Buff. Supplément III , :xxvni. — A. empêtra. Sêhrcb. CCX. RONGEURS. 205 Les espèces d'Amérique n'ont pas de pinceaux aux oreil- les. Tels sont ^^ JJEcureuil gris de Caroline, ( Sciuriis cinereus. Lin. ) Petit-Gris de Buff. , X , xxv. Plus grand que le nôtre , cendré , à ventre Liane. \J Ecureuil à masque , du même pays. ( Se. capistratus. Bosc. ) Se. cinereus, SchreL. ccxiii , B. Cendré , à tête noire , museau , oreilles et ventre Lianes. L'un et l'autre varient par plus de Lrun ou de noir, et de- Tiennent quelquefois tout noirs (i). La plupart des espèces de l'ancien continent sont auasî destituées de ces pinceaux. L'une des plus Lelles est Le grand Ecureuil des Indes, ( Se. maximus et maerou- rus (2). Gm. ) Buff., Sup. , VII, lxxii. Presque aussi grand qu'un chat, noir dessus, à flancs efe sommet de la tête d'un Leau marron vif j la tête, tout le dessous du corps et le dedans des memLres jaune pâle ; une Lande marron derrière la joue. Il LaLite sur les palmiers, et se plaît surtout au suc laiteux des noix de coco. Il y a aussi dans les pays cLauds quelques écureuils re- ïnarquaLles par les Landes longitudinales dont leur pelage egt varié. Tels sont Le Barharesque. ( Se. getulus. L. ) Buff. , X, xxvii. Dont les Landes s'étendent jusque sur la queue. Le Palmiste. ( ^s^. palmarum. L. ) Buff. X , xxvi. Il est proLaLle qu'il faudra distinguer des écureuils certaines espèces qui ont des aLajoues comme les Lamsters, et qui pas- (1) Le Se. vulpinus y le caroîinensis et le niger n'en paraissent que des variétés. (2) Il sufllt de comparer les figures de Pennant et de Sonnerai pour juger qu'elles représentent le même aaima!. 20G MAMMIFÈRES. sent leur vie dans des trous souterrains V Tamias lUîqer. ) Tel est âl^^ le suisse, (^c. striaîus. Lin. ) BufF. , X , xxviii. Qui se trouve dans tout le nord de l'Asie et de l'Améri- que , surtout dans les forêts de pins. Sa queue est moins fournie que dans l'écureuil d'Europe , ses oreilles rases , et son pelage brun avec cinq raies noires et deux blanchâtres. U Ecureuil de la haied'Eudson. {Se. Hadsonius.) Sclireb. ccxiv. A pelage brun-roux, avec une seule raie noire sur chaque flanc y en paraît très-voisin. On devra probablement distinguer encore les giierlinguets , espèces de l'Amérique méridionale , à longue queue, presque ronde , à scrotum énorme et pendant. BufF. , Sup. ^ VII , lxv , I-XVl (i). On a déjà séparé Les POLATOUCHES. ( pTEROMYS. CuV. ) Auxquels la peau de leurs flancs , s'étendant entre les jambes de devant et celles de derrière , donne la faculté de se soutenir en l'air quelques instans, et de faire de très-grands sauts. Leurs pieds ont de longs appendices osseux qui soutiennent une par- tie de celte membrane latérale. Il y en a une espèce en Pologne , en Russie et en Sibérie. ( Sciurus volans. ) Scbreb. , ccxxtii. Gris-cendré dessus, blanche dessous ;, grande comme uiY rat , la queue de la moitié de la longueur du corps seule- ment : elle vit solitaire dans les forets. Une du nord de l'Amérique. (i) Nous avons U'ouvé cepeudaut aux tamia et aux guerllnguets les mêmes molaires qu'aux écureuils et qu'aux polatouches. RONGEURS. 207 ( Se. volticcella. ) BulF. , X, xxi. Gris-roussâtre dessus, hlanclie dessous , moindre que la précédente, à queue seulement d'un quart moindre que le corps : elle vit en troupes dans les prairies tempérées de l'A- mérique septentrionale. Une dans l'arcliipel des Indes, presque grande comme un cliat -, le mâle d'un beau marron vif dessus , roux dessous j la femelle brune dessus , blancliâtre dessous. C'est le ( Se. petaurista. ) Ta^uan, Duff. , Sup. ^ IIî , xxi , et YIÎ , X.XVTI. Mais ce même archipel en produit aussi une petite. ( Se. satina, ) Brun foncé dessus, blanc dessous, qui se dislingue sur- tout des autres petites espèces, parce que sa membrane forme, ainsi que dans le taguan , un angle saillant très-aigu der- rière le poignet. Enfin M. GeofFroi a aussi séparé avec raison de ce genre Les Aye-Aye. Geoff. (Cheiromys. Cuv. ) (i) Dont les incisives inférieures encore beaucoup plus compri- mées, et surtout plus étendues d'avant en arrière que dans les écureuils , ressemblent à des socs de charrue j leurs pieds ont tous cinq doigts , dont quatre de ceux de devant sont excessivement allongés, et, dans ce nombre , le médius est beaucoup plus grêle que les autres ; dans les pieds de derrière , le pouce est opposable aux autres doigts ; en sorte qu'ils sont à cet égard ^ parmi les rongeurs , ce que sont les sarigues parmi les carnassiers On ne connaît qu'une es^jèce d'aje-aye découverte à Ma- dagascar par Sonnera t. . (Sciurus Madagascariensis.) Gm. , BulF. , Sup , YII , lxviii. Grande comme un lièvre , d'un brun mêlé de jaune , à queue longue et épaisse, garnie de gros crins noirs, à grandes (ï) Pteromys f rAt Rilé. Chçiromys : rat à main. 208 MAMMIFÈRES. oreilles nues. C'est un animal nocturne , dont les mouve^ mens sont pénibles , et qui vit claus un terrier. Il se sert de son doigt grêle pour porter les alimens à sa bouche. La seconde division des rongeurs , com- prend les genres qui n'ont que des rudimens de clavicules. Le plus facile à distinguer est celui des PoPtC-Epics. (Hystrîx. Lin.) Qui se font reconnaître au premier coup-d'œil par les piquans roides et aigus dont ils sont armés comme les hérissons parmi les carnassiers. Ce sont des ani- maux à quatre mâclielières partout , cylindriques , marquées sur leur couronne de quatre ou cinq em- preintes enfoncées. Leur langue est hérissée d'écaillés épineuses. On leur compte quatre doigts devant et cinq derrière , armés de gros ongles. Ils vivent dans des terriers ^ et ont beaucoup des habitudes des la- pins. Leur voix grognante j jointe à leur museau gros et tronqué , sont ce qui les a fait comparer au porc, l^e Porc-Epic commun o\x a crinière. [Hjst, cristata.h.) Buff. ;, XII; LI , i-ii. Plus grand qu'un lièvre , ijdes épines très-longues et très- fortes sur lô dos j une crinière de longues soies sur la tête et sur la nuque j la queue courte , terminée par des tuyaux ouverts , portés sur des pédicules , et qui sonnent beaucoup quand l'animal les secoue. D'Ilalie , de Grèce, (3e Barbarie, même des Inde-s orientales RONGEURS. 20g X'G Porc-Epic à queue prenante. ( Flist. prehensiiis'h.) Cuendu. Mai g. , Hoilzllaquatzin , Herm. (i). A queue longue et prenante y dépourvue d'épines dans sa îiioitié postérieure -, les épines courtes partout. Des parties chaudes de l'Amérique , où il se tient souvent sur les arbres. Le Porc-Epic à queue en pinceau. { Flist. Jasciculata. L.) A queue longue , terminée par un faisceau d'épines ap- platies comme des lanières de parcliemin • les épines du corps aplaties comme des lames d'épéej». Des Indes , au delà du Gange (2). Le Porc-Epic velu. (Hist. âorsata. L. ) Urson de BuiFon , XII , l.Y. A queue médiocre, les épines eu grande partie cacîiées dans le poil. Du nord de l'Amérique. Les Lièvres. ( Lepus. Lin. ) Ont aussi un caractère très-dislinclif , en ce que leurs incisives supérieures sont doubles, c'est-à-dire que chacune d'elles en a par derrière une autre plus petite. Leurs molaires , au nombre de cinq partout^ sont formées chacune de deux lames verticales sou- dées ensemble, et il s'en trouve en haut une sixième simple et très-petite. Il ont cinq doigts devant, qua- tre derrière , un énorme cœcum cinq à six fois plus (1) Ce mot veut dire en inexicain sarigue épineux, parce qu'il a !a queue prenante du sarigue. C'est le coemlou à longue queue. Buiï. Suppl. VII , pi. Lxxvrii. (3) C'est le porc-éplc de Malaca. Ruff. Suppl. VII , lxxvii. UhysLrlx macroura. Seb. I , pi. lu et Schreb. CLXX, doit lui ressembler beaucoup. Seulement on représente les laaières de sa queue cowrae formées de plu- sieurs renflemens qui resseiîîblcnt à autant de grains de riz. TOM. I, l4 a I O M A 31 1^1 1 F È R E s. grand que Festomac , et garni en dedans d'une lame spirale qui en parcourt la longueur. L'intérieur de leur bouche et le dessous de leurs pieds sont garnis de poils comme le reste de leur corps. Les LiÈvJiES proprement dits. ( Lepus. Cuv. ) Ont des oreilles longues, une queue courte, les pîeds de derrière bien plus longs, des clavicules imparfaites, l'espace sous orbitaire percé en réseau dans le squelette. Les espèces en sont assez nombreuses, et si semblables en- tre elles , qu'il est difficile de les caractériser. Le Lièi^re commun^ (Lepus iimidiis. L.) Buff. , Yll , xxxviii. D'un gris-jaunâtre, les oreilles plus longues que la télé d'un dixième, cendrées en arrière, noires à la pointe, a queue de la longueur de la cuisse , blancbe , avec une ligne noire en dessus. Tout le monde connaît cet animal, dont la cbair noire est agréable et le poil utile. 11 vit isolé , ne se terre point, cou- clie à plate terre, se fait cbasser en arpentant la plaine par de grands circuits, et n'a pu encore être réduit en do- mesticité. Le Lièvre variable. {Lepus variabilis, Pall.) Schreb. ccxxxv, B. Un peu plus grand que le commun , à oreilles et queug^ un peu plus courtes; celle-ci toute blancbe en tout temps y le reste du pelage gris en été et blanc en biver. Cet ani- mal , qui se trouve au nord et sur les hautes montagnes d» midi de l'Europe , a les mœurs du lièvre commun , mais sa chair est insipide. Le Lapin. ( Lepus cuniculus, L.) BuiF. , YI , l. Moindre que le lièvre, les oreilles un peu plus courtes que la tête, et la queue moindre que la cuisse ; pelage gri»- jnunâtre , du roux à la nuque , gorge et ventre blancbâtres, oi-eillcs grises sans noir , du brun sur la queue. RONGEURS. 211 Cet animal , originaire d'Espagne , est aujourd'hui ré- pandu dans toute l'Europe. Il vit en troupes dans des ter- riers, oii il se réfugie aussitôt qu'il est poursuivi. Sa chair , blanche et agréable , diffère beaucoup de celle du lièvre. En domesticité , le lapin multiplie infiniment , et prend de* couleurs et des poils très-variés. Les pays étrangers fournissent plusieurs espèces que Von ne distingue de notre lapin qu'en y mettant beaucoup d'at- tention. Telles sont Le Lapin de Sibérie. ( Lepus tolaï. Gm.) Schreb. ccxxxiv. Qui tient une sorte de milieu entre le lièvre et le lapin pour les proportions , et surpasse quelquefois le premier par sa taille. Sans faire des terriers , il se réfugie dans les fentes des rochers ou autres cavités. • Le Lapin d* Amérique, ( Lepus Americanus et Brasilien- sis. Gm. ) Lepus nanus. Schreb. , ccxxxiv y B. De la taille et presque de la couleur du nôtre , à pieds roussâtres , sans noir ni aux oreilles ni à la queue j niche dans les troncs d'arbres , et remonte souvent dans leur creux jusqu'à leurs branches. Sa chair est insipide et molle. D'autres ont avec notre lièvre une ressemblance tout aussi marquée. Tel est Le Lièvre d'Afrique. (^Lepus Capensis. Gm.) Geoff. ^quadr. d'Egypte. A oreilles plus longues que la tête d'un cinquième ^ pres- que de la taille et de la couleur de notre lièvre ; à pieds roussâtres un peu plus longs. 11 paraît se trouver d'une extrémité de l'Afrique à l'au- tre j du moins celui d'Egypte n« diffère-t-il pas de celui du Cap. Les Laoomys. Cuv. ( Laoomys. ) ( i ) Ont les oreilles médiocres, les jambes peu différentes entr« (i) Lagcmys , rat-lièvre. 212 MAMMIFÈRES. elles j le trou sous-oibitaire simple , des clavicules presque parfaites, et manquent de queue : ils font entendre souvent une voix fort aiguë. On n'en a encore trouvé qu'en Sibérie , et c'est Pallas qui les a fait connaître. (Glir. , pag. i et suiv. ) Le Lagomj'S nain. [Lepus pusillus.) Pall. j Glir. , I, Sclireb. , CCXXXVII. Gris-brun j grand comme un rat d'eau ; vit dans de petits terriers, en des contrées fertiles , de fruits et de bourgeons. Le Lagonrys gris. ( Lepus ogotonna. ) Pall. ^ Glir. , III , Sclireb., ccxxxix. ^ Gris très-pâle , a pieds jaunâtres, un peu plus grand que le précédent; niclie dans des tas de pierres, des fentes de rochers , etc...., où il amasse du foin pour l'hiver. Le Lagomj'-s pica: { Lepus Alpinus. ) Pall. , Glir. ; II , Sclireb. , ccxxxviii. Grand comme un cochon d'Inde , roux-jaunâtre ; habite les sommets les plus élevés des montagnes, où il passe l'été à choisir et à sécher les herbes dont il fait sa provision d'hiver. Ses tas de foin, quelquefois hauts de six ou sept pieds, sont vme ressource précieuse pour les chevaux des chasseurs de zibelines. Après les deux genres des porcs-épics et des liè- vres , il en vient que Linnœus et Pallas réunissaient sousle nom deCAviA, mais auxquels il est impossible de trouver d'autre caractère commun et positif que celui de leurs clavicules imparfaites , quoique les espèces qui les composent ne manquent pas d'ana- logie entre elles pour rha])itude du corps et pour les mœurs. Elles sont toutes du nouveau continent. Les Cabiais. ( Hydrochoerus. Erxleben. ) Ont quatre doigts devant et trois derrière , tous RONGEURS. 2l3 armés d'ongles larges et réunis par des membranes ; quatre mâchelières partout , dont les postérieures plus longues , composées de nombreuses lames sim- ples et parallèles; les antérieures de lames fourchues vers le bord externe dans 'les supérieures , vers Tin- terne dans les inférieures. On n'en connaît qu'une espèce. Capfhara de Marg. Capij-goua de d'Azz. Cawia capibara de Lin. Cahiai de BufF. , XII , xlix. Grande comme un coclion de Siam, à museau très-épais^ à jambes courtes , à poil grossier, brun jaunâtre , sans queue : elle habite en troupes dans les rivières de la Guiane et des Amazones. C'est un bon gibier, et le plus grand des rongeurs. Le castor seul en approche pour la taille. Les Cobayes , vulgairement Cochons d'Inde. ( Anoema. Fred. ^ Cuv. ) ( Cavia. lUig. ) Représentent les cabiais en petit; mais leurs doigts sont séparés ^ et leurs molaires n'ont chacune qu'une lame simple et une fourchue en dehors dans les su- périeures, en dedans dans les inférieures. On n'en connaît qu'une espèce , BufT. , YIII^ i, très- multipliée aujourd'hui en Europe , oii on en élève dans les maisons , parce qu'on croit que son odeur chasse les rats. Elle y varie en couleur comme tous les animaux domestiques. 11 y a lieu de penser qu'elle vient d'un animal d'Amérique nommé aperea , de même taille et de même forme y mais à pelage entièrement gris-roussâtre. On le trouve dans îe& bois au Brésil et au Paraguay. 2l/^ MAMMIFÈRES. Les Agoutis. Cuv, ( Ciiloromys. Fred. Cuv. Dasyprocta. Illig. ) Ont quatre doigts devant, trois derrière, quatre mâchelières partout presque égales, à couronne plate irrégulièrement sillonnée, à contour arrondi, échancré au bord interne dans les supérieures, à Texterne dans les inférieures. Ils ressemblentypar leur naturel et par leur chair ^ à nos lièvres et à nos lapins, qu'ils repré- sentent en quelque sorte aux Antilles et dans les parties chaudes de TAmérique. JJ Abouti ordinaire. [Cavia acuti. L.) Buff. , Vllî, t. A queue réduite à un simple tubercule, à poil brun , fauve sur la croupe dans le mâle, grand comme un lièvre. IJAcouchi. {Cavia acuchi» Gm. ) BufF., Supp. IIÏ,xxxvi. A queue de six ou sept vertèbres, poil brun dessus, fauve dessous , grand comme un lapin. Les Pacas. (Coelogenus. Fred. Cuv.)(i) Ont, avec des dents assez semblables à celles àes agoutis, un très-petit doigt de plus qu'eux au bord interne du pied de devant et un de chaque coté, également très-petit, au pied de derrière, ce qui leur fait cinq doigts partout. On remarque en outre une cavité creusée dans leur joue et qui s'enfonce sous un rebord formé par une arcade zjgomatique très-large et très-saillante. On dit que leur chair est fort bonne. Il y en a une espèce ou variété fauve et une brnne toutes deux tachetées de blanc. ( Cavia paca. L.) Buff. , X, xliii, Supp. III , XXXV. ^111, Il ■■■_--■■ • I rail ■ - • -^— — ^^ ■ ■ ■ -^ (i) Anœma , sans ïoxcQ\chloroniys , rat-jaune; dasyprocta , fesse velue j cœlogenus , joue creuse j /ij(//v cnocnis , cochon d'eau. r^ ii:> CINQUIÈME ORDRE DES MAMMII ÈRES. LES ÉDENTÉS Ou quadrupèdes sans incisives , formeront notre dernier ordre d'animaux onguiculés. Quoique réunis par un caractère négatif seule- ment 5 ils ne laissent pas que d'avoir entre eux quelques rapports positifs , notamment de gros ongles qui embrassent l'extrémité des doigts et se rapprochent plus ou moins de la nature des sabots ; de plus une certaine lenteur , un dé- faut d agilité 5 occasionné par des dispositions de leurs membres faciles à apercevoir ; mais ces ï'apports laissent encore des lacunes assez mar- ([uées pour que Tordre doive se diviser en trois tiibus. Les Tardigrades Formeront la première. Ils ont la face courte. Leur nom vient de leur excessive lenteur, suite d'une structure vraiment hétéroclite, oii la na- ture semble avoir voulu s'amuser à produire quelque chose d'imparfait et de grotesque. Le seul genre encore existant ou Les Paresseux. (Bradypus. L.) Ont des molaires cjliudiiques et des canines algues. 2l6 MAMMIFÈRES. plus longues que ces molaires, deux mamelles siîf la poitrine et des doigts réunis ensemble par la peau, et ne se marquant au-deliors que par d'énormes ongles comprimés et crochus, toujours fléchis vers le dedans de la main ou la plante du pied. Leurs pieds de derrière sont articulés obliquement sur la jambe et n'appuient que par le bord externe \ les phalanges de leurs doigts sont articulées par des gynglymes serrés, et les premières se soudent à un certain âge aux os du métacarpe ou du métatarse : ceux-ci finissent par se souder ensemble faute d'usage. A cette incommo- dité dans l'organisation des extrémités, s'en joint une non moins grande dans leurs proportions. Leurs bras et leurs avant-bras sont beaucoup plus longs que leurs cuisses et leurs jambes , en sorte que , quand ils marchent, ils sont obligés de se traîner sur leurs coudes ; leur bassin est si large et leurs cuisses telle- ment dirigées sur le côté, qu'ils ne peuvent rapprocher les genoux. Leur démarche est l'effet naturel d'une structure aussi disproportionnée (i). Ils se tiennent sur les arbres et n'en quittent un qu'après l'avoir dépouillé de ses feuilles, tant il leur est pénible d'en gagner un autre ; on assure même qu'ils se laissent tomber de leur branche pour s'éviter le travail d'en (i) M. Carlisle a observé que les artères des membres commencent par se diviser en une infinité de ramuscnles , qui se réunissent ensuite en ua tronc d'où partent les branches ordinaires. Celte structure se rencontrant aussi dans les loris, dont la démarche n'est guère moins paresseuse , il serait possible qu'elle exerçât quelque influence sur la lenteur des mouvemens. Au reste , les loris , l'orang-outang , le coaita, tous animaux très-lents, se font tous remarquer par la longueur de leurs bras. ÉDENTÉS. 217 descendre. Ils ne font qu'un petit qu'ils portent sur le dos. Les viscères de ces animaux ne sont pas moins singuliers que le reste de leur conformation. Leur estomac est divisé en quatre sacs assez analogues aux quatre estomacs des ruminans , mais sans feuillets ^ ni autres parties saillantes à Fintérieur , tandis que leur canal intestinal est court et sans cœcum. TJy^ï. {Bradypus tridactjlus, L. ) BuIF. , XIII, V et VI. Est l'espèce où la lenteur et les détails d'organisation qui la produisent sont portés au plus haut degré. Il a trois doigts ou plutôt trois ongles à chaque pied; le pouce et le petit doigt réduits à de petits rudimens cachés sous la peau et soudés au métatarse et au métacarpe; la clavicule, aussi réduite à un rudiment, est soudée à l'acromion. Les bras ont le double de longueur de ses jambes; le poil de sa tête^ de son dos et de ses membres est long, gros et sans ressort^ presque comme de l'herbe fanée, ce qui lui donne un air hideux. Sa couleur est grise, souvent tachetée sur le dos de brun et de blanc : plusieurs individus portent entre les épaules une taché d'un fauve vif que traverse une ligne longitudinale noire. On ignore s'ils forment espèce. Sa taille est celle d'un chat, et il porte une très-courte queue. C'est le seul mammifère connu jusqu'à ce jour qui ait neuf vertèbres cervicales. UUnaii. (Bradj-pûs didacijlus. Lw) Buff.^ XîII, i. Qui n'a que deux ongles aux pieds de devant et point de queue du tout, est un peu moins malheureusement or- ganisé que l'aï. Ses bras sont moins longs, ses clavicules complètes ; il ne se soude pas un si grand nombre d'os à ses pieds ni à ses mains; son museau est plus allongé, etc. 9.1 (S MAMM IF ÈRE S. Il est de moitié plus grand que Taï et d'un gris-bru» uniforme qui prend quelquefois une teinle roussâtre. Ces deux animaux sont originaires des parties chaudes de l'Amérique. Ils seraient probablement détruits depuis long-temps par les nombreux carnassiers de ce pays, s'ils n'avaient quelque défense dans leurs ongles (i). M. Shaw, Gen. zooL, a décrit, sous le nom de hradypus ursinus (Pbochilus. IHiger), un animal originaire des Indes, conduit vivant en Angleterre , de la taille et à peu près de la forme d'un ours , à cinq doigts armés d'ongles à tous les pieds, sans incisives, avec des canines et des molaires; mais celles-ci sont inégales entre elles, ce qui paraît déjà indiquer une différence générique d'avec les paresseux. Il est très-intéressant d'avoir une anatomie de ce singulier animal (2). La deuxième tribu comprend Les Edentés ordinaires A museau pointu. Les uns ont encore des mâchelières. Il y en a deux genres , Les Tatous. (Dasypus. L.) (3) Sont très-remarquables parmi tous les mammifères^ par le test écailleux et dur , composé de compartimens (1) Il est singulier que le par. didactyle ii*aitpas été connu avant Se'ba , et qu'on se soit obstiné long-temps d'après cet ignorant collecteur , à le dire cie Cejlan. Erxleben l'a soutenu d'Afrique , parce qu'il prenait pour lui le poto de Bosmann , qui est un galago. (Voyez ce dernier genre. ) II est de fait que l'unau ne vient que de TAmérique méridionale. (a) M. Buchaaan , Voy. dans le Mysore , tome II, p. 198, assure que c'est un véritable ours > et qu'il se nourrit de fourmis blanches , de fruits de sorgho , etc. (3) Tatou est leur nom brasilien. On les nomme aussi (j/uirquincho. Les Espagnols les appellent xlv. A douze ou treize bandes intermédiaires , la queue longue et couverte d'écaillés tuilées, les compartimens carrés plus larges que longs. C'est le plus grand des tatous ; il a quelquefois plus de trois pieds sans la queue. Les Orcytéropes. (Orycteropus. Geoff.) (i) Ont été long-temps confondus avec les fourmiliers , parce qu'ils usent^e la même nourriture, ont la même forme de tête, et que leur langue est aussi un peu extensible 3 mais ils s'en distinguent parce qu'ils ont des dents mâchelières et que leurs ongles sont plats, propres à fouir et non pas tranchans. La structure de leurs dents est différente de celle de tous les autres quadrupèdes; ce sont des cylindres solides traversés, comme des joncs à cannes , selon leur longueur, d'une infinité de petits canaux; leur estomac est simple, musculeux vers le pj'lore,leur'cœcum petit et obtus. On n'en connaît qu'une espèce. UOryctérojje du Cap. {Mj-rmecophaga Capensis. Pall.) Buff.^ Supp. Yl, XXXI. Que les Hollandais de cette colonie nomment cochon de terre. C'est un animal de la taille du blaireau , bas sur jambes, à poil ras, gris -brunâtre, à queue plus courte que le corps, également rase; il a quatre doigts devant, cinq derrière. Il liabite dans des trous qu'il creuse avec une extrême facilité. On mange sa chair. Les autres édentës ordinaires n'ont point ^»»^-^— ~ ■ I I I »— »-»— .^— .^i— - I 111^— — — W»— P»^— I II I .» (i) Orycteropus , qui a les pieds propres à fouir. 222 MAMMIFÈRES. de màchelîères, et par conséquent aucune sorte de dents ; il y en a aussi deux genres. Les Fourmiliers. (Myrmecophaga. L. ) Sont des animaux velus, à long museau terminé par une petite bouche sans aucune dent, d'où sort une langue filiforme, qui peut s'allonger beaucoup, et qu'ils font pénétrer clans les fourmilières et les nids des termites, où elle relient ces insectes par le moyen de la salive visqueuse dont elle est enduite ; leurs ongles de devant forts et trancbans , qui varient en nombre selon les espèces , leur servent à déchirer les nids de termites et leur fournissent une assez bonne défense. Dans l'état de repos , ces ongles restent toujours à demi-ployés en dedans , répondant à une callosité du poignet ; aussi l'animal ne pose-t-il le pied que sur le côté. L'estomac des fourmiliers est simple et musculeux vers le pylore, leur canal médiocre et sans cœcum (i). Ils vivent tous dans les parties chaudes et tempérées du Nouveau -Monde, et ne font qu'un petit qu'ils ont rhabitude de porter sur le dos. Le Tamanoir. {Mjrmecopha^a jubata.) BufF., X, XXIX, et Supp. III, Lv. Long de plus de quatre pieds, à quatre ongles devant, cinq derrière , à queue garnie de longs poils dirigés verti- calement dessus et dessous, à pelage gris-brun, avec une (i) Daubenton a fait connaître dans le F. didactyle deux très-petiis ap~ pendices qui peuvent, à la rigueur, être pris pour des caecums. Je me fcuis assuré qu^ils n'exiâtent point dans le tamandua. ÉDENTÉS. 223 bande oblique noire bordée de blanc sur cbaque épaule ; c'est le plus grand des fourmiliers. On assure qu'il se défend même contre le jaguar. 11 babile les lieux bas, ne grimpe point aux arbres, marche lentement. Le Tamandua. (Mj-rmecophaga tamandiia. Cuv. Mfrrn. tetradractjla et tridactyla, L.) Schreb., LXYI. A forme et pieds du précédent, mais de plus de moitié moindre ; sa queue à poil ras, prenante et nue au bout, lui sert à se suspendre aux branches des arbres. Il y en a de gris- jaunâtres , avec une bande oblique sur l'épaule , sensible seulement par le reflet , de fauves à bande noire , de fauves à bande, croupe et ventre noirs ^ enfin , d'entièrement noi- râtres. On ne sait pas encore si ces différences tiennent aux espèces. Le Fourmilier à deux doigts. ( Mj-rm. didactfla. Lin, ) Buff. X,xxx. Grand comme un rat , à poil laineux , fauve , une ligne rousse le long du dos , queue prenante et nue au bout , deux ongles seulement devant , dont un très-grand , quatre der- rière (i). Les Pangolins (2). ( MANis.'Lin.) vulgairement Fourmiliers écaillcux* Manquent de dents , ont la langue très-extensible, et vivent de fourmis et de termites , comme les four- (i) Le myrmecophaga tridactyla , L. Séba, pi. F. n'est qu'un taman- dua mal représente. Le m. striata , Shaw. Buff. Suppl. III, pi. ivi , est un coati dëfigurë par l'empailleur. (a) Pangoeling j dans la langue de Java , signifie , selon Séba, un ani- mal qui se roule en boule. On le nomme au Bengale badjarkita ou reptile de pierre j on l'appelle aussi carpe de terre. De» matelol» hollandais Ta- liaient nommé diable de Formose , etc. 2^4 MAMMIFÈRES. miliers proprement dits ; mais leur corps ^ leurs membres et leur queue sont revêtus de grosses écailles tranchantes y disposées comme des tuiles , et qu'ils relèvent en se mettant en boule quand ils veulent se défendre de quelque ennemi. Tous leurs pieds ont cinq doigts. Leur estomac est légèrement divisé dans le milieu : ils manquent de cœcum. On n'en trouve que dans l'ancien continent. Le Pangolin a queue courte. ( M. pentadactjla. Lin. M. hraclijura. Erxl.) BufF.^ X, xxxiv. Long de trois ou quatre pieds , à queue moindre que le corps. Des Indes orientales. C'est le Phattagen d'Llien , lib. XVI , cap. YI. Le Pangolin à longue queue. PJiatagin de Buff. ( M.telra- dacljla j Lin. M. macroura , Erxl. ) Buft". , X, xxxiv. Long de deux à trois pieds , à queue du double plus lon- gue que le corps , les écailles armées de pointes. Du Sé- négal, de Guinée j etc. (i), La troisième tribu des édentés comprend les animaux que M. Geoffroy désigne sous le nom de Monotrèmes , parce qu'ils n'ont qu'une ouverture extérieure pour la semence ^ l'urine et les autres excrémens. Leurs organes de la génération présentent des anomalies extraordi- naires ; quoiqu'ils n'aient point de poche sous le ventre , ils portent sur leur pubis les mêmes os surnuméraires que les carnassiers marsu- (i) Nous avons constalc la patiie dn pangolin à longue qucttc par le rap- port de M. Adanson et d'aunes voyageurs. ÉDENTÉSé 229 pîaiix ; les canaux déférens se rendent dans rurètre,quî s'ouvre dans le cloaque à la base de la verge , et celle-ci n'est point percée , n'est pas même creusée d'un sillon pour conduire la se- mence. Ils n'ont pour toute matrice que deux canaux ou trompes qui s'ouvrent séparément dans Turètre , lequel donne dans le cloaque. Comme enfin il a été impossible jusqu'à pré- sent de leur découvrir des mamelles , on eu- est à savoir si ces animaux sont vivipares ou ovipares. Ils ne présentent pas moins de singu- larités dans leur squelette, surtout à cause d'une sorte de clavicule commune aux deux épaules , placée avant la clavicule ordinaire et analogue à la fourchette des oiseaux. Enfin , outre leurs cinq ongles à tous les pieds , les mâles portent à ceux de derrière un ergot particulier attaché sur l'astragale, et comparable à celui de cer- tains galinacés. Ces animaux n'ont pas de conque externe à l'oreille et leurs yeux sont fort petits. Les monotrèmes ne se trouvent qu'à la Nou- velle-Hollande 5 oîi ils n'ont été découverts cjue depuis que les Anglais s'y sont établis. On éa connait deux genres. TOME I î > 2 26 MA m M I F È Px E s. Les Echidnés. (Echidna. Cuv. Tachyglossus. Illig. ) autrement Fourmiliers épineux. Leur museau allongé , terminé par une petite bou- che, contient une langue extensible comme celle des fourmiliers et des pangolins. Aussi vivent-ils de fourmis comme ces deux genres. Ils n'onl point de dents; mais leur palais est garni de plusieurs rangées de petites épi- nes dirigées en arrière. Leurs pieds courts ont cliacun cinq ongles très4ongs , très -robustes et propres à creuser, et tout le dessus de leur corps est couvert d'épines comme celui du hérisson. Il parait qu'au moment du danger , ils jouissent également de la faculté de se rouler en boule. Leur queue est très- courte; leur estomac est ample, et presque globu- leux , et leur cœcum médiocre; leur verge se termine par quatre tubercules. On en connaît deux espèces. ïJEchidné épineux. {Echidna histrix. ) { Ornithorhjnchus histrix. Home. Myrinecophaga aculeata. Sliaw. Tout couvert de grosses épines. UEchidné soyeux. ( Echidna setosa, ) ( Ornit/tor. setO" sus. Ho aie. ) Couvert de poils, parmi lesquels les épines sont à demi- cactiées. Les Ornithorinques. ( Ornithorhynchus. Blumenbach. Platypus. Shaw. ) Leur museau allongé , et en même temps singuliè- rement élargi et aplati , offre la plus grande ressem- blance extérieure avec le bec d'un canard , d'autant | )lus que ses bords sont garnis de même de petites lames ÉD ENTES. l'in transverses. 11 n'y a de dents que dans le fond de la bouclie , au nombre de deux partout, sans racines , à couronnes plates , et composées, comme celles de Torictérope , de petits tubes verticaux. Les pieds de devant ont une membrane qui non-seulement réunit les doigts, mais dépasse beaucoup les ongles 3 dans ceux de derrière , la membrane se termine à la racine des ongles , deux caractères qui , avec la queue aplatie, font des ornithorinques des animaux aqua- tiques. Leur langue est en quelque sorte double , une dans le bec , hérissée de villosités, et une autre sur la base de la première, plus épaisse , et portant en avant deux petites pointes charnues. L'estomac, est petit, oblong, et a le pylore près du cardia. Le cœcum est petit : on voit dans l'intestin beaucoup de lames saillantes et parallèles. La verge n'a que deux tubercules. Les ornithorinques luibitent les ri^ vièrcs et les marais de la Nouvelle-Hollande , près du port Jackson. On n'en connaît que deux espèces-, l'une à poil rous- sâtre , menu et lisse. ( Ornithohjndus paradoxus. Bluin. ) L'autre à poilhruo-noiràtre, aplati etciêpu. Peut-être ne sont - ce que des variétés d'âge. Yoy. de Pérou , I ^ pi. xxxiv. SIXIÈME ORDKE DES MAMMIFÈRES. LES PACHYDERMES, Les édentés terminent la série des animaux ODgnIculés 5 et nous venons çle voir qu'il en est 228 Mammifères. quelques-uns dont les ongles sont si grands et enveloppent tellement rextrémité des doigts , qu'ils se rapprochent jusqu'à un certain point des animaux à sabots. Cependant ils ont encore la faculté de ployer ces doigts autour des divers objets et de saisir avec plus ou moins de force. L'absence entière de cette faculté caractérise les animaux à sabots; se servant de leurs pieds uni- quement comme de soutiens , ils n'ont jamais de clavicules ] leurs avant-bras restent conti- nuellement dans l'état de pronation , et ils sont réduits a paître les végétaux ; leurs formes comme leur genre de vie offrent beaucoup moins de variétés que celles des onguiculés ; et Ton ne peut guère y établir que deux ordres , ceux qui ruminent et ceux qui ne ruminent point; mais ces derniers, que nous désignons en commun sous le nom de pachydermes ^ didmet- tent quelque subdivision en familles. La première sera celle des Pachydermes à trompe et à défenses^ ou Proboscidiens (i). Qui ont cinq doigts a tous les pieds, bien complets dans le squelette , mais tellement encroûtés dans la peau calleuse qui entoure le ( I ) Les probosc idiens ont divers rapports avec certains rongeurs j i *' leur» grandes incisives i 2° leurs mâcfielières formées souvent de lames parallèles^ 5" la forme de plusieurs de Ipurs os , etc. PACHYDERBÎES. 2 2g pîed 5 qu'ils n'apparaissent au dehors que par les ongles attachés sur le bord de cette espèce de sabot. Les canines et les incisives proprement dites leur manquent , mais dans leurs os inci- sifs sont implantées deux défenses qui sortent de la bouche et prennent souvent un accroisse- ment énorme. La grandeur nécessaire aux al- véoles de ces défenses rend la mâchoire supé- rieure si haute et raccourcit tellement les os du nez, que les narines se trouvent dans le squelette vers le haut de la face ; mais elles se prolongent dans l'animal vivant en une trompe cylindrique, composée de plusieurs milliers de petits muscles diversement entrelacés , mobiles en tout sens , douée d'un sentiment exquis , et terminée par un appendice en forme de doigt. Cette trompe donne à l'éléphant presque eiutant d'adresse que la perfection de la main peut en donner au singe. Il s'en sert pour saisir tout ce qu'il veut porter a sa bouche et pour pomper sa boisson , qu'il lance ensuite dans son gosier, en y recour- bant cet admirable organe , et il supplée ainsi à un long cou, qui n'aurait pu porter cette grosse tête et ses lourdes défenses. Au reste, les parois du crâne contiennent de grands vides qui ren- dent la tête plus légère ; la mâchoire inférieure n'a point d'incisives du tout ; les intestins sont 2 3o MAMMIFÈRES. très-volumineux , Testomac simple , le coecuni énorme , les mamelles , au nombre de deux seulement , placées sous la poitrine. Le petit tette avec la bouche et non avec la trompe. On ne connaît dans la nature vivante qu'un genre de proboscidiens , qui est celui des r Eléphans. ( Elephas. L. ) Lequel comprend les plus grands des niammilëres terrestres. Le service étonnant qu'ils tirent de leur trompe , à la fois instrument agile et vigoureux , organe du tact et de l'odorat , contraste avec leur as- pect grossier et leurs lourdes proportions ; et comme il se joint à une physionomie assez imposante , il a coniribué a faire exagérer fintelligence de ces ani- maux. Après les avoir étudiés long-temps , nous n'a- vons pas trouvé qu'elle approchât de celle du chien ni de plusieurs autres carnassiers. D'un naturel d'ail- leurs assez doux, les eléphans vivent en troupes sous la conduite des vieux mâles. Ils ne se nourrissent que de végétaux. Leur caractère distînctif consiste en des mâche- lières dont le corps se compose d'un certain nombre de lames verticales , formées chacune de substance osseuse , enveloppées d'émail , et liées ensemble par une troisième substance appelée corticale , sembla- bles en un mot à celles que nous avons vues dans les cabiais et dans plusieurs autres rongeurs. Ces mâ- chelièressesucc(Vient,non pas verticalement, conïme lîds mâchelicres de remplacement succèdent à nos PACHYDERMES. 2'yl mâclielières de lait, m ùs d'arrière en avant, de fa- çon qu'à mesure qu'une dent s'use , elle est en même temps poussée en avant par colle qui vient apris; en sorte que l'ëlépliant a tantôt une , tantôt deux nta- clielièrts de c^aqjie côté , quatre ou huit en tout, selon leri époques. Les premières de ces dents ont peu de iatnes , et celles qui leur succèdent en ont toujours davantage. On ditque certains eléphans clian- gent airisi jusqu'à huit fois de mâclielières. lis ne chan- gcleux complètement réduite»^ à l'état domestique (f). Le Chameau à deux bosses. {Camelus bacîrianus. L.) BuIF., XI, xxu. Originaire du centre de l'Asie , et qui descend beaucoup moins vers le midi que Le Chameau à une seule bosse. ( Camelus dromedariur, L. ) Buir., XI, IX. Qui s'est répandu d'Arabie dans tout le nord de l'Afrique et dans une grande partie de la Syrie , de la Perse, etc. Le premier est le seul qu'on emploie en Turqueslan, au Thibet, etc.-, on en conduit jusque près du lac Baïcal. Le second est assez connu par sa nécessité pour traverser le désert et comme seul moyen de liaison des pays qui y confinent. Le chameau à deux bosses va mieux daas les terrains humides; il est plus grand et plus fort que l'autre. Dans le temps de la mue, il se dépouille enlièrement de son poil. C'est le chameau à une seule bosse qui porte le plus loin la sobriété. Le dromadaire en est proprement une va- riété plus légère et plus propre à la course. La chair et le lait des chameaux servent à la nourriture^ (i) Pallas rapporte , sur la foi des Buchares et des Tartares , qu'il y a des chameaux sauvai:;es daus 1rs ddsert» du milieu de l'Asie 5 mais il faut remarquer que les Calmouques, par principe de religion, donnent la. ii!)eité à toutes FOi'tes d'animaux. RUMINANS. !l5l et leur poîl au vêtement des peuples qui les possèdent. Tous deux deviennent presque inutiles dans les terrains pierreux. Les Lamas. (Auchenia, Illiger. ) Ont les deux doigts séparés et manquent de loupes. On n'en connaît aussi que deux espèces bien distinctes , l'une et l'autre du Nouveau-Monde, et beaucoup plus petites que les deux précédentes. Le Lama ou, dans l'état sauvage, Guanaco. (Camelus llacma, L. ) BulF. , Supp. YI, xxvii. Grand comme un cerf, à pelage grossier et châtain, qui varie de couleur en domesticité. C'était la seule bête de somme du Pérou quand on en lit la conquête ; il porte cent cinquante livres, mais ne fait que de petites journées. La Figogns ou Paco. ( Camelus Ficunna, L. ) Buff. , Supp. VI ^ XXVIII. Grande comme une brebis, couverte d'une laine fauve, d'une finesse et d'une douceur admirables, qui donne des étoffes précieuses ; elle pend en longues soies sOus la poitrine. Les Ciîevrotains. ( Moschus. L. ) Beaucoilp moins anomaux que les chameaux, ne diffèrent des ruminans ordinaires que par Tabsence des cornes, par une longue canine, de chaque côté I de la mâchoire supérieure, qui sort de la bouche dans les mâles, et enfin parce qu'ils ont encore dans leur squelette un péroné grêle qui n'existe pas même dans les chameaux. Ce sont des animaux charmans par leur élégance et leur légèreté. Le Musc, {Moschus moschiferus, L.) Buff. , Supp. VI , XXIX. Est l'espèce la plus célèbre. Grande comme un cbevreuil, presque sans queue ) elle est toute couverte d'un poil si gros 252 ' MAMMIFÈRES. et si cassant, qu'on pourrait presque lui donner le nom d'épines ; mais ce qui la fait surtout remarquer, c'est la poche située en avant du prépuce du mâle, et qui se remplit de celle substance odorante si connue en médecine et en parfumerie sous le nom de musc. Celte espèce parait propre à cette région âpre et pleine de rochers, d'où descentlenl la plupart des fleuves de l^Asle, et qui s'étend entre la Sibérie , la Chine et le Tliibet. Sa vie est nocturne et solitaire , et sa timidité extrême. C'est au Thibet et au Tunquin qu'elle donne le meilleur musc; dans le nord, cette substance n'a presque pas d'odeur. Les autres chevrotains n'ont point de bourse à musc. Ils vivent tous dans les pays chauds de l'ancien Con- tinent (i) ; ce sont les plus petits et les plus élégans de tous les rurainans (2), Tout le reste des rumînans a , au moins dans le sexe inâle , deux cornes ^ c'est-a-dîre , deux proéminences plus ou moins longues des os frontaux , qui ne se trouvent dans aucune autre famille d'animaux. Dans les uns ces proéminences sont revêtues d'un étui , de substance élastique 5 compo- sée comme de poils agglutinés ^ qui croit par couches , et pendant toute la vie; on donne en particulier le nom de corne à la substance de cet étui 5 et lui-même porte celui de corne (1) Le moschus Americanus , établi d'après Séba , n'est qu'un jeune ow une femelle d'un des cerfs de la Guiane. (1) Moschus pYgtnœus , Buff. XH, xlii. Moschus memina , Schreb. ccxliii. Moschus Javaiiicus , BuiY. supp. VI, xxx* RUMINANS, 253 creuse. La proéminence qu'il enveloppe croît comme lui pendant toute la vie et ne tombe ja- mais. Telles sont les cornes des bœufs j des moutons , des chèçres et des antilopes. Dans d'autres , les proéminences ne sont en- veloppées cjue d'une peau velue , qui se conti- nue avec celle de la tête , et qui ne se détruit point 5 ces proéminences ne tombent pas non plus ; la seule girafe en a de telles. Enfin 5 dans le genre des cerfs , les proémi- nences couvertes pendant un temps d'une peau velue comme celle du reste de la tête ;> ont a leur base un anneau de tubercules osseux , qui, eu grossissant , compriment et oblitèrent les vais- seaux nourrissiers de cette peau. Elle se dessè- che et est enlevée ; la proéminence osseuse mise à nu 5 se sépare au bout de quelque temps du crâne auquel elle tenait ; elle tombe , et l'ani- mal demeure sans armes. Mais il lui en repousse bientôt de nouvelles , d'ordinaire plus grandes que les précédentes, et destinées à subir les mêmes révolutions. Ces cornes , purement os- seuses, et sujettes à des changemens périodi- ques 5 portent le nom de bois. Les Cerfs. (Cervus.) ^ Sont donc tous les ruminans dont la tête est armée de boisj mais^ si l'on excepte l'espèce du rhenne^ 254 MAMMIFÈRES. les lemelles en sont toujours dépourvues. La substance de ce bois, quand il a acquis tout son développement, est un os très-dense sans pores ni sinus; sa figure varie beaucoup selon les espèces, et même, dans chaque espèce , selon Tâge. Les cerfs sont des animaux très-rapides à la course, vivant généralement dans les forets, d*herbes, de feuilles, de bourgeons d'arbres, etc. ^ On distingue d'abord les espèces à bois aplati en tout ou en partie ; savoir : UJElan, {C. alces. L. ) Elk ou Elend dans le nord de l'Europe, Moose-Deer des Anglo-Américains, Orignal ^ des Canadiens. BuiF. , Supp. VII, lxxx. Grand comme un cheval et quelquefois davantage, â jambes élevées, à museau cartilagineux et renflé ; une espèce de goitre ou de pendeloque diversement configurée sous la gorge j le poil toujours très-roide , et d'un cendré plus ou moins foncé. Le bois du mâle, d'abord eu dague, ensuite divisé en lanières, prend, à l'âge de cinq ans, la forme d'une lame triangulaire , dentelée au bord externe et portée sur un pédicule. Il croît avec l'âge jusqu'à peser cinquante ou soixante livres, et à avoir quatorze andouillers ou dente- lures à chaque corne. L'élan habite en petites troupes les forêts marécageuses du nord des deux conlinens ) sa peau est précieuse pour les ouvrages de chamoiserie. Jj^Ehenne, ( C. Tarandus.) Buff. , Supp. III, xvjii, his. Grand comme un cerf, mais à jambes plus courtes et plus grosses; les deux sexes ont des bois divisés en plusieurs branches, d'abord grêles et pointues, et qui finissent avec l'âge par se terminer en palmes élargies et dentelées ; son poil, brun en été, devient presque blanc en hiver. Le rhenne n'habite que lescontrées glaciales des deux Continens. C'est l'animal si célèbre par le service qu'en lirenl les BUMINANS. 255 Lapons, qui en ont de nombreux troupeaux, les conduisent l'été dans les montagnes de leur pays , les ramènent l'hiver dans les plaines , en font leurs bètes de somme et de trait, mangent leur chair , leur lait , se vêtissent de leur peau , etc. Le Daim. ( C, Dama. L. ) Buflf. , YI, xxvii etxxviii. Moindre que notre cerf, en hiver d'un brun-noirâtre , en été fauve tacheté de blanc , les fesses en tout temps blanches, bordées de chaque côté d'une raie noire , la queue plus longue qu'au cerf, noire en dessus, blanche eu dessous- Le bois du mâle est rond à sa base avec un andouiller pointu , aplati et dentelé en dehors dans le reste de la longueur j passé un certain âge, il rapetisse et se divise irrégulièrement en plusieurs lanières. Cette espèce , qui est le plaiiceros et non le dama des anciens, est commune dans tous les pays d'Eu- rope j il s'en trouve quelquefois une variété noire sans taches. Les espèces à bois ronds sont plus nombreuses; celles de^ pays tempérés changent aussi plus ou moins de couleur en hiver. Le Cerf commun, {Cervus elaphus,) Buff., YI, IX, X, XII. A pelage en été fauve-brun , avec une ligne noirâtre , et de chaque côté une rangée de petites taches fauve-pâle le long de l'épine ; en hiver, d'un gris-brun uniforme; la croupe et la queue en tout temps fauve-pâle. Il est naturel des forets de toute l'Europe et de l'Asie tempe'rée. Le bois du mâle est rond et vient la seconde année ; d'abord en forme de dagues , il prend ensuite plus de branches ou d'andouillers à mesure qu'il avance en âge, et se couronne d'une espèce d'empau- mure de plusieurs petites pointes. Le très-vieux cerf noircit, et les poils de son col s'allongent et se hérissent, et c'est alors \ ce qu'Aristote nomme /2i/7pe7a/7/?AXà\i ,\e £^ouazou poucou de Dazzara , il serait de la taille de notre cerf, de couleur roussùtre , avec le dessus de la queue et le bout des pieds noirs, et recliereherait les lieux humides. C'est son bois que Pennant représente sous le nom de cervus Mexicanus. Le gouazou pita de Dazzara que nous avons au Muséum , est plus petit qu'un chevreuil , d'un roux marron vif , avec du blanc au botit de la mâchoire inférieure. Nous avons encore vu deux têtes h dagues simples , d'un fauve-gris , l'une de la taille d'un daim, l'autre de celle d'un chevreuil. Celle-ci porte le nom de. eariacou ù Cayeuae. huminâns, 2^9 Les Ruminans a cornes creuses. Sont plus nombreux que les autres, et l'on a été obligé de les diviser en genres d'après des caractères assez peu importans, tirés de la forme de leurs cornes, et des proportions de leurs di- verses parties. M. Geoffroy y a joint avec avantage ceux que donne la substance de la proéminence frontale ou du noyau osseux de la corne. Les Antilopes. (Antilope. ) (i). Ont la substance de leur noyau osseux solide et sans pores ni sinus , comme le bois des cerfs. Elles ressemblent d'ailleurs aux cerfs par les larmiers , par la légèreté de leur taille et par la vitesse de leur course. C'est un genre très-nombreux , qu'on a été obligé de subdiviser principalement d'après la forme des cornes. a. Cornes annelées , à double ou triple courbure , pointes en avant , ou en dedans, ou en haut. La Gazelle. {^Ant. dorcas. Lin. ) BufF. , Xïî ^ xxiii, A cornes rondes , grosses , noires ; la taiile et la forme élé- gantes du clievreuil ; fauve-clair dessus ^ blanc dessous , une bande brune le long de cliaque flanc , un bouquet de poils à chaque genou , une poche profonde à chaque aine. (i) Ce nom n"'est pas ancien 5 il est corrompu d'antholopos , que l'on trouve dans Eustathius , auteilr du temps de Constantin. La gazelle com- mune a été bien décrite par Élien sous le nom de dorças , qui est propre- ment celui du chevreuil» Gazd est arabe. 200 MAMMIFÈRES. Elle vit dans tout le nord de l'Afrique y en troupes innom- brables y qui se mettent en rond quand on les attaque , et présentent les cornes de toute part. C'est la pâture ordinaire du lion et de la panthère. La douceur de son regard fournit des images nombreuses à la poésie galante des Arabes. La Corinne. {^Ant.corinna. Gm. ) BuiF.XlI, xxvn. N'en diffère que par des cornes beaucoup plus grêles. Ce n'est peut-être qu'une variété. Le Kevel. ( Ant, kevella. Gm. ) Buff. , XH , xxvi. Est encore à peu près semblable ; mais ses cornes sont comprimées à leur base , et ont des anneaux plus nom- breux. On ne prétend le distinguer lui-même de Vahu d« Kœmpfer , ou tsejyrain des Persans et des Turcs ( y^nt. suh- gutturosa, Gm.) , que parce qu'on a remarqué à celle-ci un« légère saillie sous la gorge. Le Dseren des Mongoles, Iloang-j^ang. , ou Chèvre jaune des Chinois. ( Ant. guiturosa. Pall.) Scbreb. , cclxxv. Présente encore à peu près les mêmes distributions de couleurs et les mêmes cornes que la gazelle proprement dite j mais sa taille approche de celle du daim, et le mâle a une forte protubérance produite par son larynx, et une poche assez grande sous le ventre. La femelle n'a pas de cornes. Cette espèce vit en troupes dans les plaines arides du milieu de l'Asie , et ne peut souffrir l'eau ni les forêts. Le Springbock ou Gazelle à bourse. ( Ant. euchore. Forster. ) Buff. , Sup. , YI , pi. xxi. Remplit de ses troupes le midi de l'Afrique. Plus grande que la gazelle , mais de même forme et de même couleur , elle se distingue par un repli de la peau de la croupe , garni de poils blancs , qui s'ouvre et s'élargit à chaque saut qu'elle fait. RUMINANS. 261 Le Saïga. ( AnL Saïga. Pall.) Colus de Strabon. Schreb. , CCLXXVI. Qui habile la Hongrie et le midi de la Pologne et de la E-iîssie, a encore les cornes comme la gazelle , mais jaunâ- tres et transparentes. Il est grand comme un daim. Son pe- lage, fauve en été, devient d'un gris-blanchâtre en hiver; son museau cartilagineux , gros , bombé , à narines Irès- ouvertes , le force de paître en rétrogradant. 11 se réunit quelquefois en troupes de plus de dix mille. U Antilope des Indes, {Ant, cen^icapra.VàW.) Buff., Sup., YI, XVIII et XIX. Encore Irès-semblable à la gazelle ; mais ses cornes sont courbées trois fois. On en fait aux Indes des armes offen- sives, en les unissant deux à deux , les pointes opposées. La femelle n'en porte pas (i). b. Cornes annelées , à double courbure, mais en sens con- traire des précédentes , et la pointe en arrière. Le Bubale des anciens ( Ant. bubalis. Lin. ) , vulg. Fâche de Barbarie. Buff. , Sup. VI, xiv. A proportions plus lourdes que les autres espèces , à tête longue et grosse, de la taille dû cerf, à pelage fauve, ex- cepté le bout de la queue , qui est terminé par un flocon noir. Commune en Barbarie. Le Caama j ( Ant. caama. Cuv. ) , vulg. Cerf du Cap chez les Hollandais. BufF. , Sup., VI, pi. xv. Semblable à la précédente , mais à courbures des cornes plus anguleuses ; le tour de leur base , une bande sur le bas (i) A cette subdivision appartiennent encore Vant, pourpre (ant. py- garga ) Schr. CCLXXIII, et le coba ( ant. Senegalensis) dont on ne con- naît que les cornes. Buff. XII, pi. xxxii , 2 , à moins qu'il ne soit le même que le Paîlah de Samuel Daniels , Afric. Scener. pi. ix , cas où il ressemblerait beaucoup à la gazelle , mais serait plus grand. 202 MAMMIFÈRES. du clianfrein, une ligne sur le cou, une bande longltodinaîe sur chaque jambe et le bout de la queue noires. Commune au Cap. c. Cornes annelées, droites ou peu courbées. JJOrjx ( ^nt. Orjx. Pall. ) , mal à propos nommé Pasan par Buffon, Sup., VI, pi. xvii. Chamois du Cap des Hollandais. Grand comme un cerf; à cornes grêles^, longues de deux ou trois pieds , droites , pointues , rondes, annelées oblique- quement au tiers inférieur , plus petites dans la. femelle ; à poil cendré ; à tête blanche bariolée de noir ; une bande noire sur l'épine et une à chaque flanc j une tache marron foncé sur l'épaule et une sur les cuisses ) la queue longue et noirâtre , et le poil de l'épîne dirigé vers la nuque. Cet ani- mal singulier est l'oryx d'Elien , et c'est sur quelque indi- vidu qui aura perdu une corne, que l'on se sera fait l'idée de la licorne , si fameuse par les discussions qu'elle a oc-^ casionnées. On le trouve au nord du Cap et dans l'intérieur de l'Afrique. Ses sabots , plus longs qu'aux autres es- pèces, lui donnent la facilité de grimper sur les rochers , et il fréquente en effet de préférence les contrées monta- gneuses (i). d' Cornes annelées , à courbure simple , la pointe en arrière» JJuéntilope bleue {Ant. leucophœa. Gm. ), vulg. Chèvre bleue , nommée mal à propos Tseiran , Buff. , Supplem. YI , pi. XX. Un peu plus grande que le cerf, d'un cendré-bleuâtre. (i) "Vant. leucoryx , Schr. CCLVI. B, et Vant. gazeUa ne paraissent que des var. de Voryx , mais le klip-springer ( ont. orcotragus ) Buffon , Supp. VI , pi. XXII ,• la gritnme ( ant. grimmia ) id. ib. III , pi. xiv , et le guevey{ant, pygtnea ) ont des cornes courtes , si peiv courbées , qu'on pourrait les rapporter à cette section. Le duiher ou chèvrç plongeante du Cap , qu'AlIamand avait confondu avec la grinune ,'ei Vourebi {ant. $ço^ paria , Schr. CCLVI) paraissent en être très-ijéisins. RUMINAN5. 