HA HER TT IE . HAE Fi Hi Lee AIRE pa ñ FR HE th CHU DUT HHMERNT SHNA SR R rs a ARE Het AIN AR HE NREIPNEE ÉHHFRIE M4 Noter RURE mp re: DiHHHELENENES HR HÉDIAR rt CHE Fi . tte ni qu lise tetes piesee s hé “rdentre ÉARRRNRTIATETERE D APM TENUE Fins #? hrs Glrrs orreeté rer fs ue # HE : DER HER =: . pur 5 SR HAAHHÉE: HE ÉÉÉRUTES siens #: + per HER ee HHHI À rèbephérires ; ? HT RE EEE + } ar ta HET 1 cris: dirt He HAE prof: Diapo EH piginnnres ent Hoi 2 HE Srenrss #64 + darts * t # 4 pére vor ‘+ . + HRRRRRtE Hi L Morte jire por rre fi rene HHÉER ft ue DRE Se HERO RRREN HA He fi D ro 0 0 1e 6, 6er cor à © . 3: = x RER nes PSS a de Kiirer % Hi pi Le 4 HOHONE # . 514 une haut CC - 2 où en. + pe PE CRC GE inf en done 1 © Le 0 1 de En md HARVARD UNIVERSITY LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÛLOGY GIFT OF THOMAS BARBOUR US . É "CLS EL) LES ARACHNIDES. AVEC UN ATLAS, PAR M. ANT. DUGÈS, Professeur à la faculté de Médecine de Montpellier, correspondant de l'Academie des Sciences, ET PAR M. MILNE EDWARDS, Membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire Naturelle. ANNINNNNINNNIN D ( VA Va Va VA Va VA Va Va Va Va Vars L 3 N° | =: S N< AY YANN : Le) LS AY Y D'après SON ryimsation. & (@ 27 NES Sal Cor DSTI 92e NL CTI IE CT CZ ” 4 ee ; SC ne, x te. 0 : ü L É nes dd NL ET eu PP RL 2e à 'e | DISTRIBUÉ 1e, ee * pe : “ ia + Le + D'APRÈS SON ORGANISATION, M Va 4 POUR SERVIR DE BASE A L'HISTOIRE amet DES ANIMAUX, FN À s. fé "FT = # PA en “À 3 ? GEORGES. CUVIER. | hé, 5 de -# EDITION ACCOMPAGNÉE DE PLANCHES GRAVÉES, à < L | LES TYPES DE TOUS LES GENRES, LES CARACTÈRES DISTINCTIFS DES DIVERS GROUPES ET LES MODIFICATIONS DE STRUCTURE SUR LESQUELLES REPOSE CETTE CLASSIFICATION ; PAR LA UNE RÉUNION DE DISCIPLES DE CUVIER, MM. Audouin, Blanchard, Deshayes, Alcide D'Orbigny, Doyere, Dugéil Laurillard , Milne Edwards, Roulin et Valencieunes. L 2 (OA! SD © Ke d « PARIS | . FORTIN, MASSON E LIBRAIRES, Successeurs de C d, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, N. I. Imprimé chez Paul Renouard, Rue Garancière, n. 5. APR 4 .1947 IBRARX L AT dd. . 1 FERA. APT MAMON AN, CELUI OCEAN + Les LA LE RÉGNE ANIMAL DISTRIBUEÉ D'APRÈS SON ORGANISATION. LES ARACHNIDES. ? à A ET LM OR pe ERP LISLVSI99000000900000000900000009UVI0VUIYIsuuguuv DEUXIÈME CLASSE DES ANIMAUX ARTICULÉS ET POURVUS DE PIEDS ARTICULÉS. LES ARACHNIDES (ARACHNIDES) Sont, ainsi que les Crustacés, dépourvues d'ailes (“), e: ne sont point pareillement sujettes à changer de forme, #2 4 , . ou n éprouvent pas de métamorphoses, mais de simples (a) PL r.fig. 1. 4 LES ARACHNIDES. mues. Elles ont aussi leurs organes sexuels éloignés de l'extrémité postérieure du corps, et situés, à l'exception de ceux de plusieurs mâles, à la base du ventre (*); mais elles diffèrent de ces animaux, ainsi que des insectes, en plusieurs points. De même que dans ceux-ci, leur corps offre à sa surface des ouvertures ou fentes transverses (?), nommées séiomates (1), destinées à l'entrée de l'air, mais en tres petit nombre (huit au plus, plus communément deux) et uniquement situées à la partie inférieure de l’ab- domen. La respiration d’ailleurs s'opère, soit au moyen de branchies aériennes, ou faisant l'office de poumons, renfermées dans des poches (°) dont ces ouvertures for- ment l'entrée, soit au moyen de trachées (2) rayonnées. Les organes de la vision ne consistent qu'en de simples petits yeux lisses, groupés de diverses manières lors- qu’ils sont nombreux (*). La tête, ordinairement confon- due avec le thorax, ne présente, à la place des anten- nes, que deux pièces articulées, en forme de petites ser- res didactyles ou monodactyles (°) qu'on a mal-à-propos comparées aux mandibules des insectes et désignées de (x) Désignation vague et impropre, et soupirail, spiraculum. que l’on pourrait remplacer par celle de (2) Voyez, pour ces organes respiratoi- preumostome , bouche à air, ou celle de res, les généralités de la classe des insectes. (a) PL r. fig. 7, 8, etc. (&) PI. 2. fig. 2. (c) PL 4. fig. 4. (d) PI 4. fig. 4. (e) PL 2. fig. 4. LES ARACHNIDES. 5 même, se mouvant en sens contraire de celles-ci, ou de haut en bas , coopérant néanmoins à la manducation, et remplacées dans les Arachnides dont la bouche est en forme de siphon ou de sucçoir, par deux lames pointues, servant de lancettes (1). Une sorte de lèvre (/abium, Fab.) ou plutôt de languette , produite par un prolongement pectoral, deux mächoires (*) formées par l'article radical du premier article de deux petits pieds ou palpes (2), . A L_ ou par un appendice ou lobe de ce même article, une pièce cachée sous les mandibules, appelée langue sternale (x) Des chélicères ou antennes-pinces : c’est ce qui résulte évidemment de leur comparaison avec les antennes intermé- diaires des divers Crustacés, et notamment de ceux de l’ordre des Pæcilopodes. Il n’est donc pas rigoureusement vrai que les Arachnides n’aieut point d'antennes, ca- ractère négatif qu’on leur avait, jusqu’à nous, exclusivement attribué. (2) Ils ne diffèrent des pieds proprement dits que par leurs tarses, composés d’un seul article, et ordinairement terminés par un petit crochet ; ils ressemblent, en un mot, aux pattes ordinaires des Crustacés, Voyez, ci-après, les généralités du premier ordre. Ces mâchoires et ces palpes paraïs- sent correspondre aux mandibules palpi- gères des Décapodes, et aux deux pieds antérieurs des Limules. Dans les Faucheurs (a) PI. 2. fig. x, 4et 8; pl. 3. fig. 1, etc. ou Phalangium, les quatre pieds suivans ont, à leur origine, un appendice maxil- laire, de sorte que ces quatre appendices sont les analogues des quatre mâächoires des animaux précédens. Dans une Mono- graphie des espèces de ce genre, propres à la France, et publiée long-temps avant les Mémoires de M. Savigny sur les animaux sans vertèbres, j'avais décrit ces parties. D’après ces observations et les précédentes, il est facile de ramener la composition de ces animaux au même type général qui ca- ractérise tous les animaux articulés, à pieds articulés. Les Arachnides ne sont donc pas des sortes de Crustacés sans tête, ainsi que l’avait dit ce savant, si exact et si ad- mirable d’ailleurs dans ses observations anatomiques, et dont il a été, paur le mal- heur des sciences naturelles, une déplora- ble victime. 6 LES ARACHNIDES. par M. Savigny (description et figure du Phalangium copticum), et qui se compose d’unesaillie en forme debec, produit de la réunion d’un très petit épistome ou chape- ron, terminé par un labre très petit,triangulaire, et d’une carène longitudinale inférieure, ordinairement très ve- lue (*); voilà ce qui, avec les pièces appelées mandibules, constitue généralement, à quelques modifications près, la bouche de la plupart des Arachnides. Le pharynx (1) est placé au-devant d’une saillie sternale (?) qu’on a con- sidérée comme une lèvre, mais qui, d’après sa situation immédiate en arrière du pharynx et l'absence de palpes, est plutôt une languette. Les pieds (°), ainsi que ceux des insectes, sont communément terminés par deux cro- chets, et même quelquefois par un de plus, et tous an- nexés au thorax (ou plutôt céphalothorax), qui, un petit nombre excepté, n'est formé que d'un seul article, et très souvent intimement uni à l'abdomen. Cette der- nière partie du corps est molle ou peu défendue dans la plupart. (1) Je n’ai jamais vu, ainsi que M. Straus, qu'il n’a aperçu que les extrémités latérales qu’une ouverture, quoique M. Savigny en de la fente, son milieu se trouvant caché admette deux; je pense que c’est l'effet par la langue, dont la face antérieure est d’une illusion optique, provenant de ce épaissie dans sa partie moyenne. (a) PI 5. fig. 2, etc. (&) PI. 4. fig. 4, etc. (e) PL r. 6g, 1, 3,4, etc. LES ARACHNIDES. 7 Envisagées sous le rapport du système nerveux (‘), les Arachnides s’éloignent notablement des Crustacés et des insectes; car si l’on en excepte les Scorpions, qui, à raison des nœuds ou articles formant leur queue, ont quelques ganglions de plus, le nombre de ces renflemens des deux cordons nerveux est de trois au plus; et, même dans ces derniers animaux, n'est-il, tout compris, que de sept. La plupart des Arachnides se nourrissent d'insectes, qu'elles saisissent vivans, ou sur lesquels elles se fixent, et dont elles sucent les humeurs. D'autres vivent en pa- rasites, sur des animaux vertébrés. Il en est cependant que l’on ne trouve que dans la farine, sur le fromage, et même sur divers végétaux. Celles qui se tiennent sur d’autres animaux s'y multiplient souvent en grand nombre. Dans quelques espèces, deux de leurs pattes ne se développent qu'avec un changement de peau, et en général, ce n'est qu'après la quatrième ou cinquième mue au plus, que les animaux de cette classe deviennent propres à la génération. (1) (r) Nous avons vu, d’après les observa- sieurs fois de peau; car les chenilles muent tions recueillies sur les Argules par Jurine ordinairement quatre fois avant de passer fils , qu’ils n’acquièrent cette faculté qu’a- à l’état de chrysalide, qui est une cinquième près la sixième mue. Ce fait s'applique mue. L’insecte ne devient parfait qu’au aussi aux insectes lépidoptères, et proba- bout d’une autre : voilà donc six mues. blement à d’autres insectes changeant plu- (a) PI. 2. fig. 8 et pl. 3 fig. 1, . CE o0® 00000000000000000000PULVOLLVO0VLLLUI0U00UIO . # Lt : + . DIVISION _ DES ARACHNIDES, EN DEUX ORDRES. | _ Les unes ont des sacs pulmonaires (1), un cœur ‘avec des vaisseaux bien distincts, et six à huit yeux lisses. Elles composeront le premier ordre, celui des ARACHNIDES PUL- MONAIRES. # " Les autres respirent par des trachées, et ne présentent int d'organes de circulation, ou, si elles en ont, cette _cireulation n’est Re" complète. Les trachées se parta- 0 _ #6}, JNNNSN © —— © —— — + 0 (r) Sacs renfermant des’ branchies aé— que j'ai distinguées de ces derniers organes riennes ou faisant l'office de poumons, et par la dénomination de preumo-branchies, ARACINIDES, 2 10 PULMONAIRES. gent près de leur naissance en divers rameaux, et ne forment pas, comme dans les insectes, deux troncs s'éten- dant parallèlement dans toute la longueur du corps, et recevant l'air de ses diverses parties, par des ouvertures (ou stigmates) nombreuses. [ei on n’en voit bien distincte- ment que deux au plus, et situées près de la base de l’abdo- men (1). Le nombre des yeux lisses est de quatre au plus. Ces arachnides formeront notre deuxième et dermier ordre, celui des ARACHNIDES TRACHÉENNES. Les Pycnogonides n'offrent aucun stig- mate, et sembleraient , sous ce rapport, se rapprocher des derniers Crustacés, tels que les Dichélestions, les Cécrops et autres En- tomostracés suceurs. M. Savigny leur trouve plus d’affinité avec les Lœmodipodes, dont cependant ils s’éloignent beaucoup, tant par l’organisation buccale que par les yeux et par les pattes. Nous pensons néanmoins que, par l’ensemble de leurs caractères, ils appartiennent plutôt à la classe des arachnides , et qu’ils avoisinent surtout les phalangium , avec lesquels divers auteurs les ont rangés. Nous croyons aussi qu’ils pour- raient respirer par la surface de leur peau. Il faut, au surplus, attendre que l’anato- mie nous aitéclairés à cet égard, + LE PREMIER ORDRE DES ARACHNIDES, LES PULMONAIRES, (PULMONARIÆ.— Unogata. Fab.) Nous présente, ainsi que nous l'avons dit, un système de circulation bien prononcé (* et des sacs pulmonaires, toujours placés sous le ventre (*), s’'annonçant à l'extérieur par des ouvertures ou fentes transverses (stigmates), tan- tôt au nombre de huit, quatre de chaque côté, tantôt au nombre de quatre ou de deux. Le nombre des yeux lis- ses est de six à huit (1)(°), tandis que, dans l'ordre suivant, (1) Les tessarops de M. Rafinesque n’au- qu'il n'a point aperçu les latéraux. Voyez raient que quatre yeux; mais je présume le sous-genre Erèse. (a) PL 3. fig. 11. PL 4. fig. x et2. () PL 2. fig. 8. (c) PL, 2. fig. 1, 3. PL. 5. Gg. 14. etc. 42. ARACHNIDES PULMONAIRES. il n'y en a tout au plus que quatre, le plus souvent que deux , quelquefois même très peu apparens ou nuls. L'or- gane respiralgire est formé de petites lames (*). Le cœur estun gros vaisseau qui règne le long du dos et donne des branches de chaque côtéet en avant (1). Les pieds sont constamment au nombre de huit(”). Leur tête est toujours confondue avec le thorax, et offre à son extrémité anté- rieure et supérieure deux pinces (#andibules des auteurs, chelicères ou antennes-pinces de Latreille) (°), terminées par deux doigts, dont l'un mobile; ou par un seul en forme de crochet ou de griffe, et toujours mobile (2). La bouche se compose d'un labre (Foy. les généralités de la classe), de deux palpes, simulant quelquefois des bras ou des serres de deux ou quatre mâchoires, formées, lorsqu'il (1) Suivant M. Marcel de Serres (Mé- moire sur le vaisseau dorsal des insectes), le sang, dans les aranéides et les scorpions, se porterait d’abord aux organes respira- toires, et de là, par des vaisseaux parti- culiers, aux diverses parties du corps. Mais, à en juger d’après les rapports qu'ont ces animaux avec les crustacés, cette circulation parait devoir s'effectuer en sens contraire. Voy. le Mémoire de M. Tréviranus sur (a) PL 2. fig. 8 c. PL 4. fig. 5. etc. l'anatomie des araignées et des scorpions. (2) Ces pièces sont formées d’un pre- mier article très graud et ventru, dont un des angles supérieurs , lorsque la pince est didactyle, forme le doigt fixe, et d’un se- cond article, celui qui forme le doigt op- posé et mobile, ou le crochet, lorsqu'il n'y a qu’un doigt. Dans ce dernier cas, comme relativement à divers crustacés , j'emploierai le mot de griffe. (2) PL 1. fig. 1. etc. (c) PL 2. fig. 8 a. PL. 3. fig. 1 a. etc. R: ARACHNIDES PULMONAIRES. 15 n'y en a que deux, par l’article radical de ces palpes, et de plus, lorsqu'il y en a quatre, par le même article de la première paire de pieds, et d’une languette d’une ou de deux pièces (1) (‘). En prenant pour base la diminution progressive du nombre des sacs pulmonaires et des stig- mates, les scorpions, où il est de huit, tandis que les autres arachnides n’en offrent que quatre ou deux, de- vraient former le premier genre de cette classe et dès- lors notre famille des pédipalpes, à laquelle il appar- tient, devrait précéder celle des fileuses (1). Mais ces dernières arachnides s'isolent en quelque sorte, à raison des organes sexuels masculins, de la griffe ou crochet de leurs serres frontales, de leur abdomen pédiculé et de ses filières, et de leurs habitudes; les scorpions d’ailleurs (1) Celle des scorpions parait se com- poser de quatre pièces, en forme de trian- gle allongé et pointu, et dirigées en avant ; mais les deux latérales sont évidemment formées par le premier article des deux pieds antérieurs, et peuvent être considé- rées comme deux mâchoires analogues aux deux premières. On voit par les mygales, les scorpions, etc. , que les palpes sont di- visés en six articles, dont le radical, dans les autres aranéides, se dilate intérieure- ment et en avant, pour former le lobe maxilliforme, Ce lobe même, dans quelques espèces, s'articule à sa base, et devient ainsi un appendice maxillaire de ce même article. Si on fait abstraction de cet article le palpe n’en offre que cinq, et tel est le mode de supputationle plus général. Dans les scorpions, le doigt mobile des pinces forme, ainsi que dans les serres des crus- tacés, le sixième article. (2) Dans mon ouvrage sur les familles naturelles du règne animal, je commence par les pédipalpes. Mon ami, M. Léon Du- four, pense aussi que les scorpions doivent être mis en tête. (a) PL. 3. fig. 1-3. PI. 5. fig. 2 à. PI. 8. fig. 34. 3 c. cte. "1 # 2 F d'A # 14 FAMILLE DES FILEUSES. paraissent former une transition naturelle des arach- nidés pulmonaires à la famille des faux-scorpions, la première de l'ordre suivant. Nous commencerons done, ainsi que nous l’avions fait, par les arachnides fileuses. La première famille des ARACHNIDES PULMONAIRES, celle DES FILEUSES OU ARANËIDES, ( ARANEIDES ) Se compose du genre des ARAIGNÉES (Aranea, Lin. ). Elles ont des palpes en forme de petits pieds, sans pince au bout, terminés au plus dans les femelles, par un petit crochet (‘) et dont le dernier article renferme ou porte dans les mâles divers appendices plus ou moins compli- qués (”), servant à la génération (1). Leurs se res fron- L . Î + ce me = RE A (1) D’après toutes les observations qu’on a recueillies sur le mode d'accouplement des aranéides, je suis toujours porté à croire que ces appendices sont les organes de la copulation, J’ai vainement cherché à dé- couvrir, sur la base du ventre d’une grande mygale mâle conservée dans de la liqueur, (@) Plz,fg: zh, re. quelques organes particuliers(c). 11 ne faut pas toujours juger d’après l’analogie: c’est ainsi que les organes sexuels des femelles des gloméris, des jules et autres chilogna- tes, sont situés près de la bouche, fait dont on ne trouve pas un second exemple. (2) "PL rMgxet 16. (c) Voyez néanmoins PI. 1. fig. 1 à 1/. et 12. L.d h. 0 FAMILLE DES FILEUSES. 15 tales (mandibules des auteurs) sont terminées par un crochet mobile replié inférieurement, ayant en dessous, près de son extrémité toujours très pointue, une petite fente, pour la sortie d’un venin renfermé dans une glande de l'article précédent (*). Les mâchoires ne sont jamais qu'au nombre de deux (*). La languette est d’une seule pièce, toujours extérieure et située entre les mâchoires, soit plus ou moins carrée, soit triangulaire ou semi-cir- culaire (°. Le thorax (1) ayant ordinairement une im- pression en forme de V, indiquant l'espace occupé par la tête, est d’un seul article, auquel est suspendu en ar- rière, au moyen d'un pédicule court, un abdomen mo- bile et ordinairement mou; il est muni dans tous, au- dessous dé l'anus, de quatre à six mamelons, charnus au bout, cylindriques ou coniques, articulés, très rappro- chés les uns des autres et percés à leur extrémité d’une e petits trous (2), pour le passage des fils (x) L'expression de céphalo-thorax se- vient qu’au prothorax ou au premier seg- rait plus rigoureuse et plus juste; mais n'é- tant pas usitée, je n’ai pas cru devoir m’en servir. Je n’emploierai pas non plus celle de corselet, quoique généralement admise, parce que, dans son application aux colé- optères, aux orthoptères , ete., elle ne con- . (a) PL 2. fig. r. 4. 6. 7 et 8. (c) PL 2. fig. 8 et pl. 4. fig. 4. c. ment thoracique. (2) Ces trous sont sur le dernier article, qui est souvent rentré. Si on le presse for- tement, on enfait sortir, du moins dans plusieurs espèces, de très petites papilles percées au bout, et qui sont les filières pro- (8) PL. 2. fig. 8. b; PL 4. fig. 4. bb’. 16 FAMILLE DES FILEUSES. soyeux d'une extrême ténuité, partant des réservoirs in- térieurs (“). Les pieds, de formes identiques, mais de grandeurs variées, sont composés de sept articles, dont les deux premiers forment les hanches, le suivant la cuisse, le quatrième (1) et le cinquième la jambe, et les deux autres le tarse: le dernier est terminé par deux crochets ordinairement dentelés en peigne, et dans plu- sieurs par un de plus, mais plus petit etsans dentelures (°). Le canal intestinal (° est droit; il a d’abord un premier estomac composé de plusieurs sacs; puis, vers le milieu de l'abdomen, une seconde dilatation stomacale, entou- rée du foie. Suivant les observations de M. Léon Dufour (Ænnal, des Scienc.physiq., tome vr), celui-ci occupe la majeure partie de la capacité abdominale, et se trouve immédiatement enveloppé par la peau. Il est d’une con- sistance pulpeuse, formée de petits grains (2)(*), dont les conduits excréteurs particuliers se réunissent en plu- sieurs Canaux hépatiques, versant dans le tube alimen- pres. Quelques naturalistes pensent que les est une espèce de rotule. deux petits mamelons situés au milieu des (2) Le foie des scorpions se compose de quatre extérieurs ne fournissent point de lobules pyramidaux et fascicnlés, ce qui soie. semble annoncer une organisation plus (x) Cetarticle, ou le premier de la jambe avancée. (a) PL fig. 4. et fig. 9-13. (è) PI. 1. fig. x à. d. d'et fig. 1 d. 14. (e) PL3. fig. 1 hi. et fig. 4. 5. 6. et 7. (d)-PL 3. fig. 9. FAMILLE DES FILEUSES, 17 taire le produit de la sécrétion (‘). Au milieu-de sa face supérieure est une ligne enfoncée, où se loge le cœur, et qui divise cet organe en deux lobes égaux. Sa forme varie comme celle de l'abdomen, suivant les espèces; ain- si son contour est festonné dans l'épéire soyeuse. Dans ce sous-genre, ainsi que dans la lycose-tarentule, sa sur- face est recouverte d’un enduit d’un blanc de chaux , fen- dillé en aréoles, qui s’aperçoivent même aisément, à tra- vers la peau glabre de plusieurs espèces; on les voit obéir au mouvement de systole et de diastole du cœur. Les individus des deux sexes lancent souvent par l'anus une liqueur excrémentitielle, composée d’une partie d’un blanc laiteux et d'une autre noire comme de l'encre. Le système nerveux (*) se compose d'un double cor- don, occupant la ligne médiane du corps, et de ganglions qui distribuent des nerfs aux divers organes. M. Dufour n’a pu déterminer le nombre et les dispositions de ces ganglions; mais, d'après la figure qu'a donnée de ce sys- tème Tréviranus (7’eber deninnern, bau des arachniden tab. 5, fig. 45), le nombre des ganglions ne serait que de deux. Les observations de celui-ci suppléeront encore à celles de M. Dufour, relativement à l'organe de cireu- (a) PI. 5. fig. 6 et 7.e. (6) PI. 2. fig. 8, et pl. 3. fig. 1. 7#. n, ARACHNIDES. 3 # > « + à : A ? 