LES ADMIRABLES QJJ ALITEZ DV KINKINA, confirme’es PAR PLUSIEURS EXPERIENCES, ET LA MANIERE DE S’EN forvir dans toutes les fièvres, pour toute forte d’âge, de ièxe & de complexions. A PARIS, Chez Martin Jouvenee, Marchand Libraire, rué de la Bouderie, au bout du Pont S. Michel, à l’Image S.Auguftin. M. DC. XCIV. Avec Approbation &• Privilège du Roj- une chofc a fiez furprenante, que le Kinkina qui fait aujour- d’iiuy tant de bruit en France , par la guerifon d’un nombre infini de per- fonnes , aufqueiles il a rendu la famé, trouve fi peu de partifansen Italie, ou il commença à paroî- tre il y après de quarante ans , fous le nom de la poudre du Cardinal de lugo Efpagnol, & qu’on n’y peut encore croire 4 ij A VE'RTISSEMENT. qu’il foie un remede fpeci- fique pour toutes fortes de fièvres. Il faut pourtant avouer qu il n’étoit pas fi fami- lier en France, qu’il y a été depuis que le fieur Talbot Anglois a donné fon fecret au Rov , & qu'il a faitçonnoitre par fes ex- périences , qu'on en pou- voit faire très- utilement un plias frequent ufage. Ep quoy que çe remede fût connu & employé il y avok ttes-long- temps par des ^iedecins de Paris, qui frayent fe diftmguer du çommun, la yerité efi qu’ils 'AVERTISSEMENT. ne s’en fervoienr que pour les fièvres tierces & quartes; Qculs n’avoienc recours à cet admirable remede , qu’aprês avoir épuifé inu- tilement les autres fecours de la Medecine; Qu’ils ne le donnoient qu’au com- mencement des accès, lors que le fri lion paroifîoit , dans lequel temps ils en fai— foient feulement avaler deux dragmes infufées fepc ou huit-heures dans du vin, dont ils faifoient prendre la fubftance aufli bien que le vin , ce qu’ils reïteroienc deux ou trois accès de fui- te. Les plus éclairez lur la "AVEU' T IS SEMENT. connoiffancedece remede, ne finfoient point de diffi- culté de recommencer d’en donner dans les récidives des fièvres ils avoient l'indu (trie de le mêler & en fubftance , ôc en infufion avec les purgatifs, dont les malades refientoient de fort bons effets ; Mais ils ignoroient la maniéré de le donner à plufieurs reprifes, &de le joindreavecles ali- mens , alternativement de deux heures en deux heu- res , que le fleur Talbot a heureuferrent découverte, ce qui rend l’ufage du Kin- jâna & plus fur pour la rj4 P*Ë Rt I S S £ ME NT. guerifcm des fièvres, & plus avantageux pour la conjfer- vacion des forces des ma- lades. Prefentemenc l’ufage en eft devenu fort commun. Il eftvray que chacun y veut ajoûter du lien. Mais il eft encore plus vray qu’il fe faut le plus que l’on peut, approcher de la méthode de i’Anglois, principale- ment dans les fièvres , ou l’on ne remarque aucun fi- gue dangereux ou mortel, car dans celles qui mena- cent la vie , il eft neceflaire de s’en abftenir,ou de le fai • re précéder de faignées, & a iiij AVERTISSEMENT. d'autres remedes propor- tionnez à la qualité dumal, cjui difpofent les parties & les humeurs à profiter de l'utilitédeceremede , &ne faut pas s’étonner de la ré- cidivé des fièvres, quivienc le plus fouvent , ou de ce que l’on ne continue pas af- lez long - temps l’ufage de ce remede à proportion de la grandeur delà caufe de la maladie, ou par l’inconti- nence des malades,ou quel- quefois , mais plus rare- ment,parce qu’on s’éloigne delà méthode del’Anglois, qui oblige à manger de quatre heures en quatre rj4VER TISSE MENT- heures, même avec un fort grand dégoût de viandes. Qimy qu’il en foie, il eft confiant que la Medecine n’a jamais trouvé de reme- de plus fur , ni plus fpecifi- que contre les fiévreSjpour- vû qu’on fçache en faire unbonufage. Cependant comme tou- tes les Relations qu’on a données au public jufques àprefent, n’ont pas été af- fez étendues touchant la maniéré de s'en fervir, pour toute forte d’âge , de fexe, & de complexions^ & qu’on a fouhaité d’en avoir une entière cpnnoiifance. 'avertissement, fuivant les expériences cju on en a faites dans la Maifon Royale, &parmy les Grands de la Cour, qui en ont été parfaitement guéris, un particulier étran- ger, qui a l’honneur d e- tte attaché au fervice du Roy depuis long-temps, ayant été prié par fes amis de leur envoyer une rela- tion exaé/te de toutes les méthodes qu’on obferve à Paris, pour en rendre lu- fage plus facile à route for- te de perlonnes , a crû que le Public feroit bien aii'e, qu’il luy en fit part pour Ion utilité. Approbation de Monfieur T a gonT Confeiller du Roy en fis Con- fieïls y & premier Médecin de la feu e Reine. CE Livre renferme toutes les ma- niérés de bien employer le Kin- icina , tres-exaéfcement expliquées, 8c on y trouve tant d’obfervations ne- ceilaires pour s’en ferviir avec fuccês, 8c des reflexions fi judicieufes fur la nature, 8c les effets de cet admirable remede , que les curieux 8c les mala- des font également obligez à celuy qui s’eft donné la peine d’en procu- rer le recueil, qui mérité d’eftre im- primé, comme un ouvrage tres-utile au public. Fait à Verfiulles, ce qua- trième jour de janvier 1685?. Signé Fagon. Jpprobation de Monficur le Btlr Confàtler du Rcy en /es Con - Jeils premier Médecin de fin sîlti jje Royale Madame , & faifant la fin cl ion de pre- mier Médecin de fun AlteJJe Royale M on fleur > de Monfei- gneur le Duc de Chartres > & 'Auteur de ce Livre ne mérité pas moins l’approbation du pu- blic, que celle des Médecins. L’ar- deur avec laquelle il exhorte à l’ufa- ge de Kimcina eft une preuve des grandes expériences qu’on en a fai- tes pour la guerifon des fièvres. S’il le loue a u fïï fortement qu’il foie, c’eft qu’à la vérité il n’y a rien défi admirable dans toute la Medecine que les effets de cette écorce : il n’a rien obmis dans ce livre de dif- ferentes maniérés de le préparer, & de le donner , quoy qu’il fçache que de Mademoifille. la pins fitnple préparation eft fe plus fouvent la meilleure. Il ne s’y trouve rien qui ne foit conforme à la faine Medecine , 8c à l’utilité des malades aufquel s il convient, &: tou- tes fes obfervations font tres-juftes. Fait à Paris ce 8. Février 1 68p. Signé Le Bel, approbation de Monfeur du Chefne 3 Confeillerd* Médecin ordinaire du Roy , Médecin Major de fes Camps > Armées% dr Hôpitaux , dr de fon Hô- tel Royal des Invalides . LE public avouera qu’il eft rede- vable à l’Auteur de cet écrit , quand il verra ce qu’il rapporte des admirables quaîitez du Kimdna,de fes effets heureux , 8c de la maniéré de s’en fervir dans toutes les fièvres, pour toute forte d’âge , de fexe , 8c de complexions : Il y trouvera en^ cote non feulement ce qu’en a dit &: enfeigné le Chevalier Talbot Aru glois , mais auffi tout ce qu’il y a de meilleur dans Sebaftien Bade, ha- bile Médecin d’Italie, lequel a fait de tres-amples 6c doétes Diflèrtations fur cette écorce des l’année 1659. En forte que je n’ay pas hefité à donner icy des marques de l’eftime que j’en ay , particulièrement apres le bien que j’en ay oüy dire à un des plus illuftres Médecins de ce temps, qui a confirmé quelques endroits de ce Recueil par fa propre expérience. Fait a Paris lezj. Avril 16SS. Signé Du Ghesne. TABLE DES MATIERES contenues en cet Ouvrage . Fièvres qui feguériffent par leRe- mede Ànglois. pag& Signes pour connoître la necelÏÏté de la faignée & de la purgation. 5 Expériences fur les Princes de là Maifon Royale touchant la jfâi- gnée 3c la purgation. £ Sentimens des Ecrivains modernes fur le même fujet. 7 Avis du fieur Talbot touchant la faignée Sc la purgation. 8 Opinions de plufîenrs célébrés mé- decins dltalie fur la faignée & la purgation. 9 Sentiment d'un très- habile Médecin touchant les qualitez du Kinidna3 sH faut purger auparavant que TABLE de le faire prendre aux malades. *$• Fourquoy le Médecin Anglois dé- fend la fàignée & la purgation. 11. Remede dufieur Talbot dans du vin. 23* Le Kinidna en bol pris par des Prin- ces Sc des Seigneurs de la Cour, les uns avec du vin, les autres avec du bouillon. ibid. Caufes qui retardent l’effet du reme- de , lors qu’il eft pris dans quel- que liqueur, Sc qui obligent à le donner plus long-temps. 16 Qualité du vin qu’il faut prendre. 28. Observations pour connoître le par- fait Kinidna. ibid. Defcription de l’Arbre qui produit le véritable Kinidna. 30 Le Kinidna le plus parfait. 31 Maniéré de préparer le Kinidna fuivant la méthode du fieur Tal- bot Anglois. 31 Ladofe qu’il faut obferver pourpre- parerle Kinxina. 35 La DES M J TI E RE S. La pinte de vin m^fure de Paris, fait 31 onces. 3f De quelle façon Pofi peut fe fêirvir du mat qui reftéde 1a première infu- Gon pour ceux à qui la fievre a manqué* 3$ Le Roy a fait acheter pour les Hô- pitaux de fon Royaume , 8c de fes Armées, une tres-grande quan- tité de Kinicina à Cadix 8c à Lit bonne , qui ne luy revient dans ces païsJUi, qu’à 17. fols la livre Neceffite indifpenfable de prendre nn bouillon, ou quelqu’autre nour- riture deux heures avant que de prendre le Kinicina. 4g La nourriture eft tres-neceilàire pen- dant qu’on prend ce remede. Le temps plus convenable pour don- ner le Kinicina, 3c marques de fon Egards qu’on doit avoir lors qu’on eft obligé à prendre des lave- mens. ^ Pendant le flux de lang il fiut s’ab- ftenir de prendre de ce îemede. Les femmes quitteront le remede pendant leurs purgations. Pour la fièvre quarte. ^ Pour la fièvre quarte 3c double quar- te. C6 Pour la fièvre tierce. 70 Pour la fièvre double tierce inter- mittente. 74 Pour la fièvre double tierce continué. DES MATIERES. Remarques notables fur les fiévtes continues. Obfervations du Chevalier Talbot touchant la purgation & Tétât du malade, & de la maladie. 82. Avis touchant la quantité du renie- dequil faut donner aux malades, félon leur âge de leur complexion. 84. Méthodes pour les enrans & pour les veillards. Sj Expérience faite dans la pçrfennede Monfeigneur le Duc de Bourgo- gne. 87 De quelle maniéré on a donné le Kimcina à Monfeigneur le Duc de Bourgogne à Tage de cinq ans. Sirop de Kinjtina qu’011 a donné à Monfeigneur le Duc de Bourgo- gne. 90 Recepte de la medecine qu’on a don- née à Monfeigneur le Duc de Bourgogne dans le commence- ment de fa fièvre double tierce. 91- Autre méthode de préparer le Kin- e y TABLÉ Kina pour des enfans. $£ Autre méthode de préparer le Kin- Kina pour les fièvres lentes de in- vétérées. y; Infufion devant le feu , ou dans le bain-marie. Ioi On peut donner le mar aux Pauvres* 103. Ce que c’eft que le bain-marie, ioj Obfervation fur le vin. i o G La dofe des poudres doit être plus forte d un tiers, lors que l’infufion n eft pas faite dans du vin. 107 Autre infufion dans de Peau de vie à chaud de à froid. ibid 1 Du KinKina pris dans une efpece d’orangeade, lors que les mala- des ne peuvent fouffi-irle vin. 108 Pour les malades qui ne peuvent foufirir le vin pur. 109 Maniéré de donner le KinKina à ceux qui ne peuvent fouffrir la boifion en aucune maniéré * pouf toute forte de fièvres intermit- tentes 5 de même continues 5 dont les redoublemens font marquez par quelque froid. h© DES MATIERES. Méthodes pour les foldats ôc pour les pauvres gens qui n’ont pas la commodité de prendre le Kimcinâ avec du vin , ou du firop, pour les guérir de toute forte de fièvres in*, termittentes, m Remarques fur la purgation , lors que les pauvres gens prennent le Kinidna decette maniéré. iij Autre méthode de donner le Kinidna en poudre avec lefirop de capilat- res, d abricots 5 & de framboifes. 118. Extrait de Kinidna pour les fièvres intermittentes. 119 Comme on prenoit autrefois le Kinidna. no Le chevalier Talbot augmente la vertu du KinKina par faddition de plufieurs drogues. jzz Addition du fieur Talbot pour les fièvres continués Sc pour les fiè- vres malignes. uy Addition pour les fièvres quoti- diennes, ibid. Addition pour les fièvres quartes, ibid* TABLE Addition pour les fièvres lentes Si éthiques. 116 Sa méthode pour les hommes & pour les femmes. tbid* Sa méthode dans les fièvres compli- quées , & comme il fe trompa dans la maladie de Monfeigneur le Dauphin, ^7 Les fièvres intermittentes font le vé- ritable objet de ce fébrifuge. 1 iS Vin purgatif du fieur Talbot , avec lequel il pure;eoit quelquefois les malades pendant quils prenoient fon remede. ijo Eflence ou teinture de Kimcina pour fortifier le remede du fieur Tal- bot. ï7>} Préparation de l’eflence de Kiniti- ïdna. tbid* Autre méthode lors que l'addition de f eflence ne fuffit pas pour ar- rêter la fièvre. Opiat préparé avec le Kinidna. 135 Autre compofition du fieur Talbot pour les fièvres continues, pour les infomnies , la migraine, Sc autres maux de tefle, & pour DES MATIERES. tôute forte de douleurs aiguës T en quelque endroit qu’on les fente. 134 La maniéré de s'en fervir. 