263 lescornes grandes dans les deux sexes , uniformément cour- bées , et à plus de vingt anneaux. JJjdntiîope chevaline, {jint, Equina. Geoff. ) Grande comme un cheval, gris-roussâlre, tête brune, une tache blanche devant chaque œil, une crinière sur le cou , etc. e. Cornes annelées, à courbure simple , la pointe en avant. luQNan^uer^Ant dama. Lin. ) , probablement le Dama de Pline. BuiF. , XII, pi. xxxiv. Grand comme un chevreuil , fauve , le cou , le dessous du corps et le derrière blancs. Du Sénégal (i). f. Cornes à arête spirale. Le Canna. {Jlnt.oreas.VdW..") Elan du Cap des Hollandais, nommé mal à propos Coudons par Buff. , Supp. VI, pi. XII. Grand comme les plus forts chevaux, de grosses cornes coniques droites entourées d'une arête spirale, pelage grisâti'e , une petite crinière le long de l'épine , une espèce de fanon sous le cou, la queue terminée par un flocon. Il vit en troupes dans les montagnes au nord du Cap (2). Le Coudons, ( Ant, strepsiceros. Pall.) nommé mal à propos Condoma par Buff., Supp. VI, pi. xiii. Grand comme un cerf, gris-brun rayé en travers de blanc, de grandes cornes au mâle seulement, lisses , à (1) A cette subdivision appartiennent encore le nagor (ant. redwica. ) , Buff. XII , pi. XLVi ,' le rict-reehock ou ani^ de roseaux ( mit. eleotragus , Schr. CCLXVI , ant. arimdinacea. Shaw. ) Buff. Supp. VI , pi. xxiir et XXIV. Cette espèce est probablement la même que le koh (anL.hob) dont on n'a que les cornes. Buff. XII , pi. xxxii , f. i. Le griesbock , le steenboch «t le beekhock de Forster (Buff. supp. VI, p. 186) doivent y appar- tenir également. {2) Près du canna doivent être placés le guib. {ant. scripta ). Buff. Xlï pi. XLj le boscli'bock ( ant. sy4vatica) , Bi\ff. Supp. VI , xxv. nG^ 3IAMMIFÈRES. triple courbure, avec une seule arête longitudinale légère- ment spirale ; une petite barbe sous le menton j une crinière le long de l'épine; vit isolé au nord du Cap. g. Cornes lisses. Le JV/lgau. {Anl. picta et trago-cameîus,) BuflP. , Supp. YI, pi. X et XI. Grand comme un cerf et plus ; les cornes courtes re- courbées eu avant ; une barbe sous le milieu du cou ; le pelage grisâtre ; des anneaux noirs et blancs aux pieds. La femelle n*a point de cornes. Cette espèce est des Indes. Le Chamois. ( Ant, rupicapra, L. ) Buff., XII , pi. xvi , Ysard dans les Pyrénées. Le seul ruminant de l'occident de l'Europe que l'on puisse comparer aux antilopes, a cependant des caractères particuliers; ses cornes droites ont leurs pointes subitement courbées en arrière comme un hameçon ; derrière chaque oreille, sous la peau, est un sac qui ne s'ouvre en dehors que par un petit trou. La taille du chamois est celle d'une grande chèvre; il a le pelage brun-foncé avec une bande noire descendant de l'œil vers le museau. Il court avec la plus grande agilité parmi les rocbers escarpés, et se lient en petites troupes dans la région moyenne des très-hautes montagnes. Le Gnou ou JViou. {^Ant, gnu. Gm.) Buff., Supp. VI, pi. VIII et IX. Diffère encore plus que le chamois des antilopes ordinaires et semble même, au premier coup d'oeil, un monstre composé de parties de différens animaux. Il a le corps et la croupe d'un petit cbeval; couvert de poils bruns; la queue garnie de longs poils blancs comme celle du cheval, et sur le cou une belle crinière redressée, blanche à sa base , noire au bout des poils. Ses cornes, rapprochées et élargies à leur base comme celles du buffle du Cap, descendent en dehors RUMINANS. 265 €t remontent par leur pointe ; son mufle est large ; applatl et entouré d'un cercle de poils saillans; sous sa gorge et sous son fanon court une seconde crinière noire *, ses pieds ont toute la légèreté de ceux du cerf. Les deux sexes ont des cornes. Cet animal vit dans les montagnes au nord du Cap, ou il paraît assez rare, et cependant les anciens en ont eu quelcjue connaissance (i). Les trois genres restans ont le noyau osseux de leurs cornes occupé en grande partie par des cellules qui communiquent avec les sinus frontaux. La direction de leurs cornes a donné les motifs de leurs divisions. ,?.;■ Les Chèvres. (Capra. L.) Ont les cornes dirigées en haut et en arrière; leur menton est généralement garni d'une longue barbe et leur chanfrein concave. UjEgagre ou Chèure sauvage. ( Capra œgagrus. Gm.) Cuv., Ménag. du Mus., in-8°, II, 177. Qui paraît la souche de toutes les variétés de nos chèvres domestiques, se distingue par ses cornes tranchantes en ayant, très-grandes dans le mâle, courtes et quelquefois nulles dans la femelle ; ce qui arrive aussi dans les deux espèces de bouquetins. Elle habite en troupes sur les mon- tagnes de Perse , où elle est connue sous le nom de paseng , et peut-être sur celles de plusieurs autres pays^ même dans les Alpes. Le hézoard oriental est une concrétion que l'on trouve dans ses intestins. (i) C'est probablement lui qui a donné lieu h leur catohlepas. Voyex Pline , lib. VIII , c. xxxii ; et iEIien , lib. VII , c. V. 266 MAMMIFÈRES. Les boucs et les clièvres cloraesliques (capra hircus) varient à l'infini pour la taille , pour la couleur, la longueur, et la finesse du poil ; pour la grandeur, et même le nombre des cornes. Les cbèvres d'Angora, en Cappadoce, ont le poil le plus doux et le plus sojeux. Les clièvres de Guinée , dites mambrines, et de Juida sont très-petites et ont les cornes couchées en arrière. Tous ces animaux sont robustes, capricieux , vagabonds , tiennent de leur origine monta- gnarde, aiment les lieux secs et sauvages, et se nourrissent d'herbes grossières ou de pousses d'arbustes. Ils sont très- nuisibles aux forêts. On ne mange guère que le chevreau -, mais le lait de chèvre est utile dans plusieurs maladies. La chèvre peut porter à sept mois ; sa gestation en dure cinq ^ elle fait d'ordinaire deux petits. Le bouc engendre à un an ; un seul suffit à plus de cent chèvres j il est vieux à cinq ou six ans. Le Bouquetin. [Capra ibex. L.) Buff. , XII, pi. xiii. A de grandes cornes carrées en avant et marquées de nœuds saillans et transverses. Il habite les sommets les plus élevés des hautes chaînes de montagnes dans tout l'ancien continent. Le Bouquetin du Caucase. (Capra Caucàsica.) Guldenst. Act, petrop. , 1779, II, pi. xvi, xvii. Se distingue par de grandes cornes triangulaires , obtuses mais non carrées en avant , noueuses comrçe celles du précédent. Les deux espèces se mêlent avec la chèvrs domestique (i). ^ Les Mou-jons. (Ovis. L. ) Ont les cornes , dirigées en arrière et revenant plus ou moins en avant, en spirale; leur chanfrein est (1) Ajoutez : le bouquetin à crinière d'Afrique, Taraitze , Sîim. ? Daniels , Afric. Scenerys, pi. xxiv. RU MIN ANS. 267 généralement convexe, et ils manquent de barbe. Ils méritaient si peu d'être séparés génériquement des chèvres, qu'ils produisent avec elles des métis féconds. Il y a, comme dans le genre du bouc, plusieurs races ou espèces sauvages assez voisines. UArgall de Sibérie. ( Osf. ammon, L. ) Pall. , SpiC; XI, I. Dont le mâle a de très-grosses cornes à base triangulaire arrondies aux angles, aplaties en avant , striées en travers, et la femelle des cornes comprimées et en forme de faux ; son poil d'été est ras, gris-fauve; celui d'hiver épais , dur, gris-roussâtre, avec du blanc ou du blanchâtre au museau, à la gorge et sous le ventre. 11 y a en tout temps, comme au cerf, une espace jaunâtre autour de la queue qui est fort courte. Cet animal habite les montagnes de toute l'Asie, et devient grand comme un daim. Le Moujlon ou Mufionc de Sardaigne , Muffbli de Corse. JBuff. , XI, pi. xxix. Ne paraît en différer que parce qu'il ne devient pas aussi grand, et que sa femelle n'a des cornes que rarement et fort petites. On dit qu'il se trouve aussi en Crète. 11 y en a des variétés noires en tout ou en partie, et d'autres plus ou moins blanches. Il est à croire que Le Mouflon d^ Amérique, ( Oc. moniana. ) Geoff. , Ann. Mu5-,IÎ, pi. Lx. Schreb., CCXIY, D. Est de l'espèce del'argaliquiapupasserla mer sur la glace. Ses cornes sont très-grosses et forment mieux la spirale que dans l'argaji ordinaire'. nSS Mammifères. Le Mouflon d^ Afrique. ( Ov, iragelaphus. Cuv. ) Pen., n^ XII, Shaw.; pi. ccii^ 2. A poil roussâtre doux, avec une longue crinière pendante sous le cou et une autre à chaque poignet ; la queue courte-, paraît être une espèce distincte. Elle habite les contrées rocailleuses de toute la Barbarie , et M. Geoffroy l'a observée en Egypte. C'est du mouflon ou de l'argali que l'on croit pouvoir dériver les races innombrables de nos bêtes à laine, animaux qui, après le chien, sont soumis à plus de variétés. Nous en avons en Europe à laine commune, de taille grande ou petite, à cornes grandes, petites, manquant dans les femelles ou dans les deux sexes, etc. Les variétés les plus intéressantes sont celle d'Espagne , à laine fine et crépue, à grandes cornes spirales dans le mâle, qui com- mence à se répandre dans toute l'Europe j et celle d'An- gleterre, à laine fine et longue. La variété la plus répandue dans la Russie méridio- nale a la queue très -longue. Celles des Indes et de Guinée, qui ont aussi la queue longue, se distinguent par leurs jambes élevées , leur chanfrein très-convexe , leurs oreilles pendantes, et parce qu'elles n'ont pas de cornes et ne sont couvertes que d'un poil ras. Le nord de l'Europe et de l'Asie a presque partout des petits moutons à queue fort courte. La race de Perse, de Tartarie et de Chine a la queue entièrement transformée en un double globe de graisse ; celle de Syrie et de Barbarie l'a, à la vérité, longue, mais aussi chargée d^une grosse masse de graisse. Dans toutes deux, les oreilles sont pendantes, les cornes grosses aux béliers , médiocres aux moutons et aux brebis , et la laine mêlée de poils. Le mouton est partout précieux par sa chair, par son suif, par son lait, par sa peau, par son poil et par son BUMINANS. 269 fumîer; ses troupeaux bien emplo;)és portent la fertilité partout. L'agneau se sevré à deux mois, se châtre à six, change ses dents de lait entre un et trois ans. La brebis peut porter à un an ; et produit jusqu'à dix ou douze; sa gestation est de cinq moisj elle met bas deux petits. Le bélier, pubère " à dix-huit mois, suffit à trente brebis : on l'engraisse vers huit ans. Les Boeufs. (Bos. L.) Ont les cornes dirigées de côté et revenant vers le haut ou en avant, en forme de croissans; ce sont d'ailleurs de grands animaux à mufle large, à taille trapue, à jambes robustes. Le Bœuf ordinaire. {Bos taurus. I^. ) BuJDT., IV, xiv. A pour caractère spécifique un front plat, plus long que large , et des cornes rondes placées aux deux extrémités de la ligne saillante qui sépare le front de l'occiput. Dans les crânes fossiles qui paraissent avoir appartenu à cette espèce dans l'état sauvage, ces cornes se recourbent en avant et vers le bas; mais dans les innombrables variétés domestiques^ elles ont des directions et des grandeurs fort différentes, quelquefois même elles manquent tout-à-fait. Les races ordinaires de la zone torride ont toutes une loupe de graisse sur les épaules, et il y en a dans le nombre qui ne sont guère plus grandes que le cochon. Tout le monde connaît l'utilité de ces animaux pour le labourage , et celle de leur chair, de leur suif, de leur cuir et de leur lait; leur corne même s'emploie dans les arts. La vache porte neuf mois et peut produire à dix-huit; le taureau à deux ans. On doit couper le bœuf à dix-huit mois ou deux ans et l'engraisser à dix. tj Aurochs àes Allemands, Zubr. des Polonais. ÇBosurus de Gm. ) l/rus ou Bison des anciens. Gesn. , clvii. Passe d'ordinaire , mais k tort , pour la souche sauvage de 270 MAMMIFÈRES. nos bêtes à cornes. Il s'en distingue par son front bombé, plu ^ large que haut ^ par l'attache de ses cornes au-dessous de la crête occipitale^ par la hauteur de ses jambes, par une paire de côtes de plus, par une sorte de laine crépue qui cou-^ vre la tète et le cou du mâle , et lui forme une barbe courte sous la gorge , par sa voix grognante. C'est un animal farou- che , réfugié aujourd'hui dans les grandes forêts maréca- geuses de laLithuanie , desKrapacsetdu Caucase , mais qui vivait autrefois dans toute l'Europe tempérée. C'est le plus grand des quadrupèdes après le rhinocéros. Le Bison d^ Amérique , Buff'alo des Anglo - Américains* {Bos bison. Lin. Bas Americanus. Gm. ) Buff. , Sup- pîém. III, V. N'a pas encore été suffisamment comparé avec l'aurochs ; ses jambes et sa queue paraissent plus courtes , les poils de sa tête et de sa barbe plus longs , etc. Il habite dans toutes les parties tempérées de l'Amérique septentrionale. Le Buffle. {^Bos bubaluSi Lin. ) BulF. XI, xxv. Originaire de l'Inde , et amené en Egypte ;, en Grèce, en Italie pendant le moyen âge, mais inconnu des anciens, a le front bombé , plus long que large , les cornes dirigées de côté, et marquées en avant d'une arête longitudinale sail- lante. C'est un animal difficile à dompter , mais d'une grande vigueur , et qui aime les lieux marécageux et les plantes grossières dont on ne pourrait nourrir le bœuf. Son lait est bon , son cuir très-fort , mais sa chair peu estimée. 11 y en a aux Indes une race dont les cornes ont jusqu'à dix pieds d'envergure : on l'appelle arrii dans Tlndostan, C'est le bos arni de Shaw. Le Yack. ( Bos grunniens. Pall.) Buffie à queue de chenal , Fâche grognante de Tartarie y etc. Schreb. , ccxcix , A. B. Est ime espèce de petite taille , dont la queue est entière- ment garnie de longs poils comme celle du cheval , et qui RUMÎNANS. ( !^7I a aussi une longue crinière sur le dos : sa tète paraît res- sembler à celle du buffle ; maison n'a pas suffisamment dé- crit ses cornes. Cet animal y dont JElien a déjà fait mention^ est originaire des montagnes du Thibet. C'est avec sa queue qu'on a fait d'abord ces étendards qui sont encore en usage parmi les Turcs pour distinguer les officiers supérieurs. Le Buffle du Cap. ( Bos Cajf'er. Sparm.) Scbreb. , ceci. A les cornes très-grandes , dirigées de côté en en bas j re- montant de la pointe , aplaties , et tellement larges à leur base, qu'elles lui couvrent presque tout le front, ne lais- sant entre elles qu'un espace triangulaire dont la pointe est en haut. C'est un très-grand animal , d'un naturel eicessi- vement féroce, qui habite les bois de la Cafrerie. Le Bœuf musqué cfjimérique. {Bos moschatus. Gm. ) Schreb., cccii. La Tète. Buff. , Sup.VI, m. A les cornes rapprochées et dirigées comme le précédent, mais se rencontrant sur le front par une ligne droite ( la femelle les a pl-us petites et écartées ) ; il ^st bas sur jambes, couvert d'un poil touiFu qui pend jusqu'à terre. Sa queue est extrêmement courte. Il répand avec plus de force l'odeur musquée commune à tout ce genre : on ne le voit que dans les parties les plus froides de l'Amérique septentrionale ; mais il paraît que son crâne et ses os ont quelquefois été portés par les glaces jusqu'en Sibérie. Les esquimaux se font des bonnets avec sa queue , dont le poil;, retombant sur leur visage , les garantit des mousquites. HUITIEME ORDRE DES MAMMIFERES. ' LES CÉTACÉS Sont les mammifères sans pieds de derrière^ leur tronc se conlinue avec une queue épaisse 272 MAMMIFÈRES. que termine une nageoire cartilagineuse hori- zontale 5 et leur tête se joint au tronc par un cou si court et si gros qu'on n'y aperçoit aucun rétrécissement , et composé de vertèbres cervi- cales très-minces et en partie soudées entre elles. Enfin, leurs extrémités antérieures ont les os 7 .^ racconrcis , aplatis et enveloppés dans une membrane tendineuse qui les réduit a de véri- tables nageoires. C'est presque en tout la forme extérieure des poissons , excepté que ceux-ci ont la nageoire de la queue verticale. Aussi les cétacés se tiennent-ils constamment dans les eaux ; mais comme ils respirent par des pou- mons , ils soift obligés de revenir souvent à la surface pour y prendre de l'air. Leur sang chaud 5 leurs oreilles ouvertes à l'extérieur , quoique par des trous fort petits , leur généra- tion vivipare , les mamelles au moyen des- quelles ils allaitent leurs petits ^ et tous les dé- tails de leur anatomie les distinguent d'ailleurs suffisamment des poissons. Leur cerveau est grand et ses hémisphères bien développés : le rocher, ou cette partie du crâne qui contient l'oreille interne , est séparée du reste de la tête, et n'y adhère que par des ligamens. Ils n'ont jamais d'oreille externe ni de poils sur le corps. CÉTACÉS. 2^3 La forme de leur queue les oblige à la fléchir de haut en bas pour leur mouvement progr^'s- sif, et les aide beaucoup pour s'élever dans^ i'ean. Aux genres que Ton a compté jusqu'à nou^i parmi les cétacés , nous en ajoutons que Ton confondait autrefois dans le genre des morses. Ils forment notre première famille , ou Les Cétacés herbivores. Leurs dents sont a couronne plate , ce qui détermine leur genre de vie , lequel les engage souvent à sortir de Teau pour venir ramper et paître sur la rive ; ils ont deux mamelles sur la poitrine et des poils aux moustaches , deux circonstances qui de loin , quand ils font sortir verticalement leur partie antérieure hors de l'eau, ont pu leur faire trouver quelque ressem- blance avec des femmes ou des hommes, et ont probablement donné lieu aux fables des tritons et des sirènes. Quoique dans le crâne les narines osseuses s'ouvrent vers le haut , elles ne sont percées dans la peau qu'au bout du museau. Les Lamantins, ou plutôt Manates. (Manatus. Cuv. ) Ont le corps obloiig , terminé par une nageoire ovale allongée ; les mâcheliëies, au nombre de huit partout , à couronne carrée ^ marquée de deux col- TOME I. iH 274 ^^ A M M I F Ê R E S. liaes transverses ; point d'incisives ni de canines dans l'âge adulte; rliais dans les très-jeunes, on trouve deux fort petites dents pointues dans les os inter- maxillaires , lesquelles disparaissent prompternent. On voit des vestiges d'ongles sur les bords de leurs nageoires , dont ils se servent encore avec assez d'a- dresse pour ramper et pour porter leurs petits ; ce qui a fait comparer ces organes à des mains , et a valu à ces animaux le nom de manates , d'où l'on a fiiit par corruption celui de lamantins. Leur estomac est divisé en plusieurs poches , leur cœcum se partage en deux branches , et ils ont un colon lioursouflé ; tous caractères d'herbivores. On les nomme aussi, à cause de leur genre de vie, hœufy vache marine , et à cause de leurs ma- melles , femme marine , etc. ( Trichechus manatus. Lin. ) Buff., XJII, Lvii. On les trouve vers l'emLouchure des rivières , dans les parties les plus chaudes de la mer Atlantique , et il paraît que ceux des rivières d'Amérique diflerent spécifiquement de ceux d'Afrique. Ils parviennei,it à quinze pieds etplugde longueur. Leur chair se mange. Les Dugongs. Lacep. (Halicore. ïHig») (i) Ont le.*î mâchelières comme composées chacune de deux cônes réunis par le côté ; les dents implan- tées dans leur os incisif , se conservent et croissent au point de devenir de vraies défenses pointues , mais qui restent en grande partie couvertes par des lèvres charnues et hérissées de moustaches. Le corps ■ ■ " ■'■' » I I ■!■ Il ■ .M^l ■■> Il ■■ ■ I ■ ■ I ■ ^. .^ (i) Naiioore j fille de m^« CÉTACÉS. 2'jb 65t allongé , et la queue terminée par une nageoire en forme de croissant. On n'en connaît qu'une espèce, qui habite la mer des Indes , et que plusieurs voyageurs ont confondue avec le lamantin. On l'a aussi nommée sirène y vache marine , etc. (Re- nard, Poiss. des Indes, pi. xxxiv, f. i8o. ) Les Stellères. Cuv. (Rytina. Illig. ) (i) Paraissent n'avoir de chaque côté qu'une seule ma- chelière composée , à couronne plate et hérissée de lames d'émail. Leurs nageoires n'ont pas même ces petits ongles qu'on observe sur les lamantins. Selon Steller , qui les a décrits le premier , leur estomac se- rait aussi beaucoup plus simple (2). On n'en connaît qu'une espèce ^ qui se tient dans la partie septentrionale de la mer Pacifique. La deuxième famille , où LES CÉTACÉS ORDINAIRES. Se distinguent de,s précédens par l'appareil singulier qui leur a valu le nom commun de souffleurs. C'est qu'engloutissant ;, avec leur proie , dans leur gueule très-fendue , de grands volumes d'eau , il leur fallait une voie pour s'en débarrasser ; elle passe dans les narines au moyen d'une disposition particulière du voile — r-rwMjM ■!_! - 1 1 - I ~ ■ - . - - - -^ I (1) Rytina ,xxAé. (2) Nov. comm. pelrop» 11^ 294 et suiv. On n'en a pas deGgnre, > 276 MAMMIFÈRES. du palais , et s'amasse dans un sac placé a Tori- fice extérieur de la cavité du nez, d'où elle est chassée avec violence par la compression de muscles puissans , au travers d'une ouverture fort étroite percée au-dessus de la tête. C'est ainsi qu'ils produisent ces jets d'eau qui les font remarquer de loin par les navigateurs. Leurs narines , sans cesse trav^ersées par des flots d'eau salée , ne pouvaient être tapissées d\ine membrane assez délicate pour percevoir les odeurs : aussi n'y ont-ils aucune de ces lames saillantes des autres animaux ; le neri ollactif est extrêmement petit , et s'ils jouissent du sens de l'odorat , il doit être fort oblitéré. Leur la- rynx, en (orme de pyramide , pénètre dans les arrière-narines , pour recevoir l'air et le con- duire aux poumons sans que l'animal ait besoin de sortir sa tête et sa gueule liors de l'eau ; il n'y a point de lames saillantes dans leur glotte , et leur voix doit se réduire à de simples mugisse- mens.Ils n'ont plus aucun vestige de poils, mais tout leur corps est couvert d'une peau lisse sous laquelle est ce lard épais et abondant en huile , principal objet pour lequel on les recherche. Leurs mamelles sont près de l'anus , et ils ne peuvent rien saisir avec leurs nageoires. Leur estomac a cinq et quelquefois jusqu'à CÉTACÉS» 277 sept poches distinctes ; au lien d^niie seule rate ils en ont plusieurs petites et globuleuses ; ceux qui ont des dents les ont toutes coniques et semblables entre elles ; ils ne màclient point leur nourriture , mais Tavalent rapidement. Deux petits os suspendus dans les chairs près de Tanus , sont les seuls vestiges d'extrémités postérieures qui leur restent. Plusieurs ont sur le dos une nageoire verti- cale de substance tendineuse , mais non sou- tenue par des os. Leurs yeux aplatis en avant ont une sclérotique épaisse et solide ; leur lan- gue n'a que des tégumens lisses et mous. On pourrait encore les subdiviser en deux petites tribus : ceux dont la tête est en propor- tion ordinaire avec le corps , et ceux qui Font démesurément grande ; hi première comprend les dauohins et les narvals. Les Dauphins. ( Delphinus. L, ) Ont des dents aux deux mâchoires j toutes sim- ples et presque toujours coniques. Ce sont les plus carnassiers , et , proportion gardée , les plus cruels de Tordre. Ils n'ont pas de cœcum. Les Tiwjvui^&pi^oprcmeîït dils. (Delphinus. Cuv. ) Ont la gueule formant en avant de la lé Le une espèce cfe bec plus îTiince que le rcsle. !2r]S MAMMIFÈRES. Le Dauphin ordinaire. ( Delphinus delphis, L. ) Lacep. , Cet., pi. XIII, f. 1. A bec déprimé , et armé de chaque coté de la mâclioire de quarante-deux à quarante-sept dents grêles, arquées et pointues; noir dessus, blanc dessous; long de liuil à dix pieds. Cet animal , répandu en grandes troupes dans toutes les mers, et célèbre par la vélocité de son mouvement, qui le fait s'élancer quelquefois sur le tillac des navires , paraît réellement avoir été le dauphin des anciens. Toute l'organi-^ satioii de son cerveau annonce qu'il ne doit pas être dé- pourvu de la docilité qu'ils lui attribuaient (i). Le Dauphin à bec mince, (Delph. rostratus. Shaw. ) A tête plus bombée et à bec plus comprimé , plt*s grêle, avec seulement vingt-une, vingt-deux ou vingt-trois dents coniques de chaque côté et à chaque mâchoire ; ses teintes sont plus pales , ce qui lui a valu le nom de dauphin blanc. On le dit des mers d'Amérique (?.). Le grand Dauphin ( Delphinus tursio. Bonnalerre. ) j vulg. le Soudeur. Lacep. , xv , f . 2. A bec court, large , déprimé; de vingt - une à vingt-trois dents partout , coniques , et souvent émoussées. Il y en a des individus de plus de quinze pieds de longueur , et il paraît qu'il s'en trouve dans la Méditerranée comme dans l'O- céan (3). Nous doutons qu'il soit le même que le nesarnak ou delph. iursio de Fabricius. * ■ » ■ (i) J'ai plusieurs têtes de daupîiin qui ont constamment trente-sept dents partout , et qui appartiennent probablement à une espèce particulière. (•2) On n'a encore grave que sa tête et grossièrement. Duhamel , Pêches part. II, sect. X, pi. X j f. 4- (3) La haleine ou capidolio , de Belon , et Vorca , du même ameur , qui pourrait bien être celui des anciens , appartiennent aussi à la division des dauphins à bec , et surpassent les espèces ci-dessus par la taille ; mais leurs caractères ne sont pas suffisamment détermine's. Le dauphin/ères de Bon' naterre se rapporte probablement à l'un des deux. CÉTACÉS. 2^9 Les Matîsouins. (Phocoena. Cut. ) N'ont point de bec , mais le museavi court et uniformément "boniLé. Le Marsouin commun , Porpess des Anglais. ( DeîpJi. pho- • cœna.h.) (il. Lâcep.. xiii , f. 2. A dents comprimées, Irancliantes, de fi^ire arrondie, au nomlire de vingt-deux à vingt-cinq de chaque côté à chaque mâchoire -, noirâtre dessus , blanc dessous. C'est îe plus petit des cétacés, et il n'atteint que quatre à cinq pieds de longueur. Il est fort commun dans toutes nos mers, où il se lient en grandes troupes. UEpaulard des Saintongeois , Buts kopf et Schwerdt JiscJi des Hollandais et des Allemands , Grampus des Anglais (2). {Delph, orca et Delph. gladiaU>r.) Lacep. , XV, I , et moins bien, v, 5. A dents grosses , coniques, un peu crochues , au nombre de onze partout, les postérieares aplaties transversale- ment ; le corps noir dessus , blanc dessous 3 une tache blan- châtre sur l'oeil , en forme de croissant ; la nageoire dor- sale élevée et pointue. C'est le plus grand des dauphins ; qui a souvent de vingt à vingt-cinq pi^^ls , et l'ennemi le plus cruel de la baleine. Ils l'attaquent en troupe , la harcèlent jusqu'à ce qu'elle ou- vre la gueule , et alors lui dévorent la langue (5). , (i) Marsouin est corrompu de Tallemand nxeersehwein , cochon de ^ mer. Porpess , du latin perçus piscis. (9.) Grampus est corrompu du français grand poisson. Butts kopf , ou plutôt boots kopf , feigniiïe que sa tète est faite comme une chaloupe. ^chwcvdt-Jisch , poisson à sabre , h cause de sa nageoire dorsale. (5) L'ëpaulard ventru de Bonnaterre, Lacep. XV, 3, n'est fondé que sur une figure de Hunier , faite probablement d'après un animal enflé , parce qu'il commençait à se gâter, et que Hunter lui-même regardait comme répatilard. Ajoutes le d, globiceps , Cuv. Ann. Mus.] 280 MAMMIFÈRES. hts Delphtnaptèrês. ( Lacep. ) Différent des marsouins seulement en ce qu'ils n'ont pas de nageoire dorsale. Le Jjûl'iga ou Epaulard blanc , Huitfisck des Danois. ( Delph. Leucas^ Gm. Delph. albicanSy Fabr. ) * A neuf dents partout , grosses et émoussées an bout , à peau d'un blanc-jaunàtre ; grand comme l'épaulard. De tonte la mer Glaciale, d'où il remonte assez avant dans les rivières (i). IjEs JiYPERooDo^s. (Lacep. ) (2) Ont le corps et le ninseau à peu près conformés comme les daupliins])r(>prementdilsj mais ils n'ont que deux petites dents en avant de la niàclioire iiiférieure , qui ne paraissent pas tou- jours au dehors; leur palais est hérissé de petits luberLules. On n'en connaît qu'une espèce , qui atteint de vingt à vingt-cinq pieds de longueur, et peut-être davantage: elle s'est pêchée dans la Manche et dans la mer du !Nord y et a souvent été nommée baleine à bec (3;. Les Narvals. ( Monodon. L.) N'ont aucunes dents proprement dites, mais seu- lement de longues défenses droites et pointues, im- (î) RonJclct représente , sous le nom àe peis-muîar et de seneàette , un cëtact^ trè?-sein>.lal>le an béluga , mais ne dit pas qu'il soit blanc. II lui applique aussi le nom italien de capidolio. Ce serait un delphinaptëie de plus , si sa figure u'ëtait pas faite d imagination j mais je Je crains d'au- tant plus , que ce nom de mular appartient proprement au cachalot. Au reste , c'est aussi le béluga qui a donne lieu à établir un petit cachalot blanc , patcp qu'il perd prompttance qui fait le principal profit de leur pêche, leur corps n'étant pas garni de beaucoup de lard ; mais ces cavités sont très-différentes du véritable crâne^ lequel est assez petit, placé sous leur partie postérieure, et contient le cerveau comme à l'ordinaire. Il paraît (t) Physeter, 5\issi-hicn quephysalus, èigni^e Sviif/leifi'' Cachalot^esi^c nom employé par les Basques. CÉTACÉS. 283 que des canaux remplis de ce sperma-ceti , autrement nommé blanc de baleine ou adipocire , se distribuent dans plusieurs parties du corps en communiquant avec les cavités qui remplissent la masse de la tête; ils s'entrelacent même dans le lard ordinaire qui règne sous toute la peau. La substance odorante si connue sous le nom d'ambre gris, paraît être une concrétion qui se forme dans les intestins des cachalots, surtout lors de certains états maladifs, et, à ce qu'il parait, principalement dans leur cœcum. Les espèces de cachalots ne sont rien moins que Lien tléterminées. Celle qui paraît la plus commune , qui est le cachalol macrocépJiale de Shaw et de Bonnaterre (Lacép., X) (i), n'a qu'une éminence calleuse au lieu de nageoire dorsale. Sa mâchoire inférieure a de chaque côté vingt à vingt- trois dents ^ et il y en a de petites coniques cachées sous les gencives de la supérieure ; son évent est unique et non double comme celui de la plupart des autres cétacés; il n'est pas non plus symétrique , mais se dirige vers le côté gauche, et se termine de ce côté sur le devant du museau, dont la figure est comme tronquée (2), à quoi l'on ajoute que l'œil gauche est de beaucoup plus petit que l'autre, et que les pêcheurs cherchent à attaquer l'animal de ce côté. Cette espèce est répandue dans beaucoup de mers , si c'est elle qui fournit, comme on le dit, tout le sperma-ceti et l'ambre gris du commerce, car on tire ces substances du nord et du midi. On a pris de ces cachalots sans nageoire dorsale jusque dans la mer Adriatique (5). (î) Ce n'est pas le macrocéphale de Linné. {•>.) Nous avons Vérifié sur deux crânes ce défaut de symétrie de l'évcnt annoncé par Dudlcy , par Anderson et par Swediauer , ce qui nous porte â croire à Tinégalité des yeux dont parle Egède. (3) Nous ne voyons aucune différence réelle entre ce cachalot dont on a 284 MAMMIFÈRES. Les Physétèkes, (Lacép. ) Sont des cachalots avec une nageoire dorsale. On ne les dislingue entre eux en deux espèces , niicrops et tursio , ou miilar , que d'après le caractère équivoque de dents arquées ou droites , aiguës ou obtuses (1). On trouve de ces pliysétères dans la Méditerranée aussi- bien que dans la mer Glaciale; ces derniers passent pour les ennemis les plus cruels des phoques. Les Baleines (Bal^ena. L. ) Egalent les cachalots pour la taille et pour la graudeur proportionnelle de la tête, quoique celle-ci ne soit pas si renflée en avant ; mais elles n'ont aucunes dents. Leur mâchoire supérieure, en forme de carène ou de toit renversé, a ses deux côtés garnis de lames de bonnes figures et plusieurs parties du squelette , et celui de Roherson (Trans. phil. vol. LX ) dont Bonnaterre a fait une espèce sous le nom de tnmipo , qui aux Berraudes s'applique à un cachalot sans déterminatioii plus précise. Quant au petit cachalot, P. catodon de Linn., on ne cite, outre la taille , d'autre différence qne des dents plus aiguës , ce qui peut tenir à l'âge. Le physeter macrocephalus de Linné , cach. cylindrique àe Bonna- terre {genre physale de Lacep. ) aurait un bon caractère dans la position reculée de son évent j mais il ne repose que sur une mauvaise figure d'An- dcrson. Ijolbicans de Brisson , huïdfish d'Egède et d'Anderson , dont Gmelia a fait une variété du niacrocéphale , n'est que le dauphin béluga, dont les dents supérieures tombent de bonne heure comme nous nous en sommes assurés. (1) On n'en connaît un peu positivement qu'un diaprés une mauvaise figure de Bayer ( Act. nat. cur. lîl , pi. i. ) faite sur un animal échoué à Nice. C'est très-vagiiejnent qu'on lui a appliqué le nom de viular ; le mular de INieremberg est bien un cachalot , mais rien ne prouve qtie ce soit plutôt une espèce qu'une autre. CÉTACÉS. 285 transvei ses minces et serrées , a ppelées fanons , formées d'une espèce de corne fibreuse, effilées à leur bord, qui servent à retenir les petits animaux dont ces énormes cétacés se nourrissent. Leur mâchoire inférieure, soutenue par deux branches osseuses arquées en dehors et vers le haut, sans aucune armure, loge une langue charnue fort épaisse, et enveloppe, quand la bouche se ferme , toute la partie interne de la mâchoire supérieure et les lames cornées dont elle est revêtue. Ces organes ne permettent pas aux baleines de se nourrir d'animaux aussi grands que leur taille le ferait croire. Elles vivent de poissons et plus encore de vers, de mollusques et de zoophytes, et Ton dit qu'elles en prennent principalement de très-petits qui s'em- barrassent dans les filamens de leurs fanons. Elles ont un cœcum court. La Baleine franche, {Bal. mysticetus (i). L. ) Lacép.J, Cet., I, fig. I. Le plus grand des animaux connus, a son énorme lêle obtuse en avant , presque aussi haute que longue , et ne s (i) Le (pahctivet d'Aristote et d'vElien ,qui ëtaît l'ennemi des dauphins , v paraît avoir élé an grand cétacé armé de dents; Aristoie n'a connu de vraie baleine que son mysticetus qui , avait ( dit-il) des soies dans la bouche au lieu de dents 5 c'est probablement la baleine à gorge ridëe de la Méditer- ranée. On doit croire cependant que Juvénal entend la baleine fianchs dans ce vers : Quanta delphinis halcena Iritannica major / Mais les Latins en gcndral ont appliqué le nom de baleine d'une manière vague à tous les grands cétacés , comme les peuples du Nord font encore du nom de whale on wall et de ses dérivésj remarque essentielle pour ceux qui lisent leurs écrits. 286 Mammifères. porte point de nageoire sur le dos-, c'est elle que son larcf, épais souvent de plusieurs pieds, et donnant une immense quantité d'huile, fait poursuivre chaque année par des flottes entières. Assez hardie autrefois pour se faire prendre dtins nos mers, elle s'est retirée petit à petit jusque dans le fond du nord;, oîi le nombre en diminue chaque jour. Outre son huile, elle fournit encore au commerce ces fanons noirâtres et flexibles, longs de huit ou dix pieds, connus sous le nom de côtes de baleines , ou simplement de baleines ; chaque individu en a huit ou neuf cents de chaque côté du palais. On dit que ce monstrueux cétacé ne se nourrit que de très-petits mollusques qui fourmillent, il est vrai, dans les mers qu'il habite. La baleine atteint quatre-vingts ou cent pieds de longueur et autant de circonférence; Sa gueule a vingt pieds d'ouverture, et son petit a autant de longueur au moment de sa naissance; un seul individu donne cent vingt tonneaux d'huile; des coquillages s'at- tachent sur sa peau et s'j multiplient comme sur un rocher j il y en a même, de la famille desbalanus, qui pénètrent dans son épaisseur ; ses excrémens sont d'un beau rouge qui teint assez bien la toile. Le Nord-Caper, (BaL glacialis. Klein.) Lacép. pi. II et m. Aus^i long, mais plus mince, et à museau plus pointa que la baleine, a beaucoup moins de lard et est plus agile et plus difficile à prendre; aussi ne se livre-t-on à sa pèche que quand celle de la baleine n'a pas réussi. Il est commun sur les côtes de Norvège et près du Cap-Nord, d'où il a tiré son nom. Il dévore beaucoup de poissons. D'autres espèces (les balémoptères. Lacép.) ont une na- geoire sur le dos; elles se subdivisent encore selon qu'elles ont le ventre lisse ou ridé. Les Balénoptères à ventre lisse. Sont très-voisines des baleines proprement dites. On n'eA çonn écaille molle et renflée, et presque toujours les doigts dentelés au bord, et de courtes membranes entre les bases de ceux de devant. Ils vivent princi- palement de grains. Les oiseaux de proie ont le bec crochu, à pointe aiguë et recourbée vers le bas, et les narines percées dans une membrane cpi revêt toute la base de ce bec; leurs pieds sont armés d'ongles vigoureux. Ils vivent de chair , et poursuivent les autres oiseaux ; aussi ont-ils pour la plupart le Yol puissant. Le plus grand nombre a encore une petite palmure entre les doigts externes. Les passereaux comprennent beaucoup plus d'espèces que toutes les autres familles; mais leur organisation offre tant d'analogie que Ton ne peut les séparer, quoiqu'ils varient beau- coup pour la taille et pour la force. Leurs deux doigts externes sont unis par leur EN GÉNÉRAL. 3o3 base et quelquefois par une partie de leur longueur. Enfin, Ton a donné le nom de grimpeurs aux oiseaux dont le doigt externe se porte en arrière comme le pouce , parce qu'en effet le plus grand nombre emploie une conformation si favorable à la position verticale pour grimper le long des troncs des arbres (i). Chacun de ces ordres se subdivise en familles et en genres, principalement d'après la confor- mation du bec. LE PREMIER ORDRE DES OISEAUX, LES OISEAUX DE PROIE (Accipithes. Lin.) Se reconnaissent à leur bec et a leurs ongles crochus 5 armes puissantes au moyen desquelles ils poursuivent les autres oiseaux, et même les quadrupèdes faibles et les reptiles. Ils sont parmi les oiseaux ce que sont les carnassiers parmi les (juadrupèdes. Les muscles de leurs cuisses et de leurs jambes indiquent la force de leurs serres ; leurs tarses sont rarement allongés 5 ils (i) Dès mon premier tableau élémentaire j'ai dû supprimer Tordre de* picœ deLinnaeuSj qui n'a aucua caractère déterminé. M. Illiger a adopté «elle suppression. 004 OISEAUX ont tous quatre doigts 5 l'ongle du pouce et celui du doigt interne sont les plus forts. Ils forment deux familles, les diurnes et les noclurnes. Les DlUR^ES ont les yeux dirigés sur les côtés ^ une membrane, appelée c/r^, couvrant la base du bec 5 dans laquelle sont percées les narines; trois doigts/devant, un derrière sans plumes, les deux externes presque toujours réunis à leur base par. une courte membrane, le plumage serré ; les pennes fortes ., le vol puissant^ leur estomac est presqu'entièrement membraneux, leurs intestins peu étendus, leur cœcum très-court, leur sternum large et com- plètement ossifié pour donner aux muscles de Faile des attaches plus étendues, et leur four- chette demi-circukire et très-écartée pour mieux résister dans les abaissemens violens de Thu- mérus qu'un \ol rapide exige. Linnœus n'en faisait que deux genres, qui sont deux divisions naturelles, les vautours et les faucons. Les Yautours. (Vultur. Lin.) - Ont les veux à fleur de tête , les tarses réticulés , c'est-à-dire , couverts de petites écailles \ le bec al- longé , recourbé seulement au bout , et une partie DE PROIE. 3o5 plus OU moins considérable de la tête , ou même du cou ;, dénuée de plumes. La force de leurs serres ne répond pas à leur grandeur , et ils se servent plutôt de leur bec. Leurs ailes sont si longues^ qu'en mar- chant ils les tiennent à demi-étendues. Ce sont des oiseaux lâches , qui se nourrissent de charognes plus souvent que de proie vivante ; quand ils ont mangé , leur jabot forme une grosse saillie au-dessus de leur fourchette , il coule de leurs narines une humeur fé- tide , et ils sont presque réduits à une sorte de stu- pidité. Les Vautours proprement dits , ont le bec gros et fort , les narines en travers sur sa base , la tête et le cou sans plu- mes, et un collier de longues plumes au bas du cou. On n'en a encore vu que dans l'ancien continent. "hç. Vautour fauve. {F, ful^fus , Gmel. Vultur trencalos y Bechstein. Le Percnopière , Buff. , enl. ^iS , et le grand Vautour , id. , Hist des Ois. , I , in-4° , pi. v (i}. Le Vautour j Albin , III, i. Le Chassefiente , Vail. , Afr. Le Vautour des Indes j Lath. et Sonnerat, etc. ) D'un gris ou brun tirant sur le fauve , le duvet de la tête et du cou cendré , le collier blanc , quelquefois mêlé de brun ; les pennes des ailes et de la queue brunes, le bec et les pieds plombés. C'est l'espèce la plus répandue ; elle se trouve sur les montagnes de tout l'ancien continent. Son corps égale et surpasse celui du ciene. Le Vautour brun. (V.cinereus et V. monachus , Gm. ) enL 425 V. d'Arabie , Edw, 290. Le Chincou de la Chine ^ (1) W. B. L'histoire du grand vautour est celle de l'espèce suivante mais la figure appartieot à celle-ci. TOME I. . no 3o6 OISEAUX Vall. , Afr. Arriaii de la Pevrouse. Fautour noir . cen- àré y etc. D'un bruii-nolrâtre ; le collier remonlaiit obliquement jus-* que vers l'occiput , quia lui-même une touffe de plumes; les pieds eL la membrane de la base du bec d'un violet bleuâtre ; non moins répandu que le précédent , et encore plus grand: il attaque assez souvent des animaux vivans. IJOricoii. {F. auricidaris. Daud. ) Yall, , Afr., pi. ix ; probab. le Vautour de Pondichéry y Sonnerat , it. Il, pi. cv. Daudin y Ann. du Mus. , H , pi. xx. lS[oiratre;,une crête cliarnue longitudinale de chaque côté du cou , au-dessous de l'oreille. De l'Afrique et des Indes orientales (i). ; L'Amérique produit des vautours remarquables par les ca- roncules qui surmontent la membrane de la base de leur bec j celui-ci est gros comme dans les précédens , mais les narine» sont ovales et longitudinales. Ce sont les Saiîcoramphus de Duméril. Le Roi des Vautours. ( Vult. papa. Lin. ) Enl, 4-^- Grand comme une oie , noirâtre dans le premier âge , puis varié de noir et de fauve, enfin à manteau fauve et à pennes et collier noirs. Les parties nues de sa tète et de son cou sont teintes de couleurs vives y et sa caroncule est den- telée comme une crête de coq. 11 se tient dans les plaines et autres parties chaudes de l'Amérique méridionale. Le Condor ou gra?id Vautour des Andes. ( P^ult. s^rj-phus. Lin. } Humb. , Obs. zool. , pi. viti. Noirâtre, une tache sur l'aile et le colher blancs; outre sa caroncule supérieure , qui est grande et sans dentelures, (i) Le vautour à aigrette ou des lièvres ( T'. cristatus. Gm. ) n'esl connu que sur une mauvaise ligure de Gcsuer , faite probablemeni d'après quelque espace d'aigle. Le V. iarhavus est le mêaie que le Iccnuner-geyet i'alco harôalus.) BE PROIÈ^ 307 îe mAle en a une sous le bec comme un coq , la femelle man- que de toutes les deux. Dans le premier âge, cet oiseau est brun-fauve et sans collier. C'est l'espèce si fameuse par l'exagération avec laquelle on parlait de sa taille ; mais M. dé HumboUU la réduit à celle de notre lœmm(^r-gej-er , dont Je condor a aussi les mœurs. Il babite les plus bautes mon- tagnes de la Cordillière des Andes , dans l'Amérique méri- dionale. Les Percnopteres (t). Cuy. (Gypaetos. Becbslein. Neo- PHRON. Savignj. Cathartes. lUiger. ) Ont le bec grêle, long, renflé au-dessus de sa courbure , les narines ovales, longitudinales, et la tête seulement , mais non le cou, dénuée de plumes. Ce sont des oi§eaux de taille médiocre , et qui n'approclient point, pour la force , des vau- tours proprement dits ; aussi sont-ils encore plus acbarnés sur les cbarôgnes et sur toutes les espèces d'immondices, qui les attirent de très-loin : ils ne dédaignent pas même les ex- crémens. Le Percnoptère d'Egypte, ( Vult. jiercnopterus , P'ult. leucocephalus et Vult. fuscus. Gmel. ) Enl. 427 et 429. Fuit, de Gingi, Sonn. et Daud. Origourap. Yaiî. , Afr. Rachamah de Bruce; Poule de Pharaon , en Egypte. Grand comme un coroeau , le mâle adulte blanc, à pennes des ailes noires ; le jeune et la femelle bruns Cet oiseau se répand dans tout l'ancien continent, et est surtout fort commuii dans les pays cbauds , qu'il purifie de cadavres. Il suit en grandes troupes les caravanes dans le désert , pour dévorer tout ce qui meurt. Les anciens Égyptiens le respec- toient à cause des services qu'il rend au pays, et encore au- jourd'hui on ne lui fait aucun mal; il y a même des dévol'î (i) Percnoptère , ailes noires. Nom de l'espèce d'Egypte <^li'*7 ici «neiefls. 3o8 OISEAUX musulmans qui lèguent de quoi en entretenir un certaits nombre. V^ura ou Urubu. ( Fuit. aura. Lin. ) enl. 187. Grand comme le précédent , le bec un peu plus court , le corps entier noirâtre j commun dans toutes les parties chau- des et tempérées de l'Amérique , où il rend les mêmes ser- vices que le percnoplère dans l'ancien continent. Les Griffons. (Gypaetos. Storr. Phène. Savig.) Rangés par Gmelin dans le genre y^/co, se rap- prochent davantage des vautours par leurs mœurs et leur conformation ; ils en ont les yeux à fleur de léte , les serres proportionnellement faibles > les ailes à demi-écartëes dans le temps du repos, le jabot sail- lant au bas du cou quand il est plein ; mais leur tête est entièrement couverte de plumes : leurs caractères dislinctifs consistent en un bec très-fort , droit, cro- chu au bout, renflé sur le crochet; en des narines recouvertes par des soies roides , dirigées en avant , et en un pinceau de pareilles soies sous le bec ; leurs tarses sont très-courts et emplumés jusqu'aux doigts, leurs ailes très-longues ; la troisième penne est la plus longue de toutes. Le Lœmmer gejer ( en fronçais Vautour des agneaux. ) {Vult.harharus et falco harhatus. Gmel. ) Edw. 106. JVisser. Bruce. Gjpa'ète des Alpes. Daud. y II, pi. x. Le plus grand des oiseaux de proie de l'ancien monde, dont il habite , mais en petit nombre, toutes les hautes chaî- nes de montagnes ; il niche dans les rochers escarpés ; at- taque les agneaux, les chèvres, les chamois, et même, à ce qu'on dit , les hommes endormis ; on prétend qu'il lui est arrivé d'enlever des eufans : il ne rebue cependant DE PROIE. 309 point la chair morte. Long de près de quatre pieds , il a jusqu'à neuf et dix pieds d'envergure. Son manteau est noirâtre , avec une ligne blanche sur le milieu de chaque plume -, son cou et tout le dessus de son corps d'un fauve clair et brillant *, une bande noire entoure sa tête. Il y en a des individus dont le cou et la poitrine sont d'un brun plu« ou moins foncé : il parait que ce sont les jeunes. Les Faucons. (Fàlco. Lin.) Formen t la deuxième et ^ de beaucoup , la plus nom- breuse division des oiseaux de proie diurnes. Ils ont la tête et le cou revêtus de plumes ; leurs sourcils for- ment une saillie qui fait paraître l'œil enfoncé , et donne à leur physionomie un caractère tout différent de celle des vautours : la plupart se nourrissent de proie vivante ; mais ils diffèrent beaucoup entre eux par le coui^age qu'ils mettent à la poursuivre. Leur premier plumage est souvent autrement coloré que celui des adultes , et ils ne prennent ce dernier que dans leur troisième ou quatrième année ; ce qui en a fait beaucoup multiplier les espèces par les natura- listes. La femelle est généralement d'un tiers plus grande que le mâle^ que l'on désigi|e,à cause de cela, sous le nom de tiercelet. On doit subdiviser d'abord ce genre en deux grandes «actions. Les Faucons proprement dits ( Falco , Bechstein ) , vulgairement Oiseaux de proie nobles y Forment la première. Ils sont les plus courageux , propor- tion gardée avec leup taille , qualité qui tient à la force de leurs armes et de leurs ailes ; en effet leur bec , courbe dès sa base, a une dent aiguë à chaque côté de sa pointe , et c'est la 3lO ^ OISEAUX seconde penne de leurs ailes qui est la plus longue, la pre-a ïiïière étant d'ailleurs presque aussi longue qu'elle, ce qui rend l'aile entière plus longue et plus pointue. 11 résulte en- core de là des habitudes particulières : la longueur des pennes de leurs ailes affaiblit son effort vertical , et rend leur vol , dans un air tranquille, très-oblique en avant j ce qui les con- traint , quand ils veulent s'élever directement , de voler contre le vent. Ce sont les oiseaux les plus dociles, et dont on tire le plus de parti dans l'art de la fauconnerie , en leur apprenant à poursuivre le gibier et à revenir quand on les appelle. Ils pnt tous les ailes autant et plus longues que la queue. Le Faucon ordinaire. ( Falco communis. Gm. ) (i). Grand comme une poule, se reconnaît toujours à une sorte fde taclie triangulaire noire qu'il a sur la joue j du reste, il varie pour les couleurs à peu près comme il suit ; le jeune a le dessus brun et les plumes bordées de rovissâtre, le des- sous blancbâtre, avec des tacbes ovales longitudinales bru- nes. A mesure qu'il vieillit , les tacbes du ventre et des cuis- ses tendent à devenir des lignes transverses noirâtres ^ et le blanc augmente à la gorge et au bas du cou j le plumage fin dos devient en même temps plus uniforme et d'un brun rayé en travers de cendré noirâtre ; la queue est en dessus brune , avec des paires de tacbes roussàlr s, et en dessous "; avec des bandes pâles qui diminuent de largeur avec l'âge j les pieds et la cire du bec sont tantôt bleus et tantôt jau- nâtres. (i) Il faut bien se garder cepend.'înt d'y l'apporter les prétendues variétés du falco communis entassées par Graelin ; ainsi la var. ci frisch 74 est une buscj eT id. 75, est une buse patvie ^ g id. 80, l'oiseau Saint-Martin- S id. 76 une buse un peu plus pâle que l'ordinaire j K aldrov. une espèce très-distincte , etc. En revanche , les /a/co islandus ^ harharus et peregrinus , pourraient bien n'être tous que le faucon ordinaire en différens états de mue. DE PROIE. 3ll On peut suivre ces différences, eal. , 47^ ^^ jeune; 42i la vieille femelle 3 45o, le vieux mâle (i). Ceux qu'on appelle Faucons pèlerins ^ enl. , 4^'9 {Falco stellaris ^ F. peregrinus j Gm, } , paraissent des jeunes un peu plus noirs que les autres. C'est l'espèce célèbre qui a donné son nom à cette sorte de cbassc où l'on se sert des oiseaux de proie. Elle habite tout le nord du globe , et y niche dans les rochers les plus escarpés. Son vol est si rapide , qu^il n'est presque aucun lieu de la terre oii elle ne parvienne. Elle fond sur sa proie verlicalement comme si elle tombait des nues. On emploie le mâle contre les pies et autres oiseaux plus petits , et la femelle contre les faisans et même les lièvres. !Notre Europe produit encore cinq espèces inférieures pour la taille ; savoir : Le Hobereau. ( Falco suhbiiteo. Lin.) enl. , 452. Brun dessus , blanchâtre , tacheté en long de brun des- sous ; les cuisses et le bas du ventre roux, un trait brun sur la joue. Le Hobereau gris. (Falco rufipes ^ Beseke. F. vespertinus ^ Gm.) Enl., /^5i. Brun dessus , cendré foncé dessous , les cuisses et le bas du ventre roux. La femelle a la tête rousse, et tout le dessus barré de cendré et de noir. IJEme'rillon. ( Falco œsalon. Lin. ) Enl. , 468. Brun dessus, blanchâtre dessous , tacheté en long de brun , même aux cuisses ; le plus petit de nos oiseaux de proie. Le Rochier (Falco lithofalco, Lin.), enl. , 447, cendré dessus, blanc-roussâtre , tacheté en long de brun (i) Frisch ne donne qu'un jeune faucon , pi. ixxxiii. Edwards donne la vieille femelle, pi. 5. Le Jeune , pi. 4. 3l2 OISEAUX pâle dessous ; n'en est que le vieux mâle (i). Il niclie dans les rocliers. Jja Cresserelle, {Falco tinnimcidus. Lin.) Enl. , 4^^ et 471. Rousse, tachetée de noir en dessus , hlanclie , tachetée en long de brun pâle dessous , la tête et la queue du mâle cen- drées , tiie son nom de son cri aigre, niche dans les vieilles tours, les masures [1], Les Gekfaui^ts. (HiErofalco. Cuv. ) (5). Ont les pennes de l'aile comme dans les autres oiseaux no- bles, dout ils montrent aussi toutes les inclinations; mais leur bec n'a qu'un feston comme celui des ignobles ; leur queue , longue et étalée, dépasse notablement leurs ailes, quoique celles-ci soient elles-mêmes très -longues ; leurs tarses courts et réticulés, sont garnis de plumes au tiers supérieur. On n'en connaît bien qu'une espèce. Le Gerfault. ( Falco candicans , F. cinereus et F. sacer. Gm.) BufF. , enl. 210, 4^69462, et Hist. des Ois. , I , pi. XIV. Edw. , 55. Plus grand d'un quart que le faucon , est le plus estimé de tous les oiseaux de fauconnerie. On le tire principale- (i) Je dois celte observation à M. Bonnelli. (2) Ajoutez en espèces étrangères. 1° voisines de la cresserelle F. spar-- t^erius , en). 4^5 , et deux ou trois espèces, dont les ailes , semblables d'ailleurs à celles des oiseaux nobles pour la proportion relative des plumes , sont plus courtes que la queue. — Le chicfuera. Vaillant , xxx. (F. chiquera. Sh.) — Le montagnard, id. xxxv. ( F. capensis. Sh.) a° Voisines du hobereau. F. cœrulescens. Edw. io8. — F. auranliacus. — F. hideritatiis Lath. qui se distingue par une double dent à son bec. 3° Voisines du vrai faucon. Le f. hvppé {falcfrontalis. Daud./". ga^ lericulatus. Sh.) Vail. Af. sS.Lef. àca/of^e/zo/re, id. 29. (Y.tibialis.Sh.) (3) Hierax , hiero-falco , faucon sacré , sacre , tous noms tenant à l'ancienne vcnëratiun des Egyptiens pour certains oiseaux de proie. Gev" Jaull est corrompu à^hiero-faho. DE PROIE. 3l3 ment cln n©rd j son plumage ordinaire est brun dessus ^ avec une bordure de points plus pâles à chaque plume , et des lignes iransverses sur les couvertures et les pennes ; blan- châtre dessous , avec des taches brunes longues , qui , avec l'âge 5 se changent sur les cuisses en lignes transverses ; enfin la queue rayée de brun et de grisâtre ; mais il varie telle- ment par le plus ou moins de brun ou de blanc , qu'il y en a de tout blancs sur le corps, et oii il ne reste de brun qu'une tache sur le milieu de chaque penne du manteau; les pieds et la membrane du bec sont tantôt jaunes, tantôt bleus (i). La seconde section du grand ^enrefalco est celle des Oiseaux de proie appelés ignobles, Parce qu'on ne peut les employer aisément en fauconnerie ; tribu bien plus nombreuse que celle des nobles , et qu'il est nécessaire encore de beaucoup subdiviser. La plus longue penne de leurs ailes est presque toujours la quatrième , et la première est très-courte , ce qui fait le même effet que si leur aile avait été tronquée obliquement par le bout, d'où résulte un vol plus faible , toutes choses égales d'ailleurs ', leur bec est aussi moins bien armé , parce qu'il n'a point de dent latérale près de sa pointe, mais seulement un léger feston dans le milieu de sa longueur. Les Atgxes. ( Aqutla. Briss. ) Qui en forment la première famille, ont un bec très-fort , droit à sa base, et courbé seulement vers sa pointe. C'est parmi eux que se trouvent les plus grandes espèces du genre, et les plus puissans de tous les oiseaux de proie. Les Aigles proprement dits. Cuv. Ont le tarse emplumé jusqu'à la racine des doigts : ils vivent {\) La huse cendrée , Edw. 53. ( Falco cinereus. Gm.) et le s aère , Buff. I , XIV, ( Falco saccr. Gm,) ne diffèrent en rien de certaine états du §erfault. Je ne vois pas non plus que les pieds jaunes doivent faire distinr guer comme espèce le f. Islmdkus , ainsi que la fait Bechsteia. 3l4 OISEAUX dans les montagnes , et poursuivent les oiseaux et les qiiaJru» pèdes ; leurs ailes sont aussi longues que la queue, leur vol aussi élevé que rapide , et leur courage surpasse celui de tous les autres oiseaux. VJigle commun. {Falcofuhus, F. melanaëtos , F. niger , F. mogilnik.Qm. ) (i). Enl. , 4og. Plus ou moins brun, l'occiput fauve , la moitié supérieure de la que ue blanche , et le reste noir. C'est l'espèce la plus répandue dans toutes les contrées montagneuses. \J éigie roj'aî. ( Falco chrjsaëlos,) Enl. , 4^<^* 3Ne diffère du précédent que par sa queue noirâtre, mar-^ quéc de baudes irrégulières cendrées. Cependant c'est sur lui qu'on s'est plu à reporter les récits exagérés que fai- saient les anciens de la force, du courage et de la magnani- mité de leur aigle doré ou royal (2). Le petit uéigle ou Aigle tacheté. ( Falco nœvius et Falco maculatiis. Gni, ) D'un tiers plus petit que les deux autres , brun , queue noire à bout blanchâtre \ des taches fauve-pâle , formant une bande sur les petites couvertures , une au bout des grandes , qui remonte sur les scapulaires , et une au bout des pennessecondaires. Le haut de l'aile est chargé de gouttelettes (i) Quelque bizarre que puisse pnraître cette rauhiplication d'espèces, elle est cependant très-vraie. L'espèce réelle est bien représentée enl. 4<"'9 > c''ei>t f aie . Juhiis . Dans certains étals de mue , on voit dans son plumage le blanc de la base des plumes. C'est alors/, fidviis canadensis , Ed^v. \. luef. mogilnik nov. comm. petr. XV, pi. xi , ne diflère pas d'une autre manière. Quant au/", tnelanaëtos , il n'est fondé que sur de vagues indi- cations des anciens , et l'on ne cite que la uième pi. enl. /\0^. Enfin le f. niger ou aigle à dos noir de Brown, n'est qu'une légère difiérence d'îige. (a) il y a même ces naturalistes qui croient que Taigle ro^al n'esi qu'un jeune de l'aigle commun j mais on en élève un , depuis plusieurs années , à la ménagerie , qui conserve toujours sa queue baxrée de noir et de gris. DE PROIE. 