1 | LA ‘ 1 | ARACHNIDES PULMONAIRES. d lation (‘qui, suivant lui, ne paraît consister qu'en un simple vaisseau dorsal, ainsi que par rapport aux testi- cules et aux vaisseaux spermatiques, sur lesquels il n'a 4 aucune donnée. La région dorsale de l'abdomen offre dans plusieurs _ aranéides, notamment dans celles qui sont glabres ou eu velues, des points enfoncés ou ombilics, dont le nombre et la disposition varient. M. Dufour a reconnu que ces petites dépressions orbiculaires étaient détermi- nées par l'attache des muscles filiformes qui traversent le foie (*), et qu'il a aussi observés dans les scorpions. Les cavités pulmonaires, au nombre d’une ou de deux paires, s'annoncent à l'extérieur par autant de taches jaunâtres ou blanchäâtres, placées près de la base du ven- tre, immédiatement après le segment, qui, au moyen d’un filet charnu, unit l'abdomen avec le thorax. Chaque bourse pulmonaire est formée par la superposition d'un grand nombre de feuillets triangulaires, blancs, extré- mement minces, qui deviennent confluens autour des stigmates, dont le nombre est le même que celui des sacs pulmonaires. Lorsqu'il y en a quatre, une sorte de pli ou vestige d'anneau, existant même dans ceux où il n’y (a) PI, 3. fig. vr. 12. 13 et pl. 4. fig. 1 et 2. (2) PL 4. fig. 3. rw nd, 5 + wi FAMILLE DES FILEUSES. 19 + en a que deux , et placé immédiatement après eux , forme une ligne qui sépare les deux paires. (*) LA Les aranéides femelles ont deux ovaires bien dis- tincts (*) logés dans une espèce de capsule formée par " le foie. N’étant point fécondés, ils paraissent composés St Æ L #4 d'un tissu spongieux, comme floconneux, et constitué par l’agglomération de corpuscules arrondis, à peine sensibles, qui sont les germes des œufs. À mesure que la fécondation fait des progrès, la grappe formée par ces œufs (1) devient moins serrée, et on voit qu'ils sont in- sérés latéralement sur plusiers canaux. Leur grande analogie avec les ovaires du scorpion fait présumer au même observateur qu'ils forment des mailles aboutissant à deux oviductes distincts, qui débouchent dans une même vulve. La configuration de celle-ci varie beau- coup: tantôt c'est une fente longitudinale bilabiée, com- me dans la micrommate argelasienne, tantôt elle est abritée par un opercule prolongé et terminé en manière de queue, comme dans l'épéire-diadème, ou bien elle se présente sous la forme d'un tubercule. (x) Voyez sur leur développement et celui du fœtus le beau travail de M. Hérold. (a) PL 1. fig. 1 a. 1g.; pl 2. fig. 8dd’'ee’;etpl.4 fig. 4-8. (b) P1. 2. fig. 8g. 20 ARACHNIDES PULMONAIRES. A l'égard des veux lisses (*), il remarque qu'ils brillent dans l'obscurité comme ceux des chats, et que les ara- néides ont vraisemblablement la faculté de voir de jour et de nuit. | L’abdomen des aranéides se putréfie et s'altère telle- ment après la mort, que ses couleurs et même sa forme sont méconnaissables. M. Dufour est parvenu, au moyen d'une dessiccation très prompte, et dont il indique le pro- cédé, à remédier, autant que possible, à cet inconvé- nient. Selon Réaumur, la soie subit une première élabora- tion dans deux petits réservoirs ayant la figure d'une larme de verre, placés obliquement, un de chaque côté, à la base de six autres réservoirs, en forme d'intestins, situés les uns à côté des autres, recoudés six ou sept fois, partant un peu au dessous de l’origine du ventre, et ve- nant aboutir aux mamelons par un filet très mince (*). C'est dans ces derniers vaisseaux que la soie acquiert plus de consistance et les autres qualités qui lui sont propres; ils communiquent aux précédens par des bran- ches, formant un grand nombre de coudes et ensuite (a) PI. 2. fig. 1. 2 et 3. (b) PL 4. fig. g et 12. FAMILLE DES FILEUSES. 21 divers lacis (1). Au sortir des mamelons, les fils de soie sont gluans ; il leur faut un certain degré de dessiccation où d'évaporation d'humidité, pour pouvoir être em- ployés. Mais 1l paraît que lorsque la température est pro- pice, un instant suffit, puisque ces animaux s’en servent tout aussitôt qu'ils s'échappent de leurs filières. Ces flo- cons blancs et soyeux que l’on voit voltiger au printemps et en automne, les jours où il y a eu du brouillard, et qu'on nomme vulgairement fils de la Vierge, sont cer- tainement produits, ainsi que nous nous en sommes as- suré en suivant leur point de départ, par divers jeunes aranéides, et notamment des épéires et des thomises; ce sont principalement les grands fils qui doivent servir d'attache aux rayons de la toile, ou ceux qui en compo- sent la chaîne, et qui devenant plus pesans à raison de l'humidité, s'affaissent, se rapprochent les uns des autres, et finissent par se former en pelotons; on les voit sou- vent se réunir près de la toile commencée par l'animal, et où il se tient. Il est d’ailleurs probable que beaucoup de ces aranéides n'ayant pas encore une provision assez abondante de soie, se bornent à en jeter au loin de sim- ples fils. C'est, à ce qu'il me paraît, à de jeunes lycoses (1) Voyez, sur le même sujet, Tréviranus. 29 2 ARACHNIDES PULMONAIRES. qu'il faut attribuer ceux que l’on voit en grande abon- dance, croisant les sillons des terres labourées, lorsqu'ils réfléchissent la lumière du soleil. Analysés chimique- ment, ces fils de la Vierge offrent précisément les mêmes caractères que la soie des araignées ; ils ne se forment donc point dans l'atmosphère, ainsi que l'a conjecturé, faute d'observations propres ou ex visu, un savant dont l'autorité est d’un si grand poids, M. le chevalier de La- marck. On est parvenu à fabriquer avec cette soie des bas et des gants; mais ces essais n'étant point suscepti- bles d’une application en grand, et étant sujets à beau- coup de difficultés, sont plus curieux qu'utiles. Cette ma- tière est bien plus importante pour les aranéides. C'est avec elle que les espèces sédentaires, ou n’allant point à la chasse de leur proie, ourdissent ces toiles (1) d’un tissu plus ou moins serré, dont les formes et les positions varient selon les habitudes propres à chacune d'elles et qui sont autant de pièges où les insectes dont elles se nourrissent, se prennent ou s'embarrassent. À peine s’y trouvent-ils arrêtés, au moyen des crochets de leurs tarses, que l’aranéide, tantôt placée au centre de son ré- seau ou au fond de sa toile, tantôt dans une habitation (1) Celles de quelques aranéides exoti- tits oiseaux, et opposent même à l’homme ques sont si fortes, qu’elles arrêtent de pe- une certaine résistance. FAMILLE DES FILEUSES. ” 25 particulière située auprès et dans l’un de ses angles, ac- court, s'approche de l’insecte, fait tous ses efforts pour le piquer avec son dard meurtrier, et distiller dans sa plaie un poison qui agit très promptement; lorsqu'il op- pose une trop forte résistance, ou qu'il serait dangereux pour elle de lutter avec lui, elle se retire un instant afin d'attendre qu'il ait perdu de ses forces ou qu'il soit plus enlacé; ou bien, si elle n’a rien à craindre, elle s'em- presse de le garrotter en dévidant autour de son corps des fils de soie, qui l'enveloppent quelquefois entière- ment et forment une couche, le dérobant à nos regards. Lister avait dit que des araignées éjaculent et lancent leurs fils, de la même facon que les porcs-épics lancent leurs piquans , avec cette différence qu'ici ces armes, sui- vant une opinion populaire, se détacheraient du corps tandis que, dans les araignées, ces fils, quoique poussés au loin, y restent attachés. Ce fait a été jugé impossible, Nous avons cependant vu des fils sortir des mamelons de quelques thomises, se diriger en ligne droite, et for- mer comme des rayons mobiles, lorsque l'animal se mouvait circulairement. Un autre emploi de la soie, et commun à toutes les aranéides femelles, a pour objet la construction des coques destinées à renfermer leurs œufs. La contexture et la forme de ces coques est diver- sement modifiée selon les habitudes des races. Elles sont généralement sphéroïdes; quelques-unes ont la forme 24 ARACHNIDES PULMONAIRES. d'un bonnet ou celle d’une timbale; on en connaît qui sont portées sur un pédicule, ou qui se terminent en massue. Des matières étrangères, comme de la terre, des feuilles, les recouvrent quelquefois, du moins partielle- ment; un tissu plus fin, ou une sorte de bourre ou de duvet, enveloppe souvent les œufs à l'intérieur. Ils \ sont libres ou agglutinés, et plus ou moins nombreux. Ces animaux étant très voraces , les mâles pour éviter toute surprise, et n'être pas victimes d'un desir préma- turé, ne s'approchent de leurs femelles, à l'époque des amours, qu'avec une extrême méfiance et la plus grande circonspection. [ls tätonnent souvent long-temps avant que celles-ci se prêtent à leurs caresses; lorsqu'elles s’y déterminent, ils appliquent alternativement, avec une grande promptitude, l'extrémité de leurs palpes, sur le dessous du ventre de la femelle, font sortir, à chaque contact, et comme par une espèce de ressort, l'organe fécondateur, contenu dans le bouton formé par le der- nier article de ces palpes, et l'introduisent dans une fente située sous le ventre, près de sa base, entre les ouver- tures propres à la respiration; après quelques courts instans de repos, le même acte se renouvelle plusieurs fois. Voilà l’accouplement d'un petit nombre d'espèces et de la division des orbitèles. On ne lira pas sans éprouver un vif intérêt, ce qu'a écrit sur ce sujet le sa- vant qui a le plus approfondi l’histoire de ces animaux, FAMILLE DES FILEUSES, es le célèbre M. Walckenaer, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et dont je m'honore d’être un ancien ami. L'appareil de la génération des mâles, ou du moins présumé tel, est ordinairement très com- pliqué et très varié, formé des pièces écailleuses, plus ou moins crochues et irrégulières, et d’un corps blanc, charnu , sur lequel on aperçoit quelquefois des vaisseaux d'une apparence sanguine, et que l’on regarde comme l'organe fécondateur proprement dit; mais dans les arachnides à quatre sacs pulmonaires, et dans quelques autres de la division de celles qui n’en ont que deux, le dernier article des palpes des mêmes individus n'offre qu’une seule pièce cornée, en forme de crochet ou de cure-oreille , sans la moindre ouverture distincte (. Quoique Müller et d'autres aient eu tort, relativement à quelques entomostracés , de placer les organes sexuels masculins sur deux de leurs antennes, il n’en est pas moins vrai que les parties considérées comme analogues dans les aranéides, sont très différentes de celles que l’on observe aux antennes de ces crustacés, et que l’on ne conçoit pas quelle pourrait être leur destination, si on leur refuse celle-ci. (1) (1) Elles seraient au moins des organes excitateurs. (a) PI. 1, fig. 14,e*e, et fig. re. Voyez aussi les figures particulières de chaque genre. ARACHNIDES, 4 26 ARACHNIDES PULMONAIRES. D'après les expériences d’Audebert, qui nous a donné une histoire des singes, digne des talens de ce grand peintre, il est prouvé qu'une seule fécondation peut suf- fire à plusieurs générations successives; mais, comme dans tous les insectes et autres classes analogues, les œufs sont stériles si les deux sexes ne se sont pas réunis. L’accouplement, dans nos climats, a lieu depuis la fin de l'été jusqu’à la fin de septembre. Les œufs pondus les premiers éclosent souvent avant la fin de l'automne; les autres passent l’hiver. On a remarqué que les femelles de quelques espèces de lycoses ou d’araignées-loups dé- chirent la coque des œufs, lorsque les petits doivent venir au mondé. Les nouveau-nés grimpent sur le dos de leur mère et s'y tiennent pendant quelque temps. D'autres aranéides femelles portent leurs cocons sous le ventre, ou veillent à leur conservation, en se fixant au- près d'eux. Les deux pattes postérieures ne se dévelop- pent, dans quelques petits, que quelques jours après leur naissance. Îl en est qui, à la même époque, sont rassem- blés pendant quelque temps en société et paraissent filer en commun. Leurs couleurs alors sont souvent plus uni- formes, et le naturaliste qui aurait peu d'expérience pourrait multiplier mal-à-propos les espèces. L'un de nos collaborateurs pour l'Encyclopédie méthodique, M. Amédée Lepelletier de Saint-Fargeau, a observé que FAMILLE DES FILEUSES, 97 ces animaux Jouissaient , ainsi que les crustacés, de la fa- culté de régénérer les membres perdus. J'ai constaté qu'une seule piqüre d’aranéides de moyen- ne taille fait périr notre mouche domestique dans l’es- pace de quelques minutes. Il est encore certain que la morsure de ces grandes aranéides de l'Amérique méri- dionale, qui y sont connues sous le nom d’Araignées crabes et que nous rangeons dans le genre mygale, donne la mort à de petits animaux vertébrés, tels que de petits oiseaux, comme des colibris, des pigeons, et peut pro- duire dans l'homme un accès violent de fièvre; la piqüre même de quelques espèces de nos climats méridionaux a été quelquefois mortelle. L'on peut donc, sans adopter toutes les fables que Baglivi et d'autres ont débitées sur le compte de la tarentule, se méfier, surtout dans les pays chauds, de la piqüre des aranéides et particulière- ment des grosses espèces. Diverses espèces d'insectes du genre Sphex de Linnæus saisissent des aranéides, les percent de leur aiguillon et les transportent dans les trous où elles déposent leurs œufs, afin qu’elles servent de pâture à leurs petits. La plupart de ces animaux pé- rissent à l’arrière-saison , mais il en est qui vivent plu- sieurs années, et de ce nombre sont les mygales, les lycoses et probablement plusieurs autres. Quoique Pline dise que les phalangium sont inconnus en Italie, nous 28 ARACHNIDES PULMONAIRES. présumons néanmoins que ces dernières aranéides et d’autres grandes espèces ne faisant point de toile, de même encore que les galéodes ou solpuges, sont les ani- maux que l’on désignait collectivement de la sorte, et dont l'on distinguait plusieurs espèces. Telle était aussi l'opinion de Mouffet qui a figuré (Theatr. insect., p. 219) comme une espèce de phalangium une lycose ou une mygale de l’île de Candie. Lister, qui a, le premier, le mieux observé les ara- néides dont il était à portée de suivre les habitudes, celles de la Grande-Bretagne, a jeté les bases d’une dis- tribution naturelle , et dont celles qu'on a publiées de- puis ne sont pour la plupart que des modifications. La connaissance plus récente de quelques espèces particu- lières aux pays chauds, telles que l’'araignée maçconne, décrite par l'abbé Sauvages, et de quelques autres ana- logues, l'emploi des organes de la manducation , intro- duit dans la méthode par Fabricius, une étude plus précise de la disposition générale des yeux et de leurs grandeurs respectives, celle encore des longueurs rela- tives des pattes , ont contribué à étendre cette classifi- cation. M. Walckenaer est entré à cet égard dans les plus petits détails, et il serait difficile de découvrir une espèce qui ne trouvât sa place dans quelqu'une des cou- pes qu'il a établies. I] existait cependant un caractère \ FAMILLE DES FILEUSES, 29 dont on n'avait point généralisé l'application, la pré- sence ou l'absence du troisième crochet du bout des tarses. M. Savigny nous a présenté, sur ce point de vue, une nouvelle méthode, mais dont je ne connais qu'un simple apercu. (’oyez Walck., Faune franc., note ter- minant le genre tte.) (1) M. Léon Dufour, qui a publié d’excellens mémoires sur l'anatomie des insectes, qui a fait un étude spéciale de ceux du royaume de Valence, où il en a découvert plusieurs espèces nouvelles, et auquel la botanique n’est pas moins redevable, a donné une attention particulière aux organes respiratoires des aranéides, et c’est d’après lui que nous les partagerons en celles qui ont quatre sacs pulmonaires ( et à l'extérieur quatre stigmates, deux de chaque côté et très rapprochés), et en celles qui n’en ont que deux (2) °. Les premières, qui embrassent l’ordre (1) Nous n'avons eu connaissance des nualion de notre travail, et revenir sans observations de M. Savigny sur lesaranéides faisant partie de l'explication des pianches d'histoire naturelle du grand ouvrage sur l'Égypte, que long-temps après la rédac- tion de notre article relatif aux mêmes ani- maux. Ne pouvant interrompre la conti- (a)P]. 2, fg.2; pl. 4.fig. 4; pl.5, fig.4b, etc. cesse sur ce que nous avons déjà rédigé, nous exposerons succinctement la distribu- tion méthodique des aranéïdes proposée par M. Savigny, dans un supplément. (2) Section des araignées territèles de la première édition de cet ouvrage. (b) PL6, fig. re, et suiv. & * os l ARACHNIDES PULMONAIRES. des aranéides Théraphoses de M. Walckenaer, et quel- ques autres genres de celui qu'il désigne collectivement sous la dénomination d’araignée, n’en composent d'après notre méthode, qu'un seul, celui DE MYGALE. : (MYGALE. ) (PL x, pl. 5, pl. 6, fig. 1.) Leurs yeux sont toujours situés à l'extrémité antérieure du thorax et ordinairement très rapprochés ”. Leurs chélicères et leurs pieds sont robustes. Les organes copulateurs des mâles sont toujours saillans et souvent très simples”. La plupart n’ont que quatre filières‘, dont les deux latérales ou extérieures, et situées un peu au-dessus des deux autres, plus longues, de trois articles, sans compter l'élévation formant leur pédoncule. Elles se fabriquent des tubes soyeux , leur servant d'habitation, et qu’elles cachent, soit dans des terriers qu'elles ont creusés, soit sous des pierres, des écorces d’ar- bres ou entre des feuilles. Les théraphoses de M. Walckenaer formeront une première division (a) PL2, fig. 1;pl. 5,fig.14,2c,3a,4 a; pl.6, fig. 1 b, (6) Pl.1, fig.1e;pl.5,fig.2e,4e. (c) PL 2, fig. 8 k; pl. 4, Gg. 4; pl. 5, fig. 26, 4 d; pl. 6, fig. 1 d. mA | 24 FAMILLE DES FILEUSES. 31 ayant pour caractères : quatre (1) filières, dont les deux intermédiaires et inférieures ordinairement très courtes et dont les deux extérieures très saillantes (a). Crochets des chélicères repliés en dessous, le long de leur carène ou tranche inférieure, et non en dedans ou sur leur face interne. Huit yeux dans tous (le plus souvent groupés sur une petite éminence, trois de chaque côté, formant, réunis, un triangle renversé, et dont les deux supérieurs rapprochés ; les deux autres disposés transversalement au mi- lieu des précédens). (2) La quatrième paire de pieds , et ensuite la première, sont les plus lon- gues, la troisième est la plus courte. (c) Ici les palpes sont insérés à l’extrémité supérieure des mâchoires, de sorte qu'ils paraissent être composés de six articles, dont le premier, étroit et allongé, avec l’angle interne de l'extrémité supérieure saillant, fait l’of- fice de mâchoire (d). La languette est toujours petite et carrée. Le dernier article des palpes des mâles est court, en forme de bouton, et portant à son extrémité les organes sexuels{e). Les deux jambes antérieures des mêmes individus ont une forte épine ou ergot à leur extrémité infé- rieure(/). Tels sont les caractères DES MYGALES proprement dites. (MYGALE. Walck.) (Planche r.) Les unes n’offrent point à l’extrémité supérieure de leurs chélicères , (1) J'ai aperçu, dansles atypes (*), des ves- tiges de deux autres mamelons, ceux qui, (a) PI. 2, fig. 2 k; pl. 4, fig. 4e; pl 6, (b) PI. 2, fig. 1 ; pl. 5, fig.1 4,20, fig. 1 à. 4e; pl. 6, fig. 1 à. (e) PL 1, fig. re, 1e; pl. 5 fig. 24,4 a; (d) PL 2, fig. 8; pl. 5, fig. 2 #, 8,c, pl. 6, fig. ra. 3; 4b,b, c. (e) PL. 1, fig 14,1e; pl 5, fig. 2e. (A) PL 1, fig. ré. (*) PI. 5, fig. a b, Le 32 ARACHNIDES PULMONAIRES. immédiatement au-dessus de l’insertion de la griffe ou crochet qui les termine, une série transverse d’épines ou de pointes cornées et mobiles, disposées en manière de rateau (a). Les poils qui garnissent le dessous de leurs tarses forment une brosse épaisse et assez large, débordante, et ca- chant ordinairement les crochets (4). Les organes sexuels masculins consis- tent en une seule pièce écailleuse et terminée en une pointe entière, ou sans échancrure ni division ; tantôt elle a presque la forme d’un cure- oreille (M. de Le Blond, Latr.); tantôt, et c’est le plus souvent , elle res- semble à une larme batavique, ou globuleuse inférieurement, elle se ré- trécit ensuite, pour se terminer en pointe et former une espèce de crochet arqué. Cette division se compose des espèces les plus grandes de la famille, et dont quelques-unes, dans l’état de repos, occupent un espace circulaire de six à sept pouces de diamètre , et saisissent quelquefois des colibris et des oiseaux-mouches. Elles établissent leur domicile dans les gerçures des arbres, sous leur écorce, dans les interstices des pierres ou des ro- chers, ou sur les surfaces des feuilles de divers végétaux. La cellule de la Mygale aviculaire a la forme d’un tube, rétréci en pointe à son extrémité postérieure. Elle se compose d’une toile blanche , d’un tissu serré, très fin, demi transparent et semblable en apparence à de la mousseline. M. Goudot m’en a donné une qui, développée, avait environ deux déci- mètres de long, sur près de six centimètres de large, mesurée dans son plus grand diamètre transversal. Le cocon de la même espèce avait la forme et la grandeur d’une grosse noix. Son enveloppe , composée d’une soie, de la même nature que celle de son habitation, était formée de trois couches. Il parait que les petits y éclosent et y subissent leur première mue. Ce naturaliste m’a dit en avoir retiré d’un seul une centaine ( Voyez mon Mémoire sur les habitudes de l’araignée aviculaire, dans le recueil de ceux du Muséum d’hist. nat., tom. vitr, pag. 456). Cette mygale (Aranea avicularia ; Lin., Kléem., insect. XI et XIJ, mâle.) dans les aranéides de la division suivante, peu apparens, je n’ai pas cru devoir en tenir sont placés entre les quatre extérieurs et compte. très visibles; mais comme ici ils sont tres (a) Planche 5, fig. r. (8) PL. 5, fig. mb rc; tt & ré, r'f. FAMILLE DES FILEUSES. 