137 Remarques fur les differentes mé- thodes de donner le KiuKina/ 139 Réflexions à faire fur les 'malades qui ont de la répugnance pour une boiflhn fi frequente. 14,1 Il eft à propos quelquefois de celïèr le remede ? lors que la fièvre efl opiniâtre. 142. Les fièvres continues demandent une grande circonfpeftion. 14.4 Les fièvres lentes ne laiffent pas d'ê- tre appaifées par le Kimdna 5 fi elles ne font pas invétérées. 145 Le remede fufpendo pour quelque temps fait pins d'impreffion. 147 Des fièvres qui (ont accornDacmées du De la qualité des purgatifs dont on doit faire élection. 133 Avis en cas qu'on fe ferve des au- TABLE DES MATIERES ; Remarqnes far la chaleur du vin qui fe donne avec le KinKina. 156 Le Kindna communique fa venu à toutes fortes de boitions. 158 Purgatif de la compofition du fieur Talbot, pour les malades, apres que la fievre les a quittez. 160 Tin de la Table des matières * SENTI- SENTIMENS DES PRINCIPAUX MEDECINS DE FRANCE ET D’ITALIE, tovchant LES QUALITEZ DU KINKINA* & la maniéré de s'en fer vir Suivant la Metkope DU S^ TALBOT, AN G LOIS. Lentement pour toutes les üé- E Kinkina eft un’ fé- brifuge fi fouverain, cju on s’en lert pre- A ïîcvrès qui fe gucrif- ient par le reme- ôî. çpj caufe lefdites fièvres. du kinkina. j lés fignes par lefquels oft doit connoître la neceffité qu’il y a de prendre des la- v cm en s j d’être faigné, d’ob- ferver un régime de vivre* & quelquefois d’eftre purgé auparavant que de commen- cer l’ufage du Kinkina , font une grande repletion, uil ventre fort conftipé, un amas d’ordures dans les vifceres nourricières , la retenue des ordinaires dans les femmes, la fupprefiion, des hémorroï- des dans les hommes , 8c en- fin les grands accidens qui paroi fient quelquefois dan s lesr fièvres, 8c qui marquent quelque malignité cachée, ÔC un corps rempli de mau- vais fues , ou humeurs étran- gères. C’a eflé une de ces raifons A iij Signes pour connoi- llre la necefîicé de la faignée» & de la pu-ga- tien. Expé- riences fur les Tri rc es de la JMaifon Royale touchât la bai- gnée & la purga- tion. ” l*’/ qualités, cjui obligea de faire baigner Sa^ Majefté pour la fièvre quelle eut en l’année 1687, de luy donner des lavemens» Sc de ne luy faire prendre le Kinkina qu’aprês le troi- liéme accès expiré. Et ç’a eflé aufli une autre de ces raifons, qui a obligé les Médecins de faire bai- gner Monfeigneur le Duc de Bourgoigne, âc Monfieur le Duc de Chartres avant que de leur faire prendre le Kinkina, Il eft vray qu’on ne fe pre£ fa point de donner le Kin- kina à Monfieur le Duc de Chartres , Sc qu’on le luy donna feulement le neuviè- me jour de fa maladie, quoy qu’elle fut une fièvre dou- ble tierce continué, dont les ân KinkinA ‘l âCcés duraient jufques à vingt heures , par ce que le ventre de ce Prince s’étant ouvert confiderable- ment le troifiénie jour de fa maladie , il alloit dix SC dou- fe fois à la Telle par jour , ce qui avoit fufpendu deux de Tes accès > Mais ayant furpris & mangé quelque ali- ment extraordinaire malgré la vigilance exacte de Tes Médecins , la fièvre luy re- prit, ce qui les obligea de faire faigner ce Prince, SC de luy donner enfuite le Kinkina, qui la luy fîteefler d’abord entièrement. Quelques Ecrivains mo- dernes fournifïént une infi- nité d’autres exemples pour juftifîer la neceffité de cette conduite dans l’ufage du A iiij Avis du iieur Talbot touchant h fai- gnée & la pur* gation. ” . qualité*, Xmkma, fondez fur l’*u to- rite d,es anciens Auteurs , qui n avoient aucune con, Koj/îance de cette écorce, ils dilent que le Kinkina f® doit donner dans le temps que la fievre elt confirmée par pluneixrs accès , parce que pour lors la cocïion des humeurs ejl parfaite; mais J ejf ban d obferver icy que le fieur Talbot Anglok , à qui on a l’obligation d’avoir trouve la véritable méthode de faire un bon ufage de ce rcmede , a efié d’un avis contraire, & qu’il le donnoit ians qu’on euft eflé purgé m laigné , ayant reconnu par les expériences innom- brables qu’il avoit faites en Angleterre & en France, qu il operoit fur les fièvres. ‘ du Kinkina.'. ÿ üi nfï que font les antidotes contre les venins , lorfqu’ils font donnez à tetris. Auffi n a-t-il pas effcé feu'l dans ce fentiment , puifque le fieur Sebaftien Bade ha-*- bile Médecin d’Italie, & le fieur Vincent Protofpataro, opi- dont la réputation eil repart-- piul;eiirs due par toute l’Europe, ont écrit qu’il n’ctoit pas necef- faire de purger, ni de fai-* faignée gner avant que de prendre le Kinkina, & qu’il valoit mieux vifer d’abord à l’ex- tinCtion du ferment delà fiè- vre que d’avoir recours à la purgation, puifqu’autre- ment les matières fermen- tées s’augmentent &s’éciiau- fent de plus en plus , en telle forte que le Kinkina rfetoit le plus fouvent d’au^ ïd Les qualité^ cun fecours aux malades , Ô£ que là fièvre les emportoit y pendant qu’on differoic à leur donner ce remede. Ces deux Içavans hommes ne font entrez dans ce fenti- ment , qu’aprês une longue difcuffion de la matière avec les plus beaux efprits d’Ita* lie, &: les plus éclairez dans la medecine , comme il pa* roifi; particulièrement par la réponfe du fieur Vincent Protolpataro dans fon Livre qui a pour titre : Anaftajis Corticis Pcrwviœ , c’eft-à-dire, Defcription de l’Ecorce da Pérou. Il ajoute en propres ter» mes , que par un long ufa-> ge qu’il avoit fait de cette écorce, il avoit trouvé qu’il étoit très fur de la donner du Kinklnâ. 'ff tfiï commencement des fiè- vres, car lors qu’elles font enracinées , on elt contraint d’ufer de niedicamens pur- gatifs-,afin d’évacuer la quan- tité d’humeurs que la fièvre produit , ou autrement la vertu de cette écorce feroit émoulïee de telle façon quelle ne pourroit pas chaf- fer la fièvre. Ce qui doit pourtant n’être entendu & obfervé que dans les fièvres purement intermittentes , & dans lefquelles les accidens ne menacent point la vie. D ’où il faut conclure que la purgation eft inutile, lors qu’on donne d’abord le Kinkina après les premiers accès, parce que ce remede a allez de vertu pour en cor- riger, ou confumer l’humeur H Les qualité^ fans aucune évacuation évT dente, comme le fleur Pro- tofpataro 1 a fait voir dans toutes fes obfervacions 5 au lieu que fî on laifle augmen- ter la fîevre , qui ne manque jamais de s’accroître, on fe trouve neceflairement obli- gé d’en venir à lafaignée & à la purgation. De forte qu’en ne peut pas dire, que le fleur Talbot ait invente une maniéré nou~ velle, touchant la faignée & la purgation, puifque cet- te queflion a efté beaucoup agitée en Italie, au-ffi bien qu’en France , & voici ce qu’un tres-habile homme en rapporte. du Kinkind. *3 Sentiment d’un très -habile JS/îedecin touchant le s qua~ liteX^du K.mkjnas ft) s'il faut purger avant que de le faire prendre aux ma * la des » A Fin de ne pas pafler fous fiience la maniéré dont le Kinkina opéré fur les fiè- vres, ce qui effc une chofe d’autant plus curieufe, qu’el- le a efté pour ainfi dire juf- ques icy inconnue, je fuis bien aife de vous faire con- noître quel effc mon fenti} ment là-deflus. La matière de la fièvre étant excitée par le moyen du levain, ou ferment, eft contraire à nôtre vie , non i 4 qualitez, pas parce quelle eft abfolu- ment chaude, ou froide, mais par d’autres accidens , com- me font les qualitez fecon- - tant pour les fièvres inter- mittentes, que pour les con- tinues.- il Sentiment du fleur Talboé fur la faignée (êfr la purgation. LE Médecin Anglais dé-» fendait la faignée 5s la purgation pendant qu’on prenoit fon remede, comme une chofe dangereufe , 5S l’on â vû. que ceux qui n’ont; pas obfervé cette méthode <3 i qui ont voulu prendre dans la fui te d’autres drogues pour fe purger après avoir efté fueris par le moyen du Kim inà , ou qui lie fe font pas allez Confervez, font retom- bez malades. On n’a pas man- qué de dire que c’étoit l’ef- fet du Kinkina, mais comme on 11e réülïïlToit pas mieux âu %lnklnd. fit les réglés ordinaires de la Medecine, il a fallu re- prendre Pelage de ce renie- de comme le feul capable d’arrêter les fièvres. On le prend à Paris en plufieurs maniérés , mais la Talb je plus ufitée eft celledel’infu- du’ lion dans du vin lui vaut la maniéré avec laquelle en ttfoit l’Anglois, Le Kinkina en bol ne laif- u w'n- fe pas d’avoir fes partifans, uTptu puifque Madame la Ducfref- ?*r. Ies le de Bourbon, & M on fi eu r & *«- le Marquis de Louvois Mi- d" "P niftre de Secrétaire d’Etat ^sav'ce l’ont pris de cette maniéré, j" v,n’ ÜOUr tirent plus prompte-* tresav^c * . , \ ii r * t * * dubotiil- ment, Moniteur le Duc duion. Maine a efté aufii parfaite- ment guéri par le Kinkina en bol, en prenant unboüii- Ï4-' Zm qualité ^ Ion par defius au lieu de vin,- 8t c’eil pour éviter la quan- tité des prifes de vin , qu’on le luy a fait prendre de cet- te maniéré, aufli bien qu’à Madame la Duchefle, quoy que le vin ait une propriété particulière qui aide l’ope- ration du Kinkiria. Ce n’effc pourtant pas une réglé fi ge- nerale qu’elle n’ait quelque exception en plufieurs ren- contres, comme il arriva à Moniteur de Comminges, au- quel le lîeur Talbot donna inutilement 8c fans aucun fuccês durant dix jours, qua- trefois par jour de fon Kin- kina infufé dans le vin pour une fièvre double tierce, la- quelle fut enfuite guerieen deux jours par lemefme Kin- k, ina pris en bol, que Mon- iteur du YLinkîna. iy fi-eur le Bel premier Méde- cin de Son AltelTe Royale Madame, luy fie prendre j de ce qu’il y eut de fingulier dans Mo n fi eu r de Commin- ges, c’eftque le Kinkina du fieur Talbot infufé dans le vin le faifoit vomir, & qu’il n’eut pas la moindre naufée de celuv qu’il prit en fub- flance. Il y a encore d’au- tres occafions où il fauts’ab- ftenir du vin, comme dans les corps qu i ne peuvent fouf- frir le vin, & qui ne boivent ordinairement que de l’eau, dans ceux dont la poitrine efi: fort délicate , & les poul- inons foupçonnez de quel- que vice. Il efi: vray que dans le vin l’ effet n’en efi: pas fi p rompt, 'parce qu’il ne don - iae point de teinture, mais i(5 Les qualitcz, feulement quelque amertin- me à la liqueur, dans laquel- le onl’infufe, Ôc que généra- lement tous les remedes ve- cautes getaux qui ne donnent que peu ou point de teinture, ne l’effet du communiquent pas beaucoup xemede - /^> /T * /i Jors qu’il de vertu > C elt ce qui eit ua„r‘s caufe qu’on eft obligé de don- îique^t ner ü fréquemment de l’in- * r J àie 'don- continuer 1 ulage tant de ïong.lus temps j là où il fuffit d’en îsmjw. donner en fubftance , une ou deux fois le jour, pendant beaucoup moins de temps. La plufpart des Seigneurs de la Cour, èc de ceux qui ont été malades à Paris , n’avoient voulu fuivre d’au- tre méthode jufques à pre- fent, que celle de l’Ànglois, comme la plus allurée > mais du Kinkha. comme dans les derniers ac. ces de fîevre que le Roy eue a Verfailles au mois de Juin i688.SaMajeftépritdu Kin- kina en fubftance dans du vin, Sc s’en trouva parfaite- ment bien, puifque la fièvre quitta a 1 inllant j cet exem- ple peut faire connoître l’ex- cellence de ce remede, qui ne manque jamais de produi- re fon effet , pourvu que le malade veuille y contribuer aulll pour quelque temps par la conduite que doit tenir un convalefcent. a Pr*s Kinkina’ en fubftance dans du vin, c eff-a-dire une dragme de poudre réduite en Alkôoi fur le porphire dans un ver- re d environ fix onces d’in- fufion ordinaire du Kinki- Qualité du vin quail faut prendre. £>Ver- V-â 1 p vir connaî- tre le parfait ^inkin; a 8 Les qualité ^ na,le foir 6c le matin pendant huit jours , enfuite une fois le matin pendant quinze jours, 6: enfin la même dofe pendant trois femaines par- tagées par autant de femai^ nés de repos, fans y prendre aucun remede. Il en a été parfaitement guéri , fans être incommodé de lamoin-* dre chaleur. Si on le prend dans du vin, il faut qu'il foit rouge, & ftomacal, comme celuy de Bourgogne, êc qu’il n ait point trop de douceur, com- me font la plufpart des vins d’Italie. A l’égard du Kinkina, il eft neceffaire qu’il foit du meilleur pour en avoir un fuccês affuré, car on y eft bien fouvent trompé, & le du YLinkitia. t * la véritable maniéré pour en faire un bon ufage. Les valets du {leur T albot ont publié d’abord, que leur Maître mettoit demie once de Kinkina fur chaque pinte de vin mefure de Paris , qui fait trente deux onces j mais depuis le fieur Talbot luy- mêrne déclara à Mon fieur d’Aquin premier Médecin du Roy, 6c à Monfieur Fa- gon premier Médecin de la feuë Reine, en prefence de Monfieur Colbert, qui luy donna par ordre du Roy deux mille Louis d’or comp- tant , 6c deux mille livres de penfion annuelle , pour leur apprendre fon feeret , qu’il mettoit une once de Kinkina par pinte de vin, 6c qu’au lieu de le donner en 34 tes qualitei^ lu-bftancc aux malades da'nV le commencement des accès, lors que le fri don paroiffoit, otx dans le déclin de la ma- ladie, comme on faifoit au- trefois, il le donnoit d'abord & à plufieurS reprifes , avec des alimens alternative- ment de deux heures en deux heures pendant cinq & hx femaines, 6c les expériences qu’on avoit faites aupara- vant, & celles que ces Mef- heurs les Médecins ont fai- tes depuis , leur ont appris qu’une moindre dofe ne réiif- iiflbit pas fixrement, & qu’il étoittres-neceffaire de join- dre le Kinkina aux ali- mens. du YLinkina. 