3l5 fauves; le dessous du corps est plus pâîe'que le dos , et les tar- ses plus grêles et moins fournis qu'aux grands aigles. Cette espèce est commune dans les Apennins et autres montagnes du midi de TEurope , mais se montre plus ra- rement dans le nord : elle n'attaque que des animaux très- faibles. On i'a irouvée assez docile pour l'employer en fau- connerie ; mais on dit qu'elle se laisse chasser et vaincre par l'épervier. La nouvelle Hollande produit des aigles de même forme , à la queue près, qui est étagée (i). Les A:gles pêcheurs. Cuv. ( Hali.î:tus. Savigny). Ont les mêmes ailes que les précédens , mais les tarses re- vêtus de plumes seulement à leur moitié supérieure , et à (demi écussonnés sur le reste. Ils se tiennent au bord des ri- vières et de la mer, et vivent en grande partie de poisson. l^e P/g argue et VOrfraje. {^Falco ossifragus , F. al' bicilla et F. alblcauâus. Gm. ) Ne forment qu'une espèce qui , dans ses premières an- nées , a le bec noir , la queue noirâtre , tachclée de blan- châtre, et le plumage brunâtre , avec une flamme brun-foncé sur le milieu de la plume (cnl., 112 et 4i5), et qui, avec l'âge , devient d'un giis-brun uniforme , plus pâle à la tête et au cou , avec une queue toute blanche et un bec jaune- pâle ( Frisch , lxx. ) ii). En tout temps elle attaque prin- cipalement l<^s poissons. Ou la trouve dans tout le nord du globe. JJ Aigle à tête blanche, ( Falco leucocephaliis.) Enl. ; 4^ '• Brun-foncé uniforme, à tête et queue blanches, à bec (i) Joignez , aux trois aigles d'Europe , le griffard, Vaill. Afr. I. ( F. armiger , Sh.) (2) On a Vérifié plus d'une fois ce changement à la ménagerie du Mu- >■ Scum. Quant au petit pygargue , f. albicmuhis . ce n'est que le raàle du grand f. aWlciUa. "^16 OISEAUX jaunâtre , presque aussi grand que nos aigles communs , vit dans l'Amérique septentrionale, et y poursuit sans cesse le poisson. Il paraît qu'il en vient quelquefois dans le nord de l'Europe Dans sa jeunesse il a le corps et la tête brun- cendré. On ne doit cependant pas le confondre avec le vieux pygargue h tête Llanchâtre (i). Les Baleusards. ( Pandion. Savigny. ) Ont le bec et les pieds des aigles pêclieurs j mais leurs ongles sont ronds en dessous , tandis que dans les autres oiseaux de proie ; ils sont creusés en gouttière ; leurs tarses sont réticulés, et c'est la seconde plume de leurs ailes qui est la plus longue. On n'en connaît qu'une espèce , répandue au bord des eaux douces de presque tout le globe , avec peu de variations dans le plumage ; c'est Le Balbusard. ( Falco haliœtus. Lin. ) Enl. , 4^4 ; et mieux: Catesby, II. D'un tiers plus petit que l'orfraye, blanc, à manteau brun , une bande brune descendant de l'angle du bec vers le dos , des taclies brunes sur la tête et la nuque , quelques- unes à la poitrine j la cire elles pieds tantôt jaunes, tantôt bleus. L'Amérique produit des aigles pêcbeurs à longues ailes comme les précédens, où une partie plus ou moins considérable des côtés de la tête , et quelquefois de la gorge , est dénuée de plumes. On leur donne le nom commun de caracara (2). Le Caracara ordinaire. ( Falco brasiliensis j Gm.) Grand comme un balbusard , rayé en travers de blanc et de noir , des plumes effilées, blancbes à -la gorge, une calotte •*«. .. . .- (?) Ici doivent se placer le falco pondicerianus , enl. 4 16. — Le blagre , Yaill. Afr. 5. {Falc. hlagnis , Sh. ) qui est probablement le /. huco- gasler. — Le vocifer , Vaili. Afr. 4< (F. vocifer, Sh.) — Le caffre p Vaill. Afr. 6. ( F. vulturiims , Sh.) {1) Aïzara. Voy. IIÏ , p. 5o et suiv. DE PROIE. 3l7 noire , un peu prolongée en huppe ; les couvertures des ailes , les cuisses et le bout de la queue noirâtres. C'est l'oi- seau de proie le plus nombreux au Paraguay et au Bré- sil (i). Tue petit Aigle àgorge nue. {Falco aquilinus.) Enl., 4^7' Noir y le ventre et les couvertures inférieures de la queue blancs , la gorge nue et rouge. Les Harpies ou Aigles pêcheurs à ailes courtes ( Har- pj'ia , Cuv. ), sont aussi des aigles d'Amérique , qui ont les tarses très-gros , Irès-fortS; réticulés, et à moitié emplumés, comme les aigles pêcheurs proprement dits , dont ils ne diffè- rent que par la brièveté de leurs ailes ; leur bec et leurs on- gles sont même plus forts que dans aucune autre tribu. La grande Harpie d^ Amérique, Aigle destructeur de Daudin, grand aigle de la Guiane de Mauduit ( pro- bablement le Falco harpjia et le F. cristatus ylÀn.) F. harpyia et imperialis , Sh. ) (2) Est un des oiseaux qui ont les serres et le bec les plus ter- ribles -, sa taille est supérieure à celle de l'aigle commun ; son plumage est cendré à la tête et au cou , brun-noirâtre au manteau et aux côtés de la poitrine , blanchâtre au-des- sous, et rayé de brun sur les cuisses : des plumes allongées lui forment une huppe noire sur le derrière de la tête. On le dit si fort , qu'il a quelquefois fendu le crâne à des hommes à coups de bec : les paresseux font sa nourriture ordinaire , et il n'est pas rare qu'il enlève des faons. (1) C'est bien le caracara de Margrave, mais sa description ne le feraiJ pas reconnaître. Oa en trouve une meilleure dans Azzara. Notre carac- tère est pris de la nature. Le y. c/temvay Jacq. beyt. , p. 1 5 , n° 11, pour- rait bien n'en être qu'une variété d'âge. (2) C'est incontestablement Tyzguaulzli de Fernandès j mais cet auteur exagère beaucoup sa taille en le comparant à un mouton. C'est aussi h v. cristaius dç Jacq. , e| p«r conséquent Içfmlç, jacquini de GmeL 3l8 OISEAUX Les Aigles-autoues. (Morpiinus. Cuv. ) (i)*' Ont , comme les précécîens , les ailes plus courtes que la queue-, mais leurs tarses élevés et grêles, et leurs doigts fai- Lles , obligent de les en distinguer. Il y eu a qui ont les tarses élevés , nus et écuisonnés. V Aigle -autour huppé de la Gui ve. (F. Guiannensis. Daud. ) Peut Aigle de la Guiane. Maud. , Encycl. B.essemble singulièrement, pour les couleurs et pour la liuppe, au grand aigle pécheur du ménu^ pays-, mais il est moindre pour la taille , et ses tarses élèves , nus et écus- sonnés , l'en distinguent suffisamment-, son manteau est noi- râtre , quelquefois varié de grisfoncé ; son ventre blanc , avec des ondes fauves plus ou moins marquées, sa tête et son cou, tantôt gris, tantôt blancs ; et sa huppe occipitale, longue et noirâtre. UUrubitinga. ( Falco uruhiiinga. Lin. ) îîoir , sans huppe , avec le croupion et la base de la queue blancs. Ce bel oiseau chasse sur les lieux inondés (2). D'autres ont les tarses élevés et emplumés sur toute leur longueur. 1J Aigle-autour noir huppé d'Afrique. [Huppart. Vail. Afr. I,ii. Bruce, Abjss., ^Vi^-Ry.u. Falco oc cipitalis. Daud.) Grand comme un corbeau , noir, une longue huppe pen- dante de l'occiput j les tarses , le bord de l'aile et des bandes sous la queue blanchâtres. Il habite toute la largeur de l'Afrique. (1) Blorphims , nom grec d'une espèce intltîtcrminée d'oiseaux de proie. (a) Ici vient prol->a]>lement falc. noifcs zedandiœ ^ Lalh. Syn. If p]. TV. DE PROIE. 3ig X^Jis^te 'autour varié ou Urulaurana (i). Autour huppé , Vail. y Afr. , I , xxvt. Aigle moyen de la Guiane , Maud. , Encycl. Epervier patu d'Azzar. Falco ornatus , Daud. F. superbus et coronatus , Sli. ) Calotte et huppes noires , côtés du cou d'un roux-vif, manteau noir varié de gris , onde de blanc ; dessous blanc , rayé de noir aux Uancs, aux cuisses et aux tarses; queue noire , avec quatre Landes grises. C'est un bel oiseau de l'Amérique méridionale, qui varie du noir et blanc au brun- foncé (2). Il y a enfin en Amérique des oiseaux à bec comme tous les précédens , à tarses très-courts , réticulés , à demi couverts de plumes par devant , à ailes plus courtes que la queue , et dont le caractère le plus distinclif consiste en narines presque fer- mées, semblables à une fente. On peut en faire une petite tribu sous le nom de Cymindis, Cuv. (5). Tel est Le petit Autour de Cuyenne, Buff. ( Falco Cayennensis» Cm.) Enl. , 475» A encore pour caractère propre une petite dent à l'en- droit où le bec se courbe. L'adulte est blanc , à manteau noir-bleuâtre , à tête cendrée , avec quatre bandes blanches sur la queue ; le jeune a le manteau varié de brun et de roux , et la tète blanche , avec quelques taches noires. Les Autours. Cuv- (Astur , Bechstein.DoîDALiON, Savigny.) Qui forment la seconde division des ignobles , ont, comme (1) C'est bien sûrement Vurutaurana de Margrave- mais cet auteur le dit grand comme un aigle , ce qui est un tiers au moins de trop. {1) Ajoutez ici le hlanchard , Vaill. Afr. 3. (F. albescens , Sh.) — U ai^\e moucheté {aq. niaculosa. ) Vieill. Amer. 3 bis. (3) Cytniiidis , nom grec d'une espèce indéterminée d'oiseaux de proie. * iV. B. h'aîgle de Gottwgue ( f. glaucopis, Menem bejtr. lî , pi. vu. ) ««l une buse commune. Vaille blanc ( F. albus , Sh. John white. Yoy. ) est un autour. 320 OISEAUX les trois dernières tribus des aigles , les ailes plus courtes que la queue; mais leur bec se courbe dès sa base, comme dans tous ceux qui vont suivre. On appelle plus particulièrement autours ceux qui ont les tarses écussonnés et un peu courts. JJ Autour ordinaire. {Falco palumbarius y enl., 4 18 et 4ôi , et le jeune, F. gallinarius, enl., 4^5, et Friscli, , l.XXII.) (i). La seule espèce de ce pays-ci, est brun dessus, à sourcils blancliâtres , blanc dessous , rayé en travers de brun dans l'adulte ; moucbeté en long dans le premier âge; cinq bandes plus brunes sur la queue. 11 égale le gerfault pour la taille , mais non pour le courage , fondant toujours obliquement sur sa proie. On s'en sert cependant en fauconnerie pour des gibiers faibles. Il est commun dans toutes nos collines et montagnes basses. Parmi les autours étrangers , on peut remarquer celui de la Nouvelle-Hollande ( Falco novœ Hollandiœ ) , Jonbwbite 35g. Qui est souvent tout entier d'un blanc de neige ; mais il paraît que c'est une variété d'un oiseau du même pays , cen Jré dessus , blanc dessous , avec des vestiges d'ondes grises. On peut encore rapprocber des autours quelques oiseaux d'Amérique à ailes courtes et à tarses courts, mais réticulés. V Autour rieur ou à calotte blanche. ( Falço cacJiinnans , Lin. Nacagua d'Azz. ) Nommé d'après son cri ; blanc , le manteau et une bande qui part du tour de l'œil et s'unit sur la nuque à la cor- respondante , bruns; la queue à bandes brunes et blan- -- _« ^ . (i) Probablement aussi f. gyrjalco , f. ^entilis , Gm. , tant les oiseaux de proie sont mal déterminés dans les ouvrages les plus modernes. EN GÉNÉRAL. 021, rîies. Des marécages de l'Amérique mérlcllonale , où il vit de reptiles et de poissons (i). On réserve le nom d'EpERViER ( Niius , Cuv. ) à ceux qui ont les tarses écussonnés et plus élevés. Notre Epervier commun [FalcQ nisus ^ Lin.); enî. , 412 et 4*J7 , A les mêmes couleurs que l'autour , mais ses jambes sont plus hautes , et sa tallîe d'un tiers moindre. Cependant oa l'emploie en fauconnerie. Le jeune a les taches de dessous en flèches ou en larmes long'tîidinales et rousses , et les plumes de son manteau sont aussi bordées de roux. 11 y a des espèces étrangères encore plus petites (2}. Mais il y en a aussi de beaucoup plus grandes. Ainsi UEperi^ier chanteur ( Faucon chanteur ^ Yail, , Afr. ^xxyii, Falco musicus j Daud. ), Est grand comme l'autour , cendré dessus , blanc rave ide brun dessous et au croupion. On le trouve en Afrique, «»ii il chasse aux perdrix , aux lièvres , et niche sur des ar- bres. C'est la seule espèce connue d'oiseaux de proie qui chante agréablement (5). Les Milans. ( Milvus. Bechsteîn. ) Ont des tarses courts , des doigts et ongles faibles , qui , îoinls à un bec également peu proportionné à leur taille , en font les espèces les plus lâches de tout le genre ; mais ils se distinguent par leurs ailes excessivement longues et par leur queue fourchue , qui leur donnent le vol le plus rapide et îc plus facile. Les uns ont les tarses très-courts , réticulés , et à demi rs- (i) Ici vient le f. nielanops , Lalh. {1) Comme le gahar , Vaill. Afr. 33. ( F. gahar , Sh.) Le minule , id. 34, ( F. miiiullus , 3h. ) (3) Autres éperviers e'trangers. La buse mixte couleur île plomb , Azz. a** 67. Le /a/c. viagnirostris ^ enl. 460» — - Le/, «olumbarius Caiesb. 5 TOTtîE 1 . 2 1 322 OISEAUX •vêtus de plumes par le Laui , comme la dernière petite tribu des aigles. (Elanus, Savigny. ; Tels sont Le Blac yYâil.j Afr. xxxvi et xxxvk. Grand comme un épervier , à plumage doux et soyeux , à queue peu fourchue, cendré dessus, blanc dessous , les petites couvertures des ailes noirâties : le jeune est brun varié de fauve. Cet oiseau est commun depuis l'Egypte jus- qu'au Cap. Il ne chasse guère qu'aux insectes. Le Milan de la Caroline. {Falcofurcatus. Lin. ) Catesb., iv. Blanc , les ailes et la queue noires , les deux pennes ex- térieures de celle-ci très-longues ; plus grand que le précé- dent. Il attaque aussi les reptiles. Les Milans proprement dits , Ont les tarses écussonnés et plus forts. Notre Milan commun, {Falco inilvus , Lin. ) Enl. , 4^2. , Fauve, les pennes des ailes noires , la queue rousse ; ce- lui de tous nos oiseaux qui se soutient en Pair le plus long- temps et le plus tranquillement. 11 n'attaque guère que des reptiles (i). Les Bo?jdrées. ( Pernis. Cuv. ) (2). Ont j avec un bec faible de milan , un caractère très-parti- culier, en ce que l'intervalle entre l'oeil et le bec , qui , dans tout le reste du genre /iïZco , est nu, et garni seulement de quelques poils , se trouve chez elles couvert de plumes bien serrées et coupées en écailles ; leurs tarses sont à demi emplu- més vers le haut , et réticulés : elles ont du reste la queue (i) Ajoutez le parasite , Vaill. Afr. 22 , ou le milan noir , enl. 472 ^ c'est lejalc. ater , lefalc. œgyptius , etiefalc.Jorskahlil Gniel. lefahpara- siticus , Lath. et Shaw. N. I*. hefalc. austriacus Cm. est le jeune du milan commun. (2) Pernis ou pernès , dénomination d'une sorte d'oiseaux <\c proie, selua Arislotc. V I^ïî PU OIE. 32.3 égale, les ailes longues^ le bec courbé dès sa base, comme tous ceux qui vont suivre. Nous n'en possédons qu'une espèce. La Bondrée commune, ( Falco apivorus. ) Enl., 420. Un peu moindre que la buse , brune dessus , difFérem- menl ondée de brun et de blaiicbâtre dessous, selon les in- dividus : la tête du mâle est cendrée à un certain âiie. Crt oiseau cbasse aux insectes , surtout aux guêpes et aux abeilles. Il en existe quelques autres dans les pays étrangers. La Bondrée huppée de Java. Toute brune , à tête cendrée comme la nôtre , mais à queue noire , avec une bande blancbâlre sur le milieu j une huppe brune à l'occiput. Elle a été rapportée de Java par M. Leschenaut. Les Buses. (Buteo. Becbstein. ) Ont les ailes longues, la queue égale , le bec courbé dès sa base, l'intervalle entre lui et les yeux sans plumes, les pieds forts. Il j en a qui ont les tarses emplumés jusqu'aux doigts. Elles se distinguent des aigles par leur bec courbé dès la base , des autours ou aigles-autours à tarses empennés , par leurs ailes longues. Nous en possédons une. La Buse patue. [Falco pennatus. ) Frisch, lxxv (i). A^aillant , Afr. , xviii. Yariée assez irrégulièrement de bruri plus ou moins clair et de blanc plus ou moins jaunâtre, est r.n des oiseaux les (i) Cette buse est quatre fois dans Gmelin, sans y être jamais à sa place. C'est \e fcdco lagopus , hrit zool. ap. t. I5 \e falco communis ^ leucephalus , Frisch. yS ; le falco pennatus , Briss. ap. pi. ij le falco S ancti-J ohannis , arct. zool. , pi. ix. — Les^a/c. coinmunis fuscus , f. varier galus, f. alùidus ,i. versicolor , Gm. ne sont que différens états de la buse ordinaire. 324 OISEAUX plus répandus ; on l'a trouvée presque partout , et on fa presque toujours regardée comme variété de quelque autre oiseau. Mais le plus grand nombre des buses a les tarses nus et écussonnés. Nous n'avons ici que La Buse commune. ( Falco buteo. ) Enl. ^ 4^9* ^ Brune , plus ou moins ondée de blanc au ventre et à la gorge , est l'oiseau de proie le plus abondant et le plusnui-i sible de nos contrées. Elle demeure toute l'année dans nos forêts j tombe sur sa proie du liant d'un arbre ou d'une buiie,et détruit beaucoup de gibier. Mais on peut remarquer parmi les buses étrangères, Le Bâcha. Vail. , Afr. , pl.xv. Grand comme la notre , brun , à petites taches rondes et blanches sur les côtés de la poitrine et sur le ventre; une huppe noire et blanche, une large bande blanche sur le mi- lieu de la queue. C'est un oiseau d'Afrique très-cruel , qui fait sa principale proie des damans (i). Les Busards. ( Circcs. Bechstein. ) Diffèrent des buses par leurs tarses plus élevés , et par une espèce de collier , que les bouts des plumes qui couvrent leurs oreilles forment de chaque côté de leur cou. INous en avons deux espèces dans ce pays-ci , que les va- riations de leur plumage out fait multiplier par les nomen- clateurs» La Souhuse ( Falco pj^gargus ) y enL , 44^ ^^ 4^0 ; Brune dessus, fauve tachetée en long de brun dessous ; le croupion blanc. U Oiseau Saint-Martin (Falco cjaneus et (i) Autres buses cirangères : le r(U-noir, Vaill. Atr. i6. ( F. jackal , Dau 1 ,' Vail. Afr. , pi. Gt. 62. — Le boubou. Vaillant , 68. — Le brubru. Vail. 71. ( Lan. Capensis. Sh. ) — Le blanchot. Vail. 285. — hiL pet. piegr. de Madag. (Lan. mada- eascaricnsis, Gm. ) Enl. 299. — La petite pi^gr. bleue. ( Lmh, bico- lor. Gm. ) Enl. 208. — Lia. piegr. delà Louisiane. {Tj. j4niericanus. ) Enl. 397. — Le sourciroux. Vail. 76 , 2. — Le tangara verdefoux de Buff. ( l^anagra guianensis . Gra.) — "Le tangara mordoré ( Tanagra atri- capilla.) Enl. 809 ,2. — La piegr. à tête noire , des îles de Saodwicli. — Ijun. vielanocephalus. Gm. ) Lath. Svn. L i65. Parmi les espèces plus rapprochées des merles , on peut mettre Vohwa. Vail. 75 et 76. I. ( Zfl.v. olivaceus. Sh. -— Le gonolec ( Lan. barharus. Gm. ) Enl. 56. Vail. 169. — Le lan. gutturalis , Daud. Ann. mus. III. 144 ? ph i5 5 ou la piegr. perrin. Vail. 286. — Le merle à plastron noir, ( Turdus zeilonus. Gm.) Enl. 272 , ou \e Bacbakiri. Vail. 67. {Lan. bacba- hiri. Sh. ) — Le Turdus crassiroslris. Gm. Lath. Syn. II , 34, qui est le même que le ta?iagra capensis. Sparm. caris, pi. 45 , et plusieurs autres aussi équivoques. (2) La tchagra.X iiil. 70. ( Lan. collurio meîanoceph. Gm.) Enl. 479» i? 01297, 1. — La piegr. à huppe rousse d'Amérique {Lan. canu- densis. Gm. ) Enl. 79 , 2. — Le fourmilier huppé. BuiTon. ( Turdus cirrhaLus. Gm. ) — Le tachet. Vaillant, 77. — La piegr. rnriie , du Cayenne. {Lan, doUalus.) Enl. ^.97, 2. PASSEREAUX. 33g Quelques-unes de ces pîegrlèches à bec droit l'ont très- fort, et leur mandibule inférieure très-renflée (i). 13'autres ( les Vanga, Buff. )j l'ont grand y très-corapriraé partout , sa pointe très crochue , et celle de la mandibule in- férieure recourbée en dessus [2): D'autres enfin , à bec droit et grêle j se font remarquer par des huppes de plumes redressées (3). Autour de ces piegrièches proprement dites , viennent se grouper quelques sous-genres étrangers qui en diffèrent plus eu moins , et que nous allons indiquer. Les Lanorayen ou Piegrièches Hirondelles. ( Oct;ë*- TERUS (4). CuV.) Ont le bec conique^ arrondi de toute part, sans arête, à peine un peu arqué vers le bout^ à pointe très-Iine , légère- ment échancrée de chaque côté , les pieds un peu courts , et les ailes autant et plus longues que la queue ; ce qui leur donné le même vol qu'à nos hirondelles : mais ils y joignent le courage des piegrièches , et ne craignent pas même d'atta- quer le corbeau (5). La picgr. rousse de Madag. ( Lan. rufus. Gm. ) Enl. 298. J'y place aussi l'oiseau si balotté par les naturalistes , merle de Minda- nao , die Buff. ^ Enl. 627. Turdus mindanensis. Lath. et Gm. , le même que leur gracuîa saularis , petite pie des Indes , ou dialbird. Albin. lïî , 17 et 18. Edw. 181. Vail. Afr. 109 (Sturnus solaris. Daud. ) — et même le terat boulan ( Turd. orientalis. ) Enl. 276 , II, pourrait en être rap- proché, (i) Toutes les piegrièches â bec droit renflé sont nouvelles. (2) Le vanga , Enl. 208. (Lan. curuirostris. Gm.) et des esp. nouv, (3) Le geojjroy: Vail. Afr. 80 et 81 ( /vû/z» plwnatus. Sh. ) et le manicup. Butf. enl. 707 ( Pipra albifrons. Gm. ) qui n'a de commun , o avec les pipra, qu'une réunion des deux doigts externes, un peu plus pro- longée qu'à l'ordinaire. (4) Ocypterus , ou oxipienis (ailes rapides , ailes pointues) nom grçc d'un oiseau inconnu , très-applicable à ceux-ci. (5) Sonnerat, i*^*" Voy. p, 5b. 340 OISEAUX Les espèces en sont assez nombreuses sur les côtes et dans les îles de la mer des Indes, où elles volent continuellement et rapidement à la poursuite des insectes (i). Les Cassicans. Buff. ( Barita. Cuv. ) (2). Ont un grand bec conique droit, rond à sa base , entamant les plumes du front par une écbancrure circulaire ; arrondi au dos, comprimé par les côtés, à pointe crocbue et échancrée latéralement. Ce sont de gros oiseaux de la Nouvelle-Guinée et de la Nouvelle-Hollande , que les naturalistes ont dispersés ar- bitrairement dans plusieurs genres. Le plus beau a même été mis dans les oiseaux de Paradis. ( Paradisœa viridis , Gm. ) Enl. , 6.^4. Tout son corps est d'un noir brillant d'acier bruni , à plume du cou et de la poitrine comme gaufrées. Il vient de la nouvelle Guinée , comme les vrais oiseaux de Paradis. Les autres sont variés de blanc et de noir, et vivent à la Nouvelle-Hollande ou dans les îles environnantes. On leur attribue des babitudes très-bruyantes , une voix criarde. Ils poursuivent les petits oiseaux (3). Les Bécardes. BufF. ( Psaris (4). Cuv. ) Ont le bec conique , très-gros , et rond à sa base , mais n'é- (1) Ici viennent lan, leucorhynchos. Gm. Enl. 9 , I , le même que Lan. dominicanus, Sonnerai I.Voj. pi. iS. — Lanius vindis.Eni. Sa , I et plusieurs espèces nouvelles rapportées par Peron. ('/.) Barita , nom grec d'un oiseau inconnu. (3) Nous rapportons ici le cassican, Buf. Enl. 628. (Coracias varia. Gm, gracula varia. S\\.) , — lejlûteur- (Coracias Libicen. Latl^ deuxième Sup- plément, Gracula tibicen. Sh. ); — le réveilleur ; ( Corvus graculinus. J. Whytc. Coracias strepera , Lath. ind. Orn. Gracula strepera. Shaw. Réveilleur de Vile IVorfolh. Daud. gr. calybé. Vail. Ois de Par. 67 ), et mne espèce nouvelle, à queue ëtage'e. (4) Psaris y nom grec d'un oiseau inconntî. PASSEREAUX. 3!^1 chancrant point le front j sa pointe est légèrement comprimée €t crochue. On n'en connaît qu'une esjîëce d'Amérique , cendrée , à tête, ailes et queue noires. ( Lanius cûjanus. Gm. ) Enl. , 5o4 et 577. Ses mœurs sont celles de nos piegrièches (i). Les Choucaris. BiifF. (Graucalus (?.). Cuv. ) Ont le bec moins comprimé que les piegrièclies •, son arête supérieure est aiguë , arquée également dans toute sa longueur ^ sa commissure aussi un peu arquée ; des plumes , qui couvrent quelquefois leurs narines, les ont fait rapporter aux corbeaux ; mais réchancrure de leur bec les en éloigne. Ils viennent , comme les cassicans ^ des paities les plus re- culées de la mer des Indes (5). Les Bétbyles (4). (Bethylus. Guy. ) A bec gros, court, bombé de toute part , légèrement com- primé vers le bout. On n'en connaît qu'un , dont les formes et les couleurs re- présentent en petit notre pie commune (5). i (1) Buffon a étendu mal à propos ce nom de bécarde à un tyran (.Lan. sulJïiraLus ) , et à une piegrièche très-voisine des merles. ( Lan, barbarus). (-i) Graucalus , nom grec d'un oiseau cendré ; trois choucaris sur quatre sont de cette couleur. (3) Corvus papuensis. Gm. enl. 65o. — Cowua iiovœ Guineoe. Enl. 629. — Une espèce grise , à camail noir , rallier à masque noir. Vail. Ois. de Par. , etc. 86. — Une autre toute d'un violet brillant d'acier bruni , la fe- melle verdàtre. (4) Bethylus , nom grec d'un oiseau inconnu. (5) C'est la pie piegrièche. Vail. Afr. 60. Lanius leverianus . Sh. Lanifti picalus. Lalh. M. Illiger en fait un tangara. 34^ OISEAUX Les Tangaras. (Tanagra. Lin.) A bec fort , conique , triangulaire à sa base, lë-? gèrement arqué à son arête , échancré vers le bout ; à ailes et vol courts ; ressemblant à nos moineaux par leurs habitudes , et recherchant les grains aussi-bien que les baies et les insectes. La plupait se font re- marquer dans les collections par les couleurs les plus vives. Nous les subdivisons comme il suit (i) : Les Takgaras euphones ou Bouvreuils. A Lee court , et présentant , lorsqu'il est vu verticale- ment , un élargissement à cliaque côté de sa base : leur queuy est plus courte à proportion (2). Les Tangaras gros begs. A hec conique, gros , bombé , aussi large que liaut , le dos de la mandibule supérieure arrondi (5). Les Tangaras proprement dits. A bec conique , plus court que la tète, aussi large que liant ^ à mandibule supérieure arquée , un peu aiguë (4). (i) Voyez, sur tout ce genre et sur le suivant, l'ouvrage de M. Des- marets et de mademoiselle Pauline de Courcelles. (2) Tanagra vîolacea , enl. ii4 > i j 2. — Tanagra Cayennensis , ib» 3. — Pipra musica , enl. 809, 1. (3) Tanagra magna , enl. 2o5. — Tanagra atra , enl. 714 > 2. — Co- jacias Cayennensis , enl. 616. (4) Tan. ialao, enl. 127, 2. —Tricolor, enl. 33. — Mexicana , enl. 290 , 2, et i55 , I. — Gyrola , enl. i33 , 2. — Cayana , enl. 201 , 2, et 290 , i* — Pcruviana episcopus , enl. 178. — Archiepiscopus- Desm. — Varia Desra. (3IotaciUa vclia. L.) enl. 6G9, 3. — Punctata et siaca , enl. i53. L. Les tanagra guîaris , enl. i55 , 2 j elpileata , 720 , 2 , approchent de^ becs-fins par leur bec plus grêle. Tan. nigricoïlis , 720 , i, est un vrai bec fin j une sorte de figuier à bec un peu gros. PASSEREAUX, 343 Les Takgaras loriots. A. bec conique , arqué, aigu , échancré au bout (i). Les Tangaras cardwals. A bec conique , un peu bombé , une denl saillante obtuse sur le coté (2). Enfin , LES Takgaras ramphocèles. A bec conique, dont la mandibule inférieure a ses branches renflées en arrière (3). Les Gobe-Mouches, ( Muscicapa. Lin. ) Ont le bec déprimé horizontalement , garni de poils à sa base , et sa pointe plus ou moins crochue et écliancrée. Leurs mœurs sont en général les mêmes que celles des piegrièches ; et , suivant leur grandeur , ils vivent de petits oiseaux ou d'insectes. Les plus faibles passent insensiblement à la forme des becs-fins. Nous les divisons comme il suit : Les Tyrans. (Tyrannus. Cuv. ) A bec droit , long, très-fort; l'arête supérieure droite, mousse ; la pointe subitement crochue. Ce sont des oiseaux d'Amérique , de la taille de nos piegrièches y aussi braves qu'elles. Ils défendent leurs petits , même contre les aigles ; et savent éloigner de leur nid tous les oiseaux de proie. Les plus (1) Tanagra crlstata , enl. 7 , a , et 3oi , 2. — ISigeninia , enl. 179 * a , et 7 1 1. — Oliuacea. (2) Tanagra Mississipensis , enl. 'j/\'i. — T. rubra , i56, i. / (3) Tanagra jacapa , enl. ici8. — T. Brasilia , enl. 127 , i. iV. B. Le tanagra atricapilla , enl. 809 , 2 , et le guyanncnsis son des picgricches. 344 OISEAUX. grandes espèces prennent de petits oiseaux ^ et ne dédaignent pas toujours les cadavres (i). LfcS MoUCHEROI.ES. (MuSCiP£TA. CuV. ) A hec long , très-déprimé, deux fois plus large que haut , même à sa base ; l'arête très-obtuse , et cependant vive ; les bords un peu en courbe ovale ; la pointe et l'écliancrure faibles ; de longues soies ou moustaches à la base du bec. Leur faiblesse ne leur permet de prendre que des insectes. Ils sont tous étrangers, et plusieurs sont ornés de longues plu- mes à la queue ou de belles huppes sur la tête , ou au moins de couleurs vives à leur plumage. Le plus grand nombre vient d'Afrique ou des Indes (?.)♦ (i) T. Le bentaveo ou ijran à bec en cuiller, du Bre'sil , enl. 212. ( Laniits pitangua , Gni. ) 3. Le tyran à ventre jaune ( lan, sulfuraceus , Gm. ) enl. 29G , Je même que le garlu , ou geai à ventre jaune , de Cajenne. ( Corvus fiavus » Gra. ) enl. 349. 3. Le tyran h ventre blanc ( lan. tyrannus , Gm. ) enl. SSy et 676. 4» Le tyran à queue rousse ( muscic. auâax , Gm. ) enl. 453 > 2. 5. Le petit tyran ( muscic. ferox. Gm. ) enl. Syi , i. 6. Le tyran à queue fourchue de Cayenne {muscic Lyrannus , Gm.) «ni. 571 , a. 7. Le tyran à q. f. du Mexique ( muscic. forjlcata , Gm. ) enl, 677 , etc. Qui conque comparera ces oiseaux , verra qu'il n'y avait aucune raison de les disperser dans deux genres. (2) Le moucheroUe à huppe transverse , ou roi des gohe-mouches , Buff. ( todus regius , Gra. ) enl. 289. — Le moucheroUe de paradis ( muscic. paradisi et todus paradisiacus ,Gm. ) eul. 264. — JV. B. Ce sont des femelles ; la queue des mâles est beaucoup pins longue. — Le petit moucheroUe de paradis ou schet de Madagascar ( muscic. mutata. ) Deux oiseaux que Buffon décrit aussi ailleurs sous le nom de vardiole ou pie de paradis , et une multitude d'autres espèces , comme Muscic. horbonica , enl. 673 ,1. — Muscic. cristata , enî. 673 , 2 , e^ Ichltrec , Vaill. Air. III. 142, i. Muscic. cœrulea , cnl. k&'ô , i. — Todus leucoccphalus , Pall. Sp. VI , pi. III, f. 2. — Musc, melanoptera, enl. PASSEREAUX. 345 Quelques espèces voisines des moucherolles se font remar- quer par un bec encore plus élargi et déprimé qu'aux pré- cédens (i). D'autres , qui ont aussi le bec large et déprimé , se distin- guent par des jambes hautes et une queue courte. On n'en connaît que deux ou trois, tous d'Amérique, et qui se nour- rissent de fourmis ; ce qui les avait fait réunir à la petite tribu de merles que l'on nomme fourmilliers (2). Les Gobe-Mouches proprement dits. (MusciCArA.Cuv.) Ont les moustaches plus courtes et le bec plus étroit que les moucherolles. Il est cependant encore déprimé, à vive arête en dessus, à bords droits, à pointe un peu crochue. Deux espèces de ce sous -genre habitent notre pays pendant l'été; elles vivent assez tristement sur les arbres élevés. La plus commune ( Muscicapa gr isola. Gm. ) Enl. , 5^5 , i . Est grise dessus, blanchâtre dessous, avec quelques mou- chetures grisâtres sur la poitrine. Dans quelques pajs, on en tient dans les appartemens pour y détruire les mouches. L'autre {Musc, airicapilla. Gm.) Enl, ib., 2 et 3. Est trcs-remarquable par les changemens de plumage du mâle. Semblable à sa femelle en hiver, c'est-à-dire, 567, f. 3. — Muscic. barhaia , enl. 85o , i. — Musc, coronata , enl. 675 , 1. — Musc, ruticilla , enl. 566 , 2. Motacilla cristcita , enl. Sgi , i" — Le mantelc , Vaill. IV, i5i , 1. — Le molenar , id. 160 , 1,2. — Le g. m. a lunettes , id. 102 , i , etc. (i) Tels sont musc, auiantia , enl. 83i ,1. — Tocîus macrorhynchos , Lath. Syn. I , pi. xxx , et surtout todus p/atyrhrnchos , Pall. Spic. VI , pi. III. C. On voit que plusieurs moucherolles ont été placés parmi le todiers. Quoique Pallas en ait donne' l'exemple , Tëchancrure du bec et la séparation du doigt externe s'y opposent. (2) Ici viennent turdus auritus , Gm. enl. 822 , le même que pipra leu- colis ; mais qui n'est ni un merle ni un manakin. — Et pipra ncevia , enl, 82a, f. 2. 346 OISEAUX gris avec une bande blanche sur l'aile ; il prend dans la saist)n des amours une distribution agréable de blanc et de noir purs; une calotte, le dos^ les ailes ^ la queue noirs; le front, le collier, tout le dessons du corps, une bande sur l'aile et le bord extérieur de la queue blancs. Il nicbe dans des troncs d'arbres (i). Le bec de ces oiseaux, devenant de plus en plus grêle , ûn[\ par les rapprocher beaucoup des figuiers (2). Quelques espèces, où l'arête est un peu plus relevée et se courbe en arc vers la pointe, conduisent aux formes des traquets (5). Divers genres ou sous-genres d'oiseaux tiennent d'assez près à certains chaînons de la série des gobe-mouches. Ainsi les Gymnocépiiales. GeofF. , ou Tjrans-Chaiives. Ont à peu près le bec des tyrans; seulement l'arête en est un peu plus arquée , et une grande partie de leur face est dénuée de plumes. On n'en connaît qu'une espèce de (1) Les anciens ont bien connu cet oiseau sous les noms de sycalis et de ficedula dans &on plumage ordinaire , et sous celui àeinelancorhynchos et (Vatricapilla dans son beau plumage; mais comme le nom de hequt-jigucy qui répond à ficeduhi , s^applique dans le Midi et en Italie à diverses fau- vettes etfarlouses , les nalviralistes ont réuni les attributs de ces oiseaux sur un certain étnt de ce gobe-mouche , et en ont formé Fespèce imagi- naire présentée sous ce nom de hec-J'igue , dans Buffon et dans ceux qui Font suivi, (2) jVous rapportons encore aux gobe-raouclies proprement dits , le gillit (Musc, hicolor.) Enl. 675, I. — Le pririt. Vail. 161. Enl. ^Qj , I et 2 ( Musc. senegaJensis. Gra. ) — Uazuroux. Vail. i58, II. (3) Tels sont Voranor , Vaillant , IV , i55 ^ et plusieurs espèces voisines , assez semblables pour la distribution des couleurs ai\ iniiscic. niUciUa , mais différentes pour le bec , parmi lesquelles doit probablement se placer le turdiis speciosus , Lath. — Le gobetn. étoile , Vaill. IV, i5y , 'z. — Le iiiuscic. midiicotoy , Cm. Lalh. Svn. II, l, est tellement intermédiaire entre les gobe-mouches el le rossignol de muraille j qu'on hésite à lui fixer sa pla'.c. PASSEREAUX. 347 Gayenne, grande comme une corneille, et de couleur de tabac id'Espagne (i). o Les Céphalopteres. (GeofT.) Ont au contraire la base du bec garnie de plumes relevées qui, s'épanouissant à leur partie supérieure, produisent un large panache en forme de parasol. On n'en connaît aussi qu'une espèce d'Amérique, de la taille du geai, noire, et à qui ses plumes du bas de la poitrine forment une sorte de fanon pendant. ( Cephalopterus ornatus. GeofF. ) Ann. du Mus., XIII, pi. XV. Les Cotingas. ( Ampelîs. L. ) Ont le bec déprimé des gobe-mouches en géné- ral , mais un peu plus court à proportion , assez large et légèrement arqué. Ceux oîi il est plus fort et plus pointu ont encore un régime très- insectivore : on les nomme piauhau , d'après leur cri. Ils sont d'Amérique , et volent en troupes dans les bois à la poursuite des insectes (2). Les Cotingas ordinaires. Dont le bec est un peu plus faible, oiitre les insectes, reclierclient encore les baies et les fruits tendres. Ils se tiennent dans les lieux buniides en Amérique, et se font remarquer par l'éclat du pourpre et de l'azur qui colorent (i) C'est le choucas chaînée , Buff. , enl. Sai. ( Coiviis cahus , Gm.) Uciscau mon père , des nègres de Cayenne. VailL Ois. d'Amer, et des Indes , pi. XLix. (2) Ici viennent le piauhau ordinaire , noir à gorge pourpre {Muscic. ntbricoUis , Gm. ) enl. 38 1 , et le grand piauhau entièrement pourpre ( Cotinga rouge, Vaill., Ois. de l'AtV. et des Ind^s , pi. xxv et xxvi, Coracias jnilitaris ^ Sliaw. ) Le cotinga gris (aiup. clnerea) , enl, G99 , se rapproche aussi des piauhaus plus que de» coliag^i ordinaires. 348 OISEAUX le plumage des mâles dans le temps des amours. Le resté de Tannée, les deux sexes a8 de dentelures aussi i'ortes que dans les piegriè- ches ; cependant, comme nous l'avons dit j, il j a des passages graduels de Fun à l'autre genre. Le régime des merles est plus frugivore ; ils vivent assez généralement de baies : leurs habitudes sont solitaires. Oii réserve plus particulièrement le nom de merle aux espèces «dont les couleurs sont uniformes ou distribuées par grandes masses. La plus répandue est Le Merle commun. ( Turdus meruta, L. ) Le mâle (Enl. , 9.) est tout noir avec le bec jaune; la femelle (Enl., 555) brune dessus, brun - roussâtre dessous, taclietée de brun sur la poitrine : oiseau défiant , qui cepen- dant s'apprivoise aisément, et apprend à bien clianter et même à parler. Il reste cbez nous toute l'année. Une espèce voisine, mais qui n'est que de passage ^ et qui suit de préférence les montagnes, est Le Merle à plastron hlanc. ( Turdus torquatus. L. ) Enl., 168 et 182. Dont les plumes noires sont en partie bordées de blan- châtre et la poitrine marquée 'd'un plastron de même couleur. Nous voyons aussi quelquefois dans nos provinces méri- dionales , Le Blerle à queue blanche. {^Turdus leucurus. ) Lath., Syn. j 11 , pi. XXXVIII. Plus petit, noir, le croupion et la queue (le bout excepté) blanC3. Les hautes montagnes du midi de l'Europe nourrissent deux espèces, le merle de roche ( 2\ saxatilis.) Enl., 562, et le merle bleu {T. cj-anus.) Enl., '2.5 o , dont le merU solitaire ( T. solilarius. ) ne diifère point ( i). f i) Obiïervalion de •M. Bonnclli. 35^ OISEAUX Le premier, qui vient plus souvent dans le nonl, est le mieux connu j il niclie dans les rochers escarpés, les vieilles ruines ; chante bien. Le mâle a la tête et le cou cendré- bleu, le dos brun, le croupion blanc, le dessous et la queue orange (i). On donne le nom de grives aux espèces à plumage grîvelé ; c'est-à-dire , marqué de petites taches noires ou brunes. Nous en avons quatre eu Europe, toutes brunes sur le dos et à poitrine grivelée; oiseaux chanteurs, vivant d'insectgs et de baies, voyageant en grandes troupes, et dont la chair est uii manger agréable. La Drenne. ( Turdus viscivorus. ) Enl. , 4^9 J Frisch, sxv. Est la plus grande; le dessous de ses ailes est blanc, elle aime beaucoup le fruit de gui, et contribue à ressemer cette plante parasite. La Lilorne. ( Turdus pilaris. ) Frisch, xxvi. Qui se distingue de la drenne surtout par le cendré du dessus de sa tête et de son cou. La Grille proprcràent dite. {Turd. musicus.) Ènl. , 4o6 ; Fr., XXVII. Où le dessous des ailes est jaune-, c'est celle qui chante le mieux et dont on mange le plus. (i) On pourrait croire, avec M. Shaw, que c'est pour Tavoir confondu avec le geai de Sibérie , que Linnœus lui a attribué des habitudes de har- pie , et l'a nommé tantôt connus , tantôt lanius iiifausius. On peut rapprocher du merle de roche , le rocar. Vaillant , Afr. loi et I02. — U'espionneur , id. io3. Les espèces étrangères , voisines de nos merles solitaires par leur plu- mage maillé , sont turâ. manillensis. Enl. 636 ; probablement le même que lurdus violaceus, Sonnerat, deuxième Voyage, pL cvïii. — Tard. eremita. EnL SSg. PASSEREAUX, 353 Et le Maum. (Turd. iliacus.) Enl., 5i; Friscli., xxyiiï. La plus petite , et dont le dessous des ailes et les flanc sont roux (i). Les oiseaux étrangers du genre des merles sont très^ nombreux Nous ne citerons que Le Moqueur. ( Turdus pofyglottus, L. ) Catesb. , xxvii. Espèce de l'Amérique septentrionale, cendrée dessus, plus pâle dessous, avec une bande blanclie à l'aile. Elle est célèbre par son étonnante facilité à imiter sur-le-cbamp le ramage des autres oiseaux, et même toutes les voix qu'elle entend (2). (i) Ajoutez en espèces étrangères de grives, Turd. rufus. Epl/645, Catesb. 28. — Turd. viigratorius. Enl. 556. Catesb. 29. — T. Guya~ nensis. Enl. 398. i. — T. minor. Edw. 296. — Le grivej'on. Vaillant , Afr. 98. ( Turdus olii^aceus ). JN". B. Turd. aurocapillus. Lath. Enl. 398 , 2. ( Motac. anrocap. 1. ) est un vrai bec-fin à placer avec les fauvettes. — Turdus calliope ( Lath. Syn. Supplément , fig. du titre ) doit aller avec les rouge-gorges. — Turd, Cayanus , Enl. 5i5 , est une femelle de colinga. (2) Le petit moqueur. {T. orpheus.) Edw. 78. — Le moqueur de Saint-Domingue ( T. Dominicus.) , Enl. 558, i , en sont très voisins. Parmi les nombreux merles étrangers , nous citerons ici turd. morio. Enl. igg. — T. erythropterus. Enl. 354- — T. hucogaster. Enl. 648. i. Le merle roux à collier noir, enl. ii3, — T. chrysogaster. Enl. 221 et 358. — T. plumbeus. Enl. 56o. — T. ourovang, Enl. 557 ? 2- — T: Indicus. Enl. 564 , i. — T. Senegalensis. Enl. 563 ,2. T. Mada- gascariensis, Enl. 557 , i. — T. atrica[>illus . Enl. 392, — T.jnacrourus. Lath. Syn. IIL pi. 39. Vaill. Afr. 114. —T. hispaniolcnsis. Enl. 273 i, et 558 , 2. — T. palmnium, enl. 55g , i. — T. pectoralis , enl. 644 > ^- — T. cinnamomeus , enl. 56o, 2. — T. .u/tfrons, enl. 644 j i j trois espècefi mal à propos rapportées par Buffon aux fourmiliers. Je crois aussi avoir reconnu le gracula athis dans un vrai merle , vert dessus, à ventre fauve, à pieds roux-brun. T. mauritianus , enl. 648 , 2 , se distingue par les plumes de sa tête étroites et pointues comme au merle rose et à Vétourneau d'Europe. Il ne paraît pas différer du T. cantor. Sonner. P' Voy. lxxiii. Le Jîàteur , Vaill. 1 1 2 , se distingue ù sa queue Ion gue ; à barb es effilée TOME I. 2 3 354 01 s r: AUX Quelques-uns de ces oiseaux paraissent tenir aux pic- grièclies pour les moeurs sans que la forme ùe leur bee puisse les faire distinguer (i). On ne peut pas distinguer davantage j)ar des caractères sensibles certains merles d'Afrique, qui vivent en troupes nombreuses et bruyantes comme les étourueaux, et pour- suivent les insectes, ou font de grands dégâts dans les jardins (les stournes de Daudin ou les pâtres de Tcm- mink. ) L'un d'eux s'égare assez souvent en Europe j c'est le Merle couleur de rose. [T. roseus.) Enl., 25 J. D'un noir brillant, le dos, le croupion, les scapulaires et la poitrine d'un rose paie, les plumes de la tête étroites €t allongées en liuppe. H rend service aux pays chauds eu y détruisant les sauterelles. D'autres se font remarquer par les teintes éclatantes de leur plumage couleur d'acier bruni (2) , et l'un de ceux-là (i) Nous avons déjà parlé à l'article des piegrièches de quelques espèces rangées d'ordinaire parmi les merles , comme le tard, zeilonus , enl. 272. Il paraît que l'on pourrait en rapprocher encore le turd. cafer , enl. 563 , Vaill. 107 , qui diffère très-peu , même pour les couleurs , du Innius joco- sus , enl. 5o8. Ces deux espèces entraîneraient aussi le T. capensis , enl. 317 ,VaiIl. io5, et le T. perspicillatus , enl. 604. D'un autre côté , il serait difficile d'éloigner du zeilonus le liausse-col noir , Vaill. Afr. iio , et la cravate noire , id. ii5. Les merles à bec grêle approchent beaucoup des traquets 5 tels sont le /a/j/rédic , Vaill. Afr. m. — l^e grivetin ,\à. 118. — Le cow-^'or , id. 119. — Turdus trichas , enl. 709 , 2. — Mais le térat boulan ( Lurd. orientalis), enl. 273 , 2 , les ramène aux piegrièches à bec'droit. — Les plus petits de ces merles ont même été regardés comme des fauvettes par plusieurs na- turalistes. Tels sont Motacilla suhjîava , enl. 584 > « > ^c même que le citririy Vaill. Afr. 127. — Mot. macroura, enl. 752, 2. (2) Turdus awatus , enl. 540 {nabirop , Vaill. Afr. 89.) — Turdus nitens, exil. 56i. (Couigniop , Vaill. 90.) Ici viennent encore le turd. morio , enl. 199 , Vaill. Afr. 85 ( Corvu? iiifipennis, Sh. ) et probablement l'éclatant , Vaill. 85 , et le choucador * id. 86. ( Corvus splendidus , Sh. ) PASSEREAUX. 355 par sa queue étafijée et d'un tiers plus longue que le corps (i). Il faut évidemment leur réunir le merle de la Nouvelle- Guinée y à queue trois fois plus longue que le corps, à double liuppe sur la tête , dont ou a fait un oiseau de paradis (Paradisœa gidaris. Lalli. et Shaw. P.r. nigra. Gni. Vaill., Ois. de Par. , 20 et 2 1 ; Vieill. , Ois, de Par. , pi. vrri. ) , mais seulement à cause de la singularité et de l'incomparable magnificence de son plumage. Les Chocards ( Pyrrho-Corax. Cuv. ) Ont le bec comprimé , arqué et échancré des mer- les ; mais leurs narines sont couvertes de plumes comme celles des corbeaux , auxquels on a coutume de les réunir. Nous en avons un : Le Chocard des ^îpes, ( Corvus pjrrhocorax. L. ) Enl. , 55 1. Tout noir, le bec jaune, les pieds d'abord bruns, puis jaunes, et dans l'adulte rouges, qui niche dans les fentes des rochers des plus hautes montagnes, d'où il descend l'hiver, en grandes troupes, dans les vallées. 11 vit de fruits , d'insectes , de limaçons , et ne dédaigne pas les charognes. Il s'en trouve aux Indes un autre. Le Sicrîn, ( Vaill. Afr. , pi. lxxxii.) Distingué par trois tiges sans barbes aussi longues que le corps , qu'il porte de chaque côté parmi les plumes qui couvrent son oreille. Je ne trouve non plus aucun caractère suffisant pour éloigner des merles / (2) Turdus œneus ,Qv\> 220. ( Vert doré , Yaill. 87. ) 356 OISEAUX Les vrais Loriots (Oriolus, Lin.) Dont le bec , semblable à celui des merles, est seulement un peu plus fort , et dont les pieds sont un peu plus courts à proportion. Linneeus et ses successeurs les ont réunis jusqu'à présent aux cassi- que s y à qui ils ne ressemblent que p'ar les couleurs- "Le Loriot d" Europe. (Oriolus galbula,!^. ,Gm.) Enl., 26. Merle d^or^ Merle jaune des Allemands^ etc. Un peu plus grand que le merle. Le mâle est d'un beau jaune, les ailes, la queue et une tache entre l'œil et le bec noirs; le bout de la queue jaune j dans la femelle, le jaune est remplacé par de l'olivâtre^ et le noir par du brun. Cet oiseau suspend aux branches un nid artislement fait y mange des cerises et d'autres fruits, et au printemps des insectes j voyage à deux ou trois (1). Buffon a séparé avec raison des merles Les Fourmiliers. ( Myothera. Illig. ) Que Ton reconnaît à leurs jambes hautes et à leur queue courte. Ils vivent d'msectes , et principalement de fourmis. On en trouve dans les deux continens. Cependant les espèces de l'ancien se font remarquer par les couleurs vives de leur plumage. Ce sont les brèves de Buffon {Cori'usbrachjurus fEol, , 267 et 268, Edw.; 324) (2), (1) Les autres vrais loriots sont : Voriolus chinensis , enl. 570. — Le mela- nocephaîus , enl. 79, ou loriot rieur , Vaill. Afr. a63. — Le loriot d'or> Vaill. 260. — Le coudougnan , id. :i6i. (2) ZV. B. La brève des Philippines , enl. 89 , n'est que celle à''Angole, Edw. 324 > i^ qui on avait mis une tête de merle , Yaill. , Ois. dt Par. I. 106. PASSEREAUX. 357 et son Azurin, ( Turdus cyanurus, Lath. et Gmel. Corvus cj-anurus. Sliaw.) Enl. , 355 (i). Les espèces du nouveau continent, bien plus nombreuses, ont des teintes plus brunes, et varient pour la force du bec et la longueur proportionnelle de la queue. Elles vivent sur les énormes fourmilières des bois et des déserts de cette partie du monde; leurs femelles sont plus grosses que les mâles. Ces oiseaux volent peu, et ont des voix sonores, extraordinaires même dans quelques espèces. Parmi celles à bec fort et arqué , on remarque Le Roi des fourmiliers. ( Turdus rex. Gm. Corvus gral- larius, Sliaw. ) Enl., 702. Le plus grand, le plus élevé sur jambes de tous, et celui qui a la queue la plus courte; on le prendrait même au premier coup d'oeil pour un écliassier; sa taille est celle d'une caille, et son plumage gris est agréablement bigarré. Il vit plus isolé que les autres (2). Les espèces à bec plus droit, mais encore assez fort, se rap- prochent des piegrièches de même bec (5), D'autres ont le bec grêle et aiguisé, ce qui, aussi-bien que leur queue striée, les rapproche de notre troglodyte (4), On doit aussi séparer des merles (i) Li'azwin n'est point de Cayenne , comme le ditBuffon , mais des Indes orientales, (a) Ajoutez le grand bejfroi ( turdus tinnîens ) , enl. 706 , i. (3) Telles sont le tetema {turdus colma , B.) enl. 821. — Le paîicour ( turdus formicivorus ) , enl. 700 , i . — Le petit beffroi ( turdus lineatus) enl. 823 , I. (4) Tels sont le hanibla ( turd. hamhla ) , enl. 703. — h'arada ( turdu eantans) , enl. 706. a. Mais on est obligé de renvoyer aux merles plusieurs espèces que Buffoa ' avait placées parmi les fourmiliers à cause de quelques rapports de cou- leurs , nommément le carilîonneur (T. tintitmahulatus) , enl. 700, 2. — 358 OISEAU^ Les Cingles ( Cinclus , Bechst. ) , viilg. Merles d'eau. Dont le bec est comprimé, droit, à mandibules également hautes , presque linéaires, s'aiguisanl vers la pointe , et la supérieure à peine arquée. Kous n'en avons qu'un {Sturniis cinclus. L. (2) Turdus cinclus, Latli.) Enl., g4<^* A jambes un peu élevées, à queue assez cotirte , ce qui le rapproclie des fourmiliers. Il est brun, à gorge et poitrine blanclies; et a l'habitude singulière de descendre tout entier dans l'eau sans nager, mais en marchant sur le fondj pour y chercher les petits animaux dont il se nourrit. L'Afrique et les pays qui bordent la mer des îndes nourrissent un genre d'oiseaux voisins des merles , que je nommerai Phîledon (5). Leur bec est comprimé , légèrement arqué dans toute sa longueur, écbancré au bout* leurs narines grandes , couvertes par une écaille cartilagineuse ^ et leur langue terminée par ur\ pinceau de poils. Le merle à crauole (T. cinnamomeus) , enl. 060, 2 5 — ceux de la pi. enl. 644> * et ?•? Ti'il i^S*^ j contre tonte apparence, varie'lés dn palicour. C'est aussi des merles que doit se rapprocher le tanypus. Oppel. Mcm. de l'Ac. de Bavière pour 1811 et 11S12, pi. viii , qui n'en diftcre que par des jambes un peu plus liauter-. (2) C'est encore moins un ciourneau qu'un merle. (3) Commcrson avait eu le projet de nommer ainsi le polochion ( /«e- rops iiioluccsnsis , Gm. ', qui est de ce genre. Voj. rjuTon , llist. des Ois. \I. in-4®j p? 477« PASSEREAUX. 35g Les espèces pour la plupart remarquables par quelque singularité de conformation ont été Ijullollées dans toutes sortes de genres par les auteurs. Il en est qui ont des proéminences sur le bec (')j d'autres ont à sa base des pendeloques cliarnues (2). Quelques-unes ont au moins des portions de peau dénuées de plumes sur les joues (5). Même, dans celles qui n'ont aucune partie nue, on observe encore quelquefois des dispositions singulières dans le plumage (4). (i) Le corbi calao , Vaillant, Ois. d'Aniér. et des Indes, pî. xxiv^ ( merops corniculutus , Lath. et Siiaw. ) et une espèce voisine , dont le tubercule , plu:-, grand , se dirige en arrière vers le front ( mer. monachus, Lath. ? ) Ces deux oiseaux, de la Nouvelle-Hollande, ne sont ni des calaos, ni des guêpiers j car ils n^ont pas les doigts externes plus réunis que les passereaux les plus ordinaires. {1) Toi vient l 'oiseau de la Nouvelle-Hollande , nommé par Daudin , Ornith. n , pi. XVI , pie à pendeloc/ues , ou connus paraâoxus ^ le même que le merops carunculaius de Phillip , de Latham et de Shaw.; mais qui n'a pas les pieds d'un merops , et dont le bec est échancré , la langue en pinceau et les narines sans plume?. Le sturnus caruncuJatiis, Lath. ei Gm. ou gracula carunciilata. Daud. et Shaw. (Laih.Syn. m, pî. xxxvi ) et le cerllùa carunculaia. Lath. et Gra. (^Yieill. Ois. dor. 11 , pi. lxix. ) me paraissent y appartenir également. Ce dernier chante , dit-on , à mer- veille , et habite les îles des Amis. (3) Le goulin , ou merle chauue dts Philippines {gracula calua) EnL •200. — Le merops phrygiiis. Shaw, Gen. Zool. viii. pi. xx. — Le go~ rMc/f. Yieill. Ois. dor. 11 pi. lxxxviii , (C goruck. Sh.) — heJuscaWiii^ id. ib. pi. LXï ( C. lunata.) — Le gracuîé , id. ib. pi. lxxxvii ( 6'. grn~ cuUfia. ) — Le polochion. Buft'. (mcivps moluccensis. Gm. ), et quel- ques espèces nouvelles appartiennent à cette division. IV. B. M. Vieillot a singulièrement mêlé les espèces de ce genre avec le s grimpereaux , comme MM.. Latham et Shav?" , avec les guêpiers. (4) Nommément dans le merops JSovœ-Iîollandiœ. Gtïi. et Brown , II!. IX, ou merle à cravate frisée. Vailî. Afr. , on niercps circimiatiis.- Lath. et Shaw. Gen. Zoo!, viii. pi. xxii. Les espèce-; de ce genre qui n'ont point de ces sortes de singularités^ 360 , OISEAUX Les Martins. ( Gracula. Cuv. ) Sont encore un genre voisin des merles, habitant de l'Afrique et des pays qui bordent la mer des Indes. Leur bec est comprimé, très-peu arqué, légèrement échancré ; sa commissure forme un angle comme dans les étourneaux. Presque toujours les plumes de leur tête sont étroites , et il y a un espace nu autour de leur œil. Ils ont aussi les mœurs des étourneaux , et volent comme eux, en grandes troupes, à la pour- suite des insectes. Une de leurs espèces [Paradiscea tristis. Gin. Gracula, tristis. Lalh. et Sliaw. Gracula grj^lliç^ora. Daud.) Enl., 219. Est devenue célèbre par les services qu'elle a rendus à l'IIe-de-France en y détruisant les sauterelles. Elle mange d'ailleurs de tout, niche dans les palmiers, se laisse aisément apprivoiser et dresser. Elle est de la taille d'un merle, Lrune, à tète noirâtre, une tache vers le fouet de l'aile, le bas ventre et le bout des pennes latérales de la queue blancs (i). sont les certhia xantotus. Sh. Vieill. Ois. tlor. II , pi. 84- — C. Novce- Hollandiœ , ib. pi. Sy et 71. — C. australasiana , ib. 55. — C. nieU livora, ib. 86. — C. auriculata, ib. 84. — C cœrulea, ib. 83. — C. Seni- culus , ib. 5o. Je crois même que le cap noir, Vieill. pi. 60. (certhia cucul^ lata , Sh.) doit y appartenir , malgré la longueur de son bec. — Merops niger, Gm. , ou f as ciculatus. Lath. , ou gracula nohilis, Merrcm. Bejtr. Fasc. I , pi. II , en est encore plus probablement. Dans aucun cas ce ne peut être un guêpier. Je place encore parmi ces philedon le verdin de la Co- chin4:hine , Enl. 643 , qui est le deuxième Lurdus Malaharicus , n° iiS de Gmel (car le premier, n° 5i , est un martin ) , et le certh. cocinci- nica. Sh. Vieill. 77 et 78. (i) II est difficile de comprendre comment Linnœus en avait fait un oijeau de paradis. A ce genre apparlienneut encore le gracula crislaLeUa PASSEREAUX. ' 36l Les Lyres (M^enura. Sh.) Que leur grandeur a fait rapporter par quelques- uns aux gallinacés, appartiennent évidemment à Tor- dre des passereaux , par leurs pieds à doigts séparés ( excepté la première articulation de lexterne et du Enl. 5o7, et Edw. 19, qui est à peine une variété de l'ordinaire. — Le porte-lambeaux. Vaill. Afr. pi. gS et g4, qui est le gr. caruncuîata, Gm. ou le gr. larvata. Shaw , ou le sturnus galUnactus. Daud. — Le turd. pagodarum. Vaill. Afr. gS. Le premier malabaricus , \e gb^ginia- nus , le martin gris de fer. Vaill. Afr. gS , i ^ etle sturnus s ericeus. Gm., y appartiennent également , ainsi que quelques espèces nouvelles. J'y rapporte aussi , par conjecture , le turd. ochrocephalus. Lath. ( sturn. ceylanicus. Gm. ) Brown. 111. xxii. N. B. On ne peut comprendre quel type Linnœus et ses successeurs se sont fait de leur genre gracula. Linnœus le forma d'abord , dans sa dixième édition , de sept espèces très-disparates , savoir : I Reiigiosa , le mainate , que je place près des rolliers. a Feliàa , que je soupçonne le même que le coînud , c'est-à-dire Toisin des cotingas. 