23 est longue d’environ un pouce et demi, noirâtre , très velue , avec l’ex- trémité des palpes, des pieds el les poils inférieurs de la bouche rou- geâtres. L’organe génital des mâles est creux à sa base , et finit en pointe allongée et très aiguë. L'Amérique méridionale et les Antilles fournissent d’autres espèces, qui y sont connues des colons français , sous le nom d’araignees-crabes. Leurs morsures passent pour être très dangereuses. Les grandes Indes en ont aussi une espèce très grande ( M. fasciata ; Seba, Mus. , I, LxIx, 1; Walck., Hist. des aran., IV,1, fem.). On reçoit aussi du Cap de Bonne- Espérance une espèce presque aussi grande que laviculaire. Une autre de la même division, la M. Valencienne ( Valentina), a été trouvée dans les lieux arides et déserts de Moxenta, en Espagne, par M. Dufour, qui l’a décrite et figurée dans le cinquième volume des Annales des sciences physiques, publiées à Bruxelles. M. Walckenaer en a fait connaitre une autre de cette péninsule (M. calpeiana ) qui a deux éminences au-dessus des organes respiratoires. Ces deux espèces forment un petit groupe particulier, ayant pour caractère, crochets des tarses saillans ou à dé- couvert. (1) Dans les mygales suivantes (2), l’extrémité supérieure du premier article des antennes-pinces présente une série d’épines articulées et mobiles à leur base, d’après les observations de M. Dufour, et formant une sorte de raleau. (a) Les tarses sont moins velus en dessous que dans la division précédente, et leurs crochets sont toujours découverts(2). Les mâles d’une espèce , les seuls que j'aie vus, ont leurs organes copulateurs moins simples que ceux des espèces précédentes. La pièce écailleuse et principale renferme dans une cavité inférieure un corps particulier, semi-globuleux , et se termi- nent en une pointe bifide. (3) (c) oo oo (1) Voyez, pour ces espèces et les sui- vanles, ainsi que pour les autres genres de celte famille, les articles correspondans de la seconde éditi.n du nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, que nous avons traités avec étendue. (a) PI. 2, fig. 1. ARACHNIDES, (2) PL 1, fig. r à. (2) Le G. crenize, Cteniza, Latr., Fam. natur. du règne animal. - (3) M. Dufour me contredit à cet égard. J’ai de nouveau vérifié le fait, et je me suis convaincu que je ne m'étais pas trompé. Peut-être que les individus qu’il a examinés n’offraient point ce caractère. (c) PL 1, fig re. 5 31 ARACHNIDES PULMONAIRES. Ces espèces se creusent, dans les lieux secs et montueux , situés au midi des contrées méridionales de l’Europe et de quelques autres pays, les galeries souterraines, en forme de boyau, ayant souvent deux pieds de profondeur, et tellement fléchies, selon M. Dufour, qu’on en perd sou- vent la trace. Elles construisent à leur entrée , avec de la terre et de la soie, un opercule mobile (a), fixé par une charnière, et qui , à raison de sa forme, parfaitement adaptée à l’ouverture, de son inclinaison, de son poids naturel et de la situation supérieure de la charnière , ferme de lui- même et d’une manière très juste , l’entrée de l'habitation, et forme ainsi une trappe, que l’on a de la peine à distinguer du terrain environnant. Sa face intérieure est revêtue d’une couche soyeuse, à laquelle Panimal s’ac- croche, pour attirer à lui cette porte et empêcher qu’on ne l’ouvre. Si elle est un peu béante, on est sûr qu’il est daris sa retraite. Mis à découvert par une scission , pratiquée dans le conduit, en avant de son issue, il reste stupéfait et se laisse prendre sans résistance. Un tube soyeux , ou le nid proprement dit, revêt l’intérieur de la galerie. Le savant précité est d'avis que les mâles n’en creusent point. Outre qu’il ne les à jamais rencontrés que sous des pierres, ils lui paraissent moins favorisés sous le rapport des organes propres à ces travaux ( Voyez son beau Mémoire, ayant pour titre: Observations sur quelques arachnides quadripulmonaires). Sans pronon- cer à cet égard, nous présumons avec lui que notre Mygale cardeuse (My- gale carminans, Nouv. dict. d’hist. nat., 2° édit., article MYGALE) n’est que le mâle de l’espèce suivante ; cependant M. Walcken2er en doute. La Mygale maconne(b) (M. cæœmentaria, Lair.; Araignée maconne, SAUY., Hist. de l’Acad. des scienc., 1758, pag. 26; Araignee mineuse, Dorthès, Transact. lin., Soc. II, 17, 8; Walck., His. des aran., fasc., IL, x; Faun. franc., arach. IT, 4; Dufour, Annal. des sc. phys., V, LxxIn, 6) fe- melle est longue d’environ huit lignes, d’un roussâtre tirant sur le brun et plus ou moins foncé, avec les bords du corselet plus pâles. Les chélicères sont noirâtres, et ont chacune en dessus , près de Particula- tion du crochet, cinq pointes, dont l’interne plus courte. L’abdomen est gris de souris, avec des mouchetures plus foncées. Le premier ar- ticle de tous les tarses est garni de petiles épines ; les crochets du dernier ont un ergot à leur base, et une double rangée de dents aiguës. Les fi- lières sont peu saillantes, Suivant M, Dufour { Annal. des sc. phys., V, LXXIII, 4), le mâle présumé, dont j'ai fait une espèce, sous le nom de M. cardeuse, diffère de l'individu précédent par ses pattes plus lon- (a) PL x, fig. to. {b) PL 1, fig. set 14, FAMILLE DES FILEUSES. 5 59 gues, par les crochets des tarses dont les dents sont une fois plus nom- breuses , mais dépourvues d’ergots, et par ses filières plus courtes. Mais un caractère plus apparent est la forte épine terminant en dessous les deux jambes antérieures. Cette mygale se trouve dans les départemens méridionaux de la France , situés sur les bords de la Méditerranée, en Espagne, elc. La M. pionniere ( M. fodiens, Walck., Faun. franc. , arach., IL, 1, 2; M. Sauvagesii, Dufour., Ann. des sc. phys., V, LXXIIL, 3; Aranea Sauva- gesii, Ross.) femelle, est un peu plus grande que celle de l’espèce précé- dente, d’un brun roussâtre clair et sans taches. Les filières extérieures sont longues. Les quatre tarses antérieurs sont seuls garnis de petites épines; tous ont un ergot au bout, et leurs crochets n’offrent qu’une dent, située à leur base. Les chélicères sont plus fortes et plus incli- nées que celles de la M. maçonne; les pointes du rateau sont un peu plus nombreuses ; la première articulation offre, en dessous, deux ran- gées de dents. Le mâle est inconnu. Cette espèce se trouve en Toscane et en Corse. Le Muséum d'histoire naturelle possède un petit bloc de terre, où l’on voit quatre de ses nids, disposés en un quadrilatère ré- gulier. M. Lefèvre, si zélé pour les progrès de l’entomologie , et qui a fait tant de sacrifices pour cette science, a rapporté de la Sicile une nouvelle espèce de mygale, dont le corps est entièrement d’un brun noirâtre. Le mâle n'offre point à l’extrémité des jambes antérieures cette forte épine qui parait généralement propre aux individus du même sexe des autres mygales. On trouve à la Jamaïque une autre espèce (M. nidulans), représentée, ainsi que son nid, par Brown, dans son Histoire naturelle de la Jamaï- que, pl. XLIV, 3. Là , les palpes sont insérées sur une dilatation inférieure du côté externe des màchoires, et n’ont que cinq articles". La languette, d’abord très petite (atype(”) ), s’allonge et s’avance ensuite entre les mâchoires (‘), et ce caractère devient général. Le dernier article des palpes des deux sexes est allongé et (a) PI 5, fig. 20,3, 4b; pl 6, fig. 1e. (6) PI, 5, fig. 2 à. (e) PI, 5, fig. 3, 48; pl. 6, fig. 1e. 56 ARACHNIDES PULMONAIRES. aminci en pointe vers le bout. Les mâles n'ont point de fort er got à l'extrémité de leurs deux jambes antérieures. LES ATYPES (ATYPUS. Latr. — Oletera. Walck.) (PL. 5, fig. 2.) - Ont une très petite languette, presque recouverte par la portion in- terne de la base des mâchoires (a), et les yeux très rapprochés et groupés sur un itubercule. () | L’Atype de Sulzer (c)(Atypus Sulzeri, Latr., Gener. crust. et insect., E, v, 2, mâle ; Dufour, Ann. des scienc. physiq., V, LXXIH, 6; Aranea pi- cea, Sulz ; Oletere atype, Walck., Faun. franc., arachn., IL, 3) a le corps entièrement noirâtre et long d’environ huit lignes. Le thorax est pres- que carré, déprimé postérieurement, renflé, élargi et largement tron- qué par devant, ce qui lui donne une forme très différente de celle qu'offre cette partie du corps dans les mygales. Les chélicères (d) sont très fortes, et leur griffe a en dessous, près de la base, une petite émi- nence en forme de dent. Le dernier article des palpes du mâle est pointu au bout. L’organe génital donne inférieurement naissance à une petite pièce demi transparente, en forme d’écaille, élargie et inégalement bi- dentée au bout, avec une petite soie ou cirrhe, à l’une de ses extrémités. Cette espèce se creuse, dans les terrains en pente et couverts de gazon, un boyau cylindrique, long de sept à huit pouces, d’abord cylindrique, ‘ incliné ensuite, où elle se file un tuyau de soie blanche, de la même forme et des mêmes dimensions. Le cocon est fixé avec de la soie et par les deux bouts, au fond de ce tuyau. On la trouve aux environs de Paris, de Bordeaux, et M. de Bazoches a observé près de Séez une variété qui est constamment d’un brun clair. (a) PI. 5, fig. 2 2. (&) PI..5, fig. 2c. (co) PL 5, fig. a. (d) PI, 5, fig. 1 d. FAMILLE DES FILEUSES. 57 M. Milbert, correspondant du Muséum d'histoire naturelle, a décou- vert aux environs de Philadelphie une autre espèce (4typus rufipes) toute noire, avec les pattes fauves. Le LES ERIODONS (ERIODON. Latr. — Missulena. Walck.) (P1.5, fig. 3.) Diffèrent des atypes par leur languette allongée , étroite, s’avançant entre les mâchoires (a), et par leurs yeux disséminés sur le devant du thorax: (4) La seule espèce connue (Eriodon occatorius, Latr.; Missulena occatoria, Walck., Tabl. des aran., pl. IL, 11, 12) est longue d’un pouce, noirâtre, et propre à la Nouvelle-Hollande, d’où elle a été apportée par Péron et M. Lesueur. (1) Notre seconde et dernière division générale des aranéides quadripulmonaires ou mygales, nous présente des caractè- res communs aux ériodons, comme d’avoir la languette pro- longée entre les mâchoires, les palpes composés de cinq ar- ticles ; mais les griffes des chélicères sont repliées sur leur face interne (°), leurs filières sont au nombre de six (‘), leur (x) Dans un premier mémoire de M. Dalman sur les insectes renfermés dans le succin, ce célèbre naturaliste mentionne (pag. 25) une araignée qui lui parait de- voir former un nouveau geure (chalinura). Les yeux sont portés sur un tubereule anté- rieur très élevé, et quatre d’entre eux, dont (a) PL 5, fig. 3. (c) PL 5, fig. 4 à. les deux antérieurs sont très grands et rapprochés, occupent le centre, Les filiè- res extérieures sont fort allongées. Il sem- blerait, d’après ce caractère, que cette ara- néide avoisinerait les mygales ou quelque autre genre analogue, (6) PI, 5, fig. 3 a (d) PL. 6, fig. 1 d. 33 ARACHNIDES PULMONAIRES. première paire de pattes, et non la quatrième, est la plus lon- gue de toutes (*) , la troisième est toujours, d’ailleurs, la plus courte. Quelques-unes dè ces arachnides n'ont que six yeux (*). Le nombre des sacs pulmonaires ne permet point d’éloigner les sous-genres de cette division des précédens, et comme ils nous conduisent aux drasses, aux clothos, aux sé- gestries, sous-genres n'offrant que deux sacs pulmonaires , l’ordre naturel ne nous permet point de passer des mygales aux lycoses et autres aranéides chasseuses ou vagabondes. Les mygales sont de véritables araignées-tapissieres, et c’est en effet dans cette division qu'on avait anciennement placé la- raignée aviculaire de Linnæus. | Cette seconde division comprend les deux sous-genres suUivans. LES DYSDÈRES, (DYSDERA. Latr.) (PL 5, Gg. 4.) Qui n’ont que six yeux et disposés en fer en cheval, avec l'ouverture en devant (c); dont les chélicères sont très fortes el avancées, et dont les mà - choires sont droites, et dilalées à l’insertion des palpes (4). (1) (1) Dysdera erythrina Latr. (e); Waï'ck, des scienc. phys., V,LAXI11,7; Ararea ru- Tab, des aran., V, 49, 50; Dufour, Ann. Jipes Fab.; Disdera parvula, Dufour, ibid. (a) PL 5, fig. 4a, et pl. £, fig.1a. (8) PL 4, fige 4 c. (c) PI, 5, fig. 4c. (dj PL 5, fig. 4 4. (e) PL. 5, fig. «. FAMILLE DES FILEUSES, 39 LES FILISTATES, (FILISTATA. Latr.) (PE 6, fig: 1.) Qui ont huit yeux, groupés sur une petite élévation à l’extrémité anté- rieure du thorax (a); les chélicères petites , et les mâchoires (2) arquées au côté extérieur el environnant la languette en manière de cintre. (1) Nous passons maintenant aux aranéides n'ayant qu'une paire de sacs pulmonaires et de stigmates (*). Toutes nous offrent des palpes à cinq articles (‘), insérés sur le côté ex- térieur des mâchoires, pres de leur base, et le plus souvent dans un sinus; une languette avancée entre elles, soit pres- que carrée , soit triangulaire ou semi-circulaire, et six ma- melons ou filières à l'anus (*). Le dernier article des palpes des mâles est plus ou moins ovoiïde, et renferme le plus sou- vent, dans une excavation, un organe copulateur compliqué et très varié (f); rarement (ségestrie) est-il à nu. A l'exception d’un petit nombre d'espèces, rentrant dans le genre mygale, elles composent celui (1) Filistata bicolor, Latr. ; Waick., Faun. les palpes courbes, avec les organes sexue!s franç., arachn, VI, 1-3. On trouve à la situés à l'extrémité du dernier article, et Guadeloupe une espèce de moyenne lailie, terminés par un crochet grèle et arqué en dont le mâle a les pattes longues et grèles, maniere de fancille. (a) PL6,fg 12. (4) PL6, fig re. (c)PI. 5, fig.'r 0, d. (4) PL 8, fig. 3 c, d, cte. “(e) PL », fig. 14, 9; pl. 8, fig. 39, etc. (SZ) PL 8, fig. 3 d; pl. 9, fig. Ge, cte. x 40 ARACHNIDES PULMONAIRES. D'ARAIGNÉE, (aRANEA) de Linnæus, ou d’Æraneus de quelques auteurs. Une première division comprendra les ARAIGNÉES SÉDEN- TAIRES. Elles font des toiles, ou jettent au moins des fils, pour surprendre leur proie, et se tiennent habituellement dans ces pièges ou tout auprès, ainsi que près de leurs œufs. Leurs yeux sont rapprochés sur la largeur du front, tantôt au nombre de huit, dont quatre ou deux au milieu , et deux ou trois de chaque côté (*), tantôt au nombre de six. (*) Les unes, qui, dans leur marche, se portent toujours en avant, et que nous nommerons, pour cela , RECTIGRADES. ourdissent des toiles et sont toujours stationnaires ; leurs pieds sont élevés dans le repos; tantôt les deux premiers et les deux derniers, tantôt ceux des deux paires antérieures, ou les quatrièmes et les troisièmes sont les plus longs. Les yeux ne forment point par leur disposition générale un seg- ment de cercle ou un croissant. | On peut les diviser en trois sections: la première celle des TUBITÈLES ou TAPISSIÈRES, a les filières cylindriques, rapprochées en un faisceau di- rigé en arrière (c) ; les pieds robustes, et dont les deux premiers ou les . deux derniers et vice versa, plus longs dans les unes, et dont les huit pres- que égaux dans les autres. Nous commencerons par deux sous-genres qui, sous le rapport des mâchoires, formant un cintre autour de la languette (d), se rapprochent (a) PL 7, fig. rc, etc. (d) PL 5, fig. 32. (e) PL 5, fig 10. (2) PL 6, fig. 2e; pl. r, fig. 1 2. FAMILLE DES FILEUSES,. AA des filistates et s’éloignent des suivans. Les yeux sont toujours au nom- bre de huit, disposés quatre par quatre sur deux lignes transverses (a). Le premier, celui DE CLOTHO (CLOTHO. Walck. — Uroctea. Dufour.) (PI. 6, fig. 2.) Est des plus singuliers. Ses chélicères sont fort petites , peu suscepti- bles de s’écarter, ce qui rapproche ce sous-genre du dernier, et sans dentelures ; les crochets sont très petits (4); par la forme courte du corps et ses longues pattes, il a l’aspect des araignées-crabes ou thomi- ses. Les longueurs relatives de ces organes diffèrent peu (c) ; la quatrième paire et la précédente ensuite sont seulement un peu plus longues que les quatre premières ; les tarses seules sont garnies de piquans. Les yeux sont plus éloignés du bord antérieur du thorax que dans le sous-genre suivant, rapprochés et disposés de la même manière que dans le genre mygale de M. Walckenaer ; trois de chaque côté forment un triangle ren- versé, ou dont l’impair est inférieur ; les deux autres forment une ligne transverse, dans l’espace compris entre les deux triangles (4). Les mâchoi- res et la languette sont proportionnellement plus petites que celles du même sous-genre ; les mâchoires ont au côté extérieur une courte saillie ou faible dilatation, servant d’insertion aux palpes, et se terminent en pointe ; la languette est triangulaire et non presque ovale, comme celle des drases. Les deux filières supérieures, ou les plus latérales, sont lon- gues (e); mais ce qui, d’après M. Dufour, caractérise particulièrement ses uroctées ou nos clothos, c’est qu’à la place des deux filières intermé- diaires, l’on voit deux valves pectiniformes, s’ouvrant etse fermant à la volonté de l’animal (1). (x) J'ai vu, dans un individu bien con- servé, six filières, dont les deux supérieu- res beaucoup plus longues, terminées par un article allongé en forme de lame ellipti- que, et quatre autres petites, les inférieu- res surtout, disposées en carré. L’anus, pla- cé sous un petit avancement, en forme de (2) PI. 6, fig. 20; pl. 5, fig. rc. chaperon et membraneux, offrait, de cha- que côté, un pinceau de poils rétractiles. Ces pinceaux sont les pièces que M. Du- four nomme valves pectiniformes,et distinc- tes des deux filières intermédiaires, qui sont cachées par les deux inférieures. (6) PL. 6, fig. 2 c. (c) PL 6, fig.2a. (d) PI. 6, fig. 2 2. (e) PL 6, fig. 2 ge ARACHNIDES, 6 42 ARACHNIDES PULMONAIRES. On ne connaît encore qu’une seule espèce (wroctea 5-maculata, Du- four, Annal. des scienc., phys., V, LxxVI, 1; Clotho Durandii, Latr. (a). Son corps est long de cinq lignes, d’un brun marron, avec l’abdomen noir ayant en dessus cinq petites taches rondes, jaunâtres, dont quatre disposées transversalement par paires, et dont la dernière ou l’impaire postérieure ; les pattes sont velues. On voit par les planches du grand ouvrage sur l'Egypte, que M. Savigny l’avait trouvée dans ce pays, et qu’il se proposait d’en former une nouvelle coupe générique. M. le comte Dejean l’a rapportée de la Dalmatie, et M. le chevalier de Schrei- bers, directeur du cabinet impérial de Vienne, men a envoyé des in- dividus recueillis dans les mêmes lieux. M. Dufour l’a aussi trouvée dans les montagnes de Narbonne, dans les Pyrénées, et dans les ro- chers de la Catalogne. On lui doit, outre la connaissance des caractè- res extérieurs de cette aranéide, des observations curieuses sur ses habitudes. « Elle établit, nous dit-il, à la surface inférieure des grosses pierres ou dans les fentes des rochers une coque en forme de calotte ou de patelle, d’un bon pouce de diamètre. Son contour présente sept à huit échancrures, dont les angles seuls sont fixés sur la pierre, au moyen de faisceaux de fils, tandis qne les bords sont libres. Cette sin- gulière tente est d’une admirable texture. L’extérieur ressemble à un _ taffetas des plus fins, formé, suivant l’âge de l’ouvrière, d’un plus ou moins grand nombé de doublures. Ainsi lorsque luroctée, encore jeune, commence à établir sa retraite, elle ne fabrique que deux toiles entre lesquelles elle se tient à l'abri. Par la suite, et je crois, à cha- que mue , elle ajoute un certain nombre de doublures. Enfin, lors- que l’époque marquée pour la reproduction arrive , elle tisse un appartement tout exprès, plus duveté, plus moelleux, où doivent être renfermés et les sacs des œufs et les petits récemment éclos. Quoique la calotte extérieure ou le pavillon soit, à dessein sans doute, plus ou moins sali par des corps étrangers qui servent à en masquer la pré- sence, l’appartement de l’industrieuse fabricante est toujours d’une propreté recherchée. Les poches ou sachets qui renferment les œufs, sont au nombre de auatre, de cinq ou même de six, pour chaque habi- tation, qui n’est cependant qu’une seule habitation ; ces poches ont une forme lenticulaire, et ont plus de quatre lignes de diamètre. Elles sont d’un taffetas blanc comme la neige et fournies intérieurement d’un édredon des plus fins. Ce n’est que vers la fin de décembre ou au mois de janvier que la ponte des œufs a lieu. Il fallait prémunir la progé- (a) PI, 6, fig. 1. FAMILLE DES FILEUSES. A5 niture contre la rigueur de la saison et les incursions ennemies, Tout a été prévu : le réceptacle de ce précieux dépôt est séparé de la toile, immédiatement appliquée sur la pierre par un duvet moelleux, et de la calotte extérieure par les divers étages dont j'ai parlé. Parmi les échan- crures qui bordent le pavillon, les unes sont tout-à-fait closes par la continuité de l’étoffe, les autres ont leurs bords simplement superposés, de manière que l’uroctée soulevant ceux-ci, peut à son gré sortir de sa tente et y rentrer. Lorsqu'elle quitte son domicile pour aller à la chasse, elle a peu à redouter sa violation, car elle seule a le secret des échan- crures impénétrables, et la clef de celles où l’on peut s’introduire. Lors- que les petits sont en état de se passer des soins maternels, ils pren- nent leur essor et vont établir ailleurs leurs logemens particuliers , tandis que la mère vient mourir dans son pavillon. Ainsi ce dernier est en même temps le berceau et le tombeau de l’uroctée. » LES DRASSES (DRASSUS. Walck.) (PI. 7, fig. 1.) Diffèrent des clothos par plusieurs caractères. Leurs chélicères sont ro- bustes, saïllantes et dentelées en dessous; leurs mâchoires sont tronquées obliquement à leur extrémité, et la languette forme un ovale tronqué infé- rieurement ou un triangle curviligne allongé (a); les yeux sont plus rappro- chés du bord antérieur du thorax, et la ligne formée par les quatre posté- rieurs est plus longue que l’antérieur ou la déborde sur les côtés (4). Les proportions des filières extérieures diffèrent peu, et l’on ne voit point entre elles ces deux valves pectiniformes qui sont propres aux clothos. Enfin, les quatrièmes pieds et ensuite les deux premiers sont très manifestement plus longs que les autres (c). Les jambes et le premier article des tarses sont armés de piquans. Ces aranéides se Lliennent sous les pierres, dans les fentes des murs, l’intérieur des feuilles, et s’y fabriquent des cellules d’une soie très blan- che. Les cocons de quelques-unes, sont orbiculaires, aplatis et composés de deux valves appliquées l’une sur l’autre. M. Walckenaer distribue les (a) PL. 7, fig. 1 à. (à) PL. 9, fig. 1e. (c) PL. 7, fig. 124. A4 ARACHNIDES PULMONAIRES. drasses en trois familles , d’après la direction et le rapprochement des lignes formées par les yeux et le plus ou moins de dilatation du milieu des mâchoires. L’espèce qu’il nomme vert (viridissimus, Hist. des aran., fase. 1, 9 ), et qui compose seule sa troisième division, construit sur la surface des feuilles une toile fine, blanche et transparente, sous laquelle elle s’établit. L’un des côtés des feuilles du poirier m’a quelquefois offert une toile semblable , mais anguleuse sur ses bords, en forme de tente, ainsi que celle que font les clothos, et sous laquelle était le cocon. Elle est, je présume, l’ouvrage de cette espèce de drasse, et nous montre l’analogie de ce sous-genre avec le précédent. M. Léon Dufour nous a donné dans les Annales des sciences physiques ( Drassus segestriformis, V1, XCV, 1) une description très complète d’une espèce de drasse qu'il a trouvée sous les pierres, dans les hautes montagnes des Pyrénées, et jamais au- dessous de Ia zone alpine: C’est une des plus grandes de ce sous-genre, et qui me paraît avoir de grands rapports avec celle que j'ai nommée melanogaster (a), et que je crois être le drasse Zucifuge de M. Walcke- naer (Schœæff., Icon., CE, 7,. L'une des plus jolies espèces, et que l’on trouve assez communé- ment aux environs de Paris, courant à terre, est le drasse reluisant (D. relucens). Elle est petite, presque cylindrique, avec le thorax fauve, recouvert d’un duvet soyeux et pourpré; l’abdomen mélangé de bleu, de rouge et de vert, avec des reflets métalliques et deux lignes trans- verses d’un jaune d’or, dont l’antérieure arquée. On y voit aussi quel- quefois quatre points dorés (1). Dans les autres araignées tubitèles, les mâchoires ne forment point une espèce de cintre renfermant la languette ; leur côté extérieur est dilaté inférieurement, au-dessous de l’origine des palpes (6). Quelques-unes n’ont que six yeux, dont quatre antérieurs, formant une ligne transverse, et les deux autres postérieurs, situés, un de chaque côté, derrière les deux latéraux de la ligne précédente (c). Tel est le caractère essentiel : (1) Voyez, quant aux autres espèces, la tableau des aranéides. Faune parisienne deM, Walckenaer, et son (a) PI, 7, fig. r. (2) PL 4, fig. 4. (c) PL r, fige 32. FAMILLE DES FILEUSES. 