35 La do Je qu'il faut oh fermer pour préparer le Kinkjna. jRenez quatre onces de Kinkina, ou plus gran- de quantité , fi vous voulez» pourvu, que vous y ajoutiez du vin à proportion, c’eft-à- dire , que pour chaque once de Kinkina il faut prendre une pinte de vin rouge me- fure de Paris , le vin le plus- La pinte- cordial , 6c le moins fumeux qui fe pourra trouver ell le ;e 1>sris> L . , . A taie 32.. meilleur, onces. Il faut mettre le Kinkina en poudre bien fubtile, 6c capable d’être tamifée dans un tamis de foye, quoy qu’il ne foit pas neceflaire de le faire palier, 6c pour empê- 3^ tes (Jualift^ cher qu’en le pilant, le plus fubtil & le meilleur ne s’éva- pore , il fera bon de bouch er le mortier, & de ne laifler qu’un trou pour palfer le pi- lon. Le Kinkina étant pulve- rifé de maniéré qu’il foitim- palpable,» il faut prendre deux pintes de bon vin rou- ge du meilleur qui fe trouve, & le mettre dans un vafe de verre, de terre, oudefayen- ce , il n’importe , pourvu qu’il foit bien net , & bien bouché. Si on prend une cru- che de terre pour en faire une plus grande quantité , on peut y mettre le Kinkinaj & comme cette poudre nage fur le vin, il faut la mettre à cinq ou lïx reprifes , & la bien remuer, avec un bâton du YLinkind. 37 âflezlong pour pouvoir tou-* cher le fond du vale , dans lequel on le fera infufer. Si on veut mettre la poudre au fond du vafe, pour y verler par deflus peu à peu le vin, en agitant la matière trois fois le jour, fendant quatre ou cinq jours , on le peut faire > jufques à ce qu’elle foit bien mêlée avec le vin, &puis on bouchera la cruche d’un bou- chon de liege, qui ferme bien jufte, que l’on couvrira d’une veille de cochon , ou avec du parchemin, qu’on au- ra foin de bien lier avec une filTelle , toutes les fois qu’on remuëra le vin, apres quoy ayant été quatre ou cinq heu- res fans le remuer, on verfera le vin par inclination, en for* pe que le mar demeure au 3 S Les qualité* fond: On le peut mettre dans des bouteilles de verre, qui étant exactement bouchées , & mifes dans un lieu fec, & point trop aéré, conferveront , le vin dans fa pleine vertu deux ou trois mois, & même davantage. Cette infufîon qui eft la plus forte, & la plus amere, doit etre donnée pour * arrêter la fièvre qu’on yeut »er>. §"eTf r. je façon h ne faut pas jetter le fe fervir mâr cjuî relte au fond de cet- ouiTeYte te première infufîon, parce l'érepr£' °lu’en Y remettant deux on- infufîoh, ces de Kinkina, fi la pre- .ceux à miere infufîon, eft de qua- Æévre tre Pintes> oa en peut fai- wYnué re encore quatre autres pin- tes , pour en donner à ceux a qui la fièvre aura man- qué. du ILinkind. 35) Pour la guerifon d’un fenl malade , il faut au moins huit onces de Kinkina , qui fe hôpî. vend prefentement à Paris ToT iz. 15. & jo. fols l’once le meilleur 5 & encore cela ne peut réüflîr à cette dofeme- une très- diocre, que pour des fièvres quantité tres-legeres 3 & par ce qu’il £?naK.f* arrive quelquefois qu’il fê Cadix s? trouve des maladies fort bonne, longues à guérir, telles que ^ ‘«f font les fièvres lentes , celles Vent _ _ u ans ces qui font inveterees, &: les pys-ià, fièvres doubles tierces conti- ?ojs il' nuës. Dans ces fortes de fié- ^vre0f® vres on ne peut pas détermi-r ce*- ner au julfe la quantité du remede neceffaire pour la guerifon. Il y a aulfi des per- sonnes aflez heureufes pour guérir a beaucoup moins > niais pour l’eftre Sûrement, Dans le com* mence- mer.t on prçnd le Kinkina plus epaisj afin qu’il fafie un irVeilieur çffet. 40 Les qualité ^ i| fane qu’elles prennent de l’infufîon du Kinkina cinq ou fixfemaines, c’eft-à-dire, quatre fois par jour durant les premiers huit jours j de- puis que la fîevre eft arrêtée & pendant environ un mois deux ou trois fois par jour. Dans le commencement qu’on prend le Kinkina il fait un meilleur effet aux malades, lors qu’il n’eft pas bien clair, & que le vin eft mêlé avec le corps : &; la fubftance de ce remede; Êar ce que le mar, que l’on roiiiile, a déjà depofé ce qu’il a demeilleurdans l’in- fufîon , on y ajoute félon la complexion" du malade de- puis quinze grains jufqu’à demie dragme de nouveau Kinkina en poudre impal- du K inklftd. 41 pable , fur chaque prife de l’infufion tirée au clair , car cette nouvelle poudre en augmente la vertu. Il faut toujours en avoir de preft, en forte c ue l’oli n’en manque point , pour en prendre de quatre heures» en quatre heures, principa- lement pendant le temps de la maladie. Autre maniéré de préparer le Kinkjna , peur la com- modité des malades , qui ne peuvent attendre que rinfujîond fec foit dans fa perfeélion. ON fait encore une au- tre infuhon à chaud de- R 4f tes qualité & vantlefeu, ou dans le Baîrt^ Marie, de laquelle on parle- ra cy-aprês , pour les mala- des qui ne peu vent pas atten- dre que l’infufion à fec Toit dans fa perfection, douze heures fuffifent pour faire ce remede, & le vin n’en cft pas fi fumeux, mais il ne fe garde pas long-temps. Il y a des Médecins qui fans faire l’infufion devant le feulaiffent infufer leKin- kina dix ou douze heures feulement, le donnent un peu trouble aux malades, & prétendent que cela fuffit pour laréülîïte de ce reme- de. Ceux qui auront la fièvre tierce, double tierce, quarte, double quarte, ou triple quar- *te, ou qui ayant des fièvres continues fans fluxion fur la du iLinkiftâ. 45 poitrine, auront des redou- blemens , qui commenceront par froid , & auront différé à avoir recours à ce remede, peuvent le prendre apres avoir été faignez, 8c purgez une fois entre les deux accès, fl le mal le permet. Que fi le mal preffe beaucoup, on peut en prendre dans les maladies fufdites , fans avoir* été ni faigné, ni purgé. Le Roy même en a pris dans le commencement d’ii- ne maladie, fans avoir été ni faigné, ni purgé. Il efl vray qu’on le faigna un matin à l’ifTuë du troifléme accès. Deux heures après on luy redonna le Kinkina, & la fièvre ne revint plus, mais cette méthode ne réüfllt pas toujours. . Pouf quelles fortes dé fièvres le Kin- kina e& ho». ^oiïr5- quoy on ^défend 3a fai- •gréc & 3a pur- gation pendant cju’on prend le ,-Kinki- le Roy prend même le Kinkina lorsqu5»] fe purge par pré- caution. 44 Les qualité \ On defend la faignée, 8c la. purgation pendant qu’on prend ce remede , comme une chofe contraire à ion effet , parce qu’on a remar- qué que tout ce qui agite les humeurs , ou qui les détrem- pe trop, empêche l’adivité du Kinkina, d’où vient que la faignée, la purgation, le travail exceffif du corps 8c delelprit, 8c la colere vio- lente redonnent la fièvre à ceux qui ufent de ce reme- de, s’ils n’en reprennent l’u- fage incontinent. G’eftpour- quoy le Roy, lors qu’il eff : en parfaite lanté & qu’il ne fe purge que par précaution, prend le loir du jour de la purgation un verre de Kin- kina dans du vin, même à la glace en Ellé, fçavoir de dti Kinkïnd. 45 quatre à cinq onces , & au- tant le lendemain’ matin apres qu’il eftlevé, pendant trois ou quatre jours de fui- te, & autant à frX heures du foir , prenant deux heures apres quelque bi feu it, le foir comme le matin fans changer l’heure de fes repas, & cela fiour calmer les humeurs que e purgatif pourrait avoir émuës , fans les avoir pû évacuer. A plus forte raifon ceux qui font dans l’ufage du K in- kina en infufion claire, c’eft-à-dire, quand la fièvre les a quittez, doivent aufli pour empêcher les rechûtes, lors qu’ils fe purgent , en prendre deux verres le mê- me jour de la purgation, quatre le lendemain , & tout 4 <> t-es qualité z, âu moins deux jours encore trois verres par jour. gime fuivant en toutes for- tes de fièvres. Il s’abftiendra de fruits cruds, de lait & de laita- ge,. de ragoûts , de pâtice- ries, de viandes épicées &: falées pendant quarante jours. La boiflbn doit être de vin trempé pour ceux qui font accoutumez d’en boire, fi ce n’eft pendant l’accès, car pour lors il ne faut boire que E malade aura grand ’befoin d’obferverle re- du ILinkïnA. '4 J âe la ptifanne , &c n’en pas boire avec excès. La nourriture qu’on don- nera aux malades de quatre en quatre heures, fera plus forte & moins forte félon leur âge & leur tempéra- ment, D’abord , & quand la fièvre e'ft encore grande , il fuffit, file malade eft d’une forte complexion, qu’il pren- ne tantôt une panade , tan- tôt un bouillon , ou des œufs frais avec du pain trempé dedans ,* une autrefois des bifcuits trempex dans dé l’eau, & du vin, & tantôt une aile de poulet, ou de perdrix s’il le déliré. Dès que la fièvre aura man- qué on luy donnera de bon- nes foupes mitonnées, tan- tôt une perdrix , tantôt un pigeon de voliere, un pou- let bouilli, ou rôti, il n’im» porte , tantôt un hachis, ou quelque autre viande à fon choix, pourvu que ce ne fois aucun aliment où il entre du lait ) & on ne luy donnera ni falade , ni ragoût, ni lard, ni cochon. Ceux qui auront reftomac foible, êiqui auront peine à digérer, fe contenteront de prendre pendant le jour des oeufs frais, bifcuits, foupes mitonnées, & autres chofes femblables de facile dige- ftion, & la nuit des bouil- Sr^el! difpenfable d’avoir muni l’e- bouij*" ft°mac d’un bon bouillon, ou Neceffité indif- Ions. Il eft d’une neceffité in- Ion > ou quelque autre de quelque autre nourriture, deux heures avant de pren- dra du K inkilt a. q. par ce qu’il aide fort à la di- geftion , 6c qu’à la faveur de cette nourriture il pénétré êc paffe p?us aifément dans les veines. Et comme dans les fièvres tierces 6c doubles tierces continues, il faut luy don- ner le remede encore la nuit de quatre heures en quatre heures , il fuffit d’é- veiller les malades aux heu- res desprifes deKinkina, & on peut pafler celles de la nourriture, fans troubler leur fommeil , lors qu’il eft tran- quile. Car il ne faut pas el- perer que la fièvre çeffe par du Yinkina. ïes premières prifes, à moins que d’en avoir pris huit fois entières, qui compofent tren- te deux heures. C’eftlame- thode qu’on a pratiquée, non feulement pour guérir le Roy, Moniteur leDucd’Or- leans fon frere, 8c une infi- nité de Seigneurs de la Cour, mais encore Monfeigneur le Duc de Chartres, qui efi: un jeune Prince extrême- ment délicat , & neanmoins on l’éveilloit encore la nuit pour lu y donner de deux heures en deux heures, tan- tôt le Kinkina , 8c tantôt à manger. De forte que quand le ma- taiMw; lade , bien loin d’avoir de ricurccft » . très- ne» appétit , auroit une aver- chaire fon pour la nourriture , il IJ?!*" faut qu’il fe fafle violence , E ij yz Les qualité ^ & qu’il mange quelque choâ le de folide , autrement le Kinkinaau lieu de luv faire du bien, luy cauferoit de fâcheux accidens.Mais com^ me cette méthode en gene- ral ne peut fe rapporter à toutes fortes d’âge & de complexions , s’il arrive que le malade ait l’eftomacfi foi^ ble & fi embaralfé qu’il ne puiife pas prendre de la nourriture folide fans en elfre incommodé, il fuffit qu’il prenne des bouillons de quatre heures en quatre heures, ou tout au plus quel* ques potages entre les pri fes de Kinkina, jufqu’à ce que m s la fièvre foit arrêtée, plus con- Le temps leplus convenable poufIe pour donner ce remedeeftà sJoaner la fin d’un accès pour faire en du kinkina. 53' forte que le malade en ait pris huit fois avant le retour de l’accès fuivant. C’eft le effet, plus fur moyen pour détour ner l’accès qui fuit. Ce n’effc pas que la plupart du temps dans les fièvres doubles tier- ces un peu violentes , il n’ar- rive que la fièvre ne celle qu’aprês avoir elTuyé deux accès de fuite, pendant mê- me l’ufage du Kinkina. Ce fébrifuge femble encore quelque fois allumer la fiè- vre après la première prife, quand même on le prend dans toutes les réglés de l’Ançlois. Mais il ne l’aug;- Marq"eS mente que pour la mieux de ce combattre, & ce defordre remede’ apparent cil la marque la plus allurée de fon triom- phe, car plus il a rendu un E üj Egards qu'on doit •voir , lors qu'on cft obli" gé de prendre des ia- iVemens. 