3 Barita et 4 <]uiscuJa , qui sont des cassiques. 5 Cristatella , qui est un martin. 6 Sauîaris , ou plutôt solaris , qui est une piegrièche à bec droit , cl le même oiseau que T. niindanensis , enl. 627 , i. Enfin 7 Atthis , qui est im merle. Dans la douzième édition , il ajouta le gouUn (Gracula calva), et mit le martin ordinaire parmi les oiseaux de paradis. Gmelin , d'après Pallas , y ajouta un carouge ( gr. longirostra ). * Il y plaça aussi le martin porte-îambeanx (grac. caruncuîata), tout en laissant le martin commun dans les oiseaux de paradis • enfin il y mit le picucule {grac. cayennensis), qui est un grimpereau. M. Latham y a transporté le martin {grac. Iristis), le col nu {grac. nuda) , et un de mes philedons grac. icterops)**. Daudiu a mis , à la suite du martin , les espèces qui lui * Je ne connais point le s;racula sturnina de Pallas. ** Je ne connais pas non plus les g^mc. cj-anotis, melanocephala, et viridis de M. Lathnm j mais je les soupçonne d'appartenir aussi à mes philedons. 362 OISEAUX moyen), par leur bec triangulaire à sa base, allongé, un peu comprimé et échancré vers sa pointe ; les na- rines membraneuses y sont grandes , et en partie re- couvertes de plumes comme dans les geais. On les distingue à la grande queue du mâle, très-remar- quable par les trois sortes de plumes qui la compo- sent 3 savoir, les douze ordinaires très-longues, à barbes effilées et très-écartées; deux de plusau milieu , garnies d'un côté seulement de barbes serrées , et deux exté- rieures courbées en S , ou comme les branches d'une lyre, dont les barbes internes, grandes et serrées, représentent un large ruban , et les externes, très- courtes , ne s'élargissent que vers le bout. La femelle n'a que douze pennes de structure ordinaire. CeUe espèce singulière (A/cpm/r.a. Sha^v.) Yieill. ,Ois. de Farad., pi. xiv, xv ^ habite les cantons rocailleux de la Nouvelle-Holiande; sa taille est un peu moindre que celle du faisan. Les Manakins. (Pipra. Lin.) Sont un petit genre d'Amérique , à bec comprimé , plus haut que large , échancré , à fosses nasales gran- des, à queue courte : ils se lieraient à quelques égards aux fourmiliers , si leurs pieds n'étaient pas courts ^ et s'ils ne se distinguaient d'ailleurs de tous les autres dentirostres par leurs ûqu^ doigts extérieurs réunis ressemblent en effet , et dont Gmelin avaitlaissé deux parmi les turdiis [tnrd^ pagodarum et Ma^ahuncas). Eniîn jM. Sl)aw n compléta la bizarrerie de ce genre, en y plnçimt encore trois cassicans ( ses gr. slrepera , varia et tihi- ce//); et tn leur ajoniaul le lalapiot , qui C3t un grimpereau, ou urc sittelle ( m'ac. picoides ). Il est certain que des genres ainsi composes peuvent excuser , sinon justifier ,i'i.iuineur des cnaemis des méthodes.. PASSEREAUX. 363 êur près de moitié de leur longueur. D'autre part, leur bec court et leurs proportions générales , les ont fait long-temps regarder comme assez semblables à nos mésanges. On doit mettre à leur tête, et dans un groupe séparé, Les Coqs dk roche. (P».upicola.) Qui sont grands et portent sur la tête une double crête verticale de plumes disposées en éventail. Les mâles adultes des deux espèces connues sont du plus bel orangé, et les jeunes d'un brun-obscur. Ces oiseaux vivent de fruits , grattent la terre comme des poules, et font leur nid avec du bois sec dans les cavernes profondes des rochers. La femelle pond deux œufs (i). Les vrais Manakiîvjs. (Pipra. Cuv. ) Sont petits et se font presque tous remarquer par des couleurs vives (2). Ils habitent en petites troupes dans lesforêts humides. Les Becs-fins. ( Motacilla. L.) Forment une famille excessivement nombreuse, reconnaissable à son bec droit , menu , semblable à un poinçon. Quand il est un peu déprimé à sa base , il se rapproche de celui des gobe-mouches ; quand il est comprimé et que sa pointe se recourbe un peu , il conduit aux piegriéclies à hec droit. On a essayé de les diviser comme il suit : Les Traque rs. (Saxicola. Becljst.) Ont le bec un peu déprimé et un peu large à sa base , ce qui les lie surtout à la dernière petite tribu des gobe- mouches. (i) Plprn rupicola, enl. oc;. et 7/17. — Pipra peruuiana. Lath. enl. 745. (2) Pipra pareola, enl. 687,2, et 5o5 , 2. — Sup-rba. Pallas, 5p. 5. pi. in. F. 1. — Erytrhocephala , en!. 34 , i. — Aurela , 34 , 3 , et 007. , '■• — Screna 'b'i.L\ , 2. — GuUuruus , S'zzj ^ i. — LiucoccipiUa , 5/j . 2. — Manacus , 5o2, i , et 5o5 ^ i. 0 364 OISEAUX Ce sont des oiseaus vifs, assez hauts sur jambes. Les espëcesl Je ce pays-ci niclient à terre ou sous terre, ne mangent que des insectes. Nous en possédons trois : Le Traquet. ( Motacil. rubicola. Lin. ) Enl. 678 , i. Petit oiseau hrun, à poitrine rousse , à gorge noire, avec du blanc au côté du cou, sur l'aile et au croupion. Il vol- tige sans cesse sur les buissons, les ronces, et avec un petit cri semblable au tictac d'un moulin, d'où lui vient son nom. Le Tarier. ( Mot, ruhelra. ) Enl. , ib., 2. Ressemble beaucoup au traquet ; mais son noir , au lieu d'être sous la gorge , est sur la joue. Il est un peu plus grand, et se tient plus à terre. Le Motleux o\x cul blanc. [Mot. œnanthe.) Enl., 554* Le croupion et la moitié des plumes latérales de la queue blancs. Le mâle a le dessus cendré , le dessous blanc-rous- sâtre, l'aile et une bande sur l'œil noires. Dans la femelle , tout le dessus est brunâtre et le dessous roussàtre. Cet oiseau se tient dans les champs qu'on laboure , pour prendre les vers que le sillon met à nu (i). Les Rubiettes (2). ( Sylvia. Wolf et Meyer. Ficedula. Bechst. ) Ont le bec seulement un peu plus étroit à la base que les précédens. Ce sont des oiseaux solitaires , qui nichent géné- (i) Ajoutez aux traquets , viot. caprata , enl. 235. — Mot.fuUcata , enl. i85 ,1. — Mot.philippends , ib. 2. Le pâtre, Vaill. Afr. p. 180. Et au cul blanc , mot. leucothoa , enl. 583 , -a. — L'imitateur , VailL Afr. 181. id. — Le familier, id. i85. — Le montagnard , id. 184. — Le fourmilier, 186. — Mot. leuconwla , Falc. Voy. III, xxx. Le mot. cyanea , Gm. Lath. Syn. II , pi. lui , a le bec des traquets et n'en diffère que par sa longue queue. (1) Rublelte , nom du rouge-gorge dans qucîques-uncs de nos pro- vinces. PASSEREAUX. 365 ralement clans des trous , et vivent d'insectes , de vers et de hayes. Nous en avons ici quatre espèces : Le Rouge-gorge. ( Mot. ruheculaj L. ) Enl. 56i , i. Gris-brun dessus , gorge et poitrine rousses, ventre blanc; niche près de terre dans les bois, est curieux et familier. Il en reste quelques-uns en hiver , qui , pendant les grands froids , se réfugient dans les habitations , et s'y apprivoisent très-vite.^ La Gorge bleue. ( Mot. suecica. L. ) Enl. , 36i , 2. Brun dessus , gorge bleue , poitrine rousse , ventre blanc ^ plus rare que le précédent, niche aux bords des bois, des marais. La Gorge noire ou Rossignol de muraille. ( Mot. phœni" c«rM5. L.) Enl. , 55i , i. Brun dessus, gorge noire, poitrine, croupion et pennes latérales de la queue roux ; niche dans les vieux murs , et fait entendre un chant doux , qui a quelque chose des mo- dulations du rossignol. Le rouge queue. ( Mot. erithacus , titys , gibraltariensis ^ atrata. Gm. ) Edw. j 29. Diffère du précédent , surtout parce que sa poitrine est noire comme sa gorge. H est beaucoup plus rare (1). Les Fauvettes. (GuRRucA.Bechst. ) Ont le bec droit, grêle partout, un peu comprimé en avant j l'arête supérieure se courbe un peu vers la pointe^ Le plus célèbre oiseau de ce sous-genre est (1) Ajoutez: Le rouge gorge à dos bleu {mot. siaîis) , eul, 390.— mot. Calliope, Lath. Syn. Supp. frontisp. y 366 OISEA.UX Le Rossignol. ( 3lGt. luscinia. Lin. ) Enl. , 61 5 , 2, Brun-roiî^sâlre dessus, gris-blancbâtredessous , la queue un peu plus rousse. Chacun connaît le chantre de la nuil , et les sons mélodieux et variés dont il charme les forêts. Il niche sur les arbres^ et ne chante que jusqu'à ce que ses petits soient éclos. Le soin de leur nouriiture occupe alors le mâle comme la femelle. La partie orientale de l'Europe produit une race un un peu plus grande . à poitrine légèrement variée de re- flets grisâtres. ( Mot. philomela. Bechst. ) Les autres espèces portent en commun le nom de fau- vettes : elles ont presque toutes un ramage agréable , de la gaieté dans leurs habitudes , volètent continuellement à la poursuite des insectes^ nichent dans des buissons et, pour le plus grand nombre , au bord des eaux , dans les joncs , etc. Je place en tête une espèce assez grande pour avoir élé presque toujours mise dans le genre des grives (i). C'est la Rousserolle , Rossignol de rwière , etc. ( Titrdus arundinaceus. Lin. ) Enl. , 5i5. Brun-roussâtre dessus , jaunâtre dessous, gorge blanche , un trait pâle sur l'œil , un peu moindre que le mauvis , à bec presque aussi arqué. Elle niche parmi les joncs, et ne mange guère que des insectes aquatiques. La petite Rousserolle ou EJfarvatte, ( Mot. ariindinacea. Gmel. ) Semblable à la précédente pour les mœurs et les cou- leurs , mais d'un tiers moindre. La Fauvette de roseaux. ( Mot. salicaria. Gm. ) Enl. 58 1 , 1. Encore plus petite que l'effarvalte, à bec plus court à pro- (i) Il y a , dans les pays étrangers, des fauvettes interme'diaires entre îa grande et la petite rou^^serole, et entre celle-ci et !a fauvette de roseaux i I PASSEREAUX. . 36l portion , gris-olivâtre dessus, jaune trës-palc dessous^ un Irait jaunâtre entre l'oeil et le bec. La Fauvette tachetée. ( Mot. nœt'ia. ) Albi», lïl, 'îQ. No- seman y il , pî. 55. Habite aussi les roseaux. C'est la plus petite des aquati- ques , fauve , tachetée de noirâtre dessus , blanchâtre , teinte de fauve dessous , tachetée de gris sur la poitrine. Une variété non tachetée sur la poitrine a été nommée 3Ioî. schœnohœniis. Parmi les espèces plus attachées aux terrains secs, on distingue d'abord , La Fauvette à tête noire. {Mot. atricapilla. Lin. ) Enl. , 58o y I et 2. Brune dessus , blanchâtre dessous , une calotte noire dans le mâle, rousse dans la femelle. La Fauvette proprement dite. {Mot. orphea. Tem. ) EnL , L'une des plus grandes, brun-cendré dessus, blanchâ- tre dessous, du blanc au fouet de l'aile , la penne externe de la queue aux deux tiers blanche , la suivante marquée d'une tache au bout, les autres d'un liseré. La Fauvette grise, { Mot. silvia. Lin. ) Gotrs^e blanche des Anglais. Brit. , zool , pi. 5 , n" 4. Plus petite et plus grise que la précédente , le bec plus menu , mais les taches blanches disposées de même. en sorte qu'on ne peut , selon moi , séparer la rousserolle des fauvettes , bien que favoue qu'il résulte de là un passage presque insensible entre les merles et les becs-fins^ tout comme il y eu a un entre les becs-fins et les piegrièches à bec droit , entre les merles et les piegrièches à bec arqué. Tous ces genres se tiennent étroitement. 368 OISEAUX La Fauvette hahillarde, ( Mot. curriica. Lin. ) Enl. Syo 3 , ?. Noseman , II , pi. gy. Dessus gris-fcrun roussâtre , dessous blanc , le blanc de là queue comme aux deux précédentes , les pennes et les cou- vertures des ailes bordées de roux. La Passeriîiette ou Faui^ette bretonne. (Mot.passerina»} Lath., Syn., Sup., pi. cxiii. Noseman, II, pi. 72. Gris-brun cendré uniforme ; dessous blanchâtre. La Fauvette épervière. ( Mot. nisoria. Beclist. ) Un peu plus grande que la passerinette , de même cou- leur , seulement quelques ondes grisâtres sur les flancs , et quelques taches sous la base de la queue (i). Bechstein sépare des autres fauvettes Son ACCENTOR , Qui est la Fauvette des Mpes , Buff. ( Mot. Mpina ) , Enl. , 668, Parce que son bec grêle , mais plus exactement conique que celui des autres becs-fins , a ses bords un peu rentrés. C'est un oiseau cendré , à gorge blanche , pointillée de noir, avec deux rangées de taches blanche sur l'aile , et du roux-vif aux flancs. Use tient dans les pâturages des hautes Alpes, où il chasse aux insectes, et d'où il descend en hi- ver dans les villages pour y trouver quelques grains. Je crois observer le même bec à notre Fauvette dliiver y Traîne-Buisson , etc, {Mot. modularis , Lin. ) , enl. , 61 5 , i . La seule espèce qui nous reste en hiver , et qui égayé un peu cette saison par son agréable ramage. Elle est en des- sus d'un fauve tacheté de noir , et cendrée - ardoisée des- sous. L'été elle va dans le nord et dans les bois des mon- tagnes j l'hiver, elle se contente aussi de grains à défaut d'in- sectes. (i) N. B. Les descriptions des fauvettes sont sî v.ngues et leurs figures si mauvaises , qu''il e«t presque impossible d"'en déterminer les espèces. Cha- que auteur les dispose autrement. Ainsi Ton peut compter sur nos descrip- tions , mais non pas absolument sur notre synonymie. PASSEREAUX. SGQ Oa pourrait aussi distini^uer quelques hecs-fins étrangers à bec irès-gréle comprimé presque comme aux merles, à queue longue et étagée, que l'on a laissés jusqu'ici pnrmi les fauvettes (i). Quelques-ums de leurs espèces construisent des nids de coton ou d'autres lilamens disposés avec beau- coup d'art. Les RoiTEi.ETs ou Figuiers. (Pcegulus. Cuv.) Ont le bec grêle parfaitement en cône très-aigu, et même, quand on le regarde d'en baut ^ ses côtés paraissent un peu concaves. Ce sont de petits oiseaux qui se tiennent sur les arbres et y poursuivent les moucberons. Nous en avons trois ici , Le Roitelet, ( Mot, résidus. L. ) Enl. , 65t ^ 3. Le plus petit de nos oiseaux d'Europe, olivâtre dessus, blanc jaunâtre dessous, tête noire marquée d'une belle tacbe jaune-d'or, dont les plumes peuvent se relever. Il fait sur les arbres un nid en boule dont l'ouverture est sur le côté , se suspend aux brandies dans tous les sens comme les mésanges, se rapprocbe des babitations en liiver. Le Pouillot. (Motac. troc};jdus. L. ) Enl., ib., i. Un peu plus grand que le roitelet, de la même couleur, mais sans couronne; de mêmes moeurs, mais d'un plus joli ramage, et s'éloigna nt en biver. Le ^rand Pouilloi. ( Dîotac. hjpolaïs.) Becbst. Ifl , xxiv. Encore un peu plus grand, à ventre plus argenté. Les figuiers étrangers sont fort nombreux el souvent revêtus de couleurs agréables (i). (i) Motacilla wacroitra f Gm. enl. ySa , i. — Mot, suhfiava, Gm. enl. 584 > I > probablement le même que le citrln , A'adl. Afr. 137. — Le double sourcil , id. 128. — Le capolier , id. lag , i3o. (2) Tels sont le tcheric , Vaill. III, i3i. — Le cou jaune {mot, pen- silis) , enl. 686 , 5. — he //g. lâcheté du Canada ( mot. œstiva) , enl. 58» TOME I . ^4 370 OISEAUX Les TiiOGLODiTEs. ( Troglodiies. Cuv. ; Ne diffèrent des figuiers que par un bec encore un peu pltis grêle et légèrement arqué. Nous n'en ayons qu'un, Le Troglodyte d'Europe (Mot, troglodytes, Ij.) EnK, 65 1 , 2 , nommé en plusieurs lieux Roitelet. Brun strié en travers de noirâtre , avec du blanchâtre à la gorge et au bord de l'aile , la queue assez courte et relevée. 11 niclie contre terre, et chante agréablement jusque dans le plus fort de l'hiver (i). Les Hochequeue. (Motacilla. Bechst.) Joignent à un bec encore plus grêle que celui des fauvettes une queue longue qu'ils élèvent et abaissent sans cesse, des jambes élevées, et surtout des plumes scapulaires assez longues pour couvrir le bout de l'aile repliée, ce qui leur donne uq rapport avec la plupart des échassiers. Les Hochequeue proprement dits ou Lavandières. ( MoTACIELA. Cuv. ) . Ont encore l'ongle du pouce courbé comme les autres becs-tins. Elles vivent au bord des eaux. Celle de notre pa}S {Mot. alha et cinerea. L. ) Enl., 652. Est cendrée dessus, blanche dessous, avec une calotte à l'occiput , et la gorge et la poitrine noires. 2. — lue /ig. à gorge jaune ( mot. ludoviciana ) enl. ySi , 2. — hejftg. à poitrine jaune {mot. inystacea) y enl. 709, 2, Edw. 257, 2. — he/ig. cendré de Canada ( mot. Canadensis) , enl. 685 , 2. — he/îg. de Vile de France {mot. mauriciana ) , enl. 706 , i. — Le plastron noir y Vaill. III, 123, etc. Ceux qui ont le bec un peu large à sa base tiennent de près aux gobe-mouches ili bec étroit. (i) Les troglodites étrangers, se lient d'une part aux fourmiliers, de i'auire aux grimpereaux. i PASSEREAUX. 3^t Les Bergeronnettes. ( Budytes. Cuv. ) (i) Ont, avec les autres caractères des lavandières, l'ongle du t>ouce allongé el peu arqué , ce qui les rapproche des far- louses et des alouettes. Llles se tlenaent dans les pâlu* rages, et poursuivent lès insectes parmi les troupeaux. La plus commune ^ la t>erg;eronhette de Printems, [Mot, jlava,) Enl , 67/^, 2. Est cendrée dessus, olive au dos, jaune dessous, un sourcil et les deux tiers des pennes latérales de la queue blancs (2) . Les Farlousês. (Anthus. Beclist. ) Ont été long-temps réunies aux alouettes, à cause de l'ongle long de leur pouce; mais leur bec grêle et échancré les rapproche des autres becs- fins. En même temps, leurs pennes et couvertures secondaires, aussi courtes qu'à l'ordinaire, ne les laissent pas confondre avec les bergeronnettes. Les unes, dont l'ongle est encore assez arqué, se perchent volontiers. "Le Pipi, (Glanda trivialis et fninor Cm. Anthus àrhoreus» Bechst. ) Enl., 660, 1 (5). Brun-olivatre dessus, grisâtre dessous, tacheté de noirâtre à la poitrine, deux bandes transversales pâles sur l'aile. D'autres ont tout-à-fait au pouce un ongle d*alouette j elles se tiennent plus souvent à terre. ludi Farlou ^^ (2} Ajoutez hirundo Cayennensis , enl. 726 , 2. — Hir. ludoviciana , Nob. enl. 723, I , et Catesb. i , 5i. — Hir. montana (la même que ru- pe tiis. (3) Ici viennent : flir. rufa, enl. 72 'f , 1. — Hir. fasciata , enl. 724» 2. — Hir. violacea , enl. 723. — Hir. chalyhœa , enl. 545, 2. -^ Hir. Se- PASSEREA-UX. 3'] J heA pays étrangers ont quelques hirondelles à queue presque Carrée (i), et d'autres dont la queue carï?ée et courte a ses pennes terminées en. pointe (2}. Oji doit remarquer parmi les liirondelles étrangères La Salangane. {Ilir^ esculenta. L. ) Très -petite espèce de l'archipel des Indes, à queue fourchue, brune dessus, blanchâtre dessous et au bout de la queue , célèbre par ses nids de substance gélatineuse blanchâtre , disposée par couches , qu'elle fait, à ce que Fou croit, avec le frai de certains poissons, ou avec quelque écume qu'elle recueille à la surface de la mer. Les vertus restaurantes attribuées à ces nids en ont fait un article im- portant de commerce à la Chine. On les apprête comme des champignons. Les Engoulevents. (Caprimulgus. L.) (5) Ont ce même plumage léger, mou et nuancé de gris et de brun qui caractérise les oiseaux de nuit; leurs yeux sont grands, leur bec, encore plus fendu qu'aux hirondelles, garni de fortes moustaches , etpouvant en- gloutir les plus gros insectes qu'il retient au moyen d'une negaîensis , enl. 3io. — Hir. Capensis,enl, yaS , 2. — Hir. Indien , Lath. jSyn. II , pi. LVI. — Hir. Panayana , Sonn. 1®^ Voy. pi. 76. — Hir. subis , Edw. 120. — Hir. ainhrosiaca. Briss, II , pi. 45, fig. /\. — ///**• tapera , ib. fig. 3. — Hir. nigra , id. pi. 4^ , fig. 3 — Hir. daurica. — Uhir. à front roux, Vaitl. Afr. ^45 , a. — Uhir. de marais , id. ib. 246, 2. — XJ'kir. huppée , id. ib. ^47. (1) Uir Doniinicensis , enl. 545, i. — Hir. torquata , enl. 723, i. — Hir, leucoptera , enl. 546 , i . — Hir. Francien , enl. 544 5 ^* — H^'"* Borho- nica. — Hir. Anierieana. — Uhir. fauve , Vaill. Afr. 24^» ^* (2) Hir. Aeuta, enl. 544 > i» -"• Hir. peîasgin, enl.„726, i et 2. (5) Caprimulgus , têle-chèvre , cegotheins ,TioYas tirés de l'idée bizarre , répandue parmi le peuple, qu'ils têtenî les chèvres et même les vaches. 3^6 OISEAUX salive gluante; sur la base sont les narines en forme de pelils tubes; leurs ailes sont longues^ leur queue carrée^ leurs pieds courts à tarses emplumés^ à doigts réuins à leur base par une courte membrane; le pouce liii-nieme s'unit ainsi au doigt interne et peut se diriger en avant ; longle du milieu est souvent dentelé à son bord interne, et le doigt externe, par une conformation rare parmi les oiseaux, n'a que qîiatre phalanges. Les engoulevents vivent isolés, ne voient que pendant le crépuscule ou dans les belles nuits, poursuivent les plialènes et autres insectes nocturnes , déposent à terre et sans art un petit nombre d'œufs;rair qui s'engouffre, quand ils volent, dans leur large bec y produit un bourdonnement particulier. Nous n'en avons en Europe qu'une espèce ( Caprimuîgus Europœus. L. ) Enl., içp. Grande comme une grive ^ d'un gris-brun ondulé et mou- cheté de brUn-noirâtre , une bande blanchâtre allant du bec à la nuque. Elle niche dans les bruyères, pond deux œufs seulement. L'Amérique produit plusieurs de ces oiseaux, dont un aussi grand (ju'un hibou ( Capriiu. grandis. ) Enl. , ^25 (i). L'Afrique en a aussi quelqitcs-uns dont la queue fourchue est \xn indice de plus de leurs ï'apporls avec les hiroTRÎelles ; leur ongle du milieu n'est pas dentelé (2). (1) Ajoutez : Capr. f^ir^hii'anus ,'Eâyv . 63, fjui me paraît au moirïf très- voisin du Guyancnsis i eal. 733. — Capr. CarolinenSis , Catesb. 8' espèce foï* voisiue de la nôtre. — C .Jamaicensis , Lath. Syn. II , pt. 5j. — C. ru/us , enl. joo. — C. semitorqiiatus , enl. 734. — C*. Cayeiviensis , enl. 760. — C. (ICI! tus , enl. 'jSi. l^o.] Copr. furcùLus , Cuv. Vaill. Ah. 47- — ^- pccloralis ^ fd. ib, 49- PASSEREAUX. 3^7 Une espèce également d'Afrique, mais à queue ronde, psL fort remarquable par une plume deux fois plus longue que le corps, qui naît près du poignet de chaque aile, et n'a de barbes que vers son extrémité ( Cap. longiperuiis.) Shaw. , ■ Natur. , Miscell., ?.65. La troisième famille des passereaux ou les C O N I R O s T Fi E s 5 Comprend les genres à bee fort, plus ou raoins conique et sans écliancrure ; ils \ivent d'autant plus exclusivement de grains, que leur bec est plus fort et plus épais. On distingue d'abord parmi eux le genre des Alouettes. (Alaoda. L.) Par Fongle de leur pouce qui est tout droit, fort et bien plus long que les autres ( i); ce sont des oiseaux granivores, pulvérateurs, qui se tiennent et nichent à terre. Le plus grand nombre a le bec 'droit médiocrement gros et pointu. V/ Alouette des champs. ( Al, an^ensis. ) Enl. , 368 , i . Est connue de tout le monde par son vol perpendiculaire qu'elle exécute en chantant avec force et variété, et par l'abondance avec laquelle on la preod pour nos tables. Plumage brun dessus, blancliâlre dessous , tacheté partout de brun plus foncé, les deux pennes externes de la queue brunes en dehors. (i) Ce caractère est plus on moins inarqué clans lés bergeronneUes , Jes alouettes, les aotnus , dont nous avons à^\h parlé, et dans les bruants de peige dont nous parlerons plus bas. 378 OISEAUX Le Cochcvis ou Alouette huppée. [Alaiida crtstata. ) Enl., 5o5 , I. A peu près de même taille et de même plumage , Ie& plumes de la tête pouvant se relerer en huppe, moins . commune que la précédente , se rapproche des villages , des taillis. U Alouette des lois, Cuj'elier, Lulu. {Al. arborea , AL nemorosa. ) Enl. , 5o5 , 2. Porte aussi une petite huppe , mais moins marquée , est plus petite , et se distingue en outre par un trait blanchâtre autour de la tête; se plaît surtout dans les Lruyères de l'intérieur des bois (i). D'autres ont le bec si gros qu'on pourrait , sous ce rapport , les rapprocher des moineaux, Telle est La Calandre, {AL calandra.) Enl., 363; 2. La plus grande espèce d'Europe, brune dessus, blan- châtre dessous, une grande tache noirâtre sur la poitrine du mâle. Du midi de l'Europe et des déserts de l'Asie (2). Mais surtout U Alouette de Tartarie. {Al. Tatarica et mutabilis et tana- gra Sihirica, Gm. ) Sparm. , Mus. Caris. , pi. xix. Dont le plumage d'adulte est noir, onde en dessus de grisâtre. Elle s'égare quelquefois en Europe (5). (i) Ajoutez en espèces européennes la girole {al. Italien. ) — La co- quillade {al. undata) , enl. 662. — La ceinture noire, ou al. de neige , de montagne , etc. ( al. alpestris et sibirica ) , enl. 65o , 2. — En espèces étrangères, la bateleuse, Vaill. Afr. 194. — Le dos roux , id. 197. — La calotte rousse , id. 198. iV. B. L'a/, magna { Catesb. I , 33 ) n'est que le sturnus luihvi- ci anus. (•2) \ci\ien\.Y alouette gros bec. Vaill. Afr. 193. (3) Ije fringilla Lapponica , Gm. ou calcarata, Pall. Voy. trad. fr. III, pi. I , fig. I. Grand viontain , Buff. doit venir à celte subdivision j probablement aussi le traçai , Vaill. Afr. pi. 191. PASSEREAUX. 879 D'autres l'ont allongé, un peu comprimé et arqué, ce qui les rattache aux huppes et aux promerops -, Tel est Le Sirli. {AU Af ricana, Gm.) Enl., 712. Oiseau assez commun dans les plaines sahlonneuses d'une extrémité à l'autre de l'Afrique j son plumage s'éloigne peu de celui de notre alouette commune. Les MÉSANGES. (Parus. L.) Ont le bec menu, court, conique, droit, garni de petits poils à sa base et les narines cachées dans les plumes. Ce sont de petits oiseaux très- vifs, voletant et grimpant sans cesse sur les branches, s'y suspendant en toute sorte de sens^ déchirant les graines dont ils se nourissent, mangeant aussi beaucoup d'insectes, et n'épargnant pas même les petits oiseaux quand ils les trouvent malades et peuvent les achever. Ils ont l'habitude de ramasser des provisions de graines, nichent dans les trous des vieux arbres, et pondent plus d'œufs qu'aucun des autres passereaux. Nous avons en France six mésanges proprement dits. La Charbonnière, {Parus major .L. ) Enl., 3, i. Olivâtre dessus, jaune dessous , la tête noire ainsi qu'une bande longitudinale sur la poitrine; un triangle blanc sur chaque joue; l'une des plus communes dans les taillis, les jardins. La petite Charbonnière. ( Parus ater. Ij. ) Frisch. I , pi. XTII, 2. Plus petite que la précédente, a du cendré an lieu d'olivâtre , et du blanchâtre au lieu de jaune. Elle habite de préférence les grands bois de sapin. 38o OISEAUX La Nonnette. [Parus palustrîs. L.) Enl. , 5, 5. Cendrée dessus^blanchâtre dessous, une calotte noire. La Mésange bleue. [Parus cœruleus.) Enl., 5, 2. Olivâtre dessus , 'jaunâtre dessous, le sommet de la télé d'un beau bleu , la joue blanclie encadrée de noir , le front blanc; joli petit oiseau assez commun dans les taillis. La Mésange huppée. [Parus cristalus. ) Enl. , 5o2 , 2. Brunâtre dessus, l>lancbâtre dessous, la gorge et le tour de la joue noirs, une petite buppe madlée de noir et de blanc. La Mésange h longue queue. ( Parus caudatus,)^.!!^. 5o2, 5. Noire dessus , les couvertures des ailes brunes , le dessus de la tète et tout le dessous blanc, la queue plus longue que le corps. Elle fait son nid sur les brancbes des arbrisseaux et le recouvre par-dessus(i). Les Moustaches. Différent des mésanges proprement dites , par la mandi- bule supérieure de leur bec , dont le bout se recourbe un peu i>ur l'autre. (i) Joignez parus bicolor (Catesb. i , Sy. ) — P. cyanus (Nov. comm. Petrop. XIV , pi. i3 , (ig. i , et 23 , fig. 2. ) et P. sohiensis , ( Spann. M. Caris, pi. 25) qui paraissent à Bcchstein , les deux sexes d'une même espèce. — P. atricapillus ( Briss. III , pi. 29 , fig. i.) P. sihîricus ,(enl. 708 , fig. 5 ) , tip, palusiris , B. ( enl. 5o2 , i ) , qui sont trois variéte's ou espèces très-voisines. Les parus niaJabaviciis , ( Sonner. 1^ Voy. pi. 110, i ) , et cnccineus , ( Sparm. Mus. Caris. 48 , 49) > sont des iraquets ou des gobe-mouclics ' voisins del'ora/zor, Vaill. du mot. ruticilîa , L. du turdus speciosus , Lath. On peut remarquer que toutes les fois que les caractères d'un oiseau ne sont pas bien tranchés , les auteurs l'ont bailolté de genre en genre. PASSEREAUX. 38 1 Nous n'en avons qu'une^ La Moustache. ( Parus blannicus. ) Eal. 0)icephala , enl. 665. — Le piéienciu iafgara de ma- limbe, Daucl. An. Mus. ï , p. 148 , pi. x. — • Le haglafecht. ( Lox. Abys- sinica. ) — Le néîicQUivi {lox. pensiUs) , Sonn. , 2^ Voy. pi. loo; (n) Les lîciTienciateurs n'ont pu encore mettre eu ordre les oiseaux noirs d'Amérique , plus ou moins voisins alis. ) Briss. III , XV , I. lîrun-maillé de plus clair dessus , blanc dessous , tête cen- drée, les couverlures des ailes, et presque toutes les pennes • secondaires blanches. Il niche dans les rochers des hautes Alpes , d'où il descend, seulement dans le fort de l'hiver , aux montagnes inférieures. Les Linottes et Chardonnerets. (Cabduelts. Cuv. ) Ont le bec exactement conique , sans être bombé en aucun point. lis vivent de grains. On a nommé particulièrement CHAjiDO^NLiiETS ccux qui out Ic bcc un peu plus long et aigu. Le ChardoTineret ordinaire. [ Fring. cardiielis. Lin. } enl. 4» L'un de nos plus jolis oiseaux d'Europe , brun dessus^ blanchâlre dessous, le masque d'un beau rouge , une belle PASSEREAUX. SSy taclie jaune sur l'aile, elc. C'est aussi l'un des oiseaux les plus clocileS; qui apprend bien à clianter et à faire toutes sortes de tours. Il tire son nom de la graine de cbardon , d'éryngium , etc. y qu'il reclierche de préférence (i). Les Linottes \ Linarïa ^ Bechsl ) , ont aussi le bec exac- tement conique^ mais plus court et plus obtus que les cliar- donnerets. Elles vivent aussi de graines de plantes , surtout de lin et de clianvre j et se laissent aisément tenir en cage. Nous avons ici deux espèces Ijrunes avec quelques teintes rouges y et nommées plus particulièrement linottes. Les jeunes et les femelles varient pour la quantité du rouge , ou en manquent tout-à-fait, La première a encore le bec presque aussi pointu que le cbardonneret. C'est Le Siserin ou petite Linotte, ( Fr. Linaria. Lin. ) Enl. 485 , 2. ' Brun tacbeté de noirâtre dessus , deux bandes blancbes en travers sur l'aile, la gorge noire, le dessus de la tête rouge ainsi que la poitrine du mâle adulte , quelquefois même le croupion. La grande Linotte. ( Fring, cannahina. Lin. ) Enl. 4^5^ i. Dos brun-fauve y pennes de l'aile et de la queue noires , bordées de blanc ; dessous blancbâtre , du beau rouge sur la tête et à la poitrine du vieux mâle. Niclie souvent ici dans les vignes ; ailleurs, dans les taillis et les buissons (2). D'autres espèces plus ou moins vcrdâtres portent les noms de SERINS ou TARINS. (1) Ajoutez : Fi\ psilLacea , Lnth. Syn. II , p. 48. — Fr. meîba , Edw. iiS et yj-z. — Fr. coccinea , Vieill. Ois. ch. pi. 3r. (-2) Les vaiiétés que le plumage des linottes subit solon l'îige ou le sexe , en ont fait multiplier les espèces ^ il ne paraît pas du moins que l'on ait encore de bons caractères pour distinguer yr. Jlavirostris , de Jr. linaria , ni fi'ing. inontiuni , linota et argentoratensis de cannahina. On doit aussi 1 approcher des linolics Jh/îammea, L Bechst. Allem. IIÏ pL xxxiii , 2. 388 OISEAUX Le Tarin coînmun, ( Fring, spiniis.) Enl. 4^*^ ? ^• A aussi le bec plus volsiu du chardonneret , et ressemble même, en beaucoup de points, au siserin. Il est olivâtre dessus, jaune dessous, une calotte , l'aile et la queue noi- res; deux bandes jaunes sur 1 aile. Il ne niche que sur les plus hauts sommets des sapins. Le Venturon, [Fring. citrinella. Lin. ) Enl. 658 , 2. Olivâtre dessus , jaunâtre dessous , le derrière de la tcte et du cou cendrés. Le Cini. ( Fring. serinus. Lin. ) Enl. 658 , i . Olivâtre dessus, jaunâtre dessous; tacheté de brun , une bande jaune sur l^aile. Deux oiseaux des montagnes du midi de l'Europe , à peu près de la taille du tarin. Le Serin des Canaries, {Fring, Canaria. Lia. )Enl. 20'>. , i. Est plus grand , et sa facilité à multiplier en esclavage , ainsi que l'agrément de son chant , l'ont répandu partout , et l'ont fait varier en couleur au point qu'il est difficile de lui en assigner une primitive. Il se mêle avec la plupart des autres espèces de ce genre , et produit souvent avec elles des mulets féconds (i). Les Vluves. ( Vidua. Cuv. ) Sont des oiseaux d'Afrique et des Indes , à bec de linotte ;, q'.ielquefois un peu plus renflé à sa base , qui se distinguent (i} Parmi les oiseaux étrangers qui ne peuvent se distinguer des linottes par aucun caractère ge'nërique , nous mettons , J'rlngilla lepiJa, — Fr. tristis . enl. ao2 , i. — Fr. nîLens , enl. 291. — Fr. Senegaîla. — Fr. oinandava , enl. ii5 , 2 et 3. — Fr. granatina , eni. 109 , 3. — F. Ben- gahis. — Fr. yJngc/ensis , enl. 1 15 , i. On en trouvera encore plusieurs espèces dans l'ouvrage de M. Vieillot , intitulé : Oiseaux chanteurs de la Zone-Torridc. Le prétendu einheriza oryzivora^exà. 388, a aussi le même Lcc f mais Ici penues de sa queue roides et aiguës le distinguent. I PASSEREAUX. . 38g parce que quelques unes des couvertures supérieures rie leur queue sont excessivement allongées dans les maies (i). 11 y a un passage graduel (2) et sans intervalle assignable des linottes aux Gros becs. (Coccothraustfs. Cuv. ) Dont le bec exactement conique , ne se distingue que par son excessive grosseur. Le Gros bec commun, ( Loxia coccothraustes. Lin, ) Enl. r)9 et 100. Est un de ceux qui mérilenl le mieux ce nom. Son énorme bec cM jaunâtre ; il a le dos et une calotte bruns , (i) On ne sait pourquoi Linnaetis et Gmciin les ont associés aux bruans, SDUS les noms de einberlza regia { enl. 8 , i. ) — Emb. serena ( ib. 2. ) — .• Evib. paradisea ( enl. 194* ) — Emb. panayeasis ( enl. 647. ) — Emb. longicauda ( enl. 635.) Si on ne laisse pas ^les veuves avec les linottes , on ne peut les placer qu'avec les gros becs. y. B. Uemb. principalis (Edw. 270) et Veiub. vidua (Aldrow. Omit. II, 565) me paraissent le même oiseau en ditférens états de plumage. Uetnb. psittacea , Seb. i , pi. 66 , lig. 5 , n'est pas bien authen- tique. Uangoîtnsis , Salern. Orn. 2775 la veu\^G chrysoplère , Vieilî. Ois. ch. pi. 41 j Pt le lox. macroura , enl. i83, i , qui n'en diffère peut- cire pas , ne sont point des veuves , mais des gros becs ordinaires. (2) Ce passage se fait pour les espèces que j'ai pu examiner, à peu près dans l'ordre suivant, le bec grossissant toujours : Loxia (juadrlcolor y ( ember. L. ) loi , 2= — L. sanguinirostris , enl. i83,2. — L. niolucca , enl. i5g , 2. — L. puncLulatcaiy ib. 1. — L. vuija , enl. 109 , 1. — L. striuLa , enl. i55 , 1. — L. Alalacca , enl. iSg ,3. — L. astviUl, enl. 107 , 2. — L. orfzivora , enl. i52 , i. — L. Brasiîiana , enl. 3og ,1. — L. Ludovi- ci'ana , enl. i55 , 1. — L. peLronia {/ring, petronia , L, ) enl. 225. — L. chloris, enl. 267 , 2. — L.fasclala , Brown. 111. xxvii. — L. Madogasca- rlensis , enl. i54 ,3. — L. cœrulea. — L. cardinalis , enl. 37. — L. nie' lanura. — /-. coccottrausUs , enl. 99 et 100. On intercalera aise'meni dans cette série , même d'après les ligures , les jolies espèces donnces par M. Vieillot, dans ses Oiseaux chanteurs de la Zone-ïorride. 3go OISEAUX le reste du plumage grisâtre , la gorge et les pennes des ailes noires , une bande blanche sur l'aile. Il vit dans les bois des montagnes , niche sur des hêtres , des arbres à fruit , mange toutes sortes de fruits et d'amandes. Nous en avons encore en Europe deux espèces à bec moins gros. Le P erdier. ( Loxia chloris. Lin, ) Enl. 672 ^ 2. "Verdâtre dessus , jaunâtre dessous, le bord externe de la queue jaune. Habite dans les taillis, mange toutes sortes de semences. La Soulcie. ( Fring, petronia. Lin. ) Enl. 225. Que l'on a coutume de joindre aux moineaux, dont elle a les couleurs ; mais outre son gros bec , une ligne blan- châtre autour de la tète , et une tache jaunâtre sur la poi- trine, l'en distinguent aisément (i). On doit distinguer des gros becs quelques espèces étran- gères : (PiTYLUS, Cuv. ) , A bec aussi gros , un peu comprimé, arqué en dessus, et qui a quelquefois un angle saillant au milieu du bord de la mâchoire supérieure (2). On en a déjà distingué depuis long-temps Les Bouvreuils (Pyrrhula. ) Dont le bec est arrondi , renflé^ et bombé en tout sens. Nous en avons un , Le Bouvreuil ordinaire. ( Loxia pyrrhula. Lin. ) Enl. i45. Cendré dessus, rouge dessous , à calotte noire ; la femelle a du gris-roussâtre au lieu de rouge. Niche sur divers ar- (i) Il est évident que la soulcie n''est pas moins un gros bec que le venlier. (2) Tels sont loxia grossa, enl. i54. — L. Cauadensis , enl. iSs , 2. — L. erytromelas . Latli. II , pi. 47* — L. PortoncG:isis , Daiid. Orn* II , pi, '^9, \ PASSEREAUX. 3gi feres, dans les taillis , le long des chemins. Son ramage na- turel est doux ; il s'apprivoise aisément^ et apprend à chan- ter et à parler. On en connaît une race d'un tiers plus grande (i). Les Becs croisés. ( Loxia. Briss. ) (2). Ont le bec comprimé , et les deux mandibules tellement courbes, que leurs pointes se croisent tan- tôt d'un côté , tantôt de l'autre , selon les individus. Ce bec extraordinaire leur sert à arracher les se- mences de dessous les écailles des pommes de pin. L'espèce d'Europe , la seule connue , est IVéqùente par- tout où il y a de grands bols d'arbres verts. C estlQ Loxia curvirostra. Lin. Enl. 218. Le plumage du jeune mâle est roux-vif, à ailes brunes ; celui de l'adulte et de la femelle , verdâtre en dessus , jau- nâtre en dessous. On en connaît aussi deux races différentes pour la taille ^ et même , à ce qu'on dit , pour la voix et la forme du bec. ( Loxia cun^irostra et Loxia pj'tiopsittacus. Bechst. ) On ne peut éloigner des bouvreuils ni des becs croisés Les Durbecs. ( Corythus. Cuv. ) (3) Dont le bec bombé de toute part, a sa pointe courbée par dessus la mandibule inférieure. L'espèce la plus connue , (i) Ajoutez : Lox. liaeola , enl. 019, i. — L. minuta , ib. 2. — L. coUaria , enl. SgD . 3. — L. Sibircca , Faik. Voy. III, xsviir. (2) Loxia de Xo^oç (courbe) nom iojaginé pour cet oiseau par Conrad Gesner. Linnaeus Va. généralisé à tous les gros becs. (3) Corythus , nom grec d'un oiseau inconnu. 3^2 OISEAUX ( Loxia enucïeator. Lin. ) Enl. i55 , i , ou mieux^ Edw. , 125, 124. Habile également le nord des deux Continens , et vil de la même façon que le bec croisé. Elle est rouge ou rou- geâlre , les plumes des ailes et de la queue noires bordées de blanc (i). Les Coiious. (Colius. Gm. ) (2). Sont encore assez voisins des précëdens. Leur bec est court, épais , conique , un peu comprimé , et les deux mandibules en sont arquées sans se dépasser; les pennes de leur queue sont étagées et très - lon- gues ; leur pouce, comme dans les martinets, peut se diriger en avant avec les autres doigts ; leurs plu- mes , fines et soyeuses , ont généralement des teintes cendrées. Ce sont des oiseaux d'Afrique ou des In- des, qui grimpent presque à la manière des perro- quets , vivent en troupes , rapprochent même leurs nids en grand nombre sur les mêmes buissons , en- fin dorment suspendus aux branches , la tête en bas , et pressés les uns contre les autres. Ils se nourrissent de fruits (5). C'est probablement encore ici qu'il faut placer (i) On doit probablement meUre dans les durbecs le lox. psiltacea ^ Laih. S^n. II , pi. 4'^- — Loxia Jîamcn go , ( Sparm. Mus. Garl. , pi. 17.) ne me paraît qu'une variété albine de Vtmicleator. (2) Y^oKoiQÇ , nom grec d'une petite espèce de corneille. (3) Dans les cinq espèces des auteurs, supprimez le colius panayensis f qui est le mcinc que le strialns et ïeryihropus - qui est le même que le çapensis yy^àW. Afi. VJ, p. 3S» PASSEREAUX. SgS Les. Glaucopes( Glaucopis, Forster ; Call.eas, Bechst. ) Dont le bec assez gros , médiocrement long , à mandibule supérieure bombée, est garni sous sa base d une caroncule charnue. On n'en connaît qu'une espèce. GL cinerea. Lat}i , Sjn. I , pi. xiv. Entièrement noirâtre , grande comme une pie , à queue étagée. Elle vit , à la Nouvelle-Hollande , d'insectes et de bayes ; se perche peu. Sa chair est excellente. Les Pique Boeufs. (Buphaga. Briss. ) Petit genre dont le bec , de longueur médio- cre , d'abord cylindrique , se renfle aux deux mandi- bules avant son extrémité y qui se termine en pointe assez mousse. Il leur sert à comprimer la peau des bœufs pour en faire sortir les larves d'oestres qui s'y logent^ et dont ces oiseaux font leur nourriture. On n'en connaît qu'une espèce d'Afrique , brunâtre , à queue médiocre , étagée , de la taille d'une grive. ( Buphaga u^f ricana.) Enl. 295. Vail. j Afr. y pi. 97. Les Cassiques. (Cassicus. Cuv. ) Ont un grand bec exactement conique , gros à la base, singulièrement aiguisé en pointe ; de petites na- rines rondes percées sur ses côtés : la commissure des mandibules en ligne brisée , ou formant un angle comme aux étourneaux. Ce sont des oiseaux d'Amé- rique , de mœurs assez semblables a celles de nos étourneaux, vivant comme eux en troupes, cons- / 394 OISEAUX liuisant souvent leurs nids près les uns des autres, et y mettant quelquefois beaucoup d'artifice. Ils vivent d'insectes et de grains, et leurs troupes nombreuses font de grands ravages dans les champs cultivés. Leur chair est mauvaise. Nous les subdivisons comme il suit : Les Cassiques proprement dits. ( Cassicus. ) Où la base du bec remonte sur le front , et y entame les plumes par une large échancruie demi-circulaire. C'est parmi eux que se trouvent les plus grandes espèces (i). Les Troupiales. ( Icterus. ) Dont le bec n'entame les plumes du front que par une ^ écliancrure aiguë , mais est arqué sur sa longueur (2). Les Cakouges. ( Xantiiornus. ) Ne diffèrent des troupiales que par leur bec tout-à-fait droit (3). (i) Oriolus cristatus ce , eni. 344- — y > ^^S. — Hemorrhous , 482. — Persicus, 184. ( N.B. qu'il n'est po»nt de Perse , mais d'Amérique comme es nutres ) et une espèce d'un noir à reflets métalliques dont les plu- mes du cou peuvent se soulever , et former une espèce de mantelet. C'est le grand troupiale , d'Azz. Voy. III, p. 167. (2) Oriolus varias, enl. G07 , i. — Or. Cayanus , 555, 2. — Or. Capensis ,eTi\. 607 , 2. {JY.B.ll est de la Louisiane et non du Cap.) — Or. Chrysocephalus , Merr. Beytr. I , pi. m. — Or. Dominicensis, enl, 5 , i . — Et une espèce noire à reflets , dont la queue prend toutes sortes de formes , parla direction de ses plumes latérales , tantoî dans le même plan que les autres , et tantôt redressées et faisant comme im bateau. C'est, à ce qu'il paraît , à la fois , le gracula quiscida , Lin. Catesb. pi. xii , et le gracula barita, Lalh. I , pi. xvtii , ou pie de la Jamaïque: on la trouve dans toutes les Antilles, à la Caroline , etc. (3) Oriolus icterus , enl. 552. — Oriolus minor et Lanagra honarien- sis , enl. 710. Ce sont le même oiseau. — Le carouge à léte grise , enl. 606 , ï , très- différent du précédent. — Oriolus Guya/iensis , 556. — Oriolus PASSEREAUX. ogS Les PiT-PiTs. BuCF. (Dacnis. Cuv. ) Représentent en petit les caroages par leur bec conique et aigu. Ils les lient avec les figuiers (i). Les Etourneaux. (Sturnus. Lin. ) Ne diffèrent des carouges que par leur bec dé- primé y surtout vers sa pointe. U Etourneau commun. (^Sturnus vulgaris. Lin.) Eal. jS. Noir, avec des reflets violets et verts , tacheté partout de Wanc ou de fauve. Le jeune mâle est gris-brun. Cetoiseau, très-nombreux dans tout l'ancien Continent, se nourrit de toutes sortes d'insectes , et rend service aux bes- tiaux en les en débarrassant. Il vole en troupes nombreuses et serrées , se laisse aisément apprivoiser, et apprend à chan- ter et même à parler. Il^^nous quitte en hiver. Sa chair est désagréable (2). V phœniceus , 402. — Oriolus Americanus , ^36 , 3. — Orioh/s leucopterus , Lath. Syn. I, frontisp. < — OrloJus bonana , 535 , i. — Oriolus Caya- nensis , ib. 2. — Or. icterocephalus , 343. — Or. Mexicanus. 555. — Or. Xanthornus , 5 , i. — Or. Baltimore , 5o6, i. — Or. spurius , ib. 2. — Or' jnalancholicus , /\'^. (i) Blotacllla Cciyana , Gm. enl. 6G9. (2) Ajoutez. Sturnus capensis , enl. 280, dont st. contra , Albin lil, ai, ne diffère probablement pas, mais qui est des Indes et non du Cap. — St. jnilitaris , enl. ii3. — St. Ludovicianus , enl. 256^ le même que ValauJa magna , Gm. Catesb. i , 53. JY. B. Le st. cinclus forme ci-dessus un genre voisin des merles 5 le sX. sericeus , Brown. 111. 21 , est plutôt un marlin ^ le st. coUaris est la même chose que la fauvette des Alpes {accentor). Le 5f . carunculatus doit , je pense, aller avec les philédons. Les espèces d'Osbec , d'Hernandes , etc. , sont peu authentiques^ quani; 5 celles de Pallas , il est fâcheux que l'on n'en ait pas de ii§ure. Les stournes de Daudin doivent retourner avec les merles ou avec les philé- dons , et ses quiscales en partie aux martins , en partie aux cassiques. En générai Daudin avait achevé d'embrouiller ce genre déjà iort mal irailé par se? prédécesscwrs. 3q6 oiseaux Les SiTTELLES ou TORCHEPOTS. ( SiTTA. Liii.) Ont un bec droit , prismatique , pointu , avec le- quel ils entament l'écorce , comme les pics, pour en retirer les vers; mais leur langue ne s'allonge point , et quoiqu'ils grimpent dans tous les sens aux arbres , ils n'ont qu'un doigt en arrière , à la vérité très-fort. Leur queue ne sert point à les soutenir , comme celle des pics et des vrais grimpereaux. Le Torchepot commun. ( Sitta Europea. Lin. ) Enl. 62^; !• Cendré-bleuâtre en dessus , roussâtre en dessous. Nous ne voyons aucun caractère suffisant pour distinguer nettement des conirostres ^ les ^ genres de la famille des corbeaux , qui ont tous la même structure intérieure 5 les mêmes organes externes , et ne se distinguent que par une taille généralement plus grande qui leur permet quelquefois de poursuivre de petits oiseaux ; leur bec fort est le plus sotivent comprimé par les côtés. Ces genres sont au nombre de trois, les cor- beaux 5 les oiseaux de paradis et les roUiers. Les Corbeaux. (Corvus. Lin.) A bec fort, plus ou moins aplati par les cô- tés y et dont les narines sont recouvertes par des plumes roides dirigées en avant. Ce sont des oi- seaux subtils , dont l'odorat est très-fin , et cjui ont généralement l'habitude de prendre ^ de cacher même PASSEREAUX. 897 des choses qui leur sont inutiles, comme des pièces de monnoie , etc. On nomme plus spécialement corbeaux ou corkeil,les , les grandes espèces dont le bec est plus fort proportion gardée, et a l'arête de sa mandibule supérieure plus arquée. Leur queue est ronde ou carrée. Le Corbe^au. {Corvus corax. Lin. ) Vaill., Afr, , pi. 5i (i\ ' Est le plus grand oiseau de la classe des passereaux qui habite en Lurope. Sa taille égale celle du coq. Son plumage est tout noir, sa queue arrondie ^ le dos de sa mandibule supérieure arqué en avant. 11 vit plus retiré que les autres espèces , vole bien et haut , sent les cadavres d'une lieue ; se nourrit d'ailleurs de toutes sortes do fruits et de petits aui- maux, enlève même des oiseaux de basse-cour ; niche isolé- ment sur des arbres élevés ou des rochers escarpés , se laisse aisément apprivoiser , apprend même assez bien à parler. Son vol est élevé et facile. Il paraît qu'on le trouve dans toutes les parties du monde. La Corneille. ( Connus corone. Lin. ) Enl. 495. D'un quart plus petite que le corbeau , à queue plus car- rée j à bec moins arqué eu dessus. Le Freux. ( Con'us frugilegus. Lin. ) Enl. 484- Encore un peu plus petit , et à bec plus droit ; plus pointu que la corneille. Excepte dans la première jeunesse , le tour de la base du bec est dépouillé de ses plumes , probable- ment parce que l'oiseau fouille souvent dajos la terre pour y chercher sa uourriture. Ces deux espèces vivent en grandes troupes , se rassem- blent même pour nicher j elles dévorent autant de grains (i) JX. B. Eul. 49^ î paraît sinipîcmenî vine corneille ^ et 485 un jeune h eux. 3g8 OISEAUX que d'insectes. On les trouve dans toute l'Europe ; niais elles ne restent en hiver que dans les cantons les moius froids. La Corneille mantelée. ( Connus cornix. Lin. ) Enl. yG. Cendrée, la télé , les ailes et la queue noires. Elle est moins frugivore, fréquente les bords de la mer, y vit de coquillages, etc. Le Choucas , petite Corneille de clochers» ( Corvus mone- dula. Lin. ) Enl. 525. Plus petite encore d'un quart que les précédens, à peu près de la taille d'un pigeon , d'un noir moins profond ^ qui tire même au cendré autour du cou et sous le ventre , quelquefois aussi tout noir ; niche dans les clochers , les vieilles tours , vit en troupes j a du reste le régime des cor- neilles , et vole souvent avec elles. Les oiseaux de proie n'ont pas d'ennemi plus vigilant (i). Les Pies. (PjcA. Cuv. ) Moindres que les corneilles , ont aussi la mandibule supé- rieure plus arquée que l'autre , et la queue longue et étagée. La Pie d'Europe. ( Corvus pica. Lin. ) Enl. 488. Est un bel oiseau , d'un noir soyeux , à reflets pourpres , bleus et dorés ; à ventre blanc, et une grande tache de même couleur sur l'œil. Son perpétuel babillage l'a rendue cé- lèbre. Elle se tient de préférence dans les lieux habités , et s'y nourrit de toutes espèces de matières , y attaque même les petits oiseaux de basse-cour (9.). (1) JV. Ji. Le choucas termine la tribu des vrais corbeaux, parce que sa mandibule supérieure nVst guère plus sensiblement arque'e que l'infé- rieure. Ajoutez , ù celte tribu , le corvus Jainàicensis , ou corneille à duvet blanc. — Le corviis Dauricus , enl. 627 , le même q^escapulaius Daud. Vaill. 55. — \j albicollis , Lath. Vaill. 5o. (2) Ajoutez le con>. Senegalensis , enl. 538. — C vcntralis , Sb. Vaill. Afr. 55. — C. erythrorhynchos , enl. 6*221 , et mieux Vaill. Afr- Sy. — C Cayanus , en!. Sy^. — C. Pcruvianus , en). 625. — C. cyaneus , Pall. Vaii!. Afr. 5^ , 9.. — C. ntfns , Vaill. Afr. Sg. PASSEREAUX. SqQ Les Geais. ( Garrulus. Cuv. ) Oui les deux mandibules peu allongées, et finissant par une courbure subite et presque égale ; quand leur queue est éta- gée , elle s'allonge peu , et les plumes de leur front, lâches et effilées , se redressent plus ou moins dans la colère. Le Geai cf Europe, ( Corvus ^landarius. Lin.) Enl. 481. Est un bel oiseau, d'un gris-vineux, à moustaches et à pennes noires, remarquable surtout par une grande tache d'un bleu éclatant, rayé de bleu foncé, que forme une par- tie des couvertures de l'aile. Le gland fait sa nourriture principale (i). Les Casse-Noix. ( Caryocatactes. Cuv. ) Ont les deux mandibules également pointues , droites et sans courbures. Il n'y en a qu'un de connu. Le Casse-Noix ordinaire. {Corvus caryocatactes. Lin.) Enl. 5o. Brun, tacheté de blanc sur tout le corps. Il niche dans des trous d'arbres , dans les bois épais des montagnes ^ grimpe aux arbres, en perce l'écorce comme les pics, dé- vore toutes sortes de fruits, d'insectes et de petits oiseaux , et vient quelquefois en grandes troupes dans les plaines , mais sans régularité (2). ^ (i) Ajoutez : Corvus cristatus , enl. 529. — Connis sLellerl , VaiiJ. Ois, de par. et c. 1 , 44* — Corv. Sihiricus , enl. 608. — Corv. Canadensis , enl . 53u , et une variété , Vaill. 48» — Corv. auritus , Vaill. 4^. — Cotv. gale- riculatus , INob. Vaill. i^i. {•i) N. B. Le corvus HoLLenloitus , enl. a-iG , nous paraît voisin des tyrans - — C.balicassius , enl. 6o3, est un drongo. - — C. calvus , enl. 52i , un gvm- nocëphale. — C. novœguineœ , enl. 629, et a. pajmensis , enl. 65o, îles «houcaris. — C Speciosus de Sh. , est le rolUer de la Chine , enl, ()2o. — . C/iaviventris , enl. 249, est un tyran.— C. Mexicanus , est probabie- 400 OISEAUX LrsTEMiA.Vail. Ont, avec le port et la queue des pies , un Lee élevé , dont la base est garnie de plumes veloutées comme dans les oiseaux de paradis. On n'en connaît qu'un , d'un vert Lronzé , d'Afrique. Yaill. , Afr. , 56. Les Rolliers. ( Coracias. Lin.) Ont le bec fort, comprimé vers le bout , dont la pointe est un peu crochue ; les narines oblongues , placées au bord des plumes ^ et non recouvertes par elles fies pieds courts et forts. Ce sont des oiseaux de l'ancien continent , assez semblables aux geais par leurs mœurs et par les plumes lâches de leur front; peints de couleurs vives, mais rarement har- monieuses. Les Rolliers proprement dits. Ont le bec droit , et partout plus haut que large. Nous en avons un en Europe. Le Rollier commun. ( Coracias garruîa. Lin. ) Enl. 4^6. Vert d'aigue-niarinC;, à dos et scapulaires fauves j du bleu pur au fouet de l'aile y a peu près de la taille du geai. Oi- seau fort sauvage , quoique assez social avec ses semblables, ment vm cassique ou un tiherin , et C. argyropJilalmus Brown III. lo , en est t ertainement un. — C. rufipennis , enl. 199, est un merle, le même que twd. morio. — C cyanurus , enl. 355. C. brachyurus , enl. aSy et Ci58, vi C. graUarius , enl, 702 , de Shaw , sont des brèves et des fourmiliers ; C. caruncniatus , Daud. , un pliilcdon. Nous avons rapproché des merles le C.pynhocorax , enl. 53i , et des huppes le C. gracutus , enl. 255. INous pensons que le C. ereniila n'existe point : enfin le C ca>77>a?w.y , Aldrow. I, 788, est un gucpier , dont la description a été nilli'e par Dulcrtre ; pour rendre un objet dont il sesou- \enait. mal. PASSEREAUX. 4^* qui niche dans les creux d'arLres des bois , et nous quitte en hiver 11 vit de grains, de fruits, d'insectes , de petites grenouilles. Quelques roUiers étrangers ont, comme le nôtre , la queue carrée (i) ; cependant les pennes extérieures de celles du nôtre s'allongent un peu dans le mâle , premier indioe de leur grand allongement dans plusieurs espèces (2). Les Rolles. ( Colaris. Cuv. ) Diffèrent des rollîers par leur bec plus court , plus arqué , et surtout élargi à la base au point d'j être moins haut que large (5). Les Mainates. ( Eulabes. Cuv.) Ont à peu près le bec des 1 oiles -, mais leur tête est dénuée de plumes en certains endroits , où se trouvent a leurs places des proéminences charnues ; des plumes veloutées s'avancent jus- «Ju'au bord des narines comme dans les oiseaux de paradis. La seule espèce que nous connaissions dans ce sous genre. (i) Coracias Benghalensis , enl. 285 . évid. le même qviîndica Edw., 3^6 , et que la fig. d'Albin , i , 17 , citée sous caudata. — Coracias Nob. Viridis Vailf. , Ois. de par., 1 , 3i. (2) Coracias .Abyssinicaj enl. 626 et sa variété G. SenegaJa enî. 326. Edw. 527. Caudata n'eu est qu'un individu défiguré par l'addition de la têie du benghalensis (Yaill. loc. cit. p. io5 ). — Cor. cyanogaster, ISob-, Vaill. loc. cit pi. 26. IV. B. Cor. Cajjra oCf Shaw cite Edw. 3?.o , ne serait qu'un merle , ( Lurd, nitens). — C, Sinensi' enl. 620, s'écarte u genre psr p!usioar.> caractères. — ^M, Shaw. croit que C. viridis Lath, est un snartln-p cheur. — - C. strepera et C varia Lath. sont des cassican?. — C. mititar s et C. scutaLa Shaw, des piauhau. — C. M- xicaiia. Seb. i , pi. 64 , f. 5 , est le geai du Canada. — C. Cayana , enl, 616 , un tangara. (3) Coracias orientalisenl. 