45 DES SÉGESTRIES. (SEGESTRIA. Latr.) (PL. 9, fig. 3.) Leur languette est presque carrée et allongée. La première paire de pattes et ensuite la seconde sont les plus longues ; la troisième est la plus courte (a). Ces aranéides se filent, dans les fentes des vieux murs, des tu- bes soyeux, cylindriques, allongés, où elles se tiennent, ayant leurs pre- mières paires de pattes dirigées en avant; des fils divergens bordent ex- térieurement l’entrée de l'habitation et forment une petite toile propre à arrêter les insectes. L’organe génital de la segestrie perfide (aranea floren- tina, Ross., Faun. etrusc., XIX. 3), espèce assez grande, noire, à chélicères vertes, et qui n’est pas rare en France, est en forme de larme ou ovoido- conique, très aigu au bout, entièrement saillant et rouge (1). Les autres tubitèles ont huit yeux (). On peut, à raison de la différence du milieu d'habitation, les partager en terrestres et en aquatiques. Quoi- que M. Walckenaer ait fait de celles-ci sa dernière famille des aranéides, celle des naïades , elles ont tant de rapport avec les autres tubitèles que, nonobstant cette disparité d’habitudes, il faut les placer avec elles. Dans celles qui sont terrestres, la languette est presque carrée ou très peu ré- trécie , très obtuse ou tronqué au sommet (c) ; les mâchoires sont droites ou presque droites et plus ou moins dilatées vers leur extrémité ; les deux yeux de chaque extrémité latérale du groupe oculaire sont généralement assez écartés l’un de l’autre, ou du moins ne sont point géminés et portés sur une petite éminence particulière , comme ceux de tubitèles aquati- ques (d). | LES CLUBIONES (CLUBIONA. Latr.) (PI. 8, fig. 1.) Ne se distinguent guère du sous-genre suivant qu’en ce que les lon- (x) Ajoutez la ségestrie sénoculée, Walck. Lin., Deg. Hist, des arau., V, vi; aranea senoculata. (a) PL. 7, fig. 3 a. b) PI. 8, fig. 1 d, etc. 7 lg ( 8 (c) PL 8, fig. 1g, 56. (d) PI. 8, fig. 1 d, 2, 3e. 46 ARACHNIDES PULMONAIRES. gueurs des filières extérieurés sont peu différentes (a) et que la ligne for- mée par les quatre yeux antérieurs est droite ou presque droite (). Elles font des tubes soyeux leur servant d'habitation et qu’elles placent soit sous des pierres, dans des fentes des murs, soit entre les feuilles. Les co- cons sont globuleux (1). LES ARAIGNÉES propres, (ARANEA.) (PL. 8, fig. 3.) Que nous avions d’abord désignées sous le nom générique de tegenaire (teyenaria), conservé par M. Walckenaer, et auxquelles nous réunissons ses agelènes (agelena) et ses nysses (nyssus), ont leurs deux filières supé- rieures notablement plus longues que les autres (c) et leurs quatre yeux antérieurs disposés en une ligne arquée en arrière ou formant une courbe (d). Elles construisent dans l’intérieur de nos habitations, aux angles des murs, sur les plantes, les haies et souvent sur les bords des chemins, soit dans la terre, soit sous des pierres, une toile grande, à-peu-près horizon- tale, et à la partie supérieure de laquelle est un tube où elles se tiennent sans faire de mouvement (2). Viennent maintenant les naïades de M. Walckenaer, ou nos tubitèles aquatiques , et qui composent le genre LA D'ARGYRONETES. (ARGYRONETA. Latr.) (PL o, fig. 3.) Les mâchoires sont inclinées sur la languette, dont la forme est trian- (1) Aranea holosericea, Lin.; De G.; Fab., Walck. , Hist. des aran., IV, nr, (2) Aranea domestica, Lin., De G., Fab.; Clerck., Aran. suec., pl, 11, tab, 1x; fem. ; Aranea atrox, De G.; List.; Aran., tit. xx1, 21; Albin, Aran., x, 48 et xvir, 82. Voyez aussi le tableau des aran. et la Faune parisienne de M. Walckenaer, (a) PL 8, fig. 14. (c) PL 8, fig. 3 g. Tegeneria civilis, Walck., Hist. des aran., Pa à Aranea labyrinthica, Lin., Fab; Cleck, Aran, suec, pl. 11, tab. vus. Voyez le ta- bleau des aran, de M. Walckenaer. (&) PL 8, fig. 1 d. (d) PL 8, fig. 3e; pl. 9, fig. r. FAMILLE DES FILEUSES, 47 gulaire (4). Les deux yeux de chaque extrémité latérale du groupe ocu- laire sont très rapprochés l’un de l’autre et placés sur une éminence spé- ciale ; les quatre autres forment un quadrilatère (2), L’Argyroncte aquatique ( Aranea aquatica , Lin., Geoff. De G.) (c) est dun brun noirâtre avec l'abdomen plus foncé, soyeux, et ayant sur le dos quatre points enfoncés. Elle vit dans nos eaux dormantes, y nage, l’abdomen renfermé dans une bulle d'air , et s’y forme, pour retraite, une coque ovale, remplie d'air, tapissée de soie, de laquelle partent des fils, dirigés en tout sens et attachés aux plantes des environs. Elle y guette sa proie, y place son cocon, qu’elle garde assidument, et s’y renferme pour passer l'hiver. Le seconde section des araignées sédentaires et rectigrades, celle des INÉQUITÈLES , Ou, les ARAIGNÉES FILANDIÈRES , a les filières extérieures presque coniques, faisant peu de saillie, convergentes, disposées en ro- sette (d), et les pieds très grèles. Leurs mâchoires sont inclinées sur la lè- vre et se rétrécissent, ou du moins ne s’élargissent pas sensiblement, à leur extrémité supérieure (e). La plupart ont la première paire de pieds, et ensuite la quatrième plus longue. Leur abdomen est plus volumineux , plus mou, et plus coloré que dans les tribus précédentes. Elles font des toiles à réseau irrégulier, composées de fils qui se croisent en tout sens et sur plusieurs plans. Elles garrottent leur proie, veillent avec soin à la conservation de leurs œufs, et neles abandonnent point qu’ils ne soient éclos. Elles vivent peu de temps. Les unes ont la première paire de pieds et ensuite la quatrième plus longues (f). Telles sont LES SCYTODES, (SCYTODES. Latr.) (PL 0, fig. 4.) Qui n’ont que six yeux, et disposés par paires. Selon M. Dufour, les crochets des tarses sont insérés sur un article supplémentaire. L (a) PI 9, fig. 3 2. (8) PI. 0, fig. 3 a. (c) PL 0, fig. 3. (d) PI. 10, fig. 2 c. (e) PL 9, fig. 4b, 68, etc. (7) PL 0, fig. 4 a. 48 ARACHNIDES PULMONAIRES. On en connaît deux espèces, dont l’une, la thoracique (1), habite l’in- térieur de nos appartemens, et dont l’autre, la onde (Annal. des science. phys, V. LxxvI,5), a été trouvée, par ce naturaliste, sous des débris calcaires, dans les montagnes du royaume de Valence. Elle se fabrique un tube, assez informe, d’une toile mince, d’un blanc laiteux, à-peu-près comme la dysdère érithrine. LES THÉRIDIONS, (THERIDION. Walck.) (PI. 20, fig. 1, 2.) Dont les yeux (a) sont au nombre de huit, et disposés ainsi : quatre au milieu en carré, dont les deux antérieurs placés sur une petite éminence, et deux de chaque côté, situés aussi sur une élévation commune. Le cor- selet est en forme de cœur renversé ou presque triangulaire. Ce sous- genre est irès nombreux (2). Le Theridion malmignatte (Aranea 13-guttata, Fab. ; Ross., Faun. etrusc., II, 1X, 10). Yeux latéraux écarlés entre eux; corps noir, avec treize petites taches rondes, d’un rouge de sang , sur l’abdomen.— Tos- cane, île de Corse. On croit que sa morsure est très venimeuse , et même mortelle (3). L’4. mactans de Fabricius, autre espèce de théridion, mais de l'Amérique méridionale, y inspire les mêmes craintes. Il semble que ces préventions ont leur source dans la couleur noire, coupées par des taches sanguines de ces animaux. (x) Scytodes thoracica, Lat., Gener. crust. et insect., I, v, 4, Walck., Hist. des aran., I, x et II, suppl. (2) Voyez le Tableau et Histoire des aranéides de M. Walckenaer , les Annales des sciences naturelles et celles des sciences physiques. Il faut rapporter à ce genre les araignées bipunctata, redimita de Linnæus, l’aranea albo-maculata de De Géer, etc. (3) Cette espèce est le type du genre (a) PL 10, fig. 16,24, latrodecte de M. Walckenaer, qu’il distin- gue de celui de théridion d’après les diffé- rences des longueurs respectives des pieds ; mais il m’a paru qu’il y avait erreur à cet égard. Son fhéridion bienfaisant ( benignum ) , Hist. des aran., fase, V., vis (b), dont il a étudié avec beaucoup de soin les habitu- des, s’établit entre les grappes de raisin, et les garantit de lattaque de plusieurs in sectes. (è) PL. 10, fig. 1. FAMILLE DES FILEUSES, 49 LES EPISINES (EPISINUS. Walck.) Ont aussi huit yeux, mais rapprochés sur une élévation commune, et le corselet étroit, presque cylindrique (1). Les autres INÉQUITÈLES ont la première paire de pieds et la seconde en- suite, plus longues (a). Tels sont LES PHOLCUS, (PHOLCUS. Walck. ) (PL, o, fig. 6.) Dont les yeux, au nombre de huit, sont placés sur un tubercule, et divisés en trois groupes : un de chaque côté, formé de trois yeux, disposés en triangle, et le troisième au milieu, un peu antérieur, composé de deux autres yeux, et sur une ligne transverse (6). Le Pholcus phalangiste ( Araignee domestique, à longues pattes, Geof.), Ph. Phalangioides., Walck., Hist. des aran., fasc. 5, tab. v (c). Corps long , étroit, d’un jaunâtre très pale ou livide, pubescent; abdomen presque cylindrique , très mou, et marqué en dessus de taches noirâ- tres; pattes très longues, très fines , avec un anneau blanchâtre à l’ex- trémité des cuisses et des jambes. “ Commun dans les maisons, où il file aux angles des murs une toile’ composée de fils lâches et peu adhérens entre eux. La femelle agglutine ses œufs en un corps rond, nu, qu’elle porte entre ses mandibules. M. Dufour en a trouvé une seconde espèce, le Pholque à queue (Annal. des scienc. physiq., V, Lxxvi, 2), dans les fentes des rochers, à Moxente, royaume de Valence. Son abdomen se termine en une saillie > conique et formant ainsi une sorte de queue, comme celui de l’épéire conique. De même que les précédentes, elle balance son corps et ses pattes. Les palpes du mâle ont l'organe génital très compliqué. (x) ÆEpisinus truncatus, Latx., Gener. environs de Paris. crust. et insect., tom. IV, page 57. Italie, (a) PL 9. fig. 6 a. (à) PL o, fig. 6c. (c) PL. 9, fig. 6. ARACHNIDES, 7 50 ARACHNIDES PULMONAIRES. La troisième section des ARAIGNÉES SÉDENTAIRES RECTIGRADES, Celle des . ORBITÈLES, OU les ARAIGNÉES TENDEUSES de plusieurs, a les filières exté- rieures presque coniques, peu saillantes, convergentes et disposées en rosette (a), et les pieds grêles comme la précédente, mais en diffère par les mâchoires, qui sont droites et sensiblement plus larges à leur extrémité (à). La première paire de pieds, et la seconde ensuite, sont toujours les plus longues. Les yeux sont au nombre de huit, et disposés ainsi : quatre au milieu, formant un quadrilatère, et deux de chaque côté. Elles se rapprochent des Znequitèles par la grandeur, la mollesse, la va- riété des couleurs de l'abdomen, et par la courte durée de leur vie; mais elles font des toiles en réseau régulier, composé de cercles concentriques croisés par des rayons droits, se rendant du centre, où elles se tiennent presque toujours, et dans une situation renversée, à la circonlérence. Quelques-unes se cachent dans une cavité ou dans une loge qu’elles se sont construite près des bords de la toile, qui est tantôt horizontale, tantôt perpendiculaire. Leurs œufs sont agglutinés, très nombreux, et renfermés dans un cocon volumineux. On se sert pour les divisions du micromètre, des fils qui soutiennent la toile, et qui peuvent s’allonger d'environ un cinquième de leur longueur. Cette observation nous a été communiquée par M. Arago. LES LINYPHIES, (LINYPHIA. Latr.) (PL 10, fig. 3.) Bien caractérisées par la disposition de leurs yeux : quatre au milieu, formant un trapèze dont le côté postérieur plus large, et occupé par deux yeux beaucoup plus gros et plus écartés; et les quatre autres groupés par paires, une de chaque côté, et dans une direction oblique (c). Leurs mâ- choires ne s’élargissent qu’à leur extrémité supérieure (d). Elles construisent sur les buissons, les genèêts, une toile horizontale, mince, peu serrée, et tendent au-dessus, sur plusieurs points, ou d’une manière irrégulière, d’autres fils. Cette toile est ainsi un mélange de celles ———————— ——__———— ti ————— —————__—_—_—_— _— ————…—…—"— — —…" ———— — ———————— ——— —— (a) PI. 10, fg. 2e; pl. 11, fig. 16. (ë) PL 10, fig. 3 4, 4 d, 56. (c) PL. ro, fig. 3 c. ‘d) PL 10, fig. 3 d. L FAMILLE DES FILEUSES. 51 des inéquitèles et des orbitèles. L'animal se tient à la partie inférieure et dans une situation renversée (1). LES ULOBORES (ULOBORUS. Latr.) (PI. 10, fig. 4.) Ont les quatre yeux postérieurs placés, à intervalles égaux, sur une ligne droite, et les deux latéraux de la première ligne plus rapprochés du bord antérieur du corselet que les deux compris entre eux, de sorte que cette ligne est arquée en arrière (2). Leurs mâchoires, ainsi que celles des épéires, commencent à s'élargir un peu au-dessus de leur base, et se ter- minent en forme de palette ou de spatule (c). Les tarses des trois dernières paires de pattes se lerminent par un seul onglet. Le premier article des deux postérieurs a une rangée de petits crins. Ces fileuses , ainsi que les espèces du sous-genre suivant, ont le corps allongé et presque cylindrique. Placées au centre de leur toile, elles por- tent en avant et en ligne droite les quatre pieds antérieurs, et dirigent les deux derniers dans un sens opposé; ceux de la troisième paire sont éten- dus latéralement. Ces arachnides font des toiles semblables à celles des autres orbitèles, mais plus lâches et horizontales. Elles emmaillottent, en moins de trois minutes, le corps d’un petit coléoptère qui s’est pris dans leur filet. Leur cocon est étroit, allongé, anguleux sur ses bords, et suspendu verticale- ment, par un de ses bouts, à un réseau. L’autre extrémité est comme four- chue , ou terminée par deux angles prolongés, dont l’un plus court et obtus ; chaque côté a deux angles aigus. Je suis redevable de ces observations intéressantes à mon ami M. Léon Dufour. L’Ulobore de Walckenaer ( UL. Walckenaerius, Latr.) (2) (d), long de près de cinq lignes, d’un jaunâtre roussâtre, couvert d’un duvet soyeux, (x) Liny phia triangularis. Walck., Hist. Aranea resupina domrestica, De G. des aran., V, 1x, fem. ; Aranea resupina (2} Latr., Gener. crust, el insect., I, silvestris, De Geer; Aranea montanz, Lin.; 109 ; voyez aussi l’article Ulobore de la Clerck, aran., Suec., pl. 111, tab. 1(a); seconde édit. du Nous. Dict, d’hist. natur. (a) PL. 10, fig. 3. (5) PL 10, fig. 4e. (c) PI 10, fig. 4 d. (d) PI, 10, fig. 4. 52 ARACHNIDES PULMONAIRES. formant sur le dessus de l’abdomen deux séries de petits faisceaux ; des anneaux plus pâles aux pieds. — Des bois des environs de Bordeaux, et dans d’autres départemens méridionaux. LES TÉTRAGNATHES, (TETRAGNATHA. Latr.) ( PI, 10, fig. 5.) Dont les yeux sont situés, quatre par quatre, sur deux lignes presque parallèles, et séparés par des intervalles presque égaux (a); et qui ont les mâchoires longues, étroites, élargies seulement à leur extrémité su- périeure. Leurs chélicères sont aussi fort longues, surtout dans les mâles (4). À Leur toile est verticale (1). LES ÉPEIRES, (EPEIRA. Walck.) (PL rx, 9 00e 2) Qui ont les deux yeux de chaque côté rapprochés par paires et presque contigus, et les quatre autres formant au milieu un quadrilatère (c). Leurs mâchoires se dilatent dès leur base, et forment une palette arrondie (d). L'épéire cucurbitine est la seule connue dont la toile soit horizontale; celle des autres est verticale ou quelquefois inclinée. Les unes s’y placent au centre, le corps renversé ou la tête en bas; les autres se font auprès une demeure , soit cintrée de toutes parts, tantôt en forme de tube soyeux , tantôt composée de feuilles rapprochées et liées par des fils, soit ouverte par le haut et imitant une coupe ou un nid d’oi- seau. La toile de quelques espèces exotiques est composée de fils si forts, (1) T'etragnatha extensa , Walck., Hist. Aranea virescens ? Fab. ; des aran., V, vi; aranea extensa, Lin., Aranea mazillosa ?ejusd. Voyez le Ta- Fab., De G. ; , bleau des Aranéides de M. Walckenaer. (a) PL. 10, fig. 5c. (é) PI. 10, fig. 58, (ec) PL x1, fig. rc, 2 a. (d) PI, 10, fig. 1 2. FAMILLE DES FILEUSES. 55 qu’elle arrête de petits oiseaux , et embarrasse même l’homme qui s’y trouve engagé. Leur cocon est le plus souvent globuleux, mais celui de quelques espèces a la figure d’un ovoïde tronqué (2) ou d’un cône très court. Les naturels de la Nouvelle-Hollande ( Voyage à la recherche de La Pey- rouse, pag. 239) et ceux de quelques îles de la mer du Sud, mangent, au défaut d’autre aliment, une espèce d’épéire, très voisine de l’aranea esuriens de Fabricius. M. Walckenaer mentionne, dans son Tableau des aranéides, soixante- quatre espèces d’épéires, et généralement remarquables par la variété de leurs couleurs, de leurs formes et de leurs habitudes. Il les a distribuées en diverses petites familles très naturelles, et dont nous avons cherché, à l'article Epéire de la seconde édition du Nouveau Dictionnaire d’hisioire _ naturelle, à simplifier l’étude. Quelques considérations importantes, telles que celles des organes sexuels, ont été négligées ou n’ont pas été assez suivies; c’est ainsi, par exemple, que lépéire diadème femelle et d’autres offrent à la partie qui caractérise leur sexe, un appendice fort singulier, qui nous rappelle le tablier des femmes des Hottentots. Ces espèces doivent former une division particulière. On pourrait probable- ment en établir d’autres, non moins naturelles, en poursuivant cet examen. Nous nous bornerons à citer quelques espèces principales, en commen- çant par les indigènes. | L’Epéire diadème (Aranea diadema, Lin., Fab.) Rœs., Insect. , IV, XXXV-XxL. Grande, roussâtre, veloutée. Abdomen très volumineux dans les femelles, surtout lorsqu’elles sont sur le point de faire leur ponte; d’un brun foncé ou d’un roux jaunâtre, avec un tubercule gros et ar- rondi, de chaque côté du dos, près de sa base, et une triple croix for- mée de petites taches ou de points blancs ; palpes et pieds tachetés de noir. Très commune en Europe, en automne. Les œufs éclosent au prin- temps de l’année suivante. L’Epeire scalaire (Aranea scalaris, Fab.; Panz. Faun., IV, xxiv) a le corselet roussâtre, le dessus de l'abdomen ordinairement blanc, avec une tache noire , en forme de triangle renversé, oblongue et dentée. Elle fait sa toile sur le bord des étangs, des ruisseaux, etc. L’Epeire à cicatrices (Aranea cica tricosa, De G.; A. impressa, Fab.), (a) PL. 11, fig. 1g, 1 4. 4 É ARACHNIDES PULMONAIRES. dont l’abdomen est aplati, d’un brun grisâtre ou d’un jaunâtre obscur, avec une bande noire, festonnée et bordée de gris, le long du milieu du dos, et huit à dix gros points enfoncés, situés sur deux lignes. Elle file sa toile contre les murailles ou d’autres corps, et se tient cachée dans un nid de soie blanche, qu’elle se forme sous quelque partie saillante ou dans quelque cavité, à proximité de sa toile. Elle ne travaille et ne prend de nourriture que dans la nuit, ou lorsque la lumière du jour est faible. Elle se retire sous les vieilles écorces des arbres ou des pieux. L’Epeire soyeuse ( Sericea, Walck., Hist. des aran., IIL, 11) est couverte en dessus d'un duvet soyeux argenté; son abdomen est aplati, sans taches et festonné sur ses bords. On la trouve dans le midi de l'Europe et au Sénégal. L’Epeire brune ( Fusca, Walck., Hist. des aran., Il, 1, fem.) est très commune dans les caves de la ville d'Angers. Son cocon est blanc, presque globuleux, fixé par un pédicule, et composé de fils très fins et doux au toucher, comme de la laine. ‘ Celui de l’Epeire fasciee (Fasciata, Walck., Hist. des aran., IT, 1, fem.) {a) est long d'environ un pouce, ressemble à un pétit ballon, de couleur grise, avec des raies longitudinales noires, et dont une des extrémités est tronqué et fermée par un opercule plat et soyeux. L’in- térieur offre un duvet très fin, qui enveloppe les œufs. Cette espèce s'établit sur les bords des ruisseaux , et y file une toile verticale, peu régulière , au centre de laquelle elle se tient. Elle est très commune au midi de la France. Son corselet est couvert d’un duvet soyeux et ar- genté; son abdomen est d’un beau jaune, entrecoupé, par intervalles, de lignes transverses , noires ou d’un brun noirâtre, arquées et un peu ondées. M. Léon Dufour nous a donné, dans les Annales des Sciences physi- . ques (tom. VI, pl. XCV, 5), une description détaillée de cette espèce, de ses habitudes, et nous a, le premier, fait connaître son mâle. Il en a représenté l’organe sexuel. La verge est en forme de crin tortillé. L’Epeire cucurbitine (Aranea cucurbitina , Lin.; 4. senoculata, Fabr.) Walck., Hist. des aran., III, 11. Petite; abdomen ovoïde, d’un jaune citron, avec des points noirs ; une tache rousse à l’anus. Elle file, entre les tiges et les feuilles des plantes, une toile horizontale peu étendue. L’Epeire conique (Araneu conica, De G., Pall.; Walck., Hist. nat. des (a) PL rx, fig. r. FAMILLE DES FILEUSFS. 