54 Les quditez accès violent, plus on eft affùré qu’il ne fera pas fui- vi d’un autre. Pendant tout le temps qu’on ufera de ce remede on ne prendra pas même de lavement, qu’en cas de quel- que befoin , c’eft-à-dire, en, cas que le malade n’aille point à la Telle, une feule fois en vingt quatre heures, pour lors il prendra un lavement par jour une heure avant la prife du remede Je dirav . en paffant , que le meilleur lavement qu’on puiffe pren- dre , eft l’urine d’un homme qui fe porte bien, que l’on fait chauffer au degré de chaleur d’un lavement ordi- naire , cela ne donne aucu- ne tranchée , & vaut mieux que toutes les décodions des Apoticaires. du Kinkind. jf Ceux qui auront des in- commoditez aufquelles les remedes extérieurs feront propres , pourront fe les fai- re appliquer. Quand un fiévreux aura le flux de fang , il s’abftien- dra de prendre du remede- jufqu’à ce qu’il foit paflé. S’il n’arrivoit qu’un Am- ple cours de ventre, qui ne fût que médiocre, il jne laif- fera pas de prendre ce reme- dc; mais il faudroit diminuer le nombre des prifes , à pro- portion de la force du mal, &s’il étoit extrêmement vio- lent, il faudroit tout-à-fait . cefifer le remede jufqu.es à ce que le flux fût guéri. Il eft pourtant neeelfaire de remarquer que quelquefois le Kinkina caufè une appa- E iiij Pendant le flux de fan g il faut s'abfte- nir de prendre le reme-; de. 5 Les qualité ^ rence de cours de ventre ouï n’en doit pas faire cefTer lu- iage,à moins qu’il ne foie par trop violent , & qu’il ne diminue beaucoup les forces du malade, car lors qu’il produit des évacuations par les felles , Ion effet n’en efl que plus promt , & plus fur pour la ceflation delà fièvre. Pour faire pafTer ces flux, il faut prendre des layemens de lait avec un jaune d’œuf dans chacun , & s’il y a des tranchées , on y ajoutera une once d’huile d’amandes dou- ces, on en prendra un par jour, & même plu fieurs fi le mal preffe. On fera bouillir dans du gros vin des rofes de Provins, 6 on les appliquera furl’e- /lomac du malade entre deux du Kinkintt. 57 linges le plus chaud qu’il le pourra fouffrir. Il faudra les réchauffer de temps en temps. Cette fomentation eft tres-bonne. On mettra auffi dans les bouillons du jus d’éclanche, êc de la raclure de corne de cerf. Les femmes qui auront Lesfem- leurs purgations quitteront le remede , pendant tout le temps qu’elles dureront. pédant On a pourtant obfervé pUTga- quelquefois que les ordinai- tions- res qui avoient ceffé par la violence de la fièvre ont re- commencé à couler par la cefTation de la fièvre, que ce remede avoir procuré. Il faut eftre le plus exact que l’on pourra à faire prendre au malade le renie- 5 s Les qualité^ de, & la nourriture aux heures précifes : cependant quand on manqueroit d’un quart d heure plutôt, ou plus tard, il ne faudroit pas s’em- baraffer pour cela. Les gens de la campagne qui iPont point d’horloges, tâcheront d obferver les temps avec le plus d’exactitude qu’ils pour- ront. Ceux qui auront à pren' dre ce remede ne doivent pas attendre a s y refondre, que leurs forces loient dimi- nuées, ou par un grand nom- bre d’accès que l’on lailTe pafler, ou par une quantité d’autres drogues que l’on ai- me mieux prendre avant que d en venir à ce remede. Il vaut mieux le déterminer d abord, Se ll-tôc que la fié-» du Klnkinu. 5$ vre eft réglée, la nature a en- core toutes Tes forces, Sc le remcde opéré bien plus promptement. Ce remede fait quelque- fois fon effet par les urines, & par les Telles 5 mais plus fouventpar les Tueurs, Telon le panchant de la nature, 6c il arrive rarement qu’on vo- milîe. Voila le régime en ge- neral , qui doit eftre gardé dans toutes Tortes de fiè- vres. Voicy pour chacune en particulier. Pour la fièvre quarte. IL faut commencer le len- demain de l’accès à ufer du r Les qualité ^ remede , & en prendre cha- que jour de l’intermifiïon quatre verres d’environ les deux tiers d’un demy-fiep- tier, mefure de Paris , c’eil- a-dire, d environ cinq à fix onces chacun, fçavoir à lîx & à dix heures du matin , & à quatre & à dix heures du foir, fuivant l’horloge de France. Si le malade veut pour fa commodité choifir d’autres heures , il le pour- ra , pourvu qu’il obferve les mêmes didances , & les mê- mes pri fes. Le jour de la fièvre il en prendra aux mêmes heures jufqu’à l’heure de l’accès , pendant lequel il n’en pren- dra pas, mais la dernierepri- fe qui précédé l’accès ne doit pas être plus d’une heure au- du Kinkinn. 16 paravant, Scpour cela on l’a- vancera & on la reculera fé- lon l’heure de l’accès 5 cela eft de confequence, 8 c ou aura foin d’obferver la mê- me chofe pour toutes fortes de fièvres. Quand on dit une heure jufte devant l’accès, cela s’entend avant le commen- cement du frifton. Il y a plufieurs Médecins, qui tiennent qu’il n’importe que le malade prenne le Kin- kina pendant le frilfon, même pendant la fièvre, quand elle n’a pas celfè par les prifes qui ont précédé l’accès. La preuve en eft ti- rée de ce qu’autrefois les Médecins ne le donnoient qu’à l’arrivée 8c à l’entrée du friffbn, & qu’il ne laiftoic 6 i Les qualité ^ pas de les faire cefler, ainfi il n eft pas mal à propos quand on a commencé d’en prendre devant l’accès de pourfuivre à le faire pren- dre de quatre heures en qua- tre heures dans l’accès qui fuit j comme on l’a obfervé dans une infinité d’experien- ces. Il eft vray qu’il y a quel- ques Médecins qui s’en ab- ftiénnent dans l’accès, mais le fieur Talbot Anglois en faifoit prendre pendant la fièvre comme dans i’inter- mi filon , jufqu’à ce qu’el- le fût finie. La fièvre manque d’ordi- naire au fécond accès , ëc il eft tres-rare qu’on en ait deux. Cependant fi cela arrivoit, il ne faudrait pas fe rebuter, du Kinkind. 6$ il y a même bien des gens qui n’en ont plus du tout, depuis qu’ils ont commencé à prendre ce remede 5 cecy elt commun à toutes les lié' vres. Son Alteffe Royale Mon- fieur en eut pourtant deux bien formez, & un troifié- me en maniéré de refifenti- ment après l’ufage du Kin- kina. Dans les deux accès mêmes qui, fuivirent l’ufage du Kinkina , le meteorif- me fut fi grand dans le ven- tre qu’il devint fort doulou- reux , & que l’on craignit une inflammation fyflrophi- que, & Mademoiselle qui fut prife d’une fièvre dou- ble tierce continue au mois d’Oétobre 1 6 8 8 . dont les ac- £ê$ commençoient à cinq, à 6 4 Les q u alite z fix heures du foir, & ne fi- nilfoient qu’à neuf à dix heu- res du matin fans fueur , & avec feulement une tres-le- gere apparence de froid , ne fut délivrée de la double tierce qu’aprês le troifiéme accès de même force , & un reffentiment au quatrième, & Moniteur le Bel qui ou- tre la charge de premier Médecin de fon Altelfe Royale Madame , a encore la conduite de la fanté des enfans de Moniteur, nous allure que cette Princelîene fut entièrement quitte delà fièvre continue qu’aprês le fixiéme jour de l’ufage du Kinkina. Ce remede n’oblige pas à garder le lit , quand on a allez de force pour demeu- rer du Kinkin/T. 65 yer debout j fur tout aux fiè- vres quartes , qui afïbiblif- fent moins à caufe de la grande diftance qui fe trou- ve entre les accès s cepen- dant il eft bon de fe mettre au lit bien chaudement quel- ques heures avant l’accès > parce que le remede provo- que quelquefois la fueur, qui emporte fouvent la fiè- vre, ce qui n’arriveroit pas, fi on demeuroit levé , & ce- la retarderoit la «ruérifon. O Quand la fièvre eft gué- rie, il fuffit de prendre deux verres de ce remede par jour pendant trois jours , fçavoir le matin en s’éveillant, 6 C le foir en fe couchant , & après on n’en prendra qu\tn tous les matins, jufqu’à la fin de fix pintes, qui font (> & Les qualité^ 48. prifes, à raifon de qua- tre onces chacune. P ourla fifrure double quarte. IL faut commencera pren- dre le remede apres l’accès delà quarte, continuer de quatre heures en quatre heures jour & nuit, jufqu’à l’heure de la double quarte. Ladofe de la prife eft com- me pour la fièvre quarte fim- ple , aulîi bien que pour tou- tes fortes de fièvres. Après l’accès de la double quarte que l’on laifiera palier s’il vient, fans prendre le remede, on recommencera de cinq heures en cinq heu- res, jufqu’à l’heure de la quarte , & il faudra toû.- du Kinkini . 67 jours prendre le dernier ver- re une heure jufle avant 1> f\ accès. Il arrive fouventque l’ac- cès de la quarte ne vient point j mais foie qu’il vienne ou non, apres le temps de l’accès écoulé, on recommen- cera le remede de quatre heures en quatre heures , jufqu’à l’heure de l’accès qui ne reviendra point. La double quarte ayant manqué , on laiflera écouler le temps qu’elle avoir duré, ÔC après on recommencera de cinq heures en cinq heu- res, jufqu’à l’accès de la quarte, qui ne viendra plusj mais on attendra le lende- main, que l’on en prendra deux verres, un le matin, & un autre le foir, ôc aind F ij 68 Let qualité^ pendant trois jours, &C après les trois jours on n’en pren- dra qu’un verre par jour.fça- voir le matin jufqu’à la fin du remede , comme après la fièvre quarte fimple. Il y a des Médecins qui font d’avis qu’il faut tou- jours prendre le dernier ver- re une heure jufte avant l’ac- cès, & n’en point prendre pendant qu’il dure. D’autres en ufent tout autrement , en font prendre pendant l’ac- cès, &, même au commence- ment du frifion , & ne s’en trouvent pas mal fondez , fur ce que l’humeur de la fièvre étant enmouvement pendant l’accès, le Kinkina peutplus facilement pendant ce temps exercer fon action, & fa ver- tu , de quelque caractère "du KînkhtA. & nature qu’elle puilïe être, que durant l’intermiffion où l’humeur eft en repos, c’eft- à-dire moins en difpofition de recevoir l’impreffion fa- vorable de ce remede. Ces derniers ajoûtent pour rai- fon qu’il n’en eft pas de mê- me de l’operation de ce re- mede, que de celle de 1a. pur- gation , qu’il faut lurpren- dre & éviter dans la vioien- en trai ^ , __ . 1 corri- geant les humeurs , &; que la purgation n’apporte que du trouble, augmente leur mou- vement, & fatigue la nature, qui nel’eft déjà que trop par l’agitation de l’accès. Enfin ils prétendent eftre fondez en expériences pour ne le ce de 1’ ’il agit -fO Les qualité^ pas difcontinuer pendant TV A A 1 accès. Pour la fiérvre tierce. DAns la fièvre tierce, dont les accès ne fonr que de deux jours l’un, il faut avoir égard à la durée & à la violence des accès. S’ils font peu violens,& qu’ils ne durent pas plus de douze heures, il fufiîra de prendre le remede pendant l’inter- miflîon de quatre heures en quatre heures , jour èc nuit , à compter depuis la fin d’un accès, jufques au commencement du fuivant 5 Mais fi les accès durent plus de douze heures , & qu’ils foient biens violens , il eft àu KlnkitU. ji bon d’en prendre de trois heures en trois heures jour êc nuit pendant l’intermif- lion ) ce qui fe doit enten- dre pour les gens robuftes, SC qui ont allez de force pour bien faire la digeftion. Pour ceux qui font d’un tempéra- ment foible ôc délicat, il ne leur faut donner le remede que de quatre heures en qua- tre heures, & même les dofes un peu moins fortes, parce qu’il vautmieuxles guérir un peu plus lentement l’expe- rience ayant fait connoître qu’il n’en faut pas trop don- ner à la fois , & que lors que les dofes font trop grandes en certains eftomacs, ils ne s’en trouvent pas f bien ; C’ef: pourquoy il faut tou- jours agir avec une gran-i *] i Les qualîti^ de difcretion , félon l’état &. la complexion du ma- lade. Il eft à remarquer dans les fièvres tierces, que les unes font véritables, & les autres bâtardes. Qu’il eft vrayqu’à toutes les deux le Kinki- na convient admirablement, mais auffi faut-il prendre garde quand elles font véri- tables , ce qui arrive rare- ment en France, &fort fré- quemment en Italie, Scdans les païs chauds, qu’il n’eft pas plus mal à propos de s’abfte- nir du Kinkina quand les accès ne font pas bien vio- lens , parce que cette nature de fièvre tierce véritable fe guérit d’elle même dans le q triéme , le cinquième , ou le feptiéme accès au plus du Kinkina. y y ■tard j Que quelques accès condiment cette humeur bi- lieuse j qui produit la fièvre tierce véritable , & que lors que par le Kinkina on a d’a- bord fufpendu le mouve- ment de cette humeur, Toit au Printemps, foità l’Automne, la hevre revient prefque im- manquablement dans l’une de ces faifons Suivantes. Dans les fièvres tierces qui lai fient 30. ou 36. heu- res d’intçrmiilion j le feui moyen que le Kinkina faffe palier la fièvre dès le pre- mier accès , c’efl d’en faire prendre aux malades huit ou neuf fois entre les deux ac- cès, en forte qu’il faut bien prendre fes mefures , & com- mencer -à le donner à la fin d un accès, de quatre heu- 7 -r' Les cj u alitez, res en quatre heures nuit Sc jour pour prévenir l’accès qui doit fuivre, bien enten- du qu’on luy donnera aufïï de la nourriture alternative- ment , ainfi que pour toutes les autres fièvres. Quand la fièvre eft gué- rie , on ne prend plus le re- mede que deux fois par jour foir & matin, pendant trois jours > & ainfi du refte, com- me après la fièvre quarte. Vont la fièvre double tierce intermittente. DAns cette fièvre, fi les accès ne durent pas plus de huit ou neuf heures, & font peu violens, il fuffi- f a de prendre le remede pen- du Y^inkfna. y ^ dant l’intermilïïon, de trois heures en trois heures jour & nuit, de fi les accès du- rent plus de neuf heures, ou fi ne durant que neuf heu- res ils font violens, il fau- dra prendre le remede de quatre heures en quatre heu- res jour de nuit fans difcon- tinuer même pendant l'ac- cès, jufqu’à ce que la fièvre foie guerie, ce qui arrivera infailliblement au fécond ou au troifiéme accès , de plus fou vent au fécond, qu’au troifiéme. Quand les accès auront cefle de venir , on prendra le remede , comme après la fièvre quarte. G Y, j6 "Les qiuUtez, î*our la fièvre double tierce continue. D?