619. — Cor. âladag.iscaricnsis . enl. 5oi. — Cor. y(fra Lath. , Yaill. , loc. cit. pi. 35. Colaris est le nom grec d'un oiseau inconnu. TOME I. 26 /4O2 OISEAUX Le Mainate de Java. [ Gracula reîigiosa. Lin. ) Enl. 268. (1). Est de la taiile d'un merle , d'un beau noir , à bec et ca- roncules de la tête jaunes, une tache blanche sur la base des premières pennes de l'aile ; mange également des fruits et de la viande. On dit que c'est , de tous les oiseaux , celui qui imite le mieux le langage de l'homme. Les Oiseaux de Paradis. (Paradis^a. Lin.) Ont j comme les corbeaux^ le bec droit, com»- priraé , fort , sans écliancrure , et les narines cou- vertes ; mais l'influence du climat qu'ils habitent , et qui s'étend sur des oiseaux de plusieurs autres genres , a donné aux plumes qui couvrent ces na- rines , un tissu de velours , et souvent un éclat métallique , en même temps qu elle a singulièrement développé les plumes de plusieurs parties du corps. Ces oiseaux sont originaires de la Nouvelle-Guinée et des îles voisines. On ne peut guère les obtenir que des naturels fort barbares de ces contrées, qui les préparent pour faire des panaches , et leur arrachent les pieds et les ailes , en sorte que Ton a cru pen- dant quelque temps en Europe que la première es- pèce manquait réellement de ces membres , et vi- vait toujours dans fair , soutenue par les longues plumes de ses flancs. Cependant ,• quelques voya- geurs s'étant procurés des individus complets de cer- taines espèces , on sait aujourd'hui que leurs pieds (1) Ce nom de religicsa ne lui a été donne qu'à cause d'un trait par- ticulier rapporté par Bontius , Med. ind. or. p. 67, et étranger à ses mœurs naturelles. Cependant , faute d'autre , j'en ai fait le nora générique en le traduisant en grec. PASSEREAUX. 4^3 et leurs ailes leur indiquent la place que nous leur assignons. On dit qu ils vivent de fruits, et recher- chent surtout les aromates. Les uns ont les plumes des flancs effilées et singulièrement allongées en panaches plus longs que le corps , qui donnent une telle prise au vent, que ces oiseaux en sont fort souvent emportés malgré eux ; et les deux premiers ont de plus deux iilets ébarbés adhérens au croupion , et se prolongeant autant et plus que les plumes des flancs, U Oiseau de Paradis émeraude , le plus anciennement cé- lèbre, i Paradisœa apoda. Lin. ) Enl. '254- Yaill. , Ois. de Par. , pi. i. Vieill., Ois. de Par., pi. i. j Grand comme une grive, marron, le dessus de la tête et du cou jaunes , le tour du bec et de la gorge vert d'éme- raude. C'est le mâle de cette espèce qui porte ces longs fais- ceaux de plumes jaunâtres dont les femmes font des pana- ches. Il y en a une race un peu moindre. U Oiseau de Paradis rouge. (Parad. ruhra.) Yaill. , pi. 6. Yieill., pi. 5. A ses faisceaux des flancs d'un beau rouge , et ses filets plus larges , concaves d'un côté. U Oiseau de Paradis à douze filets. {Parad. alha. ) Blu- menb. , Abb. j 96. Yaill. , pi. 16 et 17, Yieill. , pi. i5. A les longs faisceaux des flancs blancs, et douze longs fdels, mais qui ne tiennent pas an croupion , et ne sont que les tiges prolongées de quelques-unes des plumes des flancs. Son corps est ordinairement d'un noir-violet , avec une bor- dure d'un vert d'émeraude aux plumes du bas de la poi- trine. Mais il paraît qu'il en existe aussi des variétés à corps tout blanc. Son bec est plus long et plus pointu que dans les autres espèces , et un peu arqué ; ce qui le rapproche des épimaques. Les pennes primaires de ses ailes sont cour- 4o4 OISEAUX tes, et beaucoup moins nombreuses qu'aux oiseaux or- dinaires. Dans d'autres oiseaux de paradis , on trouye encore les fi- lets; mais les plumes des Ûancs , quoique un peu allongées ^ ne dépassenlpas la queue. Le Manucode (i). ( Paradisœa regia. ) Enl. 496. Yaill. , 7. Vieill.,5. Grand comme un moineau , marron-pourpré , à rentre blanc , une bande en irarers de la poitrine , l'extrémité des plumes des flancs et les barbes qui élargissent le bout des deux longs filets , vert d'émeraude. "Le Magnifique, (Par. jjiagnifica.) Sonnerai, 98. Enl. G5r. Vaill. , 9. Vieill. , 4« Marron dessus, Yen dessous et aux flancs ; les pennes des - ailes jaunes , un faisceau de plumes couleur de paille de cha- que côté du cou , un autre de plus jaunes vis-à-vis le pli de l'aile. D'autres ont encore des plumes eflllées mais courtes aux flancs , et manquent de filets au croupion. Le Sifilet. ( Par, aurea , Gm. Sexsetacea , Shaw. ) Son- nerat, pi. 97. Enl. G55. Yaill. , 12. Yieill. 6. Grand comme un merle , noir, un plastron vert-doré sur la gorge, trois des plumes de chaque oreille prolongées en longs filets, que termine un petit disque de barbes vert-doré. D'autres «nfin n'ont ni filets , ni plumes des flancs pro- longées» Dans le Superbe ( Par. superba ) , Sonnerat, 96 , enl. 652, Yaill., 1 4, Yieill., 7, Les plumes des scapulaires sont cependant prolongé esen une espèce de mantelet qui peut recouvrir les ailes , et (i^ Manucodewata signille , dit-on , aux Moluques , oiseau de Diea. C'est uu litre commua à tous les oiseaux de paradis. PASSEREAUX. 4^-^ celles (îc la poitrine en une sorte de cotte d'armes pendante €t fourcliue. Tout son plumage est noir , excepté sa cotte pectorale , d'un verd brillant d'acier bruni. Le seul Orangé (^Par, aurea , Sh. , oriolus aureus, Gm.)? Edw. ii2,VaiU. , i8,"Vieill., ii, îî'a aucun développement extraordinaire de plumage , et ne se fait reconnaître qu'au velouté des plumes qui couvrent ses narines. Le mâle est de l'orangé le plus vif , la gorge et les pennes primaires des ailes noires ; la femelle a du brun au lieu d'orangé (i). La quatrième famille des passereaux , ou celle des Ténui]\ostbes , Comprend le reste des oiseaux de la pre- mière division ; ceux dont le bec est grêle , allongé , et plus ou moins arqué dans sa to- talité 5 sans échancrure. On n'en a fait que trois genres; les huppes, les grimpereaux et les colibris.. Ce dernier est facile à reconnaître; il n'en est pas de même des deux autres qui ont à peu près le même bec et les mêmes pieds , et que l'on ne peut di:3linguer qu'au moyen de subdivisions. (i) Je renvoie aux merles le paradisœa gularis , Lath. ^ nigra ,> Gui. , Vaill. 20 et 21 ; Vieill. , 8 et 9, et le leucopteruy Lath.. — Je renvoie aux cassicans , le par. chalyhœa , enl. 633, Sonn. 97 , Vaill. u3 , Vicitl. 10. — Le CLirhata Aldrov, 8j4 , est trop mutilé pour qu'où puisse le caractériser , et Icfitrcata , Lath. , paraît un individu imparfait du superba. 4oG OISEAUX Parmi les Huppes (Upupa, Lin.), Nous placerons d'abord Les Graves ( Fregilus , Guy. ) y Dont les narines sont recouvertes par des plumes dirigées en avant ; ce qui les a fait réunir, par plusieurs auteurs , aux corbeaux , à qui ils ressemblent à quelques égards par les mœurs : leur bec est un peu plus long que la tête. Le Grave d'Eiiro-pe. ( Corvus graculus. Lin. ) Enl, 255. Est de la taille d'une corneille , noir , à bec et à pieds rouges j ses ailes atteignent ou dépassent le bout de sa queue. 11 nicbe dans 1rs fentes des plus bautes Alpes et des Pyré- nées , mais est rare partout. Les fruits et les insectes servent également à sa nourriture (i). Les Huppes proprement dits. ( Upupa. ) Ont sur la tète un ornement formé d'une double rangée de longues plumes qui se redressent au gré de l'oiseau (2). Nous en avons une en Europe , Upupa epops , Lin. , enl. 52 , D'un roux-vineux, les ailes et la queue noires , deux ban- des blancbes en travers sur les couvertures, et quatre sur les pennes de l'aile. Elle cliercbe les insectes dans la terre liu- (1) On ne sait quelle combinaison de l'histoire de ce crave avec des figures défectueuses, peut- être de quelques courlis, a donné naissance à Tespèce imaginaire du cnwe huppé ou sonneur [coivus eremita. L. ) prétendu oiseau de Suisse que personne n'a vu depuis Gesnrr. Mais le corv. afjînis , Laih. paraît un vrai crave, et nous en avons une espèce toute noire de la Nouvelle-Hollande. (i) Ce nom de huppe , formé d'après le cri de la huppe commune, est devenu , en français , le nom de l'ornement qu'elle porte sur la tête , dans quelque oiseau qu'on le retrouve. PASSEREAUX. 4^7 micle , pond dans des trous d'arbres ou de murailles j et nous quitte en hiver (i). La Huppe du Cap. ( Upiipa Capensis. ) Enl. 697. Se lie plus particulièrement aux craves, parce que les plumes antérieures de sa huppe , courtes et fixes , se diri- gent en avant et couvrent les narines. Les Promerops. Briss. K'ont point de huppe sur la télé , et portent une très-longue queue ; leur langlie , extensible et fourchue , leur permet de vivre du suc des fleurs , comme les souïmangas et les colibris (2). Les EpiMAQUEfi (3). (Epimachus. Cuv. ) Ont , avec le bec des huppes et des promerops , des plumes écailleuses ou veloutées, qui leur recouvrent une partie des narines ^ comme dans les oiseaux de paradis ; aussi viennent- ils du même pays, et brillent-ils de même par l'éclat de leur plumage. Leurs plumes des flancs sont aussi plus ou moins prolongées dans les mâles. On n*en a , dans les collections (i) Ajoutez la huppe d'Afrique , upupa niinor , Yieill, , promerops, planche 2. (2) On ne connait bien que Vupupa protnerops , ou nierops cafer , enl. 637 , qui est le sucrier du protea , Vaill. Afr. 169. — M. Vaili. croit que Vup.fusca^ Gm. onpapuensis , Lath. , enl. 638 , est la femelle de Vépinia- €jue à paretnens frisés , enl. ôSg. — Uup. paradisœa , Seb. I , pi. xxx , 8 , n'est que le muscicapa paradisi , dont le bec a été mal dessiné. — "Uup. au- ranlia , Seb. I , ixvi , 3, est, selon toute apparence , un cassique. — Le mexicana , Seb. T , xlv , 5 , n'est du moins pas du Mexique , comme le prétend Seba , en lui appliquant un passage de Nieremberg , Lib. X , G. 44 j où il n'est question que d'un canard. — Le promer. coeruUus Shaw. Promerops bleu , Yieill. Upupa indiça, Laih. paraît bien appar- tenir ici , mais on ne connaît ni ses pieds , ni sa langue , non plus que ceux des épimaques. (3) Epimachus , nom grec d'un très-bel oiseau des Indes , d'espèce in- déterminée. 4û8 OISEAUX européennes , que deux espèces , dont on ne connaît pas mcaie les pieds , parce que les naturels de la Nouvelle-Guinée Jes aj } ai^iient à tous les oiseaux qu'ils préparent. UEpimacjue à paremens frisés. { Upupa magna, Gm. Up» Superha Latli.) Enl. 63g, Koir, à queue étagée trois fois plus longue que le corps; les plumes des flancs allongées, relevées, frisées, brillantes à leur bord, d'un bleu d'acier bruni, qui éclate aussi sur la tète et au ventre. I/Epimaque Proméfil, D'un noir de velours, à queue médiocre un peu four^ cliue, la tête et la poitrine éclatantes du plus beau bleu d'acier bruni; les plumes des flancs allongées ; efïilées, noires. Ici commencent les oiseaux auxquels on a donné ]e nom de Grimpereaux; (Certhia. L. ) leur peti- tesse semble avoir tracé la limite, aux yeux de la plupart des méthodistes, Kous y distinguons d'abord Les vrais Grïm^eheaux. (Certhia. Cuv.) Ainsi nommésde l'iiabilude qu'ils ont de grimper aux arbres coDime les pics, en se servant de leur queue comme d'un arc- boutant , ils se reconnaissent aux pennes de la queue usées et finis, ant en pointe roide comme celles des pics. Wous en avons un, Le Grimp. d'Europe ( Certh, Famiîiaris) enl. 68 1. 1. (i). Petit oiseau d'un plumage blanchâtre , tacheté de brun en dessus, teint de roux au croupion et sur la queue. Il (t'i Âjo'itez : C ciniiammnea f YieiW, 62. — Blotociîla spinicauda , Lalli. S\ii. II, i'I. 52 , ? PASSE 11 EAUX. 4^9 mcîie dans les creux des arbres et grimpe avec rapidité elierchant des insectes et des larves dans les fentes des éeorees, sous les mousses, etc. L'Amérique produit quelques vrais grimpei'-eaux d'une assez grande taille que l'on a nommés. PicucuLES (Dendrocolaptes. Herm. ) (i) Grimpars Vaill. Leur queue est la même, mais leur bec est beaucoup plus fort, et plus large transversalement. (2). Il en est même un qui , par son bec tout droit et compri- mé , se rapproche des sittelles ; on pourrait le considérer <;omme une sittelle à queue usée. (5). Les EcHELETTES (4) OU Grimpcrcaux de muraille (TicHODROMA. Illiger. ) N'ont pas la queue usée , quoiqu'ils grimpent le long des murs •et des rochers , comme les grimpereaux ordinaires sur les arbres ; mais ils se cramponnent par leurs très-grands ongles. Leur bec est triangulaire et déprimé à sa base, très- long el très-gréle. On n'en connaît qu'un qui vit dans le midi de l'Europe. [Cerlhia Muraria.h.) enl. 372. C'est un joli oiseau d'un cendré clair, avec du rouge vif aux couvertures et aux bords d'une partie des pennes des ailes. La gorge du mâle est noire (5). (i) Dendrocoliptes , nom grec du pic. (■2) he picucuîe , Buff. (gracula Cayennensis , Gm. grac. scanclens , Lath. et Sh. ) «ni. 621. Il en existe encore quelques espèces^ entre autres une à bec plus de deux fois plus long que la tête, arqué seulement au bout. ( Le nasican , Vaill. pronier. , etc. pi. a4' ) (3) Le talapioty Buff. ( oriolus picus , Gm. et Lath. gracula picoiâes , S'a.) enl. 6o5. (4) Echelette^ nom du grimpereau de muraille dans quelques-unes de jjos provinces. ^ (5) Certh, fusca , Lath., Vieill. 65, me paraît devoir appartenir à ce .éoiis-genre. y 4lO OISEAUX Les Sucriers (Nectaeinia. Illiger. ) Dont la queue non usée montre qu'ils ne grimpent point, mais dont le bec , de longueur médiocre , arqué , pointu et com- primé, ressemble à celui des grimpereaux. Ils sont tous étran- gers. On donne plus particulièrement le nom de Guitguits à certaines petites espèces dont les mâles ont des couleurs vives (i). On ne peut cependant en séparer des espèces plus grandes et moins belles , comme Le Fournier. [Merops Rufus. Gm. ) enl. ySg. Oiseau de l'Amérique méridionale, grand comme une rousseroUe, roussâtre dessus, blanchâtre dessous j qui cons- truit en terre sur les arbustes un nid couvert par-dessus comme un four (2). Les Dicées. (Dicjsum. Cuv. ) (5). Ne grimpent pas non plus, et n'ont pas la queue usée; (1) Certhia cyanea , enl. 83 , "2 , Vieill. 4^ > 4"^ > 4^- — Cœmlea, Edw. Il, Vieill. 44 > 4^> 4^" Deux espèces d'Amérique auxquelles il faudra probablement ajouter quelques espèces d'Orient^ la plupart ronges^ comme C. sanguinea , Vieill. 66. — C. cardinaUs , id. 54 > 58. C. hor- bonica , enl. 68r , 2. N. B. C. armillata , Sparm. 36. — C. Cayana, GSv-, *, etc. ne sont que des varie'tés du cyanea ou du cœrulea. ip.) Ajoutez : Certhia Jla\feola , Edw. 12-2 , 362 , Vieill. 5t. — C. varia , ( mot. varia i L. ) Edw. 3o, 2, Vieill. 74. — C. semitorquata , Vieill. 56. — Le promerops olivâtre , Vieill. Huppes et Prom. pi. 5. ( Mer. oUvaceus , Sh. ) — Je soupçonne que c'est aussi la place des C. virens , Vieill. Sy et 58 , et sannio , id. 64, que je n'ai pas vus , mais qui se distinguent par leur queae fourchue. (5) DiCiEUM , nom d'un très-petit oiseau des Indes selon ^lien. A ce sous-genre appartiennent certh. erythronotos, Vieill. II , 35. Le C. cruen- tata , Edw. 81 , en est probablement une variété d'âge. — C. rubra ^ Vieill. pi. 54. — C. erythropygia , Laih. 2* Snpp. — C. tœniata , Sonn. II* Voy. pi. 107 , fi g. 3. — C. cantillans , id. ib. 2. PASSEREAUX. 4^1 îeur bec aigu, arqué, pas plus long que la tête, est déprimé et élargi à sa base. Ils viennent des Indes-Orientales, sont fort pelils, et por- tent généralement de l'écarlate dans leur plumage. Les HoÉROTAiRES. Vieillot. IN'ont pas la queue usée, et leur bec est extrêmement allongé, et courbé presque en demi-cercle. Ils viennent des îles de la mer du Sud. L'un d'eux (Certhia Festiaria. Sh.) Vieill. Ois. dorés, II, pi. 52. Est couvert de plumes écarlates j qui servent aux liabi- tans des îles de Sandwich à fabriquer les beaux manteaux de celte couleur qu'ils ont en si grande estime, (i). Les Soei-MANGAS. (Cinnybis. Cuv. ) (2). N'ont pas non plus la queue 'usée-, leur bec long et très-r grêle a le bord de ses deux mandibules finement dentelé en scie ; leur langue , susceptible de s'allonger hors du bec , se ter- mine en fourche; ce sont de petits oiseaux dont les mâles brillent au temps des amours de couleurs métalliques et ap- prochant de l'éclat des colibris, qu'ils représentent à cet égard dans l'ancien monde, se trouvant principalement en Afrique. Ils vivent sur les fleurs dont ils pompent le suc; leur naturel est gai et leur chant agréable. Leur beauté en a fait apporter beaucoup dans nos cabinets ; mais le plumage des femelles et celui des mâles pendant la mauvaise saison étant tout différent de leur plumage brillant, on a peine à bien ca- ractériser les espèces. (ï) Ajoutez : Cerlh. obscura , Vieill. pi. 53. — C. pac'ifica , id. pi. G3 ; mais les autres héorotaires de ce naturaliste appartiennent ù des g<^nifs tout difftîrens , surtout aux philédons , aux dice'eSa etc. (3) Cinnjrris , nom grec d^xa très-petit oiseau inconnu. Sou j-m;in g» signifie , dit-on, mange sucre dans un jargon de Madagascar, 4l3 OISEAUX Le plus grand nombre a la queue égale, (i) Dans quelques-uns les deux pennes du milieu sont plus allongées dans le mâle. (2) Les Colibris. (Trochilus. L.) Ces petits oiseaux si célèbres parTéclat métallique de leur plumage et surtout par les plaques aussi brillantes que des pierres précieuses que forment à leur gorge ou sur leur tête des plumes écailleuses d'une structure particulière, ont un bec long et grêle, renfermant une langue qui s'allonge presque comme celle des pics, et 5e divise en deux filets que l'oiseau emploie à sucer le (1) Certh. splendida , Sh. Vieill. 82. — C. afra , Edw. 54?. — C. sU" perha, Vieill. 22. — C. lotenia , enl. 676 , 2 et 3 , Vieill. 34- — Ame- tysLina , Vieill, 5, 6. — Chalyhœa , enl. ^4^ j 5, Vieill. 10, i3, 18, 24, 34, 80. — Omnicolor, Seb. I, 69, 5.— CM;?rea , Vieill. 23. — Pupurata , Edw. 265, Vieill. 11. — Cyanocephala , Vieill. 7. — Zei^ lonica , enl. 576 , 4 > Vieill. 29, 3o. — Dubi'a, Vieill. 81. — - Senegalen^ siSf Vieill. 8. — Sperata , enl. 246, 1,2, Vieill. 16 , -52. — Madagas- cariensis , Vieill. 18. — Lepida , Sparrm. 35. — Currucarla. enl. 576, 5 , Vieill. 3i. — Ruhrofuscay Vieill. 27. — Fuliginosa, Vieill. 20. — Mdculata , Vieill. 21. — Rectirostris , Vieill. y5. — V^enusta, Vieill. 79. -■ — Giitturalis y enl. 578 , 3. — Oiseaux dont quelques - uns ne sont probablement que des variétés les uns des autre?, (1) Certhiafamosa , L. enl. 83 , i. — C. pulchella, enl. 670 ,1. — C vioJacea , enl. 670 ,2. — Le sucrier cardinal , Vaill. Afr. 291. — Le sucrier figuier , id. 293 , f. 2. N. B. Après toutes ces distinctions , il faut encore éloigner du grand genre certhia, les C.lunata, Vieill. 61. — C Novœ-HoUandiœ ,Z . V\''hite IVew. S. W. pi. 16 et 65 , Vieill. 57 et 71. — C. australasiana , Vieill. 55. — C caruncuiata , Vieill. 69, 70. — C. auriculata, Vieill. 85. — C. cocincinica f' enl. 6/^'5 , Vieill. 77 , 78. — C.spiza , enl. 57S, 2 , Edw. 25. — C. senicuîus , Vieill. 5o. — C. gracuUna, Vieil!. 87. — C. goruch , Vieill. 88. — C. cœruîea y Vieill. 83. — C. xanthotis , Vieill. 84. — C, iiiellivora , Vieill. 86 , qui sont tous des philedoks par leur bec dchau- crc el leur langue en pinceau. ï»AâSEREAXJX. 4^3 nectar des fleurs. Cependant ils vivent aussi d'insectes. Leurs très-petits pieds, leur large queue, leurs ailes excessivement longues et étroites à cause du raccour- cissement rapide de leurs pennes; leurs humérus courts, leur sternum sans échancrure, constituent un système de vol fort semblable à celui des martinets; aussi les colibris se balancent-ils en l'air presqu'aussi aisément que certaines mouches. C'est ainsi qu'ils bourdonnent autour des plantes ou des arbustes en fleurs , et ils volent plus rapidement à proportion qu'aucun autre oiseau, ils vivent isolés , défendent leurs nids avec courage , et se battent entre eux avec acharnement. On réserve le nom de Colibris. (Trochilus. Lac. ) à ceux qui ont le bec arqué ; quelques-uns se distinguent par le pro- longement des pennes intermédiaires de leur queue. Nous n'en citerons qu'un des plus grands et des plus beaux. Le Colibri Topaze. {Troch. peîla.) enl. 699. Marron-pourpré ; tête noire ; gorge du jaune le plus bril- lant de topaze changeant en vert, encadré de noir. (1) D'autres ont les pennes latérales de leur queue très- allongées j (2) plusieurs ont la queue médiocrement four- chue. (5) Le plus grand nombre l'a ronde ou carrée. (4) On donne le nom d'OisEAux mouches ( Orthoiihykchus. Lacép. ) (1) Ajoutez : Tr. superciliosus , enl. 600 , 3 , Yieill. 17, ï8, 19. (2) TV. forficatus , Edw. 33 , Vieill. 3o. — Polftlwius , Edw. 34 , .YieiU. 67. (5) Tr. elegans , "Vieill. 14. (4) Voyez eu général , pour les colibris et les oiseaux mouches , l'ou- vrage d'Audebcrt et Vieillot, et la Zool. gën. de Shaw, 4l4 OISEAUX A ceux dont le bec est droit*, parmi ceux-là il en est à tétc huppée, (i) D'autres ont même des huppes ou plumes prolongées aux côtés de la tête. (2) D'autres ont les tiges de leurs premières pennes des ailes singulièrement élargies (3j , et parmi ceux qui n^ont point d'ornemens on peut encore distinguer les espèces à queue fourchue (4), parmi lesquels il en est dont les pennes laté- rales très-prolongées sont élargies au bout. (5). Enfin, l'on doit encore remarquer , au moins à cause de son excessive petitesse. Jje plus petit des Oiseaux Mouches. [Troch. Minimus.) enl. 276. I. Edw. lob. Yieill. 64. D'un gris violet et de la grosseur d'une abeille. La seconde et la plus petite division des pas- sereaux 5 comprend ceux oii le doigt externe , presque aussi long que celui du milieu, lui est uni jusqu'à l'avant- dernière articulation. Nous n'en faisons qu'une seule famille. Les Syîn^dactyles. Divisés depuis long-temps en cinq génies que nous conservons. (i) Tr. cnstatus,Edvf. 07 , enl. 227, i , Vieill. 47 , 48.— Tr. pileatus { punie eus , Gm.) Vieill. 63. (3) Tr. ornatus , enl. 640, 3 , Vieil!. 49 > ^O' (3) Tr. latipennii , enl. 672 , 2 , Vieill. 11. (4) Tr. inellivorus , enl. 640, Edw. 35, Vieill. i5 , 24- — Tr. sma- ragdo saphirinus , Vieill. 56 , /\o. — Tr. colubris , Edw. 38, Catesb. 65, Vieill. 3i , 32 , 33. — Tr. uimigeanus , Vieill. 37 , 38. (5) Tr. pJaturus, Vieill. 5a. 1 PASSEREAUX. 4^^ Les Guêpiers, (Merops. L. ) A pieds courts; à bec triangulaire à sa base^ allongé, légèrement arqué, terminé en pointe aiguè : ils volent comme les hirondelles à la poursuite des insectes, et surtout des abeilles, des guêpes, des frelons^ etc. 11 y en a une espèce dans le midi de l'Europe. Le Guêpier commun. ( Merops apiaster,) ]EnI. 938. Bel oiseau à dos fauve, le front et le venire bleu d'aigue- marine, la gorge jaune entourée de noir , qui niclie dans des trous qu'il creuse le long des berges. Les deux pennes mitoyennes àe sa queue sont un peu allongées, premier indice d'un prolongement beaucoup plus grand dans la plupart des espèces étrangères (i). Plusieurs espèces ont cependant la queue à-peu-près carrée (2). Les guêpiers paraissent manquer à l'Amérique où ils sont représentés à quelques égards par Les Motmots. (Prionites. îlliger.) Qui en ont les pieds et le port, mais en diffèrent (i) Tels sont : Mer. viriâls , enl. 740. — O malus , Laili. — » vS'z/yr'er- hus , Wat. Mise. 78. — Senegalensis , enl. 3i4 ? et badius , iSi. — Su- perciliosus , sSg. (2) Merops Philippinus , enl. 5/. — Cayennensis j 4^4* ( -^^* B. Qu'il n'est pas de Cajenne. ) — ISuhicus , 649. — Erytropterus , 3iS. — Ma- limbicus y Sh. ou hicolor , Daud. Ann. du Mus. I, lxii. N.B. Le merops congener , Aldr. 1 , 876 , n^est pas bien authentique. — Le cafer y Gm. est Vupupa promerops. — Le Brasiliensis, Seb. I, Lxvi , I , est probablement quelque troupiale. — Les mer. monachus , corniculatus , phrygius , cincinnatus , cucullatus , cyanops , garulus , fasciculatus , carunculatus , de Lath. , nous paraissent des philédons , et nous nous en sommes même assurés pour presque tous. — heM.cinereus, Seb. I , XXXI, 10 , est un soui-manga à longue queue 4l6 OISEAtJX. par un bec plus fort, dont les bords sont crénelés axi% deux mandibules et par une langue barbelée comme une plume à la manière de celle des toucans. Ce sont de beaux oiseaux à taille de pie, à plumage de la télé lâche comme aux geais, à longue queue étagée, dont les deux pennes du milieu s'ébarbent dans Fadulte sur un petit espace non loin du bout. Ils volent mal, vi- vent solitaires, nichent dans des trous, se nourrissent d'insectes et poursuivent mêhie les petits oiseaux (i). Les Martin s-Pec heurs. ( Alcedo. L.) Ont les pieds plus courts que les guêpiers, le bec bien plus long ; droit , anp^uleux, pointu; la langue et la queue très-courtes. Ils vivent de petits poissons, qu'ils prennent en se précipitant dans l'eau du haut de quelques branches où iis se tenaient perchés pour guetter leur proie. Leur estomac est un sac membre neux. Ils nichent comme les guêpiers dans des trous du rivage. On en trouve dans les deux Continens. L'espèce d'Europe. (Alcedo ispida.) Enl. 77, Grande comme un moineau , est en-dessus d'un verdâtre onde de noirâtre j une large bande du plus beau bleu d'ai- gue-marine règne le long de son dos 5 le dessous et un ruban de chaque côté du cou sont roussâtres. Les espèces étrangères ont pf esque toutes comme la notre (i) Le motniof. à tête bleue , ou le houtou de la Gui an e j gUira ffiay^ mimbi au Brésil , selon Margrave, (ramphastos momota , Gœ. ) enl. 5jo , "Vaill. Ois. de Par. etc. I , pi. Sy et 58. — Le moCinot à tête rousse , on du Pérou , lutu du Paraguay, Dazz. n° 52. Motinot domber , Vaill, loc. cit. pi. 39. Motmot est le nom du premier, au Mexique, selon Fcrnandea. P lion lies , de Tf^im , Scie. PASSEIIEA.UX. 4^7 wn plumage lisse et varié de diverses teintes de Lieu et de vert. On peut les distinguer entre elles selon leurs becs, tantôt simplement droits et pointus comme à la commune , (i) tantôt à mandibule inférieure renflée. ( •) Il en est cependant quelques unes à la Nouvelle- Hollande et dan les terres voisine-^, a mandibule crocliue au bout. [3j Leur plumage grisâtre et non lissé annonce qu'elles nefréque-itent pas les eaux-, en efftt , elles vivent d'insectes^ ce qui leur a fait donner le nom de martins'-chasseurs. Les Ceyx. Lacép. Sont des martins-pêcheurs à bec ordinaire, mais où le doigt interne n'existe point au dehors. On en a deux espèces des Indes (4). Les ToDiERS, (Tonus L.) Sont de petits oiseaux d'Amérique, assez sem- blables aux martins-pécheurs pour la forme générale et qui en ont aussi les pieds et le bec alongé, mais oii ce bec est aplati horizontalement, obtus à son extré- (ï) Aie. (afra , Sh. ) maxima , enl. 679. — Alcyon, jiS et 593. — Torquata , 284. — Rudis , 62 et 716. — Bicolor, Sgr». — Americaua 591. — Benghalensis , Edw. 11. — Cœi-uleocephala , eol. 356, 2. — Cris- tata, ySG , i. — M adagasc ariens Is j 778, i. — Purpurea ,778, a. •— Superciolosa , 766 , i et 2. (2) Aie- Capensis, 690. — AtricapiUa ^ 673. — Smi^nensis , 232 et 8g4. — Dea, 116. — Chlorocepha'a , 783 , 3. — Coronianda , Sonn. 318. — Leucocephala , ( J avanie a , Sh.) 757. — Senegalensis , 694 et 556. — Cancrophaga , Sh. 334. IV. B. Dans plusieurs des figures enluminées le bec n'est pas assez renflé. (5) Alcedo fusca , (gigantea , Sh. ) 663. (4) Alcedo tr'idactyla , Pall. et Gm. Pall. Spic. VI , pi. lî , f. 2 , Sonn. pi. XXXII. — Alcedo triùrachys , Sh. natural. mise. XVI ? pi. 681. TOME I. 27 4l8 OISEAUX PASSEREAUX. mité, le tarse plus élevé et la queue moins courte. Ils vivent de mouches et nichent à terre, (i) Nous terminons l'histoire de cet ordre par le plus extraordinaire de ses genres , Les Calaos. (Buceros. L.) Grands oiseaux d'Afrique et des Indes que leur énorme bec dentelé surmonté de proéminences quel- quefois aussi grandes que lui^ ou au moins fortement renflé en dessus, rend si remarquables et lie avec les toucans, tandis que leur port et leurs habitudes les rapprochent des corbeaux, et que leurs pieds sont ceux des mérops et des martins-pêcheurs. La formiê^ des excroissances de leur bec varie beaucoup avec l'âge; Tinlérieur en est généralement celluleux. Leur langue est petite, au fond de la gorge; ils prennent toute sorte de nourriture, chassent aux souris, aux petits oiseaux, aux reptiles et ne dédaignent pas même les cadavres. (2) (1) Toâus viridis , enl. 585, i et a. — T, cinereus ^ ib. 3, Edw. 5162» — T. macidatus , Desniarets. — T. grisaus , id. — T. sylvia , id. Oa a placé mal à propos , dans le genre des todiers , de vrais mouche-^ rollcs à bec échancré et à doigt extérieur libre , tels que les todus regius j enl. 289. — Paradisœus , ib. 234- — Leucocephalus , Pall. Spic. VI » III, a , et les deux tLA-TYBHiNQUES de Desmarets , qui sont les Lod. rosira' tus et nasutus de Shaw. \ ou tod. plcUyrhynchos et macrorliynchos , Gmel. (2). Calaos a ïroéminences. Bue. rhinocéros , enl. 934, Vaill. calaos. 1 et 2. JB. Jfricanus , Yaill. pi. xtii , f . 2 , pourrait n'en être qu'une variété d'âge. — ISiger^ Yaill. i3. — Monoceros , Sh. ( Maîaharicus J^ath.) enl. SyS, Vaill. 9, 10, 11 , 12. — Ginglanus , Sonn. 2® Voj. pL 100 , Vaill. i5. — Albirostris , Vaill. 14. — Bicornis , id. 7, 8. — Cav^us , id. 3,, 4, 5 , 6. ~ 5. hydrocorax, eal« a83, en sçrait le jeune* > iK » 419 LE TROISIEME ORDRE DES OISEAUX, OU LES GRIMPEURS, Sont les oiseaux dont le doigt externe se di- rige en arrière comme le pouce , d'où il résulte pour eux un appui plus solide 5 que quelques genres mettent à profit pour se cramponner au tronc des arbres et y grimper. On leur a donné 5 en conséquence, le nom commun de Grimpeurs, quoique pris k la rigueur , il ne convienne pas a tous 5 et que plusieurs oiseaux grimpent vérita- blement sans appartenir à cet ordre par la dis- position de leurs doigts. Les oiseaux de l'ordre des grimpeurs nichent d'ordinaire dans les trous des vieux arbres ; leur vol est médiocre ; leur nourriture , comme celle des passereaux , consiste en insectes ou en fruits 5 selon que leur bec est plus ou moins ! — Violaceus , id. 19. — Ahysslnicus , enl. 77g , Vaill. Afr. 23o , ii3i. — j Undulalus , Vaill. cal. 20, 01. — Panayensis , en!. 780 , 781 , Vaill. I cal. 16, 17, i8j Manillensis , enl. 891, serait le jeuxie. — Fasciatus , j Vaill. Afr. ti53. ' Calaos sa^s proéminences. /?. Jai^anicus , Vaill. cal. 22 , Afr. sSg. — JVasulus , en). 260, Vaill. Afr. 239. — ISasica , nob. ib. 206, 237. — Coronatus , enl. 890 , Vaill. Afr. 234 > ^^5. — Bengalensis , Vaill. cal. 23. -ZV. B' M. Vaillant pense que l'oiseau nomme B. galcatus , dont on ne connaît que la tête , enl. 933 , est un oiseau aquatique , et noa pas ua, ealao. 4^0 OISEAUX robuste; quelques-uns, comme les pics, ont des moyens particuliers pour l'obtenir. Le sternum de la plupart des genres a deux ëchancrures en arrière; mais dans les perroquets il n a cju'un trou , et souvent il est absolument plein. Les Jacamars. ( Galbula. Briss. ) Tiepnent de très-près aux martins-pécheurs , par leur bec allongé , aigu , dont Taréte supérieure est vive, et par leurs pieds courts , dont les doigts anté- rieurs sont en grande partie réunis; cependant, ce ne sont pas les mêmes doigts que dans les martins-pé- cheurs ; de plus , le plumage des jacamars est moins lisse y et toujours d'un éclat métallique. Ils se tien- nent isolés dans les bois humides , sur les branches basses , vivent d'insectes , et nichent. Les espèces d'Amérique ont, le bec plus long et absolu- ment droit (i). Mais il y en a dans l'archipel des Indes, dont le bec plus court , plus gros, et un peu arqué , les rapproche des guê- piers. Leurs doigts antérieurs sont plus séparés. Ce sont les lACAMERGPS dc LcvaiUant (2). Ce naturaliste en donne même un dont le bec n'aurait point d'arête en dessus (5). (i) Alcedo paradisœa {galbula paradisœa ^ Lath.) enl. 271. — Alcedo scdbula , L. Galb. virldis , Lath. enl. 238. — Galb. rujicauda, nob. Vaiil. Ois. de par. , etc. II , pi. 5o. — Galb. aïbirostris , Lath. Vaill. pi. 5i , Vieill. Ois. dores , I , pi. 4 ? p- ^. (2) Alcedo grandis , Cm. Galbula grandis y Lath. Vaill. L. cit. pi. 54. (3) Le grand jacamar , Vaill. L. cit. pi. 53. Jacaniacirl est le nom de ces oiseaux au Brésil , selon Margrave. Gal- hu'a paraît avoir indiqué le loriot chez, les Latins. C'est Maring qui a transfère ce nom aux jacamars. GRIMPEURS. ^ 4^ï Les Pics. (Picus. Lin.) (i). Sont des oiseaux bien caractérisés par lenr bec long , droit , anguleux , comprimé en coin à son ex-> trémité , et propre à feadre l'écorce des arbres ; par leur langue grêle , armée vers le bout d'épines re- courbées en arrière y qui , poussée par les longues cornes élastiques de Tos hyoïde , peut sorlir très- avant hors du bec , et par leur queue , composée de dix pennes (2) à tiges roicles et élastiques , qui les soutiennent en arc-boutant lorsqu'ils grimpent le long des arbres. Ce sont les oiseaux grimpeurs par excel- lence : ils se portent dans toutes les directions sur l'écorce des arbres , qu'ils frappent de leur bec , et dans les fentes et les trous, de laquelle ils enfoncent leur longue langue pour y prendre des larves d'in- sectes, dont ils se nourrissent. Leur langue^ outre son armure, est encore imbibée d'un suc visqueux fourni par de grosses glandes salivaires : elle est re- tirée en dedans par deux muscles roulés comme des rubans autour de la trachée; dans cet état de ré- traction y les cornes de l'os hyoïde remontent , sous la peau et autour de la tête , jusque vers la base su- périeure du bec , et la gaîne de la langue est plissée sur elle-même dans le fond du gosier. Leur estomac est presque membraneux : ils manquent de cœcums ; (i) Pieus , nom de ces oiseaux en latin. Il leur venait, disait-on , d'un roi du Latium. (a) Il y en a proprement douze 5 mais les latérales , très-petites , n'ont pas été comptées. 4^2 OISEAUX cependant ils mangent aussi des fruits. Ils niclient dans des trous d'arbres, Nous en avons cinq ou six espèces en Europe. Le grand Pic noir, ( Picus martius, L. ) Enl. 5g6. Presque de la taille d'une corneille , tout noir j un beau rouge forme une caloUe dans le mâle , et seulement une ta- che à l'occiput dans la femelle. Le Pic vert» {Picus viridis.) Enl. Syi. Grand comme une tourterelle , vert dessus y blanchâtre dessous j la calotte rouge, le croupion jaune j l'un de nos plus beaux oiseaux. Plusieurs regardent comme une espèce distincte le picus canus j Gm. ( Edw. , 65 j ^ a teinte plus cendrée , à bec plus menu , et portant une moustache noire. - JJEpeiche ou grand Pic varié. ( Picus major. ) Enl. 196 , le mâle j SgS , la femelle , De la taille d'une grive , varié dessus de noir et dé blanc , dessous blanc , la région de l'anus rouge, ainsi qu'une tache à l'occiput du mâle. Le moj'en Epeiche, ( Picus médius. ) Enl. 61 1. Un peu moindre ; a du rouge sur toute la calotte dans le mâle , sur le front dans la femelle. Ije petit Epeiche. (Picus minor.) Enl. 598. Grand comme une alouette , varié de noir et de blanc en dessus, blanc-grisâtre dessous, du rouge sur la tête du mâle seulement. Il va aussi par terre à la recherche des fourmis. Les pics étrangers sont fort nombreux , et se ressemblent beaucoup entre eux , même pour certaines distributions de couleurs , par exemple pour le rouge de la tète. On peut faire un sous-genre des \ GRIMPEURS. 4^3 PicoÏDES, Lacép., Qui manquent du doigt externe , et n'en ont en consé- quence que deux devant et un derrière ; d'ailleurs semblables en tout aux pics ordinaires. Nous en avons un dans le nord et l'orient de l'Europe , ( Picus tridactjlus) , Edw. , 1 14 ; Intermédiaire pour la taille entre le grand et le petit cpeicbe , noir tacheté de blanc dessus , blanc dessous j la caloUe du mâle orangée ; celle de la femelle blanche. On peut également faire un sous-genre des espèces que leur bec , légèrement arqué , commence à rapprocher des cou- cous (i). L'une d'elles ne cherche sa nourriture qu'en marchant à terre , quoiqu'elle ait la même queue qne les autres (2j, Les Torgols. ( Yunx. Lin. ) (3). Ont la langue ailongeable comme les pics , et par le même mécanisme , mais sans épines ; d'ailleurs , leur bec droit et pointu est à peu près rond et sans angles ; leur queue n'a que des pennes de forme or- dinaire. Ils vivent à peu près comme les pics , ex- cepté qu'ils grimpent peu. Nous en avons un en Europe. ( Yunx iorquilla j Lin. ) , enl. 698 , De la taille d'une alouette , brun en dessus , et joliment vermiculé de petites ondes noirâtres et de mèches longitu- dinales fauves et noires; blanchâtre , rayé en travers de noi- râtre en dessous. (i) Telles que le picus auratus (cuculus auratus de la X* e'dit.) eul.695. ■ — Le picus cafer , Lath. (a) Le pic-laboureur {picus arator , Nob.) Vaill. Afr. pi. 255 et 256. Nous ne retranchons d'ailleurs du genre des pics , que le picus minutus^ Lath. Yunx minutissinius , Gm. (enl. 7S6 , 1 ) , qui est en effet un torcol. (3) Yuwx est le nom grec de cet obeau. Torquilia , son nom latin. 424 OISEAUX Son nom Tient de la singulière habitude qu'il a , quan^ on le surprend , de tordre son cou et sa tête en difFcrens sens (i). Les Coucous. ( Cucur.us. Lin. ) (2). Ont le bec médiocre, assez fendu, comprimé^ et légèrement arqué ; la queue assez longue. Ils \ivent d'insectes, et sont voyageurs. Nous subdivisons ce nombreux genre comme il suit : Les vrais Coucous. Ont le bec de force médioCi.e , les tarses courts, la queue de dix pennes. lîs sont céièbres par la singulière habitude de pondre leurs œufs dans les nids d'autres oiseaux insec- tivores : les pr.rens étrangers, souvent d'espèces plus petites, prennent soin du jerne coucou coranie de leuis propres pe- tits , Uiême lorsque son introduciiou a été prtxedée , comme il arrive souvent, de la destruction de leurs ceufs. La cause de ce plicnomène , unique tJans l'histoire des oiseaux, est en-» core inconnue. Hérissant l'a attribué à la position du gésier, qui est en CiTat plus en arrière dans l'abdomen , et moins ga- ranti par le sternum que dans les autres oiseaux. Les cœcuins de ces coucous sont assez longs , et leur larynx inférieur n'a qu'un muscle propre. JNous n'avons en Europe qu'in seul coucou. ( Cuculus canonts , Lin. , enl. 8 1 1 , D'un gris cendré , à ventre blanc , rave en travers de noir , la queue tachetée de blanc sur les côtés , le jeune a du roux au lieu de gris. Mais ]es pays chauds des deux continens en produisent plusieurs autres (3). * \ ■ ' ' " ■ (i) Ajoutez: Twix nii/aUis.sinia , enl. 78b, i. (?J is.û,\x.u^ ; cuculus , coucou, expriment le cri de l'espèce d'Europe. (3) Cuculus Cnpensis , Vaill. Air. pi. 200. qui n'est probablement qu'une yaricl^ du commun. — Solitarius , 'Noh. Vaill. 206. — RadiaLus , Sonn. GRIMPEURS. 4^5 Il y en a surtout en Afrique quelques jolies espèces d'un vert plus ou moins doré ; leur bec est un peu plus déprimé qu'au coucou ordinaire (i). D'autres espèces , la p'upart d'un plumage tacheté , ont le bec plus haut verticalement (2). Les CouASjVaill., !Ne diffèrent des coucous que par des tarses élevés (5). Ils Jiîchenl dans des creux d'arbres , et ne pondent pas dans des nids étrangers ; cela est vrai du moins pour les espèces dont on connaît la propagation. On peut en séparer une espèce d'Amérique à bec long , courbé seulement au bout (4). M. Levaillant a déjà séparé , avec raison ^ des autres coucous y Les Coucals (5) ( Centropus , tlHg. ) , Espèces d'Afrique et des Indes, qui ont l'ongle du pouce long , droit et pointu comme les alouettes. Ceux que l'on I*^^ Voy. pi. 79. — Claniosus , Nob. Vaill. 204 , 2o5. — Edolius , Nob. Vaill. 'ioy, 208. ( N. B. Cuc. serratus , Sparm. Mus. Caris. 3 , en est le xnàle^ nielanolcucos , enl. 272, la femelle. ) — Coromandus , enl. 274 , 2 , et une var. Vaill. 2i3. — Americanus , enl. 816. — Glandarius , Edw. 57. — Flauus y enl. 8i4- (i) Cuc. auratus , enl. 667, Vaill. 210. — Clasii , Vaill. fiio. — Luci- dus, Lath. Syn. I, pi. a3. (2) Cuc. punctuatus , enl. 771, et scolopaceus , 586 , peut être même encore rnaculalus , 764 , ne paraissent que des variétés. — Honoratus , enl. 294 j Vaill. 216. — Taitensis, Sparm. Mus, Cails. 32. — Minâanen- sis , enl. 277. (3) Cuc. Madagascariensis , enl. Si 5. — Cristatus , enl. 689, Vaill, 217. — Cceruleus , enl. 295 , 2, Vaill. 218. — lYœvius , enl. 812. — Caya- nus , enl. 211. — Scniculus , enl. 8 1 3. i (4) Cuculus vetula , enl. 772. (5) CoucAL, mot composé de coucou et d'alouette. 426 OISEA.UX o connaît appartiennent à l'ancien monde. Ils nichent aussi dans des creux d'arbres (i). On doit distinguer également, avec ce naturaliste, Les Courols (2) ou Vouroudrious de Madagascar, Dont le bec gros , pointu , droit , comprimé , à peine un pea arqué au bout de sa mandibule supérieure , a ses narines percées obliquement au milieu de chaque côté. Leur queue a douze pennes. Ils nichent comme les précédens , se tien- nent dans les bois. On les dit principalement frugivores (3). Les ÏMDiCATEUKs , Vaill. , Sont deux autres espèces d'Afrique , célèbres parce que , se nourrissant de miel , elles servent de guides aux habitans pour découvrir les nids d'abeilles sauvages , qu'elles cherchent elles-mêmes en criant. Leur bec est court ^ haut, presque conique comme celui du moineau. Leur queue a douze pen- nes , et est à la fois un peu étagée et un peu fourchue. Leur peau , singulièrement dure , les garantit des coups d'aiguil- lon \ mais les abeilles, qu'ils tourmentent sans cesse _, les at- taquent aux yeux , et eri tuent quelquefois (4). Les Barbacous , Vaill. , Ont le bec conique , allongé , peu comprimé , légèrement arqué au bout, et garni a sa base de plumes effilées ou poils roides, qui leur donnent un rapport avec les barbus (5). (i) Cuculus JEgypdus et Senegalensls , enl. 332, Vaill. 219. — Phi- Uppensis , Nob. cnl. 884. — Aigrorufus , Nob. Yaill. 220. — Toîu , enl. 295 , Vaill. 219. — Beughalensis y Brown. III. XIII. — Rufinus , Nob. Vaill. 221. — jEthiops , Nob. Vaill. 222. — Gigas , Nob. Vaill. 223. (2) Courol de coucou et de rollier. (3) Cucalus afer y enl. 387 ^ le mâle , dont le bec est mal rendu , et 585 la femelle , où il est mieux , Vaill. 226, 227. (4) Cuculus indicator , Vaill. Afr. 241. — Minor , Nob. id. 242. (5) Cuculus [tranquillus , enl. 5i2. — Cuculus tenebrosus , enl. 5o5. JJarbacou , composé de barbu et de coucou. iV. B. Il f»ut encore observer que le cuc^ parndhceus ; Briss. IV , pi* GRIMPEURS. 4^7 Les Malcohas. Vaill. '> j»i Ont un bec très-gros , rond à sa base , arqué vers le bout , et un large espace nu autour des yeux. L'un d'eux a des narines rondes vers la base du bec (i ) ; l'autre les a étroites près du bord (2). Ces oi- seaux^ naturels de Cejîan , vivent, dit-on , principa- lement de fruits. Les Scythrops. Lath. i Ont un bec encore plus long, plus gros que les malcolias, creusé de chaque côté de deux sillons longitudinaux peu profonds ; le tour de leurs yeux est nu, leurs narines rondes. Leur bec les rapproche des toucans, mais leur langue non ciliée, les en sé- pare. On n'en connaît qu'une espèce de la Nouvelle- Hollande, de la taille de la coniieille, blanchâtre à manteau gris. (5) Les BARBUg. (Bucco. Lin.) (4). Ont un gros bec conique renflé aux côtés de sa base et garni de cinq faisceaux de barbes roides , diri- gées en avant, un derrière chaque narine, un de XIV , A. I , n'est que le drongo de paradis ( lanius I^Inlabaricus) et que le eue. siiiensis , id. ib. A. 2 , n'est que la pie bleue (coivus erythro^ rynehos) j ces deux remarques sont de M. le Vaillant , le naturaliste qui a le mieux éclairci Thistoire des coucous. (i) Le raaieoha roui^erdin, Y aiW. Afr. '^iS, (1) Le malcoha , id. 224. Cuc. pyrroee phalus. Forsier. (3) Scythrops Novœ-Hollandiœ , haih.Scyth. Australasice , Sh. Pliill. i65 , et John Wliv te j deux mauv. fig. (4) Bucco , nom donné à ce genre par Brisson , à cause du renfieincnt de sa mandibule ù la base , de bucca {joue). 4^8 OISEAUX chaque côté de la base de la mâchoire inférieure; et le cinquième sous la symphyse. Leurs ailes sont courtes^ leurs proportions assez lourdes ainsi que leur vol. Ils vivent d'insectes et attaquent les petits oiseaux; ce- pendant ils mangent aussi des fruits. Ils nichetit ddns des trous d'arbres." On peut les diviser en trois sous-genres y Les Barbicans. Buff. (Pogonias. îlliger.) Ont deux fortes écliancrures de chaque côté du bec supé- rieur, dont l'arête est mousse et arquée ; et l'inférieur sillonnée en travers en dessous: leurs barbes sont très-fortes. On les trouve en Afrique et aux Indes. Ils mangent plus de fruits que les autres espèces (i). Les Barbus proprement dits. A bec simplement conique, légèrement comprimé, l'arête mousse , un peu relevée au milieu. Il y en a dans les deux Continens, dont plusieurs peints de couleurs vives. Ils vont par paires dans la saison de l'amour, et en petite*î troupes le reste de l'année. (2) (i) Bucco fluhiui , Gm. {pogonias ninjor^ Wob. enl. 602 , Vaill. Ois. de par. II , pi. 19. — Pogonias rninor , Nob. Vaill. Loc. cit. pi. A. Barbicans, parce qu'ils tiennent des barbus et des toucans. Pogonias de 'TTcoyav f barbe. (a) Bucco grandis , enl. 871. — Viridis , enl. 870. — Flavifrons , IVob. Vaill. L. cit. 55. — Cyanops , Nob. id. ib. 21. — Lathami, Lath. Syn.I , pi. 22. — Philippensis , enl. 356. — Ruhricapillus , Brown , 111. XIV. — Jiubri collis y IVob. Vaill. 35 , si toutefois ce ne sont pas trois variétés. — Torquatus , W. Vaill. Sy. — Roseus , N. Vaill. 53. — Niger, enl. 688 , i. ^ — Maynanensis , Lath. Elegans , Gm. enl. 688. — Barhiculus , N. Vaill. 56. — Parvus , Mas. Vaill. 32 , fem. enl. 746 , 2. — Erythronotos , Nob. Vaill. 57. — Zeyianicus , Brown , III. XV. — Cayanensis , enl. 206. — Peruvianus , Nob. Vaill. 27. — Nigrolhorax , N. Vaill. 28, qui pour- raient bien encore être trois variétés. — Fuscits , Vaill. 43* GRIMPEURS. 4^9 Les Tamatias. Dottt le bec un peu plus allongé et plus comprimé^ a l'extré- mité de sa mandibule supérieure recourbée en dessous. Leur tête grosse, leur queue courte , leur grand bec, leur donnent un air stupide. Tous ceux qu'on coniiait sont d'Amérique, et ne vivent que d'insectes. Leur naturel est triste et solitaire, (i) Les CouROucous. (Trogon. L.) Ont avec les faisceaux de poils des barbus, le bec court, plus large que haut, courbé dès sa hase, son arête supérieure arquée , mousse , et ses bords dente- lés. Leurs petits pieds garnis de plumes jusque près des doigts, leur queue longue et large, leur plumage fin, léger et fourni, leur donnent un autre port, 11 y a le plus souvent quelque partie de leur plumage qui brille d'un éclat métallique; le reste est plus ou moins vivement coloré. Ils nichent dans des trous d'arbres^ se nourrissent d'insectes, se tiennent solitaires e^ tranquilles sur les branches basses, dans Tépaisseur des bois humides et ne volent que le matin et le soir. Il s'en trouve dans les deux Continens. (2) (i) Bucco Jiiacrorhynchos , enl.GSg. — Melanoleucos , enl. 688 ,. 2.— Collaris , enl. SgS. — Tamatia, enl. 746 , 2. ( Nob. TamaLla niaculata.) TamatiA , nom de l'un de ces oiseaux au Brésil , selon Margrave. On les noirwne chacurus au Paraguay, selon d'Azzara. (^) En Amérique : Trogon curucui, enl. i^Si, — Viridis , enl. igS. — Violaceus , Nov. comm. petr. XI, pi. 16 , f. 8. — StrigilaLus , enl. 765. — Rufus , enl. 766. — En Asie , trogon fasciaius , ind. Zool. pi. 5. — En Afrique , trogon narina , Vaill. Afr. 228 , 229. Il est permis de douter que le trogon inaculaLus , Brown^ 111. Xllt , soit un vrai couroucou. CouRoucou , est l'expression de leur cri , et leur nom au Brésil j celui de tH'ogon leur a été donné par Mœhring. 43o OISEAUX - Les Anis. (Crotophaga. L. ) (i). Se reconnaissent à leur bec gros, comprimé, arqué^ sans dentelures, élevé et surmonté d'une crête verti- cale et tranchante. On en connaît deux espèces , l'une et l'autre des cantons chauds et humides d'Amérique, à tarses forts et élevés à queue longue et arrondie, à plumage noir. CrotopJiaga major ei Crotophaga ani. enl. 102 fig. I cl 2. Ces oiseaux vivent d'insectes et de grains; voient en troupe, pondent et couvent même plusieurs paires ensemble dans un nid placé sur des branches et d'une largeur proportionnée au nombre de couples qui le construisent. Ils s'apprivoisent aisément^ et appren- nent même à parler mais leur chair est de mauvaise odeur Les Toucans. (Ramphastos. L.) (2) Se reconnaîtraient parmi tous les oiseaux à leur énorme bec, presque aussi gros et aussi long que leur corps, léger et celluleux intérieurement, arqué vers le bout, irrégulièrement dentelé aux bords, et à leur langue longue, étroite et garnie de chaque côté de barbes comme une plume. On ne les trouve que dans (i) Ani y anno , nom de ces oiseaux à la Guiane j au Brésil. Crotopha.- GUS a ^té imagine par Erown , (Hist. IN'at. Jam. ) parce que dans cette île l'ani vole sur le bétail pour y prendre les taons et les tiques. Kfo Icov musca canin a. (2) Toucan de leur nom brasilien tucà. Ramphastos , nom imaginé par Linnseus , et tiré de ?a.(j.(ùOç , bec, à cause de l'énormité de cette partie. GRIMPEURS. 43l tes parties chaudes de l'Amérique où ils vivent en petites troupes, se nourrissent de fruits et d'insectes et pen- dant la saison de la ponte, dévorent les œufs et les petits oiseaux nouvellement éclos. La structure de leur bec les oblige d'avaler leur nourriture sans la mâ- cher; quand ils font saisie, ils la jettent en l'air pour l'avaler plus commodément. Leurs pieds sont courts; leurs ailes peu étendues 5 leur queue assez longue. Ils nichent dans des trous d'arbres. Les Toucans proprement dits. Ont le bec plus gros que la tête ; ils sont généralement noirs, avec des couleurs vives sur la gorge, la poitrine et le croupion. On employait même autrefois ces parties de leur plumage pour en faire des espèces de broderies (i). Les Aracari. Buff. (Pteroglossus. lUiger. ) Ont le bec moins gros que la tête et revêtu d'une corne plus solide j leur taille est moindre et le fond de leur plumage ordinairement vert avec du rouge ou du jaune sur la gorge et la poitrine. (9.) Les Perroquets. (Psittacus. L.) Ont le bec gros, dur, solide, arrondi de toute part, entouré à sa base d'une membrane où sont per- cées les narines ; la langue épaisse, charnue et arron- die; deux circonstances qui leur donnent la plus •■ ■■ ■ — ^M^^— — ■— ^-^^^M— ^-. I > ■ I I ■ Ml ■ IM..I ■■■ ■■ . ■!■■ Il . ■ .M.. ■■ I ■■!■■■ M^IM ■■!»,» i II ^a !■■ I ■■■ Il ■■IM^ (i) Rcunphastos ioco , enl. 82. — Tucanus , Edw. 329. — Piscworus , Edw. 64. — Maximus , !Nob. Vaill. Touc. pi. 6. — PectoraVs , Sh. enl. 369 et 307. — Aldroi>ancil f Sh. Alb. II , 25. — Eiythrorhynchos , Sh. »nl. 262. (2) Ramph. viridis , enl. 727 , 728. — Aracari 3 eal. \Ç)Q. — Plpenyo*- rus-, enl. 5'j'j, , 739. ^ 432 OISEAUX grande facilité à imiter la voix humaine. Leur larynx inférieur assez compliqué et garni de chaque côté de trois muscles propres, contribue encore à cette facilité. Leurs mâchoires vigoureuses sont mises en action par des muscles plus nombreux qu'aux autres oiseaux. Ils ont de très-longs intestins et manquent de cœ- cums. Leur nourriture consiste en fruits de toute espèce. Ils grimpent aux branches en s'aidant de leur bec et de leurs pieds , nichent dans des trous d'ar- bres , ont une voix naturelle dure et criarde , et sont presque tous peints des plus vives couleurs. Aussi n'en trouve-t-on guère que dans la Zone-Torride; mais il y en a dans les deux Continens, bien entendu que les espèces sont différentes dans chacun des deux ; chaque grande lie a même ses espèces , les ailes courtes de ces oiseaux ne leur permettant pas de traverser de grands espaces de mer. Les perroquets sont donc très-nombreux : on les subdivise par les formes de leurs queues et quelques autres caractères. Parmi ceux à longue queue étagée, on distingue d^abord. Les Ajias. Dont les joues sont dénuées de plumes ; ce sont des espèces d'Amérique, la plupart forts grandes, et d'un plumage très- brillant, qui en fait beaucoup apporter vivans en Europe. Les autres à longue queue, portent le nom commun de Perruches. M. Le Vaillant les divise en : Perruches - Aras. Qui ont le tour de l'œil nu 3 elles viennent d'Amérique; comme les aras. i En Perruches à queue enjlèche. Où les deux pennes du milieu dépassent beaucoup lea autres. En Perruches à queue élargie vers le bout. Et en Perruches ordinaires A queue étngée à peu près également. Telle est spécialement l'espèce la premiëre connue en Europe, où elle fut apportée par Alexandre [Pattacusi Alexandri. L. ) enl. 64^ , d'un beau vert-, portant sur la nuque un collier rouge et sous la gorge une tache noire (i). Parmi les perroquets à queue courte et égaje on distingue ; Les Cacatoès. Qui portent une liuppe formée de plumes longues et étroites, tangées sur deux lignes, se couchant ou se redressant au gré de l'animal. Ils vivent dans les parties les, plus reculées des Indes j le plumage du plus grand nombre est blanc j ce sont les espèces les plus dociles; elles fréquentent de préférence les terrains marécageux. Quelques espèces découvertes depuis peu à la Nouvelle- Hollande, ont des huppes plus simples, moins mobiies et com- posées de plumes larges et de longueur médiocre. Elles vivent surtout de racines (2). D'autres ont pour toute huppe, quelques plumes pendantes et garnies seulement vers le bout de barbes effdées, qui leut forment comme des huppes. Mais le plus grand nombre n'a sur la tète aucun ornement ; (i) Voyez pour l'éniimëratîon dès aras et des perruches , Shaw, Gen.Zoo!. VIII , part. 1 , et pour les figures bien coloriées du plus grand nombre , outre les planches enluminées de Buff. , l'Histoire Naturelle des perroquet» de M. Le Vaillant. (a) Ps. Jjajiksii f Lath. Syn. Supp. p. 63^ pi. cix , et plusieurs «spbces voisines. TOME I ; 2B 434 OISEAUX Vespèce la plus connue par sa facilité à apprendre à parler, est le Perroquet gris ^ ou Jaco, {Psitt. Erjthacus.) enl. 3^1 1. Tout cendré , à queue ronge. Il vient d'Afrique. Les espèces à plumage vert sont les plus nombreuses. On donne le nom d'Amazones à celles dont le fouet de l'aile est coloré de rouge ou de jaune , elles viennent d'Amérique. On appelle loris les espèces dont le fond du plumage est rouge. 11 ne s'en est trouvé qu'aux Indes orientales. Mais toutes ces différences de couleur ne peuvent autoriser des dislinclions génériques. Il n'y a guère que les Perroquets a trompe. Vaill. Qui offrent de bous caractères pour élre détachés des autres. Leur queue courte et carrée, leur huppe, composée de plumes longues et étroites, les font ressembler aux cacatoès. Ils ont les joues nues comme les aras ; mais leur bec supé- rieur énorme , l'inférieur très-court , ne pouvant se fermer en- tièrement , leur langue cylindrique, terminée par un petit gland corné , fendu au bout , et susceptible d'être fort prolon- gée hors de la bouche , leurs jambes nues un peu au-dessus du talon , enfin leurs tarses courts et plats , sur lesquels ils s'ap- puient souvent en marchant , les distinguent de tous les per- roquets. On n'en connaît que deux, originaires des Indes orientales (1). Peut être pourrait-on faire aussi un sous-genre des Perruches imcvamees ( Pezoporus, Hlig. ), Vaill. perr. I. 52. Dont le bec est plus faible, les tarses plus élevés et les on- (1) Psittacus atcrrinms , Gm. ( Ps. gigas , Lalh. ) Edw. 3i6 , ou Tara noir h trompe , Vaill. perr. I , pi. i-x et i3. — U ara gris à trompe j id. ih. pi. Il, peut n'être qu'une varit'l^'. Grimpeurs. 