55 aran., III, 117. Remarquable par son abdomen bossu en devant et ter- miné en forme de cône, avec l’anus placé au centre d’une élévation. Elle suspend à un fil l’insecte qu’elle a sucé. On peut placer à la suite de cette espèce celle que M. Dufour nomme Epeïire de l'opuntia (Annal. des scienc. phys., V, LxIx, 3), parce qu’elle se tient constamment au milieu des fenilles de l’agavé et de l’opuntia, et y établit ses filets au moyen d’un réseau à fils lâches et irrégulière- ment entrelacés. Elle est noire, avec des poils blancs et couchés, for- mant des apparences d’écailles. Son abdomen a de chaque côté deux tubercules pyramidaux, ei se termine postérieurement par deux autres; mais obtus et séparés par une large échancrure. La face postérieure de chacun de ces tubercules pyramidaux offre une tache d’un beau blanc de neige nacré; ces taches se lient entre elles et avec une ou deux autres qui leur sont postérieures, par des lignes blanches en zigzag.. Ces tu- bercules n’existent point dans les individus qui viennent de naître. Les cocons sont ovales , blanchâtres et formés de deux tuniques, dont l’in- térieure est une espèce de bourre enveloppant les œufs. On trouve sou- vent sept, huit et même dix de ces cocons à la file de l’un de l'autre. Cette espèce habite la Catalogne et le royaume de Valence. Parmi les espèces exotiques, il y en a de très remarquables. Les unes ont l’abdomen revêtu d’une peau très ferme, avec des pointes ou des épines cornées (1). D’autres ont des faisceaux de poils aux pieds (2). Nous passerons maintenant à des araignées sédentaires, ainsi que les précédentes, mais qui peuvent marcher de côté, à reculons et en avant, en un mot en tous sens. C’est la section des ARAIGNÉES LATÉRIGRADES. Les quatre pieds antérieurs sont toujours plus longs que les autres; tantôt la seconde paire surpasse la première , tanlôt l’une et l’autre sont presque (x) Les araignées militaris, spinosa, can- criformis , hexacantha, tetracantha, gemi- nata, fornicata de Fabricius. M. Vauthier, un de nos meilleurs peintres d'histoire na- turelle, a décrit et figuré, dans les Annales des sciences naturelles (tom. I, pag. 261), une espèce de cette division (curvicauda), très remarquable par son abdomen élargi postérieurement et terminé par deux lon- (a) Pi tr. Sig 3. gues épines arquées (a) : elle est de Java. Ces espèces épineuses pourraient former un sous-genre propre. (2) Les araignées pilipes, clavipes, etc., de Fabricius. M. Leach forme avec son 4. maculata le genre nephisa. Voyez le Ta- bleau et l’Histoire des aranéides de M. Wal- ckenaer. 56 ARACHNIDES PULMONAIRES. égales (a); l’animal les étend , dans toute leur longueur, sur le plan de position. Les chélicères sont ordinairement petites, et leur crochet est replié transversalement , comme dans les quatre tribus précédentes. Leurs yeux (2) sont toujours au nombre de huit, souvent très inégaux, et for- ment, par leur réunion, un segment de cercle ou un croissant; les deux latéraux postérieurs sont plus reculés en arrière, ou plus rapprochés des bords latéraux du corselet que les autres. Les mâchoires sont, dans le plus grand nombre, inclinées sur la lèvre. Le corps est d’ordinaire aplati, à forme de crabe, avec l’abdomen grand, arrondi et triangulaire. Ces arachnides se tiennent tranquilles, les pieds étendus, sur les végé- taux. Elles ne font point de toile, et jettent simplement quelques fils soli- taires, afin d'arrêter leur proie. Leur cocon est orbiculaire et aplati. Elles se cachent entre des feuilles, dont elles rapprochent les bords, et le gar- dent assidument jusqu’à la naissance des petits. LES MICROMMATES, (MICROMMATA. Latr. — Sparassus. Walck.) (PL. 11, fig. 4.) Qui ont les mâchoires droites, parallèles et arrondies au bord (c), et les yeux disposés quatre par quatre, sur deux lignes transverses, dont la postérieure plus longue, arquée en arrière. Les seconds pieds et les pre- miers ensuite sont les plus longs de tous. La languette est demi circu- laire (1). | On les trouve communément dans les bois des environs de Paris : La Micrommate smaragdine (Aranea smaragdula, Fab.; À. viridissima, De G.) Clerck., Aran. Suec., pl. 6, tab. 1v (d), qui est de grandeur moyenne, d’un vert de gramen, avec les côtés bordés d’un jaune clair, et l’abdomen d’un jaune verdâtre, coupé sur le milieu du dos par une ligne verte. (:) M. Walckenaer place ce genre dans les attes, ou nos saltiques, les /homises, les la série de ceux qui sont composés d'espèces philodromes, les drasses, les clubiones, et à-la-fois vagabondes et sédentaires, tels que qui n’ont que deux crochets aux tarses, (a) PL rt, fig. 4a. | (6) PL 15, fig. 4 c. (c) PL. 11, fig: 4 b. (d) PL. 11, fig. 4. FAMILLE DES FILEUSES. 57 Elle lie trois à quatre feuilles en un paquet triangulaire, en tapisse l’intérieur d’une soie épaisse, et place au milieu son cocon, qui est rond, blanc, et laisse apercevoir les œufs. Ces œufs ne sont point agglu- tinés. Le Micrommate argelas (Dufour, Ann. des Scienc. phys., VI, page 306, XCV, 1; Walck., Hist. des aran., IV, 11), dont la dénomination rappelle aux naturalistes l’un de nos savans les plus zélés, que j'ai signalé à leur . estime comme mon sauveur dans la tourmente révolutionnaire, est Pune de nos plus grandes espèces, et dont M. Dufour a complété la des- cription que j’en avais donnée, et observé les habitudes. Son corps est long de sept à huit lignes, d’un blond cendré, garni de duvet, et plus ou moins moucheté de noir. Le dessus de l’abdomen offre, depuis son milieu jusqu’au bout, une bande formée d’une suite de petites taches, en forme de hache, de cette dernière couleur. On voit sous le ventre une bande longitudinale, pareillement noire , mais grise dans son mi- lieu. Les pieds sont annelés de noir. Cette espèce avait été découverte, aux environs de Bordeaux, par le naturaliste auquel je Pai dédiée. M. Dufour l’a depuis trouvée dans les montagnes les plus arides du royaume de Valence. Elle court avec vélocité, les pattes étendues laté- ralement ; ses pelotes onguiculaires lui donnent la facilité de s’accro- cher sur les surfaces les plus lisses et dans toute position. Elle établit à la face inférieure des fragmens de rochers, une coque qui a beaucoup d’analogie, par sa contexture, avec celle du clotho de Durand. Elle s’y retire pour se mettre à l’abri des mauvais temps, échapper à ses enne- mis et faire sa ponte. C’est une tente ovale, de près de deux pouces de diamètre, appliquée sur les pierres, à-peu-près comme les patelles ma- rines. Elle se compose d’une enveloppe extérieure , d’un taffetas jau- nâtre, fin comme de la pelure d’oignon, mais résistant, et d’un fourreau intérieur plus souple, plus moelleux et ouvert aux deux bouts. C’est par des ouvertures, munies de soupapes, que l’animal sort. Le cocon est globuleux , placé au-dessous de sa demeure, de manière qu’il peut le couver, et renferme environ une soixantaine d'œufs. Le même naturaliste à décrit et figuré une autre espèce, le M. à tarses spongieux (Ann. des scienc. phys., V, LXIXx, 6), qu’il a trouvée sur un arbre, dans un jardin de Barcelone. Mais je présume, d’après ses habi- tudes, et quelques caractères descriptifs , que cette aranéide appartient au genre philodrome de M. Walckenaer (1). (x) Voyez, pour d’autres espèces, le ta- son Hist. des aranéides, fase. IV, Sparassus bleau des aranéides de M. Walckenaer, et roseus, X, mâle ; ARACHNIDES, F2 8 ARACHNIDES PULMONAIRES., LES SENELOPES (SENELOPS Duf.) (PL 12, fig. 3, a.) Font le passage du sous-genre précédent au suivant. Les mâchoires sont ; droites ou irès peu inclinées, sans sinus latéral, et vont en pointe, étant tronquées obliquement au côté interne (a). La languette est demi circu- laire, comme celle des micrommates. Mais les yeux ont une autre dispo- sition ‘#). On en voit six en devant, formant une ligne transverse; les deux autres sont postérieurs et situés, un de chaque côté, derrière chaque extrême de la ligne précédente. Les pattes sont longues; les seconds et ‘ensuite ceux des deux paires suivantes surpassent les deux premiers en longueur. L'espèce servant de type, le Senelops omalosome (Dufour, Ann. des scienc. phys., V, LxIx, 4) (c), a été trouvée par M. Dufour dans le royaume de Valence, mais elle yest fort rare. Son corps est long d'environ quatre lignes, très aplati, d’un roussâire gris, avec des mouchetures cendrées, et des anneaux noirs aux pattes. L’abdomen semble présenter posté- rieurement des vestiges d’anneaux, formant latéralement des apparences de dents. Elle habite les rochers, et fuit avec la rapidité d’un trait. On la trouve aussi en Syrie (Collection de M. Labillardière) et en Égypte. Le Sénégal, le cap de Bonne-Espérance et l’île de France en fournissent d’autres espèces. LES PHILODROMES (PHILODROMUS. Walck.) (1. (PL, 12, fig. 5.) Différent des deux sous-genres précédens par leurs mâchoires inclinées Ibid., fase. IL, vit, mâle. Je crois qu’il gurée sur des dessins et des tapisseries faut rapporter à ce sous-geure l’aranea ve- venant de la Chine. natoria de Linnæus (Sloan, Hist. nat. de la : Jam., cexxv, 1, 2; Nhamdiu, 2? Pison); (x) Ce sous-genre formait , dans la pre- et une autre espèce des Grandes-Indes, très mière édition de cet ouvrage, notre pre- analogue à la précédente, que Pon voit fi- mière division des Thomises. (a) PL. 12, fig. 2c. (6) PL 12, fig. 2 2. (c) PL 12, fig. 1. ‘ FAMILLE DES FILEUSES. 59 sur la languette (a); cette partie est en outre plus haute que large. Les yeux, presque égaux entre eux, forment toujours un croissant ou un demi-cercle (6). Les latéraux ne sont jamais portés sur des tubercules ou sur des éminences. Les chélicères sont allongées et cylindriques. Les quatre ou les deux derniers pieds ne différent pas notablement en lon- gueur des précédens. Suivant M. Waltkenaer, ces aranéides courent avec rapidité, les pattes étendues latéralement, épient leur proie, tendent des filets solitaires pour la retenir, se cachent dans des fentes ou D des feuilles, qu’elles rappro- chent pour faire leur ponte. \ Les unes ont le corps aplati, large, l'abdomen court, élargi posté- rieurement et les quatre pattes intermédiaires plus allongées. Telle est le Philodrome tigre (Thomise tigrée, Latr.; Araneus margarilarius, _ Clerck., VI, 1; Schæff., Icon., Lxx1, 8; Frisch., Ins., 10, centur., I}, XIV ; Aranea levipes, Lin. ? ). Cette espèce est longue de trois lignes. Ses deux yeux intermédiaires antérieurs et les quatre latéraux sont situés sur un espace un peu plus élevé, et les latéraux, selon le même natu- raliste, sont un peu plus gros ou du moins plus apparens. Le thorax est très large, aplati, d’un fauve rougeâtre, brun latéralement et postérieu- rement, et blanc par-devant. L’abdomen, qui semble former un penta- gone, est tigré, à raison des poils roux, bruns et blancs dont il est re- _ vêtu. Il est bordé de brun sur les côtés, et a , au milieu du dos, quatre ou six points enfoncés. Le ventre est blanchâtre. Les paites sont lon- gues, fines, rougeâtres, avec des taches brunes. Cette espèce est très commune sur les arbres, les cloisons de bois, les murailles, etc., et s’y tient les pattes étendues et comme collées. Dès qu’on la touche, elle s’enfuit avec une extrême rapidité, ou se laisse tomber en dévidant un fil qui la soutient. Son cocon est d’un beau blanc et renferme environ cent œufs qui sont jaunes et libres. Elle le place dans les fentes des arbres ou des poteaux exposés au nord, et le garde assidument. Les autres philodromes, qui, dans la méthode de M. Walckenaer, for- ment plusieurs petits groupes, ont le corps et quelquefois les chélicères proportionnellement plus longs. L’abdomen est tantôt pyriforme ou ovoïde, tantôt cylindrique. La seconde paire de pattes, et ensuite la pre- mière ou la quatrième sont les plus longues. Nous citerons le Philodrome rhombifere (Faun. franç., aranéide, vi, (a) PL 19, fig. 3 d. 6) PL r2, fig 3e. 60 ARACHNIDES PULMONAIRES. 8, mâle) (a). Son corps est long de trois lignes et demie, roussâtre ; les seconds pieds et les deux derniers ensuite sont les plus longs ; le thorax est brun sur les côtés ; l'abdomen est ovoïde et offre en SU une tache noire ou brune, en losange, et bordée de blanc. Le Philodrome oblong (Walck., ibid., lab. ead., fig. 9) avperGoul la même division, sous le rapport des proportions relatives des pattes et de la disposition des yeux; mais l’ahdomen est plus long, presque cylin- drique ou en cône allongé, avec trois raies longitudinales et des points bruns, sur un fond jaunâtre, qui est aussi la couleur du thorax. Cette partie offre, dans son milieu, deux raies brunes, formant un V allongé. Ces deux espèces se trouvent aux environs de Paris. Voyez, quant aux autres, la Faune française, d’où nous avons extrait les descriptions pré- cédentes. LES THOMISES (THOMISUS. Walck.) (PL r2, fig. 4.) Diffèrent des philodromes par leurs chélicères, proportionnellement plus petites et cunéiformes (b), et par leurs quatre pieds postérieurs, très sensiblement ou même subitement plus courts que les précédens (ec). Les yeux latéraux sont souvent situés sur des éminences (d), tandis que ceux des philodromes sont constamment sessiles. Ici encore les deux laté- raux postérieurs sont plus rejetés en arrière que les deux intermédiaires de la même ligne, tandis que dans les thomises ces quatre yeux sont à-peu- près de niveau. Les espèces de ce sous-genre sont celles qu’on a plus particulièrement désignées sous le nom d’Araignees crabes. Les mâles sont souvent très différens, par les couleurs, des femelles, et beaucoup plus petits. Les unes , tout exotiques (1) ont les yeux disposés , quatre par quaire, sur deux lignes transverses, presque parallèles, et dont la postérieure plus longue. } (1) Thomisus Lamarck, Latr., espèce T.. leucosia | aranea regia? Fab. ); voisine de l’aranea nobilis de Fab, : T. plagusius ; T. canceridus, Walck., ejusd. ; T. pinnotheres. {a) PL 12, fig. 5. (à) PI, 12, fig. 40. (c) PI 12, fig.4a. (d) PI. «2, fig 4e. FAMILLE DES FILEUSES. 61 Dans les autres, qui forment le plus grand nombre, l’ensemble de ces yeux représente un croissant, dont la convexité est antérieure et en dehors. Le Thomise arrondi ( Aranea globosa, Fab.) Aranea irregularis, Panz., Faun., Insect. Germ., fasc. 74, tab. xx, fem.; Walck. Faun., franc., aranéid., vr, 4. Long de près de trois lignes, noir, avec l’abdomen glo- buleux, rouge ou jaunâtre tout autour du dos. Le Thomise à créle (Cristatus; Clerck., Aran. suec., pl. 6, tab. vi. Taille du précédent ; corps d’un roussâtre gris, quelquefois brun, par- semé de poils, avec de petites épines aux pieds; yeux latéraux plus gros, et portés sur un tubercule ; une raie transverse, jaunâtre, sur le devant du corselet; deux autres formant un V, de la même couleur, sur son dos ; abdomen arrondi, avec une bande jaunâtre, ayant de chaque côté trois divisions, en forme de dents, sur le milieu de son dos. Cette espèce est commune, et se trouve souvent à terre. Le Thomise citron (Aranea citrea, De G., Schæff., Icon. Insect., tab. x1X, 13 (a). D’un jaunâtre citron, avec l'abdomen grand, plus large en arrière , et ayant souvent, sur le dos, deux raies ou deux taches rouges, ou couleur de souci. Sur les fleurs (1). Un sous-genre, établi par M. Walckenaer, sous le nom de STORÈNE ({Storena), mais qui n’est encore connu qu’imparfaitement, paraît devoir terminer cette section et conduire aux onyopes, qui tiennent autant des araignées-crabes que des araignées-loups. Les storènes ont les mâchoires inclinées sur la languette, qui est presque aussi longue qu’elle, et en forme de triangle allongé (4,; les chélicères coniques ; les deux pieds an- tériéurs et ensuite les seconds les plus longs de tous; les deux suivans surpassent les derniers. Les yeux (c) sont disposés sur trois lignes trans- verses, 2, 4, 2; les deux postérieurs forment avec les deux intermédiaires de la seconde ligne, un petit carré, et les deux antérieurs sont écartés (Voyez le Tabl. des aran. de M. Walck., IX, 85, &6). D'autres araignées, dont les yeux (d), toujours au nombre de huit, s'étendent plus dans le sens de la longueur du corselet que dans celui de (1) Voyez le tableau des aranéides de espèces d’Espagne décrites par M. Dufour ; M. Walckeuaer , la Faune française, les et l’article Thomise du Nouv. Dict. d’hist. Annales des sciences physiques, pour des nat., 2° édition. (a) PL 12, fig. 4. (b) PL 12, fig. 5 a. (c) PL 12, fig. 5 €. (d) PI, r2, fig. 66, 936; pl. 15,fig. 10,44. a 62 | ARACHNIDES PULMONAIRES. sa largeur, ou du moins presque autant dans l’un que dans l’autre, et qui forment, par leur réunion, soit un triangle curviligne ou un ovale, tron- qués, soit un quadrilatère, composent une seconde division générale, les ARAIGNÉES VAGABONDES, que je nomme ainsi par opposition à celle de la première division ou des SÉDENTAIRES. Deux ou quatre de leurs yeux sont souvent beaucoup plus gros que les autres ; le thorax est grand et les pieds sont robustes ; ceux de la quatrième paire, les deux premiers, ou ceux de la seconde paire ensuite , surpassent ordinairement les autres en longueur. Ces araignées ne font point de toiles, guettent leur proie, la saisissent l à la course ou en sautant sur elle. Nous les partagerons en deux sections. La première, celle des CITIGRADES, se composent des ARAIGNÉES-LOUPS de plusieurs. Les yeux (a) forment, par leur disposition , soit un triangle curviligne ou un ovale, soit un quadrilatère, mais dont le côté antérieur est beaucoup plus étroit que le thorax, mesuré dans sa plus grande lar- geur. Cette partie du corps est ovoïde, rétrécie en devant , et en carène, dans le milieu de sa longueur. Les pieds ne sont généralement propres qu’à la course. Les mâchoires sont toujours droites et arrondies au bout (4). La plupart des femelles se tiennent sur leur cocon, ou l’emportent même avec elles, appliqué contre la poitrine et à la base du ventre, ou suspendu à l’anus. Elles ne l’abandonnent que dans une extrême néces- sité, et retournent le chercher lorsqu'elles n’ont plus rien à ‘craindre. ‘Elles veillent aussi, pendant quelque temps, à la conservation de leurs petits. | | | LES OXYOPES, (OXYOPES. Latr. — Sphasus. Walck.) . (PL 12, fig. 6.) Qui ont les yeux rangés deux par deux, sur quatre lignes.transverses, et dont les deux extrêmes plus courtes; ils dessinent une sorte d’ovale, tronqué aux deux bouts. La languette est allongée, plus étroite à sa base, dilatée et arrondie vers le bout. La première paire de pattes est la plus (&) PL 12, fig. 64. (2) PL 12, fig. 6c. D FAMILLE DES FILEUSES. 