\.ns la fièvre double derce continue , qui eft avec des redoubiemens , qui arrivent tous les jours avec du friflon , ou à tout le moins avec quelque pende froid, fi l.e redoublement eftpeu vio- lent, ou ne dure que huit ou neuf heures , on prendra le pemede jour èi nuit fans dif- continuer de quatre en qua- tre heures ; 6e fi le redouble- ment efi: violent, ou qu’il dure plus de huit heures, il faut prendre le remede de trois heures en trois heures /ans difcontinuer, durant & apres le redoublement , j niques à dit Kinkind, y y eé que la fièvre Toit guerie : S’il y a plus d’un redouble- ment par jour, cela ne chan- ge point l’indication, & il n’y a qu’à le prendre de trois heures en trois heures, & prendre de la nourriture en- tre les deux , ce qui doit eftre obfervè de la même ma- niéré , lors qu’il fe rencon- tre trois redoublemens par jour, chofe allez rare. On ne peut pas dire pre- cifèment le temps que cette fièvre cefïera; mais il arrive peu Couvent qu’elle dure au delà du cinquième jour j elle fe pafle d’ordinaire au fé- cond , ou au troifîème accès* il y faut plus de remedd qu’aux autres fièvres. Quand la fièvre a quitté le malade, il faut pour fç G iij 7 § Les qualité z, bien aflurer de la guéri foti r qu’il prenne encore du reme- de trois fois par jour pen- dant trois jours, fçavoir le matin, au milieu du jour, 5C le foir apres fouper à telles heures que l’on voudra, pour- vu qu’il y ait deux heures de di fiance entre le remede 5c la nourriture. Apres ces trois jours il faut encore en prendre pendant trois autres jours deux fois par jour foir 5e matin , 6c enfuite environ huit jours une feule fois tous les matins. Il ell tres-bon de remar- quer , que quelque fièvre qu’on ait eue, on ne fçauroit prendre le remede trop long- temps , êe on fera fort bien de ne le point quitter qu’on ne fe fente bien rétabli , 6c du %inklm. dans une parfaite difpofi- fcion. Les gens de fatigue font toujours plûtofi: guéris , foit par la bonté de leur tem- pérament, ou que Dieu qui connoîtnos befoins les veuil- le bien tirer d’affaires plu- toft. Remarques notables fur let fièvres continués. POur les fièvres conti- nués qui font fans frif- fon, l’on ne voudrait pas répondre de l’infaillibilité du remede, quoy qu’on en ait vu guérir plu fie tirs , qui étoient même accompagnées de tranfport au cerveaui Ce- pendant on peut dire en gc- G iiij Lés qualit^ xieral qu’une partie des ré* gles , qu’on a établies pour les fièvres intermittentes, fe peut rapporter aux fièvres continues. Ce fera donc après avoir eu recours à la faignée, a la purgation, ou aux autres remedes , en un mot ce fera apres que le malade y aura été bien préparé , & que la, plus grande violence de la, névre fera éteinte , qu’on donnera le remede. En ce cas on peut s’afTurer qu’il appai- fera infenfiblement la fer* mentation des humeurs, & qu’il guérira les fièvres con- tinués, auffi bien que toutes les autres. Il faut pour cela le donner dans le plus grand relâche de la fièvre, en pe- tite quantité , & à moins de reprifes, fi l’iafufion. efi: for- du tdnkinâ. ti te; plus fréquemment & en plus grande dofe, fi l’infu- fion eft foibîe , SC fi elle ell faite avec une fimple ptifan- ne. Ce n’eft pas qu’on ne puif- fe donner l’infufion du Kiii- Jcina des le commencement d’une fièvre continue, pour- vu au’on le donne, ou fans vin ou avec peu de vin, Sêà plu-; fleurs petites reprifes: Aufiî a-t-on vu plufieurs fois des perfonnes gueries des fièvres continues, dont la guerifon ne pouvoir être attribuée qu’à l’ufage d’une pti farine de Kinkina prife pour breu- vage ordinaire pendant tout le temps de la fièvre. Il faut pourtant beaucoup de circonfpeclion pour 1 ufa— ge du Kinkina dans les fiè- vres purement continues > Gbfer- vations du Che- valier Talbot, touchât la pur gr> tion & j’état d'. mala- de, de la piakdie. tes qualité z, au- quelles il ne convient nu h lement, quand elles font ac- compagnées de grands fvm- ptomes, & principalement d accjdcns qui menacent la vie. Le Chevalier Talbot ob- i lervoit quelquefois la maniè- re dont la nature faifoit l’é- vacuation de l’humeur cor- rompue. Quand il voyoit qu’elle avoit du penchant à fe pur- ger par les urines, il mettoit dans fon remede un peu de criftal minerai, fçavoirpour un fols dans chaque pinte , ou bien quelque peu de crè- me de tartre, & quand il voyoit quelque difpofîtion à la fueur, pour aider fon re- mede à pouffer dehors le ve- nin de la maladie par cette du 1Llr.klnu. 83 Voy-6 , il ajoûtoit dans cha- que verre deux travers de doigt de jus de chardon bé- ni,ou bien une cueiilerée ou deux d’eau diftdée de la mê- me plante. Cela eft fort bon dans les fièvres ou doubles tierces, ou continues, ou in- termittentes, dont la caufe eft une humeur plus facile à eftre évacuée par la - fueur &; par la tranfpiration > mais il n’en faut pas mettre dans tous les verres du remede. Ceux qui trouveront à pro- pos d’obferver cette prati- que , le pourront fans aucu- ne difficulté. mm S 4 Les qualitez Avis touchant ta quantité du reme de qu’il faut don- n€Y aux malades Jelon leur âge 3 (£? lÉUr com fle- xion* LE régime & les dofes cy- devant font pour l’un & l'autre fexe depuis 1 âge de dix ans, jufqu’à foixante 2c dix. On ne fait point de diffé- rence de la qualité descom- plexions , mais de la quanti- té du remede. On mettra toutefois cette différence entre les robuftes, les médiocres, Scies foibles, comme font les jeunes gens,- de dix, douze, 2c quatorze du Kitikinu. ans 5 qu’aux robufteson leur donnera les huit premières prifes de quatre? de cinq, ou de fix onces, & plus chargées de Kinkina -, & à ceux qui font au deflfous de dix ans, il ne leur faut donner que quatre petits verres de reme- de par jour de la moitié ou du tiers d’un demy-feptier rnefure de Paris, qui fait en* yiron trois onces, quelques fièvres qu’ils ayent, jufqu a ce qu’ils foient entièrement guéris, ôç pourvu qu’ils ayent un jour ou l’équivalent d’in- termifïïon 5 on ne leur en fera point prendre pendant l’accès. Ceux même qui ne pour- ront obliger les enfans à prendre ce remede, à caufe de fou amertume, pourront Métho- des pour* les en- fans, & p'îur les vieil- lards* §6 Les qualité^ Y ajouter une telle quantité de lucre qu’ils voudront, 6c en faire un firop qu’ils pren- dront plus facilement. Il il aurapas tant de force, mais il fera plus agréable au goût, & il en faudra prendre plus long-temps , ou bien au lieu de lucre ajouter dans cha- que prife le jus d’une moi- tié de citron , ou d’un entier fi l’on veut. Pour les vieil- lards & autres perfonnes foi- bles , ils fouffriront mieux cette armertume que les en- fans , 5c on pourra leur don- ner le remede tout pur , il opérera plus promptement, & il n’y a qu’à regler les do- fes , 6c le nombre des prifes, à proportion des forces. On ne doit pas manquer de continuer le remede aprê* dti YLinkina . 87 que les accès de fièvre ont celle, ainfi qu’il a été remar- qué apres chaque fièvre en particulier. O11 a obfervé cette métho- de pour traiter Monfeigneur le Duc de Bourgogne d’une fièvre double tierce en l’an? née 1687. Ce grand Prince, qui étoit pour lors dans la cinquième année de Ton âge, ayant eu treize accès de fièvre dou- ble tierce , dont le premier étoit petit, mais qnialloient toujours en augmentant, on le faigna ètpurgea , Sc le len- demain on luy donna une dragme de Kinkina en pou- dre avec trois onces de vin au commencement du frif? Pon de fan quatorzième ac- fès. On luy fît prendre le Expé- rience faire dans la perfori- ne de Monfei- g eur le Duc de Bourgo- gne- S 8 Les qualité^ remede de cette maniéré, afin que s’il étoit impolfiblç de luy en faire prendre en- fuite aufii fou vent qu’il fe- roit neceflaire , cette pre- mière prife pût fuppléer au nombre des autres. Mais Moniteur Fagon , à qui le Roy a confié la conduite de la fanté des Enfans de Fran- ce , comme un des plus ha- biles Médecins du Royau- me, ayant trouvé plus de fa- cilité qu’il n’efperoit à luy faire continuer la teinture du Kinkina bouillie & adou- cie avec du fucre, on fit in - fufer la même quantité de Kinkina dans le vin , qu’on paffa dans une pafloire, Sc de ce vi« que l’on pafla, i on en fit une elpece de fi- rop avec du fucre. On luy du Yiinkhld. H en donna quatre fois par jour trois cueilierées à chaque fois de quatre heures en qua- tre heures pendant quinze jours , le tout faifant trois onces de firop par jour, 6e apres avoir pris ainfi le Kin- kina , on luy donnoit deux heures apres delà nourritu- re, 6e deux heures apres du Kinkina, ainfi de fuite qua- tre fois par jour. lien a pris quatre fois par jour pendant quinze jours , enfui te trois fois par jour pendant trois femaines , 6e enfin deux fois par jour, pendant huit jours feulement, 6e n’en a jamais été échauffé, 6e eft parfai- tement guéri. On l’a nourri de potages 6e de bons ali - mens , tels qu’il a voulu , hors de fruits cruds 6e de lait. H De quel-? le ma- niéré oit a donne le Kir- kina X f^onfei- g- e ir le De de Bourgo-, F ne à I âge de çnnqaQà» Les qudltiX^ ?o Sirop de Kinhjna qu on a donné d Adonfeigneur le Duc de Bourgogne. P Renez une pinte de vin de Bourgogne dans le- quel vous mettrez tremper une once de Kinkina, tres- fubtilement pulverife pen- dant deux fois vingt quatre heures 5 apres vous ferez bouillir le tout enfemble , jufqu a ce que la troifiéme partie de la liqueur foi t con- sommée, de après vous la cou- lerez deux ou trois fois pour la bien feparer du mar, de vous ajoûterez à la colature demie livre de fucre fin en façon de firop, car il ne faut point luy donner la con£- âti ''s.inkhu. ftence d’un véritable firop. C’efbdecelîrop qu’on a don- né quatre fois par jour à Monfeigneur le Duc de Bourçoçne. O O Recepte de la Medecine yu on a donnée à Mon- seigneur le Duc de Bour- gogne dans le commence- ment de fa fièvre double tierce. UN gros de fené, demr gros de rubarbe, deux gros de cafle , & deux gros de manne , le tout en infu- fion dans un demy verre d’eau de chicorée , réduit à lîx ou fept cueillerées de li- queur. Les qualité*, 9* ji titre méthode de préparer le Kinhjna pour des Enfans. IL y a des enfans, aufquels le vin pur pourroit faire du mal -, On leur donne le Kinkina dans de l’eau de fcorfonnere , ou bien dans du vin mêlé avec de l’eau de fontaine : c’eft-à-dire , on met une once de Kinkina, fur trois demv-feptiers de vin, qui font vingt-quatre onces, y ajoutant un demy- feptier d’eau , lailfant infu- fer le tout pendant vingt- quatre heures, & le remuant trois ou quatrefois avant que de s’en fervir , puis le laifler du K inktn'u'. ÿf repofer. On en donnequatre cuei llerées pour prife, à ceux qui ont cinq ou fix ans, & l’on diminue, on Tort augmente d’une cueillerée, félon qu’ils font plus ou moins forts. A utre méthode de préparer le K inhjna pour les fièvres lentes Çï) invétérées. LOrs que le fieur Talbot préparait fon remede pour les fièvres lentes & in-- veterées , il y ajourait l’écor- ce & le bois de faflafras , la racine d’afarum , & il obfer- voit cette méthode. Il faifoit piler le Kinkina, èC l’afarum feparéraent dans un mortier. Four le fafiafras, 94 £« qualité^' il le coupoic en petits mor~ ceaux le plus menu qu’il pou - voit, & il l’écrafoit dans le mortier , ou avec un marteau, afin que le vin en tirât mieux la teinture, & pour l’écorce, il la mettoit en