4^5 gîes plus droits qu'aux autres perroquets. Elles marchent à terre , et cherclient leur nourriture dans les herbes. On n'en connaît qu'une de la Nouvelle-Hollande. On place communément parmi les grim- peurs deux oiseaux d'Afrique très-voisins l'un de l'autre , qui me paraissent bien plus ana- logues aux gallinacés et nommément au genre des lioccos. - Ils ont les ailes et la queue des hoccos , et se tiennent , comme eux , sur les arbres 5 leur bec est court et la mandibule supérieure bombée ; leurs pieds ont une courte membrane entre les doigts de devant , mais il est vrai que le doigt externe se dirige souvent en arrière comme ce- lui des chouettes. Leurs narines sont aussi sim- plement percées dans la corne du bec, les bords des mandibules sont dentelées , et le sternum (au moins celui du touraco) n'a pas ces grandes échancrures ordinaires dans les gallinacés. Ces oiseaux , dont on a fait deux genres , sont Les Touracos , ( Corythaix , Illig. ) , Dont le bec ne remonte pas sur le front , et dont la tête est garnie d'une huppe qui peut se redresser. L'espèce la pluscommune(6'wcM/M.i7?er5^,Lin.), enl.6oi , Hahite aux envu'ons du Cap, e^t d'un beau vert, avec 436 OISEAUX une partie des pennes des ailes cramoisie. Elle niche dans des trous d'arbres , et se nourrit de fruits. Une autre espèce , d'un gris-brun , à ventre blanchâtre , à mèches brunes , paraît le phasianus aj rie anus de La- tham (i). Les Musophages. ( Musophaga. Iserl. ) Ainsi nommés, parce qu'ils vivent surtout du fruit du bananier , ont pour caractère la base du bec for- mant un disque qui recouvre une partie du front. L'espèce connue (Musophaga violacea j Lath. , Touraco violet , Yaill. , Promerops j etc. , pi. i8; A le tour des yeux nu et rouge, le plumage violet , l'oc- ciput et les grandes pennes de l'aile cramoisi : un trait blanc passe sous le nu du tour de l'oeil. Elle habite en Guinée el au Sénégal. LE QUATRIÈME ORDRE DES OISEAUX OU LES GALLINACÉS. Ainsi nommés de leur affinité avec le coq domestique, ont généralement comme lui , les doigts antérieurs réunis à leur base par une courte membrane , et dentelés le long de leur bord 5 le bec supérieur voûté , les narines per- cées dans un large espace membraneux de la (i) Ajoutez le touraco géant , Vaill. promçr. et gn^p. p!. iq. GALLINACÉS. 4^7 base da bec , recouvertes par une écaille car- tilagineuse 5 le port lourd , les ailes courtes , le sternum osseux 5 diminué par deux échancrures si larges et si profondes, qu elles occupent pres- que tous ses côtés, sa crête tronquée obliquement en avant , en sorte que la pointe aiguë de la fourchette ne s'y joint que par un ligament ; toutes circonstances qui , en affaiblissant beau- coup leurs muscles pectoraux, rendent leur vol difficile. Leur queue a le plus souvent quatorze et quelquefois jusqu'à dix-huit pennes , mais il faut encore ici excepter les alectors.Leur larynx inférieur est très-simple; aussi n'en est-il aucun qui chante agréablement : ils ont un jabot très- large et un gésier fort vigoureux. Si l'on excepte les alectors, ils pondent et couvent leurs œufs a terre sur quelques brins de paille ou d'herbe grossièrement étalés. Chaque mâle a ordinaire- ment plusieurs femelles, et ne se mêle point du nid ni du soin des petits, qui sont généralement nombreux , et qui , le plus souvent , sont en état de courir au sortir de l'œuf. Cette famille très- naturelle , remarquable pour nous avoir donné la plupart de nos oiseaux de basse-cour , et pour nous fournir beaucoup d'excellent gibier , n'a pu être divi- sée en genres que sur des caractères peu im- 438 OISEAUX portails y tirés de quelques appendices de la tête. Les Paons. (Pavo. Lin.) Ainsi nommés d'après leur cri , ont pour caractère les couvertures de la queue du mâle plus allongées que les pennes, et pouvant se relever pour faire la roue. Chacun sait combien sont éclatantes les barbes lâches et soyeuses de ces plumes , et les taches en forme d'yeux qui en peignent Textrémité dans Notre Paon domestique {Pavo cristaliis y Lin. ), enl. 455 el 454, Espèce où laléte est encore ornée d'une aigrette de plumes redressées et élargies au })out. Ce superbe oiseau , origi- naire du nord de l'Inde , a été apporté en Europe par Alexandre. Une autre espèce ,VÈperonnier ou Chinquis ( Pavo hical- caratus et Thibetanus , Gm. ) , enl. 492 et 49^ , N'a sur la tête qu'une courte huppe serrée •, les tarses du mâle sont armés chacun de deux ergots j ses couvertures de - la queue , moins allongées, portent de doubles taches , et celles des scapulaires des taches simples , toutes en forme de miroir. ]\1. Temmink en fait un genre sous le nom de po- LYPLECTRUM (l). ( Les Dindons. (Meleagris. Lin. ) (2) , Ont la tête et le haut du cou revêtus d\uie peau sans plumes toute mamelonnée , sous la gorge un (i) lue paon du Japon ou spicifère ( P. mulicus. L. ), fonde unique- ment sur une peinture envoyée du Japon dans le seizième siècle ( Aldrov. av. II _, 33 , 54. ) , n'est rien moins qu'authentique. Le véritable paon sau- vage du Japon diffère peu du nôtre par les couleurs et point par l'aigrette. {1) Meleagris e«>t le nom grec do la peininde, appliqué mal à propos au dindon par Linnaeus. ôallinAcés. 4^9 appendice qui pend le long du cou , et sur le front , un autre appendice conique qui , dans le mâle , s'enfle et se prolonge dans les momens de passion , au point de pendre par-dessus la pointe du bec : du bas du cou du mâle adulte pend un pinceau de poils roides ; les couvertures de sa queue , quoique plus courtes et plus roides que dans le paon , se relèvent de même pour faire la roue. Les mâles ont des épe- rons faibles. On n'eu connaît qu^une espèce ( Meleagris gallopavo , Lin. ) , enl. 97 , Apportée d'Amérique , et répandue maintenant par toute l'Europe à cause de la bonté de sa cliair , de sa grandeur et de la facilité de sa multiplication. Les dindons sauvages de Virginie , sont d'un brun-verdâtre glacé de cuivré. Les Alectors (Merrem. ) (i) ? Sont de grands gallinacés d'Amérique assez ana- logues aux dindons , à queue de douze pennes , grandes, roides, large et arrondie, dont aucun n'a d'éperons. Plusieurs d'entre eux ont des dispositions singulières dans la trachée-artère. Il vivent^ dans les bois, de bourgeons, de fruits, y nichent sur les ar- bres , se perchent , et sont très-sociables et disposés à la domesticité. Gmelin et Latham les ont divisés en Hoccos et enJAcous, mais d'après des caractères peu déterminés. INous les subdivisons comme il suit : Les Hoccos proprement dits, Buff. , Mitoiix du Brésil , etc. ( Crax , Lin. ) j Ont le bec fort , et sa base entourée d'une peau, quelque- (1) Alector est le nom grec du coq. 440 OISEAUX fois d'une couleur tîtc , où sont percées les narines j sur leur tête est une huppe de plumes redressées, longues, étroites ^ recoquillées au bout. Ils ont la taille du dindon , et montent comme lui sur les arbres. L'on en élève volontiers en Amérique, et il nous en vient de ce pays des individus si diversement colorés , qu'on hésite à en caractériser les espèces. Les plus communs, ou Mitou-Poranga , Margr. ( Crax alecior , Lin. ) , Buff. , Ois. II , pi. xiii , Sont noirs, à bas-ventre blanc , à cire du bec jaune. Leur trachée ne fait qu'un léger repli avant d'entrer dans la poitrine. Quelques-uns ( Crax globîcera, Lin. ) , enl. 86 , Edw, , 295 , I , Ont sur la base du bec un tubercule globuleux , plus oia inoins gros. Parmi les uns et les autres , il en est qui ont le corps diversement rayé de blanc ou de fauve ( Albin. H,i 52.) (i). Quelquefois tout le dessous est fauve (2). Ceux dn Pçrou ( Crax ruhra , Lin.) , enl. 125, Sont d'un marron vif , et ont la tête et le cou diverse-^ ment variés de blanc et de noir. Les Pauxi. ( Ourax. Cuv.) (3). Ont le bec plus court et plus gros , et la membrane de sa Jjase , ainsi que la plus grande partie de leur tête, recouvertes de plumes courtes et serrées comme du velours. (1) Celle-ci paraît le vëritable hoazin du Mexique de Fernandès. (3) Telle est la femelle décrite par d'Azzara. Voj. IV, p. 169. Il pa- yait aussi , d'après d'autres voyageurs , que les femelles sont fauves. (3) Pauxi est le nom sous lequel le désigne Fernandès* Ourax , nom iiîhènien du coq de Bruyère. GALLINACÉS. 44^ L*€spëce la plus commune, dite Pierre , ou plulôt Oiseau à pierre ( Crax^pauxi , Lin. ) , enl. 78 , Porté sur la base du bec un tubercule ovnle presque aussi gros que sa tête, d'une couleur bleu-clair, et d'une dureté pierreuse. Cet oiseau est noir , et a le bas du ventre et le bout de la queue blancs. Il pond à terre» On ne con- naît pas au juste son pays natal. C'est , de toutes les espèces connues , celle dont la Iracbée est la plus longue. Eile des- cend deliors, le long du côté droit jusque derrière le ster- num , se recourbe vers le côté gauche , et revient sur ses pas pour rentrer dans la poitrine par la fourchette. Tous ses anneaux sont comprimés. Il y eu a une autre espèce sans tubercule , à ventre et bout de la queue marron ( le vrai mitu de Margrave) (i). ^ Les GuANS ou Jacous. (Pénélopl. Merrem.) (2). Ont le bec plus grêle que les hoccos , et le tour des yeux nu , ainsi que le dessous de la gorge, qui est le plus souvent susceptible de se renfler. On en connaît aussi plusieurs variétés de couleurs entre lesquelles il est dijSicile d'établir des limites spécifiques ; ceux surtout qui ont une huppe , sont tantôt de différens bruns ou bronzés ( PeneLjacupema , Merr. ,11, xi ), quel- quefois tachetés à la poitrine ( Pénélope cristata , Lin. ) , Edw. i5^ tantôt noirs, avec les mêmes taches , et plus ou moins de blanc à la huppe et aux couvertures de l'aile ( Pen. (i) Le chacamel, Buff. (Crax vociferans) fonde sur une indication vague de Fernandès , au. chap. xii , n'a rien d'assez authentique. Sonnini croit raème que ce pourrait être le Jalco vuUurinus. Le caracara d% Buff. et de Dutertre , est V agami. ( Psophia. ) {1) GouÀN et Yacou sont les noms de ces oiseaux h la Guiane et au Brésil. Celui de Pénélope qui leur a été imposé par Merrem , désignait , chez les grecs , une espèce de canard qui ^ disait on , avait sauvé des eaux, la femme d'Llysse dans son enfance. 44^ O I s E A UX leucolophos y Merr. ;, lî, xii , et Fen, ciimanensis j Gm. ) ^ Jacq. Beytr. , pi. lO, Bajon, Cay. ,pl. 5. Il y en â d'inter- médiaires entre ces deux extrêmes ( Pen. pipile) , Jacq. Beytr. , pi. xi. I-a trachée-artère , au moins dans les premières , descend sous la peau jusque bien loin en arrière du bord postérieur du slernum . remonte alors et revieot pour se recourber en- core et remonter vers la fourcbelle, par où elle va y comme à l'ordinaire , gagner les poumons. Une espèce presque sans huppe [Pen. marail) , enl. 538, Noirverdatre, à ventre fauve, paraît bien distincte. Sa trachée, dans les deux sexes, fait une petite anse sur le haut du sternum avant d'entrer dans la poitrine. Les Parraquas. ( Ortalida. Merrem. ) ]\e diffèrent des jacous que parce qu'ils n'ont presque pas de nu à la gorge et autour des yeux. On n'en connaît qu'un , brun-bronzé dessus ;, gris-blan- châtre dessous , roux sur la tête. ( Catraca , Buff. ; Phasia- nus motmot ^ Gm., et Plias. parraqua , Lath.) , enl. i4^> (O* Bajon, Cay., pi. i. La voix de cet oiseau est très-forte, et articule son nom. La trachée du mâle descend sous la peau jusque vers l'ab- ^ domen , et remonte ensuite pour entrer dans la poitrine (2). (i) N. B. La figure des pi. enl. est mîTnvaise , en ce qu'elle reprësente la queue pointue. (2) jy. H. J'ignoi'e encore où l'on doii placer le napaul ou faisan cornu ( Fer. salyta , Gra.) ( 3Ieleogris satjrus , Lalli. ) Etiw. 116; oiseau des Incîts , dont le mâle porte deux cornes cliarnues derrière les jeux. Sous fa gorjie est un grand sac lâche et nu , sufceptible de beaucoup de gonfle- ment. Ses tarses ont des éperons dans les deux sexes 5 sa queue est ronde et de vingt pennes, son plumage pourpre, taclieté de pelilcs larmes blanches. GALLINACÉS. 44^ On associe d'ordinaire à tous ces oiseaux. L'HoAZiN. Buff. (i). Sasa de la Gniane, Sonnlni. (Opisthocomus. Hofmansec. ) Oiseau d'Amérique qui a le même port, dont le bec est court et gros autant à proportion qu'aux pauxîs ; dont îa tête porte une huppe de longues plumes très-étroites et effilées, mais qui se distingue de tous les gallinacés précé- dens, parce que l'on n'aperçoit aucune membrane entre les bases de ses doigts. C'est lePhasianiis cristatus. L. Enl. 357 -, brun-verdâtre , varié de blanc dessus , fauve devant le cou et au bout de la queue , marron sous le ventre. On le trouve à la Guiane^ perché le long des lieux inondés, 011 il vit des feuilles et des graines d'une espèce d'arum. Sa chair a une forte odeur de castoreum, et ne s'emploie que comme appât pour certains poissons. / Le grand genre i\es Faisans. (Piiasianus. L.) A pour caractère, les joues en partie dénuées de plumes, et garnies d'une peau rouge. On y distingue d'abord , Les Coqs. (Gallus. ) Dont la tête est de plus surmontée d'une crête charnue et verticale, et dont le bec inférieur est garni de chaque côté de barbillons charnus; les pennes de leur queue au nombre de quatorze, se redressent sur deux plans verticaux adossés l'un à l'autre : les couvertures de celles du mâle se prolongent en. arc sur la queue proprement dite. L'espèce si répandue dans nos basses-cours , (1) Le nom cPhoazîn'a été appliqué sans preuve , à cet oiseau'^ par Buff. , d'après une indication de Fernandès. Mex. 620 , ch. x. 444 OISEAUX Le Coq et la Poule ordinaires. {Phasianus Gallus.Jj.) Enl. j 1 et 49- Y varie à l'infini pour les couleurs j sa grosseur y est très- diverse; il est des races où la crêle est remplacée par une touffe de plumes redressées^ quelques-uns ont des plumes sur le îarse et même sur les doigts ; d'autres ont la crête , les barbillons et le périoste de tout le squelette noirs ; certaines races monstrueuses ont pendant plusieurs générations cinq et même six doigts. On connaît aujourd'hui plusieurs espèces de coqs sau- vages y Sonnerat a décrit la première ; 2* Voy. Atl. 1 17, 1 18, {Gallus Sonneraiii Temrn.) fort remarquable par les plumes du col du mâle dont les tiges s'élargissent vers le bas en trois disques successifs de matière cornée- La crête du mâle est dentelée. Elle se trouve dans les montagnes des Gates de rindoslan. M. Leclienaud vient d'en rapporter deux autres de Java ; Uune[Gall, hankiva Temxn.) qui a la crêle dentelée comme îa précédente et ne porte sur le cou que de longues plumes tombantes du plus beau roux-doré, me paraît ressembler le plus à nos coqs domestiques j l'autre ( Plias, 'varias. Shaw. Nat. Mise. 553. ) Noire , à cou vert-cuivré , maillé de noir, a la crête sans dentelures et sous la gorge un petit fanon sans barbillons latéraux. Les Faisans proprement dits. Ont la queuG longue, étagée, et ses pennes ployées chacune en deux plans et se recouvrant comme des toits. Le plus commun {Phasianus ColcJiicus. L. ) Enl., ' 121 et 122. A été dit-on apporté des bords du Phase par les Argo- nautes, et on le nourrit aujourd'hui dans toute l'Europe tempérée, où il exige cependant beaucoup de soin. Le mâle a la tête et. le cou vert-foncé avec deux petites touffes à l'occiput et le reste du plumage fauve-doré maillé de vert, GALLINA^CÉS. „ 445 îa femelle est brunâtre maillée et variée de brun plus foncé. La Chine nous a envoyé dans des temps plus modernes trois autres races ou espèces qui font avec le paon l'orneme nt de nos ménageries , savoir : Les Faisans à collier. Qui ne diffèrent guère du commun que par une tache d'un blanc éclatant de chaque côté du col. Les Faisans d'argent, {Fh. Nycthemerus. L. ) Enl. 120. Blancs, avec des lignes noirâtres très-fines sur chaque plume et le ventre tout noir. Enfin : Les Faisans dorés {Ph. pictus^ L.) Enl., 217. Si remarquables par leur beau plumage ; leur ventre est rouge de feu ; une belle huppe couleur d'or pend de leur tête; leur cou est revêtu d'une collerette orangée maillée de noir; le haut du dos est vert; le bas et le croupion jaunes; les ailes rousses avec une belle tache bleue; la queue très- longue, brune tachetée de gris, etc.. Il me paraît que la description du Phénix donnée par Pline ( Lib. X^ cap. 2.) a été faite sur ce bel oiseau. Les femelles de tous ces faisans ont la queue plus courte que les mâles et le plumage diversement varié de différens gris ou bruns. Une des espèces d'oiseau les plus singulières r Est V Argus ou Luen, [Phasianus Argus. L.) Grand faisan du midi de l'Asie, à tête presque nue, dont le mâle a la queue très-longue et surtout les pennes secon- daires des ailes excessivement allongées et élargies, couvertes sur toute leur longueur de taches en formes d'yeux, qui, lorsqu'elles sont étalées , donnent à l'oiseau un aspect tout- à-fait extraordinaire. (C'est le genre Ar&us Tem. ) Les HouppiFÈRES. Tem. Ont avec les joues nues communes à tout ce genre la queue verticale et les couvertures arquées propres aux coqS; dgs 446 ' ^ OISEAUX plumes qui peuvent se redresser et former sur leur léle une aigrette analogue à celle du paon. Le bord inférieur saillant de la peau nue des joues lient lieu de barbillons. Il y a de forts éperons aux tarses. On n'en connaît encore qu'un ^ des îles de la Sonde, grand comme un coq^ noir, à croupion fauve, les deux couvertures supérieures de la queue jaunâtres ou blan- châtres, les flancs tachetés de blanc ou de fauve. ( Phasianus IgîiiWs j Sh. Nat.Misc. 52 1.) Les LoPHOpnoREs. Tem. Ont comme les précédens, les joues nues et la télé surmon- tée d'une aigrette analogue à celle du paon; mais leur queue est plane comme dans les oiseaux ordinaires. Leur tarse a de forts éperons. On n'en connaît aussi qu'un des montagnes de l'Indostan , grand comme une dinde , noir, l'aigrette et les plumes du dos diversement changeantes en couleur d'or, de cuivre, en vert et en bleu métallique , les pennes de la queue rousses. ;^ ;C'est le Phasianus impeyanus. Lath. Syn. Supp. pi, 114? Nommé d'après lady Impey , qui l'a fait connaître. Les Cryptonyx. Tem. Ont seulement le tour de l'œil nu, la queue médiocre et plane, les tarses sans éperons; mais ce qui leur fait un carac- tère bien particulier, c'est que leur pouce n'a point d'ongle. On n'en connaît bien qu'une espèce dont le mâle porte une longue huppe de plumes eflilées rousses, et des longs brins sans barbe redressés à chaque sourcil. C'est le Rouloul de Malaca. Sonnerat IP Voyage pi. lOO. ( Columha cristata. Gm. et Lalli. Phasianus cristatus. Sparm, Mus. Caris. ÏII. 64). La femelle, qui n'a qu'un vestige de huppe , est le Tetrao "viridis. Lath. Syn. II. pi. 67 (i). (i) Le columha cristata, B. Gm. Lath. Syn. II , pi. 58 , paraît très- voisin , mais la figure lui donne un grand ongle au pouce. GALLINACÉS. 447 LesPeINTADES. (l)(NuMIDA. L.) Otït la tête nue; des barbillons charnus au bas des joues, la queue courte, et le crâne le plus souvent surmonté d'une crête calleuse. Leurs pieds n'ont pas d'éperons; leur queue courte et pendante, les plumes fournies de leur croupion donaent à leur corps une forme bombée. L'espèce commune {Numida meleagris. L. ) Enï. io8. Originaire d'Afrique, a le plumage ardoisé, couvert par- tout de taches rondes et Manches. C'est un oiseau que son naturel criard et querelleur rend fort incommode dans les basses-cours, quoique sa chair soit excellente. Dans l'état sauvage, elle vit en très-grandes troupes et se tient de pré- férence près des marécages. On en nourrit aussi une race dont la tête est surmontée d'une crête de plumes, et une autre où elle est armée d'un casque conique. (JVum. cristata et Numida mitrata.) PalL Spic. IV. pi. II etp 1. III, fig. I. Les Tétras. (Tetrao. L.) Sont encore un grand genre dont le caractère con- siste en une bande nue et le plus souvent rouge 5 tenant la place du sourcil. On les divise en sous- genres comme il suit : Les Coqs de Bruyère. (Lagopus Briss. Tetrao Lath.) Dont les jambes sont couvertes déplumes et sans éperons. Les uns, qui retiennent plus particulièrement ce nom , ont la queue ronde ou fourchue , les doigts nus. (1) Les anciens grecs nommaient les peintatles méléagrides, et suppo- saient qu'elles e'iaient le produit de la ra^étamorphose des sœurs de Mé- lëagre. On regardait les taches de leur plumage comme des traces de larmes. Les Romains les nommaient poules d'Afrique , de Numidie , etc. Les modernes ne les ont retrovxvées qu'en Guinëe. 448 OISEAUX Nous en avons deux grandes espèces.' Le grand Coq de bruyère. ( Tetrao Urogaîlus.) Enl. 73 et 'j^i' Le pins grand des gallinacés ; supérieur au dindon pour la taille , à plumage ardoisé, rajé finement en travers de noirâtre ; la femelle fauve, à lignes transversales brunes ou noirâtres. Il se tient dans les grands bois des hautes mon- tagnes, niche dans les bruyères ou les nouveaux taillis, et se nourrit de bourgeons , de baies. Sa chair est excellente 5 su. trachée-artère fait deux courbures avant de descendre dans le poumon. Le Coq de Bruyère à queue fourchue, ( Tetrao tetrix.) Coq . de Bouleau. Enl. 172 et 175. Le mâle est plus ou moins noir, avec du blanc aux cou- vertures des ailes et sous la queue dont les deux fourches s'écartent en dehors. La femelle fauve , raj ée en travers de noirâtre et de blanchâtre. Leur taille est celle du coq et ào la poule. On le trouve aussi dans les bois des montagnes. Il paraît qu'il en existe , dans le nord de l'Europe, une espèce intermédiaire. ( Tetrao intermedius. ) Langsdorf. Mem. de Petcrsb. tomeIII.pl. xiv. Sparm. Caris, pi. xv. Un peu plus grande que la précédente^ à queue moins fourchue, à poitrine tachetée de blanc : des lieux maréca- geux de Courlande, d'ingrie, etc.. (i) Nous avons de plus dans les bois de toutes nos contrées tempérées La Gelinotte j Poule des Coudriers. {Tetrao bonasia. Z. ) (2) Enl. 474 et 475. Qui ne dépasse qu'un peu la perdrix ; agréablement variée de brun , de blanc , de gris et de roux ; une large bande noire (i) Il paraît que c'est à la fois le tétras à plumage variable , et le tétras à queue pleine de Buffon. {n) Bonasia. ou Bonasa , nom de la gelinotte dans Albert le Grand n d'autres auteurs du moven Pge. GALLINACÉS. 449 près du bout de la queue j la gorge des mâles noire j sa tèle un peu huppée (i). L'Amérique produit quelques espèces voisines des coqs de bruyère et gelinottes d'Europe , telles que Le Coq de hrujère à fraise. ( Tetrao ciipido , umhellus et to^atus.Gm.) Enl. 104. Edw. 248 et Catesb. Supp. PI. I. Dont les plumes du cou se relèvent de chaque côté en un petit mantelet, et La Gelinotte noire d^ Amérique. ( Tetrao canademis et cannée. L. ) Enl. i5i et 102. Edw. 1 18 et 71. D'un brun plus ou moins noir, le bout de la queue roux. On donne particulièrement le nom de Lagopèdes ou perdrix de neige aux espèces à queue ronde ou carrée dont les doigts sont garnis de plumes comme la jambe. Les plus répandus deviennent tous blancs en hiver. Le Lagopède ordinaire , Perdrix des Pj-réne'es. ( Tetrao Lagopus. ) (2) Enl. 1 29 et 494- A son plumage d'été fauve marqué de petites lignes noires. De toutes les hautes montagnes, oii lise tient l'hiver dans des trous qu'il se creuse sous la neige. Le Lagopède de la baie de Hudson. ( Tetrao albus. Gm.) Edw. 72. Est plus grand et a son plumage d'été plus roux. (i) UaUagasàe Buffon , attagen d'Aidrov. Orniih. II, p. y 5. Gelinott& huppée , Briss. ne me paraît , après de longues recherches , faites même en Italie , qu'une gelinotte jeune ou femelle. C'est le même oiseau que l'individu peint par Frisch , pi. 112. Le tetrao canus , Gm. (Sparm. Mus. Caris, p. 16. ) n'est qdîme variété albine de la gelinotte. Je ne crois pas non plus à l'autlienticité du tetr. nemesianus ni du tetr. betuUnus de Sco- poli. Ce ne sont que des femelles ou des jeunes tetr. tetrix , oit des geli- nottes défigurées. (■'.) Lagopus ( pie de lièvre , pie velu ) est le nom ancien de cet oiseau. TOME l, ?9 45o OISEAUX Cependant il existe en Ecosse un Lagopède qui ne change point de couleur en liiver j c'est La Poule de marais , Grous ^ etc. ( Tetrao scoticus, Lath. ) Brit. Zool. pi. M. 5. Varié de fauve , de brun et de noir en dessus, roux foncé rayé de noirâtre au-dessous, à jambes cendrées, à doigts peu velus. On pourrait séparer sous le nom de Gang A ou d'ATXAoEN (i). (Pterocles. Tem, ) Les espèces à queue pointue, à doigts nus. Elles ont seu- lement le tour des yeux nu j mais non de couleur rouge : leur pouce est très-petit. Le Ganga ou Gelinotte des Pj^rénées. {Tetrao alchata, L. ) EnL io5 et io6 (2). De la taille d'une perdrix, à plumage écaillé de fauve et de brun ; les deux pennes du milieu de la queue très-allon- gées en pointe , la gorge du mâle noire. On le trouve dans le midi de la France et tout autour de la Méditerranée (5;. Les Perdrix. (Perdix. Briss. ) Ont les tarses nus comme les doigts. Parmi elles, Les Frakcoi,i>'s. Tem. Se distinguent par leur bec plus long, plus fort, par leur queue plus développée, par leurs éperons plus forts. (i) Auagen , nom grec d'un oiseau pesant, un peu plus grand qu'une perdrix , à plumage de bécasse , désignait probablement la gelinotte. (a) Ganga est son nom catalan, alchata, ou plutôt chaia , son nom arabe. -0 (3) Ajoutez tetrao fasianeîlus d'Amer, mérid. Edw. 118. — Tetr. Se- negalus , enl. i3o. — Tetr. arenarius , Pall, iwv. coin, pelrop. xix, pi. vrii , 4ont la perdix Ar* agonie a , Lath. paraît, au moins ttès-vwsioe, — 2'etr, n Brîss. Perdix saxalilis. Meyer. ) Enl. 201. Qui ne diffère de la perdrix rouge que par une grande taille et un plumage plus cendré. Elle se tient le long des . grandes cliaînes (i). Les Cailles. (Coïurnix. ) Sont plus petites que les perdrix, à bec plus menu, à queue plus courte , sans sourcil rouge , sans éperon. Tout le monde connaît La Caille commune. (^Tetrao cotumix.ïj.) Enl. 170. Ados Lrun onde de noir, une raie pointue blanclie sur chaque plume ^ à gorge brune j à sourcil blanchâtre j de nos champs';, célèbre par ses migrations; cet oiseau si lourd trouve alors moyen de traverser la Méditerranée (2). Les CoLI^s ou Perdrix et» Cailles d'Amérique. Ont le bec plus gros, plus court , plus bombé ; la queue un peu plus développée (5). Ils se perchent sur les buissons et même (i) Ajoutez la perdrix rouge de Barbarie, espèce bien disiijicte, [Tetr. petrosus. Gm.)iEdw. 70. — La perdrix de nionlagne , Uetrao mon- tanus) enl. i56, n'est, selon M. Bonnelli, qu'une variété de la perdrix grise. (3) Ajoutez, IdL petite caille de la Chine (tetr. Chinensis. L. ) , enî. 126. F. 2, dont le tetr. manillensis. Cm. Sonn. Y^ Voy. pi. 24, est la fe- melle. — Le tetr. Coromandelicus , Sonn. 11 , 172. — T. strùitus , Sonn. II , pi. 98 , fort différent de celui de Lath. Syn. 1 1 > pi. lxvi. — La perdrix de gingi ( tetr. gingicus. ) Sonn. 11 , p. 167 , me paraît aussi ap- partenir à ce sous-genre. (3) Parmi les espèces de la taille de la perdrix , on peut remarquer le tocro , ou perdrix de la Guiane. Buff. {tetr. Guyaiie?isis. Gm.) qui n'est point un tinamou , comme le dit Gm. , et parmi celles de la taille de la caille : Tctrao Mexicanus , enl. 149 et frisch. 11 , !e même que Marylandus. Albin ï , XXVIII. Tetrao falclandicus , enl. 222. Tetvao cristatiis , cul. 126. F. i. N GALLINACÉS. 4^3 quand on les poursuit sur les arbres j plusieurs voyagent comme nos cailles. L'on ne «joeut s'empêcher de séparer de tout le genre tétras. Les Tridactyles. Lacép. (Hemipodius. TeniA Qui manquent de pouce et dont le bec comprimé, forme une petite saillie sous la mandibule inférieure. On ne pourra les bien classer que lorsqu'on connaîtra leur anatomie. Ils vivent en polygamie dans les con- trées sablonneuses. Les uns , les Turnix. Bonnat. (ORTYGis.Illiger. ) Ont encore tout le port des caiilesj leurs doigts sont bien séparés j usqu'à leur base et sans petites membranes ( i ) , D'autres : Les Syruhaptes. Illiiier. S'éloignent même tellement du type général des gallinacés que l'on est tenté de douter s'ils doivent entrer dans cet ordre. Leurs tarses courts sont garnis de plumes^ ainsi que leurs doigts, qui sont très-courts et réunis sur une partie de leur longueur j et leurs ailes sont extrêmement longues et pointues. On n'en connaît qu'une espèce , des déserts du centre de l'Asie. {^Tetrao paradoxus^ l*all. Yoy. trad. fr. in-8° lom. III. pi. I. pag. i8. ) On est également obligé de séparer des tétras, (i) Tels sont: Telrao nigricollis , enl. 171. — Tetr. ^ndalusicus , Lath. Syn. II, part. 1 , fîg. du titre. — Tetr. Luzoniensis , Sonn. ]-' , Voy. pi, a3, et quelques espèces nouvelles. Le tetr. suscitator , ou réveil -.matin de Java est aussi du nombre. Voyez Bonlius , me'd. ind. P- 65.. 454 OISEAUX Les TiNAMOus. (TiNAMus. Lalli. Crypturus, Illiger.) Ynambus de cFAzzara. Genre d'Amérique trës-remarquable par un cou mince ^ assez allongé, (quoique leurs tarses soient courts ) revêtu de plumes, dont le bout des barbes est effilé et un peu crépu, ce qui donne à cette por- tion du plumage une apparence particulière; par un bec long, grêle, à bout mousse, un peu voûté avec un petit sillon de chaque côté et à narines percées dans le milieu de chaque côté et s'enfonçant oblique- ment en arrière. Leurs ailes sont courtes et leur queue presque nulle. Leur pouce réduit à un petit ergot ne peut toucher la terre. It j a un peu de nu autour de l'œil. Ces oiseaux se perchent sur les branches basses ; ils vivent de fruits et d'insectes ; leur chair est très-bonne. Leur taille va selon les espèces de celle du faisan à celle de la caille (i). Les Pigeons. (Columba. L.) Peuvent être considérés comme établissant un léger passage des gallinacés aux passereaux. Comme les premiers ils ont le bec voûté , les narines percées dans un large espace membraneux et couvertes d'une écaille cartilagineuse qui forme même un renflement à la base du bee; le sternum osseux, profondément » I- I I . I M . . I ■ I « (i) Tetn major , Gta. ou tinannis Brasiliensis , Lath. fort mal reprë- sente , enl. 4?^) » et beaucoup mieux Hist. des Ois. IV , in-4° pi. xxiv. — Tetr.cînereus. -i— Tetr. variegatus , enl. 828. — Tetr. Sovi, enl. 8^9. Cfs deux dernières figures sont bonnes. GALLINACÉS. 1^55 et doublement échancré, quoique dans une disposi- tion un peu différente, le jabot extrêmement dilaté, le larynx inférieur muni d'un seul muscle propre. Mais leurs doigts n'ont d'autres membranes entre leurs bases que celles qui résultent de la continuation des rebords. Leur queue a douze pennes. Ils volent assez bien. Ils vivent constamment en monogamie; nichent sur les arbres, ou dans des creux de rochers, et ne pondent qu'un petit nombre d'œufs, ordinaire- ment deux. Il est vrai qu'ils répètent les pontes. Le mâle couve comme la femelle. Ils nourrissent leurs petits en leur dégorgeant des graines macérées dans leur jabot. On n'en fait qu'un genre que l'on a essayé de subdiviser en trois sous-genres d'après leur bec plus ou moins fort, et les proportions de leurs pieds. Les Columbi-Gallines. Yaill. Se rapprochent encore plus que les autres sous-genres des gallinacés ordinaires, par leurs tarses plus élevés et leur habi- tude de vivre en troupes , cliercliant leur nourriture sur la terre, sans se percher. Leur bec est grêle et flexible. Une espèce tient même aux gallinacés par les parties nues et les caroncules qui distinguent sa tête (i). Une autre y tient au moins par sa grandeur, à peu près égale à celle du dindon ; c'est le pigeon couronné de l'archi- pel des Indes , Goura. Tem. Colornbihocco. Vaill. (Columba coronata. Cm. ) Enl. 1 18. Tout entier d'un bleu d'ardoise , avec du marron et du blanc à l'aile \ la tête ornée d'une huppe verticale de longues plumes effilées. On l'élève dans les basses-cours, à Java etc.. Mais il n'a pas encore voulu propager en Europe. (i) Columba carunculata , Tem. pi. 11. CclomLi galline , Vaill. 27?. 456 OISEAUX Une troisième y tient encore par les plumes longues et pendantes qui ornent son cou comme celui du coq. C'est le pigeon de Nincomhar (^Col, nicoharica , Lin.)^ enl. 491, du vert doré le plus brillant , la queue blanche. On le trouve dans plusieurs parties de Tlnde (1). Les Colombes ou Pigeoiss ordinaires. Vaill. Ont les pieds plus courls que les précédens, mais le bec grêle et flexible comme le leur. Nous en possédons ici quatre espèces sauvages. "Le Ramier. (Col. palumbùs.'Lm.) Enl. 5iG. Est la plus grande. Il habite dans les forets , surtout dans celles d'arbres verls j est d'un cendré plus ou moins bleuâ- tre, la poitrine d'un roux-vineux, et se dislingue à des ta- ches blanches sur les côtés du cou et à l'aile. Le Colomhin oxxpetit Ramier. { Col. œnas. Lin. ) Frisch, , iJg. Gris d'ardoise . poitrine vineuse , les côtés du cou d^un vert changeant j un peu moindre que le précédent , mais du m.ême genre de vie. Le Risel ou Pigeon de roche ( Col. livia. Briss.) Enl. 5 10. Gris d'ardoise, le tour du cou vert changeant, une dou- ble bande noire sur l'aile , le croupion blanc. De celte espèce viennent nos pigeons de colombier, et, à ce qu'il paraît , la plus grande partie de nos innombrables races domestiques , dans la production desquelles le mé- lange de quelques espèces voisines pourrait aussi avoir influé. (i) Espèces rangées dans ce sous-genre : Cohimha cyanocephaîa , enl. 174. — Col. nioiiLana. EJw. 119. — Col. M artinica , enl. 141 , 162. — Col. passerina , enl. ^4^ > ^ > Catesb. 26. — Col. minuta , enl. •i.\5 ,1. — Col. Hcttcnt tta , Tem. Vaill. 283 , «?t leis autres décrites et rcprésenle'es dans fouvrage de M. Tcmmink et de ît'Iadaîne Knip. GALLINACÉS. 4^7 La Tourterelle. ( CaL turlur. Lin. ) Enl. 094. A manteau fauve taclielé cle brun , à cou bleuâtre , avec une taclie de chaque côté , maillée de noir elde blanc. C'est notre plus petite espèce sauvage. Elle vit dans les bois comme le ramier. Nous élevons en volière , pour l'amusement , La Tourterelle à collier ou Rieuse ( Col. risoria. Lin. ) , enl. 244 , Qui paraît originaire d'Afrique ; blonde, plus pâle des- sous 5 un collier noir sur la nuque (i). Les espèces de cette division sont nombreuses , et peuvent encore se subdiviser selon que leurs tarses sont ou non re- vêtus de plumes, et d'après le nu qui se trouve autour des yeux de quelques-unes. On peut même , si l'on veut, séparer des autres quelques espèces à queue pointue (2). Mais la meilleure des divisions que l'on a faites parmi les pigeons, c'est celle Des CoLOMUARS, Vail. ( Yinago, Cuv. ) (5), Qui se reconnaissent à leur bec plus gros, de substance so- lide j et comprimé par les côtés ; leurs tarses sont courts , leurs pieds laiges et bien bordés. Ils vivent tous de fruits , et dans les grands bois. On n'en connait que quelques espèces, toutes de la Zone-Torride de l'ancien continent (4). (1) Pour les nombreuses colombes des pays étrangers , voyez , outre les planches enluminées , Edwards , Albin , Frisch et Catesby , le bel ouvrage que nous venons de citer , où elles sont presque toutes réunies. (3) Ccl. migratoria, enl. 176. — Col. Carolinensis , ih. lyS, — Col. Dorninzcensis , ib. 487. — Col. Capensis , ib. i4o , etc. (3) Vinago , nom Jatin du biset ou du petit ramier. (4) Col. Ahyssinica , ou Walia de Bruce, Yailî, 276, 277. — Coh (tustrah's , enl. m. — CoL aromatica , enl. i65. — Col. vernans , e«l. i33 ;, «t deux ou trois autres que l'on peut voir dans l'ouvrage ci'é. /l58 oiseaux LE CINQUIÈME ORDRE DES OISEAUX, OU LES ÉCHASSIERS, autrement Oiseaux de rivage. (Grall^e. Lin.) Tirent leur nom de leurs habitudes et de la conformation qui les occasionne. On les recon- naît a la nudité du bas de leurs jambes , et le plus souvent à la hauteur de leurs tarses , deux circonstances qui leur permettent d'entrer dans l'eau jusqu'à une certaine profondeur , sans se mouiller les plumes , d'y marcher a gué et d'y pêcher au moyen de leur cou et de leur bec , dont la longueur est toujours proportionnée à celle des jambes. Ceux qui ont le bec fort , vivent de poissons ou de reptiles ; ceux qui l'ont faible , de vers et d'insectes. Très - peu se contentent en partie de graines ou d'herbages 5 et ceux-là seulement vivent éloignés des eaux. Le plus souvent le doigt extérieur est uni par sa base à celui du milieu , au moyen d'une courte membrane ; quelquefois il y a deux membranes semblables , d'autrefois elles manquent entiè- rement, et les doigts sont tout à fait séparés. Il arrive aussi , mais rarement , qu'ils sont bor- dés tout du long ou palmés jusqu'au bout j ÉCHASSIERS. t^Sg le pouce enfin manque à plusieurs genres , toutes circonstances c[ui influent sur leur genre de vie plus ou moins aquatique. Presque tous ces oiseaux , si Ton excepte les autruches ^ ont les ailes longues et volent bien. Ils étendent leurs jambes en arrière lorsqu'ils volent , au contraire des autres qui les reploient sous le ventre. Nous établissons, dans cet ordre , cinq prin- cipales familles et quelques genres isolés. Cependant La famille dis Brevipennes , Quoique semblable , en général , aux autres échassîers , en diffère beaucoup en un points la brièveté de ses ailco qui lui ôte la faculté de vo- ler; son bec et son régime Jui donnent d'ailleurs des rapports nombreux avec les gallinacés. Il paraît que les forces musculaires , dont la nature dispose , auraient été insuffisantes pour mouvoir des ailes aussi étendues que la masse de ces oiseaux les aurait exigées pour se soute- nir en l'air y leur sternum est en simple bouclier, et manque de cette arête qu'on observe dans tous les autres oiseaux; leurs muscles pectoraux sont fort minces ; mais leurs extrémités posté- rieures ont repris en force ce que leurs ailes ont 460 OISEAUX perdu. Les muscles de leurs cuisses et surtout de leurs jambes , ont une épaisseur énorme. Aucun d'eux n'a de pouce (i). On en fait deux genres. Les Autruches. ( Struthio. Lin. ) Dont les ailes ^ revêtues de plumes lâches et flexi- bles , sont encoi'e assez longues pour accélérer leur course. Chacun connaît Félégance de ces plumes à tiges minces , dont les barbes , quoique garnies de barbules , ne s'accrochent point ensemble comme celles de la plupart des oiseaux. Le bec des autru- ches est déprimé horizontalement, de longueur mé- diocre , mousse au bout; leur langue courte et ar- rondie comme un croissant ; leur œil grand , et les paupières garnies de cils; leurs jambes et leurs tarses très-élevées. Elles ont un énorme jabot , un ventricule considérable entre le jabot et le gésier _, des intestins volumineux , de longs cœcums , et un vaste cloaque où l'urine s'accumule comme dans une vessie ; aussi sont-elles les seuls oiseaux qui urinent. Leur verge est très-grande , et se montre souvent au dehors. (i) Ainsi que Daubenton et Vicq-d'Az}' r , j\ii été trompé par de mau- vais squelettes, lorsque j'ai dit que tous les doigts des autruches et des casoars avaient t'galement quatre phalanges. Ayant depuis disséqué toutes ces espèces , j'ai trouvé leurs nombres de phalanges comme il suit, en commençant par le doigt interne : Autruche , 4 ? 5. Nandou Pt Casoar ,5,4,5. Ce qui rcvicut aux nombres communs des oiseaux. ÉCHASSIERS. 4^1 On n'en connaît que deux espèces , dont on pourrait fîûre deux genres. \J Autruche de V ancien Continent. ( Struthio Camelus. Lia. ) Eul. 457. Ses pieds n'ont que deux doigts, dont l'externe, plus court de moitié qne l'autre , manque d'ongle. Cet oiseau cé- lèbre dès la plus liante antiquité , et très-nombreux dans les déserts sablonneux de toute l'Afrique , atteint à six et huit pieds de liauteur. Il vit en grandes troupes, pond des œufs de près de trois livres de poids , que ( dans les pays les plus chauds) il se borne à exposer dans le sable à la chaleur du soleil, mais qu'il couve en deçà et au delà des tropiques j et qu'il soigne et défend partout avec courage. L'autruche vit d'herbages et de graines, et son goût est si obtus , qu'elle avale indifféremment des cailloux , des mor- ceaux de fer et de cuivre , etc. Lorsqu'on la poursuit, elle sait lancer des pierres en arrière avec beaucoup de vigueur. Aucun animal ne peut l'atteindre à la course. Ia' Autruche d'Amérique , Nandou , Churi , etc. ( Struthio rhea. Lin. (i). Hammer. An. Mus. XII, xxxix. De près de moitié plus petite , à plumes moins fournies , d'un gris uniforme , se distingue surtout par ses pieds à trois doigts, tous munis d'ongles. Son plumage est grisâtre, plus brun sur le dos : une ligne noirâtre descend le long de la nuque du mâle. Elle n'est pas moins abondante dans le sud de l'Amérique méridionale que l'autruche en Afrique. Ou n'emploie ses plumes que pour faire des balais. Prise jeune , elle s'apprivoise aisément. On dit que plusieurs femelles pon- dent dans le même nid, ou plutôt dans la même fossette , des oeufs jaunâtres qu'un mâle couve. On ne la mange que dans sa jeunesse. (i) Brisson et Buffonlui ont appliqué mal à propos , d'après Barrère , le lîom de touyou , ou plutôt de touioulou, qui appartient au jabiru. G'sst le genre rhea de Brisson. Les portugais du Brésil lui ont transféré le nom «l'émeu , qui appartiçut propreraeiU a» casoiir. 402 OISEAtJX Les Casoaks. (Casuarius. Briss.) Ont les ailes encore plus courtes que les autru- ches , totalement inutiles pour la course ; leurs pieds ont trois doigts , tous garnis d ongles ; leurs plumes ont des barbes si peu garnies- de barbules , que de loin elles ressemblent à du poil ou à des crins tombans. •. On en connaît également deux espèces , dont chacune pourrait faire un genre. Le Casoar à casque ou Emeu (i). ( Struthio casuarius. Lin. ) enl. 5i3, et mieux Friscli. io5. A Idcc comprimé latéralement , à tête surmontée d'une proéminence osseuse ^ recouverte de substance cornée ; la peau de la Icte et du haut du cou nue , teinte en Lieu cé- leste et en couleur de feu_, avec des caroncules pendantes de la nature de celles du dindon j l'aile a quelques tiges roides , sans barbes y qui servent à l'oiseau d'armes pour le combat j l'ongle du doigt interne est de beaucoup plus grand. C'est le plus grand des oiseaux, après l'autruche , dont il diffère assez par l'analomie ; car il a les intestins courts , le cœcum petit -, il manque d'estomac intermédiaire entre le jabot et le gésier , et son cloaque n'excède pas ce- lai des autres oiseaux en proportion^ Il mange des fruits , des œufs, mais point de grain. 11 pond des œufs verts en petit nombre, qu'il abandonne, comme l'autruche, à la chaleur naturelle. Il habite différentes îles de l'archipel des Indes, Le Casoar de la Nouvelle- Hollande. ( Casuarius novœ Hollandiœ. Lalh. ) Voy. de Péron , Atl. , prem. part. , pi. xxxvi. A bec déprimé, sans casque sur la tète, du nu scule- (i) Cassuwaris , nova de cet oiseau en mal ai. Selon Clusius , cnic ou énicu sciait so» »oin pa» ticuliçr à Banda. ÉGHASSIERS. 4^3 ment autour de l'oreille , le plumage brun , plus fourni , les plumes plus barbues; point de caroncules j ni d'éperons à l'aile ; les ongles des doigts h peu près égaux. Sa cbair ressemble à celle du boeuf. Il est plus rapide à la course que le meilleur lévrier. Ses petits sont rayés de brun et de blanc (i). La famille des Pressirostres Comprend des genres à hautes jambes, sans pouce 5 ou dont le pouce est trop court pour toucher la terre ; à bec médiocre , assez fort pour la percer et y chercher des vers j aussi les espèces qui l'ont le plus faible parcourent-elles les prairies et les terres fraîchement labourées , (i) JV. B. Je ne puis placer dans ce tableau des espèces aussi mal con- nues , ou même aussi peu authentiques que celles qui composent le genre didus. La première ou le dronte ( didus ineptus ) n'est connue que par une des- cription faite par les premiers navigateurs hollandais et conservée par Clusius , Exot. p. 99 , et par un tableau à l'huile , de la même époque, copié par Edwards , pi. 294 j car la description d'Herbert est puérile, et toutes les autres sont copiées de Clusius et d'Edwards. Il paraît que l'espèce entière a disparu , et l'on n'en possède plus aujourd'hui qu'un pied con- servé au Muséum britannique , ( Shaw. Nat. Miscell. pi. 1^5. ) et une tête en assez mauvais état au Muséum Asmoléen d'Oxford, (id. ib. pi. 166. ) Le bec ne paraît pas sans quelque rapport avec celui des pingouiBS, et le ftied ressemblerait assez â celui des manchots , s'il était palmé. La deuxième espèce ou le solitaire ( didus solitarius ) ne repose que sur le témoignage de Léguât , voy. I , p. 98 , homme qui a défiguré les ani- maux les plus connus , tels que l'hippopotame et le lamantin. Enfin la troisième ou l'oiseau de Nazare ( didus Nazarenus ) n'est connu que par François Cauche , qui le regarde comme le même que Iç dronte, et ne lui donne cependant que trois doigts, tandis que tous les autres en donnent quatre au dronle. personne n'a pu revoir de cçs oiseaux depuis ces voyageur^, 464 OISEAUX pour y recueillir cette nourriture. Celles qui l'ont plus foî't 5 mangent en même temps des grains ;, des herbes , etc. Les Outardes. ( Otis^ Lin. ) Ont , avec le port massif des gallinacés , un cou et des pieds assez longs , un bec médiocre, à man- dibule supérieure légèrement arquée et voûtée, et qui , aussi-bien queues très-petites palmures entre les bases de leurs doigts , rappelle encore les galli- nacés ; mais la nudité du bas de leurs jambes , toute leur anatomie , et jusqu'au goût de leur chair , les placent parmi les écliassiers ; et comme elles n'ont point de pouce , leurs plus petites espèces se rap- prochent infiniment des pluviers. Leur tarse est ré- ticulé , leurs ailes courtes; elles volent peu, ne se servent le plus souvent de leurs ailes , comriie les autruches y que pour accélérer leur course , et vi- vent également de grains , dlierbes , de vers et d'insectes. La grande OutarJe, ( Otis tarda. Lin.) Enl. 245. A le plumage , sur le dos , d'un fauve-vif, traversé d'une multitude de traits noirs, et sur tout le reste grisâtre. Le mâle, qui est le plus gros oiseau d'Europe , a les plumes des oreilies allongées , et formant des deux côtés des espèces de grandes moustaches. Cletle espèce , l'un de nos meilleurs gibiers , fréquente les pays de grandes plaines , et niclie dans les blés, sur la terre. La petite Outarde ou Caiinepelière. ( Otis tetrax. Lin. ) Enl. 25 et 10. Plus de moitié moindre que l'autre, et beaucoup moins ré- panduCj est brune, piquetée de noir dessus , blr.ncîiâlre ÉCHASSIERS. 465 tâessous. Le mâle a le cou noir , avec deux colliers blancs. La plupart des espèces étrangères ont le bec plus grêle que les nôtres. Parmi elles ou peut remarquer Le Houbara ( Otis Houhara , Gm. ) , Desfontaines, Acad. des Se. 1787 , pi. X. D'Afrique et d'Arabie , à cause du mantelet de plumes allongées qui orne les deux côtés de son cou (i). Les Pluviers. ( Charadrius. Lin. ) (2). Manquent aussi de pouce , et ont un bec médio- cre , comprimé , renflé au bout. On peut les subdi- viser en d eux sous-genres ; savoir : Les Œdicmèmes ( Œdîcnemus. Cuv. ) (3). Qui ont le bout du bec renflé en dessous comme en dessus , et la fosse des narines étendue seulement sur la moitié de sa longueur. Ce sont des espèces plus grandes ; qui vivent cîe préférence dans les terres sèclies et pierreuses , y prenant des limaçons , des insectes , etc. Elles ont des rapports a^ec les petites espèces d'outardes. Leurs pieds sont réticulés. JJOEdicnème ordinaire , vulg. Courlis de terre, ( Chara- drius œdicnemus. Lia. ) Lnl. 91 5. Grand comme une bécasse ^ gris-fauve , avec une flamme brune sur le milieu de cbaque plume , ventre blanc , un trait brun sous l'oeil. (i) Je laisse parmi les outardes toutes les espèces de Latham , telles que Vqfra , Laih. Sjn. 1 1. pi. 79. — Le htnghalensis , Edw. 25o. — Uarabs^ id. 12 j mais j'en retire Vœdicnemus , qui commence le genre suivant , à cause de son bec comprime et renflé au bout. Il paraît cependant qvie quelqu'une des espèces que je n'ai pas vues a aussi ce caractère 3 alors elle devrait accompagner l'œdicnemus, (2) Charadrius , nom grec d'un oiseau nocturne et aquatique^ vient de yjtçdS'^A fente de berge. Gaza le traduit par hiaticula. (3) jEdicnemus (jambe çnjl^ç ) ^ jjom forgtf par Bglon , pour le courli» ianus, enl. 918. — Espèces armées : Char, spinosus , enl. 80 r. — Char. Caya- nus y enl. 835. — Espèces à lambeaux : Char, pileaLus j enl. 834. —- Char, bilohus , enl. 880. Le char, cristatus , Edw. 4? 1 paraît le même que le spinosus. (-2) Tringa , ou plutôt trpiga , nom grec d'un oiseau de la taille dé la grive qui fréquente les bords des eaux , et remue la queue. Arist. Il paraît que c'est Linneeus qui en a fait cette application. 468 OISEAUX hec. Leur industrie est la même que celle des pluTÎers pour attraper les vers. L'espèce d'Europe ( Tringa vanellus, Lin. ), enl. 240, Est un joli oiseau , grand comme un pigeon , d'un noir bronzé , avec une huppe longue et déliée. Il arrive au prin- temps , vit dans les champs et les prés , y niche , et part en automne. Ses œufs passent pour délicieux. 11 y a aussi dans les pays chauds des espèces de vanneaux dont l'aile est armée d'un ou de deux ergots , et d'autres qui portent à la base du hec des caroncules ou lambeaux charnus : leurs tarses sont écussonnéa. Ce sont des oiseaux importuns parleurs crisj au moindre bruit qu'ils entendent, et qui se défendent avec courage contre les oiseaux de proie* Ils vivent dans les champs (1), Les Huitriers. ( Hjematopus. Lin. ) Ont le bec un peu plus long que les pluviers et les vanneaux , droit, pointu et comprimé en coin , et assez fort pour leur permettre d'ouvrir de force ies coquillages bivalves afin d'en prendre les animaux^ Cependant ils fouillent aussi la terre pour y chercher des vers. La fosse nazale, très-creuse^ n'occupe que moitié de la longueur du bec, et les narines y sont percées au milieu comme une petite fente. Leurs jambes sont de hauteur médiocre , leurs tarses ré- ticulés , et leurs pieds divisés seulement en trois doigts. ° M^pi.— .l^i^ÉMi— .MM— 1.1 ——.1—— 1— — i— —— .M «Il I ■ III. I II II (1) Ce sont les neuf premières espèces de Parra, de Gmel. , enl. 662, 807 , S35 , 856 , etc. . . mais leurs mœurs, leurs jambes , leur bec , leur forme , la distribution même de leurs couleurs ressemblent aux vanneaux et auxpluviers 5 il n'y avait nulle raison de les placer avecleg j acaoas , qui ont d'autre» caraclcrc« picsque §ur tous lespoiots. ÉCHASSIERS. 4^9 U espèce d'Europe. {^Hœmalopus Ostralegus. L. )EnI. 929. Se nomme aussi Pie de mer , à cause de son plumage noir, à ventre, gorge, base de l'aile et de la queue d'un beau blanc. C'est un oiseau de la taille du canard à bec et pieds rouges. On en trouve à la Nouvelle-Hollande une espèce qui n'a point de blanc sous la gorge, et au Cap une à plumage tout noir. ,On ne peut guère s'empêcher de placer près des pluviers et des huitriers. Les Coure- VITE. (CuRSORius. Lac. TACHYDEOMrs.Ill.) Dont le bec plus grêle est également conique , ar- qué, sans sillon et médiocrement fendu; leurs ailes sont plus courtes, et leurs jambes plus hautes se ter- minent par trois doigts sans palmure et sans pouce. On en a trouvé quelquefois en France et en Angleterre des individus fauve-clair, à ventre blanchâtre {Charadrius Gallicus. Gm. Enl. 79^) et on en a rapporté des Indes de gris bruns , à poitrine rousse. {Cli. Coromandelicus, Enl. 892.) Les uns et les autres ont derrière l'œil un trait blanc et un trait noir j leur nom vient de la rapidité de leur course. On ne connaît d'ailleurs rien de leurs mœurs. Autant que l'on en peut juger par Textcrieur, c'est encore ici que Ton peut le mieux placer. Les Cariama. Briss. (Microdactylus. Geoff. DiCHOLOFHus. ïlliger.) (i) Qui ont le bec plus long , plus crochu et fendu jusque sous Fœil, ce qui leur donne quelque chose (i) 3îicrodactylas , doigts courts. DUhoîophus , cjêle sui deux rangs, Hœmatopus , pieds couleur de sang. 470 OISEAUX de la pliysionomie et du naturel des oiseaux de proie et les rapproche un peu des hérons. Leurs jambes ëcussonnées ei très-hautes se terminent par des doigts extrêmement courts, un peu palmés à leur base, et par un pouce qui ne peut atteindre la terre. On n'en connaît qu'une seule espèce de l'Amérique niéri- clionale {Microd. cristatus. Geoff. Palamedea cristata, Gm. Saria d'Azz.) Ann.duMus. d'Hist. nat.XIII, pi. 26, qui sur- passe le héron pour la taille et se nourrit de lézards et d'in- sectes qu'elle poursuit dans les lieux élevés et sur les lisières des forêts. Son plumage est gris fauve, onde de brunj des plumes effilées placées sur la base du bec y forment une Luppe légère qui revient en avant. Elle vole mal et rare- ment j sa voix forte ressemble à celle d'un jeune dindon. Comme sa chair est estimée, on l'a rendue, domestique ea divers endroits. La famille des Cultêirostres. Se reconnaît à son bec gros, long et fort, ]e plus souvent même tranchant et pointu , et se compose presque en entier d'oiseaux réti- nis par Linnaeus sous son genre ardea. Un grand nombre de ses espèces a la trachée di- versement repliée dans le sexe mâle ; leurs cœcums sont courts , et même les hérons pro- prement dits n'en ont qu'un. Nous la subdivisons en trois tribus ; celles des grues , des hérons propres et des ci- gognes. La première tribu ne forme qu'un grand îîenre. ÉCHA.SSIERS. 