63 longue ; la quatrième et la seconde sont presque égales ; la troisième est la plus courte (1). LES CTÈNES _(CTENUS. Walck.) (PI. 12, Üg. 7.) Ont les yeux disposés sur trois lignes transverses, s’allongeant de plus en plus (2, 4, 2), et formant une sorte de triangle curviligne, renversé, tronqué en devant ou à sa pointe. La languette (a) est carrée et presque isométrique ; la quatrième pairé de pieds et la première après sont les plus longues; la troisième est la plus courte. Ce genre a été établi sur une espèce d’arachnides assez grande, qui se trouve à Cayenne. Depuis, on en a découvert quelques autres, soit de la même colonie, soit du Brésil , mais toutes inédites. LES DOLOMÉDES, (DOLOMEDES. Latr.) (PI. 15, fig. 1.) Dont les yeux (à), disposés sur trois lignes transverses, 4, 2, 2, repré- sentent un quadrilätère, un peu plus large que long, avec les deux der- niers ou postérieurs situés sur une éminence, et qui ont la seconde paire de pieds aussi longue ou plus longue que la première ; ceux de la qua- trième sont plus longs (c). La languette est carrée et aussi large que haute, ainsi que celle des ctènes (d). Les uns ont les deux yeux latéraux de la ligne antérieure plus gros que les deux mitoyens compris entre eux, et l’abdomen en ovale oblong et terminé en pointe. (1) Sphasus heterophthalmus, Walck., Gener. crust. et ins., tom. I, v, 5, fem. Hist. des aran., fase. IIT, tab, vrr, fem. ; Vorez l'article oxyore de la partie entomo- Oxyopes variegatus, Latr. ; logique de PEncycl. méthodique, le tableau : Sphasus italicus, Walck., ibid. fase. IV, des aranéides de M. Walchenaer et la tab. vi, fem.; Oxyopes lineatus, Latr., Faune française, (2) PI 12, fig. 74. (b) PL. 13, fig. r à, {c) PL 12, fig. 14. (d) PI 22, fig. rc. 64 ” ARACHNIDFS PUIMONAIRES. Les femelles se construisent, aux sommités des arbres chargés de feuilles, ou dans les buissons, un nid soyeux, en forme d’entonnoir ou de cloche, y font leur ponte, et lorsqu'elles vont à la chasse, ou qu’elles sont forcées d'abandonner leur retraite, elles emportent toujours avec elles leur cocon, qui est fixé sur la poitrine. Clerck dit avoir vu des individus sauter très promptement sur des mouches qui volaient autour d’eux (1). Les autres ont les quatre yeux de devant égaux, et l'abdomen ovale et arrondi au bout. Ils habitent le bord des eaux, courent sur leur surface avec une vitesse surprenante, y entrent même un peu sans se mouiller. Les femelles font, entre les branches des végétaux, une grosse toile irrégulière, dans la- quelle elles placent leur cocon. Elles le gardent jusqu’à ce que les œufs soient éclos (2). | LES LYCOSES, (LYCOSA. Latr.) (PL 13 fig », 3.) Qui ont encore les yeux (b) disposés en un quadrilatère, mais aussi long ou plus long que large, et dont les deux postérieurs ne sont point portés sur une éminence. La première paire de pieds est sensiblement plus longue que la seconde, mais plus courte que la quatrième, qui surpasse, sous ce rapport, toutes les autres (c). Les mâchoires sont tronquées obliquement à leur extrémité interne. La languette est carrée, mais plus longue que large. | Les lycoses se tiennent presque toutes à terre, où elles courent très vite. Elles s’y logent dans des trous, qu’elles trouvent formés, ou qu’elles ont G., Insect., VII, xvr, fig. 13-15; Panz, Faun., LXXI, 22: Dolomedes fimbriatus, Walck. ; De G., (1) Araneus mirabilis, Clerck., Aran. Suec., pl. v, tabl. fasciata, De G.; À. obscura, Fab. Voyez 10 (a); Aran. rufo- la Faune française ( Dolomèdes Sylvains) et les Annales des sciences physiques (do/o- mède spinimane, Dufour, V , Lxxvi, 3). Walck. ; Araneus undatus, Clerck, V, tab. 1; De (2) Dolomedes marginatus , (a) PL 13, fig. 1. (6) PI. 13, fig. 3 d. Insect., VII, xvi, 9-11; Araneus fimbriatus, Clerck, V, tab. 1x. Ces espèces composent la division des dolo- mèdes riverains de M. Walckenaer. (c) PI. 13, fig. 24, 34, 3b. FAMILLE DES FILEUSES. _ 68 creusés, en fortifiant les parois avec de la soie, et les agrandissent à me- sure qu’elles croissent. Quelques-unes s’établissent dans les cavités et les fentes des murs, y font des tuyaux de soie, qu’elles recouvrent à l’exté- rieur de parcelles de terre ou de sable. C’est dans ces retraites qu’elles muent et qu’elles passent l’hiver, après en avoir fermé, à ce qu’il parait, l'ouverture. C’est là aussi que les femelles font leur ponte. Elles empor- tent , lorsqu'elles vont en course, leur cocon, qui est fixé par des fils à Panus. Les petits se cramponnent, à leur sortie de l’œuf, sur le corps de leur mère, et y demeurent attachés , jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour chercher eux-mêmes leur nourriture. . Les lycoses sont très voraces, et défendent courageusement la possession de leur domicile. Une espèce de ce genre, la Tarentule, ainsi nommée de la ville de Tarente, en Italie, aux environs de laquelle elle est commune, jouit d’une grande célébrité. Dans l'opinion du peuple, son venin produit des accidens très graves, suivis même souvent de la mort, ou le {arentisme, et qu'on ne peut dissiper que par le secours de la musique et de la danse. Les personnes éclairées et judicieuses pensent qu’il est plus né- cessaire de combattre les terreurs de l’imagination que les effets de ce. venin , etla médecine, au surplus, offre d’autres moyens curatifs. M. Chabrier a publié (Soc. Acad. de Lille, 4° cahier) des observations curieuses sur la lycose tarentule du midi de la France: _ Ce genre est très nombreux en espèces, mais qu’on n’a pas encore bien caractérisées. La Lycose tarentule a) (Aranea tarentula , Lin., Fab.) Albin., Aran., tab. xxx1x ; Senguerd. de Tarent. Longue d’environ un pouce. Dessous de l’abdomen rouge, traversé dans son milieu par une bande noire. La Tarentule du midi de la France (Lycose narbonnaise, Walck., Faun. franc., aran., I, 1—4) est un peu moins grande, avec le dessous de son abdomen très noir, bordé de rouge tout autour. On trouve aux environs de Paris une espèce analogue, la Lycose ou- wriere (Fabrilis, Clerck., Aran. Suec., pl. 4, tab. 11; Walck., Faun. franç., aran. IT, 5). La Lycose à sac (Aranea saccata, Lin.; Araneus amentatus, Clerck., IV, tab. vit; Lister, tit, 25, fig. 25). Petite, noirâtre ; carène du cor- selet d'un roussâtre obscur, avec une ligne cendrée; un petit faisceau de poils gris, à la base supérieure de l’abdomen ; pieds d’un roux livide, (a) PE 13. fig 0 ARACHNIDES. 9 66 ARACHNIDES PULMONAIRES. entrecoupé de taches noirâtres; cocon aplati et verdâtre. — Très com- mune aux environs de Paris (1). - Nous terminerons cette section par le sous-genre, DE MYRMECIE., (MYRMECIA. Latr.) (PI. 13, fig. 4.) Qui semble conduire à la suivante, et dont nous avons exposé les ca- ractères dans les Annales des Sciences naturelles (tom. III, pag. 27). Les yeux (a) forment un trapèze court et large ; il y en a quatre en devant, sur une ligne transverse ; deux autres, plus intérieurs que les deux extrêmes précédens , composent une seconde ligne transverse; les deux derniers sont en arrière des deux précédens. Les chélicères sont fortes (4). Les mâ- choires sont arrondies et très velues au bout. La languette est presque carrée, un peu plus Jongue que large. Les pieds sont longs, presque fili- formes ; ceux de la quatrième paire et de la première sont les plus longs de tous. Le thorax semble être partagé en trois parties, dont l’antérieure, beaucoup plus grande, est carrée, et dont les deux autres en forme de nœuds ou de bosses. L’abdomen est beaucoup plus court que le thorax, et recouvert, depuis sa naissance jusque vers son milieu , d’un épiderme solide. La Myrmecte fauve (c), sur laquelle j'ai établi ce genre, se trouve au Brésil; mais il paraît qu’il en existe d’autres espèces dans la Géorgie américaine. La seconde section des ARAIGNÉES VAGABONDES, celle des SALTIGRADES, désignées par d’autres sous le nom d’Araignees phalanges, a les yeux dis- posés en un grand quadrilatère, dont le côté antérieur , ou la ligne formée par les premiers, s'étend dans toute la largeur du corselet ; cette partie du corps est presque carrée ou en demi-ovoïde, plane ou peu bom- bée en dessus, aussi large en devant que dans le reste de son étendue, et (x) Voyez pour les autres espè es, le Ta- dans la Faune française. Consultez encore bleau et l'Histoire des aranéides de M. Walc- l'article Lycose de la seconde édition du kenacr, et la partie des aranéides du même, Nouv. Dict. d'hist. natur. (a) PL 13, fig. 4 a. () PL 13, 69. 40 Ce) Ploc3, ie, FAMILLE DES FILEUSÉS. 67 tombe brusquement sur les côtés. Les pieds sont propres à la course el au saut. Les cuisses des deux pieds de devant sont ordinairement remarquables par leur grandeur. L’araignée à chevrons blanes de Geoffroy , espèce de saltique, très commune en été, sur les murs ou sur les vitres exposés au soleil, mar- che comme par saccades , s’arrête tout court après avoir fait quelques pas, et se hausse sur les pieds antérieurs. Vient-elle à découvrir une mouche, un cousin surtout, elle s’en approche tout doucement, jusqu’à une distance qu’elle puisse franchir d’un trait, et s’élance tout d’un coup sur l’animal qu’elle épiait. Elle ne craint pas de sauter perpendi- culairement au mur, parce qu’elle s’y trouve toujours attachée par le moyen d’un fil de soie, et qu’elle le dévide à mesure qu’elle avance. Il lui sert encore à se suspendre en l'air, à remonter au point d’où elle était descendue, ou à se laisser transporter par le vent d’un lieu à l'autre. Ces habitudes conviennent, en général , aux espèces de cette division. Plusieurs se construisent, entre des feuilles, sous des pierres, elc., des nids de soie , en forme de sacs ovales et ouverts aux deux bouts. Ces arachnides s’y retirent pour se reposer, changer de mue, et se ga- _ rantir des intempéries des saisons. Si quelque danger les menace, elles en sortent aussitôt et s’enfuient avec agilité. Des femelles se font , avec la même malière, une espèce de tente, qui devient le berceau de leur postérité , et où les pelits vivent , pendant quelque temps, en commun avec leur mère. Quelques espèces , semblables. à des fourmis , élèvent leurs pieds an- térieurs, et les fonL vibrer très rapidement. Les mâles se livrent quelquefois des combats très singuliers par leurs manœuvres, mais qui n’ont aucune issue funeste. Un sous-genre , établi par M. Rafinesque, celui DE TESSAROPS, ('TESSAROPS.) Nous parait se rapprochér beaucoup du suivant, à raison de la plupart de ses caractères et de ses habitudes, mais s’en éloigner beaucoup, s’il n’y a pas d'erreur, sous le rapport du nombre des yeux , qui ne serait que de quatre ( Voy. les Annales générales des Sciences physiques, tom. VIIT, p. 88). 68 ARACHNIDES PULMONAIRES. Un autre sous-genre , qui ne nous est pareillement connu que par sa description , est celui DE PALPIMANE, (PALPIMANUS.) | (PL 14, fig. 1.) Publié par M. Dufour, dans les Annales des Sciences physiques ( V, LXIX, 5), et qui lui paraît intermédiaire entre les érèses et les saltiques. La disposition des yeux {a) est à-peu-près la même que dans le premier de ces deux sous-genres. La languette est pareillement triangulaire et pointue (é) et les mâchoires sont encore dilatées et arrondies au bout ; mais, suivant ce naturaliste, elles seraient inclinées et non droites comme celles des érèses. L’article terminal des tarses antérieurs serait inséré latéralement et dépourvu de crochets. Il n’en décrit qu’une espèce (Palpimane bossu). Elle ne saute point, marche avec assez de lenteur, et se trouve sous les pers dans le royaume de Valence ; mais elle y est très rare. M. Lefèvre a rapporté de Sicile une nouvelle espèce d’aranéide’, qui me paraît être de ce genre. Dans les deux sous-genres suivans, le nombre des yeux est toujours de . huit, et les mâchoires sont droites. LES ERÈSES, (ERESUS. Walck.) (PL 14, fig. 2, 3.) Qui ont près du milieu de l’extrémité antérieure du corselet, quatre yeux rapprochés en un petit trapèze, et les quatre autres sur ses côtés, et formant aussi un autre quadrilatère , mais beaucoup plus grand (c). Leur languette est triangulaire et pointue (d). Leurs tarses sont terminés par trois crochets (1). A —_—_———_—— EE ——————— ————— ———- (1) ÆEresus cinnaberinus, Walck (e); icon. Insect., decas. ILE, xxvir, 12 ; Aranea quatuor - guttata, Ross., Faun. Arañea nigra, Pélag., Specim. insect. elrusc., tom, II, r, 8, 9 ; Coqueb., Illust., Calab. M. Dufour a décrit, dans les Anna- (a) PL 14, fig ra. (6) PL 14, fig.1# (ce) PL 14, fig. 3 a. (d) PL 14, fig. 5 b. te) PL 14, fig. à. FAMILLE DES FILEUSES. | 69 LES SALTIQUES, (SALTICUS. Latr. — Attus. Walck.) (PL 14, fig. 4.) Qui ont quatre yeux, dont les deux intermédiaires plus gros, en avant du corselet, sur une ligne transverse, et les autres près des bords laté- raux, deux de chaque côté; ils forment ainsi un grand carré ouvert posté- rieurement, ou une parabole (a). La languette est très obtuse ou tron- quée au sommet (6). Les tarses n'offrent, à leur extrémité, que deux crochets (c). Plusieurs mâles ont de très grandes chélicères. Les uns ont le corselet épais et en talus, très incliné à sa base. Le Saltique de Sloane ( Aranea sanguinolenta , Lin.). Noir, une ligne ‘blanche formée par un duvet, de chaque côté du corselet; abdomen d’un rouge cinabre, avec une tache allongée , noire, au milieu du dos. — Midi de la France, sur les pierres (1). Les autres ont le corselet très aplati, et presque insensiblement en pente, à sa base. Tantôt leur corps est simplement ovale, garni de poils ou de duvet épais, avec les pieds courts et robustes. Le Saltique chevronne ( Aranea scenica , Lin. ; V’'Araïgnee à chevrons , Geoff.), Araignee à bandes blanches, De G., Insect., VIL, xvix, 8, 9 (d). Long d'environ deux lignes et demie ; dessus noir, avec les bords du corselet et trois lignes en forme de chevrons sur le dessus de Pabdo- men , blancs. — Très commune (2). les des sciences physiques, deux espèces d'Espagne, l’une, l’érèse acanthophile (VI, xCv, 3, 4 ) est mon érèse rayé du nouv. Dict. d’hist. natur. ; l’autre l’érèse impe- Fial (V, zxix, 2) a de grands rapports avec l’'aranea nigra de Pétagna, citée ci-dessus. Ces deux espèces sont représentées dans la Faune française, aran., pl. 1v,3, 4,5. Voyez aussi, même planche, fig. 7, l’érèse cinabre. (a) PI, 14, fig. 4 0. (c) PI 14, fig. 4 d. (1) Cette division comprend les attes suivans de M. Walckenaer : Licolor, cha- lybeius, niger, cupreus, muscorum, V'aranea grossipes de De Géer. (2) Ajoutez attus tard'gradus, Walck. Hist. des aran., V, 1v, fem. Voyez sou ta- bleau des aranéides. (2) PL 14, fig. 4e. (d) PI, 14, fig. 4. 710 ARACHNIDES PUILMONAIRES. Tantôt leur corps est étroit, allongé, presque cylindrique et ras ; les pieds sont longs et grêles. c Le Saltique fourmi (Formicarius). Aranea formicaria , De G. Insect., ton. VII, xviur, 1, 2 ; atte fourmi, Walck., Faun. Franç. aran., V, 1-3. Roux ; devant du corselet noir; des bandes noires et deux taches blan- ches sur l’abdomen (1). [ Appirions à la famille des arachnides fileuses. M. Savigny y a établi (Hist. nat. du grand ouvrage sur l'Egypte) les genres SUIVAns : 1° ARIADNE, voisin de celui de Segestrie, n'ayant que six yeux, mais dont les deux intermédiaires postérieurs sont plus en avant. | 2° LacHÉsis , près des Drasses , mais ayant les crochets Fr: chélicères ( forcipules, Sav.), très petits. 3° ÉRIGONE, voisin encore des Drasses, ainsi que des Clu- biones ; thorax très élevé en devant. Second article des pal- pes épineux , dilaté en manière d'angle ou de dent à son ex- trémité. 4° HERsILIE (hersilia), près des Agélènes et des Théridions de M. Walckenaer. Pieds longs, grêles, avec les ongles supé- rieurs bidentés ; yeux rassemblés sur une éminence , disposés sur deux lignes transverses , recourbées en arrière. Deux fi- lières très longues formant une queue. 5° AracHNÉ. Il ne nous parait pas différer de celui d’Agélène. 6° Arcyope (argyopes). Epéires dont les yeux latéraux an- térieurs sont beaucoup plus petits que les autres. 7° Enxo. Cinquième famille des Théridions de M. Walcke- naer. : (x) Voyez, pour toutes les autres es- naer, auteur de cette partie, mentionne. pêces de ce sous-genre, Ja partie des ara- dans son tableau des aranéides, une es- néides de la Faune fra 1çaise. M. Walche— péce renfermée dans du succin. FAMILLE DES PÉDIPALPEFS. | 7! 8° Ocvaze. La seconde famille des Dolomèdes du même. ] La seconde famille des ARACHNIDES PULMONAIRES, celle DES PÉDIPALPES, (PEDIPALPI.) Nous offre des palpes très grands, en forme de bras avancés, terminés en pince ou en griffe ; des chélicères ou antennes-pinces à deux doigts, dont l’un mobile ; un abdomen composé de segmens très distincts, sans filières au bout, et les organes sexuels situés à la base du ventre. Tout le corps est revêtu d'un derme assez solide ; le thorax est d’une seule pièce, et présente, près des angles antérieurs, trois ou deux yeux lisses, rapprochés ou groupés ; et près du milieu de son extrémité antérieure, ou postérieurement, mais dans la ligne médiane, deux autres yeux lisses, pareillement rapprochés. Le nombre des sacs pulmonaires est de quatre ou de huit. Les uns, qui forment le genre TARENTULE , (TARANTULA. Fabric.) (PI, 15, fig. 113 pl. 16) Ont l'abdomen attaché au thorax par un pédicule ou par une portion de leur diamètre transversal , sans lames en forme 72 ARACHNIDES PULMONAIRES. de peigne à sa base inférieure, ni d’aiguillon à son extré- mité (‘). Leurs stigmates, au nombre de quatre , sont situés près de l’origine du ventre, et recouverts d’une plaque. Leurs antennes-pinces (mandibules des auteurs) sont en griffe, ou terminées simplement par un crochet mobile (‘). Leur languette est AIdUEEe très étroite , en forme de dard et ca- chée (*). Ils n’ont que deux màchoires, et formées De le pre- mier article de leurs palpes. Ils ont tous huit yeux (‘), dont trois, de chaque côté, près des angles antérieurs , disposés en triangle; et deux près dur milieu, au bord antérieur et portés sur un tubercule commun ou sur une petite éminence, un de chaque côté. Les palpes sont épineux. Les tarses des deux pieds antérieurs différent des autres ; ils sont composés de beaucoup d'articles, en forme de fil ou de soie; et sans onglet au bout. | Ces arachnides n’habitent que les pays très chauds de l’Asie et de l'Amérique. Leurs habitudes nous sont inconnues. On en fait aujourd’hui deux genres. LES PHRYNES, (PHRYNUS. Oliv.) (Planche 16,) : Qui ont des palpes terminés en griffe , le corps très aplati, le thorax large, presque en forme de croissant ; Pabdomen sans queue, et les deux tarses antérieurs très longs, très menus, semblables à des antennes en forme de soie (1). (1} Phalangium reniforme , Lin. , Pall., méridionale ; Spicil. zool., fase. IX, 1x, 5, 6 ; Herbst., Tarentula reniformis , Fab.; Pall., Spi- Monog. phal., 11; Indes orientales , iles cil. zool., 9, 111, 3, 43 Herbs'., ibid., v, Séchelles ; Herbst., ibid., rv, 1, Amérique 1; ejusd , 1v, 2, var.? Antilles. (a) PL. 19, fig. 1 8. (PL 15, fig. 110; pl 16,fg.1d,1re. (ce) PL 16, fig. rc. (d) PI, 15, fig. 110; pl 16, fig. 1 2. FAMILLE DES PÉDIPALPES. nf [a | LES THELYPHONES (THELYPHONUS. Latr.) (PL. 19, fig..z1.) Se distinguent des phrynes par leurs palpes plus courts, plus gros, terminés en pince ou par deux doigts réunis; par leur corps long, avec le thorax ovale, et le bout de l'abdomen muni d’une soie articulée , for- mant une queue ; leurs deux iarses antérieurs sont courts , d’une même venue, et à articulations peu nombreuses (1). Les autres ont l'abdomen intimement uni au thorax par toute sa largeur , offrant à sa base inférieure deux lames mobiles en forme de peigne (“), et terminé par une queue noueuse , armee d’un aïguillon à son extrémité ; leurs stigmates sont au nombre de huit, découverts et disposés quatre par quatre, de chaque côté, de la lon- gueur du ventre; leurs antennes-pinces sont terminées par deux doigts, dont l'extérieur mobile. Ils forment le LU genre DES SCORPIONS (scorpio. Lin. Fab.) (PI. 18, 19, 194, 19 b.) Qui ont le corps long et terminé brusquement par une queue longue, grêle, composée de six nœuds, dont le dernier (1) Phalangium caudatum, Linn. ; Pall., L'Amérique méridionale fournit une autre Spicil. zool. fase. IX, 11, 1, 2, de Java. espèce , décrite et figurée dans le Journal (a) PL. 18, fig. «, 1 d, etc. ARACHNIDES, 10 54 ARACHNIDES PULMONAIRES. finit en pointe arquée et très aigué, ou en un dard, sous l’ex- trémité duquel sont deux petits trous, servant d’issue à une liqueur venimeuse, contenue dans un réservoir intérieur. Leur thorax, en forme de carré long et ordinairement marqué, dans son milieu, d'un sillon longitudinal, a de chaque côté, près de son extrémité antérieure , trois ou deux yeux lisses, for- mant une ligne courbe, et vers le milieu du dos deux autres yeux lisses rapprochés. Les palpes sont très grands, avec une serre au bout, en forme de main; leur premier article forme une mâchoire concave et arrondie. A l’origine de chacun des quatre pieds antérieurs , est un appendice triangulaire, et ces pièces forment, par leur rapprochement , l'apparence d’une lèvre à quatre divisions , mais dont les deux latérales peuvent être considérées comme des sortes de mâchoires, et dont les deux autres forment la languette. L’abdomen est composé de douze anneaux, ceux de la queue compris; le premier est divisé en deux parties, dont l’antérieure porte les organes sexuels , et l’autre les deux peignes. Ces appendices sont com- posés d’une pièce principale, étroite, allongée, articulée, mo- bile à sa base, et garnie , le long de son côté inférieur , d’une suite de petites lames, réunies avec elle par une articulation, étroites, allongées, creuses intérieurement, parallèles, et imi- tant des dents de peigne ; leur nombre est plus ou moins con- sidérable, selon les espèces ; il varie quelquefois d’une cer- taine quantité, et peut-être avec l’âge, dans la même. On n’a pas encore déterminé, par des expériences positives, quel est l'usage de ces appendices. Les quatre anneaux suivans: ont chacun une paire de sacs pulmonaires et de stigmates. Im- de Physique et d'Histoire naturelle (1:77); tite que les précédentes, et dont les pattes les habitans de la Martinique l’appellent le sont fauves, habite la presqu’ile en decà du vinaigrier. Une troisième espèce, plus pe- Gange. FAMILLE DES PÉDIPA] 75 médiatement apres le sixième, l'abdomen se rétrécit brusque- ment, et les six autres anneaux, sous la forme de nœuds, com- posent la queue. Tous les tarses sont semblables, de trois articles, avec deux crochets au bout du dernier. Les quatre derniers pieds ont une base commune , et le premier article de leurs hanches est soudé ; les deux derniers sont même adossés, en partie, à l'abdomen. Les deux cordons nerveux (‘), partant du cerveau, se réu- nissent par intervalles , et forment sept ganglions, dont les derniers appartiennent à la queue. Dans toutes les autres arachnides, le nombre des ganglions est de trois au plus. Les huit stigmates donnent dans autant de bourses blan- ches, renfermant chacune un grand nombre de petites lames très déliées , entre lesquelles il est probable que l'air se filtre (*). Un vaisseau musculeux (°) règne le long du dos, et communique avec chaque bourse par deux vaisseaux (1) ; d’autres branches en partent pour toutes les parties. Le canal intestinal est droit et grêle (‘). Le foie se compose de quatre paires de grappes glanduleuses, qui versent leur liqueur dans quatre points de l'intestin. Le mâle a deux verges sortant près des peignes, et la femelle deux vulves. Ces dernières donnent dans une matrice composée de plusieurs canaux qui commu- niquent les uns avec les autres, et que l’on trouve au temps du part, remplis de petits vivans ; les testicules sont aussi for- més de quelques vaisseaux anastomosés ensemble (2). Ces arachnides habitent les pays chaux des deux hémi- (x) Voyez nos remarques précédentes pions, Tréviranus, Marcel de Serres et sur la circulation des arachnides pulmo- Léon Dufour ( Journ. de physique, juin naires. 1817). (2) Consultez, sur l'anatomie des scor- (a) PL. 19 a, fig. 1 (6) PL 18, fig. 1,14 rg. (ce) PL. 19 4, fig. 1 et 2. (d) PL 196, fig. 3. 76 ARACHNIDES PULMONAIRES. sphères, vivent à terre, se cachent sous les pierres ou d’autres corps, le plus souvent dans les masures ou dans les lieux sombres et frais, et même dans l’intérieur des maisons. Ils courent vite, en recourbant leur queue en forme d’arc sur le dos. Ils la dirigent en tout sens, et s’en servent comme d’une arme offensive et défensive. Ils saisissent avec leurs serres les cloportes et les différens insectes , tels que des carabes , des charançons, des orthoptères, etc., dont ils se nourrissent, les piquent avec l’aiguillon de leur queue, en la portant en avant, et font ensuite passer leur proie entre leurs chélicères et leurs mächoires. Il sont friands des œufs d’aranéides et de ceux d'insectes. La piqüre du Scorpion d'Europe n’est pas, à ce qu’il pa- rait, ordinairement dangereuse. Celle du scorpion de Souvi- gnargues , de Maupertuis, ou de l’espèce que j'ai nommée roussätre (Occitanus), et qui.est plus forte que la précédente, produit, d’après les expériences que le docteur Maccary a eu le courage de faire sur lui-même, des accidens plus graves et plus alarmans ; le venin paraît être d’autant plus actif que le scorpion est plus âgé. On emploie, pour en arrêter les effets, l’alcali volatil, soit extérieurement, soit à l’intérieur. Quelques naturalistes ont avancé que nos espèces indigènes produisent deux générations par an. Celle qui me semble la mieux constatée a lieu au mois d'août. La femelle, dans l’ac- couplement , est renversée sur le dos. Suivant M. Maccary, elle change de peau avant de mettre bas ses petits. Le mâle en fait autant à la même époque. La femelle fait ses petits à diverses reprises. Elle les porte sur son dos pendant les premiers jours, ne sort pas alors de sa retraite, et veille à leur conservation l’espace d'environ un mois , époque à laquelle ils sont assez forts pour s'établir ailleurs et pourvoir à leur subsistance. Ce n’est guère qu’au bout de deux ans qu’ils sont en état d’engendrer. FAMILLE DES PÉDIPALPES. 