poudre com- me le Kinkina.Ceux qui vou- dront n’y mettre que l’écor- ce de fafiafras fans le bois feront encore mieux, parce que l’écorce eft bien meil- leure que le bois. Apres que le tout eft ain- fi préparé, il faut remplir une cruche de terre avec du vin vieux le plus cordial , & fur trois chopines mefure de Pa- ris qui font 48. onces vous mettrez une once de Kinki- na, une demie once de fafla- fras avec autant d’afarum, vous boucherez bien vôtre âu HLinkina. crache, qui doit être tonte' pleine , afin que le vin ne s’é- vente point , vous la laifle- rez à la cave, ou en quel- que autre endroit temperé. Le temps necedaire afin que l’infufon le fade comme il faut , & que le vin fe char- ge & tire la vertu des pou- dres, eft d’environ vingt- quatre heures, ou plus long- temps, pourvu que le vin ne s’aigrilfe point. On fera bien de remuer , &L d’agiter de temps en temps cette infu- fion avec un bâton propre &; net, en forte que les pou- dres foient bien mêlées avec le vin. Avant que de tirer le remede il faut le laifler repofer au moins quatre ou cinq heures après l’avoir re- mué, afin que la poudre foie 5 )6 Les qualité*^ au fond, & que la liqueur foie claire. Lors que l’on vou- dra la tirer, il faudra pan- eher doucement la cruche , Se verfer le remede par in- clination dans un autre va- fe propre pour le recevoir. On tire tout le clair, jufqu’à ce que le mar commence à venir, & onreferve, ce re- mede pour s’en fervir pour les fièvres lentes Se invété- rées , auffi bien que pour les fièvres doubles tierces con- tinues. Quand cette liqueur effc tirée il faut remettre fur le mar qui font les poudres qui font refées au fond de la cruche, autant devin que la première fois , le bien re- muer Se boucher, Se le laifTer ying-quatre heures , enfuite V du ÿ-j y ajouter la moitié des dofes de chaque poudre qu’on y a déjà mifes, & lai lier enco- re infufer autant de temps, ou bien fi on n’a pas befoin de tant de remede, on pour- ra n y mettre que la moitié de la quantité de vin qu’on y a mis la première fois , ÔC après une infufion de vingt- quatre heures , on y ajoûtera la quatrième partie d’autant des autres drogues , qu’on y a déjà mifes, & on laide, ra infufer encore vingt-qua- tre heures , fi on ne remet que la moitié du vin, il fan, dra une autre cruche plus petite de moitié, dans laquel- le on joindra lemar, afin que îe vin ne s aigri de point: cet- te leconde infufion eft en- core très- bonne , parce que <)2 Les qualité ^ fe faifant à froid , le vin ne peut pas dès lapremiere fois attirer toute la teinture Sç la vertu des poudres. Pour la guerifon d’un feul malade il faut communément trois onces de Kinkina, avec environ une once de fa.fiafras , & autant d’afar rum. Je dis communément parce qu’il arrive quelque- fois qu’il lé trouve des ma- ladies fort longues à guérir, telles que font les fièvres lentes, celles qui font invé- térées , & les fièvres doubles tierces continues. Dans ces fortes de fièvres on ne peut pas déterminer au jufle la quantité duremede neceflai- re pour la guérifon, il y a au fit desperfonnes aflez heu- peufes pour guérir à beau- du HLinkîna. coup moins, que la quantité que l’on vient de prefcrire. Voilà la vraye maniéré dont fe préparé le remede Anglois , &; jamais le Cheva- lier Talbot ne s’eft fervi d’aucune afperûon , fi ce n’ed: lors qu’il envoyoit Ton remede dans les Provinces, qu’il arrofoit les poudres avec du vin pur , ou avec quelque autre liqueur, feu- lement pour les dcguifer & empêcher qu’on ne les recon- nût, parce qu’il ne l’envoyoit pas en infulion , pour éviter les frais du port. Pour ce qui eft du fafla- fras Sc de l’afarum, il eft tres-certain qu’il les ajoûtoit fouvent avec le Kinkina. Ceux qui connoiifent les pro« prietez des drogues, ne dif- ïoo Les qiuilitesL conviendront pas que cette additionne (oit tres-bonne. Il y a des gens qui don- nent la poudre-dc K inkina en fubftance, un gros à cha- que prife. Je ne doute point que cette méthode ne foit ,tres-bonne, parce que l’efto- mac tire par la digellion toute la vertu de la poudre, ce qui ne fe peut pas fi bien faire par les infufions : il fuffit de 24. grains en pou- dre chaque fois pourvu qu’on reïtere quatre ou cinq fois par jour, pour guérir les fièvres, 5e l’on peut pren-r dre cette poudre, foit en bol avec du pain à chanter, foit en poudre entre deux foupes de potage bien trempées , & la cuillère dans laquelle on Ja mec remplie de bouillon. du Kinklâa. ioï C’eft une maniéré fort com- mode & fort arfée à prendre pour ceux mêmes qui ne fçau- roient fouffrir ni avaler les bols avec du pain à chanter, 8c il n’eft pas necdTaire pour la guerifon des fièvres, que cette poudre de Kinkinafoitf mêlée d’afarttm ni de fafla- fras, ' Le Chevalier Talbot, éc les autres qui débitent le re- mede Anglois ne l’ont ja- mais pratiqué de cette ma- niéré , parce que le fecret auroit étéplûtoft découvert. Quand on le donne de cette façon foit en bolus , comme des pilules , ou dans un verre de vin fans eftre infufé,dans un bouillon , ou dans quel- que firopde coins, ou de ca- pilaires il faut qu’il y ait Infufîon devant Je feu i ou dans Je bsin- çiaiic. 10 1 les qualité z, trois heures de difiance en- tre le remede & le repas , parce qu’il eft plus long «à digerer qu’en infufîon. Il faut aulîî qu’il y ait unepri- fe trois heures jufies avant l’accès. Apres que la fièvre fera guérie , une prife fuffi- ra par jour pendant quatre ou cinq jours. Une autre préparation du du remede Anglois efi de le faire infufer à chaud devant le feu, ou dans le bain-ma- rie, qui efi: la meilleure in- fufion. Il faut bien boucher le vafe , & que le vin foit bien chaud , mais qu’il ne bouille pas ; douze heures fufnfent pour bien faire ce remede , on pourra y met- tre plus de temps fi on le fouhaite. du K inkînà. 103 De cette façon le remé- die fera beaucoup plus fort, & deux dragmes de Kinki- na, avec une dragmedefaf- fafras , & autant d’afarum, fuffiront dans une pinte de vin, par ce que la chaleur fait que le vin tire mieux la qualité des poudres, que l’in- fufion qui fe fait à froid ; H on veut mettre davantage de poudre, ce fera encore mieux , & fi. Ion n’y met pas le faffafras & l’afarum , il faut y ajouter autant de Kinkina à proportion. Les mêmes poudres ne pourront pas fervir à deux mfufions, mais fl on veut donner le mar aux pauvres, il aura allez de force pour les guérir, pourvu qu’on leur en donne deux cuille- I iiij On pêuÉ donner le mar aux p a * vr es. bon verre de vin , ou bien dans deux verres de vin bien médiocres, pris tout de fuite. Il n’en faut préparer à la fois que pour un jour, parce que le vin après avoir été chauffé ne pourrait pas fe garder long-temps. Ceux qui font ce remede pour le public, ne 1 ont jamais prépa- ré ainfi-, parce qu’outre que ce feroit unembaras, il ne fe garderait pas fi long-temps fans s’aigrir. Je puis a durer que cet- te infufîon eft meilleure que l’autre, le vin n’eft pas fi fumeux , & n’étourdit pas tant , fur tout ceux qui n’ont pas accoutumé d’en boire j chacun pourra choir- du KlnkiûA. Ïo-J ïrr ce qu’il luy plaira. Je diray icy ce que c’eftCeque que le bain-marie , à c'aufe que les gens de la campagne »ine- ne le fçavent pas la plupart. Il faut avoir une cruche de terre , dans laquelle o-n mettra la quantité de vin dont on aura befoin pour un jour, èc du Kinkina à pro- portion. On bouchera bien la cruche, enfuite on la met- tra dans un chaudron, ou l’on mettra ce qu’il faudra d’eau, en forte qu’elle n’en- tre point dans la cruche, ÔC on mettra le tout fur le feu, & on fera prefque bouillir l’eau , afin que le vin foi-t . bien chaud , mais qu’il ne’ bouille pas , parce qu’il di-- minuëroit. On le lai fiera dans ce degré de chaleur' O Obfer. varions fur Iç vin. ÏO de fiamboifes , de ca,- j. pilaires, ou d autre iirop qui ne foit point aigre, car tout •ce qui eft aigre ne s’accorde point avec le Kinkina. Les pauvres gens qui ne peuvent point prendre régu- lièrement le Kinkina infu- fé dans le vin , ou dans du IL rop , peuvent prendre du miel fondu avec un peu de -vin pour en faire un bol , & .on envelopera ces bols dans du pain à chanter pour les prendre plus aifément, Que s’il fe rencontre des malades qui ne puiflent pas avaler dans du pain à chanter , il leur faut dilayer dvns un ■petit verre de vin, & avoir foi ^ du Kinkina. 113 foin qu’ils avalent bien toute ia pondre. Le lendemain matin on donnera une dragme de Kinkina encore en bol 8c à jeun, 8c un derny verre de vin pardeffus. Deux heures apres on déjeunera , 8c on continuera huit ou dix jours de fuite à en donner une dragme tous les matins à jeun de la maniéré qu’on vient de marquer. Et pour les quartes , doubles quar- tes , 8c triples quartes, on en donnera dix ou douze jours. Apres cela 011 laiffera le malade en repos pendant bruit jours , fans luy faire aucun remede , apres lequel temps on luy donnera enco- re huit matins de fuite une K ii 4 tes qualité^ dragme de Kinkina en bof, chaque matin avec du vin, comme il eh: marqué cy-de- vant. OnlailTera enfuite encore- huit jours le malade en re- posons aucun remède, &: apres ces huit jours on luy donnera encore pendant huit jours de fuite une dragme de Kinkina en bol tous les matins, obfervant les mê- mes chofes qui ont déjà été dites, & on ne luy laiflerâ point manger de fruits cruds, falades, ni laitages , ni de chofes aigres pendant tout ce temps-là. On employé pour tout cela trois onces & quelques dragmesde Kinkina, &cinq femaines de temps j trois, ou l’on prend du Kinkina , ài du îünklnâ. ïif éettx où l’on n’en point Si la fièvre avoit été violente» & avoit duré quelque temps» qu’on fut dans l’ Automne, ou dans THy ver , ou que la fièvre fût quarte, double quarte, ou triple quarte, il feroit neceffaire d’ajoûter une quatrième femaine de Kinkina, & en ce cas on em- ploi roit quatre onces & quel- ques dragmes de Kinkina» ge fept femaines de temps, pendant lequel les malades peuvent travailler & vaquer à leurs affaires, autant que leurs forces le leur permet- tent. Une dragme, un gros , SC le poids d’un écu d’or, font la même chofe. A l’égard delà purgation, voicv ce qu’il faut obferver, K ij RemaF-* ques fur la pur« gatios , Les quaiïfè? I«pau.e Si °n n’a pas purgé avant' te gënl K!{^ma,on doit purger au renc'/e ^ ^ ^eCOntie f«nâi- K’nkina lie qu’on en prend, avec huit parère! °u gmins de diagrede ce autant de rhubarbe dans un bol d’une dragme de Kin- kina, : ou bien avec vin n’eft pas h allurée que la nouvelle méthode de 1 An- g loi s ? qui eft prefque infaiL lible, & que l’experience a fait çonnoître quelle eit la meilleure de toutes celles qu’on a inventées jniques a prefent, la plupart des gens ne fe fervent pas feulement de fon remede , mais encore de l’homme qui étoit auprès de luy ) êc de tous ceux qui en approchent le plus > & qui tâchent de l’imiter. Le Chevalier Talbot a &«'■ crû que la vertu du Kinki- SX- «a pouvoit eftre “S|me“e' tfhver non feulement par le boi;s du Kinkina. <âe fallafra s,* & par la racine d afarum, mais encore par la fermentation, & par l’addi- tion des fleurs ôc du fel de petite centaurée, du tartre Blanc , du fel armoniac , de la graine de genièvre , 8c de quelques autres drogues. Peut-être qu’il a dit cela pour déguifer fon fecret, & pour faire croire que la ver- tu de fon fébrifuge ne dé- pendoit pas feulement duKin- kina, 8c qu’il la connoifloit beaucoup mieux que ceux qui s en etoient fervis avant luyjcar il lùyétoit allez ordi- naire d arrofer flx dragmes de rôles de provins, avec deux onces de fuc de limons , & de la faire infufer enfui- te durant quatre heures dans flx livres d’eau de fontaine L ij Kinîcîn^ par l'ad- dition de plu. fleurs drogue?