47^ Les Grues. (Grus. Cuv. ) Ont le bec droit ^ peu fendu- la fosse membraneuse des narines qui est large et concave , occupe près de moitié de salongueur. Leurs jambes sont écussonnées; leurs doigts médiocres, les externes peu palmes et le pouce touchant à peine à terre. Elles ont presque toutes une partie plus ou moins considérable de la tête et du cou dénuée de plumes. Leurs habitudes sont plus terrestres et leur nourriture plus végétale que celle des genres suivans. Aussi-ont elles un gé- sier musculeux et des cœcums assez longs. Leur larynx inférieur n'a qu'un muscle de chaque côté. On peut laisser selon nous en tête de ce genre comme Fa lait Pallas (i) Les Agamis. (Psophia. L. ) Qui ont le Ijec plus court que les autres espèces , la tête et le cou revêtus seulement d'un duvet, et le tour de l'œil nu. Ils vivent dans les bois, de grains et de fruits. On n'en connaît qu'une espèce, de l'Amérique méridio- nale, Voiseau trompelle. ( Psopliia crepitans, L. ) Enl. 169, ainsi nommé de la faculté de faire entendre un son sourd et profond qui semible d'abord venir de l'anus. Klle est grande comme un chapon, à plumage noirâtre, avec des reflets d'un violet brillant sur la poitrine, et le manteau cen- dré nué de fauve vers le haut. Cet oiseau est reconnaissant; il s'attache comme un chien et se laisse , dit-on , apprivoiser au point de conduire les autres oiseaux de basse-cour. H vole mal, mais court très vîle. Il niche à terre au pied des arbres. Sa chair est agréable (2). (0 Spiul.Zool.lV. 3. (2) On le nomme agami à Cajxnne , selon Barrère , caracara , aux ÂniiUes, selon Dutertre. Comme le nom à^oissau trompçUe se donae- 47^ OISEAUX Quelques autres grues étrangères , qui ont le Lec plus court que les nôtres, doivent être mises en suite. UOiseau royal ou Grue couronnée. {Ardecij)avonia. L. ) Enl. 265. D'une taille très svelte, de quatre pieds de haut, cendré, à ventre noir, à croupion fauve, à ailes blanches ; ses joues nues sont colorées de hlanc et de rose vif et son occiput est couronné d'une gerbe de plumes effilées, jaunes, qu'il étale à volonté. Ce bel oiseau, dont la voix ressemble au son écla- tant d'une trompette, nous vient de la côte occidentale d'Afrique, où il est souvent élevé dans les cases et s'y nour- rit de grains. Dans l'état sauvage, il fréquente les lieux inondés et j prend de petits poissons. C'est fort gratuitement que l'on a cru y retrouver la grue des Baléares de Pline. La Demoiselle de JVumidie, {^Ardea virgo. L. ) Enl. n^i. Semblable au précédent pour la forme et presque pour la taille, cendrée, à cou noir, avec deux belles aigrettes blanchâtres formées par le prolongement des plumes effilées qui couvrent l'oreille. On n'a point de renseignement au- thentique sur sa patrie. Celles qu'on a vues en esclavage se fesaient remarquer par des gestes et des mouvements affectés et bizarres (1). Les Grues ordinaires ont le bec autant et plus long que la tète. aussi , en Afrique , à un calao ^ Terrain (descrip. de Surin.) transporte ^ ridiculement i\ Vagami le caractère de deux becs l'un sur l'autre. On a confondu long-temps l'agami avec le macucagua de Margrave , qui est nn Linamou. Psophia, nom forgé par Barrère de -io/pseà faire du bruit. (1) Les anatomistes de Pacadémie avaient appliqué à cet oiseau, à cause de ses gestes , les noms de scops , d^otus et d^asio , par lesquels les iinciens désignaient le moyen duc. Buffon qui avait bien réfuté cette cireur à l'article des ducs , l'adopte , par oubli , dans celui de la de- moiselle. ÉCHASSIERS. 473 La Grue commune. {Ardea griis. L.) Eul. 76g. Haute de quatre pieds et plus, cendrée, à gorge noire, à sommet de la tétc nu et rouge, à croupion orné de longues plumes redressées et crépues, en partie noires, est célèbre de tous les temps par les migrations qu'elle fait chaque au- tomne du nord au midi, et chaque printemps en sens con- traire, en troupes aussi nombreuses que bien ordonnées. Elle mange du grain dans les champs, mais elle préfère les insectes et les vers que lui fournissent les contrées maréca- geuses. Les anciens ont beaucoup parlé de ces oiseaux parce- que leur chemin principal paraît être par la Grèce et l'Asie Mineure, (i) On ne peut placer qu'entre les grues et les hérons. Le Courlan ou Courliri. {^Ard. Scolopacea, Gra. ) Enl. 845. Dont le bec plus grêle et un peu plus fendu que celui des grues se renfle vers le dernier tiers de sa longueur, et dont les doigts, tous assez longs, n'ont aucune palmure. Il a les mœurs et la taille des hérons et le plumage brun avec des pinceaux blancs sur le cou. Et Le Caurale. (Eurypyga. 111.) vulg. petit Paon de$ roses ou Oiseau du Soleil, ( Ard. Helias, L.) Enl. 702. Dont le bec plus grêle que celui des grues, mais muni d'une fosse nazale semblable , est fendu jusque sous les yeux comme aux hérons, mais sans avoir de peau nue à sa base. C'est un oiseau de la taille d'une perdrix , à qui son cou long et mince , sa queue large et étalée et ses jambes peu élevées donnent un air tout différent de celui des autres oiseaux de \ (1) A ce genre appartiennent encore la gr. du Canada ( ard. Canu" densis , Edw. i33. ) — La grue à collier , enL 865 , et la grue des Indes Edw. 45, ( ard. Antigone.) — h^grue blanche , enl. 889 ( ard. Amerîcana) et la grue géant , Pall. It. 1 1 , n" 5o , t. I, ( ard. giganlea ) qui ne nous paraît différer en rien de la blancliej enfin la grue caroncules (ar. carun- culata) qui nesl point ua liéroD, comme l'a ciu Gmclin. 474 OISEAUX rivage. Son pîumnge, nuance par bandes et par lignes de }3rim, de fauve, de roux, de gris et de noir, rappelle les plus beaux papillons de nuit. On le trouve le long des rivières de la Guiane. La seconde tribu est plus carnassière et se reconnaît à son bec plus fort , k ses doigts plus grands j on peut mettre en tête Les Savacous. (Cancroma. Lin.) Qui se rapprocheraient entièrement des hérons par la force de leur bec, et le genre de nourriture qui en résulte, sans la forme extraordinaire de ce même bec; on trouvera cependant en dernière analyse que ce n'est qu'un bec de héron ou de butor très-écrasé. Il est en effet très-large de droite à gauche et comme formé de deux cuillers appliquées Tune contre Tautre par leur côlé concave. Ses mandibules sont fortes et tranchantes^ et la supérieure a une dent aiguë à chaque côté de sa pointe ; les narines , percées vers sa base , se prolongent en deux sillons parallèles qui régnent jusque vers sa pointe. Les pieds ont quatre doigts tous longs, et presque point de membranes; aussi ces oiseaux se tiennent-ils sur les arbres aux bords des rivières, d'où ils se précipitent sur les poissons, qui font leur nourriture ordinaire. Leur démarche est d'ail- leurs triste et leur attitude enfoncée comme celle des hérons. \J Espèce connue j ( Otmcroma cochlearia. L.) Enl. 38 et SG^. Est grande comme une poule, blancliâlre, à dos gris ou brun , à ventre roux, à front blanc, suivi d'une calotte noire qui se change en une longue huppe dans le mâle adulte 5 ECHASSIERS. 4?^ elle liahite les parties chaudes et humides de l'Amérique méridionale. Viennent ensuite Les Hérons. (Ardea. Cuv.) Qui ont le bec fendu jusque sous les yeux; une petite fosse nazale prolongée en un sillon jusque très-près de la pointe; ils se font remarquer de plus par un tranchant dentelé au bord interne de l'ongle du doigt du milieu. Leurs jambes sont ccussonnées; leurs doigts et leur pouce assez longs , leur palmure externe notable, et leurs yeux places dans une peau nue qui s'étend jusqu'au bec. Leur estomac est un très-grand sac peu musculeux et ils n'ont qu'un cœ- cum très-petit. Ce sont des oiseaux tristes qui nichent et se perchent aux bords des rivières où ils détruisent beaucoup de poissons. Leur fiente brûle les arbres. Il y en a dans les deux continens des espèces très-nom» breuses qui ne peuvent guère se subdiviser que par quelques détails de plumage. Les hérons vrais ont le cou très grêle, garni vers le bas dô longues plumes pendantes. Le Héron commun, ( Ardea major et Ard. cinerea. L. ) • Enl. 755 et 787. Cendré bleuâtre, une huppe noire à l'occiput ; le devant du cou blanc parsemé de larmes noires *, grand oiseau très nuisible à nos rivières; célèbre autrefois par le plaisir que prenaient les grands à le faire chasser par le faucon. Kous avons aussi un héron gris et roux ou pourpré. {Ard, pMr/7«rert.) Enl. 788. (i) (1) Selon M. Meyer , les ard, purpurea , purpurata , ntja^ G m. Afd- catia f Lalh. ne sont que des variclés du héron pourpre. 47^ OISEAU]? ' On a donné aux plus petits hérons à pieds plus courts le noia de Crahiers. Le plus commun en France dans les contrées monta- gneuses, est Le Blongios. ^Ard, minuta et Danuhialis. Gm. ) Enl. 525. Fauve , à calotte, dos et pennes noires j il n'est guère plu* grand qu'un râle et se tient près des étangs. On voit aussi quelquefois Le crahier de Mahon* {Ard^ amata. Gm. ) Enl. 548 et 910. (i) Fauve, à ailes Llancliâtres, à très-longue liuppe. Les Aigrettes sont des hérons dont les plumes du Las du dos sont à une certaine époque singulièrement longues et effi- lées, ets'employent pour l'usage qu'indique le nom donné à ces oiseaux. Les deux plus belles espèces sont : Ija petite Aigrette* {Ardea Garzetta.) Enl. goi. Moitié moindre que le héron , toute blanche et dont les plumes effilées ne dépassent pas la queue. Et La grande Aigrette, {A, Egretta et A. Alha. ) Enl. 925 et 886. Toute blanche aussi , mais plus grande , et dont les plumes effilées dépassent la queue de beaucoup. On trouve ces deux espèces en Europe, quoique la deuxième ait été appele'e Aigrette d'Amérique* Les Butors ont les plumes du cou lâches et écartées, ce qui le fait paraître plus gros, lis sont d'ordinaire tachetés ou rayés* Le Butor d'Europe. (Ard. Stellaris.) Enl. 789. Fauve-doré, tacheté et pointillé de noirâtre, à bec et pieds (1) D'après les recherches exactes de Meyer , les ardea castanea , Gm. ©u ralloïdes , Scopol. — A. squaiotta. — A. viarsigUi. — A. pumda , et même A. erylhropui , et A. malaccensis , Gm. oe sout que des variclés 61* des ûges différeas du crabier de Mahoa, ÉCHASSIERS. 477 Verdàtres, se tient dans les roseaux d'où il fait entendre une voix terrible, qui lui a valu son nom Bos-taiirus. Les BihoreauX ont avec le port des butors^ quelques plumes grêles et roides implantées dans l'occiput de l'adulte. Nous n'en avons qu'un dans ce pays-ci. Le Bihoreau cV Europe, {Ard. Njcticoràx. L.) (i) Enl. 758. Le mâle est blanc , à calotte et dos noirs • les jeunes , enl. 769^ griS; à manteau brun, à calotte noirâtre. La troisième tribu, outre un bec plus gros, plus lisse que la seconde , a des palmures presque égales et assez fortes entre les bases de ses doigts. Les Cigognes. (Ciconia.Cuv.) Ont un bec gros, médiocrement fendu, sans fosse ni sillon , où les narines sont percées vers le dos près de la base, et dont le fonds est occupé par une langue extrêmement courte. Leurs jambes sont réticulées et leurs doigts extérieurs assez fortement palmés à leur base, surtout les externes. Les mandibules légères et larges de leur bec, en frappant l'une contre l'autre, produisent un claquement, presque le seul bruit que ces oiseaux fassent entendre. Leur gésier est peu mus- culeux; leurs cœcums si petits qu'on les aperçoit à peine; leur larynx inférieur n'a point de muscle propre ; leurs bronches sont plus longues et composées d'anneaux plus entiers qu'à l'ordinaire. (i) Scion M. Meyer , dont nous suivons encorici les résultats , Vard. ^risea , Vard. maculata et ïurd* b^clUi ,^ Gai. se rapporlent i diffûeci iiats du bihoreaut 478 OISEAUX Nous en avons deux espèces en France. La Cigogne blanche. {Ardea ciconia. L.) Enl. B)Çt(j* Blanche; à pennes des ailes noires, àhec et pieds rou sjes grand oiseau pour lequel le peuple a un respect particu- lier fondé sans doute sur ce qu'il détruit les serpents et autres hêtes nuisibles. Elle fait son nid de préférence sur les tours, les sommets des clochers , et y revient tous les printemps après avoir été passer l'hiver dans les diverses contrées de l'Afrique et y avoir niché une autre fois. La Cigogne noire. {Ardea nigra.h,) Enl. 599. Noirâtre , à reflets pourpres , à ventre blanc , fréquente les marécages écartés, et niche dans les forêts. Parmi les espèces étrangères, on peut faire remarquer La Cigogne à sac. ( Ard. duhia. Gm. Ard. algala. La th. ) Encjcl. Méth. pi. d'Orn. 54, fîg. i. Blanche , à manteau d'un noir-bronzé. C'est la plus grande espèce du genre. Sa tête et son cou n'ont qu'un duvet gris ; sous le milieu du cou pend uu appendice comme un gros saucisson ; son bec jaunâtre , encore plus gros à proportion que dans les autres espèces , lui sert même à prendre des pe- tits oiseaux au vol. Elle vient de la côte occidentale d'Afrique , où elle vit en troupes près des embouchures des fleuves (i). Les Jabirus. (MYCTEraA. Lin.) (2). Que Linnaeus a séparés des ardea , sont très-voi- sins des cigognes, beaucoup plus même que celles-ci (1) A ce genre appartient encore le magari ou cigogne d'Amérique , {A. magari) qui diffère peu de notre cig. blanche , si ce n'est par son bec cendré. (2) Touyouyou , à Cayenne j aiaiai , au Paraguay j collier rouge , etc. Barrère l'a confondu 3LyecVautruehe d'Amérique , ce qui a fait transporter à cette autruche le nom de Louyouyou ou de touyou , par Brisson et par Buffon. Mycteria , nom dérivé , par Linnaeus, dç y.VKTïi^ , nez, trompe, à cause de son grand bec. ÉCHASSIERS. 479 des hérons proprement dits ; Touverture médiocre de leur bec , leurs narines^ l'enveloppe réticulée de leurs tarses , et leurs palmures considérables , sont les mêmes qu aux cigognes ; aussi ont-ils le même genre de vie. Leur unique caractère est un bec légèrement re- courbé v«'rs le haut. L'espèce la plus connue [Mycteria Americana , Lin.) , eul. 817 , Est très-grande , blanche, à lête et cou sans plumes ;, re- vêtus d'une peau noire , rouge vers le bas ; l'occiput seule- ment a quelques plumes blanches ; le bec et les pieds noirs. Elle vit dans l'Amérique méridionale , au bord des étangs et des marais , où elle poursuit les reptiles et les poissons. Les Ombrettes (Scopus. Briss.) (1). Ne se distinguent des cigognes que par un bec comprimé , dont Taréte tranchante se renfle vers la base, et dont les narines se prolongent en un sillon qui court parallèlement à Taréte jusqu'au bout, qui est un peu crochu. On n'en connaît qu*une espèce {Se. umhretta) , enl. 796, Grande comme une corneille , de couleur de terre d'om- bre, et dont le mâle a l'occiput huppé. On la trouve au Sénégal. Les Becs ouverts. (Hians. Lacep. Anastomus. llliger. ) N'ont, pour être séparés des cigognes, qu'un ca- ractère à peu près de la force de celui des jabirus. Les (i) Scopus vient de Ikoti^oç , scnlineîlç. 48o OISEAUX deux mandibules de leur bec ne se Joignent que par la base et par la pointe , laissant dans le milieu de leurs bords un intervalle vide ; encore ce vide parait- il en partie l'effet de la détrition , car on y voit les fibres de la substance cornée du bec qui paraissent avoir été usées. Ce sont des oiseaux des Indes orientales, dont l'un est Llancliâtre ( Ardea pondiceriana y Gm. ) , enl. g52, et l'au- tre gris-brun {Ardea coromandeliana) ^ Sonnerat, it. Il, 219, Tous deux ont les pennes des ailes et de la queue noi- res. Peut-être le dernier n'est-il que le jeune âge. Les Tantales. ( Tantalus. L. ) Ont des pieds , des narines et un bec de cigogne ; mais le dos du bec est arrondi , et la pointe recour- bée vers le bas , et légèrement échancrée de chaque côté : une portion de leur tête , et quelquefois de leur cou , est dénuée de plumes. Le Tantale d'Amérique. {Tantalus loculaior. Lin.) Enl. 868. Est grand comme une cigogne, mais plus grêle ; blanc , a pennes des ailes et de la queue noires , à bec et pieds noi- râtres, ainsi que la peau nue de la tête et du cou. Il vit dans les deux Amériques, arrivant dans chaque pays à la saison des pluies, et fréquentant les eaux vaseuses , où il reclicr- clie surtout les anguilles. Sa démarche est lente et son ua- turel stupidc. Le Tantale d'Afrique. {^Tantalus ibis. Lin.) Enl. ^Sg. Blanc , légèrement nuancé de pourpre sur les ailes , a bec jaune, à peau du visage nue et rouge, a été long- temps regardé par les naturalistes comme l'oiseau si révéré des anciens Egyptiens sous le nom tVlbis ; mais des recherches réceutes ont prouvé que l'ibis csl uuc espèce beaucoup plu* ILCHASSIERS. 481 petite , dont nous parlerons plus bas. Ce tantale ne se trouve pas même communément en Egypte 3 c'est tUi Séné- gal qu'on nous l'apporte. Le Tantale de Cej-lan, ( Tantaîus leucocephalus. ) Encyc. métli., Omit., pi. 66 j fig. i. Le plus grand de tous , et celui qui a le plus gros bec. Ce bec et la peau de la face sont jaunes, le plumage blanc , avec une ceinture sur la poitrine et les pennes noires, de longues plumes roses sur le croupion , qu'il perd pendant la saison des pluies. Les Spatules ou Pallettes. (Platalea. Lin.) Se rapprochent des cigognes par toute leur struc- ture; mais leur bec , dont elles ont tiré leur nom , est long, plat, large partout, s'élargissant et s'aplalis- sant, surtout au bout, en un disque arrondi comme celui d'une spatule; deux sillons légers partent de la base ^ s'étendent jusqu'au bout, sans rester exac- tement parallèles aux bords. Les narines sont ovales, et percées à peu de distance de Forii^ine de chaque sillon ; leur petite langue , leurs jambes réticulées , leurs palmures assez considérables , leurs deux très- petits cœcums , leur gésier peu musculeux , leur la- rynx inférieur dépourvu de muscles propres , sont les mêmes que dans les cigognes; mais lelargissement de leur bec lui ôte toute sa force , et ne le rend pro-- pre q-u'à fouiller dans la vase , ou à pécher de petits poissons et des insectes d'eau. (i"! Platalea ou plateâ , noms latius, pris quelquefois comme syno- nymes de pelecanus. TOME I. 3x 482 OISEAUX La Spcttuîe blanche huppée. {Platalea leuco'rodia. Gm. ) Enl. 4o5. Toute de cette couleur , avec une petite huppe à l'occî- put , est répandue dans tout l'ancien Continent , y niche sur les arhres élevés. La Spatule blanche sans huppe. ( Platalea nivea. Cuv. ) Buff. , Hist. des Ois. , tom. Yll, pi. 24. Outre l'absence de la huppe , elle se distingue de la pré- cédente par un bord noir aux pennes des ailes. Elle habite d'ailleurs les mêmes pays. La Spatule rose. (^Platalea aiaia. Enl. i65. ) A le visage nu , et des teintes rose-vif de diverses nuances sur le plumage 7 qui deviennent plus intenses avec Tâge. Elle est propre à l'Amérique méridionale. La famille des Longirostbes. Se compose d'une foule d'oiseaux de rivage , dont le plus grand nombre formait le genre scolopax de Linnœus , et dont les autres avaient été confondus dans le genre tringa , en partie contre le caractère que ce genre portait , d'un pouce trop court pour toucher la terre. Enfin , il en est un petit nombre qui avaient été placés avec les pluviers , à cause du défaut absolu de pouce. Tons ces oiseaux ont à peu près les mêmes formes , les mêmes habitudes , e t souvent presque les mêmes distributions de couleurs, ce qui les rend très-difficiles à distinguer entre eux. Ils se ,1 ÉCHASSIERS. 483 caractérisent en général par leur bec grêle , long et faible , qui ne leur permet guère que de fouiller clans la vase pour y chercher les vers et les petits insectes , et les différentes nuances , dans la forme de ce bec , servent à les subdivi- ser en genres et en sous-genres. Dans les principes de Linnœus, il aurait du réunir tous ces oiseaux sous son grand genre^ BÉCASSE. (SCOLOPAX.) Que nous diviserons comme il suit, d'après le^ nuances de forme des becs. Les Ibis. ( Ibis. Cuv. ) Que nous séparons des tantales de Gmelin, parce que leur Lee, arqué comme celui des tantales, est cependant beaucoup plus faible ^ sans écliancrure à sa pointe, et que les narines, percées vers le dos de sa base , se prolongent chacune en uu sillon qui règ^ne jusqu'au bout. Ce bec est d'ailleurs assez épais, presque carré à sa base , et il y a toujours quelque partie de la tête , ou même du cou, dénuée de plumes. Les doigts externes sont notablement palmés à la base , et le pouce assez long pour bien appuver à terre. Il y en a qui ont les jambes courtes et réticulées j ce sont les plus robustes, et ceux qui ont le plus gros bec. • Ulbis sacré ( Ibis religiosa. Nob. AbGU-Hannès.lèrwce , It. , pi. 35. Tantaliis œthiopicus. Latli. ) Cuv. Re- - clierclies sur les Ossemens fossiies , tom. I. Est l'espèce la plus célèbre. On élevait cet oiseau dans les temples de l'ancienne Egypte , avec des respects qui te- 484 OISEAUX naieiit du cuite ; et on l'embaumait après sa mort , k ce que disent les uns , parce qu'il dévorait des serpens qui auraient pu devenir très-dangereux pour le pays ; selon d'autres , parce qu'il y avait quelque rapport entre son plumage et quelqu'une des phases de la lune j enfin ^ d'a- près quelques-mis , parce que son apparition annonçait la crue du ï^il (i). On a cru long-temps que cet ibis des Egyp- tiens était le tantale d'Afrique; on sait aujourd'hui que c'est un oiseau du genre que nous traitons , grand comme une poule, à plumage blanc , à bec et pieds noirs ; les bouts des pennes des ailes , et les plumes effilées du bas du dos , sont de la même couleur , ainsi que toute la partie nue de la tête et du cou : cette partie est recouverte , dans la jeunesse , au moins à sa face supérieure , de petites plumes noires. Les anciens, etBélon, parlent aussi d'un ibis noir, que les naturalistes modernes ne connaissent pas bien (2). D'autres ibis ont les jambes écussonnées j leur bec est ajssez généralement plus grêle. JJI Ois rouge. {Scol. ruhra. Lin. Tantalus ruher. Gm. ) Enl. 80 et 81. Est un oiseau de toutes les parties chaudes de l'Amérique , remarquable par sa belle couleur rouge-vif, avec les bouts des pennes des ailes noires. Ses petits, couverts d'abord d'un duvet noirâtre, deviennent cendrés, puis blanchâtres quand ils commencent à voler : ce n'est qu'à deux ans que le rouge paraît , et ii prend ensuite plus d'éclat avec l'âge. Cette espèce ne voyage point, et vit en troupes dans les lieux marécageux voisins des embouchures des fleuves. On la prive aisément. (1) Savigny , Mém. sur i'ibis. {'i) Tous les tantales de Gmel. et de Lalh., excepté Içs trois que j'ai kissés dans le genre tantalus 1 sont pour uioi des ibis. \ ÉCHASSIERS. 485 Vibis vert , vulg. Courlis vert. (ScoL Falcinellus. Lîn. ) Enl. 819. A corps pourpré, à manteau vert. C'est un bel oiseait tlu midi tie l'Europe. Peut-être est-ce lui que les anciens appelaient ibis noir. Les Courlis. ( Numenius. Cuv. ) Ont le bec arqué comme les ibis, mais plus grêle, rond sur toute sa longueur , dont le sillon des narines n'occupe qu'une très-petite partie : le bout du bec supérieur dépasse l'inférieur , et saille un peu au devant de lui vers le bas. Le Courlis d'Europe. ( Scol. arcuata. L. ) Enl. 818. Grand comme un cbapon , brun , et le bord de toutes les plumes blaucliâtres ; le croupion blanc , la queue rajée de blanc et de brun. C'est un gibier de goût médiocre , commun le long des côtes, et de passage dans l'intérieur^ Son nom vient de son cri (i). On avait réuni aux courlis, à cause de la courbure sem- blable de leur bec, deux sous genres qu'il en faut séparer à cause de sa forme. Les Corlieux. (Pn^opus. Cuv.) (2). Dont le bec se déprime vers Te bout , et conserve les sillons des narines sur presque toute sa longueur. Ou pourrait les appeler des maubëcbes à bec long et arqué. Le Corlieu d^Europe , vulg. petit Courlis, ( ScoLPhœ- opus. Lin. ) Enl. 842, De moitié moindre que le courlis, mais presque du même plumage. ' (i) Celui de numenius dérive de néomenie, nouvelle lune , à cause de îa figure de croissant qu'a son bec. {1) Phœopus ( pied cendré ) , nom composé par Gesner. 486 OISEAUX Et Les Falcinelles. ( FalciivÈllus. Cut. ) Dont le bec est déprimé ^ et conserve ses sillons comme ce- lui des corlieux, mais qui n'ont aucun pouce. Ce sont en quel- que sorte des sanderlings à bec arqué. On n'en connaît qu'une espèce , qui est de ce pays-ci ( Scol. pj'gînea , Lin. ), encore àpeu près du même plumage que le courlis et le corlieu , mais à peine de la taille d'une alouette. Les Bécasses proprement dites. ( Scolopax. Cuv. ) (i). Ont le bec droit, le sillon des narines régnant jusqu'assez près du bout , qui se renfle un peu en dehors pour dépasser la mandibule inférieure et sur le milieu duquel il y a un sillon simple. Ce bout est mou et très-sensible ; en se desséchant après la mort , il prend une surface poinlillée. Un caractère parti- culier à ces oiseaux , est d'avoir la tête comprimée, et de gros yeux placés fort en arrière , ce qui leur donne un air singuliè- rement stupide y qu'ils ne démentent point par leurs mœurs. La Bécasse. ( Scol, rusticoîa, L.) Enl. 885. / Tout le monde connaît son plumage varié en dessus de taches et de bandes grises , rousses et noires, en dessous , gris, à lignes transverses noirâtres. Son caractère distinctif consiste en quatre larges bandes transverses noires , qui se succèdent sur le derrière de la tête, La bécasse ha- bite pendant l'été sur les hautes montagnes , et descend dans nos bois au mois d'octobre. Elle va seule ou par pai- res, surtout dans les temps sombres j recherche les vers et les insectes dans le terreau. Il en reste peu dans les plaines pendant l'été. La Bécassine. {Scolopax Gaîlinago. L.) Enl. 885. Plus petite et à bec plus long que la bécasse, se dislingue (\) Scolopax nom grec de Kl bccasse defl"XoAo4 (pieu), à cause de son bec droit et pointa. '\':' ÉCHASSIERS. 487 par deux larges Landes longîiudmales noirâtres sur la tête, par un cou moucheté de hrun et de fauve, par un manteau noirâtre avec deux bandes longitudinales fauves, par des ailes Lrunes ondées de gris, par un ventre blanchâtre onde de brunâtre aux flancs, etc. Elle se tient dans les marais, aux bords des ruisseaux , des fontaines ; s'élève à perte de vue , en faisant entendre de très- loin une voix perçante de chèvre. La double Bécassine. {ScoL Major. Gm.) Frisch. 228. Se distingue de la précédente par une taille d'un tiers su- périeure et parce que ses ondes grises ou fauves de dessus sont plus petites et les brunes de dessous plus grandes et plus nombreuses. La petite Bécassine. [Scol. GalUnula.Çym..)'^\\\. 884. De près de moitié moindre que la bécassine commune, n'a qu'une bande noire sur la têtej le fond de son man- teau a des reflets vert bronzés. Un demi collier gris occupe sa nuque, et ses flancs sont mouchetés de brun comme sa poitrine. Elle reste dans nos marais presque toute l'année. Tous ces oiseaux sont excellens à manger et assez com- muns dans nos marchés en hiver. Il y en a dans les marais de l'Amérique chaude une espèce fort voisine de notre bé- cassine. {Scol paludosa.) Enl. 896 (i). On doit distinguer des bécasses. Les Rhynchées. (E.hyncii(ba. Cuv. ) Oiseaux d'Afrique et des Indes , dont les deux mandibules, à peu près égales, s'arquent légèrement à leur bout, et où les sillons des narines régnent jusqu'à l'extrémité du bec su- périeur qui n'a point de sillon impair. Au port des bécas- sines, ils joignent des couleurs plus vives et se font surtout (i) La brunetiede Buffon , Scol, pusitta , dunlin des anglais , n'est que raloueite de mer à collier. 488 OISEAUX. remarquer par des taches œillées sur leurs pennes des aiîes et de la queue. On en connaît trois ou quatre espèces que Gmelin réunît comme des varittes sous le nom de Scol. Capensis* Enl. 270, 881 , 922 (i). Les Barges. (Ltmosa. Beclist. ) Ont le bec droit, quelquefois même légèrement arqué vers le haut, et encore plus long que les bécasses. Le sillon des narines règne jusque tout près de l'extrémité qui est un peu déprimée et mousse , sans sillon impair , ni pointillure. Leur taille est beaucoup plus élancée et leurs jambes plus élevées que celles des bécasses j elles fréquentent les marais salés et les bords de la mer, La Barge ahoyeuse ou à queue rayée. {Scol. Leucophœa, Lalb. et Lapponica, Gra.) Le jeune, Brit. Zool. pi. xiii. Briss. V. pi. XXIV. F. 2. Et l'adulte en plumage d'été. Enl. 900 (2). En liiver gris-brun, foncé, à plumes bordées de blan- châtre poitrine gris-brun-, dessous blanchâtre, croupion blanc rayé de brun , etc. En été rousse, à dos brun, la queue toujours rayée de blanchâtre et de noirâtre. La Barge à queue noire. ( Scol. JEgocephala et Beîgica, Gm. ) Le plum. d'hiver , enl. 874- Celui d'été , ib, 916. En hiver gris-cendré, plus brun sur le dos, ventre blanc, tête , cou et poitrine roux, manteau brun tacheté de roux, dessous rayé de bandes brunes rousses et blanches, queue toujours noire , liseréè de blanc au bout. (1) Le chevalier vert, Briss. et Buff. ( raîlus Bengalensis , Gm. ) Albin ÏII , 90 , est encore de ce genfe , et ne pariiît même pas diffe'rer de l'espèce ou variété de Madagascar, enl. 922. N. B. Il n'y a que celte dernière plan- che qui représente bien le bec propre à ce petit sous-genre. (2) Gmelin a fait de cet oiseau jeune une variété de l'espèce suivante et cite la figure de Brisson, sous 5Co/. ^/o/f/j, qui est un chevalier. L'adulte est son scol. Laponica. ÉCHÂ.SSÏERS. 4^9 Ces deux oiseaux ont le double de hauteur de la hécasse. Le dernier couvre en été les plaines de la Nord-HoUaude. Son cri est très-aigre, comme celui d'une chèvre. Les Maubèches. (Calidrts. Cuv.) (i). Ont le bec déprimé au bout, elle sillon nazal très-long, comme les barges, mais ce bec n'est généralement pas plus long que la tête-, leurs doigts, légèrement bordés, n'ont point de palmure entre leurs bases, et leur pouce est à peine assez long pour toucher à terre; leurs jambes, médiocrement hautes et leur taille raccourcie, leur donnent un port plus lourd qu'aux barges. Elles sont aussi beaucoup plus petites. La grande Mauhèche grise ^ Sandpiper et Canut, des Anglais. ( Tringa grisea et Tr, Canutus. Gm.) Le plum. d'hiver , enl. 566. Edw. 276. Cendrée d<^ssus, blanche dessous, tachetée de noirâtre de- vant le cou et la poitrine, à croupion et queue blancs rayés de noirâtre. Presque delà taille d'une bécassine. La petite Mauhèche grise. ( Tringa arenaria. ) Canut. Brit. Zool. pi. C. 2. Cendrée dessus , blanche dessous , à poitrine nuagée de gris. De moitié moindre que la précédente (2). Il j a en Amérique de petites maubèches dont les pieds sont à demi palmés par devant. Nous en avons vu une espèce encore plus petite que la précédente et presque des mêmes couleurs. (i) Calidrts, oiseau cendre et tacheté, fre'quentant les rivières et les bois. Arist. Brisson l'applique à l'une des espèces de ce genre. (2) La mauhèche {tringa calidris , Briss. V, xx , f. i.) est la même chose que le chevalier varié , enl. 3oo, qui est un combattant. La mau- hèche de l'Hist. nat. VU, pi. 3i , est la mauhèche grise. Ainsi , cette espèce estima^jinaire. La mauhèche tachetée {tr. noevia, enl. 365. ) paraît n'être que la mauhèche rousse ( tr. Islamlica ) en mue ; et l'une et l'autre sont regardées , par M. Tcmmink , comme le premier âge de la mauhèche grise. 4gO OISEAUX Les Alouettes de mer. ( Pelidna. Cut. ) Ne sont que de petites maubëches à bec un peu plus long qug la tête et dont les pieds n'ont ni bordures ni palmures. Elles ressemblent aux alouettes par la taille et par les couleurs et volent en troupes le long des bords de la mer, <^ elles for- ment un bon gibier. Elles déposent leurs œufs sur le sable. 12 Alouette de mer ordinaire . (Tringa cinclus, L. ) Enl. 85i y et Scol. suharcuata. Gm. Brun-noirâtre en dessus, chaque penne bordée de fauve ^ blanchâtre en dessous j le devant du cou moucheté de brun. En été tout le devant et le dessous du corps, prend une cou- leur rousse diversement variée. L* Alouette de mer à collier j Dunliii des Anglais, Brunette de BuîF. ( Tringa cinclus. B. Tringa Alpina et Scolopax piisilla, Gmel. Eul. 852.) Est encore un peu moindre que la précédente et s'en dis- tingue par une ceinture de taches noirâtres serrées sur la poitrine. Pendant le temps de la ponte et de l'incubation le ventre est d'un noir profond. Les Comeattans. (Machetes. Cuv. ) (i). Sont de vraies maubëches par le port et par le bec j seule- ment la palmure entre leurs doigts extérieurs est à peu près aussi considérable que dans les chevaliers, les barges , etc. On n'en connaît qu'une espèce Tringa pugnax. Lin. Enl. 5o5.5o5. Un peu plus petite qu'une bécassine, célèbre par les combats furieux que les mâles selivrentau printemps pour la possession des femelles. A cette époque leur tête se couvre en partie de papilles rouges, leur cou se garnit d'une cri- nière épaisse de plumes , si diversement arrangées et colorées, et saillantes en des sens si bizarres, que jamais on ne trouve deux individus semblables; et même avant et après cette {i) Mctyjfihç y pugnator. néA/tT^'bç , fuscus. ÉCHASSIERS. 49^ ■époque, il y a tant de variété clans le plumage des combat- tans, que les naturalistes eu ont formé plusieurs espèces imaginaires (i). Ils ont toujours les pieds jaunâtres, ce qui;, avec leur bec et leur demi-palmure externe , peut aider à les reconnaître. Cet oiseau commun dans tout le nord de l'Eu- rope, vient aussi sur nos côtes, surtout au printemps , mais il n'y niclie pas. Les Sanderlings. ( Arenaria. Beclistein. Calidris. III.) Ressemblent en tout aux maubëches, excepté en ce seul point qu'ils manquent tout-à-fait de pouce comme les pluviers. L'Espèce â^Europe. ( Charadrius calidris et rubidus, Om. ) Briss. V. pi. XX. Cg. 2. Est si semblable à la petite maubëclie grise, parla forme, la taille et les couleurs, qu'on Ta plusieurs fois confondue avec elle (2). Ses mœurs sont les mêmes. Les Phalaropes. (Phalaropus. Briss. ) Sont de petits oiseaux dont le bec encore plus aplati que celui des maubèclies, a d'ailleurs les mêmes proportions et les mêmes sillons; et dont les pieds ont leurs doigts bordés de très- larges membranes comme ceux des foulques. (i) Le chei'ah'er varié , Buff. esp. IV, Briss. V, pi. xvii , 2. (Trin^a littorea, Lin. Tringa ochropus , B. litLorea , Gni. ) Le chevalier propre- ment dit , Buff. esp. II, Briss. V , pi. xvii , fig. i , cité par Gmel, sous scol. calidris j la mauheclie proprement dite , Briss. V , pi. xx , fîg. i. ( Tringa calidris , Gm. ) L'oiseau de Frisch. pi. 208 , ne sont que des combattans en divers e'tats de plumage , et Ton pourrait en représenter en- core beaucoup d'autres variétés. Selon M. Meyer , le tringa grenouicensis , Lalh., est aussi un jeune combattant. (2) Cela est arrivé notamment à Brisson , qui donne ensemble la figure d'un oiseau et la description de l'autre. Plusieurs anglais qui donnent quatre doigts à leur sanderling, n'entendent que la maubèche j mais Wil- lugby décrit bien notre oiseau. 49^ OISEAUX Le Phaîarope gris. ( Tringa lobata.) Edw. 5o8 (i)» Est cendré dessus et blancliâtre dessous avec deux bandes Lîanclies sur l'aile j son bec est fort large pour cette famille : l'adulte est Le Phaîarope rouge, {Phalaropus rufus. Beclist. et Meyer. Tringa Fullcaria. L.) Edw. 14^ (2). Brun dessus, roussâtre dessous; le croupion blancbâlre; du blanc à l'aile. Cet oiseau est rare eu Europe. Les Tourne- Pierres. ( Strepsilas. ill. ) Ont les jambes basses, le bec court, et les doigts sans au- cune palmure comme les vraies maubècbes, mais ce bec est conique, pointu, sans dépression, compression ni renflement et la fosse nazale n'en passe pas la moitié. Le pouce toucbe très-peu à terre. Leur bec un peu plus fort et plus roide à proportion qu'aux précédens, leur aide à retourner les pierres pour cberclier des vers dessous. Il y en a une espèce à manteau varié de noir et de roux, à tête et ventre blanc, à poitrail et joues noires, répandue dans tout l'ancien Coutinent {Tringa interpres. L. Enl. 856. ) et une autre variée de gris et de brun de l'Amérique méri- dionale. (Enl. 54o et 857. ) (5). Les Ciietaliers. (Totanus. Cuv.) (4). Ont un bec grêle , rond , pointu , ferme , dont le sillon des narines ne passe pas la moitié de la longueur, et dont la man- (i) M. Meyer confond mal h propos cet oiseau, Edw. 5oB, avec le trwga hyperhorea , et le tr. fusca , qui ont des becs de clievalier , et dont nous faisons des lobipèdes. (2) Graelin a fait une autre confusion en citant cet oiseau comme une variété sous Vhypcrbovea. (3) Le chevalier varié , enl. 3oo , que M. Meyer rapporte au tourne- pierre, n'est qu'un combattant. (4) Totano , nom véuilie» d'une barge ou d'un chevalier. ÈCHASSIEBS. 493 dibiile supérieure s'arque un peu vers le bout. Leur taille est légère et leurs jambes élevées ; leur pouce touche très-peu à terre 5 leur palmure externe est bien marquée. Le Chevalier a gros bec ou Grand Chevalier aux pieds verts. {Scol.Gloltis, L.) Albin. H. 69. Âldrov. Ornith. Uï. 5':i5. Brit. Zool. pi. C , i? Aussi grand qu'une barge, à bec gros et fort, cendré brun dessus et aux côtés , blanc dessous, à croupion blanc à queue rayée de gris et de blanc, à pieds verts. C'est le plus grand de nos chevaliers d'Europe. Le Chevalier noir. {Barge brune. Buff. Enl. 8y5. Scol. Fusca, L. Frisch. 256. ) (i). Svelte comme une barge, brun noirâtre dessus, ardoisé dessous, à plumes liserées ou piquetées au bord de blan- châtre; croupion blanc, queue blanche rayée de gris et de blanc, deux caractères qui se retrouvent plus ou moins dans tous nos chevaliers j pieds jaunâtres. Le petit Chevalier aux pieds verts. (Scol, Totanus, L. } Enl. 876(2). Gris brun dessus, à plumes piquetées de blanc aux bords, moucheté de brun aux côtés, blanc dessous, à pieds verts j l'ongle du pouce usé. Le grand Chevalier aux pieds rouges. (Scol, Calidris L. ) Enl. 827? Brun dessus, à plumes marquées aux bords de points noirâtres et de points blancs , devant du cou et dessous (1) Selon M. Meyer, les scol. curonica et cantabrlgiensis , et le trin^a atra, Gm. , doivent se rapporter à cet oiseau. Les deux premiers sont des ieunes. (2) Cité mal à propos coianie la barge aboyeuse , ou le scqL cegO" ccphalUf B. 494 OISEAUX du corps Liane, quelques taches grises aux côtés, pîecl^ et Lase du bec couleur de minium. "he petit Chevalier aux pieds rouges ou Gambette. {Tringa Gambetta,) Enl. 845. Brun dessus, avec des taclies noires et quelque peu (le Llanclies aux bords des plumes , blanc dessous avec mouchetures brunes , surtout au cou et à la poitrine , pieds comme dans le précédent \ taille d'un quart moindre. Le Bécasseau ou Cul Blanc de rivière» ( Tringa Ochro^ pus, L.) Enl. 845. Noirâtre bronzé dessus , le bord des plumes piqueté de blanchâtre , blanc dessous , moucheté de gris au devant du cou et aux côtés, les bandes noires de la queue larges et en petit nombre , les pieds verdâtres ; encore plus petit que la gambette. C'sst uq bon gibier , commun aux bords de nos ruisseaux, quoiqu'il y vive assez solitaire. La Guignette. ( Tringa hj-poleucos. L. ) Enl. 85o. Le plus petit de nos chevaliers ; de la taille de l'alouette de mer ; brun verdâtre bronzé dessus , avec des traits tranverses fauves et noirs sur l'aile, devant et dessous blancs , le croupion et les pennes moyennes de la queue de la couleur du dos, les lat/^rales seules rayées de blanc et de noir com.me aux autres chevaliers. La guignette vit comme le bécasseau, et dans les mêmes lieux. Parmi les chevaliers étrangers , il faut surtout remar- quer l'espèce à gros bec et à pieds demi-palmés de l'Amé- rique septentrionale {scolopax semipalmata , L. ) Encycî. méth., pi. d'orn. : pi. lxxt, fig. i , presque aussi grande que notre première espèce , à bec plus court et plus gros , à plumage gris brun dessus , blanchâtre dessous , mou- cheté de brunâtre au cou et à la poitrine , à doigts bien bordés , à palmures presque égales et considérables (i). (i) Ce genre des chevalier», mêlé par Buffon de plusieurs variclés de ÉCHASSIERS. 49^ Les Lobipèdes. (Lobipes. Cuv. ) Que nous croyons devoir séparer des phalaropes , dont ils ont les pieds , s'en distinguent par leur bec ; qui est celui d'un chevalier -, tel est Le Lohipède à hausse-col ( Tringa hjperhorea ) , enl. "jGG , dont Tringa fusca y Edw. 4^ ; ^st probablement la femelle ou le jeune. Ce petit oiseau gris dessus, blanc dessous, teinté de roux aux scapulaires , a autour de sa gorge blanche un large hausse-col roux. # Les Echasses. (Himantopus (i), Briss. Macrotarsus, Lac. ) Ont le bec rond , grêle et pointu , plus encore que les chevaliers ; le sillon des narines n'en occupe que moitié. Ce qui les distingue et leur a donné leur nom , ce sont leurs jambes excessivement grêles et hautes , réticulées et destituées de pouces, dont les os sont si faibles, qu'ils ren- dent leur marche pénible. combaUans a été dispersé par Linnœus dans ses deux genres scolopax et tringa , sans aucun motif. Buffon en a mis deux espèces parmi les barges \ cette confusion n'est pas encore entièrement débrouillée, parce que je n'aî pas pu observer toutes les espèces étrangères. Il est aisé de voir cependant qu'après mes déterminations, je n'ai pas dû conserver le genre actites d'iUiger. On doit encore remarquer que les descriptions les plus exactes ne peu- vent faire distinguer sûrement les espèces tant que l'on n^aura pas séparé d'après les formes de becs indiqués ci-dessus , mes chevaliers de mes mau- bèches et de mes barges. C'est ce qui m'a empêché de donner la synony- mie de Bechslein et de Meyer. (i) Himantopus, pied en forme de cordon, ( à cause de leur faiblesse ) «"esi le Bom dé cet piseau dan5 jpiiine. 496 OISEAUX On n'en connaît en Europe qu'une espèce , blanche , à calotte et manteau noirs, à longs pieds rouges ( charadrius himantopus j L. , enl. 8j8)j elle est assez rare et ses mœurs sont peu connues. On ne peut guère placer qu'ici Les Avocettes. ( Recurvirostra , L.) Quoique leurs pieds palmés à peu près jusqu'au bout des doigts , puissent presque les faire consi- dérer comme des oiseaux nageurs : mais leurs tarses élevés, leurs jambes à moitié nues, leur bec long, grêle , pointu , lisse et élastique , et le genre de vie qui résultent de cette conformation, tendent éga- lement à les rapprocher des bécasses. Ce qui les caractérise et les distingue même de tous les oiseaux , c'est la forte courbure de leur bec vers le haut. Leurs jambes sont réticulées et leur pouce beaucoup trop court pour toucher à terre. L'espèce du pays {recurvirostra ai^ocetta , enl. 555) est blanche , avec une calotte et trois bandes à l'aile noires , et des pieds plombés j c'est un joli oiseau, d'une taille élancée, qui fréquente les bords de la mer en hiver«. L'espèce d'Amérique ( r. Amerîcana ) en diffère par un capuchon roux ; il y en a sur les côtes de la mer des Indes une troisième toute blanche , a ailes toutes noires , à pieds rouges ( r. orientalis^lSoh. ) La famille des Macrodactyles. A les doigts des pieds fort longs et propres à marcher sur les herbes des marais , ou même à nager , surtout dans les espèces nombreuses qui les ont bordés. Cependant il n'y a pas ÉCHÂSSÏEtlS. 497 de membrane entre les bases de leurs doigts, pas même entre celles des externes. Le bec plus ou moins comprimé par les côtés , s'allonge ou se raccourcit selon les genres , sans arriver ja- mais a la minceur ni à la feiblesse de celui de la famille précédente. Le corps de ces oiseaux est aussi singulièrement aplati , conformation déterminée par Tétroitesse du sternum; leurs « ailes sont médiocres ou courtes , et leur vol faible. Ils ont tous un pouce assez long. On peut les diviser en deux tribus , selon que leurs ailes sont armées ou non* Les Jacanas , Briss. (Parra^ Lin.) (i). Se distinguent beaucoup des autres échassicrs par des pieds à quatre doigts très-longs, séparés jusqu'à leur racine , et dont les ongles , surtout celui du pouce, sont aussi très-longs et très-pointus , ce qui les a fait nommer vulgairement chirurgiens. Leur bec est assez semblable à celui des vamieaux par sa longueur médiocre et le léger renflement de sou bout, et leur aile est armée d'un éperon. Ce sor^t des oiseaux criards et querelleurs, qui vivent dans les marais des pays chauds, y marchant aisément (i) Jacana ou Jahana, est proprement au Brésil le nom des poules d'eau. On y nomme les Chirurgiens Aquapeazos , parce qu'ils marchent sur les herbes aquatiques nommées Aquaye ( d'Azz. ). Peut-être est-ce par une faute de copiste que l'un d'eux est nommé Agitapecaca dans Mar- grave. Parra est le nom laûn d'un, oiseau inconnu. TOME I. 32 4g8 OISEAUX sur les herbes , au moyen de leurs longs doigts. L'i^méiique en nourrit quelques espèces qui ont sur la base du bec une membrane nue ^ couchée et recouvrant une partie du front. Le Jacana commun {Parra Jacana^ L. ) enl. 322. Noir , à manteau roux , les premières pennes des ailes verîes, des barbillons charnus sous le bec. C'est le plus commun dans toutes les parties chaudes de l'Amérique. Il a des aiguillons très-aigus (i). Il y en a cependant aussi quelques-unes qui manquent de cet ornement. Le Jacana bronzé- ( Parra œnea. ) A corps noir, changeant en bleu et en violet, à man- - teau verd bronzé, à croupion et queue roux sanguins, à pennes antérieures de l'aile vertes ; une tache blanche derrière l'ceil. Du Brésil. Ses aiguillons sont mousses et petits. On en a découvert en Orient qui manquent également de cette membrane j et qui se font d'ailleurs remarquer par des singularités dans les proportions de leurs pennes. Le /. à longue queue» {Parra Chinensis») Encycl. méth., orn., pi. 6i , f. I. Brun à télé , gorge , devant du cou et couverture des ailes blancs , le derrière du cou garni de plumes soyeuses jaune doré, un petit appendice pédicule au bout de quel- ques-unes des pennes des ailes ^ quatre des pennes de la queue noires et plus longues que le corps. Le Chirurgien de Luc on y (i) Le J. varié { P. variabilis ) enl. 846 , n'est que le jeune îige du com- mun. Le P. li/asih'cnsis et le P. nigra n'existent que sur rautorité un peu équivoque de Margrave. Le P. vindis qui ne repose aussi que sur la Description de Margrave , me paraît , par cette Description même , êlre une talève. Le P. Af ricana de Latli. diffère à peine. Pour le P, Chavaria voyez ci-dessous Particle du lifiniichi. ÉCiïASSIERS. 499 de Sonnerai (Parra Luzoniensis) n'est que son jeune âge : outre quelques différences de couleur , il n'a pas encore de longue queue. Les Kàmichi. ( Palamedea , L. ^ Représentent , à beaucoup d'égards , les jacanas ^ mais en Irès-grand^ par les deux forts ergots qu'ils portent à chaque aile, par leurs longs doigts sans palmures et par leurs ongles forts , surtout celui du pouce, qui est long et droit comme aux alouettes; mais leur bec , peu fendu , est peu comprimé , non renflé, et sa mandibule supérieure légèrement arquée. Leurs jambes sont réticulées. On n'en connaît bien qu'une espèce ( palamedea cor- nuta , L.), enl. 45i, anhima au Brésil, caniouche k Cayenne^ etc., plus grande que l'oie, noirâtre, avec une tache rousse à l'épaule, et dont le sommet de la télé porie lin ornement singulier ) une longue tige cornée mince et mobile. Cet oiseau se tient dans les lieux inondés de l'Amérique méridionale , et fait entendre de loin les cclats d'une voix très-forte. Il vit par paires avec beaucoup de fidélité. On a dit qu'il chassait aux reptiles ; mais quoique son estomac soit peu musculeux , il ne se nourrit guère que d'herbes et de graines aquatiques (i). Le Chaïa du Paraguai , d'Azz. (Chauna, Illiger.) Parra chavaria , L. Paraît au moins fort voisin du palamedea ; sans corne sur le-vertex : son occiput esl orné d'un cercle de plumes relevées , et sa tête et le haut de son cou ne sont revêtus que de duvet. Le reste de son plumage est plombé et noi- jWi' I " ' '< " ' '■' I II ^ ■un iri i.i II mi. ■: M I ....... (i)Bajon . Mt'nî. sur Cayenne 5ÏI. a84. bOO OISEAUX râlre. ïl mange surlout des lierbes aquatiques^ et les Indiens de Carlliagène en élèvent quelques individus dans leurs troupeaux d'oies et de poides , parce qu'on le dit fort cou- rageux et capable de repousser même le vautour. Un phénomène singulier, c'est que sa peau, même celle de ses jambes, est enflée par l'air interposé entre elle et la cliair et craque sous le doigt (i). Dans la tribu dont les ailes ne sont point ar- mées ^Linnœus comprend, sous le genre jfulica:, ceux dont le bec se prolonge en une sorte d'é- cusson qui recouvre le front ; et sous le genre rallus 5 ceux qui n'ont point cette particu- larité. Les Râles. (Pvallus, L. ) Qui d'ailleurs se ressemblent beaucoup entre eux, présentent àe.s becs de proportions très-différentes. Parmi les espèces qui l'ont plus long (Rallus, Bechst. ) on compte ^ Le Raie cfeau d'Europe. {Rallus aquaiicus , L. ) Enl. 749. Brun-fauve, tacheté de noirâlre dessus, cendré bleuâtre dessous, à flancs rajés de noir et de blanc _, commun sur nos ruisseaux et nos étangs, oi^i il nage assez bien et court légèrement sur les feuilles des herbes aquatiques, se nourrissant de petites crevettes ; sa chair sent le marais (2), (1) Je n'ai point vu cet oiseau^ il paraît cepeudant qu'il a une demi- palmure entre le doigt externe et celui du milieu , ce qui l'éloignerait du kamiclii. (•2) Joignez, aux raies d'eau les rallus Kirginiamis, Edw. Q79. — longi- rosLris , enl. 849' — varie^^aLus , cnl. 775. — Philipyensis , enl. 77^. — ÉcHAssiERs. Soi D'autres espèces (Grex, Bechstein) ont le bec plus court. On y range Le Raie de genêts , vuîg. Rni des cailles. {Ralhis creXj L.) Enl. 750. Brnn-fauve, tacheté de noirâtre dessus, grisâtre dessous, à flancs rayés de noirâtre , à ailes rousses. Il vit et niclie dans les champs , y courant dans l'herhe avec beaucoup de vitesse. Son nom latin crex est l'expression de son cri. On l'a appelé roi des cailles, parce qu'il arrive et part avec elles , et vit solitaire dans les mêmes terrains , ce qui a fait croire qu'il les conduisait. Il se nourrit de graines aussi-bien que d'insectes et de vermisseaux. La RIarouette ou petit Raie tacheté. ( Rallus Porzana. L. ) Enl. 761. Brun-foncé, piqueté de blanc, à flancs rayés de blan- châtre ; se tient près des étangs , fait avec du jonc un nid en forme de nacelle qu'elle attache à quehjue lige de roseau ; nage et plonge fort bien, et ne quitte notre pays que dans le fort de l'hiver ([). Le genre Fulica. L. Peut se subdiviser comme il suit , d'après la forme de son bec et les garnitures de ses pieds. Les Poules d'eau. ( Gallinula , Briss. et Lath. ) Ont le bec à peu près comme le raie de terre, dont elles torquatus ; — strlaUis ; \efuUca Cayennensis , qui est un vrai raie, enl. 352 ,et même le rallus fucus , enl. 776, quoique cekû-ci commence à avoir un bec phis court. Il paraît qu'on doit y joindre aussi le rallus Carohnus, Edw. i44 > q"' ^^ diffère du nôtre que par sa gorge noire. (1) Parmi les raies à bec court peuvent se ranger les rallus phœnîcurus dont Buffon fait sans sujet une poule d'eau ;, enl. 896. — Cayaiiensis , enl. 753 et 368. — minutus , enl. 847. — Janiaiceiisis , Edw. 278. Le rallus Bcn^aUnsls est une rhjnchée. Je ue coauais pas les autres. 502 OISEAUX se disliiiguent par la plaque du front, et par des doigts fort longs et munis d'une bordure très-étroite. La Poule d'eau commune. {Fulica cJiloropus, L.) Enl. 877. Brun-foncé dessus, gris d'ardoise dessous, avec du Liane aux cuisses, le long du milieu du bas-ventre et au bord extérieur de l'aile. Les jeunes {Fulica fusca ^ Gm.), pou- lette d'eau , BuiF. , sont plus claires et ont la plaque fron- tale plus grande. La Poule d'eau tachetée ou Grinetie {Fulica nœ\>ia)* B.essemble au raie de terre, même par sa teinte brun- fauve , tachetée de noirâtre , l'aile et le dessous ont des stries transvers€s brun-noirâtre sur un fond fauve. Les Talèves ou Poules stTLTA^■ES. (Porphyrio, Briss.) Qui ont le bec plus liant relativement à sa longueur; les doigts très-longs, presque sans bordure sensible, et la plaque frontale considérable , tantôt arrondie , tantôt carrée dans le haut. Ils se tiennent sur un pied en portant de l'autre les alimens au bec. Leurs couleurs sont généralement de belles nuances de violet , de bleu et d'aiguë -marine. Telle est La Poule sultane ordinaire. {Fulica porphj-rio , L.) Enl. 810. Bel oiseau d'Afrique naturalisé aujourd'hui dans plu- sieurs îles et côtes de la Méditerranée. Sa beauté pourrait faire l'ornement de nos parcs (i). Enfin, les Foulques proprement dites ou Morelles , (FuL-icA, Brisson. ) Qui joignent à un bec court et à une plaque frontale (1) hesi fulica maculata , Jlavipcs el/istulanf, ne reposent originairement que sur de mauvaises ligures donne'es par Gesner , d'aniès les dessins qui Ini avaient été envoyés. Mulalç:^ fulica ïi/artiiicensis t*. flm'iroUris sont de vraies talcves. ÉCHASSIERS. 5o3 consîtîérable des doigts fort élargis par une "bordure fes- tonnée , qui en font d'excellens nageurs ; aussi passent-elles toute leur vie sur les marais et les étangs. Leur plumage lustré ne s'accommode pas moins que leur conformation à ce genre de demeure, et ces oiseaux établissent une liaison marquée entre l'ordre des oiseaux de rivage et celui des palmipèdes. Nous n'en avons qu'un. ha. Foulque ou Morelle tV Europe. {Fulica atra^ F, aterriniaj et F, œthiops , Gm. ) Enl. 197. De couleur foncée d'ardoise à plaque du front, et bord des ailes de couleur blancbe : commune partout où il y ' a des étangs. Nous terminerons ce tableau des échassîers par deux genres qu'il est difficile d'associer à d autres , et que l'on peut considérer comme formant séparément de petites familles. Les Giaroles ou Perdrix de mer. ( Gla- REOLA ^ Gni.) Leur bec est court, conique, arqué tout entier, assez fendu et ressemblant à celui d'un gallinacé. Leurs ailes excessivement longues et pointues, leur queue souvent fourchue , rappellent le vol de Tbi- rondelle (i) ou des palmipèdes de haute-mer ; leurs jambes sont de hauteur médiocre, leur tarse écus- sonné , leurs doigts externes un peu palmés et leur pouce touche la terre. Elles volent en troupes et (i) Linnœus (Edit. XII) avait même rangé l'espèce comin^Jifte .dans ic^, genre liiiundo; sous le nom d'hir. Pratinçoh. '^''^- ^ 5o4 OISEAUX €11 ciiaot aux Lords des eaux. Les vers et les in- sectes aquatiques font leur nourriture. Uespèce d'Europe. ( Glareola yiustriaca , Gm. ) Enl. 882. Est brune dessus , ]>lanclie dessous et au croupion ; sa gorge est entourée d'un cercle noir ; la hase de son bec et ses pieds sont rougeâtres. Il paraît qu'on la trouve dans tout le nord de l'ancien Monde (i). Les Flâ3IMANTS. (PnOENICOPTERUS. L.) Forment le plus singulier de ces genres et l'un des plus extraordinaires parmi tous les oiseaux ; leurs jambes, d'une hauteur excessive, ont les trois doigts de devant palmes jusqu'au bout, et celui de derrière extrêmement court 3 leur cou, non moins grêle ni moins long que leurs jambes, et leur petite tête, por- tent un bec dont la mandibule inférieure est un ovale ployé longitudinalement en canal demi-cylindrique, tandis que la supérieure oblongue et plate est plojée en travers dans son milieu pour joindre l'autre exac- lemenl. La fosse membraneuse des narines occupe presque totit le côté de la partie qui est derrière le pli transversal, et les narines elles-mêmes sont une fente longitudinale du bas de la fosse. Les bords des deux mandibules sont garnis de petites lames trans- versales très-fines, ce qui, joint à lépaisseur charnue de la langue, donne à ces oiseaux quelque rapport avec les canards. On pourrait même placer les flammants parmi les palmipèdes, sansla hauteur de leurs tarses et la nudité du bas de leurs jambes. Ils vivent de coquil- (i) Glareola nœviu . Gu). n'a rien cl'aLUlicnliqnc. ÉCHASSIERS. 