77 Les uns ont huit yeux (2), et forment le genre Buthus de M. Leach. Le Scorpion d'Afrique (Afer, Lin , Fab.) (4), Rœæs., insect., 3, LxXV. — Herbst., monog., scorp., 1. Long de cinq à six pouces, d’un brun noirâtre , avec les serres grandes, en cœur , très chagrinées et un peu velues. Bord antérieur du corselet fortement échancré. Treize dents à chaque peigne. — Des Indes orientales, de Ceylan, etc. Le Scorpion roussätre (Occitanus, Amor.) (c); Tunetanus, Herbst., monog., scorp., III, 3 ; Buthus occitanus, Leach., Zoolog. Miscell. CxLIN. Jaunâtre ou roussâtre ; queue un peu plus longue que le corps, avec des lignes élevées et finement crénelées. Vingt-huit dents et au-delà (52-65, Maccary) à chaque peigne. — Midi de l’Europe, Barbarie, et très commun en Espagne. Les autres n’ont que six yeux (d), et composent le genre Scorpion , pro- prement dit, du même naturaliste. Le Scorpion d'Europe (Europœus , Lin., Fab.) (e), Herbst., Monog. scorp., I, 1, 2. D’un brun plus ou moins foncé, avec les. pieds el le dernier article de la queue d’un brun plus clair ou jaunâtre ; serres en forme de cœur et anguleuses ; neuf dents à chaque peigne. — Les dé- partemens les plus méridionaux et orientaux de la France. (a) PI, 17, fig. 14. (8) PL 17, fig. 1. (c) PL. 19, fig. 1. (d) PL. 19, fig. 2 a. (e) PL 19, fig. 2. EE MEN , Ye AN ie He MALI LA fe 1-2 Le P ty un FA mn 4 th ; is #l Fe us} | ie " pt dt LUS in + F ERP ( | di FC: Her Fr Hs CA LAN TE - VX JAY ie hi (a L # ME TA PERRET ON AU UE Led Lc | VF. Je OL ENT ON MLD 4 à NN AE AT AT L Lt à à nu 4 FU ‘! [ture 18 | L ‘44 di EU TNA te 62 RUE , x. un HF AR CARE AUOT at: de LA M ve) bi | LU NRRQSE à ne “ ONE LUE S EN ‘L BE ae er TU nÉcd AM T" PA Ce . AD LRU NOTE £, M PRG 1 LE 3 i8 ’ A PRATAUE nu À ; x + RAr : ; r. “ 1 1 3 Hs. 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L é vs - , 7! ; TE | h 4 AT 1 47 ae 2 Sens cs " u L “ CN PL LE nr SH DRAP Ab | Ra F4 tp À CUT EU An a dété me ri N At. fe: A "P: ms #4 re A ï 4 8 Lo SRE Re EN LL ‘1 À à ? 2 EST ar men T1 AT es - _.. s 1m à * ; y L 922009090009 00000000999%909999V99090900000009VY9 LE SECOND ORDRE DES ARACHNIDES, LES TRACHÉENNES., | (TRACHEARIZÆ.) Différent du précédent par des organes respiratoires, consistant en des trachées (1) rayonnées ou ramifiées, (x) Les trachées sont des vaisseaux qui recoivent et distribuent le fluide aérien dans tout l’intérieur du corps, et suppléent ainsi au défaut de circulation. Elles sont de deux sortes. Les tubulaires ou élastiques sont formées de trois membranes, dont l’in- termédiaire, composée d’un filet cartilagi- neux , élastique , roulé en spirale, et dont les deux autres cellu'euses. Les trachées vé- siculaires ne sont formées que de deux membranes et de cette sorte. Ce sont des espèces de poches pneumatiques , suscepti- bles de se gonfler et de s’abaisser, Les in- sectes aquatiques et plusieurs autres aériens en sont dépourvus, Elles communiquent entre elles par des trachées tubulaires. Dans plusieurs orthoptères, où elles sont bien développées, des arcs cartilagineux, formés par des appendices des demi-an- neaux inférieurs de l’abdomen, servent d’attaches aux muscles qui les retiennent. Les trachées sont divisées en deux troncs principaux , S’étendant longiludinalement, un de chaque côté, et recevant Pair au moyen d’ouvertures latérales appelées stig- mates, et jetant ensuite des branches et des rameaux nombreux qui répandent ce fluide. Mais dans plusieurs insectes, il existe aussi deux autres troncs plus ou moins longs, si- tués entre les deux précédens et communi- quant avec eux. M. Marcel de Serres les distingue par la dénomination de pulmo- 80 ARACHNIDES TRACHÉENNES. et ne recevant l'air que par deux ouvertures ou stigma- tes; par l'absence d'organe circulatoire (1), et à l'égard du nombre des yeux qui n’est que de deux à quatre (2). Faute d'observations anatomiques assez générales, les limites de cet ordre ne sont pas encore rigoureusement tracées. Quelques-unes mêmes de ces arachnides, telles naires : les deux ordinaires sont pour lui des trachées artérielles, 1 distingue aussi deux sortes de stigmates : les uns, simples, ou les stigmates ordinaires, consistent en deux lèvres membraneuses, ayant des fibres ou stries transverses, s’ouvrant au moyen d’une simple contraction ; les autres stig- mates, ceux qu’il nomme érémaères , sont formés d’une ou de deux pièces, mais le plus souvent de deux, cornées, mobiles, s’ouvrant ou se fermant comme des volets. De Geer (Descript. du criquet de passage ) les compare à des paupières. Ils sont pro- pres à certains orthoptères, et leur position indique que ce sont les stigmates du méso- thorax. M. Léon Dufour (Ann. des sc. na- tur., mai 1826) a donné de très bonnes figures de ces diverses sortes de stigmates , mais sans employer les désignations du na- turaliste précédent. Il paraîtrait, d’après sa description des stigmates abdominaux, que ceux-ci ont les caractères des trémaères, tandis que ceux qu’il décrit ensuite comme différevs, sont les stigmates ordinaires, Nous croyons, au surplus, que ces dissem- blances ne tiennent qu’à de simples modifi- cations des lèvres. Réaumur (Mém., I, 1v, 16) a figuré un stigmate de cette dernière sorte, mais dont les lèvres ont un rebord intérieur, qui doit, selon toute apparence, être corné. Supposons qu’elles soient pres- qu’entièrement de cette consistance, nous aurons alors cette espèce de stigmate que M. Serres nomme trémaère. Quelques lar- ves aquatiques ont des appareils respira- toires particuliers et dont nons parlerons en traitant de ces insectes. (x) La présence des trachées exclut toute circulation complète, c’est-à-dire la distri- bution du sang aux diverses parties, et son retour des organes de la respiration au cœur. Ainsi, quoique l’on ait récemment découvert des vaisseaux dans quelques in- sectes (phasmes), quoique leur existence soit possible dans diverses arachnides tra- chéennes, ces animaux ne rentrent pas moins, sous ce rapport, dans le système général. M. Marcel de Serres a observé que le tube intestinal des phalangium ou fau- cheurs jette un très grand nombre de cœ- cums ou d’appendices vermiformes, qui semblent avoir de analogie avec les vais- seaux hépatiques, et que les trachées ram- pent et se ramifient à l’infini sur ces cœ=— cums, (2) Suivant Müller, l’hydrachne umbrata a six yeux; mais n'est-ce pas une erreur d’optique ou une méprise ? FAMILLE DES FAUX SCORPIONS. 81 que les pycnogonides, n'offrent aucun stigmate, et leur mode de respirer est inconnu. Les arachnides trachéennes se partagent très natu- rellement en celles qui sont pourvues d’antennes-pinces terminées par deux doigts, dont l'un mobile, ou bien par un seul, pareillement mobile, en forme de griffe ou de crochet ; et en celles où ces organes sont remplacés par de simples lames ou lancettes, et qui, avec la lan- guette, constituent un suçoir. Mais la plupart de ces animaux étant fort petits, cet examen entraîne de gran- des difficultés, et l’on sent que de tels caractères ne doivent être employés que lorsqu'on ne peut faire autre- ment. La première famille des ARACHNIDES TRACHÉENNES, celle DES FAUX SCORPIONS, (PSEU DO-SCORPIONES. ) (PI 25, 2%] A le thorax articulé, avec le segment antérieur beau- coup plus spacieux , en forme de corselet; un abdomen très distinct et annelé, des palpes très grands, en forme de pieds ou de serres ; huit pieds dans les deux sexes, avec deux crochets égaux au bout des tarses, les deux anté- rieurs au plus exceptés ; deux antennes-pinces ou chéli- ARACHNIDES. 11 82 ARACHNIDES TRACHÉENNES. cères apparentes, terminées par deux doigts, et deux mächoires formées par le premier article des palpes. Ils sont tous terrestres et ont le corps ovale ou oblong ; cette famille ne comprend que deux genres. LES GALÉODES _ (cazeopes. Oliv. — Sohuga. Licht. Fab.) (PL. 20, fig. 1 ; pl. 20 bis, fig. 1, 2.) Ont deux antennes-pinces très grandes, à doigts verticaux , fortement dentés, l’un supérieur, fixe et souvent muni, à sa base, d’nn appendice (1) grêle, allongé, terminé en pointe, et l’autre mobile ; les palpes grands, avancés, en forme de pieds ou d'antennes, terminés par un article court, en forme de bouton, vésiculeux et sans crochet au bout; les deux pieds antérieurs d’une figure presque semblable, pareillement mu- tiques, mais plus petits; les autres terminés par un tarse, dont le dernier article, muni au bout de deux petites pelotes et de deux longs doigts, avec un crochet à leur extrémité ; cinq écailles en forme de demi-entonnoir et pédicellées, sur chaque pied postérieur, disposées en une rangée le long de leurs pre- miers articles ; et deux yeux trés rapprochés sur une éminence antérieure du premier segment thoracique , qui représente une grande tête, portant, outre les parties de la bouche les deux pieds antérieurs. Leur corps est oblong, généralement mou et hérissé de longs poils. Le dernier article des palpes, ou leur bouton, (1) Je ne crois pas qu’il soit exclusivement propre à l’un des sexes. FAMILLE DES FAUX SCORPIONS. 85 renferme, suivant M. Dufour, un organe particulier, en forme de disque ou de cupule, d’un blanc nacré, et qui ne se pré- sente en dehors que lorsque l’animal est irrité. Les deux pieds antérieurs peuvent être considérés comme de seconds palpes. Le labre a la forme d’un petit bec très comprimé, recourbé, pointu et velu au bout. La languette est petite, en forme de carène, et se termine par deux soies barbues, divergentes, postées chacune sur un petit article (“. Les autres paires de pieds sont annexées à autant de segmens. J'ai aperçu un grand stigmate, de chaque côté du corps, entre les premiers et les seconds pieds, ainsi qu’une fente à la base du ventre (*). L’ab- domen est ovalaire et composé de neuf anneaux. ( F’oyez, pour d’autres particularités, la description d’une espèce dé- couverte en Espagne par M. Dufour, et décrite et figurée par lui dans les Annales des sciences physiques, tom. V, pl. LxIX, D.) On soupçonne que les anciens ont désigné ces arachnides sous les noms de phalangium , solifuga, tetragnatha, etc. M. Poë en a découvert une espèce dans les environs de la Havane ; mais les autres sont propres aux pays chauds et sa- blonneux de l’ancien continent. Ces animaux courent avec une extrême vitesse, redressent leur tête, semblent vouloir se défendre , lorsqu’on les surprend, et sont réputés veni- meux (1). ———— ————————————…——_——— —————————————…—_—— ——…—…" " … —.-——…—…—…— …— —— (x) Solpulga fatalis, Fab.; Herb$t., Mo- zool., fase. IX, 111, 7, 8, 9. Voyez, en nog., solp. I, 1, du Bengale; outre, la Monographie de ce genre publiée S. chelicornis, Fab.; Herbst., ibid., par Herbst., et les Voyages de Pallas et M, 1; . d'Olivier. Phalangium araneoides, Pall., Spicil. (a) PI, 20 Lis, fig. 14, 1 b. (ô) PL 20 es, fig. 2. 84 ARACHNIDES TRACHÉENNES. LES PINCES (caeuirer. Geoff. — Obisium. Ip.) (P]. 20 bis, fig. 3, 4 et 5.) Ont les palpes allongés, en forme de bras, avec une pince en forme de main et didactyle au bout; tous les pieds égaux, terminés par deux crochets, et les yeux placés sur les côtés du thorax. Ces animaux ressemblent à de petits scorpions privés de queue. Leur corps est aplati, avec le thorax presque carré, et ayant de chaque côté un ou deux yeux. Ils courent vite, et souvent à reculons ou de côté, comme les crabes. Roœsel a vu une femelle pondre ses œufs et les rassembler en tas. Hermann père dit que ces individus les portent réunis en une pelote sous leur ventre. 11 croit même, d’après une autre observation, que ces arachnides peuvent filer. Son fils (Mem. apterol.) divise ce genre en deux sections. Les uns (CAe- lifer, Leach.) (a) ont le premier segment du tronc, ou du thorax, partagé en deux par une ligne imprimée et transversale ; les tarses d’un seul article ; une espèce de stylet au bout du doigt mobile des chélicères, et les poils du corps en forme de spatule. La Pince crabe (Phalangium cancroides, Lin.; Scorpio cancroides,Fab.) Res. Ins., IT, supp. Lx1v, vulgairement Scorpion des livres, se trouve dans les herbiers , les vieux livres , eic., où elle se nourrit des petits insectes qui les rongent. Une autre ( Scorpio cimicoides, Fab.) Herm., Mém. aptér., VII, 9, ha- bite sous les écorces d'arbres, les pierres, etc. D’autres (Obisium, Leach.) (à) ont le thorax sans division, les chélicères (a) PL 20 bis, fig. 3, 4. () PL 20 bis, fig. 5. FAMILLE DES PYCNOGONIDES. 85 sans stylet, les poils du corps en forme de soies (1). Mais le nombre des yeux nous fournit un caractère plus important. Il est de quatre dans les OBISIES et de deux dans les PINCES proprement dites (2). La seconde famille des ARACHNIDES TRACHÉENNES, celle DES PYCNOGONIDES, ( PYCNOGONIDES. | (PI. 21, 22.) A le tronc composé de quatre segmens, occupant presque toute la longueur du corps, terminé à chaque extrémité par un article tubulaire, dont l’antérieur plus grand , tantôt simple, tantôt accompagné d’antennes- pinces et de palpes, ou d’une seule sorte de ces organes, constitue la bouche (3). Les deux sexes ont huit pieds propres à la course ; mais les femelles offrent, en outre, deux fausses pattes, situées près des deux antérieurs, et servant uniquement à porter les œufs (*). (1) Herm., Mém. aptér., v, 63 vi, 14. (2) Voyez la Monographie des scorpio- nides du docteur Leach, dans le troisième volume de son Zoological miscellany, tab. 1&Lret 142; et un Mémoire sur les insectes du Copal, par M. Dalman, où il en décrit et figure une espèce sous le nom d’eucarpus, et où il pré-ente des observations sur d’au- tres espèce. (a) PL 21, fig. 1 4, 54, 4. (3) Le siphon d’une grande espèce du sous-genre phoxichile, apportée du cap de Bonne-Espérance par feu Delalande, m’a offert des sutures longitudinales , de ma- nière qu’il me paraît composé du labre, de la languette et de deux mâchoires , le tout soudé ensemble. Les palpes sont dès-lors ceux de ces mâächoires, 86 ARACHNIDES TRACHÉENNES. Les Pycnogonides sont des animaux marins (1), ayant de l’analogie, soit avec les Cyames et les Chevrolles, soit avec les arachnides du genre Phalangium, ou les Fau- cheurs, auxquels Linnæus les a réunis. Leur corps est ordinairement linéaire, avec les pieds très longs, de huit à neuf articles, et terminés par deux crochets inégaux, paraissant n'en former qu'un seul, et dont le plus petit est fendu. Le premier article du corps (‘), et qui tient lieu de tête et de bouche, forme un tube avancé, pres- que cylindrique ou en cône tronqué, ayant à son extré- mité une ouverture triangulaire ou en trèfle, [1 porte à sa base les antennes-pinces et les palpes. Les antennes- pinces sont cylindriques ou linéaires, simplement pre- nantes, composées de deux pièces, dont la dernière en pince, avec le doigt inférieur, ou celui qui est immobile, quelquefois plus court. Les palpes sont en forme de fil, de cinq ou de neuf articles, avec un crochet au bout. Chaque segment suivant, à l'exception du dernier, sert d'attache à une paire de pieds (2); mais le premier, ou (1) Suivant M. Savigny, ils font le pas- sions latérales du canal intestinal , ou des sage des arachnides aux crustacés. Nous ne les plaçons ici qu’avec doute. (2) M. Milne Edwards, qui a observé ces animaux sur le vivant, m’a dit avoir vu dans l’intérieur de ces organes des expan - (a) PI. 21, fig. 16, 24, etc. cœcums (È). J’en avais effectivement aper- cu les traces, sous la forme de vaisseaux noirâtres, dans divers nymphons. Cette ob- servation me porterait à croire que ces ani- maux respirent par la peau, caractère d’a- (2) PI. 22, fig 1. FAMILLE DES PYCNOGONIDES. 87 celui avec lequel s'articule la bouche, a sur le dos un tubercule portant, de chaque côté, deux yeux lisses (*), et en dessous, dans les femelles seulement, deux autres petits pieds, repliés sur eux-mêmes, et portant les œufs qui sont rassemblés tout autour d'eux , en une ou deux pelotes. Le dernier segment est petit, cylindrique, et percé d'un petit trou à son extrémité. On ne découvre aucuns vestiges de stigmates. Ces animaux se trouvent parmi les plantes marines, quelquefois sous les pierres, près des rivages, et quelque- fois aussi sur des cétacés. LES PYCNOGONONS (Pyexoconum. Brun. Müll. Fab.) (PL or, fig. «.) Sont dépourvus d’antennes-pinces et de palpes, et la lon- gueur de leurs pieds ne surpasse guère celle du corps, qui est proportionnellement plus court et plus épais que dans les genres suivans. Ils vivent sur des cétacés (1). près lequel ils pourraient former un ordre (x) Mull., Zool. dan., cxrx, 10-12, fe- particulier, et peut-être intermédiaire entre melle. Trouvé sur nos côtes par MM. Suri- les arachnides et les insectes aptères de rey et d’Orbigny. ordre des parasites. (a) PL 21, fig. 24; pl. 22, fig. 14, 24. 88 ARACHNIDES TRACHÉENNES. La LES PHOXICHILES (PHoxiciLus. Latr.) (PL 21, fig. 2.) N'offrent point de palpes, de même que les précédens, mais ont des pieds fort longs et deux antennes-pinces (1). LES NYMPHONS (nymPno. Fab.) (PI. or, fig. 3.) Ressemblent aux Phoxichiles par la forme très étroite et oblongue de leur corps, la longueur de leurs pieds, et la présence des antennes - pinces ; mais ont, en outre , deux palpes (2). (1) Rapportez à ce genre le pycnogonum spinipes d’Othon Fabricius , sa variété du P. grossipes, sans antennes; les phalan- gium aculeatum, spinosum de Montagus (Lin. Trans.), le xymphon femoratum des Actes de la Soc. d’hist. natur. de Copen- hague (1797); le zymphon hirtum de Fa- bricius, qui peut-être ne diffère pas des phalangium spinipes , spinosum , cités plus haut. (2) Pycnogonum grossipes, Oth. Fab. ; Müll., Zool, dan., ex1x, 5-0, fem ; à com- parer avec les rymphons pracile et femo- ratum du docteur Teach. (Zool. miscell., x1X, 1, 2). Son genre ammothea (A caroli- nensis, ibid., xtrr) diffère de celui des 7ym- phons par les antennes-pinces beaucoup plus courtes que la bouche, leur première pièce, ou celle de la racine , étant fort petite. Les palpes ont neuf articles, tandis que ceux des nymphons n'en offrent que cinq. Dans ce genre, ainsi que ceux de phoxichile et de pycnogonon, le second article des tarses: est fort court. Le tubercule portant les yeux est quelquefois placé sur une suillie qui s’avance au-dessus de la base de Par- ticle antérieur, ou la bouche. FAMILLE DES HOLÈTRES. 39 La troisième famille des ARACHNIDES TRACHÉENNES , celle DES HOLÈTRES, HOLETRA. Hermann.) A le thorax et l'abdomen réunis en une masse, sous un épiderme commun (“): le thorax est tout au plus di- visé en deux, par un étranglement, et l'abdomen pré- sente seulement dans quelques-uns des apparences d’an- neaux, formés par des plis de l'épiderme. L'extrémité antérieure de leur corps est souvent avan- cée en forme de museau ou de bec; la plupart ont huit pieds et les autres six (1). Cette famille se compose de deux tribus. La première tribu des ARACHNIDES HOLÈTRES, celle des PHALANGIENS (Phalangita, Latr.), a des antennes-pinces très apparentes, soit en saillie au-devant du tronc, soit inférieures, et toujours terminées en une pince didactyle, précédée d’un à deux articles ( , Ils ont deux palpes:en forme de fil, de cinq articles, (1) Le trombidium longipes d’Hermann longs. Il ne lui en donne que huit dans le fils, Mém. aptér., pl. 1, 8, est représenté texte. ; avec dix pieds, dont les deux premiers tres (a) PI. 25, fig. ra, rc. (b) PI 23, bg. 16,10, 2. . ARACHNIDES, 12 y0 ARACHNIDES TRACHÉENNES. dont le dernier terminé par un petit onglet ; deux yeux distincts, deux mâchoires formées par le prolongement de l’article radical des palpes, et souvent quatre de plus(1),et qui ne sont aussi qu'une dilatation de la hanche des deux premières paires de pieds ; le corps ovale ou arrondi, recouvert, du moins sur le tronc, d’une peau plus solide ; des apparences d’anneaux ou des plis sur l'abdomen. Les pieds, toujours au nombre de huit, sont longs et divisés distinctement à la manière de ceux des insectes (2). Plusieurs au moins (faucheurs) ont à l'ori- gine des deux pieds postérieurs , deux stigmates, un de chaque côté, mais cachés par leurs hanches. La plupart vivent à terre, sur les plantes, au bas des arbres, et sont très agiles; d’autres se cachent sous la pierre, dans la mousse. Leurs organes sexuels sont placés sous la bouche et intérieurs. (1) Dans la supposition que les deux serait l’analogue de la première des in- mâchoires supérieures représentent, avec sectes ; or c’est là aussi qu’est placé, dans leurs palpes, les mandibules des crustacés décapodes, les quatre autres représente ront aussi les quatre mâchoires des mêmes crustacés , et les deux mâchoires, ainsi que la lèvre inférieure des insectes broyeurs. M. Marcel de Serres nous apprend que le ganglion venant immédiatement après le cerveau, est en face de la troisième paire de pattes, qui, d’après ces rapprochemens, ceux-ci, le même ganglion. foyez l’ordre des myriapodes. (2) Hanches, cuisses, jambes et tarses de même que dans les familles précédentes. Mais les pieds des arachnides trachéennes sont composés d’articles courts, dont les proportions relatives ne diffèrent que gra- duellement, de sorte que ces distinctions de parties sont moins appréciables. FAMILLE DES HOLÈTRES. 