* x 2, Les qualité^ pour faire fervir cette infu-, lîon à la confection de fon remede, y ajoutant huit on- ces de Kinkina pulverifé& arrofé de quatre onces de fuc de racines de fenoiiil, Sc le faifant feulement infu- fer durant deux heures. Quelquefois au lieu de ce fuc ilemployoit celuydes feuilles d’ache', & d’autres fois encore celuy de perfd , particulièrement dansles fiè- vres tierces & doubles tier- ces. Mais il y a bien de l’ap- parence qu’il ne fc fervoit du mélange different de tou- tes ces drogues, que pour fafciner les yeux du public, & pour empêcher qu’on ne découvrît que toute la vertu de fon remede ne confiftoit du YJnkina. izf que dans celle du Kinkina, puifqu’il eft vray qu’il pro- duit tout feul tous les effets de la curation des fièvres. Dans les fièvres conti- nues il fefervoitau contrai- re des fucs de plantin, &de laitue , Se dans les fièvres ma- lignes de la decoétion de feotfonere. Ordinairement dans les fièvres quotidiennes, il ar- rofoit fa poudre de vinaigre fcyllitique à la quantité d’u- ne once fur huit de Kinkina, dont il faifoit enfuite l’infu- lion tantoft dans du vin du Rhin, tantoft dans du vin blanc. Pour les fièvres quartes il preferoit le fuc de pentafî- lum, & faifoit quelquefois fon infufion dans le vin d’Ef- pagne. L iij AddiV tion dit fieur Talbot pour les fièvres conti- r uè's j dé p uir lC3 lièvres mali- gnes Addi- tion pour les fièvres quoti- diennes. Addi- tion pour les fièvres quartes* /ddi-' tion pour les fièvres lentes & éthi- gucs. la mé- thode pour les hommes & pour les fem- mes» ii 6 Les qualités Dans les fièvres lentes Sc éthiques il ufoit Je fuc Je tuflllage, & Je lierre ter- reftre, & faifoit fon infufion Jans une partie Je vin , deux Je ptifanne, Sc une Je tein- ture Je rofes. Il fuivoit cette prati- que indifféremment pour les deux fexes, avec cette dif- férence neanmoins qu’il fai- foit ceffer l’ufage Je fon re- mede aux femmes pendant l’écoulement de leurs men- ftruës , & qu’il le preparoit pour celles qui étoient grof- fes ou en couche , en forte qu’aprês avoir arrofe fon Kinkina avec deux onces Je fuc Je coings, il le faifoit infufer dans le vin, Sc dans la teinture Je rofes mélan- gez en parties égales. du KinkinUt r Ce qu’il obfervoit à l’é- sajn& gard des fièvres compliquées, ja^s'es étoit de donner Ton fébri- fuo-e ou fur le déclin du re- qué«>&; O comme doublement, ou aucommen- u te cernent de la Tueur j Mai$ "a°nTu cette précaution étoit quel-* que fois d’autant plus inuti- feigneur le , que fans confiderer fi ces fortes de -fièvres étoient la caufe où 1’effet d’autres maux , il s’attachoit toujours uniquement à les vouloir guérir. Et c’eft par l’obfervatioti de cette maxime qu’il fe trompa dans la maladie de Monféigneur le Dauphin, en qui la fièvre comme dé- pendante de Ton dévoymenc s’augmenta confiderable- ment par l’ufage de Ton fé- brifuge , 2c celîa au contrai- L iiij les qualités rc d’elle-même pendant qu’on s attachoit Amplement à ré- parer l’indifpofition qui en etoit la propre caufe. C« n’eft pas que ce remede n’ait quelque propriété contre les ! dévoymens, qui dépendent des cruditez, d’indigeftions , & du relâchement des fibres de l’eftomac: mais il eftab- | folument contraire à ceux qui font excitez par l’intem- perie chaude des vifceres, & fomentez par l’irrkation d’u- ne bile épanchée , comme étoit celuy de Monfeigneur. les fié- Enfin les plus admirables termit- effets de ce fébrifuge pa- fon^ie roi fient dans toutes les fié- venta- Vres intermittentes , qui en de ceje font le véritable objet, car* ge. il arrête , & guérit entière- ment les quotidiennes , les du K'mkina. 115) tierces , les doubles tierces , les quartes, les doubles 8C triples quartes , 8c quelques fois même les autres efpe- ces de fièvres 5 car il efi: des fièvres continues, qui pour avoir des efpeces d’in- tormiflions , 8c de redouble- ffiens reglez Sc marquez par quelque leger froid aux ex- tremitez , ou par quelque horreur entre les deux épau- les , font guéries par le fpe- cifique , prefque avec au- tant de promptitude 8c de fureté, que les vrayes in- termittentes. Le fieur Talbot fàifoit encore un vin purgatif, pour purger quelque fois les malades , pendant qu’ils p re- noient fonrsmede , s’ils en avoient befoin. ï}0 les qualité^ Vîn pur- Il prenait une once de !eu/di' bon hierapigra, &; la fai- avecTe- ^oit bifufer durant huit jours quel ii dans trois demy-feptiers de purgeoit . J . r queique- vin rouge, qui ront vingt- n™ud€s, quatre onces , obiervant de quuant remuer bouteille dans la- prç quelle il avoit mis ce mé- ton re- lange leuiement une fois mde‘ dans chacun des trois pre- miers jours , & de ne l’agi- ter en ancune façon durant les cinq autres, apres quoy ayant yerféfon infufion dou- cement , 8c par inclination dans une autre bouteille , il tâchoit de la bien boucher, & la gardoit pour ajoûter à chaque pinte d’infufion de Kinkina , trois ou quatre cuillerées de ce vin purga- tif, & mêloit le tout exacte- ment pour en donner en plus du YLinkim. 13Ï x grande ou en moindre quan- tité , félon l’état du malade» èc de fa maladie. Le fleur T albot faifoit en- Bffence eoreune eflence, ou teinture ture de de Kinkina pour fortifier fon remedepar l’addition de ttfeHe cinq, fix, ou même fept ou du fieur huit goûtes de teinture, tou- Talbot* tes les fois que la fièvre fai- foit refiftence à l’action de fon remede après plufieurs prifes. r_. Pour faire cette eflence cion de il prenoit deux onces de Kinkina pulverifé , tamifé, &; enfuite alkôolifé fur le marbre. Il le mettait dans une bou- teille de verre, Ôc y verfoit λar defllts huit onces dumeiî- eur efprit de vin 5 il expo- foit fa bouteille aux rayons Ï3 i Lès efualttéz du foleilj&l’y laifïbitduçant quinze jours, obfervant de la bien remuer au moins une fois le jour, après quov ayant pafle la teinture, il la gar- doit dans une bouteille bien bouchée, pour s’en fervir aux occafions, A u tre U y a des malades, dans £r'h°eie icfquels la première infufion, raddi- même fortifiée par l’addi- tion de . y 1, rr r reftnee tion de 1 elience , ou teintu- néfuffit r /r* a pas pour re, ne lurht pas pour arrêter bficvK. fièvre 5 à ceux-là lefpeci- fique doit être donné en fub-^ fiance, & la meilleure , 6e la plus commode maniéré de le faire, eft de prendre l’opiat préparé avec le Kinkina j on en peut donner depuis qua- tre jufques à fix dragmes, une ou deux fois le jour fé- lon le befoin, & cela fmple- âu K tnkinâ. ÏJ3 nient fur la pointe d’un cou- teau dans du pain à chanter, eu de telle maniéré qu’on voudra. O j?idt préparé avec le Kinkjna . P Renez telle quantité que vous voudrez de la pou- dre de Kinkina préparée en la maniéré preferipte, & l’in- corporez avec une quantité fuffifante de firopde limons, ou de coings ( fi c’eft pour une femme grofle ) reduifant le tout en confiftence d’o- piat par un exact mélange. 13 4- Les qualité ^ A utre compofotion du Jîeur Talbot pour les fièvres continues y pour les in - somnies y la migraine 3 (gg autres maux de teflcy ft) pour toutes fortes de dou- leurs aigues y en quelque endroit quon les fente. SUr une chopine de bon- ne eau de vie on met- tra une once & demie d’o- pium, que l’on coupera en petits morceaux, une demie once de faflafras j fi l’on n’y met que l’écorce fans le bois, il fera mieux de le mettre en poudre 5 fi l’on y veut ïnextre le boi$> on le coupe- du Y^ink'ma. Ï35 râ en petits morceaux le plus menu qu’on pourra, & ce que l’on voudra d’afarum , on en peut mettre jufqu’à une demie once aulïï en poudre ou en petits morceaux. Il faut mettre le tout dans une bouteille de verre , la bien boucher avec du papier en plulieurs doubles en manié- ré de coëffure , & faire dans le papier quelque trous avec une épingle , on mettra la bouteille ou devant le feu, ou au foleil , quand il a de la force, & on l’y laiflera au moins pendant vingt quatre heures, Si on la met devant le feu, il faut prendre gar- de à ne l’en point approcher de trop près , de cfainte de la cafler 5 011 aura foin de remuer fouvent la bouteille. 136 Les (jtulittT^ afin de bien mêler les dro- gues avec l’eau de vie. On pourra préparer cette drogue dans le bain-marie fi l’on veut quand l’infufion fera faite 8c bien repofée, en forte que toutes les dro- gues foient au fond de la bouteille , on verfera tout doucement la liqueur fans tirer le mar ; mais comme il eff difficile de verfer fi adroi- tement, qu’il ne forte quel- que peu des autres drogues, fur tout de l’Opium , il faut laifler repofer quelques heu- res ce qu’on aura tiré , 8c le verfer de nouveau, jufqu’à ce qu’il ne paroifle rien au fond de la bouteille, ou paf- fer par le papier gris cette drogue j mais il eft à crain- dre qu’elle ne s’évente j cela fe du Yiînkind. 13 7 fe conferve dans une bou- teille bien bouchée. La maniéré de s'en fervir, POur les fièvres conti- nués il en faut mettre cinq à fix gouttes dans le commencement , & augmen- ter enfuite peu à peu juf- qu’à 15. &16. & plus, fuivant le tempérament & les forces du malade dans un verre de rinfufion du remede An- glois, ou fi on ne s’en fert pas, on pourra prendre cet- te dofe dans trois ou quatre travers de doigt de bon vin, même dans du vin d’Efpa- gne j c’ell la même chofe pour les infomnies, maux de telle, & autres douleurs, M X$8 les qualités ce la ne fe prend qu’une foi? le jour, le foir, ou le matin, il vaut mieux le prendre le foir trois heures apres le fouper. La dofe de cette teinture d’opium doit être à propor- tion de l’âge & des fujets à qui l’on a affaire, Sc fi elle n’opere pas dés la première fois, on augmentera la do- fe de quelques gouttes j mais peu à peu , & avec grande difcretion. Ceux qui dans les fièvres , interpittentes fe ferviront du remede An- glois, ôc qui auront des maux de telle , ou autres douleurs,, qui les empêcheront de re- pofer , pourront auffi pren- dre le foir de cette drogue dans un verre du remede, ils s’en trouveront fort bien. dit K wklnA. Ï39 ou fi on veut , on peut la mê- ler dans la quantité du re- mede qu’on veut prendre en un jour en diverfes prifes. L’obfervation qu’il y a à fai- re,ell: qu’il faut bien prendre farde de ne pas donner d’a- ord de cette teinture en trop grande quantité comme on a remarqué cy-devant. On pourra même en fai- Tant la compofition y ajou- ter telle quantité de fucre que l’on voudra, pour en faire comme un firop , & en ce cas il faudra augmenter de quelque peu la dofe de chaque prife. Rema?j' Apres avoir remarqué tou- ^res,„ tes les différentes méthodes cdjfe^ de préparer 8c de donner le rhodes Kinkina, la bonté & la ver- «rd™' îu de ce remede , tous les k‘uk^ M ij '* . Ï4° tes qualité ^ plus habiles Médecins con- viennent que l’infufïon dans le vineft la meilleure. Ilsdi- fent que de cette maniéré il paffe plus aifémentpar tout, & que fl on le donne à plu- fieurs repri fes, c’ell afin qu’il produife peu à peu le même effet, êc qu’il corrige douce- ment les vices , que les hu- meurs ont contracté. On met peu d’intervale aufîi d’une prife à l’autre, afin que la fé- condé prife foûtienne la pre- mière, & la troifiéme la fé- condé, & ainfî confecutive- ment, en forte qu’elles ne foient pas affoiblies par une trop grande diflance d’une prife à l’autre. On le donne enfin fort à propos deux heu- res avant & deux heures après qu’on a mangé quel*; du ItLinkirtd. 14? que chofe de folide, parce que dans ce temps-là il s’unit avec une partie du chyle, qui par ce moyen entre com- me un nouveau baume dans la maffe du fang, le corrige, 6c le renouvelle. Il faut auffiobferver, que !ufle- v fi le malade a de la repugnan- ?ac ce pour une boiffon h fre- Ideessma^j quente, on en peut donner ont delà 1 . r A J repu- moins iouvent, comme deux gnance ou trois fois pendant le jour, ^0u„ae pourvu, que dans chaque pri- fe il y ait le double ou envi- ron de l’infufion du reme- de 5 ces maniérés étant' peu differentes , 6c l’une reve- nant à l’autre, elles produi- ront le même effet. Enfin pour le donner avec toute l’exactitude pofîible, on doit avoir égard à la qua-. Il efl à propos quelque- 14. z Les efu alitez, lité des accès, à leur forcer plus ou moins grande, aux accidens qui les accompa- gnent , au tempérament, & à la conftitution du malade , k Page, au fexe , à la faifon, & à d’autres chofes qui peu- vent changer la maniéré de le donner, mais qui pour- tant ne doivent point empê- cher qu’on ne le donne : Par exemple, dans un tempéra- ment fort chaud , dans une conftitution délicate , & à un enfant, il en faut diminuer la dofe en donner moins fou- vent & plus long-temps ; Si c’eft avec le vin, il faut le faire bouillir, ou l’affoiblir, par le mélange de quelque liqueur convenable. Il faut encore obferver, que s’il fe rencontroit une du 'K.inkivd. fièvre allez opiniâtre pour foij ié ne pas ceder au remedepen- «ir^ie- dant plufieurs accès, & qu’el ** lors que le revint toujours dans les '^fioepv/e mêmes périodes quoy qu’on niâîre* changeât la maniéré de le donner , ce qui ell pourtant tres-rare, il ferait à propos de celfer le remede pour quelques jours, & de donner trêve à la nature, qui fe peut rebuter d’un remede dans un temps, & ne le pas faire dans un autre, après quoy on re- commenceroit comme aupa- ravant l’ufage de celuy-cp. Il n’eft pas mêihe quel que- fois befioin d’en réitérer l’u- fage, car l’on a vu fou vent que les fièvres, qu’il ne fai- foit pas celfer eh le prenant,, eelfoient dès que les malades n’eri prenoient plus, ce qui 144 Les qudittï^ juftifîe qu’il ne laide pas d’a- gir, même après qu’on a cef- resfié ^ ^ en