5o5 lages^d'insGcles, d'œufs de poissons qu'ils pèchent au moyen de leur long cou, et en retournant leur tète pour employer avec avantage le crochet de leur bec supérieur. Ils font dans les marais un nid de terre élevé où ils se mettent à cheval pour couver leurs œufs , parce c{ue leurs longues jambes les empêchent de s'y prendre autrement. L'espèce commune. (Phœnicoptcrus ruber.) Enl. 68. Cales])y, 75. Paraît répandue surtout !e globe au dessous de 4o à 4^ degrés; haute de trois et quatre pieds, cendré blancîiâtre la première année , elle prend du rose vif aux ailes la seconde ; et devient pour toujours, la troisième, d'une couleur de feu clair. Les pennes des ailes sont noires j le bec jaune et noir au bout, les pieds ])ruiis. On voit des troupes nombreuses de ces oiseaux sur nos cotes méridionales^ elles remontent quelquefois jusque vers le Rbin. LE SIXIÈME ORDRE DES OISEAUX OU LES PALMIPÈDES. Leurs pîeds faits pour la natation , c'est-a- clire implantés à l'arrière du corps , portés sur (les tarses courts et comprimés, et palmés entre les claigts, les caractérisent. Leur plumage serré, lustré 5 imbibé d'un suc huileux , garni près de la peau d'un du\et épais , les garantit contre l'eau, sur laquelle ils vivent. Ce sont aussi les seuls oiseaux où le cou dépasse et c[uek|uefois 5o6 OISEAUX de beaucoup la longueur des pieds, parce qu'en nageant à la surface ils ont souvent à chercher dan^ la profondeur. Leur sternum est très- long , garantissant bien la plus grande partie de leurs viscères ; et n'ayant de chaque côté qu'une échancruré ou un trou ovale garni de membranes. Ils ont généralement le gésier musculeux , les cœcums longs et le larynx in- férieur simple 5 mais renflé dans une famille en capsules cartilagineuses. Cet ordre se laisse assez nettement diviser en quatre familles. Nous le commencerons par celle des Plongeurs ou Brachyptères. Dont une partie a quelques rapports exté- rieurs avec celle des poules d'eau ; les jambes implantées plus en arrière que dans tous les autres oiseaux , leur rendent la marche pénible et les obligent à se tenir a terre dans une posi- tion verticale. Comme d'ailleurs la plupart sont mauvais voiliers , que plusieurs ne peuvent même point voler du tout , à cause de l'ex- cessive brièveté de leurs ailes , on peut les re- garder comme prescpie exclusivement attachés h la surface des eaux; aussi leur plumage est-il des plus serres; souvent même offre-t-il une sui^- PALMIPÈDES. 007 face lîsseet laiéclatargenté.lis nagent sous l'eau en s'aidanC de leurs ailes , presque comme de nageoires. Leur gésier est assez musculeux , leurs cœcums médiocres ; ils ont uii muscle propre de chacjue côté à leur larynx inférieur. Parmi ces oiseaux le genre des Plongeons. (CoLYMBus. L.) (i). N'a pour caractère particulier qu'un bec lisse, droit, comprimé, pointu, et des narines linéaires ; mais la différence de ses pieds l'a fait subdiviser. Les Grèbes. Brlss. (Podiceps. Lath. Colymbus. Briss. et llliger. ) Ont au lieu de vraies palmures les doigts élargis comme clans les poules cl'eau et les antérieurs réunis seulement à leur hase par des membranes. L'ongle du milieu est aplati ; le tarse fortement comprimé, l'éclat métallique de leur plumage l'a souvent fait employer comme fourrure. Leur tibia j ainsi qne celui du sous-genre suivant^ se prolonge vers le liaut en une pointe qui donne des insertions plus efficaces aux extenseurs de la jambe. Ces oiseaux vivent sur les lacs et les étangs ^ et niclient dans les joncs. Il paraît qu'ils portent dans certaines circonstances leurs petits sous leurs ailes. Leur taille et leur plumage clian- gent tellement avec l'âge, que les naturalistes eu ont trop multiplié les espèces. M. Meyer réduit celles d'Europe à quatre. Le Grèbe huppe'. ( Col. cristatus. Gm. Enl. 4oo et 944* Col. uriiiator. Gm» Enl. 94 ï* Grand comme un canard, bran-noir dessus, blanc d'ar- (i) Colymbus. Nom grec de ces oiseaux. 5o8 OISEAUX gent dessous, une bande Manclie sur l'aile ; avec l'âge il prend une double liuppe noire, et les adulles ont de plus une large collerette rousse bordée de noir au haut du col. Le Grèbe cornu. ( CoL cornutus. Enl. 4o4. 2. Col. ohs- ciirus. Enl. 942. et CoL caspicus. Gm. ) Semblable au précédent pour la forme , mais la collerette de l'adulte noire 5 ses liuppes et le devant de son col roux. Sa taille est d'ailleurs bien moindre. Le Grèbe à joues grises. ( Col. suhcrislaius j parotis et ruhricollis. Enl. 94?.) A aussi le devant du cou roux, mais les buppes de l'adulte sont petites et noires, et sa collerette très-courte et grise. Sa taille le place entre les deux précédens. Le petit Grèbe ou Caitagneux. ( Col, minor. Gm. ) Enl. QoS. Grand comme une caille, n'a jamais de crête ni collerette, son plumage est brun, plus ou moins nuancé de roux, excepté à la poitrine et au ventre, 011 il est gris argenté. Les jeunes ont la gorge blancbe. Les Plo^geoas proprement dits. (Mep.gus. Briss. (i) CoLYMBus. Latb. EuDYTEs. Illiger. ) Ont avec toutes les formes des grèbes, les pieds des palmi- pèdes ordinaires; c'est-à-dire, les doigts antérieurs unis jus- qu'au bout par des membranes et terminés par des ongles pointus. Ce sont des oiseaux du nord, Cjui niclient rarement cbez nous et nous arrivent en biver. Alors nous voyons quel- quefois sur nos cotes Le grand Plongeon. ( Col. glacialis. Enl. 9j2. Col. arc- ticus. Edw. 14^^ et Col, immer. Gm. Enl. 9i4.) Dont l'adulte long de deux pieds et demi, a la tête et le cou noirs clianceant en vert avec un collier blanebâtre; le (i) Mergus (plongeur) , nom latin d'un oiseau de mer diriîcile à déter- miner- Linnacus d'après Gesner , Ta appliqué au harle. Eudytes nom com- posé par M. Illiger, a le même sens en grec. PA.LMIPÈDES. Sog tlos briin-noirâlre piqueté de blanchâtre ^ et le dessousbîanc. Les jeunes j qui viennent plus souvent sur nos eaux douces^ varient diversement pour le plus ou moins de noir du cou et le gris ou le brun du dos, ce qui^ joint à leur moindre taille y a fait multiplier les espèces. Le petit Plongeon. {Col septentrlonalis. Eul. 3o8 et Col. Stellaius. Gm. Enl. 992.) Le mâle adulte est brun dessus^ blanc dessous, la face et les côtés du cou cendré; le devant du cou roux. La femelle et les jeunes sont bruns piquetés de blanc dessus, tout blancs dessous. Les GuiLLEMOTs. (Ukia. Briss. et 111. (i).) Ont avec la forme générale du bec des précédens, des plumes jusqu'à la narine, et une écliancrure de la pointe qui est un peu arquée. Mais leur principale distinction est de manquer de pouce. Leurs ailes, beaucoup plus courtes encore que dans les plongeons , suffisent à peine pour les faire voleter. Ils vivent de poissons, de crabes, se tiennent dans les rochers escarpés et y pondent. L'espèce connue dite Grand Guillemot, {Colj'mhustroile» L. ) Enl. 900. Est de la taille d'un canard , la tête et le cou bruns, le dos et les ailes noirâtres, le ventre blanc, une ligne blanche sur l'aile, formée par les bouts des pennes secondaires. Elle habite dans le fond du nord ; niche cependant sur les côtes rocailleuses d'Angleterre et d'Ecosse, et nous vient dans les grands hivers. On pourrait encore séparer des guillemets (1) Uria, nom grec ou plutôt latîn d'un oiseau aquatique qui paraît avoir été un plongeon ou un grèbe. Guillemot , nom anglais de noire ciseau , doit indiquer sa stupidité. 5 1 0 OISEAUX Les Cephus (vulg. Colombes du Groeland.) (i). Dont le bec est plus court, à clos plus arqué, et sans échancrure. La sympliise de leur mandibule inférieure est extrêmement courle. Leurs ailes sont plus fortes et les mem- branes de leurs pieds assez écbancrées. L'espèce la plus connue, dite Petit Guillemot ou Pigeon de Groenland» ( Cofymbus minor et Grjlle. Gm. ) Enl. ^ 917- De la taille d'un bon pigeon , est noire dessus , blanclie dessous, avec un trait blanc sur l'aile comme au guillemot. Son bec est noir et ses pieds rouges. Il y en a des indi- vidus diversement tacbelés. ( C. Marmoratus. Penn. arct. Zool. II, pi. 22, 2. et Friscli. Supp. B. i85.); d'autres avec les couvertures de l'aile blancbe. [C, Grj-lle. Alb. 11. 80) et même de blancs. ( Col. Lacteolus. Pall. ) (2), Elle liabile toutes les côles du nord; niche sous terre. Nous la voyons aussi quelquefois en hiver. Le genre des Pingouins. (Alca. Lin. ) Se reconnaît à son bec très-comprimé , élevé vertica- lement, tranchant par le dos, ordinairement sillonné en travers , à ses pieds entièrement palmés et man- (ï) Cephus, nom d\m oiseau de mer souvent meniionné par les Gre.j- , r^ qui paraît avoir été quelque espèce de pétrel ou de mouette. Il a été appliqué par Mœring et ensuite par Pallas aux plongeons et aux guillemots. (a) Edvv. 5o , que l'on rapporte au petit guillemot ou cephus me paraît avoir le bec bien plus long. J'en dis autant des oiseaux figurés par Penn. Brit. Zool. n. pi. 83. i. Ce sont des gnillemots proprement dits. — Au contraire, Valca aile , Peunt. Brit. Zool. 11. pi. 82 , i , Alb. i. 85, appar- tiennent aux cephus. — Edw^. 91. qu'on lui associe ne paraît même qu'une variété du coîymhus gry'lle. il me semLle en être de mètne de Briss. \I. pi. 8. f. a. que Ton cite sous «/ca /j/ca. PALMIPÈDES. 5ll quant de pouces comme ceux des guillemols. Tous ces oiseaux habitent les mers du Nord. H peuvent encore être subdivisés en deux sous-genres. Les Macareux. (Fratercula. Briss. Mormon. 111.) Dont le bec plus court que la tête est autant et plus élevé à sa base qu'il n'est long, ce qui lui donne une forme très- extraordinaire ; une peau plissée en garnit ordinairement la base. Leurs narines placées près du bord, ne sont que des fentes étroites. Leurs petites ailes peuvent encore les soutenir un instant j ils vivent sur la mer comme les guillemots et ni- chent sur les rochers. Le Macareux le plus commun. '{ Alca arciica, L, et Lahradoria. Gm. ) Enl. 275. De la taille d'un pigeon, a la calotte et le manteau noir et tout le dessous blanc. Il nicbe quelquefois sur les côtes escarpées de l'Angleterre et abonde sur les nôtres en bi- ver (1). Les Pingouins proprement dits. (Alca. Cuv. ) (2). Ont le bec plus allongé et en fwme de lame de couteau ; les plumes en garnissent la base jusqu'aux narines; leurs ailes sont décidément trop petites pour les soutenir et ils ne volent point du tout. Nous voyons quelquefois sur nos côtes en hiver (1) Ajoutez les alca cristalella. — A. tetracula. — A. pslttacula. — A. cirrhata , toutes espèces du nord de la mer Pacifique. Pallas. Spic. V. (2) Alca , alk , auk ,nom du pingouin aux îles de Feroe, et dans le nord de l'Ecosse. Celui de pingouin , donné d'abord aux manchots du Sud , par les Hollandais , indique leur graisse huileuse. Voyez Clusius, Exot. ïoi. C'est Buffon qui a transféré exclusivement ce nom aux algues du Kord. 5i2 OISEAUX Le Pingouin commim, {Alca torda et j)ica. Gm.) EtA. ioo5, 1004. Noir dessus^ blanc dessous; une ligne blanche sur l'aile et une ou deux sur le bec. Le maie a de pjus la gcrge noire et un trait blanc de l'œil au bec. La taille de cet oiseau est à peu près de celle du canard. Le grand Pingouin. {Alca impennis. L. ) Enl. 55^. Approche de celle de l'oie ; ses couleurs sont à peu près celles du précédent; mais son bec est tout noir, marqué de huit ou dix sillons et il a une tache blanche ovale entre le bec et l'œil; ses ailes sont plus petites à proportion que dans aucune espèce de ce genre. On dit qu'il ne pond qu'un grand œuf ^ tacheté de pourpre. Le genre des Manchots. (Aptenodytes. Forst.) Est encore moins volatile que les pingouins; ses pe- tites ailes ne sont garnies que de vestiges de plumes, au premier coup d'oeil presque semblables à des écailles; leurs pieds plus en arrière que dans aucun autre oiseau j ne les soutiennent qu'en s'appuyant sur le tarse, qui est élargi comme la plante du pied d'un quadrupède et dans l'intérieur duquel on trouve trois os soudés ensemble parleurs extrémités. Ils ont d'ail- leurs un petit pouce dirigé en dedans, et leurs trois doigts antérieurs sont unis par une membrane entière. On n'en trouve que dans les mers Antarctiques où ils ne viennent à terre que pour nicher. Us ne vont à leurs nids qu'en se traînant péniblement sur le ventre. Leur bec peut les faire diviser en trois sous-genres. Les Manchots proprement dits. (ApTENODYxrs.Cuv.) L'ont grêle, long, pointu; la mandibule supérieure un peu arquée vers le bout; couverte de plumes jusqu'au tiers de PALMIPÈDES.. 5l3 sa longueur ou est la narine et d'où part un sillon qui s'étend jusqu'au bout. Le grand Manchot. ( ^pt. patagonica, Gm. ) Enl. gyS. Est de la taille d'une oie , ardoisé dessus , blanc dessous , à masque noir, entouré d'une cravatte citron. Il babite en très-grandes troupes aux environs du détroit de Magellan et jusqu'à la Nouvelle-Guinée. Sa cbair, quoique noire, est mangeable. Les Gorfous. ( Catarrhactes. Briss.) (i). Ont le bec fort, peu comprimé, pointu, à dos arrondi, la pointe un peu arquée ; le sillon qui part de la narine se ter- mine oblique ment au tiers inférieur du bord. Le Gorfou sauteur. ( y^pt. chrysocoma. Gm. ) Enl. 984» Est grand comme un fort canard , noir dessus , blanc dessous, et porte une buppe blancbe ou jaune de cbaque côlé de l'occiput. On le trouve aux environs des îles ?da- louines et de la Nouvelle-Hollande. Il saute quelquefois au- dessus de l'eau en nageant, et fait ses œufs dans un trou sur la terre (2). Les Sphénisques. (Spheniscus. Briss.) (5). Ont le bec comprimé, droit , irrégulièrement sillonné à sa base , le bout de la mandibule supérieure crocbu , celui de l'inférieure tronqué , les narines au milieu, et découvertes. (i) Gorfou, corrompu de goirfugel, nom du grand pingouin aux îles de Féroc. Voyez Clusius , Exot. 567. Catarrhactes est le nom grec d'un oiseau très-différent , qui volait très-bien , et qui se précipite de haut sur sa proie. C'était probablement une espèce de mouette. (1) Ajoutez yipt. catarrhactes , Edw. 49- — Apt. papua , Sonnerat. P'" Voj. pi. II 5. — jipt. torquala , ib. pi. 114. — -^^pt- minor. Latham, Syn. I II , pi. io3. (3) Spheniscus, nom donné , par Moehring^ aux macareux, et par Brisson, aux manchots j de Sîfm' (coi;i )% ïOME I. 33 5l4 OISEAUX Le Sphénisque du Cap. ( Apt, demersa. Gm. ) Enl. 382 et ioo5. V ^ Noir dessus , blanc dessous , le bec brun , arec une bande blanche au milieu : le mâle a de plus un sourcil blanc, la gorge noire , et une ligne noire dessinée sur la poitrine , et se continuant le long de chaque flanc. Il habite surtout aux environs du Cap , ou il niche dans les rochers (i). La famille des Longipennes ou Grands VOILIERS. Comprend les oiseaux de haute mer, qui, au moyen de leur vol étendu , se sont répandus partout, et que les navigateurs observent dans toutes les plages. On les reconnaît a leur pouce libre ou nul , à leurs très-longues ailes et à leur bec sans dentelures , mais crochu au bout dans les premiers genres , et simplement pointu dans les autres. Leur larynx inférieur n'a qu un muscle propre de chaque côté ; leur gésier est musculeux et leurs cœcums courts. Les PÉTRELS. (Procellaria. Lin.) Ont le bec crochu par le bout, et dont Fextrémité semble faite dîme pièce articulée au resle; leurfi na- rines sont réunies en un tube couché sur le dos de la mandibule supérieure ; leurs pieds n'ont , au lieu de pouce, qu'un ongle implanté dans le talon. Ce sont, de tous les palmipèdes, ceux qui se tiennent (ji) Aptenod, lorquata ne paraît pas Icaucoup diffcrer à^apt. demersa. PALMIPÈDES. 5l5 le plus constamment éloignés des terres ; aussi , quand une tempête approche , sont-ils souvent obli- gés de chercher un refuge sur les écueils et sur les vaisseaux ; ce qui leur a valu le nom d'oiseau de tempête. Celui de pétrel ( petit Pierre ) leur vient de l'habitude de marcher sur Teau en s'aidant de leurs ailes. Ils font leurs nids dans les trous des rochers , et lancent sur ceux qui les attaquent un suc huileux dont il parait qu'ils ont toujours l'estomac rempli. Le plus grand nombre des espèces habite les mers du côté du pôle antarctique. Ou nomme plus particulièrement Pétrels , ceux dont la mandibule inférieure est tronquée. La plus grande espèce , Pétrel géant , Quebranta huessos ou Briseur d'os ( Procell. gigantea , Gm. ) , Lath. , Syn. III, pi. 100, N'habite que les mers australes , et surpasse l'oie en gran- ideur. Son plumage est noirâtre dessus et blanchâtre des- sous. On trouve dans les mêmes mers he Damier j Pétrel du Cap, Pintado j etc. {Proc. Ca- pensis. ). Enl. 964. De la taille d'un petit canard , tacheté en dessus de noir et de blanc, blanc en dessous. Les navigateurs eu parlent souvent. ' Nous voyons quelquefois sur nos côtes Le Pétrel gris-blanc, ( Proc. glacialis, ) Enl. 69. Blanc , à manteau cendré , à bec et pieds jaunes , de la taille d'un gros canard. Il niche sur les côtes escarpées des îles britanniques et de tout le nord. Mais l'espèce la plus connue sur toutes les mers , et plu» particMlièreaient uoîomf^e 5l6 OISEAUX U Oiseau de Tempe'te ( Proc. pelagica) , Bnss. , YI, XIII y I (i). IN'est guère plus grande qu'vine alouette , haute sur jam- bes, toute brune, hors le croupion > qui est blanc. Quand elle cherche uu abri sur les vaisseaux , c'est un signe d'ou- ragan. Nous séparons , avec Brisson j sous le nom de PUFFINS ( PUFFINUS ) (2) , Ceux où le bout de la mandibule inférieure se recourbe vers le bas avec celui de la supérieure , et oii les narines , quoique tubuleuses, s'ouvrent y non point par un orifice commun, mais par deux trous distincts. Leur bec est plus allongé à pro- portion. Le Puffin cendré. ( Proc. piiffinus. Gm. ) Enl. 962. Est cendré dessus , blanchâtre dessous , et a les ailes et la queue noirâtres : sa taille est celle d'un pigeon. Il niche, comme le pétrel gris-blanc, dans les rochers de l'Angle- terre, de l'Ecosse et des îles voisines (3). On juge par les descriptions incomplètes de Forster , qu'il doit y avoir , parmi les nombreux oiseaux des mers An- tarctiques , indistinctement appelés pétrels, deux groupes qui peuvent faire des genres particuliers. Les Pélécats'oÏdes, Lacép. (Halodroma , llîig. ) Qui , avec le bec et les formes des pétrels ou des puffins , auraient la gorge dilatable comme les cormorans , et manque- raient tout-à-fait de pouce comme les albatrosses ( ProceZ/«77rt urinatrix , Gm. ), et (î) La fig. enl. 99"^ , est une espèce voisine, des mers du Sud. (ji) Puffin , nom du macareux , sur les côtes d'Ecosse. (3) Ajoutez procell. ohscura. — Et proc. paci/lca , qui n'est peut-être pas différent du procelL œquinoctialis. Edw. 89, PALMIPÈDES. 5l7 Les Prions . Lacép. (Pachyptila , lllig. ) Qui , semblables d'ailleurs aux pétrels , auraient les narines séparées comme les puffins, le bec élargi à sa base, et ses bords garnis extérieurement de lames comme les canards. ( Les Pétrels bleus , procell. "vittata et cœrulea y Gm. ) (i). Les Albatrosses. ( Diomedea. Lin. ) Sont les plus massifs de tous les oiseaux d'eau. Leur bec , grand , fort et tranchant , a des sutures marquées , et se termine par un groc croc qui y semble articulé ; leurs narines sont en forme de rou- leaux y courts y couchés sur les côtés du bec ; leurs pieds n'ont point de pouce , ni même ce petit ongle qu'on remarque dans les pétrels. Ils habitent tous les mers Australes , vivent de frai de poisson^ de mol* lusques , etc. L'espèce la plus connue des navigateurs ( Diomedea exu^ lans y Lin. ) , enl. 25/ , Est nommée par eux mouton du Cap, à cause de sa gran- deur y de son plumage blanc à ailes noires y et parce qu'elle est surtout abondante au delà du tropique du Capricorne. Les Anglais l'appellent aussi vaisseau de guerre , etc. C'est un grand ennemi des poissons volans. Elle fait un nid de (i) Peut-être sera-t-il à propos de distinguer aussi , lorsqu'on les con- noîtra mieux , les espèces à queue fourchue ( Proc. frei^atta ) Rochef. Antill. pi. iS-x. — Proc.furcata. — Proc. marina. — Proc.fuliginosa, (2) Diomedea , noms anciens de certains oiseaux habftans de l'île de Dioraède , près de Tarente, et que l'on disait accueillir les Grecs, et se jetter sur les Barbares. Quant au mot albatros , je vois que les premiers navigateurs portugais ont appelé les fous, et d'autres oiseaux de mer , a'catros y ou olcaLras. Dampierre a appliqué ce nom au genre actuel j Grew Ta changé en alhltros ^ et Edw. en albatros. Ol8 OISEAUX terre élevé , et y pond des œufs nomBrcux et bons à maîfs-^ ger. On dit sa voix aussi forte que celle de l'âne. On a observé divers albalrosses plus ou moins bruns ou noirâtres; mais on n'a pu encore constater jusqu'à quel point ils forment des variétés ou des espèces distinctes (i). Les Goélands, Mauves , Mouettes. (Larus. L. ) (2). Ont le bec comprimé , allongé , pointu , sa man- dibule supérieure arquée vers le bout, l'inférieure formant en dessous un angle saillant. Leurs narines, placées vers le milieu , sont longues y étroites et per- cées à jour ; leur queue est pleine , leurs jambes as- sez élevées, leur pouce court. Ce sont des oiseaux lâches et voraces , qui fourmillent sur les rivages de la mer , se nourrissant de toute espèce de poissons , de chair de cadavres , etc. Ils nichent dans le sable ou les fentes des rochers , et ne font que peu d'œufs» Lorsqu'ils s'avancent dans les terres , c'est un signe de mauvais temps. 11 s'en trouve plusieurs espèces sur nos côtes ; et, comme leur plumage varie beau- coup avec l'âge, on les a encore multipliées. Buffon nomme Goélands Les grandes espèces qui surpassent la taille àxx canard. L'un des plus grands est (i) Tels senties diom. spadicea, enl. 963. — D. chlororliy^nckos , L.ith. Syn. ÎII. pi. 94. — DtfuUginosa. (a) Larus , nom grec de ces oiseaux; gavia en latin , d'où gabian en provençal 5 en fiançais , on les nomme viauves ou vioueUes de leur nom allemand moewe., goéland , employé pour la première fois par Feuillée , a'esi qu'une torvijp'iwn de leur nom anglais guU , gidl-sni. PALMIPÈDES. 5l9 Le Goéland à manteau noir {Larus marinus et nœvius , Gm. ) , enl. 990 et 266, Qui , d'abord laclieté de blanc et de gris , devient en- suite tout blanc , à manteau noir 5 le bec jaune , avec une tache rouge en dessous ; les pieds rougeâtres. Le Goéland à manteau gris ( Larus glaucus et Lar. ar- gentatus , Gm. ) , enl. 255 y Ne lui cède guère : il n'en diffère que par son manteau cendré-clair. Le jeune est aussi tacheté. Les MArvEs ou Mouettes sont les espèces plus petites. La Mouette à pieds bleus. {Larus cjanorlijnchus , Mejer, ) Enl. 977. Est , dans son dernier âge , d'un beau blanc , à manteau cendré-clair ; les premières pennes de l'aile en partie noi- res , avec des taches blanches au bout j son bec et ses pieds de couleur plombée. Elle vit beaucoup de coquilles. Elle devient quelquefois toute blanche. {Larus eburneus.Gm.) Enl. ha Mouette à pieds rouges, {Larus canuSy Lar ridibundus; Lar.hjbernus'y Lar. atricilla , et Lar. erythropus.Qva. ) Enh 994. Est à peu près semblable à la précédente , excepté qu'elle a, dans son premier âge, le bout de la queue noir, et du noir et du brun sur l'aile : la tête de l'adulte devient brune ou noire au printemps , et reste ainsi tout l'été (enl. 970) ; son bec et ses pieds sont plus ou moins rouges. On l'a nommée, d'après son cri ^ mouette rieuse. La Mouette à trois doigts. { Larus tridactUus , et Lar» rissa. G m. ) Encore fort semblable aux précédentes , se distingue par un pouce très-court et injparfait. Jeune , elle est plus ou moins tachetée de brun ou de noir (enl. SS-j ), 520 OISEAUX On a distingué avec raison des goélands et mouettes ordi- naires j Les Stercoraires , Briss, ( Labres , BufF. (i) , Lestris j Illiger ) , Où les narines membraneuses , plus grandes que dans les autres , reportent l'orifice des narines plus près de la pointe et du bord du bec : leur queue est pointue. Ils poursuivent avec acharnement les petites mouettes pour leur enlever ce qu'elles mangent , et même , à ce que quelques-uns disent ; pour dé- vorer leur fiente. De là leur nom. Le Lahhe à longue queue. {Larus parasiticus. Gm. ) Enl. 762. Est brun-foncé, à gorge noire et cou blanchâtre ; les deux pennes du milieu de la queue excèdent les autres du dou- ble. Il est très-rare ici. Le Lahbe à courte queue. { Larus crepidatus , Gm. ) Enl. 991 , ou mieux Edw. i49« Nous vient un plus peu souvent. Son plumage est brun- noirâtre , onde de brun -fauve ) la base des premières pennes de l'aile blanchâtre. Ces deux espèces vivent surtout dans le nord, comme en général tous les goélands et mouettes , dont on ne voit même pas qu'il se soit trouvé aucun dans les parages an- tarctiques oii les pétrels sont si communs. Les Hirondelles de mer. (Sterna, L. ) (2). Tirent leur nom de leurs ailes excessivement longues et pointues , de leur queue fourchue ^ de leurs pieds courts qui leur donnent un port et un (i) Lah ou lahhe f nom de ces oiseaux parmi les pêcheurs suédois. • (2) Sterna est leur nom anglais, stem ou ler/i , latinisé par Turner , et admis par Gesner. PALMIPÈDES. S^I vol analogues à ceux des hirondelles. Leur bec est pointu, comprimé, droit, sans courbure ni saillie; leurs narines vers la base, oblongues et percées de part en part ; les membranes qui unissent leurs doigts fort échancrées ; aussi nagent-elles peu. Elles volent en tout sens et avec rapidité sur les mers, jetant de grands cris et enlevant habilement de la surface des eaux les mollusques et petits poissons dont elles se nourrissent. Elles s'avancent aussi danâ rintérieur sur les lacs et les rivières. La plus commune au printemps , La grande Hirondelle de mer. ( Sterna hirundo , L. ) Enl. 987. Est dans son état adulte blanclie , à manteau cendré- clair , cylotte noire, hec et pieds rouges^ longue d'un pied. Son envergure en a au moins deux. La petite Hirondelle de mer. ( Sterna minuta L. ) Enl. 996. En diffère par sa taille moindre d'un tiers et par son front blanc. U Hirondelle de mer noire. { St. nigra ^ St. Jîssipes , et St. nœvia. ) Enl. 358 et 924. A la queue moins profondément fourchue. Jeune elle ressemble assez à la précédente , excepté que. son man- teau est tacheté de noir. Adulte , elle est presque toute d'un cendré-noirâtre (i). On pourrait distinguer des autres hirondelles de mer Les NoDDis. Dont la queue n'est pas fourchue et égale presque les (i) Ajoutez stem. Ca^pia, Gm. Sparrni. Cari. lxii. — St. canUaca , siriata et af ricana , Gm. Albin. II. lxxxviii. — Si. leucp'era. Tem. 5^2 - OISEAUX ailes. Ils ont aussi sons leur bec une légère saillie, premier incliee de celle des mauves. On n'en connaît qu'un. Le Noddi noir, oiseau fou , etc. (Sterna stolida ^ L. ) Enl. 997. Brun - noirâtre , le dessus de la tête blanchâtre , cé- lèbre parmi les navigateurs par l'étourderie avec laquelle il vient se jeter sur les vaisseaux (i). Les Coupeurs -d'eau ou Becs -en -ciseaux. ( Rhynchops ^ L. ) Ressemblent aux hirondelles de mer par leurs petits pieds, leurs longues ailes et leur queue four- chue ; mais se distinguent de tous les oiseaux par leur bec extraordinaire , dont la mandibule supé- rieure est plus courte que Taulre , et où toutes deux sont aplaties en lames simples , dont les bords se répondent sans s'embrasser. Ils ne peuvent se nourrir que de ce qu'ils relèvent de la surface de Teau , en volant avec leur mandibule inférieure. On n'en connaît qu'une espèce. ( Rhjnc/wps nigra , L. ) Enl. SSy. ' Blanche, à calotte et manteau noirs, avec une bande blanche sur l'aile et les pennes externes de la queue blanches en dehors. Son bec et ses pieds sont rouges, et il égale à peine un pigeon. Il habite les mers des Antilles. La famille des Totipalmes. A cela de remarquable , que leur pouce est réuni avec les autres doigts dans une seule (1) Le SI. philippensis ( Sonner. , I" Voy. pi. &5 ) , ne paraît pas différer ûu slolida. — Le st.fuscaùa, Lath. Briss. vi. pi. xxr. i, paraît aussi de c€ soiis-geme. PALMIPÈDES. 52.3 membrane , et malgré cette organisation qui fait de leurs pieds des rames plus parfaites 5 presque seuls parmi les palmipèdes , ils se per- chent sur les arbres. Tous sont bons voiliers et ont les pieds courts. Linnœus en faisait trois genres , dont le premier a du être subdivise'. Les Pélicans. (Pelecanus, L. ) Comprenaient tous ceux où se trouve à la base du bec quelque espace dénué de plumes. Leurs na- rines sont des fentes dont l'ouverture est à peine sensible. La peau de leur gorge est plus ou moins extensible , et leur langue fort petite. Leur gésier aminci forme , avec leurs autres estomacs , un grand sac. Ils n'ont que de médiocres ou petits cœcums. Les PÉLICANS proprement dits. ( Onocrotalus , Briss. ^ Pelecanus , Illiger. ) Ont le bec très-remarquable par sa grande longueur, sa forme droite , large et aplatie ïiorizontalement , par le cro- chet qui le termine , enfin par sa mandibule inférieure , dont les branches flexibles soutiennent une membrane nue et dilatable en un sac assez volumineux. Deux sillons régnent sur la longueur, et les narines y sont cachées. Le tour des yeux nu comme la gorge. La queue ronde. ^ Le Pélican ordinaire. {Pelec, onocrotalus , L. ) Enl. 87» Grand comme un cygne, entièrement d*un blanc légè- rement teint de couleur de chair , le crochet du bec rouge comme une cerise , est plus ou moins répandu dans toul (1) Pelecanus et onocrotalus sont deux noms grecs latinisés de cet oiseau. 524 OISEAUX l'ancien monde ; niclie dans les marais ; ne vit que de poissons vivans. Il porte, dit-on, des provisions et de l'eau dans le sac de sa gorge. On n'a point assez déterminé les variations d'âge de cet oiseau , pour que l'énuméralion des espèces de son genre soit assurée (i). Les Cormorans (2). (Phalacrocorax, Briss. , Carbo, Meyer^ ^ Halieus , Illiger. ) Ont le Lee allongé, comprimé, le Lout de la mandibule supérieure crochu et celui de l'inférieure tronquée ; la langue fort petite , la peau de la gorge moins dilatable ; les narines comme une petite ligne qui ne semble pas percée. Le second doigt a l'angle du milieu dentelé en scie. Les Cormorans proprement dits ont la queue ronde de quatorze pennes. Nous en possédons un Le Cormoran. {Pelecanus carho , L. ) Enl. 927^. D'un brun-noir, onde de noir-foncé sur le dos et mêlé de blanc vers le bout du bec et le devant du cou • qua- torze pennes à la queue -, le tour de gorge et les joues blancs dans le mâle, dont l'occiput est aussi huppé. De la taille de l'oie. Il niche dans les trous des rochers ou sur les arbres \ fait trois ou quatre œufs. (1) Je ne vois point de différence entre notre pélican et le pelec. roseus Sonn. P*" Voy. pi. 54. Quant au pelec. manillensis , id. 53. Sonnerat dit lui-même qu'il le croit le jeune âge du roseus. Je ne vois pas non plus de différence entre \efuscus , Edw. gS, et celui de la pi. enl. 965, que l'on cite sous roseus ^ mais qui est bien plutôt semblable au jnaniUensis. — Le philippensis , Briss. vi. pi. 56, est le même individu qui a servi de modèle à celte p). enl. 966 , et l'un et l'autre sont de jeunes onocroLalus. ^ Celui de la pi. gSy , cité aussi son?> Juscus , paraît réellement une espèce. (2) Cormoran , corruption de corbeau marin , à cause de sa couleur noire. C'est en effet, le corbeau aquatique d'Aristote. Phalacrocorax ( corbeau chauve ), nom grec de cet oiseau indique par Pline, mais non employé par Aristote. Celui de carbo ne lui est donné que par Albert , peut-être d'après son nom allemand schavh. 1 I>ÀLMIPÈDES. 52b Le petit Cormoran. (P. Icc. gracuîiis et africanus, Gm. ) Sparm. mus. Caris. III. lxi, et le jeune. Enl. 974. Un peu plus petit, d'un noir plus profond et plusLronzé; point de blanc devant le cou; les plumes au dos plus pointues : est plus rare que le commun (i;. Les Fkégattes. Différent des cormorans par une fjueue fourchue, des pieds courts, dont les membranes sont profondément écliancrées , une excessive envergure , et un bec dont les deux mandi- bules sont courbées au bout. Leurs ailes sont si puissantes, qu'elles volent à des dis- tances immenses de toute terre, principalement entre les tropiques , fondant sur les poissons volans , frappant les fous pour les contraindre à dégorger leur proie. On n'en connaît bien qu'une {Pelecanus aquilus , L. ) Enl. (jGi. A plumage noir , plus ou moins varié de blanc sous la gorge et le cou, à bec rouge. Son envergure a quel- quefois dix et douze pieds (2). Les Fous ou Boubies. (Sula, Briss. , Dysporus, Hlig.) (3). Ont le bec droit légèrement comprimé, pointu, sa pointe un peu arquée ; ses bords denticulés en scie , a dents diri- (i) Pel. cristatus , Olafs. Voy. en Isl. trad. Fr. pi. 44 ? dont peî. punc- tatus , Lalh.; nœvîus , Gm. Sjn. Av. III. pi. 104 , et Sparm. Mus, Caris. pi. 10, ne sont peut-être que des variétés d'âge, me paraît bien voisin du graculus. Ajoutezpe/ec. pygmœus , Pall.App.pl. 1. (2) On a un peu gratuitement élevé au rang d'espèces les pelec. iniaor, Edw. Sog- et leiicocephalus , Buff. Ois. vin. pi. 3o , peut-être même le pelec, pahnerstoni , Latfi. (5) Sula est le nom du fou de Bassan , aux îles de Ferroë , selon Koyer, Ciusius , Exot. 36. Bouhie est leur nom anglais booby ; fou , slupi^Jç. 520 OISEAUX gées en arrière. Les narines se prolongeant en une lîgn« qui va jusqu'auprès de la pointe ; la gorge nue, ainsi que le tour des yeux et peu extensible ; l'ongle du doigt du milieu dentelée en scie ; les ailes bien moindres que les frégatteS; et la queue un peu en coin On les a nommés fous à cause de la stupidité avec laquelle ils se laissent atta- quer par les hommes et les oiseaux, surtout par les frégattes, qui les frappent pour les contraindre à leur abandonner les poissons qu'ils ont péchés. Le plus commun est Le Tou de bassan. { Peîecanus bassanus ^ L. ) Enî. 2y8. Blanc 5 les premières pennes des ailes et les pieds noirs ; le bec verdâtre ; presque égal à l'oie. Son nom vient d'une petite île du golfe d'Edimbourg où il multiplie beaucoup, quoiqu'il ne ponde qu'un œuf par couvée. Il en vient assez souvent sur nos côtes en hiver. Le jeune est brun tacheté de blanc (Enl. 986.) Les autres espèces de fous ne sont pas encore suffisamment déterminées. Les Anhinga. (Plotus,L. ) (1). Sur un corps et des pieds à peu près de cormoran , portent un long cou, une petite tête et un bec droit, grêle et pointu, à bords denticulés ; les yeux et le nu de la face sont d'ailleurs comme dans les pélécanus , dont les anhinga ont aussi les habitudes , nichant comme eux sur les arbres. On en connaît quelques espèces ou variétés des pays chauds des deux Continens. Ils n'excèdent pas la grosseur, du canard , mais leur cou est plus long (2).' (i) Anhinga, nom de ces oiseaux chez lesTopinambous , selon Margrave pîotus ou plaulus en latin signifie pied-plat. Klein l'a employé pour une de ses familles de palmipèdes. Linnœus l'a apliqué aux anhinga. («2) Plotus nichviogastcr p enl. 959. — Enl. 107. — Latham , Syu VI, pi. s6. PALMIPÈDES. 527 Les Paille en queue. (Phaeton^ L.) Vulgai- rement, Oiseaux du Tropicjue, Se reconnaissent à deux pennes étroites et très- longues qu'ils portent à la queue, et qui de loin ressemblent à une paille. Leur tête n'a rien de nu. Leur bec est droit, pointu, denticulé, et médiocre- ment fort; leurs pieds courts et leurs ailes longues; aussi volent-ils très-loin sur les hautes mers , et comme ils ne quittent la Zone-Torride que rarement, leur apparition fait reconnaître aux navigateurs le voisinage du Tropique, A terre , où ils ne vont guère que pour nicher , ils se perchent sur les arbres. On n'en connaît que quelques espèces ou variétés à plumage Liane, plus ou moins varié de noirâtre, et qui ne passent point la taille d'un pigeon (i). La famille des Lamellirosïres A le bec épais , revêtu d'une peau molle plutôt que d'une véritable corne ; ses bords garnis de lames ou de petites dents ; la langue large et charnue , dentelée sur ses bords. Leurs ailes sont de longueur médiocre. Ils vivent plus sur les eaux douces que sur la mer. Dans le plus grand nombre la trachée- artère du mâle est renflée près de sa bifur- cation en capsules de diverses formes. Leur «"''■''■'■'■■• ' ' ' I ...i» (2) Phaëton œihsreus f enl. SGf) et 998. — Phœiiicimis , enl. 979, 5^8 OISEAUX gésier est grand , très-musculeux^ leurs cœcums longs. Le grand genre des Canards. ( Anas , Lin.) Comprend les palmipèdes dont le bec grand et large a ses bords garnis d'une rangée de lames sail- lantes , minces , placées transversalement , qui pa- raissent destinées à laisser écouler Teau quand Foi- seau a saisi sa proie. On les divise en trois sous- genres , dont les limites ne sont cependant pas trop précises. Les Cygnes. ( Cy&nus , Meyer. ) Ont le bec aussi large en avant qu'en arrière , plus haut que large à sa base ; les narines à peu près au milieu de sa longueur j le cou fort allongé. Ce sont les plus grands oiseaux de ce genre. Ils vivent principalement des graines et des racines des plantes aquatiques. Aussi leurs intestins, et surtout leurs cœcums , sont-ils très-longs. Leur trachée n'a point de renflement. Nous en avons deux espèces en Europe. Le QygJie à hec rouge. {Anas olor ^ Gm. ) Enl. 9i5. A bec rouge bordé de noir , chargé sur sa base d'une protubérance arrondie j le plumage d'un blanc de neige. • Les jeunes ont le bec plombé et le plumage gris. C'est cette espèce qui, devenue domestique, fait l'ornement de nos bassins et de nos canaux. La douceur de ses mou- vemens, l'élégance de ses formes, la blancheur éclatante de son plumage , l'ont rendu l'emblème de la beauté et de l'innocence. Il vit également de poissons et de végé- taux j vole très-haut et très- vite , et nage avec rapidité, prenant le vent avec ses ailes , qui lui servent d'ailleurs d'une arme puissante pour frapper ceux qui raltaqueul. PALMIPÈDES. 52Q ïl niclie sur les étangs , dans les joncs , et fait six ou huit œufs gris-verdâtres. Le Ci^ne à bec noir. ( Anas cy^nus ^ Gm.) Edw. i5o. Le bec noir, à base jaune, le corps blanc, teinta de gris jaunâtre, et tout gris dans les jeunes. Celte espèce fort semblable à la précédente pour l'extérieur, s'en distinr gue parfaitement à l'intérieur par sa trachée artère qui se recourbe et pénètre en grande partie dans une cavité de la quille du sternum ; particularité commune aux deux sexes , qui n'a point lieu dans le cigne domestique. On nomme encore celui-ci , mais mal à propos , Cigne sau- vage et Cigne chanteur. Le chant du cigne à sa mort n'est qu'une fable. Le Cigne noir. {Anas plutonia y Sh. an. atrata , Lath.) Katur. mise. pi. io8. Découvert depuis peu à la Nouvelle Hollande j de la taille àvL cigne commun, mais d'un port moins élégant; il est tout noir, excepté les pennes primaires qui sont blanches, et le bec et une peau nue de sa base qui sont rouges (i). On ne peut guère séparer des cignes certaines espèces, à la vérité moins élégantes , mais qui ont le même bec. Plusieurs d'entre elles ont un tubercule sur la base. La plus connue est nommée vulgairement l/Oie de Guinée. '{Anas cjgnoïdes , L. ) Enl. 547» iNous relevons dans nos basses cours, où elle produit aisément avec nos oies. D'un gris-blanchâtre, à manteau gris-brun 5 le mâle se reconnaît au fanon emplumé qui pend sous son bec et au gros tubercule qui surmonte sa base. Une autre espèce beaucoup plus rare , nommée par ses premiers descripteurs (i) Uoie à cravatte {an, Canadensis ; L.) , enl. 346 ^ me paraît aussi im vrai cigne. TOME I, 34 53o OISEAUX L'Oit? de Gambie {Anas GamhensiSj L. ) Lath. syn. 111 ^ p. 2j pi. Ï02. Se fait remarquer par sa taille, par ses liantes jambes, par le tubercule qu'elle porte sur le front , et par les deux gros éperons dont le fouet de son aile est armé. Sou plumage est d'un noir-pourpré. La gorge , le devant et le dessous du corps et l'aile sont blancs (i). Les Oies, ( Anser , Briss. ) Oui le bec médiocre ou court , plus étroit en avant qu'eu arrière , et plus haut que large à sa base -, leurs jambes plus élevées qu'aux canards , et plus rapprochées du milieu du corps , leur facilitent la marche. Plusieurs vivent d'herbes et de graines. Elles n'ont aucun renflement au bas de la trachée , laquelle daûs les espèces connues ne forme non plus aucun repli. Les Oies proprement dites, Ont le bec aussi long que la tête; les bouts des lamelles en garnissent le bord , et y paraissent comme des dents pointues. JJOie ordinaire, {An. anser y L. ) Qui a pris toute sorte de couleurs dans nos basses cours _, vient d'une espèce sauvage, grise à manteau brun, onde de gris , à bec orange , noir à sa base et au bout ( Ans. cinereus , Meyer. ) Enl. 985. Mais il existe une autre espèce fort voisine qui arrive en automne , et se reconnaît à ses ailes plus longues que la queue et à quelques taches blanches au front ; son bec est tout orangé. ( Ans. segetum , Meyer. )Albin. II , 90. Nous voyons aussi assez souvent en hyver I ■ - — — — ■ -^ - (i) Buffon a confondu ceUe oie avec une variété de l'oie d'Egypte y cnl. 982. La figure de Latharn est défectueuse, en ce qu'elle ne muiitre qu'un éperon , et que le casque n''j est point snillant. Jci \ieni encore Voie bronzée {an. mclanolos), enl. gBy, PALMIPÈDES. 53l UOie rieuse. {Anas alhifrons , Gm. ) Èdw. i55. Grise à ventre noir , à front blanc. Le nord des deux continens en produit une troisième espèce. JJOie de Jieige. {An. hjyerborea , Gm.) Blanclie , à bec et pieds rouges , à pennes des ailes noires au bout ; qui s'égare aussi quelquefois lors des grands oura- gans d'hiver dans nos pays tempérés. Les Bernaches (i). Se distinguent des oies ordinaires par un bec plus court , plus menu , dont les bords ne laissent point paraître au-deliors les extrémités des lamelles. Le nord de l'Europe nous envoie en hiver l'espèce si célèbre par la fable qui la faisait naître sur les arbres comme un fruit (anas er/thropus , Gm. , an s. leucopsis , Bechst.) Enl. 855. Son manteau est cendré , son cou noir , son front , ses joues , sa gorge et son ventre blancs ; le bec noir j les pieds gris. Le Gravant (2). {An. hernicla ^ Gm.) Enl. Z^i. Est du même pays. Sa tête , son cou, les pennes de ses ailes sont noirs \ son manteau gris-brun j une tache de chaque côté du haut du cou et le dessous de la queue blancs ) le bec noir ; les pieds bruns. La Bernache armée , Oie d^ Afrique , du Cap,d^Es;j'ptej etc. {An. jE^j'ptîacaj Gm. ) Enl. Syg, 982, 983. Remarquable par l'éclat de ses couleurs et par le petit éperon de ses ailes , appartient aussi à ce sous-genre j on peut l'élever en domesticité , mais elle a toujours du penchant à s'enfuir. (i) Barnacle , nom éco?,sais de ïanser leucopsis , ou bernache propre- pnl dite : klake, en celte langue , signifie une oie. ^ (2) Gravant , corruption de grauent ( canard gris ). y 532 OISEAUX C'est le Chenalopex ou VOie renard^ révéré des anciens Egyptiens à cause de sou attachement pour ses petits (i). Les Canards proprement dits. (Anas, Meyer. ) Ont le bec moins haut que large à sa hase, et autant ou plus large à son extrémité que vers la tète. Les narines plus rapprochées de son dos et de sa hase ; leurs jamhes plus courtes et plus en arrière leur rendent la marclie moins facile qu'aux oies et aux cignes ; ils ont aussi le cou moins long j leur trachée se renfle à sa hifurcation en cap- sules cartilagineuses j dont la gauche est généralement la plus grande. Les espèces de la première division , on celles dont le pouce est bordé d'une membrane , ont la tête plus grosse , le cou plus court , les pieds plus en arrière , les ailes plus petites , la queue plus roide , les tarses plus comprimés , les doigts plus longs , les palmures plus entières. Elles marchent plus mal, vivent plus exclusivement de poissons et d'insectes , et plongent plus souvent. Parmi elles on peut distinguer Les Macreuses ;, A la largeur et au renflement de leur hec. La Macreuse (2). ( Anas nigra. Lin. ) Enl. 972» Toute noire, grisâtre dans sa jeunesse , le hec très-large , garni sur sa base d'une protubérance. Elle vit en grandes troupes, le long de nos côtes, principalement de moules. (i) Geoffroy-Saint-Hiliiire , dans la ménagerie du Museuin d'histoire naturelle, iirt. oie d'Egypte. Ajoutez Van. Magelîanica , eul. 1006. — An. antarctioa , qui en est fort voisin, Mus. Caris. 67. — An. îeucoptera , Brown. 111. l\0. — Anas rit/icoîis et torquaia , Paîl. Spicil. vi. pi. iv. , qui , dit-on , vient aussi jusqu'en Allemagne. — An. Coromandelica , enl. 949 ; gSo. — An. Madagfiscariensis , enl. 770. (ci) Le nom de macreuse vient pei.U-^fre de 00 que cet cisean passe pour un mander iuni|^ie. PALMIPÈDES. 533 La double Macreuse. {Anas fiisca. Lin.) EùL 956. En diffère par une taille plas forte , par une taclie hlanclie sur l'aile j et par un trait blanc sous l'œil. Sa trachée a dans son milieu un renflement circulaire aplati verticalement. La Macreuse à large bec, ( Anas perspicillata. Lin. ) Enl. 995. A du Lîanc à l'occiput et derrière le cou , et la peau nue et jaune de la base de son bec entoure aussi ses yeux. La Nouvelle-Hollande en fournit une espèce maillée , re- tuarquable par un grand fanon cliarnu qui lui pend sous le bec. ( Aîi. lobata. ) Nat. mise. YIH , pi. 255 (i). On peut encore séparer Les Garrots , Dont le bec est court et plus étroit en avant ; et à leur tête , on peut mettre les espèces dont la queue a ses pennes du mi- lieu plus longues j ce qui la rend pointue. Telles sont ' Le Canard de Terre-Neuve ( An. glacialis y Lin. J, enl, 1008 j le jeune mâle ( An. hjemalis ) , enl. 999. Blanc, une tache fauve sur la joue et le côté du cou -, la poitrine, le dos^ la queue , un partie de l'aile noires. C'est, de tous nos canards, celui qui a le bec le plus court. Sa trachée , ossifiée vers le bas , a d'un côté comme cinq vitres carrées, simplement membraneuses, au dessous desquelles elle se renfle en une apsule cosseuse. Le Canard Arlequin ( Anas histrionica, Lin. ) , enl. 798, et la femelle ( Anas minuta ) , 799. Cendré , le mâle bizarrement bigarré de blanc j le sourcil et les flancs roux. (i) Ajoutez Vanas mersa et leiicoccpliala. Voy. de Pall. iracî. ù\ lï , pi. 5 et 6. 534 OISEAUX L'un et l'autre nous vient en hiver ^ mais à des intervalles éloignés. Les Garrots ordinaires ontia queue ronde ou carrée. Le Garrot {An. clangula , Lin.) , enl. 802; le jeune {An. glaiicion y Lin. ) (i)* Blanc; la tête , le dos , la queue noirs; une petite taclie en avant de l'œil et deux bandes à l'aile blanches ; le bec noirâtre. La femelle, cendrée , à tète brune. Il vient par troupes du nord en hiver, et niche quelquefois sur nos étangs. Sa trachée , dans son milieu , a une grosse dilata- tion, dont les arceaux conservent de la mobilité. Elle s'évase singulièrement vers sa bifurcation (2). Les Eideks Ont le bec plus allongé que les garots, remontant plus haut sur le front où il est échancré par un angle de plumes , mais de même plus étroit en avant. UEider. {An, •niollissima,) Enl. 208, 209 (les adultes des deux sexes) Qt an. speclahilis ^Y^àw. i54. Sparm." mus. Caris. 09 (le jeune mâle de trois ans.) Est célèbre par le duvet précieux qu'il fournit et que l'on nomme édredon. Après ces distinctions il reste Les MfLLouiNs. Dont le bec large et plat n'offre d'ailleurs aucune marque notable. IMous en possédons plusieurs dans notre |)ays dont il paraît que les trachées se terminent toutes par des ren- llemens à peu près semblables , formant à gauche une capsule (1) Glaucion , nom grec d'un canard, ainsi appelé à cause de la cou- leur de ses yeux. (2) Ajoutez an, aîheola , enl. 948 , le même qu an. bucephala , Calesb* I, 95. PALMIPÈDES. 535 en partie membraneuse, soutenue par un caclre et clés rami- fications osseuses. Le Miîlouin commun, ( An.ferina, L. et an. rufa, Gm.) Enl. 8o3. Cendré , finement strié de noirâtre , la tète et le haut du cou roux ; le bas du cou et la poitrine bruns ; le bec plombé clair, Niclie quelquefois dans les joncs de nos ' étangs. Sa trachée à peu près d'égal diamètre. Le Miîlouin huppé. ( uén, rufina , L. ) Enl. 928. Noir , le dos brun ^ du blanc aux flancs et à l'aile , la tête rousse, à plumes du sommet relevées en huppe ; le bec rouge. Celte espèce habile les bords de la mer Caspienne , et est quelquefois portée par les vents jusqu'ici. Sa trachée a deux renflemens successifs outre la capsule de la bifurcation. Le Millouinan. [An. marila, L. ) Enl. 1002. La femelle. ^ ( An. frœnata.)Miis. Caris. 58. Cendré , strié de noir , la tête et le cou noir changeant en vert, le croupion et la queue noires, le ventre et des taches à l'aile blancs, le bea plombé j nous vient en hiver du fond de la Sibérie par petites troupes. Sa trachée, très- grosse d'abord , se rétrécit ensuite. Le petit Miîlouin. [An. Njroca, Gm. -, la femelle. An. Africanaj Gm.) Enl. 1000. Brun , la tête et le cou roux , une tache blanche à l'aile, le ventre blanchâtre; un collier brun au bas du cou du mâle. Niclie dans le nord de l'Allemagne j nous arrive rarement. Sa trachée est ventrue au milieu. Le Morillon. [An. Fuligala , L. ) Enl. ïooi ; le jeune, enl. 1007. '^^' Scandiaca. Noir ; les plumes de l'occiput prolongées en huppe ; le ventre et une tache à l'aile blancs ; le bec plombé, U nous 536 OISEAUX vient assez regulièi'ement du nord tous les hivers (1). Les Canards de la deuxième division , dont le pouce n'est point bordé d'une membrane, ont la tête plus mince , les pieds moins larges , le cou plus long , le bec plus égal , le corps moins épais ; ils marchent mieux ; recherchent les plantes aquatiques et leurs graines, autant que les poissons et autres animaux. Il paraît que les renflemens de leurs trachées sont de substance homogène, osseuse et cartilagineuse. On peut aussi établir parmi eux quelques subdivisions et d'abord Les Souchets Sont très-remarquables par le bec long dont la mandibule supérieure ; ployée parfaitement en demi-cvlindre, est élargie au bout. Les lamelles en sont si longues et si minces , qu'elles ressemblent plutùt à des cils. Ces oiseaux vivent des vermis- seaux qu'ils recueillent dans la vase au bord des ruisseaux. Le Soucliet commun. ( An. clypeata , L.) Enl. 971 , 972. Est un très-beau canard à tète et cou verts, poitrine blanche, ventre roux, dos brun, ailes variées de blanc- cendré;, de vert et de brun, etc., qui nous vient au prin- temps. Sa chair est excellente. Le renflement du bas de sa trachée est peu considérable. Il s'en trouve à la Nouvelle Hollande une espèce (an. fasciata ,) Sh. natur. miscell. xvii , pi. 697 , où les bords du bec supérieur se prolongent de chaque coté en un ap- pendice membraneux. Les Tadornes. Ont le bec très-aplati vers le bout ^ relevé en bosse sail- lante à sa base. (i) Ajoutez en espèces étrangères: an. spirwsa , enl. 967, 968. — an. slclkii , Pall. Spic. YI, pi. 5. PALMIPÈDES. S3'J Le Tadorne commun (i). (^n. Tadorna, L.) Enï. 53. Est le plus viyement peint de tous les canards : blanc à tête verte , une ceinture canelle autour de la poitrine , l'aile variée de noir, de blanc, de roux et de vert. Com- mun sur les rives de la mer du nord et de la Baltique , où il nicbe dans les dunes , souvent dans les trous aban- tlonnés par les lapins. Sa bifurcation se renfle en deux capsules osseuses peu différentes. D'autres de ces canards de la deuxième division ont des parties nues à la tête, et souvent aussi une bosse sur la base du bec. Le Canard musqué. {An. moschata , L. ) Enl. 989 , vul- gairement et mal à propos, Canard de Barbarie. Originaire d'Amérique, où on le trouve encore sauvage, et où il se percbe sur les arbres , est maintenant fort mul- tiplié dans nos basses cours à cause de sa grandeur. Il se mêle aisément au canard ordinaire. Sa capsule est très- grande , circulaire , aplatie verticalement _, et toute du côté gauclie. Quelques-uns ont la queue pointue. Le Filet. {An. acuta , L. ) Enl. 954. Le dessus et les flancs cendrés , rayés flnement de noir , le dessous blanc ; la tête tannée , etc. -, la capsule de sa trachée est petite. Dans d'autres, le mâle porte au moins quelques plumes re- levées sur la queue. Le Canard ordinaire. {An. hoschas ^ L. (2). Enl. JJ^,J77- Pi-cconnaissable à ses pieds aurores, à son bec jaune, au beau vert cliangeant de la tête , et du croupion (i) Tadorne , nom de cet oiseau dans Bélon. Buffon , d'après Turner , l'a cru, mais ù tort , le chenalopex , ou vulpanser des anciens. Voyei ci-des- sus à 1 oie d'Égj'pte. (1) Bûo^ojj-, nom groc de la sarcelle. 538 OISEAUX du mâle, etc. Dans nos basses -cours il varie en cou- leur comme tous nos animaux domestiques. Le sauvage, commun dans nos marais ^ niche dans les joncs, les vieux troncs des saules , quelquefois sur des arbres. Sa trachée se termine vers le bas par une grande capsule osseuse. Une variété singulière est Le Canard à bec courbe, i^An. adunca , L.) Il y en a dont la tête est huppée et le bec un peu plus étroit en avant, et qui, venus de l'étranger, s'élèvent dans presque toutes nos ménageries} tels que Le Canard de la Chine. ( An, galericuïata , L. ) Enl. 8o5 et 806. Dont le mâle a de plus des plumes de l'aile élargies et relevées verticalement, et Le Canard de la Caroline, {An. sponsa , L.) Enl. 980 et g8i. Leurs capsules sont de grandeur médiocre et arrondies. D'autres espèces, également étrangères, ont avec le bec des canards des jambes plus hautes mêmes que celles des oies; elles se perchent et nichent sur des arbres (i). Enfin, parmi ceux qui n'ont aucune marque notable, nous possédons, surtout en hiver, Le Chipeau ou Ridenne. ( An. strepera^ L. ) Enl. gSS. Maillé et finement rayé de noirâtre, l'aile rousse, avec une tache verte et une blanche. La capsule de sa trachée est petite. Le Sifjleur. {An. Penelops , h.) Enl. 825 (2). Finement rayé de noirâtre , la poitrine de couleur vi- (i) An. arhorea , enl. 804. — An. autumnalis , 826. — An. viJuata , enl. 808. (2) Penelops, nom grec d'un canard à lêie rousse. (Le siffleur ou lé millouin. ) PALMIPÈDES. 539 neuse, la tête rousse , le front pâle, du blanc, du vert et noir à l'aile ; la capsule de sa trachée est arrondie ^ mé- diocre et fort osseuse (i). Et diverses petites espèces que l'on désigne sous le nom commun de Sarcelles, La Sarcelle ordinaire, {An. querquedula , L. ) £nl. 946; et le vieux mâle ( an. circia). Maillée de noir sur un fond gris , un trait blanc autour et à la suite de l'oeil , etc. Commune sur les étangs , les mares, etc. Sa capsule est un évasement osseux en forme de poire. La petite Sarcelle. {An. crecca , L. ) Enl. 947. Rayée finement de noirâtre , tête rousse , une bande verte à la suite de l'oeil , bordée de deux lignes blan- ches, etc. La capsule est comme un pois (2). Le genre des Harles. (Mergus^ L.) , Comprend les espèces dont le bec plus mince, plus cylindrique que celui des canards, a chaque mandibule armée tout le long de ses bords de petites dents pointues comme celles d'une scie , et dirigées en arrière ; le bout de la mandibule supérieure est crochu. Leur port et même leur plumage sont à peu près ceux des canards proprement dits ; mais leur gésier est moins musculeux, leurs intestins et leurs cœcums plus courts. (i) Ajoutez : An. cana et casarca, Brown. 111. ^i, 42. — An. pcacilorhyn-' cha , Indian. Zool. pi. XIV. — Liejensen {an. Atnericana) enl. gSS. — Le marec ( an. hahaniensis ) Catesb. gS. (2) Aj. An. discors , enl. 966 et 4 >-r^ V** .'jm^j ^f- -«Cf ■ 1ç *>-*»