91 LES FAUCHEURS _(pHALANGiuM. Lin. Fab.) (Planche 23.) Qui ont les antennes - pinces saillantes, beaucoup plus courtes que le corps, et les yeux portés sur un tubercule commun. Leurs pieds sont tres longs, fort menus ; et détachés du corps, ils donnent, pendant quelques instans, des signes d’ir- ritabilité. Les deux sexes sont placés vis-à-vis l’un de l’autre dans la copulation, qui a lieu vers la fin de l'été. L’organe générateur du mäle a la forme d’un dard, terminé en demi- flèche (‘). La femelle a un oviducte membraneux, en forme de fil, flexible et annelé (*). Les trachées sont tubulaires. Le Faucheur des murailles ( Cornutum, Lin., mâle; Opilio, ejusd., , femelle). Herbst., Monog. phal., 1, 3, mâle ; sbid., 1, femelle. Corps ovale, roussâtre ou cendré en dessus, blanc en dessous ; palpes longs; deux rangées de petites épines sur le tubercule portant les yeux, et des pi- quans sur les cuisses. Antennes-pinces cornues dans le mâle; une bande noirâtre, avec ses bords festonnés, sur le dos, dans la femelle (1). Un célèbre entomologiste anglais , M. Kirby, a formé, sous le nom de GONOLEPTE ( Gonoleptes), un genre propre sur des espèces qui ont les pal- pes épineux , avec les deux derniers articles presque de la même gran- deur , subovalaires , et un fort onglet terminal ; et dont les hanches des deux pieds postérieurs sont fort grandes , soudées et forment une plaque sous le corps. Ces pieds sont éloignés des autres et rejetés en arrière (2). Dans les Faucheurs proprement dits, les palpes sont filiformes, sans épi- (1) Consultez les Monographies de ce fils (Mém. apterolog.). genre publiées par Latreille {à la suite de (2) Gonoleptes horridus, Trans. Lin. Soc. l'Histoire des fourmis). Herbst et Hermann XII, xx, 16; espèce du Brésil. ia) PL. 25, fig. re. (b) PL 25, fig.ie. L 99 ARACHNIDES TRACHÉENNES. nes, terminés par un article beaucoup plus long que le précédent, avec un petit crochet au bout. Tous les pieds sont rapprochés, à hanches sem- blables et contiguës à leur naissance. Telles sont toutes nos espèces indi- gènes. 3 LES SIRONS (srro. Latr.) À les antennes-pinces saillantes, presque aussi longues que le corps, les yeux écartés et portés chacun sur un tubercule isolé ou sans support (1). LES MACROCHÈLES (macROCHELES. Latr.) Ont aussi les antennes-pinces très saillantes et fort longues ; mais leurs yeux sont nuls ou sessiles. Les deux pieds anté- rieurs sont fort longs et antenniformes; le dessus du corps forme une plaque ou écaille sans anneaux distincts. Je rapporte à ce genre les Æcarus marginatus et testudi- narius d'Hermann fils (Mémoire aptérol., pag. 96, pl. vi, fig. 6, et pag. 80, pl. 1x, fig. 1). LES TROGULES, 7 (rrocuLus. Latr.) Dont l'extrémité antérieure du corps s’avance en forme de RCE RE le LYS —_——_———— em mm (1) Siro. rubens , Latr., Gener, crust. et Herm., Mém. aptér., ir, 6et1x, Q.N. insect., 1, vr1, 25 — Acarus crassipes , e FAMILLE DES HOLÈTRES. 95 chaperon, et reçoit dans une cavité inférieure les antennes- pinces et les autres parties de sa bouche. - Leur corps est tres aplati et recouvert d’une peau très ferme. Sous les pierres (1). La seconde tribu des ARACHNIDES HOLÈTRES, celle des ACARIDES (/carides), a tantôt des antennes-pinces, mais simplement composées d’une seule pince, soit didactyle, soit en griffe, et cachée dans une lèvre sternale; tantôt un sucoir , formé de lames en lancette et réunies, ou n’a même pour bouche qu'une cavité, sans autres pièces ap- parentes. Cette tribu est formée du genre DES MITES. (acarus. Lin.) (PI. 24, 25, 26, 25, 28.) La plupart de ces animaux sont très petits ou presque mi- croscopiques. Ils sont dispersés partout. Les uns sont errans, et parmi eux on en rencontre sous les pierres, les feuilles, les écorces des arbres, dans la terre, les eaux , ou bien sur les provisions de bouche, comme la farine, la viande desséchée, le vieux fromage sec, sur les substances animales en putré- faction ; d’autres vivent, en parasites, sur la peau ou dans la chair de divers animaux, et les affaiblissent souvent beaucoup (1) Trogulus nepæformis, Lat., Gener., carinatum , Lin. ; Midi de la France, Es- crust. etinsect., I, vr, 1 ; Phalangium tri- pagne, 94 ARACHNIDES TRACHÉENNES. par leur excessive multiplication. On attribue même à quel- ques espèces l’origine de certaines maladies, et particulière- ment de la gale. Il paraît résulter des expériences du docteur Galet, que les mites de la gale humaine, mises sur le corps d’une personne saine, lui inoculent le virus de cette maladie. On trouve aussi diverses sortes de mites sur des insectes, et plusieurs coléoptères vivant de substances cadavéreuses ou excrémentielles, en sont quelquefois tout couverts. On en a observé jusque dans le cerveau et les yeux de l’homme. Les mites sont ovipares et pullulent beaucoup. Plusieurs ne naissent qu'avec six pieds (“), et les deux autres se déve- loppent peu de temps après. Leurs tarses se terminent de manières diverses et appropriées à leurs habitudes. Les unes (les ACARIDES propres , Acarides, Latr.) ont huit pieds, uni- quement propres à la course, et des antennes-pinces. LES TROMBIDIONS, (TROMBIDIUM. Fab.) (PL 24, fig. 1, 2.) Qui ont des antennes-pinces en griffe ou terminées par un crochet mo- bile ; des palpes saillans, pointus au bout, avec un appendice mobile ou une espèce de doigt sous leur extrémité ; deux yeux , situés chacun au bout d’un petit pédicule fixe, et le corps divisé en deux parties, dont la première ou l’antérieure très petite, et porte, outre les yeux et la bouche, les deux premières paires de pieds. Le Trombidion satine (T. holosericeum , Fab.) Herm., Mém. aptér., pl. I, 2, et II, 1, très commun, au printemps, dans les jardins; d’un rouge couleur de sang, abdomen presque carré , rétréci postérieure- ment, avec une échancrure ; dos chargé de papilles velues à leur base, et globuleuses à leur extrémité. - (a) PL, 28, fig. 2g, 2 d, 4h, etc. FAMILLE DES HOLÈTRES. 95 On trouve aux Indes orientales une autre espèce trois à quatre fois plus grande ; et qui donne une teinture rouge : c’est le T. colorant (T. tinctorium, Fab.) (a) Herm., Mém. apt. I, 1 (1). LES ERYTHREES, (ERYTHRÆUS. Latr.) (PL. 24, fig. 3 et 4.) Qui ont les antennes-pinces et les palpes des Trombidions , mais dont les yeux ne sont point portés sur un pédicule, et dont le corps n’est pas divisé (2). LES GAMASES, (GAMASUS. Lat. Fabr.) (PL. 25, fig. 5 et 6.) Dont les antennes-pinces sont didactyles, et qui ont des palpes saillans ou très distincts, et en forme de fil. Les uns ont le dessus du corps revêtu, en tout ou en partie, d’une peau écailleuse (3). (1) T. fuliginosum, Herm., Mém. apt., . (3) Gamasas rarginatus, Latr.; Acarus 1,35 marginatus , Herm., Mém. apt., vr, 6, T, bicolor, ibid., 11, 2; trouvé sur le corps calleux du cerveau d’un T. assimile , ibid., 3 ; homme ; T. curtipes , ibid, 4 ; Trombidium longipes , Herm., ibid., 1, T'. trigonum , ibid., 5 ; 8 ; T. trimaculatum , ibid., 6. Acarus coleoptratorum, Fab. ; De Geer, (2) Erythrœus phalangioides, Latr.; Mém. insect., VII, vi, 5; Trombidium phalangioides , Herm., ibid., Acarus hirundinis, Herm. ibid., 1, 13; RUE A. vespertilionis , ibid , 14; Trombidium quisquiliarum , ibid., 9 ; l'rombidium bipustulatum ; ibid., ur, T. parictinum , ibid., 12; 10 ; T. pusillum, ibid., 11, 4 ; T. socium, ibid., 1, 13; T. murorum , ibid., 5. T. tiliarium, ibid., 12; (a) PI. 24, fig. «. 96 ARACHNIDES TRACHÉENNES. Les autres ont le corps entièrement mou. Quelques espèces de cette division vivent sur différens oiseaux et quadrupèdes. On en connaît, tels surtout que l’Acarus telarius de Linnæus, ou le Gamase tisserand, qui for- ment sur les feuilles de plusieurs végétaux , particulièrement sur celles du tilleul, des toiles très fines, et leur nuisent beaucoup. Cette espèce est rougeâtre, avec une tâche noirâtre de chaque côté de l'abdomen. LES CHEYLÈTES (CHEYLETUS. Lat.) Qui ont aussi des antennes-pinces didactyles, mais dont les palpes sont épais, en forme de bras et terminés en faux (1). LES ORIBATES, (ORIBATA. Latr. — Nntaspis. Herm.) (1.25, 6g. T,2:) Dont les antennes-pinces sont encore didactyles , mais dont les palpes sont très courts ou cachés ; qui ont le corps recouvert d’une peau ferme, coriace ou écailleuse , en forme de bouclier ou d’écusson , et les pieds longs ou de grandeur moyenne. Le devant du corps est avancé en forme de museau. On voit souvent une apparence de corselet. Le bout du tarse est terminé par un seul cro- chet dans les uns, par deux ou trois dans les autres, sans pelote vésicu- leuse. . Ils se trouvent sur les pierres , les arbres, dans la mousse, et marchent lentement (2). T. telarium , ibid., 15 : ces trois espèces (1) Acarus eruditus , Schrank , Enum., vivent en société sur les feuilles , les recou- vrant de fils soyeux et très fins ; T. celer, ibid., 14 ; Acarus gallinæ , De Geer, Insect., VII ; VI, 13. Insect., Aust., n° 1058, tab. 11, 1 ; cjusd., peciculus musculi, ibid. n° :024, 1, 6. (>) Voyez Hermann, Mém. aptér., genre zotaspe ; et Olivier, Encycl, méthod., insect., article Oribate. FAMILLE DES HOLÈTRES. 97 LES UROPODES (UROPODA. Lat.) (PL. 26, fig. 3.) Qui ont, à ce que l’analogie nous fait présumer, des chélicères en pince ; dont les palpes ne sont point apparens ou saillans ; dont le corps est encore recouvert d’une peau écailleuse, mais qui ont des pieds très courts, et un fil à l'anus , au moyen duquel ils se fixent sur le corps de quelques insectes coléoptères, et se suspendent en Pair (1). ; LES ACARUS, (ACARUS. Fab. Latr. — Sarcoptes. Latr.) CPI AO ER Tr, À) Ayant, ainsi que les précédens , deux antennes-pinces didactyles, des palpes très courts ou cachés, mais dont le corps est très mou ou sans croûte écailleuse. Les tarses ont, à leur extrémité, une pelote vésiculeuse. Plusieurs espèces se nourrissent de nos substances alimentaires. D’autres se trou- vent dans les ulcères de la gale de l’homme, de celles du cheval, du chien, du chat (2). D’autres m1res (les TIQUES, Riciniæ, Latr.) ont aussi huit pieds et uni- quement propres à la course, mais sont dépourvus d’antennes-pinces proprement dites ; ces organes sont remplacés par deux lames en lan- cettes, formant, avec la languette, un suçoir. (x) Acarus vegetans , De Gver, Insect , VIL, vu, 15. L’Acarus spinitarsus d'Her-- mann , Mém. apt., vi, 5, forme peut-être un genre intermédiaire entre celui-ci et le précédent. (2) Acarus domesticus , De G., ibid, v, 1-4 ; Acarus siro, Fab. ; A. scabiei, ibid., 12, 13 : voyez la ARACHNIDES. Dissertation en forme de thèse du docteur Galet ; A. farine , ibid., 15 ; A. avicularum, \bid. ; vtr, 9; A. passerinus , \bid., 12, remarquable par la grandeur de sa troisième paire de pieds ; À, dimidiatus, Herm., Mem. apt. vr, 4 ; Trombidium expalpe, ibid., 11,8. L) 98 ARACHNIDES TRACHÉENNES. Tantôt elles ont des yeux distincts ; des palpes saillans , filiformes et libres ; un suçoir composé de pièces membraneuses et sans dentelures, et le corps très mou. Elles sont vagabondes. LES BDELLES, (BDELLA. Lat. Fab. — Scirus. Herm.) (PL. 25, fig. 4 et 5.) Qui ont les palpes allongés, coudés, avec des soies ou des poils au bout ; quatre yeux et les pieds postérieurs plus longs. Leur suçoir est avancé en forme de bec conique ou en alène. Elles se trouvent sous les pierres, les écorces d’arbres, ou dans la mousse. La Bdelle rouge ( Acarus longicornis, Lin.; la Pince rouge, Geoff.) Scirus vulgaris, Herm., Mém. apt., III,9 ; IX, S. Longue à peine d’une demi-ligne , d’un rouge écarlate, avec les pieds plus pâles. Suçoir en forme de bec allongé et pointu. Palpes à quatre articles, dont le pre- mier et le dernier plus longs; celui-ci un peu plus court ei terminé par deux soies. — Commune aux environs de Paris ; sous les pierres (1). LES SMARIDES (SMARIDIA. Latr.) (PI. 25, fig. 3.) Se distinguent des bdelles par les palpes, qui ne sont guère plus longs que le suçoir, droits et sans soies au bout ; par leurs yeux au nombre de deux, et en ce que les deux pieds antérieurs sont plus longs que les autres (2). Tantôt ces mites à huit pieds et sans antennes-pinces n’ont point d’yeux perceptibles; leurs palpes sont, soit antérieurs et avancés, mais en forme { (1) Scirus longirostris, Merm., Mém. Miniatum , 1, %; apt., v1,2; S. latirostris , ibid., 11, 111; S. setirostris, ibid., 111, 123 1x, T. (2) Acarus sambuci, Schrank , et peut- être les trombidions suivans d’Herman; Papillosum , 1, 6; Squammatum , ibid., 7. Le second est même très voisin de l’espèce qui sert de type au genre. FAMILLE DES HOLÈTRES. 99 de valvules élargies ou dilatées vers le bout, servant de gaine au suçoir, soit inférieurs ; les pièces du suçoir sont cornées, très dures et dentées ; le corps est revêtu d’une peau coriace, ou a, du moins en avant, une pla- que écailleuse. : Ces tiques sont parasites, se gorgent du sang de plusieurs animaux vertébrés , et d’abord très aplaties , acquièrent, par la succion, un très grand volume et une forme vésiculaire. Elles sont rondes ou ovales. LES IXODES, (IXODES. LaL. Fab. — Cynoræsthes. Herm.) (PL: 27, fg. x) Dont les palpes engainent le suçoir et forment avec lui un bec avancé, court, tronqué et un peu dilaté au bout. Les ixodes fréquentent les bois fourrés, s’accrochent aux végétaux peu élevés, par les deux pieds antérieurs, et tiennent les autres étendus. Ils s’attachent aux chiens, aux bœufs, aux chevaux, à d’autres quadrupèdes, et même aux tortues, engagent tellement leur suçoir dans leur chair, qu’on ne peu les en détacher qu'avec force et en enlevant la portion de chair qui lui adhère. Ils pondent une quantité prodigieuse d’œufs, et par * la bouche, suivant M. Chabrier. Leur multiplication sur un bœuf, un cheval , est quelquefois si grande, que ces animaux en périssent d’épuise- ment. Leurs tarses sont terminés par deux crochets insérés sur une pa- lette, ou réunis à leur base sur un pédicule commun. Il paraît que les anciens désignaient ces arachnides sous le nom de Ricin. Les piqueurs appellent Louvette l’espèce qui se fixe sur le chien, ou la suivante. | L’Ixode ricin ( Acarus ricinus , Lin.) Acarus reduvius, De G., Insect., VII, v1, 1, 2; d’un rouge de sang foncé, avec la plaque écailleuse anté- rieure plus foncée ; côtés du corps rebordés, un peu poilus ; palpes en- gainant le suçoir. , L’Ixode reticule ( Reticulatus, Lair., Fab.), Acarus reduvius, Schrank, Enum. insect., Aust., n° 1043, I11, 1, 2; Cynorhæstes pictus, Hermann ; cendré, avec de petites taches et de petites lignes annulaires d’un brun rougeûtre ; bords de l’abdomen striés ; palpes presque ovales. II s’at- tache aux bœufs, et a , lorsqu'il est tuméfié, cinq à six lignes de lon- gueur. | 100 ARACHNIDES TRACHÉENNES. L’étude des espèces de ce genre n’a pas été suffisamment approfon- die (1). LES ARGAS (ARGAS. Latr. — RHYNCHOPRION. Herm.) (PL 27, fig. 2, 3 et 4.) Diffèrent des Zxodes par la situation inférieure de leur bouche et par leurs palpes qui n’engaïinent pas le suçoir, ont une forme conique et sont composés de quatre articles , et non de trois, comme dans le genre pré- cédent. L’Argas borde ( Ixodes reflexus , Fab.) Lat., Gen. crust. et insect., E, vi, 3 ; Herm., Mém. apt., IV, 10, 11; d’un jaunâtre pâle, avec des lignes couleur de sang foncé, ou obscures et anastomosées. — Sur les pigeons, dont il suce le sang. Une autre espèce , l’Argas de Perse ( Malleh de Mianeh), décrite par des voyageurs sous le nom de punaise venimeuse de Miana, a été, ainsi que d’autres ixodes , l’objet d’une notice très curieuse, publiée par M. Gotthef Fischer de Waldheim. D’autres MITES (les HYDRACHNELLES , /ydrachnellæ , Lat) ont encore huit pieds , mais ciliés et propres à la natation (a). Elles forment le genre HYDRACHNA de Müller (2), ou celui d’Afhax de Fabricius, et vivent uniquement dans l’eau. Leur corps est généralement ovale ou presque globuleux et très mou. Celui de quelques mâles se rétrécit postérieurement, d’une manière cylindrique ou en forme de queue ; leurs parties génitales sont placées à son extrémité; la femelle les a sous le ventre. Le nombre des yeux varie de deux à quatre, et va même jusqu’à six , suivant Müller. | La bouche des espèces que j'ai pu étudier m’a offert les trois modifi- (x) Acarus ægiptius, Lin.; Herm., Voyez le genre /xodes de Fabricius, et le Mém., apt ,1v,9; L.,1v, 13; travail général du docteur Leach sur les n- Acarur rhinocerotis, De G., Insect., sectes aptères de Linnæus (Trans. rn. VII, xxxvur, 5,6; Soc., tom. XI). Acarus americanus , Lin. ; (2) Aydrarachna, Herm. A, nigua, De G., ibid., xxxvix, 9, 13. (a) PL, 27, fig. 4, et pl. 28 FAMILLE DES HOLÈTRES. 101 cations suivantes , et qui ont servi de base à trois coupes génériques, mais auxquelles il est presque impossible de rapporter toutes les espèces d’hydrachnes de Müller, ce naturaliste ne les ayant pas décrites avec assez de détails. LES EYLAIS (EYLAIS. Latr.) (PL. 28, fig. 4.) Qui ont des antennes-pinces terminées par un crochet mobile (1). LES HYDRACHNES, (HYDRACHNA. Latr.) (PL. 28, fig. 1, 2 et 3,) Dont la bouche est composée de lames formant un suçoir avancé, et dont les palpes ont, sous leur extrémité, un appendice mobile (2). LES LIMNOCHARES, (LIMNOCHARES. Latr.) Semblables aux Æydrachnes par la bouche en suçoir, mais dont les palpes sont simples (3). D’autres MITEs (les MICROPHTHIRES , Microphthira, Latr.) enfin s’éloi- gnent de toutes les autres arachnides par le nombre des pieds, qui n’est que de six. Elles sont toutes parasites. (1) Atax extendens, Fab. ; Müll., 1x, 4. Acarus aquaticus holocericeus, de G., (2) 4. geographicus, Fab. ; Müll., vrrr, Joséct., VIE, 1x, 15, 20: 3-5. Trombidium aquaticum, Werm., Men, A. globator, Fab., Müll. ; 1x, 1. apt., I,1r. (3) Acarus aquaticus, Lin. ; 102 ARACHNIDES TRACHÉENNES. LES CARS, (CARIS. Lat.) Qui ont un suçoir et des palpes apparens, le corps arrondi, très plat et revêtu d’une peau écailleuse (1). LES LEPTES, (LEPTUS. Latr.) (PI. 25, fig. 5.) Ayant aussi un suçoir et des palpes apparens, mais dont le corps est très mou et ovoïde. | | Le Lepte automnal (Autumnalis), Acarus autumnalis, Shaw., Misc. zoo!., tom. II, pl. xLI1, espèce très commune en automne sur les gra- minées et d’autres plantes. Elle grimpe, s’insinue dans la peau, à la racine des poils , et occasionne des démangeaisons aussi insupportables que celles produites par la gale. On le connaït sous on. nom de Rouget. Il est en effet de cette couleur et très petit. Les autres espèces se trouvent sur différens insectes , et rentrent dans la division des Trombides hexapodes d'Hermann (2). LES ACLYSIES, (ACLYSIA. Aud. ) (*) Dont le corps a la forme d’une cornemuse , avec un siphon, sans palpes (1) Caris vespertilionis, Latr., Gener. T. aphidis , ibid. ; De G., Insect., VII, crust. et insect., I, 161. VIT, 14; (2) Trombidium insectorum, Herm., T. libellulæ, Herm., ibid. ; DeG., tbid.. Mém. apt. I, 16; De G., insect., VII, VII, Q; 0 PR -Ÿ- T. culicis, Herm., ibid. ; De G., ibid. T. latirostre , Herm., ibid., 15 ; VII, 12; T. cornutum, ibid., IL, 11; T. lapidum , Herm., ibid, vnr, 5. (a) Voyez pl. 28, fig. 2/ etc. FAMILLE DES HOLÈTRES. 103 distincts , silué au-dessous de son extrémité antérieure , qui est rétrécie, courbée et obtuse ; les pieds sont très petits. Les aclysies vivent sur le corps des dytiques. On n’en avait d’abord découvert qu’une seule espèce (4. du dytique, Mém. de la Soc. d’hist. natur. de Paris, tom. 1, pag. 98, pl. v, fig. 2), celle d’après laquelle M. Victor Audouin a établi ce sous-genre. Mais M. le comte de Man- heiren, naturaliste de Russie, qui a déjà bien mérité de la science par ses essais entomologiques et par son empressement à seconder les et- forts de ceux qui s’y livrent, en a découvert , à ce qu’il paraît, une autre espèce. LES ATOMES (ATOMA. Latr.) N’ont ni suçoir ni palpes visibles ; leur bouche ne consiste qu’en une . petite ouverture située sur la poitrine. Leur corps est ovale, mou, avec les pieds très courts (1). LES OCYPÈTES (OCYPETE.) De M. Leach appartiennent à cette tribu par le nombre des pieds, mais ont, suivant lui, des mandibules (2). (x) Acarus parasiticus, De G., VIL., (2) Ocypete rubra, Leach, Trans. lin. vit, 7; Trombidium parasiticum, Her- Soc., tom. XI, 396. Sur les tipulaires. mann. pin” "= NCA Va c 2 à Li À FL 8 DEC UP 1. Ne: d Re . Fe d LR ae A A LÉ À Jun | À T0 10 s 4 FH (VA: Qi {107 RUPTE PS de AU AE | 1 L re (us ne : Ù MAT! IX! à Er ‘4 Ke MN 2 n1 Le À ‘4 L 4 1e NUE rne [re à EARA (4 A ES (el. le 4 1 PLEINE ET : SOMME TION SE LL Dale à Le 122 (4 MN ; : d- 4 LCA M0 0 PA TE ‘f0ÿ 129 4 LE LAON ME rue TES: de Z os. 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Philodrome . . + | ib. 12 ISIN: . . . #1 6 | Thomise. . . ... 60 12 Drasse. . . 43 7 Sorène … - ; . : 61 12 Ségestrie. . . . 45 | 7 | Citigradess 4 : 71. | 62 Clubione. . . . ib.; | 8 | Oxyopé... "1. 4 ib. 12 Araignée propre. | 46 8 | CIRE & ni ts 63 12 Arygronèle, . . . | ib. | 9 | Dolomède ib 13 ARACHNIDES, 14 106 TABLE MÉTHODIQUE. . Pages | Numéros Pages du des | "1dù Texte. | Planches. Texte. Lycos. _.. .. | Faucheur . . . 923 Myrmécie . . . . Gonolepte. . . . . Saltigrades . . . . . . Siron. :-. . . -% Tessarops . : . . Macrochèle . . . Palpimane. Trognle. 5: M, 57 6e ACARIDIES. . . - . LA Ballique "2: 1," FORCE Re ER A. PULMONAIRES PÉDI- _ Trombidion . . . 24 PALPES . . + . + - - : Erythrée .;© 4% 2 2% Tarentule : Gamase. . . . .. 24 phrynr s 7120 Cheylète. . . 2 96 Thélyphonc.. . . Oribate. : : . : : 97 | 25 Scorpion. . .. Uropode . . . .. ib. 26 Both: Acarué.-: : C5 0 26 Scorpion propre Badrllé:. 275.20 99 25 ARACHNIDES TRACHÉ- Smaride . . . .. ib. | 25 ENS LV NET are 79 role. ts ib. | 27 FAUX-SCORPIONS . . . . | 81 Argas. . .. . :- 100 Galéode .<° . :. 82 Byiais . 245 101 | 28 Pine LLC 84 Hydrachne. . . . | in. | 28 PYCNOGONIDES . . . .. 85 Lymnochare . . . | ib. Pycnogonon. .. | 87 ET e CSS Me 102 Phoxichile . .. | 88 LD: Les ib. | 97 Nymphon . ... |:ib. Aolÿsie: 8 ib. : Ammothee . . . . | ib. Atome e 4 2 0 HoLirees os #5." 89 Ocypète $ ib. PHALANGIENS . : . . .. ib. sil" Q © 0 ———— - — Planches, LÉ US Se SSSR SEL TS LS ee Se de à PL ré * n ne , : + _ 4 ‘ * PAL De +. = 7 bus AAA à : |] 1 LE no: "YU . ed eu Le à 0 M L AL ed n° 4 À LAS" ‘ 4 s « ‘ - Le ln A wer LI = “ . ' Lt pr nr HMNNEEl sta regrets HUE 107 + # tristes ire Tes + +144 624 HE 2 + + HITS * these #. 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