Pren<^re- vr es coru Pour ce qui eft des fièvres à (mil. continues , il efb confiant grande * q11’ elles demandent plus de circonf- circonfpeèlion que les au- p‘acn' très. Les diverfes circonftan- ces, & les difFerensaccidens qui furviennent de jour à autre, obligent fou vent à hâter & à différer, ou bien à fufpendre l’ufagedu reme- de , à changer la maniéré de le donner , & à y joindre , ou à ufer pour un temps d’au- tres remedes. Enfin c’eftaux Médecins, qui ont joint le bon ufage de ce remede à la parfaite connoiflance de la maladie , que l’on s’en doit rapporter. Il relie encore à parler de l’ufaee du Yinkindl 1 4f fhifage du remede dans les fièvres accidentelles. L’experience a appris qu’il tes fi*, appaife auiîî les fièvres len- len;es tes , pourvu qu’elles ne foient pas trop inveterèes, ou qu’elles ne dépendent pas fées par d’un vice confiderable de KinaT’fî quelque partie principale j '!Ine.s”'s en ce cas il y a peu ou point invcts" de remede: comme dans cel- r les qui produifent un abcès qui fe préparé s un dépoli d’humeurs , ou de fangdans les fièvres malignes ; dans ces fortes de maladies le Kinkina n’eft d’aucun fe- cours , &peut beaucoup plus nuire que profiter, & l’on ne croit pas que les Médecins par aucune expérience s’en foient bien trouvez. Queb- qu’uns m’ont dit qu’ils n’en N 146 Les qualités avoient pas vu de bons ef- fets. Les raifons y font con-> traires, & feraient trop lon- gues à dire , comme il a pa- ru en dernier lieu dans la maladie de Monfieürle Duc de la Vieville Gouverneur de Monfeigneur le Duc de Chartres , où le Kinkina ayant augmenté la fièvre de beaucoup, obligea les Méde- cins à le quitter. On ne doit attendre du feçours de ce remede que dans les fièvres qui font en leur commence- ment, & qui ont encore du rapport avec les autres fiér vres, foitpar leurs redoubler mens périodiques , foie par d’autres lignes , qui ' mar- quent quelafiévre fait moins d’in preffion fur les parties que fur les humeurs. du Kinkina. 14.7 Encette occafion l’on u fe- ra de ce remede à peu près de la même maniéré que dahs les fièvres continues, Sc quand par ce moyen la fer- mentation fera appaifée,ou du moins fort diminuée , on viendra plus facilement à tout des obstructions qui entretiennent ces fortes de fièvres. Il faut pourtant obferver, de même que je l’ay remar- qué dans les fièvres inter- mittentes , que fi ces fièvres ne font pas aifément fur- montées par le remede, il effc fouvent de la prudence d’en fufpendre l’ufage pen- dant quelques jours. De cet- te maniéré le remede repris au bout de quelque temps fait plus d’impreflîon fur le Le re- n-ede fnfpen- àu pour quelque temps lait plus d'im- prefïïafc. pe vr es qui font ac- compa- gnée.'' du Sépoft ide quel que s hu- meurs, 14S tes qualitez, levain de la fièvre, & la na- ture fe porte à un nouvel çffbrt pour le combattre, au lieu que lors qu’on Te fert du reinede fans aucune in- terruption , l'action en eft rallentie , & l’effet n’en eft plus fi fenfiblej Outre que par cette fufpenfion on don- ne du relâche au malade, le- quel dans une longue mala- die fe laffe & fe dégoûte fa- fié. cijçment d’un même remede. Dans les fièvres qui fonç accompagnèès du depoft de quelques humeurs fur de? parties , il eft certain que le propre du remede étant d’empêcher & de refoudre la coagulation des humeurs, de leur redonner le pre- mier mouvement , il dégage-: pa la partie du poids qui l’pp- du K iïiklnâ. î4p |*rime, & détournera lé cours de ce qui s’y porte, de en même-temps il fera cefler lebulition des humeurs, oti du moins il y contribuera beaucoup avec le fecours des autres remedes. Il faut fur tout prendre le temps de le donner lors qud les humeurs font encore en mouvement , de qu’elles ne font pas tout-à- fait arre fiées fur les parties , de le donner à plùfieurs reprifes, comme dans les autres fièvres. Enfin le même remede ne Des manquera pas de produire y™*™?0 fon effet dans les fièvres ma- lignes, ou le ferment eft plus acre de plus actif que dans toutes les autres, comme les àccidens le font voir à ceux 4pîi y fontrefiexion.il émouf- De la Purga- tion. i 5 o Les qualité^ fera & corrigera l’acreté de ce mauvais levain, & avec l’aide des cordiaux, 8c des fpecifiques ordinaires, il le fera tranfpirer, oupalferpar les voyes que la nature luy fournira. Pour cela il faut aufli donner le remede à plu- fieurs repri fes, principale- ment dans le temps que ce mauvais levain, ou ce qu’il y a de plus malin dans toute la malle du fang fait érup- tion à la peau, 8c à toute l’habitude du corps. Il eft neceflaire d’ajouter icy , que pour s’aflurer da- vantage de la guerifon , 8c ôter la matière des retours on doit ufer de quelques purgatifs après que la fiè- vre eft éteinte. Les obfervations qu’il y 3 x 1 ■ du Kinkitid. f 5* à faire là-defius font 5 pre- mièrement qu’il eft a propos de les joindre à quelques préparations de Kinkina >■ parce que de cette maniéré» dans le temps même qu’on fe purge , la vertu du remedes eft communiquée fans inter- ruption» Il eft auffî à obferver qu’ils ne doivent pas être des plus rafraichiffans, non plus que la liqueur dans laquelle ils font donnez. Il 11e faut pas non plus qu’ils foient pris avec beau- coup de breuvage, de peur d oter par ces grandes Soif- Ions le caractère du remede imprimé dans le fang. Il eft encore à propos de donner ces purgatifs en pe- tite dofe, & de les donner H iiij *52 Les qualité z plus fréquemment quelques jours de fuite, ou de deux jours, 1 un pour emporter peu a peu les mauvaifes hu- meurs , fans toucher aux bonnes qui font empreintes dans la vertu du remede. Il faut au/îi remarquer que fouvent après la guérifon dune fièvre, on ne laide pas d avoir pendant la nuit des moiteurs, ou de legeres meurs, ce qui fait voir que par l’a&ion du remede, le fang ed plus fondu , & plus fereux, ou fi l’on veut plus fubtil , & plus volatile qu’il îi etoit auparavant. En ce cas il faut fe fervir de quelques purgatifs , qui emportent par d’autres voyes la ferofi- du ILinkitu. ï 5 3 ïon état naturel. De En general les purgatifs qualité dont on doit faire élection, g,tifs font ceux qui par leur amer- hL tume, ou leurs autres quali- tez ont du rapport avec le Kinkina, pour l’aider, ou du moins pour ne les pas in- terrompre dans fou a£tion,- Ce fera , par exemple , la rhubarbe , l’aloës , & mê- me l’extrait de la coloquin- te, ou ceux qui entraînent avec eux les ferofitez fuper- fines , comme font l’extrait, ou la refine de jalap èc de fc a monde, & femblables dont la préparation & les ma- niérés de le donner dépen- pendront de la conduite du Médecin , & quelquefois de l'inclination du malade. Si on veutfç fervir des au- Avis «a 1 5 4: Les qualité^ qu’on fe trcs préparations du Kmkiw *Z*JCS na’ e’eft-à-dire , de fa tein- prépara- ture , de Ion extrait , &c. il Kinkin n Pas befoin pour cela de changer la méthode que l’on vient de donner: ce fera tou- jours à plusieurs reprifes, & à des intervales plus ou moins longs , fui vant la quantité du Kinkina, qu’on doit confom- merj à moins que dans une fièvre peu confiderable, dans un bon fujet, & dans une bon- ne faifon , on ne veuille fé contenter de le donner cinq ou fix jours de fuite, une fois feulement par jour dans le temps de PintermilHon. Il faut donner pour cela la teinture à chaque fois par cueillerées petites ou gran- des, fuivant que la teinture eftfoible ou forte > la pou- du ÉinkinA. ïff dre par demie dragme plus ou moins, félon qu’on la veut reïterer plus ou moins fou- vent, l’extrait par fcrupu- les. Loin deméprifer cette pra- tique, on la préféré en beau- coup d’occafions , fur tout quand par de certaines dif- pofitions naturelles le mala- de a delà répugnance pour le breuvage , ou que fou goût ne s’en acconmode pas y il faut pourtant oblerver , que dans les fièvres contr- nuës, ou dans les intermit- tentes , dont les accès font longs & violera , & généra- lement lors qu’on remarque beaucoup de chaleur , de de fechereffe dans les parties, la boilfon doit être abfolument ipreferée aux bols, de aux *5 6 tt* qualîtei^ extraits, parce quelle fedî- ftribuë mieux dans la malle du fang, &: que par ce mê-< lange la chaleur du remedë, £ elle eft à craindre, eft âffoiblie, fans qu’il en foie de même de fa vertu. On peut enfin joindre en- fembleles deux maniérés de donner leKinkina, & le fai- re prendre alternativement au malade , tantoft en for- me foîidé , tantoft en li- queur , félon qu’il fe trou ve- ra mieux, & qu’on le jugera plus à propos. queTrür peut-être qu’on craint îefr'Vu «avantage la chaleur du vin/ vin^qui avec lequel on donne le K in- avec Je kina, que celle du Kinki- «a même. Sans alléguer là de.ffus le fentiment des plus grands hommes de i’antiqui-; du Rinkînd. &é, qui par les mêmes raifons qu’ils alleguoient pour l’u* iàge des remedes chauds, ordonnoient auflile vin dans toutes les fièvres , même les plus ardentes, & dans celles qui étoient accompagnées de plus fâcheux accidens, fans alléguer, dis-je, leur autori- té, on avancera feulement que le vin ayant fervi à tir ter la teinture du Kinkina , a perdu la plus grande par,., tie de fa force. Mais, foit le vin, ou la qua- lité du Kinkina, il elt fi vray que ni l’un, ni l’autre joints enfemble ne font aucune imprefiion de chaleur, qu’on pourrait alléguer une infini-, té d’exemples de perfonnes de toutes fortes d’âges & de fexes > Si jufquçs aux petite 3Le Kin. kina commu- nique fa 3/ertu à toute force de Jîoifion. i 5 S les qualités en fa ns, qui n’en ont eu au~ eun reflentiment après en avoir pris pendant plufieurs femaines. Quoy qu’il en foit, on le peut faire bouillir, comme on a dit ailleurs , ou infufer à chaud le remede, pour ôter une partie de fes cfprits. On peut le temperer avec quelques liqueurs con-? venables , &. enfin on peut donner le remede en plu^ fieurs autres maniérés, qu’a- vec le vin. Le Kinkina communique aflez de vertu à d’autres breuvages pour n’être pas pris inutilement de la façon la plus fimple la plus aifée qu’on le puifle prendre, puis qu’on a vû guérir plufieurs malades qui l’ont pris dans de l^t bierre, dans de Forau? du Kinkina. j^0 geade, dans la ptifanne , 5 c dans de l’eau limple, en y mettant un peuplas deKm- kina, .& quelque fel apperi- tif, ou autre chofe qui aidç la liqueur à fe bien charger de la teinture. Quand on le fait de cette maniéré, le va- fe doit eftre bien bouché, & il faudra auiîî donner plu$ de temps à l’infufîon ? n’étant pas toujours neceffaire pour tirer la vertu du Kinkina ? que cela fe faiTe avec du yin, ou des chofes fort plei- nes d’efprits. L’unique aftivité de ce re- mede dépend du choix du Kinkina , car comme il s’en faut beaucoup que celuy qui eft faux ou bâtard ait la même vertu que le véri- table, aulîj n’a-t-il pas un $6 o Z es qualités, effet fi fur, tant pour guérir, que pour empêcher le retour des fièvres. Purgatif de la cornue fi non du fieur T albot pour les ma- lades j apres que la fièvre les a quitte 7^ LE purgatif dont le fleur Talbot fe fervoit pour purger les malades après que la fièvre les a voi t quit^ tez, étoit compofé avec du vin êedela poudre nommée hierapigra, qui fignifie fa- çrée amertume. C’eft une poudre qui fe vend chez les Apoticaires vingt quatre fols l’once. Elle eflcompofée de panelle» fpicanardi, mafHo, afiirum, du Klnkind. afarum, fandal, fitoiri, & faf- fran , de chacun llx drag-*- lîiesj & douze onces & demie d aloës , on fait une poudre de tout ce! a -, finfufion fe fait devant le feu pendant vingt quatre heures ? ii faut remuer de temps en temps, & bien couvrir le vafe. 11 fuffit de deux dragmes de cette poudre pour purger un malade > il faut la mettre dans un demy-fepticrde bon vin, le demy-feptier fait huit onces, la faire iafufer de- vant le feu pendant vingt- quatreheures,& remuer fou- vent, laifierrepofer , & en- fuite verfer par inclination en forte que la liqueur foie claire. Le malade, trois ou qua- jre jours apres que la fièvre O j6i les qualité^ l’aura quitté, & qu’il aur£ un peu repris fes forces, pren- dra le matin la moitié de ce demy-feptier mêlé avec au- tant de l’infufion de Kinki- na, deux heures apres il prendra un bouillon. Il ne faut pas attendre de grandes évacuations de cet- te medecine , elle eft plus cordiale que laxative , elle “ fait pourtant aller quelque- fois à la felle, mais pas fi promptement qu’une mede- cine ordinaire 3 ce qui n’ar- rive ordinairement que fur le foir, de fou vent la nuit ou le lendemain. On pourra prendre quelques deux ou trois jours après l’autre moi- tié de l’infufioü,cela ne fçau- - roit faire que du bien , 6c apres qu’on a pris ce reme- du Kinkina. i